AKCHIVES

DE

ZOOLOGIE EXPÉRIMENTALE

ET GÉNÉRALE

Br-nlhurc oculp(..u

Helioq Ducourtioux ol HuilUrd

HOMMAGE A

H, DF LACAZE-DUTHIERS

la Faculté des Sciences de Barcelone

ARCHIVES

ZOOLOGIE EXPÉRIMENTALE

ET GENERALE

HISTOIRE NATURELLE - MORPHOLOGIE HISTOLOGIE ÉVOLUTION DES ANIMAUX

PUBLIEES SOUS LA DIKKCTION DE

HENRI DE LACAZEOUTHIERS

MEMBRE DE LINSTIÏUT DE FRANCE

PKOFESSEUK A LA SOHBONNE FONDATEUU ET DIRECTEUR DES LABORATOIRES DE ROSCOFF ET DE BAN YULS-8UR-MER

G. PRUVOT ET E.-G. RACOVITZA

TROISIEME SERIE

TOME HUITIÈME

1900

PARIS

LIBKAIKIK C. REINWALD

SCHLEICHER FRÈRES, ÉDITEURS

15, RUE DKS SAINTS-PÈRKS, 15 Tous droits réservés.

ARCHIVES

DE

ZOilinGIE EXPERIMENTALE ET GÉAIRÂLE

l'L'ULIKES SOLS LA DIliECTIUN DE

H. Di: LACAZE-DUTHIERS et G. PRUVOT

Meinbic de l'Iiislilul. Professeur à rLniversité de (iienoble.

3 SÉRIE, T. Mil NOTES ET HEVUE 1-2.

I

SIH LA PHKSENCE D'UNE COCCIDIE CŒLOMIQl'E CHEZ OLOCRATKS ABBRKVIATUS OL.

par Louis Léger

Les cas actuellement connus de coccidies cœlonii(iues chez les insectes stint très rares. La première observation est due à A. Schneider qui a rencontré de nond^reux kystes d'une coccidie dizoïque dans le corps graisseux d'un Akis d'Algérie. 11 s'agit l.à, sans d(ude. d'un Adelea })eut-ètre identique à celui que j'ai signalé dans l'intestin d'un coléoptère appartenant au même genre et qu j'ai aj)]t('lé Adclca Ahiiliiim.

Depuis. Lli. ferez 1 a découvert dans une tidgne. TiiK'ola bise/ieNa. une nouvelle coccidie c(elonni|ue a])partenant égalemeul au <^enve A<f('/('(f. A. A/csnifi. Ferez, dont l'évolution liien ('tudiée par cel auteur, parait s'elïectner coni]tlèt(Muent endeliorsde l'cpithellun) intestinal, dans la cavité générale île rinMe. elle envahit pres(pH' tous les oi'gani's.

Ti'll('> siuil li'^ deux. s('ul(\> oltsrixatious que iimis jKissédons. à ma

' (!!i. l'crez. Sur une Cjcfii/if iDUoelle. /iiirimitf ca'l.oniKjiii' d'un J^i'j)if/i)plèfe. C. R. Soc. Biol. ■>2 JHilIel 189;), et Bull, (le la Société entomolou'i(|iie de France 24 juillet i8f)(j.

AliCir. 1>K ZOOL. KM'. I.T CK.X. i!'' SIJUl'. I. NUI 11)1111. A-l>

l ^07-^

Il NOTES ET REVUE

connaissance, sur les coccidies cœlomiques des Arthropodes. En l'aison de la rareté de cette forme évolutive particulière de coccidies, il n'est pas sans intérêt de sii^naliT ici un mtuveau cas de coccidiose cœloiuique que j'ai ul)sei"vé au piintiMiijts de l'année dernière, dans un coléoptére ténébrionide, Olocrates ubbreviatus 01. dont i)lusieurs exemplaires m'avaient été obligeamment envoyés du laboratoire de Banyuls.

Le corps de l'Ulocrate ainsi infesté se faisait de suite r-emarquer par une pigmentation brunâtre bien visible \i l'u'il nu après renlèvement des élytres.

L'examen détaillé des différents organes me imuitra ipie cette pignuMitalion était localisée au tissu ctinjonctif et plus particuliè- rement au tissu graisseux ipii était farci de kystes coccidiens. Parmi ceux-ci, un certain nombre étaient dégénérés, ayant subi une transformation d'apjjarence colloïde avec'cijloration jaune brunâtre j)lusou moins foncée de leur contenu, ce (pii donnait au cor|)sgraisseux l'aspci-t pigUKMité signalé plus haut. Les autres, an cunlraire. en bon état, renfeianaient soit un contenu gi'anuleux indivis ou en voie de sporulation, soit 12 à 20 sporoçysti^s dizoïques j)arfaitiMiieMt mûrs.

I^a forme d'ookyste, mi'lr, dégénéré ou en voie <le iuituril(''. est la seule sous laipii'lle j'ai rencontré cette coc;;idi<' d m^ le «•n'Idine. ee (pii indiipu' une infection déjà ancienne.

Je n'ai observé ce jiarasite que dans le lis>u grai>-eu\ et les cellules péricardiale-;. L'épidei'iiie (Mail indemne ainsi (pie les oi'ganes g(''nitaux, le systènu' nei'veux, les tubes de .Malj)igbi et l'épitbélium intestinal, (^ette dernière particularité est importante à signaler. (^h. Perez a également constaté l'absence de toute coccidie dans l'intestin des Teignes infestées par VAtlrlca Mcsnili. IJien que je n'aie pu examiner de larves d'Olocrales à ce poiul de vue. il est bien pi'obal)le que la co,' -idie que j'ai obsei'vée est. (dniiiie celle de Pérez. une coccidie cii'limiiipn' puic donl le> s|)iii()/(PÏtes lravers(Mil. sans s'y airètei', la |taroi intestinale, poui' allei' acrmnplir dans divers organes du ('(elonie. toutes les pbases de leur évolution ainsi (pu' cela me jtarait èti(> la règle pour les grégai'ines ((l'Ioniiipies '.

Les ookystes (jue jai observés en grand nondire dans le cor|)S graisseux de; l'Oloci'ate. sont spb('ii(pie-' axcc une double pai'oi. l'externe épaisse et résistante, l'iideiue pins mime ; ils ine>ui('nt

(i) I,. IJ-nr. lii'ilicprlit'n sur Ici fi'f' / iriiir-. T;ilil. /ooloi;-. l'oilirrs. iSr)->

NOTES ET REVUE lïi

en moyenne 30 à AO[i. de diamètre. Ils renferment un nombre variable de sporocystes, ordinairement de i^2 h 20, mais quelquefois moins. Ces sporocystes sont sphériques d<^ 10 pi environ de diamètre. A leur intérieur se voient deux sporozoïtes diversement placés.

Par le caractère de ses ookysles et de ses sporocystes, cette coccidie présente de telles analogies avec Adoleo akhliiim que je ne crois pas, jusqu'à plus ample infoi'iné, nécessaii'e d'en faire une esp>ce distincte de cette dernière.

Dans Tinte 4in de l'tMocrate ainsi infesté, j'ai rcnconiré également une gi'égariiw de la famille des SI ijlorlnjiiclndni dont l'entocyte est cbargé de |m tit- gfains graisseux. Je la décrirai procbainement ainsi (}ue pl;isieu:s ;:til!'rs sporozoaires parasites de ces coléoptères.

II

DIFI'KHEXCIATKJXS CYTOI'LASMIQUKS. CILS VIBIiAIILES ET CUTICULES '.

Par 1*. Vi(iNo>' Préparateur à la Fat'nltL' des Scieiicss de Paris.

On trouvera groupées, dans cette note, diverses observations qui- semblent conduire à une classification sinqjle des cellules épithé- liales, fondée sur leurs différenciations pariétales, et contribuer à dégager la notion du cil vibratile d'une partie des complications ((u'elle avait revêtues, surtout à la suite des reclierches d'Engel- mann (80). J'espère pouvoir apporter quelques arguments nouveaux à l'opinion que les racines clliaires n'ont généralement, chez les Métazoaires, rien à faire avec l'appareil ciliaire proprement dit ; replacer les soi-disant segments basi/aires des ri/s parmi les bordures en brosse, c'est-à-dire dans l'appareil pariétal de la cellule, ciliée ou non ; retirer quelque peu de leur importance aux granu- lations basilaires des cils et montrer leurs réelles homologies avec les granulations basilaires de la bordure en brosse. Si de plus, on réussisait à simplifier, comparativement aux vues de Prenant (99)

' jTravail cfFec-lu" à la Sorjjonno, dans le Ial)oraloirc do M. le Professeur Yves Dclage, en partie sur un matériel recueilli à Roscoff, au laboratoire de M. le Pro- fesseur (le Laeaze-Dulliiers.

IV NOTES ET REVUE

et de Studnicka (99). ic moujx' des cellules h hordure en brosse, et à déi;af,MT, cuDde Lenhossèk (98). et-s fnini.itions cytoplasiiii(|ues de toute notion de cuticule, il semble (juc lu çlassiflcatidn (lui va suivre serait suflisanunent simple et comprébensive.

En outre de plusieurs sortes de cellules vibratiles classiques, je m'appuie beaucoup ici sur celles d'un Artbroj)i»de. jns(iu'à présent presijue isolé sous ce rapport, la lai've de (J/ii/'oiiomits /i/m/iosns. cbez qui j'ai, l'an dernier, découvert «les cils vii)ratiies. Un trouvera ici des figures, les divers éj)itbéliuins intestinaux de celle larve sont groupés par régions ; de plus, on voudra bien se reporter au scliéma général qui accompagnait une note récente, parue en 189U, dans cette publication *.

La classification indi(|uée ci-dessous repose sui- la structure des cellules épitbéliales, et n(jn sur leur fonction, (lelle-ci, en ell'et. dil'licile à déterminer rigourinisenienl, est souvent conq)leKe, inverse jiarl'ois ])oiH' des cellules idenliquement conformées. La slrui'ture. au coiilraiie, e| j'envisage spécialement celle de la pai'oi libre, est cbose concrète et d'inq»ortance considérable. C'est jiar la paroi libre, spécia- lement dilTérenciée, que se font les échanges avec le milieu exb'iieur. Ouant auxauties caractères: structure intracytoplasi.nique. cilialion. cuticule, ils n:iu> ap|) irailroiil comiiie ind('|i( ndanls de la nature de la paroi et restent, somme toute, sejondaires.

Ét.^hmsskmknt kt D'ri.NîTio.v r»K ■ï\w\> onnii'K.^ i'Aiim; i,!:s (;::llilks l'i'i- THi'iMALKs. I*' (Jr//u/fs à jxiroi nnlc. avec ou sans cuticule et cils vibratiles.

2" fj('lli//rs ') Jxn'iliin'i'.i hro--^'. t inhM nue;, tantôt revêtue, d'une cuticule, cilii'es (III non. (!e sont tontes les cellules dont le ',ino- plasnia l'onin'. à rexti'rienr. <\^'> trabécules dress's perjiendi'-ulaire- tnent à la ]iaroi : les tiMhi'cnles en (juestion sint. dans la l'ègle. des

' Mon observ.ilion jiyaiil ronconirc des incmliilcs, (ju'il me soit permis de raj)|i^!er que mon émiiicnl maîlre, M. Ic l'roî'e :scar Yves Délace, ainsi que .M.M. HiToiuird, Labbé et Poirauit, ont bien voulu la conlrùler.

M. le IVofcsseiir Rniivier a eu l'obligeance de inc sii;na!er im passag^e du mémoire de Sedgwick (88) sur l'i-riptlua, dans le(|uel cet aii'.em- indicpie, après Gafiron (85), l;i |ir.'scncc de cils vihr.ililis dans le r.ceplacle séminal d'un J'ei'ijKiItls fciiiillc. Il srnihlr, (pr.-ivce r<\emiile de CliifuiKHiilis, ce soient h s deux seules obseï v.iiions de cils viliralile.-: chez les Ar,hr('])i)des. Il est vrai ipie Min- gazzini (89) a décrit, dans l'iiilestiii des larves de Lamellicornes pli\ to|dia!4:es, les poils de la brosse comme aoiui s d'un uiojviuieiit jiropre Uvs lent, l'eut être s'uu;issait-il de bâtonnets loiitçs et tlexibli-s, tpii s'inclinaient sous l'action du licpiide intestinal. (Juni qu'il m soit, l'aiil ur n'a pas \(inlii p.irlcr de cils vibratdes.

NOTES ET REVUE v

])àtonn('ts cylindriques. Cos cplliiies forment un groupe homogO-ne, même en y comprenant les cellules ciliées pourvues de segments l)asilaires. Si les asperls d(> la brosse varient, cela tient à des difTé- reni-es secondaires, portant sur la longueur, la finesse, l'écartement des bâtonnets, ainsi qu'au degré de consistance de la gangu<' qui les unit. Les larves de (J/iirono)nifs. au moins dans la 2'"'' section du ventricule cliylitique et les tubes de Malpighi, montrent des brosses très variables. I/aspect strié, même avec les bâtonnets libres, n'est, pas plus que l'aspect homogène, caractéristique de l'activité de la cellule. La longuem- peut varier progressivement, dans la seconde section du ventricule, de [i [t. h 18 ou 20 [t., ou parfois aussi du simple au double d'une cellule à sa voisine. La brosse des tubes de Malpiglii

a b

Int Dop.

R ein. L S al.

Fii;-. I. Cellules ciliées typiques avec et sans seg,ments basilaircs ; cellule à bordure

eu brosse typi([ue.

lui. Dor., parties supérieures de cellules intestinales de Doris, fixées au sublimé, a, coloration à l'hématoxj-liue ferriqiie, ou à la safranine, ou au Aiolet de gentiane ; h, la même avec emploi consécutif d'un colorant plasmatique, qui colore la e,-angue iiiterbacillaire ; c, coloration à l'hémalun, qui colore les (granulations supérieures de la b.osse. X 2.O0O. Rein L. Sal., cellules du rein larvaire de Salanmndra mac; e, cellule vibralile de la première section ; d, cellule de la seconde seclion, avec les (j-ranulations basilaires delà brosse colorées à l'hématoxylinc tcrrique. X. 1.200.

est longue de 'A h -i f;. : mais elle atteint généralement lo à 20 [t. près de leur embouchure, .\illeurs, au contraire, la longueur est carac,téristi((ue de l'organe ; par exemple : cellules mères de la membrane péritrophique (fig. 4). 1 à 2 (x ; cellules plates du pro- ventricule ffig. 4). 'A [a ; cellules de la l''" section du ventricule chylill([ue. 1 à 2 [j. ; toutes avec les bâtonnets constamment distincts. (le sont l<-i des points tout fait inexplicables jusqu'à présent, sur lesquels je ne m'arrêterai pas.

Ndici maintenant les complicatinns (]ue Studnicka (99j intro- duit dans ce groupe. D'alxird. les cellul(>s ciliées à segments basi-

VI NOTES ET REVUE

laires(fîg. 1, a), n'en funt pas |)aitie. Ensuile, il n'y a de cellules à bordure en brosse que les cellules intestinales et rénales des ^'erté- brés. Tout le restf, chez les Arthrupodes, les \'ers, les .Mollusques, est appelé cellules à cils hnniobiles.

(juant à Prenant(99j, il ne jn-écise pas les types (pii correspondent aux subdivisions qu'il établit. Les cellules à bordure en brosse de Studnicka, peut-être en y conq)renanl quchitics autres, devien- lUMit, pour désijiuer la même formation, des cellules à pluleou strié, terme fâcheux, (|uoique consacré, puisque le mot plateau évoque l'idée d'une cuticule. Puis viennent toute une séijc de rcHules à bordure en brosse, caractérisées comme intejanédiaires avec les cellules ciliées, et qui sont celles-là même auxquelles Studnicka refuse ce nom. Or, il n'y a pas dans ces cellules, les bâtonnets fus- sent-ils longs de 20 (x, d'intermédiaires avec les cellules ciliées, sauf dans des cas exceptionnels. Pour citer un exemple (\p cetti' tendance, que ces deux auteurs ont en commun, quand Studnicka signale les cellules intestinales dWsçaris connue cellules à cils immobiles englués, il dessine, en réalité, une [bordure en bi'ijsse [Kirfaitement typique.

30 Cellules ù bordures de jirisines creux, suscei)tiljles des mômes différenciât ions accessoires, (cuticulaires ou ciliaii-es), que les pré- cédentes, dont (ui peut les faire dériver, en supjiosant (jue les bâton- nets, assez écartés, se sont réunis en ([uinconces par des cloisons. Les cils sont sur le prolongement des arêtes des prisnu's. La ruticule. que G. WolfiF (89j a bien distinguée de la paroi cytoj)lasmique striée, lecouvre la couche alvéolaire des prismes. Ces cellules ont été décrites chez Amphioxus, chez Petrofnicon. larvaiie ou adulte, et chez les larves des Aniphibiens, par F. E. Schulze (67, 69 el 96) et par Studnicka (97-99).

KAi'i'dUTs iu-;si'i:i;tu-s dks stiuctcrks intkunks. ni:s eu. s vuimatu.ks, dk i.a

Cl TICI I.K KT DKS DUKKMKNCI ATKINS l'AlUKTAI.KS. io Strudurc jirojjrc du

cijto])lusinu. Le réseau cytoplasmique tend fréquemment à for- mel-des trabécules, en se renforçant suivant la coordonm'-e longitu- dinale, (les trabécules peuvent se localiser vers la base de la cellule: ce sont alors les lilanieuls basilaires. ou bâtonnets de Pflûger et Heidenhain. Ils peuvent se localiser également dans la zùni^ jiarié- tale : ce sont alors, s'il y a des cils, les racines de cils, s'il n'y a ipi'une brosse, les ruciiies de lu brosse. Mais la lig. 7. (Int. T.. II) montre qu'ils se piodui^ent parlni-. iudi'pendannnent des cils et de la

NOTES ET REVUE vir

brosse. De même nature que les filaments l)asilaires, lorsqu'ils co- existent avec, CCS derniers, ils les rejoignent fréquemment. La fig. 5 (V. Chy H). lUDutre coniiiifMil. dans la 2'"« section du ventricule chy- iifique, ils sont visibles ou non, sans qu'il y ait de rapports avec la présence ou l'aljsence de cils vibratiles. Même invisibles, ces fila- ments manifestent leur présence, et cela, sur toute la liauteur de la cellule, par l'aligniMnent des inclusions, (fig. 5. a.) C'est une ditîe- i'(Mid;ition du mènu^ genre qin, dans quelques épithéliums, notam- nuMil cliez C/n'roiwmus. partout sauf dans les tubes de Malpigbi, ](rolonge la brosse d'une buigueur de '2 à ;{ [i. dans le sein du cytoplasma. Van Gehuchten (90). chez la \nr\Q de Pfijc/iopferf/. figurait ces segments internes, intracyto])la>^uuques, comme externes, et comme constituant un étage inférieur de la brosse elle-même, dont il crovait saisir ainsi la croissance par .à-coups et i>enq)lace-

Tr. PKa,

Tr.CEs

Tr. Int. _qr.

Fi^. 2. Cellules l'pithjliales du pharynx, de IVr-sopliagc (t de l'intestin t^rèlc du

Triton, Sublim ■.

Tr. Plia, cellules à bordure en brosse sans granulations basilaircs et cellule ciliée, color/'e normalement à l'hématoxyline f'errique et à la rubine. Il n'y a que des s;ra- luilalions supérieures. Tr. Œs., cellules cilices surcolorces ; une coloration normale donne le même rcisnltat qu'en Pha. Tr. Int. K;r-, i^ranulations basilaires irrégu- lièrement réparties. X. i.ooo. Dans l'œsophai^e, dis amitosrs.

ments successifs. Dans la 2"'*^ section du veidricule chylifi([ue, lorsque ces segments internes semblent faire défaut, on trouve à leur place une zone hyaline dépourvue de granulations. C'est une zone quelque peu analogue, qui a été fréquemment figurée, sur les coupes, comme une bande plus colorable, toujours dépourvue d'inclusions, (fig. ;2, Tr. OEs.).

En représentant des cellules sans cils ni brosse, et pourvues cependant de beaux filaments inti\acytoplasmiques supérieurs * ; mais surtout en figurant des cellules vibratiles dont le protoplasma est tellement alvéolaire que l'alisencc des )-(irine>i rUidirt's est

' Ce qui, d'ailleurs, a déjà été fait, notamment par M. Henseval (95), dans les çlandes buccales des larves de TricIio[)tères.

VIII NOTES ET REVUE

iriiontt'st.ililp (U'j:. ;{i. iiuiis (•onti-ilnioi-mis à drgniîor la notion dos cils vilicatih^s de (•clic coiuplirafion. Wmitcrlic (ji!o toutes ces ditrc- rcncialidiis ex |(i|)l,isnii(|iics cl.inl du uicuic ordre, si le r\ Itiidiisnii iidi'ac(dlidaii-e esl d(''i;i organise en tr-al)é(:nies. lors(|u"il existera une l)(»rdiire en l)rr>ssc on des cils vi!)ratiles. ces lllanients externes prolongeront naliiridlenicnt an dehors les Irahi'cnlcs internes, (liii-. 1. a;. Benda (99) esl seni à contenir (jiie i(>s cils viln'alilcs naissent crdi(> les hatonnels de la Itrusse : il tant se défier des coagulations iri'égidièi-cs (juc son i'''''i''lil'. le liijiiidc de Fleniniiiig. a ]in produire sur la l)i-(isse <'t les cils. L'opinion d'Apathy 97 > qui di'crit. dans l(>s cellules inleslinalcs de l'Ano- doide, un c(')ne de nciiro-fihrilli'fi. distinct des vcrilahles racines d'Engelmann. et (>n alter- nance avec les cils, ne parad pas soulenil>l(>. Nous reviendrons sur celti> (piestion dans une aulr<' noie, l'our l'in-lanl. faisons reniannier condiien on s(>rait tenté de rajtporler. d'une fa(,on Iles ])ositive. ;i ra])pareil ciliaire |H'oprenienl dit. ce crme tihrillaire d(> l'inh^stin d'Anoilonie. ^i on ne savait pas (pi'il y rvAr liniili' à la r/'L;inn inconipressilile dn l\ phlosoMs. tandis ipTil nian- (pie aux cellules Nail aussi allongi'es de la ri'^ioii llexilile delà |ia r(»i . Sous la pression des aliments. Ep.31o VsT^ celle dernière |-égi((n cède et se (!(''plisse, do sorte

Fii;. :?. lue cellule (jue les c(dlules y (Uit Iden moins besoin d'un

(le r(''i)i(lerme d'diie i , i ,• > ., i »

n;n)illé, chez ^Eolis 'ippHeil I II I eiue (le sou I leu . ( Ml coil ua il les e;\|»i'-

/.„/>. Aci.je osmiq.ie, ,.jenc,.s de niérolonnc de Peter (99». i.ar les-

une iniiiiile, puis su- '

bliine. Hématoxyline (pndh^s cet aul(nii" démontre ipie le C('iin' n'a. ferrique. X 1.700.

en loiis cas. aucun riMe nmleiir pour les cils.

(yils ri/j/'r/fi/rs. l/appaiilioii des cils xi'iral iles. sans aucune

coni|)licalion parasite dans la structure cellulaire, a été jii-ovc jinM'

par O. Zacharias (85). en additionnani de pliosplial(> de soude

l'eau vi\aieiit les S|)eriiialo/.oï(les aiiii'iiiïde-- di' /'n/t//i/ir//ii/s

]H'<liculiis. Le> pseudojiodes disparureni cl l'ureiil l'cmplaccs par

une rielie liordiice \iliralile. Si les cils de la '.\'' secli(ui du ventricule

rhylififpie. (lie/, la larve de CJii l'oinnniis. ^nu\ \iliialiles. ce (|ue je

n'ai pas encore conslah'' sur le vivant, (pas jdus (pi'' pour les cils du

d(''l)Ul de l'inleslin leiniinal). ce sont aussi des exemples de cils

NOTES ET REVUE ix

réduits h un siiii|)le pseudopode. Les cils de la première section du rein des vertrl)r(''s inférieurs (lii;-. 1, e.) sont tout aussi simples, à la gi'anulation basilair(> près, dont on reparlera |)lus loin.

Nous allons m.iinlcnant niontr<'r. a])rès Frenzel (86). et confor- mément à l'opinion rK|)riinr'f' p:ii' Henneguy (96i. dans ses leçons sur la cellule, (pic les soi-dis;uit scunicnls h.isilaii'es des cils

Fig'. 4- Larve de f.'Jiirononius p/uniosus. Proventrioiile, valvule cardiaijue. Fonnalion de la membrane péril ropliiqiic. Grossissement de l'ensemble 8,") ; ^Tossissement des détails 200. Pr. V., provenlricule; S. \';d., sinus valvulairc; Lam., laminoir.; Œs., œsophaçe ; V. t-by., ventricule cbylitifine.

ne sont ({ii'uiu' hordtu'c en brosse, c'est-à-dire (pi'ils font réellement jiartie de l'appareil jtariélal. (Ictlc (picstion n'avait ét('' (ju'incom- plètenient éclaircic par Frenzel; ]»arce qu'il iie faisait qu'étudier, chez un animal donné, les segments basiliaires. chez un autre les bâtonnets de la brosse, et signaler leurs frajipantes ressemblances.

^

X NOTES ET REVUE

Nous invoquoruns, avec riiitesliii df la laivo de CJiironomioi et le pharynx du Triton, deux exeni|)les ])lus typiques. Dans le pre- mier cas, on efTet, c'est une hoi'dui-e en hrosse niamiiliipir. lunc de ces bordures que les auteurs aiment à (•()ii>i(li''r('r comme l'éipii- valent, pour des êtres comme les Ariluuitiides. des cils vihra- tiles présents dans les autres groupes), qui fonctionne coininc une couche de segments basilaires. dès que la cellule devient cilji'e, (fig. 5 et 6). Dans le second cas. les i-ares cellules ciliées de l'ari'ière- houche se rencontrent au milieu même de cellules à bordure en l)rosse et n'en dilléi-enl que par la présence des cils, conservant, comme segments basilaires, les bâtonnets de la brosse de leurs voisines. Un peu plus bas dans le pbai'ynx. il n y a plus que des cellules ciliées et. si (»n les examinîiit pour elles-mêmes, on ne penserait plus à la bordure en bi'osse, (lig. ^).

On voit par qu'on ne doit pas. avec Prenant ('99), homolo- guer le cil vibratile, (dont on néy/if/p le scf/mc/i/ Ixisiloii-i-), avec le bâtonnet de la brosse; puis(pi'ils coexistent friMpuMunient. l'un jior- tant l'auti'e. Uien ne nous iniliipu', d'autre part, (pi'il faille chercher dans la bordure en hrosse quehpie i-ésidu jjbilogénétiipie, plus ou moins atro|»hié. d'une ancienne honlure de cils *. Il se j)eut ijue. dans un stade laivaire. coninie cela arrive che/ les Anq)liihiens. la ])aroi dilTérenciée p(»i'te (les cils; si ceux-ci tombent |»lustard. la bor- dure en hr(tsse (ui les prismes creux persistent seuls ; mais ces forma- tions |)ariétales n'ont rien [lerdu de leur inl(''gril(''. île même ipu' la présence des cils n'ajoutail rien à leur raison d'être. Il ne tant ])as davantage croire, avec Gurwitsch (1900i. (|ne les bâton- nets de la hordiu'e en hrosse soient des cils en voie de diAeloppe- nienl. en.-ore en j,hH''s dans une uanuue ils se sont dillV-ren'-ii's et (jui n'ont plus (|n"à s'en lilx'rer pour devenir de vrais cils vihratiles. Ce que Gur^witsch ih'crit. dans le pharynx de la lar\-e de Sala- mandre, comme un stade internH'diaire. n'es! autre chose (pi'une bordure en brosse parfaitement ciunplèle par elle-même, (lien ne prouve (piNdle soit sur le point de devenir cili(''e : mais si elle acccnn- plit cette évolution, ce sera en dilféreucianl . par une nouvelle émission de son kinoplasma à ri'\t(''rienr. une hordure ciliaire surajoutée, et en conservant, sous fornu' de segments basilaires. sa bordure en brosse typi(pn'. iConqjarer précisiMuent notie lig. -2.

« C'est l'opinion de [tliisiciirs fiiih-iirs, ii(;l;inmicnl Pûtznei* (80), Heune-

guy (06), Stuanicka (98) < i Prenant (99).

NOTES ET REVUE X[

les soi-disant cellules en ytùr de formation, selon Gur"witsch. subsistent telles quelles (diez l'adulte).

1)" Cil lien le. Il esl hien évidiMit que. pour une cellule à pai'oi unie, la culicule esl (|ue|(jue clmse d'accessoic(> et de sui'ajtndé. ("est ainsi {|ue. dans rintestin de la larve de Chironomns, quand on passe de liub'sliu moyen à l'intestin terminal, (sur la crête même de

VChy . Il

V.Chy.lIl

Y'vj;. 5. Larve de Chirnnoinus phiinoaiis. Epithi'liums des trois sections du Ventri- cvde cliylifique, dessinés sur le vivant, avec adjonction, d'après les coupes, des limites cellulaires et des détails des noyaux. Cils vibratiles des sections I et II. Fb., tilaments basilaires colorables à l'iiématoxyline t'errique ; dans la section II, a,... f, divers aspects de l'cpithélium sur le vivant ; dans la section III, des cils dont la vibratilité esl douteuse. X 5oo.

la valvule pylorique, au point d(''hourlieiU les tubes de Malpiubi), les cellules ne changent ni de toiane ni d'aspect ; mais se recouvreiU simplement d'une cuticule, tdies continuent à être ciliées par i»etils i;'rou|)es. connin' celles de la ;{'' section de l'intestin moyen.

(Ju"est-ce maitdt'iiaid ipie la cuticule. ])onr uiu' cellule à bordure en brosse? Selon Lenhossèk (98 1 la couche des seniuenls basi- laires des cils esl une cutii'ide perforée. Il faut évidemment, dans toute boivlur*' en brosse, envisager deux élémeids : les bâtonnets, et la gangue (pn esl (b'posée entre cuN.. (Juand celte gangue est abon-

xii NOTES ET REVUE

liant»', elle est coloralilr pal- les cohtrants ])lasiiiatii|iii's. (liu;. 1. ]> elcj. On poui'i'ail rtaldii' loiitc uiip liste de hDnIurt's en brasse elles disposer en série, depuis celles dunl la uaiinue est tout à fait iiisii;ni- fiaiile. si)it (jue les bâtonnets se tinuxcnl tnip lapiirorliés. soit même qu'ils laissent entre eux. un espa-e libre. iN'oir (ji;-. {. le cas très exceptionnel dessiné à yaurhe en l'rN. d'aixès une (ibsi'r\atioii sui' le vivant.) .\ la lin de cette liste la i;-aniiiie méTitcrail le nom de cuti- cule, si elle acipiéTait une consistani'e suffisante pour se décoljei' >ur les préparations, (l'est le cas. peut-être. (li'> cc|lnle> de l'inlestin moyen des Cloportes. sii;nalées par Schoenichen i 98 '. r"c>| sûre- ment celui de la /.ône |ie|lui-ide pnur ru-ul' de^ Ma iinu i l'ères. |ji pl'ésençe de vrai<'s cuticides perl'or(''e>. cmnine on eu voit nue sur l'épiderme i[\h'o/is {[iix. 'Ai. il vaut nneux abanddiiuer la notiim de bordure eu brosse, (jin m' parafi plus appliiable. Mais ce (|ui est certain, c'est (pu- de pareilles bordni'es existent en debors de bmle espèce de cuticule, et c'est le cas de cidies de la larve di' ('Jiiroiioiiiiis. dont les bâtonnets sont parfois tout à fait libi-es.

V.w didiors de l;i i;anuue (b'pusée entre les bal(Uinel>-. il peut exister ])our les cellules à bordure en bros>e. (juelles soient ou non cilii''es. de vraies cuticules sécré|(''es pai'-dessus. Vejdovsky (94i l'U a signalé (du'/, le (loi'tliux. (!"ea e>t une. (die;/ ('Jiifonniiiiix. ipn birnie la baiiue exteinedu la niim ijr ( liu. i. Lani.i. lue s('"'r(''liiui tout à l'ait du même ordre est cidle de la i biliue plasliipu- de^tin(''e à cdu^tituer la meud)rane |)ériti'opbi:pii'.

l)ivi;KS itxcii .s !)!•: Dn'K.-.iUvNci.viie.N DKs rn.A.\ii:.NTS(:vi'(>iM.As\uuri:s kxtkiinks. Lebaloun:>t de la brosse poi'le le cil \iliralile. (!e snni deux d('L;rcs de d i ilV'i-encialiou pnur le (ilamenl c\ loplasmlipu' externe. Mais le batonuel peu! liM-même s'(dbler en un cil imumbile. jnul ])areil. par si l'uruie. à un cil vibratile. (le sont de> nindilica-

lions ; rnialo. ipie Léger et Hagenmuller (99i. ainsi (pie

Lécaillon (99i. ont ->iL:iial(''es elle/, de- Ail bidpiides. !'",n oulie. le baliiiiui't. normaleineiil suiiniiiiir' du cil. piuil subir dan> toute s;i hauteui' la dill'éreii'-i it ion coiiliMcj ile. Alors, au milieu de cidiules vibraliles à si'LiiiienIs ba>il iire>. n\\ eu \(iil dont le- cil- -mil directe- ment iiiiplaiil(''s sur la paini. Li larxc de C.li i lomninis |H'(''seiile parfois ces aspects aiinrmiii\. i\\\\< la '1'' sedinu du viMilriiade cli\ liliipie. ( li^. ,■'». y. ( di\ . Il . c ).

D'autre part, l'ii outre di' c,'- bnrdures en bms-e di\ er-emenl modiMi'e-. il existe de viii- fils i //i >ii'ih'/('s. iiacfi ilemenl libres

NOTES ET REVUK xiii

dans toute leur hauteur. Ils diiterent des hoi'dures en brosse par leur écartenient. ou pai'le fait ([u'ils ne se montrent que sur quelques cellules, à rexcliisioii dr leurs v()isin(>s. Dans cette catégoi'ie rentre- ront les cils de l'iiilestin givle de notre larve, si l'on ne parvient pas à les rencontrei' imi vilu'ation. (llix. 7. lid. T. 1.). En voici un exemple provenant d'un aiiiiinl loni dilIV'rent. une |>elile ( )li,i;o(diète, voisine des .VC//.S-. Au sortir de rd'siipliauc vihi'at ile jusi|u'au jiavillon (|ni le lermiue, se rencinili'c nu \-ent li'-ule ililati''. peu nuisi-ideux. les aliuu'uts séjour- nent quehjue tiMups. (le ventricule est tout j;arni de mai;nitiques cils innnohiles, longs de :2o [t.. implantés isolénuMit surl'c'pithé- lium. Sur 1(> vivant, ils paraiss(Md porter à leur base une gra- nulation réfi'ingente. au sujet lie laquelle mes coupes ne me renseignent ])as en- core. Au sortir de ce ventricule, l'intestin moyen devient très musculeux, et se gar- nit de cils vibrât Iles actifs. J'ai rcuicontré ce ventricule à cils immobiles sur tous les individus e.\.aminés. c'est-tà-dire sur une douzaine, l'.n outre de ces faits, si on se rappelle ces s])er'matozoïdes de /'o/i/ji/ict/iits qui peuvent, suivant le milieu, pousser, soit ti'ois ou quatre pseudopodes d'Amibe, soit toute une bordure viljralile. on aura une idée de la diversité (jue peuvent présenter ces ('ndssions cvtoi)lasmiques extei'nes K La QrESTioN des chanulations iîasilaires. ('es granulations sont- elles, dans le cas des cellules vibratiles. la numnaie du centrosome

' Ici se placerait une oliservation de Zimmermann (98) sur des pseudopodes émis entre les bâtonnets de la brosse. Cette observation est interprétée tout autrement par M. Heidenhain (99). Nous ne pouvons insister ici sur cette ipiestion.

Chr.V.Ghyn.

Fi^;. 0. Larve de C/tirniioiiius p!u?)iosiis. Epitbélium vibratile de la section II d, ventricule chyliti([ue. Su- blimé. (Granulations basilaires unicpiement sa'ranoph'les- communes à toutes les rellules à bordure en brosse de 1.1 larve. ( iranulations intra-cytoplasmiqiies hématoxv- iinopiiik's. X 8oo.

XIV NOTES ET REVUE

siipcriiciri des crlliilcs non (■ili(''(>s. coinnio le veulciil Henneguy (98 1 et Lenhossèk (98j'/ Sont-plIcs dp simples pelits marinas cyto- plasini(|iies témoignant d'un nirlal)()iisme actif? Sont-elles enfin indispensa])les au cil pouc (ju'il ])uiss(" vihrer? 11 est peut-être plus facile d'essayer de dire ce qu'elles ne sont pas. (ju(^ d'indi(pi('r leur vraie nature. Voici quelrpies observations à leur sujet. La lig. i montre en a. Ii (>t e. ainsi (pic la llg. ;{. des (jrti iiiihil imts basilairrs ih- cih parfaitement caractéristiques. Oi' pourquoi l'cl'u- serait-on de les honicthtyuer avec les f/ranit/ofions haxihiircs de 1(1 hrossc, dans les cas, d'ailleurs peu fréquents, celles-ci sont parfaitement nettes cl colorahlcs à l'Iiéniatoxylineferrique, (fig. l,d)? Ces dernières sont, il est vrai, extrêmement petites ; mais ceci ne fait rien à l'affaire. Peut-être, au contraire, liésiterait-on à envisager comme des centrosomes celles des sections cili(''es du rein des larves d'Anqjliihiens. (fig. 1, e), qui sont développées au point de former souvent une vraie plaque chromatique. Mais, si on assimile les granulations basilaires des cils aux granulations hématoxylinopliiles de certaines bordures en brosse, les premières ne peuvent icpré- senter des centrosomes; car ceux-ci ont été trouvés (munis de leur centrocil), précisément dans ces cellules à bordure en brosse, ^'oir. notamment. Meves (99). D'autre paît. Zimmermann 1 98 1 et Studnicka (99) interjjrètent comme centrosomes les granulations qu'ils ont décelées dans un certain nombre de cellules ri/ir'rs. Il serait peut-être prématuré de les suivre sur ce terrain, (Voir notre ligure (i). D'autres bordures en brosse offi-ent des granulations basilaires beaucoup moins définies, soit qu'elles ne retienneni pas l'IuMuatoxy- line feri'ique, soit qu'elles se présiMitent comme dc^ magmas irréguliers et inconstants (fig. :2. Tr. Iiit.gr.). Prenant (99) a fait ressortir ce caractère d'irrégularité des granulations basilaii'cs de la brosse. C'est même là, pour lui, un caractère bien net de dégénéres- cence, par j-apport aux granulations de la boidiii-e ciliaire ancestiale hj'pothétique. Chez la larve ^de Chirononnis. l'on |)eut b^s déceler', elles sont minuscules, mais très nettes. Leur caractère est spécialement intéressant : c'est celui de rester exactenienl les mêmes, que la cellule soit ciliée ou non. Llles ne se colorent pas à l'hématoxyline ferrique. ni généralemeid au \ iolet tie gentiane; mais la safranine réussit parfois à les mettre en évidence. (]e (pi'il y a de curieux, c'est que, sur une séi-ie de coupes, on pouvait suivi-e un groujx' de ('(diules dont les granulations basilaires. pailaileimMil

NOTES ET REVlJE xv

nettes, se montraient ^cntianophiles, à l'exclusion de leurs voisines. Eh bien! de deux choses l'une : Ou ces granulations de lu larve de C'/iiro/io/niis. si peu (•hrouiali({ues, sont homologues des vraies granulations colorahh's à riiéniatoxyline feriàque, et alors ni les uns ni les autres ne sont de nature centrosomique ; ou elles ne leur sont pas homologues, et l'on peut dire que les cils vibratiles de cette larve se passent paifaittMuent. pour vibrer, de granulatioils spécifiques.

Mais les bordures en brosse ciliées nous montrent deux sortes de granulations, bien décrites par Frenzel (86) et vues par lui-mt^me

intT.I.

int.T.II

Fi^■. 7- Larve dp C/iironoinus phiinosus. Epithéliums des deux sections de l'intestin terminal. Dans la section I, des cils dont la vibratilité est douteuse ; X 600.

sur des bordures en brosse non ciliées: il se trouve également, parfois, des giMnulations au sommet de la brosse. Voir Studnicka (99). qui les figure chez Ba/a/iof/lossus. Nous les dessinons également, avec leurs caractères chromatiques spécifiques, chez Do?'is, (fig. 1, a, b, c). Les granulations inférieures sont, normalement, seules colo- rables h l'hématoxyline ferrique. ,Les supérieures ne sont colorables ([u'à l'hématoxyline ordinaire. Cependant Studnicka (99), dans des cellules intestinales dWniphioxus un seul bâtonnet par cellule), les représente les unes et les autres connue également colorables à l'hématoxyline ferrique.

Voici maintenant un cas oi"! il n'y a pas de jîrànuiatioil liiféHeure,

xvr NOTES ET REVUE

et la supérifHiro est coloi-ahlc à rhriii.idtxylinr ft'iriquc : il s'agit du pharynx ou (\(^ ru'sopliai;^ du Tritdu. Studnicka i99i dessine quelque chose (ridi'iitiinic à ce iiue icpr(''stMdi' la lii;. -2 m-h '\'v. (IKs.). Mais à quoi (•itrrcspiiiidcnt l'i's Ualdiim'ts hasilaires (.■hronialiipies? Simplement à une sniinlmMliiin. Dès que la diiïéreneiation est poussée un jien ]dus Iniii. l)i<Mi eiiti-iidu sans aurun excès, on a la |ijr_ 2. (Ti'. riia.) (|ui nninlre iielleiiieiil i|ii(' lo lialimnels senii- chromatitpu^s eunslitiient la ixinlure en hrosse, et ijui révèle une "•ranulalion supérieure, eolorahle à rhémat(»xyline ferrique. Si IKn n'était ]»as prév(Mui par l'examen ilr^ cellules vciisines non ciliées, on prendrait ici la liurdure en hrnssc pdiir (pielipie seunieiil intiMcy- t(iplasuii{pie et les i;-ranulatiiins hasilaiics ifdc\ jciidraienl normales.

Il ne l'audrail j)eut-ètre pas allaidier une inijiDrtance excessive à riiématnwline ferri(pu'. coniuu^ malière cnluranle l'i^vidat rice des orijanes nobles de la cellule, l'allé colore déjà la sulistanc(> cimentante superlicielle. ou « kitlsuhslanz ». (liu'. 1. d. e : liu'. i). Im (mire. Iiien des granulations. |)lus ou moins capables de donner à penser à la présence de centrosomes. se cidorenl. grâce à (die. avec une extrême intensité. Il en est de même de certains g^aill^ de sécrétion. Dans l'un des (dianqis lalérau\ ciliés de Tendostyle de la Molgule. nous

avons vu des spliéiules (pu. souvent, se idraieni réunies en

diplosomes. à riid(''rieur d'une zi')ue (Maire m'Ilement limitée. Mais (dles étaient trop volumineuses j)our être des centrosomes. et piuivaient se rencontrer aussi à la hase de la odlule.

Les considérations (pii précèdent ne conduiraient ]»as à la con(du- sion que la granulation hasilaire lai! vilirei' le cil. Il e>l vrai (pu-, d'après Peter (99). il m- vibre plus s'il en esl séparé. Mais il est. dans ce cas. tout aussi bien séparé Au reste du kinoplasma.

Nous teianinerons celte note en rappelant le sens dvs ciundusions de Prenant (99) et de Studnicka (99). savoir (pu' les c(dlules ciliées ne se l'amènent pas à un sidn''ma uniipie. et ipr(Ui ne |M'ut uuère en lenler em-ore la (dassiljcalion. Il semble, au contraire, (pu" V(i/i/)nrri/ rif/ra/iit' m' réduit à (pu'bpie ( bose d'assez sim|de. et (pu' c'est VdiiiKircil iKirirldl (pi'd laid (lasser, sans i\\\v cette (dassilication |ir('-senle d'ailleurs de grandes diriii-nlli'^.

P. \ ICNdN. Af\THV. l)(ts Icilnidr h'h'iiifiK îles \rrrciisi/sl('iiis. . . Millli. Zool. Sl;it,

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NOTES ET REVUE xvir

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MiNGAZZINI P. Riccrclf snl canale di(/e/'ente délie larre dei La/ia'lli-

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xviu xXOTES ET REVUE

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Zacharias O. Uchcr die antcboiilcn Bcircffiinf/cn dcr Spc/'Djatn^om

ron P()lv])lieinus pediculus. Zsclir. wiss. Zool., XLI, 252-258,

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ZiMMERMANN K. ^^^ Bcitraifc :iir Kciniluiss cliiiijcr Dii'i^cn iiiid

Kpllhci;<;,. Ai-eh. inikr. Ànat.. LU, 552-698, 3 pi.' 1898

111

L'EXPÉDITION ANTARCTIQUE BELGE

Le 5 novembre dernier, la « Belgica » renti-ait au port d'Anvers d'où elle était partie deux ans auparavant, le 15 août 1897, emportant dans l'inconnu des mers antai-ctiques, l'expédition scientifique organisée et dirigée par le commandant A. de Gerlache, sous les auspices de la Société de Géo.uraphie de Bruxelles. On sait que le but de l'expédition était moins de faire beaucoup de chemin et de découvrir beaucouj) de terres nouvelles, que de réunir le plus grainl iKUiibre possible d'observa- tions et de matériaux relatifs à la physique du globe et à la biologie, dans cette région antarctique, qui est de beaucoup la plus étendue et la plus importante au point de vue scientifique des régions encore inex- plorées du globe. Aussi le jx'i'sonnel scifMitifique était-il relativement nombreux. Il se composai! de MM. G. Lecointe, commandant en second de l'expédition, chargé de l'hydrographie et des ri'lé\ements géogra- phiques ; E. iJanco, chargé des observations magnétiiincs et pendulaires; IL Arctows'jii, météorologiste, océanographe et géologue : .\ . 1 )obro\volski, aide-météorologiste; I)' Cook, médecin, chargé du ser\ ice photogra- phique; E. Racovitza, naturaliste, ce dernier bien connu des lecteurs de ces Archives, dont il fut coll;il)orateur assidu jus(|u'au di'part <le l'ex- pédition et il a publi«' pics(|Ui' tons ses prcmiiM's traxaux qui lui ont fait déjà une place envic'c (|;ins le luondc des zoologistes.

La campagne fut rude, ;ittiisl('e par la iiioii de E. Danco. (|ui succom- bait en plein liiver austral, au commencement de juin 189S, i-t terminée par un long eniprisonutïment de 1:5 mois dans la ban(|uis('. dont l'expé- dition ne pai-\('iiail à se d('gagi'r <|u'au nionienl même on tout espoir

NOTES ET REVUE xi\

d'échapper à un second lii\ ei-iiage paraissait perdu, et au prix des plus yraiids efforts, en sciant à la main au navire un chenal de 800 mètres de longueur, dans un champ déglace qui atteignait parfois une épaisseur de 2 mètres. C'est à ce long séjour, le pins long qui ait été fait sous les liantes latitudes australes, jamais personne n'avait hiverné encore, que nous devons la première série d'observations scientifiques embrassant sans interruption le cycle d'une année entière.

Depuis le relour de l'expédition, la mise en œuvre des observations et des collections recueillies se poursuit avec activité. Grâce à la libéralité du gouvernement belge, une grande publication est projetée et une com- mission a été nommée pour l'organiser et la diriger. Cette commission est ainsi composée :

Lieutenant-général Brialmont, président. Commandant A. de Gerlache, vice-président, Lieutenant de vaisseau G. Lecointe, secrétaire. Van Beneden, professeur à, l'Université de Liège, Crépin, directeur du Jardin botanique de Bruxelles, Du Fief, secrétaire de la Société royale de géographie de Bruxelles, Dupont, directeur du Musée Royal d'histoire naturelle de Bruxelles, Errera, professeur de botanique à l'Université de Bruxelles, Lagrange, directeur de l'Observatoire magnétique de Bruxelles, Lancaster, directeur de l'Observatoire météorologique de Bruxelles, Lavallée-Poussin. professeur de géologie à l'Université de Louvain. Abbé Renard, professeur de géologie à l'Université de Gand, Spring, professeur de chimie à l'Université de Liège, Plus Arctowski, D' Cook, Dobrowolski et Racovitza, membres de l'expédition.

La publication, qu'on espère voir achevée dans un délai de deux ans, comprendra dix volumes in-4, les matières seront réparties ainsi : Tomes I. Relation du voyage et cartographie.

II. Magnétisme; obsoi'vations astronomiques et pendulaires.

III-IV. Météorologie.

V-IX. Zoologie.

X. Botanique, anthropologie et rapport médical.

Nos lecteurs nous sauront gré de leur indiquer dès maintenant les noms des spécialistes à qui est confiée la tâche d'étudier les plantes et les ani- maux recueillis, quoique cette liste ne soit pas complète, quelques grou- pes n'ayant pas encore re(;-u d'attribution. Ce sont :

Diatomées. Prof. ScniiTT et D'

van IIeurck. Pérldliiiens. Prof. Schûtt. Al(/ii('s. D' de Wii.demann. Lif/iens. Prof. \Vainio. Mousses, M. Cardot. Hépatiques. Prof. Stephani. FoKf/éres. Prof. Ch. Bommer.

Champignons. MM" Bommer et

Rousseau. Infusoires et Spnrocoan-es. D''

Labbé. Foraiiunifén's. l)i'vaiulen Broeck

et D' Kemna. Sponf/i(tires. Prof. Topsent. Hi/draires. D' IIartlaub.

XX

NOTES ET REVUE

Siplonophort's et C'triio'i/iDrfs. Coprpo/les (isridicolrs. D' Canv.

Prof. CiiiN. P/ii/lliiporh-s. Prof. IIérovard.

PannutuUdcs. Prof. Jl'ngersen. E(lfiop/it/i((lin"s. M. Honnier.

Alci/ondircs. Prof. Stl'der.

Holotliuridrs. Plof. IlÉROUARD.

Op/ilnridf's. Prof. Kœhler. Astci'idrs. Pi'of. LuDWK',. Turbnllariés. Pi-nf. von (iRAFK. Nc/ncrtrs. Prof. BCirger. PlaUielininthes. D'Cerfontaine. Ncinatodes parasites. D' Guiaut. Oligochctcs. D' Cerfontaine Pobjcià'tos. Prof. Pruvot et D'

Racovitza. Brijo^udircs. D' \Vaters. BracJiinpodcs. Prof. Joubin. Gastéropodes et LaincUihranchcs.

-- Prof. Pelseneer. Scap/i apodes. Prof. Plate. Céphalopodes. Prof. Jolbin. Cirrliiprdes. Pmf. IIoek.

Sc/iL'opodes et Cuinarés. Prof.

IIansex. Décapodes. Prof. Mii. ne-Edwards

et D' Coutière. Mi/i-iapodcs. D"" Attems. Arachnides. M. Simon. Acariens libres. D' Troiessart

et MiCHAEL. Acariens parasites . Prof. Nev-

MANN.

Tunicicrs. Pi(jf. van Hkneden. Poissons et Reptiles. 1)' DoLLO. Enibri/ofjénie des Pinnipèdes : Premiers stades. Prof, van Re-

NKDEN.

Stades avanc(-s. Prof. I.Eiiorcii et 1)' Rrochet.

Rien que les lésultats complets de l'expi-dition ne puissent pas être connus et pleinement appréciés avant quelques années, nous avons déjà un aperçu de l'intérêt qu'ils i>résenteront par les notes préliminaires et les conférences qui ont été publiées par quelques-uns des membi-es de l'expédition.

Les études faites dans la région à proprement parler antai-etiqne, en laissant de côté les explorations que quelques membres de l'expédition avaient faites au préalable en Pataiionie et dans la Terre de lùni, peuvent se grouper sous deux chefs : d'une part, l'exploration du diHroit de la Bel- f/ica, pendant l'été austral, en jan\ier et IV'vrier 189S, dans une mer presque entièrement libre de glaces (nomljreux débarquements, obser- vations géologiques, collections de roches, de végétaux et d'animaux ter- restres et d'eau douce, observations biologiques) ; et d'autre part, les recherches faites sur la baii(|uise, de février 1S98 à mars 1899, loin des terres (sondag(>s, pêches p(''lagi(jues et d(> fond, ol)sei\ ations météoro- logi(|ues, oc('anograpliiques et biologi<)nes).

I. Détroit DE LA « Reumca ». Il a ('-li' reconnu que la terre de Palmer, au sud du cap Ilorii. est en rc-alili- un vaste archipel, séparé de la terre à la(|nelle a (-tf; iloniu" \o nom di^ terre de Danco, et qui n'est probablement (|Ui' la |iointe ^-rptent ii<pnale de la terrede < iialiam. par un ]»i-ofniid d(''troit (|iiiare(U le num de d''iri>'t de la <^ Beh/ic(( n'. Celui-ci. orient/, (lu N. ]•:. au S. (>., s'étend <le (iiV' ")!' à or)" I.at. S. Il est com-

' .Nous ;L[t|),'rn(iiis (|iii- ce tioiii vi<'iil d'i'lri' (•li;irnr<* par l;i cuinmis^ii ili'triiil ilr fi'i'rliir/if, rii I'Ikiiiiiciii' du (■(iinm.ind.inl di' l.i " /ii-/i/lrii •>.

NOTES ET REVUE xxi

pris entre de hautes terres se terinincant en falaises abruptes et couvertes dans l'intérieur d'une calotte de glaces éternelles. Par les vallées étroites et encaissées s'écoulent partout tlos glaciers qui descendent juscfu'au niveau de la mor, et d(uil les fragments détachés et flottants forment les icebergs ; ceux-ci sont loin de présenter toujours la forme tabulaire don- née comme caractéristique des icebergs antarctiques. Saluons, vers le milieu du détroit, sur la rive sud, la haute pointe à kupielle, par un hommage (ju(^ nous sommes lieureux d'enr(>gistrer, a ('té' donné le nom de ccip Liic((:c-l)t(thirrs et (|ui tait pendant de l'autre côté d'une baie profonde au cap Van Bciicdcii.

Toutes ces terres ne sont formées que de roches cristallines anciennes, granités, diorites, s3énites. La [)i'ofondeur du détroit, qui atteint en son milieu 660 mètres, l'allure *\c^ falaises et des découpures du rivage in- diquent (pie toute la région est actuellomont en voie d'affaissement.

La llore et la faune terrestres sont remarciuablemcnt pauvres. Le seul représentant des Phanérogames est une petite graminée (Alra) poussant sur quelques plateaux abrités. Quelques mousses (Bn/Ktn, Barbula), quelques lichens (Lecanora, Lhnca, Vcrrticfiric) tapissent les anfrac- tuosités ou le flanc des roches abruptes, la ]ieige ne peut se main- tenir. Comme animaux terrestres, pas autre chose qu'un petit diptéi-e à ailes rudimentaires, une podurelle et quelques espèces d'acariens vivant dans les mousses et les lichens.

Même pauvreté en ce qui concerne le monde des eaux douces. Celles-ci sont d'ailleurs réduites à quelques ruisseaux et à quelques flaques tempo- raires provenant de la fusion des glaces. Elles n'abritent que quelques algues, des diatomées, des oscillaires, au milieu desquelles s'agite une petite faune de Rhizopodes, d'Infusoircs, de iXématodes, de Rotifères et de Tardigrades. Autant qu'on en peut juger en attendant leur étude détaillée, il ne s'agit (pie de formes cosmopolites apportées par les vents et par les oiseaux; car on sait (jne les petits organismes inférieurs, revi- viscents ou pourvus de kystes, d'œufs de germes durables, ont, de par les agents de dispersion, une distribution géograpliique universelle sur toute la surface du globo. La flore et la faune marine littorales sont éga- lement pauvres, en raison, semble-t-il, du frottement des glaces contre les fonds rocheux du rivage.

Le monde des animaux supérieurs n'est représenté que par les phoques, les C(;tacés et les oiseaux. Deux espèces de phoques seulement ont été trouvées dans le détroit de la Belgica, le phoque de ^Veddel (Lcpfoiii/r/iotes Wcddf/i) et le phoque ci'abier {Lobadon carcinnph(i//(i). Deux cétacés également, le Mégaptère (M('</tijirc/-(( boojis, scdon toute apparence), voyageant souvent en grandes troupes, et un grand lialénoptère que M. Racovitza rapporte avec doute au Bdlrinoptera sihhaldl .

Les oiseaux, en revanche, sont nombreux, et i)lnsieni's ont donné lieu à des obsei'vations biologiques int(''r('ssantes. C'est ainsi que le goéland dominicain (Laras doiiiinicdiiiis) (|ui se nouri'it presque exclusivement de Patelles, a l'habitude (!<> les transpoi-ler une à un(^ sur des points situés

x\it NOTES ET REVUE

à quelquL' hauteur au-(lc:?sus du niveau di? la nici- pour les dévorer à sou aise, et que les enquilli-s, ainsi accumulées au cours des siècles, cimen- tées i)ar la vase et le sable, provenant de la désagrégation des roches, ont pu faire croire à tort (jue le niveau de la mer s'élevait autrefois jusque là, et que, ]Kir «'onséquent, le sol serait actuellement en V(tie d'exhaus- sement, alors que c'est l'inverse qui a lieu.

Le manchot antarctique (/•'//7o.s'rr'//.ç antarclira) et le manchot [)apou (P. p(ipiia\ se ressemldent beaucoup. Tous les deu.\ étaldissent à l'époque des nids, sur quelque plate-forme dominant la mer, leurs /•oo/.t/vV-.sv, qui sojit de véritables villes populeuses et animées. Mais, tandis que le man- chot antarctique a une organisation sociale strictement individualiste, cliaque méiiagi; établissant son nid et sa progéniture sur un lot de teri-ain (ju'il regarde comme sien et dont il écarte jalousement les voisins, il en est autrement du manchot papou. Ciiez celui-ci. l'édiu-ation et la surveil- lance des jeunes se font en commun ; à tour de rôle, un ((Mtain nombre de citoyens sont désignés pour surveiller les petits qui sont réunis au milieu de la ville et les empêcher de s'écarter, surtout du côté la rookery donne à pic sur la mer; ces sentinelles sont relevées et remplacées régu- lièrement, et^ pendant ce tem])s, les autres parents, libres de toute inquié- tude, se reposent ou se livriMit au loin au travail de la pêche pour cher- cher leur propre nourriture et celle de leurs petits. Cette nourriture se compose de petits crustacés quelle parent emmagasine dans son jabot et dégorge au retour dans le bec de ses enfants, toujours au nombre de deux, qui le reconnaissent sans hésiter et viennent à sa rencontre du plus loin (|u'ils l'aperçoivent.

iJ'autres oiseaux encore étaient abondants dans le détroit, et pour la ])lupart, nichaient dans les fentes et les trous dos rochers. L'ordre des Gdrifc y était représenté, outre le goéland dominicain sus-mentionné, pas une hirondelle de mer (Slcrno làriindlndccd) et par le M(';/((lrsti-is an- tarctica aux ongles forts et crochus, qui joue les oiseaux de proie dans la région antarctique. Parmi les Tubinarcs, le charmant pétrel des neiges {Pacjodroind niccti), l'oiseau das tcmp^tc^ (Orod iiitcs occtuiirtis), le pétrel géant {(Jssif/'at/d (//(/((iitra) (im remplace ici les vautours et qui se repait volonliei-s des cadavres des grands animaux, et le pigeon du Caj) (I)<ij>- ^?o« r(//)eH.Sf.s-). habitant ordinaire des régions jihis tempérées, mais qui ne craint pas de s'aventurer sous les hautes latitudes australes. A citer encore, comme représentant l'ordre des Stcijunopoda . un coinioran (Plialacrocurax c(irunfaldtns), et enfin le seul oiseau à pietls non ])al- més qui ait été rencontn'' dans ces parages, le curieux l)ec-en-fourreaux (CliU)iiis itllxi) appaitenant à l'ordre des Cliionidos; cet ordre est exclu- sivement antarct ique.

IL Sur la banquise. Au cours d(> son long emi)ris(innnenienl dans la ban(|uise, le navire a dérivé avec elle en tons sens, sous 1 iniluence des venis, dans l'espace compris entre 70" et 71"H(j' lat. S., et entre S.")'' et lu;}" long. ()., an S.-O. de la lenv (TAlexandr." 1 ^

Toute*} les obser\alions mi-U'-orologiques et océanogi;i|)lii(|nes (|ui \ nul

NOTES ET REVUE xxiii

été faites appuient l'hypothèse d'un vaste continent antarctique perpé- tuellement glacé, situé plus au sud et devant rejoindre dans l'est les terres d'Alexandre et de Graham. Ainsi, quoique la température moj'enne fût fort basse, eu égard à la latitude (la température moyenne de l'année a été de 9>6 et la température moyenne de l'été seulement de loo), le vent soufflant du Nord amenait toujours, même en plein hiver, un relè- vement de la température jusqu'au voisinage de 0°, tandis que par les vents du Sud, même au eonir de l'été, le thermomètre tombait brusque- ment à des températures extrêmement basses. Le minimum observé a été de 43^*, en septembre. De plus, les sondages répétés au cours de la dérive ont •montré l'existence d'un vaste plateau continental sous-marin, compris entre 500 et 600 mètres de profondeur, qui se relève doucement vers le Sud tandis que sur son bord septentrional la profondeur tombe brusquement au-dessous de 1500 mètres. Et les sédiments qui le recou- vrent appartiennent à la catégorie des dépôts terrigènes, renfermant avec la vase grise habituelle une forte proportion de sables, de graviers et de cailloux roulés qui ont été certainement amenés par les glaces d'un rivage plus ou moins éloigné. Au-dessus de ce plateau continental la température de l'eau est contre le tond de 0 à -H 1°, puis s'abaisse progressivement jusqu'à la surface elle se maintient à environ '.

La banquise, pour morne et désolée qu'elle soit, n'est pas pour cela dépourvue de vie organique, comme on serait tenté de le croire. Partout, sur le bord des fissures qui interrompent sa continuité comme au pied des icebergs, la glace en contact avec l'eau se montre recouverte d'un enduit vert-brunâtre qui se dépose de même sur tous les corps immergés. Il est entièrement formé de diatomées, dont la plupart appartiennent aux genres Coscinodtscus, Corcthron et Chœtoceros, et ce sont ces diatomées qui, en l'absence de tout autre organisme à chlorophylle, consfituent à elles seules la nourriture initiale destinée à assurer l'alimentation directe ou indirecte de tous les animaux de la région. Elles sont absorbées directe- ment par la plupart des petits organismes du plancton. Radiolaires, Cope- podes, Ostracodes, qui sont à leur tour dévorés par les plus gros, Méduses, Ptéropodes, Schizopodes, et ces derniers, particulièrement une espèce (Vlùiphausia qui se rencontre en bancs innombrables, forment la nour- riture exclusive des animaux supérieurs, oiseaux, phoques et probable- ment aussi cétacés, tandis que, d'un autre côté, les cadavres et les débris qui tombent sur le fond de la mer sont la seule ressource alimentaire des animaux benthiques.

On pourrait croire que les diatomées sont insuffisantes pour foiunir à ce

' On sait (|ii<' l'eau de mer a suii point de coiii>élatioii entre a* et 3", suivant sa teneur en sels dissous. Sa densité aus^nicate avec l'abaissement de la température jusqu'au point de (•ona;élation, à l'inverse de ce qui se passe pour l'eau douce, cl le l'ait (pi'une eau i'roide ])eul rester en étal d'équilibre superposé à des couclies d'eau plus cbaude doit être attribué probablement à la dilution des couclies superficielles par les précipitations atmosphériques. Celles-ci sont extrêmement abondantes : on a, en effet, constaté au cours de l'année pas moins de 207 jours de nei^c et i4 jours de brume.

XMV NOTES ET REVUE

prodigieux festin, et <iue la taiiiiodoit être extrênieiiieiit pauvre ipianti- tativeuient et (lualitativement. Il nen est rien.

Le plancton est relativement abondant ; outre los lùip/idiisid il renferme surtout, énumérés par ordre de frêtjuenc-e, des Copépodes. des Radiolaires (Protoct/stls, C((n)iiispJifr/-in. d3s l'téropodes ( Luiinrinn), des Poly- chètes (Pc'ldjohidj, des Co\y'Ani(i>i (Oi/.Djilcnraj, desOstrac-odes, des Siplio- nophores (Euduxia). Mais il su1)it une variation saisonnière marquée ; (•()nsid''rablement amoindri en Jiiver. la glace, très épaisse, intercepte la lumière du jour et arrête le ili'veloppement des diatomées, il augmente rapidement en été avec h' irtmii- du soleil et la pénétration de la lumière à travers les fentes et les chenaux de la glace amincie.

En ce qui concerne la faune benthi(|ue, malgré les difficultés desdi-agages dans des conditions aussi anormales que celles dun navire prisonnier dans les glaces, les récoltes ont ('gaiement été aijondantes. Le chalut était imiiii'rgi' d'ordinaire le soir pai un I nm dans la glace; traiin' pendant toute la nuit par la dérivede la banquise, (jui a atteint souvent une \aleur de 10 milles (18,5 kilomètres) par jour, il était relevé le matin au cabestan viré à bras, le treuil à vapeur ne pouvant être utilisé, par raison d'éco- nomie du précieux combustiljle. Dur travail qui n'exigeait pas moins de cinq heures d'etîorts i^ar une tenip(''ratuie d'une vingtaine ou d'une tren- taine de degrés au-dessous de zéro ! Les animaux recueillis furent surtout i\G:^ l<:chinodermes, des l'idriophthalmes, des Polychètes, des Gorgonides et des Bryozoaires. Mais on prit <''galement des ("rinoïdes pédoncules, des Elasipodes, des Astéries ljentlii(|ues, des Pantopodes. des Asci- dies, etc., tous aiiinianx f|ni (Hil un air de ])arenté fraiijiant avec les formes pêclK'es dans les grands loiids océaniques, ("e fait est une ])riM\e de plus ([ue le grand facteur de la distribution des animaux mai-ins est la température, car la lempc-i-ature de l'eau sur ce plateau de 500 mètres seulement de profoiidem- c-t sensiblement la même que celle ((,ui a été trouvée dans les fonds abyssaux des régions tenipér(''es ou même tropicales.

(Jouant à la surface de la bani|uise. elle était anim(''e par la j)résence constante, même au cunir de l'hiver, des pho([ues et des oiseaux ; et c'est leur chair Iraiche. consommée en abondance, cpii seule a pu triomjjher (1(> l'aiii-niie rhr(ini(|ne dr'tei-iniin'e chez luiit l'i'(|uipaqe >ans exc(>ption par l'absence du rayonnement solaire pendant les mois dhi\er. Les (puitre espèces de phoques connues dejiuis les grandes exj)cditions de Hoss, Dumont dUrville, \\ilkes. pour x'wva dans la n'gion antarctique ont été rencontrées. Ce sont, outre le LaUixInn et le Lcpfdiii/r/iolr.'i. déjà men- lionni''s dans je détroit de la liel.^ica. le grand Li-opard de nier (Oi/itw- ihjiniis Ifjiloiii/.ij dont la taille dépasse trois m ''très e! qui est le plus carnassier de tous, et le phoque de Hoss (Oinnuttophorti linsso plus raie et (pli ne s'est montré (ju'en été. Il parait certain (piil n'existe jias d'autres espèces sous les hautes latitudes australes, (piolipie dans un article récent consacri'' à l'expi-dilioii qui, -mi- le coinniandenieni delioridigrevink, vient d'explorer les parages de la terre X'icloria, sir (i. Newucs liart fasse

NOTES ET REVUE \\v

mention de plusieurs espèces nouvelles. Quant aux Otaries, quoique étant bien, en réalité, d'origine australe, ils ne remontent pas plus haut que les îles périantareticiues

Tons les oiseaux signalés dans le détroit de la Rolgica ont été rencontrés plus ou moins fréquemment snr la banquise. Leurs traces venaient toujours du Nord, et la plupart paraissent vivre normalement sur le bord septentrional du grand banc de glace dans l'intérieur duquel ils ne s'aventurent que de temps en temps, en suivant les fissures et les chenaux accidentels produits par la dislocation des glaces. Mais quelques-uns se sont montrés constammeut présents sur la banquise à toutes les époques: Ce sont le pétrel géant, le pétrel des neiges et le goéland brun, auxquels il faut ajouter le pétrel antarctique (Thalassœca antnrctica), le manchot de la terre Adélie (Pr/f/oscflis Adclifcj, très voisin du manchot antarc- tique, et surtout le magnifique manchot deFovatev (Apteiiodi/tca ForsfcriJ, V « Emperoi' penguin » des explorateurs anglais, le géant de ce petit monde, car sa taille dépasse IralO et il arrive au poids respectable de 40 kilos.

Tous les animaux à sang chaud de ces régions déshéritées luttent contre le froid intense du milieu ambiant par une stricte économie dans la <léperdition de la chaleur, grâce à l'épaisse couclie de lard des pho(iues et des cétacés, au chaud revêtement de plumes des oiseaux, mais non jmr une augmentation des combustions vitales, car la température du corps a été trouvée pour les phoques de 37" seulement, et de 40° pour les manchots, températures qui sont plutôt inférieures à la temp('rature inoycnne des animaux de leurs classes.

Il n'y a pas lien de douterque, quand les riches collections zoologiques de la Relgica auront ('té étudiées complètement, elles ne fournissent un appoint important pour la solution de quelques questions encore discu- t(''es, telles que,* par exemple, la question de l'existence et de l'origine ' des foi-mos dites hipoUi'wcs, c'est-à-dire qui se rencontreraient à la fois dans les hant(^s i-égions arctiques et antarctiques, tout en faisant défaut dans les régions tempérées et tropicales interposées. Pour les oiseaux, on sait avec certitude qu'il n'existe pas de formes bipolaires; il n'existe même pas d'es])èce commune aux deux hémisphères. En ce qui concerne 1rs aiiiiiiaux mai-ins, le caractère abyssal de la faune, pourtant peu pro- Iniidc. du plateau exploit' par la Relgica tend à prouver que s'il existe i('cII(Mn<'nt des formes communes aux mers arctiques et antarctiques, ce ne sont pas des formes strictement bipolaires, mais des types cosmopo- lites qui doivent être répandus également dans les eaux abyssales des légions intermédiaires, ils ti-ouxeiit sensil)l('nicnt h^s mêmes conditions de milieu et de température.

Les quelques i-enseignements qui pn'cèdent proviennent de communi- cations orales de AL Hacovitza, ainsi que des conférences données j)ar lui tant à Bruxelles qu'à l'aris. Nous nous sommes attachés naturellement, ilans ces Arrliiics de conlof/lc, de préférence à' la jjartie zoologi(|ue de l'expédition. ( »n trouvera des détails pluscirconstanciéssur les résultats.

wvi NOTES P:T REVl'K

piuviîsoires encore bien entendu, en ce qui coneerne la géographie, le climat, rhjdrograpiiie et l'ocêanugraphie dans les rapports préliminaires publiés par les divers membies de l'expédition dans les Bulletins de rAeadémie royale de Belgique et de la Société belge de Géographie. Un excellent résumé des résultats généraux de l'expédilion, accompagné d'une carte des régions visitées par la Belgica, vient d'ailleurs de paraître, sous la signature de M. Racovitza, dans le numéro de février de La Gcor/rap/ii''.

Cette publication, qui vient seulement de 2>araître, au commencement de la présente année, sera doi-énavant le Bulletin de la Société de Géo- gra])hie de Paris qui a résolu d'agrandir le cadre de ses publications. Nous saisissons avec empressement cette occasion de signaler aux zoolo- gistes les tendances de ce nouveau recueil qui se propose de faire une large place « aux études sur les phénomènes actuels et aux recherches dans le domaine des sciences naturelles connexes à la géographie. » Les différentes sciences étendant toujours leur domaine se touchent et se pénètrent de plus en plus par leurs frontières. Elles doivent aussi se do)iner un appui réciproque. Une branche importante des sciences zoolo- giques, la zoogéogi'aphie, n'est née réellement que du jour de pure- ment descriptive elle est devenue explicative et elle s'est adressée, pour classer et pour interprêter tous les faits et toutes les questions relatifs à la distribution des animaux, non à la répartition en elle-même des organismes, mais aux conditions extrinsèques qui la commandent, c'est-à-dire aux /ac^eî</\s bionomiqucs. Or, ceux-ci sont d'ordre physique, chimique, météorologique, géologique, etc.. Et le résultat de leur action, c'est-à-dire l'état d'équilibre perpétuellement oscillant que nous dési- gnons sous le nom de distribution actuelle des organismes est pour beaucoup dans la physionomie actuelle de notre planète. Toutes ces études rentrent ainsi dans le cadre de la géographie générale, et nous avons confiance qu'une publication dirigée par MM. le baron Hulot et Ch. Rabot, dans le comité de publication de laquelle on relève les noms, chers aux naturalistes, de M. Milne-Edwards et du prince Roland Bonaparte 'ne manquera pas, en lui faisant dans ses colonnes la place qu'elle mérite, do répandre le goût et de développer les ])rogrès d'une seieiice qui esl eiK-niv tmp néirligi'c dans noire pays.

G. Pruvot.

IV

LE DI'VJlI.ol'PEMEX'l' DE LA SCOLOJM'NDKM': D'aprrs lltYMONS

Rieliard Heymons, dont les travaux sur l'embi-yologie des insectes ont déjà la célébrité (ju'ils mérilent, s'esl tounn' ces dernières années vers

NOTES ET REVUE

XXVII

le développement des Myriapodes. Dans les deux communications qu'il a publiées (97-98), il étudie en particulier la Scolopendre, nous donnant l'origine et la formation des organes, puis, discutant avec sa compétence les problèmes de morphologie générale ou spéciale, naturellement sou- levés par l'embryologie de ce trachéale, simple jusqu'au sclK-ma. Il faut connaître en détail les travaux de cette importance et une analyse doit être presque une traduction. On me permettra cependant, au lieu de sui- vre l'auteur page à page, de décrire d'abord, sans digression, le dévelop- pement de la Scolopendre, et seulement ensuite d'en faire le commen- taire.

Scolopcnd/a cingulata Latr. n'est pas vivipare. I.a femelle pond un certain nombre d'œufs, autour desquels elle s'enroule en spirale. Il y a ainsi une sorte d'incubation qui s'étend aux jeunes sortis de l'œuf. La division de l'œuf n'est pas totale. Comme l'a décrit Zograf pour Gco-

-Prat

kï-

Fiç. I. Tète d'un embryon de Scolopendra, (d'après Heymons). .1/, antenne ; Cl , clypeus ; J/j", i"= mâchoire ; Prat, prJantenne ; Pro, lobe céphaliqne préoral ; Pnur, tbrcipule ; Terçf, termite.

philus, les noyaux se multiplient au centre de la masse vitelline, puis peu à peu émigrent vers la surface apparaissent des îlots blastoder- miques, qui, finalement se réunissent en un blastoderme. Les cellules vitellines proviennent partie des cellules qui n'ont pas émigré, après la segmentation centrale, partie d'éléments qui se sont détachés du blastoderme pour rentrer dans la partie superficielle du vitellus,

1897. R. Heymons, Mittheiluncfen ubev die Segmentirunrf und den Korper- bau der Myriopoden {Site d. k. Preiis. Akad. d. Wissensch., Berlin).

1898. R. Heymo.ns, Ziw EntwickehuKjsffeschichte der Chilopoden (Site d. k. Preiis. Akad. d. Wissensch., Berlin).

wviii .NOTES ET REVl'E

La ]U'Oiiiière obauetie de l'embi-yon o«t liii.miifoi'ino avoe rexti-tMiiifi' antérienro ariondio. De très bonne heure se doliniitont un seirinoiit ri>i)lialique primaire (lobe eéphalique), un segment anal primaire (telson) et une zone intermc-diaire qui fournit les métamères. Les sillons qui séparent les métamères ne se foiinent pas vers re\tr('mité antérieure, comme c'est le cas ordinaire, mais ils se dc'tachent à une petite dislance de rextrémité postérieure. Quand la segmentation du corps est finie, on trouve a|)i-(''s le segment eéphalique primaire :

1. Le segment préantennaire (anleniuilaire).

'■i. antciinaire.

3. intercalaii-e.

4. des mandiltules.

"). des l"' niâciioires.

6. des 2""''' mâchoires.

7. des toiripuli's. 8-28. Les 21 segments pédifères.

29-30. Les 2 segments gcMiitaux primaii-os. \'ieiit l'iifiii 1<> t(>ls()n.

La bouche se ioi-nie entri' lesi'guKMil (•éphali(iue primaire (prostomiuin) et le segment j>i-éaiitennaire, l'anus enfi-e dernier segment génital et le telson.

A l'exception des segments aiiléi-iours et posl('rieurs qui sonl modific's, tout segment du corps se compose : d'un stornite ; 2" de la ])aire d'ap- pendices ; 3" d'un tergite ; 4" des pleurfe qui sont des annexes du tergite. Stérilité et tei-gite sont primitivement fragmentés en 3 lames squelet- tiques. Les appendices ont 8 articles, et non 7, la griffe étant manifes- tement un article. Dans les premières nulchoires, la jiartie basilaire (stdiiun) avec le lobe externe est homologue à un appendice^ or(iinaii-e, le lobe interne repi-ésente une apophyse stei^mx-oxale.

Le lilast<n|i'i'me n'est pas employé tout eMti(M' à la formation de l'iMii- brvon. Sur h' dos api)arait une figure en ci'oissniit, faite d'une zone de cellules (|ui s'enfoncent et disp.'iiaissenr dans h^ \iiellns. T'est donc une ébauciie très nette d' « organe dorsal ».

Comme chez Gcop/n'lus, le cori>s secreuseen son milieu jxMir s(^ replier comme un cnii|e;iu et se rappi-nciier lace ventrale contre f;ice ventrale.

Il pousse ;il(p|s ;nix 2 ' ina(d)oires deux (|(Mlts pniss.'i iilesà l'ai de desquel les

l'embryon brise l'enxehippe de l'o'ul

Lo>iJ(i'tiis qui viennenf de naître ont millimètres. Ci» sont de petites larves toutes blanches à l'exception des yeux déjà pigmentés et de quel- ques ('paississements cliilinenx jaunâtres (dents (h's mandibules, exfré- inil'''s du lalire, ])ords(lu telsDui. Leur ti-ansparcnce |iei'met de Noir l'in- tesiin moyen rempli de \iti'l|iis. Mlles s,, ni di'jà a,'_'il<'s, mais ne s'tdoi- gnent j)as de leur mère. Leurs antennes ont 17 ai'ticles. Leurs pattes et mâchoires n'ont pas dégriffés acressoii-es.

( >r//((ncs rrtti(lci-iiii'/iir. . Le système ne,\eux se lornie tout eniier par un ('paissi^sciiiiMil de reclodernie. ipii se d. •lamine et se s('pare en

NOTES ET REVUE wix

ëlëiueuts aeiirogèaes et dennatogènes. Préalablement apparaît dans chaque métamère une paire de fossettes correspondant aux ganglions. Dans les 29* et 30* segments naissent pareillement les paires de fossettes, mais les ganglions qui en dérivent s'unissent et deviennent ensemble le dernier ganglion de la chaîne ventrale. Il n'y a i)as de ganglions dans le telson.

Le cerveau, conformément au schéma elassique, se compose de 3 par- ties, le protocerebrum, le deutocerebruni et le tritocerebrum. Le proto- cerebrum est très complexe. Il est formé : de l'archicerebrum, dérivé d'une délamination de Tépilhélium clypéal ; de 2 i^aires de ganglions dérivés de 2 paires de fossettes homologues aux fossettes ventrales; 3^ des ganglions optiques formés par délamination (sans fossettes). Vient en- suite une paire d'ébauches ganglionnaires, qui appartiennent au premier métamère (segment antennulaire) et font le passage entre le proto- cerebrum et le deutocerebruni. Les ganglions du segment antennaire constituent le deutocerebruni ; ceux du segment intercalaire forment le tritocerebrum.

Le système nerveux viscéral naît aux dépens de l'intestin antérieur, la chaîne dorsale (nerf du cœur) aux dépens des téguments dorsaux.

Les glandes métamériques antérieures (glandes de la tète de Herbst) sont entièrement d'origine ectodermique.

Organes mésode/-ini(/aes. Tandis que les cellules vitellines les plus profondes s'étalent en endoderme, en enveloppant un cordon vitellin central, les cellules vitellines suj)erficielles constituent le mésoderme. Certaines cellules niésodermiques restent éparses et deviennent les glo- bules du sang. Les autres s'arrangent en sacs cœlomiques réguliers, au nombre d'une paire par segment. Il y a ainsi 30 paires de sacs cœlo- miques, les segments céphalique et anal n'en possédant point.

Vn sac cœlomiquc typique est divisible en 3 portions : une portion moyenne située au-dessous de l'appendice; une portion médio-ventrale au-dessous de l'ébauche paire du sternite; une portion latéro-dorsale au-dessous de l'ébauclie paire du tergite Tandis que la portion moyenne tend à disparaître, les 2 autres parties se développent vers la ligne médiane, allant au devant de leurs congénères. Les sacs cœlomiques gau- che et droit en se rejoignant, délimitent un petit espace qui, sur la ligne médiane dorsale devient le cœur, et sur la ligne ventrale, le vaisseau ventral, les cellules niésodermiques de l'extrémité des sacs fonctionnant comme vasoblastes. Quant aux artères latérales, elles sont intersegmentaires et naissent aux dépens des vasoblastes des dissépi- ments.

Les muscles de l'intestin tii'cnt leur origine de la paroi viscérale des sacs cœlomiques. Le tissu adipeux, les cellules péricardiales, le septum péricardial, les muscles alifornies et toute la musculature naissent comme chez les Orthoptères.

Par le grand développemmit du mésenchyme, les sacs cœlomiques sont étouffés, il n'en reste que deux canaux dorsaux, ébauches des orga nés géni-

x\x

.NOTES ET REVUE

taux, dont la lumioro est ainsi unecavitécœlomique. Plus tard, les deux canaux se réuniront on un tube inii)air.

Tandis que, dans tous les segments, les sacs cœloniiques tendent à dis- parait le, ils se développentconsidérablement aux 29' et 30' segments pour constituer l'anneau génital périrectal et poussent undivertieule pair vers la surface du tégument. Une invagination impaire de l'ectodorme

s'abouciie au-dessous de l'anus avec les diverticules de l'anneau et les fait com- muniquer avec l'extérieur. L'anneau n'est pas symétrique. Sa moitié droite reste courte. C'est ilonc la moitié gauclie (jui entoure le rectum. Cette branche gauciie fonctionne chez le mâle comme vésicul(> séminale. Elle reste si étroite cliDZ la femidle (od. g. [fig. 2 ((u'elle n'a pas été vue avant Ileymons par les auteurs qui ont traité de la Sco- lopeiidi-e ' .

Les glandes acccssoii'cs d(Tivriit de l'invagination ectodcrmiqui» impaii'c (|ui s'abouciie avec l'anneau pi-rircctal. Ce qu'il faut bien mettre en lumière, ce qui frappe vraiment dans ce déve- li)])|):'m(Mit de la Scohipendre, c'est sa (•(iiicdidance avec le développement des Aiini'lides. La segmentation du corps avec ses trois segments primaires, lobe (■i''piiali(]ue pi'éoral, tfdsoii postanal et zone intermédiaire fournissant tous l(>s métamêres, la formation du système iKM'vcux avec un protocercbrum poui' 11' lobe céphalique. le deutocercbrum (;t le tritocerebrum appartenant aux premiers segments postoraux, 2)uis les Fitf. f». Ortfîuics ffc'nitaux f'einclles sacs coclomiques à tous les scgmcuts

ceptaclc séminal; ofl.ff., ovidiiclo ment l'organe génital, tout est calque g:auchc; or/.r/., ovicinclc (Iroil. j,..jif p„j„. ,,..,j, ^„,. Tnilbryologie des

Polychctes. Kn sort(> que mieux et plus (|Uc l'iiistoii'c même ilu Péripate, l'histoire du di'V('lop])cmiMil ilo la Scolopcinln' inoiiii-c les allinilés des Arthropodes avei- b-s Aiiin'lidcs.

' .le foniiaissais ci'llc l)raiiclii' ^aiiclic de rovidiiclc ([iic j'ai lU'uli !;•<'■ de siirnalcr. (loinmc Hoyiruins no l'a pas rcpri'spiitrp, je donno ici une fitjuro rpii aidera à com- prendre le lexle. Mon erorpiis montre en oiilre Iteaiu'onp plus oxarlement (pic le dessin elassi(|ii'- de l'"al)re, les ci-idci-s des r.'ceplacles s'-minaux et des glandes aeees- soires.

NOTES ET REVUE xxxi

Quelques points spéciaux méritent de retenir l'attention.

La formation des feuillets confirme les résultats de Zograf sur Gco- pji/his. Quoique mésoderme et endoderme aient une origine pareille, il y a bien lieu de les distinguer, et ici l'intestin moyen est nettement endo- dermique, fait qui doit être tenu pour fondamental dans l'embryologie des Trachéates. Le cas des Lisectes supérieurs l'intestin moyen est ectodermique reste donc une anomalie.

La présence d'un « organe dorsal » qui, sans être aussi marqué que cliez les Thysanoures, est très nettement ébauché, fait la transition entre le blastoderme des autres Myriapodes, entièrenuMit employé à la formation de l'embryon, et^le blastoderme des Insectes dont une partie se détourne de sa destination primitive. La séreuse des Insectes supérieurs est en effet l'exagération de cet organe dorsal qui commence d'apparaître chez la Scolopendre.

Le développement du système nerveux est d'une Ijelle concordance avec la segmentation extéi-ieure. Ici riiomologie avec les Polychètes s"impose. Heymons se trouve, comme il le dit, complètement d'accord avec Hacovitza. Le lobe céphalique, ti'on(^-on primaire préoral, c'est le prostomium. Il contient le protocerel)rum, ensemble aussi complexe que l'encéphale des Polychètes. Nous croyons prématuré de comparer les différentes parties de ce protocerebrum avec les cerveaux des Annélides, quoique <( ju-iori les homologies puissent être tentées. Après lelobecépha- lique commence la série des métamères. C'est donc le segment préanten- naire qui sera le segment buccal (peristomium). Viennent ensuite 6 seg- ments qui appartiennent encore à la tète de notre Arthropode. Mais, bien entendu, cette tète n'est pris une entité morpliologique comme la tète de l'Annélide, c'est-à-dire le prostomium. La tète de l'Arthropode c'est le prostomium plus un nombre très variable de segments postbuccaux. Ce nombre est si peu fixe que sans sortir des Trachéates la tcte d'une Scolopendre n'est pas homologue à la tète d'un Insecte qui n'a pas le segment forcipulaire. Elle n'est pas davantage homologue à la tète des Diplopodes. La tête d'un G/ojni-i-is, par exemple, contient seulement, en outre des lobes céphaliques, le segment antennaire, le segment mandi- bulairc et le segment du gnatochilarium, lequel est bien un segment unique, comme déjà Metschnikoff et vom Ratli l'avaient démontré. Par par consé(]uent, la tète d'un Diplopode a deux segments de moins que la tête d'un Chilopode. Le segment post-maxillaire qui contribue à former le segment collaire est homologue au segment de la deuxième mâchoire des Chilopodes.

A ce propos, on ne saurait trop insister sur ce fait que deux segments manquent à la fois dans la tète des Diplopodes ; d'autre part que, à l'extré- mité postérieure du corps des Chilopodes, deux segments se transforment en segments génitaux. Ces alliances de segments deux à deux sont tout à fait caractéristiques des Myriapodes. Il est bien connu que chaque segment de Diplopode est un segment double. Mais, ce qui n'est pas assez classique, c'est que chez les Chilopodes, le nombre de segments ne varie

s XXII NOTES ET RE VIE

que d'un nombre pair. Ainsi chez ces animaux le nombre de paires de pattes est régulièrement impair, soit de loi'mule 2 n -{- 1, n étant d'autant plus variable qu'il est plus grand. Un Hiinantarlmn (iubriclis L. par exemple, peut avoir de 133 à 173 paires de patt(\s. Mais il n'a jamais que les nombres 133,135, 137... 171, 173. Tout Myriapode est fondamen- talement Diplopode.

Les importants travaux dont je viens de rendrecompte ne sont (|Ue des communications i)réliminaires. Elles nous assurent du grand intérêt du mémoire détaillé que llevmons nous donnci-a bientôt.

(). DruoscQ.

Sinii (le jjn'ssc le ') Mai i<j>i>

Les din'cleitrs : H. DE Lacaze-Dlthiehs cl (i. Pruvot.

[.es QN-diih : SciiLi':iciii:n ritHiiES.

VF.iiSAii.i.KS, SOC 1 ;i i: ANO.Nv iii; nts imimiimkiiiks okiiaîohn.

ARCHIVES

DE

ZOOLOGIE EXPERIMENTALE ET GENERALE

l'LBLlÉES sors LA DIUECTION DE

\l. d;.: LACAZE-DUTHIERS et G. PRUVOT

Menilire de IMiislitut. Professeur à ITiiivei'silé de (irenolde.

.1 sÉiuE, T. VIII NOTES ET REVUE n-s.

V

Sri{ LES NÉPIIROSKKMES ET LES CANAUX Si:(iME.\TAlUES DE OUELOUES SÉLACIENS (SOr'Ar/SA,

sa YLL I UM. CKX TR /A\ i . I :t( : . ; 1

par Frédéric Gliiel

Dans une précédente note '^, j'ai montré ronil»ien l'étude des néphrostonies et des canaux segmentaires de YAranthids rifff/aris se ti'diivc facilité*' par rinipr<''j;na(ion d(» son péritoine au moyen de la liqueur de Flemminf;. Je voudrais aujourd'iiiii lésunuM' les résultats obtenus en ajjpliipiant cette métliode à (|ucl(iues aulr(^s Sélaciens.

SQUATINA ANC ELUS

Les néphrostonu's du Squaliiui i/iu/c/us réduisent l'acide osmiqne uioins énergiquement que ceux.de Wirtnif/iids riihjdris. néanmoins leur étude se trouve singulièrement facilitée ])ar riin]»régnation.

.le n'ai pu olitenii' à Uosrolf. pendant Tété de IS'.)'.). (ju'uii indi>.du

' Ce travail commencé au laboratoire de RoscofF a cti conlimié à la Facnlté i\v< sciences de Rennes avec des matériaux envoyés par les stations maritimes de Roscott' et de Banyuls-sur-Mer.

* Archives de zoolojie e.rpèflint'ntale i-t i/énéra/e, .3'^ série, t. V, 1897, p. 38.') à 4oo.

AH(;H. I)K ZOOl,. EXI". ET OÉS. 3'" SÉRIE. T. VIII HJOO. C

XXXIV NOTES ET REVUE

fciiK'llt^ non adulte de Sf/itn/i/ia. N'niri co (]no j'ai pu conslahM' sur (•(i nui(|U(' sprcinicn (|ui mcsuiait ()"'7<S de longueur.

l'iulrc les deux rcius se |i'(»uvi'lil les deux caii.iux de .Mi'illrr. Ils sont parallèles et (bdiuteul par deux n'idleuients pirilunues mesu- rant neuf à dix inilliuu''tres. ce s(Md le.s rudiuienls des deux utérus.

Au niveau des ovaires, les deux canaux de .Millier pré-senlenl ihnix auli'es reidleinents. rusiforuies. ti'ès allongés; ce sont li's rudinienis des glandes nidanuMitaires. Au delà, ils divergent, passent de cli.npie coté de rieso])liage et arrivent enlin sur la l'ace inférieure du foie, ils s'ouvrent dans la cavité g(''uérale.

l.e noud»r<> des néphi'ostonies s'élève à vingt du côté gauclie. Du côté droit, le phis postérieur nian([uail dans notre exemplaire. De clia(|ue côlé. les (|uatorze néplirost(unes les plus postérieurs f'oiinent une série l'égulière située innuédialeinent en ded.ms du canal île AJiiller corres])ondant et s'ouvi'ent à la surface d'une lame de tissu élasti(|ue jaune étendue entre les deux canaux. De (dhupu' côté, les six néphrostonies les jilus .inli'Tieurs s'ouvreni à la snri'.ice du tnésoa- rium correspondant .

Du côté droit les c.in.iux segnienlaii-es ('taient \isil)le> >;i n> dissec- tion du neuvième au viugtièuie m'^plicoslome ; m.iis il y avait en outre un vingl-unièmc cl un xingt-deuxiènie canal pri\ ('s de n(''phros- tonu's et ]iai' conséijuenl lermim's en circiim.

Du côté gauche les canaux n'i'l.iient \ isililes ipie (\[\ (pi.ilor/.ième au vingt ième. Les canaux coulant à la surl'a'-e du mésoariinii sont beaucoup ])lus lai'ges et plus visihies (pie les autres.

Les néplirostonu's du Sqi/ft/i/in (sauf cependanl. ci'ux des paires les plus posti''rieures ) se pri''senlenl sous la l'ornn' d"(ai\('i-turi's i'i''sul- tant de la section ti'ès oldiipie du canal seguientaire auijiiel ils appartiennent : il en résulle ipie ces ni'plirosloiues ont uiU' lè\ re ])roximale ou iulVaieure taill(''e à pic et une lèvre dislale ou sup(''rieure au contraire très étendue, plaiu". s"i''lalant. suivant la ri''gi(Ui. à la surface du nu'soarinni ou de la lame jaune (dastiiiue médiane *.

T>es néplirostomes (\u Sr/i//// iiu/ S(ud de très grande dimension. Dans rindividu femelle non adulte (pu- j'ai pu é'tuiliei'. Iieauciuip d'entre eux mesi n'aie ni i\r\\\ mi II imè| ces el deux m i II i met ces el deun : plusieui's mêmes atteignaieid Irois millimèlres : les plus grands avaient jusipi'à trois millimètres et demi.

' l);iris rc\{i' (lcsci'i|il ion, de Mli'iiic (|iir (l.ins ((Iles (|iil siiivcnl. r.-iiiiiiiiil i>( mi|i|H)s(' |)l;i<'i' liurizt>nl;ilcinciil , l:i Imcc \ ciili'.'ili' en li.ih cl l.i Iric iii .ujuil.

NOTES ET UEVUE xxxv

SCYLLIUM CANiriLA

Fciiicllc. l/iiii|)r(\i;n;ili(iii f.iil apparaître doux séries de lâches noires situé(>s en dehors de la n,i;ii<' d'insertion (hi mésentère (l'une à (h'ûite, l'anti'e à i^auche de eetle ligne) et. en dedans iW^ lignes d'insertion des deux nn''Sonîelria.

(;ha(|ue la(die. (jui consiste en nne j)lage d'épitln''liuni viln'atih'. correspond nn néphrosto.nie ou à un vestige de néphrostoine. Dans les individns adultes que nous avons examinés, individus dont la longueur variait de 0"'.j7 ù O'^GS Me nombre des ta(dies épitliéliales vai'iait de treize à seize ])aires ; l'un d'eux n'en comptait mènu' que onze paires.

Chez d'autres non encon* comi)lètement adultes et mesurant de 0'"49 à 0'»53, les paires de taches épithéliales étaient au nombre de seize.

Les plages vibrât des ne sont pas toutes fie même forme ni de nu* me grandeur.

(-elles qui appartiennent aux paires les plus postérieui'es sont arrondies (tu ovales mais souvent prolongées, surtout chez les jeunes individus, en deux longues pointes, l'une antérieure, l'autre posté- rieure.

Dans la région moyenne, elles sont toujoui's ovales, à grand axe oblique d'avant en arrière et de dedans en deliors; leurs diniensi(ms sont aussi beaucoup plus grandes et peuvent atteindre 3""" sur 1""", 5 chez l'adulte.

Enfin, antérieurement, les plages épithéliales s'arrondissent et diminuent d'étendue. Les plus antérieures sont généralement d'une teinte beaucoup moins foncée que les autres et peuvent par suite devenir difficiles à distinguer.

La plage épithéliale ciliée qui accompagne chaque néphrostome n'est pas autre chose que la paroi du canal segmentaire largement étalée à la suiTace du [téritoine. Cette plage s'étend surtout au d<dà de l'extrémité du canal segmentaire ; elle résulte de l'étalement de la ])aroi dorsale de celui-ci. mais elle se prolonge souvent aussi erl arrièi'c de cette extrémité : elle (>st due alors à l'étalement de la lèvre

'Tous les Sctjlliniii duiil il ( si (jucsliuii ici ])i'oviii;iicnt de lioscoff ; ccUc rcmaniuc a son imi)ortancc car les Sajiluun de la Mcdilcrraiir;> ([iic J'ai eu l'ocra. sioii d'examiner avaient, à développement énal, une taille nolahlemenl moindre i\w ceux de la Manche.

XXXVI NOTES ET REVUE

iiilriieuro du canal (jui s«> i-rfléchit on ari'ièro du n(''|»hrust()nio. Dans ce (Icrnicr cas. le n(''|)lu-()sl()Mic. au lieu d'cMrc situe sur le bord i)uslé- rieur de l,i pla.ue épit InMialc. e>t eiiliHin'' par elle.

(]liai(iie |)lage ronreriiie un i'('se,iii e.ipillaire à grandes mailles (pii se prolonge sur le canal segnientaire coiTespondant .

(''est répitlielinni de la plage ciliée ipii n''(luil ('nergiipienienl l'acide osmiipie e| (pii se coloi'e en noir plus du nmins roni'('' sous l'action du liipiide de l"'leniniing. I.ç pouvoir lixateur de i-e i-i'-aclif est ici tellement considérable, (pu:" dos ])ièces imprégnées (>t conservé'os dans l'acide pln''ni(pie hrut à - pour iOOO pendant ('» mois possi'-daienl encoi-e. en bien des pninls. non seulenu'nl r<''pitbéliuni de leurs j)lagos népiiosloniiennes. mais encore Ic's cils (pi'il |)orte.

Le grand diamètre des in''|)lirostomes est très variable. Dans les j)lus grands, appartenant à la région niovenne ou posté-rieure de la série, le diauu''ti'o atteint 0""" 'M), tandis (pie les népbrostomes les plus antérieurs ne dépassent pas 0""" 05 (^t (jnelquefois même restent (Mirore au-dessous ib' celle dinuMlsion.

Les canaux segmontairos, (piand ils existent, sont dirigés ti'ansver- salenient dans les paires l(>s plus anlérieur<>s : mais (piand mi les examine dans les j)aires ipn se suci-èdent d'avant en arrière, on les voit devenii' d'abord l'aiblenu'nl obliipu's d'avant en arrière et de di'dans et (bdiors ; leur obliquili'' augmente de plus en [ilus à mesure ipu' l'on considèi'e des canaux ]ilus postérieui's. el ceux ipu son! situés tout à l'ail en airière deviennent presque longil udinaux.

L'épaisseur de la paroi des canaux segmenlaires est assez cons- lante et oscille autour de ()""i't):2. I>a mauièii' dont ils se conipoi-tent dans la région (pu |(récède imm(''diatenient leur orilice ni'pbros- Iduiien est ti'ès variabl(\

Certains d'entre eux ne (diangeni pas de calibre el s'icavrenl à plein canal à la surface du piaildine. maisgé'uéralemerd ils se dilalenl avaid d'aboidir au n(''pbr(is;ome. soil progri'ssivemenl . de manière à l'oiauei' une sorte de niassiu'. soit brusi|uement en um' ampoule |»lus ou moins renllée. Dans les deux cas. |em' oi'ifice esl nolablemenl plus élr<iil (pie la dilalalinn ipn le pr(''cèi|e.

Des trois parties (pie nous ven(Mis d'(''lu(lier : canal segauenlairo. m'pliroslome. plage i''|iil Indiale. c'est la première (pn s'ali'opbie loni d'aboi'd. |uns la secunde d en dernier lieu seidenieid la plage (''piliii''- liale vibralile. Ainsi, les bndies noires (pu' l'ail appaïailre rinipr('- unal i(»n dans les r(''uions Idul à l'ail anb'rieiire (Ui loul à l'ail posti'--

NOTES ET REVUE xxxvii

ricuic ne smit souvent (luc i\qs iiéplirosloiiics sans canal ou niènif! des plaii,es épilliéliales encore vihraliles, mais dépourvues de népliros- tonie et de canal segmentaire.

I.es néphrostonies munis (!(> leur canal el de leur pla^c épit InMialc vibratile peuvent être au nond)re de douze pair(>s (diez l'adulte. Ouand on considère ces organes, eu somme volununeux et très bien différenciés, il j)arait bien diflicile de leur refuser un l'ôle foncti(mnel. L'(>xpéi-ience send)le en elfet conliiauer cette prévision.

l'n SrijUhim (•(uiintUi femelle a reçu dans la cavité générale 0c:no5 d'une soluti(jn de std marin à 7 pour 1000 fortement chargée de noir de sépia. Sacrifié sept jours après cette opération, six de ses canaux segmentaires (trois paires) ont été trouvés remplis de noir et au point chacun d'eux aboutissait au rein, se trouvait un petit amas de noir dans cet organe, ('ette expérience fort incomplète demande évidemment à être reprise ; elle démontre néanmoins fju'un certain nombre de canaux segmentaires ne sont pas simplement des organes embryonnaires atrophiés ; mais qu'ils peuvent encore jouer un rôle actif dans la physiologie de l'adulte.

Dans l'expérience précédente, le pavillon commun des oviductes entrafne lui aussi une grande quantité de noir de sépia, qui est rejetée au-dehors par l'orifice génital cloacal.

Mille. TjCS deux séries de plages épithéliales vibratiles néphros- tonuiMines sont, comme chez la femelle, situées de chaque coté de la ligne d'insertion <lu mésentère, mais elles en sont beaucoup plus rapprochées que chez cette dernière.

Dans six. individus adultes mesui'ant d^ O'''^)!) à 0'"G9, le nondjre des plages épithéliales népbrostondennes a varié de seize à vingt- deux paires, (liiez un mâle iu)n adulle de On'il). il était seulement de vingt paires.

(Ihez l'adulte, les canaux déférents ti-ès contournés et gonflés de sperme forment dans leur partie autri'ieure deux b(uu'relets forte- ment saillants qui limitent une profonde gouttière nu''diane.

Les j)lages épithéliales néphrostomiennes contenues dans cette gouttière soid l'éduites à de petits points ai'rondis et leur uond)re est assez variable. Ainsi, dans les six individus adultes dont il a ('t('' parlé plus haut, ce nond)re variait di^ cin([ à onze jiaires. l'resque toujours. f[uel(pies-unes des paires les plus antéi'icnres manquent de leur moitié "auche.

XXXVIII NOTES ET REVUE

Les ])aire.s situées en arrière de celles qui uceupent la youtlièi-e limitée par les eanau.x. déférents sont presque eunstaninienl au nom- bre de tmxe : mais les plages (jui les constituent ne siml pas toutes de même foiane. IJans les neuf paires les plus aiih'rii'ures, elles sont constituées par des taches épitliéliales uvales duut le grand axe est longitudinal, mais légèrement oblique d'avant en arrière et de dedans ciidrliors. (]es taclies mcsur^'ul ius(pi';i ;>'""| de Inngcur sui- O""".') de lai'geiir. mais elles n'ont fré([uemment (lue 1"""5 sur 0""" ;>. Au con- traire, tout à fait en arrière s'observent généralem(>nt deux paires de tacbes épitliéliales lini'aircs (iririiti'-cs longitudiu.ilcmcnl et souvent inconq)lèles d'un coté ou de Tauli'c.

Dans tous les iiiAles adultes (juc j'ai examinés, lescailaux segmen- taires manquaient complètement ou étaient réduits à de courts tron- çons (l('p(iurvus (le cavité iulcrnc. nurhjues plages épitliéliales pi-ésentaient encore un inl'undibulum plus ou moins marqué, vestige de l'oritice népbi'ostomien. situé vers leur extrémité postérieure ; mais la plupart d'entre elles ne possédaient même plus ce v(^stige et se présentaient comme des surfaces (''pit bé'liales lisses ou plus ou moins plissées.

L'état atropbi(jue des canaux et des népbrosloiues ne survient probabli'menl (|u"au momeiil de la transformation du Ji'Uikm'u adulte. l']n etfet, dans un individu peu ébjigné de l'état adulte (long de ()"'iUi et possédant vingt paires de tacbes né[)brostomiennes, j'ai trouvé onze paires de ii(''pbrostonH's.

Ici couime cliez la femelle, la plage épitbéliale vil)i'alile est due à rétalenieul de réj)il liélium du canal segmentaire. La lèvre supé- rieure du u(''|»broslonie s'i'dale dans le prolongement du canal segmenlaire taudis (jue sa lèvre inférieure se r(''nécliil en arrière, mais i-este tou.jours moins étendue (lue la su|)érieure ; il en r(''sulte (pu' le népbiostome occupe la partie i)ostéi"ieure de la pbupie ('pitbéliale (|ui l'entoui'e.

De clia(]iH' n(''pbros|ome pari un canal segmenlaire doiil la lumière est bien visible el qui j)ai'loul peul èlre sui\i JMS(|u"au rein, (les canaux onl la même direction (|ue chez la femelle.

Ici encore la partie (|ui s'alropliie la première esl le canal segmen- taire, puis le népbrostome et enlin la plage é|)itbéliale.

li'ati'opbie des canaux segmenlaires commence à leur exlrémilt'- réuale el clieuiiue de proibe eu priicbe jusipi'à leur exln-mib'- m'^phro- stomieiiue. Il semble en èlre |oul à l'ail de même cbe/. la l'enielle.

NOTES ET REVUE xxxix

Plusieurs injections ciuluniiijues de noir de Sépia pratiquées sur (les mâles adultes sont restées sans résultat, ce qui confiruu» pleine- ment liis données fournies par l'étude anatomiipir.

SCYIJ.H'M ("ATUIXIS ef ckxthixa salviani

t'es deux. s('lariens feront l'objet d'une note spéciale: pour l'instant je me bornerai aux quebjues données suivantes.

l'n jeune SrijIHum rafi/Zi/s femelle de 0"i(iO avait vin,i;t et une paires de taches épitbéliales né'phrostoniiennes. A l'ieil nu ou sous une faible loupe, on distinguait onze paires de canaux segnu'ntaires. Trois femelles presque adultes mesurant respectivement 0™9G, 1"'04 et l'"OG avaient, la 1'*^ vingt paires, la ^^ vingt-deux paires, la S" vingt-trois paires de taches néplirostomiennes ; le nombre de leurs canaux segmentaires visibles sans l'intervention du microscope ou de la dissection variait de liuit h treize paires.

l'n jeune mâle de la même espèce de 0"'0:2 possédait vingt-sept paires de taches et douze paires de canaux segmentaires; tandis qu'un mâle adulte de l^OS n'avait que vingt et une paires de taches et se trouvait complètement j^rivé de canaux segmentaires.

r]n ce (pu concerne le (j'ntriixi Salriani . je n'ai i)U traiter jus- qu'ici que quatre femelles non adultes mesurant respectivement 0"'7:2, 0"'58, Om.jo et 0'»5:2 qui m'ont été expédiées de Banyuls-sur-Mer. Dans ces quatre individus, les néphrost(imes ou les taches épithéliales les repi'ésentant étaient au nombi-c de dix-neuf à vingt-deux paires réparties de la numière suivante : six à sept paires étaient situées sur le méso rectal, quatre à cinq entre l'extrémité antérieure de ce méso et rextr('mité postérieure du mésentère. Enlin huit à dix se trouvaient placées au niveau du nu''sentère. non sui- lui mais en dehors de sa ligne d'insertion sur la paroi C(elomique, Dans la fenudle mesurant 0"'r)8. les trois paires de néphrostomes les plus antérieures s'ouvraient sui- le nu''soarium ; le même rapport se présen- tait dans l'individu de O'".')^ pour ses quatre paires les plus anté- l'ieures.

Vn certain nondjre de canaux segmentaii'cs avaient éti'- mis en évidence pai' l'inqjrégnation.

Dans la série posti'rieure trois ou quatre paires de néphrostomes possédaient des canaux courant à la surface du nu'^so rectal, il est vrai, sur une très faible longueur.

XL NOTES ET HEVIE

Les autit'ïs canaux rendus distincts a|)])artcnai('ut tous aux nc[)lini- stunu'S les plus antcriiMii s. ils rtaicnl l)f'auc<iuj) plus Idnysque ceux du

méso rectal et leur ii hic a cdustaninicnl (Me trouve plus considé-

ralilc à di-uite (ju'à gaudic .\iii>i h didili' il y eu avait de six à ti'eize, à uaiiclie seuleuient (le i|ualii' à ili\ siii\anl les individus.

sKi.AciKNs iMiix i':s i)i-; .\i';i'iii{(tsi(»Mi-:s

J ai Iraiti' un ceilain nondire de s(''lacieiis chez lesipiels liuipré- unation au Hipiide île h'Ienimini; n"a mis en l'vidence aucun vestige de n('|ilir(»stonM's. N'oici la liste de ces animaux : deux Cf/z-r/urrias (/((iHcifs non adultes, l'un mâle de 0"'r»4. lautre lenudle de 0"'71 : (\v\\\ Jfi/.sfrh/.s ri/ff/nris femelles adultes, l'un de 0"'8i. l'autre de 0"''.)1 : sept end)i vous de la même espèce encore i'nl'eiiii('s dans les utérus maternels et nu'suranl de 0'":2.S à O'"!?! ; un /ù/ii/ioz/u'/ii/s s/)i/i(isi/s femelle ailulte de :2'" 40 ; ti'ois enduyons de Mi/Iio/ja/is (t(/iiif(i i-2 mâles et une femelle) de ()"':2i de lai'geur ; une I{(/ia (ilhn mâle. iKui adulte, de O'"^!) ; enfin une petite Haie indéterminable nu'suranl 0"'10 de lai'geur et possédant eucore une uiasse vitelline interne pesant 0 gr. \i\.

VI

SI K LA MOHlMlOLOlilI", KT L'KN ( HJ TIO.X

i)K \:(}rii i{Y(k:ysti S scii.x i: i ni: ni \. si>.

l'jir Lniiis l,i.(ii;ii et l';nil IlACK.NMci.LKn

Les Amielins|i(iridies comprenant acluellemeul le seul ^l'iire Oliliri/iiri/siis Scliueider. constituent un groupe eucore assez peu cuuiiu et souvent relégué, même dans les ouvrages spé iaux. daii> les Sj/o/ocoo inrcrfci' scdis.

Les documents relatifs à i-es curieux parasites sont, en eil'el. en nomlire très resti-eint. A. Scliiieider e-t jn-iprici le seul ohservaleur (pii les jiit vus, et deux courts mémoires de c( t auteur concernant une espèce parasite d'un IJIaps indigène (O/iliri/ixyslis JJif/srhliiK et une autre, [larasite des Akis dAlgérie el d'I^spagne [Ojiliri/ixijslis /■'/■ffiifisr/} rcpréseiilnil Idule la liililio-rapliie --ur ce sujet.

NOTES ET REVlîE xli

La raretô dcces parasites est cerlainciiicnl la caiiscdu peu (['(jl^scrva- tiuns auxquelles ils ont dijnné lieu, car les reinar([uables particularités que Sclineider nous a fait connaître, sullisent certainement pour attirer l'attention des spécialistes sur ce groupe, dont l'intérêt sendde s'être encore accru, dans ces derniers temps, en raison des al'linités étroites ((ue certains auteuis ont présumé devoir exister entre les Amu'bosporidiL's et les spornzodin's In/jK)! lu't'Kiiics du cancer.

Ayant l'en.-oidré. tians le courant de ces dernières années, une nouvelle espèce d'( )pliryocystis dans le Blaps niayica Ericlison *. nous en avons })r(»fit(' pour étudier ces parasites et augmenter autant que possible nos connaissances sur la biologie de ces organismes.

L'espèce que nous avons rencontrée dans les Blajts inayira, provenant d'Algérie, est très voisine de 0. Bufsc/ilii Schneider, mais, outre l'habitat, un certain nombre de caractères morphologiques tirés des états végétatifs et des kystes, nous engagent à en faire une espèce nouvelle que nous appellerons Ophryocysth SrlineUleri, la dédiant au professeur Aimé Schneider.

Pour la commodité de la description, nous distinguerons de suite deux formes dans le parasite : les états végétatifs qui se multiplient pai' voie agame à l'intérieur de l'hote (cycle endogène) et les formes conjuguées qui terminent l'évolution en donnant naissance à un ookyste évacué à l'extérieur (cycle exogètu?). Les premiers états s'ol)servent surtout au printemps, tandis que les formes conjuguées dominent à la iin de la belle saison.

Etats vÉ(;ÉTATns. Le parasite se rencontre non seulement dans les tubes de Malpighi, seule région Schneider les ait vus, mais aussi dans l'intestin moyen et postérieur du Blaps.

Dans les tubes Mapighi il est le plus facile à ol)server, le parasite n'est pas uniformément réparti sur toute la longueur du tube ; il forme, par places, des amas, sorte de colonies parasitaires établies de distance en distance jusqu'à l'extrémité distale et se trahissant à l'extérieur pai' des boursoutlements blanchâtres Itien visibles à la . loupe.

Bien (|ue les états végétatifs se présentent sous des aspects en ap})arence très variés qui ont pu les faire comparer à des amibes, ils se laissent touJDurs ramenei'. comme (ui peut le voir sur des coupes, à

* Nous devons la détermination de ce Blaps, opération tout à fait délicate iioiir ce e;enre de ténébrioiiidcs, à la t^Tacicuse obliçoance de M. P. Lesne, assistant au Muséum d'Histoire naturelle, au([uel nous adressons ici tous nos remereîuients.

xLii NOTES ET REVUE

une furiuo foiidanientalc sclu'iuatiiiucniciil rcpn'seiité*» par un cùne plus (lU iMitiiis allnnui'. Wy;. 2. Le suimiiet de rc cùrif i('pr('sciile le p»Me (listai, liluc du parasite, et la hase le pùle pioxiuial. De eette base émaneiil en divergeant les prolongements aigus (jue Sdineiiler appelle pseudopodes et (jui ne si»id pour nous que des a|)j)endiees lixateurs inini()l)iles e(iin]taraltles à rru\ (|ue Tun de nous a drcrils l'érenniienl (die/, le J'Icrdci'jihdl us (Hardi '. gi-(\i;aiin(' de la Caniille des Daetylopliorides.

(les pi'olongenienls assurent la lixatinn du parasite à la ]»anii éidtliéliale en s'intriipiant dans les prulongenients cilifornirs (pu j'entuvi'cnt Udianaleinent celle-ci. le pùle di>tal mi soiiiini'l de TiMre

Y\^. I. Deux individus d'Oph. Fii^'. :>. Portion de coupe d'un hibe de Schni'idci-i vus de jirotii, .dessinés .Mal|)i>;-hi de ^/«/j.s «ifiy/crt Ericli. inlesté

vivants et encore fixés à la paroi par O. Schneifleri, ti.xation au !i<[. de

des luhes de ^Ial|)it;lii. (lilson, color. à l'héinatoxyliue (erriipie,

p. proloplasuia syncytial du Ini»'. nrt)ss. i.,')ood.

c. cils i|ui le recouvrent.

Les |)arasiles montrent leurs lilainctils lixateurs intri(jnés dans l<'s cils.

étant IdiijdUis Jiliic et tnurin'' \ i'r> le ceiitrc de la lumière du tul.e.

.\ cause des iKiinlireux |)r(il(Migements ipii partent de la hase en divergeant de Idus c(M('s. les jiarasiti's ri'ssemhleiil en ell'el à des ainihes l(irs(prils s(ud \ lis de l'ace, viw leur sdinmel ii"e>t pas visihle. et c'est ainsi qu'ils se pri''senleiit le [dus s(Ui\enl à l'état frais: mais, en regardant l'animal de |(ro(il. il est facile de se rendre cdnqde que cette ressemhiance n'est (pi"a|ipareiite et qu'en n'alilt' l'i Iphrydcysl is

' L. 1,11.111. (Jiii'lipies types nouveaux de Dar! \ iiipliorides di' la ri''i;iou niediler- raneenne. 'J'iiii'iiil.r /.ii/mr. W'iilii'ri'ii.r. t. \ii, iSi|(|iii Miseell.-inei's liiolouiipies.

NOTES ET REVU h: xliii

prrsenti» une orientation aussi nettement délinie ({u'une givg-arine.

Fig. 1-

(liiez (t. SchiK'hlcri les étals véi;élalil"s atteignent une l(»n,i;ueui' de

20 [X en moyenne sur \ à 5 [xde large à la hase, ils sont donc de tnrnie

beaucoup plus all(Mig(''e que (duv, O. Jji/fsr/i/ii.

Dans la suite ils deviennent plus massifs en mènu' temps (pie le noyau, d'alxird unifpic, se nudtiplie.

La structure des états végétatifs, sous leur forme la plus simple, est la suivante : une mince cuti('ule très élastique limite le corps contrai- rement h l'opinion de Sidineider. qui legarde Ophryocystis comme nu. Puis, un cytoplasme aréolaire rempli de granulations, sans zone ectoplasmique difïérenciée, avec un noyau ordinairement plus rap- proché de la base, sphérique ou étiré transversalement, pourvu d'une paroi nette et montrant au milieu du suc nucléaire, un gros corf)S chromatique que nous considérons comme un karysome, lig. 2.

Ces états végétatifs nous ont toujours paru dépourvus de mouve- ments perceptibles. Pour nous, rophryocystis n'est pas amiboïde et les modifications de forme qu'il présente, sans doute extrêmement lentes à s'effectuer, se rapportent à la croissance ou à la division.

A mesure que grossit le parasite, son noyau se divise et on peut observer, sui'tout dans l'intestin, des individus possédant jusqu'à dix noyaux; mais l)ientot, ainsi que l'a observé Schneider, l'être se seg- mente et donne naissance à de jeunes individus uninucléés.

Dans les tubes de Malpigbi. les foi-mes à noyaux nond)reux sont rares et nous n'avons pas observé de stades en rosace dérivant d'états végétatifs sphériques et plurinucléés comme Sclineider en a vu chez 0. Franri.sri des Akis. Au contraire, on voit assez souvent des indi- vidus à deux noyaux m(»ntrant déjà un étranglement, ce (pii indique un commencement de division en deux nouveaux individus uni- nucléés.

Ceci nous ])orte à admettre ([ue. au moins dans cette région, les divisions du corps parasitaiie suivent de près celles du noyau, au lieu de s'etfectuei' simultanément comme chez O. Francisri.

Ce mode de multiplication et l'absence de mouvements actifs du parasite expli({uent bien sa disposition par plages ou i)ar colonies dans les oi'ganes infestés. Chaque colonie a pour point de départ un seul ou un jjetit nombre d'états végétatifs, détachés sans doute d'une colonie voisine.

Au bout d'un certain nombre de ces générations axâmes, destinées

XLiv NOTES ET REVUE

à la iiiulli|ilir;iliun ilii- iiarasilc ilans l'Iiriti'. a|»|iaiaiv<ciit les slailrs (•t)niiimi(''s.

h'diïMKS cuNjiaii'KKS. Les tonnes (•nniuiiurcs s'oliscrvciil aus--i hirii dans l'iiilcsliii (|iir dans les luhcs de Malpiulii. I'".llrs sont uvnïilcs et n'-sullcnt de raccolcnienl de deux i;ain(M«'s scndilalilcs priniitiNcnu'nl s|jhL'ri(jiies et inunies d'nn seul mtyau.

Ces deux gamètes, coininc l'a nhservé Schneider clie/ (J. liiilsrlilH et O. Frfr/ir/sri. donnent naissance à un kyste renfermant à maturité un sporoi-yste uni(jiie qui rappelle tout à fait, par sa f(»rme et son évolution, les spoi'ocysles des g'réjiarines actinocéphalides. (lonnne ceux-ci. il renferme à nialuril('' huit sporo/.oïtes ellilés.

Les kystes de l'O. Schncidcri dilt'èrent nettement de ceux d"0. Bulschlii par deux caractères : 1" Ils ne monlreid jamais d'enve- loppes concentriques en forme de coill'es super|»osi''es connue Srlmei- der l'a décrit dans cette dernière espèce. Leni' ])aroi est ici simple- ment i-eprésentée par la paroi primitive des gamètes et il ne send)le pas (pi'il y ait même une env(doppe comnuine sécri'ti'e aprè^ l'accolemeid. de soi-te (pu*. morplioI()i;ii|uement. ils nu'ritent à peine le nom de kystes. ^^ Ils sont de forme beaucoup plus allon^é'e (pie ceux d'O. Jii/fsr/i/ii. Leurs dimensions sont, en moyenne, de l.'i y. grand axe sur Tjjt-.o petit axe. tandis (pie ceux d'O. Jiiifschlii mesu- lent. d'après Schneider, IG (jlX l.'{[x. en moyenne.

Les sporocystes sont également moins ventrus (pu> dans c(Mte der- nière espèce et mesurent environ 11 [x x 5 [x 5.

D'après les dilférents stades (pu' nous avons oliservés. nous pensims que l'évolution de VO/i/wi/ori/sfis Schnoidcri s'ell'ectue de la facim suivante :

Le sporucyste avalé avec les aliments s'ouvre dans l'intestin moyen comme celui des grégaiines et livi'e passage aux sporozuïles ipù vont se fixer aux cellules épit héliales. Xous ne pouvons dire s'il existe un stade inl racellulaii-e. nous n'en avons pas vu. Il est possihle d'ailleurs ipie le sporo/.oïle se Iran^l'orme sur place en ( tpliryoï'vst is v(''gétat if. ])ai' simple accroissement et |)roduction de lilameids lixateurs autom' de s(m point de lixation ])ianiitif. comme cela |(ai-ait se passer <die/ certaines Daclylopliorides. l-lchiiiDii'jihdhis. Iiurriihix l.i'ger. par exenqile. De tels (''lats vég(''lat if> jeunes se voient fr(''(piem nn'iil (laii> l'intestin moyen du Blaps.

l'ius le parasite grossit et se multiplie par (li\ i>ion s'(''tend;iid dans le-^ tulies de Malpiulli et pi--ipie dan- rinle-tiii post (''rieur.

NOTES ET REVUE xlv

Cette imiltiplicatùin ayaiiie (liirc toute la Ijelle saison ; h rautoinne, les individus (juittent l'épitheliuni, prennent une forme arrondie et se ronjuyuent deux à deux. |)i»ui' donner uaissan:;(> à un ookyste.

Dans celui-ci se forme un sporocyste uni([ue ortozoï(|ue représen- tant la forme de résistance destinée à gagner l'extérieur, pour infester de nouveaux individus.

[An iiiument de corriger les épreuves de cette iiole, je recrois la douloiirriise nou- villr (le la mort de mon collaborateur et cher ami Hage.nmlLler. Je ne puis laisser piililii r ce dernier travail en commun, sans rendre un dernier et public hommage au savant modeste, au travailleur inCatigable dont j'ai eu tant de fois l'occasion d'a])précier les rares (jualités et dont la vie tout entière a été un long sacrifie? à la science. L. LtoEit.]

VII

LA MATURATION, LA FÉCONDATION ET LES PREMIERS STADES DU DÉVELOPPEMENT DES PLANAIRES.

D'après VN'illani C. van Namc.

Les œufs des Polyclades sont devenus un matériel célèbre pour l'étude de la maturation et de la fécondation depuis les travaux de Klinckows- trom sur Prostlieccrd'iis, de van der Stricht sur Thr/.:ano.;oon et les recherches mémorables de Francotte sur Prosf/u'rcrœus, Cijrlopovus, Oli- >/oclach(s, Loptoplana etProsthlosf/ioiiiiini. Van Name vient de s'appli- cpier à des études pareilles sur Kiisli/htc/ms rllipticns (iirard et l'iano- cora iK'halosii Verrill. Son travail, dont la modestie n'est pas le seul mérite, n'a pour but que d'appuyer, par l'observation d'animaux non (■'tudiés, les faits établis par ses prédécesseurs ou d'éclaircir par de nou- veaux arguments les questions encore controversées. Voici ses résultats :

1" fuscdu jioUiirc. La vésicule germinative a un gros nucléole sphé- ricpie d'abord homogène, plus tard vacuolaire. Survient le stade spirème pour la formation du premier fuseau polaire. Le filament se segmente en chromosomes sans montrer trace de scission longitudinale. Les chromo- somes, au nombre de 10 chez Kii.sfi/lorhus et Planoccra, se contractent en masses rondes ou ovalaires et c'est alors qu'ils s'ouvrent en leur centre pour prendre les formes interprétées comme groupes quatornes. Il ne s'agit nullement ici d'une fente selon l'axe originel du chromosome. Tout concourt à prouver que ces chromosomes sont doubles et composés de 2 segments courbés en demi-cercle et joints par leurs bouts. Les fibres du fuseau s'attachent aux points moyens et lem- traction fait prendre à l'an- neau la forme d'une ellipse allong('e. Los points de soudure sont les extré- mités du petit axe de l'ellipse et c'est à l'un de ces points (pie l'anneau

NOTES ET REVUE

se briso et toml à se redi-essor paralloloinont aux filtres tnsmiales l'n autre effet do la tonsinii est de tordre le clii-omosdnio qui piond la lornio d'un/ avec épaississcinciit iiK'diaii. D'ailleurs, dans l'aniicjui, on distingue des renllenieiits, en i)aiticulioi- au milieu (M aux iwiiiMuités soudées, d'où ■1 points épaissis d'innant l'apparence d'un iriuiipi' I(''trade avec étroites coniniissures. Mais la division se fait aux points épaissis et non entre eux. Ceci est le cas type (fig. A). Il y a un autre mode assez fréquent (fiir. IV). Par exauération de l'étireinent, l'ellipse, accolant ses branches, se réduit à un liâtnnnet qui senilde lioniogêne et se divise en son milieu. Van Xame a vu aussi (fig. C) les Imnics en croix signalées par van der Striclit. Il les expliiiue par un accolenient partiel des branches de l'el- lipse, ce qui donnerait ainsi une ftirme inlernK'djaire entre les deux jire- niiers modes.

l)reniiére ligure de di\ ision. il ji'csl pas en complet accord avec ['"lancotte et van der Siriclif. l)'abord sa lerniinologie dilîère. Son (■entros(>)ne est le cor- l)uscul(> (■(■niral de l'Vancotte (granule central de \;iii dei- Striclit); et il ap- pelle centrosj)hére le centrosoni(> de ]'"iancotte moins le corpuscule cen- tral, c'est-à-dire la couche médul- laire de la spliéi-e attractive. Ce n'est pas simpl(> querelh^ de mots, car il nie la /one coilicale. la(|uelle n'aj)- jtaraitrait (jue sur des pi('paral ions mal tixées(".'). De ])lus, il iiiontrei-a dans la jorniation du deuxième fuseau polaire toute la fiiture fusoriale déi'ivant de la

B

C

A. Stades successifs de la divisit) d'un chromosome <lii i"' fuseau ])o- centrospliere persistante du premier

'■■'"'<'■ . . . fuseau. Par conséqueiil, ilit-il. on ne

H. .\utrc mode de division. . , ^ ,

C. .\utres aspects des Hiromosomes. saurait a[)peler controsunie la cMiIro-

sphére. si l'on définit le centrosonn^ un

organe permanent el iiKh'penilaiit . 11 ne reconnaif pas davantage à

aucun moment l'c^xistence d'une memltiane autour de la centrospliere.

Il n'\' a aucune ligne de (h'-marcation entre les rayons de l'aster et la

cenliosi)lière. CepeiidanI la poilion externe tle la cent rosp!i6re peut être

])lus dense.

Sitôt qu'ils sont \ isililes, les centrosoines sont di'jà éloigni's l'un do l'antre sans union aucune. \':\\] Xame n'apporte aucun fait |ioiir di'cider de leur origine toujours discuti'o.

Le fuseau, lorsqu'il est l'ornu'. (''migre vers la suriacc en se raccourcis- sant. Ses controsonies sont doubles (>t plac('s l'un au-dessous il(> l'antre selon sfui grand axe. Dans l'émission du premier glol)ule polaire, la centro- s])li('M'e exteine ilisparait a\ec les rayons île l'asier.

'^^ ftisriiit jin/iiirr. La ceii t rosplièi'o interne seule persistante coin-

NOTES ET REVUE xlvii

menée à i)rendre la forme d'un fuseau quand ses oentrosomes sont encore très près l'un de l'autre. Puis la sphère s'allonge. Entre les centrosomes est une area claire, se différencient quelques fibres fusoriales qui peu à peu croissent en nombre ainsi que les rayons de l'aster. Certains rayons, s'attachant aux chromosomes, les tirent vers l'êquateur, et ainsi apparaît toute la figure mitotique dévivant de la centrosphère interne du premier fuseau. Le second fuseau est plus court et plus large que le premier et ses chromosomes prennent moins les couleurs.

Van Name n'a pu dé'terniiner avec certitude le plan de division des chromosomes et il n';i pas la pi-ouve que cette division est transverse et réductrice. Quiii qu'il en soit, le second globule polaire est émis en un point très voisin de l'endroit est sorti le premier. La chromatine n'a pas le même arrangement dans les deux globules polaires. C'est un groupe compact de filaments dans le premier et les chromosomes dans le second sont arrondis, distincts et irrégulièrement épars.

P i-onuclms femel I o . Le corpuscule polaire une fois émis, les chro- mosomes de l'autre pôle se gonflent en vésicules à côté du centrosome qui persiste encore et ne se divise pas. Ces vésicules se réunissent en un pronucleus femelle irrégulièrement lobé et allongé perpendiculairement à l'axe principal de l'oMif. Le pronucleus est composé d'un réseau pourvu d'épaississements nodaux et de quelques nucléoles inégaux. Il y a origi- nairement un nucléole pour chaque vésicule; puis les nucléoles s'unissent en partie et finalement disparaissent peu de temps avant la membrane.

Pendant que ces changements se produisent, le pronucleus femelle s'est déplacé vers le centre de l'œuf. Le dernier aster du second fuseau polaire dégénère, le centrosome et la centrosphère s'évanouissent et il ne reste qu'une masse sphérique de gi-anules, qui sont apparemment les microsomes dont était fait l'aster ; ils gardent pendant quelque temps une disposition rayonnante.

Ft''c<in(l(ifi(in. Pi-()iiin-/('iis ntôlc. Nous venons de voir la série de processus qui ont abouti à la formation du pronucleus femelle, sans par- ler encore du pronucleus mâle. Il se forme pourtant parallèlement Le spermatozoïde i)énètro d;ins l'œuf durant la formation du premier fuseau polaire.

Eiisfi/hir/ius, comme les autres Polyclades, est herm;i[)hroilite, mais un individu est toujours fécondé par un autre. Les spermatozoïdes sont injectés par le pénis en un point quelconque de l'cpidcrme du dos. De là, par leur propre mouvement, ils traversent les tissus et atteignent l'ovaire. Ils ne fécondent que les œufs mûrs; c'est dans la nature cliimi- que du protoplasme qu'il faut chercher la cause do l'attraction du sper- matozoïde. On ne saurait faire jouer un rôle à la membrane vitelline qui n'est pas visible et doit être très délicate, si elle existe.

Le spermatozoïde, quand il est entré, n'a pas de position fixe. Il est con- tourné sur lui-même et, à une de ses extrémités, le cytoplasme prend une apparence dens(''ment granuleuse. Ou ne voit pas alors de spermocentre. Les granules ([ui peuvent le simuler n'ont aucune constance et n'appa-

xLviii NOTES ET REVUE

raissent pas dans les nioilleurcs préparations. Le spermatozoïde en se contractant dovioiit court et épais. Il perd son apparence homogène et se transl'ormi^ en une vésicule avec ri'ticulum et nucléoles comme le pro- nucleus t'emolli' dont il ne se distinirue que par une forme pins i-éuulière, uni' dimension moindre et un nombre plus petit de nuclé(des.

Van Namc n'a vu le spermocentre que chez Plunni-nd , il appaiait à 1,1 lin (in slali' du |ii'(MniiM- fuseau ])Mlair(\ Ce ci'ntrosoinc est d'abord unique l'I l'utoiin" p;ii- uni' cnil rnsphi''i-r ilislincte.

r' Fnscdu (le sci/nifiiralld/i. Le spei-moeenlre se divise très tôt, et les deux asters et les premiers filaments du fuseau apparaissent rapide- ment. Les cordons <-iiioni;il i(|ucs se dill'iM'iMK'icnl d;ins les pronuclci. L"s lavons de lastci- jx'nètrent les pronucdci dont la membrane se dis- sout, puis les filaments se fiagmentent en 10 chromosomes courbés en U. Les fibres de l'aster tirent les ( hromosomes qui s'ord<ninent en plaque é(iuatoriale. Pendant longtemps, le fuseau contient les deux groupes dis- tincts de chromosomes, le mâle et le femelle. Et van Name a i-evu le cas signab' par I'"rancotte les chromosomes d'un pronucleus sont dévelop- p!>s et la ni('nil)rane disparue, tandis que l'antre pronucleus est encoje an stade de repos. Finalement, scission longitudinale des chromosomes et (dieminement vers les pôles. On distingue alors une plaque cellulaire faite des épaississements des fibres centrales du fuseau.

Quand l'œuf s'est divisé, les chromosomes se gonflent en vt'sicule et le noyau se reforme avec les caractères du pronucleus femelle.

Les divisions suivantes ne présentent rien de remarquable.

Kn terminant, van Name donne quelques renseignements sur le ili"\ e- lo|)l)('mcnt ult('ri(Mii-.

Les cor])s o\ales ijui apparaissent à l'intérieur de l'emlji-yon et que Girard axait cniisicb'Ti's comme des caviti-s ne sont que de grosses cellules remplies de \i tel lus.

Les taches ])igmenlaii'es ii(> se (b'veloppeiit pas en même temps, ([uoi- (|ue pai' ailleurs l'embryon soit symétrique. Au sixième jour apparaît la ta(du^ gauche. Un jour après seulement se forme la tache droite, qui reste longtemps plus petite.

^'an Xame n'a pas poursni^■i loin l'éxolufion de ses planaires. Mais il n'a rieii \ u qui jjuisse lui faire adm(>tti-e un stade chr-ysalidieii. (iii-ai-d. ijui l'a (l('(i'it . ani a confondu (juelqiie ;mt i-e organisme mèli' ;ni\ eml>i> ons ;i\ec un stade de leni- di'veloppement .

(). I)lHOS<Q.

•S". 1/7/ (Ir />r,'ssi- /c /.7 Juin iij:k)

Les directeurs : il. Di; L.\(:A/-E-DrTnn:ii> et (î. PnuvoT.

Les grrtiiih : Scumoiciikh i"1u:iie>.

:fl)(lli. VF.nSAII.I.KS, SOCIÉTK ANONV.MK HKS IMPIUMEIIIES r.EnAllUIN.

ARCHIVES

DE

ZOOLOGIE EXPÉRIMENTALE ET GÉNÉRALE

PUBLIÉES SOUS I.A DIRECTION DE

H. DE LACAZE DUTHIERS et G. PRUVOT

Membre de l'Institut. Professeur à l'Université de Grenoble.

3^ SÉRIE, T. Mil NOTES ET REVUE n 4.

vni

NOTES BIOLOGIQUES SUR LES GRILLONS

par L. Lkger et 0. Dlbosco

IV SÉCRÉTION INTESTINALE

Le mécanisme de la sécrétion intestinale chez les insectes est encore très hypothétique. Van Gehuchten n'accorde un rùle actif qu'au cytoplasme, qui détacherait vers la lumière du tube intestinal des vésicules de sécrétion, produites après altération du plateau cellu- laire. Vignon a récemment critiqué cette manière de voir. Or, les résultats de van (lehuchten vont h l'encontre des idées de Frenzel, qui avait tant fait pour cette question et qui soutenait que la cellule intestinale dispai'ait tout entière en sécrétant. Frenzel avait étudié tous les groupes d'insectes sans en tirer la preuve de sa théorie, et ce n'est guère que chez les Décapodes et Artemia qu'il a suivi la dispa- rition totale de la cellule et son rejet et sa fonte dans l'intestin.

Plus récemment. Adlerz, Mingazzini et Visart ont appuyé les vues de Frenzel. Ces auteurs signalent tous dans les cellules intestinales la présence d'éléments nucléaires en dégénérescence^ la pédiculisation des vieilles cellules et leur expulsion pour former la sécrétion. La

ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉX. SÉRIE. T. YIII. I9OO. D

L NOTES ET REVUE

tk'Sfiiptiiiii (jiril> ildiuiriit (le ces processus est insullis.uilc cl mérite tl'tMt'o (•«jinpléli'c. Xitus avons repris la ((ueslion en parlirulier chez

li'S (Irilinn-. ipii e(.|l>lillirlll pour celle (■liidc mi iiiali'Tiej 1res l'avo-

laMe.

l/iiilesliii iiioyeii i\t's (irilloiis. |e| ipie ikius ravuM> (i(''liiii dans une ridle |ii(''i-é(lenle '. se conipdse de deii\ grands i'(ecinns si|ii(''> i|c p.ul e| d'autre du iAésier. auxquels l'ail suite une juirtinn I uiiulru>e dunl taxe liillëi'e sensiblement de Taxe de l'intestin jxtsli'rieur.

Dans toute son étendue. rint<'slin moyen présente une structure l'undamentale identitpu'. l-".lle >c ramèni' à un épillié-jinm cvlindriipie plus ou moins plissé. |>a partie saillante dc-^ plis corresj)ond aux cellules udulles; le fond des plis mi cr\ pie est l'ornié' p,ir les (•(dlule< jeunes. L'aspect de ces plis et leur im|»orlance varient ^ejnn le moment (PU l'un con>idère l'animal. I'"n etl'el. en delnirs des mue< ecloder- mi(pn's l)ien connues, il existe idie/ le-. (Irilhms des mues IVé(jin'nle< de l'intestin moyen, pareilles à i-elle< ipii ont éti' d(''crites chez heau- coup d'hKectes jiar plusieurs auteurs (<ianin. l\o\v,i|evsl<y. van lîees. b'j'cnzel, Sommer, l'nzzozern. INmiui'I. Môhus/,. N'erson, et chez les .Myriapodes par NUm IJatli -.

Lorscpi'un (irilloii vient de >ulMr une ces niue> iide-~linale^. i>\\ \t\'\\. au-dessous du vieil épilhélium d(''ii(''n(''r('' ou " curp- jaune .. un l'iii- t hélium nouveau à c(dlules peu ('levi'es, très i'é_i;ulières, i(''sultant t\i\ l'cdi'essenu'nl et de ré'lalement des c(dlules des ancienntîs cryptes. Les nouvelles cryjiles, très peu d(''\ e|(ipp(''es. n'ont pas encori' d(''termin('' tle plissements. Le plah'au des c(dlules se réduit à une mim-e dillV'- l'enciation cuticulaire et ne porte pus de cils. Llnniue cellule n'a en ,ij;énér'al (ju'un noyau toujours situé- vers le milieu de sa hauteur, dépen- dant cà et ipiejipu's cellule-, nid UU /l oi/tl 1/ htfsa/ . 1 )'a ul les UM ud Cent un noyau en a mitose ( (iu. l-'iet Kii. Tiuis ces noyaux ne jii ('sentent, en dehors de ramilose. aucune Irace de d(''uén(''resc('nce. Dans ces celjido jeunes, les Heures de s(''cri''l ion <ont exIrèuM'UM'ul rares ;

' J... j^rucr cl <). I)iil)((sci[. .Vd/i's /lii/ii^/ii/iirs sur Ifx Crilhins. [I. (Irisl.-iljipïdis iiaraniiclt'aircs {Arc/iii'rs ZdoI. /ùrp. .\nlcs l't Itevuc. ii" .'{. iSi)i)i.

- .\oiis ne iTdVoiis |>;is (|ii<; la iniic iiilcstinalc soil (•«iiiniic i-lic/. ll•^ i »rlli()|>l(Tt's. Kiiiickrl, (|iii a i)(>auc'uii|) éliidir ('(-s insectes, |>ar:iîl l'iuiiorcr. Dans une note sur " Lu iiiiu' rlie: les //i.s7'c/f.v cotisidi'-rce cutniiic moyen dv drlense contre les |);irasiles vt'uétanx un animaux » (('.. W . .\c. Se. T. \■^\^, i8()()l, il n'a en en \ ue (|iie l'exnviation tle la cuticule. .Mais la ])lu|);irl des |>;u'asites sont dans i'inli'stin moyen et les nréu;arines en |iarli<'idier. ( )n ne eum|irend dune pas comment une mue ectodermi(iue débarrasserait l'anim.-il de ces parasites. Au conlr;iire les mues f'réipienles de l'intestin moyen doivent jouer un rôle efficace, et Jienire! n'a |)as manque d<' le mettre en lumière jiour les (Coléop- tères.

NOTES ET REVUE li

mais nous soulignerons qu'on en trouve un ceilain nomlne dans les ervptes.

A niesui'e que vieillil répillirliuni. les plis s'arrcnliicnt, et n(jus aurons à distinguer maintenant deux régions dans l'intestin moyen.

Une première région comprend les cœcums et la portion dorsale de la partie tubuleuse. Là, toutes les cellules sont relativement peu élevées : leur plateau à peine ondulé ne participe pas aux plissements basilaires, manifestés par l'alternance des buuijuets et des cryptes.

La seconde région ou légion ventrale tle la portion tubuleuse est caractérisée par l'accentuation des plis de l'épithélium. ce qui lui donne sur les coupes une tout autre apparence. Les bouquets de cellules mûres sont très saillants et les inflexions du fdateau sont en harmonie avec celles de la basale.

Les sécrétions que nous allons maintenant décrire se rencontrent partout dans l'intestin moyen ; mais c'est dans la deuxième région ou région ventrale qu'elles se montrent avec la plus grande intensité.

Sans tenir compte de la région elles sont produites, nous étudie- rons : l'' les sécrétions incluses dans l'épilliélium ; 2" leur ex[)ulsion ou excrétion ; S^» les sécrétions libres dans la lumière.

i'^ Sécrétions dans l'éjutliéHuïn. Les sécrétions qu'on observe dans l'épitbélium sont constituées par des masses sphériques ou ovoïdes de matière hyaline ou colloïde. Nous les classerons en deux groupes selon qu'elles contiennent ou non des éléments chroma- tiques.

a) Les sécrétions entièrement hyalines (sans chromatine) sont très fréquentes dans les cellules épithéliales. Une seule cellule en montre souvent plusieurs (tig. \). Elles sont ordinairement situées entre le noyau et le plateau, mais parfois aussi elles s'observent entre le noyau et la basale (tig. 5j. Dans les cryptes, elles sont beaucoup plus rares. Leur dimension varie depuis 1 [a jusqu'à 10 [a. Lorsque deux de ces boules hyalines s'accolent, elles peuvent s'aplatir par leur face en con- tact et rapjjeler ainsi par leur foinie une grégarine à deux segments

(fis. 5).

Ces sphérules, comme toutes les enclaves, sont contenues dans une cavité autour de laquelle le réseaucytoplasmique est très condensé. Elles peuvent être plus ou moins éloignées du noyau. Lorsqu'elles sont en contact avec lui, tantôt le noyau garde sa forme, tantôt il est impressionné par elles, excavé pour coifFer la sécrétion.

Il n'y a aucune relation entre la dimension de la sphériile hyaline

LU Notes et reste

et sa situation par rappuit au noyau. Nous en avons vu à la vt''iité de petiti'S l'U foi-nip >\c larnu'-. i|ui -ciiililaii'iil cxpulsi'-i's du noyau

1

i. 3

Fitiiiris (If sccri'lioii irilislinalr cliiv. \rs (irilluiis {(i'ri///ii.< l'uni/n's/ris \.. «1 ilunifs- //V.'H.s- I, . I l'Inniiiitit;-. IJcnd.i. ':■' nKin.

lig. A), mais unt' Ifllc disposition csl lan'.

fj) Les sriTtHions à chidniatinc pr<''<rMlrii| .ili^ulmiicid la imMue variété de foinn'. de diiiicn>ion rt dr po-dion ([ur lt'> pircétlcntes.

NOTES ET REVUE un

Elles sont également foniiuuncs. Il y en a tantôt une seule (fig. 2, 3, 10. 12. 19), tiintùt plusieurs (Tig. 0. 17) dans une même cellule, l'on peut tiMaiviT l'M tiiilii' (l»'> s('cri'liiins mliri'iMiK'nt hyalines (fig. G. 14).

Dans ce cas. il arrive rrc((ut'nnHent (juiine splirrule hyaline s'ac- cole à la sphérule à clironiatine, en simulant une gri-carim^ (lig. I4\'

Les sécrétions à cliiomatine sont indinéremment au-dessus ou au- dessous dti noyau ( tig. 2, 3), très rarement au même niveau (fig. 19). Elles le déforment souvent lorsqu'elles sont en contact avec lui (fig. 3) 0. 12. 17. 11)). Nous notons (|ue ces sphérules à chromaline sont fré- quenlesdans 1rs cry|iles. où. hifii rnlcndu. il (>s| facile de les distin- guer des mitoses (tig. Il i.

Dans ces sécrétions, la cliiomatine revêt des aspects variés. ?>ous la forme la plus simple c'est un assez gros grain sphéricjue ou étiré en hàtonnet, entouré i:»u non d'une zone claire (fig. 2, It. 10). D'autres fois, il va plusieurs gi'ains poui' une même sphère hyaline (fig. 3, 6. M) ; ils sont alors de grosseur variahie, tantôt épars sans ordre, tantôt groupés en rosette.

Ils sont ou hien à l'intérieui' du coips liy.ilin (iig. 3, 11) ou hien simplement accolés ;i sa surfaïc (Iig. (>. 1 1 ). Dans d'autirs cas enfin, les éléments chromatiques sont enlièi-ement enveldpjtés jmr une ineinlirane l't ressemlilent à un noyjiu au di'hul de la chrfimalolyse. (> s(int alors de gi'os giviins vivement coliU'ahles, situés à la surface interne d'une vésicule claire. (|ui est ,iu centre de la niasse hyaline et contiiMit ou non eu sou centre un c(ir|is chroma li(| ne de même nature que les ur.iins péripli(''ri(|ues i Iig. 12. li. 17. l'.h. Il ex.isle.cn outre, dans cette vi'sicule un cor|)Uscule aciflujthije peu colorahli', (|ui a l'as- peci du luicli'ole de l)eaucoU|ide noyaux. Il est tantôt cerdral ( (Ig. 19) tantôt accolé" à la parni de la vi'sicule (Iig. I 'h. (les S(»rtes de sécré- tions de fdinie ordinain'uienl ovoïde mit la dimensidu d'un noyau normal.

l'inlin. nous pourrions distinguer une Iroisièuie forme de sécrétion dans r(''pithélium. On ohserve eu elfcl. heaucoiq» |dus i-ares que les foi'iues précédentes, ries grains (diromaliques isolés, sans sphère hyaline. Leur dimension ne d('q)asse guèie la dimension d'un nucléole normal ( Iig. 9).

~1" Ej-ci'i'lion. .\insi (|ue l'ont vu plusieurs auteurs, les cellules épithéliales, au ternu' de leur évolution. s(uit émises sous la forme de houlesdans la lumière intestinale.

Dans ce processus, elles commencent par perdre leur inemhrane,

Liv NOTES ET REVUE

le plateau se flétrit et rlisparait. Le cytoplasme qui avait une structure réticulaire devient alvéûlairr. puis la cellule comprimée par les voisines fait saillie au nivfau >\>' la linne des plateaux f[ devient piriforme en se pédiculisant. liifMitôt le pédoncule se rompt et la cellule globuleuse tombe dans la lumière. Les celhdcs ainsi rpjptéTs contiennent un (fig. 13, 18) mi plusieurs (fig. 7) noyaux iKninaux ou en chromatolyse accompagnés ou non de figures de séctélinn.

i'.e mode d'expulsii.m fait tomber dans la lumière intestinale soit des cellules seules, soit des sécrétions avec les cellules qui les renfiMm^nt. Mais les sécrétions peuvent aussi être expulsées sans que. pour cela, la cellule qui les renferme disparaisse nécessairement. Dans ce cas, la sécrétion qui a émigré vers la partie supérieure de la cellule, en agrandissant de plus en plus sa cavité, altère le plateau et tombe dans la lumière soit seule, soit, comme l'a observé' N'isart. avec une partie de la cellule qui est ainsi décapité'»-.

Sécrétions dans la lumière intestinale. L'excrf'tion, telle que nous venons de la décrire, fait pressentir les formes de la sécré- tion dans la lumière intestinale. On retrouvera les différentes sécré- tions vuesdans l'épithélium : nues (fig. 20. 21, 22, 25) ou contenues dans les vieillescellules expulsées (fig. 2i). Puis ces mêmes sécrétions à différents états de rnnlc. IJIes se gonllenl en iiedillëranl dalioid des sécrétions incluses (|ue |i,ii- lems dimensions (fig. 21, 2.">). lîienli't les vacuoles se multiplient, les membranes disparaissent. Enfin la substance hyaline subit la fonli- granuleuse et tous les grains s'épar- pillent ifig. 23). -

Nos observations nous paraissent d'accord avec celles de N'isart pour d'autres Ortboptères, et de Mingazzini pour les Lamellieornes, quoi(|ne leurs desci'i|ttions soient moins prt'cjses. Il s'agit d'.iilli'urs d'un processus connimn à lieaurdup iriiiscdes ( l'bryyane. l»|;i|)s, Antbrène. etc. i

(Juel est le mécanisme d<' la sécrétion '.' On licnilraii rnnqili' de la plupart des faits en disant (pie la si'ciéljon eonsjslc dans la ebroma- tolvse fies nrtyaux. (pii peuvent se divi'-er par amitftse durant leni' éiiii^ralion. (In Imiive en r|1c| cl ilrs noyaux ipii sr cohirenl viveuM-nl parie (pic \r< mains cbromali<|U<'s sont ]iy|>eiir(»|diié's et (pi'une parlic de la cliromaline est dissoute d.ins le suc nueléaire. Ce sciait le prciiiici ^lade. Puis le noyau <pii dégénère se conden- secail en expriiiiani aiiloui de lui la substance byaline. Parfois il se

NOTES ET REVUE lv

fragmentcM'ait , ce qui i'xj)li(|iiorait toutes les tailles des sphérules de sécrétion. Ouant aux sphéruh^s sans chroniatine, elles seraient le prt)duit ultiiiK' de la Iransrdiinali'in des sphérules à chronialine.

Nous voyons nous-nièiues plusieurs ohjcctions à cette théoi'ie. Ainsi certaines figures de sécrétion paraissent dues à une expulsion de substance en un point du noyau sans contraction générale (fig. i, 9). De plus, un lait (jue nous n'avons ])as encoie signalé j)ourrait sug- gérer une tout autre explication de la sécrétion. Nous voulons pailer des variations de colorabilité du nucléole selon la position du noyau dans l'épithélium. Les nucléoles sont ti'ès chronio[diiles rlans les noyaux de la partie supérieure des cryptes et du tiers inféi-ieur des cellules adultes, ils le sont moins dans le fond des cryptes, où, d'ailleurs, ils sont plus petits. Mais ils le sont beaucoup moins encore, quand les noyaux ont émigré vers la partie supérieure de la cellule. N'y aurait-il donc pas un rapport enti'e les variations de colorabilité du nucléole et la sécrétion? Nous ne le pensons pas et nous croyons plutôt à une relation avei- la formation des cristalloïd(>s que nous avons signalés dans une note précédente '. Absent dans les plus jeunes cellules des cryptes, le cristalloïde n'apparaît que dans les noyaux le nucléole est devenu peu colorable, comme s'il s'était formé aux dépens de la chroniatine du nucléole. Or, les cristalloïdes persistent dans les noyaux émis av<'c la sécrétion et ils se rencontrent en grande quantité dans le suc intestinal ils n'ont suld aucune dissolution.

Nous n'en concluons pas cependant que le nuch'-ole n'a rien à voir avec la sécrétion. Si Ton attachait de l'importance aux rares grains entièrement (diroiiiali(pies. on poui-rait les regarder comme le début delà sécrétion, et la s|(h(''rule hyaline se j)ioduirait par une réaction de cette chroniatine sur le cytoplasme amhianl.

En somme, il reste beaucoup à faii'e. et nous no donn<ins nos Iiy[io- thèses qu'à titre provisoire. L(> hul de notre travail est simplement de rapporter les figures ({ue nous venons de décrire à ro (prelles sont réellement, c'est-à-dire de la sécrétion. On remarqueia leur analogie avec les figures que R. Ileidenhain et Nicolas donnent de l'intestin des vertébrés ^. On pourra aussi les comparer avec intérêt aux cellules en dé'générescence des cancers épitlndiaux. si bien discutées |)ar P'abre-

' L. L('e,cr o( (). Diil)osc(i. Op. cit.

- Tuut rccemincnt, Henry (Arcliivcs d Anal . niicr. 111) a tlccrildan.-. IVjii(iicl\ nip des vcricbros dos fii;iircs de sécrétion bien analuniies à nus liuiires Ci, 8, 9. On trou- vera dans son travail 1res documenté cl ilans celui de Garnier (.Fourn. Anal, et l'iivs. 1900) la biblioçrapliie de la sécrétion.

Lvi NOTES ET REVUE

Domergne. Dan- l'inlestin des trachéates. comme dans les cancers épithéliaux, il importe de ne pas confondre des éléments en dégéné- rescence avec des sporozoaires.

Grenoble, 7 juillrl ii|oo.

IX

VARIATIONS DU NIVEAU DE LA MER A BANYULS PENDANT LE MOIS DE SEPTEMBRE 1900

La Méditeri-anée e>t legaidée oïdinaiiement comme une mer sans marées. On sait pourtant que cela n'est pasexar-t ; les effets de Tattraetion luni-solaiie s'y font sentir, mais comme il est, d'autre part, de notoriété commune auprès des pêcheurs et de tous ceux qui, par leurs occupations, ont affaire au bord de la mer, que les eaux restent hautes ou restent basses avec continuité pendant des périodes de temps parfois assez longues, on admet généralement que les "v ariations du niveau sont dues surtout aux influences météorologiques, pression barométrique, force et direction du vent, et qu'elles s'exercent avec assez de puissance pour masquer ou même pour effacer complètement les laibles oscillation^ d'ordre astronomique. Les Instructions no.ntiqucs publiées par le service hydrographique de la marine disent ' « que l'attraction luni-solaire, dont il est assez difficile de distinguer l'effet des causes accidentelles de Aariations de niveau, ne parait pas produire sur la côte sud de France de dénivellation dépassant 0'n,25. et que l'effet des vents et de la pression atmosphéiique qui. dans les conditions normales, produit dos dt>nivella lions du même ordre, peut, dans certaines circonstances, être beaucoup plus considérable ».

Les différences de niveau les plus considéiablf^ (pie jaie notées à Banyuls depuis quelques années atteignent O^.TT. I.c 11 i.rtohie 18P8. à 8 heures du matin, par une pression barométrique e\ce|itionnellenient basse (740 mill.), les eaux se sont élevées à Om.SO au dessus ilu y.vvn et se sont maintenues à peu prés à l;i inciiic liauloni- iiciulatit |>lii-icin-< heures. Par contre, le 14 a^I•il 1000. à 1 hcuies du >-oii-. Iciu- iii\r;m ni-i.-nf (|n'à 0",12 au-dessus du /(Tm. Le temps était calme ç| 1m li;ii(imctrc ('■hnè (768 mill.». Je noterai que les Algues du j;eiire Cjistnsi-ini qui, dans 1 Océan comme dans la Méditenanée. ne supporiful pas d'être lais^^ées à sec et ne se développent que dans h's poiiil- que n'affecte pa^^ h' n'Irait de la mer, ont eu ce jom-là leurs deiiiiéres tonnes /i O'n.15 eii\iron an- dessus du ni\eau de l'eau et ont beauion|> sonffeil cje cette (•nier-^inn mêine peu prolnr)gi''e. I.e lait qn'eUes loinienl p.nlont -ur je^ i-ocliers

' /nslriirtions naii/ii/iirs sur lu n'ilc siiil i/r Frnnrr ri 1rs raies tir t.'orse, pflil. iHi|<), |i. 11».

NOTES ET REVUE lvii

autour du laboratoire une bande continue qui remonte jusqu'à 0".25 au- dessus du zéro indique que les eaux ne doivent descendre qu'exception- nellement au-dessous de ce dernier niveau.

Ayant besoin, en vue des travaux d élargissement et d'approfondisse- ment du bassin de radoub dn labiuatoire Arago qui se poursuivent actuellement, de savoir s'il existe réellement dans notre région une oscillation journalière du niveau de quelque îimplitude. j'ai m'efforcer de la déterminer par l'observation directe qui a été patiemment continuée pendant la presque totalité du mois de septembre dernier.

Les marémètres qui ont été installés dans quelques-uns de nos ports méditerranéens sont des instruments de grande précision qui. devant servir surtout à déterminer le niveau moyen de la mer par la moyenne d'un très grand nombre d'observations, ont été construits de façon que l'agitation de l'eau n'ait pas d'influence sur eux. L'eau du puits repose le flotteur n'y arrive qu'après avoir filtré à travers des matières poreuses, et l'équilibre ne s'établit avec l'eau extérieure qu'au bout d'un temps assez long. Désireux de connaître non seulement l'amplitude des dénivellations, mais aussi les moments de la journée elles se pro- duisent, je me suis contenté d'un flotteur portant une règle divisée mobile entre deux guides qui servent de repères fixes et installé au milieu du tunnel qui amène l'eau du large au vivier d'expériences du laboratoire dans un larg« tuyau percé d'un orifice assez petit pour que le mouvement des vagues soit à peu près insensible â son intérieur, quoique l'équilibre de niveau s'établisse en quelques secondes. Les indications ont été relevées aussi fréquemment que possible, souvent de deux en deux minutes, surtout au voisinage du temps sujiposé des liantes eaux et des basses eaux, et ont servi à dresser la courbe de chaque jour.

On sait que, sur le rivage, la mer ne monte pas et ne descend pas d'une manière continue, mais par une suite de saccades qui se traduisent sur le tracé par des séries de lignes brisées. Les courbes Bn question montrent qu'il se produit, en outre de l'oscillation des vagues dont il n'est pas tenu compte, une suite continue d'oscilllations de plus longue période, qui. au lieu et à l'époque de l'observation, avaient une durée moyenne dune dizaine de minutes et d'autant plus courte que l'amplitude de la dénivellation itroduite par elles était plus grande. 11 faut, il me semble, les interpréter ainsi: les vagues engendrées par le vent s'élèvent contre le rivage sous l'action d'une force vive supérieure à celle de la pesan- teur : elles redescendent sous l'action seule de cette dernière, et plus lentement qu'elles n'ont monté. La durée de chaque vague étant plus courte que le tem[)s nécessaire a la descente, la vague suivante refoule la précédente avant qu'elle ait achevé son mouvement, et il en résulte l'accumulation d'une masse d'eau qui s'accroit à chaque vague et qui ne redescendra en masse que quand son poids total sera devenu sui)érieui' ou au moins égal à la force ascensionnelle de la vague.

Faute de pouvoir reju-oduirc ici les courbes qui. i»our être lisibles, doivent être tiacées à une ciande échelle, je donne dans le tableau

LVIII

NOTES ET HEVIE

H.VITES .MEUS

B.VSSES MEHS

riii.sMOx

liaioiiicl .

DATES

MtrnES

II.MTELUS

IIELIIKS

ll.MTEUUS

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•Tll-dCSSIlS

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X.. f.

(•i-(|i'-<iH le ni\i';iu le |ilu- ii;iul i-t le iii\i';ui li- plus bas altoiut i>;ii- la mer cliaiiiu' .joui-, |)f'iKl;uil l;i, in-iindc ;ill;nil <lii 8 ;iu 29 soptoiiibi'C i|ui nmbi-asso l'ëpociuc iMiri(>s|(oii(i;inl ;iu\ tlriix .ui .muIcs iiKin-cs (i(('';iiii(iu{'< rlf-fiuinoxo. i-ell»'< <!<• l;i pleine lune du !• et eelle de l;i nimvelle lune du

NOTES ET REVUE ux

23, ainsi qu'à la morte-eau intermédiaire. Dans les colonnes 8 et 9, réservées à la pression barométrique et au vent, la première ligne pour chaque jour indique leur valeur notée à f) lieures du matin, et la deuxième à 3 lieures de l'après-midi. Le cliifîre inscrit à la suite de la direction du \ent donne sa force évaluée d'après l'échelle de Beaut'ort, dans laquelle le n" 1 correspond à une vitesse d'environ 3'°50 par seconde, le 2 à, une vitesse de 6 m. et le n" 3, qui n'a pas été dépassé, à celle de 8 m. environ. Les lettres /»/•. //, (presque nul) et /: (faible) indiquent une brise appréciable quoique inférieure à celle à laquelle peut être attribué le 1. Les hauteurs inscrites dans les colonnes 4 et 7 sont rapportées au zéro de l'échelle qui a été établie d'après le nivellement deBourdaloue dans le port de Port-Vendres, à l'époque de la construction des quais de relui-ci. Le point correspondant à ce zéro dans la baie de Banyuls a été déterminé par la moyenne d'un certain nombre d'obser- vations simultanées effectuées dans les deux localités, de pi'éférence pendant l'étalé de haute mer de quadrature, le niveau de la mer reste pendant un temps assez long sans grande variation. Je dois remercier ici M. le conducteur des ponts et chaussées L. Sagols d'avoir bien voulu, à ma demande, faire procéder à ces observations et m'en communiquer les résultats. Rappelons que le zéro de l'échelle, point auquel sont r-apportés tous les chiffres inscrits sur les cartes marines, a été pris â 0'"30 au-dessous du niveau moyen des eaux tel qu'il résultait du nivelle- ment ancien de Bourdaloue. Mais, d'après le récent nivellement de pré- cision qui a été entrepris par M, Lallemand et qui n'est pas encore complètement terminé, ce niveau aurait été fixé à Port-Vendres 0'",07 environ trop bas, de sorte que le niveau moyen, qui sera ultérieurement substitué au zéro précédent comme point de départ pour les cotes des cartes, est en fait à 0°',37 au-dessus du zéro. C'est à ce niveau moyen corrigé que sont rapportés les chiffres des colonnes 4 et 7 du tableau.

Il résulte des chiffres relevés que le niveau le plus élevé atteint j)ar la mer en septembre 1900 a été 0'",76, le 29 à 11 heures du matin, et le niveau le plus bas 0"', 265, le 11 à 3 heures do l'après-midi, et que chaque jour il s'est produit régulièrement une double oscillation déterminant deux pleines mers et deux basses mers qui se sont succédé avec un retard moyen de 50 minutes sur celles du jour précédent, qui ont, par consé- quent, en dé])it de leur peu d'amplitude, tous les caractères des marées océaniques. Cette assimilation est vérifiée encore par l'amplitude des oscillations; elle est â son maximum (0',265) dans la nuit du 10 au 11 septembre, soit 36 heures après le moment de la pleine lune qui s'est produite le 9, à 5 h. 15 du matin, correspondant ainsi à la grande marée océanique du 10 qui avait 117 pour coefficient. La grande marée sui- vante, du 25, qui n'a eu pour coefficient que 88, a été traduite ici par une dénivellation qui, pour n'avoir atteint que 0'",195, n'en est pas moins plus forte que celles c^ui l'ont précédée ou suivie.

La haute mer, les jours de pleine lune et de nouvelle lune, est indiquée

Lx NOTES ET REVUE

sur la cai-te de la Méditerianée donnée dans l'atlas physique de Berghaus ' comme se produisant à 2 heures à Nice et à 3 heures à Toulon (heure de Greenwich. avec laquelle se confond d'ailleurs maintenant l'heure de Paris). Elle s'est en réalité produite k Fîanyuls à 7 li. 30. l'un comme l'autre de ces deux jours.

Enfin. le vent et la pression barométrique, qui ont varié dans une large mesure pendant le temps de l'observation et qui exercent une inlluence indiscutable sur le mouvement des eaux méditerranéennes, ont montré que, sauf le cas de variations très intenses et très brusques, ils n'ont pour effet que d'avancer ou de reculer, dans une certaine limite, l'heure de la pleine mer et de la basse mer et de déplacer un peu l'ensemble de la déni\ ellatinn au-dessous ou au-dessus du niveau moyen, mais sans effacer ^a périodicité et sans lui enlever son caractère de marée astronomique.

G. Prlvot.

X

LA REPHtinrCTION SFXIKi: DE MOyOCYSTfS ASCIDIJE W. I.A.NKKSTI.I!

d'aiins .A[. SiEDi.ECKi -.

Le rycle complel des (iréu;irim's (''l.iil ciii-nic hypn||ic|iinii\ Les ré- «ulfafs de Wnllcis. i|ui (li'cfiv.iil une lÏTiiiidation ;i\;inl l.i furmation des sporn))l;i>lcs, venaient d'èlre (b'iiinnliés faux par les préjui rat ions décisives de Cuénol. Il devail pourlaiil cxisler une reproduction sexuée. Siediecki vieni de la liiire coiinailn' par j'iiud"' iiiinuiii'use de J/onori/s/is (fsrif/itf W. LanU.

.)fonori/slis asridiii'. à l'iMai niùr iiidiriV'reneic. se iiionlrc cdinnic une jrrosse cellule r'nlourée dune meinlirano résislanle. A r<'xlré- Miili' anti'rieui'e esl un orilicr arromli par peiil >orlir un (iclil pseuflopofle hyalin. appiMidice laelile. Le imyau leniral esl l'orme d'un r-éseau ehariii' (le i:i;iins (dudnialii|ucs doni le> uns sont a[)[di- qués eniilr»' la iiirinluani' qu'ils l'p.iivsisx'Ml . r| |r> autre». |ilu» denses, sont ramassés au voisinai:e du Uaryn-nnir. ruipu^ciili' réfrin.ueni fait d'une rnuelie externe dr ilnumal i ne qui mvi-luppc un nucléule vrai, oxypliiic

Les (iréirarines sr cuiiinLinenl dans la Inniiéic inl<'>tinale. |)ru\

' /lrr;//iiiiis' /i/iijsil,(i/isi/irr .\//iis. Alilli. ii, H \ «Im- i;i|.Imi-, i-:iytr i\. '.M. .Sif(llrcl<i. li-hrr (lie i;cM;lilce-|illiclic \( rmiliiiiri:; di r Mmiiiriixlis iisciriiii' {Bail. Ac. Se. y (Iracovic, Ucoinljrc i><;)i)l.

NOTES ET REVUE lxi

individus s'aoculonl latéralemont puis cherclienl à lapprucher leur uiilice à pseudopode. Alors ils s'aplatissent en se conipriniant par leur faee en eontaet et se mettent à tourner. Le riiouveinent de l'ota- tion arrondit le couple qui sécrète la membrane du kyste.

Pendant ce temps, le cytoplasme se modifie et prend une oidon- nance radiaire ayant pour centre dans chaque (îrégarine les orifices pseudopodiaux.. De son côté, le noyau se liansforine ; il devient vacuolaire. Sa cliromatine se tVa^niente en une qua^itité de petits bâtonnets et grumeaux, tandis (|ue le karyosome est rejeté dans une vacuole latérale qui de plus en plus envahit le noyau. Karyosome et grumeaux chromatiques finissent par tomber dans le cytoplasme et s'y dissolvent. Néanmoins persistent quelques grains chromatiques, et ce sont eux qui reconstituent un noyau beaucoup plus petit. Ce petit noyau néoformé se divise par une pi-emière mitose Ton observe de gi'os centrosomes et un fuseau typi(|ue. l'uis des deux noyaux fils naissent par mitoses successives un grand nombie de noyaux destinés à la formation des sporoblastes.

Parallèlement à l'évolution de leurs noyaux, les deux (irégarines conjuguées ont subi dans leur cytoplasme de grandes modifications. Toujours séparées par leur mend)rane propre, elles se pénètrent inti- mement. L'une s'enfonce comme un coin dans le corps de l'auti'e et, par le progrès de la pénétration réciproque, elles se changent en deux longs corps serpentiformes, à la surface desquels font saillie les noyaux. C'est alors que chaque noyau s'entoure d'un protoplasme dense. Des cellules se délimitent et sont mises en liberté dans le kyste. Ce sont les sporoblastes.

La plupart de ces faits avaient été vus |)ar plusieurs auteurs et en particulier par Cuénot dans ses derniers ti-avaux. Mais voici qui est vraiment nouveau.

Les sporoblastes, quand ils sont isolés, ne tardent pas à se mou- voir. Leur mouvement pendulaire les transporte les uns vers les autres et ils s'accolent deux à deux. Leur cytoplasme se fond en une seule cellule. Les noyaux, quelque temps isolés, finissent aussi par se fusionner entièrement. Ainsi s'effectue une véritable copulution, sans trace de réduction cliroiiiali(|ue. Il faut sans doute considéi'er comme une réduction l'expulsion du kaiyosome et d'une certaine partie de la chromatine durant les premiers stades de la conjugaison des Grégarines mûres. L'auteur lui-même a observé une réduction analogue pour la matuiation des macrogamètes cliez AUelea uvata.

Lxii NOTES ET REVITE

J^a fusion des deux spurublasles donne un individu qui évoluera maintenant en spuruzoïles. I.e processus est très siiujile. 3 inituses successives produisent H n(iyau\ pour les 8 spuruzuïles ralcilonues.

Le scliéiiia suivant lésunie le cycle :

Sporozuïte Sporozoïte

; i

Individu iiini Individu niùr

l (lunjugaisun |

n Sporoblastes /i Spoiublastes

Copulation

l n Sporocystes

8 n SjMiidzuïtes

Cette évolution rappelle l'évolution des Coccidies. Seulement, chez les Grégarines. la copulation est isogamiquc, chez les ('occidies elle est hétéruganiique.

Avec la copulation isoganiique, ce (jui est vraiment spécial, c'est la conjugaison hâtive. On connaît des faits comparables. Ainsi, chez Adelea, le microgamétoc^'te s'accole au macrogamète, et les microga- mèles ne sont formés qu'après la conjugaison. 0, Diuoscg.

XI

COMPTE RENDU RIBLIOGRAPIIIQUE

P. Matschii;. l)if Fh'dcnnausc des hi-i-lincr Miisciuns fi'tr Natiirkuncli'. I . Lirf. Die Mt'ijacliiroptera, gr. in-8 de 103 pages avec 14 phiiiehcs et 2 eaites. G. Reiiner éditeur, Berlin 1899 (l*rix cartonné : 21 Mark^).

La jj^raiuli' inonoirrapliie des; Chciroplèros ilii Miisi-p de lîcriiii i\\\c W . IVters, alors direfteiir de cet élablisscmeiil, avait (•titre[)rise drs raiinée iSi».'», et (|iie la mort avait iiil>-rr(>iii|iiie an inilirii de l.i |iiicMlc de |iri''])ai'alinii, \ inil (.ri'lrc reprise et eoinplftee par I'. Malseliie.

I^'ouvrai^e entier euinpreiidra (|iiatre f'aseieiiles avec ijo planches, tlonl un certain nombre en couleurs. Le premier lascicule, <pii vient de paraître, est consacré au Me^/iir/iiro/ilrrii ; Vf sont les ( iliauNcs-Souris l'rntfivores, ipii ne compremient ipie la l'amilie de /'/fra/iii/tr ou Uonssetles. L'anicur n'v r'ecoruiail pas moins de lm) t;;enres, dont .'i nou\eaii\ {Slijtoc/i'iiiiini, Sfittumjv/i'i'is et linlioinjileris), avec 122 espèces.

NOTES ET REVUE lxih

L'introduction générale, résumant l'étal actuel de nos connaissances sur les Chéiroptères, ne sera publiée ([u'avec le dernier fascicule. Mais celui ([ui vient de j.araîlre, quoique i)urement descriptif, permet déjà d'apprécier toute la valeur de cet important ouvrage et les services ([u'il est appelé à rendre. Au milieu des dit'ticultés toujours croissantes de la l)il)lio^,Tapliie el de l'accroissement continuel du nombre des espèces connues, toute tentative de révision métlioditiue d'un irrand groupe du rèt-tie animal est assurée d'être accueillie avec une vive satisfaction.

Matschie a augmenté l'intérêt de son travail en ne s'en tenant pas aux collections pourtant considérables du Musée de Berlin. En outre des formes qu'il a eues lui-même entre les mains, il étudie et soumet à la crilicpie toutes les descriptions qui sont éparses dans la littérature. Son ouvrage est donc bien une vraie .Monographie des Chéiroptères.

De nombrcu.x tableaux dichotomiques, aidés par les planches qui représentent pour ce seul fascicule le crâne et la dentition de 43 espèces, permettent de déterminer avec ])réeision toutes les espèces actuellement connues.

Il faut mentionner aussi le soin avec Iccpiel a été traitée la distribution géographiipie. Tous les habitats mentionnés par les auteurs ont été relevés et sont indiqués de plus sur des tableaux par régions naturelles. Les Chéiroptères sont le seul ordre de .\[ammifères (jui soit répandu sur toute la surface du globe, et on a coutume de dire qu'en raison de leur facilité de dispersion, ils n'ottrent à ce point de vue que peu d'intérêt. A en juger déjà par la localisation de certaines formes, et aussi par la première carte de distribution publiée, qui indique la répartition des sous-genres du grand genre Pteropiis, on ne peut douter que le chapitre qui sera consacré à la distribution géographique ne révèle des faits nouveaux el d'un grand inlcrêl.

P. et Fr. Sarasin. Materudien .:ur Nuturgeschichte der Inscl Celcbes, T. IL Die Land-Molluskcn ton Celebes, un volume in-4o de 248 pages, avec 31 plancher et une carte. C. W. Kreidel, éditeur, Wiesbaden, 1899.

Les frères Sarasiu continuent la publication de leurs matériaux pour l'histoire naturelle de Célèbes. Le deuxième volume est consacré aux Mollusques terrestres et fait suite aux .Mollusques d'eau douce, dont nous avons rendu compte l'année dernière.

La faune connue jusqu'ici est augmentée dans cet ouvrage de 8o formes, espèces ou variétés, soit nouvelles soit non encore signalées dans l'ile, ce qui porte le nombre des ^Mollusques terrestres de Célèbes au chiffre de 198. Et il est à remar([uer (pi'une grande partie de l'île n'a pas encore été explorée. Abstraction faite des variétés, il reste 177 espèces, dont i4o sont spéciales à Célèbes el dont 87 seulement se retrouvent en d'autres points du globe. Les auteurs ont noté avec soin toutes les localités ; mais ils réservent peur le troisième volume la comparaison de la faune malacologique de l'île avec celle des n-gions voisines, ainsi que l'étude des (piestions générales qu'elle soulève.

L'ouvrage est surtout descriptif; il i-enfermc néanmoins une élude analomi(pie et embyogénique des genres peu connus, Vaf/inula el Atopos, el un chapitre important sur les gradations insensibles par lesijuellcs certaines espèces passent de localités en localités à d'autres toutes difFérentes, de manière à constituer ce (jue les auteurs appellent des « en( haînemenis de formes» {Formenkelle). C'est ainsi que, de l'Est à l'Ouest, on voit \:\ Nariina cincta (Lea), à petite coquille délicate, passer insensiblement aux formes géantes el à coquille épaisse de la N. liinbifera (Mari.). On trouve de même tous les intermédiaires entre les J'Iaiiispini Zudiacus (Fer.), PL tuba (Alb). et /'/. bont/tdini'iisls (Smith); mais ici la direction de la chaîne est du Nord au Sud.

Lxiv NOTES ET REVUE

l-es ailleurs s'allacheiit à dt^nioiilrer ((ii« les cliaîiu-s de Cormes ne |>eiivenl pas èlre dues à des ditterouccs du milieu ni à l'action directe des rirconstanees extérieures (ilialeur, Inmiidité, etc. ..) ; elles ne peuvent pas non plus trouver leur explication dans les grandes théories sur l'oritcine des espèces (sélection naturelle, adajjtation fonction- nelle, etc...), et on est amené à conclure (|u'elles sont produites par l'action d'une force inhérente à l'ori^anisme, (pii l'amène à se développer dans une direction déterminée, sans aucun rapport a\ec les conditions extérieures du milieu tu avec l'utilité ou le donunaiîe qui peut en résulter. I^es frères Sarasin appellent ortho(j<'nè- tii/ues les formes qui évoluent ainsi, soit dans le temps, soit dans l'espace, sous l'action de cette force intérieure,, et ils les opposent aux formes oscillantes, qui se moditient en sens divers sous l'action directe des conditions extérieure^, l't aux formes stcif/nantes, cpii sont celles qui se ]ierpétuent sans variation jiendant un lono- espace de temps, telles (pie les Linsnles, par exemple.

l'arit If 31 Oriobi'i' iqou.

Les directeurs : H. DE Lacaze-Duthiers et G. Pruvot.

Les géruuls : Schleicher frères.

TABLE SPÉCI.ALE DES NOTES ET REVUE

SKRIE, T. Vllt. lf(00

ARTICLES (tliir.JNArX

GiiTEL (Fr.). Sur les népliroslomes et les canaux sen-mentaires de (pielijues

Sélaciens (Squatina, SciiUiuni, Centrina, etc.), p. xxxiii-xi.. Lfcfh (L.K Sur la j>résence d'une (loccidie cieloinique chez Olocralfs ubhreinatus

<)!., p. i-iii. Lé<;eh |L.) et Dl'bosco (O.). .Notes l»ioli>L;iipies sur les (n'illdUS. Sécrétion iiilesli-

nale, p. xi.ix-lvi. LÉGER (L.) ET HAOENMUi-LF.n (P.). Siip la niiii pliiili m i<' cl IVvolulioii de \'(t/,/irij()iijstis

Scfineideri, n. sp., p. xi,-xi.v. Pruvot (<i.). Variations du niveau de |;i nier à Mauviiis peiulaiii le umis de

septemhre i;)00, p. i.\i-i.x. ViGNON (P.). DiHeienciillinijs cyloplaMiiiqiies, cils vihratiles il iiitiiules, pi. IM- XVIII.

ANALYSES CUlTInCKS KT CuMI'TKS MK.NUrs

L)l;hos(.o (().). Le develo|ipenieril de la ScuUipeiidre, d'après Mkvmons. p. xxvi-xxxii. Di-Bosto ((».|. La maluralion, la lécondalion et les premiers slades du dcvelo|)-

pemenl des Planaires, d'jquès \ii.i.\i«i> C. van Name, p. xiv-xi.viii. DCBOSCQ (<).). La repiuduclioii sexuée de Mi)H(iri/slis AsciilKf, d'après M. SitD-

I.ECKI, p. I.X-l.XII.

Pruvot ((î.). I., 'expédition antaiilique lielue, p. xvin-xxvi. Compte rendu liihliograpliiqne, p. i xii-i.xi\'.

30j69 . VERSAILLES, SOCIÉTÉ ANONY.ME DES IMPRIMERIES eÉRARDIN.

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE

DES

SPONGIAIRES DE FRANCE

III. MONAXOXIDA {HADROMERINA)

E. TOPSENT

(ili;iri;T (le cuiir^ ;i l'I'Jculc ili- incdcrinc de Rennes.

AVAXT-PHOPOS.

.r.ilMiidc avec ce iiiriiKiii'c l'rludc des Monaxdlliflcs dliscrvrcs jus- ([ira |»i'(''S(Mil ilaiis les eaux IVaiiraiscs.

Dans lin travail rrcnil . dcsliiir à servir (Tint rii(|iiclicm à celle (''liKle (135). j";ii |»r()|)()S('' de srinder l'ordre (\o^ Mond.nin ida en deux soiis-ordres : Ihiil foiiicfi na et IhiUrliaiKl ri un .

Le sous-ordre liai! ronicri lUi étant de toute évidenre le ])lus (Mroi- tenient a|)])arenté aux Td rad i iifll ida . c'est de lui f|iu' je traiterai en prenner lien.

(loninie il ne c(M-res|)ond exaclenient à aucune des divisions |)réc(''- deninieni étalilies. j'ai pris soin dans ro|»uscide pr<''cité d'exposeï' eu délail son ('■tendue et sa classidcal i(Ui.

•le ne crois pas inulili' de retracer à cette |)lace le talileau (|ui ri'suuie sa i-oni|>ositiun actucllf.

AUi:ii. ni; zoOL. i:xi>. lir gém. 3" skhik. i. viii. l'JOO' 1

2 K. nH'SK.NT.

SOrS-OHDHK IIADROMEHISA.

A. Scrtiun (Ifs Clavulida.

I . l'.iiiiilh' (Ifs Cliiimd.i:. (iriiics : C/iona (iiant. Uo/o/ki (laitiw. Thoosu Hancock. Alcc- liinti ( '.arlcr.

'1. Kaiuillc (les Si'iitAsritKi.uD.K. <i('ni('s : Hijincth'ninid IJowerbank, Xciiosponf/ifi (iiay. Spiras- I rrlld Scliiniilt. J.fifrinirulid du Bocage, Srcjifriiitiis Tn|)S(Mil. ;{. Faiiiille des Polymastid.e. (Jenres: Pohjmostîa lîowerbank. Tvicho^Unninn Sais. lihtijthUli)- nis Topsent. Prolclfia Hidlry ol Deiidy. Tijh'.rorhiihis Tn|isciil. S'/)/i<rr(tfi/h/s Tii\\>vu\. (JiKixiUind Ndriiiaii, Itiillrin Deiidy. Tcnla- rinni N'usiiiaer.

\. Kaiiiille des Si BKitrTih.K.

(ieiir-es: !Subi'rlU's Nai-di». Fi<i(Hna (iiay. Jji.roxiihrrih's Tii|i^('iil. Tvrjiinx. Duehassainiïet .Miclicldlti. l^xi-nilosiihi-rilcs Tojiscnl. Pru.^u- hcrilra Tnjtscill. Hlii Ld.ri in-lhi Krllrr. Sr/ilisi/ln-ri/rs Cailt'C. .\.i(>- sii/x-ri/fs T(i|»s('iit. /'(ifr/'io/i Sclilciid. ."). I'"aiiiill(' des .Mksapid.k. (iciiics : .]/f's(//)os (Iray. '/'cf/it/s/iira T(t|»seiil.

|{. Seclioii des Aciculida.

I . I'"aiiiill<' drs C.u i-r ATI il ».K. (icnies : S/i()ii;/t)S()ri/f's Tujiscnl. Tnpscnlid Un;;'. ('.oii/kiI i(i.< .Sullas. Min/oii Siillas. Hniiidslt'ri'lhi Carter. As/i-/'(i/n/s Si. lias. -2. I''aiiiill(' i\i'> Stuki'Tastkuid.k. (Icnres : At/i/i/iius Sollas. Srti/o/tt's Sidlas. Trdr/ij/r/dt/ds i'.-.idrv. /{/id/t/iit//iis/i(f Caiier. S/)iro.ri/d To|)sent, Ilolourn Topsenl.

' liiri; il i)ro]t(jM- If.'oiiiiiiiiairiniies dvt Miiseo XiiHunul de /iuenos-Mres, \o\. i, II' .1, |i. 77, i8i(«(l <l«' n-mpliicr .tinsi lo ifcnn- Aiiisd.rijn Toiisnil, ce nom ;iy;inl déjà cli- fiii|il(>v<' |>;ir .MiiK;iril (iS.'iC.i, |.(iiir (li-Niu:nrr un ( ;()lro|ilrrf.

KTI'DK MO.NOGHAPHinrK DKS SPO.XCI AIllKS Di: Fll.VNCE. 3

o. Famille des ïethyiu.e. (icnics : Tethija LaniaicU. Ti'IhyorrlKiplih Lendenfcld. Tnhi»- rrlla Kellei'. Tidrlnja (larlcr, Hi'leroxija T<ipsont. 4. Famille des Stylocohdylid.e. dénies : Stylocordyla W. ïhoinsun, llomciclUi Sdimidl. Ilnlico- iiiclcs Topsent.

Mon plan d'exixisition se Ironve par même tout tracé, j^a section des ('.((iriil ida viendra en tète parce que les nn''i;asclères de ces Kponges sont plus cumpli(jués (jue ceux des Aricidiilu et j)iiis pi(tclies destria'nes des Tétractinellides.

Toutes les familles, sauf celle des Stylocordylidœ. sertmt succes- sivement passées en revue.

Ouant aux ij;t'nres, laissant de coté ceux (jui. pour le moment, ne paraissent j)as irprésentés dans la faune française, je les maintiendrai tels quejelesai délinis, à l'exception des Alectona, Laxo.sttberites et Spiroxya. dont, pour plus de précision, j'ai retouché la diagnose. ^os/fadro//i('rina ne sont pas, à beaucoup près, aussi nombreuses (pie nos lldJicliondrina. Leur description constitue quand même uni' tâche assez longue et souvent difficile, parce que beaucoup d'entre elles, fort répandues et remarquables par leurs caractères extérieurs, ont fréquemment attiré l'attention des naturalistes et. sons des noms par malheni' trop variés, fait l'objet d'une série de publications.

.l'en ai dressé, en 189!) (132). une liste provisoire, qui ne i-épon- drait ])lns assez bien à l'état actuel de nos connaissances.

l'Iusieui's des noms (pii s'v lr(tuvaient insci-ils ont être cbangés: Siilx'i'ili'x /irt/s sert de type au genre Ficidiiui. Sithcri/rs '•pi p/iy- htni païait se raj)p(trter plutê)t au genre Prosidicriti's. Sitht'ri/rs tcnidrif/ifs (Ho\v.) serait synonyme de Terjnos fuyux (\)yn-\u{s^. et Mich.), (l(>itj)(ili(f>^ incondifits. avec sa variété incrKs/ans. se confond avec une espèce ancienne de Scbmidt. la ]'io(f Jfdi/is- foni i IfiiM. (|ui. après bien des confusions, doit décidément s'appe- ler ^,V>yyy><///V/.v Jidi/is/o/d i'>r\\\n.), enfin Tidjcrtd/ft aa/)/(ts t'>r\iu\.)

i:. T()i'si:.\T.

\ |i|i'ii(l |i;i|- (lliiil ili' |iliiiiili'' l.i |il;M'r de Tiihcrclhi Irl h i/niilrs Krllcr.

(Jiicl(|iirs .nilirs (Ml sonl FMvrs : Tel rtiiil hrl 1(1 frnl icosd (Sclilii.).

(r,i|)irv (le |(''C(Ml|i'S (|(''clafflli()lis (le Tll icir ( 108 i. •><' l',l IlLTcr,! il Il.-llll-

iclliMiiciil |),irhii 1rs Kcl i/iniiii(r: Siihcrih's jhirtts. il,ic|il<.) ne (liHV'ir |i;is l'il l.inl (|irrs|irn' de .V. ((irnusKs ( .IdIiiIsI . ) : CJidiKl (Uirlcri (l{i(ll.) n'csl ;i l'clciiir \\\\v ruiiiinc \;ii'i(''tr dr ('H(in(i ririilis (Srliiii.): (Mllin. je n'use |i;is iii.iiiilcnir drliiiil ivcinciil ^\\v nia lislc (Il tond m-iDi/'i'i'd liane.

I'',n indi(|nanl (132. |». I:2r») edninie |Mis>il)|e dans mis eanx nn-di- h'i raiiéeiines la présenee de celle espèee. je me hav.ijv; surinni <\w ce lait ijue heiideideld i65. |i. SOi en a d(''C(Ul\eil un spécimen da li^ l'Adrial i(pn'. à Lésina. Il n'est pas duideiix (|n"elle jonisse (Tnin- dis- IrihiHinn uéouraphiqne éjeinliie. pnisipn'. de mon cùt(''. je l'ai reconnue dans un iSyyo///'//////.s-. du hanc de (lanipèi lie 1 110. p. Srîi. dépendant, jo n'en ai pas encore lioina'' de I races ^^wv nos côles. Sou- vent j'ai reneonlré des s]»ii'aslers lisses, isoli-es. incoi'poi'(''es acciden- lejlemenl dans t\i'^ pr(''paral ions de spicnles d'I-lponiics de UanviiU. .l'ai pu m'y laisser prendre (piidipie lemps. mais je demeure coii- vaincn. a[)i'ès comparaison rii;onrenM'. (pTil s'auissail de ^piras|e|•s avant appartenu à S /liroj-i/d hcIcrdcHld . (!<'lles-ci sont plus m'aiide> et surtout heaueoup plus sinueuses (pie celles des (piat re r//o//r/ rcf- iiiifi'fd actiiellement déternrnii''es. dont deux, ^ràce à l'anialiiNh'' de voii Lejident'eld. (pii m'a coiiiiiiuniipié la sienne, me sont connue^ (!<• ri su.

Si donc le lecteur \ ieiil à nvueillir (Uiditd rcrnii/'cru . il lui sera lacile de la dislini,^uei- des a ni res ( iliones d('-criles da ns ce im-nioire à sa spicnlation (pi. i. liu. 'm. 1res caiac|i''rist i(pie. conipos('-e de li/los- /i//i's \d). assez courts et. en u(''ni''ral. relal i\ ciiient ('-pais cl'yi) y.. d'après llanco(d<. iHMIà :{()(l ij. sur H à 10. d'aprè> Lendenl'eld. I.'IO à i>."i(hjLsur i h H. d'après mon spi'cimen du -nlle du Mexiipiei. à hase nel'ement Iriloliéi" m co|i[ie opli(pie. et de s/)i ft/sf/'/'s ih) lisses. I(»ni;ues de II."'» à ."»() p.. ('-paisses de à 'i ;/ en moyenne. c\ liii(lri(pies.

KTii)!: Mo.xoîin Ai'iiinri' \)vs sponciaiiiks dk fii wcr. ri

siiii|)liMii('nl ar(|nr('s ou, le plus suiivnil. (MkIuIcusps. Los do\\\ sorlos lie s|)icul('s ahdiiilcnt. La cliaii'. d'api'ès LendciilVld, orangôe pendant la vie. m'a paru, coninif à llancnck. jaune d'ocre après dessiccation. A ccl (Hat. j'v ai ohservr des cellules sphéruleuses jaunes tout fait send)lal)les à celles de Clioiui ri'UiKi dans les mêmes conditions. Les dia|ilirai;iiies inlerlohaii-es. étroits, sont siMitenus pai- dos tylostyles à pdinle tournée vers l'oi'ilice çeidral et s(> cliai'jn'enl de sj)irast(>rs à profusion.

Les su|)pressions sur ma liste ont été lariiomont compensées par d'importantes additions. Alcrtond MiJItiri Cart., Clioiui hihijrin- lliira liane.. PHOudoxuhorifcs Itijaff'ni/s (WuU. et D.) et QiiiisilliiKi ///■rris (lîdw.) sont de déc(juverte réctMite dans le golfe du Lion : à lli/mcdcxniid lltiUczi Tops. s(^ rattache une variété rrass^i commune dans la Manche: cnlin CJioiui /'/■nro/i et Jj/.rost/hcrifcs ccl i/dii'i mis sont deux l']ponges nouvelles.

N'oici donc comment j'ai'rète la liste des liadi'omérines d(»nt il sera question dans les pages (jui vont suivre :

SOUS ORDRE HADROMERINA.

L Section Clavulida.

1. Famille (Ii.iomd.k.

A/cc/ona Milhiri Carter. Cliona ririt/is (Schmidt).

C/ioiia roldtd (Irant. (1. rlridis var. (Uirlcri Mîidiey;.

('.. ras/i/icd ilani'ock. C. hibijri ni hica Hancock.

C. hilxihi Hancock. C. /'rnroli n. sp. C. Scliiiiidli ([{idlev).

■i. I"\imillc SiMiiASTiua.i.iii K.

S/)i/-(isl/-c/lfi //////^/./' Topsetit. //i//iicf/cs//iiti /ni. lia ïopseiil.

Ililiiicilcsiiiiiish'lliild IJowerhank. //■ unislclldlii Topscid.

//. /M//e:/Topsenl. //. lihWUuIn (Schmidt).

//. Ildllcîi var. c/-uss(i Topscnl. //. I rislcllnlii Topsenl.

6 I-:. TOI'SKNT.

.'î. F.iniillc 1*1)1. VMASTID.E.

PohjWdsl iti iiKniniiilhirix {(). V. I' . rohiisla Buwcih.ink.

Miillci'). (JiitisiUiiui hn-ris ( IJuwiM'Ii.ink i.

1. l'aiiiillc Si BRUiTiD-R.

/*s<'U(/(>sit/)Prif('s sif / /i/nnu'us Tcr/iios l'iiijit.r Diidi cl .Midi.

(Hoan). l-'iciiliiKi //r//.s- 1 1.iniK'').

/'. /n/a/i/ius i\\\i\\. et I).). Suhcrilfs ihiiniinriihi i^\\\\\).

J'/-()si/hi'rifrs /()/i;/is/ii/i(i'\\i\\>i'n\. S. raninsi/s (.Iulinstunj.

/*. /•//yo.sv^.s- Topsent. Khi^axinclhi /i ij i-i fera (dt'llc P. l'/tijt/ri/fi/m (Lamturk }. C.liiajc).

Jji.rosi/ljeri(('snf(/()si/s{'>r\\unt\[). /{. c/oin/d/f/ iW'mW. et D.i L. cff 1/071 in us n. sp.

5. Famille Mesaimd.k.

Mi'snjuts sfr//i/'t'r(f ( liuwciltank ). 'fctln/siiira spiiiosai l'xiw rrliank ).

11. Sectidii Aciculida. \. Famille (Iôi'pathd.e. Coppnfias Jo/in.sfoni (Schuùtll). S/io/if/nso/'i/cs /i/tiffufd '\'<i\)^on\. C Johnstoni var. incmistans. ïopscnt,

2. Famille Streptasterid.e.

S/ti/'().ri/(i hcfcrorlitd 'l'ojiscnl. IbtJn.n'd fdrlird Tu|is('nl.

;{. Famille 'J'etiiyid.*:. Tiihi'vcJld ddiilox ('Scliiiiidn. Tclhi/d li/itcitrii(ni i Linné).

( !(tiif<)iiii(''nient à ce (|iie j'annonçais plus liaiil. un iriiianjne (iiic seule (le toutes les familles d'iladromérines. cellf ^v>. Si i/hxindi/litld' ne compte pas encore de représentant dans mis eaux.

S(\il(}cor(ï\iUi hoî'edi i fi (ho\ en) a. cependant élé draguée en I.S'.i;) par .M. Kd'liler à hnrd du i< (!dU(/d/i » dans le ^dH'e de (iasconin». |iar 1.710 m. de |iniriiii(l('ur. mais, à iimn avis. Ir(i|i Idin de la Icrre (()" .'iH' lai. N. ir»" :2()' Iv;. (>.) piuir ipir je me sente aulniisi' à la cdiisidé-rer dès inainlenant (■(•mine apiiailcnani à la l'aune riancaise.

KTIDK .M().\(Mil5\l'll|nrK DKS Sl'OMilAlHKS \)V. TK WCK. 7

Si (le noiivraux cxploralfiiis viconnit. cdiimit' il laut s"v atlfixln'. à la l't'cntMllir un jour |)lus à priixiinitt' flo nos fùlcs (h» l'( )c(''aii. j'csih'tc (|U(' les (Irtails que j'ai consign(''s ;iilleui-s (131, p. :28(»-:2U(>. |»l. viii. liîi. II. 1:2. 14. 15) au sujet do cette curieuse espèce et la coniitaraison liiioui-euse que j'ai établie entre elle et la Sti/locorili/ln xtip'ddta de C.ar'tei- serviront à la leur- faire reconnaître assez lacileiucid. (l'est là. en somme, le hul |»rincipal de mes etVor'ts. Les niicroxes <'entrol ylotes, di'oils |Miur- la plupart, hmiis seulement de 70 à UO ij. <|ui abondent le lonu de son jx'dicelle et sur toute sa tète, me sendilcnt la carnc- tcriser '.

Je m'en tiendrai dans le [U'ésent méiuoire. à l'étuflc des espèces (ju'on ])eut se procurer soit à la ii;rève soit au lai'^e. mais à une distance couramment atteinte avec les moyens d'action ordinaires de n(»s lalioratoires maiitimes.

J'ai même di*! laisser de côté trois lladromérines (jui devraient tigurer sui- la liste précédente mais que je n'ai point retrouvées et au sujet desquelles je ne suis en mesure de fournir am-un i-enseignement.

Six Iliuii'nincvina sont en elt'et signalées aux îles Anglo-N(»i'- mandes dans la monographie de Bowerhank : Tetln/a lijnriiriinn. Pohlihdxliit nKimniilhirix. Hi/mcdcsniid slcllald. Il i/incii inritloii )f>l(itiis ('correcten)ent (Uiona ct'lnta). Ilijinfiiixriiloiï si///)liifrt'its (désormais Pst'ifdo.suherife.s sif//>liN/-('u.s) et lIijnu'iiiiKidon rriisfi/fa i Sithfi'itcxi rruiituhi). De la dernière, je n'ai pas vu de sjiécimen. et je suis (tbiigé pour ce qui la concerne, de renvoyer le lecteui- (|ui la rencontrerait à la description que Howerbank en a tracée (Q, n. j). 18."j, III, pi. wxiv. tig. .'?-(►). Ses spicules portent à croii-e (|u'il s'agit d'une Subéritide, à tylostyles inégaux, avec tète souvent mal con- formée. Mais leur disposition n'est pas suffisamment in(li(piée pour

' Pour ci'Ut' raison, si, coiiime IVml déclare Vosmaer (144, ]>. iil el HansMi (SO, p. ■'<), Stylornrdyla lonf/issi/na (Sars) est ideiilique à S. horealis (Loveii), J'Éponçe de Enos}iini.i décrite par Thieie (107, p. ,3i) sous le non de .V. hmt/ts- xinid (Sars), d(''poiirviie de ces microxes, se rai>porlerait plutôt à .S'. s/i/iHdta (Caricrj, (|ui, d'ailleurs, (pioi((u'en ait dit son auteur, ])ossède des hétéroxes il 31, p. h'<S) en |iliis de ses tornotes.

s

K. TOI 'S F. M.

(|lt"il sdit pussilili' (le i;it lacliiT Tcsprcc à Ici (ili Ici des genres (''l.iijlis. (l'est iiiciiii' une I.iiliih' (|iii |i(iiin-;iil nuire ii la «jéterniinalinu de spécinn-ns de roinie dillV'i'enle de rrwK énuniél'és par railleur.

D'auli-e |(ail. (). Srlnnidt a l'ail eonnailre (99. |>. .'il ) rexislcni-i- au Vdisinaue de ( Ici le de (jualrc ( davulides : Sidtcrih's /kiIikI uni Sidini. . .S'. ri//iisns Srlini.. .S', lohdliis (Liehk.) e| \'i(i(i crhita ((iianli.

.)'élal)lirai |dus loin lidi'nl il<'' de Siihcfilcs ihiIikIii m a\i'c Ld.roxii- hcrili's ri/(/i)Siis (S(dini.). cl je iw'sunierai Ihisloire de CHoiki ii-ltild . .Mais les deux autres espèces me resteni iiicdimues. (). Sidiniidl alrai-c aussi succinclenient (jue possilde la dcMiiplidn île Siihcfili-s rilhtsits : « (icil). Olx'i'llaidic waliiu. mil vielen kleinen. l'asl keulcnCormi^cn Kitrlsatzen. Die .Nadeln. mil sclii' dciU lii liem Kopl'. sind verhidlnis- smiissii;' kuiz uiid der Korper u-cucn die Mille slai'k' annesciiwdllcn. n (juant à .V. lohdhi^. Lcndcnrcid. le c(insid(''ranl cninnie un synonyme de \. nidssd .Nardn. a dmim'' à s(in projdis (65) de Iku^s ih'lails dont je n'aurais |)ii ])r(''senler (pi'une Iraduidion sans coMlnMc.

.Même avec ces additions, il l'aul se uarder de croire (pu' la lisle des lldil i-oiiirri iid de France soil désormais coniplèle. Des l'auUei'ls lrann''s |)ar M. le Frolesseur l'ru\ol sur les Itorils du Kccli Laca/.i' Dut II i ers. par ."") à (iOO m. de prorondenr. n'onl-ils pas, dans uni' seule sorliedu pelil vapeui' du lalioraloire Araun. rapport»'' six ( davnlides nou\('IIes pour noire l'aune i Alcclniid Milldri. (.'/ioiid Idhi/riiil li ira . ('.. l'niritl'i. (jNdsiUiiid lircris. l'si'iiilnsdhcrilcs hijdliitns el Ld.rn- snhci-ih's ni ijdiiinnx ) :' Les mêmes p.irayi's nous réservent sans doule encore d'aulres I ron\ a illi's.

Il est une l'ipon^e. en pari icn lier, ipi'on pcul s",d tendre à renconirer (pie|(pie jour d.ius no-- e,in\ de la .Mi'dilerra ni'c, je veux p.irler de S pirdsirclld iiiididt ri.r '>v\\\\\\i\\ . ipii p.irail l'orl rc'pandne d.iiis celle mer. puisipTelIc a l'i/' \ iic sin- les ciMcs d Alui'rie. d.ins le ^dlfe de (ialirs. ( diypre cj d,in> l'Adrial iipu'.

l'Iir-icnrs ;inl rcs espèces de l'Adri.iliipn'. siunah'i-s p;ir .^clnnidl ou l.i'ndenl'eld. ne nous m.inipnnl peul-èlre p,is non plus : TIkhish lldidiiit'i Top-... CHiiiid rcnn'i l'frii ll.inc.. l'ohinidnl id hd/'sti

KTI'DK .M()M)(;ii AlMIinil' DRS SP().\(il AIlîKS \)V. l'Ii.WCF.. '.»

(Sclun).. Siihi'ritcx (ircicolit Scinii.. /{/licd.n'/ici/a (//■(ici/is (Lciid.), Sans piH''jiii;('r de riiicdiiiui.

Mes iiiatrriaux d^Mudi' (Uit ('dé surtout i-assoiublrs dans trois dos luijuratoires de la .Manidic, \au- ((lalvadus) au (-(Milrc Le l^>rtel (Pas- do-(;alais) et Hdscort'd^'inislri'c) aux doux. exlr(Mnit<''s. cl. dans lo iiollV du Lion, au lalxiraldii'o Ara.nn.

J'acquilto ici une di'llc hicn douce do l'cconnaissancc envers .MAI. les l*r(d'esseurs de Lacaze-Dnthiers. Joyeux-I.alVuie et llallez en les l'cnierciant de leur généreuse liospitalité.

A M. (\o La(az(>-l)uthi(M-s, je tiens à exprimer plus parliculièremont ma gratitude, (l'est sui' ses conseils que j'ai entrojtris ce travail, auquel il a bien voulu réserver une large place dans ses Ai'idiivos. Je n'ouldie ])as qu'en d(diors de mes longs séjours dans les deux belles stations maritimes ((u'il a bmdées. j'ai reçu de sa part des envois nomltreux : enlin. (|ue, par une marque de bienveillance (jui m'bonore. il a mis à lua disposition |{\s rirlu^sses de sa pro[)re collec- tion, types lie Scbmidt et de lîowerbank. et sjjécinu'us par lui-même recueillis.

Aies remerciements doivent aller aussi à MM. les Pi'ofesseurs (J. l'ruvot et l{. Kieblei'. (]ui m'ont commnniipn''. le premier les S])on- giaii'espar lui l'oncontrés au large d<> iianyuls au cours de ses Ixdles recberches sur la to[)ograpbie et la constitution des fonds sous-marins d(> cotte région (90). le secmid une importante siM'ii' d'l'q»onges dra- guées par lui à dette el surtout devant la Ciotat, parmi le.-quelles ]>lusieurs lladronu-rines.

J'ai encore vu. oirerles ou soumises à num examen par il'aimables correspondants, des l-]ponges de IJaudol. de Toulon et de l'on pu 'roi les. dans la AIédilerram''e, de (iuétliarv. d' Arcaidion. du C.roisic. de llelle- Isle, de (juiliei-du. de (loncarneau. sur r()c(''an.

En part ii'ulier. je dois à M. le haron J. de (iuerue la d(''c()uverte de S/io/it/osori/cs itlf((i'nl(( au large de (loncarueau.

Des collections réunies en (hdiois des eaux françaises par S. A. le pi'ince de Mmiaco. par MM. VA. van IJenedeii. M. l'x'dot. |{. Kudder.

Kl K. TOI 'Si: NT.

i;. (llirviciix. M. lOiiicl. nruiil rniiini lies il()nni''i'> inti'ii'ssjmtcs sur- la (lislr'il)iil inii i:(''nnra|»lii(jii(' pI Ital liyiiirlrii|iii' de la |tlui»afl de ikis lltul foiiicriiifi .

\ (T |iiu|His. )(> ci'ois Ixtii (rin(li([Uor ici d'iino façon géncrale cmii- iiKMil CCS SjHtniiiaircs se icj»a)1isscnt le lon^' de nos cùtos. (''est là. Iiicii eidciidn. une niilion |»nivisoire (|ne de nouvelles retdierclies ne nian(|uer(inl pas de niddilier.

J'ai lronv(''. jus(|u'à |»résenl. les espèces suivantes exelu^iv enient dans la .Manche el l'I Icéan :

Il i/iiirdi'^iiiin Il(illt':i . F'iriilina fwria.

Il . Ildlh'îi var. rrassd. .l/i'sa/toa sfc/d/'cra.

I'it/i///ifis/i(i rohdsld . Tftlnj.'ipira xpiitoxa.

l'si'ddosdln'iih's sdl /ilidrcds. S/>o/)f/osori/rs /i/ami/a.

. [nv^rsenient. je n'ai encdie vu (|ue dans la .Méditei lanée : Ah'ilond Milhifi. /*st'd(l()Sd/H'rifrs lii/ti/l/ids.

('.HdiKi Sclnnidl i . P/'osd/ji>rifrs rdt/osds.

I'.. riridis. Laxosi/hen'//'s rdf/osi/s.

('.. riridis vac. (jirtrri . L. t'rh/onimis.

(.. Idhi/i'i iil liicd . Sdhrrifcs donuincdhi .

('.. l'rdroli. Hhicd.riiudld jn/rifcrd.

Il i/iiirdrsiiti(i ini.rld. H. rlduijdlit.

Il . diiisirlldld . C.opjidlids Jdhnshtni .

II. hisirihild . fJ. Jolinsfo/ii v;\v. i/irrds/n/is.

II. Iristidldld . Spi/'oxj/n hrlfrurlild .

(Jdnsilliiid hrrris. Ilolo.rcd farlini.

'fdhcndld ddjilds. I^es espèe.es rein-i»nl n''es de pari el il'aulre sciid au m md ire de onze : Clioiid crldld. l'rusdhrrilcs hnit/isiund .

C. rdslijird. /'. riiijthijlutn.

<:. Idhdid. 7\'r/tios /'d(/a.r.

Sjiirdslri'lld diiiid.r. Sdhrri/rs rnrnnsns.

Ihliid'di'stiiid slidldld. Trilii/d I i/nrnridiii .

I'(di/iiid!il id iiiddiiiiilldris.

KTl l)i; MO.NOliK AIMIlnri-: DKS Sl'OMilAlKKS l)K KUANCK. Il

Kn iralili'', h' nuiiiltri' (rcspôces roninuines aux dtMix nuMs doil iMic plus consMlrralile. Ainsi. Firii/inti /iri/s n (Mr. sanscdniosto, recueillie clans l'Adriatique, à l.esina. par l.endenfeld. D'autiv part, ti(^i/.e de nos lladroniéiines niéditen-anéennes ont été signalées aussi en dehors de la Méditerranée:

Alci-toïKi Mi/lari. dans l'Europe septentrionale et aux Aeon^s :

C/iona Sr/i/nif/fi. dans l'Océan Indien :

(.'. riridis. aux Antilles et dans le (jolfe du .\[exi([ue:

Sa vari(''té (litrtcr't. sur la côte S. du hrésil ;

('.. I(il)i/rinlliic(i. à la (luadeloupe et aux Acores ;

Hyniodi'xniKi tri si cil «ta. aux Aeores;

Qudxillina hreris, dans les Océans Arctique et Allantiijue Nord :

J*s('N(/(/stifj('ri(t's h 1/(1 li nus. sur la côte S.-O. de la Pata - gonie ;

Siiberitcs 'domuncula. au Sénégal, aux Antilles, peut-être en Australie ;

RhicdxinoUa idanf/ata. aux Açores et dans le (iolfe de (ias- cogne;

(U>i)jKiii(ts Johnsloni. aux Acores et aux îles du (;ap-^'ert :

Sa variété inm/sfans. aux Acores et dans le Golfe du .Mexicjue :

Kntln. Tiihcrcllii (inptos. dans le (îolfe du .Mexiijue.

On voit même que la plupai't d'entre elles jouissent d'une vaste distriltution géographique.

.le n)ontrerai, en parlant de chacune d'elles, que plusieurs de celles (jue nous savons présentes à la fois sur nos côtes de la Méditerranée et de l'Océan, ou d(jnt la présence dans la Méditerranée n'a |toinl enc((re été reconnue, occupent également une aire géogra]»liique étendue.

A la lecture des listes qui précèdent, il est impossilde de ne pas remarquer la richesse en lladromcrina de nos côtes méditer-i-a- néennes. Elle rappelle ce que nous avions déj.à constaté à pro]»os des T<'lr(irt;,n'liida (127, p. 298) et des Carnosa (130, p. :ii(>). Elle

12

i:. TOl'SKXT.

(|f''|i;iss(' (le li(Miii'i»ii|i. à eu juncr par iiiic piihlicitidii r('M-('nl(' i65i. (■('Ile (If rAi|iialii|in' (iJi l'sprccs ou vari(''ti''s au lieu do 21 ) *.

Dr IduIcs nos csprccs j'iu(lii|ui'rai aulaut ((ue pu.ssiljle la disli-iliu- linii liatlivuit''tri(|U('. (l'est curorc un (''li'uii'nt indisponsaidt' à loule ('■liidr de launc r\ capnltlr. dans une rnlainc mesure, de uindci- les rcrhciclics. Ainsi. Alcdoiid Milhii'i. (Uioiia Priiroli. (JikisUHiki hrcris. /'si-i/'/osiz/tf/'i/cs hi/dliniis. Iji.iosiihrrilcs cd ijaiii iikx. les lilii:(i.riii('ll(i. xMnhIcnt se cantttnncr dans des eaux iind'undes. In nclil niindire d'espèces seulenienl . telles (|ue /'sci/t/osi/hr/'i/cs sid- lilnirctis. l'rosiihcrih's l'jii iiln/l ion . Tcriiios fKyd.r. Ti'llii/<i li/ii- cuililiu. FiciiliiKl /iri/s. /'<i/l/IJI(/s/if/ f/l(nil//li//(fris et les C.Hoiui vcUild. ('.. rasli/ira et (!. lohala. renmnlent assez, liaul sur le riva,i;-e pour se troUNcr parfois à découNcrI. à marée basse, sur nos i;i'èves on'aniipu's. La plupart ne s'ohiienneid (pu' par des drai;iii;'es.

\.i'\\v {\i.''j,yr de rri''(pn'nee nuM'ile au>si d'iMre consiun''. .le disais plus haut (p. 8i ne connaître VAIccIoiki . la (JikisUHiki . les Clioiut hihijriiilliii-(( el l'riiroti. les Psciiihisiihcrih's lii/dliniis et Ldxo- Kiibcrilcs rc/i/o/ii/ti/s (pu' d'après une <tpr'ralion uni(jue sur les Itords du l{e(di Laca/e-Duihiers. De même, ji' nai vu (pi'nne seule l'ois S/H/df/dsori/cs /i/dccii/d . du moins dans nos |iarai;'es. Au contraire, les Clidiid riri(Hi<. Snhcrih's ili)d{in\ciiUi . S. cdmosas. /'/'()si//jr/-i//'s

I l'oMi- r.icililir 1,1 (•ûm|).ir;ii>oii, vuii'i l;i lislc d.-s lliuIroini'riiKi de TAdri.!! icini' ('■ludit'cs par I^Midcnfcld ;

Tet/n/ii /i/nciiriiiin. Ficii/iiiii Jifiis.

Tnlierrild au/i/os. l'it! iiniusliii niiniiniilhiria.

Cd/j/jd/ids Jnhnatoni. /'. bursn.

S/)ir(is/rella ritncfn/rl.r. Siiliffiffs ddiinmcuhi.

f.'lidiKi ririrlix. S. iiKissti.

C. l'iridis \;ir. Ciirli'fi. liliicii.rim-lln (/rncilis.

C. Srliiilidli. '/'l'r/iittf! fii(/it.r.

<:. iwrnilfi'rii. /'rnsii/tfriiffi loïKjixjiinn.

C. luistijicd. Siilirrltrs iinirn/ii.

C. vcliild. S. (-iriiosiis. T/ino.sd llduvitcfi.

' J'iijoillc di'iix coi'icilions de luiiii^ à l'cllcs (|iii m'.iN jiiciil |i;irii ii •ciss.iiii s en iMi|S ^136, l>. \-'\\\, car l;i S/iinis/rrl/d liixlclliilit de l^eiidridrld ti'.'sl aidr.' i|iic la

S/iirtis/fi'l/d rnnridtri.r SclimidI, cl Siihi'riffs /Idnnx (Liclii-rkilliiU se ((iiiriiiid jincc Slilirrilfs cdriKisiis i.liiljiislnti).

KTii)!': M(».\()(;i!.\i'iii()i i; i)i-;s sroMii \ii;!:s ni: i-i; a.nc.!:. 1:5

IdiKjisjiind. dans la AhMlilcrraiirc. les l'ol i/uuixl in l'ohiixla . Firiilina ficus, dans la .Maiidii'. les Tclln/d I i/iii-Kriiim . C.litiiKi rclitht. (]. rdxlijird. l*<il i/iniiKlid nid nnnilhifis. /'rosdhrri/rs c/ii iiln/l diii cl Ti'rjtios fiK/d.r. dans les (Icnx mers, iicnvcnt se i-cncimlrci' en alMtndancc. Titnlct'ois. ces indicalions cxiiicnl une cci-tainc l'rscrvc ; des vai'iations ixMivcnl s'ohscrvcr d'un poinl dn liltnral àratdrc: ainsi, l'oli/iiidslid ntltusUi. ri(''(|ii(Md(' au l'oflcl et à l.ur. m'a [lani |ilul(")t rare à Hoscoll': aussi ircnicnds-ic faire allusidu (|u'aux loca- lit('s ((lU' j'ai snriisaninicul ('X|dnn''«'s.

Celle (jui. |)al' la vafiélé. reni|Mirle sui- hmles les autres, c'est r>an\uls. [Uiis(|ue. à rcxce|)ti(Ui de (Hioiid lohdid. (|uejen'y ai pas ass(^z (du'ridi<''e. j'y ai recueilli toules les lladroniéianes de la Mé(li- l<'rranée dont je vais |tr(''senler la desci'i|)li()n. Dans celle ré^i(»n. devant le cap l'Aheille. loul près Au lahoraloire Arai;o. i\c<. c(in,ul(t- nu'-rats à .M(d(dM''siées porleid une l'aune de Spongiaires ahsoluuieul reniaiMpiahle. lue vingtaine des Kponiics en ipu^stion y viveid en promiscuité. P<tli/ni<islid indininilldris. Tclln/d h/iicdridin . Snhc- ri/cs (■///■/losds sons sa l'ornu' pédicellée. S. (Ii)iiiuncdld se tiennent de prélV'rence sur les co(piilles \ides de la haie et du lariic

J'ai dil en déliulani (|ue lion uondire de nos lladromérines sont depuis loni;tein|)s connues parce (pr(dles (dlVenl un aspeci de nature à fixei- l'aftenlion sui' elles. Tel esl le cas de Tclln/d li/ncdrin)n ( pi. vin. lii:. S el 1 'h. à laijuelle sa forme el sa c(doratiiin oui fait donner le nom viduaire ^Vord lu/c de mer : de Firiili lui /iciis. (pii. (pndipu'fois en efl'el. ressendde vaLiuement à wuv liuiie. mais (pii laidi'>f s'alloniic en lanière /^var. r//7/////o.s7/). et lantôt. an coul raire (pi. v. liu'. li). se ramasse en lioule cv.ir. xdhercd , à la faciui de la vuluaire S. (loiinnicnld (pi. vi. liu'. \ et "i). avec la(pielle on la coiilond si sou- veid : de Si/hc/'iles c/n'/iosds. au moins (piand elle s'i'dève sur un pédicelle (|)1. vil, (ij;-. lîj: des l'o/i/didsl id . avec leurs |iapilles aipii- fères longues et iiomlireuses (pi. iv. liu'. III et li): de Tuhci-clld //d/ilos. ipie son nom compare, non sans justesse, à uur trulVe (pi. vm. lii;-. 1:2); de (Jddsillind hrcris (|il. vi. liu'. Il), ((Judsilliiid

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K. T(»l'Si:.\l"

simiiliaiil. 11.1111111' lui sait, une roi-beille) ; (li'> tihiz'i.rinclhi (ixi'es i»ar ili's racines et iioiiécs |iar un loiin' péiliccllc ipl. viii. liu. :!i. ni liailiculicr ili' H. pi/ri l'('r<i (|>l. \iii. li.i;. (')), duiil les rameaux >c rriidciil si ('■tiaimi'iiit'iil en niassiu' à leiic exlrriiiité ; i\i'^ Clionii rrhiKi ([.I. I. lii;. ()) et C. riridis (pi. m. Ii,u. -1) massives. (|ui. sous les iKiius (le Idi pli ijriis. de l'djiiHiiKi et i\'(}scit/i/in nul tani lai! parler (Telles, l'crluraiiles. les Clioiies jM-iiveiil d'alMud c'"( liapper jiliis racilcment à Tobservatidn : mais ces Kpoiigos. diuie hidlouie si sp(''ciale. s«»iit de relies ({u'cjn ne néglige pas longtem|)>: les galeiies (l(.iil elles silhjnnent l'épaisseur des pierres calcaires, des ((Kpiillo el

(|e> polypiers, leurs dégâts dans les linitrièi-es. le rcellemenl do

ro(dies calcaii-es pai' leur fait, les ont l»ient(M signalées à (|ui s"occu|m' des (dioses de la mer; les papilles (pi. m. lig. I. i. 10. 1."m (ju^dles sont oitligées, pour vivre, d'élablii' à la surtace des corjjs (dies >'eiil'oncent, trahissent habituellement leui- présence.

(ju(d(pies-unes de nos Clavulides peuvent d'ailleurs compler parmi le> l'iponges les |»lus volumineuses de notre faune. Il iTesl pas rare (pie Si//tr/-i/('s (loniniuiila. FiniHiid /irits. sous sa forme siihi-ri-a .

