¥' '4^1 r *.i4 i^- ■^■j^\.s K.M m ^ " tei> .:*çi-Mr^ ^^#^ k * iM. \^h. ARCHIVES DE ZOOLOGIE EXPÉIUMENTALE ET GÉNÉRALE ARCHIVES DE ZOOLOGIE EXPEIÎUIENTALE ET GENERALE HISTOIRE NATURELLE — MORPHOLOGIE - HISTOLOGIE ÉVOLUTION DES ANIMAUX FONDÉES PAR HENRI de LAGAZE-DUTHIERS PUBLIÉES SOUS LA DIRECTION DE G. PRUVOT ET E.-G. RACOVITZA PROFESSEUR A LA SORBONNE , DOCTEUR ÊS-SCIENCES DIRECTEUR PU LABORATOIRE ARAGO BOUS-DIRECTEUR DU LABORATOIRE ARAQO CINQUIÈME SÉRIE TOME SEPTIÈME PARIS LIBRAIRIE ALBERT SCHULZ 3, PLACE DE LA SORBONNE, 3 Tous droits réservés 1911 ,o ^ ' ^^~ÎX TABLE DES MATIÈRES du tome septième de la cinquième série (726 pages, XXVII planches, 102 figures) Noies et Revue (2 numéros, u pages, 24 figures) Voir la Table , spéciale des matières à la page u Fascicule 1 (Paru le 2 mai 19H) R. Jeannel. — Revision des 5a !;A//sc('mae (Coléoptères sylphides) ; morphologie, distribution géographique, systématique. Bios- PEOLOGicA XIX (avec 70 fig. dans le texte et pi. I à XXIV. . 1 Fascicule 2 (Paru le 20 JuiUet 1911) E. BuGNioN avec la collaboration de N. Popoff. — Les pièces buccales des Hémiptères (Première Partie) (avec 8 fig. dans le texte et pi. XXV à XXVII 643 Index alphabétique des matières 675 Fontenay-aux-Boses. — Imp. L. Bellenand. — 20.109 ARCHIVES DE ZOOLOGIE EXPÉRIMENTALE ET GÉNÉRALE FONDÉES PAR H. DE LACAZE-DUTHIERS PUBLIÉES SOUS LA DIRECTION DE G. PRUVOT ET E. G. RAGOVITZA Professeur à la Sorbonne Doiieur es sciences Directeur du Laboratoire Arago Sous-Directeur du Laboratoire Arago 5' Série, T. I/II. NOTES ET REVUE 1911. I\l° 1 I SUR LES AFFINITÉS DES HAUCHONDRIA ET LA CLASSIFICATION DES HALICHONDRINES D'APRÈS LEURS FORMES LARVAIRES par E. TopsENT Professeur à la Faculté des Sciences de Dijon. Des deux sous-ordres des Monaxonida, le plus vaste, le plus abondamment représenté dans toutes les eaux, celui des Halichon- drina, tire son nom du genre Halichondria. Il est donc intéressant de voir qu'on s'est constamment mépris au sujet des affinités des Halichondria, même au sens restreint de ce genre ancien, et que la place de ces Éponges, dont quelques-unes sont pourtant si communes, reste encore à déterminer dans le sous-ordre dont on leur a fait occuper la base. Tous les auteurs qui ont essayé de classer les Monaxonides ont rapproché les Halichondria des Reniera. Sans compter Bowerbank dans son système rudimentaire de classification, ce fut d'abord AHCII. DE ZOOL. EXP. ET GÉN. — 5« SERIE. T. VII. A- „ NOTES ET REVUE J.-E. Gray qui procéda de la sorte, en 1867, en inscrivant ' ces deux genres à la suite Tun de l'autre en tête de sa famille des Halkhon- driadœ ; il ne s'en faisait d'ailleurs qu'une idée très imparfaite et leur rapportait pêle-mêle beaucoup d'Nipneniacidon avec quelques Spanioplon, Ficidina, Axinella, etc. 0. ScuMmT, en 1870-, précisant les caractères des Reniera, leur opposa résolument ceux de ses Amorphino. et commença par ces deux genres la liste des lienierinse ; le genre Amorphina Schm. était une création inutile, un synonyme de Halichondria Fleming stricto sensu, ce qui n'empêcha pourtant pas son auteur d'y placer, outre des Halichondria véritables, une partie des H \pneniacidon de Bowerbank. Le rapprochement méthodique des genres Halichondria el Be niera épurés s'affirme, en 1887, dans la monographie des Monaxonides de RmLEY et Dendy '■' où on les voit composer avec Petrosia une sous-famille des /?e/n"en»â? que Lendenfeld^ puis Lindbeck -^ ont conservée, en se bornant à l'enrichir. TniELE a placé aussi côte à côte, en 1005, les genres Halichondria et Reniera dans une famille des Halichondridx ^ Quant à moi, j'ai bien proposé '' d'élargir la sous-famille des Renierinx, maisj'ai maintenu purement et simplement //^(//«r/«ottrfrm et Reniera dans les rapports de voisinage que Ridley et Dendy leur avaient fixés. L'erreur commune résulte évidemment de ce que, dans les deux genres en question, la spiculation, d'une extrême simplicité, se réduit à des oxes. Sa persistance s'explique un peu par l'hétérogé- néité du genre Reniera, auquel on continue à rapporter des types présentant, par exemple, au lieu d'un réseau régulier, une char- pente à lignes primaires seules distinctes. De ces Reniera diverse- ment constituées aux Halichondria les Petrosia ont paru servir d'intermédiaires. ' Gkay (J.-E ) A"o/es o« the arrcuir/emeul of Sponges, with //le description of some new gênera (Proceediiigs of llie zoological society. Loiiduii. 1867). * SciiMiDT (Oscar). Grimdzûge einer Spiongien-Fuiina des Allaiitisc/ien Gebietes- Leipzig, 1870. 3 Ridley (S. -G.) and Dendy (A.). Report on the Moiiaxoiiida CoUected bg H- M. S. « Cliallenger» during the years fS7:S-~i}. Ediiiburgli, 1887. * Lendenfkld (R. von). .4 monugrajdi of llte horny Sponges. London, 1889. " LUNDBECK (William). PorZ/erf/ (pari 1). The Dauisli Ingolf-Expedition. vol. VI, 1. Copeiihageii, 1902. » Thiele iJoli ). Die Kiesel-nnd Hurnscbiofiintne iler Sammliiiig Plaie (Zoologisch. lalirbiich. Suppl. (i. Fauiia cliilcnsis, lid. 3. leiia, 1905). ' TopsENT (K). Une réforme dans ta clussificalion des Halicliotidriiia (iMém.dela Socicté zoologiciue de France, tome Vil. Paris, 1891). NOTES ET REVUE in Pourtant, depuis longtemps déjà, j'avais conçu des doutes au sujet de la prétendue parenté des Halichondria avec les Réniérines. Par sa chair maigre, ses grands espaces sous-dermiques, son ecto- some chargé de spicules sans ordre, sa charpente irrégulière, Halichondria panicea me semblait ofTrir beaucoup plus de ressem- blance avec Ciocahjpta penicillus Bow., qu'on drague fréquemment le long du Calvados, tout au moins avec la partie inférieure massive de cette Éponge. Certes, le squelette de ses papilles et la forme monactinale de ses spicules concordent pour faire classer Cîoca/;/p/a penicillus parmi les Axinellides, mais ne connaît-on pas des Cioca- hjpta qui ne produisent que des oxes, notamment C. Tyleri et sa variété manaarensis, dont les spicules ont précisément imposé à Dendy ' une comparaison avec ceux de H. panicea ? Et puis n'existe-t-il pas des Axinellides sans axe spiculeux, telles que les Hymeniacidon ? Dès lors la question s'est posée pour moi de savoir si les Hali- chondria n'appartiendraient pas, comme les Hymeniacidon, à la famille des Axinellidœ. Le moyen le plus sûr de la résoudre était de comparer leurs larves, d'une part avec celles des Réniérines et d'autre part avec celles des Axinellides. J'aurais surtout voulu établir cette comparaison avec les larves de Ciocalypla penicillus, mais cette Éponge n'achève pas sa reproduction durant la saison où le laboratoire de Luc, éloigné de tout port, peut utiliser sa chaloupe; elle ne. contient encore que des œufs non segmentés dans les derniers jours du mois d'août. Ma tâche, pour le reste, fut assez facile et, en l'accomplissant, je fus amené à prendre connaissance de l'aspect larvaire de quelques- unes des Éponges les plus communes de nos côtes et qui, malgré cela, avaient été complètement négligées à ce point de vue, Hali- chondria panicea, H. coaliia, Hymeniacidon caruncula et Chalina oculata. Halicuondria panicea. — La ponte a lieu en mai-juin. Dans certaines années, tout est Uni avant le 15 juin. Cela s'est produit notamment en 1908. La larve a une forme trèsallongée ; presque cylindrique en arrière, sur un peu plus de la moitié, souvent même sur près des deux tiers de sa longueur, elle se rentle toujours en avant. Ce changement de I Dendy (A.). Report on a secoiul collection of Spon;/es froin the ijulf of Munuar (Annals and Magazine of NaUiral Ilistory, sér. 6, vol. III. London, 1881)). IV NOTES ET REVUE diamètre se produit généralement d'une façon assez brusque et atteint rapidement son maximum pour s'atténuer ensuite très vile. Il en résulte que le bout antérieur est très arrondi tandis que le postérieur paraît comme tronqué. La partie antérieure a une consis- tance molle et une structure lâche; aussi la voit-on souvent se déformer pendant la marche et même se plisser en long à la façon d'une balle en caoutchouc qui ne réagit plus après compression ; elle éclate presque toujours dès qu'on vient à diminuer à point la goutte d'eau avec lai|uelle on a déposé la larve sur une lame de verre. La partie postérieure est, au contraire, solide et fixe. ifïiz^S^ i?^ m. •1' ■■ : 1- ■Il •Il r sl(''rieiir un peu phis clair ; celh:'s de Clallu-ia compressa (Banyuls, 2i octobre 1892) sont jaune-brun avec le pôle postérieur incolore. NOTES ET REVUE XI c'est que toute sa partie post;''rieure est couverte de ces cellules sphéruleuses qui rendent si visqueuse TÉponge adulte. Tout, en somme, est ici disposé pour abréger la durée de la vie libre el, de fait, à peine en liberté, cette larve si peu agile tombe au fond des cuvettes, y tourne sur elle-même presque surplace et se fixe au bout de quelques heures seulement. Les seuls spicules dont la larve de Mijxilla rexes soit pourvue avant sa fixation sont des strongyles lisses, en faisceau longitudinal suivant Taxe de son prolongement postérieur et des microsclères mwtj> . FiG. 4. — A gauclie. larve de Mijrilla reses ; à droite, larve de ChaUnaocnlalci. distribués abondamment tout autour de ce faisceau. Ainsi, ici, comme c'est le cas général chez les Pœcilosclérides,lesmégasclères du choanosomequi, dans l'espèce sont des acanthostyles, ne se for- ment qu'après la fixation. J'ai fait remarquer dès 1888 S que ce retard des spicules du choanosome est habituel chez les HaUchon- drina. 0. Maas conteste le fait et déclare ^ : « Seiner Ansicht dass « dièse Spicula (les premiers formés) nur spicules de tension, « nicht Skeletnadeln seien, und dass dièse letztern wie bei den (( Kalkschwammen erst nach dem Ansetzen auftreten, kann ich « nicht beipflichten ». Qu'on examine cependant la section sagittale ' L. C, p. 117. « L. c, p. 393, 1893. XII NOTES ET UEVrE que cet auteur figure de la larve deMyxilla rosticea et Tou n'y recon- naîtra, à l'appui de mon dire, que des mégasclères ectosomiques et des microsclères. Je ne suppose pas que les termes de spicules de ten- sion et de spicules du squelette, empruntés au vocabulaire désuet de Bowerbank, puissent être la cause de notre désaccord. D'ailleurs, le retard dans l'apparition des spicules principaux de la charpente a été constaté non seulement chez les Halichondriua et les Calcareu mais aussi chez les Triaxonia : Ijima n'a trouvé d'iiexactines ni chez les larves de Leucopsacus orlhodocus^ ni chez celles de Vilrollula ferlilis '. A première vue, les Ectyonines paraîtraient former dès l'état larvaire tous les éléments de leur spiculation définitive ; mais il ne faut pas oublier que le choanosome de ces Éponges renferme avec des spicules principaux des' spicules accessoires « echinating », suivant l'expression des zoologistes anglais. Ainsi, la larve d'EcJii- nodictijum Lacazei contient dans sa partie postérieure nue beau- coup de ces acantliostyles hérissants. Elle possède aussi, dispersés dans sa masse mais plus nombreux en arrière, des spicules diac- tinaux lisses : ils ont les deux bouts rentlés allongés et pourraient passer plutôt pour des tylotes que pour des strongyles. On est en droit de considérer ceux-ci comme destinés à soutenir l'ectosome et son prolongement dans les canaux aquifères puisque nous sommes en présence d'un cas où les mégasclères principaux de la charpente, ceux qui constituent le soutien des lignes squelettiques, sont de même type que les mégasclères ectosomiques. Chez une Éponge de la Manche décrite par llope sous le nom de Trachijtedania ? echinata et qui se confond probablement avec Hijmedesmia radiataBow., j'ai observé- une variabilité surprenante de la spiculation des larves, en rapport, à ce qu'il m'a semblé, avec la position qu'elles occupaient dans leur mère, les plus superficielles possédant un faisceau de tylotes ectosomiques et les plus profondément situées des acantliostyles. J'ai admis ^ que ces derniers représentent simplement les mégasclères hérissants des fibres, l'équivalent, en un mot, des acantlios- tyles de Echinodictyuni Lacazei. De même, j'ai consigné, il y a I I,iiMA (I.). Sludies on /fie HeraclinelUda, Contrihiitioiis III and IV (Journal of tlie Collc^^e of Scionce. Inip. Univ., vol. XVIII., Art. 1 and 7, Tokyo 190H and IMl). * Toi'PENT (E.). Essai sur la faune des S/ioni/iaiirs de Hosco/J' lArch. de Zoul. e\p., et gén., sér. 2, tome IX, 1891). 3 Ihid, p. 552. NOTES ET REVUE xiii 18 ans, dans la larve crime Ectyoninode Banyuls, à deux catégories d'acanthoslyles, l'existence en compagnie de chèles cracanthostyles qui, à leur forme, m'ont encore paru uètre que spicules accessoires du squelette. Toutes ces observations me portent à considérer comme une particularité du développement dos Ectyonines la pro- duction dès l'état larvaire des spicules hérissants, caractéristiques de leur charpente, sans me convaincre de la précocité de leurs mégasclères clioanosomii^ues principaux. Mon opinion se vérifiera par l'étude de la spiculation larvaire d'une Ectyonineà mégasclères choanosomiques principaux bien distincts de ceux qui hérissent ses fibres. Clalhria compressa s'y fût bien prêtée; j'ai le regret de n'avoir rien noté de la spiculation de ses larves. WiLSON, en 1894 ', a décrit la larve de Tedania livniei : par tous ses caractères elle marque la place du genre ye^/anm dans la famille des Pœcilosclérides ; l'absence en elle de styles, mégasclères du choanosome, est d'ordre général. D'après elle, je ne puis admettre avec 'Wilson la parenté de son genre nouveau Tedaniune avec le genre Tedania ; les caractères de spiculation qu'il en donne ne plaident guère en faveur de sa manière de voir et les caractères lar- vaires la ruinent tout à fait. La larve récemment éclose de Teda- nione fœtlda se montre, en eftet, d'un brun uniforme et ciliée sur toute sa surface et présente ainsi les deux traits caractéristiques des Halichondria larvaires; si Wilson n'a rien omis, elle ne possède pas encore de spicules et à cet égard rappelle en particulier un état fréquent des larves de i/a/. sur 4 n). L'accouplement a lien de bonne heure. Le macrogamète est ovoïde ou sphérique, son cytoplasme nettement alvéolaire renferme un gros noyau sphérique qui contient un volumineux karyosome bien colorable. Le microgamétocyte a une forme arquée, atténuée à l'une des extrémités, il s'applique étroitement contre le macro- gamète. Son noyau possède un petit karyosome ou parfois même en est dépourvu au début. On observe très souvent plusieurs mâles accolés à une même femelle. Le microgamétocyte grossit peu, ilchange de forme, se raccourcit, devient un ovoïde irrégulier de 15 |j. sur 6 [jl, dont la face appliquée sur la femelle s'accole étroitement à celle-ci et se moule sur son NOTES ET REVUE XV 11 contour. Parfois, par suite de la croissance de la femelle, le niicro- gamétocyte se trouve logé dans une concavité creusée à la surface de celle-ci ; parfois aussi, le contact est moins intime, alors le microgamétocyte, sphérique ou ovoïde, touche seulement la femelle en un point. Il existe entre les cytoplasmes et entre les noyaux des conjoints de sensibles diflérences sur lesquelles nous revien, Irons dans un mémoire ultérieur. Le macrogamète grossit notablement; il est ovoïde ou sphérique et atteint jusqu'à 23 y. sur 20 [j. ou jusqu'à 22 jjl de diamètre. Quand cette taille définitive-est atteinte le microgamétocyte a mûri, son noyau s'est divisé en quatre et les noyaux fi4& €Mit émigré à la sur- face du cytoplasme où ils se sont condensés en s'allongeant légè- rement. Ce sont là les processus observés par Siedlecki (1899) chez Adelea ovata. Nous n'avons pas suivi les détails de la fécondation. Les ookystes mûrissent dans le cœlome de l'hôte; ils sont toujours sphériques (fig. 1, a) et atteignent de 19 à 23 [x de diamètre; leur paroi très nette est rigide. Ils renferment à leur maturité 8 sporocystes sphériques, à enveloppe épaisse, de 7 [jl 5 à 9 \j. de diamètre, et contenant deux sporo- zoïles recourbés en demi-cercle et placés dans deux plans perpendicu- laires (fig. 1, b). Un reliquat gra- nuleux se voit au centre de la spore dans l'espace laissé libre dans la concavité des sporozoïtes. Nous n'avons pas toujours retrouvé ici les restes du microgamétocyte qui, chez les Adelea demeurent accolés aux ookystes mûrs. DiAGNOSE. — Genre k\iYA.mk n. g. — Férondaliu» du lijpe kdelen; ookystes sphériques, ou sub-sphériques, à paroi rigide; sporocijsles sphériques à paroi résistante, peu nombreux ; 2 sporozoïtes dans chaque sporocgste. Adelina octospora. — Caractères du genre. Nombre des sporocystes constamment égala 8. Ookyste de IV à 23 \j. de diamclre. Sporo- cystes de 7 à 9 [j.. Habitat. — Cavité générale de Slaoina appendiculala Udek. Localité. — Montessaux (Haute- Saône) en Septembre et Octobre. Fig. 1. — Adelina octospora liesse a, ookyste à 8 sporocystes x 1000 ; 0, un sporocyste isolé x 1250. XVI 11 NOTES ET REVUE On s'étonnera peut-être de nous voir créer un genre nouveau pour un parasite qui se rapproche par tous ses caractères de la plupart des espèces d'Adelea connues jusqu'ici. C'est que nous pen- sons que le genre Adelea devrait être réservé pour la seule espèce du Lithobius, Adelea ovata Schneider pour laquelle il a été créé tout d'abord par Schneider et qui s'éloigne si notablement de toutes les autres Adelea : 1° Par son ookyste dont la forme est ovoïde, allongée et à paroi très frêle, dépressible, moulée en quelque sorte sur la paroi dessporocystes dont elle épouse les contours (fig. 2, a), tandis qu'il est sphérique ou sub-sphérique et a paroi épaisse et rigide chez toutes les autres espèces ; 2" Par ses sporocystesqui ont une forme discoïdale, aplatie, (fig. 2, b, c) avec une paroi mince, non résistante et striée au bord des valves, alors qu'ils sont sphé- riques et pourvus au contraire d'une épaisse paroi chez les Adelea ^ à. €>. FiG. 2. — Adelea ovala Schneider; a, portion d'ookyste avec des sporocystes x 500 ; b et c. sporocystes isolés ; //, vu de face montrant le reliciuat entouré par les deux, sporozoïtes c, vu de prolil x 1250. de la Scolopendre et des Insectes ; 3° Par le nombre considérable de sporocystes contenus dans l'ookyste, souvent plus de 100, tandis qu'il est le plus fréquemment de 4 ou de 8 chez les autres Adelea, exceptionnellement de 12 à 20 dans certains types cœlomiques ; enfin, il n'est pas jusqu'au reliquat sporocystal qui n'offre des carac- tères particuliers chez Adelea ovata, en raison de ses caractères optiques très particuliers. Excellent observateur, Schneider avait pesé toute la valeur de ces différences, c'est pourquoi il rangeait dans un autre genrelaCoccidie de la Scolopendre et celle des larves de Gyrin qu'il plaçait dans le genre Klossia, défini par la forme sphérique de la spore plutôt que par le nombre des sporozoïtes. Et en effet, au point de vue morpho- lique, il est certain que ces Klossia dhnidiata et A', slmplex de NOTES ET REVUE xix Schneider ressemblent davantage au Klossiu de V Hélix ([u h VAdelea du Lilhobius ; mais un caractère qui, depuis Schneider, a pris une importante valeur générique les en éloigne, c'est celui du nombre des sporozoïtes contenus dans le sporocyste. Labbé (1896) se basant uniquement sur ce caractère proposa de ranger dans le genre Arfe/e« les lilossia diinidiala et K. sirnplex de Schneider. Il commet du reste plus tard (1899) une erreur qui sem- blait justifier sa manière de voir en indiquant comme sphériquesles spores d'Adelea ovala. Les auteurs qui ont suivi ont cependant adopté cette systématique. Mais, à notre avis, si le nombre des spo- rozoïtes contenus dans la spore est une excellente l)asepour la clas- sification des Coccidies, il ne faut pas non plus négliger la morpho- logie de cette spore et de Tookyste. C'est pour cette raison que nous avons créé le genre Adelina et que nous proposons de ranger dans ce genre toutes les espèces d'Adelea à sporocystes sphériqueset à ookyste arrondi à paroi résistante, réservant au genre Adelea s. str. les espèces à sporocystes discoïdaux et à ookyste ovoïde à paroi frêle. Ainsi épuré, le genre Adelea ne doit comprendre actuellement que Tespèce A. ovala de Schneider. Quant au genre nouveau Adelina il comprendra les espèces suivantes : Adelina dimidiata Schneider de la Scolopendre. A. sf?n;j/e.i- Schneider des larves de Gyrin. A. akidium Léger des Olocrates et des Akis. A. tipaloi Léger des larves de Tipule. A. mesnili Pérez des Tinéoles. A. transita Léger des Embia. A. zonula Moroff des Blaps. Enfin A. octospora Hesse des Slavina. On remarquera que VAdelina octospora tant par sa morpho- logie que par son habitat constitue une forme intermédiaire entre les Adelea des Arthropodes et les Klossia des Mollusques. Grenoble, le 13 février 1911. XX NOTES ET REVUE INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 1888. Beddard (Fr. E.)- — Remarks upoii a species of Coccidium infec- ting Perichaeta {Annals and Magazin of nat. History. Série 6. Vol. 2, London). 1896. I.ABBi'; (Alpli.). — Recherches zoologiques cytologiques et biologi- ques sur les Goccidies {Archives de zoologie expérimentale et générale, 3" Série, T. IV). 1899. I.ABBR. — Sporozoa [Bas Thierrheich. Lief. î), Berlin. 1906. I.UHK (M.). — Die im Blute schmarotzenden Protozoen und ihre nachsten Verwaudten ( Handbuch. d. Tropenkrankh de G. Mense, t. III. 1910. Mrazek (A.). — Sporozoenstudien [Archiv. fur Prolistenkunde. Bd 18). 1899. SiEDLECKi (M.). — Etude cytologique et cycle évolutif de Adelea ovata Sch. [Ann. Inst. Pasteur). III SUR LES TERMINAISONS NERVEUSES DANS L'ÉPIDERME DES PLANAIRES A propos du travail de E. Botezat et W. Bendl. par Paul Hallez Professeur à l'Université de Lille Dans une étude (Ueber Nervenendigungen in der Haut von Siisswasser-Tricladen), parue dans le Zoologischer Anzeiger. T. 31, p. 59, les D" E. Boïezat et W. Bendl ont décrit quelques prépara- tions concernant une espèce indéterminée de Planaria, et faites d'après une méthode modfiée de Golgiqui, à en juger par les figures qu'ils donnent, ne paraît pas préférable à la méthode ordinaire. Ces auteurs semblent croire qu'ils sont les premiers à avoir mis en évidence les terminaisons nerveuses dans répitliélium de ces animaux. Cependant les figures qu'ils donnent sont fort semblables à celles que j'ai publiées il y a onze ans, et qui sont la reproduc- tion de préparations faites, d'après la méthode ordinaire de Golgi, sur des exemplaires de Dcndrocœlum lacteum Miill. et de Leptoplana tremellaris OErst. NOTES ET REVUE XXI Je ne puis cependant pas reprocher, aux auteurs de la note en question, d'ignorer mes observations déjà anciennes, car le livre dans lequel je les ai publiées n'est sans doute pas connu en Alle- magne. Ce livre est la Zoologie descriptive (Paris, Octave Doin, 1900) qui comprend une série de monographies faites par divers auteurs et auquel j'ai collaboré pour les monographies de Gijralor noiops Dugès, Dendrocœlum lacleum Miill., Leptoplana tremeUavia OErst. et Anguillula oxophila Schneider. Dans le but d'établir que tous les faits essentiels, qui se trouvent dans le travail de Botf.zat et Bendl, avaient déjà été observés par moi, je reproduis ici, avec les deux figures que j'ai données, les passages se rapportant à la question des terminaisons nerveuses épithéliales chez les Triclades d'eau douce et les Polyclades. Dans le chapitre consacré à la Planaire blanche (T. I, p. 506), je dis ceci : « Le plexus cutané est un réseau nerveux irrégulier qui s'étend « en dessous et à l'intérieur de la couche des fibres musculaires FiG. 23-2 — CelliiU's bipolaires et terminaisons nerveuses dans les téguments, d'après une préparation faite suivant la méthode de Golgi. Ep., épitliéliuni cutané ; /'. c, couche des libres circulaires ; p. t., plexus nerveux cutané ; c, cellules nerveuses bipolaires. « longitudinales. Il résulte, comme on Ta vu plus haut, de la lami- « fication des nerfs latéraux. Il est bien développé sur toute la face « dorsale et sur les parties latérales de la face ventrale du « corps. « Les coupes, faites suivant la méthode de Golgi, donnent de << belles préparations qui permettent d'étudier la disposition du « plexus nerveux et les terminaisons nerveuses. Le plexus de la « couche des fibres longitudinales (fig. 232, p. l.) envoie, vers la « surface épithéliale, de nombreux filets nerveux très sinueux et xxii NOTES ET REVUE « ramifiés qui traversent la couche des fibres musculaires circu- « laîres (fig. 232, f. c.) et qui, arrivés à la base de l'épithélium, se (c ramifient abondamment. Toutes ces fines ramifications s'élèvent, « dans l'épithélium, parallèlement au grand axe des cellules « èpithélialeset à peu près jusqu'à la moitié de la hauteur de ces « cellules (fig. 232, Ej).). « Sur le parcours des filets nerveux qui vont du plexus à la péri- « phérie, on observe des cellules bipolaires (fig. 232, c.) ». Dans le chapitre consacré à la monographie de la Tréiuellaire (T. I, p. 560), j'écris ce qui suit : « Les préparations, faites suivant la méthode de Golgi (fig. 263), « montrent que de nombreuses fibres nerveuses, présentant sur f »^ Fig. 21)3 — Cellules et torminnisons nerveuses dans les téguments d'après une préparalinn faite suivant la méthode de (lolgi. Ep., épilliélium; m. b., membrane basale. « leur parcours des cellules bipolaires et même multipolaires, « vont se terminer dans l'épithélium cutané. « Le grand nombre des fibres nerveuses qui traversent ainsi la (( membrane basale parallèlement aux prolongements filiformes des « cellules épithéliales, concourt, avec ces derniers, à donner à la « membrane basale l'aspect strié qui la caractérise ». Ces simples citations montrent que les observations de Botezat et Bendl concordent parfaitement avec les miennes et les confir- ment; elles montrent en outre que les terminaisons nerveuses péri- phériques ne sont pas dilï'érentes chez les Triclades et les Poly- clades. NOTES ET REVUE xxm IV BIBLIOTHÈQUE DU LABOllATOIBE ABAGO ' MEMOIRES ET VOLUMES ISOLÉS V (Fin) VosMAER (G.-C.-J.)- — Aanleckeniiigen over Leucandra iisperaU. r?ij. Wagner (Fr. von). — Das Nerven System von Mysostoma{F. S. LcucUart). Graz, 1886. Walker (Mary L.). — On the form of the quadrate bouc in Birds. Dundee, 1888. Walker (Mary L.). —On the larynx and hyoid of Monolremala. Dundee, 1889. Warburtox (C). — Supplementary list of Spiders taken in the neigii- bourhood of Cambridge. London, 1892. Warbuton (C). — Notes on a collection of Spideis wilh a list of species taken in the neighbourhood of Cambridge. » Voir NOTES ET Revue, [3J Tome ix, n°» 2, 3, 4, 5. [3] Tome x, n»' 2, 3, 6, 7. [4] Tome i, n" 1, 2, 5, 8, 9. [4] Tome u, n»' 2, 4, 7, 8, 11. |4] Tome ni, n" 1. 2, 4. 5, 7. |4] Tome iv, n» 2. [41 Tome v, n°= 1,3. 4. [4] Tome vni, n» 1, 2, 3, 4. [4] Tome ix, n» 1. [5] Tome I, n» 1, et 3. [5] Tome n 1 et 2. [5] Tome v, n» 1, 3, 5 et 6. [5] Tome vi, n" 1 et 2. XXIV NOTES ET REVUE Ward (II. -B.)- — A. plea for Ihe study of Limnobiology. Lincoln. Ward (H.). — A biological examination of lake Michigan in the Traverse bay région. Lansing, 1896. Ward (H. -A.). — Les Musées argentins. Buenos-Ayres, 1890. Ward (H. A.). — Notes on Ihe structure and life history of Distoma opa- cum n. sp. Washington, 1894. Ward (II. -B.). — On tlie présence oi Distoma Westennanni in the United States. Philadelphia, 1895. Weber (G. et E.). — Traité de la mécanique des organes de la locomo- tion, atlas. Paris, 1843. Weber (M.). — Ueber Hermaphroditismus bei Fischen. Amsterdam, 1884. Weinkauff(H.-C.). — Catalog derim europaischen Faunengebietlebenden Meeres-Conchylien. Kreuznach, 1873. Weisman'n (A.). — Beitriige zur Naturgeschichte der Daphnoiden. Leipzig, 1877. Weldon (W.-R.). — Preliminary note on a Balanoglossus Larva from the Baliamas, London, 1887. Paru le 30 Avril 1911. Les directeurs : G. Pruvot et E.-G. Racovitza. Eug. MORIEU Imp.-Grav., 29, Rue Delimbre Paris IXIV) — Téléph. : 704-75 ARCHIVES DE ZO(l[.OGIE EXPÉRIMENTALE ET GÉNÉRALE FONDEES PAR n. DE I.ACAZE-DUTHIERS ITIiLIKES SOUS LA DIRECTION' DE G. PUUV(3ï ET E. G. RACOVITZA Professeur a la Sorbonne Docteur es sciences Directeur du Laboratoire Arago Sous-Directeur du Laboratoire Arago 5' Série, T. VII. NOTES ET REVUE 7577. N" 2 IRRÉGULARITÉS DE LA SEGMENTATION CHEZ PROTULA par A. Soulier Professeur-Adjoint à la Faculté des Sciences de Montpellier. L'apparition du stade à 16 cellules., chez Protida Meilhaci s'effectue de façons très diverses. Il arrive en effet (mais, rarement) que les huit éléments de formation nouvelle prennent naissance en même temps, ou à peu près en même temps. Les quatre micromères a' 6' c' (/• donnent quatre nouveaux éléments : tt", 6", c", 0?", disposés suivant une spirale enroulée à, droite, et de dimensions un peu plus faibles que les éléments dont ils proviennent. Ainsi qu'on le voit sur la figure 1, non seulement les quatre cellules qui forment le premier groupe de micromères sont en voie de segmentation, mais il en est aussi de même des macromères A, B, C, D, qui vont donner naissance à quatre microiiîères a^, è^ c-, d^ = X, ou second groupe de micro- mères, disposés suivant une spirale enroulée à gauche (Z>, situé ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉN. — 5" SÉRIE T. VIT. B- XXVI NOTES ET REVUE inférieurement est invisible dons les figures). Cette apparition simultanée des huit cellules, qui porte à seize le nombre des cellules de segmention, est conforme à la règle généralement établie ; chez Protula toutefois, elle constitue l'exception. Il est rare, en effet, que les huit nouveaux éléments naissent en même temps. Leur formation est successive, sans règle bien nette, quoique d'une façon générale, le second groupe de micromères ne se forme qu'après l'apparition des éléments dérivés du premier ri ni 7!r. rvj. groupe. Par exemple, on voit sur la figure II, que toutesles cellules constituant le premier groupe de micromères sont en voie de for- mation. Les quatre micromères a', 6*, c', d\ présentent un étran- glement très net et sont sur le point de donner naissance simulta- nément aux quatre éléments a", 6", c", rf". Les trois macromères A, //, r, ne présentent encore aucune trace d'étranglement. Par contre, le quatrième macromère />a déjà subi une division complète NOTES ET REVUE xxvii en deux cellules D et d- = X. Ainsi donc la cellule X, qui fail partie du second groupe de micromères, apparaît, dans l'exemple considéré en même temps que les éléments du premier groupe. Du reste l'apparition, tantôt précoce, tantôt tardive de" X (premier somatoblaste) n'est soumise à aucune règle précise. Ce premier somatoblastese forme en effet quelquefois d'une façon prématurée, comme dans le cas précédent ; quelquefois, il apparaît en même temps que a", è", c", (/", et que les autres cellules du second groupe de micromères dont il fait partie (F. I.). Très souvent, au contraire, il ne se montre qu'après la formation de «" - f/" etavant la formation dea"^ 6^, c^. Enfin, il peut n'apparaître qu'après la formation de ces trois derniers éléments. De même, on constate de grandes irrégularités dans le moment de l'apparition des autres cellules. La figure III montre un blasto- derme où tous les micromères du premier groupe se sont divisés. Le premier somatoblaste rf^ = X est déjà formé. Aucune apparence de division ne se laisse encore deviner sur .4, B, C. Sur la figure IV, on voit que a^, 6^, c-, df^ =■ .r(second groupe de micromères) ont déjà pris naissance, tandis que la formation de nouveaux éléments, aux dépens des cellules du premier groupe, ne s'est effectuée que d'une façon incomplète : en effet, c' etrf' seules se sont divisées, donnant lieu à l'apparition de c" et rf" ; les deux micromères a' et 6' ne se sont pas encore segmentés. La figure V, présente une autre disposition. Les micromères du premier groupe se sont tous divisés ; ceux du second groupe appa- raissent d'une façon successive. Xs'est montré le premier etc ^ est en voie de formation. X et B ne présentent encore aucune trace de la segmentation qui va se produire. Enfin, il faut signaler le cas oii, bien que les micromères du premier groupe ne se soient pas encore divisés, ceux du second groupe, ont non seulement fait leur apparition, mais de plus, ils ont prématurément formé a% 6 ' c^, d^. Cette formation précoce de a^-d^ a été observée chez X'ereis par Wistinghausen ; et cet auteur regarde ce mode de développement comme représentant le mode normal, opinion qui n'est pas acceptée par "Wilson. Il est admis généralement que l'apparition simultanée de deux nouveaux plans de segmentation verticaux, formant des angles de 4.5° avec les deux premiers plans verticaux, caractérise le stade à seize cellules. L'apparition de ces deux plans détermine ainsi la xxviTi NOTES ET REVUE formation simultanée de seize cellules. On voit par les exemples ci- dessus que le quatrième et le cinquième plan de segmentation sont loin d'apparaître toujours en même temps et qu'aucune règle l)ien nette ne préside à la formation des liuit nouvelles sphères de segmen- tation qui apparaissent au quatrième stade. Le fait qui paraît le plus fréquent est l'apparition première des éléments postérieurs. Ceux- ci se montrent en effet généralement avant les microraères situés dans la région antérieure (fig. IV, d- = X, c'', t/" et fig. V, A', c^). De toutes façons le résultat obtenu est le même (sauf les cas excep- tionnels oîi a^ - rf^ se formentprématurément, avant la division des micromères du premier groupe) et le blastoderme, au moment oîi il est constitué par seize cellules, présente la disposition indiquée sur la ligure VI. REVUES CRITIQUES VI LE SYSTÈME NERVEUX DE LWSCARJS D'après des travaux récents ( Suite ) » par Etienne de Rouville Docteur es sciences Maître de Conférences adjoint à la Faculté des Sciences de Montpellier Je vais, dans ce troisième article, analyser le Mémoire que Deineka a consacrée à l'étude du système nerveux de l'Ascaris, et spécialement du système nerveux sensible observé dans rextrémité postérieure du corps du mâle-; je ferai immédiatement suivre cet exposé détaillé de la ci'ili(|ue que Goldschmidt a adressée, à deux reprises difTérenles 3, au travail de l'auteur russe. Dès le début de son Mémoire, Deineka se préoccupe de la délicate question de la teciinique. Il insiste sur les dii'licvdtésque présentel'étude fine, détaillée, du système nerveux des Invertébrés, et déplore le > Voir " Notes et Revue », 1910 [5], Tome 5 ; n» 3 ; p. 81-98 et 1910 [5], Tome c, ; n» 1 ; I). i>(>47. * « Das Nervensyslem von Ascaris » von D. Deineka. 1908. In : Zeitsi-liiifl fiir wissen- schaflliche Zoologie. Tome 89 ; fasc 2; p. 2W-307. 3 Voir « Zeilsçhrift fiir wissenscliaflliche Zoologie ■■ 1908; t. 90; p. 13-2-13i et « Fest- schrift zuni sechzigsten Geburlslage R. Ilertwigs ■■. T. 11. 1910 ; p. 330-347. NOTES ET REVUE xxix manque de méthode spéciale, sûre et constante chez les savants qui se sont, avant lui, préoccupés du système nerveux des Nématodes. La plupart des méthodes remarquables qui, dans ces dernières années, ont donné pour le système nerveux des Vertébrés de si brillants résul- tats se sont montrées impuissantes vis-à-vis du système nerveux des Invertébrés. La merveilleuse méthode de Ramon y Cajal elle-même est difficilement utilisable dans de semblables recherches ; pas plus, d'ailleurs, que celles d'Apathy ou de Bethe (procédé du molybdate d'am- monium) : cette dernière est compliquée et nullement sûre. Quant à la technique de Golusghmidt, Uf.ineka la déclare tout à fait insuffisante. Pour les Vertébrés, aucune méthode ne vaut celle du Rlcu de méthy- lène ; aucune autre ne peut la remplacer pour l'étude des lamelles, des membranes et autres organes de même nature. S'il est vrai que le système nerveux central des Vertébrés supéi'ieurs ne s'en trouve, en général, pas bien, mais réclame les méthodes de Golgi et surtout de R. y. Cajal, elle reste toutefois la seule recommandable pour les recher- ches concernant le système nerveux péiiphérique et l'ensemble du sym- pathique. Le bleu de Méthylène montre une grande affinité pour la substance nerveuse. Parmi les Invertébrés, les Vers inféjieurs et les Cœlentérés se montrent réfractaires à ce colorant ; en revanche, les Arthropodes parais- sent particulièrement sensibles à son action. La famille des Ascarides, et tout spécialement Ascaris» megalocephala, passait jusqu'ici pour constituer un matériel très défavorable ; aucune méthode spéciale n'a encore été préconisée pour l'étude du système ner- veux de ces animaux et l'on n'a eu encore recours pour eux qu'a la méthode d'Apathy. Après beaucoup d'essais, Dei,\eka obtint, cependant, avec ce réactif, une coloration complète et intensive « voU und intensiv » du système nerveux d'Ascaris. Il a heureusement modifié la méthode du bleu de méthylène qui devient dès lors utilisable non seulement pour la famille des Ascarides, mais pour beaucoup d'auti'es Nématodes parasites. Les modifications en question concernent la concentration de la solu- tion, la température, la durée de la coloration, le mode de fixation dans le molybdate d'ammonium, etc. Voici, d'ailleurs, la technique exacte, inédite, suivie par Deineka et que l'auteur a bien voulu m'autoriser à publier ici. 1" Placer les animaux dans la solution physiologique de sel à 0,7.j 0/0, pendant 3 à 4 heures, à une température de 25 à 30 degrés (renouveler le liquide 2 ou 3 fois). 2° Transporter les animaux dans la solution de Bleu de méthylène ( ^-rr — TTJTt) pi'éparée avec la solution physiologique; séjour de 24 heures à la température du laboratoire (l'j° — 20°), ou même à 10 ou 12 degrés. XXX NOTES ET REVUE Dans chaque récipient de 300 ce. à 500 ce, ne pas placer plus de Y, à 6 Ascaris. 3« Solution aqueuse de molybdate d'ammonium à 7 0/0. Pour le système nerveux sensible, fixer pendant 24 heures, dans le molybdate, de 2 à 3 centimètres de la région antérieure et de 2 à 3 cen- timètres de la région postérieure du corps de l'animal. Pour le système nerveux central (anneau et troncs nerveux), ouvrir l'Ascaris en long; enlever le tube digestif et couper aussi, transversale- ment, le corps en morceaux de 1 à 2 c. m. de longueur. 4° Laver ensuite à l'eau, de 2 à 4 heures ; serrer les morceaux entre deux porte-objet pour les aplatir ; les placer dans l'alcool absolu de 10 à 15 minutes ; puis, renouveler cet alcool, et les exposer, dans le nouveau, encore quelques minutes. Ensuite : Xylol, damar — xylol. Observations : a) Les Ascaris, à leur sortie du Bleu, ne semblent pas colorés ; sous le microscope, on ne voit ordinairement que des traces faibles de coloration ; b) Cette coloration n'apparaît qu'après le séjour des morceaux dans le molybdate; c) Les cas de coloration parfaite sont très rares (de 3 à 4 sur 30 ou 40 animaux !| ; d] La durée du séjour des animaux dans la solution de Bleu ne peut pas être précisée : 48 heures, et quelquefois davantage, sont nécessaires ; au-dessous de 24 heures, l'au- teur n'a jamais obtenu de bonnes préparations. Au total, déclare Dei.neka, « la méthode est toute simple, mais les cas de bonne coloration sont rares. Il est nécessaire de colorer une grande quantité d'animaux. Les meilleurs résultats sont obtenus sur les Ascaris vivants et pleins d'activité : le tissu vivant se«/ s'emparant du colorant ». L'auteur employait, d'ailleurs, indifféremment femelles et mâles. Cette coloration vitale au Bleu de métbylène permet, d'après Dei.neka, d'observer les différentes parties des cellules nerveuses, la structure la plus délicate du système nerveux et la répartition des fibrilles nerveuses. L APPAREILS NERVEUX SENSIBLES Ce sont, nous le savons, les papilles sensorielles qui, chez Ascaris, représentent ces appareils nerveux sensibles ; elles sontsituées, lesuiu^s dans la région des lèvres, les autres dans celle du cou ; d'autres, enfin, à l'extrémité de la queue du inàle; ces dernières, ventrales, disposées des deux côtés delà ligne médiane, se recommandent tout spécialement pour l'étude de la fine structure des papilles ; la paroi du corps est, en elfet, très mince dans cette région, et le tissu qui les entoure est loin d'être aussi épaissi que dans les lèvres. Il va sans dire que ce sont des préparations en surface qu'a observées Dei.neka. A. Fibres nerveuses sensibles. La particularité la plus caractéristique et en même temps la plus inlé- ressantede ces appareils terminaux est que deux fibres nerveuses diffé- rentes concourent à leur formation; ce ne sont pas, d'ailleurs, des NOTES ET REVUE XXXI ramifications du prolongement d'une cellule nerveuse sensible, mais elles dépendent, au contraire, chacune d'une cellule appartenant à un type dînèrent. Toutes les papilles sensorielles répandues dans le corps de l'Ascaris sont construites sur le même plan. Ces deux fibres se distinguent l'une de l'autre, non seulement par leur aspect mais aussi par leur origine. Aussi l'auteur divise-t-il ces fibres en : «, Fibres de premier ordre, et b, Fibres de deuxième ordre. a. P'iBRES DE PREMIER ORDRE. Elles son tassez larges et présentent sur tout leur parcours de nombreuses petites branches latérales (lig. 1, 0 et fig. 3, o'). La fibre même est située dans la sous-cuticule, très superficiel- lement, c'est-à-dire plus près de la cuticule (jue des muscles; ses ramifica- tions latérales courent au-dessous et atteignent la couche musculaire ; beau- coup d'entre elles se divisent à leur tour (fig. 4) pour se terminer dans de petites plaquettes [t] entre les fibres muscu- laires longitudinales. Quelques rami- fications très courtes n'atteignent pas la couche musculaire et se terminent dans la sous-cuticule dans de petits renflements non loin de la fibre ner- veuse dont elles proviennent. Les plus longues prennent naissance sur la fibre de premier ordre au voisinage de l'ap- pareil terminal dans lequel entre cette fibre. Il est très facile de reconnaître la façon dont ces petites branches latérales se recourbent nettement vers la couche musculaire pour s'y rediviser à leur tour et se terminer enfin dans les petites plaquettes. La fibre ner- veuse elle-même, près de sa terminai- son, se dirige franchement en haut vers la papille (fig. 1), tandis que ses branches latérales (/) courent en bas, au-dessous de celle-ci. Dans quelques papilles caudales de l'Ascaris mâle (fig. 5, o) les fibres de premier ordre donnent souvent des ramifications latérales qui, au lieu de gagner les muscles, courent en haut vers la papille ; elles se divisent un grand nombre de fois et prennent part, en dehors de la fibre princi- pale, à la constitution de l'appareil terminal. Fig. 1. xxxii NOTES ET REVUE Les Neurofibiilles se dislinguent très nettement aussi bien dans la fibre que dans les petites branches latérales ; elles sont parallèles entre elles et se dirigent dans le sens de Taxe longitudinal. La libre de premier ordre ne possède aucune enveloppe. h. Fibres de deuxième ordre. Elles sont généralement plus épaisses et ne fournissent aucune rami- fication latérale (fig. 1, 2 et 3, o' ; fig. 3, o). Leur surface ne paraît pas Fis. 3. unie, mais soulevée en certains endroits par les Neurolilirilles, ondu- lantes et entrelacées, qui prennent chez elles un grand développement. Dans l'appareil terminal, ces fibres donnent souvent naissance à d'épaisses dilatations piriformes (fig. 1, 2, 3) dans lesiiuelles les neuro- fibrilles s'entrelacent en un réseau compact; ces formations ap|)ar- tiennentdéja à l'appareil terminal même. Les fibres de deuxième ordre NOTES ET REVUE XXXllI forment en outre, dans le territoire de la papille, un réseau nerveux très fin. Les deux fibres nerveuses courent dans la sous-cuticule à une certaine distance l'une de Tautre pour se rapprocher ensuite et pénétrer ensemble dans l'appareil terminal. Fig. 4. En conséquence, la papille représente l'ensemble des dernières rami- fications de deux fibres difîérentes. L'appareil nerveux terminal ou papille sensorielle se compose donc, d'après Deineka : 1° des ramifications et d'un réseau extrêmement fin de la fibre de premier ordre ; 2" de dilatations piriformes et d'un fin réseau de la fibre de deuxième ordre; 3« d'un bouton (b), à base élargie, formé par les deux fibres. La masse fondamentale de la papille consiste en un B.. XXXIV NOTES ET REVUE réseau nerveux excessivement dense qui a pour origine la fibre de deuxième ordre ; c'est ce réseau, d'ailleurs, qui donne à l'appareil ner- veux sa forme en massue caractéristique. Les plus délicates ramifications de ce réseau s'entrelacent avec celles du réseau de premier ordre, de telle sorte que sur les préparations complètement colorées, il devient difficile de les distinguer entre elles. La papille ne contient pas d'autres éléments ; elle est de tous les côtés entourée par le tissu de la sous-cuticule qui forme autour du bouton terminal une sorte d'enveloppe compacte, tubulaire, que Rohde a déjà Fig. 5. aperçue ; en général cette enveloppe ne se colore pas dans le Bleu de métbylène et n'apparaît que dans les préparations fortement teintées. Telles sont les idées de Drineka sur la structure des papilles nerveuses. Nous savons déjà qu'il n'admet pas la description qu'a faite Goldschmidt de ces mêmes organes ; il nie, en effet, l'existence des cellules « de soutien » et des cellules « d'escorte » et reproche à l'auleur allemand de n'avoir pas eu, dans son étude, recours à une méthode spéciale telle que celle du Bleu de méthylène, par exemple. Goldschmidt, en effet, fixait ses objets dans un mélange de sublimé et d'acide acétique, et colorait à NOTES ET HEVUE xxxv l'hématoxyline et à Téosine. Le Professeur Dogiel, de son côté^ qui a dirigé les reclierclies de Drineka, est aussi très sévère envers Goldsciimidt qui a eu, suivant lui, le grand tort de ne pas employer des Ascaris frais, • et n'a jamais cru devoir s'imposer l'observation d'animaux vivants comme a eu le soin de le faire Dei.nf.ka. Pour ce qui concerne le nombre des fibres nerveuses qui pénètrent dans une papille, Deimeka aftirme, contraii-ement à l'opinion de Butsghli, de Hesse et de Goldsghmidt que ce nombre et constant, et toujours de deux. B. Cellules nerveuses sensibles. Les deux fibres que nous venons de voir prendre part à la consti- tution d'une papille représentent les prolongements périphériques de cellules nerveuses situées à une distance quelquefois très grande des appareils terminaux. Ces cellules que l'auteur a surtout étudiées dans la région caudale de l'Ascaris s'y colorent très vivement par le Bleu de méthylène ; grâce à ce réactif, on peut non seulement étudier le corps de ces cellules, mais aussi se rendre compte de la destinée de tous leurs prolongements. Delveka les distingue en cellules de premier ordre et en cellules de deuxième ordre, classification qui répond à celle adoptée par lui pour les fibres auxquelles elles donnent naissance. a. Cellules nerveuses sensiblks de premier ordre. 1° Elles sont bi ou multipolaires avec deux longs prolongements, un périphérique (/•) et un central (c) (fig. 6). 2" Le prolongement périphérique gagne l'appareil terminal sensible de la peau (papille) où il se divise en un ri'seau de très fines fibres ner- veuses ; avec la collaboration de la fibre de deuxième ordre, il forme à son extrémité un bouton pointu dans lequel se termine chaque papille (fig. 1, 2, 3, et 14). 3" Sur tout son parcours, le prolongement périphérique détache des branches latérales relativement courtes, ramifiées ou non, qui se termi- nent par de petites plaqut^ttes nerveuses, soit entre les cellules muscu- laires, soit sur celles-ci dans la région limite de la sous-cuticule et aussi dans cette dernière. 4° Le prolongement central est un peu plus long et plus large que le périphérique ; il court soit vers l'anneau, soit vers le tronc nerveux ventral ou vers le ganglion anal suivant la situation des cellules nerveuses sensibles de premier ordre dans le corps de l'animal. Dans les trois cas (lig. o), les prolongements centraux de plusieurs cellules de premier ordre se réunissent, se ramifient et forment un entrelacement réticulé épais : a, dans la région céphalique (anneau) (lig. 15) ; b, dans la région ventrale (tronc nerveux ventral) (flg. 14) et c, dans la région anale (ganglion anal) (lig. 7). Les plus petites branches de ces réseaux s'anastomosent entre elles. Souvent les prolongements centraux de différentes cellules sensibles de XXXVI NOTES ET REVUE premier ordre s'anastomosent encore avant leur entrée dans l'entrela- cement réticulé. 5" Sur tout son parcours, mais surtout plus près de la cellule nerveuse, le prolongement central fournit de courtes branches latérales, ramifiées ou non, qui se terminent dans de petites plaques sur les muscles et entre les cellules musculaires. De ce prolongement central se détache souvent une longue branche latérale qui court vers une papille et y forme un réseau à la façon du prolongement périphérique, puis entre dans la constitution d'un bouton terminal, etc. & : Fig. 6. 6" Le prolongement central prend naissance tantôt sur la cellule même, tantôt sur le prolongement périphérique, à une certaine distance de la cellule^ ou enfin sur un des courts prolongements de la cellule. 7° En dehors des prolongements péri|)hérique et central, la cellule sensible de premier ordre en possède souvent encore beaucoup d'autres qui, toutefois, sont toujours courts, se ramifient rarement et se termi- nent tout à fait près de la cellule sous forme de grandes massues, soit dans la sous-cuticule, soit sur les muscles. NOTES ET REVUE XXXVII 8" Quelques cellules sensibles de premier ordre s'anastomosent souvent par un de leurs courts prolongements. Le long de ces anastomoses, courent les neurotîbriiles d'une cellule à l'autre (fig. 6, ad). Fig. 1. 9" Dans tous les prolongements des cellules sensibles de premier ordre, les neurofibrilles apparaissent très nettement (fig. 6). Dans la cellule, elles constituent un réseau régulier au centre duquel est situé le noyau. B... XXXVIII NOTES ET REVUE Il n'existerait, d'ailleurs, pas de réseau particulier autour du noyau, pas plus que de neurofihrilles qui, sans ramifications ou anastomoses, ne feraient que traverser la cellule en se rendant d'un prolongement dans un autre. 10" Les cellules sensibles de premier ordre se rencontrent : 1. dans la région céphalique, au voisinage de l'anneau et dans cet anneau (fig. 15, a) ; 2. dans la couche sous-cuticulaire de la région antérieure du tronc; 3. dans la queue du m;'ile et de la femelle, dans la sous-cuticule entre les champs latéraux et le tronc vential ; 4. dans le nerf bursal qui est toujours composé de fibres sensibles de premier ordre et de leurs pro- longements. b. Cellules sensibles de deuxième oiidre. 1" Elles possèdent en général un long prolongement nerveux et un grand nombre de dendrites courts, fortement ramifiés, situés tout à fait près de la cellule (fig. 8, 14 e, et 15). Flg. 8. 2° Le prolongement nerveux court vers un appareil terminal sensible de la peau (papille); il représente donc le prolongement périphérique de la cellule. A la base de la papille, il pousse des bourgeons en forme de massue et donne naissance dans ce même organe à un puissant réseau de très iines petites branches nerveuses qui en constitue la masse principale. Le segment terminal du prolongement contribue avec la fibre de premier ordre à la formation de la petite pointe aiguë de la papille (flg. 14, d). 3° Les dendrites prennent leur origine soit directement dans la cellule, soit dans un tronc commun qui ne tarde pas à se ramitier en un grand nombre de petites branches dont chacune se termine par un petit ren- flement sur les muscles ou dans la sous-cuticule. 4" La jtlupart des cellules sensibles de deuxième ordre sont réunies NOTES Eï REVUE XXXIX entre elles par leurs dendrites (lig. 14, e, et fig. 15, b) qui s'entrelacent au moyen de leurs ultimes ramifications. 5° Aussi bien dans le prolongement nerveux que dans les dendrites, courent les neurofibrilles sous la forme de faisceaux de filaments ondulants. Dans la cellule même un certain nombre de neuroflbrille se divisent dichotomiquement, s'anastotnosent et forment un épais i-éseau intracellulaire régulièrement réparti dans son intérieur. D'autres, venant du prolongement périphérique, traversent la cellule et courent dans les dendrites sans se ramifier et sans prendre part à la formation du réseau intracellulaire. 6" Les cellules sensibles de deuxième ordre se rencontrent : 1. dans le voisinage de l'anneau et dans l'anneau lui-même (fig. 1.5, b) ; 2. dans la couche sous-cuticulaire de la région antérieure du tronc ; 3. dans la queue du mâle et de la femelle, dans la couche sous-cuticulaire le long des champs latéraux. II. CELLULES MOTRICES Les cellules motrices de l'Ascaris ne sont unies qu'aux prolongements centraux des cellules sensibles de premier ordre. Le prolongement central de chacune de ces cellules confond ses ramifications terminales Fig. 9. avec celles dépendant daulres prolongementsde même nature. Ce dernier ensemble entre en relation avec différentes parties de plusieurs cellules motrices (fig. 14, a, c, f) ; il se constitue ainsi un entrelacement réticulé sensible représentant le mode d'union entre les différents groupes des cellules sensibles et motrices (fig. 14, f). Il en existe dans les régions céphalique, ventrale et anale. D'autre part, chaque cellule motrice entre généralement en relation, non pas avec une, mais avec plusieurs cellules musculaires auxquelles elle envoie les riches ramifications de ses pro- longements qui aboutissent dans les appareils terminaux. La taille énorme (150 — 200 [jl de diamètre) des cellules motrices de l'Ascaris leur a valu le nom de « cellules géantes ». D'après les caractères tirés de leurs prolongements, ces cellules ont été divisées par Dkineka en 4 types. 1» Premier TYPE (fig 9). Cette cellule molrice montre deux prolongements. XL NOTES ET REVUE un court (d) et un long (n) ; le premier se ramifie tout près du corps cellulaire en un certain nombre de branches terminées en massue (fig. 9, b et fig. 13, r) et qui se mettent en relation avec les entrelace- ments nerveux des cellules sensibles de premier ordre. Le second rela- tivement épais peut atteindre plusieurs centimètres de long ; il va en s'amincissant à mesure qu'il s'éloigne de la cellule. Sur tout son parcours il fournit de petites branches {a) dont les unes, courtes, restent simples Fig. 10. et d'autres, longues, se ramifient; toutes ces branches se terminent ])ar de petits épaississements sur les cellules musculaires. Le long prolon- gement de la cellule se résout finalement lui-même en un certain nombre de branches qui, elles aussi, sont destinées à des muscles. 2° Deuxièmk tvi'e (fig. 10). Cette cellule motrice a trois prolongements: deux courts (rf) et un long(n) ; les deux premiers {d) sont encore ici en Fig. il. relation avec les cellules sensibles de premier ordre ; le troisième (n), se met en iap|)ortaveclescellulesmusculaires, comme chez le premier type. 3" Troisième type (fig. 11). Ici, les deux prolongements sont pourvus de branches latérales. NOTES ET REVUE XLl 4° Quatrième type (fig. d2). Cette cellule a deux lonf; 3'^ d'avoir cru devoir s'oriontei-, au moyen d'une seule NOTES ET REVUE xlix méthode, sans aucun contrôle, tlans l'histologie des Némalodes, si diffé- rente, on le sait, de celle des autres Invertébrés. J'ajoute, pour être juste, que Goldsgiimiih reproche à tort à Dri.xkka d'avoir eu recours à la « mauvaise fixation des tissus par le picrate d'ammonium » ; en fait, Deineka a employé, non le picrate, mais le molybdate d'ammonium, et encore en a-t-il modilié heureusement le procédé de Bethe *. 1 Dans mon (luatriènie et dernier article, j'analyserai le Mémoire récent que fiOLDSCHMiDT a consacFe à l'histologie fine du système nerveux de l'Ascaris (Glia, fibres nerveuses, cellules ganglionnaires) et à la question délicate de l'innervation des muscles chez ce même Néniatode (Festschrift zum sechzigsten Geburtstage Richard Hertwigs. T. Il- 1910). NOTES ET REVUE li TABLE SPÉCIALE DES NOTES ET REVUE 1911. [5]. Tome VII Articles originaux Hallez (P.). — Sur les terminaisons nerveuses dans l'épiderme des Planaires, à propos du travail de E. Botezat et W. Bendl {avec i? fig.), p. xx. Hesse (E.). — Sur le genre Adelea, à propos d'une nouvelle Goccidie des 011- gochètes (avec i fig.)- p. xv. Soulier (A.). — Irrégularités de la segmentation chez Prolulaiavec I fig.), p. xxv. Toi'SENT (E.)- — Sur les affinités des Halichondria et la classification des Halichondrines d'après leur forme larvaire [avec â fig.), p. i). Revues critiques. RouviLLE (E. de). — Le système nerveux de l'Ascaris, d'après les travaux récents (Troisième article) {avec 15 fig.), p. xxviii. Catalogue de la Bibliothèque du Laboratoire Arago Mémoires et volumes isolés {suite). Lettre V (suile), p. xxiii. Lettre W, p. xxiii. Paru le I" Juin 1911. Les directeurs : G. Pruvot et E.-G. Racovitza. Eug. MORIEU Imp.-Grav., 29, Rue Delimbre Paris ixivi — Téléph. : 704-75 ARCHIVES DE ZOOLOGIE EXPÉRIMENTALE ET GÉNÉRALE 5^ Série Tome VII, p. 1 à 641, pL I à XXIV 2 Mai 1911 BIOSPEOLOGICA XIX (1) REVISION DES BATHYSCIINAE (COLÉOPTÈRES SILPHIDES) Morphologie, Distribution géographique, Systématique. PAR Dr R. JEANNEL Boursier de la Fondation Commercy. Laboratoire Arago (Banyuls-sur Mer). TABLE DES MAT/ÈRES Pages Introduction 3 Plan du Travail (p. 3). — Matériaux d'étude (p. 4). — Historique (p. 6). Première partie. — Partie générale 8 Cliapitre I. Morphologie extérieure 8 A. Caractères généraux (p. 8). — B. r*,te (p. 10). — C. Thorax (p. 24). — D. Abdomen (p. 37). — B. Armure génitale mâle (p. 39). — F. Armure géni- tale femelle (p. 51). Chapitre II. Signification et valeur taxonomique des caractères 53 A. Les caractères -paléo génétiqws (p. 54) : a. L'attitude de défense des for- mes lucicoles (p. 54) ; 6. L'appareil optique (p. 57) ; c. Les rudiments des organes du vol (p. 59) ; d. L'appareil métatergal destiné à maintenir la cohé- sion des élytres (p. 60). — B. Les caractères néo génétiques (p. 66) : a. La taille des cavernicoles (p. 66) ; b. La dépigmentation des téguments (p. 67) ; c. Les modifications de la forme du corps chez les cavernicoles (p. 67) ; d. L'allongement des antennes (p. 70) ; f. Les modifications dans la forme des membres (p. 75) ; /. Le développement des organes sensitifs (p. 78). — C. (1) Voir pour Biospeologica I à XVIII, ces Archives, tome VI, VII, VIII et IX, de la 4^ série et tome I, II, IV, V et VI de la 5« série. ARCH. de ZOOL. EXP. et GÊN. — 5' série. — t. VII. — (I). 1 2 Di- R. JEANNEL Les caractères sexuels (p. 80) : a. Les caractères sexuels primaires (p. 80) ; b. Les caractères sexuels secondaires (p. 81). Chapitre III. Les métamorphoses des Bathysciinae 85 A. Caractères généraux des larves (p. 87). — B. La nymphe de Speonomus Belarouzeei Fairm. (p. 94). — C. Essai de groupement systématique des larves connues { i. 95). Chapitre IV. Considérations générales sur la distribution géographique DES Bathysciinae ^"' A. L'aire de distribution des Bathysciinae en général (p. 10"). — B. La disper- sion des formes lucicoles (p. UO) : a. Le centre de dispersion des Bathysciinae (p. 112) : b. Les migrations des formes lucicoles (p. U;:) ; c. Epoque de la migra- tion des formes lucicoles et du début de la colonisation des grottes (p. 115). — C. Modes de répartition des Cavernicoles (p. 117) : a. L'isolement des colonies cavernicoles pst absolu (p. 117) ; b. Les aires de répartition des espèces caver- nicole? (p. 121): espèces à grandes aires de répartition (p. 121) et espèces loca- lisées par vallées (p. 123). Chapitre V. Répartition des Bathy ciinae dans l'Europe orientale 126 A. Région des Carpathes (p. 127). — B. Région du Balkan (p. 129). — C. Région des Ka'^s adriatiques (p. 129) : a. Généralités (p. 129) ; b. L'oro-hydrogra- phie des Karsts adriatiques (p. 134) ; c. Répartition spéciale des divers gen- res (p. 136). Chapitre VI. Répartition des Bathysciinae dans l'Europe occidentale 151 A. Région tyrrhénienne (p. 152). — B. Région des Alpes françaises (p. 156). — C. Région des Cévennes (p. 15'). — D. Région pyrénéenne (p. 163); a. Les lucicoles (p. 165) : b. Les cavernicoles (p. 166), genre Sponeomus (p. 166) et autres genres (p. 174). — E. Région du versant atlantique de l'Espagne (p. 179). — F. Région de la chaîne catalane (p. 183). Chapitre VII. Conclusions sur la Morphologie et la Distribution géogra- phique DES Bathysciinae 1 85 Deuxième partie. — Systématique des Bathysciinae 191 I. — Tribu Euryscapiti 196 A. Genres isolés (p. 200). — B. Série phylétique de Spelaeochlamys (p. 289). — C. Série phyl. de Speocharis (p. 295). — D. Série phyl. de Speonomus (p. 319). — E. Série phyl. de Diaprysius (p. 381). — F. Série phyl. de Cyto- dromus (p. 392) . II. Tribu Gynomorphi 403 A. Genres isolés (p. 409). — B. Série phyl. de Hexaurus (p. 421). — C. Série phyl. d'Aphaobius (p. 424). — D. Série phyl. de Speonesiotes (p. 439). — E. Série phyl. de Leonhardella {p. 451). — F. Série phyl. de Plioleuonopsis (p. 461). III. Tribu Brachys apiti ■t^S A. Série phyl. de Drimeotus (p. 471). — B. Série phyl. de Sophrochaeta (p. 486). — C. Série phyl. de Apholeuonus (p. 490). — D. Série phyl. de Leptodirus (p. 520). IV. Tribu Antroherpona 538 V. Species irœertae sedis 560 VI. Nomina nuda 567 Index alphabétique des noms de genres et d'espèces décrits ou cités dans ce TRAVAIL 568 Enumération des grottes D'Europe habitées par des Bathysciinae 572 Index bibliographique ^05 Explication des planches 625 REVISION DES BATHYSCIINAE 3 INTRODUCTION Les Bathysciinae sont ce groupe bien limité de la famille des Siîphidae qui renferme toutes les formes cavernicoles d'Eu- rope (1). Leur nombre et leur variété sont très considérables et la facilité que l'on trouve plus grande chez ces animaux que chez d'autres pour déterminer les aires de répartition des espè- ces et pour découvrir les conditions dans lesquelles ces espèces ont évolué, les connaissances que nous possédons sur la paléo- géographie des régions qu'elles habitent et la possibilité de reconstituer l'histoire physique des grottes elles-mêmes, toutes ces raisons m'ont fait penser qu'une étude approfondie de ce petit groupe de Silphides pourrait peut-être aider à éclairer les problèmes de la transformation des espèces. Le travail que je présente ici n'a pas la prétention d'être complet et bien des points intéressants de l'histoire de Bathys- ciinae ont été laissés de côté. C'est ainsi que l'étude histologique de la régression de l'œil ou celle des organes sensoriels des anten- nes mériterait d'être faite, que des recherches anatomiques et physiologiques sur ces animaux seraient fécondes en résul- tats. Mais je n'ai pas cru devoir les entreprendre ici, le travail que je m'étais proposé étant avant tout une étude de Zoogéo- graphie. Ce mémoire est divisé en deux parties distinctes. Dans la première, partie générale, j'ai entrepris l'étude raisonnée des caractères anatomiques des Bathysciinae et de leur signification phylogénique, puis, en expliquant la distribution géographique des espèces, j'ai cherché à reconstituer l'histoire de leur immigra- tion dans les cavernes. Dans la deuxième partie, systématique, j'ai placé la Revision taxonomique du groupe. Sans classifications naturelles en effet (1) On a coutume de désigner couramment les Bathysciinae par les termes de « Silphides caver- nicoles » ou bien encore « Silpiiides aveugles », mais ces termes sont inexacts, car d'une part les Bathysciinae comprennent beaucoup de non cavernicoles et d'autre part ils renferment un cer- tain nombre d'espèces pourvues d'yeux rudimentaires. 4 Ui R. JEANNEL il est impossible d'aborder aucune étude zoogéographique. Je me suis déjà expliqué dans un mémoire précédent (1910 /) sur ce qu'il fallait penser de l'ancienne Systématique des « Silpliides cavernicoles »; j'avais même posé déjà les bases de nouveaux groupements. Mais il était nécessaire de donner plus de développement à cet essai et de compléter les brefs tableaux des genres déjà publiés par la description de toutes leurs espèces. Qu'on veuille donc bien me pardonner la suite fasti- dieuse de descriptions qui termine ce mémoire, car c'est la base indispensable sur laquelle repose tout mon travail. Les matériaux d'étude que j'ai eus entre les mains provien- nent de plusieurs sources. C'est tout d'abord notre collection de Biospeologica. Depuis 1905 nous avons, E. G. Racovitza et moi, recueilli des ani- maux cavernicoles dans 298 grottes (1) dont 118 nous ont fourni deg Batliysciinae. En plus de cette collection Biospeologica j'ai pu réunir, grâce à la libéralité de nombreux confrères, une collection renfer- mant 246 formes diverses de Bathysciinae, sur 295 connues actuellement. Dans la mesure du possible je me suis efforcé d'avoir ce matériel en deux séries, l'une formée d'exemplaires secs, préparés suivant les méthodes entomologiques ordinaires, l'autre comprenant des spécimens conservés dans l'alcool à 70° et destinés aux recherches anatomiques (2). Enfin j'ai abondamment puisé des renseignements dans les diverses collections et je citerai les suivantes parmi les plus riches en Bathysciinae et celles où j'ai le plus trouvé d'indica- tions. (1) C'est le chiffre atteint le l»' novemlire 1910. Nous avons publié les descriptions des 220 premières grottes dans trois séries d' « Énumérations de grottes visitées », formant les Biospeo- loqicn II, VI et XVI (Jeannel et Racovitza, 1937, 1908 et 1910). Les grottes n" 221-298 seront publiées ultérieurement dans une quatrième série d' « Énumération; », en préparation. (2) Toutes mes dissections ont été faites sjus l'eau à la l>upe binoculiire de Zeiss. Pour mes préparations microscopiques de pièces chitineuses, appendices buccaux ou organes copul iteurs mâles, j'empl)ie la méthode très simple et rapide du montage direct sur lame dans la gélatine- glycérine de Kaiser, après traitement des pièces pendant 24 heures par la potasse. Les prépa- rations d'organes copulateurs de Bathysciiiwe ainsi obtenues peuvent être examinées aux plus forts grossissements. REVISION DES BATHYSCIINAE 5 Tout d'abord celle de M. A. Grouvelle, que cet aimable con- frère m'a généreusement communiquée en totalité. M. A. Grou- velle possède en particulier la première collection Reitter (1881-1890) qu'il a acquise récemment. J'ai pu étudier de la sorte les types des très nombreuses espèces décrites par Reitter et en particulier toute une série d'exemplaires uniques comme Sciaphyes sihiricus (Reitt.), Bathysciola Fausti . (Reitt.), Bathyscia thessalica Reitt., Pholevonella kerkyrana (Reitt.), Sophrochaeta Merkli (Friv.), et S. Reitteri (Friv.), Protobra- charthron Reitteri (Apf.), etc. C'est une chance inespérée d'avoir pu connaître ces espèces et j'exprime ici toute ma gratitude à M. A. Grouvelle de les avoir mises à ma disposition. Au Muséum d'Histoire naturelle de Paris j'ai passé en revue avec grand soin les collections S. de Marseul, G. Schauf uss et L. Fairmaire; à la Société entomologique de France les collections Aube et Cli. Brisout de Barneville. Parmi les collections particulières j'ai pu examiner en détail celles de MM. Abeille de Perrin, L. Bedel, A. Léveillé, P. Nadar et enfin, chez M. René Oberthiir, les collections Damry, Peragallo, de Mniszech, Marquet et Gavoy. Enfin je dois adresser ici mes plus sincères remerciements à tous ceux qui ont bien voulu m'aider par leurs communica- tions ; ce sont d'abord M. L. Ganglbauer, directeur de K. K. Naturhistorisches Hofmuseum de Vienne, dont l'inépui- sable obligeance m'a fait profiter des riches matériaux dont il a la garde, M. I. Bolivar, directeur du Museo de Ciencias naturales de Madrid, qui a bien voulu me confier les types de Uhagon conservés dans les collections du Musée ; ce sont encore les nombreux confrères qui ont daigné me soumettre le résultat de leurs explorations souterraines, MM. A. Dodero, de Gênes, H. Krauss et H. F.Neumann, de Graz, V. Apfelbeck, de Sarajevo et, en France, MM. A. Argod-Vallon, H. Breuil, R. de Borde, A. Chobaut, Ch. Fagniez, P. dePeyerimhofï, V.Piraud, L. Puel, H. Sicard. 6 D"- R. JEANNEL C'est en 1831 que l'attention des zoologistes a été attirée pour la première fois sur la faune cavernicole terrestre, lors de la découverte du Lejjtodirus Hohenwarti Schmidt par le comte F. von Hohenwart dans la grotte d'Adelsberg. Depuis cette date les recherches biospéologiques ont été menées partout avec activité et nombreux sont les travaux parus sur les Sil- phides cavernicoles. Je me contenterai seulement de passer en revue ici les principaux, ceux qui marquent les étapes du pro- grès de nos connaissances. Bien peu d' ailleurs traitent d'autre chose que de la Systématique. Le premier travail important sur les Silphides des cavernes est celui de J. C. Schiôdte (1849, p. 16), qui donne une excel- lente étude de Leptodirus Hohenwarti Schmidt {Stagohius troglodytes Schiôdte) et la diagnose du genre Bathyscia. Ce mémoire aurait dû être la base de toute la Systématique des Bathysciinae ; malheureusement ce n'est que 30 années plus tard que la validité du genre Bathyscia a été reconnue et j'ai montré (1910 /, "p. 4) que la mauvaise interprétation qui en avait été faite a été la cause d'une incroyable confusion. Après les découvertes de F. Schmidt, L. Miller, R. von Khevenhûller, en Carniole et de L. Miller et J. Frivaldszky en Hongrie, C. Schaufuss (1861, p. 23) propose une classifica- tion des Silphides cavernicoles basée sur la dilatation des tarses; mais ses genres, établis sur des caractères imaginaires, ont été rejetés avec juste raison. En 1872, E. Abeille de Perrin fournit la première impor- tante contribution à la faune cavernicole des Pyrénées. Avec F. C. de Saulcy, dans son « Etude sur les Coléoptères caverni- coles» (1872, p. 17), il donne de brèves diagnoses des espèces recueilhes en 1869-70 par hu-même, H. de Bonvouloir et Ehlers dans l'Ariège. La même année Ch. P. de la Brûlerie (1872, p. 443) décrit sept autres espèces nouvelles des Pyrénées, mais, ce qui vaut mieux, il examine avec soin les conditions d'existence des animaux cavernicoles ; il signale le premier les particula- REVISION DES BATHYSCIINAE 7 rites de la distribution géographique des espèces, le peu d'étendue de leurs aires de répartition et l'isolement absolu des colonies ; enfin, il arrive à cette conclusion, que le grand nombre et la diversité des formes cavernicoles doit être le résultat « des différences dans les conditions de la vie, plus « accentuées pour la population des diverses grottes que pour « celles des différents points de la surface du sol, et de l'iso- (( lement absolu de ces petits mondes hypogés entre eux. » L. Bedel et E. Simon (1875) publient une liste des Articulés cavernicoles d'Europe ; ils donnent un relevé précieux de tou- tes les indications fauniques publiées avant eux et déjà ces auteurs attirent l'attention sur l'état de confusion où se trouve la systématique des Silphides cavernicoles « qui, disent-ils, « mériteraient peut-être une Revision générale » ! Mais personne n'entreprend cette Revision. Cependant G. H. Horn (1880, p. 251) a le mérite d'avoir le premier reconnu l'indépendance phylogénique des Silphides cavernicoles d'Europe. Il montre qu'il faut les séparer de VAdelojys américain ; il restaure pour eux le genre Bathyscia de Schi dte et définit le groupe des Bathysciae tel qu'il est encore admis aujourd'hui. G. Joseph (1872, 1880 et 1882) apporte un très grand nombre de renseignements sur les grottes de Carniole et sur leur faune ; mais les déterminations de cet auteur sont trop souvent sujettes à caution pour qu'on puisse utiliser sans contrôle ses indications fauniques. E. Reitter (1885, 1886, p. 313, 1889, p. 289) publie des tableaux dichotomiques des Bathysciae. De plus il cherche à établir quelques subdivisions dans cette nombreuse tribu ; mais les groupements qu'il propose (Leptoderites, Oryotites, Pholeuones, Bathysciites) sont malheureusement étabUs sur des caractères de convergence et il ne trouve rien de mieux pour classer les espèces dans le grand genre Bathyscia que de les grouper par patries. La classification de Reitter est adoptée par L. Ganglbauer 8 Dr R. JEANNEL (1899, p. 75) dans son remarquable ouvrage « die K'ifer von Mitteleuropa » ; cet auteur pour la première fois donne d'excel- lentes descriptions des genres et des espèces et découvre un grand nombre de très bons caractères taxonomiques. Dans ces dernières années enfin il n'est paru aucune étude d'ensemble sur les Silpliides cavernicoles, mais d'activés recher- ches dans la péninsule balkanique ont eu pour résultat la publi- cation d'un grand nombre de descriptions isolées par V. Apfel- beck, E. Reitter, J. Millier, etc. Mais toujours ces auteurs se • sont contentés de la classification artificielle établie par Reit- ter, aucun d'eux n'a cherché à séparer les caractères adaptatifs des caractères de filiation. Aucune description par exemple ne fait seulement mention de l'organe copulateur mâle (sauf cependant celles des quatre Spelaeobates par J. Miiller). Per- sonne enfin n'a porté attention à la distribution des espèces. Aussi ai- je fait paraître récemment (1910 /, p. 2) un « Essai d'une nouvelle classification des Silphides cavernicoles » dans lequel j'ai cherché à remplacer les anciens groupements artifi- ciels par des groupes naturels basés sur des caractères de filiation et présentant des distributions continues. J'ai de la sorte posé les bases de la Revision des Bathysciinae que je présente aujourd'hui dans ce mémoire. PREMIERE PARTIE CHAPITRE I Morphologie extérieure. A. CARACTÈRES GÉNÉRAUX. Taille. — Le plus petit de tous les Bathysciinae {Sciaphyes sibiricus Reitt.) a 0,8 mm. de longueur ; le plus grand {Antro- herpon Apfelbecki J. Mûll.) mesure 8,5 mm. Les lucicoles sont toujours de petite taille et le plus grand d'entre eux {Adelop- sella bosnica Reitt.) ne dépasse guère 2,5 mm. de long. La taille REVISION DES BATHYSCIINAE 9 des cavernicoles varie de 2 à 8 mm. et nous verrons dans le chapitre suivant que c'est une règle que la taille est d'autant plus grande qu'il existe plus de caractères d'adaptation à la vie dans les grottes. Les Spelaeobates, qui sont très modifiés et de petite taille, font exception, mais ce sont des types insulaires (îles de l'Adriatique) et on sait combien il est fré- quent de trouver une taille moindre aux espèces spéciales aux îles qu'à leurs proches parents continentaux. Coloration. — Elle varie du testacé pâle à un brun ferrugi- neux foncé, en passant par toute une échelle de teintes de la façon suivante : testacé pâle, testacé, brun testacé, testacé rou- geâtre, brun rougeâtre, brun ferrugineux. Cette coloration n'est pas pigmentaire ; il n'existe aucun pigment figuré dans les téguments et la couleur testacée est due à la coloration diffuse spéciale à la chitine. Ses variations ne tiennent qu'à une plus ou moins grande épaisseur des couches de chitine. On peut signaler comme colorations exceptionnelles la cou- leur foncée presque noire du. prothorax et de la tête de Lepto- diriis Hohenwarti Schm. due à une épaisseur extraordinaire du tégument et la coloration brun ferrugineux mat très foncé des Phacomorphus. Sculpture. — Le tégument porte presque toujours des points plus ou moins profonds, plus ou moins serrés, disposés de façon plus ou moins réguHère. Ces points sont en général bien plus fins et moins serrés sur la tête et le prothorax que sur les élytres ; ils peuvent même dans certains cas devenir si petits que le tégument paraît fisse et très briUant {Leptodirus, Parabathyscia Grouvelhi Ab., Bathysciola lapidicola Saulcy). Les points sont très souvent alignés irrégulièrement en tra- vers et râpeux, et leur confiuence produit des strioles transver- sales. Toutes les transitions s'observent entre la ponctuation râpeuse et diffuse d'un Bathysciola Aubei Kiesw. jusqu'aux strioles transversales bien régulières d'un B. Schiôdtei Kiesw. Bien différentes des strioles qui couvrent tout le corps des Ptomaphagini, celles des Bathysciinae sont à peu près perpendi- 10 T)r R. JEANNEL culaires à la suture et non obliques ; elles font défaut sur la tête et le prothorax. Dans certaines tribus {Brachyscapiti , Antro- herpona) les points n'ont aucune tendance à s'aligner en tra- vers. Enfin chez beaucoup de Cavernicoles le tégument est alutacé entre les points ou les strioles, c'est-à-dire couvert d'une réticu- lation superficielle microscopique. PuBESCENCE. — Les téguments sont presque toujours cou- verts de poils dorés, très courts, couchés, dirigés en arrière. Cependant ils sont glabres, ou apparemment tels, chez Apho- leuonus et Leptodirus. Chez de nombreux Bathysciola et autres genres lucicoles, il existe sur les élytres quelques petites soies dressées le long du bord externe. Ces poils dressés disparaissent toujours chez les Cavernicoles, sauf chez Anillocharis, Pholeuonopsis et quelques Antroherpon où ils s'h3rpertrophient d'une façon démesurée. La pubescence est encore anormale chez les Diaprysius et les Speonomites, où elle est redressée à 45° sur tout le corps et chez les Drimeotus, où elle est très longue et forme sur le bord marginal des élytres une véritable frange de poils. B. TÊTE. La tête est arrondie, à peu près aussi longue que large, chez les lucicoles et beaucoup de cavernicoles, mais elle s'allonge notablement chez les espèces de forme grêle au point de devenir trois fois aussi longue que large (Antroherpon). Chez toutes les espèces à prothorax large (eauf Sciaphyes sihiricus Reitt.) la tête est rétractile et s'insère obliquement sur le sommet du prothorax. Chez les autres son insertion devient terminale et se fait dans l'axe du corps. La tête comprend le crâne et ses appendices. Crâne. — La face dorsale du crâne est formée par l'épicrâne REVISION DES BATHYSCIINAE II et le postépistome soudés sans aucune trace apparente de suture. Chez les espèces à tête rétractile il existe en travers de la région postérieure du crâne une carène occipitale qui isole en arrière du vertex une région articulaire, occipitale. Latéralement cette carène aboutit à deux angles trièdres saillants sur les côtés m(/ mj:-. t^%^ j. m.. J-- FiG. I. Tête de Speonomus pyrenaeus Lesp., face dorsale, x 68. l., labre ; e., épistome ; /., froct ; c. o.. carène occipitale. FiG. II. Tête de Speonomus pyrenaeus Lesp., face ventrale, x 68. md., mandibule; mx., maxille ; l.'i.. lèvre inférieure ; m., mentum ; s. m., sub- mentum; g., gula ; /., joues ; p. ?., pièces jugulaires. de la tête et dont la face antérieure porte l'œil, lorsqu'il existe ; ce sont les angles temporaux. Le vertex et le front se trouvent ainsi limités en arrière par la carène occipitale, en avant par la suture qui sépare le front de l'épistome, latéralement par les angles temporaux et en avant d'eux par une carène latérale arquée, concave en dehors, qui s'étend des angles temporaux à la base des mandibules et sépare le front des joues (fig. i). Les joues sont concaves et donnent insertion en arrière aux antennes. 12 D^ R. JEANNEL Chez les espèces à tête non rétractile les régions du crâne sont moins bien limitées. Sur le crâne d'un Antroherpon par exemple (fig. m), il n'existe plus trace de carène occipitale ou d'angles temporaux, les joues sont convexes et séparées du front par un mince trait^foncé qui répond à la carène laté- ..S TTL.. Fig. III. Tête de Atitroherpon cylindrieolle Apf., face dorsale, x 40. L, labre ; e., épistome ; /..front ; /., joues, Fig. IV. T?te de Antroherpon cylindrieolle Apf., face ventrale, x 40. md., mandibule ; mx., maxille ; 1. 1., lèvre inférieure ; m., mentuni ; sot., submentum ; g., gula; /., joues; p. j., pièces jugulaires. raie. Quant à l'insertion des antennes, elle se fait de façon variable, dans des fossettes ou en surface, sur le tiers moyen ou sur le quart postérieur de la tête. Jj^ épistome ou clypeus est trapézoïde, deux fois aussi large que long ; sa grande base s'articule avec le front, sa petite base porte le labre. La face ventrale du crâne montre sur la ligne médiane REVISION DES BATHYSCIINAE 13 une pièce basilaire ou gula, presque aussi large que longue chez un Speonomus (fig. ii), étroite et très allongée chez un Ajitroherpon (fig. iv). En arrière la pièce basilaire forme la bordure du trou occipital, latéralement elle est séparée des Joues par un profond sillon, en avant elle donne inser- tion à la pièce prébasilaire ou suhmentum. Cette pièce est grossièrement quadrangu- laire, son bord antérieur s'articule avec le mentum et ses côtés concourent à former avec le bord antérieur des joues la cavité articulaire du cardo de la maxille. Le trou occipital est situé dans l'axe du crâne (crâne acrotrème de Berlese) et est cir- conscrit par la pièce basilaire et la région occipitale. En avant le crâne est largement ouvert pour recevoir l'insertion des pièces buccales. Œil. — Les yeux n'existent que chez un petit nombre d'espèces appartenant aux genres Adelopsella, Phaneropella et Bathysciola (groupe du Peyroni). Chez tous les autres Bathysciinae actuellement connus il n'existe pas trace d'appareil optique externe et Ch. Lespès (1868, p. 63) a montré que, chez Speonormis pyrenaeus Lesp. et chez AntrocharisQuerilhaciïjBSF., le nerf optique et même les gan- glions optiques n'existaient pas. L'œil d'un Bathysciinae est situé sur la face antérieure de l'angle temporal, près du sommet de cet angle (voy. pi. III, Fio. V. Antenne gauche de Parabathyscia Spagnoloi Fairm., cf , X 56. Fio VI. Septième article de l'an- tenne droite de Bathysciola sil- vestris Motscli., coupe longitu- dinale, X 740. V. 0., vésicule olfactive ; c. o., canal olfactif. 14 Dr R. JEANNEL c.o-. y a FiG. VII. Septième article de l'antenne droite de Paraba. thyscia Spagnoloi Fairra., coupe longitudinale, x 312. V. o., vésicule olfactive ; c. 0., canal olfactif. fig. 85). Il est toujours invisible à la face dorsale de la tête. L'œil des Catops occupant toute la région du crâne qui correspond aux angles temporaux, l'œil des Bathijs- ciinae nous apparaît comme très réduit et homologue à la partie antérieure de l'œil d'un Catops. J'examinerai dans le chapitre sui- vant la façon dont s'est faite la ré- gression de l'appareil optique et sa valeur phylogéné tique. Antennes. — Les antennes s'insè- rent sur les joues vers le tiers moyen de la tête ; toutefois chez les Antroherpona l'insertion des antennes se trouve repor- tée dans le quart postérieur par suite d'un allongement dé- mesuré de toute la partie anté- rieure préantennaire de la tête. Les antennes sont formées de 11 articles , tous pubescents ; les poils qui les recouvrent sont de deux sortes : les uns, très courts et couchés, occupent toute la sur- face des articles ; les autres, longs et redressés, forment une cou- ronne autour de leur extrémité apicale. La longueur des antennes est très variable : atteignant à peine les angles postérieurs du protho- rax chez les lucicoles, elles peuvent être aussi longues ou même plus longues que le corps chez les cavernicoles. Il n'existe c ff \' cr FiG. yiU. Septième article de l'antenne droite de Sophrochrieta insignis Friv., coupe longitudinale, x 312. V. 0., vésicule olfactive; c. o., canal olfactif. REVISION DES BATHYSCIINAE 15 aucune corrélation absolue entre la longueur des antennes et l'amincissement du corps. L'antenne des Bathysciinae est une antenne du type clavi- forme, mais avec une massue très allongée. D'autre part les deux premiers articles sont toujours plus épais et souvent plus longs que les suivants, de façon qu'il y a lieu de distinguer dans cette antenne : F les deux articles basaux ; 2° le funicule, formé de 4 articles ; 3° la massue, de 5 articles. Les deux premiers articles sont en général invariables dans leur forme; ils ne prennent pas part à l'allongement de l'antenne chez les cavernicoles, sauf dans la tribu des Brachyscapiti, Les articles du funicule sont chez les lucicoles très petits, étroits et très courts. Mais ils s'allongent chez les cavernicoles ou même s'épaisissent dans certains cas (Speonomus, Trocharanis). La massue est interrompue, c'est- à-dire que l'article viii reste toujours petit et grêle. Elle est plus ou moins épaisse : très épaisse chez Sciaphyes, à peine discernable chez bien des caver- nicoles dont les articles vu, ix, x et XI, très allongés, sont à peine épaissis à leur sommet {Leptodirus, Antroherpon). Les antennes sont par excellence des organes sensibles ; les poils dressés des articles terminaux sont certainement le siège du toucher et l'article vu renferme un organe spécial qui est vraisemblablement un organe olfactif. Hamann (1898, p. 529) a décrit sans les figurer des « fosses olfactives » situées dans les articles ii, m et v de l'antenne de Hohenwartia FiG. IX. Articles six, sept et huit de l'antenne drjite de Paraba- thyscia Spagnoloi Fairm., o", face dorsale. t. s., tubercules sensitifs. 16 Dr R. JEANNEL m. FIG. X. Labre et épipharynx de Speonomus BoHvari Escal., x 193. l. m., labre membraneux ; o. fj. e., organe gustatif épipharyngien. Freyeri Mill., Perrinia Kiesenwetteri Dieck et de Lepto- dirus Hohenwarti ScHMiDT . Je me suis déjà expliqué sur ce qu'il fallait penser de ce travail (1908, p. 291). n n'existe aucune « fosse olfactive « dans les articles ii, III et V des an- tennes d'aucun Sil- phide, mais on trou- ve seulement un organe vésiculeux impair dans l'arti- cle VII toujours plus épais que les autres. Cette vésicule est creuse et communique librement avec l'extérieur par un con- duit plus ou moins long, ou- vert dans la gouttière pé- riarticulaire de la face api- cale de l'article vu, à sa partie interne et ventrale (fig. vi). L'étroitesse normale de l'article viii favorise le fonctionnement de cette vé- sicule olfactive, qui n'existe que dans les antennes à massue interrompue. Sur la paroi cliitineuse de cette vésicule sont délimi- tés un certain nombre de champs ou plaques hexagonaux perforés à leur centre ; par m. Fia. XI. Mandibule droite de Speodiaetus gallo- provincialis Fairm., face dorsale, x 104. m, niola. REVISION DES BATHYSCIINAE 17 Fio. XII. Papilles gustatives de la l'ace dorsale dea mandibules de Speodiaetus gallo- prnvinciatis Fairm., X 1450. chacun de ces orifices un bâtonnet sensoriel fait saillie dans la cavité et chaque bâtonnet est en rapport avec une cellule nerveuse à la face externe de la vésicule. Ces plaques hexagonales sont au nombre de 8 à 10 chez Bathysciola silvestris MoTSCH., mais chez les cavernicoles elles se multiplient considérablement (fig. vu et viii). Labre et epipharynx. — Le labre (fig. x) est la pièce chitineuse étroite cpii s'articule avec le bord antérieur de l'épistome. Il com- prend une partie sclériflée à bord antérieur con- cave, à surface dorsale ponctuée et hérissée de soies dont six sont très longues et une partie membraneuse, ou labre membraneux, bifide, finement ciliée et pourvue de quelques soies et d'organes gus- tatifs. A la face ventrale du labre est appliqué V epipharynx; c'est une pièce en V ouvert en avant et portant dans son angle un volu- mineux amas fascicule de poils sensoriels {organe gustatif épipharyngien). Sur l'épipha- rynx s'insère la voûte palatine du pharynx. Mandibules. — Les mandibules (fig. xi) ont grossièrement la forme de pyramides triangulaires, avec une base, un sommet, trois faces (dorsale, ventrale et externe), une arête interne ou bord masticateur, deux arêtes externes. La base porte deux condyles et donne insertion aux muscles adducteur et abducteur de la mandibule. La face externe est concave ; la face dorsale est convexe et porte quelques soies et surtout une multi- tude de petits organes gustatifs caliciformes (fig. XII). Le bord masticateur est concave et présente de la base au FiQ. XIII. Poils multi- fides du bord masti- cateur de la mandi- bule de Speodiaetus g a llo p r 0 vi ne i a lis Fairm., x 725. ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÊX. 5« SÉRIE. — T. VIT. (I). 18 Di- R. JEANNEL sommet : une mola plissée, épaisse, puis une expansion lamel- leuse ciliée, puis une frange de poils longs et multifides (fig. xiii). Le sommet de la mandibule est arqué en dedans et bifide; la pointe terminale ou principale porte en général quelques créne- lures sur son bord interne, la pointe accessoire est simple et dirigée en dedans. Il est rare que les deux mandibules soient rigoureusement semblables. La droite est d'habitude plus volumineuse que la gauche et sa pointe principale porte un plus grand nombre de crénelures. Ces crénelures sont d'ailleurs en nombre très varia- ble ; on en trouve : 2 à droite, 0 à gauche chez Sophrochaeta insignis Friv. 2 à droite, 2 à gauche chez Speodiaetus galloproçincialis Fairm. 3 à droite, 2 à gauche chez Speocharis Cisnerosi Perez-Arc. 3 à droite, 3 à gauche chez Leonhardella angulicollis Reitt. 3 à droite, 2 à gauche chez Bathysciella Jeanneli Ab. 2 à droite, 1 à gauche chez Adelopsella bosnica Reitt. 3 à droite, 3 à gauche chez Speonomus Bolivari Escal. 4 à droite, 3 à gauche chez Antroherpon cylindricolle App. Ces dispositions sont d'ailleurs très variables ; elles ne peu- vent en tous cas être d'aucun secours pour la systématique. MÂCHOIRES. — Elles sont très peu variables chez les Bailiys- ciinae, et j'en ai figuré deux types aussi différents que possible : Fig. XIV. Sommet des mandibules de Sophrochaeta insignis Friv., x 150. celle de Speodiaetus galloprovincialis Fairm. (fig. xvi) et celle d^ Antroherpon cylindricolle Apf. (fig. xvii). La mâchoire comprend une pièce articulaire ou cardo, un stipe, deux lames et un palpe. REVISION DES BATHYSCIINAE 19 Le cardo est triangulaire ou ovalaire et s'insère transversa- lement entre le submentum et le bord antérieur de la joue. il FiG. XV. Sommet des mandibules de Leotihardella angulicollis Reitt., x 150. Au cardo fait suite à angle droit le stipe placé parallèlement à l'axe de la tête. Sa forme est allongée, aplatie ; sa face supérieure est appliquée contre la face ventrale de la man- dibule, sa face inférieure présente une longue su- ture oblique et donne insertion, en avant et en dehors, à un petit article palpigère écailleux. Le bord interne du stipe porte la lame interne ou lacinia et son sommet porte la lame externe ou galea. La lacinia, lame in- terne ou intermaxillaire, est arquée en dedans ; son bord externe est épais, son sommet se termine en bec crochu ; son bord masticateur est mince et forme une expansion plus ou moins haute et couverte de dents ou de fines soies. La lame externe est une baguette formée de deux articles soudés, mais nettement discernables, la suhgalea et la galea. FiQ. XVI. Maxille gauche de Speodiaefus gcillopro vincialis Fairm., face ventrale, x 104. l. e., lobe externe ; /. i., lobe interne ; p. m., palpe maxillaire. 20 Dr R. JEANNEL m. l. t. Sa forme est cylindrique et renflée à son extrémité en une mas- sue hérissée d'une multitude de petites soies sensorielles à extrémité boutonnée. Chez les Euryscapiti les deux lames de la mâchoire sont peu différentes de longueur; chez les Antroherpona la lame externe s'allonge et devient bien plus longue que la lame interne. Le palpe maxillaire est formé de trois articles, sans compter le petit palpigère du stipe. L'article I est grêle, arqué, un peu plus épais au sommet qu'à la base ; l'article il est fusiforme, épais, aussi long que l'article i ; l'ar- ticle III est conique, toujours plus court que l'article il et plus grêle que lui. En général l'ar- ticle III est aussi long que les deux tiers du précédent ; mais il est en forme d'alêne et à peine aussi long que le tiers de l'article Ii chez les Speocharis et les Drimeo- tus, épais et presque aussi long que l'article ii chez les Antroher- pon. Ces différences n'ont aucune valeur taxonomique. Labium. — Le labium (fig. xviii) est formé d'une pièce im- paire ou lèvre inférieure, d'une languette et de deux palpes labiaux. La lèvre inférieure cor- respond à l'union de deux pièces dont la suture n'est visible que sur le côtés ; elle a la forme d'un trapèze à grande base postérieure ; sa face externe est ponctuée et porte quelques soies, sa face interne donne insertion aux palpes labiaux et à la languette. La languette ou ligula comprend un petit osselet médian et Fig. XVII. Maxille gauche de Antroher- pon cylindricolle Apf., face ventrale, X 72. l. e., lobe externe; l. i., lobe in- terne ; p. m., palpe maxillaire. REVISION DES BATHYSCIINAE 21 une grande expansion membraneuse qui forme le pourtour inférieur de l'orifice buccal ; cette languette membraneuse est hérissée de soies sur sa face buccale et ces soies sont beau- coup plus abondantes et fasciculées sur la ligne médiane où elles constituent un organe gustatif labial. Les 'palpes labiaux sont formés de trois articles portés sur un palpigère (fig. xix). Ce palpigère est variable ; court et caché derrière la lèvre inférieure chez les Speonomus ou les Speocharis et en géné- ral chez toutes les es- pèces à tête courte et rétractile, il est allon- gé, plus long que le premier article du palpe chez les espèces à tête allongée comme les Antroherpon, de fa- çon que chez eux le palpe labial semble formé de quatre arti- cles au lieu de trois. La base du palpigère s'étale en une sorte de lame qui sert de squelette à la base de la languette. Les trois articles du palpe labial sont en général décroissants de longueur et d'épaisseur ; toutefois les trois articles sont de même longueur chez les Antroherpon et l'article médian est plus court que ses voisins chez les Bathyscia, Drimeotus, Sophro- chaeta et bien d'autres genres. Le sommet aplati du dernier article porte une couronne de petits bâtonnets sensoriels. Hypopharynx. — L'extrémité buccale du pharynx est entou- rée d'une série de pièces chitineuses compliquées qui cons- FiG. XVIII. Labium et hypopharynx de Speodiaetus galloprovincialis Fairm., face ventrale, x 150. /., labium ou lèvre inférieure; p. L, palpe labial ; /. /., lame latérale de l'hypopharynx. 22 Dr R. JEANNEL tituent l'hypopharynx (fig. xx et xxi). Chez les Bathysciinae (1) l'hypopharynx forme un anneau complet de forme irrégu- lière auquel on peut considérer deux moitiés symétric^ues. Chacune comprend une lame latérale (laminula de Verhoefï, voir Berlese, 1909, p. 142) portant diverses apophyses et un appendice articulé. Les lames latérales sont minces en avant et s'épaississent en arrière ; elles occupent sur le pharynx sa face ventrale et ses faces latérales, laissant libre la face dorsale qui se trouve en rapport avec la voûte palatine. En avant les lames en- voient vers la face dorsale deux apophyses (trabécules internes de Verhoefï) qui se soudent l'une à l'autre sur la face dorsale du pharynx, et ferment l'anneau hypopha- ryngien constitué par le bord antérieur des lames. Dans l'angle formé par ces deux trabécules soudés se place un troi- sième amas fascicule de poils sensoriels {organe gustatif hypopharyngien). En arrière les lames latérales se prolon- gent par une apophyse postérieure (lame poststomachique ou postorale de Ver- hoefï) sur laquelle s'insèrent les parois du pharynx membraneux et qui porte en dehors deux petites épines servant de soutien à l'orifice pha- ryngien des conduits salivaires. Enfin les lames hypopharyngiennes portent de chaque côté une pièce qui s'articule sur une facette du bord dorsal. Cette pièce articulée (fig. xxii), que j'appellerai tige de l'hypopharynx, n'a jamais à ma connaissance été signalée chez aucun Coléoptère. Je la crois homologue des styles hypopharyngiens décrits par Fig. XIX. Palpe labial gau- che de Speonomus BoH- vari Escal., face ventrale, X 220. p. p., pièce palpigère. (1) On observe une structure semblable de riiypopharynx chez Choleva cisteloides FrOl. et chez les Catops. 11 me parait bien probable que cet organe, dont les auteurs parlent peu ou point, soit au moins aussi développé chez bien des Coléoptères c£u'il rest chez lus Orthoptères. REVISION DES BATHYSCIINAE 23 Meinert (1881) dans la trompe des Culicides (Packard, 1903, p. 78, fig. 82). Ces tiges de l'hypopharynx des Bathysciinae sont très visiblement formées de deux articles soudés bout à bout ; elles sont aplaties latéralement et on peut leur distinguer une extrémité basale articulaire, une face externe convexe, une face interne creusée en gouttière et abritant près de son extrémité Fig. XX. Hypopharynx de Sophrochaeta insignis rriv.,face dorsale, x 210. t. i., trabécule interne ; /. L, lame latérale ; l.ps., lame poststomachique ; o. y. h., organe gustatlf hypopharyngien. Fia. XXI. Hypopharynx de Sophro- chaeta insignis Friv., face latérale gauche, x 210. t. L, trabécule interne ; l. L, lame latérale ; l. ps., lame posts- tomachique ; ph. , pharynx ; l., la- bium ; o. jjf. ;., organe gustatif labial ; o. g. e., organe gustatif épi- pharyngien ; 0. g. h., organe gus- tatif hypopharyngien ; t. s., trou salivaire. distale un groupe d'organes gustatifs, un bord dorsal et un bord ventral, une extrémité libre ou apicale enfin largement élargie. Le bord ventral, mince, repose sur la lame latérale, Je bord dorsal plus épais donne insertion à une membrane striée qui unit la tige de l'hypopharynx aux branches en V de l'épipharynx. 24 Dr R. JEANNEL Une étude détaillée du pharynx des Silpliides, étude que je ne puis entreprendre ici, conduirait vraisemblablement à homo- loguer ces tiges articulées aux palpes hypopharyngiens do VHemimerus talpoides, c'est-à-dire à les con- sidérer comme des exopodites adaptés à une fonction nouvelle. Cou. — C'est la membrane d'union de la tête et du prothorax. Sur sa face ventrale cette membrane porte deux pièces jugulaires allongées. Leur extrémité antérieure est arrondie et leur pointe postérieure saillante s'applique sur le bord antérieur du proster- num de façon à limiter les mouvements de flexion de la tête sur le prothorax (fîg. xxiii). C. THORAX. FiG. XXII. Style droit Prothorax. — Le prothorax varie beau- de rhypopharynx de i r rn ' i i speonomus Boiimri coup daus sa tormc. Chez un grand nombre Escal., face interne, n \ i • i j • i / r» 7 X 458. d espèces lucicoles et cavernicoles (iSpeocha- ris, Speonomus, Speonesiotes, etc.) le protho- rax est aussi large que les élytres et ses côtés sont régulière- ment arqués, largement explanés pour abriter les pattes anté- rieures. Chez bien des cavernicoles au contraire le prothorax se rétrécit et s'allonge et il est facile de reconstituer, en comparant les divers types actuels de Bathysciinae caver- nicoles, la succession des étapes du rétrécissement évolutif du prothorax. Chez les lucicoles le prothorax est très ample, de façon que ses côtés vus de profil décrivent une courbe à convexité ven- trale ; mais chez les cavernicoles les côtés du prothorax devien- nent moins amples et leurs côtés décrivent une ligne droite {Speodiaetus) ou une ligne courbe à convexité dorsale {Hohen- wartia). REVISION DES BATHYSCIINAE 25 PJ- Chez d'autres {Bathysciella, Adelopidius) la diminution de largeur du prothorax se traduit par une sinuation des côtés avant les angles postérieurs et le prothorax prend la forme dite « campanuliforme ». Un stade plus avancé est marqué par le prothorax étroit, à bords latéraux amincis, soulevés et légèrement échancrés pour recevoir le sommet des fémurs antérieurs trop longs pour être cachés, de façon que les angles postérieurs du pro- thorax sont défiéchis et marqués d'un petit pli longitudinal. Plus évolué est le prothorax des Pholeuon, Antrocharis, Isereus, etc., dont la base est rétrécie, plus étroite que le sommet, de façon que les fémurs viennent se loger dans l'angle dièdre formé par les côtés rétrécis du prothorax et l'épaule des élytres. Enfin c'est chez Leptodirus et Aritroherjmn que l'allonge- ment et le rétrécissement du prothorax atteignent leur maxi- mum ; les bords latéraux ont complètement effacé leur saillie pour faire place à de véritables faces latérales et le prothorax est devenu deux ou ^'^^ trois fois aussi long que large. Au point de vue de sa struc- ture, le protho- rax est formé de pièces tergales , pleurales et sternales, soudées sans qu'il existe trace de sutures entre elles (fig. xxiii). A la face dorsale, le pronotum comprend un disque, deux côtés, un bord antérieur ou sommet, un bord postérieur ou e/^'f s- e.p- Fig. XXIII. Face ventrale du prothorax de Speonomus pyrenaeus Lesp., X 45. p. }., pièce iugulaire \ st \, prosternum ; eps., épisterne prothoracique ; epm., épiiuère prothoracique ; s., suture épisterno-épimérale ; t. a., trou articulaire des hanches antérieures ; e. p., échancrure du bord postérieur du prosternuni. 26 Dr R. JEANNEL base et quatre angles. La base est souvent bisinuée ; les angles postérieurs reposent sur l'angle humerai des élytres et sont fréquemment aigus et saillants. Le disque est rarement fossulé {Bathysciola Auhei-foveicollis Peyer., Diaprysius Sicardi V. May., Oryotus Schmidti Mill.). La face ventrale du prothorax répond au prosternum soudé latéralement aux pièces pleurales. Le prosternum présente au milieu deux surfaces articulaires (cavités coxales antérieures) séparées par une fine carène, anormalement élevée et lamel- leuse chez certains Pholeuonopsis ; ces cavités coxales sont fer- mées. En avant des cavités coxales le prosternum présente une surface libre antérieure qui devient très étendue chez les Leptodirus ou les Antroherpon ; en dehors, le bord du proster- num s'arrête au niveau du trou articulaire situé au fond des cavités coxales ; en arrière le bord postérieur du prosternum est plus ou moins profondément échancré entre les hanches antérieures et cette échancrure ne fait défaut que dans le seul genre Parapropus, où elle est remplacée par un bourrelet sail- lant (fig. 572) Jjépisterne et Vépimère prothoraciques sont intimement soudés en dehors, de sorte qu'il n'existe qu'un vestige de la suture épisterno-épimérale, sous la forme d'une incisure sur le bord externe du trou articulaire de la hanche antérieure. Chez la plupart des -Ba^Ai/scnwae cette incisure est très petite, mais chez les Antroherpon elle est large, semblable à une véri- table fente (planche XXII, fig. 614) et le trochantin de la han- che antérieure apparaît librement entre les deux angles de l'épisterne et de l'épimère écartés. MÉSOTHORAX. — La membrane articulaire promésothoraci- que s'insère du côté du mésothorax sur une sorte de collier articulaire constitué par une pièce intersegmentaire, la clavi- cule, soudée au mésothorax. Ce collier articulaire est très peu développé chez les Diaprysius. Sur la face ventrale, le mésothorax est formé du mésoster- num et des pièces pleurales : épisterne et épimère (fig. xxiv). REVISION DES BATHYSCIINAE 27 ep^. S. Le mésosternimi porte en général sur la ligne médiane une carène élevée et mince et il forme latéralement deux ailes qui se juxtaposent aux épisternes et prennent part à la constitu- tion des cavités coxales intermédiaires. Entre ces cavités coxa- les, bien isolées l'une de l'autre sur la ligne médiane, le mésos- ternum forme une étroite saillie intercoxale qui vient se mettre en rapport avec le bord antérieur du métasternum. Chez les Bathysciinae dont la forme générale est épaisse et trapue, la carène mé- sosternale est élevée et lamelleuse (sauf chez le Sciaphyes) ; elle m s forme un angle plus ou moins arrondi ou denté dont le bord an- térieur tombe sur le mésosternum en ar- rière de la pièce clavi- culaire et dont le bord postérieur ou ventral s'abaisse peu à peu. Les variations de for- me sont fréquentes dans cette carène mé- sosternale, mais il exis- te certains types cons- tants dans chaque groupe naturel. C'est ainsi que la carène des Speonesiotes est toujours très élevée et arrondie, que celle de Speonomus et genres carénés voisins est toujours dentée et présente un bord antérieur épais, que celle des Speocharis et Breuilia forme en arrière un long prolongement qui repose sur la surface du métasternum et simule une carène métasternale. Chez les Bathysciinae de forme grêle, la carène s'abaisse peu à peu, diminue de longueur et finalement disparaît en entier. Bien plus, chez les Parapropus, Leptodirus, Antroherpon, la rn^t- FiG. XXIV. Mésosternum et métasternum de Antrocharis Querilhaci Lesp., x 40. ms., mésosternum : eps,, épisterne mésothora- cique ; epm., épimère mésothoracique ; s., suture méso-métathoracique ; mt., métasternum ; a. t., apophyse intercoxale du métasternum. 28 Dr R. JEANNEL saillie" intercoxale du mésosternum disparaît également, les cavités coxales viennent en contact et se fusionnent de façon que la pointe de la saillie intercoxale ne touche plus le niétas- ternum. Cette disposition est réalisée à l'extrême chez Antro- herpon stenocephalum Apf. (planche XXII, fig. 611). Les épimères et épisternes du mésothorax comprennent chacun deux parties distinctes ; l'une est cachée sous les élytres et s'articule avec les pièces tergales, l'autre est libre à la face ventrale du corps. La partie visible de ces pièces est triangulaire, et on appelle (( sommet » de l'épisterne ou de l'épimère l'angle qui vient se mettre en rapport avec la cavité coxale intermédiaire. Le sommet de l'épisterne ne concourt pas à limiter la circonférence de la cavité coxale, mais le sommet de l'épimère occupe tout son côté externe (fig. xxiv). Normalement chez les Bathysciinae répimère mésothoracique est indépendant des pièces voisines, mais l'épisterne est soudé partiellement aux ailes du mésosternum. La suture sterno- épisternale est entière chez quelques Bathysciola archaïques ; elle est effacée en avant et les pièces sont soudées à ce niveau dans la plupart des genres et ce n'est que chez Antroherpon qu'elle disparaît complètement par suite de la soudure complète du sternum à l'épisterne. Chez Apholeuonus les pièces pleurales du mésothorax sont particulièrement indépendantes et cir- conscrites par des sutures bien développées. La suture épiméro-épisternale, toujours très bien visible et entière, 'disparaît toutefois complètement dans le genre Spelaeo- hates, chez qui l'épimère est anormalement soudé à l'épis- terne. En ce qui concerne sa forme, l'épimère est transverse, plus large que long, chez les Bathysciinae de forme large et épaisse, mais il se rétrécit et s'allonge chez les espèces de forme grêle et allongée, au point de devenir linéaire chez les Leptodirus et les Antroherpon. Quant aux pièces tergales du mésothorax, elles sont repré- sentées par un écusson visible entre les bases des élytres et REVISION DES BATHYSCIINAE 29 formé par la soudure du scutum et du scutellum, prolongés sous les élytres par deux petites pièces postscutellaires(fig.XLii). L'écusson est triangulaire, plus ou moins transverse chez les lucicoles, plus ou moins allongé chez les cavernicoles ; il est très petit, linéaire et dissimulé sous le bord postérieur du pronotum chez Protobracharthron. Enfin il est intéressant de noter la bizarre déformation du mésothorax qui se produit par- fois chez les Antroherpon. Le rétrécissement de l'avant-corps ne porte plus seulement chez ces cavernicoles sur la tête et le prothorax, mais aussi sur le mésothorax au point que chez A. Leo7ihardi Reitt., chez qui cette déformation est la plus prononcée (planche XXII, fig. 617, 618, 619), l'articulation pro- thoracique est portée au bout d'un étroit et très long pédoncule mésothoracique. Ce pédoncule est formé sur la face dorsale par l'écusson allongé, plan, fortement ponctué, sur la face ventrale et sur les côtés par le mésosternum fusionné intimement à la pièce claviculaire et aux épisternes ; les épimères ne prennent pas part à sa formation, mais on voit sur les côtés, entre l'écus- son et le mésosternum une petite pièce Knéaire (bien visible par exemple chez Antroherpon cylindricolle Apf., fig. lui) qui n'est autre que le postscutellum, d'habitude caché sous les élytres, mais devenu libre par suite de la constitution de ce pédoncule. MÉTATHORAX. — Commc le mésothorax, le métathorax comprend des pièces sternales, pleurales et tergales, mais ici les pièces pleurales et tergales sont entièrement cachées par les élytres. Le métasternum forme toute la partie du métathorax visible à la face ventrale du corps entre les hanches intermédiaires et les hanches postérieures. Sa forme est celle d'un trapèze : ses bords latéraux se juxtaposent le long de l'épipleure des élytres au bord de l'épisterne métathoracique ; son bord antérieur est en contact sur la ligne médiane avec la saiUie intercoxale du mésosternum, il forme latéralement le bord postérieur des cavités coxales des pattes intermédiaires, puis se juxtapose en 30 Dr R. JEANNEL dehors d'elles au bord postérieur de l'épimère mésothoracique ; le bord postérieur enfin forme latéralement le rebord antérieur des cavités coxales des pattes postérieures allongées transver- salement, puis constitue sur la ligne médiane une saillie inter- coxale postérieure caractéristique de la sous-famille des Bathysciinae. Étroite chez les Euryscapiti cette saillie est plus développée chez les Brachyscapiti et atteint son maximum d'épaisseur chez Mehadiella dont la sailHe intercoxale est plus large que le métasternum lui-même n'est long sur la ligne médiane. Plan ou régulièrement convexe dans la plupart des cas, le métasternum est parfois caréné sur la ligne médiane et dans ce cas sa carène n'est que la prolongation de la carène mésosternale {Bathyscidms, Speonesiotes). Sous les épipleures des élytres ou bien en dedans d'eux lors- qu'une partie des épisternes est libre {Cytodromus), le bord externe du métasternum se juxtapose à l'épisterne. L'épimère métathoracique est caché sous l'élytre, il est très étroit et son sommet seul arrive au contact de la hanche. Le métanotum ne porte pas d'ailes chez les lucicoles ni chez les cavernicoles. Mais loin de s'atrophier par suite de l'absence d'ailes propres au vol, le métanotum s'est transformé chez les anciens lucicoles en un étrange organe destiné à maintenir la cohésion des élytres. J'étudierai plus loin en détail, avec les organes paléogénétiques, cet appareil métatergal qui a sub- sisté chez quelques muscicoles archaïques et est entré en régression chez les cavernicoles. Il comprend une pièce transversale, lisse, égale, articulée latéralement avec les épisternes métathoraciques, qui corres- pond au métascutum et au métascutellum des espèces ailées. En arrière se voient parfois deux petits rudiments du méta- potscutellum [Speonomus, fig. l) et chez Bathysciola Damryi Ab. il existe entre l'épisterne métathoracique et le métanotum un très petit moignon alaire (voir plus loin et fig. xl). Le bord postérieur du métanotum forme une apophyse très . longue chez les muscicoles, plus courte et plus grêle chez les REVISION DES BATHYSCIINAE 31 cavernicoles et disparaissant même totalement chez les plus modifiés. Cette apophyse est pourvue d'un sillon longitudinal et dorsal dans lequel viennent s'encastrer les deux bords sutu- raux des élytres épaissis en forme de bourrelets et accolés l'un à l'autre. Chez les cavernicoles où cette apophyse dorsale du métanotum est atrophiée, la cohésion des élytres est obtenue différemment, par soudure de leurs bords suturaux. Chez les Antroherpo7i le métanotum n'est représenté que par une étroite bandelette transversale. Élytres. — Les élytres sont amples, convexes, enveloppants. On peut leur considérer une base, deux bords (externe ou mar- ginal, interne ou suturai), trois angles (scutellaire, humerai et apical), deux faces (interne et externe). Les deux bords suturaux ne sont pas seulement juxtaposés, mais bien imbriqués l'un dans l'autre comme tenon et mor- taise. De même que chez la plupart des Coléoptères (Alluaud, 1902, p. 176), l'élytre gauche porte une mortaise dont la lèvre externe est plus longue que la lèvre interne et l'élytre droit forme un tenon qui s'insinue entre les deux lèvres de la mor- taise. Le bord suturai de l'élytre est souvent accompagné d'une strie suturale. Il en existe deux types distincts. Dans certains cas la strie n'est pas parallèle à la suture ; écartée au milieu, elle s'en rapproche légèrement en avant beaucoup en arrière, de façon à lui devenir tangente dans le quart postérieur de l'élytre. Cette strie suturale non parallèle correspond au contour du bourrelet suturai de l'élytre destiné à s'insinuer dans le sillon métatergal. C'est la strie suturale des Baihysciola archaïques, d'Adelopsella, de Phaneropella, des Speocharis, Parabathyscia, Cytodromus, etc. Lorsqu'elle com- mence à disparaître, c'est sa partie antérieure qui s'efface la première. Un autre type de strie suturale est constitué par celle des Speonomus, Troglophyes, etc., parallèle à la suture. Celle-ci est le résultat de la persistance d'une ligne de points le long du 32 Dr R. JEANNEL bord suturai de l'élytre ; c'est une strie d'origine intrinsèque, sans signification paléogénétique. Lorsqu'elle s'efface, c'est sa partie postérieure qui disparaît la première. La partie externe de l'élytre est repliée à la face ventrale du corps ; elle forme Vépipleure, séparé du reste de l'élytre par un rebord saillant, le rebord marginal, qui représente le véritable bord externe. L'épipleure est triangulaire, large en avant, rétréci graduellement en arrière. Le bord libre de l'épipleure (ou bord in- terne) s'avance plus ou moins loin à la face ventrale du corps suivant que celui-ci est plus ou moins convexe. Chez les Cytodromus, il laisse libre une grande partie de l'épisterne du méta- thorax ; chez Leptodirus, il recouvre une grande partie des hanches postérieures et tout l'épimère mésothoracique. Le rebord marginal qui sépare l'épi- pleure de l'élytre, forme, vu de haut, la ligne de contour du corps. D'habitude étroit, il est caché par la voussure des élytres chez les espèces à élytres renflés (série à' Aplioleuonus), il est entièrement visible de la base au sommet de l'élytre chez les espèces déprimées {Speonomus). Chez les Drimeotus, il devient une large gouttière marginale frangée de poils (planche XVII, fig. 475). L'angle humerai des élytres est en général effacé et arrondi. Chez beaucoup de lucicoles [Bathysciotes Hoffmanni Motsch., Pholeuonidius Halbherri Reitt.) il porte une large facette trian- gulaire lisse sur laquelle glissent les angles postérieurs du pro- thorax. L'angle scutellaire ne présente pas de caractères spéciaux. L'angle apical ou sommet varie beaucoup de forme sui- vant les espèces. Parfois tronqué, il est plus souvent arrondi et Fig. XXV. Patte antérieure droite de Batkysciola Diimryi Ab., face ventrale, x 75. h., hanche; tt., trochantin; t., trochanter; /., fémur; H., tibia ; o., onychium. REVISION DES BATHYSOIINAE 33 peut parfois être prolongé en longues saillies divariquées {Spelaeochlamys, Diaprysius). Chez beaucoup d'espèces les élytres sont plus courts que l'abdomen et une partie du pygi- dium dépasse leur sommet [Aphohuonus, Pholeuonopsis) ; chez d'autres le pygidium est entièrement caché {Spelaeodro- mus, Diaprysius, Speonotnus) ; on voit même chez Leptodirus le sommet des élytres dépasser le pygidium chez les mâles et être plus court que lui chez les femelles. La face interne ou inférieure des ély- tres montre très fréquemment des ves- tiges de la sculpture ancestrale, dispa- rue à la face externe. En effet, chez tous les Euryscapiti, on trouve sept lignes de gros points régulièrement alignés à la place des stries ; les 3^ et 4^ lignes de points, puis les 5^ et 6^ s'anas- tomosent à leur extrémité apicale [Bathyscia Aubei- foveicollis Peyer., fig. XLiv). Chez les Apholeuonus, Lep- todirus et genres voisins, au contraire, la ponctuation de la face inférieure est confuse et nullement alignée. La face externe ou supérieure des élytres est toujours ponctuée. Rarement {Drimeo- tus Ormayi Reitt., planche XVII, fig. 475) les points sont ahgnés suivant sept lignes longitudinales intercostales. Très souvent les points sont râpeux, c'est-à-dire surmontés d'une petite sailhe du tégument, et ils montrent dans ce cas une tendance manifeste à s'ahgner en travers. La confluence des points râpeux alignés transversalement arrive à produire des strioles transversales. On trouve des côtes saillantes au nombre de 7 chez les Dri- meotus, de 3 chez les Speonomus, Boyerella, Troglodromus, ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉN. — 6« SÉRIE. — T. VH. — (I). 3 Fig. XXVI. Patte intermédiaire gauche de Dathysciola Dam- ryi Ab.,face ventrale, x 75. h., hanche ; tt., trochan- tin ; t., trochanter ; /., fé- mur ; H., tibia ; e., éperon inféro-interne. 34 Dr R. JEANNEL etc. ; chez ces derniers les côtes sont toujours mieux visibles sur les femelles que sur les mâles. Pattes. — Courtes et épaisses chez les lucicoles, les pattes s'allongent, s'amincissent et s'incurvent chez les cavernicoles. Entièrement rétractiles au repos sous le corps chez les premiers, elles dépassent toujours de beau- coup le contour du corps chez les seconds et se moulent sur les faces latérales convexes du corps. Hanches. — Les hanches anté- rieures sont contiguës sur la hgne médiane, les hanches intermé- diaires et postérieures sont sépa- rées par des saillies intercoxales du mésosternum et du métaster- num ; toutefois chez les formes grêles et allongées {Parapropus, Leptodirus) les hanches intermé- diaires deviennent contiguës par suite de l'atrophie de la saillie mésosternale qui les sépare. L'écartement des hanches pos- térieures chez les Bathysciinae a été signalé pour la première fois par G. H. Horn (1880), et est depuis considéré comme un carac- tère fondamental du groupe. Seul parmi les Cholevinae, le Platy- choleus leptinoides G. H. Horn, de Californie, montre le même écartement. Les hanches antérieures sont coniques, aussi longues que lar- ges chez la plupart ; mais elles s'allongent au point de devenir parallèles chez Leptodirus Hohemvarti. Leur trochantin n'est visible au bord externe de la cavité coxale que chez les Ayitro- FiG. XXVII. Patte postérieure gauche de Bathysciola Damriji Ab., face ^ ventrale, x 75. h., hanche ; t., tiochant«r ; /., fé- mur : ti., tibia. REVISION DES BATHYSCIINAE 35 herpona (planche XXII, fig. 614). Les hanches intermédiah'es sont coniques et saillantes, séparées l'une de l'autre par l'extrémité postérieure de la carène mésosternale sur laquelle elles jouent. Les hanches postérieures sont étendues transversalement le long du bord postérieur du métasternum ; elles recouvrent les rudiments des pre- miers sternites abdominaux atrophiés. Trochanters. — Ils ont grossièrement une forme en massue, articulés avec les hanches par leur partie étroite et don- nant insertion aux fémurs par une surface en biseau de leur extrémité renflée. Leur bord ventral est parfois épineux {Gyto- dromus, Oryotus). Fémurs. — Les fémurs sont aplatis chez les muscicoles et leur bord postérieur est creusé d'une profonde gouttière où se loge la base du tibia lorsqu'il est fléchi (fig. xxv). A mesure qu'ils s'allongent, les fémurs deviennent cylindriques, puis s'in- curvent, s'amincissent en leur milieu pour mieux s'appliquer sur les faces latérales convexes du corps. Les fémurs sont fine- ment pubescents, même chez les espèces glabres {Apholeuonus, Leptodirus). Tibias. — Leur forme varie beaucoup, mais leur type morphologique est tou- jours le même. Le bord externe porte des épines plus ou moins longues qui disparaissent chez beaucoup de troglobies. L'extrémité apicale des tibias intermédiaires et postérieurs forme une corbeille tibiale (fig. xxvii) sur les bords de laquelle s'insèrent les éperons. Chez beaucoup de genres ces éperons sont au nombre de 4, deux en dehors, deux en dedans, mais les deux éperons externes disparaissent dans les séries phylé- tiques d' Apholeuonus et de Leptodirus. Fig. XXVIII. Patte inter- médiaire gauclie de Speo- nomus Bolivari Escal., face ventrale, x 26. h., hanche ; tt., tro- chantin ; t., trochanter ; /., fémur ; ii., tibia ; «., éperon inféro-interne ; o., onychiura. 36 Dr R. JEANNEL FiG. XXIX. Onychiuiu antérieur gauche de Speonomus Bolivari Escal., X 158. 1. 1., lanière tactile. Un des éperons situé en dedans et au côté ventral est tou- jours plus long que les autres ; sa forme est pectinée, quadrifide et très différente en cela de celle des éperons simples des Cholevinae. Les tibias antérieurs sont courts, arqués en dehors, dilatés au sommet chez les mâles en même temps que les articles du tarse. Les tibias intermédiaires sont en général arqués en dedans et les tibias postérieurs sont droits, épaissis au sommet. Mais il existe nombre de cas où les tibias sont anormaux ; ce sont par exemple : les tibias intermédiaires très épais et inermes du Breuilia tihialis Jeann., les tibias en lames de sabre du Fericeus Kraatzi Friv., les tibias postérieurs arqués ou anguleux des mâles des Speo- nomus curvipes La Brul., Bathysciola Auhei Kiesw. et B. lapidicola Saulcy, les tibias courbes des Charonites et Leptodirus. Tarses. — Chez les Ba- iliysciinae les deux paires postérieures de tarses sont pentamères et les tarses an- térieurs sont tétramères chez les femelles, pentamères ou tétramères chez les mâles. On sait que chez tous les Cholevinae les tarses anté- rieurs sont pentamères dans les deux sexes. La limite est bien tran- chée entre les Bathysciinae à tarses antérieurs mâles penta- mères et ceux à tarses tétramères {Gynomorphi) ; de nombreux FiG. XXX. Onychium postérieur gauche de An- troherpon cylindricoUe Apf., x 158. p., pulvina ; l. t., lauière tactile. REVISION DES BATHYSCIINAE 37 caractères viennent confirmer la haute valeur taxonomique de la différence tarsale. Les tarses antérieurs des mâles sont grêles ou dilatés, qu'ils soient tétramères ou pentamères. Leur dilatation est parfois très variable au sein de la même espèce {Bathysciola asperula Fairm., B. subterranea H. Krauss) et, chose curieuse, elle aug- mente corrélativement avec l'épaisseur des styles latéraux de l'organe copulateur {Bathysciola asperula-talpa Norm.). Quant au tarse intermédiaire, il est dilaté seulement chez le mâle d'AdelojJsella hosnica Reitt., comme chez les Cholevi- nae. L'onychium ou dernier article du tarse est toujours allongé, épaissi au sommet. Il porte deux ongles, simples chez la plu- part des Bathysciinae (fig. xxix) et falciformes chez les Antro- herpona (fig. xxx), entre lesquels se détache une longue lanière tactile. D. ABDOMEN L'abdomen est formé de six segments bien visibles à la face ventrale du corps et d'un septième segment invaginé avec l'ar- mure génitale. Des six segments visibles, le premier est beaucoup plus long que les suivants et le sixième ou pygidium est trian- gulaire ; ce dernier comprend deux parties, dorsale et ventrale, entre lesquelles s'ouvre à l'extrémité du corps une fente trans- versale, la fente ano-génitale. A la face dorsale, le nombre des segments hbres est difficilement discernable, car leurs tergites sont membraneux, à peine séparés par des plis. On peut cependant en compter huit dont les deux derniers (propygi- dium et pygidium) seuls sont sclérifiés. Chez beaucoup d'espè- ces la partie dorsale du pygidium est libre et dépasse le som- met des élytres. De grandes divergences existent entre les auteurs au sujet du numéro d'ordre que l'on doit assigner à chacun de ces urites visibles. Je ne puis entrer ici dans l'exposé et la discussion des 38 Dr R. JEANNEL diverses manières de voir des auteurs qui se sont occupés de cette question chez les Coléoptères : Ver hoefï (1893), Peytou- reau (1905), Berlese (1909), mais je me contenterai d'indiquer ici la façon dont doivent être homologués à mon avis les seg- ments de l'abdomen chez les Bathysciinae. L'urite I fait défaut aussi bien à la face dorsale qu'à la face ventrale, comme cela est la règle chez tous les Coléoptères. Les urotergites II, III, IV, V, VI et VII sont fusionnés en une membrane mince et transparente où les li- mites des tergites sont à peine indiquées par des phs (fig. xlix) ; mais ces tergites sont sclérifiés et bien limi- tés chez Catops chry- sorneloides Panz (fig. XLi), et on retrouve assez facilement leurs limites chez quelques espèces archaïques comme Baihysciola Damryi Ab. ou Pho- leuonidius Pinkeri Jeann. Les urotergites VIII et IX sclérifiés, forment les deux der- niers segments abdominaux visibles (propygidiumet pygidium). Les urosternites II et III existent, mais ils sont cachés sous les hanches postérieures où ils forment le plancher de la cavité coxale. Les six segments ventraux apparents de l'abdomen corres- pondent donc aux urosternites IV, V, VI, VII, VIII et IX (fig. xxxi). Les sternites des urites VIII et IX se trouvent en rapport Fig. XXXI. Abdomen de Antrocharis QuerUhaci Lesp., face ventrale, x 40. REVISION DES BATHYSCIINAE 39 latéralement avec les tergites sclérifiés correspondants, de façon que les segments abdominaux qui leur correspondent (propygidium et pygidium) sont complets. Les six segments abdominaux visibles représentent donc les neuf premiers urites, mais il existe un septième segment caché, rétracté dans l'abdomen avec l'armure génitale dont il fait partie, c'est le segment génital ou urite X. Chez les Bathysciinae, Cholevinae et en général tous les Silphides à six segments abdominaux visibles, il n'existe qu'un seul segment caché, mais chez les Coloninae, Camiarinae et vraisembla- blement chez tous les Silphides à cinq segments visibles, deux segments sont cachés et la différence de nombre des segments abdominaux n'est qu'apparente. E. ARMURE GÉNITALE MALE. L'armure génitale mâle comprend un organe copulateur, formé d'un pénis et de pièces accessoires ou paratnère, encerclé par le segment génital ou urite X. Segment génital. — Le segment génital est un anneau fermé et de forme variable, obliquement placé par rapport à l'axe du pygidium. Rétracté dans l'urite IX ou pygidium, ce segment génital entoure l'organe copulateur auquel il est uni par un manchon membraneux qui s'insère sur son bord anté- rieur, croise sa face interne et vient se fixer à la base de l'organe copulateur sur les pièces du paramère. L'organe copulateur est donc invaginé dans le segment génital, lui-même invaginé dans le dernier segment abdominal, de façon qu'une coupe transversale pratiquée en travers du pygidium pourrait inté- resser de dehors en dedans : P les sclérites du dernier segment abdominal, 2° la membrane intersegmentaire de l'urite IX à l'urite X ; 3^ furite X ou segment génital ; 4P le manchon membraneux unissant l'urite X à l'organe copulateur ; 5^ l'or- gane copulateur et ses styles latéraux (fig. xxxii et xxxiii). 