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MÉDECINE

HOMŒOPATHIQUE

DOMESTIQUE

Œuvres de Ùmm q«i » ta™' eb« les mtes libraire..

, " ,1 les ..»».»» *> S- b™.™™, .™»P«f « dl p°"'" C j ,r.

"i^^^^^ér-ie 888 œuvres; les princ"

paux Opuscules qui le composent Tl^TXli de la doctrine médicale I- - ^aité de la malad.e ^^^^observateur en médecine,

homœopathique. - La médecine de l «P«'e°c en médecine. - Valeur

_ Esculape dans la balance, -Ur g «. * » ef ^ _ des systèmes en medecme. - ^ de irailer les

thie, avertissement aux malades. de la médecine pratique. -

préservatif de la scarlatine. - D.. ; ^ d^,eau priDcipe pour découvrir

Tomb II. Du choix du médecin. - Essav sur , s substances

la yertu curative des substances med.c A £ ^ Les maladies pé.

végétales héroiques.- Des fievr s continu s ^ ^ ^ dispensation

riodiques à types hebdomadaires. - De a P P _ b ^ £t ffiéd;.

des médicaments par les medecms homœo p thes ^

cal sur i-ellébore et Vcllébor1Sme. - TJn cas ^ ^ ^ malérîel

_ une chambre *'enfan*^, niques, pav ,e docteur Hartung, recue.l de

_ Lettres et discour - Etude c ^ ^ ^.^ _

80 observations, fruit de vmb malartics cbro-

Boctviue et «^^"^7^- ta îT?

nique*, P»r le docteur S ;Hi» ^ ^ de medeC1ne.

1846. 3 vol.m-SdechacunC00paDes.

des Enfants, par le docteur A. T«st«. 4 fr. 50

Î augmentée. 1856, in-12 de 416 pages.

_Co«mh., »»■ et^r.de CniTi-~

MÉDECINE

HOMŒOPATHIQUE

DOMESTIQUE

PAR LE DOCTEUR C. RING

QUATRIÈME ÉDITION FRANÇAISE Traduite sur la siiième édition américaine, récemment publiée par l'auteur lui-même, REVUE, CORRIGÉE ET AUGMENTEE D'UN GRAND NOMRRE D'ADDITIONS

TIREES DE LA X[0 ÉDITION ALLEMANDE ,

et

PRÉCÉDÉE D'INDICATIONS GÉNÉRALES D'HYGIÈNE

ET DE PROPHYLAXIE DES MALADIES HÉRÉDITAIRES

PAR

LE DOCTEUR LÉON MARCHANT.

PARIS

J. B. BAILLIÈRE et FILS

LIBRAIRES DE i/ACADÉMlE IMPÉRIALE DE MÉDECINE

Rue Hautefeuillc, 19

HIPP. DAILLlètlK,- 219, RIQ.

IV E W - Y o n K ,

"stpeit. J hailliàrb dr(,t„k„s, 410 bîioad wat«

RAiLLv-nAit, likhEj callk drl PIUNc,rn, 11. I 800

I

TABLE DES CHAPITRES

Avertissement

\VI

Préface de l'auteur

Introduction XX

XXIII

Pour qui ce livre est-il fait ?

De la manière de s'en servir.

De la manière d'employer les' médicaments

Aliments strictement défendus XXXIV

instruction à l'usage des malades désireux' d'êirV 'traités W

par correspondance

Liste des remèdes , \ XXXVIII

Un mot d'exposition XLV

Indications générales d'hygiène 'pratiq'ue' XLV"

§ I. De la vie et du rôle de la sensibilité. ,!* I De air et de l'atmosphère en matière d'hygièn^ ,vv

S IH. De la nutrition et du régime. . . LXV

1. Nourriture animale. LXXVI

2. Nourriture végétale. LXXVII Des boissons. LXXX

§ IV. Le régime.... LXXXIII

§ V. De l'éducation'.!! LXXXVII1

s™ « ,«»„;;* ,u"°ik ex

«""-«"a «aub.ss «,rei.10UES, cxvm

n TABLE DES CHAPITRES.

PREMIÈRE PARTIE

DES CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

Chapitre l. »es affections morales •••••• \

Émotions subites 2

Frayeur et peur * 4

Chagrin et tristesse " 7

Contrariété ou vexation " ' " " g

Colère 10

Impressionnabilité et irritabilité

Cuap. H Mes refroidissements 13

Coryza ' '*'*' 14

Toux 15

Difficulté de respirer 15

Diarrhée •• _ 16

Coliques, douleurs d'entrailles H

Mal de tête ....... '8

Affections des yeux "" _ , 8

Douleurs d'oreilles . 19

Mal de dents 19

Mal de gorge ' 20

Nausées et vomissements 20

Douleurs rhumatismales

ment 24

Ëchauffement ••••• _ 25

Coup de soleil . - Mal de tete y ^

Diarrhée 27

Fatigue ' 29

Longues veilles _ 31

Vie sédentaire et études forcées gi

Excès 33

Perte d'humeur ^

r„.p IV Des embarras gastriqncs...... '

CHAP- Surcharge de l'estomac chez les enfants.... fl

Mal de tète " #> 38

Vomissement. - Flatuosités - ^ # 39

Colique. Diarrhée

TABLE DES CHAPITRES. VII

lit

Fièvre .