C/ifUifi riridis. à l'étal massif, atteignent ou peu s'en faut le voh

de la lète d'un enfant. Fréipiemmeiil . la C/io/ta rrhiKi massive

devient la ])lus grosse de toutes; dans la Manrhe cmiii lans la

.Médilerianée. on en drague à (dia(jue instant des spécimens (jui dépassent 'ï^\ centimètres de diamètre.

I.a couleur de la plupart de no> lladroiiiérines. duc semlile-l-il. a la /.oon(''r\ llirine. varie du jaune pâle au r-ouge iu-ang(''. certaines espèce>.. Trllu/ii. Ficii li iKi . Si(hrrilc.< iliuiiiinnihi . etc. pouvant, d'un individu à l'autre, présenter toutes le> varialioiis. l'Jle est le plii> xiuveiit plus foiic(''e à la surface (pu' dan> la profondeniw /'/V//- liiKi firiis. Slihrriirs ilnin il ncii hi . 'l'iihcrrl I ii million): cepeil- daiil. l'inverse se produit (die/ (-(dles (pii organisent une (''corce épaisse à la p(''ripli(''rie de leur masse i Piil i/iniixliii et Ti'tliijm- La teinte. pres(pie toujours uiiifoiiue sur loni le pourtour du (dr|ts ' Trllii/n. (JiiasiUiiiii. Itlii :a.ri lU'Ilti . l'ul 1/11111^1 in jnhiisfd. ,Siihrrifrs

KTIDK MO.NOliirVlMllnrK DKS SlMIXilAIlîKS Di: FU ANCK. i:")

rantosus) est (jnelquefois tondu»' et plus clain' à lit hase cl sur les lianes des formes globuleuses (/'7r//////r/ ficus. Siihcrih-s donninridd. Ttiberclla aajffos). Assez fréqueninieiil. .s', (hniuinciihi se nmiilie lilancheavec des taehes rouges ou hieues. La C/io/ia riridis massive a sa surface et ses papilles maculées de verl. de jaune et di' rouge. La (UioïKi cchild. dans les mènu's conditions, a souvent son écorcc. normalemcml jaune, souillée d'un enduit liiunàti'e.

('-'est surtout chez les espèces les plus humbles, peu j'econnaissables à leur forme, que la coloiation peut servir de caractère distinctif . (le soid elles, d'ailleui's. (pii présentent les tons les plus riches. Ti'lhij- spirii s/)inosa se fait i"emarquer d'habitud(^ par sa belle couleur vei'uuMlle. CA'khki r//vV//.s- perforante est d'un vert plus ou moins fonc<''. Sa varàété ditrli'i'i en dilfèr-e j)ar' une belle teinte écai'late dans toutes ses parties. 6'. SchniiiHi a la idiaii' et les jtapilles d'un beau cariiiin violacé. Les Hijtncth'sniid et Spiraslri'lla s'étalent la ])lupart du temps en croûtes rosées, r-ouge brique ou rouge saumon. Prosubcrilcs /t)tif/isj)in(i est d'un jaune ci'èmeux caractéristique. Tcrpios futja.r se l'encontre rar'<unent jaunàti'c. des algues par-asites. qui renvabissent pi-esque toujour-s, lui coinmuni({uant . suivard les cas. une couleur- bleue magnitique. orangée brillante. (ki verte. Ilolo-rca fiirlira. Sjtiro.rijd licfi'rodild. S poni/osorilcK pidccnld. (loiijxilids Jolins- titni restent noi-malement incolor-es : ce|)endant ces deux dernièies. à l'occasion, dans (h^s conditions ditticiles à pi-éciseï'. peuvent devenir- violacées, ('.l'nnui rchila. d'un beau jaune d'or' sur- la cassui'c tVaiche. s'altère vite à l'air- et prend une teinte br-unàtre (pi'on a compar-ée assez justement à celle du |)ain d'épices.

L'bis|>idation de la surface n'est longue que dans (piel(jues espèces. Les jeunes Tcthijxpira s/ti/iosft. les LuxosKhcrilcs ntr/osifs. l'oli/- inttalid nidinmilldrix. Prosubcrilcs loiif/isju'/ia et /'. /■i/t/osi/s. et . à un moindr-e degré, \GsM('s(fpos. S pirtixl relia et llijnic<lcsini<i se tr(Mi\ eut [larticulièr-eim'ut bien douées sous ce r-a[t|>or-t. Kncore l'hispidation est- elle molle (d lâche chez les deux pr-emièr'es, et souvent discoidirrue elle/ la tr-oisièmc> de ces Eponges. Dans la plirpart des cas. la surl'ace

ic, i;. TOI 'Si; NT.

rsl (inciiM'iil \ clitiil"''!'. Il Ici \)n'\u\ |i,iiT(iis (|n Vlli' [i.ir.iil lisM\ ikiIjiiii- iiirnl clic/. Siihrrih's donni iicii hi . S. cdrunsiis. h'itiiH iiii finis. l'nh/iiKisliii nihiislii. Kliccsl rccllcincnl ul.ilii'c clic/, /'sciK/osiihcri/cs sit//)/fit/-cns et '/'cr/iifts fuijd.v. Trlliyii h/nciiriiini iiktiIc \\\\v mcn- tinii spcci.ilc M cniisc (les vciriicdsilcs piilvironalcs (jui. à s.i siirlacc. Icniiiiiciil les liuiics rayonnanlcs du s(|iiclcllc.

La cdii-^istancc est assez varialilc. Ile chez Tel Inisp'irii spinosii .

Ld.rasiihi'rili's /iff/osi/s. /'/■tis/ihi'ri/i's /o/it/is/ii/iti. Tr/-/iios /'in/d.r. j»lus renne ailleurs, curiaci' clic/ les S pirasl rdlii cl II iinicdcsniid . à cause de l'accuinulat inii des micrnsclères dan- leur /i'u)e |)('-ri|»lii''- ri(|ue.

I)cauc(iu|) dllailri»nH''r'mes sdiit irrilaliles et cunt ra'diles au [dus haul |.(.iiil. \aillant (140) cl de .Mcrejkowsky (76) nul de|uiis |(timlcni|is l'ail rcssni'tir avec (|iu'lle i'ucri:ie ndalixc 'rcllii/d I i/iiriiriiiin cl l'dh/nidxl id Hidiiniiilldi'is réagissent aux ninindres excilalimis. Mes tiliservatiruis m mil [irniivé (|ue les (di()iie> |ins>èdent 1res dév(dn|)[)ées les iiif^iues facultés, l'endant les draii-ai:es. les Sdhi'rili'x rd/'/iosds et ihniniiicdld . (Judsilliiid ///-cris. Ficiiliiid /ii-i/M. l'oli/nidslid ruhdsld id les lilli rd.ri iirild . Iialli>l li'cs e| rnuli'cs |iar les enirins. rei'incul eu iiianière de didcnsc leurs nriliccs ai|uirci'es |)()ur ne les {-(Hivrir (|iu' dans uiw eau i-alnie et \\;\v une Inuiièrc adnurie. A l'ause de leur sensibilité, j'ai é|U'(tu\i'' de r(''e||cs diUicidti'^ à |di(d<»i:ra|)liier en pleine extension les p,i|ulles de> Poli/nidsl id vivaulev.

On ne sait |»res(|ue rien de la reproducl i(ui des lladniiii(''rines. (l'est une lacuui'(|ui |Miiirrail . je [m'Usc. être assez, facileuieul cuinhli''e. cai'. dans la Manche. |dii>icurs de ics l^|(llnl:(•^. (»aruii les plus cimiiiiiuuc-> cl li'>- mieux rccun liai s>-a!)|es ' Pnl i/lildsl id //idl/U/li//d/'is r\ /'. rohi/s/d. l'iri/li/id /irus. Tcllii/d li/niuridni cl le- trois fUiti/id i >r inolilreul remplies d'd'ut's à l'approidic de rautomiie. l)e<Z('>. ipii a \u à Tric-'lc les emhrvons de la TidliM- a malliciii'cu-cmcnl nmi-. de les li^iircr l'I même de les dé'i'rirc. Pour ma part, j'ai il(''cou\ ert une seule lois, dans une CUmid lolidhi de jJoscoM'. des larxcs complèlcnicul di''Vc-

ETUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 17

loppôes, mais en si petit nombre que je nui point réussi à en prendre une (onnaissanee parfaite. Ce fait est intéressant quand même parce (ju'il démontre (jue. si (liez (juelques ILadromérines les emlii'vons naclièvent pas leur développement sur place (Nassonow a vu (Jliona stationis pondre ses u'ufs à l'état unicellulaire, et, d'après Deszô, les embryons de la Tétbye, quittant la profondeur du choanosome, viennent se [)arfaire au-dessous de l'écorce), le cas n'est cepenrlant pas général, même dans un genre déterminé. Une autre observation, de gros embryons mais non encore ciliés, en place dans la cbair dA/crto/ia Millari, corrobore d'ailleurs la précédente.

Plusieurs Hadromérines sont capables de se multi[»lier par voie asexuée.

Les Siiberlte)i domancula. S. curnosus, Ficuluia /icits. Pro- si/hcrifcs cjtiphytum et C/iona rastiflca établissent souvent à leur base, au contact immédiat du support, des gemmules fort simples, inei'mes. ou ai'mées mais sans spicules spéciaux, et composées seulement dune enveloppe de spongine imperforée et d'une accumu- lation de cellules pleines de grosses granulations. La genèse de ces productions ne paraît pas différer de celle des gemmules des Sjton- (jillidœ, mais leur destinée est assez hypothétique.

Lendenfeld (65) a découvert des capsules assez semblables implantées sur les verrucosités superficielles des Téthyes de l'Adi-ia- tique. Je pense qu'il s'agit alors de gemmules externes.

Tetlnja lymurium se multiplie plus communément par bourgeons, petits corps globuleux, spiculeux, qui se forment à .sa surface dans If prolongement des lignes squelettiques, se pédiculisent peu à peu et se d(''taclient à un moment donné. Po/i///tas(ia /ti(niitiu'///t/-is pnù\ de la facull('' de bourgeonner de la sorte par l'extrémité de ses papilles, mais ses spécimens de la mer Blanche, si bien étudiés par de Merej- kowsky sous le nom de Rinulda arctica (76), semblent, jus(|u7i présent, être les seuls à la manifester; il paraît surprenant, «à la vérité, que cette aptitude soit ainsi localisée, toutefois on doit se souvenir que de Merejkowsky a aussi vu, dans la même mer, Tetiiya

Anoi. HE ZOOI.. EXP. ET OÉN. 3>^SÉniE. T. VIII. 1900. 2

18 K. TOPSKNT.

h/tunriinii liDuruconiicr -.wrc iiin' viiiiicnr iii.Mi-nuliiiiKM- (77). lundis i|iir. il.iii- I A(liM;ili(|U('. Lcndrnfrld n',! pas pu iph^crvrr (die/ celle l-;|HMii;(' ee iiinde de imdt ipiieat inii . Midiii. j'ai vu. à pliisieiii's iei)iises. des iMiiii-^eiins de luOnie natin-e se di-esser sur l'erldSdiiie de J*st'U(/osu/ii'ri/rs sii//)/n//'f'Us. Les reelieridies de l)es/o sur la cniisli- lutioii des iMUirucdiis de Télliyes n'ont pas donné des lésidlals salisfaisanls. On Ironverait sûrement un vifintéi'èt à suivre ees pelil> corps dans lonle leur évolution.

D'autres lamines (|ue je sinnalerai en passani nii'-rileraienl aussi d'èlre Cl m d liées. Kn particulier, le in(''canisnie intime de la perl oral ion de>(;iioni's nous est encore inconnu. C'est un pi-ohlèuie d(ud j ai. pour ma pari, vainenu'nt clierché la solution. Lelellier a cru le résoudre (67) «'Il d(''m(udranl (|U(> ces Eponges possèdent assez d'é'neri;ie pour ari'acher des /;</rr^'//(".s- <le calcaire aux valves d'Imitres. .Mais je lui ai ohjeclé (128) que les corpuscules (pm détachent les C.liones a(1'ei-|enl une fornu' liien délinie ([u'une sim|de traction protoplasudipu' sérail incapalde il olileidr.

l'n pelil iioud>re d'iladromérines présentent une charpente sans ordre appréciahie ( (!o/t/iiffii(f(i'. Sf/'r/ifas/t'rif/froi plusieurs Si/hr- riHil(i') : cependant, on peut déjà noter chez ipielques-unes de celles-ci I Suhcrili's. Fi<iiliii(( ). à la périphérie du corps, une orieidalion verticale des spicules (|ui Iradinl une leudance manifeste à la struc- ture rayonnante. C'est celte structure, en définitive, qui dondne dans le ucoupe. Idle est surtout hien nette idiez les I^oIiiiikixI'hi . (Juasil- liiui. /{/lico.iincl/d . Trtlnja. Tiilx'rt'lhi . Les |>iliers épais des C.liones massives n'en sont ipCune modalité. Les lignes ascend.inles louiiues el molles des Ti-I h ijspi ra et /ji.rosi/hrri/rs s'y ratla(dieut de loide (''vidence. Lnlin les hlpouucs encroùlanles. .)/c.<t//ins. /'rusi/hr- /ili's. S/lit t/s/ri'/hi et //i/hiffft'stnin. avec leurs mi''uasc|ères sur un seul ranu. verticaux, la pttssèdeid rédinle à son e\[)ression la plus élémeidaire.

La spiculalion est. en i;én(''ral. hirn plus simple ipie celle des ri'-lraclinellides. plus niénie ipie celle di- heaucoup de Mouaxouides

i:Tri)K .MoNodUAiMiiori': diissi-omiiaiuks dk ku.wck. m

I Pn'rUosrleridw). Les iiiici'usclèj'es ({u'clle coiiiprciul sduvcnl sont toujours (les asters ou leurs dérivés. Mais souvent aussi elle se réduit à des uiéir.iscléics. cl d'une seule sorte, (iciix-ci. nioniictin.iux chez U's(J///ri//if/(/. di.icl in.iiix che/. les Arinilidd. sont t \|>i(jii('ni('Ht des tylostvies (pi. vu. dji'. "i. 10) ou des oxes (pi. vu. liu-. (i). .Nous les verrons cejx'ndMUt. dans des cas partii'uliers, se transf(»rMier. les premiers en styles pres(ju<' purs, les derniers en stronj^yloxcs ou en slrongyles. A l'occasion même, chez Suherifps doiniitvnhi cl Ficii- linu firtis. par exemple, nous ol)sei-vei-ons une r-éduction de lylos- tyles en oxes véi-ital)les. Iransiti(»n (pn. soit ilil en passant, témoigne fie i'oii^inc commune des deux types de niégasclères.

Un peut supposer (|ue. primitivenuMit. les Kponges siliceuses iioid ])osscdc (pic des asters pour spicules : cci'taincs de ces asters. ai-(pi(''- rant une grande taille et perdant des actines ((|ue de fois n'aviuis nous pas vu. dans une même catégorie d'asters, les plus grosses développer un noinhre d'actines sensiblement inféiieur à celui des plus petites !). ont joué le rôle de mégasclères. à la facnn des calthropses des Pachffsfreffidœ: ]^im, se simplifiant encore, elles se sont réduites à deux actines égales poui' constituer les oxes. ou à (piatre actines. dont trois rudimentaires. sous forme <le tylostyles ; les styles ne sont qu'une modification secondaire des tylostyles. comme les strongyles une altération deis oxes. N'oilà pour les Monaxo- nides. Quant aux Tétractinellides, e^les possèdent ordinairement pour mégasclères principaux des oxes«insi dérivés, et leurs tria-nes représentent une adaf>tation de calthropses à un rôle de défense externe.

Le squelette des C/ionidff offre seul, parmi les Hadromérines. une ceilaine complication, parce ipi'il peut se composer normalenu>nt de mégasclères de deux sortes. Ainsi, rhrz C/io/i/t rasfi/icft. il exi^ite ù la fois des tylostyles et des oxes. Dans ce cas et dans tous le» cas similaires, le rôle principal reste résen'é aux tylostyles. Les Ofxes. d'ailleurs, sont quelquefois rudimentaires f^C. cehita); le plus sou- vent même, ils font défaut (C. lobuta. C. Schmidli. G, riridisj.

20 !•:. TOl'SE.N'T.

Iiivt'ist-mfril. Ii's lyliislylcs peuvent avoilt-r •■( !<•> nxfs se siibstitiicnl r()iii|ilr|i'iHciil à riix {('.. Iiiliyi'i nt II ic<i . C. Pi'uroCn. Ilnliii. rhcz Aler/ona, les iiiégasclèrcs inaïKiiU'nt tout à lait, et. conmic Mans les types primitifs, certains niicrusclèi-es dérivés d'asters arquiércnl une iirande taille pour les suppléer. Ces variations de la s()iculali(iii dans la famille des Clionifiœ, délicates à saisir, sont des plus ins- tructives et méritent de fixer particulièrement l'attention.

Klles rendent assez malaisée la tache, (juc je nrimposc pour (iuir, (Ir dresser un tableau dicli((tt»mi(pi(' jtcrmettant au Iciicuf de parvenir assez rapidement à la (bHi'i luiuatinn des oitéics dont la desci'iption fait l'objet de ce uu-moiic.

TAI!l,KAr ANAI.VTIolK.

' Pas de mégasclères. De gros mirrosclères tuberculeux di-ou polyactinaux (pi. i, iig. 1 o). rlairsemés, lesrem|)la- ccnt ; ampliiasters (pi. i, llg. 1 r| abondantes. Epcuig*'

perfoiante Ali'ctond Millnri.

les uns des lyloslylcs. les aidres

des (»xes. . . v, -

des tylostylcs jiieii (•(»nr(iiiiii''> ou Lfs mégasclères sont ( alténués en style

des oxes ou des strongylo.xes. . . '1\ des slrongyloxes accompagnés

de styles ectosou)i(pu's :i(»

(.('S oxes sont lisses (pi. vi. (jg. 7 oi: pas de mirrosclères.

|][Mingi' massive Si/hrrifrs (loniKitciihi .

Les oxes soid lisses: des microslrongyli's n'nllo|y|o(rs (|d. \, lig. <»), (en (pianlité vaiiablei dans rcclosome. ^1, \ l'iciiliiKi /iiiis (var.).

Lesoxes .sont lisses, linéaires, •'■pars ou lasciculésipl. i. lig.. 'le).

Kponges perforantes CHoiki crhihi.

I.i's uxes Sont liiiemcnl épinrux ( [d. u. liu. W ItW des spjiaslcrs épineuses, Kitongc perfora irlf , . (]. rasti/iid.

:{.

KirOE MONOr.RAPIlIOrE DESSrnNdlAlHES DE FUANCE. 21

I Microsclères présents i

( Microsclôres absents 8

(les tiùohodraginates (pi. viir, lig. 7 c)

Bh haxineUa j)yrlf<n(( .

des mierostrongrlescentrotylotes (pi. v,

4. Les niieiuscl(''i-(\s sont { tig. G n). localisas dans l'ectoso-

nie Firu/inff /îrits.

des euastcrs. . t^nMo /fi/mcf/cs/nia. ."i des spirastcrs

Chiasters à 0-8 at-tines eylin(lrii|ii<'s (|»i. m. lii; . lo).

Hymeilesm t'a atclUda . Sphérasters petites, à eentruni ôpais et à '.M2 actincs coniques

(pi. nr. iig. 9) //. llaUczi.

Sphérasters petites, à eentriuu épais et à 9-12 actines

souvent tronquées fpl. m. lig. 10). //. Halle:} var. crnxxd. Sphérasters de deux catégories (pi. m. iig. 11),.. //. mixld . Sphérasters assez grosses (20-25 (a) à actines nombreuses,

I<»ngues. fines, pointues et lisses (pi. iii. lig. 12).

H. nnisteUata,

Sphérasters doubles (pi. ni, lig. lîl) //. histeUatii.

Sphérasters ti'iples (j»l. in, lig. 14) //. IrhloUdta .

Eponge )»erlorante( ou massive, à papilles). (îenre (jliond. 7 Eponge encroûtante, hispide Spirnfitn'lhi niinaj'.

.launatr'e: de petite taille: tylostyles faibles (200[ji. sui' 'n.

(Uioiui lohdia. Pourpre violacée: tyl(^styles assez courts et épais (270-290 [j.

sur ()-8 ) C. Sc/niiiilH.

N'erte ou jaune; Iv .'{ soiies de cellules sphéruleuses; tylostyles forts (400 [X sur 10-12): frécjuemment massive (pi. m.

tig. 2) C. ri/'idis.

Ecarlate ; mêmes sj)icules ipie dans le cas précédent.

C. rin'f/i.s vai'. Car le fi.

E.TOPSENT.

Mégasclères (le deux calriAnrics. dont rnnc. acccssoii'o cl hna- lisre à la hase du corps, est armée d'i'pines. Mexa iiidd'. \)

.Mruasclères de deux catégories, ceux de la priiitln'-iic m une

S. ^ '

l'angce verticale henucouj) i»lus |»i'lils (pic ceux des liiiiies

.s(iuelelti(iues 10

Mégasdères d'une seule catégorie. 1:5

/ Les spicules acc('ss(tii-cs son! {\v<- iniiTidyldsIylcs à épines

\ ii'cégulièrcMienl dislrihuées (pi. vu. lig. ~ (i)

Ti'tlnfxi>ir<i s/>i/i()S(/.

Les spicules accessoii'es sont des microtylostvlcs a cpmes

/ uni()ueiuent grouj)ées autoui" deleurpointe (pi. vu. lig.S/yi.

J/cs(ij)()s sli'lli fera .

i l'ne écorce distini-te I*(il i/nidstidd' . 1 1

( l'as d'écorce : un |)éd(»Mculc givic. . lihizu.riucWn cUiiKjdUi .

(!t)i'|)s luassif. pdi-taul des pa|)illes a(|uiteres allongées

II. ,

(lorijs dressé, sans papilles Qiidsilhnd hn-ns.

Sui't'acc hispidc: liuiics sipicletl i(pie> ravdnnantcs. Idiigucs cl

fortes f'ol i/iiidsl id nid iiiiiiillari^.

\-2 { Siirrai-e lisse: lignes sipicicit i(pii's pas très netlcnienl rayininaidcs : tylostylcs à Ictc très rarenicnt dilIV'rcncié'c.

/'. lohitsid. , l";|)(»nge |icrriiranle (nu massive, à écorce cl à papilles).

I*» ' Cliinid ci'ldld .

I .

Lponges non |)eiforantes cl sans |>apilles I i

/ Surface lisse l-i

( Surfai'c lii>pi(|c IIS

l'iclosomc d('larli,il)|c par lamiicaiix pclliicides spiculeux.

(icnrc /'sri/t/()Sd/)t'rifi's . "I(i

1 :i . . .

I l'iclosouii' non dctaidiahlc par lanilicaiix pellucides ^picii-

\ leux I '

; 'rvloslvlc> f.iilili's. v.iriaid entre l."'.!) cl ."L'IO a de loimnenr >nr

( :>-T [A d'(''pai>>enr l'sfiiilii.^iilici-ilrs si///)/iin-<'ds.

ÉTUDE MON()(iRAl>llinrE DES SPONGTAÎRES DE FRANCE. 23

i Tylostylos robusU^s, variant entro 300 [a cl 1""" 2 df Idiigueiip ■If). < '

( sur 10 à :2!) [jl d'rpaissour /^ /n/a/ini/s.

Éponge on plaques molles, souvent envahies par des Algues

bleues, orangées ou vertes; tylostyles il bourrelet annulaire

IVrijuenl au niveau du côu(pl. vi, fig. 10). Ter/)ios /'i/f/a.r.

1". \ , -f. 1

Kpt)ng(> jaune, massive, rameuse ou ficifornu^ ; cbarpenle

assez dense ; tylostyles à t^Me ovoïde (pi. vu. tig. 5).

Si/f)Pn'fcs rarnosi/s.

( Mégasclères dressés verticalement au contact du support.

) Genre Protiif hi' ri /PS. 19

18

j Mégasclères disposés en colonnes ascendantes

, Genre Laxosuberites. :20

Kponge crémeuse; cellules spbéruleuses blancbes. opaques;

tylostyles longs, à tète elliptique (pi. vi, fig. 4)

Prosuberifes lonf/is/)in(f.

19. l Éponge jaune; tylostyles à tète globuleuse déprinu'e (en poignée de porte) (pi. vi, fig. 15). . P. pj)ij)/>yfinti.

Éponge jaune, tylostyles à tète variable (pi. vi. lig. 13).

P. ri/f/osifs. Colonnes grêles et molles ; tylostyles longs et fins (lnim_imiii_ 5_

sur i;{-l<S u.) . Laxosuberifes /-i/aosi/s.

20. ' Colonnes plumeuses, bérissées fie place en place par de petits

tylostyles lisses; spicub^s trapus L. erhjoninKs.

]

-7r>

i Microsclères présents

21.'

( Microsclères absents . . 25

Les inierosclères s(uil <les euasters 23

0-)

\ . spiraster;

2i

I ' sanidaslers accompagnéesdetricho-

dragmates (pi. vin. lig. 10 r. 10 m).. . . Hohxpn fùrlira . ' Kponu'c' Lilobuleuse. Kcorce distincte. Cliar])ente rayonnante. \ Tcllnid h/nriiriiini.

' Épong- eiicroùtante. Sans éeorc(>. Cliar])ente sans ordre.

(j)j>j)(ili<ts Johnsloiii .

24 K. T()1»SE.\T.

Spirastei's d'une seule sorte, épineuses. Eponj;»' iM'iluiMnlc.

Clionfi J*nir<ili.

Spirastors de deux sortes, l'une spiralée lisse, r.iiili'e couilic

tuberculeuse. Eponge eneroiUanfe. S/iirori/a /it'fi'rorlifa.

Itien ({ue des oxes, doucement courbés. Kponm* pcifuciiilc.

CJ'khxi l(ihi/r'nitlii<-(i. Hii'n (jue des oxes, deux fois courbés et rendes en Irur cciiln'.

Eponge massive S/ionf/ttsori/rs phtiriihi.

:20. Slrongyloxes en lignes rayonnantes; styles disposés vcilicju lenient à la surface du corps. Eponge libre plus uu iniiins massive TnhcrolUi (itijtios.

DESCRIPTION DES ESPÈCES. I. Section des Clavulida.

Hadromerinn à mégasclères monactinaux. 1. Famille des Cuo.md.k. Clovutidu perfurantes.

Genre Alectona Carter.

C'iionîdœ dont la spiculation se compose de deux sortes fondaimn- lales d'organites: 1" des spicules diactinaux, forts et relativement épais, ornés de tubercules, et dérivant manifestement de spicules polyactinaux par réduction; des amphiasters allongées, de taille variable.

Alectonn Millari Carter. (PI. ., %. 1-3).

Origine : 1879. Alertonn Millari. Carter (16, p. lUi. pi. \\\ù.

MpniiKc pcrforaiifo ciousant dans les polypiers des iraleries spacieuses en (•omiimiiication avec la mer par d'étroits orifices s'eiiga.yeni ses papilles, les unes aplaties, cribriliirnies, iiili.ilaiiles, les .-mires coniiiucs. tubuleuscs. exbalanles.

ETUDE MONCJGRAPHIQl'E DES SPONGIAIRES DE hHAXCE. -2:i

Papilles soutenues pai- des spieules diactinaux dressés. Chair ludlle à spieulation lâche.

Spieules. Pas de niégasclères.

Microsclêres:!. Spieules diactinaux (flg. la, 2 o,3a6a'), robustes, courbés, à extrémités obtuses, et parsemés de forts tubercules coniques ; dimensions, 215 à 370 (JL de longueur sur 15 à 20 [a d'épaisseur. Souvent, en leur centre, ils présentent sur leur bord convexe un mamelon vers lequel pointe leur canal axial. C'est le ludiment d'une troisième branche géné- ralement atrophiée Quelques-uns ordinairement de taille inférieure et grêles, avec les bouts le plus souvent acérés, demeurent complètement lisses.

2' Aniphi((sfrrs{Riî.ir,2h,'èe) àaxe allongé, cylindrique, portant loin de ses extrémités deux verticilles de cinq ou six aetines assez courtes et un peu tylotes. Les deux bouts de l'axe et les ronflements apicaux des aetines se couvrent de très fines épines. Vn petit nombre seulement de ces spieules demeurent lisses avec leurs bouts pointus. Dimensions de ces amphias- ters très inégales, depuis 10 [t. jusqu'à 70 pi de longueur, sur 1 à 5 {/. d'épaisseur. Dispersées par toute l'Éponge.

Couleur. Complètement décolorée par l'alcool. A l'état sec : chair brune (Carter), papilles d'un rose pâle (Millar).

Habitat. Entre le N. de l'Ecosse et les iles Féroë {Porruplne, 1869, Stn. 54), par 363 brasses de profondeur; côtes de Norvège, Lervig (col- lection A. M. Norman, 1879); kqo^ei^ {Pvineesse-Aliee, 1897, Stn. 838), par 880 m. Méditerranée : Banyuls, dans le Rech Lacaze-Dutliiers, par 500-600 m.

.l'ai emprunté à Millar et Carter la description des papilles do cette Éponge, les spécimens que j'ai eus à ma disposition, simples frag- ments dans des coraux revêtus d'incrustations diverses, ne m'en ayant pas permis l'étude.

Parleurs caractères extérieurs, lesCionidesdiflerent généralement peu les unes des autres, tant qu'elles restent enfouies dans leurs abris. Quelques espèces seulement présentent des papilles reniar- quables par leur largeur; encore constate-t-on chez Cliona relata. qui se montre des mieux douées sous ce rapport, que les dimensions de ces organes sont soumises à des variations individuelles et dépen- dent tant de la vigueur et de l'Age du sujet que de la nature de l'objet perforé.

Cependant , les papilles d'^l/<"r/o/trt J////^//'/ paraissent particulière- ment petites. D'après Carter, le diamètre des plus grandes oscillerait

•2i\ K. TOI 'S K NT.

II 1 ->

entre -.fT-et-^P^di' nuure et ct'lm des pptitos ontri'-.,,^,, et ,^^.. ilc zz.t ' ' 1800 IHOO

poiicr. (Icl.i rniili'.istc avec les galeries, l'nrt s[taci«Mis('s ifi. à Ici pninl (|ii<' (larlcia |»u d ('•(•! a rer son AlcrtinKi runc des llpuuiios |)fiT(»ranlf>i h'> [dus di''vaslali'ices qu'il ei'it vues.

La (diaii" de mes spéfiiin'ns. dans raJcuoi. est d"uii lilaiic pur. uidlle. à grands s|)icules clairsemés sans (»rdre appicciai)lc . lii lie en ampliiaslers. .le n'en disposais jias d'une (piantitc sullisante pnur ;'n cid reprendre ni(''l liodiipu'uient l'eXiimeu liist()|niii(|ue: d'aillcui's sa fixation laissait sans doute beaucoup à désirer. Tout ce (pu' j'en |)uis dire, c'est qu'elle n'est point sareen(diyniateuse mais (prelle ressemlilf» tout à l'ait à celle des (Uioitd dans les mêmes conditions de consei'valion. (".tdle du spécimen-t\ |>e. desséidiée. était hinne. Peut- être l'cnferme-t-fdle. comme c(dle de (Uioiid rchihi . dans des cellules spliéruleuses. (pudipie matière crasse (|ui s"(»xyde an coiilact de l'air?

.\ ces indications. d(> médiocre inq»ortanr-e. je suis menu' d'en ajouter d'autres, plus ird(''ressaides. ipnjique_ fort iin-onqijèles. au sujel de la reproduction. \' uv A h'tloiid . drairuée au l.ai'ue de Hanynis. dans les premiers jours de mai ISU'.I. contenail. diss(''minés dans sa (di.iir. de iioinlireux (Muhryons. isol.ihles sans le moindi'e ell'orl. me- suraid WM) p. de lon^nenr sur i^S'i [jl environ de larii'eur. Ils (''laienl decoloi'é's. o|(a(pie>. pleins, de coiilonr uniforme, encore dépourvns de toule spindation. formés à la p(''riplii''rie (ri''l(''menls petits et ser- rés, mais non encore cilii's.

Un peu! r(denir de c(dle oliservalion (pTils se d(''\ eloppenl sur place au moins 'pisipi'à un slade avami''. (l'es! tout le contraire de ce (pu' .Nassonow a oliser\t'' i 83 ) sur sa (,'/in/ia sfnfio/iis. ipii pond par les oscule> des m'uIs encore iinicellnlaire>. (lela ->e trouve plus en confor- nnléaver une autre oliservalion. mallienreir>.enient nni(pn'. (pn- j'ai faite à IJosiolV, le i seplendire IS'.IO. diine < ,1 iaiiii hihnia ri'nfermani en plai-i'. dan- >a ( liair. des endiryons à ton> les de^ri's de sennien- l.ilion. jiiNipi'au >t;ide de larve ciliée.

l'.n lin. l'ai pu constater que IM Inlinia laixe sur les parois de ses

KTIDK .MoMMIUAlMIlnlK DKS Sl'OMil AIIIRS 1)!'. KK.WCE. 27

i^nlci'ies des empreintes identiques à celles des Cfioiio. c'est-à-dire une infinité de petites fossettes correspondant aux corpuscules con- vexes (|ne. |)our s'étendre, elle taille sans cesse à même le calcaire.

La spiculation iVAh'rlomi Millari est tellement caractéristique ({u'il sutlil de posséder un tout petit moi'ceau de cette Eponge pour en faire en toute certitude lu détermination.

La chair étant assez transparente, on découvre d'abord au micros- cope, sans préparation préalable, les gi'andsspiculesdiactinaux, dont la ccjnfiguration est telle. (|u'elle fait songer, comme je l'ai épi-ouvé moi-même après Millar. à des spicules de quelque Gorgone, jusqu'à ce que le traitement par une goutte d'acide vienne démontrer leur nature siliceuse. Les amphiasters sont généralement trop petites pour attirer aussitôt l'attention.

Les grands spicules diaclinaux jouent le rôle de mégasclères. puis- qu'ils forment même le squelette des papilles. Sont-ce bien des mégas- clères? Je ne le crois pas. Ils dérivent certainement de spicules poly- actinaux. peut-être de calthropses, peut-être plutôt d'oxyasters. Ils sont comparables sous ce rapport aux spicules. centrotylotes ou non, à deux pointes ou à trois ou quatre actines des Thnom clrcumflexa. Li'tcUicri. 1(1(1 itila. Fischcri et biilhoxd (118). (lomme certaines de ces Thoosn (T. Fisr/icri et T. LctcHicri) ])rodnisent des mégas- clèrestout ditVérents. j'ai été amené à considérer ces organites comme des microsclères dérivés d'oxyasters par i-éduction. plus ou moins accentuée, suivant les cas. D'autre part, j'ai reconnu lécemment (137, p. :2:{H) (|ue les spicub's diactinaux tuberculeiiN: de Dotona /)ii/i/u'/l(i no ivprésentent pas les mégasclères de cette auti'c ("dionidc. (|ue les mégasclères véritables font défaut dans son clioanosome et (pi'elle n'a consei'vé. en fait de mégasclères. (pie des oxes modiliés. grêles. pH'sque exclusivement localisés dans les papilles, (liiez A/cc- tnna Millari. la disparili(ni des mégasclères vrais semble avoir été totale.

Les gi-ands spicules en (|ueslion peuvent se montrer sinqtbMuenl infléchis en leur ccnti-e. à la façon {W^^ oxes, .Même dans ce cas. il est

28 K. T(»I»SK\T.

hirii laïf (|iir Iciw fanal axial ne s'infur'Vf \rd^ hriisqiU'iiKMit en sdii iiiilit'ii. [Miur fiiniit'i' un ani;ie à SdiniiM'l diii^r du rMr cnnvf^xc de la ti^c (IM. I. W'j:. I •'! ;{). l>o ])liis suuvoiil, on ce |)(jiiit. lt'])oi'd cuiivcx*' du s[jicul(' so soulève en un l)ourrelet correspondant (1*1. i, lig. 1 cl .".). plus ou moins marqué. C'est le rudiment d'une branche qui, paifois. se déveloj)|»e cl rend le spiculi^ Iriactinal. Dans le spécimen du /*<>ni/- pinc. (lartci- a vu de ces spicules exceptionnels faisant retoui' à Irur lype oriiiincl et acquérant jusipi'à cinq arlines (16, liii". .')).

Dans mon spi''cinicii de Uanyuls. la conliunration u(''nécal(' des grands spicules diaitinaux est rendue i)lus siniiulièi'c. par ce fait qm* lieaucoup d'entre eux tordent en divers sens leurs extrémités. Il ne s'airil là. loutefois. ipie d'une variation tératoloitique individuelle que je n'ai point i-encontréc ailleurs.

L'ornenieidalion de ces spicules dill'ére nn peu de ce (pielle ilevrait être d'aj)rès Cartel'. Cet auteur parle en cM'el de douze ranuées lon- iiiludinales de lul»ei'cules. Je lu' vois rien d'aussi régulier i lie/ amun des trois spécimens, de provenances les jdus diverses, dont j'ai les spicules sous les youx. Du l'eslc, les (iyures données par Carter lui- mi^me (16, fiir. '.\) ne s'accoi-dent p;uère avec son texte: il n'y aui"iit pas de place pour douze rangées de Udiercules aus>i forts sur le pourtour de ces ornaniles. cl leur dis|(osili(»n en séi'ie linéair'c n'a pas la nettet('' (|u"il lui attrihue. Il est plus exact de dii-e les tuher- cules éjiars. non serivs. forts, coniques, le plus souvent sim])les. (pu'l(|uel"ois ti'onqués, d'autres fois hifurcpiés, ou encor-e chai\!;és d'é|(ines secondaii'cs.

Leui's dimensi(»ns sont eonqirises enire •1\'.\ u. de longueur sur t.") a d'épaisseur cl ;{"() (;i. de lonuui'ur sur :îi (a d'é|»aisseur. On ne doit jias oulilier eependaid (pi'elles di''|ienilent eu moyenne, ainsi ipie la puis- sance de leur ornenientalion. de variati(Uis individuelles. C'est le s|iéeinien de Uanyuls ipii m'a fourni les spicules les plus faillies.

Il .^l'rail suiieillu de ranger dans une caléi;drie à paît des spicules ipii >e lenconireni dans |<»nles les préparations, lisses, à pointes td)luses ou acérées, foiliMuenl renlli's en leur milieu du côté convexe

KTIDI-; MONOliUAIMlinlH; DES S]M).N(ilAIIU:S l)K KUANCi:. -2'.»

ou foniianl en ce pdinl une sdite de iin'iul iiicoinplct (IM. i. fii;. I h cl ;> />). C'est sini|»l('ni('Mt un t'-tat clK-tif ilfs spiculcs pn-cédenls. a\t'r une laill<' le |)lus souvent intV'i'ieurc à la normale.

Typiquement, les ampliiaslers (VAIrriona Milhiri se composent d'un axe long, cylindrique, j)ortant loin de ses extrémités deux ver- ticilles de six actines assez courtes et un peu tylotes. Les deux houls de l'axe et les dilatations terminales des aetines se montient linemenl épineux, comme ral)ot(Hix. Seulement, les dimensions de ces niicros- dères variant beaucoup, leur ornementation s'accentue plus ou moins. Les plus petites am|)hiasteis mesurent 10 à \-l ]j. de longueur sur un peu plus de 1 [x d'épaisseur; les plus grandes dépassent 70 [a de longueur sur 5 [X d'épaisseur. Sur ces dernières, les actines peu- vent den)eurer tirs brèves, à l'étal de lubercules épineux sessiles ; souvent un certain nombre d'entre elles s'atiopliienl. des tubercules supplémentaires apparaissent \)\\\ii loin, l'un des bouts de l'axe vient à s'écouiter. le tout ensemble ou séparément; il en résulte, on le conçoit, un nombre inlini d'aspects ditl'érents (PI. i, flg. 2 6 et 3 r). Ajoutons (pu- l'on peut, parmi ces aniphiasters, rencontrer çà et \k des formes cbétives, complètement lisses et avec l'axe pointu de part et d'autre (IM. i. iig. 3 r).

Dans mon spécimen de l'.anyuls. il n'existe pas d'amphiasters dépassant 52 (x de longueur sur 3 [x d'épaisseur; la forme de ces microsclères s'y montre plus fixe que dans les autres spécimens que j'ai examinés, au contraire de celle des grands spicules diactinaux, qui, nous l'avons vu plus baut, s'y trouve plus irrégulière que de coutume.

Dans ces dernieis temps, la distribution géographique A\[lectona Millari s'est considérablement élargie à notre connaissance.

L'espèce a été établie d'après un spécimen provenant de la cam- pagne de IHtiU du Pormpine entre le Nord de l'Ecosse et les îles Féroë.

M. le Révérend A. M. Norman m'a. avec sa générosité habituelle. olVert de celte t^ponge deux préparations éli(iuetées: l'une, Lervig.

30 K. TOPSEM.

Nurw.iv. I.STU: r.uiln'. .Nurway. 188:2. slalinii C»."'». V.Wr ne sccait (hmc |»as rair siil' It's rnt<'S de .Norvège.

l'aniii les piudiiits de la (■ain|>ai;n(' de I8ÎI7 de S. A. le l'i-iiicc de .Moiiacn dans la r(''i;i(>n dt's Acoics. à Imrd de snw yaidd /'/•i/ucssi'- J//r^'. j'ai liinivr un pclil rriianUllon (\'.\ /rz/o/ta Milhiri iit'i'tnranl nn |i(il\ |>ii'r |iiis aux faul)ei-ts par :{7" W.\' lai. N. d i~i° W \)i. (>.

ilnlin. M. If |ir(»tcsst'ur l'riiviil nif taisait rrccninicnl nn cnvui df (•(iraux par Ini draiiurs à Hanynis \\ Itord dn /{oltiml dans les premiers jiinrs de mai. et j'y découvris je petit spécimen (pii m'a permis d'inscrire Ah'iloïKi Milhiii au niind»re i\r> lladritnu'rines de Krance.

Je pense (|ue c'esl une Kpon^e «(u'on aura rarement l'occasion de rencoidrer. à moins de |»èches en eau iti'ol'tmde. car le spécimen du l'urcii iiiiif a été pris par (»!>() m., celui de la Prinrrssc-AUrc par SSO m., celui du lioland par.') à (KM) m. .le man((ue dindicalions au sujet de ceux obtenus par .M. A. .M. .Norman.

Le jieni-e Ah'ilona compte actuellement trois es[>èces : cette Ah'iiohfi Milhiri (iarler. puis .1. Walliihi (iarler. (pi'tui sait, d'après son aideur. vivre dans les mers du ^w^. au cap de lioiine- L>pi''rance ( A^ullias Slioal ) et aux Sé(dielles. enliii J. //i;/;/i/ii {'.;n\*'V. du nolfe de .Manaar. 1-es deux premières se l'approidienl suiloiit l'une de l'autre, à tel j>oint que (larler a [)U les considérer conune deux variétés d'une? même espèce (16j. (le qui paraît .suilout les distin- mu'r. c'esl que, chez A.WaUirlii . les spicules diactinaux |Htrtenl des inhercides non pas coniipu's pointus. mai> arrondis, renllés au Imul d'un court pr-ilicnle. (die/, .1. Ilif/z/ini. les spicules diactinaux se couvrent de i;ros tul»ercules annulaires, ruirueux : leurs formes (diétives ressenddent ;i des toxes : les ampliiasters smd allonuées et grêles.

V.w sonuMc. partout la spiculation se ri^luit à ileux sortes d'élé- ments : di's lirands spicules diactinaux I idierculi-nx. dont l'oriirine |iolyactinale ii(> l'ail aucun douti'. et des ampliiasters allonicées. Cette considération m'a conduit à sinqililier la diajiuose du irenre (pie

ÉTI'DE MOMMIUAIMIiniK DKS SIM >.\(il.\l|{KS Dl'] niANCK. ;il

j'avais proposôp en \H\)\ (118. p. oH7) ; les oxyaslei's léduiles (pie j'y iiidiipiais ne sont autre cliose (pie les formes ehétivi's et les relouis au type originel des grands spicules diactinaux.

Le geni'e Alccfona possède avec le genre Tlioosa llaiirock de telles affinités (pi'il faut craindre de le confondre avec lui. Les Thoosd ont aussi des aniiiliiasters et des ox.yasters réduites. Mais, d'une fac(m générale, leur s|(iculalion est plus riche: leurs anipliias|er-s. [dus courtes, sont souvent de plusieurs sortes à la fois: fréipu'unnenl . il s'v ajoute des uiicrosclères compai'ables ;i des sterrasters. et. ([uelipu'- fois dv^ uK'gasclères véritables : n)ais surtmit. leurs oxyasters réduites se transforment lui toxes. centi'otyloli^s ou non. ou en s[)icules diacti- naux llexueux. grêles et lisses. n'ac(]uérant Jamais rimjtortance des grands spicules diactinaux tuberculeux, décidément caractéristiipies. des Ah'rfoiiti .

Tliooxd LcIcUU'rl Toi)sent semble intervenir connue type de tran- sition. Ses si)icnles diactinaux épineux, qui n'entrent pas dans la composition des papilles (118. p. TiSl), ne doivent probablement pas être considérés comme des nn''gasclères. mais plutôt connue l'éipii- valenl des spicules diactinaux tuberculeux des AU'vlomi. Pour le reste. ce[»en(lant. sa spiculation ressend)le davantage à celle ^W^ autres Thottsa.

J'ai montré tout dernièrement (137. p. :2:i8)(piuu autre genre de Clionides. le genre Dofona Carter, représenté par l'unique espèce Doto/iff iiulrhclhi. du golfe de Manaar et des Acores. (pion pourrait être teidé de rap|)ro(du'r aussi des Alcrlonn. se i-elie plus intinu'uicnl aux ClioïKi. Ses sj)icules diactinaux tuberculeux représentent rtVllemeid <W^ spirasters non spiralées, telles que nous en verrons plus loin chez Spiro.vi/d lu'tcrorUtd ; ses lins spicules « acués « ont la signitication de mégasclères véritables, destinés princi|»al»Mnent à servit- de squelette aux papilles, comme chez Clioiui /crisp/r/f : en lin. ses petits microsclères. identiques à ceux de celte même Clione. et localisés comme eux pour la plupart sur le plateau sui)érieur des papilles, sont des spirasters courtes et droites.

3:2 K. TOl'Sli.NT.

Km n'-simii'. ('.liinui i-l balnna [MissrMlcnl «les >[tir;is(fis en f.nl dr iiii(T(isc|(''i'('s : Tlinoati et .[l''ilimn Ifs i('m|i|;irt'iil |t;if ih'^ .■iiii|ilii;i>t<'rs.

Geni'c CJ'khiu (ira ni.

CUtiniihr fliuil ht spiculaliuii cuinjdôle se (■(titipdsc dr lylusf ylcs. d'itxcs cl de spirasters. De ces trois sorlrs d'('d<''nM'i)ls. une im deux sonl, dans ccrlaines espèces, conslanimcnt frappées d'alittpliic

(Minuit li'Utld (jiant . iJ'I. I, fi-. :., G-<) cl l'I. II, fitr. II.

Svn. : 1S:Î''). CJ'nmu rcldld. (irant i39. p. 78).

\K\-1. Cliona relata (Jrant, Ehrenberii (34. p. :Î.S6). ISiO. S/)()tt;/ia tercbraiis, Duvernoy (32). l.S'(:2. lliiUrhondt'ia f-?) rpIfiKi . .\u\u\>Um\ {b2,. p. 1:2.""»). IHii. \"k)(i Diijdnlini. .Nardo i Alli délia scsla Kiimiom' degli Scicn. ilal. tcnula in .Milann. ISii. p. ;>7:2-

l8iS. Spon(jia sulp/ii/rea. I)es()r(27. p. <)7).

I8i'.». C/iono r,'/f//ff r,r,\u\. Ilanrork (44. p. :{:{:>. pi. Mil.

li.ii. .S<"1 il. IHV.» '! ClioïKi rndiiild. llanco(dx (44. p. :\\\\. pi. W. liu. W). I.S'(.'.l. CJioitd i/drijodioiih'x. Ilancnclv (44. p. .■{;>;>. pi. \|N.

liii. I et (i). ISi".». Clidiid Ahlrri. Ilanrdck (44. |.. \\'.\~ . pi. W. liir. \h. ISiU. C.Unnd din/dldld. liancock (44. |i. '.\V,\. pi. .\>'.

li-. l:{i. IH.'i'.l. Clidiid ii'Idtd (iranl. ! jchcrlviilin (70. p. .il.')). IS(i-i. rdpill'nid sd/wrcd. O. Schniidl (96. p. (i'.>i. 1H(.C». l'idd rr/dfd. (). S( Iniiidl (98. |». iO). IHtid. //i/iid'/iidc/f/d/i ci'/d/d. |{(i\\ t'ilianli (6. \'d. II. p. il:2). ISlili. /{d/i/ii/,i/s (Irif/illi.sii, Howcrliaiik i6. \<(l. II. p.H.'U).

ETUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 33

1807. Cliona relata Granl, Hancock (45, p. 237, vol. Vil,

fig. 7). 18G7. Cliona (/orfjonioides, Hancock (45, p. 237). i8j7. Cliona Aldori, Hancock (45, p. 23U). 18()7. Cliona (jlobuUfera, Hancock (45, p. 240, pi. \'III,

lig. 3). 1807. Cliona rclala Hancock, Gray (41, p. 525). 4807. (Cliona {/orgonoides Hancock, (iray (41, p. 525). 4807. Cliona ylobulifera Hancock, Gray (41, p. 525). 4807. Idonion Alderi (Hancock), Gray (41. p. 520). 4807. Pronax Alderi (Hancock/. Gray (41, p. 520). 4807. Rapfnjrifs relafns. Ciray (41. p. 510). 4807. lUijiInjras Grif/lthsii Row., (iray (41, p. 51()). 4874. Cliona relata Grant. Carter (ll.pl. H, fig. 38 et 39). 487i. Ihjmrniaridon relata. Bowcrbank (6, vol. IH,

pi. XXXVIH, fig. 5-0). 4878. Cliona linearia, Sollas (105).

1881. Iltjmeniaridon relata (Bow.), J.-G. Waller (147). 4882. Hymeniaridon tenebrosua, |Bowerbank (6, vol. IV,

p. 90, pi. XV, fig. 4-.5). 4882. Cliona yoryonoide^ (Hancock). Norman (6, vol. IV,

p, 234). 4882. Cliona Alderi (Hancock), Norman (6, vol. H', p. 237). 4885. Vioa relata (Grant) Schmidt. Fristedt (87, p. 44,

pi. H, fig. 2). 4880. fJiona relata <irant, Cart(>r (21. p. 458). 18S7. Papilella sabercf/ ((>. Scliiiiidt). ^'u«<Mla('r (145;

p. 330). 1887. Cliona dinsitnilis. Hidlcy et Dehdy (95, p^ 227,

pi. XXV, (ig. 5 et pi. XXIX. fig. 8). 1887; Cliona celata Çi\\\ï\[. ^'o^^maer (145. p. 333, pi. IV,

fig. 2):

ÀRCH. DE zouL. E.xl-. LT ciÉ.N. 3'' sérii;; T. viii iQOO; 3

34 E. TUPSEM.

1887. ClioïKt rcldta Cirant, Topscnl (110. |i. 18).

188i>. (Uionn sn/j/hi/rcd (l)esor), I^cidy i66).

1881). (J/iono relofa Gnint, Tcipsenl il 12. ii. 'AM).

18'J0. C/ioîut cela/a Cirant, llanitsili (47. p. :21C)).

1891. C/iona celata Grant, Topsent (118. p. .")'»:{).

18',K{. 67/o;/r/ rf'/rt/rMlancock, Levinsen (69. p. il'n.

1897. J'djiilclhi snherea (U. Sdunidt). Ecnd-'nlVld -65.

p. 99, pi. III. Mi. X. Xli. 1897. Papih'lld <iii(i(lr(ila (Hancock), Lcndcnfcld 65. p. 105, pi. Ml. Ml. XI).

i8!m. r;//o/<« rt'/«/a Grant, Topsent (136. ]•. 1-20).

1899. Clioiui d'hiltt {\\\\x\\/ï^^\^^vn\, (\Z%. \^. lOo).

1899. Clionii rcidtn Grant, Topsent (139, p. 1 i8-174).

[É|)()ngo perforante dévastatrice des roches calcaire?, des coquilles et dos polypiers. Elle varie d'aspect selon son âge et sa vigueur et aussi selon la nature de l'objet qui lui sert d'abri. Souvent douée d'une force d'expan- sion telle que sa demeure ne peut lui suffire, elle déborde celle-ci et l'enveloppe, et, (bncnant massive, finit par atteindi-e un \()lume consi- dérable.

A l'état perforant, elle peut constituer un réseau lâciie de galeries étroites, un peu nioiiiliformes, connnuni(iuant avec l'extérieur par des papilles fort exigiies ; ou bien une série de lobes renflés, larges do 3 à '1 nnn., séparés les uns des autres ])ar un ('tranglenient souvent mince, ménagé dans le calcaire, et desser\ is i)ar des ])apilles mesurant commu- nément 2 mm. de diamètre; ou enfin un ensemble de galeries spacieuses et serrées, sans lobes distincts.

Dans ces conditions, ses papilles seules sont \isibles au didiors.

Maison peut la trouver mi-partie perforante et mi-[)artio revêtante, quand elle a commencé à s'épancher hors de son abri; sa portion libre se recouvre (l'une croûte s|)iculeuse dure et lisse, interrompue de place on place par les ])ai»illes lupiiféres, (jui, en relii'f et molles dînant la \ ie, se dépriment au conti-aire par la dessiccation (i)l. I. fig. S).

Massive enfin, l'Kponge n'a pas de forme fixe; elle se montre smlniii globuleuse, souvent un peu dé'primée et comparable à une niiclie, i|uel- quofois irrégulièrement déc(»upée ou largement aiifraitueuse, à ('Uilnius on tout cas arrondis. Sa taille varie, naturellement, depuis la grosseur du poing à peine, jusqu'à celle il'un pain de quatre livies. Ses jtapilles, fort iu)ndji-euses et distantes de moins de 2 mm., se ressemblent toutes, on bien celles (pii ser\ent à l'éx aiualioii de l'eau appaiaisseut comme

ETUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 35

des trous béants au sommet d'éminenees obtuses, tantôt éparseset tantôt groupées .

Dès que les papilles atteiiiULMit 1 mm. de diaméti-e environ, il est facile, dans cette Clione, de distinguer celles qui portent les stomions de celles qui jouent le rôle d'oscules ; les premières sont cylindriques, pleines, veloutées; les dernières, coniques et traversées par un canal unique.

(La chair est molle et ne contient qu'une seule sorte de cellules splié- ruleuses de 12 [a, de diamètre, à sphérules brillantes, emmagasinant une matière grasse de consistance butyreuse, jaune verdâtre, qui brunit en s'oxydant}

La spiculation est lâche; elle se compose typiquement de trois sortes d'éléments : des tylostyles, des oxes lisses, longs, linéaires, le plus sou- vent fascicules, et des spirasters épineuses assez courtes. Mais les spi- rasters cessent de se produire de bonne heure ; les oxes grêles font très souvent défaut ; les tylostyles seuls existent constamment.

Les parois calcaires des galeries servent de soutien à la chair des spé- cimens perforants. Dans les spécimens massifs s'organisent des piliers spiculeux fermes, épais, irréguliers, diversement anastomosés, qui s'élè\;^it jusqu'à l'écorce et représentent la charpente principale du corps.^

Spirilles. L Mégasclères : 1. Ti/lofiii/lcs (fig. 5 a) lisses, à tête bien marquée, généralement surmontée d'un prolongement plus ou moins allongé, qui lui donne en coupe optique un aspect trilobé; tige un peu fusiforme, se terminant en pointe acérée et présentant toujours une courbure sensible à l'union du tiers de base avec les deux autres ; le canal axial se renfle presque constamment en une vésicule dans la tête. Leur taille, soumise à de grandes variations individuelles, mesure de 180 à 360 jx de longueur et 3 à 9 [a d'épaiseur. 2. Ojcs lisses (Hg. 5 c), acérés aux deux bouts, légèrement courbés, très fins; leur longueur, variable avec les individus, mesure loO à 225 [/., leur épaisseur reste inférieure à 1 ^ (0"'"',0005 à 0°'"'.000T) ; dispersés, ou, le plus souvent, groupés en faisceaux épars.

IL Microsclères : 3. Spirasters épineuses (tig. 5 e), irrégulières, courtes et relativement grosses (20-25 [a de longueur sur 2 à 3 [x d'épais- seur), décrivant un ou deux tours de spire et couvertes d'épines pointues inégales. Ne se trou\ eut que ciiez les tout jeunes sujets, pour la plupart dans les papilles.

Couleur. Chair jaune d'or; papilles et parois des canaux jaune verdâtre ; écorce des spécimens massifs jaune pâle, souvent maculée de brun, avec les papilles de nuance plus vive. A l'état sec, coloration brune, sombre surtout dans les parties primitivement jaune verdâtre.

Habitat. Côtes d'Angleterre, Norvège, Danemark, Belgique, France. Méditerranée : côtes de France, Naples, Adriatique. Côtes d'Amérique: New-Jersey, Floride, banc de Campèche. Sud de rAiis.tra^ie (Carter, Dendy). Nouvelle-Guinée (Ridley et Dendy).

3G E. TOPSEXT.

('J'khui rrliitn est pailuiit cominiint' dans nus eaux.

Sur ccilaines eûtes calcaires, on peut la recueillir à basse nier. Le long (lu (lalvados, par exemple, elle ix'ifore les plaques de yiandc oolillic rpu' les vagues ne parviennent pas à rouler; elle s'avance ainsi sur le rivage fort au-dessus du balancenuMit des marées de syzygie, en compagnie d'EjKtnges littorales telles que lluVichtmilrid panicea et Ifi/mcniaridon r<//7//(r^//«. Ses nombreuses papillrs, d'un beau jaune un peu verdàlre. larges de :2 h ÎJ millimètres, attirent l'at- tention. A l'aide d'un marteau et d'un ciseau à froid, on Iji'ise sans grand ell'oit ces rorbes (ju'on trouve alors minées tiès {uofondénu-nt. La Clione est, avec une Annélide, Pohjdorii ci/iafa JJosc, le |dus puissant agent de leur destruction.

Sur toutes les côtes, à la suite des coups de vent, la mer rejette une grande quantité de coquilles ])erforées. dans lesipudles on a beaucoup de cliance de reneontrei' C/io/ut rchiUi. dépendant, comme d'autres (lliones peuvent venir à la grève dans les mèuK's con- ditions, une détermination rigoureuse s'impose. Fréquenunenl, les galeries sont vides ou uniquenu-nt remplies de vase; il est alors presque toujours impossible de reconnaître avec certitude quelle espèce les a minées, l'allure généi'ale des galeries et le dia- mètre des trous qui livraient passage aux paitilles ne fournissant ]»as ordinairement d'indication sérieus<' à ce sujet. De fuites pré- somptions en faveur de (Uiuiui iclalii deviennent seuleuu'ut |>er- niises au cas ces perfuratiuus apparaissent très larges, car, de toutes nos (Uiones, elle est sans eontiedit la |>lus dévastatrice '.

Dans la Manche, sur tous les l'unds ((Mpiilliers. la drague ramasse cette Éponge, souvent en grande aitundam-e. Les cu(|uilles (prelle envahit suid variées; elle ne respecte guère que celles (pd suni Irup minces on trop nacrées, c«»niine les Mi/fih/s. So/cn. Doiia.r. Leur exiguilé ne |e5J garantit |>as toujours : j'ai vu des IuIk's de Dentales

' llamock (44) a dcssiiu- uiu" valve d'iinilir el une ctxiiiilioNlt' l{ii»<iii iK-rlorics jiar C. celiilii. I.a |.r«ini(Vo de ces «usures a él<^ reproduite par Vii.siiiaer (145, pi. IV, Ht,'. 2). H<)werl.aiik(0, vol. 111, pi. xx.wiii. (iur- .'•! a fait repivseiiler caillou calcaire ravat,'é par celle Kpunue.

ÉTUDE .MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANGE. 37

criblés par elle. Pdur la jdiiparl. oUes ne sont perforées qu'après la mort du Mollusque qui les a iiroiluites; cependant, les Osfrcn. Ifalio- tis, Perten sont attaqués vivants.

C/iona relata n'est que trop coniniune au voisinage des liuitrièi-es, ear elle cause, parait-il. aux ham-s exploités pour la p^che des dégAts considérables. Les péclieurs de la région de Saint-^'aast-la-IIouguc la considèrent comme un véritable fléau et la désignent sous le nom de maladie du pain d'épirei^. soit en raison de sa couleur après des- siccation, soit à cause de la forme en gAteau qu'elle affecte d'habitude en devenant massive. Tous les ostréiculteurs la redoutent, parce que, dans les parcs, elle poursuit ses ravages sur les huîtres qu'elle avait entamées avant leur capture. Il est d'ailleurs facile de débarrasser ces Mollusques de leur pai'asite en plongeant pendant quelques mi- nutes et à plusieurs reprises dans l'eau douce tous ceux qui sont con- taminés. Ge moyen, que j'ai préconisé en 1887 (110, p. 78), mis en pratique dans certains parcs de la baie de Gancale, a fourni des résul- tats incontestables.

Les huîtres attaquées conservent longtemps leurs qualités; elles restent grasses et produisent du naissain alors même que leurs valves sont criblées jusqu'à la lame interne. Elles luttent contre l'envahisse- ment de l'Eponge en changeant en chaque point menacé la compo- sition de la cpquille; au lieu de produire de nouvelles lames calcaires, elles effectuent un petit dépôt de conchyoline sans cristaux, visible à l'œil nu comme une petite tache jaune verdâtre. Qui n'a remarqué de ces taches, souvent serrées, à l'inléi'ieur des grosses huîtres dites pied de rheraif On les trouve rarement sur les petites huîtres mar- chandes; élevées dans les parcs, celles-ci sont hors de l'atteinte du parasite qui, du reste, ne les attaque point tant qu'elles sont âgées de moins de deux ans. L'huître portugaise, de son coté, paraît jouir d'une immunité parfaite.

Tout Mollusque résiste comme il peut à renvahisseur : l'intéiMeur des coquilles d'IIaliolides se montre souvent couvert de tuljérosités calcaires représentant des bouchons cicatriciels établis sur chaque

rm E. TOPSKNT.

blessure de la lame interne. Pour l'Huître, s'il faut en eroire les pê- cheurs et les industriels, l'issue du combat serait toujours fatale. Sa conchyoline ne lui constitue sûrement pas une protection efficace (110, p. Gl).Mais on ignore si elle succombeàun empoisonnement ou à cette décomposition de ses valves dont elle semble si peu souffrir. 11 est à noter, malgré'cela, que, dans un article consacré aux causes d'appauvrissement des huîtrières, M. Schwerer *, énumérantles nom- breux ennemis des Huîtres, ne fait même pas mention desCliones. Dans l'Océan et la Méditerranée, la Cliona relata s'obtient cou- ramment aussi dans les dragages. Mais, à partir de 200 mètres, peut- être même avant, elle semble plutôt rare. Je ne l'ai jamais observée parmi les nombreuses Eponges recueillies en eau profonde aux Açores par S. A. le Prince de xMonaco. Voici comment elle se développe :

Elle creuse d'abord un réseau ouvert de galeries moniliformes, dont les dilatations moulent ses lobes. Ceux-ci, à peu prés aussi lar- ges que longs, communiquent à travers le calcaire entre eux par d'étroits cordons et avec l'extérieur par une papille, quelquefois par (ieux. Mais ce réseau à trame noueuse représente la forme typique des Éponges perforantes, et la Cliona relata est presfjue toujours Ipdp active pour conserver longtemps la régularité du type. En élar- gissant progressivement les étranglements interlobaires d'abord mé- nagés dans la coquille, elle rend uniforme le diamètre de ses galeries. En même temps, elle en multiplie les branches d'anastomose, au point de ne laisser subsister, entre les deux lames externes de son abri, que de faibles îlots calcaires que le iiioimlre choc sera capable de l)riser. Si la coquille est mince, force» est birn à la (llione de s'étendre dans un seul plan. Otlre-t-elle quchpie épaisseur, l'Eponge s'insinue dans toutes les couches qui la composent, superposant ses lobes et cherchant à établir des papilles sur la face opposée à celle elle a commencé à s'installer.

11 en résulte un jtolyiiiorpliismc très marqué et l'on é|)iouve ([ucl- ' Rerue srirnti/ii/tie, vol. /|i, 17, !>8;i\ril 1888. CorrosiKiiul.iiKV cl clironKiiiP.

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 39

que peine de prime al)()r(l ù croire spécifiquement identiques deux Cliona reliiKi <lont l'une, h papilles exiguës, se ramifie lâchement dans une valve de Mactra. par exemple, et dont l'autre, ;i papilles larges et hautes, crihle une valve d'Huître, de telle sorte qu'on l'émiet- terait en la pressant dans la main. La dissemhlance peut être encore accrue par ce fait que les spicules ont parfois dans les galeries étroi- tes une taille inférieure ù la normale.

Quand l'Éponge a sillonné en tous sens son abri, il ne lui reste plus d'autre ressource, pour continuer sa croissance, que de se développer au dehors. A cet effet, un certain nombre de ses papilles, proliférant par leurs flancs, étendent à la surface de la coquille une pellicule ectosomique (cellules épithéliales et cellules sphéruleuses) qui les réunit entre elles. Peu à peu, la pellicule s'épaissit et devient spicu- leuse; les spicules augmentent de noml)re et forment un feutrage. Une écorce solide se constitue, en un mot, qui permet aux papilles de se soulever, et sous laquelle, de proche en proche, s'engagent de nouvelles formations choanosomiques i. La Clione va pouvoir enfin s'accroître en tous sens. On en voit souvent des spécimens déjà en partie revêtants fpl. T. fig. 8).

En continuant à grandir, l'Éponge devient massive ou rnphyronle. Ce terme aura peut-être l'avantage de mettre le lecteur en garde con- tre une méprise dont Bowerbank fut victime. Il se refusa, malgré l'identité des spicules, à reconnaître dans ces grosses Éponges libres appelées par Johnston « Halicfwiidria? celato, var. a. massive and wide», la Cliona relata de Grant, et, convaincu qu'il s'agissait d'une espèce distincte, il en fit même un genre sous le nom de Raphijrus Gn'f/if/ifiii (6, vol. II, p. 3.j4). 0. Schmidt avait d'ailleurs commis quatre ans auparavant (96, p. 69) une erreur semblable. Sa Pnpil- lina mberea n'est autre chose que l'état massif de ce qu'il appela par la suite Vioa cela ta (98, p. 40). Mais, ne s'en doutant pas, il revendiqua pour elle, en 1870 (100, p. 77), la priorité sur liap/njrxs Griffit/isii Bow. En 1897, Lendenfeid prenait encoi'o Papillina

* Pour plus (le drtails, voir 110, p. 42»

40 K. TOPSKNT.

suh(>rt'(t(Sv\\\u.) pdiir une (llavulidc siKM-iale. sans uk^iiio souiironncr, quoiqu'cn eût dit Srliiuidt lui-iiHMUc. ses rait|i()i'ls avec le /id/t/ijjnis de Bowcrhaiilc.

PapilUiui suhcrcd Scluiiidt. /ifi/t/ii/rits (Iri f'/Hlisii Howcrliaiik, Hap/njrns rc/afns Gray sont des lutiiis s\ nitnynios dont aucun no peut ^Iri' maintenu. Ils désignent tous un (Hat progressivi'uicnt atteint de la (J/io/i(i rc/rtfa (irant.

Les Cliones raphyroïdes englobent bientôt leur ancienne demeure. Elles continuent à la ronger apri^'s en tHre sorties, mais lentement et sans la détruire conii)lètenient. Un la retrouve, fort détériorée, dans leur intérieur. Il semble qu'une fois libres, elles n'exercent plus guère leur p(tuv(»ir perforant. Il leur airive, on crdissant, d'im-orptirer des cailloux silic<'ux, des tubes de Serpules ou de petites coquilles; or, dans la plupart des cas, ceux de ces corps (jui sont calcaires restent à peine attaqués, nu^me quanti ils se trouvent enfouis à une assez grande distance de la surface.

La ('lione ne devient guère massive que dans des eaux de (|uel(|ue ju-ofondeur. C'est donc, partout, à la drague ou au cbalut (ju'on en j)eut obtenir de beaux spécimens. Ceux-ci peuvent atteindre un vo- lume considérable. HowerbanU en cite un (|ui mesurait à peu jii'ès ;25 centimètres de longueur, 14 de largeur et 8 d'épaisseur, et un autre qui avait près de (')0 centinu^'tres de longueur sur 14 de largeur et o d'épaisseur, llanitscb (47, p. :217) en mentionne encore un, dragué ])ar douze brasses d'eau, au large de Ubosrdlyn IJeacon l'ouest d'.Xnglesey, ayant ]>nuv diiiieiisidns : III ceulimèli'es de Inn- gueur, '20 de largeur et 12 de bauteur. J'en ai vu suuvenl d'aussi volumineux, tant à Uoscolf qu'à llanyuls.

[..endenfeld a trouvé à INn-t-Jackson une (llinnc massive fort sem- blable extérieui'enu'ul à la nôti'c. ipTil a appelée /Ut/t/n/rus /li.itnii (62, p. r302, pi. XL-.\LII ) et qui peu! devenir plus gnisse enc(ire. Son spécimen le plus beau mesurait OO centimètres de diamèlie <'t MO cen- limèlresde bauteur e| pesait, à sun est imat inii . eiivinui |(l() liilus ;i l'état frais.

ÉTUDE MONOGRAPHIOUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 41

Le puids do ces Eponges diminue eonsi(léral)lenient par la dessiccation. Ainsi, celui de la 67/V>«« I/ixoni en question se réduisait à 14 kilos à l'état sec. Nos Cliona celata sont relativement légères dans ces conditions, lorsqu'elles ne se sont pas attachées en s'éten- dant. comme c'est fréquemment le cas, à des pierres ou à des galets roulés. Leur couleur, leur consistance, leur structure et leur densité, tout, en elles, inspire une comparaison avec du liège de qualité inférieure, d'où le nom de fnihoi'Pd dcint 0. Si'hmidt les avait qualifiées.

Comme elle est obligée, sous sa forme raphyroïde. de se soutenir et

de se protéger elle-même, CUona celata apporte peu à peu à sa

constitution des modifications importantes. Elle s'entoure de toutes

parts d'une écorce (dont, d'après ce qui a été dit plus haut, l'origine

nous est connue), résistante, épaisse de 0 mm. G à 1 mm., revêtue

d'une cuticule jaunâtre, imperforée sauf au niveau des papilles. A sa

face interne, cette écorce se continue par des piliers solides qui

représentent la charpente principale de la masse, la traversant de part

en part comme des rayons irréguliers, fréquemment anastomosés.

Entre eux, la chair affecte la disposition qu'elle avait dans les galeries

les plus spacieuses de l'Eponge perforante. Les papilles conservent

d'ordinaire le même diamètre que dans les spécimens perforants les

mieux développés. Cependant, la plupart du temps, les papilles

exhalantes se transforment en tuhérosités plus importantes, éparses

ou groupées par places, ou encore alignées le long d'une crête,

au sommet desquelles un orifice large, le plus souvent béant, donne

accès dans de vastes canaux venant des régions les plus profondes.

La dessiccation ne les déforme guère, au contraire des inhalantes, qui,

légèrement saillantes quand elles s'épanouissent, subissent dans ces

conditions un retrait assez sensible et apparaissent comme autant de

dépressions circulaires.

En définitive, la (Mione raphyi'oïde est facile à reconnaître l'ien qu'à son aspect. Souvent d'un volume tel (juc jxni de nus Spon- giaires (des genres //</r//j/V^. TIa(i('hon<h'i(i. Par/ti/fuafisnia)peu\('nl

42 E. TOPSENT.

riv.ilis(M' avec clic cllr est uiassivc. dans toiilo raccopliDii du nitit, inlni'iiH'. ferme, lisse (Mitre les jjapilles. (|ui. tcès lunuhi'euses, restent tlislantes les unes des autres de :2 mm. à peine. Sa cdlniation générale est jaune à l'état frais, brune à l'état sec, mais avec des nuances, suivant les points examinés. Les papilles et la chair. [jIiis riches en Lrraisse, deviennent, en se dessé(dian( . plus ni lires t\\\r l'écdree et les piliers,

La détermination des spécimens perforants nécessite pkis fréquem- ment l'emploi du microscope. A'oici donc par quels caractères fJ/iona éclata se distingue de ses eongénèi'es.

En premier lieu, elle possède des cellules spln-ruleuses. d'une seule sorte. ex.ti'èmement abondantes, suitont dans les i)apilles el dans les parois des canaux, eminaiiasinant une uiatière masse jaune verdàtre (pii brunit en s'oxydant. (-e sont des éléments aniiboïdes, de 1:2 [x de diamètre, dont le protoi)lasma s'oriïanise en maj<Hire paitie en sphérules brillantes entr»» lesquelles le noyau sans nucléole ap|iarai't comme une lacbe claire arron(li(\ La 2,'raisse se localise dans les sphéi-ules. .l'en ai extrait par Tétlier t\ryi (piantilés considérables el je lui ai trouvé, après évaporation. une consistance bulyreuse. Dès le (l('l)ul de sa vie. l'Éponije fait ainsi des réserves nutritives: on trouve déjà cette substance grasse dans les cellules sphéruleuses d'individus n'ayant encore poussé qu'une ou deux papilles, (l'est donc un carac- tère constant et que les vapeurs d'acide (jsmi(jue mettent instanta- nément en évidence.

En second lieu, sa sj)iculalion se réduit le plus souvent à une seule sorte (l'organites, des (ybtsiyles. égalenu'ut faciles à reconnaili'e au signalement suivant* : ils ont une t(Me bien mar(piée. généralement surmontée d'un prolongeuieut plus ou uioius allong(''. (pii lui donne en cdupe (ipl i(|ue un aspect trilobé: leur tige, l'usifoiaue. acéi'ée. |»ré'- senle toujours une courbure sensible à l'union du tiers de base avec- les deux autres: un l'anal. d'ordinaire 1res lin. iM'cupc l'axe de leur

F>;i m()tiou''r;i|>lii<' (!<• Iit>\\<ili;mlv (6, vol. m, 1>1. xxxviii, lii;-. Cil fii duiinr nue lluiirr iii('.\;iclc.

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 43

tige et se termine dans la tiHe en une petite vésicule. Ils mesurent en moyenne 330 (x de longueur sur 8 \l d'épaisseur en leur milieu.

Chez des individus de vigueur très inégale, il arrive fréquemment qu'on rencontre des spicules d'une seconde sorte, des oxes, lisses, acérés aux deux extrémités, légèrement courbés, longs de 200 |x en moyenne, mais grêles, presque linéaires et très flexibles. Rare- ment isolés, ils se groupent d'ordinaire par faisceaux d'importance variable épars dans la chair. SoUas. qui les a découverts (105), les a considérés comme caractérisant une variété de Cliona ceJata qu'il appela C. linearh. Cette distinction n'a pas de raison d'être, parce que la proportion suivant laquelle ils existent montre que leur pro- duction dépend simplement d'aptitudes individuelles . Parfois en faisceaux très abondants, ils sont d'autres fois assez rares pour qu'on éprouve beaucoup de peine à s'assurer de leur présence ; souvent enfin ils font entièrement défaut.

Il faut se garder de confondre avec eux des spicules, également linéaires, flexibles et sans canal, qu'on voit ça et là, quelquefois en grand nombre, chez beaucoup d'individus, mais qui portent à l'une des extrémités une tête bien accusée, ovale et surmontée d'un mucron grêle. Ce sont là, sans doute, des tylostyles jeunes ou arrêtés dans leur développement.

Cliona celata possède bien encore une troisième sorte de spicules, des spirasfers épineuses. Seulement, elle cesse de très bonne heure de produire ces microsclères, et ce n'est que sur les premières papilles d'individus tout à fait jeunes qu'on peut avoir quelque chance d'en trouver une certaine quantité.

Cette constatation a réellement une importance considérable. Elle nous montre que la Clione tend à réduire sa spiculation typique. C'est une tendance commune à beaucoup de Clionidœ et dont la découverte m'a permis d'établir les affinités naturelles entre les quatre genres connus de cette famille. Seulement, tandis que chez les Dotona, Thoosa çiAlectona. ce sont les mégasclères qui s'atrophient de préférence, chez Cliona éclata nous voyons d'abord disparaître

4i K. TOPSKXT.

les niiiTosrir'rcs. puis la jtriMlui'lion des uxf's se restrcimlrc hcaiiruup dans certains in(li\ iiliis. nian(|ui'r nirnic ti)iil à l'ait d.ins la jiliipaii des CiiJs. C]ela [unir h jtcnscr (jue. pour les auti'cs espèces du ucnre (Uiono. liMi na cnroie ul)servé ({u'unc sorte ou deux soi'les seule- ment de spiculi's. la vérilitbie sj)icululion peut être imparfaitement connin-.

Avec sa s|»iiidali(tn coniplrte. (.'/io/in rclala i-essembltMait davan- tage îi CJioiut lli.roni Lcndcnfeld, dunl la l'orme rapli\ l'itïde rappelle (jéj.à tant la sienne, mais (pii consei've. UR^me dans les spécimens géants, ses ti'ois sortes de s|)icules. t'n rapjiroclieiiienl entre les deux espères est tout indiipu''. Les oxes de 6". llidoni sont grêles et doucement courhés. comme ceux de (L rclutn (mois nvec quel{|ues é|tines i'lairsenu''es). et sedisposent comme eux |iar [Kupu'tsde 7 à 1:2, disséminés sans ordi'e dans la cliaii'. Les spirasters (en couche dense il la surface de (l. IH,r()iii) sont de part et d'autre épineuses, courtes, épaisses et |»i>u sinueuses. Il n'est pas jusqu'aux cellules spln'ruleuses qui n'ullVent des deux c(Més une frajtpante siniilituile *. l-ividemment, (Ui(uiu rolnin n'a pas de plus jiroclie })arent que il. Hixoni, dont la forme des 1\ lostyles (tige droite, tète globuleuse), la spination des oxes, la coloratidii rouge vif des tissus sont les uu'illeurs caractères Spécilifpies.

Toutes deux f(inl jiai'tie du premier des six groupes dans lesquels on ])eut. à umn avis, répartir les (espèces du genre CHinin (137, \^. i'M\). le seul la spiculation compte à la fois trois sortes d'élémenls: des tylostyles. des oxes et des spirasters. KUes s'y inscrivent à cùti' de CHoiki rns/i/irfi Hancock {hirijo sriisit). (,'. Cni'iK'iilcri llaniM)ck, C, (ilnjssorii m (iarter et ('.. sltiliintix .\as- sonow.

.l'exposerai ici. aussi suci-inctemenl que pussilili'. ce qui a Irait à l'histologie et à l'analiunie de la f'.lioiin n-lum. ipie j'ai ('ludii'es ailleiM's en délail dlO et 139.

' Il est r(>i;rc(l;il)lc que Lciiilt'iircltl ri';iil p.'is pri-cisi- l;i iidliirc du i-oiilrmi des splicnilcs (If «es rliiiiciils ilniis son Kpiiiurc

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRAN(^E. 4.")

Quatre sortes principales de cellules i»renneut paît à la conslitution des tissus.

l" Des cellules plates, non ciliées, incolores, peu et linement granuleuses, pourvues d'un gros noyau sans nucléole did'érencié, déforniables, contrwtik's, formant le revêtement de toutes les suifaces vives (papilles, canaux et canalicules aquifères).

^" Des cellules (nnihohics. à pseudopixles indilïérenunent loliésou effilés, à noyau volumineux, pourvu d'un gros nucléole; elles sont riches en grains d'un pigment jaune d'or et en granulations incolores fort inégales; elles contiennent souvent des ingesta variés. Un certain nond)re de ces cellules, devenant des scléroblastes, donnent nais- sance à des spicules; d'autres, au moment de la r(>production, se transforment en spermatoblastes ou en ovules.

30 Des cellules np/tf'n/lcnscs. dont il a été question i»lus haut. Elles se réunissent entre elles par de tins prolongements amihoïdes hyalins et forment un réseau très riche partout au-dessous des revêtements contractiles ; elles servent de réservoirs nutritifs et jouent un rôle conjonctif évident.

Nous savons qu'au point de vue de la détermination, ces cellules ont une grande inq^ortance. Elles offrent sur toutes les autres l'avan- tage de conserver leur aspect après dessiccation ; l'oxydation au contact <le l'air hiunit seulement la matière grasse qu'elles renfer- ment.

J'ai fait remarcpier. il y a diK ans (113. p. 'M) qu'h cause de cette propriété, les cellules sphéruleuses peuvent èti'e d'un grand secours dans la reconnaissance des Kponges desséchées. .J'ai montré depuis, en toutes circonst;iuces. qu'elles aident aussi à caractériser les Éponges vivantes. Il n'est guère d'espèce qui n'en possède d'une sorte ou de plusieurs ssortes à la fois, toujours faciles h distinguer au milieu des tissus. Toutefois, cet élément de détermination, qui. d'une façon générale, se recommande comme Un auxiliaire précieux de la spiculation. esl parfois sujet à des variations qui diminuent sa valeur. Toutes les Éponges ii'ortt pas soUs ee rapport la constance dg

40 E. TOPSENT.

(Jh'onn re/(ff(f. (liiez (|uclques-unes, en grande minorité, il est vrai, chez Leurosolcnid coriarea, Myxilla Pearhi, Hymeraphia siin- plex (ou clacata f), Halicncmia vertkiUuta, Raspuilia 7'amosa, par exemple, les cellules sphéruleuses peuvent rester incolores ou se colorer diversement. Chez d'autres, ces cellules n'emmagasinent pas toujours les mêmes réserves. Mais ces variations ne sont pas, après tout, plus surpienantes que celles (pi'on oljserve fréquemment dans la spiculation. Dans tous les cas, il importe de les signaler.

En ne manquant jamais de décrire avec soin l'aspect des cellules sphéruleuses à l'état de vie et les modifications que leur apporte la des- siccati(Mi sans lavage préalahle à l'eau douce, on contribuera certaine- ment tlans une large mesure à la pi'écisiun des diagnoses. Il n'y a vraiment ijiie les Eponges conservées dans l'alruol cette i)art de criti'riinii échappe suiivent, le léactif ellaraiil d'ordinaire le pigment, dissolvant la graisse, coagulant le mucus et éteignant l'éclat des sphérules.

A^' i)esc/ioanoci/tc's composant les corbeilles vibraliles et possédant un flagellum et une collerette hyaline; ils sont petits, de taille un peu variable suivant b's suj<'ts (146. p. '((> et i^ ; l>l. IN', lig. l-2-l()). à noyau sans nucléole distinct; leur pioloplasma contient des granules jaune d'or.

Les amihoïdes nucléolées et les choanocytes. contenant tout le jiig- menl propie. déterminent la véi'itahle coloration jaune d'oi* de (U'unui coldtd : mais, pai' endroits, la teinte jaune verdalre des cellules sphé- ruleuses en diminue sensibleuient riutensilé,

V.n outre des cellules énuméi'ées. il s'en trouve, luèb-es aux aniiboïdes. une forte pi(qiortion de plus jietites. incolores, à peine granuleuses, sans nucléole visible. (|ui corresjxtndent peut-être aux rcllnlea intermédiaires de certains auteuis et (jui [>araissent avoir surtout un rùle conjonctif.

Tous le«5 tis.sus sont inq)régnés d'uin- substance fondanu-ntale tluide, incoloie, bien muin^ abonilanlc ici que chez ceitain^ autres Spongiaires. C'est elle sans doute qui. par durcissement, enveloppe

ÉTUDE iMONOGRAPHIOI'E DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 47

accidentellement d'un uianclKni corné des groupes de spicules (.110 pi. 1. lig. 9).

Dans la tonne perfoi'ante. rectosonie se réduit aux papilles.

Dans la forme raphyroïde, il se complète par l'écorce, pleine de tylostyles enchevêtrés en un feutrage compact et cimentés par des éléments conjonctifs. im[)rrforée et revêtue d'une cuticule (pii se retrouve aussi sur les lianes des papilles, ipii apparaît encore au bout de quelques jours sur les parties déchirées du corps pour conti'i- huer à la cicatrisation, qui existe, en un mot, sur toutes les surfaces libres et inactives de l'Eponge. En suivant pas à pas sa formation, j'ai constaté que cette cuticule dérive de cellules contractiles qui perdent progressivement leur individualité (110, p. 37). Lendenfeld a récemment conlirmé cette origine (65, pi. XI, lig. 171 et il'l).

Rétractées, les papilles se présentent comme de petits boutons déprimés, compacts, d'un jaune assez foncé; les exhalantes, bien moins nombreuses que les inhalantes, ne s'en distinguent guère à cet état que i)ar leur taille un peu plus grande. En s'épanouissant, elles s'amollissent, pâlissent et deviennent plus ou moins longuement saillantes au-dehors. Elles sont très contractiles ; la moindre irrita- tion, le fait, par exemple, de renouveler ou d'agiter l'eau des cuvettes sont placées des Gliones ou même d'y mettre en suspension des granules en trop gi-ande abondance, en provoque l'occlusion rapide, l'ne élévation ou un abaissement de température exercent sur elles la même inlluence.

Les papilles inhalantes sont des cylindres, creux par en bas, couronnés par en haut d'un plateau élargi à l'aspect velouté; cet aspect provient des terminaisons d(» nombreuses files verticales de tylostyles (|ui lui forment autant de colonnettes de soutien. Dans ces files, les tylostyles alïectent une orientation constante, dirigeant tous leur pointe vers l'extérieur. Entre les colonnettes spiculeuses s'aper- çoivent à la loupe des orifices fort étroits, les stomions. L'eau (pii IM'uétre par les stomions arrive dans une petite cavilc'- |»r(''poi'alc suus-jaccule.

48 E. TOPSENT.

Sur les ('cliaiitilliMis i-dliiist^'s, ces ori,'nn<'s sont Iarij;os do S™"'.') à 3""" ot à jx'U ]»iès aussi hauts. Leur taille est d'ailleurs sujette à des variations infinies.

Les papilles exhalantes sont cvlindio-coniques, percées d'un seul proction à leur extiéniiti' ; leui' paroi devient tr^s mince vers le liaut et son hord lilnc est souvent dentidé. In canal, moins lar,î;(M'n haut qu'en has, en occupe l'intérieur. Ouand l'Eponge perforante est en pleine activité, (ui en voit sortir un coui'ant d'eau violent, conte- nant en suspension, avec toutes sortes de j)ai1icules de rehut. les corpuscules calcaires découpés dans l'ahri, qui retondjenl en une poussière blanche sur les surfaces avoisinantes.

J'ai reniaiNjué (110. j). .'>;>) qu'on peut encore ti'onver (\c^ papilles inhalantes jx-rcées en même |(Mn|»s d'un proction ceidral ou suhcen- tral. Ces papilles nii.itcs s'ohsei'vent sur lesdlionesen train de creuser dans les pierres ou les valves d'huîtres des galeries profondes et qui. par suite, ont besoin de multiplier les orilices d'évacuation de leur système aquifère.

Seuls de tous les éléments histologiipies. les choanocytes n'enti'cnt pas dans la constitution {\{^<^ pa})ill(>s. Le tissu contractile au con- ti'uire, en raison des fiuictions qu'elles ont à i'enq)lir. s'y nutnlre par- ticulièrement développé; il est l'agent de leur contraction et de leur extension et leur imprime les aspects les plus variés. Les cellules sphéruleuses y sont aussi très abondantes et contribuent à les colorer de concert avec les amihoïdes piuincntées. dont la j)roporlion rela- tive déternnne do^ nuances diverses sidon les individus.

Dans les spécimi-ns perforants, les pa|Mlles sont si''|>aré(N par du calc:iire ; dans les spécimens massifs, l'écorce qui les réunit se conti- nue en-de^sons direcleuienl par les piliers rpii constiluenl la char- p;Mife principale du clioanosome. Il en ri'sulle (pie. chez notre Kpouue. la cavité pn''porale (appelée aUssi par les auteurs sous-der- iniipie on superlieirlle'i est toujours discoldinue. I']lle l'orme une soi'le lie (diandireà la hase de chaipu' |)a|iille.

Le choanosome de la (ilione perl'oiaiili' nn'ciie lon^liMups uni> dis-

KTiDi-: monographiqlr: des spongiaires de fuance. a\)

posilion en lohcs charnus ne ('()tnniuni([Uiint enlro eux quo par un ('•doit diaphrag"^*' pevrv dans le calcaire el sur lequel s'établit un sj)liincter rontractile leur permettant de s'isoler au besoin. Puis. l'Kponi^e ])eut détruire les diaphragmes calcaires qu'elle avait ména- gés au début: ses galei-ies deviennent continues, mais elle tend alors, en série, perpeudiculairemenl à la Imiiière de leurs canaux, des voiles contractiles.

Dans la Glione rapb.vi'oïde. la chair remplit les intervalles entre les j>iliers s(pudetti(jues. formant encore ainsi des galeries compa- rables à celles (jui sillonnaient son abri e[. comme elles, parcourues par des canaux spacieux fréquemment tendus des mêmes voiles con- tr-actiles. A les bien considérer, ces voiles ne représentent pas une particularitéd'organisation spéciale aux (;ii(»nes: ils <»nt leurs homo- logues dans les Ijrides également contractiles qu'on trouve dans les canaux de tous les autres Spongiai?-es. Seulement, ils prennent ici une impoi-tance r-emarquable. Leur répétition, à intervalles presque égaux et serrés, prouve qu'ils répondent à un besoin urgent de l'ani- mal : ils sont chargés évidemment de reuqtlacer les anciens dia- |>liragmcs calcaires, (runc utilité si peu c(Uil(^stable (pie la plupai-t i\r^ (]li(»nes. moins dévastatrices (pie celle-ci. les conservent, et (jue (piebpies-iines même, comme (Uiona miirronata et C ensi/'cro de Sollas, les consolident avec de la spongine et les arment de spicules diiï'érenciés.

Ee système a(piifère se compose : 1" des papilles, (hmt il vient (réire (pieslion : '2" des canaux : 15" des canalicules; 4" des corbeilles vihraliles.

Pour les canaux, les termes inlialanU et c.rhnlantK. d'usage cou- rant, sont tout à fait relatifs : ils n'existe pas, en réalité, deux sortes distinctes de canaux; ceux-ci sont dits inhalants ou exhalants, sui- vaid qu'ils se trouvent en i'ap|)ort ]>lus ou moins direct avec l(>s |M)res ou avec les oscules. Dans la profoiideui- du corps, ils se font Suite sans démaication. (Itnix (pii |»artenl des jiapilles inhalantes s'enfoncent dans le choanosome et linissent par se réunir de proche

AKcii. i)K /.OUI.. i:.\i'. Kl i;i;.\. 3'' Si;ivii:. r. viii. 1900. 4

50

K. TOPSKNT

m |i|imIm' en Irniics inoiiis iHiinliifiix al»nii(iss;iiil aux |ta|tilli'-> exhalantes.

On |K'nl même reinan|uei' (|ue les eananx dits inlialanls smit. ilrs leur (iiiuine. à la lois inhalants et exhalants |Hiiir tniites les réi;'i(ms ijirils lia\ eisent : en ell'et. immi'diatemeiil au-(les:>uus du |>ore. le ranal inhalant dessei-t la chair avuisinante. y eni;a_neant des hranelie> alVérentes qui se résulvenl en un lacis de canalicules d'où l'eau l'evient, |»ar il'autres hranches. elVéï'entes. se déversef dans son inté- rieur.

(',»da se voit avec la pins urande nettetc- (|uand la (ilione |ieil'oianli' est divi^^ée en ltd)es ; chacjue lohe n'a (|n'un canal principal, ipii le traverse de part en part, lui distrihne l'ean et la remporte, étant par suite inhalant à tin hout. exhalant à l'autre. Celte dispositiou se inainlienl dan.s les galeries continues.

Les canaux ont d'ailleurs tous une sliudure identi(ine : leur |»aroi consiste en un revètenu'ul de tissu conjonclif riche en cellules splié- rtdenses jaunes, limité par- un (''pithi'lium l'ail de cellules contractiles. Des lyloslyles s'y ri''pa udcnt . peu uoiidireux. avec, pour la pluparl. une direction |»arallèle à l'axe du canal.

(iette paroi, transparente el jaune |»àle. mesnie une épaisseur variahie avec l'importance des canaux, d'autant plus grande ([uc leur lumière est plus large. Elle denu'ure rarenuMit sui" une certaine lon- gueur pleine et unie. Klle est rendue toute anfiactnense par les inn<ind»rahles or'ilices des hranches de calihre im'-gal ipu' le canal ('•met ou recoil dans tous les sens et sous divers angle>. l'.n oulre. de place en place, dans les galeries conlinnes. (die se soulè\(> pour con sliluer les Voiles on hrides ctmiractiles. minces el lians|»arenls,

(j's voiles soid surtout formés par des cellules c<»ntractiles: des «'.ellnles sphi''ruleusps entrent aussi dans leur- constitution, mais dimi- nuerd graduellement de nondii'e à partir' de la p(''riphér-ie el man- ipii'ii! Iiiiil ,i r.iil ver's le cerrtr-e. Ils soril soutenus par' irne cliarpenle ra \ orrria nir de 1ylo>|y|cs. sur' un >eid rang, or-ientr'^ la lèlr du ci'iji' dr la paroi.

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE, ol

Los branches émanant des canaux diminuent de calibre en se rami- lianl elles-mêmes dans la chair et simplifient leur paroi; elles linis- scnl par se résoudre peu à peu en de fins canalicules extrêmement iKMnbreux. iiréguliers, sinueux, très rapprochés les uns des autres, liM niant, dans leur ensemble, un lacis compliqué; inversement, ces can;ilicid('s se réunissent entre eux et reconstituent les branches etVé- icntes. Mais ces divei's conduits se croisant en toutes dircclinns. il n'rsl pas possible de discerner sur les coupes par lesquels l'eau arrive et par lesipu'ls elle s'en va. De même, il n'existe pas de limite réelle entre les canaux étroits et les canalicules.

Dans les canalicules. la paroi se réduit à un l'evètement ('•pitln-lial très mince, ordinairement sans cellules spliéruleuses sous-jarentes. (luel([uefois encore soulevé en brides contractiles, enfin intej'roni|iu rié(piemment pour ménager la place d'une corbeille vibratile.

Les corbeilles vibratiles sont comme enchâssées dans les cloisons charnues qui séparent les canalicules.

Leur forme rappelle, en général, celle d'une sphère dont une large calotte aurait été enlevée; elles représentent donc un peu plus qu'une demi-sphère: souvent, elles se montrent plus elliptiques (pi'arron- dies: à leur coté qui sendile entaillé correspond une large ouverture qui, à l'état d'extension, communique à plein avec l'un des canalicules a voisinants; le revêtement épithélial contractile du canalicule s'attîi- che sur les bords de cet orifice.

tJles mesurent en moyenne iO [x de diamètre.

l'Jles sont formées d'une ([uarant;iine de (dntanocytes placés côte à côte et unis par le boi'd de leurs collerettes.

Il arrive qu'une ou })lusieurs lacunes s'observent, dans je fond des i-orbeilles. entre les choanocytes. (les lacunes, découvei-tes chez, d'au- tres Kponges, sont actuellement considérées par la plupart des spon- gologistes comme les orifices d'entrée. \e>^ prosojryles. la lai'ge ouver- ture l'epiésentant alors l'orifice de sortie, Vapopylc.

Lendenfeld, qui adopte cette manière de voir, en a ddnné îles ligures à un l'oit grossissement (65, pi. \. lig. Di^J et Kii).

52 E. TOPSKNT.

.r.ii [x'im'. je r.ivinic. ;i p;irt;i,ii<'r ct'tlf' npinidii. Li' |ii'lil nniiihif visildc de ces pei'l'nralions m'inspire des iIduIcs ;m siiji't dr riiii|iiii'- tanco (ju'on leur atlrihue. Si vraiment elles étalilissent seules, ((iiiinir on le suppose, la communication entre les eanalienles alVérenls ri lc> canalicules etlerents, toute l'eau <pii vient iri'iiiuer la jtrofnndeur du rlmanosdnie doit nécessairement s'érnnier ensuite à [raver> elles aver les pai'ticules en suspension, .le ne vois [)as du Inut les (■iirpiisi-nle> calcaires détachés par la (llidiie. et (|ni mesurent cuniamment iO à .")0 (i. de diamèti'e. prenant le même chemin |iour gai;ner les canaux d'évacuation. Or, il est hien hasardeux d'admettre (pie ees corpuscules sont invai'ialdement reruuh's dans des canalieules elVé- rents; il faudrait pour cfda rpi'il n'existât (pie des canalieules de celle sorte partout au contact de la nudie ou de la ciMpiille. Le Irajel de- corpuscules s'ex|ili(pie plus simpleiiieiil si l'on coiisi(|("'re les canali- eules etlerents comme la continuatimi directe des atVérents. \Les cloisons cellulaires qui s'étendent eidre les canalieules son! de^ lames minces. ânfractuPtises. aux conloiiis iriM-^uliers : ce sonl, à loul prendre, des trahécCdès conjonct ils lâches relia ni les citrheilles el doiil les éléiiieiils. fort semhlahies aux ctdiules (\u reviMeiiieiil pari(''lal des canalieules. emprisiuinent dans leurs mailles, souvent par unuipo. des amihoïdes nmdéolées.

La (diair. dans son ensemhle. se nionire donc 1res lacuiieiise. el. coiilliie elle est pauvre en iiranules et ll'a Hspa renie, elle peul èlre dite /■(i///'/ir/i i///i(i/fi/st'. par op|>ositioii à celle, très granuleuse el I lié nie opa(pie. d'autres Kp(Um('s. (pie l'on appelle s/inr/it/i i/tna/ciisr. Des Ivloslyles (''pars lui servent de soutien. Dans les iialeries vasies. (Hi v voit (pu'lcpndois en outre des IraiiK-e- plu> ou moins denses el ramiliées (110, ]»l. 1. li,U. 10). formées de pa(pieN serr(''s de lylos- lyles el colorées en jaune |)lus pâle (pie le reste par une accuiiuilal nui de (-(dliiles coni(un-tives: ce sonl des rudiiiieiils de piliers, destinés à soutenir ces p( ni ions (diarn lies un peu plus ('-I end ue< el plu-- épai -^ses (pie (le couluine. l'.iiliii. dans cerlaiiis iiidi vidii>. la chair coiilieiil des o\e> liiK-aires fascicules.

ÉTUDE MOXOGIIAPTTFQIJE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. :V,\

(rrant a vu, sur les eûtes d'Écossc, C/iona rp/afa pleine (r(eufs en mars et avril 18:2(). Il est iiiléressant de noter que. dans la Manehe. (•'es! à rentrée <le l'hiver (|Ue cette KpnniA'e se met en re[>rndurti(>n. Ses s|)erniato/i»ïdes n'ont pas encore été observés, mais ses u'ul's sont faciles à reconnaître. A partir de la tin de septembre, beaucoup d'in- dividus en sont remplis. l/épo((ue de la reproducti(»n est sans doute plus iirécocedans la Méditerranée, car. à IJanvuls. d'octobi'e à mai's. je n'ai pas ti-ouv<'' trace de pritduits sexiuds.

l^es œufs jeunes \\r se distinguent des cellules amiboïdes ;i. noyau nucléole que par leur taille ([ui va en au,u;mentant jusqu'à atteindre environ 4."^") p. de diamèli-e à l'appi'oche de la matui'ité. Ce S(mt alors de i-rosses cellules jauiu's. uranideuses. mais sans contenu graisseux, pourvues d'un noyau énorme avec un beau nuch'ole bril- lant, c'est-(-i-dire possédant vésicule et tache germinalives. (juand an les isole, par dissociation sinq)le. on les voit idianger continuellement de forme et émettre de toutes |>arts des pseudopodes hyalins, lobés

ou liliformes. Leur développe nt ulti''rieur n'a i)as été suivi.

La connaissance de (Uioiui cchild date seulement de I8:2r» et l'sl due à K. (irant. Cependant Carier (12, j). 197) s'est demandé si l'on ne devrait pas reconnaiti'e cette tlpiuige dans V Alcijtniiii m I iihcrntlo- si/tn d'Espei'.

Depuis sa première descripti(m intelligible, il s'est attaidn'' à son nom une bmle di' synonymes, .l'ai fait justice d'un certain nombre d'entre eux dans les pages (pii précèdent.

IMusieui's i\vs espèces de Hancock se confondent certaim'ment avec l'Ile. Ainsi. CJioiid t/orf/onioidi's liane, c(Uisidéi'ée comme de valeui' douteuse pai- son auteui' lui-même, a été créée pour des C. rcUild du Xorlhumberland à tylostyles plus courts que de coutume. Cliond AI- (/cri liane, de la nu'r d'Irlande, bi'un jaunâtre à l'état sec. a servi à désigner d'autres spécimens dont la tète des tylostyles olfre des varia- tions multiples, cas fréipu'ut ilont h'risttMlt a donné (rexcellentes ligures en 188:3(37, p. li. pi. H. tig.-2^/-:2 /). C/iu/ia (iii{/iif(i/(i liane, n'est autre chose (jue (.'. cchtlii i)erl'orant le corail de la .Mi''diter-

:>i E. T0P8ENT.

ran(''e. Je soupçoniK' encore Cfirma railidld liane, >ur Triioii r<iri<'(/<itus. de n'en être pas spéeiliquenienl tlistiiutc llnliii. Cliiniti (jUthulifora Jlane.. décrite en 1807. d'après un sp«''ciiiien iini(|ue décuuveit dans un Spnnihjhu yadœrojiua de la Méditerrance. a étc avec raison, selon moi, inscrite par Lendenfeld (65, j). KKh au nunilii'e des synonymes de PapUcUd siihi-rt'it iz= ('J'utnd t-child i. V.\W est aussi de celles au sujet desquelles j'avais foniHilr dfs irscrvcs en IKVil (118, p. ."iTo). Kn l'absence de spirasters. le Ikmu (li''vi|(i|i- penient de ses papilles, la forme et la dimension de ses lyinslylcs (:290 (Ji) invitent à opérer cette identification.

Carter a fait remarquer que sa Cliona Wan-cni. du nullV de Ma- nanr(17), ressemble à (',. relata par la coloration bi'une de sa rbair desséchée et par la simplicité de sa spiculation. Revenant sur une opinion exprimée d'après ces considérations en 1891 (118, j». .'"►(>.'{). je ne crois plus à l'identité des deux espèces. Cliona Wtirrcni me paraît plutôt ne faire qu'un avec Cfiona quadrald liane, qui a été découverte sur une Tridacna <jUja^, et qui, brune coninie elle après dessiccation, possède des tylostyles fusifornics. 1res épais, avec une grosse tète sphérique. en un mot Iticii scinlilablcs aux siens.

\' lI\imeniacidon tenehroms de Bowerbank, au contraire, rap- pelle tant par les moindres détails les Cliona cflata revêtantes qut- je ni'él(jnne de ne pas trouver dans la description (|ui en a ('[(' lrai(''(' un nnjt de comparaison, soit avec V Fli/nicniaiiilon rrhilas soit avec le lidjilnjrus firif/ilhsii . La couleur à l'état sec en est bruin- (dull brt»\vn)au dehors, ambrée sombre (daik ambei-rolouredià rinii'iieur. La surface en est unie, lisse. L'ectosome abonde en spicules. Les nié- gasclères, d'une seule sorte, « ovo-spinulate », ont la même base et présentent la même courbure que les tylostyles île Cliona cfldla. Lnlin. sur l'un des spécimens dessinés ((ig. 2), on aperçoit parlaiti'- meiil plusieurs pajtilles déprimées. Bowerbanlv dil, il est vrai. (|ue ili'UX de ses sf)écimens renq)lissaient les anlVacluosih's de IVaiinients d'une rocbe basalli(jue. .Mais il y a si peu de diiule au sujet île leur

KTIDE MÔNddlî APinorE DES SPONCIAIHES OE FRANCE. :i:>

i<l('nlil('' (|u'nn |t('nl li<''s bien su|)|k»spi" que cos (llittnos y avaifiit rcii- contl'r (les (-((i-its rah'.lil't's de pcil (rrlcndiic, ti'ls (jiio dos tulx's de Serpules. d'où elles n'avaient pas (aidé à déiiordei-. li'hypd- llièse est d'autant plus vraisemblable (|ue, au dire de Jlanitscli (47, p. :218). il existe au Musée zoologique de rUniversité, à Livei'- ])(>(»l. une ClioïKi ci'hilo à demi i-evètanle. éteiulue en ]>artie sur une ro(di<' iiin(''e.

l/E|Min,i;e de la .\uuvelle-(iuiMée que Uidiey et Deiidy ont app(dée (Uioiin f/issimi/is- (95) ne dilVère pas spéeiliqnemenl de (.'. cclahi. Sa ('(tuleur est brnn elair dans l'alcool. Ses tyloslyles. de W'ii) jj. sur {■>. juesnrent la taille noianale et atlertent la forme ca- ractéristiipie de ceux de notre (llione. Il s'agit (Wxn individu (pii commençait à devenir lapbyntïde. Pour- si intéicssante (pi'elle soit, la répartition de si^s jiapilles inbalanles sur l'nne des faces et de ses papilles exbalantes sur l'autre face de la Tiirhinnrin per- forée, ne constitue (pi'une particnlarité niorplioloi;i{pie t(»u1e indivi- duelle.

En IH89 (112). conq)arant (Uioiui <<'liil<i (iraid et C. suljthiiffd (l)esoi') l^eidy. j"ai monti'é (pu- les prétendnes diltér-eni-es sur les(pudles l.,eidy s'appuyait i>our séparer ces deux espèces n'ont nullement la valeur- (pi'il leur accordait. Depuis. Uanitscb (47, p. ^:20) s'est dé- claré d'avis comme moi (pu^ ('. . sid phurcn doit grossir le nombre ^\i'^ synonyuM^s de ('. ccldld.

Enlin. j'ai coi-iigé iéc<'mmenf (136, p. 1:2.') et 1:2()) deux erreui's commises jiar l^endenteld dans son mémoire sur les (UnriiliiKi de rAdriati([ue. Les Kponges qu'il a décrites sous le nom de Ptipilclhi siihcn'n ((). Sclim.) (65, p. 1>9) et de PapUcUn qvadrata (Ilancocli.) (65, p. lOB) sont réellement des CA'iona celafn (îrant. Les unes, de la forme rapliyroïde, se reconnaissent bien aux pbotograj^hies (ju'il en a fait reproduire (pi. IlL lig. 2;i-:2.^>) et aux tyloslyles (pTil a dessinés ; les autres, perforantes, ont. sous l'inllnence de l'acide osmi([ue. révélé le second caractère spécificpu* important, l'existence de cellules sjtlié- ruleuses à s|)bérules cbargé(>s de graisse.

:'.('.

K. TOPSF.NT.

C/inna rfisfi/im llancuck. (PI. II, Un-. 3-<)K

Syn. : IHit>. C/io/i/i rasli/ira, llancuck (44, |t. ',\\'l. |»l. W.

liii. 1-2). iSiU. ClioïKi (//■(ici/is. Il.iiic(jck (44. |i. iîii. pi. XIN'.

liii-. 7). 18iO. (Hionn norlhiunhricd. Ilaiicuck (44. p. '.VM'^. |il. MN'.

lii;-. :■)). IHi'.J. C/io/K/ co/ffi/iiioith's. Ilancitck (44. j). :>;{T. pi. W.

li.ii. 1 cl -2). I.S(r2. ]'io(i f/r/i/ifii. Sdmiidt (96. p. TM. pi. \ll. li-'. \:\i. 1H(»(). //i//iii'/ii<iiii/t)/i ri'liild. l{(t\vciltank (6. vul. II.

p. 212). 1807. CJioïKi ras/i/ira. Hancock (45. p. 2;?7. pi. \\\.

li.ii-. 2). 1H(>7. CJionii iiorlliiniibricd . llancuck (45. p. 2;{7. pi. \ II,

liii. I). 18(>7. (Uidiut <-()ri'<ilHniii(l<'.'<. llancuck (45. p. 2:58. |)l. \'ll,

li.ii-. :{).

18()7. C/iona {//■ari/is . llancuck (45. p. 2:58. pi. \ II.

liii. 'h. 18()7. diiuiii iiiaiiilliini'iisiK. llancuck (45. p. 2i(). pi. \ III.

fi,u-. 1). I8('>7. Pidiic iiorlliiinihrird (llancuck). (iiay i41. ]». .''"»2.'")). I8(i7. I^ionc rasti/itii (llancucin. (iray (41. p. r)2o). 1807. l'ioiir ritrallinoiih's (llancuck). (iiay (41. p. .')2."i). 1807. /^o//^' 7/Y/r/7/.v (llancuck). (Iiay (41. p. r>2.')). IHIiT. /'/o/(/' ////'/:v///^///^'//.s/.v ( llancuck I. (iiayi41. p. •"•2Ù . IHIiT. Srt/i/i/ii' (i/(iii/ii {Sr\\\\\'\i\\\. (iray (41. p. .""»2(>i. IHliM. l'iinir 11(11 lliiinihi'icd ( llancuck i. I*aililt (88 ). 1X70. r.liiiiid iKirlIiitnthricd llancuck. (!ar|ci(9. |i. 7:5).

ÉTUDE .M()XO(TRAPnrnT'E DES SPONGIAIRES DE FHWCE. :'û 1871. Cluma roral/inoidcs Hancock, Carlcf dl. j». 14,

pi. II. fig. 33-37). 1882. fUiona norf/nnnhrira Hancock. Xonnaii (6. vol. I\'.

p. -23 i). 1882. Clionn rdslijini llanrock, Norman i6. vol. I\'.

p. 2:5:i). 1882. C/ioïKi coraf/iniiiffcs Hancock. Norman i6. vol IV.

p. 235). 1882. CJionn (/rfirih's Hancock. Norman i6. vol. I\'.

p. 236). I88:>. IVor/ /v/.v/<7/Vr/ (Hancock). Eristcdl (37. p. l.'i. pi. M-

fig. 3). 1887. l'iononoi'thunihrira (Hancock) (iray.N osmacr (145.

p. 333). 1887. Snjilinp Granfii (Schmidti (iia\. N'osmacr '145.

p. 333). 1887. C/ionn va.s/i/fra f/ioro sensu i.Ti)\ison[ (110. p. iU.

77. 82. |.l. II. III. VII). I8'.tl. ClioïKi ras/i/ira (Hancock). Topsent (118. |). ."i'i'n. 1892. r/Zo///'/ /v/.s7///V7MJIan(dck). To])Scnt (119. p. 13:5). 18'.)(i. l'iofi rasft'/i'rfi (Hancock). Lcndcnfcld (65. p. 8!>.

])!. III. VI. VII. X). 18U8. Cliona ronr/itirum. Tliicl.' (107. p. 42. |>l. \lll.

fig. H)). 18*10. Cliann ros/i/ita Hancock. Topsent (138. p. lO"")).

Éponge poi-t'oi-ante s'attaquaut aux cor])s calcaires de toutes sortes et les creusant de galeries moniliforines, d'aspect variable suivant son âge et sa vigueur et aussi selon les dimensions de son abri.

Papilles généralement petites, intérieures à0"'"',5, mais nombreuses, en lignes ou sans ordre; les exhalantes souvent difficiles à distinguer des inhalantes cpiand elles sont contractées, quelquefois reconnaissables à leur diamètre plus grand 0""",6 à 0""",8), éparses.

Chair assez molle, .sans cellules sphéruleuses caractéri-^ticiues. (,)uel quef'ois, en toute saison, des gemnmles internes.

Spiculation toujours composée de trois sortes d'orgauiles. ivlostyles. acanthoxes et s|)irasters.

:i8 K. TOPS F. NT.

Sj,irnh's. I. Mégasclères : 1. Ti/losti/les lisses (fii;. H n) ; à tête ordi- nniivint'iit .ulobulcnso arrondie, plus rarement trilobée en roupe opticpie, cette variation, e.\(ei)tionnelle chez la plupart des individus, pom.nii, chez d'autres, devenir prédominante; à tige le plus souvent droite, ou l)ien léijèrement courbée en un point quelconque, non renilée ou rentlce d'uni' manière à peine sensible en son milieu et graduellement cl'tilée en une longue pointe aiguë. Ces spicules mesurent en moyenne 3(X) [x. de longueur sur 4 à 5 [jl d'épaisseur de tige. Dans les papilles, dont ils cons- tituent la cliarpente. ils se disposent par faisceaux verticaux, la pointe fournée vers le haut; dans les lobes, on les trouve clairsemés, isolés ou |.;ir h les grêles, irrégulières. 2. Aranthoxcs {i\g. '^ l>) t'usiformes. douce- mont courbés, à pointes acérées, uniformément couverts d'épines très nombreuses, petites, parfois même difficiles à voir. Dimensions moyennes, 95 à 1(X) [a de longueur sur 3 à 1 [x d'épaisseur au centre. Abondants, sans ordre apparent, dans la i-hair des lol)es. ils t'ont i-ons- tamment défaut dans les papilles.

II. Microsclères : 3. Spirastrrs (fig. 3 r) épineuses, petites et assez grêles (en moyenne, 13 à 15 [x sur 1 à2 [x), droites ou onduleuses, à bouts ;u'ri>ndis ou tronqués, variables, sous ces ra|)ports, d'un indi\ idu à l'autre ou dans un même in<ii\idu. A])ondantes, parsemant les parois des canaux et des canalicules et les sphincters interlobaires. et s'accu- mnlant sur le plateau des ])apilles entre les pointes des tylostyles.

('(iiilriir. A l'état de vie, rouge, orangé, jaunâtre; à l'état sec, jaune d'ocre plus ou moins l'onc('' ou blanc jaunâtre.

Hdhittit. Côtes d'Angletern». Nor\ ège. Danemark. Helgiiiue, France, Espagne; Méditerranée (cotes de France, Adriati(|ue): (iolfe du Me\i(iue; Oct-aii Iiulien; Nouvelle-Zélande; Japon.

dette Kponge (•()siin)|)(>lilc est commune sur toutes les eûtes de JMaiice. Les représ(Milanls n'en sont cependant pas tout à fait aussi nnnibreux que ceux de resf)èce précédente, ils s'éU''venl aussi moins liaul sur le rivajAc et ne se rencontrent pas rrécpuMiinienl sur les rochers (|ui découvrr'nt aux maré<»s de syzygie. Kn revamiie. ils semblent se complaire encore par des pi-ofondcHirs (Uioiai reUild devient rai-e. ,1'en ai ti'ouvé plusieurs dans des ])oIypiersi'ecueillis |»ar :{(K) m. sui- la côte des .\sturies par le yacht V Hirondi'lh' (119. p. i:{:!). et d'autres dans des poly[(iers di'ai^ui'-s par M. Truvot à Uanviils. dans le Hedi Laca/.e-l)utliiers. |)ar ."» à (500 m. Kenianpions cependaul (pie. dans celte dernière loealili'. les ('Ininii hihi/ri iilhira el ('.. Prid'oli exeiceid uiie prédomi Ma m'C mar(pn''e. tant par leur nombre (pu' par l'i-lendue de leurs ravancs.

ÉTUDE MO-NOGRAPHCQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. .V.»

SeuU' do toutes nos (;ii(tn*'s à ])Oss(Mler toiij(»urs j»our' spimlrs (les |yl(jstyles, des acanthoxes et des spirasters, C. lutsli/ira est par cela même aisément déterminable. Ce caractère, de constatation facile, est d'autant plus précieux que tous ses autres (disposition des galeries, distribution des papilles, coloration, taille relative et dél.iils de forme des divers spicules) sont susceptibles de vaiiatiniis. D'uù l.i iunuut' liste de ses synonymes.

D'iuK' façon générale, on'peul dire (|ue (Uionn rnsfi/îm esl à tous éganis moins vigoureuse que C. celala.

VMe reste toujours perforante et cons(M've même d'une f.iron à |m'u près constante les étranglements qu'elle ménage dans le e.ilcaiir au début de son installation, pour décomposer ses galeries en rliand)res isola blés au moyen de sphincters.

Jeune, elle dessine dans son abri un i-éseau lâche de galeries mimi- liformes dont les dilatations n'ont pas plus de 0 mm. 8 de largeur. Agée, elle le creuse de cavités de 2 à 3 mm. de diamèti'e. pressées côte a cote, séparées par de minces cloisons calcaires et ne communi- (juant entre elles que par d'étroits pertuis. Entre ces deux états, tous les intermédiaires s'observent. L'aspect de ses perforations dépend non seulement de son âge mais aussi, dans une certaine nu^sure. de la nature du corps attaqué. Ainsi, dans les coquilles minces et étendues, la région qu'elle a d'abord occupée est criblée de chambres spacieuses et serrées, et, tout autour, rayonnent des galeries linéaires. ]>rélude d'un prochain envahissement. Dans les valves île Pinna. par exemple (lig. 8), cette disposition se voit fort bien p;ir transi)a- renci'. Dans les coquilles épaisses, comme les Huîtres, la |)ei-furati(tn élaid possible dans tous les sens, les chambres ne tardent pas l\ s'étager les unes au-dessus des autres.

il ne faut dont pas attacher d'importan»^^ à la forme sous laquelle on peut la rencontrer. Pour séj)arer ses (Uioiut rasfi/îra. nort/tinn- hriid. inn:(ttl(uii'nsh. cordUinoKh'K, (jrdcHis. Hancock s'est en partie basé sur des caractères morphologi(|ues qui, pas [dus (jue ebe/ les autres Cliones, n'ont ici de valeur spécifique.

(i()

E. TOPSENT

Ecs papilles (le (llionii nisti/icd sont prtilcs. Il n'v a .tiiièic (pic Ir-. cxlialantcs ipii allt'innent un ilianirtrc dr 0 iiiiii. (i à 0 iiiiii. H. l-lnrurc ne sunt-ellos |)as luujdurs tlistinctes. Efs inlialantes uicsuiNMit |)oui' la plupai't. flans les licaux spécimens. 0 mm. W à 0 mm. \ : elles appa- raissent ciimnie île Unes pdneUial ioiis elie/. les jeunes sujets nii dans les [)()ints i(''ceinnient alta(pu''s.

l'ar ciimpensaliKn. Ii's papilles smit iei très nombreuses. C.niiimuné- meiit. lin en enmpte ileux nu trois, ipudipietuis ipiatre par Inlie de ri'lpiinue. (!ela dill'ère Iden de re i pi i existe ehez d'à tdres ( .1 innés, eliez ('. . lal)i/fin(hi((i . par exemple, ees nruaiies se iinintreiil à la l'nis petits et ilispers(''s.

La dist rit (lit il m des papilles à la surface du ciir|»s mini'' par ('. . rasfi- lica di''peiid iiat iirellemeiit de l'iMat des galeries élalilies à riiiti''rieiir. .\ussi. pai^l'iiis en sT'ries linr'aires. elles peuvent au contraire ponctuer unit'oriii(''nienl tout raltri.dislantesalorsentre elles. siii\aiit les cas. de 0 mm. •") à I mm. ■">.

La couleur de ri"]poni;i' iir'pend de l'alii nnla nce de si m piuiiienl. contenu sous l'orme de crains dans les cellules amilioïdes à noyau nncir'olé et dans les clmanocN tes. Tels spécimens sont rouii'es ou orani;és pendant la \ ie et ile\ ie une ni jaune d'ocre plus ou moins t'oiici'' par la dessiccation: tels antres, simplement jaunâtres à Télat vivant. se iiioiitreiit à peu près incoliU'es à Tétai sec. Hancock, pour diUereu- cier ses cini| espèces pi'écilées a tenu compte de la coloration de leurs spécimens types desséchr's. Mais il ne s'ai;it en réalili' ipie de \aria- tioiis individuelles sans ini|)ortance.

l'u'aiiconp d'hlponnes Mines i /''ici//i/ifi /ici/s. S iihci-ilcs ihuii il iiiiihi . lii-iiilitrij.v iitiriisinns. 1*1 ii iiKilKiUrhiniilria iiliiniosa. DcsiiKiciilDii l'riil icosiix. etc.) possèdeni le même pii;nieiil . compara lile à la zoom''- ryllirine. ipie (llioiui rtis/i/ica. Des proportions daii^ |e-ipielles elleslrprodnisrnl iir'pendenl. clie/. elles l'ua le liieiil . des variations i ml i - \idnel les allant du louue lui liant an jaune très |»àle.

Les papilles iruiie même Llioiie ont rarement la inéme coloration sur le- deux r.ices de sa demeure. L'ilillueiice île |;i lumière doil

miDR MoxodUAPiiini'E dks s]»()X(iiAiin:s dk fua.nch. ni

souvent être ])()ur Ix'aucoup dans cette dinércnre. (l'est elle évideni- iiicnl (|iii agitsui'Idul sur les l'éponges lii)iTs. Cependant, j'ai constalé (pie la fae(^ exter'ne d<'s Pcclon. (htrca. (Uiriliion. elc. un \n'\\ colorée |);ir e|[e-iiièiii<'. |»résente toujours des |)apilles d(> (Mione de nuances plus vives que celles rpii perforenl la face int<'rne. et. coninie on ne saurai! adni<'tlre que Av^ valves détachées rejtosent invariahlc- nienl sur leur face iiderne. l'idée vieni d'une certaine aptitude de l'Kponge à riioniochroniie.

Les tylostyles restent di-oils pour la jilu|»arl : (piand ils s'indécliis- sent. c'est d'une faeon toute capricieuse (pn ne ra|)pelle en rien la courbure constante de ceux de CJioiui crlnld . D'habitude, leur tige diminue progressivement d'é]»aisseur à ])artir du cou et s'atténue ainsi en une ]>ointe longue et Une : pai'fois elle atteint sa plus grande épaisseur à uiu' certaine distance du cou. mais la dillerence de diamètre enti-«' ces deux, points est alors si faible que la tige ne parait pas fusiforiiK'. La tète est toujours bien marquée ; sa forme habituelle est s|)b(''ri(pie : c(q)endant. elle s'allonge assez souvent et. se i-étrécis- sant à son exlréunitè. devient ovoïde ou trilobée en coupe o|)li(|ue mi se termine par un mui-roii obtus, jdus ou moins long, de la même é'paisseur cpu^ In tige, (les variations, souvent absentes, deviennent fréquentes chez certains individus et peuvent même prédominei- (diez d'autres. Fristedt (37. pi. II. lig. 8 <'t 4) et Lendenfeld (65. i»l. \\\. lig. 85 et pi. X. lig. loi) en ont donné des ligures : je les ai déerites en 1H87 (110. p. Vi). Des variations poi-tant sur la taille {\i')i tylostyles s'observent encore d'un individu à l'autre. Par exemple, sur six spécimens de la .Manehe. dont les quatre derniei's li'ès l)eaux. je leur trouve : .\. :>i() jjl sur 4.5 : H. -210 à :25() \>. sur \ à 6: C. 280 [x sui- 7 : I). 270-aO()(x surd: K. 'M){) [xsurTi ; V\ ',\m-XM) \}. sur (J. Les mesures prises sur (piaire spécimens de la Méditerranée, bien développés, me donnent : (i. 'M)() [x sur \\.:\: IL ;{()0 |j: sur :{ à 4: 1. :U)0 [a sur 4: .). \V.\{) (A sur 4.5. Lendenfeld m'a re])roclié avec raison fie leur avoir assigné une longueur moyenne un peu faibb^ (240 à 250 [a. 110. p. 47) ; il l'aul l'élever jusipi'à .'>00 [/. pour être dans le vrai. On

rr2 i:. TorSK.NT.

iriii,in|Ui'ia (|in' rrpaisseur de ces spirilles change iiKli''|MMi(l.iiiiiii(Mil

ilr leur li»niiU<'UI'.

I''iis|f(lt a vu It's tyloslylcs longs (le :280 [jl. licnrlciiffld jcnf (lnnn<' |Hiiii(liinçnsi(»ris : WM) à iOO (x sui' 5 à 8,

<l('s sj)icules sont clairsenM''s dans les lidics. Isulrs. mi gr(Mi[»i''> |»,ir traînées ii-i'égulières et d'iniptulance inégale, dans l('S(|ii('il('s ils Iniirnriil souvent pour la plupart Irur- pianlc suivant une nirinc diicrtion, ils représentent évidt'uiuicnl la (diai'pcidc priucipali' du (dioanosoine. ici réduite à peu dr (diosc j)uis(|vn' les parois (•al(airi'> des galeries la lendent presque inutile.

Les acanthoxes sont fusifornies, à pointes acérées, doucement rourhés eu leui' rentre, uuiforniénienl couverts de lincs épiui'>. (!etle ornementation, le [dus souvent très apparente, est quelquefois fort délieate et difdcile à découvrir, (llie/, (pielques spécimens, un eertain utuubre de ces spicules se font remarquer par un bourrelet nir'dian (pii rappelle celui des oxes de SpoïKjosoritea f dure ni a. ('.opixUias Jo/nisfoni et autres .Vciculides, dont nous nous oceuper(ui>- plu> loin. I'"riste(lt Ta ligui'i'' i37. pi. il. (ig. 15. c d. /"l et je l'ai moi-mènie noté.

JIancO(d\ a indiipu'- un houridet identi(|Ue sur des oxes de ses (Uiona muscoidcs. ('.. rtnif/f/rnsis et (!. (Jnrjtf/ifi'/'i. .Nassonow l'a aussi li'ouvé sur les acanthoxes de (J. s/o/io/u's. C'est une marque d'origine sans inqiortnnce spécifiipie. Dans la plupart des^/. rnsli /ira . ee bourrelet semble manquer ou bien se uiiudre rudimentaire ci et quand on le reeberebe avec soin.

Toujours un peu ini'gaux dans nu individu donin', le< aeaidboxes mesurent eu nuiyeune '.K'i à KM) [/. de longueur sur ."! à 'i [x d'i'paisseur au milieu, (les chilIVes s'établissent par collation de> moyennes obtenues dans un l(»l de s|>éc,imeus. Ainsi, je leur ai trou\('' : A '. 120 \L sur \: H. 70 sur- i à I iO sur <"»: C. (m à 100 sur W : I). U:; sur ;{ : K. i:{() sur à (i : F. 1 10 sur :{ à i : (i. îl.") sur -1 à :{ : II. '.«) à 1 10 sur -_> à

' l,rs Ji'Hi'i-s 0(irr('s|iun(iciil à ccIIcn ijili oui .scl'xl à lu |t;inr iirrccilcnlc ;iiix iilcMiro «Ir's l\ lusl vIfs.

KTIDE .MOMMiUAPHiniJE DES SPO.MilAIIIKS DE FRANCE. Cù\

:> ; \. 100 sur -2 h '.\ : .1. 70 à [-lo sur i. On icmaniucra (|U(' leur ('•|»aiss<'ui' reslc asst'z in(l(''{>t'n<lante de leui' luni^uour fl. en iikmiic Iciiips. que le rappoil de leur longueur à celle des tvloslylcs n'a rien lie iix.e ; en moyenne, ce rapport est de 1/3 environ.

Fi'istedt a vu les acnnthoxes longs de 110 [t.. Lendenfeld leur donne pour dimensions : 80 à 200 [x sur :2,.') à 5.

(les spieules. très abondants dans la cliaii' des lobes, s'y croiseid dans l(»us les sens; ils ne ])renn<'nt aucune part à la constitution des l»a])illes. Ils représentent, dans la spiculation co)uj)lète du genre ClioïKi. une seconde forme d'organites qui, comme les deux antres, est susceptible d'atropliie et qni, inversement, peut comme la première (les tylostyles) devenir prépondérante ou mènu' se déve- lopper seule, (liiez CJiona relata, nous avons constaté une ati-opbie partielle des oxes, que nous verrons totale chez les (',. lohata . ('.. riri- f/is. a. Carteri et (J. Sch/nidli. Au contraire, chez C. Prucofi. nous ne rencontrerons cjue des oxes et desspirasters. Enfin. C. labi/i'iitlhira nous ofVrii'a des oxes seulement. La série des variations serai! eonqjlète si l'on venait à découvrir quelque part une CJioiia ne possédant ipie des spirasters. Son existence n'est pas impossible. .\e connaissons-nous pas déjà des Tliooi^a sans mégasclères. et Ah'cioïKi Milhn-'i ne nous a-t-elle pas paru (p. :27) se trouver dans le même cas;'

Les spirastei's sont petites. Toujours inégab^s dans un spi-cinien ddiim'-. elles atteignent en général II à i:> [ji. de longueur sur I [j.. ,■'» à -1 [j. d'épaisseur. l'iirement davantage ( L'i-i^.") [jl sur :2 dans le spécimen E). Leur' forme vai'ie beaucoup : souvent droite ou légèrenienl (lexueuse. souvent aussi sinueuse ou spiralée, ou enfin intermédiaire entre ces deux états. Dans ceitains individus (spécimen L. par exemple), elles se montrent à la fois sous leurs divers aspects. Un les trouve là. en effet, de deux catégories, les unes grêles (O'i'^V.OOO.")) et droites, les autres |»lus épaisses (0.002). droites. sinue\ises ou fi'an- idienient spiralé'cs et W ou \ fois coudées. Elles se couvrent loujoui-s de Unes é[)ines. géné'ralement l)ien apparentes, mais partois ;i peine

04 K. TOPSENT.

visili|r>. (Ju.iiiil i'llf> sdiit (li'oilt's ou [»('u sinui'iiscs, leurs houls |)c'irai.ssent ltiiis(|U('ni(Mi( IroïKjui's : lnrs(|u'rllt's s'ciiniiilnil en spirale, leurs exlirinités tendent à s'incurver et s'arrondissent.

Lahiimlance des spirasters dépend aussi d'aptitudes individuelles. l'ille est Idujuui's assez considérable, dépendant, ces nncn»sclèi-(>s ne fiiiil (|iie parsemer les pantjs des canaux el des canalicules el les sphinclers inlei'loltaires et ne s'accuniuleul vi'i'itaMenient (pi'à la partie suj)érieure des |)apilles, autour des stouiions el entre les pninles des tylostyles. .Nous avons vu leurs homologues, chez les très jeunes (Uiona relata: nous les retrouverons à tout ài;e chez nos autres Clio/ia. à l'exception de (!. hilnji'inlhira.

De chaiiue suite de spicules il peut <'xis|er une foi'nie i-ièle. Je piissède. dans un Pciti'u. un spécimen contenaid à la fois, en grande (piantilé. parmi les s])icules noi-maux. des tyl(»styles à tiiic linéaire et à tète le plus souvent niucronée, des acanthoxes lililViinies et lisses et des spirastei's d'une finesse extirme. di'oiles jxiur la plupart ou déjà s|»ii'alées. Leur alutndance est telle ipie j'ai peine à ci'oire (|ue ces spicules déhiles re|)réseiitent constamment de jeunes oi'ganiles inachevés. Du reste, on renconlr'e des individus (pii. hien développi's. possèdent une spiculation notablement plus l'aible (pie la normale. Tel un spécimen, sur leipiel je relève les inilicalituis suivante> : tylostyles à tète >;|ol)nleiise. lon.us de 180 à :200 [*, épais de i [a : acanthoxes très linement épineux. lonj;s de (■»() ;i 70 [JL. é|)ais de I [jl.,') ; spirasiers j;énéralement «Iroiles. loiniues de ll{ à l(i ja. épaisses de '1 [jl. ( lliose curieuse, dans ce cas. à rinvei'se des m(\i;asclères. les microsclères dépassent la moyenne ordinaire.

Ton> les détails minutieux, fastidieux même, tpii précèdent, sont pour donner une idée approximal ive de la variabilité de la spiculation de l'.lioiia rasti/iid et pour montrer à (puds caractères futiles Hancock a cru distinguer dans nos mers (piatre Clituies à tylostyles. acanthoxes et spiras|er.««.

li'analomie di' Cliinia ras/i/ira a élt- iMiidiée succcî^sivement par

ÉTL'DE MONOGllAPllIOUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. Go

Carter (1871). par moi (1887) cl i)ar Londcnfcld (1896). Pour les détails qui la concernent, le lecteui' se rei)ortera à ces travaux.

Rappelons seulement que Carter a découvert dans celle Eponge les papilles mixtes (percées ;i la fois de slomions o[ d'un jiroclion) (|ue j'ai signalées par la suilc chez (J. cehild.

Remarquons ciicin'e ((ue les s[diinr|(Ms corilraclilcs inlcrlohaires oui une stiiirliiic plus sinq)le (pu' dans Tespcce précédente; ils sont plus ('IroiU cl ordinairement di'-pourvus de tylostyles; les acanlhoxes (jui les sdulicnnenl n'alleclcnl aucune orientation précise.

Endn. notons l'alisence de cellules sphéruleuses caractéristi(|ues cmiune u(.us(mi avons vu chez ('.. rchitd. comme nous en retrouve- rons chez (]. vtj'it/is et C SrlimuUi .

Dans la ^tanche, la reproduction commenc(^ en automne. A la lin de septend)re. heaucoup d'individus sont pleins d'ieufs orangés encore unicellnlaires avec une grande ta(die claire correspondant au noyau. Leui' évolnliim ultéi'ienre n'a pas été suivie.

J'ai signalé ce fait curieux que. sur la côte du Calvados, je l'ai surtout étudiée. CAiona rasti/îra cmitient souvent, à toute saison, des gemmules conqtarahles à celles qui s'organisent à la hase de ÇJidlinn ocn/a/a. Arcrror/itili/ia f/raci/cntd, Fimlina /irus. Subcritcs tlomiiiviihi , S. ra/'nosiis et Ti'rjiioK fiigdx. Ce sont d<^s Corps ordinairement rouge vif. jdus rarennuil jaune pale, qui s'organisent conti'e la j)aroi des chand)res. c'est-à-dire, comme dans les Eponges précitées, au contact immédiat du su|q)orl ( pi. 11, lig. G). Leur forme typique est ovoïde, un peu dépi'imée: elle peut d'ailleurs varier jnsipi'à d(>venir tout à fait iri'égulière. heur taille n'a rien de fixe, mais est toujours relativement considérahle. et fré- quemment leur longueur nu^sure près de :2 mm. et leur largeur 1 mm. 2. l'n petit nond)re de lohes seidemenl renferment des gemmules, et c'est assez l'hahitude qu'ils occupent alors une mènu' régiiui de l'Éponge (pi. II. lig. 9): dans la règle, chacun d'eux ne contient (prune gennnule, l)ien qu'il ne soit pas rare ^Von trouver deux ou davantage, séparées ou accolées et soudées.

ARCH. DE ZOOL. EXP. ET CÉN. 3" SERIK. T. VU. 1900- S

66 Ë. TOPSËNT.

La geniniule adhère fortement aux parois des galeries [)ar sa face jtinfdiide. ([ui se ini»ule sur les fossettes dont elles sont creusées ; cette jtartie n'a d'autre protection i|U(' le ralcaii'e, mais (oui le reste de la surface, plonge dans la chair de l'KjJonge, est recouvert d'une mem- Itrane anhiste qui pi'end attache tout autour sur la paroi du Inhe. (l'est, ('(imme partout ailleurs, une enveloppe de spongine trans- parente, jaunati-e et résistante, d'une épaisseur notahle. On met farih'meiit à nu le corps ainsi iimiti'-. mais il est moins aisé de le détacher. La masse est coin|)acte. ferme au louidier. i'int(''rieni- <''lant ?('m|iii d'éléments cellulaires seri'és et de spicules. Les éléments celhdaires (110, pi. 11, tig. 7i. vivement colorés, ressemhlenl à ceux des gemmules des Spongilles, des Chalina, etc. ; ils sont gros, polyé- dric^ues par compression réciproque, assombris parune accumulation prodigieuse de granules ronds (jui cachent le noyau. 11 ])eut y avoir dans les gemmules des spicules de trois sortes ou de deux sortes seulement, ou même d'une seule sorte, n'importe laquelle; enfin j'ai examiné (juehiues Cliones les spicules y faisaient complè- tement défaut; mais, en général, ils y abondent; ils sont suitout n(jmbi-euxà la périphérie et s'y disposent tengentiellement à la masse et parallèlcineni entre eux pour doubler la membrane d'enveloppe ; au milieu yh'^:^ cellules, ils sont r(''|»an(his au hasard.

On trouve souvent itainii eux des ]iidduclions siliceuses épaisses et courtes dont j'ai donné ailleuis une s('i le il<' dessins (110. ])1. II. fig.8) et ([u'il faut considérer comme des lylostyles monstrueux (pi. H, fig. 7). On en rencontre et l<à de sen)blahles chez beaucoup de (llavulifles. IJowcrbaiik. (pii en a observé' aussi cbe/ lldlioti'inid jxilcrd se croyait eu |(r('seiice de spicules jeunes donl la tète (''tait dévelopj)ée et dont la tige se serait alti'nui'e en s'allongeaut. dette byp<»thèse n'est pas admissible, car leur tète est (h'jà |)lus grosse (|ue celle de stylostyles normaux, el Ton ne conçoit pas comment des corps siliceux poui-raienl s'efliler |iour acipurir nue f'oiiiie (b'finilive. L'état jeune des tylostyles seiMit plus vrai--eiidilablemeiil iepi(''seMti'' par les spicuh's |in(''aires à tète glohuleiise et iiiucroïK'e. Il se peut cependant

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 67

encore que ceux-ci aient, au moins pour la plupart, la signification d'organites malingres qui ne grossissent pas davantage, car on n'en voit presque pas dans les galeries encore étroites l'Eponge est pourtant en croissance active. La même réflexion s'applique naturel- lement aux acanthoxes et aux spirasters grêles. Leur abondance excessive dans certains cas m'a déjà conduit à formuler (p. 43) les mêmes réserves ; mais leur rareté dans les points ils devraient être surtout nondjreux me semble plus particulièrement persuasive.

J'ai constaté à Toulon et à Banyuls que, dans la Méditerranée aussi, CUona vastifica produit des gemmules. Mais je n'ai pas cherché à en déterminer le degré de fréquence. Lendenfeld n'en a pas vu dans les spécimens de l'Adriatique.

Ouelle est la destinée de ces gemmules et de celles des autres Monaxonides marines? C'est un problème dont la solution otïrirait un grand intérêt. Le fait qu'on en trouve dans toutes ces Eponges en toute saison et qu'elles sont toujours pleines, porte à prévoir qu'elle offrira de sérieuses difficultés. Elles n'ont pas d'orifice préparé pour la mise en liberté de leur contenu. Peut-être ne sont-elles que vague- ment comparables aux gemmules des Spongilles ? Toujours est-il que chez CUona rastifica elles survivent à l'animal (jui les a organisées. J'ai souvent dragué des coquilles perforées dont les galeries ne contenaient plus que ces corps rouges, adhérents au calcaire et en parfait état de conservation. J'ai vu bien des fois, au pied des grandes Chalina oculata mortes et macérées, de jeunes branches vigoureuses s'élever du point s'étaient entassées leurs gemmules. Ces individus nouveaux étaient-ils issus de gemmules ou dérivaient-ils de larves que le hasard avait conduites '"' Si les gemmules se développent sur place, peut-êti-e que, dans les coquilles en question, leur vie latente aurait pris fin à un moment donné et qu'elles auraient ouvert de nouvelles galeries. Mais ce ne sont que des hypothèses. Une seule fois, j'ai trouvé dans la chair d'une Clione une mend)rahe vide (jui m'a paru être une enve- loppe de gemmule.

68 E. TOPSENT.

(U(t)n<t rds/i/i'ta prend jilace d.uis le prciuicr ,i;iiiu[)e d'espèces du ii'iMire (Uiond (137. \\. 'l'M\}. à cnti'' i\v (.'. n-hihi. |iiii>i|ir('lli' possède comme elle tiMjis sortes de sijiculcs, <'l. çctlf fuis. san> atrophies. Elle a pour proches parents^/. Carpenlcri liane., ('.. nhijs- sorum (lart. et (J. slationis Nass. Peut-être faudra-l-il en rapprorhei- aussi quelques-unes des espèces de Hancock, telles (jue C. Frijr/-i.

(J. SjiitiOXd . (,'. ((/llfKfi'nsfS. a. //Iltsroif/rs. t[u\ oui r[r i.li'crili'S cil ISi'.l

comme |)0urvues sculenu'nl de lyldstvlfs et d'dxes. Ilancitcîc. dansstin mémoire de 18()7 (45), c()rrii;('anl la descripti(»n des (liioni's anulaises, ne dil j)as les avoir ruahMiicnl rt''o\aniiiii''<'s. De surir (pic Ifur valeur restera douteuse tant (ju'on n'en aura pas icpris rriuiie sur les spécimens-types.

A (Uiond r(fs(i/ir(/ se rattache du reste sans eeja une liste i\i\]h longue de synonymes, l/espèee, telle que je la e(unprends. ri'sulte de la fusion de quatre espèces que llamnik- avait cru pduvdii' dislinuuer dans la faune anglaise en prenant 'mi edusidi^ralion l'aspect di' leurs galcies, la distrihution de leurs papilles, la cduleur de leur chaii- à l'état sec. l(»s dimensions l'elatives de leurs tyliis|y|c< cl ilc Icui's acanlhoxes et la conliguralidn de lem-s spii-a^l ers. Dans la |M'atiipn'. il est rai'C de ti'ouver ri'-unis tous les cai-aclèrcs (pfi! assignait à ses (J. f/raci/t's. (:. iiori Ini inlificd . ('.. cordUiiioidc^i cl C . rds/i/ic/r. i,a vai'ialiilih'' de chacun des caraclèrcs ap|iai'afl au ciuilraire iiiauil'esle l(jrsqu'un exannne une série assez niindtrcusc d"(''cliaulill(in>. .le l'ai mise en lumière en l.SSTillO. \k :V.\) et en IS'.H dlS. p. 'i<'.'»). liCs pages qui pr(''cèdent sont pleines de dé'tails ijiii me jiaraissent rétahlir d'une façon irr(''cusalile.

Leiidenfeld s'est déclai'é' (65. p. 8'») partisan de ma manière de voir. .Nous ne ditlV'roUN d'avis (pi'i-ii ce (|iii conccnie (.'. iitdCdlIdncn- sis llanc.. (pii. pour moi. se confond, en (l<''|iit de ^a provenance, avec la cosmopolite C. rdsfi/icfi hinjo scnsd. j.cndciifcld pic'conis" son maintien sans indiquer ce (pii. (rapi'è> lui. lenilrail à le jn^i iijcf.

I)e> ipialrc pii'miei> nonis en pi'(''>eii(;e. j'ai retenu cchii de rdsli- l'dti d'alionl en raixm de son >-en- phi- ui'iicial. ]iiii> à caii>c de ce

ÉTUDE MONOliUAPlIinUK DKS SI'O.NIJIAIUES DE FRANCE. OU

fait signilicatiFcjiio, lorsiju'il se pidduit dans uiip de cesC'lioncs deux catégories de s|)irasters, les unes épaisses, les autres grêles, celles-ci, plus simples, plus originelles, si je puis m'expriiuer ainsi, atVectent d'ordinaire la forme droite el tron({uée qui persiste chez (J. vasti/îca au sens de Hancock, alors même (jue les spirasters épaisses rappel- lent celles de C. :\orllu(uihric(i ri //rad/is Hancock.

J'ai dit ailleurs (118. p. ot).")) que la ]'ioa (iranlii Sclimidt. de rAdriati(iue, n'est probablenu^nt qu'une C/iona rnsti/îra incom- plètement décrite. Schmidt. il est vrai, a figuré les oxes comme lisses et n'a point signalé de microsclères. Mais nous savons que les acanthoxes de notre Clione portent parfois des épines si faibles qu'il faut une certaine attention pour les apercevoir; or. en 1803, quand parut la monographie des Éponges de l'Adriatique, le premier mémoire dellancock, seul existant, n'indiquait point encore l'orne- mentation habituelle de ces spicules. De même, les spirasters n'avaient pas encore été découvertes, et, en raison de leur exiguité, de leur dissémination dans la chair des lobes, de leur rareté même dans certaines préparations, il ne serait pas étonnant ({u'elles eussent échappé à Schmidt. Lendenfeld n'a pas retrouvé Mon Grandi dans l'Adriatique et s'en tient à mon hypothèse à ce sujet.

En passant, je rappellerai que le démembrement du genre CAiona, proposé par (îray en 1837 (41) ésait inutile et n'a point prévalu. Il était d'ailleurs mal fondé puisqu'il répartissait dans cinq genres distincts CI'kiiki relata (iraul. C. Aldcri liane, (^son synonyme), C. Catjx'iUcri liane. C. rasfi/ica liant, et l'ioa (Irantii Sclim. (synonyme de la précédente), tpu» nous savons étroitement alliées entre elles, et qu'il séparait de nu'me C. lohnta liane, et (l. Hoirsci liane, qui se confondent au contraire naturellement en une seule, tandis qu'il réunissait, d'une part. (^. cclata tir. et Vioa riridis Schm., d'autre part C. rasii/ira liane et C. Ifoirsei liane, et enfin C. lobala liane, et C. Aldcri liane, cette dernière espèce prenant ainsi place dans deux genres dillVrents h dix lignes d'intervalle. Ees termes Pimic northumhrira et Sajdine (jrantii, que Vosmaer

70 E. TOPSENT

adopta quelque temps (145) doivent donc disparaître de la nomen- clature.

Il faut encore noter (lue. dans la monographie de Bowerbank, qui fait partie de toutes les bibliothèques et qu'on ne peut pas se dispenser de consulter. (Uioiui rfisti/ica se trouve implicitement comprise dans la description, incomplète et inexacte, de llyinrnhn iiloii cddhi. sauf dans l'appendice au quatrième volume, rédigé par A. Norman, (l'est que Bowerbank s'est fait des Cliones une idée absolument erronée *. Pour lui, les diverses espèces signalées par Hancock sur les cO>tes anglaises auraient été créées sur des différences de spiculation pure- ment accidentelles et se réduiraient à une seule. Clionti cclafa, qui même ne serait ((u'une /fi/meniaridon (au sens vague on il entendait ce genre d'Épongés), non perforante, apte tout au plus à élire domicile dans les canaux dont certaines Annélides ont coutume de creuser les pierres calcaires et les coquilles. Assertion bizarre que Hancock n'eut pas de peine à réfuter.

Enfin, récemment, la Cliona conclKiiinit Tbiole, des cotes du .Tapon. est venue grossir la liste des synonymes de C. vastifica. Ses tylostyles, à tète le plus souvent ronde (meistens mit rundlichem Kopfe), parfois ti-ilol)ée (107, pi. VIII, tig, 16rt), mesui-ent l.-iO-âoOix sur 2,5 à 5 [a. Ses oxes sont des acanthoxes, longs de 90 \t.. épais de 2 î\ 3 (x (exceptionnellement de 5 à 8), avec une dilatation fréquente en leur milieu. Ses spirasters, d'allure un peu variable, plus ou moins sinueuses et é[»incuses, oscillent entre 10 et 15 (ji de longueur. Pas un détail, en somme, (|ui pei-mcltc de la considérer coniinc une espèce nouvelle.

C/iona fohotn Hancock

ll'l. Il, litc. ■> ol lo; ].!. Ml, liu:. I ol pi. IV, li-. i».

Syn. : \M\). Cliona lohula. Hancock i44. pi. :5'»l. pi. \ll. lig.ietSj.

' Voira (V siijrl 110 (p. I" fl II).

ÉTUDE MONOGllAPlIIOUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 71

Syn. : 1849. Clioiia Howseî, Hancock (44, p. 336, pi. XIV,

fig. 8). 1806. Hymenîacidon cclata, Bowerbank (6, vol. II,

p.21â). 1867. Cliona lobata, Hancock (45, p. ^39, pi, VII, fig. 6). 1867, Cliona ffoirsei, Hancock f45. p. :238, pi. VU,

iig. 5). 1867. Pione Howsei (Hancock), Gray (41, p. 525).. 1867. Pronax lobata (Hancock), Gray (41, p. 526). 1882. Cliona lobata, Hancock, Norman (6, vol. IV, p. 238). 1882. Cliona Howsei Hancock, Norman (6, vol. IV, p. 237). 1887. Pronax lobata (Hancock) Gray, Vosmaer (145,

p. 334). 1887. Cliona lobata Hancock, Topsent (110, p. 57, 78,

84, pi. III, fig. 8-10, pi. VH, fig. 2). 1891. Cliona lobata Hancock, Topsent (118, p. 569). 1893. Cliona Howsei Hancock. Levinsen(69, p. 415, pi. I,

fig. 27).

1898. Cliona lobata Hancock. Topsent (137, p. 236).

1899. Cliona lobata Hancock, Topsent (138, p. 105).

<

Eponge perforante peu dévastatrice et de petite taille, creusant géné- ralement un système rameux de galeries. Lobes étroits communiquant largement entre eux. Papilles nombreuses et très petites, les exhalantes quelquefois distinctes des inlialantes par leur diamètre uu peu plus considérable, les unes et les autres soutenues par uu seul rang de tylos- styles en faisceaux verticaux, et couvertes de spirasters.

Chair molle, sans cellules sphéruleuses caractéristiques.

Spiculation lâche.

Reproduction, dans la Manche, en septembre.

Spirilles. 1. Mégasclères : 1. Tj/losti/lcs lisses (pi. 111, fig. 1 a) très légèrement fusiformes, droits ou courbés, à pointe aiguë, à tête trilobée ou ovoïde, souvent prolongée en une pointe aussi épaisse que la tige, ou bien présentant deux ou trois dilatations successives; longueur moyenne 200 [X, épaisseur 4 [/ en leur milieu. Chiirsemés dans la cliair; fascicules dans les papilles.

II. Microsclères : 2. Spii-asfrrs épineuses (pi. III, fig. lr,r'.c'\ j)our la plupart nettement spiralées, une à neuf fois coudées ; é])ines acérées dis-

72 K. TOl'SK.Vr.

pensées sur toute leur longueur ou disposées suivant une ligne s])ifale et paraissant en coupe optique surtout nettes aux angles et aux extrémités. Longueur variable, de 10 à 65 [x ; épaisseur de 2 à 4 [i., 5. Assez abon- dantes dans la chair, les plus grandes se localisent toujours; plus jiombreuses encore dans les papilles et lormant le plus souvent une croûte dense sur le plateau supérieur de ces organes.

Couleur. A l'état de vie, chair jaune d'or, papilles pâles. A l'état sec, diair jaune souvent très clMir, [lapilles incolores.

Habitat. Angleterre (Xorthumberland, Kcosse occi<lentale) ; Dane- mark (Si^agerak, Cattégat, entrée du Sund) ; Bi^lgique ; (luernesey ; France (-Normandie, Bretagne, Provence).

(irève et dragages par d'assez faibles profondeurs. Dans des (-(Kinilles variées.

Sans (Hrc rare, C/io/ia loliala Hancock ne se rencontre pas dans nos eaux avec la même lVc(iuence, à beaucoup près, (|uo les deux espèces prccc(b'ntes. Kn outi'c. l'exiguilé et la pâleur de ses papilles la laissent souvent passer inaperçue. Klle appartient à la biis à la faune océanique et à la faune méditerranéenne.

A Luc et à HoscolV. j'en ai vu de nom])reux spécimens perforant des coquilles vaiiées, les autres rejelées vides à la grève (Miuira, Tapes, Cardhim), les autres draguées vivantes au large [Pi'rtrn md.riiniis. P. aj)eiri(laris. Ostred), d'autres encore habitant iior- malenient la zone littorale (Haliotis. Mijlilus).'

Dans la Méditerranée, je l'ai recueillie à Toulon, en ramassant à la plage du Mourillon des Cérillies que les Dagures traînaient juscju'au bord (lu rivage. .le ne me souviens pas de l'avoir obtenue à Hanyuls. Seule de nos Clioiiides, elle serait absente de celle lo<-alilé ; mais je d,,ii|c (|u'elie y manque rcellemenl. car je n'ai jias visité beaucoU|> (le co(piilles mortes.

Ce ipie je viens de dire contient inq»licilenient l'indication de sa disliilmlion bathymétriiiue. Sa lépaitilion géograj)bi(iue semble. jus(|n'à présent, se restreindre à l'ouest de l'Kurope. y compris la partie occidentale de la .Méditerranée, .l'ignore la provenance d'une Huître du .Musée de Caen et d'un Triton je j'.ii encon- découverte.

Cliona lolxitn est. en somme, une pelitc espèce, peu dévaslulncc. De son âge et de sa vigueur déjtend, comme d'onlinaire, l'aspect de

ETUDE MONOGRAPIUOUE DES SP()NG[AIHES DE FRANCE. 73

ses galeries figurant un rrseau tantôt làelie et tantôt seri-('', rarement, et par places seulement, un amas compact de chambres cùte à cùte. La forme branchue se conserve ici toutes les fois que le permet l'étendue du corps perforé.

Les galeries sont monilifui-mes, leurs chambres, de 0"""4, à Imm^ de diamètre, communiquent largement entre elles, sans interposition lie spliincters ditl'érenciés.

Les papilles sont nondjreuses. chaque lobe en comptant de une à quatre, percées sur l'une des faces ou sur les deux faces de la coquille attaquée, selon l'épaisseur de celle-ci. Mais ces papilles restent toujours fort petites et apparaissent comme des ponctuations, tantôt en lignes, tantôt distribuées sans ordre à la surface de la demeure. Les papilles inhalantes mesurent tout au plus loO-lTO [>• de diamètre; les exhalantes, clairsemées, quand elles sont distinctes, atteignent à peine 400 [ji. Les unes et les autres n'excèdent pas 200 à 230 [/. de hauteur (la hauteur des tylostyles), de sorte que, même à l'état d'extension, elles ne font jamais saillie au dehors de l'abri. Leur charpente est constituée principalement par des tylostyles, disposés sur un seul rang, groupés par cinq ou six en quelques faisceaux parallèles, et tournant invariablement leur pointe vers l'extérieur (pi. H, lig- 2) ; elle est complétée par les spirasters, qui s'y montrent partout abondantes et s'accumulent surtout dans leur plateau supérieur, entre les pointes des tylostyles.

Dans les lobes, la spiculation est des plus lâches. Ouelques tylostyles, généralement solitaires, sans orientation déterminée, les parsèment et çà et s'entrecroisent . Des spirasters plus nombreuses et de grande taille s'y répandent aussi dans tous les sens. Il en résulte que la chair est de consistance molle pendant la vie, et ne forme plus après dessiccation (junn mince revêtement moulé sui' les parois calcaires.

Les papilles restent jaune pâle. La tbair j)rend au contraire une belle coloration jaune vif, due à un pigment contenu à l'état de grains dans les choanocytes et dans les cellules amiboïdt's à noyau

74 E. TOPSENT.

micl(''((l(''. Li's n'iliilcs s|ili(''rulciises sont iiicnldics ri à s|ili('Tiiles petites, avec un noyau (|U('l(|uo part visible cunuiie une tache claire (110, pi. III, ligAOa).

.l'ai tiouvé à Roscotï", le 4 septenihie 1890, dans une grosse Moule de la glotte de Duon. une Cliona lobata en pleine reproduction. Elle contenait, éparsdans sa chair, des rnufs \\ diveis stades d'évolution. Malheureusement, les larves coiiiplètriucnt dcvclopixM's rtaient tri-s rares. J'ai ctc IVapiir de leur jjetilcssc et de leur hcllc coloration jaune d'or. Elles sont ovoïdes et partout ciliées (pi. IV, lig. 1 b). Leur pôle postérieur, élargi, est occupé par un groupe assez considérable de cellules superficielles notablement plus grosses que les autres et munies de cils plus longs. Ces larves m'ont paru pleines et encore dépourvues de spicules.

Les seules larves de ('liones connues jus<ju'à présent sont celles de Cliona stationis l^assonow (83, pi. XIX, fig. 9). Or, il faut avouer que celles de C. lobata ne leur ressemblent guère. Et surtout elles se développent d'une manière bien difVérente. D'après Nassonow, les œufs de ^.'. s/(it.io?iis sont pondus à l'état unicellulaire et achèvent tout leur développement en dehors du corps de leur mère. Cet exemple uni(|u<' d'oviparité chez les Mponges s'expliqucrail. pour lui. parce que la (llione, enfoncée dans une demeure inextensible, serait incapable de mûrir sur place ses embryons. Cependant. fUioiia lobaln. qui devrait, au moment de la reproduction, si' trouver dans (k's conditions identiques, est quand même vivipare. Ml nous avons déjà vu [dus liaul (|U(' les ciiiliiyons (VA/crfona Milhiri se dévcloiipcnl aussi dans la chair' des lobes, au moins jus(|u"à un stade avanci''. On doit donc admelire ((ue. j)oui' l'expulsion de jenis produits, les Clionides peuvent se comporter de i\v\w façons : les unes seraieni ovipares, les autres vivipares comme la jilupart Ai'i< Spongiaires. Le cas de Tctin/ti I nncKfiii m . décrit par Des/.ri. sérail en (pH'l(|ue sorte intetniédiaire.

(Uiona Uthdlii ait|)ailient, ]>ar sa spiculalion. au li'oisième groupe d'espèces du genre CHoiki (137. p. "l'M^). le plus riche de tous. puis([u'il

ETUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 7o

contient également G. riridus Schm., C. Schmidtl Ridl., dont nous aurons à nous occuper bientôt, et aussi les C. ver mi fera Ilanc, C. mucronntd Soll., C. ensifera Soll., C. tlioosina Tops., C. euryphylle Tops,, C. Lesueuri Tops., C. Mirhelini Tops., C. Jullieni Tops., C. indica Tops, et ('. /loridn (Lend.). (Ihez toutes ces Eponges, l'atrophie des oxes, que nous avons trouvée partielle chez C. celata, est complète et constante.

Les tylostyles de Clinno Inbatn se montrent sujets à trop de variations pour être caractéristiques. Leurs dimensions relativement faibles, leur nombre restreint dans la chair des lobes, leur disposition sur un seul rang dans les papilles, méritent surtout d'être retenus, lis mesurent, suivant les individus, 225 à 230 [jl de longueur sur 4 <'i 5 [jt d'épaisseur, 223 \t. (d'après Levinsen), 180 à 200 [/. sur 3-5, 200 [i sur 4, 175 (Ji sur 5, et même, dans un spécimen de Toulon, 140 [x sur 2. Leur tige, droite ou courbée, acquiert souvent son maximum d'épaisseur à une bonne distance en arrière du cou, puis s'effile en une pointe longue et acérée; elle est donc très légèrement fusiforme. Leur tête est le plus ordinairement trilobée ou ovoïde. Sur les tylostyles grêles, linéaires, rarement absents, on la voit surmontée ou non d'un mucron. Sur les mieux développés, toute trace de mucron peut s'etfacer, au point que la tête paraît parfaitement sphérique ; ou, au contraire, le mucron persiste, s'allonge et atteint l'épaisseur de la tige, de sorte que le renflement peut être reporté assez loin de l'extrémité basilaire; ou encore le mucron se dilate à sa terminaison et le tylostyle présente deux boules (quelquefois trois) séparées par un intervalle plus ou moins long. Dans presque tous les spécimens, ces variations (pi. III, fig. 1 a) s'observent, au moins çà et là; mais parfois elles deviennent tellement fréquentes que Hancock conçut l'idée de créer, d'après elles, une espèce distincte. L'examen d'un nombre d'échantillons bien suj)(''iieur à celui que Hancock eut à sa disposition m'a depuis longtemps (118, p. 569) conduit à consi- dérer cette C//o/ïr///o/r.s7^/ comme un simple synonyme de C. lobdlii. Les mégasclères, égaux de part et d"aulr(\ et les microsclères, de

T)î E. T(U»SENT.

iiirinc luiiiKM't sensiblement (le inènietaille, faisaient d'ailleurssonger à iiriori à celte identilication (jue de prétendues dillerencesniorpho- i(iui(iues ne lendaient pas insoutenable. Il faut renoncer à prendre pour une troisième sorte de spieules ceux des tylostyles qui portent une dilatation suppléiiientaiie à leur hase.

Les spiiasters sont ici très développées et, tant |»ar leur abondance relative (jue par leur vigueui'. remplissent un rôle de soutien d'une importance indéniable. Leur taille et leur ornementation n'ont rien de fixe. Dans une même préparation, les unes sont droites ou coudées une fois ou deux seulement, les autres, nettement spiralées, présen- tentjusqu'à neuf coudes successifs. Toutes s'arment d'épines longues et acérées, sans ordre appréciable sur les plus petites, localisées de préférence ou, mieux, sui'tout a])parentes aux [>oints de (lexion sur les plus grandes. Leurs dimensions varient de 10 à thi p. pour la longueur et de 2 à 4 (jL.ri pour l'épaisseur. Dans le spécimen de Toulon précité, à tylostyles remarquablement faibles, les spiras- ters atteignent 50 [x sur '2. On trouve souverd. parmi b's autres, quelques spirasters restées gi'èles et (jui, malgré une longueur eurore considérable, mesurent à peine i p. d'épaisseur; celles-ci ne portent d'épines ({u'à leurs extrémités. Les spirasteis de grande taille se tiennent surtout dans la cbair des lobes; il s'en faut, du reste, que tous les individus se montrent aussi riches les uns ipie les autres. Les plus modestes, fort répandues aussi dans la cbair. s'ac- cumulent ilans les papilles, surtout au niveau de leur plateau su- périeur.

CUdiki /ohaffi ne paraît pas avoir reçu d'autres synonymes que C. //oirsi'i liane, dont il était question à l'instant, eiHymeniaridon rrltila How. .le n'insiste pas sur ce dernier, ayant, une fois pour loiites, à pro|ios de C. . ras/i/irti. rappelé la singulière méprise de |{()\\(il»ank au sujet des Kjtoiiges perfoi-antes des ccMes d'Angletei're.

HiiMi (|ue le nom de (J. //oirsi'i précède de (juelques pages celui de C. liihdhi dans le mémoire de Hancock, je n'ai |ias hésité à lui pirjV'rer ce dernier. i)aice (pu' les détails qui. dans la jiensée de l'au-

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 77

leur, devraient caractériser C. Ifoirsei ne sont que dos variations trompeuses de la spiculation typique de (^. lolxtfd.

J'ai suffisamment établi plus haut les affinités de notre Éponge pour négliger maintenant la critique des genres Pione et Pronax dans lesquels Gray l'a simultanément introduite ^

CAiDua Srluniilli (Ridley). (PI. Il, H-. ir)ci|.i. III, Hi?. r«t.

Syn. : 1870. U/or/ /oA/<.s7o/*</. var.. O. Srlmiidt (100, p. o, pi. VI,

fig. 18). 1881. Vhxi srlimuUii, Ridley (93, p. ioO. en note).

i88:î. Vloa Johnsfonii Schmidt, Carter (19, p. 354).

1884. Vioa schmidti, Ridley (94, p. 0:2^).

1892. C/iona SrhmuUl (Ridley). Topsenl (120. p. XVII).

1894. Cliona SrhmUd (Ridley). ïopsent (124. p. 39).

1897. Vioo sr/inu'(/fii Ridley, Lendenfeld (65. p. 72.

pi.m, vr, vii.x).

Éponge perforante creusant les pierres, les polypiers, les conglomérats de Mélobésiôes. Observée seulement à l'état perforant.

Galeries monilifornies, à lobes de hirgeur médiocre, communiquant entre eux par d'étroits pertuis. Papilles assez nombreuses, éparses, capables d'accpiérir un beau diamètre (2""" à 2"""' 5), nuiis demoiirant basses, parce qu'un seul rang de t>lostyles \erticaux constitue leur charpente.

Chair molle. Spiculation lâche, comi)Osée pour une bonne part de spirasters Des cellules spliéruleuses, de 10 [i. de diamètre moyen, à sphérules petites emmagasinant une substance violette, abondent i)ar tout le corps et contribuent avec les spirasters, d'un développement inusité, à caractériser l'espèce.

Spiridrs. I. Mégasclères : 1. Tj/losti/lcs (pi. III, fig. ô r/, 5 6), lisses, droits ou courbés; à tête ordinairement surmontée d'un mucron épais, plus ou moins long, et contenant un renflement vésiculaire du canal axial; à tige non fusiforme graduellement amincie en une pointe longue et fine; longueur moyenne, 270 à 290 [x; épaisseur de la tige, 6 à 8 [jl; épaisseur de la tête, 9 à 10 [i..

' Le genre Pronax a été créé deux fois par Gray à quelnues pa^cs de distance : (41 ), p. 536, pour Cliona lobata Haucock ; [). 'Si(\, pour Plumohalichondriajihvnosa (Montagu).

78 E. TOPSENT.

IL Microsclères : 2. Spirastcrs épineuses (pi. III, fig. 5 c) pour la plu- part nettement spiralocs. Les unes, confinées au choanosome, longues et relativement grêles (70 à 100 [a sur 2 à 3 (jl) formant de nombreux coudes et armées d'épines petites et pointues disposées sur une ligne spirale.

Les autres, courtes et épaisses, à spire plus serrée, à coudes moins nombreux, à épines plus fortes et sans ordre aussi apparent, mêlées aux l)remiéres dans le flioaiiosome, elles atteignent encore 30 à 50 [x de longueur sur 5 à 6 (jl d'épaisseur, et abondantes dans les papilles, leur hui.uuL'ur \apie entre 12 et 30 jjl. Le plateau supérieur des papilles s'en montre seul dépourvu.

Couleur. Pourpre violette à l'état vivant, à l'état sec et ilans l'alcool. dans la chair et dans les papilles.

Habitat. Méditerranée : .Adriatique (Cattaro, Lésina) ; golfe de Gabès; golfe du Lion (cap l'Abeille, i)rès Banyuls). Océan Indien (îles Amirantes).

L'Eponge de Callaro (Adrialiiiup), (lue Selmiidl (it succiiiclement connaître en 1870 cuninie une pi'étenduc variété de Vnxt Jolinslonii; n'offrait d'autre ressemblance avec sa Vioa Joittistonii de t8(i:> (lu'une similitude de coloris.

(]arter, en 1879, jiuis Hidley, en 1881. dénoncèrent le mancpie de concordance entre les deux descriptions.

Certain (ju'il s'agissait d'espèces distinctes, Hidiev alla( lia à la (llione de 1870 le nom de V'kxi s<lunid(H .

Nous verrons plus loin, en liaitant des fJ()/>j)ofii(lœ, que les deux Kponges ne diffèrent pas seulement en tant (ju'espèces, mais qu'elles appai'tiennent à des gcni'es sans affinités directes, btintains dans la classification : la ]'io(i ./o/uis/ofiii <\v [Hi'rl n'est pas une (llionide, ni même une Clavuiide ; c'est une Acicnlide. du genre (x)/)/Kifiti.'<.

En 1882. (larter introduisit dans la nomenclature une conl'ii>ion regrettable en maintenant le nom de ]'ioa Johnstoiiii poui' l'Eponge de 1870 cl en changeant en Moa Schmidiii (lartei- celui île l'Kponge de 18l»:2. Ce bouleveisement ne tenait ])oinlà un lapsus, mais l'ésul- lail i(''eilemenl d'une inlenlion erron(''e. puisque, en I8S(>, Cartel- persista à appeler ]'i<i<i Jd/i/isfoii/i Sclnii. um' Clioiie. d'un cariiiiu brillant, de l'oit-W'estern (.Australie iinTidionale i. pourvue de lyloslyles et de spirasleis. Celte dernièi-e était peut-être iiiènii> autre

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 79

chose encore *. Ses tylostyles n'ont pas été décrits, et ses spirasters spiralées, n'atteignant que 4:2 [jl de longueur environ, font douter qu'il se soit agi d'une Vioa Schmidti au sens de Ridley, ou, si l'on veut d'une Clione de même espèce que celle de Gattaro,

Quoi qu'il en soit d'ailleurs. Vioa Sc/unidtiCAU-ier 188:2 ne corres- pond nullement à Vioa Schmidti i Ridley 1881 et doit être rayée d'un trait de plume.

A combien d'erreurs les Vioa Johnstonii de Schmidt n'ont-elles pas donné lieu ? Leur interprétation se résume désormais ainsi : le type, de 18G2, et la première variété, del8G8, représentent l'espèce Coppa- tias Johnxtoni (Schm) ; la deuxième variété, de 1870, est devenue la CAiona Sr/unid/i (RkU.).

Ridley ne s'aperçut pas de la confusion commise par Carter et traça, en 1884, la description de sa Vioa schmidti d'après un spécimen de Eagle-Island (Amirantes).

Lendenfeld, en 1897 (65), a fait de l'espèce une étude approfondie sur un exemplaire unique de Lésina.

Je vais la prendre d'après les spécimens assez nombreux qui me sont passés par les mains : l'un type d'auteur, à l'état de fragment, provenant des Bouches de Cattaro, offert par 0. Schmidt à M. de Lacaze-Duthiers, qui me fit l'honneur de me le communiquer ; un autre, dragué par M. Ed. Chevreux dans le golfe de Gabès, à bord de son yacht Melita ; d'autres, recueillis près de Banyuls, dans les conglomérats k Mélobésiées du cap l'Abeille; enfin, celui de L<\sina, dont Lendenfeld eut l'amabilité de me donner une préparation au baume.

A part l'échantillon de Ridley, qui nous permet d'affirmer sa vaste distribution géographique, Cliona Schmidti n'a epcore été

Demly ( 1 53, p- 257) propose pour elle le nom de Pronajc Carteri n. sp. Mais le genre Pronax ne peut être maintenu, de sorte que, s'il s'agit réellement d'une espèce à part, c'est Cliona Carteri (Dendy) qu'il faudrait l'appeler, la Vioa Carteri (le Ridley (1881) ne devant plus être considérée, comme on le verra plus loin, que comme une variété de Cliona viridis (Schmidt). Dendy n'a malheureusement pas vu cette Glionc, et le doute plane toujours sur elle.

80 E. TOPSENT.

signalée qu»' M.ins la Méditerranée. Sur nos cmMos. je l'ai trouvée seulement au cap rAl)(Mll<\ Klle n'y est pas rare, parmi les .Mélo- bésiées.

Schniidt t't Kcmlcnrcld n'ont jioinl indiciué les pidlniidcurs par los(pi('lk's ils l'did obtenue. \.'Af('r( l'a draiïuée par 10 brasses d'eau, et j"ai répété souvent ipu' li's cdimldinérats du rap TAbeille s'étendent dans l'duest de lîanyuls. par ;>() à iO m. de btiid.

Elle perfoi-e les polypiers, les pieiics. les amas d'aluues raleaires, sans doute aussi les ('o(piilles. mais pour le nioitienl. ce dernier habitat est [)urement liypotliéti(pu'.

On ignore si jamais elle devient massive.

I/Kponv,e révèle sa présence dans les corps perl'ori's jtar les jtapilles (pi'i'lle établit à leur sui'faee ( |)l. II. fi,u'. l-")i. (li'lles-ci. assez nond)i'(Hises. dispersées solitaires ou, occasi(mne||('nienl groupées par paires, sont inégales et atteignent :2 mm. et :2 mm. :\ de diamèlic. Elles attirent l'attention par leur magnilbiue coloiation |»ourpre vio- lette. Elles sont très peu saillantes. leur hauteur n'excédant généra- lement jtas la longueur moyenne des lyloslyles. soit '2X0 p. environ. Cela s'expliipii' p irce (pie leur cliar|M'nte se compose d'une seule assise de lyloslyles verticaux, (les m(''gasclères, en rani^s press('>^ au poui'tour de l'organe, se disposent vers le centre en bou(piets moins serrés. |)i»ur laisser place aux ^lonuon-;. ou même miMiauenl un espace vide, le pi'ocliiui. s'il s'auil d'une papille exbalanle. ( iomme toujoui'S dans les pa|»illes de Clioues, ils tourneni lou> b'ur pointe vers l'extérieur. Les j>aiiille> s'arment en outre iTiine mullilude ib- spirasltM'S coui'tes et grosses ; mais ces mii-rosclèi-es abondent >urlout vers leur base. |iuis dinnnueid de nombi'e pour, d'ordinaire, man- ipu'r \n\\\ à fait sur leur plateau suiH'rieur.

I)'ai)rès une photograjdiie de Lendenlclil (65. iiu. ;>l i. les ualeri^'s (le perforation se composeid. tians les pierres de (diaudtre> arrondies contiuui's. bien didimiti'es. d'un diamètre de I à -2 millimèjres. eom- muniipianl entie elles par d'('troil> perttiis. Uidb'y dil de son spi'cimen : " .Main cavities l'ormed by >.ponui' boiryoïdal. wide. .. |,a

ETUDE MOxNOGRAPIIlQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 81

forme que prend l'Eponge dans les abris d'une certaine homogé- néité et qui répond à la forme habituelle des Cliones, devient, on le conçoit, à peine reconnaissable dans les amas de Mélobésiées,

La chair des galeries est molle, collenchymateuse, relativement pauvre en tylostyles lâchement entrecroisés ou, ça et là, par files paucispiculées, riche, au contraire, en spirasters épineuses d'une longueur insolite. Elle possède, presque avec la même intensité, la magnifique coloration des papilles.

Il suffit de dissocier un peu de chair vivante ou un lambeau de papille pour se rendre compte très vite que la couleur de l'Eponge dans toutes ses parties est due c*i une substance emmagasinée dans les cellules sphéruleuses.Lesautres éléments cellulaires restent incolores.

Les cellules sphéruleuses, d'une seule sorte mais très nom- breuses, sont de petite taille et, douées d'amœbicité, affectent les formes les plus diverses. Elles correspondent aux cellules à graisse de Cliona celata et, comme elles, se mettent en rapport entre elles par des pseudopodes filiformes. Elles mesurent seulement 10 [x de dia- mètre moyen. Elles se composent en majeure partie de sphérules petites mais distinctes, violettes, parmi lesquelles le noyau apparaît

comme une tache claire.

La substance colorée qu'emmagasinent les sphérules n'est point de nature adipeuse, car les vapeurs d'acide osmique ne la noircissent pas. L'alcool et le chloroforme ne la décolorent pas. Des spécimens conservés depuis sept ans dans l'alcool n'ont pas changé de teinte. L'eau douce dissout légèrement la matière colorante. L'acide azotique la fait virer au bleu.

Après dessiccation, Cliona Srhmidti conserve indéliniincnt sa riche coloration de pourpre violette, comme en témoigne à mes yeux un fragment recueilli par Schmidt aux bouches de (^attaro avant 1870.

Schmidt désignait cette couleur comme (*: prâchtig violett Wi Ridley la dit (( bright pitik to crimsoti )>. Pour Lendenfeld, elle est « tief rothviolett ». C'est une combinaison dos couleurs « plirplireus » et

AHCH; DK ZOOL; EXP. ET GÉN. SÉRIE. T; VIII. 1900; 6

8-2 E. TUPSENT.

(. lividus » (le la cliroiiialtixii' de Saccardo. une nuanr<' liicn vnisinf (If ccllr du caniiin aluné, mais plus violacée.

l.cudfiilt'id a ubservé (65, p. 77) une alléraliun hrunàtie d'une portion de son spécimen de Lésina.

.En outre de ses cellules sphéruleuses, Cliona Sr/ini/(/fi sv [\-u[\\c encore cai-actérisée par ses microsclères.

Sa spiculation, uniquement composée de tylostyles et de spirasters, la fait ranger dans le troisième groupe d'espèces du genre Cfiona. immédiatement à la suite de Cliona lohatn à laquelle elle ress(Mul)le beaucoup par la simplicité de strucliuc des papilles, par la lunuc générale des tylostyles, par Tabdadance et le beau déveluppi'iiiciit des spirasters épineuses.

]^es tylostyles sont lisses, droits ou un peu cdurix's. Dans ce dcriiici- cas, propre surtout aux mégasclères de cboanosome, l'incuix alinn s'accomplit doucement en des points variables de la longueur des spicules, le plus souvent entre leur tiers basilaire et leur lici's médian, puis, par ordre de l'n'Miucnce. vers icui' iiiiHcu. nilin. mais rai-ciiifiit. entre leur tiers m(''diaii cl leur tiers dislal. (Jucl(|ucl'iiis une inflexion brusque, sous un angle de loO'^ envn-on, se |inMliiil à une assez courte distance de la tète, .l'ai retrouvé, en proportion nolaiile. dans un individu dragué au cap l'Abeille en décembre 1895, cette anomalie (pi. ill. lig. 5 a') signah'e par i.endenfeld d'après son spé- cimen de Lésina. Elle est donc digne de remarque, bien (pie (b'iuiée d'importance au j»(»int de vue s|)écili(pie. La tige des lylitst vies n'est pas fiisil'or'uu' et s'atténue progressivement en une pointe longue et acérée. La t(Me. bien mar(piée. est ovoïde, allongée, exceptionnelle- ment globuleuse, le plus souvent surmontée d'un prolongement épais et de longueur variable: il est rare (pi'une S(>c(m(le dilatati(Ui se dillérencie à sa suite. Le canal axial de la tige s'y rentle |ires(|ue toujours en une vésicule. (Juehpn'l'ois il re|in'U(l ensuite son calibre primitit pour |i('ni''trer dans le prolongement ajiical lorxpie celui-ci est très accusé. Les tylostyles mesurent SM) à :>(>(• p de longueur. G à H jjL d'ép.iisscui- de lige. 9 à 10 (Ji (i( pii>->eur de bHe.

ETUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 83

Ici, comme chez Cliona lobata, les spirasters, par leur abondance et leur beau développement, prennent une part importante à la cons- titution du squelette. Elles sont d'une seule sorte, épineuses et spiralées (pi. III, fig. 3 e). Mais leurs dimensions inégales les ont fait répartir par Ridley et par Lendenfeld en deux catégories. Les unes, longues et relativement grêles, droites ou courbées, décrivant plusieurs tours de spire et figurant en coupe optique des barres huit à treize fois coudées, munies d'épines coniques, grêles et pointues, dis- posées suivant une ligne spirale et apparaissant plus hautes au sommet des angles parce qu'elles s'y présentent de profil, se localisent dans le choanosome et s'y montrent en grande quantité; elles attei- gnent communément 70 à 100 [x de longueur sur seulement 2 à 3 (x d'épaisseur sans compter les épines. D'autres, plus courtes mais plus épaisses, à spire plus serrée, à quatre ou six coudes, à épines coni- ques plus robustes et hautes de 3 à G (x, se mêlent aux premières en assez forte proportion ; elles mesurent 30 à 30 (x de longueur sur 4 à G (X d'épaisseur, abstraction faite de leurs épines. Dans les papilles, les spirasters oscillent entre 12 et 30 [x de longueur et appartiennent pour la plupart à la catégorie courte et grosse. En sonnne, la distri- Inition des microsclères offre une certaine ressemblance avec celle que nous avons remarquée chez C. lobata.

J'ai décrit en 1891 (118. p. 373. pi. XXIl. fig. 9) une Clione violette, de la Réunion. Cliniut JhUIohL qui. malgré sa coloration, ne se laisse pas confondre avec CAUma Srhmidti. Ses tylostyles, bien plus forts, mesurent 430 [x de longueur * et 12 [x d'épaisseur; leur tige est fusiforme à pointe brève ; leur tête, large de 13 à 18 (x, est arrondie ou elliptique, sans mucron et contient la terminaison du filament axial sans dilatation vésiculaire ; ils ressemblent donc plutôt à ceux de 6'. viridis. Ses spirasters, en nombre assez restreint, peu de fois coudées, armées de quelques épines longues et grêles, ne dépas- sent pas 20 (X de longueur. Sur le petit spécimen type, desséché, je

' Uii' erreur d'im})n>ssiun m'a f;iit < crire 700 ^..

84 E. TOPSENT.

n'ai pu déterminer la localisation du pigment dans quehjnc sorte

d'éléments cellulaires.

Peut-être que la Vioa Johnstonli de Port-Western, signalre brièvement par Carter en 188G (21, p. 4o8) représente une autre espèce de Clione violacée ; le peu qu'on en sait fait douter de son identité avec C. Schmidti Ridl.

Il est fâcheux que Carter n'ait donné qu'une description fort incomplète (19, p. 352, pi. XII, fig. 28) de VAlcyonlum /turjuircinn de Lamarck. 11 s'agit peut-être encore d'une Clione australienne violacée, du groupe de C. Schmidti, etcapablede devenir raphyroïdc En tout cas, ses spirasters, longues de 21 jjl seulenu'nt, prouvent qu'elle ne se confond pas non plus avec C. Schmidti ; elles se distin- guent aussi de celles de ma C. JuUieni par leur conformation.

CAi())i(i rir/dis (0. Schmidt) Gray. (l'i. II, fiç. ii-i4 ; pi. III, fiij- 3 et :\, et pi. IV, fitï. 2).

Syn : 1862. Vioa viridis, 0. Scbmidl (96. p. 77, pi. VII. fig. U).

mrl. PapiUina n/f/rirans, (). .Schiuidt (96. ]i. OU).

■181)7. (Jtiona virif/is Schmidt, (iray (41. p. ri2."i).

1808. Osndind jiolijslotnrlld . O. Schiiiidt (99. p. :5. pi. Ii.

i808. l*<ipUllnii nitji'irmis, (). SchmidI (99. p. 15).

4870. (hsindiiKi jioliisloinclld ScliiDidt. Carier (9. p. 7:1').

4877. Osculina jiolijstomclln .Schmidt. V. \\. Srhidzc (104.

p. 3.S et \M).

4878. (Uiona subuhita, Sollas (^105, p. o:;. jtl. II.

fig. 20-28).

4880. Crilirclhi lahidla. C. Krjior (^54, p. 27.5. pi. XIII.

lig. .4-(i).

4881. Oxnilind ixth/slontrild Sdiniidl. Carier (18. p. 251); 4881. (fxculind jioh/shdid'lld SilnuiHI. N'osinacr (^142. |). 2).

1kl

ÉTUDE MONOGRAPHÏOUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 85

1882. Cliotia caribhœa , Carter (19, p. 346, pi. XII,

fig. 26). 1882. Vioa typica Nardo, E. Graefîe (38, p. 318). 1887. Osculina pohjutomella Schmidt, Vosmaer (145, p.

329, pi. XXVI, fig. 11). 1889. Cliona suhulata Sollas, Topsent (113, p. 34). 1889. Cliona caribbœa Carter, Topsent (113, p. 49). 1891. Cliona viridis (Schmidt), Topsent (118, p. 570). 1895. Vioa viridis Schmidt, Lendenfeld (64, p. 1). 1895. Cliona viridis (Schmidt), Topsent (130, p. 515).

1897. Vioa viridis Schmidt, Lendenfeld (65, p. 58,

pi. II, VI, VII, IX, X).

1898. Cliona viridis (Schmidt), Topsent (136, p. 124).

Sponge perforante ravageant les pierres, les polypiers, les conglomérats de Mélobésiées et les coquilles, et possédant la faculté de devenir massive, ou raphyroïdeJ,

A l'état perforant, elle creuse son abri de cavités de deux sortes : les unes sous forme de petites chambres très nombreuses, de 0""° 3 à 1°'" de diamètre, communiquant entre elles par d'étroits pertuis ; les autres, sous forme de galeries spacieuses, de 1°"°5 à 2"""5 de large traversant çà et la masse des logettes et aboutissant aux papilles. Ses papilles, en général peu nombreuses et dispersées, peuvent acquérir de belles dimen- sions (2 à 3""" de diamètre). ^A l'état massif, fréquemment atteint dans la Méditerranée, elle n'affecte pas de forme fixe et se montre surtout globuleuse ; elle ne paraît guère dépasser 15 cent, de diamètre et reste bien souvent inférieure à cette taille. Sa surface, limitée par une écorce spiculeuse d'épaisseur inégale suivant les points, et revêtue d'une cuticule, est glabre et se soulève de place en place en papilles dont l'aspect varie beaucoup selon leur degré de contraction ou d'expansion.

Contractées, ce sont des tubérosités cylindriques, coniques ou irrégu- lières, quelquefois avec un orifice plissé en leur sommet. Épanouies, ce sont des cylindres, de 2 à 8^"" de diamètre et de 2 à 15"" de hauteur, creux, avec les bords plus ou moins frangés, et au fond desquels s'ouvrent les stomions ou les proctions.

Comme chez Cliona celata, les parois calcaires des galeries servent soutien à la chair des spécimens perforants ; dans les spécimens massifs s'organisent des piliers spiculeux, fermes, épais, irréguliers, diversement anastomosés, qui s'élèvent jusqu'à l'écorce et représentent la charpente ]irincipale du corps.

8() K. TOPSKNT.

! Il existe trois sortes tle cellules sphéruleuses (pi. IV, fig. 2), dont la réunion est très caractéristique : les unes, les plus nombreuses, d'un dia- mètre de 10 à 14 (X, amiboïdes, à sphérules petites emmagasinant une substance de réserve colorée en vert ou en jaune; d'autres, plus grandes, d'un diiunètre de 16 à 20 [jl, irréguliéres, à spliérules grosses (2 (jl envi- ron) brillantes et incolores ; les autres, au contraire moins volumineuses, d'un diamètre de 6 à 10 [a, arrondies, à spliérules brunes, quelquefois orangées ou encore verdâtres.*,

La spiculation se compose de tylostyles robustes et de spirasters épineuses, sinueuses, assez grandes et grêles. Les tylostyles ne l'ont jamais défaut. Les spirasters manquent toujours sur les papilles et dans l'écorce ; chez beaucoup de spécimens massifs leur production diminue au point qu'elles deviennent rares par tout le corps.

Spiciilcs. —I. Mégasclères: I. Ti/Iosti/lcs (pi. III, fig. 3r() lisses, droits ou courbés ; tige fusiforme acquérant son maximum d'épaisseur en son milieu, puis s'atténuant en une ])ointe acérée relativement courte; tête ordinairement bien accusée, variable de forme, le plus souvent globuleuse ou elliptique, quelquefois aplatie du côté libre, fréquemment au contraire surmontée d'un prolongement plus ou moins long, et, par suite, ovoïde, piriforme ou en forme de i>oignée de glaive. Le canal axial de la tige, pénétrant dans la tête ne s'y renfle presque jamais en vésicule. Longueur moyenne : 400 [a dans les spécimens perforants, 550 jji dans les spécimens massifs. Épaisseur de tige : 10 à 12 [j.. Épaisseur de tête : 12 à 15 [i.

IL Microsclères : 2. Spirasters épineuses (pi. 111, fig. 3 h), longues et relativement minces, pour la plupart très sinueuses, de 2 à 5 fois coudées. Éi)ines droites, acérées, de hauteur variable, généralement plus basses chez les individus à spirasters plus grêles que de coutume, apparaissant surtout ])lus fortes aux points de courbure et aux extrémités de l'axe. Dimensions : 15 à 40 [a, de longueur sur 0 (x, 5 à 2 |ji d'épaisseur. En quantité variable suivant les individus, mais jamais à profusion ; loca- lisées dans le choanosome.

Couleur. Ciiair vert clair, Acrt foncé, \ ert jaunâtre ou jaune, pendant la vie, dans les galeries des spécimens perforants, et tirant plus ou moins sur le vert ou sur le jaune chez les spécimens massifs; le jaune prédomi- nant en somme sur le vert. Papilles et surface générale libre nuancées de jaune et de vert et tachées de brun.

Les spécimens desséchés varient du jiniiic pâle ;iu brun clair.

Habitat. Méditerranée : Adriatique, côtes d'Algérie, golfe de Gabès, Naples, côtes de France (PorqueroUes, Randol, la Ciotat, Ranyuls). Antilles: Saint-Vincent, la Guadeloupe. Golfe du Mexique : banc de Canipcclio.

C.liond riridis est, avec Cnppatias Johnstotii. Tnherelhi an pins cl (Uianti reltitd. l'une dos Iladromerina dont l'Iiisloire a clé le

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 87

})Ius difficile à débrouiller. Cela tient surtout h ce que cette Eponge perforante devient souvent massive et, par suite, varie d'aspect ; à ce que 0. Schmidt n'a pas su la comprendre et l'a désignée sous trois noms différents (Vioaviridis, PapiUinanigricans, Osculinapolys- /ome//^/J; enfin, à ce que Sollas et Carter, qui l'ont retrouvée perfo- rante, en dehors de la Méditerranée, et qui, les premiers, en ont observé la spiculation complète, n'ont pas soupçonné la confusion de Schmidt à son sujet et se sont laissé égarer sans contrôle par les descriptions toutes incomplètes que cet auteur en avait tracées.

L'examen de spécimens desséchés provenant des Antilles et répondant au signalement des Cliona subulata Soll. et C. caribbœa Cart., me montra partout même spiculation et même complication des cellules sphéruleuses. D'autre part, je retrouvai tous ces caractères chez des Cliones vivantes recueillies à Bandol. L'identification de ces Éponges s'imposait. Mais il restait à savoir si la Cliona de Bandol n'avait pas été déjà rencontrée dans la Méditerranée. Je la reconnus dans la Vioa viridis Schmidt 1862, qui présentait, avec la même coloration, des mégasclères tout pareils. Cependant, Schmidt n'avait rien dit de ses microsclères. Je fis remarquer que cette omission pouvait s'expliquer parce que les spirasters des Clionn furent découvertes par Hancock en 1867 seulement. Donc, en 1891 (118), Vioa viridis Schm., Cliona subulata Soll. et C, caribbœa Cart. me paraissaient termes synonymes.

Bientôt, j'obtins la confirmation de mon hypothèse. J'eus entre les mains un échantillon de PapiUina ni(/rirans jadis offert par 0. Schmidt à M. de Lacaze-Duthiers et que mon illustre maître me fit l'honneur de me communiquer ; un autre, de même source, dont 31. le Rév. Norman me fit présent dans un lot de types d'auteurs ; une Osculina polystouiella, provenant de la station zoologique de Naples ; un nombre assez considérable de spécimens de Porquerolles et de Banyuls examinés vivants ou desséchés ; enfin, l'un des petits exemplaires d' Osculina polijstomella que M. de Lacaze-Duthiers des- sina autrefois pour Schmidt et qu'il eut la générosité de me donner.

88 E. TOPSENT.

Et partout je revis les spirasters qui décidément avaient érhai)pé à Schmidt ; partout laspiculation se montra identique à celle de CUona subuhitn, de C. carihbœa et des Cliones vertes ou vert jaunâtre de Bandol ; partout enfin, se retrouvèrent les cellules sphéruleuses variées qui, dès le début, m'avaient fourni un terme de comparaison important.

Une conclusion découlait de ces observations : toutes ces pré- tendues espèces se réduisaient à une seule, la Clionn rln'dl.'i (Schmidt).

Ma conviction était si intime que j'attirai imprudemment sur ce point l'attention de Lendenfeld dans la correspondance que, sur sa prière, nous échangeâmes du 24 août au 25 septembre 4894, à l'effet de corriger ses déterminations de Cliones de l'Adriaticiue. * Mes vues durent lui sembler aussi intéressantes que justes, car il s'empressa de proclamer avant moi l'identité de Vioa riridis, Papillina nir/rirans et Osrif/i7ia polijsfotnpfln.

Mais qu'importe cette question de priorité? L'essentiel n'esl-il pas que la vérité se trouve doublement établie ?

Les autres synonymes de Clionn riridh sont Cribrelhi hihintd Keller et Vioa typicn, au sens de (iraelle. Je partage pleinement l'opinion de Vosmaer (142 et 145) concernant Criftn'lln Inbinfa. 11 est curieux de constater que Schmidt ne sut pas reconnaître en elle son OacuHnn pohj.sfomc//n. mais nous verrons que la Tubeiella (('(/tyoidc'S, décrite en même temps par Kellei-. ne lui rappela point non plus son Ancorina aajtfos. Huant à la Clione (juc (JraelVe avait déterminée Vioa (i/jiird. Lendenfeld a eu l'occasion île véiiiiei- tfi' risK (|u'il s'agissait en réalité de C. ririt/is.

Peut-être que hv S/iont/in Di/soni \\o\y., dont Cartel- a figuré les

(') Correction incomplètomoiit ortVctiicc \>t\vn- ([ik' Lciuiciifcld tint à Ciirr innltriv loiil de T/ioosa //ancocci une Vioa rumuxa n. sp. Je retjrette aussi (pi'il n'ait pas eu l'idn- de nie soumettre, avec les autres, des préparations de ses Pdjtilella siihcreii et y. >/ Hdtl nila ^h'ion volontiers, je lui aurais encore cvilé des erreurs eu lui a|ipre- nanl ipi'il avait tout simplement aft'aire à (Uioim vt'lul<i.

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 89

spicules (19, pi. XII, fig. 25), devrait encore grossir cette liste de synonymes.

0. Schniidt, Sollas, Carter et Lendenfeld n'ont trouvé Cliona viridis à l'état perforant que dans des polypiers, des pierres calcaires et des. conglomérats de Mélobésiées, jamais dans des coquilles. Ce dernier genre d'abri lui convient cependant aussi, car j'en possède un spécimen dévastant une large valve de Spondijlns du banc de Campéche, un autre dans une grande Ostrea des Antilles, un troi- sième dans un fragment de valve de Lamellibranche de Toulon, Elle se montre donc, comme les Cliones en général, assez indifférente sur le choix de sa demeure calcaire.

Nous ne possédons, en somme, qu'une connaissance imparfaite de sa répartition géographique. Nous savons seulement qu'elle existe en beaucoup de points de la Méditerranée occidentale, et puis aux Antilles et dans le golfe du Mexique. Je n'en ai pas noté de traces dans les produits des dragages de S. A. le Prince de Monaco dans la région des Açores.

Pour sa distribution bathymétrique, les documents recueillis jusqu'à présent nous apprennent qu'elle s'étend, dans la Méditerra- née, de l'horizon supérieur de la zone littorale {trottoirs, à Banyuls) jusqu'aux fonds coralligènes, qui, auprès de Bandol (Var), atteignent 70 mètres de profondeur, et qui dépassent dOO mètres sur les côtes d'Algérie. A l'île Saint-Vincent, à la Pointe-à-Pitre, sur le banc de Campéche, elle a été draguée par de moindres profondeurs.

Fréquente, autant que j'en puis juger, aux Antilles et dans le golfe du Mexique, Cliona viridis peut passer pour une espèce fort com- mune dans la Méditerranée. Sur la côte de France, dans la hroundo provençale, notamment, et sur les conglomérats de Mélobésiées du cap l'Abeille et des roches Cerbère, il n'est guère de coup de drague qui n'en procure quelque exemplaire.

Elle semble mettre à profit plus fréquemment que Cliona celata la faculté qu'elle possède de devenir massive. Cette tendance se manifeste surtout lorsqu'elle s'établit dans les incrustations de

\)0 E. TOPSENT.

LillKiplii/lluin et [/ilhoilKiniiiion. à fauso sans duuto do la nature iViiillt'U'M' (If CCS abris ; elle y trouve, en efl'et, des interstices et des anfractuosités il lui est loisible de s'étendi-e sans user beaucoup de son pouvoir perforant.

Va\ revanclie. sa forme rapbyroïde reste, en iicn(''i'a!, loin (raltciiiilrc les diiiiensions considcrabb^s de celle de C. cchtld. Je ne nie souviens pas d'en avoir vu de spcciniens excédant le volume de deux poings réunis. Lendcnfcld assi.iiuc aux plus gros un diamclre de 15 centimètres.

J'ai déjà donné ù entendre que l'espèce est caractérisée à la fuis par ses spicules et par ses cellules sphéruleuses.

Sa spiculation. par laquelle elle se rattacbc à la Iroisièiuc (li\ isidii du genre C/ioiui (137, p. 2'M\), se compose de tyloslyles et de spirasters ([)1. 111. fig. 3).

Les tyloslyles sont lisses, droits ou diversement courbés. Leur tige, fusiforme, acquiert son maximum d'épaisseur vers le milieu de sa longueur, puis s'atténue en une pointe acérée assez courte. Leur tète, ])ien accusée, sauf de rares exceptions, varie beaucoup de foiane. Elle se montre le jdus S(»uvent globuleuse ou ellipticiue, sou- vent même aplatie à son exti'émilé. ou bien elle porte un prolonge- ment apical plus ou moins marqué qui la rend ovoïde, piriforme ou trilobée en coupe optique ; généralement simple, elle peut se com- poser de deux ou trois dilatations successives, plus ou moins espa- cées et d'inq)orlani-e in(''gale. Sui' les s|)icnles les plus grêles, on la voit tantôt cllipti(|ueet laniril suinionb'e d'un 1(''l;(M' nnu-ron couime celle des tyloslyles de ^;. rv/^//^ et de ^'. /o/>^//r/. Elle n'est donc pas typi(|uement mucronée. En outre, le canal axial de la tige vient se terminer en son centi'c, géïKMalement sans changer de calibiv» ; l'aremeiit il s'y dilate en une vésicule (pi'on observe pies(|ue cdus- taide au contraire (diez C ci'lala. 'foules les variations de di'tail se |nii(hiiseiil dans cbaipie spécimen, mais. d'Iiabitude. une forme, pri''(lnniine sur les autres, la globuli'use ou fellipliipu-. exception- nelleinenl la |iirifnrme.

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE 91

Ces spicules sont robustes, plus grands et plus gros que ceux de C. relata, plus forts dans les individus massifs que chez la plupart de ceux qui en sont encore réduits à se creuser des galeries, plus longs aussi, d'habitude, dans la chair que dans les papilles et dans l'écorce. En choisissant les plus beaux, je relève, par exemple, les quelques mesures suivantes :

Dans des spécimens perforants : des cotes de France, 380 à 405 (A de longueur sur 10 (a d'épaisseur, largeur de tète 12 \k, et 410 pi sur 7 à 10, tête 12 (x; de l'Adriatique (préparation de Lendenfeld), 390 [X sur 10 à 12, tète 12 à 15 [x ; du banc de Campèche, 370 à 4G0 [JL sur 10, tète 12 ]i. ; de la Pointe-à-Pitre, 415 (a sur 5 à 10, tète 10 à 12 [x.

Dans des spécimens massifs : 1^ de l'Adriatique Papillina nigricai}s » déterminée par Schmidt), 500 à 580 [x sur 12, tète 13 jx ; 2*' de Naples, 500 à 610 [x sur 12, tète 15 [x ; des côtes de France, 500 à 615 [X sur 10, tète 12 [x. Quelquefois on rencontre aussi çà et des tylostyles grêles (pi. III, fig. 3 e), longs seulement de 230 [x, épais de 2 [X à peine, avec une tète large de 4 [x environ.

Les spirasters sont longues, minces et épineuses. Les plus petites restent droites ou se courbent en arc ou encore se coudent une fois ou deux ; les plus grandes sont, en général, nettement spiralées et forment, en coupe optique, une ligne cinq ou six fois brisée. Voici quelques mesures relevées sur elles d'après plusieurs spécimens pro- venant : des côtes de France, 15 à 30 [x sur 1,5 et 30 [x sur 1.5 ; 2^» de l'Adriatique (préparation de Lendenfeld), 15 à 45 [x sur 1,5; du banc de Campèche, 25 à 50 [x sur 2; de la Pointe-à-Pitre. 33 [x sur 0,5 ; de Naples, 15 à 40 (x sur 2 ; G" de l'Adriatique Papil- lina nigricans » de Schmidt, précitée), 15 à 37 [x sur 2; 7" de la côte d'Algérie (l'un des types d'Osculina pohjstomella de Schmidt). 20 à 33 [X sur 1,5. Les épines sont droites, acérées, rarement tronquées, grêles, longues de 0|x, 5 à 2 [x, surtout apparentes aux extrémités de l'axe et au bord convexe des courbes. Sur les spirasters particulière- ment grêles du spécimen de la Pointe-ù-Pitre, les épines demeurent

90

E. TOPSENT.

JJlliopIn/lliDii et Lilhoih'iimiion. ;i cause sans duiite (1(> la nature rcuillrl(''(' (le ces abris ; elle y trouve, en ed'et. des interstices et des anfractuosités il lui est loisildr de s'étendre sans useï- i>eaur(uip de son pouvoir perforant.

En l'evanche, sa forme rapliyrinMe reste en ,nénéfai. loin d'atteindre les dimensions (•onsid(''rai)les de celle de C. reUila. Je ne me souviens pas d'en avoir vu de spérimens e\r(''il;mt le volume de deux poings réunis. Eendenteld assigne aux plus gi'os un diamètre de 15 centimètres.

J'ai déjà donné à entendre que l'espèce est caractéi-jsée à la fois par ses spiculcs et par ses cellules sphéruleuses.

Sa spiculation, par laquelle elle se rattache à la troisième division du genre C/iona (137, p. 236), se compose de tylosfyles et d(.' spirasters (pi. III. lig. 3).

Les tylostyles sont lisses, droits ou diversement courbés. Leur tige, fusiforme, acquiert son maximum d'épaisseur vers le milieu de sa longueur, puis s'atténue en une pointe acérée assez courte. Leur tête, bien accusée, sauf de rares exceptions, varie beaucoup de forme. Elle se montre le plus souvent globuleuse ou elli|(ti(jue. sou- vent même a|)latie à son extrémité, ou bien elle porte un prolonge- ment apical plus ou moins mai(|ué (|ui la rend ovoïde, j)iriforme ou trilobée en coupe optique ; généralement simple, elle peut se com- poser de deux ou trois dilatations successives, plus ou moins espa- cées et d'importance inégale. Sur les spicules les plus grêles, on la voit tantôt elli|)ti(|ue et tantôt surmontée d'un léger mueron ctjnime celle des tylostyles de (J. cr/t/ffi et de (!. lolxila. Elle n'est donc pas typi(pienient mueroni''e. V.w outre, le canal axial de la lige vient se tei'miner en son centre, généralement sans changer de calihi-e : i'arenu?nt il s'y dilate en une vésicule (pi'on obs(M've pres(|ue con-<- tante au conti-aire chez C. cclata. Toutes les variations de détail se prodni>enl dans cl^Kpie spécimen, mais. d'Iialtil nde. une l'unne. pr^'-diiniine siii' les autres, la uloliulense ou rellipli(pn'. exce|>ti()n- nellenii'nl la [liriloiine.

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE 91

Ces spicules sont robustes, plus grands et plus gros que ceux de C. celata, plus forts dans les individus massifs que chez la plupart de ceux qui en sont encore réduits à se creuser des galeries, plus longs aussi, d'habitude, dans la chair que dans les papilles et dans l'écorce. En choisissant les plus beaux, je relève, par exemple, les quelques mesures suivantes :

Dans des spécimens perforants : des côtes de France, 380 à 405 \k de longueur sur 10 \i. d'épaisseur, largeur de tète 12 [x, et 410 [x sur 7 à 10, tète 12 (x; de l'Adriatique (préparation de Lendenfeld), 390 (X sur 10 à 12, tète 12 à 15 [ji ; du banc de Campêche, 370 à 400 [x sur 10, tète 12 [a : 4" de la Pointe-à-Pître, 415 (x sur 5 à 10, tète 10 à 12 [x.

Dans des spécimens massifs : de l'Adriatique Papillinn nigricana » déterminée par Schmidt), 500 à 580 [x sur 12, tète 13 \k ; de Naples, 500 à 610 jx sur 12, tète 15 ]x ; 3^ des côtes de France, 500 à 615 (A sur 10, tète 12 [x. Quelquefois on rencontre aussi çà et des tylostyles grêles (pi. Ill, lig. 3 e), longs seulement de 230 [a, épais de 2 [A à peine, avec une tète large de 4 (a environ.

Les spirasters sont longues, minces et épineuses. Les plus petites restent droites ou se courbent en arc ou encore se coudent une fois ou deux ; les plus grandes sont, en général, nettement spiralées et forment, en coupe optique, une ligne cinq ou six fois brisée. Voici quelques mesures relevées sur elles d'après plusieurs spécimens pro- venant : des côtes de France, 15 à 30 [a sur 1,5 et 30 [a sur 1,5 ; de l'Adriatique (préparation de Lendenfeld), 15à45[A sur 1,5; 3*^ du banc de Campêche, 25 à 50 [a sur 2 : 4" de la Pointe-à-Pitre, 33 (x sur 0,5 ; 5" de Naples, 15 à 40 (a sur 2 ; 0" de l'Adriatique Papil- fina niyrircniH » de Schmidt, précitée), 15 à 37 [a sur 2; 7" de la côte d'Algérie (l'un des types d'0.sri(N/ia pohjstotnella de Schmidt). 20 à 33 [A sur 1,5. Les épines sont droites, acérées, rarement tronquées, grêles, longues de 0 [a, 5 à 2 [a, surtout apparentes aux extrémités de l'axe et au bord convexe des courbes. Sur les spirasters particulière- ment grêles du spécimen de la Pointe-à-PUre, les épines demeurent

92 K. TOPSENT.

fort petites (pi. III. liu'. ;W/). Au cuntraire, elles atteignent une lon- gueur de 7 [x sur les spirasters très sinueuses de mon spécimen du banc de Campt^che (pi. IIF, fig. 3 r).

Je reviendrai plus loin sur la distribution des spirasters dans l'Éponge. Pour le moment, je ferai remarquer que la proportion dans laquelle elles existent varie d'un individu à l'autre. Les individus perforants s'en montiv'nt riches, poui- la ])lupait ; mais certains spécimens massifs tendent à en resti-eindre heauconit la ])rodiiction. La « PapiUina nigrirana w de Schmidt et VOscu/hia de iSaples, en (juestion, en sont assez abondamment pourvues ; VOaniHnn pohja- toiiioUa d'Algérie en est, par contre, plutôt pauvre : enfin, je pos- sède, de Porquerolles, des échantillons massifs leur recherche exige une véritable patience. Lendenfeld en a recueilli à Hovigno de tout pareils à ces derniers.

Les cellules sphéruleuses, par une complication inusitée chez les Cliones, sont ici de trois catégories. Les unes (pi. IV, fig. 2 r), les plus nombreuses, d'un diamètre de 10 à 14 (a, ont des sphérules petites, emmagasinant une sub.stance colorée à l'état frais soit en vert, soit en jaune, et dont la nature paraît varier, car l'acide osmique les noircit parfois presque instantanément et parfois les assondtrit à peine à la longue ; elles émettent toujours des pseudopodes hyalins et affectent les formes les plus diverses ; leur noyau, simple, apparaît pendant la vie comme une petite tache claire parmi les sphérules ; après fixation, leurs sphérules se colorent difficile- ment et ne prennent guère l'éosine. Les autres (pi. W , fig. 2 h), plus grosses, d'un diamètre de IG à 20 (x. toujtiurs incolores, irrégu- lières, se font lemarquer jiar- leurs belles sphérules réfringentes, de 2 (x de diamètre, qui, après fixation, retiennent énergique- ment l'éosine. Les autres, enfin (pi. IV, fig. 2 <i). les i)lus petites, de G .'i 10 [JL de diamètre, sont presque constamment arrondies et altii'ent r.iltenlion par leur coloration brune, orangée ou verte ; elles sont composées de s|»liérules dil'liciles à voir' sui' le vif. parmi |es(pu'lles le noyau se distingue comme une lacbe claire ; leur

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 93

contenu se noircit intensément sous l'influence de l'acide osniique ; elles correspondent évidemment aux Kiigc/cc/fcn de Lendenfeld (65, p. 69). 11 est intéressant de constater que ces trois sortes d'élé- ments conservent souvent leurs caractères distinctifs après dessicca- tion ; c'est ce qui m'a d'abord permis de reconnaître dans les Cliones sèches du banc de Campêche et de la Pointe-à-Pître des particu- larités histologiques identiques à celles des Cliones vivantes de Bandol.

A l'aide de ces caractères, Cfiona virU/is reste aisément recon- naissable sous ses divers états.

Perforante, elle révèle sa présence uniquement par ses papilles à la surface du corps qu'elle mine (pi. Il, lig. il et 1:2). Celles-ci, générale- ment teintées de brun, peuvent devenir grandes et acquièrent souvent un diamètre de 2 à 3 millimètres ; elles sont molles, et, par la dessicca- tion, s'enfoncent en entonnoir ou se réduisent à une marge autour d'un trou béant ; elles se font encore remarquer par l'absence de micros- clères, contrastant avec la richesse de la chair en spirasters ; leur distribution n'a rien de fixe ; elles se montrent, la plupart du temps, peu nondM-euses et, par suite, espacées. Ses loges présentent aussi un aspect assez particulier (pi. H, fig. 13); elles se conq^osent, en effet, de perfoi-ations de deux sortes : d'abord une infinité de petites chambres de 0"""3 à 1""" de diamètre, intriquées en tous sens et communiquant entre elles par d'étroits pertuis, puis, traversant le réseau, des galeries spacieuses, allongées, larges de l"""o à S^mo, aboutissant aux papilles et tendues de place en place de diaphragmes contractiles.

Dans les amas de Mélobésiées lamelleuses, l'aspect des perfora- tions se modifie beaucoup, parce que l'Éponge trouve de grands interstices à combler entre les feuillets des LithophyUUm et Lithothanimion,

Massive (pi. III, fig. 2), Cfiona viridis est lisse, glabre, imperforée Sauf au niveau des papilles, et revêtue d'une mince cuticule incolore: Ses papilles d'habitude fort inégales etdistribuéessansordre, (lillèreiil

1)4 E. ÏOPSENT.

liraucuiip suivant ({u'on les exaniine contractées ou épanouies. Dans It' jdCMiirr cas, ce sont des tubérosités cylindriques ou coniques ou de forme irivi^MiIière, pleines ou percées au sommet d'un orifice à bords plissés. Dans le second cas, elles se dressent, deviennent corol- liformes, leurs bords plus ou moins frangés, limitant un orifice unique, pour les exhalantes, un crible jilus ou moins (•(niij(li(|ué ])our les inbalantes. Ces papilles mesurent de :2 à 8""" de diamètre et de 2 à 15""» de hauteur. Schmidt paraît avoir pris pour types de sa PaitilHnn nujrirans des spécimens contractés et pour types de son (Jsrulina poli/sto/neUa des spécimens en pleine expansion. Ces termes s'expliquent d'eux-mêmes, sauf celui de nifjrimns, sans doute à ce que les papilles ont toujours une teinte brunâtre qui s'ac- cuse à l'état de contraction et persiste api'ès dessiccation.

Kntre les papilles, le corps se limite par une écorce spiculeuse, non fibreuse malgré l'impression qu'en donne le dessin de Schmidt (99, lig. 12), épaisse, suivant les points, de 0"""5 à 1"""5 et revêtue de la cuticule signalée plus haut. Elle se continue çà et dans la profondeur par des piliers de même nature, homologues de ceux de la Cliona rvlula raphyroïde. Ces piliers (pi. II, lig. 1 i). irréguliers, pinson moins anastomosés entre eux, ;itfectent dans leur enseudile une direction radiale. Souvent plus espacés que chez il. relata, ils laissent alors ^;. îv'/vV/Z.s- plus cavei-neuse et. par suite, plus légère à l'étal sec (|ue sa congénère. De vastes canaux, tendus de voiles (•(inliacliles. parcourent la rbair dans leurs iiileivalles.

Les figures (jue je donne ilc C/io/ia ri/-i(/is sont deslini'es à com- pléter celles de Schmidt (Lacaze-Duthiers) (99, pi. 1), Vosmaer (145, l»l. XXVI) et Lendenfeld (65, pi. H), auxquelles il est indispensable de se rep(jrter pour a|)|)réciei- les variations de cette K|)ong(>. l.e dessin de Vosmaer représente l'animal avec ses papilles à demi épanouies. Dans la ligure 2 (pi. III) de ce mémoire, ces organes smit entièrement contractés. On les verra en exlensitm paifaile (lan^ le> plancbes de Scbmidl et de Lendenfeld.

Indi'pendaniMieul de ses cbangiMuents de forme. C/io/ia riridi.x

ETUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 95

peut dérouter par des variations de coloration un observateur non prévenu. Perforante, elle se montre vert clair, vert foncé, vert jaunâtre ou jaune, pendant la vie. Cela dépend de la teinte de la substance emmagasinée dans ses cellules spbéruleuses amiboïdes à sphérules petites, qui se superpose au pigment granuleux jaune des choanocytes. La couleur jaunâtre paraît prédominer sur le vert pur, de sorte que le terme spécifique riridis se trouve être le plus sou- vent impropre. J'ai constaté, sur le vif, cette prédominance dans des spécimens de Bandol et de Banyuls. Le type de Schmidt était vert foncé (dunkel gras-grûn). Lendenfeld a vu sur la cote de Dalmatie des individus jaune sale en totalité et d'autres jaune sale dans la profondeur et vert olive h l;i péripbérie. Tous les spécimens exoti- ques, des Antilles ou du golfe du Mexique, étudiés par Carter ou par moi, étaient jaune d'ocre, à l'état sec, avec leurs cellules spbéru- leuses jaunes au microscope. Massive, l'Eponge a également la cbair tirant plus ou moins, suivant les cas, sur le vert ou sur le jaune ; sa surface générale et ses papilles sont maculées de brun. Ces taches résultent de ral)ondance ])ai'ticulière dans les régions externes des petites cellules spbéruleuses arrondies à contenu brunâtre. Les ji.ipilli^s en sont surtout ricbenu'nt pourvues et apparaissent d'autant l)lus foncées qu'elles sont plus contractées; elles conservent d'or- dinaii'e en se dessécbant une teinte brunâtre aussi bien sur les spécimens perforants cj[ue sur les spécimens massifs. Pour rappeler cette coloration, Schmidt avait choisi le ({ualilicatif niyrirans. La description de Pdjnlliiui n/f/r/cans précède de quelques pages dans sa monographie celle de ]'io(( rirklis. Cependant, comme le terme nigricans s'appliquait non à l'état normal mais à un état particulier de la Clione, il m'a paru préférable de retenir celui de virldia sous lequel l'Eponge perforante a été désignée pour la pre- mière fois. Considérant qu'il s'agit avant tout d'une Vioa, Lenden- feld a également tenu cette [)rioi'it('' pour négligeable.

Les spécimens massifs desséchés varient du jaune pâle au brun claii' ; leurs ]iapilles, pour la [dupart ajilalies, (piel(|uel'ois même

96 K. TOPSKNT.

rcMifoncées, ne se distinguent souvent que par leui- leinlc plus sombre.

La distribution des microsclères dans le corps de Cliona viriili.s difïère par un trait important de ce qu'on a l'habitude de voir dans ce genre d'Kponges. l)'}ial)itude, les spirasters s'accumulent surtout à la périphérie, soit sur le plateau supérieur des papilles, quand ces organes sont les seules parties libres delà (ilinnc (YA rasti/îni, G. lohotd. C Prurofi. par exemple), soit sur toute la surface, quand la forme rapbyroïde est atteinte (C. Hixoni). Ici, au contraire, ces spicules font constamment défaut et sur les papilles et sur toutes les parties libres des spécimens perforants ou massifs. Ils par- sèment, en quantité variable, comme nous l'avons dit plus haut, le choanosome, dans les parois des canaux et des canalicules les plus larges.

Quant aux tylostyles, on les trouve à peu près partout. Ils se croi- sent lâchement dans la chair, ou, par places, se disposent en fdes polyspiculées. Pour constituer la charpente des papilles, ils s'accu- mulent en tous sens dans la paroi de ces organes; ils en dessinent les franges marginales en se groupant vers le haut par bouquets avec leur pointe (^jnstamment tournée vers l'extérieur. Ils assurent leur solidité à l'écorce et aux piliers internes des spécimens raphyroïdes en s'y enchevêtrant en toutes directions; ils affectent cependant une orientation déterminée dans la zone externe de l'écorce, au-dessous de la cuticule, en .s'y plaçant cote à côte, verticalement, la pointe en dehors.

Il fallut que Scbinidt s'exagérât l'impoi'tancc de caractères secon- daires p(tur insciirc. malgré l'existence de ces mégasclères par tout le corps, Oscuiinn po/i/s/oftic/fa parmi les fïut/n/iint'd'. 11 avait él('' mieux inspiré en rapprochant Pajnllina iiif/ricfms îles Si/ljcrifc.'i. Son autoi'ité scientifique en imposa évidemment à F.-E. Schulîie et à Carter, cai' ni l'un ni l'autri' df rcs savants ne souleva (rdhjei'tion au sujet df la nature du genre ffsri//iiia. Le jireniier. en IHTTi l'introduisit sans (li>russi(in dans s,i WawïWi' t\i'!< G/io/if/fosit/d'. à la

KTI Dl'! MONOliKAnilnlK DKS SIM >.\(ilAIKi;S l)K !• 15 A.\( .K. \)1

siiilc i\r>(,'/i(ui(//-osf(t cl CJiondrilIti : le sfcoiid. en 18HI. rn Ml, dans sdii itrdit' {\vs (Uiniitxii. un i('|M(''sndaiit ^W> (linnniiniihi'.

Lt'S seuls ixiinls du corps lc> lylnslylcs l'assciil iir-dinaircnicitl dclaut s(Mil les voiles cnuliaclilcs Icndiis sur les perluis de cdinniu- iiicalidU des lohcs de ri'ljMUi:;»' pcriui-anle. >ur le trajet {W<< canaux. a(|uit"ères et à la hase des papilles.

Les papilles épanouies liiiurent.en cli'el. \U'> cylindres creux à l>nrd franuf'' dont le fond est souvent occupi'' |»ar iWs hridf^s l'oranant crible, l'^t c<'s hrides oui une constiluticni identi(pn' à celle des sphiuclei'.s (jui règlent le courant d'eau dans le i-esle du système a(|uifère. Klles se coniposenl prim-ipalenient de cellules inc<i|ores. contractiles, pareilles à celU's de ^;//o//^^ relala: il s'y adjoint nue forte proportion de cellules sphéruleuses. à petites sphéruies colorées, une certaine (piantité de cellules sphéruleuses à unisses spliérule> incohu'es. enlin. généralement par petits groupes. quel(|ues |>etites i'<'llules sphéruleuses rondes, à contenu hrun ou orangé. Des spiras- leis. en nomi)re variai)le. les parsèment et contribuent j»lus ou moins à les soutenir.

Les li'ois sortes de cidiules sph(''i"uleuses (|ue l'on ti'onve se ren- contrent d'ailleurs partout, (lejiendant. celles à petites spln-rules colorées se montrent de beaucoup les plus abondantes et ]ténèlr-ent jus(pn' dans la |)ar'oi des plus tins canalicules; celles <-i grosses sphé- rub's incolores s'accumulent surtout autour des piliers et au-dessotis de l'c'corce : eiilin. h's petites cellules an'tUidies ont une tendance manifeste à se disjM'rser' par grimpes et ;i se niullipli<'r de pirlV'Icnce sur les surfaces libres de rf]|>oilgei

|{eui|ili de ces divers («léments eidre les Corbeilles vibraliles. le choauoxune est de nature collencbyuiateuse.

l'Jilin. dans Fécorce et dans les piliers, parmi les celUMes coiitrac- liles qui l"orment entre les tylostyles c(Mnme line sorte de ciment incolore, les trois sortes de c(dlules sphéruleuses se retrouvent. Nous savons (|u'e||es (b'-lermirienl les nuances diverses de la surface générale et des lianes des papillesi

\n<;ii; i)K y.ooi.. Kxi'. i;i (ii'.N. .'!'■ skhii:. r. viii. litOO: 7

t»H

!•;. TOI 'Si: NT.