40 Dr R. JEANNEL tpi. m. m. rrv. t.X. ^.IX. L'anus s'ouvre du côté dorsal dans la membrane qui unit l'urite X au pénis ; il s'ouvre donc après le tergite X. Il en est ainsi chez les Bathysciinae, les Silphinae, les Cho- levinae Catopini, yy. mais non chez les Ptoînaphagini dont l'urite X forme une lame ventrale en- tièrement reléguée au-devant du pénis et chez qui l'ouver- ture de l'anus se Fio. XXXII. Schéma de la coupe transversale du dernier seg- f oif- inimédiatement ment abdominal des Bathysciinae mâles, passant par l'armure génitale. eu arrière du tcr- t. IX., neuvième tergite abdominal ; t. X., dixième tergite ; s. IX., neuvième stemite ; «. X., dixième ster- gite IX. nite ; p., pénis ; st., styles latéraux du paramère ; r., rec- ^ . tum ; mm., neuvième membrane intersegmentaire ; Ce SCgmCUt gélll- m., membrane d'union du pénis au dixième somite ; , ^. j. j. ^ g. g., glande génitale ; s. p., sac intrapénien. tal maie CSt trêS Va- riable dans sa forme . La région dorsale est la plupart du temps élargie et pubes- cente sur sa face externe ; elle présente en arrière deux longues apodèmes où s'insèrent des muscles rétracteurs. Ses régions latérales et ventrale sont formées par deux branches grêles qui viennent se souder sur la ligne médiane avec interposition fréquente d'une petite pièce allongée (correspondant peut-être au sternite X, alors que tout l'anneau serait équivalent au tergite). Chez les Cholevinae dont le segment génital mâle est aussi annulaire, il est toujours très facile d'y distinguer une pièce sternale et une pièce tergale en positions normales. Chez Bathysciola (planche IV, fig. 129), Pholeuonella (planche V, fig. 154), Parabathyscia (planche VI, fig. 181), Speonomvs (planche IX, fig. 260), Oryotus (planche XIV, fig. 409), la par- tie dorsale de l'anneau génital est largement explanée et sa form3 est la même que celle d'un segment abdominal libre REVISION DES BATHYSCIINAE 41 elle est grêle au contraire dans beaucoup d'autres genres. L'ouverture du segment génital varie également; triangulaire chez les Speocharis et Breuilia (planche VIII, fig. 243), arron- die chez Proleonhardella (planche XVI, fig. 450) ou Apholeuo- nus (planche XIX, fig. 552), pentagonale chez Antroheryon j-IX- ni-- ïiu. XXXIII. Schéma de la coupe sagittale du dernier segment abdominal des Bathi/sciinae mâles. t. IX., neuvième tergite abdominal ; t. X., dixième tergite ; s. IX., neuvième ster- nite ; s. X., dixième sternite ; p., pénis ; mm., neuvième membrane intersegmentairc ; m., membrane d'union du péuis au segment génital (dixième somite) ; s. p., sac in- trapénien ; c. e., canal éjaculateur ; r., rectum ; l. v. pa., lame ventrale du paramère. (planche XXII, fig. 612), ovalaire chez Pardbathyscia, Sjjeo- nomus, etc., elle est encore très allongée et la partie ven- trale de l'anneau forme une véritable lame aplatie chez Syelaeodromus (planche XXI, fig. 588) et Astagobius (planche XXI, fig. 594). PÉNIS. — Sa longueur varie du dixième de la longueur du corps (chez Hexaurus) à la moitié de la longueur du corps (chez Spelaeodromus) . Sa, iorme rappelle celle d'un doigt de gant et on peut lui considérer un corps, une base ouverte et un sommet 42 Dr R. JEANNEL pointu, sur la face ventrale duquel s'ouvre le méat. Cette gaîne pénienne contient la terminaison du canal éjaculateur qui la traverse de la base au sommet pour déboucher au méat. Le corps du pénis est plus ou moins arqué sur sa face ven- trale, rarement tordu en S dans le plan sagittal. En général cylindrique, il est quelquefois étranglé dans son milieu et porte, dans la série phylétique des Drimeotus, une profonde fossette dorsale en forme de nid de pi- geon. La base répond à l'orifice de la gaine pénienne ; elle est largement ouverte et taillée en biseau de façon que la face dor- sale du pénis est bien plus courte que la face ventrale. Toute l'extrémité ba- sale de la face ventrale du pénis se trouve ainsi former une large lame, la lame hasale, dont le bord libre, plus ou moins arrondi, est évasé latéralement et souvent même relevé ou retroussé, comme chez les S'peocharis. La face externe de la lame basale est en rapport avec la lame ventrale du paramère. L'extrémité apicale du pénis est plus ou moins aplatie et aiguë, elle porte sur sa face ventrale le méat ou ouverture du canal éjaculateur. Le méat est variable suivant les groupes considérés. Chez les Euryscapiti il est très petit ; il est formé chez Parabathyscia Wollastoni (fig. xxxiv) par un orifice arrondi sur lequel s'appliquent trois lèvres ; l'une d'elles est médiane et est une expansion de la gaine pénienne, les deux autres sont formées par l'extrémité des bandelettes chitineuses qui occupent les parois du sac éjaculateur. Chez les Brachyscapiti au contraire et surtout, parmi les Gynomorphi, chez les Speo- nesiotes le méat est très grand et occupe la majeure partie FlG. XXXIV. Extrémité apicale du pénis de Para- bathyscia Wollastoni Jans., face ventrale, x 210. REVISION DES BATHYSCIINAE 43 de la face ventrale du pénis ; il est alors allongé, largement ouvert et limité par deux lèvres seulement. Paramère. — J'emploie avec Ver hoefï (1893, p. 122) le terme de « paramère » pour désigner les pièces accessoires de l'organe copulateur mâle des Coléoptères développées au dépens de la membrane intersegmentaire où s'ouvre l'orifice génital. Ce sont les apophyses, valves ou lamina des auteurs. C'est encore le « périplialle », d'après Berlese (1909, p. 312), le segment génital décrit plus haut constituant un « périandre ». Le paramère des Bathysciinae forme un anneau complet autour de la base du pénis et porte deux tiges appliquées le long des faces latérales du pénis, que j'appellerai siî/^esZa^eVaMa;. La partie dorsale de l'anneau basai du paramère est grêle, linéaire, soudée plus ou moins intimement au bord libre dorsal de la gaine pénienne. Latéralement les styles latéraux insérés sur l'anneau basai suivent les courbures du pénis et atteignent à peu près le niveau de sa pointe ; leur forme est très variable : en général grêles et cylindi'iques, ils peuvent être aplatis laté- ralement (Pholeuonella) , renflés en massue {Parabathyscia), bizarrement contournés [Drimeotus) ou bien encore très petits et fihformes (Adelopsella). Leur surface externe porte quelques petits organes sensitifs et leur pointe est pourvue de soies sen- sorielles, d'habitude au nombre de trois. La partie ventrale de l'anneau basai du paramère enfin est largement élargie en une lame veiitrale unie à la lame basale du pénis par des muscles. Tout le paramère est rigide et mobile d'une seule pièce sur le pénis et, son bord dorsal étant fixé à la gaine pénienne, on comprend que l'adduction de la lame ventrale du paramère contre la lame basale du pénis ait pour résultat d'abaisser vers le côté ventral l'extrémité tactile des styles latéraux. Appareil éjaculateur. — Il est constitué par une dilata- tion ampullaire de la terminaison intrapénienne du conduit éja- culateur, qui peut sous l'action des muscles péniens se dévagi- ner au dehors ; la paroi intérieure de ce sac intrayénien ou sac interne est fréquemment hérissée de pièces chitineuses en forme 44 Dr R. JEANNEL d'épines ou de dents qui deviennent extérieures lorsque le sac intrapénien se dévagine (planche VII, fig. 211 et 212). L'existence d'un semblable appareil est presque complète- ment inconnue chez les Coléoptères et les traités spéciaux n'en font pas mention (Berlese, 1909). Je peux cependant affirmer que sa présence est loin d'être rare ; je l'ai trouvé chez tous les Bathysciinae et chez les Cholevinae ; Verhoeff (1895 a, p. 267) l'a signalé sous le nom de PraepiUialsack chez les Endoîïiychidae, les Erotylidaeet les Languriidae. On trouve représenté dans son travail (1895 a, pi. XII, fig. 3) l'extrémité apicale du pénis de Dapsa denticollis Germ. {Endomychidae) avec un « sac préputial » dévagine et hérissé d'épines ; d'autre part les figures 7, 26 et 33 de la planche XII laissent voir qu'il existe sur le « sac préputial « des Amphix {Endomychidae), des Dacne et Cyrtotriplax {Erotylidae) une armature chitineuse à laquelle Verhoeff ne semble pas avoir porté beaucoup d'atten- tion. Chez les Bathysciinae le sac intrapénien a normalement la même longueur que la gaine pénienne ; toutefois il ne suit pas les mêmes variations de taille que le pénis lui-même. C'est ainsi que le sac interne est deux fois plus long que le pénis très court des Sjyeonesiotes et que chez Spelaeodromus, dont l'organe copulateur est démesurément allongé, le sac interne n'est pas plus long que le tiers de la gaine pénienne. A son état le moins différencié, le sac interne consiste simple- ment en une dilatation progressive du canal éjaculateur, sans qu'il existe de limite nette à son commencement ; ses parois sont membraneuses et ne portent pas de pièces distinctes. C'est le cas des Bathyscia, Hexaurus, Hohenwartia, Leptodirus, etc. Mais dans la plupart des cas le sac intrapénien est bien limité, et ses parois présentent des formations chitineuses diffé- renciées ; il forme à la base du pénis un large cul-de-sac dans lequel le canal éjaculateur s'abouche par une invagination au pourtour de laquelle se développent d'habitude des pièces rigides. REVISION DES BATHYSCIINAE 45 L'armature chitineuse du sac consiste : P en écailles ou pla- ques revêtant les parois ; 2° en pièces chitineuses fixes et rigides, entourant l'abouchement du conduit éjaculateur et destinées à empêcher le reflux du contenu du sac dans le conduit éjacu- lateur sous la poussée musculaire ; 3^ en baguettes articulées ou stylets libres dans la cavité du sac, qui servent à pousser vers le méat le contenu du sac, pendant que celui-ci se dévagine ; 30 en dents ou épines acérées, à pointe toujours dirigée vers le méat. Ces dents lorsque le sac se dévagine, deviennent exté- rieures, tournent leur pointe en arrière et semblent destinées à se fixer solidement aux voies génitales de la femelle ; aussi avais-je cru tout d'abord que le sac interne devait se déchirer après l'accouplement et rester fixé dans les organes génitaux de la femelle, que chez les Bathysciinae, comme cela se passe chez bien d'autres Insectes, le mâle devait abandonner dans la vulve de la femelle une partie de son organe copulateur. En réalité il n'en est rien. J'ai examiné le contenu de la vulve d'un grand nombre de femelles sans jamais y découvrir des débris de sac intrapénien et je crois plus logique de penser que les dents crochues sont non des appareils de fixation, mais des organes de propulsion, comme les baguettes ou stylets, destinés à chasser vers le dehors le contenu du sac interne pen- dant qu'il se dévagine. Je vais maintenant passer en revue les principaux types de sacs intrapéniens des Bathyscmiae : P Apholeuonus. — Dans toute la série de genres à laquelle appartient A'pholeuonus, le canal éjaculateur s'abouche par une profonde invagination au fond du cul-de-sac, entre les branches d'une pièce en fourche ; cette pièce se trouve sur le côté ventral et sa tige principale est creusée d'une gout- tière longitudinale (planche XIX, fig. 549). En plus de cette pièce, il existe de très petites écailles sur toute la surface de la région moyenne du sac et sur la paroi ventrale une grosse dent médiane et impaire, à base arrondie et large, à pointe recour- 46 D^ R. JEANNEL bée vers le méat. Enfin la paroi dorsale du sac porte dans son tiers apical deux larges bandelettes cliitineuses, bandelettes de renforcement dorsales et apicales, qui viennent s'insérer au méat dont elles forment les deux lèvres latérales. Ces bande- lettes sont constantes chez tous les Bathysciinae ; elles sont formées par la juxtaposition d'un grand nombre de petites baguettes cliitineuses transversales ; cela leur donne une grande flexibilité qui entre en jeu lors du retournement du sac interne. Chez Apholeuonus, le tiers apical du sac seulement se dévagine au dehors et la dent médiane et ventrale a pour fonction de pousser les spermatozoïdes vers le méat en empêchant leur reflux. Chez Anillochlamys on observe une dent semblable sur la paroi ventrale du sac. 2» Pholeuonella. — La paroi ventrale du sac interne de Pholeuonella ne porte plus seulement une dent, mais une série longitudinale de 10 à 12 dents médianes, toutes recour- bées vers le méat (planche V, fig. 151). La moitié antérieure du sac est dévaginable et les dents apicales apparaissent au dehors. Pas dé pièce chitineuse à la terminaison du canal éjaculateur. 30 Breuilia. — C'est encore une armature formée de dents, mais ici elles sont disposées sans ordre sur toute la surface interne du sac. L'abouchement du canal éjaculateur est dorsal et il existe en arrière de lui un groupe de petites épines qui sont certainement homologues du long stylet du sac des Speocharis. La plupart des dents apicales se trouvent projetées au dehors lorsque le sac interne se dévagine (planche IX, fig. 247 et 248) et c'est surtout chez Breuilia que ces dents ressemblent le plus à des organes de fixation. 40 Adelopsella. — Le sac interne d'Adelopsella bosnica Reitt. est certainement un des plus bizarres du groupe (plan- che III, fig. 89 et 90). Ici le retournement du sac interne est complet ; toute la face intérieure du sac devient exté- rieure et se hérisse d'une multitude de pièces chitineuses. REVISION DES BATHYSCIINAE 47 Lorsque le sac interne est dévaginé (fig. 89), il forme une vésicule aussi longue que le pénis, arquée fortement vers le côté dorsal et presque entièrement tapissée d'écaillés, de dents et d'épines. Toutes ont leur pointe dirigée vers la base et on voit principalement deux rangées obliques de grosses épines disposées symétriquement sur le milieu des faces latérales du sac. A l'extrémité apicale de l'organe se trouve un orifice correspondant à la terminaison du canal éjaculateur qui doit s'étirer considérablement dans toute la longueur de la gaine pénienne et du sac interne dévaginé. 50 Speocharis. — Chez les Speocharis le sac interne (planche VIII, fig. 226) porte sur sa paroi dorsale un long stylet, inséré immédiatement en arrière de l'orifice éjaculateur, libre dans la cavité du sac et dirigé vers le méat. La longueur de ce stylet est plus ou moins grande, variant du tiers de la longueur du pénis aux deux tiers ; sa base est élargie (planche VIII, fig. 227) et porte souvent des cannelures qui montrent bien que ce stylet est formé par la juxtaposition et la soudure d'un certain nom- bre d'épines élémentaires. Une moitié du sac se dévaginé chez les Sjpeocharis de façon que la pointe du stylet arrive à faire saillie par le méat ; c'est ici évidemment un organe de propulsion. Quelques espèces enfin, comme Speocharis Breuili Jeann. ou 8. Escalerai Jeann., possèdent dans leur sac intrapénien non seulement un stylet, mais aussi deux volumineux faisceaux d'épines, disposés symétriquement sur la moitié apicale de chaque face latérale ; ces épines sont droites et très longues, elles ont leur pointe dirigée vers le méat ; pendant la dévagina- tion du sac elles apparaissent au dehors et se hérissent en tous sens (planche VII, fig. 211 et 212), mais leur longueur et leur forme ne peuvent laisser encore aucun doute sur leur fonction. Il est impossible de supposer comme pour les dents crochues et acérées des Breuilia, qu'elles puissent servir d'appa- reil de fixation ; elles ont certainement le même rôle de propul- seurs que le stylet dorsal. 48 Dr R. JEANNEL 6° Drimeotus. — Le sac interne des Drhneotus (planche XVII, fig. 481) porte pour toute armature un mince filament chitineux inséré dans le cul-de-sac et dont l'extrémité libre remplit les mêmes fonctions que le stylet des Speocharis. Le canal éjaculateur se termine dans le cul-de-sac par une longue portion invaginée très saillante à l'intérieur et le filament chitineux vient s'adosser à la partie dorsale de ce cylindre invaginé, la parcourt dans toute sa longueur et, à sa terminaison, devient libre dans la cavité du sac intrapénien. 7° Batliysciola, Speonomus, Cytodromus, etc. — Chez la plu- part des Euryscapiti, c'est-à-dire dans les genres Batliysciola Parabaihyscia, dans les séries phylétiques de Speonomus, de Diaprysius et de Cytodromus, le sac intrapénien est pourvu d'une pièce en Y à son cul-de-sac et porte sur ses parois des ban- delettes ou des baguettes articulées destinées à chasser vers le méat le contenu du sac pendant l'accouplement. La pièce en Y comprend une branche impaire, épaisse, placée sur le fond du sac interne. Son extrémité ventrale se recourbe plus ou moins {Batliysciola Peyroni Ab., planche III, fig. 94) et son extrémité dorsale remonte sur la face dorsale du sac pour se diviser en deux branches secondaires, disposées de part et d'autre de la terminaison du canal éjaculateur. Celui- ci s'abouche dans le sac dorsalement par l'intermédiaire d'une dilatation ampullaire, de forme lancéolée chez cer- taines espèces {Batliysciola Destefanii Rag., planche IV, fig. 120). Les branches secondaires de la pièce en Y sont toujours grêles, contournées en spirale et se prolongent norma- lement par une bandelette de renforcement dorsale et basale {Batliysciola Auhei Kiesw., planche IV, fig. 116 et 117); mais très fréquemment la pièce en Y est isolée des systèmes de bandelettes dorsales. D'autres fois encore la pièce en Y elle-même est rudimentaire ; c'est ainsi que chez Isereus Xatnbeui Arg. elle n'est représentée que par ses deux bran- ches secondaires Ubres de chaque côté du conduit éjaculateur (planche XII, fig. 339) et que chez Batliysciola Gestroi Fairm. REVISION DES BATHYSCIINAE 49 elle a même complètement disparu (planche IV, fig. 124). Les bandelettes de renforcement sont au nombre de deux paires, toutes deux situées à la face dorsale du sac. Les ban- delettes basales sont insérées d'une part sur la pièce en Y, puis se perdent à leur extrémité apicale sur des pièces chitineuses plus ou moins complexes. Les bandelettes apicales s'étendent dans le tiers apical du sac et s'insèrent à la gaine péniemie au niveau du méat dont elles forment les lèvres latérales. C'est toute la partie du sac qui correspond aux bandelettes apicales qui se dévagine au dehors ; j'ai indiqué plus haut comment ces bandelettes apicales devaient leur grande flexibilité à leur structure fibrillaire. Entre les bandelettes basales et les bandelettes apicales se placent chez beaucoup d'espèces un système de baguettes articulées plus ou moins saillantes, destinées à pousser au dehors le contenu du sac. Chez les Bathysciola du groupe de Peyroni Ab. (planche III, fig. 94) ces baguettes font défaut ; de même chez B. Linderi Ab., B. Rohiati Reitt, etc. Chez Bathysciola Auhei Kiesw, il existe dans le tiers moyen de la paroi dorsale du sac une large plaque chitineuse avec une tige saillante dirigée vers le méat (planche IV, fig. 116) ; chez Bathysciola Gestroi Fairm. (planche IV, fig. 124) cette plaque a pris la forme de pièce en T, à tige impaire diri- gée vers le méat. Chez Bathysciola Damryi Ab. (planche IV, fig. \\^) &t B . Lostiai Dod. (planche IV, fig. 128) les terminai- sons apicales des bandelettes basales forment des tiges saillan- tes ; chez les Speonomus, Diaprysius, Antrocharis, etc., il existe encore des pièces dirigées vers le méat, jouant toujours le même rôle de propulseurs que les stylets ou dents de la plupart des autres genres. Troglodromus montre encore une curieuse modification de cet appareil éjaculateur. Ici (planche XII, fig. 329 et 330), les bandelettes apicales n'existent pas et les bandelettes basales s'étendent depuis la pièce en Y jusqu'au quart apical du sac où elles se terminent sur 4 nodules chitineux. C'est ce quart apical ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉN. — 5« SÉEIE. — T. VU. — (I). 4 50 Dr R. JEANNEL du sac seul qui se dévagine et les nodules sont projetés au dehors, poussés au bout des longues tiges représentées par les bande- lettes basales, sous l'action des muscles péniens. 8'> Bathyscimorphus. — Ce genre présente une variante au système de baguettes et pièces rigides que je viens de signaler chez les Bathysciola. Ici la pièce en Y est remplacée par une large plaque foliacée, percée d'un orifice central où passe le canal éjaculateur et prolongée dorsalement par un long fila- ment rappelant celui des Drimeotus (planche VII, fig. 194). Quant aux baguettes situées sur les parois du sac, elles sont absolument homolo- gues de celles des Sjpeo- nesiotes ou des Speo- nomus. Musculature . — Il existe tout un sys- tème de muscles pé- niens extrinsèques, allant de la base du pénis au segment gé- nital et aux derniers urites de l'abdomen, qui sont destinés à projeter l'organe copu- lateur au dehors. Mais il existe encore des muscles intrinsèques dont l'action est de mouvoir le paramère et de produire la dévagi- nation du sac interne. Chez Speocharis Minos Jeann. (fig. xxxv) on constate que les muscles intrinsèques du pénis sont au nombre de quatre : P Muscle paraméro-pénien, inséré d'une part sur toute la face externe de la lame basale du pénis et d'autre part sur e/'c c e Fig. xxxv. Extrémité basale du pénis de Speocharis Minos Jeann., face dorsale, avec sa musculature ; X 220. st. L, style latéral du paramère ; c. e., canal éja- culateur ; t. pa., muscle transverse du paramère ; p. p., muscle paraniéro-pénien ; t. pe., muscle trans- verse du pénis ; i. p., muscles intrinsèques du pénis. REVISION DES BATHYSCIINAE 51 toute la face interne de la lame ventrale du paramère. Sa con- traction rapproche la lame ventrale du paramère de la gaine pénienne, et abaisse vers le côté ventral l'extrémité sensorielle des styles latéraux. 2*^ Muscle transverse, du 'parmnère, formé de fibres reliant dorsalement les deux bords latéraux de la lame ventrale du paramère. 30 Muscle transverse du pénis, situé sous le précédent et unissant les deux bords latéraux de la lame ba- sale du pénis. Ces deux muscles transverses, lors- qu'ils sont relâchés, sont soulevés par le fond du sac interne sur lequel ils passent comme une sangle ; leur contraction comprime le fond du sac interne. Par suite, la terminaison du canal éjaculateur formant val- vule et empêchant tout reflux du contenu du sac dans les voies génitales, le sac se vide par le méat en même temps qu'il se dévagine sous l'effort musculaire. 40 Muscle intrapénien, inséré d'une part sur le fond du sac interne, d'autre part sur la paroi interne de la gaine pénienne. Ce muscle est relâché pendant la dévagination du sac et sa contraction le ramène à sa position normale. De plus certaines de ses fibres croisent en sautoir le cul-de-sac et concourent par leur contraction à la dévagination du sac, au moins à son début. Fia. XXXVI. Armure génitale femelle de Speonomtis pyrenaeus Lesp., face dorsale, x 45. F. ARMURE GÉNITALE FEMELLE. L'armure génitale femelle est formée par les derniers urites rétractés dans l'abdomen au repos et pouvant être exsertis pendant la ponte. Chez les Bathysciinae l'urite XI, terminal, 52 Dr R. JEANNEL fait complètement défaut et seul l'urite X, homologue du seg- t X. t. IX. FiG. XXXVII. Arimire génitale femelle de Speonomus lonyicornis Saulcy, face latérale droite X 45. i. IX., neuvième tergite abdominal; s. IX., neuvième sternite ; t. X., dixième tergite ; s. A'., dixième sternite ; si., style du dixième sternite ; a., anus ; o. g., orifice génital. ment génital des mâles, prend part à la formation de l'armure génitale femelle. Cette armvire femelle varie très peu et aucun caractère ne peut Fia. XXXVIII. Dixième tergite abdominal de Speonomus longicornis Saulcy, femelle, face dorsale, x 72. FiQ. XXXIX. Style du dixième ster- rite de Speonomus pyrenaeus Lesp., femelle, x 132. en être tiré qui ait une valeur taxonomique quelconque. C'est à peine si on peut remarquer que les pièces de l'armure sont REVISION DES BATHYSCIINAE 53 plus larges chez les Speonesiotes dont l'organe copulateur des mâles est particulièrement épais. Lorsque l'armure génitale est exsertie chez un Speonomus par exemple (fig. xxxvii), on voit qu'elle est formée par un long tube membraneux, blanchâtre, au bout duquel s'ouvrent l'anus et l'orifice génital et sur les parois duquel se trouvent quelques sclérites. A la face dorsale, il existe une large pièce lamelleuse, trilobée, qui répond au dixième tergite. Son bord postérieur est hérissé de quelques soies et l'anus débouche immédiatement en arrière d'elle (fig. xxxviii). A la face ventrale se trouve un petit sclérite médian qui représente avec deux sclérites latéraux les restes du sternite X. Ces pièces encadrent l'orifice génital et les sclérites latéraux portent chacun une gona'pophyse hérissée de quelques longues soies et que les recherches des auteurs récents (Berlese, 1909, p. 296, fig. 337, Hydrophiltis piceus) ont montré correspondre aux mésostyles de l'urite X (fig. xxxix). CHAPITRE II Signification et valeur taxonomique des caractères. Il est certain que tous les Bathysciinae actuels descendent plus ou moins directement de formes lucicoles (1) ; il est en effet facile de reconnaître chez eux un certain nombre de caractères archaïques qui sont hérités des ancêtres lucicoles. Avec E. G. (1) Les nombreux types cavernicoles actuels, si différents d'aspect, ne dérivent certainement pas directement d'une seule souche épigée ; il existe un certain nombre de séries phylétiques de formes cavernicoles d'origine différente. Tous ces ancêtres lucicoles présentaient vraisem- blablement le même genre de vie que les lucicoles actuels, mais il serait téméraire d'afllrmer qu'ils leur étaient morphologiquement identiques, par exemple qu'ils possédaient tous la même forme courte et globuleuse. Autrement dit, rien ne permet de supposer que les luuicoles actuels proches parents de séries cavernicoles soient des stades évolutifs de ces séries (que Bathyseiola Schiôdtei par exemple soit un stade évolutif de la série de Speonomus, B. Aubei de celle de Cylodromus). Il est très possible en effet que nombre de cavernicoles grcles, comme les Antroherpon, descendent de types lucicoles aujourd'hui éteints, dont la forme du corps a pu être celle des Pteroloma ou des Lyrosoma actuels. 54 Dr R. JEANNEL Racovitza (1910, p. 633) j'appellerai « paléogénétiques » ces caractères hérités de la souche épigée, par opposition aux caractères « néogénétiques » d'acquisition récente. Les caractères paléogénétiques des Bathysciinae sont de deux sortes ; il existe en effet : 1° des caractères paléogénétiques non adaptatifs, véritables caractères de filiation qui ont pu se conserver chez les lucicoles et les cavernicoles actuels (sculpture des élytres, forme de la base de l'antenne). 2° des caractères adaptatifs anciens, consistant en modifica- tions acquises par l'ancêtre épigé, mais qui sont devenues inu- tiles à la suite de changements dans le genre de vie et que l'on trouve en voie de disparition chez les formes actuelles. C'est le cas par exemple de l'appareil métatergal dont j'étudierai plus loin la régression. Quant aux caractères néogénétiques des Bathysciinae, c'est surtout chez les cavernicoles qu'ils ont de l'importance ; ce sont principalement des caractères d'adaptation à la vie hypogée, acquis par les colonies géographiquement ou physiologiquement isolées. A. LES CARACTÈRES PALÉOGÉNÉTIQUES. a. L'attitude de défense des formes lucicoles. L'attitude de défense qui consiste à se replier en boule de manière à cacher la tête et tous les appendices sous le protho- rax et l'arrière-corps fléchis l'un sur l'autre, existe chez un grand nombre de Silphides [Agathidium, Clambus, Cyhocephalus, etc.), La souche épigée des Bathysciinae semble l'avoir utihsée ; on l'observe en effet chez tous les lucicoles actuels et chez beau- coup de cavernicoles peu modifiés. Elle disparaît et on voit les modifications morphologiques qu'elle avait entraînées s'atténuer peu à peu chez les troglobies véritables, non pas que ces tro- globies n'aient à redouter l'attaque d'aucun ennemi, mais plu- REVISION DES BATHYSCIINAE 55 tôt parce que l'allongement adaptatif de leurs appendices enlève à cette attitude de défense toute son efficacité. Chez la plupart des lucicoles (1) le prothorax se fléchit forte- ment au repos sur l'arrière corps ; la tête insérée obliquement se rétracte et s'efface sous le prothorax au point d'être invisible de haut, les antennes se replient sous le corps ainsi que les pattes qui sont assez courtes pour ne pas déborder les côtés du corps. Cette attitude est prise grâce à une série de modifications adaptatives de la forme des organes, très importantes chez les lucicoles et que l'on retrouve à l'état rudimentaire chez les cavernicoles. Ces modifications sont les suivantes : P Le prothorax est large et forme un véritable bou- clier AUSSI LARGE QUE LES ÉLYTRES. Scs côtés sout régulière- ment arqués et sa face ventrale est creusée de chaque côté d'une profonde fossette dans laquelle viennent se loger les pattes rétractées. Chez les formes à prothorax le plus large {Bathysciola) le bord postérieur du prosternum se perd latéra- lement sur la face ventrale des expansions que forment les angles postérieurs ; les côtés du prothorax vus de profil décri- vent une ligne courbe à convexité ventrale. Chez celles où le prothorax est moins ample {Hohemvartia), le bord postérieur du prosternum peut se suivre jusqu'aux angles postérieurs et les côtés du segment vus de profil décrivent une ligne courbe à convexité dorsale (2). Chez les cavernicoles on peut suivre, dans chaque série phylé- tique, la disparition graduelle de cette disposition paléogéné- tique : le prothorax se rétrécit de plus en plus et n'abrite plus au repos les pattes devenues trop longues pour être rétractiles. 20 La base des ÉLYTRES possède des facettes ARTICU- LAIRES SUR LESQUELLES GLISSENT LES ANGLES POSTÉRIEURS DU PROTHORAX PENDANT LES MOUVEMENTS DE FLEXION. CeS (1) Seul Sciaphyes sibiricus Reitt, de Sibérie orientale, s'éloigne du type général ; chez lui en effet le corps est allongé, parallèle, cylindrique et la tête n'est pas rétractile sous le prothorax. (2) J'insiste à dessein sur la nature adaptative de ces modifications de la forme du pro- thorax, car Reitter (1908) avait cru trouver en elles de bons caractères de filiation. 56 D^ R- JEANNEL facettes sont particulièrement développées chez Baihysciotes Hopnanni Mostch. et Pholeuonidius Halbherri Reitt. 30 La tête rétractile est pourvue d'une carène occi- pitale TRANSVERSALE ET d'ANGLES LATERAUX SAILLANTS qui viennent se juxtaposer au bord antérieur du prothorax de façon qu'il n'existe aucune solution de continuité entre la surface du front et le disque du pronotum. La face antérieure des angles latéraux, angles temporaux, porte l'œil et est excavée en gout- tière pour recevoir les antennes lorsqu'elles sont ramenées sous le corps. On observe des vestiges de cette carène et de ces angles sail- lants chez presque tous les cavernicoles, même chez ceux de forme grêle, dont la tête n'est plus rétractile. Ce n'est que chez les plus modifiés {Leptodirus, Antroherpon, Parapropus, Spelaeobates) que ces saiUies font complètement défaut. 4P Le MÉSOSTERNUM ET PARFOIS AUSSI LE METASTERNUM PRÉSENTENT UNE CARENE LAMBLLEUSE ÉLEVÉE SUR LA LIGNE MÉDIANE, le long de laquelle viennent se loger les pattes inter- médiaires et postérieures repliées au repos. Chez les uns cette carène occupe seulement la ligne médiane du mésosternum et le métasternum est plan (8 peonomus) ; chez d'autres le mésosternum et le métasternum sont carénés {Speonesiotes, Bathyscidius) ; chez d'autres enfin le mésosternum seul est caréné, mais il envoie en arrière un long prolongement qui rem- place la carène métasternale absente {Speocharis, Breuilia, Pholeuonidius). Dans tous les cas cette carène est d'autant plus haute que les membres sont mieux rétractiles et le bord antérieur de la carène forme un angle qui vient s'engager dans l'échancrure médiane du bord postérieur du proster- num, lorsque l'avant-corps est fléchi. Carène mésosternale élevée, anguleuse, bord postérieur du prosternum échancré sont donc des caractères paléogénétiques. Nous les voyons en effet disparaître chez les cavernicoles de forme grêle ; la carène s'abaisse, s'amincit, son bord hbre devient crénelé et irréguUer, puis elle s'efface complètement REVISION DES BATHYSCIINAE 57 chez les plus modifiés. Quant à l'échancrure postérieure du prosternum elle persiste longtemps après la disparition de la carène et nous la retrouvons chez tous les genres, sauf chez Parapropus. 50 Les pattes rétractiles ont une forme spéciale. Les fémurs sont aplatis, très larges et leur extrémité distale porte une gouttière où se loge le tibia replié. Tous ces caractères énumérés en apparence hétérogènes sont le résultat du perfectionnement de l'attitude de défense ; aussi les voyons-nous varier corrélativement. En effet, si on excepte Sciaphyes qui n'a jamais possédé la faculté de se repher en boule, tous les Bathysciinae à prothorax large ont une carène occipitale saillante et une lame mésosternale élevée; cette lame mésosternale est d'autant plus rudimentaire chez les cavernicoles que la carène occipitale est plus effacée et que les pattes sont plus longues. h. L'appareil optique. Il semble à priori que la disparition de l'œil ait dû se faire par non usage dans les cavernes et qu'elle soit par conséquent néogénétique. En réahté il n'en est rien. La souche épigée des Bathysciinae cavernicoles était certainement déjà privée d'yeux, comme les lucicoles actuels. Il n'existe qu'un très petit nombre d'espèces oculées et encore les yeux sont-ils rudimentaires et la plupart du temps non fonc- tionnels chez ces Bathysciinae oculés. En fait les lucicoles sont aussi parfaitement aveugles que les cavernicoles etCh.Lespès (1868, p. 63) a montré que la cécité de ces derniers était certai- nement de très longue date puisque, chez Speonomus pyrenaeus Lesp. et chez Aîitrocharis Querilhaci Lesp., non seulement l'œil externe, mais aussi le nerf optique et même les ganglions optiques n'existaient plus. 58 Dr R. JEANNEL Les espèces chez qui il existe encore des traces de l'appareil optique sont : Adelopsella bosnica Reitt. (planche III, fig. 86) qui pos- sède des yeux réduits, mais pigmentés, dont les ommatidies sont au nombre d'une douzaine environ. Phaneropella Lesinae Reitt. (planche XIII, fig. 383) et P. turcica Reitt., dont les yeux sont petits, pigmentés sur les bords, mais dont les ommatidies au nombre de 7 à 10 sont dépig- mentées et blanchâtres. Les Bathysciola du groupe de Peyroni Ab. (1) chez qui l'œil est représenté par une petite area blanchâtre où se devine le contour de quelques ommatidies (planche III, fig. 103). Si on compare cet œil rudimentaire des Bathysciinae à celui des Trechus cavernicoles microphthalmes (Jeannel, 1907 d, p. 51), on constate que chez les Silphides comme chez les Trechus la régression de l'appareil optique externe s'est faite selon les mêmes lois. P La diminution de taille de l'œil ne correspond pas à une diminution de taille des ommatidies, mais à la réduction de leur nombre ; cette réduction numérique se fait d'arrière en avant, de façon que l'œil réduit des stades microphthalmes correspond au groupe antérieur d' ommatidies de l'œil des for- mes holophthalmes, les groupes postérieurs ayant disparu. En effet chez les Silphides l'œil des Cholevinae occupe toute la région temporale, tandis que l'œil réduit des Bathysciinae est relégué sur la facette antérieure de l'angle temporal. 2° La disparition du pigment se fait du centre vers la péri- phérie. Le pigment passe des ommatidies centrales dans les tissus environnants avant d'être entièrement résorbé. Ce fait est prouvé par la pigmentation annulaire de l'œil de beaucoup de Trechus microphthalmes et par la pigmentation périoculaire de Phaneropella Lesinae Reitt. (1) B. Peyroni Ab., B. persica Ab., B. pusilla Motsch., B.Fausti Keitt., B.silvestris Motsch. B. pumilio Reitt., B. tarsalis KiESW., B. Damryi Ab., B. subterranea Krauss, B. sarteanensis Baeg. REVISION DES BATHYSCIINAE 59 c. Les rudiments des organes du vol. Les ailes membraneuses font défaut chez tous les Bathyscwiae. aussi bien chez les hicicoles que chez les cavernicoles et il paraît certain que la souche épigée était déjà privée d'ailes avant de coloniser les grottes. On ne trouve qu'exceptionnellement des vestiges des ailes membraneuses et cela seulement chez quelques espèces lucicoles archaïques. Chez Bathysciola Damryi Ab. par exemple il existe (fig. xl) entre l'épisterne métathoracique et l'angle externe de l'appareil métatergal un petit moignon alaire arti- culé ; ce moignon est Fig. XL. Rudiments alaires û&lBathys- ciola Damryi Ab., x 158. a., rudiment de l'aile gauche, vu par la face dorsale ; ins., métascu- tum; eps., épisterne métathoracique. Fia. XLI. Arrière-corps de Catops [chrysomeloiàes Panz., face dorsale, x 17. Les élytres ont été arrachés. constitué par un osselet chitineux surmonté d'une petite vési- cule membraneuse, sur les parois de laquelle s'implantent une ou deux soies. La disparition des ailes propres au vol a été très ancienne ; après elle les élytres ont été fixés l'un à l'autre par un dispositif 60 Dr R. JEANNEL compliqué des pièces du métanotum. Cet appareil métatergal lui-même est paléogénique et a fait place chez les cavernicoles actuels à la soudure pure et simple des bords suturaux des élytres, â. L'appareil métatergal destiné à maintenir la cohésion des élytres. Chez presque tous les Bathysciiîiae on constate, lorsqu'on a arraché les élytres, que le métanotum forme une apophyse pos- térieure plus ou moins longue, reposant sur les tergites abdomi- naux et dont on ne peut bien comprendre la signification que chez les espèces archaïques. On constate chez elles que cette e. y- FiG. XLII. Arrière - corps de Bathysciola Damryi Ab., face dorsale, x 45. f/., rudiments alaires ; e., expansion du métanotum ; g., gouttière longitu- dinale. msL -..{■'■ mp iic;. XLlll. Arrière-corps de Baihijsciohi Dam- ryi Ab., vu de profil, x 45. s., scutum et scutellum ; ps., postscu- tellum ; mis., métascutum ; tnsl., métas- cutellum ; mps., métapostscutellum : c, clavicule ; a., rudiment alaire ; l., liga- meutum : eps., épisterue niétatliora- cique; ?/))»., épimêre métathoracique. apophyse est le vestige d'un appareil métatergal autrefois des- tiné à maintenir la cohésion des élytres et dont la valeur est donc strictement paléogénétique. On s'explique d'ailleurs assez mal à quelle adaptation précise a pu répondre un semblable REVISION DES BATHYSCIINAE 61 appareil devenu inutile aujourd'hui chez presque toutes les espèces. Je pourrai même ajouter qu'il est aussi difficile de comprendre comment la sélection ou tout autre facteur a pu faire naître une semblable dispo- sition et surtout la pousser au de- gré d'exagéra- tion évidemment inutile qu'on lui trouve encore chez Pholeuo- nidius Pinkeri Jeann. et P. H al- bherri Reitt. Pour bien comprendre la disposition de cet appareil mé- tatergal et aussi son évolution ré- gressive il faudra envisager la structure du métanotum chez les Cholevinae ailés puis dans une série de types de Bathys- ciinae. P Cholevinae. — Le métanotum d'un Catops chrysome- loides Panz. (fig. xli) est formé d'une série de pièces bien dis- tinctes. Le métascutum et le métascutellum forment entre les ailes membraneuses un large sclérite de surface inégale et pré- sentent latéralement deux lobes séparés de l'épisterne métatho- racique par l'insertion de l'aile membraneuse. En arrière le bord du métanotum forme un angle légèrement saillant et le long de ce bord postérieur s'étend une étroite pièce transver- sale, le métapostscutellum. Le disque du métanotum est creusé de dépressions destinées à recevoir les ailes repHées sous les élytres et il porte sur la ligne médiane un profond sillon dans Fig. XLIV. Arrière-corps de Pholeuonidius Pinkeri Jeaun., face dorsale, x 45. Les élytres ont été écartés pour montrer l'apophyse dorsale du métanotum. 62 Dr R. JEANNEL Fia. XLV. Arrière-corps de Ba- thysciola Aubei Kiesw., face dorsale, x 45. L'apophyse du métano- tuin est courte. lequel viennent s'encastrer les bords suturaux des élytres épais- sis en forme de bourrelets. Chez les Bathysciinae tous privés d'ailes membraneuses ce métanotum a subi deux évolutions successives. Chez les ancêtres lucicoles des espèces ac- tuelles son disque est devenu lisse, égal, mince, et l'angle for- mé par le bord posté- rieur s'est démesuré- ment allongé de façon à devenir une longue apophyse dorsale des- tinée par son sillon longitudinal à main- tenir la cohésion des bords suturaux des élytres sur une grande partie de leur longueur. Puis dans la série des formes caverni- coles cet appareil de- venu inutile a disparu peu à peu par non usage. 2° Bathysciola Damryi Ab. — Chez cette espèce le métanotum forme (fig. xlii et xliii) une large expansion postérieure très mince, de contour ovalaire et qui atteint le niveau du troisième segment ventral de l'abdomen; cette expansion est aussi large que le tiers de la largeur du corps. Sa ligne médiane est occu- pée par un profond sillon, limité par deux bourrelets rectilignes et parallèles et où viennent se placer les rebords suturaux des élytres adossés. Fig. XLVI. Elytre gau- che de Bathysciola Aubei Kiesw., face inférieure, x 45. Le bord suturai porte un bourrelet qui correspond à la gouttière du métano- tum. Fig. XLVII. Arrière-corps de Adelopsella bosnica Reitt., face dorsale, x 30. REVISION DES BATHYSCIINAE 63 La strie suturale des élytres répond à la limite externe du rebord suturai épaissi de l'élytre et on la voit se rapprocher de la suture en arrière, là où le rebord finit, c'est- à-dire au niveau de l'extrémité postérieure de l'expansion du métanotum. 30 Pholeuonidius PinkeriJ^Ai^ii. et P. Hal- bherri Reitt. — L'a- pophyse postérieure du métanotum prend ici la forme d'une étroite tige sillonnée sur son bord dorsal, ayant absolument l'aspect d'une « sonde cannelée ». Sa lon- gueur est bien plus considérable que celle de l'expansion de B. Damryi , puisque son extré- mité at- teint le ni- veau du Fia. XLVIII. Elytre gauche de Adelopsella hosnica Reitt., face inférieure, x 30. Le bourrelet sutu- rai est rétréci et plus saillant au niveau de la gouttière longitu- dinale du métano- tum. Le contour de ce bourrelet correspond sur l'élytre à la strie suturale. FiG. XLIX. Arrière-corps de BatHjsciola Gestroi Fairm., face latérale, x 45. L'apophyse dorsale du métanotum est encore lon- gue, mais il n'existe plus de gouttière longitudinale. bord pos- térieur du propygidium (fig. xliv). Presque toute la longueur du bord suturai des élytres vient se loger dans la gouttière dorsale de cette tige et on comprend de la sorte que la strie suturale de l'élytre soit rapprochée de la suture et parallèle à elle chez les Pholeuonidius Pinkeri Jeann. et P. Halbherri Reitt. Fig. L. Métanotum de Speonomus pyre- naeus Lesp., face dorsale, x 30. Il n'existe pas trace d'apophyse dorsale et les deux moitiés du mé- tanotum se touchent à peine sur la ligne médiane. 64 Dr R. JEANNEL 4P Bathysciola Auhei Kiesw. — La pointe de l'apophyse dorsale du métanotum atteint à peine le deuxième tergite abdo- minal (fig. XLv) et son sillon dorsal est large. Le bord suturai de l'élytre n'est replié et ne forme bourrelet que dans sa moitié antérieure (fig. xlvi) et c'est la raison pour laquelle la strie sutu- rale très écartée de la suture en avant s'en rapproche dans sa moitié postérieure. Chez Adelo'psella bosnica Reitt. (fig. XLVii et XLviii), il en est à peu près de même. 5*5 Bathysciola Gestroi Fairm. (fig. XLix) marque un premier stade dans la régression de l'ap- pareil métatergal chez les caver- nicoles. L'apophyse dorsale est encore longue, mais son sillon longitudinal est rudimentaire et incapable de loger les rebords suturaux des élytres. Les élytres ne sont pas soudés. 60 Les Speocharis et les Breuilia ont une apophyse dorsale courte et aplatie, à peine sillonnée. Les bords suturaux des élytres sont adhérents. 7° Chez Speonomus, Antrocharis et probablement tous les autres genres de la même série, le métanotum est très réduit (fig. l et li). Les deux moitiés droite et gauche du métanotum sont séparées sur la ligne médiane par un espace Ubre de sclérite et il n'existe pas trace d'apophyse dorsale ; le bord postérieur du métanotum forme même un angle rentrant à la place de l'apophyse. Il existe un rudiment du métapostscutellum très saillant et la cohésion des élytres est obtenue par la soudure intime de leurs bords suturaux. 8° Dans la série de Cytodromus, il existe encore un rudiment Fig. li. Arrière-corps de Antrocharis Querilhaci Lesp., face latérale, x 30. Le métanotum est extrêmement réduit. REVISION DES BATHYSCIINAE 65 Fio. LU. Mésonotum et métanotum d'Apholeuonus 7iudus Apf., face dorsale, x 30. L'apophyse dorsale du métanotum est réduite à l'état d'une fine épine. de l'apophyse dorsale sous la forme d'une mince épine et les élytres sont soudés. La strie suturale persis- tant sur les élytres rappelle l'ancienne ex- tension d'un sillon mé- tatergal. 9« Chez les ^2^7?o- leuonus (fig. lu), on trouve de même une fine épine métatergale et la réduction la plus complète du métano- tum s'observe chez les Antroherpon (fig. lui), où il n'existe plus qu'une étroite bandelette transversale, très mince et très lisse, étendue d'un épisterne métathora- cique à l'autre et formant un large V ouvert en arrière. De tout ce qui précède il résulte que l'existence d'une strie suturale non parallèle à la suture, écartée d'elle en avant, rapprochée en arrière est liée à l'existence d'une longue apophyse dorsale du métanotum. Elle peut per- sister fréquemment même après la régression complète du métanotum et elle se trouve par cela même avoir la valeur d'un caractère pa- léogénétique. Au contraire la strie suturale parallèle à la suture et toujours ARCH. DE ZOOIi. EXP. ET GÊN. — 5« SÉRIE. — T. VII. — (I). S Fio. LUI. Mésothorax et métathorax de Antro- herpon ojlindricoUe Apf., face latérale, x 30. s., scutum et scutellum ; ps., postscutellum, \ isible à la surface du corps; m., métanotum. 66 D^ R. JEANNEL effacée en arrière des Speonotmis, Bathysciella, Troglophyes ne correspond à aucune disposition ancestrale du métathorax et ne peut avoir aucune signification phylogénétique. Les formes les plus éloignées de la souche primitive, comme les Brachyscapiti ou les Antroherpona, ne présentent plus de trace de la strie suturale. B. LES CARACTÈRES NÉOGÉNÉTIQUES. C'est surtout chez les cavernicoles qu'ils ont de l'importance. Les lucicoles vivant dans les mousses et les débris végétaux des forêts humides ne paraissent pas s'être beaucoup modifiés ; mais les colonies de cavernicoles isolées les unes des autres de façon complète et soumises à l'influence d'un milieu très parti- cuHer, obscur, humide et constant ont pu acquérir de nombreux caractères nouveaux. Les muscicoles comme les cavernicoles sont privés d'yeux ; mais chez les premiers toute compensation pour l'impossibilité de voir semble avoir été inutile, tandis que chez les seconds, obligés à mener une vie vagabonde dans les grands espaces souterrains, tous les organes se sont modifiés pour compenser l'absence de la fonction visuelle. a. La taille des Bathysciinae cavernicoles. Il existe des Bathysciinae cavernicoles de toute taille, mais c'est une règle absolue que les cavernicoles sont plus grands que leurs proches parents lucicoles et qu'un cavernicole est d'autant plus grande taille qu'il semble mieux adapté par la forme de ses organes à la vie dans les grottes. L'accroisse- ment de la taille chez les Bathysciinae caractérise donc les cavernicoles. t A première vue'^une exception semble être fournie à cette règle par les Spelaeohates des îles de Dalmatie, troglobies en REVISION DES BATHYSCIINAE ' 67 apparence très modifiés mais dont la taille est très petite (2 mm.). Mais nous sommes ici en présence d'espèces insulaires dont Torigine est inconnue ; il est donc difficile do mesurer l'intensité de leur adaptation, et puis on sait combien il est fréquent de trouver chez les espèces spéciales aux îles une taille plus petite que celle de leurs parents continentaux. h. La dépigmentation des Bathysciinae. Il n'est pas sûr que la dépigmentation des Bathyscimae soit néogénétique. Cavernicoles et lucicoles sont en effet également dépigmentés. Il est possible que la souche commune ait été privée de pigments, mais il est possible également que la dépig- mentation se soit produite pour des raisons semblables aussi bien chez les lucicoles que chez les cavernicoles. c. Les modifications de la forme du corps chez les cavernicoles. Les modifications néogénétiques de la forme du corps chez les cavernicoles sont de deux sortes : a) Les unes résultent do la suppression de l'attitude de défense qui existe chez les lucicoles. Les conséquences sont l'effacement de la carène occipitale, la non rétractilité de la tête et son insertion terminale, la disparition graduelle de la carène mésosternale. Il n'est pas nécessaire d'insister. b) Les autres sont des adaptations à la vie cavernicole. P RÉTRÉCISSEMENT DE l' AVANT- CORPS. — Cliez Un très grand nombre de formes cavernicoles, on voit l'avant-corps, c'est-à-dire la tête et le prothorax, s'amincir et s'étirer en même temps que les antennes et les membres s'allongent. La tête devient beaucoup plus longue que large, elle se dégage du pro- thorax et perd ses carènes ; les côtés du prothorax se rétrécis- sent, deviennent sinués au lieu d'être régulièrement arqués, 68 D'- K. JEANNEL le prothorax devient enfin plus étroit à sa base qu'au sommet, cordiforme, cylindrique ou même pédoncule. Chez les Antro- herpon ce rétrécissement de l'avant-corps affecte aussi le méso- thorax, qui arrive chez A. Leonhardi Reitt. (planche XXII, fig. 617-619) à s'effiler en un mince pédoncule au sommet duquel s'articule le prothorax. J. Millier (1901, p. 21) a très justement fait observer que ce rétrécissement de l'avant-corps, corrélatif avec l'allongement des membres et des antennes, contribuait pour beaucoup à compenser l'impossibilité de voir, en déliant les articulations du corps, en donnant plus d'amplitude aux mouvements de la tête et du prothorax et en augmentant ainsi le champ d'action des organes tactiles. Cette modification de forme du corps ne se produit pas néces- sairement chez tous les cavernicoles. Nombreux en effet sont ceux chez qui le corps est resté large et la tête et les membres rétractiles ; ce sont par exemple les Speonomus, Royerella, Breuilia, Speocharis, Speonesiotes, etc. Il ne faudrait pas croire que ces genres soient moins bien adaptés que d'autres dont la forme est rétrécie. Speocharis Minos Jeann., par exemple, avec ses antennes aussi longues que le corps, ses membres grêles et longs, sa forme épaisse et ovoïde est certainement mieux com- pensé qu'un Drimeotus ou un Parapholeuon chez qui l'avant- corps est rétréci, mais dont les antennes sont courtes et épais- ses. Chez les genres Perrinia et Cytodromus (fig. liv), nous assis- tons en quelque sorte au début du rétrécissement du prothorax ; chez eux le sommet des fémurs antérieurs allongés dépasse légè- rement le bord du prothorax ; il se loge dans une sorte d'échan- crure formée par ce bord aminci et soulevé au niveau des angles postérieurs, qui présentent par suite une déflexion spé- ciale. 2° La fausse physogastrie des Bathysciinae caverni- coles. — Un certain nombre d'espèces, surtout dans la tribu des Brachyscapiti, montrent un renflement particulier de l'abdo- REVISION DES BATHYSCIINAE 69 men et des élytres qu'on serait tenté de rapprocher de la physo- gastrie des Insectes myrmécophiles. Cette déformation atteint son comble chez les AjÂoleuonus et chez Leptodirus Hohen- warti ScHMiDT dont les élytres arrivent à être presque sphé- riques. En réalité, il ne s'agit pas d'une physogastrie véritable, répondant comme celle des myrmécophiles à une véritable dis- tension physiologique de l'abdomen. Chez les Silphides caverni- coles il n'existe pas d'élargissement des sclérites abdominaux, ni de distension des membranes intersegmentaires, mais une modification de la forme de l'arrière-corps portant éga- lement sur toutes ses par- ties. Cette fausse physogastrie est certainement un phéno- mène complexe dont il est d'ailleurs impossible de don- Fig. LIV. Prothorax de Cytoilromus dapsoides ,, .. Ab., X 25, vu de profil, pour montrer ner actuellement une expll- comment les côtés du segment se sont ,• x'r- i"r\5i 1 relevés pour faire place à l'extrémité des cation satisfaisante. D abord fémurs. on comprend qu'elle puisse être le résultat du simple rétrécissement de l'avant -corps chez des animaux dont la forme était très convexe. Mais il y a de nombreux cas où il existe une véritable amplifica- tion des formes, comme si la surface du corps tendait toujours à s'accroître. Cette amplification est peut-être liée à l'aug- mentation de taille des cavernicoles, il est encore possible qu'elle soit en rapport avec l'humidité du domaine souterrain pour des raisons physiologiques encore ignorées. Quoi qu'il en soit il me paraît bien impossible de souscrire à l'explication donnée par J. Mûller (1904 a, p. 181) et accep- tée sans contrôle par K. Flach (1906, p. 230) et par E. Graeter (1909, p. 477), d'après laquelle les élytres renflés et « gonflés d'air » des Leptodirus et autres genres voisins ne seraient que des flotteurs (Schwimmblase) destinés à les sauver en temps 70 Dr R. JEANNEL 'd'inondation. Sans insister sur l'étrangeté d'une telle explica- tion et sur l'inutilité qu'aurait une semblable acquisition de « flotteurs )) pour un Insecte, c'est-à-dire un animal qui « flotte » naturellement, je me contenterai d'objecter simplement qu'il n'existe pas trace d'air sous les élytres d'un Leptodirus vivant. Au reste c'est d'une façon semblable que K. Flach (1906, p. 231) explique l'allongement des pattes antérieures de V Antroherimn Hôrmanni Apf., qui se sont étirées, dit-il, pour mieux s'accroclier aux rivages lorsque l'animal est tombé à l'eau. La j)erche tendue après la ceinture de sauvetage ! C'est complet ! d. L'allongement des antennes. Les antennes ont subi chez les Baihysciinae d "importantes modifications liées au grand développement pris par le toucher et l'olfaction pour compenser limpossibihté de voir. Ces modifications, qui se sont produites principalement chez les cavernicoles, consistent surtout en un allongement et aussi un amincissement des articles du funicule et de la massue. J'examinerai séparément : P l'augmentation de la longueur totale des antennes ; 2° les changements de la longueur relative des articles, résultant soit de ce que l'allongement ne porte pas simultanément sur toutes les parties de l'organe, soit de ce que certains articles varient ou non suivant les groupes phylo- géniques considérés. P L'augmentation de la longueur totale des anten- nes. — La longueur totale des antennes est très variable ; atteignant à peine les angles postérieurs du prothorax chez les lucicoles, elles peuvent devenir aussi longues que le corps ou même dépasser sa longueur chez les cavernicoles. Le tableau I montrera quelle est la longueur relative des antennes, c'est-à-dire leur longueur comparée à celle du REVISION DES BATHYSCIINAE 71 Tableau I LONGUEURS COMPARÉES DES ANTENNES ET DU CORPS CHEZ LES Bathysciinae (1) ESPÈCES Sciaphyes sibirictis Reitt. . . . Adelopsella bosnica Reitt. . . Bathysciola pusilla Motsch. . Bathysciola Aubci Kiesw. .. Bathysciola Halbherri Reitt. Bathysciola asperula Fairm. Bathysciola Schiôdtei Eies-w. 00 O H -a' 3.-2 E H =^ .^ o » aj S m » .^ oj ^ S g-a> a T3 ESPÈCES 1 1° Espèces lucicoles 8 3 27 11 1.5 7 U 7 U 6 l.ï 7 21 8 Bathysciola lapidicola Saulcy . . . Pholeuonella Erberi Schauf Parabathyscia Wollastoni Jans. . Parabathyscia Grouvellei Ab. . . . Speocharis Uhagoni Sharp Speocharis adnexus Schauf Bathyscia montana Schiôdte . . . . 2» Espèces cavernicoles ayant l'aspect des lucicoles Bathysciola Champsauri Pey. . Bathysciola qrandis Fairm. . . . Bathysciola parallela Jeann. . . Bathysciola Linderi Ab 16 9 23 12 29 13 20 10 Bathysciola Robiati Reitt Anillochlamys Bueni Jeann Bathyscidius iristiculus Apf Bathyscimorphus byssinus Scliiôd. Z" Espèces cavernicoles à prothorax large Bathysciola Majori Reitt Bathysciola Gestroi Fairm Parabathyscia Spagnoloi Fairm. Parabathyscia Doderoi Fairm.. Speocharis arcanus Schauf Speocharis cantabricus L'h Speonomus longicornis Saulcy. Speonomus pyrenaeus Lesp Speonomus Bonvouloiri J. Duv. , Speonomus Alexinae Jeann Bioyerella Tarissani Bed 18 7 20 12 31 15 20 U 24 16 22 11 30 22 36 26 38 31 3.5 32 32 24 Speocharis Minos Jeann Breuilia triangulum Sharp Speonomus Delarouzeei Fairm. . . Speonomus Proserpùia Ab Speonomus stygius Dieck Speonomus hydrophilus Jeann. . Bathysciella Jeanneli Ab Proleonhardella Matzenaueri Apf. Speonesioies narentinus Mill Speonesiotes Oobanzi Reitt 4° Espèces cavernicoles à côtés du prothora.^ sinués ou légèrement rétrécis. Speodiaetus galloprovincialis Fm Trojlodromus Bonafonsi Dev. . . Cytodromus dapsoides Ab Perrinia Kiesenivetteri Dieck. . . . Trocharanis Mestrei Ab Antrocharis Querilhaci Lesp. . . . Diaprysius Fagniezi Jeann Diaprysius Mazaurici May 28 20 33 28 36 36 32 31 43 37 33 42 27 25 32 38 Diaprysius caudatissin'us Ab Diaprysius caudatus Ab Drimeotus Kovacsi Mill Pholeuon gracile Friv Pholeuon leptoderum Friv.... Leonhardia Hilfi Reitt Charonites Matzenaueri Apf.. . Oryotus Micklitzi Keitt a a '^ o « o 24 13 17 20 13 14 14 20 21 16 17 30 27 24 24 45 25 29 30 27 40 45 52 33 29 :;2 ''' s 3 73 -a a CI TS o h) 10 4 6 9- 4 5 7 16 10 30 18 11 16 18 18 42 15 14 21 29 29 28 33 45 29 21 20 5° Espèces cavernicoles très grêles Iscreus Xambeui Arg 43 40 Parapropus sericeus Schmidt. . . 45 60 Spelaeodromus Pluto Reitt 57 57 Leptodirus Eohenwarti Schmidt. 69 70 Protobracharthron Graboivskii Apf 50 50 Spelaeobaies Kraussi J. Miill... 29 27 Haplotropidius Taxi J. Miill. . . . 57 60 Antroherpon Leonhardi Reitt 66 100 (1) Toutes les mesures ont été effectuées sur des individus mâles. 72 -Dr R. JEANNEL corps (1), chez un certain nombre de types des Bathyscimae. De l'examen de ce tableau on peut tirer les déductions sui- vantes : a). Chez les lucicoles, les antennes sont toujours plus cour- tes que la moitié de la longueur du corps ; elles atteignent à peu près les angles postérieurs du pro thorax. b). Chez les cavernicoles, en même temps que la taille générale s'accroît, la longueur relative des antennes s'accroît également. Cela est particulièrement évident si on compare deux formes très proches parentes dont l'iuie est lucicole et l'autre caverni- cole. C'est ainsi que : T , longueur des antennes . , i ^ ^ Le rapport — — z qui est chez Bathiisciola longueur du corps 7 Avhei KiESW. lucicole : — = 0,50, devient chez sa race caver- nicole, B.Auhei-Champsauri Peyee., — = 0,56. Chez BathyscioJa ScJiiôdtei Kiesw., ce rapport est — - = 0,37 ^ 1 et il devient chez sa race cavernicole B. Schicdtei-grandis 12 Fairm. : — = 0,52. 10 Chez Bathysciola lapidicola Saulcy le rapport est — = 0,42, 13 il devient chez B. parallela Jeann., cavernicole : — = 0,45. Il en est de même si on compare des formes cavernicoles très proches parentes, mais inégalement adaptées à la vie sou- terraine, par exemple : Bathysciola Majori Reitt. /— = 0,38j et B. Gestroil^AïKM., 18 \20 /i?==0,60), (1) Il existe deux façons différentes d'évaluer la oiigueur des antennes d'un Insecte. L'une consiste à mesurer l'antenne étendue et à comparer le chiffre ainsi obtenu à la longueur du corps prise du labre à l'apex des élytres. On obtient ainsi des rapports de cliiffres comme ceux consi- gnés dans le tableau ci-contre. L'autre consiste simplement à noter le niveau qu'atteint le som- met de l'antenne, lorsque cet organe est naturellement replié le long du corps ; on dit par exem. pie que chez telle espèce les antennes « atteignent » le milieu de la longueur du corps. En raison de sa simplicité et de l'approximation très suffisante qu'elle donne, cette dernière méthode est la seule employée dans les descriptions. Mais il faut bien se garder de confondre les deux façons de procéder, car il est clair qu'une antenne C(ui " atteint » le milieu de la longueur du corps est bien plus longue que la moitié de la longueur du corps mesurée du labre à l'apex des élytes. REVISION DES BATHYSCIINAE 73 Diaprysms Fagniezi Jeann. (^ = 0,92) et Diaprysius /38 \ Mazaurici May. (ô^ = l>19j. c). Les antennes peuvent être courtes lorsque la forme du corps est étroite : Trocharanis Mestrei Ab., Drimeotus Kovacsi MiLL., Pholeuon gracile Friv. (l). Les antennes sont aussi longues que le corps chez des espèces à prothorax large et à forme convexe, aussi bien que chez celles dont l'avant-corps est rétréci et dont la forme est _ ^ ^ . longueur des antennes ^ , , grêle. En etïet le rapport —~ — j est égal ou supe- ® longueur du corps rieur à 1 chez : Speocharis Minos Jeann., Cijtodromus dapsoïdes Ab., Antrocharis Querilhaci Lesp., Diaprysius Mazaurici May., Spelaeodronms Pliito Reitt., Protohracharthron Grabowskii Apf., Leptodirus Hohenwarti Schm. 2» L'allongement relatif des articles des antennes. — Le type primitif d'antenne des Bathysciinae devait vraisem- blablement être analogue à l'antenne d'un Bathysciola archaïciue actuel comme B. pusilla Motsch. par exemple. Chez cette espèce l'antenne est très courte (— = 0,45j ; les articles i et II sont épais, allongés, égaux ; puis leur fait suite un funicule de 4 petits articles à peine plus longs que larges (m à vi) ; la massue enfin comprend les 5 derniers articles, épais, aussi larges que longs, et l'article viii est plus court que ses voi- sins, mais aussi large qu'eux. La première modification en date qui soit survenue dans cette antenne ancestrale est l'allongement des articles du funi- cule {Bathysciola silvestris Motsch., planche III, fig. 101) ; en même temps l'article vin se rétrécit et de transverse devient globuleux, ce qui favorise le fonctionnement de la vésicule olfactive qui débouche au sommet de l'article vii. Puis on voit l'article terminal s'aUonger, s'aplatir, se creuser en forme de cuiller comme pour augmenter sa surface sensible. Toutes ces modifications se produisent sans qu'il y ait allonge- ment notable de l'antenne ; on les voit survenir aussi bien 74 • Dr R. JEANNEL chez les muscicoles que chez les cavernicoles peu modifiés. Cependant les anciens troglobies, vont nous montrer des modifications plus considérables. Chez les cavernicoles l'allongement des antennes porte sur le funicule et la massue plutôt que sur les deux premiers articles. Chez les AntroJierpona (planche XXII, fig. 610), dont les antennes arrivent à des longueurs démesurées, les deux pre- miers articles restent toujours très courts et globuleux. Chez les Etiryscapiti les articles du funicule, d'abord très petits et bien plus courts que les articles basaux, arrivent à devenir aussi longs qu'eux, tout en restant bien plus grêles. Les deux premiers articles ne prennent donc aucune part à l'allongement de l'antenne et c'est à peine si, chez les plus modi- fiés, l'article ii diminue d'épaisseur. Une exception remarquable est fournie cependant par le Troglophyes Bedeli Jeann. dont l'article ii des antennes est bien plus long que l'article i ; cet allongement anormal de l'article ii reproduit la formule anten- nale caractéristique des Brachyscapiti, mais on ne saurait voir là autre chose qu'un cas de convergence sans valeur phylogénique. Chez les Brachyscapiti l'allongement des antennes porte sur la massue et le funicule, mais aussi sur l'article ii, de façon que la différence de longueur entre les deux articles basaux est d'autant plus considérable que les antennes sont plus allongées ; très faible chez Hohenwartia ou Sophrochaeta (plan- che XVIII, fig. 508) cette différence arrive à être considérable chez les Leptodirus (planche XXI, fig. 599). Toutes ces modifications portant sur la part plus ou moins grande que les articles de la base des antennes prennent à l'allongement général fournissent d'excellents caractères taxo- nomiques ; il est loin d'en être de même des variations de lon- gueur des articles terminaux. Suivant les espèces, l'article viii est plus ou moins allongé, les articles de la massue sont plus ou moins épaissis à leur extré- mité distale, soit régulièrement depuis la base {Speonomus, planche IX, fig. 259), soit brusquement dans leur quart apical REV^ISION DE8 BATHYSCIINAE 75 (antennes noueuses des Charonites, Leptodirus, planche XVIII, fig. 523). La forme des articles varie encore, tantôt cylindro- conique {Speonomus), tantôt aplatie (Speonesiotes). L'article apical est encore plus variable que les précédents : aplati, ovalaire, elliptique, concave, pyriforme, suivant les cas, il est tantôt aussi long que l'avant-dernier article, tantôt bien plus long et bien plus large que lui {Speocharis). Quant à l'épaisseur des antennes, elle est aussi sujette à variations. En général les antennes s'amincissent en même temps qu'elles s'allongent, mais cet amincissement est relatif et porte seulement sur la massue. L'épaisseur du funicule des antennes d'un Speonomus ou d'un Trocliaranis, ou bien l'extrême gracilité du funicule des antennes d'un Speonesiotes sont des caractères hérités de la souche épigée, comme en témoigne la structure des antennes des muscicoles proches parents. Enfin chez certains Speonomus le funicule s'épaissit (articles v et vi) chez les mâles, mais il s'agit là non d'une adaptation spéciale, mais de caractères sexuels secondaires. e. Les modifications dans la forme des membres. Les membres des cavernicoles arrivent à différer considéra- blement des pattes trapues et rétractiles des Bathysciinae luci- coles. Ces modifications néogénétiques que nous allons envisa- ger consistent d'abord dans un allongement des membres corrélatif avec l'allongement des antennes, ensuite dans des changements de forme des différents articles en rapport avec les changements de la forme du corps. P Allongement des membres. — Les membres s'allon- gent ainsi que les antennes. Ce n'est plus ici pour compenser par un accroissement du sens du toucher la perte de la vision ; comme l'a très justement fait observer Racovitza (1907, p. 410), les animaux pourvus d'antennes, comme les Coléoptè- res, n'explorent pas l'espace environnant avec les pattes. 76 Dr R. JEANNEL Mais l'allongement des pattes des Coléoptères cavernicoles a pour résultat une rapidité et une brusquerie plus grande des mouvements, très utile pour fuir un ennemi dont la présence ne leur est signalée que par contact direct ou tout au moins à par- tir d'une distance beaucoup plus faible que lorsqu'il s'agit d'animaux pouvant voir. J'ai bien souvent vérifié cela en obser- vant des Speonomus ou des Antrocharis élevés en captivité. Cet allongement des membres comme celui des antennes n'est pas en corrélation absolue avec l'allongement du corps, et la meilleure preuve en est fournie par la comparaison des Parabathyscia Spagnoloi Fairm. (planche I, fig. 13) et AS^^^eo- cîiaris Minos Jeann. (fig. 20) dont la forme générale est identique, mais dont les antennes et les pattes sont très cour- tes chez le premier, très longues chez le second. Quant à la part que prend à l'allongement chacune des par- ties de la patte, elle semble égale pour toutes. 2° DÉFORMATIONS DES MEMBRES. — Épaisses et aplaties chez les lucicoles, les pattes s'amincissent et s'incurvent de façons diverses pour s'adapter à la forme du corps chez les cavernicoles. a) Hanches. — Les hanches antérieures normalement coniques devieiment cyhndriques par suite de leur allongement chez les Lepfodirus. De plus chez les Antroherpon le trochantin devient visible au bord externe de la cavité coxale entre les deux angles écartés de l'épimère et de l'épisterne prothoraciques. Les hanches intermédiaires sont séparées l'une de l'autre par la carène mésosternale lorsqu'elle existe, mais sa dispari- tion chez les formes grêles est cause que les deux hanches vien- nent en contact. Bien plus chez les Leptodirus et Antroherpon l'apophyse intercoxale du mésosternum elle-même entre en régression, sa pointe cesse d'atteindre le bord antérieur du métasternum et les cavités coxales intermédiaires se fusion- nent sur la hgne médiane. Cette disposition atteint son apogée chez Antroherpon stenocephalum Apf. (planche XXII, fig. 611). h). Trochanters. — Ils sont peu déformés. Ils s'allongent REVISION DES BATHYSCIINAE 77 seulement et présentent parfois (Oryotus) des caractères sexuels secondaires. c). Fémurs. — La première modification qu'ils subissent dans leur forme est que d'aplatis ils deviennent cylindriques et qu'ils perdent la gouttière de leur bord postérieur où vient se loger la base du tibia des lucicoles. Chez les formes très con- vexes de la tribu des Brachyscapiti on les voit s'incurver de façon à se mouler sur les faces latérales du corps très arrondies et même, chez certains genres {Charonites, Leptodirus), ils s'amin- cissent dans leur partie moyenne en rapport avec, la convexité du corps et se renflent à leur extrémité apicale libre, de façon à prendre une forme en massue. d). Tibias. — Leur forme varie beaucoup suivant les types considérés. Le calcar s'allonge chez les formes cavernicoles ; les éperons externes manquent dans certains groupes, mais c'est là vraisemblablement une disposition héritée de leur souche lucicole. Les tibias antérieurs sont fréquemment arqués en dehors et s'élargissent chez les mâles en même temps que le tarse. Les tibias des deux paires postérieures prennent des courbures compensatrices de celles des fémurs lorsque ceux- ci sont déformés. C'est ainsi que chez Charonites les tibias inter- médiaires sont droits au lieu d'être incurvés et les tibias pos- térieurs sont arqués en dehors au lieu d'être droits, que chez Leptodirus les deux paires de tibias sont arqués en dehors, de façon à compenser l'incurvation des fémurs en dedans. e). Tarses. — Les tarses sont des organes éminemment conservateurs et présentent peu de modifications néogénéti- ques, à part leur allongement. Cet allongement affecte d'ailleurs également chacun des articles, de façon que les rapports de leurs longueurs restent les mêmes et peuvent fournir d'excellentes indications phylogéniques. La formule des tarses postérieurs reste par exemple toujours 3 2 1 2, T, ô' ô' ^' ^^^^ 1^ série de Speononius, tandis que dans o 2 1 celle de Cytodromus on trouve \, -, -, -, 2. y ' 4 3' 2 78 Dr R. JEANNEL Toutefois l'oiiychium présente une légère modification néo- génétique, résultant de son adaptation à la marche sur les stalactites. Les ongles ne sont plus placés dans le prolongement de l'axe du dernier article du tarse, mais ils sont toujours per- pendiculaires à son axe, comme j'ai pu le vérifier maintes fois sur l'animal vivant. /. Le développement des organes sensitifs. Aucune observation précise n'a encore prouvé qu'il existât un sens de l'ouïe chez les Silphides cavernicoles. L'odorat, le toucher, la sensibilité vibratoire sont certainement présents chez eux, mais seul l'odorat paraît s'être hypertrophié pour compenser l'impossibilité de voir. Il n'existe pas en effet chez eux de longues soies tactiles de longueur démesurée comme celles des Carabiques. C'est en effet chez les Carnassiers bien plus que chez des Saprophages que des organes sensitifs très délicats sont nécessaires pour compenser l'absence de la vision. Bien plus les soies sensorielles sont plus développées chez les Bathysciinae muscicoles, exposés aux attaques de nombreux ennemis, que chez les cavernicoles ; c'est une régression des organes vibratoires que nous observerons plutôt chez ces der- niers, sous forme de la diminution et même de la disparition de la pubescence. P Odorat. — Le siège de l'odorat se trouve vraisemblable- ment dans une vésicule située dans l'article vu des antennes. Peu développée chez les muscicoles, cette vésicule olfactive (fig. vi) se trouve chez eux dans le centre de l'article vu et s'ouvre au dehors par un conduit très long et très étroit. Chez les cavernicoles la vésicule devient beaucoup plus volumineuse et se porte vers le sommet de l'article ; son conduit s'élargit et se raccourcit et le nombre des plaques hexagonales qui forment ses parois augmente dans de très grandes proportions (fig. viii). Chez quelques Parabathyscia cavernicoles et surtout chez REVISION DES BATHYSCIINAE 79 P. Spagnoloi Fairm. (fig. ix) le développement de la vésicule olfactive s'accompagne de déformations asymétriques des articles v, vi, vu, viii et ix, dont la face interne et ventrale s'élargit et se recouvre de petites épines écailleuses et de soies dressées. 20 Tact et sensibilité vibratoire. — Le tact s'exerce principalement par l'extrémité des antennes, mais il n'existe sur leur article apical aucun des organes fongiformes qui se trouvent sur celui des Anophthalmus ou des Aplmenops. Les poils des antennes des Bathysciinae cavernicoles ne sont guère plus longs proportionnellement que ceux des muscicoles. La sculpture des téguments n'est guère différente chez les cavernicoles de celle des muscicoles et ses caractères sont pour la plupart paléogénétiques. Toutefois il apparaît fréquemment entre les points ou les strioles transversales des troglobies une fine réticulation hexagonale, visible seulement à de forts grossis- sements et qui donne au tégument un aspect mat ou alutacé {Speonesiotes, Apholeuonus, prothorax de Leptodirus Hohen- warti-reticulatus J. Mûll.). Mais il est difficile de dire à quelle fonction sensorielle est liée l'existence de cette réticulation. La pubescence chez les cavernicoles tend à se raréfier et à disparaître, probablement par suite de non usage. C'est ainsi que les poils sont de plus en plus rares et courts dans la série phylétique d' Apholeuonus à mesure qu'on envisage des stades de plus en plus modifiés et que les téguments sont glabres chez les ApJioleuonus et les Leptodirus ; il est cependant possi- ble chez ces formes glabres de déceler au microscope ( X 100) l'existence de quelques poils très courts cachés au fond des points, vestiges d'une ancienne pubescence disparue. Les élytres des Bathysciinae muscicoles portent toujours des soies dressées courtes le long du bord externe et sur la moitié apicale, qui jouent le même rôle que les soies tactiles des Aphaenops. Ces soies dressées disparaissent dans le milieu tran- quille des cavernes. Cependant on les voit par exception persister et même 80 Dr R. JEANNEL s'hypertrophier étrangement chez les AnillocJmris, les Pho- leuonopsis et chez certains Antroherpon vivant tous dans la même partie de la péninsule balkanique, Ces trois genres font partie de séries phylétiques très distinctes, appartenant elles- mêmes à des tribus différentes ; aussi cette hypertrophie des soies dressées chez eux ne peut-elle s'expliquer que par une adaptation parallèle récente. Mais la raison de cette adaptation reste encore entièrement énigmatique. C. LES CARACTÈRES SEXUELS. a. Les caractères sexuels primaires. Je n'insisterai pas sur ces caractères primaires dont il a été suffisamment question dans un chapitre précédent et je formu- lerai seulement quelques remarques sur la façon dont l'organe copulateur mâle varie dans les séries cavernicoles. P Les dimensions du pénis sont très variables suivant les groupes ; cependant dans la même série phylétique le pénis s'allonge en même temps que le corps et les membres. C'est ce qu'on observe en comparant le pénis d'un Oryotus (pi. XIV, fig. 410) à celui d'un ApJmohms (pi. XIV, fig. 400), le pénis d'un Anillocharis (pi. XVI, fig. 468) à celui d'un Leonhardella (pi. XVI, fig. 457). 2° Lorsque l'organe copulateur mâle subit un allongement, cet allongement ne porte pas également sur toutes ses parties. La variation de longueur de la gaine pénienne et celle du sac interne ne sont pas corrélatives. Ce fait se vérifie d'une part dans la série de Speonesiotes (pi. XV, fig. 420 et 438), chez qui la gaine pénienne se raccourcit et s'élargit lorsque le sac interne conserve sa longueur primitive, d'autre part dans les séries (ÏAplmobius et de Leonhardella, chez qui la gaine pénienne s'allonge et le sac reste court. Chez Spelaeo- dromus (pi. XXI, fig. 590) encore, dont le pénis s'est allongé REVISION DES BATHYSCIINAE 81 dans des proportions insolites, le sac interne n'occupe que le tiers apical de la gaine pénienne. 30 Les variations de forme de l'organe copulateur mâle se font souvent en corrélation avec certains caractères sexuels secondaires. Lorsque par exemple les tarses antérieurs mâles sont anormalement élargis, les styles latéraux de l'organe copu- lateur sont de même excessivement épaissis. C'est le cas du Bathysciola asperula Fairm., dont la race talpa possède des tarses antérieurs mâles trois fois plus larges que le tibia et des styles latéraux extraordinairement épais et dont la race intermedia représente, au double point de vue de ses tarses et de ses styles latéraux, un stade intermédiaire entre la forme talpa et la forme typique (Jeannel, 1909 a, p. 501, pi. xiv, fig. 58 à 64). Il en est de même chez Bathysciola tarsalis Kiesw., espèce à tarses antérieurs mâles très larges, dont les styles latéraux sont beaucoup plus épais que ceux du Bathysciola pumilio Reitt., à tarses étroits. h. Les caractères sexuels secondaires. Les caractères sexuels secondaires portent sur un grand nombre d'organes et sont très variables suivant les espèces ; cependant il en est qui montrent une certaine constance, ce sont ceux qui portent sur la taille et l'épaisseur du corps, sur la longueur des antennes, sur le nombre des articles du tarse anté- rieur et leur dilatation. P La forme du corps. — Les femelles sont en général plus grandes que les mâles et leur forme est plus épaisse et plus renflée. Chez certaines espèces comme Aphaohius Milleri ScHM., Speonomus Fagniezi Jeann., Troglocharinus Ferreri Reitt., cette différence est particulièrement accusée. 2° Les antennes. — Les antennes sont toujours plus lon- gues chez les mâles que chez les femelles et cet allongement ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÊN. — 5« SÉRIE. — X. VII. — (I). 6 82 Dr R. JEANNEL porte surtout sur les articles de la massue. Il en résulte que chez les femelles les antennes, plus courtes, paraissent toujours plus épaisses. Les Aphaobius, les Speojiomus ont des antennes dont la longueur dépasse à peine la moitié du corps chez les femelles, lorsqu'elle atteint les trois quarts chez les mâles. Outre cette différence de longueur les antennes présentent souvent des caractères sexuels qui paraissent liés à un plus grand développement des organes sensoriels chez les mâles. Certains Pardbathyscia et particulièrement P. Spag7ioloi Pairm. ont des antennes asymétriques chez les mâles ; les articles vi, vu, vni, ix et x forment du côté ventral une forte saillie hérissée d'écaiUes et de poils dressés (pi. VI, fig. 180). Chez les Speonomus du groupe III et aussi chez Trocharmiis Mestrei Ab., les articles v et vi des antennes des mâles sont anor- malement épaissis, de façon que la massue commence à partir de l'article V. Chez Sj^eonomus stygius Dieck (= clavatus Satjlcy) l'article v arrive à être plus épais que les suivants et les antennes prennent un aspect cla vif orme. Dans d'autres cas encore les différences sexuelles portent sur la forme des articles et non sur leurs dimensions ; les articles de la massue des Adelopidius par exemple sont brusquement dilatés dans leur tiers apical chez les mâles, lorsqu'ils sont dila- tés depuis leur base chez les femelles. 30 Le prothorax. — Des différences importantes dans la forme du prothorax sont rares ; toutefois les côtés du protlio- rax d' Aphaobius Milleri et de Speonomus pyrenaeus sont plus arrondis chez les mâles et plus rétrécis à leur base. Le protho- rax des Parapropus est plus long et partant plus étroit chez les mâles que chez les femelles. Dans une espèce {Bathyscia hete- romorpha Dod.) les différences de la forme du prothorax entre les deux sexes sont telles qu'on croirait être en présence de deux espèces distinctes. 4P Les élytres. — Chez les femelles les élytres sont en général plus renflés, plus convexes, moins parallèles que chez les REVISION DES BATHYSCIINAE 83 mâles. En outre ils peuvent présenter des caractères particu- liers. Chez presque tous les Speonomus on distingue sur les élytres des femelles les traces de trois côtes saillantes qui font presque toujours défaut sur ceux des mâles. Dans le gem-e Parapropus et particulièrement chez P. Ganglhaueri les épau- les très saillantes chez les mâles sont effacées chez les femelles. Leptodirus Hohenwarti enfin présente un curieux dimorphisme, avec ses élytres dont la partie apicale cache et dépasse la pointe du pygidium chez les mâles et laisse à nu la plus grande partie de ce segment chez les femelles. 50 Les trochanters. — Les trochanters des mâles des Oryotus sont prolongés en une sorte d'épine crochue (pi. XIV, fig. 408). 6° Les tibias. — Les tibias possèdent assez fréquemment des dents, des épaississements ou des courbures spéciales aux mâles. Le Drimeotus (Fericeus) Kraatzi se distingue des Drimeotus, s. str., en ce que ses tibias intermédiaires et postérieurs chez les mâles sont inermes, fortement incurvés en dedans et bizarre- ment aplatis en forme de lames de sabre (pi. XVII, fig. 484 à 485) ; chez les femelles cette déformation des tibias est à peine ébauchée. Les tibias intermédiaires sont extraordinaire ment épaissis au sommet, coniques, chez les mâles des Breuilia tihialis Jeann. et B. cuneus Jeann. (pi. IX, fig. 250 et 252). Speo7ioînus curvipes La Brûl. a les tibias postérieurs des mâles fortement courbés en dedans (pi. I, fig. 25) ; cette dis- position est moins accusée chez les races locales suhcurvipes Ab. et suhrectipes Ab. que chez la forme typique. Chez d'autres espèces enfin le bord interne du tibia postérieur chez les mâles est anguleux dans son tiers basai, puis brusque- ment épaissi jusqu'au sommet ; c'est le cas du Bathysciola Auhei KiESW., du Bathysciola lapidicola Saulcy (pi. V, fig. 137). 70 Les tarses. — Ce sont les tarses antérieurs qui fournis- sent les caractères sexuels secondaires de beaucoup les plus 84 Dr R. JEANNEL importants ; ces caractères sont de deux sortes, portant d'une part sur le nombre des articles, d'autre part sur leur dilatation. C'est un des caractères fondamentaux de la sous-famille Bathysciinae de présenter 4 articles seulement aux tarses anté- rieurs des femelles, au lieu de 5 comme chez tous les autres Silphides. Chez les mâles des Bathysciinae le nombre des articles du tarse antérieur est de 4 également chez les Gynotnorphi et les Spelaeobates, de 5 chez tous les autres groupes. D'autre part les trois premiers articles du tarse antérieur mâle sont très fréquemment dilatés, formant une large palette qui sert vraisemblablement à saisir la femelle pendant l'accou- plement. Cette dilatation est loin d'être constante ; cependant on peut dire qu'elle est la règle sur les tarses antérieurs mâles pentamères, l'exception sur les tarses tétramères. On peut citer parmi les tarses antérieurs mâles pentamères grêles ceux de Speodiaetus galloprovincialis Fairm. et ceux de certains Bathysciola, comme B. persica Ab.; parmi les tarses antérieurs mâles tétramères, ceux des Oryotus et des Anillocharis sont largement dilatés. Mais les tarses antérieurs ne sont pas les seuls à fournir des différences sexuelles. Le premier article du tarse intermédiaire est dilaté chez les mâles à' Adelopsella bosnica Reitt. (pi. III, fig. 83) comme chez les Catops et les quatre tarses postérieurs mâles des Oryotus portent à la face ventrale de leur troisième article un crochet impair dont il n'existe pas trace chez les femelles (pi. XIV, fig. 408). Enfin j'ajouterai que certains caractères sexuels secondaires, comme la dilatation des tarses antérieurs ou l'épaississement des tibias postérieurs chez les mâles varient considérablement au sein de la même espèce. Très fréquemment les caractères des sous-espèces sont établis d'après la plus ou moins grande dilatation des tarses antérieurs mâles {Bathysciola subterranea H. Krauss, B. asperula Fairm., Bathyscimorphus byssinus ScHiÔDTE, Parapropus sericeus Schmidt). D'autres fois, il arrive qu'il existe à côté de mâles à caractères sexuels secondai- REVISION 1)P]S BATHYSCIINAE 85 res bien développés, des individus chez qui ces caractères font totalement défaut. On a ainsi des variétés pœcilandres comme par exemple la variété epuraeoides Fairm. du Bathys- ciola Auhei Kiesw., dans les environs de Nice. CHAPITRE III Les Métamorphoses des Bathysciinae. Tandis que le cycle évolutif de VAdelops hirta Tellk. des grottes du Kentucky est connu depuis longtemps (Hubbard, 1886), on ne connaît que très peu de types larvaires de Silplii- des cavernicoles européens. L. Weber (1899) a fait connaître la première larve de Bathysciinae ; depuis, six autres types larvaires seulement ont été décrits par L. Weber (1902), P. de PeyerimhofE (1906) et par moi-même (1908 c, 1909 a). L'étude présente portera à 13 le nombre des types connus avec six larves nouvelles provenant des chasses de Valéry Mayet, de celles de l'abbé H. Breuil en Espagne et de notre matériel de Biospeologica ; de plus je décrirai la nymphe du Speonoînus Delarouzeei Fairm., autrefois signalée par V. Mayet. Quelques auteurs ont cité des larves de Silphides caverni- coles, mais sans en donner de description (1). Joseph (1872, p. 175) dit avoir observé l'accouplement de V Astagohius angustatus Schmidt en septembre, dans la Volcja jama et il affirme que la larve de cette espèce, comme celles des Cavernicoles vrais, vit dans les parties les plus pro- fondes de la grotte. Est-ce à dire qu'il l'a observée lui-même ? Ou bien est-ce là une simple hj^othèse ? V. Mayet (1876, p. 195) rapporte qu'il a entrepris à deux (1) On lit dans les Annales de la Société entonwlogique de France [1872], Bull., p. 8, que Jave a fait passer sous les yeux de ses collègues, dans la séance du 24 janvier 1872, une boîte conte- nant la larve du Leptodirus Hohenwirti Schmidt, mais un erratum (p. 95) nous apprend que ce n'est pas de la larve du Leptodirus Hohenivarti qu'il a voulu parler, mais bien de l'insecte par- fait du L. Hohenwarti-Schmidti Mostch, 86 Dr R. JEANNEL reprises l'élevage des larves du Speonomus Delarouzeei Fairm. et cela avec succès. Il les plaça dans du guano de Chauve- souris, contenu dans une grande terrine vernie, au fond de laquelle il avait préalablement tassé de la terre. Les insectes parfaits en avaient été retirés avec grand soin et la terrine fut placée dans une cave obscure, aune température de 15^ C. Du 20 avril au 30 juin le guano fut tenu humide par des arrosages fréquents et de petits morceaux de pain moisi ser- vaient de nourriture aux larves de Speonomus. Le 20 juin la terrine fut renversée, elle contenait 5 insectes parfaits, 3 nymphes et 5 larves. Les nymphes étaient enfermées dans de petites loges ovales et une grande partie des larves avaient été dévorées par des Atheta. V. Mayet ne donna aucune description de ces larves et de ces nymphes ; c'est l'une de ces dernières qu'il m'a communi- quée quelques jours avant sa mort et que je décrirai plus loin. J. Sainte-Claire Deville (1902, p. 697) enfin a eu l'occa- sion d'observer dans la grotte Dozol, à Saint-Cézaire, la larve du Troglodromus Bucheti Dev., qu'il laissa malheureusement s'échapper. « Cette larve, dit-il, ressemblait absolument à une petite larve de Silpha, sauf pour la couleur qui était d'un blanc jaunâtre ; son faciès était nettement différent des larves cylindriques et à grosse tête des Baihyscia Spagnoloi et ligu- rica que j'ai récoltées depuis. » On peut se demander pourquoi si peu de larves de Silphides cavernicoles sont connues. D'abord cela tient à ce que les chas- seurs d'Insectes cavernicoles ne les récoltent pas ; ensuite c'est à cause de la rareté relative des larves dans les grottes. Les larves troglobies en effet ne paraissent pas habiter avec l'adulte dans les grandes cavités accessibles à l'homme ; elles se tiennent plutôt dans les fentes toujours plus humides, ou bien enterrées dans l'argile et leur capture est la plupart du temps acciden- telle. REVISION DES BATHYSCIINAE 87 A. CARACTÈRES GÉNÉRAUX DES LARVES DES BATHYSCIINAE. La plupart des larves connues de Bathyscunae répondent assez bien à la formule que Schiôdte (1862, p. 36) a établie dans sa division A des larves des Silphae {Gholevinae, sensu Ganglbauer, 1899) : « A. 3Iola mandibularum transverse plicata. RetinacuUim gracile, fiUforme. Paraglossae haud manijestae. » Mais nous verrons qu'une larve indéterminée que je décrirai plus loin s'écarte beaucoup de ce type général avec ses mandi- bules sans rétinacle ni plis à la mola. Les modifications impor- tantes qu'ont subi ses pièces buccales semblent être liées à une adaptation au régime carnassier, qui pourrait bien être devenue la règle chez les véritables larves troglobies. Description générale Larves campodéif ormes, allongées, à tête volumineuse, à antennes courtes, à dernier segment abdominal pourvu de deux cerques et d'un pseudopode anal. Tout le corps est hérissé de soies de formes variées. Coloration blanc jaunâtre, avec le labre, les pièces bucca- les, le sommet des antennes et les ongles plus foncés. En outre les larves de Breuilia portent des taches brunâtres symétriques sur les sept avant-derniers segments de l'abdomen. TÉGUMENT souple et mince, formant sur les segments thora- ciques et abdominaux des scuta entiers, recouvrant sur les côtés les pièces pleurales, mais toujours très minces et incolores. Il existe une très grande variété d'épines, poils et organes sen- sitifs sur tout le corps. Chez Speonomus Delarouzeei Fairm. (1909 a, p. 503, pi. xiv, fig. 71 à 76), j'ai signalé les formations suivantes qui se retrouvent chez toutes les larves que j'ai pu examiner : a) Des tubercules disséminés sur tout le corps. 88 D' R. JEANNEL b) Des cils très fins, surtout sur les cerques où ils sont disposés en colliers donnant à l'appendice un aspect annelé. c) Des cônes constitués par la saillie d'un prolongement nerveux à travers une perforation de la chitine (face ventrale des maxilles). d) Des bâtonnets très petits, à la terminaison des palpes. e) Un organe en massue, situé à la base du dernier article du palpe maxillaire. /) Des épines disséminées sur tout le corps. Les unes sont très petites, d'autres très grandes et la transition est insensible entre le petit tubercule et la grande soie simple. Les épines sont articulées par leur base dans une petite cavité du tégument. A signaler une grosse épine qui se trouve sur l'ongle tarsal. g) Des denticules non articulés, disséminés sur tout le tégu- ment thoraco-abdominal. h) De grandes soies simples, siégeant sur la tête et sur la face ventrale du corps. Les longues soies ventrales servent à la locomotion. i) De grandes soies composées en nombre fixe. Il existe trois rangées transversales de 7 à 8 soies sur le prothorax, deux ran- gées sur le méso et métathorax, une rangée sur chaque segment abdominal, sauf sur le dernier ; enfin une soie beaucoup plus longue occupe la partie saillante des bords latéraux de chaque segment abdominal. Ces soies composées sont les « blunt spines « de Hubbard, les soies spatulées de Peyerimhoff. On en connaît plusieurs types : Chez la plupart des larves connues, les soies composées sont des soies cupuliformes. Leur base s'articule dans une fossette du tégument, comme celle des soies simples. Leur tige est can- nelée ; leur sommet s'élargit et se termine par une sorte de cupule dont le bord libre porte des cils qui se trouvent chacun dans le prolongement d'une cannelure de la soie. Ces cils sont mobiles, ils peuvent s'écarter de l'axe de la soie ou se rappro- cher ; la cupule est remplie constamment d'un amas granuleux qui est dû soit à un exsudât de la soie, soit tout simplement à REVISION DES BATHYSCIINAE 89 des corps étrangers. La forme de ces soies cupulif ormes varie suivant les espèces et surtout suivant le genre de vie des espè- ces. Chez les Bathysciola lucicoles elles sont courtes et très élar- gies au sommet, à peine quatre fois aussi longues qu'épaisses ; leur forme rappelle parfaitement celle d'une « flûte à Cham- pagne ». Chez les types cavernicoles ces soies s'allongent dans de grandes proportions et leur cupule terminale n'est pas plus large que la base de la soie. Les soies cupulif ormes, comme j'ai pu m'en rendre compte en examinant les larves du Speonomus Delarouzeei vivantes, sont des organes de fixation qui servent à l'animal à adhérer aux surfaces lisses. Sur la larve indéterminée de la grotte de Ferlière, la seule larve connue de Silphide cavernicole vraiment modifiée, les soies cupu- liformes sont remplacées par des soies en massue. Ces soies sont cannelées à leur base, épaissies et mousses à leur extrémité et leur moitié apicale est hérissée d'une multitude de cils. A rencontre des soies cupuliformes, les soies en massue sont des organes sensitifs. Au point de vue morphologique ces soies composées, quelle que soit leur forme, résultent de la fusion partielle de soies simples. j) Des organes cyathoïdes au nombre de 4 par segment. J'ai constaté leur existence sur la plupart des larves sapropha- ges de Bathysciinae. Ce sont des sortes de mamelons au centre desquels le tégument est profondément invaginé. Ils compren- nent donc : 1° un manchon externe dont la base est en continuité avec le tégument et dont le sommet forme un bourrelet apical crénelé ; 2° un infundibulum central dont la partie supérieure porte une striation longitudinale correspondant aux crénelures du bourrelet apical. La signification et la fonction de ces organes cyathoïdes est énigmatique. k) De nombreuses perforations complètes ou incomplètes, disséminées sur toute la surface du corps. 90 Di R. JEANNEL TÊTE. — La tête est arrondie, presque aussi large ou aussi large que le premier segment thoracique. Les pièces buccales sont peu saillantes et rétractiles ; les antennes sont insérées sur les côtés de la tête. Le front porte une impression en forme de V ouvert en avant. Les yeux font complètement défaut chez la plupart des larves connues ; toutefois il existe des vestiges de cinq ou six ocelles dépigmentés sur les faces latérales de la tête de la larve trouvée dans la grotte de Ferlière. Antennes relativement courtes, formées de 3 articles. L'article i est cylindrique, l'article ii est fusiforme, deux fois aussi long que l'article i ; il est hérissé de longues soies et porte près du sommet, sur son bord antérieur, un petit lobe membra- neux. L'article m est conique, très petit, hérissé de longues soies et sa pointe se termine par un, deux ou trois styles effilés. Le LABRE est articulé, arrondi, cihé sur son bord Ubre. Sa face buccale' porte un organe gustatif épipharyngien. Les MANDIBULES sont larges et épaisses. Leur forme est celle d'une pyramide triangulaire à faces : dorsale, ventrale et externe. La base porte un condyle et donne insertion aux muscles mandibulaires ; la face externe est pourvue de soies et de petits tubercules saillants. La pointe est arquée en dedans ; elle est robuste, bifide avec une dent accessoire recour- bée sur le bord masticateur et une dent terminale pourvue de 2 ou 3 crénelures. Le bord masticateur présente une série de formations très différentes et très caractéristiques suivant les groupes, les genres ou même les espèces. Ce sont : P La mola, surface masticatrice de la base du bord interne de la mandibule ; lamola est en général plissée transversalement . Ces plis, au nombre de dix chez les Euryscapiti, semblent être bien plus nombreux chez les Gynomorphi. 2° Un rétinacle, en forme d'appendice membraneux grêle, situé sur le bord de la mandibule, en avant de la mola. 3° Des dents ou tubercules épais, en chitine dure et fortement colorée, qui se trouvent soit entre le rétinacle et la mola, soit REVISION DES BATHYSCIINAE 91 en avant du rétinacle. Ces dents existent d'un seul côté, ou des deux côtés, ou bien encore peuvent faire défaut. La situation des dents et rétinacles varie d'un type larvaire à l'autre et fournit d'excellents caractères taxonomiques. Enfin il ne faut pas oublier que les quelques larves connues de Bathysciinae possèdent des pièces buccales de saprophages qui ne paraissent guère s'être modifiées dans les cavernes. La larve de la grotte de Ferlière possède des mandibules allongées, sans rétinacle, ni plis à la mola, comme celles des carnassiers ; il est possible que les mêmes modifications s'observent chez bien des troglobies véritables dont les larves auraient adopté des mœurs carnassières. Les MAXiLLES sont aplaties, cachées contre la face ventrale des mandibules. Elles sont formées d'une pièce basilaire com- prenant deux articles soudés et d'un stipe inarticulé, portant en dehors un palpe. L'extrémité apicale du stipe forme deux lobes, interne et externe, soudés l'un à l'autre sur une partie de leur longueur et libres seulement à leur extrémité. Le lobe interne ou lacinia est aplati, falciforme, pourvu de 3 ou 4 épines sur son bord mastica- teur. Le lobe externe ou galea surmonte le lobe interne et se termine par une double crête membraneuse frangée et godron- née. lue palpe maxillaire est triarticulé ; son article i est plus épais que les suivants, l'article ii est court, à peine plus long que large, l'article in est très long, grêle et se termine par de petits bâtonnets sensitifs. Le LABIUM est carré et porte sur son bord antérieur une lan- guette longue, mince, bilobée, ciliée sur son bord libre et deux palpes labiaux triarticulés, portés sur des palpigères distincts. Pas de paraglosses visibles. Segments *thoraciques un peu plus larges que longs. Le prothorax est le plus long des trois, le métathorax le plus court. Segments abdominaux au nombre de neuf, de longueur pro- gressivement décroissante. 92 D>- R. JEANNEL Pygidium étroit, pourvu d'un pseudopode anal propre à la locomotion et de cerques. L'extrémité du pseudopode anal porte de chaque côté de l'orifice anal une sorte de lobe mem- braneux très développé chez les larves de Breuilia (planche XXIII, fig. 640) et qui augmente la surface adhésive de l'organe. Les cerques sont plus ou moins longs. Ils sont formés de deux articles dont le premier est court, couvert de petites soies irrégulièrement disposées, et le second, très long, présente de nombreuses annelures formées par des colliers de cils très fins. Orifices respiratoires du thorax bien visibles ; les stig- mates abdominaux sont cachés sous les bords latéraux des scuta des segments. Pattes toutes semblables. Les hanches sont coniques, peu distantes. Les fémurs sont fusiformes, glabres, avec seulement une rangée de poils près de leur bord antérieur et une très lon- gue soie au milieu de leur bord postérieur. Les tibias sont aussi longs que les fémurs et hérissés d'épines sur toute leur surface. Le tarse est réduit à un ongle unique portant une ou deux peti- tes épines sur son bord dorsal. Éthologie On ne sait rien de la durée de la vie larvaire. En ce qui concerne le régime alimentaire, il n'est pas douteux que les larves connues des genres Bathysciola, Parahathyscia, Speocharis, Breuilia, Speonomus, Speonesiotes, Hohenwartia soient toutes saprophages comme celles des Cholevinae. Toute- fois j'ai vu la larve du Speonomus Delarouzeei en captivité dévo- rer des proies vivantes. On peut se demander encore s'il existe une périodicité dans les fonctions de reproduction des Bathysciinae ou bien si l'on peut rencontrer leurs larves à toutes les époques de l'année. Il semble que les lucicoles aient conservé leur périodicité. P. de Peyerimhofï a trouvé en effet les larves du Bathysciola REVISION DES BATHYSCIINAE 93 Auhei-foveicollis Peyer. en octobre sous les pierres, là où se trouvent les imagos au printemps ; il n'y avait donc pas d'ima- gos en octobre, alors que tous les B. Aubei-foveicollis étaient à l'état de larve. Quant aux cavernicoles, les époques variées où leurs larves ont été recueillies semblent indiquer qu'ils ont perdu toute pério- dicité. J'ai trouvé en effet les larves du S'peonomus Delarou- zeei en avril dans la grotte de Can-Pey, en mai et en décembre dans la grotte Sainte-Marie, celle du Speonomus infernus en août dans la Tute de l'Espugne, celle du Bathysciola grandis en septembre dans la grotte d'Izeste. Les larves de Speocharis et de Breuilia ont été recueillies par l'abbé H. Breuil en avril, juillet et août et c'est au printemps qu'a été trouvée la larve du Speonesiotes Paganettii dans une grotte de l'île de Curzola. La plupart du temps ces captures ont été accidentelles mais dans certains cas elles semblent avoir été faites dans les con- ditions normales d'existence. Les larves du Bathysciola Aubei-foveicollis vivent dans l'humus, sous les pierres du fond de la doline de Cousson (Peye- rimhoff). Les larves du Hohemvartia, du Speoîiesiotes, du Bathysciola grandis, du B. Linderi ont été trouvées dans des tas de guano. M. l'abbé H. Breuil rapporte (1910, Biospeologica XVI, p. 113) que les larves de Breuilia se trouvent en nombre dans le dépôt de terreau rougeâtre qui se forme sous les couches de vieux guano. Enfin Speonomus Delarouzeei est presque aussi facile à recueil- lir à l'état de larve qu'à l'état d'imago dans les grottes qu'il habite. Au cours d'une seule visite à la grotte Sainte-Marie près de La Preste (Pyrénées-Orientales), en décembre 1908, j'ai récolté plus de 50 larves courant sur les débris de bois pourris et détrempés entassés au fond de la grotte, soit dans les amas de guano mouillé (1), soit encore dans l'humus remplis- (1) Partout où il y avait des larves de Speonomus se rencontraient également d'innombrables Copépodes {Canthocamptus Zschokei et C. pygmaeus) courant sur les débris ou le guano détrempés. 94 T>^ R. JEANNEL sant les petits gours à sec. J'ai élevé pendant plusieurs mois ces larves sans obtenir de nymphose. Il est vrai que je les tenais à la lumière. J'ai pu constater que leur hydrotropisme était considérable et qu'à l'opposé des insectes parfaits ces larves étaient très lucifuges. Arrivées aux termes de leur croissance elles se façonnaient des loges ovalaires en terre, mais toutes sont mortes avant d'opérer leur nymphose, beaucoup dévorées par les Lesteva punctata Er. et les Atheta subcavicola Ch. Bris. qui leur donnent la chasse. B. LA NYMPHE DE SPEONOMUS DELAROUZEEI Planche XXIV, fig. 655 à 657. La nymphe décrite est une femelle. C'est un des trois exem- plaires obtenus d'élevage par V. Mayet dans sa cave, à Béziers, en 1876. Les deux autres ont été perdus. A part l'absence totale d'yeux, cette nymphe ne présente aucun caractère particulier. Sa coloration est blanchâtre. Les soies qui se dressent sur tout le corps sont bien plus courtes que chez nombre de nym- phes de Staphylinides épigés. La tête est fléchie sur le prothorax et porte des soies, dont deux sur le vertex sont plus longues que les autres. Le prothorax est large, inégal, couvert de soies dressées. Les élytres sont écartés de faxe du corps suivant une direc- tion presque perpendiculaire. Il n'existe pas trace d'ailes méta- thoraciques sous les élytres. Entre les deux él3rtres se trouve un écusson (mésonotum) très développé et en arrière de lui une petite pièce quadrangu- laire qui répond au métanotum. Les segments abdominaux sont lisses, bien distincts et por- tent chacun sur leur moitié dorsale une rangée transversale de soies relativement courtes. On compte 8 segments abdominaux visibles à la face dorsale, 6 seulement à la face ventrale. Ces REVISION DES BATHYSCIINAE 95 huit segments dorsaux visibles correspondent aux tergites II à IX, les six segments ventraux aux sternites IV à IX, les seg- ments ou partie de segments antérieurs qui manquent étant absorbés dans l'articulation de l'abdomen avec le métathorax. Enfin le pygidium ou dernier segment abdominal montre un appendice terminal (fig. G57) formé d'un sac impair portant deux paires de digitations. Deux de ces digitations externes et dorsales sont longues et portent des soies sur leur bord ; deux autres digitations plus petites s'implantent sur la face ventrale du sac impair près de son extrémité et se terminent chacune par une longue soie. Enfin dans l'intérieur du sac im- pair se voient par transparence les deux mésostyles de l'armure génitale femeUe, de façon que cet appendice terminal de la nymphe paraît être constitué simplement par les enveloppes de l'armure génitale. La nymphe de VAdelops hirta Tellk. présente le même appen- dice terminal (anal appendage de Hubbard, voy. Packard, 1886, p. 79, fig. 21). Elle ne paraît d'ailleurs guère différer dans ses caractères généraux de la nymphe du Speonomus. C. ESSAI DE GROUPEMENT SYSTÉMATIQUE DES LARVES DES BATHYSCIINAE Depuis le travail magistral de Schiodte (1862, p. 32), une importante tentative de systématisation des larves récem- ment décrites de Silphides a été poursuivie par P. dePeyerim- hofï (1906, p. 117 ; 1907, p. 87). Dans l'état de nos connais- sances actuelles les types larvaires des Silphidae peuvent être groupés en sous-familles de la façon suivante : 1 . Mandibules dépourvues de mola et de rétinacle, étroites et pec- tinées Silphinae. — Mandibules pourvues d'une mola, et le plus souvent d'un réti- nacle, fortement dilatées à la base, bifides ou trifides 2. 2. Mola couverte de tubercules disposés sans ordre. Paraglosses distincts Liodidae. 96 Dr R. JEANNEL — Mola plissée ou couverte de denticules alignés, ou bien encore lisse. Pas de paraglosses ^. 3. Antennes insérées en avant contre le bord externe de la mandi- bule. Pointe des mandibules large Bathysciinae. — Antennes insérées en arrière, vers le diamètre transversal de la tête. Pointe des mandibules aiguë et fine Cholevinae. Parmi les Bathysciinae les types larvaires connus appartien- nent : 1 aux Brachyscapiti, 1 aux Gynomorphi, 1 1 aux Eurysca- piti. Malheureusement la description de la larve du Hohenwartia {Brachyscapiti) par L. Weber est trop insuffisante pour qu'il soit possible d'y découvrir des caractères propres à la tribu ; mais il semble bien que les larves des Gynoynorphi se distin- guent de celles des Euryscapiti par d'importants caractères : mandibules sans rétinacle avec de nombreux plis (15) à la mola, maxilles très allongées, article ii des cerques non annelé. Euryscapiti. Mandibules pourvues d'un rétinacle, avec 8 à 10 plis à la mola. Article II des cerques multiannelé. Ohs. — Dans cette catégorie se range une série de formes larvaires conformes au type sapropliage établi par Schiodte (1862, p. 36, groupe A). Mais une larve indéterminée trouvée dans la grotte de Ferlière s'écarte beaucoup de ce type ; ses mandibules n'ont pas de rétinacle et leur mola est lisse. Ces diffé- rences proviennent, semble-t-il, des mœurs carnassières qu'elle a dû acquérir. a. Genre BATHYSCIOLA Jeannel. 1. Baihysciola Aubei-foveicollis Peyer. — Larve décrite et figurée par P. de Peyerimhoff (1906, p. 112-114, fig. 6-11). DiAGNOSE. — Corps large et trapu, avec la tête plus étroite que le prothorax ; les antennes, les pattes et les cerques sont très REVISION DES BATHYSCIINAE 97 courts, les soies cupulif ormes très épaissies au sommet, à peine quatre fois aussi longues que larges. La mandibule droite présente un rétinacle globuleux, épais et coloré, surmonté d'un appendice membraneux très grêle ; la mandibule gauche porte un rétinacle grêle et une dent entre le rétinacle et la mola. Provenance. — Nombreux exemplaires trouvés par P. de Peyerimhoff en octobre dans la doline de Cousson [196], sous les pierres recouvrant l'humus, aux endroits où se rencontre l'adulte au printemps. 2. Baihysciola Schiôdtei-grandis Fairm. — Larve décrite et figurée par R. Jeannel (1908 c, p. 315-316, pi. xiv, fîg. 50-57). Ohs. — L'attribution de cette larve au B. grandis est faite avec cette réserve que Speoyiomus speluncarum-navaricus Jeann. a été trouvé dans la même grotte d'Izeste. Mais ce dernier est très rare, de plus la larve a été trouvée dans le guano avec d'innombrables B. grandis et d'ailleurs ses caractères con- viennent mieux à un Baihysciola peu modifié qu'à un Speonomus. DiAGNOSE (planche XXIII, fig. 622-624). — Corps large et trapu, avec la tête presque aussi large que le prothorax ; les antennes, les pattes et les cerques sont très courts, les soies cupu- liformes courtes et très épaisses. La mandibule droite porte un rétinacle grêle et une dent entre ce rétinacle et la mola ; la mandibule gauche est pourvue seulement d'un rétinacle grêle. Provenance. — Un exemplaire trouvé dans le guano de la grotte d'Izeste, à Arudy {Biospeol. II, p. 517 ; matériel n" 74). 3. Baihysciola Linderi Ab. — Une larve trouvée le 28 août 1909, dans la Baoumo de Vogue {Biospeol. XVI, p. 136, matériel n^ 279), sous de petits amas de crotte de Chauve-souris, avec l'adulte. Obs. — Cette larve est identique à celle du B. Linderi - mialetensis Ab., décrite ci-dessous. Sa longueur est de 3 mm. 4. Baihysciola Linderi- mialeiensis Ab. — Quatorze larves recueillies jadis par V. Mayet, dans la grotte de Trabuc, à Mialet (Gard). ARCH. DE ZOOL. EXP. ET QÉN. — 6" SÉKIE. — T. VII. — (I). 7 98 Dr R. JEANNEL Description (planche XXIII, fig. 625 à 630). — L'exemplaire le plus long mesure 3,8 mm. Corps large et trapu, avec la tête à peine plus étroite que le prothorax, les segments tlioraciques transverses, les antennes, les pattes et les cerques courts, les soies cupuliformes épaisses et courtes. Antennes insérées près des mandibules, aussi longues que la moitié de la longueur de la tête. Mandibules épaisses, grandes, avec une saillie obtuse sur le bord externe. La mola présente 9 ou 10 plis ; à droite il existe un rétinacle grêle et une dent entre le rétinacle et la mola, à gauche un volumineux rétinacle globuleux et coloré, sur- monté d'un petit appendice grêle. Maxilles larges et aplaties, épineuses sur leur face ventrale. La lacinia porte 4 épines sur son bord masticateur et la galea forme une double crête frangée. L'article intermédiaire du palpe est plus long que large. Labium arrondi avec une languette longue et bifide et des palpes grêles. Deuxième article des cerques multiannelé. Pseudopode anal sans lobes saillants sur les côtés. Le sommet des fémurs dépasse à peine le niveau des bords latéraux du thorax. Provenance. — Je n'ai aucun renseignement sur les condi- tions de la capture de ces larves dans la grotte de Trabuc. h. Genre PARABATHYSCIA Jeannel. 5. Parabathyscia Spagnoloi Fairm. — Larve décrite et figurée par P. de Peyerimhoff (1906, p. 114, fig. 12-14). DiAGNOSE. — Corps très large et ramassé, avec la tête aussi large que le prothorax ; les antennes, les pattes et les cerques sont très courts, les soies cupuliformes assez longues et grêles. La mandibule droite porte seulement un rétinacle grêle; la mandibule gauche est pourvue d'un rétinacle grêle et d'un gros tubercule fortement coloré en dehors de lui. REVISION DES BATHYSCîIINAE 99 Provenance. — Un exemplaire trouvé par J. Sainte-Claire Deville dans l'aven de Gaudissart, prèsPeille (Alpes-Maritimes). Obs. — Si on compare les mandibules de la larve de Para- hathyscia aux quatre t3rpes connus de larves de Bathysciola, on constate des différences importantes. Chez Parabathyscia la mandibule droite est par exception privée de dent près du rétinacle et la situation de la dent et du rétinacle du côté gau- che est intervertie. Il est impossible de savoir encore si ces diffé- rences auront une valeur générique. c. Genre SPEOCHARIS Jeannel. 6. Speocharis Sharp/' Escal., ou S. arc an us Schauf. — Un exemplaire trouvé dans la eue va de las Bru j as de Suances, (prov. de Santander) [373] par M. l'abbé H. Breuil {Biospeol. XVI, matériel no 315). Ohs. — Il existe dans cette grotte deux espèces de Speocha- ris ; il est donc impossible sans élevages de déterminer à quelle espèce la larve recueillie peut bien appartenir. Cependant comme elle est identique à la larve du *S'. Escalerai Jeann. citée ci-dessous, il est vraisemblable qu'il faudra l'attribuer au S. Sharpi, espèce voisine du *S^. Escalerai, plutôt qu'au S. arcanus appartenant à un groupe d'espèces tout différent. Description (planche XXIII, fig. 631 à 634). — Long. : 3,5 mm. Corps allongé et grêle, avec la tête aussi large que le prothorax; les antennes, les pattes et les cerques sont allongés. , Les soies cupuliformes sont fines et longues, à peine épaissies à leur sommet. Antennes aussi longues que le front, à article ii fusiforme. Mandibules saillantes ; leur pointe est large et aplatie avec des dents robustes. Le bord externe présente vers le milieu de sa longueur un très gros tubercule saillant, fortement coloré, sur lequel s'implante une soie ; ce tubercule se retrouve chez S. Escalerai et fait défaut chez Breuilia triangulum. La mandi- 100 Dr R. JEANNEL bule droite porte sur son bord concave un rétinacle grêle et une dent entre le rétinacle et la mola ; la mandibule gauche porte un rétinacle implanté sur le sommet d'un gros tubercule (fig. 632). Maxilles assez grêles. La lacinia est hérissée de 4 épines et la galea se termine par une double crête frangée. Le palpe est grêle et son article ii est plus long que large. Lohium carré, à languette longue et bifide, à palpes grêles. Le pygidium porte un long pseudopode anal avec deux lobes latéraux saillants. Les cerques sont aussi longs que les trois der- niers segments abdominaux réunis. Les fémurs dépassent les côtés du thorax de la moitié de leur longueur. Provenance. — L'unique exemplaire connu a été trouvé dans du guano, avec des larves d^Atheta, au fond de la eue va de las Brujas de Suances [373], par M. l'abbé H. Breuil, en juillet 1909. 7. Speocharis Escalerai Jeann. (planche XXIII, fig. 635). — Un exemplaire recueilli le 12 avril 1908 par M. l'abbé H. Breu'l, dans la cueva de Covalanas, près de Ramales (prov. de Santan- der) {Biospeol. XVI, p. 122, matériel n^ 262). Il a été trouvé avec des individus adultes, sur le sol d'un cou- loir humide. Obs. — Cette larve est exactement semblable à la précédente. Elle possède les mêmes mandibules avec le même gros tubercule saillant sur le bord externe, qui semble particulier aux larves des Speocharis. d. Genre BREUILIA Jeannel. 8. Breuilia triangulum Sharp (planche XXIII, fig. 636 à 641). — Douze exemplaires provenant de la cueva de la Loja à Buelles (prov. d'Oviedo) [386] {Biospeol. XVI, p. 112, matériel no 314). Obs. — Dans la cueva de la Loja vivent ensemble Breuilia triangulum Sharp et Speocharis Perezi Sharp ; mais la grande REV^ISION DES BATHYSCIINAE 101 taille des larves que j'ai examinées ne permet pas de les attribuer au Speocharis dont la taille est très petite et dont les larves ne mesurent certainement pas plus de 3 mm. de longueur. Description. — Longueur : les plus grands exemplaires ont 5,5 mm. Forme grêle et allongée, avec la tête arrondie, aussi large que le prothorax, les segments thoraciques presque aussi longs que larges, les antennes aussi longues que le front, les pattes et les cerques allongés. Les soies cupulif ormes sont très grêles et leur sommet n'est nullement épaissi (fig. 641). Les sept avant-der- niers segments abdominaux présentent sur leur face dorsale deux larges taches symétriques d'un brunâtre clair. Mandibules saillantes, à pointe large et aplatie, pourvue de dents robustes. Le bord externe ne montre pas trace du tuber- cule saillant des larves de Speocharis. La mandibule droite porte, comme chez Speocharis, un rétinacle grêle et une dent entre le rétinacle et la mola ; la mandibule gauche présente un rétinacle grêle et un tubercule coloré en dehors de lui (fig. 637). Maxilles et lahium semblables à ceux des Speocharis . Le pygidium est pourvu d'un gros pseudopode anal avec des lobes latéraux très saillants en forme d'oreilles (fig. 640). Les cerques sont aussi longs que les trois derniers segments abdo- minaux. Les fémurs dépassent les bords latéraux du prothorax de la moitié de leur longueur. Éthologie. — M. l'abbé H. Breuil rapporte qu'il a trouvé en nombre les larves de Breuilia dans la couche d'humus rougeâtre qui se forme sous les accumulations de vieux guano. J'ai moi- même trouvé dans de semblables conditions de nombreuses larves de Staphylinides dans la grotte de Sainte-Madeleine, près de Saint-Paul de Fenouillet (Pyrénées-Orientales). Obs. — L'intérêt des caractères larvaires des Speocharis et Breuilia est considérable. On sait en effet que j'ai été conduit à baser ces deux genres sur des différences portant seulement sur l'organe copulateur mâle. Si les caractères différenciels des 102 Dr R. JEANNEL mandibules chez les larves, que je viens de signaler, se retrou- vent chez toutes les espèces, ce sera une confirmation éclatante de la grande valeur taxonomique de l'appareil copulateur. e. Genre SPEONOMUS Jeannel. Les larves de Speonomus ont des mandibules semblables à celles de la larve du Bathysciola Schiôdtei-grandis Fairm., décrite plus haut. 9. Speonomus Delarouzeei Fairm. — Larves et nymphes signalées par V. Mayet (1876, p. 195). Larve décrite et figurée par R. Jeannel (1909 a, p. 503-507, pi. XIV et XV, fig. 67 à 86). Matériel étudié. — Une larve recueiUie le 12 avril 1906 dans la grotte de Can-Pey, à Arles sur Tech, dans les P3^énées- Orientales {Biospeol. VI, p. 334, matériel n» 145). Soixante larves environ recueilhes le 22 mai et le KJ décembre 1908 dans la grotte de Sainte-Marie, à La Preste, dans les Pyrénées-Orientales [Biospeol. XVI, p. 81, matériel n"- 220 et 253). De plus j'ai reçu de Valéry Mayet les exemplaires suivants : cinq larves recueillies en avril 1876, par Benjamin Mayet, dans le guano de la grotte de Can-Pey, et une nymphe femelle obtenue d'élevage par V. Mayet dans sa cave, à Béziers. Cinq autres nymphes observées par lui avaient donné l'imago du Speono- mus Delarouzeei Fairm. DiAGNOSB. — Forme allongée, relativement grêle, avec la tête aussi large que le prothorax, les antennes courtes, les pat- tes et les cerques assez allongés. Les soies cupulif ormes sont longues et très grêles, à peine élargies au sommet. La mandibule droite porte un rétinacle grêle et une dent entre le rétinacle et la mola ; la mandibule gauche porte seule- ment un rétinacle grêle. Les plis de la mola sont au nombre de 8 ou 9 et il n'existe pas de gros tubercule sur le bord externe. Rb: VISION DES BATHYSCIINAE 103 Les antennes sont plus courtes que le front et les fémurs déi^assent les bords du thorax d'un tiers de leur longueur. Éthologie. — Les mœurs de cette larve ont été décrites à propos du tjrpe général. 10.' Speonomus infernus Dieck. — - Larve décrite et figurée par R. Jeannel (1909 a, p. 507-509, pi. xv, fig. 89 à 95). Obs. — Cette larve est pour ainsi dire identique à celle du S. Delarouzeei Fairm. Cependant la tête est un peu plus étroite et les lobes des maxilles sont moins nettement séparés. Les rétinacles et dents des mandibules présentent la même dispo- sition. Provenance. — Un exemplaire trouvé en août 1906, sur le guano, dans le fond de la Tute de l'Espugne, à Saleich, Haute- Garonne {Biospeol. VI, p. 343, matériel n" 153). /. URI^E INDÉTERMINÉE, TROUVÉE DANS LA GROTTE DE FERU ERE (DROME). Planche XXIV, lig. 643 à 654. Matériel étudié : Deux exemplaii*es recueillis par Valéry Mayet dans la grotte de Ferlière, près de La Chapelle-en-Vercors (Drôme) et qu'il avait rapportés au Cytodroinus dapsoides Ab. Je ne sais rien sur les conditions de leur capture. Observation. — Les modifications profondes que cette larve semble avoir subi masquent entièrement ses affinités et il est même impossible d'affirmer qu'elle appartient réellement aux Bathysciinae. Je me suis demandé si elle n'était pas la larve d'un Gholeva, l'insertion postérieure des antennes et la structure de ses maxilles pourraient le faire supposer. Mais la larve d'un Gholeva doit être oculée et le grand allongement des antennes et des membres de la larve de la grotte de Ferlière font supposer plutôt qu'il doit s'agir d'un véritable troglobie. Pour ces raisons je la range donc parmi les larves des Euryscapiti, mais sans 104 Dr R. JEANNEL pouvoir dire toutefois si elle appartient au Boyerella Tarissani Bed. ou bien au Cytodromus dapsoides Ab., qui vivent tous deux dans la grotte de Ferlière. Description. — Longueur : un des deux individus mesure 3,2 mm., l'autre 4 mm. de long, cerques non compris. Forme très grêle, allongée, avec les appendices très longs. La face dorsale du corps est couverte de soies en massue situées aux mêmes places que les soies cupuliformes des autres espèces. Tête un peu plus large que le prothorax, anguleuse, avec des pièces buccales rétractiles et une dépression allongée sur le front. Il existe en arrière de l'insertion des antemies cinq petites zones ovalaires et incolores qui semblent bien être les vestiges d'ocelles disparus. Antennes insérées sur les côtés de la tête, mais assez loin de la racine des mandibules. Elles sont très longues et atteignent à peu près le bord postérieur du troisième segment thoracique. Leur article i est cylindrique, quatre fois aussi long que large ; l'article ii est aussi cylindrique, pas plus épais que l'article i, deux fois aussi long que lui. Il porte sur son bord antérieur un petit lobe membraneux et quelques grosses soies sur sa surface. L'article m est très petit, fusiforme, hérissé de trois soies et terminé par 3 ou 4 styles membraneux. Mandibules allongées et grêles. Leur pointe est longue et aiguë, bifide, avec la dent accessoire crénelée. La base est élar- gie, de coupe triangulaire, la face externe porte deux soies et de petits tubercules, enfin le bord masticateur est pourvu d'une mola sans phs transversaux et ne présente pas de rétinacle grêle ; c'est à peine s'il existe une petite dent au bord antérieur de la mola (fig. 646). Maxilles aplaties et larges à leur base, mais très grêles et allongées à leur extrémité (fig. 648). Les deux lobes terminaux sont à peine distincts (fig. 649) et le lobe externe (galea) est cons- titué par une simple tige recourbée, sans crêtes frangées. Le REVISION DES BATHYSCIINAE 105 bord masticateur du lobe interne porte deux rangs d'épines. Le palye maxillaire est très allongé, son article i est trois fois aussi long que large, l'article ii près de deux fois aussi long que l'article I et l'article m très grêle est un peu plus long que l'article ii. Ldbium carré avec un palpigère bien formé, portant des pal- pes labiaux composés de trois articles de même longueur,mais décroissants d'épaisseur. La languette est longue, bifide, avec une petite échancrure médiane. Les paraglosses sont invisi- bles. Segments thoraciques à peine plus larges que les segments abdominaux. Le prothorax est irrégulièrement carré, les deux autres sont plus larges que longs. Chacun d'eux porte de lon- gues soies en massue. Les segments abdominaux sont au nombre de 9, à peu près de même largeur, sauf le pygidium qui est plus étroit. Les 8 premiers segments portent des soies en massue sur leur face dorsale et les segments vii et viii sont pourvus, aux deux extré- mités de leur bord postérieur et ventral, de sortes de pseudo- podes hérissés d'un rang de soies dont la dernière, apicale, est très longue (fig. 654). Le pygidium ne porte pas de soies en massue. Il se termine par un gros pseudopode anal, sans lobes saillants à son extrémité. Les cerques sont démesurément longs, presque aussi longs que l'abdomen. Leur article ii est multiannelé et se termine par une longue soie. Éthologie. — J'ignore quelles sont les mœurs de cette larve ; je sais seulement qu'elle a été trouvée par V. Mayet avec des imagos de Cytodromus dapsoides Ab. dans la grotte de Fer- lières (Drôme). Toutefois elle présente un certain nombre de caractères morphologiques spéciaux qui permettent de lui supposer des mœurs carnassières. Ce sont : 1° le grand développement de ses appareils sensitifs ; 2° les modifications adaptatives de ses pièces buccales. Ses mandibules longues et aiguës, sans surfaces triturantes 106 Dr R. JEANNEL semblent bien destinées à percer des proies vivantes ; de même ses maxilles allongées et épineuses sont certainement modifiées en vue de la préhension d'une proie. Gynomorphi. Maridihules dépourvues de rétinacle, avec 15 'plis à la mola ; article II des cerques lisse. y. Genre SPEONESIOTES Jeannel. 12. Speonesiotes Paganettii Ganglb. — Larve décrite et figurée par L. Weber (1902, p. 17-19, fig. 1-3). DiAGNOSE. — Forme allongée, avec la tête un peu plus étroite que le prothorax, les antennes courtes et épaisses, les pattes et les cerques courts. Les soies cupuliformes sont élargies au sommet. Les mandibules (planche XXIII, fig. 642) sont épaisses, leur bord externe est régulier. La mola porte 15 plis transversaux et il n'existe pas trace de rétinacle ni de dents en avant de la mola. Les maxilles semblent, d'après la figure 3 de L. Weber, être bien plus grêles que celles des Euryscapiti. Éthologie. — Cette larve a été trouvée en abondance par Paganetti-Hiimmler dans une grotte de l'île de Curzola (Paganettihchle), au printemps 1901. Elle se tenait avec l'adulte dans le guano des Chauve-souris. Brachyscapiti. h. Genre HOHENWARTIA Jeannel. 13. Hohenvvartia Freyeri L. Mill, ou Robici Ganglb. — Décrite et figurée par L. Weber (1899, p. 1, pi. i, fig. 1-6). DiAGNOSE. — Forme allongée, avec la tête plus étroite que le prothorax, les antennes grêles et allongées, aussi longues REVISION DES BATHYSCIINAE 1U7 que le front, les pattes et les cerqiies longs. Les soies cupuli- f ormes sont très fines et très longues. L'auteur ne parle pas de la structure de la mola des mandi- bules, ni des rétinacles, s'il en existe. La figure assez sommaire (pi. I, fig. 2) ne permet pas de compléter le texte sur ce point. De même pour les maxilles dont la galea n'est même pas men- tionnée. Les cerques sont formés de deux articles dont le second est multiannelé. En somme pour que la description de L. Weber devienne utilisable, il faudrait qu'elle soit complétée quant aux pièces buccales. Éthologie. — Un exemplaire de cette larve a été trouvé dans la Dolga jama, en Carniole [60]. CHAPITRE IV Considérations générales sur la Distribution géographique des Bathysciinae. A. L'AIRE DE DISTRIBUTION DES BATHYSCIINAE EN GÉNÉRAL. Bedel et Simon (1875, p. 4) avançaient que toutes les grottes habitées par de véritables cavernicoles se trouvaient entre les 30° et 50° latitude nord, aussi bien en Amérique qu'en Europe. Aujourd'hui cette assertion est reconnue fausse par tous les Biospéologistes, mais il n'en reste pas moins exact que la zone de Bedel et Simon renferme une faune cavernicole infiniment plus riche en formes bien adaptées que toutes celles qu'on a pu découvrir dans les autres pays. En ce qui concerne les Coléoptères, il reste toujours vrai que c'est dans les limites de cette zone que les grottes sont peuplées de Carabiques {Tre- chini) et de Silphides aveugles. 