_ LAS * & “1 L 1 À La d à + . : L* « FT 4, : FA ol 2 d . & Car md : LS ‘ #7 ee 1 a 7, 7 \ Arles PR CT 34 ” Th 0 * ke man P53 THE GIFT OF FRANCIS SKINNER OF DEDHAM IN MEMORY OF FRANCIS SKINNER Received (H. C. 1862) Digitized by the Internet Archive in 2015 htips://archive.org/details/archivesdumuseum0O/muse ARCHIVES DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE TOME VII N.s » : “ i ur - 2AVIHOAZ | vit — IMPRIMERIE DE J. CLAYE RUE SAINT-BENOIT. 7 aurai HAIOTeIH "A (IV AMOT ir ARCHIVES DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE PUBLIÉES PAR LES PROFESSEURS-ADMINISTRATEURS DE CET ÉTABLISSEMENT TOME VII] bb bb ft (O IE «+ PARIS GIDE ET J. BAUDRY, ÉDITEURS 9, RUE BONAPARTE 1854-1855 DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE PUBLIÉES PAR LES PROFESSEURS-ADMINISTRATEURS DE CET ÉTABLISSEMENT EXTRAIT RE ERA ; M M PARIS LIBRAIRIE J.-B. BAILLIÈRE er FILS 19, RUE HAUTEFEUILLE, 19 t aug L »iigui is: ?, El pro 5 TR 10 fr. ge adope p... -‘tiuité pour les facultés de iseue, ne, les écoles prépar: s cours départe- institués pour les sages-femmes. IT. Traité élémentaire des maladies de la peau, d'après l’enseignement théorique et ons cliniques de M. le docteur A. Cazenave, médecin de lhôpital Saint-Louis, par M. le docteur vr, ancien interne de l'hôpital Saint-Louis. Paris, 1853, 1 vol. in-8. 6 fr. 50 TEAU. Traité d'anatomie comparée des animaux domestiques, par M. A. CHAUVEAU, s travaux anatomiques de l'Ecole impériale vétérinaire de Lyon. Paris, 1857, 1 beau vol. gr. in-8 pages, illustré de 207 figures intercalées dans le texte déssinées d’après nature. 14 fr. . Traité de physiologie comparée des animaux domestiques, par M. G.-C. CoLin, service d'anatomie et de physiologie à l'École impériale vétérinaire d'Alfort. Paris, 1854-1856. in-8, de chacun 700 pages, avec 120 figures intercalées dans le texte. 18 fr. URT. Histoire naturelle des drogues simples, ou Cours d'histoire naturelle professé à de pharmacie de Paris, par J.-B. Guigourr, professeur à l’École de pharmacie, membre de l'Aca- impériale de médecine. Quatrième édition, corrigée et considérablement augmentée. Paris, 1849- forts volumes in-8, avec 800 figures intercalées dans le texte. ? 30 fr. URT. Manuel légal des pharmaciens et des élèves en pharmacie, ou Recueil des lois , règlements et instructions concernant l’enseignement, les études et l'exercice de la pharmacie et Bnant le Programme des cours de l'Ecole de pharmacie de Paris, par N.-J.-B.-G. GuIBouRT, profes- crétaire de l'École de pharmacie de Paris, etc. Paris, 1852, 1 vol. in-12 de 230 pages. 2 fr. EBERT. Guide pratique, scientifique et administratif de l'étudiant en méde- ou Conseils aux élèves sur la direction qu'ils doivent donner à leurs études; suivi des réglements Sitaires relatifs à l’enseignement de la médecine dans les facultés, les écoles préparatoires, et des ons d'admission dans le service de santé de l’armée et de la marine, par le docteur En. LANGLEBERT. ème édition, corrigée et entièrement refondue ; Paris, 1852. 1 beau vol. in-18 de 340 pages. 2 fr. 50 . Eraité pratique d'anatomie descriptive du corps humain, par le docteur TASSE, professeur d'anatomie. Paris, 1858, 1 vol. in-12 de 700 pages, cartonné à l'anglaise, otre ité et l'Atlas ont un cartonnage uniforme. ueil fait au Petit Atlas d'anatomie descriptive, tant en France que dans les diverses écoles de méde- l'Europe, a prouvé à l’auteur que son livre répondait à un besoin, el cependant ces planches ne compagnées que d’un texte explicatif insuffisant pour l'étude. C’est pourquoi M. Masse, cédant aux des qui lui en ont été faites, publie le Traité d'anatomie descriptive suivant l’ordre des planches de He un complément indispensable qui servira dans l'amphithéâtre et dans le cabinet à l’interpré- des figures. 1%. Guide du médecin praticien, ou Résumé général de pathologie interne et de théra- e appliquées, par le docteur F.-L.-I. VALLEIX, médecin de l'hôpital de la Pitié, membre de la médicale d'observation. Troisième édition, revue, corrigée et augmentée. Paris, 1853-1854, 5 beaux s gr. in-8, chacun de 750 pages. 45 fr. . Traité de pathologie externe et de médecine opératoire, avec des Résamés d’ana- es Lissus et des régions, par A. Vinaz (de Cassis), chirurgien de l'hôpital du Midi, professeur à la Faculté de médecine de Paris, etc. Troisième édition entièrement refondue el considérablement tée, 5 vol. in-8 de 800 pages chacun, accompagnés de plus de 575 fig. intercalées dans le texte. 40 fr. Paris. — Imprimerie de L. Manrniner, rue Mignon, 2. ET CORNE EE —— ——Ù ——— —— Ei GE L'Ah: .ci,. AAIRE ONZIÈME ÉDITION PAR É. LITTRÉ ET CH. ROBIN PREMIÈRE PARTIE A-L AVEC 245 FIGURES LIBRAIRIE J.-B. BAILLIÈRE ET FILS 1858 dut de rrance, de de la Société d'histoi, de la Société de bivicge de la Société médicale d'Athènes, el memi -rrespus- iiüä: de l'Académie herculanéenne d'arc agie. OUVRAGE AUGMENTÉ DE LA SYN 1 LATINE, GRECQUE, ALLEMANDE, ANGLAISE, ITALIE ET SUIVI D'UN GLOSSAIRE DE CES DIVERSES LANGU nn — un: mp Illustré de plus de 500 figures intercalées dar RL — PREMIÈRE PARTIE A=L PARIS. J.-B. BAILLIÈRE er FILS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE IMPÉRIALE DE Rue Hautefeuille, 19. NEW-YOR 290, LONDRES, H. BAILLIÈRE , 219, REGENT-STREET. H. BAILLIE E, CALLE DEL PRINCI MADRID, C. BAILLY-BAILLIE NOUVELLES ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES PAR M. DUVERNOY INTRODUCTION A la fin du dernier volume des Recherches sur les Ossements fossiles, Villustre auteur de cet ouvrage fondamental s'exprimait ainsi : « Je ne doute pas que, dans quelques années peut-être, je ne sois « réduit à dire que l’ouvrage que je termine aujourd’hui, et auquel « Jai consacré tant de travail, ne sera qu’un léger apercu, qu’un « premier coup d'œil jeté sur ces immenses créations des anciens « temps". » Ces paroles prophétiques se réalisent pour ainsi dire tous les jours, par des découvertes de plus en plus multipliées qui sont la suite de l'attention que mettent à ces recherches les personnes de toutes les classes, les unes par amour pour la science, les autres par intérêt. Au mois de septembre 1850, des ouvriers carriers de Gannat, département de l'Allier, amenérent au Muséum d'histoire natu-— A. Cuvier, Recherches sur les Ossements fossiles, section v, 2° partie, p. 487, de l'édition in-4o, Paris, 1824. ArGHivEs DU Muséum. T. VII. 1 2 LES RHINOCÉROS FOSSILES. relle de Paris un grand bloc de pierre où l’on voit à découvert le tronc et plusieurs os des membres d’un grand mammifère, et un second bloc, beaucoup moins grand, extrait de la même car- rière à peu de distance du premier, montrant la tête d’un autre mamnmifere. Il a été facile de reconnaître dans cette tête celle d’un vieux Rhinoeéros de petite taille, et dans ce tronc celui d’un autre individu du même genre, mais de grande taille, quoique encore jeune !. Si, à ces nouveaux sujets d’études paléontologiques sur des os- sements appartenant à la famille des Rhinocéros qui sont entrés depuis peu de temps dans les collections du Muséum, nous ajou- tons : 1° Plusieurs têtes et d’autres parties du squelette, qui com- posaient la collection de M. Lartet, acquise par le Gouvernement en 1847; et celles provenant des fouilles faites en 1851 et 1852 dans la même localité, à Sartsan, département du Gers, sous la direction de M. Laurillard, qui avait recu cette mission de lad- ministration du Muséum d'histoire naturelle; 2° Une tête qui a été découverte dans les sables marins tertiaires pliocènes de Montpellier, et que M. Gervais a cédée à notre éta- blissement ; 3° Deux modèles en platre de têtes, que nous avons obtenus, par M. Kaup, du Musée de Darmstadt, et que ce savant attribue à deux espèces disunetes ; 4° Enfin, une tête encore indéterminée, ou à peu près, qui fai- sait partie de la collection cranioscopique de Gall. © On ne sera pas étonné qu'avec de tels matériaux, dont Je n’in- dique qu’une partie, je me sois fait un devoir d'entreprendre une 1. Ces deux blocs ont été payés cinq cents francs aux ouvriers qui les avaient recueillis et fait trans- porter à Paris. Je le dis à dessein pour exciter l'attention de ceux qui auraient la même chance, et afin de les déterminer à conserver, avec soin, les ossements que leurs travaux mettraient au jour. 2. Cette tête singulière, tout en présentant des caractères incontestables du genre Rhinocéros, en a de si particuliers, qu'on ne peut y méconnaître ceux d’un genre très-distinct, mais de la même famille. INTRODUCTION. 3 révision des espèces fossiles de ce groupe de Pachydermes, dont l'étude est peut-être la meilleure introduction pour celle des genres détruits de ce même ordre, tels que les Palæotheriums, ete., dont on ne trouve plus que des ossements à l’état fossile. M. Cuvier avait cru pouvoir distinguer, dès 1822, dans le second volume de ses Recherches, quatre espèces de Rhinocéros fossiles, qu'il a nommées et caractérisées; ce sont : 1° Le Alunoceros tichorhinus ; dont les narines sont séparées par une épaisse cloison osseuse qui s'élève des os incisifs aux os du nez. C’est à cette espèce qu'appartient l’individu découvert en Sibé- rie, en 1770, durant le voyage de Pallas. On sait que, dégagé de la glace qui le renfermait avec sa peau et ses chairs et dans laquelle il avait été conservé depuis des milliers d'années, il fut trouvé à moitié enseveli dans le sable d’une colline, non loin de la rivière Wilu]i, par le 64° degré de latitude boréale. Depuis lors, il a été découvert beaucoup d’ossements de cette première espèce, enfouis dans les terrains d’alluvion et dans les cavernes d’un grand nombre de localités de l'Europe. Elle y a vécu à l’époque la plus récente, qui a précédé immédiatement l’état actuel de repos de notre pla- nête. S 2° Vient ensuite, comme appartenant aux terrains tertiaires su- périeurs , le Rhinoceros leptorhinus, ainsi désigné par M. Cuvier pour exprimer la minceur relative des os du nez. Cette espèce se dis- tingue encore par l'existence d’incisives rudimentaires, tandis qu'elles manquent absolument dans la première espèce, comme dans les deux espèces bicornes qui existent dans le sud de l'Afrique, du moins à l’âge adulte. On a cru à tort que le Àh. leptorhinus se distinguait encore du Rh. tichorhinus, par une cloison nasale osseuse incomplète. 3° La troisième espèce distinguée par M. Cuvier est le A4. inci- swus ; elle est caractérisée, entre autres, par une paire de fortes dents incisives à chaque mâchoire, sans compter une seconde paire de ces mêmes dents, mais beaucoup plus petites. LES RHINOCÉROS FOSSILES. ESS Les restes de cette espèce ont été enfouis dans les terrains tertiaires moyens, OU MmIOCènes, ainsi QUE : 4° La quatrième espèce, à laquelle M. Cuvier a donné le nom de Minutus, pour indiquer sa petite taille qui dépassait à peine celle du tapir. Dans l'intervalle qui s’est écoulé depuis la publication du dernier volume des Recherches, en 1824, jusqu’à celle de limportante livraison sur les espèces de Rhinocéros, vivantes et fossiles, qui parut en 1844, et qui fait partie de l'Ostéographie, par M. de Blain- ville; divers paléontologistes en ont proposé seize espèces, ce qui porterait à vingt les espèces détruites, tandis qu'on n’en reconnaît que cinq, qui vivent actuellement en Asie et en Afrique. On sait, d'ailleurs, que l’auteur célèbre de ce second monument, resté inachevé, l'avait composé, comme le premier élevé par G. Cuvier, avec les collections rassemblées par ce fondateur de la paléontologie; mais au moyen de matériaux plus nombreux et souvent plus complets, et l'avantage incontestable, inappréciable de pouvoir s’avancer dans une voie largement ouverte par son illustre prédécesseur. Cependant M. de Blainville avoue, en terminant son Mémoire sur les Rhinocéros, que c’est celui qui lui a demandé plus de besogne et donné plus de peine, à cause de la grande quantité d'ossements fossiles de Rhinocéros recueillis jusqu'ici, et du très-grand nombre de travaux auxquels ils ont donné lieu; ce sont ses expressions. Il ajoute que la durée du sien n’a pas été moindre de deux années !. Certains principes qui l'ont dirigé pour la dénomination des especes, ne lui ont permis de n’en admettre que trois, des quatre qui avaient été nommées et caractérisées par M. Cuvier. La quatrième ou le RA. minutus, n’a été pour M. de Blainville qu'un Àh. incisious de petite taille, 4. Page 223. INTRODUCTION. 5 Il a, de plus, réuni à cette espèce les /hinoceros Goldfussii, Schleyermacheri et Merck de M. Kaup; les Ahinoceros elatus d'Auvergne de MM. Croiset et Jobert; les Rhinoceros Sansaniensis, Simorrensis, brachypus et tetradactylus de M. Tartet. « Il y a eu appel de ces décisions, de la part de plusieurs paléon- tologistes. « Pour ne parler que de ceux qui appartiennent à la France, » M. Lartet écrivait en 1851, dans sa Votice sur Sansan (p. 28), « que «M. de Blainville, après s'être élevé avec raison, contre la trop «grande facilité des paléontologistes à multiplier les espèces, s’est «peut-être laissé aller, de son côté, à des préoccupations trop « restrictives : ainsi, ajoute M. Lartet, non content d’avoir réuni «en une seule espèce tous nos Rhinocéros sous-pyrénéens, il les «a encore confondus avec des espèces propres à d’autres loca- « lités et rentrant dans des faunes d’un age différent. » D'autre part, les quatre espèces des vallées sous-pyrénéennes que M. Lartet avait reconnues et nommées ( /?, Sansantensis, Simorrensis, brachypus et tetradactylus), étaient adoptées par M. Laurillard!, d’après ses propres observations et les principes de lPécole de Cuvier. La découverte d’une nouvelle tête de tétradactyle, résultat des dernières fouilles faites sous ses yeux, à Sansan, est venue encore confirmer sa manière de voir pour l’exacte détermination de celte espèce, ainsi que Je lai annoncé à l’Académie dans sa séance du mois de juillet 1852. D'ailleurs M. Laurillard, dans l’article déjà cité, regarde avec M. de Blainville, les Rhin. elatus de MM. Croiset et Jobert, Go/dfussü et Merckü de M. Kaup, et trois espèces nommées par M. Jæger, comme manquant, jusqu'à présent, de caractères suffisants pour être adoptés. M. Gervais, dans son mémoire sur les Rhinocéros fossiles, à 4. Dans son article sur les Rhinocéros fossiles du Dict. universel de M. C. d’'Orbigny. : 6 LES RHINOCÉROS FOSSILES. Montpellier", y démontre que les trois cranes découverts succes- sivement dans les sables marins pliocènes de cette localité, appar- tiennent à une seule et même espèce, qu'il est disposé à rapporter, comine l’a fait M. de Blainville, au À. leptorhinus de Cuvier, qui a été découvert en [italie dans un terrain du même âge. Du moins ses études ne [ui ont-elles pas fourni de caractères différentiels spécifiques entre les Rhinocéros de ces deux origines. Cette manière de voir opposée à celle de M. de Cristol, qui n’a pas adopté, à la vérité, dans une dissertation déjà ancienne?, ce À. leptorhinus de Cuvier, et a cru devoir donner un autre nom à l’espèce de Montpellier, celui de Hegarhinus ; cette maniere de voir, dis-je, méritait un nouvel examen, au moyen de données plus sûres que de simples figures. C’est ce que nous espérons pouvoir faire, On le voit, malgré les travaux les plus importants ou les plus récents sur cet intéressant sujet, et précisément à cause de ces travaux et de leur désaccord, je devais me faire un devoir d’essayer, au moyen des matériaux nouveaux qui sont à ma disposition, de verser quelques lumières nouvelles, s’il m'était possible, sur un sujet aussi important, et dont la connaissance actuelle, telle du moins qu’elle est consignée en ce moment dans les archives de la science, ne peut pas encore lui donner une complète satisfaction. Pour tenter d'arriver à une détermination plus précise des espèces fossiles de Rhinocéros, nous nous servirons de deux sortes de preuves, que nous chercherons à la fois dans les don- nées géologiques et dans les données zoologiques. On sait que létude des espèces organiques, dans leurs rapports avec les terrains de divers âges, a procuré à la géologie, pour la détermination de ces terrains, un moyen facile et sûr dans beaucoup de cas, qui a changé, pour ainsi dire, la face de cette 1. Mémoires de l’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, t. WI. INTRODUCTION. 7 science, en contribuant puissamment à la transformer en science positive, de spéculative qu'elle était auparavant. ; Réciproquement l’âge des terrains et leur succession étant bien déterminés, on à pu reconnaitre les fossiles organiques Conterm- porains; c’est-à-dire les espèces de plantes où d'animaux qui vivaient à l’époque de la formation de ces terrains, et composer ainsi les flores ou faunes coïncidant avec ces formations, dans les diverses contrées du globe. Pour ne parler que des Æhinocéros, les plus anciens restes de ces Pachydermes ne remontent pas au dela des terrains tertiaires miocènes. On en trouve plus récemment dans les terrains tertiaires supé- rieurs ou pliocènes; et les espèces les moins anciennes se décou- vrent dans le diluvium ou dans les cavernes. Un examen approfondi de ces restes nous montrera que chacune de ces époques de l’histoire dè notre globe, recèle des espèces particulières. Il nous reste à exposer brièvement les règles que lon doit suivre pour parvenir à une détermination de ces espèces, aussi exacte que possible, ou du moins celles qui nous ont dirigé dans ces études difficiles. La connaissance détaillée des squelettes provenant des espèces vivantes, l’existence de ces squelettes dans nos collections, la facilité de les comparer immédiatement aux espèces fossiles, est sans doute la seule voie qui conduise sûrement à la détermination de ces dernières, détermination qui est la base de toutes les autres connaissances, de toutes les déductions possibles, en paléontologie comme en zoologie. La plus grande difficulté dans ces recherches, vient de ce qu’on ne trouve, le plus souvent, que des débris de squelettes, que des os isolés, même mutilés ou en fragments séparés, qu'il faut tenter de rapprocher; avec lesquels on essaie de restituer des parties plus ou moins complètes du squelette. 8 LES RHINOCÉROS FOSSILES. Ces difficultes peuvent être surmontées par une longue expé- rience, éclairée par les véritables principes de la science. Tous les os ne sont pas également propres à faire arriver au degré de certitude qu’elle exige. Cela dépend de la place qu'occupe tel ou tel os dans cette machine compliquée qu’on appelle le squelette, du rôle qu'il est appelé à y remplir, et de ses rapports plus ou moins évidents et multipliés avec les autres rouages qui en composent le méca- nisme. Si ce sont des dents, et surtout si on a la série de l’une ou l’autre mâchoire, on arrive avec sûreté à la détermination de la classe et des divers groupes dans lesquels elle se divise, même dans beaucoup de cas, jusqu’à celui de lespèce. Les dents sans racines appartiennent presque exclusivement aux Reptiles, aux Æmplibies et aux Poissons et caractérisent ces trois classes. Nous ne connaissons Jusqu'à présent qu’une seule excep- tion à cette règle, ce sont les petites dents palatines presque micro- scopiques, que nous avons décrites dans les Pæcilies. Les dents des Mammifères ont généralement une ou plusieurs racines; elles n’en manquent que dans le cas où la mastication usant beaucoup leur couronne, elles doivent réparer à mesure celte perte, en croissant indéfiniment par leur partie inférieure implantée dans l’alvéole. Cette circonstance a lieu chez les phy- tivores, dont les dents peuvent, chez certains d’entre eux (les chevaux), pousser tardivement de courtes racines. La forme rapidement conique de celles-ci ne tarde pas à fermer louver- ture par laquelle les vaisseaux portaient au bulbe sa nourriture; il périt, et la dent cesse de croître par le bas. Dans d’autres cas, c’est la transformation de leur bulbe en une sorte de cristallisation calcaire, qui arrête leur accroissement sans qu'elles aient poussé de racines, ainsi que Je lai montré pour la paire intérieure des incisives supérieures des lièvres. Les dents, qui servent accessoirement d’armes offensives ou INTRODUCTION. 5 défensives, ont particulièrement pour usage de saisir et d’atténuer les substances alimentaires, de les préparer ainsi à la digestion, et de favoriser leur passage dans les voies digestives. Leur forme, leur composition, leur nombre, leurs sortes, leur position, leur implantation, sont en rapport avec ces usages, et conséquemment appropriés à la nature des substances alimentaires destinées à chaque espèce; il y a une harmonie constante entre ces circon- stances organiques et le reste de l’appareil si compliqué qui est destiné à transformer les aliments en chyle ou en fluide nour- ricier non élaboré. On comprendra facilement, d’après ces considérations, que les dents fournissent d’excellents caractères pour découvrir la place que l'animal auquel elles ont appartenu, devait occuper dans les cadres de la méthode naturelle. Mais il y a des règles pour apprécier le degré d'importance de toutes ces modifications et juger de celles qui ne caractérisent que des différences spécifiques. En effet, les modifications qui ne changent rien à leur emploi, qui n’indiquent aucune modification organique correspondante, dans le reste de l'appareil d’alimenta- tion, telles que leur grandeur relative, quelques légers change- ments dans leur forme, enfin le nombre variable de petites dents rudimentaires, qui sont très-caduques et ont perdu leur emploi, ne peuvent fournir que des caractères spécifiques. Les dissemblances que présentent les molaires des Éléphants d'Asie et d'Afrique et l’espèce fossile, dans les dessins et la dis- position de leur ruban d’émail, ou des lames dentaires dont l'assemblage forme ces dents composées, montrent un exemple de ces différences, qui ne peuvent être que spécifiques Une seule dent, peut, dans beaucoup de cas, conduire à la connaissance du genre, et même, assez souvent, à celle de l'espèce. 4. Nous avons cherché à établir les principes que l’on doit suivre pour cette appréciation, dans notre Essai d'une monographie des Musaraignes, publié il y a plus de dix années. Arcaives Du Muséum. T. VII. Lo] 10 LES RHINOCÉROS FOSSILES. Ce que Je viens de dire des molaires d'Éléphant, en est un exemple frappant. Je puis en citer un exemple tout récent. Il y à peu de Jours, on m'a apporté une dent mächeliére pro- venant du.calcaire pisolithique de Meudon. Je n'ai pas eu de peine à y reconnaître une molaire inférieure du genre Zamantin proprement dit, différant seulement par de plus grandes proportions, de celles de nos squelettes ou de nos têtes de Lamantin d'Amérique ou d'Afrique. La septième molaire supérieure des Ahinocéros, a une forme très-particulière qui la distingue en général de toutes les autres, et diffère très-peu d’une espèce à l’autre, sauf dans ses dimen- sions. Mais cette dent sort la dernière, et seulement quand la- nimal a atteint tout son accroissement; son volume est toujours en rapport avec la taille définitive de lPanimal. Nous avons appliqué ce principe pour la détermination certaine de la petite espèce, ou du AAinocéros minutus. La structure intime et microscopique des différentes substances qui entrent dans la composition des dents, et particulièrement celle de l’ivoire, que Je désigne aussi sous le nom de substance princi- pale, parce qu’elle est essentielle à toute espèce de dent; cette struc- ture intime, dis-je, est devenue, par suite des progrès que la science a faits récemment dans cette voie, un moyen facile et sûr d’ar- river à la connaissance du groupe plus ou moins inférieur auquel l'animal qui portait telle ou telle dent a appartenu. M. L. Owen s’est servi de ce moyen avec beaucoup de sagacité pour déterminer la classe et le genre de certains fossiles (le Laby- runthodon ). Enfin, les différences que présente le système dentaire, suivant l’âge, le nombre et la forme des dents de lait comparées aux dents de remplacement et aux dents permanentes, a été pour M. Cuvier, d’un grand secours pour la détermination des espèces de mammiféres et de leur âge. La direction qu’on lui doit, dans cette voie, est une des lumières de la Paléontologie. INTRODUCTION. 11 Les os des membres, quoique isolés, peuvent donner de très- bons caractères pour juger même de lespèce. Ce sont des leviers, plus ou moins mobiles les uns sur les autres, mais dont lespèce de mouvements et leur étendue sont déterminés par leur longueur et, en partie, par la forme et la grandeur des facettes articulaires qui les mettent en rapport. Si un os montre plusieurs facettes articulaires qui multiplient ses rapports, la forme et les propor- tions de ces facettes indiquent célles des autres os qui se joignent à celui-ci; on comprendra que les différences qu’il pourra pré- senter auront la plus grande influence sur la forme et les pro- portions, et surtout le mécanisme du membre auquel cet os appartient. La grandeur relative des os des membres peut-elle, doit-elle servir de caractère spécifique? M. Cuvier l’a pensé et s’est servi des différences très-sensibles dans les proportions de ces os, pour établir, entre autres, ses Palæontherium magnum, crassum, latum , curtum, medium, minus, minimum. M. de Blainville n’a pas adopté ce principe, que les différences de taille et de proportions pouvaient être, dans une certaine mesure, des différences spécifiques, ou du moins il ne la pas appliqué à la confirmation des espèces que M Cuvier avait cru devoir distinguer. Est-ce avec raison et d’après les données que nous fournissent, dans la plupart des cas, les espèces vivantes ? Nous ne le pensons pas. Comparés à l’état adulte, les individus d’une même espèce sauvage varient très-peu dans leur taille définitive, et seulement selon les sexes. Aussi, la taille des Mammiferes terrestres a-t-elle été adoptée comme caractère spécifique. Lorsqu'il y a des différences dans la longueur de los selon l’âge, ou les races, 11 y en a aussi, et à proportion de plus sensibles, dans son épaisseur, pour supporter une plus forte masse. C’est une observation déjà faite par l’exact Daubenton. M. Cuvier 12 LES RHINOCÉROS FOSSILES. a fait une remarque inverse, qui confirme la première; c’est que l'os perd d'autant plus de son diamètre proportionnel, il est d'autant plus grêle, que l'animal est plus petit de taille. Lorsqu’au contraire cet os appartient, non pas à une race plus forte, mais à une espèce plus longue ou plus haute et par consé- quent plus svelte, los est plus long et plus grêle; ses proportions dans ce cas sont spécifiques, Si elles sont à la fois plus courtes et plus épaisses, elles indiquent une race à formes épaisses et lourdes. Il'serait trop long d’énumérer ici tous les caractères distinctifs qu'on a tirés des os isolés, pour déterminer les espèces fossiles. Chaque genre, chaque famille, chaque ordre a dans son squelette les caractères de ces divers groupes qui peuvent se traduire plus ou moins manifestement dans les os séparés. Il me suflira d’avoir cité le double exemple des dents et des os des membres, pour montrer à la fois les difficultés de la Pa- léontologie par les détails minutieux des connaissances qu’elle : exige, et les ressources qu’elle trouve dans certains principes de corrélation où de rapports. En effet, le squelette est un tout harmonique; c’est une ma- chine dont les nombreux rouages sont en harmonie parfaite pour concourir à lPunité de la vie individuelle et à sa durée, pendant un temps plus ou moins limité pour chaque espèce. Ce sont des instruments qui modifient la vie animale dans un sens ou dans un autre. Si les groupes des différents degrés, qui composent une classe, y montrent des caractères organiques différentiels, c’est parce que ces groupes devaient avoir chacun une manière d’être, un genre de vie particulier qui soit en rapport avec ces différences organi- ques. Elles sont toutes, conséquemment, plus ou moins physio- logiques. IL est impossible que celui qui les à saisies avec tant de saga- cité, tant de pénétration, n'ait pas été frappé, chaque fois, de INTRODUCTION. 13 leur influence sur la vie pour la modifier de mille manières. S'il n’a pas jugé à propos de lPexprimer dans ses Aecherches, c’est que ce n’était ni le lieu ni le cas. Il est à regretter, cepen- dant, qu'il n’ait pas établi en résumé, à fin de cet ouvrage qui venait de fonder la Paléontologie, les règles et les principes que sa longue expérience avait révélés à son esprit si parfaitement juste, pour la construction, au moyen de tant de matériaux épars, de ce monument impérissable, ære perennius. On y voit cependant, à chaque page, que la connaissance détaillée du squelette des espèces vivantes, que l'appréciation physiologique de l'harmonie des formes et des proportions de toutes ses parties, peuvent seules donner au Paléontologiste une marche assurée et rationnelle dans ses recherches. L'expérience, qui n’est proprement que de l’empirisme, lors- qu’elle n’est pas raisonnée, devient la source de la véritable science lorsque, des comparaisons nombreuses qu’elle a faites, elle a déduit logiquement, de considérations physiologiques, ses conclusions pour les déterminations classiques. On me pardonnera peut-être cette longue introduction, cet exposé de principes, lorsqu'on aura pu voir, dans la suite de ce travail, leur application immédiate et leur utilité. J'ai divisé ces Études en quatre parties : Dans la première, Je traiterai des espèces vivantes de Rinocéros et de leurs caractères ostéologiques. Je ferai connaître dans la seconde, les espèces fossiles que lon trouve dans les terrains miocènes. La troisième comprendra les Rhinocéros des terrains pliocenes. Et la quatrième, les espèces des terrains diluviens et des cavernes. PREMIÈRE PARTIE DES PRINCIPAUX CARACTÈRES OSTÉOLOGIQUES DU GENRE RHINOCÉROS, ET DES DIFFÉRENCES QUE PRÉSENTENT LES ESPÈCES VIVANTES DANS LEUR SQUELETTE. Avant d'entrer dans le sujet particulier des trois dernières parties de ce mémoire, Je crois devoir rappeler les caractères particuliers des espèces vivantes. Ce sera le point de départ pour Papplication des principes de Zoologie ou de Paléontologie classique qui viennent d’être énoncés, à la distinction des espèces de Rhinocéros fossiles. Je n’entrerai pas dans tous les détails de ces caractères, M. Cuvier, dans ses Recherches, M. de Blainville, dans son Ostéographie, les ayant décrits d’une manière très-circonstanciée. Je me bornerai à indiquer quelques traits qui manquent à leurs descriptions, ou à rappeler quelques-uns des plus essentiels de ceux qu’ils ont décrits. ; [. CARACTÈRES OSTÉOLOGIQUES DU GENRE RHINOCÉROS ET RAPPEL DES CARACTÈRES ESSENTIELS DES CINQ ESPÈCES ADMISES GÉNÉRALEMENT. La tête osseuse du Rhinocéros, quoique montrant des analogies > Œ avec celles du T'apir et du Cheval, a des caractères tellement prononcés, qu'on ne peut les confondre avec aucun autre genre de Mammifères. Les os du nez sont très -élevés au-dessus des os intermaxillaires, dont ils sont séparés par une échancrure plus ou moins profonde. Ils ont une épaisseur et une force remarquables. La face occipitale - PREMIÈRE PARTIE. 1 s'élève presque verticalement, ou en s’inclinant un peu, suivant les espèces, soit en arriére, soit en avant. Elle est circonscrite en haut par une crête qui appartient à l’occipital. Cette crête peut être échancrée dans sa partie médiane, et présente, dans ce cas, deux lobes latéraux arrondis et très -épais. Sur les côtés et en bas de la face occipitale, les temporaux qui s’y soudent aux occipitaux latéraux forment une sorte d’aile en arrière du trou auditif externe qui remplace l’apophyse mastoïde. Il y à au sommet de la tête, en avant de la crête sus-occipitale, et entre les fosses temporales, une surface plane qui s'incline d’arrière en avant et qui appartient aux pariétaux; elle se” pro- longe sur les frontaux en s’élargissant, et acquiert sa plus grande largeur entre les apophyses postorbitaires. Cette surface plane varie beaucoup en largeur, suivant les espèces, indépendamment des différences d’age. Les fosses temporales s'élèvent plus où moins vers le sommet de la tête, suivant que cette surface est étroite ou large. Il y a toujours, immédiatement derrière la cavité glénoïde et portée un peu en dedans, une forte apophyse descendante, contre laquelle vient s'arrêter une apophyse oblique de la mandibule qui se voit derrière le condyle. La rencontre de ces apophyses limite les mouvements latéraux de la mandibule. Il y a un pédicule styloïde élargi en forme de champignon, qui recoit l’os styloïde dans sa cavité circulaire. La mandibule à son condyle articulaire transversal ou oblique et très-large. La branche montante fait un angle droit, ou à peu près, avec la branche horizontale. Le bord postérieur de cet angle est arrondi. La formule dentaire du genre Rhinocéros ne comprend essen- üellement que 28 molaires, 14 à chaque mâchoire. Sur les cinq espèces bien caractérisées, les deux d'Afrique man- quent d’incisives à l’âge adulte; les trois d'Asie en ont aux deux 16 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. machoires, au moins deux, qui sont très-fortes; quand il y en a quatre, les deux autres sont petites. Les espèces vivantes reconnues assez _génér alement comme bien caractérisées et dont il existe un ou plusieurs squelettes dans les galeries d'anatomie comparée, sont : Les deux espèces d'Afrique, à deux cornes et sans incisives à l’état adulte, ou tout au moins dans leur seconde dentition. La plus anciennement connue est : 1° Le Rhinocéros bicorne du Cap. Rhinocéros africanus Cuvrer, dont la septième molaire supérieure n’a que la colline transverse antérieure ". ya, dans la première dentition , deux paires de petites incisives inférieures et une paire de supérieures. 20 Le ARlhuinocéros Camus. Rhin. simus, Burcuez et DE BLaiNvice ?, dont la septième molaire supérieure a une seconde colline, la postérieure, comme les autres molaires supérieures et comme l'espèce fossile qui lui ressemble le plus, le Rh. tichorhinus. Il n’y a pas d’incisives de lait. 1 La tête est plus longue que dans lespèce précédente. La peau du corps est sans plis dans ces deux espèces. La dernière doit en avoir trois à la nuque, dont deux descendent jusqu’au bas du cou. 3° Le ARhinocéros à deux cornes de Sumatra. Rhin. Sumatrensis Cuv. Cette espèce se distingue des bicornes d'Afrique par sa moindre taille, par lexistence d’incisives aux deux mâchoires et par des plis à la peau. 49 T'unicorne de Java. 1. M. de Blainville suppose à tort l'existence de la seconde colline transverse dans la septième molaire supérieure; elle n'existe pas. (Ostéographie, p. 55, lignes trois et quatre. 2. Lettre de Burchel à M. de Blainville (Journal de phys. Année 1817.— A. Smith, Z{ustr., tab. xIX. — Harris, Portraits, tab. xix ). PREMIÈRE PARTIE. 17 Rh. javanus Cuv. Rh. sondaicus. Cette espèce a , de chaque côté, deux petites incisives supérieures, dont la seconde est caduque, Il y en a aussi deux paires en bas, dont l’interne est petite, cylindrique, à tête ou couronne arrondie, et l’externe conique, tranchante et beaucoup plus forte. Les plis de la peau sont moins prononcés que dans l’unicorne de l'Inde, et les tubercules dont elle est ornée présentent un autre dessin. 5° L’unicorne de l'Inde. Rhin. indicus Cuv. Qui a deux fortes incisives à chaque mâchoire et la peau large- ment plissée, avec des tubercules en rosettes. Les collections d’anatomie comparée comprennent un beau squelette de la première espèce, un de la seconde, trois de la troisième , trois de la quatrième, et deux de la cinquième, sans compter les têtes séparées". Nous allons passer en revue les différents caractères ostéologi- ques de ces espèces, soit en les nommant, soit en nous servant des numéros d’après lesquels nous venons de les désigner. Les collections d'anatomie comparée comprennent un squelette de la première espèce, un de la seconde, trois de la troisième, trois de la quatrième et deux de la cinquième, sans compter les têtes séparées. Je n’ai rien à dire du Rhin. cucullatus H. Wacxer, dont il existe une peau dans les collections du Musée de Munich, dont l'origine est inconnue. Si la corne est placée exactement comme A. En voici l’énumération . 1° Deux têtes de Rhinocéros bicorne d'Afrique dont une très-jeune a ses incisives de lait; 2° Deux têtes de jeunes Ah. simus, dont la plus jeune n’a aucune dent hors des gencives, et l’autre a une partie de ses mâchoires de lait, mais sans incisives ; 3° Une tête de bicorne de Sumatra; 4° Cinq têtes d’unicorne de Java. ARCHIVES DU Muséum. T. VII. 3 18 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. l'indique la figure’, au-dessus de l'œil, c’est une corne frontale qui en suppose une antérieure sur le nez. L'existence de deux cornes avec des plis à la peau, rapprocherait cette espèce de celle de Sumatra, ainsi que la forme de la tête et les plis autour du cou; mais ceux du corps sont différents et bien plus larges”. Il. DIFFÉRENCES DANS LA FORME GÉNÉRALE DE LA TÊTE. ET DES OS QUI LA COMPOSENT. a. Pyramide occipilo pariétale. Sa face supérieure est plus étroite , et plus longue et plus inclinée en arrière dans le À. simus que dans le À. afer. La crête qui la termine est en forme de cœur dans le premier et forme un arc simple sans échancrures dans le second. Dans le hicorne de Sumatra, cette même face supérieure est large, s'élève peu en se portant en arrière où elle est terminée par une ligne presque droite et transversale de la crête occipitale. Je trouve, à cet égard, des différences sensibles dans nos trois squelettes de l’unicorne de Java. La surface plate de la pyramide occipito-pariétale est large et assez longue dans le grand squelette de M. Diard. Dans la tête du À. de Java donnée par M. 'Temninck, cette surface est courte comme la pyramide et étroite; elle s'élève rapidement en arrière Jusqu'à la crête occipitale qui est en cœur. Cette même A. PI. xvim, t. VIT, Die Sœugethiere, etc., Supplementband, Erlangen, 1844. 2. Pour la discussion des caractères ostéologiques des espèces de Rhinocéros, d’après les squelettes ou les têtes qui font partie des collections d'anatomie comparée, je n'ai pas à m'occuper ici des espèces encore douteuses d'Afrique, qui ont été successivement annoncées en Abyssinie par le voyageur Salt; par le missionnaire Fréemann, au nord de la Mozambique ; ni de l’espèce de Borgou, que M. Fresnel regarde comme le Monoceros des Septante, et la Licorne des psaumes français. Je renvoie, pour ces espèces douteuses, à une lettre de M. Fresnel datée du Caire, le 48 janvier 4848, et adressée à M. Roulin; et aux savantes observations que ce dernier a imprimées, à la suite de cette lettre, dans les numéros 154-152 de juillet et août 1848, du journal l’Institut, deuxième section, p. 54 à 59. PREMIÈRE PARTIE. 19 surface s’élargit beaucoup entre les yeux et offre une dépression remarquable. Cette forme générale, qui se voit encore dans le troisième sque- lette, qui est celui d’un Jeune animal, se retrouve dans l’unicorne de l’Inde. Je remarque cependant que, dans le vieux squelette de cette espèce, la surface plate de la pyramide est large et courte et terminée par une crête un peu arquée; cette même surface est étroite dans le jeune wnicorne dont les os ont été recueillis par M. Duvau- cel, et la crête occipitale y est en cœur. b. £chancrure de arrière-narines. Dans le n° 1, elle a une forme étroite et conique en avant; s'avançant jusqu’à l'intervalle des sixième et septième molaires. Dans le n° 2, cette échancrure est large et ovale en avant. Son sommet n’atteint pas l’intervalle des sixième et septième molaires. Dans le n° 3, elle est large en avant et s’avance jusqu’au mi- lieu de la sixième molaire. Elle se distingue dans le n° 4 par sa largeur et parce qu’elle est divisée en cœur par une pointe médiane du palais osseux. Son sommet est entre la cinquième et la sixième molaires. Dans le jeune âge, elle s'avance jusqu’au milieu de la qua- trième molaire de lait. Dans le n° 5, cette échancrure est ovale en avant, avec un tu- bercule médian dans le jeune âge, qui disparaît dans le vieux. Elle s’avance, dans le vieux, jusqu’en avant de la racine pos- térieure de la sixième molaire; dans le Jeune, jusqu’à la même place de la cinquième. C’est une preuve que ces dents se portent, avec l’âge, toujours en avant. Aussi, la barre entre la première molaire et l’incisive est-elle plus longue dans le jeune que dans le vieux. 20 ÉDUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. c. Os incisifs. Ils sont extrêmement courts dans le Rhinocéros bicorne, et sont loin de s’avancer autant que les os du nez, dont la voûte les dé- passe beaucoup. Ils ne sont pas encore soudés aux maxillaires ni entre eux. Ils ont 0",027 de plus grande longueur, et 0",030 de plus grande hauteur. Dans le Simus, je les trouve complétement soudés aux maxil- laires. Ils sont plus longs et plus forts et s’avancent un peu plus que dans l’espèce précédente. Ils ont 0,060 de long et 0",038 de plus grande hauteur. Dans le Rhinocéros de Sumatra, les os maxillaires ont une branche droite qui s'avance au-devant de la première molaire pour recevoir l’os incisif de son côté. Celui-ci est long, formé d’abord d’une courte branche, qui continue celle du maxillaire, puis d’une partie irrégulière prin- cipale dont le bord inférieur porte une forte incisive. En arrière de celle-ci, sur le bord inférieur de sa branche in- cisive, il y a d’un côté, dans un de nos exemplaires, une petite alvéole indiquant la présence d’une petite incisive. L’uricorne de Java et Vunicorne de l'Inde, dont los incisif porte une forte dent incisive; la forme et la disposition de cet os et de la branche de l'os maxillaire qui le supporte sont les mêmes. d. Z’omer. Le bicorne du Cap a, dans le plancher des narines, une large rainure arrondie, fermée en avant par les maxillaires et en arrière par les palatins. Cette rainure doit recevoir la partie cartilagineuse du vomer. ; | On voit de chaque côté de cette rainure le canal étroit des na- rines qui se termine à l’extrémité du museau. PREMIÈRE PARTIE. 21 La voûte des os du nez ne montre aucun reste de cette cloison osseuse. | Le Simus montre des différences à cet égard. La première partie de la rainure, qui appartient aux maxil- laires, est large, elle se rétrécit ensuite; elle recoit la continuation du vomer dans sa partie élargie, lequel se montre dans la partie plus étroite qui appartient aux palatins et aux maxillaires; mais ce reste de cloison osseuse, qui se montre encore en haut, sous les os du nez, est une ossification grenue loute particulière qui annonce une transformation tardive du cartilage en substance calcaire. Dans le bicorne de Sumatra il y a une cloison véritablement osseuse, qui s’avance Jusque sous la moitié de la voûte des os du nez et qui descend sur les maxillaires jusqu’au niveau de léchan- crure naso-maxillaire. L’unicorne de Java n’a rien qui indique une cloison osseuse sous la voüte des os du nez. Les maxillaires et les palatins ont une large rainure qui recouvre la cloison ordinaire. e. Os maxillaires. Nous avons indiqué leur principale différence qui sépare les Rhinocéros à incisives de ceux qui n’en ont pas, nous voulons parler de la branche grêle qui se détache, dans ceux-ci, du corps de l’os, pour se joindre à l’incisif de son côté. f. Os du nez. Ils présentent dans leur forme et dans leurs dimensions de bons caractères spécifiques. Dans le bicorne du Cap, ils ont une épaisseur extraordinaire ; leur surface est extrêmement rugueuse; ils forment ensemble une saillie hémisphérique, avec une rainure en avant dans leur ligne de Jonction. 22 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. Dans le Simus, leur épaisseur est un peu moindre, les rugo- sités de la surface sont moins prononcées, quoique l'animal ait été plus vieux, et la rainure médiane du précédent est ici une large dépression, qui fait paraître davantage la bosse marquée que forment ces os en arriére. Ceux du À. de Sumatra ont une tout autre forme; elle est allongée et se termine en pointe en avant, Cette forme est encore plus eflilée dans l’unicorne de Java. g. Face occipitale. Cette face est presque verticale, un peu convexe, et débordée en haut par les lobes latéraux de la crête occipitale séparés par une saillie en pointe. Elle est un peu plus haute dans le Simus, creusée au milieu d’une fosse profonde et surmontée d’une crête en cœur; dans les lobes latéraux se forment deux bourrelets osseux extrêmement épais. Le bicorne de Sumatra a cette face occipitale très-analogue à celle du bicorne du Cap. Elle est cependant plus haute, à pro- portion de la largeur, avec une crête médiane verticale plus marquée, et les lobes de la crête occipitale moins épais. Cette face occipitale est inclinée en avant dans l’unicorne de Java, et terminée par une crête occipitale en arcade. L’unicorne de l’Inde a de même cette face occipitale inclinée en avant. h. Partie bastilaire de l'occipital et du sphénoïde. Triangulaire, avec une crête médiane très-saillante dans le n° 1. Le n° 2 ou le À. Simus, l’a plus élargie en avant, avec une faible crête médiane dans le milieu de sa longueur seulement. Elle manque en avant, où elle est la plus forte, dans le n° 1. PREMIÈRE PARTIE. 23 Le n° 3 ou le À. de Sumatra, Va oblique et lisse, sans crête médiane. Il y a des lignes rugueuses sur les bords, dans le milieu de sa longueur. Il y a dans le n° 4 ou l’unicorne de Java, une forte saillie transversale qui répond à la saillie du basilaire avec le sphé- noïde postérieur. Cette saillie est beaucoup plus forte encore dans le /. uni- corne de l'Inde, où elle est précédée et suivie d’une crête médiane sur le basilaire et sur le sphénoïde postérieur. 1. Des apophyses para-mastoides et mastoides. - Dans le n° 1, les apophyses para-mastoides qui appartiennent aux oOcCipitaux latéraux sont courtes. Leur base se prolonge en avant, dans l’aile mastoïdienne du temporal qui forme une saillie derrière la grande apophyse post-glénoïde. Le n° 2 a les apophyses para-mastoides plus longues et les apophyses mastoïdes plus rapprochées de celles-ci et plus saillantes. Dans le bicorne de Sumatra n° 3, les apophyses para-mastoides sont gréles, longues, recourbées en avant. Leur base se soude en avant avec une proéminence mastoide en forme d’aile. Dans le À. unicorne de Java, Vapophyse para-mastoïde est conique. Il n’y a pas d’apophyse mastoïde; 11 y a à la vérité à la place, un épais tubercule externe, limitant en arrière le trou auditif interne. Dans le À. unicorne de l'Inde, l’apophyse est une lame conique s’abaissant en pointe, à base très-large; la partie interne de cette base dépend du temporal. k. /ntervalle des condyles dans leur partie inférieure sur le basilaire. Il est de 0m027 dans le n° 4; de 0, 024 dans le n° 2; de 0, 020 dans le n° 3; de 0, 042 dans le n° 4, Vieux; de 0, 038 dans le n° 4. Jeune; de 0, 007 dans le n° 5. Vieux; de 0, 007 dans le no 5. Jeune. 24 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. L Mandibules. La symphise, dans le n° f, se termine vis-à-vis de l’intervalle des troisième et quatrième molaires. Dans le n° 2, vis-à-vis la racine de la troisième molaire. Dans le Jeune, vis-à-vis la seconde corne du deuxième crois- sant de la deuxième molaire de laire. Dans le n° 3, elle est longue, quoique se terminant, à cause de la barre, vis-à-vis l’intervalle de la deuxième et troisième molaires. En général, la symphise est plus longue dans les mandibules à incisives. La mandibule se termine en avant en s’élargissant un peu dans Jeter: Elle s'élargit bien davantage dans le n° 2. Les apophyses coronoïdes sont larges, disposées transversalement, courbées en s’abaissant de dehors en dedans. Dans le Simus, elles sont un peu obliques de dehors en dedans et en arrière. l'angle postérieur des branches mandibulaires a sa face anté- rieure près de son bord relevé de tubercules disposés avec une sorte de régularité et d'autant plus prononcés que l'animal est plus vieux. L’unicorne de l'Inde, du squelette préparé par Mertrud, les a trés-forts. Ils sont moins prononcés dans individu plus jeune, de la même espèce, donné par M. Duvaucel. Le Simus les a aussi moins prononcés. Le bicorne du Cap, V'unicorne de Java et le bicorne de Sumatra en manquent. m. Corne nasale. DIE NE a : : : Relativement à la corne nasale, MM. Diard et Duvaucel ont PREMIÈRE PARTIE. 25 consigné dans un mémoire communiqué à la Société des sciences de Batavia que, chez le Rhinocéros de Java, la femelle diffère sensiblement du mäle par sa corne, qui est réduite à une simple tubérosité demi-ovale !. M. de Blainville? annonce que M. Tamarre-Picot a rapporté de l’Inde une tête de rhinocéros sans corne sur le nez. III. SYSTÈME DENTAIRE. Seconde et première dentitions. Le système dentaire des espèces de Rhinocéros se compose es- sentiellement à l’âge adulte, de vingt-huit molaires, sept de chaque côté à chaque mächoire, sans canines; et, dans les espèces d’Afri- que, qui ont deux cornes sans incisives. Lorsque celles-ci existent, comme cela a lieu dans les espèces d'Asie, il y en a deux et même quatre à chaque mächoire. Les molaires de la mâchoire inférieure montrent, dans leur surface triturante, deux croissants dont la concavité est en de- dans. Le croissant postérieur est incomplet et vient s'arrêter contre le croissant antérieur. Elles sont plus longues que larges. Les molaires supérieures sont de forme à peu près carrée, ou rectangulaire, ou de la forme d’un trapèze, suivant les espèces et leur numéro. Leur surface triturante est plus compliquée. Elle se compose de deux collines transverses, repliées ou ondulées plus où moins, qui s’élargissent avec l’usure et sont réunies, du côté externe, à la colline longitudinale formant la face externe de la dent. Elles restent longtemps séparées par la face interne et ne se réunissent de ce côté que lorsque lusure est trés-avancée. A. Recherches sur les ossements fossiles, par M. Cuvier, t. Il, p. 27. 2. Ostéographie, livraison des Rhinocéros, n° 1. Arcives pu Muséum. T. VII. k 26 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. A. Études des molaires supérieures. Nous examinerons comparativement celles des espèces qui man- quent d’incisives et celles des espèces pourvues d’incisives. a. Forme générale. Espèces sans ënCisWes. Ce sont les deux espèces du midi de Afrique : la plus an- ciennement connue sous le nom de Æ/unocéros bicorne du Cap, et le Rhinocéros simus de Buürchel, que M. de Blainville regarde aussi comme une espèce distincte, d’après l'étude qu'il a pu faire de cette espèce sur un beau squelette provenant de Natal et cédé au Muséum par le voyageur français Delegorgue. Ces deux espèces seront désignées dans notre description : le Rhinocéros bicorne du Cap par le n° 1, etle Runocéros simus par le n° 2. Toutes les molaires des deux têtes de ces deux espèces, qui appartiennent à deux squelettes, ont du cément brun, dans le n° {, et du cément jaune, dans le n° 2, Les molaires des deux mächoires sont beaucoup plus usées dans le n°2 que: danisrle. n°1: Les supérieures n’ont plus leurs collines transverses séparées du côté interne, dans le n° 2, excepté dans la septième. Nous disons les collines, même pour cette dernière dent, parce que la colline postérieure s’y montre en effet, mais du côté droit seu- lement, avec une fosse en entonnoir en arrière, ce qui lui donne une forme quadrangulaire; tandis que du côté gauche la seconde colline transverse manque. Elle y semble remplacée par deux crochets de la face interne de la colline externe. Cette tendance au développement des deux collines transverses de la septième molaire supérieure, comme dans le R. tichorhinus, PREMIÈRE PARTIE. 27 est remarquable dans cette espèce, qui se distingue aussi par la longueur de sa tête et de son bord alvéolaire. La séparation des collines du côté interne subsiste dans toutes les dents du n° Î{ qui en ont deux. La septième n’a que la col- line transverse antérieure, et la première la colline postérieure avec un rudiment de colline antérieure. Malgré ces différences d'usure nous trouvons pour caractère différentiel plus important que la différente coloration du cé- ment : 1° La petite proportion de la seconde molaire, dans le n° 2, relativement à celle correspondante du n° 1, et encore relative- ment à la troisième des deux espèces. 2° Un bourrelet d’émail, très-épais, qui se voit dans les mo- laires du n°1, à la face interne de la première colline transverse, et s'étend vers la seconde, dans les deuxième, troisième et qua- trième molaires supérieures. Ce même bourrelet n’occupe que la face antérieure et un peu interne de la première colline dans les cinquième et sixième molaires. On en voit même des traces dans la première dentition de la même : espèce. Il ÿ a dans les cinq dents intermédiaires, de toutes les espèces, une grande fosse en entonnoir, fermée en arrière par une sorte de bour- relet qui forme le côté postérieur de la dent, et en avant par la face postérieure de la seconde colline, et sur le côté interne par le prolongement de la colline longitudinale. À mesure que la dent s’use, cette fosse tend à se circonscrire en fossette arrondie et finit par se montrer assez éloignée du bord postérieur. Cette fosse en entonnoir se voit même dans la septième mo- laire, lorsqu'il y a une seconde colline. Elle existe en effet dans la septième molaire du Sinus. Dans les sixième, cinquième, quatrième et troisième, elle se 28 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. présente, dans notre squelette, comme une fosse oblongue cir- conscrite par un émail épais. Elle est restée évasée en entonnoir et peu circonscrite en ar- rière, dans le n° 1. Le Simus a le vallon des deux collines fermé du côté interne, dans les dents intermédiaires. Il y a, de plus, une fossetie ronde, moyenne, du côté interne, bien séparée de la fosse oblongue, du vallon, ou bien y communiquant encore par un détroit. Dans le n° 1, aucun vallon n’est fermé, et la fossette n’est pas encore complétement formée par la soudure des deux cro- chets, qui s’avancent à la rencontre l’un de l’autre, de la paroi antérieure de la colline transverse postérieuré et de la paroi in- terne de la colline longitudinale. Ces deux espèces manquent d’incisives, à l’âge adulte; mais, la première a quatre petites incisives de lait à la mâchoire in- férieure et deux à la supérieure, qui n’existent pas dans la se- conde",. b. Suite de la forme générale. Espèces à incisives. Dans les trois espèces à incisives, le À. bicorne de Sumatra ; qui sera notre n° 3, l’unicorne de Java, qui sera notre n° 4, et, notre n° 5, l’unicorne de l'Inde, nous examinerons de même suc- cessivement les différences spécifiques saisissables, que présentent les molaires supérieures. Ces dents sont au nombre complet de sept de chaque côté, dans les n% 4 et 5, et de six seulement dans le n° 3. La pre- mière était caduque, tandis qu’elle paraît persistante dans luni- corne de l'Inde et dans celui de Java. Dans le À. de Sumatra, 1 n’y a que les septième, cinquième el quatrième molaires qui montrent un seul crochet, ou lame 4. Voir ce que nous disons plus bas du système dentaire de lait. PREMIÈRE PARTIE. 29 saillante dans le vallon, sans que cette lame forme de fossette. Dans la sixième seulement le crochet est converti en fossette. L’usure de l’entonnoir en forme une dans les quatre dents qui suivent la première. Dans la sixième, il reste encore largement ouvert et évasé. Le R. de Java, vieux, en montre à toutes les dents, non compris la première, soit au fond du vallon, soit à sa partie postérieure, mais sans former de fossette. Dans le Jeune, qui a les dents de lait, il y a un large crochet à la troisième et à la quatrième, comme celui de la sixième molaire dans le R. wnicorne jeune. Le Rhinocéros de l'Inde a un caractère très-particulier ; c’est une fossette ronde, qui se forme de très-bonne heure dans la partie moyenne de la couronne, du côté externe. On la voit dans les deuxième, troisième, quatrième et cinquième molaires de notre jeune individu, dont la sixième molaire était à peine sortie et commencait seulement à s’user. Dans la tête du vieux squelette, ce trou existe dans toutes les dents. Cette espèce se distingue conséquemment par lexistence d’une fossette moyenne précoce. La fossette postérieure formant entonnoir, dans le Jeune âge, existe aussi dans les deuxième, troisième, quatrième, cinquième et sixième dents molaires. La septième, manquant de colline postérieure, ne peut pas en avoir. La quatrième montre, à la paroi antérieure de sa colline pos- térieure, deux crochets qui ne se réunissent pas pour former une fossette. On en voit des traces dans les deuxième et cin- quième molaires de la jeune tête. Elles ont disparu dans la tête plus âgée. Nous venons de voir que la fossette moyenne qui distingue les molaires du À. de l'Inde, est formée par un crochet qui part de la colline postérieure pour aller Joindre la paroi interne 30 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. de la colline externe qui réunit les deux collines transverses. Ce crochet, qui se voit déjà dans le germe de la dent, ne tarde pas à se montrer réuni à cette paroi, après la première usure, et à fermer le fond du vallon. Je distinguerai cette fossette moyenne par lépithète de précoce. Elle paraît dans la dent usée, au-devant de la fossette en enton- noir, entamant l’ivoire de la colline longitudinale assez près de sa face interne. Une autre fossette r0yenne résulte de crochets ou de côtes, qui paraissent plus tard et partent aussi de la paroi postérieure de la seconde colline, en faisant saillie dans le vallon plus en dedans. Cette fossette, que J'appellerai moyenne tardive, a donc ure origine très-distincte de la moyenne précoce. Il était essentiel, pour la clarté des descriptions, dans ces mi- nutieux détails, de bien distinguer ces trois fossettes par leur po- sition et par l’époque de leur formation. Avec l'usure, il s’en forme une quatrième. C'est celle qui est le résultat de la fermeture du vallon du côté interne. Elle a toujours une forme oblongue et une position plus ou moins oblique. Les deux sortes des fossettes moyennes n'existent jamais simul- tanément. Mais, avec la fossette moyenne précoce on trouve souvent des crochets qui ne se développent pas. Si l’on compare les formes et les proportions relatives des sept molaires, dans chacune de ces cinq espèces, on trouve, pour chacune des espèces, des différences qui peuvent servir à les dis- tuinguer., Je n’en citerai qu'un exemple dans les espèces d'Asie, en ayant déja indiqué d’autres dans les Rhinocéros d'Afrique. La première est très-petite, relativement à la seconde, dans le R. de Java, et oblongue; un peu plus forte et triangulaire dans le À. de l’Inde, parce que la colline antérieure manque. La PREMIÈRE PARTIE. 31 septième montre la même forme triangulaire, par suite de lab- sence de la colline postérieure. C’est la règle des espèces de ce genre, sauf les deux exceptions que nous avons indiquées dans le À. simus et le À. tichorhinus. c. De la face externe dans les cinq espèces. La face externe de chaque molaire varie d’une espèce à lautre et suivant son degré d'usure; cette usure n’étant pas la même dans toutes les dents. Dans le n° 1 (le brcorne du Cap), la première est uniformément convexe. Les six autres ont un sillon vertical en avant, avec deux cannelures, dont l’antérieure forme le bord de la dent. En arrière de la seconde, est une grande surface plane, où même un peu concave, mais qui peut être partagée par une légère convexité médiane. Le sillon antérieur donne la facilité de reconnaître le côté d’une dent détachée de son alvéole. Ce sillon antérieur ne se voit plus dans les molaires du n° 2 (du À. simus), parce qu’il ne descend pas aussi bas que l'usure de ces dents. Dans le n° 3 (le À. de Sumatra), il est plus profond à cause du relief de la seconde courbure. Les trois molaires qui suivent la première ont de plus une troi- sième cannelure, aussi forte que la seconde, qui répond au niveau de la seconde rainure. Elle ne se voit plus dans les trois dernières dents dont la face externe est plane et large en arrière de la seconde cannelure. Toutes les molaires du n° 4, sauf la première, sont comme ces dernières. Dans le n° 5,1l y a encore des différences plus faciles à distin- guer à la vue qu'à exprimer. La première partie, composée d’un sillon et de deux canne- lures, est plus large à proportion et moins oblique, c’est-à-dire 32 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. plus dans la direction de la seconde partie. Celle-ci a une troi- sième cannelure plus rapprochée de la seconde que dans le n° 3. B. Des molaires inférieures. Les molaires inférieures ne présentent pas moins de différences que les supérieures, dans l’une et l’autre espèce d'Afrique, même en ayant égard à la plus grande usure de celles de notre exem- plaire du Simus. La première manque dans la mandibule de chacune de ces espèces. Elle existe comme dent de lait, dans une jeune tête de Rhino- céros du Cap et dans une Jeune tête de Simus. La seconde, dans le n° 1, est moins longue et plus étroite que dans le Sëmus, où elle est bien plus forte dans ces deux sens. La troisième, la quatrième et la cinquième sont plus larges et moins longues dans cette dernière espèce. Les croissants ont disparu dans les deuxième, troisième et quatrième de la même espèce. Il y a une fossette ronde, entou- rée d’émail, dans la face triturante de ces trois dents, et une petite fossette de plus dans la dernière. La sixième se distingue des autres par l'épaisseur de la corne postérieure du premier croissant. La dernière, par son étroitesse et la minceur de ses croissants et par sa longueur. Dans le bicorne du Cap, ces caractères n'existent pas. La septième est aussi épaisse que la sixième. Celle-ci à ses deux croissants réguliers, En tenant compte des différences produites par une plus grande usure, dans le n° 2, ses trois molaires, après la première, me paraissent plus fortes, dans tous les sens, que celles correspon- dantes du n° 1. C’est le contraire pour les dernières. De plus, nous ajouterons comme caractère distinctif des deux espèces, qu'il n’y a pas de barre entre le large bord en arc qui PREMIÈRE PARTIE. 33 forme la partie la plus avancée de la mandibule et la seconde molaire; tandis qu’il existe une courte barre entre le bord étroit de la même partie et la deuxième molaire, dans le n° 1. Il n’y à d’ailleurs que de très-petites différences dans la forme de ces dents, d’une espèce à l’autre, à peine exprimables par des paroles, sauf les proportions qui sont plus petites dans le À. de Sumatra. Cependant je trouve que dans les À, de Sumatra et de Java, il existe, dans la troisième et quatrième molaires, vues par la face interne, trois demi-cylindres; dont lantérieur est très-petit et forme comme un crochet à la couronne, et dont le moyen répond à l’antérieur des autres dents. Ce crochet manque dans le À. de l’Inde. En général, la couronne de ces dents présente deux croissants, dont la convexité est en dehors et dont le premier, avant l’usure, empiète, par son arc, sur la partie antérieure du second. Ajoutons que la première est caduque dans ces cinq espèces. Ainsi dans une Jeune tête du Rh. de l'Inde, dont la septième molaire est encore enfouie dans son alvéole, la première molaire est déjà tombée à la mâchoire inférieure, quoiqu’elle subsiste encore à la mâchoire supérieure. C. Des incisiwes. Les Rhinocéros de Sumatra, de Java et du continent de l'Inde sont les seuls qui en soient pourvus, dans la première et la seconde dentition. Ces trois espèces ont, à l’âge adulte, de fortes dents incisives à chaque mäàchoire. Les deux supérieures, implantées dans les os inter-maxillaires , sont longues et étroites; leur couronne est peu saillante et s’use horizontalement; elle est disposée obliquement, de manière que ARCHIVES DU MusEuM. T. VII. 5 34 s ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES, la partie la plus avancée se rapproche de sa correspondante, Il y a une longue barre entre elle et la première molaire per- sistante. On compte quatre incisives à la machoire inférieure, dans nos À. de Java et de l’/nde. L’extérieure est très-forte, conique, inclinée en avant, s’usant en biseau par la face supérieure, ce qui rend son bord interne mince et tranchant. Les deux moyennes sont petites et caduques. Je ne vois que leurs alvéoles dans les quatre mandibules de divers âges, de ces deux espèces, que J'ai sous les yeux. Le À. de Sumatra n’a que les deux incisives externes et aucune trace de la paire moyenne. D. Système dentaire de lait. IL est extrêmement intéressant à étudier sous le rapport du nombre et des espèces de dents et sous celui de leur forme, a. 1ncisives de lait. On trouve dans le Jeune âge du Ahinocéros bicorne du Cap, ainsi que nous le verrons plus bas, des incisives de lait qui n’exis- tent plus dans la seconde dentition. Bien plus, le À. Simus se distingue de lespèce précédente par l’absence de ces mêmes incisives de lait, Nous avons deux têtes de Rhinocéros du midi de PAfrique, rapportées par M. J. Verreau, qui ont chacune des caractères spéci- fiques différents. Je rapporte l’une au À. bicorne du Cap; elle est d’un tiers plus 4. C'était aussi la détermination de M. de Blainville, qui n’a pas vu cependant, ou du moins qui n’a PREMIÈRE PARTIE. 39 petite que l’autre, quoique ses dents molaires de lait soient aussi développées, et que sous ce rapport elle montre le même âge. l'angle de la machoire inférieure est plus étroit et moins évasé à son extrémité; la symphise est plus longue et le canal au fond duquel on la voit plus étroit. Les os du nez sont moins épais, plus pointus à leur extrémité. Cette tête a deux petites incisives de chaque côté, à la mandi- bule, et une à la machoire supérieure. Dans celle qui est d’un tiers plus forte, mais dont les quatre molaires de lait ne sont pas plus avancées, il n’y a aucune trace: d’incisive ni à Pune ni à l’autre mâchoire. La mandibule est très-sensiblement plus large et plus courte à son extrémité; les os incisifs plus courts; les os du nez plus épais, formant déjà à leur face supérieure une bosse relevée; entre eux et les os incisifs, 1l y a une plaque osseuse au-devant des ouvertures des narines, qui rappelle le 7ichorhinus ; comme nous avons vu dans l’adulte la septième molaire supérieure avoir le caractère tout particulier de celle correspondante de cette espèce; en un mot, on ne peut méconnaître dans cette Jeune tête les caractères du À. Simus. M. de Blainville lavait ainsi déterminée sans en expliquer les caractères, sauf la remarque qu’elle manquait d’incisives". Dans une tête d’un Jeune Æhinocéros bicorne du Cap, dont les dents de lait sont très-usées, les os incisifs ont été brisés en par- tie; ce qui en subsiste du côté gauche montre un reste d’alvéole d’incisive. M. Vrolik père avait signalé, depuis longtemps, lPexistence d’in- cisives dans cette espèce, mais à la mâchoire inférieure seulement ; pas indiqué les différences de forme qui existent déjà à cet âge, dans les os du nez et dans la mà- choire inférieure. 4. Voir Ostéographie, p. 54, du texte, et pl. vur, pour les dents. Cette tête avait été extraite de la peau, dans le laboratoire de zoologie, et sans doute déterminée, d’après cette peau, comme appartenant au R. simus. | 36 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. il en avait trouvé quatre', dans un squelette de sa collection, et dans un squelette de celle de Leyde’. Dans une tête de Java, d’un jeune animal, dont la première molaire de lait est tombée et dont la première molaire de rem- placement n’était pas encore entièrement sortie, Je trouve à la machoire supérieure une petite incisive comprimée latéralement, près de l'extrémité de los incisif et plus en arrière l’alvéole, presque comblée, d’une seconde incisive également oblongue. En dedans de la première, on voit encore une alvéole, de forme ronde, d’une très-petite dent; de sorte qu'on peut dire que cette espèce a trois petites incisives supérieures de lait, de chaque côté. La machoire inférieure porte de même trois incisives de chaque côté; l’interne, assez forte, conique et déprimée, avec deux arêtes, une externe et l’autre interne; une petite dent, située près de la suture, à racine cylindrique et à couronne hémisphérique. Entre ces deux dents, et plus en arrière, 11 y a une alvéole cylindrique. Cette dentition me paraît, au reste, appartenir à l’époque de tran- sition; de sorte que l’incisive externe est déjà, comme la première molaire, une dent de remplacement, et que l’alvéole qui est au- dessus de cette incisive est l’alvéole de sa correspondante de lait. La première avant-molaire de remplacement est plus avancée qu’à la mâchoire supérieure. Les trois suivantes sont encore les molaires de lait. La cinquième permanente n’est pas encore sortie de son alvéole. 4. Voir Annales des Sciences naturelles, 2 série, t. VIT, p. 20 et pl. 1, 8. La seconde ou l’interne du côté droit était enfermée dans l’alvéole par une barre osseuse. Celle du côté opposé, plus grande que les deux moyennes et plus allongée, était cachée comme elle sous la gencive, et manquait d’émail. Le squelette était adulte. 2. Dans un squelette adulte de Leyde et dans un jeune, M. Vrolik a également constaté l'existence des alvéoles d’incisives au nombre de quatre, à la mächoire inférieure ; mais il n’a pu découvrir de traces d’incisives à la mâchoire supérieure, PREMIÈRE PARTIE. 37 b. Molaires de lait. Nous les décrirons brièvement et comparativement dans les deux têtes dont nous venons de parler. La seconde et la troisième sont seules sorties. La première commençait à se dégager des gencives et la quatrième était en- core enfermée dans son alvéole. Dans le bicorne du Cap, la crête de la colline postérieure qui traverse le vallon, ne se Joint pas encore complétement à celle de la colline interne pour fermer et former la fosse moyenne, excepté dans la seconde du côté droit. Les fosses en entonnoir sont fermées en arrière par une barre transversale très -basse, sans saillie marquée. Dans le Simus, ces mêmes fosses en entonnoir sont plus grandes, et la barre qui les ferme en arrière a une saillie unique dans sa partie moyenne. Les fosses moyennes sont fermées, même dans la première molaire. Dans la seconde du côté droit, il y en a même une seconde en avant. Dans une tête de bicorne du Cap encore jeune, dont les dents molaires de lait étaient très -usées, surtout les trois premières, et dont la cinquième ou la première permanente avait sa couronne commençant à sortir hors de la gencive; voici les caractères de ces molaires de lait usées. La première a une mince colline transverse antérieure et une fossette au-devant de cette colline, sans compter une fossette moyenne du côté droit, qui n'existe pas du côté gauche, où il n’y a qu’un crochet. Des deux côtés le vallon est fermé en dedans. Cette dent est plus compliquée que celle qui la remplace. La seconde a une fossette antérieure comme la première, une 38 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. fossette moyenne et une fossette postérieure. Le vallon est fermé du côté interne, près du bas de la couronne. Il ne l’est pas dans la troisième, qui a une fossette moyenne et une fossette postérieure. Dans la quatrième, les deux lames saillantes qui doivent former la fossette moyenne se touchent sans être soudées. Comparées de nouveau aux molaires de lâge adulte, la première de ces dents ressemble beaucoup à celle de lait, pour sa forme épaisse et presque carrée; mais elle n’a pas de fossette moyenne et le vallon n'est pas fermé du côté interne par un bourrelet d’émail qui manque. La lame qui tient lieu de colline transverse intérieure est plus mince et ne paraît formée que d’émail. La fossette postérieure n’est plus qu'un petit trou. La seconde, la troisième et la quatrième molaires n’ont pas des lames saillantes dans le vallon sans fossette moyenne. Ces mêmes molaires ont un bourrelet d’émail épais, à bord irrégulièrement festonné à leur face interne, qui manque dans les molaires de lait. IV. Des vertèbres, des côtes et du sternum. Quant aux vertebres, nous nous bornerons à donner les nombres des régions dorsale, lombaire, sacrée et caudale, observées dans nos squelettes; les caractères qui les distinguent suivant les régions et leur numéro, ayant été suflisamment décrits dans les Recherches et dans POstéographie. Nous observons seulement que le nombre des vertèbres de chaque région varie, non-seulement d’une espèce à l’autre, mais qu'il peut aussi varier dans les individus d’une même espèce. PREMIÈRE PARTIE. 39 TABLEAU DU NOMBRE DES VERTÈBRES DANS LES ESPÈCES VIVANTES DE RHINOCÉROS, VERTÈBRES | Sacrées. | | Caudales. ! Dorsales. Lombaires. | Rhinoceros africanus, Cuv. ........... Mens mess Moose simus, BURCHEL. ........ HÉDO HO 0 COUC OC DT U0 Id. sumatrensis, CUuv. | 19 = id. id. Envoyés par M. Duvaucel...... OT F CO C0 CO javanus Ù L ù Envoyés par M. Diard......... © Donné par M. Temminck indicus vieux.......... Dovconooonoov0o0occoscsc0e 0 indicus jeune. Envoyé par M. Duvaucel. ........ ne S À © CO & D CO CO & Qt © © Les côtes ont un caractère que nous avons signalé dans la description du squelette de Gannat, qui distingue les six qui suivent la premiere. Leur face la plus large est dirigée en avant et creusée d’un large sillon peu profond pour les vaisseaux et les nerfs inter- costaux. Dans la huitième, ce sillon se rétrécit beaucoup et se trouve près du bord antérieur de la côte, puis sur ce bord, il y forme une rainure assez profonde. En même temps la plus large face de la côte n’est plus en avant, mais en dehors. Ces caractères pourront du moins servir à distinguer les sept premières côtes des suivantes et réciproquement, V. Des os des membres. L’omo late n’a pas d’acromion, et son tubercule coracoïde est 2 peu saillant. 40 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. L’humérus à un caractère particulier dans la grande tubérosité qui forme avec la ligne âpre, une crête saillante donnant beau- coup de largeur à sa partie supérieure. Son condyle interne est effacé; l’externe seul est saillant. l'articulation pour les os de l’avant-bras est une simple poulie. Quoiqu'il n’y ait que trois doigts et trois os du métacarpe, les os du carpe sont au complet au nombre de huit; mais le trapèze est rudimentaire. Les fémurs ont un troisième trochanter dont l’apophyse remonte vers celle descendante du grand trochanter, et intercepte avec elle un anneau presque complet. Le condyle interne descend plus bas et remonte plus haut que l’externe. ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES DEUXIÈME PARTIE DES ESPÈCES DE RHINOCEROS FOSSILES QUI ONT ÉTÉ DÉCOUVERTES DANS LES TERRAINS TERTIAIRES MIOCÈNES Je in’occuperai plus particulièrement, dans cette deuxieme Partie de mes études sur les Rhinocéros fossiles, des espèces qui ont été trouvées en France, et Je ne parlerai qu’en sous-œuvre, des espèces découvertes dans d’autres pays, afin de déterminer leur identité ou leurs différences avec les premières. CHAPITRE PREMIER DES ESPÈCES DÉCOUVERTES DANS LES VALLÉES DE L'ALLIER ET DE LA HAUTE-LOIRE, OU DE LEURS AFFLUENTS, ET PLUS PARTICULIÈREMENT DANS LES ENVIRONS DE GANNAT , DÉPARTEMENT DE L'ALLIER. Gannat sur l'Andelot, petit affluent de l'Allier, est situé aux limites méri- ridionales du département qui porte ce dernier nom, et touche de ce côté à l'Auvergne, et plus particulièrement au Puy-de-Dôme. L’Allier, qui traverse ce dernier département dans toute sa longueur, et après avoir arrosé celui de ARCHIVES DU MusÉuM. T. VIL. 6 4° ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. la Haute-Loire, présente dans les collines de la longue vallée qu'elle par- court, plusieurs localités très-riches en ossements fossiles ; celles de la Haute- Loire, dont la vallée est assez rapprochée de la vallée de Allier, sont aussi très-remarquables sous ce rapport. Ces deux vallées et leurs affluents ont acquis, surtout depuis vingt à trente ans, une certaine célébrité, par le grand nombre d’ossements qu'on y a découverts et qui ont été recueillis et décrits par MM. Bravard, Croiset et Jobert, Étienne Geoffroy Saint-Hilaire , de Laiser et de Parieu, Jourdan, Aymar, Périer, Pomel, etc., etc. Les collections du Musée se sont enrichies successivement de celles re- cueillies par MM. Bravard et l'abbé Croiset, et par les dons de plusieurs savants paléontologistes, où par des acquisitions directes de la main des ouvriers, comme les restes fossiles dont nous parlerons en premier lieu. $ L — TÈTE DE RH. PLEUROCÉROS, Nos. C’est une tête assez complète de #/rnocéros qui a été mentionnée au com- mencement de cette lecture. Cette tête a les caractères les plus prononcés d’une espèce particuliere encore inconnue. Nous la désignerons tout d’abord sous le nom de Æhinocéros pleurocéros, ou de Rhinocéros à cornes latérales. Elle porte en effet un tubercule conique qui s'élève de la partie la plus saillante de la convexité de chaque os nasal. Ce tubercule est dirigé un peu obliquement en dehors. Sa surface est assez rugueuse pour indiquer qu'il supportait une petite corne. ; En arrière de ce tubercule, la face supérieure de l'os nasal est large. Mais sa plus grande dimension, dans ce sens, est sur la ligne transversale qui répond à cette proéminence, au-devant de laquelle l'os nasal se rétrécit subitement en s'arquant et en se prolongeant en pointe. Cette arcade nasale descend obliquement en arrière, à la rencontre de los maxillaire de son côté. La face externe de ce même os nasal va en s’élargissant en arrière et s’unit à la face supérieure par une courbe qui les confond. Les os du nez étaient tres-forts, à en juger par celui qui subsiste, DEUXIÈME PARTIE. 43 Au-dessous de la voûte élevée que forme cet os du nez du côté gauche, se voit l'os incisif du même côté, à un assez grand intervalle, qui forme l’'échancrure plus ou moins haute et profonde, suivant les espèces, laquelle sert à caractériser ce genre. Cette échancrure est circonscrite à la fois par les os du nez, les maxillaires et les intermaxillaires. L’os incisif porte une dent incisive dont la partie libre de la couronne est dirigée horizontalement en bas. Le frontal a une grande portion de son bord orbitaire formant une saillie très-marquée. On voit une forme analogue dans le À. bicorne du Cap. Sa face supérieure, vis-à-vis de cette saillie, offre quelques rugosités qui font présumer qu'il y avait une corne frontale. Il y a, à chaque susmaxillaire, deux trous sous-orbitaires considérables, qui devaient laisser passer de gros vaisseaux et de gros nerfs pour la face et pour la lèvre supérieure. L’arcade zygomatique, depuis sa racine maxillaire jusqu’au bord posté- rieur de la cavité glénoide, mesure 0" 135. ; La pyramide occipito-pariétale a son sommet échancré et divisé en deux lobes arrondis qui forment une espèce de voüte, en se repliant en arrière. La face occipitale au-dessous de cette voüte, montre une fosse moyenne et deux latérales. La face supérieure de la même pyramide s'élève et se rétrécit rapidement d'avant en arrière ; de sorte que les fosses temporales sont très-rxpprochées vers le sommet de la tête. L’occipital latéral a une apophyse longue et pointue dirigée en bas et un peu obliquement en arrière; elle descend au delà du condyle, dont elle est séparée par une échancrure arrondie. | Au-dessous du conduit auditif interne se voit un reste de l’apophyse du temporal qui limite.en dedans l'articulation du condyle. Chaque fosse temporale est séparée de la face occipitale par une crète tres- prononcée, qui descend sur les côtés de la tête en circonscrivant en arrière et en bas le trou auditif. Nous n'avons qu'un fragment de la mâchoire inférieure. L’extrémité fracturée de son apophyse coronoïde se voit en dedans de l’arcade zygomatique. 44 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. On aperçoit une bonne partie de la face articulaire du condyle, et le tuber- cule qui est en arrière et dont la saillie tranchante est tres en dedans, comme dans le Ah. bicorne du Cap. La branche montante a, au-dessous de ses apophyses, 0" 085 de large et 0"190 de haut, depuis la facette articulaire du condyle jusqu’à la partie la plus basse de son bord inférieur. La partie antérieure de la branche horizontale manque. Il n’y a que six molaires à la mâchoire supérieure; la premiere, qui est caduque, manquait sans doute depuis longtemps, à en juger par l'usure ex- trême de celles qui subsistent. Toutes ont leur couronne tres-courte et ne montrent que très-peu d’émail à leur face interne; tandis que leur côté externe est resté saillant et tranchant, ainsi que le contour postérieur de la dernière. La surface triturante s'enfonce immédiatement en dedans de ce bord saillant, surtout dans les deux dernières dents, qui sont conséquemment les plus usées. On peut en conclure avec certitude que l'animal était tres-vieux, et qu’il portait ses aliments résistants plus près des puissances qui agissaient sur la mâchoire inférieure, pour en opérer la trituration. Dans toutes ces dents la racine externe et antérieure est plus forte et plus apparente que la posté rieure. La septième a une forme particulière à cette espèce. Au lieu de présenter une face postérieure plane et oblique en dedans, faisant arète avec sa face externe, comme on l’observe dans les autres espèces, elle est arrondie ou contournée en arc de dehors en dedans et en arrière, L'émail de ces dents est verdûtre. La deuxième et la troisième ont 00925 d'avant en arrière. LaFSIXIÈMe ee ceenpeecee 10030 La septième........ Gdodouoo. M (EUX I] ne subsiste de la mâchoire inférieure que la partie qui porte les trois dernières molaires. Elles ont leur couronne également très-usée. Leur face externe se compose, comme toujours, dans les espèces de ce genre, de deux demi-cylindres, dont le second est un peu plus grand que le premier. Ils figurent deux croissants à leur face triturante, ayant leur concavité dirigée en dedans. DEUXIÈME PARTIE, 45 Ces dents n'ont d’ailleurs rien de particulier que leurs faibles dimensions, comme celles de la màchoire supérieure. La sixième a 0" 030 de long, et la septième a 6" 033 à la base de la cou- ronne. Comparaison du R. pleurocéros avec une téle de la petite race de Surnatra. Après cette description absolue et non comparative, il convient de recher- cher jusqu’à quel point la tête de Gannat, que nous venons de faire connaitre, . pourrait se rapporter à l’une des espèces vivantes ou fossiles qui ont été bien caractérisées. La seule espèce vivante qui lui ressemblerait pour la taille est celle de la petite race de Sumatra. On sait que MM. Diard et Duvaucel ont distingué deux races de ce Rhinocéros bicorne des îles de la Sonde; l’une plus petite, qui habite les montagnes de cette grande ile; l’autre plus grande, qui se tient dans les plaines. Notre Musée possède deux squelettes de cette dernière race, celui d’un jeune et l’autre d’un adulte, et un squelette de la première, provenant d’une femelle adulte. Il ne faut pas perdre de vue, dans la comparaison que nous allons faire, que la tête de Gannat est d’un animal très-vieux, qui avait atteint, depuis longtemps, tout son accroissement. On verra, par les mesures comparées que nous donnons de plusieurs par- ties de la tête de cette espèce et de la tête de notre squelette adulte de la petite race de Sumatra, que celle-ci avait, dans presque toutes les parties, de plus grandes proportions. Nous n'avons trouvé de plus grandes mesures, pour le R. de Gannat, que dans la mâchoire inférieure, dont la branche montante est plus haute, et la branche horizontale plus large et plus forte que, dans la petite race de Sumatra. D'ailleurs, deux caractères très-prononcés, outre ces différences dans les proportions, distinguent éminemment, comme espèce particulière, notre petit Rhinocéros de Gannat : 46 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. 1” Son double tubercule nasal, indiquant deux cornes latérales symé - triques ; | 2° La forme arrondie en arc de cercle de la septième molaire d'en haut; tandis que dans le 2. de Sumatra, cette dent ne montre qu’une étroite face en dehors et une large face oblique en arrière, séparée de la premiére par une cannelure verticale. Il résulte de cette dernière conformation, qui est générale, que la sep- tième molaire d'en bas, qui n’a qu'une direction longitudinale et nullement oblique en dedans, ne répond à celle d'en haut que par une partie de son second croissant ou demi-cylindre, et que le premier croissant, et même une partie du croissant postérieur, rencontrent la sixième molaire d'en haut. Au contraire, dans le Æhinocéros pleurocéros, la septième molaire d’en bas correspond presque en totalité avec la septième molaire d'en haut. Aussi en avons-nous trouvé la couronne très-usée. Voici les principales dimensions de la tête dans les deux espèces que nous venons de comparer : De la partie la plus avancée de l’incisive à la partie la plus reculée de la crête du lobe occipital droit. RHINOCÉROS PLEUROCÉROS. RHINOCÉROS DE SUMATRA. (Petite race). QT a ee rsssesnctes ter 0002. Du même point de l’incisive au fond de l’échancrure maxillo-nasale (DEMO SC etc nee 0 DT DO 0 AE DE ... 10m438. Du même point à la face postérieure de la dernière molaire ORGUE DE Didc bd NID EEE EI 0m 283. ’ Longueur du bord alvéolaire occupé par les cinq dernières molaires, pris à la naissance de leur émail (leon ooescnncoanttonc Godcocec 0 ATU: Id, — En prenant les six dernières molaires ETosvonmasse sons Édoobbusodes .-. 07200! Hauteur de la branche montante de la mâchoire inférieure, depuis le condyle jusqu’à la partie cor- respondante la plus basse de son bord inférieur MRC TS Too cvocasoces Son d00 0 00 Hauteur de la branche horizontale prise au niveau de la partie la plus reculée de la dernière molaire OISE ERP ererre eee éaoso ac ner AUOS DEUXIÈME PARTIE. 47 $ II. — fragment important de mandibule comprenant la symphise, les quatre incisives ou leurs alvéoles et quelques molaires”. Ce fragment de mandibule se compose : 1° De la portion antérieure de la branche droite avec les deuxième, troi- sième, quatrième et cinquième molaires. 2° D'une plus courte portion de la branche gauche avec les deuxième et troisième molaires; cette dernière tronquée en arriere, toutes deux fractu- rées dans leur couronne. Ces deux branches sont réunies par leur symphise qui commence vis-à-vis de la troisième molaire. La partie de la mandibule qui comprend la symphise est longue et creusée en gouttière ou en canal en dessus. Elle portait, à son extrémité élargie, quatre incisives, dont les deux ex- ternes étaient très-fortes, à en juger par celle du côté gauche qui a été brisée au niveau de son alvéole; l’alvéole correspondante du côté droit est aussi tres-grande; son diamètre est de 0" 022 à 0" 023. La forme ronde’de cette alvéole traduit celle de la dent, qui n’était pas déprimée comme dans le 2. incisivus et dans l’Æcerotherium tetradactylum. VLes incisives moyennes sont petites, cylindriques, à couronne terminale arrondie, un peu comprimée d’a- vant en arriere. Les molaires ont de plus fortes proportions que celles de notre À. pleuro- céros, et même que celles de notre tête du À. Sansaniensis. Les troisième, quatrième et cinquième, mesurées ensemble au collet de la couronne, occupent une longueur de o" 120 dans la mandibule de Gannat, et seulement 0" 093 dans celle du À. Sansaniensis. La barre qui sépare l’alvéole de l’incisive externe, de la base de la pre- miere molaire, a 0" 062 dans le Rhinocéros de cette derniere espèce. Jen trouve seulement persistante 0" 055 dans la mandibule de Gannat. Cette barre a une arête saillante qui se replie en dehors, en se portant 1. Ce fragment provient des environs de Randan; il a été donné par la princesse Adélaïde. On le trouve indiqué, plutôt que décrit, dans l’Ostéographie, p. 147. On en voit l'extrémité figurée dans la pl. x de cet ouvrage. 