(In IH' (•(iiiiiait lii'ii. |U-i|ii ;i |ii('>riil. de l,i r('|)in(liii'linii de (.l'nmii

CHuiin ri//f/is ( S<'liiiii<ll I v.ir. ('arlcri iHiilIcvi. (I>l. III, liu-. /,i.

>\n. : ISSI. ]ii,ti (Utrh'i-i. Hi.llcv i93. |i. hil». |.l. M. liu. :ii. IHS-i. Vina Carlcri Ui.llry. Ciricr (19. p. lio'ii. ISUI. rjiona Cdilrri {\\\i\\^^\). T(.|.sfiil 1II8. |>. .'")T(li. ISU:>. ClioïKi Carli-ri {\Vu\\v\\. T(.|.sciil (120. |k WII). IHUT. Viitd riridis \;ir. ('.(irlcr'i . Lriidcnrcld (65. |i. .">Ui. IS'.»S. Cliona dirlrri (Kidirv 1, lupscnl il36. p. \'l\s.

\,\\ \;irii''l<' (jiricri dilIV-n' de Clioiia riiitlis l\ piipic p;ir un ciriii'- ji'ir ('Xl(''li('lil' Inil ;ipp;il('nl . p;ir sa ciuilciir i''rarla|i' \ iiiiitialiis de Saccardo). urnrialcniciil Irrs vi\('. V.Wv s'en di>liiii:ii«' aussi par Tnr- iii'nicnlal i(iM de so papilh's. (pn pnilcnl >ur li'ur plalfaii siip('i'i('ur une accuniulalMiu de priiirs spira>|i'is.

(Ml ne la (■(innail (pi'à l'iMal pcrlnia ni . •■!. in>_u";i pri''sfnl. cllr n'a l'Ii' i'('n('(>nlii''(' (pic dans des ru'dir> calcaires ri dan> des ciinulnnn'- lals {\v .M('d(iltc>i('cs. Sa di>lrilMdiiin i;(''(iui'aplii(pic csl assez. (''Icnduc. |)(''i'uli\ cric |)ai'|{idlcy sur la c(Me S. du Hrr'sil ( \ ii|(iria l>an'<. :i()".1:;i' lai. S.. ;57".:27' \'Ji. O.i. elle a i'\v l'idrouvce par nini, dans la Mi'dilcr- ralice. à llanyids. sur les r(i(dies du cap I Alicille. pui>. par l.end''ii- l'eld. sur le \cr,-.anl orienlal de r.\driali:|ue.

liC sp(''cinien l.vpe avait ('le dra.uui'' par ItUhrasses. ( ;eu.\ du cap r Alicille uni l'Ii'' recuei||i> par '!.""» à W ni. île pndniidcur.

(!e||e \ari('l('' e>| liien uidiiis Iréipienlc ipie le I \ pc dans lo sl.diiiu., on Ta sii;nali''c. A Hanyids. j*' ne l'ai vue ipic dcii\ un Iruis luis parmi les conuldniérals de .M(''|iilM''sice> (jue j'ai si Miuvenl Inuilli's.

Leiidenreld a UKinlri'' ipie >a >piculaliun c>l Irup senihialile à cidlc de ('.limid firiilis pdur (pi'(»n pni>>c cnni inuer à la cdiisidi'rer cinnnie une espèce à p.iii .

|{idle\ . d,in^ sa desciip! idii de ]'i(ni ('.(irlcri. cuniparanl >es ly|(i>-

!;ti d;; ^i(».\n;ii{ Ai'iiini !■; i)i;s siM).\(ii\iK!;s ni; i'ka.nc!:. w.)

lylcs à (Tiix (If ('JioiHi siihiihilii Sollas. atli'ilmail à ces (Irniicr^ une liuc |iliis (''pai-sf cl iilic Iric iiiicux aciMis('M'.

Le premier spiM-iiiieii ipie 'feus rdi-casiim (rexauiiner à IJaiix iiN. par ses l\l(»slvles cuiirls et trapus ( Idii^iieiir :270-:28(3 j^.. ('pai^seiir tie li.iic 1:2 jJi. ('pais>eur de lèle l'i \j.). à |è|e'i;|(i|)iileiise e| à pointe lirève. si seiiililal)le^ de l'oriiie à ceux du l\pe. m'avait porté à admettre aussi cette distinction.

l/('tude d'un M'cond spi'cimen. du cap lAlieille. et dune pr(''paration de >piculi's |(rélev('esur un sp(''cinu'n de l"Adriati(|ue |»ar Lendenleld. me l'ait partager maintenant la manière de voir de cet auteur.

Les Ivlostyles onl. en elTet. comme ceux de (Uioiui ririf/is t\ piipu'. une l(Me grosse, de l'orme \ari(''e. une liiic rusil'oruM'. épai>se. à pointi' assez courte, un canal uxial (pii se ternnni' dans la liMe. en son milieu ou près de sou sommet, ordinairement sans se renller en vésicule. Leur l(Ui,i;ueur maxima. )î:2() [j.. 'Mi) [j. {et IJ'.li y., dans le Ivpe de l{idle\ I. n'est pas sensiUh'UM'nl inIV'rieure à c(dle des ménasdères des rej)résentalds perforants de l'espèce. I''.ulin. leur épais>eur moyenne est la mènu' ipu' celle de ces spiciiles.

Les spirasters liien déve|op|)ées se ressemldelit de |(arl et d'aidre. Llles atteignent ici 'iT à 'iO [t. de longueur sur :2 [J. d'épaisseur. D'une façon u'élK'raie. elle^ se montrent de taille pins inéi;ale ipu' clie/, les fj. ririili^ typii|nes. On en ccnupte. en effet, un urand nmnhre dont la longueur os-ille entre a et :2() \j.. I^es plus courtes, pour la plli|tart uM peu sinueuses et unifornu'nienl couvertes d'épines, restent souvent droites et. accumulant les ('|»iues à leiu's extrémités, simulent as-ez hien des am|)liiasters. Les plus i;randes se loc.iliseid ex(dusi venu'nl dans le (dioanosome. Les plus petites ahondeul particulièi'ement dans les papilles: ('pars(>s. sur loute la hauteur de ces oriianes. elles forment sur leur plateau supérieur une \<'rilal»le croûte.

l^our sa couleur. Uidiey a «l'alMird (93) l'approdu' sa \'in<i (liifli'rl de la pr('lendiu' vari('lé de Mon .liilni>ilnni . des lîouclies de (latlaro. siiiiialée par SclimidI en IS70 (p. 't. jd. Ni . lii;,-. IS). (l'était une inexactitude (jii'il C(»rri,i;-ea hienlôl (94) en opi-ranL cette fois, nu

m)

]■:. TOI 'Si:. NT

ill>((' r;i |i|il(ic|iciii('lil riilrc ri-lpiiimc |iciTii|-,l lilr (le- I MiiH'ln'- <li' ( l.il - lai'u cl l'cllc (le- Aliiir.-llllcs ijn'il ;i|i|ir|;i l'i()(/ Srli m iil I i .

On ne |mmiI (r.iillfurs Ciirc i;i;iiiil cis de se- ikiIc^ de ciiiilciii' .111 >nir| (le >r- deux l'!|)i UlUfs. car. d"a|iic> lui. le >|)('M-iuieu l\ |>e lie \'i<)a ((irlcri >ei'ail » vivid criuisdu n dans laleoul. c| celui de S'iati arlniiidli I' hiiulii |(iuk In ciiuisdii. «

(!arler. traduisant |{idley. dit à |>r(i|Mis de ]'i()a (jirlcfi : ■< i-(il(iur caruiine. »

La (h'-siuiialiitn nnn ini''l li(idi(|ue des couleurs i'»! nue vinii-i'c d'er- rcin> dans la diMerunualinn des espèces.

D'après i>eiidenreld. Clinna riritfis var. ('.(ii'h'ri varierait i\[\ riMiue hriipn- i/.ieii'elnil li ) à l^'carlali' 1 scarlaidii'olli 1. ('."e>l celte der- nière cdinratinn seule (pie j'ai iiliser\(''e à Kanvuls. >ur le vif.

l'die est due à un piunient hrillant ipii l'i'siste (pu'lipie tenip». mai- mui pas ind<''liuinienl . à lalcdol. Je n'ai jtas réussi à di'terniiner >a Incalisatinn dans telle ou telle sorte d"él(''nH'nts cellulaires. Mais, l'ail important, j'ai c(mslal('' (pi'il mauipu' dans les cc|lule> spInMuieu-sc.^. à rin\('r>e pri'cisiMm'ul de ce ipii existe <dn'/ ('J'ntiui Sclini'nl I i . Le> cellides spluMuleiises. d'un diauH"'lre de I :> \i. environ, à splu'rule-. peliles. restent ici incolores.

Il est. en somme. impo>sildede coiil'ondre (',. riridis Carlfri i'\ (', , Sclniiidli au point de \\\v de la i-oloralion.

I ne helle l'iponue perrorauje \\[\ i;oire i\[\ .Mexiipie. ma (',H(>i\(i lui rij jdi ijUc (110. p. <S:2. pi. \ II. lii;. ."i). d(''couverle dans un Madn'-- pore cl >ur nu ClKiiiin. rappelle encore CUniiii rii'itlis par >es lylos- l\ les l(ums de ;>0(l à ;{.")() [i.. à ti^c l'usirornu'. laruc de ."'» à S [i. Iiriève- nieul poinliM'. el à lèje nloludeuse 1 lii:. I a . p. I(ll 1. elli pi i(pn'. ral'e- menl niurrinH''e. ('paisse de II) à \-l ]j.. sans dilalalion \ ('siculeuse du (•.mal axial. Ses papilles pr(''sentent ('ualemeiii une cerlaine resscm- Idance a\('c c(dles de l'.linnii /•//■/t//s Ivpnpie; -landes i :* à ."'» milli- nièiresl el Uomlil'euses. elles all'eclenl en ellel prcv |ue loule-. ."1 l'i'lal sec. 1,1 l'orme d'un l(ourr(det circidaire aUloiir d un lr(ui ln'anl. alles- laid ainsi une mollesse parlicldière de leur cenlre pendani la \ ie.

KTIDK MOXOSKAl'IllnlK DKS SI'nMilAlKKS l)K l-UANCI'. 101

.Alais. par ses aiilrcs caraclrr-cs. C. ciinniln/llc se (lisliny,'iH' aisi'iiicnl (le C. r/f/dis. Srs spii'astci's ( fii;-. 1 o. |i. 101). loiiiiucs df l^ à X] [i., ii'iml jamais inuins de ."i iv. (l'(''|»aissoiir cl s'aniuMit (l'rpinrs nihiistcs. (•()iii(pi<'s. ])(iiiilu('s. liantes de '.\ à a: cllrs ne se l(tcalis(Mil pas dans le clnKnKtsonic mais parsènn'ul aussi, m pclil nondtn'. les |ia|till('s.

On ne l'i'Cdiinail dans les sprcinicns dcssrclirs (pi'nnc sui-lc de rcllulcs spin'inicnscs. de 1:^ u. de diannMn'. à spliT'i'nli's assez pclilcs. mais liicn manpn'Ts et i-i'IVinucnlrs : elles cnnliennenl une snlolanee jannàlre. (pii rend la (diair janne pâle el les jiapilles Inain c'air.

Les ua le ri es de pert'iiral iim se ednipdseid . niènie dan> le Madr(''pnre,

■'^.^

^^ " '-t^

l"i'4'. 1. ii-(i'\ C/iitiKi i'iirj/p/ii///t' Tops. ; il, spirnstcrs, x •^4"; "', \>:i-:r de Ulnslvlc nrrlc, x •54<* ; 'i'\ luises de I yloslv les, X iHo. h-/)', i:/ii)iiii .liilhi'ili 'l'iips. ; A, spii'jistcrs, X -^4" ; l'\ l);iscs ili' I yloslylt's, X 180. c, Sjilrnslrrl lii riiiirldiri.r Schm. : snirasicrs, X •M<i.

d'nne sui'ressidh de r|iand)res l»ien délimitées, de diamètre presi|ue unilurme 1 ln'i'i.T) à r^"""..")). e(nnmnni(piard entre elles par des pertiiis assez lar,i;('s. lendns de s|)liini-|ers eonirael des sur lesipiels les lylus- l\ les se dispdscrd en rayonnant, la [)itinle tumn<''e \-ers leeenire.

l'.lioïKi l'iinjitli ijUc me parad. en somme. Itien rarael<'ris(''e en tant (pres])èce pai' la tVirme et la disirilmtinn de ses spirasjers. par sa roluraliim. par la nature de ses cellides spli(''rulenses et par sim mode de pert'oratinn.

-Ma (llioïKi .liillii'iil. de la |{énni(Ul (118). possède. e(mime (die. des m(''f;as(dères fort senddahles à eeu\ de (',. rifidis. .Mais sa l»(dle coloration violette à l'état sec m' permettrait de la (-(Misidé'rer. à ré'iial de ('.. Cjirh'ri, comme une varii'ti' de C. ririil ix. (pi'au cas on ses microsclères ressendderaient aussi aux siens. Or. il n"en e>t rien. C Ju/fic/t( i>06iièdt', en eiïel, des spirasters courtes di-. I //. p. 10! t.

\{)-l

i:. T()i'si;,\T.

,i;riirr;il('iii('iit iiili'iii'iiics h -20 [).. r\ (imm''<'s M-iilniiciil d uni' ili/,.iiiiP (r('|>iiii'> Iniiuiics. uirlc- et piiiiil lies. DitlV'i'.i lit di' (I. riritlix lv|tii|iii' cl (le (',. ri/ii/i.'i var. ('jirlrri \m\v (lt'u\ rarai-lrics à la l'ni>.. cllr iiK'iitr. à iiiiiii avis, drlif iiiscrilt' dans W li'iii>ir'iiir m(Hi|M' du -ciiit' l'.lioiin à litre iri's|(ri-c distindt'.

CHiniK Idlii/ii nl/iicd llaiii'itrk. tl'I. III. li-. 71.

Oriu, : I.SiU. (ilioiui hihi/riiUliicd . Ilaiirink (44. |i. ."l'iO. |il. W. li,-. Ti.

l'iimiif:!' pci-luranli' li-és dcslnu li\ c 1 i-ciisaiit des ^alci-ics spariniscs (de .") ;i 10""" de (lia lllM l'c) dans les (•(i(|uill('s i'rriilin-inf) cl dail^ ji's ])()lyj)ioi's.

Pa])illi'S |n|-| petites. pcU IKHlllu-cllscs. (-pai-scs.

{'Iiair molli'. Spii-ulatioii lAclic

Sjiiiiilfs. I. M(',uas(d('i-('s : 1. rZ/v.s- lisses (li.tr. T) doucement couilu-s. (•\ liiidi'iiiues, a\('c pointes a( ('i-i'cs coui-les. J)imeiisioiis un ]ieu \aiiaMe> suivant les spiMimeiis. depuis 1(»S fj. de iouirucui- sur '.^ (j. d(']iaisscui- jusiprà 170 [x lie lonirueui- siii' l'.' u.. I.cs plus faibles ont l'ti' oIisci-M's sui- des sp.-ci ns |.ello|-aili des j'i-idai lies, les plus joi-ts siip d'auli-cs i-a\a-

ficaiil des j)ol\ pici-s. l>lusicui-s de 1 es dei-niei's. ai)))arteiia ut \ la lauiie de l''rance, possiMlaieut f\>'< oxcs de lâo à Hd [/ sur !>.

Pas de mici'osi léi-es.

Cdii/i'iir. .I;iuiic \cid;'ilrc. à l'i'Ial de \ ie : jaune paille, à IV'tat sec.

If ((hit m. Sm- des l'i-idac lies de p|-o\ eiiaiice i luli't enil i llc'c (44. 1 lO). Siii- des i'olypieis ; .\.<:oi-,"s. NS!) c! l.T.M m.; HiiiMils, hm-ds du IJc. Ii

I.aca/e-I)utllie|-s. pal- .") à HOd m. de p|-(.|o||deU|-.

l'aniii les Cliiiiie^ n-l ludlenieiil cuiimies. il en e-t i\oi\\ i|ui se Inid |-eiiiai-i|lie|- par leur s|)ii-nlat imi |-((liiile à des tixe^ li^M's vaiis accniii- |,.ion(«iiienl de niicrn-clèrcs : les Clioiiii iioi/nsn i'\ 1. . hihi/riiilhicd de llaiieuelv (44i. .len ai ciunpnsc (137. p. :21(ii le eiii:|ilièliie LiiiMipc d'espèces du ueiii-c Cj'iond ( il'i ni .

l'ar suite nièine de la ^iiiipliciti' di' leur si|ue|ctle. elle- sont assez diflicilev à di^tinmiir riine de rautre. Tuiite^ ^W\\\ mit été déduiveiles daii^ de- valve- de Triildrnd i/it/ds.i >i relève dan- leur de-cripi imi

KTii)!': M(>.\(Kii;.\riiinrK i)i:ssiM).\(ii.\nîi;s ni: I'Hanck. io:i

(lii(> deux (lilIrrcniM-s iiiiporiniitcs. r;\y. de l;i .uiaiidiMir relative ilc leurs ,naleries el de la disIrMinlioii de leurs i)a|)illes. (iii (•oni|)reud (|u"il V ait à |ieiue lieu de tenir e(Mii|tte. Les dinu'nsions res|)erlives de leurs spirules ne peuvent même |ias (Mre prises en eonsidération séiieuse. parée (pu- Téi-ai'l (>nlre elles est faillie et (jne. dans toutes les Clidiies. res urbanités se montrent soumis à d'assez grandes variations individuelles. Il u'y a vraiuu'ut à retenir que re f[ui a Irait à leur (•olorati(Ui dans des condititins idenliipu's et à la l'orme de leurs inégasclèros.

D'aprc^s ][anet)!'k. à l'état see. (Uioiia iiodosa est île (-(ddeur marron (snulV eoloured). tandis que C. /ohijrinffiira est jauno paille (pale straw eolour).

Les oxes de C. nadosa sont fusit'ornu's. fortement courbés en leur centre et iiraduellenu-nt (dlilés en pointes acérées. Ceux de C, Idhij- rinthira sont pi'esijue cvlindriipu's. doucement courbés, avec pointes brèves et ac('r(''es.

(''est sur ce caractère, le plus valable assurément. <\\\v je -uide mes détenninations. Grâce à lui, je suis parvenu à reconnaitri^ dans une Trif/fi'iifi i/if/fis iilO. p. T'.Mune CJiona Idhijrinlliicn ty|)i(|ue, jaune paille à l'état sei-, avec d(>s oxes mesurant peu j)rès c(unme l'indique ilanco(dA) 108-112 [j. de longueur sur W à i [j. d'ép.iisseur ; |)uis. sui- un l*orite de la Point(>-à-Pitr(\ une (Uiona iio'/asa avec oxes sen.siblement de mènu^ taille. <

D'après lui également, j'ai noté l'existiMice tVéïpuMite aux Acores (Canqiagnes du yaidit J^riiircssc-A/itc : LSI)!), stitiiui 71:2. jiar l'rli m. ; LS'.IT. station 837. j)ar 880 m.) de h\j:iiiiii(i hihi/riiilhird dans des ]»olypiers divers. Seulement, dans ces derniers c.is. j'.ii trouvé ses spicules notablement plus forts que dans 1(> ty|ie, car ils mesurent 150 à 170 [/. de longueur sur 1:2 \j. d'épaisseur.

l'inlin. dans plusieurs j)olypiers dragiu''s Banyuls par .M. le |)rofesseui' l'ruvol. la même Lpoiige perforante se retrouve encore

' Pour cotli' niison, je l'.ii d'abord iMpiiorliV à IVspèoc C /(i/ii/i'iiif/iicii (113, ]i. V.ll ; mais la i'onin' des sjiiciilfs a plus d'im)iorlaiic(' (|iit' Iriirs diriicnsioiis,

lOi K. TorSKNT.

MVt'i- (les (ixt'> ;ili>>i i;i;iml> i|lli' dans 1rs s|t(''ciiiit'M^ (l('> . Venir». \\\n\> un |M'n iiiuiii^ (•|i;ii> i l.'iO-ITO y. >iii- Il [t.).

\.:i viuiit'iir tit's iii('\n;iscl(''f('s iif cnii^liliic |>,i>. h iiinii >cn->. un ciiMclrii' (lilIV'it'iilid (]»' v.tIfMir sprciliqur. du niiiin> cIh'/. ii'> èlic>. i»ù l;i spirul.ilitiM est à UU liaul (Irm'i- (louée de |)l,i>lird('. Du ie>|e. les Cliunes en (|uesti(in. des Aeures et de Hanyuis. pi r'senleni . en nièiiie lenips que des oxos de la luiiiie di'erile et Humée |iar liaiieofk. Taulie caractère essentiel de C. hihi/riin hicn . ('.()iii|ilète- ineill (l(''ci)|(t|-ée dans les points de cassui'e. Tactioii de l'alcool se renouvelle coiilinueiloiiMMit. la chair reste d'un l>oau jaune verdàlre dans la jn-ofondeuc des ualeiies intaiMes. et. si on rahandoniie alors à la dessiccation, elle prend la teinte jaune ]>aille (pTon lui voit lialtituelleiiient dans les ((xpiilles. V.w un mot. tout concorde poiii' prouvei- (|u'il s'auit hien de la Clioim hihi/ri ni liica ilaiicoil<.

l.a chair est mulle et lent'ernie en ahumlance des cellules spliéin- leuses très semblables à celles de C.n'lam. et d'autres, trois fois plus i-rosses et b(>aucoup plus nond)reuses encore, à spln'iules e\|ièine- luent petites, p.ireilles à de siiu|»les maiiulations.

Clioiiti l'riiroli n. sp.

(l'i. m. liu-. f'i.

l'ipniiire pe|-io|-;iMte. cl-eus;iiil dans les p..l\ |)iers. ni'i elle a l'-li' seuleiueiil leiK'oiMi'ée jusipi'iei. des galeries peu spacieuses, OU eoiniHuiiical inii a\ ec l'e\l»'rieui' i)ar des papilles Ir^s petites. Chair pas très molle. Spieula- lioii assez dense, éparse. sauf dans les papilh's. (pii uni mie charpeiile \ erl icalo serrée.

Spirii/rs. I. Mégaselères : 1. O.tcs lisses (tig. U />). di.ucemeni (•((urbés, frraduellenient oHilés en pointes acérées, lonirs do S.") à VA) ij.. épais de 2 à 3 pi; abondants partout, sans ordre a])pareiit sauf dans l.'v liens ("troits entre les lobes, ils se disposent suivant le sens du coma ut a(piifère. et dans les paj>illes, ils se 4ïrou|)eiit verticalement pour l'ii constituer la charpente. 2. Oj-cs lisses (tiir. ii f), de nuMne 1 \ pe (jue les précédents, mais beaucoup plus torts, longs de l.">() à KMI u.. épais de (j à 9 [JL. bien moins nombreux, i-pars daii-^ la chair. aliM'iit> dan» le«; papilles.

II. Microsclères : 3. Siiii'Ksfcr.s é[iiiieuscs (fit:. Gc), ilroite-^. loiutes i-i

KTi i)K .M()N()(ii{.\niini i: i)i:s siMiMiiAiuKs i)i: KUA.Nci:. i():i

.L^i-("'l('s. l()ii;i;iios (le 5 à lo j;.. ('[(aisscs de 1 [;. ciivii-iui. ;i ('piiies faibles siii- la tige, ])lus accentuées aux deux exlréniilés; j)eu al)nnd;intes dans la chair-, accumulées sur- le plateau supcM-ieui- des ])apilles.

Cou/cm: Chair- couiplèteiiieut iiu-olor-i' dans l'alcodl.

Hiihittit. Ran\uls, lîecti Lacaze-Duthii'i-s. pai- Ô à (îOO nicli-cs de ploluiideni-,

.le dois à .M. le l'i'ulVssewr- (i. l'nivnl la connaissance de celle nouvelle CliiiiKi. que je nie lais un plaisir de lui d(''dier. Il s'en Irtuivait i»lusienrs spéciiu<'ns dans divers polypiers (|u"il m'adressa (le Banyuls dans les premieis jouis de mai IS*,)'.).

(Uioiin Pruroti est des plus laciles à caractérisai', sa sjiicidatiou ollVant de curieuses |)ai-ti(-ulai'ités. Ouaiid (m examine au micidscope un fra,yment de sa chair sans préparation préalable, on est tVa]t|)é d'v voir. pai'Mii <W>- oxes faildes. très rioiidiicux. d'auti'es oxes. (■])ars. beaucoup |>lus robustes. Coninu' ces deriiiei's u'atrectent dans la masse aucun ordre appai-enl. rid('e j»eul venir- (ju'ils existent à liti'O de corps étr-angei's. Mais bientéil on demeu're c(uivaincu de leur- constance dans les lobes si pi'ofonds qu'ils soient de tous les spéci- mens. Ils font donc jrar-tie intés;i'ante du s(}uelette de l'Kponge.

Tandis (|ue les petits oxes uu'sur'ent pour- la plupar't ()"""] de lon-

liiienr sirr ()"""()():27 d'épaisseur, eux atteii;nent en moyenne () ;> de

lon.i;ueur- et ()|"|"007 d'épaisseur.

La c(uupai'aison de leur*s tor-mes pr-ouve (ju'il s'agit de spicnles de même type mais se l'épartissant, par* leur- déveluppenient ti'ès inéi-al. en deux catégories. Quelques-uns, de la catégoi'ie l'obuste. s'abaissent jusqu'à loO [JL de longueur seulenrent ; d'autres, de la catégor-ie grêle. s'élèvent exce|)liorin(dlemenl jns(pi'à cette taille. Pour la longueur, des teiMrres de |>assuge s'observent dom- . bien (|u"en iuiml)i(^ l'estr-eint. d'une (-utégor-ie à l'auti-e. Je n'ai pas vu qu'il en tVd de irrènre sous le r"appoi"t de la gr-osseur' : les internrédiaii-es maïupienl dairs mes spécinuMis enti'e W et p. d'épaisseur' ; les ]dirs grands oxes grêles se morrti-eid rrrême, en général. JjIus niim-es (|ue ceux de moyenne longueur-.

Il n'est pas l'ai-e (jue les oxes l'obustes s'érrroussent à leurs deux

l()!i

i;. TOl'SIl.NT.

i'\lr('iiiiti''s. mais, <l,iiis et' cas. Iniis ilciix liuiits rcstciil |iarf'ailt'iiMMil x'iiililalilt'v. IK irarniscnl aiiciini' Iriidaiii-c vers le Ivpi' irinii.irt iin I . .Me iM|i|»claiil rt'\i'iii|ili' lie ccrtaiiics Topsi'iil in ifldlnd. (dont je parli-rai pliiv |«.iii. à |irii|tii'^ ilc Tiihcri'lld aiiiit(ts\. i|iii IransConiicnl l<'iir> ii\i'-> iiniiii iii\ (Ml iiir'uaM-Irrrs iiioiiaiM i lia iix . y iih' suis (|ciiiaiiil('' si je III' IIH' tiiiii\ ais |ias('ii |)r(''sciici' (rime CI ioiia ayant siihi iim- iiKiililicaliiiii invrrsc. .Ir m- |nii> m'a rnMcr à cftlt' liypullirsc. narcr iiiic li's nxcs ilr la ralruiiric nil)iis|('. ici en (|m'sli(in. t'uiil |M'i''ci- s''iiiciil (li'l'aiil (liiis le- |ii|iill('s. aliir>(|iic li's lylnslylcs des ('Jiniin |iiiiii-\ lie-- à la l'ois (le lyliolyles el d'oxes (•(iii-liliieiil Idiijdiii's la (diai'|ieiile de ces iiii:am's. Les m'ainU oxes de (Uioiiti l'riiroli ddiveid |iai' Clins '!|ueiil n'èll'e ciiiisi<|(''rr's (|ue C(mime des oxes dille- KMicii'- [iMiir jdiier dans |a 'diair des l; ilerie^ llll nMe de leiisinii |»lll^ ellicace.

Il n'sulle de celle ('1 II de (|ne CHdiKi l'riirol i \\v |Missède en didinili ve i|lie (le> lixes e| (|e> >|iiia>-lei>. Idle leiilre. |iar c(insi''(|nenl . a\('c CJIinKi /('ris/)i/'(i. dans mon (|ii ili i(''iiie i;i(in|ie (res|M"'ces du ucnre ('.Hona (137. |i. :2;>(»i. i|ni |)i-eiid aiii-i une n'elle ini|i(irtaiice. Sa s|iiculaliiin e>l iiKMiie pln> ly|M |iie ijue c(dl<' de ('.. /rris/ii/a . sa eu n, !;■('' Il ("tc la plus prudie. ipii cniiipieiid des spiraslers de deux MH'tes el de> dxes Iim'-s dirtV'|-eiici(''s pour servir de sipudelte aux papilles. Ici. Ie> spiraslers miiiI lrè> unironnes : peliles et ,i;i'(Mes. Iiè^ peu aliiiiidanles dans la (diair, accumulées sur le |ilateau des papille^, elles me->urenl p(Mir la plupart 10 [t. senlemeiit de Imi- unenc: elles {•essemldeiil lieaiiciiup à c(dles de CliniKi M iilit'liii i Tnpx'iil illO. p. T'.t. pi. \|l. liii. Ti mais resleiil pres(pie cdiislani- liienl dldile^.

D'après ce (pie j'en cuiiiiais. C.lidiia l'riiroli lie creuse pas de N.i^-les ualeries : le diaiiK'Ire des |(ilie> de mes ^piMMineils \ariail l'iilre I el ;!""" senleineiil . De liliMlie. ses papilles seiillilenl demeurer InrI pelite> : leur diaiii(''lre (im- il la il entre JOI) e| XM) [a.

('.'e->l ipiand même, mi le vuil. une l'.piintzc loil inléres-.iiilc el (|e délerminaliiiii l'acile.

i:rri)i: mo.nosh aimiuji"!' i)!:ssi'i).\'i!\iH!:s dî: im! a.xc!:. iot

-2. I'\lllliII(' lies Sl'IliASTIlKl.UD.i':.

^,7///v///V/^/ |)(iiii'\ lies (II' iiiicidsclrrcs de la sri'ic (1rs asters iciias- Ici's. s|)iras|('rs mi disraslcrs). je |tlu> soiivciil acciiiiiul(''s à la [i(''ri|)lii'i'i(' ilii coi'ps ("Il une cniritc crhisniiiiiiiic. Les HM'uasch'-rcs soni (les tyidsiylcs dii \\<'>- styles:, à l'ic-casioii. ils se iiKintri'iit (lia<iinaii\ { /jtfniiirit/ifi (-(irlirntd (lart.. /.. jtiirjnin'd (lart.. L. ticcftila Hdl. d |),. S/)ii'(tsfr('//a nrtih'ala T(t|is.i.

(îciire Siiiraslrclld Srliiiiidl.

S/)i/-/isfr<'//i(/(i' \i'yC'\iin\vs i)\\ massives, ayant pour iiii\i;asr|ères des tvlustyles ou {\v> styles (rai-enient des tonioti's, S. (iciilcald Tops.), et. pour niiei'osrlèi'es, de-, spirasiei's typii|uenient accuiiiuli'es en une ci'oiMe su|>erlicie||e.

S/)iras//f'//(/ iiuiui.r Topsent. (iM. m, fi-. 8/

Syn : IS87, Ihjnr'rd ithid /iiiiifi.r. Topsent dlO, |). I 'i I . pi. \'l.

liji-. 17). 1S«.):>. S/,if(/s//'('//(i niiiKi.r. Topsent (120. |). Wll).

l\]).)ii,ire om-i'(iûtcUite, mille', liispide, coriaei», g('iii'i'alemenl ])('U ("lenduo. Oi-ifiees iudistiaets.

Spir'/i/rs. I. Mégasclèi'es : 1. Ti/hisfi/lcs lisses, légèi-emont eoui-- ))i's, ;i base glol^uleuse, ovale ou ellii)ti(pu\ à pointe longno et fine; inégaux, depuis ~(K) p. de longueur sur 2 [j. au \(iisiuage de la_ l)ase. jus([u'à 700 p. et plus sur 13. Oressés vertiealeuu'ut sur le sup|)orl. la pointe en haut.

II. MieroseR'res : 2. ^■/>//7^s7r/•.s• (tig. 8) sinueuses, présentant généra- liMucut troisangles eu coui»» opli(pu\ tK's ('jjineusos, les épines, pointues, lisses, iui'gales, se iiioutraid surtniil jnitcs cl nombreuses" aux points de (•ourl)ure et aux deux exIriMuili's ; longueur, ;^0 à 20 p. ; ('paisseui-, S à 1 p.. A profusion, surtout \ ei-s la i)éri])lii''rie du eoi-ps.

('(iiilciii-. Kouge, rosée, jaune d'oere ou jaune pâle, à l^'tat de \ ie.

H((i)it<tt. Manelie (Le l*ortel, Luc, Roscolî); M('diterranée (Ran> uls. ile Massa de Oro).

|(IS

K. T()I'S!:.\T

(!'<■>!. jllM|ll";i |tl'(''S('iil. \r seul ir|(n'">riil,inl du i^t'iuc S /n luisl i-t'lld |i.ii'iiii le- S|i(piii;iaiii's (le la l'aiinr IVaiiraisc.

Il ne l'ail! |ias niiiiiicr ((iic ( ). SrlinrKll a fait l'oiinailrr iiiir aiilrc i'->|irri' iiir'(litf'rrail(''i'iiiir. s.i S pi fdsl frlhi ru iicinl fi.r i99. |i. 17. |il. III. M.-. S,.

IMlls n''C('iiiiiit'iil . Li'ikIi'iiI'i'IiI a di'ciil i65. \k ."i.'ii.dc lAdiiat i(|Ur. uni' S iiiraslfclhi . ^\\\'\\ a prise |MUir V II iiiiii'th'siiiid hislrllula dr Sidiiiiidt. f| ({ii'il a sii|(()(i>(''(' id('iilii|ur au>si à la S iiiraslrclla ilo- i'KHiIii'iis de Kidlc\ . .le crtiis |diil('il ((lie (•"csl la S /li rtisl relia ciinr- /^///•/./" Scliiii. (|iril a rcln)iiv('i'. l'.ii id1c| . |t'> iiiicrdsrjrics (|iril a liuiin's rcssciiiltlriil à ceux (If (■clic I']|kmii;(' cl a llcii: iiciil Ic^ iikmiics dinicii- sions loOà \V) u.. [\'i\\)vr^ Sdiiiiidl. ;{() à ."iO p.. ira|ir(~'s l.ciidciilcld i . (). S(diiiii(ll a l'ail rciiiai'(|iicr (|iic rv\\\ à axe raccdiirci ra|i|»c||ciil |c> s|di(''ras|cis ddiildcs de >(iii Siilirrilcs liislrllal us. {■{' (|iii cx|tli- (|iiciiiil la iiH''|irisc de l,cii(lciir(d(l : ciiliii. S pi rasl rrlhi cinicld- Iri.r [larafl (Mrc as^c/ r('"|)aiiduc. |iui-(|iie Scliinidl l'a simial(''e à (di\|irc cl sur |e> (-(Mes (r.\luérie. et (|nc je l'ai iiKii-iiKMiie ren- i-diit !■('■(' dans une ci il I ce lion de S|>(iiii:iaircs du udll'e de (iali("'s i liu. | r. |.. il)| ).

I,c lecteur csl ddiic axcrii de rexislenee |)(issilile dans mis eaux iii(''(lilcrra!i(''eiiiic> d'une >ee(iii(le S pi rdst rrlhi (|iic. jKiur ma |iaii. je n'v ai [Miint em-(ire d(''c(iuverle.

S pii-dxlrclld i/ii/id.r est. en tiuit cas. celle (|iic l'on ,i le |du^ de (diance de rciic( uit rec sur nos c(Mcs. car (die e>l c(immuiie daiisldiitc^ les |dcalit(''> (|iie j'ai e\|i|dr('cs avec sdiii.

.\ii-l ihdialdire dii l'dihd i l*as-i|e-( ialaisi. j'en ai \ u |iliisieiir> v|i('-ci- lllcn■^ell cdiii|(amiie de II i/Nirdcsinid lldlh'zi. -nr de> |iicrre> dra- .L:U(''es dans le creux de Lolidiir. au |iie(l de> Kideii-. |i,ir ."i."» m. de liidldiideur ciivii-dii. à \'.\ mille> de la c(Me.

A Luc. je |u-i'- d'alidrd Cdiiiiai>--a lice de celle lljidiiLic. il e^l l'acile de >e la pruciirer aux cii\ iroii^ de la tdillie dc^ l'.w.nlv de |,,iii- Ki'une. Le l'diid e-t cdiiNcrt de i;raii(les |iierres plaies de calcaire ddlillii(pie. (pie peiidi-eii! à l'cnN i Llidlies e! (iavtrd( li("'iie- : (laii> le>

i;ti i)i: Mo.NodiiAi'iiinri; i)!;ssi'(».N(ii.\iin:s m: kuanck. iou

loues vides de (iasIrorlnMics. I;i S iii rasl relia s'iiislallc sniivciil smis roniic (le |)('lit('s cniritt's liispidcs. d'iiii l'dU.ue assez vil.

A Rosi-ulV. an iiKiis d'anùl IH'.)."'). iin drai;aa;e au N. de Tile de lîalz nreii a fuiiiiii plusieurs ('cliautilioiis. teiulés de rose pâle.

A Uaiivuls. il n'esl presipu' pas de Idoe un |teu volumineux, déla- rhé des ron-liunéi-als de .M(''l(il»ési«''es du Caj. lAlteille. ipii n'en porle i|ne|i(ue spi'cinien.

llnlin. j'en ai ti'tnivé un sur une vieille valve de Pcricn |)fise aux l'anherls à ;U)() nuMi'es de l'île Massa de Uro. ;i peu de dislance du cap Creus. sur la eùte espa,i;n<ile. par M. Pruvôt. 11 était jaune pâle, nidins (•(doré encore, par conséquent, que ceux du cap l'Aheille. qui. ordinaireineni jauiu- d'orre. se montrent eux-mènu's moins hrillanl> ipu' ceux ohservi's haliilnellenuMit dans la Man(die.

.le n'ai pas fail une ('Inde anal(nni(iue approt^mdie de Sjii/-(/slff'llfi iiii/Ki.r. .l'ai seulement noté l'existence dans cette Kponiic de c(dlule> spUéruleuses incoloies à sphérules assez grosses et hi'illanles.

Sa spiculali(ui pernu'l de la r(^C()nnaître aisément.

Les lylostyles s'orientenl. pour la jdupart. c(unnM' chez les //i/hk'- ilcsm/d. verlicalenu'ut. la hase aiq»uyée au siq)port . Ils exisleni en proportion assez t'aihle. el ne se dis|>osent |»as en faisceaux. Les plus uraiuls. parleur p(»inle. rendeni la surface hispide.

Les spirasleis. très ahondantes par loul le corps, s'accumulenl eu lelle (|uantité vers la i»ériphérie. se serrant et s'tuKdu'vèlrant. (ju'elles rendent ri'lponge coi-iace et fort dillicile à dissocier.

La descripti(Ui primitive de ces microsclères laissait heauc(uq> à (ir>ircr. Ce son! des spirasters en somme assez hauales. telles (pr(Mi en voit (du'Z heaucoup di' Clioiia et de S piraslrclhi . Leurs dinu'U- sitms et leur conlormati(Ui doivent «hun- être imliquées avec soin p(Uir évit^M• les confusions.

Ces spirasters sont hirtenienl spiralées et a|i[tarais>ent en c(Mqie (i|»tiipn' comme des lignes hrisées. ciunposées eu gén(''ral de cin(| lron(;(Uis. ou encore formant trois angles successifs, hllles mesnrenl. pour la plupart. ^0 Iv :2."t [;. de lougiUMir (c'est leur plus gra nde

MO i;. TOI'SKNT.

Iiijllci sur ;> à 't [J- M'iili'iiii'iil ir('|>;iisM'ur. VA\>'> |iiirlriil de. (■|lill('>^ iiniiiliii'ii»!'-. i-iiiiii|iii'>. |)iiiiiliii'<. Iiiii'> et li--r^. i:r(Mi|n'i'> dr pri'l'i'- ii'iiri' ;iii\ |)iiiiil> lie l'urlc i-niirlMii'c cl ;iii\ di-iix i'\l n'iiiil l's de l.i liuc l'I li,iidt'> di- I à '.') >J.. \).\\\^ 1.1 tii:i>>i'. >■• iriiriinlli'iil ;ili»i. liai lircllc- iiiciil. i\r< s| »i l'.i si cr^ | il lis | ici il es un plus me les. cl d'au 1res ciicui c. de roriiie aiiiiriiiale. Parmi ces deniièies. les iiiie> sdiil drnile>. avec les <'|)iiies r('|) irlie> uiiiriiriiii''iiieiil ^iir huile leur liuimiciir. mais faillies, saiil' aux deux Imul- île Taxe : |e> aulres sunl une seule {'dis nturii('es en l'eràidieval. avec de- ('iiiiuv- iuilc-. iiii|ila nli'cs seuleiiieiil <uv Icui'lMird ntiivexc. ('.e sniil ces s|)ira--li'r.> en an- (|ue j'ai lluuri'e-^ eu ISHT (110. |tl. \'l. li.u. IT). irapiès un s|i('riiiien un elles se lion va ie ni eu [H'upurliiili plus furie ipie de cuiilume.

S i)ir(islri-ll(i iniiui.r se distiimiiede ses rMiliiiMières par reu-^ciulile (le ses rar.irlèrcs : |iar sa furme encruùtanle cl liispide. parralinii- rlain-e excessive cl par la l'unliiiiiratiun cl les i|imcn>i(Ui> de ses iiii<T(i>c|rres . Il sullil de cuinparer ses spirasler- avec l'cllcs de S/)'r(i^/rr///i iii ncltil l'i.r . en pirli''nlier. ipii' je ligure (Taprè» un spi''ciiiicii du liulfe de (ialièsiliu. I r. p. jOI i. puur cun>la(er nue dinV'rcnce s|iécili(pie indisculahle.

<ieiire II i/iil<-<h'.-<iiii(i r.u\\ciliau!\ \r/iirii'/.K

S/i/r(is//-c//if/(i' enciiu'ilanles ayani puur nK'.nasidère- i\r> |\ |uv|\ le^ appny('s par leur |è|e sur le suppurl cl dressés ver! icilemcul . cl. puur iiiicrus(dères. Ao^ iMiasters furmanl une cruàlc dense à la piMiplierie du curps.

r.uwcrhank avait, eu IH'ii. duiiué de >uu ueiire lli/ttifflcs/iiiff celle diMiiiiliuii alisuliiincul vamie. ipii lui permellail. cumme nuns ralluu> \(»ir. de lui rappnrlcr îles llpuiiuo lucii dinV'ienles les unes des aulres: « SKejelun. A cumuKUi liasal niciiiluanc su>lai- ninii a lliiu sIimIuhi uf rljsiuincd fascimli uf spiciila. » i6. vul. I. p. l'.îO.i

l'.n IH<;<;. il lui allrilma trois espèces : //, niiliiihi (6. vu|. II. p.

KTI l)i; .M().\i):iUAIMIinli". \)V.S SIM ).\(il AIII'IS l)i; l'I! ANC!:. I I 1

\W). II. >ilclhit(i i/. '■.. l». l-'iO) l'I //■ ci-lldiidii-d {/. c. I». \'.'rl]. ccllr (|cMii<"'i-<' (''laiil niiisiih'n'c (•(Miiiih' I\ |iii|iit'.

.Mais, ni //. raduitii ni //. îclliiml icn m- n(' Ts^ilaicnl la rrralion (Tnn ucnrt' nonvfau.

La plucf nalurt'llt' de II i/nK'dc.^iiiid rad^ala l'Iail niari|in'r |(:inni les Mij.rilhi de Scliniidl (96. isrt:2). .I.-I'l. (ir.iy nr s'en icndil |ns coniplc cl. inulilt'nitMil. lil de ccllr l^itmiuc (41. ]). .">:2I ). s(»iis le, nnni de l-^piclcs r<i(H(ihix. Il' rcpr/M'idanl d'un ^iMirc à |)ail. Clios*' v\\- ricnsc. (). Srhniidt iiy \it pas pin» clair, cl. dans sa lislc de syno- nymes des Sp(tn,uiaires de Uu\vci-I»ank. (100, p. "(>). il nnl en l'c^ard dti nom de Ihjmi'ili'iiinid railiald la mcnlion: Snitcrilidinc ( ?). l/cspci-e l'nl rcdcerilc comme nunvclle par Uoli. ll()pc(51)sons le nom de Trinlnilcddiiitr' i'rhiniild . .Vrw lis moi-même ipiclipn' temps une IhinK'rdphid (117. p. .".iO). Kniin. en 18U-2(119. p. lODi. je montrai (pTon penl. sans In'sitalion. la rani-cr parmi les Mi/.iilld proprenn'nl dites.

Ili/iiiytlcsinid ci'l Id 11(1 ira lui licincoiip plii> vile ray('e dn iicnre Ihlincdcsiiiid . Dès 1<S!)<> (98. |>. l'i). (>. Sidimidt rcmaripiail (pn' C(> i>cnre de liowcrlian'c semblait correspondre en ])arlie à son ueiire Mij.villd, Va\ IHTO (100, p. "H), en reuard du nom de //. ■zrihiiulird . il mil la mcnlion : ( Desmacidine ) Mi/.rilhi. \dsmaer rins'-rivil. en 1(SS(). dans sa ri'vision île la ramilledes lic^iudridlnd' (141, p. I^'i). sons le \\tt\\\ t\i' .\li/.ri//a cclhiiid lia . Ilanitscli aussi en lil(49. p. I*>~ 1 une llclyonine. la rapportant à tort an ^-cnre non re- cevahle Cldlhi'isxa de hendcnreld. Ijilin. j'ai l'Ialdi. en IS*.)i (129. p. 10). (pic celte l'iponue |iosscde les mcnii's spicidcs ipie Ih/nicii itnidoii hnjdrdini . semi)l;(l»l(Mneid disposés, cl. par snite. (ju"(die aj»parlienl. parmi les Dcndoririiid'. an i;enrc Lt'idoxhi. rcsnitani du remanie- nicid de |ilnsienrs Li-enres anciens.

Seule. Ilfiincd'smfd shdhild n'a jamais cli' di'placée : (die reste le type (hMinilildu iicnre II i/nii'di'sinid . d'à cce pi i(m toni à ta il resireinle. l'ille s'écarte alisolunuMil. dans la cl;issilii-ali(ni. de ses deux |>rt''|en- dncs c(tn!:,én(''res. Sa position parmi les ('hirnlifld esl indi(pn''e depnis

Il:

i:. ÏOPSK.NT

|uri,-|riii|i-. |.|li-'HH'. i|r> ISTd ilOO. |i. T(ii. (». Sriiiiiiill l.i (|('xi-ii,i l'iiiiiiiM' iiiir Slilii''i'ili(iilir .

Le uniii' Tinira. ci»''»' |»mir elle m l,S(n i41, |». ."iii) |»;ir (ii;iy. r,ii>,iil (jdultlf i'iii|il(ii. r,ir. xmiIc df-lrois H i/nii'dfsinid pi-iiiiil ivo. l'Ile n'|ii'i''M'iitail \ lainit'iit i|ii('l()ii(' rli( pm' de iimi vr.in . l'I . |ilii-> paiiicii- liriciiM'iit . (le ilislintl ilc'- Mi/.iilhi ail >('iis larur ilc Scliiiiidl . ((iir|(|ii(' riittx' ciiliii i|iii lt\uilliiiail la riiii|iiii'c di' l>n\v<>i'l);i iik . à la l'oiidilinii iTi'ii liiiiili'i' la (•uiii|in''li('Msiun.

Ti'l l'iil cfiiaint'iiH'iil le sciiliiiifiil de ( larlfi-. car Iniilcv |r> ///////r- ili'siiiia (|ii"il a (•r(''r'('> (iiil iiiriiic s|(iciilali<iii cl iiumiic sliiii-liirc ((iif Il iliiirtlcstnid ^li'lhttii HdWi'rliaiilv. (tii priil iliiv ([iic cri aiiliMir r<'>- laiiia If urine II i/ini'di'sniid an >rii> >liirl un dii ddil l<' |ii('iidii'. M iir ir>|,iil |»|ii> (lira en jn-i'ciscr. (■(iiiiiiic je lai l'ail, la (hliiiitiini.

Il r>t n'ui-cltalilr ((lie N'dsinacr 1 145. |t. :2()'.li iTait |»as Irmi i'diii|)|i' de ers (•>|iri-('s de Carier : il iie>e>erail |»a> laissi" cnlivliiier à >ii|t- |iliim'r |tiiieiiii'iil e| siiii|ileiiie!il le uciire II i/ni('(l('snn(i rdiiiliie «■\ iidii\ me de M i/.rill(i .

Ilailil<e|| i49. ]t. -O'n a aild|»ir' le ueiire II iiiiicdt'sniiii ;iii ^eii^ d|"i lidiis l'avons pris. ( !arter el nidi.

Leiideiiteld. an ediilraire. a |irél<'ndn |65. p. :2I(»I le Cdiilniidn' dans lin uenre .S7<7//7/'/v/ (ir.iy. renia iiii''. ipii \\v tient pas deltdiit. .rai critiipn'' ailleurs ([('jà (136. p. Il'.li cette manière de vdir. rap- pelant ipie Slfllnjord , rn'-é en d(''pit des nsa,i;es de la iidiiienelaliin'. ('•i.iit s\ non viiii' de Mlnil iinis (ii-ay.e| fai^aiil rcinaiipier ipn' |e^ \' ihiili mis t\u\\v\\\ prendre plaee non pas parmi |e> ( ;i,i\ iiliije^ mai- parmi le> Axinejlides,

Il evj r.ieile de l'.iirf' le rerensemelll de> e>pèees .lel llellemeiit enh- ime> du relire II iinifdfsniiii s/r/ffo st'/isii,

La inuiinur.ipliie de l'.ii\\eilia nk n'i'ii e(iiilieiil (|ii"nile «.eiile. le l\pe. Il . xirihitd . .\i)ll> .■|\nii> \ Il ipie //. radidld e>l iilie Mi/.iilld el //. zi'llditdiiii une l.i'iihtsid. Le> anlre> i;p(iiiL;es di'-eriles. d.insics Viiliiiiiev m cl |\ . eniiiine i|e> 1 1 1/ dd'dcsni id . appartiennent à flt'> i:enrev diver> ; Il . inilislini'ld , ipie \(i>niaeril41. p. I:2'.li eiMi>iili''-

i<:ti;i)e MoNuiiRAPiiinrE df.s sPoMii.viuKs ni-: frange. ii:{

rait comme une Myxilhi. se confond, on le sait (129, p. 9), avec Ploraniin ainhujiiu (Bow.) ; //. inflatn rentre dans mon genre Pythean : If. omilld. wwo Mij. cilla pour A'osmaer (141. p. 1:29), est, à mon avis, une H]/)i)('r(i /iliui : j'en dirai autant d»' //. Pcailii : H. pansa. If. pila ta et H. puirhella sont des MyxiUa : il est impos- sible de voir dans //. .<iimj)liri.ssifna antre chose qu'une Snberites : enfin. //. h'nnirula passe, avec Vllympiiiacidon yelatinona de Bowerhank, en synonymie de Terpios fuyax Duchassaing et Michelotti.

\j IlyiiK'tIr.'onia Jonhsoni de Bo\verl)ank (6, vol. I. p. 3.') et 127, fig. 112 et 29;')) est une Espérelline, Ilamacantha Jonfisoni (Bower- hank) (Iray. Son fiympdcsmia sp. (/. r.. fig. l.')2), pour laquelle (iray i)ro|)0.si (41, p. 538) le nom de Xarirulina CJiftoni, est une Eponge insutrisamment connue, peut-être de la famille des IVeciloscléi'ides.

(). Schmidt a trouvé dans rAdriati({ue une Ilyincdcstnia qu'il nomma en 18G2 (96, p. 45) Tetliya bisicllala. En 18()4 (97. p. 'M), il la fit rentrer dans le genre Sabcrilcs. .le l'iii mise à sa place natui-elle en 1892(119. p. 59). Depuis, Lendenfeld a voulu en faire une Spirastrella (65, p. 55), mais les microsclères de cette Eponge sont des euasters douhles et non pas des spirasters comme celles que Lendenfeld a figurées : la Spiraxirclla bisicllala de Lenden- feld est sans doute autre chose que V ffymcdcsïnia bisldlaia Sclimidl. ,Te reviendrai plus loin sur ce sujet.

En 1879, (larter a décrit (15) une Hymcdcsmia des mers du Sud sous le nom de Hymerapfiia apinlylobala.

C'est en 1880 (17). qu(^ l'illustre spongologiste enrichit le plus le genre en ([uestion. en en faisant connaître cimi espèces nouvelles du golfe de Manaar : //. sicllirac/a/is. ff. Maorci. ff. s/ii/ialos- Icllifcra. fl. rapilaloslclli/'c/-a cl II. Iriyonostellala.

VHymedesmia polila de Ridley (93. p. 121) est une Ectyonine, probablement une Microciona.

Do mon Ily/iirdcsmia catnj)Cc/iiana (113, p. i3, fig. 8*^^) j'ai fait

AllCIl. Dli ZUOL. EXl*. ET GtX. 3*^ SÉRIli. T. VUl 1900. 8

1 1 i E. TOPSKNT.

iN'crmiiH'iil le ty|M' (lu -ciii'c iiDiivcaii Tijlositjnid (126. p. ^5:2). de la sdiis-faïuillc des Erhjonind' .

V.w IHIH. Il.iiiit-cli (49. p. :20;î) ])('nsait avoii- (h'cduvci-t dans la Itaic de Livcrpuol une II i/incth'xinin noiivfdlc à oxyasicrs. (|iril i»rtt[M»sail d'appelor //. (iciilo-siflintfi . l'iic cni ^('^p()n(lan(•^• à co .sujet entre ^I. Ilanits(di d moi a ('lalili (pic ri'!p(inu'e dont il s'anis- sait n'est point une lli/tni'dt'xinid mais plul(M (pudipic jeune l'ihi/- fiiii/s (s/i//)()st/s ou /'if/if/i/s) encore encroûtant.

Pour ma ])art enfin, j'ai fait connaitr'e successivenuMit (piatre lli/incdcxiiiiti iKtuvidIes des rCAc'^. de Krancc: //. iinislcllnta et //. Irish-lhiln. de Hanynls. en mvi il20, p. WNll'. //. Ilnll(>:i. de la .Maïudie. en 1894 (129. [>. i) et //. i/ii.r/a. de IJanvuls encoi-e, en l<S<.)(; (132. p. I2:i).

I'",n compt int V lli///if'f/rs/ii/fi hisIclhiKi (S(dini.i. (pii est com- mune dans |e> eaux du |{ons>illon. d V II i/im'ilcsinid :<tclhilii l5o\v.. dont j'ai constat('' la pn''sence au^-i bien dans la >li'ililerran(''e (pu' dans la Manche, cela poi'le à six. le mnn'u'e des l[i/in<'(li'sini(i de la fauiu' de P^ranee.

Il ijinc(li'sii)i(i siclhild IJowerhank. (l'i. m, li- i.')i.

Syn. : IHiî^i. Il ijincilfsinin siclhila. iîowerhan'A i6. vol. II. p. l.'iO, vol. III. pi. W Ml. li-. 0-8).

18*)T. Tiiii"(i sh'lhild lîowerhanK'. (iray i41, p. .'i'i'M.

E|)onge eiicrnùtaiite inince, sur ilc< pierres u\\ des ciMiuilles. Surface égale, lâchement et iri^'unlièrenicnl liispiili'. ( 'ousislance jjlulnt molle. Cellules sj)h('ruleuscs alumda nies. l'i.niics. claires. ()ri(iccs aipiifëres liefits et généralement indistincts.

S/iiciiIrs. I. Mé'irasclères : 1. Ti/lnsli/lrs lisses, de laill(« et de forme variables dans uii m("'me indi\ idu. droits ou courlies du mémo lle.xueux, à ])oinlc graduellement etlili'c, à l)ase lialiituellenu-nl Irilobée en coupe opticpie, souxcul di'tnrnn'e, (ixoïde, ou rendi'c d'un seul côté, ou encore simple comme celle des styles, mais a\ec un l'paississement annulaire à (pichpie distance de son e\(r('>mil('. Les plus ])etils peuNcnt ne luesurer (pie 17(» p. de longneui-. sur 1 à '2 [i d'é-paisseiu'. Les jihm

ETUDE MONOGRAPIIIQ[JE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. Ho

gi-ands atteignent et dépassent l""", avec une épaisseur de 12 à 15 [a au voisinage de la base. La foire de ces derniei-s dépend beaucoup des échantillons.

Les tylostyles se tiennent, pour la plupart, verticaux, la base au contact du support, isolés ou par groupes, les plus grands dépassant la surface, qu'ils rendent hispide.

IL Microsclères : 2. Chidstcrs (fig. 15) trèsabondantes dans tout le corps et surtout accumulées à la périphérie. Diamètre moyen, 13-15 [ji. Actines au nombre de six, plus fréquemment de huit et souvent de dix, ne formant pas de centrum par l'union de leurs bases; ces actines, épaisses de 0"'"'001 à 0"""0025, sont cylindriques, lisses ou ornées de fines épines, tronquées bi-nsquement ou élargies à leur terminaison en un petit disque qui semble parfois épineux.

Couleur. Jaune clair à l'état de ^ ie; jaune paille, chamois ou fauve après flessiccation.

Hdlilidt. Mer du Nord (iles .Shetland); Pas-de-Calais; Manche (Guernesey); Océan (Guétliary *.'); Golfe du Mexique (banc de Cam[)êche); Méditerranée (Ranyuls, golfe de Gabès).

De son Hijmpdpsmia sfcf/afa. Rowerbank a vu. à l'état sec seule- ment, trois spécimens, encroûtant tous des débris de valves de Lanicllilti-anclies ; l'un, le type, avait été recueilli ji Guernesey par ^1. le l{cv. Norman ; les deux autres provenaient de dragages de G. W. Pcach aux îles Shetland. D'après son dire, tons étaient parfaitement s(Mublal»les enti-e eux. Ils formaient des croûtes tou- jours n)inces. Iiispides, de couleur fauve clair ou chamois (light fawn, light fawn-yellow). Ils avaient pour mégasclères des tylostyles un peu variables par la forme de leur base et par leurs dimensions, et. pour microsclères, des chiasters. au sujet desquelles l'auteur se montre malheui-eusement sobre de détails. Il les déclare simplement : ri/Iiiulr()-xl(>ll<if(', rc/'ij miiii/fe. D'ai)i'ès la ligure qui hnir est con- sacrée (/. c, fig. G), ce seraient des chiasters d'une ]iur(>tc absolue, sans centrum du tout, avec six actines droites, cylindriques, lisses, tronquées brusquement au bout, sans le moindi'c renn(Mnent ter- minal, relativement épaisses.

Comme la l'econnaisance des Ifi/tiicdi-sniid ne peut s'ellecluer qlie par un examen attentif des euasters |)rcsentes. je tiens à déclarer que. chez aucune des K})onges que j'ai rajqtortées à l'espècf!

,1,-, .E. TOPSKNT.

//. ^li'lldtii. i'' n"ai ubsiM-vi' uiif telle siiii|ilicité ni une aussi pai-faite unilui mité (le^ nii<-|-<.sclèr('S. MaliiTé cela, je n.' ddute j.as delà rec- titude de nies di'terniinalions. Bowerli.ink n"a sans d.iute pas soup- çonné l'intérêt ipril y eût eu à fournir des indiratimis plus précises. En outre, je remarque (|u"il n'a uutMv traité plus exactement des chiasters, tri^s seml)lables. île Tcllnja lijiiniriinn . <|u"il a fait tli;urer (le mt'me. sans en sijinaler ni le plateau élar.ui ni les lines épines dont s'ornent pai'fois leurs actines,

lhliin'<l('sini(i sh'lhild me parait sui-timt caractéris'e par ce fait (Hie ses euasters sont toutes des c/n'as/frs sans cniffinn. Huant aux détails de ces microsclères. les voici tels (pie je les ai relev('s sur i\r^ préparations de spécimens de piovenances diverses :

Spécimen de Ban.vuls i l'yrénées-Orientales) : les (diiasters. de taille assez uniforme {\',\ [j. de diamètre moyen i. pr('senleul six. lui (plus oi'dinaiiemeni ) huit ai-tines, droite-. cylindri(|ues. fréipu-m- •)i"nt cou\ertes de très petites é'|»ines sur tout on partie de leur hninueiu' et. par suite, h'^èiwinenl rui;ueuses. rarement simples au bout, plus souvent un peu élar.nies en ce point en un petit plati-au déprimé: l<'s actines mesurent 0"""Of)l à 0"""002:) d'épaisseur: sur les plus éj)aisses. le icndemenl terminal, plus accusé, se ih'compose parfois en un bouquet de fines é|)ines (fij;'. [■'). (f).

SpiM-imeu du uolfe de (labès (Tunisie) : les chiasters.. d'un diamètre pres:pie uniforme I l:{ à |.'i[j.). oïd six ou (plus fii'ipicnnnenh huit acliiirs. droite-, cylindriques, lis-es. a\ec un peld plateau termi- nal, à peu [très constant : les actines suri'nl 0' OOIS d'épaisseur ;

leui' ré'union constitue un petit cenliiim insi,i;iii(iant ( lig. i."). (/).

Spécimen du INirlel ( l'as-de-( lalais) : les (diiasters se distinguent de celles des sp('cimens préci'diMiU |iar leur dia nièl re plus variable

1^^ à I."» [j.i. par leurs aciines ai mbie t\r six. ou ( plus fr(''quenimeiil i

de liiiil. plus souvent lnm(pi(''es. ou bien, (piand elles se rendent au bout. ieman|uables par le moindre ib'v ejoppemrnl de leur |»late,iu l"iniinal : eu revancb.'. ces actines. dont r('paissciir. comme l.i lou- uii 'iir. varie beaucciup (()"""(KU à ()"""(M):2")). s'ornent d"('piiies |»lus

ÉTUDE MONOGRAPHlOrE DES SPONCIAIRES DE EUANCE. 117

fui'tes ; arcidcntclliMncnl nirinc les rpinos s'allongent assez ]Mnii' que l'actinc qui les porte semble raniitiée (11g. 15, h).

Spécimen du hanc de Camp^che (golfe du Mexi(iue) : cliiasters de 15 [X de diamcMre, à six (rarement), huit ou dix (le plus fréquennnent) actines, cylindriques, lisses, épaisses de 0"""0015 à 0"""0025, à bout simple et renflé en un disipie peu marqué, sauf sur les asters les plus grosses (tig. 15, r).

Il est donc légitime de conclure que l'ornementation des cliiasters de Hymedesmin stellata est sujette à de légères variations indivi- duelles, telles qu'on en observe, d'ailleurs, sur les asters de presque toutes les Eponges.

Les mégasclères sont touj(jui's des tylostyles lisses, mais leurs dimensions et leur forme varient considérablement dans un même individu ; on les trouve robustes et droits, grêles et flexueux, côte à cote. Pour la plupart, ils se- dressent verticalement, la base appuyée au support, orientation qu'ils perdent, en général, parla dessiccation. Ils sont nombreux, peu distants, souvent fascicules. Les plus forts, qui sont aussi les plus longs (lm'>'-l""i'3 de longueur sur 12-15 \k d'épaisseur au voisinage de la base), dépassent par leur pointe la surface générale du corps et déterminent l'hispidation irrégulière et lâche de l'Éponge. Une certaine quantité de tylostyles grêles (1-2 [x d'épaisseur) se couchent en outre tangentiellement à la surface.

Typiquement, la base des tylostyles est trilobée en coupe optique, mais, ou bien elle s'allonge et devient elliptique, ou bien elle ne se l'ende que d'un seul coté, o\\ bien encore elle ne présente qu'un étroit renflement annulaire ta une bonne distance de son extrémité. La variabilité habituelle de ces spicules avait déjà frappé Bower- bank, qui les trouvait : « subspinulate. attenuato-spinulat(\ abnormo- spinulate, ovo-spinulate and attenuato-acuate ». Tout bien considéré, il n'existe qu'une seule catégorie de mégasclères. seulement cenx-ci ont un (lévelo|)pement fort inégal.

L'Eponge se moule en quelque sorte sur son support, le i-evêtant d'une croûte d'épaisseur à peu près uniforme et plutôt molle.

il8

I'. TOPSKXT.

Je III' >iiis pas |)ar\ l'iui à drcuuvi'ir ses uriliros a(iuiiï'i"('f5. D'aprôs 15(i\vfil)aiik. les pures resteraiciil imlistiiicls et les dsculi's seraient peliU. simples. (Iispei-sés. Il ne me parait pas démniiln'' (pie les |»(iii(liialinns ({u'il a pu voir sur un si)é(:imen desséché aient léelle- meiil représenté les oscules. (Ihoz beaucoup d'Epunges encroûtantes, liiez lli/iiic(l('sini(i hisiclhild . \)\\v exemple, ces (irifices ne smit visihles ipii' i|ii;iiiil ranimai e>t en pli'ine vie ; ils ap|)araissent alors comme de niurts cylinilres membraneux, situés à rentreeroisemenl de jdusieurs i:anaux snperlieiels. Si telle est aussi leur constitution i-be/. Ifii>n('(h'smi(i sii'lliiiii. la ilessinatinn doit le plus souvent en l'aire disjtaraitre tnut veslii;e. Il se peiil. cependant. <jue leur place demeure eneore marquée par un Irmi eurrespimilant à qnelipie canal s'élevaiil Iniil dniil des réi;iiiii> piuruiides du cbiiani»sniiie. .le ne trouve rien de semblable, dans ces conditions, sur mon spi''ciiiieii du banc de (laïuijèclie.

La couleur des Tlijnu'dcsinid slclhila sèches est fauve ou cbamois, au dii'c de IJowerbank. Le spiN-imen du banc diMlampècbe iiTa été remis desséché au sortir de la ilraj;iie. sans lavaue pn'alable ; il est jaune paille. L'alcool avait décolori'' mon s|)écimeii du iioll'e de (iabès. (lelui de IJanyuls. examiné vivant. iMail jaune clair. Celui du Portel oIVrail une eoloi'alioii brunàli'e. mais il paraissait la devoii' sui'tout à une grande i[uanliti'' de dialoim'es accumulées à sa surface.

L'Eponge se lixe indillV'renimeiil >ur les pierres ou les coipiilles. I^lle a surtout iMi' recueillie jusqu'à présent dans les dragages. l5o\verbanlv n'a |»as indiipn'' de ipielles profondeurs provenaient ses échantillons des Sbetlaiid. Mon spiM-imen du l'ortel a l'-ti' dragué à i;{ inilb's de la ciMc dans le creux de Loboiir. au pied des Itidens. par ."■).') ""Il environ de prolondeur l'estime des pèi beurs).

il est certain que II i/im'ilrsinid xlclltita peut s'iMablir à un ni\cau bien |ilus (''levé, .\insi. à IJaiiyuls. c'est sur Ic^ I roi loirs n\\\\vv^ du laboratoire Arago ipu- je l'ai trouvée, au pied de ( loralline-, ni entrant dans l'e'au seulement jusqu'à mi-jambe.

ÉTUDE MONOGRAPIIIOUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 119

Dr tout ce ijiii prt'crde. il ressort (jne l'esprrc jouit d'urir distrihu- tion g(''ogi'a])liique assez étendue. On peut la rencontrei' sur n(js eûtes inéditerranéennes et océani(jues.

J'ai noté jadis la présence d'une llijincdosin'Kt sf('i/a/(/ dans un lot d'Epongés (jue JI. N'iallam^s m'envoya de la grève de (iuélharv (liasses-Pyrénées). Malheurensenient. je me suis dessaisi du spéei- men. sans en avoir conservé de préparation, et je ne puis vérilier aujoui'(['liui s'il s'agissait bien de (-(^tle tltjtncdcsinid ou de ses con- génèi'es (aloi's ignorés) //. Ifalli'îi. typii|ue ou de la variété n-assa.

Ifynicilcsjnin lin Ile:! Topsent. (PL III, fii^-. .j).

Origine : 18W. Ihjinedosinia iKilIczl, Topsent (129. p. i).

Éponge encroûtante, mince (0""" .") à ()""" 7), peu étendue, coriace, à surface unie, légèrement hispide par places. (IriHces aquifères indistincts.

Spirilles. I. Mégasclères : 1. Tijlostijles lisses, droits ou cour- bés, à pointe longue et fine, à base peu renflée, ovoïde ou trilobée en coupe optique, longs de 300 à 750 jj., épais de 2 à 10 \k au-dessus de la base. Ils se disposent, pour la plupart, par faisceaux et se dressent verticalement, la base appuyée sur le su])port. Les plus grands (h'passcnt par leur pointe la surface générale du corps, qu'ils i-endent ainsi ])lus ou moins lus[)id('.

II. Microsclères : 2. Splicriisfcis (flg. 9), de 10 à 12 [jl de diamètre, à centrum épais formé par la concrescence des actines, qui sont ïiondireuses (9 à 12), coui(pu's, généralement pointues et lisses, tronquées quand elles s'épaississent, et, parfois alors, un i)eu rugueuses vers le bout. Klles se répandent par tout le coi-ijs, mais s'accumulent surtout dans les régions périphériques, auxquelles elles couinniniipient une dureté et une ténacité très notables.

Couleur. AmbrtM' ou oerae('e à ('('tat de \ i(>.

Hiihitat. Manche (Le Portel. Luc, KN.seoll); Mer du Xor<l ((-(Mes de Belgique). Dragages.

dette espèce se distingue fort bien de la précétiente i)ai' la natui'e de ses euasters. Ce sont des sjj/te/'os/ers. l'allés présentent d(un- constamment un centrum, (jui fait toujours défaut aux cliiasters de Ift/medesniia siellnin. Elles sont ]»his petites que ces cliiasters, leur

{'20 K. TOI 'S K. NT.

iliaiiR'tro uscill.int entre 10 el 1:2 [x seulement et ne is'élevant qu'à de ti-ès rares exceptions jiisiin'à lo [>.. Leurs actines sont plus nom- breuses, jamais moins de neuf, très souvent douze. Ces actines sont j)resque tnutes pointues e( lisses. Ouand sur certaines spliéiasters elles s'épaississent jdus ipie de c(»utuiiie. il leur arrive de liiiircu pointe mousse ; dans ce cas. leur extrénnté présenle queiquel'uis. à jteine iiidii|ui'. un petit i)()ulon non élarj^i. Les plus grosses de toutes pilivrut eni'ore se montrer légèrement raboteuses dans leur moitié distale. .Mais ce sont des ornementati<»ns excej)tionn(dles.

Les tylostyles ont. pour la plupart, la trie ou hase uioins iiien faite (pie ceux d<' //. sIclhiKi : ce caractèi-e dillV'rentiel n'a d'ailleurs que peu d'importance et n'est peut-être même pas constant. La force des tylostyles les plus grands vaiie avec les spécimens.

J/ijtncdesmia Nn f les i iVd été jusqu'à présent recueillie (pu- dans des dragages. Les prenners spécimens qui ont fra])[M'' mon altcidiiui encroiUaient partiellement des pierres draguées dans le creux de

Lohour. au pied des Kidens. jiar .').') ' de profondeur environ, à

\',\ milles au large du Poi'tel. .le recevais alors en cette localité, au laboratoire maritime de la l'acuité des Sciences de Lille. Ibospitalité de M. le Professeur Ilallez. à (jui j olVris la dédicace de cette Lponge décidément distincte de //. slclhild.

Depuis, je nu' suis convaincu (pi'elle n'est pas sjiéciale au Pas-de- Calais.

.le l'ai retrou\(''e dans une collectiim d'K|)onges (jue AL b' Profes- seur Ivl. van IJeneden a ré'unie. au moyen de dragages, le long des côtes de Uelgiipu'. et doni il m'a l'ail l'Iionneur de me demander la dé|('rniinati(»n.

Ililinodt'sinid lldlh'îi vai'. crassa. n. vai". (l'i. ni, li-. 1..I.

Ihlinfdrsmid ÏInJlczi ,i une vai'iété caractérisée par une lai'ge piédondiiancc des s|)liéi;i>l('is à actines épaisses, trontjuées el épi-

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 121

neuses sur les sphérasters h aftines coniques, pointues et lisses que nous savons exister à peu pri^s seules dans les spécimens typiques. Os niicrosclères, qui lui méritent le nom de crassa, atteignent cou- ramment 15 [X (le diamètre ; ils ressemblent exactement aux sphé- rasters épaissies qui ne se rencontrent qu'à titre d'exception dans le type. Les sphérasters à actines grêles, d'un diamèti-e inféi'ieur, qui se montrent ici en faible propoi'tion parmi les autres, sont également semblables à celles du type et démontrent bien qu'il s'agit simple- ment d'une variété de l'espèce //. Halle: i.

Malgré l'élévation de leur taille moyenne, les asters ne permettent pas davantage la confusion avec //. sfcl/ata. Leur centrum en fait toujours des sphérasters bien nettes ; leurs actines sont, pour contri- buer à former ce centrum, cylindro-coni([ues et non pas cylin- driques ; elles sont aussi plus courtes et plus épaisses c[ue les actines des chiasters de //. sfe/fa/a. et en même temps plus nondireuses ; enfin, elles n'ont pas de renflement discoïde à leur extrémité. La différence est frappante quand on vient à comparer entre elles des préparations de spicules de ces Hymedcsmia.

Ilijmcdcsmui Halle: ixiiv. rrassa parait être pluscommune dans la Manche que l'espèce typique.

A Luc, je l'ai trouvée sur des pierres provenant de deux lieues environ au large, par 25-30 m. de profondeur, et du voisinage de la Tonne des Essarts de Langrune.

A Roscolf. j'en ai eu plusieurs spécimens sur des pierres draguées par 05 m. aupi'ès dAstan. et plusieurs autres obtenus au large, dans le N. de l'île de Ratz, sur fond de coquilles brisées et gravier.

L'un de ces derniers était rempli, le 25 août 1893, d'œufs encore non segmentés, jaunes, tout-à-fait semblables à ceux des Cdiones, des Téthyes et des Polymasties.

La surface est fré({uemmrnl lisse ou peu s'en faut ; cela dépend de la longueur des tylostyles.

J'ai noté sur le vif la couleur, tantôt jaune clair et tantôt jaune d'ocre.

{±2 E. TOPSENT.

]/ ijini'ili'sinia iiii.rtd Topsciit.

(IM. m, fi-, m Or-iuini' : I8'.)<). Ili/nn'ih'sinia nii.rta. Tujxciil (132. ]i. 125").

l<4)oii^'(' l'ii cToûtt' minro et liispido. Pas d'oi-ifices visibles.

Sjiiriilcs. 1. Mégasclèi'os : 1. Tr/losri/lcf; lisses, droits ou légè- i-eineiit coui'bc's, à pointe Une, à base lobée ou, plus ordinairement, elliptique; très inégaux, depuis 210 [jl de longueur sur 3 [jl d'épaisseur jusqu'à 1°'" et plus, sur 9 (jl au voisinage de la base; ils sont tous dressés verticalement, la pointe en dehors, non l'aseicuh's ; les plus grands déterminent l'hispidation de la surface.

II. Mierosclères : 2. Splirrastcfs (iig. 11) de deux catégoi'ies; les unes très petites, de 5 à 6 (Ji de diamètre, à six ou huit actines renllées au bout ; les autres, de 15 à 35 \x de diamètre, à actines au nombi-e de dix ou douze, cylindro-coni(iues et plus ou moins ornées, ou coniques et pointues, complètement lisses. Les sphérasters de la seconde catégorie sont les plus abondantes, a\ ce un diamètre moyen de 15 à 20 |jl; les plus grosses sont éparses dans l'intérieur de rK[)onge; les petites sphérasters de la ])remiêre catégorie s'accumulent surtout à la surface du cor])s.

Couleur. Jaune d'ocre à l'état de vie.

II<thit((t. Banyuls (Cap l'Abeille), par 30 à 40 mètres de ])rofondeur.

Je n'en ai vu ([u'un seul sp(''cinien. formant, sui' un (•(iiii;l(mi(''rat de Mchilx'sjées du cap rAlieilh". une croûte mince el peu clendue. souillée de vase et n'atlirant le renard (|ue j)ar son hispidaliim. i.e ehaunosome était jaune. La spiculation me révéla une Hijincdcxmia.

J'en fais, sans plus d'hésitation, le type d'une espèce distincte de wos i[i\\yvs //i//n<'(/('s//ii(i. h cause de ses mierosclères très spéciaux. (]e sont, comme (diez //. Il(illc:i. {\v^ sphérasters. mais de taille fort inégale, depuis .'i jus(pi à ',V.\ \i.. Il y a mieux : clicz //. Ihillcîi. plus les sphérasters grossissent plus on voit leurs aclines. coniques, poinliies et lisses sur les petits spiculcs. tendre à devenir cylin- dri(pies el à s'oi'ner': au c(mtraire. che/ //. ini.rld. plus ces asiers se développeiil. plus leurs aclines. cylindriipies. lylofes et ornées (piaiid il s'agit {U'y^ spiculcs de la plus faible dimension, se Iransfor- meul en l'ayons coniipies. pointus et lisses.

l'iii un mol. les variations de forme des sph(''rasti'i's suivant leur taille s'opèrent en sen- absolument inverse dans les deux espèces.

Il n'y a donc pas lieu de considé'rer //. nti.rld comme une \ariété

ETUDE MONOGRAPIIIOUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 123

de //. Hnll(':i . (juant ù la ctnifundre avec //. slclhila, dont les asters sont des cliiasters de diamètre uniforme, sans centrum. à actines cylindriques avec un renflfMuenl terminal d'autant mieux mai-qué qu'elles sont plus furtes, c'est une id(''e à laiiuelle il est inutile de s'arrêter un seul instant.

Les sphérasters présentes se repartissent en trois catégories, qui. en réalité, se réduisent à deux, parce que. si les termes de passage font presque défaut entre la première et la seconde, ils s'observent nom- breux entre la seconde et la troisième. Il y a donc d'aljord une infinité de petites sphérasters de 5 à G (Ji de diamètre, avec un gros centrum et des actines courtes et relativement épaisses, au nom])re de six ou liuit, terminées toutes par une dilatation disciforme ou glolîuleuse ; malgré leur jjrièveté. ces actines se montrent paifois en outre ornées de quelques épines. Il s'en dépose une couche tout à fait à la surface de l'Eponge. Puis viennent les sphérasters moyennes, de beaucoup les plus abondantes, distribuées par tout le corps et surtout accumu- lées vers la périphérie : elles mesurent en moyenne 15 à 20 [x de diamètre et portent, autour d'un centrum épais, dix à douzeactines de configuration variable, cylindro-coniques avec un plateau terminal ])lus ou moins accusé, qui parfois se résout en un bouiiuet de petites épines, ou bien cylindro-coniques sans renflement terminal mais avec quelques épines sur leur moitié distale, ou encore parfaitement coni- ques, pointues et lisses. Enlin, dans la profondeur du corps, éparses parmi les précédentes, viennent de grosses sphérasters d'un diamètre de 30 à 35 (A, avec le même centrum éj^ais entouré encore de dix à douze actines. mais toutes coniiiues. foites. |)ointues et lisses, droites ou un peu recourbées vers leur extrémité.

Hi/incdcsinid unixtcUata Topsent.

(PI. III, liiC. 12).

Origine : {^^^.Hymcdcsniia unixlcllata. Topsent (120,p. XXN'II.)

Eponge encroûtante, inineo, en phiquos souvent assez étendues, à ))eu près lisses. Orifices inconnus.

124 E. TOPSEM.

Spicnifs. I. Mc'irasclèi-cs : 1. Ti/losfi/lcs (fig. 12 (i) lisses, droits, à base .cèiiéraleinent elliptique, à pointe acérée, graduellement effilée; relativement faibles, ils mesurent 370 à 400 [i. de longueur, sur 3 à 4 [x d'éijaisseur au dessus de la base; ils se dressent verticalement, la base au contact du supi^ort.

II. Microsclères : 2. Sphdrastcrs (fig. 12 b-d) à centrum marqué, ])as très gros, formé i)ai- la réunion d'actines nombreuses (le plus sou\ent douze), longues, conicpies, ])ointues et lisses; diamètre assez uniforme, oscillant entre 20 et 25 jx. Ces spliérasters sont excessivement abondantes et rendent l'Éponge coriace.

Couleur. A l'état de vie, saumon ou rouge brique.

Habitat. Banyuls (cap l'Abeille), par 30 mètres en\ ii-on de profon- deur; côtes de Tunisie (golfe de (iabès).

Cette espèce se dislinyue facilcniciil de Ili/nic<h'siiiiii ll(ill)-:i d'abord par sa culoration. un i)eu par ses lyldsiyles. mais surtdut par ses niici'oscjères. Ces derniers sont, dans le type, d'après IcipicI est établie la diagnose, des spliérasters aussi et à actines égaleuient nombreuses, pointues et lisses ; seulement, leurs dimensions se trou- vcnl Idujiturs bien su]»(''ri('ui'es à celles des mêmes spicules de //. Halle:!, dans le i'a|)|)()r( de 1 à '1.

La siniplii-i(('' cl l'unirniaiiité de ses asfcrs m'ont fait donn(>r à celte Eponye. assez commune sur les congloniéi-atsdu Caj) i'AlicilIc. le nom de Hijmcdi'sinio iinistelhild .

Les variaticjns individuelles (pu' j'ai dbservées ne permettent pas davantage de la confondre avec //. Ihitlc:! ni avec //. m'uta.

Dans un spécimen de IJanyuls. cncr'oAlanl parlicllcincnl une llii-cinid. les sphci'.islcrs (liii. 1:2 r) acipiicrcnl un diamclrc moins uniftjrme que d'cjrdinain' : la plupart mesurent hicn encore de •!() l\ â") (A, mais il en existe une certaine (pianlil('' ipii descendent jusfprà 1.") et même 1:2 \t. et (raulres. en même pro|MMlion. (pii s'clèveid juspi'à "Il et ;!() jji. Le nondire de leurs aciines ne clianue pas. Les plus peliles les oïd de plus en plus grêles cl pointues; les plus grosses les ord (''|taisses cl couvertes de Unes ('-pines d.ins leur nioilii'- dislale. mais nullement trompu-cs.

Dansun spériuien provenant du golfe de (ialtès. les asters (lig. l:2f/). de :>() à •!'.) ^. de di.iinèlic nioven. ont, avec des actines moins nom-

ÉTUDE MONOGRAPIIIOUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 125

breuses (huit ou dix, plus raienient douzo). un centruin plus étroit; quelques-unes portent sur certaines de leurs aetines une ou deux longues épines leur d(Minaiit une fausse ap|)ai'ence de dichotomie.

S. A. le Prince de Monaco a recueilli aux Açores. près de ïerceira, par .399 mètres, et sur le Banc de la Princesse Alice. jtar^OO mètres de profondeur, deux spécimens d'une II ijincdcxniia que je considère comme une variété cliondrillDiilcs de cette espèce. nMuarquahle par sa pauvreté en mégasclères et par la vigueur de ses mierosclères. Ce sont, décolorées par Talcool. des hqionges encroiUantes que leurs styles ou subtylostyles, isolés de loin en Idin, laissent parfaitement lisses et luisantes et que leurs sphérastei's. al)ondantes par toute la masse, rendent fermes mais cassantes. Ces sphérasters ont douze aetines coni(jues. épaisses, autour d'un gros centrum. Dans l'échan- tillon du Hanc de la Princesse Alice, qui se rapproche, sous ce rapport, du spécimen de //. unislclhiln de Banyuls hase sur une Hirrinid, elles mesurent un diamètre de 17 à 33 [/ ; la différence réside dans une plus grande fréquence des sphérasters les plus grosses, et surtout dans ce fait que toutes, quelle que soit leur dimension, possèdent des aetines plus épaisses, le plus souvent lisses, quehjuefois seule- nuMit un ])eu épiiKHises vers le Ixtut. Dans l'échantillun de Terceira, l'écart (^st plus considéi'ahle ; les sjtln'rasters vari(Mit de 27 à 42 [^.. avec prédominance de celles de 30 à 32p.de diamètre; malgré leur force, leurs aetines ne portent presque jamais d'épines.

Jl ijin('(lc>iini(i bisU'JUitii (Sidimidl) To|)sent. (1*1. m, ti-. i;{ et lO).

Syn. : I8".2. T(>Hn/(t hhlcUiila. ( >. Sehmidt (96. ]). i.'i. 1*1. AU.

tig. I). 18Gi. SuhcrUes OLs/i'//ati/s. (). Sclimidt (97. p. ;ir>). 1888. Tef/nja bisfelliila (». SHimidt. SoUas (106. p. 438). 1892. llijmi'dvxmld hlstclldhi (Srhmidt). Topsent (119.

p. 59).

126 E. TOPSEXT.

Syn. IH'.IS. Ifi/inrdpsiiiiti hisfrihitd (Schniidt K T(i|is('nl (136. p. i-2\\).

Mpoiigo oncroûtante, on plaques souvent étendues, épaisses de 1"'"' cnvimn, coriaces, non hispides, un peu i-ugueuses. Système aquil'ére en ])ai-(ie visible extérieui-ement. Les pores apparaissent comme de petites j)()nctuations dispersées. Les canaux inhalants l'oi-ment des sillons ramifi('s supei-ficiels convergeant vers des oscules membraneux, étroits.

Spiriili-s. L Mégasclères : L 77//".s7///<'.s lisses, droits ou ti-ès légè- rement courbés, à pointe peu acérée, assez souvent émoussée, à base globuleuse, subsphérique ou elliptique; longueur moyenne, 500 (ji; épais- seui- au-dessus de la base, V^ [x. Ils se disposent, solitaires ou par paquets, verticalement sur le sui)port, la ])ointe en dehors.

II. Microsclères : 2. S/i/iri-(is!c/-s de tornie i>articuliér(? (fig. 13 <</>). Chacune d'elles résulte de la conciescence latérale de deux sphérasters à actines nombreuses, coniques, pointues et lisses. Il y en a de toutes dimensions, depuis 12 [x jusqu'à 65 jji de diamètre. Mlles abondent par toute la masse et s'accumulent surtout vers la péi-ipluM-ie.

Coiilfiir. A l'état de vie, rouge brique, orang(', rouge pâle, \ iolet, A iolet Aordâtre. A l'état sec, blanc pur.

Habitat. Adriatique (Lésina, Meleda); côtes méditerranéennes de France (Banyuls, cap l'Abeille, la C'iotat).

Il ijiHrdosniifi hish'lldld v\\n\ .ivec |ihis de vigueur (|Ue la |du|i,iil de ses (•<»ng('nèi'es et funiie sur les pierres des pl.Kpies l'ei.itiveinenl vastes. Ee spécimen que j'ai pholDgiaphié (lig.it)) mesure 8 cenli- luètiTs tle largeur, sans i^tre pour cela du tout exceptionnel.

Ces plaques attirent en outi'e l'attention par leur coloi-alion gi'iK'-ra- leiiient vive, .le les ai vues seulement ntuge liricpie ou orangées, mais (). SciiMiidl a iiolé des leinles bien dilIV'renles (violell. gn'in vinleit . blassrotli und /iegelrolh ).

L'abondance excessive des microsclères dans |(ud<' leur (''paisseur ies rend coriaces mais cassantes.

Eenrs lyloslyics sont . | m air la plu|)arl . trop (( m ri s pour déleniiiner une lii>|iid.ilinn nolahle de leur surface.

(). Sclniiidl avait di'jà remarqui' la silualion badc >U|MMliiielle de leui-s princi|);iux canaux exlialaiils.

Il a cinuparé (97. p. 'M\) ras|iect de ci-s I-lponges à celui d'iiiu^ feuille de chêne dont les nervures cnrres|)(>ndraienl à leurs canaux

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 127

aquifères. Otto disposition n'est d'ailleurs pas spéciale à Ijijmedes- inia bistcUdta. Nous la retrouverons chez nondire de Monaxonides encroûtantes de groupes divers,

('es canaux sont donc plus exactement des silinns (pu» recouvre une mince meud)rane ectosomi(]ue. Aux jxtints plusieurs d'entre eux se croisent se |)lace j;cnéi'alemeut un oscule sous forme. jxMidant la vie, d'un pi'olongenu'nt cylindrique, coui't. transparent et nutu de leur revêtement membraneux commun. Il peut n'exister qu'un seul oscule, occupant de préférence un endroit élevé du corps. Cela n'a toutefois rien de fixe et les grands spécimens montrent plusieurs oscules espacés. Entre les sillons, de nond)reuses perforations punctiformes corres- pondent aux pores.

La spiculation est tout à fait caractéristique.

La pointe des tylostyles n'est pas très longue ; leur base se montre globuleuse, presque sphérique ou ovoïde, et jamais, pour ainsi dire, trilobée en coupe optique. Ils ditl'èrent donc bien des tylostyles de certaines autres Hymedeamia.

Les sphérasters sont doubles. 0. Schmidt a insisté sur ce caractère important, auquel l'espèce doit son nom. Chacune a deux pôles portant de nombreuses actines. Plus elles sont petites, plus il est facile de se rendre compte de leur constitution ; on voit alors leurs deux centrums reliés par une tige lisse relativement longue. A cet état, elles resseudilent tout à fait à des amphiasters. Plus elles gran- dissent, plus la tige d'union se raccourcit. Sur les plus grosses, les deux centrums sont directement accolés, et c'est seulement l'orienla- lion de leurs actines dans deux directions opposées ou encore l'absence d'actines suivant un méridien qui permettent de reconnaître que chacune représente deux asters jumelles souflées. Encore faut-il que ces belles sphérasters se présentent de prolil. car. de face, c'est-à-dire Vues par l'un de leurs pôles (lig, LW/). (»lles ont absolument l'aspect de sphérasters simples. C'est cette appai-ence (jui a [>orté Schmidt à les croii'c tantôt simples et tantôt doubles.

Les sphéi-asteis sont de toutes dimensions et s'entremêlent

128 E. ÏOPSENT.

|)arl(tut sans ordi-c. Leurs actinos sont lisses, coniiiucs rt imiiitucs. Sur les plus grosses, qui peuvent atti'indre 55 (d'après Silnnidl ). (■)() et ()5 p. fie (lianiètro. on les voit fiHMjueninient l)ifur<(uer leur pointe.

Ifij)no<h'siiii(i hisiclintd peut passer pour une espèce eoniniune en certains poiuts au iiumis de la .M(''dilenanée.

M. le professeur Kœhler m'en a coniuniiiiqué un spi-ciinen dessi'clié dans un lot d'Epongés recueillies sur la hniinido provençale, au large de la Ciolat.

.le l'ai trouvée fréquemment à Hanyuls, sur les conglonu''rats de Mélobésiées draguées par une trentaine de mètres de profondeui- devant le Cap l'Aheille.

De n(Mul>i-eux S/('j)/i(iii()s/-t//i/ii/s niirtihilis Allni. syniliiotiijues traversaient l'un des sjȎcimens de celle |)rovenance.

0. Schmidt avait créé l'esjièce d'après un exenqtlaire unique pris à 2 milles au sud de Lésina. Plus tard il la trouva en grande abondance à Poi'lo pala//o (.Meleda). dans la zone lillorale.

Malgr-é cela. Lendcnleld ne l'a poiid di'crite dans sa r(''visi(ui des Cltiriiliiui de I .\driali(|ne (65). Il a cru la reconnailre dans une S/ii- raslrclla avec la(pudle (die n'a. en r(''alilé. aucune ressend)l,inci'. Les sjtirasters qu'il a tigurt'es en font foi. Aucune d'elles ne se rapproc lie des gi-osses sj)liéi-ast<'rs doid)les dont S(dimidt avait ce|)endanl donm'' un dessin exaid. ni des spli('ras|ers de moindre taille, ipii. nnn-^ l'a- vons vu. rappellent tant de> anipliiasjers. .">i Lenilciilcld a\ait eu ces UHcrosclèi-es sous les yeux, ils n'auraieni pas manipn'' de frapper son altenlion. (le n'est point ici le lieu de d(-cider si la S pi rasl rrihi hislcl- hild de Lendenf(dd est ou non synonyme de .s'. (Irciniihi'ns itidiev. 'l'onl ce (pic je veux l'cjenirpour le ninnieni c'e^j ipfjl 11,. <"a-i| pas de y II i/ni('(lt'snti(i ici en (pie^ljon.

Après avoir inscrit en LS'i:2 son tlpoiige parmi |e-> Tcllu/d. (I. S(dimidl la rangea, en LS'ii. au nondirede- SidirritcsArWi' |ir<'|endne correction pas>a sans doule inaperçue de .Sidia-, ipii. v.ins c(da. n'eût pas mainlenii l'espèce dans le genre TrUn/a e| surloul, d'après la

EÏUJ)E MONOGIIAPIIIOIIE DES SPONGIAIRES DE FHAXCi:. 129

nouvelle description qui en avait été donnée, n'eût pas éci'it : « Sponge. As in Tedujd hjïioiriiiin. »

Malgré la forme exceptionnelle de ses euasters, je suis convaincu qu'elle occupe une place légitime dans le genre Hytncilcsmia, je l'ai introduite en 189:2.

Jlijnu'dcsiiiid trisIt'Udld Topsent. (FM. TII, fiç. 14).

Origine : lS!)r>. H ipncdcsinid tristcllata, Topsent (120. j». X.WII).

l'ipon.ifo eiui-dùtante, euriat-e, hispide.

Spirilles. I. M('\i>a.sclères : 1. Ti/l<)sfi///>s lisses, droits, à této ollipticjue, à i)()iiit(! effilée, semblables, eu un mot, à ceux de Hi/inrdcsinia imistcl/dta; peu nombreux, dressés solitairement, la pointe eu dehors. Pour la plupart plus longs que l'Éponge n'est épaisse, ils déterminent riiispidation de sa surface.

II. Microsclères : 2. Sp/ici-dstcrs triples (fig. 14), c'est-à-dire résultant chacune de la concrescence de trois centrums couverts d'actines. Sur les mieux développées, les trois centrums se touchent ; sur les plus petites, une tige d'union, épaisse et généralement lisse, les relie entre eux. Les actines sont nombreuses, coniques, pointues, souvent chargées de petites épines, jamais tylotes. Ces sphérasters abondent par toute la masse et la rendent à la fois dure et cassante. Leur diamètre atteint 17 à 20 pi.

Couk'fw. Rouge hviquc {latertcius et tcstaceiis de la Chromatoxiede Saecardo), à l'état de vie.

Hdhitdf. Banyuls (cap l'Abeille); A(;ores.

Ifijmcdcsinid Irisiclldtd vit en comijagnie de //. diiislclldld et //. hist('//d/d sur les conglomérats d eMélohésiées du ( la jt 1" Abeille. ]iai' une ti'entaine de mètres de profondeur. Elle n'y est pas rare.

('es ti'ois espèces se ressenddent beaucoup par leur couleur et aussi par leur aspect. J'ai trouvé //. /risfc/Zd/d plus hispide ijuc les autres, mais ce caractère n'est peut-être i)as constanl. Ses plaques ne parais- sent pas atteindre d'haliitude l'étendue de ccdies de //. hisfel/dfn, la plus large, en somme, de nos Ifijntcdcsmid.

J^es asters sont tout à fait caractérisli(pies. IJicn (b'vcldppécs. elles apparaissent comme des sphérasters triples, aussi nettes (pu' les sphérasters doubles de //. hislclldtd et (pu" les sphérasters (piadru-

AHCH. DE ZOOI.. E.\I'. El (iÉN. 3' SÉRIE. T. Vlll. 1900. !(

130 E. TOPSENT.

plcsilo //. frif/onos/cl/a/fr Carter. Elles ont trois centrunis presque soudés, qui restent faciles îi distinguer grâce au gntn|)<> d'actines dont chacun est porteur et qui rayonnent dans une direction déter- minée. Dans chaque groupe, ces actines sont nomhreuses. à peu pr(^s égales entre elles, coniques, assez longues, et souvent ornées de fines épines, surtout vers leur extréitiilé. parfois même elles se disposent en cercle. Par leur densité, leur égalité, la constance de leur foi-me et leur ornementation, elles rappellent loni à fait les actines de sphérasters simples, l.a connaissance des s|»héi'asters doubles de Jf. blstellata nous a préjtarés à interpréter les micros- clères de notre Éponge comme des sphérastei's liiples. L'étude détaillée des actines confirme cette manière de voir. Les asters Irijiimelles n'ttnt aucune ressemblance avec des sjiirasters même condensées ; indépendaunnent des caractères de leurs actines, si diffé- rentes des épines de spirasters, elles offrent chacune un agencement trop invariable pour èti'c attribué au hasard.

f]ependanl. il existe une pcopoi'lion (diisid('rable de micnisclèics )iioins bien formés (H (pii rappellml bien miiMix les spirasters; ce sont des sjjhéraslers trii»les. mais à centiiims écartés: Tim d'eux, médian, se rattache aux autres par une tige épaisse. Si les deux cen- trums terminaux se trouvent dans une position symélri(|ue |»ai' rap- port au centrum médian, la forme du s|>icule n'est ipie peu modilii'i". Dans le cas contraiie. les tiges dunioii se ci-oisenl sous des angles divers, et ras|)ect généi'al devient celui d'une spirasjer courte, épi- neuse au milieu et aux deux exlrémilés dig. Wa). ha irssemblaini' s'accentue encore lors(pie (piebpies adines i\rj< cenirums s'ég.irent sur les tiges d'union.

Les formes imparfaites de micro>cléres cbez //. Irish-lhihi el //, hhtollala sont fort in^lniclives. puiM|u"el|e-> ikmi^ nidiilrenl le pas- sage de l'euasler la slreplasjer. Si l'euasler simple e>l une loi-

priuiilive de spicldes. (ui \nil (pi'il a >iHli aux flponges d'en (b'c -

poser le ceiilrlim en lobes el d'écarter c<'s lobes pour consliliier la «pira>ler au->i lacilemeni (pie I ,impbias|er;

ETUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 131

//. tristclkita est une espèce intéressante, puisque, Hymedesmia véritable par ses asters les plus complètes, elle établit connue une transition au genre Spirastrella par ses asters anormales.

Elle ne peut quand même, comme on s'en rendra facilement compte, prêter à confusion avec l'unique Spirastrella connue jus- qu'à présent dans nos eaux.

Depuis l'époque j'en ai tracé la première diagnose, j'ai appris que H. trhtellata ne vit pas localisée sur la côte du Roussillon. J'en ai, en effet, retrouvé un spécimen, petit, bispide, décoloré par l'al- cool, sur un Polypier dragué par le yacht Prinresse-Âlice aux Açores, près de Terceira, par 599 mètres de profondeur. Ses micros- clères sont un peu plus faibles que dans les individus de Banyuls, leur diamètre ne dépassant pas l.j [>.; en outre, ils n'ont généralement pas d'épines sur leurs actines.

3. Famille des Polymastid.e.

Clavulida ordinairement sans microsclères, présentant une écorce différenciée et une cbarpente rayonnante.

Genre Polymaalia Bowci'bank.

Polymastidœ massives, sessiles, avec des papilles de nond)re et de longueur variables. Mégasclères, tylostyles et styles. (Charpente dis- posée en lignes rayonnant vers la surface. Ecorce épaisse pleine de spicules de plus petite taille rangés verticalement.

Polynumia nunnniill<iri>i {(). F. .MiilliT) U(j\verl»aidv. ii'i. IV, liu-, x-i:{i.

Syn. : ISO;. Sj)(>/i;/i(/ iiKiniiitillaris. (). V. Miillcr (80. vol. 1\'. |.. ii. pL CLNJII. (ig. ;i. i)'. IHP». Sponyid iiKininiHln ris. MiilliM'. L;iiiiniii(Hi\ (61. |i. :.<S);

i;{^ E.TOPSENT.

Svii. : ISIS. S/)0/i;/in /'l'/iicU/i/s. .M(inf;i;;ii i79. |>. U:>. pi. Xlll, liii-. 7). 1S:Î1. 7"/'//! !/(/:' pcnirilli/'onnix. S. V. (!i;iy (40. vnl. 1,

IS:>:>. Spo/it/ia imiiniiii (frris. .) . l'arluiismi (89. |t. VM. ISriS. Spinujid I nifts-rali . Drllc Cliiajc i24. ]». I I i.

|.l. .\.\.\\ II. liu. IS (■( :>;i). tS'r2. Ildlirlionilrid //ia//u/ii//fn-/s. .\i>\\\\Mn\\ i52. \k \'rl,

|.l. .\VI. lig. ^1. IStl. l'^ii plcdclhi fnfif/uii///(i/is. Uiiwt'rWaiiU (4. |t. 71). IS'»;). Suhr/'i/cs (f/)/)('n(/icii//ifi/s. IJalsainn-Crivclli (1), IS'i'i. J'o/i/t/i'isfid //i<n/i//ii//(n-/s. rxiwi'ihaiiU i6. vol. 11.

p. 71 ). "! I8()!). /*()/i/iiifisf(fi s/n'nif/a. Bowerbank (6, vol. 11. j). ()(Vi. iS!)!>. /*o/i/nifis/i(i iiunnilhiris BU.. O. Sdimidl (98. ]». i:>.

li-. 11 v\ i-2i. 1S(»7. I^cnc'ilhirid )iidniinill<iris (Bow.i. (iiay i41. p. .'i:i7i, ISCtS. PolijnKislid iiidntmilldris (.Miilirri. Nonnaii (84.

p. WIW). ^ISliS. p()lijmd>i(id s/>t/infd Iktw.. Xoi-nian (84. j». '.\'2U). IHliU. Pohjtnd^lid nKnnmilIdrh (.Mfillci). .\unuaii (85.

p. -2117). 1870. l'olijnidslid nid//uii(//d/is Bk.. (). Scliiiiidt ilOO.

J). 7()). 187't. /'d/i/nids/id maiinnilhiris. Bn\vi'il»anlc (6. vol. III.

p. :il. pi. Xll. liu. 1-11). '?1S7'(. /'(i/i/tiidsfid s/)//ii//d. Buwcrliaiik (6. \'i|. III. pi. M.

liu. 10-1:5). 1S78. liindldd dirlicd. Mnvjkdwski (76. p. 'i. pi. I 111). ■.'1880. Tnhcrclld pu jiilhild . Kriln- 54. p. 277. pi. \IN'. liu. 10). IS8I. Si/hr/-i(rs d ppcml iriihilns \\\. Criv.) (>. S.. N'usiiiacr (142. p. i).

ÉTUDE MONOGRAPIlinUE DES SPONdlAIHES DE FINANCE. 1:53

Syn. : 1881. Poh/nuislia indinniilhiris. .Aliliic-Edwai-cis (78).

188:2. PohjuKistid pcnicillKs (Mont.) Vosin..A'osmaer (143.

p. -2(). iil. T. lig-. 12 et la. pi. IV. lig. 127-1:52). 1882. Polijinasiid indnnnilJdris BoNV(M-l)ank. Noi'inan (6,

vol. IV. p. 17 <'t ;M). ? 1882. Pdh/indstid sj)ind/d Howcrhank. Norman (6. vol. W,

p. 17 et 38). 1882. Pohpndstid indinmilldrix lîow(M-!)ank. (ii-actïe (38.

p. 821 ). 1885. Polynidstid nidiiuiiindris (MiilhM) Hwk.. N'osmaor

(144. p. li. pi. I. iiii;-. 5-G et pi. III. lig. 10,

14. 21). 188.J. Po/i/didsfid iiuitiunilldris ((). F, Miillei) Bow.. Fris-

tedt (37, p. lo). ?188o. Saberitea conica. Ilansen (50. p. 10. i)l. II. flg. G). 1885. Pofi/masfid ppniciUuii (Mont.) N'osni.. Jlansen (50,

p. 9). 188(). Sdhcrifcs dppcnfiintlftfusBàh., liurrhU-\i (8. p. 1). 188(). Polijnidsiia tnainniilldrh Bow., Kd'lilei- (58). 1880. Pohjindstid pc/un'I/ifs (Mont. ) N'osni.. Levinsen (68,

p. 8i('). pi. XXIX. (ig. 2. 8). 1887. Po/i/tndsfid ntdinmilldi'is Bwk., A'osmaer (145,

p. 829 1. 1887. Po/i/nids/id jx'nicillKs (Mont.) \'osniaei'. Fristedt

(152, p. 484). 1887. Poli/indxtid inanunilldris Bow.. Topsent (110.

p. 189).

1889. PdhjmdsCtd /iid//u/uUdris .Jolmston. Ilanitsch (46.

|). IG!'). 1)1. Vf. lig. 1-8).

1890. Polijtndslid tndmmiUdi'is .Jolmston. Ilanitsch (47.

p. 220).

1891. Po/j/didsfid tndmtnilldris (.lolinst.) lîow.. Topsent

(117. p. 529).

i;U K.T(U»SKNT.

Syn. : IH'.H. l'olijiiKislid //Kfi/uni/hiris lîowt-ihank. (iit'iitzenberg

(42. p. ;{7). 189:2. /*<//i//iias/iff nuniunilldris (.lnlinst.) Rdw., Topsont

(119. p. i:U). 1894, Polymastid mamntUhiris (.Millier), 'l'opscnt (129,

p. 8). 181M). Poli/nuislid nidnnnilhit'is (Mùll. ) Hitwt'ritank. I>amlie

(150. \K l'.»(i. pi. III. flg. 1). 1807. Polij)ndstid rohustd (How.), LenfUMiffid (65. j). 111,

pi. IV, VII et XI). 1898. Polymastid mammiltaris (Miiller), Topsenl (136,

p. 126). 1898. Pohjnidsdd iiidniniilldris lî(nvei])ank. Kieselinirk

(57, ]). ()i). 1898. Po/ymdsfid d/finis. Thiele (107, p. 31, pi. I, fig. 16

et pi. VII, fig. 21).

Éponge massive, sessilo, en plaques d'où s'élèvent de nombreuses papilles aquifëi-es, subcylindi-iques, léti-actiles, j)oui' la plupart closes à leur extrémité.

Surface générale liispide ou. par places seulement, glabre. Papilles lisses, au moins en apparence.

Ectosome constituant une écorce assez épaisse et coriace, couverte de petits tylostyles dressés côte à côte et renforcée par une bande taiigen- tielle de grands tylostyles. Les papilles en sont des d(>j)eiidances et possèdent les petits tylostyles de revêtement et les grands tylostyles tangentiels, ceux-ci organisés, pour les soutenir dans leur hauteur, en de longues files ascendantes, parallèles.

Ciioanosome charnu, traversé par de solides faisceaux spieuleux qui montent directement de la base du corps jusqu'à la ]>ériphérie.

Stomions répandus dans l'écorce et dans la paroi de la plupart des papilles (papilles inhalantes). Proctions portés par les autres papilles (papilles exhalantes), microscopiques, rarement lai-gos et i)ercés alors au .sommet même de ces ajjpendices.

Spirilles. I. Mégasclères : 1. Tj/losti/lcs (tig. 11 (^ h) à tête longue, étroite, typiquement ornée d'un bouiielet à quelque distance de son extrémité, ou .sans bourrelet, on raccourcie et ovoïde; à tige très fusiforme, droite ou peu courbée; à pointe fine. Dimensions oscillant entre 0"" 5 et 1""" 2 de longueur pour 10-15 (x d'épaisseur au centre, variables suivant la position de ces spicules dans le corps et selon l'âge et

ÉTUDE MONOCîHAFIllorE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 135

la force du sujet. Ils constituent les bandes longitudinales des papilles et tangentielles de l'ëcorce, ainsi que les lignes squelettiques du choanosonie. 2. Ti/losti/lcs (fig. 11 c) à tête bien marquée, ovoïde, à tige l'usifoi'me, courbée, pointue. Ils mesurent 120-240 [ji de longueur sur 2-4 [X d'épaisseur. Ils abondent dans l'ectosonie, localisés dans la couche externe de l'écorce et des papilles, sur un seul rang, debout, côte à côte, la pointe en dehors. Ils renforcent aussi, en abondance variable suivant les individus, la paroi des canaux du choanosonie.

Pas de microsclères.

Couleur. A l'état de vie : chair jaune orang»; foncé ; écorce orangé clair, rosée, jaunâtre ou grise ; papilles jaune pâle ou blanchâtres.

Habitat. Océan Arctique (mer de Kara, mer Blanche, Spitzberg, Groenland, etc.); Atlantique Nord (côtes de Norvège, Belgique, Iles Britanniques, France, Espagne, Terre-Neuve, nord-est des Etats-Unis, sud de la Nouvelle-Ecosse, Canada) ; Méditerranée (côtes de France, Naples, Adriatique); Océan Pacifique (Amboine, Japon). Par des profon- deurs variables.

Commune sur nos côtes, dans les dragages.

Johnston a proclamé en 184:2 l'identité des Spongia inammillaris 0. F. Mûller (4806) et ^S". PeniciUus Montagu (1818). Après l'avoir révoquée en doute (1882), Vosmaer l'a définitivement admise en 1885. 0. Schmidt a fait remarquer dès 1866 que le Suberites appen- diculatus de Balsamo Crivelli (1863) se confond avec Po/i/ma.sfia mammillaris (Mûller) Bowerbank. Vosmaer a déclaré encore, en 1885, avoir acquis de vi.sa la certitude que la Rinalda arrtica de Merejkowski (1878) ne dilïère pas de cette Eponge, Par une erreur que j'ai relevée ailleurs (136), Lendenfeld a appliqué (65) le nom de Polymastia robusta Bowerbank aux P. manuniUaris par lui recueillies dans rAdriati(|ue. La Polymtistid aff'inis de Thiele (107) me paraît une création inutile. Enfin, j'exprimerai plus loin mes doutes au sujet des PolymasCta gpinii/a Bowerliank et Tubcrclhi papillata Keller.

La synonymie de l'espèce en question est par conséquent assez compliquée. De plus, Levinsen (68) a cru reconnaître, dans ce qu'il a appelé, d'après Yosmiier, Pohjmastia peniri//ns (Montagu). les Trichostemma /wmisp/ia'ricum Sars, RadU'Ua sol Schmidt. et peut- être VlfaUrnemia paiera Bowerbank, ainsi que les Suberifes

130 K. TOI'SKNT.

(ilri'iis. S. conicti. S. i/i'/ i/s/aiis cl S. /'a(/i(//is de Ilanscn. (Icllo ii|tiiii()n ii't'st pas .suiitL'nal)l(' en ce qui cuiu-orno les trois proniièivs (le CCS i;|)uni;cs. je dcviviis dire les ihnix premières, car il semble bien clabli par Scbinidl cl par llaii>cii (|ii(^ Trir/iostcutt/ifi hcmisjiha'- riiiini cl H(i(li('ll<( soi ne repi'cscnlcnl (jiriinc nièiiie cs|»ccc. diii;-cnre Tri<h()slciiniui . voisin mais dislind du ucmc Polijnïustid . Il est plus dinicilc de se priuinnccr au sujcl i\v'> Siihrritrs de Ilanscn. créés sur des spécimens vraimcnl insinnifianls. ]>es *V. a/mis cl S. ronirn ne désiiinent cliacun (pi'un fragment d'Kponiie ra|»pelant bien en cIVcl uni' ]»apillc de /*o/y//K/.s7/^/ ; toutefois, si, pai' la forme des spiculcs. d'ailleurs urossièremenl liuurés. X. conicii |ieut c|rc soupi.onni'-c de se rapporter à /'. f/i/t//if/i///f//-/s. S. (ilrciis. jtour la niciiic raison, iiarailrail pluliM pro\cnir d'une /'. nihiishi. S. iiui'U- s/fiiis cl S. radians ne sont pcul-ctrc pas des Pohjmaslia : la dcniicrc possède surinul de la ressenddance avec les Trichoslciinna . ."^iimnic luule. le laconisme des descri|)tions ne j)crnicl ijuc des su|i|»osilions vagues cl sans iniporlance à propos de ces espèces probaldenicnl sans valeur.

Ses j)apilles. i;éncralcmcnl lines. longues cl nondireuscs. commu- niquent à /'o/i/tnaslia mainniillarix un aspect (jue la plui»arl des auteurs ont cherché ù illustrer. Aussi en trouve-t-t»n des ligures, lionnes ou nuMliocres. dans les travaux de Johnston. Howeibank, Scbnndl. N'osmaci'. l.evinsen. (Irent/.enl)erg. Lambe et Lendenfeld. cib's plus liaul dans l'index, bibliograpliiquc spt''cial à celte l-lponge. Néanmoins, j ai cru utile d'y ajouter la pbolograpbie de plu>icurs spécimens (pi. IV, fig. 8, 'J, 10 cl l.'Ji. A l'aide de ces documents, on peut prendre une idée assez exacte de l'animal bien il(''V(do|i]ic. avec (jmd(pH's-unes de ses variations.

(Icpcndard. (".. de Merejkowsliv l'a ligure, sous le nom de Kiiiahla arclica. avec une parlicularib'' (|u'il a eu si'ul l'a va niage d'observer.

Il l'ésnllc des dcsci'iptions de cet aulcui' (|ue, dans la .Mer- IJIancbc. la l'oli/inasl ia inaianiillaris possède l.i l'acullc de se mulli|ilicr acli- Ncmenl par bourgeons, btrl sendilables à ceux de Triln/a lipica-

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 137

riion. ({ui s'urganisent Un\[ à l)uiit à rcxtiTiiiitr des papilles, puis se détachent un à un pour produiie autant d'individus nouveaux,

Polymdstia tnam/nilhiris se lixe indilléremnient sur les pierres, les coquilles ou les polypiers. Sur les grandes pierres et les larges coquilles (Pecten maxliiniK, par exemple), elle s'étend en plaques d'abord circulaires, puis irrégulières, pouvant atteindre 10 à 12 cen- timètres de iliamètre et ne mesurant guèi-e (jue 1 à 2 centimètres d'épaisseur en leur milieu. Elle se montre plus globuleuse sur des supports étroits et tend à les entourer de toutes parts. Sur les fonds de gravier, elle cimente ensemble en grandissant les petits cailloux au contact de celui sur lequel elle s'était primitivement établie et se constitue de la sorte une base assez lourde pour résister aux cou- rants.

Semblable, au début de sa vie, à une petite croûte lenticulaire, orangée, hispide, elle acquiert de bonne heure des papilles, d'abord courtes, grêles et peu nombreuses, puis de plus en plus longues, épaisses et abondantes. Les spécimens de dimensions moyennes en portent couramment plus d'une centaine.

Ces appendices, contractiles, se présentent durant la vie sous deux aspects principaux : mamelons courts et fermes (lig. 10), à l'état de rétraction, ce sont, en pleine extension (fig. 9) des tubes cylindro- coniques dressés, souples et transparents, qui fréquemment dépassent 25""" de longueur. Souvent encore on les voit, au sortir de la mer, sous forme de languettes plates, longues et étroites, flasques et cou- chées en tous sens à la surface du corps ; cela correspond évidem- ment à une période de repos passager sans rétraction préalable. Bowerbank les a fait dessiner à cet état (6, vol. lll. pi, XII, lig, 1) que représente aussi l'une de mes photographies (tig, 13).

Il est exceptionnel que les papilles d'un spécimen donné atteignent toutes la même longueur ; on constate plutôt sous ce rapport des inégalités marquées qui tiennent ordinaiienuMit à l'âge relatif de ces appendices. A la périphérie des plaques, et, d'une façon généraU. dans les régions en voie de croissance, on les trouve courtes, parfois

138 E. TOPSENÏ.

réduites enroit' à dr petits inamcltiiis. I^cs mieux développées ont tuujnufs un diamètre relativement faible, oscillant entre 1 et i mm. au plus.

Le plus souvent, elles ne diderent pas assez par leurs dimensions pour paraître être de deux sortes ; cependant, il n'est pas rare que quelques-unes d'entre elles se distinguent des autres par une taille notablement plus considérable, liowerbank. Meiejkowskv. Levinsen et Lambe en ont donné des exemples. La tigure 10 en fiairnit un de plus.

Leur extrémité est d'habitude close, en doigt de gant, coni(iue, plus ou moins effilée, quelquefois large et C(jmme tronquée, ou encore denticulée. Levinsen a soigneusement noté (68, pi. wix, fig. 3) toutes les variations dont elle est capable. Elle se montre lobée ou denticulée surtout dans les cas de concrescence de deux papilles voisines. La concrescence peut exister dès la base de ces organes ou seulement à partir d'une certaine hauteur; elle dépend, dans cette dernière occur- rence, moins du rapprochement de ces papilles que du hasard do leur orientation, qui les a portées l'une vers l'autre.

Les papilles les plus grosses se percent parfois d'un trou contractile h leur sommet. Le fait ne peut être révoqué en doute après les décla- rations de Merejkowsky, Levinsen, Lendenfeld et Lambe. Le rôle d'oscules qu'elles ont à jouer devient alors manifeste.

Réfutant cette assertion de Montagu, rééditée par .lobnston (52, p. 143) que les papilles présenteraient normalement un orifice à leur extrémité, Bowerbank assurait (6, vol. Il, p. 73) n'en avoir jamais aperçu même l'indication et supposait que des spécimens desséchés h papilles brisées avaient pu faire naître cette supposition, llaiiitscb (46, p. 1G7) a également insisté sur l'absence « d'oscules » sui' les j)apilles qu'il a examinées, (le qui est certain, c'est que les perfora- tions terminales, absentes sur les papilles oi-dinaii'es, semblent aussi l'aire le plus souvent défaut même sur les papilles les |)lus grosses des l^iihjintislid nuiniinilhiris en pleine exieiisiou. l/imniistaiiee de c'C earactère est d'ailleurs commune toutes les PohjiiKtsiiti. Hidiey et

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 139

Dendy l'ont signalée (95, p. 210) flans leur définition de ce genre : « massive, sessile forni, Avith more or less numerous mammiform processes on the upper surface, some of which may bear oscula at theirsummits, butusually without visible openings. » Cela dénote le peu d'importance de cette particularité. Toutes les papilles sont h. proprement parler, des organes aquiféres cribriformes ; et l'on s'ex- plique aisément qu'à l'occasion, sans doute selon le calibre du canal exhalant qu'elle dessert, telle ou telle d'entre elles vienne à se percer d'un trou plus large que les autres, au point de moindre résis- tance de sa paroi, c'est à dire en son sommet. L'examen d'individus nombreux permet d'affirmer que ces papilles perforées ne doivent pas être considérées seules comme des proctions.

La surface des papilles est lisse ou du moins paraît telle, car elle est en réalité très finement veloutée par une rangée de très petits tylos- styles verticaux. Elle contraste en tous cas nettement avec la surface générale du corps, qui, à l'œil nu, se montre, surtout par places, assez fortement hispide.

Leur coloration est jaune clair ou blanchâtre, plus pale dans, la règle que l'écorce d'où elles s'élèvent. Cependant il m'est arrivé de la trouver plus foncée, notamment dans un spécimen (tig. 8) prove- nant du cap l'Abeille, dont les papilles étaient rouge brun sombre, surtout vers leur extrémité. La forte pigmentation générale de ce sujet rappelle celle de Tuberella papillata Keller (54), de Naples, qui est certainement une Polymastia et que je n'ai inscrite qu'avec un point de doute, malgré ma conviction intime, au nombre des synonymes de P. mammillaris, que parce que son auteur n'a pas dit un mot de ses spicules. Or, dans cette prétendue Tuberella, les papilles se con- forment assez bien à l'usage, puisque leur pointe se colore moins intensément que le reste.

La direction des papilles n'a rien de fixe. A l'état d'érection, elles se dressent, simples (exceptionnellement bifurquées), toutes droites ou, fréquemment, un peu incurvées (fig. 9). A l'état de flaccidité, cédant à des influences diverses, elles se couchent souvent toutes dans

140 F-. TOl'SRM.

U' même sons : c'est ]»it'S(|ii"' IdUJDiiis cette dispositinn ([unn reni.iiijue sur les spéciinons dessécliés dans les collectinns.

Knlin. puiir en finir avec les papilles, il faut ajonter (pie l(iis(pi'elles sont allunnées. on peut, h l'œil nu ou tout au moins à la l<iupe. distin- guer dans leur paroi une cliarpente en réseau à lignes longitudinales très nettes. Nous reviendrons plus loin sur la sliucture de cetti^ char- pente.

La surface générale du corps, entre les papilles, est plane mais hispide et retient souvent une cou(du' de vase, de sable et d'imiiu- retés diverses qui masquent sa coloration. Cependant. i)ai' jjlaces. l'hispidation très courte laisse des plages à peu près glabres. Quel(|ue- fois des corps étrangers, tels que des débris de coquilles, s'y trouvent implantés.

L'ectosome foiane ici une véritable écorce, spiculeuse et coriace, épaisse, suivant les cas, de 0 mm. 2 h 1 millinu''tre et davantage, d'aspect vitreux sur la coupe et de couleur jaune pâle, orangée ou rosée. J)e Merejkowsky i76, j). H). Vosmaei- (144, p. lU) et I.enden- feld (65, p. 413 et ll.o) en ont étudié la structure. .J'ajouterai à leurs indications celle d'amas cellulaires paitiiuliers dans deux des zones que l'on y peut distinguer.

La zone périphéri(iue contient une rangée dense de petits tylostyles, ]»lacés vei'ticalement. la pointe dirigi'e vers l'extérieur et (|uel(pH' ]>eu saillante au (bdiors : un épitbélium plat. indi(]ué «'xaclement par Lendenfeld (65, lig. IHi). la limite à la surface; entre les ])etits tybtsiyles. des cellules contractiles de même as|iect (pie celles du l'eV(Menieiit externe ou ru>ironties. (''tir(''es en tous sens, constituent une trame conjonctive làcbe. Puis vient uiu' zone, plus ou m(»ins é])aisse selon les individus, pauvre en spicules. conqMis(''e surtout de cellules C(Uijon(iivcs étoil('es ou lusiformes avec (pu'hpu's cellules spln'-ruleuses éparses. Dans celle couclie j'ai Irouvi' des amas ai'rondis assez imp(»rtanls (de .'id à KiO p. de dianièlre i de (•e|lule^ splK'-ruleuses, (pii m'ont rappelé les amas cellulaires signah's avant moi par Sollas 'I |iai' Leiidi'iireld dans r(''corce de Ti'lln/n I i/in-ii ri ti in et dont je

ÉTIDE MOX(^GRAPITIQrE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 141

discuterai le rùle en traitant de cette Éponge. La signilication de ces amas m'échappe chez Po/i/ina.sfia tncnnmUlarh, qui, elle, ne produit sur sa surface générale ni hourgeons ni gemmules. Une troisième zone se montre fort riche en mégascléres, de grands tylostyles, cette fois, qui s'entrecroisent dans un plan tangentiel. Entin, la zone interne de l'écurce est, comme la seconde. ])auvre en spicules et possède une constilutidu identi([ui' dans la majeure partie de son étendue. Toute- fois, on la voit par places doublée par de nouveaux, amas plus consi- dérables que les précédents de cellules sphéruleuses qui empiètent plus ou moins sur les cavités sous-jacentes et parfois même les rem- l)lissent en totalité. Au-dessous seulement connnence le choanosome. A de courts intervalles, des faisceaux de longs tylostyles, terminant les lignes de la charpente (dioanosomique, pénétrent dans l'écorce ; ils s'y dissocient et s'y perdent dans les régions du coi'ps qui demeu- rent à peu près lisses ; ils la traversent et la dépassent longuement partout ailleurs et déterminent ainsi l'hispidation caractéristique de la surface.

Les oritices inhalants ne sont pas très nomi)reux dans l'écorce. (ja et là. des stomions. par petits groupes, donnent accès dans un chone qui conduit l'eau presque en droite ligne et sans de grands change- ments de calibre jusqu'au niveau des cavités préporales. A'osmaer (144, pi. m, fig. 41) et Lendenfeld (65, pi. XI, lig. 176 et 177) ont ligure ceseuthuchones corticaux. Ils sont évidemment de nond)retrop re>itr<Mnt pour suffire aux besoins de l'Eponge. Aussi est-ce par les papilles (jne se trouve principalement assurée l'inhalation. L'absence d'oscules à la surface générale du corps s'expli(pie de la même façon : l'exhalation s'effectue par les papilles.

Fonctionnellement. les papilles se répartissent donc en deux caté- gories Siins ({ue leur forme permette toujours de les distinguer. Les papilles inhalantes sont, à n'en pas douter, de beaucoup les plus nombreuses: mais il n'est pas possible de les compter, j)arce que la i)lui)art des papilles exhalantes leur ressemblent de tout point. Pourtant, celles-ci se font quebpiefois remar(iuer par leur taille plus

142 E. TOPSENT.

grand»'. ]);irf(iis iikmiio ûii les voit percc'os d'un orifico assoz vnslo h leur exlivniité. A part cela, les diverses papilles nous apparaissent, en définitive, comme des organes cribreux, de structure identii|ne.

Bo\verl)ank(6,vul.ni, pi. Xll, fig. 10), de Merejkowsky (76, i»!. III, fi-. 8). Ilanilscli (46, p. 107, pi. VI, fig. :2 et 3) et Lendenfeld (65, pi. XI) ont cunliiliué à faii-e cunnaftre celte stiiictui'e. Sur une coupe transversale, on trouve la paroi des papilles composée des niènu'S couches que l'écorce. La rangée de petits tylostyles dressés se continue dans sa couche externe ; seulement, ces spicules s'y disposent plutôt par bouquets, de manière à ménager entre eux des espaces polygo- naux de 75 à 150 [t. de diamètre se percent par groupes de tout petits orifices contractiles. Suivant le rôle <le la paj)ille. ces oiilices sont des slomions on des proctions ; ils livrent accès à l"eau dans des canalicules qui traversent plus ou moins directement le reste de la paroi et débouchent dans un système lacuneux central. Entre ces canalicules, la paroi pi-ésente une seconde couche, mince, sans spi- cules, composée de cellules conjonctives avec de petits gi-oupes de cellules spbéruleuses. Puis vient une troisième couche circulaire, fortement spiculeuse, car elle ollVe à de lu-efs intervalles la sectitm d<' forts faisceaux de grands tylostyles, qui monlenl parallèlement entre eux tout droit depuis la base jusqu'au sommet de Torgane. Cela lait suite à la troisième zone de l'écorce, dont les spicules tangentiels se disposent en faisceaux longitudinaux compacts pour constituer une cliar|)ente solide à des appendices (htnt la Itnigueui' peut mesurer plusieurs cenlimèli-es. La couche interne est molle, coujonclive. avec, de nouveau, des cellules splii-ruleuses. Le centie des pai)ilb's est taidôt vide sui' toute son étendue et taidùt occupé par un système coin|»li(pié de lacunes inégales. L(> tissu (pti liniile les lacunes est un(> di'pendaiice (le |,i ('oiiclie prui'onde de la jiaroi cl. c(iniiiM' clic, ordi- nairenicnl di''poiir\u de spicides. C'est surloul dans les [lapiilcs cxlia- lantcs ipie r,i>;e est çonqilèlenienl creux.

En sfinnnc. ilalis leur iolalité, les |iapilles a|i|i,nMiss(Mil -ini|ileinenl comme des «îulilèv cincnls de l'écorce dcsIim-M ,'i (iurler les uriliccs ,ii|ui-

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 143

fères ainsi soustraits au danger de l'ensablement, étroits, pour empê- cher la pénétration dans la masse d'impuretés grossières, mais, par compensation, fort nombreux. Elles sont entièrement de nature ecto- somique et manquent, par conséquent, de choanocytes. Les préten- dues corlieilles vibratiles indicjuées par Hanitsch (46, lig. 2 et 3, rr) ne sont réellement que des groupes de cellules sphéruleuses.

A la base des papilles commencent des canaux d'importance variable, suivant les cas inhalants ou exhalants, et qu'on suit plus ou moins loin dans le choanosome.

De Merejkowsky s'est livré à d'intéressantes expériences (76, p. 13) démontrant l'irritabilité et la contractilité des papilles de /'o/ywm.s^m mammi/lf/ris. par ces proi)riétés comparables aux organes homo- logues des (^liones.

Le choanosome est charnu, d'un jaune orangé généralement vif, quelquefois S(mdire. Il est très riche en corbeilles vibratiles, de type eurypyleux, arrondies, serrées, d'un diamètre de 28 à 30 [x. Sa colo- ration provient d'un pigment granuleux emmagasiné dans les choano- cytes.

11 renferme encore, surtout au pourtour des canaux aquifères, une assez forte proportion de ces cellules sphéruleuses que nous avons notées déjà en abondance dans l'écorce et dans les papilles. Ces élé- ments, que personne n'a signalés, peuvent difficilement passer ina- perçus (fig. 12). Ils attirent tout d'abord l'attention quand on examine un fragmentde chair vivante et conservent leur aspect a|»rès un séjour prolongé des échantillons dans l'alcool. Ce sont des cellules incolores, mais de grande taille (15-20 [x), composées de sphérules brillantes, grosses de 3 à 5 (x, laissant entre elles un espace terne subcentral qui correspond au tioyau. l'Iles se colorent vivement par l'éosine. L"eau iodée ne fail que Irs j.iunir.

Knlin. j'ai bien des fuis observé d.ms la cliall'de pelils coi-inisciilcs Incolores. opa(|iies, immobiles, groupés par i à i\ dans Une capsule hyaline. Ils n'éclatent pas dans Teau douce, Conservent leur éclat dans 1,1 glycériue. ne n(tircissenl |t.is |>ar l'acidi^ oSnii(|iie el se lein

144 E. TOPSENT.

t<'nl (Il janiif au contact de l'eau iodée. J'ignore leur signification, mais je ne puis omettre d'en faire mention parce que, dans la Manche, j'ai surtout étudié l'Kponge vivante, je les ai fréqucm- iiM'iil VUS (Ml altondancc telle (|u"ils assuiiihrissaienl la couleur nor- male du choanosome.

L'éclat liahiluel du j)ignient peut (Mic(ire se trouver alTailili par ra|)parition d'autres élénu'nts. Sur la (ôte du (lalvados, Polynuistia maf/u/iillaris se met en repioduclioii veis la lin de l'été. En septem- bre, de nombreux individus se monti-ent remplis d'o'ufs unicellulaires, non pas riclienieiil colorés C(Uiime ceux de la jdupait des Eponges (Cliones. Poli/nuislid rolmslti. Tclln/a li/nriiriunn. mais incolores, au contraire, ou. plus exactement, gi'is et o]ia(pies par accuniulalioii de granules dans leur cvt(^)plasuui. avec une vésicule germinalive claii'e. On concjoit que leur présence ait jxmr etVet d'assomhrii' la chair au lieu de lui communitjuei-, couuiu' il airive le plus souvent, une coloration plus vive.

La charpeide du choanosome consiste en faisceaux fermes, jiolyspiculés. de grands tylostyles. partant de la hase du cor|(s. au contact du suppoi-t, pour s"élever directement jusipi'à l'écorce. Ils pénétl-ent même dans celleH-i et souvent la traversent de |»arl en part, eu se dissociant, poui' diMerminer par |»laces, connue il a ét('' (lil plus haut, une hispidation assez forte de la surface. Sur une cou|>e niacrosc(»pi(pH' d'une Pol i/nidstia vivante, ils se voient nette- ment, comme des ti'aclus raides tran(diaid pai- leur asjtect vitreux sur les portions charnues, jaunes et opaques. Après dessiccatiiui. ils deviennent plus a|)j>ai"eids encore à cause du ictrait de la (diair- dans leui-s infei'valles. Leur implantation dans rectosome et leur solidit('' fout (pi'oii ne peut guère (l(''ta(dier un lamlieau d'écorce sans les entraniei' avec lui sur pres(pie toide leni' longueur. Il eu r(''sulte nue cassure d'aspect tout particulier.

On trouve encore h l'oidinaire dans le choanosome. parliculière- menl dans la par(»i des canaux (pii le silloniienl, de pelil-- tylostyles en cpiautilé variable selon les individus.

ETUDE MONOGRAPIIIQUE DES SP0.\G1A11{ES DE FHAXCi:. 1 i.j

L'Eponge ne possède pas de niicrosclères et tous ses iiiégasclères sont des tylostyles. Mais on en distingue deux catégories.

On trouve d'ahonl de grands tylostyles à tète longue, étroite, typiquement ornée d'un bourrelet annulaire (parfois deux ou même trois) à quelque distance de son extrémité, souvent aussi sans ])Ourrelet. comme la hase d'un strongvloxe. ou avec des renflements à peine marqués, circulair'cs ou unilatéraux, asse:: fi'é(juemment cnlin raccourci ' et ovoïde ; à tige droite ou peu courbée, fiisiforme, près de ti'ois fois |'lus épaisse {[\\e la tète, en s(»n milieu, et terminée \)iv une pitiiit line, accidentellement anormale et comim^ raboteuse ; le canal axi il se prolonge, sans d'habitude changer de calibre, jusqu'à rfxli('Muité de la tète. Ces spicules sont les éléments de la (di irpenlc pi incipale ; ils constituent les faisc<'aux du (dioanosouu' cl les lignes longitudinales des pa[)illcs, sei'rés parallèlcnicnl entre eux en de forts paquets, avec leur pointe toujours oi'ientée vers la périphérie ; ils forment encore la couche sj)iculeuse tangentielle de l'écorce et, distribués sans ordre, soutiennent dans le choanosome les parties charnues entre les colonnes squelettiques. Ainsi que l'a fait renuirquer Bowerbank (6, vol. Il, p. 75), leurs dimensions varient avec l'âge du sujet. Dans un individu de force moyenne, ils nu>surent environ 700 à 800 [t. de longueur sur 10 à 15 p. d'épaisseur au centre, (leux des lignes internes sont généralement plus forts que ceux des papilles : les plus faibles se trouvent épars dans la rbair. Leur épaisseur et "leur longueur sont entre elles dans un rapport assez constant.

La forme de leur tète étant changeante, telle ou telle de ses vai'iations peut atteindre suivant les cas un plus haut (](\<iré d(> fréquence «pu» les autres.

Les Poli/Niasfia spinit/a de Bo\veiJ)ank, si sendilables. comme cet auteur Va reconnu lui même, à des J\ nuunmUIdris par l'iiis- pidation de leur sui^face, par le développement de leurs papilles et par toute leur slructui'c, ne sont, à mon avis. (|ue des individus de cette e.-^pèrc, dont les grande lyloslyles diir('ren''ieMl peu leur base.

ARCH. Dl; ZUOL. K.\l>. HT Gi;>. 3' Sliuili. l'. NUI. lUOO. 10

146 E. TOPSENT.

I)i- iiiriii^. I,('nili'nf*'ld (li'i'rit les iii'ands inrgasclrres df ses rclian- lilldiis r(iiiiii)i' liuiuaiit t'ii majeure partie des styles. Au contraire, (rarroid en i;ela avec liuwei'bank, Merejkowsky et Vosniaei-, j'ai constaté i)lut«'tt la prédominance des tylostyles véritables, aussi bien dans les spécimens de la Méditerranée que chez ceux de la .Mam-be.

Des dinéreuces pdurraicnl encore s'observei' même dans les diverses régions du corjjs d'un individu donné, puisque, au dire de lîower])ank (6. vol. II. p. 71 et III. ]>. '.\-2), les spicules possèderaii-nl dans les ])aj)illes une lète moins l)ien dessinée que dans les lignes radiales internes. Cette ditlerence est peut-être appréciable dans certains cas, mais je n'ai pas eu roccasion de la constater d'une manière évidente.

Les autres s[)irides de rKponge sont des tylostyles de petite taille, ordinairemeid courbés, parfois assez brus(jueuient, soit t'u leur milieu, soit plus ])rès de leur bas<\ h tète toujours bi(>n marqu(''e. ovoïde, à tige fusiforme. ]»ointue. Ils mesurent de 1:20 à 'IW [/. <\g longueur sur -2 à i p. d^'iiaisscur ( 120 jj. sur i-. d'ajjcès .MerejkowsUy. iriO [JL sur 15. d'ajirès llaiiilscli. 210 [j.. d'après (irenl/.enbergl. On les trouve sur'btut dans Técorcc et dans les [)apilles : ils s'implanicnl verticalement sui' un seul l'ang dans leur couebe cxlcrne. cl lriir> pointes tournées vers le (bdioi's veloutent la surface générale en la dépassant un peu. Mais, de plus, comme il a été dit plus liaul. il en existe d'habitude une certaine quantité dans le (dutauosone. en rapport avec les canaux a(piifères.

D'après .Merejkowsky (76. ]>. 10 cl pi. III, fig. 2). les bourgeons (pu se formelil à rexlr(''niilé dv^ pajulles cbez les J^ol i/iiuislia de la mer Blanche sont pourvus des deux sortes de spicules : cela s'expliipu' aisément d'après leur oiigiiie.

Po/f/nia.s/id iiitiiinnilhiri^ babile juntes les c(M(>s de l''ranc(\ .le l'ai trouvée counnune dans la zone d'exploration de nos divers laboratoires de la Manche, et. à Hanyuls. dans les eaux du labora- toire Arago. .le ne l'ai jamais recueillie à la grève. ipi(iii|lu> HeaU l'ail indiquée « fouud on tbe rocks al Wbile lionne Point.. Inly 1811 » et

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 147

que Bowerhîink (6. vol. Ilf. p. :]-2) en ait vu des spécimens fixés sui- des pierres au 1ms de l'eau, à Larne Lougli (Irlande). Ces derniers avaient d'ailleurs été obtenus à hasse mer de très grande marée. L'i^]ponge i)ai'aft se plaire surtout au large, par des profondeurs variables : 5-1:2 brasses dans la Mer Blanche (Merejkowsky) ; 10-12 brasses dans la mer d'Irlande (Ilanitsch) ; ITi-Go m. dans la Planche, à ma connaissance: 100-IiOm. dans le Cattégat (Fristedt); 58-1 70 bras- ses dans l'Océan Arctique (Levinsen et Vosmaer) ; IM m. sur la ccMe des Asturies (campagne de VHirondi'llc, 1880).

La 'plus grande profondeur par laquelle elle ait été reconnue est celle de 12G7 m., dans l'ouest de Terre-Neuve (canq>agne de VHiroH' délie, 1887, Stn. 101, deux spécimens, sur fond de cailloux, vase et coquilles).

On l'a rencontrée dans l'Itcéan Arctifjue, dans rAtlantiijue Noi-d et dans la Méditerranée. Dans celte mei'. elle a été signalée à plusieurs reprises à Naples, dans diverses localités de l'Adriatique, et, sur la cote de France, le Tnn'uillein' l'a draguée au large de Toulon (78) et j'ai noté son existence à Cette et à Banyuls.

Kieschnick l'a encore citée dans une liste d'Épongés d'Amboine (57). Ouoiiju'il n'ait fourni aucune indication appuyant sa détermi- nation, il send)le bien que l'espèce en question jouisse en effet de cette vaste distribution géographique, car Thiele a dé(;rit avec préci- sion, en 1898 (107). une Polijnuisfid afflnis. du .lapon, qu'il a com- parée à tort à VHijmenhtridon mammeata de liowerbank et qui ne paraît différer de Polymmtia mammiUarIs par aucun de ses carac- tères.

Poli/manfia rohu.sfo Dowerbank. |PI; IV, fitr. 3-7 <■( i4).

Syn. : 1801. E'uplecfell(t roùu.sfa, ï^o\\■evhank i^4, [). ^2'M\).

1802, Alcyonrelliim robtisfo, Bowerbank (5, p. 751 ). 1802; Poli/tnasfi</ rohuslti. Bowerbank (5, p. 822 et 113i; pi. XXVII, fig. 1 et 2 et i)l. I.XXIII, lig. 2).

Ii8 i: . TOPSK.NT.

Svn. : ISOl. Alcijoini'lhnn fo/ji/s/d. I5u\v('il)aiik i6. vol. I. j>. 100

cl :>7^. pi. XII, lig. 257, 258). ISlii. PoJijindstin /■ohitsfd. nowerliank (6. vol. 1. |i. ITS,

pi. XXIX, lig. 358). 18()(>. Polijnuistia robttsfo. iJuwt'rhanlv i6. vol. 11. |». Cri). 18!»!). Pal ijnKislid oiiuila. Bciwciliaiik i6. vol. 11. p. 58). 181)'). PolijiiKislid hiilliDSd. IJdWt'rltaiik i6. m'I. 11. p. (il ). 18!)". PdlijiiKisiid i-ohdsid (U(»\v.). (jiray (41. p. 527). 18!)8. PohjindsUd bulhosd lîuw.. Xonnan (84. |». :)2Hi. I87i. Po/i/i/idsfid robi/s/d. Mowprhank (6. vol. 111. |il. X.

liii-. 5-8). 187 '(. J'(//i///ids/id orndid. liowciiiaiik (6, Vdl. III. pi. IX.

il,-. 1;M()). 187i. Poli/ind^lid hulhosd. lîowi'rttaiik (6. vol. III. |tl. \.

li-. i-i). 18S2. Pi)hjmd>^tid rohiisld \\u\\.. XOrniaii (6. vol. 1\'.

p. i(). :;ii.

188:2. Pohjiddsl'id (trndld IJow.. Xiiniian (6. vnl. IN'.

p. Ki. :'.!). 188:2. Poli/iiidslid hu/hosd IJow.. Xni'inaii (6. vol. W , p. IT). :\[). ?I885. Snhcrih-s d/rrus. llaiisni (50. p. '••. pi. M. liu. ;{i. 1887. /'o/i/iiids/id rolidxld IJuw.. UidN'V v{ Driidv i95.

p. :>l(). pi. XLI. lii^. 8). 1887. Polijnidslid rohus/d Mow.. Topsciil (110. |». liO). 188U. Poli/iiidslid rohiisld Wnw.. Ilaiiitscli (46. p. 158 et

KiS). I8',l(). Polijnidxlid r<>hii>itd IJuw.. II.iiiiImIi i47. p. I'.t5

<>l 220). I8'.I0. P(,/i///ids/lti /-ohds/d IJdW., Ilalliv. i43). iH'.tl. J'o/i/iilds/ld /iihi/sfd Ilow.. Tdp-riil ill6. p. 127'. IS'.II. l'oli/nidstid rohdsld Hnw.. T(.|)m'|iI (117. p. 52'.t). IS'LV Puli/iiidslid rohiistd l>()\\.. TopM'iil ill9. p. l;>l I.

ETUDE MONOGRAPIIIOT'E DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 149

Syn. : \H\):\. Poli/niasHti rohiishi Bnw., LevinsfMi (69, p. 407.

lig. 13-20). I89i. Po/f/masfia robitsfa Row.. Tlanitsch (49. p. l".'),

202). 1894. PoIy)naxli(i oi-na(ti Ruw., llanilsch (49, p. IT.'i,

202). 1894. Polijmasfid hu/hosa Bow.. Ilanitsch (49. p. 175,

202). 1894. Polytndxlid rohust<t Row.. Topsont (129. p. 3.

Kl. 17). 1891). Po/i/ma.sfia robiisfa Bow.. Laiiibe (150. p. 195).

Éponge massive, sessile, en plaques plus ou moins épaisses et bulbeuses, d'où s'élèvent de nombreuses papilles aquifères cylindro-coniques, robustes, typiquement closes à leur extrémité. Surface entièrement lisse, luisante.

Ectosome constituant une écorce, mince sur les flancs, plus épaisse à la partie supérieure, couverte d'une rangée de petits tylostyles verticaux à pointe légèrement saillante au dehors, et renforcée par des faisceaux tangentiels entrecroisés de grands tylostyles. Les papilles en sont une dépendance et possèdent aussi les petits tylostyles de défense externe et les grands tylostyles tangentiels, ceux-ci constituant principalement de fortes bandes spiculeuses longitudinales croisées par des bandes secon- daires obliques.

Choanosome charnu, à cliarpente composée de faisceaux polyspiculés de tylostyles, s'entrecroisant dans toutes les directions mais tendant surtout à se disposer en alignées qui montent plus ou moins directement de la base du corps jusqu'à l'écorce.

Stomions microscopiques répandus par petits gi-oupes dans l'écorce et dans la paroi de la plupart des pai)illes (papilles inhalantes). Proctions microscropiques percés de même dans la paroi des autres papilles (papilles inhalantes).

Spiciiles. I. Mégasclèros : 1. Ti/losti/Irs à base le plus souvent cylindrique simple, ou vaguement renflée à son extrémité, plus rarement différenciée en tête ornée d'un bourrelet annulaire, ce dernier se reportant parfois assez loin sur la tige; à tige un peu fusiforme, droite ou peu courbée; à pointe ordinairement aiguë, ;iccident(41ement déformée. Dimensions variant entre ôOO [x et 1'""' de longueur, sur S à 15 ^ d'épaisseur au centre. Ils constituent les faisceaux squelettiques du choanosome et les bandes tangentielles de l'ectosome tout entier. 2. 7'///o.s7///r.s à tête elliptique ou ovoïde, à tige souvent courbée, un ixni fusiforme, pointue. Ils mesurent 150 à 200 [x environ de longueur sur 3 à 1 ijl d'épaisseur au

I.V) K. TOl'SKNT.

centre. Ils s'iinplaiitent dans la couche externe de l'ëcorce et des i^apilles, sur un seul rang, debout, la pointe en dehors, et, dans le choanosonie, parsèment en quantité variable la chair et la paroi des canaux principaux.

Pas de microsclères.

Couleur. A l'état de vie, rouge orangé, jaune orangé, dans toutes les parties, les formations ectosomiques étant seulement plus pAles que le choanosonie; ou encore- jaune pâle ou même grisâtre.

H((bttat. Toutes les Iles Britanniques (Bowerbank, Norman, Hanitsch) ; nier du Nord, Shetland (Norman); entrée do la Baltique (Levinsen); côtes françaises de la Manche et de l'Océan; côtes orientales de l'Amérique du nord (\Viiiteaves, Dawson, Verrill, Lambe). Dragages.

Une variété à papilles percées au sommet a été draguée par le Porrupinc aux Shetland, par le Clia/lnu/rr au sud d'Halifax. ])ar VHii-ondcUc à l'ouest de Terre-Neuve.

Après quelques tâtonnements, lîoweibank a fuit de cette Eponge le second représentant de son genre Polytiuitilid.

(]'est une belle espèce, que sa forme générale, l'état de sa surface, la structure de sa charpente choanosoinique et, à y regarder de près, certains détails de sa spiculation, empêchent de confondre avec la précédente.

Elle me paraît si bien caractérisée que je crois la reconnaître dans deux prétendues espèces inscrites à coté d'elle par Howeibank en i8G0, les Pohjnuistid hu/hosn et P. ornafa.

Polijmasfia bulbom a été décrite d'après un spécimen unique que sa forme bulbeuse, la constitution de sa charpente (fasciculi rathei' widely apart, luosely compacted), l'état de sa surface (minutely hispid) et la nature de ses spicules me portent à considérer simplement comme une Po/i/mosfifi rohusla jeune, à une seule |);i pille el faible- ment colorée. Je m'explique de la sorte sa papille uni(|ue, la délica- tesse relative de son ectosonie et la taille, inler-jeur-e à la moyenne, de ses tylostyles.

De sa Polijnidstid oriKila, iJowerbaiik n'a vu que des portions listuleuses, dont ralliwc, l'aspect ( ribl»', la structure et la spiculation font nalurellemenl songer à des papilles brisées de Pah/iiuislid rohdsid.

(les nMiia?'i|ues. (|ue j'ai déjà exposées ailleui's (129). ont été criti-

ÉTUDE MONOGRAPIIIorE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 151

quées par Lendenfeld (65. p. 11:2). Poiii- llii, la fusiun de Polyniaslid bidhosn et de P. orixilti avec /*. rohitsfo n'est point admissilde à cause d'une diflerence trop appréciable dans la taille des spicules de ces Éponges, dette objection repose peut-être sur une faute d'impres- sion qui s'est certainement glissée dans le texte de Rovverbank (6, vol. m, p. 20). Les grands mégasclères de /-*. ornafa y sont donnés (pi. IX, tlg. 14) comme grossis seulement 23 fois, tandis (pie. dans la planclie X, ceux de P. rohnsla sont déclarés grossis 80 f(jis. L'écart serait, en effet, considérable. Mais, au lieu de 23 fois, ce doit être 123 fois qu'il faut lire, ainsi que pour les petits spicules de la surface (pi. IX, fig. 15), caria ligure 16, grossie 3G fois, représente des mégas- clères infiniment plus faibles que ceux de la figure 14. Bowerbank a d'ailleurs, dans ces lignes explicatives des dessins, deux fois laissé échapper la désignation (iccratc au lieu de ariKite. D'après cela, les grands spicules de P. ornata nous apparaissent réellement un peu moins forts que ceux de P. robiuta, ce qui est tout naturel puisqu'ils ont été prélevés sur une papille et non. comme les autres, dans les lignes squelettiques du choanosome. Je viens de dire plus haut ce que je pense de la taille un peu faible des mêmes spicules de P. bu/bosa. On doit se souvenir que les dimensions des mégasclères sont en raj)- port avec leur Age et leur position. Bowerbank lui-même a signalé. h propos de P. mammiUuris, ces variations, qui ùtent toute valeur à l'argumentation de Lendenfeld.

Ce que Hansen a appelé Suberites aln^iix (bO) ressemble fort à une papille de Polyinastla, et plutôt, quoi (ju'en ait pensé Levinsen. de P. robusfa que de P. tnainniiUdris, à cause de la simplicité de la base des tylostyles et du renflement assez léger de leur tige en son milieu.

A cela paraît se réduire la liste des synonymes d(> Pohjinastia ro- bmta. Rlnalda tiberrima rentre bien, en effet, comme le proposait Vosmaer (145, p. 328), et comme tendaient à l'admettre Ridley et Dendy (95, p. 210), dans le genre Polymastia ; mais c'est une espèce à part. La description par trop succinte que Schmidt en a tracée, a été heureusement complétée par Maren/.eller en 1877 (73, p. 13.

i:\-2 E. TOPSENT.

|>l. II. liu. :2i. Driix pn'pai'aliuiis (ruii sprciuirn du 'riuiKJlijtMu j'^jord. (juc m'a ullortes M. le lU'v. A. -M. Nunnan, m'ont permis df prendre (fc risu eonnaissance de ses caractères microscopiques distinctifs. l'iili/nKisHa ^/^^vv'///?r/ se limite par une écorce épaisse ; elle possède pour charpente des lignes spiculeuses l'ayonnaiiles, fortes et longues, seiidilahli's à celles de P. //ifu/u/iif/a/'is; ses grands t_vlostyles,pas très fusif'ni'mes, rappellent ceux de /*. robusNi ; on ne liduve pas dans son écorce d'autres grands tylostyles que ceux qui terminent les lignes rayonnantes du squelette; en revanche, des petits tyloslyles, de même sorte que ceux des touffes verticales de sa surface, s'y répan- ilciil en tous sens; enlin, son choanosome contient une abondance i('mar(pia!jle de petits tylostyles fascicules.

Polijind^lid robiisld revêt d'habitude une forme plus bulbeuse (pie P. //ia//if/ii//aris. car. au lieu de s'étaler à son ponitoui-en une croûte progressivement amincie, elle a le plus souvent un contour JJiusque- mcnt arrêté et des bords qui se relèvent très vite en s'arrondissant (fig. 3, 4, 1-i). Elle présente ainsi souvent des flancs assez élevés et acipiicrt à mi-baut(Hir un diamètre plus grand (|ue celui de sa base (riiiscrtion sur le support.

Les papilles, généralement absentes dans ses parties déclives, de- viennent nombreuses à sa partie supérieure. Elles sont cylindro- coniipies, relativement plus épaisses en bas que celles de P. mammil- 1(1 ri s. Comme elles, d'ailbnirs. elles s'allongent ou se rétractent, se gonllerit ou s'aplatissent, selon (pu' le courant a(|uil'ère doit s'accé- b'ri'r, se ralentir on s'arrêter. A l'étal d'extension, elles se dr'esseni ^alls raideur, et souvent s'incurvent dans un sens ou dans l'antre, surtout \cr> leui-extrémité (lig. 1 i). Ellesatteignentcouramment :2cen- limètres de hauteur sur 5 à 7 mm. de diamètii» à la base. Sur les spécimens l\pi(|ues. aucune d'elles ne se |M'rce dun oriliie en son soniniel. l'uiwcrbaiik. Le\insi'n, llauitsch cl Landie onl nolt' celle absence d'oscules a [i|ia l'eut s. dans la nier du Nord, la I5alliipie. |,i nier d'IilaïKJe. la c(Me .il l,i ni i<pii' du Canada: je l'ai coiistal(''e égaleinenl dans la Manche et sur les cotes oci'aniipies de h'r.ilice.

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DÏIS SPONGIAIRES DE FRANCE. 453

Ailleurs, au contraire, les papilles montrent toutes, ou presque toutes, au bout, un trou béant. Il s'agit alors d'une variété qui a été obtenue par le Porcupinc aux Shetland (d'après Ridley et Dendy, 95), par le ChaUcngcr (95) au sud d'Halifax, par 83 brasses de profondeur, et par VHironih'Ue (119) à l'ouest de Terre-Neuve, par 12G7 m. Peut-être est-ce une forme septentrionale ou profonde de l'espèce? Elle rappelle, par ce caractère extérieur, le type de la Ri- nolda uberrima de Schmidt.

Quoi qu'il en soit, rien, dans leur aspect, ne permet de diviser en exhalantes et inhalantes les papilles de Pohjmaatia rohusta.

Il est évident, cependant, que, chez les spécimens typiques, cer- taines, au moins, des papilles, bien qu'en apparence imperforées, doivent servir à l'exhalation. D'ailleurs, tous ces appendices, sur ceux qu'on recueille dans nos eaux, ne présentent pas une structure identique en coupe transversale. La plupart, remplis d'un stroma conjonctif lacuneux, jouent sans doute le rôle d'organes inhalants ; les autres, creux sur toute leur longueur, doivent être plutôt exha- lants. C'est, en somme, une répétition de ce que nous avons observé chez P. mamtnillaris.

Quant la variété à papilles perforées, ses papilles sont peut-être toutes exhalantes, si sa surface générale assure l'inhalation d'une manière suffisante, ou bien elles sont inhalantes par leur flancs, exhalantes dans leur centre, rappelant alors ces papilles mixtes, de taille bien plus modeste, dont Carter a signalé l'existence chez Cliona rdsfifiru (11), et que j'ai retrouvées chez C relata. (110).

L'une des différences principales, et en même temps des plus sai- sissables, qui existe entre P. robusta et P. mammiUarh réside dans l'état de leur surface. On ne voit plus chez la première l'opposition entre l'écorce et les papilles que nous avons relevée chez la seconde. Tout y est lisse, ou du moins paraît tel, tant le velouté en est délicat. Les parois des papilles y apparaissent bien plus nettement comme un simple soulèvement de l'ectosome. L'ensemble est luisant, à peu près exempt d'impuretés et très doux au toucher.

loi E. TOPSKXT.

L'i'corce de P. rohnstd est aussi plus souple et plus niiiicf ijue celle de sa congénère. Sur les flancs, elle a souvent moins de 0™'":2 d'épais- seur ; mais elle s'épaissit vers le haut. jus(ju'à atteindre près de 1""" h, la naissance des papilles. A la loupe, on y distingue un lin pointillé correspondant à d'innombrables groupes de stomions. Elle conserve sur les cotés assez de transpai'ence pour ([u'on suive à Iravei's elle tles files spiculeuses tangentielles. (jui, dans ces points, lui servent de soutien. De même, les papilles pré.sentent un aspect fenesli-é (jui laisse deviner l'agencement de leiu' charpente.

L'écorce et les papilles possèdent, comme chez Polynutstia mam- millnris, des grands tylostyles tangentiels et des petits tylosfyles verticaux. Mais ici, les grands tylostyles se disposent par faisceaux compacts constituant des alignées qui se croisent dans trois direc- tions sur les flancs du coi'ps et dans les papilles, les alignées longi- tuditiales prenant naturellement plus d'importance que les obliques. Debout sur les entrecroisements de ces systèmes, .s'implantent, en une seule rangée, les petits tylostyles. avec leur pointe saillante au dehoi'S sur une longueur de lo à 50 [x tout au plus. De la soi'te se trouvent jiartdul ménagées des aires étroites, punctiformes. se percent par groupes des orifices aquifères microscopiques. Bower- bank a donné (6 vol. III, pi. X, lig. (V) un dessin qui rend parfaite- ment compte de cette structure chez un spécimen bien développé. Les ligures analogues qu'il a consacrées à P. ornntn et à P. bu/hosa ne traduisent que des dilféi-ences individuelles : moindre densité des lignes spiculeuses ou uKtindre épaisseur de la i)aroi.

Au pdinl de vue de la cohjration. l'écorce et les jtapilles de Pahj tnastia rohi/sta diffèrent peu de la chaii": elles sont seulement plus pAles. La teinte générale varie assez avec les sujets: rouge orangé, jaune orangé, jaun;\tre ou grisAtre.

La chair est abondante, molle, souvent un |icu lilante.

Les canaux j)rincipaux (pii la pai-courent soni en petit nombre cl d'un faible calibre (1 millimètre de diamètre au maximum l : ils se mettent en rapport à la péripbt'-rie avec la base di^s jiapilles

ETUDE MONOGRAPïnolIE DES SPONCiIAIRES DE FRANCE. 133

creuses, qui, d'après cela même, ont bien la signification de chones exhalants crihreux. Leurs parois contiennent, ainsi que les portions ectosomiques du corps, beaucoup de cellules sphéruleuses. Ces cellules se distinguent bien de celles de P. mommillnris ; incolores et brillantes comme elles, elles demeurent sensiblement plus petites puisqu'elles mesurent tout au plus 10 |a de diamètre, et ne comptent qu'un nombre ti'ès restreint de sphérules (lig. 7). L'action de l'eau iodée et des vapeurs d'acide osniique ne révèle en elles ni amidon ni graisse.

Les corbeilles, arrondies, ont 40 [n environ de diamètre. Les choanocytes se montrent riches ert pigment granuleux, mais l'inten- sité de ce pigment varie, et, par suite aussi la coloration de la masse.

Il n'est pas rare de voir le choanosome présenter des parties plus vivement teintées que les autres ; quelquefois même, on trouve sur l'Eponge coupée par le milieu un seul point, un nodule, riche- ment coloré, contrastant avec le reste de la chair uniformément grisâtre. Ces variations ne sont d'ailleurs pas spéciales à P, robustn ; on les rencontre communément chez Firulina ffrus et Subei'itea (lomnnciiUi et aussi chez des Spongiaires d'autres groupes.

Au moment de la reproduction, qui, dans la Manche, a lieu vers la fin de l'été ou le commencement de l'automne, la chair prend une coloration plus brillante, parce qu'elle se charge à cette époque (de juillet à octobre) d'œufs unicellulaires, difterant, eux encore, des œufs de P. tnammiUaris en ce qu'ils sont orangés et non inco- lores.

La charpente du choanosome affecte une autre disposition que celle de P. ïnammillcirh. Au lieu de robustes fibres polyspiculées s'élevant en droite ligne du support jusqu'à l'écorce, on trouve ici des paquets de dix à vingt tylostyles, qui s'entrecroisent en toutes directions ; beaucoup, il est vrai, se superposant bout à bout, arrivent îi constituer des fibres ascendantes, mais celles-ci n'ont ni la conti- nuité ni la rigidité caractéristiques de l'autre Pohjmantia. En outre, ces lignes principales du squelette ne s'engagent pas profon-

156 E. TOPSENT.

clriiKMit dans Trcorce- et surluiit iir la traversent jamais de part en part.

On comprend maintenant ijne Polijmaatia robusfa soit de consis- tance plus molle que /*. tiKinnnilhirix et se laisse assez facilement coujxT dans le sens transversal, et (jue son ectosome demeure par- titul lisse et puisse, parliciilièrement sur les fliuics. être arr.iclit'' |iar lambeaux assez étendus sans entiainer à sa suite de lun^s ])iliers squelettiques.

De petits tylostyles. send)lal)Ies à ceux de la couche coi'ticale externe, parsèment en outre le clioanosome, dans les intervalles entre les faisceaux de grands splcules, en quantité assez faihle. quoitjue variable selon les individus. (!e sont eux (pie Moweibank a désignés sous le intm de s|»icules de tension. Ils s(> renc<iiilr<'iit suilout dans les parois des canaux acpiifères, (|ui. |)ar leui' nature, semblent si bien être une continuation de l'ectosonu'.

La spiculation se réduit, en somme, à des mégasclères de deux catégories. Dans de beaux spécimens, les grands tylostyles mesurent de 550 à 850 [jl de longueur sur 8 à 15 [x de largeur au milieu. Leur base peut présenter un bourrelet cii'culaire, soit auprès soit à une distance souvent assez grande de son extrémit(''. tout à fait comme chez /*. mammillaria. Mais, plus fré(pHMnment, elle se termine sim- plement en un renflement obtus, et, plus ordinairement encore, elle reste cylindrique jusqu'au bout, de telle sorte qu'on croirait avoir ad'aire à des styles. La connaissance de ces variations est nécessaire j)oui' convaincre (ju'il s'agit réellement di' tylostyles. l.eui- tige, droite ou légèrement courbé»', est fusifornu^ et tinit en |>ointe aiguë d'ordinaire ou accidentellement ti'onquée, ou encore manpiée d'une séi-ie d'étranglements successifs dont chacun diiuinue brusipieniiiil son diamèli'e. .\insi les tylostyles peuvent à l'occasinn imiter un ihu tics amphislrongyles.

(les grands tylostyles se distinguent surtout des mégasclères prin- cipaux de /'. iiKinunilliiris en ce ipi'ils suul |iliis h'gèiemenl fiisi- fornu.'s : au lieu (pu' le milieu de leur lige soit en moyenne trois fois

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 157

aiissi large que leur base, il l'est deux fois tout au plus, et même souvent les deux diamètres ditïèreiit trrs peu l'un de l'autre; ainsi^, pour une tige de 8 (a d'épaisseur, le spieule peut avoir une base de 5 [x ; pour une tige de 14 \t., une base de 11 [x ; pour une tige de l."S [x, une base de 7 [x, etc. De telles mesures suffisent à indiquer que les rapports ne sont pas constants.

Les petits tylostyles oscillent entre 150 et 180 [x de longueur sur ,') à 4 [X d'épaisseur en leur centre. Leur tète, rarement ovoïde, plus souvent elliptique, n'est jamais très accusée ; elle peut l'être assez peu pour qu'on se croie encore en présence de styles. Leur tige, d'ordinaire un peu courbée et légèrement fusiforme, s'atténue en une pointe aiguë. Le moindre développement de leur base paraît être ce qui les dislingue le mieux des mêmes spicules de ]\ nunniniUarh, mais c'est un caractère auipu'l il est prudent de ne pas trop se fier.

Levinsen a encore signalé, comme faisant partie de la spiculation des Éponges qu'il a rapportées à l'espèce P. i^obusfo, des sphères lisses (sj)/iœrœ, 69, p. 410). d'un diamètre de 15 à 55 jx, et plus ou moins arrondies. Je suppose qu'il a voulu désigner par des tylostyles monstrueux, courts et gros, tels que ceux dont j'ai figuré toute une série il'ajjrès les gemmules de Clionu vasfi/ica (110) et comme on en rencontre çà et dans toutes les (Havu- lides.

La Polijtnastid robusfa typique est commune dans la Manche, surtout sur les cotes du Calvados et dans le Pas-de-Calais, moins à Roscofl'. On ne peut se la procurer que par des dragages. Personne, en elîet. ne l'a jusqu'ici signalée en place à la grève. .le l'ai recueillie par 85 mètres environ au large du Portel, par une vingtaine de mètres au N. de Luc, par 65 mètres auprès d'Astan, devant Roscofl'. Enfin, xM. Ed. Cbevreux l'a obtenue par 110 mètics au S. O. de Dtdle-lsie.

Genre Qunsi/fina Norman. P()hjiii(isH(l<i- de forme ovale, dressées, géni'ralcmcnt |»('(I()ii!-ulées,

158 E. TOPSENT.

avec un oscuIp au suminet. Mégasclères, styles de deux tailles. Ecorce soutenue par- deux systèmes de lignes de grands styles, les primaires ascendantes, les secondaires croisant les primaires; et couverte de toulVes de petits styles, dressés, la pointe en dehors. S(iuelette du choanosome peu développé, consistât)! en faisceaux épars de petits styles. Système a(juifèr(> lacunt'ux ; (•(irjx'jllcs viliratilfs rurypy- leuscs.

Quasillina h/cris (Howt'rkaiik i Norman.

|l>l. VI, <itr. II et i-i).

Syii. : 18(11. Eu jih'cti'lht hrerix. Hu\verhat»lv(4. p. 71).

18')i. l*oIipn(isrKi rofjitsfo (par mégarde), IJowerhatiU (6.

vol. 1, p: 178 et ^85, pi. XXIX. «g. :{:i8). 18()(). J*ohj/ii(is(ia brcri.s. lîowerhank (6. vol. 11. p. (14 1. I8(i8. Onnsi/fino fjrcris (How.). Norman (84. p. '.\-2\)). 187 i. P(tli/in<islin brrrix. IJowerhaiik (6. vol. 111, p. :2.j,

pi. M. (ig. 1-U). 187.'). /ii/n^a/i/ifi tniitti. (). ."sclitiiidl (101. p. IK). pi. I.

lig. 3 et 4). 188:2. J'o/i/mosfia hreris. Bowerhatik (6, vol. 1\'. \\.

10 et :u). 1885. Qi/osi//i)i(i hreris ilUyk.) Norman. N'ostnatM- (144.

p. 20. pi. 1. lig. 7. pi. IV. fig. 1-:J. pi. V. lig. -21-21). 1887. QinisiU'ntd ///vr/.v ( lUvk. ) Nortnati. N'ostiiat'r (145.

p. ;{;{(), ])1. XX \l. lig. 12j. 1887. QuasilUna hreris How. sj).. Hidlcy cl Dt'tidy (95.

p. 22(1. lig. 10). 1887. rdli/nidstiti hreris Mow.. Kiisicdt (152. p. V.\\\). 1887. pDli/nidstin hreris liowcfhank . Topsiiil dlO.

!>. liO). 1888. Qi(<isillina hreris Howerhatik s|).. Dotidy, i26.

p. :.20. |.l. XLII. lig. 8-12).

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. lo9

Syn. : 1894. Quasillina breri.s (Bow.), Hanitsch (49, p. 175 et 203). 1894. Qi/asi/fina hrcris (Bow.), Topsent (129, p. 17). 1897. Po/ijmos(ia B(jnv., Lendenfeld (65. p. 22i).

Éponge de petite taille, dressée, ovale, sans papilles, pédonculée, rarement sessile, à base d'insertion étroite.

Surface très finement veloutée, lisse en apparence.

Ectosome constituant une écorce souple, transparente, couverte de bou- quets de petits mégasclères verticaux et soutenue par des bandes tangen- tielles de grands mégasclères, les unes longitudinales, solides, les autres transversales ou obliques, délicates.

Choanosome mou, lacuneux. pauvre en spicules, souvent en partie détruit et réduit à des plaques charnues collées à la paroi.

Stomions microscopiques répandus par petits groupes dans l'écorce,

Un seul oscule (rarement deux), étroit, contractile, au sommet du corps, souvent surélevé en une petite éminence conique,

Spicith's.— I Mégasclères, 1 Siilifi/losft/lcs, (fig. 12, a, h), figurant le plus souvent des strongyloxes de grande taille, à tige fusiforme épaisse, à pointe acérée, à base rétrécie, rarement renflée un peu à son extré- mité. Longueur, 0 mm , 8 à 1 mm. ; épaisseur au centre, 13 à 20[x; épais- seur à la base, 3 à 6 [x. Fascicules dans les bandes tangentielles de l'écorce ; épars dans le choanosome. 2. Snbti/losti/les, (fig. 12, c), figu- rant le plus souvent des styles de petite taille, ordinairement un peu courbés, à tige un peu fusiforme, à pointe aiguë, à base cylindrique ou un peu renflée elliptique, rarement trilobée. Dimensions un peu varia- bles : longueur, 200 j;. en moyenne ; épaisseur, 3 jji. Debout, par bouquets dans la zone externe de l'écorce; par petits faisceaux épars dans le elioanosome. (Fig. 12. d).

Pas de microsclères.

Couleur.— Oran.uée à l'état dévie, avec l'écorce plus pâle que la chair. Jaunâtre à l'état sec.

Hdhitdf. Oc('an Arctique (X. de la Norvège ; entre le Spitzberg et^ la Nouvelle-Zemble), N. do l'Atlantique (Shetland, DukcMifjord, Nou- velle-Ecosse); Méditerranée (côtes de Tunisie, tiolte du Lion). Kn eau assez profonde.

Le geni'C Quasillina ne compte pas jusqu'.à prcscnl tl'autre

représentant. Il se distingue si naturellement, quoiqu'eil ait dit

Bowerbank (6, vol. III. p. 25), du genre l^olymastia^ que Sehnudt a

senti comme Norman, en présence de cette Eponge, la nécessité d'une

coupure générique {Bursalina, 101). Tout le monde se trouve

actuellement d*accord pour l'adopter, à l'exception de Lendenfeld

160 E. TOPSENT.

qui, revenant sur ses idées antérieures, s'en tient décidément aux errements de Buwerljank.

Qi/nsi/lino hreris a été décrite par lio\verl)ank. Xi)rinan, N'usniaer et Dendy. Ce dernier, en particulier, eu a fait une étude monogra- phique (26; à laquelle il ne reste presque rien à ajouter.

L'Eponge est liahiluclieincnt de petite taille, à tel poiid que Dendy a pu dire qu'un spécimen iiicn développé mesure d'habitude moins d'un pouce de iiauteur et moinsd'un demi pouce de largeur. Toidefois, ces dimensions peuvent éti-e dépassées. iJowerhank en a fait figurer. par exemple, un écliantilltui (6, vol. HJ. pi. \l. tig. 1). anormal, il est vrai, et coninu* l'ésultant, send)le-t-il.dela concrescence d'individus à pédicelles seuls encore distincts, (jiii atteint i cent, de liauteur totale et '2 cent .. .'i de largeur, he même auteur a cité (6. vol 11. p. (tl)), un auti'e individu haut de près de i centimètres. J^nlin. les deux spécinuMis qui me permettent de compter l'espèce au nmuhie des (llavulides de France, mesurent, l'un, complet, oo mm., et lantre. hrisé à la hase. .IHnnu. de hauteur. maisavecuneépaisseurmaximade'.)mm. seulement. Ils oïd été recueillis ensemhie en mai 18ÎU). sur les hords du (( Ue(di Lacaze- Duthiers ». par consé(pi<Mit en eau jirofoiule. par M. le l'rofesseur (i. IMuvdt. (pii eut l'amahilité de me lescdiumunicpier aussitôt, conservés dans l'alcool au soi-tir de l'eau.

(JiKisilUnii hri'ris \\ toujnurs une hase d'inserlinn très reslicinte. !•! Ile se dresse diMM' sursim suppdit. taulùt drnile et lantùl plus dU nujins courhée. MowerhanU (/. r.jet N'osmaer ( 144. pi. heu ont ligure chacun plusieurs sp(''cimens (pii. avec les deux autres dessiné's [lar SchmidtdOl. lig. :{) <'l p.ir Hidli-y et Dendy i95. lig. lOi. . tonnent une honne idi'e de ses variations de l'urnie.

l'ille allccte de pr(''tV'rence une conliguralinu (i\ale. phi> ou nidins renllée et. par suite, cnmte nu allong('e. |,c [iliis sniivenl. l'Ile s'atténue vers le has en un pi'dicelle phi> nu nioin-- l(Uig. < !elui-ci peut être giêle et hieii (h'Iimiti' Vers le haid. ou au cnntiaire. progressivement aminci, il lait in>ensihlemenl suite à la portion dilati'c du coi|» (lig. I 1 I. Uaremeul la pailii' iulViieure se monlre

ÉTUDE 3J().\0(il{.\l'lll(JII': DKS SI'().\(il.\||{P:s DE FRANCK. iBl

épaisse au [«oint que l'Epouse paraisse sessile. Eu son sommet, ou sur un })('tit mamelon qui IV(''(jiii'mmeiit le surmoule, s'ouviv un oscuir relativement éti-oit, conti'actile et. par conséquent, souvt'ut invisililc. II n'existe ainsi d'ordinaire qu'un seul oscule. mais peut-être certains spécimens en possèdent-ils deux. Howcrltank m a décrit un. en cllcL qui [xjrtait deux petites éuiinences mamuutoianes en son souunet.

La paroi du coi'ps se fait remar(pu'r à Fœil nu par un l'éseau élégant et l'égulier, rapjielaut celui <les papilles des /'o//////r/.s7/V/ et dû. coiume lui, à ragencement des spicules en lignes longitudinales solides croisées par des lignes secondaires plus délicates. Otte ornementation se dessine souvent avec une grande netteté par transparence du corps.

Cela ticid à ce (pie hien peu de (JinisiUina sont recueillies en assez l»on état pour (pie leur choanosome remplisse partout leurs flancs. Souvent, la chair se trouve détruite par placées ou en totalité. Bowerlianlv et .Norman en avaient pu conclure que le corps est natui'ellement creux, \osmaer. puis Dendy, ont corrigé cette eri'eur.

L'ectosome constitue une écorce spiculeuse mais relativement mince et souple, toute ])iquetée de petites aii-es stonnales. il contient, connue celui des y'*o//////r/.s7/V/. des niégasidères de deux cat(''gories. Les plus grands s'y disposent tangentiellement et forment deux séries de lignes squelettiques. les unes profondes, puissantes, s'élevaut parallèlement entre elles de la l»ase ius(prà l'oscule. et se divisant çà et pour permettre la dilatation du corps dans sa j)artie supérieui'e ; les auti'es paucispicuh'es. |)lus superficielles, transversales ou légèrement olili({ues. e| plus ou moins fr('i|U(Mnnienl entrecroisées. Les plus petits se placent au contraire verticahunent dans la zone externe, la pointe en dehors et quelque peusîiillante ; ils se groupent par petites touffes ménageant entre elles des aires polygonales étroites se percent les stomi(ms mici"oscopi(pu^s. Cette structure ne difîère pas. en somnu'. de celle des papilles des l'oh/nidslid ; et. fenestrée comnu' ces oi\ganes, Qiui:<illinn a. coninie eux. une surface si finement veloutée qu'elle parait lisse.

ARCII. DE ZOOL. EXP. ET (iKN. .V SERIE. T. VIII. t'JOO. M

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K. TorSKNT.

Le cliiLllKisiiiilf roiisisic en une |nil|)r l.icuili'Usc i'( paiivic en siiiciili's. ()ii \' voit ciiroi'c les iiiriiJisflri-cs des deux rati'ui tries, mais ils 8"v eiitreeidiseiit iàcliciiieill. les pins |)e|its se (lisjttisaill pniirla plupart par |)('tils pa(iiU'ts. Il en rt'snlle p(inr rKpoime dans son ens(Mul)l(' mit' consistante ])lutnl molle.

^'(tsma('r et Drndy uni di''ciit le système aijnit'èrc. cnnslniit sur le même type (pie celui des /'o/y/////.s7/V/. mais plus onveil. l'necdnpe 1( mi; il ndina le du corps mordre (pie les Cl ii'Itei Iles viltrati les se r(''pandenl jusqu'au niveau de la hase du mamelon apical osculilV're. Il sciait donc inexact de comparer, comme l'entendait llowerltank' i6. V(i|. III. [). 27). le corps de Quasi/h'/ta hrcris tout entier à une pa|(ille de Polijnuisl i(t (par exemple, avec la ]irt''teiidue /'. urniiUn. (JutisilliiHi se dislinuiie de /*o/y///^/.s7/V/ pr(''cis(Miieiit par rahseiicc de papilles; dressée sur s(m supporl. elle esl par cida iniMiie capahle di> se passer tie ces ap|)endices. Son edosome. |iourvu d'une armature coniparahh^ à la leui" en rai si m de sa direclinii veiticale. snl'fit à assurer rinhalalion pai" ses lianes, rexlialalimi par smi sonimel. Userai! plii> exact de dire ipie (Judsilli lui esl une l*()l ij iiid^l iii dress(''e et sans papilles, li'ahsence de ces oriianes constitue un caract(''re i;ém''riipie d'iniiMir- lance indi'niahle. Lendenl'elil. ipii le lepiinsse. enasuuvent admis (Taulresde valenr plus disculahle ( Tel ln/<irrlni i)hi:<. Ficiiliiid. etc.) Les corheilles vihratiles. de type eiii'y pyleiix. niesuienl. d'après Dendy. V-\ \j. de luimueur sur -10 \j. de larueiir.

Le clioanosome C(mtieid. cnniine l'ecInMinie. en almndalice. de petites c(dlules sphéruleuses à splii''rules pelites ci liiilla ii!e>. facile- nieid recunnaissaldes. (!e sont prnliahlenienl ces idiMuenls ipie N'nsmaer a lii^urés à ciMé des cmlieilles il44. pi. I\ . liu. '•\\ cl ipie Demly a désin'nés connue « nnmenins deeply >lainiiii;. irrei^^nlarly sliapeil cells ».

( )n ne sail |)resipie rien de la leproduii imi de (Jiinsillinti hrci'is. N osmaer a senlenienl dit a vnir liiuivi' des spermalo/.nïdesà dillT-rents dei;r('s de d(''\ einppeineni dans des spr-cinieiis (li\mui''s au mois de juin I l i-:{0 \|i. dans rdci'an Arcliipie. au \. de la Norvèi^c.

ÉTUDE MONOGR.VPinniT. DES SPONGIAIRES DE FRANCE. K;;!

|{;i|)i(l('iii('nt (Ircolorrt'par l'alcool. (Jniisilliiin possède à l'ctat dr vie une teinte oi'aii,i;'(''e | il us ou inoiiisfonc.ee. sui'tout dans son choanosoine. .Mes é(diantillons de Hanyuls la présentaient encore assez vive lorscju'ils me sont parvenus. Ilowerhank nous apprend ipie. |»ar la dessiccation. l'Fponge passe au jaune ocracé.

Les spicules sont typiipienient des tyloslvles. N'osniaer écrivait avec raison: ((Ail thespicules helong to the pin-or sul»-pinlike type. » ^Jais ces tylostyles accusent ici une tendance reniar({ual»le à att('nuer leur l)ase et à se transformer en styles ou en strongylox.es. Dendy, api'ès avoii' déclaré que les sj)icules sont presipu» tous des styles, ajoute : « But occasionally the hase is swollen into a head. when tlie spicule heconu'S tylostylole. )i Ce rentlement hasilaire. surtout fré- (juent sur les ])lus petits, montre l»ien ipie tous les s])icules de l'Eponge dérivent de tylostyles par l'éduction. Déjà nous avons observé, quoiipi'à un degré moindre, chez Polymusiid rohii^ila. une telle simj)lilication de la foi'me normale des mégasclères.

On distingue très vite chez (Judsilliiui deux catégories de spi- cules :

I"^ Des styles, di'oits (Hi peu courUés. robustes, à tige fusifoi'me épaisse, à pointe ac(''rée. à hase ri'irécie souvent tr('s Une. comme celle des strongyloxes de Tollnja hjnciir'niii) : ils ressemblent encore, à cause de leur épaisseur relativement considérable en leur milieu, aux grands tyl(»styles de Pnhjintisiiit nKumnilIaris privés de leur l'enllement hasilaire. Rarement, en etï'et. une légère dilatation esquisse à leur extrénuté un rudiment de tète. Ils mesui-ent dans mes spécimens 8 à <.)0() p. de longueur. i;$à 1<S[/. d'épaisseur au centre et M à <■> [/. d'i'paisseur à la hase. Kidley et Dendy leur oïd trouvé in""..! sur :2()[j. dans les spécimens d'Halifax : Dendy leur a assigné î)00 [jl sur li. d'après r(''cbautillon dn Porcii innc. Ils constituent les lignes tangentielles de l'ectosome et pai'sèment lâchement le (dioanosome,

ï2" Des styles ou snhtylostyles de [)etile taille, ordinairement un ])eu courbés, à [lointe (lue. à tige un |)eu fusifornie. à iiase le |)his souvent cyliudrifiue, fré(piemmeiit, jiourtant, dilatée en une tète (dlip-

1(U

K. lOI'SK.NÏ

Ckiiic. raiTiiKMlt tlildltrr. Ils iiicsiiiviil -JdO ;j. i\r Inimiicur MIT i [J.

(r('-|)aissril|- (I.IMS rCcIdSKIlK'. (m'i ils se -Idllpclll cil l)(lU(|lH'ls sii|»(M--

(icicls vi'rlii-aiiK. Ils si' ri''|i,in(|t'iil aussi par l'ais'-iMUX ilf Iniis à liiiil dans le choaiiusdiiK'. Là. ils iratiriiiiicnl suiivciil plus (iiir 170 [j. de loimui'ur sur -2 [i. d'cpaisscur. mais parfois sT-ir-vciit jusiprà '2',W [i. sur r».

(hiiisiUiitd hi-cris. simiali't' d'aliunl aux Slidlaiid par linw rrlianU cl .Norniaii. a cli' dra.ii'ucc au .\. de la .Norvège ( N'tisiiiacr i par I iO- !(».") hrasscs. au S. <». de lUikcnrjnrd (Scliiiiidh par 1(»<> hrassi's. au S. (rilalil'aK (Uidlcv cl Dciidyi par .S.'i brasses, ciilri' le Spil/.hci'i; cl la .Nduvi'llc-Zeiiililc (iM-isIcdli par laO brasses.

A en pmer |»ar le ndiubrc ir('cbaiitill(iiis (jui eu imt ('■b' dltteiius à (livorsos reprises, elle iied<iit pas èlre rare dans le .\. de lAI laiili(pie. Mais c'est biujours par des probnidcurs assez considérables ipi'fdlc a ('II' reciM'illic.

Cctle coiisiib'ralioii iiriiispire des doutes au sujet du piV'Ieiiilu spé- cinicii ipie i"ai cru Inuivcr autrefois dans la .Maindic. au laruv de Luc. par une vinulainc de mètres seulement illO, p. I 'i<>i. I*;ii' malbeur. il est |»erdu. et je suis dans riiniiossibilitè' «ren vèiiiier la d(''tcriiiinatioii. .le me demande maintenant si. troinpi- au (b'bul de mes (■■tudc> par les iV'nexioiis de lîowci'bank au sujet {\\\ -cnre (JiKi^iHiiKi \&^ vol. III. p. :2r)i. je n'ai pas eu alfairc simplement à (pielipic l'ol ijinastid à une seule pa|iille.

Ccpendaiil. (JiitisiUiiKi hn-ris. n'est pas |ocalis('e dans les r(\uions sepienlri(malcs de T Allantnpie Nord : elle babite aussi la >b''iliter- raiii'c. Déjà Kidiev cl Dendy en ont cité des -pi'cimens du ISrilisb Muséum pi'ovcnaiit du laïue de lîi/eiii'. Non- Iv retrouvons, dans les eaux IVancaiscs, à IJanynIs. sur les bords de .. l'uhhnc >< {\{i'r\\ Laca/j'-DnIhiers). par .'i-bOO m. de prolondcur.

'i. I'\iinillc des SihiauriD.K. ('.Iiiriilithi ordinaircmcnl sans microsclèrcs : pas (rt-corce dilb''-

KTUDK .M().\()(iHAlMllOrK DF^S SPONGIAIRES DE FU AXCE. Km

renciéc ; cliarpiMitc imii i-;iy(inii;inl('. .M(''i;'asclores. prcsiiiic cdiis- tainnicnt di's tvlosix les.

(lOni'c /'sf'i/f/osi/hr/'/ff's Tcipscnt.

.S'?/6^v/7/V/a? massives, lisses, à ertdsoine (lilïérencié en une mem- brane spiciiieuse tendue sur dt>s cavili's |)réporales sj)acieuses. el à choanosomo de structure lialichondrioïde.

Psciidosiihci'ih's si///)/ii//'<'i/s (Hean) Topsenl.

(PI. V, fi-. .". el PI. Vif, fi-. lo).

Syn. : I8r>(>. //ij/tic/iidrii/on xiil plnircd. I5(»\veii);iidv (6, vi»l. 11.

p. 208). 180)7. SiffH'n'tcs sii//i/n/r('o Ho we ri tank. Gray ('41, p. o^M). 1808. l/i/mpoif/rif/nn siil itlntrciix lîowi^i'liank . Xorman

(84, p. 'X.\-l]. 1870. Si/bfrifps s)ilj)liiii<'(i liuwerhank. Selimidl (100,

p. 76). 187i. Ifijnu'niacidon sid iiliurca. Howerhank (6, vi»l. 111.

pi. XXX VU. H-. !-;{) 1882. Ilywonincidoit si///i/i//n>i/s (Beau'). Xoianan i6,

vol. IV. p. 8«.h. 1885. Suberift's siiljilnn-ous (lîow.) (îray. l'iisledl (37,

p. 23).

1890. Sitberites si/l/i/iin-ca ilîean) (iray. Topsenl (114,

p. 198).

1891. Siffjcrifcs su/p/n/rca (Bean) Tupsent (117, p. .j29). 1893. Sitfjf'ri/rs sn/j)/nnnfs (Bowltk.), Levinsen (69,

p. 414. ii.u;-. 24). 189(1. J's('i///<)si/h('ri/('s si///i/i///-ri/s ( Bean ). Topsenl (132,

p. 125 et 127). 1897. Siihrrfinllnis /fari/s ( Lidierkiilin ). Eendenfeld (65,

p. 144).

4 60 E. TOPSENT.

Syn. : 18*.)H. J'sri/t/osi/hrrif/'s si///i/ii/r/'ii.'< (np;in) T(i|isnit (136, p. 128).

KpoiigL' lovôtaiite, peu épaisse, on plaques sur les pierres et les coquilles. Surface glabre, quand elle est intacte, unie ou inégale, selon les individus. Stomions microscopiques. Pores nombreux, ])etits, inégaux, visibles par transparence de la membrane ectosomique. Oscules relative- ment nombreux, plus grands, quoique de taille ])lutnt faible (()"'"■, 2 à 1"'/'° de diamètre), non surélevés, dispersés.

Des bourgeons ovoïdes, à court pédicelle, s'établissent fréquenuuent çà et à la surface du corps.

Ectosome mince, aisément détachable, grâce à l'existence de cavités préporales très nettes et continues, sous fitrme d'une membrane spjcu- leuse à réseau irrégulier polyspiculé, composé de tyloslyles inégaux.

Choanosome un peu ferme, à charpente peu compacte de tylostyles inégaux s'eut recroisant sans ordre.

Canaux ])rincipaux du système aquifère assez vastes, parfois rampant quelque temps sous l'ectosome avant d'aboutir aux oscules vers lesquels ils convergent.

Pas de cellules sphérulcuses remarquables.

Spirulrs. I. Mégasclèrcs : 1. Ti/histi/li-s lisses (Pi. \'1I, (ig. 10), plus ou moins coui-bés, à tige fusiforme, atteignant sa i)lus grande éi)aisseur en son milieu ou même souvent au delà ; à pointe brève, acérée; à tête toujours bien développée et nettement si'parée de la tige, globuleuse, sur- montée d'un bec ordinairement court et épais et contenant en son centre une dilatation vésiculaire du canal axial. Dimensions variables, depuis 150 ix de longueur sur 3 pi d'éi)aissenr de tige, jusqu'à 350 [x sur 7. La tê(e mesure à peu ])rès la même épaisseur que la tige.

On trouve aussi parfois dans le choanosome une certaine quantité de tylostyles qui, représentant l'iU^it grêle de ces mégastdères, mesurent plus de 300 [). de longueur, mais restent linc'aires et prolongent leur tète en un long mucron.

Pas de microsclèi'cs.

Coiilciii'. Jaune vit ou jaune clair à l't'tat de vie. Jaune soulïe ou incolore à l'i'tat sec.

Ilithiiat. Iles Slictlaml. Iles Hritaniiiiiui's : Angleterre oriiMitale et iiK-ridionale ; Iidande occidentale. Côtes de .Suède. Catti'gat. Cucrncscy. Cotes fran(;aises de la Manche : Luc, (iranville, Hoscoff.

(iré\'e et dragages.

l'scinlosiihi'rih's st///)/iif/'i-i/s est. on le \nil. i'i''|);i iidue dans les mers du -N. (>. de rhluriipi'. Des puinls de la cùle IVancaise iiù je l'ai rencnnirée. [{usrolV e.sl relui ni'i liin pcul sr la iMiieun-r le plus l'ari- lemeid. .le j'v ;ii recueillie, en ellct. cl à la urèvc. derrière l'île

ETUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 1()7

Verte, au Ti'ou d'Argent, à Inrs Nevès, à Peiupnull. A i>uc. je ne l'ai ol)teniie (jiie pai'dragage. (le n'est pas, dans nos eaux, aulanl ({ue j'en puis juger, une Eponge commune.

Je l'ai trouvo^e seulement sous les pierres. Mais lîowerbank l'a reconnue à la hase d'un paijuet de Flustres de Pegwell iîay; Norman l'a vue sur une Turritclht h'rcht'd draguée dans la haie de (îalway et Fristedt Fa dite très fréquente sur les coquilles, surtout sur les Téréhratulines (ad oras Bahusife. profunditate varia).

Sa couleur, d'un jaune uniforme, plus ou moins vif selon les sujets, la fait remarquer in situ. Cependant, comme Halirhondrin ])anirea olïre parfois une coloration à peine différente, il doit arriver qu'on la confonde avec cette Eponge banale, d'autant mieux que. de pai't et d'autre, la surface est lisse et limitée par une membrane ectoso- mique spiculeuse. Mais la consistance de Psciidosubcritcs sul- plmreus est plus charnue que celle de Halirhondrin panirea et rappelle davantage celle de liymeniaridon curnnndd. L'ensemble de ces caractères éveille tlonc l'attention et provoipie l'examen microscopique. La présence de tylostyles typi{]ues. à l'exclusion de tous autres spicules et sans disposition rayonnante, révèle de suite (]u'il s'agit d'une Subéritide.

(Test, dans la famille des Siihcritidd'. le représentant d'un genre à part, à cause de la natui'c de son ectosome et de la sti'ucture de son choanosome. (liiez nos vi-ais Sitberifes (y compris Findina /iri/sj, nous verrons toujours le choanosome plus compact et l'ectosome h peine distinct.

Ici, l'ectosome forme une mend)i'ane continue, spiculeuse, facile à détacher par grands lambeaux, dans l'épaisseur de laquelle les tylos- tyles se couchent tangentiellement à la surface, se groupant par paquets qui se croisent et dessinent un r(''s<'au. L(> réticulum s'ajier- çoit bien à l'u'il nu. Ses mailles sont plus étroites que dans la peau de Halicliondrid panicca. Files se percent de trous microscopiques arrondis ou allongés, les stomions. (pii livi'ent accès à l'eau dans la cavité prépoi'ale sous jacentc.

ICxS K. TOl'SK.NT.

Ij's lyldslvlcs (lu i-i''sr;ni iiicsurf'iil en iimyrnnr :2S()[j. sur ,■■) : mais il est plus inli'ii'ssanl de iintcr (|ur leurs iliuicusinns varii'iit : un eu vtiit (!»' j)lus maiids (;{.jO [i.) cl tic plus petits i l^iO [ai, avec une épais- seur inointlre i'A ou i |j.). et d'autres, uéiiéraleinent jilus ninrts i :2()() [ai. alteinuanl une (''paisseur de 7 à H jj.. l'xiwerha uk avait sii;nalé leur in(''i;alit('' jiiais iiuu leur an'enceuienl.

(iràce à la positiim tanuenlielle de ces spirules. la >urrace du ciirps est partout ^lahi'e. Il s'en faut (pi'elle soit Idujdurs plane. ( ]ela d(''pend dos spécimens : on en rencontre de |(lus on moins liosse|(''s.

[/étendue et ri'paisseur des pLupies varient de même, h'risledt et Levinsen (pialilieni ri'",pon,i;-e d'encroûtante. Il est |ilus exact de la dire, avec liowerhauU. revêtante (coatini;). car (die peut (h'passer .")""". (['(''paisseui'.

La cavité j)répoi'ale est assez spacieuse, et les piliers (pii la traver- sent de place en place pour l'ejiei- le clioanosome à Tectosome n'op- posent (pi'une faible résistance au (h'collement d(> ce dernier.

Bowerha nk. ilans sa diai;iiose. a d(''clar('' tous les orilice> indislincts. l'on rt a ni. il a fait allusion, dans sa descri|)l ion plus d(''t ai liée, à (pu'li pies oritices épars. soupconnr's de correspondre aux oscules. Il faut avouer que les oi'ilices aquifères de J^sci/rfosi/hr/i/rs siil pliiirciis vivant stud étroits, ii-î'éyuliei-s. im'uaux et difficiles à répartir en inhalants cl exhalants. Le nom ddscules ne convient d'une façon certaine (piaux plus laru'es d'entre eux. Le doute n'esl pas permis lorsqu'on voit les canaux principaux y ahoutir en couverucant.

La charpente du clioanosome maucpiant de régula ri !('• et de solidité, la dessiccation doit hahil uellemenl reudre les orilico à jieil près nii'connaissahles.

Le clioanosome est (diarnu. hieu |ilus facile à d(''(diirer et à disso- cier (pie celui des \éritahles Siihcrilcs. .l'ai (li'|à compar('' plus haut sa consistance à celle du vulgaire II i/iiiriti<iri(l(iii iitnincuhi de nos plaues. Des lyloslyles ahoudauls e| foris s'y ri'pandeul. mais se croisent plutôt lâchement et sans aucun onlre. Ils aiiusenl la même inéi;;alité (pw dans recinsoine. (l'est iii que s'nliservent les spiiules

ETl'DE MONOGRAPlligrE DES SPONGIAIRES DE KHANCE. UV.)

les plus loii,i;s et les ])lus lohiistcs. sans ((lie la ])liis Uwio épaisseur ciMuridc toujours avec la plus i;i'au(l(' l(Uii;ueur.

Les plus grêles, linéaires, pareils aux lylostyles linéaires que nous avons vus chez les (Miones. el. sans doute, de siiinilication identicpie (état atroi)lii(pu' ou état passaucr des spicules normaux), prolonucid leur tète (dlipti(iue en un loni; niui'riui.

Sur les lylostyles ordinaires, le niurr'iui est le plus souvent l'udi- nuMitaii'e. se présentant eounne un l>ec court à rcxtréniité de la tétr. qui parait ainsi ovoïde.

Os détails n'ont encore été fournis par personne, ils ont cepen- dant de l'intérêt, parce que les tigures de Bowerbank et de Levinsen donnent une id('e inexaide des niégasclères de l'Eponge en ({uestion. Toutefois, les dessins de la nionograpliic de Bowerliank sont supé- ricnirs à ceux tracés ])ar Levinsen. car ils nionti-eut la brièveté de la pointe i'[ ré]>aississenient gi-aduel de la tige souvent jusi[u'au delà de son milieu.

Les mesures de spicules que j'ai consignées ont été prises sur (\oux des spécimens de Roscotï que j'ai seuls conservés à mon usage. Elles s'écartent [)eu de celles relevées par les auteurs, mais sans concord(>r rigoureusement avec elles.

D'après le grossissement indicjué. les tylostyles qu'a fait figurer Bowerbank mesureraient environ 290 et 380 [/. de long. Fristedl assigne aux spicules une longueur de 330 à 430 [x. Levinsen dit qu'ils oscillent entre 133 et 300 [jl.

Il n'y a pas dan's tout cela de contradiction absolue, i^'iiu'galité de taille des spicules de nos spécimens est seulement un peu moindre que dans ceux de Levinsen; leur longueur inaxima ne dépasse pas 370 [i.; leur longueur minima ne s'abaisse pas au dessous de 130 [x. Des diffé- rences aussi légères peuvent bien résulter des aptitudes individuelles.

On ne sait rien de la nqiroduidion sexuée de P^ciuloaiihcrih-s si///)/n/rrifs. .Mais j'ai découvei't que cette Eponge est ca[)able de se multiplier |)ai- bourgeonnement externe. En 1889, en 1893. en 1893, à Pempoull. à lnès-.\evès et au N. de file Verte. j'(M1 ai. eu elfet.

170 E. Tni'SFNT.

Iinii\r <|rs I )1, i (| Il rs {MH'Iaiit. r|tai's sur Icui' surface, un certain nnnihro de petits buuryeons pédicollés, caducs, (le sont des cui'ps i;l(il)uliMix ou ovoïdes, d'un diamètre de 0°"".") à l'"™.. jaunes comme leur parent, lisses, charnus, à pédicelle court ini])lanté sur l'ectosome. I>eur ((in- sistance est l'ernie parce (pi'ils cdntiennent des t\ hislvles noiulireux. relativement iiivles (150-^TO [t. sur •! jj.) et entrecroisés sans ordiv a|»parent . dette spiculation contraste avec celle du |i(''dicelie, composée de tylostyles forts, pareilsà ceuxde l'ectosome. (lis|(osés eu (hnix ou ti'ois colonnes polyspicidées et t(iui'naid tous inv.irialilenient leur |)ointe vers le haut, dans la direction du l)ourj;-e(Ui (ju'ils contri- hueid h su|)|>orter.

I5ean. (pii trouva le premier s|>(''cinien de I'sri///()si//j('/-i/cs si/lji/ni- rci/s. l'adressa à Pxiwei'hank sans le décrire, mais en proposant pour lui le nom de liai iclioiid r'm siil jihiircd . Howerhank retint le nom s|t(''cili((ue choisi par s(Mi ami et rangea l'IOponue dans son ucnre Ilijiiu'nidcidon .

Depuis (pie (iray en lit un Suhi'rilcs. le nom de Sahcrilcs ^uljihu- ri'iis |)r(''valnt. jus<pi'au jour où. rra(»|)('' de rh(''ti''roL;(''n(''il('' du ,:;i'nre ancien Si(l)crilcs. ]'v\\ prati(piai le di'UHMnhrement ])artiel (132. p. 12(J) et étahlis. entre autres, la coupure généiiijue /^■sY'//<^/o.sv//>r///r.s-.

.l'avais (pudque temps pris jxtur une nouveauté (1888). à Lupu'lle j'appliipiai malencontreusement le n(tm (h'jà employ('' de \//('>rr//^'.s- auljthiiri'd. le J*j-o.siib('rites cjti itinjliiin. ihud on trouvera jilus loin la descriptimi.

Hécennnenl. Lendenl'eld a conr(Ui(lu H iinicnincidoit sul jth nrciis (B(;anj J5o\v. avec lldUchoïKlriti IJ<ir<i Lieherkiihn. sous la (h'siunatiim de Suhcrdulhits /ftirus (Liehki. .Nous saviuis (pie l'IliioiiLic de Lie- herkiihn est un Snbcrilcs véritahle.

l'si'ddosiihfrilcs In/dliniis {\\'\AW\ et Deiidv) Topsent.

(l'I. Vil, lit;-. <,).

Syn. 1887. Il i/ini'nidridon ('.') hi/dUnd Hidley et Deiidy (95, 1». I(i8. pi. \\A. li-. Cl.

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 171

Syn. : 1898. Pseif(f osi/l/m'/cs /n/o/i/ii/s (R\d\eyei\)^'l^(\y) Tnpsciil (135, p. 10:V).

Ép^ngo massive, sans formo. englobant beaiicou]) de corps étrangers. Consistance assez ferme mais élastique. Surface irrégulière, mame- lonnée, un peu hispide au sommet dos mamelons, unie et glabre sur tout le reste de son étendue Orifices aquifères indistincts.

Ectosome détachable par lambeaux pellucides, minces, lisses, trans- parents, spiculeux, revêtant des cavités préporales spacieuses ; adhérent par places au choanosome, notamment au sommet des mamelons ou lobes, et, dans ces points, traversé verticalement par des spicules qui le rendent hispide.

Choanosome caverneux, peu charnu.

Charpente constituée uniquement par des tylostyles robustes, couchés tangentiellement dans Tectosome, en abondance, par séries ])arallèles et sans former de réseau; affectant dans le choanosome une disposition hali- cJKindrioïde.

Siiiculrs. I. Mégasclères : 1. Ti/losti/lcs lisses, à tête ovoïde courte, obtuse â son extrémité, quelquefois surmontée d'un prolongement cylin- drique de longueur variable. Cou épais. Tige fusiforme atteignant un diamètre notablement supérieur à celui de la tète, plus ou moins courbée, terminée en pointe brève et acérée. Canal axial ne se dilatant presque jamais dans la tête.

Taille inégale, depuis 300 p. sur 10 jusqu'à V""'.2 de longueur, sur 26 [A d'épaisseur. Les plus forts, pour la plupart, situés dans le choano- some.

Pas de microsclères.

Couleur. Gris jaunâtre pâle, dans l'alcool.

Hubitat. Côtes sud-ouest de la Patagonie {ChaUcnrjrf). Côtes méditerranéennes de France (Ranyuls, dansleRech Lacaze-Duthiers, par 5 à 600 mètres de profondeur).

Le Chalh'iKjcr n'avait iliagué de cette Eponge que do petits fi-ag- nionts infurnies, d'après lesquels Ridlcy et Dendy auraient hésite, comme ils le déclarent, à créer une espèce nouvelle s'ils n'y avaient renuirqué, avec une spicuiatiijn uni(jueinent composée de tylostyles. une structure toute ditlei-ente de celle des véritables Suhcrilcs.

La description qu'ils ont donnée de l'ectosoine et du squelette, tant ectosoniique que clioanos<)ini(pie. m'avait permis de c(insi(h''rer connue assez voisine de J^scHf/osii/jc/'ifrs sul phiircKs l'Eponge que ces auteurs avaient appelée pi'ovisoii'cment, ne sachant trop la classer, Ifymt'nidcidon ? hijnWnd. Dans l'inti-oduction à ce mémoire (135. p.

17-2 F:. TnPSFAT.

\iy.\). je 1,1 cil.ii iiKMiic. sans l'avoir jamais vue ])ai- inoi-iiirinc. (•imniio un second r<'[)n''s<'nlaiil du urnic l'sciKlosiihci'ilcs.

Depuis, j'ai eu la linniie l'orlune d'en recevoir de Al. riuvol.(|ui venait di' les recueillir au larye de iianyuls. dans {\r< faulirrts Iraini's |»ar d'assez grandes pi'ofonileurs (500 à (iOO ni. environ i. deux l'-clian- lillons. dont la délerniination ni"a r[(\ on le conçoit. |iarlicidicrrnii'id facile.

I^a conslilnti(ni de Feclosonie et la structure du (dioanosonie nie nionti'aient de |)rinie abord (|ne j'avais all'aire à di's /'s/'iu/osif/j/'/'i/cs. L'examen et la mensuration des tylostyles me jii'ouvèrent (ju'ii s'agissait justement de l'Ilponge signali'e aidrefois par lliilley et Dendy. hien loin de là. sur la côte sud-ouest de l'alagonie. mallieu- reus(^ment sans indication de profondeur.

]-,a descrij)ti(m (pie je suis à uièuie d'en donner à mmi tour dillere à peine de celle traci'e pai' ces spongologistes. Mes ('(diantillons ('tant |)lus dévidoppés. j'ai pu \(>ir rfue ce PsciKlosuhcrilcs. (pi'ils disaient <( enci-usted liy numerous foreign oruanisins <>. a riialiit nde d'ini'or- |Mtrer des corps éti'angers. souvent volunnnenx. dans sa niasse, crois- sant sur des déitris de toutes sortes, jtuis les cimeiilanl et les enve- loppant de toutes parts. J'ai pu V(''rilier r(''tat de la surface, parfaite- ment lisse sur' la plus grande |»artie de son i''teiidin\ Di's orilices. il était fait cette miMitioii : " ( )scula ( '.* rallier large and scaltereil i. m .l'ai cru com|)!eiidre (pie des (|(''(diiriires avaient pu produire rillu>ioii de CCS oscilles donleiix. car je n'en ai |)as ret idUV('' trace. La diltV'reiicc la plus im|iortaiil(' (pie m'ait r('V('l(''e la comparaison attentive de> spicules de pari et d'aulre r(''side dans ce l'ail (pie les tyloslvles. d(''(dar(''s « iiearly straiglil .. par Hidiey et Dendy. pr(''seiileiil souvent, au contraire, dans mes sp(''ciiiieiis. une l'oiic incnr\ atioii. .Mais les ligures ipii en oui ('■t('' (lessiii(''es dans la inonoma|dii(' des .\loiia\o- liides du ('iKillciKjt'r (95. lig. <"» et (l/yi in(li(pieiit au>si. (pioi(pie plu-^ l(''gère. cette iiKMiie couiliure. Sim e\ag(''rati(m fr(''(pienle a seule- ment la \al('ur d'une variation iiidix iduidie ou locale.

1,'uii des sp(''cimens cimente en une masse compacte, mais fort

ETUDE 3I0xN()GHArilini'E DES Sl»().\(il.\IUES DE KUAXCE. 173

irrriiiilirrc de trnis (•(Miliuirlrcs ciiviruii de diaiiif^'lic. un aiu.is tic (•()(|iiill('s vides, de Bi'Vdzoaii'cs et dr lulics d'AiiiK'lidcs. l'ar places, il forme un revtMenu'ul assez niiiicf. mais, dans d'autres, il devient épais et prend les caraetères d'une i;piMi,u(' massive.

l/autre. n'ayant guère reneoidn'' (pie des liran(dies i;rèles de l5i'.yo- zoaires. est plus spongieux., plus dégagé, mieux IoIk'-. et mèuie un peu rameux. Il mesure |)lus de (piatre centimètres dans sa plus grande dimension.

Sur Idus d(Hix. l'ectosome se déeliire sans etl'ort en grands lam- l)eaux. (Test une menî])i'ane mince, transparente, non gi'anuleuse, sans cellules visibles à un exanuMi sans apprêt, et, par conséquent, d'apparence anliiste. Elle contient de niunlireux s[)ieules. tous cou- chés tangeidiellement. sur un seul plan, par séries parallèles, non serrés et sans (jue leurs {xùntes atîectent une direction détermiruM'. On n'ohsei've pas la moindi'c indicati(Ui d'un i'('seau. Ees lylostyles mesurent là. ixmr la plupart, 5 à 700 [i. de huigueur sur 10 ;i [>. d'épaisseur; mais il s'en rencontre parmi eux.de toutes tailles. (Ie[)uis la plus faihle jusqu'à la plus forte.

Les cavités préporales sous-jacentes sont spacieuses, (leiiendard, par endroits, surlout au smunud des lottes, ou encore Ttlponge revêt d'une cou(die mince un corps ('dranger. l'ectosome s'appli(|ue davantage sur le clioanosome. dont les spicules le travei'sent alors et lui donnent une liispidation peu seri'ée ci peu élevée, mais j)ourtanl visible à ThmI nu.

Xulle part, je n'ai (h'couvert d'oscule. Et même, j'ai chei'(dié en vain les stomions sur de gi-ands morceaux (l'ectosome.

Le (dioaiiosome est caverneux. s[)iculeux. |»eu (diarnu. Il a une teinte jaune verdàtre |)àle «pii s"aper(;oil p;ir ti'ansparence de l'ecto- some incolore. Il la doit, au moins en partie, à des c(dlules sphéiai- leuses. peu a hi nid an tes. d'un diamèlre de 1:2 [;. environ, conqtosées de spli('i'ules ])etites cl verdàlres.

La structure de la (diarpente clioauosomi(pu' est liali(di(Midri(»'ide dans toute racc(q)lion du mol. Les tyloslyles s'enlrecroiseid sans

m E. TOPsi<:xT.

ordre, sdli 1,1 ires, un |»;ii' |i;iini(is (riiii|Hiilani'r iiK'ualc si m nia ni nn prn (1rs lilii'i's et. |)lns f'xaiicnicnl . i('|)n''S('nlant h's liunrs les pins solides (hl s:|ne|ette. Là. les tvlostyles les |)lns rnlmsles. niesni'ani de

1)00 \j.h 1 ' :2 lie lai'iieni' snr :2li ;i :2() [A (r(''paisseni\ |in'-d(uiiinenl sui-

eenx de dimensions moyennes.

Les lyloslyles de /'s('i/(/()Si/f)r/'i//'s In/dliniis servent lieancoup à i;iiider la d(''terminat ion. Ils sont |»lus Torts ipii' ei'iix de la pln|iart de nos antres .V///;r/-///V/r/'. Leur ti,:;('. rnsil'ornie. a plus d"(''|(aissenr (pie lenr t(Me {-ï.\ [j. \\n\w L"). parexem|)lei : (-(dle-ci est ,i:(''n(''ralement tr("'s simple, ovoïde, courte, olituseà siui ex.lr(''niit(''. et ne citnlieiit. p(»iir ainsi dire jamais, de dilatation V(''sicnlaire du canal axial.

(ienre /'rosi/hcfi/cs Topsenl. .S'///>,"/v7 />/(■/' encroûtantes. Iiispides. disposant Ions leurs tylostvies verl icalenient an conlacl innn(''(liat de leur support.

Prosiihcfilcs ItiiKji^iiH 11(1 Topsenl. (PI. VI, fiii-. i/,i.

Syn. : \H\Y.\. /'rosi/h/'n'/rs /o/if/is/ii/K/. Topsenl (123, p. L\ll). 1897. Siihcrilcs loïKjispinits (To[)senh. Lendent'eld (65,

p. 1:57. pi. VU (>i xii).

LS'.lfS. l'rosiibcfih's loiiijisiiilui .'\\\\)<.\^u\ (136, |i. 1:^7).

l']p()Mir(> encroûl.-inte, on phuiues minces, ciiaïaïucs. Idn.iruenicnl iiis- pides, eomranl souxent une étendue de ])liisiiMus centimélivs. Orifict>s aquil'éres punctilornies. Cellules sph(M-ulenses abonda iites à spluTules très petites et o])aques. Cliair molli». Spiculation lâche.

Spirilles. I. Mégaselères: 1. Ti//<)sfi//t:s lisses (lit;. 11), lonirs et lorts, droits ou légèrement courbés, n tête bien mar(|U«'e, ordinairement ellip- tifpie, à tige non i'usiforme s'etlilant insensiblement en pointe ac('>rée. Longueur, 2"'"'. et plus, éjniisseur de li,u'e.lT[Ji. éjiaisscur de t("'le. 2.") p.. Isolés, verticaux, la tête appuyée au contact du snjipoil, la tit^e saillante au dehors sur une bonne ])artie de sa loiiixiiciii-.

Pas de microscl("'res .

Coii/i'iir. Jaune en-iiicux à IV-lal de \ ie. (,hic!(|nefois rons>;âtre (Lendenleldj.

Iliihildi. Méditerranée: (iolje ,|u Lion (iiaiix uls) ; Adriali(pie (Lésina). Manche : Hoscoll.

ÉTUDE MONOGUAlMIinlR DKS SP()N(JIAIRES DE FRANCE. 175

(;'estsurl<»ut à I5;inyuls ((iic j'ai eu rucrasioii iVrlutWcv J'/'osi/hc/'i/fs /onr/isjti/K/. ft'tte Eponge vivant coniiiuinriniMil parmi les conuld- nirrats de M(''lo!)('sires (lu caf) TAheille. J'ai constaté, en 1893. son existence sur la cote du Finistère, d'après un spécimen unique, mais absolument typi([ue. dragué dans le N. de l'île de Bat/, par ()0 m. de profondeui' environ.

Par sa forme en phuiues minces, par sa coloration crémeuse liahi- tuelle, par sa consistance charnue, par son hisi)idatioii haute et lâche. par ses cellules sphéruleuses à s[)hérules très petites et opa(pies, par sa charpente réduite à un seul rang de mégasclères verticaux, légè- rement distants les uns (les autres, par sa spiculation simple, parla hjrine et les dimensions de ses tylostyles, l'espèce se trouve nettement caract(''risée.

J's('U(/()si/bf'ri/t's /()iii/is/)iii(/ s(^ tixe sur les pierres, sur les amas de Mélobésiées et. d'une fai-on générale, se nujntre indilférente à la nature de son support pourvu qu'il ohre une certaine solidité. Ses pla- ques, de largeur variahle. en moulent les aspérités, sans dépassei- nulle part un nullinu''tre d'épaisseui'. A son contact, la roche se couvi-e dec(^l enduit noir ([ne j'ai signalé à la hase de certaines Tetrar- lincU'xUi (127, p. :')0() et WVl) et (Uiritox'i (130, p. o7:>) et que nous reverrons sous beaucoup d'autres Spongiaires.

L'Éponge poss(\le. notamment dans ses (dioanocytes. un jjigment propre, d'un jaune vif; mais l'éclat s'en trouve atténué, surtout dans la région périphérique, par raccumulati(ni de ses cellules s]»héru- leuses. Elle ])r(Mid. [lai' suite, une teinte jaune crémeux (|ui rappelle heancou|i celle iV A.riiK'l 1(1 ci ii lunnomcii . .Mou spécimen de Uosi'oH' la présentait à l'égal de ceux du cap l'Aheille. dont il m'a. [)ar cela même, immédiatement évoqué le souvenir, ('.(qiendant. Eendenfeld a noté à Eesina. sur le vif. une autre coloration (matt-lichthraiiidich- rosa) (pu' je ne lui c(»nnaissais pas et (pu' je soup(;onne d'ètn' le r(''sultat de (pu'l(]ue altération .

Les cellules si)héruleuses sont incolores, arrondies ou alhmgées, mesurent 10 à 1:2 ]j. de dianuMre et se composent de n(Hnhreuses sphé-

176 E. T()I>SK.\T.

ruics très petili's. lilanclu'S d np.Kiucs. Illlcs |tssciiiIi|(M1| ;i crllrs (le Stijiotflld rohniiclhi . et je l'clis iiiriiic. dans mes ikiIcs piisrs an lalm- l'alnirc Ar'anci. (•i-llf incnlinn (|ir('llt's (-(intitMidiaicnl . cuninir cllrv. du carlMinalc de (diaux. C.'rsl une d(inn(''(' inti-icssanlc (|iii Imiliduis cxiuc vrrilii-atiiin. V.u (md cas. il csl ais{'' de s'iinauiniM Tidlrl de ces niiinhi'ciix corps Idaiics et opaques au milieu des autres éliMuents jtii;nienli''s de jaune.

Les corlieijlo \ ilnaliles. de système eurypyleux. altondeni dans |(» chiionosome. l-llles sont assez grosses (iO p. de diamètiei. On les dis- tingue sans pi{''parati(Mi s|>éciale, sui" iU'^ fi agments de cliaii- de spéci- mens conservés dans ralcooj.

Les tyluslyles se di-esseni tous, un par un. à une petite dislance les uns des auti'es. verticalement, la lèle appuy(''e au su|»port et souvent env(doppée d'une gaine de spungine jaunâtre, i.a pluparl d'entre eux acipiièrent une grande Imigneur (:2 à ;V'"". ). et. commme ri'liKinge a ]ires(pu> loujoui's nuiins de li'H". (["('paissenr. dé-passenl de lieaucoup la sui'face e| causent une liispidalion liaide e| peu >eil('e. .M,ii>. il s'en l'aul (pu' tous prennent un aussi lieau d(''V(dop|)emenl : toutes les tailles s'oliser\-enl à partir de 170 \t. sur i.

Les détails de leur conloinKit ion. oliservé's sur les plus grands, se résument comme n(»us l'alliuis dire. Ils pai'aisseut jouir d'une lixilé aussi ])art'aile (pi'on [iiusse le (h'sirer. car je les voisdans nimi sp(''cinien de RosculV aussi nets (pie dans ceux de Uanyuls. et Lcndenl'eld les a notés égalemeni d'api-ès ses l']|)onges de Lésina. La |è|e. Iiien niar- (jui'e. est jiresipu' toujours ejlipiiipie ou ovoïde. sim|)le : assez, rare- mi'Ul elle se prolonge en un Itei' dislinid : elle esl ray(''e de Unes stries cuiH'enlriipio el conlieni en son ceiiire une dilatation V('siculaire du canal axial : celle dilalalion maripu' quchpiefois la lerminaison du canal, mais rn'MpiemmenI ccUii-ci se conlinue un peu au d(dà en repre- nant son diamètre primilif. >urtoul (piand la lèle porte un prolonge- nienl : le pourtoiu' di' la \(''sicule parait sou\enl granuleux : enfin. dans heam-onp de lyloslyles. le canal axial el s(Ui reidlemenl lia>i- laii'e s'éjai'gissenl considéraldenieid et leurs parois se nionlrenl alors

ETIDE MONÛ(tH AIMIIQUE DES SPOiNGIAIRES DE FRANCE. 177

raboteuses. La tige, droite ou courbée, n'atteint jamais l'épaisseur de la tète, même sur les plus petits spicules; elle s'eflile insensiblement, à partir du cou, en une pointe généralement acérée. (iuel(|ucfnis émoussée, raboteuse ou tronquée.

Lendenfeld a tenu à faire l'entier, malgré sa sdiicliiic si parti.u- Hère, Pvosiiberitcs /oiir/isj/ina dans le genre SuhcrUcs. I/idée (ju'il a conçue de ce genre doit ètie bien peu précise puisqu'elle lui ]K'rmet de rapprocher de SubeiHtes doniuncula des Éponges telles (jue celle-ci et telles que Terpios fugax et Tuberella aapfo.s.

Thiele (107), au contraire, a reconnu avantageuse la coupuie génériipu.' Profuiherilcs et y a rattaché récemment plusieurs Subéri- tides nouvelles du Ja{ion.

J'/'osi/bcrifcs n/f/osN.s Topsent.

IPI. VI, tiç. i3).

Orig. : 1893. Prosulicrilcs ru ;/<>.•< us, Topsent (123. j). XLII).

liiponge encroûtante, mince, étendue, un peu coriace, hispide.

Orifices indistincts. Cellules spliéruleuses colorées en jaune. Char- pente assez serrée.