108 Dr R. JEANNEL Au nord du 50» latitude nord, on n'a trouvé aucun Coléoptère troglobie dans les grottes du bassin de la Seine, dans celles d'Irlande (1), de Grande-Bretagne, de Belgique. Les grottes de Moravie, qui se trouvent sur les confins de la zone, renferment une faune très pauvre, mais aucun Coléoptère. Au sud de la zone de Bedel et Simon, de nombreuses et belles découvertes ont été faites un peu partout, mais toujours les Coléoptères cavernicoles n'ont été que des adaptations récentes de formes épigées actuelles et bien connues. Les Hété- romères trouvés par E. Simon dans une grotte de l'Afrique australe ne sont que des troglophiles. Le Brachynillus Varen- dorfi Reitt., Brachynide aveugle des grottes de Tanga, dans l'Afrique orientale allemande, semble plutôt lucifuge que véri- table cavernicole. Les Illaphanus d'Australie sont de petits Bemhidiini tout à fait semblables à nos Anillus endogés. Deux exceptions cependant doivent être faites pour les grottes de Bolivie et celles du Djurjura, en Algérie. En Bolivie, la présence d'un véritable Adelops {Adelopsis heterocera Port.) laisse supposer qu'il y existe une faune caver- nicole en tous points semblable à celle de l'Amérique du Nord ; mais on sait qu'une période glaciaire aussi importante que dans les Alpes s'est déroulée sur toute la Cordillère et que les mêmes conditions bionomiques se sont trouvées réalisées en Bolivie et dans la zone de Bedel et Simon. Quant au Djur- jura, il faut le considérer comme faisant partie de la zone de Bedel et Simon dont il représente l'extrême limite méridio- nale. La zone de Bedel et Simon doit donc conserver sa valeur, en ce qui concerne les Coléoptères, tout au moins ; il n'en sera certainement pas de même pour les autres groupes, comme les Aranéides, les Orthoptères, leslsopodes, etc. C'est que cette zone ne répond certainement pas à une région zoogéographi- (1) Les grottes d'Irlande sont habitées par un Staphylinide, Ancyrophorus aureus Fauv.^ espèce épigée dans la région méditerranéenne, qui colonise les grottes dans l'Europe septentrio- nale. REVISION DES BATHYSCIINAE 109 que définie ; tout au plus pourrait-on dire qu'elle est formée par la partie de la région holarctique de Kobelt (paléarctique 4- néarctique) qui se trouve en dehors du périmètre des terrains erratiques, sa limite méridionale se trouvant arrêtée par les climats désertiques. Dans les limites de cette zone, les Coléoptères fournissent FiG. LV. Carte de la distribution des Bathysciinae en Europe. un riche contingent de Cavernicoles très modifiés. Ce sont des Carnassiers (Carabiques) et des Saprophages (Silphides et Sta- phylinides). Les Carabiques sont tous des Trechini (Pyrénées, Europe centrale, Caucase, Japon, Amérique du Nord). Quant aux Saprophages ce sont en Amérique des Silphidae Ptoma- phagini {Adelops), en Eurasie des Silphidae Bathysciinae. Ces derniers ne franchissent pas la Méditerranée et sont remplacés dans le Djurjura algérien par des Staphylinidae Aleocharinae {Apteraphaenops). 110 Dr K. JEANNEL Ceci dit, il reste à fixer la position exacte que les Bathysciinae occupent dans la zone de Bedel et Simon. On les rencontre en Eurasie depuis les monts Cantabriques jusqu'en Sibérie orientale (carte, fig. lv). Toutefois l'aire de répartition des cavernicoles est infiniment moins étendue que celle des lucicoles et se trouve étroitement confinée à la bordure des chaînes européennes du système alpin. Les latitudes et longitudes extrêmes atteintes par les Bathys- ciinae sont les suivantes : P par les Lucicoles : Au nord : Londres, 52° lat. N. {Parabathyscia Wollastoni Jans.). Samara, 53° lat. N. {Bathysciola Fausti Reitt.). Au sud : Sicile, 38° lat. N. (Bathysciola Destefanii Rag.). Palestine, 22° lat. N. [Bathysciola Peyroni Ae.). A l'est : Vladivostok, 133° long. E. (Sciaphyes sibiricus Reitt). A l'ouest : Santander, 4° long. O. [Speocharis Uhagoni Sharp). £0 par les Cavernicoles : \u nord : Ain kiolat ^. (Boyerella VillardiBEH.). Gôme, 470 lat. N. [Bathysciola Bobiati Reitt.). Garinthie, 47» lat. N. [Leptodirus Grouvellei Jeann.). Bihar, 47° lat. N. [Drimeotus Horvathi BiRo). Au sud : Alcoy. 39° lat. N. [Spelaeochlamys Ehlersi Dieck). Cagliari, 40° lat. N. [Bathysciola Lostiai DoD.). Ischia, 41° lat. N. [Bathyscia ? Baveli DoD.). Thessalie, 40° lat. N. [Bathyscia ? thessalica Reitt.). A l'est : Torda-Aranyos, 24° long. E. [Drimeotus Ormayi Reitt.). A l'ouest : Oviedo, 7° long. O. [Speocharis occidentalis Jeann.). B. LA DISPERSION DES BATHYSCIINAE LUCICOLES. Les Bathysciinae lucicoles (l)~sont dans la faune actuelle la continuation des Bathysciiriae primitifs. C'est eux qui ont (1) Presque tous les lucicoles vivent dans les mousses et les feuilles mortes, dans les endroits humides des anciennes forêts. Cinq espèces cependant sont de véritables endogées; ce sont les suivantes : Sil-phanillus Leonhardi Reitt-, qui a été découvert sous une pierre enfoncée au sommet du REVISION DES BATHYSCIINAE 111 donné les souches des séries cavernicoles et c'est chez eux que nous trouvons des formes archaïques. A cause de leur plus grande ancienneté, leurs aires de répartition sont beau- coup plus vastes que celles des cavernicoles, soit que l'on considère la distribution des lucicoles dans leur ensemble, soit celle de chaque espèce en particulier. Les lucicoles étaient déjà très répandus sur toute l'Europe orientale et centrale dès la fin des temps tertiaires, comme le prouve l'abondance de formes archaïques encore existantes sur le continent et dans les îles de la Méditerranée. A cette époque l'Europe couverte de forêts leur offrait un habitat par- faitement continu dans lequel les espèces ont pu se disperser. Mais plus tard l'établissement du climat méditerranéen les a forcées à émigrer, les a détruites par place et a morcelé leur habitat, de façon que nous les trouvons aujourd'hui isolées dans des stations discontinues, restes la plupart du temps des anciennes forêts. La continuité primitive de leur habitat et les migrations ont imprimé un caractère tout spécial à la chorologie des lucicoles ; nous verrons au contraire que les cavernicoles se distingueront par la ségrégation précoce et définitive de cha- cune de leurs colonies. Pour bien nous rendre compte de la distribution des Bathys- ciinae, nous devons donc nous demander : P Dans quelle partie de l'Europe silvatique ils ont dû prendre naissance ? 20 Quelles voies leurs espèces lucicoles ont suivies dans leurs migrations ? 3° A quelle époque géologique ces migrations ont-elles eu lieu et par suite la colonisation des grottes a-t-elle pu commencer ? mont Vlasulja (2.339 m.), en Herzégowine ; mais il a été repris ultérieurement dans une grotte du Velez-planina. Bathysciola nllidula Norm. et B. lapidicola Saulcy, qui tous deux se trouvent sous les pier res enfoncées dans l'intérieur des grottes. Bathysciola meridionalis S. Duv. et B. subterranea H. Kkadss, qui vivent sous des pierres enfoncées loin de toute caverne. 112 Dr R. JEANNEL a. Le centre de dispersion des Bathysciinae. Le centre de dispersion des Bathysciinae a dû se trouver en Europe, à l'est des Alpes, et cela pour les raisons suivantes : Les quatre tribus de Bathysciinae sont abondamment représentées à l'est des Alpes, dans le Karst et la péninsule FiG. LVI. Carte de la distribution des Bathysciinae lucicoles oculés, en Europe. B., espèces oeulées du genre Bathysciola ; A., Adelopsella ; P., Phaneropella balkanique, tandis qu'à l'ouest des Alpes il n'existe pour ainsi dire que des Euryscapiti. Dans le Karst, à l'est des Alpes, le nombre des espèces est considérable, leur diversité est très grande et il existe des formes cavernicoles beaucoup plus modifiées que partout ailleurs {Leptodirus, Antroherpon). Toutes les espèces lucicoles de l'Europe occidentale possèdent des proches parents cavernicoles dans la région qu'elles occu- REVISION DES BATHYSCIINAE 113 pent, tandis qu'à l'est des Alpes il existe un grand nombre d'es- pèces lucicoles n'ayant aucun proche parent dans les cavernes. Enfin toutes les formes archaïques se trouvent dans l'Europe orientale (carte, fig. lvi). Ces formes archaïques, qui toutes possèdent des yeux rudimentaires, un appareil métatergal très développé et parfois même des rudiments d'ailes membraneuses sous les élytres, sont les suivantes : 1. Adelopsella bosnica Reitt., Bosnie. 2. Bathysciola Peyroni Ab., Syrie, 3. — persica Ab., Perse. 4. — pusilla MoTSCH., Caucase. 5. — Fausti Reitt., Samara. 6. — silvestrifi Motsch., Carniole. 7. — pumilio Reitt., Apennins. 8. — sarteanensls Barg., Toscane. 9. — tarsalis Kiesw., Piémont. 10. — suhterranea H. Krauss, Ancône, Rome. 11. — Damryi Ab., Sardaigne. 12. Phaneropella Lesinae Reitt., Dalmatie, 13. — tiircica Reitt., Asie mineure. h. Les migrations des Bathysciinae lucicoles. Les espèces lucicoles ont émigré à travers l'Europe de l'eât à l'ouest. Les quatre tribus de la sous-famille ont pris nais- sance dans l'Europe orientale, mais deux d'entre elles, les Brachyscapiti et les Antroherpona, sont restées cantonnées dans le bassin moyen du Danube et dans les Karsts adriatiques, à l'est de l'arc alpin. Les Euryscapiti au contraire se sont étendus vers l'ouest, colonisant de proche en proche la région tyrrhé- nienne puis les Alpes françaises, les Pyrénées et l'Espagne. Quant aux Gynomorphi ils semblent avoir esquissé une migra- tion analogue à celle des Euryscapiti, mais beaucoup moins intense, puisqu'ils ne possèdent actuellement qu'un seul repré- APvCH. DE ZOOL. EXP. ET GÊN. — 5^ 3ÉBIE, — T. VH. — (I>. 8 114 Dr R. JEANNEL sentant connu à l'ouest de l'arc alpin {Speoj)hyes lucidulus Delar., dans l'Hérault). Les preuves de cette migration de l'est à l'ouest des Eurys- ca^nti sont nombreuses. D'abord un certain nombre d'espèces lucicoles actuelles sont distribuées de telle façon que l'idée de leur migration s'impose. Bathysciola Auhei Kiesw. est réparti sur la côte méditerra- néenne depuis Gênes jusqu'à Nîmes ; il est représenté par de très nombreuses races locales et variétés dans les Alpes-Mari- times, à l'est, tandis que sa forme typique seule s'est étendue de proche en proche vers l'ouest. Une de ses colonies a même pu franchir le Rhône et s'installer aux environs de Nîmes. Bathysciola Schiôdtei Kiesw. est une espèce lucicole habitant tout le versant français des Pyrénées où elle comprend de nombreuses races locales {Grenieri, suhas'perata, grandis) ; mais une de ses races occupe le Gers {Larcennei) et une autre se trouve encore à Caen, dans le Calvados. La présence du B. Schiôdtei dans cette dernière station sur les bords de la Manche ne peut s'expliquer que par une migration effectuée tout d'abord de l'est à l'ouest le long du versant nord des Pyrénées, puis continuée vers le nord le long du littoral atlan- tique à climat humide et tempéré. D'ailleurs d'autres espèces sont dans le même cas. Bathysciola meridionalis J. Duv. qui habite le Gers et la Gironde indique le premier pas de la même migration vers le nord et Parabathyscia Wollastoni Jans. la réalise encore bien mieux. Cette dernière espèce appartient à un genre dont tous les représentants se trouvent réunis sur les côtes du golfe de Gênes et de la mer tyrrhénienne. Elle-même présente en Corse une race peu différente de la forme typique (P. Wollastoni-corsica Ab.), puis se rencontre dans le Gers, en Normandie, puis à Lille, dans les Flandres et enfin en Angleterre autour de Lon- dres. Comme bien d'autres espèces corses (Léger et Duboscq, 1903, p. 153), P. Wollastoni devait habiter au pliocène le con- tinent tyrrhénien ; après la séparation des îles, il s'est conservé REVISION DES BATHYSCIINAE 115 en Corse en se modifiant légèrement, mais il n'a pas pu sur- vivre sur les côtes continentales et a émigré vers l'ouest suivant la même voie que les Bathysciola Schiôdtei et B. frieridionalis. Actuellement nous le trouvons confiné dans quelques stations jalonnant sa route, dans le Gers, en Normandie, en Flandre et même en Angleterre où il a pu passer avant la formation du détroit. Il n'y aurait rien d'impossible à ce qu'on le retrouve encore dans d'autres stations intermédiaires, comme les Charentes ou la Bretagne par exemple. Enfin la répartition des Bathysciinae dans les Pyrénées sem- ble être encore une preuve de la migration des espèces lucicoles anciennes de l'est vers l'ouest. Dans les Pyrénées le nombre et la variété des espèces lucicoles ou cavernicoles sont bien plus grands dans la partie orientale que dans la partie occidentale. Ce sont des espèces de Speonomus du même groupe qui peuplent les grottes de la Catalogne et celles de l'Aude et de l'Ariège, et il'y a plus de rapports entre les formes orientales et occidentales d'un même versant qu'entre les formes occidentales des deux ver- sants. Il semble que la colonisation des Pyi'énées a débuté par les Pyrénées-Orientales, puis s'est faite de proche en proche vers l'occident, de façon indépendante et parallèle sur chaque ver- sant. Nous verrons plus loin que là est l'explication probable de la répartition par vallées des espèces cavernicoles des P3rrénées. C'est peut-être enfin de la même façon, par les îles Baléares, que les Anillochlamys ont pu gagner directement le Sud de l'Espagne avant l'effondrement du continent catalan. c. Époque des migrations des Bathysciinae lucicoles et du début de la colonisation des grottes. A quelle époque géologique ont dû se faire ces migrations et par suite à quelle époque a pu commencer le peuplement des cavernes par les formes actuelles ? D'abord les Alpes et les Pyrénées semblent avoir été des barrières infranchissables que les Bathysciinae ont dû longer ou 110 I)r R. JEANNEL contourner ; c'est donc après la surrection des Alpes, c'est-à- dire à partir du miocène qu'ils ont dû se répandre dans l'Europe occidentale. D'autre part nous verrons que, dans le Karst et la péninsule balkanique, un grand nombre d'espèces étaient déjà installées dans les grottes avant l'effondrement de l'Adriatique et de la mer Egée, c'est-à-dire avant la fin des temps tertiaires. Les exemples qu'on peut donner sont nombreux d'espèces distri- buées sur les deux versants du Karst {Leptodirus, Antroher- pon, Parapropus, Bathysciotes, etc.). Bien plus, Phaneropella Lesinae Reitt. se trouve à la fois dans les îles de Lésina et de Meleda et sur le continent en Herzégowine ; le même genre Phaneropella comprend une espèce en Dalmatie (P. Lesinae), une autre en Asie mineure (P. turcica Reitt.). Le même Bathysciotes Khevenhulleri-Horvathi Csiki occupe l'île de Veglia et le continent en Istrie et en Croatie. Dans les Alpes-Maritimes, le Dauphiné, l'Isère, le Jura méridional, nous verrons que la faune cavernicole présente tous les caractères d'une faune survivante, échappée par place à l'anéantissement par les glaciers pleistocènes. D'ailleurs la dis- tribution des Troglodromus de part et d'autre des profondes vallées d'érosion du Var et du Loup prouve que le type Troglodro7nus existait déjà dans la région avant le creusement de ces vallées, c'est-à-dire au pliocène. Dans les Pyrénées enfin la faune des Bathysciinae semble encore plus récente, puisque à côté de quelques genres inter- glaciaires survivants {Antrocharis) la grande majorité des genres actuels {Speonomus, Perrinia, Troglopkyes, etc.) sont certaine- ment postérieurs à la dernière transgression glaciaire. On peut donc conclure de tout ce qui précède que les Bathys- ciinae semblent s'être répandus en Europe entre le miocène et la fin du pliocène ; ils paraissent n'avoir colonisé les grottes des Pyrénées qu'au début des temps quaternaires, alors qu'ils étaient certainement installés dans les grottes du Karst et des Alpes à la fin du tertiaire. REVISION DES BATHYSCIINAE 117 C. MODES DE RÉPARTITION DES CAVERNICOLES. a. L'isolement des colonies cavernicoles est absolu. Les Bathyscmiae muscicoles actuels montrent une prédilec- tion très marquée pour les entrées de grottes et il n'est pas dou- teux que les ancêtres lucicoles des troglobies actuels aient dû présenter les mêmes habitudes. La colonisation des grottes s'est faite directement du domaine épigé vers le domaine caverni- cole par les grandes ouvertures des cavernes et non par les fen- tes et le domaine endogé. De plus, que cette souche épigée se soit éteinte de bonne heure après avoir peuplé les cavernes, comme je l'avais supposé autrefois (1908, p. 96), ou bien qu'elle se soit perpétuée par les muscicoles actuels, il ne reste pas moins exact que toute communication des colonies cavernicoles entre elles ou bien avec les colonies muscicoles est devenue de bonne heure impossible. Il en résulte que chez les cavernicoles la ségrégation est complète, ancienne et définitive et que leurs colonies se sont trouvées dans l'impossibilité absolue d'étendre par des migrations leurs aires de répartition. Tandis que les Anophthalmes ont pu étendre leur habitat sous terre, par les fentes du domaine endogé, et coloniser des massifs montagneux entiers, les colonies des Bathysciinae sont restées rigoureusement isolées les unes des autres, étant toujours inca- pables de passer d'une grotte dans une autre, sans qu'il existe entre elles des communications larges par des galeries ou tout au moins des fentes libres dans les roches calcaires. De nombreux exemples s'offrent à nous de grottes très peu éloignées les unes des autres, situées dans le même massif montagneux et habitées par des espèces de Bathysciinae entièrement distinctes. L'exemple le plus remarquable est celui de la cueva de Valle [365] et de la cueva de San Roque [366], situées à 300 mètres de distance l'une de l'autre dans la même montagne calcaire et dont la première donne abri au Speocliaris Escalerai Jeann., la seconde au Speocharis gracilicornis Jeann. 118 Dr R. JEANNEL et au Breuilia tihialis Jeann. Ces deux grottes doivent appar- tenir à deux systèmes hydrographiques différents et parfaite- ment isolés, comme cela se voit fréquemment dans les terrains calcaires ; il n'a pu se faire aucun mélange entre les faunes des deux systèmes. Ailleurs, en Catalogne, dans la sierra de Montroig, les deux cova del Tabaco [334] et cova del Lladre [333] s'ouvrent à peu de distance l'une de l'autre dans le même banc calcaire de la même falaise et cependant la première est habitée par Speonomites nitens Jeann., la seconde par Speonomus latriin- cuïus Jeann. En Dalmatie, près de Spalato, quatre grottes s'ouvrent sur le flanc nord-est du Mosor planina, à brève distance les unes des autres ; malgré cela leur faune est différente, puisque la Kraljevo jama [102] abrite Haplotropidms suhinflatus Apf. et Protobracharthron Graboivshii Apf., la Maklutaca jama [103] Haplotropidius suhinflatus Apf. seul, la Vranjaca jama [104] Hapilotropidius Taxi J. MiiLL et Antroherpon Doïnhrowskii Apf., la Stiriana/ jama [105] Haplotropidius Taxi J. Mûll. seul. Toutes ces espèces enfin font défaut dans une cinquième caverne située près du sommet du Mosor planina (H.Neumann, in litt.). En France, dans la montagne de la Séranne (Hérault), se trouvent deux grottes voisines, la grotte de Pégairolles [233] et la grotte de Saint-Jean de Buèges [232] ; on trouve Dia- prysius Sicardi V. May. dans la première, Speophyes lucidu- lus Delar. et Diap>rysius Sicardi V. May. dans la seconde. Dans les Pyrénées ariègeoises, Antrocharis Querilhaci Lesp. se trouve dans les grottes de Sabart [272], mais il fait défaut dans celle de Bédeilhac[275], pourtant peu éloignée. De semblables exemples seraient faciles à multiplier et leur valeur est d'autant plus grande que nous trouvons toujours les mêmes espèces de Bathysciinae dans deux grottes voisines lors- que des communications larges existent réellement. C'est ainsi que les trois grottes de Niaux [273], de Sabart REVISION DES BATHYSCIINAE 119 [272] et de Lombrive [271] dans la montagne de Cap de Lesse, dans l'Ariège, sont habitées par les mêmes espèces {Antrocharis Querilhaci Lesp. et Speonomtis pyrenaeus Lesp.) ; or nous savons aujourd'hui avec certitude que les trois grottes commu- niquent. Dans les Basses-Pyrénées tout le massif des forêts d'Itte et d'Arbailles n'est qu'une véritable éponge calcaire ; il en résulte que toutes ses cavités abritent la même faune {Speonomus Alexinae Jeann. et Bathysciella Jeanneli Ab.). Isereus Xambeui Arg. se trouve dans toute une série de grot- tes échelonnées à diverses altitudes dans le massif de la Dent de CroUes (Isère), mais toutes ces grottes font partie du même système hydrographique du Guiers et sont des crans de des- cente successifs des mêmes eaux souterraines. Dans le Karst enfin où l'érosion souterraine a atteint un degré inconnu dans les autres pays, et où le domaine caverni- cole arrive à être pour ainsi dire continu, nous verrons que l'isolement des Bathysciinae cavernicoles est moins parfait qu'ailleurs et cela se traduira par une étendue beaucoup plus considérable des aires de répartition des espèces {Aphaobius Milleri Schmidt est cité de plus de 30 grottes de Carniole). Donc dans l'écologie des Bathysciinae cavernicoles il existe deux choses qui les distinguent absolument des lucicoles : P L'isolement géographique des colonies entre elles et de l'extérieur est absolu. 2o Les migrations et les apports de faune d'une grotte à une autre sont presque toujours impossibles, puisqu'ils sont subor- donnés à l'existence de libres communications entre les cavités souterraines. Un premier résultat de cet isolement complet des colonies cavernicoles des Bathysciinae est que nous les voyons manquer dans certaines grottes situées au miheu d'autres très peuplées, parce que les colonies s'y sont éteintes ou ont été détruites sans possibilité de repeuplement secondaire. C'est ainsi que certaines espèces, comme Antrocharis Querilhaci Lesp. ou comme 120 Dr R. JEANNEL Speonomus pyrenaeus Lesp., présentent des distributions discontinues ou en damier. On n'a jamais porté grande attention à ces faits négatifs ; ils sont cependant bien suggestifs. L'étude minutieuse des cavernes où les Silphides font défaut pourrait dans bien des cas montrer qu'elles ont été le théâtre, au cours des temps géologiques, de grands bouleversements capables de supprimer la vie dans leurs cavités. Les grandes périodes glaciaires du pleistocène ont fréquemment joué ce rôle dans les grottes des Pyrénées. Je me suis déjà longuement expliqué à ce sujet dans un mémoire antérieur (1908, pp. 94-98) et j'ai dit pour quelles rai- sons je croyais que les Silphides cavernicoles avaient dû être anéantis dans les grottes situées en dedans du périmètre des transgressions glaciaires. Mais j'avais dit également (p. 97) qu'il ne fallait pas généraliser et que les Carabiques cavernicoles, pour ne parler que des Coléoptères, avaient dû échapper à la destruction et « vivre pendant les transgressions glaciaires dans le domaine endogé, présentant alors au pourtour des glaciers des conditions d'existence exceiitionnellement favorables. » Je suis donc tout à fait d'accord avec H. W. Brôlemann (1910, p. *373) lorsqu'il soutient que pendant les transgressions glaciaires la Yie, impossible dans les cavernes proprement dites rendues inhabitables par les masses d'eau qui s'y concentraient, n'était pas suspendue dans l'épaisseur du sol autour des grot- tes. Des Carabiques, des Myriapodes, des Aranéides, des Iso- podes ont pu certainement traverser ainsi les temps glaciaires, mais non les Bathysciinae, qui eux n'habitent que les cavernes proprement dites et ont été fatalement détruits lorsqu'ils n'ont pas pu, par les ramifications des grottes qu'ils habitaient, gagner d'autres grandes cavités d'altitude plus élevée et situées dans les massifs émergés au-dessus du niveau des glaces. Nous ver- rons que c'est ainsi qu'Isereus Xambeui Arg. dans le massif de la C4rande Chartreuse et c\yC Antrocharis Querilhaci Lesp. dans la montagne du Cap de Lesse ont pu survivre dans les REVISION DES BATHYSCIINAE 121 grottes élevées pendant les grandes transgressions et coloniser secondairement les grottes inférieures après le retrait définitif des glaciers. b. Les aires de répartition des Bathysciinae cavernicoles. Au point de vue de leur répartition, les espèces des Bathys- ciinae cavernicoles peuvent être placées dans deux catégories : P les esjoèces à grandes aires de répartition, étendues à plusieurs bassins hydrographiques voisins ; 2^* les espèces localisées par vallées et représentées souvent dans chaque grotte par une race ou sous-espèce différente. 1° Les espèces a grandes aires de répartition. Les espèces à grandes aires de répartition sont soit des cavernicoles sans caractères adaptatifs bien développés, soit au contraire des cavernicoles anciens et très modifiés. Les premiers ont pénétré depuis peu dans les cavernes et cela simultanément dans un grand nombre de cavernes à la fois. Leur aspect est encore celui des lucicoles ; leurs membres et leurs antennes sont courts. Leur biologie elle- même fait penser qu'ils sont des cavernicoles récents : à l'opposé des autres espèces cavernicoles, leurs larves se trouvent en effet très fréquemment, vivant avec l'adulte dans le guano des Chauve-souris. Chez certaines espèces comme Speonomus inferrms Dieck aucune variation ne s'est encore fixée ; chez Speonoinus Dela- rouzeei Fairm. une colonie isolée des autres sur le versant espa- gnol des Pyrénées s'est légèrement différenciée {S. Delarouzeei- catalonicus Jeann.) ; chez Bathysciola Linderi Ab., répandu sur tout le versant rhodanien des Cévennes quelques races à peine caractérisées commencent à se produire à la faveur de l'isolement géographique. 122 Dr R. JEANNEL Enfin il existe une espèce dans les Pyrénées qui montre bien de quelle façon ces cavernicoles récents à grandes dispersions ont pu prendre naissance. B. Schiôdtei Kiesw., espèce lucicole, habite les mousses des entrées de la plupart des grottes des Pjrrénées et parfois, attiré par le milieu favorable, il pénètre dans l'intérieur des grottes pour pulluler dans le guano et y deve- nir une race troglophile spéciale, B. grandis Fairm. (grottes d'Isturitz [320], d'Arudy [308], de Bétharram [307], du Loup [306], de Ganties [301 ]). Dans la grotte de Bétharram par exem- ple, on trouvait, avant qu'elle ne soit aménagée (1), B. Schiôdtei tjrpique dans les mousses de l'entrée et B. ScJiiôdtei-grandis quelques pas plus loin dans l'intérieur, sur le guano. Il est clair que si B. Schiôdtei, forme tjrpique, venait à disparaître pour une raison quelconque de l'entrée des grottes pyrénéennes, B. grandis Fairm. deviendrait une espèce cavernicole en tous points semblable au B. Linderi As. des Ce venues. Dans d'autres cas les espèces à grandes aires de répartition sont d'anciens cavernicoles présentant une somme considérable de caractères adaptatifs. Ce sont par exemple Leptodirus Hohen- warti ScHMiDT, répandu dans la plupart des grottes de Carniole et du Kiistenland, Antrocharis Querilhaci LESP.,qui se trouve dans les grottes des vallées de l'Ariège, de l'Arize et du Salât, dans les Pyrénées ; c'est encore Troglodromus Bucheti Dev., dont les diverses stations sont séparées par les profondes vallées d'érosion des Alpes-Maritimes. Pour toutes ces espèces, certainement très différentes de leur souche épigée, il faut admettre soit qu'elles avaient déjà atteint leur forme d'équi- libre avant d'entrer dans les cavernes et n'y ont pas varié (ce qui me paraît bien improbable), soit plutôt que les diverses colo- (1) Depuis que la grotte de Bétharram est éclairpe à l'élertricité et visitée cliaque année par des milliers de touristes, il n'est plus possible d'y trouver les Coléoptères troglobies qu'on y trou- vait autrefois. Après deux jours de patientes recherches en juillet 1910, avec E. G. Racovitza et Ch. AUuaud, c'est à peine si nous avons pu recueillir quelques Speonomiis speluncarum Delar., mais nous n'avons pas pu reprendre aucun des Trechus ou Aphaenops qui s'y trouvaient autrefois. REVISION DES BATHYSCIINAE 123 nies, isolées les unes des autres dans leurs grottes respectives, ont subi dans des milieux identiques une évolution orthogéné- tique rigoureusement parallèle. Il me paraît impossible d'expli- quer autrement l'absence de différences entre les colonies de ces espèces soumises depuis longtemps à l'influence de la ségré- gation. L'isolement des colonies d' Antrocharis Querilhaci LESP.,par exemple, est absolu ; il n'existe aucune communication possible entre les Antrocharis qui peuplent la grotte de Hount-Santo [289] et ceux du Mas d'Azil [284], et cela depuis le jour où ils sont devenus cavernicoles. Or il n'est pas moins certain que les Antrocharis sont des types cavernicoles très adaptés et se sont beaucoup transformés depuis le début de leur séjour dans les cavernes ; l'orthogénèse aboutissant à un parallélisme rigou- reux seule peut expliquer d'une façon plausible l'identité abso- lue qui existe actuellement entre les diverses colonies. Et ce n'est pas un des moindres résultats de l'étude des Silpliides cavernicoles que de donner une'^preuve de la réalité de l'évolu- tion orthogénétique. Lorsqu'elle a lieu avec la même rapidité dans des colonies isolées, elle aboutit à un parallélisme absolu, comme c'est le cas le plus fréquent {Antrocharis, Leptodirus Ajihaobius, etc.). Mais j'ai eu l'occasion de citer des cas (Jean- nel, 1910 f/, p. 86) où l'inégale rapidité de l'évolution orthogéné- tique de deux colonies isolées de la même espèce avait pu pro- duire des formes différentes. C'est ainsi qu'ont pris naissance les deux Diaprysius Fagniezi Jeann. et D. Mazaurici V. May. dans les Cévennes ; c'est encore ainsi qu'ont pu se différen- cier les deux Bathysciola Majori Reitt. et B. Gestroi Fairm., dont le second n'est qu'un stade un peu plus modifié que le premier. 2° Les espèces localisées par vallées. Une deuxième catégorie de Bathysciinae cavernicoles com- prend les espèces qui sont localisées par vallées et qui sont représentées dans chaque grotte par une race ou sous-espèce 124 Dr R. JEANNEL spéciale. Les genres dont les espèces sont ainsi réparties sont de beaucoup les plus nombreux et on peut citer par exemj)le parmi eux les Speonomus dans les Pyrénées, les Speocharis et les Breuilia dans les Cantabres, les Diajn-ysius dans les Cévennes, les Bathyscimorphus, les Leonhardella, les Aj^holeuonus, etc., dans les Karsts, les Drimeotus dans les Carpathes, les Speonesiotes en Dalmatie. Dans ces différents genres chaque espèce occupe une vallée ou quelques vallées voisines ; les races ou sous- espèces qui la composent sont d'autant plus affines que les grottes qu'elles habitent sont plus rapprochées et les espèces elles-mêmes sont morphologiquement plus proches de celles qui peuplent les vallées voisines que de celles qui habitent des vallées éloignées. Les groupes d'espèces sont distribués par régions naturelles. Dans les Pyrénées par exemple, les Speonomus compren- nent deux groupes phylogéniques distribués par vallées. L'un de ces groupes, caractérisé par ses antennes grêles dans les deux sexes est dispersé sur toute la longueur de la chaîne ; l'autre, bien différent par la dilatation des antennes chez les mâles, est cantonné dans la partie orientale des Pyrénées fran- çaises où ses espèces cohabitent avec celles du groupe précé- dent. Dans chacun des deux groupes la distribution par vallées des espèces est très nette et, dans le groupe à antennes grêles par exemple, les espèces qui habitent les Basses-Pyrénées pré- sentent plus de caractères communs avec celles des Pyré- nées centrales qu'avec celles de l'Ariège ou des Pyrénées-Orien- tales. Ce genre de répartition peut s'expliquer de la façon sui- vante : Les deux groupes phylogéniques dérivent de deux souches lucicoles voisines, mais bien distinctes, qui ont colonisé tout d'abord et simultanément la partie orientale de la chaîne pyré- néenne, en formant des races locales, comme cela a lieu encore chez les lucicoles actuels . L'une de ces deux souches lucicoles s'est fixée dans la partie J REVISION DES BATHYSCIINAE 125 orientale des Pyrénées françaises où elle a produit le groupe des Speonomus cavernicoles à antennes épaissies chez les mâles; quant à l'autre elle a continué sa migration de l'est à l'ouest, colonisant les basses vallées de proche en proche, simultané- ment sur les deux versants, et se modifiant peu à peu au fur et à mesure de cette migration. Nous avons vu plus haut qu'une telle migration n'a rien d'invraisemblable et que la distribution actuelle de certains lucicoles {Bathysciola Schiôdtei Kiesw., B. meridionalis Duv., Parabathyscla Wollastoni Jans.) donne tout lieu de la sup- poser. Une telle colonisation successive des vallées pyrénéennes permet d'expliquer la répartition par vallées des espèces actuelles. Les souches lucicoles au cours de leur migration ont fourni dans chaque vallée ou groupe de vallées des races locales présentant des caractères nouveaux au fur et à mesure des progrès de la migration. Chacune de ces races locales luci- coles en colonisant les grottes de son aire de répartition a pro- duit une espèce cavernicole actuelle et les quelques caractères qui séparent les diverses races cavernicoles dans la même espèce sont précisément ceux qui ont été acquis à la faveur de la ségrégation dans les grottes. Ici encore il faut faire une très large part à l'orthogénèse dans l'évolution des espèces cavernicoles réparties par vallées. Ces espèces se sont à coup sûr profondément modifiées dans les grottes, mais ces modifications se sont faites suivant une direc- tion orthogénétique de façon que de très faibles différences (caractères des sous-espèces) seulement ont pu apparaître entre les diverses colonies isolées de la même forme originelle. Enfin j'ajouterai que de nombreuses causes peuvent troubler la distribution par vallées. D'abord ce mode de distribution n'a pu se réaliser que là où les chaînons montagneux séparant les vallées ont eu une alti- tude suffisante pour constituer des barrières infranchissables 126 Dr R. JEANNEL aux colonies lucicoles et maintenir leur isolement. La structure orographique des Pyrénées, avec leurs crêtes élevées et leurs vallées perpendiculaires à l'axe de la chaîne, s'y est prêtée par- faitement. Mais il en a été autrement dans les Karsts adriati- ques où des communications souterraines entre les différents bassins des rivières, la continuité relative et la grande étendue du domaine souterrain, le peu d'altitude des chaînes de mon- tagnes sont causes que les espèces sont très irrégulièrement réparties par vallées et que, soumises à l'influence de la pan- mixie, elles n'ont presque pas fourni de races géographiques. CHAPITRE V Répartition des Bathysciinae dans l'Europe orientale. Il existe de grandes différences entre la faune des Bathysciinae de l'Europe orientale et celle de l'Europe occidentale et nous avons vu que ces différences s'expliquent, puisque la première est une faune endémique, tandis que la seconde est immigrée. C'est en effet dans l'Europe orientale que se place le centre de dispersion du groupe. C'est là que vivent tous les Brachys- capiti, tous les Antroherpona, toutes les espèces de la tribu des Gynomorphi, sauf une {Speophyes luciduliis). Les Euryscapiti y sont également représentés, mais par des types archaïques et quelques cavernicoles isolés {Pholeuonella, Bathyscimor- phus). A l'ouest de l'arc alpin, au contraire, nous verrons que les Euryscapiti seront seuls et y auront fourni de riches séries cavernicoles. Si on met à part le groupe archaïque des Bathysciola oculés, disséminés aussi bien en Asie qu'en Europe (carte, fig. lvi), nous voyons que les Bathysciinae de l'Europe orientale se trouvent REVISION DES BATHYSCIINAE 127 tous sur le pourtour du grand bassin inférieur du Danube, où ils se répartissent en trois groupes bien distincts par les séries phylétiques qui les composent. Seule l'espèce lucicole Bathys- cia montana Schiôdte jalonne toute l'étendue du bassin du Danube, puisqu'on la trouve actuellement dans les Karsts adriatiques et aussi dans le nord des Carpathes, à Rahô {Bathys- cia montaiia-lningarica Reitt.). Les trois régions du bassin inférieur du Danube, caractérisées par des groupes phylogéniques de Bathysciinae spéciaux sont les suivantes : P La région des Carpathes. 2° La région du Balkan. 30 La région des Karsts adriatiques. Cette dernière région occupe les deux versants danubien et adriatique pour des raisons qui seront exposées plus loin, A. RÉGION DES CARPATHES. Il existe dans les Carpathes deux séries phylétiques de Bra- chyscapiti, celle de Sofhrochaeta qui habite les Alpes de Transsyl- vanie et celle de Drimeotus dans les monts de Bihar. La série de Dmneotus, de beaucoup la plus importante, com- prend deux genres en apparence très différents, mais certaine- ment proches parents, dont les espèces sont réparties par vallées de la façon indiquée dans le tableau II. A l'examen de ce tableau on constate tout d'abord que deux espèces ne cohabitent dans aucune des grottes hongroises. Les Pholeuon n'habitent pas avec les Drimeotus comme les Antro- charis avec des Speono7nus dans les grottes pyrénéennes par exemple. Au contraire les Pholeuon paraissent confinés dans les grottes du centre du massif des monts de Bihar, tandis que les Drimeotus peuplent de préférence les grottes des basses vallées. En somme Pholeuon et Drimeotus sont certainement du même âge et il semble bien qu'il n'y a eu qu'une seule immigra- tion dans les grottes en Hongrie. 128 Dr R. JEANNEL Tableau II. DISTRIBUTION DES BATHYSCIINAE DANS LES CARPATHES VALLÉES HABITATS ESPÈCES Theiss supérieure Rahô (dans les feuilles Bathiiscia iiirintana-hungnrica Keitt. Szamos Sebes-Konis Grotte de Reniecz. Grotte innomme. Grotte Ral)lô Barlang. Drimeotus Hormtthi Birô. Brimeotas Enizi Birô. Drimeoliis Chi/zeri Birô. KorOâ KôrOs-noir Grotte d'Igricz. Grotte de Fericse. Grotte Pestere Snieilor. Grotte de Funacza. Grotte de l'Archiduc-Josepli. Grotte de Magura. Grotte de Kalotaer Hotters. Drimeotus Komcsi Mi 11. Dr. (Ferkeus) Kraatzi Friv. Pholeuon angusticoUe Hampe. Phokuon leptodeniM Friv. Pholeuon leptoderum Friv. PhûleujH leptoderum Friv. P. (Purapholeun) gracile Friv. Maros Grotte Luoia, à Szoho dol. Grotte Pestere-la-Gios. Ctoinitat de Hunyad (d. 1. feuill.) P. (Parapholeuon) hungurieum Csiki. Drimeotus Ormnyi Reitt. Sofhrochiieta Merkli Friv. Ternes Cerna Mehadia (dans les feuilles). Kreuzhohle. Grotte Pestere Szoronyest. Grotte de Tat.arrzv (.irotte d'Herkuleshad. Mehadiella PiiceU Friv. Sophrocluieta insigiiis Friv. Sophrochieta insignis Friv. Sophrochaeia insignis Friv. Sophrochaetii Reilteri Friv. Les Drimeotus sont de la façon la plus nette distribués par vallées. D. Ormayi Reitt., dont la sculpture est très particu- lière et différente de celle des autres espèces, se trouve isolé dans la vallée du Maros et les cinq espèces habitant la vallée du Korôs se disposent en deux groupes phylogéniques spéciaux chacun à une des In-anches du Koros (Konis noir et Sebes Korôs). Enfin le Drimeotus (Fericeus) Kraatzi Friv. ne doit pas être éloigné phylogénétiquement du Drimeotus (s. str.) Kovacsi MiLL., habitant une grotte voisine. Tous deux dérivent d'une souche commune et les caractères spéciaux qui ont permis EE VISION DES BATHYSCIINAE 129 de placer le D. Kraatzi dans un sous-genre particulier sont des caractères aberrants qui se sont développés chez une colonie du D. Kovasci isolée dans la grotte de Fericse. B. RÉGION DU BALKAN. Nos connaissances sur la faune cavernicole du Balkan sont encore trop peu avancées pour qu'il soit possible d'en tirer aucune conclusion générale. Il faut se borner à constater seulement que les deux espèces connues du Balkan bulgare appartiennent à la tribu des Gynomorphi et sont des cavernicoles très modifiés. On ne peut même pas savoir quelles seront les limites de cette région et si elle ne devra pas s'étendre à toute la partie orientale de la péninsule, car outre Hexaurus Merhli Friv. et Ajihaobius (?) Maneki J. Mull., connus duBalkan central, il existe en Thessalie un Bathyscia (?) thessalica Reitt. dont je ne puis pas encore établir les affinités, mais qui pourrait bien faire partie du même groupe phylogénique. C. RÉGION DES KARSTS ADRIATIQUES. a. Généralités. L'étendue du domaine cavernicole dans les Karsts adriati- ques (1) est considérable et on pourra s'en faire une idée en (1) Je désigne sous ce nom les pays calcaires qui forment la Carniole, le KUstenland et l'Istiie. la Croatie occidentale et toute la partie occidentale de la péninsule balkanique. Toute cette éten- due de territoires forme une région spéographique très liomogène. E. A. Martel fl894, p. 432) la désigne sous le nom général de « Karst », mais je ne crois pas qu'on soit en droit de donner une t/'lle acception à ce terme. Le « Karst » pour les géographes est la région calcaire qui s'étend en KUstenland et en Carniole, de Trieste à Laibach ; c'est là que les phénomènes « Karstiques •> ont été étudiés tout d'abord et c'est pourquoi le terme de « Karst » a pu être employé dans un sens très large en géographie physique pour désigner les formations calcaires présentant le même aspect que la Carniole. Mais on n'a pas le droit de comprendre dans le « Karst », terme géogra- ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉX. — 5« SÉRIE. — T. VU. — (I). 9 130 t>r R. JEANNEL sachant que E. Boegan a pu placer 347 abîmes, grottes ou pertes de rivières sur sa carte des cavernes du Karst entre Trieste et Adelsberg et en citer une cinquantaine d'autres dont il n'a pu repérer exactement la situation topographique. Nous verrons cependant que la faune d'un très petit nombre de grottes est connue, puisque je ne pourrai citer dans la liste jointe à ce travail que 150 grottes à Silphides dans lesKarsts adriatiques (1), lorsque les Pyrénées françaises en fourniront 100 à elles seules. Depuis la découverte en 1831 du Lejitodirus Hohemvarti ScHMiDT dans la grotte d' Adelsberg par le comte Franz von Hohenwart, les explorations des entomologistes se sont suc- cédé sans interruption jusqu'à nos jours dans les grottes du Karst. Tout d'abord c'est à Richard, prince de Khevenhùller- Mestch, à F. Schmidt, Schiner, L. Miller, Bilimek, J.C. Schiodte, C. Schaufuss, H. Millier, G.Joseph, Hauf- f en que nous devons la connaissance de la plupart des Bathys- ciinae cavernicoles de Carniole et du Kiistenland. Plus tard et surtout depuis une vingtaine d'années les recherches faunistiques dans les différents Karsts adriatiques ont été poussées avec grand soin. Je ne puis entrer ici dans le détail de ces explorations et je me contenterai de citer les auteurs suivants dont les découvertes sont nombreuses. Ce sont : J. Mûller, H. Krauss (1896), H. F. Neumann, J. Sever, K.Penecke, F.Tax, en Carniole et en Kiistenland; H. Krauss (1905, 1906, 1906 a),K. Penecke (1904), en Styrie; E. Reitter (1881) en Croatie ; H. F. Neumann, J. Mûller (1903), H. Krauss, K. Penecke, F. Tax ; Paganetti- phique, autre chose que les territoires que les géographes ont l'habitude de désigner par ce nom. Je groupe donc sous le nom de « Karsts adriatiques » le Karst proprement dit, le Karst istriote, le Karst liburnien (Croatie occidentale), le Karst dalmate, le Karst de Bosnie-Herzégowine et je Monténégro. Cette région se trouve entièrement formée de plateaux calcaires continus, sur- montes de chaînes montagneuses de faible altitude, souvent couvertes d'épaisses forêts (Alpes lUyriennes, monts Capella, monts Vélébit, Alpes Dinariques) ; les seuls sommets dépassant 2.000 mètres se trouvent dans sa partie méridionale (monts Masulja, Lebrnsik, Durmitor). (l) Cette liste est évidemment très incomplète, mais elle contient ce qui a été publié. Peut- être que nos confrères autrichiens pourraient la compléter dans une large mesure avec les ren- seii^nements inédits qu'ils doivent posséder. REVISION DES BATHYSCIINAE 131 Hiimmler, Gobanz, en Dalmatie ; V. Apfelbeck (1894, 1895, 1895 a), Matzenauer, H. F. Neumann, 0. Leon- liard, M. Hilf, M. von Grabowski, en Bosnie-Herzégowine ; Matzenauer, Setnik, Kysely, au Monténégro; enfin Win- neguth en Albanie (Merdita) et H. F. Neumann en Serbie V (grotte de Caeak). Bien peu des anciens Spéologistes semblent s'être douté de l'intérêt que pouvait présenter la distribution géographique des espèces qu'ils faisaient connaître. Il est rare en effet de trouver dans les descriptions des anciens auteurs et surtout dans leurs collections d'autres indications de provenance que le laconique «Krain» ou encore « Osterreich », ou même « Deutscliland))(!) comme on peut le lire sur bien des étiquettes de la collection C. Schaufuss (in Muséum Paris). Seul G. Joseph s'est astreint à désigner les nombreuses grottes dans lesquelles il recueillait des animaux cavernicoles ; mais chez cet auteur des détermina- tions toujours sujettes à caution viennent trop fréquemment empêcher d'utiliser les renseignements géographiques. Quant aux auteurs modernes, si les indications qu'ils donnent sont plus précises et mieux utilisables, elles ne sont certainement pas aussi nombreuses qu'on aurait pu le souhaiter. On publie seulement les noms des grottes habitées par des espèces nou- velles et on ne se soucie guère des stations nouvelles pour des espèces déjà connues. De plus les recherches sont loin d'avoir porté sur toute l'étendue des Karsts adriatiques et tout cela est cause qu'il existe encore de grandes lacunes dans nos connaissances de la faune souterraine des Karsts. En Croatie par exemple on connaît la faune de la grotte d'Ozalj, près de Karlstadt (Sapetza), celle des grottes du Kesselthal du Lika (E. Reitter, 1881), mais on ne sait rien ou presque rien de la faune des grottes des monts Vélébit, des monts Capella, ou des Kesselthâler d'Ogulin, de Lokve, de Tomit-, d'Otacak. Pour étudier la distribution géographique des Bathysciinae des Karsts adriatiques, j'ai tout d'abord repéré sur les cartes 132 Dr R. JEANNEL au 1 : 200.000 (1) la position de toutes les grottes connues. Je n'ai pas besoin d'insister sur les difficultés qu'a pu pré- senter un semblable travail, difficultés provenant en grande partie de l'insuffisance des renseignements fournis par les auteurs : c'est ainsi que Reitter (1881) parle des grottes du Lika (?) ou des grottes des monts Vélébit, sans autre préci- sion, qu'il place en Herzégowine le Vran planina, montagne qui se trouve en Bosnie (1901, p. 120), que V. Apfelbeck (1907 e, p. 317) nous renseigne sur la position de la grotte de Podromanja en disant qu'elle se trouve à « zwei Tagreisen von der Bjelasnica », qu'il nomme « grotte de Kostanje » (nom absolument inconnu dans le pays), ou encore grotte de Dugo- polje, une grotte du Mosor planina parfaitement connue sous le nom de « Kraljevo jania », etc. Pour arriver à un résultat j'ai dû prendre toutes les indi- cations faunistiques que j'ai pu trouver et les contrôler avec grand soin, surtout en m'aidant des bons travaux des géo- logues comme F. Krauss, W.Putick, J. Marinitsch, etc. (apud E.-A. Martel, 1894), de E. Boegan (1905), J. Cvijic (1901), P. Ballif (1896), A. Grund (1903), E.-A. Martel (1905). J'en ai éliminé un grand nombre qui m'ont paru douteuses et je n'ai retenu que celles qui me paraissaient donner assez de garanties d'exactitude. De plus j'ai fait appel dans la mesure du possible aux Spéologistes eux-mêmes et j'ai pu de la sorte utiliser un grand nombre de rensei- gnements inédits qui m'ont été fournis par H. Krauss, H. F. Neumann, K. Penecke, L. Ganglbauer. V. Apfelbeck (1894 a, 1895 a, p. 196) considère que la faune des Coléoptères de Bosnie-Herzégowine peut se subdiviser en trois zones, septentrionale, centrale et méridionale. Au point de vue de la faune souterraine, la zone septentrionale, étendue (1) Generalkarte von MltteleiTopa ira Masse 1 : 200.000 (R. Lechcer, VVien, 1908) : feuilles Triest, Laibach, Cilli, Rovigno, rohi, Zengj, Kostajniku, Banjalnka, I. Selve, Zara, Svalato, Travnik, Sarajevo, Zvornik, I. Linnn, Mostar, Ragusa, Phvie, Cattaro, Scutari. REVISION DES BATHYSCIINAE 133 en Croatie, serait caractérisée par les Parapropus, la zone cen- trale serait celle des Protobracharth'oyi, Apholeuonus, Antro- herpon, etc., la zone méridionale celle des Speonesiotes. En fait je ne crois pas qu'il soit nécessaire d'adopter toutes ces subdivisions. La zone méridionale d'Apfelbeck est bien tran- chée, il est vrai, correspondant à la partie de l'Herzégowine qui se trouve sur le versant adriatique. Mais je ne vois pas qu'il faille établir une différence entre ses deux zones septentrionale et centrale de Bosnie. En réalité, sur le versant danubien des Karsts, il est possible de distinguer une zone septentrionale comprenant la Carniole le Kiistenland et l'Istrie et une région méridionale formée de la Croatie, de la Bosnie-Herzégowine, d'une partie de la Dalmatie et du Monténégro. Les Bathysciinae qui peuplent la zone septentrionale appar- tiennent à la série phylétique de Leptodirus {Brachyscapiti) et à celle ^Aphaobius (Gynomorphi) ; les Antroherpona font défaut dans cette zone. Dans la zone méridionale au contraire les Batliysciinae com- prennent une riche faune di Antroherpona, les Brachyscapiti appartiennent à la série phylétique à' Apholeuonus et les Gynoînorphi à celle de Leonhardella, série parallèle à celle d''Aphaobius. Quant au versant adriatique il comprend non seulement la zone méridionale d'Herzégowine d'Apfelbeck, mais aussi la plus grande partie de la Dalmatie continentale, l'Istrie, les archi- pels dalmates. Nous verrons qu'il faut lui rattacher encore, tant au point de vue orogénique que faunique la Vénétie et les Monte Conero et monte Gargano de la côte orientale itahenne. Sur le versant adriatique les Bathysciinae comprennent des Antroherpona {Spelaeohates) et la série phylétique de Speone- siotes {Gynomorphi). Je me hâte enfin d'ajouter que ces répartitions des groupes sont loin d'être schématiques et que de nombreuses raisons interviennent pour les troubler. 134 Dr R. JEANNEL h. L' oro-hydrographie des Karsts adriatiques. Par son orographie et son hydrographie très spéciales, la région des Karsts adriatiques diffère beaucoup des régions des Alpes occidentales et des Pyrénées. D'abord dans toute son étendue il n'existe aucune chaîne de montagne assez élevée pour avoir pu constituer une barrière capable d'arrêter la dispersion des espèces ; aussi les muscicoles ne présentent-ils guère de races géographiques. Ensuite l'hydro- graphie est considérablement compliquée du fait que les rivières parcourent de longs trajets souterrains et que de libres communications existent entre les divers bassins par l'intermé- diaire des cavités souterraines elles-mêmes. Dans la craie de Carniole, les cours d'eaux parcourent des. « Kesselthaler » (vallées chaudrons) avant de s'engloutir sous terre. En Bosnie- Herzégowine et en Dalmatie, les plateaux karstiques sont sillon- nés par de profondes dépressions allongées suivant les lignes de fractures, c'est-à-dire parallèlement à la côte de la mer Adria- tique ; ce sont les « poljes » dont les eaux se perdent dans des abîmes, et suivent des trajets souterrains à peine connus à l'heure actuelle. Il serait donc nécessaire de bien connaître la circulation des eaux des Kesselthaler et des poljes avant de rechercher si les espèces habitant leurs cavernes sont ou non distribuées par vallées. Enfin une autre caractéristique très importante de cette région des Karsts adriatiques est qu'elle a été le théâtre de modi- fications tectoniques considérables à une époque récente. Les travaux des Géologues, E. Suess (1897, p. 344), A. Grund (1903), J. Cvijic (1901), ont montré qu'au début du pleisto- cène, c'est-à-dire alors qu'un grand nombre des Silphides cavernicoles actuels existaient déjà, le continent adriatique s'est effondré, comme en témoigne toute la série des lignes de fractures périadriatiques le long desquelles sont orientés tous les poljes et uvalas des Karsts. EE VISION DES BATHYSCIINAE 135 Une preuve de cet effondrement est fournie par la diffé- rence de niveau que J. Cviji(- (1901, p. 81) a montré exister entre les terrasses néogènes des deux bords des grands poljes de Bosnie. Cet auteur qui a étudié avec grand soin les poljes de la Bosnie occidentale (Kupresko polje, Glamocko polje, Livanjsko polje et Duvnanjsko polje) est conduit par ses études morphologiques et stratigraphiques à formuler la conclu- sion suivante, que la distribution des Bathysciinae, comme nous le verrons, semble bien confirmer : « Es ist ein kiihner, aber kein unlogischer oder unglaub- « wiirdiger Schluss dass durch die Senkung der sudwestlichen (( Partien des Karstes gegen das Adriatische Meer hin auch « die Lage der Wasserscheide zwischen diesem Meere einerseits (c und der Save und Donau andererseits nach N.-O. verlegt « wird ; in dem ganzen Gebiete das in die Adriatische Senkungs- « zone gehort, haben sich auch die unterirdischen Flusslâufe « auf dièse Seite lenken miissen (1) ». Il résulte de tout cela que dans les Karsts adriatiques plu- sieurs raisons s'opposent à la localisation des espèces sur un ver- sant ou sur l'autre. D'abord les lucicoles n'ont rencontré aucune barrière effec- tive qui les isole sur un seul versant. Puis les cavernicoles ont pu dans bien des cas passer d'un bassin dans le bassin voisin ou même d'un versant sur l'autre par les communications souterraines. Enfin le rejet vers l'est de la ligne de partage des eaux, résul- tant de l'affaissement du plateau adriatique au début du pleis- tocène, a pu secondairement placer sur le versant adriatique des (1) Des captures des systèmes hydrographiques se sont même produites daus les temps moder- nes, pomme l'ont montré Rie de 1 et P. Balli f(1896>. Jusqu'au xv'siècle les eaux du Gacko polje qui se trouve en Herzégowine, au pied du mont Lebrsnik, se déversaient au nord par la rivière Zalomska Rjeka dans les ponors de Névesinje et de là dans la Narenta. Aujourd'hui la Zalomska Rjeka est définitivement asséchée et les eaux du Gackopolje, passant par le Petit polje et le Crnica polje dans la Trebinj ica, vont directement à l'Adriatique. Ce fait explique les ressem- blances fauniques existant entre les grottes de Névesinje et du Gackopolje et la dissemblance complète entre la faune de ce dernier et celle de la vallée de la Trebinjëica, qui étaient certaine- ment indépendants lors du peuplement des cavernes. 136 D^ R. JEANNEL espèces qui étaient localisées dans les vallées du versant danu- bien pendant la fin du tertiaire. Aussi devons-nous nous attendre à trouver dans la région des Karsts adriatiques : P Des genres continentaux dont les espèces sont localisées par vallées, mais ont pu fréquemment passer dans les vallées correspondantes du versant opposé. 2° Des genres continentaux dont les espèces sont distribuées sans aucune relation avec les conditions géographiques actuelles. 3° Des genres dont les espèces se trouvent dans les îles dal- mates. c. Répartition spéciale des divers genres dans les Karsts adriatiques. P Genres continentaux dont les espèces sont plus ou MOINS NETTEMENT REPARTIES SELON LES VALLÉES ACTUELLES. Les genres répartis par vallées sont nombreux, mais seuls Hohenwartia, Leonhardella et Anillocharis nous montrent une répartition rigoureusement conforme à l'hydrographie actuelle des Karsts. Ces genres dont les espèces sont réparties par vallées sont les suivants : P Les Aphaohhis Ab. — Le genre Aphaobius Ab. comprend trois espèces très voisines {A. Milleri Schmidt, A. Kraussi J. MÛLL. et A. Heydeni Reitt.) qui se trouvent distribuées dans les grottes du haut bassin de la Save, en Carniole et en Styrie. A ce territoire, il faut ajouter une station située sur le versant adriatique, c'est la grotte Petnjak [83 a\ où se trouve une race peu différente de 1'^. Milleri. Nous avons vu plus haut pour quelles raisons il ne fallait pas s'étonner de pareils empiétements des aires de répartition des Bathysciinae dans les Karsts (1). (1) G. Joseph (1882, p. 44) cite encore VA. Milleri de la "Volcja jama [18], de la grotte de Fernece [80], de la grotte de Corgnale [84], qui se trouvent encore sur le versant adriatique. Mais Joseph semble avoir pris Thabitude de citer systématiquement l'J. .Witeri de toutes les grot- tes qu'il visitait dans le Karst : il ne faut tenir aucun compte de ces indications qui n'ont jamais été confirmées par_ les auteurs modernes. EEVISION DES BATHYSCIINAE 137 Depuis les explorations du curé A. Urbas (1848), de A. Schmidl (1849-1853), de A. Kraigher (1890), de E. A.-Mar- tel, F. MuUer et W. Putick (E.-A. Martel, 1894, p. 463), la preuve est faite que la Laibach, affluent de la Save, draine tous les Kesselthâler de la Piuka, Unz, Zirknitz et de Laas. La source de la Laibach, au sud-ouest du Laibacher-Moor, FiG. LVII. Carte de la distribution du genre Aphaohius Ab., en Carniole. La ligne interrompue indique la séparation des deux versants du Karst, adria- tique et danubien. n'est que la résurgence de l'Unz, qui coule à 11 km. de là dans le Kesselthal de Planina. L'Unz lui-même sort de la grotte de Kleinliaiisel et est produit par le confluent dans cette grotte de la Piuka souterraine, engouffrée à Adelsberg, et des divers émissaires du Zirknitzer-See (branche gauche de la grotte de Kleinhaiisel, sources de Miihlthal). UAjjhaobius Milleri jalonne exactement ce territoire hydrographique. En effet nous le trouvons dans toutes les grottes de la vallée 138 Dr R. JEANNEL de la Piuka (Sanct-Peter-am-Karst, Adelsberg), sur le ver- sant méridional du Nanosberg (grotte d'Ottok), dans les grottes de Laas et du Kreuzberg, tributaires du lac de Zirknitz, dans toutes les grottes de la bordure du Laibacher-Moor (Krimberg, Mokrizberg, environs de Laibach, Grossgallenberg, Ljubnikberg), tandis qu'il est absent dans les grottes des Kesseltlialer voisins (K. de Rasica, de Gross-Liplein, de Ratschna, du Guttenfel- derthal) dépendant tous du système hydrographique de la Gurk. Dans cette vaste aire de répartition (carte, fig. lvii) A. Wlilleri est connu de plus de 30 grottes distinctes. Je ne sais pas s'il y présente des races géographiques ou sous-espèces bien définies ; cependant J. Millier (1910, p. 185) vient de donner la description d'une race spéciale au versant adriatique {A. Milleri-Springeri J. Mull.) et d'un ApJiaobius Kraussi J. MÙLL., particulier aux grottes de la Styrie méridionale, qui pourrait être également tenu pour une sous-espèce de 1'^. Milleri. De plus il m'a semblé que les Aphaobius Milleri, de Carniole existant dans les collections variaient énormément, mais en l'absence d'étiquettes de localité précises il m'est impossible de savoir s'il s'agit de variations géographiques. Quant à V Aphaobius Heydeni, il est intéressant de constater qu'il cohabite avec A. Milleri dans un certain nombre de grot- tes de la bordure du Laibacher-Moor (grottes du Krimberg, du Mokrizberg et du Ljubnikberg) et ne le remplace pas. Ce sont vraisemblablement deux descendants de souches lucicoles dis- tinctes. 20 Les Hohenivartia Jeann. — Les deux espèces du genre sont réparties dans les grottes du bassin de la Save en Basse- Carniole. De même que chez les Ajjhaobius, on trouve une espèce {H. Freyeri Mill,) répandue dans un grand nombre de grottes et l'autre {H. Robici Ganglb.) cohabitant avec la pre- mière dans une seule caverne. 3° Les Leonhardella Rbitt. — Les espèces de ce genre sont nettement réparties par vallées dans le haut bassin de la REVISION DES BATHYSCIINA.E 139 Drina, en Herzégowine et au Monténégro. L. migulicollis Reitt. fournit deux sous-espèces dans la vallée de la Sutjeska, affluent de la rive gauche de la Drina, tandis que L. antennaria Apf. est représenté par deux sous-espèces dans la vallée de la Piva, sur les flancs du mont Durmitor. Les Anillocharis Reitt. présentent une répartition analogue. 2° Genres continentaux dont la répartition ne corres- pond PAS AUX conditions GEOGRAPHIQUES ACTUELLES. P Les Leptodirus Schmidt. — Le Leptodirus Hohenwarti ScHM. occupe une très vaste aire de distribution qui comprend sur le versant danubien du Karst les grottes du bassin de la Lai- bach-Unz-Piuka-Zirknitz, celles du bassin de la Gurk-Theme- nitz, puis celles du Kesselthal de Gottschee appartenant au bassin de la Kulpa ; en outre elle s'étend également sur le ver- sant adriatique dans les grottes du Karst triestin, c'est-à-dire dans le bassin de la Recca souterraine (1), Dans cette vaste aire de répartition (carte, fig. lviii), il présente des variations géographiques peu considérables et surtout peu fixes, sauf peut- être celle {reticulatus J. Mull.) spéciale aux grottes du bassin de la Recca. Quoi qu'il en soit la distribution des Leptodirus répond cer- tainement aux conditions géographiques antérieures à la for- mation de l'Adriatique. Avant la formation des fractures du Karst, le Karst triestin, aujourd'hui drainé par la Recca souterraine, devait vraisemblablement faire partie du bassin de la Save. C'est alors que Leptodirus Hohenwarti a dû colo- niser les grottes de ce bassin. Après l'effondrement de la cuvette adriatique et le déplacement vers l'est de la ligne de partage des eaux, une partie des colonies de L. Hohenwarti se sont trouvées isolées sur le versant adriatique et le résultat de (1) Les recherches récentes de F. Mariuitsch et de E. Boegan (B. -A. Martel, 1909, p. 39) ont définitivement prouvé que la Recca, engloutie à Sanct-Cauzian-am-Karst et que l'on retrouve au fond du gouffre de Trebi _■, reparaît dans les sources gigantesques échelonnées sur le rivage de l'Adriatique depuis le Timavo jusqu'à Trieste, 140 Dr R. JEANNEL cet isolement a été l'apparition d'une sous-espèce spéciale, L. Hohemvarti-reticulatus J. Mull. 2° Les Oryot'us Mill. — Il existe deux espèces (TOryotiis dont l'une, 0. Micklitzi Reitt., habite la haute vallée de la Save (Castitja jama [58] et grotte Babi Zob [57]), c'est-à-dire le versant danubien, tandis que l'autre 0. Schmidti Mill. est Fia. LVIII. Carte de la distribution du genre Leptodirus Schni., en Carniole et Kiistenland. La ligne interrompue indique la séparation des deux versants du Karst, adria- tique et danubien. représentée par deux sous-espèces sur le versant adriatique : O. Schmidti, dans la Volcja jama [18] (vallée de la Wippach), 0. Schîriidti-subdentatus J. Mull., dans la grotte de Markow.sina [88] (Karst istriote). Des différences plus considérables sont apparues entre les colonies d'Oryotus isolées sur chaque versant qu'entre les deux colonies du même versant adriatique, soit parce que la souche commune a colonisé les grottes avant la séparation des deux versants et que les variations se sont produites inégalement REVISION DES BATHYSCIINAE 141 sous l'influence de milieux différents, soit parce que la souche commune a formé des races lucicoles distinctes localisées sur chacun des deux versants avant de coloniser les grottes. 30 'Les Para propus Ganglb. — Ce genre occupe une grande aire de répartition qui comprend sur le versant danubien les bassins de la Kulpa, de l'Una et de l'Urbas, sur le versant Fio. LIX. Carte de la distribution du genre Parapropus Ganglb., en Carniole, Croatie et Bosnie. La ligne interrompue indique la séparation des deux versants du Karst, adriatique et danubien. adriatique le Karst croate et les grands poljes de la Bosnie occi- dentale. Il comprend trois espèces distinctes [P. sericeus Schm., P. Pfeiferi Apf. et P. Ganglhaueri Ganglb.) et chaque espèce au lieu d'être spéciale soit au versant danubien, soit au ver- sant adriatique se trouve à cheval sur les deux versants (carte, fig. LIX). P. sericeus est une espèce à grande aire de répartition ; il occupe en effet les grottes du' bassin de la Kulpa ( Kessel tha 1er de Gottschee et du Rinnsche Bach, grotte d'Ozalj), les grottes 142 Dr R. JEANNEL du Karst croate (Kesselthal de Lika) et celles de la vallée de rUna, en Bosnie. Un fait remarquable dans sa distribution est qu'il est représenté par trois sous-espèces très caractérisées dans le bassin de l'Una {simplicipes J. MiJLL., Taxi J. Mull., Neumanni J. Mull.), mais qu'il reste invariable dans les grottes du Lika (1) et celles de la Kulpa {sericeus, forme typique) situées cependant sur les deux versants du Karst. Très proba- blement les grottes du Kesselthal de Lika, aujourd'hui sur le versant adriatique, dépendaient du bassin de l'Una avant l'effondrement adriatique. C'est alors que leur peuplement a eu lieu ; mais à l'encontre de ce qui s'est passé pour les Lepto- dirus Hohenwarti-reticulatus isolés dans des conditions sem- blables, il ne s'est pas produit de sous-espèce distincte chez les Parapropus croates. Les deux autres Parapropus sont deux espèces très affines, dont l'une (P. Pfeiferi Apf.) est spéciale à la vallée de la Sana, affluent de l'Una, l'autre occupe la vallée de l'Urbas et le Gla- mockopolje (P. Ganglbaueri Ganglb.). Cette dernière espèce se trouve donc encore à cheval sur les deux versants du Karst, mais elle comprend deux sous-espèces dont l'une occupe le ver- sant danubien (P. Ganglbaueri-limneralis Apf.), l'autre le ver- sant adriatique (forme t3rpique). Depuis longtemps on sait (P. Ballif, 1896, J. Cvijic, 1901) que le Glamocko polje reçoit les eaux d'une partie du Kupresko polje, qui le sépare au sud-ouest de l'Urbas, et se déverse par ses ponors dans le Livanjsko polje par-dessous le Krbljina planina et de là dans la Cetina et l'Adriatique. C'est précisé- ment dans ces poljes, dont l'hydrographie actuelle est bien con- nue, que J. Cvijic (1901, p. 82) a pu suivre les terrasses néogènes et glaciaires et constater une différence constante d'altitude entre les terrasses des deux bords des poljes, diffé- rence résultant évidemment de l'affaissement de l'Adriatique. Peu visible dans le Glamoèko polje, dont les terrasses sont très (1) p. intermedius Hampe des grottes du Lika est absolument identique à P. sericeus Schm. typique. REVISION DES BATHYSCIINAE 143 incomplètes, cette différence atteint 15_m. dans le Livanjsko polje et elle a pu permettre à Cviji c de supposer que l'affais- se ta/aro FiG. LX. Carte de la distribution du genre Antroherpon Reitt., en Bosnie-Herzégowine, Balmatie et Monténégro. La liane interrompue indique la séparation des deux versants du Karst, adriatique et danubien. sèment du Karst adriatique a déplacé vers l'est la ligne de partage des eaux. C'est dire que cette ligne, qui passait peut-être par la crête des monts Vélébit et celle des Alpes Dinariques, s'est trouvée rejetée là où nous la trouvons aujourd'hui et que 144 Dr R. JEANNEL les poljes de la Bosnie occidentale étaient tributaires du bas- sin de la Save avant l'affaissement. La position d'une race du P. Oanglbaueri dans une grotte du Glamoèko polje s'accorde pleinement avec les conclusions formulées par Cvi j ic. 4° Les Leonhardia Reitt. — Des deux espèces de ce genre l'une se trouve dans une grotte de la vallée de la Bosna {L. Reit- teri Breit, dans l'Eisgrotte [125]) c'est-à-dire sur le versant, danubien, l'autre occupe les grottes du Vran planina [130] {L. Hilfi Reitt.) dépendant du bassin adriatique de la Narenta. 50 Les Protobracharthron Reitt. — ■ Leur distribution est comparable à celle des Leonhardia. P. Reitteri Apf. habite la grotte de Kresevo [131] dans le bassin de la Bosna ; P. Gra- howskii Apf. habite une grotte du Mosor planina sur les bords de l'Adriatique. 6° Les Apholeuonus Reitt. et les Haplotropidius J. Mûll. — Ces deux genres dérivent certainement d'une souche com- mune, mais Apholeuonus est spécial au versant danubien, Haplo- tropidius au versant adriatique. Les différences génériques existant entre ces deux types sont absolument superposables aux différences spécifiques des Leonhardia ou des Protobrachar- thron ou bien encore aux légères différences de races du Lepto- dirus Hohenwarti Schm. Les variations se sont produites avec une rapidité inégale chez ces divers Cavernicoles. 7^* Les Antroherpo7i Reitt. et les Pholeuonopsis Reitt. — Dans tous les genres énumérés ci-dessus il était possible de recon- naître que les espèces étaient réparties par vallées ; cette répartition était seulement troublée par les changements géo- graphiques survenus depuis le peuplement des grottes. Chez les Antroherpon et les Pholeuonopsis il n'est rien de tel, car il n'existe pas la moindre apparence de distribution des espèces par vallées. En effet si on examine la carte de distribution des A^itro- herpon (carte, fig. lx) on constate que si le groupe II paraît locaUsé sur le versant adriatique, le groupe III se trouve sur les deux versants, que deux espèces voisines occupent parfois des I i REVISION DES BATHYSCIINAE 145 stations très éloignées et que le même A. HCrmanni Apf. habite indifféremment des grottes du bassin de la Bosna (grotte de Trnovo [137] et d'autres dans le bassin de la Drina (grottes du Lebrsnik [152]. Pour les Pholeuonopsis il en est de même ; les espèces se trou- vent dans le bassin de la Drina (grottes du Lebrsnik [152] et grottes de Banja-Stiena [138]), dans le bassin de la Bosna (grotte d'Olovo [128]), dans le bassin de la Narenta (grotte du Vêlez planina [145]), dans le bassin de Cattaro (grotte innommée du Crivoscie [122]), c'est-à-dire aussi bien sur le versant adriatique que sur le versant danubien et cela sans aucun ordre. Une telle distribution implique poiu' ces deux genres une très grande ancienneté. Les Antroherpon et les Pholeuonoims comme d'ailleurs les Spelaeohates des îles dalmates, doivent être tenus pour des survivants d'une faune cavernicole très ancienne, antérieure aux conditions géographiques actuelles, antérieure même à la faune des Leptodirus, Apholeuonus, Parapropus, etc. D'ailleurs ces Silphides semblent bien être soumis à l'action du milieu des cavernes depuis un temps fort long ; c'est chez eux qu'on observe ces cas de modifications adaptatives dépassant évidemment le degré utile, comme par exemple les modifica- tions extraordinaires du mésothorax à' Antroherpon Loreki ZouF. et d'^. Leonhardi Reitt. (planche XXII, fîg. 617-619) ou bien encore la pubescence dressée de Plioleuonopsis seti- pennis Apf. o" Genres dont les espèces occupent les îles de l'archi- pel DALMATE. Toute la partie de la mer Adriatique qui se trouve au nord de l'île Pelagosa formait pendant les temps tertiaires un pla- teau émergé qui s'est affaissé sous les eaux de la Méditerranée au début des temps quaternaires (E. Suess, 1897, p. 309). De cette Adriatis disparue il est resté quelques territoires émer- gés, d'abord sur le pourtour de l'ancien plateau (littoral ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉN. — 5« SÉRIE. — T. VII. — (I). , 10 146 Dr R. JEANNEL dalmate, Istrie, Alpes de Vénétie et CoUi Berici, monte Conero et monte Gargano), puis surtout sous la forme de l'archipel dalmate. La majeure partie de ces territoires sont formé de plateaux calcaires d'aspect karstique et il est naturel que nous trouvions dans leurs grottes des descendants d'une faune anté- rieure à l'effondrement adriatique, c'est-à-dire tertiaire. De là l'intérêt d'envisager séparément la distribution des espèces cavernicoles de cette région et surtout des îles de l'archipel où aucun apport de formes nouvelles n'a pu se produire depuis leur isolement (1). P Le Phaneropella Lesiiiae Reitt. — Phaneropella Lesinae Reitt. est une espèce archaïque, pourvue d'yeux pigmentés, qui se trouve identique à elle-même en Herzégowine, en Dal- matie continentale (grotte de Zara [97]) et aussi dans les îles de Lésina et de Meleda. Les Goélogues (NeumayretWoldrich, cités par E. Suess, 1897, p. 347) vont chercher des preuves d'une communication récente des îles dalmates avec le conti- nent dans l'existence du Cheval, du Cerf, du Bison et du Rhi- nocéros dans les brèches de l'île de Lésina, ou bien encore dans la survivance du Chacal dans cette même He de Lésina ; la faune cavernicole vient leur fournir un nouvel argument avec les espèces comme Phaneropella Lesiîiae Reitt. ou Bathysciotes Khevenhûlleri Mill. qui n'ont subi aucune variation depuis leur isolement dans les îles. 2° Bathysciotes Khevenhûlleri Mill. — La distribution du Bathysciotes Khevenhûlleri Mill. (carte, fig. lxi) est très remarquable, car elle prouve d'une façon certaine que cette espèce était déjà morcelée en un certain nombre de sous-espè- ces réparties par vallées, lorsqu'est survenue la transgres- sion adriatique, et que ses colonies ne se sont pas modifiées depuis cette époque. En effet B. Khevenhûlleri comprend trois formes différentes : (1) C'est ainsi que les Duvalius, Carabiquea cavernicoles certainement très récents, font défaut dans les grottes de l'archipel dalmate et existent au contraire dans les grottes de la péninsule balkanique. REVISION DES BATHYSCIINAE 147 B. Khevenhulleri-croaticiis Mill., dans les grottes d'Ozalj [90] et du Lika [93, 94, 95], B. KhevenhilUeri-Horvathi Csiki sur i Un.it /' Cundule..' FiG. LXI. Carte de la distribution du Bathysciotes Khevenhulleri Mill., en Carniole, Kiistenland Croatie et Dalmatie. + , B. Khevenhulleri, forme typique; x, B. Khevenhillleri-Horvathi Csiki; *, B. Khevenhiilleri-croaticus- Mill. La ligne interrompue indique la séparation des deux versants du Karst, adria- tique et danubien. les côtes du golfe de Quarnero, B. Khevenhulleri typique enûn, dans le Karst propre. Or B. Khevenhulleri tjrpique se trouve dans les grottes du bassin de la Recca, mais aussi à Adelsberg sur le 148 Dr R. JEANNEL versant danubien du Karst; B. Khevenhillleri-croaticus occupe le Kesselthal adriatique de Lika et la vallée de la Kulpa (grotte d'Ozalj); B. Khevenhiilleri-Horvathi se rencontre dans le Quarnero aussi bien sur le continent (grotte d'Albona en Istrie [89], grotte de Novi, en Croatie [91]), que dans l'île de Veglia [96]. Les limites géographiques actuelles résultant de l'effon- drement adriatique recoupent les aires de répartition des trois sous-espèces, sans qu'aucunes variations aient eu le temps de se produire dans les colonies ainsi isolées, 3° Les Speoïiesiotes Jeann. — Le genre Speonesiotes comprend huit espèces qui semblent jalonner l'axe du plateau adriatique effondré. Ces espèces se répartissent dans trois groupes phylo- géniques dont l'un occupe sur le continent le bassin de la Narenta, l'autre est dispersé dans les îles méridionales de l'archipel, le troisième enfin se trouve à l'extrémité septentrio- nale du plateau adriatique, dans les Alpes de Vénétie {S. antro- rum DoD.) et dans les Colli Berici {S. Fabianii Dod.). Un coup d'œil jeté sur la carte de la distribution des Speo- nesiotes (fig. LXii) fait immédiatement penser qu'il a dû exister dans les régions correspondant au centre de l'Adriatique des Speonesiotes comblant l'hiatus entre le groupe insulaire et le groupe de Vénétie. Quoi qu'il en soit les différences spécifiques dans le genre Speonesiotes paraissent bien être postérieures à la séparation de l'archipel. Si les espèces insulaires diffèrent moins entre elles que de celles qui habitent le continent, c'est vraisemblablement parce qu'au moment de la formation de la mer Adriatique les Speo- 7iesiotes étaient lucicoles et n'avaient pas encore colonisé les grottes, de façon que les formes continentales sont restées sous l'influence de la panmixie, tandis que la ségrégation exer- çait déjà son action sur les colonies lucicoles isolées chacune dans son île. D'autre part si les différences sont plus légères entre les deux Speonesiotes Paganettii G aj^glb. et S. insularis Apf. qui REVISION DES BATHYSCIINAE 149 vivent dans la même île de Curzola qu'entre *S^. Paganettii Ganglb. et S. Gohanzi Reitt. par exemple qui se trouvent dans deux îles distinctes, c'est que les deux premiers ont été pro- duits par la ségrégation dans les grottes de deux colonies de la même souche lucicole spéciale à l'île de Curzola,tandis que les deux autres sont les descendants cavernicoles de deux souches FiG. LXII. Carte de la distribution des genres Speonesiotes Jeann. et Spelaeobates J. Miill., dans la région de l'Adriatique. + , genre Speonesiotes ; x, genre Spelaeobates. lucicoles différentes dont l'une était spéciale à l'île de Curzola, l'autre à l'île de Meleda. Ce mode de répartition qui est la règle chez les animaux aptè- res spéciaux aux archipels est tout à fait semblable à la dis- tribution par vallées des Speonomus dans les Pyi'énées ou des Sjjeocharis dans les monts Cantabriques ; chacune des souches lucicoles isolées dans leurs îles est comparable aux souches luci- coles isolées par vallées, d'où sont issues les espèces cavernicoles actuelles. 40 Les Pholeuonella Jeann. — C'est une distribution analo- 150 !>'• R- JEANNEL gue à celle des Speonesîotes que présente le genre Pholeuonella dont les espèces sont échelonnées sur la côte dalmate, celle de l'Albanie, dans les îles de l'archipel et à Corfou. 50 Les Spelaeobates J. Mûll. — Très différents de tous les autres Bathysciinae de la région adriatique, les Spelaeobates se trouvent dans les îles des deux régions septentrionale et méridionale de l'archipel (carte, fig. lxii) et ils n'ont aucun proche parent actuel sur le continent. Cette distribu- tion peut s'expliquer de deux façons : On pourrait supposer que les Spelaeobates ont eu jadis des proches parents continen- taux qui ont disparu pour une raison quelconque, peut-être par suite de la concurrence vitale, mais qu'eux-mêmes, à l'abri de toute cause de destruction, ont pu survivre dans les grottes des îles. D'autre part, il serait très possible d'admettre que les Spelaeobates n'ont jamais eu de proches parents dans les grottes du continent et sont des survivants d'un genre dont la distribution s'étendait dans les parties effondrées de l'Adria- tique. Les recherches de Stache et de Marchesetti (cités par E. Suess, 1897, p. 347) ont fait connaître dans les îles Unie, les deux îles Candiole et dans l'île Sansego, l'existence d'un dépôt continu de coquilles terrestres et d'espèces actuelles montrant qu'il existait sur VAdriatis un grand fleuve coulant du nord au sud, parallèlement à l'archipel. Les ancêtres des Spelaeobates et une partie de ceux des Speonesîotes pourraient fort bien avoir été localisés dans le bassin de ce fleuve de Stache et Marchesetti et cela expliquerait aisément la distribution des deux genres actuels. Quoi qu'il en soit il est remarquable d'observer que les Spe- laeobates se divisent en deux groupes phylogéniques distincts dont l'un habite les îles septentrionales, l'autre les îles méridionales. Le groupe septentrional comprend le seul S. Novaki J. Mull. dont les tarses antérieures mâles sont dilatés et l'extrémité du pénis est lancéolée ; le groupe méridional renferme les trois autres espèces chez lesquelles les tarses antérieurs mâles sont grêles et le pénis est simple. Entre ces deux groupes il a dû exis- REVISION DES BATHYSCIINAE 151 ter des formes intermédiaires dans les parties effondrées de VAdriatis ; peut-être même en existe-t-il encore des représen- tants dans les îles Incoronata, Zuri ou Solta, si ces îles renfer- ment des grottes encore inexplorées. Mais il est certain que dans le genre S jyelaeobates comme dans le genre Speonesiotes les divers types actuels sont le résultat de phénomènes de dissociation identiques à ceux dont parle Neumayr à propos des Achatinelles dans les îles Hawaï. CHAPITRE VI Répartition des Bathysciinae dans l'Europe occidentale. Tous les Bathysciinae de l'Europe occidentale sont des Euryscapiti, sauf Speophyes lucidulus Delar. dont la présence dans l'Hérault est énigmatique. La faune des Silpliides cavernicoles à l'ouest de l'arc alpin est beaucoup plus simple et plus homogène que dans l'Europe orientale. Dans chaque région naturelle nous trouverons une seule série phylétique de formes cavernicoles et les lucicoles de la région leur seront toujours proches parents. Il n'existe plus de types archaïques comme les Adelopsella, les Phaneropella ou les Bailiysciola oculés, ni de cavernicoles très modifiés comme les Leptodirus ou les Antroherpon. A l'ouest des Alpes les régions naturelles caractérisées par des séries phylétiques spéciales d' Euryscapiti sont les suivan- tes : 1° La région des Alpes françaises. 2" La région des Cévennes. 3° La région pyrénéenne. 4° La région des monts cantabriques et le versant atlan- tique de l'Espagne. 5" La région de la chaîne catalane. 152 Dr R. JEANNEL Mais avant de les passer en revue je dirai quelques mots des Bathysciinae qui habitent les îles de la Méditerranée occiden- tale, car leur distribution peut fournir quelques faits nou- veaux capables de contribuer à la solution des problèmes de la paléogéographie tyrrhénienne. A. RÉGION TYRRHÉNIENNE. L'étude de la distribution des Bathysciinae de la région tyrrhénienne conduit aux mêmes conclusions que les travaux de Forsyth Major (1883) sur les Vertébrés, de J. Briquet (1901) sur les Phanérogames, de W. Kobelt (1898) sur les Mollusques, de Ch. Ferton (1901) sur les Hyménoptères, de G. P. Vodoz (1901) sur les Coléoptères en général, de L. Léger et 0. Duboscq (1903) sur les Mjrriapodes. Les observations spéciales aux Bathysciinae que je puis formuler sont les suivantes (carte, fig. lxiii). ¥> Tous les Bathysciinae des îles de Corse, Sardaigne et Sicile (1) sont plus ou moins différents des espèces du continent. C'est à tort en effet que G. P. Vodoz (1901, p. 641) cite Bathys- ciola Schiôdtei Kiesw. comme existant à la fois en Corse, dans le nord de l'Espagne et les Pyrénées-Orientales. En réalité cette espèce ne se trouve ni en Corse, ni en Espagne, mais seu- lement dans les Pyrénées françaises et la forme corse que Vodoz avait en vue est vraisemblablement le Parahathyscia Wollastoni-corsica Ab. Ces formes spéciales aux îles tyrrhéniennes sont les suivan- tes : en Corse : Parahathyscia Wollastoni-corsica Ab., (1) Il n'en existe pas de counus aux Baléares. Les grottes du Drach et d'Arta, à Majorque n'en renferment pas, mais on ne sait rien de la faune des autres grottes de Majorque, de celles de Minorque et d'Ibiza. 11 existe des Bntkysciinae (Anillochlamiis) dans les grottes de l'ancienne chaîne catalane, en Espagne et il serait très naturel qu'on en trouve également aux Baléares, appartenant au même système montagneux tertiaire. Dans l'ile d'Ischia, prés de Naples, il existe un Bathyscia (?) Raveîi DoD. dont je ne puis pré- ciser les affinités. REVISION DES BATHYSCIINAE 153 en Sardaigne : Bathysciola Damryi Ab., B. Majori Reitt., B. Gestroi Fairm. et B. Lostiai Dod., en Sicile : Bathysciola Destejanii Rag. Certaines, comme B. Damryi et B. Destejanii sont des types paléogéniques. 20 II n'existe aucun rapport entre la forme de Corse et les espèces sardes. L'endémisme des Bathysciinae est donc étroit, FiG. LXni. Carte de la distribution des Bathysciinae dans la région tyrrhénienne. limité à chaque île, comme le veulent W. Kobelt, G. P. Vodoz, L. Léger et O. Duboscq (1903, p. 353). C'est à tort que J. Sainte-Claire De ville (1906, p. 159) affirme que la sépara- tion spécifique de l'espèce corse et du Bathysciola Damryi Ab. est très discutable ; bien au contraire ils doivent être placés dans deux genres différents. Mais on ne peut guère reprocher cette erreur à l'auteur consciencieux qu'est J. Sainte-Claire De ville, car en l'absence d'une Revision taxonomique des Bathysciinae, il était absolument dans l'impossibilité de déter- miner les affinités exactes des espèces. En tous cas sa conclusion 154 Dr R. JEANNEL que les Baihysciinae de Corse, comme ceux de Sardaigne, se rap- prochent plus de la faune toscane que de celle de Provence, est à rejeter. 30 L'espèce de Corse possède des proches parents en Ligurie, dans les Alpes-Maritimes et les Pyrénées, tandis que les espèces de Sardaigne sont apparentées aux formes de l'Italie centrale. Les Parabathyscia dont une espèce habite la Corse sont groupés autour de Nice et Gênes et nous verrons que l'espèce appartenant à la faune corse possède encore des représentants légèrement modifiés qui ont émigré vers les P3rrénées et l'Atlan- tique. Au contraire Bathysciola Dmnryi Ab. de Sardaigne appar- tient au même groupe d'espèces que B. sarteanensis Barg. répandu dans toute l'Itahe centrale et que B. subterranea H. Krauss dont une colonie se trouve à Ancône (1) et une autre près de Rome (simhruinica Jeann.). En somme le détroit de Bonifacio a été pour les Bathysciinae une barrière bien plus effective que le bras de mer qui sépare chaque île du continent itahen ou provençal. 4P Les Bathysciinae paraissant faire défaut dans le nord de l'Afrique, ce fait écarterait l'hypothèse d'une communication récente entre l'Afrique et les îles tyrrhéniennes. Toutefois il faudrait connaître la faune des grottes de Tunisie et savoir s'il n'y a pas de Silphides dans les grottes du Rif marocain. Il convient toutefois de rappeler que ni W. Kobelt (1898), ni Ch. Ferton (1901) n'admettent cette communication. 50 Les espèces spéciales aux îles tyrrhéniennes se rangent en trois catégories d'après leurs rapports avec les formes con- tinentales. On peut distinguer : a) Des espèces qui ont encore des proches parents dans la région tyrrhénienne. Ce sont, en Sicile, Bathysciola Deste- (1) Je ferai remarquer en passant que contrairement à ce qu'a observé W. Kobelt pour les Mollusques du Monte Conero (Ancône), qui présentent plus d'affinités avec les formes dal- mates qu'avec les formes italiennes, le Bathysciola suhtermnea du Monte Conero est apparenté aux espèces toscanes et nullement à celles de Dalmatie. Cependant ce fait ne doit pas être pris en considération, car le Bathysciola subterranea est une espèce bien antérieure non seu- lement à l'affaissement du plateau adriatique, mais même h la surrection des Apennins, comme l'indique sa distribution de part et d'autre de cette chaîne. EE VISION DES BATHYSCIINAE 155 janii Rag., espèce voisine de B. muscorum Dieck de Ligurie et, en Sardaigne, Bathysciola Damryi Ab. dont les proches parents habitent la Toscane. b) Des espèces qui ont encore des proches parents continen- taux, mais ceux-ci ont émigré au loin. C'est le cas de la forme corse. Le Parahathyscia Wollastoni-corsica Ab. en effet n'est qu'une simple race géographique du P. Wollastoni Jans. connu du Gers, de Normandie, de Flandre et du sud de l'Angleterre. Au pliocène P. Wollastoni devait occuper la région corso-pro- vençale et le flanc nord des Pyrénées. Après la séparation de la Corse, il n'a pu subsister en Provence, mais il a survécu en Corse grâce à la constance du climat ou à l'absence d'enne- mis ; sur le continent, il a émigré vers l'est puis le long des côtes de l'Atlantique en se modifiant légèrement et il a même pu passer en Angleterre avant la formation du Pas-de-Calais. La présence en Corse du P. Wollastoni s'explique donc absolu- ment comme celle de l'Huître de l'étang de Diane, Ostrea Cyrnusi Pbyraudeau, identique à V Ostrea Bohlayei Deshayes du miocène du Rhône et de Suisse (A. Locard, 1901, p. 625) et même comme celle de certains Vertébrés {8us scrofa-meridio- nalis, Cervus corsicanus) apparentés à des formes pliocènes et à des espèces actuelles émigrées. c) Des espèces spéciales aux îles tyrrhéniennes, sans proches parents continentaux. Ce sont les trois Bathysciola cavernicoles de Sardaigne : B. Majori Reitt., B. Gestroi Fairm., B. Lostiai DoD. Les deux premières espèces ont une origine commune, mais leurs affinités sont tout à fait énigmatiques. Quant au B. Lostiai il est de même tout à fait isolé, car je ne crois pas qu'on puisse voir autre chose qu'une convergence toute for- tuite dans l'analogie que son organe copulateur mâle présente avec celui des Speonomus pyrénéens. Ces trois cavernicoles sardes sont des types néogénétiques, certainement endémiques, dont les proches parents se sont éteints. 6° Conclusions. — Les principaux faits fournis par l'étude 156 Dr R. JEANNEL de la distribution des Baihysciinae dans les îles tyrrhénien- nes sont donc les suivants : a) La présence de Bathysciinae en Corse et en Sardaigne prouve que ces Silphides existaient déjà au pliocène. 6) Il y a indépendance complète entre les Bathysciinae de Corse et de Sardaigne. Ce fait s'ajoute à ceux invoqués par les partisans de l'endémisme étroit {W. Kobelt, G. P. Vodoz, L. Léger et 0. Duboscq). c) L'espèce corse présente des affinités étroites avec le côté provençal et pyrénéen, tandis que les espèces de Sardaigne sont apparentées à des formes toscanes. C'est à de semblables con- clusions qu'avaient abouti Ch. F erton avec les Hyménoptères, G. P. Vodoz avec les Coléoptères, L. Léger et 0. Duboscq avec les Myriapodes. B. RÉGION DES ALPES FRANÇAISES. Cette région comprend (carte, fig. lxiv) les Alpes-Maritimes, la Provence, les vallées des affluents du Rhône, rive gauche, et sur sa rive droite le bassin de l'Ain dans le Jura méridional. Une série phylétique des Euryscapiti est spéciale à cette région, c'est la série de Cytodromus, à côté de laquelle il convient de pla- cer l'espèce muscicole Bathysciola Auhei Kiesw. répandue sur tout le littoral méditerranéen, de Gênes à Nîmes. La faune des Carabiques cavernicoles" de cette région des Alpes françaises est également caractéristique. Elle comprend en particulier le groupe des Aphaeriops Gou7iellei Bed. dont la distribution se suj^erpose à peu près à celle des Royerella. Sur le littoral ce sont des Duvalius qu'on trouve dans les grottes. Un fait frappe tout d'abord lorsqu'on examine la répartition des Baihysciinae cavernicoles dans les Alpes françaises, c'est leur distribution discontinue. Dans le Jura Royerella Villardi Bed. se trouve dans le Bugey, mais il n'existe plus dans le Jura central et dans la vallée du Rhône. REVISION DES BATHYSCIINAE 157 Dans le bassin de l'Isère les Silphides cavernicoles paraissent relégués dans les deux massifs de la Grande Chartreuse et du + RoLje/ci/i X CiitodroTTius • lif.reus- u Spe^cli^ tus * Irooloaro7nu<. X Hr^l>alftifici3^ FiG. LXIV. Carte de la distribution des genres de la série phylétique de Cytodromus Ah., dans les Alpes françaises. Vercors ; ils font défaut en effet en Savoie (grotte des Échelles, grottes d'Uriage), dans le Graisivaudan, dans le Pelvoux et surtout dans le grand massif calcaire du Dévoluy. 158 Dr R. JEANNEL Plus au sud les Silphides manquent totalement dans les grot- tes des vallées de la Drôme, de l'Aygue, de la Durance, pour ne reparaître qu'en Provence. Cependant les grottes de Vaucluse ont été minutieusement fouillées par Ch. Fagniez, celles des Basses- Alpes ont été en grande partie explorées par P. de Peye- rimliofï et seule la Baume des Pierres [195], près de Digne, a fourni à P. de Peyerimhofï une race cavernicole du Batliysciola Aubei KiESW. ; mais c'est évidemment là une forme cavernicole très récente {B. Aubei-Chamjjsauri Peyer.). Cette répartition discontinue des Bathysciinae mériterait une étude de détail. Mais d'après ce que j'ai pu observer dans les Pyrénées, il semble bien qu'elle doive être en relation avec l'extension des périodes glaciaires. Les transgressions glaciaires ont été dans les Alpes bien plus puissantes et plus prolongées que dans les Pyrénées et doivent avoir détruit les Silphides dans un grand nombre de massifs calcaires. D'ailleurs, à part Isereus, toutes les espèces actuelles se trouvent dans les basses vallées et il est fort possible que les Isereus (1) aient pu échapper à la destruction par les glaces, comme les Antrocharis Querilhaci Lesp. dans la montagne du Cap de Lesse, grâce à la continuité de leur habitat souterrain du haut en bas du massif calcaire et à l'émergence d'une partie de ce massif au- dessus du niveau du glacier, pendant les grandes extensions. Si on examine maintenant la distribution de chaque genre en particuher, on constate que Royerella renferme deux espè- ces qui se trouvent assez loin l'une de l'autre et sont séparées par le Rhône, que Cytodromus et Isereus sont localisés dans le bassin de l'Isère et que Speodiaetus et Troglodromus, genres très proches parents occupent les deux régions calcaires de la Provence, de part et d'autre du massif volcanique des Maures et de l'Estérel. Troglodromus Bucheti Dev. est représenté par un certain nombre de races géographiques isolées dans des grottes séparées les unes des autres par les profondes vallées d'érosion (1) Isereus Xambeui Arq. se trouve actuellemeut dans le Trou du Glaz [18SJ où il existe des stalactites de glace et où la température de l'air est voisine de O" C. RE\^ISION DES BATHYSCIINAE 159 du Loup et du Var. On peut conclure de là que les Troglodro- mus, comme d'ailleurs les Royerella et vraisemblablement aussi tous les autres genres cavernicoles des Alpes françaises, existaient déjà, tout au moins à l'état lucicole, avant le creuse- ment des vallées, puisque ces vallées n'ont opposé aucune bar- rière à leur dispersion. D'ailleurs on sait que le creusement des vallées s'est terminé beaucoup plus tard dans les Alpes que dans les Cévennes ou les Pyrénées ; ce fait que les Bathysciinae des Alpes semblent avoir colonisé les grottes avant la fin du creu- sement des vallées (fin du pliocène), tandis que dans les Céven- nes et les Pyrénées ils sont arrivés après la fin de ce creusement (miocène) vient encore confirmer que c'est bien au pliocène que s'est faite l'immigration des Bathysciinae dans les grottes de l'Europe occidentale. C. RÉGION DES CÉVENNES. Tandis qu'il existe dans les Cévennes des Carabiques caver- nicoles sur les deux versants {Trechus Mayeti Ab.), il n'y a des Bathysciinae que sur le versant rhodanien. La faune des Coléoptères cavernicoles des Causses est aujourd'hui suffisam- ment connue pour qu'on soit certain que les Silphides y font défaut. Cette absence peut s'expliquer si l'on admet, comme je l'ai fait, que les Bathysciinae de l'Europe occiden- tale sont immigrés. Les formes cévenoles venues de la région tyrrhénienne et de la vallée du Rhône ont pu coloniser les vallées rhodaniennes, mais ont rencontré une barrière les empêchant de s'étendre sur le versant opposé. Nous savons que c'est dans les Cévennes que se trouve Speophyes lucidulus Delar., le seul représentant connu des Oynomorphi dans l'Europe occidentale (1) et dont la situation géographique ne peut se comprendre qu'à la condition d'admet- tre que les Gynomorphi ont fait une migration parallèle à celle (1) Le Bathi/seia (?) Bucheti Ab. des Alpes Maritimes, espèce qui m'est inconnue et que j'ai dû laisser parmi les Species incerine sedis, appartiendra peut-être aussi au genre Speophyes . 160 Dr R. JEANNEL des Euryscapiti, mais moins accentuée. Toutefois il ne faut pas oublier qu'il existe dans les Cévennes d'autres Cavernicoles dont la présence est énigmatique ; c'est par exemple Faucheria Faucheri Dollf. et Viré des eaux souterraines de Sauve, dans le Gard, et Sphaeromides Raymondi Dollf. de la rivière sou- terraine de la Dragonière dans l'Ardèche. Ces deux Cirolanides n'ont aucun parent actuel dans les eaux douces d'Europe. Ce genre Speophyes mis à part, les Cévennes sont peuplées par deux catégories à^ Euryscapiti : C'est d'abord BaihysrAola Linderi Ab., cavernicole très peu modifié et couvrant une très grande aire de distribution ; puis ce sont les Diaprysius dont la répartition est remarquable (carte, fig. lxv). Les six espèces du genre Diaprysius (Tableau III) se placent dans trois groupes phylogéniques caractérisés par la forme de leur carène mésosternale et aussi par la structure des styles latéraux de l'organe copulateur mâle. Tableau III DISTRIBUTION DES DiaprysiuS DANS LES CÉVENNES. VALLÉES GROUPE I GROUPE II GROUPE III Hérailt D. Sicardi V. May. Vidourle Gnrdon Cèze D. Pagniezi Jeann. D. Mazaurici V.May. Ardèehe D. Serullazi Peyer. D. Serullazi- Peyerim- hoffl Jeann. D. Serullazi-Piraudi Jeann. D. Serullazi- Mit lleri Jeann. D. caudaius Ab. D. caudal issi mus Ab. Dans les vallées du Vidourle et du Gardon les grottes sont très nombreuses {Biospeologica XVI, p. 140 à 149), mais elles REVISION DES BATHYSCIINAE Kil ne renferment à ma connaissance aucun Diaprysius. Je ne sais quelle explication donner à cette lacune. FiG. LXV. Carte de la distribution du genre Diaprysius Ab., dans les Cévennes. + , genre Diaprysius ; • , Bathystiola Linderi Ab. Le D. Sicardi V. May. géographiquement très éloigné de ses congénères en est également très différent par ses caractè- res morphologiques. C'est le seul qui présente des traces d'une strie suturale, neuf soies au sommet des styles latéraux et un AECH. DE ZOOL. EXP. ET GÉN. — 5« SÉRIE. — T. VH. — (I). 11 162 Dr R. JEANNEL article apical des antennes pas plus long que le précédent. Les deux Diaprysius du cafion de la Cèze (Jeannel, 1910, p. 15), comme les deux Bathysciola Majori Reitt. et B. Ges- troi Fairm. de Sardaigne, sont deux espèces produites par iné- gale rapidité d'adaptation d'une même souche commune. Cette inégale rapidité d'adaptation n'a pu se produire qu'à la faveur de la ségrégation géographique des deux colonies séparées par le profond cafion de la Cèze et isolées l'une {D. Fagniezî) dans la grotte du Serre de Barri [225] sur la rive gauche, l'autre [D. Mazaurici) dans la grotte de Tharaux [224] sur la rive droite. Dans le bassin de l'Ardèche, les DiajJrysius appartiennent à deux groupes phylogéniques distincts, mais l'un des deux groupes (groupe II) occupe les grottes de la rive droite, tandis que le groupe III se trouve sur la rive gauche. Au Pont d'Arc, près de Vallon, toute une série de grottes débouchent sur les deux rives de l'Ardèche ; celles de la rive droite (grotte du château d'Ebbou [219], grotte de la Foussou- bie [220], grotte du Soldat [218]) abritent leD.SeruUazi, celles de la rive gauche (grotte nouvelle [215]) le D. caudatissimus. Le cours de l'Ardèche a donc opposé une barrière infranchis- sable à la dispersion de ces Diaprysius et on doit en conclure que le creusement des vallées était chose faite lorsque ces Sil- phides ont colonisé les grottes des Cévennes. Les Diaprysius diffèrent donc en cela des Troglodromus, qui, comme nous l'avons vu, ont dû pénétrer dans les cavernes à une date antérieure au creusement des vallées. Mais ces faits s'accordent parfaitement, car on sait que le creusement des vallées des Cévennes était déjà achevé au phocène alors que dans les Alpes il n'a été ter- miné qu'au pleistocène. Enfin j'ai montré (Jeannel, 1910 d, p. 84) que les quatre races du D. Serullazi Peyer. se trouvent dans des grottes sépa- rées par les vallées profondes de la Beaume et du Chassezac et que les caractères qui les séparent présentent précisément la manière d'être que D. Jordan indique comme étant spéciale aux caractères produits par isolement géographique. KEVISION DES BATHYSCIINAE 163 D. RÉGION DES PYRÉNÉES. Cette région des Pyrénées comprend toute la périphérie du grand massif pyrénéen. Elle se divise donc par définition en deux versants, l'un septentrional ou français, l'autre méridional ou espagnol. Elle confine à l'ouest à la région des monts Cantabriques, à l'est à celle de la chaîne catalane et les frontières sont loin d'être nettement tracées comme nous le verrons entre l'aire de dis- tribution de la série de Speonomus et celles de la série de Speo- charis dans les Cantabres, de la série de SjMaeochlamys dans la chaîne catalane. Considérées en tant qu'habitat souterrain, les P3a-énées pré- sentent un certain nombre de caractéristiques qui font défaut dans les autres régions et qui expliquent la manière d'être de leur faune cavernicole. D'abord au point de vue orographique, la chaîne pyrénéenne est formée par un axe principal continu, toujours très élevé, d'où se détachent à angle droit des chaînons secondaires de haute altitude ; entre ces chaînons les vallées descendent paral- lèles les unes aux autres et sont toujours séparées par des cols élevés. Mieux que dans aucune autre région l'isolement est complet entre les vallées et des barrières infranchissables s'élèvent entre les populations d'animaux retirés au fond des vallées. Nous verrons que c'est grâce à cela qu'a pu se réahser d'une façon presque schématique la distribution des Speonomus par vallées. D'autre part les Pyrénées, comme les Alpes, ont été le théâtre de grandes extensions glaciaires au pleistocène, qui ont dû détruire une grande partie de la faune cavernicole ancienne et s'opposer à l'immigration de Silphides cavernicoles récents là où ces extensions glaciaires ont été trop considérables et surtout trop prolongées dans les temps modernes. En effet les grottes habitées par les Bathysciinae se trouvent 164 Di R. JEANNEL toutes sur la périphérie du massif pyrénéen. Il n'existe jamais de Silphides cavernicoles dans les grottes centrales, c'est-à-dire ouvertes dans les hautes vallées où les glaciers ont persisté le plus longtemps. Je pourrais donner de nombreux exemples de grottes ainsi situées et privées de Silphides ; ce sont, par exemple : les grottes des environs d'Ax-les-Thermes, dans l'Ariège (grot- tes de Camboseil, d'Axiat, de Caussou et Sébenac, etc.), les grot- tes d'Aulegnac, près de Castillon-sur-Lez, la grotte du Chat, à Bagnères de Luchon, la grotte d'Arangnouët, dans la vallée d'Aure, les grottes de La Méza et du Queire blanc, au pied du mont Vallier, les grottes du pic d'Anie, dans les Basses-P3n?é- nées, etc. La situation de ces grottes par rapport aux anciens glaciers, bien plus que leur altitude élevée, est cause de l'absence des Silphides, car il existe quelques grottes aussi haut situées mais en dehors du périmètre des glaciers pleistocènes, dans lesquelles se trouvent des Speonomus. C'est par exemple la Caougne de Montségur [260], qui s'ouvre à 1550 m. dans le mont Saint-Bar- thélémy en dehors de la chaîne principale. Cette absence des Bathysciinae dans le fond des vallées pyré- néennes prouve que la colonisation des grottes a duré peu de temps après la fin des grandes transgressions glaciaires et que la souche lucicole des Speonomus s'est éteinte bien avant le retrait définitif des glaces dans leurs limites actuelles. Enfin il est un fait sur lequel j'ai déjà attiré l'attention à propos de la dispersion des Speonomus (1908, p. 92) c'est que les Silphides cavernicoles manquent totalement dans les Pyrénées centrales françaises, alors qu'une riche population d' Aphaeiiops et d'Anophthalmes occupe leurs grottes. Les grottes d'altitude moyenne des P3n:'énées centrales sont aussi bien privées de Sil- phides que les grottes d'altitude élevée du fond des vallées dans le reste de la chaîne. L'explication de cette lacune est don- née par l'existence d'une phase post-glaciaire prolongée dans les Pyrénées centrales, comme la preuve en a été faite par les travaux de A. Penck (1885). Les glaciers ont persisté dans REVISION DES BATHYSCIINAE 165 les vallées des Pyrénées centrales bien après leur retrait dans le reste de la chaîne et, lorsque les grottes de ces vallées cen- trales ont été habitables, la souche lucicole des Speonomus était déjà éteinte. Il convient d'examiner séparément dans la région pyrénéenne les Bathysciinae lucicoles et les cavernicoles. icollis. a) En ovale court brevicollis, forma typica. b) Ellipsoïde var. nicaeensis. 6. Carène mésosternale basse, curviligne, non dentée, s'abaissant doucement en avant (semblable à celle û.' Aubei typique). Sculp- ture éparse et râpeuse. Pubescence fine, mais inégale. Antennes épaisses, à article ix transverse. Long. : 1 4 à 1 8 . . subsp. Guedeli. — Carène mésosternale élevée, dentée, formant un angle bien indiqué. Sculpture fine et serrée. Pubescence dense et régulière. Antennes allongées, à article ix carré 7. 7. Pronotum à sculpture plus dense. Antennes plus allongées de lar- REVISION DES BATHYSCIINAE 229 geur plus homogène, à articles du fuiiicule un peu plus longs. Carène tombant verticalement après un angle émoussé. Long. : 1 6 mm subsp. subalpina. — Pronotum à sculpture moins dense, surtout en avant. Antennes sensiblement plus courtes, à articles du funicule plus courts et plus étroits. Carène tombant verticalement après un angle vif. Long. : 1 5 mm subsp. Solarii. Habitat. — Toutes les formes du B. Auhei sont muscicoles, s?buf' Champsauri qui habite une grotte des Basses- Alpes. Les muscicoles sont distribués sur le littoral méditerranéen depuis Nîmes jusqu'à Gênes. La découverte du premier individu du B. Auhei dans un nid de Pompilus, par Guérin-Ménéville, avait pu faire supposer à cette espèce des mœurs xénophiles. En réalité il n'en est rien et sa rencontre dans les nids d'Hyménoptères est restée tout à fait accidentelle. La distribution des races du B. Avbei est la sui- vante : a) jor^na typica. Italie. Piémont : environs de Turin (Dodero) ; chartreuse de Val Pezio, près de Tende (A. Grouvelle !). Ligurie : Nava et Bussana, près de San Remo (Dodero). France. Alpes-Maritimes : La Napoule ; inondations du canal de la Siagne, à Cannes ; mont Che3n-on ; Audon (Sainte-Claire- De ville) ; Cannes (Ph. Grouvelle !, Warnier). Var : Toulon (Guérin-Méneville, types in coll. Aube) ; Saint- Maximin (Caillol) ; montagne de la Sainte-Beaume (Abeille !); Brignoles (Caillol) ; Lorgnes (Abeille) ; Draguignan (Fauvel) ; Le Beausset (M. de Boissy) ; Hyères (Abeille !) ; Fréjus (R3y) ; Saint-Raphaël (Abeille). Bouches-du-Rhône : Aix, canal du Verdon ; Marseille, bords de l'Huveaune (Abeille !). Basses- Alpes : environs de Digne, les Dourbes, forêt de Villard des Dourbes, forêt du Vabre de Cesse, montagnes de Cousson, de Siron, forêt de Favier, forêt de Blayent (Peyerimhoff). Vaucluse : Avignon (Chobaut). 230 Dr R. JEANNEL Drôme ; Nyons (Ravoux). Gard : environs de Nîmes (J. Granié, sec. Ghobaut !). b) var. cf epuraeoides Fairm. Elle se rencontre avec la forme typique dans les Alpes-Mari- times à l'ouest du Var et la remplace à l'est. Alpes-Maritimes : La Napoule ; mont Cheyi-on ; pointe de Gourmettes (Sainte-Claire-Deville) ; environs de Nice, au pied des figuiers (type) et dans les racines des géraniums (A. Grou- velle !) ; vallon des Fleurs (Buchet, Sainte-Claire-Deville) ; Nice, dans les jardins (Peragallo) ; Menton (Rey) ; mont Chauve d'Aspremont (Peragallo) ; Monaco (Peragallo) ; Sospel et ses environs (Sainte-Claire-Deville) . c) subsp. foveicollis Peyerimhoff. France. Basses-Alpes : dans les forêts alpines et résineuses, dans l'humus, sous les pierres, avec Geostiha incisa Peyer. et Bythinus Argodi Croiss. (Peyerimhoff) ; doline de Cousson ; forêts résineuses au nord de Digne ; forêt de Verdaches ; forêt de Berles ; forêt de Favier (Peyerimhoff). Vaucluse : sommet du mont Lubéron (Ch. Fagniez). Drôme : environs d'Omblèze (Argod, Faîrmaire). d) subsp. Champsauri Peyerimhoff. France. Basses- Alpes : Baume des Pierres [15] (Peyerim- hoff!, Ch. Fagniez!) e) subsp. brevicollis Abeille. Remplace Aubei typique dans les Alpes-Maritimes monta- gneuses. France. Alpes-Maritimes : Saint-Martin Vésubie (Ch. Brisout !, M. Pic !, A. Grouvelle !) ; massif de l'Authion, Turini, Peira- Cava (Sainte-Claire-Deville) ; Saint-Etienne de Tinée (Sainte- Claire-DevUle). /) var. brevicollis-nicaeensis Peyerimhoff. France. Alpes-Maritimes : environs montagneux de Nice EEVISION DES BATHYSCIINAE 231 (Peyerimhoff ) ; vallon des Fleurs, mêlé à Vepuraeoides (Sainte- Claire-Deville). g) subsp. silviœla Jeannel. Italie : chartreuse de Val Pezio, au nord du col de Tende, dans le sud de la prov. de Coni (A. Grouvelle !). h) subsp. svbalpina Fairmaire. France. Hautes- Alpes : forêt de Durbon, haute vallée du QuejTas. Le tyjie (coll. Fairmaire) est étiqueté « Gap ». i) subsp. Solarii Dodero. Italie. Province de Gênes : Valle délia Nave, à Monte-Penna (A. et F. Solari, Dodero) ; San Stephano d'Avetto, sur les flancs du monte Misurasca (Dodero !). ;') subsp. Guedeli Jeannel. Italie. Province de Coni : Crissolo, près de Saluzzo, sur le cours supérieur du Pô (D^ Guedel !). 12. Bathysciola opaca Reitter. Planche IV, flg. 119. Bathyscia opaca, Reitter, 1885, p. 26; typ. : Le Vigan. — Pauvel, 1885, p. 177. — Jeannel, 1907 a, p. 247. Long. : 2 mm. Forme eUiptique, déprimée, atténuée en arrière. Sculpture formée de points râpeux peu serrés sur le prothorax, plus denses sur les élytres. Antennes n'atteignant pas les angles postérieurs du prothorax, à massue peu épaisse et non aplatie. Longueurs des articles : 3, 3, 1 \, 1, 1, 1, 2, 3/4, 1 i 1 i 2. L'article ii est deux fois aussi épais que le m; les articles du funicule sont allongés, le vn est fortement épaissi au sommet, le viii est globuleux, les articles ix et x sont aussi longs que larges et l'article xi est fortement déprimé à son sommet. Prothorax un peu plus large que les élytres, légèrement rétréci à la 232 \y R. JEANNEL base. Élytres parallèles dans leur première moitié, puis rétrécis jusqu'au sommet qui est arrondi et nullement tronqué. La strie suturale est fine, bien visible en arrière, effacée en avant. Carène mésosternale basse, curviligne, comme celle du B. Au- hei typique. Tarses postérieurs grêles, comprimés, aussi longs que les trois quarts du tibia correspondant. Habitat. — Espèce muscicole habitant les Cévennes méri- dionales. France. Gard : Le Vigan (Abeille, types). Lozère : versant nord du massif de l'Aigoual (G. SéruUaz !) ; Saint-Étienne- Vallée-française, dans les bois de Châtaigniers (Fauvel !). 13. Bathysciola muscorum Dieck. Adehps muscorum, Dieck, 1869, p. 349; typ. : Alpes-Maritimes (?). — Bathyscia muscorum, Dodero, 1904 a, p. 121. — Jeannel, 1907, p. 64. Syn. : B. frondicola Reitter, 1885, p. 24. — Ganglbauer, 1899, p. 110. Long. : 2 à 2,2 mm. Forme ovalaire, convexe, rétrécie en arrière. Coloration brun rougeâtre brillant. Sculpture grossière, formée sur tout le corps de points râpeux presque aussi denses sur le prothorax que sur les élytres, non alignés en travers sur ces derniers. Antennes épaisses, à massue aplatie et large, n'atteignant pas les angles postérieurs du pro thorax. Les longueurs des articles sont : 2, 2, 1, 1, 1, 1, 1 1, 1, 1 1, 1 1, 3. L'article ii est une fois et demie aussi large que le m ; les articles du funicule sont glo- buleux ; l'article vu est un peu plus long que large, épaissi au sommet ; les articles viii, ix et x sont transverses, le xi est aussi long que large et très plat. Le prothorax est aussi large que les élytres, très convexe et ses angles postérieurs sont peu saillants. Élytres non parallèles, à sommet arrondi, à strie suturale fine, bien visible sur le disque et effacée seulement dans son quart antérieur. Carène mésosternale élevée, dentée, formant un angle obtus, à bord ventral mince et crénelé. REVISION DES BATHYSCIINAE 233 Tarses antérieurs mâles dilatés, mais plus étroits que le sommet du tibia. Tarses postérieurs comprimés, aussi longs que les trois quarts du tibia correspondant. Organe copulateur mâle semblable à celui des B. sarteanen- sis et B. Damryi. Sa taille égale le tiers de la longueur du corps. Habitat. — Espèce muscicole habitant la Ligurie centrale. Italie. Province de Gênes : environs de Gênes (Dodero!); monte Calve (M. Pic !). 14. Bathysciola Destefanii Ragusa. Planche IV, flg. 120. Bathyscia Destefanii, Kagusa, 1881, p. 6, pi. I, flg. .5 et 6 ; typ. : Sicile. — Marseul, 1885, p. 52. — Dodero, 1904 a, p. 121. Syn. : B. muscorum, Keitter, 1885, p. 24, neo Dieck. Long. : 1, 8 mm. Forme elliptique, convexe, légèrement atténuée en arrière. Coloration brun testacé peu brillant. Sculpture très fine et très dense, non alignée en travers. Antennes atteignant à peine les angles postérieurs du prothorax, épaisses, à massue bien marquée et non aplatie. Les longueurs des articles sont : 2, 2, 1, 1, 1, 1, 1 1, 1, 1 I, 1 1, 2. L'article II est une fois et demie aussi épais que le ni ; les articles du funicule sont aussi longs que larges ; l'article vn est allongé, le viii globuleux, les articles ix et x aussi longs que laiges et le xi un peu plus long que large. Prothorax convexe, aussi large que les élytres. non rétréci à sa base. Elytres à sommet arrondi, à strie sutu- rale très rapprochée de la suture, profonde en arrière, effacée en avant. Carène mésosternale très basse, à bord libre arrondi et ne formant pas d'angle. Tibias intermédiaires pourvus d'épi- nes très fines et très courtes. Tarses antérieurs mâles, presque aussi larges que le sommet du tibia. Tarses postérieurs grêles et comprimés, aussi longs que les trois quarts du tibia corres- pondant. Organe copulateur mâle aussi long que le tiers de la longueur 234 Dr R. JEANNEL du corps, fortement arqué en avant. Le pénis est atténué au sommet, sa lame basale est courte et arrondie. Le sac interne porte une pièce en Y bien développée et le canal éjaculateur s'abouche entre les deux branches de l'Y par une sorte d'am- poule aplatie et lancéolée. Les bandelettes longitudinales de la paroi dorsale du sac sont très réduites et il existe en avant quelques petites épines disposées de chaque côté de la ligne médiane. Les styles latéraux sont assez grêles, réguliers et se terminent par une massue qui porte trois soies dont deux sont dirigées en dedans. Rapports et différences. — Jl est remarquable que Tuni- que Bathysciola sicilien est voisin du B. muscorum de Ligurie et du B. opaca des Cévennes beaucoup plus que du B. sartea- nensis de Toscane et de Lucanie. D'autre part il ne présente aucune affinité avec les Bathysciola de Sardaigne. Habitat. — Espèce muscicole spéciale à la Sicile. Sicile : Navurra, près d'Altavilla, sous les pierres, en janvier (Ragusa) ; Ficuzza (Dodero !). GROUPE III Pas d'yeux. Élytres ponctués, pourvus d'une strie suturale très rapprochée de la suture et parallèle en avant. Forme ovoïde, très convexe ; coloration très brillante. Pièce en Y du sac intrapénien tout à fait rudimentaire (Espèces de Sardai- gne). 15. Bathysciola Majori Reitter. Planche IV, flg. 121. Bathyscia Majori, Reitter, 1885, p. 24 ; typ. : Sardaigne, dans une grotte (?). — Dodero, 1904 a, p. 123. Long. : 1,5 à 1,8 mm. Forme ovoïde, courte, très convexe, très atténuée en arrière. Coloration testacé rougeâtre très brillant. Pubescence dorée, REVISION DES BATHYSCIINAE 235 très fine, très courte et très rare. Sculpture très fine et super- ficielle ; les téguments sont presque lisses, ce qui leur donne un aspect brillant. Antennes ne dépassant pas les angles posté- rieurs du prothorax, épaisses, à massue peu élargie et non aplatie. Les longueurs des articles sont 2, 2, 1 1, 1, 1, 1, 1 -|, 3/4, 1, 1, 1 1. L'article n est à peine deux fois plus épais que le III ; les articles du funicule sont allongés, l'article vni glo- buleux, les IX et X à peu près aussi longs que larges, le xi plus long que large. Protliorax aussi large que les élytres, très con- vexe, à côtés peu arqués, rétréci légèrement à sa base. Élytres régulièrement convexes, rétrécis fortement dans leur moitié apicale. Leur rebord marginal est large et bien visible, la strie suturale est fine, un peu effacée en avant, parallèle à la suture en avant et peu distante d'elle ; le sommet est arrondi. Carène mésosternale élevée, lamelleuse, ' formant un angle presque droit, à sommet émoussé et non denté. Tarses antérieurs des mâles aussi larges que le sommet du tibia. Tibias intermé- diaires pourvus d'épines courtes ; tarses postérieurs comprimés, aussi longs que les trois quarts du tibia correspondant (2, 2, 1, 1, 2). Organe œpulateur mâle aussi long que le tiers de la longueur du corps, fortement arqué. Le sommet du pénis est recourbé en bec et la lame basale est longue, large et arrondie. Le sac interne porte une armature un peu spéciale. La pièce en Y a presque complètement disparu ; toutefois l'abouchement du canal éjaculateur est dorsal et les bandelettes longitudinales se perdent sur le cul-de-sac à l'endroit où elles devraient s'insé- rer sur les branches de bifurcation de l'Y. Dans la région moyenne du sac les bandelettes longitudinales s'insèrent sur une grosse pièce transversale surmontée d'une longue baguette médiane figurant un T. Cette pièce en T est tout à fait homologue de la large plaque dorsale du sac du B. Aubei. Dans la moitié apicale du sac enfin les bandelettes forment deux pièces pectinées symétriques dont les dents sont dirigées en avant. 236 D'- R. JEANNEL Les styles latéraux s'insèrent latéralement ; ils sont volu- mineux, réguliers, à peine épaissis au sommet et se terminent par trois soies grêles et divergentes. Rapports et différences. — Les affinités du B. Majori et du B. Gestroi Fairm. sont obscures. Ces deux espèces sont très différentes des deux autres Baihysciola de Sardaigne [B. Damryi Ab. et B. Lostiai Dod.) et du B. Desiefanii de Sicile. Parmi les formes continentales, ce n'est guère que B. Aube qui semblerait montrer quelque parenté avec eux par la structure de l'organe copulateur mâle. Mais ce sont là des ressemblances lointaines et il faut considérer B. Majori et B. Gestroi comme des espèces endémiques formant un groupe aberrant dont l'origine est impossible à déceler. Habitat. — Trouvé par le D»" Major dans une grotte (?) de Sardaigne, il a été repris par Dodero (1904 a, p. 123) dans les localités suivantes. Sardaigne. Province de Sassari : grotta del Arciprete [183] (Dodero !), (c'est probablement la même grotte que la c grotte près d'Orosei « indiquée sur l'étiquette des exemplaires kj piques que j'ai sous les yeux) ; grotta Corallino [183 a\ (Dodero !) ; grotta de s'Orcu [183 h] (Dodero !). Ces trois grottes se trouvent près de Dorgali. Province de Cagliari : grotte près d'Ursulei [182 6] (Dodero!). 16. Bathysciola Gestroi Fairmaire. Planche I, flg. 5 et Planche IV, flg. 122 ;\ 124. Adelops Gestroi, Fairmaire, 1872, p. 54; typ. : grotte d'Ulassaî.— Bathyscia Gestroi, lUsitter, 1885, p. 23. — Dodero, 1904 a, p. 123. Long. : 1,8 à 2 mm. Forme ovoïde, allongée, très convexe, fortement atténuée en arrière. Coloration rougeâtre très brillante. Pubescence dorée, couchée, très fine et très rare. Ponctuation fine et éparse, un peu plus profonde sur les élytres que chez B. Majori. En somme BE VISION DES BATHYSCIINAE 237 la forme générale est celle du B. Majori, mais plus allongée ; d'ail- leurs, par l'ensemble de ses caractères, B. Oestroi n'est qu'un B. Majori un peu plus modifié par l'existence dans les cavernes. Antennes atteignant la moitié de la longueur du corps, assez épaisses et non aplaties. Longueurs des articles : 1 |, 1 |, 1, 1, I, 1, 1 \, 1, 1, 1, 1. L'article ii est plus épais que le m de moitié ; les articles du funicule sont quatre fois aussi longs que larges ; les articles vn, ix, x et xi sont épaissis au sommet et nettement plus longs que larges ; l'article vin est cylindri- que et grêle, deux fois aussi long que large. Prothorax très con- vexe, semblable à celui du B. Majori, sauf que ses côtés sont plus fortement arqués et rétrécis en arrière, atténués presque en ligne droite en avant. Ëlytres cunéiformes, très convexes, plus longs que ceux du B. Majori, mais portant la même strie suturale. Carène mésosternale élevée, lamelleuse, formant un angle presque droit, à sommet à peine émoussé. Pattes grêles et allongées ; l'extrémité des fémurs intermédiaires déborde légèrement le contour du corps. Tarses antérieurs des mâles un peu plus larges que le sommet du tibia : tarses postérieurs aussi longs que les trois quarts du tibia correspondant (3, ^ 2' -^1 -^' '^)- Organe copulateur 7>iâle absolument semblable à celui du B. Majori. Rapports et différences. — B. Gestroi et B. Majori dérivent évidemment de la même souche et tous deux ne diffè- rent que par le degré de leur adaptation. Nous sommes ici en présence de deux espèces pi'oduites par l'adaptation ortho- génétique s 'étant faite avec une rapidité inégale dans deux colonies distinctes, à la faveur de la ségrégation géographique. Un cas semblable, et tout aussi démonstratif, nous sera fourni par les deux Diaprysius Fagniezi Jeann. et Mazaurici V. May. Habitat. — Espèce cavernicole habitant comme la précé- dente la côte orientale de la Sardaigne, au sud des monti del Gennargentu. Sardaigne. Province de Cagliari : grotte de is Giannas, près 238 Dr R. JEANNEL de Sadali [181 ] (Dodero !) ; grotte de su Marmori, à Ulassaï [182] (Dodero!) ; grotte près de la gare de Gairo [182 a] (Dodero !). GROUPE IV Forme déprimée. Pas d'yeux. Élytres ponctués avec une strie suturale non parallèle à la suture. Pièce en Y du sac intrapénien bien développée. Sommet des styles latéraux por- tant quatre soies et une brosse de cils (Espèces de Sardaigne). 17. Bathysciola Lostiai Dodero. Planche I, flg. 6 et Planche IV, flg. 125 à 128. Bathyscia Lostiae, Dodero, 1904, p. 58 ; typ. : grotte de is Giannas. — 1904 a, p. 123. Long. : 2 à 3 mm. (en général de 2,6 à 3 mm.). Forme ovalaire, large, déprimée, à peine atténuée en arrière. Coloration testacée peu brillante. Pubescence soyeuse, longue et serrée, avec quelques poils dressés bien visibles sur les élytres. Sculpture assez serrée, formée de points superficiels sur le pro thorax, de gros points râpeux sur les élytres. Antennes dépassant à peine les angles postérieurs du prothorax, grêles, à massue épaisse et non aplatie. Les longueurs des articles sont : 2, 2, 1, 1, 1, 1, 1|, 1/2, 3/4, 3/4, 1. L'article n est deux fois plus épais que le m, les articles du funicule sont grêles et allongés ; le vu est deux fois aussi long que large, les articles IX, X et XI épais et un peu plus longs que larges. Prothorax plus large que les élytres, à côtés fortement et régulièrement arrondis, rétrécis à la base ; la plus grande largeur se mesure à l'union du tiers postérieur et des deux tiers antérieurs. Élytres à peine rétrécis au sommet, déprimés, parallèles en avant ; leur strie suturale est entière, profonde, peu éloignée de la suture ; parallèle dans sa moitié antérieure, elle devient tangente à la suture en arrière. Carène mésosternale élevée, lamelleuse, for- mant un angle droit à sommet à peine émoussé, à bord anté- rieur convexe. Pattes longues et grêles. Tarses antérieurs des REVISION DES BATHYSCIINAE 239 mâles bien plus étroits que le sommet du tibia. Tibias inter- médiaires et postérieurs pourvus de longues épines. Tarses postérieurs aussi longs que les quatre cinquièmes du tibia cor- respondant (3, 2 I, 2, 2, 3). Organe copulateur mâle très caractéristique. Sa taille est un peu moins du tiers de la longueur du corps. Le pénis est peu arqué ; sa lame basale est longue et large, non retroussée et sa pointe est mousse et aplatie. Le sac interne porte une pièce en Y très volumineuse entre les branches de laquelle le canal éjaculateur s'abouche par une dilatation lancéolée. Les ban- delettes basales s'insèrent sur les branches de l'Y et se ter- minent librement vers la région moyenne du sac par deux baguettes parallèles, jouant certainement le même rôle que la pièce en T du B. Gestroi ou l'épine antérieure de la plaque dorsale dn B. Aubei. Les styles latéraux sont épais et leur sommet est analogue à celui des Speonomus pyrénéens ; ils portent quatre longues soies placées ventralement et sur leur bord interne une brosse de longs cils très fins, enchevêtrés (fig. 127). Variations. — M. Ag. Dodero, avec son obligeance habi- tuelle, m'a récemment communiqué, pour les décrire ici, deux nouvelles races du B. Lostiai, dont l'une {B. aritzensis) est particulièrement intéressante, de ce fait qu'elle est lucicole. C'est un exemple de survivance de l'ancienne souche lucicole à côté des formes cavernicoles modifiées et cette survivance a pu se produire en Sardaigne, c'est-à-dire dans une île, grâce à la constance du cUmat ou à l'absence de concurrence vitale. Les trois formes du B. Lostiai se distinguent de la façon suivante : 1. Pubescence très courte et serrée; ponctuation des élytres très fine et très superficielle. Antennes à massue épaisse, avec l'ar- ticle vni globuleux. Cils terminaux des styles de l'organe copu- lateur courts et peu nombreux. Long. : 2 à 2,8 mm. (mus- cicole) subsp. aritzensis, nov . — Pubescence longue et dense; ponctuation des élytres grossière 240 Dr R. JEANNEL et râpeuse, plus profonde. Cils terminaux des styles de l'organe copulateur très longs et très nombreux (cavernicoles) 2. 2 . Antennes très épaisses au sommet, avec les articles ix et x aussi larges que longs et l'article viii globuleux. Forme très trapue. Carène mésosternale non dentée. Long. : 2,6 à 2,8 mm subsp. diabolica, nov , — Antennes moins épaisses au sommet, avec les articles vni, ix et X un peu plus longs que larges. Forme plus déprimée. Carène mésosternale dentée. Long. : 2 à 3 mm forma typica. Rapports et différences. — Je m'empresse d'affirmer que l'analogie de structure de l'organe copulateur mâle du B. Lostiai avec celui des Speonomus n'a aucune valeur phylo- génique. En réalité les affinités du B. Lostiai sont inconnues. B. Lostiai habite dans une grotte en compagnie du B. Ges- troi et on peut remarquer que, suivant une loi générale que nous vérifierons fréquemment, il existe des différences particulière- ment importantes entre leurs organes copulateurs mâles, empê- chant toute possibilité de croisements. Un véritable isolement génital, ségrégation d'ordre physiologique, remplace pour ces espèces la ségrégation géographique qui fait défaut. Habitat. — Espèce cavernicole de la côte orientale de la Sardaigne. a) forma typica. Sardaigne. Province de Cagliari : grotte de is Giannas (des fées), près de Sadali [181] (Lostia, Dodero) ; grotte des environs de Seulo, près de Lanusei [180] (Dodero !). Ohs. — Rare dans la première de ces deux grottes où il se trouve avec B. Oestroi Fairm., il est bien plus abondant dans la grotte de Seulo, où on le trouve seul. b) subsp. diabolica Jeannel. Sardaigne. Province de Caghari : grotte de is Diavulus (des diables) [181 a], près de Seul (Dodero!). c) subsp. aritzensis Jeannel. Sardaigne. Province de Cagliari : dans les feuilles mortes de la forêt d'Aritzo (terrains non calcaires) (Dodero!). REVISION DES BATHYSCIINAE 241 GROUPE V Pas d'yeux. Élytres sans strie suturale. Sac interne du iDenis pourvu d'une pièce en Y bien développée. 18. Bathysclola ovata Kiesenwetter. Batliyscia ovata, Kiesemsetter, 1850, p. 223 ; «^'ttwère est formé d'une lame ventrale longue et large et porte deux styles latéraux très épais. Ces styles sont très larges à leur base, puis s'amincissent graduellement ; ils sont plus longs que le pénis, légèrement divergents et se terminent par une facette apicale au pour- tour de laquelle se dresse une couronne d'une quinzaine de longues soies. Pareille disposition ne se retrouve chez aucun autre genre des Bathysciinae. Habitat, — Les BatJiyscitnorfhus habitent la Carniole et 286 Dr R. JEANNEL la Croatie où ils se trouvent dans un certain nombre do grot- tes appartenant aux bassins de la Laibach, de la Haute-Save et de la Kulpa. Tableau des espèces du genre BatJnjscimorphus. 1. Prothorax de même largeur que les élytres et à côtés peu arqués dans les deux sexes. Tarses antérieurs des mâles au plus aussi larges que le tibia. Forme allongée. Long. : 1,3 à 1,6 mm. 1. bysssinus. — Prothorax un peu plus large que les élytres et à côtés très arqués chez les mâles, plus étroit que les élytres et à côtés peu arqués chez les femelles. Tarses antérieurs des mâles plus larges que le sommet (lu tibia. Forme du corps plus large. Long. : 1,8 à 2 mm. 2. glohosus. 