48 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. d'avant en arriere, pour toucher au bord alvéolaire moyen et postérieur de l'incisive interne de son côté. La symphise ne montre plus aucune trace de suture. La forme de la branche horizontale, qui est haute et droite, présente une grande ressemblance avec celle du KA. pleurocéros. Enfin, il y a un énorme trou mentonnier qui s’étend de la seconde molaire à la troisième. Du côté droit il a o® 015 de plus grand diamètre. Cette proportion extraordinaire indique des vaisseaux et des nerfs très- considérables qui portaient l’activité nutritive, la puissance motrice et la faculté sensitive à une grosse lèvre inférieure. Malgré ces différences dans les dimensions de molaires, je suis disposé à croire que ce fragment de mandibule aurait pu appartenir à un individu mâle, très-agé, de notre Pleurocéros, dont la tête que nous avons décrite en premier lieu, provenait d’un individu femelle, Cette conjecture est fondée principalement sur la comparaison des bran- ches mandibulaires, dont le fragment antérieur s'adapte parfaitement au fragment postérieur de notre tête de Pleurocéros. Je la fonde encore sur les différences que nous avons indiquées entre cette mandibule et celle du AA. Sansaniensis. Elle n’en montre pas moins lorsqu'on la compare au T'etradactylus. Mais je ne me dissimule pas que la plus grande proportion des molaires peut laisser des doutes plausibles sur la certitude de cette détermination. Dans ce cas, il faudrait créer, avec ce fragment de mâchoire, une espèce particulière. $ IL. Après la rédaction du paragraphe précédent, j'ai eu communication d’un fragment de mâchoire inférieure qui me paraît avoir beaucoup plus de rap- ports, pour la forme et la proportion des dents, avec celles de notre frag- ment de mandibule du Pleurocéros. On va voir qu'il y a tout lieu de le considérer comme appartenant à cette espèce, et que les différences qui se présentent avec le fragment de Randan doivent décider pour la seconde alternative par laquelle je terminais le deuxième paragraphe. DEUXIÈME PARTIE. 49 J'en conclus que ce dernier fragment appartient à une espèce distincte, que je désignerai provisoirement sous le nom de Hhinocéros de Randan. Le fragment de mandibule de Gannat comprend la symphyse avec quatre alvéoles des incisives, dont les deux externes ont leur ouverture ovale, un peu déprimée, latérale, et dont l’intérieur est conique, comme à l'ordinaire, et montre encore au sommet du cône, le trou par lequel arrivaient au bulbe de la dent, les vaisseaux et les nerfs. La proportion de ces alvéoles est très-grande , comparativement à celles des incisives moyennes, qui étaient très-petites, percées très-bas, et n'étaient séparées des grandes alvéoles que par une étroite cloison ; tandis qu'il y a 0",02 d'intervalle entre ces deux alvéoles moyennes. Dans la mandibule de Randan, les grandes alvéoles des incisives externes ont leur contour circulaire dirigé en avant, et les petites alvéoles, également rapprochées des grandes, sont un.peu plus fortes qne celles de Gannat. Mais la plus grande différence que présentent ces deux fragments est dans la longueur de la symphyse. Elle ne parait pas avoir eu plus de 0"065 à 0"o70, dans le fragment de Gannut. , Dans celui de Randan elle en mesure 0"138. Cette différence en a entrainé dans les trous mentonniers ; il n'y en a qu'un tres-grand dans la mandibule de Randan, dont le bord antérieur est à 0"085 du bord alvéolaire postérieur de lincisive externe. Il y en a deux de chaque côté, dans la mandibule de Gannat, dont le plus éloigné ne mesure que 0"o/44 dans le même intervalle, et le plus rapproché seu- lement 0"o18. Ces deux trous correspondent aux deux trous sous-orbitaires que nous avons indiqués dansle Pleuroceros; cette observation est importante. La barre, entre la première molaire qui subsiste et le bord supérieur de la grande alvéole, à l'endroit où cette barre s'y termine comme une crête repliée en dehors, a o"o52 de long, dans la mandibule de Randan. Elle paraît avoir eu un peu moins de cette longueur dans le fragment de Gan- nat; mais il faut observer que dans celui-ci le bord supérieur de la grande alvéole avance plus que l’inférieur. Dans le fragment de Xandan, c’est l’inférieur qui est de beaucoup plus avancé ; ensuite l’arête de la barre est droite, ou à peu près, jusqu’à sa terminaison au bord de l’alvéole, dans le fragment de Garnat. ARCHIVES DU MusÉuM. T. VII. QU 50 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. Cette arète est fortement arquée en dehors, ainsi que je l'ai dit, dans le fragment de Randan. Il y a dans celui de Gannat six molaires du côté gauche, et les trois dernières du côté droit. Comparées à celles de notre fragment de mandi- bule du 2/euroceros, elles leur ressemblent beaucoup. C'est la même gran- deur. Le second croissant de la dernière a un bourrelet d’émail en arriere dans l’un et l’autre fragment. Mais ce bourrelet ne se voit plus à la face interne de la pénultième et de l’antépénultième de notre P/euroceros , tandis qu'il existe dans les mêmes dents du fragment plus complet de Gannat. La hauteur de l'émail, dans les dents correspondantes de l’un à l’autre fragment, est la même et semble annoncer un même degré d'usure. A la face interne du second croissant de la derniere molaire existe un bourrelet saillant en pointe, dans ce fragment le plus complet, qui manque dans la mandibule du Pleuroceros. Ce bourrelet se voit encore dans les sixième et cinquième molaires du fragment de Gannat, mais sans la pointe qui n'est qu'un accident, Il est double dans la troisième molaire. Dans notre Pleuroceros, les trois dernières molaires qui subsistent, l’anté- pénultième seulement pour son second croissant , ont leur moitié interne enlevée, sauf celle du second croissant de la dernière ; de sorte que je n’ai pu compléter ma comparaison pour cette partie essentielle. Cependant, je crois avoir des raisons suffisantes pour regarder ces deux mandibules comme ayant appartenu à des individus de la même espece, et pour compléter, par le fragment le moins mutilé, recueilli également dans les carrières de Gannat, les caractères du P/euroceros. Cette espece avait donc une courte symphyse et portait, à l'extrémité de la mandibule, deux très-petites incisives moyennes, écartées, implantées très- bas, tout pres des incisives externes; celles-ci étaient ovales dans leur coupe, déprimées, latérales et dirigées un peu en dehors”. 4. Voir, pour la tête du Pleuroceros, les pl. 1, uret 1v, et pl. vin, pour la mandibule qui s’y rap- porte; et pour la mandibule du Ahinocéros de Randan, la pl. vn, fig. 3. DEUXIÈME PARTIE. 51 $ IV. — ACEROTHERIUM GANNATENSE, Nos. A. Tête découverte à Gannat avec sa mâchoire inférieure, déja en 1837". Cette tête a de grandes proportions. Malheureusement la pyramide occi- pito-frontale manque en grande partie, ainsi que les os incisifs. Mais les con- dyles, l’arcade zygomatique droite, les deux séries de molaires supérieures sont bien entières; les os du nez subsistent. Leur table supérieure a été en- tamée dans une partie de leur surface. La description que nous allons en donner montrera ses rapports avec l’Acerotherium. La forme générale de la tête se rapproche beaucoup de celle du Rhino- céros tétradactyle de Sansan ou de l Acerotherium d’Eppelsheim. Les os du nez sont longs, plats, étroits et arrondis par leur bord externe. L'échancrure naso-maxillaire fort élevée, a son fond vis-à-vis du commen- cement de la troisième molaire. L’intervalle qui sépare ce fond de l'orbite est de 0"080o. Il y a sept molaires de chaque côté, à l’une et à l’autre mächoire. La première manque de sa colline antérieure , comme la septième de sa colline postérieure. Le bourrelet si caractéristique des deuxième, troisième et quatrième, qui les enveloppe sur trois faces, s’y voit comme dans le 'étradactyte. Les cinquième et sixième molaires n’ont de même ce bourrelet que sur les côtés antérieur et postérieur. Dans toutes, il descend plus bas et plus en dehors à la face postérieure, où il intercepte une fosse en forme d’entonnoir grande et profonde, avec la partie rentrante et étranglée de la colline correspondante. Les deux dernières molaires ont un feston en relief ou un éperon, qui se porte transversalement de la paroi antérieure de la colline postérieure, dans la sixième ; ou de la paroi interne de la colline externe ou latérale, dans la septième ; il divise le vallon qui sépare les deux collines. 1. Elle a été figurée dans l'Ostéographie, pl. 1x, sous le titre général de R. incisivus, et particu- lier, de R. d'Auvergne. 52 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. Je retrouve ce feston très-prononcé dans les mêmes molaires du 7etra- dactyle de Sansan. Il y a un repli analogue, mais plus en dedans, à la paroi postérieure de la colline antérieure, dans la cinquième molaire. La face externe de chacune des molaires qui suivent la première, se com- pose, comme celle-ci, de deux parties : l’une antérieure très-courte, formant un demi-cylindre séparé de la seconde par un large sillon, qui ne descend pas jusqu'à la racine; l’autre partie, qui mesure les trois quarts de la lon- gueur de la couronne, c’est-à-dire de la place qu'elle occupe d’avant en ar- riere, se relève en cannelure dans sa partie la plus rapprochée du sillon, puis devient plate et même concave, jusqu’à la dernière, où cette surface est en avant. Il n’y a pas de bourrelet à cette face entre la couronne et les racines, qui montrerait des traces de cément extérieur. Les mêmes circonstances de forme se voient dans nos têtes (numéros 1, 2 et 3) du Zétradactyle de Sansan. Les molaires de la mâchoire inférieure de Gannat ont la même forme que celles du Zétradactyle de Sansan ; seulement elles sont un peu plus fortes. 11 y a cependant sur les côtés et en bas, à la face externe, une trace de bour- relet qui semble un reste de cortical osseux qui se serait brisé à cet endroit. La forme particulière de la mâchoire inférieure est remarquable par son peu de hauteur en arrière de la septième molaire, et parce qu’elle se rétrécit peu à peu jusqu’à son extrémité. La symphyse est tres-courte ; elle se distingue, par cette circonstance, de la mandibule des Rhinocéros tétradactyle et Sansaniensis de M. Lartet. A la vérité, l'extrémité de cette mächoire manque ; mais on voit dans ce qui subsiste, un peu des deux grosses incisives, brisées au niveau de leurs alvéoles. Nous avons comparé les détails de la forme dans la tète du Zétradac- tyle d'Eppelsheim, avec les mêmes parties dans la tête de Gannat; cette com- paraison nous a montré, entre autres, les différences suivantes : DEUXIÈME PARTIE. 53 Tère D EPPELSHEIM, TÈTE DE GANNAT. Le basilaire est plus large, caréné au milieu. Le basilaire est plus étroit. Le sphénoïde postérieur est plat. Le sphénoïde postérieur est caréné. L’arcade zygomatique a sa plus grande largeur L’arcade zygomatique a sa plus grande largeur à sa naissance. en avant de l'articulation. Son bord supérieur est plus droit; il est plus arqué. Les os incisifs sont plus forts et plus larges, surtout à leur ces os sont plus grèles, plus faibles à leur ex- extrémité dentaire et l’incisive plus forte; trémité dentaire. Les os du nez sont courts; ils sont loin d’atteindre l’extré- ces os s’avancent jusqu’à l'extrémité des os mité des os incisifs; incisifs. L'échancrure naso-maxillaire a son fond étroit; il est large et élevé, comme toute l’échan- crure. le bord de l’échancrure orbitaire se distingue ce bord orbitaire se continue avec celui de de l’arcade zygomatique par un enfonce- l’arcade zygomatique. ment marqué, dessiné en arc; Le trou sous-orbitaire estentre la quatrième et la cinquième molaire; il est vis-à-vis de la troisième molaire. Les dents molaires se ressemblent beaucoup; les petites différences qu’elles présentent ne sont pas spécifiques. La première paraît persistante dans l’une et dans l’autre; DIFFÉRENCE DANS LA MACHOIRE INFÉRIEURE. TèrE D'EPPELSHEIM. TÊTE DE GANNAT. La symphyse commence entre la deuxième et la troisième molaire; ‘au-devant de la deuxième molaire. La mandibule est plus longue, plus courte. Au-devant des molaires, la mandibule est plus haute; elle est moins haute; son angle inférieur et postérieur dessine un angle arrondi plus saillant. Les molaires manquent de bourrelet d’émail ; ont un bourrelet d’émail, à leur face externe. 54 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. Nous croyons pouvoir conclure de toutes ces observations de détails, que cette grande tête de Gannat appartient à une espèce particulière, distincte du Rhinocéros tétradactyle de Sansan ou d’'Eppelsheim, qui s'en rapproche beaucoup et qui doit être réunie, avec cette espèce, dans le genre A4cerothe- rium; ce sera, pour nous, l’Acerotherium Gannatense. Nous présumons que le squelette découvert dans cette même localité en 1850, et qui a, comme cette tête, plusieurs caracteres particuliers, doit lui être attribué. B. — fragment de la mächoire inférieure provenant de la méme localite. Ce fragment est une portion de la branche gauche, dont l'angle postérieur est arrondi et saillant. Le commencement de la branche montante qui sub- siste est très-large, et la branche horizontale peu élevée et arrondie, absolu- ment comme dans la mâchoire inférieure plus complète que nous venons de décrire. Cette branche horizontale porte la septième, la sixième et une portion de la cinquième molaire, qui ont les formes et les dimensions de celles de la mà- choire plus complète. C. — franche mandibulaire d'un jeune animal. Je crois pouvoir rapporter à la même espèce une branche mandibulaire du côté gauche, provenant aussi de Gannat et ayant appartenu à un Jeune ani- mal. Cette branche tenant encore au bloc qui la recélait est vue par sa face interne. Elle a une forme générale analogue à celle des mandibules que je viens de décrire, et les différences peuvent très-bien être attribuées au jeune âge. Le condyle s’y trouve encore très-bas. On y voit les deuxième, troisième et quatrième molaires de lait. La première de remplacement y montre la pointe. La couronne de la cin- quième est en arc dans son alvéole, quoique toute formée. Il y a de plus une petite incisive latérale à couronne en forme de bouton. Cette mandibule a, depuis l’incisive jusqu’au bord de la crête osseuse qui se voit derrière le condyle, 0315. DEUXIÈME PARTIE. 55 D. — Squelette incomplet de Rhinocéros fossile, découvert en 1850, dans une carrière, également près de Gannat. On a déjà pu voir par l'examen des têtes, ou des fragments de têtes trou- vés dans cette localité, qu'il existe dans ce terrain tertiaire myocène deux et même trois espèces de Ahinocéros. 1° L'espèce à deux cornes latérales qui s’appellera 2. pleuroceros ; 2° L'espèce à laquelle se rapporte la grande tête, qui a sans doute des ressemblances, comme espèce congénère, avec l’Acerotherium de M. Kaup ou le Rhinocéros tétradactyle de M. Lartet, mais qui en diffère spécifique- ment. Nous la distinguerons par la dénomination d’Acerotherium Ganna- tense. 3° L’extrémité de mächoire inférieure , avec quelques molaires de cha- que côté et les incisives, dont les dimensions excéderaient celles de notre Pleuroceros , me parait annoncer l’existence d’une troisième espèce. Il nous reste à examiner, si le squelette découvert en même temps que la tête du Pleuroceros, a des caractères particuliers; et si, par ses dimensions, il pourrait se rapporter à la grande tête que nous venons de décrire ? Nous avons déjà dit que la tête du P/euroceros étant d’un vieil animal, ce squelette, par ses dimensions considérables et par ses caractères de jeunesse, puisqu'il a encore ses épiphyses, ne pouvait être attribué à cette espèce, qui était beaucoup moins grande. E. — Des os du tronc. — V’ertèbres et côtes. La première vertèbre que l'on voit dans ce squelette est la quatrième dorsale, répondant à la quatrième côte, dont la tête a glissé sous son corps. On aperçoit le corps de cette vertèbre du côté droit et en dessous; ses deux faces articulaires, la postérieure concave avec sa plaque épiphysaire distincte, et l’antérieure convexe, également avec sa plaque épiphysaire. Les deux demi-facettes articulaires antérieure et postérieure pour la qua- + )6 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. trièeme et la cinquième côte, sont également en évidence, ainsi que celle de l'apophyse transverse qui recevait le tubercule de la quatrième côte de ce côté. Cette côte montrant sa tête et son tubercule, il est possible de se con- vaincre que l’une et l’autre s’adaptaient exactement à la demi-facette anté- rieure du corps et de la vertebre à la facette de son apophyse transverse qui est au-dessus, Le corps de cette vertèbre a 0° 055 de longueur dans sa partie moyenne, et la hauteur prise en bas de la partie moyenne du corps au-dessus de la facette articulaire de l’apophyse transverse est de o" 111. Cette dernière mesure, comparée à celle correspondante de nos squelettes vivants adultes de Ahinocéros bicorne du Cap et de Rhinocéros unicorne d'Asie, est beaucoup plus forte; mais elle diminue dans les vertèbres sui- vantes. m Dans la cinquième, elle n’est plus que de 0" 105; dans la sixième, la sep- tième et la huitième, de même. Quant à la longueur, elle est sensiblement plus grande dans la neuvième et dans la dixième, où elle est de 0" 066; tandis qu'elle n’est que de 0" 057 dans la huitième. Il ya d’ailleurs des plaques épiphysaires en avant et en arrière de chaque corps de vertèbre. Dans les septième, huitième et neuvième, lapophyse articulaire de la ver- tèbre précédente est encore jointe à la vertèbre suivante; et les apophyses épineuses correspondantes sont séparées de leur arc, excepté celle de la dixième, qui n’a que 0" 046 de hauteur. Celle de la neuvième a 0" 095 de cette mesure ; celle de la huitième 0” 1 16. Les deux précédentes sont mutilées. La sixième vertebre a des proportions beaucoup plus fortes que celle correspondante du Rhinocéros de Sumatra adulte. Son corps est long de 0" 070. Celui de la deuxième lombaire a la même longueur. Celle-ci est re- marquable par la largeur de son apophyse transverse à la base; elle est de 0079. Il y a trois vertèbres lombaires. C’est la troisième qui se voit le mieux, elle a glissé de gauche à droite sur le sacrum, en laissant sa plaque postérieure DEUXIÈME PARTIE. 57 épiphysaire plus en rapport avec ‘la premiere vertébre sacrée, quoiqu’un peu déplacée dans le même sens. l’antérieure de ces plaques est en place et montre sa surface articulaire avec la seconde vertébre , sensiblement con- vexe. | Les dimensions du corps de cette vertebre sont assez grandes; il a en lon- gueur 0" 062, et en largeur, prise à la naissance des apophyses transverses, 07072 _ La seconde vertèbre lombaire a été déplacée et renversée. On voit la face articulaire de son corps tournée à droite. La face opposée est tournée à gau- che. Elle avait à peu pres les dimensions de la troisième. La première a été déplacée avec la seconde et mutilée. Le sacrum, dont on a pu dégager toute la face pelvienne, montre de grandes dimensions. Il se compose de cinq vertèbres encore très-distinctes par la symphyse de leur corps, et par les quatre paires de trous de conjugaison. La première a même encore une plaque épiphysaire qui touchait à celle de la troisième vertèbre lombaire. Une des ailes ou des apophyses transverses qui l’unissait à l'os des îles a été brisée et chevauche sur ce dernier os. Cependant, on peut mesurer avec assez de précision la plus grande lar- geur du sacrum dans cette première vertèbre; elle est de o":80 au moins. La plus grande longueur des cinq vertèbres sacrées est de 0" 200, sans suivre sa Concavité. Le nombre des vertèbres sacrées n’est pas le même dans toutes les espèces, si l’on a égard à l'union de la première vertèbre avec les os des îles pour caractériser la première vertebre sacrée. Le À. bicorne d'Afrique a cinq vertèbres au sacrum. Je n’en trouve que quatre dans le ARhinocéros simus de Burcner. La pre- miere, dans l’une et l’autre espèce, a son apophyse épineuse séparée de la suivante. Dans le À. bicorne de Sumatra, je ne compte que trois vertebres sacrées soudées à l’iléon et entre elles, dans deux de nos squelettes, dont un est adulte et l’autre jeune. Le troisième, qui est adulte, en a quatre. On peut en compter jusqu’à six dans un grand squelette d'Unicorne d'Asie, ARCHIVES DU Muséum. T. VI. 8 58 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. celui recueilli dans une forêt de l’Inde par M. Duvaucel; du moins la sixième, qui dépasse le bassin en arrière, est-elle soudée à la cinquième dans une par- tie du bord de son apophyse transverse. Remarquons bien que ce mème squelette d’Unicorne de l'Inde, quoique de tres-grande taille, a encore quelques épiphyses. Il n'y a que quatre vertèbres sacrées dans un de nos plus grands squelettes adultes de Java; mais la cinquième, qui dépasse le bassin, étant soudée avec la quatrième dans l’autre squelette adulte de la mème espèce , je pour- rais aussi bien en compter cinq dans cette espèce, que six dans l’Unicorne de l'Inde. Le squelette d'un jeune individu de l'espèce de Java, n’a encore que deux vertèbres sacrées de soudées entre elles, la première et la seconde, qui sont fixées aux os des îles. La précédente est une quatrième lombaire. Nous n'avons trouvé que sept vertébres caudales, dispersées dans le bloc renfermant ce tronc. Une des premieres, qui répond assez bien à la seconde de notre Æhinocéros de Sumatra de forte race, était incrustée dans le bloc au-dessous du bassin, ainsi que l'indique le dessin. On a pu l’en extraire afin d’en étudier toutes les dimensions et toute la forme. Celle-ci se distingue des premières vertèbres caudales de toutes nos espèces vivantes par la forme de ses apophyses transverses, qui sont larges à leur base et vont en se redressant et se recourbant en pointe en avant, de sorte qu’elles forment un triangle recourbé en crochet dans cette direction. Tous nos Rhinocéros vivants ont cette apophyse de la forme d'un parallé- logramme, dont le côté externe est épaissi en une sorte de bourrelet. Il est mince et tranchant dans notre 4cerotheriun Gannatense. Les apophyses articulaires qui s’avancent sur celles de la vertèbre précé- dente, vont bien au delà du corps de la vertebre, qui présente en avant une surface articulaire large et plate, et en arrière une surface plus étroite, mais plus haute et plus arrondie. L'apophyse épineuse est longue et aplatie à son sommet, et inclinée en arrière, de manière à dépasser le niveau de la face articulaire postérieure du corps de la vertébre. Voir pl. vi, fig. 1, 2 et 3. DEUXIÈME PARTIE. 59 Cette seule vertebre suffirait, au besoin, pour caractériser une espèce nouvelle par toutes les différences importantes qu’elle présente. Les six autres vertèbres caudales étaient déplacées. En prenant le même squelette du À. de Sumatra pour comparaison, nous chercherons à les rapporter aux numéros des vertebres correspondantes de ce squelette, qui a 23 vertebres caudales. En général, la forme des vertèbres caudales du squelette fossile est plus allongée et plus grêle ou moins épaisse. Il y a ensuite d’autres différences que nous indiquerons à mesure. La plus grande de ces vertèbres caudales déplacées, de notre fossile, a ses deux apophyses transverses brisées pres du corps; mais leur cassure mon- tre que leur base y était adhérente dans une grande partie de la longueur de ce corps, sauf un petit espace en arrière ou en bas. Elles s’en détachaient presque au niveau de sa face inférieure. L’arc, surmonté de son apophyse, formant un crochet en arrière comme dans la quatrième vertèbre du À. de Sumatra, me décide, avec le caractere précédent de la longueur des apophyses transverses, à donner à cette vertè- bre fossile le numéro 1. Son corps a la plaque épiphysaire antérieure et man- que de la postérieure. | Dans notre troisième vertebre, qui avait aussi un arc complet et une apo— physe épineuse, celle-ci a été brisée en arriere. Les apophyses transverses également brisées montrent, par leur cassure, qu’elles étaient moins bas que dans la précédente, et qu’elles étaient atta- chées au corps par leur base dans une longueur de 0" 0923. Le corps avec les deux plaques épiphysaires, convexes l’une et l'autre, avait 0" 04o de long. Nous lui donnons comparativement le numéro 7. Nous donnons les numéros 4 et 10 à nos quatrième et cinquième ver- tébres fossiles : elles avaient encore leurs arcs, qui sont brisés; mais elles manquaient d’apophyses transverses, qui s'y trouvent remplacées par une arête. Leur corps est comprimé latéralement, arqué en dessous dans la longueur, qui est de 0" 036 pour la neuvieme, et de 0" 032 pour la dixième. La neuvième du Rhinocéros de Sumatra montre encore une petite apophyse transverse et n’a plus que des tubercules marquant les bran- ches de l'arc. 60 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. La sixième des vertebres caudales est grèle, sans arc et conséquemment m sans apophyse épineuse et sans apophyses transverses. Son corps a 0" 027 de long; il est très-comprimé latéralement et peut être comparé à la treizième ou à la quatorzième du À. de Sumatra. Enfin, la septième vertebre caudale a encore une longueur de 0" 024; elle est comparable à la quinzième du 2. de Sumatra. Au sujet des côtes, nous commencerons par une observation générale sur un caractère que montrent les six premières, ou du moins les cinq côtes qui suivent la première, laquelle se distingue toujours des autres par son épaisseur et, dans ce genre, par la jonction des extrémités sternales de cette première paire. Les cinq suivantes ont leur large face, qui est extérieure dans toutes les autres, dirigée en avant. Cette surface est de plus creusée, dans son milieu, d’un large sillon peu profond, qui doit loger une partie des vaisseaux et des nerfs intercostaux. Dans les autres côtes, dont la face large et convexe est dirigée en dehors, c’est le long de leur bord antérieur qu'est creusé ce même sillon, qui y de- vient étroit et profond. Ce caractère est tellement évident et constant dans tous nos squelettes de Rhinocéros, que nous n’hésitons pas de le donner comme très-précis, pour distinguer les six premières côtes, si on les trouvait séparées du tronc. Il est confirmé d’ailleurs par son rapport intime avec la forme de la four- che qui distingue l'extrémité vertébrale de ces côtés. La fourche est courte, c’est-à-dire que la tête de la côte et son tubercule sont peu distancés au-dessus l’un-de l’autre, et dans le même plan que la face antérieure de la côte. Cette disposition détermine la direction de cette face en avant. Au contraire, dans les autres côtes, la fourche est plus longue, plus inégale et disposée obliquement relativement à leur large surface convexe, qui est ainsi portée nécessairement en dehors, par la disposition de la tête de la côte et de son tubercule. Dans notre squelette fossile, les côtes ont été brisées pour la plupart, et une partie de leurs fragments ont été plus ou moins déplacés. Cependant, on voit toutes celles du côté droit et quelques-unes de celles du côté gauche. DEUXIÈME PARTIE. 61 La premiere de chaque côté, qui se distingue par sa brièveté ainsi que par sa forme presque droite, épaisse et élargie par le bas, a été conservée. Ces deux côtes sont même restées rapprochées par leurs extrémités infé- rieures. | Celle du côté droit a perdu son épiphyse sternale la gauche l’a conservée. La seconde côte, moins épaisse, a une épiphyse plus allongée. Entre la première côte du côté gauche et la seconde du côté droit, se voit la seconde côte du côté gauche. Sa tête est en arrière et son tubercule en avant. La fourche que forment ces deux parties est courte et à fourchons égaux. La troisième côte et la quatrième sont entieres, ou du moins les fragments de leur extrémité sternale sont peu déplacés. Leur tête et leur tubérosité forment, comme nous venons de le dire pour la troisième, les deux branches égales d’une fourche et sont rapprochées. La quatrième, la cinquieme et la sixième côtes sont les plus larges ; la plus grande largeur de la quatrième côte est de 0" 039. Celle de la cinquième, de 0" 0/6 ; et celle de la sixième, de 0" 045. Leur longueur, en suivant la courbure de leur convexité, est pour la qua- trième de o" 620, pour la cinquième de 0" 620, et pour la sixième, de 0" 745. * Jusqu'à la sixième, le sillon qui reçoit une partie des vaisseaux et des nerfs intercostaux est creusé de chaque côté sur la plus large face, qui regarde en avant ; il est large et peu profond. Dans la septième et la huitième, ce sillon se porte vers le bord antérieur de la côte, et y devient plus profond, et la face large de la côte devient ex- terne au lieu d’être antérieure. Nous avons fait remarquer que la tête de la côte et son tubercule étaient peu distants jusqu à la sixième côte inclusivement. Dans la quatrième côte, la plus grande mesure, prise de la partie externe de la tête, à la partie externe du tubercule, est de 0" 062. Il y a 0" 068 dans la huitième côte, et 0" 098 dans la onzième et la dou- zième pour le même intervalle. Ces caractères ne sont pas à négliger pour la détermination des numéros des côtes que l’on trouverait séparées. 62 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. LA F. — Comparaison des os des extrémités. 1. Ceux des extrémités antérieures. — Omoplate. — Si l'on compare la forme et les proportions de cet os dans notre Ahinocéros fossile, avec celles du même os dans les autres espèces vivantes ou fossiles, on trou- vera qu'elles ne se rapportent complétement à aucune de ces espèces. Cependant c’est de la forme de l’omoplate du Simus que lomoplate de Gannat se rapproche le plus; mais ses dimensions sont bien moindres, et il n'est pas probable qu'elles atteignent avec l’âge celles du S#nus. Notre dessin donnera facilement une idée de cette forme particulière et caractéris- tique de l’espèce fossile. Nous avons, du terrain de Sunsan, deux omoplates assez complètes, dont les différences avec celle du squelette de Ganna!, relativement à la forme et aux proportions, pourront être saisies immédiatement par la comparaison des figures que nous avons fait faire ". Celui aux plus faibles proportions me parait devoir être rapporté au Ai- noceros sansaniensts ; la cavité articulaire n’a que 0"066 de long et 0"067, de plus grande largeur. , L'autre, qui a de plus fortes dimensions, appartiendrait au T'étradactyle de M. Lartet, La même cavité est longue de o"o87 et large de 0"067 dans cette seconde espèce. Ces mesures montrent d’ailleurs que cette cavité articulaire se distinguait par une forme arrondie dans la petite espece, et reprenaif la forme oblongue dans la grande, forme que montre aussi l'omoplate de Gannat. Le bord spinal en est très-large et presque droit ; de sorte qu’il y a très- peu de saillie vers l’origine de la crète ; la fosse antérieure est grande rela- tivement aux autres espèces et monte jusqu’à ce bord qui la termine par une ligne un peu rentrante. \ Le bord antérieur ou cervical, d’abord un peu concave, redevient saillant dans le milieu de sa longueur et ne commence à être rentrant qu'un peu bas, jusqu’au-dessus de l’apophyse coracoïde. A. PI. v et vr, fig. 4 et 5. DEUXIÈME PARTIE. 63 Le bord postérieur ou costal est réguliérement concave dans toute son étendue. ‘La pointe de l’angle saillant, replié en arrière, que présente la crête, ne dépasse pas ce bord. On aperçoit la cavité articulaire et le col de l’autre omoplate restée enfon- cée dans le thorax de l'animal. Cette cavité a exactement les mêmes dimen- sions que dans l’omoplate droit. L'omoplate du Sansaniensis a son épine se terminant brusquement par une saillie assez élevée, à 0"088 du bord de la cavité glénoïde ; tandis que cette épine s’abaisse insensiblement jusque très-près de ce bord dans l'omo- plate du Tétradactyle et dans celui de Gannat. Il y a d’ailleurs dans la forme du bord spinal et dans celle du bord cervi- cal des différences frappantes entre l’omoplate de Gannat et celle du Sansa- niensis et du Zetradacty le. | En résumé, l’omoplate de cette dernière espèce se rapproche plus de celui de Gannat que l’omoplate du Sansaniensis; mais il en diffère cependant tellement que nous nous servirons de ce caractère pour séparer le 2. de Gannat, du Tétradactyle de Sansan. Nous ne trouvons d’ailleurs, parmi les omoplates fossiles figurées dans les Recherches ou dans l’Ostéographie, aucune omoplate qui puisse être assi- milée à celle de Gannat. L’omoplate du T'ichorhinus représentée dans les Recherches, pl. VITL, fig. 17, a des proportions très-allongées qui le distingueront au premier coup d’œil, Les figures d'omoplate, de POstéographie, exécutées d’après des frag- ments, ne peuvent servir qu'à d’imparfaites comparaisons. L'humérus des Rhinocéros vivants se distingue par la forme tres-saillante de sa tubérosité externe. Vue de ce côté et en arrière, elle figure une aile arrondie en haut et séparée de la tête de lhumérus par un enfoncement courbé en «7. Elle montre un espace triangulaire qui tient lieu de ligne àpre et le termine par un crochet tuberculeux très-saillant. En avant, la tubérosité externe, comme l’interne, se prolongent en deux fortes apophyses, entre lesquelles se trouve un enfoncement qui répond à la coulisse bicipitale. La tête est une portion de sphere aplatie. La fosse olécranienne est profonde et large. 64 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. La poulie radio-cubitale, occupée tout entière en avant par le radius, en arrière par le cubitus, est plus large du côté interne, et descend da- vantage. | Le condyle externe est seul saillant d’une manière sensible. Plus en arrière, il y a une crête qui limite la coulisse qui le sépare de la face pos- térieure et remonte aussi haut que le commencement de la fosse olécra- nienne. Notre squelette de Gannat montre l’humérus du côté droit, par la face postérieure et interne. On y voit que la partie supérieure est encore épi- physée. La tubérosité interne forme une très-large saillie, avec une carène qui la divise et qui est bien rendue dans notre dessin. Ce que nous pouvons dire de plus certain sur les caractères spécifiques de cet humérus de Gannat, ce sont les mesures que nous en donnons en les comparant avec nos humérus de Sansan. Nous avons six de ces derniers assez entiers, dont trois grands et trois de moindre longueur. ! Les premiers se rapportent au À. tétradactyle; les trois autres au 2. san- SATUEnSES. Deux des trois premières, n% 1 et 2, sont du côté droit; le troisième, n° 3, est du côté gauche. C’est le contraire pour le Sansaniensis. 11 y en a deux, les n° 4 et 5, du côté gauche, et un n° 6 du côté droit. Il y a entre les humérus de ces deux espèces de Sansan peu de différences de forme ; mais des différences constantes, évidentes de dimensions. Ces différences ne proviennent pas de l’âge, puisque les uns et les autres ont appartenu à des individus adultes. Il est donc logique d'attribuer les plus grands à la grande espèce de Sansan, au À. tétradactyle, et les plus petits à la plus petite espèce, ou au À. sansaniensis, dont nous venons de distinguer les omoplates. Notre humérus de Gannat présente les dimensions, ou à peu près, de la grande espèce. La ligne courbe qui sépare la tête de l’humérus de sa tubé- rosité interne montre une arête ou une cannelure que Je ne trouve pas dans les humérus de Sansan. Notre squelette ne nous a fourni qu'un fragment insignifiant de cubitus et aucun de radius. DEUXIÈME PARTIE. 65 Parmi ces os nous avons extrait du bloc en question un grand os et un scaphoïde du côté droit. Le premier est ébréché dans plusieurs de ses parties ; maïs il conserve assez de caractères pour servir à distinguer l’espèce à laquelle il a appartenu. Comparé au grand os du À. de Sumatra, où à celui du Tétradactyle de Sansan, il s’en distingue par des proportions plus épaisses. Son apophyse palmaire est plus longue. La facette articulaire par laquelle il touchait à l'angle externe du pre- mier métacarpien est beaucoup plus large ; elle annonce une autre forme dans la tête de cet os". Scaphoïde du côté droit. — Ce scaphoïde est malheureusement mutilé dans la partie de ses surfaces articulaires avec le radius qui manquent; mais il a conservé celles qui le mettaient en rapport avec le trapézoïde et le grand os. Elles sont remarquables par leurs grandes proportions , du moins en épaisseur d’avant en arrière, et elles montrent évidemment de très-grandes différences, non-seulement entre cet os du squelette de Gannat et celui du Tétradactyle de Sansan ; mais encore des dissemblances dans les os que ces facettes articulaires touchent ?. Os du métacarpe. C’est un métacarpien moyen dont la partie supérieure a été brisée; il reste de ce côté une saillie latérale qui indique à la fois qu'il manque peu de cet os dans son extrémité supérieure et qu’il devait être très-court. Ce métatarsien est d’ailleurs remarquable par ses formes épaisses, soit qu'on le considère de face ou de profil. Elles sont parfaitement en rapport avec celles que nous avons signalées dans les deux os du carpe que nous venons de décrire $. Au-dessus de la surface articulaire inférieure, vue par la face antérieure, il y a une ligne enfoncée; puis au-dessus de cette rainure un bourrelet sallant que je ne vois, d’une manière aussi marquée, dans aucune de nos espèces fossiles, quoi qu'il y en ait des traces dans le Tétradactyle. Ce métatarsien devait être à peu près de la même longueur que celui du R. brachypus; mais il était encore plus épais, et la cannelure médiane de la poulie, qui le partage en arrière, beaucoup plus saillante. 4. PI. vi, fig. 42 et 13. 2. PL id., fig. 10 et 11. SPEIde fig. 16 et 17. ARCHIVES DU Muséum. T. VII. 9 66 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. : En remontant de la surface articulaire inférieure de cet os sur la face postérieure non articulaire, il y a une épaisse cannelure à surface arrondie qui est limitée de chaque côté par deux fosses profondes dans notre méta- tarsien de Gannat. Cette cannelure est étroite et aiguë dans le ?. brachypus. Comparé à celui du Tétradactyle et au métatarsien de la grande race de Sumatra, ceux-ci sont beaucoup plus longs et indiquent des espèces bien différentes. Le métatarsien moyen du À. brachypus a 0" 128 de long, mesuré dans la ligne médiane, et celui du Tétradactyle 0" 171. Au reste, des renseignements que J'ai eus de M. Gervais sur des métatar- siens, également découverts à Gannat, et qui font partie du musée de Lyon, me font présumer que celui que je viens de décrire longuement: appartiendrait plutôt au À. pleuroceros qui a de petites proportions ; ces métatarsiens étant beaucoup plus grands, leurs proportions seraient plus en rapport avec les autres parties du squelette que nous décrivons. Nous avons aussi une phalange onguéale du doigt interne du membre droit, dont le crochet a été brisé, mais qui montre ses deux facettes arti- culaires, et toutes les rugosités de sa surface supérieure et de son bord ter- minal qui caractérisent ces phalanges et leur adhérence au sabot qui les recouvre. La surface articulaire a plus d’étendue dans le sens de l’épaisseur et surtout de la largeur de l'os que dans le Tetradactyle, elle est sous ce, rapport en harmonie avec celles des os du carpe que nous avons indi- quées. Dans un groupe d'os provenant de Gannat, qui existe depuis longtemps dans les collections du Muséum, on reconnait les extrémités inférieures du cubitus et du radius réunis, et tous lés os du carpe. Il y a aussi un bout du métacarpien interne et du moyen. On y reconnait encore le métacarpien du petit doigt et du doigt interne. (PI. vrr, fig. 2.) On y voit aussi un petit trapèze. Les os de ce morceau précieux sont encore réunis par la pierre calcaire dans laquelle ils ont été enfouis. On ne peut les voir par leurs facettes. On peut en conclure qu'il y avait à Gannat un Tétradactyle; le carpe, comparé à celui du eétradactyle de Sansan, montre des différences dans la DEUXIÈME PARTIE. 67 forme et les proportions des os qui confirment celles que j'ai indiquées dans le scaphoïde et le grand os trouvés dans le bloc de notre grand sque- lette. J'ai donc lieu de penser que ce fragment de l'extrémité antérieure si caractéristique appartient à la même espèce que ce squelette. Et ces rap- ports confirment encore la liaison de ce même squelette avec la grande tête. L'Acerotherium de Gannat était tétradactyle aux extrémités antérieures, comme celui de Sansan, ainsi que nous le verrons au chapitre suivant. Plus grande longueur prise de la partie du bord spinal qui correspond à l’origine de la crête, au bord an- térieur de la cavité glénoïde Longueur du bord spino-costal en suivant son con- tour depuis l’origine de la crête jusqu’à la cavité glénoïde Longueur du bord spino-cervical depuis le même point, en suivant son contour jusqu'à la partie rentrante de ce bord, au-dessus du col de l’omo- Plus grande longueur de la cavité glénoïde Distance du bord postérieur de la même cavité à la partie la plus saillante de l’apophyse coracoïde (le fil appliqué contre los) PRINCIPALES MESU "TELE Longueur de l’humérus depuis la tête jusqu’au con- dyle interne Distance de la partie la plus saillante de la tubéro- sité externe, à la partie postérieure de la tête... Plus grande largeur de la poulie Distance de la partie la plus basse du crochet qui termine la ligne âpre, à la partie supérieure de la crête qui surmonte le condyle interne R. pu GERS. Droitn0 1 (tétradactyle) 0,020 RES D i R. pu GERS. Tétradac- tyle. sis. m. | R.DE Java. PRINCIPALES DIMENSIONS DE L'OMOPLATE DANS CINQ ESPÈCES DE RHINOCÉROS, FOSSILES ET VIVANTES. mm "À | R. DE R. DE R. Simus. SUMATRA. GANNAT. 0,174 E L'HUMÉRUS. Sansanien-| R.DE Java. m. 0,362 0,148 mn. 0,470 | 0,148 R. DE GANNAT. | R. DE SUMATR AS R. Simus. m, m. 0,385 | 0, 0,150 68 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. II. — £xtrémites postérieures. Os du bassin. Le contour de l'os iliaque, du côté droit, le seul qui sub- siste, a été brisé. Il en reste des morceaux séparés qui appartiennent à la crête de cet os. On voit de ce côté droit du bassin : une partie de la fosse iliaque ; le col de liléon; la cavité cotyloïde, dont le diamètre est de 0" 100. Elle montre son échancrure inférieure et le point d'attache du ligament rond. Le trou sous-pubien est en évidence sous la branche horizontale du pubis. Son plus grand diamètre, qui est dans la longueur, a 0" 098, et son plus petit, seulement 0" 092. La surface de l’ischion, en arrière du trou sous-pubien, est remarquable- ment large. Son col, qui aboutit à la cavité cotyloïde, est arrondi. Le bord postérieur du bassin et de cet os qui descend obliquement en dedans de- puis la tubérosité ischiatique, a 0° 141 de longueur. Le bord antérieur de cette moitié du bassin, qui de la symphyse du pubis rencontre presque à angle droit la partie inférieure du bord précédent, mesure 0" 190. Il y a depuis l’échancrure de la cavité cotyloide, jusqu'à la tubérosité ischiatique, 0" 168. Fémurs. Nous commencerons par indiquer les fémurs entiers ou en fragments suffisamment caractérisés, provenant de Gannat, qui font partie de nos collections. Nous énumérerons ensuite les mêmes os provenant de Sansan, qui existent dans ces mêmes collections, et d’après lesquels nous aurons pu juger des ressemblances ou des différences de ces os, en ayant égard à leurs deux origines. 1° Il y avait dans le bloc renfermant le squelette de Gannat, une tête de fémur droit avec son grand trochanter, incrustée dans cette pierre. 2° On voit en dedans des côtes, une partie du fémur gauche, comprenant la tête, son col, le grand trochanter et une partie du corps de los, consé- quemment mutilé et ne pouvant donner,avec sûreté, aucune mesure précise. 3° Nous avons acquis, en même temps que le grand bloc, dans un bloc séparé, un fémur dont la tête et le grand trochanter subsistent, mais dont DEUXIÈME PARTIE. :69 les condyles en ont été séparés. Ce fémur ressemble , pour la forme et les proportions, au suivant, aussi de Gannat. 4° Le Musée doit ce fémur à feu Breschet; il fait partie, depuis longtemps, des collections paléontologiques de l'établissement. Ici les condyles subsis- tent; mais la tête et le grand trochanter ont été séparés du corps de l'os. 5° Nous possédons encore l'extrémité inférieure d’un très-gros fémur, comprenant ses condyles très-gros et très-écartés; la surface poplitée en arrière, et, à la face opposée, une fosse pour la rotule d’une forme insolite pour sa largeur extraordinaire. Nous avons enfin, pour notre comparaison : 6 Un modèle en plâtre très-bien fait d’un fémur entier, découvert en Auvergne, dont l'original appartient à la collection de M. de Laizer. La collection comprend entre autres, de Sansan : 7° et 8° Deux fémurs figurés (Ostéographie, pl. XI). Ils appartiennent aux deux côtés du corps et proviennent des premiers envois de M. Lartet. 9° Un autre fémur qui faisait partie du squelette entier, mais plus ou moins mutilé par l’écrasement, provenant aussi de ces premiers envois. 10° Enfin un quatrième, de dimensions un peu plus fortes, ayant fait partie de la collection achetée à M. Lartet par le gouvernement. Nos fémurs de Gannat sont peut-être de deux espèces, à en juger par leurs proportions et quelques détails de forme. Dans le n° 5, l’'écartement des condyles, la largeur de la coulisse rotu- lienne, qui se prolonge en avant au-dessus des condyles, l’étendue de la surface poplitée, donnent à ce fragment des proportions qui lui sont parti- culières, et qui excèdent celles de nos plus grands fémurs du T'étradactyle, et même de notre plus grand squelette d’unicorne de Java. Nos n° 3 et 4 proviennent d'animaux non encore adultes, ainsi que le squelette du grand bloc. Nous pensons pouvoir les rapporter à cette espèce. Ils ressemblent d’ailleurs beaucoup, pour la forme et les proportions des condyles, aussi bien que de la tête et du trochanter, à nos plus grands fémurs du Zétradactyle de Sansan. Cependant ceux-ci ont des formes un peu plus épaisses et un peu moins allongées, et les différences contraires dans nos fémurs de Gannat, semblent annoncer une espèce susceptible de prendre une plus grande taille. Atteint-elle, à l’état adulte, les grandes proportions de notre fragment 70 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. n° 5, où celui-ci appartiendrail-il à une espece distincte qui prenait les dimensions de lunicorne de l'Inde? C’est ce que les données que nous avons en ce moment ne nous permettent pas de décider. J'ai sous les yeux deux tibias de Sansan, un de chaque côté, et un de Gannat du côté gauche; je ne vois pas de différences ni dans la forme géné- rale, ni dans les détails, non plus que dans les dimensions; du moins ces dernières sont-elles à peine sensibles et très-peu importantes. Il n’en est pas de même d’un fragment inférieur de tibia ayant ses facettes articulaires , attribué par M. Lartet à son espèce de 2. brachypus. Les facettes articulaires sont très-différentes. L’interne est plus large que l’externe, et recouverte en avant par un rebord saillant qui se voit du côté interne plus tôt qu’en avant, dans les tibias du Tétradactyle du Gers et dans le tibia de Gannat. : Cette différence dans la forme de ces facettes articulaires pour l’astragale, en font prévoir indubitablement de correspondantes dans la forme de cet os. Nous y reviendrons en parlant des espèces du Gers. Nos collections ne renferment aucun autre os caractéristique des extrémités postérieures provenant de la localité de Gannat. CHAPITRE II DES ESPÈCES DE RHINOCÉROS DU BASSIN DE LA GARONNE ET DE SES AFFLUENTS ET COMPARAISON DE CES ESPÈCES AVEC CELLES DE LA VALLÉE DU RHIN. Ce bassin principal, et mieux encore ses affluents sous-pyrénéens, sont trèes-riches en ossements fossiles. Les localités de Sansan sur le Gers et de Simorre sur la Gimone, ont fourni entre autres, trois espèces de Rhinocéros fossiles ; une quatrième a été décou- verte dans le département de Lot-et-Garonne et dans celui de Tarn-et-Ga- ronne. DEUXIÈME PARTIE. 71 $ I. — Ænumération des tétes ou portions de têtes de Rhinocéros, pro- venant des fouilles de la colline de Sansan, qui se trouvent dans les collec- tions du Museum. M. Lartet, dans sa MVotice sur la colline de Sansan*, adopte trois espèces de Rhinocéros, découvertes dans cette colline ; ce sont : ses À. tetradactylus, R. sansaniensis et R. laurillardi; il ne distingue, à la vérité, cette dernière espèce qu'avec doute, et seulement d’après des dents ou des os séparés. M. Laurillard ne caractérise, dans son article du Dict. universel d’hist. nat. de M. C. d’Orbigny, que les deux premieres espèces. M. de Blainville les rapporte l’une et l’autre à l’ancien /ncisivus, nommé ainsi par M. Cuvier. | Nous aurons conséquemment à rechercher, avec nos données actuelles, beaucoup plus importantes que celles dont M. de Blainville a pu disposer, en premier lieu, si les 2. tetradactylus et sansaniensis de M. Lartet, forment deux espèces distinctes. En second lieu, si la première espèce est la même que l’Zcerotherium de M. Kaup. En troisième lieu , si le Sansaniensis ne pourrait pas se rapporter, en par- tie du moins, à l’ancien /ncisivus ou au Schleyermachert. Nous avons, pour résoudre la première de ces questions, d’abondants ma- tériaux : 1° Une tête complète du Sansaniensis, type pour ainsi dire de cette espèce, et 2° la partie occipito-pariétale d’un autre crâne de la même espece. Les ossements suivants appartiennent au T'étradactyle, ce sont : 3° Une portion de tête de la collection cédée par M. Lartet, montrant la série des molaires du côté gauche. 4° Un crane avec les deux séries des molaires supérieures. Ce crâne a été découvert en 1851, durant les fouilles dirigées par M. Laurillard. 5° Un crâne encore plus complet que le précédent, trouvé dans les fouilles 4. Notice sur la colline de Sansan, suivie d’une Récapitulation des diverses espèces d'animaux vertébrés, fossiles soit a Sansan, soit dans d’autres gisements du terrain tertiaire myocène, dans le bassin sous-pyrénéen. Par Ed. Lartet. Auch, 1851. 72 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. de 1852, également conduites par M. Laurillard. Ce sera notre numéro 3. 6° Une autre portion de crâne plus tourmentée, dont les molaires supé- rieures ont été brisées. Ce sera notre numéro 4. 7° La partie occipito-pariétale d’un autre crâne avec les condyles, les fosses temporales, etc. 8° Une série des molaires supérieures du côté droit dont la première et la cinquième manquent. Elles tiennent encore à l'os maxillaire. Cette série a été figurée dans l’Ostéographie, pl. xn. Nous la citons sous le numéro 5. 9° Un grand fragment de mandibule, avec les grandes incisives latérales, la branche horizontale gauche, plus de la moitié de la droite, et deux mo- laires à peu près entières, les deuxième et troisième, découverts par M. Lar- tet, à Sansan, en 1836, et attribués par lui à son À. tétradactyle. 10° Une autre branche mandibulaire du côté droit, de la collection cédée par M. Lartet, attribuée par lui à la tête que nous avons mentionnée au chif- fre 3. Elle est tronquée en avant; mais elle a sa branche montante ; une por- tion de son condyle, l’apophyse qui est derrière , et les cinq dernières mo- laires. 11° Enfin, les deux branches mandibulaires séparées du crane mentionné en cinquième lieu dans la liste actuelle. On y voit une bonne partie des molaires et des portions de tres-grandes inCisives. | 12° Les os du nez du À. sansantensis, détachés de leur crâne. Toutes ces têtes ou fragments de tête, depuis le numéro 3 inclusivement, appartiennent au À. tétradactyle. 13° Les collections paléontologiques du Muséum ont reçu plus ancien- nement une tête écrasée et singulièrement déformée, avec le reste des os du squelette déplacés et mêlés, qui appartiennent encore à cette espèce. $ II. — Comparaison, d’après les têtes, des R. tétradactyle et sansaniensis de M. Lartet, et caractères de ces deux espèces. La forme générale de la tête, toujours dérangée et tourmentée par le poids des terres qui l'ont plus ou moins écrasée dans un sens ou dans un autre, est sans doute difficile à saisir exactement pour en voir les différences. Ce- DEUXIÈME PARTIE. : 73 pendant, je trouve le caractère déjà indiqué par M. Laurillard, de sa plus grande proportion dans le Tétradactyle, comparativement au À. sansanien- sis. Ces différentes proportions se marquent encore dans les mandibules. Voici quelques mesures qui les détermineront : De la face antérieure de la seconde molaire au bord inférieur du trou occipital : Hauteur de la face occipitale prise depuis le bord supérieur et postérieur du trou occipital à la partie moyenne de la crête occipito-pariétale Ê No sr SANSADICNSIS 2. ceci mcee Om. Distance du fond de l’échancrure nasale au bord de l'orbite : vs. Espace occupé par les quatre dernières molaires, mesuré à la hauteur du collet, par la face interne : £ Le SANSANICDSIS Eee EE eC-ch 0m135. No 5. Longueur de la méchotre inférieure prise de la partie la plus saillante de l'angle postérieur, en suivant la face interne, jusqu’au bord alvéolaire moyen des incisives : ( RMS ANSADIENSIS RTE Anne rain 0m470. N° 5. MR MTOLRATACIVIUSS Eee 0e sens en oistelete 0, 535. Longueur de quatre dernières molaires mesurée à leur collet par leur face interne : CCC CCC Longueur de la symphyse : ; RMSANSANIENSIS eee ele eee eee Om145. N° 41. Rénietradaciylus ER ceces 0, 440. NO OR StetradactyluSs ee -ece---e.e.r 0, 135. Nous observerons cependant qu’il ne faudrait pas en conclure rigoureuse- ARCHIVES DU Muséum. T. VII. 10 74 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. ment que ces dimensions proportionnelles soient constantes, et qu'il n’y avait pas de À. sansaniensis d’une plus grande taille que notre tête. Nous trouverons des caractères de détails dans la forme des parties, qui sont plus décisifs. Les os du nez du T'étradactylus sont longs, droits, minces, étroits et poin- tus à leur extrémité, et montrent constamment à leur face supérieure un sillon de séparation sans suture. On ne voit à leur surface aucune rugosité indiquant la présence d’une corne. L'échancrure maxillo-nasale qu'ils limitent en haut, se porte en arrière jusqu’au niveau de la quatrième molaire, et l'intervalle entre l'orbite et le fond de cette échancrure est étroit. Dans le Sansaniensis, ces os sont moins longs, plus larges, plus épais, plus repliés sur les côtés et en avant; rugueux à leur face supérieure par l'effet de la corne qui s’y trouvait fixée ; ils ont une forte suture médiane qui les réunit et qui s’efface avec l’äge. On voit à la place une cannelure médiane, même relevée en bosse sur letiers antérieur de ces os, qui sont très-épais et présentent au-dessous une forte carène. Ils forment, en un mot, une large voûte qui se termine en pointe recourbée, au-dessus de l’échancrure maxillo-nasale. Cette échancrure se porte en arriere jusque vis-à-vis de la première racine de la seconde molaire. Le front, dans la même espece, se relève rapidement vers l’occiput avec la face antérieure et supérieure de la pyramide occipito-pariétale, qui conserve plus de largeur que dans le Z'étradaciyle. H y a des rugosités qui indiquent une corne frontale. | Le sommet de cette pyramide est une crête échancrée au milieu et arrondie sur les côtés en forme de cœur. Dans le Z'étradactyle, le front s'élève moins; les fosses temporales se rap- prochent davantage au sommet de la tête et la crête qui termine la pyra- mide est moins échancrée. Il y a encore quelques différences de détails moins importantes que je signalerai, sans affirmer qu'elles soient spécifiques. La face occipitale est inclinée en arrière par la crête et la partie supérieure dans le 7etradactyle. Cette inclinaison est moins sensible dansle Sansaniensis. On y voit une crête médiane très-prononcée séparant deux fosses profondes. Elles sont réunies en une seule dans le Tétradactyle. DEUXIÈME PARTIE. 75 Une disposition qui peut être plus importante, est celle de la grande apo- physe post-condyloïdienne, qui est directement opposée au condyle de la mandibule par sa face antérieure, et derrière lui, dans le Tétradactyle. Cette même apophyse a, dans le À. sansaniensis, sa surface d'opposition au condyle, contournée en dehors et un peu en avant ; de sorte que cette apo- physe est plutôt en dedans de l’articulation qu’en arrière. Elle est tout en ar- rière au contraire dans l’espèce précédente. Dans les genres naturels, le système dentaire présente rarement, d’une espèce à l’autre, des différences de forme qui servent à la distinction des espèces qui y sont réunies. Nous en signalerons cependant entre les deux espèces de Sansan, qui justifient leur distinction générique. Les À. tétradactyle et sansaniensis ont deux fortes dents incisives à l’une et l’autre mâchoire. Les inférieures sont inclinées en avant, de forme conique et un peu dé- primée dans leur partie alvéolaire; plus déprimée, à bord interne tranchant dans leur couronne, qui s'use en biseau. Entre ces deux grandes incisives inférieures , il y en a deux petites dans le R. sansaniensts. Je n’en vois aucune trace dans nos deux màchoires, numéros 9 et 11, du Tétradactyte. Cette espèce a deux incisives supérieures étroites, oblongues, obliques, dont la couronne s’use dans toute son étendue. On dirait voir le reste d’une alvéole d’une petite incisive caduque, en ar- riére de la grande, dans le modele de la tête de l’4cerotherium d'Eppels- heim. Dans le 2. éncisivus, de la même origine, la grande incisive supérieure est plus droite et plus large que dans le Tétradactyle, et il y a une petite dent derrière elle. Ainsi le 2. éncisivus ou sansaniensis, se distingue de lÆcerotherium tetra- dactylur, par la présence de deux petites incisives derriere les grandes, à la mâchoire supérieure, et par deux petites dents intermédiaires, à la mächoire inférieure. Dans le À. tétradactyle, les deuxième, troisième et quatrième molaires sont entourées d’un bourrelet épais d’émail sur les trois côtés antérieur, interne et postérieur, qui les enveloppe comme une sorte de calice. 76 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. Les dents suivantes ne l'ont plus que sur les faces antérieure et posté- rieure. On retrouve ce même bourrelet dans le 2. sansaniensis, sur la face anté- rieure des six dernières molaires, se prononçant de plus en plus. Il n’est bien marqué sur la face postérieure de ces mêmes molaires que sur la sixième et la septième. Au reste, ce bourrelet me paraît pouvoir varier dans les individus d’une même espece. Ainsi, dans la quatrième molaire de chaque côté de la tête du Z'étradactyle, numéro 11,il y a, entre les deux demi-cylindres, au lieu d’une bande de bourrelet, un gros pilier à sommet conique. Dans la tête numéro 3 de la même espèce, le bourrelet empiète un peu sur la face interne des cinquième et sixième dents, et dans la série des molaires, numéro 8 , il enveloppe tout aussi complétement les sixième et septième molaires par leur face interne, que les troisième, quatrième et cinquième. Dans une autre tête, le numéro 5, il est interrompu à la face interne dans la partie la plus bombée des deux demi-cylindres; mais il est très-épais dans le sillon qui les sépare. La septième molaire en présente en avant de sa seule colline. La face externe des molaires supérieures dans la tête de Sansan (À. san- saniensis) a son sillon antérieur plus profond, mieux circonscrit entre deux cannelures plus relevées, que dans le 7étradactyle. En arrière de la seconde cannelure, la principale partie de la face interne de la dent est concave; sauf la dernière qui a cette partie plane et même tant soit peu convexe. Je ne trouve aucune côte ou crochet faisant saillie dans la vallée, entre les deux collines, sauf à la septième molaire. Ce crochet ou cet éperon se voit dans les tètes du Tétradactyle, il est encore évident dans les six dernières du numéro 3. On le voit de même dans les deuxième, troisième et cinquième du numéro 5, et comme un pli très-saillant dans les sixième et septième molaires. Il appartient à la paroi antérieure de la colline postérieure. On en voit un autre partant de la paroi postérieure de la colline opposée, dans la cinquième molaire du numéro 3, et dans la cinquième et la sixième du numéro 5, DEUXIÈME PARTIE. 77 Dans la tête, numéro 4, on ne peut plus rien distinguer à cause de l'usure de ces dents. Ce sont ces divers degrés d’usure qui ont produit les différences que je viens de signaler. Dans la série des molaires, numéro 3, il n’y a de crochet qu’à la der- nière. Quant aux fossettes qui s’observent dans la surface triturante des molaires et qui peuvent varier à leurs divers degrés d'usure, nous renverrons, pour leur distinction précise, à ce que nous en avons dit au sujet des espèces vivantes. Il y en a une postérieure dans les molaires du À. sansantiensis ; elle est évidente dans les sixième, cinquième et quatrième. Elle est effacée dans les troisième et deuxième. Les trois premières ont une fossette oblongue, suite de la fermeture du vallon. Aucune ne montre de fossette médiane soit précoce, soit tardive. Dans les.cinq molaires intermédiaires du À. tetradactylus, je trouve une fossette postérieure. Il ya, de plus, une fossette moyenne tardive, dans la septième molaire et dans les deux précédentes ; les crochets des collines postérieures les formeront plus tard dans les autres. Un crochet de la colline antérieure contribue à fermer celle de la septième molaire. Dans le À. sansaniensis, elles manquent de bourrelet interne comme les supérieures. La série des sept molaires inférieures dans la mandibule de notre tête en- tière, occupe 0"210. Celle des cinq dernières a cette même longueur dans notre mandibule nu- méro 11. Elles ont toutes les cinq un bourrelet plus ou moins prononcé à leur face externe. Il est surtout manifeste dans la troisième et quatrième. C’est une correspondance remarquable avec les molaires du haut. 78 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. SIL. — Quelques caractères différentiels que le Rhinoceros Sansaniensis, et les Acerotherium typus et Gannatense, m'ont présentés dans les os des extrémités et du tronc. J'ai trouvé ces caractères différentiels : A. Dans l'omoplate. Les figures que j'en ai fait faire dans ces trois espèces (pl. v et vr) et la comparaison qu'on a pu lire dans le précédent chapitre, me dispenseront d'entrer à cet égard dans d’autres détails. Rappelons seulement que la forme tres-particulière de l’omoplate dans l’'Acerotherium gannatense, suffirait seule pour distinguer cette espece. Quant à l’omoplate du 2. incisivus, elle diffère des deux autres, non— seulement par sa forme générale , mais encore par la manière abrupte dont se termine son épine avant le col ï. B. L’humérus a de plus grandes dimensions dans le Tétradactyle que dans le Sansantensis. C. Le cubitus a de plus faibles dimensions dans le Sansaniensis que dans le Tétradactyle. L'olécrâne est, à proportion, encore plus court. D. Le radius de même. Le repli, en arrière de sa facette articulaire avec le scaphoiïde me parait plus oblique en dedans chez le Tétradactyle, et plus droit en arrière dans le À. sansaniensis. E. Parmi les os du carpe, nous comparerons : 1° Le scaphoïde, dans |’ Acerotherium gannatense et tetradactylum, et le À. sansaniensis. La facette articulaire antérieure et moyenne, qui unit cet os au trapézoïde, a d’autres formes et d’autres dimensions dans chacune de ces espèces; elle en fait supposer de correspondantes dans le trapézoïde. Cette facette est étroite et se prolonge sur les faces antérieure et posté- rieure dans le À, sansaniensis (incisivus, Cuv.). 1. Voir la comparaison détaillée que nous avons déjà faite de l’omoplate dans ces trois espèces, p. 62 et 63. DEUXIÈME PARTIE. 79 Elle est large, plus concave et moins prolongée sur la face antérieure dans l'Acerotherium typus. Elle est large, mais plus longue, par suite de la plus grande épaisseur de l'os dans l’Acer. gannatense. | La facette articulaire interne qui esten rapport avec le pyramidal, montre éga- lement des différences de forme et de dimensions dans chacune de ces espèces. Elle est plus longue que large dans lA4cer. gannatanse ; et plus large que longue dans les deux premières (les Acer. typus et R. incisivus). Mais dans celles-ci, son étendue est en raison inverse de la facette pré- cédente. Elle est plus grande conséquemment dans le Sansaniensis, que dans l'Acer. typus. Le 2rand os est remarquable par ses nombreuses faceltes qui montrent ses rapports multipliés avec les autres os du carpe. Du côté interne avec le trapézoïide et le scaphoïde ; en arrière avec le sémi- lunaire, du côté externe avec l’onciforme; enfin sa plus grande facette est celle qui reçoit le métacarpien moyen. Aucune de ces facettes, dans ces trois espèces, ne se ressemblent complé- tement. 5 | Celles qui touchent au trapézoïide et au scaphoïde dans lA{ceroth. tetradac- tylum, sont petites comparées à celles de l’Acerotherium gannatense et du KR. sansaniensis. Cependant la face antérieure de los, qui est à découvert, est un peu plus grande et a une autre forme dans l’Acerotherium tetradactylum que dans le R. sansantensis. Dans celui-ci , la facette qui joint cet os au métacarpien moyen est longue, à peu près rectangulaire et régulièrement concave dans toute son étendue. Elle est moins longue et de forme trapézoïde et moins régulièrement concave dans l’cerotherium gannatense. Toutes ces différences , indépendamment de celles que nous avons déjà indiquées en décrivant le squelette de Gannat , nous persuadent que les deux espèces de Rhinocéros découvertes à Sansan et nommées par M. Lartet San- saniensis et Tetradactylus, sont en effet tres-distinctes par des caractères prononcés tirés de la tête et des extrémités. Il nous reste à examiner leurs rapports avec les espèces découvertes dans les terrains tertiaires moyens de la vallée du Rhin. 80 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. SIV. — Les espèces de Rhinocéros de la vallée du Rhin, découvertes dans les terrains tertiaires de cette vailée et nommées, par M. Kaup, Rhinocéros schleyermacheri et Acerotherium incisivum, sont-ils les mémes que les Rhi- noceros sansantensis et tetradactylus de Sansan ? Les Rhinocéros décrits déja en 1834, par M. Kaup, l'ont été d'apres des têtes trouvées à Eppelsheim , ou d’après d’autres parties du squelette décou- vertes dans des carrieres de calcaire tertiaire de la Hesse rhénane, à Weisen, auprès de Mayence ; à Mangenheim , à l’ouest de cette vallée ; à Oppenheim ; à Budenheim et Vindheim, également près de Mayence. Nous avons demandé à M. Kaup les modeles en plâtre de ces têtes, afin de pouvoir les comparer aux originaux que nous avons de Sansan. Ce savant paléontologiste a bien voulu nous les adresser et nous mettre ainsi à même d'établir une facile comparaison. Les collections du Muséum comprenaient déja bien des matériaux pour établir ce jugement. ’ 1° Une moitié gauche de mandibule naturelle , avec les six dernières mo- laires , dont l'extrémité antérieure est fracturée et ne montre qu'une grande dent incisive brisée au niveau de l’alvéole. Cette moitié de mandibule provient déjà de M. Kaup. 2° Un modèle en plâtre de mandibule (moitié gauche), également avec les six dernières molaires, envoyé à M. Cuvier par M. Schleyermacher. Ce modèle appartient à la même espèce que la mandibule du numéro r. 3° Un autre modèle plus complet, montrant la branche gauche et une por- tion de la branche droite, avec la symphyse. Cette mandibule porte deux fortes incisives seulement, et dans la moitié gauche, les six dernières molaires ". 4° Nous avons de plus les deuxième et troisième molaires supérieures gauches, montrant à peu près le degré d'usure et exactement le même bour- relet que dans la tête du Tétradactyle de Sansan numéro 5. Elles en ont d’ailleurs la forme et les proportions. 5° Une avant-dernière molaire supérieure du même côté moins usée, mon- 1. Elle a été figurée pl. 1x de l'Ostéographie, sous le titre d'Eppelsheim. DEUXIÈME PARTIE. 81 trant un fort crochet, s'avançant à travers le vallon jusqu'à la colline anté- rieure. Elle ressemble en tous points à l’avant-dernière molaire gauche de la tête du Zétradactyle de Sansan numéro 5. 6° Une dernière molaire supérieure du même côté, n'ayant plus d'autre caractère particulier que ses grandes proportions. Elle a cependant encore un bourrelet d’émail à la face antérieure de la colline de ce côté. 7° Une petite septième molaire supérieure du côté droit, ayant un bour- relet oblique en avant de la colline antérieure et de la colline externe repliée en arrière !. Le modèle de mandibule numéro 3, montre la plus grande ressemblance de forme et de proportions avec le côté correspondant de la mandibule de Sansan numéro 5. La hauteur de la branche horizontale, vis-à-vis la dernière molaire, est moindre que dans l'original numéro 1 et le modele numéro 2. Cette hauteur a aussi moins diminué près de la symphyse. Celle-ci a les mêmes formes et dimensions dans l’une et l’autre mandibule. Ce qui reste de l’incisive gauche dans notre original de Sansan, est con- forme au modèle d'Eppelsheim. Les molaires ont des traces de bourrelet d’émail dans celles-ci, qui carac- térisent celles de Sansan. Elles sont un peu plus fortes , comine toute la mandibule. Si nous ajoutons que les deuxième, troisième et cinquième molaires supé- rieures indiquées sous les numéros 4 et 5, sont exactement semblables à celles de la tête numéro 5 de Sansan , nous pourrons affirmer sans hésitation qu'elles appartiennent, ainsi que l'original du modele de mandibule que nous venons de décrire, à l'espèce désignée par M. Lartet sous le nom de Tetra- dactyle, ou à l’Acerotherium incisivum de M. Kaup. La mandibule originale numéro 1, envoyée par M. Kaup comme type du R. Schleyermacherti, et le modèle numéro 2, ont d’autres formes et d’autres proportions. La hauteur de la branche horizontale, prise immédiatement après la der- {. Ces quatre molaires ont été cédées par M. Kaup. ARCHIVES DU MusÉuM. T. VII. A1 82 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. nière molaire , est très-sensiblement plus forte ; tandis qu’elle s’arque davan- tage par son bord inférieur, et s’étrangle vis-à-vis de la place où devrait être la première molaire et au-devant d’elle. La branche montante est plus large. Les molaires n'ont point de bourrelet. L’incisive externe est plus forte et plus courte, s’usant plus pres de la racine. Ces différences sont aussi celles de la tête de: Sansan numéro 1, sauf les proportions qui sont plus petites dans celle-ci ". Nous pouvons ajouter à ces détails la comparaison des têtes, dont nous avons parlé en commençant ce paragraphe: Nous y trouverons quelques différences , qui sont plutôt dans les propor- tions que dans les formes. Dans le l'étradactyle de Sansan les fosses temporales ne sont séparées, vers le milieu du vertex, que par une double crête, très-épaisse ; tandis que dans le Tétradactyle d'Eppelsheim , les crètes qui limitent au vertex les fosses temporales laissent entre elles, dans cette partie, une surface plane, large de 0MOD: L’intervalle entre le bord de l'orbite et le fond de l’'échancrure nasale, est de 0" 065 dans la premiere , et de 0" 081 dans la dernière. Ces différences sont proportionnées à la grandeur des têtes. Elles montrent d’ailleurs dans ces têtes de deux origines, ce caractère commun d’avoir lin- tervalle orbito-nasal très-court, ce qui vient de la profondeur de l’échancrure nasale et de la longueur des os du nez. L'une et l’autre tète ont deux petites incisives à la mâchoire inférieure, entre les deux grandes. On voit dans l’incisif de la tète d'Eppelsheim , derrière l’incisive, une fos- sette qui semble indiquer qu'il y a eu une seconde petite incisive caduque. Les ressemblances entre ces deux têtes sont d’ailleurs frappantes. Elles proviennent, en partie, des os du nez, qui sont longs, droits, plats, unis à leur surface et séparés par une rainure. Ceux de la tête d'Eppelsheim ont été brisés à leur extrémité, de manière que les incisifs les dépassent de beaucoup en avant. 4. Elle n'a que 0° 375 depuis le bord le plus saillant de l’angle postérieur jusqu'au-devant de la seconde molaire. Ces mêmes dimensions sont de 0465 dans la mandibule du R. d’Eppelsheim. DEUXIÈME PARTIE. 83 Mais l'existence des incisifs dans la tête d'Eppelsheim , portant chacun une grande dent à couronne usée horizontalement, disposée obliquement d’ar- rière en avant et en dedans, complète l'idée que l’on doit se faire de cette espèce, qui parvenait à une plus grande taille dans la vallée du Rhin que dans celle du Gers, et qui ressemblait davantage, sous ce rapport, au 7etradac- tyle de Gannat. Un dernier caractere du T'étradactyle du Rhin se trouve dans la forme de la face occipitale, qui est verticale et singulièrement élargie en bas par le développement des ailes mastoïdiennes, qui se voient en arrière de chaque trou auditif. Ces ailes sont brisées dans nos têtes de Sansan, qui ne nous donnent qu’une idée incomplète de la face occipitale, pour la forme et l'étendue. Quoiqu'il ne soit pas possible de méconnaitre les ressemblances que pré- sentent les deux têtes du R. Sansaniensis de M. Lartet et du À. Schleyerma- cheri de M. Kaup, elles présentent de plus sensibles différences que les deux précédentes. Celles de la taille sont beaucoup plus marquées; elles caractérisent au moins deux races, dont celle de la vallée du Rhin se distinguerait de celle de la vallée sous-pyrénéenne, par de bien plus grandes proportions ; à peu près comme les deux races de la plaine et des montagnes de Sumatra. La forme générale de ces têtes a sans doute de très-grands rapports. La conformité des os du nez, qui sont larges, courts, épais, repliés en avant et un peu sur les côtés, rugueux à leur surface, est décisive. Cette forme plus courte des os du nez indique en même temps que l’échancrure nasale est moins profonde. Aussi y a-t-il plus de longueur que dans l’espèce précédente, entre le fond de cette échancrure et le bord antérieur de l'orbite. Cette longueur est de 0" 103 dans la tête de Sansan , et de 0" 165 dans celle d’Eppelsheim. Voici d’ailleurs quelques différences que présentent dans leur forme l’une et l’autre tête, outre celles des proportions. La pyramide fronto-occipitale s'élève rapidement vers la crête occipitale dans la tête de Sansan. Cette inclinaison est moins sensible dans la tête du Rhin. La crête qui termine cette pyramide, dans la tête de Sansan, est pronfon- 84 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. dément échancrée au milieu et arrondie en avant sur les côtés ; il y a même un lobule au fond de l’échancrure. Cette mème crête est peu échancrée au milieu, et largement arrondie sur les côtés dans la tête du Rhin. Les deux lobes sont inclinés en arrière et forment comme un toit qui sur- plombe la face occipitale dans la tête de Sansan. Ils ne se portent pas en arrière dans la tête du Rhin. Dans celle-ci, la face occipitale est très-élargie vers le bas, par le déve- loppement des ailes mastoides. Ces ailes sont brisées dans la tête de Sansan. Conclusions. — Si l’on se rappelle les différences que nous avons trouvées dans les dents et dans plusieurs des os du squelette, on ne pourra ne pas admettre : 1° Que les À. tetradactyle et sansaniensis, forment deux espèces bien caractérisées, des coteaux de la vallée du Gers. 2° Que l’Acer. incisivum et le R. Schleyermachert de M. Kaup forment deux espèces de la vallée du Rhin correspondant à celles de la vallée du Gers. C'est-à-dire que le À. tétradactyle de M. Lartet est le même que celui dont M. Kaup avait fait, des 1834, le sous-genre Acerotherium et l'espèce Incisivum, et qu’il avait caractérisé dès cette époque, non-seulement par la forme particulière des os du nez qui ne portaient pas de corne; mais encore par l'existence de quatre doigts aux pieds de devant. D'un autre côté, on ne pourrait guère séparer comme espèces différentes, malgré les disproportions dans la taille, les À. Schleyermacheri de M. Kaup, et sansaniensis de M. Lartet. Nous sommes donc disposés à regarder ces deux noms spécifiques comme synonymes, et à n’attribuer qu'à des différences de races celles signalées entre les Rhinocéros de ces deux origines. DEUXIÈME PARTIE. 85 $ IV. — Z/ nous reste à examiner si le Rhinoceros incisivus de M. Cuvier se rapporte à lAcerotherium de M. Kaup, comme l’a pensé ce savant, ou à son R. Schleyermacheri, ou bien à tous les deux ? Adrien Camper avait fait connaître à M. Cuvier deux grandes incisives su- périeures trouvées dans la vallée du Rhin, pres de Mayence, ayant appartenu à une espèce de Rhinocéros fossile. Ces dents! ne pouvant convenir ni à l’espèce à narines cloisonnées ou tichorhinus, ni au leptorhinus, M. Cuvier n’hésita pas à nommer À. incisivus l'espèce à laquelle elles avaient appartenu. Jusque-là on ne peut pas dire si elles provenaient de l’Zcerotherium ou du À. Schleyermachert. Plus tard, M. Cuvier reçut du dépôt de fossiles d'Avaray ?, une grande incisive supérieure, avec plusieurs molaires inférieures et supérieures ; celles-ci ayant à la base de leur face interne un grand bourrelet saillant. Ce caractère étant celui du À. tétradactyle, nul doute que c’est, dans ce cas, à cette espece que M. Cuvier a attribué la dénomination d’/ncisivus. I signale encore comme appartenant à cette même espèce, des molaires supérieures à bourrelet interne, trouvées près de Nuremberg ?, et une longue dent qu’il soupçonne, avec raison, être une incisive inférieure. Enfin, M. Cuvier fut confirmé, en 1824, sur l'existence d'une grande es- pèce de Rhinocéros à fortes incisives, dont les restes avaient été découverts à Eppelsheim. Ils consistaient en une tête entière, dont M. Schleyermacher lui envoya le dessin, avec un modèle peint de la màchoire inférieure. Cette tête avait deux cornes. M. Cuvier l'ayant comparée à celle du bicorne de Sumatra, il y trouva des différences sensibles 4. A la mâchoire inférieure, les incisives sont aussi longues, aussi fortes et aussi pointues. 1. Ces deux incisives étaient connues de Merck, qui les avait vues dans le cabinet du célèbre Sœæm- mering. Adrien Camper, devenu possesseur de l’une, en fit cadeau à M. Cuvier, qui l’a figurée dans ses Recherches, t. IF, P. 1, pl. v, fig. 9 et 10, et p. 64. 2. Par MM. Lockart et Chouteau, voir t. III, p. 390. 3. Ibid., p. 391. 4. T. V, ne part., p. 502. 86 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES, Cette mandibule, ainsi que nous venons de le dire, indiquée sous le nu- méro 2 ($ III) et le crâne dont M. Cuvier n’a eu qu'un dessin, apparte— naient à l'espèce que M. Kaup a dédiée à Schleyermacher. Il résulte de cet examen analytique, que M. Cuvier à établi son À. encisivus d’après des ossements des deux grandes espèces, distinguées par M. Kaup sous les noms d’Æcer. incisivum et de R. Schleyermacheri. Afin d’être plus conforme à l’histoire de la science, nous proposerons aux zoologistes paléontologistes de conserver le nom d’/ncisivus, Cuv., aux R Scheleyermacheri, Kaur, et sansaniensis, Larrer ; et de donner les noms d’Acerotherium typus à V Acer. incisivum de M. Kaup, ou au À. tétradactyle de M. Lartet. On éviterait ainsi la confusion qui pourrait résulter sous le rapport histo- rique, en lui donnant le nom spécifique d’éncisivum. x Le nom générique consacrerait la reconnaissance que l’on doit à M. Kaup, pour avoir distingué le premier les caractères singuliers de ce sous-genre. J'aurais proposé de lui conserver le nom spécifique de tétradactyle, afin de rappeler aussi la bonne part que M. Lartet a eue pour compléter la connais- sance de cette espèce, si l’on n'avait pas découvert à Gannat une seconde espèce à quatre doigts aux pieds de devant. $ V. — Le R. de Simorre, appelé simorrensis par M. Larrer, forme-t-il une espèce distincte du Tétradactyle de Sansan ? Cette espèce se distinguerait par l'empreinte d’une petite corne sur les os du nez et par deux seules incisives à la mâchoire inférieure. : Les restes fossiles que nos collections paléontologiques possèdent de cette espece, et qui ont été recueillis et nommés par M. Lartet, consistent : 1° En un fragment de tête montrant en place ses deux séries de molaires supérieures bien conservées et peu usées. L'émail de ces dents est d’une couleur rouge brun. La première manque des deux côtés, et la septième seulement du côté droit. 2° La mâchoire inférieure, avec les six dernières molaires de chaque côté, bien entières et ayant leur émail également rouge brun. DEUXIÈME PARTIE, 87 Il y a, de plus, deux fortes incisives. Le côté gauche de cette mandibule est complet. Du côté droit, il n'y a que sa branche horizontale. Nous pouvons affirmer que toutes ces molaires supérieures, à l'exception de la première qui manque, ressemblent aux molaires de notre numéro 3 du Tétradactyle de Sansan, sauf la septième qui manque ici, mais qui existe semblable dans notre numéro 5 de la même origine. Les deuxième, troisième et quatrième ont le fort bourrelet recouvrant trois faces en forme de calice; les suivantes ne l'ayant que sur les côtés antérieur et postérieur, mais empiétant un peu sur la face interne de la colline anté- rieure, ce qui se voit surtout dans la sixième et la septième. La cinquième en est dépourvue, comme toujours, dans le Tétradactyle. Il ÿ a un bourrelet dentelé à la hauteur du collet de la couronne, à la face externe, qui est plus marqué dans les trois dernieres. Ce bourrelet existe en- core dans la seconde du côté gauche, et manque dans celle du côté droit. On le voit aussi dans la tête numéro 5 du Zétradactyle. La surface triturante de la couronne montre un fort crochet qui part, dans la septième, de la colline longitudinale repliée, comme toujours, de dehors en arriere. Ce crochet est adhérent, dans les cinq dents précédentes, à l'endroit où la colline latérale se joint à la colline postérieure; il traverse le vallon en s’avan- çant vers la colline antérieure, sans s’y souder pour former une fossette moyenne tardive. La fossette en entonnoir existe plus ou moins ouverte, en raison inverse de l'usure, dans les dents qui précèdent la septième. A la mâchoire inférieure, il y a également la plus grande ressemblance entre ces dents que nous avons pu comparer ; la mandibule de Sansan, numéro 5, n'ayant que ses cinq dernières molaires. La face externe des molaires de l’une et l’autre mandibule, a un bourrelet d’émail tres-prononcé, surtout dans la troisième et la quatrième. Cette grande ressemblance entre les dents molaires des deux mâchoires, sauf la plus grande proportion de celle du Zétradactyle, se montre encore dans les deux seules incisives inférieures, que je trouve déprimées et tran- chantes dans leur bord interne, par suite de l'usure, comme dans notre frag- ment de mâchoire inférieure du Tétradactyle, n° 0. 88 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. La forme générale de cette mandibule, vue de côté, se rapproche davantage de celle du Ahinoceros sansaniensis ou du Shleyermacheri de M. Kaup. Elle est haute en arrière, étroite au niveau de la seconde molaire, et la barre qui sépare cette dent de l’incisive, est plus courte que dans le X. tétra- dactrle. Ajoutons que , suivant M. Lartet, l'usure n’amène jamais, dans la cou- ronne des molaires supérieures, une fossette médiane ronde comme dans cette dernière espèce. Je ne trouve pas plus de trace de petites incisives moyennes à la mâchoire inférieure, que dans nos mâchoires du Tétradactyle. Dans une lettre écrite par M. Lartet à M. Laurillard, il ajoute au caractere de la fossette moyenne, qui manque toujours dans les dents du À. sémorrensis, la plus grande gracilité proportionnelle des membres et de la forme des os qui entrent dans leur composition. Ce que ce paléontologiste expérimenté dit des os du nez, qui portaient une petite corne, ajouterait un grand poids aux caractères différentiels déjà énon- cés, si cette circonstance organique se trouve confirmée par des observations ultérieures. J'ai trouvé aussi quelques différences dans la longueur des six dernières molaires supérieures, prise à la hauteur de la couronne, par la face externe ; elle est, dans le À. tétradactyle, de 0"224; et de 0"187 dans le 2. de Si- morre. De même, la longueur des cinq dernieres molaires inférieures prise au collet de la couronne, par la face interne, est de 0"205 dans le À, Tétradac- trle, et de 0" 178, dans celui de Simorre. Malgré ces différences, je ne puis admettre cette espèce que comme dou- teuse. $ VI. — Du R. brachypus, Larrer, découvert dans la localité de Simorre. Cette espece, découverte et distinguée par M. Lartet, me paraît trés-bien caractérisée, par ses pieds courts et épais, comme son nom l'indique, et que démontrent les os très-courts du métacarpe ou du métatarse. DEUXIÈME PARTIE. 89 Le système dentaire se compose d’ailleurs de deux fortes incisives à chaque mâchoire, et de molaires qui ont toutes un bourrelet émailleux à leur face interne. Nous pouvons développer ces caractères et y ajouter par l’observation directe des pièces qui proviennent de M. Lartet et qui ont été marquées par ce paléontologiste, comme appartenant à son Brachypus. Toutes les molaires supérieures ont en effet un épais bourrelet émailleux à leur face interne, se prolongeant sur les deux côtés. Il se voit encore à la face externe, et montre un rebord dentelé dans la plupart de ces dents. Ce . caractere est très-remarquable. Les os de cette espèce et leurs proportions peuvent servir d'exemple pour démontrer que celles-ci deviennent spécifiques, lorsque les os des membres sont à la fois épaissis et raccourcis. Nous avons deux fragments de cubitus de cette espece, l’un du côté droit, et l’autre du côté gauche. Les formes de cet os sont sensiblement plus épais- ses que dans le Tétradactyle. L’articulation est plus large‘; et cependant, la saillie olécranienne est plus allongée, et reprend les proportions qu'elle a dans le 2. de Sumatra. Le cubitus du Tétradactyle se distingue, au contraire, des deux précédents, par une saillie olécranienne plus courte et plus épaisse. Je compte, en effet, 0" 075 depuis la partie la plus avancée de la saillie olécranienne au-dessus de l'articulation, en remontant jusqu’au bourrelet rugueux qui commence la tubérosité de l'olécrane. Il y a 0" 088 dans le même intervalle chez le À. de Sumatra. La tubérosité olécranienne est aussi plus forte, et la saillie en forme de ca- rène qui descend de cette tubérosité le long de la face postérieure du cubitus est arrondie, au lieu d’être en arête tranchante comme dans le À. de Su- matra. Nous trouvons d’ailleurs dans un fragment de tibia, dans un astragale et dans un calcaneum, attribués tous trois, par M. Lartet, à son Brachypus, de nouvelles preuves que les formes et les proportions des facettes articulaires , qui déterminent les rapports des os, peuvent donner de bons caractères spé- cifiques. 4. Elle est de 0" 090 dans le X. brachypus, et de 0® 075 dans le R. tétradactyle. ARCHIVES DU MusÉuM. T. VIL. 42 90 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. La facette articulaire inférieure du tibia, qui est du côté droit, montre la carène qui divise cette facette articulaire moins saillante, plus émoussée et plus médiane. On pouvait en conclure que la poulie de l’astragale serait moins profonde et plus large. C’est, en effet, ce qui a lieu dans un astragale de la même localité, qui se rapporte parfaitement à cette facette tibiale. Le calcaneum, dans cette espèce, est très-sensiblement plus long et plus saillant que dans le 7étradactyle ; tandis qu'un calcaneum d'Auvergne, indi- qué comme appartenant à l'espèce que M. Croizet a voulu distinguer sous le- nom d’elatus, ne présente aucune différence essentielle avec ce dernier, et lui ressemble parfaitement. Il est bien remarquable que dans ce Brachypus aux membres trapus, lo- lécrane et le calcaneum soient allongés dans les mêmes proportions. Cet allon- gement semble indiquer une compensation dans ce qui manque dans la lon- gueur des autres leviers. $ VIIT. Des ossements fossiles d'après lesquels M. Cuvier a établi le À. minutus. On sait que M. Cuvier avait cru devoir distinguer une petite espèce de Rhinocéros sous le nom de m#inutus, surtout d’après trois molaires détachées et une incisive de la mâchoire supérieure ; et trois molaires encore en place dans un fragment de la mâchoire inférieure. Ces restes fossiles avaient été découverts en 1822 à Moissac, département de Tarn-et-Garonne, dans un ter- rain tertiaire miocène, comme notre petite espèce de Gannat '. L'idée qu’ils appartenaient à une même faune, m’a fait conjecturer d'avance qu'ils pourraient bien être de la même espèce. Leur comparaison immédiate m'a fait voir, au premier coup d'œil, que les dents de Moissac et celles de Gannat qui leur correspondent, se ressemblent et pour la forme et pour les proportions. | Celles de la mâchoire inférieure sont les trois dernières molaires. Il n'ya 1. Ces dents ont été figurées pl, xv du t. II, part. 1, des Recherches, et décrites p. 90 et suivantes de ce volume. Elles sont représentées plus petites que nature dans la pl. xur de l'Ostéographie. DEUXIÈME PARTIE. 