Spicnlrs. I. Mégasclères : 1. Ti/lusii/lcs (lig. 13) lisses, droits ou diversement courbés, inégaux, de[)uis 1.50 ^ jusqu'à 1'""'. 2 , un peu variables de forme suivant leurs dimensions, disposés verticalement à très peu de distance l'un de l'autre, la tête au contact du supi)ort.

Pas de niicrosclères.

Coiilcar. Jaune d'ocre à l'état de vie.

Habitat. Banyuls; sur les coiigloinéiats de Mélobésiées du cap l'Abeille.

Le type spécimen, uniijue jus(prà présent, formait une plaque d'environ 3 cent, de longueur sur 2 cent, de largeur, mais irrégulière, moulée sur un gros tube d'Annélide et sur un fragment de conglo- mérat lui servant de base. S(MI (''p;iiss<'ur n'excédait pas 0""". .'}. Sa coloration jaune et son bispidation allirairnt seules l'attentinnsur lui.

L'aspect général était celui d'une Hynicrdithin. La charpente, composée exclusivement de tylostyles, tous di'cssés verticalement. la

ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉ.N. 3" SÉKIE. T. \ 111 1900. 12

178 E. TOPSENT.

[r[v aiipiiyrc au suppurl, u\r lit vite icconnaîtic un l'opivscntaul du goniT Prosubt'ritcs.

La coinparaisun luinulirusc avec J\ /(i/i;/is/tiiifi me l'rvrla des dif- férences dunl l'ensenihle me parut Iruiliiucr la rrralitm d'une espèce nouvelle.

l'rosiihi'rilcs /•i/t/osi/s dillV'it' (TalKird de son cdimr'nrn' par sa rou- leui' d"un jaune ((crarr franc ; illa ildil. au nnmis en partie, à des cellules sphéruleuses. petites encore i l.'i à -H) [A)et coni[)osées de sphé- rules petites, mais relles-ci réfi-inuentes et jaunes. Cj» sont les éléuuuits les plus distini'ts à la suite crune simple dissociation de la chaii' vivante.

Sa consistance t'st nolahlement pln> ferme, un jteu coriace,

en raison de sa chai'pi'ule pins dense.

Son hispidalion est moins haute. La plus grande partie de sa sur- face est en etlet linenient veloid('e. et. de place en place seulement, on voit des spicnles isoli's faiie longuement saillie au dehors, (iela tient à l"in(\ualit('' de ses lyloslyles.

(;he/ l'rosiihcrih's iDiuji^^jt'uid . les lon.us lylostyles eKi>|enl l'ii grande majorité, les plus conrts c(»nslituanl rexcrption. Ici. il y a surtout une uraiule (piantilé de lylostyles ilont les dimensions varient enire |."i()[j. de longueur sur (i [j. d'i'pa isseur et ."iOO [;. de iongiu'ur sur 8 ij. d'éitaisseur de tige. Ce sont eux qui vejoulent partout la surfai-e. Kpai's parmi eux. viennent ensuite des tylnslyles isoh's ipii. mesurant ()iMiii X à |niiii ;2 de longueur sm- 10 [j. (rt''|iai>seur de li-e. (h'pasvent de heaucou|i la surface.

l'Ius inégaux entre eux. par consé(|uenl. (pie ceux de /'. loiii/is- J/ill(/. les tvloslyles de /'. /■iti/osi/s scud aussi plus laihle- d'uni' manière ahsoltie. puisipie les plus -rauds n'alleigueut pas lieaucoup plus di' I""" de lou-iieur. avec une épaisseur de 10 [t. seulenii'ul.

Leur tète est. cmnnie dans Tespèce pré'cé'dente. d'un tieis environ plus grosse (|ue leur ti,i;e : ccpeuda ni ce> propdri iou^ sont rareuieul gardi'es par les plus lon:;s d'eul re eux . (pii. pour UUeliuc de 10 |j.. possèdent pour la plupart une tè|r de \'2 [jt. seuleuu'ut dediamèti'e.

ETUDE MUi\OGRAPHlOUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 171)

Cela tient à ce (jue. suivant leurs diniensions, les tylustyles de P. ri/f/osNs (lid'èrent un peu de forme.

Ceux (jui mesurent de l.'iO à .">()() [x de longueur ont une tiMe bien dégagée, généralement globuleuse. fi-équemment elliptique, plus rarement ovoïde, quelquefois un peu raboteuse, contenant souvent une dilatation ampullaire du canal axial, et une tige épaisse à pointe relativement brève. Les autres, au contraire, ont une tète allongée, un cou mal maniué. une tige insensiblement effdée en une longue pointe acérée, un canal axial de calibre uniforme jus(ju'à sa termi- naison.

Malgré cela, on ne peut pas dire qu'il existe deux sortes de tylos- tyles ; les termes de passage s'obsei-vent d'une catégoi'ie à l'autre. Sinq)lement, les mégasclères les plus lobustes subissent ici une légèi'e ditlerenciation qui leur ôte toute ressemblance avec ceux de P. lon-

Enfin, le n(unbre des tylostyles, plus considéralde (jue cliez P. lonf/fs/)in((. les oblige à se dresser plus près les uns des autres.

En résumé. Proxuhci'itcs n/f/f)sus me parait caractérisé à la fois par sa couleur jaune, ses cellules sphéruleuses colorées, sa am- sistance un i»eu ferme, sa cbarpente assez serrée, son bisj)idation à deux degrés, ses tylostyles nombreux, très inégaux et de forme un peu variable s<'lon leur lailie.

Profiiihi'rih's l'jti jiliijliuii ( l^amarck) Topsent. (PI. VI, fiç. i5).

Syn. : 181*'». Alnjonium cjt} phijlum. EamareU (59, vol. Il,

p. ;U)8). 18:25. Ali-ijon'nnii r/iifiln/tutn. Lamairk (60, ]>. 1(>I»). 188i.. Siihi'rili's rpi iihijtinn (l.,amar(k). KidIey (94,

|). i( ■>.■">). 1888. Siihi'i'ih's siiljiliKrcd Cray. Topsent (110, ]». toOl. 188'.). Si/hcri/cs suf/)/ii//'t''/ Scbmidl. TopsenI ( 113, [>. .'{.')). I8".)i. Sifht'ri/cs sp., Toi>senl (126, p. 2U).

180 !•:. T()l»SK.Yr.

Syn. : 1800. Suhcri/rs r/)i/i/ii//i///i (Laiiik.i IMI.. Tn|isi'iit (132,

Éponge ordiiuiireinont encroût;inte. en plaques minces, finement liis- pides, un pou eoi-iaces, sans oi-ificcs distincts. Sur les c()r])s les plus divers, pierres, coquilles, polypiers, crustacés, hydraires et algues.

Cliarpente composée de tylostyles à tête globuleuse déprimée, dressés \erticalement, la pointe en haut, assez serrés les uns contre les autres.

Spiciih's. 1. Mégasclères : 1. T'///o.s7///r.s- lisses (tig. 15), droits ou plus fréquemment courbés, à courbure souvent brusque et assez voisine de la base. Tête bien accusée, d'aspect caractéristique, large et peu bombée en dessus, avec ou sans i-udiment de mucrDii sous f<irme de b<'c très court, i)late en dessous. On aperçdil raremont en sdii centre la lernii- naison du canal axial; c'est une vésicule étroite, étirée transversalement. Tige sans cou, non fusiforme, éi)aisse. Pointe brève et acérée. Longueur et épaisseur inégales. Dimensions oscillant entre 100 et 120 [jl sur 4 et 250 à 300 [I. sur 7.

Pas de microsclères.

Conlciii-. Le i)lus sou\eiit jaune, d'un jaune |)lus (m moins \if ; quelquefois brunâtre.

Hahitdt. Mers d'Euroi)e : mer du Nord (côte de li<dlanili') ; Manciie (Luc, Roscofî); côtes océaniques de l"'rance ((iuétliary) ; côtes méditerra- néennes de France (Banyuls). Golfe du Mexique (Banc de Campêche et .Viitilles). Mei's d'Océanie : côtes du (Jiueenslaiid ( Pm-t-Curtis).

(letlc petite Eponge m'a causf'' des I liliul.ilidMs i|iie je d(''sire vivo- meid épai'gnci' au lerleur. l'ille n'a pninl été sigMah'c par les auteurs dans nos mers. (juirHprelle y suit l'orl côinnumc. (l'est la description d'un sp(''cinien provenant de la (nMc orientale d'AusIialie. faite par ilidley en LSSL (pij m'a |ieniiis de comiirendre iMilin. dans ces der- nières ann(''es. à (pielle espèce. (|('')à coiunie. j'avais ri'ellenienl alla ire.

lUdJey a conipaii'w/r' r/.s// son Mjionuc de Porl-tlurlis avec le type de VA/ri/oiiii/tn ('j)i ph i/l uni de Lamarclv. dn MusiMini de Paris, et constalé leur idenlili'' sp(''ci|j(pie.

Il s'ayissail de pari e| d'aulre d'une Sulti'iil ide à nn\uasclèrcs drossés, sans microsdèies. encroùlanle. sui' une Algue dans le cas oliser\i'' par Lanian-I<. sur la carapai'c (rini llracliyure e| la lige d'une Tuliidairr il,in< le ras uoli'' par Itidley. cl e,irai'li''ris(''e par la tiirnic cil pdigni'e de porte ( door-lia mile ) de la lète de sc> lyloslyles.

ÉTUDE MONOGKAPJlinrK DKS SPONGfATRES DE FIIAXCE. 181

(W cuui'l siiinalpnient sufliiail à la faii'c ivconnaitrc dans la plupart (l<^s cas. l-liitrons ccpciKlanl dans ([iiclcpics (Irvt'IdpprintMits à son sujet.

Prosi(fj<'n'/('s ('pijt/ii/fiff/t jouit d'une vasie dispersion géogra- phique. D'après Lauiarck, le s|>L'cinien-[_vpe |)rovenait prol)ai)lenient des mers d'Aniérirpie. L'espèce y existe 1res i-ertainement. car j'en possède plusieurs éclianlillons encroûtant des Algues, dans un lot d'Epongés l'ccueillies à mon inleidion. en ISSC). par .M. Touret. sur le BancdeCampèclie. \j Alcrl l'avait dragiu'-e à l*oi1-(]urlis. par 7 brasses de profondeur, sur la ciMe du (Jueensland (Australie orientale). I']niln. je l'ai retrouvée souvent eu divei's |»oinls de nos cotes, surtout à Lue et à Roscoff, à la grève et au large, sur des }»i(nTes,-des coquilles, des Crustacés, des llydraires et des Algues.

Sa couleur varie un peu. jaune pâle, jaune vif ou hruuàlre.

Sa surface, linement hispide. ou ])lutôt velouté(\ ne \)uyW i)as d'ori- fices aquifères distincts.

Sa consistance est ferme, un peu coriace.

D'ordinaire, l'Eponge est fort mince et n'a poui- éj)aisseur que la hauteur d'un seul rang de tylostyles. Ceux-ci. disposés côte à côte, se dressent vei'ticalement, la pointe en deluns. dépassant quel(jU(^rois la surface du corps que limite un ectosome aspiculeux. la tète appuyée immédiatement contre le suppoit.

Cette structure habituelle est, on le voit, identique à celh^ des Eponges que nous venons d'étudier. A cause (rell(\ et ]tour la com- modité des déterminations, je crcùs bon de rattaidier au genre Pro.'Of- hrri/cs le Siihcriteif oj)ij)lnilinn (Lamarck) llidlcy.

Mais il ari'ive que le corps s'accroisse en épaisseui'. C'est ce ([u'a vu Ridley dans son spécimen. Alors, au-dessus de la rangée jtasilaire. les tylostyles, se groupant par faisi-eaux polys[)iculés (>n de longues fdes anastomosées ou en tractus lâches ii'régulièrement entrecroisés, tendent à former une charpente ])lulôt c(niq»arable à celle des Ijixn- anhcv'ile^. l'ne telle vai'iabililé de siruclure o|)|)ose une sérieuse difficulté au classement d(''Iinitif de cette Subéritide.

182 E. TOPSEXT.

Les tyloslylos sont rclativoinciil inuits et ui'us. cl. (rii.ihiluili'. inégaux entre eux. INmr imlrr leurs (limciisioiis je me si'is ici de ]»répar;itiiiiis prclevées sui' un spccjincn Ac laii-, sur un auli'c {\r Hoscull". sur un autre encore du Banc de (lanipèche. Je relève : cht'/. !(•» preniiei-, 110 [t. de loni^ueur .sur i(jid'épaisseur au-dessous <\i' la Icle, KiO [X SUI- 7, 210 sur o. :{iO sur 10 : dans le s.moihI. I i:i u. sur i. 120 sur(>, ioOsur". ;{.SOsur.'i..") : dans le ti'disièiiie, 100 [j. sur 'i . I I .'i >ui(). 2.'')0 sur 7. 270 sur <S. La f;r'usseur de ces sjticules ifesl donc pas cuns- taniment en rapport avec leur longueur. Uidlev a Iruuvé 2o0 [ji de longueur et (> [>. •') d'i'paisseui' aux lylostyles de son spécimen et de celui de l.aniarck. mais il a omis de dire si celle taille était lixc.

Ils jx'uveid èlr'e di'oils : pour la plupart ce[M'iidaiit. ils se courlienl dans leur tiers intV'iiem' ou plus près encore de la lèle. Leur coiwluire est souveul hrusipie e| accentuée.

Leur t^te a une configuration toute particulière : elle s'allonge transversalement, reste plate en dessous, du coté adliéieid à la tige, s'arrondit vite sur les bords et se i-enfle peu en-dessus. La ctimpai'aison de sa forme av<'c celle (Tune poiiiiu'e de porte <'sl en général assez heureuse. Il n'est pas rare ipTune laihle ('minenc»' c(iniipie la sur- monte : c'est l'indication d'un mucron (jui ne se d(''veloppe iprexcep- tionnellenient sur quelifues gros lyN (styles et l'ait conslammenl di't'aut

sur les plus gi'éles. La tige, non fusit'or atteint tout de suite son

maximum d'é|)aisseui' au-di'ssous de la lète : de sorte cpiil n'y a pas de cou à |)roprement parler, quoiijuc, friMpu-inment. au moins dans certains spi''ciniens. il existe à ce niveau un liouiiclel annulaire plus ou moins reidlé'. Pille s'all(''nue hien lentement, d'autant moins vite (pi'elle est plus i;rossi'. c| se termine par une pointe courte et ac(''rée.

Ouand. sur les plus heaux tyloslyles. le c.in.il .ixial esl dislinit. on le V(jil se renller dans la tète en uni' vésicule (pii s'aplatit lieaucou]» transversalement, l'cproduisanl ainsi, en l'exagi'ranl (piel(|ue |ieu. la l'orme i;(''nérale de cette partie du spicule.

Les lylostyles lini'-aires ont une tète l.ir^e et pl.de. à peine

ÉTtJDE MONOGRAPHIorR DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 18:5

acuniinée, roiicave-ciinvcxo, généralement sans Ijouirelet annu- laire.

J'ai reeu (!<' \'()snia<'r. il y a (|iiel(|ues années, sur de |)etiles valves d'huîtres de la mer du Noid. plusieurs plaques étendues, a.ssez minces, lisses et coriaces d'une Subéritide que. à cause de la tète de ses tylostyles, je considère comme une simple variété de Prosuberifcs ppiphytutii. Les spicules ditlerent seusii)lenient par leuis dimensions de ceux des spécimens typi(}ues cités plus haut. Mesurant pour la plupart iOO [X de longueur environ sur i p. d'épaisseur, ils sont plus longs et plus grêles; ils restent aussi bien plus égaux entre eux. En outre, la charpente qu'ils constituent ne rappelle ni celle des Prosu- berites ni celle des Laxosithcrifcs ; elle est tout irrégulière et dense, faite de spicules isolés, entrecroisés, serrés, ne dépassant pas la surface. Cette structure compacte send)le toutefois s'être organisée dans un but déteiniiné. l^n ell'et. les Éponges en question n'étaient pas en pleine vitalité ; toutes se préparaient à passer à l'état de vie latente et, pour cela, avaient produit des gemmules en quantité considérable. Au milieu des tylostyles enchevêtrés, le choanosome contient en abondance des cellules ovales ou arrondies, sombres, composées de nond)reux globules l'étVingents. fort petits, et mesurant 8 à 10 \). de diamètre; ce sont d'ailleurs les seuls éléments distincts. Au contact immédiat du support s'étendent, sur un seul rang, pressées' les unes contre les autres et déformées par cette conq^ression réciproque, les gemmules, de conliguration variable, de grosseur inégale, les plus belles atteignant 400 [/. de longueur sur 300 [/. de largeur envii'on.

Chaque gemmule possède une enveloppe de s|»ongine incolore, assez mince, sans oritice. I/intéiàeur est i('iiq)li jiar une accumulation de cellules end)ryonnaires identiques à celles (jue l'on tntuve libres dans le choanosome, destinées ])eut-ètre à [irendre paît aussi à la création de nouvelles gemmules ou bien non utilisées dans la formation des gemmules existantes. I-Jilin. de nombreux tylostyb's servent de squelette à ces productions, se disposant pour la plu|)art. au milieu

184 K.TOPSENÏ.

(le It'iir chair. paralIrlt'iiKMil à leur mand axf et sduvriil s"iiirui\ ant plus ou iiKiins j)()Ui' no pas traverser leui' eiivelojipo.

Nous reverrons des ,i,'enunules furt semblables chez plusieurs Sn/jcrifps (S.ffominmtfa et .V. rnrno.'<iis)o[di('y. F'kuHihi ficus, mais nous les trouverons complètement inei-mes.

(îenre La.rosnhc/'ifcs Tupsent.

Snberitidd' revêtantes ou massives, à charpente composée de colonnes ascendantes pauci ou plurispiculées. avec éléments orientés suivant la même direction, presque toujours consolidées par de la sponuine incolore en petite quantité, peu anastomosées entre elles sur leui' loniiueur, effîlocliées vers le haut ou é|)an(iuies en l((»uquets et dépassant fié(|uemment la surface. iM-tusome sans spicules. Surface ordinairement inégale et plus ou moins hispide. Consistance dépen- dant de l'abondance des colonnes s])iculeuses et de leur solidité.

J'ai A\\ remanier la diaenose pi-inutive de ce genre comme s'a|ipli- quant liop (''tr<»itemeiit au Subcrifes l'Ufjoatis de Schmidt. Plusi(>urs Suhérilides me sont connues (ju'il est impossible de rapporter à aucun des autres i;enies de la famille et (pii. en commun avec S. l'Uf/osus, présentent des lignes de spiculws orienli's la ]iointe en l'air, plus ou moins indépendantes les unes des autifs sui' leur trajet jusqu'à la j)érij)hérie on les voit s'amincir, se dissocier' et s'épa- nouir. I^a j)eau ne possède d'aulies spicules <|ue ceux qui. terminant ces lignes, viennent à la traverseï". .l'ai reman|ui'' (|ue des lieus de sponniue incoloi-es conli'iliuent généralement à consolid(>r les colonnes spiculeu.ses sur leur loUiiueur ou à cimenter leurs auasiomoses (|uand elles s'en envoient.

Mon Sufjcrites ctijiHliHinn (119. p. i;{()) et une Kjjonge nouvelle que je vais faire connaMre à la suite de La. rosit hcr if es ruf/osiis ren- trent piiur rv<. motifs dans le genre Ld.rosidii'rilcs. .le pense (juil y aurait avantage à y inlr-uduire aussi, p.u' exemple, les .V. s/xnif/iasi/s Sclinii.lt (99. p. li) et S. .v/v/Vvu.s Thiele (107. p. :J«»i.

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPON(iIAIRES DE FRANCE. 18.")

Il s'en faut qiK» partout la cunsistaneo soit aussi molle que chez L. ruf/(tsifs. Elle dépend évideninient de la densité de la charpente.

Ijf.rosifhrrifCK rit</osits (.Schinidt) Topsent.

(Pl.v, f.g. 1-4)-

Syn. : 1808. Suborilc^ ruf/osu.^. Schniidt (99. p. 15).

1808. Siihcn'/i's /la/iidum, Schmidt (99. p. :^>1. ji!. V.

lig. 1-2). 1890. Ijt.rosulx'vitcx riif/nniiii (^Schmidt), Topsent (132.

p. 120).

Éponge revêtante ou massive, irrêgulière, mamelonnée, portant do fins conules spiculeux sur les mamelons, unie et glabre dans les dépres- sions intermédiaires. Ketosome sans spicules, assez coriace. Orifices aqui- lêres indistincts, contractiles, probablement localisés pour la plupart dans les dépressions. Choanosome charnu. Charpente lâche, composée de files grêles de mégasclères monactinaux tournant tons leur jxunte vers la périphérie.

Spicules. I. Mégasclères : 1. Tr/lostrjles lisses (fig. 3), longs et fins, (1"'"' à V°,ô sur 15 à 18 \x), à tête le plus souvent mal marquée ou absente, variable suivant la position qu'ils occupent dans l'Eponge.

Pas de mici'osclères.

Couleur. Orangée à l'état vivant.

Habitat. Méditerranée : Côtes d'Algérie. Côtes de France (Étang de Cette ; Cap l'Abeille).

Cette Éponge répond convenablement au signalement trop succinct des Suberites rugoswi et S. paludum Schmidt, qui me paraissent bien représenter une espèce unique. Toutefois, je n'ai pas retrouvé la croix du canal axial observée par Schmidt sur de rares tylostyles à tète renflée de son S. paludiwi, particularité curieuse qui lui suggéra un rapprochement entre ces mégasclères monactinaux et les triœnes des Tétractinellides.

C'est d'après les caractères extérieurs du corps, la forme de la base des spicules et la disposition de la charpente squelettique, que je suis parvenu à déterminer l'espèce, car Schmidt n'a pas fourni la moindre indication au sujet des dimensions des spicules.

inn E. TOPSENT.

(Jii.int à 1.1 «li'iiominatidn i^i'-m'-ritiiic. je l'.ii cli.iimi'o eu \H\H\, en (''tahlissanl Ir mnivcau lionic Iji.rDsiihriùh-s. Si-limiilt avait liicii fait r-tMiiarqucr di'-jà (luc rKpungc s'ôcarte des funncs ly|ti(|iit's clo Sithpri/f's. mais il n'avait pi'is (mi cônsidf'rat i(tii (|ii(' ITMat de la surface. La stcucturo de la charpcntr a une iiiipurlancc bii'ii jikis grando.

/jf.rosi//)('ri/('s ruf/osifs osl au nmins aussi i(niiiiiuii à lîanyuls, sur les conglcMiii'Tals à Mrlohésiées du i-ap l'Ahrillc (pir dans i'i'lang dp Cette.

J'ai constaté son existence de la Ciotat dans un lut d'Kponges dra- guées par M. H. Kœhlersur la liroundo. L'ccdiantilNm de la figure 1, n'|ir(Mlnil (l'a|irès une pliotographie un peu ivduite. est l'un des i)lus beaux ((ne j'aie vus. Il s'en faut que l'Kponge atteigne tnuJDurs un aussi grand drvcinppcnn'nt. Le plus souvent, au moins dans la sta- tion que j'ai ex|)loi-ée, elle forme des plaques irrégulières, plus ou juoins étendues, de 3 à 5 millimètres d'épaisseur.

l'dle attire le regard par sa coloration orangée (Sciimidt la dit rolli- lirh (jolh). due à du pigment propre, eai- les cellules sphéruleuses restent ici inroNtres.

Elle est mamelonnée, l^ntre les bosselures irr(''gulières et fort in(''- gales se trouvent des anfractuosités. inégales aussi, sinqjles dépres- sions vaguement cii'culaires ou sillons plus ou moins allongés.

Les éminences poilent. surtout à leur sommet et sur leurs bords surplombant les vallons, de petits conules pointus, clairs, hauts de moins de I millimétré, peu rigides, avant pour a\e \\\\ nond)re très resli-eint de spicules.

l'ne mcndirane lisse, luisante, transparente, tapisse les anlVac- tuosités df la surface, (l'est l'ectosunje rcconvr.ml des canaux aipiifèrcs.

Partout, l'ectosomc est dr'|Minrvn de >pi(idrs in'oprcs. .Sur 1rs ma- nu-Ions, la tcianinaison des lignes sipn'lcll iqucs le soulève de place en place e| constitue les petits C(mules. d'ordinaii'e assez nombreux pour rendre m ces points la surface villeuse. Dans le-; sillons, on le

ÉTUDE MONOGRAPHIOIIE DES SPONGIAIRES DE FRANCK. 487

(Irtaclie en grands lanihoaiix ne renfcnuant pas un seul spiculc II n'est nullement visqurux. un |h'u coriace au contraire, et contractile certainement, car il se replie en bourrelets sur les lèvres des blessures faites à l'Éponge vivante. Cette propriété doit Hve mise à profit pour l'occlusion rapide des orifices aquifères.

Je n'ai jamais réussi h voir d'oscule béant. Je suppose que stomions et proctions se localisent de préférence dans les dépressions du corps, puisque des canauxy rampent ouy aboutissent, déjà visibles en sombre par transparence deTectosome.

Il existe des cellules sphéruleuses, d'une seule sorte, de faible taille (12 [Ji de diamètre), mais parfaitement distinctes, même après séjour dans l'alcool. Elles se composent de sphérules incolores, réfringentes, petites et nond)reuses. Elles ont une tendance manifeste à se resserrer sur elles-mêmes, appai'aissant alors comme des boules uniformes, brillantes, marquées d'une tacbe pale correspondant à leur noyau, t'ne goutte d'eau iodée les colore en jaune et remet leurs spbérules en évidence. Ces éléments se rencontrent en abon- dance dans l'ectosome et dans le revêtement pariétal des canaux aquifères.

Le choanosome est cbarnii, ricbement canalisé, infiniment moins dense que celui desSufjcrifes et facile à déchirer ilans le sens des lignes spiculeuses. Sans être très mou, le corps, dans son ensemble, jouit donc d'une assez grande souplesse.

La charpente se dispose en lignes ascendantes assez écartées et relativement grêles, car elles ne se composent guère que de trois à cinq spicules de front; encore, ces spicules, insérés à des hauteurs différentes, ne restent-ils pas toujours parfaitement parallèles entre eux, mais fréquemment divergent et établissent sous des angles divers des anastomoses nombreuses entre lignes adjacentes. Cette sorte de ramification continuelle des lignes squelettiques empêche d'isoler celles-ci sur de grandes longueurs. La charpente pourrait encore être considérée comme un réseau à lignes primaires ou longi- tudinales plurispiculées et à lignes secondaires ou transvcisales

188 K. TOPSFNT.

griKM'alt'iiicnl iinis|)icul(''('s, mais élin'' dans le sens de la liautcnr do rE()onge, (','('sl-ii-dire avec lignes secondaires liés oiiliijues. Les mégasclères, dans tout le système, se font ieniai(|iier par leur orien- tation constante, leur pointe se touinanl touj(»urs du cnli' de la périphérie. Aux points ils prennent contact entre eux. le plus souvent à leur hase, d'après ce qui vient d'être dit. ou en un point quelconque de leur longueur, pour ceux (jui aU'eilenj une diredidn ohlique, se d(''veloppe pi'es(jue toujours, mais n(»n ((lusiauiuienl. un faihie lien de spongine incoloi-e. N'ers le haut, les lignes squeleltiques s'eftilent. ivduisent encore le nonihre de leurs éléments, se flissocient. se terminent au-dessous d(> rei-lusouie. ou hien et le sou- lèvent en conules ddot elles e<instiluent l'axe. 1/hispidatiim (jui en ri'sulte est plus du moins haute et serrée suivant les individus.

Les spicules soid des lylostyles. mais, comme ils ligureid pour la plupart des styles plus ou moins purs, leur véritahie nature é(diappe- rait à un exaiuen trop superficiel. Pour les hien connafti-e. il faut les étudier en diverses régions du corps. Au voisinage du support. lM\uieou|i moidrent une tète hien mar(|uée, de configuration va- i'iahl(\ glohuleuse. pirifornie ou Irilohée, c'est-à-diie leiiiiinal(M)u prolongé(> (>n un hec court ou <mi un mueron aussi ('p.iis que la tige et de longueur quelconque. On peut la dir(> normalement mucronée. Située ordinairement dans la continuation de la tige, cette tète subit (|uel(jutd"ois au niveau du cou une torsion (|ui la rejette latéralement, d'est une conformation (|ue ikkis reir'ouverons très fréquente sur certains tylostyles de l'Kponge don! la desciij)tion va suivie. D'autres ne possèdent ([u'un léger hourrejel circulaire à une distance |(lus ou moins grande de leur extrémité, ou (Micore une série de h(»un-elets semblables. I^e canal axial se rende en une vésicule au centre de la tète, quand elle est terminale : lors(|u'elle porte un |trolong<'ment. il se continue au delà de la vi'-sicule avec son calihn' primitif, (l'est sans doute une modilicalion accidentelle de celte vésicule sur le trajet du canal axial (|ue SclimidI a ligur(''e (99. pi. N'. lig. 1:2 r).

.le lu' l'ai jamais vue aussi ('droile ni aussi longue. Dans des cas té-

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 189

ralulngi(iU('ss(nilein(Mil.j';ii uhscrvriincvrrilahltM'.iiiiilicitioii du canal axial dans la tète (iii^-. 4 ). Ecs tyluslylcs de la base du corps se font encore remarquer par des dimensions très inégales, de[)uis 200 [a de longueur sur G [y. d'épaisseur jus(iuà I '»»i et plus sur 18 [x. Leur pointe est fréquemment frappée d'atrophie partielle.

Plus haut dans les lignes squeletti(iues, les tylostyles n'ont (lu'iin rudiment de tète sous forme d'un hourivlet parfois très léger, circu- laire ou latéral, ou bien ils n'en portent même pas de trace et s'ar- rondissent simplement à leur extrémité hasilaire. Leur canal axial se termine sans renflement sur son trajet. Leurs dimensions s'uni- formisent.

Vivant. Laxosuhrrifcs ruyosus ré[)and une odeur forte, diflicile à définir, et que je conqtare surtout à une odeur de lessive. Il n'est d'ailleurs pas seul dans ce cas. J'ai constaté que, fraîches, Aranlhelhi ucatu , Plumohulkhondria jihniiosa . Stijlotrlhi rolnniclht , exhalent une odeur send)lable.

Laj'o.sK hérites edijoninux. n. sp.

(PI. VII, fit!:. II et iy|.

Éponge revêtante, peu épaisse, à surface irrégulière, nuimelonnéc, crevassée, peu ou point his])ide, charnue, assez molle. Ectosome aspieu- leux. Orifices aquifères indistincts, peut-être localisés dans les dépressions de la surface. Charpente peu serrée, composée de colonnes ascendantes plumeuses de subtylostyles lisses, hérissées çà et de petits tylostyles lisses solitaires.

Spiciik's. 1. Mégasclères : 1. Subti/losfi/lrs lisses (fig.l2 <(), robustes, à tête indiquée par un faible renflement ou nulle, à tige épaisse, tou- jours plus ou moins coudée à une petite distance de la base et terminée en pointe brève, conique. Dimensions moyennes, 350-400 ^ de longueur sur 13[;. d'épaisseur. Ils constituent les colonnes squelettiques. 2. Ti/los- ti/lcs lisses (fig. 12 h) courts, mais encore assez forts, à tête bien marquée, globuleuse, à cou brusquement et fortement coudé, à tige épaisse ter- minée en pointe brève et acérée. Dimensions moyennes: 145 [x de lon- gueur sur 7 [A d'épaisseur de tige. Bien nu)ins nombreux que les subty- lostyles, ils hérissent de place en place les colonnes sqncIotti(pu's en s'iiuplantaut sur elles à angle ouvert.

Tous les spicules tournent leur pointe vers la péri[)liéric du cor])s.

Pas de niiscrosclères.

190 E. TOPSK.NT.

Ct>i(/riir. Jaune dans l'alcool.

Hahitiit. Hanyuls, dans le Hecti I-a('a/(.>-l)utliiers, par ô à (iOO m. de j)rolondi'Ui-. Sur Tcn-hrai ulinn cnjuii scrpcniis.

,k' ne i'onn.iis encore (jn'uii re|irésenl;iiil de cetle espèce. Il m'a éti'- envoyi'' r(''ceninieii| par M. le professeur (ï. I'riiv<il. ipii lavait dra- uné an lar,i;e de Hanyuls.

C'est une Kpon,i;e rcviManle. d'épaisseur inégale (de 0""". "i à 2 """). à surface irrégulière et ci'evassée, ta])issaid extérieurement les deux valves d'une Téréhratuline.

l'"Jle cdiiserve dans ralcdol. si elle a ('U' [»l(ini;(''e au surtir des fau- herts. une culdralinn jaunâtre (|ui nie parait due. an nmins pour une hiMiiie part . à ses cellules spln'ruleuses. (lelles-ci. ahoiidantes. for- mées de spliérules nonihreuses. petiti's et hrillantes. et mesurant 12 [Ji de diamètre, apparaissent en ell'et au microscope avec une teinte jaune \erdàtre l'oncée.

i'ille rentre dans le geni'e Iji.ni.^iilii'rilfs parce que sa cliar|(enle se dispose en liles ascendantes à spicules orientés tous la pointe en liant et (|ue son eclosome deiiieuii' aspiculeiix .

l'iii tant ((u'espèce. elle est donlileiiieiil caractérisi'e ]iar la compo- sition et par ralhire de ses liles S(juelettii|iies.

(;<dles-ci compi'ennent deuxcalégories de spicules. (le soid fl'aliord des siihl i/losl i/h'x lisses, trapus. t(ui|oiir> un jieu coiii'l)i''s à une courte dislani-e de leur hase : leur tète est simplement indiipK'c jiar un l(''ger renllemeiit au(|uel ne correspond ipie Imil à l'ail exception- nellement une dilrlatiiui du canal axial: leur lige, l'-paisse. se ter- min<' en une |)ointi> luève. ac(''n''e : assez. iiK'gaux entre eux. ils me- sur-ent de i-T.\ p. de loiigueui' sur 10 p. iri'paisseur à 'diO \x sur l."> : en moyenne iJ.'iO [x sur i;>. l'iiisiiite. ce sont des I i/loat i/h's. Iieaiicoup plus l'aildes. à lè|e hieii iiiaii(Ui''e. gloliuleuse. à col toujours forte- meiil coiidi''. à liuc (''paisse Unissant en |ioiiiti' luève e| aigui' : ils niesureill de l.'ÎO [j. de loimueiir sur (i [J. d"i'-pa isseiir de I ige à IT()[J. sur '.(. ( '.es lylostyli's. deheauioup iiilV'rieiirs en muiilire aux siildy- loslyles. lie C(Ulslilueiit pa> Ulie xirle à |iarl île spicules. mais un

ETUDE MOXOGRAPIIIOUE DES SPONGIAIRES DE ER ANCE. 101

état particulier des subtylostyles, avec tète mieux accusée, a\'ec cour- bure du col plus brusque ot plus accentuée Ils sedliréi-encient eu vue du rôle qu'ils ont à jouer.

Les files squelettiques s'élèvent en colonnes polyspi^-ulées dont les éléments ne restent pas parallèles entre eux, mais divergent un peu par leurs pointes de manière à simulei" les colonnes phimeuses des Microctona. des PlidiiolKiUrliondria , etc. La ressendjlance avec ces colonnes iVErhjonina' est augmentée par ce fait (pie les files squelettiques se composent en majeure partie de grands subtylos- tyles et que, de place en place, les petits tylostyles s'implantent sur elles à angle ouvert, comme pour servir de spicules accessoires de défense interne, eonq)aral)les à ceux dea MirrorioïKi. des Mij.rilld. des (Uaflu'iii. etc.

En outre, quelques subtylostyles, qui ne |(rennent pas rang dans les colonnes plumeuses, se montrent plus droits, plus grêles, plus effilés que les autres et rappellent dans une certaine mesure les mé- gasclères monactinaux des membranes et de l'ectosome de beau- coup (VEr/ijo/niiœ.

dette cnmpaiaison. qui s'im]»ose. otVreun vif intérêt. Nous voici en présence d'une Eponge qui, pourvue de nu''gasclères d'une seule sorte, en l'espècedes tylostyles (ce qui permet de la considérer comme une Subéritide pure), parvient à l'aide d'une différenciation légère et parun agencenuMit peu conq)li(jué de s(>s spicules. à donner à sa charpente la structure de celle des EdijoiiiiKi'.

Cela jette, à mon sens, un jour sur l'origine de ces Erfi/o/i/'/Kt' et établit un nouveau pont entre les Cldrulidti et les Pd'riloxcicridd'. entre les lladromérines et les Jlalicbondrines.

Nous verrons chez beaucoup (V Ertyoninœ les mégasclèies princi- paux parfaitement lisses, leuis mégasclères accessoires liéi'issants se couvrant seuls d'épines. (JueNpiefois. chez les Echinorhi- thi'lii . les Ti/I()si(iin<i . j)ar exemple, ces nu*mes mégasclères acces- soires resteront lisses. Certaines espèces seront dépourvues de uji- crosclères. Huehpu^s-unes enfin se passeront de nu''gasclères propres

192 E. TOPSENT.

à l'ectosoine. Les affinités se révèlerunt nuiiihreiiscs avec notre Éponge, qui mérite ainsi le qualilicatif (r/yo/<//M/.v.

Les colonnes plumeuses et hérissées de LaxosuOerifrs rc/i/d/iinifs ne sont pas très serrées, ce(pii laisse au cui-ps une lirande souplesse. Elles se divisent de temps en tenijts sur leur' trajet et. vers le ii.iul. s'épanouissent en l)Ouquets. De faillies liens de sjxmgine incolore se développent souvent aux points les spieules se touchent, surtout autour de leur hase. La surface n'est presque nulle part hispide ; un ectosonie sans spicules propres limite le corps, se moulant sur la teiniinaison des colonnes sipielettiijues et s<' laissant rarement tra- v<'rser par elles.

La nature des spicules du Suberih'^ (ii'cirohi de Sçhniidt fait regretter l'ignorance cet auteur nous a laissés de la structure de sa charpente. Elle doit être intéressante aussi. Il est peu vraisem- hlahle qu'il s'agisse d'un vrai SubcriWs. Peut-être que sa place serait encore parmi les /./'/. /•o.v///;("/'//^'.s'. Toutefois, il faut i-emar(pier que ses deux S(_)rles de niéi;asclères ne corresiiondeid à celles île L. cr/i/o/tiiius ni par les di'lails de leur foi me ni par leur proportion numéri(pie. Ses tylostyles minces prédominent de heaucoup sur ses styles épais; les uns et les autres sont droits, les tylostyles avec une tète longuement elliptique.

(lenre Tcrjihts Dndiassaing et .Michelotti {cniciKl).

Suhçrilidœ revêtantes, très molles, lisses, à chair ahondante. gélatineuse, contenant des tylostyles faihies, dispersés sans ordre.

11 doit être hien entendu que le genre Tcrpios, ainsi délini. ne correspond <|ue dans un sens loni à fait restreint au genre créé jiar Duchassaing et Michelotti (31j, car ce dernier contenait certaine- ment des l'iponi^es encronlanles fort diverses, li'espèce 7'. <-nr(illinii. par exenq)le (/. r. p. «JH. |»l. XXIM. li-. 1 ). avec ses sj)icules en l'ven- tail, pourrait hien être une J/icj-nrid/ia.

Rien même ne permet d'aflirmer (|ue la 7'. finjd.r de Duchassaing

EÏIDE MONOGUAPIIIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. VXi

et Michelutti soit vraiment une Subéritide. Carter lui-mènie a formulé des réserves (19, p. 8o5) au sujet de l'identité de l'Éponge qu'il a désignée sous ce nom, et qui sert de type du genre, et de l'espèce de Duchassaing et Michelotti.

En raison de rinsuffisance absolue des diagnoses et des descrip- tions du mémoire sur les Spongiaires de la mer (Caraïbe, il ne saui'ait, en délinitive. s'agir d'autre cbose ici (pie du genre Terjfios au sens de Carter (19) et, en partie au moins, au sens de Keller (56).

T('r/)io.s f'uijux Duchassaing et Michelotti.

(PI. VI, fiij. 10).

Syn. : itSGi. Tcrpiox fuijux, Duchassaing et Michelotti (31.

p. 10^, id. XXIV). 18()'J. HymeiiUtridon (jeUuinosu, Bowerbank (6, vol. Il,

p. :222). 18()7. Suhoritcxtjchilinostt ( Bowerbank), Cray (41, p. 323). i87i. Ilymcniacidon i/rlatinoso, Bowerbank (6, vol. III,

pi. XXXVIll, lig. 7-8). 1878. Suherifes sp.. Carter (13, ]). 157). 188:2. Ilymedestnid tcnuirula, Bowerbank (6, vol. IV,

p. 68, pi. 1. fig. o). 1882. /Ii/f/icni/irif/ofi (/('/afiitosi/s Bowerbank. Norman

(6, vol. I\'. j). 89). 1882. Tcrpios futjd.r Duchass. et Midi.. Carter (19,

p. 3oo, pi. XII. lig. 29). 1882. Terpios cwriz/ca. Carter (19, p. ;{.jo, pi. XII, lig. 30). 1890. Snberifes fenniriila (Bowerbank), Topsent (114,

p. 198). 1892. S'Kherift's li'iudcKlus (Bow.), Topsent (119, p. 131,

pi. I, tig. 2). 1894. ? Hijnioniacidon (jolat'nionKm Bow.. Ilanitsch (49, p. 177). .\K(;h. dk zool. e.\i». et gé.n. 3'' séuie. t. viii. 1900. 13

194 E. TOPSENT.

Syn. : 181)i. Siihcrifcs fc/ntifit/its dlnw.i. llanilsch (49, |i. l^^l

et -202). IHUi. 'ferjiios /('/uiiri//i/s (\i()\y.). Ti)]tst>u[ (129, |i. :>. 10,

\\) ('l2-2i. 1897. Sitltcrilc^ fx'.l"'' l)U'li.is>. et .Miili.. I.ciidcnfehl (65,

|). i:!2. pi. Ml .'t Xlj).

1897. Siihcrilcs Iriiiiiniliis (IJow.). Topsciit (133. p. ii2).

1898. 'n-r/tios fiit/d.r Diichass. et Midi.. T()|»s('nl (136.

]». 129).

Éponyc enci'oùtante, en [)la(|ues minces, or-cliiiaircniciil lisses, iréno- ralenient molles; sans orifices distincts.

Souvent envahie par des Hegtriatoaci'es bleues ou orangées.

Charpente irréguliére et làclie, rarement dressée.

S/)irii/('s. I. Mégaselères : 1. Ti/lus/ij/cs lisses (fig. 10), assez longs et minces, plus ou moins inégaux; à ligi' didite ou doucement courbée, non fusiforme, progressivement amincie en |)ointe aigiië; à tête variable, toujours bien i-enllée. tantôt gloljuleuse acuminée avec bourre- let annulaire au niveau ilu cou. tantôt eni-diforme. c'est-à-dire lai-gi' à la base, acumini'-e au sommet, sans bourrelet annulaire, i-aremeiil globuleuse déprimée on 1i-ilo1j('e a\('c mucroii ('liais. Telle dii telle des deux premières toi-mes de tète iin'Mloinine dans diaiiue indi- vidu ; les deux autres sont j)artout occasionnelles. Les spicules les plus grêles accusent constamment le l^onrrelet annulaire. ])i)uensions moyennes : 2.")0 à 100 p. de longueur sm' 1 à (i y. (r('paisseur.

Pas de microsclères.

Cniih'iir. -- Jaune ocrac('' ou lirun idaii'. (piand D'iponge est exempte de parasites.

Hlen foncé ou jaune oi-ang(' l)rillant à la surface ipiand elle est mu- xcrte de Heggiatoacécs, jaun laci- dans la iirofnndenr.

Les colorations bleue et (irang(''e persistent dans l'alcool et après dessiccat ion.

Ildlilfdt. ('osmo]iolile. - .Mer du .Nord (Xotliiumberland. côtes île Pelgi(pie). Man<di(^ (côtes de l'"rance et d'.\ugleterre). Irlande oc(dden- tale. Côtes océaniques de l''rance. .\(:iires. .Mi'diiiMi-anée (côtes de France, Adriatique). Antilles. Aniljoine.

Partout, sur les cAtes de l'"rance. à la giè\ i au largo. .

Il exisle en alxunlance sur nus ccMes. siuis l'dnne de plai|ues minces cl lisses, une SnlnMilidc imh iiiritanic. d'ailleurs ciisninpidil e. (jui. ni»rmalenicnl d'un jaune (ii'rac(''. pàh' on hrnnàlre. se laisse le jdu.s souvent envahir |»ar des païasites végidaux micr(isi-(ipi(|nes.

ETUJ)E MONOGHAPIIIOIR DES SPONGIAIRES DE EHAXCE. 103

des Beggiatoacées. la f)liijiarl du temps d'un l)l(ni soinlji-c. (ju»'l(|ue- fuis d'un jaune orangé vif.

(Complètement pure, elle attii'e beaucoup moins l'aitcMition qu<> lorsqu'elle porte ses parasites liahituels, car ceux-ci lui communi- quent des teintes l'iches tout à fait exceptionnelles chez les Spon- giaires,

(C'est surtout quand elle en ie<;(tit une coloration l)leue ({u'elle se fait remarquer, parce qu'on ne connaît pas d'I'Cponge naturellement, bleue. Et comme cet ét-at est celui sous lequel elle se présente le plus fré((uemment. il n'a pas échappé à l'obsei'vation des spongologistes.

En 1878 (13), Carter signale pour la première fois un Sitùcrifes, d'espèce indéterminée, envahi par une Algue bleue qu'il appelle Hypheotrix cœruh'u .

Va\ 188:2 (19). il décrit cette Eponge, d'après des spécimens qu'il a recueillis sur la cote sud du Devon Budleigh Salterton). sous le nom nouveau de Tcrpios rœrulca. et la rajjproche d'une autre Eponge, en laipielle il crijit reconnaître le Tcrpiox fwja.r Duch. et .Mirb., des Antilles. (|ui oIVre une coloration verte et possède destylos- tyles très semblables aux siens (iuoi([ue plus grêles.

Lendenfeld (61. p. 115:2), admet (|ue T. rœruled (Carter. 1882, fai- sait double enq)loi avec Sithcrifes rcs/if/iiun (Carter, 1880 (17. p. 32, pi. V. fig. 21). (Cette opinion me paraît un jteu risquée. En rappelant, à propos de la fréipiente coloration ])leu verdàtre des S. vesfif/ittm desséchés, la couleu l'du Subcriles. encoi'e innonnné.à Jli/phcolri.v. (Carter avait rn effet pris soin d(^ remar(iuer que les tylostyles de ces deux Eponges diffèrent par la conformation de leur tète. Mais surtout, la couqiaraison des mesures de ces spicules de part et d'autre, impose une ceiiaine réserve: au lieu de 4 [x environ, les tylostyles de S. r<'sfi;/ii///i auraient plus de 11) [x d'épaisseur.

liowerbank aussi a vu sur les cotes d'Angleterre noti-e Sul)érilide bleu(\. et. dans ses notes, jtubliées après sa mort par A. -M. .Norman, en 1882, lui consaci'a une description détaillée. Ea supposant nouvelle, il ra|)])elait Ilijnwdcsniin fcnuiruin (6. vol. I\').

496

E. TOPSF.NT

L'l';|)(inu(' liliif lie |t.ir;isiU's iTcsl pas rai'c. mais elle a [ia^-('' l(in,î- tcnips iiiaiicrciic à cause saii- dniili' ilc ses caraclèrcs i'x.l(''i-i('iirs insiuniliants.

Envahie pac des IJe-uiatnacées. elle n'avait |)as été si-nalée avant IS'.H). époijne nu j'iiidiipiai sa piésenee au large do Luc (114. 1». IU9).

A ces trois états, enuimuns dans nus eaux, il en faudrait ajoider un ipiatriènie (pn'. niallieureusenient . je n"ai |ias (Micure uiiservé. C'est celui di' ri';|)iinu(' verte, verdie prdhahlenient eni'oce par des 'J"liallupli\ les parasites. Il pai'ait l'orl l'épandu et. mm luin de mms. a été rencontré dans la mer du Nui-d. sur la côte du .Nortiuunherland (lullercdats),

IJuwerliank en a fait, en IM<ii). le ly|ie d'une |-:p(muc supposée mm- velle, son H i/iiii'iiidridoii (i('Uit}iU)>i(i .

C'est, à n'en pas douter, la mèmt> variété verte, dans iaipielje Ca!ler. en 188:2 (19. p. ^î-'i."»!. ei'ut reconnaître le Tcrjt'ioii fn'j"'' Duc 11., et .Mi(di.. I8l»i. Si celte déterminât ion est exacte, comme il faut l'adun-tlre jusipi'à preuve du c(mtraire. le \un\\ de ri-lponue ipii nous ()cru|)e doit (ionc. pai' droit d'ancienneté, être TcriiinxfiKjd.v; car il sendile liien ipu' Tcri^ios fiKja.r Cartel' et II ijincnidcidon i/i'hiliitosn UoNverhank soient identiques et se confondent sj)écili(|ue- luenl avec Ti-rpias rti>riih'(i Cartel- et Hi/nn'dcsni'Kt ff/tuicula lîowerhank.

C'est ce nom (pie je vais employer à la place de cehii de Si//trri(rs on de TiT/tiox It'niiiciihi. don! j'ai fait usage jusipi'à ces di'iniers tem|)S.

Lendenfeld (65. |». i:?-2i lui préfère ce|»endant c(dui de .S'////^';■/7('.s• /■//,7<^/' ( Ducli. et Mi(di. ). sans se soucier du uenre Trrpins.

Ponrtant, rK|)onge en (pu'slion dinèic di's Siihci'ilcs siricio sc/isn à beaucoup d'égarils. fille u'e^t ni massive, ni compacte. Sa inollessc est même souvent telle (pie le ipialilical if i/r/tif i/iosi/x lui convient |tarfailenienl. Sa surface est lisse, smi eclosoine sans spicules. Sa ('liarpeiile est irrégulière et làclie. Cela (din|>ose un ensemble de

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 197

caractères qui ne se rencontre nulle pari ailleurs et ([ui justilie, h mon sens, le maintitMi d'un ^cni'e à part.

De l'espèce, Lendenfeld a distinfiuè les quatre variétés suivantes : 1^^ var. sulphurea, sans thallophytes parasites ; var. rirh/is. envaliie pai- des Al.yues vertes; ',V> vai'. npruica, avec Ali;ues bleues ; 4'^ var. fiurdulidra, avec Alg'ues orangées.

Les variétés se trouvent ainsi établies surtout d'après la nature de leur parasite. Mais il est possible que celle-ci dépende de leurs pro- priétés spéciales, par exemple de la qualité de leurs sécrétions.

D'une façon générale, l'espèce est caractérisée, outre son port tou- jours très humble, par la forme de ses t^-lostyles et pai- leur dispo- sition.

Les tylostyles présentent le plus souvent une tète globuleuse acuminée. suivie au niveau du citu d'un épais bourrelet annulaire, Toutefois, cette conformation caractéristique se montre avec des degrés divers de fréquence. Il est rare qu'elle existe seule. Une autre l'accompagne presque toujours qui, dans nombre de spécimens, finit même par prédominer : le bourrelet annulaire s'efface, la pointe se raccourcit et la tête devient cordiforme en coupe optique. Oue le bec s'allonge en un mucron cylindrique ou qu'il disparaisse tout à fait sans que le bourrelet annulaire se développe et deux aspects nou- veaux apparaissent qui se rencontrent, presque toujours à titre d'anomalies, parmi les spicules normaux. Les spicules grêles ont invariablement une tête plate brièvement acuminée et un renflement annulaire assez écarté de la tête ]»roprenu^nt dite. La tige est élancée, non fusiforme et se termine en pointe longue et acéré(\ Il n'y a presque jamais dans la tête de dilatation vésiculaire apparente i\\\ canal axial.

Quant à la charpente, elle est d'habitude telle que Carier el liower- bank l'ont décrite, irrégulière et plus ou moins lâche, l'ourtanl. Lendenfeld a vu, et j'en ai observé égalenient. d<'s spécimens la charpente n'est pas sans analogie a\'ec celle des Pro^iihci-ilcs : il s'agit d'individus dont les tyloslyles se dressent verticalemeni sur le

198 E. TOPSRNT.

su|)|)int. n-ndaiil alors la sui'fai-c |)ltis i»ii nidins hispidc (".cltr stiiii"- lure est plulOtt exceptionnelle.

Les cellules sphéruleuses. qui. chez tant de Spongiaires, guident la détermination, sont ici de nul secours ; examinées dans les condi- tions les j)lus favorables, elles apparaissent jjtni nombreuses, petites et incDloi'és. en un mol dénuées d'intéiét.

T('rj)it)s fuf/fi.r var. suf/i/ii/n'a. la foi'ine exempt*' de Tballophytes ])arasites. vit sui- nos côtes océanifjues et méditerranéennes. Elle est commune dans la Manche, au Poi'tel, à Luc, à Uoscod', à la grève, sous les pierres et sous les berges des rochers. On l'y recueille aussi dans les dragages. Elle abonde à Banyuls sur les Cysfoseira de la baie, sur les J//Vvo<^-o.sv////.s' du lai'gc sui- |»lusieurs sortes d'Epongés massives, fii particulier sui' les Hircinia. enlin sur les conglomi'Tats à Mélobésiées du cap l'Abeille. Elle s'étale en pla(|ues Idujouis minces, généralement lisses, rarement bispides, souvent étemlues. d'un jaune ocracé ou jaune sale ou hiiinàtr'e (et non jaune soutVf. contrairement à ce (|ue son nom pourrait laisser supposer), .sans oii- lices distincts à l'ieil nu. Sa consistaui-f n'est ])as toujours d'une grande mollesse. Son ectosome. transparent, asjncujeux. se peice de stomions mi(;roscopiques. Ses choanocytes contiennent dn pigment jaune granuleux. Ses tylostyles. solitaires ou groupés par pelils (ais- ceaux sans direction précise, se croisent en tous sens, jibis ou moins serrés selon les individus. Exceptionnellement, ils se dressent la |(ointe vers l'extérieur, ainsi qu'il a ét('' dit plus haut. Tantnl on les trouve pi'es(pu' tous avec une tète acumini'c suivie d"un lniunelcl annulaire. taiiliM poui' la plupait avec une tète simplement cordi- forme, tantôt eulin on observe un mélange en proportion-- variables de ces deux conbirmatituis lypifpies. Leur taille n"a rien de lixe. mènie dans un indivi<lu doniu''. Ainsi, dans nn spi'iinien liis[(ide de lianynls. je la vois osciller entre I iO pi sur 1 et 770 |j. snr 7.

La vari(''l('' r<i'i-iilc(i de Ti-ritios. finjd.r est de lieaucuup la mieux connue. Llle est bien |)lus conniiune ipie |,i |)ri''ci''denle. uu. du moins, elle allii'i' hien plus souveni lallentiun. Sur toutes les

ETUDE MONOGRAPlflOUE DES SPfyNGIATRES DE FRANCE. 191)

côtes (le France, tani à la i;rève ([u'au large, on la rencontre sur les pierres, sur les (•(i(|iiilles. siii- d'autres Kponges ou sur des Tuniciers. En 189:2 (120). jai sinnaié itour la première fois son existence dans la Médilerranre, à Banyuls, elle abonde. Elle est vraiment cosmopolite, car je l'ai découverte sui' une PncInjrhaUna d'Amboine. Elle a porté le nom de Tcrjiios rd'riilca (larter, Hymodcsinld Icnuiruhi i'xiweiliank. SiiborilPs Icniiiciilux (Bow.) Topsent et Tcrjiioa teniii<-iili(!<{\So\\.) T()|)sent. .le l'ai fait n^présenter avec sa couleur naturelle, d'un bleu sombre (119. pi. 1. fig. 2), d'après un spécimen recueilli aux Açores par le Prince de Mo- naco, Bowerbank en avait fait dessiner les spicules en place pour donner une idée de sa cbarpente (6. vol. IV, pi. I. fig 5). Carter en a aussi figuré un spicule (19, pi. XII, fig 30 (i). mais à un grossissement insuffisant et tel qu'il correspond assez mal à sa description, Lendenfeld enfin en a repris l'étude en ces derniers temps sur des matériaux provenant de Lésina (65. p. 132. pi. VU et XII).

Ses plac|ues, lisses, généralement minces (Bowei'bank compare leur épaisseur à celle d'une feuille de papier écolier) ont presque toujours une grande nujllesse. Cependant, on ol)serve des variations au sujet de son épaisseur et de sa consistance, cette dei-nière étant en rapport avec l'abondance et la force relative des mégasclères.

Sa coloi'ation bleue est toute d'emprunt. Elle appartient réellement aux Thallopbytes qui l'envahissent et varie d'intensité d'après leui- densité. File persiste dans l'alcool et se maintient après dessiccation. L'eau douce la dissout en partie.

Les ïballopbytes ont un Iballe dissocié en filanuuits cylindriques droits et courts parsemés de granules bleus. Carter les a rappro- chés des Oscillai'iées sous le nom ih^ Hijphcolri.v ro»/'///^Y/.M. Lignier. . professeur de Botanicjue à l't'niversité de Caen. (pii. sur ma demande, a bien voulu les examinei-, a reconnu qu'il s'agit de Beggia- toacées. Peut-être mènw\. à son avis, ne représentent-ils qu'une variante de Beyyiatoa alha var. inap'nia (]olin. Ils s'établissent à

-200 E. TOPSENT.

la surface de l'Eponge en un vuilc plusmi moins scrn''. |)Iiisini nmins ('•pais, et ne pénètrent guèie dans la protnndeuidu ((Mps.

.his(ju'ici. ee parasitisme est spécial à Tcr/jïo.s /'t/t/o.r.heH Eponges l(\s jilus diverses peuvent l'entourei- sans que ses /Iff/f/infon passent sur elles.

Je ne connais (|u'un(^ Kponge ayant jnni d'une (•dlitr.ilion Wleue aussi i-iche. VAcon'ro /'/V'/Z/Vw/^des collections du l'rince de Monaco, draguée aux .\çores, en IHHH. à l»ord du yacld \'//i/-o/i(/('//r i±±9. p. o2. pi. 1, flg. H); seulement, l'alcool l'a complètement décolorée. Elle m'a paru l'avoir due aussi à des Thalloy)liytes. mais d'un autre type, soit à de courts haccilles. soit à di' très longs filaments inar- ticulés, dontj'ai constaté la pi'(''sence à sa sui'l'ace.

La couleur naturelle de Tcrfiios finjd.r rd'riih'd . visible dans ses parties profondes, est jaune, d'un jaune oci-acé. tout comme dans la variété sans Thallophytes et provieid d'un ]»igmenl granuleux, contenu dans ses choanocytes.

C'est généralement (die/ T. fni/a.r ctrnih'd (|ne Ton voit je mieux les tylostyles les plus carac|éristi(|ues de l'espèce. (",ai1er ( 19. p. 356) lésa décrits d'une façon l'oit exacte : « en épingle, lisses, légèrement courbes; tAte globuleuse, acu mi née au sonnnel. suivie d'un ren lien i en I annulaii'e. étroit: tige conitjue s'elïilant bientôt en pointe aigui' : taille la plus élevée \VM\ (a de longueur sur i (x. :2 d'épaisseui'. »

Il y a. en etVet. des spécimens ces tylostyles se rencontrent en grande majorité, .l'en possède même ils existent à l'exclnsion de toute autre forme, avec une longu<'ur de ri-'iO à ;{:20 [a et une ('pai-seur de i [A environ. .Mais il faut se garder de prendre ce caractère d'uni' manière trop ai).solue. Souvent, leur bec s'atténue et leui' bouriclet s'fdface. Dans la Mamdie et dans la Mi-diterranée. j'ai recueilli i\^'<- spéciuM'ns les tylo.styb's. uu'surant au plus -IWi) jji sur (i. oui pour la plupai-t une tAte sim|)le. ovoïde, courte ; il n'y a guère, i liez eux. cpii' les spiculesgrèles sur les(piels se (li>tiliguenl lielleiuenl les annexes en (piestion .

.le viens. ( liemin faisant, d'imliipier les dimensions moyennes des

ETUDE MONOGRAPIIIOrE DES SPONGrAIRES DE FllANCE. ^01

tylostyles. T.enrlenfeld a inosurr sur des sprciniens (1(^ I.osina leurs dimensions (^xtiènies : i;>0 à .'i^O (x de longueur sur 3 à 8 [jl d'épaisseur.

Quant à leurdispusilion. eileaétédrcrileaussipardarter: uScattei-ed plentifully and irregularly throughout tlie sarcodic iilni of which llie sponge is (*onip(»sed. » La figure eonsaerée. dans la monographie de BowerhanU (6. vol. I\'. pi. I. lig o). à la (diarpentc de Hipncih'sniin ti'niiinild rend i»ien rini|)ression de ee qu'on voit au niici'oseope en examinant sans l'avttir traité au préalable un lamlieau de l'Eponge, D'habitude, les tylostyles se croisent lâchement, restant solitaires, ou . comme le dit Bowerbank (p. 68), se groupant par paquets plus ou moins importants oii leurs bases se placent toutes à peu près au mèux^ niveau. Ils se tournent de tous cotés, bien plus dans le sens de l'étendue (pi(> dans le sens de la hauteur du corps et ne d(''|)assent jamais la surface.

Nous venons d'établir qu'ils atteignent fréquemment et 8 p. d'épaisseur. De même que leur vigueur, leur nombre peut augmentei' chez certains individus qui deviennent par ce fait moins mous que de coutume.

Tcrpios fiKjn.r var. (nirniUidcd m'a paru se tenir tle préférence dans des eaux de quelque profondeur. A Luc et à Roscolf, c'est seule- ment dans les dragages que je l'ai obtenue, sur des supports variés. A Banyuls, elle est commune sur les Ci/sfoscira de la baie. Les plaques qu'elle forme, minces et lisses, ne sont pas très molles. Elles se font remarquer par une bi-iliante coloration orangée, qui ne leur est pas propre non plus, mais leur est communiquée par des Thallo- phytes parasites. Ce sont encore des filaments dissociés, plus longs et plus grêles que ceux qui couvrent la variété précédente, et conte- nant des granules rouges. Us représentent sans doute une autre variante de la Bcf/r/iafon allxi nnir'nui .

Les tylostyles ont une tige élancée, mm fusiforme. [jrogressive- ment atténuée en pointe fine. Leui' tète |)résente assez rarement le bourrelet annidair'e caractéi-istique et se nmnlre le ]»lus ordinaire-

■2()'2 E. TOPSENT.

nn'iil rdidirui'iiio. c'est-à-(lir<' (•(iiirtc et l.ir^c à sa l)ast'. I.cs ])liis forts cuiiniit' les |)lus grêles |»<'uvciil acfHn'Tir un Imm rcict. (les spiculcs sont, en général, plus inégaux entr(> eux (jue dans la variété précé- dente, quoique leurs mesures oscillent à peu près entre les niAnies extrêmes (IMO [a sur 2 à 400 \k sur Ti). Leur nombre est relativement plus élevé et leur vigueur plus grande.

Ouant à Tt'rj)ios fiff/f/.r \:\v. ririf/is. ne lavant |)as encoi-e ren- contrée dans nos eaux, je n'en puis jtai'Icr en pleine connaissance de cause, (l'est, comme on sait, le Terpios fiK/ax Clq Duchassaing et Michelotti ou. tout au moins, de Carter et en même temps VHi/ntcnin- cidon geint inosa de Rowerliank.

Lendenfeld aj(»ute au nondire de ses synonymes le Tcrpias ririt/is de Keller. dont la f(»rmc et la culoratinn plaident, en ellet. tout d'abord en faveur de cctti^ manière de voir; l'absence d'Algues dans son parenchyme ainsi que la taille faible (200-220 [a ) et surtout la conformation particulière de ses spicules (des tylostyles à tète fort elliptiipic. entremêlés d'oxes) interdisent une telle identification.

De tout ce (|u"on en a écrit, il résulte (|iie 7'. fiK/a.r riridis foiane des plaipi(>s lisses, très minces et ti'ès molles, à spicidation làclie et irrégulière, l-llle doit encore sa coloration spéciale à des .\lgues, mais sphériques, cette fois, vertes, et probablement d'un autre groupe que les Beggiatoacées. Carter la décrit, en ellet (19, p. :î5o). « cliar- ged wilii innumerable globular bodies (? cells). extremely minute and of a copper-green colour. » Bowerbank foiunil une indication sem- blable (6, vol II. ]). 222) : << Wlien a sniall piation of Ibe s|)onge was ininiersed in dislilled water. iiimiuierahle niinuti' globular vesi- cles were liberaled IVoni tlie sarcode. wbicb appears to cttnsist nearly entirely of Ibese UKdecides. >i

l'ersonne n'a dit si ses lylostyles pr(''senlent un bomrelet annu- laire comme ceux des /'. fiKjii.r (■iiTiih'ti les plus typiques. Ils sem- blent, d'a|)i'ès les dessins de Carter et de Howerbank. avoir uni> tète plus ronde (pu- d'Iiabiliide. ce (p.ii porte à se demander si (Parler n'a pas eu rais(Ui.loid en les in>crivard côte à côte, de si'-pai'er sjiéci-

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 203

fiquement Torpiox fuuax et T. rapridi'd. D'ailleurs, la description de ces spicules laisse beaucoup à désirer. D'après Carter, ils seraient plutôt courts et grêles (294 [jl sur 2). Bowerhank aussi les a déclarés grêles; cependant, le dessin qu'il en a donné laisse supposer qu'ils atteindraient près de 700 [x de long, cliitlVequi paraîtrait excessif si nous ne l'avions précédemment relevé nous-mème sur un Tcrjiios fugax hispide, sans parasites.

J'ai toujours appliqué le terme de //arasifcs aux Algues (pii végè- tent à la surface des trois dernières variétés de Terpfos furjax. Est- il exact et celui de commoiuaux ne leur conviendrait-il pas mieux? C'est une question difficile à trancher. Pourtant, s'il paraît peu pro- bable que ces Thallophytes soient nuisibles à l'Eponge, puisqu'on la trouve bien vivante, avec ses choanocytes actifs, alors que sa sur- face est entièrement envahie, il send)le bien ({u'ils profitent de certaines de ses sécrétions. Je me suis livré à une expérience dont le résultat appuie cette opinion dans une certaine mesure. J'ai tenu des plaques de r. /"//^/f/j? cœrulea longtemps enfermées dans des godets avec une petite quantité d'eau de mer. et j'ai constaté qu'il s'en déga- geait au bout d'un certain temps, (piand elles entraient en déconqjo- sition, une forte odeur d'hydrogène sulfuré. Peut-être l'Eponge fabrique-t-elle ou emmagasine-t-elle dans certaines conditions des produits sulfurés ? Ce serait la raison qui la ferait rechercher des Beggiatoacée.

Genre Finilina Gray.

Suberit'ulœ se distinguant des Siiberites par la possession de microsclères, microstrongyles lisses centrotylotes, localisés à la surface,

Firnh'nn /iri/st (Linné) Gray. (PI. V, fit--, fi-i')}.

Syn. : 1707. Alcyon'uim ficus. Linné (72, p. 1295).

-204 E. TOPSENT.

Syn. IHOC». Alcjjoniiini hulhosiim . Ilsjtoi' (35. p. il. ]tl. XII. lig. 1-G). ISOn. AIryoniuni /i/hrrastn/i. l'.spci- ( 35. |i. il. |il. XIII.

180(i. A/n/oniinn /irus. Ksp.'r (35. \)\. XX. liu. 1-i). 18Ht. A/fi/oni/n/i /ir//'o/'//i('. Laiiiarck i59. \n|. 11. p. 394). 18i(». Alcyoniinn rom inn-tinn . Lamaick 1 59. vnl . 11.

p. 400). 1810. Ah-i/oniiini pnis. Lamuuroux (61. ]>. .348). I8l(). Alcyoïiium cotnixichnn, Lamouroux (61. \). iioi). 1818. Sj)onfjia sifhcriff. Monlagu (79. p. 100). 1821. S/)onr/i(t sifhcrosft. S. V. Tîray (40. p. '^6i). 1828. Hdlichondrid siilx-ricii. l''lriiiini: (36. p. .')22). I8;{;{. Suhcri/es /inis. .\aidn i81. p. -rl'A). I8:{7. //f//is/)onf/i(/ siihcricti. de Olainville (3, p. 5,32). 18i2. lldUrlidnilrid riiujiillosd . .lulmstnn (52. p. 137."

].l. XV. lin. l-;{). 1842. Ildlirhondrid sulx-rcd. .Inlinsttin (52. p. lii'l. [tl. XII.

fij;-. :i-0). 1842. lldlhltdHiivld lird!<. .I(.lins!(in (52. p. lii. |>1. X>'.

li-. 4-:i). 1801. Ildlind xdbrri'd. Odwcrliank (4. p. 23.')). 1801. Ildliiid /irus. Odwciiiaiik i4. p. 230). |8!)(t. Ifi///H'/iidrit/()/i ri/'(/i///()Sd. Vn\\\rv\)i\u\\ (6. vol. II.

p. 103). 1800. Ili/iiifiiid(i(lini suhcrcd. lînw rriiank (6.V(il. II. |i.20O). IMOC». Ihiincnidciildd /ifi/s. Odwciliaiik (6. v^l. M. p. 2(K>). 1800. ll«iHr}idnilrid fdriddv'id . Tmiw l'iiiaiik (6. \nl. 11.

p. 200). 1807. lii'nicrd ri /-(iullnsd . (irav i41. |i. ."il-S). 1807. Sdhi'rilcs sdl)i')-id . (iiay i41, p. ."»2:{). 1807. l-'icdliiid /iri/s. (iiay (41. p. •''>23). IHOS. Ili/iii('iiiidi(l(di snhcri'us. Xnim.in i84. p. 331 i.

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPOX(ilAIIlES J)E FRANCE. 205

1870. Siihcvilcs (loniiiiiciiht. Scliiiiidi (100. p. 70).

1870. Sithcritcs /in/s. Scliitiidl (100. p. 70).

1874. I/i//n('tua<i</()/i rirniillosn . Ouwerh.ink ( 6. vttl. III.

pi. X\X\ ). 187i. Hymeniacidoit siihcn'd. Onwcilj.iiik (6, vul. III,

pi. XXXVI. li.ii. 1-i).

1874. llijnu'nificidon ficus. Oowcrh.ink (6, vol. III.

pi. XXXVI. fig. 10-17). 187i. IldUchondi'Ki farinaria. l>o\vfMi)anU' (6, vul. III, pi. LXX. lig. 5-8).

1875. SifOf'rifçs doinuncuhi Xaido. Schmidl ( 101. p. 115). 1875. SuOen'fcs /irus. Scluiiidt (101. p. 110).

1880. Suhi'/-if('s iiKnihithuliis. Carter (Zooloijij of fia-

re/Us Sea. Ann. a/u/ Ma;/, of luil. ///.s7.(5).

vol. VI. p. 2.50). 1882. Ilalirhondria suhcrid Johnstoii . Carter (19,

p. 858). 1882. //a/ir/io/i(/7-i(i /in/.s .\u\ins\on. Cartel (19, p. 858). 1882. Snhcn'te.s /it(>>if(i//ji(h/s. CnvU'v {19. p. 858j. 1888. Siihcrilcs doinidicnld Xardo, Carter (20. p. 'M)). 1885. Suberites ntonlalhidiis Carter. Fi'isledt (37 p. 10,

pi. II, lig. i). 1885. .y>/6er//p.s- /'>"«( Esper ) Schinidt. Krisledl (37, p. 20). 1885. Si/ht'riff'.s rir;/i//fosi/s .lolinston. Kri^itedt ( 37. p. 21). 1887. Si//)('/-i/rs dtniniiiriihi (( liivi ). Vosmaer ( 145. p. 882,

pi. III. liii. 8). 1887. Siiherilcs doniiiiicultt. .I.-A. Thoiuson (109, p. 2il,

pi. XVII I. 1887. Siihcrilcs suhcrcd Vi\-{\\. Topsent (110. p. 150).

1887. Subcrilcs /iciis <<v\\\\\'u\[, To|»sent (110, j). 150},

1888. Subcrilcs /ir)t.-<, Tupsent (111, p. 1200).

1888. Subcrilcs ri njiillosd ( I5(»\v.) Sollas ( 106. [». il 4). 1880. Sulx'rih's sdl)i'r('d .Moiitaiiu, llaiiitscli (46. p. 158).

20() E. TOPSKNT.

Svn : IH'.K). Siihi'rih-s (hnniimiihi .N'ardd. Il.initsrh (47. |». lU.'i

.4 ^li). IHUO. Su/jcrifcs /ici/s \\s\)i'i\ Hanitscli (47. j). I '.».") rt rilCu. 1801. Su/jcrifcs /iri/s ^^.luhnstun) ScIiuimII . 'lupscnl

(115. 1). l'H. ISIU. Suhcritcx /iciis (Jdlinstdii) Sfliinidt. ïnpsfnt (116.

].. I^>T). IH'.H. Si/hcrifcs /irits (.Ictlmsloii ) Sclimitll. Tupscnt

(117. p. :i-2«.»). I8*,)l. Siilx'i'ih's iloiniinciihi .N.inlo. Il;ii[ilsi-li (48. p. :2)S). 1891. Snhrri/f's /iri/s Ksiicr. Ilaiiitscli (48. |). '2[\)). \H\)-2. Sit/j('/-ifrs /in/s {.]n\\[\s[i)[\). Sfliiiiidl Topscnt . (119,

p. l->8). WM. Siihr/'i/cs /f/fi/s. I.aiiih.' (151. ]•• 71. pi. III cl V,

li,i;.Ti. 1893. Sitbcrilcs /ints (i'ispcii. Lcvinscii (69, j». U().

ti.ii. -21). 189:!. Sii//('/-i/rs /'///■i/i(//-ii/s (Vn)\\.]. \A^\■\\^>>v\) {69. |i. i\2,

lig. '22}. I89:{. Sithcrilrx inoiihilhidiis (lartcr. |j'\ iiiscii (69,

[>. il;'.. lig. 2;}). 189'k s II heri Ic.'i r iri/ii 1 1 o.^ii X .\n\\\\An\\ . Ilanitscli (49.p.lT7). I89i. Siilx'rili'x (loniiniriihi (»li\i. Ilaiiilscli (49. |>. 177). 1891. Siihcrilcs /iiiis .loliiisidii. lia nilscji ( 49. p. I77l. 189i. Siif/i'/-i/i's fariiKiriiis Uowcrltaiik. Ilaiiilsi'li (49.

p. 179). 189'k Siihrrili's /iriis .lnliiisldii. T.ipsciil 129. |>. Ki,

18, 2\). 1891. Siihcrilcs iliiiiiiuiciild Olivi. Topsnil (129. |i. 18). 1891. .Siihrri/i's /irit.^ (.I.iliiisidiii. Wrlliin- ( 148. j». ;{-28). 189(i. Siihi'rili's /iciis .lulinvlmi. TnpM'iil il31. |i. 27.')). 1897. Fiiiiliiiii /iiiis (LiniK'). LciiiIrnrcM i65. p. 91.

pi. III. M. \ Il cl l.\).

ETUDE .M().\()(jHAl>IIinrE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. -207

Syii. : I<S'.)7. Siihcrilcs (loinuncKla {()\\\'\). LendciifVId /kus (&5,

p. 118. |)l. IV, VII t't Xlj. 18U.S. Siilx'rih's siihcrciis (.lohnsl.m), ThiVIo il07. p. 38,

pi. I ("l Vllli. 181)8. Stihi'rilcx phinniUi. Tliiflc (107. pi. VIII, lig. 8). 18l>8. Firuliiia finis, Tupsent (136. p. 429). ISUU. F/ri//i)i(/ /irifs {lAimé). Tupsent (138. \k iOo et KKi). 189i. Si/bcrifcs suberca Johiistoii, Laiiii)e (149, [). H'),

1)1. IV. lii;-.;{). 1894. Siihcrilcs imnitalhidiis (larter, Lambe(149, p. 127,

pi. III, li-. (V). 189<). S/fht'/'ifrs /in/s Juhnstun, Lainbe (150. p. 193,

pi. II. fi-, i).

Éponge i-;u'enient enci-(jûtante, ordinairement massive et de eonti.uu- ration variable, un peu d'après la nature de son support, globuleuse, fieiforme. allongée en massue, ou irrégulière, en général peu ou i)oint lobée.

Consistance ferme, mais souple et élastique. Surface lisse ou très fine- ment veloutée. Ectosome non détacbable, mince, percé de stomions microscopiques dans des aires étroites limitées par un réseau de tylos- tyles fascicules et distril)uées tout autour <lu corps. Oscules peu nom- breux (1 à 3), larges, situés sur les points culminants. Cliar])ente dense, irrégulière, sauf vers la péripbérie, les mégasclères se dressent la pointe en dehors et se dispos(Mit en l3ouquets serrés.

Une couche de gemmules i normes à enveloppe de spongine se développe presque toujours an contact immédiat du support et persiste durant toute la vie de l'animal.

Spiridcs. I. Mégasclères : 1. Ti/lu.st[//<'.s lisses (fig. 6 (), à tète d'or- dinaire bien marquée, plus large que haute, arrondie à sa base et sur ses côtés, obtuse à son extrémité, quelquefois surmontée d'un mucron cylin- drique plus ou moins long, souvent ornée d'un rcMitlement secondaire au niveau du cou, rarement atrophiée (le tylostyle devenant un style), exceptionnellement atténuée en pointe (le spicule se transformant en oxe) ; à tige courbée, de préférence dans son premier tiers. D'habitude, ils sont assez inégaux entre eux et mesurent en moyenne 300 à 450 y. de longueur dans la profondeur et 100 à 300 [j. vers la périphérie; leur épaisseur varie aussi entre 1 et 7 ^, indépendamment de leur longueur.

II. Microsclères : 2. Mici-osrr(>iii/i/l<'s cfit/ron/lotcs {tig.iî<() lisses, légè- rement arqués, de l.ô à 50 [jl de longueur sur 0 [a,5 à 2 [x,5 d'épaisseur, localisés dans les aires ectosomicpies autour des stomions. Leur renfle-

208 K. TOPSENT.

ment, médian d'ordinaire, peut se di'plai'or jusqu'à ocrui»"!" l'une dos extrémités. Leur tige peut s'effiler en pointe d'un côté <ui de ])ait et d'autre, les transformant ainsi en microxes centrotylotes. La ricliesso en micTosclères est tout individuelle. Abondants dans la plupart des cas, ces spicules caractéristiquos se montrent malheureusement assez rares chez certains spécinuMis. mais ils sciiiMcnt ne jamais faire défaut.

Couleur. La couleur à l'i'tat de Aie \ aric du gris au i-nuge oi-angé ; elle peut être uniforme ou bien les teintes vives peuvent se répandre seulement sur les parties les plus ex])os('es à la lumière. La coloration rouge se limite en tout cas à la zom- pc-riphérique sur une épaisseur de 1 à 2"""; l'intérieur du corps étant jaune, souvent d'un jaune d'or.

Hdhitdi. Atlantique Nord; Adriatique; côtes du Sénégal; côtes du Japon, Pacitiquc Nord, merde Behring. D'habitude par d'assez faibles profondeurs et jusqu'au-dessus du niveau des basses mers de grande marée.

Commune dans les eaux du .\.-(». de l'Europe et remarquable j»ar ses caractères extérieurs, FiruHna /ia/s était déjà connue des natu- ralistes de la fin du xvii" siècle et du cuiuuiencenient du wiii''. l'ailas, Linné, Esper. Lamarck et Lamuuroux la considéraient ((imme un AIryon'nim amiuel ils ddnnèi'cnt des noms spiM-ilii|nf-. i;i|i|»i'l.iiil uniquenu'nt sa foiane dU sa i'(insistanc('. De ces noms, le j»reiiiier en date est celui de //r//.s-. de Linné. (|ui doit pai- conséquent prévaloir, quoiqu'il désigne partii'ulièreineiil un aspeci (|ue l'animal est loin de revêtir conslamnient.

Depuis 1818, époqu»M)ù .MonlajiU en l'cconnul la vérilable nature. tout le monde s'est accorcb' pour voir dans cet cti'c un S|)ongiaire.

i'ar niallieur. MontaiiU ra|)|(ela d'un nom nouveau. S/i<>ii;//ft siihcrid. Les deux termes si/hr/'i(i (i;(''n(''ralcnienl modili"' en siihr- rcfi} «'I /i'-i/s. acceptés |»ar .lolmslon et |)ar IJowerliank comme s'appliiiuanl à des Éponjies dillercntes. (tnt cau.sé une confusion ipii ne fait que se {lissi[)er niainteuanl.

On cr)ni|)reu(l assez liien ([ue ,l(iliii>lon. tenant ctuiipte surtout i\('> caractères extérieurs, ait cru pouvoir iljstingner une Ihil irltuiidrid si/hr/-rfi iMont.) et une //. //r//.v | i'ispen. .Mais IJowerltanU. (pii savait la valeur de la spiculation. aurait ilù fondre les deux espèces en uni' seule. .\ lire ses descriptions, ou sent (piil n'i'xisle pas entre son

ÉTl'DE MONOCRAlMIinrK DRS SPOXCIAIHKS 1)K FINANCE. 20'.)

Hijmeni<iri(J()n subcrea et r?un Hiji/wnidcidon /ici/s de dillérencc autre que labsence, chez la pceinir'rt'. des niiciusclèies cufactiM-is- tiques de la seconde. Pour la fonne. en ell'et, Bowerhank nous dil (6, vol. Il, p. 207) que //. snhi'rcn peut ressembler exactenuMit à //. /ir-ifs. En ce ({ni concerne les spicules. on conslale. d'après les iigures "2, 3 et l'.\ (6. vol. III. pi. XXXN'I). qui y sont consacrées, que les tylostyles normaux sont identiques de pai't et d'autre; la figure 4, dessinée d'après //. suberea, représente une forme grèle de tylostyles (jui se rencontre communément chez les //. ftciix les mieux caractéri- sées. Seuls, les microstrongylescentrotylolesd(> //.//>■//,< nian(pieraienl à //. siihcrcd. (lependant. quand on étudie une séi-ie de Firu/i/ifi /l'eus, on s'apei'coit bien vite (jue l'alKUidance relative de ces mici-o- sclères est fort variable: sur certains spécimens, on éprouve une réelle diflicnlt('' à les découvrir. Dès loi-s. l'idée vient à l'esprit que peut-être l»o\veriiank a conservé l'espèce //. subcrcd pour des // . /iiiis (ii'i il lui aurait ét('' impossil)le de retrouver les micro- rhabdes caractérisliipies. (larte'C nous apprendra plus tard qne lîowerbank n'eut même pas cette excuse et que ses spécimens- types, comme ceux de .bibnslon. déposés sous le nom de subi'rra au British Muséum, contiennent ces spicules en abondance.

En 1870, comparant les Eponges de la monographie anglaise à celles dont il avait fait lui-même l'étude. (). Schmidt admit, sur la foi de Bowerbank. Il tjnicnhic'nhtn siihcrca et //. /iciis comme réelleuu'ut distinctes et pensa reconnaît le dans la première uiu' Subérilide très commune dans la Méditerranée, couinie elle massive antiaw des coquilles vides de (îastéropodes et comme elle dépouivue de micro- sclères, le Siiberites doinunciihi (Olivi). l'eut-ètre une comparaison rigoureuse des mégasclèi-es aurait-elle enq)èché cette fusion, mais Schmidt ne sendjie pas avoir accordé une grande attention aux nu''gasclères de S. (lomiiiiciihi . l'n tout cas. c'était une nouvelle erreur et qui se perpétua longlenqts.

Carter (1882. 188;V). Vosmaer (1887), llanitsch ( 18'.»0. 1891, 181»i) et Lendenfeld (1897j ont, d'après Schmidt. coriigé en Suberifrs

ARCH. DE ZOOL. EXl". ET C.Éy. 3' SERIE. T. VIII. 1900. 14

rîlO E. TOPSENT.

(hniniiiciild le nom ilc l'iiuilili' IhilirlKnidrid xiilicrid (.Muntauii) .liilinsloii. .ru|)(''rai inui-inèiuc celle corn'i-tioii jus(|irrn IS'.li.

l'iui riant, drs 18S2 (19, p. 853), (larlcr nicnlionnail rcxistcncr do iiiicrostroni;yles ccntrotylotos clioz //''///'•//o/;r//'/V/ si//)>'/'i/i r[ en iintail les dimensions, (jui le ndint di' itroclanicr alors ridcnlib'" de celte K|ion,:;'e «'1 de IhilicliDiKl r'ut /iri/s. doni il dit, à la liuiic suivante : « h'iesli-spieules the sanie » ?

(larti'rne dériarant pas à ce niomeid avoir vu r(^s inicrosclères sur les s|iéciinens-ly])es de .johuslon et de jîowerhank. il senddail t(''ni(''raiie. iiial^ré les çunsid(''ralions ipie j'ai coiisium'es plus haut et (|ui depuis loni:;lenips ni'in(|ui(''taieul '. de risipu'r uni' telle ideulili- calion.

Aujourd'hui, la lunnère est faite Ka vérili'' aurait pu (Mic pro- clanuM' dès IS'.U. Ilanitsch recduuul à cette date, surune ohservaliun de(;arlei'. ([ue des Kponges du !.. .M. 15. <!. District, tpril avait déter- minées Sifhen'fcs ilomunrtihi Xardo i Hdlichondrid xiihcrcd Mon- tagii), possédaient des niicrosclères ceutrotylotes. A celte occasi(Ui, dartei' lui avait (''crit ((ue ces niici'osclères existaient aussi dans les Spécimens-types de lldUclKiml ria ou II iiinciiidcidnii siihcrcd de Johnston et de PxtwerhanK'. hien ipu' i-es .luteiu's eussent (unis de les indi(pier.

Ilanitsfdi aurait ilù. sur de telles c(uistalations. uietlre (lu à une c(uil'usion (pii avait tant dur(''. Il continua quand uiènie à distinguer Sd/jc/'i/rs /in/s Vi)\\\\\\(' une espèce à part et à se si'rvir '\\\ iloiu de Sd/tc/'i/cs (lonid nruld .

A|»rès avoir relati' ce (|ui s'était passé entre ilanitsch et (larler. Lendent'eid conclut assez iiat urellenieut (pu' les Mponucs eu (pu'sti(Ul étaient des Firdlidd /iciis sendilahles par leur l'orme à des Siihcrilcs ilttuiddi-dld et ipu' leur iliMermination avait (''li'' entaidn'-e d'erreur ; mais ridè'e ue lui vint pas ipie. dès lors. V lldUiliinitlrid xdhrvcd (''lait une es|ièce iuutile e! Uou pa- un s\ ii(iii\ me de S iihi'i i li'S dodi inicu Id .

' Toi'SKNT E., CiiUiliKjtic lies /-'/Kini/fs nxiiril/irs sur les cii/rs du Cith'nilu (Mliil. Sor. IJnm'innc de .\orm;iii<lir (srr. 3i, vol. X, p. .'I<i7, C.k'h, 1SS7).

ETUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCK. :>! f

D'un autre coté, l^anihc a reconnu (149. ]). 1:27). ijue Siihrrih'x Ki(bcr<'(i .lolinston |iossè(le des microsclères en (|uantit('' variable, parf(tis si faible (ju'ils ()euvent passer pour absents.

Puis, Thiele (107, p. ^iH) a i(''ceninienl dénoncé l'inexacte idenliti- cation de cette Eponge avec SnherKes <l<))nunrul(i. Il aurait se rendre compte en outre cjue Siiberites .snberea (Johnston) (ou, plus exactement, Montagu) ne se distingue plus par aucun caractère de Ficulina /ici/.s (Linné).

C'est cette importante conclusion (ju'(jn devra désormais s'en tenir.

Ficulina ficus a encore reçu d'autres noms dont il nous faut dis- cuter la valeur,

h'HaUchomlrlna rirt/i/lfos/i de .lobnston, mieux décrite par Rowerbank sous la dénomination de Hijiiicniacidon rirf/ififosa. ne rejM'éseute. h mon avis, (pi^une variation de l'espèce, assez fré(|uente au moins en certaines localités de la mer du Nord (l)ogger Bank, Bowerbank; ad orat; Bahiisi(e, Fristedt). Les individus, au lieu d'envelopper leur support, se dressent à son contact à la facondes spécimens de la foi'me ficus type, mais, exagérant la tendance à croître dans une seule direciion. s'étirent en de longues bandes sub- cylindriques ou plus ou moins comprimées et généralement élargies à leur extrémité libre. Ce ([ui les l'cnd plus intéressants, c'est que la plupart de leurs lylostyles, effaçant leurrentlementliasilaire, se trans- forment en styles; mais il ne faut pas oublier que cette modification s'observe également, eu ])roportion variable, cbez toutes les auti'Cs formes de Ficiiliiui ficus, l'xtwei'bank a indiqué expressément cbez S(ui Ili/iiicnidcidon ficus (6. vol. 11. p. :20!)) un mélange de tylostyles et de styles, avec ])rép(Mul('rance des premiers sur les seconds. Il a cih' aussi (vol. III. p. 8'.)) uu s])écimeu, all'eclant tout à fait la forme sulx'rcd. les spicules (''taieul en majorité des styles, comme dans la forme /•//V/////O.S7/. .l'ajoute (jue.dans la l'orme /V/y'//«^//vV/. les styles se renc()ntreiit aussi en (juantiti' notable. De sorte (pu- la prédomi- nance des styles ne constitue réellement pas un caractère spé'ci(i(pu'.

-212 H. Torsivvr.

La liiimut'ur Hc ces iii<\u!isclf''res (ciivirun iO(»[J.i. mtti'f par l''iM>ttMll (37, I). :iO rt :il nrajnrs lies FiriiliiKi ili' la lunin' rir;/i///(isa . ne (lilIV-rc pas (le relie di-s mé-asr|ères di' spéciiiien- de la Uhuw

suOcrca.

Hdlichoiidrin /'(irinar'ni Unwei-liaiiU «lési-iie une autre vaiiathMi do Ficulina /in/s. en ra|ip(irt. à ce ipTil send)le. aver la nalure ilu support. Sur les valves de Fcricii o/x'/rii/dris. rilpuniic s'étale eu croûtes étendues, niim-es <'t lisses. |5o\verl>ank Ta reniar<|uée à cet étal en divers points dt's entes d' AnuUierre (dans le -dite de la Clyde. dans le canal Saint-lieorucs. sur la côte de la .Manidie. au N. et à l'O. lie rirlande). Levinsen (69i a noté sa |)résence dans le Calté^at.

.M. de l,aea/,e-l)uthiers m'a fait riioiineur d<' m'en (•(unuinni(|uer des s])éciniens de llastin^s. (pi'il |)ossède. éti(|netés de la inaiu de IJoNverhank. Les lylostyles y portent, ainsi que l'a l'ail liuurer Uowei'- liank(6. vol.lll.pl. I>.\.\i. plus fréipieinnient (pii' dans les /-'/r//////^/ /iri/s massifs, un renllemenl annulaire à la suite de la tète, an niveau du cou. .le n'ai |ias ti-ouvé de -cmunili^s à la liase i\\\ eorp-. Il n'y a |)as d'autres dillerenees. Ces tiails n'ont pas. on eu conviendra, de vali'ur spé-ciliipie. La l'orme /'(irinarid se disliu-ue si peu de la ïi)vu\v siil)cn'(i\\ tous autres égards (pu' llanilsidi en cite i 47. \\. '1V\), sous le nom de Siihcrilcs iloiiiinu-ii 1(1 . un s|)écimen du voisina,ij,c de rflc de Mail, encroûtant un l'rclcn oiicrnihiris. vivant. La taille des siticules ne dilVère |tas notaldement de c(dle des spicules des FiniliiKi /in/y. d'auli'c forme.

■Lai trouvé. raiiMueut à vrai dire, i lie/ des FiciiHiiii /iri/s massives, (pielques mii-rorlialides centrotyloles à bouts poinlus parmi ceux, normaux, .'i extrémités oitiuses. Les liuures cmisacrées par Levinsen (69. tiu'. ::^l) ''I l''"' Leinleiibdd (65. liu. o'J) aux mici-os(dères de /''. finis corrohoreiit iiic'- oliservat ions persoumdles h ce sujet. D'autre p.irl. les dessins. d(mnés par l''ristedl (37. 1)1. IL liii. il e| pai' Levinsen (69. li.u. '^'-U. des spicules de prétendus Siihcrilcs iiKiiildl-

hiiliis Cirter. t('' iL:iient eninre d'un pareil niidaiiue. avec seuleiiieiil

une pin- uraiide fréipience des micrnsilères |ioinlu>. De >orte ipie

ETIDI-: MOMMiKAlMIlni K DKS SI'(l.\(;iAIUKS l)K KUA.XCK. -li'A

l'esprce Si/h/'/'i/i's //lo/i/a/fj/'t/i/s, iHiihlic parilarter pDiii' i\es Fifit/ind pussédaiit (les iiiici'di'lialtdt's à t'xtn''inilr.s acrives. passe jtar degrés insensil)les à l'espèee Firif/i/ia ficus cl n'en peut (Mic considéiée que connue uue vai'iation. Je n'ai point rencoutié jusqu'ici dans nos eaux de Flcul'inn (|ui put, d'api'ès la proportion de ses niieporhal)des pointus, lui eMre rapportée.

Landie a cité (149, p. 1:2"). sous ce même nom d<' Sultcritcx inon- tdlbidiis. une Fici/li/ta dont les microsclèi-es. UM'-Iange encore de inicrostrongyles et de microxes centrotylotes, se font remanjuer parce qu'ils se couvrent de fines é])ines. Il s'agirait plutôt, à cause de cette ornementation, de Sithcri/fs LiffAcni Sidimidt. 1870. ou du S)fhe?'ifes sp. de N'osmaer. 188:2. (les deux I*]ponges sont, en etîet, des Ficulina. intéressantes précisément pai- leurs micro- rhabdes épineux, en partie obtus, en partie acérés. Elles se con- fondent, d'ailleurs, dans une espèce uni(jue. Firu/ina Lii/kc/ii (Schmidtj. à moins pourtant qu'elles ne représentent aussi une autre variation de F. /Icus. Otte bypothèse serait fortement éta- l)lie si des spécimens de la variété tnonfnl/jtffns présentaient un mélange de mici'orhabdes lisses et de microrbaltdes épineux. Et je me demande si Levinsen. qui identifie (69. p. il3) le Su/jcn'/es sp. de N'osmaer au .S', inoti/a/hif/i/s de Carter, n'auiait pas déjà fait une pareille constatation.

Enfin. .S'^//v^/v7^.v plarenlu Tbiele (107) ne leprésente pas une espèce à part. Le type en est une F. fin/s à tylostylcs de taille assez uniforme et plutôt minces. On peut ais(''ment. après tant d'autres, admettre cette variation individuelle, d'ailleurs ])eu inq»ortante. Mégasclères et microsclères y sont de longueur normale.

Depuis Bowerbank. tous les auteurs ont langé dans le genre Sifbf'rifes l'Eponge qui nous occupe, (iray avait bien créé, en 181)7. le genre Firulinn. (jui la comprenait, mais ce geni-e. bétérogène puisque son auteur y rattacbait aussi hodicti/d (inonidld Www. avait été laissé de côté. Lendenfeld l'a repi'is. en en nuidiliani la diagnuse. et l'a placé parmi les SpirdsIrcUidœ.

^li i:. TOPSEYF.

.le nie (|('-ci(li';i en fain» usaiJjf (''i;al<'iiM'nl. à raiisc df ses iiiicr(iscl(''ros (•arafl<''iistii|in's. qui imus fuiirnisscMit une nouvdli' itiruvc (1rs afli- uiti's «les (llavulidcs et des Tt'-h actincllidcs cnlic files. Mais je nie l)orne à cuiisidérer les Ficulinn coiuine des Siihcrifcs avant conservé mieux que les autres une iiiar(|ue d'origine.

D'après Sollas (106. |>. ili). les niicidilialnlrv (ji'-rivnil miII iTune s|»iraster, soil d'une (niaster. i.a seconde liypotlièse me paraît la plus vraisendilaltlc. car nous souinies liahilués à voir des oxN'asters se transformer j»ar réduction en niici'oxes centrotylotes. et nous ti'ouvons certaines Findina dont les mici-orliahdes s'oi-nent de petites épines à la faf-ondes actines de tant d'oxyasters connues, l.es FiculiiKi descen- dent i\i'S As//-()/)/l(J/-(l ('llfls//-(/S(i j)lutôt (|iie des.l. sf/w/i/as/rosfi . Si donc, on tieid à leur assigner une |)lace naturelle parmi les S/)iras//-i'//i(f(r, r,\'^[ à la suite îles II i/nx'drsniin ipi'il conviendrail de les inscrii'e.

Plusieurs auteurs ont donné des ligures de Fim/i/ia /ints sous ses divei-s aspects. Parmi les plus reconnaissahles. j<' cileiai celles de •lolinslon (52. pi. Ml. :', et C». et |il. .W. I. i et :i), de Bowerl.ank (pi. X.XXV: i»l. XXWI. 1. 10-12: ]»1. LXX. :i). de Lendenleld (65. pi. 111. :>(■). -21. ;iO) cl de Thiele (107. 1)1. 1. H e| 1 :> i . La fornu' revêtante {furiiuiria i est illusti'ée dans la monogra|diie de JJowerhank (pi. LXX, TJ): il en est de même pour la foime allongée frii-f/ifltosn ) {\)\. WW ). I.a forme licoïde ifirus) a été représentée par .lolmston (pi. XW i et ."i) et par [{owcrhanU ( pi. XXXN'l. KM. Les autres ligures concernent la forme enveloppante massive (.n///>''/7v/ y. Celles de Thiele. faites d'aiHès des s|(écimens du .lapon, sout inté- l'essantes |)ai'ce (|u"(dles unnitrent une forme plus IoIm'c (pie celli- (pie ri-lintngo alVecte liahitufdlement dans nos mers.

Les ligures ipie j'ajoute à celte impoiiantc si^iie se l'apportent surtout à la forme siibrrra. si souvent coiiConilue avec Siibrrih-s (loniitncitht. Cepeiidanl. la ligure 1:2. pl. \'. re|ir(''senle. |)ar sa face inférieure, un petit sp(''cimeii ipii s'atlacliail en deux. |)oinls à des algues, et (pii. diquiiiK'. n'alleiiil ni la l'orme ri/'i/i///(is(i . ni la lorme

ETUDEMON()(il{\niinrK l)i:S SPONGIAIRES l)K KHANCE. 215

/Icu^ ; et 1rs ligures 10 cl 11. ])I. \ . Pf^pruduisent dinix sprrimens (|iii, croissant sur des piciTcs. (int ac(|uis une lui'nic (pi'on peut sinijile- nient dire massive.

La nature du support renconti-é pai- la larve exerce sans doute souvent une certaine influence sur le développement ultérieur de l'Eponge, .\insi. sur les coquilles de Lamellibranches. Finiliua finis restreint généralement sa hase (>t prend ])lus ou moins la forme d'une ligue. Au l'onlraire. elle enveloppe presque toujoui's les coquilles de (ïastéropodes et devient hulheuse. (lependant, quand son support est étroit, quelle qu'en soit la nature (.VIgues, Hydraires, Bryozoaires, petites valves de Lamellibranches, coquilles de (iastéropodes ou tubes de Dentale), elle ne cherche pas toujours à l'envelopper, mais se dresse et s'allonge en une colonne d'épaisseur variable qui peut atteindre plus de 30 centimèti'es de longueur (6. Ihjincnidcidon i'i/'(/ii/fos(r. j)l. XXX\'). Sur les Pcrten ojicrruIdr'U, elle s'étend en une croûte large recouvrant entièrement les valves et ne dépassant pas 2 millimètres d'épaisseur (forme farinaria). D'après Hanitsch, elle encroûterait de même à l'occasion d'autres Spongiaires massifs, des Stelletta. par exemple. Enfin, sur les pierres, elle affecte des configurations variables et devient massive sans se rapporter plus ii la forme //Vv/.s- (ju'à la forme subcrca.

La forme suberea est de toutes la plus curieuse. Sa ressemblance avec Suberites domunruhi a frappé tous les auteurs. Elle a toujours pour support une petite coquille de Gastéropode (Fnsus, Fasciolarift. Tiirbinella. Tnrritelln, Biicriniim. IVassa, etc.). Elle commence par la revêtir de toutes pai'ts en en ménageant seulement l'orifice, puis elle se développe avec vigueur du coté opposé à celui \)nv le(]uel elle repose sur le sol, prend une forme arrondie et acquieit un volume qui, souvent égal à celui du poing, peut exceptionnellement dépasser celui de la tète d'un enfant. La coquille occupe par conséquent sa partie inférieure, affleurant à sa surface; souvent même on en voit à la fois et la bouche <'l la p(»inte à découvert.

Il est d'usage que de petits Pagures cherchent un abi'i dans la

21(>

K. TorSK.NT.

(■u(|uill<' ft. en sr (l(''|)l;ir;ml. I i;ins|Mirt(Mi| ri-;|)(iiiui' tant (lu'cllr n't'sl pas lro|» voliuiiiiM'Usc. Tiuildnis. ce (•(iiiimi'iisalisiiif ifr-^l |ia> cons- tant. On irincillt' (les rcliantillons a|)latis dans nn sens Ici (|n"nn l'aunif sciait inca|)aliic de les sn|»|»(H'tcr. D'autres, en croissant, tendent à lioucher l'ouverture de la c(i(|uille. qui. évidemment, se trouve alors inoceupée; elles n'y parviennent prcs(|ne jamais com- plèlonient. et cet orifice reste le plus souvent indiipn'' pai' \in petit tiou profond. Au i-oniraiie. (piand un l'apure s'installe à dcmeni-e dans la co(|uille. ri';|)((n,ii'e. en grandissant, lui UK'-naue une porte de plus en plus lari;(' et lui réserve une cliandii'e de plus en plus Spacieuse il peut ell'ecluer sa croissance sans éjirouver le hesoin d'une autre liahilation.

On a été frappé de ce fait (pie les co(piilles enfouies dans les FiciiHna sont souvent en mauvais état. On s'est demandé si l'Mponge n'exercerait pas sur elles à la Ionique une action destructive. Il n'en est rien. D'aliord. dans l'épaisseur de Fiiiiliiui volumineuses, la co(|uille peut se retrouver parfaitement intacte. Mais surtout, il faut rcMuarquer (|Ue l'i^ponue développe toujours de bonne heure au contact de son support une coucIk» de ucnimuUs persistantes lui interdisant sur lui toute action ulti''rieure. Si donc parfois la coipiille en,ulol)ée est (h'térioi'ée. c'est (pu' la larve de l'iriiliiia l'a rencoiitri''e à cet état.

FiriiHna firiix n<' se fixe d'iialiitude (jiie sur i\i^^ coquilles vides, dépendant llaniiscli en a si;^nali'' un spécimen eniroùtant un l^i'cti'ii ojtcrcuUirlx. vivant.

La couleur de l'hlpoiiu'e vivaide. due à la zoonéryl liiim' île sulfure^ de carlione donne la r(''actioii (■arai'téristi(pii' el l'acide sulfuiiipie ne man(pie |)as la sienne), varie du ,i;ris au rou,ue oiani;(''. TantiM elle est unifonm'Mnenl i;'rise : d'antres fois uniformément roui;»' : souvent enfin. roUii'e seulement à la partie sup(''rienie ou du c(M('' le plus expost' à la lumière, hianclie ou Ljrise sur le reste de la surface, h'.lle |i(iile ipud- ipiefois. dans les slat ions littorales, des taidies \ertes assez larges formi'es par des Algues (ddi.iropliyci'es lilaiiienteu'-es en phnpies. Les

KTIDK .MO.XOdUAl'Ilinri-: DKSSPONGIAIIIES l)K KUA.NCK. l>IT

spécimens los plus l'ichcnicnt colorés montrent en coU{)e macrosco- ]»i(iue une zone périphéricpie rouge de :2""". enviion d'épaisseur, en dedans de hupielle tout le reste du (dioanosome présente une teinte uniforme jaune d'oi-.

La consistance est fei'me mais élastique durant la vie. Je ne parle naturellement que des spécimens dont la chair reste sans souillure. Dans cei'taines localités, en ell'et. la plupart de ceux ([u'on recueille Sont remplis de détritus de toutes sortes, grains de sable, menus débris de coquilles, etc.. qui les durcissent beaucoup.

La surface est égale et en apparence glabre, mais en réalité très linement veloutée. Sur les individus frais et en pleine extension, elle a un aspect grenu qu'cm n'observe pas sur les Suheri/cs donnuxuld dans le même état. La figure 14 en donne une idée exacte. Cet aspect résulte d'une multitude de dépressions légères qu'entoui'e une mai'gelle ])eu élevée. Les dépressions sont tapissées dans le fond par une mince membrane, l'ectosome, perforée de trous arrondis ou ovales, de 10 à 30 [a de diamètre en moyenne, et qui sont les stomions. Les margelles sont soutenues par des faisceaux de tylostyles tournant leur pointe en haut. Après dessiccation, on les voit linement hispides. tandis que. par retrait de l'ectosome. les dépressions apparaissent alors comme des trous perceptibles à r(eil nu.

Les orifices inhalants du système aquifère se répandent donc sur toute la surface du corjjs. Les orifices exhalants se localisent au contraire sur les points culminants ou tout à fait au sommet du corps. Il n'y a qu'un tout petit nombre d'oscules, deux ou trois, générale- ment rapprochés les uns des autres, le plus souvent un seul, mais il s'agit alors d'un oscule composé, cloaque court débouchent ensemble plusieurs canaux de fort calibre. Souvent on trouve les bords de ce cloaque affaissés sur eux-mêmes, à l'état de contraction. Le diamètre de ces orifices varie de 3 à :20 millimètres environ. Il faut se garder de prendre poui' des oscules simples de petites incisions assez profondes et allongées, (jui, dans cei'taines localités Luc. pai- exemple) et sur certains spécimens, entament et la surface

L>IS

K. TOl'Sl'NT.

(iliX. Il), (j'siiiit les lunettes dos Ti'ildchi tjihhosii iS|i. l'.alc . (|ui lialiilciil imlinV'iriiiiiK'iil Fioil i lui /icits n\\ les Asriilics cniiiiKisrcs. (les Amphijtodcs, courlii's sur \v dus dans leur caclirlti'. l'ii iiiain- tiennfMit l<'s Ixirds avec leurs |iall('s cl les (''«-ai-tcnt ou les ruj»]>i'()- chent suivant l'impression du niduviMucnl. Nous les retrouverons dans la même posture eu couimeusaux de Siihi'rih's (Iniiiiinciihi .

Il n'existe pas de eavih'' pr(''porale conlinue et j'ectosonie n"es| nullement d(''laclial»le. Aux stonuons foid suite des canaux (''Iroits ipn bien vite se réunissent en de plus lari:,es. Kn enlevant une lianche mince à la surface de l'Eponge, on met à nu ce système de conduits. Des coupes tangentiellos ont ét('' prali(piées à cet ofTet au milieu de la hauteur e| \i'rs la hase à droite du sp(''cinM'ii de la lii;ui'e 10. Plus profondt''nient. les canaux augmeident encore de calihre et se croisent en tous sens. La ligure \) donne une idée de la distrihulion des canaux dans la masse, deux (|ui ahoutissent aux oscules sont sjjacieux et atleii;iient couramment 5 à 8 millimètres de diamètre. Leurs parois, luisantes, se tapissent de tissu (''itithi'lial contractile, (jui. et là. se soulève eu hrides transversales. Au voisinage de l'oscule. (dies oll'renl souveul. comme la surface, une teinte rougeàlre. La eapacit('' des canaux convergeant vers le (doa(jue . est telle (pie. par la dessiccation, beaucoup de spécinuMis se i'id(Mit. se crevassent au pourtour de l'oscule (lig. l!l).

Los corhoillos vihratiles. de tyj)o eurypyleux, sont rondes et assez petites (:2.") (Ji environ Av diamètre).

On li'ouve. en proportion uolahle. l'pars ilans le (dioanosonu'. soli- taires ou par amas, des globules assez, volumineux ( L") à :{0 [xi. Iiau- lenieid r(''rriugenls cl d'un jaune brillant, doid la nature m^'cliappe. I ne (b'Iicale mend)raiie incolore (jui les entoure uie l'ail penser que peul-èlre ce SDul des cellules glandulaires.

La spiculalion se c(Mnpose de mégasclères. ili'> lyloslyles. cl de niiciusclèros, des microstrougyles centrolyloles. Les nu'gasidèi'es con- slilnenl une (diarpenle irri\unlière, assez dense. Solitaires mi pal' [)aipii'ls sans direction di'leiiiiin(''i'. ils >"eiil reci-diseiit en Ions sens

ETl'DK .M().\(MI|{Al>IIInrK DES Sl'O.VilAlURS \)K FHAXCR. 211)

(l.iiis toute l'épaisseur (lu clioanosoino. SfMilcnicut . vers la |)rri|»li('ri('. ils tendent à s'orienter fadialenient et tournent h'Ui' pointe en dehors. Tout h fait à la surface, ils se disposent en faisceaux conipacts autour des étroites aires inhalantes et, par leurs pointes, légèrement saillantes, ronnnuniquent aux margelles l'aspect finement velouté au(puM j'ai fait allusion plus haut. (Juant aux niicrosclères. ils parsè- ment la mince nuMubrane ectosomique des aires inlialantes. autour des stomions: on ne les trouve pas ailleui's. même dans les pai'ois des canaux les plus larges.

La tête des tylostyles est d'ordinaire bien nuir(|uée, plus large que haute, arrondie à sa base et sur ses côtés, obtuse à son extrémité. Cependant, elb» est sujette à des variations. Ainsi, elle se pi'olonge (ju<'lquefois en un mucron cylindrique épais, de longueur variable. Souvent, elle pi-ésente au niveau du cou un renflement secondaire. Dans les spécimens de la forme fart noria (Strangford Lough et llastings), les tylostyles possèdent pour la plupart ce renflement. Dans les spécimens de forme quelconque, les tylostyles linéaires accusent toujours ce renflement et presque toujours aussi le mucron. Quelquefois la dilatation correspondant à la tète se trouve reportée à une assez grande distance sur la tige, et parfois même elle manque tout à fait. Ces mégasclères exceptionnels ne se distinguent en rien de styles véritables. Il est intéressant de voir que, chez les spéci- mens de la forme viryultosa. les tylostyles réduits à l'état de styles deviennent plus nombreux que les tylostyles bien conformés: mais on rencontre çà et de ces styles chez des spécimens de toutes formes; Bowerbank les a même vu prédominer chez une Firif/l/ia de forme siiberca (6, vol. III. p. 89). Eniin, la partie basilaire des mégasclères peut s'effiler en pointe aiguë, et ces spicules se transfor- ment en oxes. soit purs, soit centrotylotes, suivant que le renflement correspondant à la tête disparaît ou persiste en se repoi'tant justju'en leur milieu. AN'eltner (148. p. 328) avait déjà observé de ces oxes chez FiculiiKi /icits; ^e les ai revus, notamment dans le spécimen de la ligure 10, en compagnie de styles en |)etite projiortion parmi les

220 K. TOI'SK.NT.

t\ loslylt's. (It'llc iimililicalicn tit's lyloslylcs reste, en soimiie. une r.irelé clie/ h'iniliiKi finis: nous l.i vernuis au ((inlraire atteindro un liaiil (lem('' île (Vé(juence chez Siihcrili'x doinunnilti .

La tii;e des lylustyles est à peu près constamment (-(nuliée. plus ou moins, dans son premier tiers ou vers son milieu ; relie ries styles ou des oxes (pii en dérivent est par suite tnujours ar(|u<''e. Sauf (|uanil elle deineuie nivle. ras au(|U(d elle s'atti'nue progressivenieni en une pointe longue et Une. elle s(^ montre fusiforme et se termine en |iointe ])rève.

Les dimensions des lylostyles sont rarement assez, uniformes dans un spécimen (hmné. D'Iialiitude. on ronstnte entre les spicules des inégalités mar(juées. Ainsi, le plus souvent, ceux de la profondeui' du rorps mesui'ent liOO à i.'iO [o. de longueur, tandis (pie ceux des r'égions péiiplii'iiques varient entre 100 ]j. à jieine et liOO jji. Ils (mt une épaisseur de 1 à 7 ^., sans rapport constant avec leur longueur, quelques-uns des plus longs jxiuvant rester grêles, alors que d'autres. j)armi les plus courts, atteignent presipie l'épaisseui' niaxinia. l'ré- (puMnuH'nt enlin. 'on Obsei've. en pi'(i|)(irlion vai'ial)l(\ des lylostyles al»s(tlument linéaii'cs. dont la longueur dépasse 230 {a.

Les microsclères s<int lypiipienii'iit des niicrostrongvles centi'oty- lotes, lisses, légèi-ement arijués. Ils mesurent de 15 à oO (ji de lon- gueur et de 0(JL.5 à ^jjL.ri d'épaisseur. Leui's dimensions dépendent d'ailleui-s des a|>titudes individuelles: leur longueur maxima reste (juehpiel'ois inlÏM'ieui-e et devieni (pielquefois suix'rieure à celle inili- (juée ; de même, leui' ('']»aisseur n'atteint j>as toujours le cliillre énoncé. Dans les spé'cimens de l'Adrialiipie. Lendenl'eld ne leur a vu (|ue l.'i à ;{:> jj.de longueur sur Ofx, 5 à I [j. seulement d'éj)aisseur. Par contre. Levinsen. dans des spécimens du (lattégat. leur a trouvé jusiju'ii 85 et î)5 [x de longueur.

Leur l'enllenienl. le plus souvent sinqile el liien uianpn''. se monli'c assez, l'ri''ipieninM'iil cimqiosi'' de deux dilalalioiis i-onligui's. diniiior- lance égale ou inégale. HarenienI il l'ail di'l'aul. ( >rdinairement sjlué à |ieu prè> an milieu de la lige, il se reporte parl'nis à une lionne dis-

ÉTl DE MO.NOfiHAlMIinll-: DES Sl»n.\(il AIUKS DE EKAXCE. 2-21

tance de là. <'t (iuel(iii('C()is iikmiic se jilacr h l'une des ('x.tr(''niit(''s. l'ji ce cas, les niicrosclères lesseniblent si bien à de petits tylostyles tronqués que l'idée pourrait venir à l'esjjrit de considérer les niicro- strongyles de Firtilina /in/s conniic représentant simplement des tylostyles modifiés, si les fines épines dont ils se couvrent dans l'une des variations de l'espèce (var'. Luthcni) ne semhlaii'nt prouver (ju'ils dérivent directement d'ox.yasters épineuses, par réduction.

Leur tige est aussi sujette à des variations : parfois l'une des moi- tiés s'effile en pointe; quel(juefois les deux bouts se comportent de même, le spicule se transformant ainsi en microxe centrotylote. Ces modifications, rares d'habitude, deviennent plus fié(juentes dans certains si>écimens. L'abondance relative de ces microxes cai'actérisc la forme ajtpelée inonfalhidiis et se reti'ouve. en même tenijis (ju'une ornementation particulière, dans la forme dite Lutkfni .

En résumé, nous voyons variei' sur les microsclèi-es la position de leur renflement et la forme de leurs extrémités, comme nous avons vu sur les mégasclères changer à l'occasion la position de leur renfle- ment et la forme de leur extrémité basilaire. Ces analogies remar- quables, d'après lesquelles on serait tenté de s'imaginer les micro- strongyles connue de petits tylostyles superficiels dont le renflement s'écarterait de l'extrémité basilaire en même temps que leur extré- mité apicale s'émousserait, s'expliquent bien sinqjleujcnt par ce fait connu que les tylostyles dérivent, comme les microsti'ongyles, d'asters, par suppression d'aclines.

Avec les tvlostyles des autres ClariilUhi. les FindiiKi p<issèdenl. réduites, les asters des ////nirdcsfiiia : elles sont seules, de toutes les Suberilula-, à présenter ce caractèie ancestral. les microsclères manquant aux autres genn^s de la famille.

Dans la Manche. Fimlind /in/s se met en r'e|»nMluction à Tau- ton)ne. On commence, en ellet. à trouver dès septembre, dans la baie de l'euqioul. près de KoscolT. i\vs individus renqtlis d'(eufs encore iniicellulaires. Ces (eufs. aboudaiils dans tout le cboanosouie jusqu'à une petite distance de la surface, sont d'un beau jaune d'or.

:222 E. TOPSENT.

nr.iiuilf'iix. (ip.ii|iii'S. avec noyau vnliiiiiiiictix et iuirli''(i|(" li'rs hiil- laiit. Ils siinl aiTiiiiilis (ui ovales cl lucsiireiil environ 'M) jj. de diauiè- Ire. Ils ressenililenl loul à l'ail aux (enfs de CHiiiiii rchila. des Ptthj- iiinslid e| de Tcllnjd hjiicu r'ni ii\ . el all'erlenl dans rhliionuc une disliihiUion idenli(|ue.

(larter (20i a |)i'is poUf des leufs des |irodu(lions toules diUV-renles (|u"il a d(''cou\ertes à la hase des FiniliiHi et (|u"il nous l'aul eonsi- dérei" connue des ûeniniides. ( )n les trouve toujiMirs au coiitaet inniu'- diat du su])|)oi't . piei-re ou (di(uille. Av^ sp(''ciniens massifs, irréguliers, l)ull)eux uu (icifuimes. Je n'ai pas en l'occasion de m'assurer si (dies existent (\i;nleniont au pied de ceux de la forme dite ri/'f/i/Z/osa : la chose est au moins fort possible, puisipu' Siiht'ritcK ((wnosi/s tif/iirifs (pi. \ll. lii;-. ;}) en jtroduil de toutes siMuhlahles à Tinsei'tion de s(ni lonu pédicelle sui' le support. .Mais je les ai vainement cher- chées dans des FiciiliiKi de la forme fiiriiKirid établies sur des valves de Pcrtcn (iiicrciihiris rt'cueillies par liowi'rbank auprès de Hastings.

(larter a tbuiné de ces iiemmnles une descripti(Ui (b'iailb'e. à la (pud le je n "ai .-1 a p porter (pie de l(\uères réel i beat ions.

Toujours disj>osées sur une seule couidu'. (dies adbèreul intime- ment au support par leur face profonde, se touidieid v\\\ri' elles et se com|»rinn'nl jiar Icui's faces laté'ralcs ci se monireni bondM'cs {\\\ c(M('' supi'ricur, seul, en (bdinilivc. en rajtport avec le (dioano- sonu'.

In peu inégales entre (dIes. elles niesurcnl en nioyeiine Oi"iii.;i de diamètre. ()n les aperçoit à l'n'il nu connue de p(dili's masses ulobn- leuses, jauuàt ri's ou orani;,i''es. |(lac(''es c(Me fi ciMe sur tonte la surface de la roidie ou de la coipiille. ou seuleuient dans le> silbnis de la coipiille. selon la nature de c(dle-ci. Leur adbi'reiu'c à celle >urface est si forle (pTon [leid arraidu'i' la cbair de Thlponue (pii |e> recouvre el les brosser' sans les déla(dn'i'. De même, (dle> sont smub'es entre elles à un lid point (pi'il es! impossible d'en isoler une sans entrafner avec (die des débris de c(dles (pii l'entourenl.

ETUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 223

Elles se C()iii|)(is('iit irunc iin'iiihr.iiir de s|)(iiii;iii(' cl d'un (■«mtcnu granuleux viv.inl.

La nienibrane est solide, car (die atteint 8 à 10 |x d'épaisseur, sauf du cùté inférieur (die demeure fori niiuce; lisse en dedans, elle se couvre souvent sur sa hco externe d'éniinences papillifoianes coni- ques que (larter n'a pas bien comprises, et dont il a donm'' en pro- jection un dessin géonK'triipic inexact (20. p. 'M^. fig. 4). Il ai'rive. quand on la (l(''(diii'e. (jue la mend)ran»> a[)paraisse feuilletée. C'est peut-être ce qui a fait dire à (farter la « capsule chitineuse » doublée en dedans d'une « délicate membrane «. Pour ma part, je n'ai pas pu constater l'emboitement de deux enveloppes distinctes. La coque de la gemmule ne présente jamais d'orifice pour l'évacuation de S(»n contenu.

Celui-ci consiste principalein(Mit en grains arrondis, brillants, incolores isolément, mais orangés en masse, comparables à ceux des gemmules de Cliona vastiflca, des Suhcrites, des Cliulina et des Spongilliche et, comme eux, sans doute, englobés dans de gros éléments cellulaires Ix l'état de vie latente et très fragiles. Il s'y ajoute, en quantité vai'iable. (b^s globules jaunes réfringents d'une substance oléagineuse. Enlin. Carter y a découvert, présentant la réaction caractéristique, des grains d'amidon grisâtres, ovales, avec un hile en fente. Je n'ai pas reconnu ces grains d'amidon. Il est juste d'ajouter que je n'ai essayé l'action de l'iode (pie sur des gemmules de spécimens conservés dans ralco(jl.

Les gemmules de Firiiliiui /iai^ sont inermes, c'est-à-dire (b'itour- vues de spicules. tant dans leur co(]ue que dans leur niasse c(dlulaire interne. Elles diffèrent sous ce l'apport de c(dles de Cliona v/is/i/i/y/. de Prosuberites cpiphytiini et des Chaliiui. (pii contiennent dans leur intérieur les spicules ordinaires de ces I';|)oiiges. A l(uis autres égards. ell(>s leur ressemblent. ( )n les r('nc(mtrc. coinine elles, à t(»ute éj)o(pie de l'anntM». toujours avec leur contenu et loujours imper- forées. De sorte (pie robscuril('' la plus grande règne au sujet de leur destinée. Carter a émis l'bypotbèse (pie leur c(Uitenu doit s'é(diap[)er

^^4 K. Ktl'SKNT.

;ipi'ôs 1.) (Iis|>;ifili(m i]r la «•nijuillc aiilmir il<' I.kiiicIIc ri-;[Miimi' a poussé; mais iKuis savons ce i|u"il laul pciiMT de la pii'lrnilui' do- Iruclioii (les <o(iuilles servant de su])i)()il aux FiciiHixi. (Juaiid ers Eponges s'iHondent on plaques sur les pierres, tdics ne peiivf-nt \y.\^ davanta.ye cuinplcr. pour assurer If stut de l('in> i:t'iiiiiiulrs. sui' la désagréii'atinn df la rdidir (pTrlIcs l'ccoux rrnl id ipn' It'ur couidi"' geiiiiiudain' soustrad pr(''ris(''iii('nl à loulf a(di()ii iHM'i\i' de It'iiiparl. 11 est plus vraisenihlahle d'admettic cuuinu' \)o\\v ('.Hdiid i-tisl i /ii-ii . que les g<'uiniules (li)iv<'Mt attendre, pour aehever leur d(''velop|)e- ment . la destruction dr rilponuc rllr-inrine cpii 1rs a |ii'oduites, deslru(di(iii l'atalr. cNidcninn'Ml , an \nn\\ d'un ccilain tiMups, mais dont le processus reste à rtudier.

Firulinti /iriis vit lialiituellfinml par d'assez faihles pr(d'ond('urs et peut s'appi-orher assez près du rivage. Le Cjiiuhin l'a crprudanl recueillie ]tar 400 m. dans le golfe de (Jascogne.

Longtenqts on a pu la croire cantonnée dans le .\. ^v rAllanli(pi«' et dans l'Oci'an Arcli(pic. Des donni'cs ri'ccnli's on! prol'ondi'mcid modifié noli'e connaissance de sa dislrihidion géograpliiipn- . \'a\ l'SUl (115). j'en ai reconnu deux s|)('-cimens . pris au (dialul. |»ar :2.'") m., siu' la côte du Sénégal, entre Dakar cl l{ulis(pn'. Kn IHU:2 (151). Land>e a constaté l'existence ilans le l'aciliipie. sur la côte orientale du (lanada. de celte espèce, (pi'il apjiela Siihci'ilrs hthis n. sp.. jusipi'au jour il y trouva les nncrosclères caracleiist iipie>. Uérenimenl (65), l.endenléld l'a signalée à Lésina, dans lAdria- tiipu'. Lnlin. Tliiide (107) en a di'cril des spécimens provenant du Japon. Son cosmo|»olitisnie est donc di''sormais iMaldi.

(îein-e Siihcrih's Nardo.

Sii/iri-i/it/fi' massives, compacti-s. surface linement vtdoidi'c ; pas de mendirane eidosomique d(''taclia Ide : charpente confuse: spicides siqu'rliciids diminuant di' tailli' et >e placaid \ eclicalemenl . Souvent des gemmules, au contact du support.

ETUDE M().\()(jUA1'1110L E DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 225

Suberi/es (/o/ninint/a (Olivi) Nardo. (PI. VI, fig. 1-9).

Syn. : 1T'.»:2. Ahyoniiiin ilontiinnild Olivi (86, p. 24i).

1810. Sp(m(/i<i (loniitniulu lîcrtolini (2, p. 103).

1833. Suberites domuncula Nardo (81, p. 523).

1851). HdUrhondrta compacta Lieberkûhn (70, p. 518).

18G2. Subei'ifes domuncula Nardo, Schmidt (96, p. 07).

18G8. Subcrites domuncula Nardo, Schmidt (99, p. 14).

1870. Subei'ites /icros Sclimidt (lOO, p. 46).

1882. Suberifes domuncula Nardo, Grœfl'e (38, p. 318).

1888. Suberites domuncula Nardo, Lendenfeld (63, p. 65).

1891. Suberites dofnuncula Nardo. Topsent (115, p. 15).

1893. Suberites domuncula Nai'do, Celesia (23, p. 1, pi. V-Vill).

1897. Suberites domuncula (Olivi), Lendenfeld (65, p. 118,

pi. IV, Vil et XI).

1898. Suberites domuncula (Olivi), Thiele (107. p. 37, fig.).

Eponge massive, globuleuse, géiiéi-alenient non lobée, enveloppant une coquille vide de (îastëropode sur laquelle elle s'est d'abord fixée^ et abri- tant presque toujours un Pagure, avec lequel elle vit en sjanbiose.

Consistance ferme, inélastique. Surface lisse, légèrement âpre au toucher. Ectosome non détachable, mince, percé de stomions microsco- piques dans des aires très étroites et irrégulières, distribuées tout autour du corps.

Oscules peu nombreux (1-3), larges, situés sur les 'points culminants.

Choanosome compact, parcouru par des canaux aquifères étroits.

Charpente irrégulière, sauf vers la périphérie, les spicules se dres- sent la pointe en dehors et se groupent par faisceaux.

Une couche de gemmules inermes à enveloppe de spongine se développe toujours au contact immédiat du support et persiste durant toute la vie.

Spicules. I. Mégasclères: 1. Tj/lostyles lisses (fig. "7 t), à tête coiirte et peu renflée, trilobée en coupe optique , quelquefois surmontée d'un mucron cylindrique plus ou moins long, assez rarement ornée d'un ren- flement secondaire au niveau du cou ; à tige courbée ; à pointe brève et acérée. Inégaux entre eux et mesurant 90 à 320 (x de longueur environ sur 7 à 8 [A d'épaisseur.

Une grande quantité de ces mégasclères se transforment en styles

ARCII. I>E ZOOL. EXP. ET OKN. ^— 3'' SÉRIE. T. Vlll. 1900. 15

:22() E. ÏOPSENT.

(lig. 7 .s) et on uxi's (fig. 7 o)^ ces derniers de longueur sensiblt-nient su|)é- rieure (100 à 130 [x). mais ordinairement plus minces (1 à 6 jji).

Les différentes l'ormes de spicules s'entremêlent sans ordre.

Pas de microscléres.

Coiilriir. D'iiabilude orangée, sur IdUte la suriace ou seulement du côté le plus exposé à la lumière. Sou\('nt blanche. Ou encore marbrée de rouge, ou de bleu, ou de ces deux couleurs la lois sur fond blanc. Lors- que l'Éponge est blanclie, le tube dans lequel elle abrite le Pagure est quand même orange-, d'iiabitude. nu iiinius à son entrée.

Habitat. Méditei-ranée (Adi-iatique, côtes d'Algérie, côtes de l''rauce); Sénégal; Antilles. (Peut-être aussi mers d'Australie).

Par de faibles ])i-ci|c)nileui's (jusqu'à 100 mètres environ dans le golfe du Lion).

Subcijitcs (loiiiiiiKiild (■>! s;iii,'. ciinhfdil l'une des {{ponges les plus conuiiunes de la M l'dit erra ik'^c. (hi l'y a Uxuivée dans toutes les lucalilés exploriM's un peu si'Tieusenient . en divers points de l'Adria- lique, à .\aples. sur les ciMes d' Alu<'i'ie. Dans lo eaux IVanraiscs, .Marion Fa signalée dans le ndll'e de .Marseille : j'ai noli' sa l'n'Mjuence aux fies d'ilyèi'es cl à Touldii : eiilin je l'ai renconti'ée avec une exlrèjue ahiindance sur le liltoral du lliiu^^ilinn. A Hanyuls. le (dialut ne mani|ue jamais d'en recueillir. >ui- la vase cùtièi'e, de nombreux échantillons;

il est certain ipie cetli' esj)èce n'habite pas excinsivenieni la .Médi- terranée. Le Siihi>rih's d(''cril par O. Srhniidt mius le nmn île S uben'f «'S /it'/'os 1 100 \ nous pi-iin\i' sun e\i>|enie aux Aniillo. .l'en ai vu un spécimen (115) recueilli à Dakar par M. I",. (ihevreux. au bas (hi jardin public. Ijilin. Lendenl'eld l'a cili'c i 63 i cduinie faisant jiarlieilela l'aune du Sud el de 11".»! de l'AusIralie. avec des carac- tères assez spi''ciaux. buderois. el qui en rendent la d(''terininal ion un peu (b)uleuse. (le sont les seules indicalinn- (pie nous |M)sscdions au sujet de son extension, car si son nnni revient l'n'Mpieniment dans les nu'Muoires sur les Spongiaires, il ne tant pa> oublier ipi'd a le plus souveid ('ti'' par erreur appliqui' à la rornie dite siihrrcd de Finiliiiit /itiis. ipn. d'aillein's. lui |-es>endile lieaucdiip.

.b' n'ai ciinslat('' nulle part >ur le,> cntcv françaises de l'Atlantique la |»résence du vi'ritable Sa/ir/'i/cs (loin iiiiciiln .

in ri)!-: Mo.NoiiUAi'iiinrK dks simlnijiaikks dk kua.nck. ±21

La foi'ine (ju'il rcviH d'Iiahitiule est assez singulière puni' avuii' frappé tle tout temps les naturalistes. Et. de fait, il est, de nus Eponges, l'une des plus anciennement eonnues.

II se fixe presque toujours sur une coquille vide de (iastéropode (Ccrif/iii/ni. Trocinis. Murer, etc.), en plus ou moins bon état, puis, en grandissant, la i'ev(M et l'englobe ; il en ménage d'abord la boucbe, ce qui permet à quebjue l'agui'e d'y chercher un abri.

Cependant, sa taille s'accroissant, il tend à bouchf'i- l'orifice de la coquille. La présence du Pagure l'en empêche. Alors il forme autour du Crustacé une sorte de moule auquel la torsion du corps de celui-ci imprime une direction spiralée, de même sens que l'enroulement du Gastéropode, mais plus ou moins excentricpie par rapport à la columelle. Sur les gros Suherifcs. l'orifice fie la loge occupée pai- le Pagure peut se trouver fort éloigné de la bouche de la coquille (fig. 3).

La loge a des parois lisses et orangées en dedans, épaisses de de 1""" à l'»"',.5 et beaucoup plus fermes que le leste de l'Éponge. Elle se laisse très bien disséciuer. .Mise à lui. elle apparaît comme un tube cylindrique, à l'entrée duquel se tient le Pagure. Il s'établit, en définitive, entre l'Eponge et le (Irustacé. une véritable symbiose, dont chacun tire profit. Le SiihcriteK abi'ite le Pagure, qui, en revanche, le promène dans des eaux que les détritus de ses repas chargent toujours de matières organiques en suspension, et surtout lui évite le danger d'être envasé.

Ce Suberitea sert si constamment de demeure à un Pagure que Olivi (qui le prenait pour un Alcyon) a pu lui donner à juste titre le nom spécifique domunnilti.

Nous savons que, sous sa foiiue sitôc'rc((. Firiilina /irus peut de même vivre en symbiose avec des Pagures. Toutefois, (). Schmidt a fait remar(iuei' (101, p. 11(1) (jue cette union n'est pas aussi cons- tante pour elle (jue j)Oui" l'Iilponge de la Méditerrané(\ ,)'ai fourni plus haut (p. 210) certaines indications qui conlirment cette observation judicieuse.

:>^8 E. TUPSENT.

Itevi'lailt au di'lnil di' sa vie ((ig. I). Siihcrili's iloinidniihi ficvicnt ra|ti(lfini'iil glulmU'UX. Los ligures i d ■'> <l<' la |>laiicli<' NI du |ir('sciit niruiiiiic, et celles (|u'a publiées Lendenfeid (65. |>1. I\ . ;».') et IIH), obtenues pai la pluttograjibie. dunnent \\\\v Ixuuif idi'c lii' sa IVuine délinilive. H est massif, au sens le plus strict du lunl. et géné- ralement nun lobé. 11 peut atteindre le volume de la tète d'un enfant.

A sa fa<;e inférieure, souvent aplatie, s'ouvre la loge du (Irustaii-. Si l'Kjtonge est jeune, on j)eut voir |)iès de (fig. 4). saillante au deliors, la pointe de la cocjuille sur hKjuelle elle s'est fixée à l'état de larve. Si elle est Agée (fig. ',\). elle recouvi'e la coipnlle en entier, mais celle-ci n'est jamais enfouie très profondément et continue à mar(juei' en ijuehpie soite sa base.

Du côté su])éi"ieui', on compte deux ou trois osrules. rarcnimt davaidag(\ situés en généial sur des points rulmiiiaids. Ix'ants ou froncés, suivant l'état d'expansion ou de contraction de la masse, et de diamètre fort variable, mais i-arement étroits. Les oscules sont pres(|ue toujours composés, c'est à-dire (ju'ils forment de eourts cloaques déboucbent eiisci ni de plusieurs canaux exlialantsde large calibre.

I^a surface est luisante et lisse en apparence. l-]n réalit(''. elle est finement veloutée et bappe légèrement au doigt, (l'est (pi'elle est limitée par les pointes de tylosfyles innoudirables. (pii. à la pi'-i-i- phérie du corps, se dresserd vei'ticalemeid par liouipirts serres. I"]||e u'odre pas l'aspect gi'cnu «pu' nous avons reciuinu sur- l-'iail i un lirii.<. Celte dillV'reiice extérieur'e s'ex|»li(Hie par une dilIV'i'ence de structure de l'ectosome. (liiez Ficiilina. les li(iu(piets de tylostyles ^Uperliciels se disjxtSeid en un n''seau dau> les mailles polygiuiales. Visibles à l'o'il nu. duquel s'étend la menduane ectosomique. perciM- de stfunions. Ici. les biunpu'ts de tylostyles forment dans leui' ensem- ble un dessin fort capricieux, dont les lignes laissenl entre elles des intervalles diversenieni (igui'és. inégaux, et. en giMii'ral. très ('Iroits. que tapisse la nienibrane ectosonH(pie . Lendenfeid a re|U(''senté'

ETl^DE M0N0(]RAPHI01JE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 229

coinparativtMHfMii ces deux dispositions (65, pi. XI. fig. 187 et 189).

Ouoi (ju'il <Mi soit, les oritices inhalants, microscopiques, de Suberites domimnild se distribuent uniformément sur toute sa surface.

La surface est souvent entaillée (pi. VI. fig. 5) d'incisions plus ou moins nombreuses, étroites et allongées, produites par des Tritacta r/ihbosa (Sp. Bâte), Chacune représente l'entrée d'une petite chambre l'un de ces Amphipodes est installé sur le dos, tenant avec ses pattes les deux lèvres de la fente, prêt à les rappi-ocher à la moindre alarme.

D'autres commensaux encoi-e cherchent un abri dans le corps de Suberites domuncula. Je veux parler des Stephanoscyplnis mira- bilis Allman. La figure 6. pi. VI. montre un Suberites qu'ils ont complètement envahi et déformé.

La couleur est fort variable. Le plus souvent orangée, elle peut se répandre uniformément sur toute la surface ou seulement sur la face supérieure, le reste demeurant plus pale, jaunâtre, grisâtre ou même blanc. Beaucoup d'individus sont entièrement blancs. Beaucoup aussi sont marbrés, tachés de rouge ou de bleu sur un fond blanc (pi. VI. fig. 3). 0. Schmidt a trouvé à Zlarin Suberites domuncuta taché de bleu sur fond rouge et blanc; il l'a indiqué (96, p. 68) à cet état comme une variété de l'espèce. Lendenfeld se refuse (65. p. 126) à admettre qu'il se soit agi vraiment de Sul)erites douiunrulu. Rien de plus certain, cependant: il est même inutile de distinguer une variété d'après ce caractère: à Banyuls, les .S', (toniiinrula portent fréquemment cette l)igai'rure.

J'ai remarqué, dans cette dernière localité, que \e?> Suberites pêches au large répandent une odeur forte, phosphorée. Qw^nd on les déchire ou qu'on les coupe au sortir du chalut, on les trouve le plus souvent vaseux intérieurement, à un tel point qu'on peut se deman- der s'ils sont bien vivants. Pour m'en assurer, j'en ai abandonné durant deux mois dans une caisse à claire-voie au fond du vivier du laboratoire Arago, et, au bout de ce temps, j'ai constaté qu'ils

280 E. TOPSENT.

viv.iitMll rncurc iM (lu'ils sN'Iaicnl (l(''l>an;iss(''s de luiiti's les iiii|uin'l(''s. «Ml iiiriiic liMiips qu'ils avaient |ii'nlu. eu uraiidc iiailic, leur (•(ilmatiiin cl aussi leur odcui' désai^i-t'ahl»'.

L(> clioaiioscjnie de S. (lonitinnild est notal)leiii(Mil plus iniii]ia(t que celui de Firiilina /in/s. les canaux a(|uifères qui le parmuiciU en tons sens gardant un plus |M'lit calihi'c. LendrnlVId cii a plmto- graphi»'' une (•(iu|)e niacr()sc(»|iii|ue (65. pi. I\ . Hg. -58). .l'en mets une autre suus les yeux du lecteur (pi. VI. lig. 2). (les deux ligures, comparées à celle d'unecoupe semblable pratiquée à travers FiniHnn firua (pi. V. fig. Oy. montrent c«)nd)ien dill'èi'e la structure interne de ces deux Kpunges.

Suherito^ domunculd produit tiaijours des gennnules au contact de son suppdrt. Il est surprenant (pie ni Scliniidt. ni Lendeiileld n'en îiieid l'ail nienlion. .l'ignore si ces productions ont ('gaiement échappé îi(]elesia. dont je n'ai pu nie procurer le travail.

(''est de bonne beure ipie l'I'lpongc assure par c(^ moyen sa mnlli- plicalion, car les sujets jeunes. i(ininie celui de la ligure I. pl. W. qui est encore revêtant. poss(''dent (l('')."i i\^''^ gemmules leur base.

(les gemmules res-;(Mnl)leiil beaucoup à celles de l'IciiHiui liens. Comme elles, elles sont orangées ou jaunes, disposées sur une s<'ule couche, serrées les unes coidre les autres, et inermes. Klles sont seulement plus inégales entre elles, et leur c(uitenu granuleux se montre plus nettement i'(''p.iili dans de grosses cellule-- endiryonnaires (fig. 8 et 9) orangées, dunl le noyau s'aperçoit foi't bien sans pr(''pa- ration comme une taidn- incolore. La co(pie |)rcnd in-erlion au support par de cnurts crani|ions de s|tongine.

On les trouve pleines à toute saison de l'année et à tout âge de l'animal, de sorte (pt'au sujet de leur destinée, il faut eiicoiv s'en tenir l'Iiypolbèse i\\\v nous ont sngg(''r(''e celles de l'iniUnd finis. Conlr.iircmenl ce (pu- l'cui a (luebiuetois supposé. I.i co(piille imor-

poi-('e ne se (b'Iruil |>as. (l'est l'I-lponge (pii. ])érissan! à un ment

donn(''. doit >•• (l('-sagrég<>r et mettre à nu ses gemnndes.

.Il- ne |)ui> m'empèrlier de l'aire remai^pier condiien ('1 (il restée

ETUDE MONOGRAPIIIorE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 231

incomplète, niali^ré une récente niono^i'aphie (65). notre connais- sance (le c(4te Eponge pourtant vuljiaire. On la confondait générale- ment avec F iru/ina finis de la forme suherea; sa coloration avait été si mal étudiée qu'une contestation s'élevait \\ son propos: ses gemmules étaient ignorées; sa spiculation même était décrite d'une façon inexacte.

Thiele (107. p. 37) a montré tout dernièrement que la spiculation n'est pas aussi simple que ce qui en avait été dit devait le laisser supposer. > ,

Elle se compose typiquement de tylostyles à tète courte et d'épais- seur plutôt médiocre, trilobée en coupe optique, le lobe terminal étant obtus; à tige cylindrique, doucement courbée; à pointe courte et acérée. Mais ces tylostyles sont susceptibles de variations, les unes légères, les défigurant à peine, les autres profondes, les métamor- phosant tout à fait.

Ils peuvent porter un renflement secondaire au niveau du cou, ou bien allonger le lobe terminal de leur tète en un muçron cylin- drique. Ils atteignent des dimensions fort inégales et sont loin d'avoir toujours une longueur en rapport avec leur épaisseur.

Mais surtout-, beaucoup d'entre eux. ell'acant toute indication de renflement basilaire, se transforment en styles purs (fig. î.s"), tandis que d'autres, s'effilant aux deux extrémités, deviennent des oxes véritables (fig. 7 o). Entre ces deux formes dérivées, il existe, d'ail- leurs, des intermédiaires : on voit, en efïet (fig. ~ p), des styles dont la base n'est plus ronde, mais plus ou moins amincie, sans être cependant pointue.

Nous ne devons pas oubli<'r ({U(> Ficiifiiui fînts nous a déjà fourni des exemples de ces transformations des tylostyles. Seulement, nous les y avons notées, surtout celles (pii [iroduisent les oxes, à titre d'ex- ceptions. Au contraire, chez Si/hr/'/fcs dotinniruld, les tylostyles mal conformés l'emportent numériijueiuent sur les tylostyles normaux. Styles et oxes abondent, non dans rertains spécimens représentant une variété de l'espèce, mais cbcz tous les individus. Et ces altéi'a-

232 K. T()1»SKNT.

lions y apiiai-aisscnt <li''s le jciino Age. alors ([nr l'Ilponuc <'st cnnin» revt'tanto.

Le iiK'lange est si curieux qu'on peut s'étonner qu'il n'ait pas été signalé plus tôt. O. Sclmiidt on a pourtant remarqué un tout pareil chez un Siihcrilcs des Antilles, qui lui rappelait extérieurement .S'. (lomiincula et (|u"il a quand même considéré comme d'espèce dif- férente, sous le nom de S. /it'ros (100. p. ifV). Thiele se demande sil n'y aurait j)as plutôt identité spécifique entre ces Eponges, .le m'en déclare, pour ma paît, pleinement convaincu. A cause de sa prove- nance exotique. O. S( limidt aura examiné de plus prés les spicules (lu spécimen des .\ntilles (jne ceux des S. ilomnnruhi de l'Adriatique.

Les tylostyles mesurent de 90 à 320 [x de longueur environ et 7 à 8 [X d'éitaisseui- moy(Mine. Les styles sont généralement un ]»eu j>lii< longs. Mais surtout les oxes. représentant des spicules étirés suivant l'axe, atteignent une longueur notablement plus grande (400 à 430 ^) et restent sensiblement plus minces (4 à fi [x).

A un autre point de vue, on peut dire les spicules un jien plus grands dans la profondeur du corps que dans les régions périphériques.

Il n'y a nulle part trace de microsclères.

Les mégasclères s'eneli<'vètrent sans oi-dr-e dans tout le choano- some et constituent une cliarpente assez serrée. Toutefois, c'est plutôt l'exiguïté du système aquifère (pie la densité de la spiculation (pii rend compacte la structure de l'Kponge. A la limite du corps, les s|)i- cules se dressent verticalement et se groupent par faisceaux, leurs pointes dépassant un peu la sui-face générale.

Lendenfeld a trouvé aux tylt»styles des .V/z/y^'/v'^'x australiens, qu'il a rapportés à l'espèce S. ffofunnritfft. une longueur de 700 \t.. L'écart entre cette mesure et celles (pie nous donnons. Thiele et moi. est si considérable qu'il me fait hésiter un peu ;i admettie la détermination de Lendenfeld. D'autant plus que cet auteur ne fait mention (|ue de tylostyles (il est vrai (pi'il ne cite i)as d'autres s|»i(ules dans les .V. (ittinnnciiht de Tiieste. Lagosta et Lésina) et (pie le mode de vie des Sit/irrifi's dont il parle dilVère assez de cflui lialiilliel aux .S", (fo-

ETUDE MONOGRAPUFOUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. -23^

muncuJa (!<' la MrditPi raïK'c et. autanl (|u'on t'n peut parler, de l'Atlantique.

Nous tenons maintenant les éléments d'une comparaison rigou- reuse, permettant de distinguer délinitivement Si/bcrifcs (tomuncula de Ficulma /frits.

L'état de la surface n'est pas ideiiti(|iie chez ces deux Eponges : /•". /iri/s se réserve des aires stomiales plus larges et plus régulières, perceptibles à l'œil nu comme des dépressions légères qui lui com- muniquent un aspect grenu. La masse est plus ferme chez S. domun- cnJn parce que le choanosome n'en est parcouru que par d'étroits canaux. Les mégasclères de F. ficus sont, d'habitude, à peu près exclusivement des tylostyles; certains spécimens, affectant presque toujours une forme columnaire (fornu^ rirf/itffosa). présentent seuls une prédominance de styles sur les tylostyles normaux dont ils déri- vent; les oxes dérivés restent en tout cas exceptionnels. Chez aS'. domunruln, au contraire, la transformation des tylostyles en styles et en oxes est si fréquente que ces spicules réduits l'emportent numériquement sur les spicules normaux'. Enfin, F. firit s possède seule des microsclères. toujours présents, bien que de (|uantité va- riable d'un individu à l'autre et parfois même très faible.

Si/hcrifps cornosns (Johnston ) Cray. (PI. VII, fiç. i-r.).

Syn, : 1842. Halirhondrin rarnosa, .lohnstun (52. p. 140, pi. MIL fig. 7-8).

' La transformation si commune des tylostyles en oxes riiez S. domunculu a sne;- Sfcré à Tliiele (107, p. ."{7, en note), l'idée que peut-être ma Vosinaeria leviifata |13S, p. ia8| n'est pas une Axinellide, comme je l'ai supposé, mais plutôt un Sii- bevites possédant de même un mélange de tylostyles et d'oxcs. S'il en était ainsi, je devrais, il me semble, trouver dans cette espèce des termes de passage entre les deux formes de spicules. Or, ils font complètement défaut. Bien plus, la différence de dimensions des oxes et des tylostvles s'y montre telle qu'elle rend peu vraisemblable l'hypothèse que ces deux sortes d'organites soient ici dérivées directement l'une de ''autre. ,Ie reconnais cependant, avec Thiele, que la structiwe de Vosinaerin cruafacea Fristedt offre des particularités (pii rendent discutable l'introduction de mon Eponçe dans le genre Vosnuieria.

-2:5 i E. TOl'SK.NT.

Svii. : IS:»'.I. //n/ir/i()/i(/fi(i /l'rrn. \Ai'\)r\\iu\)n ilO. \).-r2i). [)\. \\.

(ig. 5). 18(;i. Ilaliim rarnosa i.Tolinst.). noworhank i4. p. 70). lS(iL>. Siilx'i'itcs /larifs, Schniidl (96, p. «>H). l.S(;(>. //i///ii'nifiriffofi rarnosa (Juhnst.), Bnworljank (6.

V..I. II. p. -20:?i. IHCyT. Siihcrili's rar/iosa (.lolinsl. ). (Jray (41. p. 523). 1S(»8. Ili/nu'iii(i(i(l(ni rantosi/s (.lidinstoii ). N<^rinan (84.

p. 331).

1870. Si/herifcs rarnosa. Schniidl (100. ]>. 7*)).

1871. Hymcniacidon carnosa, Bowcrhank (6. vol. III,

p. 91. pi. XXXVI. fig. 5-9). 1S79. lldUchondrid rantosa .lolinsl.. Carier il4. p. :287). 1882. Ili/iii('iii(i(i(l(in (■(//■/losi/s (.lolinston) . Noniian (6.

vol. IV. p. 88). 1882. Hiimcnidriditit rariiitsn Uwk.. Carter (19. |t. 353). 188i. Snhcrifrs rar/iosits. Uidlev (94. p. VX')]. 1880. Siiherifcs rar/iosi/s lik.. Carter (21. p. 450).

1886. SHhrrifrs rarnosa .lolinsl.. Carter (22. p. 74).

1887. Si/fjcri/rs rar/iosi/s .lolmsl. sp.. Hidlev et Deiidy

(95. p. 197).

1888. Siilx'vitcs rarnosKs, Topsont (111. p. 1298).

1889. Si/fjcri/cs rf/rnosa .].. Ilanitsrh (46. i». 158).

1891. Si/hen'frs ((irnosus (.lolinston). Tojisenl ill6.

p. 127).

1892. Siihcrilcs rdruosiis ( .lolinston i. Topsent (119.

p. 129).

1892. Siihci'ilrs. rttr/insiis (.lolinston). To|ts(>nt (120.

pi. XVIh.

1893. Si/hn-ifcs iiiniosits (.lolinston i. Topseiil (123.

pi. X.WIIIi. I89i. Siihrrili's //ariis (Sidiiiiidl ). Top>enl (129. p. 3). I89!i. Si//)i-/ifcs /l(/riis (Seliiiiidl i. Topseiil (132. p. 125).

ETUDE MONOGRAPHIOTT. DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 235

Syn. : 189G. Siihoriteti rarnosits (Johnston j/ropsont (131 . p. 291).

1896. Sttberifps cnnutsits .Ii)hnston sp.. Dendy (153,

p. 245).

1897. Subernnf/iHs fiants (Liebeikiilin). Londcnfcld /xira

(65. p. lii. pi. V, Vif, XII).

1898. Siibcrites jlarus (Sclimidt), Topsenl (136. p. 127). 1898. Suberiff^s raniosifs Bow., Thiele (107, p. 33).

Éponge charnue polymorphe : encroûtante (S. c. incrustans), revêtante, lobée (S. c. depressus), ou digitée, à digitations formant buisson (S. c. flarus), ou rameuse, à rameaux subcylindriques, longs et çà et anastomosés (S. c. ramosiis), ou, enfin, bulbeuse, pédoneulée ou sessile (S. c. typicus).

Surface égale, finement veloutée, presque lisse.

Ectosome non détachable, collenchymateux, lacuneux, percé de stomions microscopiques nombreux dans des aires assez larges^ peu spicu- leuses, soutenues et surtout entourées par des faisceaux de tylostyles verticaux. Chones inhalants, cribriporaux, distribués tout autour du corps. Cavités préporales discontinues. Oscules contractiles, peu nom- breux (1-3) et composés, dans les spécimens bulbeux, assez nombreux et simples, situés au sommet des lobes ou des digitations ouépars, dans les autres formes.

Charpente irrégulière, sauf vers la périphérie où, sur une certaine épaisseur, les spicules se dressent la pointe en dehoi-s et se disposent en bouquets; dense, surtout dans le pédoncule dos indi\ idus bulbeux et suivant l'axe des spécimens rameux.

Une couche de gemmules inermes à enveloppe de spongiiie s'établit à la base des .S', c. ti/picas, au contact immédiat du support.

Spicules. I. Mégasclères: 1. Ti/I(>stijli:s lisses (tig. 5), d'aspect à peu près uniforme, à tête ovoïde, rarement surmontée d'un mucron distinct, plus rarement encore suivie d'une dilatation secondaire ; tige un peu fusiforme, plus ou moins courbée, rarement droite, terminée en pointe assez longue et acérée, à canal axial fréquemment renflé en une petite vésicule dans la tête. Taille inégale dans les différentes parties du corps, plus élevée dans la profondeur qu'au voisinage de la surface, et un peu changeante aussi d'un individu à l'autre : longueur oscillant entre 130 et 570 ^, largeur variant entre 3 et 8 [x, sans parler des tylostyles linéaires qui, çà et là_. peuvent se rencontrer.

Pas de microscleres.

Coulcar. ~ Jaune (Jlurns de Saccardo) à l'état de vie, iidits et c.vfra, exceptionnellement brunâtre. Blanche à l'état sec.

Habitat. Cosmopolite : Atlantique, Méditerranée, océan Indien et mers d'Australie.

230 E, TOPSENT.

Sur toutes les* côtes de I<>ance. Très commune à R;iin uls sous ses divers aspects,

VHalirhonilrin mniosn do .lolinston. 1842. plus rorrectenient appelée Subrrifcs raniosns. cl V Ildlirhondria lUtrn de Liel)erkulin, ISrilt. (depuis "^vhwwW. Siili('ril<'!< jUiriis), se coiifondt'iil en une espèce unique, à laquelle, suivant l'usaue. le nom le plus ancien sera conserve. I.eur coloration, leur structure, leur histologie, leui' spiculation. tout en elles ap])arait identique quand on les soumet à une comparaison i-igoureuse. Seule, leur foi-nie. dilTérente dans les descriptions originales, peut donner le (diange et faii'c tenir leur .séparation pour légitime. En réalité, nous avons alVaiie ;i une Éponge polymorphe, à l'égal de Firii/i/ia finis, et. comme elle, se présentant sous cei'Iains aspects assez distincts pour mériter une désignât it m |»articulière.

Sous sa forme la plus simple. Suhfrifes raniosu!^ se montre encroûtant fS. e. inn^usfans). en plaques souvent étendues, minces, lisses, rappelant par leur couleur celles de Prosuhcri/i's <'/)i/>/n//i//ti. mais plus charnues, et surtout pourvues de tylostyles d'un type difTérent. Je l'ai rencontré à cet état dans le Pas-de-Calais (creux de Lobouret pied Est desRidens). sur la côte du Calvados (au large de Luc), et, fréquemment, à Hanyuls. dans les eaux du laboratoire Arago, sur les Cysfosdra de la baie, les Afirroroamn.^ du large, etc.

Il affecte le plus souvent, dans la Méditerranée, une forme plu- massive, tantôt déprimée et grossièrement lobée (.S'. /■. r/i'/in'ssus). comme on le voit. j»l. NU. <lans la ligure i. sur un liagmenl de conglomérat de Mélobésiées (\\\ cap l'Abeille, et tantôt divisée en lobes cylindro-coniques dressés, tortueux, en buissouf.V. r./larits). comme l'a fort bien i-eprésenté Lendenfeld (65. pi. ^■. lig. V.")). d'après un spécimen de Triesle.

Il est surtout connu sous raspecl déeril d'ahord |»ar .lobnslon. celui d'un corps plus ou moins globuleux jiorté sur un |»édoU(ule de lon- gueur vaii.ibl.' ii»l. \ll. lig. 31. On a signalé ce .V. r. Ii/jtiriis un peu p;irt.iut : .lUX îles Shetland, loul autour de la (irande-Urelagne. dans

ETl'DE MOMHiHAlMIinrK DES SPUNlHAIHES DE FRANCE. 237

la Manche (\\'eyiiiuuth. IMyinouth). sur les cotes océaniques de France (Brest, Le Croisio, sur la côte N. d'Espagne (Hirondeile. 119). dans la Méditerranée (il abonde au large de Banyuls, par des fonds de 50 à 100 m. et je l'ai trouvé aussi aux îles d'IIyères), aux Açores (par 4o0 brasses), à Fernando-Xoronha, aux îles Kerguelen, aux îles Mergui. aux fies Vancouver marée basse), et, sur les côtes d'Australie, à Port-Western, d'après Carter, à Port-Jackson, d'après llidley et Dendy, et à Port-Philip, d'après Dendy.

Bowerbank, qui en a étudié une belle série, a indiqué les varia- tions dont il est susceptible. Le corps peut être subsphérique ou ficiforme. et le pédoncule, long ou bref, peut faire complètement défaut. Les spécimens sessiles se rapprochent beaucoup des S. c. depressus, mais quand même restent plus gobuleux. Les dimensions du corps sont souvent faibles (2 à 3 centimètres de hauteur. 1 à i centimètres de diamètre). Cependant on en observe d'assez considé- rables. L'individu, de Banyuls, figuré dans la planche VII (fig. 3i, mesurait 8 centimètres de hauteur totale. J'en ai vu beaucoup dans cette même localité, sur Aporr/iais. Murex. Cerithium, etc.. dont la partie massive atteignait 4. o et 6 centimètres de diamètre, leur pédoncule ayant .5 à 12 ™"'. d'épaisseur. Aux Shetland, à Dourie A'oe, Norman (84i en avait recueilli de la taille d'une grosse pomme.

Enfin, j'ai découvert dans le golfe du Lion une autie forme encore parmi les piuduit» des nombreux dragages exécutés à bord du Hohinil {>ai- M. le Professeur Pruvut dans la zone dVxploratinn du lalioratoii'e Arago. 11 s'agit de ce que j'appellerai Suherites mrnosus ramosus. (^est une Eponge commune dans la région que M. Piuvot désigne sous le nom de Plateau du Cap*, à fond couvert des sables et graviers du large, par des profondeurs de 100 à 2."S0 m. On la rencontre aussi aux roches Ouillals et sur les bords du Uecb du Cap.

Elle se compo>" de bramhes sultcylindriques. longues, peu divi-

' Voy. la Carte 'le lu mer de Banyuls, jiar G. l'ruvol, i8(j4 (90).

-23H E. TUPSENT.

S(''('s. rh cl ;iiia-;|i»mi)>i''('>. <'| iM|)|M'llr ;m |ii'('iiiii'i' alturd la Hnui'ra s/fiii//fnis : l'Ile s'en ilistinglic toiitct'uis. iiir'iiic avant lotit cxaiin'ii (|i'< spirilles, par sa holle coldratidii jaiiiH' (Td!' et par sa ediisislaiire plii> souple. Ses rameaux (Hit un diaiiiètre varialile. parfois supé- rieur à ."'»""". (|)ar exemple dans le spr^eimen de la tinure -2. dont la lira IK lie (•oud(''e à aimie droit mesurait l."") ceiilimètres de Icumueuri,

mais >ouvenl inIV'rieur. |us(|u'à 1 ou '2 seulenieiit. (Juehpiel'ois ils

sont envahis par un Zoantlie i lii;'. I ).

Il est possible (pie ce nouvel aspect de .S'. r^//v<0.s7/,v soit eu rapport avec la nature du lond. car les s|i(''ciniens recueillis entiers pr(''- seiilent. attachés de loin en loin, de petits i; l'a viers ou de-. CraiAinentïj de l'olypiei's (pii |)arais>enl leur avoir servi de supjMul.

Uiudle (pie soit si tonne. S iihrrilcs cdmosiis oIVre à peu près conslainmeiit la helle colorati(Ui jaune vit'(piilui valut de la part de Ijeherkiihn le nom de Util ichondrid /liira . Il la possède dans toutes ses |)arties, sur toute sa surface, en dedans e| en (hdiors. (pioi(pie. à vrai dii-e. avec un peu plus (rintensiii' à la p(''ripli(''rie ipie dans la profondeur. l'lxce|»tionnellement . on rencontre i\i'^ sp(''cinieiis hru- nàtres. .\oriiiaii en a envoy(''. des Shetland, à IJowerhanlv (6. V(d. II. p. :20r)). un. de la vari(''lé li/pim.^. et j'en ai vu à Hanyuls plu- sieurs, de la variété //{'/)/-i'ssi/s.

La surface, toujours unie, parait i;lahre. mais elle est en r('alit('' très finement veloutée par les pointes, d'ailleurs fort peu saillantes. i\*'s lylostyles superliciels.

S. ra/'/iosifs li/piriis ne porte soUNcnt ipTun seul oscule à son somnu't l'iMat de coutrai-ti(Mi dans la (imire ;!i: mais il n'est pa^ rare, sur les |)lus heaux éciianlillons. de lui en C(nn)»ler {\i'\\\. el même trois, (les oscilles .sont com|»os(''s. cloatpies courts. ;i lioi'ds cimt ractiles. au fond desipiels didioii ■lient eiiscuihle de nomhreiix canaux exhalanls. Le diamèl ce de l'un de ces oscilles lt(''ants varie de ■4 à I."") millimèt res.

.V. tfi/-/iosi/s /Ifiri/s |»ei'ced'un oscille simple l'extréinité de chacun de .SCS luhes.

ÉTUDE .M().\()(;i{APIIinrK DES SPONGIAIRES DE FRANCE. ^:U)

S. c. inc/'i/s/(//ts, (/('prcssNs et rainosus uuvrent de place en place de petits oscilles à bords membraneux (iig. "2 et 4).

A en croire Rowerbank (6, vol. II. p. 204.), chez .V. r. Iijjiicii.s, les oscules et les pores seraient Invisibles, et les coupes macroscopiques à ti'avers le corps montreraient une chair sans canaux. C'est évidem- ment qu'il n'a disposé que d'individus c()ntra(;tés. \a^ système aquifère de cette Eponge est. au contraire, bien développé, mieux cei'tainement que chez S. dnmunruUi et même que chez Fkulina liais, car les orifuîes inhalants en sont plus larges.

(]hez les individus de toutes formes de cette espèce, on les aperroit, comme des points noii's relativement grands, pai' transparehce de l'ectosome. Les ligures 2 et 4 en donnent une idée, assez faible, parce (|ue les spécimens photogi'aphiés n'avaient pas conservé leur pleine extension, comme le prouve l'état de leurs oscilles. Mais cela devient très net quand les Eponges fraîchement pèchées Sont laissées quelque temps au repos dans les cuvettes d'eau de mer. Ces pores sont d'ailleurs inégaux (ils mesurent de 0'"'"..I à Orn™.,5) et de contour irrégulier.

Au-dessus d't'ux s'étend l'ectosome. (^-e n'est pas. ici non [)lus. une membrane détachable, parce que des faisceaux de tylostyles verti- caux le tendent et le traversent à de courts intervalles. Toutefois, ces faisceaux de s[)icules sont moins rapprochés les uns des autres chez 5. raniosus ipie chez Firtiliiia /tcus et, à plus forte raison, que chez Siibcriti's (fotniinnila .

Devant chaque pore, l'ectosome forme un tamis collenchymateux, assez épais, percé de stomions nmnbreux, conduisant dans un systèuie, souvent compliqué, de lacunes. Des bouquets lins et lâches de tylostyles rendent villeux ces chones cribriporaux.

L'ectosome a pour épaisseur la hauteur des bouquets de tylostyles, car. en cou|»e microscopitiue. le (dioanos((nu' proprenicid dit. avec les corl)eilles vibratiles, ne conunence (ju'à leur base, au-dessous des lacunes, (pii. ]>ar conséquent, représentent un système discontinu de cavités préporales.

240 I'^ TOPSENT.

La chair l'ï^t cnnipaclc. mais très ('•lasti(im'. l)<'s canaux alxtiidanls la parcourent, les exhalants, de caHhre assez fort, se dirigeant par groupes vers l'oscule ou vers les oscules des Subrrifes pédoncules, cheminant solitaires dans les individus de toute autre foinie.

Les corheilles vihratiles, sphériques ou ovales, à choanocytes numltreux. sont petites et ne mesurent (jue -2o h ;{0 [j. de diamèti-e.

Les spicules, à la dill'éi'ence de ceux de la péri])liérie. s'y disposent sans ordre et s'entrecroisent en toutes directions. Abondants, ils ne se sei-rent pourtant pas autant que [)ourrait le faire supi)oser la densité de la masse.

Dans le pédoncule des S. c /i/picus, ils s'aeniiiiulenl cepenilant en proportion plus forte; pour lui donnei' une certaine rigidité. Kt parfois, quand (tn coupe en deux la porti(»n rentlée de ces Eponges, <tn voit en son milieu une traînée claire et ferme, plus spiculeuse que le reste, continuant directement le pédoncule et constituant un axe qui, vers le haut, se dissocie et s'edace. La hase d'insertion Mir le support se trouve également durcie par unt> agglomération de spicules. En aucun de ces points ainsi consolidés, les tylostyles n alVectent une disposition régulière.

De même, le centre des *S'. c. roitiosns est occupé par un riclie i<''seau irrégulier de tylostyles, assez tenace |)our jjersister dénutlé à la mort du rameau (fig. 1, à l'extrémité de plusieurs hranches). Il entre, il est vi'ai, un peu de spongine dans sa constitution, mais à lélat de liens si faihles et si jx'U nombreux qiw le loul se casse nel et sans ell'ort après dessiccation. Celte structure e>l jnl(''ressanle à litre d'i'-hanche de la coiftnne axiale des A.rosi/hi'/i/rs (122. p. \1\)).

Eraf)p<'' de la l'essemhlance des Si/hri-id's r^/v/o.s-^/.s' (.lolm^lon ici S. flnctis ( Lieherkiihn), sous le rapport de la coloration et de la s|»i(iilalion. j'ai naliuellement conq)aré leurs cellules sj)liéiuleuses, sai-lianl combien, dans beaucoup d'espèces, ces i''l(''nieiits possèileiil de li\il(''. Dans les individus de toutes formes, je le> ai trouvées iileiili(|ue>. El cette similitude jus(|ui' dan> les diHails bislojouiques

ETUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 241

n'a pas peu contribiu'' à nie décider à fondre en une seule les deux espèces jusiprà présent supposées distinctes.

Les cellules sphéruleuses, d'une seule sorte, mais abondantes, sont incolores, assez petites, composées de sphérules petites et brillantes. Elles mesurent 7 à 10 (x de diamètre.

Les Snbeiùtcs rarnosux de forme pédonculée établissent une couche de gennnules inermes sur la surface d'insertion de leur pédoncule au support. Ces productions n'ont aucun l'apport avec celles (jue Bowerbank a décrites sous ce nom (6, vol. II, p. 205) et qui peut-être étaient des œufs. Elles sont, au contraire, tout à fait pareilles aux gemmules de Ficulina ficus et de Suberifes dominuulu. .Je me suis d'abord aperçu de leur existence en examinant la base de spécimens typiques recueillis, en octobre 1890, par M. Chevreux dans la rade de Brest (116, p. 127). Depuis, je les ai revues au pied des S. c. tijpkus de Banyuls. Mais je les ai cherchées en vain dans les différentes autres formes de l'Eponge.

La spiculation se compose exclusivement de tylostyles. Il ne faut pas chercher dans les diagnoses originales de .lohnston et de Lieberkiihn une description exacte de ces spicules. Les détails qui, pour nous, olfrent une réelle importance, n'en avaient pas une aussi grande pour ces auteurs. Johnston les dit petits, cassants, pins ou moins courbés, assez uniformes de taille et d'aspect, avec une tète sphérique comme une épingle et une pointe aiguë progressivement effilée. Les dessins qu'il en a donné les montrent trapus avec une tète quehjuefois trilobée, quelquefois aussi ornée d'un renflement secondaire. D'après Lieberkiihn, ils seraient fusiformes à tète ronde.

Bowerbank les a fait bien mieux connaître et a fourni des indications précises au sujet de leur disposition. Il les indique comme lâchement entrecroisés sans ordre dans tout le corps, sauf à la périphérie, où, sur deux ou trois hauteurs de spicules, ils se groupent en petits faisceaux, la pointe tournée vers l'extérieur, et légèrement saillants an dehors. Il les dé-clare longs et grêles, très inégaux, avec une tête d'habitude bien manpiée. La figure M

An<:ll. DE ZOOI.. EX1>. El (iK.N. 3'^ SKKIE. T. VIII. fOOO- 16

E. TOPSENT.

(6. viil. III. |il. X.WN'Ii. |i;ii- liHinclli' il a Fail iv|in''>ciil.'i- un >|iicul(' lii 'Il ili'N ('l(i|i|t''. Iniii'iiil uiM' assr/. Iiniinc iih'i' ili- la l'diilni mal inii nnliiiaiic ili' la hMc

Ces s|iifiilc- (inl. ('11 cHVI. iiiH' ItMr a>M'/, tacilciiiciil iccdiiiiaissalilt'. i»rt'Si(U(' Iniiidilrs (i\iiï(l(' '. (■■('>! -(lire I r^s I ijur à la hase et |('riiiiii(''r par u\)t' |i(iiiil(' dliUisi'. (JiK'jijui'riiis (■(■|ii'ii(laiil . relie |iiiiiite se Iraiis- riiriiie en un niiicnin i|iii devient cvliiiilriiine (|iiaii(l il alteini (Hieli|ne Idiimieiii'. Mais celle varialiiui esl e\eessiv('inenl tare, «le

nièi in'il est tout à l'ait exeeptiniiiiel de leur trouver lin reiille ni

se''ondaiie au niveau du eou.

Ils |)r(''senlenl doue viaiinciil. eoinnie l'aiiniuieait .loliiisloii. un as|)('c| assez uiiirornie. Ils smil le plus souvent un peu coiirlH's. et leur li^'C l(\<;èrenienl ru>il"orine s'eflile en une pointe an'rée. .Mais leurs diinensions \ari('nl he.iueoup. Dans un indi\ idii donin''. ils smil |»lus loris dans la profondeur ipie dans les faisceaux snperliciels. I']ii outre, on les trouve inr-^auN. d"un su';el à raulre. cl dans ilcs loc.ilili's différentes. l'Ji ^l'iK'ral. ils paraissent relal ivenient lonu's el givles. mais il esl hieii diflicile de traduire leui' taille en cliilfres précis. Mlle oscille entre l.'^O [;. de loiiuneur sur ;> [/. à peine d^'itaisseur et 5:20 [f. ((piidipiefois davaii(a,:;e) sur .'"> à S.

L'espèce se distiiii;u(' fori hieii de Siihcrilcs tlomii iiciihi à tous égards, l'.lle se rapproche davaiilaiAC par sa struclniv de l'"iciili iiit firns. à la<|n(dle. pour ni('ttr(> en garde contre une fréipienle siniilitude de forme. r>owerliail!< Ta soigiieusenienl coinpar(''e. iaili'e elles, nin- dinV'rence profonde existe. i-(''siilant dans Talisenci' totale de niicro- sclères (die/ S. ctiriKisKs. ( '.ependanl . coninii' c'e^l iiii caradère ilégutif. (rappr('ciali(Ui parsuile nialaisi'e. (rautant plus didicale niènie (pi(> nous saV(Mis /•'. //Vv/.s- jiarfois très paiixre en niicroslrongyles. nous reinarfpierons encore (pie .V. ciir/iosi/s possède i\t'^ Ivloslyles (rniie loimiieur moyenne plus ('■lev('e. ;i tète assez spéciale et peu (dia imca nie.

' Cl The s|iiciili's li.-ivc !\ s>il)()v;il lii;i(l. Ilii' IVcc ciiil |ir(ijccliim- slii-lilly Ix-voiul Ihc ;iclii;il ( til.ir;;( iiiciil ni' llic li<;i(l, Jiiul iiicasiiir .-iS lo .'>J In .oiiCt.'J miliiiii. » (Ki(ll-y, 94. 11. '|('>''-)

KTI'DK .M()N()(il{AlMIinrK l)h]S SlM).\(ilAII{KS I)K FRANCK. 243

Aucune confusion n'est possible, coninie je l'ai (Irjù dériaié (136. p. 128, et, dans ce nuMuoire, p. 170), malgré une assez grande ressenil)lance de leurs spicules, entre Suheritcs rarnosits et Pseu- (iosnbci'ites sulphureus (Bean). La structure de l'ectosonie de ces deux Éponges diffère h tel point (Qu'elle oblige à les rapporter à des genres distincts,

La fusion de Hytneii'uuidon foliafiia Bowerhank avec S. jlarii>i, soit .S', rar/iosus. proposée par Lendenfeld (65) me parait également inacceptable. Il suffit pour s'en convaincre de comparer la forme des tylostyles de part et d'autre.

Dans un essai de démembrement du genre Siihcrid's (132, p. 12()), j'ai ramené au genre RhicaxincUa les Si/hcrifcs h long pédicelle, indivis ou ramitié, que de simples crampons attaclient au support. J'ai évité de citer parmi eux Sit/jerifcs raniosi/s, quoique, à cette époque, je n'en eusse pas encore reconnu le polymorphisme. L'étude que nous venons de faire de ses variations justifie, je pense, ample- ment, son maintien pur et sinqile dans le genre Sufjcritrs, ainsi que je m'en déclarais partisan en 189G (131, p. 291).

Genre B/tiraj'inclhi Keller.

Sub('/-ifi(/a' \)M\cn\éeS) à pédicelle simple ou ramifié, ordinaire* ment attaché au support par un groupe de racines ; corps sphérique, ovoïde ou cylindrique, velouté ou finement hispide, compact, à charpente plus ou moins rayonnante, et percé d'un oscule vers le sommet.

H/iiraj'iiicNd />i/ri/'i'/-(f (délie Chiaje) N'osmaej-.

(l'I. VHI.fig-. fiel 7).

Syn. : 1828. A/ri/o/t ii/ ni /u//-/ /'(•/•// //i. drWi' CAùajv (24). 1841. Alcyoniiim pyri forme, délie (]hinje *. 1880. I{hi:(i.riii('ll(i rlari<j('ra. Kdler (54. p. 272. pi. XIII, 11g. 1-3).

' Descriciune e notoniia de(jli Animali invertehratl (lell<i Sirtiin citeriora.

244 K. TOPSKNT.

1880. Ithi:ii.riii<'ll(irlari(i<-r<i Kcllcr. Scliiiii.ll 1 102. i).282).

1880. Si/hrri/rs r/arif/n- i Krlln. S.liiiiidl i (103. |t. 80.

[>l. I.\. liu. I).

1881. Iilu:<i.rinrll(i /n/rf/'orniis i\o\\o (lliiajf sji.. \(isih;u'1'

(142. [.. :>). 1883. Suberi/cs c/tirif/c/'. .M.iiidii (75. |). -l'A). 1887. I{ln:<i.rincll(i in/ri/'cni (Chiaje) \'(tsni.. NdsinaiT

(145. p. :{:u. |.i. xw I. M,-. i;{).

18U;i. Siih('riti'srl(iri<i(-r'>r\\u\'\i\\:\\t\^>('\\\\\2,S.\A.\\\\). I8U!». liliicd.riiii'lhi ///////V'/vnilliiajtM.Tunscntf 132. p. 125).

Eponge ranieu.so. lixt'c |);ii- >iiii' imillL' de i-jicini's. à ramc-nix loiiizs et grêles tei'iuinës cliacuii par un rciidiMuent eu massue.

Surface fineiueut hispide. Poics pu ucti formes, visibles à l'nil iiu. ,iu pourtour des massues. Oscules peu nombreux, simples, assez étroits, situés au sommet des massues.

Rameaux formés d'un axe solide fibro-spii-uleux. entouré d'une gaine coriace, jjauvre eu (diair, riche en spicules.

Massues fermes, cliarnncs. à s(pi(d('tt(' en lignes i-adiales (pii se disso- cient vers la périj»li(''rie en bou(piets divergents. Canaux arjuifères bien déveloi)j)és ; les inhalants rayonnant de la surface V(>rs l'intérieur, les exhalants montant vers l'oseule.

l^as d'écorce distincte ni di' menil)rane eclosomique détaciiable.

Spicules. I. Mégascdères : 1. 'J'i/losti/lcs (fig. 7 t(. 7 il), droits, robustes, à tête peu dévelo))pée , à pointe émoussée , htngs de 1 """. 25 à 1 """. 'i'.i, épais de 25 [x, ciment('s jtai- des liens de spongine pour constituer l'axe des rameaux et des massues, .i. 'ri/ln.sri/h'.'i (fig. 7 c), de même type, mais de toutes tailles, jusipi'à ne mesurer (pie 250 [jl sur 1, <h-oits ou courbés, à têle plus on moins inarcpn-e. à pointe d'au- tant plus acérée qu'ils .sont plus petits, constituant, avec une direc- tion centrifuge, les lignes radiales et les bouquets divergents (jui gagnent la surLoe. la dépassent un peu et la rendent finement hispide. 3, Ti/ldsli/lcs ilexueux ((ig. 7 !>) longs et grêhvs (plus de 2 "'"'. sur 4 â 10 (x), à tête mal nianpK'e. à pointe troncpié-e. peu .•il)undan(s, escortant les axes tibro-spiculeux.

II. Microscdéres : 1. l'i-ic/ind/difiiniifs (l'iii. ', r). tonnés de taisceanx assez gros de laphides lim-aires, droits ou Ilexueux. huigs de 100 jji. environ. Assez nombreux, répandus dans la chair des massues, surtout an \(>isinage de la surface, et dans la gaine des rameaux.

Coiih'dr. (irise ou blanc jaunâtre. ;'i Tt'lal de \ ie on dans l'alcoid. uniforme, en dedans comme en ilehois.

Ilidiiidi. M<'diterran('e : gojle de Naoles; environs de Marseille el

ETUDE MOiNOGRAPHlni'K DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 245

de Banyuls, pai- 100 h 200 m. de ])rofondeur, sur fonds de vase ou de sable vaseux.

Vosmaer a proclanu'' depuis 1881 (142) l'identité de VAIn/oni ntn pijriferiim délie Chiaje et de la Ulii:o.rin('ll(i rlaviyera Keller.

Cette curieuse Eponge n'a encore été rencontrée que dans la Médi- terranée. Délie (^diiaje, puis Keller. l'ont trouvée dans la baie de Naples. Elle s'y tiendrait, au dire de Keller. y»ar 120 m. de profondeur. Elle ne doit pas y être aussi rare ipu^ le pensait cet auteur, car elle ligure sur tous les catalogues de vente d'animaux de la station zoologique ; son prix relativement élevé semble prouver quand même qu'on ne l'y recueille point en abondance.

Marion en a pris sur les fonds vaseux au large de Marseille un spéci- men que 0. Schmidt eut l'avantage de comparer de cixu [aux deux spécimens types de Keller.

Enlin. M. le Professeur Pruvot m'en a c(unplaisaiument remis, en 1891V. plusieurs fragments qu'il venait de draguer au bord oriental du Plateau Roland V- sur sable vaseux, par 148 à 163 m. de profondeur.

(). S<dimidt a tenu à la faire rentrei' dansie genre Snhcn'fcs, dont l'acception devenait ainsi de plus en plus confuse. Il s'agissait bien réellement d'une Subéritide. mais l'ensemble de ses caractères, forme générale du corps, composition du squelette, structure de la charpente, nécessitait pour elle la création «l'un genre à part parmi les Subcrilithf.

Il est fâcheux ([ue le genre nouveau, dont elle fut constituée le type, rappelle par son nom une autre faudlle de Monaxonides (celle des Â.rineNi(fa'), à laquelle il serait illogi(pie. (|uoi qu'en ait pensé Keller. de la rapporter. Sous cette réserve, le genre /{/uc(i,cinef/n Keller ne <loit pas être rejeté. Il couqjte jiar les mers des re])résen- tants nond>reux -. remar(pial»les par leur port, par la dis[)Osition

' \'o\. la (.'(tftf (le la mer île Ihmyids, |iar (j. l'nivot, i8y4 (90).

* Par exemple, oetle Rhisaxinelln pijrifera (délie Cliiaje) de la Médilerranée, li. elongatd (Hidl. et D.) des côtes du Roiissilloii et des Aeores, R. ffracilis (Lend.) de rAdriali([iie, /{. nimiilosa (Rdl. el D.| des Philippines, R. duriitsinin (Hdl. et D.) du Sud-Est de l'Australie, R. spirn/is (Rdl. el D.| île la Patagonie, et plusieurs nulres, du .lapon, récemment décrites ])ar Tliicle (107, p. '^f^-'M^).

24() K. TOPSKNT.

ravt>nii;iiili' di- l<'ur rli.iipciilc r| par une (lillV'icnrialinn |»lus uu iiKiin-^ profonde dos t\ Inslylcs ('■liMuciilaiics.

Jih'i:'i.riii>'lhi pi/rif'crn se distiiiuiu' de ses conuriiriTs ]»ai- son asix'cl Irôs sprcial. I"-I1<' s<' niin|M»^<' d'uni' tiu»' divisi'c m |uni;s ramoaux assez tîi'^los. t<'i-iiiiii(''s cliacun pai- un iii'ns n'iillrnicnt en Miassut' : une toiillV dr rliizincs d(''clii(pi('l(''cs raltadif à sdii support. L<'s Rhicd.rini'lhi ('.rrc/lc/is cl //. a rlxifcsrcns i\v Tliiclr lui rcsscni- hlcnl d'assez près, mais avec dos rameaux relalivcnicnl plus ('pais rt des rendements terminaux moins aceentuôs. I.es noms de in/ri /'crd et de cldriijcrd (ju'elle a reçus traduisent précisément i-e||e parlimi- larilé. Comparée à //. l'huKjiila. H. in/rifcitt est, coninn' plusieurs antres re|)résenlaids du ucnre. une es|)èce à pédic(dle ramifié.

Délie C.liiajc. Keller et Scliniidl l'ont lii;urée en eidier. .l'ai photo- graphié (pi. \lll. (!;;•. ()) le plus heau de mes échantillons. Il est incomplet : ses ivicines mamincnt. In Zoanthe s'est étahli le loni; de ses rameaux. synd)iose fréquente, autant (pu- j'en puis juuer. dans le !j;olfe du Lion, entre ce ([(clentiM-é et des l'ipouiics fort diverses [Thcnt'H muricdld. Siihci-ilcs rd/'/iosiis /-dt/iosi/s. lihizd.iiitclid jn/rifcrd, etc).

Les lameaux sont durs, solides, spiculeux; les massues eliarnues. assez fei'mes. Toute la surface est linenient hispide. âpre au tou- cher.

Les pores, localisés de prétV'rence sur les jiortions eliarnues, s'.iper- eoivent fort hien à l'ieil nu coiume des points noirs, inégaux, distants de 0"""5 à 1""".

Les oscules occupent l'exti-émilé des massues sunisanimenl (h'-ve- loppées. II n'y en a. d'haliilude. (pi'un >eul ]iar massue, r.irenieul deux. Ce sont des orifices plutôt étroits ( I millimètre au jdus do diamètre) à hords contractiles.

L'iidé'rieur est pai'couru |)ar des canaux a(|uifères assez s|)acieux. par-aissant servir souvent de leiraite à des Ann(''lides cl des \niplii- pudes.

Les c(dlnles s|diéiuleuses. d'une seule sorte, sont crises, de taille

KITDE .AI()X()(il{ AIMIini'K DIIS SIM I.MilAlUKS \)K KUA.XCK. -2i7

médiocre (10 [j. oiivii'on), à spliiMiilcs petites, noiiilircuscs, r-(''lVin- gentes.

La eôuleur est p'rise on blanc jaunàti'c. uiiit'ornic en (h^dans comme en dehors.

La spiculation compi-end mégasclrres et microsrlrres.

Les mégasclères sont normalement des tylostyles. mais, par suite d'adaptations (liv(M'S(>s dans les dilTérentes parties du corjts. ils se répai'tisscnt <'n plusieurs catr.n'orics. N'osinaer en a déjà donn('' r<''nu- mrration (145. p. o81). On distiiiL;ue d'abord de foi'ts tylostyles (lig. 7 a), presque droits, à tète plus ou moins marquée, en tout cas peu renflée, à tige subcylindrique, h pointe émoussée. et mesurant l'nn'25 à l'"™30 de longueur sur 25 [a d'épaisseur au niveau d<' la tête et au mili(Hi de la tige, l'uis des tylostyles évidemment dérivés des précédents, mais d<> toutes tailb^s. depuis les dimensions ci-dessus jusc^u'à seulement 250 [i. de longueur sui' 4 [i. d'épaisseur, di'oits ou légèrement courbés, à pointe généralement effilée (fig. 7 r) et d'autant mieux qu'ils sont plus faibles, à tète encoi'e rarement bien développée, souvent même effacée, sauf cependant sur les plus petits elle devient relativement grosse et tiàlobée. Enfin, des tylostyles llexueux (lig. 7 b), longs et grêles, tète mal mai'(pi(''('. à pointe tronquée, à tige dépassant 2""". de longueur, pour une épaisseur de A à 10 [). seulement.

La pointe tronquée des gros tylostyles présente fréquemment une série d'étranglements au-dessus de sa terminaison, mais elle ne se renfle jamais en un(Mète. Kcllci' a commis une erreur manifeste en les prenant pour des tylofes. Le dessin et la desci-iption qu'il en a donné sont inexacts.

Les microsclères sont des fri'c/ioffrfff/iiiaft's (fîg. 7 c), faisceaux assez importants de raphidcs parallèles, lin(''aires, longs de 100 à 110 [A. droits ou flexueux. M Keller ni \'osmaei- n'(Mi ont fait mention. Ils existent cependant (mi nond)i'e assez considéi-able et ne sont nulle- ment s[)éciaux aux spéciiiKMis de la région d(^ Banyuls, car je les trouve aussi dans un fragment de s[)i''cimen |)r(tvenanl de la station

'2iH E. TOPSENT.

z<i<»l<>,ui(ju<' tli' .X.inlcs. Ils [taisr-iiH'nt l;i fliair et ahondt'iit vrritaiiic- menl au voisinai;»' «le la surfat'o des massues, coninio aussi dans le revéleniont qui ontdurc Viwo spicuit'ux des rameaux.

La disli-iitufion iN's tylnslyics fait ciinipi'ondi'n la sti'urtuD^ de rEp(»nge.

Dans les rameaux, les i;r(ts lylosivics à IkiuI lntn(|Ui'' se dis|)(iscnt paiallf^'lemcnt entre fnx. suivant If sens de la Idiiuiicui' de l'oriianc. la pointe indinV'rt'mmcnt tourncV vers le liaid ou vers le lias : de fuils lifiis de sponuinc jaune les cimentent entre eux à leurs extrémit(''s et de distamc en dislanc<' : l'enseiuhle constitue un axe jaunâtre, l'ésislanl, tunnanl la |>lus ^lirussc parlif> du rameau. Des lylostyles flcxucux. en propinlion touj(»urs faible, accompagnent les gros tylostyles au pourhuir de Taxe In rtni cliaiiiii. i-diiact'. complrtf !•' rameau à la ji(''ripliérie ; des tylostyles, de tuuli- taille et fort ncMuhreux, et des Irichodragmates s'y entrccii lisent en tous sens.

Dans les massues, l'axe (ilirospiculeux des rameaux (jui les portent se continue plus ou moins loin. Il en paît de tous cotés, gagnant la périphérie des lignes polyspiculées, sans spongine, de tylostyles jiointe a Ifectant toujours une dii-ection centrifuge; les tylostylesdimi- nuent de force en s'éloignant de l'axe et accusent de plus en plus leur pointe. Vosmaei- a figuré (145, ]tl. XX^'^. fig. 13) cette charpente layonnante sur une cou]ie longitudinale macroscopique d'une massue. N'isilile à r(''tat frais sui' une simple section du (drjis. elle devient sui'tout ap|iarente api'ès dessiccation.

l'ne telle structure est exceptionnelle ehez les Siihcril i(l(r. Iandi> qu'elle est de régie chez les Pnlyinanthln'. Le genre lilii:(i.riiiclhi sert de terme de passage d'une famille à l'autre.

l^es lignes rayonnantes des nuissues de li. in/i-i/Crd nalteignent pas intégralement la surface ; elles se dissocient de proche en |iroche en liou(|ue|s divei-genls. (|ui ne laissent de place vide (pie pour les porcs et les canaux inhalants. Les tyloslyles les plus supeiliciels sonl. |iour la plupail. de la plus petite taille ; ils dépassent un peu la

ÉTinK MONOGRAPlIinrE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 249

surface gonrralc, la rendant l(\gri'<'iuriit liis[ii(l(',faractri'e(|ii';iccenlu<' encore la dessiccation.

En somme, il n'existe ici, au pourtour du coips. ni ('■(•(iri'<' distincte, ni meml)rane ectdsomique drtachahle.

nin:fi.r}iii'll(i t'huKjola (Uidlcv cl Dendy) T(»i)sent, (PI. viii, lit;-. :i-.-.).

Syn. : 1887. SuheritO)< f'l(H](i(itus,\\M\\(i\ Qi \)Q\\ày (95, p. 203, pi. XLllI, lig. il et 12). 1893. Siiberite^ oloiujatm Ridiey et Dendy, Topsent

(123, p. xxxvn.

189G. niii:axii>('llii ('loiKjdln (H(ll.(»t I).), Topsent (131,

p. 290, pi. VIII, lig. 10). 1890. ninzaxincUa elunuata (Rdl. et D.), Topsent (132.

p. 125 et 126).

Subéritide pédonculée, composée d'une tête peu renflée, de forme ovale, plus ou moins allongée, et d'un pédoncule simple et grêle que de courtes racines attachent au suppoi-t.

Surface un peu rude ou veloutée sur le pédoncule, plus ou moins liis- pide sur toute la portion renflée.

Pédoncule spiculeux, solide. Tête charnue, compacte et ferme.

Pas d'ectosome détachable ; pas d'écorce.

Pores indistincts. Oscules étroits, peu nombreux (1-2), situés au voisi- nage de l'extrémité de la tête ; parfois invisibles.

Spicidi's. I. Mégasclères : 1. Stj/Irs (Hg. 5 ^^ 5 d) lisses, droits, graduellement eflilés en pointe acérée, très longs mais grêles, mesurant 1""". 7 à 2'""'. de longueur, sur 1 1 à 16f;. d'épaisseur à quelque distance de la base. Ils se serrent 2)arallélemcnt entre eux dans le pédoncule pour composer un axe qui se poursuit, plus ou moins distinct, jusqu'à une certaine hauteur dans la tête. 2. Styles (fig. 5 h) de même forme, mais de toutes tailles jusqu'à ue mesurer que 500 [x sur 5 à 6 (a. Ils constituent des lignes rayonnantes qui, dans la tête, émanent de l'axe et se ramifient en gagnant la i)érii)hérie. 3. Ti/lnsti/lcs (fig. 5 c, 5 r) droits, à tête bien marquée, ovale, assez large, à pointe acérée, longs de 200 à 100 [ji, épais de 3 à 6 ^.. Ils se drossent verticalement à la surface, la pointe en deliors, serrés, sur un seul rang, et contribuent, avec les derniers styles des faisceaux rayonnants, à communicpier à la surface une hispidation variable.

'2:\() K. T()I'S!:.\T.

Pas de inici-cisrlri-i's.

Couleur. (ii-is(> nu Ijlaiic jauuAtii'. uiiilninic. m dcdmis comino on dehors^ à l\'t;it de vie on dans l'alcool.

Hahihit. Atlantique (Açoros ; golle de CJascogno). Méditen-aïu-o (^'<tlfe du Lion). Sur fonds de vase ou de sables et frraviers niélaniri-s do vase, par fll à 820 m. do pi-ofondoui-.

Uidioyi'l Di'iidy Diil di'cril colle l'ipdimc d'aprôv mu' si'iic de lnijl spécimens (jui en ont (Hé i'ecueilli> par lo ^'//(■///'■'//c/^'/'. aux Açdi'os, par VM) hrasses de pritlondeiir, surlnml de vase VDlcaiiiipie.

J'en ai fa il cdniiailii' un auln' (131 ), île furl lielle laille. di-auiié par le (Uiiiddn dans le t;(iire de ( Jascomic. |)ar ISO ni., -.iir fnnd de >alile et graviers. Al lâché au ixird d'un IVagnieid lie ciMjuilIc par une ha^e 1res mince et i'iirl restreinte, siiuilh'e de divers ({('diris, il a un ijimIoucuIo long de ;{.'»i'"i'., épais de l""". à ln"".."), e| une lète vel(»ut(''e. longue de o'^"^.'), avec un dianièire moyen de (in^'". Il porte deux petits oscules au voisinage de son extr(''mil(''.

L'espèce hahile aussi la .M(''iliterranée. J'en ai vu trois spi'"cimens recueillis |)ar M. l 'ru vol dans lo golfe du Lion. i>es doux (| ne j'ai |)lio- logra|iiiiés ((ig. 8 et 4) proviennent des i-oidu's Ouillals. par '.>'('".. sur f(tn(l do \ase nM''langée de saltlos et gravi<'rs. Le plus polit, (pii nu'- Sui'oi-H""". do hauteur, dont I ."» soulemeid ponrlatèlo.a un p(''d(mculo long et très grêle; le plus grand, (pii atteint (S.'iconl. do hauteur totale, a, au c(mtraire. une lèlo fort Imigue c((mparativomonl à son pédoncule, ici plutôt épais. T(ms doux sont gris, longmum'nt hisj)ides et sans oscule \isii)le.

1,0 iroi^iémo m'a (Av remis n'cemmonl pai.M. l'ru\o!.(pii l'a pris sur le liord du Hecli Laca/o-Dulliieis. par ."")()()-(•( Kl m., sur vase pro- fonde. Iles! hianc jaun.'d re et liiuuMid xcloutt' sur liuito sa portion i'enn(''e. Il alleini ()."")""". de haulcur. doni :2() pour la lèlo. (pii a i""". à peine de largeur niaxima cl porle un pelil os'ulo à sim siunuH't. Le pé'dicclle ne mo>uro ^\\\v \ >. do diamèlro.

Sa lornu' et sa spiciilalion reniloid lilil îa.ri itclhi rhnnidln l.nilo- nii'iil reconnaissahlo.

Il existe onire la lèlo et le p(''doni'ulo îles rappori- de |(U)L;iU'ur Port

KTri)K MONOliU AlMIIorK DES SI'OMIIAIUKS l)K KUA.NCK . -2:;i

v.irialiles. Mais la Irtc se iiiontrc Idiijoiirs all(in,u('('. peu i'(mi(1(''(' (4 à (')'"<". (le (liaiiirtrc). et It' jxMlonciilc. simple, l'csic givle (l"'!". à l"^"^. ri. raroiiient plus). I.a base d'inscilion au sui^jjort est rlniitc et repré- sentée par quelques couites rlii/.ines. Il ne s'étal)lit pas en ce [)uint (le gemmules coinine nous eu avons vu au pied d'autres Suhéritides pédnneulées (SiihcrilcK (-((niosiis et Ficnlind /inis).

Le pédoncule, d'allure plus ou moins fl(^xu(Hise. est un peu rude au toucher, (piehpu^fois (quand il (>st épais) finement vel(»ul(''. Il se com- pose en majeur»* partie d'un ax.e solide fait de longs styles, avec un mince revètenuMit coriace (jue linn'te un r-ing de petits tylostyles verticaux.

La tète, souvent courbée en crosse, a une hispidation plus ou moins haute. Elle est cliarnue. couqiacte et ferme, pauvre en canaux, et pré- sente une structure rayonnante apparente en coupe macroscopique.

La spiculation est d'une composition remarquable : elle comprend surtout des styles dérivant de tylostyles. Il existe bien aussi des tylo- styles normaux, mais ils se localisent à la surface de l'Eponge, sur un seul rang.

Des styles de grande longu(Hii' ( l""". 7 à 2""".). mais relativement grêles (IG [x au plus). fornuMit l'axe du pédoncule et le continuent dans la tète. On observe fi-équemment à une petite distance de leur base (lig. 5^/) un léger renflement circulaire ou latéral qui prouve que ces spicules représentent en réalité des tylostyles modifiés. Leur pointe, à l'inverse de celle des grands spicules de l'axe de B/iicaxi- iK'lln jiijri/'crd, est ici fort bien produite, longue et acérée. Ils la tournent indifféremment dans un sens ou dan- l'autre, le plus sou- vent poui'tanl vers le haut. Ils se serrent les uns conti'c les autres verticalement, sans s'unir par des liens de spongine.

De l'axe rayonnent obliquement, dans la tète, vers la périphérie, des lignes spiculeuses composées aussi de styles de menu* type, mais plus petits que les précédents, et d'autant plus faibles (pi'ils se trou- vent plus éloignés du centre, jusiprà ne mesurer plus que ."iOO ^ à peine de longueui' sur 5 à (5 p. d'épaisseur.

252

E. TOPSK.XT.

Los li^^iiics S(|ii('li'lti(|iu's s'cU'aci-nl en se r,i|i|)fu('li;int di- l.i >iii r.icc. parce qu'elles se raïuilit'nl en faisccnix |t(ilysj)ii-ul<''s. Leurs ('■[(''iinMits. an'ectant une (uientatiun cnuslaiili'. Imn ncut tous leur |inintt' vers l'extérieur.

I/hisf)i(laliiiii plus dU nmins liaulr de la surl'ai-e de Fl-lpiuiut' est d(''leruiin(''e par la prdjertinn au deliuis. sur uue liuiuueur plus nu luiiins urande. des styl(>s les plus superlicitds. et aussi par relie de petits lyloslyles. lonus de 200- iOO [ji, épais de 1! à (i. ipii. vertiiaux et serrés, constituent une véritaiile crnùle à la limite du e(ir])s.

Il existe dans la .Méditerraïu-e une autre HhicorlHiUiKi à [tédnn- cule simple. C'est l'Eponuc de lAdrialiipie (pie Lendeul'eld a décrite (65. p. \'M)) sous le UdUi de Si/hc/'i/rs (//■/ic/'/is. (Taprès ipiaire spé- riuiens de Lésina, (lette es[ièce se dislin,i.;ue jiari'a ileuieiil de /{. c/o/i- (jdld parée (pu' tous ses s[iieules. uième eeux (pii i(uisliluent son axe. sont des t\ lostyles purs, à tète Itien niar(|uée et à j)ointe ellili'e. Extérieurement, elle pi(''seiite uni' portion charnue plus r-enlli'-e à l'extrémité d'un |iéd(Uicule plus i-ouri el ridativemeni plus (''pais: en un mot, tdle send)le. d'après les lii;ures «pii en oïd ('ti' dtuiné'es. de forme moins élancée. Il est é-ialeuH-nl impossilde de la confondre avec //. in/ri/'rrfi . dont elle u'a ni le port, ni la spiculation.

."). Eandlle {\i'<. Mksaimd.k.

^,7 ^/r////V/r/ caractérisées par l'addiliiui à leurs mégasclères princi- paux de mierorhabdes nionaetinaux. sortes de tylostyles modiliés dans un hul de d(''fense interne.

(ieure MrsdpdS (irav.

J/^.sY/yy/V/^/' encroiUantes, liispides, ayaid pour spicides priucijiaux de> tylostyles lisses, et. pour spicules accessoires, des ndcrcdylostyles à poiute I ran>l"ormi''e eu un lioinpiel di'pines coniipie<. les uns et les autres a|t[)uyés verticalemeul >ur le >upporl par leur reullement liasilair-e.

ÉTUDE MONOGRAPIIinUK DES SP0N(J1AIRES DE FilANCE. 2o3

Mesapos stellifera (Bowerbank) Gray. (PI. VII, fig. 8).

Syn. : ISOi. Hijmerajihui sti'llifcrd. Il()\vorl)ank (6, vol. I, p. 34

.'t 370). 18G(j. Ilynieraphia sfei/i/'era, Buwcibank (6, vol. Il,

p. 146). 1867. Mesapos sfcNi/'crti (Bowerbank), Gray (41, p. 343). 1808. Ilynieraphia slellifera Bowcrljank, Norman (84,

p. 330).

1874, Uijnieraplda s/e/h'f'cra. Bowerbank (6, vol. III,

pi. XX VII, lig. 4-6).

1875. Hymerapliia stellifera Bowerbank, Carter (12,

p. 195). 1885. Hymeraphia steUifera Bowerbank, Fristedt (37,

p. 23). 1891 . Hymedesmia steUifcra (Bowei'ba nk\. Topsent (117.

p. 529). 1894. Acar7ius steUiferas (Bowerbank), Hanitsch (49,

p. 197). 1894. Mesapos steUlfera (Bow.), Topsent (129, p. 3). 1898. Mesapos stellifera (Bow.), Topsent (135, p. 105).

Ë})onge tMicioûtante, mince, hispidc. généralement peu étendue, sans orltiros aquiféres visibles.

Spiculrs. l. Mégasclères : 1. Tylostyles (tig. S (0 lisses, légèrement courbés, à pointe longue et fine, à base globuleuse, ronde ou ovoïde ; inégaux. Longueur variant de 0"'"'5 à 1""" ; épaisseur, 4 à 15 \). au-dessus de la base; largeur de la base, 9 à 27 [a. Tous dressés, solitaii-es, la base appuyée contre le support. 2. Microtylostyles caractéristiques (fig. 8 />), à base renflée, globuleuse, ronde ou ovoïde, plus rarement elliptique, à tige courte, droite et lisse, à pointe transformée en un bouquet de 7 à 12 épines coniques, droites ou récurvées ; longueur, 50 à 100 ja; épaisseur, 6 à 10 [a; largeur de la base 12 à 20 ja ; longueur des épines, 3 à 4 (ji. Tous dressés, appuyés verticalement sur le support par leur renflement basi- laire, à peu près en même Jiombre que les tylostyles principaux.

Pas de microsclères.

^:ii K.TOI'SKNT.

Coiilriir. ()i-;iiigé clair, rouge rosé, i-uuiro. IjiiiiiAUr. ;i l'i-tiit ilo vie; aiiil)!-!' oM jaiiiie (nangë, à l'état sec.

Ifdhiidt. Iles Shetland ; côtes orienlales et nccideiitalcs de TÉcosse (golfe (le Mui-ia\ et golfe de la Clyde) : mer du Xoi-d : Cattégat (iles A'adei-..); Maiidi." (Le l'oi-tel. Hoseoff).

Je n'ai iciicdidn'' ijiH' dans la Maindir .l/i'sff/xis .s7r////V'/v/. cl tmdes les idéalités (lù on l'axai! ii'i-iieijjie avant nmi smU |)lus si'pienl lio- nales eiicdre. Hiiwerh mk l'avait itcuc des fies Slndland. du i;(d('e de .Mui'ray l'I du udll'e de la (dydr. et il nous a a|i|)ris i6. V(il. III. |). TOi (jue l'un de ses amis l'a (Iimuikm' en almndanc*' dans la merdn .Nord. l'^nlin. Fristedt en a signalé un sj)(''cinien itrovenant des fies N'iideru, dans l.' Callé-al.

(l'est, à ee (|u"il sendile. une Kponye d"(»au assez pinluiide. On ne l'a encore obtenue (|ne dans des dragages.- Qiie|(|ues j»i'oi"ondeurs eif ont ét('' relevées : aux Shetland, par iO à oO l)rasses, d'après Norman (84); dans la mei' du Noid. jiar 70 à 100 l»rasses, d'après Boweihank ; aux fies Vadei'o. par Ho ni., d'après Kristedt.

.l'en ai vu deux sp(''ciniens au l'orlel. (lragU('s. Tnn dans le (Ireux de L(t|)oui'. |)ar environ ."i."^') m., l'antre sur le )lnro(pioi. pai' :>:> ni. seulement, (l'est la jilns faillie proCondenr notée iiis(prà pi'i'scnt.

-V Uoscutr, les l'auberts. trafnés dans le noid de l'fle de |!at/,. m'en ont également procuré deux s|)écinicn> : la profondeur n'a pa>- r[i' mesurée, mais elle (Hait certainement snpi'rieure en ce point à celle du Almoipidi.

li'l'lponge se li\c indillV'rcmmcnl sur des pierres ou ^ur des co- (piilles. (i(''n(''ra|cmcnl peu iH end ne. elle forme des croûtes foii mi m'es. pnisipi'elles appaiaissenl très liispides. malgr('' (pn- les plus grands s|)icnles n'excèdent guère l"'<". de liantenr. C'est par lein' coloration et |iar leur liispidation à la fois (pi'elles attirent rallention. Leur aspect est assez, semlilalile à celui des M in-ocituid .

Lonime il u'i'xiste pas de spiculcs propres à rectosome cl (pie les microlylost vies s'implanlent directemeul vm- |c support, le corps est jduli'it mou \crs la p(''ripli(''ric. On ne distingue pas entre les pointes de <picules les oiiliccs a(piifères. ipii doivent être fort petits.

ETUDE MOXOdU APIIiniK \)VS SPOXdlAlHES DE FRANCE. 355

La coliiradiMi varif. .l'ai pii iirassurci- iiircllc (li'pciid (1rs cellules s|ili(M'uleuses. I^e [)ii;inenl propre, conleiiu sous foniie de crains dans les chuanocytes et les cellules auiil»oïdes à noyau nucléole, est jaune oi'angé; mais il y a deux sortes de celluh's sj)liéi"ul(Hises. les unes ij,raniles, h lj(dles sphérules de couleur groseille, les autres, de moitié plus ])e(iles. à sphérules p(>tites et incolores pouvant s'ellacer de manière à les transformel' en cellules (diill'onnées. coni|)ai'al)les à celles que j'ai signalées chez Microciotid arindUt et .)/. alraxan- (juincd (121). mais de taille inférieure. Ici. comme chez Hdlicnemift paiera (134. p. 2H9), HynK'rdphia Pcaclii (117. p. •VÀ\)). flymerd- phia sh/i/)/i'.r (scu H. cJavaNi ) (117, p. ."iiO). les gi-osses cellules sphi''ruleuses se montrent tantôt incolores et tantôt colorées, d'où les nuances diverses de l'Kponge. Ouant aux plus petites, elles détermi- nent souvent, comme chez les JZ/Vv-or/oy/^/. un cei'tain degré de vis- cosité de la chair.

Les deux sortes de spicules contrihuent sensiblement dans les mêmes proportions à constituer la charpente, mélange sans ordre de tylostyles et de microtylostyles. dressés, un par un, verticalement sui- le sui)port. la pointe en haut. La figure 370 du volume I de la monographie de Howerhank montre d'excellente numière leur abon- dance relative et leur disposition.

Les dimensions moyennes des microtylostyles varient un p(Hi d'un individu à l'auti-e. Dans tous les dessins (pie Bowerbank en a fait exécuter, la hase de ces spicules est figurée plus elliptirpie, moins glohuleus(V. (pie celle des miciujtylostyles des spécimens (|ue j'ai étudiés.

.le liai pas inscrit, parmi les synonymes de Mesapon afcllifera, llallrlidndrind tndiiihins ,!ohns!on. Il parait, d'après Carter (12). que l'Eponge est éti([uetée sous ce nom dans la collecti(jn de.lohiislon, au British Muséum. Mais il ne s'agit (pie d'une étiquette, dont il n'y a |ias lieu de tenir autremeiil coiiiple. J'.lle |)rouve seulemenl ([lie .lolmston avait d(''j;i remar(pi('' celle espèce.

Le genre II ijnicrapltid de lîowerhaiik' comprit dès le débul ^W^

-2:i«i K. T(H»SENT.

Éponges ditlV'i-.iiil lin|) de sjtirul.itinii |Mnir (|iril lui n.iliiii'j ilr l«>s iiiscrii'f côte à fùl<'. l/idi'-r ddiiniianlc dr la d(''liniliiin (luil ru dniina lui i|iril s'agissait d'Kpungcs viii>im's A^'^Mirrucio/ta. mais possédant ilf's iiH'nasrlrn's dressés isojéinrnl ri non disposés en colonnes. A cet l'gaid. //i/t/ii'/d/i/ii/i thirntd \\o\\. répond beaucoup niienx (jue les autres à la di'liiiiliiiii r| mé-ritc par conséquent île r<'ster le type du genre, .lai ('■lahli ailleurs (|ue II i/nti'ia iiliid n-i-l Icilhita How. est une ll(ili(iiciniin\3A. |i. '1V.\\. (iiay a lait de II ijincid jthiii ri'rm'uuUiln How. sa liuhdi'h rrnninthild et de lhjni<'rai)ln<i stelUf'fni Bow. sa Jli'Sfi/tos sli'Ilifi'ru. (les deux coupures étaient admissibles. Il est vrai (pie (iray t bangeait aussi le nom de II ijinrid iihia rhirdtn I5(t\v. en celui de Kiinj/ihon chiraliini. m.iis il n'avait aucun motif de supprimer complèlenienl le geni-e II i/ni<'i'(ijilii<i : Tune iU^^ espèces devait être maintenue, et je crois sérii'uses les i-aisons (|ui militent en laveur de //. rhiraUi *.

I.egf'Ui'e lli/inrrapliitt. de sens icstreinl . l'ait paitiedes Ijl ijoninn'. à la suite du genre Mir/'otioiif/ . 'Joute autre doit èti'e la jiosition de Mi'sdjios slrllifcrd. Uemaripions que cette l-lptmge est dé|Miurvue de niégasclèi-es propres à l'ectosome. (|ue ses mii'rotylostyles ne |ieuvent être pris pour di's micmsidères. (|ue ses spicules ont tous le renlle- ment basilaire constamment lisse, tandis ([ue. (liez les Ertijonind' et les Dt'iuloricind'. quand les mégasclères deviennent épineux, la pre- mière indication de ce caractère apparaît sur leur base.

ilanits(di a bien essayé de la faire rentrer dans le genre A'driu/s I 49 1. mais la diaunose de ce genre ne lui c( m vie ni en rien, .le me suis (b'-jà ('■lev(' ailleurs (129. |i. IM cuiiire cette manière de voir. Les miciitlylostyles n'nll'rent (pi'une vague ressemblance avec ile> dadd- tylotes : leur lète e>| |ilus grosse, leur lige plu> ((lUite. leur IkmkiucI d'épines plus Idullu. La spicidati(m dans s(M1 en>end»le dillère abso- lunieid de celle des Ardrilds : on ne Voil ici ni lyln|e> ec|(i<(uni(pn's. ni micnisclères. et les m(''gas(dères priiici|iau\ >iinl des tylostyles parlai!- .lU lieu de sinqtles styles ; eidin, la di-positimi de ce>.

I l'iiiir l.-i (Ji.iLriiiisc du ij. J/i/iiifr<ij)/ii(i, striclo sensu, vov. ISS, i>. U'.

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 257

mégasclères, isolés et dressés verticalement, interdit un pareil rappro- chement.

Mesapos stellifera n'est donc pas une Ectyonine. Tout bien consi- déré, elle ne possède qu'un seul type de spicules, des tylostyles; seule- ment, la moitié d'entre eux se ditïerencient, dans un but difficile à comprendre, 'peut-être pour servir, suivant l'expression de Bower- bank, de spicules de défense interne. Ils aljrègent leur tige et en hérissent la pointe, sans (jue leur base subisse la moindre modifica- tion. On connaît d';:utres transformations de tylostyles au moins aussi singulières, dans un but déterminé, notamment celle des tylostyles des diaphragmes interlobaires de Cliona mucronata Sollas.

Sa spiculation se réduisant à des tylostyles, Mesapos stellifera se laisse rattacher naturellement aux (Uavullda. Dès 1891 (117), je l'ai introduite dans cette section des Hadroniorina, sous le nom de Htjmedesmia stellifera Bow. En réalité, il ne s'agit pas d'une Hymedesmia, ce genre devant être pris dans un sens sur lequel j'ai fourni plus haut des explications détaillées. \J Hymeraphia stellifera Bowerbank représente décidément quelque chose à part, et le mieux était d'accepter pour elle, comme je l'ai fait depuis 1894, la coupure générique proposée par Gray. Il suffisait d'en préciser la diagnose.

Genre Tethyspira Topsent.

Mesapidœ sessiles, charnues, hispides ou villeuses, possédant, pour spicules principaux, des styles ou subtylostyles, plus ou moins fascicules, en lignes longues et grêles dépassant par places la surface, et, pour spicules accessoii-es, des microtylostyles épineux, épines espacées, longues et pointues, localisés au contact du sujjpoii.

Tethyspira sjti/iosa ( lîowei'jjank) Toi)sent.

(l'I. vil, H-. 7).

Syn.: 1874. Tethra s/)i/it)s<f . r>o\verli;iii!\ (6. vol. III. p. '2~\) . pl.LXXXin. fig. 17-22).

ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉN. 3"' SÉUIE. T. VIIl. 1900. 17

'2:\H K, ïOPSIvN'T.

Svn. : IH',10. 'f('//ii/s/ii/-(f s/ii/iosa i Huwcili.uik i. Tdiiscnt (114. p. 195).

1893. Tethysjtirtf s/iinoso ( lî(i\v»'rl);iiik). Topst'iit (123.

p. XXXIll). 18V)4. JJssomij.iUld spinosd (Uuwcihaiilv), llanitsrli i49, p. 19ij.

1894. Tt'f/ii/s/>/r(/ sjii/tostt I r>(»\v('il)aiik). Topsont (129,

p. 1-2 et -21).

l^poiige i-evètaiito on iiIjkiucs peu (■IcikIiics. |»(Mi i'p;iissos ("2 à ."î"""). i-li:ii-nues, molles, longuoiuent et lâclieiiRMil liispidcs; n\\, plus i-aremcnt, massive, presque lisse et cVasjject cireux.

Orifices aquiféres indistiucts. Ectosome sans spicules pi-upres, d'épais- seur variable Clivant les cas. et. de uiôme. plus ou moins tenace et contractile.

Choanosome mou. Charpente formée de lignes ascendantes longues et grêles de spicules plus ou moins fascicules. Des spicules épineu.x caractéristiques, de défense interne, dress(''s isolcMuent. se localisent au contact du support.

Sjitciili's. I. Mégastdci-es : 1. Styles (flg. 7 /;) lisses, longs ot relati\e- ment tins, courbés le ])lus souvent au niveau de leur quart inférieur, graduellement effilés en pointe aiguë; un certain nombre d'euti-c eux se transforment en t\iost>les; longueur, 1"'"' à 1"'"'6 ; épaisseur 2 à 12 [x. 2. Mirf(,ii/l(isli/lfs épineux (lig. 7 a), <i ('pines peu nombreuses, raides. idiiiiiies (S à 12 [j.) et pointues. groui)ées autour de la liase, espai-i'-es sur la tige; longueur, 70 à 120 [Ji; (■■|)aisseui'. 1 à ti [a, la Ijase. sans les i-pines. atteiguant (5 à 8 [k de diaméli-e. l*as de niieros(dères.

('(tiilciir. A l'état de \ ie : rouge \ermillon ou oranizé \ if, sur les spécimens i-evèlants à ectosome mince; gris clair, par suite de l'opacité de Tectosouie, sur les sp(''eimeus massifs. A l'état sec : jaune d'oere i)âle (Rnwerbank).

Hfiliifdi. Manclie : l-'ow e\ llarbonr (Cornouailles), Hoscofî (l''inis- lérej, Luc (Calvados), Le Portel (Pas-de-Calais). Mer du Nord : cotes de Belgique. Océan : Relie Isle.

Sur les rochers, les gros galets l'ouh's. les |)ierres aiifraclueuses; à la grève et au laige.

lîiiwerhank a (l(''eril sa Tfllx'd s/ii/msti d'après deux; fragnictils desséchés et décohu'és d'un spécimen unique |uii\ciMid de l-'nwey ll.irltuur, sur la cùle niciidinnale de la presqu'île de Ci)rniiuailles. V.u outre des conditions di''lavoiaiilcs dans lesquelles il eut l'occasion de

J-nrOE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIllES DE FRANCE. -TM)

IV'tudier, il faut noter que ce spécimen, d'un (léveloj)penipnt ('xce|)- tionnel, revêtait un aspect très spécial. Ses spicules épineux étaient, heureusement, caractéristiques.

(Juoique l'espèce soit commune dans la Manche, je n'ai su la reconnaître qu'à partir du jour j'en recueillis à mon tour un spéci- men massif compai'ahle au type de Howt'rhank. Depuis, j'ai constaté que la forme massive est plutôt rare et que l'Eponge atteint d'iiahi- tude des dimensions fort modestes.

On la trouve généralement sur les rochers, dans les pierres anfrac- tueuses, à l'état de plaques peu étendues, peu épaisses, charnues, molles, longuement et lâchement hispides, attirant de suite l'attention par leur coloration d'un rouge magnifique.

Sa largeur est alors de deux ou trois centimètres, son épaisseur de deux à cin(j millimètres. L'hispidation, hauted'un millimètre environ, mais inégale et sans raideur, est juste assez serrée pour ne pas laisser de plages glabres à la surface. II en résulte que les orifices aquifères ne sont jamais distincts.

La coloration de la masse est vermillon, mais varie d'intensité de la hase à la [tériphérie. Dans la profondeur, die est orangée, puis dt'vi<'n1 d'un l'ouge de plus en plus vif jus(prau-dessous de l'ectosome, qui, lui, est à peu près incolore.

La couleur du choanosome est due à un pigment granuleux contenu dans les choanocytes et dans les cellules amihoïdes à noyau nucléole. l\ existe en abondance des cellules sphéruleuses, assez grosses, de LSà L5 \t. de diamètre, formées de spliérules brillantes dépassant 1 [x : mais elles restent incolores. L'iode et l'acide usmiipie ne révèlent la présence ni d'amidon ni de graisse dans ces éléments.

L'ectosome forme une membrane luisante, d'épaisseur notable, légèrement plus résistante à la pince que la chair du choanosome.

La charpente consiste en files verticales polyspiculées de mégas- clèi'cs monactinaux lisses lournaiil Icui' pointe veis la surface. Ces spicules ne se serrent pas l(>s uns contie les autres, ne se rattachant entre eux ({ue par un faible manchon de spongine incolore entourant

260 E. TOPSENT.

leur base. (Iliaque file s'iinplanle sur la pieno au uniyen d'un lien de spongine plus solide et jaunâtre. Entre les files, immédiatement au contact du support^ se dressent les mici-otyloslyles épineux caractéris- tiques du genre.

J'ai trouvé Tclliijsjiira sjti/iosa ainsi eunstituée dans toutes les parties de la Manche que j'ai explorées : à Uoscotr, sur le roclicr du Loup, sous les pierres au X. de l'iU' A'erte. et au large; à Luc, sur le (Juihoc, en grande marée, et dans de nondjreux dragages ; au INirlel, sur des pierres provenant du (]i"eux de Lohour, par oO m. de j)ror()n- deur environ.

.l'en ai déterniiné trois spécimens i)arnii les i)ioduits de dragages eiïectués par M . le l*rofesseur E . van Benedcn sur les côtes de Belgi(pu'. Enfin, M. Maisonneuve, professeur à Angers, m'en a com- muniqué un spécimen dans un lot d'Lponges par lui recueillies à Belle-Isle.