1. Bathyscimorphus byssinus Schicdte. I Planche VIT, fig. 186 h 19t. Bathysein bi/snirui, Schiùdtt", 1849, p. 10 ; fi/p. : grotte d'Adelsberg. — Adelops byssinus, L. Miller, 1855, p. .507. — Bathyscia hyssinn, Eeitter, 1885, p. 19. — Ganglbauer, 1899, p. 103. — Bathyscimorphus byssinus, Jeannel, 1910 /, p. 44. b) subsp. acumiîiatus L. Miller, Adelops acuminatiis, L. Miller, 1855, p. 507 ; typ. : grotte de Treffen. — Bathyscia acuminuta Reittfir, 1885, p. 19. — Ganglbauer, 1899, p. 103. — Bathyscimorphus byssimis-aeiiminatus,Jea.n- nel, 1910 /, p. 44 et p. 25, flg. 22. c) subsp. likanensis Reitter. Bathyscia lik'(ne/isis, Keitter, 1890, p. 191 ; typ. : grottes du Lika. — B. acuininata-Hkanensiii Ganglbauer, 1899, p. 103. — Bathyscimorphus byssimts-likanensis , Jeanne!, 1910 /, p. 44. Long. : 1,3 à 1,0 mm. La forme typique et B. acuminatus mesurent de 1,3 à 1,4 mm. de long., B. likanensis 1,0 mm. Forme elliptique, convexe, également atténuée en avant et en arrière. Coloration brun testacé peu brillant. Pubescence dorée, fine et serrée. Antennes atteignant à peine la moitié de la longueur du cor^^s, à article viii globuleux, à article xi très plat, en forme de cuiller, bien plus long que le précédent ; les longueurs des articles sont : 1, 1, 2/3, 2/3, 2/3, 2/3, 1, 1/2, 3/4, 3/4, 2. Prothorax aussi large que les élytres, à côtés peu arqués. Élytres deux fois aussi longs que larges chez les mâles, un peu plus courts chez les femelles ; le sommet dépasse amplement la REVISION DES BATHYSCIINAE 287 pointe du pygidiuin. Pattes grêles ; les tarses antérieurs des mâles ne sont pas plus larges que le sommet du tibia ; les tarses postérieurs sont aussi longs que les trois quarts du tibia corres- pondant. Différences sexuelles importantes : chez les femelles le corps est plus épais, plus convexe, les élytres sont plus courts, les antennes sont moins longues et les tarses antérieurs sont grêles. Varl\tions. — Il existe trois sous-espèces connues bien caractérisés (1) : 1. Tarses antérieurs des mâles aussi larges que le sommet du tibia. à article i plus grand que le ii. Carène mésosternale basse, for- mant un angle obtus. Sac interne du pénis à baguettes chitineuses médianes bien distinctes forma typica. — Tarses antérieurs des mâles plus étroits que le sommet du tibia, à article i aussi grand que l'article ii 2, 2. Taille de 1, 3 à 1,4 mm. Sac interne du pénis à baguettes chiti- neuses médianes réduites et fusionnées (Carniole) subsp. acuminatus. — Taille de 1,6 mm. (Croatie) subsp. likanensis. Habitat. — B. hyssinus présente une très vaste aire de répar- tition et ses différentes sous-espèces sont spéciales chacune à un territoire hydrographique bien limité. La forme tj^pique occupe le bassin de la Laibach ; la race acuminatus les Kessel- thïler de Carniole dépendant de la Kerka et de la Kulpa ; la race likanensis enfin est propre au Kesselthal du Lika, en Croa- tie, qui dépend du versant adriatique. a) forma typica. Carniole. District d'Adelsberg : grotte d'Adelsberg [21] (Schi dte l'y a découvert au Calvarienberg, dans des masses linmides de a Byssus fulvus))); grotte de Luegg [19] (Joseph); grotte de Niissdorf, près d'Adelsberg [23] (Joseph). (1) Une quatrième forme du B. hyssinus différant surtout de la forme typique par sa taille plus grande vient d'être découverte par M. H. Neumann.en Carniole, dans une gntte de ITskoken- gebirge, (grotte prAs de Landstrass [69 a], dans le district de Gurkfeld). 288 Dr R. JEANNEL Ohs. — Tous les exemplaires que j'ai vus sont étiquetés (( Carniole ». h) subsp. acuminatus L. Miller. Carniole. District de Rudolf swertli : grotte de Trefïen [70] (L. Miller, Schaufuss !, Penecke !). District de Oberloitscli : grotte Krizna jama, ou Kreuzh hle, à Laas [34] (H. Krauss, D^ Penecke). District de Gottschee : grotte Jagd loch, ou God jama, à Oberskrill [77] (Joseph, H. Krauss, ÏY' Penecke) ; grotte Wei- ten loch, près de Kôfflern [74] (Stiissiner !) ; grotte Scednenca nad Rajturnam, près de Gross-Laschitz [73] (H. Krauss). Ohs. — La citation de la Kreuzhôhle, à I^aas, se rapporte vraisemblablement au B. hyssimis typique. Je n'ai malheu- reusement pas vu d'exemplaires de cette provenance. c) subsp. likanensis Reitter. Croatie. Comitat de Lika-Krbava : grotte de Gospic, dans le Kesselthal de Lika [94] (Reitter) ; grotte de Peruzic, au nord de Gospic [93] (Reitter) ; grotte de Mogorir, au sud-est de Gospic [95] (Reitter). 2. Bathyscimorphus globosus L. Miller. Planche VII, fip. 195. Adelops globosus, L. Jliller, 1855, p. 507 ; typ. : grotte de Ledenicn. — Buthyscia globosa, Reit. 1er, 1885, p. 19. — Ganglbauer, 1899, p. 102. — Buthyscimorphiis globosus, Jeannel, 1910 /, p. -14. Long. : 1,8 à 2 mm. Forme large, peu convexe, peu atténuée en arrière. Pubes- cence longue et serrée. Ponctuation plus forte sur les élytres que chez B. hyssinus. Antennes atteignant à peine la moitié de la longueur du corps, à article viii globuleux, à articles ter- minaux aplatis et à article xi plus long que l'article x. Les lon- gueurs relatives des antennes sont à peu près les mêmes que chez B. hyssinus. Prothorax plus large que les élytres et à côtés REVISION DES BATHYSCIINAE 289 fortement arqués chez les mâles, à peine aussi large que les élytres et à côtés faiblement arqués chez les femelles. Vus de profil les côtés forment une ligne courbe très convexe en bas chez les mâles, peu convexe en bas chez les femelles. Elytres deux fois aussi longs que larges, sans dépression suturale ; leur sommet dépasse de beaucoup le pygidium chez les mâles, bien moins chez les femelles. Carène mésosternale élevée, formant un angle droit à sommet très arrondi. Tarses antérieurs bien plus larges que le sommet du tibia, à article i bien plus dilaté que l'article il. Différences sexuelles considérables. Le mâle a l'aspect d'un Bathysciola, la femelle a plutôt l'apparence d'un Hohen- wartia Freyeri. Chez la femelle, la forme est plus convexe, plus atténuée en avant, les antennes sont plus courtes et les élytres moins longs. Habitat. — - B. glohosus habite une grotte du bassin de la Kulpa. Carniole. District de Laibach : grotte Ledenica jama, près de Liplein [41] (Haufïen, H. Krauss). Joseph prétend l'avoir trouvé en petit nombre dans la Sced- nenca jama [73] ainsi que dans la grotte de Podpetch [72] ; mais comme il qualifie le B. glohosus de « la plus petite espèce de Bathyscia connue », il est bien probable que c'est au B. hyssinus-acuminatus L. Mill. que doivent se rapporter ses citations. B. Série de Spelaeoclilamys. Tableau des genres. 1. Forme hémisphérique. Pro thorax aussi large que les élytres, à côtés régulièrement arqués. Élytres longs, parfois déhiscents, sans pointes divariquées au sommet 8^ genre, AnlUochlamys. — Forme allongée. Prothorax campanuliforme, un peu plus étroit que les élytres. Sommet des élytres terminé en pointes diva- riquées 9^ genre, Spelaeochlamys. ARCH. DE ZOOr. EXP. ET GÉN. — 5« SÉRIE. — T. VII. — (I). 19 290 r»r R. JEANNEL ge genre, ANILLOCHLAMYS Jeannel. Jeannel, 1910 e, p. 472. ~ 1910 i, p. 8. Espèce type : A. tropicus (Abeille). Forme courte, très convexe, presque hémisphérique. Ponctua- tion grosse et éparse sur tout le corps. Pubescence dorée, courte et très rare. Antennes courtes et épaisses, ne dépassant pas les angles postérieurs du prothorax, à massue aplatie. Les deux premiers articles sont épais et de même longueur, plus longs et bien plus épais que les suivants ; l'article viii est court et transverse ; les articles ix et x sont larges et l'article xi est ovalaire, bien plus long et plus large que le précédent. L'article vi est plus court que le v, au lieu d'être aussi long que lui comme chez tous les autres genres. Prothorax plus ou moins ample, court, abritant complète- ment au repos la tête et les pattes antérieures. Élytres soudés, très larges, sans strie suturale; leur rebord marginal est bien visible jusqu'au sommet ; leur sommet dépasse amplement la pointe du pygidium et l'angle apical est parfois déhiscent, rappelant l'angle apical largement divariqué du /Spelaeochlamys. Carène mésosternale élevée, à bord antérieur tombant à pic, à angle vif et denté, à bord ventral épais et à extrémité posté- rieure sans prolongement métasternal. Épimères mésothoraciques trapézoïdes, presque carrés. Tarses antérieurs des mâles de 5 articles, peu dilatés, à premier article très court. Les tibias intermédiaires sont épais, arqués et épineux et les deux premiers articles du tarse postérieur sont sensiblement de même longueur (1, 1, 1/2, 1/2, 1). Organe copulateur mâle. — Le j^énis est fortement arqué sur sa face ventrale et présente une lame basale longue et retroussée, un sommet aplati dorso-ventralement, à pointe arrondie. Le sac mterne du pénis est caractéristique. Le canal éjacula- RÉVISION DES BATHYSCIINAE 291 teur ne forme pas d'invagination à son abouchement et il n'existe aucune limite précise entre lui et le sac. Sur le fond du sac s'insère un vigoureux muscle pénien interne dont le tendon vient s'attacher au milieu du bord Ubre de la lame basale du pénis. Il n'existe pas de bandelettes sur les parois du sac, mais seule- ment une grosse dent médiane et ventrale et un grand nom- bre de très petites dents disséminées sur les faces latérales. Les styles latéraux sont filiformes, plus courts que le pénis et portent près de leur sommet trois petites soies. Chorologie. — Les deux espèces connues sont cavernicoles et habitent le littoral méditerranéen de l'Espagne. Le genre paraît localisé dans la région de la chaîne catalane. D'ailleurs nos connaissances sur la faune cavernicole sud-espagnole sont encore bien peu étendues et il est vraisemblable que d'autres Anilloclilamys doivent exister dans les grands massifs calcaires des provinces de Valence, Teruel et Castellon, peut-être même aussi dans les îles Baléares (voir la carte, p. 153, fig. Lxni). Tableau des espèces dtj genre Anillochlamys. 1. Prothorax plus large que les élytres à côtés très arrondis. Extré- mité des fémurs postérieurs dépassant amplement le contour des élytres. Forme moins convexe 1. tropicus. — Prothorax de même largeur que les élytres à côtés peu arqués. Extrémité des fémurs postérieurs atteignant à peine le contour des élytres. Forme très convexe 2. Bueni. 1. Anillochlamys tropicus Abeille. Planche VU, fig. 196 à 201. Bathyscia tropica, Abeille de Perrin, 1881, p. 9 ; typ. : Carthagène (?). — Reitter, 1885, p. 37. — Escalera, 1899, p. 391. — Jeannel, 1910 e, p. 473. var. apicalis Jeannel. A. tropicus-apicalis, Jeannel, 1910 e, p. 473; typ. : sima del Aigua. Long. : 1,5 à 2 mm. Forme ovalaire, très convexe, rétrécie en arrière. Antennes présentant la formule 2, 2, 1 ^, 1, 1, 2/3, 1 1, 2/3, i>92 Dr R. JEANNEL 1 1, 1 ^, 2. Prothorax bien plus large que les élytres, rétréci à sa base ; sa plus grande largeur se mesure à l'union des trois quarts antérieurs et du quart postérieur. Pattes relative- ment longues et grêles. Différences sexuelles très peu apparentes, réduites à l'existence d'un article de plus aux tarses antérieurs des mâles. Variations. — Il existe chez cette espèce des variations indi- viduelles considérables, dont certaines sont particulièrement intéressantes en ce qu'elles marquent une tendance vers une structure particulière des élytres que nous trouverons au maxi- mum dans le genre suivant. Chez la plupart des individus que j'ai pu examiner les élytres ont un angle apical aigu et les bords suturaux sont accolés l'un à l'autre presque jusqu'au sommet (forme typique). Chez d'autres exemplaires le sommet des élytres est large- ment arrondi de la suture jusqu'à l'extrémité postérieure de l'épipleure : variété B. Enfin chez quelques individus les élytres sont déhis- cents et leur sommet est dé jeté en dehors, de sorte que la ligne suturale se termine sur un angle rentrant et que le bord externe est sinué au niveau de l'extrémité postérieure de l'épipleure. C'est la variété apicalis Jeann. (fig. 198). Il ne s'agit pas ici de races géographiques, mais de simples variations individuelles. J'ai trouvé dans la coll. Uhagon deux exemplaires présentant d'une façon typique cette conforma- tion des élytres et un certain nombre d'intermédiaires entre la var. B. et la var. apicalis. Habitat. — Espèce cavernicole. Je ne crois pas qu'elle ait été jamais rencontrée hors des grottes. Espagne. Province de Valencia : gruta de las Mara villas, près de Carcagente (1) [394] (Escalera) ; sima del Aigua, près de Carcagente [395] (Escalera). (1) « Carcagente », dans la province de Valence, et non « Carthagena » comme Tavait écrit Abeille de Perrin dans sa description du B.tropica [1881, p. 9], comme tous les auteurs l'ont répété et comme je l'ai indiqué à tort dans mon Catalogue des Bathysciae [1910, /, p. 30]. REVISION DES BATHYSCIINAE 293 Province de Tarragone : cova del Montsant [330], près de Cornudella (J. et R.). Ohs. — Des deux exemplaires que je connais de la var. apica- lis Jeann., l'un est étiqueté « Carcagente », l'autre {tijpe) pro- vient de la sima del Aigua (coll. Uhagon, in coll. R. Oberthiir). 2. Anillochlamys Bueni Jeannel. Planche I, fig. 16 et Planche VII, fig. 202. Bathyscia tropica, Jeannel, 1907 c, p. 319, nec Abeille. — Anilloehlamys Bueni, Jeannel, 1910 e, p. 473 ; typ. : cueva de Andorial. Long. : 2 mm. Forme très convexe, hémisphérique, à peine rétrécie en arrière. Coloration foncée. Protïiorax de même largeur que les élytres, à côtés très peu arqués; sa plus grande largeur se mesure exactement à la base. Êlytres très convexes, à sommet formant un angle apical aigu, de sorte que les bords suturaux des élytres sont accolés l'un à l'autre jusqu'au sommet. Pattes relativement courtes, quoique grêles. Antennes, carène mésosternale et tarses semblables à ceux de VA. tropicus. Le mâle est inconnu. Habitat. — Espèce cavernicole habitant le même massif calcaire que le genre Spelaeochlamys. Espagne. Province d'Alicante : cueva de Andorial, près de Dénia [397] (Racovitza !). Le seul individu connu a été trouvé mort sur une flaque d'eau. 9e genre, SPELAEOCHLAMYS Dieck. Dieck, 1870, p. 93. — Reitter, 1885, p. 16. — Escalera, 1899, p. 364. Espèce type : S. Ehlersi Dieck. Forme ovalaire, allongée, convexe, également rétrécie en avant et en arrière. Pubescence longue, fine et peu serrée. Ponctuation assez forte sur les élytres. 294 Dr Pv. JEANNEL Antennes dépassant à peine la moitié de la longueur du corps, très épaissies au sommet. Les deux premiers articles sont épais et de même longueur, plus épais et plus longs que les suivants ; l'article viii est globuleux et l'article xi est acuminé, plus grand que le x, deux fois aussi long que large. La tête est rétractile et le prothorax est peu convexe, un peu plus étroit que les élytres et de forme campanuliforme ; ses côtés sont sinués avant la base, ses angles postérieurs sont très sail- lants en dehors et sa plus grande largeur se mesure exactement à la base. Élytres amples, à peine deux fois aussi longs que larges, assez convexes, avec leur plus grande largeur au milieu ; il n'existe pas de strie suturale et leur sommet dépasse le pygidium et forme deux pointes divariquées, dont les aut urs ont beaucoup exagéré l'importance dans leurs descriptions (fig. lxx). Carène mésosternah semblable à celle des Anillochlantys (fig. 197). Pattes longues et grêles. La seule espèce connue est la suivante qui se trouve en Espa- gne, dans la province d'Alicante. Spelaeochlamys Ehlersi Dieck. s. Ehlersi, Dieck, 1870, p. 93 ; typ. : cueva de San Jiilian, à Alcoy. — Reitter, 1885. p. 16. — Escalera, 1899, p. 365. Long. : 2 mm. Forme elliptique, peu convexe, également rétrécie aux deux extrémités. Les longueurs des articles des antennes sont : 2, 2, 1 1, 1, 1, 1, 1 1, 3/4, 1, 1, 1 1. La massue est très épaisse. Prothorax aussi long que large, avec les angles postérieurs très défléchis, de sorte qu'il existe un profond sillon sur le disque de chaque côté de la hgne médiane. La base du prothorax est un peu plus étroite que celle des élytres. Carène mésoster- REVISION DES BATHYSCIINAE 295 nale élevée, formant un angle denté, à bord antérieur épais' et convexe. Pattes grêles; tibias intermé- diaires arqués et épineux ; premier article du tarse antérieur des femelles allongé. Habitat. — Espèce cavernicole, habi- tant le sud de l'Espagne. Province d'Alicante : cueva de San Julian, à Alcoy [396] (Ehlers). Cette grotte serait actuellement détruite (L. von Heyden) . Obs. — On ne connaît de cette espèce qu'une femelle {type) qui se trouve dans la collection L. von Heyden et une seconde femelle accompagnée de quelques débris dans la collection Abeille de Perrin. J/exemplaire figuré (fig. lxx) est celui de M. L. von Heyden que cet aimable confrère m'a très obligeamment communiqué. FiG. LXX. Hpelaeuchlumnx Ehlersi Dieck, Ç, x Ki. (y. Série de Speocharis. Tableau des genres. 1 , Sac interne du pénis pourvu d'un long stylet inséré sur la paroi dorsale de son oul-de-sac, libre dans sa cavité et dirigé vers le méat 10^ genre, Speocharis. — Sac interne du pénis sans stylet, mais pourvu de grosses dents irrégulièrement placées 11^ genre, Breuilia. lOe genre, SPEOCHARIS Jeannel. •Juaunel, i'JlU c, p. 46i. — 1910 /, p. 8. Syn. : Qmestua Sehaufuss, 1861, p. 424. ^ Quaesticulm. Sihaufuss, I8(;i, p. i>6 (1). Espèce type : S. arcanus (Schaufuss). Forme large, plus ou moins convexe, atténuée en arrière. Sculpture et pubescence fines. Tête complètement rétractile sous le pro thorax. (1) Les genres Qiiaesius et Quaesticulus étaient basés sur des caractères imaginaires inexistante ; il me parait donc impossible de les introduire de nouveau dans la uumenclature. 296 Dr R. JEANNEL Aîitennes grêles, à deux premiers articles épais et de même longueur, toujours un peu plus épais et en général plus longs que les suivants. La massue est aplatie ou cylindrique et l'article terminal est d'habitude beaucoup plus grand que le précédent. Prothorax aussi large que les élytres, à côtés régulièrement arqués. Élytres amples, plus longs que l'abdomen, leur sculpture est variable. Carène mésosternale élevée, à angle arrondi, à bord anté- rieur rectiligne, tombant à pic sur le mésosternum, à extrémité postérieure prolongée par une longue saillie qui repose sur la surface du métasternum et simule une carène métasternale. Épimères mésothoraciques allongés. Pattes rétractiles, grêles et assez longues. Les tibias inter- médiaires sont arqués et épineux. Les quatre tibias postérieurs portent quatre éperons à leur sommet. Les tarses antérieurs des mâles ont 5 articles et sont plus ou moins dilatés; les tarses postérieurs, aussi longs que les trois quarts du tibia correspon- dant, présentent la formule : 3, 1 1, 1, 1, 3. Orgaiste copulateur mâle. — Sa taille est très petite (un cinquième de la longueur du corps). Le pénis est peu arqué, sa lame basale est longue et retroussée le long de son bord libre de façon à former une profonde gouttière où s'insèrent les muscles péniens ; le sommet du pénis est large et aplati. Le sac interne est bien différencié et porte un appareil éjacu- lateur particulier. En arrière de l'invagination du canal éjacu- lateur, qui se fait sur sa paroi dorsale, le sac porte un long stylet chitineux étendu dans sa cavité. Ce stylet est aussi long que la moitié ou les deux tiers du pénis ; sa base est élargie et son extrémité se termine en une sorte de cuilleron ; les cannelures que porte sa tige montrent bien qu'il est le résultat de la fusion d'une dizaine de longues épines juxtaposées (fig. 227). Outre ce stylet, le sac porte parfois des petites écailles et aussi deux volumineux faisceaux d'épines symétriques placés dans sa par- tie moyenne (fig. 212). REVISION DES BATHYSCIINAE 297 Les styles latéraux sont en général épais et se terminent par trois soies grêles, de longueur variable. Chorologie. — A l'exception des S. Uhagoni et S. adnexus, toutes les espèces sont cavernicoles. Avec le genre suivant, Breuilia, elles peuplent les grottes du versant atlantique de l'Espagne, c'est-à-dire des vallées du rio Tage {S. Gisnerosi) et des rios cantabriques depuis les Picos de Europa jusqu'à la fron- tière française (voy. page 181 et la carte, p. 182, fig. lxix). Les espèces se répartissent dans cinq groupes caractérisés de la façon suivante : Tableau des groupes d'espèces du genre Speocharis. 1. Élytres à ponctuation alignée en travers, formant des strioles transversales. Pas de strie suturale Groupe î . — Élytres à ponctuation non alignée en travers 2. 2. Élytres sans strie suturale. Article terminal des antennes trois fois plus long que l'avant-dernier chez les mâles. Styles latéraux de l'organe copulateur très grêles Groupe II. — ■ Élytres portant une strie suturale. Article terminal des antennes au plus 2 fois aussi long que l'avant-dernier. Styles latéraux épais. 3. 3. Article terminal des antennes aussi long que l'avant-dernier. Groupe V. — Article terminal des antennes plus long que l'avant-dernier 4. 4. Tarses antérieurs des mâles plus larges que le tibia, à premier article aussi large que long Groupe IV. — Tarses antérieurs des mâles bien plus étroits que le tibia, à pre- mier article plus long que large Groupe III. Chacun de ces groupes d'espèces est spécial à un territoire géographique défini. GROUPE I 1. Speocharis Uhagoni Sharp, Planche I, flg. 17 et Planche VII, fig. 207. Adelops Uhagoni, Sharp, 1872, p. 271 ; fyp. : Reinosa. — Bathyscia Uhagoni, Escalera, 1899, p. 403. — Jeannel, 1907 c, p. 422. Long. : 1,2 mm. Forme allongée, parallèle, peu convexe, peu atténuée en 298 D» R. JEANNEL arrière. Antennes courtes, ne dépassant pas les angles postérieurs du prothorax, à massue peu aplatie. Les longueurs des articles sont : 3, 3, 1, 1, 1, 1, 1 1, 2/3, 1 1, 1 1, 3. L'article ii est trois fois aussi épais que le m, les articles ix et x sont transverses. Prothorax aussi large que les élytres. Êlytres sans strie suturale, striolés. Carène mésosternale peu élevée, à angle à peine émoussé, à saillie postérieure courte, mais très nette. Tarses antérieurs mâles plus étroits que le sommet du tibia. Pénis peu incurvé, à sac interne muni d'un stylet aussi long «Xue la moitié de la longueur de l'organe ; les styles latéraux sont grêles et portent trois soies assez longues. Rapports et différences. — L'aspect extérieur du *S'. Uha- goni est à peu près celui du Phaneropella turcica Reitt. et cela m'avait conduit, avant d'examiner son organe copulateur mâle, à le rapprocher de cette espèce. En réalité c'était là une grave erreur que l'étude des véritables caractères de filiation m'oblige à reconnaître. Habitat. — Espèce muscicole habitant parfois les entrées de grottes dans la vallée du rio Belaya. Espagne. Province de Santander ; Reinosa (Uhagon, Crotch) ; Suances, dans les feuilles mortes et dans une petite « cueva al lado del rio ^' (?) (Escalera). Obs. — Reitter l'a répandu dans les collections avec l'indica- tion inexacte « Asturies, Getschmau ». GROUPE II Tablkau des espèces. 1. Tarses antérieurs mâles bien plus larges que le sommet du tibia. 2. — Tarses antérieurs mâles aussi larges ou plus étroits que le som- met du tibia 3 . 2. Pro thorax présentant sa plus grande largeur avant les angles postérieurs chez les mâles Long. : 2 mm 3. Breuili. — Pro thorax présentant sa plus grande largeur exactement à la base chez les mâles. Long. : 1,6 mm 4. occidentalis, n. sp. REVISION DES BATHYSCIINAE 299 Tarses antérieurs des mâles aussi larges que le sommet du tibia. Grande taille (long. : 2,5 mm.) 2. arcatws. Tarses antérieurs des mâles bien plus étroits que le sommet du tibia. Petite taille (long. : 1,6 mm.) 5. Perezi. 2. Speocharis arcanus Schaufuss. Planche I, Cg. 18 et Planche VII, tig. 203 à 206. Qiuiestus arcanus, Schaufuss, 1861 a, p. 425, pi. I, tig. 1 ; lyp. : « Hisp. ouc. » (sic). — Bathys- cia arcana, Reitter, 188-5, p. 35. — Marseul, 1885, p. 54. — Escalera, 1899, p. 373. Long. : 2,5 mm. Forme elliptique, allongée, également rétrécie en avant et en arrière. Pubescence fine et dense. Antemies atteignant la moitié de la longueur du corps ; les longueurs des articles chez les mâles sont 1, 1, 3/4, 2/3, 3/4, 3/4, 1, 1/2, 2/3, 2/3, 2. L'article vm est deux fois plus long que large ; le xi est 3 fois aussi long que le x, aussi large que lui, cylindrique dans sa moitié basale, puis brusquement élargi au sommet. Prothorax à côtés peu arqués, aussi large que les élytres, présentant sa plus grande largeur à la base. Le contour du prothorax se con- tinue sans brisure avec celui des élytres. Élytres deux fois aussi longs que larges, ponctués. Carène mésosternale élevée, arrondie, avec un prolongement postérieur atteignant le niveau du bord postérieur du métasternum. Tarses antérieurs des mâles allongés, aussi larges que le sommet du tibia. Organe copulateur mâle très arqué ; styles latéraux grêles, terminés par une massue portant trois soies courtes. Stylet du sac interne très grêle et aussi long que les trois quarts de la longueur du pénis. l Variations. — Les tarses antérieurs des mâles sont un peu plus dilatés chez les S. arcanus des grottes du httoral (Suances, Cobreces) que chez ceux des grottes de l'intérieur (Altamira, Novales, Santa-Isabel). Habitat. — Espèce cavernicole très abondante dans les 300 Dr R. JEANNEL nombreuses grottes des vallées du rio Saja et du rio Belaya. Espagne. Province de Santander : eue va de la Peiîa de Gol- bardo [381] (Escalera) ; cueva de Orena, à Cobreces [377] (Escalera) ; las Cuevas de Cobreces [376] (Bolivar !, Breuil !) ; cueva de las Brujas, à Ongayo [374] (Escalera) ; cueva de las Brujas, à Suances [373] (Escalera, Breuil !) ; cueva de Alta- mira [372] (Bolivar !, Breuil!); cueva de las Aguas, à Novales [380] (Breuil !) ; cueva de Santa-Isabel [378] (Breuil !) ; |cueva de la Clotilde, à Santa-Isabel [379] (Breuil !); cueva de Orena [383], à Valle de Alfoz de Llobredo (Bolivar!). Ohs. I. — Escalera (1899, p. 375) cite encore S. arcanus de la cueva del Castillo, à Puente-Viesgo (vallée du rio Paz). Cette indication est à coup sûr inexacte, car l'abbé Breuil, dont les récoltes me sont parvenues soigneusement triées, n'a recueilli dans cette grotte que S. autumnalis et S. Sharpi. Ohs. II. — S. adiiexus se trouve en compagnie du S. arcanus dans la cueva de Santa-Isabel, S. Sharpi dans les deux cuevas de las Brujas, de Ongayo et de Suances. 3. Speocharis Breuili Jeannel. Planche VU, flg. 209 à 212. S. Breuili, Jeannel, 1910 e, p. 465, fig. 1 et 2 ; typ. : cueva del Pindal. — 1910 /, fig. 6. Long. : 2 mm. Forme allongée, convexe, atténuée en arrière. Pubescence longue et peu serrée. Antennes atteignant les trois quarts de la longueur du corps, à article viii bien plus court que le ix, à article xi épaissi et long comme chez S. arcanus. Longueurs des articles chez les mâles : 3, 3, 2 1, 2, 2, 2, 2 |, 1, 2|, 2, 6. Prothorax à côtés très arrondis et rétrécis à la base ; la plus grande largeur se mesure à l'union des trois quarts anté- rieurs et du quart postérieur. Elytres ponctués, sans strie sutu- rale. Saillie postérieure de la carène mésosternale atteignant REVISION DES BATHYSCIINAE 301 le niveau du milieu du métasternum. Tarses antérieurs mâles bien plus larges que le sommet du tibia. Organe, copulateur mâle arqué ; pénis profondément sinué sur sa face dorsale ; sac interne pourvu d'un stylet très fin et de deux faisceaux symétriques d'épines ; styles latéraux grêles, terminés par trois soies de longueur moyenne. Habitat. — Espèce cavernicole habitant avec Breuilia triangulum Sharp une grotte de la vallée du rio Deva, sur le versant nord des Picos de Europa. Espagne. Province d'Oviedo : cueva del Pindal, à Pimiango [390](Breuil !). 4. Speocharis occidentalis, nov. sp. Planche VU, ftg. 208. Long. : 1,6 mm. Forme elliptique, allongée, légèrement rétrécie en arrière. Sculpture très fine ; pubescence longue et assez serrée. Antennes atteignant les trois quarts de la longueur du corps, plus grêles et plus aplaties que chez l'espèce précédente ; l'article xi est quatre fois aussi long que large chez les mâles et les longueurs proportionnelles des articles sont : 1, 1, 1/2, 1/2, 1/2, 1/2, 3/4, 1/3, 1/2, 1/2, 1 1. Chez les femelles les articles terminaux sont proportionnellement bien plus courts et plus larges. Prothorax présentant sa plus grande largeur exactement à la base dans les deux sexes. Êlytres sans strie suturale. Carène mésosternale élevée, formant un angle presque droit à sommet émoussé ; sa sailhe postérieure dépasse le niveau de la moitié du métaster- num. Tarses antérieurs mâles à premier article bien plus large que le sommet du tibia, à articles ii, m et iv décroissant pro- gressivement de taille et de largeur. HABITAT. — C'est l'espèce la plus occidentale connue dans les monts Cantabriques. Espagne. Province d'Oviedo : cueva de Quintanal, près de Balmori [391] (Breuil!). 302 I)r R. JEANNEL 5. Speocharis Perezi Sharp. Planche VII, flg. 213 à 216. Adelops Perezi, Sharp, 1872, p. 269 ; typ. : cueva8 de Cuanes et de Cuasande. — Bathyscia Perezi, Eeitter, 1885, p. 37. — Escalera, 1899, p. 390. Long, : 1,6 rnni. Forme elliptique, allongée, un peu rétrécie en arrière. Pubes- cence longue et peu serrée. Antennes dépassant le milieu de la longueur du corps, à article viii globuleux, à article xi bien plus large que le x dès sa base ; d'abord cylindi'ique, cet article xi s'élargit dans sa moitié apicale. Longueurs des articles : 3, 3, 2, 2, 2, 2, 2 1, 1, 2, 2, 6. Chez les femelles l'article xi est un jDeu plus court. Prothorax à côtés bien arqués, aussi large que les élytres. Élytres ponctués, sans strie suturale. Carène mésosternale haute, à saillie postérieure atteignant la moitié du métasternum. Tarses antérieurs mâles plus étroits que le sommet du tibia. Organe copulateur mâle à styles latéraux grêles et terminés par 3 soies de longueur moyenne. Pénis profondément sinué sur sa face dorsale. Sac interne à stylet très long et très grêle, privé de faisceaux d'épines. Di^érences sexuelles. — Les côtés du prothorax sont moins arrondis et les antennes sont plus courtes et plus épaisses chez les femelles. Variations. — Les variations locales sont très légères et méritent à peine d'être signalées. Il semble cependant que chez les 8. Perezi de la cueva del Sell et chez ceux de la petite grotte de la Pena Mellera les antennes soient plus épaisses, l'article VIII plus globuleux, le prothorax plus large. Habitat. — Espèce cavernicole habitant avec Breuilia triangulum Sharp la vallée du rio Deva, sur le versant nord des Picos de Europa. Espagne. Province d'Oviedo : eue vas de Cuanes et de Cua- sande [388] (Sharp) ; cueva de la Loja, à El Mazo [386] REVISION DES BATHYSCIINAE 303 (Escalera, Breuil !) ; cueva de la Cabanuca, à Panes [387] (Escalera) ; petite grotte de la Pena Mellera [385] (Breuil !) ; cueva del SeU, à Panes [384] (Breuil !). GROUPE III Tableau des espèces. 1. Antennes courtes n'atteignant pas les angles postérieurs du pro thorax ; article viii globuleux. Petite taille (long. : 1,3 à 1,7 mm ). Lucicole 6. adnexus. — Antennes dépassant les angles postérieurs du prothorax. Taille de 2 mm. au moins. Cavernicoles 2. 2. Forme peu convexe. Antennes épaisses dépassant à peine les angles postérieurs du prothorax. Long. : 2,4 mm .... 7. msconicus. — Forme convexe. Antennes atteignant la moitié de la longueur du corps 3. 3. Forme régulièrement ovalaire. Carène mésosternale basse, à angle acéré. Article viii des antennes aussi long que le ix. Long. : 2,1 mm 9. Cisnerosi. — Forme rétrécie en arrière. Carène mésosternale à angle arrondi. Article viii des antennes plus court que le ix. Long. : 2 mm. 8. autumnaiis. 6. Speocharis adnexus Schaufuss. Quaesticulus adnexus, Sehaufuss, 1861 a, p. 427, pi. I, flç. 2 ; typ. : « Hisp. occ. » — Bathyscia adnexa, Reitter, 188.5, p. 38. — Marseul, 188.5, p. 55. — Escalera, 1899, p. 400. Long. : 1,3 à 1,7 mm. Forme courte et régulièrement ovalaire, convexe, non atténuée en arrière. Pubescence rare, avec quelques poils dressés. Anteymes courtes, à deux premiers articles aussi longs que les quatre suivants réunis, à article viii globuleux, à massue aplatie. Prothorax convexe, à côtés bien arrondis. Êlytres à ponctuation plus forte que celle du prothorax, râpeuse et irrégulièrement alignée en travers ; strie suturale entière et suture légèrement saillante. Carène mésosternale haute, arron- â04 Dr R. JEANNEL die, à saillie postérieure atteignant le bord postérieur du métas- ternum. Tarses antérieurs mâles à premier article seul élargi, bien plus étroit que le tibia. Organe copulateur mâle peu arqué, à styles latéraux grêles, terminés par 3 longues soies. Pénis régulièrement arqué et stylet du sac interne pas plus long que le tiers de la longueur du pénis. Habitat. — Espèce lucicole habitant la vallée du rio Belaya et pénétrant assez fréquemment dans les grottes. Son aire de distribution se superpose en partie à celle du S. arcanus. Espagne. Province de Santander : cueva de Juan Bueno, à Viernoles [382] (Escalera) ; cueva de Cobreces [376] fUlia- gon !) ; Cobreces, dans les feuilles mortes (Escalera) ; cueva de Santa-Isabel [378] (Breuil !). Obs. — Je ne sais à quoi correspond la « grotte près de Panes » où Schaufuss indique avoir découvert cette espèce. 7. Speocharis vasconicus La Brûlerie. Adelops vasconicus, La Brûlerie, 1872, p. 448 ; ti/p. : cueva de Albia. — Bathyscia vasconica, Mars>eul, 1885, p. 53. — Escalera 1899, p. 385. Syn. : B. Cisnerosi, Beitter, 1885, p. 37 (pars), nec Perez-Arcas. Long. : 2,4 mm. Forme ovalaire, peu convexe, à peine rétrécie en arrière. Pubescence courte et serrée. Antennes dépassant légèrement les angles postérieurs du prothorax, à article i plus épais que le II, à article vn très dilaté, à articles vm plus long que large, à article xi plus large que le x. Les longueurs des articles sont : 2, 2, 1 1, 1, 1, 1, 2, 1, 1 i 1 h 2. Prothorax de même lar- geur que les élytres. Élytres à sculpture fine, à strie suturale effacée en avant et en arrière. Carène mésosternale haute, arrondie. Tarses antérieurs mâles plus étroits que le sommet du tibia. Habitat. — Espèce cavernicole, spéciale à la vallée du rio Nervion. REVISION DES BATHYSCIINAE 305 Espagne. Province do Vizcaya : cueva de Albia, près d'Orduna [350] (La Brûlerie, Uhagon, E. Simon !) ; cueva de la Pena de Orduùa [353] (La Brûlerie) ; cueva sin nombre, à Oidufia [352] (La Brûlerie) ; cueva Perules, à Ordufia [351] (La Brûlerie, Mazarredo !). 8. Speocharis autumnalis Escalera. Planche VUT, flg. 217 et 218. Bathysda autumimlis, Escalera, 1898, p. 37 ; typ. : cueva del Castillo. — 1899, p. as2. ^ Jeaii- nel, 1910 /, flg. 4. Long. : 2 mm. Forme ovoïde, convexe, très atténuée en arrière sur- tout chez les mâles. Coloration foncée. Pubescence longue. Ponctuation assez forte. Antennes atteignant la moitié de la longueur du corps, à article viii plus long que large, à arti- cle XI ovalaire -et aplati. Longueurs des articles : 3, 3, 2 \, 2, 2, 2, 2|, 1, 2, 2, 5. Prothomx à côtés très arqués chez les mâles, aussi large que les élytres dans les deux sexes. Élytres à strie suturale entière. Carène mésosternale haute, arrondie, à saillie postérieure longue. Tarses antérieurs mâles presque grêles. Organe copulateur mâle très caractéristique. Le pénis est droit dans sa partie apicale, sans sinuosité dorsale ; le sac interne porte un stylet grêle et court ; les styles latéraux sont grêles et se terminent par 3 soies de longueur démesurée, qui se recourbent en dedans et s'entrecroisent avec celles du côté opposé (fig. 218). Différences sexuelles. — Chez les mâles les antennes sont plus longues, les élytres sont plus atténués en arrière, les côtés du prothorax sont plus largement arrondis. Variations. — Certains exemplaires mâles de la cueva de Santian sont plus grands, plus ovoïdes et leurs antennes sont plus épaisses. A Hornos de la Peùa au contraire les variations semblent se faire en sens inverse : les mâles sont moins différents des femelles, plus petits et plus ovalaires. ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉX. — 5« SÉRIE. — T. VH. — II). 20 306 Dr R. JEANNEL Habitat. — Espèce cavernicole de la vallée du rio Paz. Espagne. Province de Santander : cueva del Castillo, à Puente-Viesgo[367] (Escalera, Breuil!); cueva de la Castaneda, à Puente-Viesgo [368] (Breuil !) ; cueva de Hornos de la Pena, à San Felice de Buelna [369] (Breuil !) ; cueva de Santian, à Puente-Arce [370] (Breuil !). Ohs. — Cette dernière grotte est probablement celle dite « de Peîïas Negras » où Escalera a découvert le *S^. antvwymlis. 9. Speocharis Cisnerosi Perez-Arcas. Planche VIII. flg. 219 à 221. Adelops Cisnerosi, Perez-Arcas, 1872, p. 127, pi. III, flg. 2 ; typ. : cueva del Hegiierillo. — Bathyseia Cisnerosi, Reitter, 1885, p. 37. — Escalera, 1899, p. 386. Long. : 2,1 mm. Forme ovale, convexe, peu atténuée en, arrière. Pubescence courte et serrée ; ponctuation fine. Antennes atteignant la moi- tié de la longueur du corps chez les mâles, un peu plus courtes chez les femelles, à article viii deux fois aussi long que large, à article xi ovalaire, aplati, plus large que le x. Les longueurs des articles sont : 3, 3, 2, 2, 2, 2, 2 i-, 1 1, 2, 2, 3. Prothorax pas plus large que les élytres, non rétréci a sa base. Elytres à strie suturale effacée en arrière. Carèyie mésosternale formant un angle émoussé et présentant une saillie postérieure dont le niveau atteint le tiers de la longueur du métasternum. Deux pre- miers articles du tarse antérieur mâle dilatés, mais bien plus étroits que le tibia. Styles latéraux de V organe copulateur mâle épais ; stylet du sac interne du pénis robuste, aussi long que la moitié de la longueur du pénis ; ce dernier n'est pas sinué sur sa face dor- sale. Habitat. — Espèce cavernicole habitant la sierra de Gua- darrama, c'est-à-dire une vallée du bassin du rio Tage. Espagne. Province de Madrid : cueva del Reguerillo, près de Torrelaguna [393] (Perez-x^ircas ! , Escalera). REVISION DES BATHYSCIINAE 30- GROUPE n Tableau des espèces. 1. Forme allongée, elliptique. Élytres deux fois aussi longs que larges. Long. : 2 mm 12. flambrigensis. — Forme ovoïde, courte. Ëlytres moins de deux fois aussi longs que larges 2. 2. Strie suturale effacée. Élytres portant des traces de côtes. Long. : 2,2 mm 13. cantabricus . — Strie suturale bien marquée. Élytres sans trace de côtes 3. 3. Pro thorax plus ample. Article viii des antennes bien plus court que le IX. Tarses antérieurs mâles un peu plus larges que le tibia. Long. : 1 8 mm 10. Sharpi. — Prothorax moins ample. Article viii des antennes presque égal au IX. Tarses antérieurs mâles beaucoup plus larges que le tibia. Long. : L8 mm 11. Escalerai. 10. Speocharis Sharpi Escalera. Planche VIII, «g. 222 à 227. Bathystia Sk rpi, Escalera, 189^, p. 37 ; ti/p. : grut.a de las Bnijas do Suances. — 1893, p. -382. Long. : 1,8 mm. Forme courte, convexe, peu atténuée en arrière. Pubesoence longue et peu serrée. Ponctuation fine. Antennes atteignant la moitié de la longueur du corps chez les mâles, plus courtes chez les femelles. Les articles du funicule sont allongés, l'article VIII est un peu plus long que large, le xi aplati, large et ovalaire. Les longueiu-s des articles sont: 2, 2, 1, 3/4, 1, 1, 1 I, 3/4, 1, 1, 2. Prothorax plus large que les élytres, rétréci à sa base chez les mâles, non rétréci chez les femelles. Strie sutu- rale des élytres entière. Carène mésosternale arrondie, à saillie postérieure bien marquée. Tarses antérieurs des mâles bien plus larges que le sommet du tibia, à article i aussi large que long. Organe copulateur mâle régulièrement arqué ; pénis sans dépression dorsale ; styles latéraux épais terminés par 3 soies extrêmement courtes. On a vu que ces soies étaient' démesuré- 308 Dr R. JEANNEL ment longues chez S. autumnalis, vivant dans la même grotte que S. Sharpi. Cette différence dans la structure des organes sensoriels de l'appareil copulateur établit évidemment une barrière physiologique entre les deux espèces (voy. page 183). Habitat. — Espèce cavernicole répandue dans les deux vallées voisines du rio Belaya et du rio Paz. Dans la première elle se superpose au S. arcanus Schaup., dans la seconde au S. autumnalis Escal. Espagne. Province de Santander : cueva de las Brujas, à Ongayo [374] (Escalera) ; cueva de las Brujas, à Suances [373] (Escalera, Breuil !) ; sima del Espino, à Cudon [375] (Escalera) ; cueva del CastiUo, à Puente-Viesgo [367] (Breuil !) ; cueva de la Castaneda [368], voisine de la précédente (Breuil !). 11. Speocharis Escalerai Jeannel. Planche VIII, flg. 228 et 229. S. Escalerai, Jeannel, 1910 e, p. 466 ; typ. : cueva de CuUalvera. Long. : 2 mm. Forme du S. Sharpi. Ante^mes atteignant la moitié de la lon- gueur du corps, plus courtes chez les femelles que chez les mâles ; l'article vm est deux fois aussi long que large et l'ar- ticle XI est ovalaire, large et aplati. Les longueurs des articles sont : 2, 2, 1, 1, 1 1, 1, 1 i 1, 1, 1, 2. Prothorax à côtés à peine rétrécis à la base, très arqués, un peu plus large que les élytres. Strie suturale des élytres bien marquée ; suture saillante. Tarses antérieurs mâles bien plus larges que le sommet du tibia, à article i aussi long que large. Organe copulateur mâle réguhèrement arqué ; pénis sans dépression dorsale ; sac interne pourvu de deux paquets symé- triques d'épines et d'un stylet robuste ; soies terminales des styles latéraux de longueur normale. Variations. — Les individus de la cueva de Covalanas ont parfois exactement l'aspect des 8. Sharpi, mais la forme REVISION DES BATHYSCIINAE 309 de leurs antennes et la structure de leur organe copulateur mâle ne peuvent laisser aucun doute sur leur identité. Habitat. — Espèce cavernicole habitant la vallée du rio Ason. On ne connaît pas la faune des vallées situées entre le rio Ason et le rio Paz où se trouve *S^. Sharpi ; il est bien probable qu'on y découvrira des formes de Speocharis intermé- diaires aux deux espèces ici décrites et peut-être sera-t-on con- duit à tout comprendre dans le même groupement spécifique. Espagne. Province de Santander : eue va de Cullalvera, à Ramales [363] (Breuil !) ; cueva de Covalanas [364] (Breuil !) ; cueva de Valle, à Rasines, près de Ramales [365] (Breuil !). 12. Speocharis flaviobrigensis Uhagon. Planche VIII, flg. 230. Bathyscia flaviobrigensis, Uhagon, 18S1, p. 121 ; typ. : cueva de San Roque ou de TJtzcorta. — Esoalera, 1899, p. 380. Syn. ; B. utzcortensi", Reitter, 1885, j). 36. Long. : 2 mm. Forme elliptique, allongée, atténuée en arrière. Antennes atteignant dans les deux sexes la moitié de la longueur du corps ; l'article vin est bien plus long que large et l'article xi est grand, ovalaire et aplati. Les longueurs des articles sont ; 2, 2, 1 1, 1, 1 1, Ih, 2, 1 1, 2, 2, 3. Prothorax aussi large que les élytres, non rétréci à sa base. Élytres à strie suturale entière, sans traces de côtes. Tarses antérieurs des mâles un peu plus larges que le sommet du tibia, à article i un peu plus long que large. Organe copulateur mâle arqué ; pénis à face dorsale profon- dément sinuée ; sac interne sans faisceaux d'épines ; styles laté- raux grêles, pourvus de trois soies de longueur normale. Habitat. — Espèce cavernicole localisée dans les Montes Cobetas de la vallée du rio Cadagua. Espagne. Province de Vizcaya : cueva de San Roque, ou de Utzcorta, à Abando, près de Bilbao [356] (Uhagon!, Escalera) ; cueva del fortin del monte Cobetas [354] (Uhagon !). 310 Dr R. JE ANNEE 13. Speocharis cantabrlcus Uhagon. Batliyscia caidabrica, Uhagon, 18S1, i». 118; typ. : cueva de la Magdaleiia. — Hsitter, ISSj p. 37. — Escalera, 1899, p. 383. Long. : 2,2 mm. Forme ovoïde, courte, très atténuée en arrière. Colo- ration foncée. Antennes atteignant à peine la moitié de la lon- gueur du corps ; l'article viii est allongé, l'article xr est ova- laire, peu large et aplati. Les longueurs des articles sont ; 3, 3, 2, 2, 2, 2, 2 I, 1 I, 2, 2, 3. Prothorax aussi large que les élytres, à côtés bien arrondis, présentant sa plus grande largeur à la base. Élytres portant sur le disque les traces de 3 ou 4 côtes bien visibles ; strie suturale effacée, parfois absente. Carène méso- sternale arrondie, à saillie postérieure atteignant les deux tiers du métasternum. Tarses antérieurs des mâles un peu plus lar- ges que le sommet du tibia. Différences sexuelles : les antennes sont un peu plus longues chez les mâles. Habitat. — Espèce cavernicole habitant les deux vallées du rio Cadagua et du rio Lequeitio. On ne sait rien de la faune souterraine du bassin du rio de Mundaca, intermédiaire ; il est bien probable qu'on y rencontrera le S. cantabricus. Espagne. Province de Vizcaya : cueva de la Magdalena, à Galdames [355] (Uhagon, Seebold!) ; cueva de Arenaza, à Galdames [358] (Uhagon, Ch. Brisout !) ; cueva del monte Calvarrio, à Lequeitio [361] (Escalera) ; cueva de Achurra, à Lequeitio [362] (Escalera !). GROUPE If Tableau des espèces. 1. Articles terminaux des antennes aplatis 2. — Articles terminaux des antennes cylindriques, nullement aplatis, 3. 2. Forme rétrécie en arrière. Coloration foncée. Strie suturale plus REVISION DES BATHYSCIINAE 3H ou moins effacée, surtout en avant. Long. : 2,3 à 2,5 mm 15. qracilicornis, n. sp. — Forme également rétrécie en avant et en arrière, régulièrement elliptique Coloration pâle. Strie suturale entière, toujours pro- fondément marquée. Long. : 2,8 à 3 mm 14. Seebold. 3. Forme elliptique, allongée, également rétrécie en avant et en arrière. Coloration normale Antennes atteignant les trois quarts de la longueur du corps. Long : 2,8 à 3 mm 16 filicornis. — Forme ovoïde trapue, très convexe très rétrécie en arrière Colo- ration brun foncé, très brillante Antennes aussi longues que le corps à articles sensiblement égaux Long. : 3 4 mm. . . 17. Minos. 14. Speocharis Seeboldi Uhagon. Planche I, flg. 19 et Flanche V.II, fig. 233. Bathyurit Seehol i, ! 'ia2 )n, 18S1, P. 11 ; typ. : cueva Je la Maglaleaa. — Reitter, 1885, p. 37. — Esoalera, 1899, p. 378. Long. : 2,8 à 3 mm. Forme elliptique, régulière, allongée, déprimée, également atténuée en avant et en arrière. Pubescence très courte ; coloration très pâle ; sculpture très fine. Antennes atteignant les trois quarts de la longueur du corps chez les mâles, à massue très aplatie ; l'article r est plus épais que le ii et l'ar- ticle XI est ovalaire. Les longueurs des articles sont : 4, 4, 3, 3, 3, 3, 4, 3, 3, 3, 4. Prothorax de même largeur que les élytres, court, à côtés peu arqués, nullement rétréci à sa base. Êlytres ovalaires, deux fois aussi longs que larges, à strie sutu- rale entière, profonde et de coloration plus foncée que le reste de l'élytre ; suture non saillante. Carène mésosternale élevée, arrondie, à prolongement postérieur assez court. Tarses anté- rieurs mâles allongés, un peu plus larges que le sommet du tibia ; leur premier article est plus long que large. Différences sexuelles : Les antennes des femelles dépassent à peine la moitié de la longueur du corps. Habitat. — Espèce cavernicole spéciale aux grottes de la vallée inférieure du rio Cadagua. Espaçjiie. Province de Vizcaya : cueva de la Magdalena, à 3] 2 D' R. JEANNEL Galdames [355] (Uhagon, Seebold!, Simon!); cueva de San Roque, ou de Utzcorta, à Abando, près de Bilbao [356] (Uha- gon, Escalera). Ohs. — Dans la première de ces deux grottes, il se trouve avec S. cantabrkus, dans la seconde avec S. flaviobrigensis. 15. Speocharis graeilieornls, nov. sp. Planche VIII, fig. 231 et 233. Long. : 2,3 à 2,5 mm. Forme déprimée, large en avant, très atténuée en arrière. Coloration foncée; sculpture et pubescence très fines. Antennes semblables à celles du S. Seeboldi, aussi longues, mais moins aplaties et bien moins élargies au sommet. Prothorax ample, aussi large que les élytres, à côtés modérément arqués, nullement rétrécis à la base. Élytres atténués presque dès la base, légèrement convexes ; leur strie suturale est peu marquée, plus ou moins effacée en avant et en arrière; la suture est saillante dans la moitié apicale des élytres. Carène mésos- ternale et tarses semblables à ceux du 8. Seeboldi. Organe coimlateur mâle régulièrement arqué ; pénis sans dépression dorsale ; sac interne sans faisceaux d'épines, mais pourvu d\m robuste stylet aussi long que le tiers de la lon- gueur du pénis. Styles latéraux très épais et très longs, dépassant de beaucoup le sommet du pénis ; leur extrémité se termine par une forte massue triangulaire portant sur sa face interne trois soies peu longues et écartées les unes des autres. Différences sexuelles : Sans parler de la différence tarsale, les femelles sont plus épaisses et leurs antennes sont un peu plus courtes. Habitat. — Esj)èce cavernicole, vivant avec Breuilia tibia- lis Jeann. dans une grotte de la vallée du rio Ason. Espagne. Province de Santander : cueva de San Roque, à Valle, près de Ramales [366] (Breuil !). Obs. — Cette grotte où vivent S. gracilicornis Jeann. et REVISION DES B\THYSCIINAE 313 Breuilia tibialis Jeann. est à peine distante de quelques cen- taines de mètres des grottes de CuUalvera, Covalanas et Valle où se trouvent 8. Escalerai Jeann. et S. Minos Jeann. (voy. page 177). J6. Speocharis filicornis Uhagon. Planclw Vlir, ^^. 234 et 235. mth'jscia filicornis, L'hagon, 1881, x>. 113 ; t;ip. : cueva del Monte Serant^-s. — Keitter, 1885, p. 36. — Escalera, 1899, p. 377. Long. : 2,8 à 3 mm. Forme elliptique, allongée, déprimée, également rétrécie aux deux extrémités. Coloration pâle ; ponctuation et pubes- cence très fines. Antennes atteignant les trois quarts de la lon- gueur du corps, à articles terminaux cylindriques, à peine épaissis et non aplatis. L'article i est plus épais que le ii. Longueurs des articles : 5, 5, 3, 4, 4, 3, 5, 3, 4, 4, 4. Prothorax de même largeur ou un peu plus étroit que les élytres, à côtés peu arqués, nullement rétrécis à la base. Élytres allongés, à strie suturale entière, à suture légèrement déprimée en avant. Carène mésosternale haute, à bord ventral épais, à saillie postérieure atteignant le bord postérieur du métasternum. Tarses antérieurs mâles un peu plus larges que le sommet du tibia, à article i plus long que large. Organe copulateur semblable à celui du S. gracilicornis. Habitat. — Espèce cavernicole de la vallée du rio Cadagua. Espagne. Province de Vizcaya : cueva del monte Serantes [360], à Santurce (Uhagon!, Mazarredo!, E. Simon, Escalera); cueva de Portugalete, près de Santurce [359] (Ch. Brisout !). 17. Speocharis Minos Jeannel. Planche I, flg. 20 et Planche VIII, flg. 236 à 238. 5. Minos, Jeannel, 1910 e, p. 467, fig. 3 et 4 ; tijp. : cueva de CuUalvera. Long. : 3,4 mm. Forme ovo'de, très convexe, très rétrécie en arrière. Colora- tion brun foncé très brillant ; pubescence très fine et très rare ; 314 Dr R. JEANNEL ponctuation excessivement fine et superficielle. Antennes aussi longues que le corps, très régulières, non épaissies au sommet ; l'article i est plus épais que le ii. Les longueurs des articles sont : 5, 5, 4, 4, 5, 5, 5, 4, 4, 4, 4. Prothorax court, con- vexe, à côtés peu arqués, nullement rétréci à la base. Elytres longs, cunéiformes, à strie suturale entière et à suture saillante. Carène mésosternale élevée, arrondie, à bord ventral tranchant, à saillie postérieure atteignant le niveau des hanches posté- rieures. Pattes très longues et très grêles. Organe copulateur mâle court et relativement épais ; le pénis est presque droit, non sinué, le stylet du sac interne est court et épais ; les styles latéraux sont peu épais et leurs soies termi- nales sont longues. Obs. — Le seul -exemplaire mâle connu est un débris sans tête ni prothorax ; les caractères sexuels secondaires et en particuHer la forme des tarses antérieurs me sont inconnus. Habitat. — Espèce cavernicole vivant avec S. Escalerai dans une grotte de la vallée du rio Ason. Espagne. Province de Santander : cueva de Cullalvera, près de Ramales [363], un mâle et une femelle (Breuil !). IP genre, BREUILIA Jeannel. Jeaunel, 1910 e, j). 468. Espèce type : B. triangulum (Sharp). L'aspect extérieur est sensiblement le même que celui des Speocharis. Toutefois les élytres sont toujours cunéiformes et leur sculpture est toujours formée de points fins et serrés. La tête est volumineuse et rétractile. Antennes courtes et grêles, parfois aplaties. Prothorax ample, allongé, plus large que les élytres. Élytres portant ou non une strie suturale. Carène mésosternale semblable à celle des Speocharis ; les épimères mésothoraoiques sont rectangulaires et la suture sterno-épisternale est incomplète. REVISION DES BATHYSCIINAE 315 Tarses antérieurs bien plus larges que le sommet du tibia. Tibias intermédiaires épais, arqués, épineux. Tarses postérieurs aussi longs que les trois quarts du tibia correspondant, présen- tant la formule :3, lj,l,l,3. Organe copulateur mâle. — Bien caractéristique, le 2)énis est petit, aussi long que le quart de la longueur du corps ; son sommet se termine en pointe acérée et sa lame basale est longue, étroite, finement rebordée. Le sac interne ne porte ni stylets ni faisceaux d'épines, mais toute sa surface est semée de dents grosses et courtes, disposées sans ordre ; ces dents sont crochues et leur pointe est toujours tournée vers le méat. Dans le fond du sac quelques dents plus fines sont peut-être homologues du stylet des Speocharis (voir page 46). Les styles latéraux enfin sont épais, aplatis latéralement, irréguhers, épaissis au sommet et se terminent par 3 à 5 soies de longueur inégale. Rapports et différences. — Breuilia ne diffère donc vraiment de Speocharis que par la structure toute particuUère de son organe copulateur mâle. E. Reitter (1910, p. 143) m'a reproché d'avoir osé baser des coupes génériques sur des caractères tirés de l'organe copulateur mâle, ce nach der Form des mannlichen Kopulationsorgans, das frei gar nicht sichtbar ist ». Je ne veux pas discuter ici si la valeur phylogénique d'un caractère est d'autant plus grande que ce caractère porte sur un organe « mieux visible », mais je pense que bien peu de bons Taxonomistes seront de cet avis. En réalité, il me paraît impossible de nier que Breuilia et Speocharis soient deux phylums distincts, qui ont pu, grâce à leur isolement génital, coloniser les mêmes grottes et subir une évolution rigoureusement parallèle. La disparition de la strie suturale chez les deux genres, dans les grottes les plus occidentales de la chaîne cantabrique s'exphque comme cas de paralléUsme orthogénétique (voir page 181). Enfin la connaissance des types larvaires est venue fournir une autre preuve de l'indépendance des deux genres. Grâce aux 316 Dr R. JEANNEL récoltes de M. l'abbé Breuil, j'ai pu dans ce mémoire donner la description des larves du Breuilia triangulum Sharp et des Speocharis Sharpi Escat.. et S. Escalerai Jeann. Or il se trouve que les deux larves de S'peocharis diffèrent considérable- ment de celle du Breuilia et de tous les autres types connus de Bathysciinae par la présence au bord externe des mandibules d'un volumineux tubercule de couleur foncée (voy. page 99). Les trois espèces connues du genre Breuilia se distinguent de la façon suivante : Tableau des espèces du genre Breuilia. 1. Pas de strie suturale. Antennes cylindriques, à dernier article aussi long que l'avant-dernier. Long : 3,2 mm.... 1. triangulum. — Élytres portant une strie suturale. Antennes aplaties à article xi plus long que le x Long : 2 mm 2. 2. Tibias intermédiaires des mâles inermes et très épaissis au som- met 3 tibialis. — Tibias intermédiaires des mâles épineux et de grosseur nor- male 2. ct/neus. 1. Breuilia triangulum Sharp. Planche I, flg. 21 et Planches VIII et. IX, fig. 239 à 218. Adelops triangulum, Sharp, 1872, p. 268 ; iyp. : cuevas de Cuanes y de Cuasande. — Bathys- cia triangulum, Reitter, 1885, p. 36. — Essaiera, 1899, p. 375. — Breuilia triangulum, Jeannel, 1910 e, p. 469, fig. 5. — 1910 /, fl?. 7. Long. : 2,8 à 3,3 mm. Forme ovoïde, convexe, très rétrécie en arrière, surtout chez les mâles. Coloration brun foncé très brillant. Pubescence courte et serrée. Ponctuation râpeuse et peu dense. Antennes atteignant environ la moitié de la longueur du corps, à articles extrêmes cylindriques. L'article ii est moins épais que l'article i et les derniers articles sont légèrement épaissis ; les longueurs relatives des articles sont : 5, 5, 3, 3, 4, 4, 4, 3, 3, 3, 3. Protho- rax très convexe, long, moins de deux fois aussi large que REVISION DES BATHYSCIINAE 317 long ; sa base est rectiligne et les côtés sont peu arqués, nulle- ment rétrécis en arrière. Élytres sans strie suturale, à sommet tronqué. Carène mésosternale élevée, à bord ventral épais, formant une sorte de facette allongée entre les hanches inter- médiaires ; sa saillie postérieure atteint le niveau des hanches postérieures. Tarses antérieurs mâles à trois premiers articles dilatés, plus larges que le sommet du tibia ; les deux premiers articles sont à peu près de même taille. Organe cojndateur mâle sensiblement droit. Toutes les dents du sac interne sont semblables. Les styles latéraux sont rétrécis à leur base et leur sommet porte 5 soies, 3 terminales longues et 2 ventrales plus courtes. Différences sexuelles: Les femelles sont en général de bien plus grande taille; leurs élytres sont plus larges, moins cunéi- formes et les antennes sont plus fines. Variations. — Il n'existe pas de formes locales bien définies. Toutefois les 50 individus de la cueva de la Loja que j'ai pu examiner sont en moyenne plus petits que ceux des autres grottes et on trouve dans la cueva de la Cabanuca des exem- plaires femelles présentant tout à fait la forme des mâles. En réalité les variations fluctuantes dans la même colonie sont considérables. Habitat. — Espèce cavernicole répartie dans de nombreuses grottes du bassin du rio Deva, sur le versant nord des Picos de Europa, où on la trouve mêlée aux Speocharis Perezi Sharp, 8. Breuili Jeann. et 8. occidentalis Jeann, EsiMcjne. Province d'Oviedo : cuevas de Cuanes et de Cuasande, près de Potes [388] (Sharp) ; cueva de la Loja, près de Panes [386] (Escalera, Schramm!, Breuil!); cueva de la Cabanuca, près de Panes [387] (Uhagon) ; cueva de Suprevide, à Aban- dames [389] (Escalera) ; petite grotte de la Pena Mellera [385] (Breuil !) ; cueva del Pindal, à Pimiango [390] (Breuil !) ; cueva de Quintanal [391], à Balmori (Breuil!). Enfin une larve de Breuilia, vraisemblablement du B. triangulum, a été trouvée dans la cueva de Mazaeulos [392] (Breuil !). 318 Dr R. JEANNEL 2. Breuilia cuneus Jeannel. Planche IX, flg. 249 à 251. Breuilia cuneus, Jeannel, 1910 e, p. 469; typ. : cueva de Venta de la Vcrr.i. Long. : 2 mm. Forme cunéiforme, convexe. Pubescence courte et dense ; ponctuation fine ; coloration foncée. Antemies atteignant à peine la moitié de la longueur du corps, à articles terminaux aplatis et larges, à article xi plus grand que le x ; longueurs des articles : 5, 5, 3, 3, 4, 4, 4, 3, 4, 4, 6. Prothorax très con- vexe, aussi large que les élytres, non rétréci à sa base. Élytres marqués d'une strie suturale effacée en an"ière ; leur sommet est arrondi, nullement tronqué. Tarses antérieurs mâles bien plus larges que le sommet du tibia, à 3 premiers articles dila- tés ; le premier article est plus large que le ii. Tibias inter- médiaires normalement épais et épineux. Organe cojmlateur mâle très arqué sur sa face ventrale, presque plié à angle droit. Les dents basales du sac interne sont beaucoup plus grosses que les autres. Les styles latéraux sont énormes, plus longs que le pénis et se terminent par une massue qui porte 3 soies, dont l'une est tordue en spirale. Ohs. — Je ne connais qu'un seul individu de cette espèce. Habitat. — Espèce cavernicole habitant le bassin du rio Ason. Je ne sais s'il existe dans la même grotte une espèce du genre Speocharis. Espagne. Province de Vizcaya : cueva de Venta de la Perra, près des thermes de Mohnar de Carranza [357] (Breuil !). 3. Breuilia tlbialis Jeannel. Planche IX, flg. 252. />'. tibialie, Jeannel, 1910 e, p. 470; ii/p. : cueva de San Eoque, à VaiU-. Long. : 1,8 à 2 mm. Même forme, mêmes pubescence et ponctuation que le pré- cédent. Antennes atteignant à peine la moitié de la longueur du REVISION DES BATHYSCIINAE :îU) corps, exactement semblables à celles du B. cuneiis, sauf que les 3 derniers articles sont un peu plus courts. Élytres à strie suturale entière, nullement effacée en arrière ; la suture est relevée en toit. Carène mésosternale élevée, épaisse, arron- die, prolongée en arrière jusqu'au niveau du milieu du méta- sternum. Tarses antérieurs des mâles à 3 premiers articles dila- tés, discoïdes, bien plus larges que le sommet du tibia. Tibias intermédiaires très arqués, extraordinairement épaissis chez les mâles ; l'épaississement est graduel de la base au sommet, la coupe du tibia est circulaire et le côté externe ne porte pas d'épines. Organe copuîateur mâle faiblement arqué ; sa courbure est intermédiaire à celles des B. cuneus et B. triangidum. Les dents basales du sac interne sont bien plus volumineuses que les dents apicales ; les styles latéraux sont très grands, mais se terminent sans s'épaissir en massue ; des trois soies que porte leur extrémité deux, internes, sont courtes, l'autre apicale est plus longue. Différences sex^ielles : chez les femelles, les antennes sont plus courtes, le prothorax est plus étroit, les élytres sont plus ren- flés et les tibias intermédiaires sont épineux et moins épais. Habitat. — Espèce cavernicole vivant dans une grotte de la vallée du rio Ason en compagnie du Speocharis gracilicor- nis Jeann. Espagne. Province de Santander : cueva de San Roque, à Valle, près de Ramales [366] (Breuil !). D. Série de Speonomus. Tableau des genres. 1. Prothorax aussi large que les élytres, à côtés régulièrement arqués. Carène mésosternale élevée, anguleuse 2. — Prothorax plus étroit que les élytres, à côtés sinués 3. 2. Élytres irrégulièrement ponctués, sur leur moitié apicale tout au moins et portant de longs poils verticalement dressés 13e genre, Speonomites. 320 Dr R. JEAXNEL — Élytres régulièrement striolés en travers, sans longs poils dressés. 12^ genre, Speonomus. 3. Pro thorax plus large que long ou carré 4. — Prothorax plus long que large 9. 4. Prothorax campanuliforme, à peine plus étroit que les élytres. Carène mésosternale élevée 14^ genre, Bathysciella. — Pro thorax rétréci en arrière 5. 5. Prothorax non cordiforme, peu rétréci en arrière, à angles posté- rieurs défléchis 6. — Pro thorax cordiforme, très rétréci en arrière 7. 6. Pas de strie suturale. Carène mésosternale anguleuse. Élytres non lobés au sommet 15« genre, Perrinia. — Élytres pourvus d'une strie suturale, déhiscents et lobés au sommet. Carène mésosternale basse, non anguleuse 16e genre, Ferrlniella. 7. Pro thorax transverse. Antennes à article viii plus court que ses voisins. Carène mésosternale entière et élevée. 17<= genre, Troglophyes. — Prothorax aussi large que long. Antennes à article viii aussi long que l'article ix 8 . 8. Antennes très grêles et très longues. Élytres dépassant le sommet du pygidium. Carène mésosternale réduite, mais anguleuse. 18e genre, Troglocharinus. — Antennes longues mais épaisses. Élytres courts, laissant à nu la pointe du pygidium. Mé.sosternum non caréné. 19^ genre, Antrocharidius. 9. Pygidium caché sous les élytres. Antennes longues et épaisses, à article vi fortement dilaté chez les mâles. Tarses antérieurs des mâles bien plus larges que le sommet du tibia. 20^ genre, Trocharanis. — Élytres laissant à "nu le sommet du pygidium. Antennes très longues et très grêles. Tarses antérieurs des mâles plus étroits que le sommet du tibia 21" genre, Antrocharis. 12e genre, SPEONOMUS Jeannel. Jeanncl, 1908 c, p. 299. — 1909 a, p. 510. — 1910 e, p. 471. — 1910 /, p. 10. Kevision : Jeannel, 1908, l'Abeille XXXT, pp. 75 il 102, avee 3 cartes. Espèce type : aS'. pyrenaeus (Lespès). Forme elliptique, déprimée, large. Tête et appendices entièrement rétractiles sous le corps. Pubescence dorée, peu longue, mais bien fournie. Sculpture toujours formée de points fins et superficiels, peu serrés sur la tête et le prothorax, REVISION DES BATHYSCIINAE 321 de strioles transversales fines, serrées mais nettement marquées sur les élytres. Antennes longues et épaisses, à derniers articles élargis sur- tout chez les mâles. L'article ii est toujours aussi long et plus grêle que l'article i, à peine plus long ou aussi long et à peine plus épais que le in ; les articles v et vi sont parfois épaissis chez les mâles et le v est toujours plus long que ses voisins ; les articles de la massue sont cylindriques, rarement aplatis, le vni est petit et le xi n'est guère plus long que le x. Pas d'yeux. Prothorax à côtés arqués de la base au sommet, jamais sinués. Élytres soudés par leur bord suturai, à sommet arrondi recou- vrant le pygidium, à rebord marginal large et bien visible dans les quatre cinquièmes de la longueur de l'élytre ; la suture est presque toujours accompagnée d'une strie suturale peu visi- ble, toujours effacée en arrière et le disque porte parfois les traces de 3 côtes saillantes. Carène mésosternale élevée et mince, toujours anguleuse et plus ou moins dentée, sans prolongement métasternal. Epi- mères mésothoraciques étroits, allongés, à angle antéro-externe très aigu ; suture sterno-épisternale entièrement visible. SaiUie intercoxale du métasternum très étroite, de façon que les hanches postérieures sont peu distantes. Pattes épaisses et peu allongées. Les fémurs sont aplatis, bien plus larges à leur base qu'à leur sommet ; l'extrémité apicale des fémurs antérieurs n'atteint pas le contour du corps, celle des fémurs intermédiaires le dépasse à peine et celle des fémurs postérieurs le dépasse amplement. Les tibias intermé- diaires sont épais, arqués et épineux. Les tarses antérieurs mâles sont pentamères, leurs trois premiers articles sont dila- tés, de largeur décroissante et leur dilatation, très peu variable dans tout le genre, ne dépasse guère celle du sommet du tibia. Tarses postérieurs grêles, aussi longs que les quatre cinquièmes du tibia correspondant ; leur premier article est très long et leur formule est à peu près : 3, 1, 1, 1, 3. AKCH. DE ZOOL. KXP. ET GÉN. — 5» SÉRIE. — T. VU. — (I). 21 322 Di R. JEANNEL Organe copulateur 7nâle très constant dans la série des Speonomus. Le pénis est toujours volumineux, fortement incurvé ; sa base est largement évasée et son sommet aplati d'avant en arrière se termine en une sorte de bec émoussé. Le sac interne porte à l'abouchement du canal éjaculateur une pièce en Y semblable à celle des Bathysciola ; puis les faces dorsales et latérales du sac portent de volumineuses bandelettes formant de véritables pièces chitineuses articulées les unes avec les autres. Au sommet la paroi dorsale du sac est renforcée par deux bandelettes flexibles insérées au méat. Les styles latéraux s'insèrent latéralement, leur base est large et leur extrémité atteint à peine la pointe du pénis. Leur sommet est pourvu de deux ou trois soies longues et grêles et d'un pénicille de longs cils enchevêtrés, remplacés par une brosse de poils très courts chez les espèces des Basses-P3rrénées. Différences sexuelles. — Elles portent principalement sur la forme du corps et la structure des antennes, sans parler de la différence tarsale. Les mâles sont en général plus larges que les femelles, leur prothorax est plus ample, ses côtés sont plus arqués ; toutefois il existe une espèce, S. Fagniezi Jeann., chez qui cette diffé- rence est inversée et dont les femelles sont plus larges que les mâles. Les élytres sont plus convexes, moins atténués en arrière chez les femelles et portent des traces de côtes mieux visibles. Les antennes des mâles chez beaucoup d'espèces sont dila- tées à partir de l'article v, ce qui leur donne {S. stygius DiECK, = clavatus Saulcy) un aspect claviforme spécial. Enfin, chez *S^. curvipes La Brûl. les tibias postérieurs des mâles sont fortement arqués en dedans. Varm-TION. — Les Speonomus sont très nombreux et il existe presque autant de formes différentes que de grottes habitées. Toutefois il est facile de se rendre compte que ces diverses formes ne sont que des races géographiques d'un petit nombre d'espèces à dispersion plus vaste. D'autre part REVISION DES BATHYSCIINAE 323 on observe quelquefois dans la même colonie des variations assez importantes pour mériter d'être nommées et j'ai été con- duit pour elles à employer une nomenclature tétranominale indiquant le genre, l'espèce, la sous-espèce et enfin la va- riété. Écologie et Chorologie. — ■ Les Syeonomus sont tous caver- nicoles, sauf les Phacomorphus qui vivent peut-être en commen- saux dans le nid de quelque petit mammifère. Les Speonomus sont répartis sur tout le versant français des Pyrénées et dans les grottes du versant espagnol dépendant du bassin de l'Ebre. Deux d'entre eux se trouvent cependant dans deux vallées atlantiques des monts cantabriques, empié- tant sur l'aire de distribution des Speocharis (voir page 173). Les Speonomus font défaut dans les Pyrénées centrales fran- çaises, en dedans du périmètre des anciens glaciers (voir page 164). Les espèces du genre se rangent dans cinq groupes, dont un sous-genre, de la façon suivante : Tableau des groupes d'espèces du genre Speonomus. 1. Coloration brun foncé. Tête très petite. Pro thorax semi-circulaire, deux fois aussi large que long. Ongles très courts sous-genre Phacomorphus. — Coloration testacée. Tête plus grosse Prothorax non semi-circu- laire une fois et demie aussi large que long. Ongles de longueur normale (sous-genre Speonomus, s. str.) 2. 2. Élytres sans trace de strie suturale Groupe V. — Élytres portant toujours une strie suturale parallèle à la suture et effacée en arrière 3. 3. Antennes plus courtes que la moitié du corps Groupe IL — Antennes dépassant la moitié de la longueur du corps 4. 4. Antennes épaissies à partir de l'article v chez les mâles, à partir de l'article vn chez les femelles ; l'article v des antennes des femelles est bien plus long que le vi Groupe III. — Antennes épaissies à partir de l'article vii dans les deux sexes ; l'article v des antennes des femelles est à peine plus long que le VI Groupe IV. 324 Dr R. JEANNEL I. Sous-genre PHACOMORPHUS Jeanne). Jeannel, 1908, p. 60. — Peyerinilioff, 1908, p. 303. — Jeanne!, 1910 /, p. 10. Tableau des espèces du sous-genre Phacomorphus. 1. Base du prothorax non rétrécie. Élytres larges, rétrécis seulement au sommet. Forme presque lenticulaire. Long. : 4,5 mm. 1. Mascarauxi. — Base du prothorax rétrécie de façon que les angles postérieurs ne sont pas saillants. Élytres moins larges, rétrécis depuis la base. Forme allongée. Long. : 3,5 mm 2. Bordei. \. Speonomus (Phacomorphus) Mascarauxi De ville. Planche IX, flg. 253 et 254. Bathyscia Maacarauxi, Sainte-Claire Deville, 1905, p. 160 ; typ. : grotte Ctompagnaga lecia. — Speonomus (Phacomorphus) Mascarauxi, Jeannel, 1908, p. 60. — Peyerimhoff, 1908, flg. III. Long. : 4,5 mm. Forme lenticulaire, très plate et très large. Coloration brun ferrugineux foncé, presque noir (coloration des Catops). Pubes- cence courte et éparse. Strioles transversales des élytres fortes et serrées. Antennes atteignant à peine la moitié de la longueur du corps, grêles et présentant la formule suivante : 2, 2, 2, 2, 2, 2, 2, 1, 1 1, 1 ^, 1 \. Tête pas plus large que la cinquième partie de la largeur du protliorax. Angles postérieurs du pro- thorax très saillants et côtés non rétrécis en arrière. Élytres aussi larges que le protliorax, à suture déprimée, à strie suturale entière et à disque portant les traces de deux côtes saillantes. Carène mésosternale peu élevée, anguleuse, mais non dentée. Tarses antérieurs des mâles faiblement dilatés et tarses pos- térieurs exceptionnellement courts, pas plus longs que le quart de la longueur du tibia. Chorologie. — Je connais deux exemplaires de cette espèce qui ont été trouvés exactement dans les mêmes conditions à deux entrées de grottes, dans les Basses-Pyrénées (France). Dans les deux stations ils ont été trouvés dans des éboulis humides et recouverts de feuilles mortes au fond d'un aven REVISION DES BATHYSCIINAE 325 d'effondrement situé sur le trajet d'une grotte. Un mâle a été recueilli par Mascaraux au fond de l'aven de la grotte Com- pagnaga lecia, près de Camou-Cihigue [314] et une femelle a été trouvée par P. Nadar dans l'aven de la grotte d'Istaiirdy [317]. 2. Speonomus (Phacomorphus) Bordel Peyerimhoff. 5. {Phacomorphus) Bordei, Peyerimhoff, 1908, ]\ 302 ; fi/p. : grotte de Chateau-Pignon. Long. : 3,25 mm. ; larg. : 2 mm. Forme bien moins large que celle du S. Mascarauxi, très atté- nuée en arrière. Antennes dépassant à peine la moitié de la lon- gueur du corps, à article vu épaissi chez le mâle ; leur structure est identique à celle de l'espèce précédente. Prothorax moins transverse, à côtés plus arrondis et nettement rétrécis à la base, à angles postérieurs non saillants. Élytres rétrécis depuis la base. Tarses antérieurs mâles peu dilatés, bien plus étroits que le sommet du tibia. Habitat. — • L'unique exemplaire connu a été trouvé dans une grotte des Basses-Pjrrénées, à 35 m. de l'entrée, cou- rant sur la roche enduite d'argile. Malgré des appâts divers, relevés au cours de quatre visites consécutives, il a été impossi- ble d'en reprendre d'autres individus et ce fait laisse supposer que comme son congénère S, Bordei doit avoir un mode d'exis- tence spécial. France. Basses-Pyrénées : grotte de Château-Pignon, non loin de Saint- Jean-de-Port [319] (R. de Borde). II. Sous-g-nre SPEONOMUS, s. str. GROUPE II TABLEàtr DES ESPÈCES. 1. Tibias postérieurs comprimés et hérissés de longues épines aussi grandes que les éperons. Article ii des antennes trois fois aussi large que le m. Forme atténuée en arrière; sculpture et pubescence très fines. Long. ; 2.5 mm 5- infernus. 326 Dr R. JEANNEL — Tibias postérieurs cylindriques et hérissés d'épines très fines et très courtes bien plus petites que les éperons. Article ii des an- tennes deux fois aussi large que le m. Forme convexe, non atté- nuée en arrière ; sculpture et pubescence grossières 2. 2. Forme moins convexe Élytres à strie suturale entière. Antennes peu aplaties, à article viii globuleux. Carène mésosternale arrondie. Strioles régulières. Long. : 2,5 mm 3 Delarouzeei. — Forme beaucoup plus convexe. Strie suturale des élytres obso- lète. Antennes très plates à article viii transverse. Carène mé- sosternale anguleuse. Strioles irrégulières. Long. : 3 mm. 4. Faurai. 3. Speonomus (s. str.) Delarouzeei Fairmaire. Planche I, flg. 22. Adelops Delarouzeei, Fairmaire, 1860, p. 631 ; typ. : Arles sur Tech. — Sauloy, 1872, p. 23. — Bathyscia Delarouzeei, Reitter, 1885, p. 32. — Jeannel, 1909 a, p. 502, pi. XIV, flg. 65 et. 66. Syn. : Bnieki, Fairmaire, 1863, p. 8 ; typ. : La Preste. h) subsp. catalonicus JeanneL s. Dela.rnuzeei-catalonicus, Jeannel, 1910 g, p. CLIV ; typ. : (ova de Rialp. Long. : 2,5 à 2,6 mm. Forme convexe, elliptique, également rétrécie en avant et en arrière. Pubescence fine ; coloration foncée. Antennes à article viii globuleux, à article vu épais, à articles ix, x et XI légèrement aplatis. Les longueurs des articles sont : 2, 2, 1 1, 1, 1, 1, 1 1, 3/4, 1^, 1^, 1 1. Prothorax aussi large que les élytres, à côtés peu arqués, non rétrécis à la base. Élytres à strie suturale entière. Tarses antérieurs des mâles très grêles, à article i à peine plus large et pas plus long que l'article n (1, 1, 1, 1, 3). Organe copulateur mâle peu arqué. Le pénis est épais, coni- que ; son sommet est large et aplati. Les styles latéraux sont longs, grêles et se terminent par trois soies assez longues et un pénicille de poils courts très nombreux, très fins et très serrés sur le bord dorsal du sommet du style (1909 a, pi. xiv, fig. 66). Variations. — En France, dans le massif du Canigou, *S*. Delarouzeei ne montre aucune variation, mais on trouve en Espagne une race locale distincte de la forme française. REVISION DES BATHYSCIINAE 327 1. Forme moins large. Élytres deux fois aussi longs que larges. Long. : 2,5 mm forma typica. — Forme bien plus large. Élytres à peu près une fois et demie aussi longs que larges. Long. : 2,6 mm subsp. catalonicus. Habitat. — C'est une espèce à grande aire de distribution qui paraît répandue sur les deux versants de la chaîne des Pyrénées-Orientales (Canigou-Puigmal) . a) forma typica. France. Département des Pyrénées-Orientales : grotte d'En Britcliut [234] (Lucante) ; grotte de las Encantadas, comm. du Tech [237] (Lucante) ; grotte d'El Pey, près de Montferrer [236] (J. et R.) ; grotte de Sainte-Marie, à La Preste [235] (J. et R.) ; grotte de Velmanya, près de Vinça [238] (Hustache, Jeannel). (955. __ Cette dernière grotte fait partie du bassin de la Têt ; toutes les autres s'ouvrent dans celui du Tech. b) subsp. catalonicus Jeannel. Espagne. Province de Gerona : cova de Rialp, près de Ribes [322], dans la haute vallée du rio Ter (M. Faura y Sans !). 4. Speonomus (s. str.) Faurai Jeannel. s. Faurai, Jeannel, 1910 g, p. CLIV ; ii/p. : cova de Bocafera (in coll. Musée de Madrid). Long. : 2,8 mm. Forme beaucoup plus convexe que celle du précédent ; coloration rougeâtre brillant ; pubescence plus longue ; strioles des élytres plus irrégulières, plus superficielles et moins rap- ])rochées. Antennes ne dépassant pas la moitié de la longueur du corps, épaisses, à articles terminaux larges et très aplatis. L'article n est une fois et demie aussi épais que le m ; l'ar- ticle vni est transverse ; les articles de la massue sont asy- métriques, plus élargis du côté ventral que du côté dorsal; les longueurs relatives des articles sont les mêmes que chez S. Delarouzeei. Prothorax de même largeur que les élytres, à 328 Dr R. JEANNEL côtés peu arqués, non rétrécis en arrière. Élytres à strie suturale peu visible, effacée , surtout en arrière. Carène mésosternale formant un angle vif. Tarses antérieurs des mâles non dilatés, à article i petit, à peine plus large et pas plus long que l'article ii. Habitat. — Espèce cavernicole spéciale à la vallée du rio Ter. Catalogne. Province de Gerona : cova de Rocafera, près de San Marti de Llemana [321] (Faura y Sans !) 5. Speonomus (s. str.) infernus Dieck. Adelops infernus, Dieck, 1869, p. 348 ; typ. : Lestelas. — Saulcy, 1872, p. 23. — Bathyscia inferna, Eeitter, 1885, p. 32. — Marseul, 1885, p. 46. — Jeannel, 1909 a, p. 507, pi. XV, fig. 87 et 88. Long. : 2,5 mm. Forme elliptique, convexe, rétrécie en arrière. Coloration pâle; pubescence et sculpture excessivement fines. Antennes grêles, aplaties au sommet; l'article ii est trois fois aussi épais que le m, l'article vu est aplati et élargi dès sa base ; le vni est globuleux, le xi est ovalaire, excavé sur sa face ventrale ; les longueurs des articles sont: 2, 2, 1, 1, 1, 1, l^, 3/4, 1 1, 1 1, 1 1. ProtJiorax aussi large que les élytres, à côtés peu arqués, non rétrécis à la base. Élytres à rebord marginal large, à strie suturale entière, à sommet largement arrondi. Tibias intermédiaires et postérieurs comprimés latéralement et pourvus sur leur bord dorsal de grandes épines aussi longues que les éperons. Tarses antérieurs très étroits, à article i à peine plus large et aussi long que l'article ii. Carène mésoster- nale formant un angle émoussé, à bord antérieur busqué. Organe copulateur mâle exactement semblable à celui du S. Delarouzeei. Habitat. — Cette espèce habite dans les Pyrénées françaises une série de grottes situées dans les grands massifs montagneux de Lestelas et d'Arbas, sur la rive gauche du Salât. Ce sont les grottes suivantes énumérées en descendant le cours du Salât. REVISION DES BATHYSCIINAE 329 France. Ariège : aven de .Sainte-Catherine, près d'Engomer, dans la vallée du Lez, affluent du Salât [291] (J. et R.) ; grotte du pic de Lestelas [296] (Abeille!, Lucante, Jeannel, etc.). Haute-Garonne : Tute de l'Espugne, à Saleicli [298] (Abeille !, Jeannel) ; grotte de Gourgue, à Arbas [299] (Jeannel) ; grotte du « Pount de Gerbaou », dans le massif de Pène-blanque [300] (Jeannel). , GROUPE /// Tableau des espèces. 1 . Prothorax nullement rétréci à sa base. Carène mésosternale basse, non dentée, à bord antérieur déclive. Long. : 2 8 mm. . 9. Piochardi. — Prothorax à côtés plus ou moins rétrécis à la base, surtout chez les mâles 2. 2. Taille inférieure à 2,5 mm 3. — Taille supérieure à 2,8 mm 5. 3. Forme plus grêle. Article v des antennes des mâles très gros bien plus épais que le vi : article vii des antennes des femelles pas deux fois plus épais que le vi. Long. : 2 5 mm 8. stygius. — Forme plus ramassée. Article v des antennes des mâles épais, mais pas plus que le vi : article vn des antennes des femelles deux fois plus épais que le vt 4.- 4. Antennes plus courtes, à article viii plus court que le ix. Long. : 2,5 mm 6. Proserpina. — Antennes plus longues, à article vni aussi long que le ix. Long. : 2,5 mm 7. Chardoni. 5. Forme déprimée, large en avant, très atténuée en arrière. Tibias postérieurs des mâles fortement incurvés. Long. : 3 à 3,2 mm. 10. curvipes. — Forme oblongue, convexe, également rétrécie aux deux extré- mités. Tibias postérieurs droits dans les deux sexes (faible- ment incurvés chez le d" de S. longicornis-hermensis Ab.) 6. 6. Pro thorax présentant dans les deux sexes sa plus grande largeur dans le quart postérieur 7- — Prothorax présentant sa plus grande largeur vers le milieu chez les mâles, à l'union des deux tiers antérieurs et du tiers posté- rieur chez les femelles 8. 7. Pro thorax des mâles à peu près de même largeur que les élytres, à côtés arrondis, à angles postérieurs vifs. Article v des an- 330 Dr R. JEANNEL tenues des mâles deux fois plus épais que le iv. Femelles trois fois aussi longues que larges. Long. : 3 mm 11. longicornis. ■ — Prothorax des mâles nettement plus large que les élytres, à côtés arrondis à angles postérieurs effacés. Article v des antennes des mâles un peu plus épais que le iv. Femelles larges à peine deux fois aussi longues que larges Long. : 3,2 à 3 5 mm. . . 12. Fagniezi- 8. Angles postérieurs du prothorax droits non saillants ; la plus grande largeur du prothorax se mesure un peu après le miUeu chez les mâles à l'union des deux tiers antérieurs et du tiers posté- rieur chez les femelles. Long. : 3 2 à 3 4 mm 13. pyrenaeus. — Angles postérieurs du prothorax aigus et très saillants ; la plus grande largeur du prothorax se mesure un peu après le milieu dans les deux sexes. Long. : 3,8 à 4 mm l*. Diecki. Chez toutes les espèces du groupe, les antennes atteignent les deux tiers de la longueur du corps, les élytres sont pourvus d'une strie suturale effacée en arrière, les tarses antérieurs des mâles sont aussi larges que le tibia. 6. Speonomus (s. str.) Proserpina AbeiUe. Bathyseia Proserpinae, Abeille de Perrin, 1878, p. 155 ; t'/p. grotte de l'Homme-mort. — Eeitter, 1885, p. 31. —. S. Pro«erpi«.a, Jeannel, 1907 6, p. 133 etp. 125, flg. 11.— Speonomus Proserpina, Jeanael, 1908, p. 62. — 1909 a, p. 510. Long. : 2,5 mm. Forme convexe. Antennes noueuses, relativement courtes, à articles terminaux à peine plus longs que larges (3, 3, 2, 2, 3, 2, 2, 1, 2, 2, 2). Prothorax de même largeur que les élytres. Suture des élytres faiblement déprimée. Carène mésosternale basse, à bord antérieur déclive. Tarses antérieurs mâles moins dilatés que chez les espèces suivantes. Habitat. — Espèce cavernicole se trouvant avec S. curvipes dans deux grottes très différentes d'altitude. France. Ariège : Caougne de Montségur [260] ( J. Fauveau 1). Aude: grotte de l'Homme-mort, à Rivel [25S] (L. Puel!, G. SéruUaz !). Ohs. — Ces deux grottes se trouvent dans la vallée du grand Lhers. REVISION DES BATHYSCIINAE 331 7. Speonomus (s. str.) Chardoni Abeille. Adelops Okardonis, Abeille de Perrin, 1875 a, p. 179 ; typ. : grotte d'Axat ?. ~ Bathyscia Char- donù, Reitter, 1885, p. 31. — B. Chardoni, Jeannel, 1937 b, p. 133, flg. 9. — Speonomus Char- doni, Jeannel, 1908, p. 62. — 1909 a, p. 511, pi. XVI, flg. 96 et 97. 6) subsp. Pueli Chobaut. Bathyscia Pueli, Chobaut, 1903, p. 221 ; typ. : grotte du La^uzou. — B. Chardoni-PmU, Jean- nel, 1907 b, p. 133. — Speonomus Chardoni- Pue H, Jeannel, 1908, p. 62. c) subsp. Hécate Abeille. Bathyscia Hecatae, Abeille de Perrin, 1878, p. 154; typ. : grotte d'Kspezel. — K«itter, 1885, p. 30.— B. stygius-Eecate, Jeann^^l, lc07 b, p. 132, flg. 5. ~ Speonomus Chardoni-Hecate, Jean- nel, p. 62. d) subsp. aletinus Abeille. Bathyscia aletina. Abeille de Perrin, 1883, p. 3 ; typ. : grotte de la Valette. — Iteitter, 1885, p. 31. — B. Chardoni-aletina, Jeannel, 1907 b, r>. 133, flg. 10. — Speonomus Chardoni-aletinus, Jeannel, 1908, p. 62. — 1909 a, p. 511. Long. : 2,5 mm. Forme large et convexe, peu atténuée en arrière. Antennes plus longues que chez Proserpina, atteignant les deux tiers de la longueur du corps, à article viii aussi long que le ix. Protho- rax plus large que les élytres. Suture des élytres déprimée. Carène mésosternale peu élevée. Variations. — S. Chardoni comprend quatre sous-espèces qui se distinguent par les caractères suivants : 1 . Élytres à suture déprimée 2 . — Élytres à suture saillante, flanquée d'une dépression juxta-sutu- rale subsp. aletinus. 2. Élytres atténués dans leur moitié apicale. Forme un peu plus grêle subsp. Hécate. — Élytres atténués dans leur tiers apical seulement. Forme plus épaisse 3 . 3. Pro thorax plus arrondi en avant. Antennes plus épaisses au sommet subsp. Pueli. — Pro thorax moins arrondi en avant. Antennes moins épaisses. forma typica. Habitat. — S. Chardoni est spécial à la vallée de l'Aude, où il se trouve dans les grottes suivantes : 332 Dr R. JEANNEL a) forma typica. France. Aude : grotte de Sabarac, près d'Axat [249] (J. et R.); grottes innomées du défilé de Saint-George [250]; grotte de La Chapelle [251] ; grotte du col d'Axat [252] (C. Cauneille). b) subsp. Pueli Chobaut. France. Aude : grotte du pic de l'Aguzou [248] (L. Puel !). c) subsp. Hécate Abeille. Aude : grotte d'Espezel [253] (E. Simon !, L. Puel !). d) subsp. aletinus Abeille. France. Aude : grotte de la Valette, près d'Alet [259] (L. Ga- voy !, L. Puel !). 8. Speonomus (s. str.) stygius Dieck. Planche I, flg. 28. Adelops stygius, Dieck, 1869, p. 348 ; typ. : grotte de Moulis. — Bafhyscia stygia, Jeannel, 1907 b, p. 132, flg. 3. — Speonomus stygius, Jeannel, 1908, p. 61. Syn. : Adelops clavatus Saulcy, 1872, p. 20. — Bathyscia clavata, Keitter, 1885, p. 30. b) subsp. Saulcy i Abeille. Adelops Saulcyi, Abeille de Perrin, 1872, p. 19; typ. : grotte de Montesquieu d'Avantès. — Bathyscia Saulcyi, Eeitter, 1885, p. 30. — B. stygia- Saulcyi, Jeannel, 1907 b, p. 132, fig. 4. — Speonomus stygius- Saulcyi, Jeannel, 1908, p. 61. c) subsp. crassicornis La Brûlerie. Adelops crassicornis, La Brûlerie, 1872, p. 447 ; typ. : grotte de Peyrounard. — Bathyscia crassicornis, Eeitter, 1885, p. 31. — B. sty gia-crassicornis, Jeannel, 1907 b, p. 132, flg. 6. — Speo- nomus stygius-crassicornis, Jeannel, 1908, p. 61. d) subsp. Tisiphone Jeannel. Speonomus stygius-Tisiphone, Jeannel, 1908, p. 62 ; typ. : grotte de Malaraaud. Long. : 2,5 mm. Prothorax un peu plus large que les élytres chez les mâles, à peine plus étroit chez les femelles. Suture des élytres dépri- mée. Carène mésosternale élevée, à base réctiligne. Organe copulateur mâle semblable à celui du S. Chardoni. Variations. — Il existe un certain nombre de races géogra- phiques caractérisées de la manière suivante : REVISION DES BATHYSCIINAE 333 1. Forme plus grêle. Base du prothorax rétrécie de façon que les côtés du prothorax peu arqués en avant s'incurvent fortement aux angles postérieurs. Article viii des antennes aussi long que le IX 2 . — Forme plus large. J3ase du prothorax à peine rétrécie 3. 2. Pro thorax du mâle aussi large que les élytres forma typica. — Pro thorax du mâle un peu plus large que les élytres. subsp. Saulcyi. 3. Article vin des antennes plus court que le ix . . . subsp. crassicornis — Article vni des antennes aussi long que le ix. subsp. Tisiphone. Habitat. — Espèce cavernicole habitant les vallées pyré- néennes des trois rivières voisines Salât, Volp et Arize. Dans les vallées du Volp et de l'Arize S. stygius est représenté par des races spéciales, propres chacune à une grotte ; dans la vallée du Salât au contraire la seule forme typique se retrouve dans une série de grottes très éloignées les unes des autres. a) forma typica. France. Ariège : grotte d'Aubert, près de Saint-Girons [293] (Abeille!, Dodero!, J. et R.) ; grotte de Moulis [292] (Abeille!, G. Mestre!, J. Bepmale !, J. et R.) ; grotte de Hount-Santo, près de Seix [289] (Abeille !, J. et R.). h) subsp. Saulcyi AbeiUe. France. Ariège : grotte de Montesquieu d'Avantès [286] (Abeille !, L. Puel !) ; grotte supérieure d'Enlenne, près de Montesquieu d'Avantès [287] (J. et R.). c) subsp. crassicornis La Brûlerie. France. Ariège : grotte de Peyrounard [285] (Dodero !, Ch. Fagniez !, G. Sérullaz !) d) subsp. Tisiphone Jeannel. France. Ariège : grotte de Malarnaud, à Montseron, près de Castelnau-Durban [283] (Dodero !, P. de Peyerimhoff!, G. Sérul- laz !, J, et R.). Obs. — La forme typique se trouve avec S. Diechi dans la grotte d'Aubert, avec Antrocharis Querilhaci dans la grotte de Hount-Santo. Quant aux trois sous-espèces, elles cohabitent toutes avec S. Aheillei. 334 IK K. JEANNEL 9. Speonomus (s. str.) Piochardi Abeille. Adelops Piochardi, Abeille de Perriii, 1873, p. 98; typ. : grotte de La Garosse. — Bathyseia Piochardi, Reitter, 1884, p. 29. - Speonomus Piochardi, Jeannel, 1908, p. 61. — 1909 a, p. 511, pi. X\a, flg. 98 et 99. Long. : 2,8 mm. Forme oblongue, peu rétrécie en arrière. Antennes peu épais- ses. Prothorax aussi large que les élytres, à côtés peu arqués. Suture des élytres déprimée. Tarses antérieurs des mâles un peu moins laiges que le sommet du tibia. Habitat. — Espèce cavernicole connue seulement d'une grotte de la rive droite de l'Arize où elle se trouve seule. France. Ariège : grotte de La Garosse, à Labastide de Sérou [282] (Abeille, Dodero !, L. Puel !, J.). 10. Speonomus (s. str.) curvipes La Brûlerie. Planche I, flg. 25. Adelops curvipes, La Brûlerie, 1872, p. 444 ; typ. : grotte de Rieufourcau. — Bathyseia cur- vipes, Reitter, 1885, p. 28. — Speonomus curvipes, Jeannel, 1908, p. 63. — 1909 a, p. 514, pi. XVI, flg. 103 et 104. h) subsp. subcvrvipes Abeille. Bathyseia su'icurvipes. Abeille de Perrin, 1878, p. 154 ; typ. : grotte de Nébias. — Speonomus eurvipes-stibcurvipes, Jeannel, 1908, p. 63. c) subsp. siibrectipes Abeille. Bathyseia subrectipes. Abeille de Perrin, 1878, p. 154; typ. : grotte de Belvis. — Speonomus curvipes-subrecipes, Jeannel, 1908, p. 63. Long. : 3 à 3,2 mm. Forme déprimée, atténuée en arrière. Côtés du prothorax fortement arqués chez les mâles, peu arqués chez les femelles. Suture des élytres déprimée. Carène mésosternale haute, fai- blement dentée, à bord antérieur convexe. Organe copulateur 7nâle moins arqué que chez les . autres espèces, régulièrement arqué et non coudé. Les styles latéraux sont relativement épais. n existe trois sous-espèces, d'ailleurs assez peu différentes les unes des autres. REVISION DES BATHYSCIINAE 335 1 . Tibias postérieurs des mâles très arqués ; article xi des antennes deux fois aussi long que large jonna typicn. — Tibias postérieurs des mâles peu arqués 2. 2. Article xi des antennes deux fois aussi long que large subsp. subcurvlpes. — Article xi des antennes une fois et demie aussi long que large, plus épais subsp. subrectipes. Habitat. — Espèce cavernicole propre à la vallée du grand Lhers et à celle de l'Aude, dans les Pyrénées. a) forma typica. France. Ariège : grotte de Rieufourcau, à Bélesta [262] (DeLberm de Larcenne, J.) ; grotte du Conquet, à Bélesta [264] (L. Puel !) ; grotte du Lamparou, à Bélesta [263] (Del- herm de Larcenne, L. Puel !) ; Caougne de Montségur [260] (Delherm de Larcenne, Fauveau !, J.) ; grotte de la maison forestière de Rothschild, à Bélesta [261] (Fauveau !, J.). Aude : grotte de F Homme-mort, à Rivel [258] (L. Puel!, J.). b) subsp. subcurvipes Abeille. France. Aude : grotte d'Artigue- Vieille, à Nébias [255] (G. Mestre!, L. Gavoy !, L. Puel !) ; grotte du Bac de la Caune [256] (L. Puel !). Pyrénées-Orientales : Caouno Lloubrego, près de Caudiès [245 a] (J. et R.), un exemplaire o". c) subsp. subrectipes Abeille. France. Aude : grotte de Belvis [254] (G. Mestre, L. Gavoy!, L. Puel !). IL Speonomus (s. str.) longicornis Saulcy. Planche IX, flg. 255. Adelops hngieornis, Saulcy, 1872, p. 19; Ujp. : grotte de Portel. — Bathyscia longicornis, Keitter, 1885, p. 28. — Speonomus longicornis, Jeannel, 1908, p. 63. — 1909 a, p. 512, pi. XVI, fig. 100 à 102. 6) subsp. juxeensis Jeannel. s. longicornis-juxeeiisis, Jeannel, 1908, p. 64 ; typ. : grotte de Sainte-Hélène. — 1909 a, p. 512. 336 ly R. JEANNEL c) subsp. hermensis Abeille. Adelops hermensis. Abeille de Perrin, 1873, p. 98 ; typ. : grotte do Lherm. — Speonomus lon- gicornis-hermensis, Jeannel, 1908, p. 64. — 1909 a, p. 513. d) subsp. Perieri La Brûlerie. Adelops Perieri, La Brûlerie, 1872, p. 446 ; fj/p. : grotte de Lavelanet. — Bathyseia Perieri. Beitter, 1885, p. 28. — Jeannel, 1907 a, p. 244. — Speonomus longicornis-Perieri, Jeannel, 1908, p. 64. — 1909 a, p. 513. e) subsp. Perieri, var. gracilis Jeannel. Bathyseia Perieri- gracilis, Jeannel, 1907 a, p. 245 ; typ. : grotte de Fontet. — Speonomus lon- gicornis-Perieri-gracilis, Jeannel, 1908, p. 64. — 1909 a, p. 514. /) subsp. Pandellei Abeille. Bathyseia Pandellei, Abeille de Perrin, 1833, p. 2 ; typ. : grotte d'Aurouze. — Reitter, 1885, p. 30. — Jeannel, 1907 a, p. 244. — 1907 6, p. 131. — Speonomus longkornis-Pandellei, 1908, p. 64. — 1909 a, p. 514. g) subsp. Fauveaui Jeannel. Bathyseia Fauveaui, Jeannel, 1907 a, p. 245 ; typ. : grotte de Capètes. — Speonomus longicor- nis-Fauveaui, Jeannel, 1908, p. 64. — 1909 a, p. 514. Long. : 2,6 à 3 mm. Forme oblongue, antennes épaisses. Prothorax à côtés bien arqués. Êlytres à suture plus ou moins déprimée, portant chez les femelles des rudiments de côtes saillantes. Organe copulateur mâle fortement arqué au milieu, conforme au type générique. L'espèce longicornis comprend deux groupes de races bien différents par la structure de leur carène mésosternale et loca- lisés chacun dans la vallée d'une rivière. Les trois races à carène basse sont celles de la vallée de l'Ariège, les trois races à carène élevée sont celles de la vallée du grand Lhers. 1. Carène mésosternale basse, à bord antérieur déclive, faiblement convexe, à angle obtus faiblement denté (l^"" groupe) 2. — Carène mésosternale élevée, à bord antérieur busqué, tombant presque à pic sur le mésosternum à angle droit armé d'une forte dent (2*^ groupe) 4. 2. Tibias postérieurs faiblement incurvés chez les mâles dans leur tiers moyen. Article v des antennes des mâles bien plus épais que le IV. Pro thorax de même largeur que les élytres.. subsp. hermensis. — Tibias postérieurs droits dans les deux sexes 3. 3. Article v des antennes bien plus épais que le iv chez les mâles. Prothorax de même largeur que les élytres. Long. : 3 mm. jorma (ypica. REVISION DES BATHYSCIINAE 337 — Article v des antennes à peine plus épais que le iv chez les mâles. Prothorax un peu plus large que les élytres. Taille plus petite (long. : 2,8 mm.) subsp. fuxeensis. 4. Antennes relativement grêles ; articles v et vi des mâles un peu plus épais que le iv ; article x presque deux fois aussi long que large 5. — Antennes épaisses ; articles v et vi des mâles près de deux fois aussi épais que le iv : article x à peine une fois et demie aussi long que large 6 . 5. La plus grande largeur du pro thorax se mesure à l'union des trois quarts antérieurs et du quart postérieur. Long. : 3 mm. subsp. Perieri. — La plus grande largeur du prothorax se mesure immédiatement avant la base. Long. : 2,6 mm subsp. Perieri, var. gracilis. 6. Prothorax aussi large que les élytres, à côtés régulièrement ar- qués subsp. Pandellei. — Prothorax plus large que les élytres chez les mâles, à côtés très arrondis en arrière subsp. Fauveaui. Habitat. — Espèce cavernicole habitant les deux vallées voisines du grand Lhers et de l'Ariège, dans les Pyrénées françaises. Les trois races suivantes occupent la vallée de l'Ariège : a) forma typica. Ariège : grotte de Portel [278] (L. Puel !, D^' Normand !, J.) ; grotte de la Planche, près de Baulou [279] (D^' Normand !) ; grotte du Trou, près de Baulou [280] (D^ Normand). h) subsp. juxeensis Jeannel. Ariège : grotte de Sainte-Hélène, près de Foix [27fi] (Dodero !, Fauveau !, J.). c) subsp. hermensis Abeille. Ariège : grotte de Lherm, près de Foix [277] (Abeille!, La Brûlerie !, L. Puel !, Fauveau !, J.). Les trois autres races occupent la vallée du grand Lhers. cl) subsp. Perieri La Brûlerie. Ariège : grotte de Lavelanet [266] (Di'Chobaut !, Fauveau!, J.) ; grotte de Sarradet, à Freychenet [269] (Fauveau!, J.); grotte de Fontet, à Freychenet [268] (Fauveau !, J.). AP.CH. DE ZOni. EXP. ET nÉN'. — 5« SlîPvIE. — T. VU. — (I). 22 338 Dr R. JEANNEL Q^s. — Très fixe à Lavelanet, il varie vers une forme plus large à Sarradet, vers une forme plus grêle (var. gracilis Jeannel), à Fontet. e) subsp. Pandellei Abeille. Ariège : grotte d'Aurouze, à Montferrier [265] (Delherm de Larcenne, D^ Normand !, Fauveau !, R. de Borde). /) subsp. Fauveaui Jeannel. Ariège : grotte de Capètes, comm. de Freychenet [267] (Fauveau !, J.). 12. Speonomus (s. str.) Fagniezi Jeannel. Planche IX, flg. 256. S. Fagniezi, Jeannel, 1910 b, p. 49; typ. : grotte de la Madeleine. Long. : 3,2 à 3,5 mm. Forme du ;S^. longicornis, mais plus robuste. Prothorax plus large que les élytres dans les deux sexes. Élytres larges, parallèles, peu convexes, déprimés sur la suture. Carène mésosternale élevée, formant un angle droit, à bord antérieur busqué. Organe copulateur mâle conforme au type du genre. Les différences sexuelles sont autres que ce qu'elles sont d'habitude chez les Speonomus ; en effet les femelles sont beaucoup plus larges que les mâles et leur prothorax est, comme celui des mâles, plus large que les élytres. Habitat. — Cette espèce habite, dans les Corbières, une grotte située dans les gorges de l'Agly, à Saint-Antoine de Galamus. France. Pyrénées-Orientales : grotte de la Madeleine [244] (J. et R.). 13. Speonomus (s. str.) pyrenaeus Lespès. Planche I, fig. 24 et Planche IX, flg. 257. Adelops pyrenaeus, Lespès, 1857, p. 283, pi. XVII, flg. 2 ; typ. : grotte de Niaux. — Saulcy, 1872, p. 18. — Bathyscia pyreiaea, Beitter, 1885, p. 27. — Jeannel, 1907, p. 53. —Speonomus pyrenaeus, Jeannel, 1908, p. 65. — 1909 a, p. 516, pi. XVI, fig. 105 à 114. Syn. : Barnevillei, Saulcy, 1872, p. 18 ; typ. : grotte de Bédeilhac. REVISION DES BATHYSCIINAE 339 h) subsp. Discontignyi Saulcy. Adelops Discontignyi, Saulcy, 1872, p. 18; typ. : grotte du Queire. — Bathyscia Discontignyi Reitter, 1885, p. 23. — Speonomus p'jreiae.is-Discontigmji, Jeannel, 1908, p. 65. c) subsp. novemfontmm La Brûlerie. Adelops novemiontium, la Brûlerie, 1872, p. 445 ; typ. . grotte de \euf-fonts. — Bathyscia novemjontium, Reitter, 1885, p. 28. — Jeannel, 1907, p. 63. — Speonomus pyrentieus-tiovemfon- tinm, Jeannel, 1908, p. 65. d) subsp. Nadari Jeannel. Bathyscia Sadari, Jeannel, 1906 t>, p. 244 ; typ. : grotte de Tourtouse. — Bathyscia pyrenae't- Nndari, Jeannel, 1907, p. 63. — ■ Speonomm pyrenneus- Nadari, Jeannel, 1908, p. 05. — • 1909 a p. 517. Long. : 3,2 à 3,4 mm. Forme allongée, très caractéristique ; le prothorax est arrondi, rétréci à sa base et présente sa plus grande largeur vers le milieu chez les mâles ; il est plus large en arrière et présente sa plus grande largeur à l'union des deux tiers antérieurs et du tiers postérieur chez les femelles. La suture des élytres est plus ou moins déprimée. La carène du mésosternum est peu élevée et son bord antérieur est déclive, rectiligne ou convexe. U organe copulateur mâle du S. pyrenaeus est celui qui a été pris pour type de la description générique. Chez la race Nadari Jeann. il est un peu plus grand et plus gTêle que chez la forme typique. Les quatre races géographiques du S. pyreaneus sont les suivantes : 1. Article viii des antennes aussi long que le ix 2. — Article viii des antennes plus court que le ix. Base du prothorax des mâles aussi large que celle des élytres. Élytres des femelles sans dépression suturale subsp. novemjontium. 2. Base du pro thorax des mâles plus étroite que celle des élytres. Article ix des antennes des femelles près de deux fois aussi long que large. Suture des élytres des femelles déprimée, subsp. Nadari. — Base du prothorax des mâles aussi large que les élytres. Article ix des antennes des femelles à peu près aussi large que long 3, 3. Pro thorax des mâles plus rétréci à sa base. Élytres des femelles très convexes, sans dépression suturale forma typica. — Prothorax des mâles moins rétréci à sa base. Élytres des femelles peu convexes, à suture déprimée subsp. Discontignyi. 340 Dr R. JEANNEL Habitat. — Espèce cavernicole connue des localités sui- vantes dans les Pjrrénées françaises : a) forma typica. Ariège : grotte de la Calbière, à Niaux [273] (Lespès, Del- herm de Larcenne, J.) ; grottes du village de Niaux [274] (Lespès) ; grotte de Sabart, près de Tarascon-sur-Ariège [272] (J.) ; grotte de Saras [274] (Abeille, Bonvouloir et Elilers) ; grotte de Lombrive, à Ussat [271] (Abeille, J.) ; grotte de Fontanet, près d'Ornolac [270] (Abeille, J.) ; grottes de Bédeilhac [275] (Lespès, D^ Chobaut !, J.). b) subsp. Discontignyi Saulcy. Ariège : grottes supérieure et inférieure du Queire, à Biert près Massât [290] (Dodero !, J. Bepmale !, J. et R.). c) subsp. novemjontium La Brûlerie. Ariège : grotte de Neuf -fonts, près d'Aulus [288] (P. Léveillé !, La Brûlerie !, J.). d) subsp. Nadari Jeannel. Ariège : grotte de Tourtouse, près Sainte-Croix-de-Volves- tre [297] (P. Nadar !, Jeannel). Obs. — Les grottes où se trouve la forme typique sont grou- pées autour de Tarascon-sur-Ariège, dans la haute vallée de r Ariège ; les trois autres races habitent la vallée du Salât. De ces dernières, deux {Discontignyi et novemjontium) occupent des vallées d'origine du Salât (vallées de l'Arac et du Garbet), l'autre {Nadari) est localisée près du confluent du Salât avec la Garonne. Cette bizarre distribution laisse supposer que S. pyrenaeus a dû habiter autrefois les grottes intermédiaires à celles où nous le trouvons encore aujourd'hui (voy. p. 169). 14. Speonomus (s. str.) Diecki Saulcy. Adelops Diecki, Saulcy, 1872, p. 18 ; typ. : grotte d'Aubert. — Bathyscia Diecli, Reitter, 1885 , p. 27. — Speonomus Diecki, Jeannel, 1908, p. 65. Long. : 3,8 à 4 mm. Forme du S. pyrenaeus mâle, mais plus grand. Il n'existe pas REVISION DES BATHYSCIIXAE 341 de dimoïphisme sexuel considérable. Les angles postérieurs du prothorax sont particulièrement saillants ; la suture des élytres est déprimée ; la carène mésosternale est peu élevée, forte- ment dentée et son bord antérieur tombe à pic sur le mésos- ternum. Les tarses antérieurs des mâles sont un peu plus larges que le sommet du tibia. C'est probablement une espèce dérivée de la même souche que les S. pyrenaeus. Habitat. — Espèce cavernicole étroitement localisée dans une seule grotte de la vallée du Salât. France. Ariège : grotte d'Aubert, près de Saint-Girons [293] (Abeille !, Marquet !, Gavoy, L. Puel !, Dodero !, J. et R.). GROUPE IV Tableau des espèces. 1 . Article viii des antennes aussi long que le ix 2. — Article viii des antennes plus court que le ix 10. 2. Taille inférieure à 3 mm 3. — Taille supérieure à 3 mm 7. 3. Élytres et pro thorax portant quelques soies dressées courtes. Coloration brillante. Long. : 2,6 mm 20. crypticola. — • Élytres et pro thorax sans soies dressées 4. 4. Antennes très grêles atteignant les trois quarts de la longueur du corps chez les mâles Prothorax présentant sa plus grande largeur exactement à la base 5 . , — Antennes épa'ss'es atte'gnant les deux tiers de la longueur du corps chez les mâles Prothorax présentant sa plus grande largeur avant les angles postérieurs 6. 5. Élytres non déprimés sur la suture, avec une strie suturale très effacée Bord antéreur de la carène mésosternale dro't Long : 2,5 mm 21 ta r nculus. — Élytres déprimés sur la suture avec une strie suturale bien visible. Bord antérieur de la carène mésosternale busqué. Long. : 2,7 mm 17. Abeille/'. 6. Taille très petite. Article x des antennes des mâles pas plus long que large. Suture des élytres déprimée dans les deux sexes. Long. : 2 mm 15. zaphosinus. — Taille plus grande. Article x des antennes des mâles plus long 342 Dr R. JEANNEL que large. Suture des élytres déprimée chez le mâle seulement. Long. : 2,4 mm 16. hydrophilus. 7. Antennes courtes. Pro thorax à peine aussi long que le tiers de la longueur des élytres. Élytres portant sur le disque deux fortes côtes saillantes de chaque côté. Long. : 4 mm 18. Ehlersi. — Antennes longues. Pro thorax plus long que le tiers de la longueur des élytres. Pas de côtes saillantes 8. 8. Carène mésosternale basse, formant un angle très obtus Pro tho- rax très rétréci à la base. Long. : 3,5 à 4 mm 19. Bonvouloiri- — Carène mésosternale élevée, formant un angle presque droit. Pro thorax à peine rétréci en arrière 9. 9. Élytres non cunéiformes, ovalaires. Long. : 3 mm 24 Mengeli. — Élytres cunéiformes, rétrécis dans leurs trois quarts posté- rieurs. Long. : 3,8 mm 25. Bolivari. 10. Taille inférieure à 3 mm 11 . — Taille supérieure à 3 mm 15. 11. Pro thorax à côtés peu arqués, à peine rétrécis à la base, pas plus large que les élytres 12. — Prothorax à côtés arrondis fortement et nettement rétrécis à la base chez les mâles plus large que les élytres 13. 12. Pro thorax couvert de points fins, profonds et très serrés qui lui donnent un aspect mat. Forme elliptique, allongée. Long. : 2,5 mm 22. puncticollis. — Prothor'ax à ponctuation superficielle, presque imperceptible. Forme elhptique très allongée. Long. : 2,5 mm.... 23. troglodytes. 13. Antennes épaisses à article x aussi long que large. Tarses anté- rieurs mâles plus étroits que le sommet du tibia. Long. : 2,1 mm. 26. Bepmaler — Antennes longues et grêles, à article x plus long que large 14. 14. Forme déprimée, moins large. Côtés du prothorax moins arqués. Élytres déprimés sur la suture. Carène mésosternale élevée, for- mant un angle droit. Long. : 2.2 mm 27. speluncarum. — Forme plus convexe, plus large. Côtés du prothorax très arqués. Élytres sans dépression suturale. Carène mésosternale formant un angle obtus. Antennes longues et grêles. Long. : 2,2 mm. 28. Rudauxi. 15. Élytres cunéiformes. Article viii des antennes trois fois aussi long que large. Long. : 3 2 à 4 mm 29. Alexinae. — Élytres non cunéiformes. Article viii des antennes à peine deux fois aussi long que large. Strie suturale entière et profonde. Long. : 3,2 à 3,5 mm 30. Elgueae. REVISION DES BATHYSCIINAE 343 15. Speonomus (s. str.) zophosinus Saulcy. Adelops zophosinus, Saulcy, 1872, p. 21 ; irjp. : grotte du Queire (et non grotte de Prat). — Bathyscia zopkosina, Reitter, 1885, p. 32. — Jeannel, 1907 b, p. 132, flg. 12.— Speonomus zopho- sinus, Jeannel, 1908, p. 66. Long. : 2 mm. Forme ovoïde, très atténuée en arrière. Antennes dépassant les deux tiers de la longueur du corps chez les mâles, les attei- gnant à peine chez les femelles. Prothorax aussi large que les élytres, à côtés peu arqués chez les femelles, arqués plus fortement chez les mâles. Carène mésosternale élevée et den- tée. Habitat. — Espèce cavernicole, habitant, avec S.pyrenaeus- Discontignyi Saulcy, la vallée de FArac (bassin du Salât). France. Ariège : grottes supérieure et inférieure du Queire, à Biert, près Massât [290] (Dodero!, J. Bepmale !, J. et R.) ; grotte de la vallée de Bethmale, près de Castillon [290 a] (Argod- Vallon !). Ohs. — La provenance du type (grotte de Prat) est évidem- ment erronée. Il n'existe aucun Silphide dans cette grotte. 16. Speonomus (s. str.) hydrophilus Jeannel. Bathyscia hi/drophila, Jeannel, 1907 b, p. 127, flg. 7 ; typ. : grotte d'Aulot. — Speonomus hydro- philus, Jeannel, 1908, p. 66. — 1909 a, p. 517. Syn. : stygius, Saulcy, 1872, p. 20 (nec Dieck) ; typ. : grotte d'Aulot. h) subsp. Norînandi Jeannel. Bathyscia Norrnandi, Jeannel, 1906 b, p. 246, flg. 2 ; typ. : grotte de l'érobac. — B. hydrophila- Normandi, Jeannel, 1907 b, p. 131, flg. 8. — Speonomus hydroi)h,iMs-Normandi, Jeannel, 19US, p. 67. — 1909 a, p. 517, pi. XVI, flg. 115 et 116. Long. : 2,4 mm. Forme ovoïde, atténuée en amère. Antennes grêles, attei- gnant les trois quarts de la longueur du corps. Prothorax pas plus large que les élytres dans les deux sexes. Élytres des femel- les pas plus convexes que ceux des mâles. Carène mésoster- nale élevée, dentée. 344 Dr E. JEANNEL Organe copulateur mâle grêle et fortement coudé au milieu. Les styles latéraux sont épais, effilés au sommet et portent un pénicille de poils peu nombreux et trois soies. Cette espèce est représentée par deux races bien distinctes : 1. Prolhorax des mâles aussi large que les élytres, présentant sa plus grande largeur à l'union des deux tiers antérieurs et du tiers pos- térieur. Antennes des femelles plus épaisses, à articles termi- naux aussi larges que longs subsp. Normandi. — Prothorax des mâles plus étroit que les élytres. présentant sa plus grande largeur dans son tiers postérieur. Antennes des femelles moins épaisses, à articles terminaux plus longs que larges, junna typica. Habitat. — Espèce cavernicole occupant deux vallées voisines dans les Pyrénées françaises ; la forme typique se trouve dans la vallée de l'Ariègo, la subsp. Normwidi dans celle de l'Arize. a) forma typica. Ariège : grotte d'Aulot, près de Saint-Girons [295] (Abeille !, Vauloger!, Marquet !, J. et R.) ; grotte d'Eychell, près de Saint-Girons [294] (Hustaclie !). b) subsp. Norrnandi Jeannel. Ariège : grotte de Férobac, à Labastide-de-Sérou [281] (Fauveau !, D^ Normand !, J.). 17. Speonomus (s. str.) Abeillei Saulcy. Adelops Abeillei, Saulcy, 1872, p. 20 ; typ. : grotte du Mas d'Azil. — Buthyscia Abeillei, Reit- ter, 1885, p. 30. — Jeannel, 1907 b, p. 131, fig. 1. — Speonomus Abeillei, Jeannel, 1908, p. 66. — 1909 a, p. 517, pi. XVI, fig. 117 et 118. Long. : 2,7 mm. Forme également atténuée aux deux extrémités. Antennes longues et fines. Suture des élytres déprimée. Carène mésos- ternale élevée, dentée, à bord antérieur busqué. Organe copulateur mâle très infléchi en avant ; le sommet du pénis est recourbé en bec de perroquet ; les styles latéraux sont très'rétrécis à leur extrémité et portent trois soies et des poils assez courts. REVISION DES BATHYSCIINAE 345 Habitat. — C'est une espèce très fixe, toujours identique dans les nombreuses grottes des deux vallées du Volp et de l'Arize où on la rencontre. France. Ariège : grotte d'Enlenne, à Montesquieu-d'Avantès [287] (J. et R.) ; grottes de Montesquieu-d'Avantès [286] (L. Puel !) ; grottes du Mas d'Azil [284] (L. Puel!, J.) ; grotte de Peyrounard, près du Mas d'Azil [285] (Fagniez !, G. Sérullaz !) î grotte de Malarnaud, à Montseron [283] (Dodero !, P. de Peye- rimhoff !, G. Sérullaz !, J. et R.). 18. Speonomus (s. str.) Ehlersi Abeille. Planche IX, fig. 2.58 et 259. Adektps Ehlersi, Abeille de Perrin, 1872, p. 17; typ. : grotte de Saleich (Tute de l'Espugne) — Buthijs ia Ehlersi, Reitter, 1885, p. 27. — Speonomus Ehlersi, Jeannel, 1908, p. 65. Long. : 4 mm. Forme allongée, très déprimée. Coloration testacée assez foncée. Sculpture et pubescence normales. Tête assez petite, incomplètement rétractile. Antennes grêles, atteignant à peine les deux tiers de la longueur du corps, à articles terminaux courts et peu épais ; les articles v et vi ne sont nullement épaissis chez les mâles (1) ; les longueurs des articles sont 1|, 1, 1, 1, 11, U, Ih 4/5, 1, 1, 1, chez le mâle que j'ai sous les yeux. Prothorax très court, à peine aussi long que le tiers de la longueur des élytres ; il est aussi large que les élytres, ses côtés sont peu arqués, ses angles postérieurs ne sont nullement saillants et sa base est très légèrement bisinuée ; le disque présente sur la ligne médiane une légère fovéole. Élytres allongés, très atténués en arrière ; la suture est déprimée, le disque n'est pas convexe et porte deux côtes saillantes sur chaque élytre. Carène 7nésosternale élevée, dentée, formant un angle droit. Pattes grêles ; tibias postérieurs di'oits dans les deux sexes ; tarses antérieurs du mâle faible- (1) Avant de connaître le mâle de cette espèce, j'avais supposé qu'elle devait se placer dans e groupe des Speonomus à antennes épaisses (groupe III) à côté du S. Diecki Saclcy. En réa- lité il n'en est rien et les affinités du S. Ehlersi sont tout à fait énigmatimues. 346 Di- R. JEANNEL ment dilatés, à peine aussi larges que le sommet du tibia ; tarses postérieurs aussi longs que les quatre cinquièmes du tibia correspondant. Habitat. — Les deux seuls exemplaires connus ont été trou- vés dans deux grottes très fréquemment visitées par les ento- mologistes et il semble bien que ces deux captures soient pure- ment accidentelles. France. Ariège : Tute de l'Espugne, à Saleich [298] (un ex. 9 pris en 1871 par Abeille et Ehlers) ; grotte du pic de Les- telas [296] (un ex. <3 pris en 1904 par le D'' Chobaut !). Dans les deux grottes se trouve en abondance le Speonomus injernus Dieck. 19. Speonomus (s. str.) Bonvouloiri J. Duval. Planche I, flg. 26 et Planche IX, fig. 263. Adelops Bonvouloiri, Duval, 1859, p. 34 ; typ. : Cova Bastera. — Saulcy, 1872, p. 18. — Bathys- cia Bonvouloiri, Reitter, 1885, p. 29. — Speonomus Bonvouloiri, Jeannel, 1908, p. 67. — 1909 a, p. 518, pi. XVII, flg. 119 et 120. Syn. : Dohrni, Schaufuss, 1862 a, p. 126 ; typ. : <> Pyr. cav. » (Bohrn). Long. : 3, 5 à 4 mm. Forme large, convexe, rétrécie en arrière ; coloration fon- cée. Antennes longues et grêles. Prothorax bien plus large que les élytres chez les mâles, un peu plus large que les élytres chez les femelles ; ses côtés sont très arrondis, très rétrécis à la base et les angles postérieurs sont obtus. Suture des élytres déprimée. Organe copulateur mâle épais, assez régulièrement arqué, peu aigu au sommet. Les styles latéraux sont épais et se ter- minent par un pénicille de poils et une seule grande soie sur le bord externe. Habitat. — Espèce spéciale aux grottes de la vallée de la Têt, dans le massif du Canigou. France. Pyrénées-Orientales : cova Bastera, à Villefranclie de Conflens [239] (Xambeu!, J. et R.) ; grotte de Fuilla [241] (Xambeu) ; grotte d'El Peich, à Ria [242] (Xambeu) ; grotte d'Ambouilla, près de Prades [240] (R. Oberthiir). REVISION DES BATHYSCIINAE 347 20. Speonomus (s. str.) crypticola Jeannel. Planche IX, flg. 266 et 267. S. crypticuhi, Jeannel, 1910 j/, p. CLV, tig. 6 et 7 ; (i/p- ■" Forât nègre de Scrradell. Long. : 2,6 mm. Forme ovalaire, large et déprimée, atténuée en arrière. Colo- ration brillante. Pubescence couchée, doublée de quelques courtes soies dressées sur les élytres et la base du pro thorax. Antennes atteignant les deux tiers de la longueur du corps chez les mâles. Prothorax présentant sa plus grande largeur à la base môme. Élytres cunéiformes, à strie suturale bien visi- ble. Carène mésosternale formant un angle droit, à sommet vif. Les élytres des femelles sont plus renflés. Les styles latéraux de Vorgane copulateur mâle se terminent par un pénicille de quelques cils et deux soies seulement. Habitat. — Cette espèce est spéciale à la vallée de la Noguera Pallaresa, en Catalogne. Espagne. Province de Lerida : Forât nègre et Forât la Bou, près de Serradell [336 et 337J (J. et R.). 2L Speonomus (s. str.) latrunculus Jeannel. Planche X, flg. 267 et 268. S. latrunculus, Jeannel, 1910 (f, i>. CLVII, flg. 9 et 10 ; typ. : cova del Lladre. Long. : 2,5 mm. Forme elliptique, étroite et allongée. Pubescence couchée sans soies dressées. Antennes atteignant les trois quarts de la longueur du corps chez les mâles, avec leur article viii trois fois aussi long que large. Prothorax non rétréci à sa base, très finement ponctué. Élytres longs, deux fois aussi longs que lar- ges, avec une strie suturale très effacée. Carène mésosternale formant un angle obtus. Femelle inconnue. 348 Dr R. JEANNEL Les styles latéraux de V organe copulateur mâle ne portent que deux soies terminales et quelques longs cils sur leur bord dorsal. Habitat. — • Espèce habitant la vallée du rio Segre, en Cata- logne. Espagne. Province de Lerida : cova del Lladre, dans la sierra de Montroig [333] (J. et R.). 22. Speonomus (s. str.) puncticollis Jeannel. rianche X, flg. 273. S. puncticollis, Jeannel, 1910 ff, p. CLVI, flg. 8; typ. : Forât del Or. Long. : 2,5 mm. Forme elliptique, allongée, peu rétrécie en arrière. Sculpture fine et régulière : le prothorax est couvert de points fins et ser- rés qui lui donnent un aspect mat. Antennes atteignant les deux tiers de la longueur du corps, à article viii deux fois aussi long que large et un peu plus court que le ix. Prothorax très légèrement rétréci à la base. Êlytres à peine deux fois aussi longs que larges, avec une strie suturale superficielle, très efifa- cée en arrière. Carène mésosternale formant un angle presque droit, à sommet vif. Les styles latéraux de Vorgane copulateur mâle se terminent par deux soies et quelques cils. Variatiotsts. — L'unique exemplaire mâle de la cova del Gel, que je connaisse, possède des antennes plus trapues que celles des exemplaires typiques. Habitat. — Cette espèce habite les grottes de la Sierra de Montsech, dans le bassin de la Noguera Pallaresa, en Cata- logne. Espagne. Province de Lerida : Forât del Or [338], dans le « Paso de Tarradets », défilé où la Noguera Pallaresa traverse le Montsech (J. et R.); cova del Gel [339], près du sommet du Montsech (J. et R.). REVISION DES BATHYSCIINAE 349 23. Speonomus (s. str.) troglodytes Jeannel. Planche X, fis. 271 et 272. S. troglodytes, Jeanuel, 1910 g, p. CLVIII, flg. 11 ; typ. : Cova negra de Trago. 5. troglodytes-angusiior, Jeannel, 1910 g, p. CLX ; typ. : Cova fonda. Long. : 2,5 mm. Forme elliptique, également rétrécie aux deux extrémités. Pubescence couchée avec quelques petites soies dressées au sommet des élytres. Ponctuation du pro thorax très fine et presque imperceptible. Antennes atteignant les deux tiers de la longueur du corps, légèrement aplaties au sommet, avec leur article viii deux fois aussi long que large et plus court que le IX. Élytres allongés, avec une strie suturale bien marquée. Carène mésosternale formant un angle obtus à sommet vif. Les styles latéraux de l'organe copulateur mâle portent à leur terminaison deux soies et quelques cils. Variations. — Il existe deux races géographiques assez différentes : 1. Côtés du prothorax à peine rétrécis au niveau des angles posté- rieurs, présentant leur plus grande largeur à la base. , jorma typica. — Côtés du protliorax plus fortement arqués et nettement rétrécis à la basr- subsp. angustior. Habitat. — S. troglodytes est l'unique espèce connue de la vallée de la Noguera Ribagorzana. Elle se trouve dans les grottes catalanes suivantes : a) forma typica. Espagne. Province de Lerida : cova negra de Trago [340], près de Trago de Noguera (J. et R.). h) subsp. angustior Jeannel. Espagne. Province de Lerida: cova fonda de Trago [341], à Trago de Noguera (J. et R.). 350 Dr R. JEANNEL 24. Speonomus (s. str.) Mengeli Jeannel. rianche IX, flg. 26t et 265. S. Mengeli, Jeannel, 1910 (f, p. CLIV, fig. 5; typ. : cova de Vinyoles. Long. 3 mm. Forme elliptique, allongée, légèrement rétrécie en arrière, rappelant celle du >S^. longicornis Saulcy. Antemies atteignant les trois quarts de la longueur du corps, fortement épaissies au sommet, à article viii aussi long que le ix et à peine deux fois plus long que large. Prothorax à côtés peu arqués, légèrement rétrécis à la base. Elylres ovalaires présentant leur plus grande largeur à la base, rétrécis seulement dans leur moitié aj)icale. Carène mésosternale formant un angle obtus à sommet vif, à bord antérieur convexe. Tarses antérieurs des mâles un peu plus larges que chez les espèces précédentes. Les styles latéraux de Vorgane copuïateur mâle sont pourvus de deux soies et de quelques cils à leur sommet. Habitat. — Cette espèce habite, dans la haute vallée du rio Segre, un contrefort de la sierra de Cadi. Espagne. Province de Lerida : cova de Vinyoles [331], près de Seo de Urgel (J. et R.). Cette grotte est absolument isolée dans un très petit lam- beau de calcaires triasiques reposant sur des roches éruptives et des grès. 25. Speonomus (s. str.) Bolivar! Escalera. Planche I, flg. 28 et Planche IX, fig. 262. Bathyscîa Bolivari, Escalera, 1898, p. 38 ; typ. : ciieva de la Pena de Fanlo (?). — 1899, p. 39S. — Speonomus B)livan, Jeannel, 1908 c, p. 306, pi. XIII, fig. 30 à 3.5. — 1908, p. 67. Long. : 3,3 mm. Forme atténuée en arrière, convexe. Antennes longues et grêles. Prothorax présentant sa plus grande largeur dans son tiers postérieur, à côtés peu arqués. Élytres cunéiformes. REVISION DES BATHYSCIINAE 351 plus étroits que le protliorax chez les mâles, plus larges ou aussi larges que lui chez les femelles. Tarses antérieurs mâles aussi larges que le sommet du tibia. Organe copulateur mâle conforme au type général. Le pénis est peu arqué ; son sac interne est pourvu de volumineuses pièces longitudinales. Les styles latéraux portent à leur termi- naison trois soies et un pénicille de poils peu longs et peu nom- breux. Habitat. — Espèce cavernicole spéciale au bassin du rio Cinca, en Aragon. Espagne. Province de Huesca : cueva de los Moros, à Fanlo [344] (J. et R.) ; cueva de abaho de los Gloces [345] (J. et R.) ; cueva Llobrica, à Vio [343] (J. et R.) ; cueva de las Devotas, à Lafortunada [342] (J. et R.). Obs. — La grotte de la Pena de Fanlo (Escalera) n'est vrai- semblablement pas autre chose que la cueva de los Moros. Il est intéressant de remarquer que l'espèce n'a jamais été trouvée dans la grande cueva del Molino, à Vio, dont la situa- tion est intermédiaire entre les grottes de Fanlo et la cueva Llobrica. 26. Speonomus (s. str.) Bepmalei Jeannel. s. Bepmtlei, Jeannel, 1908, p. 69; typ. : grotte de l'Ours, à Lortet. Long. : 2,1 mm. Forme convexe. Antennes atteignant à peine chez les mâles les deux tiers de la longueur du corps, épaisses, à articles ter- minaux épais. Prothorax plus large que les élytres, à côtés régu- Uèrement arqués. Élytres parallèles, sans dépression suturale. Carène mésosternale élevée, formant un angle droit, à bord antérieur convexe et déclive. Femelle inconnue. Un exemplaire mâle trouvé par M. J. Bepmale dans la grotte de l'Ours, à Lortet (Hautes-Pyrénées) [303], dans la basse vallée de la Neste. 352 D»- R. JEANNEL 27. Speonomus (s. str.) speluncarum Delaroiizée. Adeîops speluncarum, Delarouz^e, 1857, p. 94 ; tiip. : grotte de Bétharram. — Saulcy, 1872, p 21. — Baihyscia speluncarum, Eeittcr, 1885, p. 31. — Speonomus spehiticanim, Jeannel, 1908 c p. 305. — 1908, p. 68. b) subsp. navaricus Jeannel. B. spehincarum-navarica, Jeannel, 190" a, p. 247; ti/P- ■' grotte de Jlalarode. — Speonomus speluncarum-n'ivaricus, Jeannel, 1908, p. 69. Long. : 2,2 mm. Forme déprimée. Antennes de longueur dépassant les deux tiers du corps, épaisses, surtout chez les mâles ; l'article x est une fois et demie aussi long que large. Prothorax plus large que les élytres chez les mâles, aussi large chez les femelles. Ëlytres parallèles, à suture déprimée chez les mâles, ovales et non dépri- més chez les femelles. Cette espèce comprend deux races géographiques distinctes : 1, Côtés du prothorax moins arqués ; angles postérieurs rigoureuse- ment droits chez les mâles. Forme plus étroite dans les deux sexes forma typica . — Côtés du prothorax plus fortement arqués ; angles postérieurs obtus chez les mâles. Forme plus large dans les deux sexes. subsp. navaricus. Habitat. — La forme typique habite la vallée du Gave de Pau, la race navaricus celle du Gave d'Oloron, dans les Pyré- nées françaises. a) jorma typica. France. Départ, des Basses-Pjrrénées : grotte de Bétharram [307] (Lucante, A. Carret !, P. Nadar !, J. et R.). h) subsp. navaricus Jeannel. France. Départ, des Basses-Pyrénées : grotte d'Izeste, à Arudy [308] (J. et R.) ; grotte de Malarode, rive droite, près d'Arudy [309] (E. Simon !). REVISION DES BATHYSCIINAE 353 28. Speonomus (s. str.) Rudauxi Jeannel. s. Rudauxi, Jeannel, 1909, p. 18 ; typ. : grotte de Khabhouéta. Long. : 2,2 mm. Forme relativement large, moins déprimée que la précédente. Antennes longues et très grêles, à article x deux fois aussi long que large. Côtés du prothorax très arqués. Êlytres sans dépres- sion suturale, avec une strie suturale très effacée. La carène mésosternale est peu saillante. Mâle inconnu. France. Basses-Pyrénées : grotte de Khakhouèta, à Sainte- Engrâce [312] (J.). « 29. Speonomus (s. str.) Alexinae Jeannel. Planche I, flg. 27 et Planche IX, flg. 260 et 261.] Bathyscia Alexinae, Jeannel, 1906, p. 23 ; typ. : grotte d'Oxibar. — Speonomus Alexinae, Jean- nel, 1908 c, p. 301, pi. XIII, flg. 20 à 29. — 1903, p. 68. — 1909 fit, p. 518, pi. XVII, fîg. 121 et 122. b) subsp. ittanus Jeannel. Bathyscia Alexinae-ittana, Jeannel, 1906, p. 24. — 1906», p. 151 ; «y;?, .-grotte d'Istaiirdy. — Speonomus Alexinae-ittanus, Jeannel, 1908 c, p. 301, pi. XIII, flg. 22 et 28. — 1908, p. 68. — 1999 a, p. 519, pi. XVII, flg. 123 et 12-J. Long. : 3,2 à 4 mm. Forme très atténuée en arrière. Antennes très longues et très fines, atteignant les quatre cinquièmes de la longueur du corps chez les mâles, les deux tiers chez les femelles. Pro- thorax non rétréci à sa base, à côtés peu arqués. Êlytres aussi larges que le j)rotliorax chez les mâles, plus larges que lui chez les femelles ; la suture est déprimée. Carène mésosternale éle- vée, formant un angle droit, peu denté, à bord antérieur con- vexe, tranchant, tombant à pic. Tarses antérieurs mâles plus larges que le sommet du tibia. Organe copulateur mâle assez différent du type général. Le pénis est long, régulièrement arqué, profondément sinué sur sa face dorsale près du sommet. La pièce ventrale du paramère ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÊN. — 5' SÉRIE. — T. ^TI. — (I). 