91: de dissemblances que celles produites par l'usure et le côté opposé ; celles de Moissac étant du côté droit et un peu moins longues. Les trois molaires supérieures de Moissac ont leur couronne beaucoup mieux conservée que celles de Gannat. Ce sont les 4°, 5° et 6°. Elles sont du côté droit comme les inférieures. Malgré le plus grand degré d'usure des dents de Gannat, surtout de la sixième, on reconnait les grandes ressem- blances que ces dents avaient entre elles, en comparant celles du même numéro- Il n'y a que l’incisive qui diffère un peu pour les proportions, qui sont plus sensiblement moindres dans celle de Moissac; mais la forme de cette incisive étant exactement la même dans l’un et dans l’autre individu des deux origines, on pourrait présumer que la petite différence dans les dimensions ne tenait qu'à la différence des sexes, et que la dent de Moissac provenait d’une femelle. Telle était ma manière de voir avant d’avoir reçu de nouveaux sujets d'observations. Je dois à la complaisance de M. Lartet, la communication de plusieurs dents de l’une et l’autre mâchoire, trouvées dans le département de Lot-et- Garonne. , Il y a une septième molaire supérieure droite, provenant de Réant et deux de los Peyros, entre Agen et la Magistère (découvertes en creusant le canal latéral de la Garonne). | Ces molaires sont essentielles et de la plus haute importance pour décider cette question. Leur très-petit volume, qui n'excède guère la moitié des dimensions d’une même dent du Brachypus, décele un animal dont la taille devait être au moins moitié moindre. Ces dernières dents permanentes, qui ne sortent que tard, après les six autres, indiquent que l'animal était adulte et même qu'il était âgé, pour peu qu'elles soient usées; qu'il était vieux, lorsqu'elles sont très- usées. Elles appartenaient aussi à la petite espèce, au À. #inutus, établie par M. Cuvier, d'apres les dents trouvées à Moissac, que nous venons de décrire, et d’autres ossements des membres. Cette septième molaire supérieure a d’ailleurs le caractere le plus commun 92 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. qu'elle présente dans ce genre , une face externe, à peu prés plane et non arquée, comme dans notre Pleuroceros. Il y a, parmi les autres dents de /os Peyros , une troisième molaire qui ressemble beaucoup à la quatrièmeïdefMoissac, mais qui est conséquemment plus petite ; elle est d’ailleurs du côté gauche et moins usée ; aussi sa fossette postérieure est-elle encore en entonnoir. La quatrième de Moissac, au lieu d’être à peu près carrée comme la cin- quième et la sixième, est rectangulaire, c'est-à-dire peu longue et très- large. La troisième de los Peyros a cette forme, avec une fossette au milieu et une en arrière. Le bourrelet qui l'entoure forme en avant et en dedans une Jongue rainure. Enfin il y a deux petites secondes molaires supérieures , lune du côté droit et l’autre plus petite du côté gauche; celle-ci me paraît être une dent de lait. Elles ont un épais bourrelet en ceinture et sont aussi rectangulaires, au lieu d’être en forme de triangle, comme serait la premiere. Il y a aussi plusieurs dents molaires inférieures très-petites. Ces molaires, surtout les septièmes supérieures, démontrent indubitable- ment l’existence d’une petite espèce de Rhinocéros, qui a été enfouie dans les terrains miocènes de la vallée de la Garonne et dans celles de ses affluents. Cette espèce, le À. minutus Cuv., avait des dimensions encore moindres que le À. pleuroceros, dont les dents cependant ont les plus grands rapports avec celles du À. minutus. Ces moindres dimensions se montrent encore dans un petit radius de vieil animal découvert à Moissac. Ses dimensions n’ont que le tiers des proportions du À. de Sumatra et la moitié de celles du Yétradactyle. Voici d’ailleurs les mesures de la septième molaire supérieure dans les R. minutus et le brachypus: Deux molaires de ce À. minutus Cuv. trouvées près de Réant (Lot-et-Ga- ronne) ont appartenu à deux individus d’âges différents. L'une est très-peu usée et l’autre l’est beaucoup et provient d’un vieil individu, Celle-cia% sn. 22 ........ 0042 du côté externe. EL emo sRenescecleleee se ee M0 030 NOUVCOICINLENNE; DEUXIÈME PARTIE. 93 La base du triangle mesurée au-dessus du bourrelet est de 0027. Elle n’est que de........ Sacace 0, 024 dans la moins usée. Le côté externe mesure......... 0, 038. EtInntenneseee certes --ce-c 0, 034. Une autre septième molaire supérieure aussi du côté droit ', encore plus usée que la première , a les mêmes formes, et les mêmes dimensions ou à peu près. Voici celles de la même dent attribuée au Brachypus par M. Lartet : Plus grande longueur du côté externe...... nooduëe 546906 0" 064. — _ AU COLÉANIENE Re ee eee 060 MO TE De la base du triangle prise au-dessus du bourrelet..... . 0, 046. Cette mesure est de............ 0, 048, dans une dent * du même numéro, provenant d’Avaray. Sa plus grande longueur du côté externe est de..... ce 0; 008: EHIdUICOLÉMINÉENNnE 0, 063. Une septième molaire, également du côté droit, provenant aussi d’Avaray, près d'Orléans nous a donné les mesures suivantes : Son plus grand côté a........... 0® 016. SORMPELILICOÉ ser -eeese ere 0, 1049 Eta Sa basent amsn nent 0," 034: Ces mesures se rapprochent sans doute beaucoup de celles des molaires de Lot-et-Garonne. Ces grandes différences dans les dimensions de dents qui caractérisent l’âge adulte, doivent nécessairement correspondre à des différences considé- rables dans la taille. Elles nous semblent justifier la distinction de lespèce désignée par M. Cuvier par l’épithète de Hinutus. 4. Provenant de los Peyros, entre Agen et la Magistère, même département, découverte en creusant le canal latéral de la Garonne. 2. Du docteur Thion. 94 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. CHAPITRE III LES ESPÈCES DE RIHINOCÉROS DONT ON A TROUVÉ LES RESTES OSSEUX DANS LES TERRAINS TERTIAIRES DES ENVIRONS D'ORLÉANS ET DES FALUNS DE LA TOURAINE SE RAPPORTENT-ELLES AUX ESPÈCES DE L'ALLIER ET DE L'AUVERGNE OU AUX ESPÈCES DU GERS ET DU RHIN? Nos collections comprennent principalement quelques dents pour servir d’études propres à répondre à cette question; encore, ne sont-ce, en partie du moins, que des modeles. Celles d’Avaray, envoyées par M. le D'Thion se composent : 1° De deux septièmes molaires supérieures d’un animal de grande taille ; elles sont des deux côtés. Il y a deux plis ou deux crochets dans le vallon; le postérieur est plus interne , l’antérieur est plus externe. Comparées à une septième molaire de Tétradactyle d'Eppelsheim, celle-ci leur ressemble pour la forme et pour l’existence des deux crochets du vallon, ainsi que pour leur position relative. 2° Deux autres septièmes molaires supérieures, l’une encore en germe et l’autre très-usée , sont au moins le tiers plus petites dans tous les sens. Ces petites dents correspondent pour la forme et à peu près pour les dimensions, qui sont cependant encore plus faibles , à celles de la petite race d'Eppelsheim, qui appartient à PIncisivus. Elles sont aussi très-semblables, sauf le volume qui est plus petit, aux septièmes molaires supériéures d’une tête ! provenant de Sansan et qui appar- tient à l’/ncésivus. Ces septièmes molaires supérieures démontrent seules l'existence d’un Acerotherium et d'un Æ#hinoceros éncisivus dans les terrains miocènes du Loiret où de la basse Loire. 3° Nous avons encore une sixième molaire supérieure de grandes dimen- sions, avec deux crochets, lun antérieur et l’autre postérieur, qui se ouchent. 1. Cette tête a été écrasée par le poids de la matière qui l’a enveloppée. Elle a été découverte avec les autres os du squelette déplacés et plus ou moins écrasés. DEUXIÈME PARTIE. 95 C’est celle d’un grand individu d’Acerotherium. Le bourrelet d’émail ne se continue pas sur la face interne des collines, comme dans le À. hrachypus, et la rainure, ainsi que les deux cannelures qui la circonscrivent, et limitent en avant la face externe de la dent, sont moins dirigées dans ce sens que dans le À. brachypus ; elles appartiennent davantage à cette face externe. 4° Une deuxième et troisième molaires supérieures du côté gauche pré- sentent ce même caractère. Elles ont un fort crochet postérieur. Il est même bifurqué dans la troisieme. Ce sont encore des dents d’A/cerotherium. Une troisième molaire supérieure du côté gauche, originaire de Chevilly, près d'Orléans, présente un fort bourrelet à sa face interne, et des formes analogues à celles des dents correspondantes de l’Acerothertum; elle indique que cette espèce a été également enfouie dans cette localité. Une autre dent, également naturelle, mais brisée, appartient au même numéro, du côté opposé. Une troisième dent de Chevilly est la seconde molaire supérieure. On y voit le bourrelet d’émail caractéristique de cette espèce et du Bra- chypus. Deux molaires inférieures viennent encore de la même localité, l’une d'elles n'est même qu'un fragment. Ainsi ces restes fossiles montrent qu’il existait aussi dans la basse vallée de la Loire, à l'époque du dépôt des terrains tertiaires miocenes, deux espèces de Rhinocéros, une semblable à l’/ncisivus de Sansan et d’Eppelsheim ; Vau- tre, qui doit être rapportée au sous-genre Æcerotherium, mais qui pourrait être le Gannatense plutôt que l’/ceroth. typus. En effet, nous avons des faluns de la Touraine, deux secondes molaires supérieures, une de chaque côté, qui ressemblent beaucoup à celles cor- respondantes de notre grande tête d’Acerotherium gannatense, sauf une petite différence dans la dimension transversale. Nous avons encore deux molaires supérieures du côté gauche, la seconde et la troisième , qui correspondent exactement au morceau figuré dans l’os- téographie, pl. xrr. Ce sont des molaires de lait d’Acerotherium. Quelques os des membres se rapportent à l’une de ces espèces de grande et forte taille. 1° Un unciforme de grandes proportions, diffère beaucoup par la forme 96 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. de ses facettes articulaires avec le cunéiforme et avec le sémilunaire, de celui du Zétradactyle de Sansan. Y indique au moins une plus forte race ; mais il pourrait appartenir à l’{cerotherium Gannatense. 2° Un métacarpien moyen du côté gauche, qui n’a pas plus de longueur que celui que nous avons décrit avec le squelette de Gannat, mais qui était un peu moins large et moins épais; il annonce une espèce trapue à pieds courts , et semble confirmer les rapports établis, d’après l’unciforme, avec l’Acerotherium Gannatense. 3° Il y a un grand astragale du côté gauche, qui ressemble beaucoup à celui de l’/Zncisivus de Sansan, mais qui se rapporterait à la grande race d’Ep- pelsheim. SUITE DES ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES TROISIÈME PARTIE DES RHINOCÉROS DES TERRAINS TERTIAIRES SUPÉRIEURS OU PLIOCÈNES I. Du Rhinoceéros leptorhinus Cuv. On ne connaissait jusqu’à présent qu'une seule espèce de Rhinocéros de cet âge ; c’est celle que Cortesi a découverte dans le Plaisantin, et que G. Cu- vier distingua le premier, en 1822, comme espèce, et nomma /£. leptorhinus. Ce fut sur un dessin de M. Adolphe Brongniart, le fils, encore jeune, de l'ami et le collaborateur de M. Cuvier pour la géologie des environs de Paris, que ce dernier saisit avec sa pénétration et sa justesse d'esprit habituelle, les caractères de cette espèce. Je dois rappeler ici les termes de sa description remarquable par son exactitude, d'apres le témoignage que je viens d’en recevoir de Milan, d'un jeune savant, M. Cornalia, directeur adjoint des musées de cette ville, qui mérite toute confiance : « En comparant ce dessin, dit M. Cuvier, avec tous ceux que nous avons « donnés de Rhinocéros fossile ordinaire ou à narines séparées par une cloison « osseuse, on s'aperçoit aussitôt que ce crane de M. Cortesi a la partie céré- « brale moins prolongée, moins rejetée en arrière; que l'orbite est placé au- « dessus de la cinquième molaire ; que les os du nez se terminent en pointe « libre et ne s’attachent pas aux maxillaires par une cloison verticale; que « les intermaxillaires sont beaucoup moins prolongés et d’une tout autre « conformation, n’offrant, non plus que la cloison des narines, aucun de ces Arcives Du Muséum. T. VII. 13 98 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. « caractères qui rendent les autres crânes fossiles de Rhinocéros (/ichorhinus) « si remarquables. | « Ce Rhinocéros de Cortesi se rapproche du bicorne du Cap, quoiqu'il en « diffère sous beaucoup de rapports. « Les os du nez n'ont pas du tout la même conformation ; ils sont minces, « droits et pointus ; tandis que ceux du bicorne du Cap sont successivement « épais et bombés, etc. ". » Un nouveau dessin de la même tête, que M. de Christol avait obtenu par les soins de M. J. Gené, de l’Académie de Turin, mal interprété par ce savant, en ce qu'il y a vu une cloison osseuse, qui n'existe pas, est devenu la source de beaucoup d’erreurs?. On en a conclu que lespèce si bien distinguée par M. Cuvier, et qu'il désigne souvent par le caractère de manquer de cloison osseuse aux narines, était une illusion de ce grand naturaliste, et que le Rhinocéros de Cortesi devait se rapporter au /hinocéros à narines séparées par une cloison osseuse, c’est-à-dire au 2. tichorhinus. On ne s’est pas arrêté, une fois engagé dans cette fausse voie. Le À. de Montpellier, qui ne se distingue pas spécifiquement du Rhino- céros de Cortesi, est devenu le type d’une nouvelle espèce. Enfin, MM. Marcel de Serres (Bibl. de Genève pour 1834) et Braun (Lethæwa geognostica), entraïnés par la manière de voir de M. de Christol, confondent les deux espèces, si bien distinguées, caractérisées et nommées par M. Cuvier téchorhinus et leptorhinus, sous le nom indiqué de À, an'iqui- tatis. BLum. : M. Cornalia m'explique tres-bien la cause de cette erreur. « N'ayant qu’un simple dessin, M. de Christol, m'écrit-il$, n’a pu s’aper- « cevoir des grandes différences qui existent dans les deux côtés de la tête « que nous possédons. Comme il n'existe du côté droit qu’une partie des os « maxillaire et intermaxillaire, en regardant cette tête de ce côté droit, on A. Recherches sur les ossements fossiles, t. IT, part. 1, p.74 et 72. 2. Je m'empresse de dire que M. Laurillard a imprimé dans son article des Ahinocéros fossiles du Dict. de M. C. d'Orbigny, t. XI, p. 100, 2e colonne, que M. de Christol venait de lui écrire, qu’il croyait s'être trompé en regardant le leptorhinus de Cuvier, comme étant le fichorhinus. Cet aveu fait hon- neur à la science et à l’exactitude du savant professeur de Dijon. 3. Dans une lettre datée de Milan, le 42 janvier 4853. TROISIÈME PARTIE. 99 « doit voir la surface interne de la cavité nasale du côté gauche, laquelle « était ombrée dans le dessin, comme il était nécessaire. Cette partie a été « prise pour la cloison osseuse des narines, caractéristique du tichorhinus. « Cette cloison n'existe nullement. La voûte de la cavité nasale ne présente, « le long de sa ligne médiane, aucun principe de cloison descendante qui « aurait pu être détruite ; on ne voit pas davantage de trace de cloison mon- « tante à partir du plancher des narines. Enfin, je suis sûr et je vous assure « que le crane que nous conservons n'appartient pas au téchorhinus, et qu’on « a eu tort de confondre les deux espèces. Le regard de M. Cuvier était bien « plus perçant et tombait plus justement dans le vrai. « Ajoutez encore les autres différences, savoir la partie cérébrale du crâne = « moins prolongée, etc., etc. » L'existence du 2. leptorhinus étant bien réelle et les caracteres distinctifs que lui avait reconnus M. Cuvier étant confirmés comme très-exacts, il reste à examiner jusqu’à quel point les têtes et les autres ossements enfouis à Mont- pellier, dans les sables marins tertiaires pliocènes, ressemblent à la tête découverte par Cortesi, ou à d’autres débris osseux qu'on a trouvés en Toscane. Les fouilles faites dans ces sables marins ont successivement mis au jour trois crânes de Ainoceros. Le premier a été décrit par M. Marcel de Serres ! déja en 1819. M. Cuvier, qui n'avait pu en juger que par un dessin peu fidèle, avait cru y voir les caractères de son espèce à narines cloisonnées ?. Ce crâne est conservé à l'évêché de Montpellier. | Le second, de la même origine, a fait le sujet d’une dissertation publiée par M. de Christol, et dans laquelle il a décrit ce crane avec tous les détails et le soin désirables 5. Enfin, le troisième crâne, plus complet, découvert dans Montpellier même en creusant les fondations de l'hôtel des postes, a été cédé au muséum d’his- toire naturelle de Paris par M. Gervais. Ce savant professeur l’a décrit et fait figurer, dans un Mémoire particulier qui a paru en 1851, parmi ceux de À. Journ. de Phys., t. LXXXVIII, p. 382. 2. Voir les Recherches, t. IV, p. 496, pl. xxxix, fig. 4. 3. Recherches sur les caractères des grandes espèces de Rhinocéros fossiles, par M. Jules de Christol. Montpellier, 1834. In-4°. 100 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES, l’Académie de Montpellier ', et dans son ouvrage de Zoologie et de Paléon- tologie françaises ?. Guidé sagement par le principe que les faunes sont semblables dans les terrains du même âge, malgré les distances qui séparent ceux-ci, du moins dans l’ancien continent, M. Gervais est disposé à conclure que le À. lepto- rhinus de Cuvier, nommé ainsi dans les Recherches #, d'après une tête et d’autres parties du squelette recueillies par Cortesi 4, est la même espèce que celle de Montpellier. Il s'appuie non-seulement sur la comparaison des crànes et des systèmes dentaires, mais encore sur celle des terrains du même âge dans lesquels ces crânes ont été découverts en Italie et dans le midi de la France. S'il est incontestable, ajoute-t-il, que les dénominations de À. de Mont- pellier, Mancer DE SERRES ; À. megarhinus, de Carisror; À. monspessula- nus, de BLAINVILLE, sont synonymes, de nouvelles recherches nous appren- dront sans doute que ces trois dénominations font aussi double emploi avec celle de 2. leptorhinus, telle que G. Cuvier l'avait d’abord définie 5. Déja M. de Blainville, dans son Ostéographie, avait persisté à considérer le leptorhinus comme une espèce distincte, et le Æhinocéros des sables marins tertiaires de Montpellier comme appartenant à cette espèce. Les recherches que je viens de faire, en examinant et en comparant de nouveau, avec soin, toutes les pièces qui font partie de nos collections et qui se rapportent aux Rhinocéros de ces deux origines, m'ont conduit à la même manière de voir, qui est devenue pour moi une conviction, depuis la récep- tion de la lettre de M. Cornalia, dont je viens de donner un long extrait. Voici d’ailleurs lénumération des ossements qui ont servi à mon examen : Le plus nouveau et le plus important est, sans contredit : 1° La tête entière que M. Gervais a cédée à notre Muséum. Elle a été figurée et décrite, ainsi que nous l'avons déjà dit, dans deux de ses publica- tions. 4. La planche de ce mémoire représente, fig. 4, la tête vue de profil du côté droit; fig. 2, vue en dessus; fig. 3 et 4, la série des molaires supérieures du côté droit; et fig. 4, la série des molaires du même côté, telles qu’elles subsistent dans la mandibule attribuée à ce crâne. 2. PI. 1, fig. 4, la série des molaires du côté gauche, et pl. xxx, fig. 4, la tête entière. 3 LA partie p-193: &. Saggi Geologici, Piacenza, 1815, 5. 1bid., p.15. TROISIÈME PARTIE. 101 Nous avons encore : | 2° Une branche horizontale du côté droit d’une mandibule, avec les six dernières molaires bien entieres, et une partie de la branche montante. Cette mandibule provient également des sables de Montpellier; elle a été recueillie par M. Gervais. à 3° Un modele en plâtre, fait par les soins de M. Gervais, d’une branche horizontale gauche d’une autre mandibule, qui a ses six dernières molaires et sa symphyse avec l'extrémité des deux branches et leur bord alvéolaire ; on y voit deux incisives encore enfoncées dans leurs alvéoles : ce sont les deux moyennes. 4° Un modèle de seconde molaire supérieure ou côté gauche, à peine usée. 5° Un modele de troisième molaire du même côté, assez usée. 6° Une quatrième et une sixième molaires du côté droit, encore peu usées. | D'un autre côté, nous avons trouvé dans les collections du Muséum, un certain nombre d’ossements provenant d'Italie, en nature ou en modèle, et attribués au À. leptorhinus. Ce sont : 1° Un modele de mâchoire inférieure complète donné par le grand duc de Toscane. 2° Un fragment naturel de la branche gauche de la mandibule, avec les trois dernières molaires et une portion de la branche montante, donné également par le grand duc de Toscane. ns 3° Un fragment de branche horizontale gauche avec deux molaires, la pénultième et l'antépénultième. 4° Un autre fragment du côté droit avec les deux dernières molaires. Ces deux derniers fragments provenant de l’Arno supérièur , comme le numéro 2, ont été donnés à M. Cuvier, par J'argioni Tozzetti. L'original du modele numéro 1 avait été trouvé dans l’Arno supérieur. M. Cuvier le considérait, ainsi que les trois derniers fragments, comme appar- tenant à son À. leptorhinus. Ce sont conséquemment des types accessoires de cette espèce ; le type prin- cipal d’après lequel M. Cuvier l'avait établie étant la tête découverte par Cortesi, ains que nous l'avons déjà expliquée. En comparant les dessins de cette tête, sa description par M. Cuvier et les renseignements que je viens d'obtenir de M. Cornélia, et que j'ai extraits de 102 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. sa lettre, avec la tête de Montpellier que j'ai sous les yeux, je trouve qu'elles ont tous les caractères d’une seule et même espèce. Dans la tète de Montpellier, les os du nez réunis forment une large feuille pointue à son extrémité, doucement repliée sur ses bords, qui sont très- minces. Ces os sont assez droits dans une partie de leur longueur. Ils n'ont de fortes rugosités qu'à leur partie moyenne. En un mot, les caracteres que M. Cuvier avait reconnus à ces os, d’après le dessin de la tète fait à Milan par M. Adolphe Brongniart, d’être minces, droits et pointus, se retrouvent dans la tête de Montpellier. Il y a un intervalle très-lisse, sans rugosités, entre celles de la corne nasale, qui devait être petite, et les rugosités de la corne frontale. Dans l’une et l’autre tête, l’arcade zygomatique est fortement relevée dans sa partie reculée. Enfin, la pyramide occipito-pariétale s'élève en arrière avec la même obliquité. La face occipitale de ces têtes est à peu pres verticale, tandis qu'elle a une obliquité très-sensible en arrière dans le #chorhinus. L'absence bien constatée d'une cloison osseuse des narines dans la tête de Montpellier comme dans celle d'Italie complète le rapprochement que lon doit faire de ces deux têtes dans les détails de leur forme et de leur structure. Nous donnons ci-joint un tableau des mesures des différentes parties de ces deux têtes. Celles de la tète d'Italie ont été prises sur la figure publiée par M. de Christol. On y verra que cette derniere tête est plus petite que celle de Montpellier. Cette plus grande taille du /eptorhinus de la dernière localité est encore confirmée par celle de plusieurs os des extrémités. CRANE DE CRANE DU MONTPELLIER. PLAISANTIN. 4° Longueur de l'échancrure nasale prise de la pointe des os du nez. 0" 260 Om 210. 20 Jd. du fond de cette échancrure au bord antérieur de l’orbite....... 0, 150 0, 1420. 3° Id. du bord de l'orbite à la racine de l’apophyse zygomatique du (eMPorAle Er ee crecre D 0 DOC MO TS dois D DO Bidon à à Éoicocdc () EU 0, 228. 4° Id. de cette racine à la partie la plus reculée du condyle du même COLE SR ennemies ec ecien eos CCC snelree te de era e late ee eee Etes 0, 410 0, 090. Total de ces longueurs et de celles de la tête........,.. Sostoses 0 GS A) 0, 648. Suivant Cortesi, cette longueur totale se rapproche ee de celle deMontpellier;relletestide 2" .creerpeceeeertrere Hood once onu 0, 730. TROISIÈME PARTIE. 103 En comparant ensuite la forme de la machoire inférieure, je trouve dans le modele de Toscane n° 1, et dans ce qu’on peut en voir des fragments que j'ai indiqués plus haut, la plus grande ressemblance. 11 n'y a que les dimen- sions qui différent, la mâchoire et les fragments ayant de plus fortes pro- portions. Le bord inférieur commence à se relever vis-à-vis la quatrieme molaire. La hauteur de la branche horizontale est la plus forte immédiatement en arrière et vis-à-vis de la derniere molaire. Cette hauteur diminue peu à peu à mesure qu’on s’avance vers l'extrémité, où la mandibule se relève encore et se termine en palette élargie et creuse, avec un fond alvéolaire en arc de cercle tres-ouvert. Cette forme en spatule, cette portion avancée de la mandibule, avait d'abord été méconnue par M. Cuvier pour son /eptorhinus de Cortesi. Il donne même comme un caractère des mâchoires inférieures les plus communes de Toscane de manquer de cette extrémité en spatule '; cepen- dant il avait vu en 1810, chez Cortesi, à Plaisance, une mâchoire inférieure, découverte cette même année sur le Monte Pugnasco ?, tout près de la loca- lité où l’on avait trouvé auparavant un squelette d’éléphant, mais à une hauteur différente. Dans le paragraphe sur les mâchoires inférieures ( Recherches, p.72), 1l caractérise les mandibules de l'espèce de Sibérie, d’après Pallas, par une proéminence rétrécie en avant des premières molaires, proéminence à l'extrémité de laquelle Pallas a même cru voir des restes d’alvéoles d’in- cisives. Au contraire, ajoute M. Cuvier, les mâchoires inférieures les plus com- munes en Toscane (comme on peut s’en convaincre par les fig. 8 et 9 de la pl. 1x) ont leurs molaires très-rapprochées de leur pointe, et celle-ci courte et non prolongée en proéminence. Cette même proéminence, existant dans une mâchoire inférieure décou- verte par Monti dans les environs de Bologne, sert à M. Cuvier pour déter- miner le #hinocéros de cette contrée comme le tichorhinus. I} en conclut que les deux espèces de Rhinocéros fossiles, du groupe qu’il 4. Ainsi qu’on le voit dans les figures 8 et 9 de la pl. rx du t. IT, des Recherches. 2. Recherches, t. 1], p. 4. 3 Pl/avir p-1Net 3. 104 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. supposait manquer d’incisives et qu'il venait de reconnaitre en écrivant ces lignes, avaient habité l'Italie. ( echerches, p. 74.) Il y avait dans cette maniere de voir une double erreur. La première, que les mandibules du /eptorhinus de Cortesi manquaient , ainsi que celles de Toscane, de la proéminence en spatule en avant des premières molaires. Cette proéminence caractérise tout aussi bien le À. leptorhinus que le À. ticho- rhinus, ainsi que l’a reconnu M. Cuvier en inscrivant ce nom spécifique sur le modele de la mâchoire inférieure (n° 1.) provenant de Toscane. La seconde erreur est d’avoir cru que les mächoires inférieures les plus communes en Toscane appartenaient au Æ. leptorhinus. Il faut d’ailleurs observer que les découvertes de Cortesi datent de deux époques très-éloignées,. ; La première, de 1805, n’a été publiée qu'en 1819. La seconde, de 1831, a fait le sujet d'une dissertation publiée par cet auteur en 1834. La mandibule de ce second squelette avait la proéminence antérieure caractéristique de cette espèce et du #ichorhinus*. L'opinion que la mandibule figurée dans les Æecherches, et attribuée au leptorhinus, était tronquée et appartenait, à cause de cette circonstance, au tichorhinus, avait déjà été avancée par M. de Christol; mais sa conclusion, n'étant fondée que sur l'existence de la proéminence avant les premières molaires, ne suffisait pas pour en conclure que cette màchoire appartenait au fichorhinus; puisque les deux espèces ont cette proéminence. Il y a, d’ailleurs, dans la forme générale de la mandibule des différences frappantes. Dans le /eptorhinus, le bord de l’angle postérieur montre en bas une série de cinq tubercules qui lui donnent l’apparence d’un ourlet de pâté. Ces tubercules se voient dans les mandibules de Montpellier comme dans le modele de Toscane. * Il n’y en a que quelques traces dans le #ichorhinus. Dans celui-ci, le bord de la branche horizontale se cambre de bonne heure en se portant d’arrière en avant. Il reste plus longtemps à peu pres droit dans le leptorhinus. 4. Voir Ostéographie, p.143 et 114. TROISIÈME PARTIE. 105 Il aurait encore fallu, pour justifier cette maniere de voir, comparer les caractères que présentent les deux dernières molaires. D'après les proportions de la derniere molaire, relativement à la pé- nultième, représentées dans les figures 8 et 9, planche 1x des Aecher- ches, je puis affirmer qu'elles appartiennent à une mandibule de À. ticho- rhinus. Cette détermination peut , d’ailleurs, se concilier davantage avec la faune des terrains des bords de l’Arno. Ceci nous conduit à comparer le système dentaire du À. leptorhinus de Montpellier et d'Italie. Nous n'avons guere pu établir cette comparaison que pour les dents de la mâchoire inférieure ; les dents de la mâchoire supérieure nous manquant absolument pour le /eptorhinus de la dernière origine. Les trois dernières molaires du fragment de mandibule n° 2, provenant de Toscane, sont exactement semblables à celles correspondantes de nos man- dibules de Montpellier. Dans les mandibules des deux origines, la dernière molaire est un peu plus petite que l’avant-dernière. C’est le contraire dans le A. ticho- rhinus. Son second demi-cylindre est le plus grand, et il manque du crochet inté- rieur que l’on voit dans le &chorhinus. Enfin, les demi-cylindres de ces dents sont bien arrondis et non aplatis par exception, comme dans le #chorhinus. Ce petit nombre de caracteres, très-faciles à saisir, montre à la fois l’iden- tité des /eptorhinus de Montpellier et d'Italie, et que celui-ci est bien distinct, dans tous les détails de son squelette, du 2. tichorhinus. Quant aux molaires supérieures, nous ne pouvons décrire que celles du /eptorhinus de Montpellier. Elles sont très-fortes, du moins les six der- nieres. La première parait être caduque et tomber de bonne heure; elle manque dans la tête que nous avons sous les yeux. D’après la figure publiée par M. de Cbristol, elle manquait aussi dans la sienne. La seconde a un fort bourrelet d’émail en avant et sur la face interne. Au lieu d’une colline antérieure transversale, il y a un cône détaché for- ARCHIVES DU Muséum. T. VII. 14 106 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. mant un rond d'émail dans la dent usée, qui se joint à la partie la plus interne de la seconde colline. Cette dent, avant l’usure, a une grande fosse en entonnoir en arrière, une fosse moyenne entre la colline longitudinale et la fosse anfractueuse du vallon. La troisième molaire a de même un bourrelet d’émail à ses faces interne et postérieure. On n’y voit qu’une fossette postérieure. Le vallon est fermé par l'usure, qui a produit l'élargissement considérable des collines trans- verses. La quatrième molaire est encore garnie d’un bourrelet dans toute sa face interne et un peu à sa face antérieure. Celui de la face postérieure a disparu par l'usure. Le vallon est fermé. On ne voit qu’une fossette posté- rieure. La cinquième n'a pas de bourrelet à la face interne. Le vallon est en- core ouvert. Il y a une fossette postérieure et une antérieure à l'extrémité de la colline antérieure, par l'effet d’un bourrelet d'émail qui l’entoure à dis- tance. La sixième n'a de bourrelet qu’en avant et en dedans de la colline anté- rieure. Elle montre un fort éperon qui s’avance de la colline postérieure à travers le vallon, mais sans le fermer. Il y a une fossette postérieure. Les cannelures antérieures de la face interne sont très-prononcées. La septième est tres-distincte non-seulement par l'absence de colline posté- rieure, mais encore par un fort bourrelet autour de celle qui subsiste, par un grand crochet qui part en arrière de la face interne et antérieure de la colline externe, et par deux autres crochets plus petits qui se voient au fond du vallon et qui appartiennent à la partie plus avancée de cette même face. Son angle postérieur est tres-saillant. Quant aux incisives, le Æ. leptorhinus de Montpellier en a deux petites coniques, à couronne en forme de bouton arrondi, implantées à l'extrémité des os incisifs de la mâchoire supérieure. Il y en a quatre à l'extrémité élargie de la mâchoire inférieure, dont les externes sont moins petites que les moyennes. Elles subsistaient au nombre de deux seulement dans la mandibule qui a servi à faire le modele n° 3. Ces incisives sont, en général, petites à l’une et à l’autre mâchoire et devaient à peine dépasser les gencives. TROISIÈME PARTIE. 107 Nous avons encore à comparer plusieurs os des extrémités, qui démon- treront surabondamment l'identité spécifique des /eptorhinus des deux ori- gines. Deux scaphoïdes du pied de devant du côté droit, un de chaque origine. Ces scaphoïdes se ressemblent parfaitement pour la forme et celle des facettes articulaires ; seulement, celui de Toscane est du tiers moindre que celui de Montpellier. Il en est de même de deux astragales, dont le petit est naturel et provient du val d’'Arno. Nous n'avons pas de point de comparaison pour un semi-lunaire du pied droit originaire de Toscane, à moins de prendre celui de notre #hino- céros tétradactyle de Sansan, dont il diffère par des formes un peu plus épaisses. Nous manquons de même de point de comparaison pour un métatarsien interne du côté droit, qui est très-grand ; il vient de Montpellier et mesure en longueur 0" 170. : Les conclusions que je puis tirer de l'examen qui précede et des nouveaux renseignements que Jai obtenus sur le Rhinocéros découvert par Cortesi, sont : 1° Que M. Cuvier a saisi avec beaucoup de justesse ses caracteres spéci- fiques. Le À. leptorhinus de Cuvier est une espèce bien distincte du 2. ticho- rhinus. 2° On en a trouvé des ossements non-seulement dans le Plaisantin, mais encore dans l’Arno supérieur, en Toscane. 3° Le Rhinocéros dont on a découvert successivement trois crânes dans les sables tertiaires pliocènes de Montpellier, appartient à la même es- péce. 4° Les noms successifs de "7onspessulanus et de megarhinus, qui ont été donnés par MM. Marcel de Serres et de Christol au Rhinocéros de Mont- pellier, devront être considérés comme synonymes de /eptorhinus imposé en premier lieu à cette espèce par M. Cuvier. L'examen que j'ai du faire de la description détaillée des restes fossiles découverts en Angleterre, qui ont été attribués au leptorhinus par le céièbre correspondant de l'Académie, M. R. Owen, m'a conduit à les considérer 108 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. comme appartenant à une espèce particulière qu’il faudra ajouter à l'espèce précédente, pour la faune des terrains pliocènes. Ces ossements fossiles, découverts à Clacton, côte de Sussex, dans un 2ou- veau pliocène, avaient été recueillis par M. John Brown. M. R. Owen, qui les a décrits fort en détail déjà en 1846", les a attribués au /eptorhinus de Cuvier. 11 se fondait , entre autres, sur l'existence d’une cloison osseuse que M. de Christol avait supposé exister dans le Rhinocéros d'Italie, cloison que M. R. Owen avait retrouvée dans le À. du Sussex. Cette ressemblance n'étant fondée que sur un caractère qui avait été sup- posé exister par erreur dans le À. leptorhinus d'Italie; il en résulte que le Rhinocéros d'Angleterre, chez lequel la cloison osseuse existe, se distingue par cela même du À. leptorhinus. Je distingue cette nouvelle espèce sous le nom de À. protichorhinus. À en juger par les figures 131, 138 et 139 de l'ouvrage de M. R. Owen, le crane est relativement plus allongé et plus étroit que celui du /epto- rhinus et se rapprocherait davantage, par sa forme, de celui du À. ticho- rhinus. La crête occipitale est légèrement déprimée, dans son milieu, chez ce Rhi- nocéros. Enfin, et c’est ici le caractère le plus important , il y a une cloison osseuse antérieurement sous les os du nez, qui correspond à la corne nasale. Elle s’épaissit considérablement vers l'extrémité du museau, qui se com- pose, comme dans le tichorhinus, de la réunion de cette épaisse cloison avec les os du nez et les os incisifs. Cette même cloison, dans la tête observée par M. R. Owen, cessait brus- quement en arrière, sans qu il en restàt aucune trace, soit dans la voüte na- sale, soit dans le plancher des narines. Remarquons que, dans le dessin du /eptorhinus de Cortesi, publié par M. de Christol, c’est au contraire en arrière que se trouverait la prétendue demi-cloison. M. Richard Owen, qui a cru devoir maintenir, à juste titre, l'espèce de À. leptorhinus distinguée par M. Cuvier, s’y était déterminé surtout d’après ces restes fossiles recueillis par M. John Brown. 4. A history of British fossil Mammals and Birds, by Richard Owen, F. R.S. F. G. S., etc. London, 1846. TROISIÈME PARTIE. 109 Je regarde cette espèce comme tres-distincte du /1. leptorhinus de Mont- pellier et d'Italie, et se rapprochant bien davantage du À. tichorhinus, dont elle diffère tres-peu. Il serait bien important d’avoir la dernière molaire supérieure de cette espèce. On sait que cette dent se distingue dans le À. tichorhinus par la présence de deux collines transverses ; tandis qu’il n’y en a qu'une en avant dans toutes les autres espèces vivantes ou fossiles, le À. simus excepté. La cinquième molaire du côté droit, figurée 141 dans l'ouvrage de M. R. Owen, ressemble beaucoup à la dent correspondante du À. leptorhinus de Montpellier. Je conviens aussi que les fragments de mâchoire inférieure, malheu- reusement bien incomplets, puisque lextrémité antérieure manque, ont cependant plus de ressemblance avec celle du /eptorhinus, ainsi que vient de me le faire observer notre honorable confrère dans une lettre toute récente. Quant aux autres os du squelette découvert à Clacton, M. R. Owen a pu comparer, entre autres, une grande portion d’humérus avec un os découvert dans le val d’Arno par Norti et attribué au leptorhinus par M. Cuvier :. Ce sont les mêmes proportions, plus allongées et moins épaisses que dans le R. tichorhinus. Un fragment de fémur a montré au même savant paléontolo giste plus de rapports avec le même os du /eptorhinus , qu'avec celui du #cho- rhinus. Le nom spécifique de protichorhinus que je donne à cette espèce n’est que provisoire. Ce sera à M. Richard Owen, qui l’a fait connaitre le premier et qui a surtout montré, par ses descriptions et ses figures, que la cloison osseuse n'existe qu'en avant; à se convaincre de la nécessité de distinguer cette espèce et à lui imposer le nom spécifique qu'il jugera le plus conve- nable, après avoir acquis ces convictions. Le À. protichorhinus me paraïit intermédiaire entre le À. leptorhinus et le R. tichorhinus, de mème que le nouveau pliocène dans lequel cette espèce 1. Ossements fossiles, t. IL, pl. x, fig. 4 et 2. 110 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. a été découverte est intermédiaire entre le pliocène ancien et les terrains diluviens. On peut en conclure, et de plusieurs détails que présente le /eptorhinus dans son système de dentition et dans la forme de la mâchoire inférieure, qu'il y a moins de différences, pour les espèces de Rhinocéros, entre la faune des terrains pliocènes et celle des terrains diluviens, ainsi que je le démon- trerai encore dans la quatrième et dernière partie de ces Études, qu'entre cette même faune et celle des terrains miocènes. SUITE DES ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS QUATRIÈME PARTIE DES RHINOCEROS DES TERRAINS DILUVIENS ET DES CAVERNES CHAPITRE PREMIER DU RHINOCÉROS TICHORHINUS. CUVIER. Nous traiterons dans ce chapitre des restes fossiles du 2. tichorhinus, qui appartient à ces deux sortes de localités contemporaines, et dont notre muséum renferme assez de parties, pour donner peut-être quelque intérêt et de l'originalité à nos descriptions. Cette espèce, d’ailleurs, a de si grands rapports avec la précédente, le À. protichorhinus, qu'on dirait que l’une et l'autre forment une liaison entre les faunes pliocènes et les faunes dilu- viennes et des cavernes. $ I. — Histoire de la science. L'espèce de Rhinocéros la mieux caractérisée à la fois et la plus répandue des terrains diluviens et des cavernes, et même de toutes les autres espèces de Rhinocéros fossiles, est celle que M. Cuvier a désignée sous le nom de R. tichorhinus, à cause de la cloison osseuse qui s'élève des os intermaxillaires sous la voûte des os du nez. 112 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. Ce caractere est tellement prononcé qu'on n'aurait pas besoin d'en cher- cher d’autres, si l’on trouvait toujours la tête entiere. La nécessité où l’on est souvent de déterminer non-seulement un genre, mais une espèce avec quelques fragments de son squelette, oblige d'étudier les caractères distinctifs que pourraient montrer les parties osseuses autres que la tête. Déjà, en 1768, Pallas avait eu l’occasion d'indiquer les caractères que lui avaient présentés plusieurs crânes recueillis en Sibérie et déposés dans le mu- sée de l’Académie de Saint-Pétersbourg. Plus tard , durant son voyage en Sibérie, il apprit qu'on avait découvert le cadavre de la même espèce, dégagé des glaces et à moitié enseveli dans le sable d’une colline peu distante du fleuve Wiluji, à 61° de latitude boréale. Malheureusement, on n’en avait conservé que la tête et le pied gauche de derrière, qui existent encore dans les collections de cette Académie. On trouve dans let. VIII des Vovr commentari, publiés par cette célèbre Académie, les principaux caractères que Pallas avait reconnus dans un autre crane de cette même espèce qui avait été découvert sur les bords d’une autre riviere, le 7schrkoï, au delà du lac Baïkal ï. Cette tête, parfaitement conservée, n’avait pas de dents incisives ; seule- ment , l'extrémité de la mandibule montrait des apparences d’alvéoles au nombre de quatre, dont les deux du milieu étaient moins effacées et plus grandes que les extérieures. A la-mâchoire supérieure, on en voyait aussi quelques traces moins sen- sibles. Depuis Pallas, et surtout depuis que l'attention des savants a été si géné— ralement fixée sur les découvertes d’ossements fossiles, par l'ensemble des recherches de M. Cuvier, on a constaté la présence de cette espèce si parti culière dans les terrains diluviens ou dans les cavernes de presque toutes les contrées de l’Europe. On pourra en voir l'énumération dans le T. Il des Recherches et dans l'Ostéographie. 4. La pl. xv, fig. 4, montre la tête du Rhinocéros du Wiluji, encore revêtue de sa peau, et les fig. 2 et 3 sont deux vues du pied gauche de derrière. Ce pied avait 4” 3 2”’, depuis le bord des phalanges onguéales aux calcanéums. La pl. xvr comprend quatre figures de la tête, sous différents aspects, et de la mâchoire inférieure. QUATRIÈME PARTIE. 113 Je n'en rappellerai que quelques-unes étrangères à la France. La plus célèbre, par l'ancienneté des découvertes qu'on y a faites, est la montagne de Sweckenberg , pres de la ville de Quedlimbourg , connue par son ancienne abbaye, d'où l’on tiré du gypse depuis un temps immémorial. On y découvrit, en 1663, plusieurs ossements qui furent attribués par le célèbre inventeur de la pompe pneumatique, Otto de Guerike, à une licorne. On en voit la figure, on ne peut plus fantasque, dans une planche de la Protogæa de Leibnitz, avec celle très-reconnaissable d’une mâchoire d’élé- phant :. C'est dans ce même lieu que les fouilles pour l'exploitation du gypse mirent au Jour, en 1728, plusieurs os de AArnocéros qui ont été figurés dans un recueil d'histoire naturelle publié à Berlin ?. , On y reconnait la partie antérieure de la tête d’un Rhinocéros à narines cloisonnées composées des os du nez, des intermaxillaires et des maxillaires, avec le condensement des frontaux (fig. 1, 2 et 3). I y a aussi un humérus pris pour un fémur (fig. 4 et 5), et une première molaire de la mandibule. L'animal était couché sur le dos, les pieds en haut. Son squelette était entier. Il fut malheureusement brisé par les ouvriers. On le découvrit dans une fosse, à une profondeur de 15 à 20 aunes. Ces os, comme ceux dont Leibnitz a parlé dans sa Protogæa, n'étaient pas pétrifiés; ils avaient conservé leur structure osseuse. On y reconnaissait les traces des vaisseaux. M. le docteur C.-G. Giebel a fait faire des fouilles dans cette même localité qui ont produit, depuis 1840, la découverte d’abondants ossements d'élé- phants, de rhinocéros, de bœufs, de cerfs, d’antilopes, de chevaux, de lièvres, 1. G. G. Leibnilzii Protogæa in lucem edita a C. L. Scheidio. Gættingæ, 1749, p. 64. Ante fron- tem gerens longe extensum cornu quinque fere ulnarum, crassitie cruris humani. Cette prétendue corne était peut-être une grande défense d’éléphant, M. Cuvier remarque que les os de ses membres sont des os de chevaux, que l’on trouve en effet avec des os d’éléphant, etc., dans un diluvium de cette montagne. 2. Beschreibung der Berlinischen Gesellschaft Naturforschen Freunde, t. 11, Berlin, 4776, tab. x. Le mémoire de ce recueil qui concerne ces ossements, a pour titre : « Description avec figures de quelques ossements d’un animal exotique découvert dans les environs de Quedlimbourg, et conservés dans le cabinet de curiosités de G. A. Müller, par le docteur Zukken. » ARCHIVES DU MusÉuM. T. VII. 15 114 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. de campagnols, de rats, d’écureuils, de chats, d’hyènes, de chiens, de martes, et quelques-uns d'oiseaux en petit nombre. Les plus communs sont ceux de chevaux et de rhinocéros ; ceux-ci appar- tiennent au /chorhinus, ainsi qu’on pouvait le prévoir par la nature du ter- rain‘dans lequel ces os ont été enfouis. C’est un diluvium composé d’un dépôt d’argile et de marne, de cailloux roulés, de fragments de roche calcaire et de différents autres minéraux qui s’y rencontrent accidentellement. On y trouve des ossements à une profondeur de 12 à 15 pieds”. La vallée du Rhin et de ses affluents, celle du Necker, entre autres, et la localité de Canstadt, la vallée du Danube, ont fourni de nombreux osse- ments de cette espèce. En Italie, le fragment de mandibule déterminé comme appartenant au tichorhinus par M. Cuvier, avait été découvert déjà en 1719 dans une col- line du pied de l’Apennin, enfoui dans un gravier mêlé de coquilles de mer. En Angleterre c’est principalement dans les cavernes, qu'on a trouvé des ossements de cette espèce. En France, les cavernes et le diluvium en ont fourni un assez grand nombre. On le verra par l’énumération de ceux qui font partie des collections paléontologiques du Muséum. Nous en donnons la liste, avec quelques observations, dans le paragraphe suivant : $ 2. — Ænumération des ossements de cette espèce que possède le Museum. 1° Un crâne sans mâchoire inférieure et sans dents, donné au Muséum d'histoire naturelle par le révérend M. Buckland et provenant de Sibérie ?. 2° Un crâne restauré, avec la mâchoire inférieure, trouvés à Abbeville et donnés par M. Baillon $. A. Description et figures de deux crânes de Rhinocéros d'une grandeur colossale, découverts dans la montagne de Sweckenbergz, près de Quedlimbourg. Mersbourg, 1846 , in-4° avec une planche. 2. Ce crâne a été figuré dans les Recherches, pl. xtr. 3. M. Cuvier ne l’a pas connu. Les dents des deux mâchoires sont figurées dans l’Ostéographie, pl. x. QUATRIÈME PARTIE. 115 3° Une grande partie de la branche horizontale droite de la mandibule d'un jeune animal , avec les cinq premières molaires, dont la troisième de remplacement n’était pas entierement sortie. La branche montante du même côté de cette mandibule en a été détachée ; il n’en reste qu'un fragment , c’est la partie supérieure avec le condyle. Cette portion de mandibule est remarquable par sa blancheur. Elle a été découverte dans la plaine de Grenelle, à 7" 133 de profondeur, dans un sable très-fin. Le musée en doit la possession à M. Gaimal”. Cet établissement possédait plus anciennement : 4° Un fragment de mandibule du côté gauche, avec les molaires de lait, provenant des sables de la vallée de la Somme, près d’Abbeville, et donné par M. Trollé. M. Cuvier l’a connu et fait figurer pl. 1x, f. 11. II l’est aussi dans l’Ostéographie, pl. x, sous le nom d’4bbeville, 5° Le crâne d'un jeune animal, découvert dans une caverne avec des osse- ments de chevaux et de cerfs, à Bringues, département du Lot?. 6° Deux molaires supérieures de lait, découvertes avec le crâne précédent ; ce sont les troisièmes des deux côtés, ainsi que M. Cuvier les avait détermi- nées Ÿ. Elles se ressemblent tellement que je ne puis admettre avec M. de Blainville que la gauche soit la deuxieme et la droite la troisième. 7° Mais il a eu raison de déterminer comme deux germes de septièmes molaires À, aussi de chaque côté, deux autres dents de la même origine que M. Cuvier avait regardées comme les quatrièmes de lait $. Leur plus grande largeur à la face interne est de 0" 051 ; elle est moindre de 4 millimètres que celle d’une septième molaire de la tête d’'Abbe- ville. Ù On reconnait dans ces deux germes une fossette moyenne précoce, des plis dans la paroi de cette fossette qui répond au vallon. 4. M. de Blainville l’a fait figurer dans son Ostéographie, comme provenant de Paris. 2. Ce crâne a été figuré dans les Recherches, pl. 1v, fig. 4 et 2. Il a été donné au Muséum en 4848, par M. Delpont, procureur du roi à Figeac. 3. Recherches, pl. x, fig. 8. 4. Ostéographie, p. 196. 5. Recherches, pl. xur, fig. 9. 116 ; ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. Une fosse profonde en entonnoir est circonscrite en dehors par la partie la plus reculée de la colline externe, et en dedans par une courte colline pos- térieure. Ces deux germes ont la même grandeur et ont appartenu évidemment au même individu. 8° Nos collections ont encore un germe de septième molaire supérieure droite ayant tous les caractères des précédentes de Bringues, sauf le vo- lume, qui est supérieur , la face externe ayant 0" 061 de plus grande lar- geur. C’est 0" 006 de plus que la même dimension dans notre tête d’Abbe- ville *. Cette molaire vient d’un dépôt d'alluvion de Soute, département de la Charente-Inférieure. Il faut encore comprendre, parmi les restes fossiles du 2. tichorhinus qui font partie des collections du muséum : 9° Une septième molaire supérieure gauche, fort usée, trouvée dans la caverne de Fouvent, département de la Haute - Sadne, et donnée par M. Thiriat, ingénieur des mines. Cette dent seule suffira pour démontrer la présence du À. tichorhinus dans cette caverne. On y voit le rudiment de colline transverse postérieure qui caractérise essentiellement la septième molaire supérieure dans cette espece. Il y a un reste de fossette moyenne précoce entouré d’un double cercle d’émail. Les dentelures ou les plis du vallon, en dedans et en avant de la paroi du vallon qui répond à cette fossette, s'y montrent encore, quoique fai- blement. J'insiste sur cette description pour démontrer l'importance d’un seul os, qui peut suffire, dans quelques cas, pour caractériser une espèce. | L’émail de cette dent est blanc et remarquablement épais. Il en est dé mème de celui d’une molaire inférieure ayant la même origine ?, 10° Une molaire supérieure, découverte à Strasbourg et donnée à M.Cuvier 4. Cette dent a été donnée par Mn* Dupuis à M. Gervais, qui l’a cédée au Muséum. Voir Ostéo- graphie, p. 196 et pl. xnr. 2. Ostéographie, pl. xur. . QUATRIÈME PARTIE. 117 par feu Hammer, est la cinquième du côté droit. Mise en regard de la corres- pondante de la tête d'Abbeville du #chorhinus, elle n’en diffère que par un bien moindre degré d'usure. M. Cuvier, qui n'avait pas eu la facilité de cette comparaison, lui avait donné une autre détermination, ou du moins un autre numéro ", 11° Deux dents d’origine inconnue, dont M. Cuvier a fait graver les figures dans ses Aecherches, appartiennent encore au tichorhinus. L'une est une sixieme molaire supérieure gauche ?. L'autre, une quatrième molaire supérieure du même côté; elle est très usée. Son cortical est noir, ainsi que l’ivoire. L’émail est resté blanc 5. 12° Une cinquième supérieure gauche Au tichorhinus, provenant du cabi- net de M. Tenon, peu usée, ayant cependant le vallon fermé à son extrême bord, et la fosse en entonnoir fermée en arrière. Une fossette moyenne était presque circonscrite par deux angles du vallon. Cette dent est entièrement noire dans toutes ses substances. 13° Il y a une molaire inférieure gauche ressemblant parfaitement à la troisiéme de notre squelette d’Abbeville, sauf l'usure qui est moindre. Elle est noire et luisante dans toute sa couronne, comme si le tout était de l’é- mail. 14° Il n'en est pas de même d’une molaire inférieure de la caverne de Kirkdale. Elle ne diffère pas de la sixième du À. bicornis du Cap. 15° Une sixième molaire supérieure gauche de la caverne de Kent, en Devonshire. Elle est un peu moindre que celle correspondante de notre squelette d’Abbeville, et moins usée, si l'on en juge par la hauteur de sa couronne. Cependant la fosse en entonnoir est aussi avancée, et la fosse moyenne est complète aux dépens du vallon, qui est fermé. . Ensuite l'émail est partout d’une épaisseur remarquable. Il y a dans les faces latérales et internes des restes de cortical osseux. 16° Il en est de même pour l’émail d’une molaire supérieure trouvée à Montrouge et donnée par M. le docteur Rousseau. A. Recherches, pl. vi, fig. 8 et p. 49. Cette dent avait été trouvée dans le terrain même de la place d'armes, en 1750, durant les travaux de nivellement de cette place. 2. PI. xunt, fig. 6. SOPI x Ur no. 1 118 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. Sa couronne peu usée ressemble en petit à la sixième de notre squelette d’Abbeville, Elle montre les mêmes replis du vallon, la même fermeture de la fosse en entonnoir, le même bourrelet à la face interne. 17° Une sixième molaire inférieure du côté droit est en tout compara- ble à celle correspondante de notre squelette d’Abbeville *. SIT. — Description détaillée des caractères du Rhinoceros tichorhinus dans la forme générale de la tête et dans ses parties. La richesse des ossements de cette espèce que possède le muséum, et dont je viens de donner la liste, me détermine à entreprendre cette description, malgré celles que lon trouve dans les Xecherches et dans l’Ostéographie. A. Forme générale de la téte. Elle est extrémement allongée ; considérée par sa face supérieure, elle est comme pincée en decà des os du nez, très-élargie entre les orbites ?. La face supérieure de la pyramide occipito-pariétale est large partout. Elle s’élargit beaucoup en montant par une pente douce vers la crête. La surface en est lisse. Plus avant , la même face supérieure est très-rugueuse et hérissée de tubercules saillants d’une manière continue, depuis l'extrémité des os du nez jusque bien en arrière des orbites. La face occipitale est très-inclinée en arrière : aussi la crête qui termine la pyramide occipito-pariétale est-elle bien plus en arrière que les condyles. Cette crête, vue par derrière, forme un arc de cercle tres-ouvert qui se termine de chaque côté par deux gros tubercules. La hauteur de cette face, prise du bord supérieur du grand trou occipi-— tal, est de o® 180. 1. Elle est figurée pl. xnx, de l’Ostéographie. 2. La longueur totale depuis la crête occipitale à l'extrémité du museau, prise en ligne droite dans le crâne le plus entier donné par M. Buckland, est de Om 820. L'intervalle entre le bord de l'orbite et le fond de l’échancrure nasale, est de 0m 255. La plus grande longueur de la tête entre les orbites, en suivant la saillie du front, est de 0m 275. La longueur de l’échancrure nasale, de 0® 205. QUATRIÈME PARTIE. 119 Celle du trou occipital de 0" 060. Sa largeur de 0" 055. L’intervalle d’un condyle à l’autre de 0" 067. L’arcade zyÿgomatique est presque horizontale, très-peu écartée, nulle- ment arquée en dehors, et à peine courbée vers le haut, dans sa partie pos- térieure. Les fosses temporales sont longues, inclinées pour former les côtes de la pyramide occipito-pariétale ". Elles ne gagnent pas d’étendue avec l’äge vers la face supérieure ou fronto- pariétale, comme chez les carnassiers ; mais il se forme une crête ou un rebord plus prononcé de cette face supérieure, qui s'avance sur ces fosses. La tête provenant de M. B., comparée à celle de la collection de Gall, était moins àgée, à en juger par ses moindres rugosités. Elle était aussi tres-sensiblement moins large dans toutes les parties de sa surface supérieure. Cette différence est probablement sexuelle. La tête n° 1 était d’une femelle, et la tête n° 2» d’un mâle. S'il s'agissait d'établir des différences dans les détails, entre le Zicorne du Cap et le Tichorhinus, nous en trouverions encore dans la forme de l’échan- crure palatine qui est coupée carrément dans le Tichorhinus, ainsi que les os palatins à leur jonction aux os susmaxillaires; tandis que cette suture et leur échancrure sont triangulaires dans le Bicorne du Cap. Le basilaire, dans celui-ci, a une longue et forte crête médiane. Elle est courte et peu saillante dans le 7ichorhinus. B. De la cloison osseuse des narines; du vomer; des os du nez; des intérmaxillaires et des maxillaires. Cette cloison osseuse est moins particulière qu'on ne le pense généra- lement. Nous décrirons auparavant, pour plus de clarté, la cloison complète qui partage les narines dans un jeune bicorne du Cap, dont la quatrième molaire de lait n'est pas encore sortie. A. Longueur de la fosse temporale depuis le bord denticulaire du temporal à son sommet, 0” 265. 120 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. La portion du vomer qui partage l'ouverture des arrière-narines est osseuse et forme une carène épaisse et arrondie qui divise cette ouverture dans une longueur de o"080. En avant, les orifices des narines sont au bout du museau, de chaque côté d’une surface cartilagineuse, élargie en haut vers les os du nez, et en bas vers les os incisifs, qui termine le bout du museau et la cloison des narines. à Chaque narine, à partir des orifices antérieurs ou postérieurs, est complé- tement séparée soit par le vomer en arrière, soit par le cartilage qui le con- tinue en avant. Ce cartilage s’élargit en avant et en bas pour aboutir à cette cloison ter- minale qui forme l'extrémité du museau entre le bout des os du nez et l'extrémité des incisifs. Toutes ces parties s’ossifiaient et se soudaient de bonne heure dans le R. tichorhinus ; elles restent cartilagineuses, sauf le vomer, dans les espèces vivantes. Mais les orifices externes des narines y sont entourés de cartilages qui les circonscrivent. Ces cartilages devenaient des os tres-solides dans le Tichorhinus. Ici, les os du nez, plus longs et prolongés au delà des incisifs, ont allongé et rendu oblique la cloison épaisse qui termine le museau et réunit ces os aux incisifs; de sorte que l'extrémité du museau, formée par une cloison en carène, couverte en haut par les os du nez, figure un cône osseux au devant des ouvertures latérales des narines et de la bouche, qui doit avoir été tres-propre à fouir le sol. Le canal , bien séparé de chaque narine, est très-visible dans une de nos têtes, dont le vomer a été brisé. Ce canal est tres-étroit et s’élargit un peu en se portant en dehors vers l’orifice latéral de la narine, à mesure que la cloison intermédiaire s’épaissit de même. Il en résulte que la coupe de cette cloison forme un triangle dont la base termine le museau, et que les ouvertures des narines sont entièrement sur les côtés, par suite de cette déviation en ellipse de leur canal, de dedans en dehors. QUATRIÈME PARTIE. 121 C. Système dentaire. Le À. tichorhinus manque d'incisives. Pallas n’a pu découvrir dans le crane de Zschikoï, qu'il a décrit et fait figurer avec soin, que des traces obscures de quatre alvéoles à la mâchoire inférieure , dont les moyennes étaient un peu moins incertaines. À la mâchoire supérieure, ces vestiges étaient encore plus obscurs. On peut en conclure que cette espèce était dans le même cas que les bicornes du Cap et n’avait tout au plus que de petites incisives de lait promp- tement caduques, qui la distinguaient d’une manière tranchée des espèces à incisives. Elle n’était pas moins distincte, et même elle l'était encore davantage, par quelques caractères de ses molaires supérieures ou inférieures. On ne connait que les six dernières molaires des deux mâchoires, la pre- mière étant sans doute très-caduque. La septième de la mâchoire supérieure ne ressemble à aucune du même numéro des espèces vivantes, le Sinus excepté, ou des autres espèces fossiles. Au lieu d’avoir sa face externe contournée obliquement ou circulairement en arrière, elle est très-peu rentrante d'avant en arriere et de dehors en dedans. Au lieu de manquer de seconde colline, elle en a une. Cette seconde colline intercepte en arrière, avec l'extrémité de la colline longitudinale ou de la paroi externe, une cavité en entonnoir. Entre sa base et le bord externe , il existe une fosse moyenne précoce. Autour de cette fosse moyenne , la paroi antérieure de la colline pos- térieure montre trois côtes ou trois cannelures, qui font saillie dans le vallon. La sixième et la cinquième molaires n’ont qu’une fosse postérieure, avec le fond du vallon bifurqué. La quatrième a une fosse postérieure, une moyenne presque effacée et le vallon fermé en forme de fosse oblongue. ARCHIVES DU Muséum. T. VII. 16 122 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. Le troisième n’a plus que des traces de fosse postérieure ni de vallon. Elle a Sa couronne très-usée. La seconde a la couronne encore plus usée. Toutes ces circonstances se voient très-bien dans notre tête d’Abbe- ville. On les reconnait dans la figure publiée par Pallas'; mais dans celle de M. Fischer, on dirait que cette dent a la forme ordinaire ?. Dans la figure publiée par M. Fischer, il y a une fossette postérieure et une moyenne, outre celle du vallon, à la sixième et à la cinquième, qui paraissent plus usées que les dents correspondantes de notre squelette; la quatrième a son vallon encore ouvert; tandis qu’il est fermé dans notre sque- lette, et la fosse moyenne tres-réduite. Cette dent y est donc plus usée, ainsi que les deux précédentes, que les trois dernières. Leur forme trés-différente, surtout celle de la seconde *, jointe à leur extrême usure, me font penser que ce sont encore des dents de lait, qui tombaient très-tard dans cette espece. La face externe de ces dents, au lieu d’avoir les deux premières canne- lures rapprochées et dirigées en avant, et la seconde plus relevée, a celle-ci plus reculée, moins saillante et singulièrement étalée. Cette circonstance distingue facilement les molaires supérieures du Trchorhinus. Les inférieures sont surtout remarquables par l’aplatissement de la face externe de leurs demi-cylindres et par la forme rectangulaire qu’elles pren- nent avec l'usure, La derniere se distingue par un pli ou un crochet qui fait saillie dans son second croissant, et par la plus petite proportion de son second demi- cylindre. Les caractères que nous venons d’indiquer sont très-précis, et serviraient seuls, au besoin, pour distinguer le T'chorhinus de toutes les autres espèces, et plus particulierement du À. leptorhinus, avec lequel on a voulu le con- fondre. Les molaires inférieures, dans cette derniere espèce, ont leurs deux demi- 4. Et dans celle qui accompagne le mémoire de M. le docteur C. G. Giebel, cité plus haut. 2. Oryctographie du gouvernement de Moscou, par G. Fischer de Valdheim, pl. 11. 3 Elle est triangulaire, avec son sommet en dedans; cette dent est, au contraire, aussi large ou à peu près, par sa face interne que par sa face externe, dans la figure publiée par M. Fischer. QUATRIÈME PARTIE. 123 cylindres extérieurs arrondis, comme dans les autres espèces, au lieu d’être aplatis comme dans le 7'chorhinus. La dernière molaire est la plus longue dans le 7ichorhinus. Dansle Leptorhinus, la dernière molaire est un peu plus petite que l'avant- dernière, et c’est le second demi-cylindre qui est le plus grand ; il n’a pas de crochet intérieur. Première dentition. — Mächoire inférieure. J'ai, pour cette étude comparative : 1° La moitié de mandibule d’Abbeville, numéro 1, que M. Cuvier a con- nue et fait figurer dans les Recherches ; elle a les quatre molaires de lait. La seconde et la troisième sont plus petites où moins longues que celles correspondantes de notre numéro 1. Leur demi-cylindre est aplati, et le pre- mier plus grand que le second. C’est le contraire dans le Sicorne du Cap. La premiere et la seconde sont plus grandes que dans l’Unicorne de Java, numéro 3. Tandis que la troisième et la quatrième sont à peu près de même longueur. 2° Un fragment de mandibule droite découvert dans la plaine de Gre- nelle, nous servira de point de comparaison, d'autant plus intéressant que l'animal auquel il a appartenu venait de perdre les dents de lait. Dans ce fragment, la cinquieme molaire, la première des permanentes, était sortie et à peine entamée. Les quatre dents de lait étaient remplacées. La premiere de remplacement à sa couronne encore entière. La seconde Pa un peu entamée. La troisième commençait à poindre. La quatrième est la plus avancée et la plus usée. Il y a au bout de la mandibule un trou considérable, la percant de part en part pour les vaisseaux et les nerfs allant à la lèvre. Ces molaires, d’une blancheur remarquable, ainsi que la mandibule, sont en partie recouvertes de cément à la base de leur face externe. Les deux demi-cylindres de cette face sont aplatis, comme cela a toujours lieu dans cette espèce, dont cette forme est un des caractères distinctifs. La première de ces dents a la forme et les dimensions de celle que j'ai 124 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. considérée comme la seconde de notre exemplaire d'Abbeville. Mais ici, on ne peut pas supposer qu'il y en avait une avant elle. Cette espèce n'aurait- elle que six molaires? CHAPITRE II. SUITE DES RHINOCÉROS DES CAVERNES. IT. — Ah. lunellensis, GERvAIs. Je ferai mention ici, pour mémoire, des trois premieres molaires supé- rieures de lait, trouvées dans la caverne de Lunelvieil, près de Montpellier, et dont nous n'avons qu’un modele en plâtre. Ces molaires ont servi à M. Gervais pour établir l'espèce qu'il a désignée sous le nom de Lunellensis *. Ces trois premieres dents supérieures du côté gauche ? ne peuvent pas se comparer à celles du 7ichorhinus. Elles ont une forme et des proportions tres-différentes. Elles ont, au contraire, beaucoup de rapports avec celles du Zicorne de Su- matra où celui du Cap. La premiere ressemble plus à la seconde du Licorne de Sumatra. La seconde à la troisième du Zicorne du Cap, et la troisième, à la cin- quième du Bicorne de Sumatra. On peut en conclure, avec un certain degré de certitude, que cette espèce se rapprochait du Bicorne du Cap, comme le pense M. Gervais, sans cepen- dant lui être identique. Des découvertes ultérieures d’un plus grand nombre d’ossements caracté- ristiques pourront donner un plus grand degré de certitude à ces présomp- tions. 4. Voir la Zoologie et Paléontologie françaises, p. 48. 2. Elles sont figurées dans l’Ostéographie, pl. xnr, sous le nom spécifique de Zeptorhinus. QUATRIÈME PARTIE. 125 CHAPITRE I. IT. — Siereoceros typus, vel Garri*. La collection cranioscopique du célèbre Gall, achetée en 1832, pour faire partie des collections anatomiques du Muséum d'histoire naturelle, se compo- sait encore de beaucoup de crânes d'animaux, parmi lesquels se trouvaient deux crânes fossiles, provenant des bords du Rhin, au dire de Gall, mais dont il ignorait l’origine précise. L'un de ces érànes est celui d’un Æhinoceros tichorhinus; c'est le même que nous avons cité sous le numéro », dans l’article concernant cette espèce fossile. L'autre, malheureusement très-incomplet, a, dans ce qu'il en reste, la cou- leur noire du précédent; comme lui, il n’est pas pétrifié; mais les os en sont peut-être plus denses et plus lourds. On y voit la face occipitale, avec les condyles et le trou occipital. La crête occipito-pariétale; le basilaire, les temporaux et les pariétaux formant la face supérieure de. la tête et les fosses temporales. Toutes ces parties ont les plus grandes analogies de forme avec celles cor- respondantes des Rhinocéros. On pourra en juger par les figures que nous en publions et par la description suivante : En plaçant cette tête sur ses condyles, sa face supérieure dans la partie pariétale présente une large surface aplatie, qui se relevait subitement en avant, dans la partie moyenne et frontale pour y former une proéminence supportant une corne; à en juger du moins par les rugosités qui entourent la base de cette proéminence. Ce crâne a été brisé à cet endroit dans toute son épaisseur. On voit dans cette cassure de grandes cellules frontales correspondant pré- cisément à la proéminence osseuse ; les cellules ethmoïdiennes et sphénoi- dales qui ont été mises à découvert par cette cassure, ainsi que l'entrée de la cavité cranienne. 4. Suivant MM. Kaup et Laurillard, ce serait l’Elasmotherium de FiscHer. 126 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. Les fosses temporales ont une forme et une direction, et même une éten- due qui a les plus grands rapports avec celles de nos Rhinocéros vivants ou fossiles. Elles sont plus longues que celles de la tête numéro 1 ou numéro 2 du R. uchorhinus, en les mesurant depuis leur partie la plus avancée, au-des- sus de la partie articulaire du temporal, jusqu’à leur angle à la fois le plus élevé et le plus reculé ". La face occipitale a la plus grande analogie de forme avec celle des Rhino- céros, seulement elle est moins haute et plus large à proportion. Cela tient surtout à la grande saillie en forme d’aile que présente le temporal à la place de l’apophyse mastoide. Cette face est d’ailleurs à peu près verticale, sauf la crête et les deux tubérosités latérales qui la terminent en haut, et qui se retrouvent, mais moins prononcées dans loutes nos espèces de Æhinocéros vivants ou fossiles. Elles donnent la forme de cœur à la crète occipitale par leur saillie arron- die de chaque côté. Au-dessous de ces bourrelets, la face occipitale est assez unie, plutôt relevée qu'enfoncée dans le Stéréocéros, tandis qu’elle présente un enfonce- ment limité de chaque côté par une crête dans le Tichorhinus. Les condyles et le trou occipital ont exactement la même forme et la même position dans l’une et dans l’autre. Mais leur plus grande proportion dans le Stéréocéros montre la nécessité d’un plus grand point d'appui pour une massse plus lourde ?. 4. Cette mesure est dans le S{éréocéros, de 0®300. Dans le R. bicorne du Cap, de 0" 265. Dans le Tichorhinus, n° 1, de Om 245, 2. Leur plus grande largeur est, dans le Sféréocéros, de.................. 0m445. Dans le Tichorhinus, n° 1, de............. 0, 086. Id. MSC ÉDesocosdoosousalls CE Dans le RA. bicorne du Cap, de.......... + CROP 0 70: Leur plus grande longueur, mesurée sur le bord du trou occipital, est, dans le | ISTÉNEOCETOS IAE ee rRtererheee 00: 4410: Dans le ichorninus nee certe. 10/2070: Id. NOÉ a doucasensocc - Oh (br Dans le Rh. bicorne du Cap, de........... 0, 068. QUATRIÈME PARTIE. 127 Le triangle que forme le basilaire et dont la base est le bord du trou occi- pital, les condyles et l'apophyse paramastoïde ou postauditive en arriere, et dont le sommet tronqué, est marqué par Particulation du basilaire avec le sphénoïde postérieur ; ce triangle est extrêmement large dans le Stéréocé- ros. Il y a o" 105 d’un trou condyloïdien antérieur à l’autre, quoique ces trous soient assez en avant des condyles ; tandis que dans le Zichorhinus numéro 2, où ce trou est plus rapproché de la base du triangle et beaucoup plus grand , il n’y a que o"08». Les apophyses styloïdes ou les cylindres osseux auxquels viennent s’atta- cher les os styloïdes sont tres-saillants et en forme de tige de champignon. On les voit dans les Rhinocéros vivants (ceux du Cap), entre l’apophyse paramastoïde en arriere, l'aile mastoïdienne en dehors, lapophyse post- articulaire en dehors et en avant; elles ont la même forme, et la même position relative, dans le Honocéros : seulement, ici elles sont directement en arrière de l’apophyse postarticulaire; tandis que dans le 7chorhinus, elles sont tout à fait en dedans. Dans le 2. du Cap, ces apophyses ont une position intermédiaire. Les deux apophyses postarticulaires subsistent dans la tête du Sré- réocéros. Elles font une très-forte saillie directement en arrière de la partie la plus interne de larticulation dite glénoïde, et en avant de lapophyse styloide. | Le reste de la corne osseuse qui s'élevait au milieu de la base du front, montre, il nous le semble du moins, par les rugosités de la surface qui l’en- tourait, qu’elle pouvait être emboitée par une corne adhérente de la nature de celle des Rhinocéros. Mais cette corne était frontale comme celle des Girafes. Le grand trou occipital a, de hauteur de son bord inférieur tout à fait en dehors, à son bord supérieur, dans le Sééréocéros, de....... snssnssse ss M0 07e Dans le Tichorhinus, n° 1, de....... 2e: EU U0?, Id, no 2 der ere cts eee cm0: 2060! Dansile RL: bicorne du Cap, de... 01050: De plus grande largeur, dans le Sféréocéros, de.......... DNA 0, 063. Dans le Tichorhinus, n° 1, de........... 101060! Id. Adsense 101 05, Dans le RAA. bicorne du Cap, de........... 0, 048. 128 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. Pourrait-on en supposer une seconde sur le nez? Les rapports de cette partie du crâne avec les Rhinocéros seraient sans doute favorables à cette supposition, ou même à celles de deux proéminences latérales sur les os du nez analogues à celles qui distinguent l'espèce que nous avons nommée Pleu- TOCeTOS. Je ne suis pas le premier qui ait fait mention de ce problématique et singu- lier reste de l’ancien monde. Lors de la découverte, par M. Kaup, du fameux Dinotherium, M. Lau- rillard, supposant d’abord que ce crâne pouvait avoir quelque analogie avec ce mammifere si particulier, en envoya les dessins au savant paléontologiste de Darmstadt; mais reconnaissant en même temps qu’il montrait plus de rap- ports avec les Rhinocéros qu'avec tout autre animal. Ce n’est cependant qu’en 1840 que M. Kaup, après avoir perdu de vue ce sujet d'étude pendant plusieurs années , ayant retrouvé ces dessins de M. Laurillard, se détermina à les publier avec une notice sur ce fossile ï. M. Kaup a eu l’idée, qui était aussi celle de M. Laurillard, que ce crâne appartient au genre Ælasmotherium, établi par M. G. Fischer de Waldheim, d’après une branche ou une moitié de mandibule ?. Il a même adapté au dessin de profil du crâne en question, la mandibule d’'Elasmotherium. M. Cuvier, en effet, a placé le genre Æ/asmotherium entre les Rhinocéros et les Chevaux. Les deux dernières molaires sont composées de deux demi-cylindres ou de deux croissants, ayant leur convexité en dehors comme les molaires infé- rieures de Rhinocéros. Mais leur émail formant des festons nombreux au pourtour de ces croissants, rappelle la composition des dents de che- vaux , et encore mieux celles de l'Éléphant des Indes, comme l’observe M. Cuvier. Elles ont un fût prismatique sans racines, qui pourrait faire conjecturer que celles-ci poussent très-tard, comme chez les Chevaux. 1. On trouve cette très-courte notice dans le Nouveau Journal de minéralogie, géologie, etc., de K. C. de Léonhard et H. G. Bronn, pour 1840, p. 453-456 et pl. vir. 2. Voir les Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Moscou, t. I, et les Recherches sur les ossements fossiles, de G. Cuvier, t. II, p. 95 et la planche. QUATRIÈME PARTIE. 129 D'un autre côté, on pourrait objecter qu’elles en manquent toujours, et que leur petit nombre (quatre ou cinq) éloigne ce système dentaire de celui des Rhinocéros. Il y a, d’ailleurs, dans la direction très-oblique en arrière de l’apophyse condyloïde, dans l'absence de l’apophyse coronoïde , suivant M. Fischer, mais que M. Cuvier suppose avoir été brisée, des différences qui peu- vent faire présumer que cette mâchoire est celle d'un édenté, ou du moins que l’on pourrait présenter comme des objections à la première opinion. J'avoue que je me rends à celle-ci et que les dernières conversations que j'ai eues à ce sujet avec M. Laurillard, qui avait cette manière de voir, ont contribué à me la donner. Je l'ai rendu heureux, lorsque après une nouvelle étude de ces dents, je lui ai montré qu'elles se composaient, du moins les deux dernieres, de deux croissants, comme celles de tant d’autres Pachydermes ou Ru- minants. Il y a enfin, derrière le condyle de cette mandibule , ou derrière son col, une apophyse oblique en dedans , qui se trouve dans toutes les mandibules de Rhinocéros plus ou moins saillante et disposée. de même obliquement de dehors en dedans. Cette apophyse, qui rencontre, du côté interne, une apophyse considérable du temporal , placée en arrière et en dedans de la cavité articulaire pour la mandibule, en limite les mouvements dans ces deux sens. | Ces analogies une fois reconnues, on comprend qu'il a été possible de conjecturer que cette mandibule d’Ælasmotherium aurait pu appartenir au crâne de ce mammifère à corne frontale osseuse, que nous venons de faire connaitre plus en détail et que nous pensons pouvoir rapprocher du genre Rhinocéros. Mais si la science recueille dans ses archives des aperçus plus ou moins probables, des conjectures fondées sur certains rapports évidents, elle sait les distinguer des vérités scientifiques démontrées et désormais incontes- tables. Quoi qu’il en soit, nous devons nous faire un devoir de signaler dans les collections paléontologiques du Muséum d'histoire naturelle, l'existence de ce précieux débris des anciens temps, dans l'espoir d’exciter l'attention des ARCHIVES DU Muséum. T. VII. 17 130 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES. paléontologistes ou des simples amateurs de collections, de l'Allemagne plus particulièrement, qui pourraient avoir la partie antérieure de cette tête en leur possession. C’est un nouvel appel que je leur adresse. On trouvera juste que je dédie à la mémoire de l’homme célébre qui a conservé ce reste fossile, le nom spécifique que je lui ai donné. TABLEAU RÉSUMÉ DES ESPÈCES DE RHINOCÉROS FOSSILES DÉCRITES DANS CE MÉMOIRE ET CLASSÉES D'APRÈS LES TERRAINS. I. ESPÈCES DES TERRAINS MIOCÈNES. PREMIÈRE ESPÈCE. — Ahinoceros incisivus, Cuv. — À. Schleyermacheri, Kawr. — À. sansaniensis, LARTET. Les os du nez larges, épais, courts, repliés à leur extrémité, rugueux à leur surface. | Deux fortes incisives à chaque mâchoire. Deux petites incisives intermé- diaires à l'inférieure. Deux petites incisives en arriere des grandes à la mâchoire supérieure. Les quatre pieds à trois doigts. Cette espèce a été bien caractérisée par MM. Kaup et Lartet. Les indivi- dus de la vallée du Rhin appartenaient à une plus forte race que celle des vallées de la Garonne. DEUXIÈME ESPÈCE. — À. minutus, Cuv. Cette espèce avait la septième molaire supérieure encore plus petite que celle du Pleurocéros, avec sa face externe à peu près plane et non arquée comme dans cette dernière espece. Elle a été déterminée par M. Cuvier, d’après trois molaires supérieures séparées et trois molaires inférieures encore en place; une incisive supé- QUATRIÈME PARTIE. 131 rieure à couronne usée horizontalement, et un radius découverts à Moissac, département de Lot-et-Garonne, en 1822. Ce dernier, ayant appartenu à un vieil animal, n’a que le tiers des proportions du À. de Sumatra, et la moitié de celles du Tetradactyle. TROISIÈME ESPÈCE. — À. brachypus, LARTET. Deux fortes incisives à chaque mâchoire. Toutes les molaires supérieures ont un fort bourrelet émailleux à leur face interne. Les pieds sont courts et épais. Les cubitus et les calcanéums plus saillants que dans les À. incrsivus et tétradactyle. Les ossements de cette espèce ont été découverts à Simorre et caractérisés par M. Lartet. QUATRIÈME ESPÈCE. — À. pleuroceros, Nos. (À. à cornes latérales). Un tubercule osseux conique, à sommet rugueux, oblique en dehors, sur la partie convexe la plus saillante de chaque os nasal. Une incisive supérieure à couronne usée horizontalement ". La dernière molaire supérieure ayant sa face externe et postérieure cour- bée en arc. | C’est d’après une moitié de tête assez complète, d’un Rhinocéros adulte trouvée à Gannat, département de l'Allier, en 1850, que cette espèce a été caractérisée ?. CINQUIÈME ESPÈCE. — À. radanensis, Nos. Cette espece avait quatre incisives à la mâchoire inférieure; les deux ex- ternes très-fortes, à alvéole circulaire et non ovale; les deux incisives moyennes étaient petites. La symphyse est longue comparativement à celle de Gannat. 4. Ayant la forme et les dimensions de l’incisiye du 2h. minutus de Moissac. 2. En joignant à la portion qui manque de la mâchoire inférieure , un fragment de mâchoire infé- rieure découvert aussi à Gannat , on pourra ajouter aux caractères de cette espèce, quatre incisives inférieures, deux moyennes petites et deux externes grandes à section ovale. 132 ÉTUDES SUR [LES RHINOCÉROS FOSSILES, Sa taille excédait tres-sensiblement celle du ?/eurocéros, avec lequel cette espèce avait des rapports pour le nombre et la proportion des incisives infé- rieures. SIXIÈME ESPÈCE. — Acerotherium typus, Acerotherium incisivum, KAUP. — R. tetradactylus, LARTET. Les os du nez sont courts et n’atteignent pas les extrémités des incisives. L’échancrure naso-incisive a son fonds resserré. Les deuxième, troisième et quatrième molaires supérieures ont un bour— relet d’émail à leurs faces interne et latérale. Deux fortes incisives à l’une et l’autre mâchoire. Un crochet ou un lobule'va de la colline postérieure, à travers le vallon, dans la plupart des molaires*supérieures. SEPTIÈME ESPÈCE. — ÆCerotheriun gannatense, Nos. Les os du nez longs, droits et étroits. La premiere molaire supérieure permanente. Un bourrelet d’émail à la face interne des deuxième, troisième, quatrième molaires supérieures, comme dans l’Acerotherium tétradactyle. A la mâchoire inférieure, il y avait deux fortes incisives ; une courte sym— physe et un bourrelet d’émail à la face externe des molaires. Les pieds antérieurs tétradactyles. Cette espèce est établie d’après un crâne et une mâchoire inférieure dé- couverts à Gannat en 1837; d'après un poignet trouvé dans la même loca- lité, et un squelette presque entier, découvert dans un bloc d’une carrière de Gannat en 1850. II. RHINOCÉROS DES TERRAINS PLIOCÈNES. PREMIÈRE ESPÈCE. — /?. leptorhinus, Cuv. — À. de Montpellier, Marcez DE SERRE. — À. megarhinus, DE CHRISTOL. Les os du nez assez larges, recourbés en avant, repliés sur les côtés, ru- gueux à leur surface; nullement soutenus par une cloison osseuse. QUATRIÈME PARTIE. 133 La dernière molaire supérieure n'ayant que la colline transverse anté- rieure, comme à l'ordinaire. La mâchoire inférieure un peu élargie en bec d’aiguière à son extrémité. Deux petites incisives coniques à couronne en forme de bouton arrondi dans les os incisifs. Quatre petites incisives à la màchoire inférieure, dont les moyennes sont les plus petites. Cette espece a été découverte en premier lieu par Cortesi, dans une colline du Plaisantin; on l’a trouvée plus tard «dans la vallée de l’Arno, en Toscane. Des fouilles faites dans la ville même de Montpellier, en ont mis au jour successivement trois têtes, enfouies dans les sables marins tertiaires pliocènes de cette localité. DEUXIÈME ESPÈCE. — À. protichorhinus, No. — À. leptorhinus, R. Owen. Le cräne se rapproche, par sa forme allongée et étroite, de celui du 7cho- rhinus. La crête occipitale n’est pas échancrée en forme de cœur comme dans le Leptorhinus. Il y a une cloison osseuse dans la partie antérieure de la cavité nasale, qui cesse subitement à la seconde moitié de cette cavité. La cinquième molaire du côté droit, ressemble d’ailleurs beaucoup à la dent correspondante du Leptorhinus de Montpellier. III. ESPÈCES DES TERRAINS DILUVIENS ET DES CAVERNES. PREMIÈRE ESPÈCE. — À. tichorhinus, Cuv. Une forte cloison osseuse, s’épaississant d’arrière en avant, sépare les na- rines, et forme à l'extrémité du museau une forte paroi osseuse, qui se soude avec les os du nez et les os incisifs. La septième molaire supérieure a deux collines transverses. La mâchoire inférieure est un peu élargie à son extrémité. Il n’y a pas d’incisive, ni à l’une ni à l’autre mâchoire. L'animal portait une corne nasale et une corne frontale. Cette espèce était très-répandue dans toutes les latitudes, à l’époque du diluvium et de la formation des dépôts osseux dans les cavernes. 134 ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES, DEUXIÈME ESPÈCE. — À. lunellensis, GERVAIS. Cette espèce, dont on n’a que des molaires de lait, paraît avoir eu des rap- ports avec le Zicorne du Cap et celui de Sumatra. Ses restes, encore peu nombreux, laissent beaucoup à désirer pour bien établir ses caracteres. Is ne fournissent qu'une indication qui doit éveiller l'attention des paléon- tologistes. AUTRE GENRE DE LA FAMILLE DES RHINOCÉROS DES TERRAINS DILUVIENS. STERFOCEROS TYPUS, Vel GALLI. Ce genre se distinguait par l'existence d’une corne osseuse sur le front. Sa tête avait des proportions plus larges et moins hautes, à l’occiput, que celles des espèces connues de Æhinocéros. Elle avait, d’ailleurs, les mêmes caractères dans les ailes mastoïdes, les apophyses postauditives; la forme et la disposition des condyles ; les tubé- rosités latérales de la crête occipito-pariétale ; les fosses temporales. C'est, d’après une moitié postérieure de crane, recueillie par le célèbre Gall et faisant partie de sa collection crânioscopique, que ces caractères ont été tracés. MM. Kaup et Laurillard ont conjecturé que ce crane pouvait avoir appar- tenu au genre Ælasmotherium de M. Fischer de Waldheim. On sait que ce genre a été établi par ce savant, avec une branche de mà- choire inférieure, qui porte quatre molaires entières et une cinquième brisée, d’un caractère tres-particulier, qui avait déterminé M. Cuvier à placer ce genre entre les Rhinocéros et les chevaux. Gall ne connaissait pas l’origine précise de ce reste fossile. Seulement il a dit à M. Laurillard qu'il venait des bords du Rhin. Sa couleur, parfaitement semblable à un crâne de 2. tichorhinus de la même collection, semble démontrer que ces deux crânes ont été découverts dans le même terrain et dans la même localité. EXPLICATION DES PLANCHES PI. 1, fig. 4, a. — Tête complète du Rhinoceros incisivus, Cuv. Vue de profil, d’après une tête découverte à Sansan. Fig. 2, a. — Tête du Rhinoceros pleuroceros, d’après une tête découverte à Gannat en 1850. On a complété la mâchoire inférieure avec celle, originaire aussi de Gannat, qui a été figurée pl. VIIL, fig. 3 et 4. PI. Il, fig. 3, a. — Fragment de crâne du Sfereoceros Galli, vu de côté, pour montrer la saillie osseuse frontale. É Fig. 4, a. — Tête de Rhinoceros simus. Nous l'avons fait dessiner pour servir de comparaison avec nos espèces fossiles. PI. II. — Vue en dessus des quatre têtes précédentes des pl. I et IT. Le fragment osseux de la corne frontale a été mal rendu par le dessinateur. Voir la fig. 3 a, pl. II. PI, IV. — Les numéros 4 c, 2c, 3 c et 4 c représentent la face occipitale des mêmes espèces. Le numéro à est la tête de l’acerotherium typus, vue par la même face occipitale. PI. V. — Représente le squelette de l’Acérotherium gannatense tel qu'il est incrusté dans le bloc de pierre dans lequel il a été découvert. (p. c. dr.) Première côte droite. (p. c. g.) Première côte gauche. (2-c.) Deuxième côte. (3° 48 c.) Troisième, etc., jusqu’à la dix-huitième côte. (4° v. d.) Quatrième vertèbre dorsale. (5°, 6e, 7° v. d.) Cinquième, sixième, septième vertèbre dorsale. (Bass. ) Bassin. (Pub.) Pubis. (Sacr.) Sacrum. 136 VANC: ( (VEN (0. d EXPLICATION DES PLANCHES. ) Deuxième vertèbre caudale. .) Autres vertèbres caudales. r.) Omoplate droite. (0. g.) Omoplate gauche. (H.) Humérus. (Cubi t.) Fragment de cubitus. (F.) Fémur. PI. VI, fig. 1, 2, 3. — Seconde vertèbre caudale de l'Acerotherium gannatense. Fig . À. — Vue en dessus. — Fig. 2, — Vue par la face antérieure. — Fig. 3. — Vue par la face postérieure. Fig . 4. — Omoplate du Rhinocéros incisivus. . 5. — Omoplate de l’Acerotherium typus. . 40. — Scaphoïde droit de l’Acerotherium gannatense. g. 12. — Grand os de la même espèce. . 48. — Phalange onguéale du même, appartenant au doigt interne du membre droit et vue par sa facette articulaire qui est partagée par une arête. Les fig. 41,43 et 19 sont les mêmes os dans l’Acerotherium typus du Gers. . 14. — Métacarpien moyen de l’Acerotherium typus . . 15. — Métacarpien moyen du Rhinoceros brachypus. Le) Fig. 16. — Métacarpien moyen du Rhinoceros pleuroceros ? vu par sa face antérieure. Fig. 17. — Le même os vu par sa face postérieure. L’extrémité supérieure de cet os manque. Fig. 6. — Cubitus, partie olécränienne du RA. brachypus. Fig. 8. — Calcanéum, vu par la face inférieure. . 20. — Le même, vu par la face supérieure. Fig. PI. VII, 6 . 22. — Astragale de cette espèce. 7, 9, 21, 23. — Les mêmes os dans l’Acerotherium typus de Sansan. g. 4. — Extrémité inférieure du radius et du cubitus dans l’Acerotherium typus; et fig. 2, dans l’4cerotherium gannatense (1 a!, 2 a). Dans la fig. 1, le cubitus 1° et le radius 2’ sont représentés de manière à faire voir la grandeur pro- portionnelle de la face antérieure de chacun de ces os, en les montrant plus de face que dans les figures 4 et 2. Dans la fig. 2, on voit en 1 a’, la facette articulaire du radius et en 2 a’ celle du cubitus, pour la première rangée des os du carpe. Fig. A. Fig. B. — Os du poignet de l’Acerotherium typus. — Os du poignet de l’Acerotherium gannatense. Dans les figures A et B, 3 et 3 a sont le scaphoïde; 4 et # a le sémi-lunaire; 5 et 5 & le pyra- EXPLICATION DES PLANCHES. 