Au déhut. j'ai cru avoir adaii-e à Y Hipnonincidon sanf/i/iiirrr (Grantj Bowerliank. (^est sous ce nom eri'oné que je l'ai d'ahonl signalée à Luc, lloscolVet Helle-lslc

.Ma n)éprise s'ex]»lii|iif par ce l'ail (|iic Howcrhank* a di'i lil les microlylostyles éjtineux comme pai'liculirrement ahondaiits dans l'ectosome. Us y font au contraire totalement défaut. Ne les trouvant donc pas, il ne me restait. pluliM (pu' de supposer une telle inexac- titude, qu'cà clierchei-, dans la monogiviphie des Spongiaires d'Angle- terre, une Eponge présentant à la fois la même coloration et les mêmes mégasclères lisses. Hijnd'iiiacidon sa/i(/iti/u'(t remplissait seule assez bien ces conditions.

1 ne T('lln/x])ir(i massive (récliantillon figuré p. i[\-î) m'ajiprit plus lard (|n'il fallait scruter soigneusement la hase des sp/'cimens [loiir y (l(''couvrir les microtyloslyles épineux.

lliliiiriiKtiidiHi s(//if/if//tea\\\c paraît, pour le momeiii . une lljionge assez, l'nigmalique. Uo\veiliaiil< dit «pie .Idlinslon a confondu trois espèces sous ce nom. e| pro[)ose de iw'seiver le nom spéciliipie sa II f/ii i iii'fi -.ww spc'ciniens (pii l'/'pnndent le niicnx à la descfiplion de

ETUDE MONOriRAPinOUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 2G1

Johnston. La ligurp (jii'il donno dinV're dépendant du tout an tout de celle publiée par Johnston. Celle-ci fait l'elTet de quelque Subéritide en plaque; la sienne semble bien représenter une Ifijmoninridon caruncula. C'est là, je puis l'affirmer, un aspect fré(juent de cette espèce banale, qui lui causa bien des méprises, puisqu'il l'a décrite plusieurs fois sous des noms différents (tels que Hymeniacidon viridana, H. ronsimi/is). Bowerbank a bien essayé d'établir une distinction entre sa prétendue Hymcnidcldon sanyuinca et son //. caimnciilfi, qui, d'a])rès lui. posséderait des spicules considéra- blement plus courts ; mais les figures de ces spicules dessinés à un même grossissement (6, vol. III. pi. XXXIJ) contredisent cette asser- tion. Une différence léyère de longueur des mégasclères n'aurait aucune valeur spécifique ; on en observe chez presque toutes les Eponges à titre de variations individuelles. Pour la couleur, Hyme- niacidon ranincula varie beaucoup sur les plages; d'ordinaire orangée, elle peut être pâle, ou verdàtre par dépôt de chlorophylle à sa surface, ou, au contraire, vermeille. J'en ai vu des échantillons d'un si beau rouge qu'ils me faisaient penser à V Hymeniacidon sanyuinea de Bowerbank, mais aucun autre caractère ne les séparait des H. caruncula vulgaires. Pour ces motifs, je crois bien que l'Eponge désignée par Bowerbank sous le nom de Hyineniacidon sangiiinea n'est pas ditl'érente de celle qu'il a appelée Hymeniacidon camincula.

Maintenant, une autre question pourrait se poser. Etant donnée l'abondance excessive de Hymeniacidon caruncula sur toutes les cotes, très haut à la grève, est-il admissible que cette prétendue espèce nouvelle ait échappé à tous les zoologistes qui se sont occupés de Spongiaires avant Bowerbank? J'ai peine à le croire et je la soup- çonne fort de n'être qu'un synonyme de quelque espèce antérieure- ment connue, peut-être même, mais ce serait à vérifier, précisément de V Hymeniacidon sanyuinea (Grant).

Mais revenons à la Telliysjiira sjti/iosa. Elle est capable de croître assez pour, (le revêtante, devenir massive. Nous en avuns des exemples

'2rr2

K. TOI 'S KM

dans le spi-ciiiicn type di' IJowfrhank el dans un auli'c. I)eaui-ini|) plus Ix'au l't (•(•nipirt ilii^uic ci-dcssuus) que j'ai étudu'' vivant au lahdi'alitirc t\c Lue, vn 1889.

Ce dernier, pris à la drague non loin de la tonne des Essarts de Langrune. largement établi sur une pierre, est ovale et mesure 5 cm. de longueur sur 4 cm. de largeur et 10 à 1:2""". d'épais- seur. Sa surface est généralement lisse\ mais, i)ar places, des faisceaux de spicules en saillie la soulèvent en de petites émi- nences arrondies, et ([uehiuefdis même la traversent, déterminant

alors une hispidation lo-

frais, l'ectosome est lui- sant comme de la cire ; des cellules contractiles et les cellules spliéru- leuses décrites plus haut entrent dans sa constitu- tion; le pigment fait dé- laul dans ces éléments, et l'ectosome est assez épais pour (jue la couleur oi-angé pàl<' du clioanosomc soit invi- sible extérieurement. L'Eponge intacte parait donc gris claii'. .le n'ai pu découvrir les orifices atjuiféres ; placé depuis plusieurs beures dans un baquet d'eau de mer avec les autres jn-oduits du dragage, l'éclianlillon ('lait i\i\\h coniracti'' lorsipie je vins à l'exa- miner. La drague l'avail un [teu décliiri'-. el les bords de la jtlaic rorniaicnl un iMinnrIct cicalricicl. La blessure laissait voir à l'intérieur les lignes rayonnanle< du s(|neletle failes de méga- sc|èi-es.

Ainsi, encroissanl. l'I'iponge sidtil les nioililical ion- snivanles. (|ni IranslurmenI cdiiiplrlriiicnl ses caractèi'cs babitueh: sun ec|iisnm(> sV'|iaissil. alliMiue ou ellai-e nième riii>pid.il inn . sauf en de rares endriiils. devient (ipaqne et nias(|ue le pigment. ac(|uii'rl enlin une

Fjri. 2. Theltjxjiird spinasa (How.) Tops. Si)(''(iiiii'ii iiKissiC.

ETUDE MONOGRAPHIOUE DES SPONGIA[I{F<:S DI-: IMIANCE. 20:{

résistance notable, une contractilitr suffisante pour s'enrouler sur les bords de toute lésion.

La structure interne ne change pas. Aussi, je ne conçois pas comment Bowerbank a pu déclarer les spicules épineux abondants dans l'ectosome ?

En raison de leur importance, j'ai tenu à déterminer la position qu'occupent réellement ces organites dans le corps. Sur plusieurs spécimens, j'ai prélevé, pour les faire bouillir dans l'acide nitrique, d'abord l'ectosome, puis les parties sous-jacentes. Jamais je n'y ai trouvé un seul microtylostyle épineux. C'est seulement tout à fait à la base qu'on finit par les rencontrer. Leur recherche exige une cer- taine application. Le mieux, pour les obtenir />? .svV^^ est de traiter par l'acide les corps de petit volume sur lesquels l'Eponge peut avoii- poussé. On les voit alors assez nombreux, dressés un par un, la pointe en haut, entre les fdes polyspiculées de la charpente principale. Si quelques-uns d'entre eux s'insèrent un peu au-dessus de la mem- brane basale de spongine, sur les fibres spiculeuses elles-mêmes, ils ne représentent en tout cas qu'une faible minorité, et même je n'ai pas réussi à m'assurer de ce fait.

Tethyspira spinosa ne produit en somme que deux sortes de spicules.

Ses mégasclères lisses sont, pour la plu|)art, des styles lisses; mais ceux dont la base se dilate en boule ou présente un renflement annulaire doivent être considérés comme des tylostyles véritables. La proportion de ces derniers, toujours faible, d'ailleurs, varie avec les individus. Les styles prenant part à la constitution des files ascendantes de la charpente sont d'ordinaire plus robustes que ceux qui se disséminent en dehors d'elles dans la chair; de même, ceux de la base ont, en général, plus de vigueur que ceux de la surface. Mais il n'y a rien d'absolu. La distinction en spicules du s(juelette et spicules de tension, étaiilie par Bowerbank, peut fort i)ien être ici négligée. Dans l'ensendjle, ces mégasclères sont i-elativement longs et fins. Tls mesurent de 1 """. à 1 """. G de longueur sur :2 à 12 [J^

2G4 i:. TOPSENT.

d'épaisseur. Leur lige, courbée le plus stjuvcnt vers son quart infé- rieur, se tei'uiine en pointe acérée.

Malgré leur configuration fort variable, on peut toujours recon- naître aux niicrolylostyles une base renflée, prescpu' constamment épineuse; leur pointe est plus fréquemment altérée. Il n'est pas douteux qu'ils appartiennent bien au type tylostyle. -l'en trouve la j»reuve directe dans une préparation île spicules d'une Tcllnisiiira de ]>ue. se rencontrent tous les passages des microlylostyles les ])lus remai'(|ual)les par leur oinenientation à de petits tylostyles parfaitement simples, avec tête trilobée, à peine]épineuse, tige lisse et pointe aiguë (fig. 7 a). Dans un but évident de défense interne, TctlnjKpivd s/)/nosa se comporte de la même façon que Mesajws slcHi/'rrd : ell<' produit au contact du Vupjjort de courts tylostyles qu'elle dresse la jMjinte en deliois et qu'elle hérisse d'épines pour les rendre plus redoutables. Ses microtylostyles ne peuvent pas être pris pour des microscléres: ce sont de petits mégasclères dillërenciés. Leurs dimensions oscillent enti-e 70 et 120 [x pour la longueur et entre 4 et G \t. pour la largeui'. leur tète atteignant souvent 8 [j. île diamèfi-e. Les microtylostyles lisses, (|ui. pai'fois. représentent leur état le plus sinqde, restent plus grêles et ne mesurent (|ue -2 \f. d'épaisseur de tige pour une longueur normale de 100 [x.

Les épines raides, étroites et pointues, qui rendent ces spicules si nettement caractéristiques, sont plutôt en nond)re assez faible: elles se disposent généralement en couronne autour de la tête, puis se dis- persent sur toute la tige de loin en loin jusipi'à la |tointe ; tout cela sans la moindi'e ri''gularil('', et avec des variantes diud les dessins fournisseul une bien meilleure iib'e {|ue toute desciipl idii. La lon- gueur inaccoutumée des é|)ines conqteiise ici leui- qiiauliti' restreinte ; elle peut excéder lo [;..

J'ai créé, en 181(0 (114. p. I*.(7t. pour la Tel lien sjti/tosa 15o\v.. le genre Tet/ii/sph'O, avec uue di-linitiiui (|ue mes études ulti'rieures m'ont couiluil à niodiljcr. (!e||e (|ui' j'ailople ad uellenienl n'siinie en ipielijue sorte les desci-iptions (pii précèdent.

ÉTUDE MONOGRAPHIOUE DES SPON(UAïRES DE FUANCE. 203

J'ai pris aussi le parti de déplacer quelque peu ce genre que, pr')visoirement. j'avais rangé parmi les Suheritldœ.

Gomme Tet/njspira spino.sa ne possède ni mégasclères propres à l'ectosome, ni microsclères. et comme les mégasclères principaux de sa charpente se disposent par files longues et grêles, non hérissées d'acanthostyles, je ne crois pas qu'il s'agisse d'une Ectyonine, ainsi que Hanitsch l'a supposé. La définition que cet auteur a donnée de son inutile genre Lissomi/j'il/a ne répond, on s'en convaincra aisé- ment, à rien de réel.

La structure de cette Éponge est fort sendilable à celle des Laxo- suberites. La différence réside principalement dans l'existence ici de spicules spéciaux de défense interne. Le mode de différenciation de ces spicules et leur localisation rappellent de trop près ce que l'on voit chez Mcmpos stelUfera pour qu'une comparaison ne s'impose entre ces deux Éponges. Elle aboutit fatalement à leur rapproche- ment. Aussi ai-je établi pour elles, à la suite des Suberitkhe, une famille des Mesapidœ caractérisée par l'addition aux mégasclères principaux de microrhabdes de défense interne, profondément dis- tincts par leur ornementation des acanthostyles vulgaires.

IL Section des Aciculida.

1. Famille des CoppATiiD.iî. Aciculida massives, rarement cyathiformes, sans microsclères ou possédant comme microsclères ordinaires des euasters et parfois des microsclères additionnels de la série des streptasters.

Genre Spongosorites Topsent. Coppatiidœ massives, à structure compacte, dépourvues de microsclères.

Spongosorite>i pAarenta Topsent. (PI. vu, fii,-. 0).

Orig. : 189G. Spongosorites placenKi, Topsent (132, p. HT).

26G K. TOl'SK.NÏ.

Éponge massive, ferme mais friable, en placiues ('tendues, épaisses, lisses, sans orifices visibles. Eetosome spiculeux, dense, épais. Choano- some de structure compacte, caverneux.

Spicules. D'une seule sorte, mais très caractéristiques : Oxes (tig. 6) lisses, fort inégaux entre eux, répandus partout à profusion, entremêlés sans ordre. Dans l'ectosome, ils restent, en général, plus courts (depuis 70 (A de long) et se montrent proportionnellement plus robustes (5 ^ d'épaisseur); dans le choanosome, ils deviennent relativement longs et grêles, atteignant en grand nombre 300 à 330 fji de longueur, .sans guère dépasser 6 [x d'épaisseur.

Ils sont remarquables par un rt-nflement nuMlian, à peu près constant mais plus ou moins accusé, et par une double courbure de leur tige, du même côté, les coudes se produisant à une bonne distance de part et d'autre du renflement.

Coulcttr. Blanche ou lilas.

Habitat. Côtes de Franco : au large de Concarneau.— Açores, près de Saô Miguel, par 550 m. de profondeur.

J'ai d'abord reçu de Sjjoiu/osori/i's p/arcnfa un spécimen en deux fragments, conservés dans l'alcool, assez informes et complètein(>nt décolorés, parmi un I<tt d'Epongés draguées sui' roche par M. .1. de Guerne, au large de Concarneau.

J'en ai retrouvé dans la coUecliun recueillie, durant l'été de IS*.)."», aux. Açores. pai- S. A. le prince de Monaco, h bord de son yadit PrinreHse-Alir<\ deux autres échantillons, pris au clialul par 550 m. De l'un d'eux, étendu on uni' hwiio plaipie. une .Kpiarelle avait noté sur le vif la coloration lilas. Ces échantillons ne sont pas purs comme celui de Concarneau; ils ont. en grandissant, recouveil une Pœcillastride, de couleur violet noir dans l'alcool, et une /'o/i/iixisf/'a (probablement P. mammillnris). {\\\\. pour cnnseiver des ((ininiuni- calionsavec l'extérieur, enfoncent dans l'épaisseur des S/toiii/osorifrs des rameaux nu de longues papilles atteignant leur surface ou la dépassant.

l'ai- la densité de sa charpente. S/ionf/osori/rs /i/rirm/a fait d'abord songer à certaines Pctt-asid. notaniincnt à I'. fridhiUs. Mais ses oxes difl'érent absohnncid de \-v\\\ cpie Ion rencontre chez, ces Héniérinos. Coui icnlliMiicnl ccnlral. vestige non douteux (rarlines atrophiées, téuKtigne des allinili's jtas très lointaines de notre Kponge

ÉTUDE MONOGRAPIIIQl H DES SP()N(JIA1RES DE FRANCE. 267

avec les Tétractinellides. Leur inflexion si particulière peut elle- même servir d'indication dans ce sens; elle n'est pas sans analogie avec celle des oxes des Placinides. D'autre part, inégaux entre eux, entremêlés sans ordre, plus serrés vers la surface que dans la profon- deur, ces spicules se comportent, en somme, comme les oxes de CoppafiasJo/instoni, qui, nous le verrons, présentent fréquemment, eux aussi, une légère dilatation en leur centre.

La prise en considération de ces détails, importants, à mon avis, m'a conduit à placer, malgré l'absence de microsclères, le genre Sponyosovitea parmi les Aciculides plutôt que parmi les Halichon- drines Haplosclérides. Loin cependant de vouloir creuser un sillon profond entre ces deux groupes d'Epongés, j'affirme au contraire ma croyance à un enchaînement naturel entre eux.

Les Hadromérines, étant celles des Monaxonidesquise rapprochent le plus des Tétractinellides, servent d'intermédiaires entre ces der- nières et les Halichondrines : les Hadromérines Aciculides éta- blissent le passage aux Halichondrines Haplosclérides, en particulier •àw^ Renie rime, tandis que les Hadromérines Clavulides conduisent plus directement aux Halichondrines Axinellides.

Si donc le genre Spouf/osorifes est pour moi une Aciculide plutôt qu'une Haploscléride, c'est pour ce motif que sa spiculalion se ressent davantage de l'origine Tétractinellide que celle des Haliclwndria, Petrosia, etc., proprement dites, et. en même temps, que sa structure est identique à celle des Coppatias.

Genre Cnppatin.'i Sollas. Coj)j)atii(I(e à chaipente sans ordre. Les seuls microsclères pré- sents sont des euasters.

C(i/)/)fifif/!< J()/i/isfo/)i (Schaiidl) Topscnt.

(PI. VIII, fi^-. I).

Syn. : 180^. V/oa Johnxionii. O. Schmidt (96. p. 78. pi. VH. lig. 17).

2G8 K. TOPSENT.

Svii. : 18()7. Jr/.syy/.s- ./o////\/o//// (Srlimi(lt), (Iray (41, p. 520). 1808. Vioa Johnstonii var.. (). Scliniidl (99. p. 27). d882. Vioa Schmidtii, Carter (19, p. 354). 1888. AsfroprplKS pu(r/iP}\ Sollas (106. p. V2-2. j.l. X.

fig. 14. :W). \H\)'2. (:oj)/i(ifi(/s iiicondi/iis. Tupseiil (120. p. X.W'li. 1890. X('nos/i(tn;/i(i Jo/ins/onii (O. Si-hm.). LendcnlVld

(65. p. ;J0. pi. VI et Vil). 18*.>(). AsfcrojiHs inc?'iis/ans . Lendciifcld (65. p. 31,

pi. VI. VII et Vlll). I8U8. Coppadas Johnxtonl (Sclmiiilh. Topsent (^136.

p. 122).

Éponge encroûtante, peu épaisse, vivant logée dans les antractuosités et les fissures des pierres ou s'étendant en plaques iri-égulières sur des coquilles ou sur d'autres Spongiaires.

Surface libre égale et lisse, percée de stiuuions iii\ isiljlcs à liril iiu v{ d'oscules petits, de 0"""4 à O^'^'ô de diamètre environ, distribués sans ordre.

Choanosonie collencliyniateux ; celhdcs splK'ruleuses assez belb's (20 [JL de diamètre) à spbérules brillantes. I<:ctosome non différencié en une écorce, mais chargé de mégasclères de taille réduite et de micro-

sclères.

Spirnirs. I. Mégasclères : 1. Oxes (fig. 1 ^0 entièrement lisses, de taille fort inégale, depuis 70 [t. de longueur suri à 2 [j. d'épaisseur, jusqu'à 400 [t. sur 8, quelquefois jusqu'à 1""° de longueur sur 10 à 15 {/. d'épaisseur ; les plus grands se localisent dans l'intérieur du corps, prennent pour la l)lupart une direction radiale, de la base vers la périphérie, et constituent au milieu des autres une sorte de charpente principale diffuse; les plus petits se pressent surtout dans l'ectosome, s'y entrecroisant suivant un l)lan tangentiel à la surface générale (nii, par suite, demeure lisse. Au premier abord, ces oxes paraissent simi)lement fusiformcs et légèrement courbés. Quand <iii les examine avec attention, on constate que beau- coup d'entre eux, surtout parmi les plus petits, i)résentent en leur milieu un léger renflement, et aussi que leur courbure s'acnuuplit souvent en deux temps, par deux c...udes situés d.' part et d'autre et à une certaine distance de ce renllemenl.

II. Microscdères : 2. Oxi/astris (lig. 1 A) sans ceiiliuin niai(iU('; li>s aelines, au nombre de 6 à 10, quelquelois moins, le i)lus souvent 8, sont lisses, droites, coniques, généralement iioinluos, souvent émoussées, mais nou pas troïKjuées à la façon de celles de chiasters; leur longueur varie

ÉTUDE MONOGRAPIlTOrE DES SPONGIAIllES DE FRANCE. 269

de 4 à 13 (jl et le diamètre total de l'aster oseille entre 10 et 28 [x. En moyenne, les actines mesui-ent 5 à 7 [jl et le diamètre du spicule est de 11 à 13 [JL. Ces microsclères se répandent dans tout le corps de l'Éponge , mais deviennent surtout nombreux à la périphérie.

Couleur. Coppatias Johnstoni paraît être le plus souvent incolore ; cependant des spécimens d'un rouge violacé plus ou moins foncé ont été rencontrés dans l'Adriatique.

Habitat. Adriatique (Sebenico, Lésina). Côtes méditerranéennes de France (Banyuls, au cap l'Abeille par une trentaine de mètres de profon- deur); A<,'ores (banc de la Princesse-Alice, par 200 m.); îles du Cap Veit (Saint-Iago, Porto-Praya).

Cette Éponge, dont l'aire géographique est certainement étendue, et qu'on peut considérer comme commune dans l'Adriatique, sur les côtes méditerranéennes de France, aux Açores et aux îles du Cap A'ei't. a une histoire assez compliquée. Elle a été décrite comme espèce nouvelle par quatre auteurs différents. La confusion provient sans doute de la pénurie et, jusqu'à un certain point, de l'inexacti- tude même des documents fournis tout d'abord à son sujet.

(). Schmidt. qui l'a appelée Vioa Jo/tn.^foni. l'a dépeinte (1862) comme une Éponge perforante, d'après un spécimen de Sebenico ti-ouvé sur un Spondijlus gadœropuii: il n'a même pas consacré trois lignes entières à sa spiciilalion qui, pour une Vioa, serait exception- nelle. Aussi n'est-ce point d'une Vioa qu'il s'agit. Schmidt semble avoir commis pareille erreur à propos de sa Vioa Hancocci. Et Hancock lui-même, qui a fait connaître tant de Cliones. s'est trompé de la même façon au sujet de sa Cliona jiurjuirm. C'est qu'il est parfois difficile de se convaincre si une Eponge qui vit dans des trous criblant des coquilles ou dans des anfractuosités de roche est réellement perforante. Pour en décider, il est indispensable de chercher si sa chair renferme les corpuscules calcaires caractéris- tiques du travail mécanique de la perforation; à leur défaut, on (b)il se montrer très réservé toutes les fois que les spicules de l'animal diffèrent de ceux qui composent la spiculation habituelle des CUonides.

L'étrangeté de la spiculation de cette prétendue Viaa p«trta Ci'ay à

270 E. TUPSi: NT.

river spécialHiMcnt \)n\w rlb- If jionrc ./(ts/u's sans diaiiiiosc n'ccvahlf et sans vaU'ur scitMitiliqiK'. puisqu'il n'-sultr du (IrnitMiii)remenl mal Cduru f't inutilt' par aillrurs du ,u;cnro C/ioiui nu de son synonyme l 'ina .

Scliniidt fut assez surpris, on 18()8, do la voir l'nrnirr uno crunto de plusieurs niilliiiiètres d'épaisseur sur une pierre calcaire du bassin de Sebenico ; mais, roninie elle remplissait en mèuu' temps les trous de celte pierre, son pouvoii' perforant ne lui parut pas douteux.

Kn 188:2, par une confusion regrettable, Carier |)i'oposa le nom de Vioa Sr/niiidlii pour ce type de Vloa Johnstoni (186:2), et conserva celui de ]'/(>(/ Johnsloni à une prétendue variété de l'espèce, indi- quée par Scbniidt en 187(1.

Sollas, en 1888, fit connaître, sous le nom de Axiropeplm puirhcr. une Éponge recueillie aux îles du Cap Vert durant la campagne du Cliallenfjev. Il en fit le représentant d'une famille spéciale (As/ro- ]H'i)lul(L'), et même d'un groupe à part (Hom(>srlfr(n, soi-disant caractérisé par l'absence de mégasclèrcs, dans ses S/i//i//iar()/i/i(ir(f. .l'ai déjà dit (135, p. lO')) ce qu'il faut |(enser de cette tliéoiàe et niiudri'" comment le genre As/ra/i/'/i/i/s se fond dans le g(Mire Cojijifi/ias. Lendenfeld a. de son cùlé, reconnu (65, p. :?<)) l'idenlilé de VAs//'opep/us pn/r/i<'r Sollas et de la Mon Johnsloni .^cbmidl. Cette fois, Copjtafias Jo/uisfoni apparaissait, non [dus comme une Éponge perforante, mais comme une I']j)onge encroûtante, en placpu's minces et lisses surdos Sjihinrlrrlln rrihrifcrd v\ (^allliro- jiflld sini jilc.r.

\\\\ i.S'.l:2. je décrivais (120) mon Ciippallds inrondilim. d'après (less|>écimens |irovenant de IJandol et de Banyulset d(''couverts dans

des jderres anfractueuses. Loin de i ."i celte ('■|Hiipie la pens(''e que

je pourrais bien èlri' en prés(>nce dune Iqionue à deux repiises déclari'c perforarde parO. Sclnnidt. ni d'une autre consid('ré(M'onnne dépourx ue de mégasi-|ère> par un >avaut de l.i ((inqu'leni-e de Sollas, ni snrloid île loule> deux à la fois, (['es! le rapproilienient (''labli par

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 271

LtMidenfeld (65) entre ces deux dernières qui nie mit plus t.ird sur la voie (136, p. 122). Mais je critiquai la dénomination de Xrnospofif/i(( johnstonii {(). Schmidt) proposée par Lendenfeld, rappelant alors que le genre Xcuosjtonf/ia est cai-actérisé par la possession de styles et de deux sortes d'euasters, et montrant que, par suit(> de la suppression du uenre .is-/ri)/>f'j)/t(s, c'est au genre fj>)/i/)(ifi(is que se rattache la J'ioa Jo/ms/o/iii Schmidt.

Pour tenir compte à la fois des ohservations de Schmidt et de Sollas, Lendenfeld a considéré sa XenospoïKjia Johnsfonli (Schm.) comme tantôt perforante et tantôt encroûtante. C'est une opinion contre laquelle je m'élève, parce qu'il n'a pas encore été démontré, à ma connaissance, qu'aucune l^ponge soit capahle de perforer ou non. à volonté. .T'ai toujours trouvé, pour ma part, Coppafias Johnsfoni simplement encroûtant.

Lendenfeld déclare n'avoir pas eu à sa disposition d'échantillons de « Xenosponf/ifi Johnatonii ». Or, j'incline fortement \v croire que son AsteropuK iiirri/sfans (65, p. 31) n'en est pas spécifiquement distinct. Tel serait le quatrième avatar de Coppafias Jo/utsfonL

(jîmparons donc les ditl'érentes descriptions auxquelles il vient d'être fait allusion.

l*our les caractères extérieurs, le désaccord ne règne que sur un point : Schmidt a cru son Kponge capable de creuser elle-même ses cachettes. Pourtant, de ses deux spécimens, il en a vu un s'étendi'O en plaque d'épaisseur notable. Cette dernière constatation, en conformité avec les observations des autres auteurs, plaide contre l'admission d'une Clione (Vioa) diméo d'une spiculalion aussi exceptionnelle.

En ce qui concerne la spiculati<in, il y a unanimité entiv les auteurs pour n'indiquer que des oxes et des euasters.

Sollas n'a voulu prendre les oxes que comme des microxes, parce qu'il s'est laissé entraîner dans un ra]iprorhenient forcé entre son As/ropepluf! et les Placinides. Autienicnt. il a trouvé à ces spicules des dimensions qui ne l'obligeaient ]ias à les considérer comme des

272 E. TOPSENT.

microsclères. Les mesures qu'il donne (106) sont, en effet, 226 {* sur G en moyenne, pour la majorité de ces organites, et même 387 [x sur 13 pour ceux qui se dressent plus ou moins obliquement de la base du corps vers la surface, à la façon de spicules principaux d." la charpente. Cela traduit une différence de taille considérable entre cesprélciidus microxes et les asters, les seuls véritiihlcs microsclères de l'Eponge.

(). Schmidt n'avait pas indiqué la taille des oxes de sa Vi(Kt Jo/uistonii, mais Lendenfdd a calculé, d'après la ligure i\v l'un de ces spicules, qu'elle devait être de :>:{() ^ sur :j environ. Il y a dniic concordance entre les oxes de la \'io(i Jolinshmii Sclim. et ceux de V Js//-(>/)i'/>/i/s pulclicr Sollas.

.l'ai dit. dans la diagnos(> (1(> inoii ('.()ii]i<iH(is t'/i'oiif/ifi/s (120, p. XXVI), que ses oxes, très inégaux, mesurent depuis 80 jusqu'à 370 [X de longueur. De nouvelles recherches me fournissent des résultats à peu près identiques, soit 70 \i. sur 2 jusqu'à iOO [/. sur 8. Remarquons que les oxes les plus grands sont peu abondants : ils n'existent (jue dans la prol'nndeur du corps, y formant une sorte de chai'pente principale lâche et sans régularité apparente : les autres, depuis les jdus petits jusqu'à ceux qui atteignent 200 à 250 (a, sont au cmdraire excessivement nombreux, les plus petits prédominant, .surtout à la périphérie du corps, (les chiffres s'accordent sensiblement avec ceux de Sollas et de Lendenfeld.Et ces indications sur lim'galité de taille des ox.es et sur la localisation des plus gramls d'entic eux correspondent à celles de Sollas.

Chez son Asfcro/nis iiic/'i/s/fnis. I.endenfeld a constaté aussi pareille inégalité des oxes ; il a même ét('' amené à les diviser en deux catégories: les plus petits, ipii vont de 70 à KKI p. de longueur sur 1 [X à 2 jj. .'") d"é|taisseur, et les jdus grands, pour la |tliq>art orientés radialenieni, (|ui atteignent '.)()() p. à 1""". sur 10 à Ki [).. Seules, ces dernières mesures de huigueur (b''|iassent le>. .lutres données : mais elles ne --ullisent |»as h eni|ièclier la fusion |)ropos(''e de .\s/r/'ti/t//s hn/i/s/inis d,in> rcs|ircc (.'d/i/ui/itfs .hilinshni i i : elles jtenverd

ETUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. ^7^

dépendre de variations individuelles, et cela me paraît d'autant plus vraisemblable que j'ai observé des oxes au moins aussi longs et aussi robustes dans plusieurs spécimens de la variété incrustans (voir plus loin) recueillis aux Açores.

Ainsi, l'on parvient sans peine à reconnaître partout des oxes sen- siblement de mêmes dimensions et semblablement distribués. Mais il reste à parler de leur forme.

0. Schmidt se borne à déclarer qu'ils ont deux pointes acérées et à en figurer un tout druit. Sollas les dit fusiformes, légèrement incurvés ; il n'en donne pas de figure. Enfin, Lendenfeld les décrit fortement courbés, à extrémités progressivement atténuées et pas très aiguës ; les oxes à pointe brusquement coudée et les petits strongyles épais, dont il parle encore, représentent certainement des mégasclères mal conformés.

Ces données vagues et en apparence contradictoires sont tout à fait insulTisantes. Intéressé par les déductions que m'avait suggérées l'examen attentif des oxes de Sponr/osorltes placenta, y ai soumis ceux du Coppadas à une étude tout aussi rigoureuse. Elle m'a conduit aux constatations suivantes : ces spicules sont tous courbés, plus ou moins, et ne paraissent droits que quand ils se présentent au microscope appuyés sur leurs extrémités ; les plus grands ont des pointes acérées, les plus petits, des pointes émoussées, obtuses. Voilà de quoi concilier toutes les descriptions qui en ont été faites. Mais ce n'est pas tout; la plupart de ces spicules possèdent en leur milieu un renflement, tantôt très accusé, souvent fort léger, qui a échappé à tous les observateurs; dans certains spécimens, cette dilatation médiane existe même sur les oxes les plus grands, tandis qu'on l'y cherche sans succès dans d'autres ou qu'elle y parait accidentelle. Enfin, on reconnaît souvent que leur courbure s'effectue en deux temps, par deux coudes situés de part et d'autre et à une certaine distance du renflement médian ^ Ces caractères, qui rappellent singulièrement

' Une double courbure «emblahle se produit sur les oxes d'un Copptitias de .lava, décrit par Lindgren sous le nom de Dunjpleres blnnqnlata (71. p. 'À\C) ni. XIX

%• 21).

ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉi\. SÉRIE. T. VIll, 1900. 18

-)T1

K. TU1»SKM

rcu\ (It'S nx<'s (le S/to/lf/oso/'i/cs j)/firt'/l/(l. se iii.iillliciint'nl . immiiiih' iKiiis It' vcriiiiis plus luiii. dans la vai'i(''t('' incnislans de ce C.npinitidii Jolinstoni .

Passons maintenant aux iniciosclèrcs.

D'après If texte et !<• dessin de Schniidl. il sa.i;it d'dxyasters sans cenliuiii maïqiu'. à adines lisses, varialtles de nombre (."i-Hi et de Inimueur, aiguës ou, plus tVéïjuemmi'ut. l'-mitussées; leur diamètic indi(|ué serait de (> à :2() ]j..

Sollas déei'it aussi des oxyasters sans eentiaim. à aetines lisses, jKiintuos ou énujusséos, variables de nombre et de bnigueur : dans la [)fofondeui'. elles possèdent d'liabitu(b' '1 à (i aetines seulement, souvent i. ebaeune mesuiani alois I'.) [i. de longueur ; vers la surface, elles portent des aetines plus nombreuses, mais diuiinuent de taille, leur diamètre total n'exei'dant plus It à [i \}..

Les asters {\ii YAsterojtiis /'/('•/•us//i/is de Lendenfeld sont ene(.»re des oxyasters sans centi'um, à aetines lisses, eoni(pies. à pointe brus- (jue. au nombi-e de D à !0. et longues de .1 ;i :20[j. : leur diamètre total varie entre II) r| .'{0 [j. : eelles (pii iduipleni beaui'uup d'aetines restent toujours plus petiti's cpu' eelles ipii en ont peu.

llnlin, dans les s|)éeiuiens (|ue j'ai reeueillis ;i iianyuls. je trouve di's oxyasters sans cenli-um. à aetines lisses. eoni(pies. assez épaisses. pointues ou émoussées. au nondtre de h 10. (pudipu-fois moins, le ]>lus souvent S ; ees aetines varient de \ à lit [;i de longueur, el le diamètre total de l'aster oseille entre 10 et :ÎS ^i.. V.u gém-ral. les asters de\iennent d'au la ni plus gros>es (pfelles d(''ve|op|(eii! le moins de rayons, el. ipiand les aetines resjenl au uondire de ipiatre. im b^s Voit d('-|)asser les dimensions indi(pn''es. Il faut remanpu'r aussi ipie la |iroporli(Ui d'asters à aelines obtuses (b'pelld de variations indivi- diudles : rare- dans certains cas. elles |ir(''dominent dans d'autres, ■îe ferai connaître, à propos de la vaiji'ti' i/irrits/ans de ee Coppatid^. d'autres variations plus imporlanli^s eni'ore. Celles cpu' je nu' borne à signaler ici monireid ipi'il n'existe pa> de divergeni'e |)rofonde entre le> auteuis au sujet de ees nneroselère^.

ETUDE MONOGRAPJlIon-: DES SD()X(;iAIIlKS DE FHA.NCE. 275

L'accord est plus coinjdet cncoro, s'il est possible, en ce qui (•(•n- cerne la disposition des spicules dans le nn'\)S, de l'Eponge. Schniidt reste muet à ce sujet, mais Sollas et Lendenfeld donnent des rensei- gnements presque identiques que mes propres observations ne font que confirmer. Les oxes, de taille inégale, s'entremêlent sans ordre par tout le corps; cependant, les plus grands d'entre eux tendent à former une sorte de charpente principale discontinue et souvent affectent une disposition rayonnante, de la base vers la surface ; au contraire, les plus petits s'accumulent de préférence à la périphérie et notamment chargent l'ectosome, s'y couchant tangentiellement, de manière à le rendre glabre, et ménageant de petites aires arrondies aspiculeuses qui correspondent aux stomiims.

Les asters sont répandues dans toute la masse; elles deviennenl très abondantes dans les régions superfieielles et dans l'ectosome. C'est dans la profondeur que se rencontrent pour la plupart les plus grandes d'entre elles, celles qui comptent un petit nombre d'actines ; mais il n'existe pas à ce point de vue une localisation aussi nette que celle que semble indiquer la diagnose de Sollas. Ces asters excep- tionnelles sont simplement éparses. en faible proportion, parmi les asters normales, l^eut-ètre ont-elles fixé davantage rattention de Sollas parce que cet auteiu' pensait reconnaiti-e en elles l'équi- valent des microtriodes et des microcaltbropsesde/-*/«ro/7/,s siin/)/r.r, les autres ne se prêtant guère à un tel rapprochement.

Lendenfeld (65) a dessiné h un faible grossissement une vue de la surface (fig. 108) et une coui>e ruicroscojiique du corps de l'Eponge (fig. 109). Ces figures nuM-ilent d'èti'f* signalées au lecteur comme reproduisant avec assez d'exactitude les grands traits de la desciàption qui précède.

Cnppatias Jo/ni.^foni est tanlTit blanc e| tantôt d'un roUge violacé- plus ou moins foncé. Le premier spécimen découxcrl par Schniidt à Sebenico (1802) ollVait une magniliqm' coloiation cramoisie : le second, recueilli dans la niè-ne localité (1818) était totalement inco- lore. LcndenfeM a ti'ouvé à L(''sina celte l-qxtnge col'ii-('"e en violet

276 K. ÏOPSENT.

pâle. Mil (Irlmrs de lAdiLili^iiH', il n'en :\ cncon' vU' reiiconln'' ({iH' des spécimens incolores.

Schniidl pensait (jue son second écliantillon ditîérait du premier sous ce rapport pai'ce ({u'il vivait dans un endroit un courant d'eau douce se nuMe à I eau de mer. (ielte explication n'est guère plausible, puisque, an cap l'AIx-ille, où, d'après ce que j'ai pu cons- lalcr, les fj)/)/i(i/i(is sont (oujours blancs, la mer ne reroil aucun cours deaii du voisinage. D'autre j)art. nous verrons (jue les spéci- mens de la vari(H('' ijic/-i/s/ti/is. dragu('s aux Açores |)ai' 130, 200 et 000 m. de piofondeur, ne conservent dans Talcool aucune trace de coloration. Tel était le cas des Coppdtidx Jo/ins/oiii de St-Iago et Porto l'raya décrits par Sollas sous le nom de A.sir()j)('jjf((.s jnilchcr.

En ce qui concerne les individus colorés, nous ignorons s'ils pos- sèdent un pigment contenu dans leurs cellules amiboïdes gra- nuleuses du mésoderme et dans leurs cboanocytes ou s'ils emmaga- sinent quelque lipochrome dans leurs cellules spliéruleuses. Len- denfeld était à nuMue de l'ésoudre la question. Il a obsiM'vé ces derniers éléments 1 65 . |i. ''\'l. lig. 10'.)). mais ce qu'il en a dit ne periuet malbeureusemenl pas de se faire une opinion sur- ce sujet.

(jtliimlids .liihnsloni (S(dimidt) vai'. i/n'/'iis/ans Topsenl.

(l'I. VIII, fig-. :i).

Svn. : \H\)-2. /)t)/-i//)/r/'cs ///r/v/.s7c///.s'. Topsenl (119. p. I:2(i. pi. IX. lig. :>l). iWlO. (:i)/)/tri/ias inriniditiDi. var. i/ic/u/s/a/is. TopstMil

(132. p. l->:i). ISII.S. (!oj)jHi/i(ts Jn/uis/oiii {^r\n\\.), var. i/tc/'us/a/is, Toj)- sent (136, |». I:2;ii. Celle varii'li' dn (.'n/i/x/f/as Ja/uis/o/ii (ScInnidI) esl caraclé'fisi'e ](ar ce fait (pie les oxyaslers s'y moiilient i'pin(Mises vers la jxiinle

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. -277

de leurs actiiies. Purfuis les oxes s'y couvrent aussi de petites épines à leurs deux extrémités. Nous allons voir que bien des variations individuelles peuvent s'observer, dont quelques-unes établissent le passage du type à la vai'iété.

La liste des noms sous lesquels je l'ai successivement désignée résume l'bistoire de cette Eponge.

Parmi les matériaux recueillis aux Adores, en 1888, par le yadit V Hirondelle . se trouvait, provenant du détroit de Pico-Fayal, une Aciculide encroûtante, pourvue d'oxes, pour la plupart épineux aux deux bouts, et d'oxyasterssans centrum, à actines constamment épi- neuses à leur extrémité libre. Rien de send)lable n'avait été décrit, et je me crus fondé à la considérer comme nouvelle. Je l'inscrivis dans le genre Dori/jtleres Sol/as, en l'appellant Dorf/pleres incrustons.

Rappelons que, par la suite (135, p. 107), je fus amené à pro- poser la suppression- du genre Donj/tleres, que rien d'important ne distinguait du genre Cojijxifias.

Peu de temps après la publication du mémoire contenant la des- cription de cette espèce, je donnai le diagnose de mon (Uippalids inconditus, devenu aujourd'bui, d'après les considérations exposées dans les pages précédentes, Coppatias JoJinstoni (Sclim.).

Puis, je rencontrai de nouveaux spécimens de Coppalias inrrus- tans, qui me prouvèrent que j'avais eu alfaire tout d'abord à un le- présentant dill'érencié au maximum d'une variété très répandue de mon Coppalids inconditus. D'où la dénomination de C.opixitias in- conditus \i\\\ incrustans que j(^ leui' appli(iuai en 1890.

L'identité de Coppatias inconditus Tops, et de Cojipatias JoJins- font (Schm.) étant reconnue, la seule dénomination h retenir est celle de Coppatias Jo/tnston i C^^dwmùi) xar. incrustans Topsent. Elle n'est pas très heureuse, puisque le type, aussi bien (|ue la va- riété, atlecte toujours la forme encroûtante Les circonstances l'uni imposée. Le hasard a fait encore que Lendenfeld dioisit aussi c(^tt(' épithète pour son Aslcropus incrustons, (|ui lomhe en synonymie de Coppatias Jo/instoni typi([ue.

278 j:. kh'sk.nt.

1^,1 VMiii'tr i/i'/'i/sfa/is. ici en (|U('sUijn, jouit (l'une vaslc distrihu- liun géogi'apliiijuo. .J'ai constaté son existence dans les eaux nu'di- terranéennes de France Bandol et à Banyuls), sur la côte du Maroc sept milles environ dans le N. N. 0. de Ceuta *), aux Açores (entre Pico et Fayal, et près de Terceira ^), enfin, dans le golfe du Mexique (hanc de (lanipAcho. A Banyuls, elle se rencontre au cap l'Abeille, dans la même localité, par consécjufiit. (juf l'espèce typique. Aux Açores vivent également et le type et la variété.

Sa distribution bathymétiique ne manque pas d'une certaine am- plitude.

En 1880, en passant j)ai' le banc de Campèche, M. Matburin Touret, capitaine au long cours, fit, à mon intention, une tentative de dragage par quelques mètres d'eau; il obtint de la sorte une Eponge, entre autres, que. non sans raison, et malgré une certaine hésitation qui m'empêcha d'y voir toujours aussi juste par la suite, je déterminai (113, p. 34) comme une Clionn Jo/inatoni (Schmidt). variété de 1808. Il s'agissait, en elîet. d'un Coppatias Johnxtonl (Schmidt), intermédiaire, ainsi (jue nous le verrons plus loin, entre le type et la variété.

M. Kudes-Deslongchamps m'en donna un autre, assez semblable. pris au large de Bandol, dans la Hroundo.

A Banyuls. les conglomérats de Mélobésiées, j'ai recueilli de ces (Jo/t/iafias, s'étendent par 30 à 40 mètres de profondeur seule- ment.

Le spécimen de (Icuta [irovient, au tnntiaire. d'une pi'ofondeui" de 11:24 mètres, et rrux des Aroi'es mit éli- dragués par DU). :200 et tiOO mètres.

L'aspect de ces K|tonges est en tout semblable à celui des Coppa- fias Jo/insfoni incoloi-es. .l'y ai depuis lt)nu1ein|ts (113) constaté l'existence des mêmes cellules spliiTuleuses.

La spiculatiiin seule mérite de fixer rattenlion. 1-ji général, elle

' I n rcli.-irililldii recueilli .t ver une ii;isse pjir le yjiciil J'rinrcssf-A/ice, en i8i)/(. * Dr.'iLriiires (les vachls V lliromlfllf r\ l'rinressc-Mive.

KTI'DK .MO.\()(;i{AlMlinrK DES SPON(ÎIAIUES DE FRANCE. ^79

m'a paru un peu jilus robuste que dans le type, comme si l'orne- mentation des spicules n'était qu'un cas particulier du développe- ment plus vigoureux de ces organites. Les spécimens de Ceuta et de Terceira sont les mieux doués sous ce rapport. Les grands oxes y atteignent et même y dépassent 1 ""». 25 de longueur; les plus petits oxes n'y descendent guère au-dessous de 100 [a; les oxyasters s'y montrent fortes à proportion, avec des actines excédant couramment 17 [Ji de longueur, demeurant rarement plus courtes que 8 [/., et rela- tivement épaisses. Les spécimens de Bandol et du banc de (]ain- pêche ont, au contraire, une spiculation plutôt nuMliocre, mais il convient d'ajouter qu'au lieu d'être de règle, l'ornementation de leurs asters constitue plutôt une exception.

Partout, les oxes présentent les deux caractères que j'ai indiqués à propos de Coppotios Jo/insfonf : la plupart d'entre eux possèdent en leur milieu un renflement plus ou moins marqué, et souvent ils se courbent d'un coté en deux temps, par deux coudes situés de part et d'autre et à une certaine distance de la dilatation médiane. Dans le spécimen pris entre Pico et Fayal, nombre de ces mégasclères, sur- tout parmi les plus faibles, se font remarquer en outre par de petites épines couvrant leurs pointes. J'ai retrouvé la même particularité ehez un spécimen provenant du cap l'Abeille (fig. ^2 a). Mais chez d'autres, cette ornementation est tout à fait exceptionnelle ou même fait complètement défaut. Une telle constatation m'a inspiré les pre- miers doutes au sujet de la valeur spécitique de uKin (,'(>/fpa/i(is in- rn/sfans.

Les oxyasters peuvent toutes avoir leurs actines pourvues de iines épines vers la pointe: c'est ce qui se produit dans les spécimens des Açores, du Maroc et de Banyuls que j'ai eus à ma disposition. L'as- pect de ces microsclères diffère alors nettement de celui qu'ils ollVent chez les (Uijiiiatids Johnstoni fy|)l(|ues. Mais, d'autres fois, les oxyasters ornées de la sorte se trouvent en minoiité. parfois infime, les plus belles seulement, les phts épaisses, acijuéi'ant alors des épines. Cela s'obsem-e dans mes spécimens venant de Handol et du

280 E. TOPSENT.

banc do Cainpèche, et cola prouvo que mon Coppatins incnistdns ne doit être considéré quo cuninie une variété de Cojt/xifias Johns- toni (Schniidt).

C. Johnstoni var. iiim/sfans se fixe indifîéremnient sur des pierres, sur des coquilles ou sur d'autres Spongiaires.

2. Famille des Streptastruio.k.

Arinilidd possédant poui" microsclùres des streptasters, d'une seule sorte uu ^\i^ i)lusiours sortes ti la fois. I^is d'euasters.

Genre Spiroxija Topsont.

Slroj)l(islcri(l(i' à microsclères de deux sortes, les unes spiralées et lisses, les autres simploniont courhéos. d'une façon irrégulière, et couvertes de fins tubercules disposés suivant une ligne spirale serrée.

Spiroxya JiolcrorlUa Topsent.

(PI. VIII, fiiî. II).

Origine : Spiruxyd hctcrod ita ,lo\)îiQv\\. (132. p. 122).

Éponge encroûtante, tapissant les anfractuosités des pierres. Pas d'orifices connus.

Spicides. T. Mégasclères ; 1. O.ves (fig. 11 «, /v), à pointes aeéréos. fortement couibés, très inégaux, mesurant depuis 80 [x de longueur sur 2 [I. (l'épaisseur au centre jusqu'à 850 [l sur 18 à 20.

II. Microscdcres: 2. Spira.stci-s lisses (lig. 11 <•), très contournées, décri- vant quatre ou cinq tours de spire et mesurant, en moyenne, 60 ^u. de longueur et 3 [x d'épaisseur. 3. Spirastors épineuses (fig. 11 d) non spira- lées, mais simplement courbées d'une façon toute irrégulière, lojigues de 70 [A, épaisses de 4; leurs épines, réduites à de fins tubercules, se dispo- sent sur toute leur longueur suivant une ligne spirale nette à tours assez serrés; elles se montrent éparsos, peu nombreuses, sur les deux extré- mités arrondies et non i en liées de la tige.

Couleur. Blanchâtre.

II(d)it(it.— Banyuls (cap l'Abeille).

.le n'ai cnriirr rcncoiilri' de cctlo espèce quo le spécimen mince et

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 281

peu étendu, d'après lequel je l'ai créée. Sa surface, lisse, était bru- nâtre, mais devait cette coloration particulière à un dépôt de corpus- cules d'oxyde de fer. En réalité. l'Éponge tout entière était d'un hlanc sale.

L'existence simultanée de deux sortes de microsclères aussi peu répandues constitue pour la détermination un guide précieux. Les deux formes abondent, mais les spirasters ornées se localisent de préférence à la surface du corps et s'y entassent.

Il est curieux de constater que, de ces deux sortes de spirasters, l'une existe chez les Cliona vermifera Hancock, C. abyssorum Carter et C. levispira Topsent, tandis que l'autre caractérise Dotona piilchella Carter 1.

Primitivement, j'avais considéré les microsclères de cette seconde sorte comme des microstrongyles épineux. Mais j'ai eu récemment l'occasion d'établir (137) que les spicules diactinaux à tubercules en spirale de Dotona pulchella sont les homologues des spirasters lisses de Cliona levispira et des autres Cliona précitées. Il s'agit, à n'en pas douter, de spirasters déroulées et ornées.

Ma Spiroxya heterocUta ne m'a malheureusement pas fourni, comme je l'espérais, des termes de passage d'une forme de spirasters à l'autre, qui eussent confirmé de fait cette manière de voir.

3IalgTé l'association de ces microsclères de Cliona et de Dotona, il faut écarter toute velléité de placer Spiroxya heteroclita parmi les Clionides. D'abord, le spécimen type, se bornant à tapisser une anfractuosité de roche, n'était nullement perforant. Ensuite, l'examen attentif de ses mégasclères montre qu'ils diffèrent complètement de ceux des Clionides. D'une seule sorte, très nombreux, entremêlés sans ordre, ce sont des oxes lisses, d'une inégalité frappante qui jamais ne s'observe chez ces Clavulida, Ils sont encore intéressants par ce fait que leur courbure, le plus souvent médiane et brusque,

' Carter a encore figure quelque chose de très semblable (17, pi. V, fig. ay) avec cette notice (p. i54) : « Verticillately spined cylindrical spicule of unknown spongc abundaiit in cxcavated cavities of tlie ^lelobcsian nodules. »

282 H. T(U'Slv\T.

s'opère firinicmiiK'nt aussi en di'ux teiiij)s. edimiie celle des spicules de S/)i>/tr/()S()ri/f's phirontd : en eas de eourhure uni(jue, on observe quelquefois un renflement du spicule au point elle se produit. Ce sont des oxes d'AeicuIide, et la position naturelle du genre S/)iro.ri/n me paraît être immédiatement à la suite du genre RlmithUllihtia Carter, parmi les Streptaateridœ. C'est Iv tort que Lendenfeld (65, p. 218) in^cv'd Bhap/iki/iist ift parmi les synonymes de Cliona (Vioa), puisque li. s/K'rfnbilis a été décrit par Carter comme une Eponge mince, pelliculaire et nullement perforante*. Spiî'oxi/a ditfère de Rhaphidhixtid simplement par la possession de apirn^tprx de deux sortes.

Genre Holo.rea Topsent.

Sf /rj/fdsfc/'it/d' a\;in[ j)our microsclères des sanidasters et acces- soirement des trichodragmates.

Iloloxcd fiirfira Topsent. (PI. VIII, fil,'. lo).

Origine : Holojcca furtira, Topsent il20. p. X.W'I).

Éponge encroûtante, informe, assez oorlace, s'enfoii(;ant dans les moindres fissures des conglomérats de Mélobésiées et ne communiquant avec l'extérieur que par des surfaces restreintes, lisses, en apparence iniperforées, qui tapissent le fond d'anfractuosités profondes de la roehe.

Les orifices iiilialanls sont des eutliudiones disséminés sur ces surfaces, non sui'élevés, étroits, invisibles à Wv'û nu. Oscules indistincts.

Spiculrs. 1. Mégascléres : 1. O; es lisses, fusifoi-mes, doucement courbés, atteignant des dimensions variables d'après leur ])()sition, et. pouvant par cela même être divisés en deux cat«''gorics: k's oxes du cho;inosome (fig. 10 a), robustes, longs de 1""'.t, larges d(; .')() [ji; les oxes de l'ectosome, i)lus faibles, (jUoi(iuc mesurant encore 7(MI it. de longueur maxima et 12 [;. de largeur au centre.

' Ciirlcr y a eiicorr fait les alliisictns siiivaiilcs : v ... iti sponnos \\ liicli li.iiclly rxoood a more film iii tiiicknoss, as in /{/in/i/iiil/iistiti s/ii'ctnhl/ix. . . » (19, ]>. 348), et plus loin (|). .'{,')(() : « As llicsc spon^cs ofti'ii penrlrati' iiilo ihc (•.•ivilics oF mariiit' objcrls, Iho i^cnns Ter/iios fstahlisli<'s « une vt-rilahlc Ir.-iiisilioii jinx Kptinircs pt-rl'o- rantcs ». Of tlir- saine characlcr îippcar lo Ix- /{/i(i/i/ii<{/iis/i(i s/>rrt<iltilis .-nul //i^iiir- ni/ihid s/iiiti(//i)h<i/ii. »

ÉTUDE MONOGUAPIIIOUE DES SP0N(J1AIKES DE FRANGE. 283

II. Microsclères : 2. Sanidasters (flg. 10 c), longues de 20 à 22 (/., en moyenne, épaisses de 1 [x à 1 (ji 5, cylindriques ou fusiforines, droites ou légèrement courbées, et couvertes d'épines courtes, tronquées, inégales ; elles abondent dans toute la niasse, mais s'accumulent principalement dans l'ectosome. 3. Tric/iodrar/tiuttrs (fîg. 10 m) très petits (8 à 10 ^ de long sur 6 à 8 de large), composés de raphides ti-ès fins; localisés dans le choanosome, ils abondent.

Couleur. Blanche dans toutes ;-.es parties.

Habitat. Méditerranée : Bandol (Var), dans la hroiindo ; Banyuls (Pyrénées-Orientales), sur les conglomérats de Mélobésiées du cap l'Abeille; la Calle (côtes d'Algérie), sur les bancs coralligènes.

Holoxea furliva est commune à Banyuls parmi les conglomérats de Mélobésiées du cap l'Abeille. Il faut morceler ces roches pour se la procurer, car elle vit enfoncée dans des retraites profondes et pénètre dans des fissures excessivement étroites. Il est à peu près impossible de l'obtenir autrement que par fragments. Çà et là, on trouve, par petites plaques irrégulières, sa surface libre au fond d'anfractuosités plus ou moins spacieuses.

Par son mode de vie, cette Éponge ressemble donc à Dercitus plicatus (130, p. 331) et à Coppatias Johnstoni, en compagnie desquels il est d'ailleurs fréquent de la rencontrer.

Son ectosome se différencie en une écorce peu épaisse, mais assez résistante, piquetée d'orifices circulaires ou ovales, de 70 à 120 [x de diamètre seulement, qui conduisent dans les canaux inhalants. Je n'ai pas vu d'oscules; à moins que les proctions soient à peine plus larges que ces stomions et que je n'aie pas su les distinguer.

L'écorce doit sa consistance en partie à des oxes, plus faibles que ceux du choanosome, mais nombreux, qui s'y entrecroisent en tous sens, sans cependant faire jamais saillie au dehors et de manière à la laisser parfaitement lisse, et en partie aux sanidasters, qui s'y accu- mulent en proportion considérable, constituant une croi'ite superfi- cielle.

Le choanosome. moins coriace, est cependant assez ferme, on raison du beau développement de ses mégasclères et de la multitude de ses microsclères de deux sortes, sanidasters et trichodragmates. Les oxes sont si grands que. quand la demeure de l'Eponge est

284 E. TOPSEM.

étroite, il leur faut s'oiionter dans un sens déterminé, par faisceaux sur des longueurs variables; il en résulte souvent un faux-semblant de charpente fibreuse. La chair, relativement rare, est granuleuse, parenchymateuse, blanche ou d'un blanc jaunâtre.

Les pointes des oxes présentent des variations (fig. iOh) suivant les individus. Tantôt fines et acérées, elles se montrent dans la plu- part des cas fortement émoussées. Parfuis encore, on voit la tige, à peu de distance des exli'émités, s'amincir brusquement pour se ter- miner en une sorte de mucron obtus.

Il existe aussi de légères variations portant sur la longueur moyenne des sanidasters.

Il est intéressant de remai(iii('r condjien ces microsclères res.sem- blent à ceux de Dercitus /i/irafus et, en même temps, à ceux de tant de Sanidasterinœ avec lescjuelles, nous le savons (130. p. TilU), les Dercitus ont des affinités indéniables. C'est ce qui m'invite à aban- donner pour les désigner le terme vague de microrhabdes épineux et à les considérer comme des sanidasters.

L'absence de triœnes ou de microtriœnes jointe à celle doxyasters chez Holoxea furtiva empêche tout rapprochement diiect entre elle et ces Éponges. La nature et le rôle de ses microsclères semblent quand même la désigner comme un des chaînons (pii ralt.iiln'nl les Monaxonides aux ïétractinellides.

3. Famille des Tkthyh).k.

AciruHda globuleuses ou massives, à charpente rayonnante, à cctosome plus ou moins dill'érencié, .souvent muni de microrhabdes dressés; les microsclères principaux, quand il <'n existe, .ipparlien- ncnt au type cuaster.

(îenre TiibcrcUd Kcller.

Tcthyidd' sans écorce fibreuse et sans microsclères. Les méga- srlèics sont des strongyloxes fusiformes.

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 285

Tuberella anptos (Schmidt) Topsent.

(PI. VllI, fi^. la et i3).

Syn. : 1864. Ancoriiui aaplos, 0. Schmidt (97, p. ?^^, pi. IV,

fig. li). 18f)7. Aaptos adrialica, Gray (^41, p. 519). I8U8. Ancorliui uajito^, 0. Schmidt (99, p. 17). 1880. Tuben'Utt tcthijoides, C. Keller (54, p. 277, pi. Xl\',

fig. 7-9). 1880. Tethyophaena sUi/ira, 0. Sclimidt (102. p. 281). 1887. Tuberella tethyokles Koller, Vosmaer (145, p. 327,

pi. XXVI, fig. 9). 1887. ? Aaj)tns udrlatica Gray, Vosmaer (145, p. 327). 1889. A/norp/u'iif/ DuchassuiiKji, Topsent (113, p. 44,

fig. 9 R). 1892. Suberites spissus, Topsent (120, p. XXVII). 1894. TubereUn Dnehassaingi, Topsent (126, p. 33). 189r). Tuberella lef/njoide.s Keller, Topsent (132, p. 125). 1896. SuberKe.'i aa/)/us (Schmidt). Lendenfeld (65, p. 1-40,

pi. VII ("t XII). 1898. Tuberella a(//>fos (^rhm\i\[). Tn[*so\n(13Q. p. 127).

Éponge ii-régulièi*ement encroûtante ou massive, à lobes obtus, com- pacte et ferme, finement veloutée ou légèrement hispide et glabre par places. Ecorce épaisse de 1""" environ, non fibreuse, peu distincte en coupe macroscopique. Cavités préporales étroites, discontinues. Oscules contractiles, pou nombreux, dispersés, souvent soulevés en de petites papilles. Stomions microscopiques. Charpente rayonnante disposée en autant de nodules que la masse compte de lobes.

Spicïiles. I. Xlégasclères : 1. Strongi/loxos (Jhj. 13 u , 13 r j, robustes, droits, fusiformes, à pointe peu acérée, à base amincie, formant, par 10 à 20 de front, des fibres spiculeuses rayonnantes ayant pour centre cha- cun des nodules dont se compose le choanosome et se dissociant vers, la périphérie ou dans la chair qui cimente les divers nodules entre eux ; pour la plupart, ces strongyloxes tournent leur pointe vers l'extérieur; ils mesurent l"" à l'"'",5 de longueur et 17 à 45 \j. d'épaisseur au centre. 2. Styles (fiy. 13 h, 13 rf), d'assez petite taille, propres à roctusome, légère- ment courbés, cylindriques ou fusiformes, à pointe acérée, à base simple,

286 K. TUPSENT.

inégaux entre eux et mesurant 200 à 700 [;i( le lon,u:ueui- sui- 'A h 10 [x d'épais- seur, les ])lus gros passant aux strongyloxes. Ils s'implantent verticale- ment sur une seule rangée, assez serrée, clans la moitié externe de l'écorce, la pointe toujours en dehors. Dépassant souvent la surface sur une longueur variable, ils contribuent à déterminer l'iiispidation plus ou moins haute de l'Éponge.

P;is de micrdsclères.

Couleur.— Chair jaune ou blanchâtre; écorce jaune ou rosée ou rouge, unilormément ou par taclies, nu brune, d'un brun plus ou nmins foncé.

Habitat. Adriatique (Lagosta) ; cotes d'Algérie; cotes méditerra- néennes de France (Banyuls, cap l'Abeille, par 10 m. <l-' profondeur environ); golfe du Mexique (banc de Campêche).

Tubcrella (uipto.^ est jusqu'à présent l'uniciue icprcsenlaiit du genre TuboreUa. Le nom qu'elle porte aujourd'hui résume une synonymie compliquée, el son liistoire, assez longue, n'est pas des

moins curieuses.

(). Sclimidt la décrivit en 18()i. mais d'une façon par trop succincte, comme ce fut malheureusement le cas pour un grand nond)re de ses Éponges. La considérant, on ne sait pourquoi, comme une Stellettide sans trià'nes et sans asters, il l'appela Aiirori/ur aajt/os. Plus tard, il reconnut lui-uiémc (ju'il n'y avait jias lieu de la maintenir |iarnii les Tétraclincllides. C'est en elVet sinqijenienl d'une Mimaxonide (|u'ii s'agit, et même sûrement d'une lladromérine. La question de savoir si sa place est plutôt parmi les Aciculida ou parmi les C/aru/ù/a reste seule discutable. Les spécimens types provenaient de Lagosta. Sclimidt se l)orna à en figurer un spicule, et non des i)lus caractéris- tiques ni des plus conformes à sa description. Il nous apprit «le plus, en ISiJH (99. p. 1"). que Tespèce n'est pas localisée dans l'Adria- tiiine: elle figurait dans les collections du .Muséum d'iiisloire nalu- ivjle de Palis recueillies durant >< l'Kxploration scientili(pie des côtes d'Algi'iie )i.

l'^n 181)7, (Iray (41. p. -MOi la chassa le premier du genre Anroriiiti . Mais, l'appelant alor>, au UH'pris des coutumes admises (l(> la nomen- clature. Adjitos (nlridlicd. il en lit nn memhi'i' de sa i'aniille lii'téro- clit(; des lfuH<li<nul)i(i(la'. et. nouvelle iH'vne dans sa tentative si

ÉTUDE MONOGllAPlIinUE DES SPONGIAIRES DE FRANGE. 287

souvent nialcncontreuse de classement des Eponges, l'inscrivit entre les DktyocijUndrus de Bowerl)ank (des Ectyonines !) et une pré- tendue Halisarca DujanUni Johnston, (pii n'est pas du tout V/falisarca de Johnston, mais bien la Lcpfosia /Jiijanlini (Bowpv- hank).

En 1880, C. Keller pensa avoir découvert dans le golfe de Naples une Éponge nouvelle, Tubcrella tcthyo'Kh's, à la description de laquelle il consacra deux pages et trois ligures. Les renseignements (pi'il fournit un sujet de la forme, de la couleur et de la structure du corps ne sont pas sans valeur, à l'exception de ceux concernant les oscules, qu'il eut le tort de déclarer absents. Mais ses dessins de spi- cules pèchent par une inexactitude absolue.

C'est peut-être ce qui explique qu'O. Schmidt ne reconnut pas son Anrorina oapfos dans cette TubereUa (ct/ujoides et perpétua en quelque sorte une distinction inutile en déclarant ne pas se rappeler avoir vu ni cette Tubcrella ni les autres Éponges que publiait Keller. Schmidt aggrava même la situation en décrivant à la suite du mémoire de Keller sa Tcllnjnphn'na x'ilifirn n. sp. Celle-ci ressem- blait cependant à la prétendue Tuhcirihi \)i\Y ses caractères exté-. rieurs, par sa structure et par sa spiculation. mais, préoccupé surtout des spicules anormaux qu'il y rencontrait, Schmidt oublia jusqu'à sa propre Anrorina aapfos.

Vosmaer, en 1887, faillit démêler ce tissu d'erreurs. Du moins il y contribua, d'une part en rayant Tct/njo/iha'na comme synonyme de TiiJ)(>reIla, et de l'autre en affirmant la parenté de Aa/ifos adrinlirn Gray et de Tnljcrclla l(>lliij(iiih'!< Keller.

Malgré cela, les choses n(> tardèrent pas à se compliquer davantage, 11 y avait, parmi les matériaux dragués pour moi par M. Touret sur le banc de Campèche, une petite Éponge desséchée, brune, informe, peu épaisse, fixée sur une pierre. Adoptant à tort, au début de mes études spongologiques» le genre vague Amorphina de Schmidt. .lctuellem<'nt réformé, je la désignai sous le nom de A/iior/thint/ DuchassiiUKji, d'espèce nouvelle. Poui' ma jusliticalion. je dois dire

288 E. TOPSENT.

qtril (''tait à pi'ii pivs iiiipossihlc de reroniiaîtiN^ en cllo V AncoriiKi fiaplox <iu la Titbere//(i tcthyoKlcK sans en avoir vu de meilleur exemplaire. Même, lorsque les caractères du genre Tuberella m'ap- parurent plus nets, je l'appelai (126) Tuberella Durhuaminyi , n'osant la confondre avec T. (et/ii/oides, dont Keller avait si mal figuré les spicules. Pourtant, j'avais à cette ('po(iue entre les mains, sans m'en douter, les éléments nécessaires pour opérer une telle h\Mt)n. Mon Suberi/es s/>issifs. du cap l'Abeille (120), n'est, en efTet, pas difïerent de l'Éponge de Keller. Convaincu plus tard de cette identité, je supprimai, en 189fi, Siiberites spissus de la liste des CAavitiida de Fiance.

Sur ces entrefaites, I.endenfeld retrouvait à Lagosta VAncorina iuipli)^ Sehin., en retraçait une descii|)ti(iM détaillée (65, p. 140), sous le nom de Suberilex ^/ayy///.s- et dénonçait avec raison mon Sube- rilex s/iissKs comme synonyme de cette espèce.

Mon Sifberites ftpissifs ne pouvait représenter à la UÏMiVA/irori/ui aapfos de Schmidt et la Tuberella fel/ii/oides de Keller que si ces deux Éponges n'en formaient réellement qu'une seule. I.a eiiti(|ue de liCndenfeld me conduisit à pioclamer celle vérili- (136. p. 127).

Le genre Tiiherclhi Keller mérite d'élre maintenu, et le ly|)e en est VAiirori/ta aaplos deSilimidt. désormais Tuberella aaplox (Schin).

i)\\AV\\.li ma Tuberelhi Duehassauuji, de nouvelli's préparations me montrèrent qu'il s'agissait d'un petit S|)écimeu de la même espèce, déterminahle seulement par la spiculation. Il n'est (juand même jtas sans iiit( rèt. car c'est le |)remier dont l'existence soit signalée en dehors de la .M(''(literi;iii('e.

faut-il classer Tuberella aaph»;:» Sollas (106. p. 20:)) tient Jy/ro/'/n^/ //^/y>/o.s' i»our une Sulii'iitide. heiidenfeld (65. |>. 1 iO) \'a\)- \}Q\\(i Suberiles aapfus. .l'ai miti-mème pro|)os('' pour elle le nom de

Suberiles s/u'ssus. Mais mon opinion s'e>t dilii'e pendant mon

essai de i-ép,ii'tilion des Ihulrotuerina connues en Adriiliila et CJariilidn . Avec A'osmaer. je crois à la pio\imiti'' naturelle des genres Tuberella v\ Tcllnja. VA. comme ce dernier, écarté gi'MU'rale-

ETUDE MONOGRAPinoUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. ^81)

ment par les auteurs des Suberites, Polymastid. Cliona, etc., c'est- à-dire des Clavulides, prend place dans ma section .des Aciculida, Tuberella aaptos y entre à sa suite.

Pour soutenir ce rapprochement et démontrer la valeur de la famille des Tcthyidœ telle que je l'ai établie (135, p. 110), il suffît d'invoquer les considérations suivantes : Tuberella aa/)fos a une charpente rayonnante, mn seulement comme les Tetliya. mais aussi comme les Traclnjd ; celte charpente se compose des mêmes mégasclères que celle des Tethia, de grands styles fusiformes à base rétrécie, méritant mieux le nom de sfro/if/yloxes que leur a donné Sollas; les petits mégasclères superficiels sont des styles, mais nous voyons différer les uns des autres les petits mégasclères superficiels de Trar/ii/a hon-ida Carter (21, p. 457) et ceux de T. pernucleala Carter (10, p. 178), ces derniers, monactinaux tandis que les méga- sclères principaux restent diactinaux, rappelant davantage ceux de Tuberella aaptos ; l'absence de microsclères est commune aux Tuberella, Trachya et Heteroxya ; j'ai vu chez une- Aciculide, Topsentia ylabra (Tops.) Berg *, qui possède pour spiculation de grands oxes fusiformes et des microxes, certains spécimens transfor- mertous leurs grands oxes en des styles à base rétrécie, strongyloxes, quelquefois ornés d'un bourrelet annulaire à peu de distance de leur extrémité tronquée; enfin, la différence de constitution de l'ectosome qui s'observe entre les Tetitya et les Tuberella existe tout aussi marquée dans des genres de Spongiaires que personne ne songe à séparer, par exemple chez les Craniella et les Tetilla.

Tuberella aajitos est grossièrement encroûtante, ou. plus ordi- nairement, massive, irrégulière, h lobes obtus. Elle peut, parait-il, parvenir à la grosseur du poing. Les spécimens que j'ai recueillis au cap l'Abeille restent bien au-dessous de ces dimensions ; le plus beau ne mesure que o centimètres de longueur sur 3 de largeur et à peu près autant d'é-paisseur. l'allé est compacte et ferme, finement veloutée, ou. par j)Ia('es. tout à fait glabre. Ses hjbes les jjIus accusés

' Primitivement Anisoxija glnbra |137l.

ARCII. DE ZOOL. EXP. ET GÉX. 3= SERIE. T. VIIl. 1900. 19

290 E. TOPSENT.

jdiilcnl (riinltiludi' i-liacuii uni' |)i'titt' |i,i|iill(' ciMiiiiiic. Ii>s('. jicrcro (Vnn ('"ti'oit orifice ;m soiimiet. (lela r('|)rôs('nlr autant (roscules plus ou moins surélevés et à Trtat (leconlraotion. I) "autii's luis, les oscules s'ouvrent au niveau de la surface généiale. IJéants. ils se uKintrenl inégaux entre eux, les plus grands atteignant, d'après l.endenfeld, 3""". de diamètre. Le nombre en est toujours ri'streint.

(Juand on viiMit à i'ou|>er l'I^iionge en deux, suivant une section nette, on s'aperçoit (pi'à ses loties exl(''rieui's correspondent aidant de nodules faciles à distinguer gniee à leui' structure rayunnanti'. L'aspect rappelle alors c(dui (pie (larter a ohsei'vé dans sa Tracln/d ix'rniiclcnld . ("diaipie uimIuIc pn'sente à TomI nu d'asse/ forts rayons s|)iculeux se croisant en un centre t'I , d'autre par't. alioutissant à la péri|di(''rie ou se perdant dans la i liair (|ui sert de remplissage enti'e Uiidides adjacents.

Les oritices inhalants l'estent microscopiques ; ce sont des sto- mions fort petits {'.V^ [Ji. d'après Lendenfeld). donnant accès d.ins des eutliU(di(tnes un peu sinueux (pii traversent l'écorce et vont déhou- (diei' dans un système discontinu de cavités préporales. peu spacieuses et irrégulières.

L'(''corce ne tranche |i;is visildenient sur le (dioanosome : mais, sur les préparations. ((M constate (pi'elle forme une /.one pi''riphériipii' de I'"'". enviriMi d'i''|)ai>seiir. ind(''|ieiidannnenl des ligm'> s|iiculeuses ipu. monlahl delà |iiiil'ondeur. \icnnent s"\ teiminer. elle possède un sipielette pi(i|)i(' l'ail de slvies de |ietite taille i|ui s'v di>po>ent Ncr- lii'alenient. la |»ointe en dehors, sur une seule rangée, assez serré'c. C.i'tte rangée de styles ectosomiipu's se localise son lioril externe et n'occn|ie (pie la moili('' environ de son épaisseur totale. Les divei's spicides d(''|):i>senl |iar endroit> la surface g(''m'rale et la renjeid ainsi plus ou moins villeuse.

\\X Cdiilr.iire de celle des Tcllii/d. l'f'Corce de hihvn'lUt (Kipln^ ne renferme ipi'u ne f.iihie pi(i|)ort ion de celluleM'IJii'o en li lires. C'est

surtout il Sun hord interne, .ui pourtour de-. ca\ ite^ pri'porales et dans les jiilieis (jui le.'? Si'pai'ent (pie ^e d(''\ cloppent ce>> ('h'nu'nls. Il n'en

ÉTUDE MONOGRAPTTTOrE DES SPONCiIATRES DE ERANCE. 291

existe qu'une hande très mince à la limite externe du corps. On y trouve, en revanche, dans toute son étendue, d'aljondantes cellules sphéruleuses incolores, de 15 18 (x de diamètre, sphérules nom- breuses. Dans la plupart des cas. il s'en difterencie à la périphérie un certain nombre de plus petites qui se chargent de grains d'un pigment violacé, (l'est de la j)roportion de ces éléments pigmentés que dépend la coloration si variable de l'écorce.

Le choanosome est également très riche en cellules sphéruleuses incolores à sphérules nombreuses et brillantes sur le vif. éparses entre les corbeilles et accumulées autour des principaux canaux aqui- fères, au-dessous de l'épithélium.Ces cellules ne ditlerent passpécili- quement de celles de l'écorce; tout au plus acquièrent-elles une taille légèrement supérieure (18 à 2:2 [x). Tout ce qui a trait à ces éléments sphéruleux me paraît plus simple que ne le porte h penser la description que Lendenfeld en a faite. 11 s'agit, comme d'ordinaire, d'éléments conjonctifs servant en même temps de réservoirs de substance nutritive ; l'éosine les teint fortement et l'acide osmique les noircit avec intensité; dans les préparations au baume, ils se présentent souvent comme des corps homogènes uniformément colorés, tels que les ligure Lendenfeld (65. lig. 212 h), mais les réactifs leur ont alors fait perdre l'aspect si)béruleux qui leur est naturel durant la vie. et. même dans ces conditions, il en reste tou- jours une (juantité notable dont b^s sphérules apparaissent encore distinctes.

Le choanosome, dense, n'est sillonné (|ue j)ar des canaux, étroits. Les corbeilles vibratiles sont petites, et. d'après Lendenfeld, mesurent 20 à 25 [x de diamètre, .le u'ai ])as pu les étudier d'une manière suffisante pour v(''rilier si les canalicules (b> sortie, dont cet auteui' a cru reconnaître des traces sur quelques-unes d'entre <'lles, existent bien dans la réalité. .le les crois plutôt eurypyleuses.

La spiculation consiste uniquement en nu^gasclères. Tout le monde s'accorde à en distinguer deux sortes, les tins, de grande taille, cons- tituant la charpente interne, les autres. [)etits. localisés à la surface

292 E. TOPSENT.

du corps. Les mégasclères du cliuanusoinc sunt des strongyloxes robustes, en d'autres termes, des styles droits, fusiformes, fort épais en leur milieu, très amincis à leurs extrémités, dont l'une est pointue et l'autre tronquée; ils atteignent 1""". à 1""".5 de longueur et mesu- rent 17 à 45 [x d'épaisseur au centre. Leur pointe n'est pas acérée, (l'aulaiit iiioins (ju'ils sont plus gros; friMpuMiinn'iit uiéiue. elle est mal (■(iiir(iniii''('. couiiiit' bosselée, cl (|ut'l(pH'fois elle s'émousse, de telle sorte (jue les deux bouts du spicule deviennent |)resque sem- blables. Eeur extrémité qui, constamment tronquée, peut être consi- déi-ée comme leur base, s'amincit toujours notablement, mais à des degrés divers ; on lui trouve, par exemple, 23 \t. d'épaisseur sur des spicules de 40 [Jt. au centre, mais elle peut, sur d'autres aussi gros, n'en mesurer jilus que 7. Sa tendance à s'effiler ainsi avait déjà frappé (). Scbuiidt. La minceur des exti'éniités conti'astant avec l'épaisseur de la tige, ces mégasclères sendjlent au premier abord diactinaux: il n'est ])as douteux pour moi qu'ils dérivent vraiment de spicides diadinaux. à la façon des strongyloxes de certaines J'n/>sc/i/i(i tjldhfd dont j'ai parlé plus liant (p. 289). La base est pi'es(pie Idujouis simj)lement arrondie à sa terminaison, mais il n'est pas rai'c (|u"elle se rende légèrement en ce j)oint,et (piebpielois elle présente un peu au-dessous un bouri'elel annulaire |ilus du nidins mai'(|ué Comme aussi plus on inoins conq)let.

La rré(|uence de ces niodiiji'ations d<' détail. (|ui s'observent aussi sur les oxes transformés des Topscnlid , varit' d'un spécimen à Faiilrc. Il n'y a pas lieu de diviser à cause d'elles, connue le voudrait Lendenleld. les grands nn^gasclères de la Tuhcrclhi en trois caté'- gories, styles, subtylostyles et lyloslyles; ces spicules son! Iypi(|ue- menl des strongyloxes.

Ils se dis|»o>enl par pa(|iiel> A'^' dix à vingl en de longues liles l'iuides pour iiiiistil lier la cliarpcide rayonnanic de diaipie nodule ilib'rieiir : pimr la plupart, ils s'oricnb'id de b'Ile facim (pie leur exlréniili' pointue se trouve vers la peri|»li(''rie. |]n s'approcbant de l'iVorce. ces libres spiculenses se dissocient \\\w- «ai nidins et les

ETUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 293

trongyloxesqui parviennent jusqu'à la surface se monti-ent isolés au milieu des spicules propres à l'ectosome.

Ceux-ci sont de petits styles, lég(M-enient courbés, cylindriques ou,, souvent encore, fusifornies. à pointe plus acérée, à hase moins amincie et simple; assez inégaux entre eux. ils mesur(Mil depuis 200 jusqu'à 700 [x de longueur sur 3 à 10 [a d'épaisseur ; les plus grêles, de beaucoup les plus nondjreux. ditVén'nt nettement des grands strongyloxes, mais les plus forts leur ressemblent assez pour qu'on puisse établir que tous les spicules de l'Éponge dérivent d'un même type et se différencient suivant le rôle qu'ils ont à jouer.

Implantés verticalement sur un seul rang dans la nujitié extein(> de l'écorce, les petits styles tournent tous leur pointe vers la surface. Ils la dépassent souvent, ainsi que les strongyloxes superficiels, sur une certaine longueur et déterminent par ce fait une hispidation plus ou moins haute.

La couleur de l'Éponge est sujette à des variations individuelles. 0. Schmidt a dit très justement qu'elle va du jaune au brun foncé. Keller a vu la TubpreUa jaune soufre dans la profondeur, jaune rougeatre à la surface, avec hase plus pale, ou encore jaune et rouge, par taches. Pour Lendenfeld, elle est d'un brun mat.

Mes observations concilient toutes les indications de ces auteurs. Le choanosome est d'un jaune plus ou moins vif, parfois très pale, presque blanc. L'écorce peut être de la même teinte; dans ce cas, j'ai vu une fois les papilles osculaires trancher par un coloris jaune plus brillant sur le reste de la surface. D'autres fois, l'écorce se montre rosée. Mais la plupart du temps, elle devient brune, d'un brun sou- vent très sondjre.

Sa coloration spéciale se limite d'ordinaire à sa zone périphérique, à cause de la localisation des cellules à pigment violacé mentionnées plus haut. Les variations sont dues à l'inégalité du développement numérique de ces éléments, inégalité qui, selon la ivgle, dépend de l'éclairement. Les spécimens enfoncés dans des aufracluosités de roche et les régions inférieures d'autres mieux exposés demeurent.

±M

K. TOl'SENT.

en m'iR-ral. jaunes ou Idainliàlivs. Kiiliu. ijuauil la suiface se couvro d'une hispidalion i)lus haute que de niutume. il aiiive ({u'eilo retienne un revcMeiuenl vaseux ([ui lui et)nnuunii|ue une teinte gri- sâtre.

On ne sait lien encore de la l'epi'oducticui de Tubrrclla naplt»!..

(îenre Ti'lhtjd l>aniar(d<.

Tclhyldci' à ectosonu' luiinant une éroive hien dillereneiée. sans iniei(ii'lial)des spéciaux: li's uiéuasclères sont des stron.iivlnxes l\isi- furmes: les niicidsrlères sunt di's euastei'sde deux sortes (sphérasters et cliiasters).

Triln/d li/nnirinm (Linné) Laniarck. ii'l. vin, fie:. 8, 0, «4, i-'»!.

Svn.: IT.'iO. Ti'lic sfcrira. \)>)n:\\\ ( Saf/(/i(t (frl/fi s/o/'i/i nafiira/r iiKirinii (h'irAdridlico. p. (iO, pi. X. Venezia. et 30i. XiiMi pr('-linu('eii.

17()T. Alci/niuinii I i/iKuriiDn . Linné (72, p. 1:295).

ITTG. A/ri/o/iiii/ii inirtiiitiiiin . l'allas (87, p. 357).

1815. Tclhijd hiuciiriinn. Laniarclv (60, p. Tl i.

1HI8. S/ioni/id rr/V7/ro.sY/. Monta.iiu (79. p. HT. pi. Xlll. li-. i. 5i.

1821. Tcllnjd rcrrurosd. S. F. (irav (40. vul. I. p. i<>:2).

-18:28. Tcl/iid s/'rrird. Kleniinii ( 36. p. 520).

18;{:L DditdHd hiiKiiridin. .Nardo (81. p. 522).

18:Vi-. Ij/nrdiid /i/jids. .\ar<loi82. p. TI5i.

18'r2. Tclliftt li/iiciirid}!}. .]n\\\\Ao\\ (52. p. 85. liu. 12 du

texiei. 185'.». Ti'lliijinii liiiuiiriiini .liilin>t<in. Lieheikiilm (70.

p. 515). 18r»2. Tcllnid /i/iKHfiin/i var. nodulond. ScluuidI (96, p. i5i.

ETUDE MONOGRAPIIIOUE DES SP(>X(iIAIIU:s I)l<] FRANCE. 295

Syn. : 1862, Tcfluja li/iiciiriiiin var. conlorla , Scliniidl (96, p. 45).

1862. rnlnjd monnn. Sdiiniclt (96, p. 44, pi. III, fig. 26).

1867. Donatia aitraii/iu/n, ,1. E. (iray (41, p. 541).

1867. Amnisros nwnim, ,1. E. (iray (41, p. 542),

1870. Tcthya tr/x'/is. Sdimidt (100. p. 51).

1872, Tcthi'd n<irrf'<ji<-(i. |}(jw(Mi)aiik (7. p. 121. pi. \'),

1882. Tctliya li/ncuriiim. var. ohhixinn, N'osinaer (143. p. 25. ])1. IV. lig. 12;M26).

Eponge massive, globuleuse, sessile, consolidant souvent son adhé- rence au support par des prolongements radiciformes. Surface mariiuëe de verrueosités plates et polygonales, plus rarement coniques, corres- pondant aux terminaisons des lignes rayonnantes de la charpente interne. Entre ces verrueosités, quand l'Éponge est dilatée, des sillons membraneux se criblent de stomions microscopiques. Oscules cribri- formes, en petit nombre, généralement situés vers le sommet du corps. Les chones inhalants et exhalants sont des plagiochones. Ectosome for- mant écorce épaisse, fibreuse et contractile. Cavités préporales étroites. Choanosome charnu. Cellules sphéruleuses incolores et brillantes.

Multiplication fréquente par bourgeons externes s'établissant au sommet des verrueosités sur le prolongement des lignes squelettiques et se détachant ])ar rupture de leur pédicelle. Quelquefois des gem- mules externes à enveloppe de spongine se développent aux mêmes points.

Spicules. I. Mégasclères : 1. Strongijloxcs ffig. %a,'dh) droits, fusiformes, à pointe longue et fine, à base graduellement amincie, simple, ou plus ou moins renflée à sa terminaison ; en files polyspiculées rayonnantes du centre à la périphérie dans le choanosome, puis en bou- quets divergents dans l'éeorce; longueur moyenne, 1""",5 à 2™°'; épaisseur au centre 30 à 35 [a. De plus petits spicules de la même forme se ren- contrent aussi dans la ciiair et surtout à la surface du corps.

II. Microsclères : 2. Splirrastci-s (fig. 9 d) à centrum épais, à actines nombreuses et fortes, trapues ou coniques ettilées, presque toujours amincies assez brusquement vers le bout; localisées dans l'éeorce, sur- tout dans sa zone interne ; diamètre variant, suivant les individus, de 40 à 110 jJL. 3. Clnastcrs (fig. 9 c) sans centrum, à actines grêles et bacillaires, au nombre de 9 à 12, cylindriques simples ou terminées par une légère dilatation tronquée en plateau, quelquefois ornées de fines épines; dans l'ectosome, tV)rmant une croûte à la limite du corps et tapissant les plagiochones aquitères; dans le choanosome, constellant la paroi des canaux; diamètre moyen, 13-15 [x. Pas de passage aux sphérasters.

296 E. TOPSENT.

Couleur. Ecorce uniformément teintée, variant du jaune pâle à l'orangé brillant. Chair, de coloration fauve.

Habitat. Toutes les côtes de France.

Distribution géographique : Méditerranée, Atlantiiiue Nôïd, océan Arctique, mer Blanche.

Lcndcnfrld a récpninirnt cnlropris (65, p. l-'i) d'(''tai)lir un index bibIiogra|tliit|ni' des uuvrai;"t's niciilion se trouve faite di' Tcllnjd h/iioirinni . (loitnne il sudira sans doute à la ])lu[»arl des lecteurs de savoir que, pai'uii les auteurs, Johnston, Bowerbank, Scinnidt, Carter, Merejkowski, Deszo. \'osniaer, Sollaset Lendonfeld ont surtout contribué à faire connafti'e cette P^ponge et d'apprendre les [joints principaux de son histoire, je n'ai pas jugé à propos de reproduire ici ce long document, qui ne conqjle i)as moins de 75 numéros. Je nie suis liorni' à dresser ci-dessus, par oi'dre chi'onologique, la série des synonymes reconnus de l'espèce en (juestion.

Elle renferme deux noms oubliés par Lendenfeld dans sa révision, celui de Tcthyum lyncurium. dont Lieberkùbn fit usage en IH.'iU. et celui {VAmnisco^ mnrum appliqué par (îray, en 1807, à l'inutile Tclln/d inorinii de Sidimidt.

En revanche, j'en ai écarté ceux de Tcdn/a liK/dlll Mow., T. (Uiftoni How. et T. nthu>^t(i Bow.. insci'its dans la liste de Lendenfeld, parce que, d'accord en cela avec SoUas, je considèi'e qu'ils s'appliquent à une autre espèce, dilïérantde Tethya hjnruriinn par la possession d'une ti'oisième sorte de microscléres. des oxyasters choanosomi(jues, et devjint i»oi'ter. en diMinitivc la (l(''iiouiinatinii de Ti'ihya Inyalli HowJ.

l'.n passant, j'ajouteiai (|ue la Tclliya .sY'//rA^'/A^//.s/x (K. ^.^^'rigbt ) ne me |)arai( |)as spéciliqueiucnt distincte de cette /'. liiydHi 7ioro .seti.'iu. dont elle possède la spiculalion. Déjà, du l'csle, Sollas avait remarqué (106, p. 432) la ressend)lance de ces deux Eponges et déclaré que certains caractères de slructuic de l'écorce, de valeur discutable, à mon avis, au [Hiint de vue de la sp(''ciljcatinii. l'eiiipè- cbaieut >euls i|r |)i()|M)ser leiic iileiit ili( at ii m .

' l.iii«ii^rrii ;i(lii|ilc aussi rr[U- ni.'iiiicrc cir Vdir (71, ['. ^i'])^

ÉTUDE MONOGRAPIÏÏQUE DES SPOXr.TATRES DE FINANCE. 297

Enfin, contrairement à l'opinion de Lendenfeld, je ne crois pas que sa Tediya corticata (63, p. 48) doive se confondre avec Tethy<i lyncurium, mais plutôt avec Tethya jnponicn Sollas(106. p. 430). ses chiasters ayant des actines à bouts globuleux (tylotes). T. japon ira pai-ait d'ailleurs cummune dans les eaux de l'Océanie. \.cChaUeny<'i' en avait dragué deux spécimens auprès de Manille. Lindgren (71, p. 317) en a vu trois autres recueillis à Java. La prétendue T. corticata de Lendenfeld provenait de Port-Jackson, sur la côte orientale d'Australie.

Cette rectification offre une certaine importance, personne autre que Lendenfeld n'ayant signalé l'existence de Tcihya lyncuriutn en dehors des océans Atlantique et Arctique et de la Méditerranée i.

La Tethya lyncurium se rencontre sur toutes nos cotes. Elle est partout commune dans les dragages. Les pêcheurs d'huîtres et de Pecten maximus la rapportent à chaque instant dans les ports de la Manche, elle avait déjà reçu du temps de Lamouroux le nom vulgaire d'Oranye de mer, à cause de sa forme et de sa coloration.

Quoiqu'on l'ait recueillie dans les mers du Nord par 135, 145 et 180 brasses anglaises de profondeur, on peut dire que ce n'est pas une Eponge de grands fonds. Elle est plutôt littorale et remonte en beau- coup de localités un peu au-dessus de la limite des basses eaux de grande marée. M. le professeur R. Kœhler l'a trouvée dans ces condi- tions aux îles Normandes, à Sark et Jersey. H.Viallanesm'enaenvoyé un échantillon de la grève de Guéthary. Je l'ai vue plusieurs fois, à Roscoff, sur les roches Duon et Béclem. A Ranyuls enfin, j'en ai pris des spécimens auprès du Laboratoire Arago, sur les trottoirs de l'île Grosse, en entrant dans l'eau jusqu'à mi-jambe,

Lendenfeld a fait reproduire (^65, fig. 1) la photographie d'une Téthye de près de six centimètres de diamètre. C'est un superbe

' Dans les eaux de l'Europe septentrionale, la Téthye n'a pas encore été souvent rencontrée. Bowerbank la signale aux îles Shetland ; Vosmaer en a vu trois spécimens seulement dragués par le Willem Barents au N. de la Norvège; enfin, Merejkowski (76, p. 44) dit qu'on la trouve en certains points de la mer Blanche. Schmidt, Marenzeller, Hansen, Fristedt, Lcvinsen, ^^'eltncr n'en font pas mention.

298 K. TOI 'SENT.

exemplaire, tel iiu'il n'est pas fn'ipient d'en l'onconti'cr. ('.eux (jui atteignent 3 et 4 centimètres dr diainrtrc pt'uvt'iit (Mcedéjàconsidéi-és comme de belle grosseur.

Parmi nos Monaxonides. la Tcllnja lijiiciiriinii rst Tiinr de celles qui se laissent le plus facilt'mt'nt reconnaître à leurs caractèi'cs extérieurs. En raison de sa forme toujours sensiblement s])li('ri(iue. le nom de TetU' x/'cricd. (jue lui avait appli(|ni'' Donati. aurait uu'-iité d'être consei-vé ; malheureusement, prélinnéen. il dut suliir les rigueurs des i-ègles de la nomenclature desèti'esorganis('s.

lîoNverhank a reproché à .lohnslon d'avuii' ligure la sui l'are de la Téthye avec des verru 'osités. Pour lui (6. vol. III. |i. 9;{), dans des conditions noianales. cette surface serait liss(> et les verrucosités ((u'on observe sui" les spécimens desséchés ou conservés dans l'ali-ool feraient défaut ou s'apercevraient à peine sur les spécimens vivants. C'est une opinion fausse, qui lui fut certainement suggérée |»ar l'examen de Téthyes contractées au maximum. Si l'on abandonne dans de l'eau de mer pure et sans agitation d(^s Téthyes fraicbement draguées et fortement contractées, (ui voit bientôt leurs verrui'osités s'accentuer et s'écarter les unes des autres pendant (pie s'ouvi'ent dans leurs intervalli'S les j)lages inhalantes percées de stomions. La hauteur des verrucositi's dé|)end ain.-i le plus souvent tle r(''tat de conti-action de l'animal : mais il existe en outre des variations indivi- duelles dépendant de ce que. habituellement terminées par un plateau lisse et polygonal, les veriucositi's s'allongent quebpu'fois en un pinceau grêle, l/aspect de ranimai rappelle alor> beaucoup celui de Crfinirlhi cranium. et. comme une section pratitpu'e à travers le corps de ces Eponges montre de part et d'autre un noyau central d'où émanent des libres s|iicnleuses rayonnantes, aboutissant à une écorce péri])héri(pn'. on conq»rend (pu* les anciens auleiu's aieid longleuqis r<'uni dans le genre Tclln/d ce^ (leu\ êtres, don! la s|)icidation fait, en r(''alité. des repn'senlants de ui'oupe- parla il emenl distincts.

Il est fré(pu'nt i\o draguei" des Téthyes poi'Iant des bourgeons sur

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 299

leur surface. Le cas m'a j)aiu conunun, surtout durant l'été et l'automne, mais il se peut que la saison n'exerce pas sur le bour- geonnement une influence aussi marquée que mes observations me l'ont fait supposer.

Ces bourgeons surmontent toujoui's certaines verrucosités.

Celles-ci. au lieu de se terminer, comme d'habitude, en un plateau large et polygonal, s'élèvent au-dessus de la surface générale, s'a- mincissent graduellement jusqu'à se réduire à un paquet de forts strongyloxes, puis, tout à coup se renflent en un petit corps globu- leux, de 0'""i5. à 2™'". de diamètre, et même de .j'""\, au dire de 3Ierejkowsky (77). Plus ils sont gros, plus leur pédicelle est grêle, parfois si fragile que la moindre agitation de l'eau le rompt. On conçoit, par suite, aisément qu'ils se détachent successivement de leur parent, à mesure qu'ils acquièrent des dimensions et un poids conve- nables : ils servent, à n'en pas douter, d'agents de multiplication de l'espèce. Leur nombre et leur distribution n'ont rien de fixe. J'ai sous les yeux, en écrivant ce.s lignes, une Téthye qui n'en porte pas moins de quarante-cinq à différents degrés de développement, dis- persés sur toute sa surface, aussi bien vers la base qu'au voisinage de l'oscule.

Quelquefois, il se produit deux ou trois bourgeons bout à bout, séparés l'un de l'autre par un court pédicelle spiculeux et grêle. Cela ressemble alors assez à ce que 3Ierejkowsky a vu sur certaines pa- pilles de sa Rinnïda airtira (76). Il est inOniment probable qu'ils s'égrènent un à un de haut en bas. Cela porte à penser encore que les lignes squelettiques qui ont formé un bourgeon à leur extrémité sont capables d'en donner d'autres après la chute de celui-ci.

Merejkowsky a remarqué chez les Téthyes de la mer Blanche une aptitude extraordinaire à bourgeonner. Il a observé sur elles (77) non seulement des pédicelles portant plusieurs bourgeons en série, mais des pédicelles ramifiés pour assurer mieux encore la nmltiplicité de ces productions.

Les bourgeons sont de consistance ferme parce qu'ils renferment

300 K. TOPSENT.

l)e;uicoup lie spiciilcs. Bowcrljank a. d^s 181)4 (6. vol. I. pi. XXV, fig, 34:2), publié une ligure déniuiisli-alive de ce fait. Les trois sortes de spicules du parent s'y retrouvent, mais les sphérasters y demeurent rares tandis que les chiasters abondent ; les strongyluxos sont seulciiKMil de plus pditc (aille (jue ceux, du pédicelle et s'o- rientent en rayonnant dans toutes les directions. (Jénéi-alemenl, les strongyloxes dépassent la surface, la rendant fortement bispide ; ce n'est cependant pas constant, car beaucoup de bourgeons, au con- traire, se montrent parfaitement lisses. Il semble que l'bispidation due aux mégasclères doive être favorable à la fixation, en arrêtant ces petites masses empoitées à la dérive au contact de corps pourvus d'aspérités, (}ui leur servii'ont de support.

Les Télbycs que l'on trouve basées non sur des jtiei res ni sur des coquilles, mais sur des amas de débris, proviennent peut-être de bourgeons fixés ainsi au hasard des courants. En général, les larves des Éponges témoignent d'une sorte d'instinct (|ui les porte à choisir un support offrant des garanties de sécurité, à éviter les depuis nieul)les et les débris. Les Téthyes établies forluitenienl dans des con- ditions défectueuses cheichent peut-être en grandissant à leniédier à leur mancpie de stabilité en s'attachant de toutes parts des petits corps étrangers qui augmentent leur densité. Ainsi s'expliquerait ce fait, noté aussi par Lendenfeld (65. p. HM. que celles qui vivent sur des fonds meubles présentent d'habitude siw toute leur surface des petits cailloux et dc^ fragnienls de c()i|uilles.

Les boui'geons in'iml loujiKirs paru |tleins. D'après .Mei'ejkowsUy. ceux de liiiKildd (ircUcii sont égalenienl sans cavité aucune. Cepen- dant, il faut citer ici l'opinion de l)es//i ipii. ayant fait de ces élé- ments de multiplication de la Tctliijd liinriirinin une élude (b'Iaillée. prétend (pie les bourgeons de l""". de diamètre n'ont pa-> de s\ siènu' aipiit'ère. tandis ipie iv\\\ de ± """.de diamètre possèdent i\^'^ canaux à r'evètement endnl InHial. Cela mi'rite certainement ((Hilirmation, cai- les bijurgtMins mi'irs devraient alors être coiisidi'ri's connue de jeunes Ll)onges toutes foiam'es. exenqdes de la m'cessité de (ransloianations

ETUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 301

internes ultérieures à la fixation. Je ne suis pas convaincu de la réa- lité de ces faits. L'évolution de ces bourgeons n'a pas été suivie et j'estime qu'elle constitue un problème des plus attrayants.

La cliair des bourgeons est coriace, fibreuse. Par une simple disso- ciation, on peut se rendre compte que les éléments qui y prédo- minent sont des cellules contractiles ectodiM'miipu^s. pour la plupart étirées en fibres, et des cellules granuleuses. Deszo a tiré de ses recherches histologiques des résultats imprécis et d'une exactitude douteuse. Ses Binnenrellen (28. pi. XXXIII, fig. 20) correspondent peut-être aux cellules granuleuses ; toutefois celles-ci ne contiennent pas dans leur noyau le nucléole qu'il a figuré.

La première indication d'un bourgeon apparaît sous forme d'une petite bosse hémisphérique, charnue mais coriace, sessile au milieu d'une des verrucosités planes de la ïéthye, généralement plus co- lorée que ce plateau et déjà très riche en spicules; nulle enveloppe de spongine ne la limite ; les strongyloxes, relativement grêles, n'y affectent pas encore une disposition rayonnante manifeste. Cela n'offre aucune ressemblance avec ces capsules chitineuses, globu- leuses, de 1""". de diamètre, pleines de cellules granuleuses et tota- lement dépourvues de spicules, que Lendenfeld a observées sur cer- taines verrucosités de Téthyes de l'Adriatiipie (65, p. 2o). La signifi- cation précise de ces productions spéciales reste à déterniiner ; toute- fois, la natui-e des éléments cellulaires qui les remplissent ne jjermet guère de supposer, conformément à une hypothèse émise par Len- denfeld, qu'il s'agisse d'organismes synd)iotiques. Je ne suis pas éloigné d'admettre qu'elles constituent un mode de gemmulation ex- terne distinct du bourgeonnement ordinaire. Elles rappellent, en etîet, singulièrement les gemmules internes des Suberltes (\\\\ sont, comme on sait, toujours aspiculeuses et se composent d'um^ enveloppe de spongine renfermant une accumulation de <M'llules em- bryonnaires granuleuses. Les gemmules de CAlona rds/i/lca ré- pondent aussi assez bien à cette description, exception faite de leurs spirules qui. d'ailleurs, font souvent défaut.

302 E. TOPSKM.

Los hoiiructm^ vi'ritahlfs tiiciil vr.ii-^ciiililalilciiicnt leur origineflc cortains amas de cellules i;raiuileiises (jui s(> loralisciit dans l'épais- seur des veiTucosités. (oui pi-ès de la surface. SoUas a, le premiei-. signalé ces amas (106. pi. .NUFf, fiu;. 45 et IG), les considérant soit comme des (inifs seninenlés, soit coniiiu' des houriieons internes en voie de dévelop])emenl (segmenled ova or developing internai hnds). Lendenfeld les a étudiée aussi (65. |il. N'Ill) et a soupnmné leui" importance. Je donnerai plus loin, d'après mes observations person- nelles, quelques indications à leur sujet. En temps opportun, ccr^ cellules granuleuses émipreraient peu «à peu vers l'extérieur, le long- dès files de grands sironuvioxes t[u\ traversent les verrucosités. Des (••■llules ectodi'riiiiipies (■( des scl(''rohlas|es destini''s à foui'nir les diverses sortes de s|»icules, suivant la même voie et se nudti|diaiit . compléteraient le corpsdu bourgeon. Il y a tout lien de supposer ((ne les gemmules externes vues par Lendenreld se l'orment également aux dé|)ens de ces réservoirs de cellules par un jiroi'essus assez sem- blable, mais sans intervention de scléroblasjes ni peut-être de cel- lules ectodermiques ; en revancbe. une enveloppe de spongine s'or- ganise à leur iM'riplo'rie.

lia production de bourgeons n'est pas spéciale, dans je genre 7'f'f/n///. à T. hptriiriiDii. Sollas a retrouvé ce mode de niulliplication cbe/ y. liKjdlli (V. T. sri/r/ir//r„sis. 106. p. 'rJT. |.l. \Lh". lig. I). J'en ai eu des exemples beauK e| nombreux surde> individus ib' celle autre espèce, provenani du golfe de Tadjoura.

\'osmaer(143. j». :2.">) a noti- (pie la T(''tbye est sujette à des varia- lions de couleur, d'aspect . de port el de spiculal ion . ( !elle reniar(pn' Tort juste pourrait s'a|ipliipier à pre-<ipie hmles |e> l';ponge>. I.a Vai'iabilité de tous leios caractères peut être assez grande pour rendre souvent la sj)écilication lorl dillicib'.

L'écorce de Tel h ij il /////r////'////^ de couleur n nil'or nie dans ton b' -«on épaisseur, varie du jaune ii.ijc à l'oi'angi' brillanl. La cbair. déteinte plussondu'e.est(»r(linairenienl lanve. Lendenl'eld la dit gris- vert sale'.

' Scliiiiiilzi"' irraii-Kiûn.

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 303

Le plus sou v(Mit fixée par une l)ase relativement étroite. l'I-^ponge est quelquefois, au contraire, largement attachée au support et plutôt hémisphérique que globuleuse. Fréquemment, elle consolide son adhérence en émettant à sa partie inférieure des prolongements radiciformes fermes et spiculeux. Vosmaer (143, p. 2G et 144. p. 10) a insisté sur l'existence de ces sortes de racines, mais Johnston, bien avant lui. les avait signalées et figurées (52, p. 80, fig. 12).

Les orifices restent complètement invisibles tant que la Téthye est contractée. Si ses verrucosités sont planes, comme c'est le cas le plus ordinaire, celles-ci ne se trouvent alors séparées que par un sillon étroit et très peu profond; la surface entière prend l'aspect d'un pavage assez régulier (^6, vol. III. [)1. XV, fig. 18). Si les verru- cosités s'étirent en prolongements grêles, leur ensemble figure un buisson bas.

Lorsque l'Éponge déposée dans une eau calme reprend son activité vitale, elle se gonfle au point d'augmenter d'un tiers au moins de son volume primitif. En même temps, les sillons entre ses verru- cosités se creusent et s'élargissent jusqu'à mesurer l""".o et 2'"'". de largeur. Ils se montrent tapissés par une membrane translucide que doublent des tractus conjonctifs se portant transversalement d'une verrucosité à l'autre. Entre ces travées, la membrane se perce de stomions microsco[)iques donnant accès dans autant de canalicules. Ceux=ci se réunissent jcir groupes dans une lacune intracorticale d'importance variable, d'où un canal collecteur descend vers la limite interne de l'écorce, pour se jeter dans une cavité préporale dans le plancher de laquelle s'ouvre un pore, orifice d'un canal inhalant du choanosome. En somme, la pénétration de l'eau jusqu'aux pores s'efïectue dans l'écorce à travers des plagiochones (v. 130, p. 523) présentant généralement une dilatation lacunaire à la limite de l'ectochone et de l'endochone. Les cavités préporales sont ici étroites et discontinues.

Eil même temps que l'ectosome se dé'ploie ainsi entre les Verrucosités. les oscules deviennent béabts. Souvent, il n'v en a

304 E. TOPSENT.

qu'un seul, situi'' ilf préférence au voisinage du pùle apiral. Quel- quefois sa position se devine sur l'Eponge contractée, quand il se trouve occuper une petite éniinence osculifère (6, vol. III, pi. XN', fig. 18). Comme l'ont établi Bowerbank, SoUas et Lendenfeld, le nombre des oscules varie ; il dépend sans doute de la taille des individus.

Bien épanoui, cbaque oscule apparaît coninic une fossette de i à G™"!, de diamètre, bordée par six ou sept verrucosités qu'un repli de l'ectosome relie toutes entre elles: au fond, s'ouvrent de nombreux proctions, serrés et, par suite, polygonaux, parfaitement visibles à l'œil nu, car ils peuvent atteindre et même dépasser 0'""'. 5, et cons- lituaiil dans leur ensemble un crible compliqué. Les chones exha- lants sont donc aussi des i»lagioi:bones. Les canaux (>xlialaiils (]y\ clioanosome, qu'ils desservent, ont relativement un faible calibre,

Bowerbank a depuis longtemps remarqué (6, vol. 11. p. 93) qu'en touchant ces orifices, on provoque inévita])lement bnir lente occlu- sion. L'Eponge est, en ellVt, à la fois li-ès irritable et très con- tractile.

Cette notion déjà ancienne a eonduit L. A'aillant à tenter des exj)ériences relatives à la vitalité de la Télbye (140t. .le rap|M'llc les principales de ses conclusions :

« Les substances corticale (cortex) et médullaire icboanosome) » .sont également capables de se reproduii'e lune I autre.

» La vitalil(''(le la substance cortii'ale est cependant |ilns -rande. » Cette substam-e est susceptible de produii'c des prolongements ■» ('apables de reformer des adbérences à rKponge. Sa contractilité » est aussi plus notable (|ue celle de la substance mi'dullaiie, » si même c(dle-ci possède celte proprii'le.

» La grelVe d'individu à individu est l'acile d.ins celle espèce, mais » demande un certain temps. »

L'ectosome de la T('tlive constitue une ('"corce solide, de I à xJim'i. d'épaisseur. plu> i'p,ii»e. naturellenn'nt . au niveau de >«•> verru-

ETUDE MONOriRAlMnorE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. m\

cosités que dans leurs intervalles. Elle est plus fibreuse que spiculeuse, ce qui explique son énergique contractilité. Elle ne con- tient de mégasclères que dans ses verrucosités, qui sont fermes et dépourvues d'orifices aquifères. Ces mégasclères sont de robustes strongyloxes dressés la pointe vers l'extérieur et disposés par ])0uquets un peu divergents, (pii représentent l'épanouissement des files spiculeuses radiales du clioanosome. Les cellules filtreuses se groupent en tractus compacts, en apparence entrecroisés sans ordre, mais en réalité dirigés dans tel ou tel sens suivant les besoins de chaque partie de l'écorce. Les plus nombreux s'orientent tangcn- tiellement à la surface.

Les lacunes aquifères se creusent dans les intervalles entre les verrucosités.

Enfin, on peut observer, dans l'épaisseur même des verrucosités, très près de la surface, entre les bouquets de strongyloxes, des amas cellulaires arrondis, gros de 130 à 250 [x, dont il a été question plus haut et sur lesquels il nous faut revenir un instant. Ils se conqjosciil de cellules ovales, de 10 \>. environ de diamètre, contenant, en outre du noyau arrondi, sans nucléole distinct, de noud^i'euses granulations, comme des sphérules brillantes, relativement volu- mineuses.

Lendenfeld en a donné (65, p. 24) une bonne description. On sait que Sollas. qui les a figurés moins exactement (106, pi. XLIIL fig. 13 et 10), a pi'is ces amas pour des œufs segmentés ou pour des bourgeons internes en voie de formation. La })i'emière opinion n'est pas soutenable; la seconde se rapproche seule de la réalité. .!e suis convaincu que nous avons affaire à des cellules embryonnaires sem- blables à celles des gemmules des autres Eponges, emmagasinées dans l'écorce en vue de la production à un moment donné de liour- geons ou de gemmules externes au sommet des verrucosités.

Malgré le j»eu d'extension des cavit(''s préporales. la ditléi-enee de consistance est telle entre l'ectosttme et le eboanosome que l'('rorce se laisserait facilement détacher si les rayons spiculeux de l.i cliaipente

An : I. DE ZOOL. EXP. ET GÉN. 3" SÉRIE. T. VIU. 1909. 20

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interne, la pénétrant jus(ju'à sa surface, ne s'arrachaient en nième temps qu'elle.

Le cluianosome est charnu. M. le Professeur Y. Delage (25) y distingue à tort deux régions, l'une externe contenant les choanocyles, l'autre pt-dHinde se développerai<>nt les éléments sexuels, l'ne telle localisation des s|)ermalohlasles et des ovules n'existe pas. Sollas a fort exactement montré (106. 1)1. XLIN', lig. i-G), à pi'opos de la Tothija scijrhclUnisU {^■=z T. liKjalli), (jue les œufs se distrihuent uniforniénu'nt dans tout le choanosome. J'ai constati' la même disper-- sion chez T. h/nruriiim.

IjPS canaux a(juifères qui parcourent le rhoanosonie sont presque tous de petit calihre.

Répandues dans tout le clioaiiosome. sauf au voisinage immédiat des canaux princi{)aux, les corl)eiiles viJUMtiles sont très nondireuses et serrées; elles mesurent environ 30 (x de dianu'>tre. D'api-ès Lenden- feld, chacune d'elles posséderait un court aphodus ou canal de sortie de l'eau. Il m'a été inqiossihle d'en reconnaître l'existence, .le ne puis, il est vi'ai. me flatter d'avoir ohtcnii des pri'paralions sul'tisantes j)our la nier en loide cer'litude. mais les grou[)emenls (|iie j'ai observés dans les points les |»lus lacuneiix et p.ii' consé(|uent les plus clairs. notamment au-dessous de l'écorce. me rappelleni davaidau'e la di>po- sition ordinaii'e (U'^ corbeilles eiir\ pyleuses.

l'îidin. comme je l'ai déjà indi(pi('' ailleurs (110. pi. \ I. liu. 11 1. Tcllii/(i lijnciiriiiin possède de belles cellules spliéruleuses à grosses spliérides incolores el biillanles. oMVanl pendant la vie ras[>ec| l'eproduil parla ligure l.'i ipl. Nllh. |]lle> ne siml pas exlrèmenienl aboiidanles e| se loealisenl surloni dans l.i pai'oi des canaux les plus larges.

Keller (53) dit avoir trouvé- des cellules ,'i .iniidon d.uis le nu'so- deiiiie de cette l'iponge. On sait (pie celte substance de n'-serve M'enunagasine habituellement ilans les cellules spbé'iuleuses. (lepen- d.int, je n'ai pu obtenir sur elles la n'acliou caractéristique de l'amidon.

ETUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 307

La spiculation se compose d'éléments de trois sortes.

Les mégasclères sont des strongyloxes droits à pointe longue et fine, à base visiblement amincie, leur plus grande épaisseur se trouvant à peu près au tiers de leur longueur à partir de la base.

Cette extrémité est sujette à des variations. Tantôt tra]»ue et tantôt gr(Me, elle s'ai-rondit très siiupjeinent dans la plupart des cas. Mais il n'est pas rare qu'elle se renfle un peu ; elle peut même devenir globu- leuse, ou, exceptionnellement, trilobée.

Vosmaer a obtenu cette dernière forme en abondance dans deux spécimens de l'océan Arctique (143, p. 26, pi. 1\', fig. 123) et je l'ai mui-mème notée d'après un spécimen de couleur gomme-gutte dragué au large de Luc, sur la côte du (Calvados, le 28 septembre 1887. Je ne pense pas qu'il y ait lieu d'établir d'après cela une variété de l'espèce.

Ce caractère semble de nature à servir d'argument aux spongolo- gistes qui tiennent à placer le genre Tcthya parmi les ClacuUda. En réalité, il est trop exceptionnel pour qu'on lui accorde tant d'impor- tance. Il n'a été signalé chez aucune autre Tef/it/a. Cette assertion de Sollas (106. p. 441) que les strongyloxes (\o Tr/Z/t/a miillifida (Carter) afïecteraient une légère tendance à passer à des lylotuxes, ne mérite pas d'être prise en considération, puisque Sollas avoue n'avoii" pas vu cette Eponge et que Carter (19, p. 359} dit simplement au sujet de ses mégasclères qu'ils sont obtus et renflés d'une manière presque imperceptible au gros bout. Par leur aspect général, les mégasclères des Tétbyes révèlent, à mon avis, leur origin(» dia('linal(\ dont ils s'écartent à des degrés divers. Ouaud il loni" arrive de si^ transformer en tylostyles, ils subissent exceptionnellement la mudill- cation qui est devenue de règle pour les mégasclères de la plupart des CJariiluld. TiibcrcUa aoptos a des mégasclères ectosomiques plus uiouactinaux que sesspicules choanosomiques. Trar/u/a /tcr/ii/- clcdla possède à la fois des nu''gai=>clères ectosomiques monactinauxct des mégasclères choanosomiques diactinaux. La famille des Tclliyidœ prend i)lace aux confins des deux groujtes.

308 E. TOPSENT.

De son cùlô, la pointe îles strongyloxes de Tvtlnjd lijncuriuin peut s'abréger, se tronquer plus ou moins, et parfois ces spicules figurent de véritables strongyles. S'il en était besoin, cela pourrait servir d'argument de réplique à ceux qui voudraient, d'après quebjucs tylostyles aberrants, considérer les Télbyes comme de pures (lia va- lides. Mais tout cela est bien futile.

Des strongyles ont été vus cliez Tcflnjn li/iiciir'non \y,\v \'(»siii;ier (143, lig. 12G) et par Lendenfeld (65, fig. 02 d). Us ont même paru à N'osmaer assez intéressants pour caractériser une vai-iété ohlxsinn de l'espèce, que ni Sollas ni Lendenfeld n'ont conservée et qui ne nu* paraît pas valable. (). Schmidt a trouvé aussi des strongyles chez sa Ti'lln/(i /-('/ir/ts {±00. |i. .jI). (^bez celte Eponge, les mégasclères présentaif'iit. t(»utes les variations de forme que nous venons d'énu- mérer, et, quoi(}ue l'auteur n'ait indiqué qu'une seule sorte d'asters, il reste vraiseml)Iable qu'il s'agissait pun'mont et simplfMnent d"un spécimen déprimé de Tethya lynciwiinn.

Comme la monographie de Bowerbanlc est dans toutes les mains, j'ajoiilcrai i|iii' jamais les mégasclères de notn' Tclliijti n'ont la fornn' (juc représente la ligure lU di- la planche X\' du troisième volume de cet ouvi'age.

Ees strongyloxes se disposent par paquets en files radiales du rentre ;i la ]>éri|)héi'ie. Us tournent luus leur pointe vers r(^xlérieui'. 1-J1 anivani dans l'écoice, les faisceaux s'épanouissent, formanl. comme rindiqne howeibaidv (6. vol. II. p. \)\\), dessoi'tes de cot \ uiIh-s qui se renforcent par l'addition de strongyloxes plus courts et pins grêles.

Ces petits spicules ne diffèrent en rien des plus gi-os. Ils ne l-essenddeid donc |»as à des styles vécitables. au contiviil'e de ce (|ui exisie au moins cliez une Tclhi/ii. T. fn/itn/it'itsis Thiele (107. ii.ilO. [il. Nil, fig. i\) r, d), on ils ra|)pellenl beaucoup les mégasclères su- peiliciri> de T iihorcl 1(1 . Ils ne représiMilenl |»as non plus de^ tornoles, coiiiiiie pounail le faire sup[>oser la figure 20 de la'planche de Bower- liank. au>si inexacte que la figure 10 dont il était question jilus haut.

ÉTUDE MONOGRAPIIIOUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 309

On en rencontre quelnues-uns ép.irs dans le choanosonie entre les lignes squelettiques principales.

Les dimensions des mégasclères varient beaucoup, d'après ce qui vient d'être dit, dans un même individu. En outre, elles varient d'un individu à l'autre, en apparence selon la taille de chacun.

Sollas admet que, d'après l'épaisseur de l'écorce et la force des spicules, il y aurait peut-être lieu de distinguer de Tetlujn hjnrurium trois variétés, d'habitat ditïérent, l'une appartenant à la Méditer- ranée, l'autre vivant au sud de l'Angleterre, la troisième répandue au nord de l'Angleterre et sur les côtes de Norvège. Cette opinion me paraît insoutenable. J'ai vu des Tétliyes méditerranéennes, de Banyuls et du golfe de Gabès, à spiculation plus faible, à écorce plus mince que d'autres, de la Manche, d'un volume un peu supérieur. 11 n'y a rien d'absolu sous ce rapport. Nous nous burnerons donc à dire que les dimensions des strongyloxes varient entre 0"'".4 et 2™"'. 5 environ de longueur, et entre Qi'n^OOT et 0'"".040 d'épais- seur environ, les faisceaux rayonnants ne contenant guère que des spicules de la plus grande taille propre à tout individu.

L'une des sortes de microsclères se confine dans l'écorce. Je veux parler de ces grosses asters que Sollas a désignées sous le nom de sphérasters corticales et que Lendenfeld appelle des oxyasters. L'accord est parfait entre les auteurs au sujet de leur localisation. 0. Schmidt (98, fig. 15) a montré, par une section à travers une jeune Téthye, qu'elle s'établit dès le début de la vie. Sur l'adulte, ces asters se montrent surtout abondantes dans la zone interne de l'écorce, accumulées dans la voûte des cavités préporales"; elles sont au contraire fort éparses dans le reste de son épaisseur et particuliè- rement rares dans toute sa portion moyenne. Les bourgeons en contiennent ordinairement quelques-unes.

Elles varient de nombre, d'aspect et de taille suivant les individus. En outre, dans une même Éponge, on peut les trouver de dimensions fort inégales. Leurs principales différences d'aspect tiennent à ce que leurs actines, toujours nombreuses et réunies par leurs bases en un

310 E. ÏOPSEN'r.

cciitiuiii ('•pais, peuvent rester courtes et trapues ou former de longues j)oinles (•()ni({ues et aigui's. (l'est le premier aspci-l (luunl ligure Bowerbank, d'après un spécimen des cotes anglaises (6, vol. \n, pi. XV, «g. 21), Yosmaer (143, fig. 124), d'après sa prétendue vai'iété ohfitsinn, de l'océan Arctique, et surtout 0. Sclimidl (96. pi. 111, lig. 2(1). d'après une Téthye de Corfou. dont il lit (|url(|ue temps une espèce à part. Tt'llujo moruni. établie sui- ce caractère même. Je l'ai observé à des degrés divers (j)l. N'III. lig. 9^/) sur des T. h/ncuriiim de toutes provenances, aussi bien de la Manche que du golfe de (iabèsdig. 9^/*, d^). Le second aspect a été bien figuré par 0. Schmidt (96, pi. IV, flg. 1) et par Lendenfeld (65, pi. VI, flg. 56), d'après des spécimens de l'Adriatique. O n'est guère que sur des spécimens de Banyuls (|ue je l'ai l'ctrouvé aussi net ilig. U *'/'); cependant, à Hoscoll'. j'ai vu des spbérasters intcrmédiaiiM^s entre ces deux formes, il semblerait donc que. dans la Méditerranée. Tethya lyncHi-imn i)i'oduisît le plus souvent des spbérasters à actines plus eiïilées (jue dans la Manche et dans les mers septen- rionales. O. Sibmidt et Lendenfeld ont encore trouvé, chez cer- tains spécimens de rAdriati(|U('. des spluM'astcrs dont les actines effilées s'ornaient à une jx'tite distance de leur extrémité d'une grosse éj)in(> ou de plusieurs, dette (•iMKMuentation. ipu' l'on peut dire accidentelle, n'est j)as s|)éciale aux 'l'étbyes méditer- ranéennes : je l'ai observée (flg. \) (/-) à UoscolV aussi bien (pi'à Banyuls. mais sans Irouvei' jamais de sjdiéraster aussi coinpli(|uée (pie celle (|ue le liasard a procurée à Lendenfeld (65. lig. •')(» /). Les actines des spbérasters sont g(''n(''ralenient un p(ni crocluies vers leur extrémité': en outre, à partir du point on elles s'incurvent, ell(>s subissent soudain une notable diminution d'é'paisseur ; de sorte qu'elles semblent terminées par un gros mucron. (lela peut devenir- particulièrement sensible sur les asters à actines trapues, coiinne Sclniiidt riiidi(p)ait à jtropos de sa Ti'llnjn iiKiriiin. C'evl au niveau de ce rétrécissement (pie |(arl"ois une épine se produit lati'ralemeid ; le nuu-ron ;i souvent alors l'air de se liifur(pn'r en deux pointes inégales.

ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. ;^»il

Comme toujours, (juand ces asters sont de dimensidiis inénales dans un individu donnr. l(\s ])lus petites comptent davantage d'actines que les plus grosses. Sans m'appesantir sur ces inégalités, je consigne ici, prises sur les sphérasters les plus volumineuses, quch^ues mesures propres à montrer combien leur taille peut ditïérer d'un spécimen à l'autre. Les plus belles mesuraient 40 à 50 [x de diamètre cbez une Tétliye de la cote du Calvados, 70 f* chez une autre du golfe de Gabès, 90 [x chez une autre de Roscolï, enfin 110 [/. et plus chez une autre de Banyuls. SoUas avait déjà noté que leur dianiéire varie de 39 à 97 [x.

Les autres microsclères sont des chiasters (Lendenfeld préfère les nommer strongylasters). Elles sont communes à l'ectosome et au choanosome. Dans l'écorce, elles forment une croûte dense tout à fait à la surface, puis deviennent éparses et fort rares, sauf dans la paroi des chones aquifères et de leurs lacunes, elles abondent. Dans le choanosome, elles renforcent de même la paroi des canaux les plus larges et de leurs principales ramifications.

Lendenfeld en a fait une étude détaillée. Cependant, il les décrit comme ayant pour la plupart six à vingt actines. et sur les six dessins qu'il en donne (65. pi. VL fig. 50 a-f), il en ligure quatre avec six actines seulement. Je constate sur toutes mes préparations qu'en réalité ces asters possèdent presque toutes 9 ;i 13 actines ; celles qui n'en possèdent que six sont exceptionnelles. Les actines sont droites, grêles, bacillaires et ne forment pas de centrum par leur réunion; ordinairement cylindriques, simples, elles se terminent souvent par une petite dilatation tronquée en plateau, bien diffé- rente, par conséquent, du renflement globuleux que portent les chiasters de Tetluja IiKjnUL Chez certains individus, elles se couvrent de très fines épines. Leur diamètre moyen est de 13 à 15 (a.

On ne sait que peu de choses de la reproduction de Tetlni<i lijncii- rium, malgré les observations de Dezso (29) sur ce sujet. Il a trouvé à ïrieste des spermatoblastes en mai. des œufs en mai. juin et juillet. Spermatoblastes et œufs n'existaient pas en même temps

•M'2 E. TOPSENT.

dans li's individus cxaniinrs, mais il sérail |)('ut-iHre niera iio de cunrlnro à la séparation constante des sexes piutùt ([u'à un li<'rnia- |ilirodisnie consécutif. Dans la Manche, c'est seulement en août, et plus encore en septembre. (}ue j'ai vu dans les Téthyes des (cufs non segnientés. Ils ahondent unifoiménient dans tout le choanosome, attirant raltcnlidii |»ai' leur Ix'llc (•dloralion (u-ani;('e et par leur grosse vé'sii-ule gt'iiiiiiialivc inrolorc (lliarun d'eux est inclus dans une logette un peu troi» vaste pour lui. liniilée sans doute par du tissu conjonctif.

Dezso a vu les embryons. Malheureusement il ne les a pas décrits et n'en a fait aucune figure. L'omission est profondément regrettable car. à l'heure actuelle, on ne connaît les larves que de deux lladro- niérinrs. CHono sldlianh Nasson. et C. lolxihi liane. ; encore parais- sent-elles fort disseudjlables. D'après Dezso, les eudjryons île Tétliye n'achèveraient pas leur développement dans la profondeui' du choanosome; ils se porteraient à cet effet à la y)ériphérie du eurps d y séjourneraient quelque temps.

Ce fait, très intéressant s'il était établi d'une manière certaine, ne peut être accepté que sous irserve, parce (|ue l'auteur n'indi({ue pas à (jucl sladc (If leur évohition les enibi-yons accomplissent cette migration, parce (lu'il ne précise pas la position qu'ils occupent à la suile. enfin parce (pi'il est permis de se demander si les end)ryous (pi'il a pu découvrii- au voisinage des (diones exhalants u"atlcnilait'nl pas |»our s'é(diapp('r au dcboi's (pu- leur mère, après une période de idutraclion. vint à dilater de nouveau ses orifices.

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giaires du banc de Campèche et de la Guadeloupe précédemment décrite {Mém. Soc. Zool de France, \U, p. 27, 1894). 127 Étude monographique des Spongiaires de France. I. Tetracti- nelMii {Arch. de Zool. exp. et gén. (3) II. |). 259, pi. XI-XVI, 1894). ^128. Sur le mécanisme de la perforation des Cliones {Arch. de Zool. exp. et gén. (3) II, Noies et Revue, p. X. 1894).

129. Élude sur la faune des Spongiaires du Pas-de-Calais, suivie d'une

application de la nomenclature actuelle à la monographie de Bou:erbank {Rev. biol. du N. de la France, MI, p. 6, Lille, 1894).

130. Étude monograph ique des Spongiaires de France . II.r';iiii()s;i {Arch.

de Zool. exp. et gén. (3) III, p. 493, 1895).

131. Éponges. Résultats scientifiques de la campagne du « Caudan ».

dans le golfe de Gascogne, aoùl-seplembre 1895, fascicule II, p. 273, pi. VIII {Ann. de l'Université de Lyon, 1896).

:\-2() E. ÏOPSKNT.

132. TopsENT. Matériaux pour servir à l'étude de la faune des Spongiaires

de France {Mém. Soc. Zool. de France, IX. p. 113, 1896).

133. Spongiaires de la baie d'Ainboine. Voyage de M. Bedo et L. Pic?

tel dans l'Archipel Malais {He vue suisse de Zoologie, IV. fase. :{. p. 42i-W7, pi. XVIII-XXI, Genève, 1897).

134. Sur le genre Ilalicncmia Bowerbank (Mém. Soc. Zool. de France

X, p. 233, 1897).

135. Introduction à l'étude monographique des Monaxonides de France,

Classification des Iladi-oinerina {Arcli. de Zool. exp. et gén. (3) W, ]). 91.. 1898).

136. Sur les Iladi-omei-iua de l'Adriatùjue (Bull. Soc. scient, et méJ.

de l'Ouest, VII, p. 117, Rennes, 1898).

137. Éponges nouvelles des Açores, V série {Mém. Soc. Zool. de France.

XI. p. 223, 1898).

138. Documents sur la faxine des Spongiaires des côt-s de Belgique

{Arch. de Biologie, X\l, p. 103, Liège, 1893).

139. Cliona celata Grant {Zoologie descriptive des Invertébrés. Éponges

siliceuses, cliapitre VI, p. 148, Pari.s, O. Doin. 1900).

140. ^'AILLA^•T (L.), Note sur la vitalité d'une Eponge de la famille des

Corticatie, la Tethya lyncurium Lamarck {Compte rendu .Acad. des Sciences, LXVIII, p. 86, 1869).

141. VosMAi-R (G.-C.-J.), The Sponges of the Lei/den Muséum. I. The

Family of ttie Desniacidime (Notes from the Leyden Muséum. vol. II. p. 99-164. 1880).

142. Vorloopig Berigt omirent ket onderzoek door den ondergeteekende

aan de nederlandsche Werktafel in het ziiologisch Station te Napels verrigt, 20 nov. 1880. 20 feb. 1881, La Haye. 1881.

143. Report on the Sponges dredgedup in the arcticSea by the « Willem

Barents » in the years 1878 and 1879 {Nederlànd. Arcli. f. Zoo!.. I, suppl., pi. I-IV, 1882). 14 4. The Sponges of the «Willem Barents» Expédition, 1880 and 1881 (Bijdragen tôt de Dierkunde Natura .\rlis Mag/stru, XII. Amstei'dam. 1883).

145. S])<»ngien. Di^ k'iassen und Ordnungen des Thierreichs, Leipzig

und Ileidelberg, 1887.

146. VosMAER (G.-C.-.I.) and Pekelharing (C.-A.), Observations on

Sponges {Verhandl d. Koninkl. Akad. van Wetenschappen (i), W. n" 3, ]). 1 pi. I IV, Amsterdam, 1898).

147. W\i.LEH (.1.), II.\ nieniat'idon eelata (Bowerbank). Dues the Sponge

make the burroirf {Quekett Club Journ.. \\. p. 2")L LdiidDii. 1881).

148. Wei.tner (\y.), I. Spongieii. Beitriige zur Fauna der sHdiisllichen

und (istlichen Nordaee (Biologischen Anstalt auf llelgoland, I, p. 323, Kiel, 18!>4).

ETUDE .MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 321

149 Lambe (L.-M.), Spoiiijes from the Western Coast of North Ame-

rica {Trans. Roy. Soc. Canada, section IV, p. 113, pi. II-IV, 1894).

150 Spongi'S from the Atlantic Coast of Canada (Tram. Roy. Soc.

Canada (2e séiie) section IV, vol. Il, p. 181, pi. Mil, 1896).

151. On some Spunges from tlie Pacific Coast of Canada and Behring

Sca {Trans. Rog. Soc. Canada, section IV, p. 67, pi. lll-^■l, 1892).

152. FitisTEDT (K.), Spoiigi'.'i from the Atlanlir. ond Arctic Océans and the

Behring Sea {Vega-Expeditionens Vetenskapliga Arbelen, Bd. W, p. 403-1/1, 1)1. XXII-XXXI, Stockholm, 1887).

153. Dkndy (.\.), Catalogne of non-calcareous Sponges collected bg J. Bra-

cebridge Wilson, in the Neighbourhood of Port Phillip Heads, Part ill iProc. Rog. Soc. of Victoria, vol. IX, p. 230-2o9, Mel- bourne, 1896).

EXI'LICATIO.N DES PLANCHES. PLANCHE I.

FiG. I. Aleclona Millari (p. 241. S|iiciiles d'un spi-ciinen provenant de Bjinyuls.

a, a:rands spiciiles diactinaux liibereulenx ; n cas lcraloIoi;'i(|ucs de cette sorte de spicnles; li, leurs formes cliélives lisses; c, cinq anipliiasters. X 180.

2. Alectoiui Millari. Spécimen de Norvège (collection A. -M. Norman).

a, un grand spicule diactinal; b, quatre amphiasters. X 180.

3. .Alecfona Millari. Spécimen des Açores (colleclion de S. .\. le j)rince tic

Monaco).

a, un grand spicule diactinal; b, forme chélivc lisse de celle sorte de spicules; c, six ampliiasters. X 180.

4. Cliona vermifera (p. 4)- Spécimen du banc île (;anq)èclie. Spicules.

fl, tylostyle; b, six spirasters. X 'M\o.

5. Cliona celafa (p. .Sa). Spicules.

a, tylostyles; b, tylostyle grêle; c, oxes linéaires t'ascicuiés. X 180. d, variations de la léte des tylostyles; c, s|)iras(ers des loiil jeunes indi- vidus. X 340.

0. Cliona celata, forme rapliyroïde. Petit sp'-cimen vivant, mais à |)apilles rétractées. Réduit par la photographie.

7. Cliunu celata. Coupe macrosco]iique d'une tranche fraiVlie de spécimen

ra])hyroïde. Réduite par la photographie.

8. Cliona celata. Spécimen perforant une valve de Cardiuin et conimençanl ;i déborder de son abri. Pholograpliié à l'étal sec, réduit.

ij. Cliona celata. Portion de collenchyme, pour montrer les cellules s]iheru- leuses en place.

c, cellules contractiles; s cellules sphérujcuscs. X 34o.

ARClI. DE ZOOL. tXP. El GÉ.N. 'i'= btlUt. 1. VIII. 1900. 21

322 K. TOPSENT.

PLANCHE II.

Flu. I. Valve d'Hiiilre porfon-e par Cliona celiita. Réduite.

3. Cliona lobafn (p. 70}. Portion d'un spécimen mis à nu par décalcification de son abri et monté dans le baume, pour montrer la disposition des spi- cules dans les papilles et dans les galeries.

/), papilles ; ff, paieries; a, accumulation de petites sjiiraslers sur le plateau des papilles.

3. Cliona vastifica (p. oG). Spicules.

a, deux tvlostyles. X 180.

b, quatre oxes épineux de taille inégale et d'aspect différent. X 34o.

c, spirasters de formes diverses choisies chez quatre individus. X 34o.

4. Valve d'Hiiflre perforée par une Cliona vasiifica à galeries entremêlées. Un

peu réduite, y. C.orjuille perforée par n\w (Uiona vastijica à galeries en réseau lâche. Grandeur

naturelle. 0. Une gemmule de Cliona vastijica située à l'union de deux lobes et d'une

galerie en voie de formation, dans une valve d'Huitre.

(L'Eponge (pii a ])roduit cette gemmule a péri et disparu.)

7. Trois tvlostyles monstrueux, a, b, c, pris dans une tjemmuie de Cliona vas-

tijica et fii^urés à côté d'une base de tylostyle normal, d, de la même Eponge, pour démontrer l'impossibilité de les considérer comme des spicules jeunes. X 34o. ,

8. Portion de valve de Pinna j)crt'orée |)ar Cliona vastijica et examinée par la

face interne. Grandeur naturelle.

A gauche, les galeries sont ouvertes et vidées pour montrer la forme et la disposition des lobes et la distribution des papilles sur la face externe de la coquille. Au milieu, les lobes périphériques de l'Eponge sont vus par transparence de la nacre. A droite, bord feuilleté de la coquille, y. Portion de Clionn vastijica riche en gemmules, mise à nu |)ar décalcification de son abri. Grandeur naturelle.

A gauche et en bas, les gemnuiles en place. fl, gemmules ; b, chair de l'Eponge. !o. Fragment de co(piille perforée jiar Cliona lubata.

Les pon(-tuations re|)résentent les pajiiiles de l'Eponge, (ii'andeur n.ilu- relle. II et \9.. Cliona viridix (p.84l. L'Ei)onge perforant des ani;is df .Mélubésiées,

Presque (le i^rnndeiir naturelle. i3. Galeries et lobes vides et ouverts d'une Cliona viridis perforant un frni::men(

de coquille {Turbo?). Pres([ue de grandeur naliirelle. 14. Section d'une petite (Uiona ririilis ra|)liyroïde, [lour montrer (eu blanc) l'écorce et h'n j»iliers squelettiques.

Spécimen photographié à l'ctat sec, légèrement réduit, i.'i. Clionn Schmidti (p. 77). Papilles trouant une .Mélobésiéc. Presque en grandeur naturelle. (Ces (piatre dernières figures mal renssio à l'iicliogravure.)

ETUDE MONOGHAPIIIOUE DES SPOiNGIAIRES DE FRANGE. W'i:)

PLANCHE III.

Tio. I. Cliona lobutn (p 70). Sj)icules.

a, six tylostyles de formes diverses ; b, trois lylostyles grêles. X 180. c, spiraslcrs ; c , u^randes spirasters localisées dans le choaiiosome ; c", leur forme t!;rèle. X 34o.

2. (,'liona viridis (p. 84). Pelil s|>écimeii massif, pIiotonTa]>hié vivant. Gran-

denr naturelle.

3. t'.liona iuri(/is. Spicnles.

a, tylostyles; principales variations de leur base. X 180.

b, trois spirasters d'un spécimen de Banyuls ; c, deux spirasters d'un spécimen du banc de Campèchc {Cliona snbalata Sollas^ ; r/, une spiraster d'un spécimen de la Pointe-à- Pîtrc {<!. cariblœa Carter). X 34o.

e, bases de trois tylostyles g-rèles. X 34o.

4. Cliona viridis var. Carteri (|).f)8). Spicnles.

a, tylostyles ; princi])ales variations de leur base. X 180.

b, huit spirasters. X 34o.

ô. Cliona Scluiiidli (p. 77). Spicnles.

a, deux lylostyles normaux ; a\ un tylostyle brus(piemcnt coudé. X 180.

b, trois bases de tylostyles, pour montrer leurs variations |)rincipales;

c, sept spirasters. X 34o.

G. Cliona Pruvoti (p. io4). Spicules.

a, trois oxes de la catégorie robuste ; b, cinq oxcs de la catégorie grêle. X 180.

c, spirasters. X 34o.

7. Cliona labijrinfhica (p. ior>|. Spicules.

Trois oxes. X 180.

8. Sjjirastrelln niinu.v (p. 107I. Spirasters. X 34o.

9. Hyinedesniia I/alleci (]). 119K Sphérasters. X 34o.

10. Ilymedesmia Ilallcci var. crassa (p. 120). Sphérasters. X 34o.

11. Hymed^sinia nii.cla (p. i'!:!|. Sphérasters. X 34o.

12. Hyinedesmia iinisfellaln {p. i33). Spicules. X .340.

a, base de tylostyle ; b, trois sphérasters des spécimens typiques ;c, trois sphérasters d'un spécimen de Banyuls fixé sur une Hircinia ; d, deux sphérasters (passant au type oxyaster) d'un spécimen du golfe de Gabès. i3. /fyinedesmid histellahi (p. is.')). Sphérasters. X .34o.

a, grosse siihérastcr vue par l'un des pôles ; b, petites sphérasters passant au type am]thiaster. i4- //yinfdesmid Irislella/ii (p. i •!()). Sphérasters. X 34o.

a, sph('raslers irré'^iilières passant au type spiraster. iT). //ijuiedesiiiid slelldla (p. ii4)- Chiasters. X 34o.

a, (piatre chiasters d'un spécimen de Banyuls; ^, trois chiaster.^ d'un sj)ecimen du Portel ; c, deux chiasters d'un spécimen du banc de Gainpêche;

d, trois chiasters d'un spécimen du golfe de Gabès.

324 E. ÏOPSENT.

Fui. i(>. llijmedesmia bislelUita. l*holot;ra|)liie un pou ivihiilo d'un spcciinen fixé sur des conglomérats de Mélobésiécs.

(Le trou béant, au sommet, ne représente |)as un oscule, mais corrcs- l>ond à une dépression du support en ce point).

l'LANCHE IV.

F)o. 1. (4'liunu lobata. (Iroqiiis il'un (eut' sei;incntij (a| et d'une larve ciliée |)rète à natyer [b], pris sur le vif ]):'ndant l'examen de la chair d'une C. lobatti en pleine reproduction (Roscotf, 4 septembre i8yo). X 180.

2. fJliond viriflis. Les trois sortes de cellules sphéruleuses de l'Eponije.

X ;V|0.

(i, un groupe de petites cellules sphéruleuses arrondies ; «', aspect de ces cellules dans les spécimens conservés dans l'alcool ; b, u^randes cellules sphéndeuses à crosses sphérules incolores ; b' une de ces cellules à sphc- rulcs effacées par les réactifs ; c, cellules sphéruleuses à petites spliérules vertes ou jaunâtres ; c', l'une d'elles après séjour dans les réactifs.

3. Polijmastia robusfa (p. 147)- Spécimen un peu réduit.

4. l'olyiniistid robusfa. Spécimen à pa|)illes affaissées. Un peu réduit.

5. J*(>/i/iii(isfi(i robusfa. Spicules.

a, tylostyle des lignes choanosomicjues. X loô.

b. trois variations de la base des grands (yloslyles; c, Irois petits styles corticaux. X 180.

0. l'ohjinasfia rohusfn. Œnf non segmenté. X 3oo.

7. Polijinastfia robusfa. Cellules s|)héruleuscs. X 3oo.

8. Poh/itiasfin maiiinilllaris \\\. i3i|. Sjiécimen à papilles foncées, du cap

l'Abeille (p. i.'i;,). '.)• I''i/!/"i<isfia iiiiniiiiii/laris. .S|)i>ciineii à ])apilles imi demi-extension. L^n ]>eu réduit.

10. J'o/i/inasfin tiiaiinnillaris. Sjx'ciinen a papilles rétractées, sur un frannieiit de

polypier. Un peu réduit.

11. /'oli/inasfia moiiimUfaris. Spirilles.

a, tylostyle des li-i'iies clioanosomiipies. X Go.

b, (puitre variations de la base des Ufrands lyloslyles ; c, li-ois petits lylo- slyles corticaux. X 180.

!•!. /'olijinasfia mamniillaris. Deu.x cellules sphéruleuses. X 34o. i3. J'o/i/iiiasfia maniiiill/aris. Spécimen à pa]>illes longues, mais aplaties en ru- ban. Presque en grandeur naturelle. i4- l'olifiiKisfitt robusfa. S|iecirneii en |ileine exiension. Réduit.

l'L.\NCllE V.

n<i. I. /yii.rosubrrift's ruf/osus (p. i8.")|. Spécimen ivviieilli au lari;e de la (liolal. l'holoirraphié ju'esipie en grandeur naturelle.

2. La.rosnberites rugosuii. Spécimen provenaiil du cap l'Abeille, l'n peu leduil.

3. Lnjcosuberifes rugosus. Spicules. X 180.

Cdiiformatious diverses de la base des Ivlo^lxles.

ETUDE MONOGRAPHIQUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 325

FiG. 4- ^(ucosuherifes ruffosus. Bases de (yloslylrs rnonsiriioiix monlranl une rarni- fica(ioii (lu canal axial. X i8u. r>. ]*sendosu/>fri/es sii//t/nireus (p. if)")!. IMa(iiie un |)(mi rcduilc par la photoura- ])liie.

(Lp spécimen a été délaclié de la srosse pierre sur !a(]nelle il s'étendait). 0. Ficuiinajiciis (p. 2o3). Spicules.

a, inicrostronsiyles eenfrofyloles d'nn spécimen normal. X .'i4o.

/, lyloslyles normaux; />, lylostylc passant au type style ; s, stvle;

o, oxe. X i8o.

7. FicuHna ficus. Groupe de nemmules vues de lace dans nn silluii de coijuille

de Nnssa. X '.^o.

(Le e^roupe se continue, dans la réalité, à droite et à gauche, et se réunit . de distance en distance par des bandes transversales de même nature à des t^roupes semblables situes dans les sillons adjacents).

8. Ficulinajirus. Groupe de tyrannies formant la cliair des gemmules. X 34o. f). Ficiilinn Jiciis. Coupe say;ittalc macroscoj)i(|ue d'un spécimen de la forme

siiberea, pour montrer la disposition des canaux dans l'intérieur de l'Epong'e.

En liant, l'oscule composé. En bas, à droite, la cocpiille de .\assa qui a servi de support.

10. Ficulinii Jicus. Pcriion d'un spécimen ipii vivait dressé sur une pierre.

La surface a été entaillée en divers points, légèrement vers le milieu de la hauteur, plus profondément en bas à nauciie, pour montrer les canaux aquifères.

11. Ficulina Jiciis. Petit spécimen massif établi sur une pierre.

Les petites entailles de la surface sont des lot;ettes d'Amphipodes (Tn- faefa (jibbona).

13. Ficulina Jicus. Petit spécimen massif déprimé, vu par sa face inférieure.

En haut à gauche et en bas à droite, ses points d'attache à des Algues. 1.3. Ficulina Jicus. Petit spécimen de la forme suberea, photoujraphié à l'état sec, pour montrei- l'affaissement de ses e:rands canaux exhalants |)ar la dessicca- tion.

En haut à gauche, l'oscule ; en bas, la bouche de la cocpiille qui sert de support.

14. Ficulina Jicus, forme suberea. Spécimen photouraphié vivant, pour montrer

l'oscule ouvert et les ponctuations stomiales. i5. Ficulina Jicus. Variations de la base des tylostyles «rèles. X .34o.

PLANCHE VI.

FiG. 1. Suf>crifes domuncula (\>. aaô). Spécimen en croûte sur un .Murcc. l'n peu réduit. 2. Suberifes domuncula. Coujje sagittale macroscopique d'un spécimen de taille médiocre, pour montrer, par comparaison avec Ficulina Jicus, la distribu- tion des canaux dans la chair.

320 K. ÏOPSENT.

Fio. 3. StiOfriles tluitiunculit, Disscftioii d'un tcros spéciiiKMi, i>oiir montrer la co- (|iiillequi lui .i servi de support, avec (en noir) une partie de la couche des ireinmules à son contact, et le tube S|)iralé que l'Eponi^e a établi dans le prolongement de la bouclie du (îastéropode afin de llTiiitcr la chambre du l'aijure commensal.

4. Suberites domunrnld. Spécimen vu j»ar sa face inférieure, pour montrer la

pointe, saillante au dehors, de la co(pnlle qui sert de supi»orl, et l'oritice du tube formé en çrandissanl par l'Éponçe autour d'un Patcure com- mensal.

Réduit d'un tiers environ.

5. Suberites doniuncnln. Spécimen maculé de bleu et de roui^e sur fond blanc,

vu par sa face supérieure.

On y distini^uc, vers le haut, deu.x oscules à demi ouverts, l'un au milieu, l'autre sur la s^auche. Les incisions nombreuses de sa surface sont des logettes d'un Amphipodc {Tritaeta gibbosn).

Réduit d'un tiers environ, fi. Suberites doimincnln. Spécimen envahi et déforme par des Stepfinnns- cijiilnis. Réduit d'un tiers.

7. Suberites doinuncula. Spicules. X 180.

t, deux Ivloslvles ; s, un style ; p, passag-c du style à l'oxe ; o, deux oxes.

8. Suberites domiincnla. Une gemmule éclaircie par la çflycérine pour montrer

les cellides f[ui la remplissent. X 60.

9. Siilierites doinuncula. Deux cellules des g-enimules, et (ai leurs trranules

dissociés. X 'M\o.

10. Terpios fuffoJT (p. igS). Tylostyles. X 180.

n, un tylostyle ffrèle. X 180.

11. Omisi/linii lirevis ip. lôSi. l'n spi-cimen, du Rech Laca/.c-Duthiers, de

tcrandeur naturelle, l'i. Quasillinn breois. Spicules. X 180.

a, un îçrand slrone^yloxe des lignes squelettiques, en deux tronçons, sa base à droite, sa pointe à gauche ; b, bases diverses des grands mégas- clèrcs permettant de considérer ces spicules comme des tylostyles modifiés ; c, un subtyloslyle de l'ectosome ; d, un faisceau de siililyioslyles du choanosome. i.'i. l^rosulierites ruijnsus |p. 177). .Spicules. X 180.

/, trois tylostyles de petite taille ; /', bases de ileux lon^s tylostyles. l't. .^rosnlierites l(>n;/is/iin(i [\k ly'il. Spicules. X 180.

Extréinités de Ivlostvlcs. i.'i. l'rnsutterites e/tl/dii/tnni l|». i7<)l. Spicules. X iHo. Tvlosivies <lf laillcs (li\crscs.

IM.ANCHK VII. Fk;. I. Sulieriles airnosus rnniosns i\>. -i.H.'^i. S|H<imrii, du iaruede Ranyuls, couvert de Zoanthes.

Létrèremeiil réduit par la photouraphie.

ETUDE MONOGRAPIIIOIIE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 327

FiG. 2. Suberifes carnosus ramosus. Spécimen à rameaux épais, des Roches Ouil-

lals. Légèrement réduit. 3. Saberitea carnosus typicus. Spécimen, de la baie de Banyuls. L'oscule

contracté s'aperçoit en son sommet. Réduit. 4- Suberites carnosus depressus. Sur un frai^ment de conglomérat de Mélobesiées

du cap l'Abeille. Un peu réduit.

5. Suberites carnosus. Tylostyle. X i8o.

6. Spont/osorites placenta (p. 365). Oxes. X 180.

7. Tethyspira spinosa (p. 207). Spicules. X 180.

a, cinq microtylostyles épineux, dont l'un presque sans épines ; b, varia- tions de la base des mégasclères principaux du squelette.

8. Mesapos stellifera (p. 253). Spicules. X 180.

a, base d'un tylostyle ; b, trois microtylostyles à pointe transformée en bouquet d'épines.

9. Psemlosuberites hyalinus (p. 170). Tylostyles. X 180.

10. Pseudosuberites sulphureus (p. i65). Deux tylostyles. X 180.

11. Laxosuberites ectyoninus (p. 189). Portion d'une colonne plumeuse. X 60.

12. Laxosuberites ectyoninus. Spicules. X 180.

rt, deux des subtylostyles qui composent les colonnes ; b, un subtylostyle grêle indépendant des colonnes ; c, trois des tylostyles qui hérissent les colonnes plumeuses.

PLANCHE VIII.

FiG. I. Coppatias Johnstoni (p. 267). Spicules. X 34o.

a, trois oxes de faible taille, plus ou moins centrotylotes et diverse- ment courbés ; b, six oxyasters à actines de nombre variable et de taille inégale.

2. Coppatias Johnstoni var. incrustans (p. 276). Spicules, d'après un spécimen

du Cap l'Abeille. X 34o.

a, deux oxes de faible taille, à bouts pointus et ornés d'épines ; b, quatre oxyasters à actines épineuses.

3. RhizaxineUa elonjata (p. 249). Spécimen recueilli sur les Roches Ouillals,

au large de Banyuls. Photographié à l'état sec. Réduit.

4. Rhi:axinella elongata. Spécimen plus petit, de même provenance. Photo-

graphié dans les mêmes conditions.

5. n/iicaxinel/a elongata. Spicules.

a, un style de l'axe ; b, un style de;-, lignes radiales ; c, un tylostyle de la rangée verticale superlicielle. X Co.

d, trois exemples de variations de la base des grands styles ; e, un tylostyle de la surface. X 180. r». RhizaxineUa pyrifera (p. 243|. Spécimen recueilli au large de Banyuls, sur le bord oriental du Plateau Roland. Photographie un peu réduite.

Une colonie de Zoanthes s'est établie le lony- de ses rameaux,

:i»28 F.. TOPSENT.

FiG. 7. liliiciia-inflld pi/rifi-m. S|>iciiU'.s.

a, lieux tyloslyles à ])oiiitc cmousscc, de l'axe des rameaux et des massues ; b, un tyloslyle ttexuenx ajrèle ; c, deux petits tylostyles des terminaisons des lignes radiales. X Cm.

d, base et pointe d'un uros tylostyle axial ; e, Irirliodratcmates de la chair. X 180. 8. Teffn/n /ijnriiritiiii \\t. -v/i). Spécimen épanoui, sans bourgeons. Légèrement

réduit. f). Tcthija Ujncurium. Spicules.

a, lin strontcyloxe. X Oo.

b, quatre exemples de variations de la base des slronayloxes. X 180.

c, (piatre chiasters. X S^o.

f/'-rf-', cin<| formes différentes de sphérasiers corticales (//', d'après un spécimen de Banyids ; rf* et (P, d'après des spécimens de lioscctff ; (h d'après un spécimen de Luc ; #, d'après lui spécimen du ijolfe de (iabès(.

X 340.

10. Iloloxea fnriivn (p. 282). Spicules.

a, un n'rand oxe. X fio.

b, trois variations des pointes des oxes. X 180.

c, trois sanidasters ; m, deux tricbodranmates. X 34o. M. Spiroxya heievodita (p. 280). Spicules.

a, moitiés de deux oxes robustes, <|uoi(pie inéiiaiix ; /'/*, cin(| oxes de plus en plus faibles. X 180.

c, spirasler lisse ; d, deux s|>iraslers coudées a Inbcrciilo disposes sur une ligne spirale. X S^o. 12. Tuberella aapfos {p. ^M). Deux s]>écimcns cote :i côte, l'un entier, l'autre coupé verticalement ]u)ur montrer ses nodules rayonnants internes, l'holo- graphie mi ])eu réduite. 1.1. Tnherella aaptos. Spicules.

a, un grand slronsyloxe des liunes rayonnantes ; b, deux styles de l'ectosomc. X Oo.

c, base d'un stronnyloxe ; il, base d'un style. X 180. 14. Tethtjn /t/nritritini. Un spécimen porteur de bourgeons. iT». '/>///(/(/ ////Nl(/7////(. Trois celhiles ^pllé|•|lleuses. X 4<"'-

TABLE DES MATIÈRES.

1 . Avant-propos.

2. Tableau du f:ous-oi'drr Hadromerina.

4. Notes sur CUona coriulfcra Hancock (pi. I. fig. 4).

5. Linto drs Hadi'oincrines de Franco.

6. Arf(Z('n(/a possibles à cette liste. 9. Provenance des matériaux.

10. Répartition des espèces dans la Manche et l'Océan et dans la

Méditerranée. 12. Distribution bathymétrique et degré de fréquence des espèces

dans nos eaux. 13-20. Généralités sur les Hadromérines de France : forme (13),

volume (14), coloration, hispidation (15), consistance (16),

irritabilité, modes de multiplication (17), charpente (18),

spiculation (19). 20. Tableau aitah/ttijue. 24. Description des espèces.

24. I. Section des CLiAVULIDA.

24. 1. Famille des Clionid.e.

24. Genre Alectona Carter.

24. Alectona Mil/ari Carter (pi. I. fig. 1-3).

32. Genre Cliona Grant.

32. Cliona celata Grant (pi. I, fig. 5-9, et pi. II, fig. 1).

56. Cliona rastijica Hancock (pi. II, fig. 3-9).

70. Cliona lobata Hancock (pi. II, fig. 2 et 10; pi. III, fig. 1, et

pi. IV, fig. 1). 77. Cliona Sc/iinidfi (Uidley) Topsont (pi. II, fig. 15, et pi. III,

fig. 5). 81. Cliona riridis (U. Schmidt) Gray (pi. Il, fig. IMl; pi. III, flg. 2

et 3, et pi. IV, fig. 2). 98. Cliona riridis (Schmidt) var. Carteri (Ridley) (pi. 111, fig. 4). 101. Figure 1 dans le texte (spicules de Cliona eui'i/p/ii/llc, Cliona

Jidlieni et Spirasfeella cunrtalri.r).

330 K. TOPSENT.

Passes

102. Cliona lahi/rhithica Hancock (pi. III. lig. 7).

104. CI(Oii(( Prurotin. sp. (|)1, III. (Ig. ti).

107. 2. Famille des Spir.\strellid.e.

107. Genre Spirastrella Schmidt.

107. Spirastrrlhi niiini.r Topseilt (pi. III, lig. 8).

110. Genre Hymedesmia R(n\ erbank {cincnd.).

112. Recensement des espèces du gcnve Hi//ncdr.<!iiii(i.

114. Hymedesmia stellata Bowerbank (pi. III, fig. 15).

119. Hj/nu'desmia Hcdlo^^iTop^ont (pi. III, fig. 9).

120. Hi/niedesmta Halle^i var. ct-assa n. var. (pi. III, lig. 10).

122. Hi/niedesmia mixta Topsent (pi. III, fig. 11).

123. Hyinedosinia unistellata Topsent (pi. III, fig. 12).

125. Hymedesmia histellata (Schmidt) Topsent (pi. III, fig. 13 et 16).

129. Hymedesmia tristellata Topsent (pi. Ill, fig. 14).

131. 3. F'amille des PoLYMASTiD.E.

131. Genre Polymastia Bowerbank.

131. Po/yiiKisfid iiKinimillaris (O.-F. Mùlloi-) Bowerbank (pi. IV,

lig. 8 13).

147. Polymastia robiista Bowerbank (j)l. W , lig. 3-7 et 14).

157. Genre Quasillina Norman.

158. Qia(sl(liii(t hreris (Bowerbank) Norman (pi. VI, fig 11 et 12).

164. 4. Famille dos SuHERrriD.E.

165. Genre Pseudosuberites Topsent.

165. Pseudosuberites stdphuiriis (Bean) Tupsent (pi. V, lig. 5, et - pi. VII, fig. 10).

170. Psendosnlicrilcs hynlliins (Hidicy et Dendy) Topsent (pi. ^TI,

lig. 9).

171. (iciireProsuberites lopscnt.

174. Pi'osiihfrili's loiii/IspiiKi '\'()i)S(int (pi. VI, (ig. 14).

177. Prosttberitcs fiiyosns 'J'opsent (pi. ^T, fig. 13).

179. l'i-ostdicrites eplpliyttim (h;\m;\vek) To[)sent (pi. ^T, (iu. 1.")).

ISl . ( Iriiic Laxosuberites Topsent.

185. I.((.j()siibcrif''s /■in/<i.siis (Scjimidt) 'i'oiisoiit (pi. \', lig. 1 1).

189. La.rosiiberltrs cet yoiii uns n. sp. (pi. \11, lig. 11 et 12).

192. GiMirc TeppiOS Ducliassaing et Miclielotti (enieiid.).

193. Terpliis fiiya r I )ucliassa iti.ir et Michclolti (pi. VI, lig. 10). 203. Genre Piculina ( iia\ .

203. Firii/iiiii liiiis (I.inni') (iia.\ (pi. \', li.i:. 6-15).

224. (ionre Suberites Nardo.

225. Snbrrii'-s d,,iiiiin<-ii/a (( )livi) Nardo (pi. \l, lig. 1-9). 233. Siibi-rilfs rarnosiis (.lolinston) Giav (pi. ^'II, lig. 1-5), 213. Genre Rhizaxlnell^. I\eller.

ETUDE MONOGRAPHIOUE DES SPONGIAIRES DE FRANCE. 3:M

Pasres

243. R/ii:a.i-iiii'(l(( pi/rifi-z-a (délie Chiajo) Vosmaer (pi. VIII,

flg. 6 et 7).

249. Rlù.:axin('lla clongata (Ridley et Dendy) Topsent (pi. VIII,

flg. 3-5).

252. 5. Famille des Mesapid.e.

252. Genre Mesapos Gray.

253. Mcschpos strllifrra (Bowei'bank) Gray (pi. VII, flii. 8). 257. Genre Tethyspira Tops^eut.

257. T('t/ti/spi/-a spinosa (Bowerbank) Topsent (pi. ^TI, flg. 7).

262. Figure 2 dans le texte (spécimen massif de Tethyspii-a spinosa.

265. II. Section des ACICULIDA.

265. 1. Famille des Coppatiid.e.

265. Genre Spongosorites Topsent.

265. Spongosorites placenta Topsent (pi. VII, flg. 6).

267. Genre Coppatias Sollas.

267. Coppatins Johnstoni (Schmidti Topsent (pi. "\TII, flg. 1).

276. Coppatias Jo/instoni (Schmidt) var. inci-ustans Topsent (pi. Mil, flg. 2).

280. 2. Famille des Streptasterid.e.

280. Genre Spiroxya Topsent.

280. Spiroxya hetcrocUta, Topsent (pi. VIII, flg. 11).

282 . Genre Holoxea Topsent.

282. Holoxea furtica Topsent (pi. VIII, flg. 10).

284. 3. Famille des Tethyid.e.

284. Genre Tuberella Keller.

285. Tuberella ,(<ipi<,s (Schmidt) Topsent (\)\. Mil, flg. 12 et 13). 294. Genre Tethya Lamarck.

294. Tethya lyneiiriuin (Linné) Lamarck (pi. Mil, flg 8-9, 14-15).

312. Index bibliograi-hique.

321. Explication des planches.

RECHERCHES

s LU

LA DIGESTION DES POISSONS

(HlSTOL()(ilt: ET PHYSIOLOGIE DE L'LXTESTLN)

PAR

EMILE YUNG et OTTO FUHllMANN

HISTOLOGIE DE LA AH OUEUSE INTESTINALE DE LOTA VULGARIS

L'inlestin de la Lote présente plusieurs particularités intéressantes encore inédites. 11 est relativement très long, malgré le régime Carni- vore de ce poisson : ses glandes gastriques, au lieu d'être uniformé- ment réparties dans la muqueuse stomacale, comme c'est généralement le cas (voir en particulier notre description chez Scyllium), sont répai'ties par groupes, par flots pour ainsi dire, séparés par des espaces non glandulaires ; sa portion moyenne contient des glandes, contraii'cment à ce qui est le cas chez les autres Poissons; enfin, il se termine par une portion renflée qui a toutes les apparences d'un cloaque, mais qui possède cependant la même structure histologique que l'intestin moyen dont elle est séparée par une valvule. Ces pai'ticulai-ités nous ont engagés à faire la présente monographie.

/)is/)(>s/fio>i (/ritt'/'/f/c. L'inlesliu (pi. IX. iig. I, ^2 et 3) déhute j)ar une vaste portion huccale aiiuée de fines dents maxillaires et vomériennes et tapissée d'une mu(pu>use blanche finement striée de plis longitudinaux. Cette portion s'étend jusqu'aux os pharyngiens

' Ce mémoire fait suite à celui de M. Eiiiili- Yun-j,-, paru sous le même titre dans les Arc/ih<es, sc'rie, tome VII, i89<j, pa^i' iji.

334 E. YUNCi KT 0. FUIIH.MAN.N.

(fi,;;-. 2. o//) rualcniml (Ifiités et à partir (l('S(iiu'ls coiiinicnce l'œsophage (œ), recunnaiissabie h ses plis plus fuils et à sa surlace plus enduite de mucus. De ce point, l'intestin est un tube courbé à quatre reprises sur lui-niènie. La l""'' courbure à convexité tournée en arrière (11g. 1, i) et (jui s'étend. loi'S(|ue Tcsloinac est |)lein. jusiiu'au fond de la cavité du corps. niar(iiie rcxtr(''niiti' de la brandie cai'dia(}ue et b' fond du cul de sac stomacal. I ne -2""' courbure {2} à convexité tournée en avant porte sur le commencement de l'inlestin moyen et présente une situation plus ou moins rappi'ocbée du pylore, selon l'état de replé- lion de l'estomac. (Jnand la brandie pyloi-ique de ce dernier est dilatée pai- son contiMui. elle s'allonue en propoition et porte son extrémité en avant à Ici poini (pic les a|i|iciidii-es pyloriques (^np)

toujours sitiH's sur le Irajd compris entre la 1"' d la :2 courbure,

précèdent immédiatement cette dernière. Lorsipi'au contraire l'animal n'a pas mangé depuis longtemps, les ap|)endices pyloriques au nondire de quatorze à quinze, qui entouienl l'intestin moyen immé- diatement en arrière du |)ylore. sont repoit(''s en arrière ainsi que le représente la lig. I. fi />. I, 'intestin moyen c(jurbé encore deux fois (S et 4) est cyliudiiijue et de faible diamètre ; il reçoit le canal biliaire de suite en arrièic (Iry^ appendices pyloriques (lig. -2. r/i) et ne présente d'autre iiarlicularité que d'augmenter subitement la largeur de sa partie terminale (lig. 1, //) à environ :2 centimètres de l'anus. Cette deinièie portion, séparée de la précédente par une valvule irf) d n'unie à la vessie urinaire par une lame jiéri- toiKsile, est l'inti'slin terminal |)ro[)renient dit.

Dimensions île l'inlcslin. r,bez une Lote mesurant de l'extré- mité du museau à la racine de la nageoire caudab> 0'"3t> et 0"'1.'> de l'exti'émité du museau à l'anus, l'intestin déroulé mesurait au total 0'"3I. soit :

pour la longueur de la caviti' buccale 0"'OiO

» » de r.i'sopbage 0,02.j

» X) d<' l'estomac' (au fond du saci O.Oi.»

LVhtumac lit- l'iiuliviilii ineKuro ne cuiiliiiîiil pa^ d'iiliinciils.

RECHERCHES ^i:\{ LA DIGESTION DES POISSONS. 33o

])OUf la longueur de l'intestin entre la ;2'"'' et la 3""' courbures. 0,035 » » » entre la 3"'e et lai""' courbures. O.Ooo

» » » (le la i'"" courbure à la valvule 0,03o

» » » (le la valvule à l'anus .... 0,0:2o

Le plus long lies appentlices i»\i()ii(}ui's mesurait 0,023

]At plus grand (liani("'tre de la caviti'' l»ucc;ile 0,033

» » de l'estomac 0,0:20

» » de l'intestin moyen .... 0.003 à O.OOi

» » de l'intestin terminal 0,008

» » des appendices pylori({Lies 0,002o

(JuanI à l'épaisseur des parois des divei'ses régions, elle varie trop d"un individu à l'autre et, cliez un même individu, selon l'état d'activité ou de repos de l'organe, ])our (pi'il y ait de l'intérêt à l'exprimer par des cbitlVes. Disons seulenu'nt que l'œsophage et l'estomac possèdent une puissante musculature i, tandis que celle-ci est relativement faible dans l'intestin moyen.

Aspect de l<i mit(jH('u>i('. A l'œil nu ou sous la loupe, la muqueuse buccale, très blanche, présente entre les dents du maxil- laire et de l'intermaxillaire de légers plis semi-circulaires qui ne sont que la continuation en avant des plis longitudinaux de la voûte palatine. Ces derniers plis se prolongent entre les os pharyngiens et passent insensiblement dans l'œsophage, très court, également blanc et dont les plis plus saillants peuvent atteindre O'n'"o de haut et, par endroits, se réunissent par anastomose.

La ligne de démarcation entre l'œsophage et l'estomac (fig. 2, l m) est indiquée par l'augmentation en hauteur des plis longitudinaux de la muqueuse et la réduction de leur nombre, ainsi que par le changement de couleur de la muqueuse qui devient subitement

' tlettc musculature a été décrite fort exactement par Valatour {f)8). Elle comprend autour de l'œsophage deux couclies de muscles striés ; les fibres de la couclie externe sont transversales, celles de la couclie interne sont lons>itudinales. Dans la portion antérieure de l'estomac, la couche externe est eiu-orc uni(]uem(iit formée de fibres striées, mais il s'y mêle bientôt des faisceaux de fibres lisses (jui subsistent seules dans la portion moyenne et postérieure du sac stomacal. Les muscles de l'intestin moyen sont lisses.

336 E. YUNG ET 0. FUHRMANN.

jaunâtre. Il n'existe pas de valvule cardia(}ut'. La muqueuse stoma- cale varie d'aspect selon son (Hat d'activité ; en pleine digestion, elle est rougeàtre et ses plis sont distendus ; au repos, elle pâlit considé- lalileinent et ses plis sont accusés au maximum. On en comple ordinairement huit très forts, s'élevant jusqu'à '2'""' ; (|ii('lqu('s-uns seuleniciit s'i'ttMidt'nt sur Imil*' la iongiiciir du sac shuiiacai, les autres se pei-dent en rmdc ou s'anastomosent les uns aux aulnes dans la régi(jn pylori(|U('. Dans le cul de sac de r('>|nmac. leur parcours est très sinueux; ils dessinent un véritahle méandre. .Nous avons rendu cette disptjsition dans notre fig. -2. rs. Le jtassage de l'estomac à l'intes- tin moyen est mai'ijué par une valvule pyloii(|ue r /i. tiès apparente, formée par un repli transversal de la niU(|ueuse. derrière leipiel déhouclienl les a|»pendices ]»ylori(|ues par -2. 'A ou i orillces (</ y>) ; rien lie fixe à cet égard. I^es ap|»endices pyloii(|ues. dont la muqueuse a la mèn)e apparence que celle de l'intestin moyen, entourent comme d'un collier l'origine de celui-ci ; ils sont réunis par groupes, plus nondu-eux du coté gauche et. selon que ces gr(»upes conqirennent un plus <»u moins grand niuniu'e d'a[»jieudices. le utunlire de leurs end»oucliures sui' l'iidestin varie.

A 0"'()l en arrière de celles-ci déliouclient ilans le duodénum le canal cliolédo([ue par un très |»etit orilici' (lig. :2. r/n entouré d'une tache verdàlre due à la bile.

L'intestin moyen présente le uiènie a>|tecl sur loide sa longueur; sa uuupieuse est légèreuu'ut jaunâtre. (>lle est linenieut guilloclu'i' |»ar des villosités (pii. observées sous la lou[»e par une bonne lumière, lui ilonnent un aspect velouté.

Ouant à l'iideslin terminal, séparé de l'intestin moyen par une forte valvule (lig. ;{. /" f). il présente de luiuveau i\''^ plis saillants (lig. ;{. //). dont la direction u(''n('Male est longitudinale : il> siud dis- continus, de longueur va rial lie et ne s'éteignent (|u';i la bordure anale.

K pil lii'Hii III (le hi iiiin/iirii^f Ituiiitiv . La nnupu'use buccab' tapisse la cavili' buicale, y c(uupris la langue. jusi|u'aux os jdiaryugiens i lig. 2 oy/i.

KECHERCHES SUK LA DIGESTION DES POISSONS. 337

Elle comprend une couche épithéliale et une couche conjonctive. Cette dernière ne présente aucune particularité ; elle est parcourue par des nerfs, des vaisseaux et renferme dans sa partie profonde quelques fibres élastiques et musculaires lisses.

La couche épithéliale, dont l'épaisseur totale varie de 700 à 900 [X. appartient comme chez les autres Poissons au type d'épithé- lium pavimenteux stratifié, dont les cellules cylindriques de l'assise profonde (PI. \, Mg. 7 c p) sont régulièrement disposées et reposent directement sur la couche conjonctive. Leurs noyaux ovalaires ont leur grand axe perpendiculaire. Dans les assises supérieures (^7/), les cellules sont serrées les unes contre les autres sans ordre; leurs contours ne s'jiperçoivent qu'ici et là, la plupart sont complètement effacés et les noyaux sont épars dans tous les sens, de sorte que, coupés de diverses manières, ils offrent des figures et des dimen- sions différentes.

Dans les assises tout à fait superficielles, ces noyaux sont réunis par groupes à certaines places, tandis qu'à d'autres, ils paraissent faire défaut ; ils se colorent parfaitement dans l'hémalun, l'héma- toxyline et les solutions carminées ; leur contenu est granuleux avec des granulations de tailles d'ailleurs très diverses ; le corps cellulaire qui les entoure, réfractaire à la coloration et dont les limites, nous l'avons dit, sont indistinctes, est en général plus petit dans les strates superficiels que dans les strates profonds.

De nondjreuses cellules caliciformes (fig. 7, c, c) sont répandues à la surface de l'épithélium ; elles sont claires, ovoïdes, mesurent en moyenne !0 [a de haut sur fi à 9 [x de large. Leur noyau aplati est refoulé contre le fond de la cellule, entouré d'une très petite quantité de plasma. La cellule est renq)Iie de mucus granuleux qui se colore fortement dans le brun de iiismarck et diffUie au dehors par l'orifice cellulaire, pour s'étaler en une mince couche à la surface de l'épithélium (fig. 7 c"). Les cellules caliciformes ne sont point ici disposées sur plusieurs assises, ain^i que nous les avons rencontrées chez ScylMum ; ou n'eu rcucontre qu'une raogée superficielle avec,

ARCIt. DE roOL, EXP. ET GÉN. 3' SÉRIE. T. Vjrt. 190D. 22

338 E. YL'NG ET 0. FUllRMANN.

il ost vi'iii, par places, quelques cellules de iin^nie espèce qui pa- raissent éti-e en voie de formation et qui sont à un niveau inféiieur, généralement dans l'intervalle de deux cellules superiicielles et comme prêtes à les remplacer (iig. 7. c"). En revanche, la muqueuse buccale de la Lote renferme dans sa couche épithéliale de grandes cavités en forme de ballons ou de matias dig. 7 y m ) abondantes surtout au fond de la bouche et sur la langue ; elles sont situées à différents niveaux, le plus souvent à mi-hauteur de la couche éj»i- théliale et mesurent en moyenne 7o (x sur 88. Leur contenu est un coagulum muqueux (|ui. sur toutes nos coupes, parait avoir subi une rétraction, car il ne remplit jamais entièrement la cavité, il diffère du mucus sécrété par les cellules caliciformes en ce qu'il ne se colore pas dans le brun de liismaick. Nous considérerons provisoi- rement ces formations comme des sortes fie glandes muqueuses de nature spéciale. La plupart semblent être complètement closes, en- tourées de toutes parts par les cellules de l'épithélium : quelques- unes cependant doivent communiquer avec l'extérieur par un col fort étroit ainsi que nous l'avons figuré en f/ m\ mais l'extrême rareté de ce col sur nos coupes porte à penseï- (jue la plupart de ces pseudo- glandes en sont dépourvues et se vident jiar rupluie •.

Enfin, la muqueuse buccale montre d'assez nondireux bourgeons terminaux (fig. 7 h y) auxquels se rend un nerf (;?') et qui sont assu- rément des corpuscules sensoriels ^.

(Eauphage. Le passage de la muqueuse buccale à la inu(|ueuse œsophagienne est insensible, les plis longitudinaux préibuuinenl sur la dernière de telle sorte que si l'on i-etrouve dans sou é|)itli(''liuMi les mêmes éléments fondamentaux l'exception des grandes glandes muqueuses), que dans la muqueuse buccale, leur distribution est un peu dilférente. C'est ainsi (pie dans le fond des plis, on observe géné- ralement plusieurs strates superposés de cellules caliciformes. tandis

' De ii.nrcils t;rnii(ls sacs à iimciis se rnicoiUrciil au voisinatcr- de l'amis dans l'iii- Icsliii IfTiniiial, ainsi (|iic dans la praii rxlriirnrc. Leur oriirinc rsl donc vraisembla- blement cclodf'rmiqiH'i

' l,*" bouton scnsitif représente sur notre coupe (titr- 7, /' (J) mesurait '\'i [x sur .'<ïi

UKCJIKHCIIKS Sll{ I.A DKiKSTinX DES POISSONS. 339

qu'au soiiunet des iiumiics plis il ii'v en a oïdinaircmcnt (ju'une seule couche superlicielle. A cela |»rès. et à i'al)senc<' des glandes muqueuses de grandes dimensions logées dans la couche épithéliale, le recou- vrement épithélial de l'œsophage paraît être le prolongement de celui de la houche, et si nous attachons à la notion d'iesophage lu présence d'un épithélium cylindri(pie cilié C(jmme c'est le cas chez ScijUiinn et la plupart des autres l*oissons. nous })ouvons dire qu'il n'existe pas d'œsophage chez la Lote. Kn elfet, d'un hout à l'autre de la région du luhe digestif qui s'étend des os pharyngiens jusqu'à l'estomac, celle-ci est recouverte, comme la cavité huccale, d'un épithélium p;ivim(Mîteux stratifié avec de nomhreuses cellules cali- ciformes. Ces dernières (PI. IX. lig. 4, e c) se colorent beaucoup moins régulièi'enu'nt par le hi'un de lîismarck que les celleles corres- pondantes de la houche; il arrive qu'après l'action de ce réactif, les unes sont vivement colorées tandis que d'autres, toutes voisines, le sont à peine, indice probable d'une différence dans l'état fonctionnel.

Estomac. Toute la région stomacale est recouverte d'une mu- queuse nettement distincte de celle de l'œsophage et de l'intestin moyen.

Le (diangement (r('']>ilh(''lium entre ces portions est subit ainsi qu'on peut en juger par notre figure o représentant une coupe longi- tudinale au passage de l'iesophage à l'estomac.

Nous distinguons dans ce dernier une rétjioii rurdidque longue d'environ 10""". couverte d'épithélium prismatiiiue (fig. .'i es), mais absolument d(''pourvue de glandes : une réi/'nm tihindithiirc de beau- coup la plus ('tendue et qui conlient les glandes gaslri([ues. et une rtûjioit iiytorK/iif 1res étroite, avoisinant immé'dialeuieut le |tylore et manquant de glandes comme la l'égion cardiaque. I^es glandes nnuiiK'nfU^s {J/a{/e/isr/i/f'i/n(//-iiscii d'Kdiuger) i-épandues chez beau- coup d'autres Poissons (voir notre 1'' mémoire, page 137) font défaut chez Lo/a. '

l/('']»ilh(''liuui sujierliciel des trois r(''gions (pie jious ven(Uis d'indi- quer conqirend une seule couche (le cclhdes piismat i(pu>s oU pyrami»

:U0 K. VI -Mi ET (). FLIIUMANN.

(laies. Dans co dei-nicr cas, la base de la pyramide est g(''nrraleinent toiunre veis la cavité de l'estomac (iig. 5, es), mais au luiid des jdis (lig. 5. p). c'est l'inver'se (jiii a lieu. La tuniir et 1rs diiiiciisinns de ces cellules varient non seulement srldn (ju'elles sont situées au sommet ou au fond des plis de la nnupieusc, mais encore selon le ilegié de replétion de l'estomac et d'extension de sa |)aroi. ainsi que selon leur état fonctionnel. Il est donc supcillu de donner les iiiesui-es de ces cellules.

Leur forme élant in'IIc d'une pyramide, les extrémités ellilées des cellules ne sont par consécjuent i)as en conlad dii;. ("> A. r f). mais sont enfoncées dans la couche conjonctive de la sous nuKpieuse à laquelle. (Tailleurs, nous n'avons pas réussi à reeonnailre de /intirtt

r,lia(|Ue cellule seml»l(> di'pouivue de mendtrane à ses extl'éuiités (piolipie celles-ci soient nettement d(''liiiiilées. fji revanche les faces latérales des cellule-^ paraissent en|i»urées (rmie mend»rane ou é|iais- sissemenl du prolo|dasma (pii se colore plus vivemenl dans les réactifs. .Nous necroyonspasà l'existenced'un ciment { h'i/fsi/hsftni: ) entre les cellules épilh(''liales. |»arce (pie sur les cou|»es liori/.onlales oi~i les cellules sont un peu écartées les unes des ,iulre>. i'lia(pie cellule se ]»résenle enlour(''e de sa propre niendirane (liu. (i H). (!elle-ci par-aît légèrement épaissie vers la |)ortiou lerminale lotniK'e du côté de la cavité stomacale (fig. (i .\ r. //) ; c'est cette apparence (h'jà notée par Edinger (21) *, (pu' ce savant attrihuait à un épaississement du ciment intercellulaire i EndLolhdn'n drr /{///siths/fiiiî d'I'.diuger).

(Juanl au contenu de 1,1 cellule épilliéliale. on peu! lui distinguer avec Oppel (voir- noire |»reniier UM'uioire. p. \'M) inic imiiion prttUi- lihismarKiiic et une iiurlio)) su iirrii'iirc. La première entoure le noyau (lig. (■» A. //) ovale allongé et préseidaid un rése.iu 1res lin de chro- maline. S(m jirotoplasma se colore vivement en hleu dans riii'uia- toxyline, coloration qui s'att(''nue il mesure ipu' Idn se rapproche de

' Les cliilVrcs gras placés cnlrc parcnlhcscs rcnvoi.iil ,i l'iiid.x l.ililiuijraiiliicuif cjui termine notre. premier mémoire.

RECIIKUCIIES Sl'R LA DIGESTION DES POISSONS. 341

rexlrt^niité eHllre de la cellule (lig. A. pp.), peut-être jiarce que celle-ci est jjIus mince et que la densiir du })r(>toplasuia y diminue.

La portion supérieure n'est pas nettement séparée de la précé- dente; le passage de l'une à l'autre est insensible. Ouehpu's auteurs (voir Oppel [69;. i''*" partie) admettent que cette portion est com- posée de mucus, lequel serait déversé dans l'estomac après rup- ture delà cellule qui, ainsi vidée, pourrait se régénérer. Oppel, lui, considère au contraire cette pûi;tion supérieure comme un ort/ane de la cellule, attribuant l'interprétation précédente des images dues à une mauvaise technique. Nos observations nous ont permis de constater une structure réticulée du protoplasma en cette région (lîg, 6 A. y> .s). Le protoplasma dense péi'inucléaire forme en elTet dans la partie supérieure de la cellule épitbéliale un réseau dont les mailles sont remplies par une substance send)lal)le à du mucus. Pen- dant la période d'activité, quand l'estomac est en fonction, ces mailles disparaissent piesque complètement sous le mucus, qui se colore alors plus vivement par le brun de Bismarck, par exemple.

Selon nous, l'épithélium superficiel joue un rôle excréteur et ses cellules doivent être considérées comme des sortes de cellules glan- dulaires. Le protoplasma de la poition su[)érieure de ces cellules excrète peu à peu le mucus engendré qui, lentement, est expulsé dans la cavité stomacale. La structure rappelle ici absolument celle des cellules glandulaires des Turbellariés et des Mollusques, chez lesquelles on a si bien pu étudier les dillerents stades de la sécrétion. La seule dilVéïence (jui les distingue des glandes unicellulaires est une ditl'éience de foi'me cxtérieui'c. Nous savons qiu^ chez les (lypri- noïdes, on ne rencontie p.is, dans tout l'intestin, d'autres cellules glandulaires que celles-là, mais nous savcms aussi que chez la plupart des autres Poissons, et noti'e Lote est dans ce cas, il s'y ajoute au niveau de l'estomac d'autres cellules différenciées en (jlandes à pej»- .v/«^ ce qui fait ipi'il y a lieu dès lors de distinguer deux sortes de cellules stomacales : I, les cellules glandulaires é|iitli(''liales su|ierli- cielles, et ^, les cellules glandulaires peptiques.

342 K. VIMi I:T »t. nilUMWN.

\ji's t//fnKft's à /)i'/).siii/' <li' lu \.n\i' |»n''s('nl<Mil une ilis|Misili()n l't une structure (|ui ne sont pas cKiiiimiiics paiiiii les INiisscjns. Men- tionnées (\r']h par (ilacltli (26). flics mit rir (h'criti's de la manirre suivante par N'alattuir (98i. " 1-a imiipicusc île rt'stitniac, (•(intienl dans sa Inanclic caidi.Kpu' et \r cul «le sac. des «ilandes jieptiipies en lulics. (jucl(pics-iiiis (le CCS liihcs pa raisscnl siniph's dansldutc leur luuj;U(Hii'. mais prcsipic Imis scuililcul se réunir par -2. 'A. l. ."> (lU même plus, en un lui)e unique et forment ainsi un lulic divisé tout à fait senililahli' aux u'iandcs de l'csluniac humain. Ils (int sur des C()U|)es faites dans la partie miiyenne de l'estumac ()""" .'{ de lonu' siii- 0""" 15 de large ; le premier quart environ est revêtu par l'épitlié- lium cylindrique, le reste est rempli jiar les cellules pe|)si(pu'S. Ils ne sonl |>as pressés les uns conti'e les autres cummc (die/ rAniiuilIc ou le Brochet; ils sont par groupes de 10. 20 ou 30 environ, séparés par des espaces assez larges de 0""" 02. par exemple. Dans la hranche pylorique, les glandes pepsiques manquent ciunplèlemcnt. un ne trouve plus que l'épithélium cylindriipie. »

(latfaneo (13) ne fait (pu' cdnlirmcr la descrijiliou pr(''C(''deMte (pi'il accompagne d'une ligui'e sans aucun di'dail. Ht c'est tout ce cpu' nous trouvons dans la littérature cimcernanl l'eslomac de la l.ole.

IVous avons dit plus haut (pi'en effet les glandes à pepsine font défaut sur une zone inq)ortante (](' la portion antérieure et sur une zone beaucoup plus étroite de la purtion pylorique de l'estomac de la Lote; mais dans toute la portion moyenne et dans je cul de sac. elles sonl abondantes, réunies en groupes de jilusieurs tubes couime les décrit Valatour (nous en avons conqité jusqu'à IS). (b'-boucbanl |)ar un seul col dans la cavité stomacale, (les tubes glandulaires, parfois ramifiés à leur exli'émité aveugb^ (l'I. .\ . lig. H. / /•) sont fort courts cl réunis l'n groupes peu muidireux. au voisiuage des régions car- diaipic et |»ylora(pie : ils voiM s'allongeaid et augmentant de noudtre à me.sui'e (pu' l'on se rappro( lie de la région moyenne de l'eslo- mac ils atteignent leur taille maximum. I,'(''|»itbi''lium su|»ei'- ficiel (fig. S. r /)) s'inlli'i-bit au S(»mmet du col de la glande, et ses

RECHEHCIIES SIH l.A DIGESTION DES POISSONS. .143

cellules se modifient tMi s(> raccourcissant et s'élargissant à mesure qu'elles tapissent des régions plus profondes du col. On peut suivre le long de celui-ci (fig. 8, c), tous les stades intermédiaires depuis les cellules prismatiques de la surface jusqu';iux cellules presque cu- biques qui avoisinent la glande. Ces dernières (PI. IX, fig. G D), dif- fèrent non seulement pai" leur forme extérieure des cellules superfi- cielles, dont elles semblent proven ir, mais encore par leurs dimensions, la forme de leur noyau qui est plus arrondi, et par l'absence du pro- toplasma périnucléaire qui se colore fortement dans les réactifs. D'ailleurs, les dimensions des noyaux des cellules du col sont sensible- ment les mêmes que celles des noyaux des cellules épithéliales super- ficielles, et leur structure est identique.

Les cellules tapissant les glandes peptiques (PI. X, fig. 8, c g) sont polyédriques, en général aussi hautes que larges. Leur protoplasma est granuleux, et leur noyau rond, situé tantôt au milieu, tantôt vers la base de la cellule, présente toujours, outre le réseau de chromatine, un nucléole très apparent (PI. IX, fig. 6 E, F). Nous n'avons jamais pu observer, chez aucune des nombreuses coupes examinées à cet égard, d'états de division dans les cellules en question. Les tubes glandulaires plongent dans la sous-muqueuse ; ils sont entourés et séparés par le tissu conjonctif de celle-ci. La lumière des glandes (fig. 8, /) est très variable de l'une à l'autre, elle est généralement bien visible et sa largeur paraît être assez constante sur toute l'étendue d'une même glande, mais elle s'atténue jusqu'au point de disparaître entièrement après un jeune prolongé.

Ajoutons que la coupe représentée fig. 8 a été prise sur un estomac fixé au sublimé acétique, fixatif excellent pour la muqueuse intestinale de l'espèce qui nous occupe. Ajoutons aussi que l'on réussit fort bien à isoler les groupes de glandes à pepsine par dilacération de muqueuses stomacales traitées pendant 24 ou 48 heures par l'alcool au tiers après avoir été fixées à l'acide osmique.

Intestin moyen et terminal. Depuis le pylore jusqu'au voisi- nage immédiat de l'anus, l'épithélium redevient semblable à celui

:m t E. YrN< ; o. ki huma n.\ .

delà cavité buccale ; au delà de la valvule qui sépare l'intestin moyen de l'intestin terminal (fig. 3. vf) comme en deçà, la structure de la luuqueuse intestinale est fondamentalement la même. Seules de légères dillérences dans l'aspect de cette muqueuse proviennent de ce que les villosités qui la recouvrent vont en s'abaissant depuis la région pylo- rique et que des plis longitudinaux déjà mentionnés se présentent dans l'intestin terminal, alors qu'ils font défaut dans l'intestin moyen.

1/épithélium comprend deux sortes de cellules : les cellules pris- matiques et les cellules caliciformes, qui toutes deux sécrètent. Les premières (fig. 9 et 12, c p) sont irrégulièrement hexagonales, légè- rement plus étroites à leur extrémité profonde arrondie qu'à leur extrémtié superficielle, laquelle est recouverte d'un mince plateau (fig. 9, j9)non strié. Leur protoplasma semble homogène, il contient un noyau ovale («), placé vers la base de la cellule, montrant un ré- seau de chromatine et toujours un petit nucléole (n) appliqué contre la membrane nucléaire. Sur les coupes soumises à une double colo- ration (fig. 10) par le brun de Bismarck et l'hématoxyline, on voit à la surface de l'épithélium une masse visqueuse composée de deux sub- stances; l'une colorée en brun (fig. 10 m') parle brun de Bismarck, se trouve accumulée auprès des embouchures des cellules caliciformes dont elle provient sans aucun doute ; l'autre colorée en bleu par l'hématoxyline (fig. 10 m) recouvre les cellules prismatiques. Celle-ci olfre ici et l'aspect de cils vibratiles collés les uns contre les autres, aspect qui pourrait s'expliquer en admettant que cette substance a été expulsée de l'intérieur des cellules prismatiques par suite de l'irritation due au fixatif et (ju'elle a passé à travers de fins pores ou canalicules poriijues du plateau comme à travers une filière. Malheu- reusement cette explication se heurte à l'impossibité nous avons été de reconnaître des pores ou de lins canalicules dans le plateau cellulaire ; nous n'avons réussi à en vttir sur aucune de nos coupes, c'est pourquoi nous nous bornons à signalée la présence certaine de deux substances excrétées, sans actuellement pouvoir préciser la

REC}!ERCIIES SLR LA DIGESTION DES POISSONS. 345

provenance de la seconde qui, par sa situation, nous paraît cepen- dant devoir être attribuée aux cellules prismatiques.

Les cellules calicifornies intercalées entre les cellules piisniatiques (lig. 9, 10 et \'2 rr) sont semblables à celles de l'intestin des autres vertébrés. Leur portion supérieure ou thèque {th) est formée d'un protoplasma réticulé dont les mailles assez lâches sont remplies par de grosses granulations qui se colorent très fortement dans le brun de Bismarck (fig. 10 th). La portion inférieure ou basilaire est consi- dérablement rétrécie ; elle contient un protoplasma généralement dépourvu de produits d'excrétion. Le noyau de la cellule (tig. 9 n), placé juste au-dessous du thèque, est ovale ou conique ; sa forme varie avec celle de la cellule et l'état de compression de celle-ci ; il se colore beaucoup plus vivement que celui des cellules prismatiques voisines.

On a beaucoup discuté sur le fonctionnement des cellules calici- fornies de l'intestin. Il résulte de nos observations qu'elles ne fonc- tionnent que pendant un certain temps, expulsant peu à peu leur contenu et non tout à la fois, après quoi elles paraissent être épuisées. Dans cet état d'épuisement (fig. 10 ce), le protoplasma des portions moyenne et inférieure de la cellule se transforme en granulations excrétrices, le noyau est refoulé vers la base de la cellule (fig. 10 n) ; il diminue beaucoup de volume et ne se colore plus que difficilement. Vraisemblablement alors la cellule meurt. Nous avons peine à admettre qu'après s'être vidée complètement, la cellule caliciforme redevienne une cellule épithéliale, comme le veut Panetb (voir sur la question de l'origine et de la fin des cellules calicifornies, Oppel 69, 2'"^ partie, pages 222 et suivantes), et nous n'avons pu recueillir aucun fait au cours de nos observations qui confirme que cette cellule provienne d'une cellule épithéliale transformée, ainsi que l'admettent la plupart des histologistes.

Gtandes intestinales. Nous avons dit dans la partie historique de ces mémoires (voir notre premier mémoire, page 1,^9) que les glandes de Lieberkuhn ou toute autre glande intestinale font défaut

346 K . > I M : F/r ( » . FI 1 1 1{ M A N.\.

cliez les jxtissoiis; il est vr'iii {|U(' dir/. I)t'au('()up de ceux-ci les cryptes de l'épithéliuni peuvent simuler de pai-eilles lilandes, mais, dans ce cas, les cellules qui les tapissent étant les mêmes que celles de la surface, on ne considère généralement pas ces formations comme des glandes à proprement parler. (]'est l'opinion h la(|uelle s'est arrêté Edinger dans son excellent mt'moire sur la muqueuse intestinale des l»oissoris (21), et c'est celle de la majorité des auteurs qui ont publié sur le même sujet, .\ussi Oppel, dans le grand ouvrage déjà souvent cité {Q9, :2""' partie, p. .316), il résume toute la litté- rature relative .'i l'anatomie microscopique de l'intestin des vertébrés, était-il autorisé à souligner comme il l'a fait l'assertion que /es {/landes de Lieberh i"t hn f/Kt/K/i/cnf ax.r /'oissons.

Toutefois, cette règle soutVre quehjues exceptions. Déjà Thesen (97) a décrit des glandes intestinales chez Gndus morliKa; nous en avons rencontré également chez la Lote, sur la nature glan- dulaire, desquelles il ne peut subsister de doutes. Thesen nous apprend que cbe/. la M(»riit', l'épitliélium intestinal ressemble beau- coup à celui de l'estomac et qu'il forme des glandes tubulaires ressemblant aussi à celles de l'estomac sous le rapport de la forme et de la grandeur, mais d'une tout autre structure, ainsi qu'en t(''moigne la ligure dont son mémoire est accompagné. Tandis que le (•(fl dans l»'(|uel débouchent :2 ou 3 tubes glandulaires est recouvert (II" cellules ('pitliéliales et caliciformes semblables à celles de l'épithé- liuni supcrlicirl, le corps de la glande est remjili de gr'andes cellules à iiiiiciis eiitri' les(|iielles se trouvent dr jx'lili')^ rclhili'x. ciih'KiKt'a se colorant légèrement.

Les glandes intestinales de la Lote sont situées au fond de cryptes eu foinie d'eiitounoir ( tig. 1:2 r r) tapissr(>s de cellules prismati(|ues et caliciformes semblables à celles de la iini(|iiense : les glandes sont elles-nièines coiislil m'es de cunris Inbes au fond desquels de très petites cellules groupées en masses multiltibées et bourgeonnantes forment le coi|»s d<' la glande : les lobes arrondis, ovoïdes ou pyri- formes. soiil en nombre très variable d'une ulande à l'autre

HECllKHCUKS SIM l-\ DIGESTION' DKS POISSONS. :U7

(tig. 12 (j /). (Tiiiiiiics i;l;in(l<'s n'en (tlIVciil (|ii(' deux, d'aiiln's en mit jusqu'il sept : la lumière foil «'tioite du tube (jui les sui'inonte ne se prolonge pas à l'intérieur de la masse glandulaire, masse entière- ment compacte (fig. 13 // /) : ce sont donc des « glandes pleines » qui ressemblent à A^'-:^ bourgeons ('pilliéliaux ^ et aux glandes pleines situées directement sous la inu([uense de rintestin de (pu'bjues Amphibiens. (".bez la Lole. il (>st facile d'isoler ces glandes par dilacé- ration de lambeaux d'intestin macérés dans l'alcool au tiers. Elles sont plongées dans le tissu conjonctif sous-épithélial et, lorsque par l'influence des fixatifs, l'épithélium s'est soulevé laissant un espace entre lui et la couche conjonctive, il arrive parfois que le corps de la glande emprisonné dans celle-ci se trouve sur les coupes séparé du col attenant \\ l'épithélium.

Tandis, nous le répétons, que les cellules composant le col sont

très semblables à celles de l'épithélium dont elles diffèrent seulement par la réduction de leur taille, celles de la « glande pleine « en diffèrent par leur foi'ine cul)i({ue ou polyédrique (fig. 14), leur grand noyau sphérique (??). contenant un, parfois deux nucléoles {il) (dans ce dernier cas. l'un des nucléoles est toujours plus petit que l'autre) et par leur aptitude à se colorer très fortement dans les réactifs. D'ailleurs, il s'y trouve ordinairement mêlées quelques cellules à mucus. Sur les coupes, la zone se trouvent situées les glandes ressort par sa forte coloration sur les tissus environnants, et lorsque le colorant est le brun de Bismarck, réactif excellent pour le contenu des cellules caliciformes, on constate qu'il colore de la même manière que ces dernières un certain nombre d'éléments beaucoup plus petits mêlés au\ cellules du corps glandulaire («g. 12 et 13 m.)

Le col des glandi^s intestinales mesui'e en moyenn<> UO [a et les lobes du cor])s glandulaire oui un diamètre moyen de 2.") [x.

Malgré le soin que nous avons ])ris à recdiercher des signes de

' Voir Nicolas. Lex boiirffeoris (/eri/iinatifs dans l'intestin de l<i Invve de Sala- mandre. Bibliotcmpliic analomi(|iiP, i8()4, p. '.'i~i-l\'î.

348 K. VINC. ET 0. FlIIRMANN.

division coUulaire dans ces glandes, nous n'avons pas réussi à en constater. On sait cependant que, d'après IJizzuzeio, les l)ourgeons épilhéliau\ terminaux des glandes <le I.ieherkiihn chez les Mammi- fères seraient le siège de la régénération de l'épithélium. Le résultat négatif auquel nous sommes arrivés ne suffit pas pour assurer (ju il n'en soit pas de même chez les Poissons,

La présence des glandes intestinales est constante sur tout le parcours de l'intestin, y compris les appendices pylorlques. Ces derniers ont exactement la même structure que l'intestin ainsi que l'a déjà reconnu iMelnikow (61). Sous ce rapport, lu Lote dillère de la Morue, car, à en croire Thesen (97), les appendices pyloii(|ues de cette dernière seraient recouverts d'un épithéliiim vil)ratilc et dépourvus de glandes.

Ajoutons, en terminant, que de nomhreuses cellules lymphatiques migratrices, formant ici et par leur ahondance de véritables nuées, se rencontrent ordinairement sous l'épithéliuin intestinal et se faufilent même entre les cellules de celui-ci (lig. 10 r m).

En l'ésumé, si nous comparons la disliiltulion cl la sliuiliMC des éléments qui recouvrent la muqueuse intestinale de Lotd à celle des niémes éléments chez Sci/Uiiim, nous y notons des dilVérences assez importantes :

1" La muqueuse huccale de Lota lontieid iicaucoui» moins de cellules caliciformes que celle de Sci/lliKin ; en revanche, il s'y ren- coidic (le gi-aiides glandes saccifoinies situées dans l'éjiaisseur «le l'épithélium pavinienleux, lesquelles n'ont |timit dlioMiologues chez SryUiinn .

^0 L'tesophage de Lotd a la mènn» structure que la muqueuse de la houche : il est entièrennMit dépunivu d'é|»iliiéliuni vihralile encore si abondant chez Sri/l/iit/ii. en sorte (pi'an |M(int ilc vue liis-

|ologi(pie, on ne |(cul honioiogiii'r la rcgii n (|ncsliun cln'Z ces

deux t v|>cs (le Poissons.

:{" Les gi.indes pepli(|ues de l'estomac, également tnitulaires el tapissées de ■• cellules à pepsine » dans les deux types. dilVèreid

RECHERCHES SUR LA DIGESTION DES POISSONS. :U9

cependant chez la Lote en ce qu'elles sont ordinairement ranjifiées et réunies par groupes de plusieurs tubes débouchant dans un col commun, tandis que chez Sryllinm, elles sont simples et uniformé- ment réparties dans la muqueuse.

40 L'intestin do la Lote est caractérisé par la présence de « glandes pleines » sur toute son étendue. Ces glandes intestinales font défaut chez ScyUium.

5" L'épithélium pavimenteux stratifié semblable à celui de la cavité buccale qui, chez SnjUium. recouvre toute la région du cloaque, est limité chez la Lote à la bordure de l'anus. Cette dernière espèce n'a donc pas de cloaque à proprement parler, et la portion terminale de son intestin, quoi{iuc séparée de la portion moyenne par une valvule, appartient indubitaljlement à l'intestin.

explr:atiox des figures

PLANCHE IX

Fk;. 1. Iiiloslin de Lota vnhjaris, isolé de ses annexes. /, 2, 3, 4, anses intes- tinales ; /> /, éehancnire laissant voir les plis lon^^itudinaux de l'œsophaa^e ; o e, fin de l'iesopliai^e ; h c, branche cardiaque de reslomac ; /, cul de sac de l'esloinac ; l> p, branche pylorique de l'estomac ; a />, ré'j,ion débouchent les aiipendices pylori(iues ; i m, intestin moyen; v f, jiassagc de l'intestin moyen à l'intestin terminal ; / /, intestin terminal.

2. L'mtestin antérieur fendu lonçitudinalement de manière à montrer l'aspect de sa muqueuse ; m p, mu<pieuse palatine couverte de fins plis longitudinaux ; o /), os pharyna^iens ; o e, oesophage ; / m, passage de l'œsophage à l'es- tomac ; e s, grands plis de la branche cardiaipie de l'estomac ; c s, plis sinueux du cul de sac stomacal ; v p, valvule pylorique ; a p, orifice des appendices pyloriques ; c h, orifice du canal cholédoque.

."}. Portion terminale de l'intestin; im, intestin moyen; v t, valvule située entre l'intestin moven et l'inlestin terminal ; i t, ])lis de la mucpieuse de l'intestin terminal ; a n, bordure de l'anus.

4. Portion d'une coupe transversale de l'œsophage montrant la couche super- ficielle de l'épithélium stratifié (Zeiss, Oc. II. Obj. F), ce, cellules calici- iormes renfermant un mucus transi)arent ; c c', cellules de même espèce après coloration i)ar le brun de Bismarck ; //;, mucus dts précédente déverse sur la surface de l'épithélium ; /(', noyau des celhdes calicifonnes ; n, noyaux des cellules épithéliales dont le contour du corps cellulaire n'est défini que ])ar places.

3o0 K. VIN(i KT (). KIIIIIM A.N.N.

Fio. '). Fraj^iiH'iit (riiiic couix- lona^iludinale au passaiçe de l'œsoiifiairc à l'cstoinac (Zciss, Oc. II. Obj. DD). e o, épithélium siratifir de {'(rsoplianc ; ce, ccl- lides califi Cormes du même ; e s, épitliélinm de l'csloinac, inoniraiil an Citnd du pli jt coinment les cellules ])yran)idal(s ont leur hase fournce vers la uuKpieuse, tandis «pi'au sommet des ])lis, celte hase est tournée vers la cavité de l'estomac ; n, noyaux de reiiithi'Jiiiin ; /// r, coiiclif cou jonclive de la muqueuse. C.rWv tiuiire montre conducn est siihit le |)ass;n;e d'un é|)ilhi'liiHn à l'autre. G. Cellules de l'estomac (Zeiss, Oc. II. Obj. F") A. une cellule de l'épithélium superficiel, n, noyau avec son réseau de chromât inc ; />/v, portion prolo- plasmatiipie se colorant fortement dans les réactifs ; p s, portion supé- rieure ; e J\ exlr(''milé effilée de la cellule ; e /i, épaississement lie la ineinbratie ialiraie de la c<'llule près de son exlniiiite sup:'rieure. B. Cou])e transversale passant au niveau de la ]>ortion supérieure des cellules de l'épithélium superficiel. ('.. Couj»' transversale passaid "au niveau des extrémités effilées des mêmes cellules, n, noyaux du tissu coujonclif envii'oniiant. D. Une cellule du col des glandes pepticpies.E. Deux celhdes à pe|)sine, n n, inicéoles. F. Coujie transversale |)assanl vei-s le milieu d'un luhe (le i^iande ])i'pt ii|ue.

PLANCHE X

Img. 7. Coupe transversale de la unupieuse buccale (Zeiss, Oc. 11. Obj. I)l)i r p épillK'iiuiu stralilii' avec dr tuindii-eux noyaux orienlé's dans différents sens ; r p, slrale pr-oroiid de r(']iilliiliuin doni les (•clliiles orri luie formi- mieux définii- (|ue celle des cellules susjacenles; c, cellules caliciformes dont ou voit eu c' le contemi coloré au brun de Mismarck ; ;/ m, uratuli' t^'laude niuipii'iisc loi;(r d.-ins la couche ('pilheliale et uu)iil f.iiil in ij m' l'embouchure; li<i, bouri;ron leruiiu.il ; r i-, couche coiiionctixc di' la nuKpieiiM' ; n, nerf >e rciidanl au iiouri;eou leiMiiiiial ; c .s', xaisscaux saniçuius. 8. Coui)e transversale de la unupieuse sloinacale |Zeiss, Oc. III, Obj. Ml. e, p, cellules épilliéliales supertic-ielles ; //■, tube nlaiululaire randlié ; /, lumière des t^latules |)epli(pies; n, orlices des precedenles; c, cellules du col; (W/. cellules glandulaires pepliipies; t r, lissu conjouclir d;uis Icipiel S(Uil ploni;-ées les ti^lantles pepliipies. <). Cellules épilliéliales de riulesliii moyen (Zi-iss, Oc. III. Oiij. H), r p, celhdes prismaliipies nionli.iiil leur |il;ile;ui non strie p. leur uo\.iu ;/ el leur luicli'ole /(',• ce, cellule caliciforuie normale monirani M)n Ihèipie / // et son noyau n, lo. Celhdes caliciformes de l'inlesliu moyeu donI les produits d'excrétion u:ranu- leux sord colorés au brun <le Hismark (Zeiss, Ov. X\\. .\|iochromati(pie ')). ///, lhè<pie; n, noyau refoulé' en arrière; tu' nuicus exiravase ; ;//, ;i>pecl du produit de sécrétion des celluh's |irisn);ili(|ues ressend)l;uil à des cils aL;i;hiliue>,; n' noyaux des cellules prisuial icpies ; c m, cellules mii;ra- Inces.

RECHERCHES SUR LA DIGESTION DES l'OlSSONS. 351

FiG. II. Ejiithélilun superficiel de l'intestin moyen, vu de champs; (;/>, ccilules pris- matiques; occ, orifices des cellules calici formes.

12. Coupe transversale de l'intestin moyen colorée à l'hématoxyline et au brun de Bismarck (Zeiss, Oc. III, Obj. B). v, viilosités ; c r, cryptes; cp, cellules prismati([ues de l'cpilhélium ; ce, cellules calici formes ; co, col des glandes intestinales y /; m, taches de mucus au sein des cellules des glandes intestinales ; t c, tissu conjonctif de la muqueuse.

1.3. Coupe horizontale de la muqueuse de l'intestin moyen, colorée comme la précédente (Zeiss, Oc III, Obj. B). c r, épithélium des viilosités ; c o, cols des glandes coupés transversalement; tj i, corps des «glandes pleines» coupés en différents sens;///, taches de mucus dans le corps tics glandes; t c, tissu conjonctif.

i/). <i Glande pleine » de l'intestin montrant les cellules c du corps de la glande, leurs noyaux sph<'-ri([U('s // // et leurs nucléoles n' n. (Zeiss, Oc. III. Obj. F).

CORALLIAIRES DU GOLFE DU LION ALCYONAIRES

II. DE LACAZE-DUTillERS,

De l'Iiislilut lit- France

I 1er

I

INTHODLCTIOX

En se reportant aux mémoires sur les Coralliaires du golfe du Lion, précédemment publiés dans les Archives, vol. V et vol. VU de la 3" série, le lecteur pourra facilement se rendre compte de l'esprit qui guidera dans le présent travail.

Eùt-il été suffisant de signaler simplement les espèces recueillies pendant les nombreux dragages qui ont sillonné en tous sens le golfe dans les eaux françaises et plus particulièrement roussillonnaises ? .le ne l'ai pas pensé. Sauf deux espèces, peut-être deux genres dont l'un n'a été qu'entrevu, l'échantillon déjà en mauvais état s'étant désagrégé, dont l'autre présentera une histoire intéressante, presque tous les types sont connus, et cependant sur chacun d'eux bien des observations intéressantes peuvent encore fournir des renseignements qu'on ne trouve pas dans les ouvrages classiques ou qui se donnent comme tels.

Sans doute une énumération simple et complète pourrait, au point de vue de la Zoologie pure, être utile quoique n'étant pas arconi- pagnée de commentaires pour chaque espèce. Mais que penser, me

ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉN. 3"= SÉRIE. T. VIII. )900. 23

;i;ji II. I)i: LACAZK-DUTHIEHS.

iliv.iil lin ii.ituiaiistf ('■niincnt. no s'en tenant pas à ces livres dont les auteurs parlent de tout sans avoir rien vu, que penser de ligures données des \ érétilles, devant les bacs elles prennent un dévelop- pement considérable qui les rend si belles, alors qu'on nous les montre flétries, leurs Polypes mesquinement rabouijris el dans un (h'ssin niuitié de grandeur naturelle, dit-on. n'occupant niènie pas luiile la hauteur d'une page in-S-^, ne représentant pas le quart d'un liel individu, alors que les échantillons les plus ordinaires acquièrent la loniiueur de l'avant-bras y compris la main, ou qu'on ose im|»iimer (|u'un ramillon d'une (iorgonide qui atteint un mètre de haut et forme un magnifique éventail est de grandeur natundle ? Hue penser de t<»ut cela? la réponse n'est pas dilïicile. Il en est ainsi ]taice (pi'on a fait des descriptions sans avoir- vu les animaux, iiu'on a enq)loyé de vieux clichés insuffisants que l'on croyait bons |)aire qu'on ne connaissait pas les choses à l'état de nature.

Sur les sexes, les tissus, les vaisseaux, sur la forme el la grandeur des corolles tentaculaires des polypes, on ne trouve (juc peu de détails dans les ouvrages, il y a donc à glaner bien des faits (jui deviennent Ar^i renseignements utiles.

Lors([u'il s'agit de publications spéciales, l'état des connaissances est la conséquence de ce (jue le plus souvent les Alcyouaires recueillis dans les voyages scientifiques ont été conservés dans l'alcool ou bien dessécbés, et que les dessins et les descriptions se sont le plus souvent aussi rapportés à des échantillons conservés.

Toutes les espèces dont il sera (pieslion ici ont été nliservées et éludiées vivantes les dessins ont rendu autant (|Ue possible les couleurs telles (pi'on les voit à leur sortie de fe.iu la chuse est fort impoi-lanfe. Il y a déjà longlenq)s ipu- j'ai iiisis|('- snr- <M'tle par-licularité : savoir' ([Ue la teinte caractéristi([iie di' lanimal bien vivant dispaiafl (pielquefoi^ et l'ail jilace à une autre rdiileiir ([uaiid la dessircatiun a produit son elVet : aiis>i pent-on s"é(onner' à bon droit (|iie M. CarUs dans son livrv. (pii est nouveau, sur la faune do la Méditerranée, cite la Lii)r<joni(( subùlis (Milne-Edwaids et Jules

GORALLIAIllES DU GOLFE DU LION. 355

llaiine) avec la mention ulbhhi. Or celte espèce n'est pas blanche du tout; quand elle arrive dans les filets qui l'ont pèchée, elle est d'un orangé très vif, qui a été sufTisaniment reproduit par G. v. Koch dans son traité des Gorgones de Naples, seulement il la décrit sous le nom de Goryonia Cavolini.

Cette espèce devient en ellet blanche (aibida) parla dessiccation. L'on comprend que les auteurs français qui l'unt nommée lui unt donné cette caractéristique d'après les échantillons de la collection du 3Iuséum de Paris qui sont en effet blancs, car ils sont desséchés.

On ne saurait croire dans quel embarras l'on tombe, lorsque, éloigné des bibliothèques et des collections, n'ayant à sa disposition que quelques livres généraux, on recueille des objets sur place et que les caractères externes sont en partie seulement bien indiqués dans ces ouvrages.

Il me souvient combien jadis, à la (^alle, au milieu descorailleurs et des produits qu'ils m'apportaient, lesditférentsAlcyonaires recueillis par eux m'embarrassaient : les uns indiqués comme étant incolores avaient de superbes teintes, les autres vivement colorés devenaient noirs; ce fut alors que, cherchant à me rendre compte de la cause de la couleur, je reconnus ffue c'était tantôt au tissu muu, tantôt aux sclérites, spicules calcaires, que la vraie couleur était due, et c'est en tenant compte des deux couleurs et des altérations qu'éprouvent les tissus mous que l'on peut reconnaître exactement les dill'érences qu'on observe entre les descriptions et les échantillons. Nous reviendrons sur cette distinction, en nous occupant de la couleur du Sympodium.

Ces considérations m'ont conduit à rappeler, dans le préf;ent travail, bon nombre d'observations qui datent de longtemps et qui furent recueillies pendant un voyage de recherches sur les cotes d'Afrique. Elles n'ont rien perdu de leur opportunité, les recherches nouvelles ayant un tout autre but que celui (jue je poursuis, et, chose bien curieuse, il est des faits que j'ai publiés, que je n'aurais pas eu le souci de reprendre, qui semblent ignoiés et qu'on trouve dans les publications nouvelles.

356 H. DE LACAZE-DUTHIERS.

Les naturalistes en abordant l'étude des animaux qu'ils veulent décrire, sont souvent passibles des fautes de leur temps ; avec les époques les goiUs changent, la manière de travailler est différente. Les recherches prennent des directions en rapport avec les idées générales du jour.

L'anatomie, qu'on peut qualifier de zoologique, est souvent réduite ù des procédés qu'on prend pour des méthodes; c'est surtout quand il s'agit de quelques groupes d'animaux inférieurs que la chose se présente. L'invasion des coupes, procédé excellent dont on ne saurait se passer dans certains cas, et je le dis, remplace malheureusement trop souvent cette anatomie fine, délicate, (jui cunduit aux notions de morphologie utiles et indispensables.

On ne dissèque plus. Les jeunes ne veulent plus disséquer sous la loupe. La chose est en effet difficile et pénible. Suivre un filet nerveux donne souvent bien du mal, mais aussi après des efforts prolongés pour reconnaître des rappoits importants, on est bien récompensé de la peine prise. Aujourd'hui »>n coupe, et avec ce procédé on a bienlôl rempli des planches, on n'a pas trop souvent éclairci le sujet mais l'on a fait de longs mémoires. Qu'y faire? les avertissements, les conseils, sont peine perdue auprès de ceux qui veulent aller vite et qui résument leur travail en un sujet rapidement traité.

L'examen des caractères est aussi bien souvent étudié avec la même rapidité que la morphologie; que de peine souvent n'a-t-on pas pour reconnaître painii les espèces, les genres rapidement créés I

Depuis quelques années, la zoologie proprement dite semble avoir plis une direction nouvelle qui n'aurait rien moins comme effet que lie faire laisser de c(jté beaucoup de choses acquises et vraies.

(lela ne tient-il pas à ce (|U(V. loi'sque les procédés ont été longtemps mis en prati(jue, il semble qu'ils sont nsi'-s et (|u'une nouvelle niélliode est demandé»» ? Il faut un rajeunissement dont, sans s'en rendre un compte bien exact, les générations qui se suivent semblent aviiii- JM'sdin. [| en est de la manière dans les sciences comme

CORALLIAIRES DU GOLFE DU LION. 357

dans les arts : les idées changent, les goûts avec elles, et dans les sciences, les besoins nouveaux se font sentir plus impérieusement parce qu'ils sont nécessaires pour les découvertes positives, pour les faits qui ont toujours leur valeur propre et qui sont indépendants des goûts personnels.

3Iais, si de telles modifications s'imposent souvent, est-ce à dire pour la nature qui change moins vite que les- choses produites par l'homme, que tout ce qui a été fait doive être oublié?

On trouvera dans le présent travail un peu de tout :

De l'histologie quelque peu grossière, n'ayant pas les finesses de cette branche attrayante et donnant tous les résultats qu'une technique régulièrement pratiquée peut donner;

De l'anatomie, des rapports pouvant servir à préciser les détermi- nations;

Des descriptions conduisant aux caractères utiles et devant être mis en lumière ;

De la zoologie aussi, faite comme au commencement ou vers le milieu du siècle passé.

Telle sera la façon de traiter l'histoire des deux genres et espèces d'Alcyonaires, que j ai appris à connaître en Afrique, que j'ai retrouvés à Banyuls, et qui, je l'espère, paraîtront mieux déterminés et mieux connus après la lecture du présent travail.

II

OIELOIES MOTS SIR LE GROUPE DES ALCYON.URES

Si parmi les Coralliaires il existe un groupe homogène et naturel, c'est bien certainement celui des Alcyonaires. En effet, sous des formes générales très variées, on retrouve avec une constance certaine, une fixité qui laisse peu de place aux exceptions, et l'on peut constater quelques caractères d'une fixité absolue.

La forme des Zoanthodèmes varie extrêmement, depuis la lame large et ininterrompue du Sympodium enveloppant complètement les

358 II. DE I.ACAZE-DirillERS.

corps aux foimrs variées, lui servant de soutien, jusqu'à la lanière étroite et allongée de la Cornulaire; on peut trouver une foule dindi- vidus établissant les passages insensibles. Prend-on les Pennatu- lides, les ^'irgulaires, on rencontre des proportions variant entre un mètre et quelques centimètres, une régularité admirable dans la position des Polypes ou une irrégularité échappant à toute règle. Dans une Ombellulaire. on trouvera au sommet de la longue tige fai- sant la charpente du Zoanlhodème un liouqnet de Polypes admirables de içrandeur, de forme et de coloration.

Prendrait-on les Vérétilles proprement dites? Ce sont des bouquets de fleurs animées, et IcsUénilles qui sunt de vraies lames horizontales portant sur une face les Polypes, sur l'autre une tigelle, un manche ou manubryum.

Et si l'on oppose les Gorgones proprement dites les unes aux autres, à côté des touffes de ramuscules chargés de polypes, étalés en véritables éventails, on peut rencontrer des tiges foliacées ;i peine rameuses ou des cylindres comme chez la JunccUa elongata qui, ainsi que le montre l'échantillon que j'ai péché en Algérie (Tabaroa) et déposé moi-même dans les galeries du Muséum d'histoire natu- relle de Paris, quand j'y étais professeur, peuvent atttMndre jus(|u'à deux mètres de hauteur.