23 354 Dr R. JEANNEL est étroite et les styles latéraux sont très grêles, plus longs que le pénis, terminés par une sorte de massue recourbée en avant ; cette massue porte trois soies et une brosse de poils courts et serrés sur son bord dorsal. Chez la subsp. ittanus le pénis est encore plus fortement sinué et les styles latéraux sont encore plus longs, plus coudés, plus renflés au sommet. Les deux races géographiques se distinguent ainsi : 1. Petite taille. . Long. : 3,2 à 3,6 mm jonna typica. — Grande taille. Long. : 4 mm subsp. ittanus. Habitat. — Espèce cavernicole locaUsée dans les massifs d'Itte et d'Arbailles, bassins de la Bidouze et du gave de Mau- léon (Pyrénées françaises). a) forma typica. France. Départ, des Basses-Pyrénées : grotte d'Oxibar, à Camou-Cihigue [313] (J., R. de Borde) ; grotte d'Appholo- borro, près de Camou-Cihigue [315] (J.) ; grotte Compagnaga lecia, près de Cihigue [314] (J.) ; grottes de Lécenoby [316] (R. de Borde). h) subsp. ittanus Jeannel. France. Départ, des Basses-Pyrénées : grotte d'Istaiirdy, près d'Ahusquy [317] (P. Nadar !, J., R. de Borde). Ohs. — Dans toutes ces grottes se trouve également Bathys- ciella Jeanneli Ab. 30. Speonomus (s. str.) Elgueae Abeille. Bathyseia Elgueoe, Abeille de Perrin, 1904, p. 243 ; typ. : grotte d'Irriberry. — Speonomus Elgueae, Jeannel, 1908, p. 68. Long. : 3,2 à 3,5 mm. Forme ovale, à peine atténuée en arrière. Antennes atteignant à peine les deux tiers de la longueur du corps dans les deux sexes. Prothorax non rétréci à sa base, à côtés assez fortement arrondis. Élytres parallèles en avant, pourvus d'une strie sutu- REVISION DES BATHYSCIINAE 355 raie entière et de traces de côtes saillantes bien visibles. Carène mésosternale basse, formant un angle presque droit. Tarses antérieurs mâles à peine plus larges que le sommet du tibia. Habitat. — Espèce cavernicole de la vallée de la Nive. C'est le plus occidental des Speonomus du versant français. France. Basses-Pyrénées : grotte d'Irriberry, près de Saint- Jean-Pied-de-Port [318] (Trapet !). 31. Speonomus (s. str.) fugitivus Reitter. mhys.ia fugitiva, Reitter, 1885. p. 35 ; typ. : grotte de Montserrat. - E.scalera, 1899, p. :J08. Jeanne!, 1907 h, p. 131. — Speonomus fugitivus, Jeannel, 1910 e, p. 471. Long. : 2,7 mm. Forme ovale, large, convexe, peu rétrécie en arrière. Strioles transversales fines et nettes. Antermes très longues, très épais- ses au sommet (1), à article viii aussi long que le ix, à article xi un peu i)lus long que le x. Prothorax aussi large que les élytres, à côtés très arqués, rétréci à la base, présentant sa plus grande largeur à l'union des trois quarts antérieurs et du quart pos- térieur ; angles postérieurs saillants en arrière. Éhjtres deux fois aussi longs que larges, rétrécis depuis la base, sans dépres- sion suturale. Tarses antérieurs des mâles aussi larges que le sommet du tibia. Habitat. — On ne connaît de cette espèce qu'un seul exem- plaire mâle qui aurait été recueilli, d'après L. von Heyden, dans une grotte du Montserrat, en Catalogne. Je ne crois pas qu'il s'agisse de la cueva del SaHtre de Collbato [326], où jamais d'autres Silpliides que Perrinia Kiesenwetteri n'ont pu être trouvés, à ma connaissance. (1) Obs.- M. L. von Heyden m'a tout récemment communiqué le type du S lugi- t^m et j a, pu constater que ses antennes sont dilatées à partir de rarticle V. comme chez fe ZZZ'"- T'^^'T^''"'^ '°"' "^ ^'°'P^ "'• ^^'^'^ '''"■ '"^ P-'-'t bien étonnant et e sms davis qu avant de pouvoir affirmer la validité spécifique du S. fugitivus, il sera oTt^Zt ? '=°'^'^::*^^ ^'-^-^ indiviius,et sartout de vérifier s'U provient réellement du Montserrat et non d'une autre partie de la région pyrénéenne. 356 D"" ^- JEANNEL GROUPE V Tableau des espèces. 1. Article vin des antennes allongé, cylindrique: article xi pyri- forme. Tarses antérieurs des mâles à article i aussi long que les deux suivants réunis. Élytres deux fois aussi longs que larges. Long. : 2,4 mm — Article VIII des antennes globuleux ; article xi aplati, ovalaire. Ëlytres une fois et demie aussi longs que larges 2. 2. Antennes atteignant la moitié de la longueur du corps. Pro- thorax légèrement rétréci à sa base. Article i du tarse antérieur mâle plus court que les deux suivants réunis. Long. : 2,2 mm. 33. Mazarredoi. — Antennes n'atteignant pas la moitié de la longueur du corps. Prothorax non rétréci à la base. Long. : 2,8 mm 34. Obertburi 32. Speonomus (s. str.) Crotchi Sharp. Planche X, flg. 277 à 282. Adelovs Crotchi, Sharp, 1872, p. 127; typ. : cueva de Orobe. - Bathyscia Crotchi, Reitter 1885, p. 36. — Escalera, 1899, p. 393. — Speonomus Crotchi, Jeannel, 1910 e, p. 471. Long. : 2,4 mm. Forme elliptique, convexe, allongée. Antennes cylindriques, non aplaties, à article xi à peine plus long que le précédent. Prothorax non rétréci à sa base, à côtés très peu arqués. Êlytres sans dépression suturale, finement striolés en travers. Carène mésosternale élevée, formant un angle droit, à bord antérieur busqué. Tarses antérieurs mâles un peu plus larges que le sommet du tibia. Organe copulateur mâle long et fortement arqué sur sa face ventrale au milieu de sa longueur. La lame basale du pénis est longue et droite ; l'armature chitineuse du sat; interne est très peu développée et la pièce en Y est réduite. Les styles latéraux sont grêles et se terminent par une très faible massue, dont le bord dorsal porte un grand nombre de petits poUs très courts. Habitat. — Espèce cavernicole habitant une grotte du val de Araquil, tributaire de FEbre. REVISION DES BATHYSCIIXAE 357 Espagne. Navarra : cueva de Orobe, à Alsasua[349] (Crotch, Uhagon !). Obs. — Un exemplaire femelle de cette espèce se trouve dans la collection Fairmaire (Muséum de Paris). 33. Speonomus (s. str.) Mazarredoi Uhagon. Planche X. fier. 283 à 286. Baihyscia Mazarredoi, Uhagon, 1881, p. 123 ; iyp. : cueva de San Valerio. — Escalera, 1899, p. 395. — Speonomus Mazarredoi, Jeannel, 1910 e, p. 471. Long. : 2,2 mm. Forme oblongue, peu convexe, rétrécie en arrière. Strioles transversales des élytres très fines, bien marquées surtout à la base. Antennes grêles, aplaties et élargies au sommet. Protho- rax rétréci à sa base. Éhjtres sans dépression suturale. Carène mésosternale élevée, formant un angle droit, denté, à bord antérieur busqué et tombant à pic. Tarses antérieurs mâles plus étroits que le sommet du tibia. Habitat. — Espèce cavernicole occupant la vallée du rio Deva, sur le versant atlantique des monts Cantabriques. Es-pagne. Guipuzcoa : cueva de San Valerio, à Mondragon [346] (Uliagon !) ; cueva de Acatequy, près d'Oiiate [347] (Escalera). 34. Speonomus (s. str.) Oberthuri Jeannel. Planche I, fig. 29 et Planche X, fig. 274 à 276. S. Oberthuri, Jeannel, 1910 e, p. 471 ; typ. : cueva de San Adrian. Long. : 3,8 mm. Forme ovale, oblongue, peu convexe, non atténuée en arrière. Strioles des élytres serrées et fines, mais très nettes. Antennes. courtes, peu épaissies, à article xr à peine plus grand que le précédent. ProtJiorax aussi large que les élytres, à côtés peu arqués, nullement rétrécis à la base. Élytres sans dépression 358 Dr R. JEANNEL suturale. Carène mésosternale haute, à bord antérieur convexe et épais, à angle denté, à bord ventral très mince. Mâle inconnu. Habitat. — Espèce cavernicole de la vallée du rio Oria, sur le versant atlantique des Pyrénées cantabriques. Espagne. Guipuzcoa : eue va de San Adrian, à Cegama [348] (R. Oberthiir et Bleuse !). 13e genre, SPEONOMITES Jeannel. Jeannel, 1910 g, p. ci. Espèce type : S. velox Jeannel. Genre voisin de SjJeonomus dont il présente l'aspect général, la même structure des antennes, du prothorax et des pattes, mais dont il diffère beaucoup par la sculpture des téguments et leur pubescence. Sculpture des élytres formée de points râpeux, parfois alignés en travers à la base, toujours disposés sans ordre sur la moitié apicale, tandis que chez SjJeouomus les élytres sont toujours invariablement striolés en travers. Pubescence composée de poils longs, peu serrés, hérissés sur tout le corps. Sur la tête, le prothorax et la moitié basale des élytres les poils sont redressés à 45" et modérément longs ; sur les trois quarts postérieurs des élytres ils sont très longs et verticalement dressés. Chez Speonomus la pubescence est tou- jours courte et couchée. Prothorax à côtés régulièrement arqués, à base rectiUgne. Élytres sans strie suturale. Carène mésosternale semblable à celle des Speonomus. Organe copulateur mâle. — Conforme au type général de la série phylétique ; le pénis est arqué, non sinué ; les styles latéraux se terminent en pointe et portent à leur sommet trois soies et quelques poils enchevêtrés longs et très peu nombreux. Rapports et différences. — Speonomites doit être considéré comme un genre distinct de Speonomus, en raison de sa sculp- REVISION DES BATHYSCIINAE 359 ture et de sa pubescence particulières. C'est un genre aberrant dans la série phylétique, mais il convient de constater qu'il n'est pas seul en Catalogne à présenter cette véritable dissociation des strioles transversales des élytres, puisque nous la retrouve- rons encore chez Perriniella et chez Antrocharidius. Tableau des espèces du genre Speonomites. 1. Ponctuat'on des élytres dsposée sans ordre sur toute leur sur- face Pubescence dressée des élytres homogène Long : 2,6 mm. 1 valox. — Ponctuat'on des élytres alignée en travers sur la mo'tié basale. Pubescence dressée des élytres doub'ée en arrii're par que'ques soies p'us longues Long. : 2,8 à 3 mm. 2. nitens. 1. Speonomites velox Jeannel. Planche X, flg. 287 et 288. S. velor, Jeannel, 1910 .y, p. CLI, flg. 1 et 2 ; typ. : cova fosca de Vlllanova. Long. : 2,6 mm. Forme elliptique, allongée, rétrécie en arrière. Coloration brun rougeâtre brillant. Pubescence hérissée deux fois plus longue en arrière qu'en avant, sans soies supplémentaires. Ponctuation des élytres grossière et irrégulière sur toute leur surface. Antennes atteignant les trois quarts de la longueur du corps chez les mâles, les deux tiers chez les femelles ; leur som- met n'est pas aplati, le funicule est grêle et les longueurs des articles sont : 4, 4, 4, 4, 5, 5, 4, 2, 3, 3, 3. Prothorax aussi large que les élytres, non rétréci à sa base. Élytres cunéiformes. Carène mésosternale formant un angle droit, denté, à bord antérieur convexe. Pattes longues et très grêles ; les tarses antérieurs des mâles sont très longs et plus étroits que le tibia. Les femelles sont plus renflées et leurs antennes sont plus courtes et plus trapues. Habitat. — Espèce cavernicole vivant en Catalogne dans la vallée du rio Segre, affluent de l'Ebre. 360 D^ R. JEÀNNËL Espagne. Province de Lerida : cova fosca de Villanova [335], près de Villanova di Meya, dans un contrefort de la sierra de Montsech (J. et R.). 2. Speonomites nltens Jeannel. , Planche X, flg. 289. S. nitens, Jeannel, 1910 g, p. CLii, flg. 3 ; typ. : cova del Tabaco. J ' ' Long. : 2,8 à 3 mm. Forme ovoïde, allongée, convexe, rétrécie en arrière. Colora- tion brun rougeâtre très brillant. Sculpture formée de points râpeux sur les élytres, mais ces points sont régulièrement ali- gnés en travers dans la moitié basale. Pubescence dressée bien plus longue en arrière qu'en avant, avec quelques soies droites encore plus longues au sommet des élytres. Antennes atteignant les trois quarts de la longueur du corps chez les mâles, les deux tiers chez les femelles, semblables à celles de l'espèce précé- dente. Prothorax légèrement rétréci à la base. Élijlres rétrécis à partir de la base. Carène mésosternale formant un angle très obtus, à sommet vif. Pattes grêles. Les femelles sont un peu plus épaisses et leurs antennes sont plus courtes. Habitat. — Espagne. Province de Lerida : cova del Tabaco [334], sur la rive droite du rio Segre, dans la sierra de Montroig (J. et R.). Ohs. — Cette espèce ne se trouve que dans un petit réduit humide appelé « la Sacristie », qui s'ouvre dans la paroi de gauche de cette grande caverne. 14e genre, BATHYSCIELLA Jeannel. Jeannel, 1906, p. 23. — 1908 c, p. 290, pi. XH, flg. 10 à 19. — 1909 a, p. 519, pi. XVII, flg. 125 et 126. — 1910 /, p. 10. Espèce type : B. Jeanneli (Abeille). Forme elliptique, atténuée en avant et en arrière. Colora- tion, pubescence et sculpture des 8j)eonomus (s. str.). REVISION DES BATHYSCIINAE 361 Tète incomplètement rétractile, toujours bien visible de haut. Pas d'yeux. Pièces buccales conformes au type général. Antennes aussi longues que le corps, fines, à massue cylindri- que et à peine épaissie. Les proportions des articles sont les mêmes que chez Speonomus. Prothorax campanuliforme, un peu plus étroit que les élytres. Les côtés sont fortement rétrécis d'arrière en avant et mesu- rent leur plus grande largeur à la base ; ils sont peu arrondis en . avant et sinués légèrement avant les angles postérieurs ; ceux-ci sont saillants en dehors. Élytres allongés, cunéiformes, à sommet dépassant le pygi- dium. La suture est déprimée en avant et il existe une strie suturale parallèle à la suture, effacée en arrière. Carène mésosternale peu élevée, dentée, à bord ventral épais. Ëpimères mésothoraciques allongés. Pattes relativement longues. Les fémurs antérieurs sont rétractiles en totalité sous le prothorax ; les tarses antérieurs des mâles sont largement dilatés. Les tibias intermédiaires sont arqués et épineux, les tibias postérieurs sont droits et les tarses des deux paires postérieures sont aussi longs que les tibias correspondants. Organe copulateur mâle arqué, aussi long que le tiers de la longueur du corps. Le pénis est épais, régulier ; sa lame basale est courte, son sommet est aigu. Le sac interne est semblable à celui des Speonomus. Les styles latéraux sont plus courts que le pénis et très fins. Leur extrémité se termine par une massue pourvue de trois petites soies et d'une brosse de poils courts et peu nombreux. Les différences sexuelles sont peu importantes. Rapports et différences. — Il existe de nombreux carac- tères de filiation communs au Bathysciella et au Speonomus Alexinae Jeann. qui vivent dans les mêmes grottes. Les deux seules véritables différences qui existent entre eux résident dans la forme du prothorax et dans l'allongement des membr es Tous deux dérivent évidemment de la même souche, mais ils 362 Dr R. JEANNEL représentent deux stades évolutifs bien distincts. Les rapports phylogéniques de Baihysciella avec Sjjeonomus Alexinae Jeann. sont les mêmes que ceux de Trocharanis avec Speo- nomus curvipes La Brûl, par exemple. Bathysciella Jeanneli Abeille. Plancl'.e I, fig. 30 et Plane! e X, fig. 2C0. Bithysria Jeiti'Pl'. Abeille de Perrin, 1904, p. 2t2: lyn. : protte d'O ibar. — Ii'ith>i<<''it>I/i JeaviiHi, Jeannel, 1906, p. 23. — 1908 c, p. 290, pi. XII, flg. 10 à 19. — 1909 a, p. 519, pi. XVII, flg. 125 et 126. Long. : 2,8 à 4,5 mm. Forme oblongue, très renflée dans le tiers moyen, également atténuée aux deux extrémités. Antennes aussi longues que le corps, à article vin à peine plus court que ses voisins, à articles terminaux à peine épaissis au sommet chez les mâles ; les lon- gueurs des articles sont : 1, 1, 1, \, \\, \\, \ \, 1, 1 1, 1 1, 1 \. Prothorax presque aussi long que large, à sommet aussi large que les deux tiers de la base. Tarses antérieurs des mâles plus larges que le sommet du tibia. Habitat. — Cette espèce semble habiter toutes les grottes des massifs d'Itte et d'Arbailles, dans les Basses-Pyrénées. Il est remarquable d'observer que les plus grands individus pro- viennent de la grotte d'Istaiirdy où se trouve également la race de grande taille, ittanus Jeann., du Speonomus Alexinae Jeann. Fraîice. Basses-Pjrrénées : grotte d'Oxibar, près de Camou- Cihigue [313] (Jeannel, R. de Borde) ; grotte d'Appholoborro, non loin de la précédente [315] (Jeannel) ; grottes de Lécenoby, dans le Pic des Vautours [316] (Jeannel) ; grotte d'Istaiirdy, près d'Ahusquy [317] (Jeannel). 15e genre, PERRINIA Reitter. Reitter, 1885, p. 16. — Escalera, 1899, p. 366. — Jeannel, 1910 /, p. 10. Espèce tjTpe : P. Kiesemvetteri (Dieck). Forme elliptique, allongée, convexe, peu atténuée en arrière. REVISION DES BATHYSCIIXAE 363 Pubescence longue, grossière, peu serrée. Sculpture fine sur le prothorax, formée sur les élytres de strioles transversales très nettes jusqu'au sommet. Tète incomplètement rétractile, sans yeux. Antennes presque aussi longues que le corps, semblables à celles des Speonomus ; l'article viii est allongé et les articles terminaux sont cylindiiques, peu élargis à leur sommet. Prothorax un peu plus étroit que les élytres, à peine plus large que long ; les côtés sont faiblement arrondis en avant, légère- ment sinués en aiTière ; les angles postérieurs sont émoussés et déclives. Élytres elliptiques, présentant leur plus grande largeur vers le milieu ; leur sommet recouvre le pygidium ; leur suture est régulière, ni saillante, ni déprimée, et n'est accompagnée d'au- cune trace de strie suturale. Carène mésosternale semblable à celle des Speonomus ; elle est peu élevée, anguleuse et son bord antérieur est épais, son bord ventral mince. Épimères mésotlioraciques allongés. Pattes relativement grêles. Les tarses antérieurs sont dilatés ; les tibias intermédiaires sont droits et à peine épineux ; les tarses postérieurs sont aussi longs que les quatre cinquièmes du tibia et présentent la formule : 3, 1, 1, 1, 2. Organe copulateur mâle. — Semblable à celui des autres genres de la série. Le pénis est très arqué ; son sac interne est pourvu d'une pièce en Y bien développée et de volumineuses baguettes dorsales. Les styles latéraux sont minces et leur som- met porte trois soies de longueur moyenne et une brosse de poils. Différences sexuelles. — Chez les femelles le corps est un peu plus épais et les antennes sont un peu plus courtes et plus épaisses. Tableau des espèces du genre Perrinia. 1. Pro thorax à peine rétréci à la base. Carène mésosternale élevée. non crochue. Strioles des élytres fines et serrées. Long. : 3 mm. 1. Fonti. 364 :. ; Dr R. JEANNEL — Prothorax nettement rétréci à la base. Carène mésosternale basse et crochue. Strioles des élytres grossières et peu serrées. Long. : 2,7 mm 2. Kiesenwetteri. 1. Perrinia Fonti Jeannel. Planche X, flg. 295 et 296. P. Fonti, Jeannel, 1910 g, p. CLX, flg. 12 ; typ. : cova d'Ormini. Long. : 3 mm. Forme elliptique, allongée. Strioles des élytres fines et ser- rées, régulières. Antennes atteignant les trois quarts de la lon- gueur du corps chez les mâles ; leur sommet n'est pas aplati et les longueurs des articles sont : 5, 5, 4, 4, 5, 4, 4, 3, 3, 3, 3. Prothorax un peu plus étroit que les élytres, à côtés arqués en avant, à peine sinués en arrière. Élytres deux fois aussi longs que larges, sans trace de strie suturale. Carène mésos- ternale élevée, formant un angle presque droit, vif, mais non denté. Tarses antérieurs mâles à peine plus larges que le som- met du tibia. Peu de différences sexuelles ; les antennes des femelles sont un peu plus courtes. Variations. — Il existe deux races géographiques bien distinctes qui sont les suivantes : 1. Prothorax présentant sa pMs grande largeur avant la base, à côtés parallèles en arrière. Sommet des antennes plus grêle. forma typica . — Prothorax présentant sa plus grande largeur exactement à la base, à côtés non parallèles en arrière. Sommet des antennes plus épais subsp. inferna, nov . Habitat. — Les deux races du P. Fonti habitent en Cata- logne la vallée du rio Segre. a) jorma typica. Espagne. Province de Lerida : cova d'Ormini [332], sur le revers sud de la sierra de Bou-Mort (J. et R.). REVISION DES BATHYSCIINAE 365 6) subsp. injerna Jeannel. Espagne. Province de Lerida : cova del Diablo, à Novès [331 a] (Hustache !). 2. Perrinia Kiesenwetteri Dieck. Planche I, flg. 31 et Planche X, flg. 291 à 294. ' Adelops Kiesemvetteri, Dieck, 1860, p. 350 ; typ. : grotte de Collbatô. — Perrinia Kiesenwetteri, Eeitter, 1885, p.. 16. — Escalera, 1899, p. 366. Long. : 2,7 mm. Forme régulièrement convexe, elliptique, allongée. Strioles transversales des élytres grossières, irrégulières et espacées. Antennes grêles, atteignant les trois quarts de la longueur du corps ; leur massue n'est pas aplatie et les longueurs des articles sont : 4, 4, 4, 4, 5, 5, 5, 4, 5, 4, 4. Prothorax à côtés arqués en avant, nettement rétrécis aux angles postérieurs. Élytres ova- laires, sans strie suturale. Carène mésosternale formant un angle obtus à sommet denté. Tarses antérieurs des mâles plus étroits que les tibias. Habitat. — Espagne. Province de Barcelone : cueva del Salî- tre, à Collbatô [326], sur le revers méridional du Montserrat (Dieck, L. von Heyden, Escalera, O. de Buen!, P. Marcet!, Jeannel); grottes de « Tarraza » [328], dans la montagne de San Llorens del Munt (Dieck). Ohs. — Cette espèce est localisée dans la basse vallée du rio Llobregat. 16e genre, PERRINIELLA Jeannel. Jeannel, 1910 g, p. CLXI. Espèce type : P. F aurai Jeannel. Genre voisin de Perrinia par l'ensemble de ses caractères et s'en distinguant de la façon suivante : Sculpture des élytres formée de strioles transversales gros- sières dans la partie basale, de points râpeux disposés sans ordre sur la moitié apicale. 366 Dr R. JEANNEL Êlytres pourvus d'une strie suturale profonde, entière, paral- lèle à la suture. Le sommet des éljrtres est saillant, déhiscent et légèrement lobé. Carène mésosternale très basse, arrondie, ne formant pas d'angle. Pattes et antennes épaisses et robustes. Tarses postérieurs très courts. \ Organe copulateur mâle. — Le pénis est long et arqué, légèrement sinué. Les styles latéraux sont épais, plus longs que le pénis, légèrement renflés en massue à leur sommet ; ils portent à leur extrémité une longue soie sur le bord dorsal loin du sommet, une deuxième soie exactement au sommet et enfin un amas très dense de poils très fins insérés sur une sur- face ovalaire en arrière de la soie apicale (fig. 299). Différences sexuelles. — Elles sont très peu importantes, sauf que les tarses antérieurs des mâles sont très largement dila- tés. Perriniella Faurai Jeannel. Planche XI, flg. 297 à 299. P. Faurai, Jeannel, 1910 g, p. CLxn, flg. 13 et 14 ; tijp. : cova de Rialp. Long. : 4 mm. Forme ovalaire, déprimée, allongée. Coloration j)eu brillante. Pubescence fine, dorée, courte et couchée. Sculpture fine et superficielle. Antennes courtes et épaisses, atteignant à peine les deux tiers de la longueur du corps dans les deux sexes ; le funicule est grêle, la massue n'est pas aplatie et les longueurs des articles sont : 4, 4, 4, 4, 5, 4, 4, 3, 3, 3, 3. Prothorax plus étroit que les élytres, à côtés très arrondis en avant, très rétré- cis en arrière, légèrement sinués avant les angles postérieurs. Élytres ovalaires, peu convexes. Pattes robustes ; tibias inter- médiaires épineux ; tarses postérieurs aussi longs que les deux tiers du tibia et tarses antérieurs mâles plus larges que le tibia correspondant. REVISION DES BATHYSCIINAE 367 Habitat. — Espagne. Province de Gerona : cova de Rial}) [322], près de Ribes (M. Faura y Sans!). Ohs. — Cette grotte se trouve dans la haute vallée du rio Ter, à quelques kilomètres de la frontière française. 17e genre, TROGLOPHYES Abeille. Abeille de Perrin, 1894, p. 27. — Chobaut, 1903 a, p. 263. — Jeannel, 1906 c, p. 276. — Reit- ter, 1908, p. 116. — Jeannel, 1909 /, p. 10 et 34. Espèce type : T. Gavoyi Abeille. Forme elliptique, allongée, peu atténuée en avant. Coloration brun testacé peu brillant. Pubescence dorée, couchée, longue et dense. Sculpture formée de points fins et très serrés sur le prothorax, de strioles transversales profondes et peu serrées sur les élytres. Tête non rétractile, insérée dans l'axe du prothorax. Antennes atteignant environ les trois quarts de la longueur du corps, épaisses et nullement aplaties. L'article n est en général aussi long que l'article i, mais moins épais que lui ; l'article m est un peu plus grêle que le ii et bien plus court que lui. Les proportions du reste de l'antenne sont ceUes des Speonomus, Prothorax trans verse ou presque aussi long que large. Le sommet est un peu plus étroit que la base ; les côtés for- ment un angle saillant arrondi au miheu de leur longueur et sont plus ou moins sinués en arrière. La base est bisinuée. Élytres plus larges que le prothorax, ovalaires, peu atténués au sommet. Leur rebord marginal est bien visible de haut, leur sommet laisse dépasser la pointe du pygidium, leiu' suture est déprimée et est accompagnée d'une strie suturale plus ou moins nette, parallèle à la suture, toujours effacée en arrière. Carène mésosternale peu élevée ou nulle. Épimères mésotho- raciques allongés ; suture sterno-épisternale entièrement visible. Pattes peu allongées. Les tibias intermédiaires sont droits. Les tarses antérieurs des mâles sont très largement dilatés ; les tarses postérieurs sont aussi longs que les quatre cinquiè- mes du tibia et sont bâtis suivant la formule : 3, 1 J, \\, 1, 3. 368 Dr R. JEANNEL Les différences sexuelles autres que la différence tarsale sont très peu importantes. C'est à peine si les femelles sont un peu plus épaisses et si leurs antennes sont plus courtes. Organe copulateur mâle. — Le pénis est court, peu arqué ; sa face dorsale montre une légère dépression et son sommet est peu acéré. Les styles latéraux sont grêles, et leur sommet porte trois soies et une petite brosse de cils insérés sur une surface plane du bord dorsal du style. Le sac interne est semblable à celui des Speonomus. Chorologie. — Le gen^e Troglophyes habite les vallées de l'Aude et de l'Agly, c'est-à-dire le pourtour de la chaîne des Corbières. Une espèce, T. oblongulus Reitt., est décrite d'après un exemplaire unique trouvé mêlé en collection avec des Tro- glodromus Bucheti des Alpes-Maritimes. Une telle provenance me semble bien improbable et je me refuse à l'admettre sans confirmation. Tableau bes espèces du genre Troglophyes. 1. Mésosternum non caréné. Pas trace de strie suturale... 3. oblongulus. — Mésosternum caréné. Strie suturale plus ou moins effacée, mais visible 2 . 2, Article ii des antennes de même longueur que le premier, un peu plus long que le m 1. Gavoyi. — Article ii des antennes un peu plus long que le premier, beaucoup plus long que le m 2. Bedeli. 1. Troglophyes Gavoyi Abeille. [7^ Planche I, flg. 32 et Planche XI, flg. 300 à 302. T. Gavoyi, Abeille de Perrin, 1894, p. 25 ; typ. : grotte du pic de l'Aguzou. — Jeannel, 1906 e, p. 276. . h) subsp. Ludovici Chobaut. T. Ludovici, Chobaut, 1903 a, p. 263 : typ. : grotte du Bac de la Caune. — Jeannel, 1906 c, p. 276. c) subsp. Alluaudi,nQv . typ. : grotte des Voleurs. REVISION DES BATHYSCIINAE 369 Long. : 2,8 à 3 mm. Forme elliptique, plus ou moins étroite. Antennes à massue nettement dilatée. Le prothorax est toujours un peu plus étroit que les élytres, rétréci plus ou moins à sa base. La strie suturale des élytres est peu visible. La carène mésos- ternale est peu élevée, anguleuse, dentée, avec un bord anté- rieur épais et un bord ventral tranchant. Différences sexuelles. — Les femelles sont plus épaisses que les mâles, leurs élytres sont plus renflés et plus arrondis, leurs antennes sont plus courtes et plus épaisses au sommet. En outre les tarses antérieurs des mâles ont leur premier article très large et très long, deux fois aussi large que le sommet du tibia. Variations. — T. Ludovici Chob. doit être considéré non comme une espèce distincte, mais comme une forme grêle du T. Gavoyi, ainsi que T. Alluaudi, qui habite les Corbières entre l'Aude et les gorges de l'Agly. Il en est du T. Gavoyi comme du Troglodromus Bucheti Dev. ou du Diapt'ysius Serullazi Peyer. ; ce sont des espèces très variables dont chaque colonie isolée dans une grotte spéciale diffère plus ou moins des colo- nies voisines ; mais les différences sont souvent si légères ou même si inconstantes qu'il est difficile de les définir. T. Ga- voyi-Alluaudi par exemple se trouve dans quatre grottes distinctes et les colonies de chaque grotte diffèrent certainement les unes des autres, mais pas d'une manière assez fixe et assez grande pour qu'il y ait heu de donner un nom à chacune de ces colonies. Les variations individuelles dans la même colonie sont par- fois considérables. Chez certains exemplaires mâles les élytres sont parallèles, le prothorax est presque aussi large qu'eux et les antennes sont très épaisses (grotte des Voleurs) ; chez d'autres les angles huméraux des élytres sont saillants, et la suture est plus ou moins déprimée. Les races du T. Gavoyi se distinguent de la manière sui- vante : ARCH. DE ZOOL. EXP. EX GÉN. — 5« SÉRIE. — T. VU. — (I). 24 370 !>'■ H. JEANNEL 1 . Prothorax transverse. Élytres allongés, mesurant leur plus grande largeur avant le milieu. Long. : 3 mm jorma typica. Prothorax à peine plus large que long. Élytres renflés, présen- tant leur plus grande largeur au milieu. Long. : 2,8 mm 2. 2. Pro thorax rétréci jusqu'à la base, à angles postérieurs obtus, non défléchis. Le pro thorax est bien plus étroit que les élytres subsp. Ludovici. Pro thorax à côtés redressés avant la base, à angles postérieurs droits ou faiblement obtus, fortement défléchis surtout chez les mâles. Le prothorax est presque aussi large que la base des élytres. La carène est parfois plus haute que chez la forme Ludovici et les articles terminaux des antennes sont plus courts et plus épais (colonie de la grotte des Voleurs) subsp. Alluaudi (1), nov. Habitat. — Des trois races du T. Gavoyi, deux habitent la vallée de l'Aude, l'autre les Corbières, dans le bassin de l'Agly. a) forma typica. France. Département de l'Aude : grotte du pic de l'Aguzou, près de Gesse [248] (L. Puel !, L. Gavoy). b) subsp. Ludovici Chobaut. France. Départ, de l'Aude : grotte du Bac de la Caune, à Coudons [256] (Chobaut !, L. Gavoy, L. Puel !). c) subsp. Alluaudi Jeannel. France. Départ, des Pyrénées-Orientales : grotte des Voleurs, près de Caudiès [246] (J. et R.) ; aven du col Saint-Louis, [247] (J. et R.) ; caouno Lloubrego, près de Caudiès [245 a] (J. et R.) ; grotte du Roc Paradet, au-dessus de Prugnanes [245] (J. et R.). 2. Troglophyes Bedeli Jeannel. Planche XI, flg. 304 et 305. T. Be'leli, Jeannel, 1906 c, p. 275 ; typ. : barrenc du Pla de Périllos. — 1909 a, p. 522, pi. XVII, fis. 134-137. Long. : 3 mm. La base des antennes présente une structure très exception- ci) Dédié à M. Ch. AUuaud, en souvenir d'une excursion faite avec lui dans les grottes de- environs de Bagnères de Bigorre. en 1910. REVISION DES BATHYSCIINAE 371 nelle dans la tribu des Euryscapiti. Tomme chez les Brachys- capiti en effet, l'article i est plus court que l'article ii. Mais c'est là un cas de convergence fortuite qui ne peut certaine- ment pas infirmer la valeur taxonomique de la formule anten- nale. L'article ii des antennes est lui-même bien plus long que l'article m et la formule des longueurs se trouve être la sui- vante : 1, 1 1, 1, 1, 1 1, 1 l, 1 i 1, 1 l 1 i 1 i Prothorax presque aussi long que large, mais peu rétréci à sa base et à peine plus étroit que les élytres. Strie suturale des élytres très effa- cée, visible seulement dans son quart antérieur. Carène mésos- ternale semblable à celle du T. Gavoyi. Tarses antérieurs des mâles très larges. Les différences de forme entre les deux sexes sont un peu moins accusées que chez T. Gavoyi. Habitat. — Cette espèce semble spéciale aux grottes do l'extrémité orientale et méridionale des Corbières (bassin de l'Agly). France. Départ, des Pyrénées-Orientales : barrenc du Pla de Périllos, près d'Opoul [243] (Racovitza !, Alluaud et Jean- nel). 3. Troglophyes oblongulus Reitter. T. oblongulus, Keitter, 1908, p. 116 : typ. : patrie inconnue. — Jeannel, 1909 a, p. 52:3. Le type unique de cette espèce est une 9 trouvée par Reitter dans sa collection, au milieu des Troglodromus Bucheti Dev. de la grotte de Saint-Cézaire (Alpes-Maritimes), auxquels il ressemble étrangement. J'ai vu cet exemplaire et j'ai pu me rendre compte qu'il s'agissait bien d'un Troglophyes, mais jo me refuse à croire, sauf confirmation, qu'il ait été recueilli dans les Alpes-Maritimes. Long. : 3 mm. Forme allongée, comme celle du Troglodromus Bucheti Dev- Antennes atteignant les trois quarts de la longueur du corps, à articles terminaux épaissis. Prothorax un peu plus large que 372 Dr R. JEi^NNEL long, à côtes rétrécis et sinués en arrière. Élytres elliptiques, présentant leur plus grande largeur au milieu, sans trace de strie suturale ; la suture n'est pas déprimée. Mésosternum non caréné. Patrie inconnue. 18e genre, TROGLOCHARINUS Reitter. Reitter, 1908, p. 116.— Jeannel, 1910 I, p. 10 et 34. Espèce type : T. F errer i Reitter. Obs. — Ma description du T. Ferreri Reitt. est faite d'après des exemplaires provenant de la cova de la Fou Montaner. Je possède bien un exemplaire typique provenant de l'avenc d'en Roca, mais il est trop mutilé pour que je puisse l'utiliser comme type de ma description. Forme elliptique, allongée, rétrécie en avant. Sculpture fine, formée de points superficiels sur le protliorax et de strioles transversales régulières, obliques près de la suture, sur les élytres. Pubescence fine, rare et couchée. Coloration foncée. Tète non rétractile, insérée dans l'axe du protliorax. Antennes presque aussi longues que le corps, très grêles, à articles terminaux sensiblement égaux. Prothorax aussi long que large, aussi large à sa base qu'au sommet. Ses côtés sont fortement arrondis en avant, profon- dément sinués dans leur moitié postérieure, puis de nouveau élargis au niveau des angles postérieurs. Ceux-ci sont très sail- lants en dehors, aigus, et la base du segment est rectiligne. [^ Élytres ovalaires, très convexes, plus larges que le protho- rax. Leur sommet recouvre et dépasse la pointe du pygidium. Pas trace de strie suturale. Carène mésosternale basse, à bord libre crénelé, formant en avant une dent aiguë. Pattes longues et très grêles. Les tibias intermédiaires sont légèrement incurvés en dedans, à peine épineux sur leur REVISION DES BATHYSCIINAE 373 bord externe. Les tarses antérieurs des mâles sont allongés, pas plus larges que le sommet du tibia et les tarses postérieurs sont aussi longs que les trois quarts du tibia correspondant ; leur formule est : 3, 1 1, I, 1, 2. Organe copulateur mâle très petit, pas plus long que le sixième de la longueur du corps, mais absolument conforme au type général de la série. Le pénis est très arqué et porte sur les parois de son sac interne une pièce en Y et des baguettes cliitineuses aussi volumineuses que celles des Speonomus. Les styles latéraux sont peu épais, réguliers et se terminent par une extrémité effilée, portant une double houppe de cils longs et enchevêtrés et trois longues soies (fig. 308). Différences sexuelles assez accentuées. Il n'existe pas de différences dans la forme ou la longueur des antennes, mais les femelles sont beaucoup plus grandes et plus épaisses que les mâles. Rapports et différences. — Reitter (1908, p. 116) a décrit Troglocharinvs comme un sous-genre de Troglophyes Ab. En réaHté il n'existe que quelques caractères de conver- gence pour rapprocher ces deux types génériques ; la forme de leurs antennes, de leur prothorax, la structure de leur mésos- ternum, celle de leurs tarses antérieurs mâles sont autant de caractères qui montrent bien qu'ils ont en réahté des origines distinctes. Troglocharinus Ferreri Reitter. Planche XI, flg. 306 à 308. Troglophyes {Troglocharinus) Ferreri, Keitter, 1908, p. 116; tyiy. : « environs de Barcelone » (avenc d'en Roca). — Troglocharinus Ferreri, Jeannel, 1910 /, p. 34. Long. : 3,8 à 4,2 mm. Coloration brun rougeâtre foncé brillant. Pubescence très fine. Antennes presque aussi longues que le corps, avec les articles de la massue à peine dilatés au sommet et non aplatis ; les longueurs des articles sont : 3, 3, 4. 5, 5, 5, 4, 3, 3, 3, 3. Protho- 374 Dr R. JEANNEL rax aussi large que les deux tiers des élytres ; ceux-ci sont deux fois aussi longs que larges. Le premier article du tarse antérieur des mâles est aussi large que le sommet du tibia. Habitat. — Cette espèce paraît répandue en Catalogne dans tout le massif du Panades, pays calcaire situé au sud de Barcelone, sur la rive droite du rio Llobregat. Le Panades renferme un très grand nombre de cavernes ; malheureusement la plupart d'entre elles s'ouvi-ent au fond de grands abîmes dont la profondeur varie de 40 m. à 150 m.; il n'existe qu'un très petit nombre de grottes horizontales, encore sont-elles très petites et très sèches. Aussi l'aire de distribution du T. Ferreri sera-t-elle difficile à délimiter. Il est actuellement connu des trois grottes suivantes : Espagne. Province de Barcelone : avenc d'en Roca [325], à Corbera {types, M. Faura y Sans !) ; cova de la Fou Montaner [324], près de Vallirana (J. et R.) ; Cova fosca de Gava [323], dans le Vall de Joan (J. et R.). Obs. — Dans cette dernière grotte nous n'avons recueilli que des débris (élytres) du T. Ferreri, mais très reconnaissa- bles. La Cova fosca de Gava se trouve dans les Costes de Garraf, c'est-à-dire près de la mer, tandis que les deux autres stations se trouvent sur le versant ouest (de la Noya) du mas- sif du Panades. 19e genre, ANTROCHARIDIUS Jeannel. Jeannel, 1910 h, p. 383 Espèce type : A. orcinus Jeannel. Forme ovalaire, rétrécie en avant (faciès des Leonhardia) ; pubescence dorée, longue, couchée, serrée, avec quelques petites soies dressées sur les côtés des élytres ; sculpture formée de points fins sur le prothorax, de strioles transver- sales nettes en avant, dissociées en arrière, sur les élytres Tête non rétractile, sans yeux. REVISION DES BATHYSCIINAE 375 Antennes courtes et épaisses, atteignant à peine les deux tiers de la longueur du corps ; la massue est épaissie, non apla- tie. Prothorax aussi long que large, bien plus étroit à sa base qu'au sommet. Ses côtés sont fortement arrondis en avant, brusquement rétrécis et sinués profondément dans leur moitié postérieure ; la base est rectiligne. Élytres ovalaires, le rebord marginal est large, bien visible de haut sauf aux épaules ; pas de strie suturale. Carène mésosternale excessivement basse, à peine saillante. Pattes relativement courtes et robustes. Les tarses posté- rieurs sont aussi longs que les trois quarts du tibia correspon- dant. Obs. — Le seul exemplaire connu d'^. orcinus est une femelle (1). Le premier article de son tarse antérieur est particulièrement allongé. Antrocharidius orcinus Jeannel. Planche XI, fig. 309. A. orcinus, Jeannel, 1910 h, p. 384, flg. 2 ; typ. : cova gran de laFebrô vun exemplaire 9). Long. : 3,5 mm. Forme épaisse et robuste, large en arrière. Ponctuation du prothorax fine et très serrée, lui donnant un aspect chagriné ; strioles des élytres régulières et fines en avant, dissociées en arrière et remplacées par des points râpeux irréguliers et dis- posés sans ordre. Les longueurs des articles des antennes chez la femelle sont : 4, 4, 4, 5, 5, 4, 4, 3, 3, 3, 3. Prothorax bien plus étroit que les élytres, à angles postérieurs droits. Élytres ovoïdes (1) M. A. Hustache a récemment découvert une deuxième espèce du genre Antrocharidius, qui sera décrite ultérieurement; elle habite, en Catalogne, la cova del Gel [339], dans la pro- vince de Lçrida. J'ai pu examiner cette espèce et je puis dire dfs maintenant que l'organe copulateur mâle des Antrocharidius est identique à, celui d'un Speonomus et présente, à la ter- minaison de ses styles latéraux, deux soies et un pénicille de cils enchevêtrés très longs et très nombreux. 376 D"- R. JEANNEL à épaules effacées, portant sur le disque des vestiges de côtes saillantes. Habitat. — Espagne. Province de Tanagone : Cova gran de la Febrô [329], dans la vallée du rio Ciurana, affluent de l'Ebre (J. et R.). 20e genre, TROCHARANIS Reitter. Beitter, 1885, p. 12. — 1908, p. 115. — Jeannel, 1910 /, p. 10 et 34 Espèce type : T. Mestrei (Abeille). Forme allongée, étroite, peu convexe, Pubescence dense et longue sur tout le corps. Sculpture formée de points superficiels sur le prothorax et de strioles transversales fines et serrées sur les élytres. Tète non rétractile, insérée dans l'axe du prothorax. Antennes courtes et épaisses, cylindriques. EUes atteignent seulement les deux tiers de la longueur du corps et sont très dilatées à partir de l'article v chez le mâle, de l'article vu chez la femelle ; l'aiticle vni est aussi long que le ix. Prothorax plus long que large, aussi large en avant qu'à la base. Les côtés sont arrondis dans leurs deux tiers antérieurs, sinués profondément en arrière pour recevoir les fémurs antérieurs au repos. Les angles postérieurs sont sail- lants en dehors et la base est rectiligne. Élytres elUptiques, très allongés, un peu plus larges que le prothorax. Leur rebord marginal est bien visible de haut, leur sommet dépasse la pointe du pygidium et leur suture ne porte pas de strie suturale. Mésosternum pourvu seulement d'une très fine carinule entre les hanches intermédiaires. Épimères mésothoraciques très allongés et suture sterno-épisternale visible sur toute sa longueur. Pattes très allongées. Les fémurs sont relativement épais, les tibias intermédiaires sont inermes et droits, les tibias pos- térieurs très légèrement arqués en dehors. REVISION DES BATHYSCIINAE 377 Le tarse antérieur des mâles est bien plus large que le sommet du tibia et le tarse postérieur, aussi long que les quatre cin- quièmes du tibia, présente la formule : 3, 1 1 , 1, 4/5, 2. Organe copulateur mâle. — Le pénis est long et mince ; il présente une forte dépression sur sa face dorsale et se ter- mine en pointe acérée, incurvée en arrière. Les styles latéraux sont longs et grêles et leur sommet porte trois soies divergentes et un bouquet de quelques cils enche- vêtrés, comme ceux des Sfeonomiis. Le sac interne est sembla- ble à celui des Speonomus. Phylogénie. — Par ses cils au sommet des styles latéraux du pénis et la structure de ses antennes, Trocharanis se rappro- che des Speonomus à antennes épaissies, comme S. stygius Dieck, s. curvipes La Brûl. ou S. longicornis Saulcy. Tro- charanis est dérivé de la même souche que ces Speonomus à antennes épaissies, mais il s'est modifié davantage, à cause vraisemblablement de sa plus grande ancienneté dans les grottes. L'unique espèce du genre est spéciale aux vallées de l'Aude et du Grand Lhers, dans les Pyrénées françaises. Trocharanis Mestrei Abeille. Planche I, flg. 33 et Planche XI, flg. 310 à 313. AtUrocharis Mestrei, Abeille de Perrin, 1878, p. 152 ; typ. ■ protte de l'Homme-Mort. — Tro- charanis Mestrei, Reitter, 1885, p. 12.— Jeannel, 1909 a, p. 520, pi. XVII, flg. 130 et 131. Long. : 4 mm. Forme allongée et grêle, également atténuée à ses deux extrémi- tés. Antennes très épaisses, surtout chez les mâles, atteignant les deux tiers seulement de la longueur du corps. Les longueurs des articles sont : 1, 1, 1, 1, 1 1, 1, 1, 4/5, 4/5, 4/5, 4/5. Les articles V, VI, vu et vni sont très épais et cyhndriques chez les mâles, les articles ix, x et xi sont coniques, très dilatés au sommet, à peine deux fois aussi longs que larges. Chez les 378 ly R. JEANXEL femelles les antennes sont épaisses, mais les articles v et vi ne sont pas plus épais que l'article iv. Les tarses antérieurs des mâles sont près de deux fois aussi larges que le tibia ; leur article i est aussi long que les trois suivants réunis et deux fois aussi large que l'article ir. Différences sexuelles. — Elles sont très accusées et portent sur les tarses antérieurs et l'épaisseur des antennes. Habitat. — Pyrénées françaises. Départ, de l'Aude : grotte de l'Homme-Mort, à Rivel [258] (V. Mayet, G. Mestre, L. Puel !, Jeannel); grotte d'Artigue-Vieille, à Nébias [255] (L. Puel !) ; grotte de Puivert [257] (L. Puel !) ; grotte du Bac de la Caune, à Coudons [256] (L. Gavoy, L. Puel !). Départ, de l'Ariège : grotte de Rieufourcau, à Bélesta [262] (L. Puel! , Jeannel) ; grotte de la maison forestière de Roth- schild, à Bélesta [261] (Jeannel). 2ie genre, ANTROCHARIS Abeille. Abeille de Perrin, 1878, p. 151. — Reitter, 1885, p. 12. — 1908, p. 116. — Jeannel, 1910 /, p. 11 »;t 35. Syn. : Antrodiaetus, Abeille de Perrin, 1876, p. 29 (nec Ausserer„1871, Araneae Aviculnriidue) . Espèce type : A. Querilhaci (Lespès). Forme très rétrécie en avant, assez large et convexe en arrière. Coloration brun testacé peu brillant. Pubescence dorée, couchée, assez fournie sur tout le corps. Sculpture grossière, formée de points profonds, irréguliers et très serrés sur le pro- thorax et de strioles très nettes sur les ély très. Tête non rétractile, insérée dans l'axe du prothorax. Antennes très longues et très grêles, nullement aplaties. Los trois premiers articles sont de même longueur, mais décrois- sant d'épaisseur ; l'article viii est très grêle, presque aussi long que ses voisins et les articles vu, TX et x sont brusque- ment épaissis dans leur tiers apical seulement. Prothorax cordiforme, plus long que large, un peu plus large que la tête. Son disque est régulier et peu convexe ; sa base REVISION DES BATHYSCIINAE 370 est un peu plus étroite que le sommet et les côtés sont forte- ment arrondis en aVëint, sinués puis parallèles dans leur tiers postérieur. Le bord postérieur du prosternum est à peine échan- cré sur la ligne médiane. Èlytres elliptiques, très convexes, présentant leur plus grande largeur au milieu. Le sommet est tronqué de façon que la pointe du pygidium est visible à la face dorsale. Le rebord marginal n'est pas visible de haut, surtout chez les femelles et la suture ne porte pas de strie suturale. Écusson très petit. Mésosternum non caréné. Épimères mésothoraciques très allongés. Suture sterno-épisternale bien visible sur presque toute sa longueur. Pattes très longues et très grêles. Les pattes antérieures se logent au repos dans l'angle formé par la base du prothorax et les épaules. Les fémurs dépassent les côtés du corps d'un bon tiers de leur longueur. Les tibias sont tous sensiblement droits et inermes. Les tarses antérieurs des mâles sont très longs et grêles, leur premier article est à peine épaissi. Les tarses intermédiaires et postérieurs sont aussi longs que les trois quarts du tibia correspondant et leur formule est : 3, 1, 1, 1, Différences sexuelles. — Elles portent sur la largeur des élytres plus amples chez les femelles et sur la longueur des antennes. Organe copulateur mâle. — Le pénis est peu arqué et se termine par un bec aigu et crochu. Les baguettes des parois du sac intrapénien sont semblables à celles des Speono- mus, mais beaucoup plus grêles et deux d'entre elles, situées dans la partie moyenne, se soudent sur la ligne médiane pour former une sorte de tige saillante et recourbée vers le méat. Les styles latéraux sont grêles et se terminent seulement par trois soies divergentes ; il n'existe pas de houppe de cils. Phylogénie. — Nous avons vu que Trocharanis était proche parent des Speonomus à antennes épaissies, Bathysciella de Speonomus Alexinue Jeani^,, mais il est impossible de rap- 380 Dr R. JEANNEL procher Anirocharis d'aucun Speonomus. Ses élytres sans strie suturale et ses styles latéraux sans houppe de cils montrent qu'il a une origine distincte et il faut voir en lui une lignée parallèle à celles des Speonomus. La seule espèce du genre occupe de nombreuses vallées de la partie orientale des Pyrénées françaises, dans le bassin de la Garonne. Antrocharis Querilhaci Lespès. Planche I, flg. 34 et Planche XI, fig. 314 et 318.' Leptoderus Querilhaci, lespf'S, 1857, p. 283, pi. XVII_. flg. 10-15 ; typ. grotte de Xiaux. — Pho leuon Querilhaci, Fairmaire, 1859, p. 31, pi, I. — Lespès, 1868, p. 68, pi. I, fie. 6. — Antrodiaetus Querilhaci, Abeille de Perrin, 1876, p. 29. — Antrocharis Querilhaci, Abeille de Perrin, 1878, p. 151. — Eeitter, 1885, p. 11. — Jeannel, 1908 c, p. 288. — 1909 a, p. 520. subsp. dispar Abeille. Antrocharis dispar. Abeille de Perrin, 1878, p. 152 ; typ. : grotte de Hount-Santo. Long. : 3 à 3,2 mm. Forme atténuée en avant, plus étroite chez les mâles que chez les femelles. Les antennes des mâles dépassent légèrement la longueur du corps, celles des femelles atteignent à peine les quatre cinquièmes de la longueur du corps. Les articles sont très grêles et leurs longueurs sont : 1, 1, 1, 1^, 1|, 1|, 1 1, 1 iî 1 4» 1 ï> 1 ï- Le prothorax est aussi large que les deux tiers des élytres chez les mâles, que la moitié environ chez les femelles. La sutare des élytres n'est pas déprimée. Les articles du tarse antérieur des mâles sont grêles et l'article i est à peine plus large et plus long que l'article ii, beaucoup plus étroit que le sommet du tibia. Variations. — Dans les nombreuses grottes où on le rencontre, Antrocharis Querilhaci Lesp. varie peu. Cependant il existe une légère différence entre les colonies d' Antrocharis habitant les grottes des environs deTarascon-sur-Ariège et les autres colonies : 1. Articles terminaux des antennes épais; l'article x est quatre fois aussi long que large au sommet chez les mâles. . . forma typica. REVISION DES BATHYSCIINAE 381 2. Articles terminaux des antennes très grêles; l'article x est cinq ou six fois aussi long que large au sommet chez les mâles subsp. dispar. Chorologie. — La distribution géographique de VAntro- charis Querilhaci est très remarquable en ce qu'elle est très vaste (elle s'étend aux vallées de l'Ariège, de l'Arize et du Salât) et surtout en ce qu'elle est discontinue. Je ne fais ici que rap- peler ce fait que j'ai étudié plus longuement dans la première partie de ce mémoire (voir page 176) et dont j'ai pu tirer des données importantes pour apprécier l'âge delà faune cavernicole pyrénéenne. Les localités où Antrocharis Querilhaci Lesp. a été trouvé, à ma connaissance, sont les suivantes : a) forma typica. Pyrénées françaises. Départ, de l'Ariège : grotte de Niaux ou de la Calbière, près de Tarascon [273] (Ch. Lespès, Abeille, J. et R.) ; grotte de Sabart, près de Tarascon [272] (Ch. Lespès, Jeannel) ; grotte de Saras (274] (Abeille) ; grotte de Lombrive, à Ussat [271] (Abeille !, L. Puel !). b) subsp. dispar Abeille. Pyrénées françaises. Départ, de l'Ariège : grotte de Lherm, près de Foix [277] (Abeille, L. Puel !, Jeannel) ; grotte de Por- tel, près de Varilhes [278] (Abeille, L. Puel!, Jeannel); grotte de Férobac, à Labastide-de-Sérou [281 ] (Jeannel, D"^ Normand!) ; grotte du Mas d'Azil [284] (Abeille, L. Puel!, Jeannel); grotte de Peyrounard, près du Mas d'Azil [285] (G. Sérullaz!, L. Puel!, Chalande!); grotte de Hount-Santo, près d'Ustou [289] (AbeiUe, J. et R.). E. Série de Diaprysius. Cette série est localisée dans les grottes du versant rhodanien des Ce venues. Elle ne renferme qu'un seul genre. 382 D-^ K. JÉANNËL 22e genre, DIAPRYSIUS Abeille. Abeille de Perrin, 1878, p. 149. — Eeitter, 1885, p. 11. — 1886, p. 316. — 1889, p. 296. — Peyerimhoff, 1904, p. 186 {Revision). — Jeamiel, 1910, p. 8, 12 fig. 'Révision). — 1910 d, p. Si, 2 flg. Syu. : Ardecfieus, Keitter, 1908, p. 115. Espèce type : D. caudatus (Abeille). Forme oblongue, très large et très convexe au milieu, très atténuée aux deux extrémités. Pubescence formée de poils fins, égaux, très régulièrement disposés, redressés à 45° en arrière. Sculpture très fine sur le prothorax et constituée sur les élytres par des points plus gros et espacés. Tête non rétractile, toujours bien visible de haut, sans yeux et pourvue d'une carène occipitale et d'angles temporaux peu saillants. Antennes très longues, à article ii aussi long mais plus grêle que l'article i ; l'article viii est allongé et les articles de la massue ne sont nullement aplatis. L'article ix est en général plus long que le x, surtout chez les mâles (sauf chez D. Sicardi). Prothorax toujours bien plus étroit que les élytres ; sa forme est variable, carrée ou campanuliforme et ses côtés sont tou- jours plus ou moins sinués en arrière ; les angles postérieurs sont peu saillants et la base est rectihgne. Élytres plus ou moins scaphoïdes, à sommet très ample, dépassant le pygidium (sauf chez D. Sicardi), souvent pincé et mucroné. Le rebord marginal est étroit, invisible de haut en avant, visible seulement en arrière ; il existe parfois {D. Si- cardi) une trace de strie suturale. Carène mésosternale peu développée, réduite à une courte lame triangulaire plus ou moins élevée et n'occupant guère que le tiers moyen de la longueur du mésosternum. Elle est presque totalement absente chez les espèces allongées. Le collier du mé- sothorax présente une disposition un peu anormale ; il ne forme pas de bourrelet saillant comme chez tous les autres genres, mais il est réduit à un petit bord tranchant, dont la surface est en continuité avec celle du reste du segment (fig. 347). Epimères RÉVISION DES BATHYSCIINAE 383 mésothoraciques triangulaires ; suture sterno-épisternale entière. Apophyse intercoxale du métastermim très étroite ; épister- nes métathoraciques libres, toujours bien visibles entre les ailes métasternales et les épipleures. Pattes très longues, mais relativement épaisses. Les cuisses sont aplaties à leur base. Les tibias sont droits, couverts de poils fins et réguliers à peine plus courts que les quelques peti- tes épines qui se trouvent sur le bord externe ; leur sommet porte quatre éperons. Les tarses sont longs, aussi longs que les trois quarts des tibias correspondants. Les tarses antérieurs sont dilatés chez les mâles, leur article i est plus court que les deux suivants réunis ; les tarses des deux paires postérieures présentent la formule : 4, 3, 2, 2, 4. Les DIFFÉRENCES SEXUELLES sont Considérables. Chez les mâles la forme du corps est moins renflée, plus allongée, le sommet des élytres est plus saillant, mucroné, les membres sont plus longs, les antennes sont plus allongées et leurs articles terminaux sont proportionnellement plus étirés. Les longueurs des articles des antennes dans les deux sexes chez D. Mazaurici par exemple sont les suivantes : Mâle: 1, 1, 1, 11 li, U, U, 1, U, 1, 2. Femelle : 1, 1, 1, 1 i 1 i 1 i, 1 \, 3/4, 1, 3/4, 1 1. Organe copulateur mâle. — Il est aussi long que le quart de la longueur du corps. Le 'pénis est très arqué sur sa face ven- trale ; sa base est large et son sommet, parfois sinué, s'amincit graduellement. Le sac interne présente une pièce en Y bien développée dans son cul-de-sac et sur sa paroi dorsale deux bandelettes latérales se fusionnant en avant avec une mince tige médiane pour for- mer une sorte de longue dent unique. C'est là évidemment l'homologue de la pièce en x du Bathysciola Gestroi Fairm. et de la plaque dorsale du Bathysciola Aubei Kiesenw. Les styles latéraux sont grêles, un peu plus longs que le pénis et se terminent par une massue de forme variable portant cinq soies (neuf chez D. Sicardi). 384 Dr R. JEANNEL Tableatj des espèces du genre Diaprysius. 1. Dernier article des antennes aussi long que l' avant-dernier. Ély- tres avec une strie suturale rudimentaire ; leur sommet laisse à découvert la pointe du pygidium. Carène mésosternale très basse, non dentée. Neuf soies à la terminaison des styles latéraux du pénis (Groupe I) 1. Sicardi. — Dernier article des antennes plus long que l'avant-dernier. Élytres bien plus longs que l'abdomen, sans strie suturale. Carène méso- sternale dentée chez les formes épaisses. Cinq soies à la termi- naison des styles latéraux du pénis (Groupe II) 2. 2. Pro thorax plus large à la base qu'en avant, aussi long que large ou plus large que long. Élytres faiblement mucronés au sommet. Sommet du pénis non sinué ; soies apicales des styles latéraux disposées en ligne longitudinale sur le bord interne du style... 3. — Prothorax plus étroit à sa base qu'en avant, plus long que large. Élytres fortement mucronés. Sommet du pénis sinué ; soies api- cales des styles latéraux disposées en couronne autour d'une petite facette terminale 5 . 3. Ponctuation du pro thorax forte et profonde. Pro thorax à peu près aussi long que large, à côtés à peine sinués. Angle de la carène mésosternale arrondi 2. Serullazi. — Ponctuation du prothorax très fuie, presque imperceptible. Angle de la carène mésosternale vif 4f. 4. Prothorax plus large que long, campanuliforme, à côtés à peine sinués. Forme épaisse. Antennes plus courtes que le corps chez les mâles, à article vin à peine deux fois aussi long que large, à article xi à peine une fois et demie aussi long que le x. 3. FagniezI. — Prothorax carré, à côtés peu sinués. Forme allongée. Antennes fines, plus longues que le corps chez les mâles, à article viii trois fois aussi long que large, à article xi deux fois aussi long que le x i. Mazaurici. 5. Élytres deux fois aussi longs que larges et antennes bien plus lon- gues que le corps chez les mâles. Tarses antérieurs des mâles plus étroits que le sommet du tibia. Élytres deux fois aussi larges que le prothorax, très renflés, chez les femelles 5. caudatus. ■ — Élytres trois fois aussi longs que larges et antennes plus courtes que le corps chez les mâles. Tarses antérieurs des mâles aussi larges que le sommet du tibia. Élytres à peine plus larges que le prothorax, peu renflés, chez les femelles. Saillie mucronée des élytres très longue 6. caudatissimus. REVISION DES BATHYSCIINAE 385 GROUPE I 1. Diaprysius Sicardi V. Mayet. Planche XII, fig. 340 à 342. D. Sicardi, V. Mayet, 1907, p. 194 ; typ. : grotte de Pégairolles. — Jeannel, 1910, p. 11, fig. 2. — 1910 d, p. 84, flg. 1. Long. : 3 à 3,3 mm. Forme épaisse, renflée fortement au milieu. Coloration brun testacé foncé et peu brillant. Pubescence courte, peu dense, peu relevée. Ponctuation fine et superficielle. Antennes aussi longues que le corps, peu épaisses ; l'article viii est aussi long que le ix, l'article x est plus court que le ix, à peine trois fois aussi long que large, l'article xi n'est pas plus long que le x et est légèrement aplati. Prothorax bien plus étroit que les élytres, à peu près aussi long que large ; ses angles anté- rieurs sont très saillants, ses côtés sont fortement sinués en arrière. Le disque du pronotum (ainsi que le front entre les antennes) est marqué d'une impression longitudinale superfi- cielle, plus profonde au devant de la base du prothorax. Élytres allongés, ovoïdes, plus courts que l'abdomen dans les deux sexes ; la suture est saillante et est accompagnée d'une strie suturale effacée en avant, peu visible en arrière, tangente à la suture au sommet. Carène mésosternale basse, arrondie, ne for- mant aucun angle. Pattes assez courtes ; fémurs antérieurs dépassant toujours les bords latéraux du prothorax ; tarses antérieurs mâles de cinq articles dont les premiers sont aussi larges que le sommet du tibia. Neuf soies à la terminaison des styles latéraux du pénis (fig. 342). ' Habitat. — Espèce spéciale aux grottes de l'Hérault, par conséquent éloignée géographiquement des autres Diaprysius qui se trouvent dans les vallées de la Cèze et de l'Ardèche. France. Hérault : grotte de PégairoUes de Buèges, dans le mont de la Séranne [233] (V. Mayet!, H. Sicard !); grotte de Saint-Jean de Buèges, non loin de la précédente [232] (H. Si- card !) ; grotte du bois de Delon, près de l'abîme de Rabanel [231] (H. Sicard!). ASCH. DE ZOOL. BXP. ET QÊN. — 5« SÉRIE. — T. VU, — (1). 25 386 1)^ R. Jl^ANNEL GROUPE II 2. Diaprysius SeruUazi Peyerimhofï. Planche XII, fia. 343 S 346. D, iSeruUazi, Peyerimhoff, 1904, p. 185 ; Ujp. : grottes de Païolive. — ArJecheus Serullazi, Eeit ter, 1908, p. 115. — DUtprysius SeruUizl, Jeannel, 1910, p. 11, fig. 3, 11 et 12. — 1910 d, p. 85 h) subsp. Peyerimhoffi Jeannel. D. Serullazi-Peyerimhofji, Jeannel, 1910, p. 12; tyiK : grotte du Cliâteati d'Ebboii. — 1910 d p. 85. c) subsp. Piraudi Jeannel. i», Serullazi-Piraudi, Jeannel, 1910 d, p. 85 ; typ. : grotte du Soldat. d) subsp. Millier i Jeannel. D. Serullazi- Mil lleri, Jeannel, 1910 d, p. 85 ; typ. : grotte de Labeaume. Long. : 2,7 à 3 mm. Forme relativement courte et épaisse, à peu près deux fois aussi longue que large. Coloration peu brillante. Ponctuation serrée et profonde ; les points du protborax sont relativement gros et denses et donnent au tégument un aspect mat. Antennes presque aussi longues que le corps chez les mâles ; leurs articles VII, IX, X et XI sont nettement épaissis au sommet. Pro- thorax à peu près aussi long que large, à base rectiligne, à côtés faiblement sinués en arrière. Êlytres larges, convexes, à sommet simple ou tronqué, non mucroné ; leur surface porte parfois des traces de côtes saillantes. Pas de strie suturale. Carène mésosternale formant une lame triangiilaire occupant le tiers moyen de la ligne médiane du mésothorax ; son angle est arrondi, son bord ventral crénelé. Pattes relativement courtes ; les cuis- ses antérieures rétractées débordent à peine la marge du pro- thorax. Organe copulateur mâle arqué fortement sur sa face ventrale. Le sommet du pénis n'est pas sinué et les cinq soies terminales des styles latéraux s'insèrent en ligne longitudinale sur le bord interne de la massue apicale. Les différences sexuelles sont peu importantes et concer- nent la longueur des antennes et la formule tarsale. REVISION DES BATHYSCIINAE 387 Variations. — D. Serullazi comprend quatre races géogra- phiques localisées chacune dans un groupe de grottes bien isolé des grottes voisines par des vallées profondes. La ségré- gation géographique est évidemment absolue entre ces diver- ses races et c'est grâce à elle qu'ont pu se conserver les diffé- rences morphologiques légères survenues isolément dans les diverses colonies (Jeannel, 1910 d, p. 86). 1. Prothorax rigoureusement aussi long que large, plus étroit en avant qu'à sa base. Articles terminaux des antennes régulière- ment épaissis de la base au sommet. Carène mésosternale formant un angle droit. Dernier article des antennes bien plus long que le précédent subsp. Peyerimhofji. — Prothorax un peu moins long que large, aussi large en avant qu'à sa base. Articles terminaux des antennes brusquement épaissis dans leur moitié apicale 2. 2. Carène mésosternale formant un angle obtus. Dernier article des antennes à peine plus long que le précédent, surtout chez les femelles subsp. Millleri. — Carène mésosternale formant un angle droit 3. 3. Dernier article des antennes à peine plus long que 1« précédent, surtout chez les femelles. Ponctuation du prothorax plus forte et plus profonde subsp. Piraudi. — Dernier article des antennes bien plus long que le précédent. Ponc- tuation du prothorax plus fine et plus superficielle. . . forma typica. Habitat. — D. Serullazi est réparti dans les grottes de la rive droite de l'Ardèche, de Ruoms au Pont-d'Arc. Il est inté- ressant d'observer que les grottes de la rive gauche situées vis-à-vis des précédentes donnent abri à l'espèce D. caudatissi- mus très différente du D. Serullazi (voir page 162). Les quatre sous-espèces du D. Serullazi sont connues des grottes suivantes de France : a) jorma typica. Ardèche : grottes du Bois de Païolive, sur la rive droite du Chassezac [216] (Peyerimhoff !, Sérullaz, Ch. Fagniez !). h) subsp. Peyerimho^i Jeannel. Ardèche : grotte du château d'Ebbou, en aval duPont-d'Arc 388 Dr R. JEANNEL [219] (J. et R.) ; grotte de la Foussoubie, en amont du Pont- d'Arc [220] (J. et R.). c) subsp. Piraudi Jeannel. Ardèche : grotte du Soldat, sur la rive droite de la Beaume [218] (V. Piraud!). d) subsp. M aller i Jeannel. Ardèche : grotte de Labeaume, sur la rive gauche de la Beaume, vis-à-vis de la précédente [217] (Miiller, teste V. Pi- raud !). 3. Diaprysius Fagniezi Jeannel. Planche XII, fig. 347. ï). Fagniezi, JeanDel, 1910, p. 12, fig. 1 et 4 ; typ. : grotte du Serre de Barri. — 1910 d, p. Sià. Long. : 2,7 à 3 mm. Forme relativement courte et épaisse, à peu près deux fois aussi longue que large. Coloration rougeâtre très brillant. Pubescence longue et peu dense. Ponctuation du prothorax très fine, presque imperceptible, laissant au tégument un aspect très brillant. Ante7ines des mâles plus courtes que le corps, épaisses, à article viii à peine deux fois aussi long que large, à articles de la massue fortement éjjaissis dans leur moitié api- cale ; l'article xi est une fois et demie aussi long que le x. Prothorax large, campanuliforme. Êlytres deux fois aussi longs que larges, déprimés sur la suture près de l'écusson et nette- ment mucronés au sommet. Carène mésosternale élevée, formant un angle vif. Pattes courtes ; les cuisses antérieures rétractées débordent à peine la marge du prothorax. Organe copulateur semblable à celui du D. Sendlazi. Rapports et différences. — Comme j'ai eu l'occasion déjà de le dire (1910 cZ, p. 81), D. Fagniezi doit être considéré comme une espèce dérivée de la même souche que D. Mazaurici et produite par l'inégale rapidité d'évolution de deux colonies bien isolées . D. Fagniezi n'est en réalité qu'un D. Mazaurici moins adapté (voir page 162). REVISION DES BATHYSCIINAE 389 Habitat. — D. Fagniezi habite une grotte de la rive gau- che du caùoii de la Cèze, tandis que D. Mazaurici se trouve sur la rive droite. France. Gard : grotte du Serre de Barri de Ferreol [225] (J. et R., Dr Chobaut !). 4. Diaprysius Mazaurici V. May et. Planche XII et XIII, flg. 348 à 350. D. Mazaurin, V. Mayet, 1903, p. 139 ; typ. : grotte de Tharaux. — Chobaut, 1903 h, p. 84. — Peycrimhoff, 1904, p. 185. — Jeanne!, 1910, p. 12, fig. 5. Long. : 2,7 à 3 mm. Forme allongée, plus longue que celle des précédents. Colo- ration rougeâtre très brillante. Ponctuation du prothorax très fine, presque imperceptible, donnant au tégument un aspect lisse et très brillant. Antennes fines, plus longues que le corps chez les mâles, aussi longues que lui chez les femelles ; l'article vrrr est trois fois aussi long que large, les articles de la massue sont peu épaissis, l'article xi est deux fois aussi long que le x. Prothorax presque carré, à côtés presque parallèles. Êlytres bien plus larges que le prothorax, elliptiques, convexes, légè- rement mucronés au sommet ; la suture est réguhère et parfois accompagnée près du sommet d'une trace très peu visible de strie suturale. Angle de la carène mésosternale vif. Pattes allongées ; les cuisses antérieures dépassent toujours ample- ment les bords du protliorax. Les tarses antérieurs des mâles sont à peine dilatés. Organe copîilateur mâle semblable à celui des deux espèces précédentes. Les différences sexuelles sont assez considérables. Chez les femelles les antennes sont plus courtes, moins fines, leurs articles terminaux sont proportionnellement moins longs 5 la forme du corps est plus renflée au miheu ; les élytres sont un peu plus larges et les tarses antérieurs sont tétramères et gi'êles. 390 13'- R. JEANNEL Chorologie. — Espèce localisée dans une grotte de la rive droite du caùon de la Cèze. France. Gard : grotte de Tliaraux [224] (de Malbos [1854], Mazauric !, J. et R.)- Qjjg — Je n'ai pas trouvé de Diaprysius dans le Baoumo de los Fados, voisin de la grotte de Tharaux. 5. Diaprysius caudatus Abeille. Planche XIII, fig. 351 à 353. Pholeuon caudatum, Abeille de Perriu, 1875, p. 182 ; tijn. : grotte de Saint-Martir, près de Vallon (?). — Antrodiaetus caudatus, Abeille de Perrin, 1876, p. 29. — Antrocharis caudatus, Abeille de Perrin, 1878, p. Ib3. — Diaprysius caudatus, Reitter, 1885, p. 15.— Peyerimhoff, 1904, p. 186. — Jeannel, 1910, p. 12, flg. 6, 9 et 10. Long. : 2,6 à 3 mm. Forme allongée, étroite, très grêle chez les mâles, très ren- flée chez les femelles. Coloration pâle. Ponctuation normale. Antennes bien plus longues que le corps chez les mâles, un peu plus longues que le corps chez les femelles ; les articles de la massue sont épais, l'article viii est trois fois aussi long que large et l'article xi est deux fois aussi long que le x chez les mâles, un peu plus long que lui seulement, chez les femelles. Prothorax plus long que large, plus étroit à sa base qu'en avant ; ses côtés sont fortement arrondis en avant, profondément sinués en arrière. Êlytres longs, scaphoïdes, deux fois aussi larges que le prothorax ; leur sommet est fortement mucroné et déhiscent ; la suture est déprimée en avant chez les mâles, saillante en arrière dans les deux sexes. Pas de strie suturale. Carène mésosternale très basse, sans angle. Pattes longues et grêles ; les tarses antérieurs des mâles sont peu dilatés, plus étroits que le sommet du tibia. Organe copulateur mâle sinué au sommet ; les styles laté- raux portent cinq soies terminales de longueurs inégales et disposées en couronne autour d'une petite facette apicale. Les différences sexuelles sont considérables. Chez les femelles la taille est plus grande, la forme est beaucoup plus épaisse REVULSION DES BATHY8CIIXAE 391 et renflée, les antennes sont plus courtes, leur massue est plus épaisse, les élytres sont plus convexes, non déprimés sur la suture en avant. Chorologie. — Des erreurs regrettables sur la distribution de cette espèce ont été commises par suite de confusions entre la grotte de Saint-Martin de Vallon et le village de Saint-Mar- tin d'Ardèche et de ce dernier avec Saint-Marcel d'Ardèche. En réalité D. caudatus n'existe pas dans les grottes qui envi- ronnent Vallon, c'est-à-dire à l'amont du canon de l'Ardè- che, mais bien dans les grottes voisines de Saint-Martin d'Ardè- che à l'aval du canon. France. Départ, de l'Ardèche : grotte de Saint-Marcel d'Ar- dèche [221] (V. Mayet !, E.-A. Martel !, Abeille!). Q})s. — Cette grotte est voisine du village de Saint-Martin d'Ardèche. Je n'ai pas trouvé de Diaprysius dans le Baoumo de la Campana [222], situé près de Saint-Martin. 6. Diaprysius caudatissimus Abeille. Planche I, fig. 35 et Planche XIII, flg. 354 et 355. Antrodiaetus caudatissimus. Abeille de Perrin, 1876, p. 29 ; typ. : grotte de Vallon. — Antro- charis caudatissimus, Abeille de Perrin, 1878, p. 153. — Diaprysius caudatissimus, Reitter, 1885, p. 15. — Peyerimhoff, 1904, p. 186. — Jeannel, 1909 a, p. 523, pi. XVII, ftg. 138 et 139. — 1910, p. 13, fig. 7. Long. : 3 à 3,2 mm. Forme très allongée, très étroite chez les mâles, à peine renflée chez les femelles. Antennes un peu plus courtes que le corps dans les deux sexes, à articles terminaux très épaissis ; l'article viii est trois fois aussi long que large, le x est deux fois aussi long que large, et l'article xi est près de deux fois aussi long que le x chez les mâles, à peu près aussi long que lui chez les femelles. Prothorax plus long que large, rétréci à sa base, semblable à celui du D. caudatus, mais à peine plus étroit que les élytres. Êlytres scaphoïdes, très allongés, plus de trois fois aussi longs que larges ; leur sommet est très saillant, mucroné, déhiscent et dépasse de beaucoup la pointe du pygidium ; la suture est 392 D' R. JEANNEL déprimée chez les mâles, saillante chez les femelles et il n'existe pas de strie suturale. Carène mésosternale encore plus basse que celle du D. caudatus. Pattes très longues et très grêles ; les tarses antérieurs sont aussi larges chez les mâles que le sommet du tibia ; leur article i est deux fois aussi long que le ii. Organe copulatevr mâle semblable à celui de D. caudatus. Les différences sexuelles sont moindres que chez D. caudatus. Les femelles sont de même taille que les mâles et leur forme est à peine plus épaisse. Les saillies mucronées des élytres sont moins développées chez les femelles. Chorologie. — C'est l'espèce caractéristique des grottes des environs de Vallon, sur la rive gauche de l'Ardèche. France. Départ, de l'Ardèche : grotte de Saint-Martin, près du Pont-d'Arc [214] (Abeille !) ; grotte nouvelle, à Vallon [215] (E. Simon !). Q})s^ — Il doit se trouver dans bien d'autres des nombreu- ses cavernes des environs de Vallon et du Pont-d'Arc. F. Série de Cytodromus Tableau des genres. 1. Prothorax à base fortement bisinuée et à angles postérieurs très saillants 2 . — Prothorax à base rectiligne et à angles postérieurs non saillants. 3. 2. Pro thorax plus large que les élytres, à côtés réguhèrement arqués. Article i du tarse postérieur pas plus long que l'article ii 25^ genre, Royerella. — Prothorax plus étroit que les élytres, à côtés sinués. Article i du tarse postérieur un peu plus long que l'article ii 26* genre, Cytodromus. 3. Prothorax cordiforme, plus étroit à sa base qu'au sommet. Élytres trois fois aussi longs que larges 2 7^ genre, Isereus. — Prothorax non cordiforme, au moins aussi large à sa base qu'au sommet. Élytres au plus deux fois aussi longs que larges 4. 4. Prothorax à peine plus étroit que les élytres, à côtés régulière- ment arqués. Article i du tarse postérieur pas plus long, que REVISION DES BATHYSCIINAE 393 l'article ii 23e genre, Speodiaetus — Protliorax bien plus étroit que les élytres, à côtés sinués avant la base. Article i du tarse postérieur un peu plus long que l'article ii. 24* genre. Troglodromus. 23e genre, SPEODIAETUS Jeannel. Jeannel, 1908 c, p. 296.— 1910 /, p. 9 et 36. Espèce type : Speodiaetus galloprovincialis (Fairmatre). Forme trapue, large et convexe. Coloration variable, parfois très foncée. Ponctuation superficielle et assez serrée sur le prothorax, fine, régulière et disposée sans ordre sur les élytres. Pubescence dorée, fine et assez dense, avec quelques courtes soies dressées sur les côtés des élytres. Tête incomplètem-ent rétractile sous le prothorax, toujours bien visible de haut. Pas d'yeux. Antennes courtes, épaisses, non aplaties, avec les articles terminaux épaissis et l'article viii presque aussi long que le IX, l'article x aussi long que le xi. Prothorax un peu plus étroit que les élytres, plus large à sa base qu'au sommet. Les côtés ne sont pas sinués, mais réguliè- rement arqués de la base au sommet; la base est rectiligne et les angles postérieurs sont très émoussés ou même arrondis. Vus de profil les côtés du prothorax décrivent une hgne droite. Elytres non soudés, une fois et demie aussi longs que larges. Le rebord marginal est bien visible de haut, le sommet dépasse amplement le pygidium et la suture est accompagnée d'une strie suturale entière, profonde, s'écartant beaucoup de la suture au milieu et lui devenant tangente dans le quart pos- térieur. Cette strie suturale correspond à un bourrelet suturai de l'élytre qui s'emboîte dans le sillon d'une apophyse méta- tergale occupant le quart de la longueur de l'abdomen. Mésosternum pourvu d'une carène très basse, formant un angle très obtus, à sommet très arrondi. Épimères mésothora- ciques plus larges que longs. Suture sterno-épisternale entière. Pattes courtes et rétractiles sous le corps. Le sommet des 394 Dr Pv. JEANNEL fémurs aiitérieiiis ne dépasse pas le bord du protliorax. Les tibias sont épaissis au sommet, les intermédiaires sont arqués en dedans et épineux sur leur face externe. Les tarses antérieurs dans les deux sexes sont faiblement dilatés, mais plus étroits que le sommet du tibia ; les tarses postérieurs atteignent la longueur des deux tiers du tibia et présentent la foi mule : 1, 1, 4/5, 4/5, 2. L'article i est donc très court. Organe copulateur mâle. — Sa longueur atteint le cin- quième environ de la longueur du corps. Le pénis est épais, arqué, avec une lame basale courte et évasée, un sommet acéré et légèrement sinué. Le sac interne est armé de baguettes assez volumineuses. Les styles latéraux sont grêles, amincis graduellement au sommet et portent trois soies terminales et un petit lobe membraneux. Différences sexuelles. — Elles sont très peu importantes, limitées seulement à la différence tarsale. Phylogénie. — Sjieodiaetus par son aspect général, sa ponctuation, la forme de ses antennes et de sa carène, celle de SOS élytres, de ses tarses antérieurs et de son pénis doit être considéré comme un stade évolutif antérieur au stade Troglo- dromus. Speodiaetus est simplement un Troglodromus moins modifié par la vie souterraine. J. Sainte-Claire-Deville (1901, p. 59, en note) avait déjà signalé depuis longtemps l'étroite parenté de ces deux genres. L'unique Speodiaetus connu habite la Provence. Speodiaetus galloprovincialis Fairmaire. Planche I, fig. 36 et Planche XII, flg. 319 à 323. Adelops galloprovincialis, Fairmaire, 1860, p. 631 ; tj/p. : grotte innomée des environs de Tou- on. — Bathyscia galloprovincialis, Eeitter, 1885, p. 23. — Ganglbauer, 1899, p. 112. — H. Cail- loi, 1908, p. 150. — Speodiaetus galloprovincialis, Jeannel, 1908 c, p. 297. Long. : 2,8 à 3 mm. Forme ovalaire, large et convexe, également atténuée en avant et en arrière, Les antennes sont à peu près aussi longues REVISION DES BATHYSCIIXAE 395 que la moitié du corps. Leurs trois premiers articles décrois- sent régulièrement d'épaisseur ; les longueurs proportionnelles des articles sont : 1 i, 1 i, 1, 1, 1, 1, 1 h 1, 1, 1, 1- Les arti- cles VII, IX et X sont fortement et régulièrement épaissis au sommet. Les tarses antérieurs des femelles, comme ceux des mâles, sont légèrement dilatés ; leur article i est mi peu plus large mais aussi long que l'article il. Chorologie. — Speodiaetiis gaUoprovincialis Fairm. habite un certain nombre de grottes, situées entre Marseille et Hyères, c'est-à-dire dans les pays calcaires qui se trouvent à l'ouest du massif des Maures et de l'Estérel. Dans les Alpes-Maritimes il est remplacé par les Troglodromus. Les grottes où il a été trouvé sont les suivantes : France. Départ, des Bouches-du-Rhône : grotte de Cuges [197] (Sietti, Fagniez). Départ, du Var : grotte dite « le Saint-Trou », à Broussan [200] (Laroque, M. de Boissy !, Fagniez !) ; baoumé dou Lumé près Morières [199] (Laroque, Sietti) ; grotte de Riboux [198] (M. de Boissy, Fagniez) ; grotte innomée des environs de Toulon [202] (types) ; grottes de la vallée du Gapeau, près d'Hyères [201] (Abeille !, coll. Fairmaire !). 24e genre, TROGLODROMUS Deville. Sairte-Claire Deville, 1901, p. 59. — 1902, p. 707. — Keitter, 1908, p. 115. — Jeannel, 1910 /. p. 10 et 36. Espèce type : Troglodromus Bucheii (Deville). Forme rétrécie en avant, avec le prothorax plus étroit que les élytres. Coloration brun testacé peu brillant. Pubes- cence très fine et régulière. Ponctuation fine, profonde, égale et disposée sans ordre sur tout le corps. Tète incomplètement rétrac tile, toujours bien visible de haut. Antennes longues et grêles. Leur article i est beaucoup plus épais que les suivants, mais aussi long qu'eux ; les articles VIII, IX X et XI sont de même longueur. 396 Dr R. JEANNEL Prothorax sensiblement carré, très légèrement rétréci en arrière. Les côtés sont faiblement arrondis en avant, légère- ment sinués dans leur tiers postérieur. Les angles postérieurs sont droits et la base est rectiHgne. Êlytres plus larges que le prothorax d'un bon tiers, portant souvent des traces de côtes. Leur forme est ovalaire, convexe ; le bord marginal est bien visible de haut ; le sommet recouvre entièrement et dépasse la pointe du pygidium. La suture est accompagnée d'une strie suturale entière, profonde, écartée de la suture en avant, lui devenant tangente dans le quart postérieur. L'apophyse dorsale du métanotum est très réduite. Mésosternum caréné, mais de forme variable. Les épimères mésothoraciques sont transverses et les épisternes sont sou- dés au sternum en avant, de façon que la suture qui les sépare n'est visible qu'en arrière. Pattes allongées, incomplètement rétractiles. Les fémurs antérieurs débordent toujours le prothorax. Les tibias inter- médiaires, sont droits, peu épineux. Les tarses antérieurs des mâles sont faiblement dilatés et leur article i n'est guère plus long que le n ; les tarses postérieurs sont aussi longs que les quatre cinquièmes du tibia et leur formule est : 1 :^, 1 ^, 1, 1, 2. Organe copulateur mâle. — Le pénis est à peu près aussi long que le quart de la longueur du corps. Il est épais, très arqué ; sa lame basale est très courte et très évasée, son sommet est acéré et sinué. Le sac interne montre une différenciation spéciale de ses ban- delettes chitineuses qui a été décrite plus haut (voir page 49). Les styles latéraux sont longs, grêles, très amincis à leur som- met, ils se terminent par trois soies dont l'une, implantée dans l'axe du style, est beaucoup plus grosse que les deux autres. Différences sexuelles. — Limitées à la différence tarsale et à la longueur des antennes. Espèces. — Il existe autant de formes différentes de Troglo- REVISION DES BATHYSCIINAE 397 druDiun qu'il existe de grottes habitées par eux. Ces grottes sont isolées les unes des autres par les profondes vallées d'éro- sion des Alpes-Maritimes (voir page 158). Troglodromus Bûche ti De ville. Planche I, flg. 37 et Planche XII, fig. 324 à 330. Cylodfomus Buclieti, J. Sainte-Claire Deville, 1898, p. 196 ; typ. : arotte DdzoI. — Troglodrc mus Biieheti, J. Sainte-Claire Deville, 1901, p. 59. — 1902, p. 708. b) subsp. Oaveti DeviUe. Troglodromus Gaveti, J. Sainte-Claire Deville, 1901, p. 59 ; lyp. : Baume-Gianet. — T. Bucheii- Givfi, J. Sainte-Claire Deville, 1902, p. 708.— Jeannel, 1907 e, p. 290. c) subsp. Bonafonsi Deville. Troglodromus Bonafonsi, J. Sainte-Claire Deville, 1901, p. 72; typ. : Balme d'Aréna. — T. Bucheti-Bonafonsi, J. Sainte-Claire Deville, 1902, p. 708. — Jeannel, 1907 e, p. 290. d) subsp. Carhoneli Deville. Trojloiromm Bueheti- Carhoneli, J, Sainte-Claire Deville, 1902, p. 709 ; typ. : aveu « Le Gara- gaï t. e) subsp. poenitens Deville. Troglodromus Biich?ti-poenitens, J. Sainte-Claire Deville, 1992, p. 708 ; typ. : grotte des Péni- tents blancs. Long. : 3,2 à 3,8 mm. Forme plus ou moins large et plus ou moins rétrécie en avant. Antennes dépassant chez les mâles les quatre cinquièmes de la longueur du corps, chez les femelles les deux tiers ; les longueurs relatives des articles sont : 1, 1, 1, 1, 1 ^, 1 1, 1, 1, 1, 1, 1. Les tarses antérieurs des mâles sont très peu dilatés, un peu plus étroits que le sommet du tibia et leur article i est à peine plus long que l'article n. Chez les femelles l'article i n'est guère plus large que l'article ii. Variations. — J. Sainte -Cl aire Deville (1902, p. 707), qui a examiné un très grand nombre d'individus de Troglo- dromus provenant de huit grottes différentes, a constaté qu'aucune de ces grottes ne renfermait un Troglodromus absolument identique à celui d'une autre excavation. Cependant il a cru ne devoir retenir que cinq races géographiques princi- 398 Dr R. JEAKNEL pales auxquelles il a donné des noms, en faisant cette réservé que certaines de ces races étaient représentées par plusieurs colonies isolées mais trop peu caractérisées pour mériter d'être distinguées. Le tableau qu'il donne des races du T. Bucheti est le sui- vant : 1. Corselet légèrement transverse, paraissant (vu de dessus) non rétréci en arrière. Élytres moins de deux fois plus longs que larges. Antennes atteignant environ les 3/4 (o") ou les 2/3 (ç) de la lon- gueur du corps subsp. poenitens. — Corselet aussi long que large, paraissant (vu de dessus) à peine rétréci en arrière. Élytres environ deux fois plus longs que larges. Antennes atteignant environ les 4/5 (cf) ou les 3/4 (Ç) de la lon- gueur du corps 2 . — Corselet un peu plus long que large, paraissant (vu de dessus) rétréci en arrière. Élytres plus de deux fois plus longs que larges. Antennes atteignant à peu près la longueur du corps 3. 2. Carène mésosternale distinctement angulée vers le milieu. Forme plus déprimée subsp. Gaveti. — Carène mésosternale sensiblement rectiligne sur la plus grande partie de sa longueur. Forme plus convexe forma typica. 3. Élytres présentant des traces de côtes saillantes bien visibles. Ponctuation plus fine et moins profonde subsp. Bonafotisi. — Élytres sans trace de côtes saillantes. Ponctuation plus forte et plus profonde subsp. Carboneli. Chorologie. — Toutes les grottes habitées par des Troglo- dromus sont groupées autour de l'embouchure du Var et du Loup. a) forma typica. France. Alpes-Maritimes : grotte Dozol, à Saint-Cézaire [203] (Sainte-Claire Deville !) ; grotte des deux Goules, près de Saint- Valher [204] (S'^-Cl. Dev.) ; aven des Gourds ou aven Bonhomme, près de Saint- Valher [205] (S "-Cl. Dev.). h) subsp. Gaveti Deville. France. Alpes-Maritimes : grotte dite Baume Granet, près de Roquefort [207] (S^''-C1. Dev. !, Jeannel). REVISION DES BATHYSC'IINAE 399 c) subsp. Bonajonsi De ville. France. Alpes-Maritimes : Balme d'Aréna, près d'Aspre- mont [210] (S'^-Cl. Dev. !, Jeannel). d) subsp. Carhoneli De ville. France. Alpes-Maritimes : aven dit (( Le Garagaï », près de Gourdon [206] (S'«-C1. Dev.). e) subsp. poenitens Deville. France. Alpes-Maritimes : grotte des Pénitents blancs, près de Vence [209] (S"'-C1. Dev. ! , Dodero) ; grotte de Saint- Barnabe, près de Courségoules [208] (S'^-Cl. Dev.), 25e genre, ROYERELLA (1) Jeannel. Jeauuel, 1910 f, p. 9 et 35. Espèce type : Royerella Tarissani (Bedel). Forme déprimée, large, nullement rétrécie en avant. Colo- ration brun ferrugineux assez foncé. Pubescence dorée très dense et longue, avec quelques petits poils dressés sur les côtés des élytres. Ponctuation excessivement fine et serrée, superficielle sur le protliorax, râpeuse sur les élytres et disposée sans aucun ordre. Tète rétractile sous le prothorax, sans yeux. Antennes atteignant à peu près la longueur du corps ; l'article ii est bien plus mince que l'article i, un peu plus épais que l'article m ; l'article viii est plus court que le ix et les deux derniers articles sont de même longueur. La massue n'est nullement aplatie. Prothorax plus large que les élytres, court, près de deux fois aussi large que long. Ses côtés sont arqués régulièrement ; son sommet n'est guère plus large que le tiers de la base ; ses angles postérieurs sont aigus et très saillants en arrière, légèrement défléchis comme ceux des Cytodromus ; sa base est fortement bisinuée. (1) Dédié à mon ami le D^ Maurice Royer 400 Dr R. JEANNEL Élytres déprimés, deux fois aussi longs que larges, parallèles dans leur moitié antérieure, puis rétrécis jusqu'au sommet. Leur disque présente trois côtes saillantes aussi visibles chez R. Villardi que celles des Drimeotus. La gouttière margi- nale est large et le sommet des élytres dépasse amplement la pointe du pygidium. La suture est plus ou moins déprimée et est accompagnée d'une strie suturale très profonde, entière, très écartée de la suture au milieu, tangente à elle dans le cin- quième postérieur. Carène mésosternale très basse, irrégulière, non anguleuse. Épimères mésothoraciques transverses ; suture sterno-épis- ternale fine, mais complète. Pattes entièrement rétractiles sous le corps ; le sommet des fémurs antérieurs ne déborde pas le prothorax dont les angles postérieurs sont légèrement soulevés pour les recevoir. Les tibias sont hérissés de longues épines ; les tibias intermédiaires sont à peine incurvés. Les tarses antérieurs des mâles sont faiblement dilatés et les tarses postérieurs ne dépassent pas en longueur les deux tiers du tibia ; leur formule est : 1, 1, 1, 4/5, 2. Organe copulateur mâle. — Le pénis est aussi long que le quart de la longueur du corps. Il est épais, très incurvé; sa base est courte, son sommet acéré et sinué. Le sac interne pré- sente de longues bandelettes de renforcement très grêles et une pièce en Y complète sur son cul-de-sac ; la région moyenne du sac porte de petites épines. Les styles latéraux sont relativement épais, effilés au som- met et terminés par trois soies divergentes. En somme l'organe copulateur mâle de Royerella est à peu de choses près identique à celui de Cytodromus, car il n'en diffère que par l'épaisseur de ses styles latéraux. Chorologie. — Les deux espèces du genre sont morphologi- quement très voisines et habitent des grottes assez éloignées, puisque l'une se trouve dans le Jura méridional et l'autre dans le Vercors. REVISION DES BATHYSCIINAE 401 Tableau des espèces dct genre Royerella. Forme plus large. Ponctuation des élytres plus forte, plus râpeuse, très serrée en avant, clairsemée et plus forte au sommet. Long. : 4 mm 2. VilUrdi. Forme plus allongée. Ponctuation des élytres plus fine, plus super- ficielle, égale sur tout l'élytre. Long. : 3,5 mm 1. Tarissant. 1. Royerella Tarissani Bedel. Planche I, fig. 38. Adelops Tarissani, Bedel, 1878, p. 74 ; typ. : grotte du Pialoux. — Bathyscia Tarissani, Reit- ter, 1885, p. 23.— Ganglbauer, 1899, p. 112. — Royerella Tarissani, Jeannel, 1910 /, p. 35. Long. : 3,5 mm. Forme allongée, parallèle. Le prothorax est à peu près de même largeur que les élytres. Les antemies atteignent presque la longueur du corps et présentent la formule : 1 1, 1, 1, 1, 1, 1, 1, 3/4, 1, 1, 1 ; les articles ix et x sont coniques, régulièrement épaissis de la base au sommet. La carène mésos- ternale est irrégulièrement crénelée et les tarses antérieurs du mâle sont aussi larges que le sommet du tibia ; leur article i est à peu près aussi long que l'article ii. Habitat. — France. Départ, de la Drôme : grotte du Pia- loux, à Peyrus [194] (Tarissan, Lucante) ; grotte des Fées [190] (GouneUe!, Fagniez); grotte du Brudoux, dans la forêt de Lente [189] (Villard!, GouneUe !, Fagniez!); grotte de la porte d'Urle, dans la forêt de Lente [193] (Fagniez) ; grotte de Ferlières, près de La Chapelle-en-Vercors [192] (Villard !). 2. Royerella Villardi Bedel. Planche XII, fig. 331 à 333. Bathyscia Villardi, Bedel, 1884, p. 42 ; typ. : grotte du Bugey. — Reitter, 1885, p. 23. — Ganglbauer, 1899, p. 112. — Royerella Villardi, Jeannel, 1910 f, p. 35. Long. : 4 mm. Forme très large et déprimée. Le prothorax est un peu plus large que les élytres. Les antemies atteignent à peine la lon- AECH. DE ZOOL. HXP. ET QÉN. — 6« SÉEEE. — T. Vil. — (I), 26 402 Dr R. JEANNEL gueur du corps et les longueurs de leurs articles sont : 1, 1, 1, 1, 1, 1, 1, 3/4, 1, 1, 1. Les articles de la massue sont semblables à ceux de l'espèce précédente. La carène mésosternale est très basse, régulière, non crénelée. Les éhjtres sont couverts de points râpeux, très serrés vers la base, plus gros et plus clair- semés vers le sommet. Le tarse antérieur mâle est un peu plus étroit que le sommet du tibia; l'article i est un peu plus long que l'article ii, aussi large que lui. Habitat. — Fra7ice, Jura méridional. Départ, de l'Ain : grotte de Hautecour, près de Bourg [184] (Villard) ; grotte de Cerdon, dans le pays du Bugey [185] (Villard !). 26e genre, CYTODROMUS Abeille. Abeille de Perrin, 1876, p. 29. — 1878, p. 150. — Reitter, 1885, p. 9. — 1886, p. 316. — 1889, p. 296. — Ganglbauer, 1899, p. 91. — J. Sainte-Claire Deville, 1901, p. 59. — Reitter 1908, p. 115 — Jeannel, 1910 /, p. 9 et 35. Espèce type : C. dapsoides (Abeille). Forme elliptique, un peu rétrécie en avant. Coloration pâle. Pubescence dorée, courte, fine et assez dense sur les élytres. Ponctuation fine et serrée, égale, superficielle sur le prothorax, légèrement râpeuse sur les élytres. Tête incomplètement rétractile, toujours bien visible de haut, avec sa carène occipitale entière, mais très peu saillante. Antennes grêles, presque aussi longues que le corps. L'ar- ticle n est aussi long que ses voisins, mais plus grêle que l'article i, plus épais que l'article m. Les articles terminaux sont légèrement épaissis au sommet et l'article viii est plus court que le ix, mais bien plus long que large. Prothorax à peu près aussi long que large et aussi large à la base qu'au sommet. Ses côtés sont peu arqués, sinués et sou- levés en arrière, de façon que les angles postérieurs sont déflé- chis. La base est profondément bisinuée ; les angles postérieurs sont très saillants en arrière et séparés du disque du pronotum par un pli profond. Élytres un peu plus larges que le prothorax, elhptiques, REVISION DES BATHYSCIINAE 4o3 allongés, avec leur plus grande largeur au milieu. Le rebord marginal est bien visible sur toute sa longueur ; le sommet dépasse le pygidium et la suture est accompagnée d'une strie suturale entière, écartée de la suture au milieu, tan- gente à elle en arrière. Il n'existe pas de côtes saillantes sur le disque des élytres. Mésosternum sans carène saillante. Les épimères mésothora- ciques sont allongés et les épisternes sont partiellement soudés au sternum. Pattes longues et grêles. Les trochanters des pattes anté- rieures portent une petite épine. Les fémurs dépassent les côtés du corps d'un bon tiers de leur longueur. Les tibias intermé- diaires et postérieurs sont droits et épineux. Les tarses anté- rieurs des mâles sont aussi larges que le sommet du tibia et leur premier article est un peu plus grand que le second ; les tarses postérieurs sont aussi longs que les quatre cinquièmes du tibia et leur formule est : 1 1, 1 ^, 1, 1, 2. Organe copulateur mâle. — Le pénis est aussi long que le quart de la longueur du corps. Sa base est large et courte et son sommet est fortement sinué et acéré. Le sac interne présente une pièce en Y grêle, mais complète et sur sa paroi dorsale des bandelettes longitudinales épaisses. Les styles latéraux sont très amincis dans leur moitié apicale, puis légèrement renflés à leur sommet. Ils portent trois soies divergentes à leur extrémité, Cytodromus dapsoides Abeille. Planche I, fig. 39 et Planche XII, flg. 334 et 385. PholeuoH dapsoides. Abeille de Perrin, 1875, p. 203 ; typ. : grotte du Brudoux. — Cytodromus dapsoides, Abeille de Perrin, 1876, p. 29. — 1878, p. 150. — Keitter, 1885, p. 13. ^ Ganglbauer, 1899, p. 92. Long. : 3,5 à 4 mm. Tête un peu plus étroite que le prothorax^'et^'protliorax un peu plus étroit que les élytres. Antennes presque aussi lon- gues que le corps, grêles, cylindriques, non épaissies au som- 404 T>f R. JEANNEL met, présentant la formule : 1, 1, 1, 1, 11, 1 J , 1 -^, 1, 1 ï j 1 Î5 1 4- Prothorax à côtés très relevés au niveau des angles postérieurs, de façon qu'il existe un pli profond sur le pronotum en dedans de chaque angle postérieur. Élytres elliptiques, à épaules saillantes, présentant leur plus grande largeur vers le milieu. Habitat. — Cette espèce est spéciale aux grottes du Vercors, où on la trouve avec Royerella Tarissant Bed. France. Départ, de la Drôme : grotte du Brudoux, dans la forêt de Lente [189] (Roux, Abeille de Perrin, Gounelle !) ; grotte des Taillis-en- Vercors [191] (Gounelle) ; grotte de Fer- lières, près de La Chapelle-en- Vercors [192] ( Argod-Vallon ! , C. Maurice!, L. Villard !); glacière naturelle de Fondurle, dans la forêt de Lente [189 a] (L. Villard). 27e genre, ISEREUS Reitter. Keitter, 1886 a, p. 100. — 1889, p. 296. — Ganglbauer, 1899, p. 91.— J. Sainte-Claire Deville, 1901, p. 59. — IJeitter, 1908, p. 115. — Jeannel, 1910 /, p. 10 et 36. Espèce type : Isereus Xambeui (Argod-Vallon). Forme très allongée et très étroite. Coloration pâle. Pubes- cence dorée, courte, fine et dense, surtout sur les élytres. • Ponctuation fine et serrée, égale, superficielle sur le protho- rax, légèrement râpeuse sur les élytres. Tête non rétractile, avec sa carène occipitale très effacée. Antennes presque aussi longues que le corps. L'article ii est aussi long que ses voisins, mais plus grêle que l'article i et légèrement plus épais que l'article m. Les articles terminaux sont un peu épaissis dans leur quart apical et l'article viir est aussi long que le ix. Prothorax cordiforme, un peu plus long que large. Ses côtés sont fortement arrondis en avant, très rétrécis et parallèles en arrière. La base est rectiUgne. Elytres pas plus larges que le prothorax, quatre fois aussi longs que larges. Ils portent une strie suturale profonde, non parallèle à la suture et les traces de quelques côtes saillantes REVISIOX DES BATHYSniNAE 405 sur le disque. Le sommet des élytres dépasse de beaucoup la pointe du pygidium. Mésosternum sans carène saillante. Les épimères mésothora- ciques sont très allongés et la suture sterno-épisternale est entièrement visible. Pattes très longues. Les fémurs sont robustes, peu rétrécis au sommet, légèrement arqués en dedans ; ils dépassent les côtés du corps des deux tiers de leur longueur. Les tibias anté- rieurs sont arqués en dehors, les autres droits ; tous sont épais- sis fortement au sommet, privés d'épines sur leur bord externe et pourvus de quatre éperons dont les deux externes sont plus courts. Tarses antérieurs des mâles aussi larges que le sommet du tibia. Tarses postérieurs aussi longs que les trois quarts du tibia correspondant et présentant la formule : 2, 1 1, 1, 1, 2. Organe copulateur mâle. — Le pénis est aussi long que le quart de la longueur du corps. Sa forme est la même que chez les genres précédents, mais la sinuosité dorsale de la pointe du pénis est bien moins accusée que chez Cytodromus. Le sac interne présente sur sa paroi dorsale de minces bandelettes longitudinales dont les deux basales viennent s'attacher dans le fond du sac à deux petits nodules, vestiges d'une pièce en Y dissociée (fîg. 339). Les styles latéraux sont grêles, légèrement renflés au som- met et portent trois soies divergentes à leur extrémité. Différences sexuelles peu importantes. Les femelles sont un peu plus épaisses que les mâles. Isereus Xambeui Argod. Planche I, fig. 40 et Planche XII, flg. 336 à 339. Trocharanis Xambeui, Argod- Vallon, 1885, p. 163 : typ. : grotte de Saint-Même."^— Isereu Xambeui Reitter, 1886 a, p. 100. — Ganglbauer, 1899, p. 91. j , Long. : 4,5 à 4,7 mm. Forme très allongée. Antennes présentant la formule : 1, 1, 1, 1, 11, 11, 1 i, 1, 1 J, 1 J, 1 1- Prothorax mesurant sa 406 Dr R. JEANNEL plus grande largeur à l'union du tiers antérieur et des deux tiers postérieurs ; sa base est aussi large que le sommet ; les côtés sont arrondis régulièrement dans leurs deux tiers antérieurs, puis brusquement ledressés et pcimllèles dans leur tiers postérieur. Les angles postérieurs sont droits, émoussés. Êlytres aplatis sur la suture en avant, tectif ormes au sommet. Habitat. — Cette espèce habite les grottes du massif de la grande Chartreuse, dans l'Isère. France. Départ, de l'Isère : grotte du Guiers vif, près de Saint-Même [186] (Argod- Vallon, V. Planet !); grotte du Guiers mort, dans la « Dent de Crolles» [187] (Ch. Fagniez); Trou du Glaz, dans les Rochers du Midi [188] (Ch. Fagniez). Ohs. — La grotte de Saint-Même {types) est la grotte du Guiers vif. Dans le Trou du Glaz la température est de -|- PC et il existe des stalactites de glace jusqu'à plus de 100 m. de l'entrée. Tribu II. GYNOMORPHI. Jeannel, 1910 /, p. 6, 14 et 36. La tribu des Gynomorphi est essentiellement caractérisée par le nombre des articles du tarse antérieur qui est de quatre dans les deux sexes. Les articles basilaires du tarse antérieur des mâles sont parfois dilatés comme chez les espèces à tarses pentamères. Il n'existe absolument aucune transition entre un tarse antérieur mâle tétramère et un tarse antérieur penta- mère ; dans aucun cas, en effet, il n'existe chez ce dernier de réduction du premier article : il n'y a pas de tarses antérieurs mâles « cryptopentamères )\ A part la différence tarsale il y a peu de caractères qui sépa- rent d'une façon absolue les Oynomorphi des autres tribus. La forme du corps est variable chez les Gynomorphi et il existe des genres à prothorax large et des séries de formes grêles. La sculpture est tantôt formée de points, tantôt de REVISION DES BATHYSCIINAE 407 strioles transversales {Aphaobius) ; la strie suturale qui n'existe que chez quelques formes archaïques disparaît de bonne heure. Le mésosternum est caréné et cette carène se pro- longe fréquemment en arrière par une carène métasternale ; l'apophyse intercoxale du métasternum est peu épaisse et les hanches postérieures sont relativement peu distantes. Les antennes enfin sont très grêles et allongées ; leur massue est fréquemment aplatie et leur premier article, aussi long que le second chez les formes archaïques et les Aj)liaobius, est plus court que le second, comme chez les Brachyscapiti, dans les séries phylétiques de Speonesiotes et de Leonhar délia. L'organe copulateur mâle varie beaucoup et cela dans des directions diverses. Le pénis porte fréquemment [Speone- siotes, Leonhardella, Anillocharis) une languette au milieu du bord libre de sa lame basale ; le sac interne est armé de baguet- tes chitineuses parfois très développées (Speonesiotes) et les styles latéraux sont terminés par trois soies. Il n'existe que très peu d'espèces de Gynomorphi lucicoles [Bathyscia înontana Schiôdtb, Phaneropella Lesinae Reitt., P. turcica Reitt.). Tous les autres représentants de la tribu sont des cavernicoles qui se groupent en un certain nombre de séries phylétiques. Biologie. — On connaît seulement dans cette tribu l'état larvaire de Speonesiotes Paganettii Ganglb., décrit par L. Weber (1902, p. 17). Chorologie. — L'aire de répartition des Gynomorphi -est assez limitée. Le centre de dispersion du groupe paraît être la côte de Dalmatie où ses représentants abondent. On les rencontre en outre en Bosnie-Herzégowine, en Carniole et en général dans toute la région méditerranéenne orientale. Seul Speophyes lucidulus Delar., qui habite les Cévennes. se trouve à l'ouest de l'arc alpin. Phylogénib. — Les Gynomorphi se répartissent dans un certain nombre de séries phylétiques qui ont évolué différem- ment. Cette évolution est parfois parallèle entre séries dis- 408 T)!- R. JEANNEL tinctes de OynomorpM, elle peut même être parallèle pour cer- taines séries avec d'autres appartenant à la tribu des Bra- chyscapiti. Le résultat de ces parallélismes a été de produire de grandes ressemblances entre les mêmes stades évolutifs de séries différentes et c'est leurrés par ces ressemblances que la plupart des auteurs ont méconnu l'importance taxo- nomique du caractère tarsal. C'est ainsi que les Aphaohius et Speonesiotes (anciens Bathyscina) ont été réunis aux Bathys- ciola (anciens Bathyscia, sensu G. H. Horn), et qu'on a pu proposer la réunion des Leonhardella aux Leonhardia (Apfel- beck, 1907, p. 89). Chez les Gynomorphi la série phylétique d'Aphaobius est en parallélisme avec la série de Leonhardella, surtout dans les deux stades Oryotus et Anillocharis (même forme, même mésosternum, mêmes tarses antérieurs mâles dilatés, même allongement du pénis). D'autre part, la série de Leonhardella montre un parallélisme remarquable avec les premiers stades {Proleonhardia, Leon- hardia) de la série d' Apholeuonus appartenant aux Brachys- capiti. Les genres des Gynomorphi se répartissent de la façon suivante en séries phylétiques : Tableau des séries phylétiques des Gynomorphi. 1. Organe copulateur mâle très petit, très grêle, très simple, sans ^ac interne difïérencié. Premier article des antennes aussi long que le second. Pas de strie suturale 2. — Organe copulateur mâle bien développé, avec un sac interne dif- férencié 3 . 2. Trois soies au sommet des styles latéraux de l'organe copulateur. Prothorax large Genres Bathyscia et Bathyscidius. — Deux soies au sommet des styles latéraux de l'organe copulateur. Pro thorax étroit, carré B. Série de Hexaukus. 3. Élytres pourvus d'une strie suturale. Sac intrapénien pourvu d'une pièce en Y Genres Phaneropella et Speophyes. — Élytres sans strie suturale. Sac intrapénien sans pièce en Y véri- table *• REVISTOX DES BATHYSriINAE 400 4, Premier article des antennes aussi long que le second. Pénis sans lang'iioilo iii(''(iianc sur 1(^ Ifonl libn^ de sa lame basale C. Série de Aphaobius . — Premier article des antennes en général plus court que le second. Pénis avec une languette médiane sur le bord libre de sa lame basale. 5. 5. Antennes très grêles aplaties au sommet ou fdiformes. Métasternum caréné. Organe copulateur mâle tendant vers une forme courte et épaisse avec un sac interne beaucoup plus long que le pénis et pourvu d'énormes baguettes longitudinales. D. Série de Speonesiotes. — Antennes cylindriques. Métasternum non caréné. Organe copula- teur mâle tendant vers une forme grêle et très allongée avec un sac interne plus court que le pénis et sans baguettes longitudinales volumineuses sur ses parois E. Série de Leonhardella. Obs. — Je ne puis faire entrer dans ce tableau la série de Pholeuonojjsis dont les mâles me sont inconnus. Toutefois les caractères extérieurs des deux genres de cette série sont tels qu'il est impossible de les confondre avec aucun autre. Les longues soies dressées de la double pubescence de leurs élytres suffiraient à elles seules à les caractériser. A. Genres isolés. Tableau des genres. 1. Élytres pourvus d'une strie suturale 2. — Élytres sans strie suturale 3. 2. Des yeux pigmentés. Élytres striolés en travers 3e genre, Phaneropella. — Pas d'yeux. Élytres non striolés en travers... . 4<= genre, Speophyes. 3. Métasternum non caréné. Pénis tordu en S. Élytres ponctués. 1«' genre, Bathyscia. — Métasternum caréné. Pénis droit. Élytres striolés en travers, 2^ genre, Bathyscidius. 1er genre, BATHYSCIA Schiôdte. Schiodte, 1849, p. 10. — Kiesenwetter, 1831, p. 293. — G. H. Horn, 1880, p. 251 (pars), — Jeannel, 1910 /, p. 16. Non Bathyscia, Eeitter, 1884 b, p. 217.— 1885, p. 16.— Marseul, 1885, p. 26.— Ganglbauer 1899, p. 96. — Escalera, 1899, p. 368. Non AphooMus, AbeUle, 1878, p. 148. — Ganglbauer, 1902, p. 46. 410 Dr R. JEANNEL Syn. : Arielops, Lacordaire (pars). — Schaufuss, 1861, p. 23. — Fairmaire et. Laboiilbèue 1854, y. 310 (pars). — L. Miller, 1855, p. 505 (pars). — J. Duval, 1857, p. 26 ^pars). — ncc Tell-, kampf, 1844. Syn. : Batliysciim, Ueitter, 1908, p. 117. — Jeannel, 100>i -', p. SOS. Espèce tyi^e : B. montana Schiôdte. Petite taille ; forme déprimée, peu atténuée en arrière. Tête rétractile ; pas d'yeux. Sculpture formée de points râpeux ; pas de strie suturale aux élytres. Mandibules bifides, à dent terminale crénelée. Mâchoires courtes, à lacinia épineuse, à palpe formé de trois articles de même longueur, dont le deuxième est fortement renflé. Deuxième article des palpes labiaux bien plus court que ses voisins. Antennes relativement longues et grêles. Les deux premiers articles sont épais et de même longueur ; l'article m est plus court et bien plus grêle que le ii, le viii est transverse, le xi est plus grand que le x, la massue est large et aplatie. Prothorax large, convexe, abritant entièrement les pattes antérieures au repos ; ses côtés sont régulièrement arqués et forment (vus de profil) une courbure à convexité ventrale ; les angles postérieurs sont très saillants. Elytres à rebord marginal large, à sommet arrondi recouvrant le pygidium. Carène mésosternale à angle émoussé, à bord antérieur tombant à pic, sans prolongement sur le métasternum. Les épimères mésothoraciques sont carrés, aussi larges que longs et la suture sterno-épisternale est visible en entier. Pattes courtes et épaisses ; les cuisses sont aplaties et leur sommet n'atteint qu'à peine le contour du corps. Les tarses antérieurs sont grêles et tétramères dans les deux sexes. Les tibias intermédiaires sont arqués, épais et épineux ; les tarses postérieurs sont constitués suivant la formule : 1, 1, 1, 1, 2. Les différences sexuelles sont absolument nulles. Organe copulateur mâle très petit et très grêle, égalant à peine le sixième de la longueur du corps. Le pénis est mince et effilé, sept fois aussi long que large, REVISIOX DES BATHYSCIINAE 411 légèrement siniié en S ; sa lame basale est étroite et arrondie. Le sac -interne ne porte aucune pièce chitinense différenciée, ni valvule ni invagination à sa base. Les styles latérau.v s'insèrent dorsalement. ils sont grêles et infléchis comme le pénis, un peu plus courts que lui et por- tent à leur terminaison trois soies assez longues. Bathyscia montana Schiôdte. Planche II, flg. 41 et Planche XIII, flg. 356 à M<\. B. monhinn, Schiôdte, l-^+g, p. 11, pi. II, ts. 1. b à ; ; hjp. : grotte de Liagu (Carniole). — Reitler, 1885, p. 20. — Ganglbauer, 1890, p. 100. — Âdelops montanus, Miller, 1855, p. .508. Syn. : B. Tellkimpji, Schmidt, 185i\ Svn. : B. lon.jip:nnis, Joseph, 1872, n. 178: typ. : KUstenland. b) var. jorticor7iis Joseph. B. forticornis, Joseph, 1872, p. 178; typ. : Celeryova jama. — Ganglbauer, 1899, p. 107. c) subsp. hungarica Reitter. B. hungarica, Reitter, 1878, p. 63 ; typ. : Rahô. — 1885, p. 20. — Ganglbauer, 1899, p. 107. d) subsp. Apfelbecki Ganglbauer. B. vwiitana' Apfelbecki, Ganglbauer, 1899, p. 106 ; typ. : Sarajevo. e) subsp. Apfelbecki, var. jablanicensis Ganglbauer. B. nwntana-jabltnieensis, Ganglbauer, 1899, p. 107 ; V-jp. : Jablanica. Long. : 1 à 1,4 mm. Forme déprimée, non atténuée en arrière. Pubescence peu serrée. Sculpture très fine sur la tête et le prothorax, formée de points râpeux sur les élytres. Antennes atteignant à peu près les angles postérieurs du prothorax, à articles ix et x trans- verses ; les longueurs des articles sont : 3, 3, 1, 1, 1, 1, 2, 1, 2, 2, 3 14 • Tibias postérieurs aplatis latéralement. Variations. — Cette espèce fournit d'abord un grand nom- bre de variations fluctuantes portant sur la taille, la forme du corps, sa convexité, la coloration, la longueur des antennes. Ensuite il faut distinguer un certain nombre de sous-espèces présentant chacune une locahsation géographique spéciale et des variétés assez fixes pour mériter d'être nommées. 412 D'- R. JEANNEL 1. Ponctuation des élytres râpeuse, non alignée en travers. Ar- ticles irr, IV et v des antennes à peine plus longs que larges. ... 2. — Ponctuation des élytres moins râpeuse, nettement alignée en tra- vers, surtout près de la base. Articlos m, iv et v des ant(>nnos nettement plus longs que larges 3. 2. Forrne très convexe. Antennes courtes et épaisses, à articles ter- minaux très transverses forma typica. — Forme plus large et plus déprimée. Antennes longues, très élargies et très aplaties montana, var. forticornis. 3. Antennes grêles, à articles terminaux peu aplatis, à article vn presque carré. Long. : 1,4 mm subsp. hungarica. — Antennes longues, à articles terminaux très aplatis, à article yii allongé. Long. : 1 à 1 ,3 mm 4 . 4. Ponctuation des élytres très régulièrement alignée en travers, non râpeuse ; suture des élytres faiblement déprimée, subsp. Apfelbecki. — Ponctuation des élytres râpeuse, alignée irrégulièrement en tra- ^ vers sans former de véritables strioles. Suture des élytres non dé- primée Apfelbecki, var. jahlanicensis. Habitat. — Espèce lucicole, mais qui pénètre volontiers dans les grottes où on la trouve sur le guano des Chauve-sou- ris. En Hongrie, près de Rahô, on la trouve en tamisant les feuilles tombées au fond des puits taris, dans les vallons boisés. Son aire de dispersion est fort vaste et paraît couvrir tout le bassin du Danube moyen ; toutefois c'est en Carniole que cette espèce semble être la plus commune. a) forma typica. Carniole : District de Laibach : forêts du Sclilossberg, près de Laibach (Motschoulsky) ; Laibach (Reitter!); grotte Velca pasica, dans le Krimberg [36] (Joseph). District d'Oberloitsch : grotte de Wigaun, près de Zirknitz [31] (Joseph). District d'Adelsberg : grotte de Luegg, dans le Nanosberg [19] (Schiôdte, Joseph) ; grotte de la Magdalena, à Adel- sberg [22] (Joseph); grotte d'Adelsberg [21] (D^ Penecke). District de Stein : grotte Ihansca jama, dans le Sunberg [61] (Joseph). REVISION DES BATHYSCIINAE 413 Kiistenland. District de Sessana : grotte de Fernece [80] (Joseph). District de Trieste : grotte des Ours, à Gabrovizza [86] (Joseph). Croatie : monts Vélébit, dans les feuilles (Reitter !). Istrie (Reitter). SUjrie : environs de Marburg, dans les feuilles mortes (H. Krauss, Rucziczka, Penecke) et dans les grottes (Penecke). Dalmatie : Cattaro (Motschoulsky). Cette dernière citation concerne le B. triangularis, insuffisamment décrit. Elle ne se rapporte peut-être pas au B. montana et doit être conservée avec doute. h) montana, var. forticornis Joseph. Carniole. District de Stein : grotte Celerjeva jama, près de Morautsch [64] (Joseph). c) subsp. hungarica Reitter. Hongrie orientale. Comitat de Maramaros : environs de Rahô, dans les feuilles mortes au fond des puits taris (Reit- ter, Weise ; coll. Marseul, in Mus. Paris !). d) subsp. Ajjfelbechi Ganglbauer. Bosnie. District de Sarajevo : dans les feuilles mortes, à Vrelo Bosne, sur l'Igman planina (Apfelbeck !). e) Apfelbecki, var. jablanicensis Ganglbauer. Herzégowine. District de Konjica : environs de Jablanica, dans les feuilles mortes (Apfelbeck !). 2e genre, BATHYSCIDIUS Jeannel. Jeannel, 1910 /, p. 15. Espèce type : Bathyscidius tristiculus (Apfelbeck). Forme ovalaire, convexe, non rétrécie en arrière. Tête sans yeux, entièrement rétrac tile sous le corps ainsi que les pattes. 414 Dr R. JEANNEL Sculpture fine, superficielle sur la tête et le prothorax et for- mée sur les élytres par des points râpeux régulièrement ali- gnés en travers. Pubescence dorée, longue et peu serrée. Antennes relativement longues et très grêles, à massue large et aplatie ; leurs deux premiers articles sont épais et de même longueur, l'article m est plus court et bien plus grêle que le ti, le VIII est globuleux ou transverse et l'article xi est plus grand que l'avant dernier. Le dernier article du palpe maxillaire est très petit, très grêle, sétiforme. Prothorax aussi large que les élytres, à côtés régulièrement arqués. Élytres striolés, sans strie suturale, à rebord marginal étroit et effacé en arrière ; leur sommet recouvre à peine la pointe du pygidium. Carène mésosternale élevée, arrondie, prolongée en arrière sur les deux tiers du métasternum. Épimères mésothoraciques rectangulaires, bien plus larges que longs ; la suture sterno- épisternale est visible en entier. Pattes courtes et épaisses ; les tibias intermédiaires sont peu arqués, non épineux ; les tibias postérieurs sont un peu comprimés latéralement. Les tarses antérieurs sont grêles dans les deux sexes et les tarses postérieurs sont très fins, aussi longs que les quatre cinquièmes du tibia correspondant ; leur formule est la suivante : 3, 2, 1 ^, 1 1, 3. Les différences sexuelles sont nulles. Organe copulateur mâle analogue à celui du Bathyscia, mais plus long et non tordu en S (fig. 371). Le pénis çst long et grêle, aussi long que le quart de la lon- gueur du corps et dix fois aussi long que large. Sa forme est rectiligne, étranglée au milieu de sa longueur, aplatie dans sa moitié apicale ; la lame basale est étroite, son bord libre est taillé en biseau et limite une ouverture assez régulièrement ovalaire. Le sac interne est rudimentaire. Pas d'appareil chitineux REVISION DES BATHYSCIINAE 415 sur ses parois ; le canal éjaculateur s'abouche dans le sac par une invagination. Styles latéraux grêles, rectilignes, aussi longs que le pénis et terminés par trois soies dii"igées en dedans. Bathyscidius tristiculus Apfelbeck. Planche II, fig. 42 et Planche XIII, fis;. 367 à 371. Bathyscia tristiciila, Apfelbeck, 1907 c, p. 642; typ. : Hôhle bei Jaujiua. — Bathyscimi tris- ticula, Jeannel, 1908 c, p. 299. — Bathyscidius tristiculus, Jeannel, 1910 /, p. 15. h) subsp. fallaciosus J. Miiller. Bathyscia (sic) tristicula-jallaciosa, J. Miiller, 1910, p. 184 ; typ. : grotte de la source de l'Oinbla. Long. : 1,2 à 1,3 mm. Forme ovalaire, convexe ; le contour du prothorax se continue sans brisure avec celui des élytres. Antennes aplaties, dilatées à partir de l'article vi ; les longueurs relatives des articles sont : 2, 2, 1, 2/3, 2/3, 2/3, 1, 1 i, 1, 1, 2. Variations. — Il existe deux races géographiques différentes par la longueur de leurs antennes. 1. Antennes longues, à articles allongés, de façon que le vin est glo- buleux et les IX et x aussi longs que larges forma typica. — Antennes courtes, à articles courts, de façon que les vni, ix et X sont transverses subsp. fallaciosus. Habitat. — Espèce cavernicole de Dalmatie méridionale. a) forma typica. Dalmatie. District de Curzola : grotte de Janjina [113], dans la presqu'île de Sabioncello (Apfelbeck !). b) subsp. fallaciosus J. Miiller. Dalmatie. District de Ragusa : grotte voisine des sources de l'Ombla [116] (H. F. Neumann !). se genre, PHANEROPELLA Jeannel. Jeannel, 1910 /, p. 15. Espèce type : Phaneropella Lesinae (Reitter). Forme épaisse et courte des muscicoles. Sculpture fine, 416 Dr R. JEANNEL formant sur les élytres des strioles transversales. Pubescence très fine. Tète rétractile, portant des yeux petits, mais pigmentés. Ces yeux occupent le sommet de la face antérieure de l'angle temporal ; leurs facettes sont mal délimitées et le pigment est disposé suivant une tache annulaire occupant les facettes périphériques et le sourcil, tandis que les facettes centrales sont dépigmentées (fig. 283). Dernier article du palpe maxillaire conique, aussi long que les trois quarts du précédent. Antennes courtes, n'atteignant pas les angles postérieurs du prothorax, à massue large et aplatie. Les deux premiers articles sont épais et de même longueur, l'article m est plus court et plus grêle que le ii, l'article viii est plus court que ses voisins et l'article terminal est deux fois aussi grand que l'avant-dernier. Prothorax aussi large que les élytres, à côtés régulièrement arqués, à angles postérieurs peu saillants. Élytres très convexes, avec une strie suturale plus ou moins marquée, non parallèle à la suture ; le sommet des élytres dépasse la pointe du pygidium. Carène mésosternale élevée et lamelleuse, non dentée, pro- longée en arrière sur une partie du métasternum. Epimères mésothoraciques trapézoïdes, plus larges que longs ; suture sterno-épisternale incomplète. Tarses antérieurs grêles dans les deux sexes ; tarses postérieurs aussi longs que la moitié du tibia et présentant la formule : 1, 3/4, 3/4, 2/3, 1. Organe copulateur mâle. — Court, épais, rectiligne, environ trois fois aussi long que large. Le pénis est court, sa lame basale est large, longue et arrondie, son sommet est aplati et large. Le sac interne est garni d'écaillés et de petites épines ; il présente vers son miUeu une sorte d'invagination et son fond porte une pièce en Y semblable à celle des Baihys- ciola. Les styles latéraux s'insèrent latéralement ; ils sont grêles et se terminent par trois soies divergentes. REVISION DES BATHYSCIINAE 417 Des aeux espèces du genre, l'une vit sur les côtes dalmates de l'Adriatique, l'autre se trouve en Asie Mineure. Tableau des espèces du genre Phaneropella. i. Strie sulurale entière. Antennes à articles m, iv et v plus longs que larges. Long. : 1,5 mm 1 . Lesinae. — Strie suturale obsolète, eiîacée en avant. Antennes à articles m, IV, et V à peu près aussi longs que larges. Long. : 1,2 mm. . 2. turcica. 1. Phaneropella Lesinae Reitter. Planche II, flg. 44 et Planche XIII, fig. 382 à 386. Adelops Lesinae, Reitter, 1881, p. 216 ; typ. : Lésina. — Bathyseia Lesinae, Reitter, 1885, p. 21. — Marseul, 1885, p. 32. — Ganglbauer, 1899, p. 108 (pars). Syii. : Bathyseia Karamani, Reitter, 1884, p. 116. — 1884 a, p. 255. Long. : 1,5 mm. Coloration testacée assez pâle. Forme convexe, non atténuée en arrière. Article viii des antennes globuleux ; les longueurs des articles sont : 2, 2, 1, 2/3, 2/3, 1, 1, 1/3, 1, 1, 2. Yeux trian- gulaires, avec une dizaine de cornéules discernables. Strie suturale des élytres entière ; strioles transversales fines et espacées. Sac interne du pénis pourvu d'une pièce en Y très grêle, mais complète. Rapports et différences. — P. Lesinae est très différent du Bathysciola jymnilio Reitt. et je m'étonne que Ganglbauer (1899, p. 108) ait pu songer à réunir ces deux espèces. P. Lesi- nae se distinguo du Bathysciola de Toscane par le déveloi^pement de ses yeux, sa pubescence plus longue et plus dense, ses tarses antérieurs tétramères dans les deux sexes, par la brièveté de ses tarses postérieurs, par la structure de ses antennes à funicule bien plus grêle et à massue aplatie, par sa coloration plus pâle et sa forme plus courte ; en outre il existe d'impor- tantes différences dans la forme de l'organe copulateur. ARCH. DE ZOOL. BXP. ET GÊN. — 5» SÉRIE. — T. VII. — (I). 27 418 !>»• R. JEANNEL Habitat. — C'est une forme muscicole pénétrant volontiers dans l'intérieur des grottes. Elle est connue de l'Herzégowine et des îles de la Dalmatie méridionale. Sa présence à la fois dans les îles adriatiques et sur le continent prouve que c'est là une espèce antérieure à l'effondrement adriatique. Nous avons vu d'ailleurs qu'elle présente tous les caractères mor- phologiques des formes archaïques. Dalmatie : île de Lésina, dans les grottes, mais aussi dans les feuilles mortes (Reitter!, Penecke!); île de Meleda, dans les feuilles (Gobanz) ; Spalato, dans les feuilles mortes (Kara- man !) ; grotte de Zara [97] (J. Millier). Herzégowine : dans les feuilles (Neumann !). 2. Phaneropella turcica Reitter. Bathyscia turcica, Reitter, 1884, p. 115 ; Ujp. : Turquie? — Reitter, 1885, p. 20. — Jeannel, 1907 c, p. 422. Long. : 1,3 mm. Forme ovalaire, peu convexe, peu atténuée en arrière. Sculpture très fine, à peine visible sur la tête et le prothorax. Antennes à articles du funicule presque aussi larges que longs ; les longueurs relatives des articles sont : 3, 3, 1, 1, 1, 1, 1 1, 1, 1 1, 1 1, 3. Yeux triangulaires, plus petits que chez le pré- cédent et formés seulement de 10 à 15 cornéules. Strie sutu- rale des élytres très peu visible, toujours effacée en avant, par fois difficile à voir. Sac intrapénien pourvu d'une volumineuse pièce en Y. Habitat. — Espèce muscicole décrite par Reitter sans autre indication que « Turquie (E. Merkl) », sans qu'il soit possible de deviner s'il s'agit de la Turquie d'Europe ou de la Turquie d'Asie. La seule indication authentique que je con- naisse est la suivante : Asie mineure : monts Goek Dagh, dans le Taurus central, sur la côte du golfe d'Adalia (Bodemeyer !). REVISION DES BATHYSCIINAE 419 4e genre, SPEOPHYES Jeamiel. Jeanne], 1910 /, p. Ij. Espèce type : S. lucidulns (Delarouzée). Forme courte et épaisse, convexe. Coloration brun rou- geâtre très brillante. Pubescence très fine et rare. Sculpture formée de points imperceptibles et épars sur le prothorax, de points assez profonds, serrés et nullement alignés en travers sur les élytres. Tête rétractile, sans trace d'yeux. Antennes à massue épaisse, non aplatie; les deux premiers articles sont épais et de même longueur, l'article m est un peu moins épais que le ir, presque aussi long que lui et bien plus long que le iv ; l'article vu est très renflé et l'article viii est bien plus petit que ses voisins ; le xi est à peine plus grand que le x. Prothorax aussi large que les élytres, ta côtés régulièrement arqués, à angles postérieurs non saillants ; vus de profil, les côtés du prothorax décrivent une courbe à concavité dorsale. Élytres très atténués, une fois et quart aussi longs que lar- ges, avec une strie suturale complètement efïacée en avant, bien visible en arrière et tangente à la suture au sommet. Le pygidium est caché. Carène mésosternale peu élevée, à bord antérieur arrondi, à angle vif, à bord ventral mince, sans prolongement métas- ternal. Êpimères mésothoraciques transverses ; suture sterno- épisternale complète. Pattes rétractiles sous le corps. Les tarses antérieurs sont grêles et courts dans les deux sexes ; les tibias intermédiaires sont arqués et épineux ; les tarses postérieurs sont aussi longs que les trois quarts de la longueur du tibia. Les différences sexuelles sont légères. La taille des mâles est un peu plus petite ; leurs antennes sont plus longues. Organe copulateur mâle. — Aussi long que le sixième de la longueur du corps. Le pénis est légèrement arqué en 420 13»- R. JEANNEL avant ; son sommet est aplati, peu acéré ; sa lame basale est triangulaire. Le sac interne porte deux bandelettes de renfor- cement apicales, une pièce médiane transversale et dorsale, enfin une sorte de pièce en Y dans son cul-de-sac. L'unique espèce connue du genre est S. lucidulus qui vit dans les grottes de l'Hérault. C'est vraisemblablement une forme relicte témoignant d'une ancienne dispersion plus éten- due des Oyno7norphi. Toutefois il est possible que l'énigmatique Bathyscia (?) Bncheti Ab., dont l'unique exemplaire connu a été recueilli flottant sur le canal de la Vésubie, près de Nice, appartienne également au genre Speophyes. Speophyes lucidulus Delarouzée. Planche XIII, fisj. 377 à 381. Adelops lucidulus, Delarouzée, 1860,'p. 27 ; typ. : grotte des Demoiselles. — Bathyscia lucidula, Reitter, 1885, p. 26. — V. Mayet et H. Sicard, 1907, p. 193. — Spsophi/es lucidulus, Jeaniiel, 1910 /, p. 15. Long. : 2 à 2,5 mm. Forme ovoïde, convexe. Sculpture tellement fine sur le prothorax que le tégument parait lisse. Aniennes dépassant un peu les angles postérieurs du prothorax chez les mâles, les atteignant à peine chez les femelles ; les longueurs des articles sont : 1 1, 1 1, 1 1, 1, 1, 1, 1 h, 3/4, 1, L 1 i. Côtés du protho- rax peu arrondis. Êlytres rétrécis presque depuis la base. Variations. — Pas de races géographiques distinctes dans les diverses grottes relativement éloignées où se trouve cette espèce ; mais il existe de grandes variations individuelles por- tant sur la taille. Habitat. — Espèce cavernicole habitant, dans les Cévennes, un certain nombre de grottes de la vallée de l'Hérault. Elle cohabite avec le Diaprysius Sicardl V. May. dans une seule caverne (grotte de Saint-Jean-de-Buèges). France. Hérault : grotte des Demoiselles, dans la montagne de REVISION DES BATHYSCIINAE 421 Tliaurac [230] (Delaroiizée, Abeille) ; grotte du Bois de Madame, près de Ganges [229] (V. Mayet!, H. Sicard) ; grotte de Saint- Jean-de-Buèges, dans les monts de la Séranne [232] (H. Sicard !). B. Série de Hexaurus. L'unique espèce que cette série renferme habite le Balkan bulgare ; c'est un cavernicole assez modifié. Or nos connais- sances sur la faune des grottes de Turquie et du nord de la Grèce sont à peu près nulles et il est fort probable qu'il existe dans ces pays karstiques bien d'autres Bathysciinae qui se grouperont autour de V Hexaurus. Peut-être le B. thessalica Reitt., du mont Ossa, est-il de ceux-là, mais, sans connaître le mâle, il m'est impossible de le retirer du nombre des species incertae sedis. 5e genre, HEXAURUS Reitter. Reitter, 1885, p. 11. — 1886, p. 315. — JeanDel, 1910 /, p. 16. Espèce type : H. Merkli (Frivaldszky). Forme elliptique, très convexe, rétrécie en avant, large en arrière. Coloration foncée. Ponctuation fine, nullement alignée en travers sur les élytres. Pubescence peu serrée et légèrement redressée sur les élytres. Tête sans yeux, non rétractile, avec sa carène occipitale et ses angles temporaux peu saillants. Pièces buccales allon- gées ; mandibules à dent apicale non crénelée ; mâchoires lon- gues, à galea très allongée ; palpe maxillaire porté sur un pal- pigère très saillant ; son article m est conique et à peine aussi long que le quart du précédent. Antennes très longues, atteignant presque la longueur du corps, cylindriques, sans massue bien tranchée. L'article i est aussi long que le ii ; le viii est un peu plus court que le VII, l'article ix est exceptionnellement allongé, bien plus long que le x; les deux derniers articles sont de même longueur. 422 T>^ R. JEANNEL Prothorax bien plus étroit que les élytres, à côtés légèrement sinués en arrière. Sa forme est sensiblement carrée et sa lar- geur, à peine supérieure à celle de la tête, est à peu près la même en arrière qu'en avant. Le disque est finement réticulé et la base est rectiligne. .