137 midal ; 6 et 6 a le pisiforme; 7 et 7 a le trapèze; 8 et 8 a le trapézoïde; 9 et 9 a le grand os; 10 et 10 a l’onciforme; 1 et 11 a le métacarpien de l'indicateur; 42 et 42 a celui du grand doigt; 43 et 43 a celui de l’annulaire; 14 et 14 a celui du petit doigt. Les fig. 45 et 16 sont les phalanges du petit doigt dans l’Acerolherium typus. Les fig. 44 a, 14 a!, 14 a"! et 14 a" représentent le fragment du métacarpien du petit doigt dans l’Acerotherium gannatense, sous différents aspects ; le dernier le montre en rapport avec l’onciforme, avec lequel il s’articule. On remarquera qu'il n’y a pas un seul de ces os qui se ressemble complétement dans les deux espèces, et qui ne diffère plus ou moins, dans la forme et les proportions, d’une espèce à l’autre. La fig. 3 de cette même pl. VII montre l’extrémité de la mâchoire inférieure du Rhinocéros de Randan. On pourra comparer cette figure avec la fig. 3 de la pl. VIT, celle présumée de la mâchoire infé- rieure du Pleuroceros, pour saisir les différences que nous avons indiquées dans la forme de la sym- physe et dans sa plus grande longueur, ainsi que la forme circulaire des alvéoles externes ou des grandes incisives, comparée à la forme ovale de ces mêmes alvéoles dans le P/euroceros, pl. VIT, fis. 3 et 4. D Planche VIT. La figure 3 est celle de la mâchoire inférieure présumée du Rhinoceros pleuroceros. L'original nous à été confié, pour sa description, par M. Bayle, ingénieur des mines et professeur à l'École des mines. Cette figure représente tout le fragment de mâchoire vu par le haut. La fig. 5 en représente la branche gauche vue de côté, afin de la comparer à la fig. 5, égale- ment vue de côté, et appartenant à l’espèce que je regarde comme nouvelle, et qui est originaire de Randan. Les fig. 6, 7, 8 et 9 sont des molaires supérieures du Rhinoceros minutus dont il est question p. 91 de notre texte. La fig. 6 est une septième molaire. La fig. 7 une quatrième molaire. La fig. 8 une troisième molaire. La fig. 9 une première molaire. Les fig. 4 et 2 représentent deux têtes des deux espèces de jeunes Rhinocéros du Cap, paraissant du même âge, à en juger par leurs dents de lait, dont la seconde et la troisième sont sorties aux deux machoires. La première , qui est celle du Rhinoceros simus , est plus grande et a les os du nez plus bombés. On n’y remarque aucune trace d’incisive, sauf une apparence assez incertaine d’alvéole à la mà- choire inférieure tout près de la symphyse ; mais l’incisif n’en montre aucun reste à la mâchoire supé- rieure. Dans la plus petite de ces têtes (fig. 2) il y a une incisive dans l'intermaxillaire droit, celle du côté gauche était tombée en laissant un alvéole peu profond. Cette dent est oblongue, large, à tran- chant obtus. À la mâchoire inférieure il y a deux petites incisives coniques pointues aussi du côté droit ; celles du côté gauche étaient tombées; il y a même trois alvéoles de ce côté. Ces dents sont figurées, Ostéographie, pl. VII, sous la rubrique de Rhinoceros bicornis. Ce sont ARCHIVES DU Muséum. T. VIL 18 138 EXPLICATION DES PLANCHES. les deux figures du bas de la planche. Dans l’une on a représenté les molaires et les incisives; elle est le Liers de la grandeur naturelle. Dans l’autre figure on n’a représenté que la première molaire avec les incisives; elle est de grandeur naturelle. | Les deux incisives d’un côté de la mâchoire inférieure y sont figurées trop distantes l’une de l’autre, et leur terminaison en bouton séparé du reste par un étranglement est exagérée. Voir ce que je dis, pages 34 et 35, des incisives de lait. J'avais cru pouvoir conclure de cette pre- mière dentition, si différente pour les incisives dans ces deux espèces de Rhinocéros d'Afrique, qu'elle servirait à confirmer la distinction des deux espèces établies par MM. Burschel et de Blainville. L'absence d’incisives dans le A. simus me paraissait pouvoir s’ajouter, pour caractériser cette espèce, à la présence de deux collines transverses dans la septième molaire de la mâchoire supérieure, que le R. simus possède seul parmi les espèces vivantes, et qui se trouvent aussi dans le R. tichorhinus. Je ne parle pas des différences de forme et de proportions qui ont été observées, pour séparer cette espèce du R. africanus. J'avoue que ces caractères de ressemblance entre le R. simus , parmi les espèces vivantes et le R. tichorhinus, parmi les dernières espèces détruites, m’avaient parus très-remarquables et suscep- tibles de beaucoup de commentaires. L'extrait suivant des observations de M. Brandt ne confirme pas ma manière de voir de l'absence des incisives, mêmes rudimentaires, dans le À. tichorhinus. Il en a trouvé des traces, ou de leurs alvéoles, à l'âge de la seconde dentition; les variations qu'il a observées dans leur existence, qui ne paraissent pas dépendre de l’âge, mais peut-être du sexe, à notre avis du moins, sont une nou- velle preuve de la vérité du principe que nous avons établi ailleurs, qu’on ne peut tirer de caractère distinctif important de la présence ou de l’absence d'organes réduits à l’état rudimentaire. (Notice pour servir à la Monographie du genre Musaraigne, p. 44, Magasin zoologique pour 4842.) ADDITION SUR L'EXISTENCE DES INCISIVES RUDIMENTAIRES DANS LE RHINOCEROS TICHORH INUS *. M. J.S. Brandt, membre de l’Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, a lu à cette Académie, dans la séance du 17 novembre 1848, une Vote? sur l'existence des incisives dans cette espèce fossile. L'observation de M. Brandt a été faite sur le crane décrit par Pallas, qui avait été trouvé sur les bords du Tschikoï ?. Ce dernier savant avait bien reconnu des traces évidentes de quatre inci- sives rudimentaires et caduques à la mâchoire inférieure, et des indications très-obscures et doutguses de la présence de ces mêmes dents à la mâchoire supérieure. Voici d’ailleurs comment Pallas s'exprime à ce sujet : In apice maxillæ, inferioris, seu ipso margine ut ita dicam, incisivæ den- tes quidem nullt adsunt; verumtamen apparent vestigia obliterata quatuor alveolorum minusculorum æquidistantium, e quibus exteriores obsoletissimr, sed intermedii satis insignibus fossis denotati sunt. , 4. Voir page 121. 2. Elle a paru dans le Bulletin de la classe physico-mathématique de l’Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg, t VII, n° 20. 3. Voir ce que nous en disons p. 142, où il faut lire ligne 15, t. XIE, au lieu de t. VIIL, des Novi Commentarii, et p. 1241, pour les incisives en particulier. Le dessin de ce crâne, avec la mâchoire inférieure, a été gravé dans la pl. 1x du t. I, p. 11, des Acta Academiæ scientiarum imperialis Petropolitanæ de 1777, qui ont paru en 1780. 140 ADDITION. In superiore quoque maxilla hujus cranit, ad anticum palati terminum utrinque tuber osseum astat, obsoletissima fossa notatum, quæ alveoli quon- dam præsentis vestigium rejente. M. Brandt, en continuant les investigations de Pallas sur ce même crâne, a découvert dans les intermaxillaires, en arrière de leur saillie antérieure, vis-à-vis de l’angle antérieur et externe du trou incisif, du côté gauche, une cavité en entonnoir à parois lisses, longue de six lignes et large de quatre à son entrée. Dans la partie correspondante de Pincisif droit, le célébre anatomiste a découvert dans son alvéole une dent conique de quatre lignes de long, et en avant, de 2”. Cette dent était mobile et ressem- large en arriere de 3 blait à celle décrite par M. de Blainville chez le Bicorne du Cap-Jeune ?. M. Brandt ayant à sa disposition plus de vingt cranes, entiers ou plus ou moins fracturés, à retrouvé, dans plusieurs de ces cranes, des traces évi- dentes de ces alvéoles dans la même place des os incisifs. Dans un des plus anciens de la collection, outre l’alvéole antérieur du côté gauche, il y en a un second, en arrière du premier, qui a jusqu'à 10 lignes de profondeur, avec un trou à son sommet pour les vaisseaux nour- riciers. L'auteur demande, à la suite de cette derniere observation, si l’al- véole du crane de Tschikoï ne correspond pas à l’alvéole postérieur de ce dernier ? Il remarque, d’ailleurs, que des cranes d’individus plus jeunes peuvent ne montrer aucune trace de dents incisives supérieures; tel est celui de Wilui, qu'il a examiné avec M. de Middendorf. M. Brandt a confirmé, non-seulement par ses recherches, l'observation de Pallas sur la présence de petits alvéoles à la mâchoire inférieure; mais il a, de plus que Pallas, découvert dans la mandibule du crane de Tschikoï, dans l’alvéole externe du côté droit, un germe d’incisive, long d’une ligne et demie. Il est digne de remarque, ajoute l’auteur, que les individus de cette espèce possédaient ces incisives rudimentaires plus tôt ou plus tard. Il pense que, si M. de Blainville n’a pas trouvé d’incisives dans le jeune 4. Novi Commentari, t. XVII, p. 600. Ce texte est rapporté dans les Recherches de M. Cuvier édit. in-4°, t. IT, p. 62. 2. Ostéographie, p.55, et représentée pl. vrr. # ADDITION. 141 crâne du Ahinocéros simus qu'il a fait figurer ", il ne faudrait pas en conclure qu'elles manquent toujours dans cette espèce. Dans un Mémoire? tres-étendu de M. Brandt sur le À. tichorhinus, com- muniqué à l’Académie des sciences de Saint-Pétersbourg le 2 mars 1849, et accompagné de xxiv planches, on trouvera figurée, pl. xur, 3, 4, 5 et 6, la mâchoire inférieure du crâne du Tschikoï, avec le germe de dent trouvé dans l’alvéole externe du côté droit ; la fig. 7 de la même planche représente les orifices arrondis des quatre alvéoles d’une mandibule de la collection de l’école des Mines. La figure 4 de la planche xx1v représente les os intermaxillaires avec les trous incisifs et les orifices des quatre alvéoles, dont les antérieurs ou externes sont les plus grands. Le Mémoire que nous venons de citer est très-important pour connaître les matériaux nombreux classés dans les collections de Saint-Pétersbourg et appartenant au À. tichorhinus. A. Voir notre pl. vu, fig. 4 et 2. 2. De Rhinocerotis antiquitatis seu tichorhini, seu Pallasii structura exlerna et osteologica observationes e Reliquiis quæ in museis Petropolilanis servantur erutæ. Auctore Brandt. Mémoires de l'Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg, 6° série, Sciences natu- relles. Saint-Pétersbourg, 4849. TABLE DES DIVISIONS DE CE MÉMOIRE. Introduction....... osneli sec Sense see ee etels cite RS HOME CL to s ds or hiMaue | PREMIÈRE PARTIE. Des principaux caractères ostéologiques du genre Rhinocéros et des différences que présentent les espèces vivantes dans leur squelette... ...... Dobodoonodansooco vos Sao se Hhoodoonoi «A I. Des caractères ostéologiques du genre Rhinocéros et rappel des caractères essentiels des cinq espèces admises généralement. ..... senbenenechereee este CCE CCC scoot Il IL. Différence dans la forme de la tête et des os qui la composent. ........ doodoc ob ao S5doco 45 IT. Système dentaire. Seconde et première dentition............. DooSdbDoboouBc Sagcooc 25 A. Études des molaires supérieures. ............... Bococobooaconcoc DRoo0doc0vquoc 26 B. Des molaires inférieures....... Aooeracocodocoove bo dobDUE DoDHodoobcono0e Donc. er C. Des incisives........ CoDodoo us beouboou c HOT C HOT ÉTOROCdOnon oo ooooovoooc 03 DASystèmedentairemde lait ee erereerer meer cecc-eee DPOODDO Co bd oocLondoonnc .… 34 IV. Des vertèbres, des côtes et du sternum................... DOBODAoduDanoadodobouon : EE V’Destos'des membres ee --Lrereteteee Jaccodboucodscoe DODedonodano bo oc see DEUXIÈME PARTIE. Des espèces de Rhinocéros fossiles des terrains tertiaires miocènes........,.... Hébécéocdec DL CHAPITRE PREMIER. Des espèces découvertes dans les vallées de l'Allier et de la Haute-Loire et de leurs affluents, et plus particulièrement dans les environs de Gannat...... secoue OO BOB DAT OO 0e UE TABLE DES DIVISIONS DE CE MÉMOIRE. 143 Pages $ I. Tête du R. pleuroceros, NoB......... dose dedeéore se rCoono Sean. 106900 42 $ 11. Fragment de mandibule provenant de Randan.,....................... ... Eur AT & III. Autre fragment de mandibule provenant de Gannat, des collections de l'École desMines. 48 8 IV. A4cerotherium gannatense, Nos., tête découverte à Gannat avec sa mâchoire inférieure, 54 B. Fragment de mâchoire inférieure de la même localité... ..... DOTE ER Halte RO CBranche mandibulaire d'un-jeunehanimals nt. 2, QAR SR EU: 00: (GE D. Squelette incomplet découvert en 1850 dans une carrière, également près de Gannat.... 55 E. Des os du tronc. Vertèbres et eôtes...........:...,...... obÉonue Sao oc andonnedn CE F. Comparaison des os des extrémités. ........................... oboco pond oc 62 HExtrémités postérieures... ..t.11.11, nette Se tnefeletetlefefetsleleleleloleeiess aise +. 68 CHAPITRE Il. Des espèces de Rhinocéros du bassin de la Garonne, etc..........,.....,..,..,.... Sad ados 70 $ I. Énumération des têtes provenant des fouilles de la colline de Sansan, qui se trouvent dans les collections du Muséum........,..,.... DDR COTE QC U 000 Ca 0o. db D Canet $ IT. Comparaison d’après les têtes des R. tétradactyle et sansaniensis de M. Lartet........ 72 $ II. Quelques caractères différentiels que le R. sansaniensis et les Acerotherium typus et gannatense m'ont présentés dans les os des extrémités et dutronc............. derorslereiole ES $ IV. Les espèces de Rhinocéros de la vallée du Rhin, etc., sont-elles les mêmes que les À. san- saniensis et tetradactylus de Sansan?......... ti en Reine nelle etes eine 80 $ V. Le R. incisivus de M. Cuvier se rapporte-t-il à lAcerotherium incisioum de M. Kaup ou à son Schleyermacheri?...... Sadoavtenedtocooobuchoc J00804 0800 sobee eeciee eee 85 $ VI. Le R. simorrensis, LaARTET, forme-t-il une espèce distincte?............,...,...., 86 $ VII. Du R. brachypus, LARTET...... 1045 005000023006 Dono 1600000000 EE Sooca6a 00 88 $ VIII. Des ossements fossiles d’après lesquels Cuvier a établi le R. minutus.........,.. 5 090 CHAPITRE III, Les espèces de Rhinocéros dont on a trouvé les restes osseux dans les terrains tertiaires des en- virons d'Orléans et des faluns de la Touraine, se rapportent-elles aux espèces de l’Allier et de lAUverene ou aux especes dulGers el'Au Rhin eee eee eee nnenitse caisse à ne NUE TROISIÈME PARTIE. Des Rhinocéros des terrains tertiaires supérieurs ou pliocènes........,.. Jacobs os 97 I. R. leptorhinus, Cuv.......,.., MORE Hovonosdooooscononoioc 06 80.000 800 da bo dome IT. Du R. protichorhinus d'Angleterre, dont les restes ont été décrits par M. R. Owen, comme APPANCRANL AULEDION IN USIAE CONTENT SI ee eee loss ee sale ssisteiselonssiesoes see AUOT QUATRIÈME PARTIE. Des Rhinocéros des terrains diluviens et des cavernes. ....,..,.......,..,...,. lois iieie sreiete slots AU 144 TABLE DES DIVISIONS DE CE MÉMOIRE. CHAPITRE PREMIER. I. DunRittichonhinus ACuvigr. die seb ce SO PME EEE El LCL 1 S)1-Mistoireidellaiscience ere EPL AMIE RER EEETeLRe EL AE Le retire $ 2. Énumération des ossements de cette espèce que possède le Muséum. ......... DD CCD $ 3. Description détaillée des caractères du R. lichorhinus dans la forme générale de la tête et dansisesiparties-cr Ecrire + -riectel ee eeeE- CEE JOcnobeue < Cod eDdiodcoe A Forme,générale dela tête sresereeeressce-ee-echerte sutrlibnt sens bEtls B. Cloison osseuse des narines ; des os du nez, des maxillaires et intermaxillaires.. ...... C2, Système dentaire ss ssevoccomcemcercrcrerccecc-ccce-eP TEE CCE CHAPITRE II Suite desRhinocéros des cavernes... .......-.. 0 sachant nesoseses ua IR: lune lens ne Te Es ee De te s0 0 s'0a su 0e 0 0) sie 5 me CHAPITRE III. IT STE rEOCErOS MUDUS TE RER et Lee du es ce -cpe-he-Le-sc crc -cEr- cn Tableau résumé des espèces de Rhinocéros fossiles décrites dans ce mémoire et classées d’après les terrains... J6d0006 0 Soob0= pouce EXPLICATION DES PLANCHES...... soso. ADDITION. 4... sense tensrsosee ss... ERRATA. Page 2, ligne 16, au lieu de : Sartsan, lisez : Sansan. Page 80, ligne 3, au lieu de : sont-ils, lisez : sont-elles. Page 85, au lieu de : $ IV, lisez: $ V. Page 86, au lieu de : $ V, lisez: $ VI. Page 88, au lieu de : $ VI, lisez : $ VIT. Page a11 Id. 114 118 Id. 119 121 124 Id. 125 130 135 139 Page 95, ajoutez, ligne 4 (d’en bas) après le mot générique Acerotherium, le nom d'espèce {ypus. Ce sont en effet des molaires de Sansan de la collection Lartet, comme celles du morceau auquel nous les comparons, et qui représente les molaires de lait plus ou moins usées, et la première molaire per- manente sortant de son alvéole. C’est par erreur qu’il est question de ces deux molaires dans ce chapitre. Page 107. Les trois dernières lignes doivent être précédées de cette suscription : Du Rhinoceros protichorhinus d'Angleterre. Page 112, ligne 15, au lieu de : T. VIT, lisez : T. XIIE. Page 135, ligne 46, au lieu de : p c dr., lisez : 1-c dr.; ligne 47, au lieu de : p c g., lisez : 4-c g. Page id., ligne 49, au lieu de : 3° 18 c., lisez : 3° 18° c. SGST *TT “SAIONIVA T3Q 411VO ‘AUAITTIFE-ATTIVE D ‘IYavN *AVAGQVOUS 068 ‘ AUAITTIVE, ‘H "LARNIS-LNAOUU CGIS ‘ AUATTIVA ‘H SHHOX-MIN ‘SHHGANOT *GI ‘oppmejamnep onu CANIOYIGAN A4 A'IVIUAANI AINYAVIV T AQ SAUIVUAIT S'IIA 21 AUAITIIVA ‘AL ‘SIXYd AILUVd ANAIXNAQ Du —UR D —-S *21X93 OI SUUP S021U0a0ui Soan$y 600$ 2P SnId 9P 9NSRIIE LR — "SANPNVT SASUAAÏIQ S49 40 AUIVSSOTI NO,Œ IAINS LA HIKANONAS VI ga HINANINV HIVUANO "19 “onbimoene ‘al#0]01q 9P 59191906 S9P “ULI0pau ap SJELDUE SNNPPEIY,T OP ÉsIRQ 9p 81OqUIQ 9P 9)9100$ LI 0P bQ op ouISapout op AINOCA EI € 2É715€ 1nSSA]OIY SNISOU HI “ALEIT 4 MITATAN CO nt NYASA LA ANNATTVLE ASIVAIINY ‘HONVRATEV “andoAU9 ‘ANILVTE *a1$009q920,p 9U09JUNIA2T AUPPEOY, I 8 ap “UTOA2O)S 9P SeUAPEOY SAP *2AQU2) p INJUSOI,] 8P quepuodsazuoo o1quau jo “SATAUIFP AIENPAUL PIJNOS ET 9P SelER 0p PAIPANTEU 2MONSITP 919190$ I 0P ü SUIS S2 JN9)90p J9 HIOUI “AUIPAU U9 110)00( ULApAU 6p AELTUUT ONUJPEIT,T 9p “QUEIX 0p IMINISUL 20 8CST S'IIX 14 HUHATTTIVA AS ATHIVAATT SAUAIIA £SG DHAV Z-"T ALLHVA ANAIXAAU NI4O04 ‘H9 LA JHLLIT ‘3 uvd NOILIOZ AWAIZNO 3YIVNIHALJA LHV.1 30 13 SAUIQOSSHDOV SAINAIIS saa à G. = = *& “UOUSIN 201 LENILUVN ‘TT 9P ONMOUWIIAUL — ‘sit “J 8 9p 8-uI ‘[OA F ‘8C8E SIICA N190S *Y 39 MO( ‘HI S1N9790p SOI JPA AN97ne,] 9p Xn9/ =9[[P,[ 9p Jmpea) ‘Sanoqzin À 9P 91ISI9AIUN] P 9180109QUÂ8 9P 79 JUOUIHINONI9E p A =" x Jed ‘oumuroy UI °P SInx9S SauwS10 S9P S2IpPUEU Sop onbne ‘J 8I ‘8-UI SAUMIOÀ SJ -3ne JUaW9[qRIPPISUOI 99 INAO1 ‘U0/1P? 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Description des es- pèces nouvelles ou peu connues de Îa famille des Cicindelètes, par Victor AUDOUIN, professeur au Muséum, et BRULLÉ. Paris, 1839, in-4, 28 pages avec 3 plenghées cou ié fr fe AUDOUIN (V.) et MILNE EDWARDS. Description des Crustacés nouveaux ou peu connus. 1841, in-4, 40 p. 4 fr. BRONGNIART (Ad. Observations sur la struc- ture intérieure du Sigillaria elegans, comparée à celle des Lepidodendron et des Stigmaria et à celle des végétaux vi- vants, par Ad. BRONGNIART, membre de l’Institut. Paris, 1839, in-4°, 58 p. avec 11 pl. coloriées................... 10 fr. — Examen de quelques cas de monstruosités végé- tales, propres à éclairer la structure du pistil et l'origine des ovules. Paris, 1844, in-4°, 22 p. avec 2 pl.......... 2 fr. 90 BRONGNIART (Alex.). Mémoires sur les Kaolins ou Argiles à porcelaine, sur la nature, le gisement, l’origine et l’emploi de cette sorte d'argile, par Alex. BRONGNIART, membre de l’Institut. Paris, 1839-1841, 2 parties, in-4°, 100/p..avec 6 pl: coloriées. "ter. 10 fr. Séparément, premier Mémoire, 1839, in-4, 60 p. avec 6 pl. colorées. "ere eee ee RL DEEE RR AE 6 fr. COSSON, BORY DE SAINT-VINCENT et DURIEU DE MAISONNEUVE. Exploration onede de l'Algérie, botanique. Paris, 1846-67, ouvrage complet, publié en 20 livraisons, in-4°, avec planches coloriées. 300 fr. DECAISNE (J.). Plantes de l'Arabie Heureuse, par J. DECAISNE, professeur au Muséum, précédé d’une notice sur un voyage de l’Arabie Heureuse, entrepris par P.-E. Botta. Paris, 1841/n0-4% 438/p avec pl Re ECC 10 fr. -— Mémoire sur la famille des Lardizabalées. Paris, 1839 in=4 #72 p-ravec pl." CPP PRE 4 fr _ Botanique du voyage autour du monde de la fré- gate la Vénus. Paris, 1841-1844, 1 vol. in-8 avec atlas in-folio de 2US DIS RE M À 2.2 SENS SIRET EE 50 fr. DUMERIL (Aug.). Reptiles et Poissons de l’Afrique occidentale. Paris, 1861, in-4°, 132 p. (sans pl.).... 3 fr. — Lettres relatives au Catalogue des Poissons et au Cata- logue de la Ménagerie desReptiles. Paris, 1861, in-4°,32p. 1 fr. 25 — Notice historique sur la Ménagerie des Reptiles du Muséum d'Histoire naturelle. In-4, 125 p. fr. 50 DUMERIL (GC. et A.). Gatalogue méthodique de la collection des Reptiles du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, par C. DUMERIL, membre de l’Institut, professeur au Mu- séum, et Aug. DUMERIL, professeur au Muséum. Paris, 1851. 2\panties orand in 2248 eee Ce CET 5 fr. DUVERNOY. Des Caractères anatomiques des grands singes pseudo-anthropomorphes, par M.DuvER- NOY. Paris, 1856, in-4°, 248 p. avec 16 pl........... 95 fr. = Lemême sans planches Pre Cr ee ET 8 fr. EDWARDS (Alph.). Études zoologiques sur les Crustacés récents de la famille des Portuniens. Paris, 1861, in-4?, 110 p. avec 14 pl..." 10 fr- EDWARDS (H. Milne). Catalogue de la collection entomologique du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. Coléoptères, par MILNE Epwaros, membre de l’Institut, doyen de la Faculté des Sciences; Emile BLANCHARD, professeur au Mu- séum, et H. LUCAS, aide-naturaliste. 1850, grand in-8, 240 p. 6 fr. — Note sur quelques crustacés nouveaux ou peu connus. Paris, 1854-55, in-4°, 48 p. avec 8 pl................. 8 fr. EDWARDS Œ. Milne) et HAIME, Monographie des Polypiers ossiles des terrains palæozoïques. Paris, 1851, in-4°, 505 p. avec 20 pl. photographiées............. 30 fr. 6 fr. FLOURENS. Recherches sur le développement des os et des dents. 1841, in-4°, 146 p. avec 12 pl. coloriées (20 fr.) 10 fr. — Anatomie générale de la Peau et des Membranes mu- queuses. 1843, in-4°, 104 p. avec 6 pl. coloriées (20 fr.).. 6 fr. GAUDICHAUD. Botanique du voyage autour monde, exécuté sur la corvette l4 Bonite (Amérique mér nale, Océanie, Chine) : 1° Cryplogames cellulaires el vascull par MONTAGNE, LÉVEILLÉ et SPRING. 1846, 1 vol. in-8, 356 — 2 Botanique, par GAuDicHAUD, 1851, 2 vol. in-8 ; — 3% de 150 planches in-folio ; — 4° Zæplicalion et description planches de l’Allas, par Ch. d’ALLEIZETTE. Paris, 1866; DB PALES nues de nee ane de ee TC TERRE BI GEOFFROY SAINT-HILAIRE (Isid.). Cat méthodique de la collection des mammifà Muséum d'Histoire naturelle de Paris, par Isidore GEOFFROY HILAIRE, membre de l’Institut. 1851, grand in-8,96 p.... — Description des mammifères. 2°, 3° et 4° Mémoire, mille des singes. Paris, 1844, in-4° avec 17 pl. coloriées. 20! Séparément : 3° Mémoire, Famille des Singes. Paris, 184 , in 59 p. avec 6 pl. coloriées. 4° Mémoire. Paris, 1861, in-4°, 40 avec. 8 pl: coloriées 752200: MM Le LEA 14 — Zoologie du Voyage autour du monde de la fr gate la Vénus, par Isid. GEOFFROY SAINT - HILAIRE, PRE et Des Murs. Paris, 1841-44, 1 vol. in-8 et atlas in-fol de 18 col. (206 fr.).5 5 ee ER RAR RC ÉRRREREEPRE EEE 120 GERVAIS (Paul). Remarques sur la famille d Scorpions, et description de plusieurs espèces nouvelles. Pa 1844; 'in-4° "40" p. avect2ipl 20e" PÉRE CE CRE rE 2 fr. HUMBOLDT. Distribution méthodique de la # mille des Graminées, par Alex. de HUMBOLDT et K. KUNTH. Paris, 1835, 2 vol. in-fol. avec 220 pl......... 300 JUSSIEU (Adrien). Monographie de la famille de Malpighiacées, par Adrien de Jussieu, membre de l’Instit professeur au Muséum. Paris, 1843, 1 vol. in-4 de 400 p. & 23 pl. noires etcoloriées:....-- "7-0 ete 30 MIRBEL. Notes sur le cambium. Paris, 1839, in 34 p. avec 3/pl........ 3). NICOLET. Histoire naturelle des Acariens qui trouvent aux environs de Paris, par H. NicorEr. Paris, 18549 in-4°, 100 p. avec 10 pl. noires et coloriées....... HAE 12 PUCHERAN. Considérations générales sur les © seaux de proie nocturnes, par M. le docteur PUCHER Paris, 1844, in-4°, 32 p. avec 3 pl. coloriées........... où — Monographie des espèces du genre cerf. Pa 1859, in-4°, 227 p. avec 8 pl. coloriées.... .. 2." 20 — Mémoire sur les types peu connus de passereal dentirostres. 1854-55, in-4°, 60 p. avec 7 pl. coloriées. A0 — Documents relatifs à la mammalogie du Gaboï Paris, 1861, in-4°, 34 p. avec 4 pl. coloriées.... ......... 5 SERRES. Des lois de l’embryogénie ou des règles formation des animaux et de l’homme. 1844, -in-4°, 172 pax 9 planches es PARU TEE CE RETRO 12 TULASNE. Légumineuses arborescentes de lA mérique du Sud, décrites par L.-R. TULASNE. Paris, 184 in-4, 136 p. avec 5 pl... Re IS 7 — Podostemacearum monographia. Paris, 1852, in4 208 -p. avec 13 pl...:.-:.45 0002086... 151 — Monographia Monimiacearum. Paris, 1856, in- 964 p. avec AU pl....:....03.:2...,...... 400006 1 VALENCIENNES, Description de l'animal de Panopée australe, et recherches sur les autres espèces] vantes ou fossiles de ce genre, par M. A. VALENCIENNES, proie seur au Muséum. Paris, 1839, in-4, 38 p, avec 6 pl...... 5 — Recherches sur le Nautile flambé. Paris, 1841, ins 58 p. avec 4 pl.......hr4i. 10... 00e RER 4 — Recherches sur l'organe électrique du Malapt rure électrique. Paris, 1841, in-4, 20 p. avec 1 pl. 1 fr, __ Recherches sur la structure du tissu élémentai des cartilages des poissons et des mollusques. Pal 1851, in-4, 24 p. avec 5 pl. coloriées......,........... 6 WEDDELL. Monographie de la famille des Urtic és Paris, 1857, in-4, 592 p. avec 19 pl................ 30 fi — Mémoire sur le Cynomorium coccineum, parasite l’ordre des Balanophorées. 1861, in-4, 40 p. avec 4 pl.col: »0M PARIS, — IMPRIMERIE ÉMILE MARTINET, RUE MIGNON, 2 ARCHIVES DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE PUBLIÉES PAR LES PROFESSEURS-ADMINISTRATEURS DE CET ÉTABLISSEMENT EXTRAIT , Co fie, Zero rer TR | PARIS LIBRAIRIE J.-B. BAILLIÈRE er FILS 19, RUE HAUTEFEUILLE, 19 VIE JT C d » ca v édlieal, ou Recueil des lois, décrets et règiements sur l'étude, l'enseignement et nédecine civile et militaire en France, par AMÉDÉE AMETTE, secrétaire de la Faculté de s. Deuxième édition, revue et augmentée. Pa. is, 1855, 1 vol. in-12 de #70 pages. 4 fr. droits et des devoirs des médecins. Il s'adresse à tous ceux qui étudient, enseignent 2, el renferme dans un ordre méthodique toutes les dispositions législatives et régle- rnent. : ; $ imental et clinique d’auscultation appliquée à l'étude des maladies du pou- in et du cœur, par le docteur J.-H.-S. BEAU, médecin de l'hôpital Cochin, agrégé libre de la Faculté de decine de Paris. Paris, 1856, in-8 de 626 pages. 1 fr. 50 CHUT. Nouveaux éléments de pathologie générale et de séméiologie, par E. BoUcauT, fesseur agrégé à la Faculté de médecine de Paris, médecin de l'hôpital Sainte-Eugénie. Paris, 1857, 1 vol. in-8 de 1064 pages, illustré de 62 figures d'anatomie pathologique générale intercalées dans le texte. 11 fr. TCHUT. Traité pratique des maladies des nouveau-nés et des enfants à la mamelle, cédé d'un Précis sur l'hygiène et l'éducation physique des jeunes enfants, par le docteur E. BOUCHET, ifesseur agrégé à la Faculté de médecine, médecin de l'hôpital Sainte-Eugénie (Enfants). Troisième édi- gée et considérablement augmentée. Paris, 1855, 1 vol. in-8 de 856 pages. 9 fr. 0 ar l’Institut de France. AUDÉ. Manuel complet de médecine légale, ou Résumé des meilleurs ouvrages squ’à ce jour sur celte matière, el des jugements etarrêts les plus récents, par le docteur J. BRIAND ERNEST CHAUDÉ, docteur en droit; suivi d’un 7'raité de chimie légale, dans lequel est décrite la marche uivre dans les recherches toxicologiques el dans les applications de la chimie aux diverses questions cri- nelles, civiles, commerciales et administratives, par H. GAULTIER DE CLaugry. Sixième édition, revue mentée. Paris, 1858, 1 vol. gr. in-8, avec 3 planches gravées et figures intercalées dans le texte. 10 fr. Traité pratique de l'art des accouchements, par M. CHaizzy-Honoré, membre file de médecine, professeur de l’art des accouchements, ancien chef de clinique de la Faculté de médecine de Paris. Z'oisième édition, considérablement aug- entée. Paris, 1853, 1 v accompagné de 275 figures intercalées dans le texte, et pro- es à faciliter l'étude. : 10 fr. hvrage adop par RUniversité pour les facultés de médecine, les écoles préparatoires et les cours départe- aux institués pour les sages-femmes. AUSIT. Traité élémentaire des maladies de la peau, d'après l'enseignement théorique et É leçons cliniques de M. le docteur A. Cazenave, médecin de l'hôpital Saint-Louis, par M. le docteur AUSIT, ancien interne de l'hôpital Saint-Louis. Paris, 1853, 1 vol. in-8. 6 fr. 50 AUVEAU. Traité d'anatomie comparée des animaux domestiques, par M. A. CHAUVEAU, ef des travaux anatomiques de l'Ecole impériale vétérinaire de Lyon. Paris, 1857, 1 beau vol. gr. in-8 838 pages, illustré de 207 figures intercalées dans le texte dessinées d’après nature. 14 fr. IN. Eraité de physiologie comparée des animaux domestiques, par M. G.-C. Coin, ef du service d'anatomie et de physiologie à l'École impériale vétérinaire d'Alfort, Paris, 1854-1856. ol. gr. in-8, de chacun 700 pages, avec 120 figures intercalées dans le texte. 18 fr. TBOURT. Hlistoire naturelle des drogues simples, ou Cours d'histoire naturelle professé à École de pharmacie de Paris, par J.-B. Guimourr, professeur à l'École de pharmacie, membre de l’Aca- Emie impériale de médecine. Quatrième édition, corrigée et considérablement augmentée. Paris, 1849- 851, 4 forts volumes in-8, avec 800 figures intercalées dans le texte. 30 fr. uel légal des pharmaciens et des élèves en pharmacie, ou Recueil des lois, et instructions concernant l’enseignement, les études et l'exercice de la pharmacie, et ramme des cours de l'École de pharmacie de Paris, par N.-J. -B.-G. GuisourT, profes- ‘École de pharmacie de Paris, etc. Paris, 1852, 1 vol. in-12 de 230 pages. DifLe a NGLEBERT. Guide pratique, scientifique et administratif de l'étudiant en méde- e, ou Conseils aux éléves sur la direction qu'ils doivent donner à leurs études; suivi-des règlements Hiversilaires relatifs à l'enseignement de la médecine dans les facultés, les écoles préparatoires, et des Enditions d'admission dans le service de santé de l'armée et de la marine, par le docteur Ep. LANGLEBERT. œième édilion, corrigée et entièrement refondue; Paris, 1852. 1 beau vol. in-18 de 340 pages. 2 fr. 50 ASSE. Traité mate d'anatomie descriptive du corps humain, par le docteur =N. Masse, professeur d'anatomie. Paris, 1858, 1 vol. in-12 de 700 pages, cartonné à l'anglaise, 7uire e Traité et l'Atlas ont un cartonnage uniforme. L'accueil fai Petit Atlas d'anatomie descriptive, tant en France que dans les diverses écoles de méde- son livre répondait à un besoin, et cependant ces planches ne finsuffisant pour l'étude. C’est pourquoi M. Masse, cédant aux anatomie descriptive suivant l'ordre des planches de dans l’amphithéâtre et dans le cabinet à l'interpré- Guide du médecin praticien, ou Résumé général de pathologie interne et de théra- re 5 se . édeci ‘hôpital de la Pitié, membre de |: itique appliquées, par le docteur F.-L. I. Varzerx, médecin de lhôp ; > men e la RUE d'observation. Troisième édition, revue, corrigée et augmentée. Paris, 1853-1854, 5 beaux es gr. in-8, chacun de 750 pages. AL. Traité de pathologie externe et de médecine opératoit ie des tissus et des régions, par A. Vinat (de Cassis), chirurgien de }” régé à la Faculté de médecine de Paris, etc. Troisième édition entièrement “mentée. 5 vol. in-8 de 800 pages chacun, accompagnés de plus de 575 fig. ! " re Paris; — Imprimerie de L. MARTINET, rue Mignon, 2: age DICTIONNAIRE DE MÉDECINE DE CHIRURGIE DE PHARMACIE DES SCIENCES ACCESSOIRES ET DE L'ART VÉTÉRINAIRE ONZIÈME ÉDITION PAR É. LITTRÉ ET CH. ROBIN PREMIÈRE PARTIE A-L AVEC 245 FIGURES LIBRAIRIE J.-B. BAILLIÈRE ET FILS 1858 a D — E 4 à F EE — DE CHIRURGIE, DE PHA DES SCIENCES ACCESSOIRES ET DE L’A DE P.-H. NYSTEI ONZIÈME ÉDITION REVUE ET C( PAR É. LITTRÉ, C De l'Institut de France, de l'Académie impériale de médecine, Docteur en médecine de la Société d'histoire naturelle de Halle, Professeur agré de la Société de biologie de Paris, de l'Ac de la Société médicale d'Athènes, el membre correspondant de l’Institut de Genè de l’Académie herculanéenne d'archéologie. des Socié| OUVRAGE AUGMENTE DE LA SYNONY LATINE, GRECQUE, ALLE]) ANDE, ANGLAISE, IT ET SUIVI D'UN GLOSSAIRE DE CES DIVERSES LA Illustré de plus de 500 figures intercalée = — PREMIÈRE PARTIE A-L PARIS J.-B. BAILLIÈER LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE IMPÉRIAL Rue Hautefeuille, 19. LONDRES, NEW H. BAILLIÈRE, 219, REGENT-STREET. H. BAILLIÈRE » l MADRID, C. BAILLY-BAILLIÈRE, CALLE DEL NOTES SUR QUELQUES CRUSTACÉS NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS CONSERVÉS DANS LA COLLECTION DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE PAR M. MILNE EDWARDS Les Crustacés dont Je vais donner ici la description, sont pour la plupart des représentants de divisions génériques que j'ai été con- duit à établir ou à modifier dans leurs limites, lorsque, voulani préparer les matériaux pour la publication du catalogue de la collec- tion carcinologique du Muséum , J'ai cru devoir faire la révision générale de la classification de ces animaux. Il m'a semblé par consé- quent qu’il serait utile de les faire connaître aussi complétement que me le permettrait l'état de conservation dans lequel ces animaux se trouvent, et d’en donner des figures exécutées avec soin. Les espèces dont Je traiterai dans cet article appartiennent toutes à la grande famille naturelle des Ocypodiens (Ocypodinæ) telle que J'ai limité ce groupe dans un mémoire publié récemment sous le titre d’Observations sur les affinités zoologiques et la classification naturelle des Crustacés *. 1. Annales des sciences naturelles, 3° série zo0!., t. XVIE, p. 409. Arcnives DU Muséum. T. VII. 49 146 CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. ERIOCHIRUS SINENSIS. Planche 1x, fig. 4, 4a, db, Ac. En adoptant la division établie par M. Dehaan sous le nom de Grapsus (EÆriocheir), j'ai cru devoir latiniser cette dernière désignation, et appeler Eriochirus le genre qui a pour type le Grapsus eriocheir japonicus * de ce carcinologiste, et qui prend place à côté des Varunes dans la section des Grapsiens nageurs. L'espèce nouvelle que je me propose de décrire ici nous a été envoyée des côtes de la Chine par M. Callery, mais ne m'est connue que par un individu femelle. La carapace est subquadrilatère ; un peu moins longue que large ; nota- blement plus large vers sa partie postérieure qu'en avant, et assez fortement bombée en dessus. La région gastrique ? est petite et n’est qu'obscurément lobée ; une bosse surmontée d’une petite crête transversale denticulée termine en avant chacun des lobules épigastriques internes, et une ligne granuleuse moins saillante se remarque un peu plus en arrière sur les lobules protogas- triques internes; enfin, vers la partie antérieure des lobes protogastriques externe se trouve de chaque côté une bosse granulée très-saillante. Les régions hépatiques ne se distinguent pas des branchiales, mais une crête transversale obtuse et subgranulée sépare les lobes épibranchiaux des lobes mésobranchiaux, et une autre ligne plus étroite, plus fortement granulée et dirigée obliquement, occupe le milieu de ces derniers. La région cardiaque est très-grande et peu distincte. Le Front est de largeur médiocre, presque horizontal, un peu saillant, et armé de quatre dents trés-aiguës à bords denticulés, dont les deux moyennes sont séparées par une échancrure large et profonde, et dont les deux externes sont formées par les angles sourciliers. Les orbites sont dirigées en avant et finement denticulées sur les bords; le lobe sourcilier est peu développe; le lobe sourcilier accessoire constitue une grosse dent triangulaire tres-saillante, et la dent orbitaire externe est très- A. Fauna japonica, p. 59, tab. XVIT. 2. Pour l'explication des termes employés ici, je renverrai à mon mémoire sur le squelette tégu- mentaire des Crustacés, inséré dans le XVI° vol. des 4nnales des Sciences naturelles, 2° série (1851). CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. 147 aiguë. Le bord latéral de la carapace est légèrement courbé, subcrénelé, dirigé obliquement vers le bord postérieur du pemptosomite, et armé de quatre dents très-fortes et très-aigués, savoir : une dent orbitaire externe, une dent épibranchiale et deux dents mésobranchiales. La région faciale * est médiocrement développée ; le front ne s'avance que peu au devant des fossettes antennaires, et celles-ci sont grandes et presque aussi longues que larges. La cloison interantennulaire est étroite et la tigelle antennulaire bien développée et se reployant presque transversalement. Les antennes sont logées sous l'angle externe du front; le basicérite est petit, subcylindrique, et beaucoup trop court pour arriver jusqu'au front; la tigelle est longue et occupe, à Pangle interne de l'orbite, l’espace compris entre le front et le lobe sous-orbitaire interne. Les Podophthalmites sont courts, renflés à leur base, et la cornée est petite. Les fosses orbitaires sont presque aussi hautes que larges et très-ouvertes en dessous; le lobe sous- orbitaire interne constitue une dent très-aiguëé dont le bord externe se recourbe en dessus pour cerner le trou orbitaire: la dent orbitaire externe présente en dessous un bord saillant et denticulé qui descend vers le lobe complémentaire, mais ne s’y réunit pas, et ce dernier lobe constitue une grande crête transversale et fortement denticulée qui s'étend depuis le coxo- cérite, sous la base du lobe sous-orbitaire interne, jusqu’au bord postérieur du lobe sous-hépatique , en circonscrivant en dessous une large gouttière sous-orbitaire. L’épistome est presque linéaire; lesrégions jugales ou ptérygostomiennes de la carapace sont finement tuberculées et le lobe sous-hépatique bien délimité. La fosse buccale est presque carrée , mais plus étroite en avant qu'en arrière et ne présente pas d’échancrures à ses angles antérieurs; le palais (ou espace compris entre le cadre buccal et la bouche proprement dite) est grand et dépourvu de crête médiane, mais présente de chaque côté et en arrière une petite crête qui borde le canal expirateur. Le bord labial (ou bord anté- rieur du cadre buccal) est saillant et denticulé. Les gnathostégites ou hectognathes ? sont grands et faiblement bäillants ; l'ischiognathite est large en avant; le mérognathite est grand, plus long que large, un peu dilaté en dehors, échancré en avant et très-peu rétréci à sa 4. Voyez pl. 1x, fig. 4°. 2. Voyez pl. 1x, fig. 4c. 148 CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. base; le palpe est grand et prosarthre; enfin le scaphognathite est grand, inerme et flagellifère. Les tétartognathes où mächoires auxiliaires de la première paire * ne pré- sentent dans leur mode de conformation rien d’important à noter; leur mésognathite (ou lacinia, Dehaan) est bilobé comme chez la plupart des crustacés de la même famille. Les bras ou pattes préhensiles sont de grandeur médiocre; leur méroite (ou Aumérite) ne dépasse pas notablement le bord de la carapace; son bord supérieur se termine par une grosse dent tres-aigué ; sa face externe est gra- nuleuse et ses bords antérieur et inférieur sont très-épineux ; le carpe est armé en dedans d’une dent conique, très-grosse, aiguë et spinifère à sa base ; une ligne denticulée courbe entoure la face supérieure du carpe en dedans, et des granulations irrégulières en occupent le milieu et le bord externe. Les mains sont courtes, assez élevées et garnies de longues soies tres-denses, surtout en dehors. Une ligne granuleuse, obtuse et assez grosse, en occupe le bord. Enfin, une seconde ligne semblable, mais moins forte, se remarque aussi sur la partie supérieure de la face externe de la main, et une petite crête subdenticulée s'étend depuis l'articulation carpienne jusque sur index ou doigt complémentaire ; enfin les pinces sont pointues, ongulées, très-lé- gèerement creusées en cuiller et faiblement tuberculées. Les pattes ambu- latoires sont longues et grèles ; les méropodites ont le bord supérieur gra- nuleux et terminé par une épine trés-aigué ; les dactylopodites sont très- longs et aigus ; ceux de la première paire sont un peu aplatis et courbes ; ceux des deux paires suivantes sont stylhiformes et ceux de la dernière paire sont comprimés et sublamelleux, mais moins élargis que chez l £riochirus Japonicus ?. Les pattes postérieures sont appropriées à la natation par la forme comprimée de leur propodite et meme de leur dactylopodite, ainsi que par la bordure de longues soies dont elles sont garnies en dessus et en dessous depuis le genou. L’abdomen de la femelle est très-grand, et l'hebdourite, quoique très-large, est à moitié enchàssé dans le segment précédent. Ce crustacé est d’un blanc jaunâtre, livide et uniforme; il est représenté de grandeur naturelle dans la figure ci-jointe. ( PL. 1x, fig. 1.) A. Voyez pl. IX, fig. 1». 2. Voyez Dehaan, Fauna japonica, pl. xvir, CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. 149 SESARMA SMITHI. Planche 1x, fig. 2, 2a, 2h, 2e, Le genre SEsarMA établi en 1817 par un naturaliste américain, M.Th. Say”, pour recevoir le crustacé dé à décrit par Bosc, sous le nom de Grapsus cine- reus, correspond à peu près à la division formée plus récemment par M. Dehaan, sous le nom de Pachysoma *, mais me semble devoir être sub- divisé en trois groupes, et Je proposerai de réserver le nom de Sesarma pour les Sésarmacés dont la région gastrique est divisée antérieurement en quatre lobes bien distincts et dont les dactylopodites sont de grandeur et de forme ordinaire; d'appliquer le nom de //olometope à la division formée par les Sésarmacés dont la région gastrique est terminée antérieurement par un bord droit et dont les dactylopodites sont un peu comprimés sans être lamelleux comme chez les Varunes; enfin, d'appeler genre Aratus la troisième division, qui se distingue des précédentes par la structure de l’ab- domen chez la femelle, ainsi que par la petitesse extrème des dactylopodites dans les deux sexes, et qui a pour type l’4ratu pinima du margrave de Lieb- stad ? ou Sesarma Pisoni, Nob.4 L'espèce dont je me propose de donner ici la description appartient au genre Sesarma ainsi circonscrit, et présente de la manière la plus marquée tous les caractères distinctifs de ce groupe. Le corps est quadrilatère et extrêmement épais. La face supérieure de la carapace. presque plane transversalement, est un peu bombée longitudinale- ment et tres-fortement inclinée en bas et en arrière; elle est irrégulièrement A. An account of the Crustacea of the United States. Journal of the Acad. of nat. sciences of Philadelphia, vol. 1, p. 76. ?. Fauna japonica, p. 33; afin de ne pas multiplier sans une nécessité absolue les dénominations nouvelles, j'aurais voulu conserver ici le nom de Pachysom a pour la seconde de ces divisions ; mais, à l’époque où M. Dehaan l’a employé pour la première fois (1833), il n’était plus disponible, car déja, en 1821, Kirby l'avait donné à un genre de coléoptères (voyez Macleay, Horæ Enlomologiæ, trad. franc., p. 56); et en 1829 il en avait été fait un double emploi, car E. Geoffroy Saint-Hilaire l'avait ap- pliqué à une nouvelle division générique des Chauve-souris (Dict. class. d’Hist. nat., t. XIV, p. 703). 3. Hist. rerum nat. Basil., lib. v, p. 300. 4. Histoire naturelle des Crustacés, t. IE, p.76, pl. xix, fig. 4 et 5. 5. PL. 1x, fig. 2. 150 CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. piquetée, pour l'insertion de soies, et marquée d’un certain nombre de fos- settes circulaires plus finement piquetées, qui ressemblent beaucoup aux marques produites sur le corps humain par la petite-vérole. Le lobe méso- gastrique, confondu en arrière avec les lobes métagastriques , est nettement séparé des lobes protogastriques et de la région cardiaque. Les lobes proto- gastriques sont subdivisés en deux lobules par un sillon qui, bien distinct en avant, ne tarde pas à s’effacer postérieurement, et il en résulte au-dessus de la région frontale une série transversale de quatre lobules assez saillants; les lobules protogastriques internes sont beaucoup plus grands et plus élevés que les externes. Les régions hépatiques sont assez distinctes de la gastrique mais obscurément délimitées en arriere et de forme presque quadrilatère. Les lobes épibranchiaux sont très-grands et limités en arrière par une petite crête courbe et tres-oblique ; d’autres lignes saillantes se remarquent sur les lobes mésobranchiaux qui sont très-déclives; enfin les lobes métabranchiaux se confondent avec le lobe cardiaque postérieur qui est grand et bombé. Le front est très-incliné, mais médiocrement développé, et son bord présente au mieu une large échancrure arrondie qui le rend bilobe. Les orbites sont dirigés en avant et un peu en dehors ; leur angle externe étant beaucoup moins avancé que leur angle interne ; le bord sourcilier est flexueux et entier ; la dent orbitaire externe est grande et aiguë. Enfin, le bord latéral de la carapace est armé de deux autres dents, dont la première est plus grande que la dent orbitaire externe, et la dernière beaucoup plus petite, est placée à l'extrémité de la crête mésobranchiale. La disposition de la région faciale est très-remarquable dans ce Grapsacé ï. De méme que chez les Sésarmes en général, la cloison interantennulaire est très-large et formée presque entièrement par le lobe nasal qui est très-grand et enchâssé dans une excavation du lobe sous-frontal. Les fossettes antennu- laires sont petites, transversales et très-enfoncées sous le front, de même que la portion basilaire des antennes qui se trouve logée entre les fossettes en question et les orbites. Les basicérites sont assez grands, et présentent du côté externe un lobe arrondi et subdentilorme qui s’'avance obliquement à côté de la tigelle antennaire, et concourt à compléter les parois de l'orbite. Une dent assez forte et de forme pyramidale, qui est constituée par le lobe sous-orbi- D 3 1. Plix fe: 20. CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. 151 taire interne s’avance en dehors de ces pièces et laisse entre son extrémité et l'angle externe du front un hiatus où vient se loger la tigelle antennaire. Le lobe complémentaire ou sous-orbitaire moyen est peu saillant, et se trouve séparé de la dent orbitaire externe par une échancrure large et profonde, à l'aide de laquelle la fosse orbitaire communique avec une gouttière creusée sous le bord latéral de la carapace. L'épistome est petit, très-saillant et garni d’une petite crête transversale obtuse, qui va rejoindre l'extrémité interne du lobe sous-orbitaire moyen en passant sous la base du lobe sous-orbitaire interne. Une autre ligne saillante qui part du bord antérieur du cadre buccal va aussi se confondre avec la premiere, et dessine de chaque côté de Pépistome une petite gouttière diri- gée obliquement de haut en bas et de dehors en dedans. La fosse buccale, beaucoup plus longue que large, se rétrécit un peu en avant; le palais pré- sente sur la ligne médiane une crête longitudinale très-saillante et en dehors deux petites lignes obliques; le bord labial est finement granulé, et forme au milieu une pointe très-saillante qui se fait remarquer sous l’échancrure médio-frontale lorsqu'on voit l'animal en dessus ; les angles latéro-antérieurs du cadre buccal sont occupés par de grandes échancrures par lesquelles le canal expirateur situé sur le palais communique, de chaque côté, avec une large et profonde gouttière sous-orbitaire qui, en dehors, se bifurque de façon à circonscrire un espace triangulaire dont la base est tracée par la por- tion correspondante du sillon cervical. Enfin, les régions jugales sont presque vertic:les et entièrement couvertes de granulations setiferes, disposées avec une grande régularité en séries, qui s’entre-croisent et représentent une sorte de réticulation ou de gaufrage. Les Gnathostégites! sont, comme d'ordinaire dans ce groupe, très-bâillan- tes, et terminées en dedans par un bord rentrant, fortement cilié ; elles pré- sentent sur leur face inférieure un grand sillou oblique dont le bord inférieur ou interne constitue une crête saillante, et porte une rangée de longs poils étendus depuis l’angle antéro-interne du mérognathite jusqu’aupres de l'angle postéro-externe de l’ischiognatite. Ces Gnathostégites 4 moustaches se voient aussi chez beaucoup d’autres Grapsinæ, et ce caractere peut être employé utilement pour la distinction de quelques-unes des divisions génériques éta- À. PL. 1x, fig. 20. 152 CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. blies parmi ces animaux. L'ischiognathite est de grandeur médiocre et un peu rétréci en avant; le mérognathite est au contraire très-grand ; il est plus long que l’article précédent, subovalaire, fortement rétréci à sa base et arrondi en avant ; le palpe est grand et prosarthre. Enfin le scaphognathite est trés-petit et presque entièrement caché sous l’endognathe, mais porte comme d'ordinaire une flagellite. Les Pemptognathes ne présentent rien de particulier, et les Tétartognathes ont l'extrémité antérieure du mésognathite bilobé, comme d'ordinaire. Les bras sont courts, mais très-robustes. L'humérite n’atteint pas le bord latéral de la carapace, et son bord supérieur, élevé en forme de crète, se ter— mine par une forte dent. Le carpe est renflé et granuleux en dessus, et pré sente au-dessus de son bord interne une sorte de bourrelet granuleux; ce bord est faiblement denticulé et s’'avance au milieu en forme de dent margi- nale ; enfin, sa face interne est garnie en avant d’un rebord vertical , très- saillant et subdenticulé. La main est courte et très-élevée ; sa face externe est finement piquetée et présente deux lignes saillantes, une vers le milieu, l’autre à peu de distance de son bord supérieur; cette dernière est lisse, l’autre tuberculée; son bord inférieur est plus fortement tuberculé ; son bord supé- rieur, très-court, est également garni de petits tubercules; sa face interne est garnie d’une grosse crête oblique et denticulée qui descend jusque sur l'index; enfin, les pinces sont grandes, aiguës, tres-bâäillantes, faiblement armées, arrondies en dessus et presque lisses. Les pattes sont courtes, et celles de la dernière paire beaucoup plus petites que les autres. Les méropodites ont le bord inférieur peu dilaté et le bord supérieur terminé par une dent très-aigué; les carpopodites sont, comme d'ordinaire, marqués de lignes saillantes longitudinales , et les propodites garnies de petits faisceaux de soie très-courte; enfin, les dactylopodites sont courts, trés-aigus, irrégulièérement quadrilatères, un peu élargis et faiblement ciliés. L'abdomen de la femelle ! est très-grand, et, de même que chez les autres espèces de ce genre, l'hebdourite est enchâssé dans le bord antérieur de l'hectourite. Je ne connais pas le mâle de cette espèce, dont le test est d’une couleur brun violacé trés-foncé , avec les mains rouges et l'extrémité des pinces blanchâtre. 4. PL 1x, fig. 2c. CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. 153 L’individu unique d’après lequel cette espèce a été caractérisée, provient de l'extrémité sud de l'Afrique. Le genre Sesarma, tel que nous l'avons défini ci-dessus, renferme un assez grand nombre d'espèces, mais chez la plupart de celles-ci, la carapace n’est armée de chaque côté que d’une seule dent ou de deux dents marginales, tandis que dans le S. Smithi, elle en montre trois bien distinctes. Ce caractère se rencontre aussi chez le Sesarma indica', qui d’ailleurs se distingue facile- ment du S. Smithi par la forme triangulaire du lobe cardiaque postérieur, l’armature du carpe , l'allongement des dactylopodites et plusieurs autres particularités de structure. EUCHIROGRAPSUS LIGURICUS. Planche x, fig. 2a,2, 2b, 2c, 2d. Ce Crustacé nouveau, qui a été trouvé par les pêcheurs de Villefranche et m'a été donné, en 1846, parle baron Bocart, intendant civil de la province de Nice, est remarquable à plusieurs égards. En effet, il ressemble beaucoup aux Grapses par la forme générale du corps, il tient des Plagusies par la forme des pattes, il se rapproche des Pseudograpses par la conformation des hectognathes et même de la région faciale ; enfin il présente en commun avec le genre Brachynotus de M. Dehaan une disposition qui ne se rencontre que rarement dans cette famille, et qui consiste dans l'absence du lobe interne vers l'extrémité du mésognathite ou lacinia des pattes mâchoires antérieures. La carapace? est déprimée, légèrement convexe, quadrilatère, un peu plus large que longue, et rendue rugueuse par l'existence d’une multitude de petits tubercules, dont plusieurs constituent de petites crêtes transversales, peu élevées, granulées ; il y a aussi sur les parties antérieures et latérales de petites soies courtes et raides. La région gastrique est assez bien délimitée et subdivisée en lobes mésogastrique et protogastriques ; on y distingue aussi de chaque côté une bosselure arrondie correspondante à la portion moyenne du lobule protogastrique externe, et plus en avant une autre bosselure mieux marquée, quoique peu saillante et formée par l'extrémité antérieure 4. Hist. nat. des Crustacés, t. IL, p. 74. 2."P1.x, fig 2} ARCHIVES DU MusÉuM. T. VII. 20 154 CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. du lobule protogastrique interne, lequel semble être confondu avec le lobe épigastrique. Les lobes hépatiques sont presque quadrilatères et plus larges que longs, mais à peu près aussi développés en dehors qu’en dedans. Les lobes épibranchiaux sont séparés des lobes mésobranchiaux par une ligne transversale saillante et obtuse qui ne se continue pas jusqu’au bord de la carapace ; les lobes mésobranchiaux présentent une petite crête au-dessus de l'insertion des pattes postérieures, et le lobe cardiaque postérieur est à peu pres de même largeur dans toute son étendue. Le front est avancé et presque horizontal; une échancrure médiane étroite et profonde le divise en deux lobes dont le bord est finement denticulé et arrondi en dehors, où il passe sous une petite crête transversale formée par le bord antérieur du lobe sourcilier, dont l'angle s’avance un peu de manière à simuler de chaque côté du front un lobe accessoire ou externe. Les orbites sont grandes et dirigées en avant; leur bord supérieur est formé par un lobe sourailier médiocrement développé et un lobe sus-orbitaire beaucoup plus grand que le précédent; la dent orbitaire externe est grande et pointue; une échancrure en sépare la base du lobe sous-orbitaire moyen qui est grand, avancé et fortement denticulé sur le bord ; enfin, le lobe sous- orbitaire interne est rudimentaire, et tout le côté interne de la fosse orbitaire est occupé par l'antenne ?. Les bords latéraux de la carapace sont saillants, légèrement arqués, un peu divergents en arrière, et se terminent à l'extrémité des branchiostégites, au-dessus de articulation des pattes de l’avant-derniere paire. On y compte quatre dents, dont la première, formée par l’angle orbitaire externe, est la plus grande; la seconde, dépendante du lobe épibranchial, est aussi assez large à sa base, et sa pointe est dirigée en avant; la troisième, un peu plus petite et plus aiguë que la précédente, occupe l'angle antérieur du lobe mé- sobranchial et se relève vers la pointe ; enfin, la quatrième est très-petite et s'élève à la base de la précédente vers le milieu du bord externe du lobe mésobranchial. Les régions jugales sont rugueuses et duvetées, mais ne présentent aucune trace de cette réticulation régulière qui est si remarquable chez les Sésarma- cés. Le lobe épimérien antérieur est bien séparé du lobe sous-hépatique, Ar Pl. 5 fe. 2". CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. 155 mais ce dernier s'étend beaucoup en arrière et est à peine distinct du lobe branchial inférieur. La région faciale est courte et très-large. Les fossettes antennulaires sont grandes, transversales et largement ouvertes en avant; leur bord supérieur est saillant, et va rejoindre obliquement la portion moyenne du bord des lobes frontaux dont l'angle externe donne naissance à un lobule sous-frontal externe, lequel limite en dehors la fossette elle-même et va s'appuyer sur l'angle antéro-interne du basicérite ; il en résulte une sorte de gouttiere obli- que qui prolonge la fossette en haut et en dehors pour se terminer au som- met de la dent latéro-frontale formée par l'angle du lobe sourcilier. La cloi- son interantennulaire n’est pas tres-large ; le lobe nasal est triangulaire et garni d’un petit rebord latéral. Enfin, les antennules sont grandes; les basi- céritites sont très-subquadrilatères, et les mérocéritites sont allongés et se re- ploient transversalement. Les antennes (ou antennes externes) sont presque entièrement libres; le basicérite est quadrilatere et ne se prolonge pas en dehors et en avant à côté du mérocérite comme chez les Grapses; ce dernier article est assez grand, plus long que le précédent, et occupe l’angle externe de l'orbite. L'épistome est tres-large, mais presque linéaire, et le bord antérieur du cadre buccal, qui le limite en arrière, est droit, fort saillant et finement den- ticulé. La fosse buccale est grande, et plus large en avant qu'en arrière; les bords latéraux de son cadre s'unissent à son bord antérieur sans laisser aux angles une échancrure ou hiatus comme chez les Sésarmes, et c'est immédiatement en contact avec ces angles que se trouvent les coxocérites ou tubercules audi- tifs. Le palais est très-large et divisé en trois portions par deux crêtes longitudinales contre lesquelles viennent s'appliquer les mésognathites qui complètent de la sorte la portion terminale des canaux expirateurs et les prolongent jusqu'aux angles antérieurs de la fosse buccale. Les gnathostégites ! sont à peine bâillantes; l’ischiognatite est grand et ne se rétrécit pas en avant ; le mérognathite est transversal (c'est-à-dire plus large que long) subquadrilatère, légèrement auriculé et tronqué à la partie an- téro - interne ; le palpe est prosarthre ou plutôt subgoniarthre et bien a. Pl: x, fig, 2 c. 156 CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. développé ; enfin, le scaphognathite porte une flagellite tres - grande. Les pemptognathes n’offrent rien de remarquable ; mais il n’en est pas de même des tétartognathes où pattes mâchoires de la première paire ". En effet, leur mésognathite, au lieu d’être bilobé au bout comme chez la plupart des Ocypodides, ne présente, ainsi que nous l'avons déjà dit, aucune trace de lobe interne, et rappelle, par conséquent, le mode de conformation signalée par M. Dehaan dans son genre Brachynotus ?. Les bras où membres thoraciques de la première paire, transformés en or- ganes de préhension, sont forts et beaucoup plus allongés que chez les autres Grapsacés. L’humérite où méropodite n’est recouvert par la carapace que dans le premier tiers de sa longueur; son bord antérieur ou interne n’est que peu dilaté vers le bout, et porte une série de dents subspiniformes dont trois ou quatre sont assez grosses; sa face supérieure est garnie de tuber- cules subsquammiformes et de petites soies ; son bord postérieur porte des tubercules plus gros, dont le dernier constitue une dent tridenticulée; sa face postérieure est rendue rugueuse par une multitude de stries granulées ; son bord inférieur est faiblement tuberculé et sa face antéro-inférieure est un peu concave et légèrement granulée. Le carpe présente en dessus trois saillies longitudinales fortement tuberculées et séparées par des sillons tomenteux ; son angle interne est obtus et faiblement denté. La main est allongée et la pince recourbée en dedans et en bas 3; trois grosses lignes saillantes et multi-tuberculées en occupent le bord supérieur; sur la face externe une ligne également tuberculeuse mais plus étroite s'étend de l’ar- ticulation carpienne à l'extrémité du doigt complémentaire, et des tubercules plus forts que sur les parties intermédiaires se remarquent au milieu de l’espace situé au-dessus de cette ligne. Enfin, les pinces sont fortement sillonnées, pointues au bout et armées de dentelures que l’on pourrait appeler carnassiéres, parce qu’elles rappellent, par leur forme, la disposition des dents carnassières d’un mammifère. Les pattes proprement dites, ou pattes ambulatoires sont grèles, longues et à peine recouvertes à leur base par la carapace; les méropodites sont étroits, comprimés et garnis en dessus d’une petite crète denticulée qui A. PL. x, fig. 2b. 2. Fauna japonica, pl. D. 3. Pl.x, Ho. 210. CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. 157 se termine en une dent aiguë et assez grosse; enfin, leur bord inférieur est droit et n’est pas dilaté comme chez les Grapses, mais se termine par une seule dent aiguë. Les carpopodites sont allongés et sillonnés, les propo- dites sont grèles et presque cylindriques. Enfin, les dactylopodites sont fortes, substyliformes et armées de grosses épines comme chez les Grapses. Il est aussi à noter que ces pattes sont rugueuses {surtout leurs méropodites) et garnies de duvet ainsi que de quelques soies raides; que les coxopodites postérieures sont surmontées d’une petite crête, et que les pattes de la pre- miere paire sont un peu plus courtes que celles de la dernière paire, celles de la deuxième et de la troisième paire étant les plus longues. L’abdomen du mâle est triangulaire, et à sa base occupe toute la largeur du thorax ; le hebdourite est libre, mais les quatre anneaux précédents, quoique séparés par des sillons, sont soudés en un seul tronçon. Enfin, les pénis mem- braneux sortent par des onifices circulaires pratiqués dans le plastron sternal. Ce Crustacé, dont la femelle ne m'est pas encore connue, ne me paraît pouvoir entrer dans aucune des divisions génériques déjà établies, et forme, dans le système de classification adopté pour le rangement méthodique de la collection carcinologique du Muséum, le type d’un genre particulier auquel j'ai donné le nom d'Eucuirocrapsus, afin de rappeler à la fois sa res- semblance avec les Grapses et le développement considérable de ses mains. Ce nouveau genre a beaucoup d’analogie avec les Eriochiers de M. Dehaan, mais s'en distingue aisément par la conformation de ses pattes ambulatoires dont aucune n’est propre à la natation. Il appartient évidemment à l’Agèle des Grapsacés, et diffère des autres membres du même groupe naturel |c’est- à dire des genres Grapse proprement dit, Goniopsis de M. Dehaan, Lepto- grapsus, Nob., Heterograpsus, Lucas, et Nautilograpsus), par l'absence de la dilatation lamelleuse du bord postérieur des méropodites qui est si remar- quable chez tous ces derniers, par la disposition des antennes, par la forme simple des mésognathites et par plusieurs autres caractères. L’'Eucminrocxapsus LIGURICUS est d’une couleur jaune rongeàtre avec quel- ques taches ferrugineuses sur la carapace et des bandes transversales de même teinte sur les pattes. 1. PI. x, fig. 2. 158 CRUSTACÉS NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS. METASESARMA ROUSSEAUXI. Planche x, fig. 4 a, 1 b,1 c. Le genre que je propose d'établir ici sous le nom de Metasesarma, res- semble beaucoup au genre Holograpsus dont j'ai déjà eu l’occasion de faire mention, mais en differe de la même manière que les Goniopsis différent des Grapses, et les Métopograpses des Platygrapses, c’est-à-dire par la position sous-frontale des antennes et l'union directe du lobe sous-orbitaire interne avec le front. L'espèce nouvelle d'apres laquelle j'ai caractérisé cette division générique, a été trouvée à Zanzibar par un des voyageurs du Muséum, M. L. Rousseau. Elle est de petite taille. La carapace est quadrilatère, un peu plus large que longue, légèrement bombée et sans divisions régionales ou lobaires bien dis- tinctes !. Sur le milieu de la région gastrique, on remarque une dépression longitudinale limitée par deux petits sillons, et correspondant à l'extrémité antérieure du lobe mésogastrique; les lobes protogastriques ainsi séparés sont assez élevés et terminés en avant par un bord presque droit qui sur- plombe un peu la région frontale; celle-ci est grande, verticale, et terminée par un bord courbe qui descend très-bas au devant de l’épistome?. Les orbites sont dirigées un peu obliquement en avant en dehors; leur bord sourcilier est indivis et leur angle externe dentiforme, mais peu saillant. Les bords latéraux de la carapace sont entiers comme chez le G. hematocheir ? ; mais obtus, arrondis dans toute la longueur de la région branchiale, et la ligne saillante qui les garnit antérieurement sur la région hépatique, au lieu de se pro- longer en ligne droite jusque vers la base des pattes de l’avant-derniere paire, s’infléchit brusquement, pour aller longer le bord supérieur du bran- chiostégite vers le milieu du thorax. La région faciale est très-courte et tres-enfoncée sous le front. La cloison interantennulaire est très-large, mais linéaire, et le lobe nasal est à peine in- diqué. Les fossettes antennulaires sont transversales et ovalaires ; la tigelle AAPIEx ie ui 2 Pl, fig ta. 3. Dehaan, Fauna japonica, tab. VIL, fig. 4. CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. 159 antennulaire est très-petite. Les antennes sont également très-peu dévelop- pées ; leur basite est tres-court, mais présente en dehors un prolongement lamelleux qui s’avance sous le front à côté de Particle suivant; leur tigelle est rudimentaire et elles font à peine saillie sous le front entre les fossettes antennulaires et un lobe sous-frontal externe tres-large qui descend vertica- lement, pour s'unir au lobe sous-orbitaire interne et compléter de ce côté la fosse orbitaire, tandis que chez les Sésarmes, les antennes se logent dans un hiatus de langle orbitaire. L’épistome est très-court et poilu. Les fosses orbitaires sont largement ouvertes en dessous, le lobe sous-orbitaire moyen étant à peine saillant ; mais en dehors il est remplacé par un prolongement de la dent orbitaire externe qui se porte obliquement en bas et en dedans, et laisse ouvert le point par lequel ces cavités communiquent avec le sillon creusé sous le bord de la carapace. La disposition du cadre buccal et des régions jugales est à peu près la même que chez les Sésarmes; l’échancrure angulaire où expiratrice est grande, et la réticulation de toute la portion inférieure de la carapace est très-bien caractérisée. Le palais est divisé en quatre parties à peu près égales par des crêtes longitudinales dont la mé- diane est tres-saillante. Les hectognathes ! sont très-saillants et de même forme que chez les Sésarmes, mais leur méroïite est moins allongé que dans le Sesarma Smithi. Les bras sont courts et gros; chez les femelles ils sont beaucoup plus petits que chez le mâle, L'humérite n’atteint pas le niveau du bord latéral de Ja carapace ; le carpe est renflé et lisse ; la main est arrondie et lisse en dehors ; son bord supérieur est un peu élevé, et au milieu de sa face interne on voit chez le mâle un groupe de tubercules; les pinces sont pointues, un peu comprimées et faiblement denticulées. Les pattes ambulatoires sont grèles et un peu allongées ; les méropodites ne sont pas dilatés en dessous et n’ont pas de dent subterminale à leur bord supérieur ; les carpopodites sont très-faible- ment rayés et les propodites garnis d’un très-petit nombre de soies; enfin, les dactylopodites sont grêles, allongés, aigus, légérement comprimés et sétiféres ou spinuleux ?. L'abdomen de la femelle est conformé comme celui des Sésarmes; l’heb- dourite étant enchâssé dans l’hectourite. Chez le mâle, l'hebdourite est APE Ne 110: 2 PET ee URc: 160 CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. allongé et beaucoup plus étroit à sa base que la partie correspondante de l’article précédent, de façon que celui-ci est trés-arrondi latéralement. METAGRAPSUS CURVATUS. Planche x, fig. 3, 3 a, 3 b. L'espèce dont j'ai indiqué brièvement les caractères dans mon Histoire des Crustacés, sous le nom de Sesarma curvata ‘, rentre dans une petite divi- sion générique qui s'éloigne des Sésarmes proprement dits, par la confor- mation des hectognathes et de l'abdomen de la femelle, et qui a reçu dans la collection carcinologique de notre Muséum le nom de Metagrapsus. La carapace du Wetegrapsus curvatus, dont je ne connais qu’un individu femelle, est beaucoup plus large que longue, assez fortement bombée d'a- vant en arrière et finement piquetée ?. La région gastrique est grande et divi- sée en trois lobes bien distincts, savoir, le mésogastrique et les deux proto- gastriques ; ces derniers sont divisés antérieurement en deux lobules renflés en forme de bosses sus-frontales. Les régions hépatiques sont presque carrées et assez distinctes; les lobes épigastriques sont limités en arrière par une crête linéaire oblique, et les lobes mésogastriques présentent deux autres lignes paralleles à cette dernière. Le front est très-large et vertical ; il est ter- miné par un bord granulé et presque droit 3. Les orbites sont petites et diri- gées un peu obliquement. Enfin, le bord latéral de la carapace est un peu courbe et armé de trois dents larges et courtes, dont la premiere, formée par l'angle orbitaire externe, est un peu moins grande que la deuxième, qui dépend du lobe épigastrique; la troisieme, à laquelle vient aboutir la crête mésogastrique, est la plus petite de toutes, et le bord latéral devient un peu concave sur les lobes mésogastriques. La région faciale est peu développée. La cloison interantennulaire est remarquablement large, mais tres-courte. Les fossettes antennulaires sont médiocres et tout à fait transversales. Les antennes sont logées sous le front et se prolongent dans un hiatus des parois orbitaires compris entre l'angle 4," Op: cit, t. Il, p. 75. 2. Pl x; fig: 3. PIX" "fig 3 "a: CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. 161 sourcilier interne et le lobe sous-orbitaire interne. Le basicérite est petit, mais touche au front par son angle antéro-interne, et se prolonge en dehors et en avant sous la forme d’un petit lobe complémentaire de Porbite. L’épi- stome est transversal et presque plan. La fosse buccale est à peu près aussi large en avant qu'en arrière; son bord labial est finement granulé, et ses angles antérieurs sont creusés d’une échancrure profonde et assez large par laquelle, de même que chez les Sésarmes, le canal expirateur communique librement avec un sillon sous-orbitaire ; mais ici, ce sillon ne se prolonge que peu et sa branche inférieure est à peine marquée. La fosse orbitaire est lar- gement ouverte en dehors, immédiatement sous la dent orbitaire externe dont le bord ne descend pas notablement; le lobe sous-orbitaire moyen est lamel- leux, granulé, et se prolonge en dehors le long du bord inférieur d’une gouttière sous-marginale en continuité avec la fosse orbitaire par l’hiatus qui existe entre la crête ainsi formée et la dent orbitaire externe ; le lobe sous- orbitaire interne est tres-petit. Enfin, les régions jugales sont presque verti- cales sur les côtés du corps et entierement couvertes des réticulations carac- téristiques des Sésarmacés en général. Les hectognathes ? sont très-saillantes et à moustaches ; leur ischiognathite est de grandeur médiocre et très-retirée en avant; le mérognathite est ova- laire, tres-dilaté en déhors dès sa base, peu allongé; enfin, le palpe est go- niarthre plutôt que prosarthre. Les 0ras sont courts et presque inermes; les mains sont renflées et tres- faiblement granulées en dessus, et les pinces sont faiblement creusées en cuiller. Les pattes ambulatoires sont courtes, surtout celles de la derniere paire ; leur méropodite, armé en dessus d’une dent subterminale aiguë, n’est pas dilaté en dessous; leur propodite est presque cylindrique, et leur dacty- lite court, tres-aigu, styliforme et cannelé ; un duvet long et serré recouvre en dessus toutes ces pattes à partir du genou (ou articulation mérocar- pienne). Enfin, l’abdomen de la femelle est grand, et l'hebdourite nest pas. enchâssé dans le segment suivant comme cela se voit chez les Sésarmes. Sous ce dernier rapport, les Metagrapses ressemblent au genre Hélice de M. De- haan, mais ils s’en distinguent par la conformation des hectognathes et du front. 1" Pl x; fie. 310. Arcives pu Muséum. T. VIT. 91 162 CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. Le Metagrapsus curvatus est d’une teinte blanchäâtre, et a été trouvé au Sénégal, par M. Delambre. ACANTHOPLAX INSIGNIS. Planche x1, fig. 4, 4 a, 4b. Milne Edwards, Mém. sur les Ocypodides ; Ann. des sc. nat., 3° série, Zool.,t. XVII, p.151 (1852). Cette espèce remarquable n’a été que fort brièvement caractérisée dans le mémoire cité ci-dessus et mérite d'être mieux connue, car elle est jusqu'ici l'unique représentant d’une division générique particulière, et elle parait être fort rare, car je n’en connais qu'un individu unique , de sexe femelle, qui a été rapporté du Chili par M. Gay. La carapace ! de ce Crustacé est quadrilatere et un peu plus large que lon- gue, mais beaucoup moins que chez les Gelasimes auxquels il ressemble con- sidérablement. La région gastrique est petite; la région cardiaque est au contraire très-développée, et les régions branchiales s'étendent jusqu’au bord sourcilier, de façon à ne laisser, entre leur angle antéro-interne et l'angle antéro-externe des lobes protogastriques, qu'un espace triangulaire tout à fait rudimentaire pour représenter les régions hépatiques. Vue à l’œil nu, la carapace parait lisse; mais quand on l’examine à la loupe, on reconnaît que toute la surface en est finement granulée; il est aussi à noter que les ré- gions branchiales sont délicatement veinées. Les bords latéraux et postérieurs de la carapace sont armés d’une rangée de tubercules qui, en arrière, ne sont que faiblement développés, mais qui, latéralement, constituent de petites dents arrondies au nombre de huit ou dix. Enfin, les régions branchiales inférieures sont presque verticales, et divisées en deux portions par une crête denticulée qui nait à peu de distance de l’angle orbitaire externe, et descend obliquement en arrière, pour se terminer au-dessus de l'insertion de l’avant-dernière patte, de façon à rester bien apparent lorsque l'animal est vu en dessus. Le front est très-étroit et spatuliforme, c’est-à-dire que, rétréci entre les 4. PL. x1, fig. 1. CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. 163 yeux, il s'élargit au-dessous de ces organes et forme entre les antennules une plaque arrondie". Les yeux sont tres-gréles et très-longs; les basophthalmites se montrent à découvert de chaque côté du front, et les podophthalmites s’élargissent un peu vers le bout, là où se trouve la cornée qui est très-petite et terminale. Les orbites sont tres-grandes et dépassent en longueur, mais surtout en largeur, les podophthalmites. Le bord sourcilier occupe, avec le front, toute la largeur de la carapace, et présente une épaisseur considérable; supérieu- rement, il est formé par une crête ou ligne sourcilière postérieure qui naît du sillon médio-frontal, et décrit vers la moitié externe de la région bran- chiale une courbure assez forte, mais régulière, avant de se terminer à l'angle orbitaire externe, lequel est pointu et dirigé obliquement en avant et en dehors; enfin, vers sa partie moyenne, cette ligne présente une série de petits tubercules obtus et à peine distincts. Le bord inférieur du sourcil est obtus, et assez éloigné de la ligne sourcilière postérieure (ou supérieure) mais ne constitue pas, comme chez beaucoup de Gélasimes une ligne sour- cilière antérieure distincte. Le bord orbitaire inférieur est très-saillant et situé sur la même ligne transversale que le bord antérieur du cadre buccal. Il est armé de fortes dentelures marginales, et constitué en entier par le lobe complémentaire qui, en dehors, se termine brusquement de façon à laisser au-dessous de l’angle orbitaire externe un hiatus très-large; le lobe sous-orbitaire interne n'est représenté que par un prolongement presque rudimentaire qui s'applique contre la base de l’antenne. Les antennules ne présentent rien de remarquable et ressemblent à celles des Gélasimes. Il en est de même des antennes; le basicérite est presque rudimentaire: l’ischiocérite est moins développé que le mérocérite qui est grèle et allongé. L’épistome est linéaire et tres-petit. Le cadre buccal est complet et à bords minces. Sa forme est la même que chez les Gelasimes, et on remarque de chaque côté de sa partie latéro- antérieure un sillon large et profond qui est creusé sur les régions jugales, et qui se continue en dehors avec un petit sillon transversal sous-orbitaire. Les hectognathes ou pattes-machoires externes sont coalescents, comme chez les Ocypodes et les Gélasimes, c’est-à-dire que les gnathostégites se 1, PI. xr, fig. da. 164 CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. rencontrent par un bord droit‘. Leur ischioite est tres-grand; le méroïte peu développé, à peu près quadrilatère, plus large que long, légèrement tron- qué en dehors et arrondi à son angle antéro-interne ; le palpe est grand et exarthre; enfin, le scaphognathite est grêle, tres-courbe, inerme et garni d'une flagellite palpiforme trés-petite qui naït au niveau du milieu du bord externe du mérognathite. Les bras sont petites et grèles, avec les pinces allongées, en cuiller au bout et légèrement ciliées, à peu près comme chez les individus du même sexe chez les Gelasimes. Les pattes sont robustes, à méroïte armé de tuber- cules subspiniformes (surtout celles des deux dernières paires) et à dactylite comprimé, très-large et cilié sur les bords. Enfin, l'abdomen est très-développé, mais ne recouvre guère plus de la moitié du bord postérieur du thorax, de façon à laisser à découvert les hebdosternites dans une étendue fort considérable entre la base des pattes postérieures et le protourite. Ce Crustacé, comme on le voit, a beaucoup d’affinité avec les Gelasimes, et doit prendre place avec ceux-ci dans la section des Ocypodiacés ordinaires; mais il en differe tant par les proportions de la carapace et par l’armature marginale des régions branchiales, que j'ai cru devoir l’en séparer généri- quement et le prendre pour type d’une division particulière à laquelle j'ai donné le nom d'AcaNTHOPLAx. EUPLAX LEPTOPHTHALMUS. Planche xn1, fig. 4, 4a. Milne Edwards, Ann. des sc. nat. 3° série, t. XVIIT, p. 160. Ce Crustacé a beaucoup d’affinité avec les Macrophthalmes, mais s'en dis- tingue au premier coup d'œil par la petitesse relative des podophthalmites. La carapace est quadrilatère ; mais le bord facial est un peu arqué, surtout chez la femelle. La région gastrique est petite, tandis que les régions hépa- tiques sont grandes et presque carrées. La plus grande largeur de la carapace est au niveau de l'insertion des pattes de l’avant-dernière paire. Le front est AS PL °xr, fe, 110. CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. 165 lamelleux, de largeur médiocre et faiblement incliné. Les bords latéraux sont armés de trois dents, dont la première formée par l'angle orbitaire est notablement moins saillant que le second. Les orbites sont dirigées un peu obliquement en avant et en dehors; le bord sourcilier est épais, et il existe une échancrure large et arrondie sous l'angle orbitaire externe”. Les fossettes antennulaires sont petites et transversales. Les antennes sont petites era basite arrondi. Le cadre buccal est arqué en avant. Les gnathostégites sont coalescents, à meroïte presque quadrilatère, transversal et à palpe prosar- thre. Les bras sont très-petits el grêles chez la femelle, mais robustes chez le mâle, qui a le carpe grand, la main courte et élevée, et la pince médiocre avec une grosse dent médiane sur l'index; il est aussi à noter que la face interne de ces organes est couverte de longs poils, comme dans l’Erio- chirus. Les pattes ambulatoires sont très-déprimées, poilues et à dactylopo- dite subspatuliforme. L’abdomen du mäle a tous ses anneaux distincts et arrive jusqu’au bord postérieur du cadre buccal; à sa base, il laisse à découvert les hebdourites, comme cela a lieu dans toutes les espèces de la tribu des Ocypodines. L’'Euplax leptophthalmus habite les côtes du Chili. MÉTAPLAX INDICUS. Planche xr, fig. 2,2 a, 2b, 2c. Ce petit Crustacé, dont j'ai fait connaître brièvement les caractères dans mon Mémoire sur la famille des Ocypodiens ?, ressemble beaucoup aux Ma- crophthalmes et aux Cleistostomes par son aspect général ; 1l se rapproche aussi des Gonoplacés par divers caracteres, mais offre aussi des analogies remarquables avec le genre Hélicé de M. Dehaan, et constitue par consé- quent une de ces formes intermédiaires qui souvent embarrassent à un haut degré le naturaliste classificateur. La carapace est déprimée, quadrilatère, plus large que longue, surtout chez le mâle, et faiblement bombée en dessus. Les régions sont confondues 4. x11, fig. À a. 2. Ann. des sc. nat. 3° série, Zool., t. XVIIT, p. 461. 3. PIX Üe 2: 166 CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. entre elles; mais il est facile de reconnaitre que les espaces correspondants aux régions hépathiques, sont assez étendus. On remarque une crête trans- versale au devant de son bord postérieur qui est très-large, et une petite saillie subcristiforme, au-dessus de l'insertion des pattes postérieures. Le front est large, faiblement bilobé et tres-incliné, mais ne s’avance pas en forme de lame et ne dépasse qu'à peine la cloison interantennulaire '. Les bords latéraux de la carapace sont armés de quatre dents, dont la premiere, formée par l'angle orbitaire, et la seconde, qui naît du lobe épibranchial , » sont grandes, aplaties, et ressemblent à des crénelures plutôt qu'a des épines ; la troisième est petite et la derniere rudimentaire. Les yeux sont gros et courts. Les orbites sont dirigées en avant et un peu en haut, très-évasées, et incomplètes en dehors où elles se continuent avec un sillon sous-marginal creusé dans les régions jugales. Le bord sourcilier est sinueux et garni d’un petit bourrelet linéaire qui se continue sur le bord du front; le bord sous-orbitaire est saillant, légerement denticulé et formé par le lobe complémentaire; enfin, le lobe sous-orbitaire interne est repré- senté par un tubercule situé au-dessus de l'extrémité interne du lobe com- plémentaire à côté de la base de l’antenne. Les antennules sont transversales, et leurs fossettes, très à découvert, sont séparées par une cloison assez large qui s’avance jusque sur le front. Les antennes sont dirigées en avant et occupent l'angle orbitaire interne ; leur basite est petit et ne s’étend pas jusqu’au front, contre l'angle externe duquel l'article suivant s'appuie pour compléter la séparation entre l'orbite et les fossettes antennulaires?. L’épistome est saillant et présente une petite crête transversale obtuse qui passe derrière les coxocérites et va rejoindre, en ligne droite, le bord sous- orbitaire. Le cadre buccal est grand et présente de chaque côté, à son angle anté- rieur, un hiatus ou échancrure assez large qui se continue en dehors avec le sillon de la région jugale. Son bord antérieur forme un angle obtus sur la ligne médiane et présente de chaque côté un petit lobule arrondi. Les Gnathostégites sont tres-bâillantes et laissent à découvert plus d’un tiers de la région buccale; elles sont étroites et présentent, comme chez les 4. PI. xr, fig. 2 a. 2. PL x, fig. 20. CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. 167 Sésarmes, une moustache ou crête oblique et pilifère '; leur méroite est étroit, beaucoup plus long que large, rétréci en arrière et tronqué en avant; enfin le pulpe est petit et prosarthre. Les bras du mâle sont robustes et tres-longs ; l’humérite, de forme sub- prismatique, dépasse beaucoup le bord latéral de la carapace ; le carpe est petit et la main tres-allongée ; enfin, les pinces sont petites, infléchies et recourbées en dedans. Les pattes ambulatoires sont longues et grèles ; celles de la premiere et de la dernière paire sont beaucoup plus petites que celles des deux paires intermédiaires ; les méropodites sont comprimés et les dactylopodites minces et déprimés. L’abdomen de la femelle est grand et ne présente rien d’important à noter; mais celui du male est étroit et laisse à découvert les hebdosternites dans une longueur très-considérable, et son avant-dernier article est formé de trois anneaux soudés entre eux ?. Ce petit Crustacé, dont la carapace n’a qu'environ 10 centimètres de long sur 15 millimètres de large, habite les mers de l'Inde. PRIONOPLAX SPINICARPUS. Planche xi1, fig. 3, 3 a. Ce Crustacé constitue le type d’une nouvelle division générique que j'ai proposée dernièrement dans la section des Gonoplacés cancéroïdes 5, et il établit le passage entre les Macrophthalmes et les Pseudorhombiles. La carapace { est large, presque horizontale transversalement et fortement courbée d'avant en arrière ; ses bords latéraux sont légèrement arqués, mais son bord antérieur ainsi que son bord postérieur sont très-larges. Sa surface est finement granulée et marquée de sillons interlobaires étroits et profonds. Le front est lamelleux, avancé, très-déclive et divisé en deux lobes arrondis par une échancrure qui se continue en arrière avec le sillon mésogastrique. APE; tfg;"2)c. 2-Plxr fe.2)e 3. Ann. des sc. nat., 3° série, t. XVIII. p. 463. 4. PI. xx, fig. 3. 168 CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. La région gastrique est divisée en trois lobes seulement, savoir : deux lobes protogastriques et le lobe mésogastrique à la partie postérieure duquel on distingue des traces des lobes métagastriques. Les lobes hépatiques sont très-développés et presque carrés. Enfin, les bords latéraux de la carapace sont armés de quatre grandes dents aplaties et aiguës, dont deux seulement appartiennent à la région branchiale, et une nait de la région hépatique, entre l’angle orbitaire extérieur et le sillon hépato-branchial. Les orbites sont grandes et dirigées en avant et en haut; le bord sourcilier est sinueux et le bord sous-orbitaire s’avance beaucoup vers l'angle interne, tandis qu'en dehors il décrit une courbe rentrante de facon à ne clore qu’im- parfaitement la cavité orbitaire au-dessous de l'angle externe". Les podoph- thalmites sont renflés à leur base, cylindriques vers le milieu et terminés par de très-petites cornées. Les antennules sont bien développées et se replient transversalement dans des fossettes, cachées en grande partie derrière le front et séparées par un lobe nasal très-étroit. Les antennes sont placées dans une échancrure assez large, entre le front et le bord sous-orbitaire; leur basite est petit, large, court et presque cylin- drique; il touche au front par son angle antéro-interne ; les articles suivants sont petits et cylindriques. L'épistome est large mais très-court et limité en arrière par un bord labial très-saillant. De chaque côté il se continue avec un sillon qui suit le tracé de la soudure des branchiostégites. Le cadre buccal est carré et ne présente pas d’échancrure aux angles latéro-antérieurs. Les gnathostégites sont coalescentes ; leur méroite est pres- que carré, à peine auriculé et assez fortement tronqué en avant et en dedans pour l'insertion du palpe. Je n'ai pu constater les caractères des autres mâchoires. Les bras sont grands et robustes; l’humérite ne dépasse que peu le bord latéral de la carapace, et son bord postérieur est armé d’une dent subtermi- nale; le carpe est très-grand, garni en dehors d’une crête marginale et armée en dedans d’une forte dent spiniforme; la main est élevée et la pince infléchie et recourbée un peu en dedans comme chez beaucoup de Macrophthalmes. 