Sans multiplier les exemples de ces ditTérences quelquefois exces- sives comme forme, on retrouve toujours un Polype à 8 tentacules portant des barbules, des vaisseaux unissant tous les individus, des embryons d'une forme constante, allongés, veiinitoiiut's. se lixantpar leur base aborale et donnant naissance à un oo/oïtc (|iii deviendra par blastogénèse l'origine d'une vaste association coopérative poly- morphe. Cet oozoïte est toujours fait sur un même modèle. Impos- sible lie reconnaître celui d'une Pennatule de celui d'un autre Alcyo- naire quelconipie, si la couleur et le voisinage des parents ne viennent donner quelques indications. Très généralement, dans les tissus mous des éléments scléreux. des spicules fournissant par b'ur forme, leur mode de groupenu'nt, des éléments distinctifs des espèces souvent fort

CORALLIAIllKS DU GOLFE DU LION. 359

utiles; mais dans l)i('n des cas, ces éléments précieux puui'la diagnuse ne peuvent fournil- aucun secours, ils peuvent même man(|uer.

Sans doute, les distinctions, quand elles portent sui' les grandes particularités de forme, qui éloignent les types divers, aident dans la classification générale. Mais quand on arrive aux différences essen- tielles des espèces dans un même genre, les diHicultés de spécifications deviennent quelquefois très grandes.

.le connais tel genre dont les spicules, placés dans une situation qui pour tel autre genre serait caractéristique, n'ont aucune valeur spéci- iique. On aurait peine, à l'aide de ce caractère, à distinguer ce genre d'un autre cependant très distinct, et je suis convaincu que deux Polypes à moitié contractés, montrant bien les spicules de la base de leurs bras, seraient présentés côté h côté à un zoologiste habitué à l'observation microscopique, les deux seraient rapportés à la même espèce.

Aussi faut-il remarquer que les détînitions des grands groupes sont faciles à donner, mais quand il s'agit des divisions et distinctions secondaires, l'embarras se manifeste généralement. Nous aurons à signaler quelques opinions de naturalistes s'étant beaucoup occupés de Coralliaire qui montrent par les diversités de leur manière de voir à quelles difficultés on doit craindre de se heurter dans quelques cas.

III

Voici très succinctement l'énumération des types alcyonaires que l'on rencontre dans les eaux roussillonnaises du golfe du Lion :

Alcyonaires libres

Vcrpti/Zinti.

C'ojthobpfcmnnn.

Stylobelemnnn,

Virfiuldrid.

l*onn<itul(i.

360 H. DE LACAZE-DUTIIIERS.

Alcyonaires parasites

Sympodium coraUo)'des. Rolattdia fomUo)'des. Cornularia. Clavularid. Sarcofhjction.

Espèces charnues fixes

A/ryoniiffil. Paralcyonium.

Dans la famille des Gorgonides

fiorgonia verruco^a.

Goryonia f/rnminea.

(iorf/oneila sarmeîi (osa .

Muricea violaceft (seu Chamœleo).

Corallium riibrum. Dans ce premier travail, deux genres et deux espèces {Sympodium rofd liai lies. Holand'ui corafloïdes) seulement nous occuperont. Ils ont été certainement plus d'une fois confondus, et quand on con- sulte les ouvrages les plus accrédités, les doutes que l'on voit dans les descriptions prouvent bien ce qui a été dit, plus haut, sur les diflicultés des déterminations.

Le Sympodiuin v[ la Rolandia se ressemblent tellement qu'à première vue, moi-même tout le premier, j'ai pris l'un pour l'autre; mais comme il est difficile d'obtenir des .\Icyonaires sans se préoc- cuper de la forme des spicules, j'avais pris un autre genre et l'avais confondu avec ce dernier. Après les détails qui vont suivre, il est naturel d'espérer que les doutes disparaîtront.

Ne trouvera-t-on pas d'autres genres ilans une localité déjà bien partagée? Il est prni);ihlt' (|u'il en existe dans le golfe un indéterminé. J<' n'en ;ii <'u (|ii'iin seul rclianlillun foil jx'til et en mauvais état.

CORALLIAIRES DU GOLFE DU LION. 361

Des Caryophyllia clarus m'avaient été adressées de Banyuls-sur- Mer. Sur l'une d'elles, non loin du sommet du cône, formant le point d'attache du polypier sur la coquille qui le portait, se trouvait une petite masse blanchâtre trop amorphe pour être déterminable. Une parcelle de cette masse, portée sous le microscope, montra, dans un tissu mollasse et indéterminé, des spicules dont les formes n'étaient pas celles des Alcyons ordinaires. On sait qu'il y a des .\lcyons tout à fait blancs. J'avais pensé que cette petite masse altérée par les secousses du voyage était une partie d'un Alcyon blanc. Cela n'était pas. Depuis, il ne m'a pas été possible de retrouver un pareil échantillon.

De plus heureux, étant avertis, mettront peut-être la main sur un genre certainement nouveau, s'ils arrivent à se procurer des indi- vidus en meilleur état que celui que j'ai vu.

IV

.Vvant d'aborder l'histoire des deux genres qui doivent nous occuper, quelques remarques sont nécessaires pour fixer les termes de la discussion de l'espèce.

Un index bibliographique, une étude des recherches faites sur les genres seraient difficiles à concevoir dans le sens propre de ces expressions.

Montrer dans quelle incertitude se trouve la science exposée dans des livres classiques, tel sera le but de ce paragraphe.

Rien ne montrera mieux les doutes relatifs aux déterminations que les faits suivants.

Dans les trois étés que je passai sur les cotes de Barbarie, j'avais recueilli pas mal d'échantillons qui, placés dans l'alcool, recevaient successivement les noms de Sympodium, Bebryre ou Anthelia, et cela en m'en tenant aux indications du livre sur les Coralliaires de Milne-Edwards et de Jules Haime.

Quand, en 1873, le capitaine de vaisseau Mouchez me prit à

362 M. I>K LACA/K-DITIIIKKS.

son boni i»onilant un mois et dciiii, ]K»iir- t'xplort'r les nitMiio.s parages, la confusion ilos trois noms (|U(' l'on viont do voir se repro- duisit : mais avec les dessins, les notes qui furent recueillis, je voyais bien qu'il y avait quelque chose d'insolite qui demandait des études nouvelles. Dès (|ue le laboratoire Arago fut fixé et que des études plus suivies, plus mi'irement et lentement conduites t'nn'ut possibles, je repris la (juestion avec loujoui's le mémt' embarras.

A ce niomenl-là( 1887) aussi, parut un travail sur les Gorgonacées de Naples. du docteur v. Koch, qui permit de pouvoir porter une aOir- ination plus décisive sur l'un des genres, lequel jetait le trouble dans la question.

La première déterminati<»n à obtenir, précise et incontestable, était celle du Sympodiiim.

Je citerai d'abord les termes mêmes de l'ouvrage de Milne-Edwards et Jules llaime. parce que c'était le seul pouvant renseigner à l'vpoque je commençais à m'occuper de la question.

« Ce genre établi par Ehrenberg n'est encore (disaient-ils en 4857) qu'imparfaitement connu, mais le polypieroïde ne paraît pas être hérissé de spicules (vol. I. p. 110 : Histoire des Coralliaires).

« Ces Coi-nularidées resseml)lent aux J /?///('//>/ pai- leur mode de bourgeonnement, mais sont susce])tibles de se contractei' de façon à prendre la forme de petites verrues ou papilles à peine saillantes à la surface de l'expansion jemmifèi-e (id., p. 110). »

Pour l'espèce, on lit dans le même ouvrage : « Polypes conq)lèt('- mcnt rétractiles. à tentacules jaunes. Polyj)ieroïde subéi-eux et de couleur l'ouge pourjn'e (id.. vol. I. p. 111). »

.\vant d'arriver à ces caractères, (pii ne sont pas tels qu'on puisse les dire impeccables. |(oiir conduire à une iléleiniinatioii. les auteurs français donnent une indicilion mettant sur- la voie de la rcmnaissance plus générale de l'Alcyonaire. (",'esl. en etl'et. il'après le mode de bourgeonnenieni ((ni (■laie en lames pins on moins larges rensendtle des parties consliinani le /oanlbodème.

Cbe/, eux. la blastogénèse produit A^'^ lamelles jdus (ni nmins

COUAIJJAIUES DU GOLFE DU LION. :W8

grandes et recouvrantes des corps étrangers sur lesquels ils rampent. Tel est le caractère qui fait placer le Sympodium dans le groupe des CoRNULARiNEs par Milnc-Edwards et Jules Haime. Puis c'est l'étendue de la lame et la complète rétractilité des Polypes qui conduisant dans un tableau dichotomique (p. lOi) au genre Si/tnpodiu/n ^

Mais voici le doute revient et est plus embarrassant.

A la fin de l'Iiistoire des Gorgones proprement dites (p. 187 du t. I), on trouve la note suivante :

« Le genre Bebryce a été proposé par M. Philippi, pour recevoir des Alcyoniums arborescents qui ressemblent aux Gorgones, par leur sclerobase corné, mais qui en ditlerent par la non-rétractilité des Polypes'. Nous doutons fort de l'exactitude des caractères assignés h ce Zoophyte, et M. Valenciennes. qui a fait récemment une étude très approfondie de toute la famille des Gorgoniens, considère le type de ce genre comme n'étant autre chose qu'tme tige de Gorgone ordinaire, sur laquelle des colonies du Sympodium ro7'alloïdes< se seraient établies. Quoi qu'il en soit, M. Philippi- ne rapporte à ce genre Bebryce qu'une seule espèce trouvée dans la Méditerranée, et désignée parce naturaliste sous le nom de Bebryce mo/liii (184:2). »

L'on peut comprendre l'effet que pouvait produire une pareille note sur l'esprit de celui qui, en voyageant, recueillait des objets ayant de grands traits de ressemblance et se trouvant vivre à peu près dans les mêmes localités.

Voyons donc ce qu'il faut aujourd'hui penser du genre Bebryce.

Voici la diagnose en latin donnée par Philippi.

« Bebryce, de Bc6pûx/j (l'une des Danaïdes). Polyparium (ixuin dendruïdeum coftstans axe centrali solida cornea flexili et crusta corti- cali spongiosa, particulis calcareis repleta, quae in polypos sparsos

' Nota très important. Une erreur typo2:raphique fort grave se remarque dans ce tableau elle doit être relevée. Il y a eu inversion dans la position des carac- tèrca po/tf/ies rétract ilea polypes non rëtractile.i, au bas du tableau, (les deux indications doivent corres])ondre : la première au a^enre Antheliu, la seconde an s^enre Sympodium. En lisant la description, on voit bien que l'erreur est lypo^'ra- phique; elle ne laisserait pas d'être embarrassante si l'on s'en tenait siriclenieni au tableau dicbotomique.

* Philippi in Wiegman's Arcbivcs, 8. lahrtf. 1842, patje 3,"), Taf. I, fiç. .^>.

364 II. DE LAGAZE-DITHIERS.

distantes maj^no-^ non retractiles continuatur, Tentaculœ oclo pinnata. »

Il faut bien reconnaître que cette diagnose du genre Behryce telle que l'a donnée v. Philippi n'est pas faite pour faciliter la délerniina- tion.

Ce qui manquait à propos de ce genre, jusqu'au moment une publication est venue affirmer son existence, c'était une énuméra- tion de caractères dont la valeur appuyée sur des figures autres (jue celles de v. Philippi pût permettre de dire : voilà bien le genre Ik'bnjce, ne faisant plus de doute et venant prendre place parmi les genres qu'il n'était plus possible de rejeter.

C'est V. Kock, après von Kôlliker toutefois, qui a d'une façon précise figuré quelques spicules du genre et fourni les preuves multiples qu'il faut invoquer, car elles aident les déterminations en éliminant de la discussion un éknnent prêtant toujours le flanc à la critique. Le genre Bebryce étant admis et caractérisé, les observations compara- tives deviennent plus faciles.

En efl'et, à ne considérer que la forme des spicules et les afiirma- tions de A. v. Kôlliker, on a la preuve déjà certaine que la Behryce était bien un genre qu'il fallait admettre.

Les trois figures des spicules données par le savant histologiste de Wûrtzburg dans ses Jrones histolof/irœ datant de iSOC» ne permet- traient aucun doute sur l'impossibilité de confondre : la Bcitiycc d'une part comme le voudrait Valenciennes, avec le Sympodium. et celui-ci avec la Kolandia, comme je l'ai fait, n'ay;»nt pas en A(Vi(|ii(' l'ouvrage de v. K«illiker.

Du reste, à piopos du nouveau genre, il sera nécessaire de revenir sur les éléments de la diagnose qu'a donnée l'illustre histologiste bavarois.

Les reniar(|ues de Valenciennes citées plus haut loniheiit d'elles- mêmes, n'ayant plus de valeui' ajuès les allirmalions figurées de V. Koch.

On trouve dans « Kauna und Flora des (îolfes von Neapel von der

COR AL Ll AIRES DU GOLFE DU LION. 365

zoologischen Station zu Neapel XV Monographie, Die Gorgo- niden, von G. v. Koch », page 54, l'histoire de la Behrt/re mollis, avec figures dans le texte, page 55, de même que dans la pi. I, fig. 1, est indiquée la forme des spicules, et dans la pi. V, lig. 10, est donné le dessin d'un Polype épanoui avec le caractère signalé du limbe den- telé du calice, dépendant du sarcosome ; enfin la disposition des spicules allongés formant comme un collier à la base des tentacules et suivant en ligne serrée le dos de ceux-ci. Dans cette même planche, la forme, la couleur brunâtre du squelette qui, à l'une de ses extré- mités figurées, pi. VI, fig. ^2-2, porte des Polypes contractés, fournit bien les caractères principaux.

Je tiens à le répéter, bien avant v. Koch. on vient de le voir, v.Kulliker avait établi nettement l'existence du genre Bebryce.

Voilà donc le genre caractérisé et la confusion avec le Sympodium devenue impossible. Nous allons voir que. pour v. Koch, elle l'est non moins, puisqu'il pense que le Sympodium est un Alcyon propre- ment dit.

Cette affirmation tirée des preuves figurées, fournies par les dessins de v. Koch, est encore plus précieuse, eu égard à la distinction que nous aurons à faire dans la seconde partie du travail, à propos de Rolandio. C'est qu'en eft'et la forme des spicules, surtout de quelques-uns des spicules, m'avait surtout fait penser que cette forme Sympodienne se rapportait à la Bebryce. Or, nous verrons que l'un des caractères admis et dessinés par v. Koch s'oppose absolument à toute assimilation des deux genres. XoWli dijnc une nouvelle élimination d'un cas douteux. La Bebryce ne peut être assimilée à la Rolandla.

Resterait VAnthelia. Ici plus de caractères précis et servant à une détermination positive. Le genre dont nous aurons à nous occuper encore dans la seconde partie du travail est sui'tout difterencié dans les ouvrages des auteurs divers par ce caractère : Polypes non rétraclilea. Pour le dire en passant, c'est un caractèj-e d'une valeur bien faible quand on l'étudié dans la série des Alcyonaires. La puis- sance de la contractilité est trop variable avec les individus et l'état

a66 II. I)H l-ACA/K-DITIIIEHS.

d'im ('■(•liaiitilliin sciiiIjIc (jiit'[(iu('f(»isl)ien dilTicilt' à invoquer poui" uiif lu m ne diagnu.se.

A ce propos une reinar(jue grnérale doit liouver place ici, car elle se présente naturellement à l'esprit.

Prenons comme exemple \'A/t//it'/ia ronca de Delle-dhiaje.

Supposons des naturalistes anciens ayant recherché les Alcyonaires dans la mer Méditerranée ou autres. 01ivi,Ulto-FrederickMullcr. Dclle- Chiaje, v. l'hilippi, le nomhre des espèces relevé dans les catalogues n'étant pas alors ce qu'il est devenu depuis les recherches modernes, quelques caractères bien apparents, superliciels, sufïisaient à ces savants très bons observateurs, mais n'ayant pas besoin de pousser loin la «lescription; les termes de cinupaiaison n"étant i)as nondireux. le inoiniire cai'actèi'e général devenait suflisant. lue diagnose courte, succincte, comme beaucoup de celles qu'on rencontre dans De La- marck. permettait de se reconnaître facilement et de distinguer des êtres pour lesquels plus tard on a été fort embarrassé pour arriver à préciser quelle en était bien respèc(\

Mais lorsque la science s'étend et |»it'nd une marche j»Uis en rapport avec lavéritéet le progrès, quand l.idiagnose devient tout à l'ail insul- lisante et jette dans le doute, il faiil de nouvelles études. Noilà par exemple VAnlheHn ro.sea de Delle-Cbiaje, est-ce bien un A/if/ir/ia :' Edwards et .Iules llaime se déclarent inqtuissants à résoudre la question. Supposons que ce ne soit [)as \\\\Anllii'H(rl ('.e|»endanl Delle- Cbiaje a trouvé un .Ucyonaire rouge (granato), car il voyait bien et beaucoup le naturaliste de .\a|»les ; faul-il lui alliilaier la (li'couveile de l'espèce dont la valeur- va être disi'utée ici ? CerlainenienI oni. p(jur beaucoup de ces chercheurs de priorités, di- ces restaurateurs de vieux noms, qui, n'ayant aucun travail sérieux à leur acMjuit. ajMès une étude plus ou moins sérieuse, couiluenl à la connaissance par les anciens d'une espèce ([u'on croit nouvelle. (Juel nn'rile ont-ils?

Ileveniuis an genre Si/iii jKiili inn ,

May Walther a publié dans le dernier numéro de la Jeuitiiirhe Zritsrhrift. \.\X1I 15(1. N. F., .WVI l!d.. llell I . pag.' 40 (mars 1899),

CORALLIAIRES DU GOLFE 1)1 1J( >N. .UiT

un <( Beitrage zur Systeniatik und ChivjiKjlugie der Alcyonaceen » qui a surtout pour but de faire connaître les Alcyonaires des musées de Hambourg et de Berlin.

Des documents nombreux sont réunis dans ce travail ([ui. du reste, se rapporte surtout à des échantillons conservés dans les musées : les opinions des différents auteurs sur les genres et les espèces signalés y sont fort consciencieusement résumées et même discutées.

C'est ainsi que les opinions de v. Koch sur le genre Syinpodium y sont très suffisamment indiquées pour qu'il soit jjossible de s'en faire une idée exacte.

Von Koch n'admet évidemment pas en ce qui concerne le Sympo- diiun coruUoules que ce soit un genre devant se rapporter à ce type sur lequel il a fait un travail spécial, sous le titre : « Die systematische Stellung von Sympodium roralloides » (Zool. lahrb., Bd, V. 1891. 8, 70).

Il partage le genre Sympodium d'après l'origine des échantillons venus des grandes profondeurs des mers chaudes ou tempérées. N'ayant à nous occuper que du S. roralloïdes, voici, d'après May, ce qu'il en pense.

Pour lui ce n'est pas une Gornularidée, mais bien un Alcyon qui, en se fixant sur un corps étranger, a étalé sa base en une forme de lamelle, non polypifère.

L'argument fondamental présenté par le savant allemand est celui-ci. Sur un Zoanthodème du prétendu Sympodium, on trouve deux parties bien distinctes: l'une lamellaire, mince, non polypifère; l'autre mamelonnée, sur laquelle les Polypes sont nombre<ux, et disposés absolument comme ceux des Alcyons. Aussi d'après ces caractères admet-il que le Sympodium roralloïdes appartient au genre Alcyon auquel il conserve le nom spécifique de coi^alloïdes.

La valeur des caractères des espèces d'Alcyons n'a pas été tellement discutée, que l'on puisse prendre pour caractère d'une absolue impor- tance l'absence des Polypes sur les expansions lamellaires recouvrant les corps de soutien. En rédigeant cette note relative au travail et à

368 H. DE LACAZE-DUTHIERS.

l'opinion do vnn Koch, j'ai sous les yeux de très nombreux échan- tillons, et parmi eux plusieurs dont les mamelons sont unis par une membrane présentant de nombreux Polypes, un autre qui, très mince et membraneux, n'oIVre aucun mamelon et est couvert de Polypes.

Le savant /.oulogiste allemand a encoie observé ijue les expansions fixées sur des corps à surface plan»' ollraient également ces mamelons qu'il compare à des Alcyons unis |>ai- une mendiran** mince sarcoso- mique non polypifère.

11 est à cet égard une observation ([u'il est facile de faire. C'est (jue les gros mamelons représentant aux yeux de v. Kocb des Alcyons proprement diU sont le plus souvent soutenus par l'extrémilé d'un rameau cassé de Gorgone. Il y a sans doute des exceptions à ce fait, mais elles sont plus rares que ne le ferait supposer raltiimation de V. Koch.

Sur les échantillons développés sous les blocs de bétonnage de l'entrée du port de Port-Vendres, les lamelles sont entièrenuMit poly- pifères et Ixancoup de mamelons sont soutenus ou ont été causés par des toullesib' tubes de Tubulaires, d«' Serpuliens, de Spirorbes, en un mot par des corps étrangers saillants.

Ce qu'il importerait pour justifier une telle opinion, ce serait un ensendîle de faits analomiques fournissant des preuves réelles.

Huant à la distinction de ce que von Kocb appelle VAInjoit r,,r<il- loïf/i's v[ les vrais Sympodiiims reconnus comme tels parce qu'ils ont été péchés à des latitudes ditrérciites. à des profondeurs très grandes et dans les pays chauds ou tempérés, il est difficile de l'admettre.

Ne voit-on pas respéce (pie nous éludions occuper les positions les plus variées? Elle a' été pèchée à plus de -2(M) mélivs de profondeur et se fixe à l'oit-Vendres au niveau de la suilace de l'eau ?

Nous consei-verons donc le Si/ni/Kit/iii/n niral/dït/rs comme genre et espèce et ne le confondrons pas avec l(>s Alcyons pn>prenient dits qui nous paiaissent foit dill'éients.

CORALLIAIRES DU GOLFE DU LION. 369

Histoire du Sympodium corallcUdes I

i; A U A C T K II E s (i V. N K W A V \

Dans la MédittMTanre. la diagnuse du Sijtnjxjilunn est facile, sur- tout lorsque l'un a pris connaissance des caractères de la Rolandia.

Voici ses caractères : Zoanthodèmo. En lame parasite : commence par être un disque dont les bords en s'étendant se rencontrent, font le tour du corps cylindrique servant de support, se soudent et pro- duisent un tube complet.

Surface lisse et non recouverte d'une coucbe de mucosité enveloppante.

Nondjreux turbercules ou mamelons. Quand le support (ordinairement un polypier de Gorgones) offre des tigelles cassées, ces mamelons correspondent le plus souvent à ces rameaux cassés et présentent de nombreux Polypes se touchant et formant dans leur épanouissement comme des bouquets (pi. XL lig. I).

Les espaces conqiris entre les mamelons sont ordinai- rement moins riches en Polypes. Polypes. Complètement rétractiles dans leur loge du sarcosome ; corps tubuleux couvert de sclérites plus serrés et plus rapprochés sur les lignes correspondant à l'axe des tentacules.

Dos des tentacules soutenus par une bande de spicules longitudinaux pareils à ceux des bandes du corps et correspondant à l'axe des tentacules (pi. XTII, lig. 10).

Base extérieure tlu péristome entourée d'un cercle de

ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉN. SÉRIE. T. VIII. 1900- 24

370 II. 1)1' L\(;.\Zi:-l)ITIIIKI{S.

spiculi's li(iriz(iiil;iiix. (•'«'sl-à-dirc |M'r|M'ii(liciil,iir('s dans leur (lii<Mliuii à la (lir<'cli<iii dr laxc di^s l'olypcs ([)!. Xli ). L't'iiscinijk' dv ct's dispositions donnant aux l*olyi)es épa- nouis ou ])lus ou moins contiaclrs des ligures |)ai'ticulièi'<'s. (juand les spicuirs du t\i\s i[i'> |)ras sont jaunes, (diaque sitnnnet de luinTcuie i(''sultant de la ciuitraetidu du l*(ilyj>e est jaune.

Sarrosomc^. Traversé par des vaisseaux l)lancs formant un réseau superliciel très évident, les spicules colorés descendant jus- (ju'à la surface adhérente sur le coi-ps de soutien (pi. XlN'i.

Conh'in . llaUiluelirnienl d'un niuge vineux nu rappelant celle des brifpu's pilées (piand le Znantliodème est sec; mais ou trouve dans le golfe des variéti's d'un hlanc pur^ d'un jaunâtre nancpiin et d'un rose très beau.

Siiicul('i<. l^'usiformes.

A l'aide de rensend)le de ces caiaclères. il est im|)ossil>le de

coid'oiidre les Si/iHjxxfiin/iS avec la /{o/d/u/ia. avec les /ich/u/rcs r\

les Aiillirlid. pour ne citer que les ty|»es méditerranéens connus.

si pour ce derui(M' genre ou accepte comme caractère la nou-i'étrac-

tilité com|»lèle des Poly|»es.

' Il ini|ioi'l(' (le ra]i|ii'lei' la siunili<-alioM ilc ([iirli(iics expressions cinpIoyiTs dans ce mcmoire.

Zoatitliodènu'. C'est l'ensemble du polypier cl (l<'s animaux, dn sipieieite et de la

partie animale; il signifie jjopnlalion d'aniiiiaiix-tleMrs. Sarcosoiiie. C'est le corps cliarnn. Seid il exisie chez le .Syinpoilinm ; c'est lui ipu est appelé po/if/iieroïde par Alilne-Kdwards et .Inles Hainie i voir ///.s'Ax/r '/(".s" Cordl/ioircs). J{/<isl(if/i'llàse. Ha]ipi'ile la niiiil iplicalioii jiar lioiirneons, d'oii dci'ixr le nom i\r /i/(isf()C()ï/es donné aux l'olypes (jui n'tjnl pas eu un embryon pour origine. Lors([iie h' l'olype loul nt)uvellemenl formé est à la Iransformalion d'un (cnf l'econdé, il est tlési-^iie par !<■ nom exact d'OoCdï/i'.

(Irlte noinenclalure es! commiKN' et simpl<' ; elle a rie ,i(|i)|iiic p,ir M. Danielsen dans l'élude des Alcyonaires des mers du (ïroeidaiid.

L'expression j/o/iz/ùeroïde est 1res et trop vau;ur. Ouan<l on clierclie à préciseï' les caractères, on e>t l'ort end)arrassé jiour sr l'aii-e une juste idi'c de ce ([u'elle représente.

l'ar exemple dans une Vérétille, un<' l'ennatule, e>t le polypieroïde, en (pioi consislt'-l-il ".' Le Zoantlindùini' sii;'nilie une po|)idalion d'animaux- lleurs, et le Su rcosoilie i's\ la partie de tissu continue, reliant tons les indi- vidus, tous les l'olypes. (\'rs\ ce ccirps cjiarnu ilan-> li' piel >,onl lo:;<'es les liases des l'olypes.

CORALLLMHES 1)1' GOLFE DU LION. 371

Nous (lovons itiaintenant prendre chacun des élénienls de cette des- cription de l'espèce et en exposer en détail les caractères particuliers.

Dr ZOANTlIODEiM K (PI. XI)

L'apparence du Zoantliodème dépend entièrement de deux choses: de la forme du corps sur lequel le Sympodium est parasite et de l'état de dilatation de ses ditt'érentes parties.

Prenons-le d'abord sur l'axe des Gorgones.

11 forme un tube complet autour de l'axe dénudé, dépouillé de ses producteurs primitifs.

Comme la lutte pour l'existence se manifeste à chaque instant au fond des mers, et que le sarcosome des arborescences des Gorgones est souvent étouffé et recouvei't })ar une foule d'autres espèces, Eponges, Bryozoaires, etc., il n'est jtas rare de trouver sur le Bryozoaire ayant tué la (ioi'gone dans une partie de son étendue, le Sympodium ayant à son tour vaincu ce dernier lutteur, et si le Bryozoaire a formé sur l'axe cassé de la (jorgone une production en massue, le Sympodium (pii la recouvre offrira une apparence de développement qui a été prise pour une élévation du Zoantliodème mimant un Alcyon (pi. XI, tig. 4).

Le dessin (planche XI, lig. 1) qui est très ressemblant a été pris sur un échantillon à moitié contracté et en partie un peu gonflé à gauche sans que les Polypes soient épanouis, en partie fortement contracté h droite.

L'apparence est tout à fait différente dans le cas la partie est fortement contractée, surtout dans le cas les Polypes sont multico- lores (pi. XI, fig. 1, (f)-

Ainsi, et c'est sans doute le cas observé par Milne-Edwards et Jules Ilaim(> (juaiid ils donnent comme caractère «Polypes jaunes», on voit dans le rameau du coté droit de la ligure que la teinte du rouge est très foncée, l'épaisseurdu sarcosome est évidemment faillie, et l'on

:rr2 11. DK LACAZK-DITIIIKHS.

distingue les points jaunes qui ('((irespuiKicnl aux calircs lirs dépri- més des dilVérents Polypes de cette assuciatii»n.

Dans le reste du Zoanthodénie niuulé sur le polypifM- de la (i<tr- gone, la couleur est plus (•laii-(\ les s|ii(uii's (pii la causenl sont plus espacés. Mais de loin en loin, on \n'\\ ((miiiic de grosses verrues. comme des tumeurs. D'apirs ce qui vient lirtii' dit. on serait poitéà penser qu'au-dessous (le la lame sarc((S()mi(pi('. il y a (luchpu's corjjs surajoutés à la charpente de la (loigonr. (Ida fsl ri(''{iui'iil. mais souvent aussi la blastogénèse est en certains points plus active qu'en d'autres; alors les Polypes se touchent, étant très i-approchés, et une soi'te de tumeur hlastogénétique se foiine.

C'est un caractère (jue la figure 1 de la idanclu' XI montre ave(î pleine évidence, dette figure résume exactement les caractères d lap- parence la plus habituelle (piand dans rexeiiiple se IrouvenI les deux couleurs rouge un peu violàtre et jaunâtre.

Mais il faut le dire, ces sortes de nodosités ou tumeurs polypifères se rencontrent le plus souvent aux extrémités des tigelles rompues du polypier servant de support (pi. XL lig. 4).

[1 est inutile de disculer la (pieslioii du païasitisine et de l'absence complète d'un axe solide (|ueIcou(]ue aj)(>arlenant au Syni]»odiuni : celui-ci est formé d'une lame charnue bourii'c de spicules. Cela ne fait plus aucun doute aujoui-d'bui.

En suivant le déveloj)])ement des eudiryous. j'ai eu sous la main tous les exemples, depuis un s(Md Poly|)e(pl. Xl\', tig. lliilnnl la base adli(''reiile s'(''lalait dijà en lame sur le cor|is de soutien. ius(|u"à la formation progressive du Inbe s.ii'cosomi(|ne doiil les bords, [larlis du pied dn PoIy|»e en s'(''teiidant arrivaient à se rencontrer. Alors une souduie euti'e ceux-ci se |)rodiiit et le tnbe se complète autour de l'axe fournissant le su[»[)orl.

Dans les rameaux inlV-rieurs dn Zoanlliodème donné- connue exemple, «m voit qu'uiu' soiiduri' |iarsnite dn (lévelo|ipemen! i\\\ >ar- cosome a enuloln'' à droite d.ins le lias (piaire exi ri'mili's des rameaux cassés de la (ior.-one (|il. XI. lig. I, a).

CORALTJATRES DU GOLFE DU LION. 373

Il suffit d'avoir signalé ces faits pour supposer a priori que la forme. l'hahitus extérieur du Synipodiuni doit être extrêmement varié.

En écrivant ces lignes, j'ai sous les yeux des Zoantlujdèmes aux formes les plus différentes. L'un blanc (nous reviendi'ons sur ce cas), est allongé et recouvre une tige de Gortjonella s(fr/tten(osa dont les brindilles ont été cassées tout près de la tige principale. L'échantillon est remarquable par le nombre et la succession de ses nodosités ou tumeurs polypifères. Toutes évidemment ne sont pas causées par des extrémités cassées du polypier de soutien, mais c'est le plus grand nombre.

Il importe de remarquer que dans le cas les nodosités, les tumeurs polypifères sont bien développées et saillantes, le nombre des Polypes sur la lame couvrant la tige principale est habituelle- ment plus faible.

On dirait que la puissance blastogénétique s'est concentrée dans les points elle a formé ces tumeurs.

Un caractère du Zoanthodèuie du Sym[»odiiun (ju'il importe de rappeler, car nous allons en voir la contre-partie dans la Rolandia coralloïdes , est celui-ci : quand on le sort de l'eau (pi. XI, la fig. 1 est très ressemblante) sa surface est propre et non recouverte de ces mille et une particules vaseuses qui se trouvent sur les Gorgones Pennatules et autres produits animaux des fonds de mer, ce qui indique que le sarcosome ne sécrète et ne déverse au dehors, malgré l'excitation que lui fait éprouver le contact des corps étrangers, des engins de pèche et de l'air, aucune humeur visqueuse. Ce caractère seul le diflerencierait à première vue de l'autre espèce à laquelle nous allons le compai-er.

Quand il est desséché, sa couleur est plus sond)re et plus terreuse que celle de quelques Alcyons ou des Gorgones. Gela dépend du tasse- ment des sclérites ou spicules qu'a causé la dessiccation et la diminu- tion d'épaisseurdes tissus mous. Les spicules se trouvent presque à la surface et très rapprochés.

374

II. I)i: LACAZr.-DI TIIIKUS.

Sui' l<'s r(ii-|is s<ius-iii;ii'iiis. les Zd.i iilln iiirMiics ]iHrasil('s du Syiii- iMHliiiiii |inMinent, coinnic dm !<■ vuil. la Iniiiic tli'^^ sii|»[M)rts iiui les poi'tent. Ils sdiit assez lai-tMiicnl lix<''s sur- li's cofjuilk's on sur les rochers (]ue rapporte la draiiue. Le Syni|)0(liitiii seini)le surtoul aimer h se lixer suf les (-(.rjis hranciius.

Cependant, rt c'est en ce nionieni (jne nous avons à nous oi-cuprr de sa station. .')•' l'ai trouve dans une situalinu tivs pai'liridiric

L'enti-ée i\\\ |)ort de l*oil-\cnflr(^s esl oiiNcrle au Nord-Msl. et |ionr l)rutégei' ee port contre une houle liés l'oilr ipu' soulèvcnl les vents (lu Nord, Nord-Est, Est, les TravauN. |iulilii-s mil jctc e| empilé des hlocs cul)i<pies de IkHiui. de la |K.iule de l'eidi-ée au Sud. sous li' cap Béar, en laissaid au Nord-Ouest, du côlé de la leiie. juste la passe nécessaire à l'entrée des grands navires.

Sous les amoncellements de ces hlocs fort difliciles à ahordei- et à exploi-er, on peut cependant, avec une petite drague armée d'une lame de fer, l'acder la sui'fac(> immergée, .l'y ai lrouv('' îles lames de Symjtodiuni. pas très grandes mais hien foiiui''es et permettani ifarriver à un<' déterniinalion pi-écise ivoir pi. XI. lig. 2 et ;{j.

Entre un Zoardhodème développé sur niu' (îorgtnie et venaid d'une prohindenr souvent assez grande. (h'UX cents mètres et plus, et un /oanihiidème lrouv('' sur un hloc cnhicpie de héton. à Toil-N endrcs. presque an niveau des liasses eanx.iui doit comprendre (pielle dilh'- rence de l'ornu" (lig. -2} el d'apparence il fanl s'atleiidre à r<'iiconlrei'. (Test très jMnliahlemenl sur des Zoa ni liodènies (dah-s en lames et non enroulés ((ne (i. v. Koi h a |)ris les exem|iles pour arriver à ((die opinion (pic le Sympodium es! un Alcyon dont la hase d'a(lh(''renc(; s'est étah'-e en lame.

Les exemplaires de l'enlri'c du pnit de Tni l-\ l'iidiv- >eraienl sin- gnlièremeiil utiles pour snuleuir cette opinion si elle pouvait être soulenne.

.yioutons en teniiiiKiiit celle desnipti le l'exIiMieur du Zoantho-

CORALLIAIRES Dl' (lOl.FE DU LION. 'M:\

(Irme que c'est avec rais |in' .Milno-Edwardsot.luh^s II;iiin(> (léclaicnl

<iue « le polypieroïde (sarcosuine) no parait pas être hérissé de spicules » (vol. I, p. HO) ; un peu i)lus Iniut. ils déclarent que les Polypes forment des petites verrues ou pa|)iiles. Sur les échantillons desséchés, on n'<'n voit ]>as ti'ace. i^l la surface du Zoanlhodènie est tout à fait lisse, mais avec un aspect un peu teri'cux (piand il est sec, à la position superlicielle des spicules.

in

SAUCOSOMK (PI. XlVl

('/est \e tissu charnu (pii forme la lame i»arasite étendre sur le corps de soutien. 11 est creusé de cavités répondant au has du corps des Polypes.

Trois élénuMits entrent dans sa conqiosilion : \o /iss/( cclliildiro mou, modelé en forme de raisscfn/.r ; les sr/c'ritcs ou Sjjicuh's: le l'issu l'onddniciildl .

Tissus mous. Les tissus mous composant le sarcosome. dans lesquels sont disséminés les spicules, se décomposent eux-uunnes en deux parties fort distinctes dont il est plus facile de reconnaître l'existence ([\w d'en étudier la structure, pour Tune d'elles du moins.

Les coupes sont dilïiciles à faire à cause de la présence des sclérites qui arrêtent la lame tranchanle ou. en résistant (>l suivant le rasoir, décliirent les parties nujUes.

A. Nous nommerons suhsfa/in' foiuhinicnldlr Tensenihle de cette partie des tissus mous : de nature cellulaire, incontestahle- ment, dans laquelle on voit des noyaux non douteux, mais dont le protoplasme de la cellule, étant hyalin et de nature un peu résis- tante, n'est pas facile à interpréter. Les déchirures (pi'il éprouve, l'encomhrement par les sclérites dont il est le siège i-iMidenl son ohser- vation diflicile.

376 II. DH F.ACAZK-nn IlIKHS.

On (listiiiiAiio cependant au niiliru (!•■< [larlies dilacérées dos slrios fines et délicalos qui sont de nature musculaire. iMmlractiles. el (|ui ex])li(|uenl les fortes rétractions éprouvées par le sarcusdiue. Les dillicultés de fanatcunie liisl()l(),ui(pie d(.nl il vienl (Tètre question ne permetteid guère de donnei- de lHinne> et complètes ligures de ces éJénients.

C'est dans les cellules de celte partie molle fondamentale (pie l'on découvre l'origine des spicules. d'ahord très petits, allongés, délicats, fort transjiarents, prenant peu à peu des proportions énormes rela- tivement au volume de la partie ])rodue|iice primitive.

Du reste, ce tissu n'existe pas spécialenn-nt et uni(iuement chez le Svnqiodium. on le trouve dans le sarcosome des (iorgones. des Alevons; chez ces derniers surtont il a une consistance denii-cai'tila- gineusc très remarqual)le. Il existe et doit existei- chez tous les Alcvo- naires, pourvus ou non de spicules.

liés limites extrêmes, en dehors comme en dedans du tuhe sarco- sonii(pi<' l'orni('' autour de la tige des (Iorgones. sont indi([Ui''es par une rang('ede cellules pavimenleuses (pie l'examen microscopi(pie sous un gro.ssis.s(unent de 500 fois, fait reconnaître sans aucune (liHiculté. (le (pu' j'ai appelé et dessiné sous ce n(nn de jxirlii' ou si/hs/aiicr fond a m en laie. An sarcosome est ce ipie les auteurs anglais n(Hnment mei<o(jl(i'(i (Ashwoi'th. The slructia-r of Xenia //ir/vaoni dans le Quorlerh/ joi/rntfl of inic/'osco/iicfrl siii'iircs. Anucv IHUU. vol. 'r2. |iait. ;{. p. :2i."") et suivantes, et S.vdiu'v .1. Ilickson. J//^//o//(// o/J /r//r/- ?uin/i (/if///n/tnii in (JiKirh-rtij jinirnal of inic se. .luin ISIK). vol. XX.Wil. part. i. j». \\V.\ et ;{(i:{i. M. Ashworth en doniu' des ligures par coupes niéth(»di(pies en montrant (pu' la ini'soijhrd se continue dans le mili(Mi de la lame nH'senti'roïde et arri\ c jusipra la (•(xpu' de rn'nl'el du testicule, ce (pu' i"a\ai> vu et dosim' nioi-niènie ]iar le pi-océd(' sinqilede dissociation en [f^^'rl i II ixtoi re du Corail).

W. Les raissean.r formeid la seconde portion du sarcosonu'. partie molle.

CORALLIAIUES \W riOLFI- 1)1 I.ION. 377

Ils soni faciles à observer rt h iiu'ttiv m rvidence. Leur sti-ucture peut être aisément conslat(''e. surtout sur des aniniriuN: vivants ou quand ils sont très frais.

Si l'on fait largenieid um- coui»»' dans ir nulicu d'une tunirur In-- niinale d'un Zoanthudènie itien vivant (|»i. \h'. li.t;-. ."ii. on reconnaît tout de suite les loi;es des Polypes d'autant plus ui-andes que l'un est mieux tond)é sur leur milieu. .Mais dans les parties intermédiaires de ces cavités, le sarcosome parait à la vue simple tout piqué de points rouges enfermés dans un lacis ou réseau d'un blanc de lait qui contraste avec le rouge sond)re du Zoantlujdème. Cette première description s'applique au cas où. comme il a été dit. la couleur géné- rale est rougeatre et celle des Polypes est jaune.

C'est pour nous rapprocher le plus pussible des caractères indiqués dans l'ouvrage classique français que nous (dioisissons cet exemple. En revoyant les nombreux é(d»antillons que j'ai rapportés des côtes de l'Algérie, j'ai fait la lemarque que sur ceux dessé(du's comme sur ceux conservés dans l'aleoul. la teinte est rouge terreux avec la loge des Polypes jaune. Comme les collections de l'expédition de l'Algérie ont été déposées dans les galeries du .Muséum et que c'est certainement à l'aide de cette collection {[uo Milne-Edwards et Jules Haime ont fait leurs travaux, on comprend que la caractéristique du Polype ait été donnée d'après l'observation de ces Sympodiums. . Plus tard nous verrons quelles variétés il taul reronnaiti'e.

Le réseau blanc est ilù à la présence des vaisseaux, le rouge à celle des spicules.

En multipliant la forme, la position, la profondeur des coupes anatomiques. l'on peut ari-iver à faire îles préparations parfaitement démonstratives.

Supposons qu'avec un scalpel bien trancbant. manié avec lenteur sans presser fortement sur la surface du Zoantbodème. on gratte tout doucement pour enlever une couche superficielle de spicules. on arrive successivement aux I nus dispositions que montrent les ligures 1 et 2 de la planche XIV. A la base d'une tumeur médiocrement déve-

:}78 II. 1)1" LACA/I-DITIIIKHS.

l(t|)|K''f'. un ;i|)t'i(;(iit |i.ii- lr;iiis|(;ir('iic<' (en h) smis une nuiclic iniiici' de spiculcs iKivt'.s dans le tissu iundanii'utal le i'(''sc;iu l)lauc des vaisseaux. Scuis la loujie. même faillie. i)\\ disliniiue très nettement les iinastonioses des canaux dont le dianM''tie est relativement assez peu considéraitie.

Si l'iui eiintinue l'u|)(''rati<in avec précaution, un arrive à d(''iiuder ee réseau (jue dès mainlenaid nous p(iu\ (Uisappeler réscdii su iicr/icicl exU'rii'iii' {\\\. />/.. lii;. 1. (i. h). Celte lii;ure dans ce point indiipK' ne montre ipu' le réseau t'ornu'' jtarde i^ros vaisseaux : nous allon> voir <ju"il est plus complMpu'.

Kniiu. si l'on ménage haliilemenl et prudi'iumeut la coupe, si l'on

descend plus lias, on trouve toujours dans la niè ligine l,i

partie {(t) une calolle enlevée irune t uuieiir laisse voir, aulonr d'une cavité ijiuue d'un Polype et le séparant de deux autres i-aviles égalenuMil jaunes, renfermant aussi chacune un Polype, le réseau superticiel exlérieurenlanu'-. la cavité des vaisseaux étant mise à jour et leurs cavités intérieures b's faisaid coiiininni(|uer entre eux ou avec d'autres r(''seaux jilus d(''licals.

On jieul suivre facilement de la partie (Vn l'on voit la cavité' <iu verte des canaux, leur continuilé' sous le voile spiculaii'e \h \ avei- le l'éseau mis à nu. mais non ouverl dans la partie ((i\.

(lette ligui-e de la jilanclie .\|\' es! très di'monslialive. VAW a été copiée sur une bonne pré' parât ion.

Si l'on l'ait inaiidenanl une coupe pcrpemliculaire au ZoanI liodènie, inléj'essaut toute l'épaisseur i\\\ sarcosome. on \oil luen dans la liu. ^ de la inèiiie planche de (s) en {l'O. la coU|ie des ciseaux, l'un <'xlerne et sup(''rieur en I /' /' >. l'autre profond, moins ricin-, moins continu en (.si. el dans l'intervalle des vaisseaux c<iupt's >e trouvent <les tidni'ons irrégulii'rs et de fornie vari(''e.

Il fan! remar(pier (pie la couilie spiciilifère ^upi-rieure ri externe n'est pav plus (''paiNse (pw celle ipii est en coiiiacl iiiiiiii'diat avec le supptiri (.S).

(letje oliM'ivation est iiiipoilaiile piuMpu' dans la Holaiidia mais

(:()1{AI>I>Ï.UHKS 1)1^ (lOLFE DU LION. 3T«)

verrons ([iril n"<'ii <'sl pas de mènic Ici les vaisseaux avoisinant le support, forment un réseau dont les mailles sont moins serrées que dans le réseau superticiel externe, mais les spicules sont aussi nom- breux dans la couche adhérente, tout près du soutien, que dans la couche libre, externe supéi'ieure.

Il est à peine besoin de faire renia rcjucr (jue les ivseaux sont très variables dans leurs forme et grandeur, qu'un seul caractère est con- stant : Ils se trouvent parallèles aux deux surfaces limites et sont unis transversalement par des canaux irrégulièrement contournés, ana- stomosés entre eux. allant de la couche superficielle supérieure à l'autre inféi-ieure. Aussi dans une coupe perjjendiculaii'e à la surface du Zoanthodènu'. on n'obtient que des tronçons de vaisseaux foit ii'réguliei's.

Mais ce qui'ne manque jamais, c'est un ensemble d'anastomoses des vaisseaux superficiels formant une circonférence, irrégulière sans doute, mais réelle autour de la cavité du corps des Polypes (pi. XIX, lig. 1,«).

Ri'si'Qu.r scroiiddircs. Dans la ligure 1. au point (V). on a vu (pie. dans la paroi des canaux formant le réseau autour de la cavité des Polypes, étaient percés de petits orifices. Ce sont eux qui s'ouvrent tantôt dans les gros vaisseaux, tantôt dans les petits, les mettent en communication avec les réseaux secondaires, (pii occupent en les croisant en tous sens les mailles des reseaux itrimilifs (ju'on vient de voir. Les figures '^ et o de la |)lancbe XI II montrent bien les ra|)ports des i"éseaux secondaires avec les parois (//) d'une cavité d'un Polype.

A plusieurs égards cette figure est intéressante, car elle montre en (w) le prolongement de la sitbsfnHrp fondamentale [mi'x] (wesof//œa) qui du sarcosome s'avance dans la cavité du l'oiype pour y former la charpente des lames mésentéroïdes. On y distingue vaguement les traces des libres musculaires (|ui pciinclti'nt la i-éti'action des replis mésentéroïdes.

En résumé, l'idée (pi'on doit avuir du sarcosome est celle-ci : un

:mo II. i)K i.A(;.\zi:-i)rTiiii:i{s.

ti^Mi i-t'llulain' riiii(l,iiiiciit,il. yriiri'al. ;iv('i- lilirrs imisculaii-cs (et sans duiili' à ('■Iriiiciits iit'rvcux puis {ii'il est riiiiiiciiiinrnt scnsililc 'i, tra- vei-sô par «les irscaux df vaisseaux à i;r(is calilur. fdniiant une couche supérieure et une iiitericuie citunue un l'a vu. et d'innoni- bral)les capillaires s'entre-ciuisant en tous sons, entre les spicules et les vaisseaux principaux.

On peut, (l'une façon très ('•lé,i;ante. déniontrer la disposition de ces vaisseaux. Il sui'fit pour cida de l'aire dissoudre les ti)i- cules des échanlilldiis dans l'eau cliargée d'acide nitriipie à I « o- La substance fonda nu'nta le du sarcosome, tout en prenant une teinte légèrement ambrée et devenant plus résistante et plus transparente, se laisse mieux entamer par le rasoir. Un peut alors faire desc(»upes minces, tangentielles à la surface des Zoanlbodèmes. et Ion voit tous les vaisseaux former le réseau superficiel dont le |)lan est parallèle à celui de la surface, ainsi (pie les moindres canalieules formant le réseau profond et secondaire.

Les parois des canaux deviennent, sous l'action de l'acide, opaques et brunâtres. Ce (jui permet de voir l'ensemble des vaisseaux, dans la coupe rendue transparente, et d'où ont disparu les spicules.

nuelle est la structure de ces canaux ?

Ils sont tous composés par une coucbe de cellules cubi(pu'S formant un épitbéliuni très nettenuMit disposé (pi. XIN'. lig. 3 et i).

Sous un grossissement de 500 diamèti-es. on dislingue les ciN vibratiles actifs (pu' poi-te la fa^-e interne de ces cellules. r(''gulièi-enient rapprochées et produisant une lamelle ininterrompue.

Les cellules, en jdus des cils vibratiles (pi'elles portent sur leur face répondant à la lumière du canal, sont remplies de granulations très Unes (pii. sous la lumière riMlécliie. les foni paraître Id.iuclies. (pii. par la lumière transmise, les remleul au conlraii-e obscures. Cela lienl aux granulations exlrèniemeul nomlireuses el Unes (pil remplissent

' Il va sans (lin> (|ii<' les auteurs ((iii ont Ironvr des fcllulcs alloni;fcs et s'élcvant à leurs exlrcmilcs en filjrilios polaires, les ont consiiU-rties <-oinme les représentants du système nerveux (IlicKson).

CORALLIATRES DU r.OLFK DU LION. ;581

ces cellules. On arrive l)i('n à apercevoir le noyau, mais non sans difficulté, dans ce milieu obscurci par le nombre des granulations.

Dans les canaux des réseaux capillaires infiniment petits et nom- breux, la lumière des conduits est difiicile à reconnaître, les cellules ont une taille de beaucoup inférieure ù celle des cellules des gros troncs, si bien que, dans la figure 3 de la planche XID, la cavité des vaisseaux capillaires (r .s-), le canal central n'a pas été indi(|ué. bien que cer- tainement il existe. KoUiker et Pouchet nient l'existence de ce canal. Puisque nous revenons sur cette figure, on peut remar(|uer que dans la partie (eml) qui représente la face interne de la cavité générale du Polype, la structure est la même que celle des vaisseaux; mais que les cellules plusnond)reus(^s et plus tassées dans cette partie sont sur plusieurs rangs.

Ce sont les vaisseaux, les réseaux de tout ordre du sarcosome qui reçoivent les produits de la digestion élaborée dans la cavité du Polype, produits qui appartiennent, une fois introduits dans le sarco- some, non plus à un Polype, mais h la société tout entière. Ce fait a été reconnu récemment par Dickson chez l'Alcyon ordinaire.

Dans VHistoire du Corail, qui date de 18G4, on trouve l'ensemble des vaisseaux décrit et figuré avec la plus grande exactitude. Ce sont les vaisseaux du réseau profond qui, sur les tiges du Corail (polypier), laissent des traces de leur existence et produisent les can- nelures qu'on y observe.

Exemple bien remar<|uable d'un socialisme vraiment piatiqu(.' et poussé jus({u';i ses extrêmes limites. Car si une partie d<>s membres actifs de la société se repose, quant elle a digéré, le sarcosome, dont les vaisseaux restent béants, conlinue à charrier les liquides chargés des produits alibiles dans loule létendue delà lame parasite, et l'on ne peut nier que ce qui a été produit par l'une des parties du Zoan- thodème puisse servira la vie, à l'accroissement d'une partie éloignée de celle qui a pnjduit l'élément nourricier. Une telle solidarité est loin d'avoir été enviée et conseillée par les ])lus actifs promoteurs du socialisme humain.

382 II. I)K LACA/K-DITIIIKUS.

Il me siitivirnt (|irrn l8ito. apivs la iiiissidii (|iu' j'avais r('iii|ilit^ en .\rri(|U(' pinir ri'liiilf ilii (iorail. j'avais eu rdrcasidii <Ip jiic tntuver en rapport avi'c un liuiiinic piiissaiil qui. axant son arrivi'c à la fortunr. avait c'cril dfs ouvi'ages les plus libéiaux et très sdcialislt's. La conversation s'élant eni;a,i;ée sur les sociétés que forment les différentes espèces de Polypes, je lis allusion aux i-èves que certains socialistes avaient faits de la iiarti('i|)ation eji coninmn de tous les hiMiélices du travail. Mal m'en prit, et la froideur ([ui suivit celt»' allusion me prouva ipic j'avais mal juiii'' de l't'IVet que |»ioduirail ma comparaison.

l'n mot encore sur les vaisseaux.

La découvei'te des vaisseaux faisant communiipicr la masse des tissus avec la cavité générale du ciM'ps des l'olypes et s'iri'adiant ilans tout le sarcosome est parlaiicmciil iiKliiph'T par le |)rofesseur IL Milne-Kdvvards, dans son travail de i<s;{7 sur l'Alcvonide élégante. Il faut lire ce ti'avail qu'on trouve dans la :2""' séiie (\r> AniKih'!^ dt'K Scicnri'K na/i/rr/fcs pour 1837, tome l\ . |)l. Ml. MIL .\l\'. XN' et W'I. Il est ienq)li de faits intéressants (pi'on i-éédite et (pii s'y trouvcnl pai'faitement signal(''s. .1'.' n'avais certes ])as ce liavail en main |»endaut mon voyage en Afri(pir et j'y rruiaripu' ilcs dessins absolument semblables à ceux que j'avais faits bien longteuqis après ceux de l'illustre niaftiv^ (pii avait le don de riMidre si liim la nature vivante avec son crayon.

S/)ifi//rs tn\ .Vr/c'/v7r.s'. (les ('•!(' mcnis. liguri's. solides, bien con- nus, sont extrêmement n(unbreux. fort colorés ou absolumrnt inco- lores. \ Oilà un caractère (pii. pour les ih'tei'minations. (nivrc (pichpu' peu la porte au doiilc : dans Idus les cas. leui' l'orme si cr n'est leur couleur oll're s(Mi\enl un moyen de sj)écilication. .Mais disons que. ici. toutes les lois (pie le saicosonn- est coloré, ce qui est le cas ordinaire, c'est an\ spicules ijuil iloil sa couleur.

Les trois coideurs (pu- l'on trouve sont le blanc, on |i!ut(M l'absence de ciiuleur. avec la Iransparence du cristal laissant voir la blancbeur

CORALLTAIRES DU GOI.FK 1)1 fJON. 383

des tissus mous suljjacents 1(^ i'uui;t\. variant du rose violacé au rouge de la luil»' pilre. au veriuillon sale enlin le jaune.

Jamais je n'ai rencontré un Zoanthodème tout jaune, jamais non plus je n'ai trouvé les Polypes uniquement jaunes. Quelquefois, sur les parties du sarcosomc étendu en lanu'lle mince entre deux verrues ou tumeurs [)orlant de nond)r('ux Polypes réunis, dans la partie les Polypes sont i-ares. on voit au milieu du rouge des traînées de taclies jaunes.

En examinant avec grand soin les nombreux et très beaux échan- tillons que j'ai rapportés des côtes d'Afrique, j'ai remarqué que tou- jours quand la teinte jaune se présente sur les Polypes (nous verrons plus loin cttunnent cette couleui- est répartie), c'est sur les échantil- lons à sarcosome fort colorés eu rouge sond)re.

.J'ai sous les yeux, en rédigeant ce travail, un des échantillons dans l'alcool dont les Polypes sont à moitié sortis du calice du sarcosome qui les loge ; ces Polypes paraissent en effet jaunes. Et l'on comprend (juun seudjlable échantillon ayant du servira Milne-Kdwards et Jules llaime ait pu leur faire prendre pour caractéristique de l'espèce la couleur jaune du Polype. Mais nous reviendrons sur cette question à propos des Polypes.

Quand il s'agira des variétés de l'espèce du Stjmpodiuin cora/loïdes, il sera nécessaire de reprendre cette question de la couleur.

Toujours est-il qu'en ce qui touche le sarcosome et le jaune. Ton ne voit sur lui que des taches disséminées et rares de cette couleur, taches qui. peut-être, sont les points de départ <lu développement des blastozoïtes. Mais quand on détache des parcelles de la couclie rouge, on trouve presque toujours, mêlés aux spicules d'un joli rose déterminant la couleur générale, quelques sclérites jaunes, ce qui certainement cause la inodilicalion de la teinte générale lorsqu'elle n'est pas rose, uuiis d'un rouge de brique pilée terne.

11 ne faut d'aillfHU's point oublier ([ue lors({u'il s'agit déjuger de la couleur d'un corps contractile, (juand cette couleur est due à des particules figurées, solides, disséminées dans les tissus nujus. l'inten-

:i84 11. ni: lacazk-di tiiiI':rs.

sil(''. la liaiilt'ur iln tmi do la f(iul<'ui' est causro par le plus nu lin lins (lo contracture des tissus mous incolores, et cela par suite du ra|)f»ruclRMii<Mit ou de réloiunonient des pa)'tieules solides colorées.

Iji fonnc 1(1 j)/i/s (jrnc'/'d/r des Sj)iri/h's du Sairosamo prupioiiicnt dit est celli- d'un fuseau fV»rl l'éi^ulier, droit. rhari;('' de petites nodo- sités saillantes et spinuleuses à Ifur sniTaee. ayant les deux rxlré- niités seiiddahlcs.

Leur taille varie (juelrpie peu. elle ne dépasse guère 1 millimètre.

On comprend qu'on en ti'ouve ili' moins longs jiuisqu'ils com- mencent par être sans nodosités et très courts et ipi'ils n'atteignent la plus gl'ande taille (|ue l(irs(jue li's progrès de leur il(''Ve|(ippciiient sont ari'ètés.

Il ne faudrait cependant pas croire (jue la forme des spicules est uiii(|uement celle d'un fuseau. I^eur développement subit des arrêts, et souvent (ui lenconti'e des éehanlillons pi-ésentant une extrémité tronquée: (|uel(iuefois on en ti'ouve en forme de croix grecque; on en rencontre, coinme llickson l'a remarqu('' chez l'Alevon palmé, en foiiiie de doinhelles. c'est -<à-dire de courtes baguettes teiininées ])ai' des extrémités renllées en houle.

D'une façon générale, on peut dire (|ue la forme en fuseau est celle (pii prédomine et (|ue toutes les variétés, dues à fies iiiudilicaliniis dans le dévelojijn'inent. sont relalivemeiil ex.cep- t i iiiiielles.

I,a ])ositioii est |inur le |dus grand ii(iiiihi-e la suivante, l/axe du fuseau est parallè|(> aux deux surfaces du sarcosoiiie : mais il en est cependant (juehpies-uns (|ui sont incliiu's sur ces faces. e| de n'sulte un premier entre-croisement. Mais il eu est aussi (pii. relativement à la [dus grande Idiigui'ur du Zii.inthndèine. sdiit |ieipendiculaiies ou |iMiallèles à cette Idiigueiir: de un secolid un nie (reiil re-cniiseiiieilt et la su|ierp(isilion de deux (Ui |»lusieiii> sdiMites fonnant \.

la position est très constante. c'e>t dans le voisinage {\v^ vais- seaux. Les sclériles se ilii'iuciit en sens divers, laissant entre eux

( :nU A M. I AIRES DU GOLFE DU LION. 385

l'espace nécessaire, plus ou moins polygonal, par lequel passe la bran- che soit verticale, soit horizontale des canaux qui traversent en tous sens le sarcosome (pi. XIV, fig. 3).

Il importe de remarquer que les spicules, en s'entre-croisant dans les sens qui viennent d'être indiqués, forment comme un feutrage, et dans les lambeaux du sarcosome que les coupes peuvent donner, on voit par transparence des stratifications de sclérites d'autant plus serrées que la contraction est plus grande.

En résumé, pour l'épaisseur du sarcosome, que l'on fasse une coupe parallèle à la surface externe dans les différents points de la hauteur, toujours l'on trouvera des spicules en grand nombre dont Taxe sera dans le plan de la coupe et la direction très variée. Ce qui prouve qu'il est difficile d'indiquer une direction unique, surtout si l'on remanjue que dans les coupes perpendiculaires aux pré- cédentes, on rencontre la même disposition ; les spicules étant couchés parallèlement au plan de coupe, se trouvent par cela même perpendiculaires aux précédents.

Il faut d'ailleurs remarquer que, dans les différentes coupes, l'on rencontre des spicules ébréchés qui. se trouvant perpendiculaires aux plans des instruments dirigés sur eux, ont été évidemment cassés.

Mais il est un point qui mérite l'attention, car lorsqu'il sera ques- tion de la Rolandia. nous trouverons entre les deux genres une grande différence. C'est le suivant :

Le tassement, le feutrage des spicules est ici égal au milieu de l'épaisseur du sarcosome et tout près de ses deux surfaces, au-des- sous de la surface externe comme au-dessus de l'interne, d'où il résulte que la coloration est aussi accusée sur les limites supérieures et inférieures que dans le milieu du sarcosome.

Enfin, autour de la base de chaque Polype, il existe comme un calice qui, par sa coloration intense, tranche vivement sur la teinte claire due à la transparence de la colonne du Polype l()rs((u'elle est bien dilatée et épanouie.

ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉX. 3'^ SÉRIE. T. VIIl. 1900. 23

•386 II. I)K LACAZK-DI TIIII:HS.

Il y a autour de la hase de chaque Polype connue un feston à huit (lents (jui s'élève du sarcosonie et conserve tout particulièrenit'nt sa couleur.

A la surface du sarcosonie, les spicules ont leur axe poui' la plufiart perpendiculaire à l'axe de la dent du feston calicinal. par ronsé(jii»'nt à l'axe total et vertical du Polype, mais païaUrlc à la surfacr du sarcosonie. On comprendra la raison de celte position en étudiant l'organisation et la livrée des hlastozoïtes t»u l'iily|»es émergeant du sarcosonie.

Les spicules ayant la forme aciculaire ou en fuseau sont les plus nombreux. C'est cette forme qu'il importe de dunnei- dans les dessins et de la considérer comme typi(jue et rara(téristi(|ue.

Mais il iniporle aussi fie faire remarquer (]u"t'n disscilvant la sub- stance molle soit par les alcalis, soit par la putr(''faction. en opé- rant ensuite dans un vase plein d'eau absolument comme le font les fabricants d'énieri qui foui-nissent des pi'oduits de finesse différente depuis une minute jusqu'à soixante minutes, dont la .grosseur du grain est en ra|q»ort avec la duii'c de la précij»itation au fond dc^ vases ou la durée de sus|iension des particules solides dans l'eau, on trouve des spicules extrêmement délicats et de très faible taille flollanl encore dans l'eau après avoii- attendu (jue les plus gros sclérites fussent tombés au fond du vase. Parmi ces éléments de faible taille, on trouve des formes en croix, des petites massues coui'tes teintes spi- nuleuses. (les formes variées des jeunes spicules se reiii'otilreiit dans tous les Alcvonaires. Il n'en faut pas tenir conq>te (piand on veut juger de la foime typique, (le n'est ipie la l'orme dominante dans un état conqilet de développement (|u'il faut reuai'der comme caracté- ristique. Les autres sont des formes de passage des dillerentes étapes <lu dévtîloppement (»u bien sont dues à (piel(|ues conditions anormales.

Aussi dans les dessins repi'ésenlant les é|(''nients solides (le>^ Alcyo- naii'es est-il innlije de ninlliplier les liguies et de donnei' pres(|ue toutes b's l'oi'mes très diverses que l'dn peut renconlr<'r.

Tout au |ilus en faisant une élnde i:énéiale du dt''velo|>peinent des

COHAIJJAIUES Dr (JOLFE DU LION. 387

sclérités puun-ail-on arrivera faire connaflre jiai- curiosité les (lifFé- rentes formes qui ne peuvent être caractéristi(|ues des (espèces.

Il faut donc' sattacher à rechercher la forme spéciale dominante, à moins qu'on en rencontre (juelques-unes dans des parties de l'orga- nisme où elles se maintiennent constantes. On en verra plus loin un exemple.

Coulcnr du sa/roso/tie du Sytnjiodiinn. A (]uoi est due la cou- leur du Zoanthodème du Sympodium ?

Les tissus mous de cet Alcviuiniir sont d'un hlanc de lait, ses scié- rites sont jaunes ou rouges, (le sont les sclérites rouges (jui déter- minent la couleur générale.

J'ai rappelé plus haut (ju'ii y a déjà longtemps, j'ai présenté à l'Académie des sciences un travail sur les causes premières, non seulement de la couleur des Alcyonaires, mais encore sur les causes secondaires qui, dans (juehjues cas. transforment complètement la couleur primitive naturelle en une teinte secondaire qui est acci- dentelle.

Dans sa Monofjraphk' die (iorcjoniden, G. v. Koch s'occupe de la couleur des êtres qu'il fait connaftre. mais il ignore sans doute qu'un travail précis a été fait déjà sur ce sujet*.

(lomme il ari'ive assez souvent dans nos (Comptes rendus, toutes les hranches des sciences y étant représentées, des mémoires d'his- toire naturelle, de zoologie par exemple, se trouvent noyés entre des notes de chimie, de mathématiques ou autres ; alors ils passent inaperçus. C'est prohahlement ce qui est arrivé pour mon travail : aussi ne sera-t-il ])as hors de jti'opos de le rappeller ici. G. v. Koch pouri'a voii' (]ue dès 18()4. c'est-à-dire vingt-trois ans avant son travail (jui date de LS87. j'avais précisé les causes de la couleur et île son altération chez certaines espèces. Je reproduis cette note - :

« Dans mes études sur la reproduction des Coi'alliaires, j'ai dû, sur les lieux mêmes vivent ces animaux, employer pour les déterminer

' Voir Compte rciulii 18G4. 1' scinesirc, t. LIX, u" û, p. 202. - Voir i(l., vol. Il, i8<l'4, p. aôa.

?,HH

II. 1)1-: LACAZr.-DI TIIIKHS.

les (tii\ r;i,i;t's les jdiis jiistcinont ('Stiin(''s, et je me suis iiinitiM ^ippirii (les (liHV'icniM's li'rs yi'andos qui existent cnlri' les (|fscii|ili(ins ri les olijetsauxquels elles se rapportent, .\insi. tandis (jiie telle es])r(t'. imli- qiire à tort (•oimne étant blanche ou noirâtre, est d'une hflle c\ ijcIk' iiinlnii', telle autre est réellement caractérisée parsa vraie ((iloialion.

» A (■(M('' (l'une espère bien d(''crite. je naturaliste est dune exposi'' à en reni-DuIrer une avec un caractère ipii n'est pas justi'. et si la couleur le conduit exactenu'Ut à l'espèce dans un cas. elle l'eu éloi.^iu' dans l'autre. Les descriptions ne sont pas exactes; elles ])èclient parce (pTelles ont été faites sur des animaux moi'ts. et elles ne se rapportent pas aux animaux vivants.

» Voici (pu'l(iues exeni|>les: f^a Go/'f/o/u'a sit/j/i7/s, au sortir de la inei', esl d'une jolie c(udeur (U'an^ée le rouge domine; dans les ouvi-ages on la déciàt connue étant blanche.

» La Murin'd ///aro/nus est orangée quand elle esl vivante : elle esl inditpu'e comme étant noirâtre.

» .Mais à ('(Mé de ces indications peu conformes à ce (pii existe, b's (ion/oiirlld sdnncnlosd . Jiincclhi cloïK/ota . AIri/oiii uni ikiIiikiI ion . se ti-ouvenl (i(''crits avec leur véritable couleui-.

)) La cause de celte dill'éreni-e est due à la nature de la malièrn colorante, (pii peut avoir son siège dans deux |iarties lrè< di-lincles des animaux. TaubM ou la r<Micontre dans les tissus mous, lantôl (Ml la trouve dans les s/ticit/fs (Ui cor'puscules calcaires di'-jà (Mudiés au |ioinl de \ue de leur foiane par .M. N'alencienues el au\(piels MAL Milne-I'.dw ards e| .lides llaime (ud diuiin'' le nom de Sclrrilcs.

» Dans le preuner cas. les cellules (pii c(Mn|(o--eul le sarcosome. les jiar(»is du corps des l'oly[>es soid renqdies de urauulal ituis Mues colorées (pu donneid la couleur : mais celte matière esl d'une nature ti'ès délicate et elle s'altère avec la plus graiule facilit(''. soit après la mort, soit par rexpositi(m à l'air.

» Dans le second cas. les ('-h'-meids durs et calcaires seudtlables aux jtolypiers lésislaid aux condili(Uis de dessiccation el d'alb'-ralimi. conservent la nuance (pu existait pendaid la vie.

cnuAiJj AiUKs or (Joi.kk ni' lion. :i89

» n esl curieux de roiuai'(|Ucr (|u<' le plus souvent, (piaud les tissus mous sont incolores, les spiculcs sont colores, et (jne. Iurs([ue ceux-ci sont blancs, incolores et transparents, les tissus mous soutplusou moins vivement colorés.

» N'oici, (lu resl(\ ([ueNjues faits qui ne laissent aucun doute. Les spicules du (lorail sunt rouges, ceux de la (iorgonella sunncntosa sont jaunes, ceux de la Juncclhi chuKjata, terre de Si(Min(^ ; a|)rès la murt les Zoanthodèmes de ces espèces conservent leurs couleurs.

» Dans les Prhnnoa verfici/laris. Gortjonia suh///is. //. i:crru- cosa, Muricen plaromi/s, M. violacea, les spicules sont incolores et les tissns mous d'un l'iche coloris, surtout dans la deinière espèce. Toutes les teintes disparaissent, et la Murirea riolacea, après avoir étc durant sa vie de la couleur la |)lus belle, devient d'un noir terreux, qui n'en fait pas un ornement i)our les colli'ctiinis.

» .le dois l'avouer, ce n'est (ju'après avoir assisté aux transforma- tions par la tiessiccation (jue j'ai pu me reconnaîtri' dans les des- criptions, en ayant les espèces vivantes sous les yeux.

» C'est donc par transparence que. dans l'un et l'autre cas, on voit la couleur de l'un des éléments. Ainsi pendant la vie *\o la Muricea rioUicra^, c'est au travers de ses spicules incolores et transparents que l'on voit la teinte violette de ses ,i;raiiulati(jns cellulaires ; apiès sa mort, c'est toujours la même cbose, mais les granules étant devenus noirs, c'est cette couleur que l'on voit. On n"a qu'à intervei-tir les cboses lorsque les spicules sont colorés et les tissus incolores.

)i Ouand les spicules sont colorés, comme souvent les .tissus se dessèchent extrêmement, alors ce n'est réellement plus (jue la couleur des premiers qui apparaît : toutefois les seconds peuvent, comme dans

Cette Muricea doit être la Muricea Chamœleon, de G. v. Kocli. Nous la trou- vons à Banvuis, souvent, uniquement violette, comme je la connaissais en Afrique. Voici ce que j'en avais dit: La Muricea violacea : « Cette dernière n'est pa« dans les ouvrag-es définie d'une laçon suffisante, mais me paraît être une espèce des plus distinctes et des plus évidentes »; on voit ([u'elle est indicpiée comme espèce (.iMwa/. des Se. nat.; h" série, i8IJ5, vol. III, p. 35f)) dans mon mémoire sur la structure du polypier des Coriioncs.

390 II. I)i: I.ACAZK-DnilIKKS.

le (Idiail par cxt'iiipli'. Joindre cl mrlrr Inii' Irintc à celle di's spiciilcs. aussi les échantillons passent-ils, en niouranl. du roiiiic le jdus ]»e;ui au rouge vermillon, et nu^nie au rouge hi-ique de la iJtliaige.

» 11 est donc nécessaire, on le voit, de ne point in(li(|uer d'iiiic manière absolue la couleur d'une espèce, si l'on n'a (pie des ('(diaii- tillons desséidiés. à moins toutcj'ois ipic la cohtiaiioii ne soit iliie aux s[)icules. au((uel cas tirs prohahlenienl lespèce a\ail la même couleur avant qu'après .sa mort.

» (!e qui précède ne se rapporte qu'aux espèces de la Méditerranée, dépendant d'aj>rès quel(|ues laits, je suis porté à cidire (pi'il en est de même pour toutes les (îorgones : mais on doit conquendie. d"après ce (|iM pn'M-ède, (pielle rései've il convient de conserver dans |ou> |e< jugements jiorti's a iiriori. Il est nu^-me cei'Iain que. dans (pielques espèces, la couleui- des spicules et celle {\i'<. tissus mous peuvent se mêler et se confondre.

» Les changements de teinte dus à rall(''ration des ti>sus ^onl tellement Constants (|u'ils m'ont servi bien des fois à juger de la lionne foi {\v> pêcheurs (jin m'apportaient des olijels de la mer. I.a Murircii i)l(ii<nmi:<. pai' exenqile, noircit très vite après sa mort, même dans l'eau mal lenouvelée, à plus forte raison quand elle est exposée à l'air : aussi pour peu que les pêcheurs n'eussent jtoint [iris de soin i\vs oiijets. la Mui'icea. (pii abonde dans les mers de la dalle et (|ui se trouvait associée à toutes les espèç(\s ipu' je demandais. d<'venail noire et me fournissait le témoignage certain de ce (pii avait (''lé fait, .le ne m'y lrom|iais jamais.

» VjU r/'sumé. on trouvera ici une nouvelle preuve de lulilili'' det< éludes faites sur la nature \i\anle. dans les condilion-- normales de la vie... ISIi'i.. m

Dans la nionourapliie des (iorgoiu's de .\ a [îles, l'on trouve, pa^e IS. un chapitre sur la structure des (iorgones. l'artiide I (Irshilt iind h'di'hi' (ter ( '.aldii icii . < >n v voil. de même ipTaux desi-riplions spé- ciales des diUV'renles espèces {\y\ genre. (|uels (diangemenls de cou- leui's éprouN iiil le-, (lorijonid (jiroliiii (c'est la (ion/diiid si//)fifisi\<'

CORALLIAIUES DU GOLFE DU LION. 391

y\. Milne-Edwards et J. Ilaiino, les Miirirca placomiis, M. violacea. (]ette (lerni(^re que j'ai ainsi trouvée et noimuée en 1864 pour ne eiler qu'une pul>lication et qui est \a Muricea Camœleon, etc., etc. (J. V. Koch n'avait évidemment pas pris connaissance de la note qu'on vient de life. Il est difticile de croire qu'il l'eût passée sous silence avec intention.

.le n'aurais d'ailleurs rien h changer à mon travail ;. il était exact et vrai en tous points, il y a trente-six ans, il n'a rien perdu de sa valeur. Il a paru à une époque les considérations d'histologie introduites dans la connaissance et la détermination des espèces n'étaient pas chose commune; aujourd'hui les études de ce genre sont nombreuses; elles ont pris une importance grande, mais non très nouvelle.

Dans le grand travail de (î. v. Koch, mon nom est cité à propos de l'embryogénie de l'Astroïdes et des Actinies ; on sait qu'à cet égard nos idées ne sont pas en tous points conformes (loc. cit., p. 80).

Pour nous résumer, et en ce qui concerne la couleur des Sympo- diums, il est évident qu'elle est due aux sclérites, dont les nuances roses, jaunes ou rouge vineux sont vues par transparence au travers des tissus mous. On trouve dans ce genre un cas semblable à ceux déjà cités dans la note reproduite ci-dessus. En se desséchant, les vaisseaux, qui pendant la vie sont d'un blanc très pur, jaunissent un peu et, en se mêlant au rouge des spicules, leur donnent cette teinte rappelant la tuih; pilée.

IX

POLYPES (PI. XIIl

Quand ils sont bien épanouis, les Polypes ont une fornu' et un port très élégants et gracieux. Tantùt dressés, tantôt penchés de différents côtés des Zoanlhodèmes. ils étalent <ni conti'actent à demi leurs char- mantes corolles, comme on le voit sur la planche XII.

Leur base s'élève au-dessus du sarc( tsome. (Mitourée par les huit dents

:i92 II. I>l-: LACAZK-DITIIIKHS.

(l'iin calice (|ui. Idrsijuc le Polype l'enti'e en se c(intraclaiit . feiiiie lu

cavité résullaiit du reliait ilu corps.

Au-dessus de ce feston calicinal et ininiédiateinent après lui. le

corps est transparent ; ses parois étant foi-t minces et délicates *, on

peut reconnaître les organes intérieurs.

11 n'est pas possible d'assigner une forme alisohie au corps des Polypes, car elle varie infiniment avec l'état de dilatation ou de moindre ('|)aiiouissement.

Sur un exemplaire bien épanoui, le corps, au sortir du sarcosome, éprouve un léger étranglement, puis il se dilate un peu, son diamètre est plus grand qu'au voisinage du sarcosome. Au-dessus de celte dilatation jusqu'au péristom*». on voit une portion |iliis Imimie (pii est légèrement coni(iu<', car elle api>artieiil à un cône très allongé, dont le sonnnet se trouverait au-dessus du péristome (pi. Xll).

Lorsque les Polypes sont aussi complètement épanouis que possible, les parois de leur corps deviennent très transparentes, leur épaisseur din)inuant beaucoup à la suite de l'extension qu'elles prennent. Aussi, au travers de ces jtarois délicates, l'cconnait-on facilemeid les replis mésentéroïdes remontant ius(iu"à l'exlréunté inférieuie di* INesophage, qui descend jusque vers le milieu de la longueur du corps, et les cordons entéroïdes; enfin les end)ryons colorés en rouge qui se meuvent dans la cavité sont surtout très faciles à y recon- naître.

Ai'rivés au-dessous du |)éristome, les huit liras, eucoi-e unis, se manifestent par un épaississement ipii, sur les animaux vus de profil, forme un angle plus Duvcit (pi'un angle droit. m;iis qui s'élevant obliquement sur la paroi inférieure du péiistome, à peu près à i;>, arrive à rendre parallèles la ligne tangente à la paroi du corps et celle qui prolonge le dos du tentacule.

La production de cet angle a sa raison d'être, tille est due à la disposition des sclérites dans cette partie du corps.

' Silivr,' l;i (lrs( ri])li()n sur la |ilaii<iic Xll cl sur irs .'{ l'.>ly|irs A, B, C, ilu milii-u «il- l;i |ilan(')ir.

CORALLIAIUES DU GOLFE DV LION. 3 9 .'î

Vdyons la disposition dos spiruli's dans les pai'ois des l)last(»zoïtes. Elle fournit des caractères iju'il inipnile de mettre en liiinière, surtout pour les liesoins de la coniparaisdn des deux types, ol)jet de ce travail.

On vient de voii- ({ue les spicules occupant les dents du feston cali- cinal dépendent du sarcosonie d'où émerge le corps du Polype.

Dans ces dents calicinales, les spicules sont couchés ayant leur axe perpendiculaire ta la ligne médiane de la dent. Il en est d'inclinés, mais, pour le plus grand nombre, c'est celte position qu'ils ont.

Du sommet de cette dent sarcosomique part un«> traînée de spicules logés dans la paroi mince du corps c{ui remonte jus(iu';i la base du talon extérieur du tentacule correspondant.

Les éléments scléreux de cette traînée sont coucliés en travers et perpendiculairement à la direction de l'axe du corps. Ils ont. en un mot, une position semblable à celle de ceux qui sont dans le feston du calice sarcosomique. Ils sont plus ou moins nombreux suivant les individus et dès lors colorent plus ou moins la bande suivant le degré de contraction, c'est-à-dire du rapprochement, et surtout de leur n<.)mbre (pi. XL tig. 5 ett)).

Arrivés à la base des tentacules, ils prennent un plus grand déve- loppement et peu il peu se mêlent à ceux qui vont former l'ai'mature et la livrée du péristome.

A la base des tentacules et en dehors du péristome. les spicules for- ment une bande circulaire, un anneau, dont il inqtorte d'isoler les éléments afin d'en mieux C(»nnaître les caractères.

Leur longueur prend des proportions considérables, trois ou quatre fois celle des spicules ordinaii-es du sarcosome. De plus, ils offrent ceci de particulier qu'entre les angles extérieurs du talon des tentacules, ils sont horizontaux en supposant le Polype vertical et le péristome placé en haut. Ils se courbent légèi'ement vers le milieu de leur longueur et présentent la concavité de l'arc qu'ils forment en haut. Entre deux tentacules, cluniue s|)icule courbé en arc s'étend du milieu d'un tentacule au milieu de l'intervalle dr deux tentacules.

394 n. DE I.ACAZK-DrTIIlKRS.

nn<'l((u»^s-iins ainsi c(»uil)(''.s restent pai- un*' ninitir h la l)a>;t' fin tentacule' et reniuntt'iit ]»ar l'aulit' iimilir dans Ir dos du tentacule.

De la sni-t('. il arrive ((u'unc jtartif ('>| liori/.itntalc, Taulrc (''tant à peu près verticale (lu ûl)li(jue. (ju'il y a conver^iMice des spicule>> ai'(iués syniétri(pieinent jilaci's sur le dus du tentacule par leur (larlie redressée.

Ainsi se forme, en se détachant de la ceinture circidaire de la hase du péiislcuue, une hande dorsale des tentacules, qui leiuunte assez, haut ius(prà l'oiinine ta |)eu pi'ès des premiers tubercules formant de (diatpie cùlé du hras les pinnules caractéristiques des Alcv(Miaires.

A ce feutrage des parties courhées ascendantes des spicules. viennent s'ajouter d'autres très longs sclérites, non couiht's. ipii com- plètent celte armatuie dorsale.

Brusquement cette l)ande, vrai hlindage de la hase du talon tentaculaire, se transforme, les spicules se raccourcissent beaucoup. de\ ienneid de plus en ])!us nondtreux. lass('s et rapprocli(''s. fornianl coninie une (diai-|»eute dans la j)lus gi'ande partie du tenlacnle dans toute l'étendue se trouvent non jilus les simples tuhercules icpi-é- scntanl les premières jjiniuiles. mais tout le long du dos en l'ace des liarhuh's bien foi'mi''es et caract(''risti(pics ( |)1. Xlll. lig. lOi.

N'ers l'extrémité libre du tentacule, le nondire. ainsi que la gran- deur des scléi-iles diminueid lapidemeiil . cl les qnelipu's-uus ((ui i-esteiit. toujours d'une taille iidÏMieure à ceux cpii les précédent, pré- sentent (piel(|uefois leur axe pei|ii'ii(li(iilaiie à l'axe du tentacule (pi. XI, lig, .^iet C).

(tu le voit, on rencontre donc quatre \ai'iél(''s de scli^riles depuis le sarcosume jusfpi'à rextrémit('' du tentacule,

.Nous allons revenir sur leiii' l'oiine. mai-- >iunalons d'alK^rd ce qui liappc le plus dans leur observation, quand ils sont colon''s : c'est le cbannenieiit de la couleur avec les [ioint< on on les obsei-ve.

Dans la (leiil du feston calicinal. la teinte rouge se i-approcbe (il

CORALLIAIRES 1)1' (iOLKH Dr I.ION. 395

s'agit de lu couleur vue au iiiicruscope par la Uiuiièfe transuiise) un peu du violet : dans les bandes s' élevant du calice jusqu'au péristome, la teinte est jaune : c'est le cas ordinaire des Synipodiums de la (-aile, puis le collier sous-péristomal est rouge ou d'un rose intense ; enlin le blindage du dos des tentacules dans la partie libre et pinnée est de nouveau jaune ou incolore ou trans|)arent.

Si la couleur jaune n'existe pas, les spicules des bandes du corps et du dos des tentacules sont incolores, la teinte rouge avec les deux nuances restent ce qui vient d'être dit.

C'est à cette couleur, t\m parait assez intense quand le Polype est contracté, qu'il faut rappoiter le caractère (Polypes Jainiesj indiqué I>ar Milne-Kdwards et Jules Ilainie. J'ai «lit que les écbantillons de Synqiodiuni lappnrtés par rex])édition scientitîque de l'Algérie avaient été déposés au Muséum. C'est très probablement d'après ces écbantillons que les descriptions des auteurs français ont été faites.

Encore un mot sur la forme des spicules.

On vient de voir la dillerence qu'ils présentent pour leur longueur et leur couleur suivant leur situation à dilVérentes bauteurs du corps des Polypes ou dans la profondeur du sarcosonie.

Dans la plancbe XI (tig. 5 et G), quelques-unes des formes les plus fréquentes et caractéristiques ont été dessinées en supposant leur place respective conservée.

Dans le sarcosonie, les spicules fusiformes rouges mélangés avec (luelques-uns de jaunes sont nombreux et de belle taille, mais jamais aussi allongés (ju'à la base du péristome (pi. id.. tig. G, s).

Ils sont mêlés à d'autres beaucoup plus courts n'ayant pas la forme de fuseaux et présentant, comme caractères, les extrémités tronquées et la longueur deux ou trois fois égale à l'épaisseur. Aux deux extré- mités et sur le milieu de leur longueur, on voit des tubérosités béris- sées de nondjreuses spinules.

C'est une observation qui s'applique à tous les spicules du Sympo- dium : plus la longueur e.st considérable, moins saillants sont les mamelons, moins nombreux sont les spinules qui les bérissent.

396 II- l)K LACA/K-DITIIIKUS.

C'ost ainsi (jur les spicules les jdiis Idims ipl. XI. Ijii-. (V), ceux qui forment le collier extérieur à la base du péristoine et ceux qui forinont la charpente dorsale du talon du tentacule, ont une épaisseur bien moindre que celle des fusiformes du sarcosome, et leurs tubei"- cules latéi'aux sont i)ien moins nonilirrnx.

La foniw (lu jn-rislomi' (''panuui ou cuntraclé (Irpcnd licaiii'(tu|i de la présence des spicules, soit péiist<imiens. soit ti-ntaculaires. On comprend que les tissus mous ont beau se contracter, ils ne peuvent complètement vaincre la rigidité et la résistance des bandes de sclérites. Aussi voit-on (pi. XII) qui', dans l'épamaiissement le plus complet (A), la corolle tentaculaire s'est bien élalé<' en iduc mais au- dessous d'elle apparaissent les liandcs rt>uges des spii nies formant les talons des tentacules. Cette même corolle vue de judfil en (B) niontic la résistance que doivent avoir ces bandes sous-péristomales et la disposition des talons donnant à l'animal sa foi-me toute parti- culière.

Que l'on conqiare le péristome d'un Alcvonaire dépourvu de s|)icules sous-péristomaux, telsque la \'(''i(''tillc. à celui du Synqtodium. et l'on verra cond»ien la différence de la foiine nénérale est grande.

L'on verra dans laRolandia (]»1. Wi la même dill'érence. Les ten- tacules se laissent tomber tout autour de la colonne l'oiniant le corps du Polype, tandis (pi'icj le laltatlement cdmplel n'est pas possible.

-Nous trouverims donc dans la |iiésenc<' d<' ces Ittngs spicules et <le ces bandes dorsales des tentacules un caractère ini|iortaiit seivant à distinguer les deux genres di'ciits dans ce travail.

La forme du péristome et de ses tentacules à demi contract(''e est enc(»re dilférente de ce qu'elle est lorsque n'existe pas cette aianature de sclér'ites. A nioit coni rai'ti'' i C i. le |M''ri--lonie na raniiMK' au dedans (pu' les tenlacnles : le collier et les bandes jiai'a i--eiit en delnirs ( D t. (Juand la conlraelion est poussi'-e plus loin, les tentacules ont dis- paru et le ctirp- du l*oly|ie |»arail lei'uiim'' par une boule ovoïde sur laquelle on reconnaît eucoie les bnil bandes et les talons. .Souvent il

cou ALLIA lUES OU GOLFE DU LION. 397

arrive (E) que les huit tentacules courbés à angle droit en dedans et à la hauteur de l'exh-rniitr de la bande aux longs spicules forment comme un plateau à huit bandes colorées en jaune. Ce sont les tenta- cules armés de leurs bandes bourrées de plus courts spicules qui ont encore résisté à la contraction des parties molles.

(juand on ouvre un Polype complètement contracté, ce n'est pas sans quelques difficultés que l'on arrive à s'orienter et à reconnaître les parties. Aussi semble-t-il utile de donner sur ce point quelques détails qui pourront être utilisés dans les observations qui seraient faites sur les Alcyonaires. recueillis surtout dans les explorations et conservés dans l'alcool.

On trouve au milieu de la cavité d'invagination, après avoir ouvert le calice sarcosomique entouré par un feston rouge, une masse centrale jaune. Celle-ci est due aux parties de la colonne du Polype unies au pourtour du calice sarcosomique. C'est la colonne invaginée (taf) dans la cavité même du Polype dans laquelle elle forme un tube coloré en jaune par les bandes de spicules qu'on a vu exister sur ses parois (pi. XIII, lîg. 1 et 2).

Au milieu est une masse ovoïde formée par les tentacules invagi- nés et disparaissant sous la portion sous-péristomique, formée par les talons extérieurs des tentacules et les premières parties des bandes dorsales remplies de très longs spicules rouges.

De telle sorte qu'en partant du sarcosome et allant vers le centre de l'invagination, on trouve (lig. 1) : i'^ en dehors, la paroi du corps du Polype unie au sarcosome (sa); il<^ plus en dedans, la portion de la colonne renversée intérieurement {c o c) ; en troisième lieu, le collier des longs spicules sous-péristomiens et leur bande formant les talons et le dos de la base des tentacules {ta); enfin au milieu, la masse ovoïde de ces tentacules renversés en dedans (/«/), au-dessous desquels paraissent d'altord l'iesophage devenu très court à cause de sa grande contractilité, et plus bas les entéroïdes (//*).

Si l'on regarde perpendiculairement au péristome (Tig. 2) l'entrée de l'orifice formé.' par l'invagination, on l'cconnaît (r v) les dents du

398 II- W. LACAZH-Dl TIIIERS.

calice san-osomitiiu'. un espace vide à rinva,i;inali(in du pcii- stoine. tout 1«' liiur de cflui-ci. puis l'extiriuitr. le s(Hiiiim'| des l)andos roui^os dorsales à très longs spicules (^ff ), enfin le dos des huit tentacules couverts de spicules plus petits et également jaunes.

On comprend que la présence des spicules tels qu'ils ont été décrits soit une cause de difficultés pour la rétraclilité des INilypes et ipie suivant la plus ou moins grande étendue de la roiitractidii. il doit exister des apparences très différentes.

En allant très rapidement et plongeant des é<diantillnns bien épa- nouis dans des liquides li.viteurs, on arrive à avoir des exemplaires offrant toutes les variétés de contractures. Mais il est l.ieu rare ([.■ pouvoir conserver les tentacules épanouis avec leurs harhules éten- dues: celles-ci. fort contractiles et non soutenues jiar <\t'r^ spicules. se rétractant au moindre cmilacl (\t'r> coips irritants, ou par le dé|)lace- ment dans l'eau et du passage dans Pair quelque court «pi'il soit.

l)"on la comdusion : on doit observer les animaux vivards.

A propos de la rétractilité des Polypes dans les Alcyonaires. il est nécessaire de faire une reuiarcpie. Les descriptions de la plui>arl <les espèces ont été certainement faites d'après les écdiantillons con- servés dans l'alcool. Teu l'ont été d'après les animaux vivants; aussi s'est-il glissé beaucoup d'indications servant de caractères dont l'application est fort dillicile, sinon très douteuse,, sur les espèces <pu' l'on observe vivantes.

Ainsi, il a été déjà parlé du caraclèic (pii est indi(|iié par .Milnr- l'.dwards et .1. liaime cunime ayant grande valeur. On trouve, vol. I. |»age III. /'(i/i//)i's co/ti/i/r/o/ir/if n'-lrarl ilcs. alors (|ue dans le tableau du même ouvrage, vol. I. |»age iOi. 'in lit : ■■ Cornulaires jx.r- tés sur une expension mendiraneuse. Polype.» nnn ndractiles. "

(le sont les .\nthelia doid les Polyjtes ne lentreiil pas dan> le sarc.i- sonie. Ce caractère a é|('' ddiiiK' par f.brenberg. Il y a bien (■■\ii|eiii- meiil de> réserves à faire sur la valeur de ce ( ;n arjère. (juand il s agit des délcrniiiiatioiis à l'-tablir >ur des é(diantilloii> recueilli» dans des

CUHAIJJAIUES I)i: GOLFE DU LION. 399

expéditions scientifiques et conservés dans l'alcool ou aiilics li(iiii(les conservateurs. Les exploralcuis ont tous, avec plus ou moins de succès, cherché à conserver les l'olypes le plus épanouis qu'ils ont pu, et quoi qu'on fasse, on n'arrivera pas à fournir des exem- plaires donnant la preuve de la coiuplèle ou de l'incomplète rétractilité.

Au moins faudrait-il (pie le naluialistc voulant user de ce carac- tère, préparât des échantillons complèlcment rétractés alin d'avoir une preuve du caractère, s'il était admis, et que les échantillons épanouis puissent être conq»arés.

Carilé (jénérdlc dex l'o/i/jics. 1/on a vu dans la description i!,énérale du coi[»s des Polypes (pu* l'oesophage * descendait à ])eu près jusqu'à la moitié de la hauteur de la colonne ou corps faisant saillie au-dessus du sarcosome. Dans la description de l'animal contracté, l'on a vu encore comhien cette même partie devenait courte.

Il nous reste à signaler quelques faits particuliers, relatifs à l'inté- rieur de la cavité géuérale. La ligure 5 de la plaurhe XIII facilitera et abrégera ces descriptions.

Elle a été prise en partageant la cavité noyée dans le sarcosome, sur une coupe perpendiculaire à l'ensendjle du Zoanthodème for- mant une des nodosités dont il a été précédemment question.

Le Polype est supposé épanoui et la coupe faite dans la partie sarcosomique gonflée, sur hupudle se voient les restes des vais- seaux coupés et, tout près du hord. le réseau sui^erticiel dont il a été question.

La cavité du Polype présente deux étages, l'un supérieur et exté- l'ieur au sarcosome, l'autre inférieur, complètement renfermé, noyé, dans le corps charnu. Cette seconde partie est caractérisée par ses communications avec les vaisseaux nombreux ([u"on reconnaît être percés dans la paroi qui la tapisse.

' Les ailleurs anglais emploient volontiers pour dislintjuer cette partie le nom de xfain oda'um.

iOO H. DE LACA/K-DITIIIKUS.

Kllc pi-r-seiit"' aussi les proliinucint'iits dos l'eplis inrsi'iil(''i-(jï(l('s, les sarcosepla iruiu' très grande délicatesse portant des enléroïdes pelotonnés, cuntournés, qui no descendent jamais aussi lias clioz les animaux, éjianouis que le liMd)o du calice sai'ccjsouiiquo.

Cette figure a aussi [xtur 1ml de iminlrer les (hnix replis méson- téroïdes qui no purleid pas (reid(''i(>ïdos et (|ui ileseendeul directe- ment de la fin de l'iesophage jusiju'au tniid du cul-do-sac.

Une troisième particularité, foit évidente, se rapporte à la position des glandes génitales qui se trouvent dans la porti(jn des inésenté- roïdes située au-dessous des cordons pelotonnés. Un peut dire que ces glandes sont eachées et protégées par toute l'épaisseur du sarcosoine.

Les deux niésentéroïdes n'ayant pas d'entéroïdes ont éti'' vus et dessinés parnidi dès 1860 et 1801 : plus tard le (îelioiinratli Al. von Kollikei- les avait trouvés. A mon retour d'Afrique, je lui ai montré mes dessins, mais il avait publié son observation et la priorité lui revient d'avoir reconnu cotte particularité intéressante. Aujourd'bui un considère ces deux niésentéroïdes comme étant situés du cùté dorsal, aussi les nomnu>-t-on dorsaux. Xous veri'ons plus loin quolle origine on leur attribue.

Leur étude me paraît importante et mérite une attention parti- culièr(» ; des recherches toutes spéciales sont encore nécessaires. Pour le moment ils sont faciles à reconnaître et ils peuvent servir à fixer la position des Polypes.

Ils sont plus saillants, plus épais (|ue les auti'os. dits latéraux ou ventraux: li'ur hoid j)arait parcouru dans toute sa longueur par un sillon longitudinal. indi(|ué du rostc pai- lliekson dans le travail d(''jà signalé.

OuanI aux niésentéroïdes lati'i'aux ot ventraux, ils ne sont reprc''- senlés (pii' par un très grêle cordon à peine di''tacli('' des pai'ois de la cavité.

Si l'on recherche la position dosdiIVrrents Polypes sur un Zoantbo- dème, la vue dos niésentéroïdes dits doisaux permet d"indi(|uor quel- ques faits ])récis.

CORALLIAIUES DU GOLFE DU LION. 401

Dans les Alcyons, les Vérétilles, le Stylobélemnon, les deux mésentéroïdes privés d'entéroïdes ou du moins qui les ont très réduits sont toujours situés sur le eùté du Polype tourné vers le haut et vers l'axe du Zoanthodème, opposés par conséquent au bas de la société, c'est-à-dire vers le pédoncule dépourvu de Polype qui s'im- plante dans la vase ou le sable du fond de la mer. Ceci est surtout très évident sur le Stylobélemnon, chez qui les trois loges répon- dant à ces deux mésentéroïdes sont plus grandes que les autres et parfaitement reconnaissables chez les animaux en partie con- tractés et rentrés dans le calice du sarcosome : ces loges sont ordi- nairement plus gonflées que les autres.

Sur les animaux conservés dans l'alcool, on peut faire la même observation. Les sarcosepta, replis mésentéroïdes, les mesenteines comme les Anglais les appellent, d'après MM. Edwards et Jules Haime, ne se traduisent que par une ligne blanchâtre plus opaque, moins transparente que la paroi même du sac gastrique du Polype.

Ces replis mésentéroïdes, très peu saillants au-dessous des six entéroïdes, forment, disons-le encore, comme des cordons appliqués contre la paroi gastrique.

Nous sommes loin ici, dans les Alcyonaires, d'avoir des loges péri- phériques. Il en existe bien l'indication, mais quant à trouver ces sortes de stalles que l'on voit si nettes autour de la cavité d'un Zoanthe, d'une Actinie ou d'une Caryophyllie, il n'en est rien.

Le groupe des six sarcosepta portant les entéroïdes, les paquet? des fibres musculaires, les aconties sont appendus au limbe inférieui de l'œsophage qui est taillé obliquement et comme entouré d'un feston à huit dentelures, dont les sommets se continuent avec la lamelle mésentéroïdienne.

Quand on a un groupe de Polypes formant l'un des mamelons dont il a été question dans la description du Zoanthodème, les individus plus ou moins nombreux sont situés en séries à peu piès circulaires dont le centre correspond à l'axe vertical du tubercule. Le plus souvent le Polype dont la blastogénèse a formé le tubercule occupe

ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉN. SÉRIE. T. VIII. 1900. 26

402 II. DE LACAZE-DUTIUERS.

le sommet de l'axe du tubercule (pi. XIII. liii. .j). Autour de lui sont les blastozoïtes superposés.

Que l'on (-onipare ce tubercule polypifère à une Vérétille et l'on aura facilement la même image, au nombre près des Polypes. Ici con)me là, il y a un axe; dans les deux cas, il y aune partie haute ou sommet, une j)arlie basse, la base, soit libre, s'implantant dans le sable, ou llxe et se continuant avec la lame d'expansion caractéristique du Sympodium.

11 est facile d'orienter les Polypes dans la Vérétille.

Les deux mésentéries n'ayant pas d'entéroïdes, que Idn est (cjuvcnu d'appeler dorsaux, se trouvent toujours placés du coté de l'axe ; les six autres qui jxulent les entéroïdes, ou acoiities, ou cordons jicloton- nés, très marqués, très évidents, se trouvent tournés vers l'extérieur.

Les dorsaux seraient appliqués sur l'axe si les Polypes étaient rapprochés de lui, les abdominjiux ou ventraux seraient à l'extérieur de l'ensemble des Polypes. En prenant donc un Zoanthodème de Vérétille, le contact entre les (bji^ts et les Polypes a lieu sur les parties ventrales.

Kn un mot tous les Polypes seraient ad(»ssés à l'axe de leur Zoan- thodème et se tourneraient le dos.

La chose se comprend aisément poui' uik* N'érétiiJe (|ui .1 ius(|u';i 30 et 40 centimètres de long; mais pour un luliercule d'un Zoantlid- dème de Symimdiuni (|ui est très court, il doit en être de nièuie. seulement le noudjre des Polypes est iutiniment nmindie. l'axe n'est pas sunisaninienl alhmgé pour (|ue la même précision de la situation soit aussi facile à constater. .Néanmnins on voit encore que tous les zoïdes ont le dos tiuirné du côt('' du centre i\u tubercule et (|ue les parties ventrales se trouvent à rexli'i'ieur du luliercule.

Il était import.inl de hieii (''lalilir la silualidii des Polyiies alin de lixer exactement la place des oi-ganes g(''nilaux.

(lejlc situation est la même cbe/. les Alcyons, .le l'ai ciuislatée et suis étonni'' lie n'en voii' aucune meniinn dans le travail de Ilickson

( loc. cit. ).

GORALLIAIIIES DU (iOI.FE Di: LION. 403

VI

H E 1> Il 0 1) r C T I O N (l'I. XIV)

Dans les mois de mai. d»' juin et eiK-cire en juillet, si \\>n donne i\n large coup de scalpel dans Tune des tuhérosités (jue présente de loin en loin le Zoantho.lème. on ouvre les cavités sarcosomiques des Polypes et, comme on le voit dans la planche Xl\, figure 5, on les trouve bourrées, c'est le vrai mot. ou d'<eufs ou de larves ou de testicules. Si l'on tombe à un bon moment, les œufs sont souvent mi'iriformes et quoique leur fractionnement soit difficile à suivre, ils n'en ])ré- sentent pas moins toutes les différentes formes.

Avant d'aller plus loin, il est utile d'indiquer comment sont distri- Iniées les glandes génitales, en un mot quel est le sexe soit des Polypes, soit des Zoanthodèmes.

Otte question m'avait occupé, il y a déjà longtem]ts. comme en font foi les Comptes rendus de l'Académie des sciences (IHtio, t. I''', V..1. LX. p. ^40).

Pendant le cours de mes études sur les côtes d'Afrique en IHfiO, 18G1 et 1862, l'occasion s'est offerte bien souvent de' recbercher comment se distribuaient les glandes génitales dans les associations des Polypes, et voici à peu près les résultats auxquels m'avait conduit, sur un certain nombre de types, l'examen d'un grand nombre d'individus.

L'aperçu qui va suivre est le résumé des observations faites sur des espèces variées de Gorgones, d'Alcyons, de Pennatulides en un mot sur les Alcyonaires principaux de lu Méditerranée, do la zone de la côte de Barbarie l'on péchait alors le corail.

Dans le travail [»résenté à rAcadi-mic des sciences sur la sexua- lité des Alcyonaires, le Si/zn/fodiuin est indi((ué sous le nom de Bebrijce mollis. Le lecteur a été déjà averti de cette méprise due à l'incertitude (jui régnait ali»rs dans (pichpics ouvrages classi(nies.

404 II. DH LACAZK-DITIHKIIS.

.l'esjR're qu'après la puMicatiun du pn'scnt travail, le (l(Hite aura disparu, et les diagnoses des genres resteront itart'aitiMucnt d(''ti- nies.

Kn Jetant un coup d'œil général et d'enseniMe sur ce groupe et passant en revue h's principaux types, l'on voit que chez le Corail, les glandes génitales sont tantôt séparét's. taulùl réunies, soit ilans un nièuic Polype, soit dans le même Zoanthodéinc. Mais si l'herma- phrodisme se rencontre (jue|(ju(^fois.cej)('ndant la si'paration des sexes paraît être la condition la plus habituelle ; elle send)le même devenir \a règle générale dans le groupe tout entier des .Vlcyonaires. si l'on en juge par les genres et espèces suivants: Gorijonin suhtifis, fl. rer- rucom, Muricea pfaromus, M. violacca. l^i-nnuod rertirilUiris, Bebnjre inoUis (lire Sympodiidn corallo'ides). A/ri/dniii/n jK/h/ia- tum, A.dhjitatnin. Paralci/oniiun e/^'t/ans: sans aucun doute, non seulement les Polypes, mais encore les Zoanthodènies sont hahituelle- ment unisexués.

Les observations très multipliées en Afriipic |M'iidard deux prin- temps et deux étés consécutifs seml)lenl avoir- conduit à ces résultats très concluants et anirmatifs. Toutef(»is il ne f'.mt pas oublier (pi'il est bien difïicile il'dfjirtncr sans piirr (inriini' jun'l à ini doiih- qu'un écliantillon de gi-ande taille, renfeiinant souvent plus d'un millier de Polypes, n'ait pas un seul animal d'un sexe ditlerent de celui qui semble exister seul. Aussi faut-il faire toute réserve rela- tivement aux excej)ti<ms qui peuvent se pr(''seuter.

« Pour arriver à constater la sexualité i\v> glandes génitales, l'exa- lueii micrascopi(pui et une étude histologique des éléments caraett'-- ristiques, c'est-à-dire la reconnaissance du spennatocoidc ou de \'(euf, .sont indispensables. Il n'y a que ce moyen, disais-je, (pii ])er- metle déjuger des sexes, mais on peut compiendre combien serait long l'examen de toutes les pai'ties sexuelles de l'innondirableipiantité de Polypes <run Zoantbodèuie ; heureusement, il airive pres(iue tou- jours que les capsules des ovaires et des teslieules présentent des diil'éi-euics de eoub'Ur. de forme, de noiidire ou de texture qui per-

CÔRALLIAIRES DU GOLFE DU LTON. 405

mettent de reconnaître leur nature rapidement soit à l'œil nu, soit sous la loupe lorsque au pi-éalahle on a constaté, à l'aide du micro- scope, l'existence des testicules ou des ovaires. »

Voici quelques exemples qui montrent combien on peut, dans «juel- ques cas, procéder rapidement et si'irenu'nt.

Dans la Goryon ta sKfjtilis ( (|ui (>st la Go/'f/onia Cnrofi/t i de v. Koch) les œufs sont d'un rose carmin magnifique, tandis que les organes maies sont incolores et paraissent blanchâtres. Les premiers sont gros et dépassent rarement le nombre de deux ou trois par Polype; les seconds au contraire sont petits et forment des paquets en grappes composés chacun d'une dizaine de capsules. Ce premier fait reconnu par l'examen microscopique, il devient facile, par de larges incisions ou même en déchirant tout simplement avec l'ongle le sarcosome, de faire très rapidement le triage des Zoanthodèmes, mâles ou femelles. Cela m'est arrivé bien souvent sans jamais me tromper, et cependant c'était par centaines que les pêcheurs m'ap- portaient les échantillons.

L'observation de la Gonjonia suhtUix est tellement facile et donne des résultats si précis qu'elle peut servir de type pour ce genre de recherches.

("hez les Muricées, les œufs ont une couhHir vive qui se rapproche de celle du sarcosome : les capsules testiculaires sont au contraire très jiàles ou presque incolores. L'une des espèces, la M. placomus, qui abonde sur les bancs coralligènes de la Calle, est d'un bel orangé un peu jaune sans éclat. Ses OHifs ont la même teinte, mais leur nuance est plus rouge, plus vive, plus éclatante. Les testicules sont (]uelquefois à peu près blanchâtres, quoique le plus souvent d'un orangé pâle. L'autre esjièce. la J/. violoceo, a ses tissus du plus beau violet; ses onifs ont une nuance plus d(»uce dans laquelle le bleu domine.

Pour ces deux espèces, tandis que la formation des ovaires se réduit toujours à une dizaine de capsules, quelquefois plus, quelque- fois moins, pour les testicules, on trouve constamment de nombreux

iOr, II. i)H I-ACA/K-DITIIIFUS.

|.;((|ii('|s foniirs .Ir six à ilnu/.p r.ipsiil.'s.— Il «Irvirnt donc facile di- ro- cuniiailiv sous la Iniipc mi à l'u'il nu les sexes des deux es])è<-es. et re n'est ((ue laicnicnt que j'ai lencuntiv (|U(d(iues Zi»anlhod«''Mies pré- sentant des capsules des tleux sexes.

Il faudrait icprtcr nuMiif idiusc pdiir la Pr/m/ioft rrrfiri//tiris. Les Mri/(, util III (H<iiliil\iin et .1. jkiIiidiIidu . la Jinirclhi l'Iomjdhi se titiuvent encitre dans cette catéjj;oiii' des unisexués.

roui- le Synipodiuni. il sendtic ipic les exceptions sont plus fré- quentes ; toutefois la majorité des exeuiplaires montre soit des testicules, soit des ovaires, el par consé(iuent à peu près la séparation fies sexes.

('.liez les l'eiiiiatulides. les conditions sendilent se i-approcln'r heau- (;oup de celles (lui viennent d'être indi(piées : cependant ji' dois diie que l<' nondiie des individus oliseivés a été bien moins considéralde. Sur quel(iues Pennatules. la /'. viibru. P. i/rannlosa. /'. /i/ios- ]ihorfn. les lames polypifères dans lesZoanthodèmes sont liien moins dévelopj)éeset é|)aisses (pie dans le /'. <jri-:('<i. Il est alors ipielipielois facile de voir les iïlandes liéiiilales par transparence sur les animaux hien épanouis. Lorsque les lohes latéraux sont très j^onllés. ils deviennent transparents et l'on reconnaît très aisément à la lon|ie les capsules testiculaires et les capsules ovi,i;ères.

Ce (pi'on vient de lire est le résumé de i-e ipii a été pulilié en I.SIm. A |tropos de la reprodiiclioii de la (loruone. voici ce (précrivait (1. V. Korli en 1H87. p. (!'.». dans la l'h<r(i iind lùniiiii du iiolt'e <le Naph's. mono,uraphie des (ioiiiones. .le ne voudrais accuser ni de mauvaise volmité ni (rimioiaïu'e railleur allemand : le lecteur ju^M'a mieux (pie ne |)eut le faire un auteur ([iii se croit l(''se.

1. Die IJiisclie von (lonioiiid Caro/iiii sind eiMucsclileclillicli. imd lu der Hegel Uaiin iiiaii zur Zeil der Heil'e sclioii mil lilossem Aii-e mi'mii- liclie lind weililiclie VoU eiliailder il lil eiscjieideii . weilll mail duivli eiiieii Scliiiilt parallel der Axe eiiie Aiizalil von l'o|y|ieiili('diliin-eii olVnet. Ilsireten dann die (ies(dile(ditsl<apselii deullicli als rimdliclie K("»rpeivlieu liei-voi- : ilire l'arlie is rolli. wenn sic llier enlliallen.

CORALLIAIRES DU GOLFE DU LION. 407

uncl mehr weisslich, wenn sie mit Sperma gefiillt sind. Ilinsichtlich (1er Ilaufigkeit scheinen nuinnliche iind weililiche Biische sich nahezu gleich zu verhallen ; eine (îruppe von 10 Stiicken enthielt 22 der ersteren und 18 der letzteren. Als grosse Seltenheit fand ich hin und wieder ein oder niehrere Eier in einem niiinnlichen Busche, dagegen habe ich keinen Fall aufgezeichnet vuni Vorkonnnen einzelner Ilodenblaschen in weiblichen Biischen. Dabei muss ich jedoch bemerken, dass ich dieseni abnormen Verhalten keine besondere Aufnierksanikeit geschenkt habe iind deshalb wohl dergleichen Falle iibersehen haben mag, jedenfalls sind sie nur als Ausnahmen zu betrachten, denn bei den vielen Ilunderten von mir untersiichten Busche wiiren mir diucische Exemplare, wenn sie nur einigermaszen hauliger auftreten wûrden, sicher nicht entgangen. »

L'histoire du sexe des Gorgones avait paraître intéressante à V. Koch puisque plus d'une page de son mémoire grand in-4° lui est consacrée, mais les iigures si caractéristiques d'un Polyp3 femelle et d'un Polype maie ouverts n'ont pas trouvé place dans sa planche X du mémoire ; c'est fàclieux, car elles sont singulièrement instructives et font toucher du doigt la distinction que j'avais signalée en 18Go.

Dans le travail de Hickson, loc. cit., page 351, on lit : « The sexual reproduction of Alcyoniiim digitatum occurs on our southern coasts during tlie months of December and January. The Golonies are invariably diœcious. Although I bave opened seveial hundred colonies, l hâve neverfound a single instance of ova and spermatozoa occurring togethers. »

Dickson a confirmé les faits consignés dans le passage (ju'on vient de lire plus haut et qui a été imprimé il y a 3.j ans. W n'en parle pas.

Qu'il prenne la peine d'ouvrir les Comptes rendus, vol. LX, 18Go, vol. 1. no 17, page 842, il pourra lire au 3""" alinéa la phrase suivante:

« L'.Vlcyon palmé vit bien et longtemps dans les aquariums, aussi est-il facile de l'observer; quand il est épanoui, très gonflé, il laisse voir par transparence, au travers de ses parois amincies, les nom-

408 H. DE I.ACAZE-DIJÏHIERS.

breiix globules de l'intérieur de ses cavités qu'on reconnaît aisément pour être des œufs ou des testicules h la fornic et à la taille (iiii di fièrent dans l'un ou l'autre cas. »

A la page 840, il aurait pu lire (jue VAlci/on (litjitaiiini a ses Polypes et ses Zoanthodèmes unisexués.

Les produits caractéristiques des sexes, œufs et spei-niatozoïdes, se développent dans l'épaisseur des lamelles mésentéroïdes et cela au-dessous des cordons pelotonnés. C'est donc dans la partie corres- pondante du sarcosome qu'il faut chercher l'cjrigine des organes reproducteurs.

Orah'c. Dans la variété du Sympodiuin (|ii(' ixiiis ('liulinns d'abord, celle de la Calle, à spicules rouges, la glandr ti'im'llc se jui-- sente à l'époque que nous venons d'indiquer non conniie une niasso glandulaire, mais comme des éléments isolés suspendus à des fila- ments.

Les œufs mûrs sont toujours colorés en rouge et leur couleur dépend non des spicules, mais des granulatittiis cuntt'niu's dans le vitellus. Avant d'être proche de la matuiité, ils paraissent blancs ; on verra pourquoi.

Ici comme dans le Corail, dans les Alcyons et Alcyunidrs. les (idi- gones, les Pennatules et les Vérétilles, l'œuf est suspendu par un grêle et long funicule. 11 est enfermé sous une roucbc cellulaire blanche (|ui l'entoure, (^est un caractère que présentent, je nuis, tous les .Mcyonaires (pi. XIV, fig. 5).

L'on a vu que le sarcosome soumis à l'action de l'acide azotique à 1 Vo prenait une teinte jaunâtre et durcissait: (jue naturellement les spicules ayant disparu |>ar dissohilion du calcaire (|ui les forme ne laissaient aucune trace dans les cellules (|ui l<>s avaient |irdduits et les entouraient encore ; on a vu également que la paitie (|ue j'ai appelée fondamentale *, d'apparence cai-tilagineuse, sac<iisait dune façon très notable après l'action d(> l'acide.

' C'est certainement celle (lue v. Koch nomme pel/ucide et les Anulais inesoyld'd.

cou ALLIAIHES DU GOLFE DU LION. 409

Four l'ri'uf, il en est de même ; les granulations vitellines se serrent et se tassent, le vitellus dans son ensemble perd son volume et sa couleur ; il forme une sphère obscure d'un diamètre moindre qu'avant l'action. Il en résulte (pi. XIV', fig. G) qu'entre lui et la coque il se produit un vide. La cociue, dépouillée de sa couche cellulaire, parait comme une bande, une zone transparente unie au pédoncule devenu lui-même très grêle et comme un fil si transparent qu'il est ditïicile de le voir lorsqu'il n'est pas exactement au foyer des lentilles.

C'est surtout sur des échantillons très bien conservés dans l'alcool que les essais avec l'acide nitrique ont été faits. Ils démontrent que la coque de l'œuf est formée, elle aussi, par une couche de tissu fon- damental * dont les caractères s'accusent plus nettement sous l'action de l'acide et dont les cellules disparaissent.

Ce que l'acide rend très évident, c'est la présence d'une coque qui a des contours parfaitement limités et une épaisseur notable en dedans de la couche cellulaire.

(Comment peut-un expliquer cette situation des œufs hors d'un ovaire et renfermés dans une capsule moulée sur eux et suspendue par un pédoncule très grêle '?

Les préparations faites à l'aide de l'acide azotique montrent, de même que les coupes faites sur les animaux frais, que la partie fondamentale du sarcosome limite exactement le pourtour de la cavité viscérale du Polype, se prolonge cependant en un repli double. Cette double lame est difficile à voir dans le filet suspenseur, mais il importe de l'admettre pour arriver h l'explication de la saillie des mésen- téroïdes dans la cavité gastrique. Ceux-ci, comme les parois des vaisseaux du sarcosome, comme la surface du relief mésentéroïde, sont recouverts par la couche de cellules à granulations obscures dont il a été question et qui certainement représentent l'entoderme.

Ce tissu fondamental est cellulaire lui-même, seulement ses élé- ments sont plus difficiles à analyser. Ce sont eux qui produisent les sclérites.

' Couche pellucidc que Koch a représentée pi. LX.

i|(> II. I)i; I.Af.AZK-DITIIIKHS.

I);iii> ri'paisscur ilu iiK'.scnti'roïdc à [tciiic saillant, à ilinV'ronlfs liault'urs f'I isuléiiicnt. quolqiu's-um's de fo^ cellules se transfonneiil en (l'ufs. (;eiix.-ci, par racciui.sseinent. deviennent saillants et peu à peu s'entourent d'une lame de tissu fondamental ; puis, en dehors de rellt'-(i. irnnt' (•(uicjie de ces <M"l]iilt's à uranulatitins (pii se sont nuilliplii'cs. Ainsi se fininrnl la coui'lic t'\t(''ri<'iirf cl j.i eoiiiic dr l'ieuf. l'in dt'venaiit saillanl. l'u'iil' se sr|)aif' du iiiésf'iiti'rnïdc. et dans II' point i»ar lequel il lui reste soude, commence la foi-mation du pédoncule liliforme (pii. pai- la croissance, s'accentue et s'allonge de plus en plus.

L'ovaire est pour ainsi dire dilVus : chacun des ovules s'(''cha|)jtc de son intérieur répondant à la hase du mésentéroïdc. devient sail- lant en faisant hernie et lui reste uni par le pédoncule caracti'iis- tique du type alcyonaire.

On ne voit rien d'analogue ilans les Zoanthaires. Leurs œufs se déve- loppent aussi dans l'épaisseur du mésentéroïde, mais ne deviennent pas pédoncules. Ils sont aussi recouverts pai' une couche cellulaire (pii se désagrège en face d'eux lorsqu'ils sont niùrs. forme un pore (|ui pei'- nieltra au spermatozoïde de pénétrer et de les féconder dans la glande.

l'n fait que j'ai constaté dans tous les Alcyonaires que j'ai pu oh- server ayant d(^s ceufs colorés, c'est ({ue. dans un point toujours éloi- gné dr linseition du Éilet suspenseur. apparaît constamment une tache ronde vivement coloiéc qui cesse ndile à un tidu ( pi. X l\ . tig. 5).

Kst-ce une ér(»sion de la ca|»sule |»ermeltant de voir mii-ux la c<tu- leur. est-ce mm éléMMMit de fieuf. lach' ou vi'sicule germinative? I^oi'Sipi'eu AlViipie je faisais celte ohservation qui date dé'jà de long- temps, la technique histologique n'avait ()as fait les grands |)rogrès qu'on lui connaît, .le ne pouvais pas alors résoudre cette (jucstitm.

\ oM Kocli, dans son histoire de la (io/t/oii/tr (.'(ini/ini . indicpie la nature relliilaire de |,i cip^Ml'' de roMiC. ouliliaMl >ans doute qMe cette slnnlure. ;i propos dM (ioraii '. a l'Ii' indiipii'e il y a di'jà Iomi:- IcMqo. ' \'oir llisloirv niihiri'l/c du (Jurai', iSli.'i.

CORALLIAÎUES DU (lOLVK Dl' LION. il!

Je renvoie du reste à la planche X du travail de l'auteur allemand, à ses ligures 7, 8, 9 et 10 indiquant la structure de la capsule ; ce travail a été fait à l'aide des procédés histologiques qu'on était loin d'avoir en 180:2 : le développement de l'reuf ainsi que mon tiavail sur le Corail ont été publiés avant 18f)5. ils sont néanmoins exacts.

Les testicules (pi. XIIL lig. 5) ne m'ont pas paru être portés dans les Polypes difléremment que les leufs. IMais s'ils sont pédoncules, s'ils ont une enveloppe cellulaire comme les (pufs, ils ont une taille bien moindre et se font reconnaître par leur teinte toujours blanche, leur forme moins arrondie et le piqueté blanc mat semé sur leur coque. Ce piqueté est formé par des cellules plus saillantes que celles de la coque et conqxtsées de petits globules amoncelés et réfractant vivement la lumière.

Lorsque l'on comprime une capsule testiculaire, on en rompt l'en- veloppe et, par l'orifice qui s'est produit, on voit s'échapper un flot de spermatozoïdes (pi. Xlll. fig. 6).

La tète de ces particules fécondatrices est ovale (pi. XllL fig. 8). Son extrémité opposée à l'insertion de la queue est un peu effilée en pointe très courte. Il est nécessaire d'employer de forts grossissements, 700 environ, pour bien les distinguer. En sortant de la capsule testiculaire. les tètes sont souvent entourées de quelques granulations.

La capsule testiculaire devient saillante et pédonculée par un pro- cédé tout à fait identique à celui (pii a été décrit pour l'd'uf ; seule- ment, dans la capsule testiculaire, sont de très nombreuses cellules très petites qui chacune engendrent un spermatozoïde.

Nous retrouverions ici les désignations de spermatocijtes, sj»ermo- f/onie et spermatie, h quoi bon les employer? on sait ce qu'elles dé- signent; quand le testicule éclate, on trouve toujours des spermaties.

Avant de terminer l'histoiie des glandes sexuelles, il inq)orte de faire une remar([ue :

Les deux filaments représentant les mésentéries dorsaux qui ne portent point d'entéroïdes sont inféconds. J'ai beaucoup cherché dans les Vérétilles, dans les Alcyons et le Sympodium, jamais sur un

41-2 11. DR I.ACAZE-DrTHIERS.

ufiand nombre d'individus il ne m'a été possible de trouver d'œufs ou do testicules formant jïrappes et suspendus aux mésentéroïdes dorsaux.

('/est un fait i)eut-ètre important (jui mériterait d'être mit'ux étudié que je ne le fais en ce moment. Il pourrait peut-être mettre sur la voie pour reconnaître comment naissent et se multiplient les sarcosepta ou mésentéroïdes chez les Alcyonaires. Cependant il faut reconnaître qu'on trouve déjà des opinions qu'il importe de rappeler.

On sait combien les naturalistes se sont attachés à rechercber à. quels organes donnaient naissance l'entoderme et l'ectoderme.

A cet égard, voici l'opinion (jui doit être signalée à propos de l'origine des mésentéroïdes :

U'apn^'S cette opinion, les deux replis appelés dorsaux, auraient pour origine l'ectoderme, et les six abilominaux ou latéraux déri- veraient de l'entoderme (voir llickson et Wilson).

Voici à la suite de (|U('llt's observations les auleuis arrivent à cette conclusion, (pii. étant admise, permettrait d'expliquer comment il se fait que les deux mésentéroïdes dorsaux sont infécimds.

En plus d'une occasion, j'ai dit combien il serait utile de connaître l'ordre d'apparition des mésentéroïdes chez les Alcyonaires. MM. Marion et Kowalevsky, dans leur étude sur le développement du CJaruldi'ia (archives du .Muséum de .Marseille), ont ([(Tiare (|ue les sarcosepta ou mésentéries ne se développaient qu'après lixation des embryons. On comprend (ju'alors il devient très difficile de faire les observations conduisant à reconnaître l'ordre d'après lequel appa- laissent ces organes.

D'après les éludes sui- le bourgeonnement, voici cependant llickson (jui alliinie (jue les deux mésentéroïdes dorsaux sont les deux pre- miers formés et qu'ils sont jiendanl un long temps les seuls existant dans les bourgeons de VAIci/otiiuni <li<jilntuni et de la lien if ta. .le cite: « .\s in Renilla, so in .\lcy(mium. tlie two dorsal mesenterial filaments arc Ibe (irst to be developed, and for a long time appa-

COUALLIAIUES DU (iOLFE DU LION. 413

ivnlly thèse lilaments aie the unly unes tu he fuund in the buds » (lue. cit., page 379, dernier alinéa). Vuilà puur l'ordre d'apparition.

Nous allons voir comment les auteurs ont été conduits à reconnaître l'origine, c'est-à-dire la nature. D'après l'étude de la blastôgénèse, il est possible de constater que l'épithélium central des lilaments dor- saux (}ui sont, (»n l'a vu plus haut, creusés, sur leur bord, d'un sillon longitudinal, est de même nature que l'épithélium du stomodaeum (de l'œsophage). Or l'épithélium de ce dernier dérive de l'ectoderme, donc celui des mésentéroïdes dorsaux est ectodermique. « Tiie epithelium of the central portion of thèse lilaments is precisely the same asthat of the stomodœum (page 380). » Or plus haut (page 379) avant le dernier alinéa, il afïirme que l'épithélium du Stomodœum (œso- phage) est ectodermique. « There can be no doubt huwever, that the epithelium is formed from the cells of the ectodermic invagination. »

Comme ces cellules offrent des caractères ditlérents de ceux des cellules entudermiques, la conclusion qui se présente naturellement est celle-ci : les mésentéroïdes dorsaux sont de nature ectodermique. Citons encore : «The cells being smalh'd and staining more deeply in the borax carminé than the entoderm cells, so that there can be little doubt that Wilson is correct in saying that (in Funiculinaj the dorsal mesenterial filaments are of ectodermic origin (page 380). »

L'apparition des tentacules n'a pas lieu avant l'entier dévelop- pement du bourgeon, jusqu'à la formation des mésentéroïdes laté- raux; il faut citer la fin du -2^ alinéa, page 380.

« ïhe tentacles do not appear until quite late in the développment of the bud, not, in fact, until after the formation of the ventral me- senterial filaments, which arise ast hickenings ofthe endoderm atthe edge of the mesenteries. «

Ces citations suffisent pour montrer combien est grand l'intérêt qui s'attache à l'étude du développement de ces parties.

On comprend que pour la plupart des faits relatifs à la fécondation et à la pénétration du sperniatuzoïde, il soit très difficile de les

Ui II. I)K DACAZK-DITIIIEUS.

i-onstîiter sur des œufs aussi ij;ros, aussi (»])scui'S et surtout fécondés JiicM avant leur sortie de leur capsule productrice et protectrice.

La technique nouvelle si heureusement eniploj-ée par quelques hal)iles ohsei'valeurs fournira certainement des résultats imptntants pduj- reml)ryogénie de ces animaux.

.le n'ai (|ue peu d'uhservations à pi'ésenter sui' le frai-tionnenient;

Il est assez r'''gulier et très reconnaissahle, alors que, dans quelques Ziianthaires. il est quelquefois très dinicile à ohserver. Les 5 figures sullironl.

La fécondation, disons-nous, s'accomplit sous la corpic d<' Fn-uf. ce 4jui est démontré par la présence du fractionnement qu'iui tmuve j)oussé justpi'à la forme morula sous cette c(j(|ue ; dès lors, on c( mqjiend <pril n'est pas très facile de chercher sur ces animaux à reconnaître les phénomènes les plus intimes de l'action du spermatozoïde sui- la vésicule germinative, sur la fusion des deux pronudéus. etc.. etc.

Cette condition s'oppose à la connaissance de heaiicoui» de laits relatifs à cet acte primitif ((ui conduit à rt'volution de l'èlre. (;e(|ue l'on peut constater, c'est en S(»mme (|u ;i en jugerpar les formes exté- rieures visihles, le fractionnement doit se passer comme dans les autres animaux, qu'il paraît même j)lus l'égulier que dans quelcpies Zoanthaires chez lestpiels il est fort dillicile de le suivre, par exemple chez les Arlinui incsemhridiitlicniKin. les Sfif/drlid. etc.

Si l'on fait la i'ou|)e d'un tnhei-cnle on mamelon à répo(|u<' indi(iuée, e| (|u'il soil dans une bonne condition comme le re])iésenle la ligure ."J de la |ilanilie .\l\'. on peut d'abord Jugei' de la taille des «eufs à lépoquc' de leur maturité et la comparer à celle-(jui est bien inférieure à l'origine de leur pr'oduction comme le montre la même figure de la planche XJN'. ( )n |ieul voir (|iie qneNpies-uns nionli'enl relie lâche «ibsrure dont il a (''!<■ (picslion. (pie sur d aulres l,i cipsule icllulaire présente une ér'osion. sorle de perle de subslaiiee. de jiorle iTenl rée j)ar bujuelle peut pénétrer le spermatozoïfle.

On n'a pas représenté dans celte ligure toides les phases du frac-

CORAIJJAIUES l)i: (iOI.FH 1)1' LION. 413

lionnement, en 8 sphères, qu'il est possible de Irouvei- en ouvrant beaucoup d'animaux, mais on y voit la forme mont fa bien caractéii- sée et, au milieu, la division en deux macromères produite sous la coque.

A la morula succède ici, i-omme dans les autres (loralliaii'es, très vite la forme blastula qui conduit à la gasli-uia (jui est l'endiryon même.

L'embryon a la forme d'un ver. Il devient parfois filiforme, se tord en arc ou prend la forme d'une Spirillitm (pi. XIV, fi^-. 7). mais sa forme la plus ordinaire est celle d'une bouteille, d'un ballon au col allongé.

L'invagination de l'ectoderme se fait à l'extrémité qui cori'i^spondrait au goulot de la bouteille ou à l'extrémité du col du ballon. Elle produit le tube saillant dans la cavité générale que l'on désigne par le nom de slomatodœutn, nom qui ne semble pas très juste si on compare l'invagination à la partie de l'embryon des animaux supé- rieurs désignée par le même nom ; ici c'est Vœsojt/iaffe.

L'embryon nage avec une rapidité relative, comme chez tous les Coralliaires, en allant à reculons, c'est-à-dire en portant en avant l'ex- trémité aborale. A l'aide de ses cils vibratiles très actifs, il se déplace en remontant vers la surface de l'eau, dans les vases on le recueille et du coté opposé d'où vient la lumière fpl. XIV, lig. 7).

Ce mode de progression fait que le jeune animal, lorsqu'il rencontre un corps solide et qu'il est arrivé au terme de sa période active, se butte contre l'obstacle, s'aplatit et se lîxe, ayant ainsi conservé sa bouche en haut et les cotés de son corps libres.

On a discuté sur la question de savoir si l'ectoderme des Alcyo- naires avait un épithélium vibratile. II est fort possible et probable mèmeque. soit la petitesse des cils, soit les difficultés di^'observation, soit la transformation des tissus n'aient pas permis d'observiM' direc- tement l'enveloppe des Zoanthodèines; mais ce qui est absolument positif, c'est que l'embryon, la larve vermiforme de tous les Coral- liaires, a un ectoderme couvert de cils vibratiles très faciles à voir. Il

ilC II. \)K LACAZK-nrTHIERS.

est même des cas le centre de la calotte aborale présente comme un flagelhmi formé par un hou(juet de très longs cils qui s'agitent et aident vigoureusement la locomotion. C'est le cas des embryons de quelques Sagartia et Actinies.

L'œsophage ou stumati^dii'uni qui dépend de Tectoderme est vihia- tile. I/une de ses parties, sa surface formant sillon et (ju'on désigne parle nom de Siplionoylyphe, a des cils très actifs et très développés.

Il est donc possible (juc certaines portions, par exemple la base adhésive des Zoanthodèmes, soientdépourvuesdecils, maiscertaine- ment à l'origine l'ecto^erme est cilié et vibratile. En se dégageant de leur coque d'origine les embryons tonibt^nt dans la cavité générale, et le bas du corps du Polype, que quelques auteurs (Hickson) consi- dèrent comme intestin primitif, se développe peu à peu : et ils se meuvent tiès activement, montent et descendent dans cette cavité il est facile de les observer par transparence. Ils s'insinuent jusque dans les loges périphériques qui sont le résultat des soudures des mésenté- roïdes dans leur partie supérieure au pourtour du tube œsophagien.

Cflvolini avait déjà vu et donné la figure des embryons de quelques Coralliaires, seulement il faisait erreur en supposant qu'ils deve- naient libres en sortant par un orifice percé sur le péristome à côté de la bouche. J'ai déjà relevé cette erreur à propos de la naissance des larves du Corail.

C'est bien par l'orifice buccal que naissent les vers arrivés au terme de leur existence intra-maternelle. Dès ce moment ils deviennent vagabonds et vont un peu partout les courants de l'eau et leui's mouvements vibratiles les portent.

. Lorsqu'ils arrivent à la lin de la période de liberté, et (}u'ils ren- contrent le corpscjui leur servira de suppoi't. leurdiamètre vertical qui représente l'axe se raccourcit Iteaucoup tandis (|u'en s'étalanl comme un disque, le cor-ps s'élai-git considér-ableiiieut dans sa partie aboi'ale. Son diamètre transversal augnu'nte, alors que son axe a tellement diminué (ju'il ne répond plus qu'à une faible épaisseur du disque.

Un a déjà vu quel intérêt s'atlacbe à la connaissance de la produc-

CORALIJAIRES DU GOLFE DU LION. 417

lion des mésentéroïdes. Ajoutons qu'au point de vue morphologique de la comparaison des Alcyonaires et des Zoanthaires, l'étude de l'apparition des tentacules présente encore un intérêt de premier ordre.

Les tentacules ne sont en somme que le prolongement, que la mani- festation extérieure des loges inter-mésentéroïdes. Un tentacule répond ainsi à une loge périœsophagienne et par elle à chacun des espaces laissés entre les mésentéroïdes réduits même à un simple cordon saillant sur la face interne de la cavité gastrique.

Or, par les citations qui précèdent, on a vu que les divers mésen- téroïdes sont considérés par quelques auteurs comme étant de nature dilférente. Les deux dorsaux seraient, d'après Ilickson et Wilson, des dépendances de l'ectoderme, tandis que tous les autres seraient entodermiques ; ils seraient donc profondément différents d'après leur origine.

Si les premiers ont hien l'origine qu'on leur attribue, ils ont être produits par une invagination latérale de l'ectoderme, mais on ne donne comme démonstration que l'identité des cellules de leur revête- ment. Il y a certainement un point douteux qui demande des éclaircissements nouveaux.

En admettant que l'opinion rappelée soit exacte et acceptée, on est naturellement conduit à reconnaître des espaces inter-mésentéroï- diens d'ordres différents, et comme le tentacule n'est que la manifes- tation 'extérieure des loges interseptales. on arrive de conséquence en conséquence à ceci : c'est que les tentacules devraient être d'ordre divers.

Il suffirait déjà de ces observations pour voir quel intérêt s'attache à la connaissance du mode de production et de succession rela- tives à l'apparition des loges et des tentacules.

C'est un sujet d'études qui me parait devoir être repi'is, mais il faut reconnaître qu'il n'est point facile à conduire à des résultats définitifs. Marion et Kowalevsky n'y ont pas réussi.

Pour arriver à déterminer l'ordre de succession des tentacules des

ARCII. DE ZOOL. EXP. ET GÉN. SERIE. T. VIII. 1900- 27

418 II. 1)1'^ LACAZF.-DrTIIIEHS.

Aciiiiirs. il lie m'a été possiblf (l'('iiij)l(iyfr (lu'iinc nn'thode. Je l'ai souvcnl (•(tiiscillée : c'est de suivre le développement des parties sur un même individu élevé dans des conditions telles (|u'il fM possiblf* et facile de le soumettre à l'observation journalière.

C'est ainsi (pie pendant phisirurs mois j'ai observé i-éi;ulièrement tous les jours des endtrvons de lUilduojili t/Ui(i i-iujid (|iie mon dévoué i^aidien C.b. Marty avait fait babiiemcnt lixei- dans le fonds de cuvettes peu profondes submei-gées dans de grands vases l'eau di> nier était renouvelée, et rpi'il m'était ensuite facile de porter sous le microscope avec très peu d'eau, en employant des grossissements relativement assez forts pour voir des détails importants. J'ai fait de même pour les Adinies.

lui rappelant ees faits, je serais beur<'ux d'entraîner (|ue|(pies jeunes naturalistes à faire de ees études morpbologi(pies basées sur l'embryogénie et l'évolution de l'être, en prenant chacune de ses partr^'s. de ses organes, et les voyant naître et devenir grands et normaux.

Il y a déjà bien longtemps ((u'Aristote a dit (pie : voir venir les choses est le meilleur moyen de les connaître.

l!n donnant la ligure d'un ooz(jïte, ou embi-yon bien fornu'', au monu^nl il va cesser d'être vagabond, j'ai voulu montrer comment vers sa base (pi. W\ , lig. 8) se sont produites des stries au nombre de S, ce <pii semblerait perinettre de supposer (pie c'étaient les oi'igim^s des mésentéroïdes (pii se iiioiitraieiil. .Maisje dois faiff"* toutes réserves à cet égard.

Il est facile de trouver sur les corps sous-marins des embryons qui, par la base de leur (lis(pie. commencent à s'étaler, l'n disijue, s'é- leiidaiil aiiloiir du |»éd(Uicule du jeune Polype encore simple pourra, si la blaslogénèse s'(''lablit. arriver à l'ormer un sarcos(Uiie sur le(pie| nailroiil les blaslo/oïles ipl. \l\', lig.Ul.

l/oii trouve sur les corps vtusins des Zoaiilliodèmcs de Sym[»odium tous les j)assages entre un (mi/oïIc cl de loiil pelils Zoantbodèmes présciilani un oo7.(Mle et à s(Ui pied un lilaslo/.oïle. I)(nix. trois bour-

C0RALLIAIRE8 DU GOLFE DU LIU.X. 419

geons se transformant par l'évolution en une large plaque recouvrant un corps étranger et conduisant à l'adulte des mieux développées.

C'est la blastogénèse en surface (jui produit la lame parasite recou- vrant le corps étranger ; c'est l'activité du bourgeonnement dans un point limité qui détermine la formatitm des mamelons riches en Polypes.

X

VARIETKS Dl' SVMPODIIM

Le Sympodium est commun sur les i)ancs roralligénes. Les pécheurs de Corail m'en ont fourni des échantillons superbes recou- vrant presque en totalité des polypiers de Gorgone, soit dénudés, soit tués en partie dans la lutte pour l'existence.

Un échantillon ayant près de 50 centimètres de haut, dont tous les rameaux sont couverts par le Sympodium rouge brique à Polypes jaunes, tels que la description en a été faite plus haut, m'a été apporté de la Galite. Une extrémité du polypier porte un reste de sarcosome et de Polypes de la Gorgonia verrucoaa, montrant que le producteur du polypier avait presque entièrement disparu sous les expansions du Sympodium.

Cette même variété a fourni à l'exploration scientifique de l'Algérie un très bel échantillon qui était montré dans l'alcool sous un nom singulier, .le ne sais s'il est toujours conservé au Muséum dans les mêmes conditions.

Dans le golfe du Lion, la mèiue variété est assez commune à des profondeurs très ditférentes. Et l'on a vu plus haut qu'elle se fixait sous les blocs cubiques de bétonnage de l'entrée du port df Port- Vendres, au niveau des basses eaux.

(lette dernière station indi(iue la possibilité, pour cette espèce, de vivre sous la plus faible pression, et <-ependant par des dragages on la rapporte de fonds de 100 mètres, à la Calle, c'est par 200 mètres que l'on pêche le Corail et le Sympodium à Polypes jaunes. Ce sont les

420 H. DE LACAZE-DUTHIERS.

engins de la pèche du (loiail à rv[[o piofdndrur ijiii m'ont fourni les plus beaux (m liantillons.

Mais dans les eaux du Roussillon à 50, 40 mètres, surtout dans le parage du cap l'Abeille, les lilels à langouste que l'on pose dans cette localité se produisent, sur les fonds peu profonds, des dépôts |)i(Mi'fux, raboteux, caverneux, couverts de lames de Mélo- bésies et de toutes productions animales calcaires, les pécheurs du laboratoire ont trouvé, parmi les échantillons d'un beau rouge, deux variétés bien intéressantes.

L'une est d'un blanc pur que pas une teinte ne vient altérer.

L'autre est d'un rose tendre extrêmement léger, à peu près sem- blable à ces couleurs éteintes si fortement à la mode, il y a quelque temps.

A ne juger que par ces deux échantillons, nous trouvons donc, au point de vue des couleurs, trois variétés du Sympodium: blanc, rose et rouge brique.

Chez le rose et le blanc, il n'est pas possible de découviir d'autre différence que la couleur seule des Spicules. Il n'y a aucune diffé- rence entre les formes du Zoanthudèmc la structure du sarcosome, la forme des Polypes, en un mot, rien d'autre (jue l'absence de teinte des sclérites dans l'exemplaire blanc.

Faudi'ait-il considérer comme une autre variétT' un échantillon qui, mis dans l'alcool, présente la couleur saumon ?

Il est probableque la contraction des tissus, en lajiprochant les spi- cules roses, dont la teinte ;i ét<'' un peu v(»il(''e par les tissus mous ayant légèrement jauni, aura modifié la teinte rosée de l'un des échantil- lons paraissant d'un rose délicat lorsque le Zoanthodème bien vivant gonflait les njailles de son sarcosome et épanouissait s<>s Polypes.

De même, un autn- iiulividu paraissait dans les bacs d'une légère teinte jaune (|ui (lis|iariit dans l'alcool. Celle léuérc teinte était sans (|t m le due aux I issus mous des animaux.

L'on trouve ici rmi de ces exemples la couleur ne fonniit un véi'itable caraitèie (pie sous toute réserv»'.

CORALLIAIRES DU GOLFE DU LION. 421

(le qu'il importe de l)ien étaljlir pour arriver à la comparaison des deux genres, qui est le but de ce travail, c'est la disposition des spicules, la forme des Polypes, le développement de leurs bras et l'existence particulière du réseau vasculaire.

En ne tenant compte que de la station, on peut indiquer la variété du port de Port-N'endres comme méritant l'attention.

Les Zoanthodèmes sont formés de lames dont les pourtours sont irréguliers, plus ou moins étendus, ne dépassant pas, du moins pour ceux que j'ai eus, 2 et 3 centimètres en largeur, quelques-uns allant à 4 et 5 centimètres en largeur, tous à bords irréguliers.

La lame, formée par le sarcosome, n'est pas épaisse. Elle porte des blastozoïtes peu noml)reux et ici, comme dans le cas des éclian- tillons de la ('aile et d'Algérie, tous les Polypes ont les spicules de leur colonne et leurs tentacules jaunes.

De sorte que sur les échantillons contractés, sans que la rentrée du Polype soit complète, on voit toujours les dépressions correspon- dant aux Polypes former des points jaunes (pi. XL lîg. 2 et 3).

Sur ces lames s'élèvent quelques mamelons pouvant atteindre la hauteur de un centimètre à un centimètre et demi. Presque toujours on trouve, en les ouvrant, qu'ils ont dans leur centre, comme axe. quelque gros gravier emprunté au blocage, ou des Serpules, des toutl'es d'IIydraires. Cependant, il en existe qui, de même qu'on l'a vu pour les Zoanthodèmes. couvrant les axes de Gorgones, sont sim- plement le résultat d'une activité plus grande de la blastogénèse en un point déterminé.

En voyant un de ces petits échantillons, dont la lame sarcosomique autour du mamelon est peu polypifère, on est tenté de se demander si l'on n'a pas affaire à quel(]ue Alcyon proprement dit dont la larve a été apportée par les courants venus de plus de profoiidcui' (jue le port de Port-N'endres.

J'ai comparé la forme et l'armature des péristomes des Alcyons à celles des échantillons de Sympodium de Port-Vendres.

Peut-être ici les spicules courbes du collier sous-péristomiens, dans

4^2 II 1)1^ l-ACAZE-DUTHIERS.

Ir pniiil immIs se rclrvciil |iunrs(iul('iiir le dos des tentacules, sont moins lai'iir's. jdiis iiièles. plus courbés siiiloiit ({ue dans les Alcyons, mais on sait combien les caractères de plus ou de moins ont peu de vabnir (juand on n'a pas sous les yeux les exemples ayant conduit à con- stater les diiïérences.

la raractriistiqut' du Synipodium se manifeste sans doute |i(issibl»'. c'est après sa m«iil: «m voit les spicules se désagréger dès le niiiunciiccment de la |iulrrfactiiMi. et surtout quand on prend un écbantilion putréfié, un vnil s'écbapjK'r, sous la moindre pression, par la bouche des Polypes et par les orifices desblastozoïtes en voie de développement, des jets de matière blanc de lait qui peuvent blan- «•bir l'eau du vase (lù l'on (ipèce.

(les deux cai'actères, dissm-iatidn des spicules et écdulenient île luatièi-e blanche, sont dus à laditlerence de composition du saicosome <ruii Aleyon et d'un Sympodium.

On a vu que le sarcosome se «•(impose de corps solides, fiiiurés, sclérites d'une part et des tissus mous d'autre paît. Ceux-ci eux- mêmes sont formés d'une matière foudanieulale de nature cellulaii'e. la mesogUea, avec noyaux et vaisseaux fort nombreux dont les pai'ois sont tapissées par des cellules facilement désagrégeables et remplies de granulations nombreuses causant la blancheur laiteuse des l'éseanx vasculaires.

(Ml sait ^\u^' lors(|u'(m coupe et casse les tiges vivantes du C.oiail, si (Ml les pi-esse, un liquide blanc s^'cbappe sous la pivssiiui. Longtenqis l'on a appelé ce liipiide /a// t/it i-oniil cl l'iui a cru niènie ipu" c'était en se répandant qu'il engenibait les nouveaux rameaux de l'espèce.

(Ihez les Alcyons, la substance fondamentale, la mesogliva, est plus abondante, de nature plus ferme, presque cartilagineuse, que dans le ."^ynqMxJium : chez celui-ci. elle s"allcre rapidcuieni e| laisse s'égrener les sjiic\des. Ce fait ne se produit pas chez les Alcyons. Ndilà une |ir<'niière ditl'érence (pii me parait s'élever contre rojunion de von Ko.li.

Si l'on l'ail une section du sai'cosiuiie sur un Svnqiodiuui, les l'éseaux

CORALLIAIHES DU GOLFE 1)1 LION. 423

superficiels et profonds principaux et les ramuscules formant les réseaux secondaires sont faciles à reconnaître par les traînées blanches ou les points blancs qui ont été déjà décrits. Il est d'ailleurs facile dans une coupe, intéressant même très largement le sarcosome, de faire paraître les vaisseaux; on a vu plus haut que. traités par l'acide azotique, les échantillons montraient les réseaux des gros vaisseaux avec une grande netteté.

Aces caractères seuls on peut reconnaître un Sympodinm, bien plus sûrement que si l'on cherclie à reconnaître les dillérences i[\\e pré- sentent les spicules et leur mode de groupement chez les Alcyons proprement dits.

Sur cette variété remarcpiable par sa station, on peut oncure recon- naître que le dessous du sarcosome, c'est-à-dire la surface ([ui s'ap- plique sur le soutien, est formé d'une couche de cellules souvent difficiles à faire manifester, dont cependant on reconnaît de loin en loin les contours ou les noyaux, dont la teinte est un peu audu-ée et qui semble devoir sa résistance à une matière chitineuse.

Naturellement on trouve accolés ou enfermés, à sa surface ou dans son épaisseur, des corps étrangers tels que Spirorbes, tulles de ( lampa- nulaires, d'IIydraires, des Diatomées, etc.

La diagnose de cette variété de Sympodium n'est i)()iut douteuse. La couleur est d'un rouge vif, mais ce qui est partiruli<'i-. c'est la station au niveau de la mer, à l'ombre, sous les blocages empilés et défendant l'entrée d'un port sur lesquels déferle souvent une mer démontée et furieuse.

424 II. I)K LACAZK-DrTIIIKUS.

Histoire de la Holaxdia cohalloIdes N. G. et N. S. 11. <Ie L.-l).

I

En reciH'illant les produits que m'apportaient les corailleurs de la Calle, et ceux des pêches que je faisais moi-même, ainsi que ceux des dragages qu'en 1878 je pus faire, grâce aux facilités (|ue me procurait l'amiral Mouchez (|ui m'avait cnihaïqué à son hurd liirs(|iu' avec le Aiiriral il vérifiait les cartes de la cote de l'Algérie, j'avais été frappé de la ditlerence de forme des Polypes, des spicules, de la couleur générale que présentaient des échantillons, classés tout d'abord à première vue à côté du Sympodium qu'à cette époque je croyais être une Bebryce, m'en l'apportant à la remarciue de \'alen- ciennes [Itisloirc (fes CoraHidircs, t. 1''. p. IHT).

(les échantillons n'avaient j)as été perdus et. après les savants dragages de mon collègue M. le professeur Pruvot, après les pêches faites en face du cap l'Aheille.au sud de Banyuls.par les pêcheurs de mon laboratoire, lorsqu'il nie fut jxjssihle de retrouver quel(]ues-uns des spécimens observés en Afrique, j'établis une comparaison sérieuse entre le Sympodium et ces ('chantillons. placés encore pai-mi les Sympodiums. En reprenant cette étuile. il me fut possible d'airi- ver aux données précises (|uc l'on trouve dans ce travail.

On Ta vu plus haut, il faut aujourd'hui accepter la valeur ilu geni-e Bebryce. décrit et figuré par von Koch dans la AT'' rnonn- (//•(i /iliic. die (lori/onidcn . \). l\\ et "yi\, et d(''jà aussi l'cconnu bien avant |»;ir A. von Kr)lliker. dans ses Ironcs liislohK/ifd'.

Ce type est placé par l'auteur allemand entre les genres Muricea et dorf/onia : mais il ne figure ])as dans la classification inscrite au commencement dn f/ir/noii'c (p. ITj. Il est vrai de dii'e que dans

CORALLIAIUES DU GOLFE 1)1' LIO.X. 425

cette énuniératiun, le genre Muricea ne se trouve pas non plus nion- tionné.

Donc pour la Bebryce point de cloute. Si l'on accepte les carac- tères figurés par v. KoUikcr et v. Koch. il n'y aura pas de compa- raison à étal)lir. la distinction rtant admise.

Si le doute existait, ce ne pourrait être que poui- le genre Anthelia. mais quand on le compare avec le Sympodium, les diffé- rences sont telles qu'il n'y a nulle confusion possible.

Le genre Anthelia a été créé par Savigny. la figure du grand atlas de l'expédition d'Egypte a été reproduite dans le T/iier-jReic/i de Bronn, 1''' édition (Antozoa, t. YIIl, fig. 7).

Milne-Edwards et Jules Haime. t. T. p. 109, Histoire des Coral- liaires, donnent la diagnose suivante :

« Polypes non rétractiles. à polypiéroïde * subcylindrique très saillant au-dessus d'une expansion encroûtante formée par le Ccenenchyme basilaire reproducteur. Les tentacules rentrent tous lors de la contraction des Polypes, excepté la partie antérieure du corps. »

Puis vient l'énumération des espèces décrites surtout par Ehren- berg et trouvées par lui dans la mer Rouge, Elles ne peuvent être confondues avec l'espèce qui va être décrite ici. D'ailleurs les carac- tères indiqués sont si succinctement exprimés, qu'il est bien difTicile d'en tirer une diagnose, à moins qu'on invoque la couleur. Or la couleur peut varier et, pour caractériser les espèces, elle est parfois bien infidèle dans les résultats qu'elle fournit.

Le caractère le plus important aux yeux de 3IM. Milne-Edwards et Jules Haime pour déterminer ce genre est : la rétractilité ou la non- rétractilité des Polypes, DO']l\ à propos du Sympodium séparé de l'Anthelia à l'aide de ce caractère par Ehrenberg. on a vu combien il devait y avoir d'incertitude pour accepter les résultats auxquels il pouvait conduire.

Toutefois, appliqué à notre genre, il ne laisse aucune place à une

' 11 est probable (jiie le mot polypiéroïde se rapporte aux Polypes, et qu'il y a dans l'ouvrage une faute typograpliique.

426 II. DE LACAZK-nrTHIERS.

interprétation douteuse. Aussi il est diflicile de ne pas dire un mot de VAnthelid ruhra (rossa) d»' Delle-Cliiaic t. \'. i-riiiii an t. iV. p. 35, pi. CLX. liii. r^, 0, 7. 8.

MM. Milne-Edwards et Jiilfs ilaini*' ont dit di' cctlt' ('sprce : » L'Al- cyonaire que Delle-Chiaje a design»'' sous le nom (V AtiiltrU'i ruhra ne parait pas drttM'minaltIc dans l'rtat actuel de ims ((innaissances. »

Rappelons enfin les cai'actèi'es indi(pn''s par It» crlf'lirt' naturaliste napolitain. O ne sont cpie des caractères généraux applicables à tous les Alcvonaires; voici la phrase importante, p. 35 : h Corpo,

f/pfofi/ioso (fj/i/iffrii-o cdii Miolti tul)erc(»li ottoangulai-i calicetti

che la sima di [lolipi estei-namenle ullVttnd multi cristallucci acico- lari ciiliirc di grannto. »

In c(ir]ts gélatineux ivlindri(|Ut' et des spiculcs aciculaires. N'iiilà des assertions qui sdiit à la fois pour et contre la similitude de cet Anthelia et de l'espèce cpii va être décrite sous le nom de liolamlia.

(lorps gélatineux, il y a (ptehjiie (diose (pii se ra|>|ioite à notre esjièce don! le Zoantlindème est toujours ciaivert d'une couche muqueuse, gélatineuse. Mais à côté de cela « coips cylindii(pu' » ; cette forme ne peut fournil- un caiactère puisque le Zoanthodème est lamellaire et moulé sur l'axe cylindri(pie d'une (ioi'gone: il ne peut pas être autrement que cylindriipu'.

Delle-Chiaje n'indique pas la diose, |)arce (|u"il ne >"en doute pas.

Les spicules (/•/•/.s7^/////rr/ r/r/ro/^/y/i. aciculaires. aigus. v(.tilà (pii ne répond pas au caractère des spicules de la liolandiii .

Ouant aux ligures, elles rappelltMil un Alcyonaire. disons un Al- cyon (pu'lconque à demi contracté et voilà t<iut.

Ilesleraienl VAnthrlid 0//r/, appel»' par Olivi Aiilln-lid cjtijit'- Irum (Zoo/. Adriadrn. pag. 28Ui. .Milue-lldwards et .Iules llaime le déclarent trop ini|iarfailemenl connu pour |)ouvoir lui donner une place dans la classilication. I)i' uièuie pour V Alci/aiti uni (lamun-

rilhl .

.Nous n'aurions plus ipu' la couleur rouge, mais il y a vraiment trop

C()l{ ATJJAIHES Dr r.Or.FE 1)1' IJOX. 427

(l'Alcyonaires ayant celle coiileur. pour élahlir sur ce seul caractère un rapprochement raisonnable.

On devait espérer que, clans le volume publié par la station de Naples, on trouverait une solution de ces c[ueslions. 11 n'en a rien été. M. von Koch a publié une monographie de quelques Gorgonellacées, mais n'a pas fait connaître, je crois, l'espèce de Delle-dhiaje.

Pour en finir avec les énumérations des naturalistes anciens, très bons observateurs sans doute, mais descripteurs superficiels, parce que le nombre des espèces n'était pas encore très grand lors- qu'ils publiaient leurs études, on peut citer VAlcyonium rubrum de Otto-Frederick Miiller, Zool. J)ani., prod. 8081. pi. LXXXU, fig. 1,2. 3, 4. Pas de précision, un Alcyonaire rouge fixé sur les co- quilles ou les fucus de mer aux formes diverses. C'est un Alcyonaire, probablement un Alcyon proprement dit, qu'il est impossible d'assi- miler sans autres caractères avec la Rolandia.

Enfin les fig. 1, 2, 3 des spicules (Kalkkorper von Bt'hnjre mollis, pi. XVIII, des IroHPK lihtoUKjirœ du (ieheiniralh A. v. Kolliker) ne peuvent laisser de doute. Elles seules suffiraient à éloigner la Rolandia de la Bebryce. Ces spicules, vus soit de face (Flache), 1 et 3, et 2 de profil ou de côté (Seite), ne ressemblent absolument en rien aux sclérites dont on trouve le dessin dans la planche XV du présent travail.

Nous avons d'ailleurs dit que les descriptions de von Koch suffisaient de leur côté pour nous éclairer sur les différences spécifique et géné- rique.

L'exactitude si connue du Ceheimrath von Kolliker ne peut laisser aucune incertitude pour la diagnose du genre Bebryce et de l'espèce (loc. cit., page 437).

11 faut ajouter qu'il connaissait l'opinion de Valenciennes citée par M.-Edwards et dont il a été question. Il faut noter encoi-e qu'il a pu étudier un exemplaire en bon état que possédait Leuckart. Aussi ne s'en tient-il pas au seul caractère de la contraction et de la rétrac- tilité des Polypes.

428 H. DE LACAZE-DITHIKRS.

Tenninons cotto discussion sur l'espèce par un (Mnprunt aux fcnnos /iis(olof/irœ de A. v. Kulliker, page 137.

Il dit : « DasCœnenchyni vun /it'bn/re istan tiockenen Exeniplaren sehr diinn, liochstens aus zwei Lagen V(jn Kalkkurpern gehildet. deren eigenthiimliche Foiau dièse (iattung von allen Ix'kannten auf den ersten lîlick untersclieidct. l)iesell)en siiid allf Scluippen mit niehr oder weniger gezacktem, ja selbst langere Ausliiufer tragen- dem Rande. die von der Mitte aus einen liingeren oder kiirzeren Foiisatz nach Aussen abgeben, der, wcnn rr gut ausgebildet ist, seclis zusamniengeselzte Warzen triigt. »

Je n'ai cité que ces quelques mots, relativement aux caractères. Pour Knjlikei-. les sclérites. d'après les exeiuitlaires on bon »'tat (pi'il a eus. sont rcîiilleux, ils présentent des apopbyses s'élendant plus ou moins loin du centre; c'est un fait caractéristique «pii. au i)renuer coup d'œil. peut faire reconnaître le genre.

Si nous sommes dans l'erreur, relativement aux espèces des auteurs anciens, les chercheurs de priorité nous donneront les raisons qui (If'iiioiitreronf notre toi't. nous y souscrivons d'avance.

Nous suivrons dans la description ipron va liro une marche identique à celle qui fait connaître en détail le Synqjodiuni. Nous résumerons en terminant l«'s caractères de la RoUnulia en les op- posant à ceux du genre avfc le([uel cet être a été longtemps con- fondu.

II

ZOANTIIODKMK

Kn faisant cette descriplion j'ai sous les yeux, d'une |(art. les échan- tillons d'AIVi(pie. d'autfi' p.irl ceux du caii i'Ahcillc Ceux-ci sont au nombic de (piatie. les jtrcmiers au nond)r(' ilc iIi'uk ; les uns sont de faible taille, les seconds sont grands. Parniis ces derniers, fk'ux sont i-eployés dans un bocti. et leur longueur étant de :20 à :2."» centi-

CORALLIAIRES DU GOLFE DU LFOx\. 429

mètres fixés sur un axe de Gorgonia gram'uiea, il a fallu courber et reployer celle-ci pour les introduire dans le flacon d'alcool. Ils sont en bon état de conservation et de contraction, aussi à dis- tance, placés à côté d'échantillons de Sj-mpodium dans le même état de contraction, on ne les distinguerait pas, surtout si l'on choisissait des Sympodiums, dont la teinte, étant vaiiable, a \i peu près la même nuance de rouge. Ici cependant, à ne juger que d'après les échantillons, le ton de la couleur serait moins variable et ne tiendrait qu'à la plus ou moins grande contraction des tissus qui rapproche les spicules, seule cause de leur couleur.

Ici encore la teinte est plus voisine du rouge carmin, c'est-à- dire d'un rouge violet que d'un rouge brique, c'est-à-<lire du ver- millon.

Quant aux Polypes, sur les deux échantillons, ils sont tellement rentrés qu'on n'en devine la trace que pour de rares individus clairse- més. On comprendra plus loin pourquoi cette forte rétraction des Polypes modifie l'apparence.

Les mêmes caractères se retrouvent sur les échantillons d'Algérie, dans les parties très contractées du Zoanthodème.

Sur deux autres échantillons du cap l'Abeille, les Polypes n'ont de contracté que leur périslome ou leur corolle tentaculaire et le corps ou la colonne de l'animal est resté en partie gonflé. Le Zoanthodème offre alors une couleur plus délicate, plus légère, et la nuance du car- min est bien plus évidente, on reconnaît ({u'elle est voilée, quoique d'un rose intense.

Nous verrons plus loin ce que sont les rapports des Polypes. En ce moment disons pour répondre à cette question quelle est l'apparence du Zoanthodème, que les Polypes sont très voisins et sendjlent se tou- cher tous par It'ui- l)ase. L'inq>ression (ju'on éprouve en comparantles deux genres est celle-ci : sur le Sympodium, un certain espace sépare les blastozoïtes ; ici ils semblent, en pénétrant dans le sarcosome, se toucher tous par leurs parties dilatées (pi. XV, fig. 2).

Mais un caractère général du Zoanthodème que l'on ne voit pas

430 11. I)H LACAZK-DITIIIERS.

dansle Sympodium et (|ui frapi)»' iiiiiiKMliatf'int'nl chez hi Roldiidia quand une fois on l'a constaté, c'est que la couleur semble voilée par une légère couche blanchâtre, formant une membrane qui peut se détacher toute la surface du Zoanthodème (pi. XV, fig. 1 ).

Avec ce seul caractère on peut reconnaître les deux genres. C'est comme une apparence d'épillirlium. un <'pi(l('nnicul<'dont les éléments cellulaires ne sont pas faciles à reconnaître, s'ils existent qui se dé- tache du sarcosome et (pii VDilereiisenilde du Zoanthodème, Polypes et sarcosome.

On a vu que Delle-Chiaje décrit son J///A^7/V/ /v^s-mcii dél)utant par ce mot Corpo tjefafinoso, est-ce ce caractère qu'il aurait reconnu?

On sait combien à répo([ue éci-ivail If célèhrc natuialiste napo- litain on était prodigue de ce mot gélatineux ap|tli([ué aux animaux inférieurs. Sur ce simple mot faudrait-il conclure que VAfi- tltelia 7'osea est bien notre llolandia '! Il est permis de ne pas le supposer quand on connaît d'autres caractères et l'emploi fréquent du moi gefadnono. Enfin quand on étudie la forme des sclérites, on trouve une épithète qui éloigne la supposition que la description de Delle-dhiaje pouvait s'appli(|uer à notre espèce. Lesspicules. coMiiiie on le verra, les cristallucci aciculavi ne sont pas du tout aigus ati- culaires et pointus comme des aiguilles,

En résumé, voilà donc déjà un caraclèic pcnnrtlant à i)remière vue de distinguer les deux genres qui souvent sont ra|)porli''s dans le même lilct et se miment l'un l'autre p,ii' la couleur el le modi' de blastogénèse en lame conlinue. parasitant sur un coi|)s étranger.

Le Zoanthodème de la liolandiu présent*' les nièuies particularités de développement que celui du Sympodium. Les courtes ramures des polypiers des tjiorgoiies envahies sont couvertes de renfle- ments où la blastogénèse plus active donne il celle parlie l'apparence de têtes en massue. .Mais sur la longueur des liges, on reconnailra qu'il n'existe piis conmic chez le Synqiodinni des tubérosités dues exclusivement à l'aclivilé blastogénétiqne el (pie le sarcosome ne présente |»,is de pallies non |iolyi)ifères.

COHALLIAIRKS 1)1' (iÔLFE 1)1' LION. 431

Lorsque les bords du sarcosome de deux parties voisines viennent se toucher, une soudure s'établit et il semble qu'un pont est jeté d'une partie sur l'autre. Cette particularité est constante chez les Zoanthaires connue chez les Alcyonaires. mais se manifeste surtout chez les espèces s'étendanl en lame comme chez la Gerardia et le Sjanpodium. etc.

III

SARCOSOME

Il faut comme précédemment établir ici une distinction entre la partie molle et la partie scléreuse ou dure du sarcosome. Ce n'est qu'à l'aide de coupes et d'une anatomie délicate microscopique qu'on peut reconnaître les deux parties.

Ici on va rencontrer une très.içrande difterence entre les deux genres que nous comparons: une ditl'érence qui. à elle seule, permettrait de les distinguei'. Il faut pour cela faire une coupe perpendicu- laire à la surface du sarcosome dans un point quelconque du Zoan- thodème. Sous une simple loupe, à l'reil nu et à première vue même, sur une tranche on distingue sans aucune difficulté que deux couches parfaitement différentes occupent l'épaisseur du corps charnu.

Chacune de ces couches occupe à peu près la moitié de l'épaisseur totale du sarcosome. aussi est-il très facile de les reconnaître. L'une externe, celle qui répund à la partie saillante des Polypes, est seule bien colorée en rouge. L'autre, celle qui repose sur le corps de soutien, est d'un blanc mat de lait ; la ligne de séparation entre le blanc et le rouge, extrêmement nette, est absolument tranchée.

Cette différence entre les deux couches est due à la présence des spicules colorés dans la couche externe et à leur absence presque totale dans la couche blanche.

.l'insisté sur cette différence et cette séparation nette des deux couches superficielle et profonde. >'oici pourquoi :

432 II- IH-: LACAZK-DITIIIKRS.

(Jiif l'un se repolie à rélude du sarcosonie du Syiniiudiuin et Ton verra les spicules aussi nombreux vers la surface extei-ne que dans la partie la plus profonde; aussi la distinction de deux couches ne peut-elle cHre établie chez le Sympodiuni.

A plusieurs reprises, j'ai fait l'expérience, sans observer les spicules qui à eux seuls auraient |)U l'aire iccitmiaitre au(ju('l des deux yenres j'avais allaii'c ; j 'li fiiu|)édes tram lies de sarcosome sur des Zoantho- dèniesconiplètenient contractés et jamais, dans les deux cas, il n'a été possible de douter un instant du fait signalé. Les spicules vus au mici'oscope, parleur forme caractéristique, venaient ensuite confirmer la (liaunuse faite d'abnril à Tieil nu.

/*ffrfi>'s //lo/h's. Cette couche blan(dje occupant la moitié du sarcosome est composée de cellules remplies de Unes granulations très nombreuses encombrant la cavité de l'élément histique dont les proportions sont énormes, comparées aux mêmes parties dans le Sympodium.

La nature de ces granulations est semblable à celles ([ui en général engendrent les mucosités, les matières niantes et glaireuses par leur mélange avec l'eau. Aussi sur les animaux vivants, on trouve la même difliculté à faire les préparations que lorsqu'on agit avec la Gerardia : le mucus filant qui empâte les instruments cause une véri- table difïiculté ])our exécuter les préparations.

L'on |)('ut se demander si cetle coucIm' mince uuKiueuse recouvrant tout le Zoantliodème n'est pas un produit de cette mucosité (jue lalcool rendrait dense et dans la(pieile le durcissement a enfermé des éléments déta(diés de la surface du sarcosome par l'action du milieu.

Il n'est pas aussi facile dans la Holaiidia (|ue dans le Synipodium. et surtout les Alcyons, de distinguer dans leurs tissus mous, non scléreux, les deux éléments (|ui sont si distincts dans lt>s Alcyons et qu'il a été possible de reconnaître également, mais plus dillicileiuent. chez le Synqtodium. .le veux parler des rnissrai/.r cl de la /xirfic fimdtniii'nldh' .

C()I{ALLIAIRE8 DU G(3LFE Dr LION. 433

Les vaisseaux se retrouvent sans difficulté, mais comme leurs parois sont formées par les cellules bourrées de granules très gros, engendrant du mucus filant, on a de la peine à faire des coupes auss nettes que dans l'espèce précédente et surtout à retrouver les noyaux des cellules.

Néanmoins on voit les intervalles des gros réseaux et des vais- seaux fort petits, absolument comme dans les autres Alcyonaires, Corail, Alcyons et Sympodium.

Les Spicules. Ils sont très nondjreux dans la coucbe colorée superficielle ou supérieure du sarcosome.

Leur forme est dans cette partie un peu dillérente de celle (ju'ils affectent dans la base de la colonne ou corps du PolyjiC.

Pour bien juger de leur forme et de leur position, il faut d'abord les examiner dans la lame très mince, fort transparente, formant la base de la colonne des blastozoïtes en passant du sarcosome à cette base. Il est possible, d'un coup de ciseaux, d'enlever cette partie du corps, de la mettre entre deux lamelles de verre, et en rendant transparent le tissu mou. la lecture des spicules devient très facile. Ils se trouvent d'autant moins nombreux que l'on examine la pré- paration plus haut et d'autant plus nond)reux, quelque peu super- posés, à mesure qu'un se rapproche du sarcosome.

La forme la plus générale des spicules dans cette partie inférieure et vers le milieu de la longueur du corps, est, en laissant tous les détails exceptionnels de côté, celle d'un biscuit à la cuiller, c'est-à- dire d'un corps allongé à extrémités arrondies et un peu étianglé dans le milieu de sa longueur, ce qui fait paraître les deux extré- mités un peu renflées et arrondies.

La largeur moyenne dans cette partie est de 4.j à .jO [x. L'on liou- vera (pi. XV, fig. 11), à côté des spicules, 5 centièmes de millimètre dessinés dans les mêmes conditions de la chandjre claire que les spicules. La distance du papier à la cband>re claire est la même dans les deux cas et cela permet de mieux juger de la taille de ces élé- ments vus à ."jOO diamètres.

ARCH. DE ZOOL. EXI». ET GÉN. 3'' SERIE. T. VllI. 1900. 28

ilU II. I)K LACAZK-DniIlKllS.

Il n'est pas rare fie rencontr-er .(iiifhiues sclérites présentant la forme «l'une cioix grecque, qui semblent formés de quati-e moitiés (les sclérites indiquées avec la forme éti-aniilée dans le milieu et soudées |)ar cette partii' é|rani;l(''i'.

Il ne faut jias prendre <-ette forme exceptionnelle comme étant caractéristiijue de l'esjtèce ou du ueni'c. car on la i-etr-ouve aussi exeeptiounellement dans heaucoui» île cas et d'esjtèces d'Alcyo- naires. 11 est des Zoanthodèmes (jui la j)résentent plus fré«|uente les uns (jue les autres et même pour les spicules allongés.

T.es extrémités renflées des spicules sont finement striées, et les stries foi'ment en s'arrêta ni dilVérem nient coni me des commencements de spinules. Mais <-ette paît icnlaiit('' ne parait (jue sous un assez fort grossissenu'Ut (500 diainèlies |)ar exemple).

Dans ces spicules de la base du cor-ps des Polypes on ne trouve jamais de ces nodosités spinuleuses, caractéristiques dans le Sympo- dium et tant d'autres Alcyonaires. Sur la longueur des sclérites, ce sont ici c(»mnie de pelitt's lignes dilïiciles à dessiner, car leur foniie s'efface sous le crayon le plus aigu (|ui doit former sini|tlement le sommet il'un cône fort itetit.

A ce ]»roj)os. il faut rappeler le caractère donné jiar Delle-C.biaje pour son Anf/i/'/io rospo : f CnJiccfti rho hi enna tlo jmli}>i csli'r- nomcnfr n/frnno molli crisldlliitci ndinhiri colore di (/raïKilo. On voit que la description «pii vient d'être donnée est loin de ré|»ondi(^ à celle des C.vUldlluci'i iic'n-ohiri et qu'il sultit de l'observation des sclérites jiour éloigner les deux espèces. (In ne trouve ici pas un seul s|)icule aciculaire, c'est-à-dire ayant ses deux exli-émilésaigui's. Dans ré|»aisseur du sarcosome on trouve bien encor(> des sclérites ayant leurs deux extrémités très renflées comme il vient d'être dit. mais le nombre de ceux dont les |»ointes extrêmes sont trouipii'es et très grossies est bien |»lus ci insidi'iable et (Moigne encore plus notre esj)èce de celle observée par l)e||e-( ',bia|e.

Le caractère des s|»icule>. qui se di-couvre si manifestement dans la base (les blastozoïles. est la lorme allonuée avec les deux extré-

GORALLIAIHES DU GOLFE DU LION. 435

mités étalées en Ijiscuit à la cuiller, mais lamellaire; il se trouve exa- géré dans les profondeurs du sarcosome, aussi la forme s'éloigne de plus en plus de celle des spicules en aiguilles aiguës aux deux extré- mités qu'on a vues dans le Sympodium.

Ces spicules ainsi dilatés inégalement à leurs deux extrémités semblent quelquefois irréguliers et monstrueux. J'en donne un des- sin fait à la Calle il y a bien longtemps (pi. X\', lig. 9, c), qui se trouve ressembler parfaitement à ceux pris sur des échantillons du cap l'Abeille. On trouve de même dans les travaux de von A. Kulliker et de von Koch quelques sclérites monstrueux.

On observe d'ailleurs de grandes ditférences avec les individus dans le nombre des sclérites à extrémités tuberculeuses et fort dévelop- pées remplaçant les extrémités aiguës et aciculaires qu'on ne ren- contre jamais. Il en est de même des exemples des sclérites en croix grecques qui, suivant des conditions difficiles à préciser, augmentent quelquefois l)eaucoup.

En résumé, la forme typique caractéristique se rencontre soit dans la base des Polypes, soit dans le sarcosome ; mais dans ce dernier la forme, toujours à extrémité renflée, finit par l'emporter sur la première en présentant de nombreuses exceptions et des tubérosités très développées faisant croij'e quelquefois que les extrémités déme- surément renflées en deux directions sont bifurquées. On en ren- contre qui ressend)lent à des haltères dont les deux extrémités grosses et spinuleuses sont unies par une partie intermédiaire elle-même d'un assez fort volume.

Telles sont les formes générales des sclérites bourrant la couche externe du sarcosome.

Quant à une direction précise dans la position de leur axe, il n'en existe pas; ils se croisent et se superposent dans tous les sens.

Sur la mendjrane mince formant la base du corps du Polype, on peut toutefois reconnaître que la majorité des sclérites a son grand axe dirigé dans le sens de l'axe du coips, quebiue peu penché plus ou moins à droite ou à gauche.

436 II. I)K LAGAZE-DUTIIIERS.

Il importe de signaler encore une parlicularitr (ju'il est faeile d'observer à l'aide d'un grossissement de 500 diamètres. D'une extré- mité renflée h l'autre, le spicule est parcouru par de très fines stries parallèles entre elles, mais non parallèles à l'axe <lu spicule. Elles sont obliques à cet axe. Leur vue ferait naître l'idée que le sclérite a éprouvé comme une torsion, ce (|ue je ne ci'ois i)as. (Ida doit tenii- à la faron dont se dépose la matière calcaire composant les spicules.

Si l'on voulait dessiner toutes les variétés de formes des spicules de la Rolandia, on pourrait facilemcnl remplir une planche, ce qui conduirait à la confusion quant à la valeur du caraelèi-e.

La chose est inutile. Un aussi grand nombre de ligures éloignerait de l'idée <jui doit se dégager comme une abstraction, une résultante de toutes les formes secondaires pouvant se rapp(»rter aux deux types suivants.

Forme lamellaire d'un l)iscuit à la cuiller (^dans les parois du corps du Polype) ;

Forme d'haltère (dans le sarcosome), à deux tètes renflées qui seraient partagées en deux jiai- une dépression, c(> (pii les fait ressembler ii des osselets de phalanges très courts.

(Chaque extrémité renflée est partagi^e dans son nulieu, comme les surfaces articulaires des trochlées, et les apparences de deux con- dyles, sur chaque extrémité, donnent une idée de la forme scIk'- mali(|ue typique.

Hue l'on suppose tanl(M l'un, tantôt l'autre de ces condyles (j'em- ploie ce mot pour continuer la (oiiipai'aison) jilus ou moins déve- loppé, quelquefois aussi allongé que tout le sclérite, et l'on jiourra se figurer rinlinité des variétés ([ue présenteront les spicules tout en se rapportant dans le l'oml à une même l'orme.

Si l'on ajoute h cela (|ue (|uel(|uefois. vers le milieu lic la |iarli<^ unissaid les deux extn''niitt''s. naît un proloni:<'mrnl . mi simplr. dU flouble, on anivc à une macle semblant forun-e de lètes de spicules unis par le milieu de Icui' longueur, on trouve ainsi une multiplicité de

CORALLÏAIRES DU GOLFE DU LION. 437

formes secondaires qu'on pouira toujours rapporter au type schénia- ti(iue idéal qu'on rencontre dans le sarcosome.

Les spicules aplatis de la base du corps du Polype, en forme de bis- cuits à la cuiller, varient dans des limites infiniment moins étendues.

Les saillies linéaires qui se voient sur les tubérosités du spicule et qui vont en s'élevant d'autant plus qu'elles se rapprochent plus de l'extrémité peuvent, sur quelques échantillons de choix, se terminer en saillie simulant une spinule.

On trouve enfin de très petits spicules qui semblent se former en ayant, dès l'origine, leurs deux extrémités renflées.

Souvent sur les échantillons conservés dans l'alcool il a été possible d'observer un contour double autour des spicules, qui semblait répondre à l'existence de la cellule dans laquelle s'était formé le sclérite.

Enfin une dernière remarque est nécessaire.

Par la lumière réfléchie, les Zoanthodèmes sont tantôt d'un rose léger et délicat, comme dans la figure qui accompagne ce travail. Dans ce cas, les Polypes ont été conservés assez gonflés, et par consé- quent les particules colorantes (sclérites) sont assez écartées pour ne pas foncer le ton de la couleur. De plus, le voile muqueux atténue la vivacité de la teinte.

Toujours à la lumière réfléchie, lun des Zoanthodèmes que j'ai sous les yeux en écrivant ce travail, paraît être d'un rouge vineux foncé ; on ne distingue pas du tout les Polypes qui, d'ordinaire, montrent leur couleur blanche. (Test l'état de contraction qui modifie le ton de la couleur en tenant très rapprochés les spicules.

Vus par la lumière transmise et par transparence, les spicules paraissent dift'érents, leur couleur n'est plus la même.

Leur teinte, diflicile à saisir, est un carmin lavé d'un peu de teinte capucine. C'est un orangé dans lequel le jaune est très faible. Le rose capucine des marchands de couleur est trop jaune, mais quand on examine au microscope le Zoanthodème par réflexion, la teinte n'est plus la même.

438 )•• l)!^' KACAZK-DrTIHERS.

VU

i' () L Y ^' K s

Nous allons trouver ici encore de très grandes dillérences.

Ce sont elles qui m'avaient surtout frappé sur les ccMes d'AfVi(iut' et je lésai reconnues absolument conformes à la vrril*' dans l'dhser- vatiun des rcliantillons très beaux pècbès au cap l' AlM'ilic t-n U(»us- sillon.

Lorsque les animaux s'épanouissent, ils s'allongent beaucoup. La longueur totale au-dessus du sarcosome dépasse l'épaisseur totale <l'une tige du Zoanthodème, et comme les Polypes se touchent tous pour ainsi dire par leur base, ainsi (jue le montre la ligure tiès exacte de la planclie XV, ligure '2. bnu* coloniu' s'élève un peu (•oni(pi('. plus large à sa liase (pie près de son sommet, cependant t'iii' s'élargit un peu au-dessous du péristome.

Le point du sarcosome ou la base du l*oly})e pi'ésente, coinim' dans la plupart des espèces d'Alcyonaires, un calice qu'accusent bnil pro- longements produits par le tassement des spicules, rr qui r.'piésciil.' buit dents de feston non ai'rondies. mais plus ou moins aiguës sui- vant le degré d'allongenitMit du blasiozoïtc. l'endanl l'état dr demi- contraction, les dents de ce feston calicinal sont couchées sur les parois des parties inférieures de la colonne invaginée du Polype.

Dans ces dents du feston sarcosomi(]ue. les spicules à grosses têtes

souvent bil'ui'(pu''es sont n breux. On les trouve plus IVi'vpieiits (pie

ceux (pii occupent au-dessus d'eux r(''|taisseur de la |taroi de la co- lonne du Polype.

La colonne, dans la moitié inférieure de sa hauteur, est senu'-e de ces spicules sinq^b^s, analogues par leur l'orme à di's biscuits à la cuiller, ainsi qu'on l'a (b-jà dit (pi. W. lig. T). Aussi ]»our en étudier la position e| la b)rme est- il avantageux d'enlever d'un c( tu |) de ciseaux uiir |iartie de celle base du c(ii|»> du Polype cl de r(''taler sur une pla(|ue (je veii'c. La pri''paral ion e>l alors toute l'aile.

On ne trouve pas ici comme dans le Synipodiuni dev bamb's de spi-

CORALF.I AIRES DU (iOLFE DV LION. 439

cilles remontant depuis les dents du calice sarcosomiquc jusqu'à la base des bras du péristonie.

Le bas du péristome est d'ailleurs dépourvu de spicules. Le collier, décrit dans cette partie et dont les éléments. à forme spéciale remontent sur le dos des tentacules du Synij»cidinni, manque également. Avec un fort grossissement, il ne m'a ]>as été possible de trouver trace de spicule d'une taille quelconque sur le dos des buit tentarules de la Rolandia (pi. XV, lig. :V).

Cette absence fournit un caractère qui permettrait à lui seul de dilférencier les deux genres.

Mais il conduit à deux autres dispositions qui sont corrélatives du mode de fermeture des tentacules et du péristonie tout entiec.

Lorsque les Polypes sont bien épanouis, leurs tentacules s'étalent d'abord en roue dans un plan perpendiculaire à l'axe de la colonne. Mais plus l'épanouissement augmente, plus les bras, que ne sou- tiennent aucunes bandes de sclérites, se laissent tomber et descendent en tiebors (lig. 2). Cette ditl'érence du port de la coi'olle péristomiqur^ dans les deux genres s'explique très naturellement par l'absence ici de cette sorte de talon faisant saillie au-dessous de cbaque l)ase des tentacules et le redressement forcé de ceux-ci, soutenus qu'ils sont dans le Sympodium par le talon composé de spicules longs et rigides.

Dans l'état de contraction absolue, les ditférences ne sont pas moins grandes. Voici ce qui arrive, .l'ai déjà, il y a longtemps, déciit cet état pour le Polype du (iorail. Les tentacules n'étant pas doublés par des corpuscules solides sont d'autant plus flexibles et peuvent s'inva- giner dans la cavité périœsopbagienne qui leur correspond. Les bai-- bules elles-mêmes se contractent assez pour rentrer dans la cavité du tentacule.

Aussi quand on cbercbe le péristonie sur des animaux (•ontra(t(''s on le trouve formant au centre de la cavité du Polype une masse dans laquelle on reconnaît bien huit lobes, ayant au milieu d'eux l'œsophage qui est remonté et qui «st devenu très court, ayant ramené

4i0 II. I)H I.ACAZE-DITIIIKKS.

aussi au-dessous flo Vo jtctit auias (•(tnli'actt' it-nfral les six coiflons jK'Idloniirs avec cntri'oïdos.

Les l'olypes paraissent lilaucs quand ils sont épanouis et leur déli- catesse est extrême. Ils rappellent par leur apparence extérieure les l'olypes du (lorail, aussi c'est au RoUnului l>ien plutôt qu'au Sympo- (liuni (|U(' doit s'a|)pliquer le nom d'espèce cordlhndcs.

Linnée. dont le jugement était si sur. n'avait pas inan<]ué de remar- (jncr (|ue TiMoploi d<' la tei'minaison o'ide était hien souvent le signe et le caractère de Temljarras se trouve le naturaliste qui doit nommer un objet et qui trouve commode, pour se tirer d'adaire, de dire « qu'il a l'apparence de telle chose «.

(Jiiand les l'ojyjies sont à moitié contractés, que leur péristome est seul rentré tandis <jue leur colonne est encore gontli'e. on voit au travers des paiois minces de celle-ci la teinte blanche de la couche sous-jacente du sarcosome dépourvue de spicules. Aussi cette condi- tion produit-elle une apparence très diiï'érente de celle ijue montre le Symjiodium dont on a vu les diderentes parties du péristome. de la colonne et des tentacules, s'invaginanl en -se disposant connue les tubes d'une lunette.

liatteries. Les tentacules, dans les Alcyonaires. présentent les dispositions ordinaires de ces organites.

Une seule observation m'a frappé. C'est la piemièr<' fois qne je l'ai faite.

Le bout, rexlri'inité ai'rondie du tiMilacule. sur des Poly|)es rest(''S épanouis et conservés dans l'alcool ((»!. W. 11^. ii. jut-sente une épaisseui- plus grande que le reste de l'étendue de la paroi. e| cet épaississement est di"l au tassement, à côté les uns des aulres. de nématocystes qui se louchent tous et dont la direcljdn est celle des rayons (l'uni- portion de la sphère (|iie l'epri'seiilr le v,iiiiiiie| du leii- tacule.

A un moindre degré de développement |Miur le nombre et l'i'lendue, (Ui trouve même chose aux extrémités des barbuies /pi. id.. lig. ,5);

CORALUAIRES DU GOLFE DU LION. 441

enfin, de loin en loin, sur la face du corps du tentacule, on voit encore des bandes et des amas de nématocystes.

On sait que chez les Caryophyllies et autres Zoanthaires, on trouve sur les tentacules des amas semblables de cellules urticantes. les éléments sont ])ien plus volumineux et groupés de telle façon qu'ils forment des nodosités et, à l'extrémité des tentacules, des boules terminales blanches visibles à I'omI nu.

Les naturalistes anglais ont nommé ces amas de nématocytes des Batteries, en admettant que leurs fils, en se déroulant et faisant saillie, étaient nocifs pour les animalcules qui s'approchaient des Polypes.

Ici on retrouve les homologues de ces batteries et en cela rien que de très naturel, mais je dois avouer que c'est la première fois que j'en fais l'observation chez les Alcyonaires.

Dans le travail de Hickson (p. ,%1, loc. cit.), l'on trouve cette phrase : « In Alcyonium palmalum the ectoderm of the pinnœ is thickened in regular patches, which contain batteries of némato- cystes. » Il est bien évident que l'auteur anglais avait reconnu l'exis- tence de ces batteries qui doivent être, chez les Alcyonaires, offensives et défensives comme chez les Zoanthaires.

VAISSEAUX

Les vaisseaux forment, a-t-il été dit, des réseaux placés les uns au bas, les autres dans le haut du sarcosome.(;eux-ci occupent et forment une couche sous le fond de la cavité générale du corps des Polypes. On a déjà vu que les cellules qui les tapissent ont une grande taille, qu'elles sont remplies de granulations, déterminant en se mêlant à l'eau une matière glaireuse, muqueuse, abondante. Les parois de ces cellules, du coté de la lumière du vaisseau, sont couvertes de cils vibratiles puissants déterminant des courants actifs fpl. XV, fig. 2, 7, 8 et 9).

442 II. I)K I.ACAZK-nrTlIIEUS.

L'aboiidance des granulations, la délicatesse et le peu (!•' irsistance des tissus ne permettent guère de voir la forme et la disposition générale des résoaux. L'absence des spicules dans la coiiclic pro- fonde fait que la distinction des canaux est dinicilc.

Sur une partie du sarcosome enlevée à un Zoantiiodénif cdtist'rvé <lans l'alcool, ayant essayé de dissocier les spicules ]»ar une éliulli- tiiin dans une solution assez forte de potasse carhoiiatf'e. les cellules sont devenues manifestes, leurs parois semblaient mieux délinies et leur contenu avait disparu. Le noyau, quoique un peu diffus, parais- sait sur cette préparation due, pour ainsi dire, au basard.

VI

CAVITI' CKNKUALE

Creusée dans le sarcosome (pi. XN', lig. tî. //) et soutenue en baut par l<a couche superficielle des spicules (id., ri'), elle a|)parail (id..y>) très nettement sur les échantillons conservés dans l'alcool et contrac- tés à ninilié. (l'est sur les parois (jue descendent les niésentéroïdes, et ce f|ui frappe (juand on les recherche c'est le j)eu de saillie qu'ils font, au-dessous des entéroïdes, relativement courts et 1res pelo- tonnés, tout aupi'ès de la terminaison de r(esopbage.

11 est dilïicile de })ouvoii" faire des coupes pour lixer la j)osition des paquets de fibres musculaires.

L'existence des deux niésentéroïdes ue ]Kir[,inl pas de ('(iiddus pelotonnés, <pioi(|ue dilïicile bien voir, n'en est pas moins cer- taine.

Leur existence est trop consla nie toutes les biis (pi'il est f.nile de faire des pi'éparations démonstratives pour ne pas cidiie «ju'ils se trouvent chez la Uolandia cunime chez les autres Alcyoïiaii'es.

Le \i\\\{\ de 1,1 cavité i:,i''iiérale. (|iiaii(l dii t'ail une rdupe d'un l'dlype cunlraclé. est cduniie une l'alnlle creuse ; il parafi Maiic. s(''pair' (pi'il est du corps de sdulien |iar une lame de eelle couche blanche inféi-ieure (|ui ddidile la pallie supi'iieure du sarcdSduie lidurn'' de

CORALLIAIHES DU (ÎOLFE Dr I.FON. U'^

spicules. L'on y distingue à i.i \im\ip roiunie des stries lôgères qui sont les restes des niésentéroïdes, à peine saillants, dans le fond do la cavité générale.

Quand les Polypes ne sont (|uà demi invaginés, comme dans la figure 2, c'est le ])lanc du fond de cette cavité que l'on aperçoit et sur lequel se détachent nettement les dents l'uuges du ealice sarcoso- iiii(|ii(\

VII

OIU'.ANES (lENITAIX EMHHYd.NS

Ouand, par une coupe perpendiculaire à l'axe du Polype à moitié contracté, on arrive au niveau du feston calicinal du sarcosonie, on voit, flottant dans la cavité générale sous-œsophagienne, les œufs et les capsules testiculaires les uns et les autres suspendus par un grêle filament aux parois latérales des niésentéroïdes dans la partie infé- rieure aux entéroïdes et répondant à la cavité noyée dans le sarcosome (pi. XV, fig, 10).

Les œufs et les capsules testiculaires sont entourés ici, comme dans tous les Alcyonaires, par une couche de cellules leur formant enveloppe, et certainement l'origine des deux a été le parencliynie mésodermique des niésentéroïdes.

Les œufs et les capsules testiculaires naissent ti'ès près les uns des autres, de sorte que lorsqu'ils ont pris un grand développement et que leurs pédoncules, fort grêles, se sont heaucoup allongés, tout en conservant leurs points d'attache distincts dans le voisinage des autres œufs ou capsules testiculaires en voie de formation, il en résulte que leur ensemhle paraît former non pas une grappe, mais un petit houquet d'éléments suspendus en un même point (pi. XV, fig. 10). Cette apparence est due en grande paitie à la rétrac- tilité du mésentéroïde ; si l'on rencontre un Polype en état d'exten- sion, on voit hien nettement les ovules largement pédoncules, fixés et suspendus le long du mésentéroïde.

444 H. DE LACAZK-nriUfFJîS.

Los ('iiil)iyons passent, coinme dans tout le groupe, une grande partie du temps de leur prenii(''ie forme larvaire dans la eaviti- générale et sortent par l'tesophage et la houehe sous forme de vers blancs allongés, semblables à ceux, trouvés cbez tous les genres de ce groupe naturel.

Ici aussi. <'ommc chez les autres animaux du groupe, la fécondation doit s'acçom|>lir dans la capsule qui renferme l'ieuf l'^n ne peut giiriT dire l'ovaire puisque les œufs .sont portés à l'extrémité d'un long pédoncule et sont devenus saillants avant fl'ètre pondus.

Vin

CONCLUSIONS

La forme des parties, la couleur et la distribution des spicules ont paru d'une fixité remarquable sur îles animaux péchés en des parages aussi distants que la Calle et lîanyuls et dans des temps aussi éloignés que 4860, 1873 et 181)8.

Mais est-ce à dire qu'on ne rt'iic(»ntrera pas de variétés? Avec l'exa- iinMi de six éfliantillons scidciut-nl. il serait ti'mi'raire de l'afTirmer. 'J'oulefois, nous ne pouvons nous dispenser «le signaler la fixité des caractères des écliantillons (jbscrvi's.

Mettons en parallèle les ressemblances et les diflerences ipie pré- sentent le Sympodium et la Mulandia.

ZinnitliiKlriiic Hessciiililancc absolue entre 1rs deux quant à la forme et n la couleur, uiais iuidil(' dans If .Sympodium : le plus souvent un voilr dr substance ui-lalincusc rbe/. la Itolandia.

Il faut ajouter (juc la |)r('s('uce d'un voilf sui- le /oantbo- déme sulïit poui- dislinguei- les deux. Sorrosof/ic. Etalé en lame cnvabissante. |)aia>itr. surtout sur les axes des (lorgones. dans les deux cas.

A Cl' point de vui'. n-sscndilaiici' absolue entre b^s deux.

CORALLIAIRES DU COLFE DU LION. 445

mais une différence capitale se présente dans l'organisa- tion.

Dans le Sym podium M^ spieules sont également l'épandus etégalement nombreux dans toute l'épaisseur du sarcosome.

Dans la Rolandia, la moitié inférieure du sarcosome est occupée exclusivement par les réseaux des vaisseaux et le tissu fondamental ; la moitié externe supérieure seule ren- ferme des spicules feutrés et semés ti'ès prés les uns des autres dans tous les sens. Spicules. Dans le Sympodiam ils sont fusiformes, couverts de verrues spinulifères, rouges, jaunes, incolores, blancs ou roses.

Chez la Rolandia, les spicules ne sont jamais fusiformes, leurs extrémités sont plus ou moins renflées et dans le sarcosome souvent bifurquées.

A la seule vue des spicules, on peut reconnaître et distin- guer les deux genres.

La confusion n'est i)as possible par l'examen au micro- scope d'une parcplle de sarcosome dans l'un et l'autre des deux genres. Polypes. Dans le Sympodiam, colonne soutenue par des bandes de spicules ta grand axe perpendiculaire à la colonne s'éle- vant jusqu'au-dessous du péristome ils forment un col- lier dont les plus longs remontent sur le dos des tentacules qu'ils soutiennent après avoir produit le talon.

De une forme particulière due à la rigidité du dos des tentacules, soit dans l'épanouissement de la corolle tenta- culaire, soit dans la position de la colonne du péristome et des tentacules, lorsque le Polype est contracté et rentre dans sa loge sarcosomique.

Dans la Rolandia, les spicules semés au hasard dans le bas de la paroi de la colonne, ne remontent ])as au-dessus de la moitié de la hauteur du corps.

446 11. I)K l-A<:AZi:-l)rTinERS.

Le collier sous-péristumicii cl les bandes de soutien des tentacules n'existent pas. Les i'olypes épanouissent larne- nient leur corolle tentaculaire (jui retombe souvent pleine de grâce autour de la colonuf.

A la vue seule ib-s animaux (''iiMiinuis, on rt'cunnailrait les deux genres. La fnrmc r[ la coulfur du pi'ristom»' r[ la rigidité des bras comme icui- gracieuse inflexion dans un autre cas fourniraient les données de la diagnose.

Enfin, malgré la contraction des Polypes, la vue. du Zoantbodème. nouvellement péché, avec son roi/e géné- ral comme une uiince mcmbianc étendue sui" toute la surface, fournirait encore un moyen de reconiiaitn' le genre.

Et si par hasard l'eau fraîche renouvelée avait enlevé ce voile transparent, si les Polypes n'étaient pas complète- ment réti'actés ou s'ils commençaient à se gonfler, la partie blaiiclie (|ui ajtpai'aflra au centre des festons aigus du calice du sai'cosome comluirait à (Hablir la dillV-rence avec le Sym()odium dont l'intérieur est presque tcaijours coloré et dans tous les cas offre la disposition particulière due aux spicules des tentacules et du cercle péristomique.

En résumé. 'il semble difficile, ajuès ce parallèle des caraclèr«'s les plus importants et la comparaison (|ui vient d'être établie, si on l'a suivi sur les figures des [)Ianches Ml et W. que les zoologistes puissent avoir un d(»ute ef uu end)ari'as pour la (It'lei'minatioii des <leu\ genres.

I\

La (|Uestion ipii se pose en terminant riiistniie de ee> deux. Ajcyo- naii'cs ayaid donné' lieu à des confusions {|ui lue parai-^senl aujnnr- d'iuii devoir è|r-e inqiossii)les. est c(dle-ci :

La valeur des caractères difléteutiels est-elle sullisante |)our

CORALLIATHES Dl' (iOLKE 01' IJOX. 447

séparer les deux espèces et pour légitimer la foi-ination d\\n g&nre nouveau ?

Pour la première question, ratlii-malion est ajjsolument ceitaine. elle n'est pas à iliscuter.

Quanta la seconde, création d'un genre nouveau, désigné par 1»^ nom de Uoldiidia, est-elle légitime? 11 ne semble pas douteux ([uc si le Sympodiuni et l'espèce qni vient de lui être comparée produisent l'un et l'autre une lame envahissante, parasite, surtout sur l'axe des (îor- gones, la forme des spicules, des Polypes, l'absence des soutiens, par des files de sclérites, autour du péristome, au dos des tentacules., la séparation de la partie bourrée de spicules. dans le sarcosome de sa portion inférieure renfermant exclusivement des tissus mous, conduisent à un ensemble de caractères bien autrement sérieuK que la contractilité complète ou la non-rétractilité des Polypes ayant servi k faire désigner l'Antbelia comme un genre bien établi.

Pour ces raisons, il semble nécessaire de séparer les Zoantho- dèmes trouvés à la Calle et dans les eaux du golfe du Lion de ceux si communs qui se distinguent si facilement et auxquels il convient de conserver le nom de STjmpodium.

C'est à côté l'un de l'autre qu'il faut placer dans la systématique les deux genres dont l'étude fait l'objet du présent travail de Zoo- logie pure, mais soumis à l'expérimentation, facilitant, guidant l'observation.

Ces deux genres peuvent continuer à faire partie de la famille des Cornularinés. admise avec juste raison par Milne-Edwards et Jules liai me.

Il ne me paraît, à aucun titre, nécessaire de substituer de nouveaux noms de famille à ceux qui ont été institués par les auteurs fi-an- çais.

La position du Synq)odium n<' me semble pas jusliliable à cùté des Alcyons, comme le veut v. Koch.

Certainement les genres Paralnjonium (M.-Edw.) et Fasrirxfa- ria (Viguier d'Alger), par les expansions qui partent tie leurs pieds

448 II. I>K LACAZE-DUÏIIIERS.

ou bases, penuetlonl (TrlJiblir le passage entre deux familles voisinos si on le veut; mais les tubérosités multipolypifères que présente le Sympodium ne paraisr^ent pas offrir un caractère d'une valeur sufli- sante pour fondre en un seul deux genres aussi différents- que les Alcyons et les Sympodiums.

(Juant à l'espèce, nous n'en voyons jusqu'ici (ju'une.

Elle mérite tout aussi bien, peut-ètic mieux (pu- le Synqxxlium l'épithète de cornUoïdes: nous avons pensé (piil était utile de la lui conserver puisqu'elle l'avait d'ailleurs portée antéijcurcmcnt lorsque les deux genres étaient par erreur confondus.

Le nom donné à ce nouveau genre est emprunté à l'une des per- sonnalités bienfaisantes et généreuses, aimant etaidant les progrès de la science française. Le prince Roland Bonaparte m'a donné le yacht à vapeur qui, pendant la période de 1893 à 189S>, a permis de faire à lîanyuls des ti'avaux d'une valtnir de priMuiei' onlr(\

Les belles cartes du golfe du Lion dressées, avec un soin, une science nautique et zoologique hors pair, par M. le professeur Piuvot, n'au- raient pu être faites sans le don généreux du prince.

>î'est-il pas tout naturel que son nom soit rattaché aux découvertes que sa générosité a permis de faire ?

Une d'cxcursittns. ((ue d'études n'a-l-(tn pas laites pendant la période de six années IVuctiieiiscs qui se s(int éc.tulécs depuis le di)n magni- fique qui permit de placer le lahoiatoire Ai'ago dans une position scientifique (pii a ap|)el('' siu' lui l'attention du monde savant !

(Jue le prince Unland acce|)tt> donc la dédicace modeste d'un genre nouveau retrouvé dans les eaux des côtes de t'iance giàce à sa munilicence.

(l'est une dette de reconnaissance dont j'avais liàle de m'ac- <|uitter'.

CORALLIAIRES DU GOLFE DU LION. 449

XI

Aujourd'hui on a l'habitude de citer souvent à la fin d'un travail un grand nombre d'ouvrages se rapportant aux recherches publiées.

Ce luxe de citations en impose et semble rendre l'étude fort docu- mentée, l'auteur fort érudit.

Mais dans quelques cas, le lecteur n'a que faire du nom des auteurs et des ouvrages qui s'occupent d'un même animal, mais à d'autres points de vue.

Aussi, s'il fallait ici énumérer toutes les publications ayant eu lieu sur les Alcyonaires, on rassemblerait des quantités d'indications abso- lument inutiles.

Cette habitude passée dans les mœurs de la publication est accom- pagnée de gros chiffres à coté de la critique et renvoyant à l'ouvrage cité.

Cela rend la lecture pénible et presque toujours le lecteur s'abstient d'aller fouiller ouvrage et mémoire. Aussi je considère comme bien plus utile de citer un court extrait du passage critiqué à côté de la critique même.

N'arrive-t-il pas que dans une longue liste d'ouvrages, ne se rappor- tant pas directement au sujet spécial de la publication, on oublie des travaux ayant pour objet le même sujet, comme on l'a vu pour la couleur et le sexe des Alcyons?

Mais ce qui est fréquent, c'est qu'à coté d'une opinion qui semble faire partie des idées et découvertes de l'auteur, on trouve un gros chiffre renvoyant à un travail. Certes, le lecteur n'ira pas, croyant le chiffre impeccable, fouiller un mémoire de plus que .celui qu'il lit, et la priorité de l'opinion sera rapportée à d'autres qu'à celui à qui elle est due. La chose m'est arrivée.

Bien plus, j'ai eu la patience de relever les citations faites dans un mémoire. La liste bibliographique renfermait plus de 130 numéros ; le nombre des ouvrages non cités dans le corps du travail et marqués

ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉN. SERIE. T. VIII. 1900. 29

450 II. DE LACAZE-DUTHIERS.

par les gros chifires s'élevait à plus do 80. Pourquoi doue cet cnt'oin-

brement, si ce n'est pour paraître ri lulil !

Je ne citerai ici que les ouvrages dont il a été question dans le

corps du travail et ayant un rapport direct avec le sujet spécial du

mémoire.

Otto-Frederick Muller. Zoolof/ia Danicii, vol. 3, pi. LXXXM, fig. 1-4.

Delle-Chiaje. /)('!>cric. o nulom. dculi an'im. Inror. deUa Sicilia, vol. V, réuni au vol. IV, ]>. 38, pi. CLX.

H. Milne-Edwards. Rcrlwrrhen anatomiquen. p/ii/siofof/if/itrs et coolofjiqiu'sA^'^^. l*"'' fascicule,.! Ici/onif/es. A hi/ons propre- ment dits. Ann. dea Se. tiaf.. S^e série, t. I\'. pi. XII à XVÏ.

H. Milne-Edwards et Jules Mai.me. Distrihi/tion niet/iodic/ue des Polypes.

Histoire natureUe des Coralliaires, 1857. Voir VHis- toire des Alcyonnires, plus particulièrement des Syin- podium Bel) r y ce et Anihelid. t. I. p. 111 et 187.

H. de Lacaze-Dltimers. Comptes rendus, 1801, 2'"'' semestre, t. LIX, n'J o, p. :25:2. Couleur des Ahyoudires.

Ifisloirc iKilurclh' du Conùl . Orytinisulion.

Comptes rendus, vol. LX. hStiri, t. I. n^ 17. j.. 812. Sexe eliez les Goryonrs et Alcyonides.

Al. von Kollikeh. /ro/n's //istoloyictr. 1801. Zu'rilr Ahtln'iluny, Erstcs Hr/'l. die liinilesuhsttinzc dt'r Cndcnteraten.Y. 137. lii'bvyrc mollis. Taf. XVIII, lig. 1. 2 et 3.

WiLSON. The nicsriili'riul fil(im(>nts of Alcyonuriu 'Mitf. Zool. s tu t. iH'fi/ich. vnl. \'. |88i.

G. V. Kocii. Fuuud u/id Floru des (lidfcs ro/i .Xru/iel. AT. Mono- yrujiliii'. Die (loryouidi'u . Ndir les ilia|iilres Se.ves. Cou- /('urs et pour la liehrycr. p. .'il et .").") {Vv^. lU dans W texte). Taf. I. fig. 1 a. h. r: Taf. V. li-. 10. 1887.

Sysf('f/iutisr/i(' Stt'llu/if/ roii S\ nquidiniii coralloïdes, Zixd. Jnlirh. lid . \\ I8«.»|. 8. 7(i.

COllALLIAFRES Dr (JOLFE DU LIf).\. 451

Sydney J. Hicksox. The anatoniy o/" Alcyon i uni (li^itatiun. Juin 1895. Quarterly journal of microsropicai sriencc, neiv .séries, n^ 148, vol. XXXVII, p. 343.

AsHwoRTH. T/te slrnctare of Xenia Ilickson N. s/i. wifh some obserrations on Heteroxenia Elisabthœ KôU. August 1899. The Chiarterhj journ<il of niirroi>ropical science, netr séries, n" U\l, vol. 42, pail. 3, p. 245, pi. XXill à XXVII.

Max Walther, lieilrdf/e rur Systematik u?id Cliorolotjie <ler Alcyonaceen.Jenaische Zeitschrift. Bd.XXXII. N-l) XXVI 13., Heft 1 (mars 1899), p. 40.

I^OST-SCRIPTUM

(GENRES PARALCYONIUM et FASCIGULARIA)

Parmi les Alcyonaires que j'avais recueillis sur les côtes de l'Algérie, se ti-ouvaientilans mes flacons de petits corps brunâtres, (|uel([ues-uns reliés entre eux par des bandelettes minces d'un gris cendré pâle, qui m'avaient paru rappeler ou répondre en partie à la diagnose du genre Haimeia que II. Milnc-Edwards avait placé en tète du premier volume de l'histoire des (]oralliaires préparée par lui et Jules Haime et publiée après la mort de mon ami regretté.

Il ne m'avait pas été possible d'étudier épanoui cet Alcyonaire, et je l'avais conservé dans mes flacons espérant, comme il ariive tou- jours, revenir dans les lieux l'on fait bonne récolte.

Ayant trouvé cet Alcyonaire sur les rochers que la drague rapporte des parages du cap l'Abeille, j'en repris l'étude, et loin d(^ trouver un seul zoïte s'élevani de ces p<'lites tumeurs brunâtres, j'en vis sortir de petites toudes de INdypes ayant la couleur de la terre d'ombre |ieu foncée, avec des lèvres d'un vert émei'aude. n'apparaissant <pie sous une certaine incidence de la lumière, cl un collier blanc sous-lenlacu- laire.

452 II. I)K I.ACAZE-DUTIHKIIS.

.r.illais puldior ces résultats, la planclH' était finie, lorsque mon c(>llèf;ue. .M. Ii> professeui" \'imii<'r. de ri'.(i»li' d'enseignement supé- rieure d'Alp,er. m'envoya un travail terminé sur ce même Coralliaire, qu'il considérait comme un genre nouveau et qu'il nommait J'asciri/kifia.

Les lecteurs des Arc/iircs trouveront le nir'nioiro du professeur Viguier dans le vol. VI. S*" série, des Arr/tiri's. \). 8.')1.

(les faits ne sont rappelés ici (jue i»(inr montrer que, sans créer un genre nouveau comme mon collègue, j'avais pensé que cette société iVAlcj/onnin' répondait au genre Paralcyonium de Milne-Kdwards, et je crus devoir en faire simplement une espèce nouvelle, que je dédiai à mon ancien maître, auteur du genre.

Le Pdidlcijonintn Edinirsii ou, si l'on admet la nomenclature de M. !<' jirofesseur ^'igui<M•. le Fascirularin Ef/irarsii n'est pas rare dans les eaux i-oussillonnaises du golfe du Lion.

D'abord je l'avais trouvé à la Calle et dans toute cette région coralligèiK'.

En le signalant de nouveau sur uns cotes méditerranéennes, d'autres oi)sei'vateurs aurout peut-être la curiosité de comparer les deux tyi)es ; le Pardlcyoniinn c/nja/is de .M.-Ivlwards n'est pas l'are en Afri(}ue et dans le golfe tlu Lion.

lis décideiont s'il y a entre les deux des ditlérences nécessitant la ciéatiim d'un genre ou s'il n'y a lieu qu'à l'établissement d'une espèce nouvelle en couservant le geiue unique de Paralcyonium.

On a vu. dans l'introduction du lut'moiic. par la reuiarque (\n'\ y a été faite, qui" s'il est facile de carai'tériser (juelques grands types des Alcyimaii'es, bien définis par l'ensendile des dispositions qu'ils pré- sentent; (juand on arrive aux distinctions des espèces et des genres voisins, la difliculté devient souvent très grande.

.le n'en viMix pour preuve (jUi' l'exemple de la variéti'' des o[)iniiuis ([ui s(> |(i(nluisenl et se croisent siu' des lypi's voisins.

Ainsi ma |)remièi-e impression fut (|ue I' \l( yonair-e ([u'a di'-crit mon coijéiiue M. je |)rofesseur \'iguiei- sdii-- le nom gi-nérique

CORALLIAIllES DU GOLFE DU LION. 453

nouveau de Fascicularia, n'était qu'une espèce du genre Paralcyo- ninm.

Ayant trouvé cet Alcyonaire en même temps que mon collègue d'Alger, comme il le reconnaît d'une façon fort aimable et cour- toise dans son mémoire, j'ai préféré lui laisser la primeur île la publication. Ses figures du reste sont excellentes (pi. XX du v(j1. VI, 2^ série, 1888), mais si je ne suis point revenu sur la création de ce genre, c'est que je préfère qu'un autre discute la valeur de la division nouvelle.

Dans mon laboratoire de Banyuls, avant la nouvelle organisation, mon collaborateur et moi avons souvent disserté sur la difficulté des déterminations chez les Alcyonaires, et j'ai toujours soutenu qu'il fallait pour qu'une détermination fût valable que deux types, qui ont été confondus en raison de leur ressemblance extérieure, fussent comparés en opposant caractères à caractères.

3Ie serait-il permis de signaler le parallèle qui vient d'être fait entre le Sympodium et la Rolandia comme un exemple ?

Si les caractères ne paraissent pas d'un ordre suffisant pour élever à la dignité de genre le dernier type, du moins sera-t-il possible, en en vérifiant l'exactitude, d'en discuter la valeur générique.

Dans le cas du Fascicularia , je ne vois pas un ensemble de faits permettant cette comparaison, cette critique, qui conduiraient à bien établir la valeur ou la non-valeur de la nouvelle coupe générique.

Je signale donc, parmi les Alcyonaires du golfe du Lion, le genre ou l'espèce, espérant que d'autres voudront juger la cause en dernier appel.

Mais il est encore une observation que je ne puis ne pas faire à mon collègue :

En tète du mémoire on lit : Fascicularia Edwarsii (de Lac.-Duth.).

Il semble sous cette forme que je suis le seul créateur du genre et de l'espèce. Il eût, je crois, été préférable d'établir ainsi la paternité des deux choses.

Fascicularia (Vig.) Edu^î^sii {de Lac.-Duth.). C'est une bien petite

irii II. i)i: LACAZK-Dr'niiKus.

funcctioii ; mais clic esl nccessairc. (rahonl |)i)in rcinli'c à (icsarce (|ui est h (Ics.ir, cl puis pour ne pas ni'atliihiicr une n-éatidn ipii aj)p;iilicMt en ()rupi'e h mon collègue.

Il- H voulu courtoisement nie conserver la création et la dédicace à M. 1\I il ne-Edwards : c'est trop d'avoii' associé le nom du genre ù celui de l'espèce sous un même nom.

l'n(! deinière remarque est encore nécessaii'c.

En relisant, pour écrire ceci, la description de iM. Milne-Edwaids sur ce genre //nitnein. je vois (jue rt'clianlillon ayant servi à la créa- tion (lu genre otVre des conditions assez s|)(''ciales. .le les i-appellerai. vol. 1 de \'/fis/t)irf des Coral/iaircs. p. 104.

« (îenre 1. IIaimkiv

<( (loralliaire à polypieroïde cylindrique (ixé par sa hase et ne <( donnant naissance ni à des stolons ni à des expansions encrofi- « tantes, ni à des bourgeons quelconques.

« IIaIMKI.V irNKIiHI>

« Polypieroïde hrunàlre haut de •! ou niillimèlres. »

Dana et llajckel ont aussi trouvé- des .Mcyonaires très petits et ne pi'é.sentant aucun ijourgeon ou e>L[)ansion Itlastogénétique. Ils en ont fail des geni'cs.

.l'ai vu bien des iMuhrvons. ou mieux, de très jeunes oo/.oïles d'.M- cyoïiaires. et je me demande s'il est possible irallirniei'. (piand on n'a pas suivi l'évolution de ces très petits individus, que \',i\\ ,i alVaire à un adulte (pii restera sinq>le et non à un oo/.oïte dont l'/^volul ion est lente, et tardiv(\

.l'ai eu des (îorgones dont les jeunes oo/oïtes ('laienl >inq»les et déjà élevés sur lige de plus de millinièl ces (pi'il n'esl ilil dans la descrip- tion précéd(;nte ; et puis en les sni\anl (lan>nie'> aipiariums. je les voyais descnir peu à peu des ZoanI bodènies de -2. '.',. ,") l'olypes.

COKALLIAIHES DU GOLFE DU LION. 455

11 me semble qu'une chose manque à ces observations : une suite permettant de voir si, tôt ou tard, la blastogénèse se développant ne fait pas perdre le caractère de simplicité que présentera toujours pen- dant un certain temps l'oozoïte d'un Alcyonaire. C'est pour cela qu'avant de créer un genre, il eût été, je crois, utile et indispensable d'avoir suivi l'évolution de l'être qu'il est impossible de caractériser avec précision avant de l'avoir soumis à l'épreuve de l'expérience.

EXPLICATION DES PLANCHES

SYMPODIL'M CORALLOÏDES (Pl. XI, XII, XIII, XIV)

PLANCHE XI

ZO.VMHODEME.

Fici. 1. In Zoanthodèmc péché à la Galle ; de grandeur naturelle, fixe sur un axe dénudé de Gorgone {b).

La partie gauche est moins contractée que le ramuscule à droite (d). Aussi, dans cette partie droite, les taches jaunes qui correspondent aux Polypes sont-elles beaucoup plus rapprochées et la couleur duc aux spicules est plus foncée, en raison même du tassement des sclérites.

Les mamelons {c, c) correspondent à n'en pas douter à des extrémités de tiges cassées du polypier de la Gorgone.

Ce sont ces gros mamelons cpie G. von Koch considère comme repré- sentant V Alcyon.

On peut remarquer sur le dessin, t'ait il y a bien longtemps et surtout bien avant la publication des idées du savant zoologiste allemand, que les parties intermédiaires aux mamelons portent aussi des taches jaunes indi- quant l'existence de Polypes.

En [a) il y a eu soudure entre les languettes de sarcosome portées par quatre tigelles de la Gorgone et développement d'un mamelon poly- pifère. 2. Une lame de Sympodium étalée sur un fragment des blocs de la jetée de l'entrée du port de Porl-Vendres et développée à la hauteur du niveau de la surface de l'eau.

La lame porte des Polypes épars, et dans deux points, vers les deux extrémités, on voit qu'elle porte des mamelons.

456 H. DE LACAZE-DUTHIEKS.

Prosqiic toujours au-dessus de ces mamelons, on trouve soit un gros gravier, soit une touffe de tubes d'iiydraires, soit de spirorbes ou de serpules.

Ici le Zoanthodème s'est étale en surface. II est de grandeur naturelle et oft're les caractères dans ses tissus des échantillons recouvrant les axes de (îorgones pêchées dans les localités et aux profondeurs ordinaires. FiG. 3. Un autre Zoanthodème pris sur les blocs de l'entrée du jjort de Port Vendras, qui s'étale en lanière et n'a pas encore formé une lame large.

C'est la même espèce que celle de l'exemplaire vu figure 2, mais dont la croissance s'est produite en longueur et non en largeur.

Entre les trois formes figures i, 2 et 3, on trouve tous les inter- médiairt's.

4. Une partie d'un Zoanthodème ouverte en long ])our montrer l'axe de la

Gorgone {</) qui, sur l'extrémité d'une de ses brindilles, jiorte une touffe de Bryozoaires, la(juelle avait d'abord fait disparaître le sarcosome et les Polypes de la Gorgone, et qui à son tour avait été recouverte par le sarcosome du Sympodium ayant produit en ce point un mamelon polypi- fère dans le genre de ceux ([ii'on voit sur la figure i.

5. Spicules. Ils sont supposés en place sur le Polype, dont la position est con-

servée et la taille proportionnée.

En (.V, a) les sclérites du sarcosome et de la dent du bord du calice cor- respondent à une tentacule. Les spicules en ce ])oint ont des directions variées. Leur axe est tantôt vertical, tantôt horizontal. Lnir riiiiji'iir est rouge dans le plus grand nombre.

En employant les expressions vertical, horizontal, on considère le Polype comme ayant son péristome en haut et son calice du sarcosome en bas.

En (c, /), il n'a été dessiné qu'une partie des spicules jaunes formant sur la colonne du Polype les bandes correspondant aux tentacules. Il faut remar- quer (juc l'axe des sclérites est horizontal, ce qui s'explicjiie, car s'ils eussent été verticaux, ils se seraient opposés à la rétraction du corps du Polype.

Il n'a été dessiné qu'une partie de cette bande de spicules jaunes.