^ Écusson petit, plus long que large. Élytres parallèles, très convexes, deux fois et demie aussi longs que larges, élargis et très déclives en arrière. Les angles huméraux sont effacés, le rebord marginal est étroit, la suture n'est pas déprimée et il n'existe pas trace de strie suturale ; le sommet n'atteint pas la pointe du pygidium qui reste libre. Carène mésosternale réduite à une courte crête dentée occupant une partie seulement de la ligne médiane du mésos- ternum. Épimères très allongés, deux fois aussi longs que lar- ges ; épisternes partiellement fusionnés aux ailes du mésos- ternum. Saillie intercoxale du métasternum très étroite, de sorte que les hanches postérieures sont rapprochées. Pattes très longues et très grêles. Fémurs arqués en dedans ; tibias droits, grêles, non épineux ; tarses antérieurs grêles dans les deux sexes ; tarses postérieurs aussi longs que les deux tiers du tibia (3, 1, 1, 1, 3). Différences sexuelles peu apparentes ; les élytres des mâles sont plus parallèles et plus convexes que ceux des femelles et leurs antennes sont un peu plus longues. Organe copulateur mâle. — Il rappelle par sa forme et sa petite taille celui du genre Bathyscia, mais c'est encore là une convergence résultant de l'absence de modifications de l'organe génital. Le pénis n'est pas plus long que la dixième partie de la lon- gueur du corps ; il est à peu près aussi long que le pygidium. Sa forme est très grêle, il est huit fois aussi long que large et fortement et régulièrement arqué sur sa face ventrale. La lame basale est peu développée et le sommet s'effile gra- duellement en une sorte de bec corné. REVISION DES BATHYSCIINAE 423 Le sac interne n'est pas différencié et ne porte aucune pièce chitineuse. Les styles latéraux sont épais, arqués en dedans, effilés à leur sommet et portent à leur terminaison deux longues soies seulement. Hexaurus Merkli J. Frivaldszky. Planche II, flg. 43 et Planche XIII, fig. :572 à 376. Pholeuon Merkli, Frivaldszky, 1879, p. 232 ; iyp. : « Hodcha Balkan «. — Hemurus MerklL Reitter, 1885, p. 15. Syn. : Pholeuon affine, Frivaldszky, 1879, p. 232. — Bexaurus affinis, Reitter, 1885, p. 15. b) subsp. similis Frivaldszky. Pholeuon simile Frivaldszky, 1879, p. 232. — Hexnunis similis, E^itter, 1885, p. 15. Long. : 4,5 mm. Antennes atteignant la longueur du corps chez les mâles ; les articles ix et x sont légèrement dilatés au sommet ; les longueurs des articles sont : 1, 1, 1, 1 i, 1, 1, 1, 4/5, 1|, 1, 1. Carène mésosternale au plus aussi longue que le quart de la longueur du mésosternum. Variations. — Cette espèce comprend deux formes distinctes qui doivent vraisemblablement avoir la valeur de races géo- graphiques isolées. J'ai sous les yeux des exemplaires typi- ques des trois Hexaurus de Frivaldszky, tous étiquetés «Hod- cha Balkan » ; il est impossible de séparer son H. affinis du Merkli. 1. Prothorax un peu plus long que large, à angles postérieurs non émoussés. Carène mésosternale occupant le quart de la longueur du mésosternum subsp. similis. — Prothorax rigoureusement carré, à angles postérieurs émoussés. Carène mésosternale occupant seulement le cinquième de la lon- gueur du mésosternum forma typica. Habitat. — Espèce cavernicole, habitant en Bulgarie les grottes du Kodza Balkan [165] (Merkl !). La forme typique est citée par Frivaldszky de la c grotte de Vetropol )) [l'64]. 424 D»- R. JEANNEL C. Série de Aphaobius. Les représentants de cette série sont groupés en Carniole, Kustenland, Tstrie et Croatie, c'est-à-dire dans le Karst illyrien. Tableatt des genres. 1 . Côtés du prothorax régulièrement arqués ; forme courte et épaisse. Carène mésosternale élevée, prolongée en arrière par une carène métasternale 6« genre, Bathysciotes. — Côtés du prothorax plus ou moins sinués avant la base. Carène mésosternale plus ou moins haute, sans prolongement métasternal. 2. 2. Forme courte et large ; carène mésosternale élevée, entière. Tarses antérieurs des mâles grêles 7^ genre, Aphaobiu s. — Forme allongée ; carène mésosternale très réduite ou absente. Tarses antérieurs des mâles très dilatés 8" genre, Oryotus. 6e genre, BATHYSCIOTES Jeannel (1). Jeannel, 1910 /, p. 15. Espèce type : B. Khevenhûlleri (Miller). Forme épaisse, trapue, très convexe ; ponctuation fine, plus ou moins dense, nullement alignée en travers sur les élytres. Tète rétractile, privée d'yeux. Antennes courtes, à deux premiers articles épais et de même longueur, à articles du funicule très grêles, à massue aplatie, à article terminal un peu plus grand que l'avant-dernier. Prothorax à peu près aussi large que les élytres, parfois un peu plus étroit ; ses côtés vus de profil sont droits ou à peine concaves en bas. Ses angles postérieurs ne sont pas saillants. Élytres très convexes, sans strie suturale, à rebord marginal large et à sommet recouvrant à peine le pygidium. Les angles (1) Le genre Bathysciotes présente de nombreux caractères communs avec le (?enre Speone- siotes. Comme j'ai eu l'occasion de le dire, dans une note récente (Jeannel, 1910 î, p. 362), il ne faut pas s'étonner de trouver des différences moindres entre les genres lucicoles et caver- nicoles peu modifiés qu'entre les genres cavernicole.s très mociflcs, ces derniers ayant évolué davantage dans les grottes. En ce qui concerne les Bathysciotes, ie n'aurais certainement pas songé à les séparer des Speonesiotes si je n'avais eu à les placer auprès de leurs proches parents cavernicoles très modifiés, Aphaobius et Oryotus. REVISION DES BATHYSCIINAE 425 liuméraux portent une facette triangulaire sur laquelle glis- sent les angles postérieurs du protliorax pendant sa flexion. Carène mésosternale élevée, lamelleuse, à angle arrondi, prolongée en arrière plus ou moins loin sur le métasternum. Épimères mésothoraciques transverses, bien plus larges que longs ; suture sterno-épisternale incomplète. SaiUie inter- coxale du métasternum étroite, de sorte que les hanches pos- térieures sont peu distantes. Pattes relativement grêles et longues. Les tarses antérieurs sont grêles dans les deux sexes ; les tibias intermédiaires sont arqués et épineux ; ils portent quatre éperons à leur som- met. Les tarses postérieurs sont de longueur variable. Pas de différences sexuelles apparentes. Organe copulateue. mâle, environ quatre fois aussi long que large. Le pénis est plus ou moins arqué, étranglé dans sa région moyenne ; sa lame basale est large et triangulaire, son sommet est aplati et atténué. Le sac interne porte dans son cul- de- sac deux petits nodules semblant correspondre à la pièce en Y des Aphaobius : dans son tiers moyen, le sac forme une invagination chitineuse, écaiUeuse et rigide. Les styles latéraux s'insèrent dorsalement, ils sont longs et arqués, effjlés au sommet et portent trois soies courtes à leur terminaison. Les deux espèces du genre se trouvent en Carniole sur le versant danubien du Karst et aussi en Klistenland et en Croa- tie, sur le versant adriatique. Tableau des espèces du genre Bathysciotes. 1. Prothorax aussi large que les élytres. Antennes ne dépassant pas les angles postérieurs du prothorax. Tarses postérieurs très courts. Long. : 1 ,2 mm 1. Hoffmann/. — Prothorax un peu plus étroit que les élytres. Antennes dépassant les angles postérieurs du prothorax. Tarses postérieurs presque aussi longs que les tibias correspondants. Long. : 2 5 mm. . . . 2. KhevenhiJileri. 426 Dr R. JEANNEL 1. Bathysciotes Hoffmanni Motschoulsky. Planche II, fi?. 45 et Planche XIV, ftg. 387 à 391. Bnthyscia Hoijmanni, Motschoulsky, 1856, p. 36 ; ////;. ; L:iibach. — Eeitter, 1885, p. 20. — Ganglbauer, 1899, p. 104. Long. : 1,2 mm. Forme très convexe, très haute, peu atténuée en arrière. Coloration rougecàtre très brillante. Sculpture fine et superfi- cielle ; pubescence pâle, très longue et peu serrée. Antennes atteignant à pejne les angles postérieurs du prothorax, à articles du funicule quatre fois plus étroits que l'article ii ; l'article VII est étroit, comme le viii, de façon que la massue ne commence qu'avec l'article ix. Les longueurs des articles sont : .3, 3, 1, 1, 1, 1, 2, 1, 2, 2, .". Prothorax aussi large que les élytres. Carène mésosternale à bord antérieur déclive ; carène métasternale occupant toute la longueur du métasternum et formant une petite dent entre les hanches postérieures. Tarses postérieurs très courts. Habitat. — Espèce lucicole spéciale aux Alpes illjrriennes. Tous les exemplaires que j'ai pu voir de cette espèce portent pour toute indication : (( Krain » ! 2. Bathysciotes KhevenhuUeri L. Miller. Planche XIV, flg. 392 à 396. Adelops KhevenhuUeri, L. Miller, 1851, p. 131 ; typ. : grott« d'Adelsberg. — L. Miller, 1855, p. 506. — Bathyscia KhevenhuUeri, Eeitter, 1885, p. 19. — Ganglbauer, 1899, p. 101. — Aphao- bius KhevenhiHleri, J. MuUer, 1908, p. 40. — Bathyseina KhevenhuUeri, Jeannel, 1908 c, p. 299- Syn. : B. subrotundata, Eeitter, 1885, p. 19 ; typ. : grott» près de Trieste. b). subsp. croaficus L. Miller. Adelops croaticus, L. Miller, 1867, p. 551 ; typ. : grottes de Croatie . — Bathyscia crontica, Eeit- ter, 1885, p. 19. — B. KhevenhùUeri-croatica, Ganglbauer, 1899, p. 101. — Aphaobius Kheven- hilUeri-croaticus, J. Millier, 1908, p. 39. c) subsp. Horvathi Csiki. Bathyscia Horvathi, Csilci, 1901, p. 487; typ. : Novi. — Aph'iobius KhevenhiiUeri-Horrnthi, J. MuUer, 1908, p. 38. Long. : 2,4 à 2,6 mm. Forme elliptique, très convexe, très renflée au milieu. REVISION DES BATHYSCIINAE 427 Ponctuation fine et serrée ; pubescence courte et dense. Ariteti- 7ies dépassant les angles postérieurs du prothorax, à articles du funicule aussi larges que la moitié de l'article ii, à article vu normalement épaissi, plus large que le viii, à massue très apla- tie ; les longueurs des articles sont 1 1, 1 |, 1, 1, 1, 1, 1 |, 1, 1 I, 1 I, 2. Élytres légèrement déprimés sur la suture. Prothorax à côtés bien arqués, un peu plus étroit que les élytres. Carène mésosternale arrondie, élevée, prolongée par une carène métasternale occupant les deux tiers antérieurs du métaster- num. Pattes très grêles ; tarses postérieurs très grêles et très allongés. Rapports et différences. — Longtemps .confondue avec Hohenwartia Robici Ganglb., cette espèce a été séparée par J. Millier (1908). Outre la différence tarsale, il y a de notables différences dans la pubescence et surtout dans la structure de l'organe copulateur mâle. Variations. — C'est à une variation accidentelle qu'il faut peut-être rapporter la différence dans la longueur du front qui avait servi à Reitter pour caractériser son B. suhrotundata. En réalité l'espèce varie peu et il n'est possible d'y distinguer seulement que trois races géographiques inégalement adaptées au milieu des cavernes. 1. Antennes dépassant à peine les angles postérieurs du prothorax. Sculpture et pubescence extraordinairement fines, subsp. Horvathi. — Antennes dépassant largement les angles postérieurs du prothorax. Sculpture et pubescence moins fines ; taille un peu plus grande. 2. 2. Antennes n'atteignant pas la moitié de la longueur du corps. Long. : 2,6 mm subsp. croaticus. — Antennes atteignant la moitié de la longueur du corps. Long. : 2,4 à 2,5 mm forma typica. Habitat. — Les trois races du B. Khevenhulleri sont caver- nicoles. a) forma typica. Carniole. District d'Adelsberg : grotte d'Adelsberg [21] (Khevenhiiller!, Joseph, etc.). 428 Dr R. JEi^NNEL Kiistenland. District de Trieste : Bârenhchle, à Gabrovizza [86] (L. Miller, Freyer, Reitter !) ; grotte d'Opcina, près de Trieste [85]; grotte de San-Servolo, à Herpelje [87] (Joseph). District de Sessana : grotte Noé, à Nabresina [81]; grotte de Divazza [82] (Joseph, Reitter !) ; grotte de Corgnale [84] (Joseph) ; grotte de Fernece, près de Sessana [80] (Joseph). b) subsp. croaticus L. Miller. Croatie. Comitat de Lika Krbava : grotte de Perusic, près de Gospic [93] (Reitter !) ; grotte de Gospic [94] (Reitter !) ; grotte de Mogoric [95] (Reitter !). Comitat de Zàgrab : grotte d'Ozalj, près de Karlstadt [90] (Sapetza). c) subsp. Horvathi Csiki. Croatie. Comitat de Modrus-Fiume : grotte de Novi [91] (Horvâth). Istrie : grotte d'Albona [89] (Netohtzky). Dalmatie. District de Vegha : grotte de l'île de Veglia, à Rudina [96] (Neumami). 7^ genre, APHAOBIUS Abeille. Abeille dft Perrin, 1878, p. 148. — Ganglbauer, 1899, p. 95. — 1902, p. 46. (pars). — Eeittcr, 1908, p. 117. — Jeannel, 1908 c, p. 297. — 1910 /, p. 16, fig. 10. Espèce type : Aphaobius Milleri (Schmidt). Forme courte, assez convexe, rétrécie en avant. Sculpture assez grossière, formée sur les élytres de strioles transversales profondes et espacées. Pubescence assez longue et peu dense. Tète non rétractile, toujours bien visible de haut, sans yeux. Antennes longues, atteignant les deux tiers de la longueur du corps, à articles terminaux cylindriques. L'article i est plus gros et à peine un peu plus court que le ii, le m est plus long que le iv, le vn est très dilaté, le vin est petit, le xi enfin est plus long que le x. Prothorax plus large que long, mais toujours plus étroit que REVISION DES BATHYSCIINAE 429 les élytres ; ses côtés sont sinués avant la base ; celle-ci est bisinuée. Écusson lisse, transverse, aussi large que le cinquième du pro thorax. Élytres toujours très convexes ; leur rebord marginal est étroit, les angles huméraux sont effacés, le sommet est arrondi et ne recouvre pas la pointe du pygidium, la suture est légèrement déprimée et n'est accompagnée d'aucune trace de strie suturale. Carène mésosternale peu élevée, à angle arrondi, sans pro- longement métasternal ; suture sterno-épisternale entière. Hanches postérieures très rapprochées. Pattes assez longues ; les cuisses antérieures rétractées débor- dent le contour du pro thorax. Tarses antérieurs grêles dans les deux sexes. Tibias intermédiaires peu arqués, cyhndriques, totalement privés d'épines sur leur bord externe. Tarses postérieurs aussi longs que les quatre cinquièmes du tibia, pré- sentant la formule : 4, 2, 1, 1, 3. Différences sexuelles très accusées, surtout chez l'espèce Milleri. Elles portent sur la taille, la longueur des antennes, la forme du corps. Organe copulateur mâle petit, court, peu arqué. Le pénis est épais, sa lame basale est peu développée, son sommet est large, aplati, arrondi. Le sac interne est bien différencié et assez compliqué. Son fond porte 4 baguettes chitineuses toutes arquées, à concavité externe ; l'abouchement du canal éjaculateur est terminal et se fait par une dilatation lancéolée dans la fourche d'une pièce en Y, très différente de celle des Bathysciola par la rectitude de ses branches. De plus toute la région moyenne du sac est tapissée d'écaillés et sa partie apicale présente deux bandelettes de renforcement dorsales. Les styles latéraux s'insèrent dorsalement; ils sont longs, grêles, arqués et se terminent par une petite massue portant trois soies très courtes (fig. 401). Chorologie. — La répartition du genre Aplmobius est très caractéristique. Si on laisse de côté quelques-unes des cita- 430 Dr R. JEANNEL tions de Joseph, certainement fort douteuses, on constate que les Aphaobius habitent les innombrables grottes du Karst tributaires de la Save et de ses affluents, Feitstritz et Sann de la rive gauche, Laibach de la rive droite. Dans le bassin de la Laibach, on trouve des Aphaobius dans tous les Kesselthâler dépendant de la Piuka, de l'Unz et du Zirknitzer-See. Je laisse de côté VAp}iaohius{'\) Maneki J. Muller, décrit de Bulgarie. Pour affirmer qu'il doive bien être rangé dans le genre Aphaobius, il faudrait connaître son organe copulateur mâle ; mais il est fort probable qu'on sera conduit alors à le placer dans un genre spécial de la série d'Hexaurus. Tableau des espèces du genre Aphaobius. 1 . Pro thorax à côtés arrondis 2. — Prothorax campanuhforme, à côtés siiiués avant les angles pos- térieurs. Forme épaisse. Antennes grêles 3. Hsydeni. 2. Pro thorax présentant sa plus grande largeur à la base. Antennes très épaisses au sommet 2. Kraussi. — Prothorax présentant sa plus grande largeur avant les angles postérieurs. Antennes moins épaisses 1. Miller/. 1. Aphaobius Milleri Schmidt, Planche II, fig. 46 et Planche XIV, flg. 397 à 402. Adelops Milleri, F. Schmidt, 1855, p. 1 ; typ. : Pasica jama. — Miller, 1855, p. 505. — Aphao- lius Milleri, Abeille, 1878, p. 148. — Reitter, 1885, p. 16. — Gauglbauer, 1899, p. 95. — Jean- ne], 1908 c, p. 297. b) subsp. Springeri J. Millier. A. Milleri- Springeri, J. Muller, 1910, p. 185 ; ti/p. : grotte Petujak. Long. : 2,3 à 2,8 mm. Forme convexe, nullement rétrécie en avant. Pubescence relativement longue et rare. Antennes atteignant les deux tiers de la longueur du corps chez les mâles, présentant les longueurs d'articles : 4, 5, 5, 4, 4, 4, 5, 2, 4, 4, 6. Prothorax une fois et demie aussi large que long ; son sommet est aussi large que la moitié de la base ; les côtés sont très arrondis en avant, sinués et contractés en arrière ; vus de profil, les côtés REVISION DES BATHYSCIINAE 431 forment une forte courbure à concavité ventrale. La base est fortement bisinuée. Êlytres presque parallèles chez les mâles, oblongs et très convexes chez les femelles. Carène mésoster- nale peu élevée, à bord antérieur déclive. Les différences sexuelles sont très considérables et n'attei- gnent certainement chez aucune autre espèce la même intensité. Les mâles sont toujours bien plus petits que les femelles, leur prothorax est plus fortement sinué, à peu près aussi large que les élytres ; ceux-ci sont moins convexes, plus parallè- les, déprimés sur la suture ; les antennes sont bien plus longues et leur article viii est allongé. Les femelles sont de taille variable, mais toujours plus grandes que les mâles ; leur prothorax est moins sinué, plus étroit; les élytres sont beaucoup plus renflés et plus convexes; les antennes n'atteignent pas les deux tiers de la longueur du corps et leur article viii est globuleux. Enfin on trouve deux types bien distincts de femelles, mais je ne puis malheureusement pas dire si chacun de ces deux types possède une distribution géographique spéciale. Certaines femelles sont petites et grêles ; leurs élytres sont moins renflés et leurs antennes sont plus longues ; c'est ainsi qu'on les trouve par exemple dans la Pasica jama et à Sanct-Peter-am-Karst. D'autres exemplaires femelles au contraire sont épais, de grande taille, à antennes courtes, à élytres renflés, avec une légère dépression suturale en avant. Je ne puis savoir dans quelles grottes se rencontre ce deuxième type ; sur plus de cinquante A. Milleri qui sont passés sous mes yeux je n'en ai vu que trois qui portent une autre mention que « Krain » sur l'étiquette ! Variations géographiques. — Je ne sais pas si une étude consciencieuse de chacune des nombreuses colonies de VAphao- bius Milleri ne conduirait pas à subdiviser cette espèce en un certain nombre de races géographiques. En tous cas il n'existe qu'une seule race distincte décrite ; elle est spéciale à une grotte du versant adriatique du Karst. 432 Dr R. JEANNEL 1. Prothorax très petit et très étroit ; sa base est bien moins large que celle des élytres et sa plus grande largeur se mesure vers le milieu subsp. Springeri. — Prothorax plus ample ; sa base est à peine plus étroite que celle des élytres et sa plus grande largeur se mesure plus près des angles postérieurs jorma typica. Habitat. — A. Milleri est une espèce cavernicole à très grande distribution, puisqu'il se trouve dans la plupart des grot- tes de Carniole, dans le bassin de la Laibach-Unz-Piuka-Zirknitz (forme typique). Sa race Springeri au contraire se trouve isolée sur le versant adriatique (voir p. 136). Dans quelques grottes du pourtour du Laibaclier-Moor il cohabite avec VApJiaobius Heydeni et, dans la vallée de la Sann, en Styrie, il est remplacé par 1'^. Kraussi. Les grottes où on l'a rencontré jusqu'à ce jour sont les sui- vantes : a) forma typica. Carniole. District d'Adelsberg : grotte de Parje, près de Sanct-Peter-am-Karst [25] (Joseph) ; grotte de Kevkurjevec, près de Sanct-Peter [27] (Joseph) ; grotte Koschanski griza, à Sanct-Peter [26] (Joseph) ; Neversca jama, près de Sanct- Peter [28] (Joseph) ; grottes de Niissdorf [23] (Joseph) ; grottes d'Adelsberg (Postojna jama [21], de Sagon [20], Cerna jama [22]) {vallée de la PiuJca). District d'Oberloitsch : grotte Mrzla jama, dans le Kreuz- berg [32] (Joseph) ; grotte de Sanct-Lorenz, près de Laas [33] (Joseph) ; grotte de Sanct-Canzian im Wald, près de Maunitz [30] (Joseph) ; grottes de Planina [29] (Joseph). {Tributaires d i i Zirkn itzer-Se e ) . District de Laibach : Ledena jama, dans le Krimberg [37] (H. Krauss); Velca pasica, dans le Krimberg [36] (Joseph) ; Pasica jama, dans le Mokrizberg [38] (Schmidt); Spodnja jama, dans le Mokrizberg [40] (Joseph) ; Zijavca jama, dans le Mokrizberg [39] (J. Sever) ; grottes de Franzdorf [35] (Joseph) {Tributaires de la Laibach). REVISION DES BATHYSCIINAE 433 Grotte de Brezen, à Utik [43] (Joseph) ; Jalenca jama, près de Babnik [46] (Joseph) ; MUnca jama, à Babnik [47] (Joseph) ; Malo bukojve, à Babnik [44] (Joseph) ; grotte de G'rtschach, près de Zwischenwassern [48] (Joseph) ; Zidanca jama, à Uranschitz [50] (Joseph) ; Spehovca jama, à Urans- chitz [51] (Joseph) {Tributaires de la Save). District de Krainburg : Kevderca jama, au Ljubnikberg [56] (Joseph)'; Gipsova jama, près de Bischoflack [53] (Joseph); Ljubnikgrotte, près de Bischoflack [54] (H. Krauss) ; grotte Brzno, dans le Ljubnikberg [55] (H. Krauss) {Tributaires de la Save). District de Stein : Podresca jama, dans le Sunberg [62] (Joseph); Ihansca jama, dans le Sunberg [61] (Joseph) {Tri- butaires de la Save). h) subsp. Sj)ringeri J. Millier. Kïistenland. District de Sessana : grotte de Petnjak, iprès de Storje ; 83 a] (H. Springer, F. Blasig, C. de Mayer et J. Mill- ier). Cette grotte dépend du bassin de la Recca. Observation. — Joseph cite encore VAphaohius Milleri de la Volcja jama [18], de la grotte de Corgnale [84] et de celle de Fernece [80], qui toutes se trouvent sur le versant adi'iatique. Mais ces indications n'ont jamais été confirmées. A. Milleri est encore cité par H. Krauss (1906) des grot- tes Scadanza jama [79] et Stabirnica jama [78], près de Franz, en St3Tie. Mais il est probable que ces indications doivent être rapportées à VA. Kraussi décrit récemment. 2. Aphaobius Kraussî J. Miillei*. A. Kraussi, J. MuUer, 1910, p. 183 ; typ. : grottes des environs de Leutsch. Long. : 2,3 à 2,8 mm. Forme convexe, peu rétrécie en avant. Pubescence longue et peu serrée. Antennes dépassant à peine la moitié de la lon- gueur du corps chez les mâles, très épaissies au sommet de ASCH. DE ZOOL. BXP. ET QÉN. — 5» SÉRIE. — T. Vil. — (I). 28 434 Dr R. JEANNEL façon que l'article ix est à peine plus long que large; les longueurs relativesd.es articles sont : 4, 4, 3, 2, 2, 2, 4, 1, 3, 3, 4. Prothorax plus étroit que les élytres, présentant sa plus grande largeur à la base ; les côtés sont régulièrement arqués. Élytres ovalaires, plus courts et plus renflés que ceux de r^. Milleri. Les différences sexuelles sont les mêmes que chez A. Milleri. Habitat. — Espèce cavernicole spéciale à la vallée de la Sann, affluent rive gauche de la Save. Styrie. District de Cilli : grottes des environs de Leutsch [79 a] (K. Penecke et H. Krauss). Ohs. — Il semble vraisemblable que les A. Milleri cités par H. Krauss (1906) des grottes Scadanza jama [79] et Stabir- nica jama [78], près de Franz, doivent être rapportés à 1'^. Kr aussi. 3. Aphaobius Heydeni Reitter. Planche XIV, ûg. 403 et 404. A. Heydeni, Reitter, 1885, p. 17 ; typ.: Carniole ?. — Ganglbauer, 1899, p. 96. — Jeannel, 1908 c, p. 297. Long. : 2,5 à 3 mm. Forme courte, large, ovalaire, très convexe, rétrécie en avant. Pubescence plus courte et plus serrée que chez A. Mil- leri. Antennes dépassant les deux tiers de la longueur du corps chez les mâles, à article vu peu dilaté, à article viii allongé dans les deux sexes, à article ix et x trois fois aussi longs que larges ; les longueurs des articles sont : 4, 5, 5, 3, 3, 3, 6, 2, 5, 5, 8. Prothorax campanuliforme, à côtés peu sinués, à angles postérieurs saillants. Élytres plus larges que le pro tho- rax, ovalaires, convexes, sans dépression suturale, présentant leur plus grande largeur avant le miheu. Carène plus haute que celle de 1'^. Milleri, à bord antérieur tombant à pic. Différences sexuelles bien moins accusées que chez les espèces précédentes, portant seulement sur la longueur des antennes. Habitat. — Aphaobius Heydeni se trouve mêlé à 1'^. Milleri REVISION DES BATHYSCIINAE 435 dans un certain nombre de grottes des environs de Laibach. M. L. Ganglbauer m'écrit que dans les nombreuses séries d'ApJiaobius récoltées par J. Sever et qui se trouvent au Musée de Vienne, A. Heydeni est toujours beaucoup plus rare que A. Milleri. Carniole. District de Krainburg : Ljubnikgrotte, près de Bischoflack [54] (H. Krauss, J. Sever) ; grotte Brzno, près de Bischoflack [55] (H. Krauss, J. Sever) ; Gipsova jama, dans le Ljubnikberg [53] (J. Sever). District de Laibach : Ledena jama, dans le Krimberg [37] (H. Krauss, J. Sever) ; Pasica jama, dans le Krimberg [38] (H. Krauss, J. Sever) ; Zijavca jama, dans le Mokrizberg [39] (J. Sever). Obs. — Il est probable que A. Heydeyii doit se trouver encore dans la Kevderca jama, sur le Ljubnikberg [56] et dans la Velca pasica, au Krimberg [36]. se genre, ORYOTUS L. Miller. L. Miller, 1856, p. 627. — Beitter, 1885, p. 10. — 1886, p. .S16. — Ganglbauer, ]Hi)9, p. 9t). — Jeanntl, 1910 /, p. 16, fig. 11 et 12. Espèce type : 0. Schmidti L. Miller. Forme allongée, elliptique, également rétrécie aux deux extrémités. Sculpture assez grossière, formée de points fins et superficiels sur la tête et le prothorax, de points profonds, râpeux, alignés en travers sur les élytres. Tête non rétractile, privée d'yeux, aussi large que la moitié du prothorax. Palpes maxillaires allongés, à article m aussi long que la moitié de l'article ii. Antennes atteignant les deux tiers de la longueur du corps, à masque épaisse et non aplatie ; l'article i est un peu plus covrt et plus épais que le ii, l'article viii est cylind:ique, plus court que ses voisins, le vn est très dilaté et le xi n'est pas plus long que le x. Prothorax à peu près aussi long que large, bien plus étroit que les élytres, plus large en avant qu'à la base ; sa plus grande 436 T)r R. JEANNEL largeur se mesure à peu près au milieu. Les côtés sont forte- ment sinués en arrière pour recevoir les pattes antérieures rétractées ; la base est rectiligne. Les fossettes du prothorax indiquées par L. Miller dans sa description de VO. Schmidti n'étaient probablement qu'une déformation accidentelle pro- duite par dessication sur des exemplaires immatures. Élyires elliptiques, deux fois et demie aussi longs que larges ; leur plus grande largeur se mesure vers le milieu. Les épaules sont effacées, le rebord marginal est étroit, le sommet est acu- miné et dépasse la pointe du pygidium de près d'un quart de la longueur de l'élytre ; la suture est saillante, tectiforme dans son tiers apical. Il existe sur le disque de l'élytre quelques fines soies dressées. Carène mésosternale basse, effacée en avant. Épimères méso- thoraciques aussi longs que larges. Hanches postérieures peu distantes. Pattes robustes. Les tibias antérieurs sont larges, aplatis, incurvés en dehors ; les tarses antérieurs sont grêles chez les femelles, extraordinairement dilatés et bien plus larges que le tibia chez les mâles ; le premier article est alors discoïde et beaucoup plus grand que les deux suivants. Les tibias intermé- diaires sont aplatis et arqués, peu épineux et leurs tarses sont aussi longs que les deux tiers de leur longueur ; le quatrième article du tarse intermédiaire porte sur sa face ventrale une sorte de crochet très développé chez les mâles. Les tibias pos- térieurs sont droits et portent quatre éperons ; les longueurs des articles du tarse postérieur sont : 4, 2, 2, 1, 3. Différences sexuelles. — Chez les femelles les tarses antérieurs sont grêles, les antennes sont plus courtes, les élytres sont plus amples, plus renflés, le crochet du quatrième article du tarse intermédiaire est moins long et moins recourbé. Organe copulateur mâle. — Le pénis est très long et très grêle, faiblement arqué (fig. 410) ; il est aussi long que la moitié de la longueur du corps, huit fois aussi long que large. Sa lame basale est excessivement courte et son sommet est REVISION DES BATHYSCIINAE 437 épais, large, non acuminé. Le sac interne est court, à peine plus long que les deux tiers de la gaine pénienne ; le canal éjacula- teur s'abouche au fond du cul-de-sac, par une ampoule allongée, dans une pièce en Y à branches rectilignes semblable à celle des Aphaobius ; dans son tiers moyen le sac porte sur sa face dor- sale une série de nodules chitineux pairs et irréguliers ; enfin sa partie apicale présente de petites écailles et deux bandelettes de renforcement dorsales. Les styles latéraux sont longs, arqués, épais à leur base, gra- duellement amincis à l'extrémité ; leur sommet légèrement infléchi est aplati et caréné latéralement, il porte trois soies assez courtes et un lobe membraneux. Rapports et différences. — Les Oryotus rappellent par leur aspect extérieur les Anillocharis ; comme eux ils possèdent des tarses dilatés chez les mâles, des élytres acuminés, un pénis très allongé. Mais c'est là un cas de paralléhsme. En réahté Oryotus et Anillocharis sont des stades évolutifs équivalents dans des séries phylétiques distinctes. Tableau des espèces du genre Oryotus. 1. Articles ix et x des antennes plus de deux fois aussi longs que larges. Article i du tarse antérieur mâle plus long que large. Carène mésosternale très réduite. Long. : 3 à 3 5 mm. . 1. Schmidti. — Articles ix et x des antennes à peine deux fois aussi longs que larges. Article i du tarse antérieur mâle carré. Carène mésoster- nale bien développée, dépassant le niveau des hanches. Long. : 2,5 mm 2. Micklitzi. 1. Oryotus Schmidti L. Miller. Planche XIV, fig. 405 à 411. Oryotus Srhwidii, L. Miller, 1856, p. 627, pi. VIII, flg. 1 ; iyp. : Volcja jama. — Reitter, 1885, p. 14. — Ganglbauer, 1899, p. 90. 6) subsp. subdentatus J. Millier. 0. Schmidti-subdentatus, J. MûUer, 1905, p. 32 ; typ. : Markovslna. Long. : 3 à 3,5 mm. Forme gêrle et déprimée. Antennes atteignant les trois 438 ^' I?. JEANNEL quarts de la longueur du corps chez les mâles, un peu plus courtes chez les femelles ; les longueurs relatives des articles sont : 1, 1 i, 1, 1, 1, 1, 1 i 3/4, U, 1 i, U- Côtés du prolhorax relativement peu arrondis en avant. Carène mésosternale basse, limitée à une lamelle triangulaire cachée entre les hanches intermédiaires. Premier article du tarse antérieur mâle deux fois aussi large que le tibia, une fois et demie aussi long que large. 0. Schmidti est représenté par deux races distinctes : 1. Carène^^mésosternale très basse, non dentée forma Ujpica. — Carène mésosternale très basse, mais présentant, en avant des hanches intermédiaires, une petite dent subsp. subdentatus. Habitat. — C'est une espèce cavernicole localisée sur le versant adriatique du Karst. 0. MickUtzi au contraire habite le versant danubien. a) forma typica. Carniole. District d'Adelsberg : grotte Volcja jama, dans le bassin de la Wippach [18] (Schmidt, Joseph, Reitter !). h) subsp. subdentatus J. Miiller. Kûstenland. District deVolosca : grotte Dimnice,àMarkovsina [88] (Perko). 2. Oryotus Micklitzi Reitter. Planche II, flg. 47 et Planche XIV, flg. 412 à 415. O. MieklUzi, Reitter, 1885, p. 14 ; typ. • Castitja jama. — Ganglbauer, 1899, p. 91. Long. : 2,5 mm. Forme du précédent, mais un peu plus large et plus convexe . Antennes atteignant chez les mâles les deux tiers de la longueur du corps, à articles ix et x à peine deux fois aussi longs que larges. Prothorax un peu plus large que long, à côtés forte- ment arrondis en avant. Carène mésosternale formant en avant des hanches intermédiaires un angle aigu et bien saillant. Tarses antérieurs des mâles à article i deux fois aussi large que le tibia, carré, bien plus large que les suivants. REVISION DE3 BATHY5CIINAE 43^ Habitat. — Espèce cavernicole vivant dans la haute vallée de la Save, c'est-à-dire sur le versant danubien du Karst. Carniole. District de Radmannsdorf : Castitja jama, près de Radmannsdorf [58] (Micklitz!, D'' Penecke) ; grotte Babi- Zob, près de Veldes [57] (Neumann !). D. Série de Speoaesiotes. Cette série ne comprend qu'un seul genre dispersé dans la région adriatique, c'est-à-dire sur le littoral dalmate, dans les îles et en Vénétie. Elle est nettement caractérisée par la finesse de la sculpture des téguments, la forme des antennes, le grand développement de la carène et par les modifications spéciales de l'organe copulateur qui tend vers une forme courte et large, avec un sac interne beaucoup plus long que la gaine pénienne, pourvu d'énormes baguettes chitineuses. 9e genre, SPEONESIOTES Jeamiel. Jeannel, 1910 /, p. 15. — Bathyscina, Jeannel, 1908 c, Dec Reitter. Espèce type : 8. Gobanzi (Reitter). Forme ovalaire et très convexe ; sculpture et pubescence extrêmement fines. Tête complètement rétractile, sans yeux. Pièces buccales normales. Antenyies excessivement grêles, sauf les deux premiers articles qui sont très épais ; les articles terminaux sont aplatis, parfois lamelleux et l'article xi est toujours beaucoup plus grand que le X. Prothorax aussi large que les élytres, à côtés régulièrement arqués. Les côtés vus de profil décrivent une courbe à concavité ventrale. Êlytres sans strie suturale, à gouttière marginale étroite, à sculpture variable, mais très fine et très serrée. Le sommet des élytres dépasse la pointe du pygidium. 440 Di- R. JEANXEL Carène mésosternale très haute, lamelleuse, arrondie, pro- longée en arrière par une carène métasternale bien développée. Épimères du mésothorax trapézoïdes, presque aussi larges que longs ; suture sterno-épisternale incomplète. Apophyse intercoxale du métasternum étroite et épineuse. Pattes relativement grêles et allongées. Les tarses antérieurs sont tétramères dans les deux sexes et leur premier article est souvent légèrement dilaté chez les mâles. Les tibias inter- médiaires sont à peine épineux, presque droits et les tarses postérieurs présentent la formule : 2, 1, 1, 1, 2. Les di-fférences sexuelles sont très peu importantes, sauf dans une espèce {S. narentinus) chez qui les tibias postérieurs des mâles sont parfois anguleux et élargis. Organe copulateur mâle très court et très épais, à peine deux fois et demie aussi long que large. Le pénis est très peu arqué ; sa lame basale est large et porte au milieu de son bord libre une languette caractéristique. La face dorsale du pénis est légèrement voûtée et présente une faible dépression transversale près du sommet. Celui-ci est large, conique et émoussé. Le sac interne est très développé, bien plus long que la gaine pénienne qu'il dépasse de beaucoup. Au repos sa partie moyenne est plissée et invaginée ; la moitié apicale est pour- vue de deux bandelettes de renforcement dorsales et le fond porte deux paires de volumineuses baguettes chitineuses et une pièce impaire plus petite. Ces baguettes chitineuses pren- nent un développement extraordinaire chez les espèces à élytres striolés (1). Les styles latéraux du paramère s'insèrent latéralement. Ils sont très grêles, la plupart du temps plus courts que le pénis et leur extrémité porte trois soies. Phylogénie. — Le genre Speonesiotes représente une série évolutive à part, distincte de celle de Leonhardella. Peut-être même les deux séries ont-elles une origine commune. Géogra- phiquement les deux séries sont bien isolées, puisque l'une est (l)iElle8 sont trèsréduitea chez S. an^rorwin,! dont les élytres sont ponctuel. REVISION DES BATHYSCIINAE 441 localisée en Dalmatie, l'autre sur le versant danubien du Karst, en Bosnie-Herzégowine. D'ailleurs l'évolution différente des deux séries est intéres- sante à comparer. Tandis que les stades évolutifs de la série de Leonhardella. tendent vers une forme plus allongée, plus étroite, avec allongement corrélatif de l'appareil copulateur mâle, la série des Speonesiotes s'oriente vers une forme courte et épaisse, avec un pénis très large et très court, pourvu d'un sac interne hypertropliié. Dans cette série les espèces S. naren- tinus et S. dorotkanus sont certainement les plus proches de la souche primitive, ensuite S. issensis et S. insularis marquent un stade intermédiaire et les quatre espèces 8. Gobanzi, S. Pa- ganettii, S. Fabianii et 8. antrorum viennent constituer l'abou- tissant de la série. Chorologie. — La distribution du genre 8peonesiotes est particulièrement intéressante, car elle correspond aux parties restées émergées des continents effondrés au début du qua- ternaire pour former la mer Adriatique. Deux espèces voisines existent en Herzégowine, Monténégro et Dalmatie continen- tale ; quatre autres se rencontrent dans les îles dalmates et paraissent n'être que le résultat de la désagrégation d'une espèce unique après la formation de l'archipel. Deux autres enfin habitent la Vénétie (voir page 148). Tableau des espèces du genre Speonesiotes. 1. Carène mésosternale peu élevée à bord libre épais formant une vraie facette. Sculpture variable, relativement grossière (Groupe I) 2. — Carène mésosternale élevée, à bord libre tranchant. Sculpture des élytres très fine 3. 2. Antennes épaisses à peine aplaties Élytres distinctement et profondément ponctués. Tibias postérieurs des mâles parfois anguleux et très dilatés au sommet 1. nareniinus. — Antennes très fines et aplaties Élytres striolés Tibias postérieurs inermes dans les deux sexes 2. dorotkanus. 3. Sculpture fine, mais bien visible, formée de striolés transversales. Massue des antennes aplatie et très large (Groupe II) 4. 442 D^ R. JEANNEL — Sculpture excessivement fine et dense, formée de points presque imperceptibles. Antennes très grêles, à massue aplatie et très étroite (Groupe III) 7. 4. Article vm des antennes presque aussi long que le ix ; article x plus long que large. Long. : 2,8 à 3 mm 6. Gobanzi. — Article viii des antennes bien plus court que le ix ; article x transverse 5. 5. Antennes atteignant à peu près la moitié de la longueur du corps. Long. : 2,8 à 3 mm 4. insularis. — Antennes ne dépassant pas les angles postérieurs du prothorax. Long. : 1,8 à 2,5 mm 6, 6. Sculpture très fine. Coloration brillante. Antennes n'atteignant pas les angles postérieurs du prothorax, à article viii transverse. 3. issensis. — Sculpture plus forte Coloration plus foncée. Antennes atteignant les angles postérieurs du prothorax, à article viii aussi long que large 5. PaganeWi. 7. Forme elliptique, très allongée, parallèle. Antennes atteignant presque le milieu de la longueur du corps. Long. : 3 mm 8. antrorum. — Forme ovalaire, courte, convexe. Antennes dépassant à peine les angles postérieurs du prothorax. Long. • 2,1 à 2,4 mm.. 7. Fabianii. GROUPE I 1. Speonesiotes narentinus L. Miller. Planche II, flg. 48 et Planche XV, flg. 416 à 421. Adelops narentinus, L. Miller, 1861, p. 266; typ. : Dalmatie. — Bathyscia narentina, Reitter, 1885, p. 19. — Ganglbauer, 1899, p. 105. — B. {Aphaobius) narentina, Gangibauer, 1902, p. 48. Syn : Adelops prulnosus, Schaufuss, 1863, p. 1222. h) subsp. eurycnemis Reitter. Bathyscia eurycnemis. Eeitter, 1904, p. 26, pi. I, fig. 8; typ. : Dalmatie. — B. narentina- eurycnemis, Jeannel, 1907, p. 63. c) subsp. hîrsutus Jeannel. ,S. narentinus-hirsutus, Jeannol, 1910 /, p. 38: typ. : Dalmatie. Long. : 2,5 mm. Forme ovalaire, régulièrement convexe, large, peu atténuée en arrière. Coloration brun testacé assez foncé et très brillant. Points des élytres profonds, réguliers, très nets. Antennes cour- REVISION DES BATHYSCIINAE 443 tes, dépassant à peine les angles postérieurs du prothorax (2, 2, 1|-, 1, 1, 1, 1 I, 1, 1 1, 1 1, 2). Prothorax aussi large que les élytres. Carène métasternale très large. Pattes épaisses ; le premier article du tarse antérieur mâle est très nettement dilaté et les tibias postérieurs des mâles sont parfois brusquement élargis sur leur bord interne, dans leur quart apical. Le pénis est un peu plus long que celui des autres espèces du genre ; le sac interne dépasse la gaîne pénienne d'un tiers de sa longueur et ses baguettes chitineuses sont peu épaisses et tordues en spirale ; la pièce impaire est très développée. Les styles latéraux sont relativement épais et leur sommet forme une petite massue. Variations. — Point de variations individuelles apprécia- bles chez les 50 exemplaires que j'ai pu examiner. Il existe toutefois trois races géographiques distinctes. 1. Tibias postérieurs des mâles simples. Premier article du tarse antérieur mâle visiblement dilaté. Ponctuation grossière et irré- gulière; pubescence longue et peu dense jorma typica. — Tibias postérieurs des mâles brusquement dilatés au sommet. Ponctuation fine, alignée en travers sur les élytres 2. 2. Pubescence très fine, serrée, d'aspect soyeux.. . . subsp. eurycnemis. ■ — Pubescence très longue, peu serrée, irrégulière, de couleur blan- châtre subsp. hirsutus. Habitat. — Espèce cavernicole, spéciale aux grottes do la basse vallée de la Narenta et_du bassin de laTrebinjcica. a) forma typica. Dalmatie. District de Metkovic : grottes de la basse vaUée de la Narenta [114] (Miller!, Hajeh !). District de Ragusa : grotte de Ragusa-Vecchia [117] (H.Neu- mann !). Herzégowine. District de Ljubuski : grotte de Caplina [143] (Ganglbauer). District de Trebinje : grottes des environs de Trebinje [147] (Ganglbauer) ; grotte de Drieno, près de la frontière de la Dal- matie, sur la route de Trebinje à Ragusa [146] (Reitter). 444 T)'- R. JEANNEL h) subsp. eurycnemis Reitter. Herzégoivine'^J. (Reitter). Dalmatie'i'i (Hajeh, in coll. Jean- nel). c) subsp. hirsutus Jeannel. Dalmatie ?? (un ex. cr, in coll. Jeannel). 2. Speonesiotes dorotkanus Reitter. Planche XV, flg. 422 à 426. Bathyscia dwotkana. Reitter, 1881, p. 215 ; typ. • grotte de Njegusi (Monténégro). — 1885, p. 19. — Ganglbauer, 1899, p. 105. — B. (Aphaobius) darotkam, Ganglbauer, 1902, p. 49. — B^thyS' eina dorotMna, Jeannel, 1908 e, p, 299. Long. : 2 à 2,5 mm. Forme allongée, ovalaire, peu convexe, très atténuée en arrière. Coloration assez foncée, mais peu brillante. Pubescence dorée, fine et serrée. Sculpture très fine et superficielle, formée sur les élytres de strioles très nettes. Antennes très fines, dépas- sant les angles postérieurs du prothorax ; leur article viii est plus long que large et l'article xi est très aplati et lamelleux. Les longueurs des articles sont : 2, 2, 1, 1, 1, 1, 1 1, 1, 1 i, 1 3, 2. Prothorax plus large que les élytres chez les mâles, légèrement rétréci à sa base. Élytres deux fois aussi longs que larges. Carène semblable à celle du 8. narentinus. Le premier article du tarse antérieur est dilaté chez les mâles, mais les tibias postérieurs sont simples dans les deux sexes. Le 'pénis est encore un peu plus allongé que celui du S. narentinvs. Les baguettes de son sac interne sont très peu développées et la pièce impaire fait défaut. Les styles latéraux sont grêles, effilés au sommet. Variations. — C'est l'espèce du genre où les variations indi- viduelles sont les plus apparentes. La taille, la forme du corps, la largeur du prothorax, la longueur des antennes varient sui- vant les individus, indépendamment du sexe ; mais je ne crois pas qu'il existe des caractères fixés dans des stations géogra- phiques spéciales. En tous cas le type de Reitter, provenant du Monténégro, est un exemplaire de grande taille, à prothorax large, très arqué latéralement. REVISION DES BATHYSCIINAE 445 Habitat. — Cette espèce habite les grottes voisines de la frontière des trois pays Herzégowine, Monténégro et Dalma- tie; toutes sont tributaires du versant adriatique. Monténégro : grotte de Njegusi [156] (Reitter !). Herzégowine. District de Trebinje : grotte de la Gendarmerie de Grepc'i [149] (Paganetti-Hiimmler) ; grotte de la Cuiller (Lôffelhôhle), à Trebinje [148] (O. Leonhard!); grotte de Drieno [146] (Reitter); grottes de Trebinje [147] (Apfelbeck!); grotte de Bihovo [150] (Paganetti-Hiimmler). Turquie. — Wohlberedt (1909) l'a trouvé en abondance dans les nids de pigeons, à Reéi, à l'est du lac de Scutari, en Albanie. Dalmnlie. District de Cattaro : grotte de Stolivo [121] (Paga- netti-Hiimmler). District de Ragusa : grotte de Mitrovic, dans la presqu'île de Vitalina [118] ( Paganetti-Hiimmler ) . OfiOUPË II 3. Speonesiotes issensis J. Miiller. Planche XV, fl^. 427 à 429. Bathysci" lAphaobius] isssnsi», .T. MuUer, 190.3 a, p. 19+ ; typ. : île Lissa. — Bathyscina issensis, Jcannel, 1908 c, p. 299. Long. : 2,3 à 2,5 mm. Forme convexe, ovalaire, peu atténuée en arrière. Pubescence courte et rare. Sculpture excessivement fine. Antennes n'attei- gnant pas les angles postérieurs du prothorax, à article vin trans verse, à articles terminaux très larges et très plats (2 |-, 3, 1, 1, 1, 1, 2, 1, 2, 2, 3). Prothorax aussi large que les élytres, à côtés peu arqués. Élytres très finement ponctués entre les strioles transversales. Carène mésosternale très haute et lamel- leuse, à angle très arrondi, à bord ventral mince et tranchant. Pattes très grêles ; tarses antérieurs grêles dans les deux sexes, tibias intermédiaires presque droits, tibias postérieurs inermes. Organe copulateur mâle large, à peine deux fois aussi long que 446 Dr R. JEANNEL large ; le sac interne est plus de deux fois aussi long que la gaine pénienne et il porte dans son fond de volumineuses baguettes chitineuses. Les styles latéraux sont très grêles, filiformes et portent trois petites soies à leur sommet. Habitat. — Espèce cavernicole habitant l'une des îles dal- mates les plus éloignées du continent. Dahnatie : grottes de l'île de Lissa [108] (J. Millier, Tax !). 4. Speonesiotes insularis Apfelbeck. Bathyscia {Aphaobim) insularis, Apfelbeck, 1907 d, p. 319 ; typ. : ile C'urzola. Je ne connais pas cette espèce qui a été décrite par Apfelbeck d'après deux exemplaires femelles. Long. : 3 mm. Corps plus large et plus trapu que chez S. Gohanzi. Sculpture fine, mais nette sur le prothorax où elle est aussi forte près des angles postérieurs que sur les élytres. Antennes courtes et épaisses, à article x transverse. Les deux premiers articles sont épais et à peu près de même longueur ; ils sont environ trois fois aussi longs que larges. Les articles m, iv, v, et vi sont grêles, environ deux fois aussi longs que larges ; les articles iv et V sont un peu plus longs que les m et vi. L'article vii est épais, à peine plus long que large ; l'article viii est globuleux, le IX aussi long que large, le x trans verse et le xi plus étroit est deux fois aussi long que large. Prothorax à côtés plus arrondis que chez S. Gohanzi. Élytres striolés en travers. L'auteur compare cette espèce aux S. Gohanzi et S. naren- tinus qui ont à peu près la même taille. D'après lui, S. insularis diffère de 8. Gohanzi par ses antennes plus courtes et plus épaisses, par son prothorax aussi fortement ponctué en arrière que les élytres, par sa forme plus large. D'autre part il se dis- tingue facilement du S. narentinus par sa sculpture, la forme de sa carène, la structure des antennes. Habitat. — Espèce cavernicole rencontrée dans une grotte de l'île de Curzola, en Dalmatie [110] (Apfelbeck). REVISION DES BATHYSCIINAE 447 5. Speonesiotes Paganettii Ganglbauer. Planche XV, flg. 430 à 433. àathyscia {Apliaobius) Paganettii, Ganglbauer, 1902, p. 45 ; tyt). : grotte voisine de la ville de Curzola. Long. : 1,8 à 2,2 mm. Forme ovalaire, peu convexe, peu atténuée en arrière. Colo- ration brun rougeâtre. Pubescence fine et serrée. Sculpture très fine, avec une réticulation polygonale microscopique entre les strioles et les points. Antennes atteignant à peine les angles postérieurs du prothorax, à articles du funicule très grêles, à article vm trans verse (2, 3, 1, 1, 1, 1, 2, 1, l |, 1 |, 3). Prothorax aussi large que les élytres, à côtés peu arqués. Carène mésosternale élevée, mais plus épaisse que chez les S. Gobanzi et îfiRIE. — T. VII. — (I). 29 450 Dî- R. JEANiN'EL élargis au sommet. La formule des longueurs est la suivante : 1 1, 1, 1, 1, 1, 1, 1, 4/5, 1, 1, 1. Prothorax aussi large que lés élytres, très rétréci en avant, à côtés peu arqués. Êlytres à peu près deux fois aussi longs que larges. Carme très élevée et très mince, semblable à celle du 8. Fàbianii et formant comme elle un angle très arrondi. Pattes grêles ; les tarses antérieurs sont grêles dans les deux sexes et les tibias postérieurs sont faible- ment incurvés en dehors. Différences sexuelles. — Elles portent sur la longueur et la structure des antennes. Chez le mâle {antrorum typique de Dodero) les antennes atteignent les trois quarts de la longueur du corps, leur article m est aussi long que le n, le vin est aussi long que ses voisins. Chez les femelles {antro- rum-hrachycera de Dodero), les antennes n'atteignent que la moitié de la longueur du corps, leur article lu est plus court que le n, le vrrr est plus court que ses voisins. En outre les tarses antérieurs sont un peu moins longs chez ces dernières (1). Rapports et dipférences. — 8. antrorum, malgré sa forme générale exceptionnellement allongée ne peut être éloigné du 8. Fabiani dont il possède la sculpture et surtout la même forme d'antennes. Chez les deux espèces en effet on retrouve la même proportion anormale des longueurs des articles de la base des antennes : I > II. Habitat. — Espèce cavernicole habitant les monts Bertiaga, dans la vallée de la Brenta. Vénétie. Province de Vicenze : grotte d'OUero, près de Bas- sano [169] (Dodero !). (1) M. A. Dodero m'a tout récemment fait don de quelques exemolaires du S. antrorum et j'ai pu contrôler l'exactitude de la position systématique que j'avais assignée à cette espèce sans la connaître (Jeannel, 1910 /, p. 39). Tout d'abord, j'ai vérifié par l'examen des pièces copulatrices que les antrorum typiques étaient bien des mâles et les antrorum-brachycera des femelles. Ensuite j'ai constaté que l'oraane copulateur mâle présentait les principales carac- téristiques du genre Speonesiotes. Le pénis est petit, tr.' s court, très large et très plat; son sac Interne est deux fois aussi long que la gaine pénienne et sa lame basale forme une large lan- guette d'insertion musculilre. De plus quel gues différences importintes sont spéciales au pénis du S. antrorum : le sac interne ne porte pas de bajucttes dans son cul-de-sac, mais quelque» épaiasissements longitudinaux dans sa partie apicale et les styles latéraux se ter- minent par une extrémité tronquée en forme de gouge, excavée en dedans et pourvue de troU petites soiei. REVISION DES BATHYSCIINAE 451 r E. Série de Leonhardella. Tous les représentants de cette série évolutive se trouvent en Bosnie, Herzégowine et Monténégro, sur le versant danu- bien du Karst (vallées de la Bosna et de la Drina). Tableau des genres. 1. Prothorax presque aussi large que les élytres, à côtés régulière- ment arqués. Pygidium libre. Organe copulaleur mâle court et épais. 10® genre, Proleonhardella. — Prothorax bien plus étroit que les élytres, à côtés sinués. Organe copulateur mâle plus allongé 2 . 2. Pygidium libre. Forme ovoïde, convexe. Tarses antérieurs des mâles grêles 11® genre, Leonhardella, — Pygidium caché. Forme parallèle, allongée, déprimée. Tarses antérieurs des mâles largement dilatés. . 12^ genre, Anilloeharis. lOe genre, PROLEONHARDELLA Jeannel. Jeanne), 1910 /, p. 13. Espèce type : P. Matzenaueri (Apfelbeck). Forme ovoïde, plus ou moins déprimée. Sculpture forte et profonde, formée sur les élytres par des points grossiers, inégaux, serrés, non alignés en travers. Pubescence longue et serrée. Tète rétractile, privée d'yeux. Antennes courtes et épaisses, non aplaties ; les deux jDremiers articles sont épais, l'article i est plus court que le il, l'article III est un peu moins épais que le ii et bien plus court que lui, les articles de la massue sont très épais. Prothorax un peu plus étroit que les élytres, à côtés arqués régulièrement et nettement rétrécis à la base ; vus de profil, les côtés décrivent une ligne droite ou légèrement concave en bas. Angles postérieurs nullement saillants. Élytres sans strie suturale, ponctués ; leur forme est ovalaire, renflée fortement au milieu et convexe comme chez Leonhardella ; la gouttière marginale est large, bien visible jusqu'au sommet et l'extrémité des élytres laisse le pygidium à découvert. 452 Dr R: JEANNEL " Carène mésosternale basse, à angle arrondi, non prolongée en arrière par une carène métasternale. Épimères mésothora- ciques courts, un peu plus larges que longs ; suture sterno- épisternale entièrement visible. Métasternum plan. Pattes assez longues; les pattes antérieurs sont rétrac tiles sous le prothorax ; les tarses antérieurs sont tétramères dans les deux sexes ; les tibias intermédiaires, faiblement arqués, portent une ou deux petites épines sur leur bord externe ; les tarses postérieurs sont aussi longs que les deux tiers du tibia correspondant et présentent la formule suivante : 3, 2, 2, 1, 3. Différences sexuelles peu apparentes : les tarses antérieurs des mâles ont leur premier article légèrement dilaté ; les anten- nes sont plus longues chez les mâles, leurs articles vu, ix et x sont plus grands et l'article xi est deux fois aussi long que le X, au lieu d'une fois et demie chez les femelles. Organe copulateur mâle. — Très gros, très court et très épais, rappelant par sa forme générale celui des Speonesiotes. Le pénis est deax fois aussi long que large, aplati d'avant en arrière ; sa pointe est brusquement rétrécie et sa lame basale, très courte, porte une languette chitineuse au milieu de son bord libre. Le soc interne est court ; sa moitié apicale présente deux bandelettes de renforcement, son tiers moyen est tapissé de petites épines et son cul-de-sac porte une dent médiane et ventrale ainsi que deux petites pièces arrondies, dorsales, homo- logues de celles que nous retrouverons chez Leonhar délia. Les styles latéraux sont très écartés et grêles ; leur sommet est épaissi et porte trois petites soies dirigées en dedans. Rapports et différences. — Proleonhardella s'écarte des Speonesiotcs par ses antennes épaisses, par sa carène, ainsi que par la structure de son appareil génital ; il s'écarte encore de tous les autres Gynomorphi a pro thorax large par la brièveté du premier article de ses antennes. En réalité ce genre a de gran- des affinités avec les Leonhardella dont il présente tous les caractères de filiation (structure des antennes, carène mésos- REVISIOÎT DES BArHYSCIINAE 453 ternale, scalpture et forme des élytres, pygidium libre, appareil copulateur). L'unique espèce du genre se trouve en Bosnie, sur le Bjelas- nica planina. Proleonhardella Matzenaueri Apfelbeck. Planche II, flg. 50 et Planche XVI, fig. 447 à 452. Bathyscia {Aphaohius) Matzenaueri, Ap*'elbeck, 1907 d, p. 317 ; Uip • srrottes du Bjoîasnîca phnina — Proleonhurdella Matzenaueri. Jeannel, 1910 /, p. 16, flg. 14. Svn .: B- (Aphaobius) Neumanni, Reitter, 1904 d, p. 260, nec B. Neumanni, Apfelbeck, 1901, p. 14. Long. : 2,2 mm. Forme courte et trapue, nettement rétrécie au niveau des angles postérieurs du prothorax. Antennes dépassant un peu les angles postérieurs du prothorax, à article viii petit, bien plus court que ses voisins. Les longueurs des articles sont : 2, 3, 1, 1, 1, 1, 2|, 3/4, 2, 2, 4 (d) ou 3 (ç). Éh/tres fortement déprimés sur la suture. Premier article du tarse antérieur mâle djsux fois aussi large que le second. • Habitat. — Espèce cavernicole occupant une partie de la haute vallée de la Bosna. Bosnie. District de Sarajevo : grottes de l'Igman planina [133] (O. Leonhard !) ; grottes du Bjelasnica planina [134] (SetnikjMatzenauer, Apfelbeck !). lie genre, LEONHARDELLA Reitter. Reitter, 1933, p. 209. — Apfelbeck, 19J7 /, p. 109. — Ki'itter, 19J8 «,'p. 7 (Uivision). — Reit- ter, 1908, p. 111. — Jeannel, 1910 /, p. 39. . ' Syn. : Vittorella, Reitter, 1908, p. 111. Espèce type : L. angulicollis Reitter. Avant-corps étroit, élytres fortement convexes et renflés ; - membres allongés. Tête non rétractile, privée d'yeux. Pubescence fine et serrée. Sculpture forte et profonde, formée sur les élytres de points non alignés en travers. Antennes dépassant toujours le milieu de la longueur du corps ; l'article i est plus court que le ii et aussi épais que lui, 454 Dr R. JEANNEL les articles du funicule sont allongés et un peu plus étroits que le II, l'article viii est plus long que large et les articles de la massue sont à peine aplatis. Prothorax bien plus étroit que les élytres, à peu près aussi étroit à sa base qu'au sommet ; les côtés sont toujours profon- dément sinués en arrière de sorte que la plus grande largeur du segment se mesure avant le milieu. La base est rectiligne. Élytres ovoïdes, très convexes, sans strie suturale ; le rebord marginal est large et visible de haut dans toute sa longueur ; le sommet des élytres est arrondi et laisse libre le pygidium. Carène mésosternale élevée, formant un angle droit à som- met émoussé ; son bord ventral est mince et crénelé, son extré- mité postérieure ne se prolonge pas sur le métasternum. Épi- mères mésothoraciques aussi longs que larges ; suture sterno- épisternale entièrement visible. ' Métasternum plan, formant une large apophyse intercoxale entre les hanches postérieures. Pattes longues et grêles, nullement rétractiles sous le corps au repos. Les tarses antérieurs sont tétramères et grêles dans les deux sexes, les tibias intermédiaires sont droits et inermes, les tarses postérieurs sont aussi longs que les deux tiers du tibia correspondant (4, 3, 2, 2, 4). Les différences sexuelles sont très importantes. Chez les femelles les antennes sont plus courtes et les côtés du prothorax sont bien moins profondément sinués. Organe copulateur mâle. — Peu allongé, peu arqué, aplati d'avant en arrière, aussi long que le sixième de la longueur du corps. Le pénis est quatre fois aussi long que large ; son som- met est obtusément rétréci, sa lame basale est courte et large et porte une languette au milieu de son bord hbre. Le sac interne est aussi long que la gaine pénienne ; son arma- ture chitineuse est réduite à deux nodules symétriques placés sur la face dorsale de son cul-de-sac. Les styles latéraux sont assez épais, aussi longs que le pénis et se terminent par trois soies. REVISION DES BATHYSCIINAE 465 En somme l'organe copulateur de Leonhardeîla est très voi- sin de celui de Proleonhardella, mais bien plus grêle ; nous ver- rons que celui d'Anillocharis, le 3^ genre de la série, sera encore plus allongé. L'allongement du pénis se fait corrélativement avec l'allongement du corps et des appendices. Espèces. — Le genre Leonhardeîla comprend deux espèces trop peu différentes pour être placées, comme le veut Reitter (1908, p. 111) dans deux sous-genres distincts (1). Tableau des espèces du genre Leonhardeîla. 1 . Angle humerai des élytres saillant. Dernier article des antennes bien plus long que l'avant-dernier 1. angulicollis. — Angle humerai des élytres effacé. Dernier article des antennes à peine plus long que l'avant-dernier ou aussi long que lui 2. antennaria, 1. Leonhardeîla angulicollis Reitter. Planche II, fig. 51 et Planche XVI, fig. 453 à 459. L. angulicollis, Reitter, 1903, p. 209 ; typ. : grotte du Lebrsnik. — Apfelbeck, 1907 /, p, 109 — Reitter, 1908 a, p. 7. — Jeannel, 1910 /, p. 19, flg. 15. var, s&tnikana Reitter. L. angulicollis-setnikana, Reitter, 1908 a, p. 8 ; typ. : grottes du mont LebrsnJk. Long. : 3,4 à 3,8 mm. Forme allongée, anguleuse, relativement peu convexe. Ponctuation plus fine sur le prothorax que sur les élytres. Antennes atteignant les deux tiers de la longueur du corps chez les mâles, la moitié chez les femelles ; l'article xi est près de deux fois aussi long que le x ; sa forme est cyHndrique dans sa moitié basale, puis élargie dans sa moitié apicale et acuminée au sommet. Les longueurs des articles sont : 1, 1 1, 1, 1, 1^, 1, II, 3/4, 1, 1, 2. Prothorax cordiforme, présentant sa plus grande largeur au milieu. Chez les mâles, la base est aussi large que le sommet, les côtés sont profondément sinués (1) Malgré l'obser ation intéressée de Reitter. (1910 6, p. 318), te nersiste à ne pai trouvei nécessaire le maintien du sous-genre Vtctorellt Reitter. Les diTérence' dans la 'orm'^ des antennes ou des é aul s qui le caractérisent ne sont pas plus coasidérabhs que celles qui existent entre les espèces des genres Diaprysius ou Parapropus, par exemple. 4o3 ■ V H. JEANNEL en arrière puis brusquement redressés au milieu, de façon à former un angle mousse à leur partie la plus large ; en avant les côtés sont presque droits depuis l'angle mousse jusqu'au sommet. Chez les femelles la base du prothorax est plus large que le sommet et les côtés sont moins profondément sinués. Dans les deux sexes, les côtés vus de profil décrivent une dou- ble courbure à concavité dorsale en avant, à concavité ven- trale en arrière. Le disque du prothorax est régulier et peu convexe et les angles postérieurs sont un peu saillants en dehors. Élytres à angles huméraux droits et vifs, donnant à l'animal son aspect anguleux très spécial. Variations. — La variété f, 2/3, 2/3. Prothorax plus long que large, un peu plus large à sa base qu'au som- met ; les côtés sont arrondis en avant, largement sinués en 48G T)^ R. JEANNEL arrière et les angles postérieurs sont saillants en dehors. Le';* oôtés sont finement rebordés dans leur moitié postérieure. Élytres allongés, présentant leur plus grande largeur après le milieu, leur gouttière marginale est étroite et régulière, la suture n'est pas déprimée et il existe chez certains exemplaires de légères traces de côtes saillantes sur le disque (1). Mésoster- num sans trace de carène saillante. Pattes longues et grêles ; les tarses antérieurs mâles sont un peu plus larges que le som- met du tibia ; leur article i est à peine plus long que le ii. Tarses postérieurs aussi longs que les quatre cinquièmes du tibia corres- pondant (1, 2/3, 1/2, 1/2, 1 l). L'article I est donc court, moins cependant que chez P. angusiicolle. Organe copulateur mâle très grand, aussi long que le tiers de la longueur du corps ; le pénis est très arqué. Dans son ensemble Torgane est semblable à celui du P. angusticolle avec cette seule différence qu'il est beaucoup plus grand. Variations. — Il m'est impossible de trouver des différences entre le Pkoleuon Hazayi et le P. leptoderum. Frivaldszky avait caractérisé son P. Hazayi par ses antennes plus courtes, à articles terminaux plus courts, son prothorax plus étroit, plus profondé- ment sinué, les tibias des mâles plus courts, les tarses antérieurs mâles plus étroits. En réalité aucune de ces différences n'existe. Habitat. — Hongrie orientale. Comitat de Bihar : grotte de Funacza, près de Rézbânya [7] (J. Frivaldszky, Merkl !) ; grotte de l'Archiduc Joseph, près de Rézbânya [8] (C.Siegmeth); grotte de Magura [9] (J. Frivaldszky). B, Série de Sophrochaeta. 4e genre, SOPHROCHAETA Reitter. Reitter, 1885, p. 18 (subgen.*. — Ganglbaiier, 1899, p. 99.;— Beitter, 1908, p. 118. — Jeannel, 1908 c, p. 308. — 1910 f, p. 20. Espèce type : Sophrochaeta insignis (J. Frivaldszky). Forme large et déprimée, non atténuée en avant et en arrière. (1) Ces côtes étaient parUculièrement visibles «ur les élytres de l'exemplaire qui a été plioto- «rapWé . C. Série de Apholeuonus. Tableatt des genres. 1. Prothorax aussi large que les élytres, à côtés régulièrement arqués. Tête rétractile. . .' 5« genre, Proleoniiardia. ■ — Prothorax plus étroit que les élytres, à côtés toujours siuués ou rétrécis avant la base. Tête non rétractile 2, RF.VISIOX DES BATHYSCIINAE 491 2. Petite taille (2 à 3 mm.). Article viti des antennes à peu prèâ aussi long que large ; ^ * — Grande taille (5 à 7 mm.). Article viii des antennes au moins deux fois aussi long que large ^• 3. Pro thorax à peu près aussi long que large, rétréci à la base. Articles terminaux des antennes épaissis régulièrement de la base au sommet 8^ genre, Lsonhardia. — Prothorax campanuliforme, bien plus large que long. Articles ter- minaux des antennes brusquement épaissis dans leur moitié apicale (antennes noueuses) *• 4. Tibias intermédiaires droits, tibias postérieurs arqués en dehors. Ponctuation profonde 6^ genre, Charonites. — Tibias intermédiaires arqués en dedans, tibias postérieurs droits. Ponctuation fine 7*^ genre, Alelopidius. 5. Téguments glabres. Carène mésosternale élevée, dentée. Rebord marginal des élytres saillant lO" genre, Apholeuonus. — Téguments pubescents. Carène mésosternale nulle ou basse et non dentée ° • 6. Bord postérieur du prosternum sans incisure médiane. Prothorax bien plus long que large. Élytres à épaules saillantes, trois fois aussi longs que larges chez les mâles, deux fois seulement chez les femelles. Antennes très longues, atteignant la longueur du corps 12'' genre, Parapropus — Bord postérieur du prosternum incisé sur la ligne médiane. Élytres au plus deux fois aussi longs que larges, semblables dans les deux sexes, sans épaules saillantes, avec un rebord marginal effacé de façon qu'aucune limite nette n'existe entre la surface de l'élytre et celle de l'épipleure. Antennes ne dépassant pas la longueur du corps "^ • 7. Pro thorax très finement et très] superficiellement ponctué, carré, peu convexe 9« genre, Haplotropidius. — Prothorax fortement ponctué, plus long que large, convexe, presque cylindrique 11* genre, Protobraeharthron. se genre, PROLEONHARDIA Jeannel. Jeannel, 1910 /, p. 21. Espèce type : Proleonhardia Neumanni (Apfelbeck). Forme large et peu convexe, non rétrécie en avant. Sculpture formée de points disposés sans ordre, assez gros sur les élytres, 492 Dr R. JEANNEL Pubescence dorée, longue et peu serrée. Coloration brun teatacé assez pâle. THe petite, rétractile, sans yeux, avec une carène occipitale et des angles temporaux peu saillants. Dernier article des pal- pes maxillaires très petit, aussi long que la moitié du précé- dent. Antennes dépassant à peine les angles postérieurs du pro- thorax, très épaisses au sommet, cylindriques. L'article i n'est pas plus long que les deux tiers de l'article ir, l'article viii est très petit et l'article xi n'est guère plus long que le x. Prothorax à peine aussi large que les élytres, bien plus large que long ; ses côtés sont régulièrement arqués et forment, vus de profil, une ligne faiblement sinueuse à convexité ven- trale en avant, dorsale en arrière. Le bord postérieur du prosternum est largement échancré ; la base du pronotum est rectiligne. Élytres longs, ovalaires, peu convexes, environ deux fois aussi longs que larges ; leur plus grande largeur se mesure à peu près au milieu. Le rebord marginal est entièrement visible de haut, le sommet est tronqué et laisse la pointe du pygidium à découvert ; le disque ne présente pas trace de côtes ou de strie suturale. Mésosternum pourvu d'une carène élevée, lamelleuse, à bord antérieur convexe, à angle denté, à bord ventral mince. Épi- mères mésothoraciques transverses, suture sterno-épisternale complète ; l'épisterne est aussi bien limité que l'épimère et son angle postérieur atteint la cavité coxale. (C'est le mésosternum de Leonhardia ou d' ApJioleuonus avec une carène plus élevée). Métasternum plan, formant entre les hanches postérieures une apophyse intercoxale très large. Le métasternum est plus court sur la ligne médiane que le premier segment abdominal. Pattes courtes et aplaties. Les fémurs antérieurs s'abritent en entier sous les bords latéraux du prothorax. Les tibias intermédiaires sont arqués en dedans, les tibias postérieurs sont droits et portent à leur sommet deux éperons internes très REVISION DES BATHYSCIINAE 493 * longs et deux éperons externes très courts. Les tarses antérieurs mâles sont faiblement dilatés (d'après Apfelbeck); les tarses postérieurs sont aussi longs que les deux tiers du tibia et leur article i est très court (1, 3/4, 2/3, 2/3, 1). Mâle. — M'est inconnu. Rapports et différences. — Proleonhardia s'éloigne beaucoup des Bathyscimorphus et Holienwartia par la forme cylindrique, non aplatie, de ses antennes et par la structure de son métasternum. Je crois qu'il n'est possible de lui trouver d'affinités véritables qu'avec le genre Leonhardia dont il pos- sède la même forme d'antennes, la sculpture, la même struc- ture des tarses et du mésosternum, les mêmes élytres courts, le même écartement des hanches postérieures. La description de l'organe copulateur mâle du Proleonhardia, lorsqu'elle pourra être faite, dira si j'ai raison de placer ce genre à la base de la longue et belle série phylétique qui aboutit au Paro.propus. Proleonhardia Neumanni Apfelbeck. Planche II, flg. 62 et Planche XVIII, flg. 520 à 522. Bathyscia Neumanni, Apfelbeck, 1901, p. 15 ; typ. : grotte de Podromanj.a. — ■ 1907 d, p. 317. Long. : 2,2 mm. Forme elliptique, également rétrécie aux deux extrémités. Antennes épaisses, présentant la formule suivante : 2/3, 1, 2/3, 1/2, 1/2, 1/2, 3/4, 1/3, 2/3, 2/3, 1. Pro/Aoraa; fortement rétréci au sommet, à côtés peu arqués. Élytres finement ridés entre les points. Habitat. — Bosnie : petite grotte de Podromanja, dans le sud-est de la Bosnie [138] (Neumann, Apfelbeck !). 6e genre, CHARONITES Apfelbeck. Apfelbeck, 1907 d, p. 314. — Reitter, 1908, p. 113. — Jeaiiuel, 1910 /, p. 22. Espèce type : Charonites Matzenaueri Apfelbeck. Forme courte et trapue, très convexe, à peine rétrécie en avant, avec des pattes très grêles et anormalement tordues. 494 Dr R. JEANNEL Coloration brun rougeâtre brillant foncé. Pubescence très fine et très rare. Ponctuation très fine sur la tête et le protho- rax, profonde, grossière et peu serrée sur les élytres. Tète incomplètement rétractile, étroite, sans carène occipitale nette, sans yeux. Les antennes sont insérées au fond de fossettes peu profondes ; le front est un peu plus long que large. Antennes atteignant à peine les deux tiers de la longueur du corps, noueuses, non aplaties ; les articles sont grêles à leur base, brusquement épaissis à leur sommet ; l'article i est aussi long que le tiers du ii, l'article viii est aussi long que large, l'article xi est aussi long que le x . Prothorax plus large que long, campanuliforme, à côtés fortement arrondis en avant, sinués avant les angles pos- térieurs ; sa largeur est égale aux deux tiers des élytres. La base est faiblement bisinuée et les côtés sont finement rebordés sur toute leur longueur. Élytres très convexes, à peine plus longs que larges, ne recou- vrant pas la pointe du pygidium. Leur rebord marginal est étroit ; la suture n'est pas déprimée et il n'existe pas de strie suturale ; la ponctuation est disposée sans ordre. Mésosternum caréné comme celui de Leonhardia ; le bord antérieur de la carène est busqué, l'angle est vif et crochu. Les épimères mésothoraciques sont transverses. Métasternum plan, non caréné. Pattes très caractéristiques, rappelant celles du Leptodiriis Hohenwarti. Les fémurs sont cintrés en dedans et étranglés avant leur extrémité apicale, de sorte que leur sommet semble renflé en massue. Les tibias antérieurs et postérieurs sont arqués en dehors, les intermédiaires sont droits; tous sont presque inermes et ne portent que deux éperons internes. Les tarses antérieurs des mâles sont étroits et leurs quatre premiers arti- cles sont égaux en longueur et en largeur. Le premier article du tarse postérieur est bien plus court que les trois suivants réunis. Organe copulateue, mâle. — L'organe copulateur est à peu de chose près le même dans tous les genres de la série REVISION DES BATHYSCIINAE 495 d'A'pholeuonus. Chez Cliaroîiites l'organe copulateur est envi- ron quatre fois aussi long que large, très peu arqué et sa taille égale le quart de la longueur du corps. Le j^énis n'est pas dilaté dans sa moitié apicale, comme chez Adelopidms par exemple. Sa lame basale est longue, triangu- laire; son sommet est aplati, mousse, sans dépression dorsale et porte quelques petits tubercules. Le sac interne ( fig. 549) porte en avant de l'abouchement du canal éjaculateur une pièce chitineuse en forme de fourche dont la tige impaire, large et plate, est ventrale et dont les branches de division se dirigent en arrière en passant de part et d'autre du conduit éjaculateur invaginé. Sur sa face ven- trale, le sac interne porte encore vers son milieu une dent médiane, impaire, longue et recourbée vers le méat. Ces deux pièces, la fourche et la dent, sont caractéristiques des genres de la série d'Apholenonus. Les styles latéraux s'insèrent dorsalement et il n'existe pas entre eux de pièce dorsale différenciée du paramère. Les styles sont longs, volumineux, accolés au pénis ; ils montrent deux courbures constantes, l'une dans le tiers basai, l'autre dans le quart apical ; leur sommet enfin se termine par trois soies et un lobe membraneux. Charonites Matzenaueri Apfelbeck. Planche II, fig. 63 et Planche XVIII, flg. 523 à 528. Charonites Matzenaueri, Apfelbeck. 1907 d, p. 314 ; tî/p. : grotte entre Sarajevo et Pale. Long. : 2,8 mm. Coloration foncée très brillante ; forme très convexe, très ramassée. Antennes noueuses, présentant la formule sui- vante : 1/3, 1, 1/2, 1/2, 1/2, 1/2, 3/4, 1/3, 2/3, 2/3, 2/3. Pro- thorax une fois et demie aussi large que long, assez fortement convexe. Élytres une fois et quart aussi longs que larges, lisses entre les points. Tibias antérieurs très courts, pas plus longs que les tarses correspondants. Le tarse postérieur est aussi long que les deux tiers du tibia correspondant. 496 Dr R. JEANNEL Habitat. Bosnie. District de Sarajevo : dans une petite grotte située entre Sarajevo et Pale [136] (Matzenauer, Win- neguth !). 7e genre, ADELOPIDIUS Apfelbeck. Apfelbeck, 1907 d, p. 320. — Reitter, 1908, p. 113. — Jeannel, 1910 /, p. 22 Espèce type : Adelopidius Sequensi (Reitter). Forme courte, elliptique, convexe. Coloration brun testacé assez pâle. Pubescence assez longue avec quelques courtes soies dressées sur les élytres. Ponctuation fine et superficielle sur tout le corps, nullement alignée en travers. Tête non rétractile, allongée, sans yeux, à carène occipitale et angles temporaux peu marqués. Dernier article des palpes maxillaires très petit, à peine aussi long que la moitié du pré- cédent. Antennes longues, noueuses, aplaties, à articles brusque- ment épaissis dans leur tiers apical chez les mâles ; elles attei- gnent les deux tiers de la longueur du corps ; l'article i est aussi long que les deux tiers du ii, bien plus épais que lui, l'ar- ticle vni est à peine plus long que large, un peu épaissi à son sommet, l'article xi est aussi long que le x. En somme, c'est l'antenne noueuse du C7iafom7e5, mais plus longue et plus grêle. Prothorax une fois et demie aussi large que long, campanuli- forme, peu convexe ; ses côtés sont peu arrondis en avant, ses angles antérieurs sont très saillants, les angles postérieurs sont aigas et déjetés en dehors, la base est bisinuée. Élytres une fois et demie aussi longs que larges, légèrement déprimés sur la suture ; leurs épaules sont un peu saillantes, à peine plus larges que le prothorax ; le rebord marginal est peu saillant, invisible de haut ; le sommet ne recouvre pas la pointe du pygidium ; le disque est finement ponctué et il n'existe pas de strie suturale. Carène mésosternale semblable à celle du Charonites, mais moins busquée. Épimères mésothoraciques transverses ; suture sterno-épisternale complète; métasternum non caréné. REVISION DES BATHYSCIINAE 497 Pattes grêles. L'extrémité du fémur antérieur déborde le contour du j^i'othorax et se loge au repos dans la gouttière for- mée par l'épaule et l'angle postérieur du prothorax légèrement soulevé (fig. 530). Fémurs réguliers, droits, non étranglés. Tibias de forme normale, les intermédiaires sont arqués, les posté- rieurs sont droits ; ils ne portent que deux éperons internes. Le premier article du tarse antérieur mâle est légèrement dilaté. La formule tarsale postérieure est : 1, 2/3, 1/2, 1/2, 1 ; le tarse postérieur est aussi long que les deux tiers du tibia. Les DIFFÉRENCES SEXUELLES sont Considérables et portent surtout sur les antennes (fig. 529). Chez les mâles les articles de la massue sont bien plus allongés et sont brusquement épaissis dans leur tiers apical ; chez les femelles au contraire les mêmes articles sont courts et larges, graduellement élargis de la base au sommet. L'article vn est asymétrique chez les femelles d'^. Neumanni. De plus la forme du corps est plus large chez les femelUes. Organe copulateur mâle. — Très semblable à celui de Charonites, sauf que le pénis est fortement élargi au sommet. Les styles latéraux sont plus grêles et leurs soies terminales plus inégales. Tableau des espèces du genre Adelopidius. 1 . Prothorax plus étroit que la base des élytres. Articles terminaux des antennes fortement dilatés au sommet chez les mâles. Forme plus allongée. Long . : 3, 2 mm 1. Sequensi. — Prothorax aussi large que la base des élytres. Articles terminaux des antennes à peine dilatés au sommet chez l^s mâles. Fomn; plus courte. Long. : 2,8 mm iî. Neumanni. 1. Adelopidius Sequensi Reitter. l'Iauche II, flg. 64 et Plauclie XIX, fig. 529 à 534. Pholeuonopsis Sequensi, Reitter, 1902 a, p. 223 ; tj/p. : Eisgrotte. — Adelopidius Hcqaeiisi, Apfelbeck, 1907 d, p. 321. Long. : 3,2 mm. Forme elliptique, peu convexe, rétrécie en avant. Antennes dépassant les deux tiers de la longueur du corps chez les mâles, ARCH. DB ZOOt. EXP. ET OÉN. — &* SÉRIE. — T. VU. — (1). 32 498 t)"" R. JEANNEL plus courtes chez les femelles. Les articles de la massue chez les mâles sont brusquement et fortement dilatés dans leur tiers apical et forment au sommet des angles vifs ; les longueurs relatives des articles sont : 2/3, 1, 3/4, 2/3, 2/3, 2/3, 1, 1/4, 2/3, 2/3, 2/3. Angles postérieurs du prothorax saillants et déclives, mais la base du prothorax est nettement plus étroite que celle des élytres. Élytres ovalaires, mesurant leur plus grande largeur près de la base. Premier article du tarse antérieur mâle plus étroit que le sommet du tibia. Habitat. — Bosnie. District de Zept-e : Eisgrotte, au sud de Zepèe [127] (Dragiuvicz, Reitter !). Q})s. — Dans la même grotte se trouve Leo7ihardia Reitteri Breit. — La Eisgrotte se trouve dans la vallée de la Bosna. 2. Adelopidius Neumanni J. Miiller. Planche XIX, flg. 535 et 536. Adelopidius Neumanni, J. Muller, 1911, p. 2; typ.: Sitnica. Long. : 2,8 mm. Forme courte, arrondie, convexe, non rétrécie en avant. Coloration brun ferrugineux foncé. Sculpture et pubescence fines. Antennes très grêles et très déhées, atteignant les trois quarts de la longueur du corps chez les mâles, les deux tiers chez les femelles ; les articles terminaux chez les mâles sont forte- ment aplatis et légèrement dilatés dans leur tiers apical ; les mêmes articles chez les femelles sont dilatés depuis la base et l'article vu chez elles est asymétrique. Prothorax ample, aussi large que les élytres à sa base ; ses angles postérieurs sont très saillants en dehors. Élytres courts, convexes, présentant leur plus grande largeur en avant. La carène mésosternale est sem- blable à celle du précédent, mais son angle est moins obtus. Tarses antérieurs mâles plus étroits que le sommet du tibia. L'organe copulateur est conforme au type générique, mais plus court, plus trapu et plus arqué que chez l'espèce Sequensi Reitt. REVISION DES BATHYSCIINAE 499 Habitat. — Bosnie. District de Kljiir : grotte de Sitnica [124 c] (H. Neumann !). Cette grotte appartient au bassin de la Sana, afHiient de l'Urbas. Ohs. — Dans cette même grotte se trouve Parapropus seri- ceus-simplicipes J. Mûll. 86 genre, LEONHARDIA Reitter. lleitter, 1901, p. 128. — Apfelbeck, 1907/, p. lOU. — Reitter, 1908, p. 111. — Jeamiel, 1910 /, p. 22. Espèce type : L. Hilfi Reitter. Forme plus grêle, plus rétrécie en avant que celle des deux genres précédents. La ponctuation est forte et profonde sur tout le corps ; la pubescence est courte et peu serrée, avec quel- ques poils dressés très courts sur la moitié apicale des élytres. Tête non rétractile, sans yeux, avec une carène occipitale et des angles temporaux très effacés ; les antennes s'insèrent au fond de fossettes peu profondes. Le dernier article du palpe maxillaire n'est pas plus long que la moitié du précédent. Antennes dépassant le milieu de la longueur du corps, régu- lières, cylindriques, robustes ; l'article i n'est pas plus long que la moitié du ii, l'article il est cinq fois aussi long que large, l'article viii est à peine plus long que large, l'article xi est aussi long que le x. Prothorax un peu plus large que la tête, bien plus étroit que les élytres, à peu près aussi long que large et nullement campa- nuliforme. Sa plus grande largeur se mesure avant le milieu, ses côtés sont rétrécis à la base, faiblement sinués et finement rebordés ; les angles postérieurs sont droits, la base est recti- jigne et le disque est peu convexe. Élytres ovoïdes, très convexes, à épaules saillantes, à rebord marginal étroit et non visible de haut. Le sommet laisse à nu la pointe du pygidium et la suture est régulière, sans strie suturale. Ponctuation des élytres disposée sans ordre. Carène mésosternale élevée, légèrement dentée. Êpimères 500 Df E. JEANNEL mésothoraciques transverses ; épisternes libres, non soudés au mésosternum comme chez les genres voisins. Métasternuni plan, non caréné, avec une saillie intercoxale assez large. Pattes grêles, de forme normale. Les fémurs sont à peine incurvés, nullement étranglés ; les tibias intermédiaires et postérieurs sont droits et pourvus de deux éperons internes seulement. Les tarses antérieurs des mâles sont peu dilatés et le premier article du tarse postérieur est court (1, 2/3, 1/2, 1/3, 1). Tableau des espèces du genre Leonhardia. 1 . Antennes des mâles grêles et longues, à article x trois fois aussi long que large. Prothorax aussi long que large. Long. : 3,4 mm. . . 1. Hilfi. — Antennes des mâles courtes et robustes, à article x deux fois aussi long que large. Prothorax un peu plus large que long. Long. : 3,7 mm 2. Reitteri_ 1. Leonhardia Hilfi Reitter, Planche XIX, fig. 537 à 542. Leonhardia JtilH, Reitter, 1901, p. 128 ; Ujp. : grottes du Vran planina. Long. : 3,4 mm. Forme relativement grêle, rétrécie en avant, très convexe. Tête avec une profonde impression entre les antennes. Antennes atteignant chez les mâles les trois quarts de la longueur du corps, avec l'article i aussi long que le tiers de l'article ii, l'ar- ticle vin plus long que large, l'article x trois fois aussi long que large. Chez les femelles les antennes sont plus épaisses et l'article x est seulement deux fois au!?si long que large. Les longueurs des articles dans les deux sexes sont: 1/3, 1, 1/2, 1/2, 2/3, 2/3, 1, 1/3, 3/4, 3/4, 3/4. Prothorax aussi long que large, à côtés peu arrondis en avant, presque parallèles en arrière. ÊJytres régulièrement ovoïdes, un peu atténués en arrière, pro- fondément ponctués. Premier article du tarse antérieur mâle à peine dilaté, à peine plus grand que le second. Variations, — Chez un exemplaire femelle que j'ai reçu de REVISION DES BATHYSCIINAK 501 Reitter, la pubescence est bien plus dense, les antennes sont plus courtes, leur article vin est rigoureusement aussi long que large. Peut-être s'agit-il là d'une race géographique caracté- risée ? Habitat. — Bosnie. District de Zupanjac : grottes du Vran planina [130] (Hilf, Winneguth !). Ohs. — Reitter, dans sa diagnose du Leonhardia Hilfi, place le Vran planina en Herzégowine ; je ne connais pas dans cette province de massif montagneux qui porte ce nom et il doit s'agir évidemment du grand massif du Vran planina qui s'étend, en Bosnie, sur la rive droite de la Narenta, entre Prozor et Zupanjac. 2. Leonhardia Reitteri Breit. Planche II, flg. 65. Leonhardia Reitteri, Breit, 1902, p. 89 ; iyp. : Eisgrotte. — Reitter, 1902 a, p. 223. Long. : 3,7 mm. Forme plus épaisse que celle de L. Hilfi. Ponctuation plus inégale et moins forte sur les élytres. Tête sans impression entre les antennes. Antennes n'atteignant pas dans les deux sexes les deux tiers de la longueur du corps ; leur article i est aussi long que la moitié de l'article ii, l'article x est deux fois aussi long que large chez le mâle, une fois et demie chez la femelle ; les longueurs des articles sont : 1/2, 1 , 1/2, 1/2, 1/2, 1/2, 3/4, 1/2, 3/4, 3/4, 3/4. Prothorax un peu plus large que long, à côtés fortement arrondis en avant, profondément sinués en arrière et rétrécis jusqu'aux angles postérieurs. Le disque du prothorax porte deux fossettes plus profondes chez les mâles. Élytres courts, moins régulièrement convexes que chez L. Hilfi. Carène mésosternale plus haute et plus dentée. Premier article du tarse antérieur mâle plus grand que le deuxième. Habitat. — Bosnie. District de Zepee : Eisgrotte, au sud de Zepce [127] (Dragiuvicz, Breit!). Obs. — Dans cette grotte se trouve encore Adelopidius Sequensi Reitt. 5U2 • D'' F. JEANNEL 0^ aenre, HAPLOTROPIDIUS J. Mûller. J. Muller, 1903, p. 89. — Reitter, 1908, p. 111. — Jeannel, 1910 /, p. 22. Espèce type : Mct-piotropidius pubescens J. Mûller. Grande taille (5 à 6 mm.). Forme très large, très renflée, très convexe en arrière, rétrécie en avant. Ponctuation fine et superficielle sur la tête et le prothorax, profonde et peu ser- rée sur les élytres où elle est parfois alignée en séries longitudi- nales très irrégulières ; téguments finement réticulés entre les points. Pubescence fine, courte, rare, peu visible, mais exis- tant toujours sur tout le corps ; elle est plus apparente sur les élytres. Coloration brun ferrugineux brillant. Tête saillante, sans yeux, plus longue que large et presque aussi large que le prothorax. Les antennes s'insèrent sur de petites saillies des joues et le front porte deux impressions peu profondes de chaque côté de la hgne médiane. Pas de carène occipitale ni d'angles temporaux saillants. Les mandibules sont longues, robustes, bifides, non crénelées. Les mâchoires sont grêles, et le dernier article de leur palpe, très petit et conique, n'est guère plus long que le tiers du précédent. Les trois articles des palpes labiaux sont de même longueur. Antennes très longues, très grêles, fihformes ; leur article i est aussi long ou à peine plus long que la moitié de l'article ii ; les articles vn, ix, x et xi sont à peine renflés au sommet ; les deux derniers articles sont de même longueur. Prothorax à peu près carré, peu convexe ; ses côtés sont sail- lants, presque parallèles, non ou à peine sinués avant la base ; la base est rectihgne. Bord postérieur du prosternum échancré. Ëcusson très petit, peu apparent. Élytres ovoïdes, très convexes, toujours plus longs que larges. Les épipleures sont repliés, étroits, réguliers, à peine plus larges en avant qu'au milieu ; ils ne sont pas séparés du reste de l'élytre par un rebord marginal saillant. Les épaules sont effacées, le sommet laisse libre une partie du pygidium, la suture ne porte pas de strie suturale. REVISION DES BATHYSCIIXAE 503 Carène mésosternale toujours très basse et non dentée. Épimères mésothoraciques transverses, courts, partiellement soudés aux épisternes. L'apophyse intercoxale du mésosternum atteint le bord antérieur du métasternum. Métasternum non caréné, avec une saillie intercoxale assez large entre les hanches postérieures (fig. 543). Pattes longues et grêles. Les fémurs ne sont pas étranglés et sont peu arqués. Les tibias sont droits et les tarses anté- rieurs des mâles sont très peu dilatés. Formule tarsale posté- rieure : 1, 1/3, 1/3, 1/3, 4/5. Différences sexuelles presque nulles. Organe copulateur mâle. — J. Millier (1903, j). 82) a essayé de donner une description de l'appareil copulateur de son Haplotroindius puhescens ; il en a malheureusement mal interprété sur ses figures les pièces basales. La taille du pénis des Hajjlotroindius est relativement grande, puisqu'elle atteint le quart de la longueur du corps. Le pénis est peu arqué en avant, sa lame basale est longue et large, son sommet se rétrécit graduellement jusqu'à la pointe. Le sac interne est semblable à celui des genres voisins (voir genre Charonites). Les styles latéraux sont épaissis à la base et leur extrémité porte trois soies d'égale longueur. Chorologie. — Les Haplotroimlius se trouvent en Dalma- tie, dans la vallée de la Cetina, tandis que les Apholeuonus les remplacent dans les vallées du versant danubien du Karst. Tableau des espèces du C4ENRE Haplotropidius. 1. Prothorax presque glabre, carré, aussi larg^ que la moitié des élytres ; ceux-ci présentent leur plus grande largeur au milieu. 1. pubescens. -^ Prothorax à pubescence bien visible, plus large à sa base qu'au sommet 2 . 2. Prothorax aussi large que les deux tiers des élytres ; ceux-ci sont très convexes et présentent leur plus grande largeur au milieu. 2. Taxi. 504 D'- R. JEANNEL — Prothorax aussi large que les trois quarts des élytres ; ceux-ci sont moins convexes, plus longs et présentent leur plus grande largeur après le milieu 3. subinflatus. 1. Haplotropidius pubescens J. Miiller. Planche XIX, flg. 543 et 544. Apholeuontts (Haplotropidius) pubescens, J. Mtiller, 1903, p. 78, fig. 2 à 4 et pi. I, fig. 1 ; typ.' Verlicca jama. — Jeannel, 1910 /, p. 24, flg. 19. Long. : 5,6 mm. Pubescence très fine et difficile à voir sur le protliorax. Anten- nes à peine plus courtes que le corps, à article i presque aussi long que la moitié de l'article ii ; les longueurs des articles sont : 1/2, 1, 1, 1 i, \l, 1, 1 1, 3/4, 4/5, 4/5, 4/5. Prothorax aussi large qu'un seul élytre à son milieu, à peine plus large que long, aussi large à la base qu'au sommet ; ses angles postérieurs sont rigoureusement droits. Elytres présentant leur plus grande largeur au milieu. Carèrie mésosternale élevée. Premier article du tarse antérieur mâle quatre fois aussi long que large. Habitat. — Dalmatie centrale. District de Sinj : grotte de Verlicca, ou Vrlika jama [101] et grotte de Dragovic [100], toutes deux près des sources de la Cetina (J. Millier!, Novak et Mucalo). 2. Haplotropidius Taxi J. Millier. Apholeuonus {Haplotropidius) Taxi, J. Millier, 1903, p. 83, pi. I, flg. 2 ; typ. : grottes de Kotlenice. Long. : 5,6 mm. Forme du précédent. Pubescence plus longue, surtout sur le pro thorax où elle est bien visible. Ponctuation un peu plus forte. Antennes aussi longues que le corps, à article i un peu plus long que la moitié de l'article ii. Prothorax nettement plus large à la base qu'au sommet, aussi large que les deux tiers des élytres ; il n'existe pas d'angle rentrant entre les côtés du prothorax et l'épaule comme chez H. pubescens. Les angles postérieurs du prothorax sont aigus. Élytres très convexes, pré- sentant leur plus grande largeur au miheu. Pattes robustes. ^^Habitat. — Dalmatie centrale. District de Spalato : grottes REVISION DES BATHYSCIINAE 505 du versant nord du Mosor planina nommées : Maklutaca jama [103J (Neumann), Vranjaca jama [104] (Tax, Neumann!), Stiriana jama [^-05] (Neumann!) Ohs. — Il a -été trouvé dans la Vranjaca jama en compagnie d^ Antroherpon Dombrowskii Apf. 3. Haplotropidius subinflatus Apfelbeck. Apholeuonus Taxi-stibinflatus, Apielheck, 1907 a, p. 303. — 1907 (/, p. 315; dip. : grotto de Dugopolje. — Haplotropidius subinflatus, Jeannel, 1910 /, p. 42. Long. : 5,8 mm. Forme plus allongée et moins renflée qae celle des précédents. Pùbescence bien plus longue, surtout sur le prothorax. Ponctua- tion fine et superficielle, irrégulièrement alignée dans le sens longitudinal sur les élytres. Antennes aussi longues que le corps, à article i aussi long que la moitié de l'article il ; les longueurs relatives des articles sont les mêmes que chez les deux autres espèces du genre. Prothorax trapézoïde, large en arrière; sa base est aussi large que celle des élytres. Êlytres longs, plus de deux fois aussi longs que larges, présentant leur plus grande largeur après le milieu. La suture est saillante en avant. Carène méso- sternale lameUeuse, plus élevée que chez les deux autres espèces. Premier article du tarse antérieur mâle trois fois aussi long que large. Habitat. — Dalmatie centrale. District de Spalato : grotte dite Kraljevo jama [102], sur le versant nord du Mosor pla- nina (M. von Grabowski !, Neumann). Ohs. — Cette grotte est située plus à l'ouest que celles où se trouve H. Taxi J. Mûll. ; on y trouve encore le Protobrachar- thron Orabowskii Apf. lOe genre, APHOLEUONUS Reitter. Reitter, 1889, p. 295. — Ganglbauer, 1899, p. 86. — J. Mûller, 1903, p. 77. — K«itter, 1908, p. 110. — Jeannel, 1910 /, p. 22. Espèce tjrpe : Apholeuonus nudus (Apfelbeck). Grande taille (de 6 à 7 mm.). Forme large, convexe, très ren- 506 Dr R. JEANNEL fiée, rétrécie en avant. Coloration brillante. Ponctuation très fine et très superficielle sur la tête et le pro thorax, plus profonde et plus serrée sur les élytres ; le tégument est finement alutacé entre les points. Tout le corps est glabre et c'est à peine si à un fort grossissement ( x 100) il est possible de déceler parfois les vestiges de quelques poils très courts, épars sur la moitié apicalc de l'élytre. Tète saillante, sans yeux, sans trace de carène occipitale et d'angles temporaux. Les antennes s'insèrent sur de petites saillies latérales des joues et le front est plus ou moins déprimé sur la ligne médiane. Les pièces buccales sont semblables à celles des Haplotropidius. Antennes n'atteignant pas la longueur du corps, filiformes, cylindriques ; leur article i est plus court que la moitié de l'ar- ticle n, l'article v est plus long que le iv, l'article viii est allongé, les articles vii, ix, x et xi sont légèrement épaissis dans leur tiers apical ; l'article xi est aussi long que le x. Prothorax sensiblement carré, peu convexe, non rétréci à sa base ; ses côtés sont régulièrement arqués, les angles pos- térieurs sont droits et la base est rectiligne. La largeur du pro- thorax égale celle d'un élytre à son milieu. Élytres très amples, très convexes, à peu près deux fois aussi longs que larges ; leur sommet laisse libre la pointe du pygi- dium ; les épipleures sont larges en avant, brusquement rétrécis vers leur milieu et sont séparés du reste de l'élytre par un rebord marginal saillant qui manque chez les Proto- hracharihron et Haplotropidius. Mésosternwn portant une carène très basse, mais dentée. L'apophyse intercoxale du mésosternum atteint le bord anté- rieur du métasternum. Les épimères et épisternes mésothoraci- ques sont entièrement libres et toutes les sutures sont com- plètes ; l'épimère est très étiré dans le sens transversal. Métas- ternum plan, avec une saillie intercoxale large entre les han- ches postérieures. Pattes longues et grêles. Les fémurs présentent dans leur REVISION DES BATHYSCIINAE 507 quart apical un léger étranglement. Les tibias sont droits, iner- mes, pourvus de deux éperons internes. Les tarses antérieurs mâles sont très grêles et la formule des tarses postérieurs est la suivante : 1, 1/2, 1/3, 1/3, 1 . Le tarse postérieur est court dans son ensemble. Différences sexuelles peu apparentes. Organe copulateur mâle. — Sa taille est petite et égale seulement le sixième de la longueur du corps. Le 'pénis est peu arqué, sa lame basale est courte, son sommet est aplati, élargi, puis atténué en pointe mousse. Le sac interne est semblable à celui des précédents. Les styles latéraux sont grêles, non épaissis à la base ; leur partie apicale est finement pubescente et leur sommet porte un lobe membraneux et trois soies dont l'une est plus courte que les deux autres. Chorologie. — Les Apholeuomcs sont répartis sur le versant danubien du Karst, dans les grottes des vallées de la Bosna et de la Drina. Tableau des espèces du genre Apholeuonus. 1. Article viii des antennes bien plus long que la moitié de l'ar- ticle IX. Sculpture des élytres régulière. Carène mésosternale allon- gée, à peine dentée au sommet 2. nudus. — Article viii des antennes aussi long que la moitié de l'article ix. Élytres rugueux, presque ridés en travers près de la base. Carène mésosternale courte, formant une dent crochue au sommet.. . . 1 . longicollis 1. Apholeuonus^ longicollis Reitter (1). Planche XIX, flg. 545 à 549. Apholeuonus nudus-longieollis, Reitter, 1904 c, p. 255 ; typ. : Bjelasnica. — A. Sequensi-lon gicollis, Keitter, 1906 a, p. 97. — A. longicollis, Apfelbeck, 1906, p. 113 Syn. : A. Sequensi, Reitter, 1906 a, p. 97 ; typ. : Ivan planina. Syn. : A. nndn.i Reitttr, 1906, p. 238 (nec Apfelheck). , Long. : 6 à 6,6 mm. Forme très large, très ample en arrière, très convexe, légè- (1) Reitter (1910fc, p. 318) nous apprend que le type de son A. longicollis était un indi- vidu monstrueux appartenant à l'espèce qu'il a red5crite plus tari sous le nom de Sequens* et qu'il confondait alors avec le nudus Apf. Et il en tire cette conclusion inattendue que le nom de Sequensi doit être conservé à la forme typique de l'espèce que je nomme ici longicollis. Cela est tout à fait inadmissible et contraire aux lois de la nomenclature. Même en admettant 508 r>r R. JEANNEL rement déprimée sur le disque des élytres. Coloration brun ferrugineux très brillant. Téguments des élytres rugueux, ridés près de la base, ce qui donne à la ponctuation un aspect très inégal. Pas de poils épars sur les élytres. Antennes attei- gnant les trois quarts de la longueur du corps, à article i aussi long que le tiers de la longueur du ii, à article viii très court, pas plus long que la moitié du ix ; les longueurs des articles sont : 1/3, 1, 2/3, 2/3, 3/4, 1/2, 2/3, 1/3, 2/3, 2/3, 2/3. Prothorax à peine plus long que large, à côtés légèrement rétrécis en avant, paral- lèles en arrière. Élytres très amples, déprimés sur la suture, deux fois aussi longs que larges. Carène mésosternale courte, plus haute que longue à sa base, formant un angle de 30° envi- ron denté et crochu. Pattes grêles. Tarses antérieurs des mâles rigoureusement aussi grêles que ceux des femelles. Habitat. — Bosnie. District de Sarajevo : grotte du pic Opancak, dans le Preshca planina [132] (0. Leonhard, Apfel- beck !) ; autres grottes dans le Bjelasnica planina (Apfelbeck). Obs. — La '( grotte de l'Ivan planina » indiquée par Reitter (1906a, p. 97) est la grotte du pic Opancak, où on accède parla station d'Ivan. H n'existe pas de grottes connues dans l'Ivan planina proprement dit (Apfelbeck, 1906, p. 113). 2. Apholeuonus nudus Apfelbeck. Planche II, fig. 66 et Planche XIX, flg. 550 à 556. Hexaurus nudus, Apfelbeck, 1889, p. 63 ; Ujp. : Krbljna planina. — Apholeuonus nudus, K«it ter, 1889, p. 297. — Gangibauer, 1899, p. 86. — Reitter, 1906 a, p. 97. Syn. : Apholeuonus Enoteki, R itter, 1906, p. 237. h) subsp. Sturanyi Apfelbeck. Apholeuonus Sluranyi, Apfelbeck, 1906, p. 113 ; typ. : grotte Borija. — A. nudus- Sturanyi, Jeannel, 1910 /, p. 43. Long. : 6,5 mm. Forme plus courte, plus ramassée que le précédent. Colora- avec Reitter que les deux noms longicollis et Sequensi dussent être conservés à deux formes différentes d'une même espèce, il serait indi'niable tue le mm le ) lus accenniment l'Ublié longicolliK (1904), et non pas Sequensi (1906), devrait être apj liqué à la lorme tyi ique. En tous cas. je me contente le retenir ici ce fait que le t'ipe de VA. lo'iijicolli.i est monst ueus; et de déplorer les invraisemblables comi-lications qui ont tt^ apportées à la synonymie des deux Apholeuonus. REVISION DES BATHYSCIINAE 509 tion brun ferrugineux foncé très brillant. Il existe sur la moitié apicale des élytres quelques rares poils très courts, visibles à un fort grossissement. Sculpture des élytres régulière. Front impressionné entre les anteimes. Antennes courtes, atteignant à peine les deux tiers de la longueur du corps, à article i pres- que aussi long que la moitié du ii, à article viii presque aussi long que le ix; les longueurs des articles sont : 1/3 ou 1/2, 1, 4/5, 3/4, 4/5, 3/4, 3/4, 1/2, 2/3, 2/3, 2/3. Prothorax un peu plus large que long, rétréci en avant, parallèle en arrière. Élytres courts, très convexes, à peine deux fois aussi longs que larges. Au fond de chaque point des élytres se trouve un poil très petit qui n'est visible que de profil et à un fort grossissement ( X 90). Carène mésosternale allongée, plus longue à sa base que haute au milieu ; elle forme un angle de 50^ ou 60», à peine denté. Tarses antérieurs mâles rigoureusement grêles. Variations. — Cette espèce comprend deux races géogra- phiques qui se distinguent par les caractères suivants : 1 . Premier article des antennes plus court que la moitié du deuxième, mais plus long que son tiers. Antennes plus grêles, forme géné- rale plus allongée forma typica. — Premier article des antennes aussi long que la moitié du deuxième. Forme plus ramassée. Antennes plus courtes subsp. Sturanyi. Habitat. — Les deux races de VA. nudus occupent dans le haut du bassin de la Drina la petite vallée de la Bistrica. a) forma typica. Bosnie. District de Foèa : grotte Insurgentenliohle, sur le Krbljna planina [142] (Apfelbeck !). . Qj),s^ — Il cohabite dans cette grotte avec Antroherpon Hôr- manni Apf. h) subsp. Sturanyi Apfelbeck. Bosnie. District de Foèa : grotte Borija peèina, entre Foca et Kalinovik [141] (Apfelbeck !). )10 Br R. JEANNEL ll^^ genre, PROTOBRACHARTHRON Reittei, Keitter, 1889, p. 297. — Gaiiglbauer, 1899, p. 8j. — J. Muller, l'JUl, p. :J2. — 19U7, p. 197 (pars). — Keitter, 1908, p. 109. — Jeaimel, 1910 /, p. 22 et 43. Syn. : Spelaefes, Apfelbeck, 1907 d, p. 315. — Ueitter, 1908, p. 111. Espèce type : Protohracharthron Reitteri (Api^ELBECK). Forme allongée, rétrécie en avant, renflée et très convexe en arrière. Ponctuation très forte et profonde sur tout le corps; les points sont serrés, plus gros sur le prothorax que sur les élytres et le tégument est finement alutacé entre les points. Pubescence très courte et très rare, encore moins visible que chez Haplotropidius pubescens J. Mûll. Tête courte et large, sans dépression frontale, avec une carène occipitale peu saillante. Antennes presque aussi longues que le corps, à articles ter- minaux nettement épaissis ; l'article i est aussi long que la moitié de l'article ii, l'article v est aussi long que le iv (chez les Haplotropidius il est plus long que le iv et les antennes sont filiformes), l'article viii est environ trois fois aussi long que large. Prothorax aussi large que la tête, très convexe, plus long que large et nettement plus étroit à sa base qu'en avant. Ses côtés sont fortement sinués en arrière, non explanés et forment vus de profil une ligne courbe à faible convexité ventrale en avant ; la base est rectihgne. Le bord postérieur du prosternum est iucisé sur la Hgne médiane. Élytres ovoïdes, très régulièrement convexes, deux fois aussi longs que larges; leurs angles huméraux sont arrondis, leur rebord marginal est effacé de façon qu'aucune limite nette n'existe entre l'élytre et l'épipleure ; le sommet laisse libre une partie du pygidium. Pas de strie suturale. Carène mésosternale très basse, non dentée. Épimères méso- thoraciques courts et étirés transversalement ; épisternes par- tiellement soudés aux ailes mésosternales. Saillie intercoxale du métasternum assez large entre les hanches postérieures. REVISION DES BATHYSCIINAE 511 Pattes longues et grêles. Fémurs à peine étranglés vers leur sommet ; tibias di'oits. Tarses antérieurs des mâles faiblement élargis ou tout à fait grêles. Tarses postérieurs aussi longs que les deux tiers du tibia correspondant. Habitat. — Les deux espèces du genre se trouvent dans deux grottes assez éloignées l'une de l'autre, l'une sur le ver- sant danubien du Karst, l'autre sur le versant adriatique. Tableau des espèces du uenrb Protobracharthion. 1. Prothorax à côtés fortement rétrécis avant la base, à ponctua- tion grosse, mais peu profonde. Fémurs légèrement étranglés au sommet, relativement grêles. Long. : 4,5 mm 2. Reitteri. — Prothorax à côtés peu rétrécis à la base, à ponctuation grosse et profonde. Fémurs épais, non étranglés au sommet. Long. ; 5,2 mm 1. Grabowskii. 1, Protobracharthron Grabowskii Apfelbeck. Planche II, flg. 68 et Planche XX, flg. 558 et 559. Spelaeles Grabuivskii, Apfelbeck, 1907 d, p. ;516 ; typ..: grotte Kraljevo jaina. — • Proiobra- charthrnn Grabowskii, Jeannel, 1910 ', p. 43. Long. : 5,2 mm. Coloration brun ferrugineux assez foncé. Ponctuation grosse et profonde sur le prothorax. Pubescence bien visible sur les élytres. Antennes à articles terminaux très dilatés dans leur tiers apical ; les longueurs des articles sont : 1/2 1, 1, 11, 11, 1, 1 i, 3/4, 4/5, 4/5, 4/5. Prothorax aussi large qu'un élytre à son milieu, à côtés peu rétrécis en arrière ; les angles postérieurs sont peu saillants. Élytres présentant leur plus grande largeur après le miKeu. Carène mésosternale très basse, mais longue, arrondie, plus longue que haute. Fémurs sans étranglement apical. Habitat. — Dalmatie centrale. District de Spalato : grotte Kraljevo jama, sur le versant nord du Mosor planina [102] (Grabowski !, Neumann !). 512 D^ R. JEANNEL 06s. — Dans la même grotte se trouve Haplotropidius subi7t- flatus Apf. ; les grottes habitées par H. Taxi J. Mûll. se trou- vent à l'est, dans le même massif. J'ignore à quoi correspond le nom de « grotte de Kostanje » inscrit sur l'étiquette des P. Grahowskii distribués par Apfel- beck. C'est vraisemblablement la même grotte que la Kraljevo jama. 2. Protobracharthron Reitteri Apfelbeck. Planche II, flg. 67 et Planche XX, flg. 557. Prupus Reitleri, Apfelbeck, 1889, p. 63 ; typ. : grotte de Kresevo. — Protobracharthron Reitteri. Reitter, 1889, p. 297. —Apfelbeck, 1894, p. 514. — Ganglbauer, 1899, p. 85. — J. MuUer, 1901, p. 32. Long. : 4,5 mm. Forme plus rétrécie en avant que le précédent. Coloration pâle. Ponctuation forte et peu profonde sur le prothorax. Pubescence des élytres très courtes, difficile à voir, car chaque poil est caché au fond d'un point. Antennes à articles termi- naux très dilatés, présentant la formule de longueurs : 1/2, 1, 4/5, 4/5, 1, 4/5, 1, 2/3, 1, 4/5, 4/5. Prothorax plus étroit qu'un élytre à son milieu, très rétréci en arrière ; les angles postérieurs sont saillants en dehors. Élytres mesurant leur plus grande largeur au miHeu. Carène mésosternale très basse, mais très courte, moins longue que haute. Fémurs légèrement étranglés dans leur tiers apical. Tarses antérieurs mâles rigoureusement grêles. Rapports et différences. — Un simple examen à la loupe de la planche II, où se trouvent photographiés côte à côte (fig. 67 et 68) les P. Reitteri Apf. et P. Grahowskii Apf. permet de se rendre compte aisément des affinités étroites qui existent entre ces deux espèces. Habitat. — Bosnie centrale. District de Fojnica : grotte de Kresevo [131] (Apfelbeck!). Ohs. — Un des types du P. Reitteri se trouve dans la coll. Ant. Grouvelle (coll. Reitter) que j'ai sous les yeux. REVISION DES:BATHYSCIINAE 513 12e genre, PARAPROPUS Ganglbauer. Gangibauer, 1899, p. 85. — Reitter, 19J3, p. 109. — Jsair.i'îl, 1910 /, p. 22. Syn. : Leptonotus, Motschoulsky, 1869, p. 253, nec Kaup, 1856 {Pisces Synjnathidae). Syn. : Propus, Abeille de Perrin, 1878, p. 149, uec Oken, 1838 {Reptilia Amphisbuenidae). — Keitter, 1885, p. 11. — 1886, p. 315. — 1889, p. 295.— Ganglbauer, 1899, p. 83. — J. Muller, 1901, p. 32. Espèce type : Parapropus sericeus (Schmidt). Forme très allongée et très grêle, à peine renflée en arrière, très convexe. Ponctuation fine et peu serrée sur la tête et le prothorax, bien plus forte et plus serrée sur les élytres. Pubes- cence épaisse, serrée et bien visible sur les élytres, plus rare et plus fine sur le pro thorax. Tête une fois et demie aussi longue que large, un peu plus large que le prothorax ; l'allongement de la tête n'est certaine- ment pas en rapport avec celui du corps, si on le compare à celui des Antroherpon ou des Leptodirus. Front plan entre les antennes. Pièces buccales courtes et robustes ; dernier article du palpe maxillaire conique, aussi long que la moitié du précédent ; palpe labial très court. Anteimes au moins aussi longues que le corps, très fines, à articles terminaux légèrement épaissis ; l'article i est un peu plus long que la moitié de l'article ii ; l'article m est plus long que l'article ii ; l'article viii est très long et très grêle ProtJiorax une fois et demie aussi long que large, aussi large que les deux tiers des élytres chez les mâles ; ses côtés sont pro- fondément sinués avant la base. Le prosternum porte entre les hanches une carène longitudinale qui se prolonge jusqu'au bord postérieur du segment où elle forme un bourrelet saillant au lieu de l'incisure qu'on observe dans tous les autres genres (fig. 571). Écusson bien visible. Élytres très longs, variables suivant le sexe ; leur plus grande largeur se mesure un peu après le milieu ; le sommet laisse libre une partie du pygidium : les épipleures sont larges en avant, étroits en arrière el sunl sjé parés du reste de l'élytre AI(CH. DE ZOOL. EXP. ET GÉN. — 5° SÉRIE. — T. VII. — (I). 33 514 D* R. JEANNEL par un rebord marginal parfois très saillant ; les épaules sont saillantes, surtout chez les mâles. Mésosternum sans carène saillante, formant sur la ligne médiane un simple angle dièdre. Épimères mésotlioraciques étroits, allongés ; épisternes partiellement soudés aux ailes mésosternales. L'apophyse intercoxale du mésosternum est aiguë et ne vient pas au contact du bord antérieur du métas- ternum (fig. 571). Métasternum plan, très saillant, formant entre les hanches postérieures une volumineuse saillie intercoxale, qui se trouve sur un plan antérieur à la surface du premier segment abdomi- nal (fig. 572). Pattes très longues et très grêles ; les fémurs sont énormes à la base et diminuent graduellement d'épaisseur jusqu'au sommet. Les tibias sont droits et inermes, sans éperons externes. Le tarse antérieur mâle est plus ou moins dilaté ; les tarses postérieurs sont aussi longs que les deux tiers du tibia corres- pondant et leur formule est : 1, 1/3, 1/3, 1/3, 2/3. Organe copulateur mâle. — Il est très allongé, mais il présente dans ses diverses parties la même structure que celui de Charonites,que nous avons pris pour type dans la série. Toutefois l'armature du sac intrapénien est très réduite et la dent impaire et médiane fait défaut, ou n'est représentée que par un petit nodule impair sur le fond du cul-de-sac. Mais les styles latéraux sont fortement coudés ou dilatés dans leur miheu. Différences sexuelles considérables, portant principa- lement sur la longueur des antennes et la largeur des élytres. Rapports et différences. — Parapropus n'a de com- mun avec Antroherpon et Leptodirus que quelques caractères de convergence. Les différences de structure des antennes, du prosternum, de l'organe copulateur mâle, montrent qu'il faut rejeter à tout jamais le vieux groupement artificiel des -Le;ptocZen (sensu Ganglbauer, 1899) et iplacer Parapropus au sommet de la remarquable série phylétique que j'ai nommée série d^Apholeuonus. REVISION DES BATHYSCIINAE 515 Habitat. — Les Parapropus habitent le nord de la Bosnie, la Croatie et le sud de la Carniole, sur les deux versants du Karst, adriatique et danubien (voir page 141). Tableau des espèces du genre Parapropus. 1. Êlytres non comprimés latéralement, avec les épaules peu sail- lantes. Tarses antérieurs mâles bien plus étroits que le sommet du tibia 1. serJceus. — Élytres comprimés latéralement, avec les épaules saillantes ; le long du bord marginal s'étend une forte dépression longitudinale qui se recourbe en avant sur la racine des élytres de façon à dégager la saillie des épaules. Tarses antérieurs mâles plus larges que le sommet du tibia 2. 2. Prothorax à côtés peu sinués, à angles postérieurs presque droits. Antennes à article ii aussi long que le m. Premier article du tarse antérieur mâle aussi long que les trois suivants réunis, . . 2. Pfeiferi. — Prothorax à côtés fortement sinués, à angles postérieurs saillants en dehors. Antennes à article ii plus court que le m. Premier article du tarse antérieur mâle aussi long que les deux suivants réunis 3. Gangibaueri. 1. Parapropus sericeus Sclimidt. Planche II, lig. (59 et Planche XX, fl^. 560 à 56S. Leptoderus nericeus, F. Schmidt, 1852 b, p. 382 ; tt/jj. : Carniole. — Leptodirus sericeus, Stiirni, ]853, |). 86, pi. CCCCVII. — Leptonotus sericeus, Motschonlsky, 1869, p. 253. — Fropus sericeus, Abeille de Perriu, 1878, p. 149. — Reitter, 1885, p. 12. — Ganglbauer, 1899, p. 81. — J. MuUer, 1901, p. 32. — Protobracharthron (Parapropus) sericeus, J. Millier, 1907, p. 197. — Parapropus sericeus, Reitter, 1908, p. 109. Syn. : intermedius Hampe, 1870, p. 332 ; ti/p. : Croatie. b) subsp. simplicipes J. Millier. p. sericeus-simplicipes, J. Millier, 1911, p. 3; ti/p. : Sitaica. c) subsp. Taxi J. Millier. p. sericeus-Taxi, J. Millier, 1911, p. 3 ; t>/p. ; Glib.aja. d) subsp. Neumanni J. Millier. p. sericeus- Neumanni, J. Millier, 1911, p. 4; typ. : lujut Kosir. Long. : 5 à 6,5 mm. Forme bien plus élargie en arrière chez les femelles que chez les mâles ; les élytres sont plus larges que le prothorax d'un tiers chez les mâles, de moitié chez les femelles. Coloration pâle; pubescence épaisse et bien foiivme. Antennes très fines. 516 Dr R. JEANNEL dépassant en général la longueur du corps chez les mâles, à peu près aussi longues que le corps chez les femelles ; les articles terminaux sont épaissis dans leur quart apical seulement ; les longueurs des articles sont: 1/2, 3/4, 1, 1, 1, 1, 1^, 3/4, 1, 1, 1. Prothorax aussi large à la base qu'au sommet ; ses côtés sont peu arrondis en avant, peu sinués en arrière et les angles postérieurs sont légèrement saillants en dehors. Elytres non comprimés sur les côtés, à épaules peu saillantes ; le rebord marginal n'est visible de haut qu'aux épaules seulement. Tarse antérieur des mâles très grêle ; le premier article est légère- ment dilaté, à peine plus long que le second. Les différences sexuelles sont très apparentes dans cette espèce et portent sur la longueur des antennes et surtout sur la forme des élytres qui sont très renflés chez les femelles. Uorgane copulateur mâle est allongé, presque rectiligne et les styles latéraux ne sont i3as largement dilatés et aplatis dans leur milieu, comme ceux du P. Ganglbaueri. Variations. — Les exemplaires de Croatie, provenant des grottes du Lika {intermedius Hampe) ne sont aucunement différents des P. sericeus typiques de Carniole, mais il existe dans le nord de la Bosnie trois races géographiques isolées, qui ont été découvertes récemment par M. H. Neumann* Deux d'entre elles {Taxi et Neumanni) sont très différentes de la forme typique, la troisième {sirnplicipes) est moins caractérisée. 1. Élytres ovalaires, très larges et très convexes, à peine deux fois aussi longs que larges chez les mâles. Antennes aussi longues que le corps chez les mâles plus courtes chez les i'emelles. Tarses an- térieurs des mâles grêles. Grande taille (long. : 6,5 mm.) subsp. Neumanni. — Élytres allongés, trois fois aussi longs que larges chez les mâles. Taille plus petite (long. : 5 à 5,8 mm.) 2. 2. Tarses antérieurs des mâles dilatés, avec l'article i plus large que l'article ii, mais cependant plus étroit que le sommet du tibia. Antennes des mâles, à peine plus longues que le corps. . subsp. Taxi. — Tarses antérieurs des mâles grêles. Antennes des mâles bien plus REVISION DES BATHYSCIINAE 517 longues que le corps 3. 3. Antennes dépassant la longueur du corps d'un tiers chez les mâles, un peu plus longues que le corps chez les femelles. Tarses anté- rieurs des mâles très grêles, avec l'article i pas plus large que l'article m. Élytres à épaules saillantes subsp. simplicipes. — Antennes dépassant la longueur du corps d'un quart chez les mâles, un peu plus longues que le corps chez les femelles. Tarses antérieurs mâles à premier article à peine dilaté, un peu plus large que l'article m. Élytres à épaules plus effacées. , . forma typica. Habitat. — L'aire de distribution du Parapropus sericeus est considérable, puisqu'elle comprend le sud de la Carniole, la Croatie occidentale et le nord de la Bosnie ; et cela sur les deux versants du Karst. a) jorma typica. Carniole. District de Gottschee : grotte Jagd loch, ou Goba dol (Schmidt), ou Godjama (Joseph), près d'Oberskrill [77] (H. Krauss, D^" Penecke, Tax !) ; grotte de Maseru, près de Mooswald [75] (Joseph !) ; Eleonoren grotte, près de Friedrich- stein [76] (H. Krauss) ; grotte de Gottschee (?) (Tax !). District de Rudolfswerth : plusieurs grottes des environs de Obersteinwand, dans le Hornwald [71] (Joseph). Croatie. Comitat de Zâgrab (Agram) : grotte d'Ozalj [90] (Hampe !). Comitat du Lika-Krbava : grotte de Gospic, dans le Kessel- thal du Lika [94] (Reitter !) ; grotte de Perusic [93], près de Gospic (Reitter !) ; grotte de Mogoric [95] (D^ Penecke !). h) subsp. simplicipes J. Miiller. j5o5me. District de Kljuc : grotte de Sitnica [124 c] (H. Neu- mann !). Cette grotte est tributaire du bassin de la Sana, affluent de l'Una. c) subsp. Taxi J. Miiller. Bosnie. District de Kljuè : grotte de Ghbaja [124 6], au sud de Sanskimost (H. Neumann !). Cette grotte s'ouvre dans la vallée de la Sana. 518 Di- R. JE.AXNEL d) subsp. Neumanni J. Miiller. Bosnie. District de Petrovac : grotte du mont Kosir [124 fZ]. au nord de Petrovac (H. Neumann !). Cette grotte se trouve dans le bassin de l'Una. Obs. — Dans d'autres grottes de la vallée de la Sana se trouve l'espèce suivante P. Pfeiferi, plus voisine du P. Ganglbaueri que du P. sericeus ; mais elle ne cohabite pas avec les races du P. sericeus dans les grottes citées ci-dessus. 2. Parapropus Pfeiferi Apfelbeck. Planche XX, fig. 569. Parapropus Pfeiferi, Apfelbeck, 1908, p. 417 ; ti//). : grotte de Vrli jinlje Forme du P. Ganglbaueri, mais un peu plus allongé. Pubes- cence épaisse et bien visible sur tout le corps. Coloration pâle. Antennes très fines, dépassant la longueur du corps chez les mâles, à articles terminaux légèrement et régulièrement épaissis de la base au sommet ; les longueurs des articles sont : 1/2, 3/4, 3/4, 1, 1|, 11, II, 1, 1 i, 1-1, 1|. Proihorax allongé, à côtés peu arrondis en avant, peu sinués en arrière, à angles posté- rieurs presque droits, à base plus étroite que les épaules des élytres. Élytres deux fois aussi larges que le prothorax chez les mâles ; leurs côtés sont comprimés et les épaules sont sail- lantes ; il existe le long du bord marginal une forte dépression longitudinale qui se recourbe en avant sur la racine des élytres. Le rebord marginal n'est visible de haut qu'aux épaules. Tarses antérieurs mâles plus larges que le sommet du tibia ; leur article I est trois fois aussi long que large, plus large que le ii, aussi long que les trois suivants réunis. Habitat. — Bosnie septentrionale. District de Kljuè : grotte de Vrh polje, dans la vallée de la Sana, en aval de Kljuc [124] (L. Pfeifer !) ; grotte de Hrustovo, voisine de la précédente [123] (Apfelbeok) ; grotte de Zavalje, près de Sanica [124 a\ (Padewitz !). REVISION DES BATHYSCIINAE 510 3. Parapropus Ganglbaueri Ganglbauer. Planche XX, flg. 570 à 574. Purapropus Gunylhaiieri, (iniiglbaucr, 1899, p. 85 ; ti/p. : grotte de Glamo •. - J. Miillei-, 1901, p- i-- subsp. hu7neralis Apfelbeck. Parapropus humerulis. Apfelbeck, 1907 d, p. 318. — P. Ganglbaueri-humeralis, Jeannel, 1910 /, p. 43. Long. : 5,2 à 5,5 mm. Forme grêle, plus allongée, moins élargie en arrière que chez P. sericeus. Coloration foncée. Ponctuation fine, régulière, très serrée sur les élytres. Pubescence rare sur les élytres, pres- que nulle sur la tête et le pro thorax. Antennes très fines, dépas- sant d'un quart la longueur du corps chez les mâles, aussi lon- gues que le corps chez les femelles ; leur article ii est bien plus court que le m et les articles terminaux sont légèrement et régulièrement épaissis de la base au sommet ; les longueurs des articles sont: 1/2, 3/4, 1, 1, fi, 1, 1|, 1, 1 i, \\, U. Protho- rax à côtés très arrondis en avant, profondément sinués en arrière, à angles postérieurs très saillants en dehors. Elytres à peine plus larges que le pro thorax chez les mâles, près de deux fois aussi larges que lui chez les femelles ; les côtés sont fortement comprimés, les épaules sont très saillantes et le rebord marginal est rendu bien visible par la présence d'une forte dépression longitudinale qui s'étend sur les côtés des élytres et se recourbe sur leur racine. Fémurs extraordinairement épais à leur base. Tarses antérieurs des mâles bien plus larges que le sommet du tibia ; leur premier article est oblong, deux fois aussi long que large, aussi long que les deux suivants réunis. Les styles latéraux de l'organe copulateur mâle sont plus renflés à la base que ceux du P. sericeus. Variations. — Il existe deux races géographiques du P. Ganglbaueri habitant à brève distance l'une de l'autre une grotte du Glamoùko polje et une grotte de la vallée de l'Urbas. 1 . Prothorax peu rétréci à sa base ; angle humerai des élytres ne dépassant pas le niveau de l'angle postérieur du prothorax. Long. : 5,5 mm jorma typica. 520 Dr R. JEANNEL — Prothorax plus fortement rétréci en arrière ; angle luiméral des élytres dépassant beaucoup le niveau do l'angle postérieiu' du prothorax. Long. : 5,2 mm subsp. Jnimeralis. Habitat. — jorina typica. Bosnie. District de Glamoc- : grotte près de Glamoù [126] (Apfelbeck !). Cette grotte appartient au versant adriatique du Karst. h) subsp. humeralis Apfelbeck. Bosnie. District de Jajce : grotte près de Varcar-Vacuf [125] (Apfelbeck). Cette grotte se trouve dans la vallée de l'XJr- bas, sur le versant danubien du Karst. D. Série de Leptodirus. Tableau des genres. 1. Prothorax plus large que long, à côtés régulièrement arqués. Forme globuleuse. Pénis tordu en S, sans armature chitineuse sur son sac interne 13'' genre, Hohenwartia. ■ — Prothorax plus long que large, à côtés sinués et rétrécis à la base. Forme allongée 2 . 2. Élytres scaphoïdes, plus longs que l'abdomen. Téguments pubes- cents. Pénis démesurément long, tordu légèrement en S, avec un sac interne très court, mais pourvu d'une armature chitineuse. 14® genre, Spelaeodromus. — Élytres très dilatés. Téguments glabres. Pénis non tordu en S sans armature chitineuse sur son sac interne 3. 3. Fémurs non étranglés dans leur milieu. Tarses antérieurs des mâles dilatés. Pénis aussi long que le tiers de la longueur du corps 15^ genre, Astagobius. — Fémurs étranglés dans leur milieu. Tarses antérieurs des mâles grêles. Pénis court, pas plus long que le sixième de la longueur du corps 16e genre, Leptodirus. 13e genre, HOHENWARTIA Jeannel. Jeannel, 1910 /, p. 21, 25 et 43. Espèce type : Hohemvartia Freyeri (Miller) Forme courte, trapue, très convexe. Sculpture assez pro- REVISION DES BATHYSOIINAE 521 fonde, ne formant pas de strioles transversales. Pubescence blanchâtre, longue et serrée. Coloration pâle,. Tète rétractile, sans yeux, avec une carène occipitale et des angles temporaux saillants. Dernier article du palpe maxil- laire en alêne très fine, aussi long que la moitié du précédent. Deuxième article du palpe labial plus court que ses voisins. Antennes atteignant à peu près la moitié de la longueur du corps, très fines, très aplaties au sommet. L'article i est aussi long que les deux tiers de l'article ii ; l'article vm est plus long que large et l'article xi est à peine plus long que le x. Prothorax plus étroit que les élytres ou presque aussi large qu'eux ; ses côtés sont régulièrement mais faiblement arqués, jamais sinués ; ils sont peu saillants latéralement et, vus de profil, ils décrivent une ligne courbe à faible concavité ventrale. Élytres très convexes, une fois et demie aussi longs que larges; leur rebord marginal est étroit, leur sommet laisse à découvert une grande partie du pygidium et il n'existe pas trace de strie suturale. Carène mésosternale élevée, arrondie, lamelleuse, prolongée en arrière par une carène métasternale qui s'étend sur la moitié antérieure du métasternum. Épimères mésothoraciques étroits, presque aussi longs que larges. Métasternum très court, avec une apophyse intercoxale très étroite, de façon que les hanches pos- térieures sont peu distantes. Pattes grêles ; les fémurs antérieurs sont rétractOes en entier sous les bords latéraux du prothorax. Les fémurs intermédiaires ne dépassent pas les bords latéraux des élytres. Les tibias inter- médiaires sont arqués, et les tibias des deux paires posté- rieures sont inermes et pourvus de quatre éperons, dont les deux externes sont courts. Les tarses antérieurs des mâles sont bien plus étroits que le sommet du tibia et leur premier article n'est pas plus grand que le second. Formule des tarses postérieurs : 1, 2/3, 1/2, 1/2, 1. Les différences sexuelles sont très peu apparentes. Organe coput jeteur mâle. — Sa forme est très caractéria- 522 Dr R. JEANNEL tique. Le fénis est très petit, aussi long que le dixième de la longueur du corps ; il est allongé, grêle, six fois aussi long que large et est courbé en S. 11 présente une première courbure à concavité ventrale vers le milieu de sa longueur, puis une deu- xième courbure inverse dans son dernier tiers. Sa lame basale est étroite et allongée, son corps est régulier, son extrémité apicale est aplatie et élargie au niveau de la deuxième courbure, puis se termine en pointe mousse, légèrement recourbée en avant. La gaine pénienne, très mince sur ses faces dorsale et ventrale, est très épaisse et densément ponctuée sur ses bords latéraux. Pas de sac interne différencié. Les styles latéraux sont très volumineux et épousent toutes les courbures du pénis. Leur insertion est dorsale. Très épais à leur base, ils s'amincissent graduellement jusqu'à leur extrémité qui porte trois soies. Le segment génital est quadrangulaire, à branches épaisses et régulières. Rapports et différences. — Les affinités des Hohenwartia avec les Leptodirus sont évidemment très lointaines, mais il existe de grandes ressemblances entre leurs organes copula- teurs, surtout dans la structure de la gaine pénienne et la sim- plicité du sac interne. On ne connaît malheureusement pas de stades intermédiaires. Aussi suis-je loin d'affirmer que la série Leptodirus, telle que je la présente ici, soit aussi naturelle que la série phylétique d'Apholeuonus. 11 faut la considérer comme hypothétique et les découvertes futures conduiront vraisem- blablement à la remanier. Tableau des espèces du genre Hohenwartia. 1. Prothorax trapézoïde, à côtés presque droits, à angles postérieurs non saillants et à base rectiligne. Tarses antérieurs mâles très grêles. 1. Freyeri- — Prothorax à côtés nettement arrondis, à angles postérieurs sail- lants et à base bisinuée. Tarses antérieurs mâles légèrement dilatés 2. Robici- REVISION DES BATHYSCIINAE 5:^3 1. Hohenwartia Freyeri L. Miller. Planche II, rtg. 7U et Planche XX, fig. r>75 à 579. Adelops Freyeri, L. Miller, 1855, p. 506 ; typ.: Dolga jama.