4. Pl xr 00% 3;a. CRUSTACÉS NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS. 169 Les pattes ambulatoires sont arrondies, grèles et allongées ; celles de la pé- nultième paire sont les plus longues. Enfin, l'abdomen du mâle ne recouvre la partie postérieure du thorax que dans environ un tiers de sa largeur, et laisse à découvert les hebdosternites dans une étendue très-considérable; les troisième, quatrième et cinquième ourites sont soudés entre eux. Je ne connais pas la femelle de cette espèce; l'individu unique d'après lequel la description précédente a été faite proviendrait des mers de Chine, si les renseignements fournis par le marchand dont je l'ai acheté, sont exacts. PSEUDORHOMBILA QUADRIDENTATA. Planche x1, fig. 4, 4a. Melia quadridentata, Lacaille, Encyclopédie méthodique, t. X, p. 706. Pseudorhombila quatridentata, Milne Edwards, Hist. nat. des crustacés, t. XX, p. 59. — Ejusd., 4nn. des sc. nat., 3° série, t. XVIII, p. 164. Ce Crustacé remarquable n’a pas encore été figuré, et la division géné- rique que j'ai établie pour le recevoir, il y a quinze ans, n'ayant pas été adoptée par la plupart des carcinologistes , j'ai pensé qu'il serait utile d’y revenir ici et d'en faire connaitre plus complétement les caracteres. Ainsi que je l'avais déjà fait remarquer en 1837, ce genre a beaucoup d’analogie avec les Crustacés dont M. Dehaan avait formé son genre Curto- notus!; mais il ne me sembie pas devoir y être réuni, et il s’en distingue par la forme générale de la carapace, le développement plus considérable des régions hépatiques, et par le mode de conformation des dactylopodites qui sont styliformes et ciliés latéralement. Les figures que j'en donne ici suffiront, je pense, pour le faire distinguer, et quant à sa description, je crois pouvoir m'en référer à ce que j'en ai dit précédemment. J’ajouterai seulement que ce Crustacé a beaucoup d’analogie avec le Galene bispinosus de M. Dehaan?, et établit ainsi de nouveaux liens entre les Gonopaciens et les Cancériens. A. Fauna japonica, p. 20. 2. Op. cit., pl. v, fig. 2 ARCHIVES DU MusEuM. T. VII. 22 470 CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. THELPHUSA NILOTICA. Planche x11, fig. 2. Milne Edwards, Hist. des crustacés, t. IX, p. 42. Le docteur Clot-Bey, qui, pendant son long séjour en Égypte, a rendu au Muséum des services multipliés et importants, nous a fait parvenir plusieurs exemplaires de cette espèce de Thelphuse, dont je ne connaissais qu'un seul individu lors de la publication de mon Histoire des Crustacés. La figure que je donne ici de ce Brachyure fera mieux ressortir les caracteres qui le distinguent, soit de la Thelphusa fluviatilis et de la Thelphusa Berardi, dont l'existence en Égypte avait été déjà signalée, soit des autres espèces asia genre. 5 On remarquera d’abord que dans la Thelphusa nilotica, la crête post- tiques et africaines du même frontale qui surmonte la portion antérieure de la région gastrique est très- forte, et s'étend sans interruption et presque en ligne droite, depuis le sillon mésogastrique jusqu’au bord latéral de la carapace, en passant à une cer- taine distance en arriere du bord sourcilier. Une disposition analogue se voit chez la T. indica et la T. perlata, tandis que chez la T. fluviatilis, il en est tout autrement : la crête postfrontale est interrompue; une portion moyenne formée par les lobes épigastriques, se détache du reste pour s’avancer entre les orbites !, et la portion externe, quoique bien développée, n’est pas aussi élevée ni aussi complète que dans la T. nilotica. Il est aussi à noter que dans l'espèce dont nous nous occupons ici, les lobes protogastriques sont tres- larges, et que le sillon gastrobranchial {ou cervical), au lieu de se diriger vers l'orbite comme chez la T. fluviatilis, se porte beaucoup plus en dehors et dépasse considérablement la base de l'angle orbitaire externe. De chaque côté de la carapace un sillon assez profond sépare le lobe épibranchial du lobe mésobranchial ; enfin, ce dernier est séparé de la même maniere du lobe métabranchial qui se confond du côté interne avec le lobe cardiaque posté- rieur. Le front est large et lisse. Le bord externe de l'aigle orbitaire est A. Voyez la figure que j'ai donnée de cette espèce dans l’atlas de la grande édition du Règne animal de Cuvier, Crustacés, pl. xv, fig. 4. CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. 11] armé de petites épines, et une rangée d’épines assez fortes garnit, dans sa moitié antérieure, la portion mésobranchiale du bord externe de la carapace, lequel est très-arqué. J'appellerai aussi l'attention sur la disposition du cadre buccal dont la portion antéro-médiane constitue une grosse dent labiale, aiguë, qui descend entre les deux gnathostégites, et est granulée sur le bord. Les bras du male sont grands et très-inégaux ; le carpe et la main sont lisses, et les pinces fortes et armées de dents subspiniformes très-développées. Enfin, les pattes ambu- latoires sont longues; le bord supérieur des méropodites est presque lisse, et il n’y a que peu ou point d’épines ou de dentelures sur le bord inférieur des carpopodites postérieurs. PARATHELPHUSA TRIDENTATA. Planche x, fig. 4, 1a,140. ) Ce Crustacé est tres-voisin des Thelphuses, mais, par sa forme générale, il se rapproche davantage des Cancériens, et il se distingue aussi des premiers par la conformation de la région frontale, la structure des orbites, et plu- sieurs autres caracteres. La carapace est beaucoup moins élargie que chez les Thelphuses, et présente de chaque côté, comme chez les Cancériens, un bord latéro-antérieur qui est bien distinct du bord latéro-postérieur. La région gastrique est tres-grande, ainsi que la région cardiaque, mais les régions branchiales ne sont que peu développées. Des impressions musculaires très-profondes se remarquent aux angles latéro-postérieurs de la région gastrique, et la crête transversale qui, chez les Thelphusiens, surmonte le bord antérieur de cette région, s'étend sans interruption et en ligne droite depuis le sillon médian jusqu’à la base de la dent marginale du lobe épibranchial. La région frontale, délimitée en arrière par cette crête, est tres-grande et presque horizontale. Le front est large, lamelleux et saillant; son bord est faiblement bilobé, mince, et ne se rabat pas sur la région antennulaire comme chez les Thelphuses. Les orbites sont dirigées en avant et en haut; le bord sourcilier est entier et se conti- nue avec le bord frontal en décrivant une courbe régulière ; enfin, l’angle orbitaire externe constitue une grosse dent dont le bord externe est mince 10702) CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. et tres-long. En arrière de sa base se trouve une autre grosse dent marginale de même forme qui occupe l'angle antérieur de la région branchiale, et sur la portion de cette région qui correspond au lobe mésobranchial l’armature marginale de la carapace est complétée de chaque côté par une troisième grosse dent dont la forme rappelle tout à fait celles des Carcins et de beau coup d'autres Cancériens. Enfin, les lobes métabranchiaux présentent laté- ralement un assez grand nombre de petites rides obliques. La région antennaire ! est assez grande et beaucoup moins avancée que le front, dont le lobe médio-inférieur est grand et presque horizontal La cloi- son interantennulaire est large et formée presque entièrement par ce lobe sous-frontal, dont le bord inférieur est faiblement échancré pour embrasser le lobe nasal, qui est presque linéaire. Les fosses antennulaires sont grandes et assez élevées vers leur extrémité externe, de sorte que les antennules s’y reploient un peu obliquement. Les antennes sont très-courtes et larges. Le coxocérite est grand et refoulé en arrière sur le côté de l’épistome, de façon à toucher presqu’à l'angle latéro-antérieur du cadre buccal; le basicérite est grand et armé à son angle antéro-interne d’une dent qui va rejoindre le front et compléter en dehors la fossette antennulaire ; Particle suivant se trouve par conséquent refoulé en dehors, et se loge dans le canthus orbitaire. Le bord sous-orbitaire est mince et entier, on y remarque, du côté interne, deux dents placées un peu obliquement l’une au-dessus de l'autre; la supé- rieure, petite, spiniforme et dirigée en haut, est constituée par le lobe sous- orbitaire interne et se trouve appliquée contre la base de l'antenne ; l’autre, beaucoup plus grosse et moins saillante, est dirigée en avant et occupe l’an- gle interne du lobe complémentaire, de façon à s'appuyer contre le coxocé- rite et à se prolonger jusqu’à l’angle antéro-externe du cadre buccal. L'épistome est grand, déprimé, et divisé transversalement par une ligne saillante qui paraît correspondre au point de jonction de l'anneau antennu- laire avec Panneau antennaire. Le cadre buccal est plus large que long, et presque aussi large en avant qu’en arrière. Le bord labial est divisé en quatre petits arcs par les trois dents dont la médiane est grande et se continue en arrière sur le palais, avec une crête dont le sommet est creusé d’un sillon longitudinal; les dents latérales se continuent aussi avec de petites crêtes 4. PI. xx, fig. 4 a. CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. 173 longitudinales, de façon que le palais se trouve partagée en quatre gouttieres, dont les deux externes constituent la portion terminale des canaux expira- teurs, qui sont complétés en dessous par les mésognathes. Les gnathostigites! sont coalescents ; leurs mérognathites sont beaucoup plus larges que longs, bien distinctement auriculés et échancrés à l'angle latéro-antérieur ; le palpe est petit et goniarthre ; enfin, le scaphognathite est grand, et armé en dedans d’une dent subterminale très-bien caractérisée. Les tétartrognathes sont conformées aussi comme chez les Thelphuses. Les bras ne présentent rien d’important à noter, et les pattes, qui sont courtes, ressemblent aussi à celles des Thelphuses. Enfin, l'abdomen est grand et très-large. Nous ne connaissons pas le mâle de cette espèce, dont un seul individu a été rapporté des mers du Sud par M. Leguillou ; il paraît avoir été recueilli à la Nouvelle-Zélande. PARATHELPHUSA SINENSIS. Pianche xum1, fig. 2, 2a. M. Callery, interprète de l'ambassade en Chine, a envoyé au Muséum plusieurs individus de cette espèce, qui présente les mêmes caractères géné- riques que la précédente, mais s'en distingue du premier coup d'œil par l'existence de quatre dents marginales sur les bords latéro-antérieurs de la carapace. Il est aussi à noter que la crête post-frontale n’est bien marquée que vers le milieu de la région gastrique, et au lieu de se diriger directement en dehors, vers la base de la deuxième dent marginale, elle se recourbe en arrière, vers la quatrième dent. Enfin, je crois devoir signaler aussi à l’atten- tion des entomologues, la forme de l’abdomen du mâle, dont le pénultième article est beaucoup plus étroit en arrière qu’en avant ?. 4. PI. xx, fig. 16. 2. PI. xui, fig. 2a: 174 CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. POTAMOCARCINUS ARMATUS. Planche xur,,fig. 3,3 a, 30, "31c. Le corps de ce Crustacé n'offre que très-peu d'épaisseur et ne se releve pas en avant comme chez la plupart des Thelphusiens ; mais sa forme géné- rale est cependant assez semblable à celle des Boscia. La carapace ' est à peine bombée en dessus, et les régions y sont peu distinctes; cependant, on peut reconnaître que les régions hépatiques, confondues en dedans avec la région gastrique, sont plus développées que d'ordinaire dans cette famille, tandis que les lobes métabranchiaux le sont beaucoup moins. Le front est large, lamelleux, avancé, divisé en deux lobes par une petite échancrure médiane et terminée par un bord droit, mince et finement granulé. Les bords sourci- liers sont entiers et granulés comme le bord frontal ; les bords latéro-anté- rieurs sont armés d’une série de sept grosses dents spiniformes, dont la premiere est formée par l'angle orbitaire externe , la seconde naît de la région hépatique, et les cinq autres occupent Ja portion antérieure et moyenne des régions branchiales. La région sous-frontale est inclinée tres-obliquement en arrière et porte une ligne granulée, transversale, qui nait des angles orbitaires internes et suit le bord supérieur des fosses antennulaires en décrivant trois courbures ?. La cloison interantennulaire est très-large et formée principalement par le lobe nasal. Les fosses antennulaires sont ovalaires et presque entièrement fermées, en dehors, par le bord antérieur de l’épistome qui se relève vers le front. Les antennes sont très-courtes et le basicérite se recourbe, en dehors, pour se placer entre l'angle sourcilier et la petite dent formée par le lobe sous-orbitaire interne 3. Le lobe complémentaire est terminé, en dehors, par une dent qui est séparée de l'angle orbitaire externe par un hiatus. Le bord de ce lobe est finement denticulé et son angle interne se prolonge au-dessous de la base du lobe sous-orbitaire interne, pour aller gagner l'angle latéro- antérieur du cadre buccal. 4. PI. x, fig. 3. 2. PI. xur, fig. 3 &. 3. PTIT, fe. 30. CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. 175 L’épistome est médiocrement développé et porte une petite crête trans- versale. Le cadre buccal n'est que peu élargi en arrière , mais n’y reçoit pas complétement les gnathostégites, qui sont beaucoup plus larges en arrière qu’en avant et débordent latéralement sur les régions jugales. Le palais est divisé longitudinalement par trois crêtes dont la médiane n'est guère plus saillante que les latérales. Le bord labial présente des dents qui correspon- dent à chacune de ces crêtes. Les gnathostégites ! sont coalescents ; leurs mérognathites sont petits ‘et fortement tronqués du côté antéro-externe: le palpe est prosarthre, mais en apparence goniarthre, à raison de l'existence d’une petite dent marginale au milieu du bord antérieur des mérognathites ; enfin, le scaphognathite est très-court et ne porte ni dent ni flagellite. Les bras sont plus grèles que chez la plupart des Thelphusiens; lhumérite est denticulé sur le bord antérieur; le carpe est armé en dedans d’une forte épine tres-aiguêës, et les mains sont lisses ; enfin, les pinces sont tres-allon- gées. Les pattes sont grêles et les dactylopodites quadrangulaires et spini- fères comme chez les Thelphiens. L’abdomen de la femelle est très-grand et long. Nous ne connaissons pas le mäle de cette espèce, et le marchand qui a fourni au Muséum l'individu unique dont nous venons de donner la des- cription, n’a pu fournir aucun renseignement positif quant à sa patrie. On voit, par les détails rapportés ci-dessus, que ce Crustacé ressemble beaucoup au genre Boscia, mais il s'en distingue par la conformation du front, l’armature de la carapace et la forme des gnathostégites ; aussi avons- nous cru devoir le ranger dans une division générique particulière à laquelle nous avons donné le nom de Potamocarcinus, car, suivant toute probabilité, ce crustacé vit comme les Thelphiens , les Boscia et les Trichodactyliens , sur les bords des rivières. BOSCIA MACROPA. Planche x11, fig. 3, 3a, 36. Parmi les Crustacés que M. Weddell, voyageur du Muséum , a rapportés de l'Amérique méridionale, se trouve une belle espèce du genre Boscia, qui AP Pur, fe. 3e. 176 CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. se rapproche beaucoup de celle du Chili décrite par M. Lucas et moi, il y a quelques années 7, mais qui s’en distingue par l'absence de denticulations sur le bord latéral de la carapace et par des différences très-grandes dans les proportions du corps. Dans cette espèce nouvelle, la carapace ? est presque ovalaire, et son diamètre transversal est beaucoup plus grand, comparative- ment au diametre longitudinal, que dans la B. chilensis, Il est aussi à noter que le front $ est beaucoup plus étroit que dans les autres espèces du même genre, et ne présente presque aucune trace de la disposition verticale qui est si remarquable chez le B. dentata. Les bords labro-antérieurs de la cara- pace sont arrondis, mais saillants, et creusés en dessous d’un sillon bien marqué. Les orbites sont très-grandes relativement au volume des podoph- thalmites. Le cadre buccal est profondément échancré aux angles labro-an- térieurs et son bord antérieur est tridenté. Les gnathostégites À sont à peu près de même forme que chez les autres espèces du même genre. Enfin, les bras sont tres-grands ; l'humérite se prolonge beaucoup au delà du bord latéral de la carapace, et est armé de tubercules spiniformes tout le long de son bord antérieur; on remarque aussi une dépression ovalaire large et superficielle sur sa face supérieure; le carpe est armé d’une dent marginale interne; la main est arrondie et la pince allongée. Les pattes ambulatoires sont grèles et ne présentent rien d’important à noter. La couleur de ce Crustacé paraît être d'un brun rouge uniforme. Il habite la Bolivie. SYLVIOCARCINUS DEVILLET. Planche xiv, fig. 14,4a, 1b,1c,1d,1e. Un des jeunes voyageurs du Muséum, qui accompagnait M. de Castelnau dans son grand voyage dans l'Amérique méridionale, et qui est mort récem— ment, au début d’une nouvelle expédition dans l’intérieur du Brésil, M. Émile Deville, a trouvé dans la rivière de l’Araguya, à Salinas, province de Goyas, ce crabe, dont nous avons formé un genre particulier voisin des Tricodac- 4. l’oyage de D'Orbigny dans l'Amérique méridionale; Crustacés, p.22, pl. x, fig. 4. 2. PI fge9. 34 PLIS 0.190: 4, PL xt, fig. 3 b. CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. 177 tyles de Latreille. Nous n’en connaissons qu'un seul individu, qui est une femelle de moyenne taille et en apparence adulte. La carapace de ce Crustacé ! est légerement bombée, sans divisions régio- nales biens distinctes, et presque circulaire. Le front est large, lamelleux, avancé, presque horizontal, divisé en deux lobes arrondis et faiblement tuberculé sur le bord. Les bords latéro-antérieurs sont armés de six dents, dont la premiere est formée par l’angle orbitaire externe, dont les trois sui- vantes sont peu saillantes et à base tres-large, et la derniere spiniforme ; une ligne saillante occupe le bord labro-postérieur ; enfin, le bord postérieur est très-large. Les orbites sont profondes et de grandeur médiocre, le bord sourcilier est indivis, et le bord sous-orbitaire faiblement tuberculé, mais terminé en de- dans par une grosse dent obtuse subbilobée qui, par sa base, s'unit à l’épi- stome; un petit tubercule logé au-dessus et en dehors de la base de l'antenne représente le lobe sous-orbitaire interne”. Les antennules-se reploient trans- versalement dans des fossettes profondes, et le lobe nasal qui les sépare est grand, élevé et garni latéralement d’un petit rebord granulé. Les antennes ne présentent rien de remarquable ; le basicérite est petit et n'arrive pas Jus- qu'au front, mais dépasse notablement le tubercule qui représente le lobe sous-orbitaire interne. L’épistome est assez grand et se continue latéralement avec un sillon creusé entre la base de la dent formée par l'angle interne du lobe complémentaire de l’orbite et l’angle antéro-externe du cadre buccal; lequel sillon se prolonge ensuite en dehors et en arrière au-dessus du bord des branchiostégites. Le bord labial est fortement arqué de chaque côté et descend au milieu, de façon à constituer une dent médiane, large et courte, dont la pointe se continue avec une carène médiane sur le palais. Une dent aiguë occupe de chaque côté l'extrémité antérieure des bords latéraux du cadre buccal qui forme un carré long. Les gnathostégites 3 sont coalescentes et un peu étroites; le ishioigite est allongé, et son bord antérieur très-oblique, le méroite est longitudinal et a presque la forme d’un triangle, dont le sommet, dirigé en dedans, serait A, PL. xrv, fig. 41. 2. PI. xi1v, fig. 4 a. 3. PI. x1v, fig. 1 6. ARCHIVES DU Mus£um. T. VII. 23 178 CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. tres-obtus ; le palpe est prosarthre; enfin , le scaphognathite est grand mais inerme. Les bras sont courts et arrondis ; lhumérite présente, du côté gauche, vers le milieu de son bord antérieur, une épine saillante, et à l'extrémité de son bord inférieur, une grosse dent pointue ; une épine très-aigué occupe le milieu du bord interne du carpe; la main est courte et arrondie en dessus; le bord supérieur de celle de gauche est armé d’une dent terminale; enfin, les pinces sont grèles, sillonnées en dehors , et armées d’une série de dents subspiniformes". Les pattes ambulatoires sont courtes ; celles de la derniere paire sont sub- natatoires, leur dactylite étant lamelleux, élargi, et garnies d’une bordure de cils, et leur propodite était également élargi et cilié sur le bord postérieur ?. Les pattes des trois paires précédentes sont étroites et leur dactylite est grèle et plutôt styliforme que lamelleux 3. Enfin, l'abdomen est tres-grand; le tétartourite et le pemptourite sont soudés entre eux, et le hebdourite est très-large. Le Sylviocarcinus Devillei differe génériquement des Trichodactyles par la forme natatoire des pattes postérieures, et du genre Dilocarcinus par la struc- ture de l’épistome et du palais, où la gouttière médiane de ce dernier est remplacée par une crête médiane simple. DILOCARCINUS SPINIFER. Planche xrv, fig. 3, 3a, 3b, 3c, 34. Ce Crustacé, de même que le précédent, ressemble beaucoup aux Tricho- dactyles de Latreille par la conformation générale du corps, mais s’en éloigne par la structure des pattes, qui, au lieu d’être grèles et styliformes comme chez ceux-ci, sont toutes, larges, comprimées et natatoires. La carapace À est bombée en dessus, presque circulaire et très- finement pi- quetée ; la région gastrique est inégale, et on y distingue deux lobes épigas- PIXIV SMIC PI. x1v, fig. 4 d. PI. xiv, fig 4e. PI. x1v, fig. 3. FS CRUSTACÉS NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS. 179 triques à peine saillants; enfin, le lobe cardiaque postérieur est très-grand et descend fort bas entre la base des pattes postérieures. Le front est large, lamelleux, presque horizontal, avancé et faiblement bilobé. Les bords latéro- antérieurs sont minces et armés d’une série de sept dents spiniformes très- aigués, dont la première est formée par l'angle orbitaire externe, et la der- nière se continue en arriére avec une petite crête marginale linéaire qui oc- cupe tout le bord latéro-postérieur. Les yeux sont gros et courts, les orbites sont profondes, courtes, fermées en dehors, et dirigées presque directement en avant; le bord souréilier est mince et entier; le bord sous-orbitaire est au contraire armé d’une série de huit ou dix fortes épines aiguës et saillantes, dont la grandeur croît de dehors en dedans’, Les fosses antennulaires sont tres-enfoncées, et les antennules s’y repla- cent tout à fait transversalement ; leur bord inférieur est mince, saillant, et finement granulé; le lobe nasal large et arrondi, et le lobe sous-frontal for- tement échancré en forme d’arche. Les antennes sont logées dans l'angle interne des orbites, et leur basicérite est trés-court. L’épistome est grand et divisé transversalement par une petite crète linéaire ; latéralement, il se continue avec une gouttière sous-orbitaire tres- large, et au milieu il descend beaucoup entre l'extrémité des gnathostégites. Le cadre buccal est un peu allongé et son bord antérieur présente deux arcades ou échancrures arrondies, séparées par le prolongement médian de l’épistome, qui est à son tour échancré au milieu, et y présente de Ja sorte deux petites dents, lesquelles se continuent en arrière avec les bords d’une gouttiere large et saillante, dont la portion médiane du palias, ou espace prélabial est garnie. La partie terminale des mésognathes vient s'appuyer d'une part contre les côtés de cette gouttière, d'autre part contre le bord ex- terne du cadre buccal, et circonscrivent ainsi, de chaque côté, un espace circulaire ou orifice expirateur dont le bord antérieur est formé par l'échan- crure latérale du bord labial. Enfin, l’angle latéro-antérieur du cadre buccal est renflé et armé de trois ou quatre grosses épines. Les gnathostégites ? sont étroites et allongées ; leur mérognathite est beau- coup plus long que large, fortement échancré en avant et en arrière du côté 1. PI. xiv, fig. 8 a. 2. PI, xrv, fig. 30. 180 CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. interne, et terminé en avant par une dent aiguë, formée par l'angle antéro- externe ; le palpe est prosarthre et le scaphognathite inerme, mais bien déve- loppé. Les bras sont de grandeur médiocre; l’'humérite est armé d’une ou deux dents spiniformes sur son bord antérieur, et d’une grosse épine vers le bout de son bord supérieur ; le carpe porte en dedans une épine tres-forte, et le bord supérieur des mains est armé d’un petite épine terminale ; enfin, les pinces sont robustes, sillonnées en dehors, et armées de dentelures sub- égales. Les pattes sont assez longues, et, ainsi que nous l'avons déjà dit, conformées pour la nage aussi bien que pour la marche, leur portion termi- nale étant comprimée, sublamelleuse et garnie d'une bordure ciliée tres- forte ; toutes ont le dactylopodite à peu près de même forme ", L'abdomen du mâle s'étend de chaque côté jusque sur la base des pattes postérieures, de façon à recouvrir complétement les hebdosternites; on y re- marque deux bosses arrondies vers sa base; enfin, le tritourite, et les deux segments suivants sont soudés en une seule pièce ?. Nous n'avons recu aucuns renseignements sur les mœurs de ce Crustacé qui a été trouvé à Cayenne et donné au Muséum par M. Saint-Amand ; mais par la structure de ses pattes, on voit qu'il doit être un animal nageur, et par la nature des matières dont différentes parties de son corps étaient incrustées, il parait probable qu'il se cache dans la vase. D’apres l’ensemble de sa conformation, il doit prendre place auprès des Trichodactyles et des Thelphusiens, mais il représente la forme natatoire dans ce groupe à peu près comme les Varunes parmi les Grapsacées, et il me parait devoir constituer le type d’un genre particulier, auquel j'ai donné le nom de Dilocarcinus. Le Muséum possede trois individus de cette espèce, mais tous sont des males, et je n’en connais pas la femelle. A: Pl xivf8.3 c, 3 d- 2. PI. x1v, fig. 3e. CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. 181 DILOCARCINUS EMARGINATUS. Planche x1v, fig. 5. Dans cette espece, les pattes sont moins bien conformées pour la nage que dans le précédent; mais toutes ont les dactylopodites' sublamelleux et à bords ciliés. Dans l'unique individu que j'ai eu l’occasion d'examiner, la région buccale était fort endommagée, maïs, en tant que j'ai pu en juger, la gouttière médio-labiale est aussi moins saillante et moins large que chez le Dilocarcinus spinifer. La carapace ? est presque plane horizontalement, mais assez fortement courbée en sens contraire; le front est lamelleux, horizontal et divisé tres- profondément en deux grands lobes arrondis. Les bords latéraux sont lamel- leux et saillants ; la portion latéro-antérieure est divisée en cinq dents larges, obtuses et très-courtes (y compris l'angle orbitaire externe). Le bord orbitaire inférieur est faiblement denticulé. Ce Crustacé a été trouvé à Loretto, sur la Haute-Amazone, par MM. Cas- telnau et Deville. DILOCARCINUS PICTUS. Planche 1v, fig. 2, 2 a, 2b, 2c,.2d. Carapace bombée et beaucoup moins large que dans les espèces précé- dentes, presque carrée et couverte de petites taches rouges. Front faible- ment incliné et beaucoup moins bilobé que dans l’espèce précédente; bords latéro-antérieurs armés de cinq dents spiniformes très-aigués (y compris l’an- gle orbitaire externe). Bord sous-orbitaire armé d’une série de dents spini- formes, dont les deux ou trois internes très-fortes 3. Angles latéro-antérieurs du cadre buccal armés de deux dents spiniformes. Dactylopodites beaucoup moins élargis que dans les espèces précédentes, mais à bords ciliés 4. Trouvé à Loretto (Haute-Amazone), par MM. Castelnau et Deville. 4. PL. xiv, fig. 5 a. 2.MPl. x, fig.5: 3. PI. x1v, fig. 2a. 4. PI. fig. 2 c, 2d. 182 CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. DILOCARCINUS CASTELNAUT. Planche x1v, fig. 4. Espèce très-voisine de la précédente, mais ayant les bords latéro-antérieurs de la carapace armés d’une série de sept épines (y compris l’angle orbitaire externe) ; les épines du bord sous-orbitaire très-aigués, et les angles latéro- antérieurs du cadre buccal garnis seulement d’une crête transversale sans épines. Trouvé à Salinas (province de Goyaz), par MM. Castelnau et Deville. TRICHODACTYLUS DENTATUS. Planche xv, fig. 4. Le genre Trichodactylus de Latreille, comparé aux Thelphuses, rappelle les rapports qui existent entre les Cyclograpses et les Grapses proprement dits; de la même manière que les Dilocarcins semblent constituer, dans la famille des Thelphusiens, le terme correspondant à celui formé par les Va- runes dans la famille des Grapsiens. J'ai déjà fait connaître, avec quelques détails, la structure extérieure de l'espèce typique de ce genre !; celle dont je donne ici une figure se distingue facilement du 7. quadratus par l'exis- tence de quatre dents spiniformes placées à quelque distance en arrière de la dent orbitaire externe sur le bord latéro-antérieur de la carapace. Le front est faiblement bilobé; les orbites petits et entourés d’un petit rebord linéaire , inerme en dessous comme en dessus?. Le basicérite est trop court pour atteindre le front, et c’est l’article suivant qui complète la séparation entre les orbites et les fossettes antennulaires. Le bord labial est divisé en trois portions assez distinctes, dont la moyenne se prolonge posté- rieurement en forme de grand lobe triangulaire. Le palais ne présente pas de crête médiane bien distincte, mais est garni de chaque côté d’une petite 1. Trichodactylus quadratus, Latreille (voyez mes planches de Crustacés dans la grande édition du Règne animal de Cuvier, pl. xv, fig. 2,2a,2b,2c,2d.) 2. PI. xv, fig. 4 a. CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. 183 crête incomplète qui sépare sa portion moyenne de la partie terminale des canaux expirateurs. Les gnathostégites ressemblent à ceux des Sylvioca- riens et les Dilocariens; il en est encore de même pour les bras; mais les pattes, au lieu d’être terminées par un article lamelleux et cilié comme chez ceux-ci, ont le dactylopodite grêle et cylindrique ; caractère qui m'a semblé établir une distinction importante entre ces divers Crustacés, dont les uns paraissent être conformés pour la nage, les autres pour la course. PELOCARCINUS LALANDEI. Planche xv, fig. 2, 2 a. GECARCOIDEA LALANDEI, Milne Edwards, Hist. des Crustacés, t. If, p. 25. I n'a semblé qu'il serait utile de donner ici une figure de cette belle espèce de Gécarcinien, car l'unique individu d’après lequel je l'avais décrit et peint il y a quinze ans, a été détruit par suite d’un accident, et il me pa- raît évident qu'elle a été confondue par M. Dehaan, avec le Gecarcinus ruricola. La carapace de ce Crustacé est ovalaire et bombée ; la région gastrique est divisée en deux moitiés par un sillon médian très-pronontcé, et elle est bien nettement séparée des régions branchiales qui sont très-grandes et très-ren- flées ; de même que chez les autres Gécarciniens, le lobe cardiaque postérieur se prolonge beaucoup en arrière, entre la base des pattes postérieures. Le front est petit, tres-fortement recourbé en bas et terminé par un bord sail- lant et droit. Les fossettes antennulaires sont presque circulaires, petites et bien visibles; la cloison qui les sépare est tres-étroite et formée entierement par le lobe sous-frontal. Les antennes proprement dites ( ou antennes ex- ternes) sont presque rudimentaires et complétement sous-frontales. Les orbites sont petites, ovalaires, profondes, et cernées par un petit rebord mince; le bord sourciher est un peu flexueux et l'angle externe n’est pas saillant ; le lobe sous-orbitaire externe est tres-développé, et le lobe sous-orbitaire interne constitue une dent arrondie qui va joindre l'angle sourcilier de façon à exclure complétement l'antenne de l'orbite; mais le lobe complémentaire manque, de sorte qu'il existe un grand hiatus vers la partie interne du plan- 184 CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. cher de l'orbite entre les lobes sous-orbitaires interne et externe *. L'épi- stome est grand, complétement à découvert et confondu en arrière avec le palais. Les gnathostégites sont tres-bâillantes et de grandeur médiocre, de facon à ne pas atteindre, à beaucoup près, jusqu'aux fossettes antennaires, leur méroite est presque carré et échancré au milieu de son bord antérieur pour l'insertion du palpe qui est, par conséquent, prosarthre et à découvert, tandis que chez le Gécarcin ruricole et les autres espèces de la même divi- sion générique, le palpe est épiarthre et complétement caché par le méro- gnathite?. C’est cette disposition qui distingue essentiellement les deux genres dont ces Gécarciniens sont les types, et il est à noter que les figures de l'appareil buccal données par M. Dehaan, comme appartenant au Gecar- cinus ruricola, les gnathostégites ont le palpe à découvert; il y a donc eu là une erreur de détermination, et cette inexactitude me semble d'autant plus nécessaire à signaler, que l'ouvrage de cet auteur doit faire autorité aux yeux de tous les naturalistes, car c’est un des livres de carcinologie le plus riche en faits bien observés et fidelement représentés. Les bras sont forts et presque égaux; ies humérites dépassent de beaucoup le bord latéral de la carapace, et son bord antérieur est garni de dentelures obtuses; les mains sont arrondies et les pinces allongées, cylindroïdes et pres- que coalescentes. Enfin, les pattes sont fortement dentées depuis le genou jusqu'à leur extrémité, et il existe sur les dactylopodites six rangées de dents spiniformes. Le test est partout d’une couleur rouge brunûtre. Ce Crustacé a été trouvé au Brésil par feu De Lalande, voyageur du Mu- séum, et il en existe quelques exemplaires dans la collection carcinologique du Musée britannique 5. Il forme le type d’une division générique qui jus-— qu'ici n'a pas d'autre représentant, et qui a été établi sous le nom de Gecar- coidea ; appellation que j'ai ensuite cru devoir abandonner comme n'étant pas en accord avec les regles de la nomenclature zoologique et se confondant trop facilement avec le mot plus ancien et plus régulier de Gecarcinus. Je 1. PI. xv, fig. 2 a. 2, Voyez les figures que j'en ai données dans l’atlas du Règne animal de Cuvier, Crustacés, pl. xxr, fig. 4 à, 1 b, 1 d. 3. List. of the specimen of Crustacea in the collection of the British Museum; published by J. E. Gray, p. 32. (1847.) 4. Milne Edwards, ist. nat. des Crustacés, t. I, p. 25. CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. 185 proposerai d’y substituer le nom de PErocarcinus ', qui rappelle les habi- tudes de ces Crabes dont les retraites paraissent être pratiquées dans la terre humide ou la boue. UCA LÆVIS. Planche xvi, fig. 4, 4 a. Cette espèce, qui n’est encore connue que par la phrase caractéristique très-brève insérée dans mon Histoire des Crustacés ?, est remarquable par sa grande taille et par la conformation de ses bras. La carapace est lisse, très-élevée et très-large, mais pas régulièrement ova- laire. Sa portion mésobranchiale étant beaucoup plus développée que d'or- dinaire relativement à la portion épibranchiale, ce qui rend les bords latéro- antérieurs fort obliques. La région génitale est bien délimitée et subdivisée en trois lobes, ses angles latéro-antérieurs sont situés vers le bord externe du bord sourcilier, et on distingue dans ce point un petit lobule triangulaire qui semble représenter les régions hépatiques. La région cardiaque est très- grande et son lobe postérieur remarquablement large, et recourbée en bas entre la base des pattes postérieures, où il présente un sillon linéaire trans- versal; son bord postérieur est échancré au milieu. Les régions branchiales sont très-renflées vers le milieu, et en rapport par leur extrémité antérieure avec le bord externe du bord sourcilier. Leur bord latéro-antérieur est indi- qué par une ligne étroite et obtuse. Le front est étroit, très-incliné, et ter miné par un bourrelet légèrement saillant, le bord supérieur, régulièrement arqué, se recourbe de chaque côté pour remonter au-dessus des orbites et former la ligne sourcilière supérieure; le bord inférieur du front est mince, dirigé en bas et divisé en deux lobes par une échancrure médiane étroite, mais assez profonde; enfin, ces lobes frontaux sont arrondis en dedans et échancrés à quelque distance de leur angle externe dans le point où ils em- brassent le sommet des mérocérites. Les orbites sont assez grandes et nota- blement plus longues que les yeux; le bord sourcilier est dirigé très-obli- 4. De #re, boue, et xxgaives, crabe. 2 ID 22; 3. PI. xvi, fig. 1 a. ARCHIVES DU Muséum, T. VIT, 186 CRUSTACÉS NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS quement en bas et fort épais vers son tiers interne, où on y distingue une ligne sourcilière inférieure arquée, granuleuse-et terminée par une dent orbitaire externe triedre, au-dessous de laquelle se trouve un hiatus large et profond ; enfin, le bord orbitaire inférieur est presque droit et présente deux crêtes tuberculées presque parallèles, dont l’inférieure semble correspondre au lobe complémentaire, et se termine pres de l'angle latéro-antérieur du cadre buccal, tandis que l’autre, moins saillante, remonte vers l'angle orbi- taire externe, et constitue une dent sous-orbitaire interne. La région faciale est presque verticale et très-grande. Les fossettes anten- nulaires sont très-petites, et la cloison assez épaisse qui les sépare est formée par le lobe nasal dont l'extrémité supérieure est reçue dans l’échancrure médiane du bord frontal; la tigelle des antennules en s'y reployant cache presque complétement le basicéritite et se place transversalement. Les an- tennes occupent l’angle orbitaire interne et leur portion basilaire se dirige obliquement en dedans pour aller s'appuyer dans l’échancrure du bord frontal qui est situé sous l'angle orbitaire interne; leur basicérite est très- court, et c’est le mérocérite qui sépare la fossette antennulaire de l'orbite. L'épistome est étroit, saillant et divisé transversalement par un sillon linéaire qui se termine derrière les ischiocérites ou tubercules auditifs. La fosse buc- cale est beaucoup plus longue que large, et un peu rétrécie en avant; le bord labial est tres-saillant et forme sur la ligne médiane une grosse dent qui s’'avance entre les gnathostégites; de chaque côté de cette dent médiane, il forme une arcade, et en dehors il se continue presque sans interruption avec la portion supérieure des bords jugaux qui est saillante et tuberculeuse. Les régions jugales sont très-développées et irrégulièrement granulées ; un sillon évasé et semi-circulaire, qui part du voisinage des angles latéro-anté- rieurs du cadre buccal, et après avoir descendu assez bas, remonte pour se terminer à l’hiatus orbitaire externe, limite un petit lobe sous-orbitaire légè- rement renflé. Les gnathostégites ! sont grandes, allongées, à bords droits, coalescentes et trés-saillantes. Leur méroite, presque aussi grand que leur ischioïte, est plus long que large, un peu rétréci en avant et terminé par un bord antérieur sinueux et légèrement tronqué en dehors; le palpe est grand et exarthre; enfin, le scaphognothite est inerme et à découvert. 1. Pl xvI, he: 4/0: CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS. 187 Les bras sont très-grands, mais grêles comparativement à ceux des autres Gécareiniens, et lorsqu'ils sont reployés, ils se dirigent transversalement à peu près comme chez les Gonaplaces. L'humérite est arrondi en dessus et en arrière, où on aperçoit quelques granulations; mais sa face antérieure est déprimée et armée d'un grand nombre de tubercules spiniformes, dont les plus forts occupent les bords. Le carpe est lisse en dehors et garni de petites épines en dedans; la main est très-longue, étroite et mince; sa face externe est lisse; son bord supérieur est arrondi et couvert de petits tuber- cules subspiniformes, ainsi que la face externe; son bord inférieur est mince et subdenticulé; enfin, les pinces sont fortes, longues, recourbées en dedans vers le bout, faiblement denticulées et obscurément ongulées, et creusées en cuiller vers le bout. Les pattes sont fortes et inermes; celles de la premiere paire sont au moins aussi longues que les secondes et notablement plus que celles des deux der- nieres paires ; à partir du genou, elles sont garnies en dessous de poils raides et divergents; les méropodites sont rugueuses en dessus ; les carpopodites présentent une dépression longitudinale en forme de sillon; les dactylopo- dites sont très-fortes et fouisseuses, celles des pattes antérieures sont très- larges, déprimées et en forme de bêche aigué, avec des poils courts sur les bords; les suivantes se recourbent de plus en plus, et les postérieures sont presque en forme de sabre court". Enfin, le plastron sternal est très-courbe d'avant en arrière, et creusé d’une grande dépression pour loger l'abdomen, dont l'extrémité s’avance jusqu’à la base de la fosse buccale. Le protourite occupe presque toute la largeur du sternum entre la base des pattes postérieures; l'abdourite est petit, et les deux anneaux qui le précèdent sont soudés entre eux. Je ne connais que des individus mâles de cette espèce; la plupart ont été rapportés des environs de Guayaquil, par M. Eydoux. Dans le systeme de classification de M. Dehaan, fondé presque exclusive- ment sur les modifications de appareil buccal, les Crabes de terre ne sont pas réunis en un groupe particulier, et le genre Uca se trouve relégué avec le genre Cardisome dans la division des Ocypodiens, tandis que le genre Gecarecinus est placé parmi les Grapsiens. Ce mode de distribution ne me AENPIEESVERNEETTE 188 CRUSTACÉS NOUVEAUX OU FEU CONNUS. semble pas naturel, et c’est toujours dans le groupe des Gécarcinacés que je place soit l'espèce décrite ci-dessus et le Uca Una, soit les Cardisomes. Ces derniers me semblent même se lier dela maniere la plus intime aux Gé- cariens proprement dits, et pour exprimer à l’aide de la classification carci- nologique, les divers degrés d’affinités qui existent entre ces différents genres, après les avoir réunis en une section particulière de la grande tribu des Grap- siens, j'en formerai deux divisions secondaires; l’une comprenant les genres Gecarcinus ", Gecarcinucus et Cardisoma ; l’autre constituée par le genre Uca. Mon genre Gecarcinucus établit la liaison entre ce dernier et les Gécariens, et il est aussi à noter que le genre Uca se rapproche des Ocypodes. Si l’on cher- chait à ranger tous ces animaux en une série linéaire et naturelle, ces rela- tions deviendraient une cause de grand embarras pour le classificateur, mais il est aujourd’hui bien démontré, je pense, que les affinités zoologiques ne sauraient être représentées de la sorte. Pour distribuer les animaux confor- mément à l'espèce de parenté qui existe entre eux, il faut les placer à des distances diverses et dans toutes les directions, de façon à les grouper à peu près comme les astres, disséminés dans l'espace, se trouvent groupés dans ces figures idéales que l’on appelle des constellations, et des lors, on ne doit plus s'étonner de voir les formes de transition se multiplier et se diversifier. 4. Crustacés du Voyage de Jacquemont dans l'Inde, t. VE, p. &, pl. s, fig. 4-8. EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE IX. Fig. 4. ERIOGHIRUS SINENSIS (femelle), de grandeur naturelle. Fig. 1 a. Région faciale du même, un peu grossie. a. Palais ou endostome. —- b, portion terminale du canal expirateur. — c, bord latéral de la fosse buccale. — d, région jugale. — e, dent orbitaire externe. — f, lobe sous-orbitaire externe. — g, lobe sous-orbitaire interne. — , dents frontales moyennes. — #, crête qui surmonte le lobe protogastrique externe. — j, lobe sourcilier accessoire. — X, crête qui surmonte le lobule protogastrique interne. — 1, dents frontales externes ou sourcilières internes. — #», dent marginale épibranchiale. — #, dent mésobranchiale antérieure du bord de la carapace. — 0, dent mésobranchiale postérieure. Fig. 4 db. Tétartognathe on pattes-mächoires de la première paire. a. Endognate. — b, mésognathe. — «, exognathe. — d, portion de l’épignathe. Fig. 4 c. Hectognathe ou patte-mâchoire externe. a. Basignathite. — b, ischiognathite formant avec le mésognathite (c) la gnathostégite ou portion operculaire de l’hectognathe. — d, palpe. — e, scaphognathite. — f, flagellite. Fg. 2. SesarmA Suirui (femelle), de grandeur naturelle. Fig. 2 a. Région faciale, vue de face et grossie. a. Portion du lobe mésogastrique, — b, tubérosités formées au-dessus du front par l'extrémité anté- rieure des lobules protogastriques internes (avec lesquelles les lobes épigastriques semblent être confondus). — c, lobules protogastriques externes. — d, échancrure médio-frontale. — e, cloison interantennulaire formée par le lobe nasal qui naît de l’épistome et s’enchâsse dans le lobe sous- frontal. — f, basicérite. — g, lobe sous-orbitaire interne. — X, lobe complémentaire formant le bord inférieur de l’orbite. — 4, hiatus situé dans l’angle orbitaire externe. — j, épistome. — k, palais. — l, échancrures du cadre buccal, ou orifices expirateurs. — m, gouttière sous-orbitaire. — n, région jugale. — 0, gnathostégite. Fig. 2 b. Hectognathe, grossie. a. Ischiognathite. — b, mérognathite. — c, palpe. — d, scaphognathite. — e, moustache. Fig. 2 c. Portion terminale de l'abdomen. a. Hectourite. — b, hebdourite. PLANCHE X. Fig. 4, METASARMA ROUSSEAUXxI, de grandeur naturelle. Fig. 4 a. Région faciale, grossie. — à, a, bord antérieur de la région gastrique. — b, sillon méso- gastrique. — €, frent. — d, cloison interantennulaire. — e, fossettes antennulaires. — f, lobe sous- frontal externe. — h, basicérite, dont l'angle externe se prolonge en forme de lobe lamelleux. — 4, épistome. — 7, échancrure expiratrice. — k, palais. Fig. 4 d. Hectognathe, grossi. 190 EXPLICATION DES PLANCHES. Fig. 1 c. Extrémité d’une patte postérieure, grossie. — a, propodite. — b, dactylopodite. Fig. 2. EucarroGrAPsus LIGuRICUS (mâle), de grandeur naturelle. Fig. 2 a. Région faciale, grossie. a. Bord frontal. — b, angle sourcilier. — c, bord antérieur des fossettes antennulaires. — 4, basi cérite. — e, lobe nasal. — f, épistome. — g, palais. Fig. 2? b. Tetartognathe, grossie. a. Endognathe. — D, mésognathe simple. — c, exognathe. Fig. 2 c. Hectognathe, grossie. A. Gnathostésite formée par l’ischiognathite (b) et le mérognathite (c). — d, palpe. — e, scapho- gnathite. Fig. 2 d. Face externe de la main. Fig. 3. METAGRAPSUS CURVATUS, de grandeur naturelle. Fig. 3 a. Région faciale a. Bord frontal. — b, cloison interantennulaire. — c. épistome. — d, hiatus expirateur. — e, gout- tière sous-orbitaire. — +, lobe sous-orbitaire interne. Fig. 3 b. Gnathostégite, grossi. PLANCHE XI. Fig. 1. ACANTHOPLAX INSIGNIS (femelle) de grandeur naturelle. Fig. 4 a. Région buccale, grossie. a. Front. — b, basophthalmites. — c, podophthalmites. — d, orbites. — e, ligne sourcilière posté- rieure, — f, bord inférieur du sourcil. — g, bord sous-orbitaire. — , hiatus orbitaire externe, — ;, lobe sous-orbitaire interne, rudimentaire. — ÿ, j, gnathostégites. — k, mérognathite. Fig. 4 b. Hectognathe, gross. Fig. 2. MerapLax INpIcUS (mâle), grandeur naturelle. Fig. 2 a. Région faciale, grossie, a. Front. — b, bord sourcilier. — €, angle orbitaire externe. — d, hiatus orbitaire externe. — e, lobe complémentaire, formant le bord sous-orbitaire. — f, lobe sous-orbitaire interne. Fig. 2 b. Antenne et orbite, dont le podophthalmite a été enlevé. — a, bord sourcilier, — b, lobe sous-orbitaire interne. — c, lobe complémentaire ou sous-orbitaire moyen. — 4, lobe sous-orbitaire externe. Fig. 2 c. Hectognathe. Fig. 2e. Sternum et abdomen. a. Bord postérieur de la carapace. — b, protourite. — c, article formé par la soudure du tritourite avec les deux segments suivants de l’abdomen. — d, hebdourite, — e, sternites du dernier anneau thoracique. — f, base des pattes postérieures. Fig. 3. PrioNoPLAX spiNicarpus, de grandeur naturelle. Fig. 3 a. Région faciale. a. Front. — b, bord labial quadrilobé. — c, gnathostégites. Fig. #. PSEUDORHOMBILA QUADRATA, de grandeur naturelle. Fig. 4 a. Région faciale, grossie. a. Lobe nasal, — b, épistome. — c, bord labial. — d, fissure médio-palatine formée par des pro- longements des deux lobes du bord labial. — e, coxocérite. — f, basicérite. — g, lobe sous-orbitaire interne. — #, lobe complémentaire. — à, lobe sous-orbitaire externe confondu avec l'angle orbitaire. — j, œil, — %, front. EXPLICATION DES PLANCHES. 191 PLANCHE XII. Fig. 4. EUPLAX LEPTOPHTHALMUS, de grandeur naturelle. Fig. 1 a. Portion de la région faciale, grossie. a. Front. — b, épistome. — c, lobe nasal. — d, basicérite, suivi des autres articles de l'antenne. — €, hiatus orbitaire externe. Fig. 2. THELPHUSA NILOTICA, de grandeur naturelle. Fig. 2 a. Hectognathe, grossi. — a, mérognathite. — b, scaphognathite. Fig. 3. Boscra macropA (màle), de grandeur naturelle. Fig. 3 a. Région faciale, etc. (l'animal étant vu de face). a. Région gastrique. — b, région branchiale. — 6, ligne de soudure des branchiostégites. — d, dent médiane du bord labial. — e, dents intermédiaires du même bord. — f, hiatus terminaux des canaux expirateurs. Fig. 3 b. Hectognathes. a. Méroïte. — b, palpe. — c, scaphognathite. PLANCHE XIII. Fig. 4. PARATHELPHUSA TRIDENTATA, de grandeur naturelle. Fig. 4 a. Région faciale, grossie. a, a. Bord frontal. — b, cloison interantennulaire. — c, crête médiane du palais. — d, crêtes latérales du palais. — e, bord jugal. — jf, lobe sous-orbitaire interne. — g, basicérite. — h, angle orbitaire externe. — À, plancher de l'orbite formé par le lobe complémentaire confondu avec le sous-orbitaire externe. Fig. 4 b. Hectognathes. — a, palpe goniarthre. Fig. 2. PARATHELPHUSA SINENSIS, de grandeur naturelle. Fig. 2 a. Abdomen du mâle, grossi. a, a. Protourite. — b, hebdourite. Fig. 3. POTAMOCARCINUS ARMATUS, grandeur naturelle. Fig. 3 a. Région faciale, grossie. a, a. Crête épigastrique ou sus-frontale. — b, bord frontal. — c, cloison interantennulaire. — d, basicérite. — e, lobe sous-orbitaire interne. — f, — dent formée par l’angle externe du lobe complé- mentaire — g, angle orbitaire externe. — X, crête médiane du palais. — ÿ, crête latérale du palais, — j, gouttière terminale du canal expirateur. — #, bord jugal. é Fig. 3 b. Antenne et parties voisines, grossies davantage {même lettres que dans la fig. précédente). Fig. 3 c. Hectognathe, grossi. a. Mérognathite. — D, palpe prosarthre. — c, scaphognathite inerme et dépourvu de palpe, PLANCHE XIV, Fig. 1. SyLviocarcnus DEVILLEI, de grandeur naturelle. Fig. À a. Région faciale, grossie. a. Front. — b, lobe nasal. — c, dent labiale médiane. — 4, coxocérite. — e, basicérite. — f, lobe sous-orbitaire interne. — g, lobe complémentaire. Fig. 4 b. Hectognathe, grossi. Fig. 4 c. Main, vue par sa face externe et grossie. 192 EXPLICATION DES PLANCHES. Fig, 4 d. Portion terminale des pattes postérieures, grossie. Fig. 1 e. Patte antérieure. ; Fig. 2. DILOCARGINUS picrus, grandeur naturelle. Fig. 2 a. Région faciale, grossie. a. Région gastrique. — b, front. — c, cloison interantennulaire. — d, dent labiale médiane bifur- quée et gouttière médiane du palais. — e, dents terminales du bord jugal. — f, bord sous-orbitaire. Fig. 2 b. Hectognathe, grossi. Fig. 2 c. Patte antérieure. Fig. 2 d. Patte postérieure. Fig. 2 e. Abdomen du mâle, grossi. a. Tritourite. — b, pièce formée par la soudure des trois anneaux suivants. — c, hebdourite. Fig. 3. DILOCARCINUS SPINIFER, grandeur naturelle. Fig. 3 a. Région faciale, grossie. , a. Front. — b, lobe nasal. — c, gouttière médiane du palais. — d, portion terminale du mésogna- thite qui complète en dessous le canal expirateur. — e, armature de l’extrémité du bord jugal. — f, armature du bord sous-orbitaire. Fig. 3 b. Hectognathe, grossi. Fig. 3 c. Patte antérieure. Fig. 3 d. Patte postérieure. Fig. 4. Croquis de la carapace du DILOCARCINUS EMARGINATUS. Fig. 4 a. Patte postérieure du même. Fig. 5. Croquis de la carapace du DiLocarciNus CASTELNAUI, grossie. PLANCHE XV. Fig. 4. TRICHODACTYLUS DENTATUS, grandeur naturelle. Fig. 1 a. Région faciale. a. Face supérieure de la carapace. — b, front. — c, épistome. — d, lobe moyen du bord labial. — e, palais. — f, gnathostégite. — g, lobe sous-orbitaire interne. — X, bord sous-orbitaire. | Fig. 4 b. Hectognathe, grossi. pe Fig. 4 c. Tétartognathe ou patte-mâchoire de la première paire. ._ &. Endognathite ou branche interne. — b, mésognathite ou branche moyenne. — c, exognathite ou branche externe formée par le scaphognathite et son flagellite, — d, portion de l'épignathite ou bran- che accessoire. L ae Fig. 2. PELOCARGINUS LALANDEI, grandeur naturelle. Fig. 2 a. Région faciale grossie en dessous. a. Front. — b, 6, yeux. — c, lobe sous-orbitaire externe. — d, hiatus sous-orbitaire. — e, lobe sous-orbitaire interne. — f, ligne de soudure du branchiostégite. — g, plastron sternal. PLANCHE XVI. Fig. 4. Uca Lævis (mâle), de grandeur naturelle. Fig. 4 a. Région faciale, etc., vue de face. — à, région gastrique. — b, b, régions branchiales. — c, front. — d, basophthalmite. — e, podophthalmite. — f, lobe sous-orbitaire intern e. — j, épistome et dent médiane du bord labial. — h, gnathostégites. — ë, orifice inspirateur. — j, plastron sternal. — k, humérites. — 7, abdomen. SGST “TT “SAlONIVA T3Q A11VO AUAITIIVI-ATTIVE *‘O ‘AINAVA *AVAQYOuS “068 ‘ AUSITTIVE ‘H "LABUIS-LNAIBU EGIS ‘ AUUTIUVE ‘HA ‘HHOX-MIN SHNGNOT 6} ‘arpmejomney ony CANIOHGAN 4Q ATVIUHANI AINAGVOV T 44 SAUIVUAIT STI Lt AUAITIIVE ‘AC ‘SIHVd ZT 4AILAVd ANAIXAAG ‘39)1X939 9[ SUCP S99[P919JUI soanSry 002 °pPp snjd 9P 91)S0IIE + ‘SANPNVT SASUAAÏG S49 4Q AUIVSS019 NO,Œ IAINS LA TON9VASA LA ANNATTVELI ‘ASIVTONV HONVHATAEV ‘HAŸOAUID ‘ANILVTI AINANONAS VT AG AINAN9NV HOVUANO ‘oe “onbiuoyeue “180017 op 59)9190€ S0p “81$0090920,p AUU3QUEINII0 SMPPEIY, | 8P 990910/7 9P ‘L]0NXA0)S 8P SAUMAPEIY S0P “aAQUS9 2P JNJNISOL,] OP JUepUods91109 eJquuour 39 “SAUAUY,P O[EMPAUI 919100$ EI OP “aU199pqur 9p eJPLUUE eIUI9peIY,] SP “se 0p 9180]01Q 9P 919190$ E] 9p “sq 9p euIIapaut ap 9Jn0e4 2] € A91FE Jn2S59/0J4 SOIIER 9 OUIPANJEU 9110)SIP 9191008 EJ 9P © AjPAnjuu SaQuals sa 1n2)90p Je HIOUON OUISPEU 09 109)90{ “UIepAUL 9p ejELQUU N)PROY] 0p *eUEIX Op INJNSUL] 00 ‘NISON ‘'H) “AMLLIT ‘A UVd ZAOIUUOI LA ANAAH NOILIOH ANAIZNO NALSAN H-d 4a AUIVNIAALAA LAV.T 4Q LA SAHIOSSHIOV SHOINAIIS S4G “HOVRAVHA A ‘AMOMIH) 4Q NDDACHN 4 FENEENTATITANE ENNTGT \\S ER CE ELLE SCSI S'TIAX LA AUAITIIVA ‘d-F AIHIVMATT SHUNILI ZSZ DHAV Z-"T ALLUVA ANAIXAAG NI9OH “"H9 LA AULLII ‘3 L'an NOILIAZ ANXIZNO AUIVNIU3L3A L4V.1 30 13 SAUIOSSH99Y SAINAHI9S SAG TIOVWUVHE QG . AISUAUIH9 4Q INDIAN 10 AAIVNNOILOIIQ sé °& ‘UOUSI onx “LANILUVI ‘T °P etowndiwur “8 9P 8-UI ‘OA T ‘gcgr 9ITET 9p jmpeu ‘3An0qzan M =" 1ed ‘ouwuoy er AIRE ‘N190S ‘Y 39 ro : l Œ ‘H S1n9)90p so] red x AM 9P 91IS9ATUN je 9180109guR3 ds 39 ste 9P SIonxos souvSio S9P Soipejeur “SDS ST er TU GR IYPISUOI 19 9nA91 ‘ ‘8-uI Saut e : A9I “UO771 . ù on LOISIR) É1IPY 9p ouISOppu Sp Poe Lo PPPUI 9P 9fer9 dur ‘oleuourrao dx Sun PV ET R 9110721940 9u199 “1 ù 5 PAXO 9ISANITEO 9p 29 DCOISANDAUO oruro 8-UI ‘OA *)1x eu op 39 BE SEA “UL2poUr 9p apeupdur arurpprot à po re PSOP1P219 ESErenn U 9p 9jen9dtut 91097 1 & Se VAI 9p a1quour “(e SI QU cnrs can ODA V TUTO 9p AN9SS9JO1d ‘ar y IN 9SÂEUL [ jueuard REA) SHQUBIY 1 OHQUPIO | OUQUOIPAUS 6 | MI0A S2p opouour EI aëd onbruryo 20 -ne,] 10d sap1qdeisouii, “nef ‘xney1dou sop a1]pouf@?U1SS9p soyouerd cg op *[0J-ur - Ans SaJ1e Sue]d suorj9os saplUB,I 2p An9799s01d ‘axaN an) -Hu11d sop soin8y J9 uor]dr19$8E,P 19 aoanjeu IN9pure is ‘onbryde:Soqeur "IJ 6 ET 2PJUIUSNE 79 2981109 AOUIP? 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Cet individu que je soupçonne être une femelle d’une « espèce dont le mâle n’est pas connu, est au Muséum d'histoire naturelle ». (Now. Dict., tom. XXI, p. 421.) Dans l'Encyclopédie $, ce type est décrit comme une espèce du genre 4. Page 452, F. corpore suprà dilute cinereo, subtus albo; per oculos strigä, remigibus rec- tricibusque nigricantibus; rostro supra nigricante, sublus flavo ; pedibus fuscis. 2. l’erhandelingen, etc. Ethnography and Geography, partie 1. p. 490. 3. Page 482. S. corpore supra subrufo fusco; superciliis, qutlure, ventre rectricibusque albis; rostro pedibusque nigris. DU MUSÉE DE PARIS. 347 Sylvia : la diagnose latine est seulement surajoutée. Quant au type, il m'est indiqué comme originaire de la Nouvelle-Hollande (Péron et Lesueur) : je crois plutôt qu’il vient de Timor. Ajoutous que les tectrices alaires supé- rieures sont blanches à leur face la plus interne. Il nous parait, au reste, évi- dent que l'espèce était bien nouvelle lorsque Vieillot Pa décrite : malgré toutes nos recherches, nous n'avons pu encore lui trouver de synonyme. 3° Ænanthe pyrrhonota. — Cette espece « se trouve à la Nouvelle-Hol- A À lande : le croupion et les couvertures supérieures de la queue sont roux ; « la tête, le dessus du corps, les ailes et la queue, d’un gris brun; le pli de « l'aile est d’un blanc sale; la gorge d’un gris blanc, avec de petites taches « effacées; toutes les parties postérieures sont roussâtres; le bec et les pieds « bruns. Taille de notre Tarier : les couleurs ternes de cet oiseau me font 1 2 A .] DS « soupçonner que c'est une femelle dont le mäle n'est pas connu. Il fait = partie de la collection du Muséum d'histoire naturelle ». (Now. Dict., tom. XXI, p. 428.) Le type, indiqué comme venant de la Nouvelle-Hollande, et déterminé dans l'Encyclopédie ‘ comme une espèce du genre Sylvia, est originaire de Timor. Je le rattache, comme femelle, d’après les indications de M. Jules Verreaux, au Mot:cilla caprata, de Linné. 4° Ænanthe melanoleuca. — Ce Traquet « se trouve dans l'ile de Timor, « d’où il a été apporté au Muséum d'histoire naturelle par Maugé. Le noir et « le blanc sont les deux seules couleurs qui règnent sur son plumage; la « première domine sur la tête, le dessus du corps, les pennes caudales, celies « des ailes, à l'exception d’une grande tache blanche qui tranche sur ses cou- « vertures supérieures : ce même blanc occupe la queue à son origine et « toutes les parties inférieures : le bec et les pieds sont noirs. Taille du Mot- «teux proprement dit ». (Vouv. Dict., tom. XXI, p. 435.) Dans l'Encyclopédie ?, outre la diagnose latine, la dénomination générique est seule changée. Quant à notre type, il ne diffère pas spécifiquement de Certh'a leucomelas, Cuv.; Certhuonyx variegatus, Less.; Melicophila picata, Gould ÿ. 5 Ænanthe pectoralis. — Ce Passereau « a toutes les parties supérieures, 1. Page 488. S. supra cinereo fusca, subtus rufescens; rostro pedibusque fuscis. 2. Page 491. S. capite, corporeque supra nigris ; sublus albo ; rostro pedibusque atris. 3. Australian Birds, vol. IV. 348 TYPES DE PASSEREAUX DENTIROSTRES « la gorge, le devant du cou, le haut de la poitrine, les pennes des ailes et « la moitié de la queue d’un beau noir; l’autre moitié des pennes caudales, « le reste de la poitrine, les parties postérieures, les scapulaires, le bord « extérieur des moyennes couvertures et le bord antérieur des ailes, d’un blanc pur; le bec et les pieds noirs; la taille du Motteux proprement dit. I habite dans l'ile de Timor, et fait partie de la collection du Muséum d'histoire naturelle. » (Vouv. Dicr., tom. XXI, p. 436.) Dans l'Encyclopédie ’, Vieillot a fait de cet Ænanthe une espèce du genre Sylvia : elle était bien nouvelle lorsqu'il lui à imposé la dénomination qu’elle porte. Elle a été depuis décrite par M. Swainson ? sous le nom de Petroica _. A À … À bicolor. 6° Melithreptus albicollis. — Cet Héorotaire « a le bec court et noir; la « tête entière et la nuque de cette couleur, qui descend en forme de bande- « lette sur les côtés de la gorge, et s'étend jusqu'aux ailes dont elle couvre « la partie antérieure ; le dessus du cou et les pennes alaires sont verts; « celles-ci bordées, en dehors, de vert jaune : la gorge, le devant du cou, la « poitrine et le ventre blancs; les pennes de la queue grises en dessous, les « pieds bruns. Taille du Gobe-mouches à collier. « On le trouve dans la Nouvelle-Hollande, etc. » ( Nouv. Dict., tom. XIV, P. 225:) Dans l'Encyclopédie 5, Vieillot nous apprend que cet oiseau est conservé dans la collection du Muséum : il a été apporté de la Nouvelle-Hollande par Péron et Lesueur. Ajoutons que Vieillot a oublié dans sa description le collier blanc sur cervical : notre type, en effet, ne diffère pas spécifiquement de Meliphaga lunulata, Vig. et Horsf. 7° Melithreptus flavicollis. — Cette espèce « a le menton et le milieu de « la gorge jaunes; toutes les parties supérieures vertes; les inférieures « grises; une tache brune terminée de jaune sur les oreilles ; le pli de laile « de cette couleur; le bec et les pieds noirs : longueur totale six pouces. « On trouve cet oiseau à la Nouvelle-Hollande. » ( Nouv. Dict., tom. XIV, pe 20) 1. Page 492. $. corpore supra juguloque nigris ; abdomine albo ; rostro pedibusque nigris. 2. Zoological Illust., 2° série, pl. xLur. 3. Page 603. M. capite nuchâque nigris; corpore subtüs albo; collo supernè remigibusque viridibus ; rostro nigro; pedibus fuscis. DU MUSÉE DE PARIS. 349 Cet oiseau, dit Vieillot, dans l'Encyclopédie ', se trouve dans la même col- lection que le précédent. Les types sont originaires de la Nouvelle-Hollande (Péron, Lesueur et Labillardière), et ne différent pas spécifiquement de Pulotis flavigula, Gould, ainsi que l'ont déjà dit, mais d’une manière dubi- tative, MM. Charles Bonaparte ? et Cabanis 5. 8° Melithreptus flavicans. — Cet Héorotaire « a toutes les parties supé- A rieures d'un jaune verdâtre; les inférieures jaunes et tachetées de verdà- « tre; les oreilles jaunes; un trait blanc sur les côtés de la tête, lequel part « de l’angle du bec, passe sous les yeux et se termine à l’occiput; les ailes et « la queue frangées à l'extérieur de jaune vert; le menton gris; les pieds de « cette couleur et le bec noir, Il se trouve à la Nouvelle-Hollande. » (Nouv. Dit, E IN p.920.) Dans l'Encyclopédie 4, Vieillot nous apprend que l’on voit cet oiseau dans la collection indiquée pour les deux précédents. Le type vient de Péron et Lesueur, et appartient à l'espèce décrite par M. Temminck ÿ, sous le nom de Meliphaga maculata. 9° Melithreptus gilvicapillus. — Dans cet oiseau « la couleur grise colore « non-seulement la tête, mais encore le dessus du cou et le manteau; une « petite tache jaune est au-dessous de l'œil; cette teinte borde à l'extérieur « les pennes alaires ; et un mélange de gris foncé et de bleuàâtre règne sur le _ « dessous du corps; le bec et les pieds sont bruns. » (Nouv. Dict., t. XIV, P- 529.) Dans l'Encyclopédie 6, Vieillot donne sur la collection où se trouve cette espèce des indications semblables à celles qui précèdent. Le type vient de Péron et Lesueur; c’est Meliphaga chrysops, Vig. et Horsf. 10° Melilhreptus virescens. — Dans ce Melithreptus « une teinte verdàtre « domine sur les parties supérieures et forme des taches sur le fond blanc À. Page 604. M. corpore supra viridi, subtus griseo; qulà auribusque flavis; rostro pedibus- que nigris. 2. Consp. avium, p. 392. 3. Mus. Heineanum, p. 118. 4. Page 604. M. corpore supra virescente flavo; subtüs flavo virescenteque maculato; vittà suboculari albà; mento griseo; rostro nigro ; pedibus cinereis. 5. Col. 29, 1. 6. Page 606. M. cinereus, maculà suboculari flava ; corpore subtüs saturatè griseo et cærules- cente ; rostro pedibusque fuscis. 390 TYPES DE PASSEREAUX DENTIROSTRES « des parties inférieures ; une tache oblongue et jaune se fait remarquer sur « le bas des joues; la gorge est d’un blanc pur; les ailes sont bordées de jaune « vert; le bec et les pieds bruns. Taille moyenne. » (Nouv. Dict., t. XIV, p: 329.) Vieillot annonce dans l'Encyclopédie ? que son type est au Muséum d’his- toire naturelle; il oublie, dans l’une et l’autre description, de signaler le ban- deau noir qui surmonte la bande jaune existant sur le bas des joues. Notre exemplaire a été rapporté par Péronet Lesueur ; c'est Péilotis sonorus, Gould. 11° Philemon nævius. — Ce Polochion « se trouve à la Nouvelle-Hollande. « Il a la tête et une partie des joues noires ; les plumes de l’occiput, du cou, « de la poitrine et du ventre d’un gris clair et bordés d’une ligne noire; le « dessus du corps d’un gris foncé tirant au brun sur les ailes; le bas-ventre et « les couvertures inférieures de la queue de couleur blanche; le dessus des « pennes caudales pareil aux ailes, et le dessous blanchâtre depuis leur milieu « jusqu'à leur extrémité; les pieds couleur de chair. Le plumage, etc. » (Now. Dict., t. XXVII, p. 428.) Quoique Vieillot ait ajouté dans l'Encyclopédie ? que ce Polochion se trouve au Muséum d'histoire naturelle, je dois avouer que je n’ai pas retrouvé le type. L'espèce ne me paraît pas différer de Myzantha garrula, Vig. et Horsf. 19° Philemon viridis. — Ce Polochion « a le bec noir, les pieds bruns; « la tête dénuée de plumes sur les côtés, noire en dessus, de même que le « cou; l'occiput traversé par une bande blanche; le dos, le croupion, les « ailes et la queue d’un vert olive; la gorge d’un gris foncé; une bande blan- « che part de la mandibule inférieure, descend sur les côtés du cou, et se « termine sur ceux de la poitrine qui est pareille à la gorge, de mème que « les parties postérieures, Taille du Polochion Kogo. On le trouve à la Nou- « velle-Hollande. » (Nouv. Dict.,t. XXVII, p. 431.) Le type existait au Muséum d’après ce que nous apprend Vieillot dans l'Encyclopédie $. Je ne l'ai pas retrouvé, mais l'espèce ne me parait pas différer du Gracula cyanotis, de Latham. 1. Page 607. M. capite corporeque suprà virescentibus; subtùs albo, viridi maculato; genis partim flavis; rostro pedibusque fuscis. 2. Page 617. P. corpore suprà saturatè griseo; subtüs dilutè cinereo, nigro marginato; vertice genisque nigris; pedibus incarnatis. 3. Page 619. P. lateribus capitis glabris ; strigà occipitali albà; corpore suprà olivaceo viridi ; sublüs saturaté griseo; rostro pedibusque fuscis. DU MUSÉE DE PARIS. 301 13° Turdus albicollis. — Cette espèce «se trouve au Brésil, d'ou elle a été « rapportée par Delalande fils; elle est brune en dessus ; cette couleur incline « au roux sur le manteau, et prend un ton gris bleuätre sur le dessus du « cou, sur les couvertures supérieures des ailes et sur la queue; la gorge est «tachietée de noir; un large collier d’un blanc pur se fait remarquer sur le « devant du cou; la poitrine est d'un gris lavé; le milieu du ventre blanc, «ainsi que les couvertures inférieures de la queue; les côtés de la poitrine et « les flancs sont roux; le bec brun en dessus est jaunâtre en dessous ; le tarse « brun. Taille de la Grive litorne, etc. » (Nouv. Dict., t. XX, p. 227.) Dans l'Encyclopédie *, la diagnose latine est seulement ajoutée. C’est la même espèce que Zurdus albicollis, Spix ?, ainsi que la déjà dit M. Charles Bonaparte 5. 14° Turdus melanocephalus. — Cest dans l'Encyclopédie # que Vieillot a décrit ce type, dans les termes suivants : « 1. Supra olivaceo viridis; subis flavus, viridi transversim striatus; ca- «pite, guld, rostro pedibusque nigris; alis caurdläque nigricantibus. «On doit la connaissance de cet oiseau à M. Delalande fils qui l'a rapporté « du Brésil. Il est d’un vert olive en dessus du corps; jaune en dessous avec « quelques raies transversales vertes; noir sur la gorge, le bec et les pieds. » Ce prétendu Merle est un Passereau de la famille des Cotingas ; il n’est impossible de le séparer spécifiquement de Procnias melanocephala, Sw. 5. 15° Turdus Sueurii. -- Ce Passereau « a le front, les joues, la gorge, le ven- «tre, une partie des couvertures supérieures de l'aile d’un beau blanc; cette « couleur sert de bordure extérieure aux grandes couvertures, aux pennes « alaires et aux pennes latérales de la queue ; toutes sont noires dans le reste ; « le devant du cou, la poitrine, le croupion et les couvertures supérieures de « la queue ont des raies transversales grises sur un fond blanc; le dessus de « la tête et du corps sont gris; le bec noir, ainsi que les pieds. Taille un peu « au-dessus de celle de la Grive grivelette. Cette espèce a été apportée de la 4. Page 640. T. supra fuscus ; qulà nigro maculatà&; collari albo; pectore cinereo; ventris medio crissoque albis; rostro supra fusco, subtùs flavescente; pedibus fuscis. 2. Avium Brasil. Spec. n0v.,1, pl. EXX. 3. Consp. av., p. 272. 4. p. 647. 5. Zool. Illustr.,1"e série, pl. xxv. 392 TYPES DE PASSEREAUX DENTIROSTRES « Nouvelle-Hollande par M. Lesueur, et est au Muséum d'histoire naturelle. » (Nouv. Dict., t. XX. p. 270.) La diagnose latine est seulement ajoutée dans l'Encyclopédie ". Disons, en outre, que le type ne vient pas de la Nouvelle-Hollande (M. Lesueur), mais de Timor (Maugé); aussi pensons-nous que, quoique plus jeune et de sexe male, cet individu ne diffère pas spécifiquement de celui que Vieillot a déjà décrit sous le nom de Sybia leucophæa. 16° Turdus leucopterus. — Cet oiseau « a six pouces de longueur totale, la « queue arrondie; les ailes courtes, dont le pli est d’un blanc pur; cette cou- «leur termine leurs petites et leurs moyennes couvertures, ce qui donne lieu «à deux bandes étroites et transversales; les plumes du haut du dos sont «aussi de cette couleur, si ce n’est à leur bout qui est du même noir mat qui «couvre le reste du plumage. On trouve ce Merle au Brésil, d’où il a été « rapporté par M. Delalande fils, attaché au Muséum d'histoire naturelle. » (Nouv. Dict., t. XX, p. 272.) Dans l'Encyclopédie ?, la seule addition opérée par Vieillot consiste dans la diagnose latine. Ce prétendu Jurdus, au reste, est un Myothéridé et ne dif- fère pas de celui décrit par Cuvier sous le nom de Lanius notodelos. 17° Turdus Peronti (pl. xix). —« Le lorum, les paupieres, la gorge, le haut «du cou, le milieu du bas de la poitrine, les parties postérieures, les petites « couvertures des ailes, l'extrémité d’une partie des autres, le bord extérieur « des pennesalaires et le bout des pennes latérales de la queue sont blancs; une « bandelette noire traverse les joues, et une petite tache de la même couleur «est sur les oreilles ; les couvertures de la partie antérieure des ailes et les « pennes sont aussi de cette teinte ; le reste du plumage est d’un brun roux ; « le bec d’un brun rougeàtre, avec le bas de la partie inférieure jaunûtre; « les pieds sont couleur de chair. Taille du Mauvis. Cette espèce a été ap- « portée de la Nouvelle-Hollande par M. Péron, et fait partie de la collection « du Muséum d'histoire naturelle. » (Nouv. Dict., t. XX, p. 276.) Vieillot n’a ajouté à cette description dans l'Encyclopédie *, que la dia- 4. Page 664. T. fronte, genis, gutture ventreque albis; jugulo, pectore uropygioque griseo transversim striatis; vertice corporeque supra cinereis, rostro pedibusque nigris. 2. Page 666. T. niger; tectricibus alarum apice albis; rostro pedibusque nigris. 3. Page 669. T. supra rufus; loris, palpebris, qutture, corporeque subtùs albis; genis nigro fasciatis ; remigibus nigris; rostro spadiceo, pedibus carneis. DU MUSÉE DE PARIS. 353 gnose latine. L'espèce était nouvelle à cette époque; elle nous paraît avoir été signalée plus récemment par M. Salomon Müller’, sous le nom de Geocichla rubiginosa. W s'ensuit que l'indication donnée par Vieillot relati- vement à l'habitat est inexacte, et que notre type est originaire de Timor. 18° Acridotheres ater. — Voici les détails donnés par Vieillot dans l'En- cyclopédie ?, seule source où il est question de ce Martin. « A. totus niger : caudä apice albä. «Totalement noir; queue blanche à sa pointe. « Cet oiseau se trouve à Pondichéry, et fait partie de la collection du Mu- « séum d'histoire naturelle. » Nous pensons qu'il s’agit ici d’Acridotheres ginginianus, quelque inexacte que soit la description; malheureusement, c'est en l’absence du type que nous émettons cette opinion. 19° T'hamnophilus albicollis. — «Cet oiseau de la Guyane est brun sur «les parties supérieures, blanc sur la gorge, noir sur la poitrine et sur les « joues. Le devant du cou a sur chaque côté une bordure noire et blanche, « qui remonte jusqu'aux joues ;: les couvertures des ailes sont noires et parse- « mées de petites marques blanches ; le ventre est de cette dernière couleur «vers le milieu, et roux sur les flancs; les pennes alaires et caudales sont noires, «ainsi que le bec; les pieds bruns. Cet oiseau ne serait-il pas une variété du « Batara à cravate notre ? Car ces deux oiseaux sont dela même taille, et ont «de grands rapports dans leurs couleurs. » (Nouv. Dict.,t. HT, p. 313.) Dans l'Encyclopédie $, après la diagnose latine, Vieillot dit que son type fait partie de la collection du Muséum d'histoire naturelle. Nous ne le possé- dons plus, mais l'espèce nous parait réelle et bien distincte du Turdus cérna- mommeus par sa gorge blanche et son thorax noir; dans ce dernier Myiothe- rien, en effet, la dernière région est d’un blanchätre écaillé de noir. 20° T'hamnophilus guttatus. — Ce Batara «est blanc, avec des taches «noires en forme de larmes sur toutes les parties supérieures; d’un blanc « pur en dessous chez la femelle; noir et moucheté de blanc sur les côtés « de Ja poitrine du mâle. Taille de la Pée-grièche rousse; bec couleur de 1. l’erhandelingen, etc., p. 172. 2. Page. 692. 3. Page 744. T. Suprà fuscus; qulà albà; genis pectoreque nigris; lateribus colli strià nigrà albäque ; tectricibus alarum nigris alboque variis; rostro nigro, pedibus fuscis. ARCHIVES DU Muséum. T. VII. 45 354 TYPES DE PASSEREAUX DENTIROSTRES «corne; pieds brunâtres. Il habite l'Amérique méridionale. » (Nouv. Dict., CHILD 5100) Dans l'Encyclopédie !, les détails sont les mêmes que pour l'espèce pré- cédente. Ajoutons que ce T'hamnophilus est absolument semblable à Lanius maculatus, Cuv., dont nous avons déjà parlé. 21° Jhamnophilus lineatus. — Cet oiseau « a la tête rousse en dessus et « le reste du plumage rayé transversalement de noir et de blanc roussätre. « Taille du Batara huppé. » (Nouv. Dict., t. I, p.316.) «Le Brésil, dit Vieillot dans l'Encyclopédie ?, est la patrie de cet oiseau que « j'ai vu au Muséum d'histoire naturelle. » Ajoutons qu’il ne diffère pas spécifiquement de celui que M. Leach a décrit sous le même nom. 29° Thamnophilus viridis. — Ce Batara « a le front, toutes les parties «inférieures et le dessus de la queue rayés en travers de noir et de blanc, le «reste du plumage vert. Longueur totale, six pouces huit à dix lignes. 1] « habite l'Amérique méridionale, » (Nouv. Dict.,t. HE, p. 318.) Il y a erreur dans cette description; le dessus est roux et non pas vert. Le type se trouve dans notre Musée ainsi que le dit Vieillot, dans 1 Encyclo- pédie; c’est Larius lunulutus, Cuv. 23 Thamnophilus cristatellus. — C’est dans l'Encyclopédie # que Vieillot a décrit, sous ce nom, le mâle du ’anga striata; il a seulement changé la dénomination de Thamnoplhilus rufus qu'il avait initialement appliquée à cette espèce dans le Dictionnaire. Dans l’un et l’autre travail, la femelle est décrite sous le nom de 7'hamnophilus cinereus. 24° Tanagra Desmaresti. —«£Le nom que j'ai donné à cet oiseau du Brésil «est celui du judicieux et savant auteur de l'Histoire des Tangaras.N a le front « noir; une tache de cette couleur sur le milieu du devant du cou; le sommet « de la tête d’un bleu d’aigue-marine; l’'occiput, les côtés de la tête, le menton «et les parties postérieures, jaunes; le manteau, les couvertures supérieures « des ailes, jaunes et noires ; les pennes alaires et caudales de ces mêmes cou- 1. Page 716. T. Suprà albus, nigro guttatus, sublus niger albo maculatus ; rostro corneo pedibus fuscescentilus. 2. Page 747, T. Rufescente albo transversim striatus ; vertice rufo. 3. Page 749. T. f'iridis; fronte, qutture, partibus posterioribus caudâque suprà nigro albo- que fascialis. 4. Page 749. 5. Tome XXXV, p. 200. DU MUSÉE DE PARIS. 359 « leurs; mais la première n’occupe que leurs bords extérieurs; le bec est « brun et les pieds sont couleur de chair. Taille un peu supérieure à celle du « Tangara organiste. » (Nouv. Dict.,t. XXXIT, p.410.) Dans l'Encyclopédie * , après la diagnose latine de cette espèce, Vieillot ajoute que son type, rapporté du Brési! par Delalande, se trouve au Muséum d'histoire naturelle, Je pense que c’est Tanagra thoracica, Tem. 25° Tanagra chlorocyaneu. — « Cet oiseau, de l'Amérique méridionale, «a toutes les parties supérieures, les côtés de la gorge, du cou, de la poi- «trine et du ventre, le bord extérieur des pennes alaires et caudales d’un « vert olive; le milieu de toutes les parties inférieures d’un bleu très-clair; «la queue grise en dessous; le bec et les pieds bruns Taille du J'angara «tricolor. H est au Muséum d'histoire naturelle. » (Wow. Dict., t. XXXI, D4277 Il n’y a en plus que la diagnose latine dans l'Encyclopédie ?. Je pense que c'est la même espèce que M. Lesson Ÿ a décrite ultérieurement sous le nom de Tanagra umbilicalis. 26° Saltator ruficapillus. — Ce Passereau «habite l'Amérique méridio- «nale. La tête, la nuque et toutes les parties inférieures, depuis le bec jusqu'à « la queue, sont rousses; le front, le lorum, le ventre, d’un noir un peu tenté « de roussâtre ; le reste du corps et la queue d’un gris bleuätre ; les pennes des «ailes bordées à l'extérieur de ce même gris, et noires dans le reste; le bec « d’abord jaunâtre et ensuite d'un noir bleuâtre; les pieds noirs. Taille de « l'Habia à cravate noire. » (Nouv. Dict., t. XIV, p. 108.) Dans l'Encyclopédie 4, Vieillot ajoute qu'il a vu ce Tanagridé au Muséum d'histoire naturelle. Le type provient du voyage de M. Geoffroy père en Por- tugal, et ne diffère pas spécifiquement de J'anagra capistrata, Spix. 27° Pyranga icteromelas. — « Cet oiseau, que l'on trouve dans l Amérique « méridionale, est d’un noir profond sur toutes les parties supérieures, les A. Page 774. T. Fronte nigro; vertice cæruleo; occipite, mento, corporeque subtus flavis ; supra flavo nigroque; rostro fusco; pedibus incarnatis. 2. Page 781. T. Olivaceo viridis; qutture, collo, pectore ventreque in medio dilutè cæruleis; rostro pedibusque fuscis. 3. Traité d'Ornithologie, p. 460. ; 4. Page 793. $. Capite corporeque subtus rufis; gutture, jugulo caudäque cærulescente qri- seis; fronte, loris, ventre nigris; rostro basi Jlavescente, dein cærulescente-nigro; pedibus nigris. 356 TYPES DE PASSEREAUX DENTIROSTRES «côtés de la tête, du cou et de la gorge, qui est, dans son milieu, rayée trans- « versalement de jaune ; toutes les parties inférieures sont de cette couleur; « le bec est noirâtre en dessus, et de couleur de corne en dessous; les pieds «sont d’un brun rougeûtre. Taille un peu inférieure à celle du Tarhyphone «notr et blanc, Du Muséum d'histoire naturelle. » (Nouv. Dict., t XXVHE, p- 291) La diagnose latine est seulement ajoutée dans l'Encyclopédie’. Le type a été acquis par échange à M. Dufresne, et jusqu’à ces derniers temps, on la cru, dans le Musée de Paris, d’origine américaine. Ajoutons qu'il vient de l'Afrique occidentale et fait partie du genre Ploceus, C’est, enfin, l'espèce que Vieillot a décrite lui-même sous le nom de P/oceus bicolor. 25° Pyranga icteropus. — Cet Oiseau « a six pouces et demi de longueur «totale ; la tête, le dessus du cou et le dos, verts ; les deux pennes intermé- « diaires de la queue, en entier, le bord extérieur de toutes les latérales et « des pennes alaires, bleu ; toutes les pennes brunes à l’intérieur ; le menton, «le devant du cou, et toutes les parties postérieures, jaunes; les plumes des « jambes, d’un vert olive ; le bec brun et les pieds jaunes. On le trouve au « Brésil. Du Muséum d'histoire naturelle, » (Nouv. Dict.,t. XXVIH, p.291.) Vieillot n’a ajouté à sa description dans l'Encyclopédie * que la diagnose latine. Je ne pense pas avoir retrouvé le type, mais seulement l'espèce, et notre individu m est indiqué comme venant de Cayenne, et non pas du Bré- sil. C’est, au reste, le Tachyphone à épaulettes bleues, Lesson Ÿ. 20° Muscicapa griseicapilla. Ce Passereau «a le dessus de la tête et «du cou, les joues, les ailes et la queue gris, de la même teinte, mais lavée « de vert ; le dos, le croupion d'un vert olive pur; la penne externe de Paile « bordée de blanc ; le menton de cette couleur ; le reste du plumage d'un «jaune pur, nuancé de vert olive sur la poitrine et les flancs ; le bec noir et « les pieds bruns. Cet oiseau a été trouvé à Timor par le naturaliste Maugé, et « fait partie de la collection du Muséum d'histoire naturelle. » (Mouv. 1rct., t. XXI, p. 489.) 1. Page 799. P. Supra nigra ; subtüs guitureque medio flavis ; rostro supra nigricante, subtus corneo ; pedibus rubescente fuscis. 2. Page 799. P. Capite, colle suprà, dorso viridibus; remigibus rectricibusque caudæ latera- libus fuscis, margine cæruleis; mento, collo anteriori corporeque subtàs flavis ; rostro fusco; pedibus flavis. 3. Traité d'Ornilh., p. 463. DU MUSÉE DE PARIS. 357 Rien de nouveau sur ce type dans l'Encyclopédie! : C’est Muscicapa gula- ris, Quoy et Gaimard ?, Ævpsaltria gularis, Gould 3. 30° Muscicapa tricolor. — Ce Gobe-mouches «se trouve dans l’île de Ti- « mor, d'où il a été rapporté par Maugé. Les trois couleurs qui couvrent son « plumage sont du blanc sur les sourcils, la poitrine et le ventre, du brun « sur les ailes, du noir sur la tête, la gorge, le cou, le dos, la queue, le bec «et les pieds ; la queue est étagée. » (Nouv. Dict., t. XXI, p. 490.) Cette espece, décrite de la même manière dans l'Encyclopédie 4, ne diffère pas du Muscipeta melaleuca, de MM. Quoy et Gaimard $. 31° Muscicapa nigerrima. — Cet oiseau « est totalement d’un noir lustré, « à l'exception du côté intérieur et du dessous des pennes de l'aile qui sont « blanches depuis leur origine jusqu’à un pouce de leur extrémité; le bec et « les pieds sont noirs. Longueur totale, six pouces neuf lignes. Un individu « que l’on soupçonne être la femelle, a la gorge rousse et tachetée de noir. « Ces deux oiseaux sont au Muséum d'histoire naturelle. » (Vouv. Dict., t. XXI, p.453) Cette espèce, à laquelle ne sont point consacrés de nouveaux détails dans l'Encyclopédie © ne diffère pas de Muscicapa galeata, Spix 7. Ce dernier Zoologiste a également donné la figure de l'individu à gorge rousse, 32° Platyrhynchos polchropterus. — « Le bec, les pieds, la tête, le dessus « du cou, le dos, les ailes et la queue de cet oiseau de la Nouvelle-Hollande « sont noirs; la gorge, le devant du cou, la poitrine et les parties postérieures « gris ; les ailes variées de taches blanches longitudinales ; toutes les pennes « latérales de la queue ont une marque de cette couleur à leur pointe; lon- « gueur totale, cinq pouces huit ou dix lignes. Du Muséum d'histoire natu- « relle. » (Nouv. Dict., t. XXNIL, p. 10.) = A 1. Page 821. M. l’ertice, collo supra genisque griseis ; dorso uropygioque olivaceo viridibus ; mento albo; corpore subtüs flavo ; rostro nigro; pedibus fuscis. 2. Voy:del'4sér., pl. 1v, fig. 44 3. Austr. Birds., vol. IT. 4. Page 822. M. Superciliis, pectore ventreque albis; alis fuscis; capite, quiture, collo, dorso, caudà, rostro pedibusque nigris. . Voy. de l’Astr., pl. 1v, fig. à. 6. Page 828. M. Nigra; remigibus intüs subtüusque albis ; rostro pedibusque atris. 7. Av. Bras. Sp. nov., vol. I, pl. xxvir. 8. Loco cit., pl. xxvuin, f. 1. ©: 358 TYPES DE PASSEREAUX DENTIROSTRES Le type de cette espèce, sur laquelle Vieillot est aussi concis dans l’Ency- clopédie ", a été longtemps considéré dans le Musée de Paris comme origi- naire de la Nouvelle-Hollande (Péron et Lesueur). L'étiquette que porte encore notre individu en fait foi. Positivement, c’est Z'tyra nigra de MM. Jar- dine et Selby. 33° Platyrhynchos cyanoleucus. — « Cet oiseau, que Maugé a trouvé dans l’île de Timor, est blanc sur le ventre et les parties postérieures ; d’un bleu « foncé et éclatant sur le reste de son plumage: la femelle a toutes les parties su- périeures d’un gris nuancé de bleuâtre; la gorge, le devant du cou et la poi- « trine roux; le ventre d’un blanc roussâtre; tousles deux ont le bec etles pieds « bruns. Du Muséum d'histoire naturelle. » (Nouv. Dict., t. XXVII, p. 11.) Nos types sont encore jeunes. fln’existe, à leur sujet, rien de nouveau dans l'Encyclopédie ?, et je les rattache à Miagra nitida, Gould. 34° Platyrhynchos leucophæus. — Ce Passereau « habite l'Amérique mé- « ridionale. Les plumes du sommet de sa tête sont jaunes à leur base, et « brunes dans le reste ; le cou, le dos, les ailes et la queue sont de la dernière « couleur; la gorge et les parties postérieures, blanches, avec des taches noires « longitudinales, lesquelles se retrouvent encore sur le fond olivatre des = R A « flancs ; un trait blanchâtre part du bec, entoure la tête et se termine au- « dessous de locciput. Du Muséum d'histoire naturelle. » (Wouv. Düct., COCVRENDrTe) Rien de nouveau sur ce type dans l'Encyclopédie 5. Je ne le crois pas diffé- rent de l'individu que Buffon a figuré # comme étant la femelle du Barbièhon de Cayenne. Je ne serais même pas étonné que notre exemplaire füt égale- ment celui de notre immortel Zoologiste du xvr1° siècle. Ajoutons que la description de Buffon ne paraît laisser aucun doute à ce sujet; entre autres détails, elle signale ? le jaune de la tête que l’on ne voit point dans la figure. 35° Platyrhynchos albicollis (pl. xx, fig, 1). — Ce Gobe-mouches « a été « trouvé au Bengale par le naturaliste Macé. Son plumage est brun, à l'ex- 1. Page 835. P. Suprà niger, subtüs griseus; alis albo longitudinaliter maculatis ; rectricibus lateralibus apice albis ; rostro pedibusque nigris. 2. Page 836. P. Saturate cæruleus; corpore subtùs albo ; rostro pedibusque fuscis. 3. Page 836. P. Plumis verticis fuscis, basi flavis ; corpore suprà fusco, subtüs flavo, albo lon- gitudinaliter maculalo. 4. Enl., 830. fig. 2. 5. Ois.,1V, p. 534. DU MUSÉE DE PARIS. 359 « ception de la gorge, des sourcils et de l'extrémité des pennes caudales qui « sont blancs ; la queue est longue et étagée; le bec noir et le tarse brun. « Du Muséum d'histoire naturelle. » (Nouv. Dict., t. XX VIH, p. 15.) Cette espèce, dont la description, dans l'Encyclopédie ', ne se trouve point suivie de nouveaux détails, était bien nouvelle lorsque Vieillot lui a imposé le nom cité plus haut; elle a été plus récemment décrite par M. Franklin ? sous le nom de ÆAipidura fuscoventris. 36° Platyrhynchos melanops. — « Cet oiseau, de l'Amérique méridionale, « a le dessus de la tête roux; la gorge blanche ; les joues noires; le reste d’un « plumage d’un gris lavé de roux en dessus, et de blanc en dessous; le bec « noir, et les pieds bruns. Du Muséuin d'histoire naturelle. » (Nouv. Dict., COMTE D TAN) L'Encyclopédie ne renferme, en outre, que la diagnose latine. L'espèce ne diffère pas de Concpophaga nigrogenys, Lesson #. 37°. Platyrhynchos rufiventris (pl. xx, fig. 2). — « Cet oiseau, de la Nou- « velle-Hollande, a le dessus de la tête noir ; le dos d’un gris foncé; les ailes « brunes ; la gorge et les flancs blancs; le ventre roux; la queue longue, « noire, avec sa premiere penne blanche à l'extérieur et sur les deux tiers «en dedans; la deuxième blanche seulement sur son premier tiers et des « deux côtés; le bec et les pieds bruns. Du Muséum d'histoire naturelle. » (Nouv. Dict., vol. XX VII, p. 21.) Rien de nouveau sur ce type dans l'Encyclopédie 5. Nos exemplaires ont été rapportés par Péron et Lesueur. Ajoutons que l’un de nos individus porte des taches blanches à l'extrémité des tectrices alaires supérieures ; chez l’autre, ces taches sont moins marquées. Aussi pensons-nous que c’est la même espèce que celle plus récemment dénommée ARhipidura ochrogastra, par M. Salomon Müller 6. 1. Page 857. P. Fuscus ; superciliis, qutture, rectricumque apice albis ; rostro nigro; pedibus uscis ; caudà longä, cuneiformi. 2. Proc. of the Zool. Soc. of Lond. 1830-31, p. 117. 3. Page 837. P. Vertice rufo; genis nigris; gutture albo ; corpore suprà rufescente griseo, sub- tùs rufescente albo ; rostro nigro, pedibus fuscis. 4. Traité d'Ornith., p. 393. 5. Page 843. P. Vertice nigro; dorso saturate griseo; alis fuscis; qutture hypocondriisque albis ; ventre rufo; rostro pedilusque fuscis. 6. l’erhandelingen, etc., p. 185. 360 TYPES DE PASSEREAUX DENTIROSTRES 38° Platyrhynchos ruficollis. — « Cet oiseau se trouve à la Nouvelle-Hol- « lande. Il a toutes les parties supérieures bleues, mais d’une nuance plus « foncée sur la tête ; les pennes des ailes bordées de blanc; la gorge, le de- « vant du couet la poitrine roux; le ventre et les parties postérieures, blancs; « le bec et les pieds gris. Du Muséum d'histoire naturelle. » (Nouv. Düct., t. XXII, p. 13.) La description de l'Encyclopédie * est absolument semblable. Le type pro- vient de Péronet Lesueur ; il a été également décrit par M. Swainson ? sous le nom de Myiagra latirostris, et nous ne pensons pas que l’espèce, que M. Gould a dénommée de la même façon que M. Swainson, en soit diffé- rente. 