En (f,fi): sj)icules rouges plus longs que les précédents; il n'en a éti dessiné (pie deux de courbes, (jui forment le talon et l'origine de la bande dorsale du tentacule, se prolongeant en (c, o) et (/, /). C). Le spicule {o) courbé en (/) pour former le talon du tentacule et se placer parallèlement au côté du spicule droit (o) dans sa partie supérieure a été dessiné à la chambre claire. Il est très ressemblant et, comparé à celui (pii, dans la même figure, est au-tlessus de lui en (s), montre bien ([uelle différence peuvent présenter les sclérites considérés dans les diffé- rentes ])arlies du Zoanthodème. Dans le haut de la figure en (v'w), on voit (pi<'l([ncs-unes des spicules du dos de la base et du sommet du tentacule.

Le but a été de montrer, dans celte fitjiire, la différence île la t;iille et de la couleur, mais non le nombre de ces éléments calcaires.

COHALLIAIRES DU (ÎOLFE DU LION. 457

PLANCHE Xn

Polypes à divers c/<its d'épanouissement.

Une partie d'un mamelon polypitere dont Jes animaux sont épanouis et présentent des degrés divers de contraction de leur corolle tentaculaire.

Le dessin a été pris à l'épocjne de la reproduction, au moment 1rs larvjs s'échappent de la cavité d'incubation maternelle.

Le Polype A, l'un des plus épanouis, laisse voir par transparence dans sa colonne à la fois son œsophage, ses mésentéroïdes et ses larves roui;e ; qui occupent des positions diverses dans la cavité g;énérale.

On peut se faire une idée très exacte des dents du calice sarcosomique qui s'élèvent en formant des angles à sommets supérieurs, et des traînées jaunâtres des spicules qui de ces angles remontent jusqu'à la bande trans- versale des spicules précédant les talons de la base des tentacules.

La forme de la corolle tentaculaire de ce Polype A est très exacte et doit être comparée à celle du même calice épanoui de la Rolandia, pi. XV. En se reportant à la disposition des spicules fig. 5 et fiç. G de la planche XI et revenant aux dessins du talon des tentacules de cette figure, il sera facile de prendre une idée très exacte de la situation des spicules autour de la base du péristome des tentacules du Sympodium.

Le Polype B montre ce péristome de trois quart, et une larve sortant à reculons par la bouche.

Le Polype C n'a que l'extrémité supi'rieure de ses tentacules contractée et rentrée ; il montre très distinctement les bandes de spicules remontant du talon sur le dos du tentacule.

Dans le Polype D, l'on voit par transparence l'ensemble des entéroides et le péristome en partie caché par les extrémités rabattues des tentacules, ce qui n'empêche pas la sortie d'une larve.

Enfin dans le Polype E, la contraction du péristome offre une iorme très fréquente et bien faite i)our rendre évidentes les bandes dorsales des ten- tacules.

On rencontre cette apparence dans le genre Alcyon proprement dit, (|ui a aussi un collier de spicules sous-péristomaux et de longs spicules arqués remontant par l'une de leurs moitiés le long du dos du tentacule.

PLA^'CHE XIII Anatornie des Polypes. Mule.

Fig. I, Fig. 2. Ces deux figures sont destinées à expliquer (piehpics-unes des formes que l'on rencontre sur des échantillons dont les Polypes sont plus ou moins contractés.

Dans la fig. i, une coupe sagittale a été faite, qui montre dans le bas les mésentéroïdes [ni], le sarcosoine {sa); au centre, une masse ovoïde

458 II. I>l' LACAZK-DnillKIIS.

formée par les exlivinilcs des Iciitaculcs (/(//) ; en dehors de celte pari ic rentrale, le dos des tentacules et les talons {fa) formant une lit^ne rouirc : enfin en dehors de cette liu:nc, mie baiidi- jaune {coe\ correspondant à la colonne ou corps du Polype.

On'voit donc pour employer une expression qui a cours pour indi([iier l'entrée de tubes différents les uns dans les autres ipie les éléments du corps du Polype se sont ft'/esco/jés en se contractant.

Dans le haut de la fii;ure, un vt)it les bords du calice sarcosumicpie for- mant des dents rouges.

La fig. 2 représente le même animal axant d'avoir fait la coupe et vu normalement après l'invagination du Polype : {sa} dent rouge du calice sarcosomi(pie ; {cv) partie de la colonne du Polype jaune, réfléchie en dedans ; (ta) extrémité de la bande de spicules dorsaux du tentacule invaginé. FiG. 3. Coupe d'une paroi de la cavité d'un Polype : (m) origine sur la paroi d'un méscntéroïde. On voit dans son intérieur le prolongement de la partie fonda- mentale du sarcosome mesorflœa {mes). L'entoderme tapisse la cavité du Polype {end}. Les spicules colorés (sp) en rouge occupent des positions et des directions différentes au milieu des réseaux vasculaires (es).

4. Un mamelon d'une extrémité du sarcosome dont une calotte a été enlevée,

pour montrer les cavités des différents Polyjjcs bourrées de testicules blancs formant des erappes.

5. Coupe d'un mamelon dont le Polype ccnlral 1<- plus déveloi)iié est ouvert dans

sa partie logée dans le sarcosome.

La colonne au-dessus du sarcosome laisse voir par transparence les mésenléroïdes, dont les entéroïdes se trouvent au-dessous de rœso|)hage et au-dessus du sarcosome. Les testicules (c'est un mâle) sont suspendus aux mésentéroïdes dans la partie renfermée dans la cavité sarcosomi<pie.

Sur la paroi, au fond de la cavité, on voit les deux replis (pii ne portent pas de testicules dans le bas ni dans le haut de cordons pelotonnés. La surface (in sarcosome (pii ciilourc la caviti' du Polype a été laissée en blanc pour nr |)as compli(pier la figure, et les stries noires qu'on y voit indiipieni sans aucun détail les vaisseaux mis à découvert par la préparation.

Les polypes contractés sont jaiuics, leur couleur est due aux sjticides rapprochés de leur corps.

L;i coiiliur louue du cuilier sous-t<'ulaculairc connue ou l'a \ii dans les planciies |)récé(leiil( s ( s( due aux spicules foi-mau( ce collier. C). Deux cajisules tesliculaires u:rossies, suspendues au boni di' liMir lilaitietil. L'une n'a pas éclaté, et sa surface est couverte di- petites \crrues saillantes.

L'autre a ses |>arois lisses el laisse échapper eii-des>ous un tlol de s[>er- malozoïdes. 7. La capsule tesliculaiie est eiivelopliee par une coucIm' de cellides foiuiee de trois ordres d'élénu-nls.

Kn (rt) di-s cellules à peu près cubiques formenl la couche la plus voisine de la membrane di'-rivee de la niesoïlici ;

En {h) des cellules plus allouu-.es fornieiil nui- couche plus externe ;

COHALLTAIRES DU (iULFK DM LION. 459

En (('), (le loin en loin correspondant aux saillies externes (|iie l'on voit fie;. 6, se trouvent d'autres éléments cellulaires remplis de granulations assez grandes pour pouvoir être dessinées à la chambre claire sous un grossissement de ôoo fois. Fie. 8. Spermatozoïdes vus à un grossissement de 700 diamètres.

ç). Un tentacule vu par la face supérieure qui regarde le centre du périsfome.

Le but de ce dessin est de montrer l'absence complète de spicules sur cette face supérieure. 10. Le même tentacule, vu du côté extérieur du périslome que l'on peut qualifier de côté dorsal. Tous les spicules qui forment une bande serrée n'ont pas été dessinés pour éviter la confusion.

Dans la partie {fa) ou le lalon, on voit le mélange des spicules horizon- taux et de ceux qui, courbés, se redressent pour se mêler à ceux de droite qui remontent en (v), après quoi en (in) et en {j), ils deviennent de plus en plus petits et prennent des directions variées.

Cette fig. 10 est à comparer à celle (3) de la planche XV qui. montre l'absence des spicules sur le dos des tentacules de la Rolandia.

PL.\NCHE XIV

Anatoniie des Po/i/pes. Femelle, embryon.

¥10. I. Coupe tengentielle d'une tige de sarcosome.

Elle présente l'état à trois degrés de profondeur. En (6) la couche la plus superficielle a été seulement grattée et enlevée ; on distinu:ue par transparence au travers d'une légère couche de spicules les vaisseaux du réseau super- ficiel.

Dans le bas de la figure, le réseau superficiel est à nu.

Dans la partie supérieure en [a], la paroi extérieure ou supérieure des canaux a été enlevée; aussi voit-on leur intérieur et (juel([ucs-uns des orifices de communication avec les réseaux profonds et secondaires.

Cette figure très exacte est très démonstrative de la situation et de la disposition du réseau superficiel. On y reconnaît une partie de la circonfé- rence formée par les vaisseaux autour de la cavité d'un Polype, à droite.

2. Coupe perpendiculaire à la surface d'un Zoanthodème et en intéressant toute

l'épaisseur.

Ce qu'il importe de remartjuer dans cette figure qu'il faut comparer à la même de la Rolandia, pi. XV, fit;-. G, c'est que la couleur s'étend du haut jusqu'au bas. On y voit la coupe des vaisseaux du sarcosDme et dans le haut seulement, on peut distinguer et reconnaître une parcelle du réseau superficiel.

En [S], au bas de la figure, est iii(li((ué le soutien.

3. l'ne parcelle de sarcosome montrant les rapports des spicules s'entre-croisant

autour des vaisseaux.

m) H. DE LA(1\ZE-DUTI1IEHS.

Les vaisseaux et les sclérites y sont seuls représentés; la inesogla-a n'y cst point dessinée. FiG. 4- Trois cellules (grossies 5oo fois) formant l'epithélium vibratile des canaux du sarcosoine. 5. Coupe d'un mamelon pris sur la lonn-ueur d'un Zoanthodème.

Ce qui frappe tout d'abord, c'est le nombre des œufs à tous les deerrés de développement.

On y trouve des preuves du fractionncuu'nt depuis les 2 premières divi- sions (es), jusqu'à la forme framboisée, jusqu'à la morula (//i).

On y voit des œufs peu développés, toujours suspendus à l'extrémité d'un lonç filament partant de la partie des mésentéroïdes située dans la cavité du sarcosome. Dans les deux Polypes du haut, on reconnaît les replis mésentéroïdes portant les entéroïdes, les cordons pelotonnés qui toujours sont au-dessus de la partie dont dépendent les glandes génitales.

En (/), on voit plusieurs exemples d'œufs colorés en rouge, encore enfermés dans leur coque blanche cellulaire présentant une tache d'un routte vif. Cette tache paraît au travers de l'enveloppe cellulaire, (jui se déchire {(') pour permettre au si)ermatozoïde d'agir sur l'ovule et plus tard à l'œuf de devenir libre. G. Un (euf traité par l'acide azotique à i 00. Le ulobe vitelliu s'est contracté, et par cela même éloigné de son enveloppe dont les éléments cellulaires OJit en partie disparu et dont la mesogUea s'est accusée sous l'action de l'acide.

7. Différentes formes des embryons sortis de la cavité incubatrice maternelle.

Ils s'élèvent jusqu'à la surface de l'eau, et leur partie aborale supé- rieure devient tangente à la ligne de niveau du li(piide.

La forme varie depuis celle d'un ver, d'un ballon, d'une vrille, d'un Spirillum.

8. L"uii des cudjryons (oozuïlc), montrant dans le cul-de-sac de sa partie abo-

rale (a l>\ reiitli', dont la matière colorante s'élève en traînées aiguës. Serait-ce le commencement de la jtroduction des cloisons mésentéroïdiennes?

Sur ces larves, la partie orale (jui porte la bouche est toujours plus ou moins effilée, pendant la période de l'existence active et vagabonde. La flèche placée à gauche de la figure indique la direction du déplacement de l'oozoïte. <j. Tn embryon, un oozoïte fixé déjà depuis ([uelque temps, ayant produit sa couronne tentaculaire caracti'-ristiipie de l'Alcyonaire.

♦"►n obtient très facilement des fixations des embryons du Sympodium comme cet exemj)le.

La base du jeune l'olv]»' s'i'lalc ni (lisi]nc cl |Kirte sur le milieu de l'étranglement (pii sépare la colomie du l'olype de la lame basilaire, un tubercule ou blantosoïte (]ui va être l'orisfinede la société par bourgeonne- ment ou blasiogénèse.

Sur le côté gauche de la finure, on voit une tache rouije (pii re])résente la grandeur réelle de ce jeune Syiniiodium l'orini' d'un oozoïte et d'un blastozoïle naissant.

CORALLTAIRES DU (ÎOLFE Dl^ LION. 461

PLANCHE XV

ROLANDIA CORALLOÏDES.

Polype et anatomie.

FiG. I. Extrémité d'une tige de Gor(jonia grnininea, recouverte par un Zoantho- dème de Rolandia :

En [s], le support ou axe nudétle la Goru;one.

(r) [s). Le Zoanthodème de la Rolandia, dépouillé de la lamelle muqueuse qu'on voit dans la partie [en] [en) et qui enveloppe l'ensemble du Zoan- thodème.

C'est cette couche muipieuse qui ne se trouve pas dans le Sympodium et qui aide beaucoup dans la dia^jnose.

Cette figure est à comparer avi;c la figure i de la planche XI.

2. Extrémité d'une tige du Zoanthodème dégagé de la couche glaireuse. Il faut

remarquer que les Polypes se touchent, qu'ils sont très nombreux, non complètement contractés et représentés par des calottes sphériques, transparentes, au-dessus desquelles on voit les 8 angles du feston calicinal du sarcosome.

Cette figure est très ressemblante, elle a été copiée sur la nature vivante ; 2 Polypes étant différemment épanouis, l'un d^ signé par (o o) au sommet de la lige, laisse retomber ses tentacules, dont le port est bien ditîV-rent de celui des Sympodiums.

Comparer cette figure avec celles de la planche XII. Fig. A.

Le Polype [bl) a relevé ses tentacules formant un paipiet et montrant leur dos comparer avec les figures E de la planche XII(.

Sur la partie de la colonne des deux Polypes {oc) et [bl], on doit remar- quer que les spicules ne remontent pas très haut et s'arrêtent vers le milieu de la hauteur.

3. Un tentacule vu du côté du dos, à comparer avec la figure 10 de la planche XIII.

Ici l'absence des spicules est évidente, c'est un caractère important de la Rolandia. Dans le Sympodium au contraire, il y a une bande de spicules qui soutient le tentacule et cause la formation du talon et de la corolle. Fig. 10, pi. XIII.

4. Extrémité du sommet d'un tentacule montrant une Batterie de nématocystes

(5oo diamètres).

,5. Sommet d'une barbule d'un tentacule montrant aussi une batterie de néma- tocystes.

6. Coupe du sarcosome intéressant toute l'épaisseur de la jjartie charnue du Zoanthodème. Elle doit être comparée avec la figure 2 de la planche XIV.

Une grande différence existe entre les deux. Les spicules s'arrêtent dans la Rolandia à la moitié de la hauteur de la coupe ; et comme ils sont

4f)2 H. I)K LACAZE-DiJTIlIEllS.

coiorcs, la couleur roiigc dans la Rolandia n'existe que dans la moitié externe et supérieure (|u sarcosome. Tandis que dans le Sympodium, elle est uniformément étendue dans toute l'épaisseur.

(s) Soutien, {/>) cavité d'un Polype, {se] couche sarcosonii(mc blanche, sans spicules, {vé) couche spicuiifère rouije. FiG. 7. Une parcelle de la colonne d'un Polype, prise dans le bas du corps, non loin du sarcosome. On y voit les spicules plats, minces, en forme de biscuits à la cuiller, espacés et très caractéristiques de cette ])arli(' du corps ; des- sinés à la chambre claire (Two diamctrcsU

8. Une portion d\i sarcosome, un vaisseau ouvert, ses relations avec les spicules

et les vaisseaux secondaires. Faible grossissement.

9. Portion de la partie du sarcosome avec spicules.

Les cellules sont grosses, peu comprimées, remplies de ifrannlations très fines qui, dans l'eau, produisent un mucus filant (/«l. Les spicules dans cette j)artie du sarcosome ont une forme s])éciale mieux indicjuée, fii;. 11.

10. L^ne partie d'un mésentéroùle portant dans le liaut les replis enteroïdes, dans

le bas des ovules {ov) de différentes u;randeurs et suspendus, formant srraj^pe au-dessous de replis intcstiniformes (pii sont courts, ti^ros et fortement contournés.

11. Des spicules du sarcosome. Ils n'ont de ressemblance avec ceux de la paroi

du corps du Polype ([ue ])ar les deux renflements qui lerinincnt leurs extic- milés.

De {a) en {h) {<•) {d\ (e), on voit les passages des formes simples et d'ori- gine (pii caractérisent la Rolandia. 11 est impossible de confondre ces s|)i- cules avec ceux du Sympodium ou de la Bebrycc.

Comparer les figures avec celles des deux genres (|ui viennent d'être cités.

MODES ET FORMES

REPRODUCTION DES NÉMATODES

E. MAUPAS

Coii'^ervafeiH' de l.i Biblioll)è(]ne nationale d'AIe^r.

INTRODUCTION

Les Néniatodes se reproduisent et se multiplient uniquement par ovogénèse. Actuellement, on ne connaît chez eux aucun cas de scis- siparité ni de blastogénèse *.

Pendant longtemps on a cru que leurs œufs étaient toujours et exclusivement le produit du concours de femelles et de mâles distincts, autrement dit que la dioïcité était la règle absolue chez eux.

Cette croyance était d'ailleurs le résultat nécessaire du développe- ment historique de l'étude de ces animaux. Pendant de longues années, en efïet, les chercheurs ne se sont guère occupés que des espèces parasites, puis des espèces marines. Dans ces deux groupes, dont les représentants connus actuellement sont déjà fort nombreux, la séparation des sexes parait être de règle presque al)solument con- stante.

Le singulier lihénomènc d'cxlroversiun des ora;aiie.s |t:;éiiitau-\ de la feinelle du Spho'riilariti boinbi et le développement liyp('rlro[)hi(|ue iju'ils prennent à la suite de cette liernie n'ont rien de commun avec la nemmiparilé, ainsi «jue le croyait Sclincidcr (Monograpliie <ler Neimitoden, 18GO, p. 32;>).

4Gi V- MAIl'AS.

En ce (jui concerne les espèces marines, tous les auteurs qui en ont fait l'objet (le leurs recherches. Eberth (1803). Bastian (1865), Marion (1870). Biitschli (1874), tous admettent cette dioïcité sans laisser percer la moindre incertitude. Cette conviction était si bien établie que Marion. n'ayant jamais pu rencontrer un seul individu mâle chez certaines espèces, bien (ju'il eût souvent des femelles à profusion, ajoute : (1 11 sciait peu sage d'accorder trop d'importance à ces obser- vations 1 ». il e.st assez probable cependant que ces espèces étaient ou bien liermaphrodites, ou bien parthénogénétiques. De Man, le dernier venu de ces chercheurs et en même temps celui qui a vu et décrit le plus grand nombre d'espèces, résume s^s observations - en aflirmant qu'il a toujours constati- la présence des deux sexes.

Les espèces parasites, beaucoup plus étudiées à cause de leur grande taille et surtout à cause de leur importance pratique, ont pendant longtemps confirmé cette manière de voir. Chez toutes, on retrouvait constamment des maies et des femelles distincts.

Cependant, une première exception cette règle était signalée dès 1800 par vSchneider. A cette date^ en effet, il décrivit, sous le nom de Pelodytes licnnaphroditiis, un petit Nématode découvert sur des matières en putréfaction. Ce Nématode. d'aspect et d'organisation nettement femelle, se multiplia sous ses yeux, dans une longue suite de générations, sans qu'il vît jamais apparaître un mâle. Kn obser- vant ses organes génitaux, il put constater qu'arrivés à l'état adulte, ils commençaient par produire une ccrlaine (juantité de sperme, qui s'emmagasinait dans la partie profonde de l'utérus. Kn jjénétrant dans ce dernier organe, les œufs, formés plus tard, étaient fécondés par ce sperme. Le savant allemand avait découvert ainsi le premier cas d'un hermaphrodisme proférandrique autogame, dont nous ail(jns voir les exemples se mulli|)liri- dans la suite de ce travail *.

' Annules des Sciences ndlurelles : Znoltxjie, t. XIII, wS;!), .-irlicli- l't, ]>. 7.

* Mémoires de In Société coolor/if/ite de France, t. VI, iS():<, p. n>..'<.

■' Zeitsclirift fiir iviss. Zooloijie, l. X, i8(k), p. 178.

' Plus t.ini [Monoijcaiihie der Xemntoden, iSCf), p. .3i.'>l, Sclim-idor ch-baptisa son Pelodi/tes liermn/jliroditus i-t lui tloiiiia le nom ilc Leplodera fœcundo. .Viijourd'hui crllc nsprcc doit se classer dans le genre Kliabdilis.

MODES ET FORMES DE REPRODl'CTION DES NEMATODES. 465

A quelques années de là*. Leuckart étudiant la biologie si cu- rieuse de VAsraris niyi'orenoxa, démontra l'absence de maies chez la forme parasite, qui vil dans les poumons des batraciens. N'ayant point reconnu la présence d'éléments fécondateurs dans les organes génitaux de ce parasite, il allirma tout d'abord - (fue ses anifs se développaient sans fécondation et, par conséquent, étaient parthéno- génétiques. Plus tard •"*, éclairé par les observations plus exactes de Schneider '\. il reconnut l'existence des spermatozoïdes dans le fond de l'utérus du Nématode. V Ascaris nigrovenosa parasite était un second cas d'bermnphrodisme protérandrique autoganie.

Leuckart '">, à la suite de Bastian •>, admit encore la parthénogenèse chez la Pilaire de Médine. Ces savants s'appuyaient sur le fait de notre ignorance complète au sujet des mâles et sur l'absence de vulve et de vagin chez les femelles adultes. Mais des observations plus ré- centes "' paraissent démontrer l'existence de mâles, dont l'accouple- ment aurait même été constaté.

Vers la même époque, Perez affirma ^ l'existence d'une reproduc- tion par voie de parthénogenèse chez son Anguillule terrestre. Dans une de ses cultures, il vit des femelles de Rhabditis se reproduire pendant plusieurs générations sans jamais rencontrer un mâle. Il en conclut que son Anguillule terrestre jouissait d'une parthénogenèse facultative dans laquelle elle n'engendrait que des femelles, tandis qu'il lui fallait une fécondation pour procréer des mâles. .Malheureuse- ment, Perez avait confondu plusieurs espèces dans son travail. Celle qui en fait l'objet principal correspond au Rhabditis teres de Schneider. Elle est très commune, et les nombreux observateurs qui l'ont étudiée

' Xachricitien von der KunitjL Geselhchaft der Wissenschaft eu Gùltingen, i805, p, 227. Archiv fiir Anato. iind Physiol., i8G5, p. 641.

* Die nien.tch/ichen Parasifen, I. II, 1" fascicule, paru eu i80f'), p. (ii el 148.

* Id., 3* fascicule, paru en 187O, p. Cf)i.

* Monographie der Nematoden, 186G, p. .^17.

'•> Die menschlichen Parasifen, t. II, 18OG-76, p. Oi et Oyi.

'• Oii the siruclure and nature of Ihe Dracunculus, Transact. Linnean Soc, t. XXIV, i8():i, el On (lie aiialoiny and pIiysiolo'j;y of Ihe Neuiatoids, Philosophicûl transactions, 18OO, p. Gog.

' Railliet. Traité de Zoologie médicale, 2' édition, iSyû, p. bu-2.

* Annales des Sciences naturelles ; Zoologie, t. VI, 186G, p. 298.

ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉN. 3" SÉKIE. T. Mil. 1900- 30

iljG E. MAUPAS.

Idiil tnuj(turs vue st* inultiplioi' par gamuiAénèse dioïqu»'. (Juaiit à l'espèce sans mâles, qui a surgi inopinéniPiil dans ses cultures, étail- clle pai'tliénogénétique ou bien plulùt herniapliiudile auttiganie ? (l'est ce qu'il est impossible de dire aujoui'd'bui, l*erez ne nous ayant fourni sur elle aucun détail anatomicjue ni descriptif. Cependant, comme dans nos recberebes nous avons rcnconti'é plus de Khabditis liermaphrodites que de Ithalidilis partlién<)généti(jues, il est foit pi'o- Itable (|u'elle ap|»artenait à la première catégorie.

Toujours vers cette même époque, Schneider publia sa ))elie mo- n<»giapbie des Nématodes *. dans laquelle l'existence d'espèces lier- maphrodites protérandriques fut allirmée de nouveau avec tout l'appareil de démonstration nécessaire. Le savant allemand, dans ses laborieuses recherches, avait souvent rencontré des espèces de Khabditis (Pelodera et Leptodera) dont tous les individus étaient femelles par leurs caractères extérieurs et par leur organisation interne. Jamais un malc ne se trouvait avec ces femelles. 11 crut en distinguer sept formes distinctes ; mais comme, dans son opinion, les espèces de Uhabditis ne sont réellement bien caractérisées que par la forjne de la queue des mâles, il n'essaya ])as de décrire et (h' délinir nettement ces espèces sans mâles. Il se contenta d'en dénommer quatre : Leptodera dentatu, dolichiird , fn'cunda et uncinata, dont il figura la tète et la queue sur ses planches X. iig. 7, 10, 11 et pi. XI. fig. 7. Avec liiitschli, nous estimons que cette prudence de Schneider était exagérée et que les espèces, chez les Uhabditis, peuvent encore se riistinguer pai' les femelles, lorsipic celles-ci sont diM-rilcs d (Hudiées minutieusement.

(Juoi qu'il eu soit. Schneider fit des cultur-es prolollgi-es de ces espèces sans nu\les et les vit se re|)ioduire pendant de iKunbreuses générations. En outre, chez toutes il constata la présence de sperma- tozoïdes dans leur utérus et. en observant des larves au mouu'ul t'iles passent à l'él.it adulte, il vil la ulande uViiil.ile produire d'aboi'd des sperm.ito/.uïdes, des ovuli's ensuite, ces deiuieis IV'condi's à leui'

' Mimoijnijilne '1er .Xeniutuilen, i8(jli, p. '.U'> cl Miiv.

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 467

arrivée dans l'utérus par les spermatozoïdes qui s'y sont emmaga- sinés. Tous cesRhabditis étaient donc incontestablenu'tit des herma- phrodites protérandriques autogames.

Schneider se demande si ces hermaphrodites peuvent se repro- duire ainsi indéfiniment par œufs autogames. La chose lui paraît im- probable et il suppose chez eux une évolution hétérogonique, ana- logue à celle que Leuckart et lui venaient de faire connaître chez l'Ascaris niffrovenosa. Les générations hermaphrodites doivent al- terner avec une génération dioïque, qui apparaît dans des circons- tances encore inconnues et qu'il s'agit de découvrira Nous ne sommes pas de l'avis de Schneider, et toutes nos observations tendent à nous faire croire que ces hermaphrodites se perpétuent indéfiniment dans leur autogamie.

En outre de ces Rhabditis, le savant allemand reconnut encore l'hermaphrodisme d'un Dorylaimus (Enoplus lirotKffj et, ainsi que nous l'avons dit plus haut, c'est lui qui le premier démontra l'état hermaphrodite de la génération parasitaire de V Ascaris nif/rove- nosa.

C'est encore à Schneider que nous devons la première observation d'une espèce vraiment parthénogénétique "^. Malheureusement, il ne décrivit ni ne figura cette espèce, se contentant de nous donner quelques détails sur ses organes génitaux. l\ la vit se multiplier sans jamais rencontrer de maies et sans apercevoir la moindre trace de sperme dans ses utérus. Btitschli-* pense avoir redécouvert l'espèce de Schneider et l'a décrite et figurée sous le nom de Hliabditis Sc/inci(leri. Nous la connaissons pour l'avoir rencontrée plusieurs fois, et nous croyons (pie l'assimilation de Bûtschli est parfaitement exacte.

Quebiues années plus tard, Vernet *^ accrut la liste des Rhabditis

' clans également tient pour la nécessité d'une forme dioique alternant avee l;t Forme hermaphrodite. Beobachtungen ûbei- die Organisation und Fortpjlancunj von Leptodera appendiculata, 18G9, p. 22.

* Monographie der Neniatoden, 1866, p. 821.

3 Beitràçe zur Kenntniss der freilebenden Nematoden, 1873, p. 116.

* Archives des sciences physiques et naturelles. Genève, t. i45, 1872, p. O1-75, pi. 1;

468 . E. MAUPAS.

hermaphrodites de deux espèces, chez lesquelles il observa très exac- tement la production précoce des spermatozoïdes, suivie de celle des œufs. Il leur donna les noms de Hhabditis (erri'o/a * et I{. Lcitr- karti.

L'année suivante, Biitschli- retrouva \e /{/i(iij(/i//s do/ichitra dt' Schneider et nous en donna une bonne description, en confirmant l'état d'hermaphrodisme signalé par son prédécesseur. Il décrivit en outre, sous le nom de //. (Uaitaii, une seconde espèce sans mâles, mais dont le réservoir séminal était toujours rempli de spermato- zoïdes. Il n'osa pas se prononcer pour l'hermaphrodisme de cette es- pèce, qui cependant est des plus probable. Mais sa découverte la plus intéressante est d'avoir retrouvé et bien décrit, sous le nom de Rhab- ditis Srhne'uleri, l'espèce parthénogénétique signalée par Schneider, (lomme stm prédécesseur, il constata l'absence complète de mâles et de spermatozoïdes. Nous pouvons confirmer ces observations pour les avoir vérifiées à plusieurs reprises et, nous le répétons, nous avons dans le /i/inbffiff's Srhneideri le premier fait de reproduction pai-thénogénéti({ue bien et dûment établi chez les ?sématodes.

La parthénogenèse a encore été démontrée chez une seconde espèce, mais après de longues bésitations et de laliorieuses re- cherches. Il s'agit de la foriDe |>arasilaiie. ou inleslinale. du Slron- f/l/loi(/es ftifcstirifi/is. cecuiieuxNénïatode à évolution hétérogoni(|ue trouvé d'abord sous sa forme rhabdiloïde dioïcjue dans les selles des soldats affectés de la diarrhée de Cochincbine. Havay, le premier ob- servateur qui décrivit la forme intestinale, ou strongyloïde. avait déjà reinar<|ué l'absence de mâles. (Jrassi et l'arona un peu pins tard coti- fii'Ujèrent celte première observali(»n et atlirmèrent de pins l'abscm'e de sperinalo/.oïdes cbe/ les femelles adldtes fécdiides. Sui' ces enlrc-

' N'crncI coiniiilt une rrrciir ni voiilaiil .'issiiiiilrr son ])miii(r Hliiilxlilis ;iii II. /rr- ricitlii de Diijartlin. (Ictlc (Jcrnièrc espèce, d'jtpros sou .•mtciir, esl un Klwilidilis <lioï(|iie, iinpossiltle par eonsérpieni à ronlbiidre avec un- espèce lierii)a|>lir()dile. On ne peut donc conserver le nom de terriro/ti à rii<-rni:ipliroili(e de Vernel,el je pr«|)ose de le dédier au savant (jni nous l'a si bien fail «unn.ii'lre. en l'appelaril di>réna\ant Hhnbditix Verneti.

* Beitrttijc zur Kennlnis^ der freiiebenden Ncinaludeii, 187;^, p. ii.Vin).

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 469

faites, Leuckart, ayant eu occasion d'étudier ce parasite ^ démontra d'une faron définitive la filiation alternante entre les deux formes stercorale et intestinale, que l'on avait considérées jusqu'ici comme deux espèces d'\ntincieH(An(/uillitla sferroraiis et A?u/in'//ufa httes- tinalis). Le savant allemand compara et assimila cette évolution hé- térogonique à celle de V Ascaris nigi^ovenosa et, guidé surtout par des considérations théoriques, il affirma que la forme parasitaire sans mâles du Strongyloïde était hermaphrodite protérandrique. La question fut complètement éclairée seulement quelques années plus tard par Rovelli'^. Dans une étude soignée et détaillée des organes génitaux de VAnguiUala intestinalis, cet observateur démontra l'absence absolue de spermatozoïdes et par conséquent le développe- ment par voie de parthénogenèse des œufs.

Le Strongylouies /o/i(/us,([u\ vit dans l'intestin grêle du lapin, est également parthénogénétique^. Comme son congénère, on peut l'obte- nir sous une forme rhabditoïde dans des cultures. Mais sous cette forme libre, tous les individus, à une immense majorité (1000 fe- melles pour 4 mâle), sont des femelles ordinaires qui restent stériles par suite de la rareté des mâles. Déjà chez la forme libre du Stro'n- fjyloides intestinalis, on ne trouve qu'un mâle pour huit femelles.

Nous avons vu plus haut que V Ascaris nir/rorcnosa est une espèce à développement hétérogonique, dont la forme parasite est herma- phrodite. Cette espèce a pris plus tard place dans le genre Angio- stonuun avec quatre autres espèces : Angiostomum entomelas. rubrovenosum, macrostomum et sangninolentum. Linstow*, ayant repris l'étude de ces dernières espèces, leur reconnut un développe- ment identique à la première, avec état hermaphrodite protéran- drique autogame chez la forme parasite.

' Ueber die Lcbeasgcscliichte der sogcnannteii Anguillula stercoralis und dercn Bcziehunçen zu dcr sogenanuten .ln<7H«7/u/rt intestinali.f. Ber. d. inath.-phys. Classe der koniçl. sâchs. Gesellsch. d. Wissensch. Leipzig-, i883, p. 85-107.

* Richerche siiçli organi çenitali degli Stronçyloidcs. Côine, 1888, 11 p. et i pi.

■■* B. Grassi et R. Segré. Nuove osservazioni suU' eleroçenia del Ançiiillula in- testinale. Renconditi acad. Lincei Roma, 1887, t. III, p. 100-108.

* Arehiv fur Naturçeschichte, i885, I. I, p. i-a3.

470 E. MAUPAS.

\' Alhinloiypmn mirahih', si Ijion rtiidir par Lfuckail ', traverse {'^^alemont une rvolution hét(''rogoniriuo. avec forme parasite henna- plirodite protérandrique.

Nous avons encore à citer un parasite de VAjtfiodhts /imrtariiis, le BradyiiPma rifiidum, dont l'hermaphrodisme protérandrique a été mis hors de doute par Zur Strassen 2. Mais ici, au contraire de l'espèce précédente, le développement est direct, comme chez les her- maphrodites libres du genre Hhalxlilis.

Oerley, dans sa monographie des Rhabditides-', énumére «juatre à cinq espèces déjà connues, dont il admet l'hermaphrodisme, puis il ajoute : « La plus grande partie des Nématodes ont les sexes séparés. « quelques-uns seulement sont hermaphrodites, la parthénogenèse « n'a pas encore été bien prouvée. »

En résumé, les exceptions suffisamment démontrées à la règle gé- nérale de la séparation des sexes sont encore bien peu nombreuses. Actuellement, on peut estimer le nombre des espèces de Néniatodes connues à environ 1500 à 4G00. Sur ce nombre, 18 seulement ont été signalées comme pouvant se reproduire sans le concours de maies distincts. De ces 48 espèces, 15 sont hermaphrodites et 3 parthénogé- nétiques.

En voici la liste, avec les n^iiis des auteurs qui les premiers ont fait connaître leur véritable étal sexuel.

Espèces hermaphrodites protérandriques aulogames :

Rhnhdilix tlentatii. Schneider ;

(lolirhurd.

f'(i'('un<hi,

nnc'nuitd.

Vrrncli. N'crncI :

Ij'urkorti. N'<Mnet ;

C/oitsii. îîiitschli :

' Ahhandl. il. tnat/iPin.-f/fii/s. Cl. Ki'ini'jl. Siiehx. Gfxr/lsrli.fl. Wixxcnxrli. t. XIII, 1887, p. .')ori-7o/4. « Zeilscli.f. W lus. Zoologie, I. LIV, iS.,-?, p. r)5.')-7^7, pi. XXIX-XXXIIl. =" iJic Rhfllxlilid.n iiiui ilirc mrdicinisclic Rod^utiine:, iSOfi, p. 37 cl 58,

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NÉ3IAT0DES. 471

DorylaimuK lirn/its. Solineidf^r ; Angiostnminn n'Kjrovenofiiim. Schneider;

mbrovonomini.

entoNïpIas, Linstow ;

marrosfominn, Linstow ;

xnndiilnolcntum, Linstow; Alhuitonemn tnirabile. Leuckart ; Bradynema riijidinn, Zwv Strasson. Espèces parthénogénétiques : It/iobf/ifis Schneiderl, Schneider, Riitschli ; Stronf/j/foiffes intpstina/is, Rovelli ;

louf/Kx, Grassi et Segré.

Ces dix-huit espèces se répartissent par moitiés égales entre la vie libre et la vie parasitaire. Les neuf espèces parasites sont à évolution hétérogonique. c'est-à-dire se développent dans un cycle de deux générations alternantes, différentes de forme et d'organisation. L'une des formes passe son existence à l'état libre et a toujours les deux sexes séparés ; l'autre forme vit en parasite et est toujours herma- phrodite ou parthénogénétique. Les espèces libres appartiennent aux genres Rhabditis et Dorylaimus. les parasites aux genres Angiosto- mum, Allantonema, Bradynema et Strongyloides.

Comme on le voit par la liste ci-dessus, c'est le genre Rhabditis qui a fourni le contingent le plus fort d'espèces se reproduisant sans mâles. Je ne crois pas qu'il en faille conclure que cette particularité d'organisation lui soit plus spéciale. Les Rhabditis, faciles à élever en cultures méthodiques et nombreuses, se prêtent simplement plus facilement à ce genre d'observations et ont par conséquent été les plus étudiés.

Il semblerait qu'en face des faits, bien constatés, que nous venons d'énumérer dans. cette revue historique, la notion de la reproduction sans maies, par femelles hei-niaphrodites ou parthénogénétiques. eût être acceptée, comme une idée courante. Il n'en a cependant pas été ainsi. L'hermaphrodisme et la parthénogenèse des Nématodes ne

472 E. MAITAS.

sont entrés que difficilement dans la science et sont même encore quelquerf'ois repoussés comme des erreurs.

Les auteurs eux-mêmes, qui ont découvert ces faits, ne paraissent leur avoir accordé qu'une attention distraite, les signalant en passant plutôt comme des curiosités singulières que comme des phénomènes d'un intérêt général. Schneider, qui leur a consacré un court chapitre et à qui nous devons les observations les plus nombreuses et les plus complètes, ne prend même pas la peine de décrire exactement les animaux sur lesquels il a fait ses intéressantes découvertes.

Le peu d'intérêt attaché à ces faits par les observateurs apparaît surtout chez ceux d'entre eux qui nous ont donné des descriptions de nundjreuses espèces. Il leur arrive fréquemment d'en décrire dont ils ne connaissent que la femelle, aucun mAle n'ayant été rencontré. Ils se cuntentent de signaler cette absence, sans commentaire et sans essayer de voir si elle ne répond pas à un état hermaphrodite ou parthénogénétique des femelles. Il semble que, dans leur esprit, l'absence de mAles prouve simplement et nécessairement la rareté j.lus grande de ce sexe,- ce qui peut quelquefois être exact, mais ce qui no l'est certainement pas pour tous les nombreux cas enregistrés par ces auteurs.

C'est ainsi que Bastian, dans sa monographie des Nématodes *, décrit 58 espèces terrestres ou d'eau douce, parmi lesquelles 32 avec la mention tndle non vu. Depuis lors, les maies de 9 de ces espèces ont été trouvés par de Man ou par Butschli ; mais il en reste toujours un total de 23 dont le sexe maie est demeuré introuvable. De même |t(.iii' les 00 espèces décrites par Biitschli, dans son travail de 1873 ^ et dont 20 ne sont connues que par les femelles. Plus tard, de Man a décrit les mAles de 7 d'entre elles, de sorte que le nombre de formes sans mAle connu se trouve ramené à 19. .Nulle part dans leur texte, ces deux auteurs ne paraissent surpris de cette rareté et absence de mAles.

' Mouoi/ra/t/i ou iJit: Aiu/uiltulido', i80ri. « neilrii(je, vU\, 187.1.

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DESNEMATODES. 473

Cet état de choses est peut-être encore plus accentué dans le beau volume consacré, par de Man *, aux Nématodes terrestres et d'eau douce des Pays-Bas. On y trouve 1 45 espèces décrites et figurées avec les soins et l'exactitude les plus rigoureux. Sur ce nombre, 57 espèces sont accompagnées de la mention mâle inconnu : ce qui n'empêche pas le savant hollandais de nous dire (page 12) : « Toutes les espèces décrites dans mon travail sont à sexes séparés ; je n'ai pas rencontré un hermaphrodite. » Quant à la possibilité de l'existence d'espèces parthénogénétiques, il n'y pense même pas. Et cependant, c'est parmi ses espèces sans mâles que nous avons reconnu trois des formes à reproduction par parthénogenèse que nous décrirons plus loin.

En résumé, les trois ouvrages dont nous venons de nous occuper constituent actuellement les trois recueils les plus importants d'es- pèces de Nématodes. On y trouve un total de 20G espèces distinctes, bien décrites et bien figurées. Sur ce total, 85, c'est-à-dire presque la moitié, ne sont connues que par les femelles. Il est probable et même certain qu'on découvrira encore quelques-uns des mâles absents ; mais nous sommes également persuadé que, dans bien des cas, ils manquent d'une façon normale, et que l'avenir démontrera qu'on se trouve en face de cas d'hermaphrodisme ou de parthéno- genèse bien avérés. Il y a là, croyons-nous, une mine abondante de découvertes intéressantes à faire.

Si les spécialistes, qui ont fait des Nématodes l'objet particulier de leurs études, se montrent si hésitants sur le problème de la sexualité de ces êtres, à plus forte raison devrons-nous retrouver la même indécision chez les auteurs de traités généraux. Ainsi pour Clans '^, les Nématodes ont les sexes séparés, à l'exception seulement du Ve:\oAyiG% (Leptodera fœrunda ÙQ '^ç\\nQ\àçY) et de VAnfjiostomum niyrovenosum. qui sont hermaphrodites.

Taschenberg, dans son excellente étude historique sur la parthé- nogenèse 3, ignore totalement les Nématodes.

' Die Frei-Nematoden der niederlûndisdien Faiina, 1884.

* Traité de zoologie, 2e édition franraise, 1884, p. 5i5.

^ Historische Entwickelung der Lehre von der Parthenogenesix, i8r)2.

474 K. .MAI'PAS.

l);iiis la secondo rdition «le sun traité de zoologie, Railliet ' dit siinjiU'nicnt : ;i do dés rares exceptions près fAnf/iosfonii/ni niyro- venosinri) les Nématodes sont dioïques.

E. Peii-ier "^ est plus exact, puisqu'il admet comme bien avérée la possibilité de la parthénogenèse chez quelques Nématodes et cite les Ubaljditis licrmaphroflites de Schneider.

Mais avec Uoule ■' nous retombons dans le doute presque complet. D'après lui. sauf ({uelques rares exceptions, dont la réalité est mise en doute par plusieurs auteuis, l'unisexualité est la règle chez tous les Nématodes. Roule en)ploie le mot unisexualité, parce qu'il pense uniquement à l'hermaphrodisme et n'a pas le moindre soupçon de la possibilité de la parthénogenèse.

En résumé, le problème de la sexualité chez les Nématodes a déjîi été abordé h plusieurs reprises ; mais il a toujours été posé d'une façon si vague et si mal définie (jue personne ne semble encore en avoir aperçu la véritable portée et le grand intérêt biologique. Des observations ont été recueillies au hasard des rencontres, sans suite et sans esprit méthodique. Les faits ainsi obtenus sont demeurés isolés et si insuffisamment connus (ju'ils uni pu èti'c mis en doute. La découverte de l'hétérogonie chez les Angiostomes et les Strongy- loïdes est encore venue contribuer à distraire l'attention. Cette alter- nance de générations libre et parasite est incontestablement foit curieuse, mais d'un intérêt biologi(]ue restreint. Et cependant iiii élève distingué du plus illustre des helminthologistes modernes, préoccupé de ces phénomènes, a jiu écrire '► : « Nous connaissons un « certain nond>re <le Nématodes avec licrniaplirodisnie proti'ran- « dri(|ue, mais chez tous la génération hermaphrodite est |»arasite et « allei-ne avec nne gi'-nération libi-e à sexes séparés. » Il oubliait ainsi complètement les Hhabditis libres, hermaphrodites autogames, aulre-

' Traité de cootof/ie médicale et di/rirole, •>.' •'•dilioii, iSij.'), p. ,'W(). » Trnité de coultxjie, 1S97, p. i.'JS/.

* L'anntninie comparée des aninmnx Ixisée sur l'emliri/o/Dt/ie, I. 1, iS()8, p. /17/j.

* Zun SiH.vssKN in Zeitschrift fiir irissensciiaftliche Zoolor/ie, l. lAV, iSya, p. 7.30.

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 475

nient intéressants pour la biologie génrralo. Ce sont surtout, en effet, ces hermaphrodites et les espèces parthénogénétiques qui peuvent jeter quelque lumière sur le rôle et la signification encore si mal connus de la fécondation, ainsi que sur l'hermaphrodisme et la par- thénogenèse, leurs origines et leurs rapports avec la dioïcité. C'est donc à l'étude de ces espèces que va être consacré le présent travail.

METHODE

Les Nématodes qui ont servi à nos recherches étant presque tous des espèces inédites, il nous faudra commencer par les décrire le plus exactement possible, en précisant nettement leur place dans les cadres de classification. Ces espèces appartiennent presque exclusivement au groupe des Rhabditides (Rhabdids, Ce/)/i(ifoh)/s, Diphr/nsfcr, Pfectus) et plus particulièrement au genre Rhabditis. Schneider, ainsi que nous l'avons déjà dit. était persuadé de l'impossibilité de différencier spécifiquement les espèces de ce dernier genre, sans connaître les maies. Aussi renonça-t-il à décrire les intéressantes formes hermaphrodites et parthénogénétiques qu'il avait rencon- trées.

Nous ne sommes pas de l'avis du savant allemand et nous croyons qu'avec des descriptions exactes et minutieuses, on peut très bien distinguer les espèces de Rhabditis connues seulement par leurs femelles. Nous verrons d'ailleurs que les espèces hermaphrodites ne sont pas aussi absolument dépourvues du sexe mâle que Schneider le croyait, et qu'en prenant la peine de le chercher, on réussit tou- jours à confirmer les distinctions spécifiques féminines par les carac- tères différentiels masculins.

Ces animaux, d'ailleurs, méritent à plus d'un titre l'attention des biologistes. On sait, en effet, quel rôle considérable le type Rhabditis joue dans l'histoire du parasitisme des Nématodes. Chez les espèces hétérogoniques, une des générations est toujours rhabditiforme, et beaucoup des espèces parasites à migrations traversent également

470 E. MAUPAS.

un cHat larvaire du ni^me type, avant de revêtir leur cunfoiin.ilinn définitive. Il semble donc à peu près indiscutable que les Rbabditis ont été la souclie d'où sont dérivées de nombreuses espèces para- sites.

En outre, ils ne sont pas moins intéressants par leur pi'upic bio- logie. Leurs espèces sont beaucoup plus nombreuses qu'on ne le croit généralement, et nous avons la certitude que les furmes iné- dites existent en plus grand nombre que celles décrites jusiju'à ce jour. C'est ainsi que nous possédons dans nos notes vingt-trois Uliab- ditis, huit Cephalobus et neuf Diplogasters inédits, bien que nuus ne nous soyons jamais attaché particulièrement à rechercher des espèces nouvelles.

Mais leur principal intérêt, pour le biologiste, se place surtout dans la facilité avec laquelle ces animaux se prêtent à des élevages inélbo- diques, aisés à suivre jour par jour. Toutes les espèces que nous décrirons ont été ainsi mises en observation sur de simples lamelles creuses, qui permettaient de les transporter à tout instant sous le microscope. Les lamelles étaient maintenues dans des cbamlires humides, pour empêcher l'évaporation des quelques gouttes d'eau dans lesquelles les Nématodes vivaient plongés. Leur nourriture, mélangée à cette eau, pouvait être dosée, renouvelée et variée à volonté. La plupart des Rhabditides se multiplient et s'accroissent très rapidement, de sorte que l'observateur peut voir de nondjreuses générations passer sous ses yeux en un temps relativement assez court. Sur les lamelles, on les isole ou les élève en masse, suivant les besoins des recherches. Ces études peuvent être tenues dans des étuves chaudes ou dans des appareils réfrigérants, pour suivre les etTets de températures variées. Avec ces méthodes d'élevage, ces Nématodes deviennent donc pour le biologiste des sujets de recherche lui permettant de combiner et de varier à l'infini ses expé- riences. Avec eux, nondjre de questions importantes pourront être aboiilécs j)ar les ol»servateurs patients (|ui ni' craignent pas les expé- riences de longue durée. A ce point de vue, on peut les rapprocher

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 477

des Infusoires ciliés, dont nous avons fait voir ailleurs ^ le haut intérêt biologi(iue. Dans cette méthode d'élevages et de cultures expérimentales prolongées, ces deux types d'animaux se complètent l'un l'autre : les Infusoires représentant les phénomènes et fonctions élémentaires de la cellule, les Nématodes, les phénomènes et fonc- tions ditlerenciés et condensés des organismes complexes. Ces consi- dérations justifieront le soin que nous allons apporter à bien distin- guer et faire connaître les Rhabditides nouveaux insuffisannnent connus qui nous ont servi dans nos éludes.

IIHABDITIS ELEGAXS mihi

J'ai rencontré à deux reprises cette espèce dans les environs d'Alger : une première fois en mai, la seconde en novembre 1897. Elle vit dans l'humus "ras.

Mcsif/rs -

Corps 1700 (J^

Œsophage 200=V8,u

Queue 160= '/<<>

Vulve 88H

Diamètre 8.) = 1/20

Cavité buccale. . 18= '/h

Spicules

12.58 i».

186=1/6,7

36 = iAf

52= V-". 18=Vio 3.5

JELNE

vouant d'éclore

260 [A

83=1/3 1.50=1/;

LARVE

enkystée

639 [f.

58=V'M*

9 = 1/29 9 = 1/9

80=1/8

19 = 1/33 14 = Vto

Ç sortant de la i' mue

943 [A

185=1/5 131 = 1/7 514

42=i/m 18 = 1/10

Les jeunes femelles atteignent la taille de l.:200 (jl lorsque les pre- miers œufs apparaissent dans leurs utérus. C'est donc entre cette

' Archives de Zoologie, 2" série, I. VI, 1888, p. 178.

- Les mesures d'adultes ont toujours été prises, autant rpie possible, sur des sujets choisis parmi les individus de plus e^rande taille (pie nous ayons rencontrés. Les pro- portions 1 8, I 10, I 20, etc., placées en équivalence des longueurs de l'œsophaçe, de la queue et du diamètre, expriment le rapport entre ces parties et la long-ucur totale du corps. La longueur de la cavité buccale (vestibule) est toujours mesurée depuis l'extrémité antérieure du corps, y compris par conséquent l'épaisseur des lèvres. La mesure de l'œsophage est également prise de l'extrémité antérieure du oorps, inclusivement par conséquent avec celle de la cavité buccale. La proportion équivalente de la longueur de la cavité buccale donne le rapport entre cette longueur et celle de l'œsophage.

478 K. MAUPAS.

|iiii:;ii('Ui' (le \.2(H) \t. et celle de 1.700 qu'oscille la taille des femelles adultes.

Le corps a la forme (pl.XN'l, iig. i) d'un fuseau ti'ès allongé, s'amin- cissanl très régulièiement et graduellement pai- ses deux extrémités. En avant, il est tronqué par l'oiilice buccal ; en arriére, il se ter- mine en s'efTIlant en une jtoinle d'une cxliéme Unisse, ^'u à la lumièi-e ti'ansmise, il a un aspect grisati'e clair, à la dillérence des autres Hhabditis qui (nil tnujuuis un as|M'cl nuirâtre i»j»a(|ue. Plus loin, en décrivant l'intestin, nous expli(|uerons la cause de cette dif- férence. Le niAle (pi. XVI, fig. 2), toujours plus mince et |)lus court, mesurait sur les individus ol)servés par moi de i.l.'iOà l.rîtiO [t.. Il a l'aspect d'un filament gi'éle d'un diaiiiétn' à peu |»rrs ('-ual dans tnule sa longueur. L'extrémité antérieure est IroïKiuéc par rnrilicf liuccal. la postérieure s'épanouit en une large i)urs;i.

La cuticule, ou tégument externe, fst incolore, assez épaisse et résistante. Elle se compose de deux cou<dies (ju'il est assez facile de séparer. 11 sulïil, en effet, de laisser macérei' dans l'acide acétiijue à 1 "/u pendant une demi-heure le C(»r[)s d'un Kliainiitis tué au moyen d'une chaleur modérée, pour voii' la niuche externe se boursoufler et se détachei- de la couche interne (|)1. XN'I, lig. 'S).

La couche externe porte une (ine striation transversale très diffi- cile à voir. Il existe également une UM'uibiane latérale, en forme de bandelette, nettement ap|tar(Mile. (ihcy, le niAle.elle a une largeur de 5 [A ."), dans la région nKMlianc du corps cl va en se rétrécissant vers les deux cxtrcniitcs. pour ne |tlus rcpr('scMlcr (ju'unc arclc ('-troite dans la n''gi(iu icsopliagiciinc cl la rcgimi caudale. De rr dernier c«jté, elle court latéralement sans aucune r<'lati(ui avec la bursa. Dans sa [lartie élargie, on distingue aisi'iueid (|uatre stiies longitudinales et parallèles, (lelte bandelette est très peu saillante el repi'ésente un orneuieut, un dessin su|)erliciel de la cuticule. plutiM (|u"uue mem- bi-ane au nm» pnipre du \\\n\.

Les bandes lati-rales sout très larges, composées d'une substance (imorpbe et sans noyaux. Les bandes dorso-ventrales, au contraire)

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 479

sont extrêmement étroites et réduites à l'état de simples lignes, point de contact des bandelettes musculaires. Celles-ci appartiennent au type méromyarien et sont composées de grandes cellules fusi- formes, nucléées et finement striées longitudinalement. On ne réussit d'ailleurs à bien voir ces cellules que sur des individus émaciés, traités par acide acétique à 2 "/o.

La bouche (pi. XVI, lig. 4) termine l'extrémité antérieure sans être séparée du reste du corps par aucun rétrécissement ou saillie d'au- cune sorte. Elle est bordée par trois lèvres peu saillantes, échancrées en leur milieu. Chacun des lobes porte une papille, au nombre de six par conséquent sur le pourtour total de la bouche. La cavité buccale, longue de 18 (x, est large et à parois épaisses. En avant elle est nettement évasée ; en arrière, elle se relie à l'œsophage par l'étranglement et les épaississements habituels.

L'œsophage (pi. XVI, fig.o), qui chez les femelles peut atteindre une longueur de 200 ■^■, ne présente rien de particulier à signaler. Les deux bulbes sont nettement accusés. Le postérieur, de forme presque sphérique, est muni de clapets (dents) vigoureux. En avant, l'œso- phage se prolonge en une gaine mince très apparente, qui remonte le long de la cavité buccale et en enveloppe les deux tiers posté- rieurs (pi. XVI. lig. 4).

La queue des femelles (pi. XVI, lig. G) peut atteindre une longueur de inO [X. Elle est droite et, à partir de sa naissance, elle va s'amincis- sant régulièrement pour se terminer en une pointe extrêmement fine. Elle porte une paire de fines papilles latérales, placées un peu au delà de l'extrémité de son tiers antérieur.

L'intestin, à la lumière transmise, app.ii'iiil grisAtre clair et jamais avec l'aspect noirâtre opaque, si caractéristique de la plupart des Rhabditis. Cette dilïérence provient de ce que chez lo Ithabditis l'Iefjatu les cellules de l'intestin ne contiennent que des granu- lations albumino-graisseuses et que jamais on n'y trouve une autre espèce de granulations extrêmement répandues chez ses congé- nères. Ces dernières granulations sont caractérisées paf leur grande

480 E. MAUPAS.

liiirfrinjience et représentent très probablement des produits de régression. Noirâtres et opaques à la lumière transmise, ce sont elles qui rausont l'opar-ilé intense de l'intestin de l)eauf'ou{) de Hliai)- ditis.

L'intestin de notre Rhabdilis est composé de deux i-angéos de grandes cellules alternant entre elles, mais dont les limites réci- proques sont fort peu distinctes, aussi bien sur le vivant que sur les individus préparés. On réussit à s'assurer de leur nombre et de leur disposition, en tuant le Nématode par chaleur modérée, puis le trai- tant par acide acétique à 2 " i, et finalement colorant par picro- carmin. Après ce traitement, on distingue très nettement de gros noyaux pourvus d'un fort nucléole (pi. XVF, fig. i). Chez les femelles, il y a \o noyaux dans cba(pie rangée, 'M) en tout. Dans chaque rangée 8 noyaux se trouvent en avant de la vidve et 7 en ari'ièie.Ce nombre de 30 noyaux ou cellules, existe déjà chez les larves du 4^ stade, avant la dernière mue, larves qui ne mesurent encore que 000 [t.. L'accrois- sement ultéi'ieur se fait donc unicjuement par extension des cellules, sans multiplication.

Lesjeunes larves venant d'éclore ( pi. X\ll, fig. ;{) et mesurant :2()0 (/, (»nl \) noyaux ou cellules dans chaque rangée, 18 en tout. Dans chaque rangée, 5 noyaux ou cellules sont en avant du ludiment génital et 4 en arrièie. De ces 18 noyaux ou cellules piimilives, 42 seulement se multiplient ultérieurement en se dédoublant pen- dant l'accroissement larvaire.

Il ('tait irdéressant de constater chez cet InM'maphrodile une orga- nisation (lu lulie digestif seiiililalilc à celle des Hbaliditis ordinair'es, Schneider, en elTel. affirme ' (jue linlestin des hernia|)lii(idiles obser- vés par lui est toujours composé (le nimdireuses petites cellules polyé- driques, et il en concdut tpi'il existe un caractère distinctif impor- tant entre les Ubabditis hermapbnjdites et les Hhabditis dioïiiues. Il est bien certain (|u'une des espères de S(bneider'. le lilutbtlilU iliiHcliiirii . a l'irdestin conijKtsé de rioinlircuses et jx'lites cellules dis-

' .Winojra/i/iie, ffc, p. 'àiïi.

MODES ET FORMES DE REPUODICTIOX DES XEMATODES. Wl

posées sur qualrc rangs. Mais jo suis convaincu (|u<' c<ilc parti- cularité n'a aucun rapport avec l'élat hennaphroditc fie ce .\(''ina- tode.

Le collier nerveux a la forme ((>l. W'I. fig. .'il et l,i disposilion ordinaires, enveloppant cuninie une cravate la jxMtiun n'Irécic de l'œsophage au-dessus du sec(uid bull»'. Du enté venti-al. il se pr(»longe uhliqueinent en arrière dans la direction du }x>re excréteur.

l/api).ir('i! di'\cr('tion est difficile à bien voir. Le pore lui-niénu' et son petit can:ilicule chitinisé ne se distinguent qu'avec de forts grossissements. Ouant aux canaux latéraux, il faut les observer sur des individus tiés émaciés et fortement comprimés, avec les objectifs à immersion homogène. On peut alors suivre la branche postérieure pres(|ue jusqu'au rectum et entrevoir une branche antérieure, remon- tant en avant le long de l'œsophage. Le pore est situé (pi. XV[, fig. 5) au niveau du second bulbe.

L'appareil génital femelle (pi. XVI, fig. {) est construit d'après le type double, ordinaire des Rhabditis. La vulve, située un peu en arrière du milieu du corps, n'a pas de lèvres saillantes. Le vagin, très court, esta peine indiqué. Les utérus, au contraire, sont très grands et chacun d'eux, chez les femelles entièrement développées, peut contenir jusqu'à 23 à 30 o'ufs. Le tuba, ou oviducte, est comprinu' entre l'utérus et les gros ovules mûrs qui remplissent le vitellogène. Il a la forme d'un tube simple replié en S (pi. XVI, fig. 7). Sa portion médiane, fortement enflée, sert de réceptacle séminal. Dans l'ovaire, on peut distinguer deux régions : le vitellogène et le germigène. Le vitellogène, (jui fait suite à l'oviducte. se prolonge directement en avant, jusque un peu en deçà du second bullxv en arrière. jus(jue un peu en avant de la naissance du rectum. Il contient toujouis de gros ovules en voie d'accroissement et de maturation. A l'extrémité du vitellogène, l'ovaire se replie brusquement en sens opposé et se pro- longe jusque un peu au delà du milieu des utérus. Celte poilion recourbée repivsente le germigène. Il est constitué par un rachis cen- tral trè^; développé, facile à voir(pl.X\T, fig. I) sur les individu^ traités

AUCH. Dt 200L. h\V. Ll Ut.\. 3" btUIL. 1. VIII. l'JCO 31

.i8i K. .MAI l'AS.

|»;if acidf iirrti(iii(' à 1 "... •'! p.if uni' cimclit' siiii|il(' de cclhilcs ucr- iiiin.ilivi's ( |il. XN'I. liii'.H). ([ui l'cnvcloppcnl à l'iiislar d'iiii •■|tilli(''liH»M. !,(> Idiil rsl l'cnrcniK'' dans une iiiini'c nicinhiain' anliystc, jirdlongc- niciil di' rutiMUs. dr l'ovidiicli' d de la iiicinliraiic cxlt'rnc du vilrllo- gônc. Sur les individus pi'L'pai'rs. mi riinstatf rcxislnuT de (jufhjues noyaux dans rcltc int'nibi'anp, ainsi (pic cidlr dunt' jjctilr cellule Iciiiiin.ilc à son l'xlri'nnh'' aveugle ( |)i. W'I. lig. 9).

I,a (jueue i\u niàle s"i''|ian(iuil en une large liursa (|»1. W'I. lig. H). A. I»i. Iditi-uienl saillaide. l'er'niée en avant, un |»eu cordifornie vue de l'ace c( en V(d(i|t|tant et)ni|)lètenienl rexlri'nnir- de la (|Ueu('. Celle huisa est munie de neuf paires de |)apilles, dispus(''es pai' gmupes de liois. Les papilles stjut grandes et fortes. Deux d'entre elles s(>ulenienl sont |>j-éanales.

Les spieules. d'une longueur de ;{,") ^. ne sont pas li-ès forts. Ils sont teintés en brun assez foncé et indépendants l'un de l'autre. Leur j)ointe est 1res Une. L'extrémité antérieure de la jiièce accessoire, ou gorgerel. se recourbe vers la face ventrale entre les deux spieules. La pièce dans son ensemble est grèle et mince.

I ne glande rectale assez forte et piuu'vue d'un gros noyau existe à la face dorsale de TextrénHlé de l'intestin (pi. W'I. lig. 10. 15).

Le testicule ([d. Wl. lig. -2 et pi. Wll. lig. h est construit d'a- près le type ordinaire de cet oi'gane idiez les Uliabditis. Il ne pressente donc i-ien de particulier à signaler-.

Les s|terinalozo'i'des sont de forme ( pi. X \ I. lig. I I i et de strnclur-e alisojunient ideUtiipies chez les femelles et les niàles. .'^|dl<''ri(ples et de petit Milunie, ils ne mesurent en diamètre ipu' r^i^..'). Leur cyto- plasme, ti'ès liuenieni granuleux, permcd de distinguer un |»elit iKtyali de l'unne oldoiigue e| de structure couipacle. .Ii' n'ai jamais observi'' la moindre Irace de nuibiliti'.

Les u'ufs de ce Uliabditis ne sont |»as pnudus au i'wv et à iiiemire de leur arri\(''e dans ruti'rus. mais au coiiliaire ils y S(''iournenl assez liim:leiii|is et s'y emmagasiiienl m assez grand iioiiilire. (die/, les reme||c>. de gr.mde taille, on peut en compter de :2.""> à :>() dans chacpu'

Modes et formes de reproductton des nematodes. 483

utf'i'us. Il (Ml r(''sull(', qu'avoc Icui' rapide (''volutiun, ces (L'iifs sont toiijdurs pondus h un état de développeuieni très avancé et souvent é(dosent dans l'utérus niènie. Les jeunes, au di'hut. sont expulsés avec les uuifs non encore éclos ; mais lorsque la provision de sperme est épuisée et que des œufs non fécondés dépourvus de coque passent dans l'utérus, les jeunes qui s'y trouvent à ce moment se nourrissent de ces <eufs et s'accroissent dans l'utérus. Devenus plus grands et plus forts, ils Unissent par déchirer les parois de cet organe et se répandent dans la cavité générale du coips. Ils désorganisent et dévorent alors les viscères de leur mère, (jui ne tarde pas à périr. Il n'est pas rare de trouver ainsi dans le sac cuticulaire de cette dernière des individus qui s'y sont complètement développés et sont devenus adultes. On peut donc dire de cette espèce qu'elle est ovo-vivipare.

A plusieurs l'epi'ises. j'ai isolé des femelles, afin de me rendre compte du nombre d'œufs fécondés qu'elles peuvent pondre. Ce nondjre, chez les femelles les plus vigoureuses, ne dépasse pas un maximum de 280 à 240, après lequel tous les œufs produits restent infécondés et stériles. Il en faut donc conclure que la glande génitale est limitée à ce (diilfre de 240 spermatozoïdes dans son fonctionne- ment comme testicule. Ce rôle de testicule doit d'ailleurs être très court et la production des spermatozoïdes ti'ès rapide. J'ni vu, en etfet, par une température de 20" C, une femelle isolée au moment de son éclosion produire son premier œuf exactement 53 heures plus tard. I'>lle avait donc dans ces ."io heures parcourir tous les stades larvaires et produire son stock de sperme.

Ce (diill're de 240 spermatozoïdes est un maximum qui n'est pas toujoui's atteint (»t (jui peut même être fortement réduit, .l'ai vu en eflet des femelles, élevées dans de mauvaises conditions, ne produii'e que 30 à -40 spermatozoïdes.

L'existence de ce Nématode est rapide et coui'te. Par une tenqu'-ra- ture de 20" C., il met trois jours à se d(''velopper depuis la féconda- lion de l'd'uf jusqu'à l'état adulte, dont 1.") heures d^Mnhi'vogénie en dedans de la co(jue de l'ir'uf. Les trois jours suivants, il pond ses

484 K. MAI PAS.

2i0 œufs, par pontes successives de 100, de 80 et df 00 unifs rli.Kiuc vingt-quatre lieures. Alors, ayant épuisé son stock df spcnnatD/dïdt's. il peut so produire deux alternatives. Ou hien il expulse jusipi'au dernier (euf fécondé ou jeune éclos dans Tutérus, et dans ce cas il vivra encore 6 jours h l'étal stérile, i>ondant de temps à autre d<'s j)a<piets d'oHifs non fécondés, dépourvus de coque et se désorgani- saut iniuiédiatenienf. Ou liieu. un uu jilusieurs jeunes éclos dans Tuléi-us. conunençanl leui' premier déve|o|»peuieut eu se nouriis>-aiil de ces œufs non fécondés accumulés dans riili'iiis. linironl j>ai- dr-dii- ler les parois de cet organe et se répandi-ont dans la caviti' g(''iié- rale. Là, ils attaqueront et dévoreront les viscères de leur mère, qui ne tardera pas à succond)er et à périr. Dans la premièr-e alternative, la vie la plus longue aura été obtenue ; mais en somme ne (l('q»asseia ](as un total de 10 à 1:2 jours. Dans la seconde alternative, la vie aura duré à peine 7 jours. Il arrive même souveul (|ue leséclosions iiilra- utéi'ines amènent la mort des mères ilès le (»'' el (|uel(|uer(iis Arri le iV jour.

Lesjeunes venant d'écloïc (pi. X\ II. lig. Il) mesurent de :2.')0 à :2()0 [x. Ils possèdent déjà tous leurs organes, sauf ra])paieil génital encore à IT'Iat Ion! à l'ail ruilinienlaire. .Mais, comme on peut le voir au tableau des mesures, les jiroportions des iiartiesdii corps soni 1res dilférentes de celles de l'état adulle. C'est ainsi qne r(es(»pbage égale 1 3 et la (pu'ue 1 'mIc la longueur totale, au lieu de I 8 et I 10. lien résulte ipu', dans l'accroissement déllnitif. la plus grande part est prise par la i-égion médiane ou intestinale, (pii se multiple II luis. tandis (pu* j'd's^qdiaue et la (pu'iu' ne se multiplient que '2 à '.\ fois. Le iiidinu'nt génital ijtl. .\\ II. lig. :{. t/). situé un peu en arrière du milieu du corps, a une fornu' elliptiijue. Il est conqiosi- de deux gros noyaux genuinalifs centraux. Ilanijués à cba(|ue extrémité d'un petit noyau somatiqiu'. le tout enveloppé d'une Une menduane anbyste.

.le n'ai pas observé les mues de ce Itlialidilis : renk\ slenuMit a iir di'cril dans mon tiavail sur la mue et renl(y>-tement. |ia;j:e (;i:> '. ' Air/iioes de Xoolugie, .3« série, t. Vil, i8i(ij.

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 485

Cette espèce est très agile. L'animal s'agite et se déplace vivement à l'aide de mouvements ondulatoires semblables à ceux de l'anguille. Elle est plus agile que le Rhabditis doHrhura.

l'armi les Hbabditis hermaphrodites décrits jusqu'à ce jour, il en est deux qui ressemblent assez au Bhabdilh plcr/a/is. Ce sont le Rhabditis dolirluira et le R. tcrricoln (=^ Vcnieti mihi) de Vernet. Il se distingue du premier par sa plus grande taille, par son bulbe antérieur nettement développé, par son cœcum beaucoup plus court, par sa queue plus longue, par son ovo-viviparité, par la structure de l'intestin et enlin par la bursa du maie, ainsi que nous le verrons plus loin en décrivant celle de R. doUrhurn. Les ressemblances avec le second sont beaucoup plus grandes. Ainsi, il y a identité dans la conformation de l'ovaire et de l'œsophage, la structure de l'intestin, l'ovo-viviparité, la longueur de la cavité buccale * et la longueur du rectum. Mais R. Vernet i (WKi're par sa taille notablement plus grande, par son premier bulbe moins arrondi, par la plus grande longueur de son œsophage, par la situation du pore excréteur placé plus en avant et par la forme plus trapue et plus courte de la (pieue. Ses œufs paraissent également un peu plus volumineux. Son maie n'est malheureusement pas connu.

(Juand j'eus découvert cette espèce et reconnu son état hermaphro- dite, j'en fis des cultures sur lamelles creuses et la multipliai, afin d'en avoir un grand nombre pour l'étudier. 11 me passa ainsi sous les yeux plusieurs milliers d'individus, tous femelles. Ce ne fut qu'au bout d'une vingtaine de jours que je découvris les premiers maies,

A'oulant alors m'assurer de leur fréquence et de leur nombie pro- portionnel, j'organisai des cultures spéciales en vue de cette recherche. Sur une lamelle creuse, j'installai quinze à vingt femelles adultes bien nourries et les laissai pondre pendant vingt-quatre

' Dans le texte de Vernet, la cavité buccale (veslibuluni) est nianjuée, évidemmeat par erreur, comme ayant 28 [x de lons^iieiir ; taniiis <[ne si on la mesure d'après le dessin, exécuté à un grossissement de 200 fois, on lui trouve une longueur de 17 à 18 [/,. J'ai obtenu le cliirtVe du grossissement, non indiqué par Vernet, en le calculant d'après les mesures et lis dessins de l'd-sopliage et de la (pieuc

48() K. MAri'AS.

liriiit's. puis li's iiilfvai. Lrs jt'uncs. issus de ces punies, fiir<>nt iii.iiiilciHis fiisniihle et liirii iKHiriis. (Juaml ils furent devenus adultes, je leseidevai. à I aide d'une pipette, par paquets d'une cen- taine. Os paquets furent ('lalés en une l)ande longue et étroite sur une lamelle porte-objet. Ainsi dispo-i'es. il me fut aisi' d'examiner ces préparations avec un nhjcctif failde et d'en extraire les mâles, ipiand il s'en rencontrait. (Juant aux fenudles, comme il l'tait impos- sible de lesconqtter vivantes, à cause de leur urande ai^ilité, je les tuai en fai.sant passer la lamelle sur la llamme d'une lanqx» à alcool; je pus alors en faire le d(''iiond)rement exact.

('es cultures et ces opérations répétées une douzaine de fois me donnèrent un total de -2().();{:2 individus, dont :20.002 femelles et ;{() mâles : soit 1.5 cf poui' 1.000 9. Ce (diillre de 1 ..^ pour 1.000 est un nondire moyen. tir('' du total de mes cultures. 11 n'est pas rii;ou- reusement exact |)our cbacune d'elles. Il peut (Hre plus (Mevé. .\insi .sur une des cultures, composée de l.oOO individus, je trouvai V) mâles: soit 5,3 pour 4.000. ^fais en revamdie sur quatre autres cultures, représentaid un total de A.[2'2 individxis. je n'en rencontrai pas un .seul.

Ces mâles, ainsi que nous l'avons vu à la descripti(Ui de l'espèce, sont, comme (lie/, tous les .Nématodes. ])lus minces et plus courts (pie les femelles. Ils sont éii,alement beaucoup plus agiles et on l(>s voit constamment circuler avec rapidité au milieu des femelles. Celte agitation per|iétuelle et cette agilité les rendeni fort dilliciles à démi^lei' au milieu du fouruMllcmcnt confus et grouillant de ces petits animaux. Tous ceux (|ue j'ai observés m'(mt paini avoir une organi- sation régulière et parfaite dans loutes ses jiarties. La bnrsa et les or-ganes d(MM»pulation ('taient bien constitués, le testicule également (voir pi. .\\'l. (ig. :2 et pi. XVII. lig. l). Le rései'voir séuiinal était litté- ralement bourr('' de spermatozoïdes. i(lenli(pn's i)ar leur volume, leur stiuclure el leur coufnnualiou à ceux |iroiluits jiar les femelles ber- mapbr(Mlites.

(Juand j'eus i-econnu rexist(mce de ces niAles. je reclierc))ai s'ils

MODES ET FORMES DE UEPKODUGTION DES NEMATODES. i87

n'apparaissaient pas dans dos coiidilidns p.nliculièics pouvant èti'o déterminées.

Je me demandai si l'âge de la ponte n'y était pas pour quelque chuse. La jeunesse n'y contribuait certainement en rien, puisque dans mes cultures je m'étais toujours servi de femelles venaut d'atteindre l'Age adulte. Il s'agissait donc de véi-itlei- s'il en était de même pour la vieillesse. Je réunis et isolai 50 femelles ayant pres(pie complètement épuisé leur stock de sperme. Tous les jennes, pro- duits de leurs dernières pontes, furent conservés et élevés. J'ol)tins ainsi 244- individus qui tous, arrivés à l'état adulte, devinrent des femelles. L'âge de la ponte n'avait donc aucune influence sur la pro- duction des mâles.

J'ai essayé également si l'alimentation avait (luehjue influence sur ce déterminisme. On sait, en etîet. (pie. pour certains auteurs, la question de ki sexualité se réduirait à un simple problème de nutri- tion. Suivant eux, les femelles bien nourries seraient thélytokes (productrices de femelles), les mal nourries, arrénotokes (productrices de mâles). J'ai expérimenté avec le lihahdilis oleynn^i de la faeon suivante : J'instituai une culture ctunposée déjeunes que j'avais fait éclore dans une goutte d'eau pure et ne leur donnai pour toute nour- riture que de l'albumine d'ieuf. Ce Xématode peut vivre et s'accroîti-e avec cet aliment ; mais son développement est beaucoup plus lent et. arrivé à l'âge adulte, il reste plus mince et plus coui't. Les femelles ainsi nourries pondent à peine un tiers du nombre d'u'ufs pi'oduits parles individus alimentés avec de la cliair pourrie. L'albumine constitue ibmc une nourritui-e inférieure, moins nourrissante. Sur cette culture, 280 individus atteignirent l'âge adulte, parmi lesquels il ne se trouva qu'un mâle. La mauvai.se alimentation n'avait donc eu aucun effet notable sur la sexualité.

J'avais remarqué à maintes reprises que les femelles berma- plirodites, qui ne succombaient pas à la suite d'éclosions intra-uté- rines, pouvaient encore vivi'e plusieurs jours après avoir épuisé leur propre sperme et pondre de niunbreux leufs. nécessairement

iSS y- MAI' l'A s.

iKiii IrcciiKlrs. (les œufs strrilcs se n'cuiinaissait'iit aisriucnt à Uiir uiiiaiiisalinii inii>iiii»lf''t(s carartrj-isiM' siiilniit par l'ahsence d'une -rtMiiif cliitiiK'Usc ; il'tiù il n''siillail (|u'on les voyait se cl(''Sorganisor raiiidi'iiH'iit et se dissuuilr»' rn imc Ixniillii' aiiiiirjdi<' dans le milieu liijuide amltianl.

Je pensai à utilisfr cfllt' |iaili(idaiil('' p<uir cssavi-r dr laiic it'lV-- comltT par les iiiàlcs ces IVnicllcs ilcvriiiics stéi'iles. .l'aiwais alors des œufs (pii seraient le proilnil d'iine tet-oiidalioii lii''t(''i'oi!;anie el qui ])eul-ètre se cuuiporteraienl autrement (pie erux à fécon- dation autogame. Dans mes cultures, j'eus donc soin d'avoir con- stamment à ma (lisp(»sitioii des femelles ayant épuisé leur |un|ire sperme et cliaipie l'ois <pie je rencontrai des mâles, je les réur.is ensendile dans des cultures spéciales, surveillées et enregistrées dans un journal (piolidien. Toutes les femelles ainsi utilisées avai<'nt cessé de pondic i\r^ o-ufs fécondés depuis au moins vinut-quatre heures.

J'ai organisé ainsi treize cultures expérimentales. Les cinij piv- udères furent faites en fin de juin et commencement de juillet, par des teiupératures de '2i'> à :2.> centigrades ; les huit dernières, au mois de décembre avec des températures de 15° h \6^ centigrades. Sur le journal (piotidien. je notai l'état des animaux, leurs morts successives, leui-s pontes, le nondjre des œufs pondus et leur éclosion. l'accroissement des jeunes et finalement leur sexualité, quand ils arrivèi-ent à l'état adulte. Je ne reproduirai pas ici tous ces détails, (pii nous entiaineraient à des répétitions inutiles. Je me contenterai de les résumer dans le tableau suivaid iinnposé de six colonnes. La |»remière donne le iiondiiv îles femelles mis"s en expérience, la deuxième celui des nulles, la troisième le total d<'s jeunes p<.ndus. la (|uatriènie le nombre des femelles issues de ces jeunes, la cin- (|uième celui des niAles, la sixième, enlin. la durée en jours de l'expérience.

MODES ET FORMES DE UEPIIODICTION DES NEMAÏODES. 489

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Vn fait ({iii frappe tout d'alxjiil à la vue de ce tableau, c'est le petit nombre des femelles refécondées. En effet, 139 femelles ont été mises en contact de 112 mâles, pendant des temps qui ont varié entre 4 à 9 jours ; et cependant six seulement de ces femelles ont été refécondées. Si j'affirme qu'il n'y a eu qu'une femelle de refécondée, même dans les expériences 111 et VII. qui nous ont donné les pontes les plus fortes, c'est en me référant à l'échelonnement de ces pontes, qui se sont faites suivant la marche habituelle d'une mère uni(|ue cliez cette espèce.

Pendant la durée de ces expériences, j'ai porté nombre de fois les préparations sous le microscope, pour voir ce qui s'y passait. Malgré cela, je ne trouve dans mon journal que trois mentions de mâles ol)servés directement accouplés. Je les voyais au contraire très actifs et 1res agités, circulant sans repos au milieu des femelles, en se heurtant à tout instant à elles, mais sans avoir l'air de jdus s'en préoccuper que si elles eussent été des corps inertes, quelconques. 11 semble donc que l'instinct sexuel soil bien peu développé chez ces

m) K. -MAI l'A s.

iiiAlc-. Mais ((iiiiiiH' il y a unr (lucsliuii luii inti'Tcssantc. sur la(|ii('ll(' jaiiiai h rrvtMiir à prupus dos autres espèces et dans les cunsidrralidus ,i;(''ni''ral('s. je ii'v insistr |»as plus li)nguement ici.

In autre fait. s<' rattadianl au pirrrdcnt, est la stérilité absolue des expériences \\, \]\\. I.\, .\, XI. (|ui cependant étaient toutes pour- vues d'un cliillVr pidjxii rhinncl de iiiàlcs plus élevé (jue les autres. Or. d'après les noies de mon journal. Ions les mâles de ces expé- i'i(>nces étaieid d'oi'ii;ine li('"tér(maniiipie. tandis (jue sur toutes les aidres exjM'riences. ils liraient leui' origine d'une fécondation aulo- ganu'. Il send)le dune l'ésulter de ce fait (pie la fécondation hétéro- ganie, loin de rr'ii(''n<''rer l'/'iieruie et rinslinct sexuels des nulles qui en dérivent, senihie plidtM contribuer à les affaiblir encore. Je dis semble, paice (|ue les faits observés ne sont pas assez, nond)ieux pour éniellre uncanirnialion conii)lèle. Mais en revanidie. ce ipn est bien certain, c'est (pu' ces niàles bétéi-ouanii(pu's, uialgi'i'' leur urand nombre, n'iud pas j)lus de valeur que les mâles autogami(iues pour la pi-oj)a,uation et la conservation de l'espèce. Je doute, d'ailleurs, ([u'il s'en produise jamais dans la nature. Avec des animaux aussi peu lascifs que les mâles de noti-e Kbabditis. il doit falloir les condi- tions toutes particulières de séqueslralicui je les ai tenus, pour décider quebpies-uns d'entre eux à s'accouplei'.

Mais le fait le jdus im|)oiiant consigné dans le tableau ci-dessus. c'est la baule pi-(q)oition de maies obtenus dans les élevages des pontes issues de fécondations bétéroganiiipu's. De 1 à :2 niâtes pour mille, nous montons à idii pom- mille : c'est-à-dire au (diillVe babi- tuel des llbabdilis ilidïipies. l'ar suite de celle b'ciMidation iK'li'roga- mique. l'éipiilibre entre les deux sexes se Iriaixc n'tabli. i.a b'Cdnda- lion de ces femelles beimaplirodiles. pr'cscjue absolument tln'-lyloUes. par leurs i-arissimes mâles, a doru' sur elles une itdlnem-e arn''notid<e lrè> mai'(piée. Rrauer a déjà constaté (die/. \'.\/ii/s une action ari-(''- iiotolvc semblable de la ('(''condal ion par mâles. D'après lui. lois(pie

' IJcilr.-iic'- /lie Kciihliiiss dci' IMi\ ll(i|iiiil<((. in : Sil: iiii;/sl/fi-it/itc (1er L-iiiserlic/ien Ali<i<lfi"ii' ili-r W'issenscfiiiflrn eu W'ifii, I. I-XV, 187;!, |i. 27^-291,

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 491

les femelles partli(''nogénétiques <le ce crustucr ])liyH()pode sont fécondées par les mâles extrêmement rares, elles cessent de pondre des œufs femelles pour ne plus pondre (pie d(\s u'ufs niAIrs. [ci l'ari'é- notokie serait devenue absolue.

Cette arrénotokie, causée par une fécondation de niàlcs d'origine particulière, agissant sur des femelles d'organisation sexuelle égale- ment spéciale, était très intéressante à constater. Elle est la cunti-e- partie de ce rpii se passe chez les abeilles, on la fécondation détermine une thélytokie absolue. C'est un nouveau cas de déterminisme sexuel en dehors des influences de la nutrition, influences que certains auteurs prétendent être les seules agissantes dans ces phénomènes.

Les femelles d'origine hétérogamique, sœurs des maies dont nous venons de parler, sont des femelles hermaphrodites piotérandriques absolument identiques à celles des générations autogames. J'ai cepen- dant tenu à m'assurer si les produits de leurs pontes seraient égale- ment semblables, autrement dit si la fécondation hétérogame n'avait pas encore quelque influence sur les individus de la seconde généra- tion. J'ai donc conservé et fait pondre 38 femelles d'origine hétéro- gamique, en élevant jusqu'à l'âge adulte les jeunes issus de ces pontes. J'ai obtenu ainsi ^2.964 individus, dont ^2.\)m femelles et 7 maies, soit 2,3 pour 1.000 de maies. Cette proportion est à peu de chose près la même que celle des grandes cultures résumées plus haut. Il en faut donc conclure que l'effet de la fécondation hétéroga- mique ne se fait plus sentir dès la seconde génération.

Plus loin, ({uand nous aurons étudié les autres espèces hermaphro- dites protérandriques autogames, nous développerons les idées aux- quelles nous sommes arrivé sur la signification de ces mâles raris- simes dans la biologie générale de ces êtres.

Vers la fin de la premièn» série de cultures expéi'imenlales erdre- prises en juin et juillet, je voulus examiner au microsco|)e. avec un fort grossissement, létat de la glande génitale d'un mâle. J(^ fus tout surpris de voir de beaux ovules occuper la région de la glande où. à l'état normal, mûrissent les spermatoblasl es (pi. W'II. lig. 2). Ces ovules

49^ E. MAIPAS.

paraissaient fotl hirn consliturs. de diiufiisinns nunnales, avec une «rosse vésicule gerniinative nucléolée, et disposés en série croissante ré"-uliérement. Us étaient absolument identiques de tous points aux ovules de l'organe génital des femelles. Le testicule ne présentait rien de particulier dans sa ronfDrmatinn générale et le léservdir séminal contenait de nondurux spermatozoïdes, entassés les uns sur les autres, comme chez tous les mâles observés jnsiiu'ici. Aucun doute n'était possible, j'avais sous les yeux un testicule lierni,i|.iiro- dite protérandrique, comme l'ovaire des sœurs de ce mâle.

A ce moment, il me restait encore dans mes cultures :20 mâles, .le les examinai tous un à un et trouvai (> bermaphrodites et ii uni- sexués. Tous ces mâles tiraient leur origine de fécondations bélén»- gamicpies.

Dans la seconde série de mes cultures, entreprise au mois de (lécend)re. je fis des recherches pour voir s'il s'y rencontrerait de nouveau des mâles hennaphrodites. J'examinai dans ce but. avec le plus grand soin. 00 mâles, dont 10 d'origine autogamique et .'iO d'ori- gine bétérogamitine. Au moment je les plaçai sous le micros<-o|ie. ils étaient adultes depuis -i. 5. t) et 7 jours. Je ne déci.uviis d'ovules chez aucun d'eux. Ces cas d'bermapbrodisnn^ masculin ne |iaraissent donc pas très communs.

11 était intéressant de s'assurer expérimentalement si les généra- tions hejMuaphrodites pouvaient se conserver et se reproduire indéfi- niment |»ai- simi»le fécondation autogauii(|Ue : ou bien si leurs l'acul- tés reproductrices s'affaiblissaient et s'épuisaient dans une auloganne absolue et si une féiondation croisée devait intervenii' de temps .'i autre poui- les régénérer.

l'our résoudre ces intéres.santes questions, j'organisai une cullm-e dans bupu'lh' j'eus toujours soin, à chaque génération. d'i>oler li's lepi'oducteuis avant (pi'ils ne soient adidles. de façon à ètie hien certain (praucnn mâle n inlerviendrail dans la fécondation des

fV Iles. (;ba(pn' génération fui inscrite sur un journal à la date du

joui' les premiers leufs furent |Mindus. \\wj:[ b'niello reproduc-

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 41)3

ti'ices furent isolées ensemble pour chaque génémlion. Eeurs u'ufs mélangés et les larves (|ui en sortirent formèrent la génération suivante.

('ette culture fut entretenue ainsi <lii l^'' décembre jus(|ue vers la fin de juin, et dans cette période de temps j'enregistrai 5:2 géné- rations. Dans les mois d'hiver, avec une température moyenne de lA" à 15'^ centigrades, les générations se succédèrent tous les cinq jours. Au mois de juin, la tenq»érature s'éleva h i'^'> ou •!¥ centigrades, elles se renouvelèrent tous les deux jours.

Pendant les mois à température frafche ou moyenne, tous les représentants de chaque génération se montrèrent vigoureux, et bien portants. Mais lorsque nous arrivâmes aux températures de 23" à 24" (]. <lu mois de juin, jr remarquai de nombreux cas de dégénéres- cence. Beaucoup d'œufs, après avoir commencé à évoluer, s'arrê- taient à des degrés divers de développement et finalement avortaient. Dans quel(iues-uns, on apercevait de petites larves repliées sur elles- mêmes ; mais elles étaient si étiolées et malingres que la plupart ne réussissaient même pas à briser la co(|ue de leurs œufs. Celles d'entre elles qui y parvenaient, mal conformées et incapables de prendre delà nourriture, ne tardaient pas à périr. Ces cas d'étiole- ment et d'avortement se multiplièrent tellement dans les derniers jours de juin, que je dus renoncer à continuer cette culture.

Tout d'abord, j'aurais pu être tenté d'attribuer cette dégénéres- cence h la reproduction par fécondation strictement autogame. Mais cmnme j'élevais simultanément un autre Rhabditis hermaphrodite, le //. nuf/iicr.si, mis en culture' méthodique seulement depuis qu<'lques semaines, et que je constatai dans cette culture des avorte- ments et des dégénérescences encore plus nombreux et plus intenses, je dus écarter cette explication. Je crois donc que la seule et vérital)le cause de ces dégénérescences fut l'élévation de la température. Cette opinion me paraft d'autant mieux, fondée qu'aux mois de juin et juillet de l'année précédente, j'avais déjà constaté des phénomènes semblables dans les cultures je puisais les sujets pour mes expé-

i».>i K. MAIPAS.

lirnccs (Ir rdVTniKl.iliiiii. (".'«'sl h l;i siiil*' ili' riiii|»iissil»ili|('' di- iin' |)r((ciirrr de iKHivraiix. sujets (iiic j'avais airèlor cdlr iti'cmiric si'Tic iri'X|ii'ii('iHTs. i;t (•fpt'iidaiil. ji' n'avais ce NéniatiMlr (diiv. moi en rullurr (iiic dt'|»iiis deux mois. [)uis(nu' c'est au i*''' mai (juc j<' l'avais d(''riiuvi'rl. C/t'st doiir iiieii à la tem[)ri'ature (ju'il faut attiihu'M- la cause de ces dcnéuérescenccs. Mais mius icvicndnms sur ce |Miiut à |ii(i|ti>s du /{/ui/)(/i/is Cfii/ss/nic/i.

(Juoi (|u'il eu soit, cette culture a d(''nntutré ([ue ce Ni'uiatiidc [kui- vail se re|»riiduire n\nuiièr-emeid pendant au moins cin(|uante liiMii'-- raliuns avec des lëcundaliuns sli'iclrmenl uuloganies.

nUAliDITlS CAt SSAMCI.I luilii

J'ai trouvé cette espèce une seule l'ois à \ire. en Normandie, au nujis de si'plemlire 1<SU(>. .l'avais l'veutri' un A/-io/i cm iiirirnrnm. variété (ilrr. pour reclieridier dans s(Ui intestin les .Némalodes (pu^ Duiardin e( Schneider y mit sii^nalés. Au lieu de ces derniers, je ren- contrai cin(i larves enkystées, (pu' j'isolai sur- une lamelle creuse avec de la idiair jiourrie de limaces, (les larves se d('"senkystèrent. s'ac- ci-urent el. deux, joui's après, l'ommencèrent à pondre des (cul's évo- luant iM\u,ulièrement. J'avais all'aire à un niKivel licrma jdiroilite pro|érandri(iue autoj^ame. (lumme je devais lentrer en Aliii'rie peu de temps après, je lis enkyster, en les nourrissant mal. les nmulireux. descendaids de ces cin(| larves primitixes. .le d('posai les larves enk'vstécs ainsi olilenu<-s sur de la lei're urasse h u m id<'. (pie j'enfermai dans un ^ros tulte de verre. Dix jours plus tard, arrivi- à Aliçer, j'organisai un terrarium avec crllc li-rre uitrmande cl |ilacai dessus (pud(pu's petits morceaux de (diair à moilii' pourrie. Deux jours après, j'avais de nombreux exemplaires du nouveau Kliahditis liermapliro- dile. avec lesipud)* j'organisai ^r< cultures sur lanndle creuse, je l'ai conservé pendant liienti'il deux aiiui'es entières, .le le dédie

à I; ''uioiredu reuretli' !>'■ Caussamd. proles-eiir à j'ilcolede mi'-de-

cine d'Al.ner.

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 495

9

Corps 3074 [A

Œsophage 3i:^=^/,

Queue 128= V-h

Vulve 1Ô44

Diamètre 171 = Vi»*

Cavité buccale 22='/' s

Spicules

1973 [A

286 = Vt

57 = y M

100= i/vj 19 = '/.s 7?

■IIX'NE

vriiaiit d'rclijrL'

3(X) [A

89 = Va 33 = I/o

lfi=Vi9

13 = V7

La taille des femelles adultes varie entre 2.300 et 3.000 [x : relie des niàles entre 1.350 et l.«)TO [l.

Le corps des femelles (pi. W'I L fig. i). île forme presrjue cylindrique, s'amincit un peu et graduellement en avant, il finit par la tronca- ture de la bouche. En arrière (pi. XVIl. fig. 7), il se teiniine en forme ovoïde oblongue. prolongée par une (jueue étr(^it(\ rétrécie brusque- ment. Observé à la lumière transmise, il a raspect noii'àtre opaque, connu chez les Rhabditis. Cette opacité est causée par les num- lireuses gi'anulations dont les cellules de l'intestin sont cbai'gées. I>e mâle. })his court, est toujours aussi propoitionnellement i)lus mince et plus eltilé (jue la femelle.

l^a cuticule, incolore et assez ti'ansparente, est lisse, sans striation ni ornement d'aucune sorte, .le n'ai point vérifié l'existence ou non d'une mendjrane latérale.

La bouche termine l'extrémité antérieure (pi. XVn, fig. 5) sans rétré- cissement particulier la dislinguaid du reste du corps. Elle est bordée pai' trois gF-andes lèvies échancrées, portant une fine papille sur chacun de leurs lobes, six en tout. La cuticule, très amincie sur c(>s lèvres, les fait apparaître comme saillantes bors d'un étui. La cavité buccale, longue de 18 à. 20 [x, a la forme d'un cylindre régulier forte- ment chitinisé, avec un r(''tr(''cissem<'nt })ostéiieur relativement très développé.

L'œsophage (pi. XVII, fig. 6), long chez les femelles de 280 à 340 [x et chez lesinales de 230 à280[JL, a la forme habituelle chez les Rhabditis,

VM\ K. MAIPAS.

avec s«'S(l('iix IhiHk's ni-tlciiicnl rrnflrs. I.p liulltc jiosti'Miciii'. un peu jtirifitnnr. est iiililii de clapets ( dents i très poil (lrvelo|»l»(-s. l.a gaînc ii'sopluiiiionno remonte presque jus(pr;i l'exlrémité anléiieuic de la cavité Imecale (pi. XVII, lig. 5).

I,a (piciie des femelles (pi. XVII. li-. Ti. luiimic de iO:ià i:>:» [l. in-f-nd (faiioid. à partir de ramis. une foriiie (ivnïde dans son pi-eniier tiers ant(''ririir. puis se rétrécit hrnsipiniicnt en forme d'alénc cnijé'e en pointe ai-ui'. légèrement inlléidiie de côté. Exactement an nivean du réirécissenienl. existent deux lin(>s j)apilles latérales. Cette conforma- tion de la qnene est raractéris|i(pu' de l'espèce et permet de la distin- guer sans peine.

Les cellules di' l'intestin des individus l)ien nourris ciudieniUMit de Uonducuses granulati(Uis. ipii le l'oid a|iparaiti'e avec un aspect noi- râtre opaipu'. Dans le tiers postérieur de l'intestin, ces granulations sont coin])osées en grande partie de corpuscules biréfringents, tandis (pu'. dans les deux tiers antérieurs, ces corpuscules n'existent plus, et toutes les gi-anulations y sont de nature aihumino-graisseuse.

.le n'ai pas étudié la structure cellulaire de l'intestin, mais je la crois ideidiipu' à celle de l'intestin du lilidUtlilis /'//'//tnis, c'est-à-dire composée de deux rangées de grandes celhdes |»eu nondireuses. Les jeunes larves venant d'écloir (pi. X\ III. lig. "2) sont, à ce point de vue. absolument identi(iues à celle du /{. r/rf/tnis. avec le mènu' n(unl»i'e(le noyaux et la même disjtosition.

Le collier nerveux (pi. \\\\. lig. I>. r) se présiMite av<'c la t'ornu' et la disposition ordinaires. Il euduasse la portiiui ri'tré'cie de 1 u'so- pliage eidi'e les deux bulbes, en s'inclinant oliliipieuieni vers la face ventr'ale.

L'aj.pareil d'excrétion ipl. XVII. (ig. 0. r) s'ouvre |)ar un lin canali- cule cbitinis('' dans le poi-e situé' au niveau du bulbe p(»s|érieur.

L'organegénilal femelle (pi. W 11. Ilir. \) a une conformation géné- T'ale absolunu'ul identique à celle du Hlidlxlilix ('h'<i(in>i. Il en dilVère dans la |>lus grande dinuMision i\v< uti'rus. ipil pen\ cul contenii' cba- cun jus(|u'ji .■")() à bO ii'ufs. Il eu dilVère encore par l'absence de ratdiis

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 497

dans la poiiiun repliée de l'ovaire, conslituaiit le gerinigène. Cette portion repliée ne se prolonge jamais jusiprau niveau de la vulve. Le tuba, ou oviducte, sert également de réceptacle séminal. Les œufs, de forme plutôt cylindrique qu'ovale, mesurent 60 [x en longueur et 87 [A en largeur. Leur coque e.st lisse.

La queue du mâle (pi. XVIII, lig. 1, A. 13) s'élargit en une large bursa ouverte en avant et du type pélodérien. c'est-à-dire enveloppant com- plètement l'extrémité de la queue. Cette extrémité se confond sans limite définie "avec la partie postérieure rétrécie de la bursa. Celle-ci est relativement assez longue, et en avant s'étend jusqu'au niveau de l'extrémité antérieure des spicules. Elle est armée de 9 paires de pa- pilles, disposées en groupes de trois : un groupe postérieur terminal assez tassé, un gmupe médian moins tassé, enfin un groupe antérieur à papilles très espacées. Ces trois dernières papilles seules sont préa- nales. Enfin il existe encore une papille impaire sur le bord antérieur de l'aijus.

Les spicules et le gorgeret, ou j)ièce accessoire, sont colorés en bi'un foncé. Ces pièces (pi. XVIII, fig. I, A, B) sont très longues et très vigou- reuses. Les spicules mesurent de 70 à 85 [x. Ils sont indépendants l'un (b? l'autre. Leur pointe est mousse épaisse et ils s'élargissent peu en en avant. Le gorgeret mesure à peu près un tiers de la longueur des spicules.

Des glandes rectales nucléées existent sur les faces dorsale et ven- trale du point de jonction de l'intestin et du canal déférent.

Le testicule est construit d'après la forme normale cbez les Rbab- ditis. Chez tous les individus observés, j'ai toujours vu le réservoir séminal rempli de spermatozoïdes. Ceux-ci (pi. XVII, fig. 1 1), de formes et de dimens-ions identiques chez les mâles et les femelles, sont assez volumineux. De forme sphérique, ils mesurent 9 [x en diamètre. Leur plasma est finement granuleux et, au centre, on distingue sans peine un petit noyau conq)act. Je ne les ai jamais vus exécuter le moindre mouvement,

Le lîhubditis Caussaneli est ovo-vivipare, mais surtout ovipare.

ARCH. UE ZOOL. EXP. El UÉ.N. 3" SlilUi:. T. VIII. 1900. 32

iU8 K. .MA II 'AS.

Les «iHifs s'ciiiinagasinent dans les iitrriis. ils si'')t»iiinriit le plus souvciil {)r<'S(iiu' jus(|u'aii moiucnt de riM^ldsimi. IN sdiil ilmic |i(piiiliis à un (leyrr de développement pi('S(|u<' tdiijouis très avance', (lin'/, les femelles complètement adultes, un peut comptei- dans eliaque utéius de cinquante à soixante œufs, nuehpies-uns de ces œufs éclosentdans l'utérus, et les jeunes sont expulsés au dehors avec les œnifs non encore éclus. N'ei's la lin de la proilMctidii des (eufs I^M'ondés. ces reli- sions intra-utérines se miillipiicnl. Les jeunes ainsi produits trouveid à se nourrir dans l'uti'rus aux dépens des leuts non tV'condés et dé- poui'vus tle co({ue ipii eommeneent à y arriver. Ils s'accroissent dans ce milieu clos et, en s'agilant. linissent par en déchirer les parois. Ils se répandent alors dans la caviti' yi'm'rale et attaquent les viscères de leui' mère. (!e||e-ei pi'-rit dévorée inti'i'ieurenu'nt pai" ses eid'ants. Seule sa cuticule sultsisle, foniiant un long sac transparenl. dans le- quel on voit s'agitei" les jeunes Uhahditis. Au moins la moitié des fe- melles finissent ainsi. Les autres continuent à produire des (euXs sté- riles sans coque, qui pondus au d(dnjrs se désorganisent immédiate- ment. Ces œufs stériles s'emmagasinent également dans les utérus. (|Ui en son! son\enl hourri's et distendus, dette |iidduction d'ieufs stéi'iles peut se ('(tntinuer ainsi ])endant cin(( à six joui's, avant (pie ces femelles ne menrenl d'épuisement et de vieillesse.

.l'ai is((Ié h plusieurs reprises des femelles, afin de me i'endr(> comj)te du nomhre d'(eufs fécond('s (pi'eljes jx'uvent pondre. Li's chillres oïd variéenlre :2.')0 et IJOO. d'ofi il l'anl conclure (jue la glande génitale renielle, dans son roiictionnenient comme testicule, est limi- ti'-e à la pidduclion de i>."iO à ;{()() spermatozoïdes, (les :2.'')0 à l{00 (eufs IV'condi's. par une lenqM'rature de :20'' c. sont |»on(lus(lans un es|iace de trois jours. Avec la même tenqiérature, rr> femelles peuvent encore pondre pendant (1 J(MMs. après ('•|)insenient de leur stO(d{ de s|ierme. Il en faut donc com-lure (pie leur ulande g('nitale est en état de produire trois l'ois plus d'ovides (pw de spermatozoïde^ et que les deu\ tiers de celji' pcdducilon soni parladement inulilcs et destinés d'avance à la doiruclion.

.MODES KT FOUMKS l)K |{ Kl 'KO DICTION DES MvMATODIlS. Wl)

L'existence de ce Néinjitude est aussi eourte el aussi rapide que celle du Hhdbditis clctjtnti^. l'ar les détails dans lesquels nous soninies entré jdus haut propos des pontes, on a jiu voir que c<>tte existence s'écoule et se t<'rniine d"nne faron identi(pi<' à celle de son congé- nère.

Les jeunes, venant d'éclore (pi. W'III, fig. ^), mesurent environ 800 p.. Us possèdent déjà tous leurs organes au complet, sauf l'organe génital encore très laidimeidaii'e. (lomme chez le JihdlxUlis cldjam^, les proportiojis des pai-ties du cor[)S sont très difîérentes de celles de l'état adulte. L'œso})hage égale 1 8 et la queue 1 9 de la longueur totale, au lieu de 1 9 et 1/24. 11 en résulte donc que, dans l'accroisse- ment définitif, la plus grosse part est fournie par la région médiane, qui se multiplie 0 à 7 fois, tandis que l'œsophage et la queue ne se multiplient que 3 à i fois. L'intestin est conqx)sé de 18 cellules, disposées sur deux rangs et indiquées par 18 noyaux volumineux pourvus d'un gros nucléole (pi. XVIL fig.!)). Le rudiment génital (pi. XVII, fig. 10)se composede deuxgros noyauxgerminatifs nucléoles placés au centre et de deux petites cellules somatiques, une à chaque extrémité, l«> tout envel(ippé d'une fine mernhrane anhyste.

La mue. l'enkystement <4 l'accroissement de cette espèce ont été longuement étudiés dans mon travail sur la mue et l'enkystement, pages 578 et 006 *.

Le Rhabditis Cai/ssanc/i est assez agile. Il se déplace à l'aide de mouvements ondulatoires; mais il n'arrive que diflicilement à sortir des goutt(>s d'eau dans lesquelles on l'élève. Son élevage sur lamelle creuse est très aisé, en le nourrissant de chair [lourrie.

On j)Ourrait être disposé à rapprocher celte espèce du HhdlxUlis (Leploderaj fœcumhi de S(dineider, trouvé également par le savant allemand dans des Arions -. Malheureusement nous ne connaissons ce dernier (pu' par deux es(piisses très sommairesde l'o'sophage et de la (|ueue femelle. Cependant la contiguration (it les proportions de

' Archives de Zooluij iv, (. VII, iKi|i).

■^ Moiioii rapine (1er Neimitoden, \k •''•'> I''- -^> ''ri- ''. "i 'j-

500 E. MAI PAS.

cctl»' (liTiiiric sont si (lillÏTonlcs (le itIIcs du //. (.'tn/ssa/icli . ijuil inc sçmble impossible do penser à assimilci- ci's drux (uiiiiev. Avi'c la caractéristique du iiiàle, telle (jup j'ai pu la dniincr. le ilcitiiiM- con- stitue une espèce bien définie

Lorsque j'eus bien reconnu l'i-tat lienuaplinHlitc pinli''i;mdii({ue autogame de cette espèce, je pensai à rechercher si je lui trouverais des maies, coMinie cln'z le liluilxlilis ch'ijdnx. .le proc(''dai dans ces recherches d'une façon idculiipu' à celle (juc j'ai di'crile plus haut à propos de ce dernier.

Au mois d'octobre et de novembre. 1 i cultures furent ainsi orga- nisées, triées et dénombrées. J'y comptai li.740 individus, dont -14.719 femelles et 21 mâles : soit 1,4 cf pour \ .000 9 ^^^ pi'oportion est identique à celle que nous avons trouvée che/, le lihdhdilU (•lc(i(ins. De iiiènu' (''ualenieiil (|Ue clie/ ce deniier. celle pi'((poi'tion est une moyenne tirée de la totalité de mes cultures, nuiis non rigoureuse- ment exacte pour chacune d'elles. En effet, sur deux fl'entre elles, composées la première de 8T(), la seconde de l.UJO individus, je trou- vai respectivement 3 et 0 mâles, soit 8,i cf pour 1.000 femelles; tandis (|ue sur (piatre autres, l'oiinant un total de \\.~i\-l individus, je n'en rencontrai pas un seul.

Ces 21 mâles m'ont tous paru bien constitués. Plus courts et plus grêles (jue les femelles, ils circulaient l'apidfMuent au milieu d'elles dans un mouvement et une agitation perpétuels. La bursa. les s|»i- cules el les testicules se montraient avec une organisation normale. Le réservoir s(''niinal (Mail bourré de spermato/.o'i'des. identiques ]tar leur volume, leur slrucl ure el leur conformation à ceux |iroduits par la ulande u(''nilale des femelles liernia|)hid(li|es. A tous ces points de vue, ils se comportaient d'une faç(Ui parl'ailenienl senddable à ceux du /{/i(ih(/ifis f'/t'f/nîis.

Ajti'ès avoir l'econnu l'exislence de ces mâles. i'enlre|Mi> (|Ue|i|ues expi'riences pour voir s'il ne serait pas [lossihle de diMeruiiner les conilitions de li'ur a|i|)arilion el d'en accroître à xol^nh' li' munlire. J'essayai d'abord l'inlluence d'une alinienlalion lusuilisa nie. Afin

MODES ET FORMES DE REPRI (DICTFOX DES XEMATODES. r.Oi

(1110 l'on puisse voir dans (lucllrs conditions j'ai o[)r'iT. je r('|iroduis intryralenionl le journal de celte expérience.

(Il janvier. l6o c.) Isolé, dans une i:;oulle d'eau pure, 8 larves en voie d'enVcluer leur deuxième mue et traînant encore derrière elles leur dépouille exuviale.

(12 K»") Hien que complètement privées de nourriture, ces larves du troisième stade ont continué à évoluer et. à 10 heures du matin, quelques-unes commencent à ell'ectuer leur troisième mue. 8 heures du soir : toutes ont achevé leur troisième mue.

(i;} Kju) {^2 11. m. Elles sont très émaciées. Le cor[)s est devenu transparent et, à la lumière polarisé(\ je ne vois pas trace d(> corpus- cules birétVini;-ents. Les cellules de fintestin sont hyalines. Ajouté de 1,1 chair pourrie. 7 h. s. Les animaux hien nouri'is cette après- midi (»nt rejiris tonte leur vigueur. Les cellules de l'intestin sont reuqiliesde granulations aihumino-graisseuses, qui rendent l'intestin noirâtre et opaque dans toute sa longueur, indice d'une alimentation abondante. Je les replace dans une goutte d'eau pure,

(14 IC)") V) h. m. Les larves ont jeûné toute la nuit et paraissent assez émaciées. Donné nouvelle nourriture. 11 h. m. Bien nour- ries ; les cellules de l'intestin se sont regarnies de granulations et l'intestin a un aspect noirâtre opaque. Replacées de nouveau dans une goutte d'eau pure,

(15 igo^ 5 ii_ lyi^ i^fig animaux ont el't'ectué leur ([uatrième mue. Ils sont très émaciés, les cellules intestinales claires et vides de granu- lations. Redonné noiirritui'c. 1:2 h. m. Ont beaucoup mangé : intes- tin noirâtre opaqu(,' : re]»lac('' dans eau jiure. 8 h. s. Très émaciés : redonné nourriture.

(IG IC)'^) G h. m. Intestin redevenu noirâtre et plein de granu- lations : replacé dans eau pure. 8 h. m. Commencent à pondre. 8 h. s. Assez émaciés : :2i u'ufs : redonné nouri'iture.

(17 15°) 8 h. m. Les animaux nourris toute la nuit ont pondu un certain nombre d'ieufs : lintestin est redevenu noirâtre opaque par accumulation de granulations. Rien (pie ces animaux

502 K. MAT l'A S.

soient compltMiMiiont adultes, ils n'attei^nonl i»as la loimuour iiiiiiiialtM't leur iliaiiiètic au milieu du coriis est rclalivrinciil prlit. En ell'ot. il no niesuro quo TU à <S0 [>.. chillVo bien au ilessuus tic ctdui des imlividus élovrs ndianalonienl, dioz lps(|U(ds il sT-lT-vf jusnu'à 1-40 [Ji.. < !'■ dianirti'c rrdiiil csl ('■vidt'iiiiiif'nt le r('sultal du faillie drvc- loppenu'ul des organes ^l'iiilaux. Krjdacr dans eau pure. 8 h. s. Kniaciés ; peu pondu ; ird(uiu('' uouriilurc.

(18 14") 10 h. m. Intestin re(|t'venu i)i)a([ue noirâtre ; i-eplaeé dans eau j)ure. •.) h. s. l'ondu peu d'o'ufs : i-edonué n(uuri- ture.

MO 11") 8 h. m. Piuidu un certain noudire d'ieuCs : replaci' dans eau |iure. 8 li. s. C.oidinui' à |)ondre; éuiaeiés ; redoun»'' nourri- ture.

(20 li") 6 h. m. Pondu : une mère mortc^ ; re|)laeé I(>s autri^s dans ean pnre. 8 h. s. Kedonné nourrit uic

(21 15") Encore pondu quelques bons œufs pendant la nuit ; mais les sept femelles ont épuisé leur stock de spermatozoïdes et dorénavant ne produisent plus (jue des (eufs lum fécondés, se désor- ganisant inniu!'diatement.

Enumi'ration des individus devenus adultes issus de chacune des pontes :

9 cf

(22 15") Tontes du Ki. 17 110 0

(2:J 15") 18 2i:{ 0

(2i li") !'.> IU5 0

(25 13") 20 124 1

(2«i 12") 21 T<; 0

Totaux 718 I

Ainsi done. durani le cours de celle expé'rience, les larves ont édé lol.ilcmenl privé'cs de iniunil me pendant la duri'c entière du troi- siènu' stade cl de la troisième mue. Ce stade est assez importa ni pour le iléve|np|i('nienl e| raccroisscment di's (»ri;anes i;i''uitaux. Pendant

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. rm

le qiiatriènio stade, beaucoup plus important, elles ont subi trois alternatives d'abondance et de famine et finalement ont effectué leur quatrième mue dans la disette. Pendant le cinquième stade, qui est la période de maturation des ovules, ces alternatives d'abondance et de famine ont été répétées six fois.

Malgré cela, ces changements fréquents etcomi)lets des conditions alimentaires ne semblent i)as avoir eu le moindre efTet sur la sexua- lité des produits de ces huit femelles. Ils en ont seulement considé- rablement réduit le nombre, puisqu'en moyenne, chacune d'elles n'a pondu que quatre-vingt-dix œufs fécondés, tandis que chez les femelles convenablement nourries, cette moyenne approche de 300 ; c'est une i-éduction de deux grands tiers du chiffre normal des pontes. Nous concluons donc, comuie nous l'avons déjà fait à propos du Rhahditis p/('(/ans, la disette d'aliments n'a aucune action déter- minante sur la sexualité de ce Nématode.

J'ai également essayé d'obtenir des fécondations hétérogames, soit avec de jeunes femelles n'ayant pas encore commencé à pondre, soit avec de vieilles femelles ayant épuisé leur propre stock de sperme. .Te procédai d'une façon absolument identique à celle décrite plus haut à propos du Rhnbditis eleyans. *

Dans ces expériences au nombre de neuf, vingt-cinq maies furent isolés avec trente-deux femelles ayant épuisé leur stock de sperme et dix mâles avec dix jeunes femelles n'ayant pas encore commencé à pundre. total : trente-cinq mâles et quarante-deux femelles. .l'ob- servai avec le plus grand soin et très fréquemment les couples réunis, qui vécurent ainsi (l(>s temps variant entre cinq et dix jours. .Jamais je n'ai vu un malc faire la moindre tentative de rapproche- ment avec une femelle et, a fortiori, jamais je n'ai pu constater un accouplement. Aussi les trente-deux femelles, ayant épuisé leur stock de sperme, achevèrent leur existence en ne pondant (jue des œufs non f('condés. l^es dix jeunes femelles pondirent d'abord la quantité d'œufs fécondés propre à ces hermaphrodites, et de ces œufs il ne sortit que des femelles. Les dix uu'^res ensuite, comme les

504 E. MAUPAS.

trente-deux piécôdentes, terminèrent leur existence en pondant des œufs stériles.

Il en faut donc conclure que. chez cette espèce, les niales sont devenus inaptes à l'accouplemenl, malgré leur orjuanisalion parfaite en apparence. Cette inaptitude, en elVet. ne sendde pas [provenir d'un (l(''faut d'ornanisalion du testicule. C.el organe, clie/. tous les luAles (il)servés. était très noiinaleuient constitué et le rései'voir sé- juinal toujours iMuidé de spermatozoïdes bien conformés. Les organes de copulation (hursa. spicules) eux-mêmes avaient très bonne appa- rence. Par tout l'ensemble de leur morphologie, ces juAles avaient un extérieur parfait. Dès lors, il nous faut admettre que seul l'instinct sexuel, le sens génésique, est aiioli chez eux.

Alin (le véritier si les générations heruiaphidililes |»euvenl se con- server et se reproduire indéliniment ])ar simple fécondation autoga- mique. j'ai entrepris des cultures semblables à celles décrites plus haut à propos du fthnbdilis deyansi. Les procédés et la méthode furent absolument identiques.

Une première culture, commencée le l^'" octobre, dura ius(|u'au 0 juin, date à ia(iuelle elle s'éteignit avec la 49« génération. .Uiscprà ce moment, je n'avais remarcpié aucun signe de dégénérescence, et les générations précédentes s'étai<'nl monli'ées aussi vigoureuses qu'au début de la culture.

l*our des raisons inutiles à i-aconter ici, la 48*^ gén('ration fut assez mal nourrie |»endant sa p(''rio<|e larvaire'. Loisi|ue les larves attei- gnirent l'âge adulte, elles lurent mieux pourvues et j'en conservai une centaine comme reproductrices. La temp(''rature s'était ('-levée à ±\\ ou :2't" c. .le constatai alors (pu". chez beaucouji de ces l'euielles adultes. les organes génitaux mal développ(''s ne |>ro(lui>aieul ni O'ufs ni spermatoZ(yi(les. Chez d'autres, ces organes, sans dout(> ujoins atrophiés, donnèrent (pwhpies «eui's. mais ipil ilenieurèrent stériles faute de s|iernialo/,oï(les pour les b'-conder. Chez (iuel(|ues rares individus seuieuienC la proiluctioU des leui's l'ut |>r(''Ci''(li''e (le la furniation de (pichpio >peruialozoï(les. eC en les recueillant loUS

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 505

avec le plus ^land soin, j»^ parvins h rrunii' nne trentaine d'œufs fécondés d'où sortiient autani de larves. (|ui constiliiérent la 49'' gé- nération.

Ces pondeuses, si mal douées au point de vue génital, étaient foi't bien constituées au point de vue végétatif. Far leur taille et i)ar l'or- ganisation de leur intestin, elle ne différaient en rien des pondeuses des générations préi^édentes. Elles ont d'ailleurs vécu fout aussi longtemps. Leur dégénérescence avait donc porté uniquement sur l'appareil génital.

Les trente larves tle la 49'" génération furent élevées avec le plus grand soin, mais une bonne moitié resta atropbiée et n'atteignit pas l'état normal adulte. Parmi celles qui y arrivèrent, les unes furent absolument stériles et les autres pondirent des œufs non fécondés, comme dans la génération précédente. Pas une donc n'avait formé des spermatozoïdes. Au point de vue végétatif, ces dernières pon- deuses étaient bien constituées et vécurent une vie normale.

Une seconde culture commencée au mois de novembre s'éteignit également au mois de juin suivant après avoir atteint la 41'' généra- tion. Elle s'était comportée normalement jusqu'à la 89" génération. Les générations se succédèrent régulièrement, les animaux forts et vigoureux, pondant le chiffre normal d'ceufs fécondés qui éclosaient dans de bonnes conditions.

Mais avec la 39'^ génération apparurent des phénomènes de dégé- nérescence tout h fait semblables ceux décrits plus haut dans la culture de l'année précédente, exactement à la même date. De cette 39" génération, je ne réussis à élever que cent cinquante individus, constituant la 40'' génération. Cette dernière se montra encore plus inféconde que la 39'', puisqu'en conservant toutes ses pontes, je ne pus amener à l'état adulte que quatre-vingts individus. Ces der- niers, représentant la totalité de la 41'' généi'afion, furent tous d'une stérilité absolue. Je les conservai en les nourrissant bien juscju'à leur mort naturelle ; pas un d'eux ne pondit d'œufs.

Cette stérilité, reparaissant ainsi deux années de suite à la même

506

E. MAUPAS.

époque, et se manifi^stanl avec dos foi-nios identiques, ne peut, nie senil)le-t-il. rire atliibure qu'à la leni|>rrature. Celle-ci, dans les deux cas, venait d'atteindre ^:2 à i'.\" c. (l'est d'ailleurs la conclusion à laquelle nous avons déjà (Hé amené par les cultures ilu /i/ifihf/ifis e/er/ana décrites plus haut.

Rii.vBDiTis Marioms niilii

.l'ai trouvé cette espèce sur des lombrics pourris qui m'avaient é|é envoyés de N'irc, en Normandie. Il y avait plusieurs vers en |>utr(''- faction. Un seul fourmillait de Nématodes, ce qui me lit |icnsfr (|ue ces derniers déi-ivaient de quchpies larves enkystées. au\(|iiell(>s le ver infesté avait servi d'hùte de son vivant. Par l'ahsi^nce de malcs, je reconnus bientôt que j'avais affaire à une espèce hermaphrodite protérandrique autogame. ,)c la mis en culture sur des lamelles creuses, je la tins en observation p(Midant eimi à six mois, .le la dédie au souvenir de M. Marion, profess<'ur à la faculté des sciences de Marseille, dont la zoologie française déplore la moi't i-écente.

Mesures :

9

Corps 2030 [A

Œsophage 2.57= '/s

Queue 128= '/lo

Vulve 1029

Diamètre 100= 1/20

Cavité buccale 28= Va

Sj)i(-ulo.s

La taille des bunelles adultes vari(^ entre 1H."»() et :?()."»() [x : ecllc des m.iles entre !:{(>() à 1 i.'iO [/.

Lr corps des femelles (pi. Wlll, lig. ',\) est fnsifornie Iir> allongé, s'allénnani doiicemenl vers l(>s deux exi r(''niili''s. Tinnipn'' en avant. il se ti'rniiiie en poinle line en arrièce. Obsecvi' à la Inmièr-e ti'ans- mise. il prend nn ;i>|)eil noirâtre upaipie. i'aus('' par les nondireuses

cf

JEl'NE venant (réolore

1 130 l>.

325 [X

228 = </6

100 =Vi

56 = V-'6

70= 'A, 6

56 = '/«

17 = V18

26 = '/..

16=V6

60

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 507

granulations déposées dans les cellules de l'intestin. Comme ehez les autres espèces, le corps des mâles, toujours plus court et plus grêle, est à peu près cylindrique dans toute sa longueur.

La cuticule est mince, incolore et transparente. Elle porte une fine striation transversale, si délicate. c(ue très souvent il m'est arrivé de douter complètement de son existence sur certains exemplaires.

La bouche (pl.X VllL lig.-i) est bordée par trois lèvres peu saillantes divisées en deux lobes chacune par une échancrure peu profonde. Chaque lobe porte une fine papille. La cavité buccale, longue de 28 (X, est parfaitement cylindrique ; ses parois chitinisées sont épaisses. L'étranglement et l'épaississement terminal, la reliant à l'œsophage, sont bien développés.

L'œsophage (pi. XVIII, tig. 5) se présente avec la conformation géné- rale habitueHe. Ses deux bulbes, de forme arrondie, sont très développés. Les clapets (dents) du postérieur sont vigoureux. La gaine œsophagienne de la cavité buccale remonte en enveloppant les trois quarts postérieurs de cette dernière.

La queue femelle (pi. XVIII. lig. G), qui mesure de LI5 à 130 ^a. se rétrécit d'abord assez rapidement, puis va s'effilant graduellement pour se terminer en une pointe extrêmement fine. Elle porte une paire de fines papilles latérales, insérées un peu au delà de l'extré- mité de son tiers antérieur. On peut suivre, jusqu'au niveau de l'anus, un prolongement interne de ces papilles, sous la forme d'une fibre mince.

L'intestin, à la lumière transmise, apparaft noirâtre opaque. Cette opacité est causée par les nombreuses gi'anulalions dont ses cellules sont chargées. Ces granulations elles-mêmes sont les unes de nature protéique et graisseuse, les autres cristallines biréfringentes. Celles- ci s'accumulent plus particulièrement dans le dernier quart posté- rieur de l'intestin. Chez les individus bien nouri'is. les (Cellules de celte région sont lillérabMnenI bdurrées de ces corpuscules biréfrin- gents, tandis cpi'ils sonl bien moins abondants dans les autres li'ois quarts de l'iiilcslin. Chez les iudividus mal nourris, ils n'existent

508 E. MAl'PAS.

])liis (jin' dans 1rs ('clhilrs du (Irniirr (|uait. Ces nii|)us(ul('s hin'fiin- i;,('nls Siinl de I'oI'IIH' SjdH'i'i(|U(' ri ne dr|)ass('nl uiiri'c le d iaiiirt ic de 2.5 [ji. i^cs larves onkystrcs. littrraloinonl li(tunvos do graiuiiatii»ns all>iiniino-;j:!-aisseuses, ne montrent aucun corpuscule biréfrini^'cnt.

Le reclum porte à sa naissance une paire de glandes (pi. XVIil, liy. fi. (j.) nucléées.

.le n'ai |Hiiid l'ail de r('( licrclii's sui- la >-liiictui(' ccllnlaiit' d<' l'intes- liii: mais j'ai df Imniics raisons df i-niiit' (|n"il a une cunipositidn idtMili(jiM' à relui i\\\ lilidbdilis c/t'f/OilS.

Lr cullicr nerveux (pi. W'III, liu'. 5. n. de sli iielure lihieuse, enve- loppe r<rsopliai;e sur rétrani;lenienl entre les {\c[\\ hulhcs. Il s'incline (iMi(|Ueineid vei's la faee veidrale el envi lie des pn>l( ini;('ineuls dans la direelidii du pm-e excréleur.

l/ap])areil d'exerélion (pi. W'III. (ii;-. .->. r) est un |teu dillicile à bien Vdir. Le eanaliculi' iin|iair conduisant au pore est lin el court. J'ai l'éussi à suivre sur un assez luni; j»aicours les brandies latérales antérieures et postérieures. Près et en arrière du i)ore existe une glande unieellulaire. pourvue d'un gros noyau nucléi.dé.

I^a vulve ( pi. X>'lll. lig. .'L /' ). située assez exaclenient vei's le milieu de la longueur du cor|)S. a les lèvres |teu saillaides. Le vagin est très court. Les utérus sont cuui'ls et ne conlieimeni jamais |»lus de (pujtre à cinq œufs. L'oviducte (tuba), coniprinn'" en foinie de S. seit égale- ment de réceptacle séminal. Le vitellogène est relativement long et vohunineux el contient un certain nondire d'ovules en voie d'aci-rois- .sement. Le germigène. replié en sens inverse. s(> prolonge jusiprau niveau de la vulve. Les coiide> antérieurs et po>|('i'ieurs de l'organe génital sont toujours assez ('loignés d'une pail de l'n'soiibage. d'autre part de la naissance du i(Mluni. ]>es (l'uls (pi. .W'III, lig. Ui. de fornu' oblongue. nu^surenl ~r2 [t. en longueur et ',VA \i en largeur.

La buisa de la ipu'ue mâle (|(l. .W'III. lig. T. A et l>i. ouveile en avant, est lai'ge et bien i|i''V(dop|M''e. Llli' a|ipartienl au type leplodi'- rien. c'est à diie (pi'à son e\tn''mit('' pos|(''rie\ire elle laisse passer un proloULiemetil cauilal libre. Illle est (''marginée au point d'émei'gence.

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 509

La |)nint(' caudalt' libre est fine, subulée et peu longiif. Les papilles, au n(»iul)re de 9, sont disposées par groupes de trois : 1" un groupe postérieur assez tassé ; un groupe médian également tassé; un groupe préanal avec d'abord deux papilles rapprochées, puis la dernière en avant assez écartée. Des glandes anales ventrale et dorsale (pi. W'ill. lig. 7. lî) existent au point de jomiinii dr rinb-stin et du canal déb''rent.

Les :<|>i(ules (pi. X> 111. fig. 7 et <S). d'une li)ngueur de "15 à 00 [Jt, sont incolores et vigoureux. Ils se ternunent en pointe assez tine et s'épaississent fortement en avant. Le gorgeret (pièce accessoire), vu de côté, a la forme d'un bâtonnet. Il est relativement long, sa lon- gueur dépassant un peu la moitié de celle des spicules. Ceux-ci sont complètement lil)res et indépendants l'un de l'autre.

Le testicule, consti'uit d'après le type ordinaire, n "offre j-ien de particulier à signaler. Les spermatozoïdes, qu'ils proviennent des femelles ou des mâles, sont absolument identiques entre eux par la forme, la structure et le volume. De forme sphérique légèi-ement ovale (pi. XN'lll, lig. 10). ils mesurent 8 [t.. Leur cytojtlasme, finement granuleux, enveloppe un petit noyau très apparent et de forme un peu irrégulière. Je n'ai jamais observé la moindre tj'ace de mobilité chez ces spermatozoïdes.

hQ Rhabditis Marionis est essentiellement ovipaie. H pond ses œufs au fur et à mesure de leur maturation, souvent avant leur première segmentation, au jilus tai'd après la troisième ou la qua- trième. Aussi ne voit-on jamais plus de cinq à six œufs à la f(us dans chaque utérus.

Voulant me rendre compte du nondire d'(eufs fécondés que cette espèce est capable de pondre, j'isolai une femelle, dont je vais raconter l'histoire entière, à cause du l'ail important qu'elle me donna 1 occasion de constater jiour la première fois.

Cette femelle fut obtenue d'un (euf mis à |iart au moment iiièm(>où il venait d'être [»ondu. La lemp(''rature, pendant la durée de cette cul- ture, fut de -liyui. L'éclosion se produisit 20 beures après la [Miute.La

oio i;. MA ri 'AS.

jeune l.iivc. l>i(Mi iKnirric. mil Imis jouis cl dmii à s'accroître jusiju'à la ponlc <ic smi |»i'('iiiicr (cuf. Knsuilc. le |)i-cniii'r juur elle pondil (il n'ufs lÏMWUKh's. le sccniid '(<S cl li' Iroisièiue 20, lulal l-2'i): puis iic ixtmlil plus (pu- des (cuis slcrilcs se désorga- nisant lapideinent. Elle avait coniplètenient épuisé son stock de sperme.

Ces (diillVes de (U. iS. :20 et ce li.lal de !:>'.) icid's ('■laicnl hien faildcs. compat'és à ceux ijuc j'avais (i|)leiui>- «dicz les aulies herma- phrodites. L'explieatiiMi m'en lui duniK'e par l'cdtscrN al ion que voici. Dès le |)i'eniier juur, en oliscixant la mèi'c au ummucmI elle venait de pondi'e ses trois ou (pialrc [U'cmicrs m'uIs IV'i-onds. je con- statai à côté de ceux-ci la iirésence d'un nondire é-iai d'o'ut's sans coque se désor.uanisanl. (pii (''videmmenl n'avaient pas éli' IV'condés. En oulre, le lendemain, je Irouvai une triMilaine de ces n'uls non fécondés à coté des -48 évoluant régulièremenl. Dès lors, il ny avait ])lus (le doute possihie: j'avais une femelle dont un des ovaires avait l'ondionm'' d'après le mode lieiinaplirodi(pie. |)ro(luisanl d'ahord des speinialo/oïdes. puis des ovules, landis (pu- S(m autre ovaire avait fonclionui'' d'après le nmde monoïque, ne produisani que i\t'> ovules. Nous vei'rons plus loin ()ue ce cas est assez iV(''(ph'nl idie/ celte espèce.

En doublant le lolal d'u'ufs f('coiidés. on arrivi- à un (diillVe moyen de 230 à 2r>0. (pii coires|)ond assez exactement avec ceux obtenus chez les es|>èces pr(''ci''deides.

Aju'ès avoir pondu ses 20 derniers (cufs lecond(''s. la mère vi'-cut encoi'e 2'(- jours, pondaid pres(pie jusipi'à la lin di's (l'ul's non fécondés. Si l'fUi conqirend la p{''iioi|e irincnhal ion dans r(eur. celle femelle avail vè'cu 'A\ jours. Celle durè-e est proltaldemenl une des l)lus lon;;ues (pu' |»uisse alleindre le Hliahililix Marinitis, Car sui' une aulre cull ure. j'.ivais ri'uni une (piaranlaine de rcmelles. je les ai toutes vui's s'('leindre ajirès 12 à l(» j(airs (re\i>|eiice. |,i lempé- raturc (''lanl . hien enlcndn . I.i même.

Les jeum-s venani di'clorei pi. \\ III. lii:. I I I nie-urenl :!2D à '.VM\ [j..

MODES ET FORMES DE liEPIlODl CTIO.X DES NEMATODES. DU

Cuinine chez les espèces précédentes, ils pussèdent déjà tous leurs organes, sauf l'appareil génital, (Mirore à l'état tout à fail l'iidinien- taire. Les proportions des diverses itarlics du corps sont cependant très différentes de celles de l'état adulte: l'icsophage mesurant 1 3 et la queue 1 i de la longueur totale, au lieu de 1 8 et 1/10. Il s'ensuit que dans l'accroissenienl délinitif. la plus grosse })ai-t revient à la région médiane inteslin.iic (pii se multijtlie 1:2 fois, tandis que l'œsophage et la queue ne se mulliplicid que '2 h '^ fois.

Je n'ai pas ohservé les mues de cette espèce ; son enkystement a été décrit dans mon travail sur la mue et l'enkystement^.

Cette espèce est un peu lente et lourde. Elle s'agite peu dans les gouttes d'ejiu on la tient pour l'élever. Son élevage est facile sur lamelle creuse, en la nourrissant de chair [>ouiTie.

Parmi les autres Uhahditis décrits ius(iu'ici, le seul avec lequel on pourrait être tenté de le confondre, serait le //. Verneli (lerrlcola) de Yernet. Mais il s'en distingue par la forme arrondie des hulbes de l'œsophage, par la position plus en arrière du pore d'excrétion, par sa cavité liuccale plus longue, par sa ([ueue plus coui'te et plus efTilée, enlin par son oviparité.

Lorsque j'eus constaté l'existence de maies chez le J{/iab(fifi.-i Mavionis, j'organisai des cultures pour en connaître la fréquence. Ces cultures furent disposées et étudiées d'après les mêmes méthodes décrites à propos du R. elcja/i.s. Jluit cultures ainsi triées et dénom- brées me donnèrent un total de 2.100 femelles et 93 mâles, soit 7,6 mâles pour 1.000 femelles, (j'tte propoilion est un chillVe moyen tiré du total ; mais dans certaines des cultures il s'élevait à 13 pour 1 .000 et dans d'autres à 2 seulement poui' 1.000. Huoi qu'il en soit, cette pro- portion est trois à quatre fois plus forte ipie chez les deux espèces précédentes.

Ces mâles, comme ceux des deux hermaphrodites (\r\h décrits, étaient foi't bien constitués dans toutes li'urs pjirlies. Lestes et agiles, ils circulaient ra[>idement au milieu du l'ouruulleuu'nt des femelles.

^ Afcliives de Zuulugie, l. \'1I, i^yij, pi- X\lll, li^-. 2O.

512 1^- -MAri'AS.

Leur rrscrvuir si-iiiinal l'i.iit icnipli ili- spciinalnzdïdcs absulumcnl

i(l»'iili(iiu'S à ceux luoduits |iar les femelles.

Ce fut également sur ces cultures (jur je (•(tnslalai la friMiuence, chez cette espèce, tie l'hermaplirudisme partiel et incnmplet, signalé plus haut h propos de la femelle isolée et élevée à |)ar(. Kn etfet, sur cinq de ces cultures, je trouvai dès le pinnier jour des leufs non fécondés en assez bmi iinmlire. (lomme lnus les animaux de ces cidlures, alMUidamnieiil poiii'vues. élaienl 1res viguiireux. ces pontes d'œufs stéiiles ne pouvaieni être altrihuées à l'état d'étiolenu'nt de quelques individus. Il faut, au cnutraire. admettre (pie, chez certaines femelles, riieiiuaidirodisme ('tait pailiel. i-omnie nous l'avons démon- tré plus haut pour la femelle isolée. J'en ai même oWservi" u du'/,

la(jnelle l(>s deux glandes génitales à la l'ois élaieid redevenues pi'o- ductrices uuiipiement d'ovules, (les faits sont fort intéressaids. Ils nous pntuvent (|ue. (duv. le MluilxliUx Marioitis. riiermaplii'odisme n'est pas encore lixé d'une façon absolue el (jue. sous l'inlluence de causes inconnues, il peut totalement dis|iaraitre. Nous aurons d'ail- leurs plus d'une fois à revenii- sur ce [loinl. à propos d'espèces cliez lesquelles nous reli-ouverons cet bermaplirodisme incomplet encore plus accusé.

!)(> même (pi'avec les {\v\\\ espèces précédentes, j'ai essayé «l'obte- nir des ref(''condations b('t(''rogami(|ues. en réunissant et isolaid ensemble i\v<. mâles et des femelles ayant (■'puis(' leur |iropre stock de sperme. (!in(| exp('i'iences furent ainsi inslitui'es avec un total de -l'A fenndles et \'l mâles, l'ne seule. «'(Mnposée de .'» femelles et '1 mâles, tloiina un i-ésullat entièrement m'galil". aucune fenielle n'ayant été refécondée, bien (pi'elles eussent V(''cu |tendanl sept jouC'^ a\ec leurs mâles. Sui' les (piali'c aidres |>réparali<ms. an coidraire. une bonne partie, la uiajorilé je crois, des fenndles fureid ref(''condi''es et pon- dirent de Mondireux leufs biiMi organisi''^ pendant les cin(| à six jours (pi'idles v('curen! en compagnie di's mâles. Le nombre d'ieufs non fée. iiidés. dont la présence fui con>lab'e tous les jours. indi(|uait cepi'iidaid ipie .pii'hpirs unes des femelle> ne furent jamais visitées

MODES ET FORMES DE IIEPRODUCTIOX DES NEMAÏODES. 513

par les mâles, bien (|ue ceux-ci fussent en nonilice presque double. Ouoi qu'il en soit, la pro]>orlion plus ('levée des refécondations prouve que le sens génésique de ces niàles était moins atrophié que chez les espèces précédentes. Ceci concorde avec le nombre proportionnel également plus élevé des mâles, et ces deux faits, joints à la fréquence des femelles monoïques, tendent à l)ien démontrer que l'hermaphro- disme du RhabdiUs Marionix est moins développé et moins complet que celui des R. elcymni et Caussaiwli.

Des jeunes, issus de 150 à 200 œufs d'origine par refécondation hétérogamique, furent conservés et élevés jusqu'à l'état adulte. Tous devinrent des femelles hermaphrodites protérandriques, qui se mirent à pondre des œufs évoluant régulièrement. La fécondation hétérogamique n'a donc, chez ce Uhabditis, aucune influence arréno- toke, comme celle (pie nous avons constatée chez le R/tabditis eh'(j<(ns.

Uhabditis Dithiehsi mihi

.l'ai trouvé cette espèce une seule fois, dans un terreau noirâtre recueilli dans les forets de l'Edough, près Bône. Je l'ai mise en culture sur lamelle creuse et l'y ai fait multiplier en la nourrissant de chair pourrie, .le la dédie à mon illustre maître, M. de Lacaze- Duthiers, professeur à la Sorbonne.

Mesitri's :

9 cf

Corps 1830 [Ji 1430 [Ji

Œsophage 243 = 1/7 214 = '/6,6

Queue 255 = Vs Tl = V20

Vulve 858

Diamètre 100 = i/is 64 = 1/22

Cavité buccale 28 =: 28 = i/s

Spicules 45

Le corps des femelles (pi. XIX, lig. i), cylindrique dans sa région médiane, s'atténue graduellement vers ses deux extrémités. En avant, il est tronqué par la bouche ; en arrière, il s'effile en une

AUCII. DE ZOOL. EXP. ET UÉN. 3" SÉHIE. T. VUI. 1900. 33

:ili E. .MUTAS.

pointe liiic. Le corps des mâles, comme iriial)ilLulo, est toujoui-s plus coui't et j)lus grêle.

Lu cuticule est incolore, épaisse, très biréfringente el finement striée transversalement, (les stries, sui- le frais, exigent un fort grossissement pour être vues ; mais a[)rès macération dans acide acétique à 1 "/o, elles deviennent aisément visibles. Je n'ai pas distingué de mendiranes latérales. La culieule est composée de deux couches, qui se séparent nettement sous l'action de l'acide acéliipie à 1 Vo.

La bouche (pi. XIX, fig. 2) ne se dilféi-encie du reste du corps par aucun retrait ni saillie d'aucune sorte. Elle est bordée par trois lèvres très peu saillantes, légèrement émarginées en deux lobes peu distincts, portant cbacun une |)apille ; ces dei-iiières, au nondtre par consé(pient île six sur le pourtour complet. La cavit('' buccale a la forme d'un cylindre parfait à parois épaisses. L'étranglement el le renflement postérieurs sont nettement dessinés.

L'uesophage (pi. XIX, fig. 3), conformé suivant le type ordinaire, est remarquable par le renflement exceptionnel de ses deux bulbes. I.,es clapets (dents) du bulbe post(''rieur sont développ(''S et vigoureux. En avant, la gaine œsophagienne envelopjje la caviti' buccale, en remon- tant jus(ju'un jieu au-dessus de l'extrémité posti'rieure du preniiei' tiers de sa longueur.

La queue des femelles (pi. Xl.\, (ig. 4; s'amincit rapidement et se termine en s'effilanl en une longue poinli^ très fine. ?]lle est un peu tlexueuse ondub'e. Elle porte une paire de Unes papilles latérales (j»l. XIX, fig. i, ))), insérées en arrière de l'anus à une dislance un peu [dus courte (|ue la btngueurdu rectum.

L'intestin, à la lumièri' transmise, a un aspect noirâtre 0[)aque, causé par les nijmbreuses granulations emmagasinées dans ses cellules. La longueui" du rectum «'gale le diamètre du corps au niveau de smi exlri'nnti'' ardi-rieure. Il e^l pourvu, à celte extrémiti'. de glamles dorsale el ventrale, dans leipiellcs (in voit un gros noyau nucliMtlé.

MODKS ET KOlt.MKS l)K IlEPllODUCTlON DES NKMATODES. ol5

Le collier nerveux (pi. \IX, (ig. 3, r), de structure fibreuse, cravate l'œsophage sur le col étranglé entre les deux bulbes, en s'inclinant obliquement vers la face ventrale et envoyant des prolongements dans la direction du poie d'excrétion, (lelui-ciest situé au niveau (pi. XIX, fig. 3, p) du bulbe postérieur. Le canalicule impair estforte- m(^nl chitinisé. Je n'ai pas d'observations sur ses ramifications latérales.

La vulve (pi. XIX, fig. 1, r), située un peu en avant du milieu de la longueur totale du corps, a des lèvres très peu saillantes. Le vagin est très court. Le tube génital, double, est peu développé. Ses coudes antérieur et postérieur se terminent loin, d'une part en arrière de l'iesiiphage, d'autre part en avant du rectum. Les utérus, très courts, ne contiennent jamais plus de cin{{ à six œufs chacun. L'oviducte ou tuba sert en même temps de réceptacle séminal. Le germigène, qui s'étend jus({u'au coude, contient 7 à 8 ovules. L'ovaire, replié en sens inverse, se termim^ toujours un peu en avant du niveau de la vulve.

Les œufs (pi. XIX, lig. 5), de forme oblongue arrondie aux extré- mités, mesurent 60 [j<. en longueur et 33 en largeur.

La ({ueue niùle (pi. XIX, fig. G, A, B) s'épanouit en une large bursa, ouverte en avant et h contour ellipti(iue en arrière, l^llt^ appartient au type leptodérien, c'est-à-dire avec prolongement caudal libre en arrière. Ce prolongement a la forme d'une fine pointe subulée d'une longueur égalant à peu près la moitié de celle des spicules. Les papilles, au nombre de neuf, sont disposées en quatre groupes i 10 un groupe postéiàeur de trois assez tassées ; un groupe médian également de trois moins tassées ; 3" un groupe de deux peu serrées; ■4° enfin une dernière papille isolée seule, loin en avant, au niv(\ni de l'extrémité antérieure des spicules. Les trois dernières papilles seules sont préanales.

TiCS spicules (pi. XIX, tig. G et 7), de couleur légèi'emeut enfumée, sont très forts, très épais el i-elativement très arqués. Ils se terminent en pointe épaisse arrondie, bilol)ée, très caractéristique de l'espèce.

516 E. MAI l'AS.

Le gorgeret (piùc(' accessoire) est également vigoiiifiix r| ('pais; sa longueur égale pres(iuo la iiKtitii'' de rclli' des sjiicuji's. (",cu\-ri sont libres et indépendants l'un de 1 autic

I^e testicule, construit d'après le type ordinaire, n'offre rien de particulier à signaler. Chez tous les mâles observés, il m'a paru bien constitué et le réservoir séminal était rempli de spermatozoïdes. Ceux-ci (pi. W'Ill, fig. 1:2) sont aiisolunuMil idcnliiiiics entre eux, qu'ils soient d'origine masculine ou d'nrigine IV-niinine. De luiiiie sphérique, ils sont assez volumineux et mesurent de 1-2 à li \). en diamètre. Leur cytoplasme, linement granuleux, enveloppe un petit noyau opaque, de forme un peu irrégulière. Kn le traitant par acide acétique, ce noyau m'est apparu composé de cinq petits chromo- somes spbériques (pi. XVIIL fig. 13). Je n'ai obseivé aucune trace de mobilité chez les spe'rmatozoïdes.

Le lihabdilh hiithio-si est ovipare. Ses utérus, peu développés, ne contiennent jamais plus de 5 à G o'ufs et ceux-ci sont toujours pondus à un degré de développement [>eu avancé. Il pond de 200 à 210 œufs fécondés, après quoi, son stock de sperme étant épuisé, il ne pond plus (ju(; des leufs non IV'rondés. (les pontes stériles peuvent se pi'olonger pendant (■» à 8 jours et émetti'c ainsi deux à trois fois plus d'u'ufs stéi'iles (pie d'ieufs féconds, l'ai- une t(Mnpéralure de 20° c. il pond une moyenne quotidienne de 100 œufs.

Inexistence de ce Nématode est un peu plus lente et [tins longue (pie celle des li/iabf/itis efcffnns et /{. (Uiussnndi . l'.ir une lenqtéra- lure de 20" c, ses (cufs nu'ttenl 2i à 2)1 beures à se (lévelo|>per jnsipi'ù (''closion. Ensuite, les jeunes s'acciiii>>eiil jiend.iut trois jouis jusipi'à la [)onte (lu jU'emier o'uf. La ponte iV-coiide dure deux jours à deux jours et demi. Après quoi, les jionles sl(''riles peuvent s(,' prctionger pendant six à liuit joui's, suivis (>neore de trois à (piaire jours de stérilité absolue, conduisant à la mort. La diirc'-e totale est donc de vinut à vinL,M-trois jours.

Les moiiveiiienls du Hluihil II is l)iil hirrxi son! leiils et Idiirds. Il s'agite et circule (»eu.

MODES ET FORMES DE REPROnrCTlON DES NEMATODES. 517

Ce Rhahditis so rapprorlic suiloiil des Wïabdilh <>l(^</an!i et R. Mdrioiiis. Il se dislin^iK^ du piMMiiier par son (eso|)liage et sa queue plus longs, par sa cavité buccale cylindrique, par son ovipa- rité et surtout par sa bursa leptodérienne, avecde^ spicules plus longs et plus forts. La ressemblance avec le second est plus rappro- cliée. On l'en distingue cependant sans pein(^ ])ar sa (|ueue femelle beaucoup plus longue, par ses i^ajulics caudales mah^s. dont la der- nière est plus reculée en avant, et surtout par ses spicules plus courts, mais plus trapus et terminés en pointe arrondie bilobée.

Comme pour les espèces précédentes, j'ai tenu à m'assurer de la fréquence des mfdes au moyen de cultures organisées et étu- diées avec la uaHliode décrite à propos du lilKtlxlilix r/r;/((ns. Ces cultures, au nomljre de (juatre. m'ont donné un total de 1.729 femelles et 37 mAles: soit 20 mâles [xuir 1.000 femelles. Cette proportion est une moyenne tirée du total ; mais sur une des cultures elle s'élevait à 33 pour 1.000. tandis que sur une autre, composée de 4G1 individus, je n'avais pas trouvé un seul mâle. La proportion généi'ale est beaucoup plus élevée que celles que nous avons reconnues cbez les espèces pi'écédentes.

J'ai observé trois femelles, qui, dès le début de leui's pontes, ont pondu simultanément des œufs fécondés évoluant régulièrement et des œufs stériles sans coque et se désorganisant. Elles ont continué ainsi pendant trois jours, puis n'ont plus pondu que des œufs stériles. Il est évident que ces trois femelles n'avaient fornu'' des spermato- zoïdes que dans une de leurs glandes génitales et que j'avais des cas d'b(M"iuapbrodisnu^ partiel el, inconq)let. S(Mnljlables à cinix (]ue nous avons déjà constatés clicz le li/infjffifis Alarionis.

J'ai essayé d'obtenir chez le Rhabditis Ditf /tiers;/' des refécon<la- tions hétérogamiques avec des femelles ayant épuis(' leur stock propre de sperme. Trois séries furent ainsi organisées, dans les({uelles G2 femelles et -41 mâles furent tenus ensemble, i-espectivement pendant ;L 4 et G jours. Dans la première série seule, il se produisit un accouplement utile et fécondateur. En effet, je trouvai sur cette

518

E. MAll'AS.

|)M''p;iiali(iii. |M'n<l.inl liois joiiis. des |t(inl('s (rM'ui's (Vi-oïKlrs i|iii (Uil ('•clos cl diiimi' n;iiss;inc<' à des jcunt's se dcvcltippaiil n''i;nlii"'n'iiii'iit. Anivi's ;i ràj;(' adulte, cos jeunes dunnèi-ent 70 femelles et I mâle. Il eu faul coiii-hn-e que la fénuidalinu par hétéi'diiamie n'avait eu aucune aclidu di''|erniinaule sur la scxualih'' di' ses pinduil-. au contraire de (-(Mpu' nous avons (•nu>tal('' elicz le Hlidlxlilis l'/rt/tnis. (Ihez le /{/i(i/)(/i/is /)n//i/f/-s/. ciMunie (die/ Inus les Uhahditisdioïeo- herniaplirodiles déjà étudiés, les mâles paraissent avoir, en urande partie, sinon totalement, perdu rinsTnic! se\u<'l. On les voit circuler indill'érents au milieu des fenielles. se heurtant et se frottant sur elles, comme ils le feraient avec des corps inertes quelconques. On ne constate ([ue très l'areiuent des tentatives (raci'oiqilemeut. Ils ont cependant toutes les aj)parences de mâles bien (ir,;;anisés. I,eur testi- cule pi-oduit de nond)reux et beaux spermatozoïdes, (jui reuqilisscut le réservoir séminal. Seul, le sens génési(iue j>araîl leur l'aire tota- lement défaut.

Rhaboitis PEniuniu milii.

J'ai trouvé celte espèce une seule l'ois dans un terreau recueilli au pied d'un tas de fumier dans la plaine di- la Mitidja. à l'Arlia. Je l'ai élevée et cultivée sur lamelles ci-euses. Je la dédie à M. Kd. l'eriiei'. le savant directeur du Muséum. Mesures :

Corps

Œsophage

Queue

Vulve

Diamètre

Cavité buccale Spicules

9

cf

1358 [t.

929 [x

185 = '/t

171 = «A

171 = '/8

42 = Viî

715

'il=\/i;

38 = Vii

19='/,o

18 rr t/9

32

La taille de> Irmellcs adultes est assez, unilorme et o-cille (•ulr<' i:{(J(Jel liOOix. I,.' enrps (pi. \l,\. li-. H). cylindri(pie dans sa iéi;i(m

mé'diaiie. s'atli'nue graduelle id vei'S ses deux e\tn'niiti''S. Kn

avant, il se termine par la Ironcalun' de la bouche ; en arrière, il

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 519

s'eiïilo en une (|iioue Ionique lou'paii's un |m'u cdiirlKM' sur le i\nii. \'u ;i l;i luniiri'c Iransiiiiso. il a un as|»ocl urnrral grisàli'c l'oncr. jamais nitiràtrc. (•(ininic fiiez la plupai'l des Hlialtdilis. Nuus verrons i)lus loin, on pai'lanl de l'intestin, la cause d(> eette dinV-renee. Le niale est toujours plus court et plus grêle.

La cuticule est incolore, lisse, sans striation ni ornement d'aucune sorte. La mend»rane latérale est très peu saillante et se présente sous l'aspect d'une bandelette étroite, manjuée de quatre à cinq fines lignes longitudinales.

Les bandes latérales sont larges et granuleuses; je n'y ai pas aperçu de noyaux. Les bandes dorso-vcntrales sont très étroites. Les larges bandes musculaires appartiennent au type méromyarien. Elles sont composées de grandes cellules fusiformes. striées longitu- dinalement. par suite de leur structure flbrillaire. Je n'ai point vu de noyaux dans ces cellules.

La bouche (pi. XIX, fig. 9) termine l'extrémité antérieure sans dilTérenciation particulière la distinguant du reste du corps. Dans son ensemble, elle a une forme légèrement arrondie en dôme. Elle est bordée par six petites lèvres, assez difficiles à distinguer pour que j'aie longtenq)S bésité sur leur nondjre. croyant souvent n'en voir que quatre. (Ibacune de ces lèvres m'a j)aru armée d'une papille extrêmement fine. La cavité buccale, longue de 19 [t.. est régulière- cylindrique et à parois épaisses. En arrière, ces parois vont en s'amincissanl jiour se relier à l'épaississement terminal habituel, sans étranglement intermédiaire.

L'œsophage (pi. XIX, fig. 10) se présente avec la confoi'mation habituelle. Les deux bulbes ont une forme sphérique arrondie. Le col étranglé intercalaire est relativement assez long. Les clapets (dents) du bulbe postérieur sont forts et vigoureux. On distingue toujours un ou deux noyaux dans la masse charnue de ce bulbe. En avant, la gaine œsophagienne remonte jusqu'au tiers antérieur de la cavité buccale.

La queue femelle (pi. XIX, fig. 11, A, B) est relativement longue.

520 E. MAUPAS.

Kilo s'aiiiincil i'aiti(l(Mnent (4 so Ici'iiiinc en une pointe fine un peu cuuihrc dans le sons dorsal. Elle porte une paire de Unes papilles latérales, insérées en arriére de l'anus, à une distance une fois et demie plus longue que le rectum, (lelui-ci est un peu plus court que l'épaisseur du corps au niveau de son inseition avec l'intestin. 11 est (lanqué à ce point de glandes dorsale et ventrale.

L'intestin, à la lumière transmise, apparaît grisâtre foncé et jamais noir-àti'e opaque, comme chez tant d'autres Uliaixlitis. (k'tte différence |irovient de ce que ses cellules ne contiennent que des granulations all)umino-graisseuses et jamais de corpuscules biré- fringents, dette espèce ressemble (m ce |)oinl au f{/i(i/j(fifis c/rr/ans. Également comme chez ce dernier, iiutestin est composé de deux rangées de grandes cellules.

Le coUiei- nerveux (pi. MX. lig. 10, r), de structure llbrinist". enve- loppe le col étranglé de l'œsophage exactement au-dessus du bulbe postérieur. Il s'incline obliquement vers la face ventrale et s(^ pro- longe dans la direction du pore d'excrétion.

L'organe d'excrétion est peu développé et difficile à obsiMver. .le n'ai réussi à voir silremenl que le pore et le canaliculr iuipair qui y débouche. Ils m'ont toujours j)aru situés au niveau de la jouclion du bulbe postérieur et de l'intestin.

La vulve est située un peu en arrière du milieu de la longueur du corps. Ses lèvres sont peu saillantes. Le vagin est très court. Le tube génital, double, est relativement très développé. Ses coudes anté- rieurel postérieur remonlent des deux côtés presipie aux deux exli'i''- mités anlérieur-e et postérieure de l'intestin. Kn re\ancbe. les ub'ius sont très courts et ne contiennent jamais plus de trois à cpuitre teufs. L'oviducte (tuba) sert égalemenlde réceptacle séminal. L(> vilellogène est très long et peut contenir huit à dix ovules. LOvaire. replié en sens inverse, se prolonge souvent jusipi'au delà de la vulve. Les cellules gerniinalives y sont disposées autour d'un racliis. connue clie/, le I{li(ihtlitis ('U'tjdus. t'.lles cnvel((p|ienl le racliis en une couche siniple siniulani un l'itilhiMium.

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 524

Les œufs (])1. XIX. lii;". \^). <lo foniic ()l)l()n,!;iie arrondie aux extré- mités, niesurenl (>0 [a en luni^ueui' et ',V.\ en lai\neui'. Leur ctKiue est mince et lisse.

La queue maie (pi. XIX, fig. 1:L et pi. XX. fig. 1) se termine en une large bursa, fermée en avant et du type péiodérien. c'est-à-dire enve- loppant coni]dètement la (|ueue. Nue de face, elle a un contour elliptique un [xni rétréci en arrière. Ses Ijords sont légèrement ondulés. Les papilles, au nond)re de neuf, sont disposées en trois groupes nettement séparés, composés chacun de trois papilles. Le groupe antérieur seul est préanal. Les papilles ont des formes un peu variables, fortes et épaisses. Les plus massives sont, en allant d'ar- rière en avant, les numéros 4, G, 7 et 8. Les cinq autres sont plus effilées et plus grêles. On distingue tirs nettement le filet neuro- musculaire qui les traverse dans toute leur longueur. Une saillie impaire papilliforme existe encore sur le bord antérieur de l'orifice génito-cloacal.

Les spicules, colorés en brun enfumé, sont minces. Ils se terminent en pointe fine et sont complètement indépendants l'un de l'autre. Le gorgeret (pièce accessoire) a une longueui- dépassant un peu la moitié de la longueur des spicules.

Le testicule ne présente rien de particulier à signaler. Les sperma- tozoïdes (pi. XIX, fig. 14) sont très petits. De forme parfaitement sphérique. ils mesurent 2 à 3 jx en diamètre. Ils se composent d'un cytoplasme clair, enveloppant un noyau compact. Ils sont parfaite- ment identiques entre eux chez les maies et chez les femelles.

Le lilidlxlilis Perrieri est essentiellement ovipare. Je ne lui ai jamais vu d'érlosions intra-utérines. Les u'ufs séjournent (juelque temps dans les utérus et sont toujours pondus après le stade de 32 blastomères. jamais il ne se trouve plus de cinq (cufs à la fois dans chaque utérus ; le plus souvent il n'y en a (jue deux h trois.

,1e n'ai point recueilli d'observations sur le nombre des pontes, ni sur la durée de la vie de cette espèce. Elle est assez agile dans ses mouvements.

r)22 E. MAUPAS.

Colle psprco rossi'inhl*^ l)o;uic()ii|i .111 /{/lo/ith/is r/rf/a/is. M.iis elle s'en (listiniïiie par sa laille el ses diniensidiis Inuinius plus petites; par la (picuc de la femelle plus effilée et plus longue ; par sa bdurhe plus ('liuile et à lèvres plus petites; par la for-me irénérale de sa hursa. la disposition et la forme des papilles ; enfin |)ar le jietit noml)re des leufs intra-utérins et son mode de pont(> essentiellement ovipare. Par sa taille et la ('onfoi'mali(»n île la ipieue femelle, on pourrait encore être tenté de la rapprocher du lilKiliditis i Pclodoi-d) dentala de Schneider. Mais elle s'en distingue de suite par la forme de sa cavité huccale.

Afin d'établir la fréquence des mâles, j'ai institut' (piaire cultures d'après les méthodes décrites à propos i\\\ Klidlxlilis rlri/ans. Ledé- nondiiemenl de ces quatre cultures me donna un total de 7.5G5 fe- melles et 55 mâles : soit7 maies jtour 1 .000 femelles. Mais, comme [)our les espèces précédentes, ce chiffre moyen peut varier depuis 4 jusqu'à dO à 12 pour 1.000. Ces proportions se rapprochent beaucoup de celles que nous avons trouvées chez le It/iabdifis Mdrionis.

De même que chez les espèces précédentes, j'ai essayé d'obtenir des refécondations hélérogamiques. eu i(' unissant des maies avec des femelles ayant épuisé leur propre stock de speiine. Sur deux pré- parations, j'ai réuni ainsi un total de 2(> fenu-Iles et ;{5 mâles. Ces animaux sont restés ensemble, vigoureux et bien j)ortants, j)endant liuit à dix jours. Cependant, pas un «euf fécondé ne fut jiondu. Il en faut donc conclui'e qu'aucun accouplement ne s'était l'ait, «t ipu' les mâles du //. l'crriori sont devenus, au [mint île vue sexuel, aussi indill'érents, sinon plus, ipu- eeux des espères in-é'cédenles.

iliiMuirns (jncwni)! mibi .l'ai trouvé cette espèce une seule fois dans un terreau recueilli à l'enli'ée de la foret de la Regliaia (Algérie), .le l'ai nnse eu culture sur lamelle creuse el l'ai fait mull i|)lier en la nourrissant a\ec de la chair pourrie, .le la diMlie à .M. (iuiiinanl. directeur de l'Ilcole su|»é- rieiu'c de |diarniacie.

d^

cf

1072 [A

858 |x

171 = >A

171 =

57 = Vi9

57 = Vis

50 = 1/21

43 = V20

23 = 1/7

23 = Vt

42

40

MODES ET FORMES DE REPRODICTION DES NEMATODES. 523

Mp!^ lires :

9

Corps 1480 [1.

Œsopliage 207=: V'

Queue 128 = Vu

Vulve 772

Diamètre 71 = V^i

Cavité buccale 28=: '/t

Spieules

Le corps des femelles (pi. XX, fig. 2), cylindrique dans sa partie moyenne, s'atténue graduellement vers ses deux extrémités. En avant, il est tronqué par la bouche ; en arrière, il s'effile en une pointe fine de longueur moyenne. Les maies sont toujours plus courts et plus minces.

La cuticule est lisse, transparente, incolore et sans striation trans- verse apparente. Les membranes latérales sont très étroites et à peine saillantes.

La bouche (pi. XX, fig. 3) termine l'extrémité antérieure sans retrait ou saillie d'aucune sorte, la distinguant du reste du corps. Elle est bordée par trois lèvres bilobées peu saillantes. Chaque lobe porte une papille extrêmement fine. La cavité buccale, longue de 28 à 30 [a. est parfaitement cylindrique dans toute sa longueur. Ses parois chitinisées sont un peu épaisses. L'étranglement et le lenfiement postérieurs sont bien dessinés, mais relativement courts.

L'œsophage (pi. XX, fig. 4) se présente avec la conformation habi- tuelle. Le bulbe antérieur a un contour allongé un peu fusiforme. Le l)ulbe posl(''ri<'ur est plus arrondi. Ses clapets (dents) sont i)i('n déve- loppés. En avant, la gaine œsophagienne remonte le long de la cavité buccale jusqu'un peu au-dessus de l'extrémité de son quart antérieur.

La queue femelle (p. XX, fig. 5), de forme conique allongée, se termine en pointe fine. Son amincissement se fait d'une façon régu- lière et graduelle. Elle porte une paire de fines papilles latérales, insérées en arrière de l'anus à une dislance égale à une fois et demie la longueui- du rectum.

Les cellules (le l'intestin, dans toute son étendue, ronliennent de

524 E. MAIPAS.

iiuiiilin'uscs jiianul.itions l)ir<''frin^(^ntos. (los rririiusciilcs. de foiine s|ilii'Tii|iH'. |iruv('iit altt'iiidn' des (liaiiirli'cs de 3 à i [Ji. Ils existent tdiijoiirs en plus gi-ande (juantilé dans la moitié postérieure de l'in- testin. (]elui-ci cependant commence et se termine pai- deux cuuiles scellons toujours dépourvues de granulations et (|ui. par suite, sont transparentes, tandis que tout le reste est opa(jue noiràlre. l>e l'cctuiii a une longueur' à |ieu près égale à celle du dianièlre du rol'ps au niveau de siin insertion avec l'intestin. A ce même point il est flanqué de glandes ventrale et doi'sale. dans chacune des([uelles on distingue deux petits noyaux opaques.

Le collier nerveux (pi. XX, fig.-4, r), de strudui-e lihicuse. end)rasse le c(tl étranglé' de ru'sopliage . au-dessus du hullie |tosl(''rieui\ en s'iucliiiani ol)li(|ueuieid vei's la face ventrale et envoyant di's |)rolon- gemenls dans la directittn du pore d'exi-rétion.

L'api)areil d'excrétion (pi. X\. tig. i. //). par suite de la tïnesse de ses parties, est assez ditïicile à bien voir. Le pore et le jxMit canal impair sont situés vers le milieu du hulhe postérieur, .l'ai r(''us8i à suivre les Id'anclies lati'i'ales : l'ascendatde jus(|u'au delà du liullie antéiieur. la descendante jus(|u'au rectum. Klles ont l'aspect de lins canaux transparents un peu sinueux, l'rès et en ariàère du i-analicule impaii" existe une grosse cellule glandulaire.

La vulve (pi. XX, flg. 2, r). située vers le milieu de la longueur du corps, n'a pas de lèvres saillantes. Le vagin est très court. Le tube génital, double, n'est pas très (l(''vel(ip])('' et ses coudes extrêmes sont toujours un jieu éloiiin(''s l'esjx'ctivement de l'u-sophage et du leclum. Les idi'rus. de l'aible longueur, ne contiennent jamais cha- cun plus de (i à 7 u'ufs. L'oviducte sert de réceptacle si'niinal. Li' vitellogène. i|ui lui lait suite, jifut coub'uir six à sept «.ivules. i/ovaire pioprement dit ou germigène. rejdié en sens inverse, se prolonge jusipiau niveau de la vulve.

Les feuts (pi. XX. lig. It). de forme ovale oblongue. nusurcnt dt> ."^lO à r»2 [Ji dans leur plus grand diamèlie el :{;{ ]j. dans le plus pelit. La cocjue est line, ti'ansjjarente et lisse.

MODES ET KOIIMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 525

La bursa (|>l. NX, fig. 6, A, B) est bien (Irveloppée. Je l'ai étudiée avec le plus grand soin sur les deux seuls mâles rencontrés. Elle appartient au type leptodérien, à prolongement caudal libre. Vue de face, elle a une forme elliptique régulièi'e, assez allongée et ouverte en avant. Le prolongement caudal, en forme de pointe subulée,a une longueur à peu prés égale à la moitié de celle des spicules. Le nombre des papilles (lilVéï-ait cbez les (buix niàles : sept paires chez l'un, neuf chez l'autre. Le noml»re sept se trouvait chez le mâle le plus vigoureux, mesurant 107:2 (i.. Chez ce dernier, il y avait tendance à fusion des papilles entre elles. Ainsi les deux dernières papilles de droite étaient si intimement soudées dans toute leur longueur que j'ai eu quelque difficulté à reconnaître leur état double. En outre, à gauche, les deuxième et troisième, quatrième et cinquième étaient juxta- posées, presque soudées. J'en conclus (juc, chez ce uu\le, le nombre sept était le résultat de l'atrophie de deux papilles, très probable- ment la première et l'antépénultième en avant. Neuf paires seraient donc le chiffre normal de cette espèce, ce qui est corroboré par le second malc et par sa grande ressemblance avec celui du Hlidhdifh Marionis:. La distribution de ces neuf paires se fait en quatre groupes : un premier groupe postérieur de trois très tassées; ensuite un second groupe de deux moins serrées ; puis un troisième groupe de trois également peu serrées; enfin une dernière paire en avant écartée seule. Celle-ci seule est préanale et insérée vers le milieu de la longueur des spicules.

Les spicules (pi. XX, fig. 7). un peu épais et trapus, sont légèrement teintés en brun enfumé. Ils sont entièrement indépendants l'un de l'autre et se terminent en pointe un peu mousse. Le gorgeret (pièce accessoire), de profil, a l'aspect d'un bâtonnet n'atteignant pas à la moitié de la longueur des spicules.

Le testicule ne présente rien de particulier à signaler. Le réservoir séminal des deux uni(iues mâles vus renfermait de nondireux sper- matozoïdes. Ceux-ci (pi. XX. (ig. S) sont absolument identiciucs entre eux chez les nulles et chez les feuu'Ues. (Juand ils ne sont pas Iroj)

526 K. MAI PAS.

tassrs It's uns sui" les autres, ils prciuiciil une Htrim' sitli(''i'i(|U(' r(''uu- Vu'Vi' avec un dianirlrc île Tt jjl à o[x.."). Leur eytuplasnie est très (inc- nienl granuleux, ci le nuyau, de stiucluie tout à fait semblable, ivste cunijjir-lenient indistinct, aussi I)ien sur le vivant (|ue sur le mort. Apl'ès Irailciiicnl jiar acidr ac(''|i(|U('. il se i;uiill(' cdiiinir le Cj'to- plasnie cl dcMicui'e invisible. Il y a une caractéi'isli(|uc inli'i'cssante de l'espèce.

Le J{/i(ihdifis (lui(/tun'<H est essentiellenient ovipare. Les œufs sont pondus au lui' et à mesure de leur maturation, toujoui's avant la division en 10 blastomères. Le nond)re des œufs, dans cbacjue utérus, ne dépasse pas six à sej)t. Les pontes se succèdent assez rapide- ment.

J'ai isdii'' plusieurs fciiicllcs dès leur oi'ii^iiie. alin de me rendre comj)le de la dur(''e de leur l'xislence et du niind)re d'ieul's fécundés qu'elles s(inl susceptibles de pondre. Pendaid ce.s élevages, la tempé- rature fut de Li'J c. L'incubation dans les (cufs dura \\\ à ;{() bcures, raccmissement juS(ju'à |Minte i\\\ preiiiiei' (r-uf cini| jours et demi ; les pontes d'feuls tV'ciMidi's se proloimèrenl peMd.ml 7 à S joui's avec un maxiiiiuiii de 100 o'ufs dans les vin^t-ipiatre Innires et des totaux variant entre i8() et .■)()0 o'ufs. I'>nlin elles vécurcMil encore 1:2 à lij(jurs. en n<> pondant plus ((ue A*'^ leufs non féi"(.)ndi''s. c(> (jui, en totalisant depuis fajjparition del "œuf, constitue une existence de:2T à 28 jours.

D'après les cliilIVes ci-dessus, cet liei-maj)lirodile peut donc jtro- duire un shndv de spei'ine l'omposé en movenne de ."»:2() spermato- zoïdes, (l'est un nombre ih'passant de plus du doulile le stock des espèces pn'cédentes.

Les mouvements du Klntlxlil is (iiiiijnunll son! Irè> lenis et lourds. Dans les cultures, il reste la plupart ilu temps en place, n'exi'culaid (pie de |(\t;èi'es tor>ioiis à droite et à uaiiidie. Il e^l inca- pable d'entrée en nianlie pdui' sortir liois des gouttes d'eau dans les- quelles on l'idève. Le mâle lui-iiiènie est peu auilc,

II est très facile à ('lever sur lamelle cicuse, en le nourrissant de

MODES ET KOll.MES DE IIKIMIODICTIOX DES XK.MAÏODKS. o27

chair pourrie. Mais quand il approche de sa seconde mue. il passe très aisément à l'état enkysté, de sorte que, dans les cultures nom- breuses, ces larves arrêtées s'y trouvent toujours en assez grand nombre.

Voulant constater l'existence et la fi'é(juence des mâles, j'organisai de nombreuses cultures avec les dispositifs et les méthodes décrites à propos du /{/lahdifis c/c'f/ans. .le dénomijrai ainsi 1:2.()."jT individus, parmi lesquels je ne rencontrai (|ue :2 mâles : soit 999,84 de 9 6t 0,45 de çf pour 1.000. C'est de beaucoup la proportion la plus faible que j'aie constatée chez aucune espèce. Ici l'hermaphrodisme est devenu presque absolument parfait. L'élévation dans le chilfre de production des spermatozoïdes est très probablement un fait parlant dans le même sens.

Le Jlhabdltis (jfuignardi ressemble tellement au /?. Jlarionis qu'il nous faut entrer dans une comparaison minutieuse pour bien établir les dilférences réelles qui séparent ces deux formes. Ils se ressendjlent par la forme et les proportions générales, pai' la bouche et les lèvres, par la queue femelle, par l'intestin et ses granulations, par le nombre des papilles caudales mâles, par le mode de pontes et les mouvements. Mais R. Guirjtiavdi est de taille plus courte, sa cavité buccale est un peu plus longue, son bulbe antérieur est fusiforme et non arrondi, ses œufs sont plus courts, sa bursa n'est pas émarginée en arrière, ses spicules sont plus courts et ses spermatozoïdes plus petits et sans noyau appai'ent. 11 diri'èiv encore par l'absence de femelles à moitié ou absolument unisexuées, si fréquentes chez l'autre espèce, parle nombre beaucoup plus élevé de ses (eufs fécondés et enfin par l'extrême rareté des mâles.

Rhai5I)Iiis Viguieiu mihi

Je l'ai trouvé une seule fois, dans un ti'rreau gras recueilli sur les bords du petit lac situé au sommet de la montagne de Mouzaia (Algérie). J'en ai fait quelques cultures sur lamelles creuses, en le

5:28

K. MAII'AS.

noiiri'iss.iiil (le cli.iir piuinic. .le le (h'dic ,iii dorli'iir \'imiirr. u[x>- fcsseur à la l-'aciilli'' di's Sciences d'Aliicr.

J/i'si/rcs :

9

Corps 1 '.VAO [J.

Œsophage 171 = i/s

Queue 27."» = i/-

Vulve 572

Diamètio IG= '/î'»

Cavité buLca le 20 = '/»

S])iculos

715 (X 150=1/5

2(5 = i/i7

26 = V--7 20 = 1/7 2:i

I.e corps (les femelles (pi. X.\. (iu'. 10). un peu l'-pais^i au leiilte. va on s'attéiiuant madiiellemeiil vers les deux e\lri''inil('s. Va) avant, il se termine par la Inmcature de |,i IxMKdie: en arrière, il s'ellile <'n une pointe iinc fort Nmnue. Il a un as|)ect gi'iK'ral noii'àlre opaquo, causé par les nnndtreuses i^ranulatidiis contenues dans les cellules do l'intestin.

La culiculc; est très niinc(V. tiansparenle et lisse, sans stries uu ornoinonts d'aucune snrlo.

La ImuicIii- (|)I..\X, (ig. 11) termine re\tr(''mit('' antérieure sans saillie ou reliait d'aucune nature la distinguanl du icsle du corps. Elle est hordéo par liois petites lèvres hilobées, dont clia(pie lolie porte une |)otito papille. La cavité I)uccale, longue de :20 (x. a la forme d'un cylindre à parois épaissies et légèrement ('vaséos à rexlr('-mit('" anté-rieure. L'étranglemenI et r(''iKiississenionl postérieurs montrent la disposition ((rdinaii'e.

L'(CS0pliage (pi. \.\. lig. 12) se pi'é'senle avec deux hullies très développés et do l'orme un peu ovoiMe. |,e col inleri-alaire est re|a- tivcnieid épais. Les cla|)e|s (dents) du liullie posti'-rieur sont forts et vigoureux. Va\ avant, la gaîne onsopliagienne enveloppi' la cavité luiccale, en reniontaid |us(pi'à son |»renii<'r tier> anl(''rieur.

La (piriie femelle i p|. \\. Ijg. |0) s'amincit -radnclle nt dans son

jireinier tiei's, puis s'ellile en un long et niini'c lilament. tille porte de Unes pa[)illes lat(''iales. insér(''es en arrière de l'anus à uim' dis-

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 529

tance double de la longueur du rectum. Ces papilles sont difficiles à voir.

Les cellules de l'intestin, à cote des granulations albumino-grais- seuses, contiennent toujours de nombreux corpuscules biréfringents, de forme sphériijue et pouvant atteindre des diamètres de 4 à 5(i. Ce sont ces corpuscules qui donnent au tractus intestinal son aspect noirâtre opaque. L'intestin est composé de grandes cellules disposées sur deux rangs, comme chez le Rhabditis elegans. Le rectum, à son point d'insertion avec l'intestin, est flanqué de glandes unicellulaires, dorsale et ventrale. Sa longueur égale à peu près la largeur du corps au niveau de son extrémité antérieure.

Le collier nerveux (pi. XX, fig. 12, c), de structure filireuse, enve- loppe le col étranglé de l'œsophage un peu en avant du second bulbe et s'incline obli([ncment vers la face ventrale, en se prolongeant dans la direction du pore d'excrétinn.

L'organe d'excrétion (pi. XX, fig. 12, />) est facile à voir. Le pore et le canalicule impair sont situés au niveau antérieur du second bulbe. J'ai pu suivre très nettement les canaux latéraux, l'antérieur jusqu'en avant du premier bulbe, le postérieur jusqu'au delà de l'anus.

La vulve fpl. XX, fig. 10, r), située assez exactement vers le milieu du tractus intestinal, a les lèvres très peu saillantes. Le vagin est très court. Le tube génital, dans son ensemble, est relativement peu développé. 11 est double et ses coudes extrêmes remontent assez près respectivement de l'œsophage en avant et de l'extrémité de l'in- testin en arrière. Les utérus sont courts et ne contiennent jamais chacun plus de deux œufs à la fois. Je n'ai point distingué d'ovi- ducte morphologiquement distinct de l'utérus, et il m'a semblé que ce dernier se continuait sans rétrécissement particulier avec le vitellogène. Je n'ose cependant affirmer d'une façon certaine cette absence d'un oviducte spécialement différencié, qui aurait bien pu échapper à mon attention, comprimé entre l'utérus et le vitellogène. Celui-ci est la partie du tube génital la plus développée; car dans sa longueur, on peut compter jusqu'à une vingtaine d'ovules en voie de

ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉM. 3" SERIE. ^ T. VIII. 1900. 34

o30 i:. MAI PAS.

iiialiiiMtiun. Li' ucnniurne, replir (>n sens inverse, est très cnurl et n'égale uiière iiuiiii tiers de la loniiiieur du \ ile|l<»gène.

Les leufs de l'orme ohlongue. arrondie aux esti'éuntés. mesurent dans leur plus gi'and diamètre de io à 5o [k et de :28 à '.\-2 [x dans le plus petit. La coque est mince et lisse.

La (|ueue maie (pi. XX, fii?. l.S, A, H) s'épanouit en une liursa liien d(''Velop|>ée. ouverte en avant et du type |)él(Kl(''|-ieil, c'est-à-dir'e embrassant lolalenienl rextn'miti' caudale. \'ue de l'ace, elle a un contour ,i;'(''néral ellipi i(pu'. avec son liord post(''rieur l(''uèrenienl émarginé. Les papilles, au nondire de neuf paires, sont disposées tu quatre groupes: 1" un groupe leiminal de trois jta]»illes assez tassées; 2" une jia|)ille seule ; 3" un groupe de ipiatre |ia|iilles un peu moins serr(''es (pu' celles ilu grouj)e postérieur ; i" enfin une der- nièi'e papille isolée assez loin en avaid au niveau du milieu delà longueur des spicules. Cette dernièi-e paire seule est ]ir(''anale.

Les spicules (pi. X\. tig. IX). assez nùnces et incolures, sont abso- lument iiulépendanls l'un de l'autre. Ils se terminent en airièri^ par une pointe Une. eu a\aul pai' une tète arrondie. Le gorgei'id égale à peu jirès la nioili('' de leur longu<'ur.

L<' Hlidhdilh Vii/iiierl est essenlielleuM'ut o\ipare. Les m'uI's sont pondus au fur et à mesure de leur maturation, jtresque tou- jours avant la troisième ou la (piatrième division lilasloméri(pie. (hi ne voit jamais plus de deux n'uTs à la fois dans (diaque ulé'rus. et les pontes se succèdent assez rapidement.

L'évolution de celle espèce est li'ès ra|tide. l*ar une tenijx'rature de 2:2" c. , des leut's poiidu> le malin s(ud i''clos le soir après 42 à L'{ heures d'inculialiou. Les jeunes issus de c<'s (l'ufs. bien nourris, ontpiuidu leurs prenners (euls 1H beures [)lus lard. .le n'ai qu'une seule observation sur le uoudire (r(eurs (pie les l'emelles lier- mapbrodiles S(ud susceptibles de pondre, lue de ces l'emelles isolée pondit L")0 M'id's eu trois |onr> de teui|is. jiuis mourut 2i beures après. Il sendile ilonc que. si cbe/, celle espèce raccrois>ement e| 1,1 multiplication s(MiI rapides, la vie par contre e>t forl courte.

MODES ET FORMES DE REPIIO DICTION DES NEMATODES. 531

Les mouvements sont assez agiles et s'elïectuent au moyen de rapides ondulations.

Je n'ai mallieureusement point fait de cultures organisées métho- diquement j)our déterminer la tVé(|uence proportionnelle des mâles. D'après une estime approximative que je trouve dans mes notes, cette proportion, beaucoup plus forte que chez les espèces précé- dentes, pourrait s'élever de 40 à 30 pour 1.000 femelles. Ces mâles plus nombreux, sotit également beaucoup plus actifs, et on les voit souvent accouplés. Des femelles, que j'avais isolées toutes jeunes et <|ui. n'ayant pas produit de sperme, se trouvaient unisexuées, ont toutes été fécondées par les mâles que je leur ai donnés etontpondude nombreux œufs fertiles à partir du moment de leur réunion avec ces mâles. .Je n'ai pas conservé ces œufs d'origine à fécondation hétéro- gamique.

Les femelles non hermajdirodiles, mais simplement unisexuées, sont égali'ment très fré(jut'utes. 11 me suffisait, en effet, de placer sous le microscope une dizaine de femelles prises au basaixl pour en ren- contrer une ou deux unisexuées.

En résumé, chez cette espèce, les mâles encore relativement nom- breux paraissent avoir conservé leur instinct sexuel intact. Les femelles simplement unisexuées y sont même plus noudireuses que les mâles, qui les fécondent sans difficulté. Nous avons donc un mélange d'hermaphrodisme et de dioïcité, dans lequel tous les indi- vidus jouissent de toutes leurs facultés génésiques. Toutefois, c'est encore l'état hermaphrodite qui prédomine de beaucoup.

RuAnniTis noLiCHUHA Schneidei'

S(:HNKU)Kit. - J/onof/ra/i/u'c, etc., 1866, p. 31.'), pi. X. lig. 10, BuTscHLi. Beitrd(/e fiir Kenntniss der freilebenden jXeinatoden,

1873, p. ll.j. pi. X, fig61, a-h. OErlev. Die Hubditiden, etc., 1886, p. 37.

Cette espèce est très commune, je l'ai renconti-t'c à [iliisieurs reprises dans des échantillons de terreau i)rovenant de localités de

532

K. MAIPAS.

l'Algérie (''Inignécs les unes dfs autres. Sclint-idcr d Hiitsclili IihiI

trouvée en Allemagne, OKiley, en Hongrie, .l'ai pu la faire multiplier

à volonté sur lamelles creuses, en la nourrissant de chair pourrie.

Mesures :

9 Cf

Corps 1000 (X 672 |x

Œsophage 157 = '/s 128 = '/s

Queue 117 = '/» 21 = 'A»

Vulve 495

Diamètre 59 = '/n 30 = •/«

Cavité buccale 19 = '/» 17 =: Vt

Spicules 23

La taille du corps des femelles adultes varie entre 950 et 1.200 fx. Sa forme générale (pi. XXI, fig. 1) est celle d'un cylindre légèrement renflé au centre, tronqué en avant par la bouche et s'efTilant en pointe conique en arrière. Son aspect général est plutôt grisâtre foncé que noiràti'C opaque.

La cuticule, tine et transparente, porte une siriation transversale délicate, tantôt nettement visible, tantôt au contraire invisible, .l'ai constaté d'ailleurs, chez d'aulirs Rhabditis, ces variations dans la netteté de la striation. Les membranes latérales ont la forme de ban- delettes bien marquées.

La bouche (pi. XXI, fig. 2) est entourée de six petits mamelons à peine saillants, représentant les lobes de trois lèvres émarginées. Chaque mamelon porte une papille d'une finesse extrême. La cavité buccale, longue de 17 à 19 (x, a une forme parfaitement cylindri(jue à parois épaissies. L'étranglement et le renflement postérieurs sont bii'n développés.

L'u'sophage (pi. XXI, fig. 3) est très caractéristique par l'absence de liulhe ajilf'-rieui'. Le postérieur est aicondi el pnur'vu de clapets (dents) bien développés. Lagaîne œsophagienne, en avani, enveloppe les deux liers postérieurs de la cavité buccale.

La queue femelle (pi. XXI, fig. 4) a une forme coniijue allongée assez régulière. Elle porte une paire de papilles latérales d'une finesse si grande (ju'on ne i-éuss^it à le^ voii' quf sur- les individus se

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 533

présentant exactement par la face ventrale. Elles sont insérées en arrière de l'anus à une <listance égale aux deux cinquièmes de la longueur du rectum.

Les cellules de l'intestin des individus bien nourris contiennent de nombreuses granulations albumino-graisseuses, d'aspect brillant et transparent à la lumière transmise. A côté et mélangés, on ren- contre toujours des corpuscules biréfringents, opaques et jaunâtres à la lumière transmise. Mais ces corpuscules sont à peu près exclusi- vement localisés dans la région postérieure de l'intestin, ils peuvent exister en assez grande quantité. Ces corpuscules ont une forme sphérique et leur diamètre maximum n'atteint jamais 3 [t..

Je me suis assuré de la structure de l'intestin en traitant, par acide acétique à 2 " o, des individus tués au moyen d'une douce chaleur et en les colorant ensuite avec du picro-carmin. .l'ai pu compter alors plus de 80 noyaux dans la longueur du tractus intestinal. Ils paraissent (pi. XXI, 11g. o) distribués un peu irrégulièrement, ce qui tend à faire croire que les cellules auxquelles ils correspondent sont de formes et de dimensions variables. Les limites des cellules sont d'ailleurs difficiles à bien voir. Mais, du nombre et du tassement des noyaux, on peut conclure qu'elles sont disposées sur quatre rangées. Chez le Rhabdith elegans, d'une longueur d'un tiers plus grande, l'intestin ne compte que 30 noyaux, disposés sur deux rangées. Les jeunes larves venant d'éclore du R. ftolichurn ne montrent que IG noyaux, disposés sur deux rangs dans la longueur de leur intestin. A ce stade, celui-ci a donc la structure ordinaire des Ilhabditis.

Le rectum (pi. XXI, fig.-i) est tout à fait caractéristique de l'espèce par sa longueur et par la forme et le développement des glandes qui l'enveloppent à son extrémité antérieure. Il est d'un tiers plus long que l'épaisseur du corps au niveau de sa jonction avec l'intestin.

Le collier nerveux (pi. XXI. fig. 3), de structure fibreuse, enveloppe l'œsophage sur le col rétréci en avant du seconil bulbe. Il est incliné obliquement vers la face ventrale et envoie un prolongement dans la direction du pore d'excrétion.

534 K. MAIPAS.

L'appareil ir<'X(M'(''tion i pi. Wl, lig. ;^. v) no se vnil hien (|ui' sur des individus cuniprimés. Le pure est situé au niveau médian du içrus bullte. ,)'ai [lu suivre les hranehes latéiales. l'aseendante presque jusqu'à la cavité huccale. la deseendanle jusiprà l'anus. Cette der- nière, h son point de départ, l'oiaiie d'ahurd un |)eliit(tn de siiumsifés irrégulières et tassées, puis suit un pareuurs pai faiteMient recliligne. La branche ascendante ne l'ornie pas de pelulon. mais décrit de faibles sinuosités dans tout son parcours.

T>a vulve fpl. XXL fig. i, r). située assez exactement vers le milieu de la longueui' du corps, a les lèvres peu saillantes. Le vagin est très court. L'organe génital, double, n'est pas très développé, et ses coudes extrêmes se terminent à une certaine distance respectivement de l'œsophage et de l'exliémilé de l'intestin. Les utérus sont courts et on ne voit jamais plus de r{ à i leufs dans chacun d'eux. L'ovi- ducte sert de réceptacle séminal, l^e vitellogène, peu développé, ne contient pas plus de deux à trois gros ovules. Le germigène. replié en sens inverse, est assez épais, mais se prolonge rarement jus(iu'au niveau de la vulve. Les œufs, de forme ohlongue. mesurent M et 26[JL(pl. XX, fig. 14).

.l'ai pu suivre, à maintes r-eprises. la formation des spermatozoïdes (pi. XXI, fig. 7, A, H), précéilant la production des ovules.

La queue maie (pi. XXI. 11g. 8, A, IV) s'épanouit en unebursa un peu étroite. Cette bursa, ouverte en avant, est du type pélodérien. c'est- à-dire embrassant c(nn|)lèteiiieiil rexIriMnili' caudale. \ ue de face, elle a une foi-me elliptiipie allimgée et coupi'c droit à stui extrémité postérieure. Les pa[)illes, au noiidire de \). sont disposées en trt»is groupes nettement distincts et comj)osés chacun de trois ])apilles : 1" un groupe postérieur très tassé ; "2" un groupe médian un jieu moins serré ; un groupe antérieur à ]iapilles assez es|iacées. la deriiièi'c en avaid insi'rée au niveau de l'extrémiti' anli'rieure des sjiicules. Les trois papilles auti'rieures seules sont |»ri''anales.

Les spicules sont incdjdres et iiidi'pendants l'un de l'autre, lis se b'rnnnent en pointi' line. Ils varient un |m'u dans leur forme et leurs

MODES ET FORMES DE REPRODlICTfON DES NEMATODES. 5;i5

diniensitins. et chez phisieiu's indiviiliis. j'en ;ti observé dmil l'un était plusciiuit (|iie l'aulre. Le gorgei'et (pièce accessoire) a ime lon- gueur égale à un peu plus de la nujitié de celle des spicules.

Le testicule ne présente rien de particulier h signaler. Le réser- voir séminal est bouri'é de petits spermatozoïdes de structure et de volume identiijues à ceux des femelles hermaphi'odites. (les sperma- tozoïdes (pi. XX, fîg. 15) sont de forme parfaitement sphérique, avec un (liamrti'e de 2 [j.. Ils sont composés d'une zone périphérique claire parfaitement hyaline et d'un noyau central opaque. Je n'ai jamais constaté aucune trace de mobilité chez eux.

Le li/iahdifis doJirhura est essentiellement ovipare. Les œufs sont pondus au furet à mesure de leur arrivée dans les utérus, et on n'en voit jamais plus de 3 à 4 dans chacun de ces organes. Ils sont pondus pendant les deux ou trois premières divisions blastomériques. Leur production est assez rapide ; une femelle que j'avais isolée par une température de 25° c. en pondit cent dans les vingt-quatre heures.

J'ai isolé, chacune à part, trois jeunes femelles, afin de me rendre compte du nombre d'œufs fécondés qu'elles sont capables de pro- tluire. Elles pondiient respectivement 193, 20:2 et 207 œufs qui évo- luèrent régulièrement, après quoi, elles ne produisirent plus que des œufs stériles. Il faut donc en conclure que l'organe génital de ces hermaphrodites est en état de fonctionner comme testicule seulement pour la production de 200 à 210 spermatozoïdes.

Le développement et la durée de ce Nématode sont courts et ra- pides. Par uni^ température de 23'' à 24*^' c. les œufs mettent environ dix-huit lieures à effectuer leur éviilution jus([u'à éclosion. Il faut ensuite quarante-huit heures aux jeunes pour arriver jusiju'à la ponte de leur premier œuf. La ponte d'œufs féconds dure deux jours et demi à trois jours, après quoi les mères peuvent encore vivre six à huit jours en ne produisant plus que des œufs stériles. La durée totale est donc au plus de douze à quator'ze jours.

Le Rhabdllix doUcInii'd est très agile. Il se déplace vivement dans l'eau en ondulant comme; une aniiuille.

536 E. MAUPAS.

Il se distingue aisément des autres hermaphrodites par la confor- mation de son œsophage sans bulbe antérieur et par la urainb' lon- gueur de son rectum.

Voulant m'assurer de l'existence et de la fiVMjucnce des mâles, j'or- ganisai et explorai des cultures en grand avec les dispositifs et la méthode décrits à propos du lihdlxlHis c/ft/d/is. Ces cultures furent au noudjre de cinij et me donnèrent un l(jtal de 1 A'M) individus, parmi lesquels je ne rencontrai que cinq maies; soit 0,7 de cf pour 1.000 9- ^'^^ mâles sont donc fort rares. De plus, comme ils sont assez petits, on s'explique aisément (ju'ils aient échappé à un obser- vateur aussi habile qu'Erlanger', «pii éleva plus de cent générations de ce Rhabditis sans réussir à en voir un seul.

L'organisation des quelques mâles observés par moi m'a paru régulière et normale, sauf la ])etite irrégularité dans les spicules, dont l'un était plus court que l'autre chez deux ou trois individus. Les nombreux .spermatozoïdes qui remplissaient le réservoir séminal étaient bien conformés et absolument identiques à ceux du récep- tacle séminal des femelles.

J'ai essayé d'obtenir des refécondalioiis liétéi-ogamicpics en réunis- sant ensemble des mâles et des femelles ayant épuisé leur propre stock de sperme. Douze femelles et cinq mâles furent ainsi rappro- chés et vécurent cote à cote pendant six à sept jours ; mais pas un œuf fécondé ne fut pondu. Il en faut conclure que l'instinct sexuel de ces mâles doit être profondémciil alrojjbié, i)uis(|U(' aucun d'eux n'a tenté de s'accoupler.

RiiAiiDrris conoNATA Cobb

Cnnn. Nematodes, mostly austialian an ligian. Marlrai/ Nif/zioria/

volume. Sidney. 18<.):{. p. 27U. pi. XWVIII. De Max. Description oftbree species of Auguillulidae. etc. T?'nns-

actions Lircrpool htof(>f/ir(i/ soric/f/. 1. I.\. 181)."». p. 81. lig. '2.

« Biolog lâches Centralhlalt, I. XVII, iSy;, p. iD.i.

25 = Vi3 23 = V4 25

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 537

Cette petite espèce paraît être commune et répandue un peu par- tout. Je l'ai rencontrée dans des terres grasses provenant des envi- rons d'Alger et des parties hautes (ait. 1.500 m.) des montagnes du Jurjura. Une autre fois, je la trouvai sur un échantillon de fumier provenant d'Alais. en France, Cohh i'a découverte aux îles Fidji, et De Man en Angleterre. Mesures :

9 (f

Corps 500 [X 400 [A

Œsophage 100 = '/s 105 = V*

Queue 72 = 'A 28 = V>»

Vulve 264

Diamètre 33 = '/'^

Cavité buccale 26 = V*

Spicules

Le corps des femelles adultes (pi. XXfl. fîg. 1), cylindrique et rela- tivement trapu, s'atténue graduellement vers les deux extrémités. En avant, il est tronqué par la houche ; en arrière, il s'efiile en une pointe line. 11 a un aspect général noirâtre opaque, causé par les nombreux corpuscules biréfringents contenus dans l'épaisseur des cellules de l'intestin.

La cuticule, incolore et épaisse, m'a paru lisse et sans stries; mais De Man décrit une line striation sur la région antérieure du corps. 11 a en outre observé de larges membranes latérales.

La bouche (pi. XXII, fig. 2) n'est pas formée par des lèvres char- nues, comme chez les autres Rhabditis. Elle est armée de deux paires d'appendices chitineux, de formes fort ditférentes dans chaque paire. La conformation exacte de ces appendices est difficile à bien saisir à cause de leur petitesse, et pas plus que De Man, je ne pré- tends être arrivé à une vue rigoureusement certaine. Une première paire plus courte, mais plus épaissie et plus chitinisée, frappe tout d'abord par son aspect noirâtre opaque. Chaque appendice m'a paru avoir la forme d'un crochet large et irrégulier (voir la ligure) se ter- minant en pointe assez line. Les appendices de la seconde paire, plus longs et plus saillants en avant, se présentent sous l'aspect de

riaS E. M A II' AS.

I.liiii'llcs iiiiniTs li;ins|i.ii't'iilcs. en luriiir di' {|u,irt de (•ci'cle et livs linoiiient sliiros ou portinôos sur leur bortl. Cielte description con- corde avec celle de De Man poui- le noniln-e des appendices cl Icm- division en deux paires dilï'érenles de forme.

La cavilc buccale esl relalivemcnl Ires longue, hllle (\nale. en elVet. un (juart (De .Man dit un cin({uicuie) de la lon:;iieur de ro'so|)liage, mesuré depuis l'extrémiti'' anti'rieure de la bouche. Sa forme esl celle d'un cylindi-e régulier à parois plutôt minces qu'épaisses, l-'n arrière» elle se relie directement avec l'œsophage, sans rélranglemenl et l'épaississement habituels desRhadhitis.

L'œsophage (|)l. X.\ 11. lig. H) présente la conforniatioii ordinaire, sauf l'absence de bulbe aiih'rieui'. La [xtrlion anlérienre de r(eso- phage, en etl'et. se rende (louciMiient ius(|u'au col étranglé sans ((u'itn puisse y distinguer un bulbe distinct, (^obb el De Man. cependant, le mentionnent et le décrivent comme de forme elli[)soïdale très peu j-enflée. Le bulbe postérieur est ai'rondi régulièrement et ses clapets (dents) sont bien déve|(tpp(''s. l']n avant, l'œsophage ne se prolonge pas en gaine env<doj»j»ant la cavil»'- buccale, comme cela a lieu chez la phiparl des Hliabdilis.

La (jueue femelle (pi. XXIL fig. 1), à partir de l'anus, se i-étrécit graduell(>ment ])our s'amincir en une point(> fine.

En outre t\vs granulations albnmino-gi'aisseuses, les cellules de l'intestin conlienneni toujoins de nombreux corpuscules biréfrin- gents de lornie spb(''rii|ue et assez volumineux, (les corpuscules doniH'nl à rinb'slin un aspecl noiràlre o|ta(|iie. Le rectnina une longueur ('gale à r(''|(aisseur i\u citi|is an niveau di' son insertion avec l'intestin. Les glandes l'eclab's. dorsale et ventrale, sont bien développées.

Le collier nerveux ( pi. Wll. lig. IL r). de slrucl luc libreuse, enve- loppe le col de l'u-sopliage un [)eu an dessus du second ImiIIm'. Il s'in- clini' oblicpKMhcnl vers la face venirale et en\nie des |)iii|ongenienl> dans la direcliun du pore (rexi-n'tion .

L'organe d'excn'iion (pi Wil. lig. IL />.) est fort dilliiile à voir. Je

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 539

n'ai réussi h distinguer que le pore et le cnnalicule impair (|ui y débouche et qui sont situés au niveau du hulhe postérieur; je n'ai rien vu des canaux latéraux.

La vulve (pi. XXII. lig. 1, r) est située assez exactement vers le milieu de la longueur totale du corps, ses lèvres sont nettement épaissies. Le vagin est court. î-e tube génital ( j>l. XXL Ag- 9), double, est relativement peu développé, ses coudes extrêmes se terminent h une assez bonne distance des deux extrémités de l'intestin. L'utérus est large et à lui seul prend presque la moitié du tube génital. Il ne contient cependant jamais qu'un œuf, et les deux utérus alternent toujours entre eux, l'un étant vide quand le second est plein. A son extrémité antérieure, il forme un diverticule en forme de sac, servant de réceptacle séminal. Le vitellogène et le germigène se confondent ensemble, et on ne voit jamais qu'un seul gros ovule en voie de ma- turation. La portion repliée de l'ovaire est très courte et forme comme le crochet d'une crosse.

Les œufs (pi. XXI, fig. 10), de forme oblongue, mesurent 52 [x en longueur et 20 en largeur. Ils sont arrondis régulièrement aux extré- mités et celles-ci paraissent quelquefois légèrement renflées, La coque est épaisse et porte de petites pointes lînes.

La queue mâle (pi. XXI, fig, il) appartient au type pélodérien (De Man dit leptorien), c'est-à-dire que la bursa enveloppe totalement l'extrémité caudale, La base est étroite et ouverte en avant. Les papilles, au nombi-e de 7 paires, sont espacées assez régulièrement entre elles, sans former de groupements pailiculiers. Deux s(Hilement sont préanalcs et la dernière en avant est insérée au niveau du milieu de la longueur des spicules.

Les spicules (pi. XXI, fig. 11), de. couleur brun foncé, sont arqués et trapus. En arrière ils se terminent en pointe fine, en avant par une tète étranglée nettement. Ils sont indépendants l'un de l'autre. Le gorgeret (pièce accessoire) est épais et égale la moitié de la lon- gueur des spicules.

Le testicule ne présente rien de paiticuliei' à signaler. Les spernia-

540 E. MATPAS.

lozoïdes, d'origine masculine ou d'origine féminine, sont parfaitement identiciues entre eux. De forme sphériquo et très petits, ils mesurent 1 [xà l,^j[t.. Leur substance paraît réduite uniquement au noyau et leur aspect est homogène.

Le Jihobditisroro/ioto est essenliellenu^nt ovipare. Dans les utérus, il n'y a jamais qu'un leuf d*^ mùrà la fois et alternativement dans chaque utérus l'un après rautr(\ l^es icufs ne séjournent pas dans l'utérus, mais sont pondus dès (}ue la coque est développée et avant même la division en deux blastomères. Les pontes se succèdent lentement. Par une température de :2I" c. une femelle isolée n'a pondu (jue six œufs dans les 24 heures, (les unifs, par la même tem- pérature, mettent trois grands jours à se développer jusqu'à éclo- sion.

Je n'ai pas recueilli d'observations sur le nombre total des pontes, ni sur la durée de l'accroissement larvaire et celle de l'existence.

Les mouvements de ce Nématode sont très lents et lourds. Dans les gouttes d'eau on l'élève, il s'agite lentement en se contorsiunnant, mais sans se déplacer et cir'culer.

A plusieurs reprises, j'ai isolé des jeunes, formant un total d'iMiviron 150 individus, avant qu'ils ne fussent adultes. Tous sont devenus des femelles qui ont pondu des œufs féconds, se déveIopj)ant régulière- ment. Examinées au microscope avec un fort grossissement, toutes ces femelles se sont montrées ])ourvues d'un réceptacle séminal garni de petits spermatozoïdes identitjues à ('(nix des ma les. Aucun doute ne peut donc subsister : l'espèce est licnuaplirodilc protéiMU- di'ique autogame.

.le n'ai point fait de cultures métb(Mli(jues pour me rendre compte de la fréquence et de la proportionnalité exacte des niAles. Open- danl, d'approximations que je liouve dans mes notes, je crois pouvoir .illiiiner (juil ne s'en trouve guère plus de 5 à G sur 1.000 individus. Il est fort probable (ju'ici. comme «liez les espèces précé- dentes, ces niAles rarissimes ne jouent aucun lùle dans la leproduc- tion de l'espèce. Mais je n'ai fait aucune expérience à ce point de vue.

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 541

Cobb ne mentionne nièine pas l'existence de mâles. De Man dit n'en avoir rencontré qu'un seul, parmi un tr«''S grand nombre de femelles.

DiPLoc.ASTER iioBLSTi s milii

J'ai trouvé cette espèce une seule fois, dans un terreau noir recueilli sous les pins de la partie supérieure du jardin d'essai au Hamma près Alger. J'ai pu la faire multiplier à volonté sur lamelles creuses, en la nourrissant avec de la chair pourrie.

Mesures :

9

Corps 2488 [x

Œsophage 257 = '/s

Queue 314 = '/»

Vulve 1244

Diamètre 128 = '/i!i

Cavité buccale. . 13 = '/^»

Spicules

Cf 1400 [f. 200= 'A 143 = 'A

71 = ■/.■..

10='/20

47

.JEUNE 9 avec un seul crul' dans les utérus

1387 [A 200 = Vt 214 = "A 672

71='/l9

12 = '/n

.JELNE

venant d'éclure

382 [x

112='/3,Ç

66 = 'A

19 = <Ao

5 = '/«

La taille des femelles adultes peut varier depuis I.I590 [x jusqu'à 2.490 [L ; celle des mâles de 4 .3:20 (ji à 1 .400 (x.

Le corps des femelles (pi. XXII, tig. 4), épais et l'obuste. est légère- ment renflé dans sa partie médiane. Il vas'amincissant graduellement et lentement vers les extrémités. En avant, il est tronqué par la bouche; en arrière, il s'elïile en pointe fine. Son aspect général est noirâtre opaque, causé par les nondjreuses granulations de l'in- testin.

La cuticule est incolore, transparente et assez épaisse. Elle est ornée des fines nervures longitudinales caractéristiques des Diplo- gasters. Ces nervures, au nombre de 34 à 36 dans la région médiane, sont composées de deux rangées de fines ponctuations (pi, XXII, fig, 5). En outie de ces nervures longitudinales, on peut encore, dans les cas favorables, apercevoir une striation transversale extrêmement délicate, à raison d'une strie par deux ponctuations des neivures. Ces

542 i:. M AllWS.

stries, dans la liaversr'c des norvurcs, se résolvent également en très petites ponctuations au nonihif de deux ou trois.

La l)uu( lie (jd. XXII. liu. (>) termine rextréniilr antérieure sans saillie ou reti'ait d'aueune sorte la distinguant du reste du corps. Elle est borflée p;ir six petites lèvres peu saillantes et armées cha- eunr iriinc Une pajjillc La (•avit('' hui'cajc, [)lus lar'g*' «pii' jn'olnndej a des paniis rliitiiiisées assez épaisses. Au fond existent deux dents coniques peu saillantes.

L'œsophage (pi. Wll. (ig.T) se présente avec lacoiifornialiDn habi- tuelle. La moitié anléi-ieure est un tiei-s plus longue que la nioitii' postérieure. Le hulhe antérieur, de l'orme l(''gèremenl allongée, est bien d(''velnppé. Ses parois valvulaires internes sont forlemetd chiti- nisées. Le bulbe p(ist(''rieur. arrondi, montre toujours deux gros noyaux clairs et nuidéolés dans sa subslam-e (diarnue.

La queue femelle (j)|. WH, hg. 8), à partir de l'anus, s'amincit graduellenuMit en un long cône mince et ellilé. i;ile porte une paire de fines j»apilles latérales assez dilhciles à bien voir et insérées en arrière de l'anus à une distance légèrement plus grande (|ne la lon- gueui' du l'ectum.

L'intestin, (diez les individus bien nourris, a loujoius un asjieet noii'àt re ((paque, causi'- paj' les nonduenses gi'amdatious (|ui s'aecu- mulent et s'enunagasinent dans les cellules constitutives de sa paroi. Ces gianulalions sont les unes de nature alhumino-graisseuse, les autres ;i structure cristalline biréfringente. Ces dernières peuvent être li-ès a blinda id(>s, et ce sont surtout l'Iles qui di' termine ni la grande opacité. I>e rectum a une longueur ('gale à fi-paisseur du cor|»s au niveau de sa jonction avec l'intestin. A cette jonetiitn. il est pourvu de glandes dorsale et ventrale bien (b'veloppi'es.

Le collier nerveux (|d. Wll. lig. 7, n, de strudure fibreuse, enve- loppe le e<d é'Iidit de l'oesophage au-dessUS du secouil bulbe, en s'in- elinatdolili(|ucnieul \ers la l'aee ventrale et i'n\ o\ ,i ni des prolmige- meuts dans la direction du pore d'e\cr('l ion.

L'oigane d'excri'lion ipl. Wll, lig. 7. y>iesl faeile à distinguer. I>e

3I0DES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NE3IAT0DES. 543

porc et le canaliculc impair sonlsiluésau'niveau postérieur du second bulbe. La ramilicatiou latérale antérieure est très sinueuse, à sinuo- sités courtes ; on la suit sans peine jusqu'en avant du bulbe antérieur. Le canal postérieur est presque rcctiligne et j'ai pu le suivre jusqu'au voisinage du rectum. Au pdint de confUience de ces canaux avec le canalicule impair existent deux glandes unicellulaires pourvues chacune d'un gros noyau clair à nucléole opaipie.

La vulve (pi. XXl[, fig.4el U, r) a la forme d'un orifice rond, étroit, sans lèvres saillantes. Elle s'ouvre toujours sur une des nervures longitudinales dont, à l'état clos, elle ne dépasse guère le diamètre. Le vagin est relativement développé et se présente sous l'aspect d'un tube étroit, dirigé transversalement dans le corps.

Le tube génital, (bjuble. dans son ensemble est puissamment déve- loppé (pi. XXil. lig. 4 et 9), ses coudes extrêmes se rapprochent assez près des deux extrémités de l'intestin. Les utérus sont larges et spa- cieux ; ils se continuent dans un oviducle (tuba) étroit, (lelui-ci, dans les toutes jeunes femelles (pi. XXII, fig.U) n'ayant encore qu'un ou deux œufs dans chaque utéi'us, court dii-ectement sans sinuosité jusqu'à l'extrémité de l'ovaire, auquel il se rattache en formant le coude extrême. Mais chez les femelles plus âgées (pi. XXII, fig. 4) et dont les utérus sont bourrés d'ceufs, l'oviducte, refoulé par l'utérus distendu, se replie sur lui-même. 11 n'y a pas de poche particulière servant de réceptacle séminal. Les spermatozoïdes sont emmagasinés (pi. XXII, fig. 9), partie dans l'utérus, partie dans l'ovaire, aux points de jonction de ces deux organes avec l'oviducte. Les ovaires propre- ment dits ne forment point de coudes, mais s'étendent directement dans la longueur du corps, en obliquant simplement dans le travers de ce dernier, pour se loger le long de l'intestin. L'extrémité libre de chacun d'eux dépasse de beaucoup la vulve et va presque rejoindiv la tête de l'ovaire opposé. La distinction entre le germi- gène et le vitellogène ne se reconnaît qu'au dé'vcloiqiemenl des gros ovules contenus dans ce dernier, au nombre d'une douzaine.

I^es (cufs (pi. XXII. iig. 10). de forme oliloiigue ai'roiidie aux extré-

544 E M Al i' AS.

mités, mesurt'nt 79 [x en longueur et 40 en largeur. Leur coque est fine et lisse.

La queue inAle (pi. XXIII, lig. l), dans sa confunualiuii générale, ressemble complètement à la queue femelle. Elle s'allonge et s'amincit régulièrement en un conc long et elTilé. Kilr est pourvue (l'une petite hursa étroite et peu saillanlr. s'étciMlanl en avant et en arrière rie l'anus à des distances dépassant un peu la longueur des spicules. Les papilles sont au nond)re de 10 paires : d'abord, tout en arrière vers l'extrémité du premier tiers de la queue, trois petites papilles en groupe serré et insérées à la face ventrale de la queue ; ensuite trois autres papilles plus fortes insérées latéralemeid entre l'anus et les précédentes et pai- conséquent poslanales avec ces der- nières ; les deux suivantes insérées très près en avant de l'anus, latéralement l'une au-dessus de l'autre ; enfin le numén» \) au niveau de l'extrémité antérieure des spicules et le numéro 10 plus en avant encoie à une distance égale à la longueur des spicules. Toutes ces papilles, sauf les trois petites posléiieures. sont fortes, cnniciues et montrent nettement un lilet neuro-nuisculaire cenlial. Il m'a sendtlé qu'en outre de ces dix papilles doubles, il en existait encore une impaire sur la lèvre antérieure de l'orilice doacal.

Les spicules (pi. XXIII, fig. 2), minces et très anpiés. soni légère- ment colorés en brun enfumé. Ils se terminent en avant par une tète arrondie, en arrière en pointe Une. Le gorgeret (pièce accessoii-e) égale en longuenr le tiers des spicules. Très mince en arrière. \\ s'épaissit bi-us(pienienl dans son tiers antéiieui'. ('.lu-/ nn des trois uniques mâles rencontrés par moi. les spicules présentaient des irrégularités, l'un étant un tiers ]»lus court que l'aulie et de forme un peu anormale. Nous avons déjà signalé plus liant des anomalies analogues chez les màle.s du /{fmhf/ifis (/ol/c/nira.

Le testii-ule est conformé d'a|trè> |(»ly|ie ordinaire des H liahditides. <;be/. nn des inàles. que je conservai vivant liint .j'Mirs en |ileine iiialurilé. il était tiansfoi'mé en un vaste réservoir ^cniinal depuis le canal delV'reiil presque jnsqnau coiide anli'rieur. I oule cette Ion-

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 545

gueur était bondée de sperinutozoïdes entassés les uns sur les autres. Près du coude, les spermatoljlasles continuaient encore à se trans- former en spermatozoïdes, en se divisant à deux reprises. Au milieu de cet amas de spermatozoïdes étaient répandues irrégulièrement de nombreuses aiguilles cristallines (pi. XXII, fig. il) d'une longueur de 14 à 50 [t.. Ces aiguilles se terminent tantôt en pointe effilée, tantôt sont tronquées comme par une cassure. Elles n'avaient aucun rap- port morpbologique avec les spermatozoïdes et s'étaient, sans doute, formées <"i la suite de quelque réaction chimique. Elles repré- sentent probablement une substance résiduelle, accunmlée dans le réservoir-séminal. Traitées par l'acide acétique, elles se sont dissoutes sans laisser de trace. Il yen avait de seml)lables dans les testicules des d(nix autres niAles. Leur présence parait donc être constante chez ce Diplogaster.

*

J'ai eu occasion de voir des aiguilles semblables dans le réservoir séminal du Rhabditis teres, Butschli * les a égalejuent observées, (^laus, avant lui -, en avait déjà décrit d'identiques chez son Ithub- difis ùrcrisjti/Ki. Ces deux savants considèrent ces productions comme une forme particulière de spermatozoïde. Mais je suis con- vaincu que leur interprétation est erronée.

Les spermatozoïdes (pi. XXII, fig. 12), tant d'origine féminine que d'origine masculine, sont identiques entre eux. De forme sphéroï- dale, ils mesurent de 6 à 7 (x. Ils m ont paru un peu plus petits chez les femelles que chez les mâles. Lorsqu'ils ne sont pas déformés par compression, ils prennent toujours une forme sphérique régulière. Je ne leur ai jamais vu manifester la moindi-e faculté contractile ou motrice. A l'état vivant, leur noyau est à peine apparent. Mais lors- qu'on l'observe sur des maies ou des fenudles tués par acide acé- tique et éclaircLs par ce réactif, il se monti-e alors très nettement composé (pi. XXII, fig. 13) de douze petits éléments sphériques ou chromosomes. J'ai conqjté ces ('or])Uscub's chez une quarantaine de

' Deitri'uje zuv h'fnntmss r/er freilebeiulen NeitHiloden, 1873, p. 100 et 110, pi. XI, fig. 64, 11.

- Zeitschrifl fiir wiss. Zuuloijh, t. XII, p. 3.")7, pi. XXXV, fig. 4".

ARCH. DE ZOOL. EXl'. ET GÉN. 3'' SÉRIE. 1. VIH. 1900. 35

546 E. M.UJPAS.

sppi-iiial(iz(iï<l<'s dOiinim' luasculiiic un IV'iiiiiiinc, d Imijuiirs j'ai retiuuvi'- U' noinhrc iû.

(Ictlo résistaiico à l'ciclion gunnaiilr de l'acide ac(''ti(iu(' iri'xistc pas chez le noyau des spermaloblastes (jui, sous rinnuciiçi' du n'actif. devient tellement transparent qu'un le perd de vue H rn csl de même des noyaux gerniinatifs des ovules. (l'est duiir au momeiil de la luniiation définitive du spermatozoïde (jne les (Mémenls nucléaires pi'ennenl (M'ile (lis|M)sili(in et ac(|uièrenl cette structure particulière. A ce j)oint de vue, ils rapjx'llent c()ni|dèleiuent ce (|ui a lieu clie/, le micronucléus de beaucoup d'infusoires ciliés, que j'ai luaintes fois mis en évidence à l'aide du même l'éactif '.

Les œufs de ce Diplogaster ne sont pas pondus au fur et à mesuie de leur maturation ; mais ils séjournent et s'emmagasinent dans les utiTus ils coiiliiiueiil à ('voluer. Ils sont toujjuis pondus assez tard, souvent même lors(jue l'einlMyon e>l |)resipu' complètement foi'nié. Au début, tous les produits sont pondus à l'état il'o'ufs. Mais, vej's la lin de la période b'conde, les éclosions intra-utérines deviennent tV('Mpientes, et beauc(»up île mèi'es meurent dévorées par leur proui'niture. (liiez deux femelles, j'ai conq)té dans les utérus un total de 7(» et 78 o'ufs à la fois, les plus anciens avec de jeunes embryons prêts à éclore, les plus récents au stade deux l't (piaire blastomères.

A plusieurs i'e]»rises. j'ai isolé des femelle^ non adultes, alin de me rendre compte du nondtre d'ieufs fécondés qu'elles sont capables de pondre. Les chilfres obtenus ont beaucoup plus varié (pu' chez les Ubabditis et ont oscill(' entre I iO et '2'.\0 o'ul's. Ils correspnudeiil au nond)re de sjx'rmatozoïdes que la ulande ui''nitale est susc('|il ilile de produire |)eiidant (pTelle l'onclitnine comme testicule.

(le l)i[)lo,i;aster. pai' une tenqu'cature de -H)" >■.. peut vivre juMpi'à K) jours ; mais les individus qui r<''ussissenl à atteindre ce maximum sont rares. I^a grossi- majorili'. en ed'et. pi'ril beaucdup plu^ li'il à la suite d'i''c|osions inlra-uti'iines. .'>es n'uls millcnl II' lniire- à par-

' \'oir Archiiu's île /nolof/ie ej'fiérinieii/n/e et i/enerule. I. \'ll, iK8<), |). .'5S().

MODES i:t I'OKmks I)I<: ina'i^oDiCTio.x i)i:s .xk.matodi^s. :]\-

Cûurir leur rvolulion rmhi'yogriiùjuc. La ponte du preiui<'r teul" arrive 8 jdurs plus lai'd ; les pontes fécondes durent 8 joui's à 3 jours et deiui : i)uis, lorsijue des éclosions intra-utérines n'ont pas amené une nioit précoce, l'animal continue à pondre des nnifs non fécondés pendant (5 à 8 jours, en s'aU'aiMissant graduelle- ment pour iinir par épuisement sénile.

Les jeunes venant d'éclore (pi. XXIII. (ig. ;i) mesurent 380 à 3'.)0 [>.. Ils possèdent déjà [nus leurs organes, sauf l'appareil génital encore à l'étal tout .-1 lail rudimentaire. La bouche (pi. XXIII, lig. i) diffère assez notablement de la forme adulte. Elle est plus étroite et relati- vement plus profonde. Sa structure paraît également plus simple. Les proportions des parties du cqrps sont également fort dilférentes. C'est ainsi que l'œsophage et la queue représentent respectivement 1/3 et l/G de la longueui' totale, au lieu de 1/9 et 1/8 chez l'adulte. Il en résulte que dans l'accroissement définitif, la plus grosse part est fournie par la r('gion médiane intestinale qui se multiplie 8 fois, tandis que l'œsophage <'t la queue ne se multiplient respectivement que ^ et 4 fois. L'intestin est composé de 17 à 18 cellules, disposées sur deux rangs. Le rudiment génital (pi. XXIII. fig. 5), de forme oi)longue elliptique, se compose de deux gros noyaux germinatifs nucléoles, avec une petite cellul»' somali(iue à chaque [xMe. le tout enveloppé d'une mince membiane anhyste.

Cette espèce s'enk3'ste fréquemment. Je n'ai pas observé ses mues. Ses mouvements sont lents et lourds.