Insomnie.— Cauchemar gg

39

Eruption 4q

Indispositions par l'usage de la glace ou de l'eau froide. 40

Chap. V. Des saiies des bolssoiis spiritiieuses, du

café, du tabac, des acides, etc 44

Ivrognerie ^

Suites de l'ivrognerie. Délire tremblant 49

Suites funestes du café 52

Suites de l'abus du thé 54

Suites funestes de l'usage du tabac 54

Suites nuisibles des acides 5g

Chap. VI. Des effets des remèdes généralement em- ployés et des moyens de les combattre. 57

Des infusions végétales û8

De l'opium ou laudanum , // 59

Du quinquina ou de la quinine \\\ 69

De quelques autres drogues 61

De la magnésie .... . 62

Du soufre et de l'iode /•] . ' ' 62

Du mercure ' 63

Du plomb

n -, 00

De I arsenic „.

:.:::::::..:::::::::::: S

Chap. VII. Des falsifications et des poisons 68

Sophistication des boissons et des aliments. . . r 8

Vin

go

Vinaigre

Dière. - Eau-de-vie et autres liqueurs. 7q

Huile

7 Q

Lait et crèmes à la glace 7,

Beurre

Farine. Pain . . .

Air 74

Eau , 76

Lait 76

Viande 77

Lard, beurre, graisse, huiles 'ra'n'cês .'.'.'.' Il

Tout ce qui est gâté...

BiVe 78

Vieux fromages.. 78 Venin des animaux.'.'.' , 78

V1U TABLE DES CHAPITRES

Raisins, figues, prunes. Noix. Champignons

Raisins, figues, prunes. Fruits 80

.... 81

Sel de cuisine t

Ustensiles de cuisine g2

Peintures g3

Fard 84

Matières métalliques g&

Vermifuges g7

Panacées ou remèdes secrets

Chap. VIII. De l'empoisonnement et «le la conduite à ^ tenir dans ce cas

Du traitement quand le poison est connu. . ...... . . . 98

1 Empoisonnement par les gaz respires et par des

substances ingérées dans l'estomac. Antidotes ^

et traitement ; '

A. Gaz délétère des fosses d'aisances murées. Jb R Vapeur de charbon i01

C. Pourriture sèche de vieux bâtiments loi

D. Vapeur de chlore

E Acides prussique et minéraux

2 Empoisonnement par divers acides minéraux et

autres. Antidotes et traitement ™\

3. Des poisons alcalins. Antidotes et traitement. 105

4. De quelques autres substances nuisibles. Anti-

dotes et traitement

Foie de soufre

Iode-; - io7

Phosphore

Alcool et éther jQ7

Acide prussique jQg

Alun ,n8

Vitriol bleu, blanc ou vert

Nitre et sel ammoniac.

Richromate de potasse

5. Des substances métalliques. Antidotes et trai- ^

TABLE DES CHAPITRES. IX

Antimoine j ! !

Ëtain

Chlorure d'étain. j j j

Zinc, sulfate de zinc jjj

6. Des poisons végétaux. Antidotes et traitement. 111

Champignons vénéneux Uj

Seigle ergoté 112

Plantes vénéneuses j12

Opium 112

Sumac vénéneux . Spigélie 113

Camphre Safran 113

Huile de térébenthine 113

7. Des poisons animaux. Antidotes et' traitement' ' 114 Cantharides

,,. , , , 114

Miel vénéneux t

Poil des chenilles velues 114

Coquillages venimeux m é [

Poissons venimeux \ j 5

Venin ou urine des crapauds, 'dès 'lézards 'dés grenouilles

Principe toxique des viandes té'es \ dés graissés rances, des fromages 1]5

8. Des poisons engendrés par la maladie dans 'l'es nommes et les animaux ,17

Miasme par décomposition des substances ani- males

Pustule maligne des bêtes' à 'cornes' ! II

9. Des empoisonnements par lésions externes' ' pi-

qûres ou morsures des animaux. Antidotes et traitement

Piqûresdesaraignéés.'abVilVeéiguépés.'fr'eiéné; 119

scorpions, punaises '

Piqûre de serpents

Rage : morsures des chiens',' ' 'dés ' animaux Tnhlfl 6nrages et de tout animal en colère. . . ,93 Tabl aU synoptique des poisons les plus énergiqués et de leurs antidotes.. ë q

c«ap. IX. louions mécaul^ne.