39° Tyrannus bellulus. — « Cet oiseau est plus gros et plus long que le « Tyran savana, et il porte comme celui-ci une queue très-fourchue, mais « plus longue ; les deux pennes les plus extérieures de la queue se prolongent «quatre à cinq pouces au delà des autres, qui vont toutes en diminuant « de longueur jusqu'aux deux intermédiaires les plus courtes de toutes ; les «deux longs brins se terminent en forme de palettes, et sont noirs; cette « couleur est aussi celle des autres pennes, de celles des ailes et de leurs cou- « verturessupérieures, et prend, sur le devant du cou, la forme d’un hausse- « col dont les deux branches sont attachées au coin de l'œil. Ce hausse-col « s’étend en largeur sur le devant du cou, et encadre la couleur blanche qui « règne sur la gorge; le dessus de la tête, le reste du cou, le dos, la poitrine «et les parties postérieures sont d’un gris bleuâtre, avec une ligne trés- « étroite et brune sur le milieu de chaque plume ; ce trait est plus apparent « sur des parties inférieures que sur les autres; les couvertures supérieures «et les pennes alaires sont bordées de cendré en dehors; le pli de l'aile est « blanc en dessous et à l'extérieur; le bec brun; le tarse noirâtre, et la queue « grêle; un trait blanchâtre se fait remarquer sur les côtés de la tête, derrière « l'œil, et s'étend jusqu’à l’occiput. Cette espèce se trouve au Brésil, d’où «elle à été apportée par M. Delalande fils. » (Nouveau Dict., t. XXXV, paizo) 1. Page 843. P. Suprà cæruleus; qulà, collo anteriore pectoreque rufis; ventre abdomineque albis; rostro pedibusque cinereis. 2. The natur. Libr. vol. X, p. 255. 3. Ausl. Birds., vol. I. DU MUSÉE DE PARIS. 5 361 Dans l'Encyclopédie ", la diagnose latine est seulement ajoutée. Je n'ai point retrouvé ce type, mais l'espèce ne diffère pas de Muscicapa longicauda, Spix ?. 4o° Anthus rufulus. — « De tous les Pipis connus, celui-ci est le plus « petit; il n’a guere que cinq pouces de longueur totale ; toutes ses parties « supérieures sont brunes et fauves, cette dernière couleur est sur le bord « des plumes ; un roux clair domine sur les inférieures, depuis le bec jusqu'au « ventre, où il se dégrade jusqu'au blanc, ainsi que sur les parties posté- « rieures, et est parsemé de taches brunes sur le bas du cou et sur la poitrine ; « les couvertures supérieures et les pennes des ailes sont noirâtres et bordées « de roussätre; il en est de même pour les pennes de la queue, dontla première « de chaque côté est blanche, si ce n’est sur son bord interne, et la deuxième « vers le bout; le bec est brun en dessus et jaunâtre en dessous; le tarse « verdûtre, et l’ongle du doigt postérieur long, presque droit et très-aigu. LS # Cette espèce, que l’on trouve au Bengale, est au Muséum d'histoire natu- relle. » (Nouv. Dict., t. XXVI, p. 494.) Cette description ne diffère pas de celle qui se trouve dans l'Encyclopédie, = EN précédée de la diagnose latine. Mais, l’une et l’autre ont besoin de quelques rectifications, et nous pouvons le faire avec d'autant plus d’exactitude que la détermination de l’espèce de notre collection a eu lieu à l’époque de la description de Vieillot. Ainsi, les rectrices médianes sont vraiment noires; les deux plus externes blanches, avec un liseré noirâtre sur leur face interne. Des coins du bec part une série de petites taches brunes qui, le long du cou, vient rejoindre celles du bas de la même région. Ajoutons que le bas du dos, le croupion, les tectrices caudales, sont dépourvus de taches. Disons, en outre, que la planche de la Galerie des Oiseaux, qui porte le n° 161, représente non point notre espèce, mais sûrement une autre. Nous n'en voulons pour preuve que toutes ces taches blanches qui, dans la figure de Vieillot, se trouvent terminer les rectrices ; rien de semblable n'existe dans notre type ; 1. Page 846. T. vertice, collo supra, dorso, pectore abdomineque cærulescenti griseis, torque, caud& alisque nigris; qutture albo; caudà forficatä; rectricibus extimis longissimis, apice disciformis ; rostro fusco, pedibus nigricantibus. 2. Av. Bras. Spec. nov., 1, pl. xvn. 3. Page 326. 4. corpore supra plumis fuscis, margine rufis vestito, sublüs subrufo; pectore Jusco maculato; tectricibus, alis caudäque nigricantibus, margine exteriore rufescentibrs ; rectrice prima extüs, secundà apice albä ; rostro suprà fusco, subtüs flavescente ; pedibus sub- viridibus. ARCHIVES pu Muséum. T. VII. 46 362 TYPES DE PASSEREAUX DENTIROSTRES rien de semblable n’est indiqué dans aucune des descriptions de Vieillot. Par suite de cette assimilation de la planche à l’espece, celle-ci est restée fort peu connue ; de là, la difficulté de pouvoir y rapporter, d’une manière sûre, les descriptions des Zoologistes anglais dans l’Inde, 11 me paraît cepen- dant que l/nthus striolatus de M. Blyth ' n'en diffère point. 41° Anthus australis. — W «a été rapporté des terres australes et fait par- «tie de la collection du Muséum d'histoire naturelle. Cet oiseau a le bec « brun en dessus et à la pointe, jaunätre en dessous; les pieds d’une cou- « leur de chair verdâtre; l’ongle postérieur aussi long que le doigt et courbé; « le dessus de la tête tacheté de brun foncé et de roussâtre ; un trait blanc « derrière l'œil; les joues de cette couleur et tachetées de brun ; la gorge d’un « blanc pur, ainsi qu'un demi-collier sur ses côtés, iinmédiatement au-des- « sous des joues, et séparé du blanc de la gorge par un trait brun qui part « de la mandibule inférieure; la couleur blanche règne encore sur toutes « les parties postérieures, mais elle prend une nuance rousse, et est tachetée « de brun sur le devant du cou et sur la poitrine; les couvertures supé- « rieures et les pennes des ailes sont noiratres et bordées de roussâtre ; la « queue est noire, avec sa première penne blanche, si ce n’est sur le bord de « ses barbes internes; la deuxième est, vers le bout, de cette couleur, qui est « coupée dans son milieu par un trait longitudinal brun. Cet oiseau est plus « gros que le Pipr des arbres, et a environ six pouces et demi de longueur « totale. » (Vouv. Dict., t. XX VI, p. 5o1.) : La diagnose latine est seulement ajoutée dans l'Encyclopédie ?. Notre type est évidemment 4nthus australis, Vig. et Horsf. La figure de cette derniére espèce, donnée par M. Gould ÿ, reproduit avec une fidélité remarquable les traits de l'individu décrit par Vieillot 4. 4. Journ. of the Asiatic Soc. of Bing., vol. XVI, p. 435. 2. Pase 327. 4. capite fusco rufescentique vario; post oculos linea alba; quiture albo; cor- pore subtùs ex albo rufescente, maculis pectoralibus fuscis; tectricibus remigibusque nigrican- tibus, rufescente marginalis ; rectricibus nigris ; extimà extus albà ; rostro supra fusco, subtùs flavescente; pedibus sub viridibus. 3. Aust. Birds, vol. IN. 4. Malgré tous les efforts que j'ai pu tenter, il est certains types de Vieillot que je n'ai pu encore retrouver. Pour aider aux recherches, je vais donner les diagnoses qui y sont relatives. 1° Sylvia barbata. — S. supra nigricans, subtüs sordidè alba; qutture superciliisque albis; rostro pedibusque nigris (Encycl., p. 430). Cette fauvette « se trouve à la Nouvelle-Hollande. Sa taille est celle du Pouillot. Elle a le bec très- DU MUSÉE DE PARIS. 363 C. TYPES DE M. LESSON, 1° Graucalus Dussumiert (Traité Œ'Ornith., p. 349). — J'ai décrit cette espèce, que M. Ch. Bonaparte (Consp., p. 354 )a réunie au Corvus Novæ Gut- « garni de soies à la base, et noir; les pieds de cette couleur; la gorge et les sourcils blancs; le des- « sus du cou et du corps noirâtre ; cette teinte est plus claire sur le dos, et plus foncée sur les ailes et A AR sur la queue; celle-ci a ses deux pennes latérales très-longues et blanches en dedans; toutes les « autres larges et ézales : les ailes sont conformées comme celles de l’Hirondelle ; la poitrine et le « dessous du corps sont d’un b'anc sale. « Un autre individu, venant de la même contrée, ne diffère qu’en ce qu’il est moitié plus grand et « plus gros, en ce que le noirätre tire sur la couleur d’ardoise, et que le blanc est plus pur. Ces deux « oiseaux tiennent aux Gobe-Mouches par les soies qui sont à la base du bec, et aux Fauvettes par « la forme des mandibules. » (Nouv. Dict., t. XI, p. 167.) 20 Malurus maculatus. — M. supra fuscus; subtüs albidus, nigro maculatus : caudà cinered; apice nigricante albo rufescenteque; rostro pedibusque fuscis (Encycl., p. 495). Ce Mérion « se trouve à la Nouvelle-Hollande Il a le dessus de la tête, du cou et du corps, les ailes, « le bec et les pieds bruns; le front, la gorge et toutes les parties postérieures, blanchâtres et tache- « tées de noir; les pennes de la queue grises, avec une large marque noirâtre vers le bout, qui est « d’un blanc roussâtre; les pennes primaires des ailes sont bordées à l'extérieur d’an blanc sale. Taille « du Mérion binnion. Je soupçonne que cet oiseau est un jeune ou une femelle; mais je ne sais à « quelle espèce le rapporter. » (Nouv. Dict., t. XX, p. 215.) 3° Lanius coronatus. — L. vertice nigro; superciliis rufescente albis ; fascià oculari n'grà; corpore suprà rufo, Subtùs sordidè griseo; caudà apice albâ; rostro nigro; pedibus fuscis (Encycl., p. 732). « Elle a la taille de la Pie grièche rousse; les pieds bruns; le bec et le sommet de la tête noirs; les « sourcils d’un blanc roussâtre; une bande noire à travers les yeux; le dessus du cou, du corps, des « ailes roux; les pennes primaires de l’aile et celles de la queue, de cette couleur; celles-ci terminées « par une large tache blanche; le dessous du corps d’un gris sale, blanchissant sur la gorge et le bas- « ventre. Je ne connais pas le pays de cet oiseau, qui est au Muséum d'histoire naturelle. » (Nouv. Dict.,t. XXVI, p. 140.) 4° Lanius quadricolor. — L. fronte, capitis lateribus, qultureque nigris; corpore sublüs albo; supra occipiteque migris; pectoris ventrisque lateribus rufescentibus (Encycl., p.736). « Le noir, le blanc, le gris et le roux sont les seules couleurs qui resnent sur le plumage de cet « oiseau : la première couvre le front, une partie du sinciput, les côtés de la tête d’où elle descend sur « la gorge, les pennes alaires et caudales; la seconde occupe toutes les parties inférieures, le pli et le « dessous de l’aile, forme une tache sur le milieu des pennes primaires, termine toutes les latérales de « la queue, et borde en dessus les plus extérieures de chaque côté; la troisième domine sur l’occiput, « le dessus du cou, du corps et des couvertures supérieures de laile; enfin la quatrième teint légère- « ment les côtés de l'estomac et du ventre. La queue est longue et étagée. Grosseur de la Pie-grièche TOousse. « Cette espèce a élé rapportée des terres australes par Labillardière. » (Nouv. Dict., t. XXVE, p. 150.) 5° Thamnophilus longicaudus. — Th. niger; quiture rectricibusque albo maculatis ; rostro pedibusque nigris ( Encycl., p. 746). 364 TYPES DE FASSEREAUX DENTIROSTRES necæ , dans le texte de la partie ornithologique du voyage de l’4strolabe et de la Zélée (p. 65). La femelle est figurée dans l'Atlas de ce même voyage, Ce Batara «est totalement noir, avec de petites mouchetures blanches sur la gorge et sur les pennes « de la queue; bec et pieds noirs ; taille de la Pie-grièche rousse, mais plus allongée, vu la longueur « de la queue. Il se trouve dans l'Amérique méridionale. » (Nouv. Dict., t. HT, p. 315.) 6° Thamnophilus rubicus. — Th. corpore suprà fuscescente rufo, subtùs rubescente; vertice cinereo; genis albis, fusco maculatis; rostro nigro; pedibus fuscis (Encycl., p. 747). « Dessus de la tête d’un gris cendré; joues blanches et tachetées de brun; dessus du corps d’un « roux rembruni; dessous rougeâtre; menton blanc; ailes et queue noirâtres, celle-ci terminée de « blanc; bec noir; pieds bruns. Taille de la Pie-grièche grise. I habite l'Amérique méridionale, » (Nouv. Dicl., t. Il, p. 316.) 7° Thamnophilus viridis. — Th. suprà viridis, subtüs nigro alboque radiatus; vertice nigro. « Ce Batara, qui se trouve au Brésil, et qui est dans la collection du Muséum d'histoire naturelle, a « les plumes du sommet de la tête noires ; le manteau vert; toutes les parties inférieures et la queue « rayées transversalement de noir et de blanc. La femelle ne diffère du mâle qu’en ce que toutes les « plumes du sommet de la tête sont rousses. » (Encycl., p. 750.) 8° Tanagra cyanoventris. — T.capistro nigro; vertice, nuchà mentoque flavoviridibus; dorso, tectricibus alarum superioribus flavis et nigris ; pectore cæruleo; ventre concolore, in medio fla- vescente; rostro nigro; pedibus carneis (Encycl., p. 781). « Le capistrum et le milieu de la gorge sont noirs ; le menton, le dessus de la tête et la nuque, d’un « vert jaune; le manteau et les couvertures supérieures des ailes, jaunes et noires ; les pennes alaires « et caudales, de la dernière couleur et bordées de vert jaune; la poitrine et le ventre, d’un bleu d’aigue- « marine (le milieu du ventre est jaunâtre chez des individus); le bec noir et les pieds couleur de chair. « Taille du Tangara syacou. On le trouve au Brésil. » (Nowr. Dict., t. XXXII, p. 426.) 9 Pyranga cinerea. — P. saturatè cinerea; tectricibus alarum tectricibusque caudæ inferiori- bus albo maculatis; caudà apice albà ; rostro pedibusque nigris (Encycl. p. 798 ). Ce Pyranga « se trouve dans l'Amérique méridionale : le bec et les pieds sont noirs; tout le plumage « est d’un cendré foncé, avec quelques marques blanches sur les couvertures des ailes et des taches « blanchâtres sur les couvertures inférieures de la queue, qui est assez longue, carrée et terminée de « blanc. Je soupçonne que c’est un jeune oiseau dont je ne connais pas l'espèce, etc. » (Nouv. Dict., 1. XXVIIT, p. 290.) 10° Pyranga chlorocephala.— P. capite virescente; corpore suprà dilutissimè cyaneo; subtus flavo; rostro fusco; pedibus rubescentibus (Encycl., p. 801). « De la taille du Pyranga rouge :il a le bec brun, plus clair sur les bords; la tête verdâtre; le des- «sus du cou et du corps, les ailes et la queue, d'un bleu très-clair; la gorge et toutes les parties pos- « térieures, d’un beau jaune; les pieds d’une couleur de chair rougeâtre. « La femelle, ou le jeune, a la tête d’un gris verdâtre; toutes les parties supérieures, d’un vert olivâtre; « les inférieures, d’un jaune un peu verdâtre; le bec brun et les pieds couleur de chair. Je ne connais « pas le pays de cet oiseau, qui est au Muséum d'histoire naturelle ; mais je soupçonne qu'il se trouve « dans l'Amérique méridionale. » (Nouv. Dict., t. XXVIIL, p. 294.) 11° Muscicapa melanopsis. — M. facie nigrâ; corpore supra saturatè cinereo, subtùs rufo; rostro basi cæruleo, dein virescente (Encycl., p. 826). « La face de cet oiseau est d’un beau noir velouté; cette couleur s’étend seulement sur le front, et DU MUSÉE DE PARIS. 369 pl. 8, fig. 1 '. Cette espèce est bien réelle, et propre aux Philippines (Manille, M. Dussumier ; Mindanao, MM. Hombron et Jacquinot). 2° Graucalus Marei (p.349). — « Ardoisé en dessus; blanc sous tout le « corps; rayé de brun sur la gorge, le cou, la poitrine et le haut du ventre; « queue terminée de blanc. « Habite le Bengale (Macé). » Ajoutons que l'œil est entouré d’un peu de noirâtre, que le croupion et les couvertures caudales supérieures sont d’un gris plus clair que le dessus du corps, avec des liserés blancs à l'extrémité des plumes. Les rémiges sont noires, liserées de blanc en dehors et à leurs pointes; le liseré devient plus saillant sur les secondaires. Les rectrices médianes sont de la couleur du dos, les rectrices latérales noires; toutes sont terminées de blanc : en dessous, la queue est plutôt noirâtre. Les tectrices alaires inférieures sont blanches, et présentent, sur leurs bords les plus externes, de petites bandes noirûtres. Le bec, le tarse et les pattes sont de couleur noire ; les ongles brun de corne foncé. Longueur totale (directement prise) 277 millim.; long. de la queue, 13 cent.; du bec, 23 millim.; du tarse, 25 millim. Nous avons un second individu qui est fort peu différent de notre type; les stries des parties inférieures sont seulement plus serrées. Un troisième a le bec plus gros; la gorge, le cou et le thorax d’un cendré uniforme, plus clair que celui du dessus, presque pas de blanc sur les bords des ré- miges ; les taches de même couleur des rectrices, enfin, sont de même moins saillantes. L'un et l’autre exemplaires ont été donnés à notre collec- tion nationale par M. Dussumier (1835), qui a eu soin de fournir les rensei- gnements relatifs au sexe. Ce dernier est mâle, le premier femelle ; de sorte que notre type serait une femelle, plus adulte seulement que le second indi- vidu que nous avons décrit. Tous ces faits sont de nature à établir que l’espèce décrite par M. Lesson « entoure le bec; le devant du cou et toutes les parties supérieures sont d’un gris foncé, le ventre et « les parties postérieures d’un roux très-vif, le bec bleu à sa base, et verdâtre dans le reste de son « étendue. Longueur totale, six pouces. On le trouve à la Nouvelle-Galles du Sud. » (Now. Dict., t. XXI, p. 450.) A. Puisqu'’une occasion se présente de citer le texte du Voyage au pôle sud, en ce qui concerne la partie ornithologique, qu'il me soit permis de rectifier ici la dénomination générique des diveises espèces de Ptilinopus qui s’y trouvent décrites, dénomination qui, par un lapsus calami, malheu- reusement trop répété, se trouve changée en celle de Ptinilopus. 366 TYPES DE PASSEREAUX DENTIROSTRES est bien réelle. C’est ainsi qu’en a jugé M. Ch. Bonaparte qui lui rapporte (Consp., p.354), le Graucalus Nepalensis, de M. Hodgson(/nd. Rev., p. 357). 3° Sphecothera grisea (p. 351). —« Roux en dessus, blanc flammé de roux « en dessous. Provient du voyage de Péron aux terres australes, » Les deux types portent dans notre collection nationale le nom de Zanius asturinus, Geoffroy Saint-Hilaire. Nous dirons seulement que leur teinte est en dessus d’un brun un peu roussâtre; mais sur l’un, les teintes vert olive commencent à se manifester sur les bordures des rémiges et sur le croupion. Chez tous les deux, les flammeches inférieures sont brunes et non pas rousses; les rectrices brunes, d’un brun plus clair en dessous qu’en dessus. Ajoutons que les ailes sont courtes et dépassent à peine l'origine de la queue. Évidemment, nous avons ici affaire à des jeunes, mais à des jeunes de deux espèces, ainsi qu’il est facile de s’en assurer par les dimensions comparatives des becs. L'un est un Sphecotheres viridis, Vautre un Sphecotheres austra- lis, Sw. C’est aux indications de M. Jules Verreaux que nous sommes rede— vables de cette double détermination. 4° Attila Brasiliensis (p. 360"). — M. de Lafresnaye a publié (Rev. Zool., 1848, p. 45) d'apres les notes que je lui avais envoyées et la description que je lui avais fait parvenir, les renseignements les plus complets sur cette espèce. Je n’ajouterai qu'un mot : c'est que notre type vient de Cayenne et nullement du Brésil. Mais c’est à tort que M. G. R. Gray a rattaché récem- ment cette espèce à Dasycephala uropysralis, de M. Cabanis (Archiv. für Nat., vol. XXV, p. 222); elle en est bien différente. 5° Querula minor (p. 363). — «Noir sale ; ailes rousses ; un croissant rose « sur le devant du cou. « Habite Cayenne (M. Martin). » Cet individu n’est pas adulte, car il porte du roux à l'extrémité des plumes de la région abdominale. Les tectrices alaires inférieures sont rousses. Le bec est noir, ainsi que les pattes. Cette espèce a été plus tard décrite par M. Swainson (Æntm. in Menag., p- 288) sous le nom de Pachyrhynchus pectoralis. Nous pouvons dès lors la considérer comme fort connue, quoique, en disant qu'elle a été donnée à notre Musée de Paris, par M. Martin, M. Lesson ait plutôt cité le renseignement 1. C’est aux études faites dans notre Musée, en 4846, par M. le docteur Schiff, de Francfort, que je dois d’avoir pu connaître ce type. DU‘ MUSÉE DE PARIS. 867 d’un individu qui est à côté. Notre type est seulement indiqué comme venant de l'Amérique méridionale. G° Ceblepyris ardoïsiaceus (p. 369).-— « D'un gris ardoisé sale ; taille d’un « Coucou d'Europe. » Je regarde comme le type de cette espèce un individu de notre collection nationale, acquis par échange à M. Florent Prévost, en 1827; mais M. Les- son a sûrement exayéré la taille, en lui donnant celle du Coucou d'Europe. Cet Échenilleur est gris ardoisé sur latète, le dessus du cou, le dos et le crou- pion. La même teinte règne d'ensemble, mais plus effacée, en dessous ; toutes les parties inférieures offrent des stries transversales blanches et noirâtres, Ces stries sont surtout saillantes sur le menton, le devant du cou et le haut du thorax : dans ces diverses régions, la teinte blanche est plus saisissable que sur le reste de l'animal. Les rémiges sont noires, très-finement liserées en dehors de blanchâtre. C’est la même teinte sur les secondaires, mais le liseré est plutôt cendré. En dessous, l'aile est simplement noirâtre. Les tectrices alaires supérieures sont d’un noir un peu bleuissant ; les inférieures cendrées, avec leur bord le plus externe noir et finement fascié de blanc. La queue parait avoir été faiblement étagée, car la penne la plus externe est plus courte que celles qui l'avoisinent en dedans. Nous n’observons, au reste, ce résultat que d’un côté. La couleur en est noire, mais d’un noir moins foncé en des- sous qu'en dessus ; cette couleur est uniforme sur les rectrices médianes, mais les trois plus externes portent à leur pointe une tache blanche, qui va en diminuant à mesure que la penne devient plus interne ; sur la plus interne, c'est mème plutôt un liseré qu'une tache. Parmi les plumes qui forment les tec- trices caudales inférienres, celles qui occupent le centre sont grises; les laté- rales sont blanches, transversalement fasciées de noirâtre, mais ces bandes s’effacent à mesure que l’on se rapproche de leurs extrémités. Ajoutons, enfin, qu'à l'arriere de l'œil se trouve une petite bande noire, obliquement dirigée; entre cette petite bande et le bord postérieur de Pœil, s'étendant également sur le bord inférieur de cet organe, existe une tache formée de pétites plumes filiformes, grises presque partout, mais avec leurs extrémités blanches. Le bec, les tarses, les doigts et les ongles sont noirs. Longueurto- tale (directement prise, tête tournée à gauche),224 millim.; long. de la queue (mesurée en dessous), 118 millim.; du bec, 17 millim.; du tarse, 2 cent. Aucun renseignement ne me donne le lieu de provenance de notre individu; 368 TYPES DE PASSEREAUX DENTIROSTRES mais, je le crois originaire de l’Inde, car il me paraïl un jeune de l’espèce décrite par M. Blyth (Journ. of the Asiat. soc. of Bing., vol. XV, p. 307) sous le nom de Ceblepyris melanoptera. 7° Laruus fuscatus (p. 373). — « Plumage brun de suie enfumé. » Cet individu m'est indiqué comme originaire de Chine. Ses teintes sont bien noi- ratres, surtout sur les côtés et en avant du cou. Il y a une teinte rousse en dessus, en dedans des tectrices alaires supérieures. Cet exemplaire est de grande taille comme le Lanius Schach. Est-ce une variété mélanienne? Est-ce un individu vraiment enfumé? Ce sont autant de questions que l’avenir seul est appelé à résoudre. 8° Lanius moluccanus ( p. 353). — M. Lesson ajoute que son type vient des Moluques (Labillardière). Une étiquette d’un de nos individus porte, en effet, ce renseignement Pie-grièche des Moluques, par Labillardière, que M. Lesson n’a fait que traduire en latin. Mais, l'individu en question appar- tient au genre Pachycephala, et ne me parait pas différer de la femelle du Pachycephala pectoralis, Vig. et Horsf (Gould, Austr. Birds, v. M, pl. zxvu) Reste présenment à savoir si indication du lieu d’origine est bien exacte, et c'est ce dont nous doutons fort. 9° Lanius sulfureopectus(p. 333). — « Front, gorge, ventre jaune soufre; « thorax orangé; corps cendré. » Le type est originaire du Sénégal, et a été acquis, par échange, à M. de Saint-Firmin ; mais, le cendré n’occupe que le dessus de la tête et la partie la plus antérieure du dessus du corps. Le croupion est vert olive; les rectrices, de même teinte, portent à leurs extrémités une tache jaune, qui devient de moins en moins saillante à mesure que la penne devient plus interne. Cette espèce était bien nouvelle lorsque M. Lesson l’a décrite; elle a été depuis décrite et figurée par M. Swainson (Birds of West. Afr., vol. I, p. 244, pl. xxv), sous le nom de Malaconotus chrysogaster. 10° Lanius (p. 334). — « Pris pour la femelle de la Motacillu dubia. « Gorge blanche, encadrée de noir; ventre roux; ailes et dos cendrés. » Cette espèce a été longtemps, en effet, considérée, mais avec doute, dans le Musée de Paris, comme la femelle du Mot. dubia, Sh., et étiquetée comme venant d'Afrique. C’est un mâle du Laniarius rubrigaster, Vieill. 11° Lanius (p. 374). — « Joues rousses; dos gris roux; ventre et corps en « dessous flammés de roux sur un fond blanc. DU MUSÉE DE PARIS. 369 « Habite la Nouvelle-Hollande. » Le type a été rapporté par Péron et Lesueur; c'est un jeune Colluricincla Selbyi. 12° ftamphocænus viridis (p. 337). — « Vert olivâtre en dessus ; jaune en « dessous. » Ajoutons que le dessus de la tête est noirâtre et que les rémiges sont noirâtres aussi, bordées de vert olivâtre; le vert olivâtre s'étend d'autant plus que la penne est plus interne. Les rectrices sont colorées comme le dos, plus jaunâtres en dessous. Les hypocondres sont vert olive, ainsi que les couvertures caudales inférieures, mais la teinte de ces dernières est plus jau- nâtre. Les tectrices alaires inférieures sont d’un roux très-clair. La mandibule supérieure est noire, avec la pointe cornée; de couleur cornée est aussi la mandibule inférieure : les tarses, les doigts et les ongles sont jaunâtres. Lon- gueur totale (directement prise, la tête tournée), 21 cent.; long. de la queue, 99 millim.; du bec, 26 millim.; du tarse, 27 millim. Le type est originaire, non pas de l'Amérique méridionale, mais de Ma- dagascar. C’est du Cap que M. Delalande l’a envoyé en 1820. On peut être sûr que le type est bien l'individu que je signale, car la tradition de la détermination de M. Lesson s’est conservée dans le Musée de Paris. C’est par M. Geoffroy que j'en ai eu connaissance, et c’est grâce à lui que je la com- munique présentement. Mais notre oiseau n’est sûrement pas un Xampho- cène, et je pense avec M. Charles Bonaparte que l'espèce à laquelle il sert de base doit être placée dans le genre T'ataré de M. Lesson *. 13° Tyran gris (p. 382.) — « Brun enfumé. Du Brésil (MM. Quoy et Gaimard). » C’est Hibvulus longrpennis, Sw. Je retrouve encore écrit sous le plateau le nom français de Tyran gris. 14° Tyrannus roseus (p. 382.) — « Gris brun en dessus ; gorge et devant « du cou rose; ventre jaune. » Le type est originaire du Brésil (Aug. de Saint-Hilaire, 1823.) Par sa buppe, par son mode de coloration, il ressemble de tout point au Muse. fur- cata, de Spix. Il s’en éloigne par son bec plus fort et plus large, ainsi que par la teinte plutôt briquetée du devant du cou et du thorax. Si ce dernier caractère est constant, si ce n’est point un fait de jeune âge, je pense qu’il s’agit ici d'une espèce inédite. 4. M. Charles Bonaparte a fait plus récemment de cette espèce le type de son genre Bernieria (Comptes rendus, vol. xxxvni, p. 40.) : c’est pour lui Bernieria major. ARCHIVES DU Muséum, T. VII. 47 370 TYPES DE PASSEREAUX DENTIROSTRES 15° Tyrannus albicollis (p. 385.) — « Front et gorge blancpur; plumage « gris cendré; trait sur la gorge, ailes et queue noir intense; l'extrémité des « rectrices cendrée. » Les deux types sont originaires du Brésil (MM. de Langsdorff, Aug. de Saint-Hilaire). Ajoutons que les ailes portent une grande tache blanche antéro-postérieure, et que leurs couvertures supérieures sont noires et bor- dées de gris. Il devient évident, des lors, que c’est Muscicapa polyglotta , Spix (-4v. Brasil., pl. xxiv). Disons, cependant, que les becs de nos individus offrent transversalement des dimensions inégales , de sorte qu'il se pourrait bien que, sous le même nom, M. Lesson eût confondu deux espèces. 16° T'yrannus albogriseus (p. 383.) — « Blanc et gris de perle; ailes et « queue noir intense. » Le type est originaire du Brésil (M. Aug. de Saint-Hilaire, août 1822). La tête et tout le dessus du corps sont gris : le front blanchit un peu et il en part une petite bande blanche qui, passant au-dessus de Pœil, vient rejoin- dre, sur les côtés du cou, la couleur blanche de cette région et de toutes les parties inférieures. La queue est noire dans tous les sens : il en est de même de l'aile, dont les tectrices supérieures les plus internes sont blanches, de sorte qu'il existe dans cette région une bande blanche antéro-posté- rieure. Les rémiges secondaires sont liserées de blane à leurs extrémités : quant aux rémiges primaires, avant leur extrème pointe brune, elles ont du blanc terne en dehors : sur les plus internes, ce blanc occupe toute l'étendue de la penne. Le bec est noir, ainsi que les tarses, les doigts et les ongles. Longueur totale (directement prise, tête tournée à gauche) 211 millim.; de la queue, 9 cent.; du bec, 16 millim.; du tarse, 3 cent. Je regarde cette espèce comme bien établie : elle a des rapports avec le Muscicapa velata, de Spix, dont elle se distingue par sa queue plus longue et uniformément noire, 17° Muscicapa viridis (p. 384). — Notre type est originaire du Brésil (M. Saint-Hilaire, 1818), comme le dit M. Lesson. Le vert de son plumage est plus foncé en dessous qu’en dessus. Les rémiges sont noirâtres en dedaws, et bordées de brun roux en dehors : ce roux s'étend d'autant plus que la penne est plus interne. Les tectrices alaires supérieures sont presque en entier brun roux; les inférieures olivâtres. Les rectrices sont d’un brun un peu roussâtre ; et leur teinte est, en dessous, moins foncée qu’en dessus. Le bec DU MUSÉE DE PARIS. 371 est noir, avec du jaunâtre à la base de la mandibule inférieure : les tarses sont bruns, les pieds gris ; les ongles couleur de corne. Longueur totale, 16 cent ; longueur de la queue, 76 millim.; du bec, 1 cent.; du tarse, 21 millim. Cette espèce est fort remarquable par la manière dont son doigt externe est uni au médius, dans une étendue assez grande : elle se rapproche par cela même de Lanius arcuatus, dont elle s'éloigne, au contraire, par la forme de son bec, plus semblable à celni des espèces vertes de Cotinga. En la rap- portant au genre Ptélochloris, M. de Lafresnaye ( Xev. Zool., 1838, p. 238) a très-bien signalé le fait de structure de patte dont nous venons de parler. 18 Muscicapa cristata (p. 385). — « Plumage gris olivâtre, flammé de «blanchâtre. Queue rousse. » M. Lesson n'a évidemment vu que les parties inférieures, et encore les a-t-il mal décrites : car le dessous est plutôt flammé de brun olivâtre et de blanc jaunâtre. La queue est bien rousse, mais à la face interne des rectrices seulement : leur face externe est noirûtre. Huppe en très-grande partie rousse : dessus du corps d’un roux beaucoup plus foncé, nuancé d’olivâtre : couvertures caudales supérieures et inférieures rousses. Rémiges franche- ment noirâtres, bordées de blanc jaunâtre en dehors : ce liseré devient d'au- tant plus saillant que la penne est plus interne. Tectrices alaires supérieures noirâtres de même, avec leurs extrémités rousses : ce qui forme sur laile deux bandes transversales de cette couleur. Mandibule supérieure bleu plombé, ainsi que les tarses, les doigts et les ongles ; mandibule inférieure jaunàâtre. Deux de nos types ont été envoyés du Brésil, par M. Aug. de Saint-Hilaire (août 1822); le troisième vient de M. Ménétriès. Je les regarde, d’après les indications de M. Jules Verreaux, comme de jeunes Cripolegus ; mais, n'ayant point tous les passages, Je ne sais à quelle espèce de ce genre les rap- porter. 19° Moucherolle noir et blanc, Musée de Paris (p. 385). — « Tête hup- «pée ; plumage noir bronzé; un miroir sur l'aile, et le ventre blanc. De la « côte d’Angole, » Je me suis ailleurs ( Aev. Zool., 1846, p. 136 ) expliqué sur ce type, qui ne differe pas du Plat. musicus de Vieillot; il faisait partie de la collection autrefois faite sur la côte d’Angole par Perrein, et dont Vieillot a su mettre à profit les richesses. Il se distingue de tous les Muscicapidés que nous con- 372 TYPES DE PASSEREAUX DENTIROSTRES naissons par la brièveté de ses tarses ; nous avons pu encore constater ce fait, récemment, sur un individu envoyé du Gabon au Muséum, par M. Aubry Lecomte. Aussi, le genre Hius de M. Lesson nous semble-t-il devoir être adopté. Notre type n’a pas seulement servi à M. Lesson ; M. Swainson l’a également décrit (The natur. Libr., vol. X, p. 255) sous le nom de Myiagra flavipes*. 20° Muscicapa rufiventer (p. 386). — Les deux types proviennent du voyage de Péron et Lesueur aux terres australes, et sont indiqués comme originaires de la Nouvelle-Hollande. C’est, au reste, la mème espèce que Par. rufiventris, Vieill.; les types sont 108 MÊMES. 21° Muscicapa albogularis, Musée de Paris. Bengale (Macé) (p. 386). — C'est Plat. albicollis, Vieill., dont ne diffère pas Ahipidura fuscoventris, Frank. (Proceed. of the Zool. soc., 1830-31, p. 117). 29° Muscicapa Gaëmardi(p. 386). — « Tète noir bronzé; plumage roux « vif; ailes noires, blanches au milieu. Queue roux vif; deux longues rec- « trices rubanées, blanches, bordées de noir. « Habite la Nouvelle-Guinée. » Je ne retrouve rien dans notre collection qui puisse confirmer cette der- nière assertion, peut-être arbitraire. Aussi, jusqu'à plus ample informé, Je regarde cette espèce comme ne différant pas du Muse. mutata, L. Dans un plus récent travail sur les espèces du genre Tchïtrea, M. Lesson (Æev. Zool., 1338, p. 277) regarde, avec doute, son exemplaire que nous n'avons pu retrouver, Comme originaire de Madagascar, ce qui parait plutôt être la vérité. 23° Muscicapa longipennis (p. 387). — « Tète cendrée ; plumage noir fuli- « gineux. Du Brésil, à Sainte-Catherine. » C'est Plat. platurus, Vieïll., Plat. filicauda , Spix, Av. Bras., n, tab. xiv. 24° Muscicapa (p. 388). — « Tète grise; ventre rouge clair de minium ; « ailes et queue noir et rouge. « Habite le Bengale (Macé). » C'est Musc. rosea, Vieillot : L'individu cité est un des types de Vieillot. 25. Muscicapa rufogularis (p. 388). — « Noir; gorge roux ferrugineux. » 4. M. Hartlaub est arrivé de son côté au même résultat, relativement à l'espèce de M. Swainson (Journal für Ornith., 1854, p. 28). DU MUSÉE DE PARIS. 373 C'est l'individu dont Vieillot dit, qu'on le soupçonne d’être la femelle de son Musc. nigerrima. 26° Rhipidara aureola (p. 390). — « Tête brune, avec une couronne d’un « blanc pur; gorge gris vermiculé de noir; plumage brun en dessus ; ailes « brunes, ainsi que les rectrices, qui sont terminées de blanc; parties infé- « rieures d'un blanc de neige. Patrie, la Nouvelle-Hollande? » Évidemment, M. Lesson ne connaît pas la patrie de son espèce, et ne la soupçonne Australasienne, que parce que celle qu’il a décrite avant vient de la terre de Diémen. Nos types sont originaires du Bengale (Duvaucel, juin 1825), et, porteurs de taches blanches à l'extrémité des tectrices alaires, ne différent pas de Ahipidura albofrontata, Frank. (Proc., 1830-31, p. 116). 27° Muscicapa eleguns (p. 391). — « Gris huppé; thorax blanchâtre ou « gris; ventre jaunâtre. » Le type est originaire du Brésil (M. Aug. de Saint-Hilaire, 1818). Le gris dont parle M. Lesson n’occupe que le dessus du cou; le reste est brun très- foncé, un peu olivatre. Les rectrices sont colorées comme le dos; leur teinte est plus foncée en dessus qu'en dessous ; elles ont à leurs extrémités un petit liseré blanchâtre, fort sensible également sur le bord externe de la plus latérale. Rémiges noires, bordées de blanc en dehors; les tectrices supé- rieures sont de la même couleur, également terminées de blanc. Les plumes de la petite huppe sont blanches à leur bord interne, et un petit sourcil de la même couleur surmonte l'œil. Bec brun foncé ; tarses et pieds noirs ; on- gles noirâtres. Longueur totale (mesurée en dessus), 96 millim.; long. de la queue, 46 millim.; du bec, 6 millim.; du tarse, 18 millim. Je crois cette espèce vraiment inédite; elle a évidemment beaucoup de rapports avec le Culicivora reguloides, de MM. d'Orbigny et Lafresnaye ; mais, elle s’en distingue par l'absence de noir sur le devant du front et du cou. 28° Muscicapa regulus (p. 391). — « Tète huppée, jaune ; plumage gris en « dessus, vert olivâtre en dessous. » Cette espèce repose sur un individu envoyé de Londres par M. Leach, en 1819, etque je rapporte au Pipra elata, de Spix (4v. Bras. Spec. nov. vol. WE, ph fee). 29° Moucherolle à collier (p. 391). — « Du Sénégal. Noir bleu bronzé ; la « gorge et le devant du cou, le ventre et les flancs, une raie sur les ailes « blanc pur; une écharpe noire sur le thorax. » 374 TYPES DE PASSEREAUX DENTIROSTRES Cet individu a été acquis à la vente de la collection Bulock ; c’est tout sim- plement l’espèce dont MM. Jardine et Selby ont donné une figure sous le nom de Platyrhynchus collaris (Hlust. of Ornith., pl. 1x, fig. »). 30° Muscicapa luteocephala(p. 392). — « Tète huppée, jaune d’or; plu- « mage gris olivâtre; gorge grisàtre; ventre Jaune trés-clair ou gris. » Le type n’est indiqué comme originaire de l'Amérique méridionale, sans désignation spéciale de localité. L’arrière de la tête est de couleur un peu grisonnante, et le dessus de la tête est traversé par une ligne longitudinale de plumes d’un jaune doré; sur les côtés de cette ligne , entre elle et l'œil, les plumes sont plus noirâtres. Le dessus du corps est vert olive foncé ; la gorge d’un blanc grisätre; le thorax un peu plus foncé; l'abdomen jaune clair au centre, et grisonnant sur les côtés. Les rectrices sont d’un brun plus foncé en dessus qu'en dessous; leurs tectrices inférieures sont jaunes. Les rémiges sont noirâtres, liserées de vert olive; ce liseré s’étend d'autant plus que la penne est plus interne. Leurs tectrices supérieures sont aussi brun noirâtre, liserées de vert olive; les inférieures sont de la couleur de l'abdomen. Le bec est jaunâtre; le tarse et les doigts gris foncé ; les ongles de la couleur du bec. Longueur totale {directement prise, bec tourné), 118 millim.; long. de la queue, 59 millim.; du bec, 1 cent.; du tarse, 2 cent. Cette espèce nous semble bien nouvelle, par suite du gris de sa tête et de la ligne longitudinale jaune d’or qu’elle porte sur le vertex. Son bec, au reste, est plus comprimé, moins aplati qu'il ne l’est dans les Tyrans. Nous ignorons si elle a été décrite depuis ! ; nos recherches dans ce sens ont totale- ment échoué, ce que l’on comprendra du reste facilement, par suite du grand nombre d'espèces de cette famille dont la science a présentement connais- sance. 31° Afuscicapa ruficapilla (p. 302). — « Tête roux vif; plumage roux en « dessus; queue roux cannelle; corps varié de gris et de brun en dessous ; « bas-ventre jaunâtre, flammé de brun. » M. Lesson me semble avoir tout simplement décrit dans cette espece, et d’une manière seulement plus complète, l'espèce qu’il a déjà décrite (p. 385), sous le nom de Musc. cristata. 32° Muscicapa Delalandi (p. 392). — « Gris cendré en dessus; gorge et 4. L'espèce figurée et décrite sous le même nom par M. de Lafresnaye ( Magasin de zool., vol. # Jre partie, pl. xur) est, en effet, différente de celle de M. Lesson. DU MUSÉE DE PARIS. 379 « ventre blancs; une écharpe noire sur le thorax, se détachant sur les flanes « en gouttelettes noires; bec et tarses jaunes. » La dédicace de M. Lesson indique évidemment que son type a été envoyé par Delalande. Deux de nos individus de cette espèce portent en effet ce ren- seignement. Mais la description est inexacte en ce sens que le dessus n’est pas gris cendré ; cette couleur est cependant celle du vertex, qui encore se nuance d’olivâtre. Quant au dos, il est brun olive. Les rémiges sont noirâtres, bor- dées en dehors de brun olive un peu roussâtre; les tectrices alaires supé- rieures sont de la couleur du dos, les inférieures d’un blanc un peu verditre. Il y a fort peu de teinte olive sur les rectrices, dont la couleur brune est plus claire en dessous qu'en dessus. Longueur totale (directement prise, la tête tournée), 154 millim.; long. de la queue, 52 millim.; du bec, 12 millim.; du tarse, 3 cent. Cette espèce ne diffère surement pas du Wyiothera calcarata, Pr. Max. (Berytr., Vogel, p. 1101). 33° Pachyrhynchus, Spix (p. 393).— «A tête noire, à joues grises, àthorax « jaune. Du Brésil. » C'est Pachyrhynchus Cuvieri, Spix (4v. Bras. Species now., vol. IE, pl. xiv, fig. 2). 34° Conopophaga nigrogenys (p. 393). — « Tète rousse; joues noires; « devant du cou blanc, ainsi que le milieu du ventre ; thorax et flancs gris. « Du Brésil (M. Ménétries). » Cette espèce est trop bien connue pour qu’il nous semble nécessaire d’in- sister; M. Ménétries, dans son Mémoire sur les Myiothéridés " en a même donné une figure ?. 35° Merulaxis rutilus (p. 397). — « Brun ardoisé en dessus, roux vif des- « sous le corps; les plumes du front formant sur la narine une petite houppe « comprimée. Patrie? » Le type est originaire du Brésil (M. Ménétries, août 1822), et l’espece est fondée sur un individu femelle du A/alacorhynchus cristatellus, Ménét. 3. 36° Tropidorhynchus Diemenensis (p. 4o1) (pl. xxr.) — « Ailes d'un bleu 1. Mém. de l'Acad. de Saint-Pélersb., Se. nat., vol. 1, p. #43. 2. PL xv, fig. 1. Nous ferons observer que le bec est plus large dans notre type que celui qui est figuré à côté de l’oiseau. 3. Mém. de l'Acad. de Saint-Pétersb., Sc. nat., t. I, p. 523. 376 TYPES DE PASSEREAUX DENTIROSTRES « tendre; ventre gris roux; joues noires; plumes étroites et lancéolées du « thorax, satinées. C’est sans doute cet oiseau, etc. | « Habite la terre de Diémen (Labillardiere). » Notre type est brun enfumé sur l'arrière de la tête, et le reste du dessus du corps. Il en est de même des côtés de la tête, et le dessous de l'œil est oc- cupé par une tache noirâtre longitudinale. Les tectrices alaires les plus supé- rieures sont noirätres à leur partie libre, de façon que par leur réunion se trouve constituée une bande de ceite couleur dont la direction est oblique. Les autres rectrices supérieures sont de même que les rémiges, noirâtres et liserées de gris bleu en dehors; les rectrices sont colorées de même, bordées de même ; mais le liseré gris bleu est d'autant plus marqué que la penne est plus interne ; ce même liseré borde les plumes acuminées qui couvrent le des- sus de la tête et le front. La gorge est gris brun. C’est aussi la teinte, mais plus claire, du bas du thorax et du reste des parties inférieures. Quant aux plumes étroites et lancéolées du thorax, elles sont noirâtres au centre, blanchâtres sur les bords. Le bec est noir, dépourvu sur la mandibule supérieure de toute espèce d’éminence. Longueur totale (directement prise), 274 millim.; long. de la queue, 124 millim.; du bec (cassé), 32 millim.; du tarse, 4 cent. Cette espèce nous paraît bien distincte. C’est en effet la seule, à notre con- naissance, qui offre de semblables liserés gris bleu sur les rectrices, les rémiges et les tectrices alaires supérieures. Présentement, le renseignement de localité est-il exact? Notre étiquette dit que notre type est originaire du cap Diémen; mais je suis plutôt porté à penser qu'il est originaire de la Nouvelle-Calédonie, car un individu semblable nous a été apporté de cette dernière partie de l'Océanie par M. le docteur Arnoux. D'autre part, M. Labillardière avait visité cette région, et il est probable qu'il y a eu con- fusion dans l'indication d'habitat. 37° Turdus Diardi(p. 408). — « Joues noires ; tête et cou blancs ; man- « teau cendré ; ailes roux vif. De la Cochinchine. » La dédicace de cette espèce indique évidemment que c’est par M. Diard qu'elle a été envoyée au Musée de Paris. La tête est blanche, ainsi que le tho- rax et l'abdomen dans sa partie médiane. Le haut du dos et les tectrices alaires supérieures sont de couleur roux vif, et cette couleur est séparée du blanc de la nuque par un collier de couleur cendrée. A ce collier vient abou- tir en avant et sur les côtés une large moustache noire qui part des côtés de DU MUSÉE DE PARIS. A1 la base du bec, et, traversant l'œil, sépare ainsi le blanc de la tête de celui du devant du cou. Les côtés de l'abdomen et les plumes couvrant le haut des tarses sont brun roux. Les rémiges sont noirätres, bordées de roux clair; les rectrices d’un noir plus terne en dessous qu’en dessus. Le bec est noir ; les tarses et les doigts sont gris plombé; les ongles brun corné. Longueur totale (directement prise), 267 millim.; long. de la queue, 122 millim.; du bec, 23 millim.; du tarse, 4 cent. Je ne sache pas que cette espece ait été décrite depuis Pépoque à laquelle M. Lesson l’a dénommée pour la première fois; mais, il me semble qu’elle peut parfaitement s’isoler des espèces connues de Garrulax par le blanc de la partie médiane de son abdomen. 38 T'urdus Porteauit, de Cayenne (p. 409). — Deux individus sont indi- qués dans le Musée de Paris, comme venant de Cayenne, et donnés par M. Poiteau (avril 1822). Évidemment, ce sont les types de M. Lesson. Mais l'un est Turdus phæopyous, Cabanis '; l'autre m’a été déterminé par M. Ch. Bonaparte, Turdus amaurochalinus. Ce dernier diffère principalement du précédent par le roux de ses tectrices alaires inférieures, et par la teinte olive plus claire de son dos. 39° T'urdus melanotis, Gal. de Paris. Du Congo. (p. 410, 60°). — C’est M. Temminck qui a donné ce nom à l’espèce dont parle M. Lesson. Le type est un individu acquis par échange, au Musée de Leyde, en avril 1820. Il est fort semblable au Petroc. semirufa de M. Ruppel; mais, il en diffère par l’absence des bandes blanches de la tête, par le cendré foncé du dessus de la même région, dont les parties latérales sont seulement occupées par une tache noire qui embrasse l’œil. Ajoutons que les pattes sont moins fon- cées que dans le type abyssinien. Les tailles s'accordent assez, et il est pro- bable qu’en 1820 l'espèce était nouvelle. M. Temminck a-t-il depuis changé ce nom? C'est ce qu’il n’est impossible d'affirmer. 4o° Turdus Novæ-Hollandiæ (p. 411). — C'est Turdus Peroni, Vieill, : les types sont les mêmes. 41° Motacilla aureocapilla (p. 422). —« Tête, cou, dessous du corps jaune « d’or ; manteau brun; dos et ailes cendrés; des raies blanches sur les ailes. « Queue noire et blanche. » 1. Versuch einer fauna und flora von British Guiana., etc., von Richard Schomburgk, p. 666. ARCHIVES DU Muséum. T. VII. 45 378 TYPES DE PASSEREAUX DENTIROSTRES Ajoutons que , sur la partie supérieure, entre l’arrière de la tête et le haut du dos, se trouve un espace noir transversalement étendu. Je ne pense pas que l'espèce differe du Motacilla citreola, Pall: C’est ce qu'ont déjà dit, au reste, MM. G. R. Gray et Charles Bonaparte. 42° Anthus fuliginosus (p. 424). — « Tête et dos fuligineux ; ventre gris « cendré brun. » Le type est originaire du cap de Bonne-Espérance (Delalande, décembre 1820). Ajoutons que le thorax est couvert de petites flammèches noirâtres, et qu'il existe, sur les côtés de la tête, un sourcil blanc jaunâtre ; en arrière de l'œil, au-dessous de ce sourcil, se trouve une tache noirâtre, dont la direction est longitudinale. Il est dès lors évident que cette espèce a les plus grands rapports avec l’4nrthus leucophrys, Vieill., dont elle diffère par la teinte plus noirâtre de toutes les parties supérieures, par le brun corné de sa mandibule inférieure et de ses ongles. Ces dernières parties sont plutôt jaunâtres dans le type de Vieillot. 43 Anthus ruficollis (p. 424). — « Cou rose vineux ; plumage tacheté. » Le type vient d'Égypte (M. Savigny); l'espèce ne diffère par conséquent pas d'Anthus Cecilii, Audouin (Descript. de l'Égypte, t. XXHH, p. 360). 44° Anthus acuticaudatus (p. 424). — « Tête roussâtre; gorge blanche ; « tiges des rectrices raides ; les deux moyennes plus longues. » Je ne pense pas que cette espèce diffère d’4rumbius anthoïdes, d'Orb. et Lafr., lurnarius anumbi, Vieill. A5 Euphone à téte bleue (p. 461). — « Tête et cou azur; cou noir en «avant; dessus du corps bleu noir, ventre et thorax jaune roux. Du « Brésil, » Le type provient du voyage de M. Geoffroy en Portugal. C'est T'anagra nigricollis, Vieill. 46° Tangara à gorge saignante (p. 463). — « Noir bleu bronzé; tout le « devant du cou d’un rouge de sang. » Le type a été acquis, par échange, à M. Florent Prévost, en 1825; c'est Ta- nagra rubricollis, Spix. 45° Tachyphone à épaulettes bleues (p. 463) (pl. xxn). — « Dessus du « corps vert glauque; épaules azur; gorge, joues et tout le dessous du corps « d’un beau jaune. « Femelle : olive jaunâtre. Du Brésil. » DU MUSÉE DE PARIS. 379 Le mâle est Pyranga icteropus, Vieïll.; la femelle, Tachyphonus chloryc- terus, Vieill. 48 Tachyphonus sumptuosus (p. 463) (pl. xx). — « Noir velours en des- « sus; calotte jaune d’or; épaules bleu azur; ailes et queue noires, bordées « de vert glauque ; dessous du corps jaune pur. » C’est avec raison que M. Charles Bonaparte (Rev. et Mag. de Zool., 185x, p- 171) a considéré cette espèce comme bien réelle. Elle diffère du 7acA. V'ictorini, Lafr., par son dos presque en entier noir (il est presque en entier vert olive chez ce dernier); et du Tach. flavinucha, d'Orb. et Lafr., par le brun olive foncé de ses tectrices caudales supérieures ; ces parties, chez ce dernier, sont de la couleur des tectrices alaires supérieures. Le type vient du Pérou (M. Ajasson, 1828). 49° Tangara à poitrine orangée (p. 464). — « Mäle : Tète et cou azur; « front, tour des yeux et manteau noirs ; ailes, queue noires, bordées d’azur; « poitrine orangée; ventre Jaune ; bec noir en dessus, jaune en dessous. « Femelle : olive grisätre; épaules bleuâtres. » C'est T'anagra striata, Gm. (Syst. nat., 1, p. 899), mais, l'individu décrit comme femelle est évidemment un jeune. bo° Tungara à gorge blanche (p. 464). — « Front et joues noirs; gorge « blanc pur; corps cendré; ailes noires à miroir blanc; rémiges brunes; « queue noire et blanche ; milieu du ventre souvent blanchätre. » C’est l'anagra axillaris, Spix. 51° T'angara roux (p. 464). — « Calotte olive; front, cou, tout le dessous « du corps, les ailes et la queue roux ferrugineux. Du Brésil (Auguste de « Saint-Hilaire). » Nous n'avons pas retrouvé le type; mais l'espèce ne diffère pas d’Orches- ticus occipitalis, Cab. (Mus. Heineanum, p. 143), ainsi que l’a dit, au reste, M. Cabanis lui-même. 52° T'angara double croissant (p. 464).—« Bec noir et rougeàtre; plumage « noir bronzé en dessus et devant le cou; dessous du corps blanc; deux « croissants noirs sur le haut des flancs. De Cayenne. » C’est Psaris habia, Less., figuré par M. Lesson lui-même dans sa Centurie zoologique, pl. Lit. 53° Faux grand Tangara (p.464). — « Front, joues et un collier en crois- « sant descendant sur le thorax noirs ; gorge blanc roux, ainsi qu'un trait 380 TYPES DE PASSEREAUX DENTIROSTRES « derrière l'œil; corps gris en dessus, tanné en dessous. Du Paraguay. » Je n’oserai assurer que le type soit un individu envoyé de Corrientès, par M. d'Orbigny, en juillet 1829; mais la description me parait convenir à un jeune du Saltator aurantiirostris, Vieill. (Encycl., p. 789)". 4. Parmi les types de M. Lesson, j'ai omis Tanagra umbilicalis(loc. cit , p. #60) : mais, M. Charles Bonaparte s’en étant déjà occupé dans son travail le plus récent sur les Tangaras (Rev. et mag. de Zool., 1851), je n'ai pas cru nécessaire d'entrer dans de nouveaux détails. Il en est, enfin, certains autres que je n’ai pu retrouver, malgré tous mes efforts ; ce sont : 40 Edolius intermedius(p. 380) « Rectrices externes très-longues, garnies sur toute leur longueur « de barbes serrées. Des Moluques. » 2° Muscicapa olivater (p. 392). « Tête grise, comme huppée, plumage olivâtre, plus clair en « dessous. » 30 Myrmothera variegala (p.396). « Gorge blanche; plumage grivelé partout de brun, de roux et « de gris clair. Quant aux autres (Muscicapa rubricollis, p.385; Myiothera tristis, p. 396; Turdus leucoptera, p- #14), l'absence totale de détails nous paraît de nature à justifier notre insuccès. La patrie de cette dernière espèce n’est même pas indiquée : pour la première, M. Lesson la dit originaire des Malouines (MM. Quoy et Gaymard) : la seconde vient, suivant lui, du Brésil. 2S QE CL) D … ARCHIVES. ._ DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE PUBLIÉES PAR LES PROFESSEURS-ADMINISTRATEURS DE CET ÉTABLISSEMENT TOME VII. — LIVos IV< PARIS * GIDE ET J. BAUDRY, LIBRAIRES-ÉDITEURS _ 5, RUE BONAPARTE 1855 re n°” $ J''ee LE # y 0,7 : di Î ÿ “:" : " © ’ Li. 1 : Ju na "AA dt Pr ha v4 » sf LE TR ER ARE PEL ce Fun BR AUD LOMEUT lt LE —? F “ 4 nee: d'= ; : Ê vo [A ÿ * : 2; J Ft ‘ aie 3 NEE DETTES ON = nv % D PRE LME. à à a CS . 4 AÊTE RE ol 7 Ar bel ï FES | pre Ce a ; . + pa ÿ CT AAA « . PT RS, Me + Ch _ Les Archives du Muséum paraissent par volumes grand in-#°,' contenant environ 60 feuilles de texte et 30 ou 40 planches gravées avec le plus grand soin, dont 15 à 20 imprimées en couleur et retouchées au pinceau. Chaque volume est divisé en quatre livraisons. | Pap. drdinaire. . . . 10 fr. Prix de chaque livraison | ; | | Pap. vélin. . . . . . 20fr. Cet ouvrage fait suite aux Annales, aux Mémoires et aux Nouvelles Annales du Muséum. PARIS. TYPOGRATHIE LLON fuËkes, RUE DE VAUGIRARD, 364 HISTOIRE NATURELLE DES ACARIENS QUI SE TROUVENT AUX ENVIRONS DE PARIS PAR M. H, NICOLET PRÉFACE En 1846, M. Milnes Edwards m’ayant chargé de faire pour la collection des vélins du Muséum d'histoire naturelle, une série de dessins représentant les principales espèces d’Acariens des environs de Paris, ce travail est devenu le point de départ de celui dont je présente ici la première partie. Les Acariens ont déjà eu de nombreux historiens, et comme tous les êtres qui constituent l’ensemble de ce que l’on est convenu d’appeler le Règne animal, ils ont subi de nombreuses mutations dans leur distribution géné- rique, et cependant il est peu d'ordres dont l’histoire présente plus de con- fusion et plus de difficultés. Cela tient, Je crois, à ce que la plupart des auteurs qui s’en sont occupés ont toujours pris pour base de leurs classi- fications soit des caractères abstraits ou arbitraires tirés d'organes sans importance dans l’économie, soit des modifications temporaires qu'une con- naissance même superficielle des phénomènes de développement leur aurait fait éviter. C’est ainsi que plusieurs divisions, entre autres les genres Æstoma, Lep- ARCHIVES DU MusÉuM, T. VII, 49 382 HISTOIRE NATURELLE tus, Caris, Ocypeta, Achlysia, Trochinus, Myobia, Celaeno, Murcia, Hypo- chihonius, etc., etc., établies sur des larves, ont été introduites dans la nomen- clature, et ce qui démontre bien le peu de valeur des caractères choisis par ces auteurs, c'est que souvent les espèces, non-seulement d'un genre, mais d’une famille, ne sont que les représentants non adultes d'espèces d’une autre famille ! Je citerai comme exemple le genre Murcia, famille des Acarides de Koch, composé de deux espèces qui ne sont que les larves à deux degrés de déve- loppement d’une espèce d'Oribate, et le genre Hypochthonius, même famille de cet auteur, qui a pour type la larve d’un Leiosome, famille des Oribates du même Entomologiste; or, entre ces larves et les Acarides, il n’y a d’autres rapports qué la flexibilité des téguments, et quelque peu la forme du corps, tandis que les vrais caractères distinctifs de la famille des Oribates sont communs aux larves et aux espèces adultes. Une autre cause de confusion et d'incertitude dans la détermination et la classification de l'espèce, est la persévérance que mettent certains auteurs à n'admeltre comme caractères distinctifs que les modifications subies par un seul organe; ce qui les a souvent obligés de créer, comme la fait Fabri- cius, ces modifications pour satisfaire aux exigences de leur systeme ou de réunir dans un même groupe des espèces par trop hétérogènes comme l’a fait Dugès. Il en résulte que leurs méthodes, loin de faciliter l'étude, laissent une place au doute et accoutument l'esprit à des recherches puériles qui peuvent former des amateurs de collections, des colligeurs d'espèces, mais jamais de véritables naturalistes. En histoire naturelle raisonnée, le genre et en général toutes les divisions d’un ordre, quoique des produits d’une opération de l'esprit, ne sont pas seulement un moyen d'arriver à la connaissance de l'espèce, ils doivent ser- vir à constater l’ensemble des relations qui existent en réalité dans la vie d'un groupe, en présentant malgré des différences dans les formes exté- rieures, les mêmes conditions d’existence, le même mode de développement, le même système d'organisation interne; or, des divisions établies sur un choix de caracteres zoologiques appréciables au premier coup d'œil, mais qui, soit dans leur ensemble, soit pris isolément, peuvent traduire au dehors DES ACARIENS. 383 ces caracteres physiologiques, me paraissent plus naturelles et plus judi- cieuses que celles qui n’ont pour appui que des rapprochements établis sur des ressemblances minutieuses, souvent incertaines et quelquefois acci- dentelles. Pénétré de ce principe, j'ai voulu étudier les Acariens sous tous les points de vue qui pouvaient servir de base à une méthode plus naturelle de classifi- cation, en réunissant dans un même cadre l'anatomie et la physiologie des organes, l'étude des métamorphoses, celle des mœurs et l’histoire des espèces; le résultat a été le rejet absolu d’un grand nombre de genres, la réforme et la division de quelques autres, et la création d’un petit nombre de groupes nouveaux. En raison du milieu qu'ils habitent, les Acariens se divisent en Acariens aériens ou terrestres et en Acariens aquatiques. Dans ma classification, les Acariens de la premiere division se partagent en cinq familles, qui sont : Les Oribatides, qui correspondent aux Oribates de Latreille. Les Garmasides, comprenant les Gamases, les Uropodes, etc. Les Acarides, qui renferment les Acares, les Sarcoptes, etc. Les /rodides. Et les Trombidides, embrassant les Trombides, les Bdelles, etc. Les Acariens aquatiques formeront deux familles caractérisées par leur mode de locomotion, savoir : Les Hydrachnides, qui correspondent aux Hydrachnides et autres Aca- riens nageurs. Et les Dernodies, qui comprendront les genres Demodex, Tardigrade et plusieurs Acariens inédits qui vivent au fond des eaux, dans la vase ou sur des plantes submergées, ne nagent pas et ne sont perceptibles qu’à un fort grossissement. Le travail qui va suivre renferme donc l’histoire de la première de ces familles, et comprend, sous le nom d'Oribatides, tous ces Acariens à tégu- ments solides, dont Latreille avait formé son genre Oribate. En comparant les espèces recueillies aux environs de Paris à celles qui ont été publiées soit dans d’autres parties de la France, soit en Allemagne et en Suisse, j'ai pu en conclure que toutes les espèces de l’Europe centrale aujourd'hui connues, 384 HISTOIRE NATURELLE peuvent se rapporter à l’un ou l’autre des genres que j'ai cru pouvoir con- server ou établir. Quant à la valeur de ces divisions et à l'exactitude des limites que je leur ai assignées, elles m'ont été suffisamment démontrées, lorsque le hasard, en me faisant assister à une métamorphose, me fit con- naître les larves de quelques-unes de mes Oribatides et me mit sur la voie de recherches nouvelles; les différents groupes qui résultèrent du plus ou moins d'affinités que j'observais entre ces larves, se trouvèrent corres- pondre exactement aux différents genres établis d’après la considération des adultes. Par conséquent ces divisions actuellement basées sur des rap- ports simultanés tirés, et des conditions d’existence, et du mode de déve- loppement, n’ont plus ce caractère purement artificiel que présentent les classifications de Koch, de Heyden et de plusieurs autres aptérologistes. ACARIENS TERRESTRES OU AÉRIENS FamiLLEe DES OREBATIDES PREMIÈRE PARTIE HISTOIRE GÉNÉRALE CHAPITRE PREMIER CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES La famille des Oribatides, qui correspond au genre Oribata de Latreille, et embrasse par conséquent la plus grande partie des Notaspis d'Hermann, se distingue au premier coup d'œil par des téguments à texture compacte formés d’une substance d'apparence cornée analogue à celle des parties solides d’un Coléoptère, mais moins élastique, et qui, opposant à la pression une résistance remarquable, n’y cèdent qu’en se brisant en éclats. Ce caractere particulier à toutes les Oribatides adultes, qui ne se retrouve au même degré dans aucune autre famille d’Acariens, et n'existe même que partiellement dans leurs propres larves, suffirait pour empêcher toute espèce de confusion dans la détermination des véritables formes généri- ques, et pour tracer d’une manière certaine les limites de cette famille, si d’autres caractères non moins précis ne venaient encore ajouter à leur exactitude. 386 HISTOIRE NATURELLE Le principal de ces caractères consiste dans la forme extérieure des organes de la respiration qui, dans toutes les espèces, quel que soit du reste l’état ou l’époque de leur développement, animal adulte ou larve, apparaissent tou- jours sous forme de cupules saillantes surmontées d’un poil, à la base supé- rieure du céphalothorax près de la ligne de jonction de ce système au système abdominal. Nous étudierons plus tard et avec quelques détails, ces organes pris pour des yeux par quelques naturalistes; en ce moment, il nous suffira de dire que comme caractère, leur forme et leur situation appartiennent exclusive- ment aux Oribatides. Les différences que présente l’organisation buccale sont peut-être moins exclusives ; les Oribatides ont comme la plupart des autres Acariens terres tres une bouche composée de deux mandibules chéliformes, deux màchoires bilobées, deux palpes et une lèvre, mais ici ces différents organes sont dis- posés dans une cavité ogiviforme, ouverte en dessous de l'extrémité anté- rieure du corps, de facon à ne laisser apercevoir aucune de leurs parties à l'observateur qui examine l’animal en dessus. Outre ces caractères plus saillants et faciles à reconnaitre à l’aide d’une simple lentille, la famille des Oribatides en présente plusieurs autres qui, réunis à ceux que je viens d’énumérer, en font un groupe très-nature]; la division du corps en deux segments formant, l’un le céphalothorax avec ses annexes, et l’autre l'abdomen portant les orga nes de la génération, est dans toutes les espèces parfaitement distincte. Le premier de ces segments est tou- jours uni au second par toute la largeur de sa base et se prolonge en dessous de celui-ci, jusqu’au bord antérieur de l'ouverture génitale. Les téguments abdominaux, quelle que soit d’ailleurs la for me du corps, affectent toujours celle de deux cuirasses, dont l’une supérieure où dorsale embrasse les côtés latéraux et postérieur de l'abdomen, l’autre, inférieure ou ventrale, générale- ment aplatie, s'ouvre sur deux points de sa ligne médiane pour donner pas- sage aux organes de la génération et aux sécrétions intestinales. Enfin, les pattes dépourvues de caroncules sont toujours terminées par des crochets libres et articulés sur l'extrémité du tarse. L'histoire des mœurs et des habitudes des Acariens de cette famille peut se résumer en quelques mots. Essentiellement vagabonds et solitaires, ils habi- tent les mousses humides des forêts et les bords abrités des eaux; on les DES ACARIENS. 387 trouve bien quelquefois sous les pierres lorsque celles-ci reposent sur un sol humide, et dans les matières végétales en décomposition, mais c’est surtout l'abri des mousses qu'ils préferent, et c’est là qu’ils se rencontrent en plus grand nombre. Ces Acariens ont pour ennemis les Pinces, les Araignées et d’autres Aptères qui habitent les mêmes lieux, et pour parasites, d’autres Acariens de la famille des Gamasides et du genre Stégocéphale qui, à l’aide d’un suçoir allongé, les attaquent aux articulations et à l'insertion des pattes, parties de leur corps où les téguments sont nécessairement mous où membra- niformes. La plupart des Oribatides à mouvements lents, dissimulent leur présence en se couvrant irrégulièrement de matières terreuses agglutinées qu'ils se fixent sur le dos au moyen des longues soies ou des épines dont ils sont hérissés; d’autres, accumulant avec une certaine symétrie les dépouilles de chaque mue, en forment sur leur carapace dorsale, des espèces de cônes obliques qui donnent le nombre des mues accomplies par celui des plans dont ils sont composés. Quoique les matières contenues dans les intestins des Oribatides indi- quent une nourriture végétale, ces animaux attaquent quelquefois les Aca- riens à téguments mous, lorsque, captifs, ils n'ont plus les matières qui leur servent habituellement de nourriture; du reste, ils ne deviennent jamais pa- rasites, quelle que soit l’époque de leur développement, et ne causent aucun dommage soit à l'homme, soit aux produits de son industrie. Généralement peu actifs, ces Acariens ne cherchent pas à fuir lorsqu'on les attaque, mais la plupart s'arrêtent tout à coup, replient plus ou moins leurs pattes sous eux et restent immobiles ; les mouvements de quelques éspèces sont si lents, qu’il faut souvent plusieurs minutes d'observation pour constater leur déplacement ; les Nothrus, par exemple, parcourent à peine un millimètre par minute. Le tableau suivant peut donner une idée de leurs facultés locomotrices. 388 HISTOIRE NATURELLE TABLEAU COMPARATIF DE LA VITESSE DE DÉPLACEMENT DE QUELQUES ESPÈCES D'ORIBATIDES PRISES DANS TOUS LES GENRES. ESPACE PARCOURU TEMPS EMPLOYÉ DISTANCE PAR MINUTE en millimètres. en secondes. en millimètres. Pelops acromios.. 16 18,75 Oribatasalafa 2. Oribata Edwardsii Oribatatnitens es rer ee Leiosoma nitens........ Ale Leiosoma similis...,..... Di ESPÈCES. Notaspis bipillis Cepheus latus ........ Eremæus tibialis......... Dé Tegeocranus cepheiformis ... Damæus auritus Nothrus horridus.........., Hoplophora major.......... Hoplophora nitens.......... Hermannia crassipes Quoique le contact de l'air soit pour ces animaux, aussi bien que pour tous les êtres respirables, une des premières conditions de leur existence, ils paraissent cependant en supporter la privation pendant un temps beau- coup plus long que ne le ferait supposer l’exiguité de leurs vaisseaux aériens; des expériences plusieurs fois répétées m'ont donné les résultats suivants : Le Cepheus latus, plongé dans de l'huile, a vécu de 8 à 9 heures 30 minutes. Le Leiosomaovata, Id. Id; a vécu de 6 à 9 heures. Le Notaspis bipillis, Id. Id, a vécu de 5 à 8 heures. À chaque expérience un petit globule d’air se formait sur chaque stigmate, et augmentait insensiblement de volume à mesure que l'immersion se prolon- geait. Tous les Acariens de cette famille, à l'exception d’un seul genre, naissent avec six pattes, passent par l’état de larve, et subissent de nombreuses mues, DES ACARIENS. 389 avant d'arriver à l'état adulte. Les conditions d’existence des larves sont les mêmes que celles des animaux adultes, elles vivent dans les mêmes lieux que ceux-ci et paraissent seulement un peu plus actives. Toutes les larves, quel que soit le genre auquel elles appartiennent, sont monodactyles et ont les téguments abdominaux mous ou flexibles ; il n'existe que fort peu d’ex- ceptions à cet égard, et encore n'est-ce que lorsque la larve est parvenue à son dernier degré de développement ; ce double caractère suffira toujours pour distinguer une larve et éviter les erreurs dans lesquelles sont tombés les au- teurs qui se sont occupés de la classification de ces animaux et considéré comme espèces distinctes les différentes phases du développement d’un même individu. C’est ici le lieu de signaler, en terminant du reste ce chapitre, les différentes larves qui, dans le travail de Koch, sont considérées comme espèces dis- tinctes, et dont plusieurs lui ont servi de types dans la formation de ses genres. Notlirus doliaris......... Murcia acaroïdes........ Larves d’Oribates à différents degrés de développement. Murcia trimaculata...... Celaeno spinosa......... Larve du Pelops acromios. Celaeno plicata......... Autre larve de Pélops. Hypochthonius rufulus... Larve de Leiosoma ovata. Hypochthonius pallidulus. Autre larve de Leiosome. Damæus torvus........., Larve du Damæus geniculatus. Nothrus palliatus........ Nothrus bistriatus...... : Nothrus furcatus....... Nothrus segnis......... Nothrus runcinatus ..... Nothrus sinnatus...... | Larves à différents degrés du Nothrus palustris. ! | Larves à différents degrés du Nothrus bicarinatus. | Larves à différents degrés du Nothrus horidus. CHAPITRE II EMBRYOLOGIE ET MÉTAMORPHOSES. J'ai conservé le nom de métamorphoses aux différents états par lesquels passe une Oribatide avant d’atteindre l'époque où, devenue adulte, elle a acquis, par le perfectionnement de tous ses organes, la faculté de se repro- ARGuivEs DU MuséuM. T. VIL. 90 390 HISTOIRE NATURELLE duire ; mais on se ferait une bien fausse idée des changements progressifs qu’elle éprouve, si on y cherchait la moindre analogie avec ces véritables méta- morphoses que subissent les insectes proprement dits, et dont les Lépido- ptères, en particulier, nous offrent de si merveilleux exemples. Ici, cet état de calme et de repos qui, sous le nom de nymphe, signale l’avant-dernière phase du développement de l’insecte, et dans lequel s’élabore lentement, comme dans un second œuf, sa nouvelle organisation, n'existe pas; la larve elle-même, image plus ou moins parfaite de l'animal adulte, n'a de cet état que le nom et n’a rien qui l’assimile à la chenille d’un papillon ou à la larve vermiforme d’un Coléoptère lamellicorne. Ses conditions d’existence sont les mêmes que celles de l'animal adulte, ses facultés nutritives, son organisation buccale, son système respiratoire, ne présentent aucune diffé- rence ; une seule faculté lui manque, c’est la reproduction. Il est cependant un point par lequel la larve de l’Oribatide semble s’as- similer à celle de l’insecte, c’est le mode d’accroissement; c’est par des mues successives qu'elle acquiert ainsi que la chenille, des proportions de plus en plus développées, mais tandis que dans la larve proprement dite, les mues n’ôtent rien ou presque rien à la forme générale, dans celle de l'Oribatide chaque mue découvre un aspect plus parfait, et quand la pénultième arrive, les différences qui existaient entre la larve et Panimal adulte sont devenues à peine appréciables. Je dois cependant prévenir que cette derniere considération n’a d’applica- tion réelle que dans un certain nombre d'espèces; les Acariens de cette famille forment deux grandes divisions caractérisées, comme nous le verrons plus tard, par une différence notable dans la conformation du céphalotho- rax, et qui correspondent à peu près aux deux divisions du genre Oribate déjà établies par Latreille. Les larves connues de tous les Acariens de la pre- miere de ces divisions présentent des formes extérieures complétement dif- férentes de celles de l’animal adulte et les conservent jusqu’à la dernière mue; celles de la seconde, au contraire, sont des leur naissance une image plus ou moins parfaite de l’état adulte, et s’en approchent de plus en plus à me- sure qu'elles se développent. Avant de passer à la description des quelques larves que j'ai pu découvrir, je crois utile de jeter un coup d'œil sur leur développement embryonal. Les Oribatides sont ovipares, mais l'embryon se forme dans l’œuf avant DES ACARIENS. 391 la ponte, et lorsque celle-ci arrive, le jeune animal est prêt à quitter sa co- quille. Les œufs sont généralement oblongs ou allongés et passent du blanc éclatant au brun foncé dans plusieurs espèces. L’enveloppe extérieure est lisse dans la plupart des espèces, granulée dans quelques-unes, et hérissée de poils claviformes et flexibles dans un petit nombre; cette enveloppe se com- pose de deux couches, l'une interne sous forme de pellicule tres-transparente, très-mince et percevable seulement lorsque l’on brise l'œuf, l'autre externe, molle et diaphane dans le principe, mais qui devient bientôt dure, cassante et complétement opaque. Chez la plupart des Oribatides, cette dernière en- veloppe perd toute diaphanéité bien avant que l'embryon ait offert quelque apparence de formation, et nous n’aurions d'autre moyen pour la connaître que l’analogie, si le genre Hoplophore, faisant exception, ne nous offrait des œufs qui restent à peu près transparents jusqu’à l’éclosion. Lorsqu'on examine l'ovaire d’une femelle 4’Hoplophore, on le trouve tou- jours, quelle que soit l’époque de l’année, rempli d'œufs à différents degrés de développement ; les moins avancés, c’est-à-dire ceux qui occupent les extrémités les plus reculées de l'ovaire, sont toujours plus petits, globuleux, blancs, et remplis d’un liquide d'apparence homogène, très-translucide, qui ne peut être que le vitellus; un fort grossissement permet quelquefois d’y voir un globule central, également transparent, rendu visible par une circon- férence un peu plus sombre et qui peut étre assimilé à une vésicule germi- native; dans cet état, l'œuf parait n'avoir qu’une seule membrane pour en- veloppe, membrane qui correspondrait à celle du jaune dans un œuf de poule. Après ce premier œuf en quelque sorte rudimentaire, en vient un autre un peu plus gros, bien moins sphérique, et dont tout le liquide intérieur devenu opaque, parait composé d’une multitude de globules de diamètres différents 1, pressés les uns contre les autres, et au milieu desquels a disparu la vésicule germinative, pour se retrouver un peu plus tard fixée près de la face interne de l’une des extrémités de l'œuf. Ici l'enveloppe extérieure paraît encore unique, mais déjà l’œuf a pris un caractère plus positif, la matière qu'il contient est évidemment le vitellus ou le jaune encore confondu avec le blanc ou l’albumine , et l'enveloppe extérieure sa membrane particulière (plz 6e) 1. Ce sont les cellules embryonales. 392 HISTOIRE NATURELLE En passant au troisième œuf (fig. 1 a), on remarque que ce vitellus ou la matière contenue dans le second, s'est contractée et forme plus au centre une masse isolée entourée d’une membrane spéciale, et séparée de l’enve- loppe externe par un espace rempli d'un fluide transparent qui lenvironne de toutes parts; ce nouvel élément de l'œuf est l'albumen circonscrit par le derme qui forme ici l'enveloppe externe. Bientôt, et l'œuf suivant en offre un exemple, la matière se condense au point où s’est arrêtée la vésicule germinative, elle perd son aspect globuli- neux pour prendre celui d’une masse homogène dont l’opacité augmente de plus en plus, un mamelon arrondi dont le sommet plonge dans l’albumen, indique à l’une des extrémités de l'œuf l'endroit qu'occupera la tête ; au- dessous de ce mamelon s’en forment d’autres plus petits qui donneront nais- sance aux pattes. La matière qui les constitue ainsi graduellement, restée blanche d’abord, prend ensuite et insensiblement une couleur jaunätre; les mamelons de seconde formation, en s’allongeant obliquement de chaque côté d’une ligne tirée du mamelon primordial à l’autre extrémité de l’œuf, dessinent bientôt des espèces de sacs vésiculeux qui prennent une teinte de plus en plus foncée, et sur lesquels des stries transversales viennent indiquer la place future des articulations; à peine ces sacs sont-ils formés qu'une boursouflure allongée de leur ligne intermédiaire, vient à l'extrémité opposée de l'œuf tracer les con- tours de la place qu'occuperont plus tard l'anus et l'ouverture génitale. Par- venu à ce degré de développement, l'intérieur de l’œuf présente deux parties bien distinctes, l’une que l’on pourrait appeler inférieure, où toutes les par- lies ventrales et sous-céphaliques de l'embryon sont déjà formées, l'autre supérieure, où la partie dorsale est encore à l'état de vitellus ou de jaune ; cette remarquable disposition montre qu'ici comme chez tous les articulés, le siége du développement embryonal est dans la région céphalique, que le horax et ses dépendances se forment immédiatement apres la tête, et que jusqu’à parfaite conformation, l'embryon se nourrit par le dos. Les différentes phases que je viens de signaler dans le développement d'un embryon d'Oribatide, montrent que chez ceux-ci comme chez les autres articulés, l'œuf se trouve composé des parties suivantes : 1° La vésicule germinative; 2° le vitellus qui en forme la plus grande par- tie et se présente toujours plus ou moins globulineux; 3° la membrane du DES ACARIENS. 393 jaune; 4° l'albumen, liquide transparent et aqueux; 5° la membrane de l’albumen ou le derme ; et 6° l'enveloppe extérieure plus solide et souvent cassante, appliquée immédiatement sur le derme et qui renferme tout le sys. tème de l'œuf. A mesure que les parties inférieures du corps embryonaire se forment, la surface qu’elles occupent s'étend et se solidifie de plus en plus pour former la plaque sterno-ventrale ; bientôt la matiere vitelline perd son aspect globu- lineux, sa surface se couvre de profondes rides différemment sinuées, et l’em- bryon est formé. À sa sortie de l'œuf, le jeune Hoplophore a le corps jaune, ridé et nu, la bouche et les pattes rouges ; à la première mue, il prend déjà la forme qu'il conservera jusqu'à la derniere, les rides ont disparu pour faire place à des poils symétriquement disposés, le céphalothorax soudé à l’abdomen ne de- viendra mobile qu’à l’état adulte; quatre stries transversales non interrom- pues, indiquent en dessous la direction des hanches; la carapace dorsale intimement unie à la plaque ventrale, ne laisse apercevoir aucune strie indi- quant leur séparation latérale ; Panus, situé en dessous de l'extrémité posté- rieure de l'abdomen, est plus éloigné de l’ouverture génitale qu’il ne le sera dans l’animal adulte ; enfin celle-ci, qui n'apparait d’une manière ostensible qu'après la première mue, est située entre les pattes de la dernière paire et en juxtaposition avec la ligne transversale qui en limite les hanches. Toutes les Oribatides, à l'exception de celle dont je viens d’esquisser le dé- veloppement embryonal, naissent avec six pattes, et n'en prennent huit qu'’a- près la première mue f; les Hoplophores seuls, déjà si remarquables par leur organisation céphalothoracique, en ont huit en naissant. Les larves, quel que soit le genre auquel elles appartiennent, sont, ainsi que je l'ai dit, monodac- tyles. Leur forme varie nécessairement dans chaque genre, mais offrent une grande similitude dans les espèces du même groupe. Assez semblables à l’ani- mal adulte dans toutes les Oribatides qui n’ont pas le céphalothorax armé d’épines lamellaires et qui forme la seconde division de cette famille, ets’en approchant même de plus en plus à mesure que les mues se succèdent jus- qu'à ne présenter souvent, à la dernière, d'autre différence que la terminai- A. Les pattes qui manquent à l'embryon sont celles de la seconde paire. Après la première mue ces pattes apparaissent, mais à l’état rudimentaire, et ce n’est qu’à la troisième qu’elles se trouvent com- plétement formées. 394 HISTOIRE NATURELLE son du tarse, elles en différent complétement dans tous ceux de la première division dont j'ai pu constater les métamorphoses. Voici maintenant la description de celles que j'ai pu reconnaître. LARVE DU PELOPS ACROMIOS. Planche 2, fig. 6. Animal adulte, pl. 3, fig. 4. Celaeno spinosa, Koch, fase. nr, fig. 17. Corps d'un jaune rouille foncé, déprimé, concave, plus étroit en avant qu'en arrière, profondément plissé transversalement, à bords latéraux large- ment relevés en gouitières et simulant des flancs de bateau, avec l'intervalle ou la partie dorsale un peu convexe. Céphalothorax large, court, acuminé brusquement au milieu de son bord antérieur. Stigmates rapprochés, à poils protecteurs courts et piriformes; deux poils claviformes également courts, disposés sur une ligne transversale entre les stigmates. Abdomen large, oblong, arrondi sur les côtés et en arrière, tronqué en avant, avec une petite échancrure surmontée d’une cavité transversale à son extrémité postérieure, et six longs poils, gros, claviformes, à base tuberculée et dirigée oblique- ment en arrière, sur chacun de ses bords; deux autres poils de même forme, mais plus petits, se croisent en arrière de l'échancure postérieure. Pattes cylindriques et hérissées, à tarses conoïdes très-velus. LARVE DE L’ORIBATA PUNCTATA. Planche 2, fig. 3, @&, b, c. Animal adulte, pl. 4, fig. 7. ? Nothrus posticus, Koch, fase. xxx, fig. 5. D'un vert olive sombre, quelquefois ferrugineux. Corps lourd, sub-cylin- drique. Céphalothorax conique, marqué d’arêtes longitudinales et transver- sales peu saillantes et plus pâles, avec les stigmates écartés pales et protégés chacun par un gros poil claviforme assez allongé et blancs. Abdomen sub- parallele, ridé transversalement en dessus et longitudinalement sur les côtés, avec sa partie postérieure brusquement atténuée et simulant un segment terminal plus étroit et arrondi, sur le bord postérieur duquel se trouvent six petits poils très-courts. Pattes cylindriformes hérissées, à tarses conoïdes et velus. DES ACARIENS. 395 LARVE DU LEIOSOMA OVATA. Planche 5, fig. 5. Animal adulte, pl. 6, fig. 5. Hypochthonius rufulus, Koch, fasc. 11, fig. 19. D'un jaune rougeâtre foncé. Corps déprimé. Céphalothorax étroit, allongé, trianguliforme, divisé en deux par une rainure transversale près du sommet, avec deux rangées longitudinales de trois poils blancs chacune, en avant des stigmates. Ceux-ci très-petits, assez rapprochés lun de l’autre et protégés chacun par un long poil pectiné. Abdomen large, droit en avant, arrondi, mais un peu sinué et acuminé en arrière, avec sa carapace dorsale divisée en deux par une section transversale et formant une espèce de bouclier trans- parent, dépassant les côtés latéraux du corps et au travers duquel on en aperçoit les contours. Quatre rangées longitudinales de longs poils blancs dirigés en arrière sur le dos. Pattes cylindriformes, hérissées, terminées par un tarse conoïde et velu. Un long poil à la base du tarse des deux premières paires. LARVE. DE L'EREMÆUS TIBIALIS. Planche 2, fig. à. Animal adulte, pl. 10, fig. 2. D'un jaune verdâtre lavé de rouge. Corps sub-fusiforme peu bombé, pres- que plat, à céphalothorax long, large, segmenté par trois lignes transversales, brusquement atténué à la base des pattes antérieures et acuminé en avant en un long cône arrondi. Ses stigmates, assez écartés, sont cylindriques, courts, obliquement dirigés en arrière et protégés par des poils larges, épais et pres- que droits. L’abdomen, large et tronqué en avant, arrondi sur les côtés, acu- miné et bilobé en arrière, se termine par deux trés-longs poils caudiformes et divergents. Ses bords latéraux et antérieur se relèvent en larges bourrelets arrondis, entourant un dos peu convexe. Les pattes, allongées et presque cylindriques, sont hérissées et terminées, comme dansles larves précédentes, par un tarse conoïde velu ; le tibia de la premiere paire porte un long poil en dessus de son extrémité antérieure. Plus tard, cette larve perd son appa- rence segmentée et se rapproche de plus en plus de l’animal adulte. 396 HISTOIRE NATURELLE LARVE DU DAMÆUS GENICULATUS ". Planche 2, fig. 8. Animal adulte, pl. 8, fig. 4. Damæus torvus, Koch, fase. nr, fig. 14. Port de l'animal adulte, corps jaune pâle, avec le céphalothorax et les pattes d’un brun rougeûtre. Céphalothorax très-petit en avant, triangulaire, arrondi au sommet, mamelonné sur les côtés, à base brusquement élargie, confondue avec l'abdomen, et formant de chaque côté une large corne cupu- liforme jaune dirigée latéralement, et qui reçoit l'insertion des pattes de la premiere paire. Abdomen tres-mou, ovale, bombé en dessus, un peu dépassé par les hanches sur ses côtés antérieurs, et parsemé de longs poils irrégulie- rement contournés qui lui servent à retenir les matières terreuses dont cette larve se couvre habituellement. Pattes comme dans l’animal adulte, mais plus grèles. La fig. 2 a, pl. 8, est celle du Damæus verticillipes parvenu à sa dernière mue, c'est-à-dire devenu adulte ; il porte encore sur son dos les dépouilles des mues précédentes qui forment un cône obliquement dirigé en arriere, et dont les sections en indiquent le nombre. LARVE DU NOTHRUS SYLVESTRIS. Planche 2, fig. 40. Animal adulte, pl. 7, fig. 4. Nothrus palliatus, Koch, fase. xxx, fig. 4. Rougeûtre, avec le dos plus pâle et lavé de vert. Céphalothorax conique, à surface lisse. Poils protecteurs claviformes. Abdomen presque quadrangu- laire, tres-allongé, arrondi en arrière, avec deux dépressions longitudinales sur les côtés du dos, les bords relevés et mamelonnés ainsi que la partie mé- diane, et bordé de poils sur toute sa circonférence. Pattes cylindriques, héris- sées, à tarses velus et portant un très-long poil à leur base. 4. L'Embryon de ce Damæus, figuré pl. 2, fig. 7, est blanc à sa sortie de l’œuf avec les palpes et le sommet de la tête jaunâtre, son corps est aplati et arqué, fortement tuberculé en dessus. Chaque tubercule porte un long et gros poil noir, les poils des pattes sont également noirs. Cet embryon, dont la longueur non compris les pattes est de 33 centièmes de millimètre, ressemble beaucoup par ses palpes allongés et son corps arqué à un Tétranyque; les pattes de la deuxième paire apparaissent à la première mue sous forme de tubercules coniques à la base de celles de la première. s DES ACARIENS. 397 LARVE DU NOTHRUS PALUSTRIS. Planche 2, fig. 10. Animal adulte, pl. 7, fig. 6. Nothrus bistriatus, Koch, fase. xxix, fig. 21. D'un brun noirâtre. Céphalothorax large, un peu rétréci en arrière, tron- qué et trilobé en avant, avec quatre arêtes en avant des stigmates, dont deux intérieures formant un angle, et deux latérales bordant ce segment. Stigmates presque latéraux, protégés par un long poil très-légèrement claviforme. Ab- domen un peu allongé, arrondi sur les côtés et en arrière, tronqué carrément en avant, avec les bords latéraux largement relevés en gouttières et bordés de quatre longs poils, deux arêtes longitudinales, parallèles sur le dos, et servant chacune de base à une série de poils dirigés en arrière. Huit autres poils plus longs et différemment courbés, occupent le bord postérieur, qui est dominé par une large cavité transversale. Pattes comme dans l'animal adulte, mais plus courtes. Cette larve, telle que je l’ai figurée, est à la pénultième mue, ses téguments sont déjà solides, elle pourrait être prise pour un animal adulte, si ses tarses n'étaient monodactyles. Je ne connais pas son état primordial, mais j'ai assisté à sa transformation en Nothrus palustris. LARVE DU NOTHRUS SPINIGER. Planche 2, fig. 9. Animal adulte, pl. 7, fig. 2. Blanc mat à l'abdomen, brun au céphalothorax et aux pattes. Absolument semblable à l'animal adulte, à l’exception des apophyses postérieures qui sont moins développées, des côtés latéraux de l'abdomen moins largement relevés, et de deux longs poils implantés sur le dos, dirigés en avant, et qui manquent à l'espèce adulte. Cette larve, également arrivée à sa dernière période d’accroissement, n’a plus qu’une mue à subir. Ses téguments abdominaux seuls sont encore mous. Arcaives pu Muséum, T. VII. 51 398 HISTOIRE NATURELLE LARVE DE L'HERMANNIA CRASSIPES. Planche 2, fig. 42. Animal adulte, pl. 9, fig. 4. Granulée au céphalothorax et aux pattes, qui sont d’un brun sombre; trans- versalement striée à l’abdomen, qui est fuligineux. Corps trapu, très-renflé. Céphalothorax large, conique, très-arrondi en avant, avec deux poils clavi- formes au milieu, et les stigmates protégés par des poils semblables. Abdo- men sub-parallele, à bord antérieur presque droit, et bord postérieur large- ment arrondi. Six séries longitudinales de poils jaunes, claviformes et dirigés en arriere sur le dos. Pattes grosses, conoïdes, hérissées de poils pareils à ceux du dos. LARVE DE L’'HERMANNIA ARRECTA. Planche 2, fig. 41. Animal adulte, pl. 9, fig. 5. D'un brun terne au céphalothorax et aux pattes, d’un gris verdâtre foncé à l'abdomen. Céphalothorax conique, plus acuminé que la larve précédente, avec deux arêtes longitudinales inversement sinuées en dessus, et les poils protecteurs un peu plus longs, mais également claviformes. Abdomen ovale, tres-bombé, presque tronqué en avant, sans aucun poil, mais pointillé et strié transversalement sur le dos et longitudinalement sur une portion de ses côtés latéraux. Pattes cylindriques, hérissées, à tarses conoïdes et velus, avec un long poil sur ceux des deux premieres paires. LARVE DE L'HOPLOPHORA MAGNA. Planche 2, fig. 4 f et 4 g. Animal adulte, pl. 9, fig. 4. Corps piriforme, plus large en arrière qu’en avant, d’un blanc jaunûtre, avec la bouche et les pattes rouges. Céphalothorax en cône tronqué et bilobé au sommet. Abdomen ovoïde, très-bombé, lisse, avec deux séries marginales DES ACARIENS. 