Il existe une gi-ande parenté et une assez grande ressenddance entre noli'C Di playdnlcr rohitsfiis et le /). loïKjicdudd di'ci'it {)ar IJiitschlii et j)ar Ziegler-, le(juel d'ailleurs n'est pas du tout iden- tique avec l(^ I). loïKjicdiKla de Clans. Mais le nôtre dilfère de celui de Biitschli pai- sa taille et les dimensions beaucoup plus grandes de ses diverses parties, par son état hermaphrodite et enlin par le nondire 10 des papilles mâles, l'autre n'en ayant (|ue \).

^ Zeitschri/t fur wiss. Zuoloijie, t. XXVI, i87(J, p. 'M'n), \A. XXIII, (ii;-. \,a-c. ^ Zeifschrift fur wiss. Zon/or/ie, I. LX, 1895, p. X>'>.

"iiS K. .M AT l'A S.

l'uni' iirassiii'ci' tic rcxistciict' des iiiàlcs cl nie rendre riini|itc de leur- rn'Mjucncp. j'organisai t\v iirandcscnllurcs disposées l'I e\|dnri''cs comme je l'ai déeiil pins liant à piupos iln /{/la/if/ifis r/r//(/ns. .l't'in- diai ainsi 4 séries de pontes dans chacune desquelles tous les pio- duits féconds de 40 femelles furent conduits jusqu'à l'Age adulte. Je dénomhiNii de cette façon 23.443 individus, parmi lesquels je ne rencontrai (juc 3 maies ; les seuls de l'espèce que j'aie vus, et qui in'onl servi ponr la desrriplion dtiiHK'-c pins liant, (l'est une proportinn de 0,13 cf poni' i .000 9- ''' p'i'!'^ l'ailile de l)cauc,on|) que nuus ctm- naissions. Chez ce Diplogaster, l'hermaphrodisme est devenu presque ahsolu, bien que la production féminine des spermatozo'ides y soit relativement peu élevée. Je n'y ai jamais remarqué aucun fait indi- quant l'existence de femelles non hermaphrodites, pondant des œufs non fécondés dés le début.

Avec (Icnx des mâles, j'ai es-sayé d'oblenir des refécondations hétérogamiques, en les isolant chacnn à part avec deux jeunes femelles venant d'effectuer leur quatrième mue, c'est-à-tlire entrant dans l'âge adulte. Ces animaux V(''cnrent cote à côte 7 à 8 jours, vigoureux et bien portants, (liiez un des mâles, je n'eus pas occasion de constater aucune tentative d'accouplement ; chez le second^ au contraire, je le vis à deux reprises tenant un(^ femelle embrassée dans son extrémité caudale repliée avec l'attitude de l'ac- conplement. Les 4 femelles pondirent des œufs fécondés pendant 3 à 4 jours, puis ensuite des œufs stériles. Le nombre total fb's rpufs fécondés s'éleva à 581, c'est-à-dire en moyenne 145 |>ar lemcll<', iliill're iniiiiiiinin îles pontes d'origine autogame. Tous ces unifs l'urciil conservés et leurs produits ('levés ins(|n'à l'âge .idulle. Il en sortit .")8I t'cmelles liermaytbiddiles. comme dans les ('•levages ordinaires.

De tout cela il l'aiil conclure (pi'il n'y a pas eu de retV'condation liét(''r(tg;inii(|nc. I,c mâle, enlaçant une l'emelle de ses replis candaiix. n'a l'ait (priin simulacre daccduplemcnt non >nivi dniie IV'coiidalion ('■elle, (les iiiàles, c( iniiiic cenx do H lia lid il is (b'crits |>l us II a ut . ont

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 549

perdu le sens g(''nési(|ue et n'existent que comme des manifesta- tions ataviques d'un aneien état dioïque. Leur lùle. dans la re[)ro- duction et la conservation de l'espèce, est absolument nul.

DrpLooASTER MiNon mihi

Otte espèce paraît rf'pandue et commune. Je l'ai trouvée, pour la première fois, dans un humus gras recueilli à \'ii-e, en Normandie, puis une deuxième et une troisième fois, dans des terreaux prove- nant du Sud-Oranais (puits de Galloul), et des forets de l'Edough, près Rône. Elle s'élève et se multiplie sans difficultés sur lamelles creuses, en la nourrissant de chair pourrie.

Mesures :

9

Corps 1072 [J.

Œsophage 143 = Vt,=

Queue 214 = V^

Vulve 500

Diamètre 70 ^ '/i^

Cavité buccale 11 = i/,3

JKUNE

venant il'éclore

275 [X

80=V3,i

m = 'A

12=1/23

4 = Vi'o

La taille, chez cette espèce, est très uniforme et ne m'a paru varier que dans des limites très restreintes, environ de 930 à 1.070 (jl.

Le corps des femelles adultes (pi. XXIIL fig. 6). relativement épais et renflé au centre, a un aspect général fusiforme très allongé. 11 s'atténue graduellement vers les extrémités, tronqué en avant par la bouche, s'efïilant en pointe fine en arrière. Sa coloration générale est noirâtre opaque, causée par les nombreuses granulations de l'intestin.

La cuticule, comme chez les autres Dip/of/asfer, est ornée de ner- vures longitudinales, délicates et un peu difficiles à bien voir. Les bandelettes comprises entre les nervures sont striées transversa- lement.

La bouche (pi. XXIIL fig. 7) ne se différencie du reste du corps par

550 E. MAI PAS.

.luciiii rrir.iil (III s.iillic (r.'iucuiK^ stirtc. l'Ili' <'sl lnirilrc ]>.ir trois livres à |M'iiii' saill.iiilcs. |i(iilanl rliacum' deux |ia|iill<'s rxtivnic- iiH'iil liiics. La caviti'' liiirralc. assez courte, est à pi'ii pi^s aussi lai-ge (jue j)iur()mle. Ses parois cliitineuses sont (''paisses d t'oriiircs de deux pièces superposées. Au (nnd. existent deux dents à peiiw^ saillantes.

L'fesojdiaue I pi. Wlil. liu. (Si se pr(''seule avec la contoriiialion ordinaire, il est relativement ('pais et trapu. Sa ni(iiti('' anli'iaeure est des deux tiers plus loniiuc ipie la ni(iili('' |i()sl(''rieure. Le liulhe anli''- rieur. bien arrondi, a ses parois internes valvulaires fortement eliitinisées. Le l)ull)e post(''rieur. également arrondi, montre toujours (Lans sa substance charnue deux gros noyaux clairs avec nucléoles opa(|ues.

La queue (pi. XXIII. (ig. 9) s'amincit r(''guli("'rement à ])artir de l'anus, ]jour se teianinei' en pointe Hue. Sa longueur |)eul varier du simple au double, sans que les proportions des autres parties du corps soient uiodifiées. Je n'y ai pas reconnu de papilles latérales.

Les cellules de l'intestin des individus bien nourris sont reuqilies de iiondjreuses granulations albuniino-graisseuses et de corpuscules biréfringents aussi n(nidjreux. (]e sont surtout ces derniers (|ui donnent au Iractus intestinal son aspect noirâtre o|)a(|ue. Le rectum a une longueur à peu de chose près égale à r(''|»aisseur du corps au niveau de sa jonction avec l'intestin. A cette jonction, il jiorle des glandes dorsale et ventrale nettement ajiparentes. L'anus a la lèvre pOst(''iieure b'gèrement renllée.

Le Colliei' nerveux ( pi. X.XIIl. lig. 8. r). de slrudiire lilireuse. enve- loppe le col ('troit de fo'sophage entre les deux bulbes et s'incline obliquement vers la face ventrale et le pore d'excr(''tion.

L'organe d'excrétion (pi. XXIll. lig. S. /n est diflicileà bien voir. Ou distingue sans trop de peine le pore et le canalicule impair >ilu('' au niveau moyen du bulbe post(''rieur ; mais je n'ai pas r('ussi à voir les canaux longil udinaiix.

La vid\c (|(l. XXlll. lig. bel KL r) est située assez exactement au milieu de la longueur du corps. L.lle ne l'orme aiiciine saillie et son

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 351

orifice est en forme de jxnv circulaire. F.e xav^ln est cuiul. Le luiie griiital. assez, forlement (lrvei(i|)|ic dans certaines de ses parties, a ses coudes extrêmes assez éloignés des deux extrémités de l'intestin. Les utérus sont étroits et courts ; chacun d'eux ne contient jamais plus de deux à trois œufs à la fois. Leur extrémité antérieure, à la jonction avec l'oviducte, sert de réceptacle séminal. Le rétrécissement de l'oviducte également est peu long. L'ovaire proprement dit est, au contraire, livs développé. Il débute à chaque extrémité en formant crosse, puis se replie en obliquant avec l'intestin et se prolongeant au delà de la vulve jusqu'à la tète de l'ovaire opposé. Sa portion antérieure contenant 7 à 8 gros ovules en voie d'accroissement peut être considérée comme le vitellogène. le reste comme le germigène.

Les œufs (pi. XXIÎI, lig. H), de forme oblongue arrondie aux extré- mités, mesurent de 00 à 70 [/ en longueur et de ;W à 89 [a en largeur. Leur coque est mince et lisse.

Le Diplof/asfer minor est essentiellement ovipare. Les œufs sont souvent pondus même avant leur première segmentation, au plus tard après la deuxième ou la troisième. Aussi n'en voit-on jamais plus de deux ou trois à la fois dans chaque utérus.

Les larves de cette espèce s'enkystent facilement, lorsqu'elles se trouvent dans de mauvai.ses conditions de nourriture.

Les mouvements sont lents et lourds.

Cette espèce, dans sa conformation générale, ressemble assez au Biphf/aste?' rohitsfus décrit plus haut. Mais elle s'en distingue par sa taille et les dimensions de ses diverses parties, beaucoup plus petites, et surtout par le faible développement de .son utérus, ainsi ({ue par son état essentiellement ovipare, qui en est la conséquence. Elle ressemble encore beaucoup plus au Diplof/astp}' loiu/irauda de Biitschli et Ziegler, mentionné plus haut. Cette ressemblance est même si grande que, n'était leur dissemblance sexuelle, on les con- fondrait sans hésiter. En oulie.j'ai fait entre elles de nombreuses tentatives de croisement, en plaçant des maies de D. lonijicauda avec des femelles de I). mi/ior. Ces tentatives sont demeurées intVuc-

552 E. MAUPAS.

tueuses. Ces doux furnies ne s'accouplent ni ne se fécondent entre elles. Il faut donc l»ion les considérer comme espèces distinclos.

Je ne me suis rendu cunipte qu'avec une seule femelle du nombre d'œufs fécondés que cette espèce est susceptible de produire. Cette femelle, isolée dès le moment de son éclosion. pondit :2(H œufs fécondés. Il en faut conclui'e que les ulandes nénitaU's du D. minor peuvent piodiiirc jnsiiu'à 261 spermal(»Z(»ïdes pendant (prelles fonctionnent comme testicules. Ce cbilTre (jteut être maximum?) est un peu plus élevé que celui du /). robuatHn.

Afin de connaître la durée de l'existence, j'ai isolé un jeune au moment de réclusion et l'ai suivi jusqu'à la mort. La température était de 17" c. 1/accroissement dura (|uatre jours. Ensuite la femelle adulte pondit des o'ufs féconds pendant (piatrt» jours aux n(tnd)re8 (juotidifns de 4:2. 72, 85 et 62. total 261 leufs. A|>rès cela, elle resta deux jours les utérus complètement vides et ne pondant plus rien. Puis le jour suivant, je la trouvai entourée d'œufs non fécondés, d'une nature particulière et sur lesquels nous reviendrons plus bas. Elle continua de ])ondre des o'ufs non l'écond(''s pcudant quatre joui'S encore, vécut ensuiti^ un jour dans une sléi-llité absolue et s'éteignit di' vieillesse.

En résunu'', celte femelle a vécu un total de 16 jours. Comme cette espèce n'est pas exposée à une morlaliti' causé(^ par des édosions intra-utérines, il est fort probal)le (|ue la duiée de l'existence est à peu de cbose près la mèuu' cbe/ tous les indivitius, ne variant (|u"avec la teiii]M''ratiire.

IjCS O'ufs non fécondés (|ue cette femelle se remit à pondre les 11''. 12'' et 13'' jours de son existence, et cela a[»rès un r(^])os complet d(^ deux jours, ces œufs étaient fort intéressants à observer. Certains d'entre eux, c,omplètemenl (l('piaii'vus de coque, se (b'soi'nanisèrent assez rapidement, comme nous l'avons vu pour les leuls sendilables cbez tous les autres bermapbi'odites. .Mais d'autres leul's. au conlraii'e, étaient pourvu> de i<i(|ues nelleuieul (linV'renci('es. Parmi eux. quelques-uns. mal courormé's. avaient des prolongeuienls de l'orme

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 553

irrégulière (pi. XXFIE fiiç. 1:2). Eeur vitellus rtail anior{)he et comme désorganisé. D'autres, enfin (j»l. XXIII. tii;-. 13). avaient des coques encore plus nettement dilïérenciées. avec une forme régulière, seu- lement plus étroite et plus elfilée que la forme normale. A Tintérieur, la masse vitelline était segmentée en un certain nombre de blastomères qui avaiiMit ])iis la disposition d'une uKiiula. Mais ces blastomères étaient beaucoup trop régulièrement sphériques, indice d'un ai-rèt de développement et d'un commencement de désorganisation, (les œufs, conservés, furent trouvés le lendemain complètement désorganisés. Leurs blastomères ne formaient plus qu'une masse amorplie granu- leuse remplissant toute la cavité de la coque, comme chez l'œuf figure 12.

Ces œufs, bien certainement non fécondés et qui cependant se sécrètent une coque régulière complète et ensuite peuvent traverser les premiers stades de la segmentation, me semble-t-il, doivent être considérés comme des œufs en voie d'évolution parthénogénétique. Lorsque la parthénogenèse se développe chez une espèce, elle n'y apparaît bien certainement pas brusquement et tout d'une pièce. Elle doit s'y réaliser graduellement, d'abord en produits imparfaits, comme les œufs que nous venons d'étudier. H est encore probable qu'elle apparaît et se développe surtout, sinon toujours, chez des espèces hermaphrodites protérandriques autogames.

.le n'ai pas rencontré, chez cette espèce, un seul maie. S'il en existe, ils sont probablement aussi rares que chez son congénère pré- cédent. A ce point de vue, je n'ai dénombré et exploré ((u'une culture composée de l.TOC» individus tous femelles.

RhABDITIS SCHNEUIRUI RiiTSCHLI

ScnNKHJRH. Monofjraphic <ler XoDintiKlPU. IHGG, p. 321. BiiTscMi.r. JicilrfUjp, etc., 1873, p. liO. pl.X. fig. (t3. ac<-. et XI, lig.(i3, /j.

Cette espèce paraît èli-e commune et très répandue. Schneider et

554 E. MAIl'AS.

lifilsclili l'uni triai\"('«' en Allcin.iiinc .Ir l'ai n'nciinli'(''i' [uns fuis en Ali;i''ii<' : ilrux fuis aux. environs d'Aliicr. la lri)isirni<' dans la fmvt de l'Eduugli, près llùne. Dans chacune de ces stations, elle vivait dans des terreaux légers, peu gras et pas trop humides. Elle ne paraft pas se plaire dans les humus très riches, recherchés |)ai' les autres Itliahditis. Elle sf laisse assez bien cultiver sui' lamelle creuse, en la nourrissant de rliair |iourrie assez diluée.

Ea description et les figures que nous en a données Biitschli étant sulîisantes pour la reconnaître : moi-même, d'un autre cCAv. n'en ayant point fait une élude morphologique complète, je me contenteiai de faire connaître les ohservations que j'ai pu recueillir sur sa bio- logie et sa sexualité.

(lelle espèce a un développement très lapiile el une existence courte. Ses œufs parcoui'ent leur évolution endjryogénique en li) à -20 heures par une température de 1:2 à 43» c. et en 10 à 1:2 heures seulement par une température de 19 à 20*^ c. Avec 12 à 13» c, les larves ont besoin de G8 à 70 heures pour s'accroître et atteindre leur développement conq)let jusqu'à ponte de leui' picniier (l'uf. (let accroissement n<' dure plus que -40 heures avec 19 h 20"^ c. Ea inTiode des pontes dure de 10 à 12 jours avec 12 à 13" c. et 5 à 0 jours seu- lement avec 19 à 20*^ c. Les pontes finies, l'animal vit encore un ou deux jours, puis meurl. En résumé, la durée totale de l'existence est de 18 à 19 jours par une lenqx'rature de 12 à 13° c, et de 8 à 9 jours avec 1«) à 20" c.

Une femelle bien nnurrie pnnd de ;', iO à 380 ( eu fs. En la nourrissant avec de l'albumine, ce cliill're se r('(luit (b' pins des deux tiers. Le nombre maximum d'o'ufs pondu dans les 24 heures peut être de 35 à •40 avec 12 à 13'^ c. et d.> 130 à I 40 ave(t 19 à 20"^ c

Schneider e| Hi'ilsclili allirmenl expressémeni n'avoii' jamais vu (|ne des fenii'lles cliez celle espèce, .l'ai Nonin niassnrer de celle absence (le mâles en prali(|nanl les mêmes mi''lbodes de recbeicbe que j'ai di-criles plus liani à propos dn /{/i(//ii////s r/ci/a/is. .fai ainsi T'Iev»'- el di'iiundtn'' i.();!9 indi\iiliis adulles Ions renielles.

MODES ET FOlîMES DE liEPUODUCïION DES NEMATODES. 555

sans un seul niàlc. Si co sexo existe (niflqudVHs. il duil rlivhien rare.

Ainsi que nous l'avons dit dans la paili<' Iiishirique de ce travail, le RhabdiUii Sr/uwifferl est le premier cas de parthénogenèse bien avéré qui ait été constaté chez les Nématodes. Les deux savants alle- mands, sans employer le mot de parthénogenèse, affirment très nette- ment ({u'il se reproduit sans fécondation. Ils n'ont jamais pu rencontrer un mâle et pas réussi avoir la moindre trace de sperma- tozoïdes dans les organes génitaux de femelles pondant de nondjreux œufs qui évoluent régulièrement.

Bien que la grande autorité de ces deux habiles observateurs fût parfaitement suffisante pour donner à ce fait une authenticité défini- tive, il est resté pour ainsi dire inaperçu dans la science. Nous avons vu dans l'introduction historique qu'on n'en avait tenu aucun compte. C'est pour cela qu'il nous a paru utile de le vérifier de nouveau et de le confirmer. Nous avons donc examiné avec le plus grand soin, à l'aide des meilleurs objectifs et en employant diverses méthodes, les organes génitaux de nombreuses femelles, sans jamais y apercevoir la moindre trace de spermatozoïdes. Cet examen, d'ailleurs, est faci- lité par la clarté des organes, surtout lorsqu'on a soin de faire jeûner (juelque temps les animaux avant de les utiliser. On peut alors, avec un peu de compression, explorer minutieusement les organes géni- taux dans toutes leurs parties. Aujourd'hui donc, il ne peut plus subsister le moindre doute, le R. SrJuieideri est une espèce à repro- duction partluMiogénéticpie.

CEPHAi.onus DUBius milii

Cette espèce est ti'ès répandue et ti'ès eummune en Algérie. Je l'ai rencontrée k plusieurs reprises aux environs d'Alger. Elle m'a été i-apportée par M. Flamand de plusieurs points ilu Sud-Oranais (Aïn-Sllssifa. Chott-Chergui. llaci-Morra et Taoussera). du vei'sant sud du .liirjuia ( I ..'iOO mètres (raltitude). par M. Ficlicui'. riiliii dr

556

F.. MAl'PAS.

|{(tusaa<l.i ('( SCS cnvinnis |»;ir Ir liriilrii.iiit l'dtiiii't. .le r.ii encore trouvi'c dans un (''cliaiit illnii ({c terre nniue l'ccueilli aux environs de Tananarive cl envoyé tic Madagascar par le I)'' .Martel. Dans toutes ces localités, elle vit dans des terres un |)eu maigres et y peut supporter de longues dessiccations |»(iur se ranimer dès qu'elle est r(''liunu'c|ée..le l'ai lunguement cultivée sui' lamelle creuse en la nour- rissant (rallmmine. Meaiwes :

9'

Corps 730 j^

Œsophage IGO =: '//,..;

Queue 43 =: V»"

Vuhe 473

Diamètre 50 = Vi s

Cavité buccale 17 ^

.ii:l'nk

246 (A

89 = V-S7

20 = '/9

11 = ' .7

La taille des individus adultes varie entre 000 et TIJG (jl.

Le corps (pi. X\l\', tig. 1) est relativement lourd <■! trapu. Kn avant, il s'atténue assez longuement et graduellement dans la région œsophagienne, pour se terminer pai' la troncature de la bouche, dont l'épaisseur égale à jteine le (juarl du dianu"'tie du corjts dans sa partie médiane. En arriére, il s'amincit assez rapidement à [)artii' seulement de l'anus, cl se termine en une pointe Une très courte chez une race (pi. XXIIl. (ig. I(>) (jue nous aj)pellerons var. (ipicula, en pointe arrondie et épaisse chez l'autre rac(> (|)1. XX1\'. (ig. 2) ou var. votuntldtd . (".h"Z les individus bien nourris, son aspect généi'al est 1res opatpie. sans être noirâtre comme chez les Rhuh- ditis. Cette opacité |)rovienl des nond)reuses granulations déposées dans les parois de l'inleslin et dans le tissu conjonctif. La (|ueue et la région lesophagienne sont toujours plus claires.

La cuticule, mince et transparente, est sti'iée ti'ansversaUMuenl ; mais les stries sont liés |)eu apparentes et dil'liciles à voir. Souvent on les (dierclic en vain. (Juand on réussit à les distinguer, on ne les aperçoit qu'en cuupe opli(pie sur les bords de l'individu en obser- vation. Ces bords appaiaissenl alors très linement restonnes.

MoDKs i-:t kokmks de rkprodi'ctio.n des NEMATODES. 557

La liitiiclu'. chez la vace (i/u'cd/a (pi. Wlll. (II;-. 15). tecininc l'ex- ti('mit('' anli''ii('iire en s'arroiidissaiil n'uiilirrcniciil sans formel' de saillie on de retrait d'aucune sorte la disliuyuant du r<'ste du corps. Elle est b(3rdée par trois lèvres peu saillantes et sans papilles. Chez la race rotutidata (pi. XXIII, lig. 14), les levures, beaucoup plus déve- loppées et séparées par des échancrures plus fortes, forment un léger renflement terminal en saillie sur l'extrémité du corps. Ces lèvres n'ont plus la forme arrondit' régulière de la première race, mais sont un |)eu anguleuses. La cavité buccale présente les épaississements chitineux ordinaires du genre Cep/ialobus. Elle égale 1/9 de la lon- gueur de l'œsophage mesuré depuis l'extrémité antérieure de la bouche.

L'œsophage (pi. XXIV, lig. 1 , o) a sa porti(jn antérieure très allongée et renflée, formant une sorte de bulbe en fuseau long et peu épais ; le col étranglé est court ; le second bulbe, un peu plus long que large, est pourvu de clapets (dents) bien développés. En avant, l'tesophage remonte le long de la cavité buccale, en l'enveloppant en manière de gaîne jusqu'à l'extrémité antérieure de son épaississement moyen.

La queue, chez la race apicata (pi. XXIII, fig. 10), de forme conique, s'amincit régulièrement à partir de l'anus et se termine par une pointe fine très coui'te. Chez la race roinntlala (pi. XXIN', iig. :2). au contraiie. elle s'arrondit brusquement en grosse pointe obtuse à son extrémité, elle conserve un diamètre encore égal au tiers de celui du corps, à la hauteur de l'anus. De lines papilles latérales existent insérées, en arrière de l'anus, à une distance un peu plus grande que la moitié de la longueur du i-ectum.

L'intestin est composé de deux rangées de cellules alternant entre elles. Ces cellules, chez les individus bien nourris, sont remplies de granulations albumino-graisseuses : jamais on n'y trouve de corpus- cules bii-éfringents, comme chez les Ilbabditis. Les granulatiims s'accumulent également en grande (pianlit('' dans le lis^u conjonctif qui existe entre la paroi externe du tube digestif el la couclie nius- culo-cutanée. Ce tissu conjonctil' joue dtmc ainsi un rôle complè-

558

K. MAI l'AS.

Icmriil ,iii,ilnuii(' ;iu curps gi"iiss('iix (l<'s iiisfclcs. Ces irr;iiuil;ili(ms pcLivciil s'.icriiinulci' iusi|iu' dans la n\u'ion aiitiMiciiic di' ru'S(i[iliai;e, ainsi (jiic dans la (jncnr jns(|n'à la iminlc Ce sunl elles (jui. en grandi' (|nanlili''. rendent ci' Oplialoitus si opaque cpie l'élude des organi's inici'nrs en dcvicnl tnri diriirilc. Le rccinni a une l(in,i;u<'ur égale aux linis (|uailsdc ("(''pa isscur du coi'jts à la liauli'ur de son inscilion avec l'intestin. A cetli' insei'tiun. il est pourvu il'une glande dorsale.

Le cdllier nerveux (pi. .\\l\'. fii;-. I . r). de strurtnre (ihreuse. enve- lopjx^ le col (Hrangh'' de Tiesophage en avant du second linlhe. Il s'incline ohliquenu'ul vius la face v«Mitrale et envoie drx prolonge- nu'uts dans la même directiiui.

li'organe (rexcri''tion (pi. .\.\h'. lig. I. />) est très diriicile à \ nir et (Ui n'y i'<''ussjt que sur dev iiulividns éniaciés assez cnnqjrinu's. I.e |tc>re est silu('' an niveau antérieur du second linlhe. Le canalicule impair décrit une ou deux sinuosités un peu varialdes d'un individu à l'autre, .le n'ai pas r'éussi à apercevoir la ramilicatiiui lal(''rale posté*- rieure. tandis (pu' j'ai pu suivi"e les légères sinuosités de l'anté- rieure jusipu' vei'S le milieu de l'iesopliage. Près et en arrière ilupore existe une glande unicelhila ire.

La vulve (pi. WJW lig. |. r) est situé'c dans une |Misilion un peu variahli'. oscillant tant(M un jm-u en avant, taidôl un peu en arrièri^ de la limite entre le sec(uid et le IroisièuH' tiers de la l(Uigueui' totale du corps. Ses lèvres sont un peu renl1(''es. Le vagin est très court. Le lulie génital est sinqile. comme chez la plupart des ('/'/i/itz/o/nts. L'utérus renioide en avant de la vidve avec une longueur douhie de l'épaisseur du corps. Sa l'orme est celle d'une poidu' ohlmigue. ler- niinéo en cidde sac en avanl. Il se relie à l'ovaire par tin oviducte (tuha) (''troil, insi'ié' un |ieu l'u arrière de son e\ti(Mnile a nlé'rieui'e. <!e| o\idtH-ti' remonte en ohiiqu.iid en av.int poiu' rejoindri- l'extri''- nuli'- aidi'rienre de Tova ire plaeee an mè'nie ni\ ea n que re\tr(''mil('' de l'ulern-. L'o\aire redescend en^mh' du ec| rmcnl en arnèir en rai>anl Inujunr'- un repli dnidih' trè> ai'ceniui' un pi'u an delà de la vidve.

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 559

Il se tennine tnujnm-s assez Idiii en avant de l'extrémité de l'intestin. L'utérus ne contient jamais qu'un seul ti'uf, qui est toujours pondu avant que le suivant ne vienne le remplacer.

Le passage des (pufs de l'ovaire dans l'utéi'us se fait assez lente- ment. On les voit aloi's s'engager dans le pertuis étroit de l'oviducte, qui cède très peu et au travers duquel ils s'étirent connue à la filière. Lorsqu'une niditié est déjà passée et (pie l'autre se trouve encore dans le tube ovarien, ils ressendjlent alors assez bien aux deux moitiés d'une baltèi'c. réunies par leur poignée. Leur substance doit jouir d'une ténacité et d'une ductilité fort grandes pour résister sans se désorganiser aux tractions et compressions qu'elle subit dans ce passage étroit. Les œufs sécrètent leur coque solide après leur arrivée dans l'utérus, t'ne fois pondus, ils ont une forme oblongue arrondie aux extrémités, avec des longueurs variant entre 53 et 64 [k. et des largeurs de :20 à 30 [/..

Cette espèce est très inerte. Elle reste constamment presque immo- bile, n'exécutant que de lentes et rares ondulations, qui la déplacent à peine. Bien nourrie, elle demeure des journées entières à la même place.

J'ai beaucoup hésité pour savoir si je ne devais pas assimiler la forme (|ue je viens de décrire au Cephalobus nanus de De Man*. Mais après mùr examen, j'ai été C(»nduit à les distinguer comme espèces dilférentes. Le ^Z. nanus est d'un tiers plus petit; le renfle- ment antérieur de son lesophage est plus marqué ; il a la bouche de notre race apiratti et la (pieue de noti-e i-ace rotundata. L'organe génital n'est pas suffisamment étudii'- [lour (pi'il soit possible d'éta- blir des comparaisons. De Man n"a jias vu de mâle. Si une étude plus complète de ce type venait ])lus tard Iv démontrer son état parthénogénétique et une ressfMnblance suffisante pour qu'il fût nécessaire de l'assimiler à mon <'.. di/ùiiis, il constituerait évidem- ment une troisième raci' de cette espèce : la(|uelle semble bien il'ailleurs av(jir une forte tendance à formel' des variétés locales.

^ Die Xenuitmleii der iiiedcrlùndiacheii Faiina, i884, P- 94. 1>1. XIII, fig. 54.

:i(;o K. MAII'AS.

\jv Cr/i/id/dh/fs (/iihii/s csl csscutirllc ni i)vi|i;iiv. Ses (l'iifs

soiil tniijiiui'.s pondus avant iiirim- leur piomière sogiiientalidn. (»ii ne lui voit jamais qu'un seul (rufdans liih'Tus et cet œuf est toujours pondu avant «[ne le suivant ne viiMim" le reni|)lacer, T^es pontes se succèdent lentement, l'ar une lenijn'i al uie de ^0'^ c., le maximum (Treufs pondus, dans les vin^t-ipialre heures, est de 1:2 à i;{.

La maturatiDii des (eul's est intéressante à suivre, jjirsipie l'ovule est mi^ii' et prêt h passer dans ruli'rus. il montre une li(dle vi'sicule u-erminative claire d'un diamètre de S à '.I [j.. a\ci' ua uros nucléole opaipie et sphéiique d'un diamèlre de i ij.. l'n peu avant di- s'engager dans le passage éti'oit de l'oviducte (tuba), la vésicule genuinalive pei'd rapidement son contour n'gnlier. sans doidi' par dissolution de sa mendirane péripln''iii|ue. Mlle s"(''tireen longueur et devient hien moins visible. I/ovule connnence alors ;i s'engager dans l'oviducte, au travers (hnpnd il s'étire comme à la filière: le passage dure envii'on deux minides. Arri\('' dans l'utérus, il en occupe toute la ré'gion antéM'ieure y compris le cul-de-sac. (pii s'est ouvert le premier pour le recevoir. La vi'sicule germinative dé'loianée et étirée en longueui" se trouve sur le bord et dans le tiers postéiàeur du nouv(d (euf utérin. Tout d'aboi-d. celui-ci n'occupe (\\\v la portion antérieure de l'uti'iais : mais il ne tarde pas à descendre lentement vers la paitie jjoslérieure, dans bupudle il arrive el se lixe apiès S à 10 minutes de glissement lent.

Il séjouiaie en cet étal dans rul(''iais pendant deux heures i |em|i(''- rature IH" c.) el y séci'ète sa coipu' (diitineuse. |)uis est pondu. A ce moment, le vitellus remplit pres(pie complètement la cavité entièi'e de la ("(xpie. (l'est ('-gaiement immédiafemenl après la pouti' ipie commence l'expulsion d'un globule polaire. Llle se proiluit au fond ilune grande ('"cham'rure. l'ornu'e par retrait du \ilellusau niveau du I iers de I'm'uI' sorti en avant à la ponte: aidreuien! ilit.là nous avtms vu la vésicule gernonativ e (hd'ornK'e aller se loger au di'hul. Celle (•volulion dure environ une heure, pendani Lupielle le no\au est resté' invisible. I'ui> le \dellii> se la>se dans I i n'^iiui

MODES ET FORMES DE 11EPR0J)UCTI0N DES NÉMATODES. 561

nu'diane de la coque, laissant d'assez grands vides aux extrémités. En inème temps, le noyau reparaît sous l'aspect d'une belle vésicule claire, sphérique, nucléolée, de dimensions à peu près égales à celles qu'avait la vésicule germinative primitive. L'œuf, ;i ce moment, est prêt pour la première division blastomériijue. ([ui s'ell'ectue environ une lituire plus lard, ou deux heures après la ponte.

J'ai suivi uiinutieusenuMit toute cette évolution sur plusieurs omfs et, à aucun moment, je n'y ai aperru les deux taches claires des ])riiniirleiis niàle et femelle, se rapprochant et se copulant, comme un les voit si aisément chez les espèces hermaphrodites ou dioïques. Cette observation est importante, pour aider à démontrer la parthé- nogenèse de ce Ccjtlidlohux.

Son évolution et son accroissement sont très lents ; mais en revanche, la durée de sa vie est longue. Par une température de 20<' c, les œufs mettent trois jours h, parcourir leur embryogénie jusqu'à éclosion. Par la même tempéi'alure. il faut aux larves 10 .-i 11 jours poui- effectuer leur accroissement jus(iu'à ponte de leur premier anif. Voici d'ailleurs l'histoire complète d'un individu que j'ai suivi jour par jour depuis le moment de son éclosion jusqu'à sa mort par vieillesse. Sorti de l'œuf le :24 octobre, il pondit son premier œuf le 3 novembre. Les pontes se continuèrent ensuite régulièrement jusque vers le -4 janvier avec des hauts et des bas, causés par les variations de la température et de la qualité de la nourriture. Mais à partir du 4 janvier, elles se ralentirent considérablement, ne donnant qu'un ou deux teufs par jour et quelquefois même pas du tout. Cet état se continua jusqu'à la fin de janvier, époque à laquelle les pontes d'œufs féconds furent remplacées par des œufs stériles, avortant et se désorganisant aussitôt après la ponte. La production de ces œufs inféconds se prolongea pendant tout le mois de février ; puis, dans les premiers jours de mars, l'animal ayant i)erdu l'énergie nécessaire à l'expulsion de ces anifs inféconds, il s'en accumula quelques-uns diins l'utérus, ils se désorganisèrent. L'animal vécut encore ainsi iusqu'au 28 mars, devenu d'une inertie presque absolue, et s'éteignit

ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉN. 3'= SÉRIE. ï. VIII. 1900. 36

562 E. MAUPAS.

d'épuisement sénile. En résumr, il avait vécu cinq mois pleins et pondu un total de 415 œufs féconds.

Dans les cultures de cette espèce que j'ai faites, il m'est passé sous les yeux plusieurs centaines d'individus, parmi lesquels je n'ai jamais rencontré un niAlc De plus. J'ai examiné les organes génitaux de nombreuses femelles adultes avec le plus urand soin et avec les meilleurs objectifs, sans jamais y apercevoir la moindre trace de spermatozoïdes. Étant donnée la simplicité de ces organes, ils sont faciles à explorer dans toutes leurs parties et, si des spermatozoïdes y étaient emmagasinés dans un de leurs replis, ils n'auraient pas échappé à mes recherches. Le Ceplialobii^ diibius est donc bien cer- tainemonl une espèce parthénogénéti(|u<'.

En faisant la description de la bouclic d de la (|ui'ii('. j'ai insisté sur les différences dans la conformation de ces organes, qui dis- tinguent les deux variétés ou races que j'ai baptisées l'ace apicata et race rotundata.

Dans toutes les autres parties de leur organisme, ces deux races sont absolument identi([ues entre elles, et quand on les a longue- ment étudiées, comme je l'ai fait, il ne peut subsister aucun doute sur leur unité spécifique. Les diflerences, qui les distinguent, consi- dérées en elles-mêmes, pourraient donc sembler d'un intérêt médiocre. Mais cet intérêt devient sérieux, lorsqu'on sait que ces races sont permanentes et qu'elles vivent isolées et indépendantes Tune de l'autre.

Tous les individus étudiés par moi, provenant d'Alger, de Taoussera, de Haci-Morra et de Tananarive, appartenaient Ji la race apicata ; tandis que tous ceux d'Aïn-Sfissifa, du Jurjura, de Bousaada et du Chott-Cbergu avaient la forme rotundata. Nous avons donc deux variétés qui, dans les lieux elles se rencunlronl, se reproduisent et se perpétuent chacune en conservant intacte sa conformation particulière. J'ai fait de nombreuses et longues cultures des deux types. Leur conformation s'est maintenue d'une génération M l'autre sans modification et sans qu'il se produisît la moindre indi-

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. o63

cation du passage d'une variété à l'autre. Leurs caractères parti- culiers sont donc absolument fixes et permanents. L'état parthéno- génétique des deux variétés empêchant tout croisement entre elles, on ne voit aucune raison pour que cette fixité de caractères puisse s'ébranler et permettre aux deux formes de se confondre, en faisant retour à un type commun.

Ce fait a un haut intérêt. Il nous démontre, en effet, la formation de races (espèces?) distinctes et fixes à l'état de nature, chez une forme à reproduction purement parthénogénétique. Si, comme la chose est peut-être possible, on venait à démontrer que le Cephulobus nanus de De Man n'est lui-même qu'une troisième forme du même type, fixée et devenue héréditaire, l'intérêt de ces observations s'accroîtrait encore. On a, en effet, prétendu que le mélange des plas//ias ances- iniiix par l'amphimixie était al)Solument nécessaire pour la créa- tion et la fixation de caractères spécifiques nouveaux. De par cette théorie, toute possibilité de variation permanente et héréditaire serait refusée aux êtres à reproduction purement parthénogénétique. Les faits que nous venons de décrire sont en contradiction absolue avec cette manière de voir.

Cephalobls lenïls mihi

•l'ai trouvé une seule fois cette espèce dans la terre sablonneuse, agglomérée sous une touffe à' Anabasis arefloïdes rapportée par M. Flamand de la Feidja de Djenien Bou Rezg (Sud-Oranais). Mesurer :

Corps

Œsophage ....

Queue

Vulve

Diamètre

Cavité buccale

9

JELNE

venant d'éclore

905 [i.

257 [A

211

V'.

97 = iA.,6

46 =

V.o

18 = Vu

600

46 =

'/l9

16='/l6

14 =

V.u

6 = Vl6

Le corps (pi. XXIV, fig. o), assez régulièrement cylindrique et

o

o

5Ô4 E. MAUPaS.

relativement mince, ne s'amincit qu'en avant dans la région œsopha- ienne, en se terminant par la troncature buccale. En arrière, il s'arrondit brusquement à peu de dislance de l'anus. Son aspect ('•néral est assez opaque chez les individus bien nourris, par suite de la présence de nombreuses granulations albumino-graisseuses dans la l)aroi (le l'intestin et dans le tissu conjonctif.

La cuticule est nettement striée transversalement. La membrane latérale est très peu marquée et on ne réussit à la distinguer que sur les individus émaciés. Elle se présente sous l'aspect d'une bandelette étroite (pi. XXIV, lig. 6 m), bordée par deux lignes fines saillantes et divisée longitudinalement en deux par une troisième ligne parallèle aux deux autres.

La bouche (pi. XXIV, lig. -4) est bordée par six dents pointues, sépa- rées par de larges échancrures concaves ; le dos de ces dents fait légèrement saillie en dehors. Elles sont aussi fortement chitinisées que le reste de la surface du corps. En dedans du cercle qu'elles forment, existent trois appendices chitineux bifurques et très saillants en avant. Des appendices analogues, mais moitié plus longs, ont déjà été décrits chez le Cephalobm cUiofiis *, La cavité buccale, longue et étroite, présente les épaississements chitineux ordinaires chez les Ccjifiolobus. Sa longueur égale 1/15 de la longueur totale de l'œso- phage, mesuré depuis l'extrémité antérieure du corps.

L'œsophage (pi. XXIV, fig 5) n'a point de renflement antérieur for- mant bulbe. Sa portion antérieure est un peu plus de deux fois plus longue que sa portion postérieure (col et bulbe). Le col est assez mince. Le bulbe est un quart plus long que large; ses clapets (dents) sont très forts. En avant, l'œsophage forme une gaine épaisse enve- loppant la cavité buccale jusqu'à son extrémité antéi-ieure.

La queue (pi. XXIV, fig. C) est courte; son extrémité libre, épaisse cl .uidiKlic. est encore pres(|iH' nmilié aussi larg(^ que sa naissance. Lllr porlc. v<MS le niili(n) de sa lungucur. une jiaire de papilles laté-

' Voir De Ma.n : Die frci... Xemaloden dcr rnederlândisc/ien Fauiui, i88/|, p. loo,

pi. XV, fi;,r. (il,

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 365

raies extnhnement fines et difficiles à voir. On n'y réussit que sur des individus placés sur le ventre et assez fortement comprimés.

Chez les individus bien nourris, les cellules de l'intestin sont rem- plies de granulations alhumino-graisseuses qui s'y accumulent comme subslances de i-éserve. Ces granulations envahissent également tout le tissu conjonctif dans les parois le long de l'œsophage et dans l'in- térieur de la queue. Elles donnent au corps un aspect général opaque. Il n'y a jamais de corpuscules biréfringents.

Le collier nerveux (pi. XXIV, fig. 5 c), de structure fibreuse, se voit un peu diflicilenient. II enveloppe le col œsophagien à son extrémité antérieure et s'incline obliquement vers la face ventrale, en se pro- longeant dans la direction du pore d'excrétion.

L'appareil d'excrétion (pi. XXIV, fig. 5yj) est difficile à observer. Le petit tube chitinisé impair se voit sans trop de peine. Il décrit d'abord une anse étroite et assez longue dirigée en avant, puis se replie vers le bulbe. Le pore est situé un peu en avant du bulbe. Les canaux latéraux ne peuvent être observés que sur des individus émaciés et assez fortement comprimés. Je n'ai pas réussi à les suivre au delà de la vulve. Une glande unicellulaire existe auprès et en arrière du pore.

La vulve (pi. XXIV, fig. 3 r) est située à la limite du second et du troisième tiers de la longueur totale du corps. Se5 lèvres sont légère- ment renflées. Le vagin est très court. Le tube génital est simple, avec un utérus relativement long. En forme de sac étroit, il remonte directement en avant de la vulve et se termine en cul de sac. Il ne contient jamais qu'un œuf, toujours pondu avant l'arrivée du sui- vant. En arrière de la vulve existe un tube génital avorté sous la forme d'un sac transparent étroit, d'une longueur égale à deux fois etdemil'épaisseur du corps. L'utérus se relie à l'ovaire par un étroit oviducte inséré à l'extrémité du second tiers de sa longueur. L'ovaire redescend directement le long du corps et vient se terminer un peu en avant de l'extrémité de l'intestin. Au milieu, entre cette extré- mité et la vulve, il forme toujours une anse double assez longue.

566 E. .MAÏ'PAS.

Les œufs (pi. XXIV, fig. 7), de forme oblongue arrondie aux extrr- mités, mesurent 66 [a en longueur et 26 en largeur. Leur coque chitineuse est chagrinée. Le vitellus est coloré en i)run acajou foncé.

La niultiplicaliun de (■<' Cciihdlohiis se fait très IcnUMut'nl. Les pontes se succèdent à grande distance l'uno (1<> rautr*'. 8 ;i *) au maximum par 24 heures, avec une température de 26 à 27° c. On ne voit jamais qu'un seul œuf dans l'utérus. Ces œufs sont toujours pondus avant leur première segmentation. L'espèce est donc essen- tiellement ovipare.

L'évolution et l'accroissement sont ti-ès lents: mais en revanche, la durée de l'existence est assez longue. Par une tenipéralui'p de 26 à 27° c, les œufs mettent 4 jours 1 4 pour évoluer de la jHjntc à l'éclosion et les larves 16 jours pour atteindre l'état adulte parfait et pondre leur premier œuf. Voici d'ailleurs l'histoire complète d'une femelle que j'ai suivie jour par jour depuis son origine jusqu'à sa mort par vieillesse. Elle était issue d'un u'uf pondu le 29 juillet et éclos le 2 aoiH au soir. Elle s'accrut jusqu'au 17 août, date à laquelle elle fit sa première ponte. Les pontes se continuèrent jusqu'au 5 octobre, et, à partir de cette date, elle vécut complètement stérile pour s'éteindre d'épuisement sénile le 14 novembre. Pendant la pé- riode de fécondité de 49 jours, le nombre quotidien d'ceufs fut assez variable et ne dépassa jamais 9. Le total des pontes fut de 815 œufs. Cette femelle a vécu un total de 105 jours.

Les jeunes en sortant de l'œuf (pi. XX l\', fig. 8) naissent avec tous leurs organes au complet, sauf l'appareil génital encore dans un état extrêmement rudimentaire. Mais les proportions des parties du corps sont fort différentes de celles de l'état adulte. Ainsi r(esoj)bage et la queue égalent respectivement 1/2,6 et 1 14 de la longueur totale, au lieu de 1 ^4 et 1/19. Il en résulte (|ue, dans raccroissemenl di'li- nitif. la plus grosse part revient à la région médiane du corps, qui se multiplie 4,5 fois, tandis que l'œsophage et la queue se multiplient seulement 2 et 2,5 fois.

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 567

Cette espèce subit impunément de longues dessiccations et se ranime dès qu'un la reluimecte. J'en ai vu reprendre vie en quelques heures, qui étaient desséchés depuis cinq ans. Dans mes cultures, je l'ai nourrie avec de la chair pourrie diluée.

Les mouvements sont lents et lourds.

Le Cephalobiis lentus est une espèce à reproduction paiihénogé- nétique. Je m'en suis assuré :

En constatant l'absence absolue de maies ;

En élevant des jeunes et les suivant jusqu'à l'état adulte ; tous se sont transformés en femelles, lesquelles ont pondu des œufs évo- luant régulièrement ;

En examinant avec de forts grossissements les organes génitaux de femelles adultes, sans y jamais voir la moindre trace de sperma- tozoïdes ;

En observant, sur un individu immobilisé, l'arrivée d'un œuf dans l'utérus et le suivant ensuite après la ponte jusqu'à la première division en deux blastomères. J'ai répété plusieurs fois cette obser- vation, et pendant toute sa durée je n'ai jamais constaté l'existence de deux pronucléus distincts, ni leur rapprochement et leur copu- lation, phénomènes si faciles à suivre chez les espèces dioïques ou hermaphrodites.

Plectus girratus Bast.

Bastian. M(mo(jraph on Ihe Angiiillulidae, 1865, p. 119, pi. X, fig. 81,82.

De Man. Die fret Nematoden der nicderlàndischcn Fauna,

1884, p. 110, pi. XVII, fig. 68.

J'ai trouvé cette espèce en Algérie à deux reprises ; une première fois dans de l'humus recueilli par M. Ficheur, à une altitude de \ .500 mètres, sur la pente sud du Jurjura ; une seconde fois dans les prairies de Maison-Carrée, près Alger. Je l'ai cultivée sur lamelle creuse, en la nourrissant de chair pourrie diluée.

:;fi8 E. MAl'PAS.

Les dessins et la description de De Man étant très suffisants, je me contenterai de faire connaître les quelques observations que j'ai pu l'ccueillir sur la biologie et la sexualit('' de ce Nématode.

Il n'a pas un accroissement t'I une multiplication très rapides. Par une lenq)èralure de:2()'^c,. ses ceufs incllenl 4i beures à ])arcourir leur èviiliilion tMvibrvogrniiiue jiis(|u'à ècloslun. Avec la même tem- |i(''ialur<'. il faut aux larves 10 jours pour s'accroître jusqu'à l'état adulte et la ponte de leur pi-emier œuf. Toujours à la même tempé- lature, il pond un maximum de 30 œufs par jour, ^e n'ai point fait d'observations sur le nombre total de ses œufs, ni sur la durée de sa vie.

Cette espèce est essentiellement ovipare. Elle pond ses œufs le plus ordinairement avant même la première segmentation. Aussi ne voit-on jamais plus de o à (i œufs à la fois dans chaque utérus.

La maturation de ses œufs est intéressante à suivre. Lorsque les ovules de la région antérieure de l'ovaire sont mûrs et prêts à s'en- gager dans rovidnclc poui' passer dans l'utérus, ils montrent très apparente une grosse vésicule germinative de forme un peu allongée, mesurant 1:2 à lo [t. et pourvue d'un gros nucléole sphérique, mesu- rant 3 à 0 [I.. Ils traversent le pertuis étroit de l'oviducte en s'étirant longuement et tondjcnt dans l'utérus, ils se ramassent sur eux- mêmes et prennent une forme tant soit peu irrégulière, mais se rapprocbaiit de létat sphérique.

Au moiiieiil (lu [tassaue dans l'oviducte (tuba), la vésicule germina- tive est encore intacte, avec les dimensions données ci-dessus et, par C(»nsé(|uent, toujours très apparente. Mais à peine l'ovule est-il entré dans l'utéius que la vésicule subit un profond changement qui la rend presque invisible. Sur certains œufs, sans doute elle se trouve placée en dessous, on la cherche vainement. Sur les autres, t»ù elle se présente en dessus, on réussit à la l'econnaître sous l'aspect d'une tache peu nette, de forme circulaire et nidilii' \\\us petite (pie la vési- cule primitive.

Les œufs, en cet état, séjournent dans rutr-ius une demi-heure à

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 569

trois quarts d'heure (température 27° c.) et s'y enveloppent de leur coque hérissée de petites pointes.

J'ai examiné, avec de forts grossissements, un grand nombre de ces œufs utérins, et toujours, sans une seule exception, je les ai vus avec une seule tache nucléaii-e. Cette observation est importante au point de vue de la démonstration de leur état parthénogénétique. En eiîet, si ce Nématode eût été hermaphrodite et que ses œufs eussent été fécondés, il me serait certainement arrivé une fois ou l'autre de rencontrer un de ces œufs avec ses deux pronucléus non encore fusionnés, comme la chose est si facile à voir chez les espèces dioïques ou hermaphrodites.

Après environ trois quarts d'heure de séjour dans l'utérus, les œufs sont pondus avec leur coque bien formée. Au moment immédiat de la ponte, le vitellus remplit toute la cavité de la coque sans laisser le moindre vide. En même temps, le noyau ou vésicule germinative est devenu complètement invisible. Il est probable que cette invisibilité est causée par le travail de production du corpuscule polaire, lequel corpuscule, d'ailleurs, je n'ai jamais réussi à voir dans aucun œuf.

Cette invisibilité dure environ une heure à une heure et demie ; puis le noyau reparait sous la forme d'une belle vésicule claire nucléolée, de même dimension que la vésicule germinative primitive.

En même temps, le vitellus se rétracte, laissant d'assez grands vides dans la cavité de la coque et s'agite de mouvements amiboïdes nettement visibles à l'œil et qui entraînent le noyau tantôt d'un coté, tantôt de l'autre. Cet état dure environ une heure et demie, puis arrive la segmentation en deux blastomères. Les deux premiers blas- tomères sont encore doués de mouvements amiboïdes ; mais je n'en ai plus constaté au stade de quatre blastomères, lequel se produit environ une heure après la première division (température 270 c.).

Cette maturation et cette ponte sont parfaitement identiques à ce que nous avons observé et décrit chez le Cephalobus dubius.

oTO E. M.vrPAS.

Plus haut, nous avons aiïinné l'état iiaithénogénétiquedeceP/^c/î/s (Ml nous l)asant sur le mode de maturation de ses œufs. A celte démonstration, nous pouvons ajouter les suivantes :

J'ai observé de nombi-eux individus, sans avoir jamais rencontré un mâle. J'ai élevé des jeunes isolés depuis le moment de leur édo- sion, et tous se sont transformés en femelles qui ont pondu des œufs se développant régulièrement. Ces femelles fécondes pouvaient être hermaphrodites.

J'ai eu plus de difficultés à m'assurer directement de l'absence d'hermaphrodisme. L'organe de la génération est assez difficile à bien voir dans toute son étendue ; surtout dans la région supérieure de l'utérus, il se rétrécit en un oviducte (tuba), qui se replie en dessous et en dedans pour se relier avec la poilion antérieure de l'ovaire. Mais en comprimant convenablement des individus vivants, j'ai pu maintes fois constater l'absence complète de spermatozoïdes dans toute l'étendue des utérus et des oviductes de femelles pondant des œufs évoluant régulièrement.

J'ai en outre pris de jeunes femelles arrivant à l'âge adulte, mais n'ayant pas encore un seul O'uf dans les utérus. A ce moment, chez les espèces hermaphrodites, on peut assister à la formation du sperme dans la région supérieure de l'ovaire et à son emmagasinement dans un réceptacle. Les dernières cellules germinatives de cette région de l'ovaire prennent la forme et le développement de spermatoblastes, touj(jurs plus petits que les ovules mûrs prêts à passer dans l'utérus. Chez le Pb-rlioi, je n'ai jamais vu de spermatoblastes, mais toujouis des ovules.

Kntin, en coupant en deux avec une lame fine des femelles adultes, soit dans de l'eau pure, soit dans de l'acide acétique à 1 0/0, on réussit presque toujours à obtenir l'hernie d'un ovaire et de son utérus, qui deviennent alors facilement observables dans toute leur étendue. Je n'y ai pas vu trac(> de réceptacle séminal ni de sperme.

J'ai apporté le plus grand soin à ces vérifications, à cause d'une

MODES ET FORIVIES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 571

particularité anatomique de l'oviducte qui m'a longtemps embarrassé, en me faisant croire à la possibilité de l'hermaphrodisme. L'utérus de ce Plectus et l'oviducte sont, comme l'intestin, composés de petites cellules polygonales à noyau apparent. Dans la région l'oviducte et l'utérus se rejoignent, une ou deux de ces cellules contiennent fréquemment des petits corpuscules opaques (pi. XXV, fig. 1 c r), de forme sphérique, simulant assez Jjien des spermatozoïdes de taille extrêmement petite. Mais, comme je l'ai dit plus haut, je n'ai jamais réussi à voir les spermatoblastes de ces pseudo-spermatozoïdes. Ensuite, leur nombre serait bien insutïisant pour explicjuer la fécon- dation des nombreux œufs pondus par chaque femelle. Enfin, je les ai assez souvent cherchés en vain chez de jevmes femelles, ayant déjà leur premier œuf dans l'utérus. Ces corpuscules ne peuvent donc avoir rien de commun avec des spermatozoïdes.

De Man affirme l'existence de maies et en donne la description. Il ajoute qu'ils sont extrêmement rares, tandis que les femelles sont très communes. Bastian, de son côté, n'a pas vu de mâle, non plus que moi. Si l'observation de De Man est exacte, nous aurions dans ce Plectus une espèce parthénogénétique, chez laquelle le sexe maie leparaîtrait quelquefois comme manifestation atavique d'un ancien état dioïque.

Al'HELEXCHUS AGRIGOLA DE MAN

BuTscHLi. {Aphelenchus arcnae). Beitrâge, etc. 1873, p. -46, pi. m, fig. 15.

De Man. Die Nematoden, etc., 1884, p. 138, pi. XXI, fig. 90.

J'ai trouvé cette espèce en Algérie à deux reprises, la première fois dans de la terre venant de la région de Bousaada, la seconde dans de la terre recueillie sur la crête de la forêt de Teniet-el-Hâd. Biitschli l'a rencontrée en Allemagne et de Man dans les dunes de la Hollande. Elle habite des terres légères, plus ou moins sablonneuses, au milieu des racines des plantes.

372 F.. MAIPAS.

Mesures :

Corps

Œsophage ....

Queue

Vulve

Diamètre

Ca\ ité buccale

858 \t-

1015 [x

98 = Vs.T

105 = 1/9

29 = i/j9

29 = V35

657

786

:iO = '/i8

46 = i/i!

20 = Vi

18 =

Le corps assez mince (pi. XXV, fig. 2) el d'un dianiclre uniforme s'atténue un peu et graduellement dans la partie œsophagienne pour se terminer par la troncature de la hoiiche ; son extrémité posté- rieure est arrondie. Son aspect général, chez les individus bien nourris, est assez opaque ; opacité causée par les nombreuses granulations emmagasinées dans les parois de l'intestin.

La cuticule est finement striée transversalement. Les membranes latérales ont la forme de deux bandes larges de plus d'un tiers du diamètre du corps. Ces bandes portent de fines stries longitudinales au nombre de 10 à 12 (pi. XXV, fig. 5 m). La striation transversale s'arrête court sur les bords de ces bandes. Elles conservent leur largeur depuis l'extrémité de la (|ueue jusqu'au delà du bulbe œsophagien, puis se rétrécissent rapidement et finissent par s'effacer complètement dans la région buccale. De Man a fort bien décrit ces bandes striées ; mais il les confond à tort avec les champs latéraux qui existent au-dessous et qui font partie de l'étui musculo-cutané et non de la cuticule.

La bouche (pi. XXV, fig. :{) termine l'extrémité antérieure sans aucune modification particulière la sépai-ant du reste du corps. Seule la cuticule y est plus mince et sans stries dans une petite zone. Il n'y a ni lèvres, ni papilles. L'aiguillon de la cavité buccale est nettement lubulaire et ses parois se continuent sans discontinuité avec le tube chitineux de l'œsophage. Il y a simplement un léger épaississement à leur point de jonction. Un autre épaississement, beaucoup plus petit, existe encore sur le milieu de sa longueur.

L'œsophage (pi. XXV, fig. 4) présente la conformation ordinaire chez les Aphelenrhus. Le bulbe est puissant et ti structure nettement

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NÉMATODES. 573

fibreuse. Il contient toujours deux ou trois masses finement granu- leuses, d'apparence glanduleuse. Sa paroi interne, chitineuse, est fortement épaissie. La portion du canal alimentaire qui lui fait suite et dont la substance est toujours claire et sans granulations repré- sente pour moi la seconde partie de l'œsophage, tel qu'on le connaît dans le genre voisin des T y ie ne hit s. Chtv. la plupart ûea Aphe/enchus cette portion claire se prolonge sans discontinuité avec l'intestin proprement dit. Aussi l'a-t-on généralement rattachée à cet organe. Mais, chez VAphelencliiis lujricola, elle en est séparée par un mince étranglement (pi. XXV, fig. 4 e) à peine visible et elle se termine même par un tout petit renflement. En outre, le canal chitineux central est étroit et pour ainsi dire fermé dans toute sa longueur, tandis qu'il s'ouvre et s'évase immédiatement à partir du léger étranglement, marquant ainsi le véritable commencement de l'intestin. Ajoutons encore que le collier nerveux et le pore d'excrétion sont en connexion avec cette seconde partie, comme cela a lieu chez les Tylenchus, les RhabditU et tous les autres Xematodes à œsophage avec deux bulbes. Tous ces faits prouvent nettement que Biitschli avait raison {Bel- (râcjc, p. 45) lorsqu'il exprimait la pensée que la portion antérieure claire de l'intestin des Aphclenchus pourrait bien représenter la seconde partie de leur œsophage. Toute cette partie est enveloppée d'un tissu glandulaire, qui s'étend même plus loin en arrière et con- tient quelques noyaux volumineux et clairs.

La queue (pi. XXV, fig. 5) est très courte et à peine plus longue que le rectum. Elle s'amincit fort peu et s'arrondit brusquement.

L'intestin proprement dit commence d'abord en avant par être assez étroit (pi. XXV, fig. 4 /). Dans cette partie rétrécie, ses parois sont toujours transparentes et ne contiennent que très peu de granulations. Mais dès qu'il vient à s'épaissir, ses parois, chez les individus bien nourris, emmagasinent de grandes quantités de substances de réserve, sous forme de granulations albumino-graisseuses. Il n'y a jamais de corpuscules biréfringents, (les granulations donnent à l'intestin une assez grande opacité. Le rectum a une longueur égale

574 E. MAUPAS.

à l'épaisseur du corps au niveau de son point do jonction avec l'in- tostin. Jo n'ai pas observe de glandes rectales.

I.e collier nerveux (pi. XXV, fig. 4 c), de structure fibreuse, est peu apparent et un peu difficile à voir. 11 est situé très près et en arrière du gros bulbe et s'incline un peu obliquement vers la face ventrale.

L'organe d'excrétion (pi. XXV, fig. i p) doit être observé sur des individus éniaciés et convenablement comprimés. Le pore est situé très peu en arrière du collier nerveux. Le canalicule impair chitinisé est très peu apparent. J'ai cependant réussi à suivre le canal longitu- dinal latéral assez loin en arrière.

La vulve (pi. XXV, fig. 2 et6 v) est située un peu en arrière du der- nier quart de la longueur totale du corps. Ses lèvres sont légèrement saillantes. Le vagin est l'eialivenienl long et se dirige perpendiculai- rement à l'axe du corps. L'ntérus a une longueur égale à trois fois l'épaisseur du corps. Ses parois sont un })eu iri'égulières, épaisses et formées de nombreuses cellules byalines et transparentes. En avant, il s'élargit pour se relier ;i l'ovaire, auquel il se rattache sans inter- médiaire d'un oviducte rétréci en tuba. L'ovaire remonte directement le long de l'intestin, sans former de courbe ni d'anse et se termine assez loin en arrière de l'œsopbage.

Les œufs (pi. XXV, fig. 7), de forme cylindrique arrondie aux extré- mités, mesurent 79 [>. en longueur et 23 [>. en largeur. Leur coque est mince et lisse.

]j'Ap/i('/i'nr/iN.-< agricola est essentiellement ovijiare. Les œufs sont toujours pondus avant leur première segmentation et on n'en voit jamais qu'un à la fois dans l'utérus. Les pontes se succè(l(Mil lente- ment et ne dépassent guère les chifTres de 20 \i 2o unifs par jour, la température étant de 24° c. Par la même tenqiérature, ces ceufs mettent deux jours et demi à parcourir leui- évolution endiryo- génique jusqu'à éclosion, dur(''e de temps (pii nous indique un déve- loppement et un accroissement fort lents. Mais je n'ai pas jiu m'en assurer diieclemenl, cette espèce n'étant pas éducablc avec mes méthodes de cultui-e.

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES xNEMATODES. 575

Cet AplielencJiUfi est évidemment doiu' d'une grande faculté de reviviscence. La terre de Bousaada dans laquelle je le trouvai était complètement desséchée lorsque je la reçus. J'organisai avec un ter- rarium, en la réluimectant et, ((uelques^ jours plus tard, je découvris le Nématode vigoureux et bien portant sur les p(Hits morceaux de chair que j'avais déposé à la surface de la terre humide.

VAphelenchus atjricola est une espèce parthénugénétique. Je m'en suis convaincu par les observations suivantes :

Ni Biitsclili. ni de Man. ni moi n'avons jamais rencontré de mâle.

Le hasard m'ayant mis sous la main une jeune femelle en voie d'effectuer sa quatrième et dernière mue, je l'isolai et réussis à la nourrir pendant trois jours. Elle pondit sous mes yeux quelques œufs, qui tous évoluèrent régulièrement.

;}" J'ai examiné avec de forts grossissements l'utérus de plusieurs femelles pondant de bons œufs et chez aucune il ne m'a été possible de voir la moindre trace de spermatozoïdes. Cependant l'utérus de cette espèce est très transparent et facile à bien explorer sur les ani- maux légèrement comprimés.

(]es preuves sont plus que suffîsantes pour affirmer la parthéno- genèse de l'espèce.

Alaimus THAMUGADi mihi

J'ai trouvé cette espèce une seule fois. Je l'avais rapportée dans de la terre sablonneuse attachée aux tiges et aux racines d'une touffe de mousse racueillie dans les ruines de la forteresse byzantine de Timgad, province de Constantine. Mesures :

9

Corps 1144 (X

Œsophage 214 = V^

Queue 64 = Vis

Vulve 457

Diamètre 25 = i/ti

576 E. MAUPAS.

Le corps (pi. XXVI, fig. 1), mince et cfTilé, s'atténue un peu et gra- duellement vers les deux extrémités. En avant, il est tronqué par la bouche, en arrière, il se termine en pointe conique, légèrement obtuse et recourbée vers la face ventrale. Sa couleur générale est grisâtre jx'U foncé.

La cuticule es! iiic()li»r<', lisse et sans sirialion transversale, ni mendjrancs latérales. Chez dix individus i[\.\r j'ai laissé, pendant 48 heures, h macérer dans une solution d'acide arétique à 1 '»/,,. elle est demeurée simple et ne s'est pas dédoublée, connue cela se produit toujours en pareille circonstance chez les autres Xématodes. Elle n'est donc formée que d'une couche unique.

L'extrémité buccale (pi. XXV, lig. 8) s'arroiidii ré-uliérenienl avec son petit oi'iliee au centre. Aucune ditlërenciation ne la distingue <lu reste du corps. J'ai recherché avec le plus grand soin les organes latéraux que de Man décrit chez les deux espèces décrites par lui et n'ai pas réussi à en voir la moindre trace, il n'y a ni lèvres ni papilles.

L'œsophage (pl.XXVI, fig.2) est régulièrement mince et étroit dans toute sa longueur, sauf à son extrémité postérieure il se renfle tout d'un coup, pour former un l)ull)e bien dessiné et deux fois aussi long que large. On voit toujours un gros noyau clair et nucliMilé dans la substance amorphe de ce bulbe.

La queue (pi. XXV, fig. D) est en forme de cône allongé, à pointe légèrement obtuse et recourbée vers la face venlrale.

L'intestin n'est jamais beaucoup chargé de granulations et son aspect général reste grisâtre clair. .V son point de jonction avec le rec- tum, il est pourvu d'un diverticule étroit (pi. XNN'. fig. 9), dirigé en arrière et d'une longueur égale à la moitié de la longueur de la queue. Le rectum est court ; sa longueur n'égale que la moitié de l'épaisseur du corps à son niveau.

Le collier nerveux (pi. XXVI, fig. 2 c), de structure fibreuse, est placé un peu en arrière du milieu de l'œsophage. 11 renvelojtpe en s'inclinant obliijuement vers la face venlrale. Il n'existe pas d'organe ni de pore d'excrétion.

MODKS HT FORMES l)K UI:]»U()I)IT;TI(».\ DHS NK.MATI »I)KS. .mT

La vulve (|»l. XWI. fig. 1 r), sans lèvi-cs saillantes, est située eu anàèi'e du liulbe à une distanee éujile à la longueur de ru'suplia.ne. Le vagin est très court. Le tube génital impair s'étend en anière de la vulve. Il est très peu développé et sa longueur totale est notable- ment plus courte que la moitié de la distance qui sépare la vulve de l'anus. Ktant donnée la délicatesse de ses parties, sa structui'e est assez dilli -ileà d (Mlle 1er. N'oie i cependanl comment ji> l'ai comprise. D'abord, en jiariani de la vulve, l'utéiais, relativement long et contenant ordi- nairemenl deiixo ufs en voie d'aidiever leur maturation en sécrétant leur coque. Lnsuite un oviducte long et minc>'. tpie je n'ai pas réussi à voir, mais qui se prolongerait en arrière et formerait le coude terminal pour se relier avec l'ovaire dirigé en sens inverse vers la vulve. L'ovaire, très peu développé, a une longueur un peu moindic que celle de l'ub'iais. au niveau anl(''rieur duquel il se jeriiiine.

Lesœul'sipl. XWI. tig. ;{). de l'oiane elliptique arrondie aux extré- mités, mesurent 74 [xen longueui- et 'M) (j. en largeur. Leur coque est incolore, luince et lisse.

Les mouvements de cet Â/fnmKs sont d'une extivme lenteur et lourdeui-. L'animal s(* toi'd et se coiilorsionne lentement, sans pi'esque se déplacer.

(!e n(»uvel .l/^///////.v se distingue des deux espèces connues jusipi'ici par sa (pu-ue pioportionnellement beaucoup plus courte, par l'absence d'organes latéraux, par le bulbe lesopliagien Iden dessiné, (tar la position de la vulve et par (pu'bpiesaulres particularités sur lesquelles il esl inutile (rinsister.

La iiiullij)licalion cl le dévebtppenieni iloi\ciil être exlrèiueiuenl lents, .le n'ai pas d'obsei'vation rigoureusement juécise sur la succes- sion des pontes; mais d'après ce (pie j'ai pu entrevoir, cet animal ne pond qu'un onif tous les deux ou trois jours, pai- une température d(^ 20<' c. (les leufs sont toujours pondus avant même la première divi- sion Itlastomérique. Avec la température de 20'^ c. il leur tant li à L'i jours pour parcourir leur évolution embryogéniipie jusqu'à éclo- sion.

ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GEN. 3' SERIE. T. VllJ. iOOO- 3?

.■>78 K. M.MPAS.

\. A lui mus Tli'iniiKidtl i fsl |i.iilli(''inii:(''ii(''li(|ii»'. Je m'en suisassinv rii cxamiii.iiil iiiinnlii'usciiM'Ml ;!() individu-^ inicniifi'rs. (|iii Imis l'I.iiciit lies rcnicllcs. .l'ai l'cclicrclir avci" le plus grand soin et avec lc> plus luiU gi'ussirjseiiKMils la jin-sf-nco fie spermatozoïdes dans liiruane génital de ees femelles, sans rii voir la moindre trace, (les rciiK'llcs cf'prndanl oui l(uilf< jtondii dfs hmiCs (''vuluanl i'(''mdi(''i'('- iiiriil. I)i"'s lors, ne tr'oiivanl ni màlt's ni spermalozoïd<'s. il falLiil nécessaifi'iiii'Ml aduii-ltic la partli(''M(ig(''nr's(' de rrs (l'iil's.

.M.vcniH.AiMi > (iiii(;f> II. un. n. sp. ,r,ii iriii'uiiln'- celle csprcc ;i dt'iix. i'('|ii-i><'s dilIV-icnlcs : |;i in'cniirn' Ini- dans la Irrrc >aliliinii('use arccih'c à nue Innil'i' <\' .\ n'i/his/s ft/'i'ddït/rs rapporirc [lar h' ciiiilainc LaiToix di' roin-d Zonlda iSiid- (Maiiais); la seconde l'ois dans la Icrrc HM'Iaiigrc à une lonllV d"lit'rh<' ramassée auprès de liisUra. .l'ai r(''iissi h en l'aire vivre (|nel(ju('s iinlividiis sur lamelle creuse, en les iiouriissani de iliair pourrie diliu'e. .le la di''die au ra[tilaiue Lai'i'oix. J/r.s///7'.s' ;

9

Cor j>s 9Ô8 [X

CEsopluige 2<X) = '/t,8

Queue (30=1/,;;

^■ul\e .■').")7

Diamèlre 12 = '/:?

Caviti» buce;ile 10= '/<«

Le corps (pi. X.W'l. (ig. 'm. grêle e| mince, va en s'alténnant vers les deux exirémilés. \'.\\ a\anl. il se lerniiiii' |i;ir la Inuicalure de la li(tuidie : en arrière, il s'.iniincil rapideineni en pninle coiiiipie liiie. Iiujjuuis un peu inlli'cliie du ciMi- veniral. Chez les individu^ liii'ii nourris, il a un aspect gf'iièral assez opaque, causi' |)ar les ur.inula- lion< de l'inleslin.

Ca cuticule, sur le vivant, parait lisse et sans strialioii ni oriiemenl daiicuiie sorte. Mais loisipi'elle a mac(''r(' [lendanl une heure dans l'acide ;ici''li(pie ;i | " ,,. iiii linil par a|»ercevoir nin' slriatiun Iraiis-

V ers;<|e I rè«- lille.

.MODES KT KOIIMES DE |{i;i'l{()l)( CTin.N DES NE.M MODES. ;.7".l

E;i ))()iirli(' ( |il. X.W'I. liu'. :2). larucniciil (Hivcrlc à ri'xln'iiiih' aiilr- l'iciirc, ne nioiilri' ni lolics ni Irvrcs à son [KHirlour. Sur son Itoid imiu(''(li.>t. son! insérrcs six soies coiiilrs cl Uapiics. ((iii. suiis C(M'laiiis aspi'cls, pourraiciil (|ii('l(|ii('('(iis l'aire cniire ;i rexisleiice de six lèvres peu saillantes, dunl elles repiésenlei'aieiil les pajtilles. Ea cavité buccale, en forme de large cupule, est un tieis j)lus profonde que large. Sa paroi se divine eu deux uioilii's disliueles. une aulé- rieure, mince et transparente, la seconde ])ostérieure. ('-paissie et fortement cliilinisée, d'aspeel iioii-àti'e. dette cou forma lion de la cavité buccale est caractéristicpu' du nouveau genre cl rappelle assez, bien celle de certains Diplogastei". Ce rapprocluMnenI parait enc(ire plus complet (die/ cei'tains individus (|ui monircnl une soric de deni ( pi. X.W f. lig. (1) ins(''rée au milieu de la [taroi buccale. Mais Tcxis- lence de c(>|(e denl n"esl pas couslanle ci il m'a niènu' sendili'' iju'ellc (Mail plus soMNcni absciile (pu' pn'seule.

E'(esopliage ( [il. X.WI. (ig. 7) ressendde coni(tlè|enn'nl par sa con- formation à celui des Cephdlobii». Ea |)arlie auléi-ieure, assez ('paisse. ne forme aucun renllemenl. Ee col rétréci est assez long el. avec le bulbe, égale pres(iue la partie antérieure. I^e bulbe. I)ien dévebippé. mais un peu étroit, est une fois et demi aussi long (jue large. Toutes ces parties sont à struclure netlenuMit fibrillaire. Ee revèlenieul chitineux interne de la partie ant('rieure décrit toujours de l('>gères sinuosités. Ees clapets (dénis) ^.W bulbe sont vigoui'eu.x el nroni paru ressemWer «à ceux à^i^ Rhahd'ith. plut(M iprà ceux des ('.oj>li(il<>h\i^.

Ea queue (pi. XXN'I. (ig. S), peu longue el de forme coni(pie. se termine eu |)oinle line. Elle esl loujours légèreuuMil di^jchM' du c(M('' veniral. .le n'v ai pas ajx'rcu de papilles lal(''rales.

1/intestin. (du'/ les individus bien U(uuris. c(uilieul |ouj(»urs de nombreuses graïudalions de substances de réserve enunagasinées dans ses parois. Ces granulations lui donnent un aspect grisâtre, opaque. Il n'y a jamais de corpuscules biréfringents. Ee rectum a une longueur égale à IN'pai'^seur du coi|»v au niveau de l'exlrémib' de rintestin. Il esl ])(HUVU de glandes assez petib's à S(tn poihl de

;i.s(j i:. MA II 'AS.

jiHiclion iivt'c ce (Iciiiicr. l/aiius a sa Irvro j>u.slôrieurt' renllL'e et saillanic.

Lo eoUirr nnvcux (|tl. X.W'l. liu. 7 r). di» slrucluro fibroiiso, enve- loppe le cul ivli'éci de INesnpIiage à Tcxli ciiiité de Sun lieis aniérienr. Il est très incliné obliquement veis la la<<' ventrale.

Le pore de l'organe d'excrétion (pi. XXVI, ligiirç 7 y>i, est situé un peu en avant du huli)':". Le canalirule impaii-esl très court et dii-igé vcrticalenieiit à l'axe du coips. Il se raniKic iniiuédiatcnnMit pour- donner ^naissance aux deux canaux latéraux dirigés en arrièi'e. .le n'ai pas vu de ramifications remontant en avant, et je suis persuad.' qu'elles n'existent pas. Après la hifurcation. (diacun des canaux lafé raux traverse inuuédialemeul. avec un cours très sinueux, une glande éjiaisse et longue, pourvue d"un ou deux noyaux : puis ils se con- tinuent en arrière en décrivant tonjouis de nonihreust's sinuosili's. .l'ai ri'ussi à lessuivn' ainsi insipTau niveau de la vulve, au delà dr bupielle ils disparaissent si cMiqilètcnicnl. (jue je >uis dis|>nsi'' à croice «pTils n'existent plus.

L'organe génital iin|»air( pi. X.W'L lig. let Un. est conl'oi'inéd'apiès le type des Co)>h(il<thiis. La vulve a des lèvrc^s très saillantes, l'anté- rieure un j»eu plus éj)aisse (|ue la |)os|(''rieure. Le vagin est citurl et se dirige directenienl veis l'axe du cnc|ts. Le tulie gi'-nital est relati- vement peu di''velo|(p(''. Son ciKide aniérienr s'arrête en arrière de l'o-sopliage, il une distam-e pres(pn' égale à la longueur de cet organe. Son extrémité aveugle pustéiieure se termiuMMi avant de l'extrémité de l'intestin à une distance égale à deux «'paisseurs d'.i coips.

L'uti'rus (pi. XX NI. lig. U /n a une l'orme (ihinngne en l'uM'au : il se cunlinue avec l'oviducte (oi. dan^ le(piel il pas>e par un rétrécisse- nicnl graduel, sans limite nette, entre les deux. L"o\ iducte se pi'o- longe jusrpi'au couile antérieur du luhe g(''nital. Les deux organes sont conq»os(''s de nondtreuses peliles c(dlules polygonales, cumme 'liez les PU'rtus. L'ovaire se i'e]»lie en airière. avec un cours l'ccti- ligne, sans replis ni anses.

Les feufs (pi, XXA'L lig. 10), de forme allongée, arinndic aux

.MODKS KT KOU.MKS DK IIEPHODICTIOX DKS MvM ATODKS. :\H[

exlrrinités. inesurenl 80 [t. on longiu'ur et H) en largeur. Leur (-«Mfue est mince et lisse.

Ce Néniatode est tluué de iiiouveinents d'une grcande vivacité. Non pas qu'il circule et se déplace beaucoup: mais il s'agite et se conldc- sionne continuellcuieiil. (M) d(''crivanl les replis les plus variés. Toute la l'égion <es(ipliagienne, surtout, est douée d'une extrême mobilité et se déjette. dans fous les sens, avec une très grande agilité. Cette mobilité rapjtelle beaucoup celle (b's Infusoires cili('sdu g<Mii-e Ijfcnj- maria. Elle est très caractéristique de l'espèce, que l'tm reconnaît immédiatement à ces mouvements, dès qu'on les a observés une fois.

Ce genre nouveau apparti(Mit à la famille des Ubabditides. Par sa bouclie et sa cavité buccale, il s(> rattacbe aux DiiihKjOfdci-. Son œsophage et son appareij génital rappellent ceux des (U'ithaloltutt. La conformation de sa queue, également, est fréquente dans ce dernier genre.

La multiplication du J/ttcrolaii/ii/s rn/n's est fort lente. Même avec une température de :2(>" à 27" c.. il ne pond ((U(^ d(Mix à trois œufs par vingt-quali-e heures. On ne voit jamais (pi'un onif à la fois dans l'utérus. Les (eufs sont toujours pondus avant leur première segmentation, comme je l'ai d'ailleurs constaté cbez toutes les autres espèces parthénogénétiques observées jusju'ici. 11 résulte de tout cela que cet animal, assez commun, ne se rencontre cependant ([ue par quelques individus à la fois.

L'évolution et l'accroissement sont également fort lents. Par une température de 2(»" à 27° c. les (cufs mettent cinquante heures à parcourir leur évolution end)ryog('ni(pu:' juscpi'à éclosion, \\ec la même température, il faut 10 à il jours aux larves poui" atteindre l'état adulte, jusqu'à ponte de leur piemier o-uf. .le n'ai pas d'obser- vations sur la durée complète de la vie.

Ce Nématode se reproduit par parthénogenèse. .le m'en suis assuré :

En constatant l'absence complète de niàles ;

2" En élevant des jeunes, isolés depuis l'uMif jus(pi'à l'âge adulte et leur voyant pondre des œufs évoluant régulièrement ;

58-2

K. MAI l'AS.

',V< lin rx.iiniii.iiil iiiic dizaiin' di' l'ciiiclli's .idiilh's .imt lo |ilii- l'urls uriississiMiit'iils. >;iiis rriissir ;i ,i|M'i(('\(iir il.iii^ leur nh'iii^ la ilidl'c liarc dr --|M'riiiali i/.i iidcs.

Itl-SIMK KT CliVCI.I SIIINS

|_ Dans li's jiaui's uni |H(''crd('nl. mms avams rlndii' IS (■>|ir'(M»s de .Nrnialiidcs se ii'pidilnisa ni sans Ir (•(iniamis dr niàlrs dislinrts. Snr ci's 18 espaces, il en est '2. 1rs niiiihditis dol iclnira et H. Scliiu'iilcri. dttnf le nianijuc de luàlcs avait (Hr coiislali'' avant nuns. Ui'sic dune nonvcUcs espi^cos chez lesquoUes nous avons d(''ni(iidit'' iTltr ahsoncc. De ces l(i ('Sjtr'ccs, V?, stiiil cnliricnicnl nnuvflli'N ; les ;> anlri's avaient élr drcrilcs anli'iicnicnM'nl . mais Icnr vi-rilaldi' (''tal sexuel élail res|('' nn''cnnnu.

.\iius avons vu. dans lintroduction liistori(iuo en tète de ee travail (p. 470). qu(> l'horniaphrodisme et la parthénogenèse de IH anli'es IVéniaiodes avaient dèjcà été i-ecdnnns |>ai- divers oliservalenrs. Nous avons donné la liste do ees espères, (ielle liste, accrue des nou- velles espèces étudiées par nous. |orle à '.\\ le nondire actuel de \(''niatoiles dont la i'(>iH'oduclion sans màh^s est Iden (Maldie. he ces ;>'( espèces. '1^\ soiil liennaplii'odiles et '.I pari ln''noi;i''nr'li(pn's.

(les (diilVres sont loin d'èire dèdinilifs et cerlainiMuenl deslini's.à s"accroflre heaucoup dans TaNcnir. l,'liernia|diroilisnie el la |)ai'tln''- noi;(''nèse sont très répandus die/, les Ni'' ma Iodes. ( !onlentons-nons de rap|i<der ipii'. <lans rinicodnci ion liislori(pie i p. \~'.\). nous a\ uns l'ait voir ipw. sur les :>(l(l espèces de Nè'matodes d'ean douce et terresti'es ilécrils par iJastiau. ISiit-chli et De Man. S.'i sont connus senlenienl par les temelle*.. Il\ a donc une riidie mine ddhserx at ion- noii- \(dlesrt di' di''converle< à l'aire, .rajonterai ipie, iTaplèv luiiii ''Vpi'- rieiicc personnelle, les espèi-es i-omplèti'Uienl im'diles ^n\\\ |rè>. prolia- lilenient encore plus noudirenses.

Ces :{'i \i''matoi|es nnise\n(''s se réparl is^cid <lans les 1:2 ucnres sniv.iuls : Kli'ilitlil ix. I )i iiliK/nsIcr. (j'jtlKiliihiis. /'/ci/i/s. Alldiilo-'

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 583

nemn, Bradynemo, Maerolaimua, Aîirjiosfomtrm, Strongyloules, Boi'i/fnitnus, AphelenehuH et Aiohnus. Les représentants de quatre de ces genres sont des espèces pai-asites. Tons les autres vivent à l'état libre.

\jO iit^nvc /i/i/iht/i/is. à lui seul, fournil pn'S((u<' la inoilii' de ce conliiincnl ( 11} espèces l ; mais siniplcirirnl . croyoïis-iioiis. [tarée que ses l'çpi'ésentanls. se prêtant sans diltieiilté à *\r-i élevages niétho- di(pies. se laissent bien plus aisément étudier, et ensuite parce ipie ce genre, doué d'une grande vai'iabilité. possède un grand noinlirc d'espèces. Nous ne pensons donc pas que l'unisexualité soit une par- ticularité plus spéciale à ce genre qii'tà d'autres. Les genres Plorhis et Dorylaimus, dont les représentants ne sont également pas rares, apportei'ont l)i<Mi certainement de nond)reuses recrues à l'berma- phrodisme et à la parthénogenèse, lorsque toutes leurs espèces auront été convenablement étudiées.

IL l*ar leur morphologie et leur biologii^ générales, ces Xéma- lodes unisexués ne se distinguent en rien de leurs congénères à deux sexes séparés. Tous se présentent avec l'aspect général et la confor- mation ordinaire des femelles. On ne les distingue d<'s espèces voi- sines que par les nuances spécifiques oi'dinaires. et c'est seulement par l'étude minutieuse de leur appareil génital et surtout de son fonctionnement qu'on arrive à reconnaître leur régime ovogéné- tique particulier. L'li(>rmaphrodisme et la partb<''nog(''nèse n'ont donc atlecté d'aucune façon particulière les caractères généraux et spécifiques de ces êtres. Seul l'appareil génital a été modifié : encore ces modifications poi'tent-elles bien plus sur le fonction- nement (jue sur la disposition et la structure de l'appareil lui- même.

Trois seulement de ces .Néniatodes, les lihnbililis clcytins. I{. Cdiix- saiwli et le ht ployasli'i' nihiisliis. sont ovo-vivipares. Tous les autres. essenliellenKmt ovipares, pondent toujours leurs u'ufs.

.iSi K. MAll'AS.

soil ;iv;iiil Iniilc division lil;isluiiii''ri(|ii('. soit seiileniont a\)vvs \os dois oiM|ii;itn' [treniières lie (OS divisions. Mais ce fait lient uni(}uenient au [icu de dôvcloppcnienl de l'ulôrus de ces espèces et n'a ('"vidcm- nienl aucun r;i|»porl avfc leur rriiinie ovogénétique.

Tous ces types à iiônôiMlinns uniscxuiM's ne soid représcnti's. avons nous dit . (pic par des individus i('pondanl à la l'oruic tV'iuininc de rcsp(''ce. (les tenu'lles ell('s-iu('nu'.s ne dillèrent en l'ien de particulier de lenr> congénères à sexes séparés. Elles ne s'en distinguent que par le mode de fonctionner de leur appareil génital. Ce dernier, dans sa sli'uclure et dans sa conl'oruialion généi'ale, est absolument iden- li(pu' à celui des autres espèces. On est donc en dioit dallirmei" (jue la parthénogenèse et riiermaplirodisme, en se développant chez ces .Néiiialodes. iToiit exercé d'inlluence uuidificatrice (pu' sur les produits de ra|ipareil giMiital. Tout le l'cste de l'organisnu' est resté al)S(du- meid invaiiahle.

(liiez les espèces partli(''nog(''néli(pu's. les ovules ont pris et pai'- coui'u l'évolidion spéciale, encore mal connue, (jui leur peiniet de mûrir et de se développer sans fécondation.

III.' Chez les femelles hermaphrodites, ainsi que nous l'avons constaté pour (diacune des espèces décrites, l'oi'gane génital, arrivant à maturité, commence d'aliord par fonctionner comme testicule et produit une certaine (piantité de sjiei'me. A ce moment, on peut V(Mr (pi. XM. lig. 7 X) les jeunes c(dlul(>s gei'uiinatives de la région anté- rieure de l'ovaire, (pii avaient commencé à s'accroili'c. s'arrêter dans celte croissance, se diviser à deux reprises successives et se transfor- mer ainsi en i^elits spei'malozoïdes. Ceux-ci S(mt conservés et emma- gasinés dans un appendice de l'utérus, jouant le iôl(> de réc(^pta(de s(''minal. l'Iustar'd. avec le di''velo|)peuieid |dus c(Mnplet de l'animal cl la maturit('' plusavanc('e de r(»rgane gi'nital (pi. \.\l. lig. 7 H), les cellules germinatives de la régi(m ant('rieure de l'ovaire continuentà s'ai-croître. accnmident une forte provision de \itellns null'itif dans

MODES ET FOn.MES DE llEI'HODrCTION DES XE.MATODES. 585

leur cytoplasme et se trans>formeiit en yros ovules pnHs pour la fécondation.

Celle-ci se produit dès que ces ovules mûrs se détachent de l'ovaire pour se rendre dans l'utérus. En effet, ils sont ft)rcés, pour effectuer ce passage, de traverser le réceptacle séminal, se sont emmagasi- nés les spermatozoïdes formés avant eux. A ce moment, un des sper- matozoïdes s'accole à chacun d'eux, s'enfonce dans leur cytoplasme et va unir et fusionner son pronucleus avec le pronucleus ovulaire.

Ces Nématodes sont donc des hermaphrodites protérandricjues à fécondation autogame. Leur fécondation s'effectue toujours dans la consanguinité la plus stricte, puisque ovules et spermatozoïdes dérivent d'une seule et même glande génitale et sont par conséquent des produits frères, dans le sens le plus rigoureux et le plus physiolo- gique du mot. Ces femelles hermaphrodites ne possèdent aucune disposition, aucun appareil qui leur permettent de copuler entre elles et de s'entre-féconder. Des maies réellement actifs et aptes à l'accou- plement leur faisant également défaut, les éléments goniadaux pr:> duits par leur appareil génital sont nécessairement et fatalemei.t condamnés à la fécondation autogamique. Toute espèce de féconda- lion croisée leur est interdite. Nous reviendrons plus loin sur celle question.

Cet hermaphrodisme protérandrique, c'est-à-dire de maturation successive des éléments génitaux, les mâles précédant toujours les femelles, est loin d'être particulier à nos Nématodes. On en connaît depuis longtemps de nomhreux cas chez d'autres Métazoaires. Wheeler, dansun heau travail sur les Myzostomes*. nous en a donné une liste assez complète, avec le renvoi au travail original, dans lequel chaque fait a été décrit pour la première fois. Ayant peu de faits à ajouter à la liste du savant américain, nous y renvoyons sans la reproduire ici. Elle suffit d'ailleurs amplement pour nous faii-e voir la grande extension du phénomène dans le règne animal. On a. en effet, constaté des cas de ce genre chez les Eponges, les Hydres, les

' Mittlieihmgen ans der zooloijischen Station m Nenpel, t. XII iSqC), p. 2qo.

u8G K. MAUPAS.

Platyhelininthos. los Aiim^lidrs, los N('niatoflos, les Mollusques, les Echinodernies. les Crustacés et les Poissons.

Les cas d'hermaphrodisme protérogyne. c'est-à-dire à maturation des (''léments génitaux femelles ]>récéd;ini les éléments niAles. sont au (•(iiiliaire fort rares. Wlicrlcr ne cite (|U(' ceux du Mii/uis/om/f /ini'/trr. de trois Limac(»s cl des Salpes.

L,i (li.diogamic pnitéi',indri(|ii(' rsl. (ni le sait, également si fré- (|iieiile d;ins le règne végétal, (lu'elle est pour ainsi dire de règle générale chez la plupart des plantes hermaphrodites. Il suflit de rappeler iti les heaux travaux de Jlildehrand, de Darwin, de Sprengel. consacrés à l'étude anatomique et physiologique de celte disposition. Nous n'avons pas à y insister plus longuement.

IV. l'n fait, curieux et commun à tous nos Némalodes hermaphrodites est l'imperfection ou plutcM l'insufïisance (U^ leur hermaphrodisme. On a, enelfet. qu a remonter à la description parti- culière de chacune d'elles (p. iH'K i'.IS. .'iO'.). :\\1 . .VJC). tV.]0. :VX\, :\M). rioâ). et on y verra qu'après avoii' vécu pendant quelqui>s jours en pondant des leufs f(''condés, évoluant r(''gu II èreinenl. toutes ont ensuite (•ont inné, pendant des durées d(> temps deux à trois fois aussi longues. ;i produire des n'ufs non féctuidi's. se désorganisant rapidenu'nl. Le

idtre moyen des (cufs féconiJés. chez les individus vigoureux et

hien nourris, varie enli'e :2t)() à ^riO. (liiez uni' seule espèce \l{li(ili t/i/is (ii/i(/iifif(/i ), il s'élève de .■■):20 à -VM).

Il e>t de toute éviilence que le pri'Uiiei' stock d'o'ufs f('cond(''s corres- pond au munltre de spermatozoïdes produits par la glande génitale, [lendanl sa |ii'iio(|e d'acl i\ i|('' proli'Tandriipie. Tant ipTil existe lie- speiinatozoïdes ilans le réceplacle S(''niinal de l'uliMlis. les uMil's (|ui toud)enl ilans cet oruane s'y tV'condenI et y coinplètcnl leur oruanisatiiMi . Le noniluc d'iiMit'- tV'condi's pondus par une fcnii'lle nous renseigne dcuic avec certitude >ur le noiuhre de spernialozoïdcs produits par >-a glande g(''iiitale; Mais ri' nondue est

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NÉMATODES. 587

très insuffisant, puisquo. après avoir rpuisr Unir sperme, toutes nos femelles ont continué à pondre des onifs non fécondés, en nombre deux à trois fois égal à celui des œufs fécondés. Il en faut conclure qu'il y a un défaut d'harmonie entre l'activité niasfuline et l'acti- vité féminine dr ces hermaphrodites et (|ue les deux tiers au moins de leur [iroduction en u'ufs sont parfailenienl iniililes. puistju'ils sont fataienieni desliiiés à l'avortemenl et à la desirneliun.

Au point de vu<' de la rej»rdduction. cet herniaphrndisnie iniManpIet est loin d'être un avantage pour les espèces qui en sont atfectées. Ces Nématodes, en effet, à l'état dioïque auraient donné naissance à une progéniture au moins trois fois plus nombreuse, c'est-à-dire composée de 700 à 800 individus. De ces 800 individus, la moitié eiH appartenu au sexe féminin, en sorte que dès la première génération, le nombre des individus reproducteurs eût été doublé. A la seconde génération le nombre des femelles dioïques aurait atteint 160.000, tandis que celui des hermaphrodites ne s'élève guère qu'à 60.000. On voit de suite quelle énorme différence existe dans la puissance de reproduc- tion de ces deux modes de génération. Il y a bien, il est vrai, pour l'état dioïque les hasards défavorables empêchant l'accouplement et la fécondation d(»s femelles. Mais les Nématodes vivani toujours en groupes nombreux et compactes, ces hasards défavorables ne dtdvent se présenter guère souvent. Ce ((u'il y a de certain, c'est que lorsqu'on explore une riche culture, en pleine prospérité, de ces lihabdilides. on trouve toujiturs toutes les femelles fécondes.

Il nous est permis d'en c(uiclure que rhermajthrodisnu^ des Néma- todes n'est pas le i-ésultat d'une adaptation saisie el fixée par la sélection naturelle, (^et état, loin d'être avantagmix. paraît bien plutùl nuisible à respèce. Le principe d'utilité n'a donc pu intervenir dans s:i fixation et sa conservation. Les causes (|ui ont présidé à son origine et à son développement devront être cherchées ailleurs.

V. Dans ce résumé, nous avons parlé jus(|u'ici de <-es fem(>ll'es

588 i:. MAII'AS.

cummc si ellos oxislaionlabsoluiiuMit seules ol (|u<' jamais aïK'un iiiàlc ne se rencontrât parmi elles. La chose ainsi présentée n'est pas exacte. Le sexe mâle n'est jamais complètement absent et, quand on prend la peine de le rechercher, on est toujours sur de le trouver i-eprésenté par (juejques individus. Nous l'avons démontré pour chacune des espèces étudiées par nous, et voici, i-ésumécnun tableau. ces démonstrations avec la pi-oportiun de mâles pour 1.000 femelles, et le renvoi à la page on se trouvent b's détails |»oiir clh-Kiui' espèce.

/)i/i/(>(/asfrr rohNs/Hs O.LJ çf \un\v 1.000 Ç lUidlxIiiis flitiffunrdi O.L'i

(tolir/nirn 0. 7

Caussaneli i, A

e/ef/nns 1, 5

coron fifa o

Perrieri 7

Marionis 7, fi

Duthiersi :20

Viffuieri 45

On voit par cette liste que la proportion de ces mâles peut varier, suivant les espèces, dans d'assez grandes limites. Chez le Dipfof/astcr /•obusf us, on n'en compte plus qu'un pour dix mille femelles, tandis que chez le li/tahdi/is Vu/uicri, on en trouvt^'ait 450 pour le même nondtrc de fcniclles. (les deux espèces lornicnt les extrêmes de la séi"ie ; entre elles, les autrt's espèces se placent à div*M's d('gr(''s inter- médiaires. Il est fort pi'ubable que si nous connaissions un plus grand nondjre d'espèces bermaphi'odites étudiées de la même façon, ces intermédiaires se multiplieraient et (|iie n(»us trouvei'ions des foianes à mâles encore plus iKnubn'ux (pic clic/, le //. ]'i(/ini'ri. se l'appro- cliant plus ou moins de la propoition (lc< espèces dio'iques nor- males.

(les mâles, si rares chez certaines espèces et toujours si peu com-

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MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 589

inuns, même chez les espèces ils existent dans les proportions les plus folies. n'ollVent rien de particulier et d'anijrmal. On ne remarque rien dans leur structure et dans leur organisation généi'ale, qui puisse les faire considérer comme des animaux mal venus ou mal cons- titués. Par leur taille, par les proportions de leur corps et par tous les détails de leui' organisation, ils lépondent de tous points au type mâle ordinaire des Rhahditides dioïques. Leur testicule hii-même est constitué d'une faron absulument normale el. comme nous l'avons répété à propos de chacune des espèces, ses produits, les spermato- zoïdes, sont parleur forme, leur volume et leur structure absolument identiques à ceux que la glande génitale des femelles produit pen- dant sa période d'activité protérandrique. Ces mâles rai'issimes sont d(uic incontestablement les représentants parfaits et normaux du type masculin de nos hermaphrodites. D'ailleurs, comme chez les formes dioïques, ils se distinguent les uns des autres, dans chaque espèce, par des différences constantes dans la conformation et les dimensions de la hursa, ainsi que par le nombre et la disposition des papilles. Ils constituent donc pour chacune de ces formes le grand critéi'ium spécifique, exigé par certains auteurs pour ces Nématodes.

\'l. Mais si ces animaux, examinés dans leur structure et leur morphologie, représentent des maies vrais et complets, il n'en est plus de même lorsqu'on les étudie au point de vue de leurs facultés et de leur activité sexuelles. Nous l'avons dit et répété à propos de sept espèces sur lesquelles nous avons pu expérimenter, ces maies ont h peu pi'ès totalement perdu tout instinct et tout appétit sexuels.

\o'\c\ d'ailleurs les résultats de ces expéiiences réunis sous la forme d'un tableau, dans lequel se trouvent indiqué le nombre des femelles et des mâles mis en contact, celui des jours qu'à duré la vie en commun, le nombre des fécondations et enfin le renvoi à la page contenant les détails de chaque expérience :

590 E. MAIPAS.

V CJ l'i'cuiidaiioiis Jiiiirs l'a^'cs

l{li(,l„liH^rh';inns i:{'.> 11^ C) 1> i8'.»

Cdussane/i . . . 'r2 :;:> 0 ."'. ."i 10 :io:{

Mdfionis :28 i:2 i;i à 7 .")1:2

/htf/iii'rs' . . . . rd il I i à .M 7

l'crricri :2C> :i."i 0 à 7 .rl-l

(lolirlutra . . . . \-l [> <> '"• ;i 7 .'■»:{(» Di/i/oi/fis/i'/- ro/jusfits. . . . -4 :2 0 i ;i .'i ."ilH

Tui Al A :u;i ^7^ ^(T

Nuiis viiyoïis |);ir ces cliinVcs qu<' ISIIi IViiiclIfs oui ('h'' mises en cuiilacl avt'c :27:2 mâles, penilant des Iciiips (jui uni v.irii- de \ h 10 JOUI'S. el (|lie :20 femelles seulemeiil oiil l'Ii' l'eniiKh'es |),ii' ces 2~r2 màlev. |-',iicure sur ees -H\ IV'cnii(l;ili(iiis. Ili a |»|»ailieiiiieiil à une seule ev|»èee. le li lui Ixl i I i ^ .Un lio/l is . (Iiiul 1' hei'Uia plin id i>me e>t

noloii'emeul innnn])lel. ee (jui exjiji(|ue |,i jilus grande .lelivili' sexuelle de ses inàles.

Chez les six aiftres espèces, l'inerlie el rindillÏTeilce sexuelles des inAles sont devenues pres(|ue alisolues. Ainsi ijue nous l'avons cons- lalé sui' (diacune de ces espèces, du ne voit presipie jamais leurs n)ales faii'e l,i moindre lenlalive d'accouj)Iemenl. Ayant consei'vé leur grande activil('' motrice, ils s'agitent conslammeni et cir'culeni ,iu milieu des l'einelles, les lieurtanl à loul instant, mais ne -~'oiru|.,inl pas plus d'elles que si elles étaient des corps inertes (|uelcon(|ues.

Celle indifl'érence doit paraître bien surprenante. |)our (pii connaît l'ardeur sexuelle des Hliithd i I is mâles, (diez les es|»èce> di<»ï(jiies iioi- niales. Si, sur une culture lanl soil peu nomlireuse. on ri'Uiiil en- si'inhle les deux sexes de ces esjièces. élev(''> dalionl à pari l'un de l'autre, on veri"i de suite les mâles re( lu'n lier les lemelle^. les em- brasser dans le repli de leuiexlréniit('' caudale en s'enroulani sur elles. et, après un court espace de temps, on aura sous les yeux nondji-e d'accouplements complètement effectués, (les accou]tlenients siuil «railleurs faciles à oh-erver. car ilsdureiil loujours as<i'/, limiit'.'iiips.

('.liez nos màlev d'||(>rmaplirodite>;. rin>lini:l sexuel, le sens gén('-

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 591

sique, paraît, au contraire, complètement aboli. Mais comme, d'autre part, nous avons constaté l'état complet et parfait de leur organisme et de leur morphologie, nous devons en conclure que nous nous trouvons en présence d'une décadence psychique non concomitante avec une régression morpliologi(|ue.

Cette décadence psychi(|ue s'explique, pensons-nous, par l'état hermaphrodique général de ces espèces. Cet état, eu elVet, doit tendre à etlacer l'instinct eopulateur mâle, instinct qui n'est plus transmis héréditairement, puisque les quelques mâles, reparaissant pour ainsi dire accidentellement, ne prennent plus aucune part dans la procréation des générations successives. L'hérédité paternelle y est donc totalement supprimée, au liénéfice de l'hérédité maternelle seule survivante. Ouand. par suite d'un retoui' d'atavisme, un individu con- formé morphologiquement en mâle vient à reparaître dans une géné- ration, cet individu a bien l'organisation sexuelle mâle; mais il n'en a plus les aptitudes, et ses centres nerveux doivent fonctionner avec les instincts et les facultés d'une femelle. Au point de vue sexuel, il y a dis- jonction entre la constitution moiphologique et les fonctions psychi- (lues. Chez ces Nématodes, dans l'accouplement, la femelle ne joue ({u'un rùle secondaire entièrement passif. Elle attend et reçoit le mâle dans l'inertie la plus complète, de sorte que tout le rôle actif revient à ce dernier. Les mâles rarissimes de nos hermaphrodites, ayant perSu tout stimulus sexuel, se comportent avec l'inertie de vraies femelles.

VIL Ouelle est la signilication de ces mâles, qui reparaissent à r improviste et si rarement, sans pour ainsi ilire de raison d'être, puisqu'ils ne jouent aucun rùle dans la reproduction et la conserva- tion de l'espèce ? Nous ne pouvons voir en eux que des manifesta- tions ataviques d'un ancien état dioïque. Pour nous, l'état primitif de nos Nématodes hermaphrodites a été la dioïcité. Leur herma- phrodisme a dtV apparaître ultérieurement et secondairement. Sous l'influence d'actions inconnues, l'organe génital des femelles s'est

o9-2 Iv .MAI PAS.

mis h j)ru(liiii(' des éléments fécondateurs mâles et rfiiirllrs. (jui se sont suffi à cux-inèmes. Ces éléments générateurs, étant tous d'ori- gine féminine, ont eu nécessairement une tendance héréditaire rie plus en plus accentuée à ne reproduire que le type féminin. De là, suppression graduelle de la forme masculine, et, dans ses rares l'éapparitions, atrophie presque absolue de ses t'arult(''s.

Ces mâles n'existent donc plus (jue comme témoins d un l'Iat passé, et la ([ualilicalion de mnl('> (ihiriqucs. leui" convient j»ar- faitement. lis survivent dans la hiologie de nos hermaphrodites, comme on voit persister chez certains êtres des organes imparfaits, devenus inutiles, et que le défaut d'usage a fait tomber dans un état de régression plus ou moins avancé. La réapparition des mâles est duc à ces phénomènes de retour ataviipie si connus dans le monde vivant, l'i'ut-cli'c y ;uirait-il lieu de Icui' comparer les mâles des (iirrhipèdes. dord la quaiiliçation (\(' 'oni/i/ementai/'cs, sous laquelle on les désigne, est prohahlenKMit m;il justiliée. Delage' a (railleurs déjà fait pressentir (jue ces prétendus mâles complémentaires méri- teraient bien plutôt l'épithèle de |»riinordiaux. comme ceux de la Sacculine. Tous ces mâles ne sont, en ell'et. que les survivants plus ou moins dégénérés d'un étal dioï(jue piimitil'. et c'est pour cela tpie nous les avons (pialiliés d'atavi(|ues.

\'lll. Celte élimination piouccv-sive du tNpe niàle chez nos .\émato(les est encore très bien déniontr(''e |»ai' les ci-^ iriiriiii,i|ibro- disnie partiel et inconi|)le| i|ue nous avons dT^cril chez les /{/uihdi/is .I////'/o///\ (p. .'ilO et ."")1:2). /{. nmhicrsi i p. .'ilTi. el //. ]'i;/ineri (p. ."ilVI). {]('[ bermaplwodisme incom|)lel se manifeste par l'existence de femelles, dont les unes ne siud plus du tout herma[>brodites et don! les autres ne le sont |)lus ipTà nioilii''. c'est-à-dii'c que. de leuis deux ovaires, un seul |iroduit les deux élénients génitaux, tandis que le second ne produit que des éléments femelles. Le nombre et la pro-

' Arrhives de i^ouliijie e-j-pcriinentu/i-, t. II, 1884, p. '^>.\-

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 593

portion de ces individus échappant à l'herniaphrodisme ne sont pas les mêmes chez les trois espèces. Chez le R. Diifhicrs/ '](' n'ai ren- contré que des individus à moitié hermaphrodites et en petit nombre; chez le R. Marionis, les individus des deux catégories se sont montrés plus fréquents, mais avec cependant encore une cer- taine rareté (les femelles complètement unisexuées ; enfin, chez le I{. Vi'jn'K'ri, on pouvait trouver un ou deux individus complètement un'sexués si.r dix femelles.

Ces tiois esjièces sont également celles chez lesquelles j'ai constaté les proportions de mâles les plus élevées : 8, 20 et 45, pour 1,000 fe- melles. Ces mâles eux-mêmes avaient beaucoup mieux conservé leurs facultés sexuelles et leur sens génésique que ceux des autres espèces. En effet, encore assez inertes chez le /?. Dufliiorsi , ils se manifestent plus ardents chez le U. Mffrionis, et enfin chez le /?. Viguieri tous paraissaient avoir conservé leur instinct sexuel com- plètement intact. Chez cette dernière espèce, il existe donc un mélange d'hermaphrodisme et de dioïcité, dans lequel tous les indi- vidus ont conservé leurs facultés génésiques intégrales. Malgré cela, l'hermaphrodisme y est encore très prédominant, puisqu'il affecte au moins les quatre cinquièmes des femelles, et que les mâles n'y apparaissent que dans la proportion de 45 à 50 pour 1.000 femelles.

IX. 11 est clair que ces formes à hermaphrodisme partiel et incomplet nous montrent pour ainsi dire en action la marche de l'évolution qui a amené chez nos Nématodes la substitution de l'hermaphrodisme à la dioïcité.

Des espèces d'abord absolument dioïques ont vu apparaître des femelles hermaphrodites. Celles-ci, au début, en nombre plus ou moins grand, ont vécu conjointement avec des femelles unisexuées et des mâles assez nombreux à facultés sexuelles encore intactes. Il y a eu alors un mélange d'hermaphrodisme et de dioïcité, sans affai- blissement ni dégénérescence d'aucune sorte pour tous les individus

ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉ.N. 3*^ SliuiE. T. VIII. JOOO- 38

59-4 K. MAll'AS.

de cette association, cuiupusée de trois soi'tes tle inenibres actifs : les femelles hcnii.ipliindites, les IViuellcs iiiiiscxuées et les mâles. Plus tard, l'iK'iiiiaplirddisme gagnant de jikis en plus de terrain, les femelles complètemenl et partiellement unisexuées ont disparu; les mâles se sont extrêmement raréfiés, et les quelques revenants de ce sexe ont même perdu toute aptitude à l'accouplement et à la fécon- dalion. Cotte association s'est donc vue réduite à un seul membre aclir. I;i fenudle bisexuée beiniaphrodite.

Il est dès lors de toute évidence (pie. cbez n(»s Nématodes, l'ber- mapbrodisme est d'origine secondaire et la ilioïcité l'état antérieur. Delage, dans son beau travail sur la Sacruline *, et Pelseneer- sont arrivés indépentlamment l'un de l'autre à la même conclusion, le j)r(Mnier poui' l'Iiermaplirodisme d(>s (Irustae.és, le second pour celui des Mollusques, l-'ril/, Miillei-' et .Montgomery '', guidés par des consi- dérations tbéoriiiues, iint ilévelu|)p('' la iiièine idée.

Cette conclusion, cependant, est en opposition avec l'idée courante de la primordialité originelle de riiermaphrodisme. L'état bisexué, considéré c(imm(> inférieur et plus primitif, aurait, dans celte opi- nion, été celui de tous les èti'es h l'origine, et ce n'est ((ue dans une évolution ultérieure que le régime dioïque se serait (Habli. par atropine de l'organe génital mâle clie/. les femelles el iiiveiseiiienl de l'oigane génital femelle chez les mâles. Cette manière d<' voii'. adopti'e c(nmiie notion générale bien prouvée par de noml)reux biologistes, lels (pie Huxley, Darwin, llaeckel, Claus •*', a trouvé sa formule la i)lus com plète et la plus précise chez Gegenbaur '"'.

' Evoliilion do l;i Si)cruli(w. Arc/ili>i's de Zooloi/ie, I. II, i884, ]>. 70^.

* Archives de Biolotjir, I. XIV, 189'), p. 3.3-02.

'^ Die Zwittcrljildimi;- iin Tliiorrciclic, iii : Kosnios, I. II, I88.^, ]>. '.\9.i--/.V\.

* On successive protandric and proleroi::ynic liei-m.ipliroililisni in ariiin;ii>. American na/uralisf, I. XXIX, i8y.^, p. .')28-.').3ri.

•'■ Ce dernier, cependant, admet l'orit^ine secondaire eliez h's Cirrliipèdes (L'nfersii' vhnngen zur Krjhrsr/iuiu/ fier f/enea/uffisr/ien (Iriinrlhiije des (:riis/(ireeii-S.,.ifein, Vienne, 187G, p. 90). Le rétçinie sexuel des (lirriiipèdes, avec ses femelles nnisexiiées ou lierniaplirodiles et ses diverses formes de niàlrs conijjlénientaires, est encore plus coinpIe.\<' (pie celui des XiMualodes. Mallieureusemenl, on ne le connail encore ijue morplK)loi;i<piemenl, la valeur fonctionnelle de ces diverses catt!'gorics de mâles n'ayant pas élé vérifiée expérimcntalemenl.

" Manuel d'anatomie comparée, Irad. fr., 187/1, !'• ''4-

MODES ET FOllMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. ;i9o

Cette théorie s'appuie, croyons-nous, sur trois catégories de faits : la fréquence de l'horniaplirodisme normal dans toute l'étendue du règne animal et sa presque universalité dans le règne végétal ; la réapparition accidentelle et tératologique d'individus à herma- phrodisme plus ou moins complet chez des espèces régulièrement dioïques ; 3*^ l'état bisexué observé sur le rudiment génital de certaines espèces pendant le développement embryonnaire. A ces trois ordres de faits s'ajoute une notion empruntée aux idées phylogé- niques, notion d'après laquelle le simple doit dériver du complexe.

Ces faits, à notre avis, ne possèdent nullement la signification phylogénique qu'on leur attribue généralement. Ils ne prouvent pas que toutes ces formes hermaphrodites normalement, accidentellement ou à l'état embryonnaire, descendent d'ancêtres bisexués fonctionnel- lement. Pour nous, l'état hermaphrodite ne correspond pas et n'a jamais correspondu à une phase phylogénique de l'évolution animale.

Ces divers cas d'hermaphrodisme embryonnaire, accidentel et normal^ sont simplement un nouveau témoignage en faveur de l'identité et de l'équivalence des éléments génitaux. Ils sont, en effet, la conséquence pour ainsi dire logique et nécessaire de cette équiva- lence, sur laquelle nous reviendrons encore plus loin. Sous sa forme primordiale, l'amphigonie, ou génération par copulation de deux gamètes, s'effectua entre conjoints absolument égaux et semblables entre eux. C'est ainsi que nous la retrouvons encore aujourd'hui dans cette forme simple chez quelques végétaux inférieurs à conjugaison isogamique. Plus tard, avec l'évolution progressive des êtres, entraî- nant une grande conqilexité de sli'ucture. le dimorphisme sexuel apparut pour répondre aux nouveaux besoins et aux nouvelles nécessités, créés par cetle comijlexité. (k' dimorphisme se lit d'abord sentir sur les éiémenls gi'nil.iiix eux inèmes. qui se différencièrent en macrogamète et mii-rogamèlc. ovule et spermatozoïde. Malgré les diffé- rences de conformation et de vohiine, ces deux sortes de produits n'en restèrent pas moins éipiivalenls entre eux au point de vue génilab

596 E. MAUPAS.

11 on rrsulto qu'ils purent se former sur un seul et même individu ou sur des individus distincts, suivant les besoins et les adaptations particulières des espèces. Mais au point de vue de la biologie géné- rale, il n'existe pas deux entités opposées et distinctes, répondant l'une à une nature féminine, l'autre à une nature masculine. Les produits et les conformations que nous séparons, en les rangeant à part dans ces deux catégories, ne sont que les manifestations secon- daires d'un seul et même élément primordial, diversifié ainsi dans deux directions distinctes, uniquement pour répondre à des besoins accessoires.

Cet élément primordial, la cellule germinative génitale, conserve donc partout et toujours son identité fondamentale. Il peut à tout moment et dans toute circonstance se modifier dans les deux direc- tions qui lui sont propres (niàlo et femoUo), pour répondre aux besoins et aux adaptations particulières Jes espèces. En se modifiant, il enti'âîne par corrélation de développement tout le cortège des caractères sexuels secondaires.

Ces deux formes, ces deux modes de manifestation existent cons- tamment à l'état latent dans cbaque élément génital pendant sa ]»ériode de formation. A ce moment, chacun d'eux possède en puis- sance les deux tendances sexuelles, ou pour parler plus exactement, chacun d'eux est neutre et attend la circonstance déterminante qui le fera pencher dans un sens ou dans l'autre. Cette circonstance est réglée par l'adaptation, la constitution sexuelle particulière dés espèces. Dans certains groupes, cette constitution s'est fixée d'une faeon irrévocable et rutus avons alors les formes à dioïcité sexuelle absolue et invariable. Dans d'autres groupes, au contraire, cette constitution est restée plus flottante et pour ainsi dire plus malléable ; et alors nous voyons la dioïcité, l'hermaphrodisme et même la par- thénogenèse exister C(Me à cote, chez des espèces voisines et jusque rbe/, les représentants d'une seule et même espèce.

Celle juxt.iposilioti d'états sexuels si divers est pour nous la meil- leure [irruvi- qu'ils ne relèvent. <lans leurs origines, d'aucune filia-

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 597

tion héréditaire, autrement dit qu'ils ne répondent h aucun stade phylogénique. Gomment, en eflet, admettre l'intervention de l'héré- dité et de la phylogénie dans le régime sexuel d'un genre comme celui des Rhabditis, nous connaissons des espèces franchement dioïques, d'autres dioïco-hermaphrodites, d'autres avec des indivi- dus à moitié hermaphrodites et à moitié unisexués, et enfin jusqu'à des mâles accidentellement hermaphrodites? (-omment l'admettre dans le genre cirrhipède des Scaljx'lluni, chez lequel existent simul- tanément des formes franchement et absolument hermaphrodites; d'autres hermaphrodites avec petits mâles complémentaires dégénérés à des degrés divers suivant les espèces ;d'autres enfin à sexes normaux séparés ? Ces modes et ces états sexuels si divers et si complexes ne sont et ne peuvent être que des manifestations isolées et indépen- dantes de la double potentialité, qui réside au fond de tout organisme à génération amphigonique. Chaque cas s'est développé par lui- même et ne relève pas d'une hérédité ancestrale, rattachant son origine à une forme primitive, souche commune de tous les cas similaires.

Dans cette manière de voir, on s'explique aisément l'apparition pour ainsi dire sporadique de l'hermaphrodisme normal, avec ses nombreuses variations, dans toute l'étendue du règne animal. De même, l'hermaphrodisme accidentel, l'hermaphrodisme rudimentaire (organe de Bidder chez les Crapauds), l'hermaphrodisme embryon- naire (embryons bisexués chez les vertébrés de Laulanié * et chez les insectes de HejTuons 2), enfin l'hermaphrodisme tératologique, se comprennent également tout aussi facilement. Ces faits ne sont tou- jours que des manifestations individuelles de la double potentialité sexuelle fondamentale.

Dès lors, il n'y a plus à discuter pour savoir si tel cas d'herma- phrodisme esipritnaire ou secondaire, au sens phylogénique de ces termes. Ce mode de génération est inhérent à tous les êtres à repro-

* Comptes rendus de V Académie des Sciences, t. CI, i885, p. 3y3.

* Zoologischer Anseiger, t. XIII, 1890, p. li^i.

598 F.. MAll'AS.

fluclidn amplii^ono. Carhr. jjour ainsi dirr. dans les piorondcuis de leur organisniP. tantôt il y sonuneillc à l'rtal latent, tantôt au con- traiio il (M-lùt el s'épanrmit smis riiifUioncc de causes encoi'e mal connues.

Hésumnns ces considérations dans les conclusions suivantes l/hermaphrodisnie dérive de la neutralité sexuelle primordiale des éléments génitaux. Il peut surgir inopinément sans antécédents ancestraux et se développe!- plus un moins coniidétcmenl dans t<»us les groupes zoologiques. Ouelques-uns de ces groupes, doués sans doute d'une constitution génitale moins solidement tixée et plus malléable, paraissent ofTrirun terrain plus propice à son épanouisse- ment. Les Nématodes et les Cirrhipèdes en sont d'excellents exemples.

Certains auteurs (Claus, Korschelt, Pelseneer) ont pensé qu'il existait une corrélation entre la vie sédentaire et l'hermaphroilisme. D'après eux, l'état bisexué apparaît surtout sous l'influence du sédentarisme. Si tous les hermaphrodites se fécondaient par eux- mêmes, cette hypothèse serait pour ainsi dire évidente par elle- même. Mais l'autofécondation ne semble pas être le cas le plus ordinaire chez les animaux bisexués. On ne voit pas dès lors quelle lelation d'utilité- pourrait bien exister entre ces deux conditions, puisque, finalement, il y a nécessité de rapprochement d'individus distincts pour l'accouplement. En tous cas, ce que nous savons de l'hermaphrodisme chez les Nématodes n'est pas favorable à cette opi- nion. Bien que l'autofécondation y soit la règle absolue, les espèces bisexuées sont cependant restées tout aussi agiles et aussi mobiles (jue leui's congénères dioiques.

.\. l'ne chose parfaitement évidente cbez nos Nématodes. c'est que rbermaphrodisme s'est développé uniquement sur la luruic féminine des espèces. Cette conclusion ressort déjà lu'ttemenl de l'étude des organes génitaux des espèces bisexuées. Chez toutes, en effet, ces organes afTecfent la structure et la disposition lypitjue d(^s

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 599

femelles et jamais celle des maies. En outre, des mélanges de dioï- cité et d'hermaphrodismes partiel et complet, comme ceux décrits chez les Rhabditis Marionh et R. Vif/uicri, sont absolument impossibles à concevoir avec un hermaphrodisme développé sur le type mille.

Ce résultat s'accorde parfaitement avec ceux auxquels sont arrivés Claus* chez les Crustacé^s. Delage"^ chez la Sacculine, Brock^ chez les Poissons et Pelseneer^ chez lesMolhis(jues. Tous ces observateurs, en étudiant l'hermaphrodisme dans ces divers groupes zoologiques, ont reconnu qu'il s'était toujours greffé sur la forme féminine de ces animaux. Tl semble donc qu'il y ait une loi générale et que l'état bisexué de la glande génitale ne trouve un terrain favorable à son développement que chez les individus ayant déjcà subi une différen- ciation sexuelle somatique dans le sens femelle.

Ne serait-ce pas l'indice que ce sexe a conservé dans sa nature et sa constitution génitale quelque chose de plus archaïque, de plus primordial. Peut-être représente-t-il mieux que le sexe maie la forme primitive de l'espèce, la forme neutre avant toute différenciation sexuelle ? Le dimorphisme sexuel n'a pas existé de tout temps avec le degré de différenciation que nous lui connaissons actuellement. Il est fort probable que les femelles ont mieux conservé la forme pri- mitive commune aux deux sexes. Les différenciations mâles seraient ainsi d'origine seconde par rapport au type femelle. Les premières dériveraient du second. Cette manière de voir s'accorde, d'ailleurs, parfaitement avec l'évolution des éléments génitaux, l'isogamie ayant nécessairement précéder l'anisogamie. En outre, une observation de Giard vient encore à l'appui de cette idée. Lorsque, clicz les ('rusta- cés, la castration parasitaire attaque des mâles, ceux-ci en muant per- dent tous leurs caractères masculins et revêtent la livrée féminine».

' Untersuchiingeri sur Erforsc/iim;/ <ler (jencaloijisi-licn GvmulhKje des Criix- faceen-Sysfem, p. go.

- Archives de zoologie expérimentale, p, 704. ^ Zeitschrift fiir iniss. Zoologie, t. XLIV, p. .'?7/|. * Archives de Biologie, t. XIV, 189.'), p. 58.

«00 K. M.MPAS.

Ce n'est pas (jue l'hermaphrodisme du type mAle soit impossible en lui-même. Nous en avons, en effet, observé et décrit (p. 491) des cas fort curieux, chez notre Rhabditis eler/ans. Plusieurs maies de cette espèce, parfaitement constitués et organisés en tant que mâles, nous (mt monti'é des testicules ù hermaphrodisme nettement protéran- drique, comme l'organe génital de leurs sœurs. Les ovules produits par ces testicules avaient dans tous les détails de leur structure et de leur organisatidii un as|)e(l pailaitement normal, identique à celui d<>s ovules formés par les temelles.

(^es ovules, d'origine masculine auraient-ils été aptes à la féconda- tion et capables de développement? C'est ce dont je n'ai malheureu- sement pas pu m'assurer. Mais je suis très disposé à en admettre la possibilité. Ils paraissaient tout aussi bien constitués que les ovules d'origine féminine. On ne voit pas dès lors pourquoi ils n'auraient pas joui des mêmes propriétés évolutives que ces derniers, nés comme eux d'une glande génitale fonctionnant d'abord également comme testicule. L'identité morphologique et l'identité d'origine me semblent devoir entraîner l'identité de faculté.

Ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'on signale la production d'ovules par des testicules à ditî'érenciation mâle complète. En etïet. Heiinann*, étudiant des coupes pratiquées sur l'extrémité antérieure d'un testicule de Homard, y trouva huit à dix grosses cellules ovoïdes, pourvues d'un grand noyau vesiculeux. 11 considère ces cellules comme des ovules; d'où il résulte que le testicule de ce Homard était partiellement hermaphrodite. Des faits semblables ont été signalés chez les (trciieslla par Nebeski, chez les Gchia par Isbikawa. chez les Écrevisses par Lavalette-Saint-(ieorges, chez i'J.s7^'/'/V/.v _y/r/rîV^//.s' par Cuénot, chez les Cladocèrcs |)ar Kur/. chez l(>s Halraciens par Fi'iedmann, etc., etc. -.

^ lUilletin sciriififii/iif <h- la Frimer l'I de lu /ifl</ii/iii\ I. XXII, iHijo, p. /|.T, l'I. III, «iu;. 7-

•Voir : L'année bioloi/ùfuc iS(|() et (Ilknot in Itnilelin scient ijhjae de la France et de lu lielijique. I. X.XXII, iH<j<), p. r)22, 5h3.

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 604

XI. Ces femelles de Némalodes hermaphrodites protérandriques, dont l'ovaire simple produit successivement des spermatozoïdes et des ovules, ces maies de Nématodes, de Crustacés et de Batraciens dans les testicules desquels on découvre des ovules bien constitués, tous ces faits et d'autres que nous avons déjà signalés ailleurs *, sont la confirmation de la théorie qui afliime l'identité des éléments sexuels mâle et femelle. Cette théorie proposée par Leuckart-, acceptée par Balfour, par Spencer-^, est aujourd'hui bien indiscu- table. Les diil'érences de forme et de volume si considérables, qui existent entre ces éléments, ne sont que des différenciations accessoires, atïectant seulement les parties secondaires de leur orga- nisme et destinées à faciliter leur rencontre et leur copulation. Mais la partie essentielle, le noyau germinatif, est identique dans les deux éléments. Le noyau mâle et le noyau femelle ont une équivalence morphologique et physiologique absolue . C'est ce que nous démontrent si bien les faits que nous venons d'énumérer, nous les voyons tirer leur origine d'une seule et même glande génitale.

XII. Plus haut, nous avons résumé les expériences dans lesquelles nous avons tenté de faire reféconder par leurs mâles rarissimes des hermaphrodites ayant épuisé leur propre sperme. Ces essais, avons-nous vu, ont réussi avec trois espèces seulement, les Rhabditis elegans (p. 488 et suiv.), R. Marlonis (p. 512) et R. Dutliiei'si (p. 517). A la description de chacune de ces espèces nous avons donné le détail de ces refécondations, que nous quali- fions d'hétérogames, par opposition aux fécondations autogames, effectuées avec le sperme produit par les hermaphrodites eux- mêmes.

Les œufs à fécondation hétérogame obtenus ainsi demnèrent

naissance, chez les deux dernières espèces, à des individus qui ne

> Archives de zoolojie exp. et (jén., t. VII, 1889, p. 4'^'-^>-

* Article : Zeugung, in Wagners Ilandbiick der Physiologie, j). 807.

2 Principles of biologij, édition, t. I. 1898, p. 282.

602 E. MAUPAS.

diltV'ra'K'iit en non des individus d'drigine autogame. Leurs généra- tions hétéroganiiques étaient, en effet, composées de femelles herma- phrodites, accompagnées de quelques rares maies, dans la forme et la proportion ordinaires. Mais il n'cm fut pas de mémo chez le Rliahditis clcyans. Nous avons vu. en olfet. à la description de cette espèce (p. 488 et suiv.) que la fécondation lirtérogame eut une forte influence arrénotoke sur ses produits. La proportion des maies <]ui, dans les générations autogames, était de 1 à 2 pour 1.000 femelles, s'éleva à 463 pour 1 .000, c'est à dire au chiffre ordinaire des Rhahditis dioïques. rétahlissant ainsi l'équilihre entre les deux sexes. Mais nous avons vu également ijuc ces maies d'origine hétérogame paraissaient encore plus mal doués que leurs frères autogames au point de vue du sens génésique ri (jue. si l'hétérogamie a une action très nette et très évidente sur la fonnalinn et la pi'ddudidn d'indi- vidus maies, elle n'en a hien certainement aucune pour la conserva- tion et l'expansion de l'espèce. Ces maies, hien constitués et hien organisés dans leurs formes et leurs structures morphologiques, sont ahsolument dépourvus de tout instinct sexuel. Tls ne s'accouplent jamais et par conséquent ne joueni aucun lùjc dans la vie gi'-nérale de l'espèce.

Ouoi qu'il en soit, cette influence an-énotoke de la fécondation hétérogame n'en est pas moins intéressante, (lomme nous l'avons dit. elle est une sorte de contrepartie de la fécondation thélytokite des Abeilles et nous apporte un nouveau cas de déterminisme sexuel dans l'unil' même et en dcliois de ioulc espèce d'inlhienrcs tro- phiques. Ainsi (|U(' nous l'avons vu. Hiauer a di'Jà conslali'' une action arrénotoke siMnhIaltIc de la fécondation par niàlcs (dirz les femelles partln-nogénétiques d(>s J/>//.s-. Dans ces trois cas. Abeilles. .Nématodes et A/)i/s, le déterminisme sexuel découle uniipicMicnt île la fécondation et pai- conséquent est ahsolument indépendant des influences d'Age, de milieu cl d'alinicnlalion. Kn outi-e. e| chose aussi ciii'icuse. dans un cas il es! llK'lytukc. dans les aulri's ;iri(Mio- toke.

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 603

Xfll. Comme on a pu le voir pages 487 et 500, j'ai cependant tenu à vérifier avec les lîhabditis elegana et R. Caussctneli si l'âge et l'alimentation modifiée et apauvrie n'auraient pas une influence sur la proportion des sexes chez ces deux espèces. Les résultats ont été absolument négatifs. Vieilles ou jeunes, bien ou mal nourries, nos hermaphrodites ont continué à pondre des femelles et des maies dans la proportion ordinaire. 11 n'y a eu de dift'érence que dans le nomlire absolu des reufs pondus, plusgraml chez les animaux bien nourris que chez les mal nourris i.

Ces expériences et tous les faits que nous avons décrits sur les différents états sexuels de nos hermaphrodites jettent quelque lumière sur le déterminisme de la sexualité chez ces animaux. Mais, pour les bien comprendre, il est bon de ne pas oublier qu'ici nous sommes en présence d'un double déterminisme, celui des individus générateurs (mâles et femelles hermaphrodites ou unisexuées) et celui des éléments reproducteurs (ovocytes et spermatocytes). Il est bien certain, en effet, que la cause, qui détermine la production d'une femelle hermaphrodite ou d'un de ses rarissimes mâles, n'opère pas dans les mêmes conditions que celle qui fera apparaître, dans la glande génitale de ces femelles, d'abord des spermatozoïdes, puis des ovules. La première agit sur les organismes entiers, auxquels elle imprime un caractère et des structures sexuelles particulières, les dirigeant, les uns dans le sens masculin, les autres dans le sens féminin. La seconde a une action beaucoup plus restreinte, limitée seulement aux éléments génitaux.

Cette cause, simple ou double, doit, chez nos hermaphrodites, opérer successivement et dans des conditions indépendantes les unes des autres, réglant d'abord la morphologie sexuelle des individus, agissant ensuite sur leur glande génitale pour lui faire produire, l'un après l'autre, les deux types d'éléments générateurs. Cette succession

' Ciiénot est arrivé k des résultats iclenli(jues en expérinienfaiil avec Calliphora vomitorin, Bulletin scient ijif/ ne de In Frnnce et de In Belgique, t. XXXII, i 8yg, p. 48o,

G04 * K. MAUPAS.

et cette indépendance d'action se manifestent clairement dans l'her- maphrodisme spécifique partiel, tel que nous l'avons décrit chez le RlKihdilis Vhinieri et surtout dans l'hermaphrodisme individuel incomplet, constaté chez certaines femelles des J{/iafjf/itis Dutliiersl ei B. Mariotiis, femelles à moitié hermaphrodites et à moitié uni- sexuées. Les mâles, à testicule hermaphrodite du H. ch'fjans, con- duisent à la même conclusion.

Il est, en effet, indiscutahle que la cause qui, dans une génération de Rhabditis Viguieri, fixe la proportion sexuelle, en faisant appa- raître une grosse majorité de femelles, n'est pas la même, ou du moins, n'agit pas dans les mêmes conditions, que celle qui, prenant ces femelles, les transforme les unes en hermaphrodites, les autres en unisexuées. Il est aussi certain que nous devons nous ti'ouviT en face d'actions et d'influences différentes, quand nous voyons, comme chez certaines femelles des R. Duthiersi elR. Marionis. une moitié de l'organe génital hermaphrodite et l'autre moitié unisexuée. La cause qui conduit à cette dissogonie de l'appareil génital ne peut agir dans les mêmes conditions que celle qui détermine la morpho- logie générale de l'animal. Il en est encore évidemment de même pour les mâles hermaphrodites du R. elegans. Il nous faut donc, répétons-le, admettre, chez nos Nématodes hermaphrodites, l'exis- tence d'un douhle déterminisme sexuel, agissant successivement et indépendamment l'un de l'autre.

Ceci bien étalili, (|uelles sont les actions déterminantes et à quel moment se font-elles sentir ?

En ce (jui concerne le moment, tout ce que nous avons appris à connaître de la biologie de ces êtres nous conduit à affirmer que c'est dans l'ovaire même, avant tout développement ultérieur, que se trouve fixé le sexe futur de ses produits. S'il n'en était pas ainsi, on ne comprendiait i)as comment il se fait (jue de ces centaines et de ces milliers d'u-ufs, pondus par ces .Nématodes liioïco-hermaphrodites, il sort toujours une proportion énorme de femelles aussi constante et aussi écrasante, quand, au contraire, chez les espèces à sexes

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NÉMATODES. 603

distincts, l'équilibre sexuel se maintient tout aussi régulièrement. Lorsque nous avons recherché si l'âge ou l'alimentation ne modi- fieraient pas le régime sexuel de ces animaux, nous avons constaté que ces facteurs n'y pouvaient rien. Nous devons donc admettre qui le sexe est prédéterminé dans l'élément reproducteur très jeune et qu'aucune influence extérieure ne peut plus avoir d'action modifica- trice sur lui.

Dans un seul cas, nous avons pu agir sur la nature du sexe des produits. Il s'agit de la refécondation hétérogame des vieilles femelles de Rhabditis clegans ; refécondation dont l'influence modificatrice arrénotoke ne fut, d'ailleurs, que partielle, puisqu'elle aboutit simplement à rétablir l'équilibre entre les deux sexes. Mais, ce cas lui-même nous ramène également à la précocité de la fixation sexuelle ; car, c'est au moment de la fécondation que s'est fait sentir l'action modificatrice des spermatozoïdes d'origine hétéro- game. Ces spermatozoïdes, en s'unissant avec des ovules, à ten- dance féminine prédéterminée, ont fait surgir immédiatement et d'une façon définitive, chez la moitié d'entre eux, la tendance oppo- sée.

Les femelles dissogoniques des Rhabdilis Duthiersi et R. Ma- j'ionis, avec leurs glandes génitales, l'une hermaphrodite, l'autre unisexuée, nous conduisent encore à la même conclusion. L'herma- phrodisme de la première et l'unisexualité de la seconde doivent remonter tout à l'origine de ces appareils, alors qu'ils sont repré- sentés par une ébauche commune, formée de deux gros noyaux ger- minatifs, identiques en apparence (pi. XVII, fig. 10). On ne voit pas, en effet, comment ces deux glandes, à peine distantes d'un millimètre et renfermées dans une cavité générale commune, auraient pu, pendant leur développement, subir, indépendamment l'une de l'autre, des influences extérieures, qui leur aient fait suivre des évo- lutions sexuelles si différentes. Cette manière de voir est encore corroborée par le fait que, chez ces femelles dissogones, la glande hermaphrodite semble toujours produire la quantité de sperme propre

GOO E. .M.UPAS.

à l'espèce. Elles n'uni dune on réalité rien d'anuinial el de niuns- triK'ux.

(luninie dcrnit'i' argiiinenl à l'ajiiJiii de la précucité du détermi- nisme sexuel, citons encure la régularité et la brusquerie avec lesquelles l'appareil génital passe de la tendance masculine à la tendance féminine. Les glandes hermaphrodites, en elTet, produisent une quantité de sperme toujours à peu près sendtlable, suivant chaque espèce ; puis, tout d'un coup, sans arrêt et sans transition, se mettent à fui'mer des ovules. Il s'agit ici, hion entendu, des iuili- vidus normaux, bien constitués et bien nourris. Il n'en est plus de même des individus étiolés. Chez eux. le nombre des éléments géni- taux produits peut être fort réduit, et je crois qu'avec une mauvaise alimentation, administrée en temps convenable, on réussirait à sup- primer complètement la i)i'uduction des spermatozoïdes, tandis que celle des ovules ne serait que diininiiée plus nu moins fortement, (liiez les individus normaux, relie régularité et cette brusquerie dans le passage de la spermatogenèse à l'ovogenèse ne peuvent dépendre de causes extérieures. Celles-ci, en eU'et, agissent nécessairement avec des intensités d'action variables d'un individu à l'autre. Elles ne sauraient produire des etl'els aussi réguliers et aussi tranchés que ceux que nous connaissons. Il nous faut donc admellre (|ue. <\î's leur première origine el leur première ('■l)au(lie riidinieiitaire. les a|q)a- reils génitaux de nos hermaphrodites portent en eux. à TiMat iati^d. toutes les conditions de leur fonctionnement ultérieur.

De quel(|ue côté (|ue nous nous retournions, el en inlerrogeant liius les faits à notre dispiisitimi. ii(M1> alnmlissnns tdujouis à la iiièiiie conclusion : la sexualilt' des iii(livi(his. d'une part, ('elle des éléments reproducteurs, d'autre pai't. sont ii révocal)leiiieiit |ir('d(''- lerminées dès la maturité des premières c(>llules geruiinatives endjry(.)nnaii'es des(juelles ils dérixenj. |)r> |iii>. auiuiie inlliieiice d'Age, de milieu nu d'alinuMitation ne [leut jilus agir sur elles jiour modifier et IransforuHM' leur caractéristique sexuelle.

Il y aura liieidi'il dix ans, j'étais arrivé à un résultat idenli(jue, en

xMODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES iNEMATODES. GOT

étudiant les mêmes phénomènes chez V Hyddlina se/U(iK Depuis lors, ces idées ont fait leur clnMiiin. et (luéiiot. dans un excellent travail puhlié tout récemment-, a tenté avec succès de les généraliser et de les étendre à tout le règne animal. Reprenant les travaux anté- rieurs, dans lesquels on prétendait avoir démontré un déterminisme sexuel plus tardif et les soumettant à une critique habile et péné- trante, refaisant même quelques-unes des expériences opposées qui, jusqu'ici, avaient paru les plus décisives, le savant professeur de Nancy a pu conclure que « le sexe est irrévocablement déterminé « dans l'œuf, et au plus tard au moment cet œuf est fécondé. Dans « aucun cas, on n'a pu mettre en évidence, d'une façjon certaine, « un facteur agissant après la fécondation ». Les faits constatés chez nos Nématodes concordent absolument avec ces idées géné- rales.

Il nous reste maintenant à examiner l'autre partie de la question posée plus haut : Quelles sont les actions déterminantes du sexe?

Ici nous nous trouvons en face de choses beaucoup plus obscures et beaucoup plus difficiles à saisir. Comme nous l'avons vu, les quelques expériences instituées pour modifier la sexualité de nos Nématodes hermaphrodites ont toutes, sauf une, abouti à des résul- tats négatifs. Les différences d'âge, de milieu et d'alimentation n'ont eu aucune action sur la nature sexuelle de ces Nématodes. Le cas unique des vieilles femelles de Rhabditis eleyuns, refécondées avec un sperme d'origine hétérogame et devenues en partie arrénotokes, si intéressant qu'il puisse être, est tout à fait particulier et sans portée générale. Les refécondations semblables obtenue.^ chez les Rhabditis Duthiersi et R. Marionis n'ont, en effet, produit aucun résultat pareil. Le régime sexuel de ces Nématodes paraît si solidement et si

' Voir M.vui'AS, Sur le déteniilnisinC r/c ht Rc.rtuilité clie: rifydafina senta, in Comj)tcs rendus de rAfîulcmie des Sriences, t. CXIllj iHyi, p. 338. Ouelques cri- tiques de faits et d'interprétation ont été adressées à ce travail provisoire. J'ai l'espoir de pouvoir un jour le reprendre avec détails complets et de démontrer le peu de fondement de la jilupart de ces criticjncs.

* CuÉ>OT. Sur 4a déterininalion du sexe chez les animaux, in Bulletin scientifique de la France et de la Bdffique, t. XXXII, 1899, p. 462-535.

608 E. MAUPAS.

profondément enraciné dans leur constitution organique, qu'il échappe jusqu'ici à tous nos moyens d'action. En tous cas, nous sommes (mcore dans l'ignorance la plus complète sur son détermi- nisme.

Il en est de même, d'ailleurs, à peu près pour tous les autres ani- maux, sauf les quelques rares cas l'intervention de la fécondation ' {Abeilles, yi/)i/ s, lili<ihditis elegans), de la chaleur (Hydatina sentu) et de l'alimentation Ll />///>/ /Vv<i') paraissent hien établis. Tnut me fait croire qu'on a fortement exagéré l'importa ncc du dcinicr de ces facteurs, en le faisant intervenir dans nombre de cas il n'a rien à voir. Pour beaucoup d'auteurs, le déterminisme de la sexualité serait une simple question de nutrition; l'alimentation abondante favoii- sant la production des femelles, et, inversement, une nourrituie insuffisante favorisant celle des m<\les. Cuénot a réuni de nom])reuses objections contre cette théorie et rien ne serait plus facile que d'en ajouter de nouvelles. Mais nous n'avons pas l'intention d'entrer ici dans une discussion à fond, et nous nous contenterons de l'examiner au point de vue de nos Nématodes hermaphrodites.

Chez eux, la formation des éléments génitaux mâles se produit au moment ces animaux viennent d'arriver à l'état adulte : c'est-à- dire à la période de leur plus grande activité physiologique. Ces ani- maux jouissent alors de toutes leurs facultés dans leur fraîcheur et leur plénitude entières. A aucune autre époque de leur existence, les fonctions de nutrition ne joueront avec plus de perfection et d'elFica- cité. Vient ensuite la période d'ovulation, commentant lorsque l'or- ganisme est encore dans toute sa vigueur. Cette péi-iode se prolonge et se continue jusqu'à la fin de la vie ; c'est-à-dire, en d(>rnier lieu, pendant une période toutes les fonctions, s'afTaiblissant et se ralentissant graduellement, finissent par ne plus laisser à l'animal qu'une vie amoindrie et plus ou moins étiolée. Si la théorie de l'in- fluence de la nutrition était exacte, c'est à ce moment que devrait se placer la période de spermatogénèse, et non pas, comme nous l'avons vu au contraire, à l'époque de la plus brillante activité. De même, le

MODES ET FOHMI>S DE HEPKODUCTION DES NEMATODES. 000

testicule des niàles hermaphrodites du llluilxlllh olcf/nnx ;\ produil du sperme pendant la jeunesse vigoureuse de ces animaux et s'est mis ensuite à former des ovules lorsqu'ils ont commencé à décliner vers la vieillesse.

Répttons-le donc, tout, ou «à peu près tout, est encore à «{(''couvrir dans les causes et conditions qui i>résident à la productiitn des sexes. La seule idiose i)ien certaine aujoui'd'hui. c'est (jue ces causes sont diverses et que c'iaque cas devra être étudié en lui-même, sans qu'on puisse conclure d'une espèce à une autre. Rien, en ellcf . n(> démontre mieux cette diversité que lorsque nous voyons la fécondation détej'- miner dans un cas la thélytokie (Aôei/lcs), dans d'autres cas l'arré- notokie (Apits, Ithabdllh t'h'f/(nis).

XIV, Une autre question. l(ud aussi intéressante, élail «-elle d(; savoir si nos Nématodes hermaphrodites pouvaient se conserver et se reproduire indétiniment pai- simple auto-fécondation el si leuis générations se maintiendraient toujours vigoureuses et fécondes dans cette consanguinité ahsolue. On trouvera, pages ii)-2 et .jOi. le détail des cultures que nous avons entreprises avec les /ihabdifis l'/cf/ans et R. Caussane/f, en vue de vérifier ce proldème de biologie.

Trois cultures de générations autogames furent organisées et entretenues, l'une jusqu'à la il" génération, la seconde jusipi'à la iîl'', la troisième enfin jusqu'à la .''>:2'' généralion. Toutes s'éleignii'ent à la suite de dégéMU-rescences se Iraduisanl. s«»il pai' ravorlement des emhry(Uis qui ne i-éussissaient jihis à ('■cldce. soi! pai' rélioleuienl des larves qui, malingres et incapables de se nounir. ne parvenaient plus à compléter leur développement et à atteindre l'état adulte : soit enfin par la stérilité ahsolue des organes génitaux des individus peu nondjreux, (jui réussirent à effectuer leur développement conq^let. Ces dégénérescences apparurent brusquemeni dans mes cultures, et toujours lorsque la température ambiante s'éleva vers fî3o à 24'^ c. J'en ai conclu que l'élévation de température paraissait èlie la cause

ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉN. 3" SÉRIE. T. Vril. }9fl0. 39

610 K. -MAIl'AS.

(I(> rextinclioii ilc ers cultures o[ (jiu^ r;iul(t.i;;iiui(' n'y «Hait pnur rien. .!<' ne cKiisidùrc cfpcnilant [)as mes cxpiMMcnccs coinme absoluinriil (lélinilives. Elles dcvraiciil rlic reprises avec des dispositions (jui permettraient d'évitei- aux animaux les températures ipii m'ont semblé être la cause de leur dégénérescence.

Huoi qu'il en soit, le résultat de ces cultures entretenues pendaul de Hiimhit'uses générations dans la plus stricte aulorécùndalion. jc»iut au fait bien élaldi de l'incapacité sexuelle des mâles chez nos liermaphrodites, ces faits, dis-je, sont une forte pierre d'achoppe- ment à la théorie qui alTirnu^ la nécessiti' absolue et universelle de la fécondation croisée, Otle lln-orie . à un moment donné, était presque passée l'état de dogme, et Darwin, à la suite de Conrad Sprengel. en était arrivé à s'exprimer ainsi : « J.a natuie nous dit de « la manière la plus ('vidente qu'elle a horreur d'une pei[M''tuelle « autofécondation, » et ailleurs : « Aucun hermaphrodite ne se « féconde lui-même perpétuellement *. »

Que la fécondation croisée, dans nombre de cas, ait ses avantages. c'est ce qu'il est impossible de nier, après les admirables ha vaux île Darwin et de ses émules. Mais qu'elle soit toujours et j)arloul abso- lument nécessaire au maintien et à la conservation des espèces, c'est l<-i une exagération erronée. Déjà le botaniste américain .Meehau - a formulé de graves réserves contre celte doctrine, ri-serves a|>puyi'e< d'obs(>rvations conlradidoires à celles de l'illusli'e savant anglais. I)'aill<'urs. Darwin Uii-mènu\ avec la bonne foi sincère ipii cai'acti'- fisc ses tr'avaux. elle plusieurs expériences et observations ((|)|»os('es à ses conclusions et avoue qu'il existe des plante^ cln'/. Ie^:|uelles l'autofécondatioii, non seulement ne cause aueun domniaue. mais semble nu^me avoir- des effets avantageux -^

' Dakwi.n. On tlie various contrivances bij wich Orcliids are ferti/isn/, p. 3ô(), cl T/ic ixiriafion of Animais and Plants under domestication, a' oïlitioii, p. i.')tj.

' MiiiiiAN . On self-fertilisation nnd Cross-fertilisation in Flowers. Pcnii. Monll^Jy, I. V'II, 187O, p. 83/| à S/t'.i. Cite d'après Glddls cl Tiio.mso.n, L'évolution du se.re, liiid. f'r. 1892, j). io/|.

■' D.vmviN. Des effets de la fécondation croisée et de la fécondation directe, Irad. Ir. 1877, p. ;{.').'î-3.")7, /i.'Mt cl /f-i.

MODES ET EOUMES DE KEl'KODUCTION DES NEMATODES. OU

Nous soimnes persuadé qu'avec le progrès des recherches, ces cas se multiplieront. L'autofV'ciiudation de ikjs Néniatodes hermaphro- dites protérandri(jues ne constitue hien certainement pas une excep- tion extraordinaire et isolée. En tous cas, son existence seule suffirait pour inlirmei- les assertions exagéi-ées citées j)his haut. Mais Wheeler avait déjà reconnu i que chez le Mycosioma (jlabviim les leufs fécondés directement se développaient aussi hien que ceux fécondés par un sperme d'origine étrangère. Beaucuu[) d'autres hermaphrodites sont très prohahlement dans le même cas. La protérandrie n'est nullement une adaptation développée en vue d'éviter l'autofécondation ; mais, comme le dit fort hien Wheeler. elle est le résultat de l'évolution physiologique des éléments génitaux, les mules, par suite de causes encore mal connues, ayant presque toujours un développement plus précoce que les éléments femelles.

Nous devons donc admettre que le croisement des éléments fécon- dateurs est utile et m(*Mue nécessaire dans certains cas ; mais que dans d'autres cas, il est indifférent et peut même être avantageusement suppléé par la fécondation directe. Ces deux modes de genèse ne sont en somme que des adaptations particulièn^s de la reproduction ovogé- nétique et, comme toutes les adaptations hi(jlogiques. sont sujettes à varier. Oue le mode par croisement soit le plus réj);iiiilu. (|u'il jouisse même de propi'iétés spéciales, c'esl c(^ (|ui somlile hien i-ésulter de l'état actuel de nos connaissances. Mais il n'exclut pas pour cela d'une façon alisolue le mode plus piimitit' et plus simple de l'auto- fécondation. E'uu et Taulre cnexistenl parallèlement et sont néces- saires ou indili'érenls suivant les cas.

XV. Avant de passer aux espèces parthénogénétiques, rappelons que nous avons obseivé et décrit (p. '^yà^ cliez \^ Diplofjaster minor des œufs avec une sorte de commencement de développement parthénogénétique. Ces aul's non fécondés avaient pu évoluer

Millhe'l.iiniien ans <ler cnufdf/isc/wn Slalioii eu Xt'apel, t. Xlï, i8()(), n. ■>a)\.

(il^ R. MAUPAS.

jusi|ir,iu sladc iiiurula. puis s'iMaiciit a it(M(''S el désorganisés. Il nous a paru (pic iiniis avions un imlio' de la inarclic suivie dans révolution conduisanl de riicnna|)ln-o(lisni(' à la parthénogenèse. Il pouirait très bien se faire que les espèces parthénogénétiques dérivent d'espèces hermaplirodites protérandriques autogames et nous ne serions pas surpris si on venait à découviir un nouveau type de ces hermaphrodites qui. après avoir épuisé son stock de sperme, conlinuerail ('('[(endant à pondre des o'ufs évoluant régulièrement j)ar parihénogénèse, au lieu de pondic des o-ufs inféconds, comme le font ceux que nous connaissons actuellement. On trouverait ainsi, (die/ ce type de transition, l'éunis à l'état successif l'hermaphrodisme et la |)artln''nogéncse. cuninic nous avons vu déj.à des hermaphi'udites à moiti('' bisexués et à moitii' unisexués*.

Les sej)! espèces partbénog(''néti(jues (pie nous avons |)U ('tudier appaitiemicnl à six genres diUV'icnt*^ . La piitlitMiogénèse . moins fii'ipiente (|uc riieriiiapbroilisme au point de vue spécili<|ue, paraît au conli'aire a\ iiir une extension g(''n('riijue plus grande, ^■oici la liste de ces sept espèces, avec le icnvoi à la page cliacune d'elles a été (''t Mdi(''e :

lihdlidilh Scjincldcr'i p. 1\V\\\

(A'jihdlohiis (hiliiim p. 555

If ni lia p, 568

l'Icrfifs fir/'fi/iis p. 507

A /ilirlriir/iffs (iijrii-ohi p. 571

Ala/'nii/s TlminiKindi [). 575

M(ir/(il(l///INS r/'ur/s |(. .'i7S

-Malgré les reidiendies les plus soignées, je n'ai jamais vu trace de

niàles (die/ ces .Nénialodes. .Mais il faut ajouter (pie la |)lu|)arl

' Des l'oiiiini'iK-ciiiciUs (le (l(''V('lo|>|>i'mcnl iinrllirnoiirm'-liiiiic .•iiialoniu's otil r\r di-jà si;;ii:il<'s à pliisiciii's rc|)riscs cln z des ,-iiiiiii,'iii.\ In-s divers : clii-z le l'i)r<- par Hiscliort' {lH'lf^\, (liez la l-'irulc par Voifl liHô:!), cluv. It-s (ircnoiiillcs par l>cii<-liarl (i8.').'M, chez le l.aj)!!» par llfiiscii (iHIuj), vl chez la l'oulf par Ocllarlicr (187'j). (liiez les Vers à soie, (111 a observé Ions les deu;n's de développement parllicrH)t;éni'li(pie depuis la monda Jiis(|irà la formation d'individus adidies dclosaiit rc^idiéremcnt. 'l'oiis ces faits nous prouvent rpie l'iru'' animal peut, très probablement dans iiondire de oas, entrer (U ('■vol(i4ioii san;. le coneonrs du '-|i( rmato;;oid( .

MODES ET FORMES DE lîEI'noDICTIO.N DES XKMATODES. C.IU

d'entre elles se prêtent mal ;i des (.•ultures en grand, soit qu'elles se refusent coniplèlenientà vivn> en captivité, soit (pi'elles se multiplient avec une trop grande lenteur. 11 nous a donc été impossible de nous en procurer des masses nombreuses, comme chez les formes herma- phrodites, et notre examen a été forcément limité à des nombres restreints d'individus. Le Ithabdilis Sc/nieidcri seul a pu être multiplié en grand, et j'ai réussi à en dénombrei- iA)',\\) individus adultes, élevés en cultures spéciales, sans y rencontrer un seul maie. Dans les nombreuses et longues cultures du (kplialobus dubius que j'ai faites, il m'est également passé sous les yeux, plusieurs centaines d'individus tous femelles. Si des mâles reparaissent quelquefois chez ces espèces, ils doivent être fort rares.

Je suis, d'ailleurs, très disposé à admettre leur existence. La parthénogenèse chez les Némalodes est bien certainenuMit d'origine secondaire, et les espèces, qui ont adopté ce mode de génération, dérivent d'espèces dioïques, soit directement, soit par l'intermédiaire de formes hei-inaphrodites. comme nous l'expliquons plus haut. Dès lors, il serait tout naturel que, par un phénomène atavique, des mâles repa'raissent de tenq^s à autres dans les générations des Nématodes parthénogénétiques, exactement comme nous les avons vu reparaître chez les formes à hermaphrodisme, même le plus complet et le plus absolu. Les mâles extrêmement rares du Plectuscirvatiis, que De Man a figurés et décrits, semblent bien une démonstration empirique de cette manière de voir. Aussi, croyons-nous à la découverte difficile mais certaine de mâles chez les espèces parthénogénétiques; mâles qui, très probablement, se montreront aussi inertes et inutiles que ceux des hermaphrodites.

A propos du Cephalobns ihibiiis, nous avons signalé l'existence de races locales nettement distinctes et permanentes. Nous avons démontré leur fixité dans des cultures prolongées. Nous renvoyons à la description particulière (p. 5G2), ces faits sont décrits en détail, avec les conséquences impoi'tantes qui en découlent.

(V14 E. MAl'lWS.

X\|. Kn l(M-ininanl ccllt' rovue dN'nsenihle, on \)t'u[ la irsuuKM- en quel(jin's mnis. l/t»voi;(''nr'so, chez les Néniatodes, a pris toutes les formes que ce uukIc de génération est susceptible de rev(Hir. Nous y trouvons, en effet, la dioïcité parfaite, l'herniaphrodisnie mixte mélangé de dioïcité, ]»uis l'hermaphrodisme complet et ahsolu. et enlin. au soiiinict, la parthénogenèse. La marche suivie dans celte évolution est indiquée par la présence constante de mâles, (|ui, nomhi'eux. et très actifs dans les états et phases priinaii'es, se raré- fient de plus en plus, puis finissent par perdre totalement le sens génési([ue dans les états et phases terminales. Toutes ces dispositions, si éloignées les unes des autres en apparence, sont cependant condensées et accumulé'es sur des formes très proches pai'cntes et dans des cadiM's spéciljques très étroits. Elles ne sont (pi'une nouvelle (léuKin^tralioii de la facilité et de la soui)lesse avec lesquelles les éléments génitaux peuvent se modifier et vai'ier. sans (pu- pour cela la partie végétative des individus r\\ soit le moins du monde affectée. Autrement dit. la vie individu(>lle et la vie de l'espèce paraissent complètement indépendantes Tune de l'autre, et leurs organes respectifs varient et se modifient chacun dans leur sens, sans qu'il y ait de corrélation et de répercution réciproques. Il est hien entendu qu'ici nous faisons allusion seulement aux formes spécifiques et nullement aux caractères sexuels secondaires, ipii. eux. sont directement sous la dépendance de l'étaf des organes génitaux.

Si l'on titMit c(uni>te d'une ]»art de i-elte facilitf'' à varier qui carac- térise les éléments génitaux, d'autre part de ce que les espèces her- maphrodites appartiennent à des genres les formes dio'iques sont aussi et même plus nombreuses, on est conduit à aihnettre (pn' chaque type hermaphrodite est apparu et s'est développé indépen- damment de ses sendtlaliles et (prancune lilialion pliylngi''nique n'existe entre eux. Autrement ilit. cliaipn' liei'maiilir(Hlile (I.Tive d'une foiane dioique distincte antécédente. i;herma|dirodisiiie par- tiel et inciimplel de certaines espèces et l'i^xistence constante de

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 615

quelques rares mAles à confonnation spécifique l)ien définif^ viennent encore à l'appui de cette manière de voir.

Il en résulte que ces formes hermaphrodites ne sont peut-être que des races locales à expansion géographique plus ou moins étendue, et que les recherches futures feront prohahlement découvrir quelque part la forme dioïque de quel(jues-unes d'entre elles.

APPENDICE

SUH LA MIR ET l'eXKYSTRMRNT

Lorsque je remis à l'impression mon travail sur la Mue et l'Enkys- tement cher les Ne'matodes ^, je n'avais pas eu l'occasion de con- sulter l'important mémoire de Leuckart sur V AUantonema mirnbile et la Spltacriildrid bomhi -. Ayant pu depuis me procurer ce travail, j'y ai trouvé d'excellentes observations, qui concordent parfaitement avec les miennes et leur servent de contrôle. Réciproquement, les faits décrits par le savant allemand, examinés et critiqués à la lu- mière de mes propres observations, viennent sans difficulté se ranger dans le cadre de développement auquel je suis arrivé. J'ai donc pensé qu'il ne serait pas inutile de consacrer ici quelques lignes à cet examen critique.

Leuckart signale (p. S89) une première mue chez VAUonlonenia mirabi/e, mue qui probablement doit se produire peu de temps après l'éclosion. Plus tard, lorsque les larves se sont accrues des deux tiers de leur longueur primitive, il les trouve renfermées sous une enve- loppe cuticulaire (p. .">91. tig. 9), qui. par la desci'iption ((u'il nous en donne, répond complètement à une enveloppe kystique. Ces larves, en etfet, peuvent vivre longtemps sans changement, enfer- mées dans ce kyste, et émigrent de la cavité générale de leur hôte pour aller se logei' sous ses élytres. Il n'y a pas de doute possible, nous avons de véritables larves enkystées à la fin de bnn- second

' Ai-chivea de Znolmjie expérimental)', '.V' si'-ric, Iotiio VII, i8()(), pjiues ^l^).'^-^):^8, planches XVI-XVIII.

'^ Neue Beitrofje ciir f\eriritniss des Hunes mit/ (1er Le/iensr/esr/iir/i/e t/er Xenia- toden, 1887. '

(MO K. .MAll'AS.

st.hlc (II' (l(''\ i'l(i|i|»<'iiH'nt. siiivanl la loi (rTviilutiim iiuf nous avons rlablic. Co kyslr ((irrcsiKiiKl donc à la seconde mue de noire cadre d'exiivialioiis.

Leiickarl a vu ensuite ces lai'ves se désenkyster (p, 594), s'ac- croître et allrimlic l'àui' adiillc sexué. Ses renseignements sur la troisième et la (|ualiiènic mues sont incomplets et peu clairs. Il men- tionne cependant (p. (iOl ) drs individus adultes revêtus d'une double dépouille exuviale. []o^ dernières corres|)ond(>nt très prohalilciiii'nl à nos deux dciriièrrs mues.

(liiez la S])li<ii')-nlnriii hn/nhi, le savant professeui" n'a rien ob- servé de la première mue. Mais en revanche, il nous décrit avec les détails les plus circonstanciés et les plus parfaits l'état enkysté. D'après lui. le kyste ( p. (ilJO) est impénétrable aux matières colorantes, comme nous l'avons constaté nous-mêmes cdiez le liliabdilis ch'i/dns. J^es larves enkystées ont rinstinci niiL^i-ateur très développi'' et leui' aspect est grêle (>l tassé. Elles peuveid vivre sans cbangenient des semaines et des mois enfermées dans leur kyste (p. 030, 031, 0;J4j, Elles se i-étractent dans leur kyste et effectuent leui- troisième mue dans sa caviti'" (p. (i^o), Entin leur (juatrième et dernière mue se ](roduil ip. Oi-.")! au moment leur vagin et leur uté'i'us com- mencent à l'aire luM'nie au dehors.

Tous ces faits concordent donc fort bien avec le cadre de mues et les stades de di''veloppement tels que nous les avons établis dans noire élu(b'. Il était intéressant d'en retrouver la coniirmation dans \\n travail anl('-rieui' de plus de douze ans et consacré des animaux si diUÏTents par leur biologie de ceux ipii ont servi à nos observa- lions.

.le crois (pi'à la liste de cas de larves (mkystées connus jus(pi'ici donnée par nmi ', il fauilrait ajouter les larves de la Fihirid stuKjuis linmiiiix. telles (pie Lewis nitns les a fait connaître-, (les larves, qui vivi-nl enveloppées d'un étui cnticulaire el persistent ainsi sans

' Archives (le Xooinrjie ej'/wriinentule, 3* si-rii?, t. VII, i8<j(j, p. 6a5, Voir LKCCKATvr, Die nienur/ilir/ien Parasi/en, i87'i, p. 03ai

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 617

changement et sans déveluppenient dans le sang des malades affectés de filariose, ne sauraient être que des larves enkystées. Sous cette forme de vie latente, elles attendent leur transfert dans les milieux appropriés et définitifs, elles continueront et achèveront leur évolution. D'après les dernières l'echerches, lea moustiques et l'eau seraient leurs agents de transmigration, et le système lymphatique de l'homme leur milieu d'élection final.

Je suis également très porté à croire que nous sommes encore en présence de larves enkystées chez toutes les espèces parasites à mi- grations [OUulanus, Spiropfera, Sclerostomum, Trichinn, etc.), dont les jeunes s'encapsulent dans les tissus d'un hôte provisoire. Toutes ces larves encapsulées jouissent des propriétés de résistance et de vie suspendue caractéristiques des larves enkystées. Je suis donc persuadé qu'en étudiant convenal)lement ces espèces, on reconnaîtra qu'elles sont toutes à la lin de leur second stade de développement. Si ma supposition se confirmait, l'encapsulement ne serait plus qu'un phénomène accessoire, se rattachant à l'enkystement comme épiphé- nomène consécutif. A la suite de l'enkystement de ces Nématodes à l'intérieur de leurs hôtes provisoires, l'encapsulement devient pour ainsi dire fatal, et le second processus n'est que la conséquence du premier. Leur distinction se trouve ainsi très nettement établie et ne permet p'us de les confondre sous une même dénomination.

En outre, l'évolution de ces parasites apparaît sous un jour nou- veau. Elle se relie sans peine à celle des Nématodes libres, puis- qu'elle en suit toutes les étapes avec seulement quelques modifica- tions accessoires causées par la différence des milieux. Il y a là, nous semble-t-il, un point de vue intéressant et qui méi'iterait d'être com- plètement élucidé par les observateuis qui consacrent leurs travaux à l'étude des Nématodes parasites.

Ces helminthologistes trouveront également, dans la connaissance de nos stades de développement, un guide pour les diriger dans l'étude de l'évolution complète des espèces à migrations, dont l'existence se partage entre des hùtes ou des milieux différents. Il

<j|8 K. MAIPAS.

Iciii- faudra siiilout roohorchor à l)ion saisir les conditions ot les milieux dans lesquels ces espèces ellectuent leur second stade et finalement s'enkystent. Car, je suis convaincu que c'est seulement à l'état enkysté que la migration peut se faire avec succès et que se j)r(»duit rinfestation des hôtes, dans lesquels ces parasites achèvent leur évoiutitjn. C'est ainsi, par exemple, (pie pour bien comprendre le mode de dissémination et d'infestalion des Strongles, qui ravagent nos troupeaux de ruminants par les bronchites et pneumonies que déterminent leur présence à l'état adulte, il faudrait avant tout con- naître exactement les conditions d'enkystement de ces parasites. Ces conditions, une fois reconnues, la prophylaxie de ces épizooties vermineuses deviendrait très proiiabiement simple et d'une exécu- tion facile. C'est en protégeant nos animaux domestiques contre les larves enkystées et en détruisant les larves des premiers et deuxièmes stades dans les milieux elles vivent, qu'on réussira à restreindre la propagation de ces maladies.

(Note à In page 583, /if/7ie 12 d'en /wut.).]e puis dès maintenant confirmer mes prévisions au sujet du genre Dorylaimus. Ces» jours derniers, j'ai rencontré de nombreux exemplaires adultes du Dory- Ut'nnus lifisfiani. Tou^^ étaient des femelles. T.es ayant isolées, ces femelles ont [)ondu des (eufs ('voiuant régulièrement, .l'ai aloi'S examiné aviM- le plus gi-and soin ieuroi'gane gi'nila! et n'ai pu y découvrir trace de spermatozoïdes. Actuellement on a diMi-it une cinquantaine d'espèees de Dorylaimus. dont jdus de la nioitii' ne sont connus i\uv par les femelles, les mâles n'ayaiil jamais ét(' l'en- conli'és. Il est plus i|iii' pi'ohalde (pie la gi-ande majorité de ces espèces sans mâles siiiil on part lii''iiog(''n(''ti(pies ou li"iiii.i[iliro(lites. .Vous avons vu. d'ailleurs, (pie Si-|iiiei(l(>r cousidi'i ait comiiie liecnia- plwodite son /)()>-i//(ii//ii/s ( K/ia/i/i/s) ///•// fi/s.

MODES ET FORMES DE REPRODrCTïON DES XR.\[ ATOOES. 019

EXPLICATION DES PLANi^HES

PLANCHE XVI

Fui. I. Femelle adulte du Rhnhditis elejnnx : i\ vulve ; c, collier nerveux et pore excréteur ; «, aiTus ; u, utérus ; o, oviducte (tuba) ; g, ovaire. Gross. i5o.

3. Mâle adulte du même. Gruss. iTio.

;■!. Tronçon du corps avec la cuticule dédoublée sous l'action de l'acide acétique à I o/o. Gross. 335.

4. Bouche, cavité buccale et extrémité antérieure de l'œsophas^e. Gross. i5io.

5. Œsophage : c, collier nerveux ; p, pore excréteur. Gross. 335.

6. Queue femelle : a, anus ; p, papille caudale. Gross. 335.

7. Oviducte o, reliant le vitelloçène v à l'utérus, u. L'oviducte renflé en poche

sert de réservoir séminal ; /, intestin. Gross. 335.

8. Cellules çerminatives tapissant en forme d'épithelium la paroi de l'ovaire et

enveloppant un rhachis amorphe. Gross. 800.

9. Extrémité aveugle de l'ovaire: ce, cellules terminales et de l'intima ; y, cel-

lules germinatives. Gross. 800.

10. A, B. Bursa et spicules vus de face et de profd : /, intestin ; c, canal déférent ;

y, glandes rectales. Gross. 3g5.

11. Spermatozoïdes. Gross. i5io.

PLANCHE XVII

FiG. I. Testicule du lihabditis elegans : s, spermatoblastes ; sp, spermatozoïdes; b, bursa et spicules ; c, canal déférent ; /, intestin. Gross. 335.

2. Testicule hermaphrodite du même: ov, ovules; sp, spermatozoïdes. Gross.

335.

3, Jeune R. elegans venant d'éclore : g, rudiment génital ; c, collier nerveux et

pore excréteur ; a, anus. Gross. 705. [\. Femelle adulte de Rhabditis Caussane/i : i<, vulve ; u, utérus ; o, oviducte ; g, ovaire ; a anus. Gross. 58.

5. Bouche et cavité buccale. Gross. i33o.

6. Œsophage : c, collier nerveux et pore d'excrétion. Gross. 270.

7. Queue femelle de face : p, papilles caudales. Gross. 270.

8. Œufs avec embryons déjà avancés: g, globule ])olaire. Gross. 270.

9. Noyaux de l'intestin. Gross. i5io.

10. Rudiment génital au moment de l'edosion. Gross. i5io.

11. Spermatozoïdes. Gross. i46o.

PLANCHE XVIII

FiG. I. A, B. Queue mâle de Rhabditis Caiissaneli vue de face et de profil: i, intes- tin ; c, canal déférent ; g, çlandes rectales ; s, spicules et gori^eret (pièce accessoire). Gross. Sgb. 2. Jeune du même venant d'éclore: /•, rudiment gi'-nital. Gross. 335.

♦;^0 K. M A (PAS.

Fk!. .'5. Ft'incUe adullo de Hluiljditis Miirionix : i\ vulve; n, oviducle ; g, ovaire; a, anus. Gross. 80.

4- Extrcmitt' antérieure, buuciic et cavitr bucfalc. (iross. 810.

5. Œsoj)lia^e : c, ruilier nerveux; e, pore d'excrétion avec ses canaux ascen- dants et descendants ; (j, glande unicellnlaire. Gross. 335.

0. Queue feniclie : a, anus; y, glandes rectales ; p, papille latérale. Gross. 335.

7. A, B. (jueue mâle de face et de ])rofii : /', intestin ; c, canal déférent ; y, tilandes

rectales. Gross. 3c)5.

8. Spicule et gorgeret (pièce accessoire) vus de côté. Gross. 1280. \j. (Juifs au stade six blastomères. Gross. 335.

10. Spermatozoïdes. Gross. 14O0.

11. Jeune venant d'éclore : /•, rudiment çénilal. Gross. 335.

12. Spermatozoïdes du Rhabdilia Duthiersi. Gross, i4fio.

i3. Noyaux de spermatozoïdes du même traités par acide aci'titpie. Gross. l'jCw.

PLANCHE XIX Fk;. I. Femelle adulte de Rhahditis Diit/iiersi : r, vulve; o, oviducle ; //, ovaire; (I, anus. Gross. 80.

2. Extrémité antérieure, bouche et cavité buccale. Gross. 3(j5.

3. Œsophage: c, collier nerveux; p, pore d'excrétion. Gross. 335.

4. (Jueue femelle : </, glandes rectales ; a, anus ; jt, j)apille latérale. Gross. 335.

5. Œufs aux stades deux et six blastomères. Gross. 335.

0. A, M. Queue mâle de face et de profil : /, intestin ; c, canal dé.'érent ; t/, glandes rectales. Gross. 3(j5.

7. Spicule et gorgeret (pièce accessoire) vus de côté. Gross. 1280.

8. Femelle adulte de Hhubditis Perrieri : v, vidvc ; y, ovaire ; <i, anus.

Gross. 85.

9. Extrémité antérieure, bouche et cavité buccale. Gross. 700.

10. Œsophage : c, collier nerveux ; p, pore d'excrétion, (iross. 335.

11. A, B. Queue femelle de face cl de profd: (j, glandes rectales; n, anus ;

]), papilles latérales. Gross. 335.

12. Œuf du stade deux blastomères. Gross. 335.

i3. Queue mâle de face, avec sa bursa, ses papilles et ses spicules. (.iross. 700. i'). .Spermatozoïdes. (Jross. i5io.

PLANCHE XX Fk;. (. Queue mâle du Rhabilitix Pcirirri vue de profil : /, intestin ; c, canal déférent. Gross. 705. a. Femelle adulte de Rliabitis (luiynurdi: i', vulve; a, anus; (f, ovaire. Gross. 85.

3. Extrémité aniérieuic, bouche et l'avilé buccale. Gross. 800.

4. Œsophan'e : c, collier nei-veux ; /;, pore d'excréliou et ses caiialiiiiles ;

<j, n'Iande unicellulaire. Gross. 335.

5. Qu<'ue femelle de côté: _</, glandes rectales; a anus; p, papille latérale.

Gross. 335. 0. .\, B. Queue mâle de face et de côté: /, intestin; c, canal déférent ; y, glande rectale. Gross, 3g5i

MODES ET FORMES DE REPRODUCTION DES NEMATODES. 621

Fij. 7. Spiculc et çorçcret (pièce accessoire) vus de côté. Gross. i46o. 8. Spermatozoïdes. Gross. i46o. y. Œufs. Gross. 335.

10. Femelle adulte de Rhabrlitix Viguieri : r, vulve ; ;j, ovaire ; n, anus.

Gross. i.'mi.

11. Extrémité antérieure, bouche et cavité buccale. Gross. 1280.

12. Œsophage: c, collier nerveux ; p, pore d'excrétion. Gross. 3go.

i3. A, B. Queue mâle, bursa, papilles et spicules, vus de face et de jjrotil.

Gross. 705. 14. Œufs de Rhabc/ifis doliclnva au stade deux et (luatre blastoméres.

Gross. 335. i5. Spermatozoïdes du même. Gross. i5io.

PLANCHE X.\I

FiG. I. Femelle adulte de Rhnhditis di>Hfhnra : t\ vulve ; (j, ovaire ; a, anus. Gross. i5o.

2. Extrémité antérieure, bouche et cavité buccale, Gross. 83o.

3. Œsophaçe : c, collier nerveux ; p, pore d'excrétion avec ses canalicules.

Gross. 3y5.

4. Queue femelle: /■, rcclum avec ses glandes ; a, anus. Gross. 3y5.

5. Portion antérieure de l'intestin pour montrer la disposition de ses noyaux et

de se> cellules. Gross. 335. t). Oviducle et réceptacle sjmiiial ov, vilelloivne c/, et gcrmit^^cne c/. Gross. 7o5.

7. A, B. Deux ort^anes génitaux au moment de leur arrivée à maturité. Le pre-

mier, A, commencjant à [)rodaire ses premiers spermatozoïdes ; le second, B, ayant produit tous ses spermatozoïdes et mûrissant ses premiers ovules. Gross. 705.

8. A, B. Queue, bursa et spicules mâles de l'ace et de ]»rotil : /, intestin ;

c, canal déférent ; g, glandes rectales. Gross. 705. y. Organe génital femelle de Rhabditis c >i'ônati : c, vulve ; h, nieras ; /•, ré- ceptacle séminal ; ov, ovaire ; /, intestin. Gross. 800.

10. Œuf du même. Gross. 705.

11. Queue mâle du même de ])rolil ; asec sa bursa, ses papilles et srs spicules.

Gross. 705.

i^lan'chf: xxu

Fk;. I. Femelle adulte de R/iabditis cironala : c, vulve et organes génitaux ; a, anus. Gross. 335.

2. E.xtrémile antérieure, bouche et cavil('' buccale, (iross. 800.

3. Œsophage : c, collier nerveux ; j}, pore d'excr. lion. (îross. 705.

4. Femelle adulte de Diptogaster rohiistits : v, vulve ; o, oviducte ; g, ovaire ;

a, anus. Gross. 84-

5. Nervures et stries de la cuticule. Gross. 1460.

6. Extrémité antérieure, bouche et cavité buccale. Gross. 800.

7. Œsophage : c, collier nerveux ; p, pore et organe d'excrétion. Gross. 335.

(i22 K. MAIl'AS.

Fui. 8. Oiioiio rciiicllc: ;/, nH-liiiri cl glandes ri'clales; </, anus ; y<, pa]iill<" lalcrak'. Gross. 335. t). Organe i^énital d'une Jeune femelle : i>, vulve cl va^in ; ii, utérus ne cuntenaiil encore que deux (ruts ; ,s.v, s|)einialozoïdcs ; o, oviducle ; y, ovaire, en avant le vitello^ène, eu arrière le Lceruiiicènc. Gross. 188.

10. Œufs aux stades deux et (juatre blasiouières. (iross. 33.').

11. Raphides du testicule. (îross. l'ido.

j:>. Spermatozoïdes d'origine masculine cl IVininine. (iross. iV"'- i3. Noyaux spermatiques traités p.ir acide accli(iue cl moiitranl liiirs douze chromosomes. Gross. i4''o.

PI.ANLUl-: XXIII.

FiG. I. Queue mà\c d\i Di/jl(i(/(istrr i-o/jiiKf lis de i)ro(il avec ses papilles et ses spicules.

(iross. 33,"). a. Spicules et p^orgeret (pièce accessoire) vus de côté. Gross. 700. 3. Jeune venant d'éclore : /', rudiment n-énital ; /), pore d'excrétion e( collier

nerveux ; ti, anus, (iross. 33.">. /|. Extrémité antérieure, bouche et cavité huiiale du pi-i'ci'denl. (iross. l'jT'O. .">. Rudiment afénitaldu même. Gross. i/JOo. (■>. Femelle adulte du Di/iloi/dsfer uiliior : r. \ulve et ori;aues génitaux ; (i, anus.

(iross. i.'io.

7. Extrémité antérieure, bouche et cavité l)uccale. (iross. 800.

8. Œsopliag;e : c, collier ner\(ux; /*, pore il'excrétion. (iross. 33.').

\). (Jucue femelle: g, reclum et glandes rectales ; a, anus. Gi-oss. 33,").

10. Organes génitaux : c, vulve ; u, utérus ; o, ovi<lti<-le (tuba) ; g. ovaire.

(iross. i')o.

11. (Euf au stade deux blaslojTières. Gross. 335.

13. Œuf parthénogcnétiquc avec coque mal conformée, (iross. 335.

i3. Œuf parthcnogéni'tique de forme r.'gulière et le contenu à rdal de morula.

(îross. 335. i'). Extrémité anlérieurc, bouche el ca\iti' buccale du (.'cji/ni/dliits i/iiliiiia, race

niliuiilnld. (ii'oss. i5i<p. i5. Exir. mil('' anl(Tieui-e, l)ouclie el c;tviti' bucc;ili' du Cc/i/ia/oOiis dii/iiiis. race

it/iini/it. (iross. 1 5io. 1(1. (Jueiie lie la race d/iicd/d. (iross. 705.

I'L,AN( ilK XXIV. Fi<i. I. Femelle adulte du (:e/jJt(iiii//iis i/iihiiis. r;\ve rutiniddtd : i\ vuhc ; u, utérus; g, ovaire ; a, anus \ ji, pore d'excrétion et <iilli(i- iktm'ux. (iross. 335. :•-. (^ueue de la race rvtundnia. Gross. 705.

3. Femelle adulte de Cephiilobiis /en/us : r, vul\e ; u, utérus ; ;/, ovaire ;

a, anus. Gross. i5o.

4. Extrémité antérieure, bouche et cavité buccale. Gross. i5io.

5. Œsophage : c, collii r n"i-\-eux ; />, pure et canalicule excréteurs, (iross. 705. 0. Queue: m, mend>r.ine l.itérale; /■, reclum et i;l;iud(S rectales ; n, nuus,

OroSH. .38...

MODES KT l'OllMES DE UKl'llUDLCTlON DES xNEMATODES. 0^3

Fui. 7. Œufs : Gross. .'535.

8. Jeune venant (J'c?lore : (f, rudiment a:énital ; a, anus. Gross. 330.

g. Exuréinité antérieure bouctie et cavité bucaie du même. Gfoss. i5io.

FLANCHE XXV FiG. I. On^'ane génital de Pleclus cirra/us: u, vulve et vaj^iii ; au, les deux utérus contenant chacuii cinq œufs; ce, oviductes avec les cellules montrant les pseudo-spermatozoïdes ; o, ovaire ; /, intestin. Gross. 335.

2. Femelle adulte d'Ap/telenc/ius (i/jricolo ; c, vulve; », utérus; ;/, ovaire;

a, anus. Gross. 76.

3. Extrémité antérieure, bouche el aii;iiilIon. (îross. i5io.

4. Œsophage : c, collier nerveux ,-/j, pore et canal excréteur; e, limite posté-

rieure de rœsoplia2;e ; i, partie rélrécie de l'intestin. Gross. 700.

5. Oueue : ni, membrane latérale; /*, rectum; a, anus. Gross. 706. (). Org'ane çénital : v, vulve; u, utérus; o, ovaire. Gross. 335.

7. Œuf au stade 1 rois blastomères. Gross. 335.

8. Extrémité antérieure et bouche d\l/a«//i«s- Tharniujadi. Gross. i46o.

9. Queue du même : d, divcrticule intestinal. Gross. 335.

TLANCHE XXVI FiG. I. Femelle adidie û' Ahiiinus T/iaiiiui/adi : v, vulve et organe g'énital ; a, anus. Gross. i5o.

2. Œsophage : c, collier nerveux. Gross. 335.

3. Œuf au stade quatre blastomères. Gross. 335.

4. Femelle adulte de Macrolaiiniia cruels: v, vulve; /;, utérus; y, ovaire;

a, anus. Gross. i5o.

5. Extrémité antérieure, bouche et cavité buccale. Gross. i5io.

C. Autre extrémité antérieure, aviîc dent latérale dans la cavité buccale. Gross. i5io.

7. Œsophage : e, collier nerveux ; p, pore et organe d'excrétion. Gross. io5.

8. Queue : /', rectum et glandes rectales; a, anus. Gross. 7o5.

<). Organe génital: v, vulve; u, ut-'-rus; o, oviducte (tuba); ff, ovaire.

Gross. 335. 10. (Eufs. Gross. 335.

TABLE DKS .■\IAT1ERE.S

Inti'Otluetioii 1(3:^

Méthode 475

RJiahditis elcijdus : Description 477

Biologie 482

Rhdbditis C(iu.s.s(uicl( : Description 494

Biologie 498

Cr2i E. MAUPAS.

Rluihdilis Marionis 506

Diiihiorsl 513

Prrr'wri 518

(iiiif/tiai-di 522

Vif/iticrt 527

dolirltitra 5)^1

cni-()H(it(i 5!i(5

Diplof/a}<t('i' rolitisfiis 511

ininor 519

Rhdhdhis Sclincidcri 55S

Crph<iloli/is did>iiis 555

lent IIS 5(i3

Plrrfiis ri mit IIS 5H7

Alp/ii'li'nr/uts afjrico/a 571

Alaiiiius Th(uiuif/<idi 575

MacroJaiiiiiis miris 578

Résumé et coiulusidns 582

I. Répartition et fréf|ueiiee de riicriiKijjlirodisine of d»; la parllu'- nogénèse 582

II. Les espèces herniapliniditcs ot ])ai'tliéiiiii-'éni''ti(ini's sont inm' phologiquenient semblables à leurs congénères diuï(|ues 583

III. Dichogamie pr(itéraiidrii|U(' et sti'icto autolV'condatidn dt^s hermaphrodites 5S1

IV. Imperlection do riiormaplirodisnie jjroti'raiidrique 58(i

V. Mâles rarissimes des espèces hermaphrodites 587

VI. Abolition de l'instinct sexuel chez ces mâles 589

VII. Ces mâles ataviques sont les ttMuoins survixants d'un ancien état dioïque 591

VIII. Hermn]dirndisme i)artiel et inconi])!!'! 592

IX. Origine de l'hermaplii-odismi' .593

X. L'hermaphrodisme normal est spi'cial aux lem(>lles .... .598

XI. Équivalence des éléments génitaux HOl

XII. Refécondations hétérogamiques à tendance ari-iWiotoke. . (iOl

XIII. Déterminisme sexuel 003

XIV. Kn principe l'autolëcoiidal ion n'est pus nuisible .... U09

XV. Parthénogenèse (îll

XVI. Souplesse et malléabilité des éléments gt-nilaux 013

Appendice : sur la mue et l'enkystenient (515

Explication des planches (518

PO URQUOI

LES

CANALX DEMI-CIKCILAIRES SONT DISPOSÉS ET (JONFOlliMÉS

COMME 11. S LE SONT.

PAR

YVES DELAGE

l'UOiESSELR A LA 1- ACXLTli DES SCIENCES DE l'AHIS

()ii sjiit que les eaiiaux demi-circulaires de roreillr inlerne sont disposés dans trois plans perpendiculaires entre eux, deux verticaux <'t un horizontal. Mais ces trois plans ne sont pas les plans cai'dinaux du corps ou de la tête. Le canal horizontal est bien dans un plan cardinal,, le plan horizontal, perpendiculaire à l'axe sagittal de la tète et du corps, mais les deux verticaux ne sont pas, comme on le dit quelquefois, l'un antéro-postérieur, l'autre transversal. Lis sont obliques, l'un, le supérieur, en avant et en dehors, l'autre, le posté- rieur, en avant et en dedans, l'un et l'autre sensiblement à 45° des plans cardinaux et par conséquent à 90'' l'un de l'autre, c'est-à-dire perpendiculaires entre eux. Si l'on considère les deux cotés, on voit {|ue les deux postérieurs convergent en avant, tandis (pie les deux supérieurs divergent dans le même sens. Il convient donc et je propose de substituer aux dénominations purement anatomiques descriptives de supérieur et de postérieur les dénominations mor- phologiques de verticaux convergents et de verticaux diver(/ents, les canaux externes étant les horizontaux, et de désigner respec- tivement par vc, vd, h. pour le côté droit et, vc , vd' et W pour le côté

AKCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉN. 3" SERIE. T. VTTI. 1900. 40

626

Y. DELAGE.

iï.iuclie. \t'!i rer/icaii.r conrer(jrnls, li's rerliranx (lirc)'(jt'nls et les

lioriîottldK.r.

\a\ (iiiuie ci-dessous (fig. î) montre nettement ces dispositions.

(Jiu^llo est la raison pour laquelle lc> ciiiaux. verticaux symctriques druil et gauche sont convergents (lU (livcrgriils ;iii lieu d'rlri' paral- lèles et orientés parallèlcmciil aux plans cardinaux sagittal et coronal? Telle <'sl la première question que je crois axoir élucidée.

Un sait d'auli't' jiart (jue les ca- naux dend-circulaires memjjrancux portent un renflement sjilK'roïde, VdnijKtiih'. en un jioint voisin de

Kk;. 1

I^'s raiiaux (Icmi-circulaires ilii l'i- a;ron. Dessin calqué sur la j)liotoni'a|)liii' (l'une ])ièce naturelle jiréjjarée par M. Boiilan.

Le cràni' est vu j)ar la face puslé- rieure ou ()cci])ilale ; les canaux deuii- circulaires osseux uni été mis en évi- dence par abrasion des tissus osseux (|ui les recouvraient. ,

Les extréniilés anipullaires ont été l'une de leUl'S inSCrtioUS SUf 1 utll- fiuurées plus i^rosses (pi'elles ne sont

III réalité pour inonirer plus nelle- cule. en sorte que l'aïupoule com- uicnl la position des auipoulis.

/(. Canal liorizonlal droit. Iillllliipie aVCC l'utcieule par (IcUX

//'. (lanal horizontal i:;auclie.

f'c. Canal convergent droiL caiiaux. Il 11 très court et 1111 très

V c'. ^-auclie.

l'd. divergent droit. long. Poiir((uoi ces deux canaux

vd'. ^-auclie.

sont-ils si inégaux au lieu dèlre

pareils : ponripioi. en d'aulres termes, l'ampoule est-elle à une

des extrémités du canal et non au milieu: j)ourquoi, en outre, esl-

elle à l'exl rémité (|n'elle occupe et non à l'autre? Tel est le deuxième

puiiil que je crois avoir (''clairci.

l'^t je l'ai l'ail, iioii par des observai imis lui ex|)(''rieiices nouvelles, mais par la seule comhiiiaison Ai'^^ faits connus cl de principes géné- r-aux déjà ('lalilis.

(!es rail> soiil ceux lejalirs à l 'orga iiisal i<iii el à la slruclure des niuaiies en (|iiesliou (pie je dois sujqioser connues du Icicteur. (Juailt aux principes, ce sont les deux suivants :

I" l'rintipc (If 1(1 s'nnilil loIr i/<-s /i(ir//i:< sj/i/ir/r/t/acs. Sauf des exccplimis. l'ii -.oiuiiie as<e/ rares, /es /la/'/ii's mor/i/to/ot/iqitr-

DisposrnoN des ca.yux dk.mi-ciiici laiiiks.

():>:

ou

^ >

a,

FlU. 2

mc/if symL'tr'ujut's sont (jéomélriquenwnt si///i('frifjut's cl par conséquent semblables. Cela est vrai en tout cas pour les canaux demi-circulaires de l'IIoninie et des Vertébrés.

20 Principe de la spécificité des sensations. C'est un fait bien connu des physiologistes qnane cellule sensitive donnée donne les mêmes sensations quand elle a été excitée, quelle qu'ait été la nature de l'excitant. L'exemple vulgaire le plus connu est celui des sensations lumineuses pro- duites par un coup sur l'œil.

En vertu de ce principe, dans le cas des canaux demi-circulaires, une cellule sensitive (fig. 2) fournira les mêmes sensations, que l'action méca- nique exercée sur son cil sensitif ait lieu dans le sens a ou dans le sens opposé a', car le filament nerveux qui part de la cellule transmettra dans les deux cas l'exci- tation qualitativement unique qu'il est capable de transmettre.

Cela posé, revenons aux canaux demi-circulaires et examinons ce (|ui se passe dans leur fonctionne- ment.

Ces canaux fonctionnent dans les mouvements rotatoires de la tète, et nous donnent la sensation de ces mouvements, en même temps qu'ils provoquent les actes musculaires ré- tlexes, nécessaires pour le maintien de notre équilibre. Chacun fonc- lionne dans les mouvements qui se fout dans son plan K Représentons-nous (lîg. 3) un c.iiial schém,itiqu(> r. avec son utri-

Fki. ;{

Schéma représciilaiit un canal tlcmi- circulairc iniMiibranciix avec son ampoule et l'utricule.

c. Le canal .

a. Son ampoule.

c a. Crète acoustique de l'ampoule.

nf. Nerf ampullaire.

H. Utricule.

' Pour les mouvements intermédiaires aux plans des canaux, deux ou trois tbnclionnent, chacun proportionnellement à la projection du mouvement sur son plan.

{\'2H Y. l)KLA(ii:.

cule u et son jinipuule a, puui'vue de sa rrista (n-iislira, ca, à laquelle se rend la nef ainpullaii'e /(/". (Juainl un iikhu t'ment lutatoire se pro- duit dans le pan du canal •'( dans le sens itra, la crista est impressionnée et lun a la sensation de la lotution produite. Si un mouvement inverse se ])roduit maintenant dans le sens acu, la crista impressionnée ne pouira, en vertu du principe de la spécifité des sensations, donner une sensati«»n autre ipie dans le mouve- ment précédent, t'ii >orle (|ue imus ne juiurniiis distingue!' les deux sens du mouvement. (Juand nous tournerons dans le sens antéi'o- postéiieur, |)ar exemple, nous saurons (|ue nous tournons dans ce plan, mais non si c'est en avant ou en ariière, chose indispensable à savoir cependant, car les actes musculaires nécessaires pour le maintien de notre é(|nilil)re ne sont pas les mêmes dans les deux cas.

Si nous avons deux canaux dend-eirculaires parallèles au |»Ian /nu. un à dmite. l'autre à liauclie. il se pourra (pu- l'un soit spé- eialisé pour les sensations dans le sens tnii. l'autre pour les sensa- tions dans le sens u/fi. et noirs serons alors convenahlemeni ren- seignés.

On ailniel ipie c'est aiHsi (|Ue le> choses se passeid.

Mais si les deux canaux parallèles à un jilan donné l'-taient les deux symétriques, si c'étaient, jiar exemple, les deux canaux verticaux postérieui's, ' .symélri(pu's l'un de l'autre, qui fussent |)ai'allèles, ils seraient, ei'ï vertu du principe de la similitude des parties symé- triques, send)lal)lement confornKs. et il ne pourrait y avoir entre eux Oette différence (pii permetliait à chacun d'eux de recueillir les sen- sations pour un sens donné de la rotation et d'être insensihle aux rotaticms du sens c(»ntraire. (ihacuu serait sensihie dans les deux sens, (Ton confusion dans la sensation, ou dans aucun, don aholition de la sensation; tandis qu'il l'auilrait que chacun fût sensihie pour un >ens. insensihle |((»ur l'autre, et (jne chacun fût sensihie pour" le sens ofi lauti"' est insensihle. et inversement, ce (pii est. je le ri'pètc. conti'aire au principe de la similitude des parties synu'- t( iqurv.

DISPOSITION DKS CANAFX nEMI-CIHCrF.AIMF.S. n^O

Telle est la raison pour Kuiiicllc les canaux verticaux ne sont pas dans les plans cardinaux (le la tète. S'ils étaient dans ces plans, le sagittal gauche serait pai-allèle et symétrique au sagittal droit, le coronal droit au (-(trônai ,t'au(die et la (lir(icuit('' ci-d(^ssus signalée sft présenterait.

Dans les conditions réelles, au contraire, rr est synu''tri(pn]' de rc' et semblable à lui. mais ne lui est pas parallèle : il lui est per- pendiculaire, au contraire, et il a pour cooprrdiU jxirtillrle rt/' ■. de même rd est symétri(pie de rf/' et a pour coojtéranl (tarallèle rr\ Or. rien ne s'oppose à ce (pi'il y ait entre les coopérants rr et rf/'. vd et rc, puisqu'ils ne sont pas symétriques, une difleience de structure qui fasse que, dans leur direction commune, l'un soit sen- sible aux rotations dans un sens seulement, l'auti-e seulement aux rotations dans le sens opposé.

Voilà la raison pour bupudle les canaux veilicaux sont situés dans les plans bisse "teui's des plans (•ar(linaux ot non dan--^ ces plan-* cardinaux eux-mêmes,

Cherchons inaint(^nant (pielle peut èti-e la particularit('' de strucUire cpn rend un canal donné sensibb^ aux mouvements dans un sens donné et n(m dans le sens inverse.

Revenon, à la figure lî. Ouand une rotation se produit dan; h^ plan du canal, le liquide contenu dans l'appaieil tend à S(^ mou- voir, entrant de l'utricule dans le canal |)ar une des extrémités de celui-ci. circulant dans le canal et renti'ant dans l'utricule par l'extrémité opjxtsée. Mais ce mouvement ne peut se produire par suite de l'étroitesse du canal (jui est tout à lait capillaii-e. (liiez cer- tains animaux il est moins ('Iroit. comme les l'Masmobranches, le liquide est remplacé par une substance gélatineuse. Il n'y a donc pas circulation du liquide. c(jmme le croient encore quelques personnes, mais il peut y avoir des pressions se transmettant de proche en proche jusqu'à une distance plus ou moins grande et impressionnant la crista» soit par leuradiim mécaniiiuc (lir(N-te^ soit

(;;{0 V. DELAGE.

[»af It's plirnnniAncs rl('cti-i((uos aux.(]U('llt's elles jieuvent (hjnner

lipii.

Si l'anipitule était an milieu du canal, à éiçale distance de l'utri- riile dans les deux sons, ces pressions, nu lui parviendraient égale- nienl jimir les dinix sens de la rotation, d'où confusion des sensa- tions, iiii plus |ir(ilial)leni(Mil ne lui pai-viendiaienl plus du tout. (Titù altseiire île sensations. L'ampoule étant placée comme elle l'est, sa crista est l»eaueou|) mieux placée pour recevoir les pres- sions qui entrent ]»ai' le canal court, et on conçoit qu'elle puisse être sensible au\ lolaliou^ dans le sens acu et non à celles dans le sens ucd •.

Telle est sans doute la raison de la situation excentrique de l'am- poule sur son canal.

S'il en est ainsi, il faut que l'ampoule ait une situation inverse dans les canaux coopérants, sans quoi la même dilticulté se présen- terait (pH> si les coopérants étaient symétriques, et nous avons un critérium a j/os/criori de la théorie. Or, l'observation montre qu'il en est bien ainsi. Le canal rc a son ampoule à son extrémité inférieure droite, tandis que son coopérant rd' a la sienne à son extrémité supérieure gauche ; de nuMue et nécessairemeid, r t/ a la sienne à son extrémité supérieure droite et son cooi)érant rr' a la sienne à son exti'émité inférieure gauche.

Uevenant à la première question, nous ferons remarciuer, en pn''- cisant maintenant les clioses, que si î'c était sagittal, il aurait pour synu''tri(pu' et pour coopérant paialléle rr' et que les deux ayant nécessairement leur ampoule du même coté (en bas et en arrière), ils ne pourraient distinguer les deux sens de la rotation aidi'ro-pos- téri(nu"e. De même poui'?v/ et rd' s'ils étaient coronanx et par consé- (pient i)arallèles.

' Les pressions (|ui aliordcnl le canal i>ar son cxlri'inilé non ampullairc so |>ropa- tfcraicnt penl-t'tre néanmoins jusqu'à l'ampoule si ce canal était reclili!.i;ne ; mais en raison tic la forme courbe, les j>ressi()ns peuvent s'épuiser en se Iransforniaiil en déformations delà courbure, déformations rendues faciles par la souplesse du canal et pît^r le fait (|u'il est sus|)eii(lu dans un li(|iiiiii', la périlymplie.

DISPOSITION DES CANAUX DEMI-CIRCULAIRES. 031

On voit que s'il y avait, comme le croient quehjues-uns, une V(''ii- table circulation du liquide dans les canaux, l'elîet de la position excentrique de l'ampoule serait annulé, car les excitations méca- niques atteindraient l'ampoule aussi bien dans un sens que dans l'auti'e de la rotation dans son plan, ('ela expli(|U(' pour(pioi les canaux sont et doivent être capillaires de manière à enqjècher cette cirrnlalion. Cela (>x.plique aussi pourciiioi, dans le cas cité plus haut, le liiaméli'e plus considérable risquei'ait de [)r(iiliui-e la circulation du li(|uide. reliii-ri est renqilacé, comme chez les Elasmobrancbes, ainsi que je l'ai fait remarquer plus haut, par une substance gélati- neuse qui s'oppose à ce mouvement, tout en permettant les actions mécaniques dues à des pressions qui se propagent.

Ainsi nos résultats se conlirment et s'étayent l'un par l'autre, et la disposition anatomique t\p>^ parties les conlirnu^ également.

Quant aux canaux borizontaux, dont nous n'avons pas parlé jusqu'ici, ils sont situés dans le même plan et par conséquent paral- lèles, et en même temps symétriques et par conséquent semblables. Mais cela ne les enqjèclie nullement d'être cO(.>pérants elfii-aces. Ils ont en tdl'et leur ampoule à leui' extr(''mité externe et l'on voit tout de suiti^ (jue. dans la rotation horizontale, si le mouvemerd a lieu dans le sens des aiguilles d'unt* montre, les pressions abordent l'ampoule gauche par le petit canal et la gauche par le grand, en sorte (|ue le gauche seul sera impressionné; dans le mouvement de sens inverse, c'est l'inverse qui se produit.

On peut maintenant cr(niserplus à bmd le problème et S(^ demander pourquoi la symétrie, le parallélisme et la situation dans un plan cardinal, qui eussent été incompatibles avec un bon fonctionnement des canaux verticaux, ne gênent en rien les canaux horizontaux.

11 y a à cela une raison purement géométiàque qu'il est intéressant de mettre en lumière.

Envisageons les conditions générales de fonctionnement des canaux suivant les positions de leur plan. Nous en trouvons cinq.

{\:V2

V. DELAGE.

1" l'n canal no poul ôlro oj)(''r<i>u ([uo si la l'otation a lieu dans son plan ou dans un plan paiallèle au sien '. cai- une rotation perpendi- culaire à son plan ne peut déterminer de pressions se propageant dans le sens de sa longueur et capables d'exciter les terminaisons ner- veuses de sa crête acoustique. Ainsi, dans la figure 4, le canal c est opérant pimr unr lotatiim dans la direction y//, inerte pour un»> lolalion dans la direction//.

:2"' l'n canal n'est opérant que si, dans sa rota- tion, son ampoule est en avant, par rapport au sens du mouvement. Ainsi, dans la figure 4, le canal r qui est opérant pour la rota- tion dans le sens m est inerte pour la rotation dans te sens in , bien que w' soit comme m dans son plan, parce qu'alors

c, Schéma d'u.. canal Ivec son ampoule ; '^S preSSionS ne pCUVeut abor- m, m', deux directions de mouvement i i> i„ i i

invei-ses; parallèles au canal cl situées dans ^ler 1 ampoule que par le long

7», direction de mouvement située dans Canal capillaire, OU ClleS S é- MM plan perpendiculaire à celui du canal. . » i' n i i

' ' ' puisent avant d atteindre la

crista. Nous renvoyons pour la preuve de ces assertions à ce (pii a été exi)li(jué |)lus baut.

3*^ Deux canaux ne sont coopérants que s'ils sont individuellement opérants pour la même direction de rotation.

Il faut donc, d'après cette condition, qui est évidente par elle- iiiéiiic. cl (Taprés la condition I. (pi'ils soient dans un même plan ou parallèles à un inéinc jilan, c'est-à-dire parallèles entre eux.

•4" Deux, canaux ne sont toopémnln </istinrts {\{\c s'ils sont, en longueur, orientés en sens inverse l'un de rautr(> )iar rapport à la (lircrtlon delà rotation-. Ainsi (fig. .'1), les canaux r et c' , orientes dans

' Nous n'envisae;eons ici que le cas du paralléli^nll• <iii (lc> la ]ierpenilicularilé. Pour les directions oWliipies, voir la note de la pai;e (V>-.

' Uappelons la dislinction entre les lernu-s (lii-fctiim et aens : une liu^ne j'y déter- mine une direclion uiMi|ue, mais celle direclion ti deu.\ sens, l<: .sens de x vers y ci le sens de y vers .v.

DISPOSITION DES CANAUX DEMI-CIRCULAIRES.

633

le même sens, sont opérants l'un et l'autre pour la rotation de sens n, inertes l'un et l'autre pour la rotation du sens m ; ils sont donc coopé- rants, mais non coopérants distincts, puisqu'ils donnent en même temps les mêmes indications ou des indica- tions nulles: le second est identique au pre- mier et par conséquent superflu. Au con- traire, c et (•", orientés en sens inverse, sont coopérants distincts parce que c est opérant pour la rotation n, inerte pour la rotation m, tandis que e" est inerte pour la rotation n, opérant pour la rotation m : ils se complètent l'un par l'autre, chacun étant inerte pour le sens ou l'autre est opérant et opérant pour le sens ou l'autre est inerte. Deux canaux symétriques par rap- port à un plan ne peuvent être coopérante distincts que s'ils sont perpendiculaires à ce plan. En efTet, s'ils sont obliques par rapport au plan de symétrie, ils ne pour- ront être coopérants parce qu'ils failliront à la condition 3 qui les oblige à être paral- lèles ou dans le même plan. S'ils sont parallèles au plan de symétrie, ils seront coopérants pour les rotations parallèles au plan de symétrie, mais ils ne seront pas distincts, car, par le fait qu'ils sont symétriques, ils faillissent à la condition 4, leurs parties étant, en longueur, orientées dans le même sens *. Si au cmitraire ils sont perpendicu- laires au plan de symétrie, ils sont parallèles entre eux et même, par suite de leur symétrie, contenus dans un même plan perpendi-

Quand deux solides sont symétriques par rapport à un plan, l'inversion ilcs parties, résultat de la sj^métrie, n'a lieu que dans les directions perpeiuliculaires au plan de symétrie, pour l'épaisseur si l'on veut, tandis qu'elle n'a pas lieu [Jour la lonj^ueur ni pour la largeur, parallèles à ee plan. Or, ici l'inversion d'orientation dans l'épaisseur du canal demi-circulaire n'a aucune influence sur la propagation des pressions exci- tatrices.

c, c, deux canaux coopé- rants non distincts.

c", canal coopérant distinct de c.

m, n, deux sens de rota- tion inverses dans le plan des canaux c, c', c".

634 V. DEL AGE.

culaire au plan de symétrie ; dès lors ils sont coopérants pour les rotations (pii ont lieu dans leur i)lan. et ils sont coopérants distincts parce que, par suite de leur orientation par rappoi't au plan de symétrie, ce sont celles de leurs parties qui se succèdent dans la direction de la longueur qui subissent l'inversion. Dès loi-s, tout s'ex|ili(|in'.

Les trois paires de canaux sont symétriipies par rapport au plan sa"-ittal de la lèfe: mais les lioii/.ontauxseuls sniil jiprpendiculairesà ce plan et satisfont à la condition 5.

Si les canaux verticaux étaient orientés suivant les plans caidi- nauxde la tête, étant l'un transversal, l'autre antéro-postérieur, les transversauxseraient coopérants distincts, mais les antéro-postérieurs seraient coopérants indistincts et l'on ne pourrait distinguer ruiir de l'autre les rotations en avant et en airirre dans le plan sagittal. Il faudrait pour que l'on put les distinguer qu'un des canaux sagittaux eut son ampoule en avant, l'auti-e en arrière, ce qui est impossible par suite de leur symétrie.

Les canaux verticaux étant obliques à 43" par rapport an jilan sagittal, tout s'arrange, car ce sont rr et nP, d'une part, nh^rr'. d'autre part, qui deviennent parallèles et coopérants. (M il se lnui\i' (ju'ils sont coopérants distincts par le fait qur leurs amiioules sont (orientées en sens inverse.

Connue il y avait une cbance sui' deux pour que leurs anqioules fu-seni autiviiieut orientées s'il n"y avait pas eu une raison spéciale |)our qu'elles lussent placées comme elles le sont, il y a une conlir- mation n /tos/eriori de la tbéorie prtqtosée.

TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES

SÉRIE. TOME VIII

Alainms (voir E. Maupas, Reproduction des Nématodes), p. 574.

Alcyonaires du g-olfc du Lyon (voir H. de LAc.vzE-DcTiiiEns), p. 353.

Alectona (voir E. Topsent), p. 24.

Antarctique (L'expédition bel^e) [voir G. Prl-votJ, N. et R., p. xvin.

Aphelenchus (voir E. Maupas, Reproduc- tion des Nématodes), p. 070.

Canaux demi-circulaires (voir Y. Delage), p. Gaô.

Centrina (voir Fn. Glitel), N. et R.,

p. XXXIX.

Cep/ialobiis (voir E. Maupas, Reproduc- tion des Nématodes), p. 554.

Cliona (voir E. Topsext), p. 32.

Coccidiecœloniiqne (voir L. Léger), N. et R., p. I.

Compte rendu biblio2:ra|»hique, N. et R.,

p. LXII.

Coj)pnti(ts (voir E. Topsent), p. 267. Coralliaircs du çolfe du Lyon (voir H. de

LACiZE-DuïHIERS), p. 353.

Délace (Y.). Pourquoi les canaux demi- circulaires sont disposés et conformés comme ils le sont, p. Cyi't.

Différenciations cytoplasmiques, cils vi- bratiles et cuticules (voir P. Vionox), N. et R., p. m.

Digestion des Poissons (Recherches sur la) [voir E. Ylng et O. ?\'hrman.n], p. 333.

Diphgaster jvoir E. Malpas, Reproduc- tion des Nématodes), p. 042.

Dl'roscq (0.1. La reproduction sexuée de ,}fonnci/f<fls ascidiœ R. Lank. (d'après

M. SlEDLEGKl), N. et R., p. LX.

D liosco (O.). Le développement de la Scolopendre (d'après Heymo.ns), N. et R., p. XXVI.

DuBOSQ (0.). La maturation, la féconda- tion et les premiers stades du développe- ment des Planaires (d'après Wu.i.ard C. VAX Name), N. et Pi., p, XLV.

(Voir L. Léger), N. et R., p. xlix.

Fasctcularia (voir H. de Lacaze-Dlthiers, Coralliaircs du golfe du Lyon), p. 4->i-

Ficulina (voir E. Topsext), p. 2o3.

FuHRMAXN (O.) [voir E. Yl'ng], p. 333.

Grillons (Notes biologiques sur les) [voir L. LÉGER et 0. Dlboscq]. N. et R.,

p. XLIX.

GuiTEL (Fr.). Sur lesNephrostomes et les canaux segmentaires de quelques Séla- ciens [Sqaatina Scijllium, Centrina, etc...), N. et R., p. XXXIII.

Hadromerina (voir E. Topsext), p. 1.

Hadromérines de France (Tableau analy- tique des) [voir E. Topsext], p. 20.

Hagexml-ller (P.) [voir L. Léger], N. et

R., p. XL.

Haimeia (voir H. de Lac.vze-Duthiers, Coralliaircs du golfe du Lyon), p. 4^4.

Heymoxs. (Le développement de la Scolo- pendre, d'après) [voir O. Dl'boscq], N. et R., p. xxvi.

Holoœea (voir E. Topsext), p. 282.

Hommage à M. H. de Lacaze-Duthiers, p. 1 .

Hijniedeaniin (voir E. Topsent), p. 110.

Lac.\ze-Dutiiieus (H. de). Coralliaircs du golfe du Lyon. Alcyonnaires, p. 353.

Lacaze-Dlthiers (Nouvel hommage à M. H. deU p. I.

Laœosuberiles (voir E. Topsent), p. i84.

Léger (L.i. Sur la présence d'une Coccidie

cœlomique chez Olocratea nhhreniatns 01., N. et R., p. I. j LÉGER (L.) et Dlboscq (O.). Noies l)iolo- I gicpies sur le/ Grillons. IV. Sécrétion i intestinale, N. et R., p. xi.ix.

630

TABLE DKS M ATFKUES.

LÉGER (L.) et HACiENMLI.I.ER (P.). SllP la |

morpl»f)loçi<' »'l l'ovolulion do VOp/iryo- cijstis Sc/ineideri n. s/>., S. i-l H.,

p. XI..

Lota vulffdfis (Hislologic de la iniKiueuse > intestinale de) [voir E. YLN<;el O. Fiiir- M\>>j, p. XV.i.

Macrolaiinus (voir E. M.vli'as, Repro- \ duetion des Nématodes), p. h-j-,. !

M.VLPAS (E.). Modes et formes de repro- j duetion des Nématodes, p. 4^)3. j

Mesapos (voirE. Topsext), p. 202. I

Monaxonida (voir E. Topsent), p. i. |

Monocystis ascidiœ { La reproduetioii sexuée de) [voir O. DLnoscg], N. et H., p. LX.

Nématodes (Modes et formes de repro- duction des) [voir E. Malpas], p. 4*^3.

Néphrostomes et canaux seçmentaires tie quehpies Sélaciens (voir Fn. Glitei.), N. et R., p. xxxni.

Niveau de la mer à Banyuls (variations du) [voir G. Pucvor], N. et R., p. lvi.

Olocrates alihrevidfus 01. (Présence d'une Coc^idie cd'lomicjue chez) [voir L. Lé- ger], N. et R., p. I.

O/jfiryocystis Schneideri n. sp. (voir L. LÉGEK et P. Haoen-mcllerI, N. etR., p. XL.

Ptinilcyoniunt (voir H. de LAf:AZE-DL- THIEHS, Coralliaires du golfe du Lion),

p. 4')!.

Planaires (Maturation, fécondation et ]»re- miers stades du développement des) [voir O. DcBOscy], N. et R., p. xi.v.

Plertiis (voir E. Maupas, Reproduction des Nématodes), p. ."jOO.

l'olyrnastin (voir E. Topse.nt), p. i3i.

Prnxuberiles (voir E. Topsem), p. 174.

PnuvoT (G.). L'expédition antarctifpie belçe, N. et R., p. xviii. *

Variations du niveau de la mer à Hanyuls pendant le mois de septembre i<)oo, N. et R., ]). i.vi.

J'sfiidiisliftfrili'xiyini- H. Toi-sf .ni ), |>. iCi.').

Qanaillinn (voir E. Topsent), p. 157, Rhabditis (voir E. Maupas, Reprotluc-

tion des Nématodes), p. 477> â53. Rhicnuinelln (voir E. TopsextI, p. 243. Rolandia (voir H. de Lacaze-Dlthiers,

Coralliaires du golfe du Lion), p. 424. Scolopendre (Le développement de la)

[voir O. DiBoscy], N. et R., p. xxvi. Scyllium (voir Fr. Glitel), N. et R.,

p. XXXV. Sélaciens (Néphrostomes et canaux seg-

mentaires de quelipies) [voir Fr. Gli- tel], N. et R., p. xxxiii. SiEDLECKi (La reproduction de Monocystis

ascidiœ, d'après) [voir O. Dlboscq], N.

et R., p. LX. Spirastrella (voir E. Topse.nt), p. 107. Spiroœya (voir E. Topsext), p. 280. | Spongiaires de France (voir E. Topse.nt

p. I. Spontjosorites (voir E. Topsext), p. 265. Si/uafina (voir Fn. Gliteli, N. et R.

p. XXXIII.

Suberiles (voir V.. Topsent), p. 224.

S y m podiiir?! {voir H. de Lacaze-Dlthiers, Coralliaires du golfe du Lion), p. 3f)y.

Terpios (voir E. Topsext), p. i()2.

Tethya (voir E. Topsext), p. 2(j4.

Tethyspira (voirE. Topskut), p. 2IÎ7.

Topsent (E.). Etude monographiipie des Spongiaires de France. ÏU.^fnnn.Tonida {Uudromerina),^. i.

Tiiberella (voir E. Topsent), p. 284.

ViGNoN (P.|. Difterencialions cytoplas- mi<pies, cils vibrât iles et cuticules, N. et R., p. m.

Wii.LARi) C. VAN Name (.Maturation, fé- condation et développement des Pla- naires, d'après) [voir O. Dlhosco], N. et R., p. XLV.

YcxG fE.) [et Flhr-mann (O.). Recherches sur la digestion des Poissons (Histo- logie et physiologie de l'inleslin). V'. Histologie de la muqueuse inlistinale de f.ota vnl'jdris, p. 333.

TABLE DES PLANCHES

3* SÉRIE. TOME MU

Buste de M. H. de Lacaze-Duthiers. Spontçiaircs de France. Histologie de l'inteslin de la Lote. Alcyonaires [Sympodium coralloïdes).

(Rolandia coralloïdes). Némalodes {Rhabditis elegans).

{R/tabditis elegans ci R. CaussaneU).

(Rhabditis CaussaneU, R. 3/arionis et R. Dut/iiersi.

{Rhabditis Duthiersi cl R. Perrieri).

(Rhabditis Perrieri, R. Guignardi, R. Viguieri et /?. dolichiira).

\Rhabditis dolichura et R. coronata). _ {Rhabditis coronata. Diplogaster robustus). _ {Diplogaster robustus et D. minor. C'ephalobus

dubins).

{C'ephalobus dubius el C. lentus).

(Plectus cin-atus. Aphelenchus agricola. Alainius

Thamugadi). XXVI. {Alaimus Thamugadi. Macrolainius crucis).

Frontispice. I»l. I à VIII.

IX et X.

XI à XIV

XV.

XVI.

XVII.

XVIII.

XIX.

XX.

XXI. XXII. XXIII.

XXIV.

XXV.

FIGURES DANS LE TEXTE

MÉMOIRE IlE M. E. TOl'SENT SLll LES SPONGIAIRES IJE FRANCE.

l'j^-. t. Spicules de Cliona eurijnhylla, de CL Jallieni el de SpirasI relia cunc- tatrijc, p. loi . 2. Thetyspira s/iinosa, spécimen massif, p. 2G'2.

Fiir.

MÉMOIRE DE M. Y. DELAUE SUR LES CANAUX DEMI-CIRCCLAIRES.

Les cananx 4i.'mi-circulaircs du Piçeon, p. OvO.

Actions mécaniques sur une cellule sensitive, p. G'îy.

Schéma d'un canal demi-circulaire membraneux, p. O27.

Mouvement parallèle et mouvement perpendiculaire au plan d'un canal, p. G3ï

Mouvements dans le jilan de deux canaux cooi)érants, p. 03.'?.

.MÉMOIRE DE .M. I'. VUiNON SJIV LES DIKKÉHENCIATIO.NS CYTOPLASMIQUES.

Fil?. I. Cellules ciliées et ccllulo à l.ordurc en brosse typiques, N. et R,, p. v. 3, tlcllules épitbélialcs du pharynx, de l'œsophaçc et de l'intestin grêle du Triton, N. ol 11., p. vu.

038 TAliLI- DKS IM.ANCIIES.

Ki.r. 3. Uiio cellule de rr|ii(lerin<' d'une papille <-hez .Eolis pn/iillosa, y. c[ R.,

p. VIII.

^. Provenlricule, valvule ear(lia(|ui' cl formai ion de la nicnihraiie perilnipliKiue

(•liez la larve de C/iironoiinm pliiiiiosus, N. el K., jil. ix.

f). Epillicliunis des trois sections du ventricule eliylifi(|ue chez la larve de

Chirononnin pluiimsus. X. el R., p. xi.

0. Epitliélium vibratile df la deuxième section de ventricidf cliyliliipie cliez la

larve de (J/iirunoiinis /i/iuiiosiix. X. <•! K., |i. mii.

-. Enitliclium des deux si-clioiis de l'intestin leruiinal cliez la larve de Chiru-

iiiiiiins /iliiiiKisns, N. cl H.. |i. XV.

MKMOIIUC DEM. O. DLBOSCy SLl» l.K DKVELOPPK.ME.M DE I.A SI .OI.OeENDIlE, d'apiuis IIEV.MO.VS.

pjn-. ]. Tète d'un embryon de Si-o/D/iendra, iV;\\>ri'<, Heyinoiis, N. cl R., pi. xxvii. ■i. Oru-anes génitaux f'cuicjh^ de Sn/n/iriK/rd cinyulaln, .\. et K., j). wx.

.MÉMomi: Di: MM. !.. LÉliKH ET l'. Il Uill.NM ILI.I.ll Sf 11 I.A MOniMlOM )( lli: ET 1,'ÉVOI.U I lOX DE l.'olMll«VO(.VMIS NCllNElDEltl.

Fiir. ,. Deux individus d'Op/iri/oci/s/is ScJineideri, vus de pnilii, X. et R.,

p. XI. H.

2. _ l'orlioii de coupe d'un luhe de .Malpiçlii de Hlu/is iiuujlrn inlestè par Ofi/in/ocijstis Svhneideri, X. et R., p. xlii.

MÉ.MOIRE l)i: -MM. o. DLUOMCn SLH l.l; l)K\i:i.OI'IM,ME.M' DES lM,A>AmES ,

d'après WIELAUI) C. VA.N xame.

pj„.. 1. Stades successifs de la division d'un cliromosome du premier l'useau polaire, X. el ]\., \u xi.vi.

.MÉMOIUE DE MM. L. EÉOEH ET O. DL'IiOSCO SLll LA SÉCUÉlIO-N I.N f ESÏl.VALE CHEZ LES (iUILLO.XS.

Ein. j. _ FiMures de sécrétion intestinale chez les Grillons {fin/llus cainpestris cl G. domesticiis), X. el R., p. l.

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