— B'ithyscia Freyeri, Reitter, 1885 p. 19. _ Ganglbauer, 1899, p. 102. — J. MuUer, 1908, p. 40. — Hohenmtrtia Fret/eri, Jeannel, 1 10 /, p. 48 et p. 25, fig. 21. h) siibsp. Netolitzkyi J. Millier. liilhfiscia Preyeri-Netolitzkyi, J. Muller, 1008, p.::!9 ; typ. : Ajdovsca jania. Long. : 2 à 2,5 mm. La forme typique a de 2,2 à 2,5 mm., la race Netolitzkyi de 2 à 2,1 mm. Forme très convexe, globuleuse. Antennes présentant la formule de longueurs suivante : 1, 1 |, 1, 1, 1, 1, 1 |, 2/3, I l, 1 1, 1 |. ProtJiorax bien moins large que les élytres , trapé zoïde, plus large de moitié à sa base qu'au sommet ; les côtés sont presque droits, les angles postérieurs ne sont pas sail- lants et la base est rectiligne. La plus grande largeur des élytres se mesure au milieu. Tarses antérieurs mâles bien plus étroits que le sommet du tibia ; le premier article est avissi long et aussi large que le second. Organe copnla'eur mâle présentant une double courbure très accentuée ; les styles latéraux sont renflés en massue à leur extrémité. Variations. — H. Freyeri ne varie pas dans les nombreuses grottes de Basse-Carniole où il se rencontre, sauf qu'il présente une race géographique assez distincte dans une grotte éloignée de celles où vit la forme typique, 1. Prothorax étroit, à côtés presque droits. Taille plus grande (long. : 2,2 à 2,5 mm . ) forma ti/pica . — Prothorax plus large et plus court, à côtés nettement arrondis en avant. Taille plus petite (long. : 2 à 2,1 mm.). . . subsp. Netolitzkyi. Habitat. — Toutes les grottes habitées par cette espèce se trouvent en Basse-Carniole, dans le bassin de la Save, en aval de Laibach. a) forma typica. Carniole. District de Stein : Dolga jama, près d'Aich [60] 524 T)r R. JE.ANNEL (Sclimidt, Joseph, Stiissiner !) ; Ihansca jama, à Jauchen [61] (Schmidt, Joseph) ; Podresca jama, près de Domsehale [62] (Schmidt, H. Krauss, Penecke) ; gi'otte Dolga ciiciia, à Salach [63] (Schmidt, teste J. Mûller) ; Celerjeva jama, près de Zallog [64] (Joseph) ; Devsova jama, près de Zallog [65] (Joseph); Bostonova jama, près de Zallog [66] (Joseph) ; autres grottes des environs de Zallog et de Moraiitsch [68] (Joseph) ; Sivca jama, près de Petch [67] (Joseph). h) subsp. Netolitzkyi J. Mûller. Carniole. District de Gurkfeld : Ajdovsca jama, près de ' Briinndl, dans la vallée de la Save, sur la frontière de la Styrie, [69] (Netolitzky, Neumann !). Obs. — Dans la Podresca jama et dans l'Ihansca jama H. Freyeri se trouve avec Aphaohius Milleri Schmidt. Dans la Dolga jama il se trouve en compagnie de l'espèce suivante. 2. Hohenwartia Robici Ganglbauer. Planche XX, flg. 580 et 581. Bathystia Khevenhiilleri- Robici, Ganglbauer, 1899, p. 102 : typ. : grotte d'Aieh. — Bathys cia Robici, J. Mûller, 1908, p. 40. — Hohenwartia Robici, Jeannel, 1910 /, p. 43. Long. : 2,5 mm. Forme moins convexe que chez le précédent. Antennes identiques. Prothoraœ presque aussi large que les élytres, à côtés nettement et régulièrement arqués, à angles postérieurs saillants, à base bisinuée ; la phis grande largeur du prothorax se mesure un peu avant la base. Élytres mesurant leur plus grande largeur avant leur milieu. Tarses antérieurs des mâles légèrement dilatés ; leur premier article est presque aussi large que le tibia, aussi long et un peu plus large que le second article. Organe copulateur mâle présentant une double courbure moins prononcée que chez H. Freyeri. La partie apicale du pénis est en outre plus largement dilatée et les styles latéraux sont effilés à leur extrémité. REVISION DES BATHYSCIINAE 525 Habitat. — Carniole. District de Stein : Dolga jama, à Aich [60] (Joseph !, Robic-, Penecke) ; grottes des environs de Stein [59] (J. MuUer, 1908, p. 40). Obs. — Les deux Hohenivartia sont réunis dans la Dolga jama. 14e genre, SPELAEODROMUS Reitter. Reittcr, 1885, p. 10. — 1886, p. 316. — Gauglbauer, 1899, p. 86. — Reitter, 1908, p. 112. — Jeannel, 1910 /, p. 21. Espèce type : Spelacodromus Plufo (Reitter). Forme elliptique, très allongée, peu convexe. Pubescence fine et régulière, légèrement redressée sur les élytres. Ponctuation forte, profonde, éparse, égale sur tout le corps, nullement alignée sur les élytres. Coloration brun rougeâtre. Tête saillante, à peine plus longue que large, un peu plus étroite que le prothorax. Pas d'yeux. Le front est faiblement impressionné entre les antennes ; la carène occipitale et les angles temporaux font défaut ; les antennes s'insèrent au fond d'une large fossette limitée par un fin bourrelet. Mâchoires très longues ; dernier article du palpe maxillaire presque aussi long que l'avant-dernier. Antennes aussi longues que le corps, très grêles, cylindriques, à articles sensiblement égaux, sauf que l'article i est aussi long f^ue les deux tiers de l'article n ; les articles terminaux sont faiblement épaissis à leur sommet. Prothorax un peu plus long que large, peu rétréci à sa base, bien plus étroit que les élytres ; ses côtés sont à peine sinués en arrière, ils sont finement rebordés ; la base est rectiligne. L'écusson est très petit, à peine visible à la base des élytres. Élytres elliptiques, scaphoïdes, régulièrement convexes ; les angles huméraux sont saillants, le rebord marginal est large et bien visible de haut, le sommet est lobé, très long et dépasse amplement la pointe du pygidium ; pas de strie suturale. Mésosternum non caréné en avant, présentant seulement une très petite lamelle entre les hanches intermédiaires. Épimères mésothoraciques très étroits ; suture sterno-épisternale entière. 526 Dr R. JEANNËL Métasternum plan, formant entre les hanches postérieures une apophyse intercoxale très étroite. Pattes très longues et très grêles; les fémurs sont graduelle- ment amincis au sommet ; les tibias sont inermes, pourvus seu- lement de deux éperons internes. Les tarses antérieurs des mâles sont extrêmement longs et plus larges que le tibia ; les tarses postérieurs présentent la formule : 1, 1/3, 1/4, 1/4, 3/4. Différences sexuelles. — Chez les femelles les tarses antérieurs sont grêles et les élytres sont plus convexes, plus amples, sinués sur leur bord marginal immédiatement après les épaules ; la taille est un peu plus grande. Organe copulateur mâle. — Sa taille est exceptionnelle- ment grande, puisqu'il est aussi long que la moitié de la lon- gueur du corps. Le péiiis est allongé, douze fois aussi long que large et présente une double courbure caractéristique ; brus- quement arqué en avant près de sa base, il est infléchi en arrière près de son sommet. La lame basale est extrêmement courte et étroite, le corps du pénis est très épaissi dans le milieu de sa longueur et le sommet est aplati et terminé en bec aigu. Les parois de la gaine pénienne, comme chez Hohenwartia et chez Astagobius, sont d'épaisseur inégale ; très minces sur les faces dorsale et ventrale, elles présentent sur les faces latérales de forts épaississements densément ponctués. Le sac interne est très remarquable par sa brièveté. Très bien différencié, il semble ne pas avoir suivi le pénis dans son allongement et se trouve par suite relégué dans le tiers apical de la gaine pénienne. Le canal éjaculateur s'abouche entre les branches d'une pièce chitineuse, flanquée elle-même de deux baguettes assez épaisses. La partie apicale du sac est renforcée par deux paires de bandelettes et toute la partie basale est tapissée de petites écailles ovalaires (fig. 591 et 592). Les sUjles latéraux sont aussi longs que le pénis, peu épais et se terminent par trois soies assez courtes. Le segment génital forme un anneau triangulaire très allongé à branches grêles (fig. 588). RÉVISION DES BAÏHYSCIINAE 527 Spelaeodromus Pluto Reitter. l'ianche II, lig. 71 et Plauche XXI, fig. 582 à 592. Pholeuon Pluto, Reitter, 1881, p. 214 ; iyp. : grotte des niouts Vélébit. — Spehieodromus Plufo, Reitter, 1885, p. 13. — Gangibauer, 1899, p. 86. Long. : 5 à 6 mm. Forme très allongée, également ré tréoie en avant et en arrière. Les longueurs des articles des antennes sont : 2/3, 1, 1, 1, 1, 1, 1 1, 3/4, 1 ^, 1 I, 1 ^. Élytres deux fois et demie aussi longs que larges, présentant leur plus grande largeur au milieu. Tarses antérieurs des mâles presque aussi longs que le tibia, deux fois aussi larges que le tibia ; les quatre premiers articles sont dilatés, l'article i est deux fois aussi large que le ii. Habitat. — Croatie. Comitat de Lika-Krbava : grottes des monts Vélébit, situées (d'après Gangibauer, in litt.) sur le versant adriatique de la partie septentrionale de la chaîne [92J (E. Reitter !). Ohs. — Les exemplaires de la collection de Mniszech (in coll. R. Oberthiir) sont étiquetés « caverne Kovecevic (ou Kovacovic), à Dobiascli, sur les bords de l'Adriatique. » 15e genre, ASTAGOBIUS Reitter. Reitter, 1886, p. 315. — 1889, p. 295. — Gangibauer, 1899, p. 82. — J. Muller, 1901, p. 31. — Reitter, 1908, p. 109. Espèce type : Astagohius angustatus (Schmidt). Forme allongée, très étroite en avant, renflée aux élytres et acuminée en arrière ; les élytres sont modérément convexes, bien plus longs que larges. Coloration brun rougeâtre très bril- lant. Corps glabre lorsqu'on l'examine à la loupe, mais, à un grossissement de X 50, il est facile de constater qu'il existe sur la moitié apicale des élytres de rares poils dorés, très courts et très fins. Ponctuation profonde et très éparse sur le prothorax et sur les élytres. Entre les points se voit une fine réticulation du tégument sur la tête et le prothorax. Tète deux fois aussi longue que large, présentant sa plus 528 Dr R. JEANNEL grande largeur à la racine des mandibules, puis rétrécie graduel- lement en arrière sans former de cou distinct. Pas d'yeux, pas de carène occipitale ni d'angles temporaux ; le front est impres- sionné au milieu. Les antennes s'insèrent sur deux légères sail- lies des joues, à peu près dans le milieu de la longueur de la tête mesurée de la pointe des mandibules au prothorax. Mandibules saillantes ; mâchoires longues, à galea plus longue que la lacinia ; l'article m du palpe maxillaire est aussi long que les deux tiers de l'article ii ; les articles du palpe labial sont subégaux. Antennes atteignant à peu près la longueur du corps, très grêles et noueuses ; l'article i est aussi long que le quart de l'article n, l'article viii est très long et les articles terminaux sont brusquement épaissis dans leur quart apical, nullement aplatis ; l'article xi est fusiforme, aussi long que le x. Prothorax deux fois aussi long que large, rétréci à sa base, pas plus large que la tête. Sa plus grande largeur se mesure en avant, puis il est fortement rétréci dans son tiers postérieur et les angles postérieurs sont légèrement saillants en dehors. Le disque est peu convexe, les côtés sont à peine indiqués par une fine carène qui limite de véritables faces latérales ; la base est presque rectihgne. A la face ventrale, les hanches s'insèrent dans deux cavités coxales écartées l'une de l'autre de façon qu'il n'existe pas de surface ventrale libre en dehors d'elles. L'espace prosternai antérieur est court, l'espace posté- rieur est profondément déprimé et le bord postérieur du pros- ternum, largement arqué dans son ensemble, porte sur la ligne médiane une incisure très petite, Écusson grand, trans verse, densément ponctué. Il n'existe pas comme chez les Antroherpon de pédoncule mésothoracique visible à la face dorsale. Élytres elliptiques, deux fois et demie aussi longs que larges, presque également atténués en avant et en arrière. Les angles huméraux sont légèrement saillants, les épipleures ne sont pas repHés, ils sont larges et cachent une grande partie des pièces méso- et métathoraciques. Le sommet est étroit, acuminé REVISION DES BATHYSCIINAE 520 et dépasse l'extrême pointe du pygidium. La suture est régu- lière. Mésosternum non caréné, mais présentant en avant une sorte de tubercule, auquel fait suite une large surface triangu- laire plane sur la ligne médiane (fig. 593). L'apophyse inter- coxale du mésosternum est longue et aiguë ; elle ne touche pas le métasternum. Les épimères sont étroits, linéaires et l'épis- terne est entièrement soudé au sternum. Métasternuin plan, formant entre les hanches postérieures une petite apophyse dont le bord est ourlé. Pattes très longues et très grêles. Les hanches antérieures sont coniques ; les fémurs sont épais à la base et graduellement rétrécis jusqu'au sommet; ils ne présentent jamais d'épaississe- ment apical; les deux paires de fémurs postérieurs sont légè- ment incurvés. Tibias sensiblement droits, sauf que les pos- térieurs sont faiblement arqués au milieu ; ils sont inermes et ne portent que deux éperons internes. Tarses antérieurs mâles bien dilatés, aussi larges que le sommet du tibia. Tar- ses postérieurs à peine plus longs que la moitié du tibia corres- pondant, à article i aussi long que les trois suivants réunis. Les différences sexuelles sont très peu apparentes. Organe copulateue, mâle. — Sa taille atteint environ le tiers de la longueur du corps. Le pénis est fortement arqué sur sa face ventrale ; sa lame basale est large, son corps est régulier et son sommet est aplati et terminé en pointe mousse. Les parois de la gaine pénienne présentent sur les faces latérales des épaississements ponctués et toute l'extrémité apicale du pénis est épineuse. Le sac interne est à peine différencié, sans valvule et sans trace d'armature chitineuse. Les styles latéraux sont un peu plus courts que le pénis ; ils sont réguliers et se terminent par trois soies assez courtes. Le segment génital est ovale ; sa partie dorsale est mince et pubescente, sa partie ventrale est lamelleuse (fig. 594), Rapports et difeérences. — Les genres Astagobius et Lep- ARCH. DE ZOOL. EXP. ET OÉN. — 5« SÉRIE. — T. VII. — (I). 34 530 D' R. JEANNEL iodirus sont très voisins, au point qu'on les a longtemps consi- dérés comme deux sous-genres du même genre ; cette façon de faire est d'ailleurs très soutenable, car il n'existe guère que la forme des fémurs et la longueur du pénis pour les séparer. Les différences de structure du prosternum ne tiennent qu'à un rétrécissement moindre du prothorax chez Astagohiiis, c'est-à- dire à une adaptation moins prononcée. Toutefois j'admets qu'il est jjréférable de les séparer, car dans le cas contraire il n'y aurait plus de raison pour isoler Charonites d^ Adelopidius ou encore Protobracharthron de Haplotropidius. Je suis donc d'accord avec Reitter (1910, p. 144) lorsqu'il réclame pour Astagobius le rang de genre, mais là où je ne suis plus du tout de son avis, par exemple, c'est lorsqu'il veut éloigner Asta- gobius de Leptodirus pour le placer auprès d'Antroherpon ! L'unique Astagobius se trouve dans une grotte du Nanosberg, en Carniole, sur le versant adriatique. Astagobius angustatus Schmidt. Planche II, flg. 72 et Planclie XXI, fig. 593 à 596. Leptoderus angustatus, F. Schmidt, 1852 6, p. .381 ; typ. : Volcja jama. — Sturm, 1853, p. 83, pi. CCCCVI. — Reitter, 1885, p. 11. — Leptoderus {Astagobius) angustatus, Ganglbauer, 1899, p. 83. Syn. : Leptoderus Robici, Joseph, 1868, p. 170 ; (yp. : Volcja jama. Long. : 5 à 6 mm. Forme allongée. Les élytres sont trois fois aussi larges que le prothorax et leur plus grande largeur se mesure exactement au milieu. Les longueurs des articles des antennes sont : 3/4, 3, 2, 21, 31, 2|, 3, 2, 21, 21, 2 1. Les tarses antérieurs des mâles sont aussi larges que le sommet du tibia ; leur article i est aussi long que les trois suivants réunis et bien plus large que l'article 11. Habitat. — Carniole. District d'Adelsberg : Volcja jama (grotte du Loup), près de Podkraj, sur le versant nord du Nanosberg [18] (H. Millier, Joseph!, H. Krauss, Penecke, Neumann !). REVISION DES BATHYSCIINAE 531 16e genre, LEPTODIRUS (1) Schmidt. Feniand Scliiiiiclt, 1832, p. 9. — Sfunii, 1S49, p. 9;{, pi. OCCLXXVT, fig. A. — F. SchniiiU,, 1852 b, p. 381. — Lacorflaire, 1854, p. 196. — Tacqueliii Duval, 1857, p. 115. — Reitter, 1885, p. 9. — 188('., p. 315. — 1889, p. 294. — fJaiidliauer, 1899, p. 81. — J. Muller, 1901, p. 27. — Reitter, 1908, p. 108. — Jeauuel, 1910 a, p. 33. — 1910 /, p. 21 et 25, fi^. 23. Syn. : ^^itugobiiiK, Srhiôdte, 1849, p. lU. Espèce type : Leptodirus Hohenwarti Schmidt. Son aspect est tellement étrange que pendant longtemps le L. Hohenwarti a été rangé parmi les Scydmaenides et que Sturm (1849) lui cherchait des affinités avec les Gihhnmi ou les Ptinus. Forme large et très convexe, parfois absolument sphérique en arrière, avec l'avant-corps très grêle et très allongé et les membres de longueur démesurée. Corps glabre lorsqu'on l'exa- mine à la loupe, mais , à un grossissement de X 50, on trouve sur les élytres les mêmes poils très petits et clairsemés que chez Astagohius. Téguments à peine ponctués ; la tête et le prothorax sont absolument lisses et très brillants, parfois réticulés, et les élytres portent de rares points très superficiels et très effacés avec une forte réticulation entre eux. Coloration variable, mais la tête et le prothorax sont presque toujours de coloration bien plus foncée que les élytres. THe deux fois aussi longue que large, présentant sa plus grande largeur à la racine des mandibules, graduellement rétré- cie jusqu'à sa base, sans former de cou distinct. Le front est déprimé ; il n'existe pas d'yeux, ni de carène occipitale ou d'angles temporaux saillants. Les antennes s'insèrent sur de pe- tites saillies des joues au milieu de la longueur de la tête. Man- dibules fortes, bifides ; mâchoires longues, à lobes inégaux ; palpes maxillaires grêles, à article m aussi longique les deux tiers de l'article ii ; articles du palpe labial subégaux. (1) F. Schmidt dans sa première description, eu 1832, écrivit Leptodirus ; ce n'est qu'en 1852^ à l'occasion des L. angustatus et L. serieeus, qu'il écrivit Leptoderus. Or les deux orthographes sont également correctes (oupn ou ô-çyr,, cou) ; c'est dons la première en date, Leptodirus, qui doit indiscutablement être adoptée, d'anrès la loi de priorité. 532 Dr R. JEANNEL Antennes atteignant environ la longueur du corps, très grê- les et noueuses. L'article i est aussi long que le cinquième de de l'article ii, l'article viii est allongé et les articles terminaux sont brusquement épaissis dans leur tiers apical ; l'article xi est aussi long que le x. Prothorax long et étroit, trois fois aussi long que large, rétréci et pédoncule dans son tiers postérieur. Le sommet est un peu plus large que la base, plus étroit que la tête. Les bords du pronotum sont à peine indiqués par une fine carène qui sépare le pronotum des faces latérales du prothorax. Sur la face ventrale, le prosternum forme une longue surface libre en avant des hanches ; les hanches sont peu distantes et il existe en dehors d'elles une surface libre ventrale ; la fente qui sépare le sommet de l'épimère de celui de l'épisterne, au côté externe de la cavité coxale, est très petite et ne j)ermet pas d'apercevoir le trochantin comme cela est possible chez les Antroherpon. En arrière des hanches, il existe une surface prosternale libre plus longue que le prothorax n'est large en son milieu ; cette surface est à peine déprimée. Le bord pos- térieur du prosternum enfin est droit et échancré sur la li gne médiane plus ou moins profondément. Uécusson est trans verse, densément ponctué ; le méso thorax ne forme pas de pédoncule comme chez les Antroherpon. Élytres très amples, très convexes, parfois absolument sphériques ; leur plus grande largeur se mesure avant le milieu. L'angle humerai est effacé ; les épipleures ne sont pas repliés et le rebord marginal est caché sous la forte voussure des élytres. Le sommet est rétréci, et laisse à découvert la pointe du pygidium chez les femelles seulement. La suture est parfois déprimée. Latéralement les élytres enveloppent amplement l'ab- domen et recouvi'ent une grande partie de la face ventrale du corps, de façon que les épimères mésothoraciques et une partie des hanches postérieures sont recouverts. Mésosternu7n non caréné, son collier articulaire est étroit ; la région médiane n'est pas aplatie comme chez Astagohius. REVISION DES BATH YS( 'IINAE 533 Épimères mésothoracique linéaires, cachés sous les élytres ; épisternes complètement soudés au sternum. La saillie interco- xale du mésosternum est aiguë et n'atteint pas le bord anté- rieur du métasternum de façon que les cavités coxales inter- médiaires sont fusionnées. Métasternum formant une saillie intercoxale étroite et fine- ment rebordée entre les hanches postérieures. Pattes très grêles et très longues. Les hanches antérieures sont très allongées, parallèles. Les cuisses sont arquées en dedans et s'épaississent fortement à leur sommet ; elles sont bien plus grêles à leur base qu'à leur extrémité distale. Les tibias sont grêles, cylindriques, inermes et ne portent que deux éperons internes ; les tibias des deux paires postérieures sont coudés en dehors vers leur milieu. Les tarses antérieurs des mâles sont grêles et les tarses postérieurs sont k peine aussi longs que la moitié du tibia (1, 1/3, 1/3, 1/3, 3/4). Différences sexuelles peu visibles ; le sommet des élytres dépasse la pointe du pygidium chez les mâles et la laisse libre chez les femelles. Organe copulateur mâle. — Sa taille est très petite, puis- qu'il est à peine aussi long que le sixième de la longueur du corps. Le 'pénis est faiblement arqué sur^a face ventrale ; sa lame basale est large, son corps est cylindrique et son sommet est aplati, mousse, très épineux. Les parois de la gaine pénienne sont fortement épaissies latéralement. Le sac interne n'est pas différencié. Les styles latéraux sont longs, réguhers, arqués en dedans, graduellement rétrécis de la base au sommet et leur pointe porte trois soies courtes. Rapports et différences. — Ce sont seulement des carac- tères de convergence qui font ressembler les Leptodirus aux Antroherpon. Un examen un peu minutieux permet de constater l'existence de nombreuses différences fondamentales (forme de la tête, insertion et structure des antennes, pédoncule mésothoracique, organe copulateur). C'est encore par conver- 534 D' R. JEANNEL gence que les Leptodirus rappellent les Parapropiis ; les carac- tères de filiation sont tout différents dans les deux genres. Chorologie. — Les Leptodirus se rencontrent dans les grottes des bassins de la Drave et de la Save, mais aussi en Istrie et dans le Kûstenland, sur le versant adriatique du Karst. Tableau des espèces du oenre Leptodirus. 1. Prothorax plus court. Échancrure du bord postérieur du proster- num très petite (comme chez Astagobius). Élytres allongés, deux fois aussi longs que larges. Sommet du pénis non lancéolé... 1. Croiivellei. — Prothorax plus long. Échancrure du bord postérieur du proster- num très profonde. Elytres sphéi'iques. Sommet du pénis lan- céolé 2. Hohenwarti. 1. Leptodirus Grouvellei Jeannel. l'ianchp XXI, fig. 604 et 605. Leptoilints Grouvellei, Jcaiiml, 1910 it, p. 29, fig. 1, 3 et 5 ; tijii. : Cariuthie. Long. : 6,2 mm. L'aspect général est à peu près celui de V Astagobius migusta- tus ; toutefois la plus grande largeur des élytres se mesure avant le milieu. Coloration testacée pâle. Tête relativement courte, une fois et demie aussi longue que large. Prothorax moins rétréci en arrière que celui de L. Hohenwarti. La surface libre antérieure du prosternum est plus courte que chez l'espèce de Carniole et le bord postérieur du prosternum porte sur la ligne médiane une très petite échancrure. Le pénis est gra- duellement rétréci à sa pointe, sans présenter de dilatation lancéolée. Les élytres des femelles sont un peu plus amples que ceux des mâles. Habitat. — Carinthie ; j'ignore dans quelles grottes il se rencontre. Reitter (1910, p. 143) affirme avoir en collection un certain nombre de L. Grouvellei, provenant de Carinthie, mais il ne donne pas davantage d'indications plus précises sur la situation des grottes, REVISION DES BATHYSC'IINAE 535 Des deux exemplaires que j'ai vus, l'un, un mâle {type de ma première diagnose) provient des collections du comte G. de Mniszech; l'autre, une femelle, m'a été généreusement offert par M. le. D^" Auzat qui l'avait acquis avec la collection Mes- min (1). 2. Leptodirus Hohenwarti F. Schmidt. Planche II, flg. 73 et 74 et l'ianche XXI, flg. 597 à 603. Leptodirus Hohenwarti, Feraand Schmidt, 1832, p. 9 ; typ. : grotte d'Adelsberg. — 1834, p. 83. — Sturm, 1849, p. 93, pi. CCCLXXVI, fis. A (L. Ho:henwartii). — KhevenhuUer, 1852, p. 105. — Jacquelin Duval, 1857, pi. XXXVIII, flg. 190. — Reitter, 1885, p. 9. — 1886, p. 315.— Gangl- bauer, 1899, p. 81. Syn. • Stagohius troglodytes, Schiôdte, 1849, p. 16. pi. I, flg. 2: typ. : Magd;ileaa grotte. b) var. Deschmaniii Joseph. L. Hohenwnrti-Deschmanni, Joseph, 1872, p. 175 ; tyii. : Caniiole. — Gauglbauer, 1899, p. 81. c) subsp. Schmidti Motschoulsky. L. Hohenwarti-ScJmiidti, Motschoulsky, 1856, p. 35 ; typ. : grotte de Trefîen. — Eeitter, 1885, p. 9. — Gauglbauer, 1899, p. 81. d) subsp. reticulatus J. Millier. L. Hohenivirti-reticuhtus, J. MuUer, 1905, p. 32: typ. : uTottes de Trieste. Long. : B,5 à 7 mm. Coloration brun ferrugineux foncé très brillant sur la tête et le prothorax, testacé sur les élytres. Antennes atteignant la longueur du corps ; les longueurs des articles sont : 1/2, 3, 2, 2 I, 3 I, 2 I, 3, 2, 2 ^, 2 |, 2 |-. Prothorax trois fois aussi long que large, fortement étranglé dans son tiers postérieur. La surface libre du prosternum qui se trouve derrière les hanches est plus longue sur la ligne médiane que le prothorax n'est large au milieu. L'échancrure médiane du bord postérieur du prosternum est profonde et étroite. Élytres sphériques, très convexes, presque aussi larges que longs. Tarses antérieurs mâles grêles, avec le premier article à peine un peu plus large que le second. Organe copulateur mâle légèrement arqué. Le sommet du (1) L'exemplaire femelle de M. le M' Auzat, tout coiiHue l'exemplaire mâle de U collection de Mniszcîh, est étiqueté en toutes lettres « Carinthie ». Je signale toutefois que, d'après M. L. Gauglbauer, le Musée de Vienne renferme un exemplaire de L. Hokemvarti reticulatus, donné par M. Schatzmayr, qui présente e.xactemîut la forme de mon L. Qrouvellei, 536 D' R. JEANNEL pénis montre une large dilatation lancéolée, aplatie sur sa face dorsale, qui manque chez L. Grouvellei. Variations. — J'ai pu examiner un certain nombre d'indi- vidus du L. Hohemvarti et me rendre compte que les variations individuelles étaient considérables. C'est ainsi que j'ai sous les yeux trois exemplaires, provenant d'Adelsberg, qui présentent les différences suivantes : L'un d'eux (cf) est l'exemplaire qui a été photograjjhié (pi. II, fig. 73) ; ses élytres sont légèrement acuminés au sommet, leur suture est déprimée sur toute sa longueur, la ponctuation fait entièrement défaut et la surface de l'élytre est simplement inégale et réticulée. Un second exemplaire (tf ) présente également des élytres très larges et acuminés, avec la suture déprimée, mais la ponctua- tion des élytres est serrée et bien visible, quoique superficielle. Un autre exemplaire (?) au contraire possède des éljrtres géométriquement sphériques, sans dépression suturale, avec une ponctuation profonde, mais rare. Il ne peut s'agir ici d'autre chose que de variations fluc- tuantes et non de races fixes ; Joseph avait cependant donné in litteris des noms à ces formes diverses {latus, longiventris) et il a même décrit l'une d'elles (var. Deschmanni) assez diffé- rente du type par sa forme étroite et allongée. Enfin il existe deux races géographiques du L. Hohenwarti dont l'une n'est guère distincte que par sa grande taille, mais l'autre, spéciale au versant adriatique du Karst, présente une sculpture particulière. 1. Élytres au plus deux fois et demie aussi longs que larges var. Deschmanni. — Élytres sphériques, à peu près aussi larges que longs 2. 2. Pro thorax et tête réticulés, ce qui leur donne un aspect mat... subsp. reticulatus . — Prothorax et tête non réticulés .• 3. 3. Long. : 6,5 mm forma typica. — Long. : 7 mm. Élytres exactement aussi larges que longs subsp. Schmidti. REVISION DES BATHYSCIINAE 5'M Ethologie. — Les mœurs du L. Hohenwarti paraissent, au dire des auteurs, un peu différentes de celles des autres Silphi- des cavernicoles. Sa démarche est lente et il marche en élevant son corps sur ses longues pattes comme sur des échasses. Au moindre bruit il s'arrête, abaisse son corps contre le sol, étend ses pattes et reste immobile. Si le danger augmente, il se laisse choir et fait le mort. Khevenhiiller (1852) prétend avoir assisté à une chasse émouvante que lui donne un grand Chernète aveugle, le Blothrus spelaeus Schiôdte. Plusieurs fois, affirme- t-il, ila vu le Blothrus suivre de loin (plus d'un mètre!) le paci- fique Coléoptère, s'approcher de lui peu à peu et finir par le dévorer après une courte bataille au cours de laquelle le grêle prothorax du malheureux Leptodirus était sectionné d'un seul coup de pince ! Ce dramatique combat mériterait bien sûr d'être observé de nouveau, mais je suis disposé à croire à la véracité du récit de Khevenhiiller, car j'ai moi-même assisté maintes fois aux terribles carnages que certains Opilionides {Phalangodes Lespesi Luc.) font dans des lots de Speonomus ou à' Antrocharis élevés en captivité. Chorologie. — L. Hohenwarti est dispersé dans un grand nombre de grottes des deux versants, danubien et adriatique, du Karst (voir page 139). a) forma typica. Carniole. District d'Adelsberg : grotte d'Adelsberg, ou Postoj- na jama [21] (F. von Hohenwart (1), Javet !, Schiôdte, Joseph!, Sever ! , H. Krauss) ; Magdalena grotte, ou Cerna jama [22] (Schiridte, H. Krauss) ; Zavinca jama, à Lasche [24] (H. Mill- ier!, Joseph !); Volcja jama, à Podkraj, sur le versant nord du Nanosberg (2) [18] (coll. Schaufuss !) ; Neversca jama, près de (1) C'est au lieu dit Calvarienberg, dans la grande grotte d'Adelsberg, que le comte Franz von Hohenwart a trouvé en 1831 le premier Leptodirus ; depuis celle du Protée, c'était la première et peut-être même la plus remarquable découverte qui ait été faite dans les grottes. (2) C'est la grotte où se trouve Astagobius ançustatus Schmidt. La présence dans cette grotta du Leptodirus Hohenwarti Schmidt demanderait confirmation. 538 Dr R. JEANNEL Sanct-Peter-am-Karst [28] (Joseph) ; grotte Koschanski griza [26] (Joseph). District de Laibach : grottes de Franzdorf [35] (coll. Schau- fuss !). District d'Oberloitsch : Mrzla jama, à Laas, dans le Kreuz- berg [32] (Joseph). District de Gottschee : Eleonoren-grotte, à Friedrichstein [76] (H. Krauss) ; grotte Jadg loch, ou Goba dol, ou God jama, à Oberskrill [77] (H. MûUer, Joseph !, H. Krauss). Kiistenland. District de Sessana : grotte de Fernece, à Sessana [80] (Joseph). Obs. — Cette dernière citation se rapporte peut-être à la subsp. reticulatus J. Mûll. b) var. Deschmamii Joseph. Carniole. Joseph ne donne pas d'indication de locahté plus précise. Cette variété doit se trouver mêlée à la forme typique. c) subsp. Schmidti Motschoulsky. Carniole. District de Rudolf swerth : grotte du château de Treffen [70] (Motschoulsky, Joseph !, H. Krauss). d) subsp. reticulatus J. Millier. Kiistenland. District de Trieste : grotte d'Opcina ou grotte géante [85] (Perko). District de Sessana : grotte Noé, à Nabresina[81] (Perko). District de Volosca : grotte Dimnice, à Markovsina [88] (Perko). Tribu IV. ANTROHERPONA. Jeanuel, 1910 /, p. fi, 25 et 45. Je place dans cette tribu deux genres cavernicoles très modi- fiés, présentant le caractère commun d'avoir les antennes insé- rées sur le quart postérieur de la tête. De plus les deux premiers articles de leurs antennes sont REVISION DES BATHYSCIINAE 539 très courts, mais de même longueur et les ongles des tarses sont falciformes. L'organe copulateur mâle est très simple et très petit ; le pénis est souvent renflé en massue, le sac interne est inerme et les styles latéraux se terminent par 2 ou 3 soies. Des deux genres de la tribu, l'un, Spelaeobates , présente des tarses antérieurs mâles tétramères, l'autre, Antroherpon, des tarses antérieurs mâles pentamères. On pourrait être tenté à première vue de placer le premier parmi les Gynomorphi et de rapprocher le second des Leptodirus avec qui il présente des caractères convergents. Mais si on laisse de côté leurs carac- tères adaptatifs, on constate que des différences fondamentales nombreuses existent entre les Leptodirus et les Antroherpon et entre les Spelaeobates et les autres genres à tarses antérieurs mâles tétramères. En effet la tête des Leptodirus ne porte pas, comme celle des Antroherpon, une ligne courbe séparant le front des joues très convexes ; leurs antennes s'insèrent sur le milieu de la tête. Les antennes des Antroherpon ne sont aucunement celles des Brachyscapiti, leur prothorax est étranglé en arrière et le mésothorax forme un étroit pédoncule dont il n'existe pas trace chez un Leptodirus. Les cuisses des Antroherpon sont très épaisses à leur base ; les tarses sont très longs tandis qu'ils sont au contraire très courts chez les Leptodirus. Quant aux Spelaeobates la forme de leur tête montre bien qu'ils dérivent de la même souche que les Antroherpoïi. Chorologie et Phylogénie. — Les Spelaeobates sont isolés dans l'Archipel dalmate, les Antroherpon sont répartis sur les deux versants, adriatique et danubien, du Karst de Bosnie, Herzégowine, Dalmatie et Monténégro. Leur localisation géographique prouve que les Spelaeobates sont isolés au moins depuis la fin des temps tertiaires. D'autre part les, Antroherpon, distribués sans relation aucune avec les territoires hydrographiques actuels, semblent bien être des survivants d'une faune cavernicole bien antérieure à l'effon- drement de la fosse adriatique. Les Sj^elaeobates ont pris les 540 Dr R. JEANNEL caractéristiques habituelles des types insulaires (petite taille, caractères aberrants), tandis que les Antroherpon ont poursuivi leur évolution normale dans les grottes du continent (voir pages 144 et 150) . Tableau des genres de la tbibu des Antroherpona. 1 . Tarses antérieurs des mâles de 4 articles. Épimères mésothoraci- ques soudés aux épisternes. Long. : 2,5 à 3 mm 1"'' genre, Spelaeobates. — Tarses antérieurs des mâles de 5 articles. Épimères mésothoraciques non soudés aux épisternes. Long. : 5 à 8 mm,, 2*= genre, Antroherpon. 1er genre, SPELAEOBATES J. Millier. J. Millier, 19U], p. 16. — 1903 b, p. 887. — EeitkT, 1908, p. 108. — Jounufl, 1910 /, p. 2j. Espèce type : S'pelaeobates Novaki J. Mûller. Très petite taille (de 2,5 à 3 mm.). Forme courte et ramassée, à élytres très convexes, globuleux, à avant-corps grêle et allongé, à membres longs. Coloration testacée pâle. Pubescence longue, assez dense, régulière et couchée. Ponctuation fine, plus dense sur la tête et les élytres que sur le prothorax, disposée sans ordre sur tout le corps. Tête allongée, près de deux fois aussi longue que large, aussi large que le prothorax ; sa plus grande largeur se mesure au niveau de la racine des mandibules. Les antennes s'insèrent sur le quart postérieur de la tête qui est fortement rétrécie en arrière d'elles. Le front est limité latéralement par une fine carinule courbe, à concavité externe, qui va de l'insertion des antennes jusqu'à la base des mandibules ; les joues sont très convexes et il n'existe pas la moindre trace d'une carène occi- pitale ni d'angles temporaux sur la partie postérieure de la tête. Pièces buccales conformes au type général ; dernier article des palpes maxillaires à peine plus court que l'avant-dernier. Antennes grêles, noueuses, à massue fortement épaissie ; leur longueur atteint presque celle du corps. Les deux premiers REVISION DES BATHYSCIINAE 541 articles sont courts, épais et de même longueur ; l'article m est bien plus long que l'article iv. Prothorax une fois et demie aussi long que large, plus court que la tête ; ses côtés sont finement rebordés sur une plus ou moins grande partie de leur longueur ; ils sont saillants sur les côtés du corps et sont nettement rétrécis dans leur tiers postérieur. La base est rectiligne. A la face ventrale le. proster- num ne forme pas de surface libre en avant des hanches ; son bord postérieur est largement échancré, sans incisure médiane ; la fente qui se trouve sur le bord externe de la cavité coxale antérieure, entre le sommet de l'épisterne et celui de l'épimère, laisse apercevoir le trochantin. Écusson large, triangulaire. Élytres très convexes, presque globuleux, laissant à décou- vert une partie du pygidium. Ils sont plus de deux fois aussi larges que le prothorax, à peine plus longs que larges. Les épau- les sont effacées ; les épipleures ne sont pas repliés et sont séparés du reste de l'élytre par une fine carène. Pas de strie suturale. Mésosternum caréné. Épimères mésothoraciques entièrement soudés aux épisternes de façon qu'il n'existe pas de suture épiméro-épisternale. La saillie intercoxale du mésosternum n'atteint pas entre les hanches intermédiaires le bord antérieur du métasternum. Pattes longues et très grêles. Les fémurs antérieurs sont courts et droits, plus épais à leur base qu'au sommet ; les fémurs des deux paires postérieures sont longs, arqués en dedans et épais- sis à leur sommet pour épouser la convexité du corps. Les tibias antérieurs sont incurvés en dehors, les autres sont droits ; tous sont cylindriques et inermes. Les tarses antérieurs ont quatre articles dans les deux sexes et l'article i est parfois élargi chez les mâles ; les tarses postérieurs sont longs et pré- sentent la formule : 1, 1/3, 1/3, 1/3, 2/3. Les différences sexuelles sont pour ainsi dire nulles, sauf chez S. Novaki dont le premier article du tarse antérieur mâle est Ô4â Dr R. JEANNEL légèrement dilaté. Les antennes des femelles sont peut-être un peu plus courtes et plus noueuses que celles des mâles. Organe copulateur mâle. — Sa taille est petite. Le pénis est légèrement incurvé sur sa face ventrale ; sa lame basale est courte et étroite, son sommet est parfois lancéolé. La lame ventrale du paramère est large, écartée fortement du pénis et les styles latéraux sont grêles, arqués en dedans, inermes ou terminés par deux soies très courtes. Phylogénie. — Le genre Sj)elaeohates est tout à fait aberrant et ne présente aucune parenté avec les autres genres de Bathys- ciinae habitant les îles dalmates. C'est avec les Antroherpon qu'il présente le plus d'affinités (forme de la tête, antennes, organe copulateur mâle) et il faut considérer les Spelaeobates comme les dérivés insulaires de la même souche que les Antro- herpon continentaux. Sous l'influence de leur habitat spécial ils ont acquis des caractères spéciaux, comme leur petite taille (caractère fréquent chez les espèces habitant des îles) et comme la tétramérie des tarses antérieurs mâles. Les quatre espèces actuellement connues doivent être placées dans deux groupes phylogéniques distincts (J. Millier, 1903 6, p. 888). L'un d'eux renferme les trois S. pharensis, S. Peneckei et S. Kraussi, spéciaux aux îles méridionales de l'Archipel dal- mate et chez qui les tarses des mâles sont grêles et le sommet du pénis est lancéolé. L'autre groupe renferme le seul S. Novaki qui habite le nord de l'Archipel et dont le premier article du tarse antérieur mâle est dilaté et le sommet du pénis simple. Tableau des espèces du genre Spelaeobates. 1 . Tarses antérieurs mâles à premier article dilaté. Carène méso- sternale non dentée. Côtés du prothorax rebordés sur toute leur longueur. Sommet du pénis simple et styles latéraux inermes. 1. Novaki. — Tarses antérieurs mâles grêles. Carène mésosternale dentée. Pénis dilaté en massue à son sommet et styles latéraux pourvus de 2 soies terminales 2 . 2. Prothorax à côtés rebordés sur toute leur longueur. Carène méso- REVISION DES BATHYSCIINAE 54 KAO^ sternale élevée, lamelleuse 2. pharansis. — Prothorax à côtés rebordés en arrière seulement. Carèno méso- sternale très basse, haniiforme 3. 3. Prothorax à côtés rebordés dans leur moitié postérieure seule- ment ; disque du pi'othorax très brillant en l'aisnn de la finesse de la pubescence et de la sculpture 3. Pensckei. — Pi'othorax à côtés rebordés dans leurs trois quarts poslérieurs ; disque du prothorax à pubescence et à sculpture plus Fortes.. 4 Kraussi. GROUPE I 1. Spelaeobates Novaki J. Millier. l'IaiKhe XXII, tig. 007. Spelaeobates Novaki, J. Miillar, 1901, ]). 19, pi. I, Ri. 1 à 7 ; t-jp. : Stra^na perina.— 190.". I) p. 888. Long. : 2,5 à 2,8 mm. Coloration testacée pâle. Pubescence longue, dense et cou- chée. Ponctuation fine, peu serrée, assez dense sur la moitié postérieure de la tête. Anteymes atteignant les trois quarts de la longueur du corps, à article viii étroit, plus court que le ix, à articles terminaux brusquement épaissis dan? leur moitié apicale, à article xi aussi long que le x. Prothorax à côtés rétré- cis en arrière et finement rebordés sur toute leur longueur. Êlytres deux fois et demie aussi larges que le prothorax, très convexes, plus fortement ponctués que le prothorax. Carène mésosternale arrondie. Tarses antérieurs des mâles à premier article un peu plus large que le second. Organe copulateur mâle légèrement arqué ; le pénis est atté- nué au sommet, non dilaté et les styles latéraux sont grêles, inermes à leur extrémité. Habitat. — On le rencontre dans deux des îles les plus septentrionales de l'Archipel dalmate. Dalmatie. District de Zara : grande grotte Strasna peèina dans l'Isola Grossa [98] (J. Millier et Novak!) : petite grotte de Eso piccolo, dans l'île Eso [99] (J. Millier et Novak). 544 D'" R. JEANNEL GROUPE II 2. Spelaeobates pharensis J. Miiller. Planche XXII, ftg. 606. Spelaeobates pharensis, J. Muller, 1901, p. 20, pi. T, lit;. 9 ; ti/p. : grotte du nord de l'île de Lésina. — 1903 b, p. 888. Long. : 2,6 à 2,8 mm. Forme plus robuste que celle du précédent. Antennes attei- gnant à peu près la longueur du corps, à articles terminaux peu dilatés. Prothorax à côtés nettement rétrécis en arrière, finement rebordés sur toute leur longueur. Êlytres plus larges que ceux du S. Novaki. Carène mésosternale élevée, lamelleuse, dentée ; saiUie intercoxale du mésosternum très courte. Tarses antérieurs simples dans les deux sexes. Organe copulateur mâle arqué sur sa face ventrale. Le som- met du pénis est brusquement élargi en massue aplatie ; les styles latéraux sont grêles, plus longs que le pénis et portent à leur sommet deux petites soies. Habitat. — Dalmatie. District de Lésina : petite grotte des environs de la ville de Lésina, dans l'île de Lésina {insula Pha- ria) [109] (J. MûUer, Novak, Neumann !) ; Ohs. — Dans la même grotte se trouve Phaneropella Lesinae Rbitt. 3. Spelaeobates Peneckei J. Miiller. Spelaeobates Peneckei, J. Muller, 1903 h, p. 882 ; lyp. : Cinjadra jania. Long. : 2,5 mm. Même forme que le précédent. Tête légèrement impressionnée sur le front entre les antennes. Antennes presque aussi longues que le corps, à articles terminaux brusquement et fortement épaissis dans leur quart apical. Prothorax très rétréci en arrière, présentant sa plus grande largeur dans son quart antérieur ; ses côtés sont finement rebordés dans leur moitié postérieure seulement. Êlytres ovalaires présentant leur plus grande lar- REVISION DES BATHYSCIINAE 545 geur au milieu. Carène mésosternale basse, formant une très petite dent ; saillie intercoxale du mésosternum longue et aiguë. Tarses antérieurs grêles dans les deux sexe?. Organp. eopulaieur mâle semblable à celui du S. pharensis. Les variations individuelles sont assez considérables et por- tent sur la taille, la longueur des antennes, leur épaisseur, la largeur des élytres. Habitat. — Dalmatie. District de San Pietro • Cinjadra jama, au nord-est de Neresi, dans le centre de TUe Brazza [106] (J. Millier, Penecke, Neumann !). Obs. — La Cinjadra jama est très peu distante de la Dobra jama où se trouve S. Kraussi. 4. Spelaeobates Kraussi J. Millier. Planche II, fig. 75 et [Planche XXII, fig. 608 et 609, Spekteobutes Kraussi, J. Muller, 1903 b, p. 885, flg. 1 ; ti/p. : Dobra jam; Long. ; 2,8 à 3 mm. Très voisin de 8. Peneckd dont il n'est peut-être qu'une race géographique. Sa pubescence et sa ponctuation sont plus fortes que chez S. Peneckei. La tête est volumineuse, bien plus large que le prothorax. Antennes aussi longues que le corps, à articles terminaux très épaissis dans leur quart apical ; les longueurs des articles sont : 1. 1, 1 1, l\, 1 1, 1 j, 2|, 1, 3, 2 1, 2 1. Prothorax très rétréci à sa base, présentant sa plus grande largeur dans son quart antérieur ; ses côtés sont finement rebor- dés dans leur trois quarts postérieurs. Élytres présentant leur plus grande largeur après le milieu. Carène mésosternale très basse, formant une petite dent. Tarses antérieurs grêles dans les deux sexes. Organe copulateur mâle semblable à celui des S. pJmrensis et S. Peneckei. ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÊN. — 5» SÉRIE. — T. VII. — (I). 35 546 Df R. JEANNEL Habitat. — Dalmatie. District de San Pietro : Dobra jama, au sud de Neresi, dans le centre de l'île Brazza [107] (J. Millier, Penecke, H. Krauss, Tax !, Neamann !). 2e genre, ANTROHERPON Reitter. Keitter, 1889, p. 294. — Gauglbauer, 1899, p. 78. — J. Muller, 1901, p. 29. — lleitter, 1902, p. 206. — J. Muller, 1904, p. 41. — Reitter, 1908, p. 108. — Jeannel, 1910 /, p. 26. Syn. : Eumecosoma, J. Muller, 1901, p. 29. Espèce type : Antroherpon ciilindricolle (Apfelbeck). Forme très allongée et très grêle, à avant-corps très étiré et à élytres pyriformes. Membres excessivement longs. Colora- tion variable. Ponctuation grosse, régulière et peu serrée sur les élytres. Pubescence redressée, formée de poils souvent fort longs. Tète au moins aussi large que le prothorax, plus de deux fois aussi longue que large, présentant sa plus grande largeur au niveau de l'insertion des mandibules ; les joues sont très con- vexes, les antennes s'insèrent sur le quart postérieur de la tête qui est rétrécie à leur niveau. Le front est séparé des joues par une fine carinule concave en dehors, allant de la racine des mandibules à l'insertion des antennes ; il est légèrement impressionné sur la ligne médiane. Mandibules peu saillantes. Mâchoires à lobe externe bien plus long que le lobe interne ; article terminal du palpe maxillaire conique, aussi long que l'avant-dernier. Antennes très fines et très longues, au moins aussi longues que le corps. Leur article i est très épais et très court, l'article ii est aussi court que le i, mais plus étroit que lui, l'article m est excessivement long et bien plus étroit que l'article ii, les articles terminaux sont légèrement épaissis dans leur cinquième apical, ce qui donne aux antennes un aspect noueux ; les deux derniers articles sont courts. Prothorax de forme variable, toujours rétréci à sa base. Les bords du pronotum ne font avicune saillie et sa surface se con- tinue sans interruption avec les faces latérales. Le prosternum REVISION DES BATHYSCIINAE 547 est très long ; les hanches n'occupent que le quart de sa longueur. La surface prosternale libre antérieure est allongée; la surface postérieure est finement carénée sur la ligne médiane et le bord postérieur du prosternum ne montre pas d'échanerure à son milieu (fig. 619). Êcusson petit, triangulaire, allongé, très ponctué, occupant la face dorsale d'un étroit pédoncule mésothoracique. De cha- que côté se voient une étroite pièce postscutellaire libre à la surface du corps et les épisternes mésotlioraciques prenant part à la constitution du pédoncule. Éh/t/e-s pyriformes, toujours beaucoup plus longs que larges. Les épipleures ne sont pas repliés et sont peu distincts du reste de rélytre ; le sommet des élytres cache le pygidium chez les mâles, laisse son extrémité à découvert chez les femelles. Pas de strie suturale. Mésosternvtn long, non caréné avec une saillie intercoxale n'atteignant pas le bord antérieur du métasternum ; la pointe de la saillie mésosternale est parfois aiguë ou bien est mousse et ne dépasse pas le niveau du bord antérieur des hanches (.A. stenocephalum App.). Épimôres mésotlioraciques indépen- dants des épisternes, mais cachés sous les épipleures des élytres. Épisternes soudés aux ailes mésosternales. Métasternum plan, formant entre les hanches postérieures une saillie intercoxale aussi large que le cinquième de la lar- geur totale du métasternum. Épisternes métathoraciques incomplètement cachés par les épipleures (fig. 615). Pattes très longues. Trochaiitins des hanches antérieures visibles latéralement (fig. 618). Fémurs très larges à leur base, graduellement rétrécis jusqu'au sommet ; ceux des deux paires postérieures sont légèrement arqués en dedans. Tibias intermé- diaires et postérieurs droits et inermes. Tarses antérieurs de 5 articles grêles chez les mâles, de 4 articles grêles chez les femelles. Tarses intermédiaires et postérieurs aussi longs que les deux tiers du tibia correspondant, présentant la formule : 3, 1, 1, 1, 2. 548 Dr R. JEANNEL Différences sexuelles. — A part la différence tarsale, il n'existe pas d'autre différence que celle de l'apex des élytres cachant la pointe du pygidium chez les mâles, la laissant à découvert chez les femelles. Cette disposition faciUte certainement la copula- tion. Organe copulateur mâle. — Très voisin de celui des Spelaeobates mais plus épais que lui. Le 'pénis est arqué sur sa face ventrale ; sa lame basale est droite et non rebordée, son sommet n'est pas dilaté. Le sac interne n'est pas différencié et ne porte ni valvule ni épaississements chitineux. Les styles latéraux sont grêles, arqués en dedans ; leur extré- mité porte trois soies. Le segment génital a la forme d'un anneau pentagonal à branches grêles,, avec quelques poils sur son angle dorsal. Rapports et différences. — Les Antroherpon sont de tous les Bathysciinae ceux chez qui les modifications résultant de la vie souterraine sont les plus prononcées et c'est une chose remarquable de voir à quel point ils ont pu reproduire par convergence l'aspect des Aphaenops. C'est aussi par convergence que tous rappellent par leur forme générale les Leptodirus, Astagobius ou Parapropus. En réalité Antroherpon représente avec Spelaeobates un groupe phylogénique bien tranché ; de nombreux caractères de filiation leur sont spéciaux et les séparent complètement du reste des Bathysciinae. Ethologie. — Quelques remarques sur les mœurs des Antroherpon ont été faites par K. Flach (1908, p. 230). Cet auteur, qui est porté à exphquer les moindres détails morpholo- giques par des adaptations vraiment trop ingénieuses, rap- porte que V Antroherpon Ganglbaueri Apf. se nourrit de Podu- rides, que la tête de V Antroherpon Loreki Zouf. s'est allongée démesurément pour mieux vider les coquilles des petits Gas- téropodes dont cette espèce fait sa proie, que les pattes anté- rieures excessivement longues de V Antroherpon Hôrmanni Apf. lui permettent, lorsqu'il tombe à l'eau, de mieux atteindre REVISION DES BATHYSCIINAE 549 les parois et d'échapper à la noyade ! De plus il répète l'obser- vation de J. Millier (1904 a, p. 181) que les élytros renflés et (( gonflés d'air » des Antroherpon leur servent de (( flotteurs » en temps d'inondation ! Parasites. — Les Antroherpon, surtout 1'^. Hôrmanni Apf. et 1'^. cylindricolle Apf., sont très souvent parasités par des larves hexapodes d'Acariens qui se tiennent de préférence sur le prosternum et à la face interne des fémurs antérieurs. Chorologie. — La distribution géographique des Antro- herpon comme celle des Leptodirus ne correspond pas aux bassins hydrographiques actuels. Tous ces Cavernicoles pro- fondément modifiés sont les survivants d'une faune ancienne, certainement antérieure au début du quaternaire. Les Antroherpon sont répartis sur les deux versants, danubien et adriatique, du Karst balkanique. Tableau des espèces bu genre Antroherpon. 1 . Prothorax dolioli forme, non rétréci avant sa base, sans dépression transversale en arrière ; ses côtés sont régulièrement arqués de la base au sommet (Groupe I) 3. — Prothorax pédoncule, rétréci avant la base 2. 2. Constriction postérieure du pro thorax n'intéressant pas la face dorsale (Groupe II) 4. — Constriction postérieure du prothorax annulaire ; la face dorsale est profondément impressionnée en travers (Groupe III) 6. 3. Élytres très convexes, portant de très longues soies dressées. Long. : 5,5 à 6 mm 1. cylindricolle. — Élytres moins convexes, à soies courtes. Long. : 7 à 8 mm. . . 2. Matzenaueri. 4. Partie dorsale du pédoncule mésothoracique bien plus longue que large. Élytres ponctués en séries longitudinales à la base seulement. Long. : 4,5 mm 3. Dombrowskii. — Partie dorsale du pédoncule mésothoracique plus large que longue. Élytres à ponctuation confuse sur toute leur surface. . 5. 5. Élytres à ponctuation fme et éparse, avec des poils très courts et réguliers. Long. : 5,5 mm 4. Gangibaueri. — ■ Élytres à ponctuation grossière et éparse, avec de très longues soies dressées recourbées en arrière. Long. : 7,2 mm. . 5. Matuiici. 55') L)r R. JEANNEL 6. Élytres absolument lisses, sans ponctuation visible ; leur forme est très large et très renflée, avec un profond sillon sur la suture. Long. : 8.5 mm 11. Apfelbecki. ■ — Élytres ponctués, de forme allongée, sans sillon suturai 7, 7. Pubescence des élytres très courte 8. — Élytres hérissés de très longues soies dressées 10. 8. Partie dorsale du pédoncule mésothoracique bien plus longue que large. Long. : 6,5 mm 10. Leonhardi. — Partie dorsale du pédoncule mésothoracique bien plus large que longue 9 . 9. Pro thorax environ deux fois et demie aussi long que large, à ^ côtés parallèles en avant, à base à peine plus étroite que le sommet. Long. : 4,5 mm 6. stenocephalum. — Prothorax environ deux fois aussi long que large, à côtés arrondis en avant, à base beaucoup plus étroite que le sommet. Long. : 5,5 à 6,5 mm 8. Hôrmanni. 10. Prothorax deux fois aussi long que large, à côtés arrondis en avant. Long. : 4,5 mm 7. pygmaeum. — Prothorax extrêmement allongé, trois fois aussi long que large, à côtés parallèles en avant. Tête démesurément longue. Long. : 7 mm 9. Loreki. GROUPE I 1. Antroherpon cylindricolle Apfelbeck. Planche II, fig. 76 et Planche XXII, ttg. 601. Leptoderus eylindricoUis, Apfelbeck, 1889, p. 61 ; typ. : grotte de Golubovac. — Antroherpon cylindricolle, Reitter, 1889, p. 294. — Apfelbeck, 1894, p. 511. — Gangibauer, 1899, p. 70. — Beitter, 1902, p. 206. b) subsp. thoracicum Apfelbeck. A. cylindriroUe-fTioraeicum, Apfel^pck,1907 b, p. 402 ; h/p. : grotte du mont Romaiija. Long. : 5,5 à 6 mm. ; la forme typique mesure de 5,8 à 6 mm. de long, la race thoracicum 5,5 mm. Forme robuste, à élytres pyriformes. Coloration testacé rougeâtre brillant. Ponctuation grosse, superficielle et éparse sur le prothorax, plus dense sur les élytres. Pubescence courte et rare sur l'avant-corps, formée de soies aussi longues que les fémurs, dressées et incurvées en arrière, au nombre d'une soixantaine environ, sur les trois quarts postérieurs des élytres. REVISION DES BATHYSCIINAE 551 Tête aussi longue que le prothorax. Anteniies dépassant d'un quart la longueur du corps, à article ii plus court que le i ; les longueurs des articles sont : 1/2, 1/4, 1, 2/3, 4/5, 3/4, 2/3, 12, 1/2, 1/2, 1/2. Prothorax dolioliforme, à côtés régulièrement arqués, à base un peu plus étroite que le sommet, sans dépres- sion transversale au devant de la base ; sa longueur est égale à deux fois et demie sa largeur. Écusson triangulaire, aussi large que long ; le pédoncule mésothoracique est plus large que long. Saillie intercoxale du mésosternum longue et aiguë comme celle de 1'^. Hôrmanni. Premier article du tarse antérieur mâle un peu plus large que le second. Variations. — Certains exemplaires de la grotte de Banja Stiena sont plus petits et plus grêles, de plus il existe dans une grotte assez éloignée de celles habitées par la forme typique une race géographique distincte : 1 . Prothorax à peine rétréci en arrière. Élytres moins profondément ponctués, plus arrondis. Long. : 5,8 à 6 mm forma typica. — Prothorax nettement rétréci en arrière. Ëlytres plus fortement ponctués, pkis allongés. Long. : 5,5 mm subsp. thoracicum. Habitat. — A. cylindriœlle typique habite des grottes dans la vallée de la Praca, affluent de la Drina ; la race tho- racicum au contraire se trouve dans le bassin de Sarajevo (ter- ritoire de la Bosna). a) forma typica. Bosnie. District de Rogatica : grotte de Golubovac, dans les monts Rudinica [140] (Apfelbeck!) ; grotte de Banja Stiena, non loin de la précédente [139] (Apfelbeck !). Obs. — Pholeuono'psis setipennis Apf. qui porte les mêmes longues soies dressées sur les élytres se trouve dans la grotte de Banja Stiena. b) subsp. thoracicum Apfelbeck, Bosnie. District de Sarajevo : grotte du mont Romanja, près de Pale [135] (Apfelbeck). r)r)2 J)^ R. JEANNE 2. Antroherpon Matzenaueri Apfelbeck. AntrokerpoH Mutzencmeri, Apfelbeck, 1907 h, p. 401 ; typ. : grotte des monts Ledenica. 6) var. latipenne Apfelbeck. A. Matzenaueri-latipenne, Apfelbeck, 1907 b, p. 401 ; typ. : grotte des monts Ledenica. Long, t 7 à 8 mm. L'auteur le compare à VA Hormamii et il en donne une dia- gnose si succinte que le nom d^ Antroherpon Matzenaueri mérite- rait d'être rejeté dans les nomina,nmla. N'ayant pas vu d'exem- plaires de cette espèce, je ne puis que reproduire ici cette dia- gnose : « Assez voisin de VA. Hôrmanni Apf. ; s'en distinguant cependant par son prothorax non rétréci en arrière, non impressionné transversalement sur sa face dorsale, par sa taille plus grande, par ses élytres moins convexes chez les femelles, subdéprimés, plus dilatés et plus arrondis sur leurs côtés. » A cette diagnose fait suite celle de la var. latipenne, encore plus succinte : « Var. latipenne Apf. : Élytres fortement dilatés latérale- ment, plus déprimés sur leur face dorsale. » Je n'ai aucun renseignement sur la pubescence des ély- tres. Il semble, par la forme du prothorax « non rétréci en arrière, non impressionné transversalement sur sa face dorsale » que r^. Matzenaueri doit bien se placer à côté de 1'^. cylindricolle et non de VA. Hôrmanni. Habitat. — Monténégro : grottes des monts Ledenica [158] (Matzenauer). Les monts Ledenica sont peu éloignés du mont Vlasulja et de l'Herzégowine ; ils se trouvent aux sources d'un des nombreux cours d'eaux qui forment la Drina. La var. latipenne Apf. se trouverait mêlée avec la forme typique. REVISION DES BATHYSCIINAE 553 GROUPE II 3. Antroherpon Dombrowskii Apfelbeck. Antroherpon Dombrowskii, Apfelbeck, 1907 a, p. 303 ; typ. : Vranjaca jama. — 1907 d, p. 313. Long. : 4,5 mm. Forme allongée, à élytres très convexes. Coloration pâle. Tête très longue, étroite, peu rétrécie en amère, grossièrement réticulée dans sa partie postérieure. Antennes un peu plus longues que le corps, semblables à celles de 1'^. pygmaevm. Prothorax presque cylindrique, réticulé, quatre fois aussi long que large. Le pédoncule mésothoracique est aussi long que celui de VA. Leonhardi ; sa partie dorsale est plus longue que large. Elytres brillants, ponctués près de la base, lisses sur les deux tiers postérieurs ; les points de la partie basale des élytres sont disposés en files longitudinales irrégulières. Quel- ques soies courtes et dressées occupent les deux tiers postérieurs des élytres. Le seul exemplaire connu de cette espèce est une femelle. Habitat. — Dalmatie. District de Spalato : Vranjaca jama, sur le versant nord du Mosor planina [104] (E. von Dom- browski). Ohs. — Cette grotte se trouve sur le versant adriatique (vallée de la Cetina) ; on y trouve encore Haplotropidius Taxi J. MÛLLER. 4. Antroherpon Ganglbaueri Apfelbeck. Antroherpon Ganglbaueri, Apfelbeck, 1894, p. 513 ; typ. : Novakusa pecina. — Ganglbauer 1899, p. 80. Long. : 5,5 mm. Forme assez grêle, à élytres peu convexes. Coloration plus ou moins foncée. Tête et protborax couverts d'une réticulation forte et serrée ; élytres finement et densément ponctués. Pubes- cence courte, couchée, régulière, éparse sur la tête et le protho- rax, dense sur les élytres. Tête deux fois aussi longue que large. 554 Dr R. JEANNEL Antennes dépassant la longueur du corps : les longueurs des articles sont . 1/2, 1/3, 1, 2/3, 1, 3/4, 3/4, 1/2, 2/3, 2/3, 3/4. Pro- thorax très rétréci en arrière, sans dépression transversale au devant de la base. Êcusson trans verse, à bords arrondis, à surface ponctuée. Êlytrcs allongés, présentant leur plus grande largeur peu après le milieu ; leur sommet cache la pointe du pygidium dans les deux sexes. Fémurs relativement peu épais à la base. Habitat. — Comme les deux autres espèces du groupe TT cette espèce occupe le versant adriatique du Karst. Herzégowine. District de Névesinje : grotte Novakusa perina, sur le Vêlez planina [145] (Zoufal !). Ohs. — Dans la même grotte se trouve PJioleuonopsis Ora- hoicskii Apf. et Silphanillus Leonhardi Reitt. Obs. — Je tiens d'Apfelbeck des exemplaires de VA. Gangl- baueri étiquetés :« Bisina, Herzégowine, D^" M. G. » et d'autres : « Bosnie, E. von Dombrowski». Je ne sais pas à quelles grottes peuvent correspondre ces indications. 5. Antroherpon Matulici Reitter. Antrolterpon Matulici, Reitter, 190:i ti, p. 216 ; typ. : Bukovva rupa. — Reitter, 1904 a, pi. I, flg. 2. Long. : 7,2 mm. Coloration brun rougeâtre brillant. Prothorax presque lisse ; élytres couverts d'une ponctuation grossière et superficielle assez serrée. Pubescence des élytres formée de longues soies redressées. Tête semblable à celle de VA. cylindricolle. Antennes longues et grêles, plus longues que le corps. Prothorax deux fois aussi long que large, à côtés fortement arrondis en avant, très rétrécis en arrière ; la face dorsale n'est pas déprimée au devant de la base. Pédoncule mésothoracique très court. Élytres courts et larges, elliptiques, très convexes, présentant leur plus grande largeur un peu après le milieu. REVISION DES BATHY^CIINAE 555 Habitat. — Cette espèce habite une grotte du bassin de la Trebinjcica, tributaire de l'Adriatique. Herzégowine. District de Trebinje : grotte Bukowa rupa, à Ubli [151] (Leonhard et Hilf). GROUPE III 6. Antroherpon stenocephalum Apfelbeck. Planche XXII, flg. 611 à 613. Antroherpon stenocephalum, Apfelbeck, 1901, p. 15 ; typ. : grotte d'Olovo. — Antroherpon {Eiimecosoma) stenocephalum, J. Muller, 1901, p. 29. — Reitter, 1902, p. 207. — Antroherpon stenocephalum, J. Millier, 1904, p. 39. Long. 4,5 mm. Forme très grêle, à élytres comprimés latéralement et très élevés, non pyrif ormes. Coloration pâle. Ponctuation fine et très éparse sur la tête et le prothorax, forte, dense et régulière sur les élytres ; les téguments sont finement réticulés entre les points. Pubescence faisant défaut sur la tête et le prothorax, fine, courte, couchée, serrée sur les élytres. Tête plus longue que le prothorax, très rétrécie à sa base. Antennes à peu près de la longueur du corps, à deux premiers articles de même longueur, à articles terminaux dilatés légèrement dans leur quart apical ; les longueurs des articles sont : 1/3, 1/3, 1, 2/3, 3/4, 2/3, 2/3, 2/3, 2/3, 2/3, 2/3. Prothorax trois fois aussi long que large, très rétréci dans son tiers postérieur; la constriction de la base du prothorax est annulaire et intéresse la face dorsale comme les faces latérales. Pédoncule mésothoracique court et large. Élytres présentant leur plus grande largeur au milieu. Saillie intercoxale du mésosternum très courte et arrondie, de façon que les cavités coxales intermédiaires sont fusionnées sur la ligne médiane dans toute leur longueur (1). Habitat. — C'est la plus septentrionale des espèces connues (1) C'est cette structure du mésosternum qui avait conduit J. Millier à créer pour A. stenoce- phalum le sous-genre Eumecosoma. II n'existe malheureusement pas de démarcation nette entre le mésosternum d'A. stenocephalum et celui d'.4. ci/limlricolle pur exemple ; ce groupement a donc été rejeté avec raison. 556 T>r R. JEANNEL d'A^itroJierpon. Elle habite plusieurs grottes de la vallée de la Krivaja, affluent de la Bosna. Bosnie. District de Kladanj : grotte des environs d'Olovo [128] (Apfelbeck !) ; grotte d'Ocevlje, à l'est de Varès [129] (Neumann !). Qf)S. — Dans la grotte d'Olovo se trouve également PhoJevo- noims Oanglbaueri Apf. 7. Antroherpon pygmaeum Apfelbeck. Lepioderuspyffmaeus, Apfelbeck, 1889, p. 61 ; typ. : Megara pe'ina. — Antroherpon pygnmewm, Reltter, 1889, p. 295. — Apfelbeck, 1894, p. 512. — Ganglbauer, 1899, p. 80. — Reitter, 1902, p. 207. — J. Millier, 1904, p. 41. Long. : 4,5 mm. Forme grêle, à élytres larges, ovoïdes, très convexes. Colora- tion pâle. Ponctuation presque nulle sur la tête et le protho- rax, forte, dense et réguhère sur les élytres. Pubescence courte et très fine sur le prothorax, longue et redressée sur les élytres. Tête à peine plus large que le prothorax, peu rétrécie en arrière. Antennes un peu plus longues que le corps, à deux pre- miers articles de même longueur, à article viii plus court que ses voisins; les longueurs des articles sont : 1/3, 1/3, 1, 1/2, 2/3, 1/2, 1/2 , 1/3, 1/2, 1/2, 2/3. Prothorax deux fois aussi long que large, très rétréci en arrière ; sa base est aussi large que la moi- tié du sommet et la constriction basale est annulaire. Élytres très renflés, ovoïdes, présentant leur plus grande largeur après le milieu. Pédoncule mésothoracique court, bien plus large que long. SaiUie intercoxale du mésosternum longue et aiguë comme celle de VA. Hôrmanni. Fémurs antérieurs excessivement épais à leur base. C'est en somme une miniature de 1'^. Hôrmanni dont il ne se distingue vraiment que par sa petite taille, sa coloration et sa pubescence. Habitat. — Bosnie. District de Sarajevo : grotte du pic Opancak, dans le Preslica planina [132] (Dombrowski !). C'est, REVISION DES BATHYSCIINAE 557 d'après Apfelbeck, cette grotte qui est appelée par pléonasme « Megara-pecina ». Ohs. — La même grotte est habitée par V A pholeuonus lon- gicollis Reitt. 8. Antroherpon Hôrmanni Apfelbeck. Planche II, fig. 77 et Planche XXII, flg. 614 à 616. Lepfoderus Hôrmanni, Apfelbeck, 1889, p. 62 ; typ. : Insurgentenhôhle. — Antroherpon Hôr- manni, Reitter, 1889, p. 295. — Apfelbeck, 1894, p. 512. — Ganglbauer, 1899, p. 80. — Reitter 1902, p. 208. — J. MuUer, 1904, p. 41. 6) subsp. hyjysophilum Apfelbeck. A. Hùrmanni-hypsophilum, Apfelbeck, 1907 b, p. 402 ; ti/p. : grottes du Lebr^^nik. Long. : 6, à 6,5 mm. Forme grêle, él3rtres larges, ovoïdes, très convexes. Colora- tion brun rougeâtre brillant. Ponctuation fine et éparse sur la tête et le prothorax, un peu plus grosse, serrée et régulière sur les élytres. Pubescence réduite sur la tête et le prothorax à quelques poils très courts, mais formée sur les élytres de poils serrés, courts et nettement redressés. Tête à peine plus large que le prothorax. Antennes dépassant d'un tiers la longueur du corps, à article ii plus court que l'article i ; les longueurs des articles sont : 1/3, 1/4, 1, 2/3, 3/4, 3/4, 3/4, 2/3, 2/3, 2/3, 2/3. Pro- thorax deux fois et demie aussi long que large, un peu moins rétréci à sa base que celui d'^. pygmaeum ; la base est un peu plus large que la moitié du bord antérieur et la partie la plus rétrécie du segment se trouve à l'union des trois quarts anté- rieurs et du quart postérieur. La constriction du pédoncule pro- thoracique est annulaire, mais plus ou moins considérable. Pédoncule mésothoracique très court et très large. Élytres pyri- f ormes, présentant leur plus grande largeur bien après le milieu. Saillie intercoxale du mésosternum longue et aiguë, atteignant le niveau du bord postérieur des hanches. Fémurs antérieurs excessivement épais à leur base. Variations. — H existe deux races géographiques d'ailleurij assez peu distinctes l'une de l'autre : 558 Dr R. JEANNEL 1. Pro thorax moins rétréci avant la base, à peine plus large à la base qu'en avant d'elle. Long. : 6,5 mm ; . . . . forma typica. — Prothorax plus rétréci avant la base, nettement plus large à la base même qu'en avant d'elle. Long. : 6 mm subsp. hypsophilum. Habitat. — Il se trouve dans des grottes relativement peu éloignées de celles habitées par VA. pygmaeum. Les deux espèces occujoent le même grand massif montagneux qui s'étend entre la Narenta, la Bosna et la Drina. a) forma typica. Bosnie méridionale. District de Foùa : Insurgentenlinhle, sur le Krbljina planina, près de Kalinovik [142] (Apfelbeck). District de Sarajevo : grotte de Trnovo [137] (Knotek). Ohs. — La grotte Insurgentenhohle est habitée encore par Apholeuonus îiudus Apf. et à ce propos il faut observer que les deux A7itroTierpon pygmaeum et A. Hôrmanni, espèces très voi- sines, habitent les mêmes grottes que les deux Apfioleuomis. b) subsp. hypsopJiilwm Apfelbeck. Herzégowine. District de Gacko : Velina pecina, ou Feen grotte, au sommet du Lebrsnik [152] (Leonhard, Setnik, Apfel- beck !). 9. Antroherpon Loreki Zoufal. Antroherpon Loreki, Zoufal, 1904, p. 20 ; typ. : grotte de Névesinje. — Keitter, 1904 a, p. 14(5 pi. I, flg. 3. Syn. : Antroherpon Kraussi, J. Millier, 1904, p. 38 ; tpp. : grotte de Névesinje. Long. : 7 mm. Forme très allongée, élytres elliptiques. Coloration brun testacé briUant. Ponctuation très grossière et profonde sur les élytres; pas de réticulation du tégument entre les points, ce qui lui donne un aspect très brillant. Pubescence longue et dressée sur les élytres. Tête très allongée, trois fois aussi longue que large, à peine plus large que le prothorax. Antennes aussi longues que le corps, à article n plus court que l'article i, à article viii aussi long que le ix, plus long que le x, à article xi un peu plus REVISION^DES BATHYSCIINAE 559 long que le x. Dernier article du palpe maxillaire plus court que l'avant- dernier. Prothorax aussi long que la tête, trois fois aussi long que large ; ses côtés sont parallèles en avant, rétrécis dans leur moitié postérieure ; la constriction dorsale se trouve sur le tiers postérieur et la base est aussi large que les deux tiers du bord antérieur. Pédoncule mésothoracique moins long que large. Élytres elliptiques, deux fois aussi longs que larges. Le prosternum n'est pas caréné en arrière. La saillie inter- coxale du mésosternum est aiguë, mais courte ; elle atteint le cinquième de la longueur de la hanche. Elle se trouve donc avoir la forme de celle de l'A. Hôrînanni, mais la longueur de celle de Y A. stenocephalum. Fémiu-s peu épais à leur base. Habitat. — Herzégowine. District de Névesinje : grotte des environs de Névesinje [144] (H. Krauss). 10. Antroherpon Leonhardi Reitter. Planche XXII, fig. 617 à, 619. Antroherpon Leonhardi, Reitter, 1902, p. 208 ; typ. : grottes du Vrau plauiua. — 1904 a, pi. 1, flg. 1. — J. Muller, 1904, p. 41. Long. : 6,5 mm. Forme longue et grêle. Coloration brun rougeâtre brillant. Ponctuation des élytres fine et éparse. Pubescence très courte, peu dense et couchée. Tête un peu plus longue que le prothorax et plus large que lui. Prothorax long et étroit, fortement pédoncule dans sa moitié postérieure, puis élargi de nouveau à la base ; la base est aussi large que les deux tiers du bord antérieur. Pédoncule mésothoracique extrêmement long (fig. 617 à 619) ; sa partie visible à la face dorsale est bien plus longue que large ; l'écusson est fortement ponctué. Élytres elliptiques très allongés, très convexes, présentant leur plus grande largeur vers le milieu. Antennes très longues, dépassant la longueur du corps de près de la moitié ; leur article n est plus court que l'article i d'un quart, l'article in est deux fois et demie aussi long que l'article ii, l'article x est plus court que ses voisins. Fémurs antérieurs assez épais à leur base. 560 r>r R. JEANNEL Habitat. — Bosnie : grotte du Vran planina, à l'est du Du- vanjsko polje [130] (0. Leonhard !) Qjyg^ — Dans la même grotte se trouve encore Leonhardia Hilfl Reitt. 10. Antroherpon Apfelbecki J. Mûller. A. Aplelbeck, J. Muller, 1910, p. 186 ; typ. : grotte entre Jasenica et Zavala. Cette espèce m'est inconnue. Long. : 8,5 mm. C'est le plus grand de tous les Baihysciinae connus. Corps absolument glabre, sans ponctuation visible à la face dorsale. La tête est plus de deux fois aussi longue que large et les antennes dépassent de beaucoup la longueur du corps. Pro- ihorax environ trois fois aussi long que large, présentant une constriction annulaire dans son tiers postérieur. Les élylres sont très renflés, comme chez un Leptodirus, mais ils sont pyrif ormes ; leur plus grande largeur se mesure en arrière et ils s'amincissent beaucoup en avant. La suture est profondément déprimée depuis la base jusqu'au sommet. Habitat. — Deux exemplaires de cette remarquable espèce ont été recueillis par MM. L. von Matulic et N. Bicanié dans une grotte située entre Jasenica et Zavala [147 a] dans le dis- trict de Trebinje, en Herzégowine. SPECIES INCERTAE SEDIS. 1. Bathyscia (?) Kauti Apfelbeck. Apfelbeck, 1907 a, p. 305. — 1907 d, p. 318. M'est inconnu. Sa description originale est la suivante : « Long. : 2,1 mm. « Der B. silvestris Motsch. babituell sehr âhnlicli und mit ihr auch im Fiihlerbau ûbereinstimmend, von derselben durch bedeutendere Grosse, der vollstândigen Mangel eines Naht- REVISION DES BATHYSC'IINAE 561 streifens, viel deutlicher iind schârfer querrunzelige Flûgeldec- ken, wesentlicli lângere, etwas woUige Pubescenz derselben, an der Basis gegen die Hinterecken viel schwâcher ausgebuchteten, vorne etwas breiteren Halsscliild, fast rechtwinklige und nicht iiach hinten gezogene Hinterecken desselben differierend und leicht zu untersclieiden. c( Mesosternalkiel vorn hoch erhoben, mit abgerundeter Spitze und senkrechtem AbfaU zuni Prosternum ». Habitat. — Bosnie. District de Rogatica : grotte de Banja Stiena, dans les monts Rudinica [139] (O. Kaut.). Ohs. — Le type unique est au Landesmuseum de Sarajevo. C'est une femelle et on se demande pour quelle raison Apfelbeck a placé cette espèce dans les « Bathyscia, s. str. » plutôt que dans ses c( Aphaobius, sensu Ganglbauer, 1902 ». 2. Bathyscia (?) serbica J. Miiller. J. MuUer, 1904, p. 41. M'est inconnu. J. Miiller en doime la diagnose suivante : « Long : 2 mm. « Oblongo-ovalis, obscure ferruginea ; antennis brevibus, angulos 2)osticos prothoracis haud superantibus, crassiusculis, articulo primo secundo fere tertia parte breviore, penuUimis transversis ; prothorace brevissimo, basi longitudine plus quam duplo latiore, angulis posticis retrorsum parum productis, apice rotundatis ; elytris evidenter transverse strigosis, stria suturali nulla ; carina mesosternali antice fortiter elevata, subhamata ; processu mesosternali ultra marginem anteriorem rnetasterni haud producto ; tibiis mediis extus spinulis 3-4 sat robustis, posticis spinulis tenuioribus armatis ». Habitat. — Serbie: grotte de C'acak (Tschatschak), dans le bassin de la Morava [162] (H. F. Neumann). Obs. — Le seul exemplaire recueilli est une femelle. Il est donc encore impossible de savoir si les tarses antérieurs du mâle sont pentamères ou tétramères. ARCH. DE ZOOL. EXP. ET QÊN. — 5« SÉRIE. — T. VII. — (I). 3fl 562 Dr R. JEANNEL 3. Bathyscia (?) thessalica Reitter. K. thessalica Reitter, 1885, \>. 276 ; ti/p. : grotte do Koklniifivraolio. Obs. — Le seul exemplaire connu de cette espèce est une femelle qui fait partie de la collection de M. A. Grouvelle (coll. Reitter). Long. : 1,8 mm. Forme ovalaire, convexe, légèrement atténuée en arrière. Coloration très brillante ; ponctuation et pubescence très fines, piesque imperceptibles ; les points des élytres sont très super- ficiels et disposés sans ordre. Pas d'yeux. Antennes atteignant à peine les angles postérieurs du prothorax, à deux premiers articles très épais et égaux, à articles du funicule à peine plus longs que larges, à massue très large, aplatie ; l'article viii est bien plus large que long et l'article xi est un peu plus long que le X. Prothorax à côtés régulièrement arqués, pas plus large que les élytres. Ceux-ci sont graduellement rétrécis depuis la base et leur sommet dépasse la pointe du pygidium Carène mésos- ternale formant un angle obtus à sommet très arrondi, sans pro- longement métasternal. Les pattes sont courtes ; les tibias inter- médiaires sont armés de très longues épines sur leur bord externe ; les tarses antérieurs sont formés de quatre articles grêles et les tarses postérieurs sont à peine aussi longs que les deux tiers du tibia correspondant. Observation . — Cette espèce appartient peut-être à la tribu des Gynomorphi, mais on ne pourra le savoir que lorsqu'on con- naîtra le mâle. Peut-être se placera-t-elle à côté des Hexaurus. Habitat. — Grèce : grotte de Kokkinovracho [166], dans le mont Ossa (Stiissiner !). 4. Bathyscia (?) oviformis La Brûlerie. La Brûlerie, 1872, p. 447.— Jcanoel, 1907 6, p. 132. — 1908, p. 66. — 1910 /, p. 47. La description de La Brûlerie et la provenance indiquée par lui (Pyrénées : grotte du Queire, à Massât) sembleraient assez REVISION DES BATHYSCIINAE 56â bien se rapporter au Speonomus zophosinus Saulcy. Mais j'ai reçu autrefois en communication de M. Abeille de Perrin un co-type de cette espèce qui ne présentait rien de commun avec le S. zophosinus, il semblait plutôt appartenir au genre Spteonesiotes. Il sera donc nécessaire d'examiner les types de La Brûlerie qui se trouvent dans la collection Sédillot, pour décider en définitive si le B. oviformis doit être considéré comme identique au Speonomus zophosinus Saulcy, ou bien s'il doit être tenu pour une espèce valable dont la patrie serait dans ce cas inconnue. 5. Bathyscia (?) Bûche ti Abeille. Abeille de Perrin, 1905, p. 208. , M'est inconnu. La description originale est la suivante : « Mas latet. Feminae long. : 2,5 mw. — Rufo testaceus, ovatus, nitidus, postice attenuatus et prolongatus, valde convexus, anten- nis elongatis, ultimas coxas superantibus, stria suturali profunda, pedibus longis, elytris minute denseque punctulatis, pvaecipuc ad apicem, longe pilosis, his pilis depressis. « Un exemplaire ç découvert à Nice (Alpes-Maritimes), flottant sur le canal de la Vésubie (coll. Buchet). « Espèce des plus tranchées, différant de Grouvellei Ab., la seule dont la rapproche sa strie suturale, parmi celles de la même région, par ses élytres brillants, ponctués, non striolés en travers, gibbeux, prolongés à l'apex, ses longues antennes et sa villosité dense et forte. A quelque affinité superficielle avec lucidula, de la grotte des Demoiselles (Hérault) où j'ai capturé un couple de ce dernier, mais qui possède des antennes relativement courtes, une forte ponctuation, etc., et habite une station très éloignée ». Obs. — En réalité, il est très vraisemblable que les tarses antérieurs des mâles seront tétramères et que cette espèce vien- dra se placer à côté de lucidulus Delar., dans le genre Speo- phyes. 564 Dr R. JEANNEL 6. Bathyscia (?) Raveli Dodero. Planche XXII, flg. 620 et 621. Dodero 1904, p. 57. J'ai vu une femelle de cette espèce, mais il faudrait comiaître le mâle pour savoir si elle doit être rangée parmi les Bathysciola ou parmi les Parabathyscia. A. Dodero la décrit en ces termes : « Long. : 2 mm. Pallide testacea, nitida, ovata, sat convexa, postice attenuata, pube brevi depressa modice adspersa. Antennis gracilibus, breviusculis, thoracis basim haud attingentibus, articulis P et 20 subaequalibus, duplo longioribus quarn latis, 30-5° elonga- tulis, 6° quadrato, 8° transverso, 7°, 9o-lP magis dilatatis, 7*^ elongatulo, ^-\(P parmn transversis, ultimo globoso apice acuminato. Thorace amplo, latitudinem elytrorum haud (9) vel vix (o) superante, mmutissime vix distincte punctulato, angulis posticis retrorsum parum productis. Elytris thorace duplo lon- gioribus, a basi fere usque ad apicem rotundato-atteriuatis, apice rotundato-sîibtruncatis, subtiliter punctatis, indistincte transverse striolatis, stria suturali impressa intégra, antice suturae parallela, apicem versus ipsae gradatim approxirnata. Tibiis intermediis sat longe, posticis indistincte spinulosis. d' ; tibiae anticae leviter dilatatae, tarsis anticis 5 articulatis, valde dilatatis, tibiarum apice latitudine fere aequalibus. » Habitat. — Italie. Province de Naples : grotta di San Michèle, dans l'île de Capri [179] (O. Ravel). Obs. — Les deux types (o' et 9) se trouvent dans la collection du Musée de Gênes. 7. Bathyscia (?) heteromorpha Dodero. Dodero, 1909, p. 203. Long. : 2 à 2,2 mm. « Testacea, convexiuscula, pilis brevibus, densissitnis, adpres- sis subsericeo micante ; tota densissime, in prothorace multo tenuius, punctulata, interstitiis alutaceis ; stria suturali elytro- REVISION DES BATHYSCIINAE 565 rum nulla ; carina mesosternali lamina magna, valde elevata, apice antico late rotundata, posterius dimidium metasterni supe- rante, constituta ; antennis articulis Mis elongatis, primo secmido breviore, aequaliter incrassatis, 2>3> 4=5 = 6 angustis, 7 > 9 = 10 obconicis, crassiusculis, 8» parvulo, duplo longiore quam lato, 1 P elongato, apice acuminato, latitudine prœcedentem paullo superante. Tarais posticis articula primo 2 f 3 fere aequante, his et quarto longitudine paullo gradatim brevioribus. es. — Late ovatus, antice et postice abrupte attenuatus ; pro- thorace magno, maximam elytrorum latitudinem attingente, angu- lis posticis retrorsum productis acutis, lateribus a basi usque ad trientem basalem leviter dilatatis, hic latissimis, deinde fortiter angustatis, margine laterali, latera versus inspecto, subrecto ; antennis longioribus dimidium corporis paullo superantibus ; tarsis anticis 5-articulatis, articulis 1-4 leviter dilatatis, haud transversis, tibiarum apice evidenter angustioribus. ç , — Ovata, antice et postice gradatim attenuata ; prothorace elytris angvstiore, subcoîiico, ad basim latissimo, angulis posticis retrorsum. productis, 7nulto m.agis acutis ; lateribus usque ad api- cem regulariter attenuatis, margine laterali, a latere visa, ante angulos posticos usque ad médium sinuato, simul sumpto levi- ter S-jormi ; antennis brevioribus, dmnidium corporis attingenti- bus ; tarsis anticis ^articulatis, simjjlicibus. » Cette espèce présente un très remarquable dimorphisme sexuel : le mâle ressemble au Proleonhardella Matzenaueri Apf., la femelle au Hohenwartia Freyeri Mill. Je n'ai encore vu de cette espèce qu'un exemplaire femelle et il faudrait examiner l'organe mâle pour bien fixer ses affinités.Tou- tefois il semble vraisemblable qu'elle se placera dans la tribu des Brachyscapiti, peut-être même dans le genre Hohenwartia dont elle semble présenter la forme, la carène mésosternale et les tarses. Habitat. — Italie du nord : Province de Côme : grotta délia Noga, à Valsolda [168j (A. Gtiidini !). Obs. — Les types sont dans la collection du musée de Gênes (2 d- et 1 9) et dans la mienne (1 v). 566 Dr R. JEANNEL 8. Aphaobius (?) Maneki J. Millier . J. Muller, 1909. p. 281. « Long. : 2,7 à 2,8 mm. — larg. : 1,2 à 1,3 mm. « Lânglich, brâunlicligelb, auf der Oberseite mâssig gew'ilbt, massig glânzend, fein und anliegend, auf dem Halsschilde dichter, auf den Flugeldecken weniger dicht, gelblicli behaart. Kopf etwas langer als breit, augenlos, in seiner grossten Breite etwa halb so breit als der Halsschild, sehr fein, mâssig dicht punktiert. Halsschild quer an der Basis etwas anderthalbmal so breit als lang, daselbst niclit ganz so breit als die Fliigeldecken in der Schultergegend und erheblich schmâler als jene in ihrer grossten Breite, an der Basis in sehr flachem Bogen ausgeschnit- ten, mit etwas spitzig nach hinten vorgezogenen Hinterecken, von diesen an bis zur Mitte kaum, weiter nach vorne stârker, gerundet verengt. Die Halsschild flâche mâssig gewolbt, ziemlich glânzend âusserst fein und mâssig dicht punktiert und ausserdem mikroskopisch genetzt. Der Seitenrand des Halsschil- des bei seithcher Ansicht deutlich S-f'3rmig geschwungen. Fliigeldecken oval oder lânglich oval, mit der grossten Breite vor der Mitte oder im vorderen Drittel, an der Seiten gerundet, an der Spitze einzeln abgerundet und das Pygidium nicht bede- ckend, mâssig gew-'lbt, ohne Nahtstreif und mâssig fein, quer- rissig punktiert. Die Schultern verrundet und gegen die Hin- terwinkel des Halsschildes eingezogen, so dass daselbst zwis- chen Halsschild und Fliigeldecken ein deutlich einspringender Winkel zu Stande kommt. Die Basalrandung des Prosternums erreicht nicht die Hinter- winkel des Halsschildes. Mesosternallamelle wohl entwickelt, auf der Ventralkante seicht ausgebuchte und daher vorne schwach zahnartig nach unten vortretend. Fiihler 1,8-1,9 mm. lang., beim o" schlanker, beim 9 gedrun- gener (namentlich die letzten schwach verdickten Glieder). Die beiden ersten Glieder gestreckt, das erste kaum kiirzer REVISION DES BATHYSCIINAE 567 und kaum dicker als das zweite ; das dritte, funfte un sechste Glied wenig, das vierte erheblich kiirzer als das zweite ; das siebente Glied kaum langer als das sechste, gegen die Spitze schwach konisch verdickt ; das achte Glied schmal, lânglicli, viel kiirze als das siebente ; die drei letzten Glieder wieder etwas verdickt und nach dem Geschlechte in der Lange vers- chieden. Das neunte und zehnte Glied bei cf fast ebenso lang als das siebente und mindestens doppelt so lang als breit, beim 9 kiirzer und gedrungener als das siebente und (von der Breitseite betrachtet) etwa anderthalbmal so lang als breit ; das Endglied ein wenig langer als das vorletzte und beim cf ebenf ails schlanker als beim ç . Die Vorderschenkel lassen sicli unter den Halsschild noch vollstândig einlegen. Die Vordertarsen beim o' und 9 einfach und viergliedrig. Die Mitteltibien an der Aussenseite mit einigen feinen, aber deutlichen, ziemlich langen abstehenden Bôrstchen. » Cette espèce m'est inconnue. Mais il me paraît peu probable d'après la description précédente qu'elle puisse appartenir au genre Aphaobms. Sa sculpture fine, formée de ponctuation alignée en travers semble bien différente des grossières strioles des Aphaobius. De plus l'étroitesse de son prothorax, la forme de sa carène mésosternale, la structure de ses antennes l'éloignent encore des espèces de Carniole. Vraisemblablement A. Maneki devra servir de hjpe à un nouveau geru'e daris la série de Hexaurus. Habitat. — Bulgarie : grotte près de Trjevna, sur le versant nord du Scliipka-Balkan [163] (D^ Netolitzky). Nomina nuda. Adelops Schmidti Joseph, 1881, p. 257 ; grotte Sivca jama (Carniole). Bathyscia iriangularis Motschoulsky, 1851, p. 594 ; Cattaro (Dalmatie). — Il s'agit probablement du Pholeuonella Erberi Schauf. Bathyscia valida Mostchoulsky, 1851, p. 599 ; Alpes Noriques (Carniole). 568 D' K. JEANNEL Bathyscia thoracica Motschoulsky, 1854, p. 12 ; Amérique du Nord. — C'est probablement de VAdelops hirta Tellk. qu'il s'agit. Bathyscia rotundata Motschoulsky, 1851, p. 598 ; Laibach (Carniole). — Répond vraisemblablement à une forme large du B. montana Schiôdte. Bathyscia Tellkampfi Schmidt, 1852 ; Carniole. Bathyscia hispana Abeille de Perrin, 1878, p. 148; sud de l'Espagne. — Je ne sais à quelle espèce ce nom doit être rapporté. Bathyscia Lucantei Delherm de Larcenne, 1883, p. 9 ; Gers. — Cette citation correspond peut-être au Parabathyscia Wollastoni Jans. qui a été trouvé récemment dans le Gers, à Coche, par M. Dayrem. Bathyscia Paiolivei Abeille de Perrin, 1905,-'p. 209 ; Ardèche. . Index alphabétique des noms de genres et d'espèces cités. Abeillei (Speonomus) 344 acuminatus (Bathyscimorphus) 287 Adelopidius 496 Adelops 410 Adelopsella 203 adnexus (Speocharis) 303 afflnis (Hexaurus) 423 aJetinus (Speonomus) 331 Alexinae (Speonomus) 353 Alluandi (Troglophyes) [subsp. nov.] 370 angulieoUis (Leonhardella) 455 angustatus (Astagobius) 530 angusticoUe (Pholeuon) 484 angustior (Speonomus) 349 Anillocharis 457 Anillochlamys 290 antennaria (Leonhardella) 456 Antrocharidius 374 Antrocharis 378 Antrodiaetus 378 Antroherpon 546 Antroherpona 538 antrorum (Speonesiotes) 449 Apfelbecki (Antroherpon) 560 Apfelbecki (Bathyscia) ; 412 Aphaobius 428 Apholeuonus 505 apicalis (Anillochlamys) 292 Apropeus 480 arcanus (Speocharis.) 299 Ardccheus 382 aritzensis (Bathysciola) [subsp. nov.]. .. 239 asperula (Bathysciola) 243 Astagobius 527 Aubei (Bathysciola) 225 autumnalis (Speocharis) 305 Barnevillei (Speonomus) 338 Bathyscia 409 Batliyscidius 413 Bathysciella 360 Bathysciinae 194 Bathyscimorphus 284 Bathyscina 410 Bathysciola 207 Bathysciotes 424 Bedeli (Troglophyes) 370 Bepraalei (Speonomus) 351 Blattochaeta 461 Blattodromus 461 Bolivari (Speonomus) 350 Bonafonsi (Troglodromus) 398 Bonvouloiri (Speonomus) 346 Bordei (Speonomus) 325 bosnica (Adelopsella) 205 brachycerus (Speonesiotes) 449 Brachys^apiti 468 Breuili (Speocharis) 300 Breuilia 314 brevicoUis (Bathysciola) 228 brevipilis (Parabathyscia) 283 REVISION DES BATHYSCIINAE 569 Brucki (Speonomus) 326 Bucheti (Bathysoia ?) 563 Bucheti (Troglodroimis) 397 Bueni (Anillochlamys) 293 byssinus (Batliyscimorphus) 286 cantabricus (Speocharis) 310 Carboneli (Troalodromus) 398 catalonicus (Speonomus) 327 Catopsinus 215 eaudatissimus (Diaprysius) 391 caudatus (Diaprysius) 390 celata (Batliysciola) 217 Champsauri (Batliysciola) 228 Chardoni (Speonomus) 331 Charonites 493 Chyzeri (Drinieotus) 477 Cisnerosi (Speccliaris) 306 clavatus (Speonomus) 332 eorsica (Parabathyscia) 275 crassicornis (Speonomus) 333 croaticus (Bathysciotes) 427 Crotchi (Speonomus) 356 crypticola (Speonomus) 347 cuneus (Breuilia) 318 curvipes (Speonomus) 335 curzolensis (Pholeuonella) 265 cylindricoUe (Antroherpon) 550 Cytodromus 402 Damryi (Bathysciola) 224 dapsoides (Cytodromus) 403 Delarouzeei (Speonomus) 326 delicata (Bathysciola) 221 Deschmanni (Leptodirus) 535 Destefanii (Bathysciola) 233 Devillei (Parabathyscia )[subsp. nov.]. . . 283 diibolica (Bathysciola) [subsp. nov.] . . 240 Diaprysius 382 Diecki (Speonomus) 340 Discontignyi (Speonomus) 339 dispar (Antrocharis) 381 Doderoi (Parabathyscia) 280 Dohrni (Speonomus) 346 Dombrowskii (Antroherpon) 553 Doriai (Parabathyscia) 276 dorotkanus (Speonesiotes) 444 Drimeotus 473 Ehlersi (Spelaeochlamys) 294 Ehlersi (Speonomus) 345 Elgueae (Speonomus) 354 Entzi (Drimeotus) 478 epuraeoides (Bathysciola) 228 Erberi (Pholeuonella) 264 Bscalerai (Speocharis) 308 Eumecosoma 546 eurycnemis (Speonesiotes) 443 Euryscapiti 196 Pabianii (Speonesiotes) 448 Fagaiezi (Diaprysius) 388 Fasniezi (>peonomus), 338 fallaciosus (Bathyscidius) 415 Faurai (Perriniella) 366 Faurai (Speonomus) 327 Pausti (Bathysciola) 216 Fauveaui (Speonomus) 337 Fericeus 479 Ferreri (Troglocharinus) 373 fllicoruis (Speocharis) 313 flaviobrigensis (Speocharis) 30') Fouti (Perrinia) 364 forticornis (Bathyscia) 412 foveicollis (Bathysciola) 228 Freyeri (Hohenwartia) 523 Frivaldszkya 471 frondicola (Bathysciola) 232 fugitivus (Speonomus) 355 fuxeensis (Speonomus) 337 galloprovincialis (Speodiaetus) 394 Ganglbaueri (Antroherpon) 553 Ganglbaueri (Parapropus) 519 Ganglbaueri (Pholeuonella) 265 Ganglbaueri (Pholeuonopsis) 465 Gaveti (Troglodromus) 398 Gavoyi (Troglophyes) 368 Gestroi (Bathysciola) 236 globosus (Bathyscimorphus) 288 Gobanzi (Sp3 )nesiotes) 447 Grabowskii (Pholeuonopsis) 466 Grabowskii (Protobracharthron) 511 gracile (Pholeuon) 483 gracilis (Speonomus) 336 gracilicornis (Speocharis) [sp. nov.] 312 grandis (Bathysciola) 250 Grenieri (Bathysciola) 250 Grouvellei (Parabathyscia) 277 Grouvellei (Leptodirus) 534 Guedeli (Bathysciola) 228 Gynomorphi *06 Halbherri (Pholeuonidius) 269 Haplotropidius 502 Hazayi (Pholeuon) 485 Hécate (Speonomus) 331 herculeanus (Pholeuonopsis) 462 hermensis (Speonomus) 336 heteromorpha (Bathyscia ?) 564 Hexaurus 421 Heydeni (Aphaobius) 434 Hilfl (Leonhardia) 500 hirsutus (Speonesiotes) 443 hispana (Bathyscia ?) 568 Hoffraanni (Bathysciotes) 426 Hohenwarti (Leptodùrus) 535 Hohenwartia 520 570 Dr R. JEANNEL Hôrmanni (Antroherpon) 557 Horvathi (Bathysciotes) 427 Horvathi (Drinieotus) 479 Immeralis (Parapropus) 519 hungarica (Bathyscia) 412 hungaricum (Pholeuon) 483 hydrophilus (Speonomus) 343 hypsophilum (Antroherpon) 558 inferna (Perrinia) [subsp. nov.] 365 iiifernus (Speonomus) 328 insianis (Sophrochaeta) 489 insularis (Speonesiotes) 446 intermedia (Bathysciola) 245 intermedius (Parapropus) 515 Isereus 404 issensis (Speonesiotes) 445 ittanus (Speonomus) 353 jablanicensis (Bathyscia) 412 Jeanneli (Bathysciella) 362 jezerensls (Adelopsella) [subsp. nov.]. . . . 206 Karamani (Phaneropella) 417 Kauti (Bathyscia ?) 560 kerkyrana (Pholeuonella) 266 Kerimi (Bathysciola) 220 Khevenhulleri (Bathysciotes) 426 Kieseuwetteri (Perrinia) 365 Knotelii (Apholeuonus) 508 Kovacsi (Drimeotus) 478 Kraatzi (Drimeotus) 479 Kraussi (Antroherpon) 558 Kraussi (Spelaeobates) 545 Kraussi (Aphaobius) 433 lapidicola (Bathysciola) 253 Larceunei (Bathysciola) " 250 latialis (Parabathyscia) [sp. nov.] 279 latipenne (Antroherpon) 552 latrunculus (Speonomus) 347 Leonhardella 453 Leonhardi (Antrolierpon) 559 Leonhardi (Silphanillus) 467 Leonhardia 499 leptoderum (Pholeuon) 485 Leptoderus 531 Leptodirus 531 Leptonotus 513 Lesinae (Phaneropella) 417 ligurica (Parabathyscia) 284 likanensis (Bathyscimorphus) 287 Linderi (Bathysciola) 246 longicollis (Apholeuonus) 507 lougicornis (Speonomus) 335 longipennis (Bathyscia) 411 Loreki (Antroherpon) 558 Lostiai (Bathysciola) 238 Lucantei (Bathyscia ?) 568 lucidulus (Speophyes) 420 Ludovici (Troglophyes) 370 Luigionii (Parabathyscia) Lsp. nov.] 278 Majori (Bathysciola) 234 Maneki (Aphaobius ?) 566 Marianii (Pholeuonopsis) 463 Mascarauxi (Speonomus) 324 Matulici (Antroherpon) 554 Matzenaueri (Antroherpon) 552 Matzenaueri (Charonites) 495 Matzenaueri (Proleonhardella) 453 Mayeti (Bathysciola) 246 Mazarredoi (Speonomus) 357 Mazaurici (Diaprysius) 389 Mehadiella 471 Mengeli (Speonomus) 350 merditana (Pholeuonella) 267 meridionalis (Bathysciola) 252 Merkli (He.xaurus) 423 Merkli (Sophrochaeta) 490 Mestrei (Trocharanis) 377 mialetensis (Bathysciola) 247 Micklitzi (Oryotus) 438 Milleri (Aphaobius) 430 Minos (Speocliaris) 313 minuscula (Bathysciola) 243 moutana (Bathyscia) 41 1 Miilleri (Diaprysius) 387 Murialdii (Bathysciola) 219 muscorum (Bathysciola) 232 Nadari (Speonomus) 339 narentinus (Speonesiotes) 442 navaricus (Speonomus) 352 nemausica (Bathysciola) 247 Netolitzkyi (Hohenwartia) 523 Neumanni (Adelopidius) 498 Neumanni (Parapropus) 516 Neuraanni (Proleonlaardia) 493 nicaeensis (Bathysciola) 228 nitens (Speonomites) 360 nitidula (Bathysciola) 255 Normandi (Speonomus) 344 Novaki (Spelaeobates) 543 novemfontium (Speonomus) 339 nudus (Apholeuonus) 508 Oberthuri (Speonomus) 357 oblongulus (Troglophyes) 371 occidentalis (Speocharis) [nov. sp.] 301 opaca ( Bathysciola) 231 orcinus (Antrocharidius) 375 Ormayi (Drimeotus) 476 Oryotus 435 Ottouis (Anillocharis) 460 ovata (Bathysciola) 241 oviformis (Speonomus?) 562 ovoidea (Bathysciola) 259 Paganettii (Speonesiotes) 447 REVISION DES BATHYSCIINAE 571 Païolivei (Bathysciola) 568 Pandellei (Speonomus) 337 Parabathyscia 271 parallela (Bathysciola) 256 Parapholeuon 483 Parapropus 513 Paveli (Mehadiella) 473 Peneckei (Spelaeobates) 544 Peragalloi (Parabathyscia) [nov. sp.l 278 Perezi (Speocharis) 302 Perieri (Speonomus) 337 Perrinia 362 Perriuiella 365 persica (Bathysciola) 214 Peyerimhoffi (Diaprysius) 387 Peyroui (Bathysciola) 213 Pfeiferi (Parapropus) 518 Phacomorphus 324 Phaneropella 415 pharensis (Spelaeobates) 544 Pholeuoii 480 Pholeuonella 261 Pholeuonidius [nov. gen.] 267 Pholeuonopsis 461 Piiikeri (Pholeuonidius) [sp. iiov.] 270 Piochardi (Speonomus) 334 Piraudi (Diaprysius) 387 Pluto (Spelaeodromus) 527 plutonius (Anillocharis) 460 poeniteiis (Troglodromus) 398 Proleonhardella 451 Proleonhardia 491 Propus 513 Proserpina (Speonomus) 330 Protobracharthron 510 pruinosus (Speouesiotes) 44^ pubescens (Haplotropidius) 504 Pueli (Speonomus) 331 pumilio (Bathysciola) 219 puncticoUis (Speonomus) 348 pusilla (Bathysciola) 215 pygmaeum (Antroherpon) 556 pyrenaeus (Speonomus) 338 Qusestus 295 Qusesticulus 235 Querilhaci (Antrocharis) 380 Raveli (Bathyscia ?) 564 Reitteri (Leonhardia) 501 Reitteri (Protobracharthron) 512 Reitteri (Sophrochaeta) 488 reticulatus (Leptodirus) 535 Robiati (Bathysciola) 260 Robici (Hohenwartia) 524 Robici (Astigobius) 530 rotundata (Bathyscia) 568 Royerella 399 Rudauxi (Speonomus) 353 rugosa (Bathysciola) 257 sarteaneusis (Bathysciola) 221 Saulcyi (Speonomus) 333 Sciaphyes 201 Schiôdtei (Bathysciola) 248 Schmidti (Bathyscia ?) 567 Schmidti (Leptodkus) 535 Schmidti (Oryotus) 437 Seeboldi (Speocharis) 311 Sequensi (Adelopidius) 497 Sequensi (Apholeuonus) 507 serbioa (Bathyscia ?) 561 sericeus (Parapropus) 515 Serullazi (Diaprysius) 38R setipennis (Plioleuonopsis) 465 setnikana (Leonhardella) 456 Setniki (Leonhardella) 457 Sharpi (Speocharis) 307 sibiricus (Sciaphyes) 202 Sicardi (Diaprysius) 385 Silphanillus 466 silvestris (Bathysciola) 217 silvicola (Bathysciola) 228 simbruinica (Bathysciola) [subsp. uov.l. . 223 similis (Hexaurus) 423 simplicipes (Parapropus) 517 Simoni (Bathysciola) 245 Solarii (Bathysciola) 229 Sophrochaeta 486 Spagnoloi (Parabathyscia) 281 Spelaeobates 540 Spelaeochlamys 293 Spelaeodromus 525 Spelaetes 510 speluncanim (Speonomus) 352 Speocharis 295 Speodiaetus 393 Speonesiotes 439 Speonomites 358 Speonomus 320 Speophyes 419 Springeri (Aphaobius) 432 Stagobius 531 stenocephalum (Antroherpon) 555 stenopterus (Anillocharis) 459 Sturanyi (Apholeuonus) 509 stygius (Speonomus) 332 subalpina (Bathysciola) 229 subasperata (Bathysciola) 250 subcurvipes (Speonomus) 335 subdentatus (Oryotus) 438 subinflatus (Haplotropidius) 505 subrectipes (Speonomus) 335 subrotundatus (Bathysciotes) 426 subterranea (Bathysciola) 222 572 Dr R. JEANNEL syriaca (Bathysciola) 213 talpa (Bathysciola) 245 ïarissani (Bayerella) 401 tarsalis (Bathysciola) 220 Taxi (Haplotropidius) 504 Taxi (Parapropus) 516 Tellkampfl (Bathyscia ?) 568 thessalica (Bathyscia ?) 562 thoracica (Bathyscia ?) 568 thoracicum (Antroherpon) 551 tibialis (Breuilia) ï*] 8 Tisiphone (Speonomus) 333 triangularis (Bathyscia ?) 567 triangulum (Breuilia) 316 tristiculus (Bathyscidius) 415 Trocharanis 376 Troglocharinus 372 Troglodromus 395 troglodytes (Speonomus) 349 troglodytes (Stagobius) 535 Troglophyes 367 tropicus (Anillochlainys) 291 turcica (Phaneropella) 418 Uhagoni (Speocharis) 297 utzcortensis (Speocharis) 309 valida (Bathyscia?) 567 Vallarsae (Bathysciola) 258 vasconicus (Speocharis) 304 velox (Speonomites) 359 Victorella 453 Villardi (Royerella) 401 Wollastoni (Parabathyscia) 274 Xambeui (Isereus) 405 zophosiDus (Speouomus) 343 Liste des grottes habitées par des Batliysciinae (1). I. Autriche-Hongrie. A. HONGRIE (i). Comitat de Bihar. 1. Grottk de Rembcz, dans la vallée du Sebes-Korôs (Birô, 1897, p. 447). — Drimeotus Horvaihi Birô. 2. Grotte innomée de la vallée du Sebes-Kôros (Birô, 1897, p. 447). — Drimeotus Entzi Birô. 3. Rablo-bari^ng, ou grotte des Brigands, près de Vât-Sonkolyos, dans la vallée du Sebes-Kôrôs (Birô, 1897, p. m) —Drimeotus Chyzeri Birô. 4. Grotte d'Igrigz, dans la vallée du Schwarze Kôrôs (Frivaldszky). — Drimeotus Kovacsi Friv. 5. Knochenhohle, ou grotte des ossements, à Fericse, près de Be- lényes, dans la vallée du Schwarze Koros (C. Siegmeth, 1898, p. 15). — Drimeotus {Fericeus) Kraatzi Friv. 6. Grotte du cirque de Kalotaer Hotters, dans la vallée du Schwarze Kôrôs (Frivaldszky). — Pholeuon (Parapholenon) gracile Friv. (1) Les noms locaux signifiant « grotte, caverne », qui ont été conservés dans cette Énumé • ration, sont les suivants : en Hongrie : pesiere, barlang ; en Carniole : jama, pasica, cireua, dol, loch; en Dalaiatie : pecina; en Bosnie : megara; en Italie : buco, tana ; en Provence : baoumo, beaume, baoumé, balma, trou ; dans les Pyrénées : caougne, caouno, tute (patois languedo?ien), lecia (basque), cova, forât (catalan), cueva (castillan). Enfin les noms signifiant « gouffres, abîmes » sont : aven (France), jama, sehacht (Carniole), barranc (Roussillon), sima (Espagne). REVISION DES BATHYSCIINAE 573 7. Grotte de Funacza, à une heure et demie de Rézbânya, dans la vallée du Schwarze Kôrôs, sur les pentes du mont Cucurbeta (G. Sieg-meth, 1898, p. 17). — Pholeuon leptoderum Friv. 8. Grotte de l'Archiduc Joseph, entre Lunka et Rézbânya, dans la vallée du Schwarze Kôrôs (G. Siegmeth, 1898, p. 16). — Pholeuon leptoderum Friv. 9. Grotte du Magura (Frivaldszky). Il doit vraisemblablement s'agir du mont Magura, situé dans le massif du mont Gucur- beta. — Pholeuon leptoderum Friv. 10. Pestere Smeilor (caverne du Dragon), ou grotte d'Onc- sasza, située à 1312 m. d'altitude près des sources du Meleg Szamos (chaud Szamos) (G. Siegmeth, 1898, p. 15). — Pholeuon angusticolle Hampe. b). Comitat de Alsô-Fehér. 11 . Grotte Lucia, près de Szohô dol, sur le versant oriental des monts de Bihar, dans le bassin du Maros (D^ Z. Szilady, apud E. Gsiki, 1904, p. 566). — Pholeuon hungaricum Gsiki. c). Comitat de Torda-Aranyos. 12. Pestere i^a Gros, entre Nagy-Enyed et Bedelô. dans l'Erzge- birge (Nagy-Sândor, in litt.). — • Drimeotus Ormayi Reitt. d). Comitat de Krassô-Szôrény. 13. Kreuzhôhle, près d'Herkulesbad, dans le Banat, vallée du Temes (Frivaldszky). — Sophrochaeta insignis Friv. 14. Grotte d'Herkulesbad, situé au nord de la ville (Pavel). — ■ Sophrochaeta Reitteri Friv. 15. Pestere Szoronyest, à Domoglet, près de Mehadia, dans le Banat (Frivaldszky). — Sophrochaeta insignis Friv. 16. Grotte de Tatarczv, près de Mehadia (J. Breit, in litt.). — So- phrochaeta insignis Friv. B. CARINTHIE. 17. Grotte inconnue, en Garinthie (Gte de Mniszech). — Leptodirus Grouvellei Jeann. G. CARNIOLE. a). District d'Adelsberg. 18. VoLGJA JAMA (grotte du Loup), près de Podkraj, sur le versant nord du Nanosberg, dans le bassin de la Wippach (Joseph, 1881, 574 Dr R. JEANNEL p. 269). — Aphaobius Milleri Schm., Oryotus Schmidti Mill., Âstagobius angustatus Schm.. Lepdodirus Hohenwarli Schm. La citation du Bathyscimorphus hyssinus Schiodte par Joseph est certainement erronée. 19. Geotte de Ltjegg, sur le versant est du Nanosberg, dans le bassin de la Piuka (Joseph, 1868, p. 158). — Bathyscia monto/ia Schiodte. 20. Grotte de Sagon, près d'Ottok, sur le Nanosbach (Piuka) (Jo- seph, 1881, p. 267). — Aphaobius Milleri Schm. 21. Grotte d'Adelsberg (ou Postojna jama) et grottes d'Ottok, à la perte de la Piuka (Joseph, 1868, p. 156 ; Martel, 1894, p. 438). — Bathyscimorphus byssinus Schiodte, Bathysciotes Khevenhiilleri Mill., Leptodirus Hohenwarti Schm. 22. Magdalena hôhle (Cerna jama), à brève distance d'Adelsberg, sur le trajet de la Piuka souterraine (Martel, 1894, p. 449). — Bathyscia montana Schiodte, Aphaobius Milleri Schm., Leptodirus Hohenwarti Schm. 23. Grottes de Ni'ssdorf, non loin d'Adelsberg, dans la vallée de la Piuka (Joseph, 1872, p. 177). — Aphaobius Milleri Schm., ■ Bathyscimorphus byssinus Schiodte. 24. Zavinca jama, près de Lasche, à 4 km. S. de Prâwald (Joseph, 1872, p. 174). — Leptodirus Hohenwarti Schm. 25. Grotte de Parje, près de Sanct-Peter-am-Karst, sur la haute Piuka (Joseph, 1872, p. 177). — Aphaobius Milleri Schm. 26. Grotte Koschanski griza, à une demi-heure de Sanct-Peter- am-Karst (Joseph, 1881, p. 271). — Aphaobius Milleri Schm., Leptodirus Hohenwarti Schm. 27. Grotte de Kevkurjeveg, entre Koschana et Sanct-Peter-am- Karst (Joseph, 1872, p. 177). — Aphaobius Milleri Schm. 28. Neversca jama, près de Sanct-Peter-am-Karst (L. Ganglbauer, 1899, p. 96). — Aphaobius Milleri Schm., Leptodirus Hohen- warti Schm. b). District d'Ober-Loitscii. 29. Grottes de Planina (grottes de Kleinhaûsel, de Miihlthal, du Rak-bach), dans le Kesselthal de l'Unz (Martel, 1894. p. 452). — Aphaobius Milleri Schm. 30. Grotte de Sanct Canzian am Wald, entre Maunitz et Mataun (Joseph, 1881, p. 263). — Aphaobius Milleri Schm. 31. Grotte de Wigatjn, près de Zirknitz (Joseph, 1872, p. 178). — Bathyscia montana Schiodte. 32. Mrzla jama (grotte froide), à Podlaas, sur le versant S. du Kreuz- rt.s, REVISION DES BATHYSCIINAE 575 berg, dans le bassin du Zirknitzer-See (Josepb, 1881, p. 261). — Aphaobius Milleri Schm., Leptodirus Hohenwarti Schni. Grotte de Sanct Lorenz, près de l'église de Laas, au pied du Kreuzberg, dans le bassin du Zirknitzer-See (Joseph, 1872, p. 177). — ■ Aphaobius Milleri Schm. :U. Krizna jama, ou Kreuzhohle, sur \v. versanL S. du Kreuzbui'g, à trois quarts d'heure de Laas (H. Krauss, apud O. Hainann, 1896, p. 257). — Bathyscimorphus byssinus-acuminntus Mill. c). District de Laibach. 35. Grottes de Franzdorf, au sud du Laibacher Moor : 1° grotte près des bains ; 2° grotte Mrzla dol ; 3° grotte du Gebirg Schlucht, 4° grotte du mont Pri Zavrh (Joseph, 1872, p. 177). — Aphao- bius Milleri Schm., Leptodirus Hohenwarti Schm. 36. Velca pasica, dans le Krimberg, près d'Ober-Igg, à 20 km. au S. de Laibach, sur le Laibacher Moor (Joseph, 1881, p. 259). — Aphaobius Milleri Schm., A. Heydeni Reitt. 37. Ledena jama, dans le Krimberg, près d'Ober-Igg (H. Krauss, in litt.). — Aphaobius Milleri Schm., A. Heydeni Reitt. 38. Pasica jama, dans le Mokrizberg, près de Schelimle, sur le Lai- bacher Moor (Joseph, 1872, p. 177). — Aphaobius Milleri Schm., A. Heydeni Reitt. 39. ZiJAvcA JAMA, dans le Mokrizberg, près de Schelimle (Joseph, 1872, p. 177). — Aphaobius Milleri Schm., A. Heydeni Reitt. 40. Spodnja jama, dans le Mokrizberg (Joseph, 1881. p. 260). Aphaobius Milleri Schm., et probablement aussi A. Heydeni Reitt. 41. Ledenica jAM-i, près de Gross-Liplein, dans le Limberg, bassin de la Gurk (Haufîen ; Joseph, 1872, p. 178). — Bathyscimor- phus globosus Mill. 42. Grotte Velki-Lipljane, aux environs immédiats de Gross- Liplein, dans le Limberg (Joseph, 1881. p. 275). — Bathysci- morphus globosus Mill. 43. Grotte de Brezen, à Utik, près d'Ober-Schischka, faubourg de Laibach (Joseph, 1881. p. 252). — Aphaobius Milleri Schm. 44. Grotte Malo Bukojve, près de Babnik, à 8 km. N. de Laibach (Joseph, 1881, p. 252). — Aphaobius Milleri Schm. 45. Jaklove JAMA, près de Babnik, à 8 km. N. de Laibach (Joseph, 1881, p. 252). — Aphaobius Milleri Schm. 46. Jelenca jama, près de Babnik, à 8 km. N. de Laibach (Joseph, 1881, p. 252). — Aphaobius Milleri Schm. 576 Dr R. JEANNEL 47. Mlinca jama, près de Babnik, à 8 km. N. de Laibach (Joseph, 1881, p. 252). — 'Aphaohius Milleri ^çhn\. 48. Grottes de Gôrtschach, près de Zwischenwâssern, au confluent de la Sora et de la Save, au nord de Laibach (Joseph, 1872, p. 177). — Aphaobius Milleri Schm. 49. Grottes bu Grossgallenberg, entre Pirnitsch et Zavrh, à 8 km. au N. de Laibach (Joseph, 1872, p. 177). — Aphaobius Milleri Schm. 50. ZiDANCA JAMA, à Urauschitz, situé à 6 km. au N. de Laibach (Jo- seph, 1872, p. 177). — Aphaobius Milleri Schm. 51. Spehovca jama, à Uranschitz (Joseph, 1872, p. 177). — Aphao- bius Milleri Schm. 52. Grotte de Habach, située à 2 heures à J'est de Uranschitz (Jo- seph, 1881, p. 255). — Hohenwartia Freyeri Mill. d). District de Krainburg. 53. GiPsovA JAMA, près de Bischoflack, sur la Sora, affluent de la Save (Joseph, 1872, p. 177 ; J. Sever). — Aphaobius Milleri Schm. et A. Heydeni Reitt. 54. Ljubnikgrotte, dans le Ljubnikberg, près de Bischoflack (D^ H* Krauss, in litt. ; J. Sever). — Aphaobius Milleri Schm. et A. Hey- deni Reitt. 55. Grotte Brzno, dans le Ljubnikberg, près de Bischoflack (D"" H. Krauss, in litt. ; J. Sever). — Aphaobius Milleri Schm. et A. Hey- deni Reitt. 56. Kevderca jama, à Breznica, dans le Ljubnikberg, près de Bis- choflack (Joseph, 1881, p. 254 ; J. Sever). — Aphaobius Mil- leri Schm. et A. Heydeni Reitt. e). District de Radmannsdorf. 57. Grotte Babi Zob, à Veldes, près du Veldeser-See, dans la haute vallée de la Save (H. Neumann, in litt.). — Oryotus Micklitzi Reitt. 58. Castitja jama, près de Radmannsdorf, dans la haute vallée de la Save (Micklitz, apud Reitter). — Oryotus Micklitzi Reitt. /). District de Stein. 59. Grottes des environs de Stein (J. Mûller, 1908, p. 40). — Hohenwartia Robici Ganglb. 60. DoLGA jama, dans le Sunberg, près d'Aich, dans la vallée de la REVISION DES BATHYSCIINAE 577 Feistritz (Joseph, 1881. p. 256). — Hohenwarlia Freyeri Mill. et H. Robici Gaiiglb. WAphaobius Milleri cité par Joseph n'est autre que H. Robici. 61. Ihansca jama, près de Jauchen. environs de Domschale, dans la vallée de la Feistritz (Joseph. 1872, p. 177). — Rathyscia montana Schiôdte, Aphaobius Milleri Schm., Hohenwartia Freyeri Mill. 62. PoDREscA jAinA, à Vir. près de Dom.schale (Joseph, 1872, p. 177). — Aphaobius Milleri Schm., Hohenwartia Freyeri Mill. 63. DoLGA ciRCtJA, à Salach (Schmidt, apud J. Mdller, 1908, p. 40). — Hohenwartia Freyeri Mill. 64. Celerjeva jama, à un quart d'heure de la grotte suivante (Jo- seph 1881 p 258). — Rathyscia montana- forticornis Jos., Hohen- wartia Freyeri Mill. 65. Devsova jama à une demi-heure de Zallog, près de Mor'utsch, dans la vallée de la Feistritz (Joseph, 1881, p. 258). — Hohen- wartia Freyeri Mill. 66. BosTONOVA JAMA à une demi-heure de Studenec, près de Zallog, environs de Mor utsch (Joseph 1881, p. 258). — Rathyscia montana Schiôdte, Hohenwartia Freyeri Mill. 67. SivcA JAMA entre Koses et Petch, près de Mor utsch (Joseph, 1881, p 257). — Hohenwartia Freyeri Mill. 68. Grottes des environs de Mor utsch (Joseph, 1881, p. 256). — Hohenwartia Freyeri Mill. g). District de Gurkfeld 69. Ajdovsca jama, près de Brûnndl, dans l'Uskoken Gebirge, sur la frontière de la Styrie, dans la vallée de la Save (H. Neumann, in litt). — ■ Hohenwartia Freyeri- Netolitzkyi J. Mail. 69 a. Grotte de Landstrass dans l'Uskoken gebirge (H. F. Neu- mann, in litt). — Rathyscimorphus byssinus, subsp.? h). District de Rudolfswerth 70. Grotte du château de Treffen, dans le Kesselthal de la The- menitz (H. Krauss apud O. Hamann, 1896 p. 256) — Rathys- cimorphus byssinus-acuminatus Mill., Leptodirus Hohenwarti- Schmidti Motsch. 71. Grottes près de Ober-Steinwand, dans le Hornwald. vallée du Wildbach, affluent de la Gurk (Joseph, 1872, p. 175). — Parapropus sericeus Schm. ARCH. DE ZOOL. KXP. ET QÉN. — 5« SÉRIE. — T. VII. - (I). 37 5n D^ R- JEANNÉL i). District de Gottschee. 72. Gkotte de Potpetch, près de Zesta, dans le Guttentelder Thaï (Joseph, 1872, p. 178). — Bathyscimorphus globosus Mill. 73. ScEDNENCA JAMA, à Rajtumam, entre Rasica et Gross-Laschitz, dans le Kesselthal de Rasica (H. Krauss, apud O. Hamann, 1896, p. 256). — Bathyscimorphus globosus Mill., B. byssinus- acuminatus Mill. 74. Weiten loch, près de Kôflern, (Cerni Vrh), à 5 km. de Gottschee, Kesselthal du Rinnschebach (Stûssiner). — Bathyscimorphus byssinus-acuminatus Mill. 75. Grotte de Masern, près de Mooswald, dans le Kesselthal du Rinnschebach (Joseph, 1872, p. 175). — Parapropus sericeus Schm. 76. Eleonoben grotte, près de Friedrichstein, à une heure et demie de Gottschee (H. Krauss, apud O. Hamann, 1896, p. 257). — Parapropus sericeus Schm., Leptodirus Hohenwarti Schm. 77. Jaqd .loch ou Goba dol (Schmidt), ou God jama (Joseph), près d'Ober-Skrill, sur la frontière de la Croatie, dans le sud du Kesselthal du Rinnschebach (Joseph, 1881, p. 280 ; H. Krauss apud 0. Hamann, 1896, p. 257).— Bathyscimorphus byssinus-acuminatus Mill., Parapropus sericeus Schm., Lep- todirus Hohenwarti Schm. D. STYRIE. a). District de Cilli. 78. Stabirnica jama, sur le mont Tosti Vrh, près de Sanct Judok, dans la vallée de la Sann. affluent de la Save (H. Krauss, 1906, p, 257). — Aphaobius Milleri Schm.? 79. ScADANZA JAMA près de Franz sur le versant N. du Velca planina, vallée de la Sann (H. Krauss, 1906, p. 257). — Aphaobius Mil- leri Schm.? 79 a. Grottes des environs de Leutsch (K. Penecke). — Aphao- bius Kraussi J. Miill. E. KUSTENLAND. a). District de Sessana. 80. Grotte de Fernece, entre Sessana et Trebic (Joseph, 1868, p. 163). — Bathyscia montana Schiôdte, Bathysciotes Kheçen- hiilleri Mill., Leptodirus Hohenwarti Schm. REVISION DES BATHYSCIINAE 579 81. Grotte Noé, à Nabresina, non loin des sources d'Aurisina (Boegan, 1905, p. 224). — Bathysciotes Khevenhitlleri Mill., Leptodirus Hohenwarti-reticulatus J. Miill. 82. Grotte de Divazza, auprès du village (Joseph, 1868, p. 162; 1881, p. 272). — Bathysciotes Khevenhiilleri Mill. 83. Grotte de Sanct Canzian am I^rst, près de Naklo, environs de Divazza (Joseph, 1868. p. 161). — Bathysciotes Khevenhiil- leri Mill. 83 a. Grotte Petnjak, près de Storje (J. Muller, 1910, p. 185). — Aphaobius Milleri-Springeri J. Mull. 84. Grotte de Corqnale, à 4 km. de la Cacna jama, sur le trajet de la Recca souterraine (Joseph, 1872, p. 177 ; Martel, 1894, p. 474). — Bathysciotes Khevenhiilleri Mill. b). District de Trieste. 85. Grotte d'Opcina, ou grotte géante, à 4 km. au N. de Trieste (Perko, apud Martel, 1905, p. 221). — Bathysciotes Khevenhiil- leri Mill., Leptodirus Hohenwarti-reticulatus J. Mùll. 86. Barenhuhle (grotte des Ours), à Gabrovizza, située à 10 km. de la station d'Herpelje (Martel, 1894, p. 476). — Bathyscia montana Schiôdte, Bathysciotes Khevenhiilleri Mill. 87. Grotte de San Servolo, à 6 km. de la station d'Herpelje (Jo- seph, 1872, p. 177). — Bathysciotes Khevenhiilleri Mill. c). District de Volosca. 88. Grotte Dimnice, ou grotte qui fume, à Markovsina, à 10 km. au S. E. de la station d'Herpelje (Perko, apud Martel, 1905, p. 220). — Bathysciotes Khevenhiilleri Mill. (probablement), Oryotus Schmidti-subdentatus J. Miill., Leptodirus Hohenwarti-reticu- latus J. Mull. d). Istrie. 89. Grotte d'Albona, sur la côte est de la péninsule (Netolitzkv). — Bathysciotes Khevenhiilleri- H or vathi Csiki. F. CROATIE. a). Comitat de Zâgrab. 90. Grotte d'Ozaxj, sur la rivière Kulpa, à 15 km. au N. 0. de Karl- stadt (Sapetza). — Bathysciotes Khevenhillleri-croaticus Reitt. Parapropus sericeus Schm. 580 Dr R. JEANNEL b). Comitat de Modrus-Fiume. 91 . Grottes de Novi. près de la grand'route de Novi à Cirkvenica (Horvâth. H. Neumann, in litt.). — Bathysciotes Khevenhulleri- Horvathi Csiki. c). Comitat de Lika-Krbava. 92. Grottes des monts Vélébit, situées dans la partie nord de la chaîne, sur le versant adriatique (L. Ganglbauer, in litt.). L'une d'elles se nommerait caverne de Kovecevic. à Dobiasch (collec- tion de Mniszech). — Spelaeodromus Pluto Reitt. 93. Grotte de Peru.sic, au nord de Gospic-, dans le Kesselthal du Lika (L. Ganglbauer. in litt ). — Bathyscimorphus byssinus- likanensis Reitt., Parapropus sericeus Schm., Bathysciotes Kheçenhii lleri-croaticus Mill. 94. Grotte de Gospic, dans le Kesselthal du Lika (L. Ganglbauer, in litt.). — Bathyscimorphus byssinus-likanensis Reitt., Para- propus sericeus Schm.. Bathysciotes Khevenhiilleri-croaticus Mill. 95. Grotte de Mogoric, au S. E. de Gospit-, dans le Kesselthal du Lika (L. Ganglbauer, in litt.). — Parapropus sericeus Schm., Bathyscimorphus byssinus-likanensis Reitt., Bathysciotes Khe- venhiï lleri-croaticus Mill. * G. DALMATIE. a). District de Veglia. 96. Grotte de l'île Veglia, située près de Rudina, en face Cirkve- nica (H. Neumann, in litt.). — ■ Bathysciotes Khevenhiilleri-Hor- vathi Csiki. b). District de Zara. 9.7. Grotte DE Zara, située entre Friedhofe et Munapstan (J. Muller). — Phaneropella Lesinae Reitt. 98, Strasna pe:;ina dans l'Isola Grossa, au nord de l'archipel (J. Mill- ier). — Spelaeobates Novaki J. Mail. 99. Petite grotte d'Eso Piccolo dans l'isola Eso, au nord de l'archi- pel (J. Màller). — Spelaeobates Novaki J. Miill. c). District de Sinj. 100. Grotte de Dragoviô, près des sources de la Cetina (J. Millier). — Haplotropidius pubescens J. Mill. IOI.Vrlika pecina, près des sources de la Cetina (J. Muller). — Ha- plotropidius pubescens J. Miill. REVISION DES BATHYSCIINAE 581 d). District de Spalato. 102. Kraljevo jama, à l'est de Glissa, sur le versant N. du Mosor pla- nina (H. Neumann, in litt.). (C'est vraisemblablement la grotte de Kostanje, indiquée par Apfelbeck, ). — Haplotropidius subinflatus Apf., Protobracharthron Grabowskii Apf. 103. Makltjtaca jama, près de Dugo polje. sur le versant N. du Mosor planina (H. Neumann, in litt.). (C'est la grotte de Diigo-polje, citée par Apfelbeck, 1907 r/. p. 315). — Haplotropidius subin- flatus Apf. 104. Vranjaca jama, à Kotlenice. sur le versant N. du Mosor pla- nina, près de Dugopolje (von Kernen, C. R. Soc. Géographie de Vienne, 190.5, p. 230). — Haplotropidius Taxi J. Mull., Antro- herpon Dombrowskii Apf. 105. Stiriana jama, près de Dolac donje, sur le versant E. du Mosor planina (H. Neumann, in litt.). — Haplotropidius Taxi J. Miill. Obs. — Dans une grotte située près du sommet du Mosor pla- nina il n'y a pas de Silphides. e). District de San Pietro. 106. CiNjADRA jama, près de Skrip, au N. E. de- Neresi, dans l'île Brazza (J. Muller, 1903 è, p. 882) — Spelaeobates Peneckei J. Mull. 107. DoBRA JAMA, au S. de Neresi, dans l'île Brazza (J. Muller, 1903 b, p. 885). — Spelaeobates Kraussi J. MiiU. /). District de Lésina. 10*8. Grotte de l'île Lissa (J. Muller, 1903 a, p. ,194). — Speone- siotes issensis J. Miill. 109. Grotte de Lésina à une demi-heure de la ville de ce nom, dans l'île Lésina (J. M iller, 1901). — - Phaneropella Lésinas Reitt., Spelaeobates pharensis J. Miill. . ^ . . _ :,. . g). District de Curzola. 110. Grotte de l''le Curzola (Apfelbeck, 1907 d, p. 319). — Speo- nesiotes insularis Apf Pholeuonella curzolensis Ganglb. 111. Grotte des environs de la ville de Curzola, à l'extrémité orientale de l'île Curzola (Paganetti-Hûmmler).— 6'peo«e- siotes Paganettii Ganglb., Pholeuonella curzolensis Ganglb 112. Paganetti-h HLE découverte en 1901 près de la ville de Cur- zola (L. Weber, 1902, p. 17). — Speonesiotes Paganettii Ganglb. 113. Grotte de Janjina dans la presqu'île de Sabioncello (Apfel- beck, 1907 c, p. 642). — Bathyscidius tristiculus Apf. 582 Dr R. JEANNEL h). District de Metkovlc. 114. Grottes de la basse vallée du Narenta (Reitler). — Speo- nesiotes narentinus Mil!. i). District de Ragusa. 115. Grotte de l'île Meleda (Gobanz). — Phaneropella Lesinae Reitt., Speonesiotes Gobanzi Reitt. 116. Grotte au-dessus de i^ source de l'Ombi^ (H. Neumann, in litt). — Bathyscidius tristiculus-jallaciosus J. MUll. 117. Grotte de Ragusa- Vecchia, dans la presqu'île où se trouve la ville (H. Neumann, in litt.)- — Speonesiotes narentinus Mill. 118. Grotte de Mitrovtc, au N. O. du village, dans la presqu'île de Vitalina, qui ferme les Bouches de Cattaro (Paganetti-Hûmmler, 1903, p. 1). — Speonesiotes dorotkanus Reitt. 119. Grotte de Molonta. au S. O. du village, dans la presqu île de Vitalina (Paganetti-Hûmmler, 1903, p. 1). — Pholvuonella Erberi Schauf. /). District de Cattaro. 120. Grotte de Cattaro, près de la ville (Apfelbeck, 1907 d, p. 320). — Pholeuonella Ganglbaueri Apf., Speonesiotes narentinus Mill. 121. Grotte de Stolivo, sur la côte nord du golfe de Cattaro (Paga- netti-Hiimmler). — Speonesiotes dorotkanus Reitt. 122. Grotte innomée du Crivoscie don je, pays situé au N. du golfe de Risano (Reitter, 1910 a, p. 164). — Pholeuonopsis Maria^ii Reitt. H. BOSNIE. a). District de Kljuë. 123. Grande grotte de Hrustovo, sur le^ flanc S. du mont Kokic groblje, dans [la vallée de la Sana, affluent de l'Una (Apfel- beck, 1895 a, p. 197). — Parapropus Pfeiferi Apf. 124. Grotte de Vrh polje, entre Kljuc et Sanskimost, dans la vallée de la Sana (L. Pfeifer, apud Apfelbeck, 1908. p. 417). — Para- propus Pfeiferi Apf. 124 a. Grotte de Zavalje, près de Sanica, dans la vallée de la Sanica, petit affluent de la Sana (Padewitz). — Parapropus Pfeiferi Apf. 124 5. Grotte de Glibaja, située à 10 km. au S. O. de Sanskimost, sur la rive gauche de la Sana (H. F. Neumann. in litt.). — Para- propus sericeus-Taxi J. Mûll, REVISION DES BATHYSCIINAE 583 124 c, Gbotte de Sitnica, située à 50 km. au S. de Banjaluka, sur la route de Banjaluka à Varcar-Vakuf (H. F. Neumann, in liti). — Parapropus sericeus-simplicipes J. Mûll., Adelopidius Neu- manni J. Miill. b). District de Petrovac. .124 d. Grotte du mont Kosir, à 800 m. d'altitude, au nord de Pe- trovac (5 à 10 km.) (H. F. Neumann, in litt.). — Parapropus sericeus-Neumanni J. Miill. c). District de Jajce. 125. Grotte de Varcar-Vactjf dans la vallée de l'Urbas (Apfelbeck, 1907 d). — Parapropus Ganglbaueri-humeralis Apf. d) District de Glamoê. 126. Grotte de Glamo":. à l'ouest du Glamo'kopolje (Apfelbeck). — Parapropus Ganglbaueri Ganglb. e). District de 2ep6e. 127. EisGROTTE au S de Zep-^e dans la vallée de la Bosna (Dragiu- vicz). — Adelopidius Sequensi Reitt., Leonhardia Reitteri Breit. /). District de KladanJ 128. Grotte d'Oi^ovo. près de la ville, dans la vallée de la Krivaja, affluent de la Bosna (H. F Neumann) — Pholeuonopsis Gangl- baueri Apf . Antroherpon stenocephalum Apf. 129. Grotte d'Ocevlje à l'est de Varès sur la rive gauche de la Kri- vaja (H. F. Neumann in litt). — Antroherpon stenocephalum Apf. g). District de 2upanjac. 130. Grottes dit Vran planina. à l'est du Duvanjsko polje près de la frontière de l'Herzégowine. Reitter (1901. p. 128) place par erreur le Vran planina en Herzégowine. — Leonhardia Hilfi Reitt., Antroherpon Leonhardi Reitt. h). District de Fojnica. 131. Grotte de Kbesevo, dans le polje de la Fojnica (Apfelbeck). — Protobracharthron Reitteri Apf. 584 T)'- R. JEANNEL /). District de Sarajevo. 132. Grotte v>\j pic Opancak, ou Megara pecina, située à l'intersection du Preslica planina et du Bjelasnica planina, à deux heures de marche de la station d'Ivan (Apfelbeck, 1906, p. 113). — Apholeuonus longicollis Reitt., Antroherpon pygmaeum Apf. 133. Grotte de l'Igman planina, à 15 km. à l'O. de Sarajevo, dans le massif du Bjelasnica (O. Leonhard). — ■ Proleonhardella Matze- naueri Apf. 134. Grottes du Bjelasnica pi^nina, près de la frontière de l'Her- zégovine (Apfelbeck). — Proleonhardella Matzenaueri Apf. 135. Grotte du mont Romanja, près de Pale, dans le polje de la Re- po.snica, affluent de la Bosna (Apfelbeck). — Antroherpon cylin- dricolle-thoracicum Apf. 136. Petite grotte entre Sarajevo et Pale, dans la vallée de la Repo.snica (Matzenauer). — Charonites Matzenaueri Apf. 137. Grotte de Trnovo, dans la vallée de la Zeljeznica, affluent de la Bosna (Knotek). — Antroherpon Horinanni Apf. /). District de Rogatica. 138. Grotte de Podromanja, située au S. E. des sources de la Kri- vaja, mais dans le bassin de la Drina (H. Neumann, in litt.). — Proleonhardia Neumanni Apf. 139. Grotte de Banja-Stiena, dans les monts Rudinica, sur la rive gauche de la Praca, affluent de la Drina (Kaut). — Pholeuo- nopsis setipennis Apf., Antroherpon cylindricolle Apf., Bathys- cia (?) Kauti Apf. 140. Grotte de Golubovac, dans les monts Rudinica, à l'O. de la précédente (Apfelbeck). — Antroherpon cylindricolle Apf. /). District de Foca. 141. BoRiJA PECINA, entre Fora et Kalinovik (Apfelbeck). — Apho- leuonus nudus-Sturanyi Apf. 142. Insurgentenhi HLE sur le Krbljina planina, près de Kalinovik (Apfelbeck). — Apholeuonus nudus Apf., Antroherpon Hôr- manni Apf. I. HERZÉGOVINE. a). District de Ljubuski. 143. Grotte de Caplina, sur la Narenta (Ganglbauer. 1902. p. 49). — Speonesiotes narentinus Mill. REVISION DES BATHYSCIINAE 586 b). District de Névesinje. 144. Grotte de Névesinje à la terminaison de la Zaloniska Recca (H. Krauss). — Antroherpon Loreki Zouf. 145. NovAKTJï^A PECiNA. dans le Vêlez planina, près de Névesinje (Gra- bowski). — Pholeuonopsis Grahowskii Apf., Silphanillus Leon- hardi Reitt,, Antroherpon Ganglbaueri Apf. c). District de Trebinje. 146. Grotte de Drieno, près de la frontière de la Dalmatie, sur la route de Trebinje à Ragusa (Reitter, 1881, p. 178). — Speo- nesiotes narentinus Mill., S. dorotkanus Reitt. 147. Grotte de Trebinje, sur la Trebinjcica (Ganglbauer, 1902, p. 49). • — Speonesiotes narentinus Mill.. S. dorotkanus Reitt. 147 a. Grotte de Jasenica, entre ce village et Zavala (J. Mûller. 1910, p. 186). — Antroherpon Apfelbecki J. Mull. 148. LoFFELH iHLE (grotte de la cuiller), près de Trebinje (O. Leonhard). — Speonesiotes dorotkanus Reitt. 149. Grotte de ia gendarmerie de Grepci près de la frontière de la Dalmatie, à 430 m. d'altitude (Paganetti-Hummler. 1903, p. 2). — Speonesiotes dorotkanus Reitt. 150. Grotte de Bihovo au S, O. de Trebinje. dans le Vesak planina (Paganetti-Hummler, 1903. p. 3). — Speonesiotes dorotkanus Reitt. 151. Grotte Bukowa rttpa (grotte des Hêtres), située près d'Ubli. sur le Jastrebica planina. à 1 200 m. d'altitude, près de la fron- tière du Monténégro (O. Leonhard et Hilf.). — Antroherpon Matulici Reitt. - d). District de Gaôko. 152. Velina pecina, ou Feengrotte, située près du sommet du mont Lebrsnik (1850 m d'altitude) près de la frontière du Monté- négro (O Leonhard), — C'est une des grottes les plus riches qui existe ; elle renferme : Leonhardella angulicollis Reitt., Anil- locharis Ottonis Reitt.. Pholeuonopsis herculeanus Reitt., Antro- herpon H crmanni-hypsophilum Apf. 153. Trôckene h hle (Grotte sèche) sur le mont Lebrsnik (O. Leon- hard). — Anillocharis Ottonis Reitt. 154. Grotte de Driatlo sur le mont Lebr.snik (O. Leonhard). — Anil- locharis Ottonis- plutonius Reitt. 586 Dr R. JEANNEL 155. Pierres enfoncées du sommet dtj mont Vlasulja (altitude : 2339 m.), situé à l'intersection des frontières de la Bosnie, de l'Herzégovine et du Monténégro (O. Leonhard). — Silphanillus Leonhardi Reitt. (un ex. sous une pierre au sommet du mont). II. Monténégro. 156. Grotte de Njegusi. sur le plateau monténégrin, à peu de dis- tance de la frontière dalmate, près de la route de Cattaro à Cettinje (Reitter). — Speonesiotes dorotkanus Reitt. 157. Grottes du mont Lebrsnik près de la frontière de l'Herzégo- vine (Apfelbeck). — Leonhardella angulicollis-setnikana Reitt. 158. Grottes des monts Ledenica situés au sud du mont \nasulja (Matzenauer). — Antroherpon Matzenaueri Apf. et A. Matze- naueri-latipenne Apf. 159. Grottes des monts Orlovo Brdo (Kysely) J'ignore leur situa- tion exacte. — Anillocharis stenopterus Form. 160. Grotte de Dubljevici près de Borkovici, dans le N. de la prin- cipauté, sur la Drina (Setnik). — Leonhardella antennaria- Setniki Reitt. 161. Grotte dans le mont Durmitor dans le N. E. de la principauté (Matzenauer). — Leonhardella antennaria Apf. III. Serbie. 162. Grotte de Cacak, à l'est du mont Ovcar sur la rive droite de la Morava (H. Neumann, in litt.). — Bathyscia (?) serbica J. Mùll. IV. Bulgarie. 163. Grotte de Trjevna dans le district de Trnovo sur le versant nord du Schipka Balkan. vallée du Jantra (D"- Netolitzky, apud J. Muller, 1909 p. 282). — Aphaobius (?) Maneki J. Mull. 164. Grotte de Vetropol, dans le Kodza Balkan (Merkl). — Hexaurus Merkli Friv. 165. Grottes du Kodza Balkan, voisines de la grotte de Vetropol (Merkl). — Hexaurus Merkli-affine Friv. V. Grèce. 166. Grotte de Kokkinovracho, dans le mont Kissavo (mont Ossa) (Stussiner). — Bathyscia (?) thessalica Reitt. REVISION DES BATHYSCIINAE 587 VI. Italie a). Province de Côme. 167. Buco DEL Obso, près de Laglio, sur la côte ouest du lac de Côme (Leprieur). — Baihysciola Robiati Reitt. 168. Grotta deli^ Noga, à Valsolda (A. Ghidini, 1906, p. 20). — Bathyscia (?) heteromorpha Dod. b). Province de Vicenze. 169. Grotte di Oliero. en amont de Bassano, dans la vallée de la Brenta (Dodero). — Speonesiotes antrorum Dod. c). Province de Padoue. 170. Grotte bel Cogoletto. près de Cereda, dans les Colli Berici (D'' Fabiani). — Speonesiotes Fabianii Dod. 171. Grotte del Cameron, près de Cereda, dans les Colli Berici (D^ Fa- biani). — Speonesiotes Fabianii Dod. d). Province de Porto Maurizio. 