399 de poils sétiformes. Stigmates latéraux, tres-petits, rouges, à poils protec- teurs tres-courts. Pattes cylindriques petites, velues, à tarses conoïdes. Ces larves n’ont pas, comme l'animal adulte, le céphalothorax mobile. LARVE DE L'HOPLOPHORA STRICULA. Planche 2, fig. 2. Animal adulte, pl. 9, fig. 8. D'un brun jaunâtre clair, corps déprimé. Céphalothorax conique, large- ment arrondi en avant. Abdomen ovale, un peu acuminé au milieu de son bord postérieur, à surface transversalement ondulée, avec une série margi— nale de longs poils. Pattes cylindriformes et velues. CHAPITRE HI. ANATOMIE. ORGANISATION TÉGUMENTAIRE DES ORIBATIDES. APERÇU GÉNÉRAL. J'ai dit, dans le premier chapitre que les Oribatides se distinguaient de tous les autres Acariens par la rigidité et la consistance de leurs tégu- ments. En effet, ces téguments, analogues à ceux de certains Coléoptères, ne se retrouvent dans aucune autre famille, avec le même degré de soli- dité, et, quoique dans certaines espèces, ils paraissent avoir une épaisseur moins grande , ils offrent dans toutes cette texture serrée, uniforme et un peu translucide que présentent les élytres. Je dirai même quesi, poursuivant l’analogie, on étudie leur composition, on y retrouve encore le même nombre de couches concentriques, c'est-à-dire une première enveloppe du corps, ou couche externe dure et écailleuse, et une seconde enveloppe ou couche interne, sous forme de membrane très-mince, tres-transparente, couverte de papilles perceptibles seulement à un très-fort grossissement, appliquée à la face interne de la première, et analogue au derme des insectes à peau molle. Ces deux couches figurées, pl. 1, fig 6 et 7, uniformément répan- dues sur toutes les parties antérieures du corps, et s’adaptant à toutes 400 HISTOIRE NATURELLE leurs inégalités, ne présentent de modifications que là où le jeu des organes nécessite une texture moins solide; par exemple, aux articulations des pattes à la jonction des deux carapaces abdominales, aux ouvertures anale et géni- tale; partout ailleurs l'uniformité la plus grande existe. Ces téguments sont nus ou hérissés de poils ou d’épines, lisses ou ponctués, réticulés ou granuleux, selon les espèces, et ne présentent aucune apparence de pores. Lorsque lon examine le corps d’une Oribatide, on remarque que les téguments forment deux espèces de sacs dissemblables, en juxtaposition l’un avec l’autre, et intimement soudés l’un à l’autre par les bords de leur prin- cipale ouverture, mais de façon à ce que l'un empiétant sur l'autre en des- sus, et celui-ci sur le premier en dessous, cette jonction puisse prendre une direction oblique. Ces deux sacs forment les deux seules divisions que l’on remarque sur le corps de ces animaux. La premiere de ces divisions, à laquelle je restituerai le nom de céphalo- thorax, plus approprié aux fonctions qu’elle remplit que celui de céphalo- dère que proposait Dugès, est percée en dessus de deux petites ouvertures infundibuliformes, ou dont les sections transversales ou circulaires vont en diminuant de diamètre du sommet à la base, et servent à communiquer l'air aux viscères intérieurs ; ces deux ouvertures sont les stigmates (pl. 1, fig. 3 et 4, s.s.), je les décrirai plus loin. Une troisième ouverture, mais inférieure, tantôt ovale, tantôt ogiviforme et située en dessous de l'extrémité antérieure du céphalothorax, renferme les organes de la manducation. Enfin, d’autres solutions de continuité plus ou moins latérales, servent de siéges à l’insertion des pattes. La seconde division qui forme l'abdomen, se compose de deux carapaces solides, réunies par leur circonférence au moyen d’une zone à texture très- molle, repliée sur elle-même en dessous des bords de la carapace supérieure et visible seulement lorsque cet abdomen est distendu par des œufs. La cara- pace supérieure qui forme le dos de l'abdomen, généralement convexe, mais aussi quelquefois concave, ne présente aucune solution de continuité, mais l’inférieure ou ventrale, au contraire, apparaît toujours avec deux larges ou- vertures, disposées l’une en avant de l’autre sur la ligne médiane, et fermées chacune par deux valves latérales et mobiles; Pune de ces ouvertures sert aux sécrétions intestinales, l’autre est l'ouverture génitale. DES ACARIENS. 401 En donnant le nom de carapace aux surfaces supérieure et inférieure de l'abdomen, je n’entends pas dire par là que ces deux surfaces soient deux parties distinctes et conniventes ou réunies par une membrane d'une nature particulière sur les différents points de leur circonférence : loin de là, l’enve- loppe abdominale, abstraction faite des valvules qui ferment les ouvertures génitale et anale, ne se compose que d’une seule pièce, mais dont la substance peut être ramollie sur les parties où un mouvement de distension devient nécessaire; en examinant ces parties molles des téguments, on les retrouve composées des mêmes couches et d’une texture tout à fait semblable, sauf la solidité. Après cet apercu général de l’ensemble des téguments, nous allons exa- miner chacune de leurs parties en commençant par celles qui constituent le premier segment. CÉPHALOTHORAX. Quoique la boîte céphalothoracique soit en réalité d’une seule piece, elle présente cependant des sillons qui simulent quelquefois une espèce de seg- mentation rudimentaire ; la partie antérieure, par exemple, toujours plus étroite et qui forme une voute déclive au-dessus des organes de la mandu- cation, est presque toujours limitée en arrière par un pli transversal qui, se prolongeant en dessous du corps, passe près du bord postérieur de l’ouver- ture buccale. C’est surtout chez les Oribatides de la deuxième division que ce simulacre de segmentation est le plus appréciable. Il est bien évident qu'ici il n'existe aucune analogie avec la partie antérieure d’un céphalothorax d'Aranéide, et que si une tête distincte ne s'y trouve pas davantage, il y a cependant cette différence que l'appareil destiné à faire subir aux aliments une première préparation, la bouche enfin, forme un tout en quelque sorte séparé. Mais en dehors d’une segmentation évidemment contestable, et que n’appuie même pas la plus légère apparence de suture, ce céphalothorax présente des modifications beaucoup plus importantes, surtout sous le rap- port de la détermination et de la classification des espèces. Dans un grand nombre d'individus et qui forment la première division de la famille des Oribatides, la’{partie supérieure du céphalothorax est do- minée et quelquefois entièrement recouverte par une expansion lamellaire et tectiforme de sa base qui s’avance en avant en suivant sa déclivité, affectant 402 HISTOIRE NATURELLE une forme plus où moins triangulaire, selon que celui-ci est plus ou moins anguleux, et dont les bords relevés en saillies obliques et souvent prolongés au delà du sommet, se terminent toujours par un poil sétiforme; cet ap- pareil dont j'ignore les fonctions, mais que je considère comme organe protecteur, et auquel j'ai donné le nom de tectum pour faciliter la descrip- tion des espèces, s'étend à sa base de l’un des stigmates à l’autre (Voir pl. 5, fig. r). La face inférieure de cet organe ou qui est en opposition avec la face supérieure du céphalothorax, n’est pas toujours libre dans toutes les espèces, il en est où elle se trouve même quelquefois adhérente sur toute sa longueur, et alors le tectum ne se distingue plus que par ses ailes latérales qui, dans ce cas, sont généralement plus développées (pl. 4, fig. 5, a). Dans d’autres espèces, ce même tectum se présente sous forme de deux lames sub-paral- lèles réunies par leur côté interne, tronquées ou arrondies en avant, et à travers lesquelles on aperçoit le corps du céphalothorax (pl. 4, fig. 6 a). Dans ce dernier cas, ces lames sont déclives, et le tectum n’a plus de saillies laté- rales. Si je signale ici ces différentes modifications du tectum, c'est que cet ap- pendice éminemment variable est le meilleur caractère spécifique que les Oribatides de la premiere division puissent présenter. L’intervalle entre les stigmates ou la partie médiane de la base du tectum est toujours occupé par deux poils, de forme variable, mais qui, à une ou deux exceptions près, se retrouvent dans toutes les espèces. Ces poils dont les variations constituent de bons caracteres génériques, et que je nommerai poils interstigmataires ou poils du vertex, pour les distinguer des autres, indi- quent par leur persistance à se retrouver toujours sur les mêmes points dans toutes les espèces, qu’une fonction particulière doit leur être attribuée; leur situation, comparée à celle des stemmates de quelques Acariens des autres familles, m'avait d'abord fait supposer qu’ils pouvaient être préoculaires, mais les plus minutieuses recherches ne m’'ayant fait découvrir aucune trace d'yeux ni à leur base ni ailleurs, j'ai pensé qu'ils pouvaient être, ainsi que les poils de l'extrémité antérieure du tectum, des organes destinés soit à pré- venir un choe, soit à éviter une résistance; en effet, si avec la pointe d’une aiguille on touche légèrement l'extrémité de l’un ou lautre de ces poils, O l'animal s'arrête tout à coup, replie ses pattes et reste immobile. DES ACARIENS. 403 Ces poils, dont le tissu est cellulaire, affectent différentes formes, mais ont le plus souvent l'aspect d'une longue soie (pl. 1, fig. 3 p, p). Dans le genre Pelops, ils sont très-larges et constamment spatuliformes (pl. 2, fig. 1 c et 1 d, P, P). Us deviennent très-longs et hérissés d’épines dans le genre Notaspis (pl. 1, fig. 3, p,p). Dans les Oribatides de la deuxième division, le tectum manque complé- tement, mais se trouve souvent remplacé par des protubérances interstigma-— taires ; les téguments de leur céphalothorax étant beaucoup plus épais et plus durs que dans ceux de la première division, ces animaux n’ont sans doute plus besoin des mêmes appareils protecteurs; les poils du vertex man- quent à plusieurs, et les stigmates plus gros et plus saillants, éloignés de la base du céphalothorax, n’ont plus pour abri le bord antérieur de l'abdomen. J'ai dit que l'ouverture buccale était en dessous de la partie antérieure du céphalothorax ; tantôt ovale, tantôt en forme de niche en ogive, ses parois immédiates, latérales et supérieures, sont formées par la partie même du céphalothorax qui la recouvre, tandis que son bord postérieur limite en avant la plaque sternale. L'appareil manducateur se compose : d’une lèvre variable recouvrant plus ou moins cette ouverture; de deux mâchoires en mors de tenailles, dont les côtés externes, ordinairement bilobés, sont plus solides, et qui, attachés à la face interne de la lèvre, en font évidemment partie; de deux palpes plus maxillaires que labiaux, quoique leur base fasse souvent saillie sur les côtés de la lèvre, et de deux mandibules chéliformes superposées aux mâchoires et qui occupent le fond de l'ouverture buccale ! (pl. 10, fig. 4b). La descrip- tion de ces différents organes dont les variations constituent les caractères génériques, devant se trouver en tête de chaque genre, il est inutile de la répéter ici. Toutes les Oribatides ont la bouche organisée de même, un seul genre diffère par ses palpes qui ont un article de moins, c’est le genre Hoplophore, dont nous étudierons bientôt l’organisation. Entre la bouche et l'ouverture génitale, les téguments du céphalothorax forment une plaque échancrée en avant pour l'ouverture buccale, en arrière pour celle des organes de la génération, et sur les côtés pour l'insertion des 4. Le mouvement des màchoires est latéral, celui des mandibules vertical. 404 HISTOIRE NATURELLE pattes. La surface de cette plaque est sillonnée de lignes déclives dont les principales dans quelques espèces simulent des hanches à saillies peu sensi= bles du reste, mais qui suffisent pour indiquer la direction et la place des muscles qui déterminent la locomotion. Cette disposition de la partie inférieure des téguments céphalothoraciques est à peu près générale, cependant deux genres font exception. Chez les Pé- lops, la partie sternale se confond complétement avec la partie ventrale, sans que la moindre dépression, la plus petite apparence de lignes vienne en dé- truisant son uniformité indiquer une limite aux deux segments du corps (pl. 2, fig. 1 a). Chez les Hoplophores, qui forment le second genre exception- nel, c'est tout différent, le céphalothorax, par sa mobilité et la faculté qu’il a de s’abaisser complétement sur l'abdomen, comme le couvercle à charnière d’une boite, n’a plus de parties solides en dessous; le sternum, les hanches, tout peut être intérieur, et le bord antérieur de l’abdomen limite parfaitement la partie céphalathoracique. Entre ces deux limites extrêmes, et qui forment précisément celles de la famille, on trouve toutes les modifications intermé- diaires, à l'exception toutefois de la mobilité qui n'appartient qu'au seul genre Hoplophore. J'ai dit que l'espèce de boîte dans laquelle se trouvent placés les organes de la manducation, et que je nommerai camérostome par analogie avec celui des Aranéides, formait en avant du céphalothorax, une voûte déclive beau- coup plus étroite et limitée en arrière, tant en dessus qu’en dessous du corps, par une dépression linéaire ou pli transversal bien distinct. Chez les Oriba- tides de la première division, les parties latérales antérieures de la plaque sternale forment de chaque côté de la base de ce camérostome, une cavité oblongue, verticale au plan de station, ouverte en avant et en dessus, tan- gente au stigmate, et qui servent chacune de siége et de refuge aux pattes de la première paire. Les parois qui forment cette cavité se réunissent en dessus du corps à la base des stigmates, et dans plusieurs espèces celle du côté interne, c’est-à- dire celle qui touche au céphalothorax, beaucoup plus développée que l’autre, forme un large plan lamelliforme, vertical, plus ou moins triangulaire, très- aigu au sommet, souvent terminé par un long poil, et qui, s'appliquant sur le côté du céphalothorax, suit à une faible distance sa déclivité et donne aux ailes latérales du tectum une apparence double (pl. 5, fig. ra,1bet1 d,b, b,b) DES ACARIENS. 405 C’est dans le fond de ces cavités que les pattes de la première paire ont leur premier article inséré perpendiculairement aux côtés de la lèvre, sur la ligne même qui semble former du camérostome un segment particulier (pl. r, Hg 5,5%, A) Chez les Oribatides de la deuxième division, ces cavités latérales n’exis- tent plus, l'insertion des pattes antérieures a bien toujours lieu sur les côtés de la bouche, mais ce sont plutôt des échancrures du céphalothorax qui leur servent de base, et si l’on retrouve quelquefois des cavités latérales basilaires, elles n’ont plus le même caractere. Les Oribatides ont huit pattes, et si nous considérions comme hanches les saillies transversales indicatrices des muscles locomoteurs que l’on ob- serve sur la plaque sternale de plusieurs espèces, ces pattes auraient les sept articles que leur donne Duges; mais ces hanches n'ont en réalité d'autre rapport avec les organes du même nom des Aranéides et des insectes que leur position. Ce sont bien les véritables hanches de l'animal, contenant dans leur intérieur tous les muscles conducteurs des pattes, mais comme on est convenu de donner ce nom au premier article de celle d’un animal arti- culé, article doué d’un mouvement propre chez la plupart, il n'y a plus ici la moindre analogie. D'un autre côté, le premier article des pattes d’une Oribatide, ne présente pas les caractères qui constituent la hanche d’une patte d’Aranéide ou d’insecte ; il est bien articulé avec le corps et suscep- tible de se mouvoir dans différents sens, mais il fait plutôt partie de la cuisse à laquelle il est toujours plus solidement attaché, caractère qui l’assi- mile à l’exinguinal des Aranéides. Quoi qu'il en soit, les pattes des Oribatides n'ont en réalité que six articles qui sont 1° l’exinguinal articulé sur le céphalothorax et susceptible de se mouvoir dans différents sens; 2° le fémoral toujours long et renflé ; 3° le génual très-court, mobile à sa Jonction avec le fémoral, et destiné à reployer la jambe en dessous; 4° le tibial soudé au génual; 5° le métatarse généralement long et grêle ; et 6° le tarse toujours très-court, microscopique, mobile et portant les crochets qui terminent la patte. Tous ces articles peu- vent être ou hérissés de poils ou armés d’épines solides, et présenter des variations qui seront du reste signalées dans les descriptions spéciales. Les crochets terminaux sont ou monodactyles, et dans ce premier cas, le crochet est toujours gros et robuste ; ou tridactyle, et alors le tarse peut être ARCHIVES DU MuskuM, T. VIII. 52 406 HISTOIRE NATURELLE homodactyle, c'est-à-dire que tous les crochets égaux entre eux sont de même force (pl. 1, fig. 9 et 10), ou bien Létérodactyles, où à crochets inégaux en force et en volume (pl. 1, fig. 8). Ces différentes modifications constituent de bons caractères secondaires. La forme des organes locomoteurs étant toujours en rapport avec leur positition relative et la nature de leurs mouvements, il doit nécessairement en résulter des différences notables entre ceux d’un animal qui, en ayant huit, a des fonctions particulières pour chaque paire. Chez les Oribatides, le mouvement principal des pattes de la première paire est vertical, c’est-à-dire qu'il s'effectue de haut en bas ou de bas en haut sur le plan de station sans aucun écart latéral; ces pattes dirigées parailèlement à l'axe du corps vont droit en avant, mais leur insertion étant perpendiculaire à ce même axe, et de plus, cette insertion ayant presque toujours lieu au fond d’une cavité, le premier article est allongé et cylindrique, il forme avec le fémoral un angle plus ou moins droit, et se meut sur lui-même comme l’axe d’une manivelle Gphaefie onde ulh) Dans la seconde paire, où le mouvement est divergent et forme avec l’axe du corps un angle dont le sommet est en avant, les pattes destinées à régler la marche du corps, à le maintenir dans la direction voulue par l'animal et à effectuer concurremment avec celles de la troisième paire ses différentes évo- lutions, doivent offrir une différence assez notable dans leur forme ; leur direction plus oblique, mais encore en avant, et la faculté de se mouvoir latéralement, rendent inutile un exinguinal allongé; celui-ci est donc petit et globuleux, condition nécessaire pour satisfaire au double mouvement de bas en haut et d'avant en arrière, qu'il est appelé à effectuer (pl. 1, fig. 5, k°, '). Le fémoral, plus allongé pour donner à la patte la longueur nécessaire au maintien de l'équilibre, est encore un peu recourbé en avant, mais en s'ar- rondissant largement et sans former un angle. Les pattes des deux dernières paires, par leur position sous la partie moyenne du corps, sont plus particulièrement destinées à en supporter le poids; elles sont par conséquent plus grosses, plus robustes ; l'exinguinal et le fémoral surtout sont tres-développés, mais plats, parce que pour avoir plus de force ils doivent être appliqués aux corps. Les fonctions de ces pattes sont diamétralement inverses de celles des précédentes, c’est-à-dire qu'elles poussent le corps en avant tandis que les premières lattirent; leur direction DES ACARIENS. 407 est donc en arrière, et leur mouvement principal d’arrière en avant ; mais chez celles de la troisième paire, ce mouvement se combine avec un autre mouvement divergent peu étendu, qui forme avec l'axe du corps un angle dont le sommet est en arrière et a pour but de pousser le corps obliquement quand l’animal change de direction. Une similitude d'action indiquant presque toujours une similitude de forme, ces pattes doivent présenter fort peu de différence entre elles; en effet, cette différence ne porte le plus souvent que sur la longueur, les dernières étant presque toujours plus longues que celles qui les précèdent ; le condyle formé par un court prolongement de l'angle inférieur de l’exinguinal, est dans les deux paires tres-petit et globuleux, mais trés-solide ; les deux ar!i- cles qui forment la cuisse sont, ainsi que je lai dit, gros et larges, mais également semblables dans les deux paires. Abdomen. J'ai dit que la seconde partie du corps des Oribatides formait une espèce de sac ou de poche, dont les parois ramollies et repliées sur elles-mêmes vers la circonférence simulaient deux cuirasses ; l’une supérieure, formant le dos, et l'autre inférieure, le ventre de l'animal. La cuirasse ou cara- pace supérieure, toujours plus large que l’inférieure, embrasse les côtés et la partie postérieure du corps, et passe un peu en dessous pour recouvrir les bords de la plaque ventrale. Tantôt convexe, tantôt concave, mais jamais plane, cette carapace varie de forme dans presque tous les genres, elle est ovale ou circulaire chez les Oribates, oviforme dans les Leiosomes, quadran- gulaire chez les Nothrus, et hémisphérique dans le genre Damæus ; sa sur- face tantôt lisse, tantôt pointillée, mais généralement uniforme, n'a guère de sinuosité et de relief que dans les genres Nothrus et Tegeocranus ; dans ces deux genres elle présente des dépressions et des saillies qui figurent, soit des arêtes, soit des rides profondes différemment sinuées et qui peuvent être obliques, transversales ou longitudinales ; dans quelques espèces elle porte des épines, dans d’autres des apophyses, dans le plus grand nombre des poils toujours symétriquement disposés; mais les genres où cette carapace pré- sente les plus singulières modifications sont les genres Pelops et Oribate. Ici les bords antérieurs de ses côtés latéraux se prolongent en larges expan- 403 HISTOIRE NATURELLE sions lamelliformes et coriaces, quelquefois transparentes mais plus souvent opaques, qui s'étendant plus ou moins de chaque côté du corps de l'animal y forment, en se repliant en dessous, des espèces de voütes longitudinales sous lesquelles se trouvent cachées les pattes des deux dernières paires. Ces expansions auxquelles Hermann avait donné le nom d’ailes, sont douées d’un mouvement curviforme qui leur permet de s'étendre et de se replier, de s'élever et de s’abaisser, et de couvrir entièrement l’orifice des cavités laté— rales dans lesquelles ces pattes sont insérées. Dans le genre Oribate,-ces expansions sont quelquefois très-étendues dans le sens longitudinal du corps, et se prolongent en avant en pointe plus ou moins acérée. Dans le genre Pelops, elles sont plus courtes, toujours tron- quées en avant et beaucoup plus mobiles, Ce dernier genre présente une troisième expansion qui lui est particulière : elle consiste en un développement horizontal lamelliforme et quadrangulaire du bord antérieur de la carapace dorsale, qui, se réunissant par sa base et en dessus des stigmates au bord antérieur des expansions latérales, forme une espèce d’avant-toit qui s'étend sur le céphalothorax jusqu'aux points d'insertion des poils interstigmataires (pl. 3, fig. 1 c,t). Ces différentes expansions, mais surtout les latérales, doivent être consi- dérées comme organes protecteurs; leur mouvement lorsqu'on touche à l'animal et qu’il replie ses pattes sous lui, indique suffisamment qu’elles n’ont d'autre but que de protéger ces organes. La seconde cuirasse de l’abdomen ou la plaque ventrale n’a rien de parti- culier ; intimement soudée à la plaque sternale avec laquelle elle fait corps et se confond souvent, elle est percée de deux ouvertures à valves latérales, dont l’antérieure, située entre les pattes de la dernière paire en dessous de la dé- pression linéiforme et sinuée qui limite les deux plaques, est l'organe de la génération, et l’autre à l'extrémité opposée pres du bord postérieur, louver- ture anale. Cette plaque, limitée latéralement par les bords de la carapace dorsale qui la recouvre un peu, est toujours plus étroite que l'abdomen, plate ou très-peu convexe. Exception. Dans la description que je viens de donner des différentes parties qui forment DES ACARIENS. 409 le squelette extérieur du corps des Oribatides, j’ai omis à dessein tout ce qui pouvait avoir rapport au genre Hoplophore ; c'est que ce genre tout à fait exceptionnel et qui justifiant le nom de Dasypus que lui avait donné Duges, constitue une espèce d’anomalie dans cette famille d’Aptères, exigeait, par les différences qu'il présente, une mention toute particuliere. En effet, contrairement à celui des autres Oribatides, le corps des Hoplo- phores se compose de trois parties bien distinctes ; le camérostome articulé sous le bord antérieur de la carapace dorsale ; le thorax, placé à l'ouverture du sac abdominal, mais refoulé en quelque sorte dans cette ouverture, et l'abdomen qui à lui seul constitue la presque totalité du corps. Le camérostome est, comme dans les autres espèces de ce groupe, en forme de voüte déclive, et contient également dans son intérieur les organes de la manducation composés des mêmes éléments, avec cette différence cependant que les palpes n’ont plus que quatre articles; mais ce caméro- stome, qui forme un segment particulier, se meut librement du haut en bas au moyen d’une articulation embrassant toute sa base et qui le lie à l'abdo- men. Le thorax, dont la limite postérieure visible est l’entrée du sac addominal, est mou et peu développé, sa partie dorsale est cachée dans l’in- térieur du corps; sa partie sternale, mise à découvert quand lanimal est étendu ou marche, porte huit pattes très-courtes, conoïdes, composées de sept articles, la hanche étant ici distincte et disposée autour d’un sternum étroit et en forme d’écusson transversal; ces pattes sont peu consistantes et très-velues à l'extrémité; lorsqu'on touche à l'animal, celui-ci les retire brus- quement dans l’intérieur de sa carapace, le camérostome s’abaisse comme un couvercle, et on w'aperçoit plus que les extrémités des tarses réunis en bouquet au sommet de ce camérostome abaissé. La troisième partie du corps, et qui à elle seule en constitue la presque totalité, est l'abdomen; son enveloppe forme une boîte allongée, oviforme, obliquement ouverte par l’une de ses extrémités, et articulée avec le camé- rostome par le côté le plus avancé de cette ouverture. Cette boîte se compose de deux parties, l’une qui correspond à la carapace dorsale des autres Oribatides et qui, formée d’une pièce unique, embrasse le dos, les flancs et la partie postérieure du corps ; l’autre beaucoup plus petite, étroite, allongée, arrondie en arrière, échancrée en avant pour former l’un des côtés de l'ou- verture de la boîte et qui correspond au ventre de l'animal. Cette seconde 410 HISTOIRE NATURELLE partie est formée de quatre pièces réunies par paire à angle droit : les deux antérieures constituent l'ouverture génitale, les deux postérieures louver- ture anale (pl. ro, fig. 4 a). Quoique les caractères généraux des Hoplophores soient les mêmes que ceux des autres Oribatides, ils forment cependant un groupe tout à fait distinct par la faculté qu’ils ont de se retirer complétement dans leur carapace comme la tortue, et d’en fermer l'ouverture au moyen d’un opercule articulé. CHAPITRE IV. ANATOMIE. RESPIRATION, NUTRITION, GÉNÉRATION. L’exiguité de ces animaux et la difficulté d'enlever des téguments trop durs pour être déchirés sans déformer l'animal, rendent l’étude de leur organisa- tion interne extrémement difficile ; aussi mes observations ne porteront-elles que sur les organes de la respiration, de la nutrition et de la génération, qui sont les seuls que j'aie pu reconnaître, le système nerveux et le vaisseau dor- sal m'aÿant toujours, ainsi que les yeux, complétement échappé. Respiration. J'ai dit que les orifices respiratoires, au nombre de deux, étaient situés sur les côtés latéraux de la partie postérieure du céphalothorax, mais en dessus. Ces organes qui, dans toutes les espèces, forment à l'extérieur une saillie plus ou moins évasée, sont rayonnés et festonnés sur les bords; l’espace compris entre chaque rayon est strié transversalement; l'intérieur, qui va en diminuant de diamètre comme celui d’un entonnoir, parait formé d’une lame cartilagi- neuse roulée en spirale, et qui, partant du fond du stigmate où une très- petite ouverture circulaire livre un passage à l'air, s’épanouit de plus en plus à mesure qu’elle s'approche de l'extrémité interne des rayons dont je viens de parler et où se trouve inséré un fort poil de forme variable destiné à pro- téger le stigmate en empêchant l'introduction des corps étrangers. Cette disposition des orifices de la ;espiration semble indiquer que c’est en tournoyant que l'air s’introduit dans les trachées ou du moins qu'il arrive à DES ACARIENS. 411 ‘l'ouverture qui en est l'entrée. Le système trachéen chez tous ces animaux est fort simple et ne forme pas ce lacis inextricable que l’on remarque chez les insectes; il se compose : 1° d’une poche pneumatique communiquant directement au stigmate par l’une de ses extrémités, mais repliée sur elle- même de manière à prendre relativement au corps une direction transversale (pl. 1, fig. 1); 2° de quatre tubes tres-déliés et fort longs qui, prenant nais- sance vers la base de la poche pneumatique, se dirigent par paire en dessus et en dessous du tube intestinal en formant plusieurs circonvolutions ; 3° de trois ou quatre autres tubes beaucoup plus courts et plus déliés encore qui appartiennent exclusivement au céphalothorax. Du reste, le tissu de ces dif- férents organes est le même que chez les insectes. Tel est l'aperçu du système trachéen dans les Acariens oribatides ; il offre partout la plus constante uniformité et ne prend une disposition diffé rente que dans les Acariens des autres familles. Nutrition. J'ai décrit ailleurs la forme de la bouche et des différents organes qui servent à la préhension et à la trituration des aliments ; il nous reste à exa- miner l'appareil destiné à les recevoir momentanément et à préparer leur élaboration . Cet appareil, qui, comme chacun le sait, constitue le canal ou tube diges- tif, se compose des mêmes parties que lon retrouve chez la plupart des insectes, c'est-à-dire d’un œsophage, d’un jabot qui parait n’en être qu’une simple dilatation, d’un ventricule chylifère, d’un intestin grêle et d’un rec- tum. Le gésier et les vaisseaux hépatiques manquent complétement. L’œsophage, de forme tubulaire, étroit et peu allongé, légèrement évasé en entonnoir à la partie qui fait suite à la cavité buccale, plus ou moins dilaté en arriere pour former le jabot, est plissé transversalement et strié longitu- dinalement sur toute son étendue. IT est séparé du ventricule par un rétré- cissement annulaire très-prononcé, et au-dessus duquel se montre toujours un gros globule d'air. Le ventricule chylifère, généralement très-développé, n'affecte pas la même forme dans les différents groupes de la famille, chez les Damæus(pl. 1, fig. 17), ce ventricule gros et renflé en avant, brusquement rétréci en arrière, porte 412 HISTOIRE NATURELLE de chaque côté un appendice en forme de poche arrondie ou hémisphérique et séparée du corps principal par un rétrécissement annulaire !, la mem- brane extérieure de ce ventricule est vaguement réticulée, sa membrane interne parait granulée. Chez les Damæus, l’intestin grêle n’est guère autre chose que ce rétrécis- sement brusque de la partie postérieure du ventricule chylifère ; mais dans le genre Hoplophore, où le ventricule dépourvu d’appendices latéraux apparaît toujours sous forme de sac allongé, l'intestin grèle est tubulaire et très-dis- tüinct quoique court. Le rectum est dans toutes les espèces presque aussi long que le ventricule, mais beaucoup plus étroit ; plus ou moins renflé vers sa partie antérieure, il diminue insensiblement de diamètre jusqu’à son extrémité, qui est séparée de l'anus par un léger rétrécissement. Le seul genre Hoplophore nous montre un rectum aussi étendu diamétralement que le ventricule et d’un volume presque égal au sien (pl. 1, fig. 18). Le tube intestinal s'étend assez directement de l'extrémité antérieure du corps à son extrémité postérieure; mais l'ouverture anale étant en dessous de l’abdomen et à une petite distance de cette dernière extrémité, ce tube se replie sur lui-même à l'intestin grêle, de telle sorte que le rectum se trouve directement en dessous du ventricule chylifère; tout cet appareil est entouré de tissus adipeux qui forment, surtout sur le ventricule, une couche assez épaisse, et dans laquelle pénètrent plus ou moins les filets trachéens. C’est ici le lieu de parler des Entozoaires, qui habitent le corps de ces petits animaux, et qui sont si communs, qu'il est rare de trouver un individu qui en soit dépourvu complétement. En enlevant avec précaution la carapace dorsale du corps d’une Oribatide, il est rare de ne pas apercevoir dans le tissu adipeux qui recouvre les intes- tins de petits corps d’un blanc mat, tantôt sphériques, tantôt oblongs, réunis bout à bout, et qui forment quelquefois des agglomérations telles que le corps en paraît complétement rempli. Ces petits corps sont des Grégarines. Ces helminthes signalés par Gaede dans le ventricule du Blaps mortisaga où je les ai souvent vus depuis, aperçus plus tard par M. Léon Dufour, qui 4. Ces appendices du ventricule se retrouvent dans plusieurs autres genres. Chez les Cepheus par exemple, ils sont longs, tubuliformes, et sans rétrécissement annulaire à leur bord, DES ACARIENS. 413 leur à donné le nom qu'ils portent maintenant, paraissent très-répandus partout. Les Oribatides en présentent deux espèces, l’une, la plus commune et qui se rencontre dans tous les Acariens de cette famille, a le corps allongé, cylindrique, arrondi en avant et en arrière, et finement strié longitudinale- ment; ses mouvements sont extrémement lents, sa partie antérieure se ter- mine par un large tubercule hémisphérique, percé au milieu pour donner passage, lorsqu'on le comprime, à une espèce de ventouse infundibuliforme, qui sert à ces animaux à se fixer les uns à la suite des autres; ils forment dans le tissu graisseux des bouquets étalés, composés de filets moniliformes très- nombreux et divergents. On remarque quelquefois dans leur intérieur des globules formés par une membrane transparente qui doivent en être les œufs. J'ai nommé cette espèce Gregarina oribatarum, et Vai figurée pl. 2, fig. 15. Une autre espece plus petite et moins commune, qui se trouve plus parti- culièrement dans les Damæus, a le corps sphérique et le tuibercule céphalique comparativement plus gros, sa surface n’est pas striée, et quoiqu'’elle forme comme tous les helminthes de ce genre des colliers moniliformes, ces colliers restent isolés et ne forment plus ces agglomérations que l’on remarque pour l'espèce précédente. On trouve quelquefois et particulièrement en été, dans la partie la plus dilatée du ventricule des Oribatides, un petit ver blanc, cylindrique, un peu aminci près des extrémités, très-acuminé en arrière, obtus et comme 1 tronqué en avant, et qui me paraît appartenir au genre Angiostome. Je l'ai nommé /ngiostoma annulata à cause des anneaux qui segmentent son corps, et l'ai figuré pl. 2; fig. 14. Sa longueur varie entre 55 et 57 cen- tiemes de millimètre, et sa largeur entre 1 et 2 centièmes; c’est plus particu- lierement dans l'intestin des Hoplophores qu'il se rencontre. Il existe dans ces animaux une troisième espèce d’entozoaires qui n'appar- tient plus aux helminthes, mais qui, par sa forme, pourrait être prise pour un zoosperme, si elle se rencontrait ailleurs que dans les intestins, et n’offrait une analogie plus grande encore avec ces infusoires volvociens, dont M. Eh- renberg a formé son genre Uroglène. On remarque souvent dans les intestins des Hoplophores de petites masses d’un gris verdâtre tres-pâle, irrégulière- ment arrondies, à surface granulée, composées de masses plus petites appli- ARCHIVES Du Muséum. T. VIL. 53 414 HISTOIRE NATURELLE quées les unes contre les autres, et qui, lorsqu'on les dépose dans une goutte d'eau, se meuvent lentement en tournant sur elles-mêmes. Si lon vient à déformer une de ces masses, c’est-à-dire à en écarter les parties, on les trouve composées d’une innombrable multitude de corpuscules verdâtres, plus ou moins piriformes , munis d'un filet caudal vibratile, et qui nagent dans le liquide à l'instar des monades; chaque corpuscule porte vers le centre un globule transparent analogue à celui que M. Ehrenberg appelle l'œil chez les infusoires volvociens, et c’est en se réunissant vers un centre commun, par l'extrémité de leur prolongement caudiforme trois ou quatre fois plus long que le corps, que ces animalcules forment les masses verdâtres dont je viens de parler. Cette dernière considération, qui les assimile en quelque sorte aux Uroglènes, m'a fait leur en donner le nom, quoique l’enveloppe gélatineuse qui existe chez les premiers, ne paraisse pas se retrouver ici. Generation. L'ouverture génitale étant, dans les deux sexes, située à la base de l’abdo- men, entre les pattes de la dernière paire, il en résulte que chez les Oriba- tides, l'appareil générateur est étendu en dessous et sur les côtés du ventri- cule même. Moins compliqué que dans un grand nombre d'insectes, cet appareil se compose chez le mâle de deux conduits déférents étroits, très- allongés, dirigés en arrière, portant chacun un gros testicule formé de quatre capsules oblongues, disposées en rosace et réunies à leur base par l'extrémité d’un canal éjaculateur très-gros divisé en deux parties par un rétrécisse- ment transversal de sa région médiane. Chez la femelle, la disposition générale des organes est la même; de l’ex- trémité antérieure de l’oviducte partent deux trompes très-courtes , renflées au milieu et terminées chacune par un ovaire allongé, conique, recourbé en arrière, divisé en cellules successives par des rétrécissements annulaires, et dans chacune desquelles est un œuf dont le degré de développement est pro- portionnel à sa distance de l’oviducte; celui-ci gros et renflé, plus ou moins rétracüle où susceptible de sortir du corps, selon les genres, se termine par trois lobes charnus, bordés de poils flexibles, destinés à saisir l'œuf au pas- sage et à lui donner une direction convenable. Dans les deux sexes, l'ouverture génitale est formée par deux valves lon- DES ACARIENS. 415 gitudinales qui s’écartent latéralement pour la sortie des organes copulateurs; de chaque côté de l'appareil principal, et immédiatement en dessous de ces valves, on remarque trois capsules transversales coniques et allongées, ayant chacune leur extrémité qui regarde l'ouverture génitale arrondie et vésicu- leuse, et l'extrémité opposée terminée en pointe et solidement attachée aux parois de l'abdomen par des muscles disposés en éventail. Ces organes abso- lument semblables dans les deux sexes, peuvent être assimilés aux ventouses copulatrices que l’on observe chez les Sarcoptes et les autres Acariens à tégu- ments mous, qui vivent sur l’homme et les animaux supérieurs. Dans les deux sexes, la disposition générale des organes de la génération est la même; des muscles très-forts disposés en éventail maintiennent l’appa- reil central solidement attaché à la face interne de la plaque ventrale, tandis que les testicules chez le mâle, et les ovaires chez la femelle, à peu près libres, occupent les côtés et le dessus du ventricule chylifere. CHAPITRE V CLASSIFICATION DES ORIBATIDES ET DISCUSS!ON DE LA VALEUR DES CARACTÈRES. Les caractères généraux que j'ai indiqués au commencement de cet ou- vrage, suffisent pour distinguer clairement la famille des Oribatides, de toutes celles qui composent l’ordre des Acariens, et pour empècher toute espèce d'incertitude sur les limites de ce groupe. Il me reste à discuter la valeur des différences organiques qui peuvent maintenant y constituer des genres, mais auparavant je crois nécessaire de dire quelques mots sur ses affinités apté- rologiques. Par la coalescence de leur segmentation, la rigidité de leurs téguments, leur mode d'existence et même leur organisation buccale, les Acariens de cette famille se rapprochent des Phalangiens avec lesquels Hermann les avait d’ailleurs réunis dans sa famille des Holetres. Les pattes longues et géniculées de certaines espèces, l'aspect rugueux de quelques autres, vien- nent encore ajouter aux rapports qui existent entre ces deux familles. L'organisation tégumentaire des Gamasides (Gamases, Uropodes, Stigo- 416 HISTOIRE NATURELLE céphales, etc.), semble également établir un point de contact particulier entre ceux-ci et les animaux qui nous occupent, mais à l’exception de l’organisa- tion buccale, qui est à peu pres la même chez la plupart des apteres de cet ordre, de l'absence de segments abdominaux, et de l'insertion pseudo-cépha- lique des pattes de la premiere paire, il existe peu de rapports entre les Ori- batides et les autres Acariens. En général, les familles acariennes se présentent sous des formes et des conditions d'existence si différentes, qu’à l'exception des caractères généraux que je viens d'indiquer et qui constituent l’ordre, chaque famille peut être considérée comme un groupe isolé. Il suffit de comparer entre eux un Ori- bate, un Gamase, un Sarcopte, un Ixode,un Trombidion et une Hydrachne, et de mettre en parallele leurs mœurs et leur mode d'existence pour comprendre que si la délimitation des familles qu’ils représentent, n’exige aucun effort d'esprit, aucune recherche difficile, il n’en est plus de même lorsqu'il s’agit d'établir entre elles des rapports plus intimes que ceux qui résultent de len- semble des caractères généraux. En effet, si nous considérons que l'organi- sation intime, nécessairement en rapport avec les conditions d'existence, est constamment uniforme, quelle que soit la forme extérieure de Pespèce, dans les groupes où ces conditions sont similaires; qu’elle ne se modifie et ne devient complétement différente que la où ces conditions le deviennent elles- mêmes, que dans chacune des familles de cet ordre, le même mode d'existence, les mêmes habitudes, se maintiennent sans aucune modification jusqu'aux plus extrêmes limites, il devient difficile d'établir des rapports et de fixer avec certitude la place que chacune d’elles doit occuper dans une distribu- tion méthodique. Cependant, les faibles affinités que je viens de signaler relativement aux Acariens oribatides sembleraient indiquer que ce groupe pourrait servir d'intermédiaire entre les Phalangiens et les Gamasides, et former, par conséquent, la premiere famiile de l'ordre. Du reste, dans un travail où chaque famille devient le sujet d’un ouvrage particulier et complet, l'importance des affinités zoologiques, en tant qu'elles considerent les grandes divisions de l’ordre, me parait très-secondaire. Il suffit de trouver dans son ensemble tous les éléments de cet ordre, d'y tracer avec exactitude les limites des groupes, et d’en rendre l'étude facile par un choix judicieux des caractères qui peuvent les distinguer; ce qui reste DES ACARIENS. 417 c'est-à-dire la distribution des familles, n’est plus qu'une affaire de con- vention. Les divisions génériques établies par Koch et Heyden aux dépens du genre Oribate de Latreille, semblent indiquer une observation très-superficielle de organisation tégumentaire de ces animaux. Le genre Vothrus du premier de ces auteurs est un composé d'éléments hétérogènes et disparates, 11 sem- ble que, fatigué d'observations, l’auteur a voulu réunir dans ce groupe tout ce qui n’entrait pas exactement dans le cadre des genres qu'il avait précédem- ment formés; d'un autre côté, certaines divisions telles que le genre Celeano par exemple, indiquent une ignorance complete des métamorphoses que ces animaux subissent. L’exiguité de ces apteres et leur mode de développement encore peu connu, exigent une scrupuleuse attention dans l'examen et l'appréciation des carac- tères qui peuvent, en établissant des divisions, en faciliter l'étude. « Plus les objets sont petits, plus les recherches délicates deviennent nécessaires, » a dit Audouin; or, cette maxime ne parait pas avoir été toujours suivie par les aptéristes que je viens de citer : Heyden surtout donne à ses créations géné- riques des caractères si hasardés que la plupart ne peuvent supporter le plus léger examen. Dans son excellent travail sur les mites, Hermann a proposé une division du genre Votaspis en prenant pour caractère principal ou plutôt unique, la terminaison du tarse; mais ne considérant que le nombre des crochets, sans tenir compte de leur forme relative, ses groupes se trouvent composés d'espèces fort différentes, et dont les véritables caractères n’ont aucun rapport entre eux Dans les Oribatides ( Notaspis d'Hermann), les tarses sont monodactyles chez les unes, tridactyles chez les autres, mais dans ces dernières les crochets sont tantôt semblables ou d’égale grosseur, tantôt dissemblables, les latéraux étant plus petits que le crochet médian; ces différences qui se maintiennent sans modifications dans les espèces du même genre, peuvent devenir de bons caractères divisionnaires, mais restent subordonnés aux caractères principaux, la même disposition du tarse pouvant être commune à deux ou trois différents. genres Les organes qui m'ont paru présenter les meilleurs caractères génériques, sont ceux de la manducation, de la locomotion, la forme du corps et les dif- férents appendices qui s’y trouvent suspendus. La forme du corps est un 418 HISTOIRE NATURELLE caractère d'autant plus précieux, que les différences qu’elle présente accom- pagnent presque toujours celles qui sont observées dans les organes de la nutrition et du mouvement. Les poils, quelle que soit leur disposition, n’ont aucune valeur générique et peuvent servir tout au plus à caractériser l'espèce; leur caducité et la difficulté de retrouver leur point d'insertion lorsqu'ils ont disparu, seront toujours un obstacle à leur emploi comme caractère de divi- sion. Il n'en est pas de même des épines ou des soies à texture rigide que l'on observe sur plusieurs espèces; celles-ci, quoique susceptibles de dispa- raître comme les poils, ont du moins pour base un tubercule ou une cupule qui, en indiquant la place qu’elles occupaient, permet de s’en servir comme caractères supplémentaires. Dans la classification qui va suivre, je n'ai admis comme espèce que les individus parvenus à leur dernier degré de développement, et rejeté comme de raison tous les genres fondés sur les phases qui le précèdent. J'ai adopté les genres Pelops, Oribata, Cepheus, Damcœæus, Nothrus, Eremæœus et Hoplo- phora, de Koch, mais en les limitant autrement. J'ai réuni au genre Oribata, le genre Zetes du même auteur, parce que les différences qu'il présente ne me paraissaient pas suffisantes pour en faire un groupe particulier. Enfin j'ai retranché le genre Ce/æno fondé sur une larve de Pelops. Par suite d’un examen approfondi des différentes espèces que j'ai pu recueillir aux environs de Paris, j'ai été obligé de créer quatre nouveaux genres. L'Oribata nitens de Gervais a servi de type au genre Zeiosoma. Un second genre fondé sur le Notaspis bipilis ou lOribates badius de Koch, a repris le nom de Votaspis créé par Hermann et abandonné depuis. Le Nothrus piceus de Koch a servi de type au genre Hermannia, dont les caractères dit- férent complétement de ceux des Nothrus. Enfin j'ai donné le nom de Tegeo- cranus, à des Oribatides à céphalothorax clypéiformes, dont je n’ai vu qu’une seule espèce décrite ailleurs, c'est | Oribata papillosa de Lucas. La famille des Oribatides se trouve ainsi divisée en onze genres répartis en deux grandes divisions fondées sur la présence ou l’absence d’appendices au céphalothorax, et dont voici l'exposé : DES ACARIENS. 119 I. ORIBATIDES POURVUES D APPENDICES LAMELLEUX ATTACHÉS SOIT EN DESSUS , SOIT SUR LFS COTÉS DU CÉPHALOTHORAX. A. Des expansions latérales aliformes et mobiles à l'abdomen. 1. Pelops, Koch. — Corps presque orbiculaire, un peu aplati. Palpes grèles, à premier article très-court, le second plus gros, un peu renflé et aussi long que les deux suivants pris ensemble, dont le diamètre va en dimi- nuant de la base à l'extrémité, dernier article étroit, cylindrique, égal en lon- gueur au deuxième, et terminé en pointe obtuse garnie de poils. Lèvre ovale. Mâchoires très-courtes, acuminées, bilobées, à lobes aigus et un peu recour- bés en dedans. Mandibules longues, effilées à la moitié antérieure, brusque- ment rélargies vers la moitié postérieure et terminées par une petite pince didactyle intérieurement dentelée. Tarses tridactyles, à ongle intermédiaire plus gros que les deux autres. Poils du vertex spatuliformes insérés sous un prolongement lamelleux et quadrangulaire du bord antérieur de l'abdomen. 2. Oribaia, Latreille. — Corps plus ou moins globuleux, très-bombé en dessus. Palpes presque fusiformes à premier article très-court, le second gros, renflé et aussi long que les trois suivants pris ensemble, le cinquième étroit et échancré ou tronqué au sommet. Lèvre triangulaire, à côtés un peu arron- dis. Màchoires non acuminées, à lobe externe bifide, et lobe interne muni au côté interne d’un fouet terminé par deux soies velues. Mandibules grosses, courtes, à mors large et quadridenté au côté interne de chaque doigt. Tarses tridactyles, à ongles comme dans le genre précédent. Poils du vertex séti- formes. Point de prolongement au bord antérieur de l'abdomen. B. Point d'expansions latérales aliformes. 3. Leiosoma, Mihi. — Corps oviforme, acuminé en arrière et tres-bombé. Palpes cylindriques, courtes, dépassant à peine les mâchoires, à premier, troisième et quatrième articles très-courts, le deuxième plus long que les trois suivants pris ensemble, le cinquième conique et un peu plus long que le précédent. Lèvre grande, très-peu arrondie en avant, presque tronquée et renflée de chaque côté à l'insertion des palpes. Màchoires aiguës, à lobe 420 HISTOIRE NATURELLE externe plus long que le lobe interne. Mandibules grosses, renflées, à mors assez petit et quadridenté. Pattes insérées en dessous des bords latéraux du corps, à égale distance de ces bords et de la ligne médiane. Tarses comme dans les deux genres précédents. 4. Cepheus, Koch. — Corps large et un peu aplati. Palpes grèles, fili- formes, à premier et troisième articles trés-courts, le second égal à deux fois les deux suivants pris ensemble, le dernier long, conique et hérissé de poils. Lèvre plus large que longue, à bord antérieur sinué et formant un angle au milieu. Mâchoires grosses, dépassant de beaucoup la lèvre, avec deux poils courts et recourbés sur le côté du lobe interne. Mandibules courtes, trapues, à mors gros et quadridenté. Pattes des trois dernières paires insérées en des- sous des bords latéraux du corps, dans une double échancrure latérale du sternum. larses tridactyles à crochets égaux. 5. Notaspis, Hermann.— Corps plus ou moins globuleux, à pattes des trois dernieres paires insérées sur ses bords latéraux. Palpes longues, sub-cylin- driques, visibles en dessus quand l’animal marche, à second article presque aussi long que les trois suivants pris ensemble, et à peine plus gros, dernier article égal en longueur aux deux qui le précèdent, pris ensemble, et ter- miné par des poils flexibles. Lèvre large, presque tronquée au bord antérieur, ou formant un angle très-ouvert, Mâchoires allongées, bilobées, à lobe interne acuminé et terminé par deux ou trois soies. Mandibules courtes, trapues, tres-renflées au milieu, terminées par une pince didactyle dont les doigts sont tridentés intérieurement. Tarses tridactyles, à ongles filiformes, écartés et égaux. Il. ORIBATIDES DÉPOURVUES D'ÉPINES OU D APPENDICES LAMELLEUX AU CÉPHALOTHORAX. A. T'arses tridactyles. 6. Eremœus, Koch. — Corps allongé, déprimé, rétréci à l'insertion du céphalothorax. Palpes filiformes, à dernier article plus long que le précédent, et échancré au côté externe. Lèvre plus large que longue, anguleuse sur les côtés, arrondie au bord antérieur et couvrant la presque totalité de l’ouver- ture buccale. Mâchoires très-courtes. Mandibules courtes, à mors grand et DES ACARIENS. 491 tridenté intérieurement. Tarses courts, renflés et tridactyles, à crochet interne plus gros que les latéraux, qui sont filiformes. 7. Nothrus, Koch. — Corpsallongé, épineux, souvent quadriforme et con- cave en dessus. Palpes grosses, cylindriques, à premier article plus long que les autres, le quatrième le plus petit, le cinquième obtus et armé d’épines tronquées. Lévre large, à base arrondie et bord antérieur formant un angle presque droit. Mächoires longues, à lobe interne tridenté. Mandibules grosses, courtes, à mors très-gros, une rangée de quatre à cinq dents au côté interne de chaque doigt. Pattes grosses, épineuses, moins longues que le corps, à crochets des tarses égaux. B. Tarses monodactyles. 8. Damæus, Koch. — Corps globuleux, à pattes longues et grèles. Palpes longues, cylindriques, légèrement sétiformes, à deuxième et cinquième articles égaux en longueur, et plus longs que les trois autres réunis. Lèvre pentago- nale, à bord antérieur obtus. Mâchoires à lobe externe à peine sinué. Man- dibules courtes, épaisses, à doigts tridentés. 9. Tegeocranus, Mihi. Corps court et trapu. Palpes fusiformes, à deuxième et cinquième articles aussi longs que les deux intermédiaires réunis, le der- nier tantôt échancré, tantôt multidenté au sommet. Lèvre quadriforme, plus large que longue, à bord antérieur presque droit. Mâchoires aiguës, formant une pince. Mandibules grosses, à mors à peine dentelé. 10. Hermannia, Mihi. — Corps ovalaire, très-bombé en dessus. Palpes grosses, fusiformes, à premier article presque aussi long que le troisième, mais beaucoup plus gros, deuxième article gros et renflé du côté interne, un peu moins long que les deux suivants pris ensemble, le dernier petit et conique. Lèvre aussi longue que large, fortement anguleuse, à côtés légèrement échancrés. Mâchoires longues et profondément échancrées à leur base pour recevoir les palpes. Mandibules petites, coniques, à mors multidenté. Pattes à hanches fortement dessinées en dessous, et se prolongeant jusqu'à la ligne médiane du sternum. 11. Hoplophora, Koch. — Corps oviforme, très-bombé, à céphalothorax mobile. Palpes filiformes, de quatre articles. Lèvre très-petite, en angle aigu et ne couvrant qu'une faible partie des mâchoires. Mächoires longues, à lobe ARCHIVES DU Muséum, T. VII. 54 422 HISTOIRE NATURELLE interne aigu. Mandibules à mors grand et multidenté. Pattes courtes et cylin- driques. Le tableau synoptique suivant résume les principaux caractères. TABLEAU SYNOPTIQUE DE LA FAMILLE DES ORIBATIDES. / Avec des expan- 7 ; : Poils du vertex spatuliformes. .,.... ce 10 PPLOPSe sions latérales alifor- mes et des tarses hé- , if Orib térodactyles. Poils du vertex sétiformes..... css ribala. Pourvus d’appen- Tectum attaché au dices lamelleux au { céphalothorax, seu- céphalothorax. lement par sa base.. Cepheus. Tarses homodactyles. Macon Coton | Sansexpansions la- avec le céphalotho- A larses | térales aliformes. rax et visible par ses à tridactyles. MES Snoecon con ec Nolaspis. Tarses hétérodactyles......,,.,...:... Leiosoma. É Pattes grèles à poils flexibles et articles fusiformes terminées A Sansappendices la- | par un tarse hétérodactyle. . . . « . . . . . .. dis CU UD ErCMNEUS. = melleux au céphalo- AE > & thorax. | Pattes grosses à poils rigides à articles sub-cylindriques termi- Z nées par un tarse homodactyle.…. . . . .... , . . . eo Nothrus. © Des apophyses OU{ Paites plus longues que le corps. . . .. see... Damœus. des nervures saillan- A tarses tes au céphalothorax. | Pattes moins longues que le corps. . .. . . . . .. . . . . .. Tegeocranus. mi ctyles. ; ee 2 2 ; onodactyle Sans apophyses au Céphalothorax soudé à l'abdomen et immobile. . . . . + .... Hermannia. céphalothorax. Céphalothorax articulé sur l'abdomen et mobile. . . . . ..... Hoplophora. DES ACARIENS. 423 DEUXIÈME PARTIE HISTOIRE SPÉCIALE FawuiLLEe DES ORIBATEDES ACARIENS VAGABONDS , NON PARASITES, A TÉGUMENTS RIGIDES ET CASSANTS , À CORPS DIVISÉ EN DEUX SEGMENTS BIEN DISTINCTS ET PATTES TERMINÉES PAR DES ONGLES CROCHUS SANS CARONCULES. PREMIÈRE DIVISION DES APPENDICES LAMELLAIRES AU CÉPHALOTHORAX. (A). DES EXPANSIONS LATÉRALES ALIFORMES A L’ABDOMEN. PREMIER GENRE. PELOPS , Koch. Caractères génériques. — Palpes grèles, à premier article tres-court, le second plus gros, renflé, et aussi long que les deux suivants pris ensem- ble, dernier ou cinquième article étroit, cylindrique, égal en longueur au deuxième, et terminé en pointe obtuse garnie de poils. Zèvre ovale, beaucoup plus longue que large. Mächoïres très-courtes, acuminées, bilobées, à lobes aigus et recourbés en dedans. Mandibules longues, effilées à la moitié anté- rieure, brusquement rélargies vers la moitié postérieure, et terminées par une petite pince intérieurement dentelée. Stigmates courts et cachés sous un prolongement lamelliforme du bord antérieur de l’abdomen. Æxpansions latérales très-mobiles et s'appliquant sur le corps lorsque l'animal retire ses pattes. Tarses tridactyles, à crochets inégaux. 424 HISTOIRE NATURELLE Les Pélops ont le corps un peu déprimé, l'abdomen presque circulaire et plus ou moins rugueux ou chagriné; le milieu du bord antérieur de cette partie du corps se prolonge en apophyse lamello-quadrangulaire au-dessus de la base du céphalothorax, et cache l'insertion de deux poils épais, larges et spatuliformes, qui se dirigent en avant au delà de l'extrémité antérieure de ce premier segment. Ces organes, dont je n’ai pu reconnaitre l'usage, sont tou- jours blancs, grenuleux, et d’une texture semblable à celle des poils protec- teurs des stigmates. Le bord antérieur des expansions latérales forme une ligne droite tangente au bord antérieur de l'abdomen, et se prolonge de chaque côté jusqu’à l'apophyse médiane qui paraît du reste n’en être qu’une dépen- dance. Les téguments qui recouvrent la face inférieure du corps, forment une espece de carapace presque plane qui s’étend des côtés latéraux de la bouche jusqu'à l'extrémité postérieure du ventre. Profondément échancrée sur les côtés pour recevoir les pattes des trois dernières paires, et au bord antérieur pour l'ouverture buccale, cette carapace ne laisse apercevoir aucune trace, aucun pli indiquant soit la forme des hanches, soit une division quelconque du corps. Le céphalothorax, terminé en pointe aiguë, porte de chaque côté une saillie lamelliforme qui en suit les contours, prend naissance aux orifices de la respiration, se prolonge libre un peu au delà l'extrémité antérieure de la tête, et se termine par une alène surmontée d’un poil raide; c'est au côté externe de ces lames que sont insérées les pattes de la premiere paire, leur base repose au fond d’une cavité oblongue ou comprimée, à parois lamelleuses parallèles à la saillie latérale du céphalothorax, ouverte en dessus, terminée en pointe en dessous, et dans laquelle se retire la patte lorsque l’on touche à l'animal. . Dans toutes les especes, les pattes sont greles, beaucoup plus courtes que le corps, sans hanches visibles, et échancrées en dessous au tibial et au gé- nual, celles de la premiere et de la seconde paire portent seules un long poil au-dessus de l'extrémité antérieure du tibial; toutes sont velues à l'extrémité et terminées par un tarse long, aigu et armé de trois crochets mobiles. Les Pélops vivent dans les forêts et les endroits ombragés garnis de mousse, ils sont peu agiles, retirent promptement leurs pattes lorsqu'on les touche, et restent longtemps sans mouvement. Leurs larves, comme toutes celles des Oribatides de cette première division, ne laissent pas supposer la forme finale DES ACARIENS. 425 de l'animal ; elles ont toutes l'abdomen profondément ridé transversalement, concave en dessus, avec les bords relevés en flancs de bateaux ; leur couleur est le jaune rougeàtre plus ou moins foncé ; elles naissent avec six pattes, et n’en prennent huit qu'à la premiere mue. Je connais cinq espèces de ce genre, qui toutes sont des bois de Satory, près Versailles ; en voici l'analyse : Poils des stigmates piri- Carapace dorsale à granula- | formes. . . .......... Acromios. tion vermiculiforme. A corps hérissé de longs Poils des stigmates falci- poils régulièrement disposés. fORMESENEN-AAFENE AE Farinosus. PÉLOPS. Carapace dorsalerlisse. HAN TeER US ects ci Levigatus. A corps nu ou non hérissé ( Carapace dorsale largement variolée. . . . . ........ Variolosus. de poils. Carapace dorsale finement réticulée. . . . ......... Ocullus. 1. PELOPS ACROMIOS, Herm. Planche 3, fig. 4. HERMANN, Mémoires aptérologiques, page 91, pl. #4, fig. 4. NOTASPIS ACROMIOS. Espèce type. Long. 0"00060. Abdomen noirâtre, terne, déprimé et presque circulaire, à surface couverte de tubercules peu saillants et vermiculiformes, portant huit poils päles, longs, courbes, terminés en massue, disposés en deux séries curvilignes, à ouver- tures opposées sur le dos, et quatre poils pareils au bord postérieur. Expansions latérales courtes, brunes, très-obliques, à bord antérieur incliné sur l’apophyse médiane, qui est d’un brun rougeitre, ainsi que les pattes et le céphalothorax. Poils des stigmates claviformes. 2. PELOPS FARINOSUS, Mihi. Planche 3, fig. 2. Long. 0" 00045. Abdomen ovoide, noirâtre, peu bombé, beaucoup plus étroit en avant qu’en arrière, à surface vermiculée et recouverte d'une matiere pulvérulente d’un blanc argenté, adhérente au sommet de chaque vermicule, et affectant 426 HISTOIRE NATURELLE Ja même forme. Quatre poils fusiformes, longs et päles, disposés sur deux lignes droites assez rapprochées l’une de l’autre sur le dos; quatre poils pareils au bord postérieur. Céphalothorax brun. Expansions latérales rougeûtres, pointillées, plus larges et plus longues que dans l'espèce précédente, droites en avant, mais brusquement inclinées près de l’apophyse médiane, pour former avec les côtés latéraux de celle-ci une profonde échancrure au fond de laquelle se trouvent les stigmates. Pattes et apophyse médiane rougeûtres. Poils des stigmates fusiformes. Cette espèce, ainsi que la précédente, sont très-communes dans les parties peu abritées des bois de Satory. 3. PELOPS LÆVIGATUS, Mihi. Planche 3, fig. 3. Kocn, Deutschlands Crustaceen, Myriapoden und Arachniden. fase. 30, fig. 9, 40. PELOPS ACROMIOS. GERVAIS, IN WaALCRENAER, Histoire naturelle des Aptères ( suites à Buffon), tome III, p. 258. ORIBATA ACROMIOS. Long. 0*00057. Abdomen presque circulaire, un peu plus étroit en avant qu’en arrière, très-peu bombé, à surface lisse et d’un brun rougeûtre foncé ; quatre rangées longitudinales et équidistantes de poils sétiformes sur le dos, et deux poils claviformes en arriere. Expansions latérales longues, étroites, tronquées en avant, et d’un jaune rougeàtre, ainsi que l'apophyse médiane, dont le bord antérieur est sinué. Céphalothorax brun clair. Pattes d’un brun jaunâtre. Poils des stigmates claviformes. Espèce peu commune. $e trouve avec les précédentes. DES ACARIENS. 497 4. PELOPS VARIOLOSUS, Mihi. Planche 3, fig. 4. Long. 0®00050. Abdomen ovale, assez bombé, profondément variolé, ainsi que ses expan- sions latérales, finement ponctué, et d’un noir foncé ; deux poils courts séti- formes sur la partie postérieure du dos, et deux autres poils pareils en des- sous au bord postérieur mème. Expansions latérales épaisses, larges, courtes, tronquées et inclinées en avant sur l’apophyse médiane, et d’un brun sombre, ainsi que le céphalo- thorax, qui est lisse. Pattes rougeñtres. Poils des stigmates claviformes. Dans cette espèce assez rare, l’apophyse médiane est blanche, étroite, et forme un angle tronqué et sinué au sommet ; les deux spatules dont elle cou- vre la base, sont longues, falciformes, et dépassent de beaucoup l'extrémité de la tête. C’est peut-être le Pelops torulus de Koch. 5. PELOPS OCULTUS, Koch. Planche 3, fig. 5. Kocn, Deutschlands Crustaceen, Myriapoden und Arachniden, fase. 2, fig. 15. Long. 0"00043. Abdomen circulaire, assez bombé, noir, à surface nue et finement réti- culée, ainsi que ses expansions latérales, qui sont larges, longues, et d’un roux clair. Une légère dépression longitudinale du milieu du dos, porte à chacune de ses extrémités un tubercule oblong, dont l’un, l'intérieur, est rouge, et l’autre noir. Pattes rousses. Céphalothorax brun foncé. Poils des stigmates claviformes. DEUXIÈME GENRE. ORIBATA, Latreille. Caractères génériques. — Palpes fusiformes, à premier article très-court, le second gros, renflé, et aussi long que les trois suivants pris ensemble; le cin- quième grêle et échancré en dessus, est généralement terminé par des épines 428 HISTOIRE NATURELLE flexibles et tronquées à l'extrémité. —Zèvre plus longue que large, triangulaire, arrondie au sommet et sur les côtés. — Mdchoires non acuminées, bilobées, à lobe externe, bifide, et lobe interne muni intérieurement d’un fouet terminé par deux soies velues, — Mandibules grosses, courtes, à mors larges et qua- dridenté au côté interne de chaque doigt. — Stigmates situés aux angles pos- térieurs du céphalothorax, et cachés par le bord antérieur de la carapace dorso-abdominale. — £xpansions latérales à peine mobiles, excepté dans une seule espèce, et variant de forme dans toutes. — 7J'arses tridactyles, à crochets inégaux. Les Oribates n’ont pas l'apophyse médiane et les deux organes spatuli- formes du genre précédent. Ces deux derniers sont remplacés par deux poils plus ou moins longs, mais toujours sétiformes, et dont l'insertion sur le dos du céphalothorax est presque toujours visible ; leur abdomen tres-bombé en dessus, est généralement plus long que large, et affecte une forme ovalaire ; les téguments sont nus, généralement unis et très-luisants. Ici la bisegmenta- tion du corps est déjà indiquée en dessous par un sillon qui s’étend transver- salement au-dessus de l'ouverture génitale, mais aucune dépression n'indique encore une apparence externe des hanches. Comme dans le genre précédent, les pattes des trois dernieres paires sont insérées dans une cavité latérale du corps, cavité rendue visible en dessous par une échancrure de la carapace ventrale, et recouverte en dessus par les expansions aliformes de la carapace dorsale. Le céphalothorax, généralement obtus, est comme celui des Pélops pro- tégé par des appendices lamelleux et spiniformes qui varient en nombre et en disposition dans chaque espèce, et dont le principal est une espèce de bou- clier disposé en avant-toit, tectum prominens, au-dessus du céphalothorax. Les différences que présentent ces organes, permettent d'établir trôis divi- sions de ce genre. Dans la premiere, dont l’Oribata alata pourrait être le type, le céphalothorax presque nu, ne présente d’autres appendices que le bouclier supérieur, qui, uni au dos du céphalothorax sur toute l'étendue de sa face interne, au lieu d’en être en partie détaché comme dans les divisions suivantes, n’est limité latéralement que par une saillie longitudinale formant gouttière (pl. 4, fig. 1 a). Des cavités latérales analogues à celles des Pélops, mais plus petites, reçoivent les pattes de la première paire. La seconde division du genre Oribate a pour type l'Oribata nitens, dont DES ACARIENS. 499 le bouclier tectiforme, semi-transparent, dirigé en avant et divisé en deux lobes à sommets plus ou moins tronqués vers sa moitié antérieure, n’est atta- ché au céphalothorax que par sa base, et le couvre complétement en se pro- longeant au delà (pl. 4, fig. 6 a). Ici les pattes de la premiere paire n’ont plus pour base une cavité à parois lamellaires comme dans la division précédente, elles reposent sur des espèces de hanches larges formées par un prolongement latéral de la boite céphalique, et n’ont d'autre abri dans le repos que le bouclier dont je viens de parler. Dans la troisième division, l'appareil tectiforme est également en grande partie détaché du céphalothorax, mais au lieu de se diriger directement en avant, il s'abaisse sur celui-ci, et en suit les contours; ses côtés latéraux relevés en lames larges et presque verticales, se prolongent en avant en pointes plus ou moins aiguës et terminées par un long poil rude; à côté de ces lames et parallèlement à elles, s’en étendent d’autres formées par un prolongement plus ou moins acuminé des parois latérales des cavités qui contiennent les pattes de la première paire, et terminées également par des poils rudes (pl. 2, fig. 1 a). Cette division, la plus nombreuse de toutes, a pour type l’Oribata globula. Les Oribates ont les pattes minces et allongées, certaines espèces marchent avec assez d'activité, le tarse est long et effilé, le fémoral renflé et le génual très-court; ces animaux se rencontrent partout, dans les forêts, sous les mousses, les pierres, au bord des fossés, et même sur les plantes aquatiques. Leurs larves, fort différentes de l’animal adulte,sont lourdes, ridées, massives, se meuvent lentement et naissent avec six pattes. Rapports et différences. — Les expansions latérales de la carapace dorsale, les échancrures du plastron ventral, la forme gréle des pattes et le nombre des crochets qui les terminent, enfin la situation des stigmates et l'insertion des pattes de la première paire dans des cavités à parois lamelleuses de la région céphalique, sont autant de points de contact entre les Pélops et les Oribates ; mais ceux-ci diffèrent des premiers par leurs mandibules grosses et non effilées antérieurement, leur lèvre triangulaire, l'absence d’apophyse médiane au bord antérieur de la carapace dorsale et la présence d’un bouclier tectiforme, à la face supérieure du céphalothorax. A ces différents caractères on peut ajouter l’aspect général du corps, qui suffit pour distinguer au pre- mier abord une Oribatide d’un Pélops. ARCHIVES DU MusÉuM, T. VII, 55 430 HISTOIRE NATURELLE Les caractères distinctifs des quinze espèces que j'ai trouvées aux environs de Paris sont résumés dans le tableau suivant ; TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DU GENRE ORIBATE. Distinet du cé- phalothorax par un bord anté- A tectum sou- | rieur visible. dé au céphalo- thorax sur toute sa longueur. Expansions latérales prolongées en avant,,,,,,,.,..,,...:..,..,, Alala. Expansions latérales non prolongées en avant...,..., vonssoso co. LUCOSiE. Confondu avec le céphalothorax par un bord an- térieur non visi- ble. Poil terminal des ailes latérales du tectum épineux...,.......,,..... Agilis. Poil terminal des ailes latérales du tectum non épineux...........,. Femorala. Lobes du tec- \ Carapace dorsale luisante non pointillée.....,.,., Nitens. Couvrant en- | tum arrondis au ORIBATES. tièrement le cé-{ sommet. | Carapace dorsale terne et finement pointillée., ... Punctata. phalothorax. Lobes du tectum échancrés au sommet. ,,.....,...,.s.sessses. Languida. i Poil, terminal / Carapace dorsale aussi large que A: teetunyisoÿ Ailes latérales | des ailes latéra- à sea né lé du céphalo- ; longue........se. veessossose Orbicularis. bu du tectum, réu- les, du tectum t se etaltaché nies au sommet / court et non Carapace dorsale moins large que ARE sa par une arète | épineux. IONguE eh eleseseeeseecre ir ONMIES. En transversale. Poil term. des ailes latér.du tectumlongetépineux. Setosa. Ne couvrant qu’une partie du céphalothorax. Ailes latérales Corps globuleux arrondi en ar- du tectum lermi- prière... esse sers ne Lapidaria. nées en pointe aiguë dirigée enf Corps clypéiforme prolongé en Ailes latérales l'avant. arrière..... verrons seine s…... Clypeala. du tectom non réunies au som- met par une arê- te transversale. Expausions latérales prolongées Aïles latérales | enpointes aiguës dirigées en avant. Ovalis. du tectum Corps hérissé RS ee —, tm, échancrées ou Expansions 5 FA HAE latérales non Yet granuleux... Edwardsi. sommet: prolongées en | Corps lisse non \ avant. \hérissé........ Globula. DES ACARIENS. 431 A. Appendice tectiforme uni au céphalothorax par toute son étendue. 1. ORIBATA ALATA, Herm. Planche 4, fig. 4. HERMANN, Mémoire aptérologique, page 92, pl. 4, fig. 6. NOTASPIS ALATUS. Kocu, Deutschlands Crustaceen, Myriapoden und Arachniden, fase. 2, pl. 44. ZETES DORSALIS (var.). GERVAIS IN WALGKENAER, Histoire naturelle des Aptères [suites à Buffon), tome IIT, page 258. ORIBATA ALATA. LiNNÉ, Fauna suecica, édit. 2, n° 1973. D’après Latreille. ACARUS COLEOPTRATUS. Espèce type. Long. 000056. Corps piriforme, arrondi en arrière, acuminé en avant, d’un noir luisant et uniforme. Expansions latérales fauves , très-développées , très-mobiles, prolongées en avant en forme d'oreilles, et échancrées au milieu du bord latéral. Appendice tectiforme, large, assez court, tronqué en avant et terminé latéralement par des saillies étroites, sans poil terminal; bord antérieur de l'abdomen proéminent et sinué ou échancré au milieu. Poils du vertex peu allongés. Poils des stigmates droits, claviformes et dirigés latéralement en obliquant un peu en avant. Pattes grèles et brunes. Parties humides des bois de Meudon, Satory et Ville-d'Avray, dans les mousses. L'espèce nommée Zetes dorsalis par Koch, n’est qu’une variété accidentelle de cette espèce; toutes les Oribatides de la première division pâlissent quel- quefois après la ponte, leurs téguments acquièrent alors une certaine trans- parence, et laissent apercevoir les matières contenues dans les intestins sous forme de taches dorsales plus ou moins sombres. 432 HISTOIRE NATURELLE 2. ORIBATA LUCASII, Mihi. Planche #4, fig. 2. Kocn, Deustchlands Crustaceen, Myriapoden und Arachniden, fase. 3, fig. 8. ? LETES LÆVIGATUS. Long. 000076. Corps d’un brun noirâtre uniforme et très-luisant. Abdomen ovale, bombé, sans aucun poil, à expansions latérales un peu transparentes, tronquées en avant et d’un jaune rouille ardent. Céphalothorax acuminé, à appendice tec- tiforme allongé, sinué en avant et bordé latéralement par des ailes en saillie plus sensible que dans l'espèce précédente, et terminées par un long poil rigide. Poils du vertex longs, raides et sétiformes. Poils des stigmates longs, claviformes et recourbés en arrière. Pattes rougeâtres, à fémur des deux pre- mieres paires renflé. Bois de Meudon, dans les mousses. 3. ORIBATA AGILIS, Mihi. Planche 4, fig. 3. Long. 0®00043. Corps d'un brun rougeûtre clair et luisant. Abdomen ovalaire, un peu allongé, bombé en dessus et sans poils, avec ses expansions latérales tron- quées en avant, et d’un jaune clair transparent. Appendice tectiforme, con- fondu avec le thorax, à saillies latérales augmentant d'épaisseur de la base à l'extrémité, et terminées par un long poil rude, épineux ou penniforme. Poils du vertex longs et recourbés en arrière. Poils des stigmates courts, piriformes et également recourbés en arrière. Pattes fines et brunes. Cette espèce, très-agile comparativement aux autres, habite les mousses sèches des bois de Ville-d’Avray et Vincennes. DES ACARIENS. 433 4. ORIBATA FEMORALIS, Mihi. Planche 4, fig. 4. Long. 0®00062. Corps d’un brun rougetre foncé et luisant. Abdomen en ovale allongé très-régulier, moins bombé que dans les espèces précédentes, et bordé pos- térieurement d’une rangée de poils très-courts. Expansions latérales d’un jaune foncé un peu transparent et tronquées en avant. Tectum long, soudé au céphalothorax, à ailes latérales peu saillantes et terminées par un poil nu. Poils du vertex longs, rudes et dirigés obliquement en avant. Poils des stig- mates courts, trapus, piriformes et recourbés en arrière. Pattes rougeûtres, à fémoral de celles de la deuxième paire, brusquement dilaté en dessous vers l'extrémité antérieure. Des bois de Satory et de Meudon. Les quatre espèces qui précèdent, correspondent au genre Zetes de Koch. B. Æppendice tectiforme soudé au céphalothorax par sa base seulement, et couvrant entièrement celui-ci en s'étendant librement au delà de son extremilé antérieure. 5. ORIBATA NITENS, Mihi. Planche 4, fig. 6. Espèce type. Long. 0"00074. Corps oblong, tres-luisant. Abdomen oviforme, très-bombé, plus large en arrière qu’en avant, d’un noir brillant, avec quatre rangées longitudinales de poils pâles, assez courts et sétiformes. Expansions latérales longues, larges, prolongées en avant en pointe curviforme, jusqu’au niveau de la tête, em- brassant en arrière près des deux tiers de la périphérie abdominale, et for- mant par la jonction de leur bord antérieur interne avec l'extrémité antérieure de l'abdomen, un profonde échancrure latérale au fond de laquelle se trouve le stigmate. Ces expansions sont rouges à la partie antérieure et noirs à la 434 HISTOIRE NATURELLE partie postérieure, ces deux couleurs se fondant l’une dans l’autre à mesure qu'elles s’éloignent des extrémités. L'appendice tectiforme jaune , large, transparent et presque carré, est formé de deux plans inclinés simulant un toit, et séparés en avant par une étroite mais profonde échancrure, l'extrémité antérieure de ces plans est tronqué, leur angle interne porte un poil court et courbé en faucille, l’angle externe est arrondi; le céphalothorax est conique, plus court que cetappendice, et ne se voit en dessus qu’à travers sa substance. Les poils des stigmates sont courts, droits et claviformes; ceux du vertex, longs, rigides et sétiformes; les pattes sont rouges. Cette jolie espèce est assez commune dans les bois de Satory. 6. ORIBATA PUNCTATA, Mihi. Planche 4, fig. 7. Kocu, Deutschlands Crustaceen, Myriapoden und'rachniden, fasc. 3, fig. 5. ORIBATES OVALIS. Long. 0®00046. Semblable à la précédente, mais plus petite et privée de poils sur l’abdo- men, celui-ci finement pointillé, est d’un brun rougeûtre foncé et peu luisant; ses expansions latérales, d’un brun jaunâtre; se prolongent en avant en pointes plus longues et plus aiguës, et s'étendent davantage en largeur à leur extré- mité postérieure. Les poils des stigmates et du vertex sont les mêmes; lap- pendice tectiforme est testacé, ainsi que les pattes. Plus commune que la précédente, elle habite les mêmes lieux. 7. ORIBATA. LANGUIDA, Mihi. Planche 4, fig. 8 Long. 0"00042. Noire, pattes brunes. Tectumet partie antérieure des expansions latérales testacés. Abdomen oviforme, déprimé, acuminé en avant, sinué en arrière, DES ACARIENS. 435 couvert de larges dépressions transversales simulant des segments, avec deux rangées longitudinales de poils courts sur chaque côté. Expansions latérales très-développées, tronquées en avant et en arrière, avec un prolongement très- aigu de l’angle interne à la partie antérieure; les deux couleurs de ces expan- sions sont séparées l’une de l’autre par une ligne franche. Les deux plans de l'appendice tectiforme sont longs, creusés en gouttière et échancrés au som- met, l’angle antérieur externe de chaque-plan forme une pointe aiguë, lan- gle interne porte un poil courbe comme les espèces précédentes, Cette espèce très-rare est des bois de Satory. C. Appendice tectiforme soudé au céphalothorax par sa base seulement, et ne couvrant celui-ci qu'en partie, avec des ailes latérales développées sous forme de larges lames plus ou moins verticales et acuminées en avant. + Ailes latérales du Tectum réunies au sommet par le bord antérieur de cet organe relevé en gouttière. 8. ORIBATA ORBICULARIS, Koch. Planche 5, fig. 2. Kocu, Deutschlands Crustaceen, Myriapoden und Arachniden, fasc. 3, fig. 5. ORIBATES ORBICULARIS. Espèce. type. Long. 0700074. Abdomen globuleux, tronqué et sinué en avant, presque droit en arrière, d'un brun noirâtre foncé et luisant, avec une tache vague d’un jaune rou- geâtre foncé près du bord antérieur. Expansions latérales peu développées, couchées surle corps, obliquement tronquées en avant et en arriere, et de Ja même couleur noirâtre. Céphalothorax grand, conique et noirâtre. Tectum large, d’un brun rougeätre,-à bords latéraux sinués, très-relevés vers la par- tie antérieure, arrondis au sommet, et portant un poil flexible peu allongé. Parois internes des réceptacles des pattes antérieures prolongées en lames aiguës et recourbées en dehors, sans poil à l'extrémité. Pattes très-fines et brunes. Commune dans tous les environs de Paris. 436 HISTOIRE NATURELLE 9. ORIBATA PIRIFORMIS, Mibhi. Planche 5, fig. 3. Long. 0®00074. Corps et pattes d’un brun rougeûtre très-luisant, avec les expansions laté- rales jaunes. Abdomen large, piriforme, très-bombé, sans aucun poil, Expan- sions latérales courtes, peu étendues et échancrées en avant. Tectum comme le précédent, mais à ailes latérales terminées en angle aigu. Parois internes des réceptacles des pattes antérieures prolongées en alène sur les côtés du céphalothorax. Dans ces deux espèces, les poils du vertex sont peu allongées et sétiformes, ceux des stigmates piriformes courts et obliquement dirigés en avant. 10. ORIBATA SETOSA, Koch. Planche 5, fig. 4. Kocu, Deutschlands, Crustaceen, Myriapoden und Arachniden, fasc. 30, fig. 14. ORIBATES SETOSUS. Long. 0®00065. Corps d’un brun noirätre foncé, avec les pattes, une tache vague au bord antérieur de l’abdomen, les expansions latérales et le sommet du céphalotho- rax rougeûtres. Appendice tectiforme à ailes latérales très-larges sur toute leur longueur, réunies carrément près de leur sommet par une longue gout- tière, terminées en pointes aiguës au-dessous desquelles une échancrure reçoit l'insertion d’un long poil rigide et épineux. Parois internes des récep- tacles des pattes antérieures largement prolongées en avant et échancrées au sommet de manière à former deux pointes, dont la supérieure porte un poil pareil à ceux des ailes latérales, mais inclinés en dedans. Poils du vertex très-longs et épineux. Poils des stigmates allongés et presque cylindriques. Abdomen plus long que large, arrondi en arrière, tronqué et sinué en avant, très-luisant, et hérissé de longs poils sétiformes disposés sur deux rangées concentriques près de sa circonférence. DES ACARIENS. 437 Les pattes courtes, grêles et velues, portent chacune un long poil à l’ex- trémité du tibia. Assez commune partout. ++ Ailes latérales de l’appendice tectiforme non réunies au sommet par un rebord transversal de la partie antérieure de cet organe. 11. ORIBATA LAPIDARIA, Lucas. Planche 5, fig. 6. Lucas, Exploration scientifique de l'Algérie. Animaux articulés, page 318, pl. 22, fig. 44. Espèce type. Long. 000125. Corps globuleux, très-bombé, nu, d’un brun noirätre très-foncé et lui- sant, avec une tache allongée, à bords vagues, d’un jaune rougeûtre au milieu de la partie antérieure du dos. Céphalothorax court, large, obtus, à ailes latérales du tectum presque verticales, larges surtout en avant et terminées en pointes aiguës avec un poil terminal droit. Parois internes des réceptacles antérieurs prolongées en lames semblables mais sans poils. Poils du vertex longs et rigides. Poils des stigmates longs, cylindriques et légèrement clavi- formes. Abdomen large, très-arrondi en arrière, tronqué et profondément sinué en avant, avec ses expansions peu développées, appliquées sur le corps et recourbées en dehors au bord antérieur. Pattes rougeûtres. Cette espèce, qui se trouve en Algérie, habite également les environs de Paris, je l’ai trouvée dans le parc de Versailles sous une pierre. 12, ORIBATA CLYPEATA, Mihi. Planche 5, fig. 7. 0 Long. 0®00143. Corps d’un noir profond tres-brillant, pattes brunes. Céphalothorax petit et anguleux. Tectum court et profondément échancré en avant, avec ses ailes latérales sinuées, étroites, terminées en pointes très-aiguës, légèrement re- courbées en dessous, et portant le poil terminal incliné sur la ligne médiane du corps. Parois internes des réceptacles des pattes antérieures prolongées en Arcnives pu Muséum, T. VII. 56 438 HISTOIRE NATURELLE pointes affectant la même forme et la même direction, ainsi que le poil qui les termine. Poils du vertex longs et écartés. Poils des stigmates longs et séti- formes. | Cette belle espèce a l'abdomen en forme de bouclier très-bombé en dessus, sinué en avant, élargi vers le milieu et rétréci en arrière; une dépression linéaire et longitudinale peu sensible règne pres des bords latéraux et leur est parallèle. Enfin, les expansions latérales sont très-étroites et appliquées sur le corps. On la trouve sous les pierres, dans le parc de Versailles. 13. ORIBATA OVALIS, Mihi. Planche 4, fig. 5 Long. 0"00052. Corps et pattes d’un brun rougeûtre, plus clair sur le dos et aux expan- sions latérales. Abdomen en ovale allongé, légèrement oviforme, luisant et sans poils, à expansions larges et prolongées en avant en pointes longues, aigués et recourbées en dehors en forme d’alènes. Le bord antérieur de Pab- domen forme une espèce de triangle à sommet très-arrondi qui s’avance sur le céphalothorax jusqu’à la base des poils du vertex, et porte de chaque côté, au point de jonction du bord antérieur des expansions latérales, une profonde échancrure au-dessus de laquelle est le stigmate, dont le poil un peu en mas- sue se dirige obliquement en avant. Le tectum qui s'étend jusque auprès du sommet de la tete est formé de deux larges lames falciformes, qui s’inclinent vers la ligne médiane, se touchent par leur sommet qui est tronqué, et se termineut par un poil tres-court. Les pattes, qui sont longues et grèles, portent toutes un long poil à l'extrémité du tibial. Cette espece qui est peut-être l’Oribates calcaratus de Koch, est assez rare et se trouve dans les bois de Meudon. 14. ORIBATA EDWARDSII, Mihi. Planche 5, fig. 5 Long. 0"00070. Abdomen circulaire, peu bombé, pointillé, terne, d’un brun plus ou moins DES ACARIENS. 439 foncé, souvent noir et hérissé de longs poils disposés sur deux rangées concen- triques, avec deux petites impressions longitudinales près du bord postérieur. Expansions latérales jaunes, courtes, peu étendues et tronquées en avant. Céphalothorax grand, prolongé en rostre, avec un tectum court, arrondi en avant et couvrant à peine la moitié de sa longueur, les ailes latérales en sont doubles, très-courtes et tronquées en avant, l’intérieure seule porte un poil terminal inséré sur l'angle. Enfin les parois internes des réceptacles anté- rieurs sont fixées sur les côtes du céphalothorax et se prolongent jusqu’à son extrémité. Les pattes des deux premières paires beaucoup plus longues que celles des deux autres, portent chacune un long poil à l’extrémité du tibial. Les poils du vertex sont écartés, ceux des stigmates courts, piriformes et recourbés en arrière. Cette espèce est très-commune dans les bois de Satory. 15. ORIBATA GLOBULA, Mihi. Planche 5, fig. 4. Long. 0"00110. Semblable à l'Oribata lapiduria, mais entièrement noire à l'exception des pattes qui sont brunes, et des expansions latérales qui sont d’un jaune sombre. Indépendamment de la couleur, elle présente comme aütres caractères différentiels, un céphalothorax plus large et plus arrondi, des ailes latérales au tectum échancrées pour recevoir le poil terminal, et des poils sétiformes aux stigmates. J'ai trouvé cette espèce en nombreuse société sous une pierre, au fonil d'un fossé à sec du parc de Versailles, elle ne paraît pas cependant tres-com- mune. B. Point d'expansions latérales aliformes à l'abdomen. TROISIÈME GENRE. LEIOSOMA , Mihi. Caractères génériques. — Palpes cylindriques, dépassant à peine les mà- choires, à premier, troisieme et quatrième articles très-courts et égaux, le 440 HISTOIRE NATURELLE deuxième plus long que les trois suivants pris ensemble, le cinquième conique, poilu et un peu plus long que celui qui le précède. — ZLévre grande, plus large que longue, légèrement arrondie en avant, presque droite et renflée latérale- ment à l'insertion des palpes. — Wächoires longues, acuminées, à lobe externe bilobé. — Mandibules grosses, renflées, à mors quadridenté. — Pattes à base découverte, insérées en dessous des bords latéraux du corps, à égale distance de ces bords et de la ligne médiane. — Turses tridactyles, à crochets latéraux beaucoup plus grèles que le crochet médian. Les Oribatides de ce genre n’ont plus d’expansions latérales à l'abdomen, leur corps, toujours brillant et uni, est allongé, oviforme et plus large en avant qu’en arrière. Le céphalothorax généralement petit et triangulaire, mais tronqué ou arrondi au sommet, est muni comme dans les genres précédents d’un tec'um à ailes relevées et de lames latérales, mais ces différents appen- dices paraissent moins détachés ou plus adhérents par leur face interne à la surface de ce segment. Ici les hanches commencent à se dessiner par des lignes transversales sur le sternum, et celles de la première paire de pattes par une espèce de sous- lèvre ou large menton qui embrasse la moitié inférieure de la périphérie buccale. La bisegmentation du corps est indiquée en dessous comme dans les Oribates par une ligne transversale sinuée et placée au-dessus de l’ouverture génitale. Les pattes des trois dernières paires laissent entre elles à leur base un espace égal au tiers de diamètre du corps et sont insérées de chaque côté dans deux petites impressions ovalaires et peu profondes dont l’une reçoit la patte de la quatrième paire et l’autre les deux qui la précédent. On ne retrouve plus dans les espèces de ce genre ces cavités latérales à parois lamelleuses destinées à recevoir les pattes de la première paire, l'espèce de hanche qui leur sert de base, et dont je viens de parler, quoique prolongée du côté de la tête en lame aiguë qui s'applique sur celle-ci, n’en laisse pas moins le trochanter entierement visible, et si dans quelques espèces on remarque encore une cavité basilaire, cette cavité peu profonde et presque üulle na plus aucun rapport avec celles des genres précédents. Les Leiosomes ont le tarse aussi long que le tibial et terminés par trois cro- chets mobiles dont l'interne est beaucoup plus gros. Ces animaux qui vivent sous les pierres et dans les mousses sont peu nombreux en espèces, et ont été confondus avec les Oribates par Koch. DES ACARIENS. 