Commotions du cerveau....'.'. !*I

Tours de reins 127

Faux pas. 130

13»

a.

x TABLE DES CHAPITRES.

Meurtrissures ou plaies contuses 130

Bosses ou coups à la tète

Yeux pochés

Entorse „„

Luxation. Fractures ^

Blessures j,5

Pansement „.

Hémorrhagie consécutive aux blessures

Soin qu'exigent les blessures

Régime et traitement complémentaire ^

Des remèdes

Contraction spasmodique de la mâchoire

Hémorrhagie des gencives. ^

Blessures étendues de la tête

Blessures de l'abdomen

Brûlures ou échauboulures

Brûlures produites sur les parties internes i «

Chap. X. Des corps étrange» introduits dans 1 or- ^ ganisme )49

Dans les yeux l5Q

Dans les oreilles i51

Dans le nez ?

Dans le gosier ,

Dans le larynx et la trachée-artere ~

Dans l'estomac et les intestins ^<

Dans la peau

DEUXIÈME PARTIE

DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

160

CHAV. 1". Maladies de la tête m

Vertiges 161

Faiblesse de mémoire j62

Congestion de sang à la tête ^

Mal de tête ,

10 Mal de tête par suite d'une habitude congés- ^

tionnelle ififi

2o Mal de tête par l'effet de la pléthore

30 Mal de tête par suite de catarrhe ^

4- Mal de tête rhumatismal < V'

50 Mal de tête par suite du dérangement de 1 esto- ^ ^

mac et des intestins •. fi

Co Mal de tète provenant de la constipation

TABLE DES CHAPITRES. XI

Migraine 170

Mal de tête nerveux 172

Mal de téte causé par le déplacement d'affec- tions rhumatismales, goutteuses, éruptives, etc. 177 Chute des cheveux 179

Chap. II. Maladies des yenx mmm jgQ

Remarques générales Igrj

Inflammation et gonflement des paupières 182

Orgelet. Inflammation des yeux 184

Ophthalmie rhumatismale 187

Goutte affectant les yeux igg

Yeux affectés de scrofules 189

Faiblesse de la vue, avec des remarques sur l'usage

des lunettes 193

Faiblesse et autres imperfections de la vue 196

Vue courte 197

Vue longue 197

Attaques de cécité 19g

Aversion de la lumière (Photophobie) 198

Yeux louches (Strabisme) , 199

Chap. III. Maladies des oreilles 199

Oreillons (Parolite) 200

Inflammation des oreilles 201

Mal d'oreilles (Otalgie) 201

Suppuration ou écoulement des oreilles 204

Bourdonnement des oreilles 207

Dureté de l'ouïe 208

Chap. IV. Maladies du nez 210

Gonflement du nez 2I0

Epistaxis, Saignement de nez 21 1

Polype du nez [ 213

Ozène. Coryza, Catarrhe, Rhume de cerveau . . 214

Chap. V. Maladies de la poitrine 217

Enrouement 217

Toux 219

Coqueluche 231

?°up nG

Congestion de la poitrine 24 1

Hémorrhagie des poumons ou crachement de sang. 242

Inflammation chronique du larynx 248

Bronchite, comprenant le catarrhe suffocant ou

angine de poitrine des enfants 249

XU TABLE DES CHAPITRES.

Palpitations de cœur 254

Courte haleine, Asthme 2&6

Pleurésie, Point de côté, Inflammation des poumons. 26 1

Fausse pleurésie ou pleurodynie 262

Vraie pleurésie *ot

Pneumonie, ou inflammation vraie des poumons. 265

Espèce particulière d'inflammation du poumon. 268 Autre espèce particulière d'inflammation du pou-

mon.. 269

Consompiion des poumons 271

Chap. VI. Affections de la gorge 272

Mal de gorge ou esquinancie i11

Chah. VII. Affections des dents

Douleur de dents (Odontalgie) ~'J

Tableau des remèdes à employer 295

Fluxion de la joue

Tic douloureux ou névralgie faciale 3U8

Chap. VIII. Affeclions de la bouche Z{0

Mauvais goût de la bouche

Mauvaise haleine 3**

Scorbut de la bouche 33

Affections de la langue

Chap. IX. Maladies de l'estomac 315

Manque d'appétit ,,,

Faiblesse de l'estomac. - Dyspepsie.-Indigestion. 317

Saburres de l'estomac 3~

Py rosis ou aigreurs

Nausées et vomissements »~

Mal de mer f2;