172. Grotte de Marcurela, près de Badalucco (Dodero, 1900, p. 417). — Parabathyscia Spagnoloi-brevipilis Dod. 173. Tana Bertrand, à brève distance en dessous de la cime du monte Fauta, près de Badalucco (Dodero, 1900, p. 417). — Paraba- thyscia Spagnoloi-brevipilis Dod. 174. Grotte del Giacheiria, à Pigna, près de Vintimille (Dodero, 1904 a, p. 122). — Parabathyscia Spagnoloi Fairm. e). Province de Gênes. 175. Grotte della Suja, dans le monte Fasce, près de Gênes (Do- dero, 1904 a, p. 123). — Parabathyscia Doderoi Fairm. 176. Tana del Scopeto, à Castelbianco, près d'Albenga (Dodero, 1904 a, p. 123). — Parabathyscia ligurica Reitt. 177. Grotte du monte Ceppo, au-dessus de Fabiano, près de LaSpezzia (Bedel et Simon, 1875, p. 60). — Parabathyscia Doriai Fairm. /). Toscane. 178. Tana del Balou, près d'Isoverde (Ganglbauer, 1899, p. 109). — Baihysciola pumilio Reitt. 588 jy R. JEANNEL g). Province de Naples. 179. Grotte de San Michèle, dans l'île de Gapri (Dodero. 1904 a. p. 123). — Balhyscia (?) Raveli Dod. h). Sardaigne. 180. Gkotte de Seulo, près de Lanusei. au sud des monti del Gen- nargentu, dans la province de Cagliari (Dodero 1904(7, p. 123). — Bathysciola Lostiai Dod. 181. Grotte de is Giannas (grotte des Fées), à Sadali. près, de Lanu- sei. dans la province de Cagliari (Dodero, 1904 a, p. 123). — Bathysciola Gestroi Fairm., B. Lostiai Dod. 181 Cf. Grotte de is Diavulus (grotte des Diables), dans le nioni Arqueri, près de Seul province de Cagliari (A. Dodero, in litt.). — Bathysciol ■ Lostiai-diabolica Jeann. 182. Grotte de su Marmori, à Ulassai, près de Gairo, dans la pro- vince de Cagliari (Dodero, 1904 a, p. 123). — Bathysciola Gestroi ■ Fairm. 182 a. Grotte près d'Ubsulei, située à l'est des monti del Gennar- gentu. dans la province de Cagliari (A. Dodero, in litt.). — Bathysciola Majori Reitt, 183. Grotte dell' Arciprete près de Dorgali, sur la côte E. de l'île, dans la province de Sassari (Dodero 1904 a, p. 123). — Bathys- ciola Majori Reitt, 183 a. Grotte Corallina, près de Dorgali dans la province de Sassari (A. Dodero, in litt.). — Bathysciola Majori Reitt, 183 6. Grotte de s'Orcu près de Dorgali, dans la province de Sassari (A. Dodero, in litt). — Bathysciola Majori Reitt. VII. France, j A. ALPES et JURA. a). Département de l'Ain. 184. Grotte de Hautecour près du château de Buenc à 10 km. de Bourg, cant. de Ceyzeriat (Lucante, 1882 p. 34). — Royerella Villardi Bed. 185. Grotte de Ceedon, dans la vallée du Veyron, située dans le pays du Bugey, cant. de Poncin (Villard). — Royerella Villardi Bed. b). Département de l'Isère. 186. Grotte dit Gitiers vif à Saint-Même près de Saint-Pierre d'En- tremont. cant. de Saint-Laurent du Pont; ait : 1130 m., T.: 50C (Ch. Fagniez. 1907, p. 109). — Isereus Xambeui Arg. REVISION DES BATHYSCIINAE 589 18/. Grotte du Guiers mort, dans la Dent de Crolles, près de Saint- Pierre de Chartreuse, comm. de Saint-Pancrace, cant. du Touvet; ait. : 1305 m . T. : + 2o,5 G (Gh. Fagniez, 1907, p. 109). — Ise- reus Xambeui Arg. 188. Trou du Glaz, au sommet des Rochers du Midi, près de Saint- Pierre de Ghartreuse, comm. de Saint-Pancrace ; ait. ; 1700 m., T. : + loG. Il existe des stalactites de glace jusqu'à plus de 100 m. de l'entrée (Gh. Fagniez, 1907, p. 109). — Isereus Xambeui Arg. c). Département de la Drome. 189. Grotte du Brudoux, dans la forêt de Lente, cant. de La Gha- pelle-en-Vercors. Le ruisseau du Brudoux sort de cette grotte (Lucante. 1882 p. 27). — Royerella Tarissani Bed., Cytodromus dapsoides Ab. 189 fl. Glacière naturelle de Fondurle, à 1500 m. d'altitude, dans la forêt de Lente (L. Villard. Spelunca n» 5, p. 39).— Cyto- dromus dapsoides Ab. 190. Grotte des Fées, sur les bords de la Vernaison, près de La Gha- pelle-en-Vercors (Lucante, 1882, p. 27). — Royerella Tarissani Bed. 191. Grotte des Taillis, près de La Ghapelle-en-Vercors (Lucante. 1882, p. 27). — Cytodromus dapsoides Ab. 192. Grotte de Ferlières, près de La Ghapelle-en-Vercors (Villard). — Royerella Tarissani Bed., Cytodromus dapsoides Ab. 193. Grotte de ia. Porte d'Urle dans la forêt de Lente, comm de Saint-Juhen-en-Quint, cant.de La Ghapelle-en-Vercors (Gh. Fa- gniez). — Royerella Tarissani Bed. 194. Grotte de Pialoux, à Peyrus, cant. de Ghabeuil, située sur les bords de la Vèvre, près du village du Pialoux (Lucante, 1882. p. 26). — Royerella Tarissani Bed. d). Département des Basses-Alpes. 195. Baume des Pierres, dans la forêt de Malassauque, comm. de Quinson cant de Digne (Peyerimhofî, 1906 a, p. 214). — Bathys- ciola Aubei-Champsauri Peyer. 196. Doline de Gousson près de Digne (Peyerimhofî, 1906 a, p. 207). — Bathysciola Aubei-foveicollis Peyer. e). Département des Bouches-du-Rhône 197. Grotte de Guges dans la propriété Gounelle, à 12 km. d'Au- bagne (Gaillol, 1908, p. 150). — Speodiaetus galloprovincialis Fairm. 590 I)r R. JEANNEL /). Département du Var. 198. Grotte de Riboux, cant. d'Ollioules (Gaillol, 1908, p. 150). — Speodiaetus galloprovincialis Fairm. 199. Baoumé dou Lttmé, près de Morières, cant. d'Ollioules (Gaillol, 1908, p. 150). — Speodiaetus galloprovincialis Fairm. 200. Le Saint Trou, à Orvès, près du Broussan, cant. d'Ollioules (La- çante, 1880, p. 139). — Speodiaetus galloprovincialis Fairm. 201. Grottes de la vallée du Gapeau, près d'Hyère.s (Fairmaire, in litt.). — Speodiaetus galloprovincialis Fairm. 202. Grotte innomée des environs de Toulon (Faii'niaire). — ■ Speo- diaetus galloprovincialis Fairm. g). Département des Alpes-Maritimes. 203. Grotte Dozol, à Saint-Cézaire, cant. de Saint- Vallier (Gavet, 1901, p. 211; J. Sainte-Glaire Deville, 1902, p. 697). — Tro- glodromus Bucheti Dev. 204. Grotte des deux Goules, près de Saint-Yallier (J. Sainte- Glaire Deville, 1902, p. 697). — Troglodromus Bucheti Dev. 205. Aven des Gours, à 2 km. de Saint- Vallier, près de la route de Grasse (J. Sainte-Glaire Deville, 1902, p. 698). — Troglodromus Bucheti Dev. 206. Aven Le Garagaï, à Gourdon, cant. du Bar-sur-Loup (J. Sainte- Claire Deville, 1902, p. 698). — Troglodromus Bucheti-Carbo- neli Dev. 207. Baume Granet, ou goule de Mougins, près de Roquefort, cant. du Bar-sur-Loup (Biospeol. IL p. 523). — Troglodromus Bu- cheti-Gaveti Dev. 208. Grotte de Saint- Barnabe, près de Gourségoules, cant. de Vence (J. Sainte-Claire Deville, 1902, p. 700). — Troglodromus Bu- cheti-pœnittjis Dev. 209. Grotte des Pénitents bIxAncs, près de Vence (J. Sainte-Claire Deville, 1902, p. 700). — Troglodromus Bucheti-pœnitens Dev. 210. Balme d'Arena, dans un contrefort du mont Cima. près d'As- premont, canton de Nice (Biospeol. II. p. 524). — Troglodro- mus Bucheti-Bonafonsi Dev. 211. Aven de Gaudissart, près de Peille, sur les flancs du mont Bau- don, cant. de l'Escarène (J. Sainte-Claire Deville, 1902, p. 702). — Parahathyscia Spagnoloi-Devillei Jeann. 212. Grotte d'Albarea, près du sentier du mont Razet, au S. de Sospel (Biospeol. II, p. 525). — Parabathyscia Spagnoloi-Devillei Jeann. REVISION DES BATHYSCIINAE 591 Obs. — Le Bathyscia (?) Bucheti Ab., dont l'unique exemplaire connu a été trouvé vivant sur les eaux du canal de la Vésubie près de Nice, doit habiter dans une grotte inconnue de la vallée de la Vésubie. B. CÉVENNES. a). Département de l'Ardèche. 213. Baume de Voglé, cant. de Villeneuve de Berg (Biospeol. XVI, p. 136). — Bathysciola Linderi Ab. 214. Grotte de Saint-Martin, à Vallon (Lucante, 1880, p. 135). — Bathysciola Linderi Ab., Diaprysius caudatissimus Ab. 215. Grotte nouvelle, près de Vallon (Biospeol. VI, p. 402). — Dia- prysius caudatissimus Ab. 216. Grotte du bois de Païolive, sur les bords du Chassezac, près des Vans (Guide Joanne, 1908, p. 73). — Bathysciola Linderi Ab., Diaprysius Serullazi Peyer. 217. Grotte de Labeaume, sur la rive g. de la rivière de Labeaume. cant. de Joyeuse (Muller, apud Jeannel, 1910 d, p. 86). — Dia- prysius Serullazi- M a lier i Jeann. 218. Grotte du Soldat, sur la rive dr. de la rivière de Labeaume, près de son confluent avec l'Ardèche, cant. de Joyeuse (V. Piraud, apud Jeannel, 1910 d, p. 86). — Bathysciola Linderi Ab., Dia- prysius Serullazi- Piraudi Jeann. 219. Grotte du Château d'Ebbou, en aval du Pont d'Arc, sur la rive dr. de l'Ardèche (Biospeol. XVI, p. 137). — Bathysciola Lin- deri Ab., Diaprysius Serullazi- Peyer imhoffi Jeann. 220. Grotte de la Foussoubie, en amont du Pont d'Arc, sur la rive dr. de l'Ardèche (Biospeol. XVI, p. 140). — Diaprysius Serul- lazi-Peyer imhoffi Jeann. 221. Grotte de Saint-Marcel d'Ardèche, cant. de Bourg -Saint - Andéol (Martel, 1894, p. 77). — Bathysciola Linderi Ab., Dia- prysius caudatus Ab. 222. Baoumo de la Campana, sur la rive g. de l'Ardèche, près de Saint- Martin d'Ardèche (Biospeol. XVI, p. 145). — Bathysciola Lin- deri Ab. 223. Grottes de Saint-Martin d'Ardèche (?), cant. de Bourg-Saint- Andéol (Abeille de Perrin, 1875 a, p. 179). — Bathysciola Lin- deri Ab. Il s'agit soit du Baoumo de la Campana, soit de la grotte Chabot située vis-à-vis ou de petites excavations voisines. Il n'y a pas de grotte connue dans l'Ardèche sous le nom de grotte de Saint-Martin d'Ardèche. 592 Dr R. JEANNEL b). Département du Gard. 224. Grotte de Tharaux, ou grotte du Cimetière, située à Tharaux, cant. de Barjac, sur la rive dr. de la Cèze (Ghobaut 1903 b, p. 84 ; Biospeol. XVI, p. 132). — Diaprysius Mazaurici V. May. 225. Grotte du Serre de Barri de Ferreol, ou grotte inférieure d'Avejan (Ghobaut). sur la rive g. de la Cèze, comm. de Saint- Privat de Ghampclos, cant. de Barjac (Biospeol. XVI, p. 13.5). — Diaprysius Fagniezi Jeann. 226. Grotte de Trabtjc, ou grotte du mont Roucoux, près de Mialet, cant. de Saint- Jean du Gard (Lucante, 1880. p. 130 ; Mazauric, 1899, p. 186). — Bathysciola Linderi-mialetensis Ab. 227. Grotte du Cadereau, à Nîmes (V. Mayet, in litt). — Bathys- ciola Linderi-nemausica Chob. 228. Grotte de la Tour-Magne dans Nîmes (Delfieu, apud Ghobaut, 1903 (7, p. 265). — • Bathysciola Linderi-nemausica Chob. c). Département de l'Hérault. 229. Grotte du bois de Madame, près des mines de zinc, sur la route de Ganges à Sumène, cant. de Ganges (V. Mayet, in litt ). — Speophyes lucidulus Delar. 230. Grotte des Demoiselles ou grotte de Chanson, dans le rocher de Thaurac à 1500 m. de Saint-Bauzile-le-Putois, cant. de Ganges (Lucante, 1880. p. 127 ; Martel, Spelunca n° 20). — Speophyes lucidulus Delar. 231. Grotte du Bois de Delon, tout près de l'abîme de Rabanel, au dessus de Brissac, dans la montagne de la Séranne cant. de Ganges (H. Sicard, in litt.). — Diaprysius Sicardi V. May. 232. Grotte de Saint- Jean de Buèges cant. de Saint-Martin de Lon- dres, dans la montagne de la Séranne (V. Mayet et H. Sicard in litt.). — Speophyes lucidulus Delar., Diaprysius Sicardi Y. May. 233. Grotte de Pégairolles de Buèges. située au-dessus du village sur les pentes de la montagne de la Séranne, cant. de Saint- Martin de Londres (V. Mayet et H. Sicard, in litt.). — Dia- prysius Sicardi V. May. C. PYRÉNÉES FRANÇAISES. a). Département des Pyrénées-Orientales 234. Grotte d'en Britchut, comm. de La Preste, cant. de Prats de Mollo. vallée du Tech (Lucante, 1880, p. 123). — Speonomus Delarouzeei Fairm. REVliSION DES BATHYSCllNAE 593 235. Grotte Sainte-Maeie, à La Preste, près des Bains (Biospeol. XVI, p. 81). — Speononms Delarouzeei Fairm. 236. Grotte d'El Pey, comm. de Montlerrer, cant d'Arles-stir-Tech, vallée du Tech (Biospeol. VI, p. 33 i). — Speononiun Delarouzeei Fairm. 237. Grotte de las Encantadas (des Fées), comni. du Tech, cant. de Prats de Mollo, vall. du Tech (Lucante, 1880, p. 123). — Speonomus Delarouzeei Fairm. 238. Grotte de Velmanya, sur le versant E. du Canigou, bassin do la Têt, cant. de Millas (Hustache ; Jeannel). — Speonomus Delarouzeei Fairm. 239. Gova Bastera, dans le fossé des fortifications de Villefranche de Conflens, rive dr. de la Têt (Biospeol. VI, p. 335). — Speo- nomus Bonvouloiri Duv. 240. Grotte d'Ambotjilla, sur la rive dr. de la Têt, près de Prades (R. Oberthùr, in litt.). — Speonomus Bonvouloiri Duv. 2'tl. Grotte de Fuili^, près de Villefranche de Conflens, sur la route du Vernet (Xanibeu). — Speonomus Bonvouloiri Duv. 242. Grotte d'El Peich, au-dessus du ruisseau de Bohère, près de Ria, cant. de Villefranche de Conflens, vall. de la Têt (Xambeu). — Speonomus Bonvouloiri Duv. 243. Barranc du Pia de Périllos, près d'Opoul, cant. de Rivesaltes, dans les Corbières, à 10 km. de la mer (Biospeol. VI, p. 337). — • Troglophyes Bedeli Jeann. 244. Grotte de Sainte-JMadeleine, dans les gorges de Saint- Antoine de Galamus, cant. de Saint-Paul de Fenouillet, sur la rive g. de l'Agly (Biospeol. XVI, p. 124). — Speonomus Fagniezi Jeann. 245. Grotte du Roc Paradet, sur la hmite du département des Pyré- nées-Orientales, comm. de Prugnanes, cant. de Saint-Paul de Fenouillet (J. et R.). — Troglophyes Gavoyi-Alluaudi Jeann. 245 a. Caouno Lloubrego, au-dessus de la source de l'Espital, comm. de Prugnanes, cant. de Saint-Paul de Fenouillet (J. et R.). — Troglophyes Gavoyi-Alluaudi Jeann., Speonomus curvipes-sub- curvipes Ab. 246. Grotte des Voleurs, sur la route du col Saint-Louis, comm. de Caudiès, cant. de Saint-Paul de Fenouillet (Jeannel et Ra- covilza). — Troglophyes Gavoyi-Alluaudi Jeann. 247. Aven du col Saint-Louis, non loin de la forêt des Fanges, comm. de Caudiès, cant. de Saint-Paul de Fenouillet (Jeannel et Ra- covitza). — Troglophyes Gavoyi-Alluaudi Jeann. AUCH. va ZUOL. LXP. ET OÈS. — d"^ tiÈRW. — X. VII. — (I). 88 594 Dr R. JEANNEL' /'). Département de l'Aude. 248. Grotte uu Pic de i/Aguzou, près de Gesse, rduini. d'Escou- loubre, caut, d'Axal. (L. Gavoy, ISy'i, P- ''J'i)- ^ Speonomus Chardoni-Pueli Chob., Troglophyes Gavoy i Ab. 249. Grotte de Sabarac, en amont des gorges de Saint-Georges, sur la rive dr. de l'Aude, comm. et cant. d'Axat (Biospeol. VI, p. 336). — Speonomus Chardoiii Ab. 250. Grottes innomées du défilé de Saint-Georges, à Axât (G. Cau- neille). — Speonomus Chardoni Ab. 251 . Grotte de la Chapelle, sur la rive g. de l'Aude, près d'Axat (G. Cauneille). — Speonomus Chardoni Ab. 252. Grotte du col d'Axat, près d'Axat (G. Cauneille). — Speonomus Chardoni Ab. 253. Grotte d'Espezel, dans les falaises du Rébenty, affluent de l'Aude, cant. de Belcaire (Lucante, 1880, p. 125). — Speonomus Chardoni- Hécate Ab. 254. Grotte de Belvis, cant. de Belcaire (Biospeol. VI, p. 332). — Speonomus curvipes-suhrectipes Ab. 255. Grotte d'Artigue-Vieille, près de Nébias, comm. de Coudons, cant. de Quillan (Biospeol. VI, p. 332). — Speonomus curçipes- subcurvipes Ab., Trocharanis Mestrei Ab. 256. Grotte du Bac de la Caune, à 3 km. de Coudons,, comm. de Coudons, cant. de Quillan (Biospeol. VI, p. 330). — Speonomus curvipes-subcurvipes Ab., Troglophyes Gavoyi-Ludovici Chob., Trocharanis Mestrei Ab. 257. Grotte de Puivert, cant. de Chalabre (L. Puel). — Trocharanis Mestrei Ab. 258. Grotte de l' Homme-mort, aux Bordes de Rivel, dans les escar- pements du roc de l'Homme-mort, cant. de Chalabre (Bios- peol. VI, p. 352). — Speonomus Proserpina Ab., S. curvipes La Brûl., Trocharanis Mestrei Pi\}., ; à l'entrée: Bathysciola. ovata Kiesw. 259. Grotte de La \'alette, ou grotte de Fos, ou d'Alcl, ou bien de Saint-Salvayre, à 4 km. d'Alct, comm. de Véraza, cant. de Li- moux, rive dr. de l'Aude (Biospeol. VI, p. 330). — Speonomus Chardon i-a le! in u s Ab . c). Département de rArirtgc. 260. Caougne de Montséour, dans le mont Sainl-Barlhélemy, comm. de Muntscgur, cant. de Lavelaiiet ; ait. 1650 m., T. : + 5° C REVISION DES BATHYSCIINAE 595 (Biospeol. \ I, p. 358). — Speoiioinus Proserpiiia Ab., iS'. cur- vipes La Brûl. 261. Grotte de i.a maison forestière de Rothschild, située dans la forêt de Bélesta, près du Trou du Gélal, coiuni. de Bélesta, caul. de Lavelanet (Biospeol. VI, p. 403). — Speunnmus curvipcs La Brûl., Trucharanis Mestrei Ab. ; à l'entrée : Bathysciola ovala Kiesw. 2G2. Grotte de Rieufoukcau, près de Bélesta, cant. de Lavelanet (Biospeol. VL p. 354). — Spconomus curvipcs La Brûl., Tro- charanis Meslrei Ab. 263. Grotte de Lamparou, près de Bélesta (Lucante, 1880, p. 114). — Speonomus curvipcs La Brûl. 264. Grotte du Conquet, près de Bélesta (L. Pucl, in litl.). — Spcu- nonius curvipcs La Brûl. 265. Grotte d'Aurouze, au-dessus du col del Four, à 3 km. de Mont- ferrier, cant. de Lavelanet (Biospeol. VL p. 404). — Speonomus longicornis- Pandellei Ab. 266. Grotte de Lavelanet, située dans la ville, derrière le lavoir pu- blic (Biospeol. VI, p. 403). — Speonomus longicornis-Perieri La Brûl. 267. Grotte de Capètes, dans le canton forestier de Montpicou, comm. de Freychenet, cant. de Foix (Biospeol. VL p. 410). — Speo- nomus longicornis- Fauveaui Jeann. 268. Grotte de Fontet, près de Freychenet, cant. de Foix (Biospeol. VI, p. 409). — Speonomus longicornis-Perieri La Brûl. et sa variété gracilis Jeann. 269. Grotte de Sarradet, à Freychenet (Biospeol. VI, p. 409). — Speonomus longicornis-Perieri La Brûl. 270. Grotte de Fontanet, ou grotte de Coumeseil, près d'Ornolac, cant. de Tarascon-sur-Ariège (Lucante, 1880, p. 112). — Speo- nonius pyrenaeus Lesp. 271. Grotte de Lombrive, ou des Échelles, à Ussat, cant. de Tarascon- sur-Ariège, dans la montagne du Cap de Lesse, sur la rive g. de l'Ariège (Bio.speol. VI, p. 346). — Speonomus pyrenaeus Lesp., Antrocharis Querilhaci Lesp. 272. Grotte de Sabart, ou de Pounchut, sur la pointe N. E. de la montagne du Cap de Lesse, au débouché de la vallée du Vie de Sos. cant. de Tarascon-sur-Ariège (Biospeol. XVI. p. 77). — Speonomus pyrenaeus Lesp., Antrocharis Querilhaci Lesp. 273. Grotte de Niaux, ou de la Calbière, sur la rive dr. du Vie de Sos, à 4 km. de Tarascon-sur-Ariège, dans la montagne du Gap de Lesse 59G Dr K. JEANNEL (Biospeol. XVI, p. 149). — Speonomus pyrenaeus Lesp., .4/1- trocharis Querilhaci Lesp. 274. Grotte de Saras, au-dessus du village de Niaux, dans la vallée du Vie de Sos, cant. de Tarascon-sur-Ariège (Abeille de Perriii 1872, p. 8). — Speonomus pyrenaeus Lesp., Antrocharis Que- rilhaci Lesp. 275. Grotte de Bédeilhac, dans la montagne de Soudours, comm. de Bédeilhac-et-Aynat, cant. de Tarascon-sur-Ariège (Biospeol. VI, p. 356). — Speonomus pyrenaeus Lesp. 276. Grotte de Sainte- Hélène, à 500 m. en aval de Foix, sur la rive g. de l'Ariège (Biospeol. VI, p. 355). — Speonomus longicornis- fuxeensis Jeann. 277. Grotte de Lherm, près de Foix (Biospeol. VI, p. 348). — Speo- nomus longicornis-hermensis Ab., Antrocharis Querilhaci -dispar Ab. ; à l'entrée : Bathysciola ovata Kiesw. et B. asperula Fairm. 278. Grotte de Portel, sur la crête du Plantaurel, à l'est de la route de Baulou à Varilhes, comm. de Loubens, cant. de Varilhes (Biospeol. VI, p. 392 et 407 ; Biospeol. XVI, p. 79). — Speo- nomus longicornis Saulcy, Bathysciola nitidula Norm., Antro- charis Querilhaci -dispar Ab. 279. Grotte de la Planche, près de la rivière souterraine de Ver- najoul, mais dans la comm. de Baulou, cant. de Varilhes (Bios- peol. XVI, p. 81). — Speonomus longicornis Saulcy. 280. Grotte du Trou, à La Grange, comm. de Vernajoul, cant. de Foix (D'' Normand, in litt.). — Speonomus longicornis Saulcy. 281. Grotte de Férobac, dans le bois de Nescus, près de La Bastide de Sérou, rive g. de l'Arize (Biospeol. VI, p. 351). — Speonomus hydrophilus-Norma?idi Jeann., Antrocharis Querilhaci-dispar Ab ; à l'entrée : Bathysciola asperula-talpa Norm. 282. Grotte de la Garosse, près de La Bastide de Sérou, rive di'. de l'Arize (Biospeol. VI, p. 344). — Speonomus Piochardi Ab. 283. Grotte de Maiarnaud, dans les escarpements de la rive g. de l'Arize, comm. de Montseron, cant. de La Bastide de Sérou (Biospeol. XVI, p. 151). — Speonomus stygius-Tisiphone Jeann., S. Abeillei Saulcy. 284. Grotte du Mas d'Azil, traversée par l'Arize (Biospeol. VI, p. 'M'A). — Speonomus Abeillei Saulcy, Antrocharis Querilhaci-dispar Ab. 285. Grotte de Peyrounard, sur la crête du Plantaurel, près du Mas d'Azil (Jeanncl, 1908, p. 84). — Speonomus Abeillei Saulcy, S. stygius-crassicornis La Brûl., Antrocharis Querilhaci-dispar Ab. 286. Grotte de Montesquieu d'Avantès, cant. de Saint-Lizier, près REVISION DES BATHYSCIINAE 597 du village (Lucante, 1880, p. 118). — Speonomus stygius-Saulcyi Ab., S. AheiUei Saulcy. 287. Grotte d'Enlenne, près de Montesquieu d'Avantès, cant. do Saint-Lizier. Le Volp. se perd dans cette 'grotte (Biospeol. XVI, p. 169). — Speonomus stygius-Saulcyi Ab., S. Abeillei Saulcy. 288. Grotte de Neuf- fonts, près d'Aulus- les -Bains, cant. d'Oust (Biospeol. XVI, p. 160). — Speonomus 'pyrcnaeus-nnvemfnn- liutn La Brûl. 289. Grotte de Hount-Santo. à 7 km. de Seix, oomm. d'ITstou, cant. d'Onst. (Biospeol. XVI, p. Ifi2). — Speonomus sfygius Dieck, Anirocharis Querilhaci-dispar Al). 290. Grottes du Quetre, à Biert, près de Massât (Bio.speol. XVI, p. 157 et 158). — Speonomus zophosinus Saulcy, S. pyrenaeus- Discontignyi Saulcy ; à l'entrée : Bathysciola. ovaUi Kiesw., B. asperula-talpa Norm. 290 a. Grotte de Bethmale, dans la commune de Bethmale, cant. de Castillon (A. Argod - Vallon, in lit t.). — Speonomus zopho- sinus Saulcy. 291 . Aven de Sainte-Catherine, près d'Engomer, comm. de Bala- guères, cant. de Castillon, situé dans la Haute-Serre, vallée du Lez, affluent du Salât (Biospeol. XVI. p. 166). -— Speotiomus injernus Dieck. 292 . Grotte de Moulis, près du village, sur la rive dr. du Lez, cant. de Saint-Girons (Biospeol. XVI, p. 153). — Speonomus stygius Dieck. 293. Grotte d'Aubert, ou grotte du Sendé, sur la rive dr. du Lez, comm. de Moulis, cant. de Saint-Girons (Biospeol. XVI, p. 156). — Speonomus stygius Dieck, S. Diecki Saulcy ; à l'entrée : Ba- thysciola lapidicoîa Saulcy. 294. Grotte d'Eychell, près de Saint-Girons, dans la vallée du Salât (J. Bepmale ; Hustache, in litt.). — Bathysciola nitidula Norm., Speonomus hydrophilus Jeann. 295. Ruisseau souterrain d'Aulot, à un quart d'heure en amont de Saint-Girons, sur la rive dr. du Salât (Biospeol. XVI, p. 152). — Speonomus hydrophilus Jeann. 296. Grotte du pic de Lestei^as, près de Cazavet, cant. de Saint- Lizier, rive g. du Salât (Jeannel, 1908, p. 86). — Speonomus injernus Dieck, S. Ehlersi Ab. ; à l'entrée : Bathysciola aspe- rula-intermedia Jeann., B. lapidicoîa Saulcy. 297. Grotte de Tourtouse, cant. de Sainte-Croix de Volvestre (Bios- peol. VI, p. 411). — Speonomus pyrenaeus-Nadari Jeann, Bathysciola ovata Kiesw. 598 Dr R. JEANNEL d). Département de la Haute-Garonne. 293. TuTE DE l'Espugne, à Saleich, cant. de Salies du Salât (Bios- peol. VI, p. 343). — Speonomus infernus, Dieck, S. Ehlersi Ab. ; à l'entrée : Bathysciola ovata Kiesw. 299. Grotte de Gouegue, comm. d'Arbas, cant. d'Aspet (Biospenl. XVI, p. 88). — Bathysciola oi'ata Kiesw., B. Schiddtei Kiesw., B. lapidicola Saulcy, Speonomus infernus Dieck. 300. Grotte dit Pount de Gerbaou, au-dessus de la Planère de Pey Jouan, dans la forêt d'Arbas, comm. de Herran, cant. d'Aspet (Biospeol. XVI, p. 89). — Speonomus infernus Dieck. 301. Grotte de Ganties, cant. d'Aspet (Jeannel, 1908, p. 87). — Bathysciola ovata Kiesw., B. lapidicola Saulcy. I e). Département des Hautes-Pyrénées. 302. Grotte de Gargas, comm. de Tibiran, cant. de Saint-Laurent de Neste (Biospeol. XVI, p. 100). — A l'entrée : Bathysciola Schiôdtei Kiesw. 303. Grotte de l'Ours, à Lortet, sur la rive dr. de la Neste, cant. de Labarthe (Biospeol. II, p. 494). — Speonomus Bepmalei Jeann. 304. Grotte d'Ilhet, à Sarrancolin, cant. de Labarthe, rive dr. de la Neste (Biospeol. II, p. 501). — Speonomus Bepmalei Jeann. (probablement) ; à l'entrée : Bathysciola Schiddtei Kiesw. 305. Grotte d'Arangnouet, cant. de Vieille-Aure, dans la haute vallée de la Neste (vallée d'Aure) (Jeannel, 1908, p. 88). — Bathysciola ovata Kiesw. 306. Grotte dit Loup, à Lourdes, vall. du Gave de Pau (Ch. Fagniez, 1903, p. 259). — Bathysciola Schiôdtei- grandis Fairm. /). Département des Basses-Pyrénées. 307. Grotte de Bétharram, cant. de Nay, sur la rive g. du Gave de Pau (Jeannel, 1908, p. 90). — Bathysciola Schiôdtei- grandis Fàirm., Speojiomus speluncarum Delar. ; à l'entrée : Bathys- ciola Schiôdtei Kiesw. 308. Grotte d'Izeste, à Arudy, dans la vallée d'0.ssau (Biospeol. II, p. 517). — Bathysciola Schiôdiei-grandis Fâirm., Speonomus speluncarum-navaricus Jeann. 309. Grotte de Malarode, rive droite, près d'Arudy (Biospeol. II. p. 515). ■ — Spenjiomus speluncarum-navaricus Jeann. 310. Grotte de i/Oueii. du Néez à Rébenacq, cant. d'Arudy (Bios- peol. II, p. 519). — Bathysciola parallela Jeann. REVISION DES BATHYSCIINAE 599 311. Caves de l'Hôtel des Touristes, à Laruns, vallée d'Ossau (M. Le Sourd, in lit t.)- — Bathysciola Schiôdlei- grandis Fairm. 312. Grotte de Khakhouèta, sur la rive g. du ravin do Khakhouèta, à 100 m. en amont de la cascade, comm. de Sainte-Engrâce, cant. de Tardetz-Sorholus (Biospeol. XVI, p. 9G). — Spen- nomus Rudauxi Jeann. 313. Grotte d'Oxibar, près de Camou-Gihigue, cant. de Tardetz- Sorholus (Biospeol. II, p. 529 ; Biospeol. VI, p. 391 : Biospeol. XVI, p. 97). — Speonomus Alexinae Jeann., Bathysciella. Jean- neli Ab. 314. Grotte Compagnaga lecia, près de Cihigue, comm. do Camou- Cihigue, cant. de Tardetz-Sorholus (Biospeol. VI, p. 389). — Speonomus {Phacomorphus) Mascarauxi Dev., Speonomus Alexinae Jeann. 31.5. Grotte d'Appholoborro, comm. de Camou-Gihigue, cant. de Tardetz-Sorholus (Biospeol. VI, p. 391). — Speonomus Alexinae Jeann., Bathysciella Jeanneli Ab. 316. Grottes de Lecenoby, sur le versant N. du pic des Vautours, près de Belhy, comm. d'Aussurucq, cant. de Mauléon (Biospeol. II, p. 531 ; Biospeol. XVI, p. 97). — Speonomus Alexinae Jeann., Bathysciella Jeanneli Ab. ; à l'entrée : Bathysciola Schiôdtei Kiesw. 317. Grotte d'Istaurdy, près d'Ahusquy, comm. d'Aussurucq, cant. de Mauléon (Biospeol. II, p. 533 ; Biospeol. VI, p. 392 ; Bios- peol. XVI, p. 99). — Speonomus [Phacomorphus) Mascarauxi Dev., Speonomus Alexinae-ittanus Jeann., Bathysciella Jean- neli Ab. 318. Grotte d'Irriberry, dans la propriété Carricaburu, à Irriberry. cant. de Saint-Jean-Pied-de-Port (Biospeol. II, p. 535). — Speonomus Elgueae Ab. 319. Grotte de Chateau-Pignon, dans la vallée de la Nive, à 12 km. de Saint-Jean-Pied-de-Port (R. de Borde, apud P. de Peye- rimhofî, 1908, p. 302). — Speonomus {Phacomorphus) Bordei Peyer. 320. Grotte d'Isturitz, à 3 km. de Saint-Martin d'Arberoue, cant. de Hasparren (Jeannel, 1908, p. 92). — Bathysciola Srhiôdtei- grnndis Fairm. VIII. Espagne. a). Provincia de Gerona. 321. CovA de Rocafera, à San Marti de Llemana, partido de Gerona, dans le ba.ssin du rio Ter (M. Faura y Sans, in litt,). — Speo- nomus F aurai Jeann. ©00 Dr R. JEANNEL 322. CovA DE RiALP, près de Queralp, partido de Puigcerda, dans le bassin du rio Ter (M. Faura y Sans). — Speonnmus Delarouzeei- ratnlnniciis Jeann., Perriniella Faurai Jeann. h). Provincia de Barcelona 32^ , CoVA FOSCA DE Gava, dans le Vall de Joan, près de Gava, par- tido de San Feliu de Llobregat (Biospeol., 4^ série). — Tm- glocharinus Ferreri Reitt. (débris). 324. CovA DE iji. Fou MoNTANER, près de Vallirana, en Panades, par- tido de San Feliu de Llobregat (Biospeol., 4"= série). — Tro- gîocharinus Ferreri Reitt. 32.^). AvENCH d'en Roca, près du pont du Lladoner, en Panades, ter- mino municipal de Corbera, partido de San Feliu de Llobregat (M. Faura y Sans). — Troglocharinus Ferreri Reitt. 320, CuEVA DEL Salître, au-dessus du ravin de la Salud, à Collbatô, dans le Montserrat, partido de Igualada (Biospeol. XVL p. 181). — Perrinia Kiesenwelleri Dieck. 327. Grotte inconnue du Montserrat, certainement différente de la cueva del Salître (L. von Heyden). — Speonomus jugi- tivus Reitt. 328. Grottes de Tarraza (vraisemblablement les Cova Simyana, Simyana petite, cova del Fraire, etc., dans la montagne de San Llorens del Munt, près de Matadepera) (Dieck). — Per- rinia Kiesenwetteri Dieck. c). Provincia de Tarragona. 329. Cova gran del Avench de La Febrô, près de La Febrj, partido de Montblanch, dans le bassin du rio Ciurana, afïluent de l'Ebre (Biospeol., 4*^ série). — Antrocharidius nrcinus Jeann. 330. Cova DEL Montsant, dans la sierra de Montsant, près de Cor- nudella, partido de Falset, dans le bassin du rio Ciurana (Bios- peol., 4e série). — AnilloMamys tropicus Ab. d). Provincia de Lerida. 331. Cova de Vinyoles, dans le term. mun. de Cava, partido de La Seo de Urgel, dans le ba.ssin du rio Segre (Biospeol, 4« série). — Speonotnus Mengeli Jeann. 331 a. Cova del Diablo, à Novès, rive dr. du rio Segre, partido de La Seo de Urgel (Hustache, in litt.). — Perrinia Fonti-infertia Jeann. 332. Cova de Ormini, sur le revers méridional de la sierra de Bou- Mort, term. mun. de Montanisell, partido de La Seo de Urgel, REVISION DES BATHYSCIINAE 001 dans le bassin du rio Segro (Biospeol., 4^ série). — Perrinia Fond Jeann. rtart. CovA DEL Lladre, sui' la rive droite du rio Segre, dans la sierra de Montroig, terni, mun. d'Avellanes, partido de Balaguer (Biospeol., 4^ série). — Speonomus latriinculus Jeann. .'^.^'i , CovA DEL Tabaco, sur la rive droite du rio Segre, près de la pré- cédente, dans la sierra de Montroig, term. mun. de Camaraza, partido de Balaguer (Biospeol., 4" série). — Speonnmites nitens Jeann. ri^."). CovA FOSCA DE ViLLANOVA, dans le term. mun. de Villanova di Meya, partido de Balaguer, située dans un contrefort de la sierra de Montsech, dans le bassin du rio Segre (Biospeol., 4<' série). — Speonnjuites velox Jeann. 336. FoRAT NEC4RE de Serradell, près de Pobla de Segur, partido de Tremp, situé dans le bassin de la Noguera Pallaresa (Biospeol., 4*= série). — ■ Speonomus crypticola Jeann. 337. FoRAT LA Bou. à Serradell, près de Pobla de Segur, partido de Tremp, situé près du précédent (Biospeol., 41? série). — Speo- nomus crypticola Jeann. 338. FoRAT DEL Or, ouvert sur la rive gauche de la Noguera Pallaresa, dans le défdé nommé Paso de Tarradets, par lequel elle fran- chit la sierra de Montsech, term. mun, de Llimiana, partido de Tremp (Biospeol., 4^ série). — Speonomus puncticollis Jeann. 339. CovA DEL Gel, située près de la cime du Montsech, dans le term. mun. de Llimiana, partido de Tremp (Biospeol., 4<' série). — Speonomus puncticollis Jeann., Antrocharidius sp. 3iO. CovA NEGRA DE Trago, située dans la sierra de Blancafort, sur la rive gauche de la Noguera Pubagorzana, term. mun. de Trago di Noguera, partido de Balaguer (Biospeol., 4*^ série). — Speo- nomus troglodytes Jeann. 341 . CovA FONDA, située près du sommet de la montagne de Vi, dans le bassin de la Ribagorzana, term. mun. de Trago di Noguera, partido de Balaguer (Biospeol., 4e série). — Speonomus tro- glodytes-angustior Jeann. e). Provincia de Huesca. 342. CuEVA DE i^\s Devotas, dans le Paso de las Devotas, partido de Boltaiia (Biospeol. II, p. .')02). — Speonomus Bolivar i Escal. 343. CtTEVA Llobrica, sur la rive g. du rio Vélos, term. mun. de Vio, partido de Boitafia (Biospeol. II. p. 505). — Speonomus Boli- vari Escal. 602 Dr R. JEANNEL 344. CtJEVA DE LOS MoROs, sur la rive droite du no Xalle, à Fanlo, partido de Boltana (Biospeol. II, p. 505). — Speonomus Boli- vari Escal. 345. CiJEVA ABAHO DE LOS Gloces, en dessous de la précédente, dans la même falaise (Biospeol. II, p. 507). — Spennnmiis Bolivari Escal. /). Provlncia de Guipuzcoa. 346. CiTEVA DE San Valerio, dans le monte de Udala, à Mondragon, partido de Vergara (Puig y Larraz, 1896, p. 161). — Speonomus Mazarredoi Uh. 347. GuEVA DE AcATEQUY, près du couvent d'Onate, partido de Ver- gara, vall. du rio Deva (Puig y Larraz, 1896, p. 159). — Speo- nomus Mazarredoi Uh. 348. CuEVA DE San Adrian, à Cegama, partido de Azpeitia, vallée du rio Oria (Puig y Larraz, 1896, p. 154). — Speonomus Ober- thûri Jeann. g). Provincia de Navarra. 349. CtJEVA DE Orobe, à Alsasua, partido de Pamplona, vallée du rio Araquil (Puig y Larraz, 1896, p. 233). — Speonomus Crotchi Sharp. h). Provincia de Vizcaya. 350. CuEVA DE Albia, à Orduna, partido de Valmaseda, vallée du rio Nervion (Puig y Larraz, 1896, p. 351). — Speocharis vas- conicus La Brûl. 351 . CuEVA Perules, à Orduna (La Brûlerie). ■ — Speocharis vasco- nicus La Brûl. 352. CuEVA siN NOMBRE, à Ordufia (La Brûlerie). — Speocharis vasco- nicus La Brûl. 353. CuEVA DE LA Pexa DE Orduxa, partido de Valmaseda (La Brû- lerie). — Speocharis vasconicus La Brûl. 354. CtTEVA DEL FORTIN DEL MONTE CoBETAs, au-dessus du rio Cadagua, près d'Abando, partido de Bilbao (Puig y Larraz, 1896, p. 343). — Speocharis flaviobrigensis Uh. 355. CuEVA deJijA Magdalena, à Galdamès, partido de Valmaseda, vallée du rio Cadagua (Puig y Larraz, 1896, p. 349). — Spen- charis cantabricus Uh., S. Seeboldi ITh. 356 ; Gtteva de San Roque ou de Utzcorta, à Abando, partido de Bilbao, vallée du rio Cadagua (Puig y Larraz, 1896, p. 343). — Spen- charis flaviobrigensis Uh., S. Seeboldi Uh. 357. Gueva de Venta de la Perra, près des thermes de Molinar de REVISION DES BATHYSCIINAE 603 Carranza, partido de Valinaseda, vallée de la Carranza, affluent du rio Ason (Biospeol. XVI; p. 176) — Breuilia cuneus Jeann. 358. CuEVA DE Arexaza, à Galdamès, partido de Valmaseda (Puig y Larraz 1896, p. 350). — Spencharifi cantahricus Uh. 359. CuEVA DE PoRTUGALETE, pi'ès de Sauturce, partido do Valmaseda. (Ch. Brisout). — Speocharis filicornis Uh. 360. CuEVA DEL MONTE Serantes, prè.s dc Santurce, partido de Val- maseda (Puig y Larraz, 1896, p. 351). — Spencharis filicornis Uh. 361. CxTEVA DEi. MONTE Calvarrio, à Lequeitio, partido de Marquina, vallée du rio Lequeitio (Puig y Larraz, 1896, p. 349). — Spen- rharis cantahricus Uh. 362. CiTEVA DE AcHURRA, à 4 km. de Lequeitio (Escalera, 1899, p. 411). — Speocharis cantahricus Uh. ;. Provincia de Santander. 363. CuEVA DE CULI.ALVERA, près de Ramale.s, vallée du rio Ason (Bios- peol. XVL p. 121). — Speocharis Escalerai Jeann., S. Minos Jeann. 364. CuEVA DE CovALANAs, située entre Ramales et Lanestosa, partido de Ramales (Biospeol. XVI, p. 122). — Speocharis Escalerai Jeann. 365. CuEVA DE Valle, à Rasines, près de Ramales (Biospeol. XVI, p. 173). — Speocharis Escalerai Jeann. 366. CuEVA DE San Roque, à Valle, près de Rasines. Cette grotte est située à 300 m. de la précédente dans la même montagne (Biospeol. XVI, p. 175). — Speocharis gracilicornis Jeann., Breuilia tibialis Jeann. 367. CuEVA DEL Castillo, près de Puente-Viesgo, partido de Villa- carriedo, vallée du rio Pas (Biospeol. XVI, p. 110). — Speo- charis Sharpi Escal., S. autumnalis Es cal. 368. CuEVA DE LA Castaneda, voisiue de la précédente (H. Breuil). — Speocharis Sharpi Escal., .5". autumnalis Escal. 369. CuEVA DE HoRNOS DE LA Pexa, à 3 km. de Mata, ayunt. de San Felice de Buelna, partido de Torrelavega, vallée du rio Pas (Biospeol. XVI, p. 111). — Speocharis autumnalis Escal. 370. Cueva de Santl\n, ou de las Senores, à Puente de Arce, partido de Santander, vallée du rio Pas (Biospeol. XVI. p. 108). — Speocharis autumnalis Escal. 371 . GrEVA DE Pexas Negras, à Puente de Arce (Escalera, 1899, p. 410). — Speocharis autJimnalis Escal. 372. CiTEVA de Altamira, près de Santillana del Mar, partido de Tor- relavega (Biospeol. XVI, p. 109). — Speocharis arcanus Schauf. 604 T)r R. JEANNTX 373. CuEVA DE LAS Brujas DE SuANCES, partido de Torrelavega, située au bord de la mer (Biospeol. XVI, p. 176). — Speocharis arcanus Schauf., S. Sharpi Esoal. 374. CuEVA DE LAS Brujas DE Ongayo, partido de Torrelavega (Es- calera/1899, p. 410). — Speocharis arcanus Schauf., S. Sharpi Escal. 375. SiMA DEL EsPiNO, à Cudôn, près de Suances, partido de Torre- lavega (Escalera, 1899, p. 410). — Speocharis Sharpi Escal. 376. Las Cuevas de Cobreces, partido de Torrelavega (Biospeol. XVI, p. 174). — Speocharis arcanus Schauf., S. adnexus Schauf. 377. Cueva de Orexa, à Cobreces, partido de Torrelavega (Escalera). — Speocharis arcanus Schauf. 378. CiTEVA de la station de Santa- Isabel, partido de Torrelavega (Biospeol. XVI, p. 178). — Speocharis arcanus Schauf.. S. ad- nexus Schauf. 379. CiTEVA DE LA Clotilde, près de la station de Santa- Isabel, par- tido de Torrelavega (Biospeol. XM, p. 123). — Speocharis arcanus Schauf. 380. Cueva de las Aguas, à Novales, partido de San-Vicente de la Barquera (Puig y Larraz, 1896, p. 282 ; Biospeol. XVI, p. 123). — Speocharis arcanus Schauf. 381. Cueva de la Pena de Gollbardo, partido de Torrelavega (Esca- lera, 1899, p. 410). — Speocharis arcanus Schauf. 382. Cueva de Juan Bueno, à Viernoles, partido de Torrelavega (Esca- lera, 1899, p. 410). — Speocharis adnexus Schauf. 383. Cueva de Ore.xa, à Valle de Alfoz de Llobredo, partido de San- Vicente de la Barquera (Puig y Larraz, 1896, p. 282). — Speo- charis arcanus Schauf. /). Provincia de Oviedo. 384. Cueva del Sell, située au-dessus de Panes, partido de Lianes (Biospeol. XVI, p. 179). — Speocharis Perezi Sharp, Breuilia triangulum Sharp. 385. Petite grotte sur i^ Pexa Mellera, à l'E. de la cueva Tazu- geria, à Pane.s, partido de Lianes (Biospeol. XVI, p. 177). — Speocharis Perezi Sharp, Breuilia triangulum Sharp. 386. Cueva de ia Loja, à El Mazo, entre Buelles et Panes, partido de Lianes (Biospeol. XVI, p. 112). — Speocharis Perezi Sharp. Breuilia triangulum Sharp. 387. Cueva de ta Cabanuca, ou de la Pena de Panes, près de Panes (Escalera 1899, p. 410), — Speocharis Perezi Sharp. Breuilia triangulum Sharp. REVISION DES BATHY8C1INAE (J05 388. CuEVAS DE GuANES Y DE GuASANDE, à Labi'a, à '6 h. de marche de Potes, partido de Lianes (Bedel et Simon, 1875, p. 54). — Speocharis Perezi Sharp, Breuilia triangulum Sharp. 389. GuEVA DE SupREviDE, à Abandamcs, près de Panes, partido de Lianes (Escalera, 1899, p. 410). — Breuilia triangulum Sharp. 390. GuEVA DEL PiNDAL, à Pimiango, près de Rivadedeva, partido de Lianes (Biospeol. XVL p. 107). — Speocharis Breuili Jeann., Breuilia triangulum Sharp. 391. GuEVA DE QuiNTANAL, près de Balmori, dans le partido de Lianes (H. Breuil, in litt.). — Speocharis occidentalis Jeann., Breuilia triangulum Sharp. 392. GuEVA DE Mazaculos, près de la plage de La France, partido de Lianes (H. Breuil. in litt.). — Larve de Breuilia. k). Provincia de Castille. 393. GuEVA DEL REC4UERILL0, à Patrones, partido de Torrelaguna (Puig y Larraz, 1896, p. 206). — Speocharis Cisnerosi Perez- Arcas. /). Provincia de Valencia. 394. CuEVA DE LAS Mara VILLAS, à trois quarts d'heure au sud-est de Garcagente (Puig y Larraz, 1896, p. 330). — Anillochlamys tropicus Ab. 395. SiMA DEL AiGUA, au sud-est de Garcagente (Puig y Larraz, 1896, p. 331). — Anillochlamys tropicus Ab. et sa variété apicalis Jeann. m). Provincia de Alicante. 396. GuEVA DE San JuLLàN, ou de San Elias (Escalera, 1899, p. 366), à Alcoy, partido de Alcoy (Puig y Larraz, 1896, p. 17). — Spe- laeochlamys Ehlersi Dieck. 397. Gueva de Andorial, à Santa Paula, partido de Dénia (Biospeol. II, p. 529). — Anillochlamys Bueni Jeann. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE L-ja ouvrages dout li citation est précédée d'une astérisiuc uc traitent pas spécialement des Bathysciinae. 1872. Abeille de Perrin (E.). 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Âdelopsella bosnica Reitt., o", x i. ■i. Enthysciola Damryi Ab., d", x 7. 4. Bathysciola Aubei Kiesw., o', x 7. T). Bathysciola Gestroi Fairm., O", x 5. 6. Bathysciola Lostiai Dod., o', x 4 7. Bathysciola asperula Fairm., o', x 8. B. asperula-talpa Norm., O", x 7. 9. B. Linderi-mia letensis Ab., d", x 5. 10. B. lapidicola, Saulcy, cT, x 5. 11. Bathysciola rugosa Sharp, ij, x .'>. 12. Pholeuonella Erberi Schauf.. cfiX". 13. Pardbathyscia Spagnoloi Fairm., 9>x4. 14. Parabathyscia Doderoi Fairm., O", x 4. 15. Pholeuonidius Halbherri Reitt., 9,x7. 16. Anillochlamys Bueni Jeann., 9,x5. 17. Speocharis Uhagoni Sharp, d" x 7. 18. Speocharis areanus Schauf., o',x]4. 19. Speocharis Seeboldi Uh., d',x4. 20. Speocharis Minos Jeann., 9,x4. ARCH. DE ZOOL. EXP. ET QÊS. 5» SÉRIE. T. VII. -— (I). 40 626 Dr R. JEANNEL 21. Breuilia triangulum Sharp, cf,x-i. 22. Speonomus Delarouzeei Fainn., o", x5. 23. S. stygius-Tlsiphone Jeann., o'.xS. 24. Speonomus pyrenaeus Lesp., cr,x4. 25. Speonomus turvipes La Br., C", x 4. 26. Speonomus Bonvouloiri Duv., o',x4. 27. Speonomus Alexinae Jeann., d",x4. 28. Speonomus Bolivari Escal., o'i'<4. 29. Speonomus Oberthuri Jeann., Ç,x4. 30. Bathysciella Jeanneli Ab., çS,y.i. 31. Perrinia Kiesenwetteri Dieck, o',x4. 32. Troglophyes Gavoyi Ab., d',x4. 33. Trocharanis Mestrei Ab., o',x4. 34. Antrocharis Querilhaci Lesp., o",x4. 35. Diaprysius caudatissimus Ab., rf , x 4. 36. Speodiaetus gallo :rovincialisFa,iTm., 3',x4. 37. Troglodromus Bacheti-Oaveti Dev., 9.x 4. 38. Royerella TarUsani Bed., cf,x4. 39. Cytodromus dapsoides Ab., cf,x4. 40. Isereus Xambeui Argod, d", x 4. PLANCHE II (Photographies). Oynomorphi, Brachyscapiti et Antro?ierpona. 41. Bathyscia montana Schiodte, cf,x7. 42. Bathyscidius tristiculus Apf., d'.x?. 43. Hexaurus Merkli Friv., o",x4. 44. Phaneropella Lesinae Reitt., o'',x7. 45. Baihysciofes Hofjmanni Motsch., cf , x 7. 46. Aphaobius Milleri Schm., cT, x4. 47. Oryotus Micklitzi Reitt., o", x 4. 48. Speonesiotes narentinus Mill., cr,x4. 49. Speonesiotes Gobami Reitt., '5',x4. 50. Proleonhardella Matzenaueri Apf., d'.xô. 51. Leonhardella angulicoUis Reitt., o%x4. 52. L. antennaria-Setniki Reitt., Ç,x4. 53. Anilloc ari! Ottonis-pluionius Reitt., 5 , x 4. 54. Pholeuonopsis seiipennis Apf., V.x4. 55. Mehadiella Paveli Friv., 9,x4. 56. Drimeotus Kovacsi Mill., o',x4. 57. D. (Fericeus) Kraatzi Friv., o''iX4. 58. Pholeuon angusticolle Hampe, 9.x 4. 59. Pholeuon leptoderum Priv., a'.x4. 60. Sophrochaeta insignis Friv., 9 . x 4. 61. Sophrochaeta Reitteri Friv., 9>x4. 62. Proleonhardia Neumanni Apf., 9 • x 5. 63. Charonites Matzenaueri Apf., 9.x 4. 64. Adelopidius Seqxiensi Reitt., a',x4. 65. Leonhardia Reitteri Breit., o', x 4. 66. Apholeuonus nudus-Sturanyi Apf., d',x3. 67. Protobracharthron Reitteri Apf., 9,x4. 68. Prolobrackar hron Graboivskii Apf., a",x4. 69. Parapropus s riceus Schm., 9.x 3. 70. Uohenwartia Preyeri Mill., cT.xS. 71. Spelaeodromus Pluto Reitt., o',x4. 72. Astagobius anjusiaius Sohm., \ , x 3. 73. Lepiouirus Hohenwarti Schm., cf.xS. 74. L. Holienwarti-Sehmidti Motsch., o',x3 75. Spelaeobates Kraussi Miill., 9.x 4. 76. Anlroherpon eylin 'ricolle Apf., o, x 4. 77. Anlroherpon Hôrmanni Apf., cT.xS. Ptomaphagini. 78. Adelops hiria Tellk., cf.x5. PLANCHE III Genre Sciaphyes Jeann. 79. Silhouette de S. sibiricus Reitt., 9,xl7. 80. Profil de 5. «iôij-.cus Reitt., 9.x 25. 86, 87 81. Antenne droite de »*!. sibiricus Reitt., 9,x 112. Genre Adelovsella Jeann. 82. Silhouette de A. bosnica Reitt., cf, xl5. 83. Profil de A. bosnica Reitt., c:f,xl5. 84. Carène mésosternale de A. bosnica Reitt., x60. 85. Tête de A. bosnica Reitt., x 60. Œil gauche de A. bosnica Reitt., xl80. Antenne gauche de A. bosnica Reitt., X 56. 88. Tarse intermédiaire droit de A. bosmi'a Reitt., mâle, x6S. 89. Organe copulateur mâle de A. bosnica Reitt., face latérale gauclie, x 75 (Le sac intrapénien est entière- ment dévaginé). 90. Sac intrapénien de A. bosnica Reitt., face latérale gauche, x 75. REVISION DES BATHYSCIINAE 627 Genre Bathysciola Jeann. 91. Antenne droite de B. Peyroni Ab., x6s, 92. Tarse antérieur droit de JS. Peyroni Ab., maie, x 6S. 9:<. Organe copulateur mâle de B. Peyroni Ab., face latérale ffauche. x i 00. 94. Sac intrapénien de B. Peyroni Ab.. xl58. 95. Antenne droite de B. persica Ab., x 68. 96. Tarse antérieur droit de B. persica Ab., mâle, X112. 97. Carène mésosternale de B. pusilla Atotsch., xl67. 98. Sac intrapénien de B.pM«iZ&[Motsch., xl58. 99. .\ntenne droite de JS. Fausti Reitt., mâle, x68. 100. Carène mésosternale de B. sito«s^ R. JEANNEL PLANCHE XI Genre Perriniella Jeann. 297. Silhouette du P. Faurai Jeanu., mâle, x 12. 298. Carène mésosternale de P. Faurai Jeann., x68. Organe copulateur mâle de P. Faurai Jeann., face latérale gauche, x 6.3. Genre Troglophyes Ab. 300. Base de l'antenne droite de T. Gavoyi Ab., | 303. Silhouette du T. Gaooyi-AUuaudi Jea,nn., mâle, X 45. mâle, x 16. 301. Sommet du style gauche de l'organe co- 304. Antenne droite du T.Bedeli Jeann., mâle, pulateur mâle de T. Oavoiji-Ludo- x 45. vici Chob., face externe, x312. 305. Tarse antérieur droit de T. Betfoii Jeann. 302. Silhouette du T. Oavoyi-Ludovici Chob., mâle, x45. mâle, X 16. Genre Troglocharinus Reitt. 306. Silliouette du T. Ferreri Reitt., mâle, x 12. 307. Profil de la carène mésosternale de T. Fer- reri Reitt., X 68. 308. Sommet du style droit de l'organe copu- lateur mâle de T. Ferreri Reitt., face externe, x 312. Genre Antrocharidius Jeann. 309. Silhouette de .4. orcinus Jeann., femelle, x 12. Genre Trocharanis Reitt. 310. Antenne droite de T. Mestrei Ab., mâle, x45. 311. Tarse antérieur droit de T. Mestrei Ab., mâle, X 45. 312. Tarse postérieur droit de T. Mestrei Ab., mâle, X 45. 313. Sommet du style droit de l'organe copu- lateur mâle de T. Mestrei Ab., face interne, x312. Genre Antrocharis Alj. 314. Profil du mésosteruum de A. Querilhaci Lesp., x68. 315. Tarse antérieur droit de .4. Querilhaci Lesp., mâle, x 45. 316. Tarse postérieur droit de A. Querilhaci Lesp., mâle, x 45. 317. Sommet du style droit de l'organe copu. lateur mâle de .^1. Querilhaci Lesp., face interne, x 312. 318. Sac intrapénien de A. Querilhaci Lesp., xll2. PLANCHE XII Genre Speodifietus Jeann. 319. Antenne droite du -S', galloprovincialis Fairm., mâle, x 45. 320. Tarse antérieur droit de S. gaUoprnvin- cial's Fairm., mâle, x45. 321. Tarse antérieur droit ^de S. galloprovin- cialis Fairm., femelle, x45. 322. Tarse postérieur droit de S. galloprovin- cialis Fairm., mâle, x 45. 323. Organe copulateur mâle de S. galloprovin- cialis Fairm., face latérale gauche, X 56. Genre Troglodromus Dev. 324. Profil de la carène mésosternale de T. [ 325. Tarse antérieur droit de T. Bucheti Dev., Bucheti Dev., x 68. | mâle, x45. REVISION DES BATHYSCIINAE 633 326. 327. 328. 331. 332. 334. 336. 337. 340. 341. 342. 343. 344. Tarse postérieur droit de T. Bucheti Dev., mâle, X 46. Organe copulateur mâle de T. Bucheti- Bonafonsi Dev., face latérale gau- che, X 55. Sommet du style gauche de l'organe co- pulateur mâle de T. Bucheti-Bo- nafonsi Dev., face externe, x 220. 329. Sac intrapéuien de T. Bucheti-Bonafonsi Dev., face dorsale, x 56. 330. Sac intrapénien de T. Bucheti-Bonafonsi Dev., face latérale gauche, x 56. Genre Royerella Jeanii. Base de l'antenne droite de R. Villardi Bed., mâle, x 45. Tarse postérieur droit de R. Villardi Bed., mâle, X 45. 333. Organe copulateur mâle de R. Villardi Bed., face latérale gauche, x56. Genre Cytodromus Ab. Tarse postérieur droit du C. dnpsoides Ab., mâle, x 45. 335. Organe copulateur mâle de G. dapsoidex Ah., face latérale gauche, x56. Genre Isereus Reitt. Base de rant«nue droite de /. Xambeui Arg., mâle, x 45. Tarse postérieur droit de /. Xambeui Arg. , mâle, X 45. 338. Organe copulateur mâle de /. Xambeui Arg., face latérale gauche, x 56. 339. Sac intrapénien de I. Xambeui Arg., face dorsale, x 75. Genre Diaprysiux Ab. Sommet de l'antenne droite de D. Sicardi V. May., mâle, x 45. Profil de la carène mésosternale de D. Sicardi V. May., x 68. Sommet du style droit de l'organe copu- lateur de D. Sicardi V. May., face interne, x312. Profil de la carène mésosternale de 1>. Sr- rullizi Peyer., x68. Profil de la carène mésosternale de D. Se- rullazi-Peyerimhoffi Jeann., x 68. 345. Organe copulateur mâle de D. Serullazi- Peyerimhoffi Jeann., face laté- rale gauche, x75. 346. Sommet du style gauche de l'organe co- pulateur mâle de D. Serullazi- PeyerimhoffiJeAnn., face externe, x312. 347. Profil de la carène mésosternale de D. Fagniezi Jeann., x 68. 348. Profil de la carène mésosternale de D. Mazaurici V. May., x 68. PLANCHE XIII Genre Diaprysius Jeann. (suite). 349. Sommet de l'antenne droite de D. Ma- zaurici V. May., mâle, x 45. 350. Sommet de l'antenne droite de D. Ma- zaurici V. May., femelle, x 45. 351. Profil de la carène mésosternale de D. caudatus Ab., x 68. 352. Organe copulateur mâle de D. caudatus Ab., face latérale gauche, x 75. 353. Sommet du style gauche de l'organe copulateur mâle de D. caudatus Ab., face externe, x312. 354. Profil de la carène mésosternale de D. cau- datissim,us Ab., x68. 355. Sac intrapénien de D. caudatissimus Ab., x75. Gfenre Bathyscia Schiôdte. 356. Silhouette de B. montatm Sch., mâle, x 22. 357. Antenne droite de B. montant Sch., mâle, face dorsale, x 45. 358. Antenne droite de B. montana Sch., mâle, face latérale, x 45. 359. Tarse antérieur droit de B. montana Sch., mâle, xl58. 360. Organe copulateur mâle de B. montana Sch., face dorsale, x 220. 634 Dr R. JEANNEL 361. Organe copulateur mâle de B. monta »a Sch., face ventrale, x 220. 362. Profil de la carène mésosternale de B. montana Sch., x 45. 363. Antenne droite de B. montana-jablanicen- sis Ganglb., face dorsale, x68. 364. Antenne droite de B. montana-jablanlcen- sis Ganglb., face latérale, x 68. 365. Antenne droite de B. montana- Apfelbecki Ganglb., face dorsale, x68. 366. Antenne droite de B. montana- Apfelbecki Ganglb., face latérale, x68. Genre Bathyscidius Jeanu. 367. Silhouette du B. tristiculus Apf ., mâle, x 22. 368. Tarse antérieur droit du B. tristiculus Apf., mâle, x 158. 369. Antenne droite de B. tristiculus Apf., mâle, X 91. — a : face dorsale ; 6 ; face latérale. 370. Profil de la carène mésosternale de B. tristiculus Apf., x 68. 371. Organe copulateur mâle de B. tristiculus Apf., face dorsale, x 158. Genre Hetaurus Reitt. 372. Profil de la carène mésosternale de l'H. Merkli Friv. x 40. 373. Antenne droite de H. Merkli Friv., fe- melle, X 35. 374. Profil de H. Merkli-simile Friv., mâle, x45. 375. Tarse antérieur droit de H. Merkli-simile Friv., mâle, x 45. 376. Oraane copulateur mâle de H. Merkli- simile Friv., face dorso-latérale, x75. Genre Speophyes Jeann. 377. Silhouette du S. lucidulus Delar., mâle, x22. 378. Antenne droite du S. lucidulus Delar., mâle, x60. 379. Tarse antérieur droit de -S. lucidulus Delar., mâle, xll2. 380. Organe copulateur mâle de S. lu^c'dulus Delar., face dorsale, x 75. 381. Organe copulateur mâle de 5. lucidulus Delar., face latérale gauche, x75. Genre Phaneropella Jeann. 382. Tête de P. Lesinae Reitt., x 84. 383. Œil gauche de P. Lesinae Reitt., x 312. 384. Tarse antérieur droit de P. Lesinae Reitt., mâle, X 158. 385. Organe copulateur mâle de P. Lesinae Reitt., face dorsale, xll5. 386. Sommet du style latéral droit de lorgane copulateur mâle de P. Lesinae Reitt., face interne, x 46S. PLANCHE XIV Genre Bathyscio'es Jeann. 387. Silhouette du B. Hoffmanni Motsch., mâle. xl6. 383. Profil du B. Hoffmanni Motsch., ma'e, x 22. 389. Antenne droite de B. Ho/Jm"nni Motsch., mâle, X 68. 390. Organe copulateur mâ'e de B. Hoffirumni Motsch., face dorso-latérale, xll5. 391. Sac intrapénien de B. Hoffm/inni Motsch., face dorsale, x 156. 392. Silhouette du B. Khevenhiilleri Mill. mâle, xl6. 393. Profil du B. Khevenhulleri Mill., x 16. 394. Antenne droite de B. Khevenhiilleri Mill., mâle, X 45 — a : face dorsale ; b : face latérale. 395. Organe copulateur mâle de B. Kheven- hiilleri Mill., face dorsale, x56. 396. Sac intrapénien de B. Kfieve.ihiilleri Mill., face dorsale, x 112. REVISION DEg BATHYSCIINAE 635 Genre Aphaobius Ab. 397. SiUiouette du prothnrax de A. Milleri Schm., mâle, x 22. 39?. Profil de la carène mésosternale de A. Milleri Schm., x 40. 399. Antenne droite de A. Milleri Schiu., mâle, x30. 400. Organe copulateur mâle de A. Milleri Schm., face dorsale, x 75. 401. Sommet du style droit de l'orsane co- pulateur mâle de A. Milleri Schm., face interne, x 416. 402. Sac intrapénien de A. Milleri Schm., fare dorsale, x 112. 403. Silhouette du prothorax de -1. Heydeni Ueitt., mâle, x22. 404. Antenne droite de A. Heydeni Reitt., mâle, x30. Genre Oryotus MiU. 405. SllhouettedeO. ScAmitfiiMill., mâle, xl6. 406. Carène mésosternale de 0. Schmidti Mill., x40. 407. Tarse antérieur droit de 0. Schmidti Mil!., mâle, x45. 408. Tarse intermédiaire droit de O. Schmidti Mill., mâle, x45. 409. Segment génital mâle de 0. Schmidti Mill.. x75. 410. Organe copulateur mâle de 0. Schmidti MiU., face dorsale, x 56. 411. Sommet du style gauche de l'organe co- pulateur mâle de O. Schmidti Mill., face externe, x330. 412. Antenne droite de 0. Micklilzi Reitt. mâle, X 40. 413. Tarse antériei.T droit de 0. Micklitzi Reitt., mâle, x 45. 414. Carène mésosternale de 0. Micklitzi Reitt.. X 45. 415. Sac intrapénien de 0. Micklitzi Reitt., xll2. PLANCHE XV Genre Speonesiotes Jeann. 416. Silhouette de S. tMrentinus MIL, mâle, x 16. 417. Antenne droite de S. nnrentinus Mill., mâle, X 60. — a : face dorsale ; b • face latérale. 418. Carène mésosternale de S. narentinus Mill., vue de face, x40. 416. Profil de la carène mésosternale de S. tia- rentinus Mill., x 40. 420. Organe copulateur mâle de S. narentinus Mill., face dorsale, x 75. 421. Sac intrapénien de 6'. narentinus MiU., face dorsale, x 112. 422. Silhouette de S. dorotknnus Reitt., mâle, X 16. 423. Antenne droite de S. dorotkanus Reitt., mâle, x68. 424. Profil de la carène mésosternale de S. do- ro'k'inus Reitt., x 40. 425. Organe copulateur mâle de S. dorotkc- nus Reitt., face dorsale, x 75. 426. Sac intrapénien de S. dorotkanus Reitt., face dorsale, x158. 42'''. Antenne droite de .S. issensis J. Miill., mâle, X 6». — « .• face dorsale ; 6 • face latérale. 428. Organe copulateur mâle de S. issensis J. MuU., face dorsale, x 75. 429. Sac intrapénien de S. issensis J. Mtill., face dorsale, x 112. 430. Silhouette de S. Paganettii Ganglb., mâle, xl6. 431. Antenne droite de S. Paganettii Ganglb. mâle, x60. 432. Organe copulateur mftle de S. Paganettii Ganglb., face dorsale, x75. 433. Sac intrapénien de 5. Paganettii Ganglb., face dorsale, xl58. 434. Silhouette de S. Gobanzi Reitt., mâle, x 16. 435. Profil de S. Gobanzi Reitt., mâle, xl6. 436. Carène mésosternale de S. Gobanzi Reitt., vue de profil, x 40. 437. Antenne droite de S. Gobanzi Reitt., mâle, X 45. — a : face latérale ; b : face dorsale. 433. Organe copulateur mâle de 5. Gobanzi Reitt., face dorsale, x 75. , 439. Sac intrapénien de S. Gobanzi Reitt., face dorsale, x 75. 440. Silhouette de S. Fabianii Dod., femelle, xl6. 441. Antenne droite de S. Fa^>ianii Dod., x56 442. Profil de la carène mésosternale de S. Fabianii L'od., x 40. 636 Dr R. JEANNEL PLANCHE XVI Genre Soeonesiotes Jeann. (suite). 443. Silhouette du *'. antrorum Dod., femelle, xl6. 444. Antenne gauche de 5. antrorum Dod., femelle, face dorsale, x 4.5. 445. Antenne gauche de S. antrorum Dod., femelle, face latérale, x4.5. 446. Patte postérieure gauche de S. antrorum Dod., femelle, x30. Genre Proleonhardella Jeann. 447. Silhouette du P. Matzenaueri Api., mâle, xl6. 448. Antenne gauche de P. Matzenaueri Apf., mâle, x60. 449. Profil de la carène mésosternale de P. Mat- zenaueri Apf., X 40. 450. Segment génital mâle de P. Matzenaueri Apf., xll2. 451. Organe copulate UT mâle de P. Matzenaueri Apf., face dorsale, xll2. 452. Sac irtrapénien de P. Matzenaueri Apf., xl.58. Genre Leonhardella Reitt. 453. Silhouette de L. angulicollis Reitt., mâle, xie. 454. Antenne droite de /.. angulicollis Reitt., mâle, x26. 455. Profil de la carène mésosternale de L. angu- licollis Reitt., X 40. 456. Contour du prothorax de L. angulicollis Reitt., femelle, x 16. 457. Organe copulateur mâle de L. angulicollis Reitt., face dorsale, x56. 458. Sac intrapénien de L. angulicollis Reitt., face dorsale, x 158. 459. Sommet du style droit de l'organe copula- teur mâle de L. angulicollis Reitt., face interne, x237. 460. Silhouette ûe^ L.untennaria-Setniki'RfiXii., femelle, xl6. 461. Antenne droite de L. antennaria-Setniki Reitt., femelle, x 26. 462. Profil de la carène mésosternale de L. antennaria-Setniki Reitt., x 40. Genre Anilloeharis Reitt. 463. Tarse antérieur droit de 1' .4. 0<'i/.hijsciola Schiâdtei- grandis Fiiiriii. 022. «2S. 625. 026. 627. 62S. Waiuliliule gaudu;, l'ace dorsale, x 150. Manrtibiilp droita, face dorsale, x 150. 024. Soie composée du premier segment abdo- minal, X 416. Larve de Bnthiisfiola Limhri-mialetenns Ab. Mandibule gauche, face dorsale, x 150. Jlaudibule droite, face dorsale, xl50. Maxillo gauche, face ventrale, xl50. Lobes de la maxillo gauche, face ventrale, x416. 629. Autcune droite, face dorsale, xl50. 6;30. Soie composée du premier segment ab- dominal, X 416. Larve de SpeE /.ooL. exi". et géx. 5= SÉRIE. — T. VII. — (l). 41 ARCHIVES DE ZOOLOGIE EXPÉRIMENTALE ET GENERALE 5^ Série, Tome VII, p. 643 à 674, pL XXV à XXVII. :i'0 Juillet 1911. DES HÉMIPTÈRES (PREMIÈRE PARTIE) PAR E. BUGNION Professeur d'Embryogénie à l'Université de Lausanne AVEC LA COLLABORATION DE N. POPOFF FiEBER dit en tête de son ouvrage systématique (1861, p. 4) que les pièces buccales des Insectes suceurs correspondent morphologiquement à celles des Insectes broyeurs, mais repré- sentent toutefois un degré de développement inférieur (1). Si la première de ces affirmations est juste, ce que, à l'excep- tion de Metschnikow (2), personne ne conteste, la seconde est au contraire très discutable. N'est-ce pas sur la complication de la structure anatomique que l'on se fonde d'ordinaire pour établir la supériorité d'un type ? Je me fais fort de démontrer que l'appareil buccal des Hémi- ptères est, au point de vue des dispositions mécaniques, non seulement supérieur à celui des Insectes broyeurs, mais atteint un degré d'achèvement que seuls quelques Hyméno- ptères (Abeilles) ont peut-être dépassé. (1) La même opinion avait précédemment déjà été émise par Bcrmeister (1885. I, p. 65). (2) Metschnikow (1866), qui a décrit le premier les « cornues » de l'embryon et auquel ces organes avaient paru indépendants des mandibules et des maxilles, arrive à cette conclusion que les stylets des Homoptères ne correspondent pas aux pièces buccales des Insectes broyeurs, mais sont des formations entièrement nouvelles. AECH. DE ZOOL. EXP. EX OÊX. — 5« SÉEIE. — T. VII. — (II). 42 644 E. BUGNION La condensation du système nerveux en un petit nombre de centres (très accusée chez les Hémiptères), est elle aussi un indice de supériorité. Il est évident d'ailleurs, si l'on se place au point de vue phylogénétique, que les Insectes suceurs n'ont pas précédé les Insectes broyeurs, mais représentent au con- traire, une adaptation secondaire, un chaînon dérivé (1). Il est vrai que pour juger en connaissance de cause de la disposi- tion des pièces buccales, il ne suffit pas d'examiner sur le porte- objet le labre, le rostre et les stylets isolés, détachés de leurs connexions. C'est lorsque les stylets sont préparés .in situ avec leurs glissières et leurs leviers, lorsqu'une étude approfondie révèle le mécanisme si complexe de la pompe salivaire et du pharynx, que l'organisation de l'Hémiptère se montre dans sa perfection et sa beauté. Destinées à la succion, les pièces buccales comprennent : 1" le lahre (lèvre supérieure) appendu au clypeus ; 2'^ les stylets externes ; 3» les stylets internes ; 4^ le rostre (lèvre inférieure modifiée). Les stylets exactement juxtaposés, constituent ensemble un dard acéré contenu dans la rainure du rostre. Un tentorium chitineux joue le rôle de support. Fidèles aux préceptes de Savigny (1816), les zoologistes s'accordaient il y a peu de temps encore à faire des stylets externes les homologues des mandibules et des stylets internes les équivalents des maxilles ; les palpes maxillaires auraient complètement disparu. — Heymons (1896-98) a montré par l'étude de l'embryon que le stylet interne ne représente pas la maxille entière, mais seulement son lobe terminal. La partie basale ou palpigère forme une plaque plus ou moins distincte, incorporée dans la paroi de la tête et désignée sous le nom de lame rnaxillaire (2). Les palpes rudimentaires sont représentés par les buccules. Le stylet externe répond de même à une par- (1) Les Pédiculides offrent aujourd'hui encore, au cours de leur développement, des phases de transition du type broyeur primitif au type suceur ou dérivé. (Voy. Melnicow, 1869.) (2) Cette lame est, chez Qraphosoma, noire, encadrée de rouge. PIÈCES BUCC. DES HÉMIPTÈRES 645 ...f tie seulement de la mandibule, la portion basale de cet organe étant elle aussi comprise dans la paroi de la tête (jugal des Géocores, lora des Cicadines). Les figures ci-jointes montrent les diverses parties de la tête d'une Géocore (Graphosoma) vues de face et de côté. Les lames maxillaires (entièrement soudées) se voient avec les buc- cules à droite et à gauche de l'insertion du rostre. Quant à la signification du rostre, les avis sont encore par- tagés. Tandis que Gerstfeld (1853) et Geise (1883) voient dans cet organe l'équivalent de la lèvre inférieure seule (suivant en cela l'exemple de Savigny et de Latreille), Wedde (1885) considère la trompe comme résultée de la fusion de la lèvre avec les palpes labiaux. Cette dernière opinion a été autrefois déjà soutenue par Burmeister et Ratzeburg. LÉON (1887-1901) décrit chez les Hydrocores des palpes rudi- mentaires insérés sur le troisième article du rostre. Fondé sur cette observation, il admet que le pre- mier article de la trompe repré- sente le mentum, le deuxième le submentum, le troisième le pal- pigère. Heymons objecte à cette manière de voir que la paire d'appendices dont se forme le rostre est simple chez l'embryon, sans trace de palpes. Son opi- FlG. A. — Graphosoma lineatum. bu, buorule ; /, fulcruni ; Im, lame maxil- laire; r, rustre, x l;i. FIG. B. — Graphosoma lineatum. ba, plaque basilaire ; hu, buccule ; /, fulcrum ; j, joue ; l, labre ; Im., lame maxillaire, x 13. 646 E. BUGNION --bu nion est que les palpes observés par Léon sont une formation secondaire. La trompe des Rhynclrotes correspondrait à la lèvre inférieure seule divisée secondairement en plusieurs articles. C'est aux mêmes conclusions qu'avaient précédemment déjà abouti les travaux de Metschni- Kow sur le développement de Corixa (1866, p. 47). Un trait qui frappe tout d'abord, FiG. C. — Graphosormi linentum. . ^ htt ' hu, buccuie; i, insertion du rostre; lorsqu on cxamiuc Une tête d He- st, stvlets. X 13. • , V , ' 1 , miptere montée au baume, est que les stylets s'enfoncent très profondément à l'intérieur, c mr Fio. D. — Raphigasler i/risen. Face ventrale de la tête : a, antenne ; c, clypeus ; î, insertion du rostre ; le, H. leviers ; mp, mr, muscles pro et rétracteurs ; o, orifice ; œ, œsophage ; p, pompe salivaire: pfi, pharynx; 7», piston: pti, tigelle du piston; ste, sti, stylets externe et interne; t, t«ntorium. x 24. J'ai sous les yeux une tête de Raphigaster (fig. D), éclaircie par la potasse caustique, dans laquelle les stylets internes, attachés PIÈCES BUCC. DES HÉMIPTÈRES 64' par leurs leviers aux angles postérieurs du support, atteignent le bord du trou occipital. Les stylets externes, quoique moins enfoncés, remontent jusqu'à la hauteur des yeux. Chez Ranatra, Naucoris, Nepa, la partie basale du stylet interne se voit en arrière de la tête, à l'intérieur du thorax. La situation profonde des pièces buccales est une consé- quence du genre de mouvement qui leur est propre. Les mâchoi- res des Insectes broyeurs se mouvant dans le sens latéral, ces organes peuvent s'articuler sur le bord antérieur de la tête, lors même que leurs muscles sont logés à l'intérieur. Chez les suceurs au contraire, le va-et- vient s'efïectuant dans le sens antéro-postérieur, la partie du stylet sur laquelle s'insèrent les muscles doit nécessairement s'enfoncer dans la cavité cépha- lique, pour que les actions des pro et rétracteurs puissent ré- gulièrement alterner. De telles dispositions exigent un mode de développement tout à fait spécial. Les appendices qui, chez d'autres Insectes, ne sont que des expansions externes, se for- ment chez les Hémiptères dans des gaines épidermiques invagi- nées à l'intérieur. Ces gaines que l'on voit très bien chez les embryons et chez les larves, au moment où les stylets de rempla- cement sont en voie de formation, ont été décrites par Mets- CHNiKOW (1866, p. 74) et ensuite par P. Mayer (1875, p. 335), sous le nom d'organes eii forme de cornue (retortenf rmige Organe). La figure E représente les quatre cornues (dessinées à la chambre claire) d'une larve de Nezara viridida observée FiG. E. — Larve de Nezara viridula. x iU. 648 E. BUGNION à Ceylan en décembre 1908. La cornue du stylet interne droit a été, comme on voit, légèrement déplacée ; les cornues de gauche, enroulées l'une sur l'autre à l'intérieur du thorax, sont représentées dans leur position naturelle. Il suffit de mettre sous le microscope la dépouille larvaire d'un Pentatome pour s'assurer que les stylets se détachent avec les téguments et doivent en conséquence être remplacés à chaque mue. La larve dessinée avait déjà fait deux mues ; elle se préparait à subir la troisième (et probablement dernière). Les stylets plus courts qui existent chez les jeunes larves au sortir de l'œuf se forment, pendant la phase embryonnaire, dans des gaines analogues, mais moins profondes (Heymons 1898). Quant au fonctionnement des pièces buccales, il est prouvé aujourd'hui que le liquide absorbé (sève, sang, etc.) ne remonte nullement par la rainure du rostre comme on le croyait autre- fois, mais par un canal très fin {canal de succion), formé par la juxtaposition des stylets internes, continu avec la cavité du pha- rynx (fig. 6). LTn deuxième conduit [canal (Vexcrétion), compris lui aussi entre les stylets internes, sert à l'instillation de la salive à l'endroit piqué. L'ascension du liquide s'effectue par l'action aspiratrice du pharynx et l'écoulement de la salive par l'effet du petit appareil connu sous le nom de pompe salivaire. Le rôle du rostre n'est donc pas de sucer la sève ou autres liquides, mais de protéger les stylets, de diriger leur pointe et surtout de reconnaître au moyen de ses poils tactiles, l'endroit où le dard doit pénétrer. Au surplus le rostre, agissant comme le tube d'un trocart, maintient les stylets dans l'acte de forer et s'oppose à leur déplacement latéral. On voit, d'après ce qui a été dit du canal de succion, que le point d'insertion du rostre à la face ventrale de la tête, ne doit pas être désigné sous le nom de bouche. La bouche, si l'on veut conserver ce terme dans l'anatomie de l'Hémiptère, doit être reportée à l'orifice de sortie des stylets (anneau membraneux sous-clypéal, fig. 2 a). C'est bien là, en effet, que la bouche {stomodaeum) se montre tout d'abord chez l'embryon. Chez PIÈCES BUCC. DES HÉMIPTÈRES 649 l'adulte la bouche fonctionnelle (entrée des voies digestives) est reportée naturellement à l'extrémité du dard. Il faut, avant d'étudier les pièces buccales, rappeler tout d'abord la structure du clypeus {épistome ou chaperon). On a dit que les Hétéroptères n'ont pas de clypeus (Spinola 1839, p. 156). Il est vrai que les Géocores n'offrent pas, comme le Fulgore et la Cigale, un large chaperon triangulaire, séparé du front par une rainure transverse. Toutefois la partie de la tête corres- pondant à la portion médiane du clypeus du Fulgore n'en existe pas moins. C'est la pièce allongée, un peu proéminente, souvent cannelée en travers, que l'on voit sur la ligne médiane, enserrée entre les jugaux. Deux sillons longitudinaux marquent ses limites latérales. Chez Graphosoma les jugaux étant allongés et convergents l'un vers l'autre au bord antérieur de la tête, le sommet du clypeus est caché en dessous (1). Au surplus, les jugaux ne sont pas de simples lames. Chacun d'eux possède une face externe (fulcrum), repliée en dessous, séparée de la face frontale par une carène. Excavé sur sa face profonde, le jugal isolé sous le micros- cope, rappelle en miniature une mandibule de perroquet. Aminci antérieurement, le fulcrum se continue en arrière avec la joue, c'est-à-dire avec la pièce latérale, qui porte l'antenne, tandis que chez le Fulgore, il en est séparé par une suture. En dessous, le fulcrum entre en contact avec la plaque triangulaire qui confine à l'articulation du rostre (séparée de celle-ci par la buc- cule) et représente vi'aisemblablement la lame maxillaire de Heymons (fig. A, B, C). Une large échancrure taillée aux dépens des fulcra au bout antérieur de la tête laisse un espace suffi- sant pour loger le sommet du clypeus. On peut, en écartant les jugaux avec la pointe du scalpel, mettre le clypeus entière- ment à découvert. Une tête de Géocore {Graphosoma), préparée de cette manière, montre l'épistome sous forme d'une lame oblongue, convexe du côté dorsal, avec les bords repliés en (1) Chez Tessaraioma, les jugaux, coutigus l'uu à l'autre, se terminent en avant par un bord relevé. Le clypeus, très étroit, est déjeté en dessous (fig. 15). 650 E. BUGNION dessous. Son sommet (apophyse cl3rpéale) est prolongé par l'anneau membraneux qui soutient le labre. La capsule céphalique, membraneuse dans la partie recou- verte par les jugaux, se termine en avant par deux mamelons coniques, situés l'un à droite de l'épistome et l'autre à gauche. Les buccules qui proéminent par dessous, dépassent légère- ment leur bord antérieur. Le clypeus des Raphigaster et autres Pentatomes est plus large et aplati que celui de Graphosoma. Les Hémiptères à tête étroite {Reduvius, Harpactor, Gerris) ont, au contraire, un cha- peron rétréci, enserré entre les jugaux. Le bout antérieur du clypeus (Graphosoma) forme, en se réfléchissant en dessous des stylets, deux lobes de couleur noire exactement juxtaposés (fig. 2 lo). Ges lobes (remplacés parfois par un anneau complet) servent à soutenir les stylets au point où ceux-ci sortent de la tête et pénètrent dans l'an- neau membraneux en dessinant une courbe. Plus en arrière, les bords de 1 "épistome forment deux petits ailerons (fig. 2, 3 ai) qui donnent attache par leurs angles postérieurs aux branches antérieures du tentorium et contri- buent à supporter la pompe salivaire. Une des caractéristiques du clypeus est qu'il donne insertion par sa face profonde aux faisceaux antérieurs du dilatateur du pharynx. Un clypeus retourné, éclairci dans le baume montre chez tous les Hémiptères l'insertion linéaire de la membrane striée (voy. pharynx) et des deux côtés les lignes trans verses qui répondent aux insertions des muscles. Ghez quelques espèces [Cicada) les lignes transverses se voient déjà de l'extérieur et donnent au chaperon un aspect particulier. Il y a deux manières de démontrer les parties buccales. La première consiste à préparer ces organes in situ dans la tête de l'Insecte fixé sur le ventre, au fond d'une cuvette remplie d'alcool (1). Les téguments dorsaux ayant été détachés à petits (1) L'alcoot est préférable à reau salée par le fait que les muscles coagulés (devenus opaques) sont plus faciles à détacher sans briser les pièces dures. PIÈCES BUCC. DES HÉMIPTÈRES 651 coups de scalpel, on enlève les ganglions, le tissu graisseux, etc., et l'on dégage les diverses pièces, en ménageant leurs con- nexions et leurs rapports. La préparation éclaircie, montée au baume, peut être observée par transparence ou à la lumière du soleil. Le second procédé consiste à isoler sur le porte-objet les pièces buccales avec l'appareil suspenseur (tentorium) et à les monter dans le baume à plat ou de côté. Il faut, pour bien réussir, écarter les jugaux avec le scalpel, tout en ménageant le clypeus. Les parties latérales de la tête ayant été enlevées, on peut avec un peu de pratique obtenir les pièces buccales avec le support chitineux et le clypeus tout à fait intacts. La méthode des coupes est pour certains détails (canaux du dard, pharynx) un auxiliaire indispensable. Seulement comme la chi- tine est très friable, il faut pour bien réussir prendre des sujets incomplètement durcis (à l'état de larves). I. HÉTÉROPTÈRES A. Géocores végétariennes. Les espèces qui ont fait l'objet de cette étude sont : Gi'apho- soma lineatum, Raphigaster grisea, Tessaratoma papillosa de Ceylan, Pyrrhocoris apterus, Odontop^is varicornis de Ceylan, Syromastes marginatus, Petascelis remijjes du Transvaal, Ckrysocoris stocJcerus de Ceylan. La description qui va suivre se rapporte plus spécialement à Graphosoma lineatum. Formé de quatre segments articulés, le rostre offre sur sa face ventrale une gouttière profonde destinée à loger le dard. Assez large sur le premier article, la gouttière est fortement rétrécie au niveau du deuxième. Sa partie terminale est tantôt entièrement fermée, transformée en un canal complet (Graphosoma), tantôt prolongée en forme de fente jusqu'au bout de la trompe [Oclon- topus, Chrysocoris). La gouttière étant largement ouverte, dans 652 E. BUGNION sa partie supérieure, les stylets, à découvert à ce niveau, peu- vent dans certains cas sortir quelque peu de la rainure (1). Le but de cette disposition est de permettre au rostre de se raccourcir en se coudant, au moment où le dard s'enfonce, sans abandonner toutefois l'extrémité de ce dernier. La flexion, plus ou moins marquée suivant les espèces, se fait dans l'arti- culation qui unit le premier article avec le deuxième. L'orifice terminal du rostre présente un bord aminci avec deux fais- ceaux de poils courts et larges, remplissant probablement une fonction tactile. C'est en effet l'extrémité de la trompe qui, en même temps que les antennes, explore la surface du végétal et « choisit ^) la place appropriée pour l'intromission du dard. Le rostre des Hétéroptères n'est pas, comme celui du Fulgore, appendu à une membrane lâche {gula), mais implanté à la face ventrale de la tête, un peu en arrière de l'anneau mem- braneux qui laisse passer les stylets. Une ouverture ovalaire taillée dans la chitine (limitée par les buccules et les lames maxillaires) établit la communication entre la cavité de la tête et celle du rostre, livrant passage au sang, aux nerfs, aux tra- chées et aux muscles. L'articulation est formée par une mem- brane étroite insérée au pourtour de l'orifice. Les muscles, visibles sur la coupe sagittale (fig. 24) peuvent être distingués en releveurs et dépresseurs. On voit d'après la description qui précède que le rostre représente une gaine protectrice, en même temps qu'un organe tactile et explorateur. Chez Grajihosoma, le rostre mesure 3 3/4 mm. de longueur. Sa surface est garnie de quelques poils. Le premier article, deux fois plus épais que le deuxième, a 1 mm. de longueur sur 0,42 d'épaisseur; le deuxième, long et étroit, mesure 1 1/2 mm. sur 0,20 (son extrémité un peu rétrécie, fait au premier abord l'effet d'un cinquième segment). Le troisième (1) Oq peut dégager entièrement lea stylets au moyen d'une aiguille passée en dessous. Si un tel accident venait à se produire pendant la vie, l'Insecte, incapable de remettre son dard en place, serait par là-même dans l'impossibilité de se nourrir. PIÈCES BUCC. DES HÉMIPTÈRES 653 article, épais et sinueux, mesure 0,05 sur 0,28. le quatrième plus étroit, 0,05 sur 0,16. Le rostre de Tessaratoma (fîg. 16), bien que plus épais, offre des proportions analogues. — Chez M iris, le deuxième article n'est pas plus long que le premier et à peine plus long que les troisième et quatrième (Bugnion, 1910, fig. 14). — Chez Odontopvs, le rostre, long de 10 mm., offre de la base à la pointe une épaisseur décroissante. Les dimensions des articles sont : premier 2 3/4 mm., deuxième, 3 1/2 mm., troisième 2 mm., quatrième 1 3/4 mm. Le LABRE (fig, 1, 2, 3, 4) est caractérisé par sa forme allon- gée, sa surface crénelée, sillonnée en travers et surtout par sa disposition en forme de gouttière. Partiellement recouvert par les jugaux, il est suspendu au sommet du clypeus par un anneau membraneux (fig. 1, 2 a), conformation qui, malgré l'absence de muscles propres, lui assure une mobilité suffisante pour suivre les mouvements du rostre. Sa gouttière, étroite et rec- tiligne, recouvi-e les stylets sur 2/5 environ de leur longueur chez Graphosoma (1). Dans ce même genre, la longueur du labre est de 1 mm. 8, l'épaisseur à la base de 0,2. Son bout inférieur, légèrement relevé, offre une pointe amincie, flexible, un peu recourbée. Examiné au microscope, le labre se montre composé de trois parties : une médiane, convexe, de couleur claire, avec des incisures trans verses et deux lames latérales foncées, situées à droite et à gauche de la rainure, formant à la base de celle-ci un rebord élargi. Séparées de la partie médiane par une ligne bien accusée, les lames latérales mon- trent à leur surface de petits polygones qui répondent aux limites des cellules épi dermiques. — Le rôle du labre est de protéger les stylets et de les maintenir en place. Ses dimen- sions sont calculées de façon qu'il recouvre exactement la partie du dard laissée à découvert dans la rainure du rostre. — Le (1) Chez Odontopus, le labre relativement plus court ne recouvre qu'une petite partie du dard (1910, fig. 16). 654- E. BUGNION labre de Gmphosoma est représenté figure 1-4 ; de Raphigaster, figure 12; de Tessaratoma, figure 15; de Syromastes, figure 19. Mon mémoire sur Tappareil salivaire (1910) donne des dessins relatifs aux genres Chrysocoris, Miris et Odontopus. Pareils à des soies rigides, les stylets forment en se juxtapo- sant un dard acéré destiné à la succion. Il y a deux paires de stylets, une externe et une interne, différentes par leur structure et leur fonction. Observé dans sa position normale, le dard dépasse quelque peu le bout du rostre. Les deux extrémités barbelées, recourbées en dehors appartiennent aux stylets externes, tandis que les stylets internes, plus longs et plus forts, finissent par une pointe droite. Ces dispositions montrent dès l'abord que les soies internes sont plus spécialement destinées à l'acte de forer, tandis que le rôle des externes paraît être de retenir le dard à l'intérieur des tissus. BusGEN (1891), qui a pratiqué des coupes dans les feuilles au niveau des (; Stichcanâle », des pucerons, a vu les stylets externes recourbés en crochet à l'intérieur des cellules. Les Hémiptères carnassiers (Hydrocores) ont des stylets droits, plus courts et plus épais. On constate, en étudiant les pièces dissociées et surtout la coupe du dard (fig. 6), que les stylets internes représentent deux demi-cylindres encastrés au moyen de cannelures. Les stylets externes placés en avant et en arrière des précédents, creusés en forme de gouttière, se touchent seulement par les bords. Les cannelures, qui courent d'un bout à l'autre, permettent de petits ghssements longitudinaux tout en assu- rant la coaptation la plus parfaite. Le dard ne sert pas seulement à inciser les plantes. Les stylets internes forment par leur juxtaposition deux conduits, très fins, dont l'un, ordinairement placé au côté dorsal, est le canal de succion continu avec le bec du pharynx, tandis que l'autre situé au côté ventral, est le canal d'excrétion destiné à l'écoulement de la salive. Ces dispositions ont été reconnues PIÈCES BUCC. DES HÉMIPTÈRES 655 grâce à la méthode des coupes, par Geise (1883) et Wedde (1885), élèves de Leuckart (1). Le premier de ces travaux se rapporte à diverses Hydrocores, le deuxième aux genres Pyrrhocoris, Pentatoma, Notonecta, Centrotus, etc. — Chez Cimex lectularius étudié par Landois (1868-69) le canal de succion existe seul. La coupe du dard de Graphosoma obtenue par N. Popoff, (fig. 6) montre deux canaux juxtaposés, l'un à droite et l'autre à gauche. Les deux tubes sont superposés chez Notonecta et Fulgora. Outre les canaux de succion et d'excrétion, on voit d'ordi- naire dans chacun des stylets une lumière étroite limitée primitivement par des cellules formatives. Ce lumen com- munique probablement avec la cavité de la tête, de manière à donner accès au sang. Geise a prouvé toutefois au moyen d'injections de carmin que les lumina des stylets sont fermés chez l'adulte (2). Chaque stylet comprend une partie basale, creuse, élargie, donnant attache aux muscles et une partie terminale, coudée, allongée en forme de soie. La longueur de la pièce basale est chez Graphosoma de 1 mm. environ, celle de la partie sétiforme de 5. Le coude régulièrement arrondi, se trouve au niveau de l'anneau membraneux. Le dard est aminci à cet endroit sur une longueur de 1 1/2 mm. La figure D montre les quatre stylets de Raphigaster préparés in situ à l'intérieur de la tête, après ablation de la paroi dorsale. Remarquons à ce propos que les stylets des Géocores offrent une partie basale dilatée en forme de cloche, tandis que ceux des Hydrocores se terminent d'ordinaire par une pièce aplatie et allongée, en forme de palette ou d'aviron. La partie basale des stylets est entou- (1) Faute d'avoir pu examiner de bonnes coupes, les auteurs antérieurs à Geise et Wedde croyaient que le liquide aspiré remonte par la gouttière du rostre (en dehors des stylets). (2) Chez les Lépidoptères, le canal de succion, renfermé dans la trompe, est formé également par la juxtaposition des deux maxilles. Le dard des Ichneumons, dérivé lui aussi d'appendices modifiés, offre une disposition iden- tique. Le canal de ponte, est îornié par la juxtaposition des stylets, comme le canal de succion des Hémiptères. Il y a en outre, dans chacune des pièces, une " lumière» propre qui communique avec la cavité abdominale et donne accès au sang, aux nerfs et aux trachées. (Voy. Bugxion, les «PUIS pédicules et la tarière de Rhyssa persuasoria. C. R. du 6^ congrès de Zoologie. Berne, p. 511). 656 E. BUGNION rée d'une gaine cellulaire (vestige de leur matrice) qui, per- sistant chez l'adulte, se continue, d'autre part, avec celle du pharynx. Cette enveloppe (cuticule), prolongée en avant jus- qu'au point où les stylets s'accolent les uns aux autres, forme une membrane élastique, qui assure l'abouchement exact du pharynx avec le canal de succion et celui de la pompe sali- vaire avec le canal d'excrétion. Observés à un fort grossissement, les stylets internes et externes des Géocores végétariennes offrent au niveau de leur pointe une différence de structure très accusée. Tandis que les stylets internes ont une pointe droite ou faiblement courbée avec un bord tranchant, les externes ont leur extrémité courbée de dedans en dehors avec des dentelures d'aspects divers. On remarque le plus souvent immédiatement derrière la pointe deux ou trois dents mousses (dont l'une plus grosse inclinée en dedans), puis en arrière de celles-ci une série de dents ou barbes plus petites, inclinées en dehors, généralement disposées sur deux rangées. Ces dispositions sont représentées pour Graphosoma (fig. 7), Pyrrhocoris [ûg. Set 9), RapUgaster (fig. 14), Tessaratoma (fig. 18), Syromastes (fig. 21), Chrysocoris (fig. 23). — Pyrrhocoris diffère des autres genres examinés en ce que les stylets internes offrent eux aussi une série de découpures le long du bord. L'étude des coupes montre que les stylets se forment à l'in- térieur d'un repU, dépendant lui-même de l'invagination bueco- pharyngienne. Cette disposition peut être observée sur les coupes qui intéressent la partie postérieure du stylet dilatée en forme de cloche (fig. 25). Les mêmes préparations montrent que la couche formative des stylets est, comme pour la pompe et le pharynx, toujours placée au côté externe de la chitine. Les stylets sont maintenus en place par une série de glissières chitineuses très exactement construites. Il y a, en allant d'arrière en avant : P les glissières latérales du tentorium (placées en dessous des deux cornes) ; 2° les ghssières sous-clypéales (en PIÈCES BUCC. DES HEMIPTERES 657 dessous des ailerons) ; 3° la glissière de l'anneau membraneux (face supérieure des lobes sous-clypéaux) ; 4P la rainure du labre ; 50 la rainure du rostre. Chez Chrysocoris les branches postérieu- res du tentorium offrent quatre renforcements linéaires de couleur brune qui, placés au côté dorsal au niveau des pièces basales, font vraisemblablement aussi l'office de glissières. Le mécanisme des stylets est complété par un système de leviers. Le stylet interne est chez les Géocores relié au support chitineux par une pièce rigide, coudée, articulée sur l'angle postéro-externe de ce dernier (fig. D). Les avantages de cette disposition sont : P de limiter l'amplitude du mouvement, celle- ci étant déterminée par la forme et la longueur du levier ; 20 d'assurer au stylet un point d'appui solide au moment où, dans l'acte de forer, le protracteur se contracte ; 3° d'augmen- ter les points d'apph cation des muscles et la puissance de leurs actions. Le stylet externe est muni d'une pièce à trois branches, deux courtes et une longue, faisant elle aussi l'office d'un levier (fig. D). L'une des branches courtes inclinée en dehors s'arti- cule sur la paroi latérale de la tête (point d'appui) ; l'autre dirigée en arrière s'attache à la pièce basale du stylet. La bran- che longue, tournée en avant et en dedans, donne attache à des muscles pro et rétracteurs, qui, produisant un effet de bascule, font pivoter le levier sur son point d'appui. La présence de leviers annexés aux stylets internes a été constatée chez Raphi- gaster, Graphosoma, Pentatoma, Tetracanthus, Syromastes, Odontopus et Chrysocoris. Les leviers des stylets externes, bien que plus difficiles à démontrer, existent probablement aussi dans la plupart des espèces. Les muscles destinés aux mouvements des stylets se distin- guent en rétracteurs et protracteurs. Les rétracteurs, insérés en arrière sur les parois de l'occiput, s'attachent d'autre part sur les lames basales des stylets. Les protracteurs, insérés en avant sur la lame maxillaire et le jugal, agissent plus spécialement sur les leviers. Relativement volumineux, ces muscles remphs- sent (avec le dilatateur du pharynx et l'aspirateur de la salive) 658 E. BUGNION une bonne partie de la cavité céphalique. Tandis que le muscle aspirateur, situé entre les deux branches postérieures du ten- torium, s'insère uniquement sur ces branches, les muscles des stylets s'attachent plus spécialement (peut-être exclusivement) à la face interne de la paroi de la tête. Tbntorium, Appareil suspenseur ou support chitineux. La pièce qui fait l'office de support a été partiellement décrite par BuRMEiSTER (1) (1835, II, p. 46, atlas II, pi. I), plus récemment par Gerstfeld (1853), P. Mayer (1874), Geise (1883), Wedde (1885) et par moi-même (1908, fig. 16, 17; 1910. fig. 10, 16). Cet appareil (tentorium modifié) exige à cause de son impor- tance fonctionnelle, une étude attentive et détaillée. Le support chitineux est formé de deux lames qui, prenant appui en arrière sur le bord inférieur du trou occipital, se portent obliquement en avant et en haut, puis soudées en une pièce unique, s'attachent par deux expansions aux deux bords du clypeus. Elargies dans leur partie postérieure et écartées l'une de l'autre, les deux lames se rapprochent antérieurement de façon à former une gouttière étroite destinée à loger le pha- rynx. Les deux lames qui le composent, avec leur bord infé- rieur épaissi et rembruni, rappellent assez exactement la balançoire d'un cheval de bois. La partie antérieure du pharynx (bec) traverse le support en dessous d'une crête transverse et s'abouche au devant de cette crête, dans le canal de succion. La crête trans verse relevée à droite et à gauche en forme de corne [cornes du tentorium, fig. 4, 5co), se continue par une expansion jusqu'au bord du (1) BtTRMKlSTER décrit chez la Cigale deux piliers postérieurs (Knochenleisteu) qui se portent de la lingula au bord du trou occipital et deux piliers latéraux tendus de la lingula à la région de la joue. — La pièce (mal définie) désignée par Fabricius, Saviony, Burmeister, etc., sous le nom de lingua, lintula ou ligula, répond semble-t-il, à la partie antérieure du tentorium. Elle n'a avec la langue des Hyménoptères (partie de la lèvre intérieure) aucun rapport quelconque. Les piliers postérieurs de Bitrmeister se confondent vraisemblablement avec les lames postérieures, les piliers latéraux avec les expansions clypéales du tentorium. Il faut remarquer cependant que le tentorium proémine au-dessus du bec du pharynx en formant une aorte de languette (/. per- jorée, renfermant les organes gustatils) qui justifie en quelque mesure les dénominations des an ciens auteurs. — La lingua de la Ci?ale, dans le sens que lui donnait Burmeister, a été décrite par JNlECK (1904) sous le nom d'hypopharynr. PIÈCES BUCC. DES HÉMIPTÈRES 659 clypeus. Les stylets qui cheminent des deux côtés en dehors du support (dans les glissières latérales) se rejoignent en avant de la crête pour former, en se juxtaposant, les canaux du dard. En arrière de la crête se voient deux renforcements qui, sui- vant le bord supérieur de la gouttière du pharynx, forment ensemble une sorte de fourchette (furcula). C'est, comme le mon- tre la figure 3, dans l'angle rentrant de la furcula (/m) que se trouve l'orifice dans lequel s'engage le bec du pharynx {ph'). A la crête transverse se rattache une languette chitineuse de couleur noire qui se porte en avant et s'applique sur la convexité des stylets au niveau de leur jonction. Cette pièce caractérisée par la présence de 7 à 8 points transparents (pores gustatifs) disposés sur une ligne, sera désignée sous le nom de languette perforée (fig. 3, 10, 24). Située en dessous du pharynx, la pompe salivaire est por- tée par deux expansions qui, détachées des ailerons du clypeus, se rapprochent sur la ligne médiane et rejoignent le support. L'intervalle compris entre les deux lames postérieures du ten- torium (en arrière du pharynx), est occupé par le muscle aspi- rateur de la salive ou ré tracteur du piston. La largeur de ces lames, considérable à ce niveau, est proportionnée aux dimen- sions du muscle aspirateur. Le cerveau qui se trouve dans un plan supérieur n'est, chez les Hétéroptères, pas en rapport direct avec les lames. Les stylets en revanche sont supportés par le tentorium. Ils passent à droite et à gauche dans une glis- sière placée au niveau de la crête transverse, en dessous de la petite corne qui surmonte celle-ci. Une membrane triangulaire, tendue par une baguette coudée (fig. D, 4 et 5), se porte à droite et à gauche du bord supérieur du support aux stylets correspon- dants et contribue à hmiter l'amplitude de leurs déplacements. Enfin les leviers des stylets internes s'attachent aux angles postéro-externes dudit support. Les usages du tentorium, sont d'après ce qui précède : P de soutenir le pharynx et d'assurer la continuité de cet organe avec le canal de succion ; 2° de supporter la pompe salivaire ; ARCH. DB 7.00L. EXP. ET OÉN. — 5« SÉRIE. — T. VIL — (II). 43 660 E. BUGNION 3" de donner attache au muscle aspirateur de la salive ; 4P de supporter les stylets ; 5^ de donner attache aux membranes triangulaires et aux leviers. Morphologiquement le tentorium représente un pli épider- mique, qui, pénétrant à l'intérieur de la tête et se continuant •- -rfWt---c% alk. I ' #'»<ï; OvJQ -.m ph -%^*% -7^^W,-:^^'^-----st w <.')"'€f bu FiG. F. — Tyrrhocoris apferus. Coupe transverse de la tête en avant de la pompe salivaire. bu, buccule ; c, clypeus ; c' , expansion du clypeus (repli clypéal) ; (e, canal d'excrétion de la salive ; cj, conduit eflérent de la pompe ; es, canal de succion ; gm, glande maxillaire : jug, jugal ; /, labre ; Im, lame maxillaire ; md, muscle dila- tateur du pharynx ; mp, muscles protracteurs des stylets ; \st, [stylets ; t, tento- rium ; t', pli du tentorium. avec les lames pharyngiennes, donne lieu, par différenciations graduelles, à des pièces chitineuses de structure complexe. Les coupes transverses provenant de jeunes larves montrent les deux branches postérieures du support (en voie de formation), sous forme de deux fentes sinueuses s'ouvrant à l'extérieur en arrière et en dehors. Chacune de ces fentes est limitée par deux lames cuticulaires tapissées à l'extérieur par une assise de cel- lules (fig. F). Les deux lames se soudent plus tard en une seule. PIÈCES BUCC. DES HEMIPTERES 661 L'aspect du support chitineux varie dans les différents grou- pes. Chez Graphosoma, les branches postérieures sont larges, à peu près triangulaires, renforcées par un épaississement rem- bruni ; l'appareil entier est formé d'une chitine friable de cou- leur grise. Les figures 1-3 représentent la partie antérieure du tentorium de Graphosoma vue de côté, avec le clypeus, les aile- rons et l'anneau membraneux. La figure 4 montre le tentorium de face du côté ventral et la figure 5 du côté dorsal. Des for- mes analogues s'observent chez Raphigaster (fig. D), Pentatoma, Tetracanthus. Chez Syromastes (fig. 20) les branches postérieu- res sont fortement courbées, convexes sur la face externe. Chez Odontopus (1910, fig. 16), les branches postérieures sont étroites, allongées, avec une apophyse externe sur laquelle le levier du stylet interne est articulé. La même disposition se retrouve chez Petascelis (fig. 22). — Chez Chrysocoris, le support, de forme plus élevée, remplit, quand on l'observe de profil (1910, fig. 10), tout l'espace compris entre les parois dorsale et ven- trale de la tête. La chitine est transparente à l'exception des deux renforcements (glissières) déjà signalés. — Le support des petites espèces (Miris, Calocoris, etc.) est, à cause de sa minceur, difficile à démontrer. Le PHARYNX est un organe brun, chitineux, allongé en forme de fuseau ; sa longueur est de 1/2 mm. chez Graphosoma (fig. 1, 2, 3 p/i). Placé dans le plan médian, entre les branches du support, il offre une direction oblique d'avant en arrière et de haut en bas. L'œsophage qui lui fait suite se reconnaît à sa couleur plus pâle et à son calibre plus petit. Etudié sur une coupe transverse (fig. 25, 26, 27), le pharynx se montre formé de deux lames, une inférieure épaisse, creusée en gouttière, et une supérieure (opercule) plus ou moins concave, fixée aux bords de l'inférieure par une membrane élastique. La lame inférieure est entourée d'une assise cellulaire (matrix) qui comble l'espace compris entre le pharynx et le support et se continue à droite et à gauche avec la gaine des stylets. L'opercule est, suivant le degré de 662 E. BUGNION contraction du dilatateur, tantôt creusé en gouttière dans le même sens que la lame inférieure, tantôt plan ou encore un peu bombé. Geise (1883) compare la coupe du pharynx à deux U emboîtés l'un dans l'autre. Certaines préparations montrent, ensuite de la rétraction du dilatateur, la lame supé- rieure fortement relevée en sens inverse (fig. G, 28). En avant le pharynx se prolonge par un bec atténué en pointe, qui traversant la crête transverse du support, pénètre dans l'anneau membraneux (dépendance du clypeus) et débouche à l'entrée du canal de succion, à l'endroit où les stylets internes se rappro- chent l'un de l'autre (fig. 3, 24). Une pièce en forme de languette, percée de petites ouvertures (languette perforée), insérée sur la crête transverse, recouvre la jonction des deux canaux. Une membrane élastique, fixée sur les bords de la languette, atta- chée d'autre part aux stylets et au bec du pharynx, assure vraisemblablement la coaptation des pièces. Il faut, en effet, une occlusion parfaite pour que le vide puisse s'étabhr au moment de la succion (1). Dilatateur du pharynx. Le muscle dilatateur peut être étudié sur des pièces disséquées ou sur des coupes. Les préparations montées de côté, montrent une série de fibres qui, insérées à la face inférieure du clypeus, se portent d'autre part à l'oper- cule du pharynx. Les fibres, à peu près parallèles, obhques de haut en bas et d'arrière en avant, sont groupées en trois ou quatre faisceaux. On remarque, au milieu des fibres musculaires, une membrane (1) L'abouchement du bec du pharynx est un point d'anatomie difficile à expliquer. Il est mai- aisé de comprendre comment les stylets internes peuvent, pendant leur mouvement de va-et-vient s'adapter assez exactement l'un à l'autre pour embrasser le bec du pharynx d'une manière her- métique. Il est vrai que l'amplitude du mouvement est très minime. On peut donc supposer que le bec du pharynx, pénétrant dans l'entrée du canal de succion comme dans un petit enton- noir glisse « à frottement doux » à l'intérieur, sans permettre au liquide de suinter au dehors. Mais que faire alors de la languette perforée ? Que faire des pores gustatifs ? Il faut, pour expliquer l'utilité des pores, admettre la présence d'une partie membraneuse avec laquelle la face infé- rieure de la languette vient en contact. Ma conclusion est que l'abouchement du pharynx se fait au moyen d'une membrane élastique. Il y aurait une lame d'origine outiculaire qui, engainant les stylets à l'entrée du canal de succion, embrasserait d'autre part le bec du pharynx dans un tube clos. La languette perforée serait placée dans une boutonnière de cette lame, au côté dorsal, et soudée à celle-ci par ses deux bords. Une disposition analogue assurerait l'abouchement exact du conduit efférent de la pompe à l'entrée du canal d'excrétion. PIÈCES BUCC. DES HÉMIPTÈRES 6€>3 placée de champ, offrant des baguettes chitineuses régulièrement espacées (fig 1-3) (1). Cette membrane que j'appelle striée est, ainsi que le montrent les coupes transverses, située dans le plan médian entre les muscles de droite et ceux de gauche. Le fort grossissement fait découvrir le long des baguettes chitineuses, Fio. G. — Pyrr^iocor s apterus. Coupe de la tête au niveau des yeux, x 54. md, muscle dilatateur du pharynx; mp, muscle protracteur des stylets; ms, membrane striée ; ph, pharynx ; pi, piston de la pompe salivaire ; ro, rostre ; s' canal salivaire principal ; ste, stylet externe ; gti, stylet interne. un grand nombre de filaments (tendinets) destinés aux inser- tions. Les fibres musculaires, disposées comme les barbes d'une plume, se portent obliquement du clypeus à la membrane (fig. G). Muscle antagoniste ou abaisseur du pharynx. Les coupes transverses passant immédiatement au-devant des yeux mon- trent un système de fibres qui, partant d'une crête médiane, en dessous du clypeus, et se portant obliquement à droite et à (1) Ces stries ou baguettes sont déjà mentionnées dans l'ouvrage de Burmeister (1833. II, p. 46). 664 E. BUGNION gauche (en sens inverse du dilatateur), s'insèrent sur une lame horizontale rattachée au pharynx par une expansion. La lame horizontale tendant à effectuer un mouvement de bascule, l'effet de l'antagoniste doit être d'abaisser le pharynx ou tout au moins de le maintenir en place, au moment où le dilatateur entre en action (fig. H.) Constricteur de Fœsophage. Le dilatateur se terminant natu- rellement à l'endroit où l'œsophage traverse le cerveau, ce muscle est remplacé à ce niveau par des fibres annulaires cons- tituant le constricteur. Ces fibres, sectionnées en travers, se voient sur la coupe sagittale de Pyrrhocoris (fig. 24). La même coupe montre les rapports de l'œsophage avec le vaisseau dor- sal et les ganglions nerveux. Le mécanisme du pharynx est, d'après ce qui précède, facile à comprendre. La cavité étant close, il est clair qu'une aspira- tion doit se produire sitôt que l'opercule est soulevé. Les fibres du dilatateur sont disposées en vue de cette action. L'im- portance du pharynx, comme organe de succion, rend compte du développement considérable qu'a pris ce muscle. Il se peut (étant donné l'étroitesse du canal de succion), que la capilla- rité favorise quelque peu l'ascension de la sève, mais c'est bien le pharynx qui, par l'agencement de ses parties, se révèle comme « aspirateur de la sève » (chez les espèces carnas- sières comme « aspirateur du sang »). La fonction du muscle antagoniste est de maintenir l'appareil en place. Quant au cons- tricteur (l'opercule s'abaissant de lui-même grâce à l'élasticité de ses attaches), son rôle doit être de pousser dans l'œsophage le liquide absorbé. Languette perforée, organes gustatifs (fig. 10). Wedde (1885), qui a vu la languette perforée sur des coupes sagittales, a admis en ce point la présence d'une glande impaire. Les pores laisseraient suinter un liquide huileux destiné au grais- sage des stylets. Mon opinion est que ledit organe est de nature gustative. PIÈCES BUCC. DES HÉMIPTÈRES 665 Ne faut-il pas que l'Hémiptère soit renseigné d'une manière ou de l'autre sur la nature du liquide qu'il s'apprête à absor- ber ? Et où la sensation gustative pourrait-elle se localiser si ce n'était au niveau de la languette ? L'extrémité du rostre reste, au moment où les stylets s'enfoncent, appliquée à la surface du végétal. Cet organe, bien que garni de poils tactiles, ne peut donc renseigner l'Insecte sur le « goût ^) de la sève. ms t,P- B'iy. H. — Pyrrhocorh apferus. Coupe de la tête un peu en avant de la précédent*, x 70. Im, lame maxillaire ; man, muscle antagoniste ; md, muscle dilatateur ; ms, membrane striée ; pA, pharynx pi, piston de la pompe ; ro, rostre ; s<, stylets ; sie, stylet externe ; sti, stylet interne ; tp, pli bucco-pharyngé. Le canal de succion compris entre les stylets internes, enserré d'un bout à l'autre dans la chitine, ne saurait, lui non plus, remplir ce rôle. Le seul point disponible pour placer un organe sensoriel est celui où les stylets s'écartent l'un de l'autre, l'en- droit où le bec du pharynx va s'aboucher. Ce point {Ip. fig. 24) est précisément occupé par la languette. Admettant que le canal de succion est complété à ce niveau par une mem- brane (membrane qui doit s'insérer aux deux bords de la languette), je conclus que les pores [arrivent au niveau de l'interstice au contact du liquide. 666 E. BUGNION Un deuxième argument en faveur de l'opinion proposée découle de l'aspect des éléments au niveau des pores. On remarque sur la coupe sagittale une série de cellules particulières renflées en forme de bouteille, avec une partie inférieure claire, prolongée du côté du pore en un col étroit et une partie profonde granu- leuse renfermant le noyau. Autour de ces éléments, qui répon- dent par leur aspect à des cellules sensorielles, se trouvent des cellules épithéliales beaucoup plus petites. Les pores eux- mêmes sont séparés les uns des autres par des cloisons chitineu- ses épaisses faisant partie du tissu de la languette. Remarquons enfin que la position desdits pores, quoiqu'un peu modifiée (ensuite des dispositions anatomiques spéciales aux Hémiptères), répond, en somme, à celle qu'occupent les organes gustatifs chez les Insectes en général. La languette perforée se trouve, en effet, à la face profonde du clypeus et c'est bien dans cette région « à la face ventrale du labre et de l'épistome », plus spécialement sur le repli désigné par Savigny sous le nom d'épipharynx, que l'on s'accorde d'ordinaire à loca- liser la sensation gustative. Voyez : Gazagnaire 1886, Packard 1898, p. 43, 281. Ma conclusion, bien que je n'aie pas réussi à démontrer les terminaisons nerveuses, est que les trous de la languette perfo- rée sont des pores gustatifs. Quant aux « homologies » de cet organe, i) est intéressant de remarquer que la languette de l'Hémiptère proémine au-dessus du canal de succion à l'endroit où les stylets internes s'écartent l'un de l'autre, exactement comme l'épipharynx de certains Insectes. Chez l'Abeille, par exemple, l'épipharynx, disposé en forme de valve, s'avance lui aussi dans l'intervalle des maxilles et, s'appliquant sur le canal de succion (ouvert à ce niveau), permet à l'insecte de faire le vide au moment d'aspirer. Il y a bien une différence ; tandis que la languette de l'Hémiptère est une pièce rigide, fixée au tentorium, encastrée dans la paroi dorsale du canal de succion, l'épipharynx de l'Abeille est un organe mobile, de structure membraneuse, pouvant tour à tour s'élever ou s'abaisser. PIÈCES BUCC. DES HÉMIPTÈRES 667 L'homologie de la languette des Hémiptères avec l'épipharynx des Hyménoptères n'en reste pas moins évidente, non seule- ment au point de vue de sa situation, mais même à certains égards à celui de ses fonctions (oclusion du canal de succion et siège des organes gustatifs). La POMPE SALiVAiRE (Wanzenspritze) se trouve au côté ven- tral de la tête, au-dessous du bout antérieur du pharynx, entre les deux branches antérieures du tentorium. Sa fonction est d'aspirer le liquide contenu dans les glandes salivaires ou les conduits collecteurs et de le refouler dans le canal d'excrétion renfermé dans le dard, distinct chez les espèces végétariennes du canal de succion. Entrevu par Landois (1868), cet organe remarquable a été décrit par P. Mayer (1874) chez Pyrrhocoris, par Mark (1876) chez les Coccides, par Geise (1883) chez les Hydrocores, par Wedde (1885) chez divers Hétéroptères et Homoptères. Ces derniers auteurs ont donné de son fonctionne- ment une explication complète. Il ressort de l'ensemble des travaux cités, que la pompe sali- vaire existe chez tous les Hémiptères vrais {Rhynchota setifera de Wedde), tandis qu'elle manque aux Pédicuhdes. Semblable à une seringue minuscule, la « pompe des Hémi- ptères » comprend un tube dilaté en forme de cloche (corps de pompe) dans lequel se meut un piston cylindro-conique de couleur noirâtre. La cloche, formée d'une chitine transparente et élastique, est maintenue en place au moyen de deux tiges coudées, attachées d'autre part aux angles postérieurs des ailerons (1). Une lame verticale médiane, dépendance du sup- port chitineux, contribue également à la fixer. Les deux conduits principaux des glandes salivaires, très longs et flexueux, débouchent l'un à côté de l'autre sur la face ventrale du réservoir. Un canal étroit {canal efférent), ménagé dans l'épaisseur de la lame médiane, amène la sahve de la (1) Wedde (1885) ne meationne qu'une seule tige ; à ce détail près, sa description concorde exactement avec la mienne. 668 E. BUGNION cloche à l'entrée du conduit d'excrétion (et non pas, comme Mayer l'avait cru, à l'entrée du pharynx). Les figures 2 et 3, montrent fortement grossie, la pompe salivaire de Graphosoma. L'ingénieuse petite machine est, comme les dessins l'indiquent, construite sur le principe de la pompe aspirante, avec son cylindre, son piston et ses tuyaux. Le vide se fait au moyen du muscle aspirateur ou rétracteur du piston. Ce muscle qui remplit l'espace compris entre les branches postérieures du support chitineux, s'insère, d'une part sur lesdites branches (dilatées à cet effet), d'autre part sur la tige du piston élargie en forme de lame. Le piston, retenu à l'intérieur du cylindre par une membrane élastique, revient dans sa position première, lorsque la contraction a cessé. La pompe des Hémiptères possède aussi sa soupape. La membrane qui se porte du bord supérieur du piston à l'inté- rieur du cylindre est disposée de telle façon que, s'appliquant sur les orifices d'entrée au moment du mouvement de retour, elle s'oppose au reflux du liquide dans les conduits. Remarquons encore, qu'ensuite des dispositions indiquées, la salive est forcée de s'écouler au dehors par le canal d'excré- tion (1). Si elle revient en partie dans l'estomac, ce ne peut être qu'indirectement en remontant avec la sève par le canal de succion. La pompe d'Odontopus représentée (fig. 11) se distingue de celle de Graphosoma par sa forme plus cylindrique. Le canal efïérent offre sur son trajet une dilatation fusiforme. La pompe de Raphigaster (fig. 13) est semblable à celle de Graplwsoma ; celle de Tessaratoma (fig. 17) a une forme plus arrondie. Chez Syromastes (1908, fig. 17) le corps de pompe est plus allongé avec une dilatation un peu plus accusée en avant du milieu, offrant sur la coupe optique un contour plus anguleux, (1) J'ai vu un Pentatome (JR. grisea) qui, tenu entre les doigts, fit sourdre sous mes yeux une gouttelette à l'extrémité de sa trompe. H. Junod a observé au Transvaal des Cigales de grande taille dont la sécrétion salivaire était assez abondante pour donner lieu à une pluie de goutte- lettes du haut de l'arbre qui les portait. PIÈCES BUCC. DES HÉMIPTÈRES 669 Glandes annexes. Les Hémiptères ont deux systèmes de glandes paires en rapport avec les pièces buccales : P les glandes labiales aussi appelées salivaires ; 2° les glandes maxillaires. Les glandes labiales comprennent : a. une glande principale, ordinairement bilobée, dont le canal excréteur (c. principal) se rend directement à la pompe ; 6. une glande accessoire dont le canal excréteur rejoint le conduit principal à son point d'in- sertion. Placées normalement sur les côtés de l'estomac, les glandes labiales s'avancent chez quelques genres (Notonecta) jusqu'à l'intérieur de la tête. — Les glandes maxillaires, beau- coup moins importantes que les labiales, sont exclusivement contenues dans la tête. Leur situation se voit sur la figure F empruntée à Pyrrhocoris. Les canaux excréteurs, très courts (bien apparents chez Notonecta) s'ouvrent des deux côtés de la tête, un peu en dehors de l'insertion du rostre. — Voyez au sujet des glandes annexes : Pettit et Krohn (1905), Bugnion (1908-1910), Fauré-Frémiet (1910). La tête des Hémiptères est traversée par trois paires de repKs (invaginations de l'ectoderme) en rapport, les uns avec le développement du tentorium, les autres avec la formation des stylets, du pharynx et de la pompe. Ce sont : P Les replis cly peaux (fig. F c') limités à la région antérieure de la tête, renfermant les bords invaginés du clypeus, tendus de ces bords à la partie antérieure du support chitineux, servant à former les prolongements antéro-supérieurs de ce support; 2o Les replis tentoriaux antérieurs (fig. F, G, H) destinés à former la pompe salivaire et les lames antérieures du support ; 3° Les re2)lis tentoriaux postérieurs placés dans la partie pos- téro-inférieure de la tête, destinés à former les branches posté- rieures du support ; 4° Les replis hucco-pharyngés (fig. H tp), tendus transversa- lement de la région antérieure de la tête aux bords du pharynx, destinés à former les deux lames du pharynx et les quatre stylets. Ces phs se rencontrant à l'intérieur de la tête, la partie 673 E. BUGNION antérieure du support se forme précisément à leur point d'in- tersection. La tête se trouve ainsi divisée en six loges (fig. F) plus ou moins distinctes, suivant les régions, savoir : 1° Une loge médiane supérieure renfermant le muscle dilatateur du pharynx ; 2° Une loge médiane inférieure renfermant les canaux sali- vaires principaux, la branche ascendante du conduit salivaire accessoire, la pompe salivaire et le muscle du piston ; 3° Deux loges latérales supérieures et deux inférieures, ren- fermant entre autres une partie des muscles pro et rétracteurs. (Les muscles des stylets s'étendent en arrière et en haut dans une région où la tête n'est plus divisée en loges). Les coupes trans verses provenant de jeunes larves montrent les pHs ectodermiques sous forme de deux couches cellulaires séparées par un interstice. La chitine qui est sécrétée sur les deux surfaces peut, sui- vant les régions, présenter deux lames séparées, ou une lame unique, les deux lames s'étant alors soudées en une seule. De ces diverses productions chitineuses, celles des plis bucco- pharyngés offrent, au point de vue qui nous occupe, un inté- rêt spécial. C'est en effet par cette voie que pénètrent de dehors en dedans les invaginations (cornues) dans lesquelles se déve- loppent les stylets. La formation du pharynx et des stylets aux dépens de deux lames continues, rend compte également de la communication qui persiste entre le canal de succion et la cavité du pharynx. La pompe salivaire et le canal efférent paraissent, eux aussi, formés de deux lames juxtaposées (1). OUI/RAGES CITES 1816. Savigny (Jules-César) Mém. sur les animaux sans vertèbres. I. 1 Théorie des organes de la bouche des Crustacés et des Insectes [Paris). (1) La formation de la pompe aux dépens de deux plis invaginés à l'intérieur de la tête est bien expliquée dans l'ouvrage de Faueê-Fkemiet (1910, p. 236). PIÈCES BUCC. DES HÉMIPTÈRES 671 1833. DuFouK (Léon). Recherches anatomiques et physiologiques sur les Hémiptères {Mém. présentés à V Acad. d. Se. Paris). 1834. DuFOUR (Léon). Résumé des recherches anat. et physiol. sur les Hémiptères {Ann. d. Se. nat. Zool. 2^ Sér., T. l, p. 232-239). 1835. BuRMEisTER (HermaHu). Handbuch der Entomologie. IL Rhyn- chota {Berlin, p. 46). 1847. BuBMEisTER (Hcrmann). Ueber die Mundbildung von Pediculus. 1848. Amyot (C.-L-B.). Entomologie française. Rhynchotes (Paris). 1853. Gebstfeld (Georg.). Uber die Mundtheile der saugenden Insekten (Dorpat). 1861. FiEBER(Fr.-X.). Die europàischen Hemiptera( Fiewne). 1865. Landois (Léonard). Anatomie des Pediculus Vestimenti {Zeit. /. wiss. Zool. XV). 1866. Metchnikow. Embryol. Studien an Insekten {Zeit. f. wiss. Zoul. Bd. XVL p. 389-493). Sep. p. 74. 1866. ScHioDTE. On phthiriasis and on the structure of the mouth in Pediculus. 1868-9. Landois (Léonard). Zur Anatomie der Bettwanze, mit Berucks. verwandter Hemipterengeschlechter {Zeit. fUr wiss. Zool. Vol. XVIII et XIX). 1869. Brandt. Beitrâge ^zur Entwg. der Hemipteren {Mém. Acad. St.- Pétersbourg, T. 13). 1869. Melnikow (N.). Beitrâge zur Embryonalentw. der Insecten {TroseheVs Arehiv. f. Naturgeschiehte. Vol. 35, p. 136-189 avec 2 pi.). 1874. Mayer (Paul). Anatomie von Pyrrhocoris apterus {Archiv. f. Anat. et Phys. p. 313-347 avec 3 pi. et 1875, p. 309-355 avec 2 pi.). 1876. Mark (E.-L.). Beitrâge zur Anatomie u. Histologie der Pflanzen- lâuse {Archiv. f. micr. Anat. Bonn.). 1882. Kraepelin (K.). Uber die Mundwerkzeuge der saugenden Insekten {Zool. Anz.). 1882. WiTLACziL (E.). Zur Anatomie der Aphiden {Arb. a. d. zool. Inst. Wien. Vol. IV, Zool. Anz.). 1883. Geise (O.). Mundtheile d. Rhynchoten. {Archiv. f. Naturg. Vol. XLIX). 1884. Geise. (O.). Entwicklungsgeschichte der Aphiden {Zeit. f. wiss. Zool. Vol. XL). 1885. Geise (O.). Die Anatomie der Psylliden {Zeit. f. wiss. Zool. Vol. XLIII). 1885. Geise (O.). Zur Morphologie et Anatomie d. Cocciden {Zeits. f. wiss. Zool. Vol. XLIII). 672 Ê. BUGNION 1885. Wedde (Hermann). Beitrâge zur Kenntniss des Rhynchotenrûssels {Archic. f. Naturz. 51, lahrg. Vol. I). 1886. Wedde ( Hermann). Der Saugapparat d. Phytophtiren {Zool. Anz ). 1886. Gazagnaire. Organes de la gustation chez les Coléoptères {Bull. Soc. ent, Fr. LXXIX). — C. R. Acad. se. 1886. I. p. 629. 1887. LÉON (N.). Beitrâge zur Kenntniss d. Mundtheile d. Hemipteren (Jena). 1888. LÉON (N.). Disposition anatomique des organes de succion chez les Hydrocores et les Géocores (Bull. Soc. d. Méd. et Nat. de Jassy). 1891. Busgen (M.). Biologische Studien an Pflanzen und Pflanzenlausen {Jenaische Zeits. /. Naturw. Bd. 25). 1892. LÉON (N.). Labial taster bei Hemipteren [Zool Anz. n" 389). 1892. Smith (John-B.). The structure of the Hemipterous mouth {Science, April). 1896. Heymons (Richard). Die Mundtheile der Rhynchota {Entom. Nachi. Jahrg. XXII, n» 11, p. 173, vorlaûf, Mitt). 1896. JMariatt. The Hemipterous mouth {Ent. Soc. of Washington. Vol. 3, p. 241-250,1898. The periodicalCicada {N. S. Dep. Agr. Dii>. ent. Bul. 14, n. s.). 1897. LÉON (N.). Beitrâge zur Kenntniss des Labium der Hydrocoren {Zool. Anz. n» 521, Bull. d. Se. Bukarest, p. 186). 1398. Packard (Alpheus). Text-book of Entomo.ogy. 1899. Heymons (Richard). Beitrâge zur Morphologie u. Entwickelungsge- chichtederRhynchoten(iVopaacto.Vol. LXXIVavec3pl. Halle). 1901. LÉON (N.). Rech. morph. sur les pièces labiales des Hydrocores avec 4 fig. 1903. Meeck (W. J.). On the mouthparts of the Hemiptera {Kansas. Univ. Science Bull. 2. n. q. p. 257-27:, T. 7-10 (Cicada septemdecim). 1905. Cholodkovsky (N.). Ein Wort uber die Mundtheile der PedicuUden {Zool. Anz. Vol. 28, p. 149). 1905. Pettit et Krohn. Sur la structure de la glande salivaire de la Notonecte {Arch. d'anat. micr., T. 7). 1907. Nietsgh (Victor). Die Mundtheile der Rhynchoten. Mitteil. des naturw. Ver. f. Steiermark. Bd. 44 (Jahrg. 1907) Oraz 1908, p. 304-311). 1908. BuGNioN (E.) et Popoff (N.). L'appareil sahvaire des Hémiptères {Arch. d'anat. micr. T. 10 Fasc. II). 1910. BuGNioN (E.) et Popoff (N). L'appareil salivaire des Hémiptères (deuxième partie) {Arch. d'anat. micr. T. 11 Fasc. IV). 1910. Fauré-Fremiet. (E.). Contribution à l'étude des glandes labiales des Hydrocorises {An. se. nat., 9^ s. Zool.). _ PIÈCES BUCC. DES HÉMIPTÈRES 673 EXPLICATION DES PLANCHES Lettres communes d toutes les fi jures. a anneau membraneux. al ailerons du clypeus. h baguette coudée. hu buccule. c clypeus, c' expansion du clypeua (repli cly- péal). ce. canal d'excrétion de la salive, c/ conduit efférent de la pompe. co cornes du tentoriura. es canal de succion. gc ganglion cérébroïde. gl ganglion sus-intestjnal. gie ganglion sous-œsopliagien. gp ganglion prothoracique. gta ganglion thoraco-abdominal. gm glande maxillaire. (7! glande salivaire principale. / fulcruni. lu furcula. lu lobes du clypeud. / labre. Im lame maxillaire. Ip languette perforée. ma muscle aspirateur de la salive. min muscle antagoniste du dilatateur. md muscle dilatateur du pharynx. mp muscles protracteurs des stylets. mr muscles rétracteurs des stylets. ms membrane striée. p pompe salivaire ; pi piston de la pomiie. ph pharynx;;)/»' bec du pharynx. s' conduit salivaire principal. s' conduit salivaire accessoire. st stylets; ste stylet externe, sti stylet interne. t tentorium ; t' plis tentoriau.x antérieurs. tp pli bucco-pharyngé. V vaisseau dorsal. PLANCHE XXV Fia. 1-7. Chaphosoma lineatum. Fia. 1. Clypeus et pièces buccales vus de côté avec le pharynx et la pompe salivaire. x 32. Fia. 2. Clypeus et pièces buccales vus de côté avec le pharynx et la pompe salivaire. x 41. Fio. 3. Préparation analogue, x 55. Le support chitineux a été détaché de ses connexions, afln de montrer.le bec du pharynx et le canal efférent de la pompe. Il faut, pour com- prendre le fonctionnement des diverses pièces, placer les deux dessins l'un sur l'autre, en ajustant le bout antérieur du pharynx {ph') entre les branches de la furcula (/m). Le bec {ph') se trouve ainsi en dessous de la languette perforée {Ip). Fia. 4. Le support chitineux avec le labre et la pompe salivaire. Côté ventral, x 10. Les stylets ont été enlevés. Fio. 5. Le support chitineux avec le pharynx et les stylets. Côté dorsal, x 16. Fia. 6. Coupe transversale à travers le labre et les stylets. Préparation au baume, x 440. — ce, canal d'excrétion ; — ■ es, canal de succion ; /, labre. — ste, stylet externe ; — sti, stylet interne, x 440. Fia. 7. Le bout des stylets, x 128. Fio. 8-10. Purrhocoris apterus. Fia. 8. Extrémité du stylet interne, x 128. Fia. 9. Extrémité du stylet externe, x 128. Fio. 10. Coupe sagittale médiane montrant la languette perforée et les organes gustatifs. x 417. Fia. 11. 0.tontop(«s t'^ricornis. Le pharynx et la pompe salivaire isolés, x 34. PLANCHE XXVI Fio. 12-14. Rriphigaster grisen. Fia. 12. Le clypeus isolé avec le labre et le pharynx, x 21. Fio. i:i. Le pharynx et la pompe salivaire isolés avec une partie du support, x 55. Fia. 14. Le bout des stylets, x 128. Fio. 15-18. Tessaratoma papillosa. Fio. 15. Le clypeus et les pièces buccales vus de côté, avec la pompe salivaire et le pharynx, X 18. Fia. 1(J. Le rostre isolé, x 18. 674 E. BUGNION FiG. 17. La pompe salivaire isolée avec une partie du support, côté ventral, x 66. Fio. 18. Le bout des stylets, x 190. Fi«. 19-21. Syromastes margirvxtu^. FiG. 19. Le clypeus et le labre vus de côté avec l'un des stylets externes, le pharynx, la pompe salivaire et le support i-hitineux. x 2) . FiG. 20. Le support chitineux isole avec la pompe salivaire et les stylets, x 30. Fio. 21. Le bout des stylets, x 170. FiG. 22. P«/asceiis remip-îs. Le support chitineux isolé avec la pompe salivaire. x 41. FiG. 23. Chrysocoris slockerus. Le bout des stylets, x 162. PLANCHE XXVII FiG. 24-26. Pyrrhocoris apterus. FiG. 24. Coupe sagittale médiane h travers la tête et le thorax, x 39. Fio. 25. Coupe transverse de la tête au niveau des yeux, en arrière de la pompe, x 112. FiG. 28. Coupe transverse de la tête au niveau de la pompe, x 144. FiG. 27. Suromastes marginaïus. Coupe transverse de la tête au niveau de la pompe, x 144. FIQ. 2'». Graphosoma lineatum. Coupe transverse de la tête en arrière de la pompe, x l.'SO. INDEX ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES 3^ SÉRIE. TOME VII Adelea (Sur le genre — ) (voir Hesse), N. et, K., p. XV. AraqÔ (Bibliothèque du Laboratoire — ),N.et B., p. xxm. , „ j, . , Ascaris (Le système nerveux de 1 — a après les travaux récents) (voir Rou\-ille), N. et R., Bathysninae (Revision des —, morphologie, dis- tribution géographique, systématique. Bios- peulogica xix) (voir Jeaxnel), p. 1. Bibliothèque du laboratoire Arago. Mémoires et volumes isolés. -ptt tt Lettre V (suite). — N. et R.. p, XXIII. Lettre W. — N. et R., p. xxm. Biospeologioa. .. ,^ , ., XIX. — Revision des Bathyscimae {ColeoptèTes sil'ihides). Morphologie, distribution géogra- phique systématique (voir Jeannel), p. 1. Bugnion(E.)avec la collaboration de N. Popcff. Les pièces buccales des Hémiptères (Première partie), p. 643. Coccidie (Sur le genre Adelea, à propos d une nou- velle — des Oligochètes) (voir Hesse), N.et R., p. XV. Coléoptères silphides (Revision des Bathysamae — ) (voir Jeannel), p. 1. Epiderme des Plmaires (Sur les tenninaisons nerveuses dans 1' — ) (voir Hallez), N. et R., p. XX. ^ . „ HUichondria (Sur les affinités des — ) (voir Top- SENT), N. et R., p. 1. Halichondrines (La classiflcation des — d après leurs formes lar%'aires) (voir Topsent), N. et B., Hallez (P.). Sur les terminaisons nerveuses dans l'épidenne des Planaires, à propos du travail de E. Botezat et W. Bende, K. et R., p. XX. Hémiptères (Les pièces buccales des — ) (voir Bugnion), p. 543. Hesse (E.). Sur le genre Adelea, à propos dune nouvelle Coccidie des Oligochètes, N. et R., p. XV. Jeannel (R.). Revision des Bathysciinœ (Coléop- tères silphides); Morphologie. Distribution géographique, Systématique. Biospeologioa Xix, P- 1- Oligochètes (Sur le genre Adelea, à propos d une nouvelle Coccidie des — ) (voir Hesse), N. et R., p. p. XV. Planaires (Siu- les terminaisons nerveuses dans l'épidermedes—) (voir Hallez), N.et B.,p.xx. Popoft (N.). Voir BrGNiON et Popcff, p. 643. Protula (Irrégularités de la segmentation chez — ) (voir Souliee), n. et R., p. xxv. Rouville (E. de). Le système nerveux de 1 Ascans, d'après les travaux récents (Revue critique), N. et R., p. 000. ,. Silphides (Revision des Baihysnmœ, Coléoptère — ) (voir Jeannel), p. 1. Soulier (A.). Irrégularités de la segmentation chez Profiila, N. et R., p. xxv. Topsent (E.). Sur les affinités des Hohchcmdria et la classification des Halichondrines d'après leurs formes larvaires, N. et R., p. i. Arch. de Zool. Exp'e et Génie. \ ,/ 11 1(5 \ / 23 t \ r i 10 "N. -— 22 2-1 )c.innel, pbot. TRIBU EUf 5^ Série. Tome Vil. PI. I I f K f 17 15 12 / / w/ 18 14 19 \ / 20 \ / r 21 13 Phototypie Berthaud, Parii ^CAPITI. I Arch. de Zool. Jixpie et Géive. i i t i 42 45 41 44 leannel, pliot TRIBUS GYNOMORPHI, BRACH"' 5e Série Tome VIL Fi. Il .\/, \ / .');{ 45) N / /l 48 47 4(i ^^ ^ ' 78 .")() 70 Pliototyjiie Bertliaud, Paris. 3APITI ET ANTROHERPONA. Arch. de Zool. Exp^« et Gén^^ Jeanncl Jel. /•.'((iT- i^j l'fi Fig. 79 à 105: Genres Sciaph^ 5« Série, Tome VII, PI. III 8^. 102. Il, imp. , Adelopsella et Bathysciola. de Masin, se. Arch. de Zool. Expi« et Gén^^ Jcannel del. Eu-: Me Fig. 106 à 129: C r.i 5^ Série, Tome VII, PI. IV !. inip. pe Bathysciola. de Masin, se. Arch. de Zool. Exp^® et Gén^ Jeaniiel Jel. F.ui Fig. 130 à 157 : Genres 5« Série, Tome VII, PI. V rieii. imp. .thysciola et Pholeuonella. de Masin, se. Arch. de Zool. Exp^® et Gén'^ Fig. iëS à 185 : Genres Phol 5^ Série. Tome VII, PI VI I, imp. lonidius et Parabathyscia , de M as in, se. Arch. de Zool. Exp^^ et Gén^^ Jeannel del Fig. 186 à 216 : Genres Bathyscimo ft 5^ Série. Tome VIT, PI. VII 1)1! p. de Masin, se. US, Anillochlamys et Speocharis. Arch. de Zool. Exp'^ et Gén Jeannel del 5« Série, Tome VII, PI. VIII 223. 1 f ' 1 II 225 ieu, imp. Speocharis et Breuilia. de Masin, se. Arch. de Zool. Exp^^ et Gén le Jeannel del. Eug. A Fig. 244 à 267 : Genre 5« Série, Tome VII, PI. IX u, tmp. îreuilia et Speonomus de Masin, se. Arch. de Zool. Exp^^ et Gén'« 28^. Jeannel del. Eus. M Fig. 268 à 296 : Genres Speonomus , £ loi 5^ Série, Tome VII, PI. X I, imp. de Masin, se. )nomites, Bathysciella et Perrinia. Arch. de Zool. Exp^^ et Gén^^ / tii Jeannel Jet. t!" Fig. 297 à 318: Genres Perriniella, Troglophyes , Tnflo 5« Série, Tome VII, PI. XI de Masin, se. charinus , Antrocharidius , Trocharanis et Antrocharis, Arch. de Zool. Exp^^ et Gén^« Jeanne l de t. EufT. ,1, Fig. 319 à 348: Genres Speodiaetus , Troglodromi 5^ Série, Tome VII, PI. XII /• V 'U, unp Royerella, Cytodromus , Isereus et Diaprysius Ai'ch. de Zool. Exp^^ et Géni« Jeannel del. Eug. M< Fig. 349 à 386 : Genres Diaprysius , Bathyscia, E:. 5« Série, Tome VII, PI. XIII t}?ip de Masin, se. hyscidius , Hexaurus , Speophyes et Phaneropella. Arch. de Zool. Exp^^^ et Gén' Jeannel del Bug. A Fig. 387 à 415: Genres Bath-ii 5^ Série, Tome VII, PI. XIV 'U, imp. iotes , Aphaobius et Oryotus . de Masin, se. Arch. da Zool. Exp^® et Gén le Jcaiinel Jel 5« Série, Tome VII, PI. XV 'II, imp ire Speonesiotes . de Masin, se. Arch. de Zool. Exp^^ et Gén le \ /' ■f- 1 Jeannet de t. Eus. rif Fig. 443 à 472 : Genres Speonesiotes , Proleonha] si 5^ Série, Tome VII, PI. XVI rieti. imp. 3lla, Leonhardella, Anillocharis et Pholeuonopsis de Mas in, se. Arch. de Zool. Exp^^ et Gén' Jeannel del Fig. 473 à 497 : Genres Meh; ie 5^ Série, Tome VII, PI. XVII ^83 ieii, imp. ella, Drimeotus et Pholeuon de M as in, se. Ai'ch. de Zool. Exp'^ et Gén Jeannel del Fig. 498 à 528 : Genres Pholeuon , Se pi 5« Série, Tome VIT, PI. XVIII ieu, imp irochseta, Proleonhardia et Charonites . de Masin. se. Il Arch. de Zool. Exp^^ et Gén^ Jeannel del Fio-. 529 à 556 : Genres Adelopidius , I 5« Série. Tome VII, PI. XIX ■u, imp de Masin. se. nhardia, Haplotropidius et Apholeuonus Arch. de Zool. Exp^® et Gén ,le ^ / Je aune l del. Euf(. ^ Fig. 557 à 581 : Genres Protobrac ^, S «, •tl 5^ Série. Tome VII, PI. XX leti. imp. pthron, Parapropus et Hohenwartia. Je .\ Lis in, se. Ai'ch. de Zool. Exp^^ et Gén^ Jeannel del. Euff. M Fig. 582 à 605 : Genres Spelseo 5« Série, Tome VII, PI. XXI m, imp Dmus , Astagobius et Leptodirus de Masin. se. Arch. de Zool. Exp^^ et Gén'« Jeannel del Fig. 606 à 619 : Genres Spelseobates et Antre 5« Série, Tome VII, PI. XXII 616. w 612. leu, imp. srpon. Fig. 620 et 621 : Species incertae sedis. de M as in, se. Arch. de Zool. Exp^^ et Gén^^ 6'2ù Jeannel del. Eu g. h i( Fig. 622 à 64S i i 5« Série, Tome VII, PI. XXIII 637. eu, imp. Métamorphoses de M as in, se. I Arch. de Zool. Expi« et Gén^^ ^ Jeannel del. Eug. Mi]f% Fig 643 à 657 5« Série, Tome VII, PI. XXIV de Masin, se. \/Iétamorphoses le. Arch. de Zool. Exp et Gen ,1e Bu^nlon. fst Popoff deb. PIECES BUCCALES 5^ Série, Tome y:i PI XXV. ,-"W ?:â'®'ég®a'© o< "(51. Q 0, 'ôe© © e 0 <&;■■© 6 o@© -mit ES HEMIPTERES Lith.Anst.v:EAJ^unJte,Zeipzù7. le Arcli.de Zool.Exp etGén.' ,1e Buijnwn et PopulTdeL. PIECES buccale: 5^ Série, Tome VII. PI. XXVI. liÛLÂnstvEAFurike. LeipztCj. HEMIPTERES Arclide ZooIExp-^^et Gén-^^ 2iif 7?ui I »:«:.•.•>**• sie • ■■' • v-.P>v:^-:-: li :J/ T^ •s» ^- J>iu/mm et Popoff del PIÈCES BUCCALE I •5^ Série, Tome VII. PI. XXVII, TTlci ma litJi .Ansf-.v.E.A.Funke., Leipzi(^ ■ ii'IX MBL WHOI LIBRARY UH 17NT N .. . -J - ■ è;r -■■■. j )•» < »<' ■"!■- !;i^-r; ^♦>é< Vjr »-/>< ¥ "•> i Ai.'ï'