441 Rapports et différences. — Les Leiosomes se lient aux Oribates par leur organisation céphalothoracique, leurs carapaces luisantes et peu velues, et la disposition des crochets des tarses. Ils en diffèrent par l’absence d’expansions latérales à l'abdomen, la forme de la lèvre et des palpes, et par leur corps plus allongé et acuminé en arrière. Leurs larves constituent le genre Hypochtho- nius de Koch. Les espèces qui se trouvent aux environs de Paris sont au nombre de six et peuvent s’analyser comme suit : TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DU GENRE LEIOSOMA. A carapace dorsale arrondie en Poils'des'stigmates sétiformes, MA AR ML Re eee doses ee Nitens. avant. Poils des stigmates droits et légèrement renflés près de l’extrémilé.. Microcephala. Poils des stigmates piriformes Bord antérieur de l'abdomen plus | Sans poil terminal. ........ .... Ovala. large que la base du céphalothorax. LEIOSOMA. : Poils des stigmates piriformes et A carapace dorsale tonquée ou Sn Le inué rminés par g jee Lativentris. sinuée en ayant. terminés par une longue soie 01 s 9 PA « . .. Sn ieye Bord antérieur de l'abdomen égal {poils des stigmates fusiformes.. Sémilis. en largeur à la base du céphalo- ! 3 y | thorax. Poils des stigmates séliformes. Marginata. 1. LEIOSOMA NITENS, Gervais. Planche 6, fig. 4. GERVAIS, IN WaALckENAER, Histoire naturelle des Aptères (suites à Buffon), tome IE, p. 259. pl. 35, fig. 7. ORIBATA NITENS. Espèce type. Long. 000128. Corps d’un noir profond et tres-luisant, avec le céphalothorax et les pattes d'un brun rougeûtre. Céphalothorax petit, en forme de rostre à sommet émoussé, couvert à sa moitié postérieure par un tectum à base large dont le milieu se prolonge en pointe aiguë jusqu'au sommet de la tête. Ailes latérales du tectum larges et courtes, également prolongées en pointe et terminées par un poil simple moins long que ceux du vertex; cette disposition des ailes et du bord anté- rieur du tectum donne au céphalothorax une apparence tridentée. Poils du vertex grands et sétiformes. Poils des stigmates moitié plus courts et également sétiformes. Abdomen très-grand, large, oviforme, bombé, arrondi en avant, 442 HISTOIRE NATURELLE acuminé en arriere, avec quatre poils trés-courts sur son bord postérieur. Pattes velues, celles des trois premières paires avec un long poil au tibial. Bois de Meudon, de Vincennes et de Ville-d’Avray. 2. LEIOSOMA MARGINATA, Mihi. Planche 6, fig. 3. Lons. 0"00088. D'un brun rougeûtre assez clair, plus foncé à l'abdomen. Céphalothorax triangulaire, un peu plus grand que dans l'espèce précédente, à tectum sans pointe médiane et bordé latéralement d’ailes courtes repliées sur elles-mêmes et tronquées au sommet avec un poil terminal plus long que ceux du vertex. Pattes de la première paire insérées dans des cavités peu profondes, à bord interne prolongé en lame spiniforme couchée sur le côté du céphalothorax. Poils du vertex courts et sétiformes. Poils des stigmates du double plus longs et également sétiformes. Abdomen allongé, oviforme, très-luisant, plus étroit que dans l'espèce précédente, tronqué et sinué en avañt, acuminé en arriere, sans aucun poil, mais avec une suture longitudinale en forme de bordure marginale. Espèce très-rare trouvée dans le parc de Versailles sous une pierre. 3, LEIOSOMA SIMILIS, Mihi. Planche 6, fig. 2. Long. 000083. Semblable au Leiosoma nilens pour la couleur et la forme de Pabdomen, avec les pattes plus rouges, le céphalothorax plus arrondi au sommet, et un tectum qui le recouvre entièrement. Les ailes latérales de celui-ci larges, recourbées et assez épaisses, sont terminées chacune par deux pointes aiguës recourbées en dessus et formées par une profonde échancrure du sommet de ces organes; l’espace compris entre les sommets bidentés de ces ailes est étroit et occupé par une autre pointe très-aigué formé par un court prolongement du bord antérieur du tectum. Poils du vertex longs et séti- formes ; poils des stigmates un peu moins longs et fusiformes. Abdomen très- DES ACARIENS. 443 luisant, finement strié en dessus, pointillé en dessous, un peu sinué en avant et bordé d’une rangée de poils très-courts en arrière. Le tibial de toutes les pattes porte un long poil. Plus commun que le précédent. Bois de Meudon et de Satory. 4. LEIOSOMA OVATA, Koch. Planche 6, fig. 5. Kocu, Deutschlands Crustaceen, Myriapoden und Arachniden, fase. 30, fig. 24. ORIBATES OVATUS. Long. 0"00090. Abdomen large, renflé, très-bombé en dessus, d’un brun foncé tres-lui- sant, avec une rangée marginale de poils blancs près de la périphérie, et une seconde rangée au bord postérieur. Céphalothorax petit, à ailes du tectum tronquées en avant et terminées par un poil court. Poils du vertex courts et sétiformes. Poils des stigmates courts et piriformes, base interne des pattes de la premiere paire prolongée en lame aiguë couchée sur le céphalothorax sans poil terminal. Pattes fines, velues et d’un brun plus clair que le corps. Bois de Satory. 5. LEIOSOMA MICROCEPHALA, Mihi. Planche 6, fig. 4. Long. 0*00045. D'un brun rougeûtre luisant, avec le céphalothorax plus foncé et les pattes plus claires. Céphalothorax très-petit et en partie couvert par le bord anté- rieur de l’abdomen. Abdomen parfaitement ovale, très-bombé, avec deux seuls poils au bord postérieur. Poils des stigmates longs, filiformes, droits et un peu renflés pres de leur extrémité. Pattes des quatre premieres paires hérissées de longs poils soyeux. Dans les mousses des bords du ruisseau de Gally, près Versailles. 444 HISTOIRE NATURELLE 6. LEIOSOMA LATIVENTRIS, Mihi. Planche 6, fig. 6. Long. 0"00105. Céphalothorax et pattes d’un brun rougeätre terne. Abdomen tres-noir et luisant. Dans cette espèce, les palpes tres-allongées sont visibles en dessus, le céphalothorax est grand et découvert, son tectum anguleux au sommet est bordé latéralement par des ailes larges et presque verticales, séparées à leur extrémité par un petit tubercule et terminées par une soie courte. L’ab- domen aussi large que long et tres-bombé, a la forme d’un écu héraldique et ne porte aucun poil. Enfin les stigmates sont protégés par des poils piri- formes très-courts, terminés par une longue soie. Bois de Satory, pres Versailles. QUATRIÈME GENRE. CEPHEUS, Koch. Caractères génériques. — Palpes filiformes trés-grèles à premier et troisieme articles très-courts, le second égal à deux fois la longueur des deux suivants pris ensemble, le cinquième long, conique et hérissé de poils. — ZLèvre courte, beaucoup plus large que longue et terminée en angle tres-obtus.— Wächoires grosses, dépassant de beaucoup la lèvre. — Mandibules courtes, trapues, à mors gros et quadridenté. — Tectum attaché au céphalothorax par sa base seulement et formant un bouclier suspendu horizontalement au-dessus de la tête, — Pattes des trois dernières paires insérées en dessous des bords laté- raux du corps dans ne double échancrure latérale du sternum. — Turses tri- dactyles à crochets égaux. Les Cepheus ont le corps un peu aplati ou moins bombé en dessus que les Oribates et les Leiosomes ; leur abdomen grand, tronqué en avant, arrondi en arrière, n'est jamais uni et luisant, et ne présente, comme les Leiosomes, aucune trace d'expansions aliformes, seulement ses angles latéraux antérieurs relevés en forme de bourrelet marginal, semblent en indiquer les rudiments. Leur tectum est triangulaire et aussi large à sa base que le céphalothorax auquel il ne tient que par sa partie postérieure, ses ailes latérales sont larges, DES ACARIENS. 145 épaisses, surtout en arriere et obliquement tronquées au sommet, elles sont toujours d’un jaune très-pàle et portent un poil terminal très-court. Les pattes sont longues, grèles et hérissées de poils soyeux; elles se terminent par un tarse tridactyle, dont les trois crochets ou ongles sont égaux en grosseur et en longueur. Les hanches des trois dernières paires sont indiquées par des plis transversaux sur la plaque sternale. Leur larve m'est inconnue. Rapports et différences. — Les Cepheus se rattachent aux Oribates de la deuxième division par leur tectum suspendu au-dessus du céphalothorax, et aux Leiosomes par l’absence d’expansions latérales à l'abdomen et l’exiguité du céphalothorax comparé à cet abdomen ; ils diffèrent des derniers par ce même abdomen toujours largement arrondi en arriere, et relevé en gouttière aux augles antérieurs, leur lèvre obtuse, la forme des palpes et celle des tarses. Ce genre ne se compose que des trois espèces dont voici l'analyse : NA Une série circulaire de longs poils sur l'abdomen. . Vulgaris. A ailes latérales du tectum réunies au sommet. j CEPHEUS. Paside poils Alablomen eee Latus A ailes latérales du tectum séparées au sommet par une profonde échancrure. ....... .. ,.. .. . Bifidalus 1. CEPHEUS VULGARIS, Mihi. Planche 7, fig. 8. HERMANN, Mémoire aptérologique, page 93, pl. 4, fig. 3 et 4. NOTASPIS TEGEOCRANUS. _ Espèce type. Long. 000405. Corps d’un brun jaunâtre foncé, plus clair sur le dos. Céphalothorax large et court, terminé en angle obtus. Tecitum noirûtre, avec ses ailes latérales épaisses d’un jaune tres-pàle, et une arête longitudinale peu saillante sur son milieu. Poils des stigmates allongés et en massue. Poils du vertex droits et rigides. Abdomen large, subquadriforme, tronqué etun peu sinué en avant, arrondi en arrière, à surface régulièérement granulée, tant en dessus qu’en dessous, avec ses angles antérieurs arrondis et relevés en gouttière, une ran- gée circulaire de poils pâles près de sa circonférence et une seconde rangée sur son bord postérieur. Pattes longues et rougeûtres. Tres-commun partout. Arcnives pu Muséum. T. VII. 37 446 HISTOIRE NATURELLE 2. CEPHEUS LATUS, Mihi. Planche 7, fig. 9. Long. 000125 Cette espece, plus grande et plus large que la précédente et d’une couleur moins foncée, n'en diffère que par les poils des stigmates beaucoup plus courts et terminés par un bouton piriforme, l'absence complète de poils sur le vertex et l'abdomen, et le bord antérieur de celui-ci droit et non sinué : ses côtés latéraux sont aussi plus arrondis, et ses angles antérieurs bien moins relevés en gouttiéres. Les pattes sont presque noires. Cette espece, qu'il est très-facile de confondre avec la précédente, quoique un peu plus bombée en dessus, parait assez commune dans les bois de la Bre- che, pres Versailles. 3. CEPHEUS BIFIDATUS, Mihi. Planche 7, fig. 40. Long. 0700410. Corps noir, pattes brunes, bords latéraux de l'abdomen relevés en gout- tières jusque pres de son extrémité postérieure. Quatre rangées longitudinales de poils blancs, droits et également espacés sur le dos. Tectum profondément échancré au sommet, à échancrure en forme de fente longitudinale. Poils des stigmates longs, droits et filiformes. Poils du vertex de mème longueur mais sétiformes. Espèce rare des bois de la Breche. CINQUIÈME GENRE. NOTASPIS, Hermann. Caractères génériques. Palpes longues,sub-cylindriques, visibles en dessus quand l'animal marche, à second article presque aussi long que les trois sui- vants pris ensemble, et à peine plus gros; cinquième article aussi long que les deux précédents réunis, et terminé par des poils flexibles. — Levre beaucoup DES ACARIENS. 447 plus large que longue, à bord antérieur tres-obtus, presque droit. — J&- choires allongées, bilobées, à lobe interne acuminé et terminé par deux soies. — Mandibules courtes, trapues, très renflées au milieu, à doigts tridentés intérieurement. — Pattes des trois dernières paires insérées sur les bords latéraux du corps. — Tarses tridactyles, à ongles grêles et égaux. Les Notaspes ont l’abdomen globuleux, très-bombé en dessus, toujours lisse et luisant, et plus ou moins hérissé de poils. Le céphalothorax est géné- ralement grand et dirigé en avant; le tectum confondu avec l'enveloppe dor- sale de ce premier segment du corps, n'est indiqué que par ses ailes laté- rales relevées en saillie presque verticales, qui se prolongent plus ou moins en avant, et se terminent toujours par un poil rude hérissé de pointes ou d’épines sur toute sa longueur ainsi que ceux du vertex. La bisegmentation du corps èst indiquée en dessous, comme dans les genres précédents, par une suture transversale, mais plus profonde ou mieux sentie, le sternum beaucoup plus large, s’étend jusque sur les côtés du corps, et est à peine échancré latéralement pour l'insertion des pattes; les hanches de celles-ci sont intérieures ou invisibles, celles de la première paire ont pour base une cavité à parois lamelleuses comme chez les Oribates et ouverte en dessus. Les larves de ce genre me sont restées inconnues. apports et différences. — Les Notaspes forment un groupe peu nom- breux, mais parfaitement distinct des genres précédents. L'absence d’expan- sions latérales à l'abdomen les unit aux Leiosomes et aux Cepheus, et leur organisation céphalothoracique en fait de véritables Oribates; mais leurs palpes extérieures, leurs pattes insérées sur les côtés mêmes du corps, leurs tarses à crochets très-grêles, filiformes et égaux, et le développement de leur céphalothorax les en distinguent suffisamment. Ce genre est comme le pré- cédent, peu nombreux en especes, je n’en connais que trois que J'analyserai ainsi qu'il suit : A corps globuleux et poils des stigmates sétiformes.......................,.................. Bipilis. DOHSSEIS Trois rangées circulaires de poils sur l’abdomen.. Exilis. A corps ovalaire et poils des stigmates piriformes L ; É k : Une rangée marginale de poils à l'abdomen... Tébiulis. 448 HISTOIRE NATURELLE 1. NOTASPIS BIPILIS, Herm. Planche 3, fig. 6. HERMANN, Mémoire aptérologique, page 95. NOTASPIS BIPILIS. Kocu, Deutschlands Crustaceen, Myriapoden und Arachniden, fase. 30, fig. 23. ORIBATES BADIUS. GERVAIS, IN WALCKNAER, Aistoire naturelle des Aptères (suites à Buffon), tome III, p. 259. ORIBATA BIPILIS. Espèce type. Long. 0® 00067. D'un brun rougeàtre plus ou moins foncé, avec les pattes plus claires. Céphalothorax très-grand, acuminé en avant, large en arrière, à ailes du tec- tum larges, saillantes, presque verticales, profondément échancrées en des- sous de leur extrémité antérieure et prolongée en pointes longues dépassant la tête, avec un poil terminal, long, rigide et épineux sur toute sa longueur. Cavités basilaires des pattes de la première paire profondes et ouvertes en dessus. Poils du vertex et des stigmates longs, raides, sétiformes et égale- ment épineux sur toute leur longueur. Stigmates dégagés et visibles en des- sus. Abdomen sphérique très-luisant et hérissé de poils longs et droits à sa partie postérieure. Pattes longues et grêles, velues et hérissées, ayant cha- cune un poil plus long à l’extrémité du tibial, un long poil pareil à ceux des stigmates sur le trochanter des pattes de la troisième paire. Tres-commun partout. 2. NOTASPIS EXILIS, Mihi. Planche 3, fig. 7. Long. 000043. D'un brun jaunâtre clair. Céphalothorax moins aigu que dans l'espèce pré- cédente et comparativement plus petit, avec un tectum beaucoup plus large, mais dont les ailes latérales plus étroites sont à peine échancrées au sommet DES ACARIENS. 449 et ne se prolongent pas en pointe. Leur poils terminaux sont semblables à ceux du Notaspis bipilis, ainsi que les poils du vertex, mais ceux des siigmates sont courts et piriformes; l’abdomen est ovale et très-bombé, il porte deux lignes circulaires de poils päles sur le dos, et une troisième ligne sur sa cir- conférence ; sa partie antérieure offre de chaque côté une courte apophyse à sommet légèrement échancré d’où part un poil un peu plus long que ceux du corps ; les stigmates sont visibles.en dessus, les pattes velues, le tibia de chacune d'elles porte un long poil à son extrémité, le fémoral des deux premières paires est renflé. Bois de Meudon et de Vincennes. 3. NOTASPIS TIBIALIS, Mihi. Planche 3, fig. 8. Long. 0" 00045. Couleur du précédent, avec les pattes plus jaunes. Céphalothorax large, arrondi sur les côtés, avec les ailes du tectum tres-étroites ou peu saillantes, tronquées au sommet, se prolongeant un peu en dessous de la troncature, et terminées en dessus par un poil semblable à ceux des espèces précédentes. Poils du vertex longs et épineux. Poils des stigmates piriformes et recourbés en arrière. Abdomen ovalaire, moins bombé que dans l’£xilis, finement bordé de jaune et un peu prolongé en avant entre les stigmates. Sa partie posté- rieure porte une bordure marginale de poils recourbés et spiniformes, des poils pareils hérissent les pattes qui sont velues à l'extrémité. Enfin le tibial des deux paires antérieures est fortement dilaté au sommet. Bois de Meudon. 450 HISTOIRE NATURELLE DEUXIÈME DIVISION POINT D APPENDICES LAMELLAIRES AU CÉPHALOTHORAX. A. Tarses tridactyles. SIXIÈME GENRE. EREMOEUS, Koch. Caractères génériques. — Palpes filiformes à dernier article plus long que le précédent et échancré en dessus. — Lèvre plus large que longue, transver- salement fusiforme et couvrant la presque totalité de l'ouverture buccale. — Mächoires très-courtes , larges et non acuminées. — Mandibules courtes, à mors grand et intérieurement tridenté. — Pattes à tarse plus court que la jambe, terminé par trois crochets dont l’interne est plus gros que les laté- raux qui sont filiformes. Les Eremœus ont un céphalothorax séparé de l'abdomen par un brusque rétrécissement qui leur donne un peu laspect d’un Coléoptère ; ce céphalo- thorax, toujours en forme de cône à sommet arrondi, porte généralement de chaque côté une espèce d’apophyse cupuliforme ouverte en avant, formée par un prolongement latéral de la pièce basilaire, et dans lesquelles sont insé- rées les pattes de la première paire ; celles de la seconde sont attachées à la base supérieure d’une seconde apophyse formée par le prolongement égale- ment latéral de leurs hanches. Les stigmates toujours découverts sont percés sur les côtés et un peu au-dessus de la base supérieure du céphalothorax, où ils forment des saillies plus ou moins sensibles. L’abdomen allongé est tantôt convexe, tantôt concave en dessus, les côtés de la carapace supérieure ein- brassent largement en dessous ceux de la plaque ventrale. Toutes les hanches des trois dernières paires de pattes sont bien dessinées, mais confondues sur la ligne médiane, à l'exception de celles de la seconde paire, qui sont séparées par un sillon. Les pattes généralement grêles ont le tarse plus court que la jambe, et celle-ci dilatée à l'extrémité de maniere à former une saillie en toit qui recouvre la base du tarse et se termine par un long poil; le tarse est DES ACARIENS. 451 partout tridactyle, avec ses crochets latéraux filiformes et beaucoup plus grèles que le crochet médian. Les Eremœus vivent dans les mousses comme les Oribatides précédentes, mais se rencontrent plus souvent dans celles qui sont aupres des arbres ; leurs larves ont à .peu près la même forme que l'animal adulte, avec des téguments très-mous, un céphalothorax plus grand et le corps moins aplati. Rapports et différences. — Les Eremœus forment un groupe si bien limité qu'ils présentent peu de rapports avec les Oribatides des genres qui préce- dent; un tarse tridactyle, des hanches distinctes et des pattes grèles sont à peu pres tout ce qu'ils ont de commun avec les Acariens de la première divi- sion; leurs larves sont fort différentes et les rapprochent davantage des groupes qui suivent : Ici encore je n'ai trouvé que trois espèces dont l'analyse suivante signale les principales différences. Abdomen convexe, fémoral des deux premières paires de pattes renflé......... ................ Oblonqus . EREMOEUS. | Poils des stigmates sétiformes longs et raides... Tibialis. | Abdomen concave. fémoral non renflé. | Poils des stigmates piriformes et courts. ...... Cymba. 1. EREMOEUS OBLONGUS, Koch. Planche 10, fig 4. Kocx, Deutschlands Crustaceen, Myriapoden und Arachniden, fase. 3, fig. 24. EREMOEUS OBLONGUS. Espèce type. Long. 000042. D'un brun ferrugineux plus foncé à l'abdomen. Corps largement pointillé. Céphalothorax grand, bien détaché, arrondi au sommet, presque droit à sa base en dessus, avec ses saillies latérales très-prononcées, les postérieures étroites, tronquées et terminées par un poil, les antérieures arrondies en forme de salières. Stigmates proéminents, situés aux extrémités d’une protu- bérance transversale qui s'étend entre les deux saillies postérieure. et pro- jette en avant deux petites arêtes qui s’inclinent l’une vers l’autre. Poils des stigmates en massue allongée. Abdomen oblong, en ovale allongé, largement 452 HISTOIRE NATURELLE arrondi aux deux extrémités, avec quatre rangées longitudinales de poils jaunes assez longs. Pattes hérissées, à fémoral des deux premières paires très- gros et claviforme, le trochanter des deux dernieres terminé en pointe en dessus, et les tarses de toutes courts, très-renflés au milieu et terminés par trois crochets hétérodactyles. Bois de Meudon, de Ville-d’Avray, de Satory et de Vincennes. 2. EREMOEUS TIBIALIS, Mihi. Planche 10, fig. 2. Long. 000070. Corps d’un brun rougeâtre foncé, finement granulé. Pattes jaunes et lisses; les saillies basilaires des pattes des deux premieres paires beaucoup plus développées que dans l'espèce précédente, donnent au céphalothorax de celle-ci un aspect plus dégagé, et l’apparence, vu en dessus, d’un fer de hal- lebarde émoussé, la protubérance interstigmatique simule en avant un repli triangulaire dont la pointe se dirige en arrière. Les stigmates situés aux angles postérieurs de cette protubérance, sont plus rapprochés de l'abdomen ; leurs poils protecteurs sont longs, droits, rigides, spiniformes et dirigés oblique- ment en arrière ; l'abdomen oblong ou plutôt fusiforme, assez large au milieu et concave en dessus, s'étend en avant jusqu'au niveau des stigmates et porte sur cette partie et tout près du bord un gros tubercule rouge et lui- sant, l’extrémité opposée l'abdomen se termine par un mamelon peu saillant dirigé en arrière. Dans cette espèce, le tibial très-allongé et terminé par un long poil, recou- vre presque entièrement le tarse, qui du reste est trés-court, par un prolon- gement, concave en dessous, de sa partie supérieure, tandis que le génual se prolonge de Ia méme manière, mais en dessous du tibial. Les pattes sont grèles et peu velues, le tarse court et cylindrique. Fres-rare. Bois de Meudon. 3. EREMOEUS CYMBA, Mihi. Planche 10, fig. à. Long. 000040 Corps à surface réticulée, d'un brun rougeâtre foncé et terne plus clair DES ACARIENS. 453 aux pattes qui sont ponctuées. Dans cette espèce, les saillies basilaires des pattes de la seconde paire n'existent pas; les cupules, également basilaires des pattes de la premiere, sont ouvertes en dessus et se replient verticalement en saillies longitudinales sur les côtés du céphalothorax ; celui-ci, moins resserré à sa base, s’unit plus largement à l'abdomen, et porte ses stigmates aux deux extrémités de la ligne de jonction. Les poils protecteurs de ces stigmates sont très-courts et piriformes. L'abdomen élargi, coupé droit en avant, plus large au milieu, arrondi sur les côtés et en arrière, et bombé sur le dos, a toute sa circonférence largement relevée en flancs de bateaux, ce qui lui donne l’ap- parence d’une petite nacelle. Les pattes ont le tarse cylindrique et un peu moins long que le tibia ; celui-ci très-dilaté à son extrémité, forme en dessus un prolongement conique qui s'incline sur le tarse et se termine par un long poil. Le génual est ici petit et cylindrique. Bois de Meudon. SEPTIÈME GENRE. NOTHRUS, Koch. Caractères génériques. — Palpes cylindriques, à premier article plus long que les autres, le quatrième plus petit, le cinquième obtus et armé d’épines tronquées. — Lèvre large, à base arrondie, et bord antérieur formant un angle presque droit. — Mächoires longues, à lobe interne trilobé. — Mandibules grosses, courtes, à mors très-gros, une rangée de quatre à cinq dents au côté interne de chaque doigt. — Pattes grosses, épineuses, moins longues que le corps. — Turses homodactyles. Un corps allongé, difforme, plus ou moins quadrangulaire, plus souvent concave que convexe, et porté sur des pattes lourdes et épineuses, distingue les Nothrus de toutes les autres Oribatides. Leur céphalothorax, toujours grand et accidenté par de nombreuses saillies, est aussi large que l'abdomen à sa base auquel il s'unit par toute sa largeur. Ses stigmates, toujours protubé- rants, s'ouvrent en dessus de ses bords latéraux entourés de nervures et d’apophyses qui varient dans chaque espèce. L’abdomen, presque toujours sous forme de parallélogramme plus ou moins régulier, armé d’épines plus ou moins rigides, se termine, dans presque toutes les espèces, par des expan- ARCHIVES DU MusÉuM. T. VII. 58 454 HISTOIRE NATURELLE sions ou des apophyses qui servent, le plus souvent, de base à de longs et gros poils destinés à retenir les matières terreuses dont ces animaux aiment à se couvrir. Éminemment tardigrades, ces Acariens se meuvent avec la plus extrême lenteur, ils soulèvent leurs pattes avec difficulté, et leur corps lourd, rendu plus disgracieux encore par les immondices dont ils se couvrent, se renverse à chaque pas lorsqu'ils marchent sur une surface plane. Leurs larves semblables aux adultes, aux téguments près, ont les mêmes habitudes et la même lenteur, et c'est toujours recouvertes d’une épaisse couche de terre qu’elles apparaissent à celui qui les cherche. Ces larves sont monodactyles, et leurs téguments prennent une consistance de plus en plus solide à mesure que les mues se succèdent. Rapports et différences. — Tel que je l'ai limité, le genre Nothrus a peu d’affinités avec les autres Oribatides ; par ses tarses tridactyles et ses stig- mates découverts, il se rapproche un peu du genre précédent, la disposition des hanches en saillies transversales séparées, du moins les deux du milieu, par un sillon longitudinal, est encore un point de contact avec les Eremæus ; mais là s'arrête l’analogie, et ces animaux forment, comme les précédents, un groupe parfaitement isolé. Les environs de Paris m'ont offert six espèces distinctes du genre Nothrus, leurs caracteres différentiels sont indiqués dans le tableau suivant : TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPECES DU GENRE NOTHRUS. Disposées sur toute sa circonfé- rence et portant de longs poils Des saillies apophysiformes à MIEIAES Serie sele ses etes eee Spiniger. l'abdomen. Disposées seulement sur sa par- A deux apophyses à l'extrémité tie postérieure et terminées par des antérieure du céphalothorax. POIlS HEXIDIES = 66 so sseepseietieste Horridus. C2 Pas de saillies apophysiformes à l’abdomen................,.... .. Bicarinatus. Æ = Pattes de la dernière paire plus 2 Des soies terminales à l'extré- } longues que l'abdomen. ......... Palustris. Sans apophyses à l'extrémité an- } Mité postérieure de l'abdomen. Pattes de la dernière paire moins térieure du céphalothorax. longues que l’abdomen..,....... Silvestris. Pas de soies terminales à l'abdomen. ................. sicsenet621) I 'NanUS: Nora. L'espèce figurée planche 7, fig. 7, sous le nom de Wothrus bistria- tus, Koch, n'est qu'une variété plus jeune du AWothrus palustris, ses tarses sont encore monodactyles. DES ACARIENS. 455 4. NOTHRUS SPINIGER , Koch. Planche 7, fig. 2. Kocx, Deutschlands Crustaccen, Myriapoden und Arackiniden, fase. 2, pl. 48. NOTHRUS SPINIGER. Espèce type. Long. 0" 00080. D'un brun violacé, lie de vin, plus sombre au céphalothorax et aux pattes. Céphalothorax grand et rugueux, à stigmates longs, gros et cylindriques, protégés par un poil court et piriforme. Quatre apophyses dont deux situées à la base supérieure des stigmates, et les deux autres, plus rapprochées et plus longues, au-dessus de la tête, portent chacune un gros et long poil jau- nâtre. Ces apophyses sont liées entre elles par des nervures saillantes. L'abdomen, en parallélogramme assez régulier, est concave en dessus, ses bords latéraux et antérieur étant fortement relevés, il porte sur ce bord anté- rieur quatre apophyses également terminées par des poils; ceux des apo- physes latérales se croisent sur le céphalothorax, ceux des deux apophyses intermédiaires sont droits et dirigés en avant. De chaque côté de l’abdomen surgissent cinq autres expansions apophysiformes dont les poils très-longs et robustes s'enchevétrent les uns dans les autres en se dirigeant en arrière, enfin le bord postérieur en porte six autres de grosseurs différentes et dont les poils également longs et robustes se recourbent dans différents sens. Les pattes, grosses et cylindriques, sont hérissées sur toute leur longueur d’épines courtes et recourbées, et terminées par un tarse velu. Cette curieuse espèce, très-commune partout, est difficile à dépouiller de son enveloppe terreuse à cause des longs poils qu'elle porte, et qui s’entrelacent dans cette enve- loppe. 456 HISTOIRE NATURELLE 2. NOTHRUS HORRIDUS, Herm. Planche 7, fig, 4. HERMANN, Mémoire aptérologique, page 90, pl. 6, fig. 3. NOTASPIS HORRIDUS. GERvAIS IN Wark., Histoire naturelle des Aptères (suites à Buffon), tome II, page 254. ORIBATA HORRIDA. Long. 0” 00112. Semblable au précédent, mais beaucoup plus large et sans apophyses sur les bords latéraux et antérieur de l'abdomen. Le céphalothorax, très-large et très-arrondi sur les côtés, se prolonge en avant en deux cornes un peu recourbées en dedans et qui portent chacune un poil courbe se croisant l’un avec l’autre; les nervures qui unissent ces cornes aux stigmates simulent sur le dos du céphalothorax une figure pentagonale ; l'abdomen, presque droit en avant, sinué sur les côtés, est concave et porte en outre sur son milieu une large dépression longitudinale qui forme entre les bords relevés de l'abdomen deux arêtes un peu ondulées. Cet abdomen est bordé en avant et sur les côtés d’une rangée de poils spiniformes très-courts, et terminé en arrière par quatre apophyses dont les deux intermédiaires, réunies par leur base, portent chacune deux poils divergents; les latérales, plus courtes, n’ont qu'un poil. Les pattes sont ici comme dans l’espèce précédente. Ce Nothrus se trouve avec le précédent dans les mousses humides. 1] est trés-commun partout. 3. NOTHRUS BICARINATUS, Koch. Planche 7, fig. 3. Kocu, Deutschlands Crustaceen, Myriapoden und Arachniden, fase. 29, fig. 46. NOTHRUS BICARINATUS. Long. 000076. D'un brun rougeâtre foncé et luisant. Céphalothorax triangulaire, à côtés non arrondis, profondément échancré en avant pour former deux apophyses DES ACARIENS. 497 subclaviformes presque parallèles, terminées chacune par un gros poil recourbé en dedans; deux poils spatuliformes occupent le vertex. Stigmates saillants peu allongés, mais larges, à poils protecteurs piriformes. Abdomen en quadrilatère allongé, très-concave, avec une dépression médiane formant deux arêtes longitudinales et droites au milieu du dos et entourées de larges festons formés sur la surface dorsale par des nervures saillantes, arrondies et prolongées jusqu'aux bords tant antérieurs que latéraux de lPabdomen. A l'extrémité de chacune de ces nervures, et sur le bord même de la carapace dorsale, est un poil spiniforme blanc et très-court. L'abdomen se termine postérieurement par deux larges saillies anguleuses terminées par un gros poil spatuliforme et formées par une profonde échan- crure à angle droit du bord postérieur. Les pattes, sillonnées longitudinale- ment, sont hérissées de quelques épines. Bois d’Aulnay, près Fontenay-aux-Roses. 4. NOTHRUS PALUSTRIS, Koch. Planche 7, fig. 6. Kocn, Deutschlands Crustaccen, Myriapoden und Arachniden. fase 29, fig. 43 NOTHRUS PALUSTRIS. Long. 0®00110. D'un brun rougeûtre foncé. Corps finement granulé. Céphalothorax grand, triangulaire, sillonné longitudinalement en dessus, échancré latéralement, avec les poils des stigmates très-longs et filiformes. Abdomen en quadrilatère allongé, mais rélargi au milieu et presque pentagonal. Concave en dessus comme les espèces précédentes, sa partie médiane se relève en ovale con- vexe et forme de chaque côté une profonde dépression longitudinale un peu sinuée. Les côtés latéraux de la carapace dorsale, largement relevés, s’élargis- sent davantage en arrière, et forment de chaque côté du bord postérieur un renflement prolongé en court mamelon terminé par un long et fort poil; quatre autres poils plus courts bordent ce bord postérieur qu’une profonde cavité médiane domine. Deux lignes de poils spiniformes et courts dessinent un fuseau longitudinal sur le milieu du dos, et quatre poils également spini- 458 HISTOIRE NATURELLE formes mais plus longs, bordent l'abdomen de chaque côté. Les pattes non canaliculées sont épineuses, celles de la dernière paire sont plus longues que l'abdomen. Très-commun dans les bois de la Brèche. 5. NOTHRUS SILVESTRIS, Mihi. Planche 7, fig. 4. Long. 0®00075. D'un brun foncé un peu jaunâtre. Corps largement pointillé. Cépbalotho- rax grand, en cône arrondi au sommet, un peu rétréci en arrière, sans aspé- rités à la surface, profondément échancré latéralement pour l'insertion des pattes de la première paire, avec un poil claviforme à la base de chaque stig- mate et les poils protecteurs de ceux-ci longs, filiformes, mais un peu plus gros que dans l’espèce précédente. Abdomen en quadrilatère allongé, plus large en arrière qu'en avant, à bords antérieurs et latéraux épais et relevés 5 en gouttières, avec deux rangées longitudinales de poils jaunes sur le dos, une autre rangée sur chaque bord latéral, et une troisième, mais transver- sale et formée de quatre poils près du bord antérieur. Le bord postérieur de l’abdomen tronqué et sinué sans cavité supérieure, porte huit gros poils spiniformes, dont deux sont plus longs que les autres. Les pattes, plus courtes que dans l'espèce précédente, sont hérissées de poils claviformes, courts et épais. Bois d'Aulnay. Environs de Sceaux. 6. NOTHRUS NANUS, Mihi. Planche 7, fig. 5. Long. 0®00040. Très-petit, oblong, d’un brun foncé un peu rougeûtre, à surface réguliè- rement réticulée par de larges points creux. Céphalothorax en cône arrondi, avec une protubérance mamelonnée entre les stigmates, dont les poils pro- tecteurs sont claviformes et assez allongés. Abdomen oblong, bombé en des- DES ACARIENS. 459 sus, avec huit rangées longitudinales de poils pâles dirigés en arriere. Pattes grosses, courtes et hérissées d'épines. Bois de la Brèche. B. Tarses monodactyles. HUITIÈME GENRE. DAMÆUS, Koch. Caractères génériques. — Palpes longs, cylindriques, légèrement sétiformes, à deuxième et cinquième articles égaux en longueur et plus longs que les trois autres réunis. — Lèvre pentagonale, à bord antérieur obtus. — Hächoires à lobe externe à peine échancré — Wandibules courtes et épaisses, à doigts tridentés. — Pattes beaucoup plus longues que le corps, très-grèles, très- épineuses et à articulations genouillées. — 7Jarses longs, grèles, en partie filiformes, terminés par un ongle unique. Les Damæus ont le corps court et piriforme, le céphalothorax grand, acu- miné en avant, large en arrière, couvert d’aspérites différentes dans chaque espèce, échancré latéralement pour l'insertion des pattes de la première paire et quelquefois de la seconde, etarmé d’expansions solides et apophysiformes entre ces échancrures. Les stigmates, écartés entre eux, sont ouverts sur les côtés de ce céphalo- thorax près de la base des pattes de la première paire, et par conséquent plus éloignés de l'abdomen que dans tous les genres précédents. L’abdomen glo- buleux, très-bombé en dessus et armé d’épines solides mais courtes, près du bord antérieur, porte toujours deux rangées longitudinales de longs poils sur le dos. Cet abdomen, dont les téguments sont très-durs, est séparé du cépha- lothorax par une profonde suture, tant en dessus qu’en dessous; l'ouverture génitale, plus grande que l'ouverture anale, est très-rapprochée de celle-ci; enfin la carapace dorsale recouvre un peu en dessous la plaque ventrale sur les parties latérales et postérieures de son circuit. Les pattes, tres-longues et très-grêles, ont tous les articles renflés au som- met, ce qui leur donne une appare:ce genouillée, et sont armées de fortes épines plus ou moins disposées en verticilles ; le tarse seul est renflé à sa base et se termine en pointe aiguë. 460 HISTOIRE NATURELLE Les Damæus ressemblent beaucoup à certains Phalangiens ; ils en ont les pattes longues, la marche lente et mesurée; ils vivent comme les autres Ori- batides dans les mousses, on les rencontre parfois sur la surface du sol, mais ils sont difficiles à apercevoir à cause de leur coulerir sombre et des par- celles de terre dont ils sont toujours plus ou moins couverts. Rapports et différences. Le besoin de se couvrir de matières terreuses, les apophyses du céphalothorax et les épines dont leurs pattes sont armées, sont les seuls caractères qui établissent un point de contact entre ces Oribatides et les Nothrus. Peu nombreux en espèces, ils présentent peu de différences dans les formes spécifiques, ce qui rend leur détermination très-difficile. Le tableau suivant donne ces différences pour les cinq espèces qui se trouvent aux environs de Paris. TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DU GENRE DAMÆUS. À abdomen légèrement piri- Bord antérieur de l'abdomen arrondi entre ses deux épines, ........ Geniculatus. a | forme et rétréci en avant Bord antérieur de l'abdomen tronqué et sinué entre ses deux épines. Riparius. —=) & +. Un long poil à la base interne = L : ; Des épines au bord antérieur de } Ges stigmates..... ss... Verticillipes. = A abdomen circulaire non ré- / l'abdomen. tréci en avant. Pasde poil à la basedesstigmates. Aurilus. Pas d'épines au bord antérieur de l'abdomen, ......,.,........ +. Papillipes. 1. DAMÆUS GENICULATUS, Koch. Planche 8, fig. 4. Kocu. Deutschland Crustaceen, Myriapoden und Arachniden, fasc. 3, fig. 43. DAMÆUS GENICULATUS. Espèce type. Long. 000450. Corps gros, lourd, d'un brun foncé terne au céphalothorax et aux pattes, presque noir à l'abdomen. Céphalothorax grand, presque droit en arrière sur ses côtés latéraux, profondément échancré pour l'insertion des pattes antérieures, et formant un angle presque droit de cette échancrure au som- met qui est étroit et arrondi. Les pattes de la seconde paire sont insérées dans une seconde échancrure moins large et moins profonde que la première, et séparée de celle-ci par une apophyse lamellaire épaisse, large, courte et DES ACARIENS. 461 tronquée au sommet. Deux sillons peu profonds et transversaux divisent le dos du céphalothorax en trois parties, dont la première forme la voûte cépha- lique et porte quatre poils courts et recourbés en dedans; la dernière limite une protubérance vague située entre les deux stigmates. Ceux-ci sont gros, cylindriques, inclinés en dehors et protégés par un poil sétiforme peu allongé; ils portent à leur base du côté antérieur un autre poil de même dimension. Les pattes, assez grosses comparativement à celles des espèces suivantes, fortement nodulées, sont armées de fortes épines à chaque nœud. 1/abdo- men, gros et très-bombé, est un peu rétréci en avant et arrondi au bord anté- rieur; il porte sur son bord antérieur deux fortes épines un peu inclinées l’une vers l’autre ; une ligne elliptique de longs poils rigides et recourbés en dehors occupe toute la longueur du milieu de son dos. Espece tres-commune partout. 2. DAMÆUS RIPARIUS, Mihi. Planche 8, fig. 5. Kocn, Deutschlands Crustaceen, Myriapoden und Arachniden, fase. 2, fig, 44. DAMÆUS AURITUS. GERVAIS IN WALCKENAER, Histoire naturelle des Aptères (suites à Buffon), tome I], page 257 ORIBATA AURITA. Long. 0"00001. D'un noir jaunâtre, pattes brunes. Semblable au précédent, mais plus petit, avec les pattes plus grêles, les poils des stigmates filiformes et plus allongés, le bord antérieur de labdomen tronqué et sinué entre ses deux épines et les poils du dos très-courts, fortement recourbés en dehors, et formant deux lignes longitudinales sur alignement des épines antérieures. L'espace compris entre les épines est occupé par trois sillons longitudinaux dont l’un, l'intermédiaire, porte deux poils droits et filiformes sur son extré- mité antérieure. Les apophyses latérales du céphalothorax sont aussi plus allongées et plus obliquement tronquées. Trouvé dans les mousses que bordent le Ru de Gally. ARCHIVES DU Muséum, T. VIT. 59 462 HISTOIRE NATURELLE 3. DAMÆUS VERTICILLIPES, Mihi. Planche 8, fig. 2. Long. 0"00074. Corps d’un brun rougeñtre plus clair sur l'abdomen, pattes rouges, Cépha- lathorax grand, mamelonné, divisé en trois parties par des sillons transver- saux et armé d’apophyses latérales plus grandes que dans les espèces précé- dentes et trifides au sommet. Un gros mamelon latéral sert de base à chaque patte de la première paire, celles de la seconde ont pour base une échan- crure. Les stigmates, dont les poils protecteurs sont longs, droits et légère- ment claviformes, ont aussi pour base un mamelon spécial, ils portent à leur base externe un long poil droit, et sur le côté externe un autre poil for- tement recourbé en avant. La voûte céphalique a des poils comme ceux du Geniculatus. L’abdomen noir, rétréci en avant, porte entre ses épines deux poils droits, et sur le dos deux lignes longitudinales de longs poils blancs, plus rapprochées l’une de l’autre que dans les espèces précédentes et droites. Les épines de toutes les pattes sont disposées en verticilles sur les nœuds de chaque article. Bois de Satory. 4. DAMÆUS AURITUS, Mihi. Planche 8, fig. 5. Linvæus. System. natur, tome IH, page 4025, n° 49. ACARUS GENICULATUS. Fagricrus. Entomol. system, tome IV, page 431, n° 32. ScHrANKk. Fauna boic., tome IT, page 208, n° 2666. LATREILLE. Genera Crustaceorum et insectorum, page 149, n° 4. ORIBATA GENICULATA. HERMANN, Mémoire aplérologique, page 88, pl. #4, fig. 7. NOTASPIS CLAVIPES. Kocu, Deutschlands Crustaceen, Myriapoden und Arachniden, fase. 3, pl. 42 DES ACARIENS. 463 DAMÆUS GENICULATUS. Georrroy. /nsectes des environs de Paris, tome IT, page 626. TIQUE NOIRE ET LISSE DES PIERRES. De GEEr. Mémoires, tome VIT, page 131, pl. 8, fig. 4-8. ACARUS CORTICALIS. Long. 0*00001. Cette espèce, toujours confondue avec le Geniculatus par tous les auteurs, en diffère cependant par plusieurs caractères ; ses pattes sont beaucoup plus longues et plus grèles, le fémoral, surtout des deux premières paires, est remarquable par sa ténuité. Le céphalothorax, plus allongé et moins large, se distingue par des apophyses latérales plus longues, plus détachées et plus dilatées au sommet qui porte une double échancrure peu profonde. Les stig- mates sont plus éloignés de l'abdomen et ne portent pas de poils à leur base. Les deux lignes transversales du céphalothorax tracent des divisions plus iné- gales, la première surtout est beaucoup plus large que les autres ; la seconde forme une espèce de bourrelet où des dépressions longitudinales simulent de larges côtes. Enfin, l'abdomen n’est pas rétréci en avant, et ses poils, sembla- bles à ceux du Geniculatus, mais plus longs, forment sur le dos un ovale plus large, limité, du reste, par une légère dépression de même forme, qui passe par la base des épines ; une autre dépression tres-petite, circulaire et plus profonde, occupe la partie antérieure de cet ovale. Cette espèce, aussi commune que le Géniculatus, se trouve dans les mêmes lieux. 5. DAMÆUS PAPILLIPES, Mihi. Planche 8, fig. #4. Kocn, Deutschlands Crustaceen, Myriapoden und Arachniden, fase, 29, fig. 2. NOTHRUS PULVERULENTUS. Long. 0®00050. D'un jaune ardent en dessus, violacé sur les côtes, avec les pattes rouges. Céphalothorax très-grand, rugueux en avant et sur les côtés, qui sont d’un 464 HISTOIRE NATURELLE jaune plus pâle. Apophyses latérales, en forme de salières, adossées au cépha- lothorax et recevant l'insertion des pattes de la premiere paire. Stigmates très- grands, à ouverture transversalement ovale, et poils protecteurs longs et légè- rement en massue; une espèce de cuirasse en triangle tronqué au sommet et traversé entre les stigmates par une barre saillante, occupe le dessus du céphalothorax, et porte à chacun de ses angles antérieurs un poil peu allongé. L’abdomen, légérement elliptique, est un peu aplati en dessus et trés-luisant ; il porte une rangée circulaire de longs poils sétiformes sur le dos et quatre poils situés à son bord postérieur. Les pattes sont hérissées de poils papilliformes ; celles de la première paire ont un long poil sur le tibia. Cette espèce, toujours couverte de poussière, se trouve sur la terre dans les endroits peu ombragés des forêts ; elle est peu commune. NEUVIÈME GENRE. TEGEOCRANUS, Mihi. Caractères génériques. — Palpes fusiformes, à deuxième et cinquième articles aussi longs que les deux intermédiaires réunis, le deuxième gros et reuflé, le cinquième tantôt échancré, tantôt multidenté au sommet. Lèvre quadriforme, plus large que longue, à bord antérieur presque droit. Md- choires aiguës, formant une pince acérée. Mandibules grosses, à mors à peine dentelé, et formant tenailles. Pattes à jambe et tarse très-grèles. Tarses mo- nodactyles. Les Tégéocranes ont le corps court et trapu, l'abdomen toujours plus large en avant que le céphalothorax à sa base ; celui-ci, large, massif, tronqué en avant, reçoit les pattes de la première paire dans une expansion latérale en forme de capsule évasée, souvent ouverte en dessus et en dessous ; sa face supérieure forme une large et épaisse cuirasse qui s’avance au-dessus de la partie céphalique sans cesser d’y être adhérente, et se présente tantôt sillon- née de larges côtes, tantôt concave et relevée sur ses bords, comme le tectum des Cépheus. Les stigmates, très-écartés et dirigés latéralement, occupent les extrémités latérales de sa base supérieure, et se trouvent par conséquent très-rapprochés de labdomen; leurs poils protecteurs sont généralement courts et claviformes. L’abdomen, épais, dur, ragueux, plus où moins sil- DES ACARIENS. 465 lonné de côtes, est toujours entouré d’une bordure large et saillante, sou- vent limitée antérieurement par un pli profond, comme si la plaque dorsale en était indépendante. Enfin les pattes des trois dernières paires, insérées en dessous des bords latéraux du corps, ont chacune pour base une profonde échancrure latérale du sternum. Rapports et différences. — Les Tégéocranes se rapprochent des Damæus par l’épaisseur et la rigidité de leurs téguments, l'aspect accidenté de leur céphalothorax, la forme raccourcie de l’abdomen, leur lèvre à côtés latéraux presque droits et leurs tarses monodactyles ; ils en diffèrent par la brièveté de leurs pattes, l'absence complète d’épines rigides soit à celles-ci, soit au corps, et par la position des stigmates à la base même du céphalothorax. Ces acariens habitent les mousses comme tous les autres oribatides, mais on les rencontre aussi sous les pierres et particulièrement sur les racines, recouvertes de détritus ou de mousses, des vieux arbres. Je n’en connais que trois espèces dont voici l’analyse. A céphalothorax concave et relevé sur les côtés. ........,..,...,,,,., ss... Cepheiformis. TEGEOCRANUS. . Trois côtes longitudinales sur le céphalothorax... Femoralis. A céphalothorax non concave. Cinq côtes longitudinales sur le céphalothorax.... C/ypeatus. 1. TEGEOCRANUS CEPHEIFORMIS, Mihi. Planche 9, fig. 4. Kocn, Deutschlands Crustaceen, Myriapoden und Arachniden, fasc. 3, fig. 41. CEPHEUS LATUS. Type de sous-genre. Long. 0*00066. Noir, avec le céphalothorax et les pattes bruns. Céphalothorax pointillé, trianguliforme, échancré au sommet, concave en dessus, avec ses côtés laté- raux épais et obliquement relevés en bords de bateau. Stigmates situés au fond d’une échancrure circulaire de la base externe de ces bords. Poils pro- tecteurs courts et claviformes ; deux poils peu allongés et sétiformes sur le vertex. Pattes grêles, assez courtes et très-velues. Abdomen rugueux, irrégu- lièrement pointillé et strié, subquadriforme, plus large que long, presque 466 HISTOIRE NATURELLE tronqué en avant et en arrière, avec ses côtés très-arrondis postérieurement, et une bordure marginale latérale et postérieure large, couverte de stries transversales rapprochées, et séparée de la partie centrale du dos par une profonde rainure ; bord externe de cette marge finement festonné. Cette espèce, qui ressemble beaucoup à un Cépheus, parmi lesquels Koch l'avait placée, pourrait former le type d’une division particulière du genre legeocranus , si celui-ci était plus nombreux en espèces. Elle est très- commune dans les bois de Satory et de la Brèche. 2. TEGEOCRANUS FEMORALIS, Mihi. Planche 9, fig. 2. Espèce type. Long. 0®00065. D'un noir violacé tres-sombre, avec l'ouverture des stigmates rouge et les poils protecteurs jaunes. Céphalothorax très-large, tronqué en avant, divisé en deux parties par une rainure transversale, dont l’une, la postérieure, porte une profonde dépression triangulaire sur son milieu, et l’autre, trois larges côtes ou arêtes arrondies, dirigées en avant jusqu'au bord antérieur, les latérales s’inclinant sur la médiane. Stigmates tres-écartés, situés dans une échancrure latérale de la base du céphalothorax ; une apophyse cupuliforme, non ouverte en dessus, reçoit chaque patte de la première paire, qui sont insérées sur le côté même de la tête. Abdomen aussi large que long, presque circulaire, avec une large bordure postéro-latérale finement striée et pointillée trans- versalement en dessus, festonnée au bord externe et séparée de la partie centrale de la carapace dorsale par une profonde rainure. Cette rainure, en s'élargissant un peu près des stigmates qui la limitent, donne à la surface dorsale une forme légèrement mais régulièrement elliptique. Cette surface, finement granulée, porte cinq larges côtes longitudinales et mamelonnées, qui s’étendent de l’une à l’autre deses extrémités. Enfin, entre les pattes de la seconde et de la troisième paire, la bordure marginale se dilate brusquement pour former de chaque côté du corps une large apophyse trifide. Toutes les pattes ont le fémur dilaté, mais celui des deux premieres paires l’est beau- DES ACARIENS. 467 coup davantage et forme une large massue concave en dessous du côté exterme ; la jambe et le tarse de toutes les pattes sont très-grêles et très- velus. J'ai trouvé deux ou trois exemplaires de cette espèce, qui parait du reste fort rare, au pied d’un chêne des bois de Satory. 3. TEGEOCRANUS CLYPEATUS, Mihi. Planche 9, fig. 3. Long. 000059. Corps noir, pattes d’un brun foncé, stigmates jaune orange. Céphalotho- rax plus petit et plus étroit que dans l’espèce précédente, et recouvert en arrière par un prolongement du bord antérieur de l'abdomen; sa partie supérieure forme une espèce de cuirasse quadriforme à bord antérieur pro- longé au milieu en un court mamelon arrondi, et dont les côtés latéraux un peu relevés en gouttieère s’élargissent légerement en avant; trois arêtes longitu- dinales, dentelées et presque parallèles, en occupent la partie médiane. Une apophyse latérale, en forme de corne, protége l’insertion des pattes de la première paire et domine les stigmates, qui sont très-écartés et dirigés en dehors. L’abdomen, beaucoup plus long que large, a la forme d’un bouclier arrondi en arrière, légèrement sinué sur ses côtés latéro-antérieurs, et rétréci et sinué en avant. Ses bords, très-étroits, sont relevés en gouttières sur toute sa circonférence ; une large dépression elliptique, dont le fond est réticulé et pointillé et les bords relevés en arête, occupe la plus grande partie de la surface dorsale. À l'extrémité postérieure de cette ellipse, sa surface ondulée simule le profil en relief de trois cônes, dont le sommet se dirige vers le centre. À l’autre extrémité, mais en dehors de son enceinte, d’autres dépressions figurent deux autres arêtes inclinées en sens opposé, sur une saillie ovale plate et fortement granulée. Enfin, en dessous de chaque angle latéro-antérieur de ce bouclier, une apophyse étroite et bifide sépare les pattes de la deuxième paire de celles de la troisième. Les pattes, fortement granulées de la base jusqu'au genou, ont le trochanter et le fémoral gros et renflés, le tibial et le tarse grêles et velus. Cette espèce, également tres-rare, a été trouvée aux environs de Sceaux. 468 HISTOIRE NATURELLE DIXIÈME GENRE. HERMANNIA, Mihi. Caractères génériques. —Palpes grosses, fusiformes, à premier article pres- que aussi long que le troisième, mais beaucoup plus gros ; deuxième article, gros et renflé du côtéinterne,un peu moins long que les deux suivants réunis; le dernier, petit et conique. Lèvre aussilongue que large, fortement anguleuse, à côtés légèrement échancrés. Mächotres longues et profondément échancrées à leur base externe pour recevoir les palpes. Mandibules petites, coniques à mors multidenté. Pattes à hanches fortement dessinées en dessous et se prolongeant jusqu’à la ligne médiane. T'arses monodactyles. Les Hermannies forment un groupe qui se distingue par un céphalothorax large et peu proéminent, un abdomen elliptique et très-bombé, et des hanches parfaitement distinctes à toutes les pattes. Ce céphalothorax, divisé en deux par une rainure transversale, est soudé à l'abdomen par toute la largeur de sa base; ses stigmates, plus en dessus que dans le genre pré- cédent, sont un peu moins rapprochés de l'abdomen et ont des poils protec- teurs toujours filiformes. Enfin leurs pattes, beaucoup plus courtes que le corps, ne sont Jamais épineuses et sont toujours monodactyles. Rapports et différences. — Koch a placé ces apteres dans le genre Nothrus, sans qu'ils aient avec ce groupe des affinités bien remarquables; ils en dif- ferent au contraire sous presque tous les rapports, et leurs tarses monodac- tyles, leurs palpes à premier article court, leur céphalothorax dépourvu d’appendices, et leur abdomen elliptique et bombé, en feront toujours un groupe parfaitement distinct. Ils se rapprochent davantage du genre précé- dent par leur aspect général et la forme de leurs pattes, mais leurs tégu- ments n'offrent plus la même rigidité et leur surface est toujours uniforme. Ces animaux vivent dans les mousses et ne se rencontrent que tres-rare- ment ailleurs ; beaucoup plus communs que les Tégéocranes, ils ne sont pas plus nombreux en espèces, et les environs de Paris ne m'en ont offert que trois, dont voici l'analyse : À pattes grosses et hérissées de papilles. ........,...,.....,.... SET OT NOUNOU .. Crassipes. HERMANNERS Un bouclier quadriforme sur le céphalothorax. Granulata. A pattes gréles et velues. Pas de bouclier sur le céphalothorax. ...... Arrec/a. DES ACARIENS. 469 4. HERMANNIA CRASSIPES, Mihi. Planche 9, fig. 4. Kocu, Deustchlands Crustaceen, Myriapoden und Arachniden, fase. 29, fig. 2. NOTHRUS PICEUS. Espèce type. Long. 0®00080. Entièrement noir, avec les poils et les stigmates jaunes. Céphalothorax large, arrondi en avant et en dessus, dilaté latéralement pour l’insertion des pattes des deux premières paires, et divisé en deux parties par une rainure transversale, avec deux poils spatuliformes dirigés en avant sur l’antérieure, et deux poils semblables dirigés en arrière sur la postérieure. Stigmates écartés, à poils protecteurs longs et filiformes. Abdomen elliptique, très- bombé, chagriné, avec six rangées longitudinales de poils spatuliformes dirigés en arrière. Pattes grosses, chagrinées, velues à l'extrémité et hérissées de poils spatuliformes pareils à ceux du dos. Dans les mousses, très-commune partout. 2. HERMANNIA GRANULATA, Mihi. Planche 9, fig. 6. Long. 0200077. D'un brun noirâtre foncé. Céphalothorax triangulaire, acuminé en avant, d’un brun moins sombre, avec un bouclier quadriforme et granuleux sur sa face supérieure; un poil sétiforme à chaque angle antérieur de ce bouclier et deux poils semblables à sa base entre les stigmates. Stigmates rapprochés des bords de l'abdomen, et protégés par un poil filiforme très-court. Abdo- men elliptique, fortement granulé, hérissé de longs poils disposés par séries longitudinales, avec un tubercule latéral stigmatiforme. Pattes grèles, velues, à fémoral un peu renflé. Bois de Satory et de la Brèche. ARcuives pu Muséum. T. VII 60 470 HISTOIRE NATURELLE 3. HERMANNIA ARRECTA, Mihi. Planche 9, fig. 5. Long. 0®00070. Céphalothorax et pattes d’un brun rougeâtre. Abdomen brun de suie. Céphalothorax large et court sans bouclier dorsal, divisé en deux par une section transversale bien distincte, avec deux poils dirigés en avant sur cha- cune de ses divisions. Abdomen de même forme que celui de l'espèce précé- dente, mais finement granulée avec des poils plus nombreux et disposés par séries transversales. Un tubercule stigmatiforme sur chaque côté latéral. Pattes un peu plus grêles que dans le Granulata et également velues. Se trouve avec le précédent. ONZIÈME GENRE. HOPLOPHORA, Koch. Caractères génériques. — Palpes filiformes de quatre articles hérissés de poils : le premier, tres-court; le second, aussi long que les deux suivants réunis; le dernier, conique. Lèvre très-petite, en angle tres-aigu et ne cou- vrant qu'une faible partie des mâchoires. A/dchoires longues, à lobe interne aigu et lobe externe en mors de tenailles. Handibules à mors grand et multi- denté. Pattes courtes, conoïdes, très-velues à l'extrémité. 'arses monodac- tyles à crochet grand et fortement recourbé. Les Hoplophores constituent en quelque sorte une anomalie dans le groupe des Oribatides. Le céphalothorax , qui, chez tous les Acariens de cette famille, est intimement et solidement soudé à l’abdomen, est ici articulé et mobile. Les palpes, qui dans tous les autres genres sont de cinq articles, n’en ont que quatre dans celui-ci; enfin la larve, qui chez toutes les autres Ori- batides naît avec six pattes, sort de l'œuf avec huit chez les Hoplophores. Ces Acariens ont le corps allongé, arrondi, un peu comprimé, et plus large en arrière qu’en avant. La carapace dorsale, qui occupe à peu pres les trois quarts de sa surface, forme, avec la plaque ventrale, une espèce de sac ouvert en avant dans l’ouverture duquel se retirent les pattes au repos, et DES ACARIENS. 47i que ferme le céphalothorax en s’abaissant et s'appliquant sur cette ouverture. Ce céphalothorax, en forme de voüte semi-elliptique, articulé à l'abdomen par toute la largeur de sa base, renferme dans sa partie inférieure et concave les organes de la manducation; ses stigmates, situés aux extrémités de la ligne de jonction à l'abdomen, sont tres-petits et à peine visibles ; enfin la plaque ventrale, fendue au milieu longitudinalement et transversalement pour former et séparer les ouvertures génitale et anale, est mobile aussi et n'est liée à la carapace dorsale que par une membrane très-souple. Cette plaque, profondément échancrée en avant pour former un des côtés de l’ou- verture destinée à recevoir les pattes au repos, est rétrécie en arriere sur les côtés de l'ouverture anale et s’élargit un peu plus loin sur les côtés de l’autre ouverture. Les pattes, dont les hanches sont rapprochées autour d’un sternum mou et très-petit, sont courtes, conoïdes et très-velues; les deux premières paires portent un long poil à la base du tarse. Ces animaux sont très-timides ; ils se replient promptement sur eux-mêmes et restent longtemps immobiles et renfermés dans leur carapace lorsqu'on les touche. Les muscles qui maintiennent cette carapace fermée sont si robustes, que le céphalothorax se brise plutôt que de céder lorsqu'on cherche à l’ou- vrir; ils vivent dans les mousses avec les autres Oribatides et paraissent avoir les mêmes habitudes. Ces Acariens n'ont avec ceux des genres précédents que les rapports géné- raux de la famille et n'ont d’affinités particulières avec aucun. Les trois espèces qui vivent aux environs de Paris et qui paraissent se retrouver dans toutes les autres localités, peuvent s’analyser ainsi : TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DU GENRE HOPLOPHORA. Avec deux lignes longitudinales de longs poils sur le dos... Magna. A corps granulé. mA ; Ki HOPLOPHORA. Avec quatre lignes longitudinales de longs poils sur le dos.. Séricula. APcorpsinongranulé elilisse. RER release cible sn clin smefe.a srsiereeteo)e Niters. 472 HISTOIRE NATURELLE 1. HOPLOPHORA MAGNA, Mihi. Planche 10, fig. 4. Espèce type. Long. 0" 00146. D'un brun rougeûtre clair, plus foncé sur le céphalothorax ; pattes rouges. Corps allongé, épais, très-comprimé, fortement granulé, presque tronqué en avant, avec deux rangées de longs poils divergents sur le dos. Une arête longitudinale sur le milieu du céphalothorax, dont les bords forment bour- relet, et un long poil à la base du tarse de toutes les pattes. Commun dans tous les bois des environs de Paris. 2. HOPLOPHORA STRICULA, Koch. Planche 10, fig. 5. Kocn, Deutschlands Crustaceen, Myriapoden und Arachniden, fase. 2, pl. 10. HOPLOPHORA STRICULA. Long. 0" 00082. Corps allongé, ovalaire, très-comprimé, d’un jaune rougeàtre et fortement granulé, avec quatre rangées longitudinales de longs poils sur le dos et une bordure de poils pareils à sa circonférence. Poils des stigmates longs et fili- formes ; céphalothorax bombé, sans arèête médiane, avec deux longs poils droits et écartés sur son milieu. Pattes rouges, très-courtes, avec un long poil au tarse des trois premières paires. Bois de Satory, assez rare. 3. HOPLOPHORA NITENS, Mihi. Planche 10, fig. 6. 4. DUGÈs, Mémoire sur l’ordre des Acariens, page 47. ORIBATES DASYPUS. Long. 0° 00082. Couleur variant du jaune clair au brun châtain; corps moins COmprimé ou plus large que dans les espèces précédentes, très-lisse et très-luisant, avec DES ACARIENS. 473 deux rangées longitudinales de poils blancs, courts, souvent caducs, et dirigés en arrière. Céphalothorax sans arête médiane avec une bordure marginale étroite et relevée. Un long poil aux tarses des deux premières paires de pattes. Très-commun dans tous les bois des environs de Paris. On trouve quel- quefois une variété ayant une large bordure noire autour de la plaque ventrale. CONCLUSION. Je termine ici l'histoire de la première famille des Acariens terrestres et la première partie de l’histoire générale de leur ordre. Les espèces que je viens de décrire sont au nombre de 56 : savoir, > Pelops, 15 Oribates, 6 Leiosomes, 3 Cephés, 3 Notaspes, 3 Érèmes, 6 Nothrus, 5 Damæus, 3 Tegeocranes, 3 Hermannies et 3 Hoplophores. J’ai fait connaître onze larves considérées soit comme espèces distinctes, soit comme représentants de genres par divers auteurs, et qui constatent les métamorphoses que subissent ces animaux. J'ai rétabli la synonymie, complétement embrouillée par l'his- toire des Aptères qui fait suite aux œuvres de Buffon ; enfin j'ai suppléé par des figures rigoureusement exactes à ce que des descriptions auraient pu avoir d’imparfait sans cet appui, et rendu par là impossible toute espece d'incertitude sur la détermination future des espèces. Le nombre des Oribatides publiées par Koch dans ses fascicules, s'élève à 72, mais de ce nombre il en faut retrancher 14 comme larves ou variétés d'âge, d'espèces déjà décrites par lui; il en resterait donc 58, nombre à peu près égal à celui des animaux de cette famille qui se trouvent aux environs de Paris. L’imperfection des figures données par Koch et la brièveté de ses descrip- tions qui ne portent que sur un aspect général très-restreint, ne m'ont pas permis d'apprécier la valeur des genres Oppia et Carabodes créés par cet auteur. Son genre Celaeno a pour représentants, ainsi que je l'ai dit, des larves de Pélops, et les genres Murcia et Hypochthonius, placés par ce natu- raliste dans une autre famille, se composent, le premier, de larves d'Ori- bates, le second, de larves de Leiosomes. En comparant les espèces parisiennes à celles qui ont été recueillies dans 474 HISTOIRE NATURELLE d’autres parties de l’Europe, nous trouvons que les vingt-trois suivantes sont communes à la France et à l'Allemagne. Pelops lævigatus. Nothrus spiniger. — ocultus. — horridus. Oribata alata. — bicarinatus. -—- Lucasii. — palustris. — punclata. Damæus geniculatus. — orbicularis. — riparius. — setosa. — auritus. Leiosoma ovata. — _ papillipes. Cepheus vulgaris. Tegeocranus cepheiformis. Eremæus oblongus. Hermannia crassipes. Notaspis bipilis. Hoplophora stricula. Hoplophora nitens. Que deux se trouvent également en Suede ; ce sont : l'Oribata alata et le Damæus auritus. Que cinq sont communes aux bassins de la Seine et du Rhin : Pelops acromios. Cepheus vulgaris. Oribata alata. Nothrus horridus. Damæus auritus. Enfin qu’une espèce appartient à l'Algérie et à la France : l’Oribata lapidaria. Du reste, les recherches sur ces animaux ont été trop peu nombreuses et trop peu suivies pour que l’on puisse tracer, d'une manière même approxi- mative, leur distribution géographique. Cependant, si nous considérons que des conditions d’existence aussi simples que celles qui leur paraissent néces- saires doivent se rencontrer partout où il y a des forêts humides, des mousses touffues et des pierres déposées sur le sol, et que ces conditions agrestes, quoique limitées selon les lieux, existent cependant sur toute la surface de l'Europe, on peut sans exagération, sinon en conclure, du moins supposer que la plupart des espèces se retrouvent presque partout, et que fort peu d'entre elles peuvent être considérées comme purement locales ; l’exemple des espèces qui se trouvent en même temps, et sans aucune différence appré- ciable, en Suede, en Allemagne et dans la France septentrionale et méridio- DES ACARIENS. 47 nale, et de l’Oribata lapidaria, qui habite aussi l'Algérie, semble être une preuve que les conditions climatériques n’exercent qu’une influence bien secondaire sur celles de leur existence. Quoi qu'il en soit, et jusqu'à ce que des recherches plus étendues aient donné des renseignements plus certains sur la localisation des espèces, nous considérerons les suivantes comme particulières au bassin de Paris : Pelops farinosus. Notaspis exilis. Eremæus cymba. — variolosus. — tibialis. Damæus verticellipes. Oribata agilis. Leiosoma nitens. Nothrus sylvestris. — femorata. — similis. — nanus. — anitens. — marginata. Tegeocranus femoralis. — Edwardsii. — Jlativentris. — clypeatus. — clypeata. — microcephala. Hermannia arrecta. — globula. Cepheus bifidatus. — granulata. — piriformis. — latus. Hoplophora magna. — languida. Eremæus tibialis. Laissant à des observations ultérieures le soin d'étendre leur évolution. EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE 14. Fig. 4. Stigmate du Damæus geniculatus avec sa poche pneumatique et ses vaisseaux trachéens. Fig. 2. Le même stigmate vu en dessus pour montrer l’insertion du poil protecteur. Fig. 3. Notaspis bipilis ; figure théorique indiquant la disposition des intestins, des vaisseaux aéri- feres et des mandibules, aa ailes latérales du tectum, mm mandibules, pp poils interstigmataires ou du vertex, pp, pp poils protecteurs des stigmates, pa pn poches pneumatiques, ss stizmates tt trachées. Fig. 4. Damæus geniculatus ayant sa carapace dorsale enlevée pour montrer la disposition des ovaires, des filets trachéens et du tube intestinal, ss stigmates. Dans le jabot est figuré le globule d'air qui s’y trouve toujours. Fig. 5. Cepheus vulgaris vu en dessous. a la lèvre, bb les mâchoires, ce les palpes, dd les mane dibules, ee bords du tectum, ff poils protecteurs des stigmates, gg cavités basilaires des pattes de la première paire, À l’exinguinal, à le fémoral, # le génual, / le tibial, m le métatarse, n le tarse, o ou- verture génitale, p ouverture anale. Fig. 6. Fragment très-grossi de l'enveloppe solide du corps des Cepheus. Fig. 7. Autre fragment également très-grossi de la membrane à papilles. Fig. 8 ab. Tarses hétérodactyles des Oribates. Fig. 9 ab. Tarses homodactyles des Notaspis. Fig. 10 «ab. Tarses homodactyles des Nothrus. Fig. 11. Appareil générateur femelle du Damæus geniculatus. a Ta vulve, b l'oviducte, ce les trompes, dd les ovaires, éee ventouses copulatrices, ff valves externes, gg muscles qui retiennent l'appareil à l'entrée de l’ouverture génitale. Fig. 42. Appareil générateur mâle du même Damæus. a armure copulatrice, b canal éjaculateur, ce conduits déférents, dd, testicules, eee ventouses copulatrices, ff, gg comme dans la femelle. Fig. 43. Oviducte de l'Hermannia crassipes vu de face. Fig. 43 a. Le même oviducte vu de profil. Fig. 14. Organe copulateur du Damæus geniculatus mâle. Fig. 45. Ouverture génitale du Damæus geniculatus femelle. Fig. 46. Appareil buccal du même Damæus vu de profil. a la lèvre, b la mâchoire, ce le palpe, d la mandibule, e muscles contracteurs des mâchoires et des mandibules, f tube intestinal. EXPLICATION DES PLANCHES. 477 Fig. 47. Tube intestinal du même Damæus. a l’œsophage, d le jabot, c le ventricule chylifique, d l'intestin grêle, e le rectum, / l'anus, gg valves externes vues en dessous. Fig. 48. Tube intestinal de l'Hoplophora magna. Les lettres indiquent les mêmes parties que dans le précédent. PLANCHE XXV. (PI. 2.) Fig. 4 a,b,c, d,e. OEuf de l'Hoplophora magna à différents degrés de développement. Fig. 1 f'et 4 g. Larve du même hoplophore vue en dessus et en dessous. Fig. 2. Larve de l’Hoplophora stricula. Fig. 3. OEuf et larve de l’Oribata punctata a et b sont l'embryon vu en dessus et en dessous au moment où sortant de l’œuf il n’a encore que six pattes. c est la larve parvenue à son dernier c'egré de développement et prête à se métamorphoser en espèce adulte. Fig. 4. OEuf de l'Oribata nitens. Fig. 5. Larve du Leiosoma ovata, Hypochthonius rufulus de Koch. Fig. 6. Larve du Pelops acromius, Celaeno spinosa du même auteur. Fig. 7. Embryon du Damæus geniculatus an sortir de l'œuf. Fig. 8. Larve du même Damæus, c’est le Damæus torvus de Koch. Fig. 9. Larve du Nothrus spiniger à son dernier degré de développement et n'ayant plus qu'une mue à subir. Fig. 40. Larve du Nothrus palustris. Nothrus palliatus de Koch. Fig. 11. Larve de l’Hermannia arrecta à sa pénultième mue. Fig. 12. Larve de l'Hermannia crassipes à sa pénultième mue. Fig. 43. Larve de l’Eremæus tibialis. Fig. 44. Angiostome annelée, entozoaire des hoplophores. Fig. 45. Groupe de Grégarines attachées à un fragment de tissu adipeux. 4 Grégarines très-grossies dont la première porte des œufs, b partie antérieure de l’une d'elles avec la ventouse rentrée, c, d la même avec la ventouse sortie, e un des œufs de l’intérieur, f, g profils offrant une autre disposition des grégarines entre elles. Cette espèce que j'ai nommée Gregarina oribitarum est très-commune dans les Damæus, les Ho- plophores et les Oribates. Fig. 16. Agglomération d’uroglènes que l’on trouve quelquefois dans les intestins des Hoplophores, a uroglènes détachés. PLANCHE XXVI. (PI. 3.) (La grandeur naturelle des espèces est indiquée au-dessous de chacune d'elles en millimètres et fractions de millimètre.) Fig. 4. Pélops acromios, grossi 46 fois en diamètre. Fig. 4 a. Le même vu en dessous. Fig. 4 b. Son céphalothorax vu en dessus. Fig. 4 c. Le même céphalothorax vu de face, cc cavités basilaires des pattes de la première paire, ee expansions latérales de la carapace dorsale, p poils interstigmataires ou du vertex, pp, pp poils protecteurs des stigmates, ss stigmates, { apophyse antérieure de la carapace dorsale, f'#' ailes laté- rales du tectum. Arcmuves pu Muséum, T. VII. 64 478 EXPLICATION DES PLANCHES. Fig. 1 4. Céphalothorax vu en dessous pour montrer l'ouverture buccale. Fig. 4 e. Le même céphalothorax vu de profil, p poil du vertex, pp poil protecteur, s stigmates, t expansion antérieure de la carapace dorsale. Fig. 4 /. Lèvre et màchoires du même Pélops. Fig. t g. Sa mandibule. Fig. à À. Sa palpe. Fig. 4 à. Une patte de la première paire. Fig. 4 k. Une patte de la dernière paire. Fig. 1 Z. Poil du stigmate. Fig. 2. Pelops farinosus, grossi 46 fois ; fig. 2 «. Un des poils protecteurs. Fig 3. Pelops lævigatus, grossi 46 fois. Fig. 4. Pelops variolosus, grossi 50 fois ; fig. 4 à, son céphalothorax vu en dessus. Fig. 5. Pelops ocultus, grossi 55 fois. Fig. 6. Notaspis bipilis, grossi 50 fois. Fig. 6 &. Le même Notaspe vu en dessous. Fig. 6 b. L'extrémité antérieure du corps vue en dessous pour montrer l'ouverture buccale. Fig. 6 c. Sa lèvre etses mâchoires. Fis. 6 d. Une de ses mandibules. Fig. 6 e. Une des palpes. Fig. 6 f. Une patte de la première paire. Fig. 6 g. Une des pattes de la troisième paire. Fig. 7. Notaspis eæilis, grossi 50 fois. Fig. 8. Notaspis tibialis, grossi 50 fois. , PLANCHE XXVIHI. (PI. 4.) Fig. 4. Oribata alata, grossie 53 fois. Fig. 4 &. Céphalothorax du même vu en dessus. Fig, 2. Oribala Lucasii, grossie 42 fois. Fig. 2 a. Son céphalothorax vu en dessus pour montrer la forme du tectum. Fig. 3. Oriba agilis, grossie 55 fois. Fig. 3 a. Son céphalothorax vu en dessus. Fig. !. Oribata femorata, grossie 43 fois. a. Son céphalothorax vu en dessus. >| ge Fig. 5. Oribala ovalis, grossie 50 fois. Fig. 5 a. Le céphalothorax vu en dessus. Fig. 6. Oribata nilens, grossie 45 fois. Fig. 6 «. Céphalothorax vu en dessus pour montrer la forme du tectum, pp poils du vertex. Fig. 6 b. Le même vu en dessous pour faire voir l'ouverture buccale et la forme de la lèvre. Fig. 7. Oribata punctata, grossie 46 fois. Fig. 8. Oribata languida, grossie 45 fois. Hg. 8 a. Son tectum céphalique. Fig. Fig. EXPLICATION DES PLANCHES, 473 PLANCHE XXVIH. (P 1. Oribata globula, grossie 29 fois. 4 a. Partie antérieure du corps HA de cette oribate vue en dessus pour faire voir la disposition du tectum et des organes adjacents, aa ailes latérales du tectum, bb parois internes des cavités hasi- laires prolongées en lames sur les côtés . 4 b. L'animal vu de faco pour montrer la disposition du tectum et des cavités basilaires des Fig du céphalothorax pattes de la première paire. Fig. 4 c. Le même animal vu de prolil et montrant la forme des expansions latérales de la cara- pace dorsale, Fig. 4 d. Partie antérieure du corps de l'Oribata globula vue de profil, a tectum, d paroi interne de la cavité basilaire d’une patte de la première paire, € paroi externe, d stigmale, e lèvre. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. #1 Mer lir us oeQ ge üe nd en ANe; À f. À g. A À. Mâchoires et palpes du même animal. Une de ses mandibules. Mors très-grossi d’une mandibule. Une des palpes. 4 à. L'une des pattes de la première paire. k. Une patte de la dernière paire. Oribata orbicularis, grossie 42 fois. a. Le céphalothorax vu en dessus. . Oribata piriformis, grossie 43 fois. 3 a. Le céphalothorax vu en dessus. . 3 b. Le même animal vu en dessous. . 4. Oribata setosa, grossie 43 fois. . 4 a. Le céphalothorax vu en dessus. . 5. Oribata Edwarsii, grossie 40 fois. g. 5 a. Son céphalothorax. . 6. Oribata Lapidaria, grossie 22 fois. . 6 a. Son céphalothorax. . 7. Oribala Clypeata, grossie 31 fois. . T a. Son céphalothorax. . 8. Oribata nilens vu en dessous. PLANCHE XXIX. (PI. A. Leiosoma nilens, grossie 28 fois. . À a. Son céphalothorax vu en dessus. . 4 b. L'animal vu en dessous. . A ce. Sa bouche. . À d. Sa lèvre, ses mächoires et ses palpes. 4e. Une mandibule. . 4 f. Une des pattes de la première paire. . 4 g. Une patte de la dernière paire. , ce Stigmates, pp poils du vertex. 6. 480 Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. EXPLICATION DES PLANCHES. 2. Leiosoma similis, grossie 33 fois. 2 a. Son céphalothorax vu en dessus. 3. Leiosoma marginata, grossie 42 fois. 3 a. Son céphalothorax. 4. Leiosoma microcephala, grossie 40 fois. 5. Leiosoma ovata, grossie 40 fois. 6. Leiosoma lativentris, grossie 35 fois. PLANCHE XXX. (PI. 7.) . À. Nothrus horridus, grossi 31 fois. is. 4 à. Son céphalothorax vu en dessus. g. 2. Notkirus spiniger, grossi 43 fois. 2 a. Son céphalothorax vu en dessus. . 2b. La bouche. [a 19 2-c. La lèvre mâchoire avec les palpes. 2 d. Une de ses mandibules. 2 e. Une des palpes. 2 f. Un tarse. 3. Nothrus bicarinatus, grossi 44 fois. ND Figæ3 à. Son céphalothorax. Fig. Fig. Fig. 4. Nothrus sylvestris, grossi 40 fois. 4 a. Le même vu en dessous. ig. 4 b. Son céphalothorax. 5. Nothrus nanus, grossi 40 fois. . 6. Nothrus palustris, grossi 40 fois. 1. Nothrus bistriatus, grossi 40 fois. g. 8. Cepheus vulgaris, grossi 32 fois. ig. 8 a. Le même vu en dessous. . 8 b. Son céphalothorax. 8 c. Partie antérieure du corps vue de profil pour par sa base. Fig. 8 d. Le céphalothorax vu en dessous pour montrer l'ouverture buccale. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. 8e. Lèvre et mâchoire du même Cepheus, 8 /. Une de ses palpes. 8 g. Une mandibule. 8 h. Le tarse. 8 &. Un des poils protecteurs des stigmates. 9. Cepheus latus, grossi 30 fois. 9 a. L'un des poils protecteurs. 10. Cepheus bifidatus, grossi 30 fois. 10 &. Son céphalothorax vu en dessus. 10 b. Un des poils protecteurs. montrer que le tectum n’est altaché que EXPLICATION DES PLANCHES. 481 PLANCHE XXxI. (PI. 8.) Fig. 4. Damæus geniculatus, grossi 38 fois. Fig mues Fig Fig Fig Fig. Fig. Fig. Fig. . 3 g. La lèvre vue de profil. . 2. Damæus verticillipes, grossi 42 fois. Fig. 2 a. Le même Damæus parvenu à sa dernière mue et portant sur son dos les dépouilles des précédentes. . 3. Damæus aurilus, grossi 31 fois. . 3 a. Le même vu en dessous. . 3 b. Le céphalothorax vu en dessus pour montrer la forme et la situalion des stigmates. 3 c. La bouche. 3 d. La lèvre. 3e. Une des mandibules. 3 f. Une mâchoire et une palpe. . 3 h. Une des pattes antérieures. . 3 à. Une des pattes postérieures. . 3 k. Un tarse. 9. 4. Damæus papillipes, grossi 66 fois. . 5. Damaæus riparius, grossi 40 fois. PLANCHE XXXII. (PI. 9.) . A. Tegeocranus cepheiformis, grossi 30 fois. g. 4 a. Le même vu en dessous. . À b. Partie antérieure du corps pour montrer l'ouverture buccale. . 4 c. La lèvre. g. 4 d. Une de ses palpes. g. 4 e. Une de ses mandibules. . 4 f. Un tarse. . 2. Tegeocranus femoralis, grossi 47 fois. . 3. Tegeocranus clypeatus, grossi 50 fois. . 4. Hermannia crassipes, grossie 43 fois. . 4 a. La même espèce vue en dessous. 4 b. La bouche. . 4 c. La lèvre avec ses palpes. 4 d. Une des palpes. g. 4# e. Une de ses mandibules. 9. 4 f. Un tarse. . 5. Hermannia arrecta, grossie 40 fois. g. 6. Hermannia granulata, grossie 37 fois. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig 5. Fig. EXPLICATION DES PLANCHES, PLANCHE XXXIHI. (Pl. 9) 1. Eremæus oblongus, grossi 60 fois. 1 a. Le même vu en dessous. 1 b. La bouche. 1 c. Lèvre, mächoires et palpes. . 4 d. Une des palpes. . 4 g. Une mandibule. . 4e. Une des pattes de la première paire. 1 f. Une des pattes de la dernière paire. . 2. Eremaæus tibialis, grossi 43 fois. . 2 a. Une des pattes antérieures. . 3. Eremæus cymba, grossi 75 fois. . 3 a. Une des pattes antérieures. . 4. Hoplophora magna, grossie 28 fois. . 4 a. Le même animal vu en dessous. . 4 d. Sa bouche. . 4 c. Sa lèvre, ses màchoires et ses palpes. is. 4 d. L'une des palpes très-grossie. g. 4 e. Une mandibule. 4 f. L'une des pattes. 5. toplophora stricula, grossie 35 fois. 6. Hoplophora nitens, grossie 35 fois. Fig. 6. Le même animal vu en dessous avec son opercule abaissé sur l'ouverture sternale. Erraium. Page 477, au lieu de pl. LE. lisez pl. XXIV du volume. {PI. 1 du mémoire}. PARIS. — IMPRIMERIE DE J. CLAYE, RUR SAINT-HENOIT, E Te TABLE DES MATIÈRES Pages NOUVELLES ÉTUDES SUR LES RHINOCÉROS FOSSILES, par M. DUVERNOY......... { Avec 8 planches (pl. 1 à vin). NOTE SUR QUELQUES CRUSTACÉS NOUVEAUX OU PEU CONNUS conservés dans la collection du Muséum d'histoire naturelle, par M. MILNE-Enwarps.................... 145 Avec 8 planches (pl. 1x à xvr). NOTICE HISTORIQUE SUR LA MÉNAGERIE DES REPTILES DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE et observations qui y ont été recueillies, par M. le D' AuG. DumériL...... 193 MÉMOIRE SUR LES TYPES PEU CONNUS DE PASSEREAUX DENTIROSTRES de la collection du Muséede Paris, par M..le D PUGHERAN............................... 324 Avec 7 planches (pl. Xvir à xx1). HISTOIRE NATURELLE DES ACARIENS QUI SE TROUVENT AUX ENVIRONS DE PARIS ODA LAMPE ENTEORE Tee sec nee eme me ssdste oisie G cuir eee ce heleule oise eve 9 1301 Avec 10 planches (pl. xxiv à xxxu1). FIN DE LA TABLE DU S£EPTIEME VOLUME. TL - Vs Mu & C2 . + se à dis OL TOUTES OMR, Aa 62 V0 Fe 6 (DS enr DToé. pt Nc ph ETAOÀ 1 oies CS AT Fan da) a L de p'epare Lits Le éatuin anis l UT nu 2û E Nr: Anar 220) VAT 00 AUABNUOA LA ee se 4 JU elererect « Looiveiaess M og sllriaten oniniéeidh epshaulf » ja A TA HT : h N Teex bu MEL 7 : e 4 “ mr WOaUU Va ALTER 2H SUMLIAMÈM Al NUE AUOMOTE if MaAR HT DE NE UP UE NÉ Zniiiauner Ml Jque lapraimaiisimentiar de RÉ . - é MHRNTEONTART AUARRABAMT 10 4400, DE HET A :# | ………ramasut{ 4 of 1 m7 ail " tuuxr à nvx Ji) eutontit T om. 30 PAONIVAS ZA TAAVUONT 2 NO SANNAMA, ESA MLMMOTAR: MA mA Ch 2 CL NE ee Amon M M 100 ET nn, LIUX2XZ & «ir M, sud mial4 LA TS ! & v_@ù totate. 0 y PRE TT Lu: dits je nIMaT AN 04 vix | VU UE (DRALLAT TE Archives du Muséum. Tom VIl Re Lith par Jacob Fi 1h RHINOCEROS INCISIVUS Guvier RHINOCEROS SANSANIENSIS Zartet. PF. 2 © RHINOCEROS PLEUROCEROS . #6 F. 2. B. Extrémite dela mandibule du RHINOCEROS PLEUROCEROS . Duw Gide et Baudry. Editeurs lg Lemercie, Paris eum. Tom. V —— = Lith. par Jacob DH STEREOGEROS + GALLI Duy F 4% RHINOCEROS SIMUS Gide et Baudry Editeurs. T G 6 7 € = Pop Lemercier & Cr de Seine 57 Paris PL.I Archives du Museum. Tam VII Bilh par Jacob F 1b .RHINOCEROS INCISIVUS Cuwier F 90 RHINOCEROS PLEUROCEROS Nob FE 5 STEREOCEROS GALL] Du EF ÆË RHINOGEROS SIMUS Bursehel BE Gide eb Baudry Éditeurs Archives du Museum. Tom.VIL. La 7 AA ÎL Lithpar Jacob X 5 FE 15 RHINOGEROS INCISIVUS Gw. FE 22 RHINOCEROS PLEUROCEROS No. F. 56 STEREOCEROS GALLI Dim F 40 RHINOCEROS SIMUS Burshd F 5 ACEROTHERIUM TYPUS Gide et Baudry, Édibeurs. Emp.Lemeroier # (Er de Seins dy Paris sn9q1py Aipneg NOTAIH LOU 49V MG HSNALVNNVO ä JA IDE gosef xed-yqtT l/ | | NUE PAY 9% pAc 9 GPA ON D ON A0 Z ‘9 Q 5 9/04 ‘ol 981 OC ‘Jÿ[ ‘9Qf 09! D 0 07 \ ë [AUOT WNn9SNJ} NP SAAIOIY Archives du Museum Tom VII F. 4 Lith.par Jacob Îs Fig 4ets F 1.2.8 1019.18 ACEROTHERIUN CANNATENSE D OMAN SEM 21 28 AE ROTHERIUN TYPUS F #4 RHINOGEROS INCISIVUS Guvër F 6.8. 15.90. 99. RHINOCEROS BR ACHYPUS F. 16. 17. RHINOCEROS FLEUROCEROS Du Lartet Gide ct Baudry éditeurs Îmo. Lemercier & Cr de Seine 87 Paris PL VII USÉUM rchives du M Lith par Jacob Lartet RADACTYLUS EX 1 RHINOCEROS IUM TYPUS É ne R ‘HE si E RANDAN A RHINOCEROS _ 4 F D L'aris Lemercier Lnp Gide et B audry, Editeurs Archives du Museum Tom VII Lith:par Jacob F 1 REINOGEROS SIMUS Jin F2 RHINDCÉROS AFRICANUS Jun F 3eb & RHINOCÉROS PLEUROCEROS = JUERUS FELEHU _ EF 5. RHINOCEROS DE RANDAN. EF 678 RHINOGEROS MINUTUS de et Baudry Editeurs "IHLINS VAHVSHS © “SISNANIS SNHIHDOINA 1 n0P2 z- 10PaUUF ” L pininurit PALÉ PAIPYIUPTI Archives du Muséum. Tom. VII. <& 2 y. | Annedouche se Blanchard PErA. 1. METASESARMA ROUSSEAUXI. 2. #EUCHIROGRAPSUS LIGURICUS. 3. METAGRAPSUS CURVATUS. Le af ee: V'e LEONE a nn. Se Sc "l'i\0 S A VENUE si f e >= “ : 1 A rÉ. e Rae DT en ‘3 Eat ra à e V £o ng d Le (ire "4 + LUS à ct Ù L CR! Len & = ‘ à ns VE DO L Fr." <È > à / : , : C2 « ( = L Ê es LA m. » FA ’ + M Fe A Fi! : : : ; * L . 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DILOCARCINUS CASTELNAUI Archives du Muséum. Tom. VIT. PILE Blanchard pirx ‘ Annedouche LMDRICHODACTYLUS DENTATUS. 2 PIBLOICARCINUS: LALANDET. ”" \rchives du Museum. Tom. VII TANT S NMETLAS 777 2 ANT SPC CTLURUS Cub LA Archives du Muséum. Werner pinx. om. Li PHILEDON { GULAI ) À IS ) Mig, Y M Cab 7 My, P] CC Avehives du Muséum. LG. NUL. DERDIUS PIBIR ON, 7/4 Archives du \uséum. Tom. VIE. PAT ERENNCHOS ALBICOLTLS 77277. 2. PLATYRENNCHOS RUFIVENTRIS. Z24 # \rchives du Muséum. Tom. VIE DR'OPIDORMNCEUS DIEMENENSIS, Less , Pl irehives du Muséum, Tom, VIL. TACHVPHONE À ÉPAULETTES BLEUES : Zaw \rchives du \ seu 1 O1] VI] PACHYPHONUS SUMPTUOSUS LOSS P] wehives du Muséum. Tom VII ACARIENS TERRESTRES. PL 1 ORGANISATION DES ORIBATIDES Arehives du Museum Pom. LT ACARTENS TERRESTRES. PI 2 x 8 Ar es D'LA DÉVELOPPEMENT DES ORIBATIDES Gude ct À'Houdey, hiiteurs : ; + ; 1. XX Archives du Muséum. Tom.Vll. F1 ] NCMRIENS TERRESTRES - PI.8 CENRIE DAMQOUS CE S PR | Let 18 ' . « Archives du Museum Tom. VIT, 1. XXVI] ACARIENS TERRESTRES RES 1-5 GENRE PELOPS, %cz 6-8 GENRE NOTASPIS, Zerm Gide et TT Paudry, Lditeurs b + L . Je + OU YEAR “ Archives du Muséum Tom. VI] ACARIENS TERRESTRES. GENRE ORIBATA Latr PI 4 XVIII Archives du Muséum. Tom. VI. PIPARNIE GENRE ORIBATA, Zaë Gide et TJ. Baudry, Editeurs Archives du Museum. Tom. VII. PI. XXX ACARIENS TERRESTRES PI. 6 GENRE LEIOSOMA Archives du Muséum Tom, VI ACARIENS TERRESTRES. PL 7 1.7 GENRE NOTHRUS, Ævez 8 10 GENRE CEPHEUS, cz Gide et JT Baudry. Lditeurs H 4 | ER. | LA . ee « 7 le | | : 2 | : La à ALU | e ‘ Archives du Museum Tom. VII. PL. XXXII ACARIENS TERRESIRES. PI 9 1 DE 4 TEA . — ee 1-53 GENRE TEGEOCRANUS % h=6 GENRE HERMANNIA %e * Archives du Muséum. Tom. VII. PL. XXXIIE. ACARIENS TERRESTRES. Pl to. D) 1 Lebr sc Nicolet ad nat. del Lebrun sc 1-93 GENRE EREMÆUS, Zoc4 h-6 GENRE HOPLOPHORA, %ek Le et. J. Baudry Æaditeurs F. Chardon aine imp = ARCHIVES DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE, PUBLIÉES » LB 74 NO Sc! KL ECNNQS D) PAR LES PROFESSEURS -ADIINISTRATEURS DE CET ÉTABLISSEMENT. PARIS GIDE ET J. BAUDRY. ÉDITEURS. 5, RUE DES PETITS-AUGUSTINS ‘ ANNUAIRE DES EAUX DE LA FRANCE POUR 1851, spi par ordre ŒUVRES COMPLÈTES DE FRANÇOIS ARAGO, serai perpétuel de l'aéie des s son ordre, sous la direction de M. J.-A, BSRRAE, ‘ancien Lt le } CATALOGUE DES COLLECTIONS DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE . DE p. fesseurs-administrateurs de cet établissement. Le catalogue de chaque colle 4 NT ME Je TE Dig de BE. grapliie des Nummulites, par MM. A. D'ANcaia: et Juces HAE. Cet ouvrage, où forme Je cor nécessaire de la première partie du tome Ill de l'Histoire des progrès. de la Géologie, est publiées à i 44 livraisons format grand in-4°, accompagnées de 36 planches. — La première livraison comprend la Mono- 27 graphie des Nummulites, avec la Description des Polypiers et des Échinodermes de l’Inde [Ja second ite des Mollusques ne 1 acéphales, gastéropodes et FAR puis des Aunélides et es Cru — Prix de l'ouvrage HPEg ire NE METTRE É Tome I. Cosmogonie et Géogénie, Physique se ‘globe, Géistaphie physique “Ter TouE II. Première partie. — Terrain quartenaire ou diluvien. ... . + - + æ Deuxième partie. — Terraïn tertiaire. .….". 2. 4. . x 588 - Tome LIL. Formation nummulitique, roches ignées ou pyrogènes. w Tome IV. Formation crétacée. 4° partie. . . . TOME V._ ce = 9° partie . MEMOIRES DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE a à leu publiés en deux parties — Prix de chaque partie . 4! Commerce, et rédigé par une commission spéciale, — Un fort volume in-4° divisé en de EN VENTE : Are partie, Eaux douces. . . 15 fr. » — 2e partie, liv. Are, Eaux minérales. 3 ee k La livraison 2° de cette seconde partie est sous pr elle sera ne d’une Carte de à cours d'eau de la France. Æ Pr LA UNE a * grand in-8° de 600 pages avec 12 Ride — Une HA carte de l'Asie Mineure en Lai feuilles in-plano L jésus. — Un ailas in-4° jésus, composé de 23 planches. — Prix . : . . . . . : . .A00 fr. Lu cosmos, Essai d’une Description physique du monde, par M. A. ne Humwsozpr, traduit par M. H. Rens Las DR de l’Institut, et M. Cn. Gazusky. — 4 volumes in-8°. — Chaque volume se vend séparément. 8 ‘fr. TALBEAUX DE LA NATURE, nouvelie édition avec changements et additions importantes, et accompagnée de. Ne notes, par M. A. p6 Humsozpr, traduite sous sa direction par M. CH. Gazr SKY — 2 re" in-12 avec | septrcartes. — Prix: ti ee Ne NE EPL a Mao TOO ET ee | ae ta MÉLANGES DE GÉOLOGIE ET DE PHYSIQUE GÉNÉRALE, par M à: DE HowBounr ; (traduits par M. Cu. nt GaLUSKY. — 2 volumes in- 8°. — Chaque volume se vend ‘éparément. Cire Mare 8 FRA LS s Et LOS TRE ù VOLCANS DES CORDILLÈRES de Quito et du. Mexique par M. À. ne Humsoor.— Un volume in-° oblong composé de 12 plançhes gravées en taille-douce avec le plus grand soin. — Prix. . . PARIS; —" IMPRIMERIE DE J. CLAYE ET CC, RUE SAINT-BENOIT, 7. um ne ae , à