Douleurs. Crampes ou spasmes d'estomac m

Vomissements de sang 332

Chap. X. Affections de l'abdomen 333

Tranchées ou coliques *

Flatuosités

Inflammation des intestins et de l'estomac 33 J

Congestion du sang de l'abdomen « &

Vers g

Démangeaisons à l'anus

Prolapsus ou descente de l'anus, du rectum

Hémonhoides, ou flux de sang

Diarrhée

TABLE DES CHAPITRES. XIII

Dysenlérie 3g3

Trousse-galand ou choléra-morbus ordinaire.' .' .' .' 367

Choléra asiatique ou épidémique 369

Constipation 373

Inflammations et souffrances du foie ........... 376

Jaunisse 377

Difficulté et douleurs dans le cours des "urines. 379

Ecoulement de l'urètre 382

Maladie du pénis „„,

Efforts ou hernie .' 3J5

Chap. XI. Maladies des femmes ...[[[] 3g7

Delà menstruation 388

Apparition tardive des règles. 388

Chlorose ou pâles couleurs .... 392

Suppression des règles . . . . . . . 394

Douleurs ou coliques menstruelles." 3q7 Règles trop abondantes

Cessation des règles ou âge critique .«i

Flueurs blanches, leucorrhée... . Jjj Remarques sur la grossesse. .

Des incommodités de la grossesse. . ,' 4ns Menstruation. - Vertige et mal de tête! 409

Mal au cœur

Mal de dents. Constipation !

Diarrhée, prurit 6

Hémorrhoïdes. Varices . . . . \\\

Incontinence d'urines

Douleurs dorsales et iuM. '-à^^l "K

uiï":z«MT.h^qms- «»

Blessures ou avortement. 4,9

Zlne rg' pendant ^'ia*^;:::::: \ll

Hygiène des seins pendant la grossesse , Fausses douleurs bassesse 42fi

Travail ou Parturition!!.' 427 Douleurs lentes 428

Irrégmarité des lochies..'. 432

^'èvre de lait... /,35

Irrégularités dânsïa sécrétion dû* lVll 436

Gerçures des mamelons a i 138 «««Lions. Abcès du sein 913

XIV

Chai-. XII.

TABLE DES CHAPITRES.

État des intestins pendant les couches 4"

443

Sîaladies des enfants

Premiers soins à donner à l'enfant

MoTapparenteou asphyxiede. .nouveau- nés 445 Grosseur et allongement de la tete ^ ^

Difformités congéniales 448

Gonflement des seins ou mamelles i. . .

Ophthalmie ou inflammat.on des yeux # 44g

Enchifrènement ou coryza 45Q

Suintement et maladies des oreilles ^

Croûte de lait (Impétigo).. 451

Teigne muqueuse (Eczéma) 453

Teigne faveuse ou jaune (Furfuracee) . . - ; 463

Miliaire 454

Excoriations ' ' 455

Aphtes- Muguet. -Mal de gorge ^

Hoquet. - Cris des enfan ••• . 458

Agitation et insomnie. - Spasmes ou tu ^

Dentition *'"" 463

Jaunisse 464

Coliques _ _ 465

Constipation. - Diarrhée . . . ... ••••••• " ' 46?

Diarrhée estivale ou choiera des <^?.V' ' ; ; ' ; 469

Hernies ou efforts 470

Dérangements dans les urines y ^ Q

Pissement au lit 474

Leucorrhée des jeunes filles .**.'.'.'.'.'.''.'. 474

Sevrage '■ " 476

Claudication 477

Bégaiement 477

Strabisme _ 477

Vaccination; vaccine

... 481

CHAP. Xlll. Maladif «le la peau ^

Affections éruptives 482

Urticaire **"" 484

Rougeole " 486

Fièvre scarlatine * ' * ' 489

Fausse scarlatine " 439

Petite vérole volante 490

Petite vérole. - Varioloide 492

Erysipèle " * ' 493

Démangeaisons

TABLE DES CHAPITRES. xv

Gale

T . 40i

Te]§ne 495

Petite clinique de la teigne 497

Furoncle, clou 501

Charbon ou furoncle malin ... . 50^

Panaris. Abcès ,~

Engelures ™*

Varices 504

Ulcères 505

Tannes. - Cors 5J9

Sensibilité douloureuse des pieds'.'.'. rftn Verrues

Entamures par le séjour au li t. . . . ' . . ' . ' ' Hq

Ch,p. XIV. »eaaelq„eS malade ^nérale,. . . . „. " " 5l0

Douleurs rhumatismales et goutteuses " 5,0

Rhumatisme aigu ou avec lièvre. .

Rhumatisme sans fièvre. ... r

Lumbago. - Maux de reins! ! ....

Craquement dans le cou \ \

Crampes dans les membres. M

Epilepsie, convulsions épileptiques! '. ! ! \\r

Cauchemar ù "

Insomnie..., 517

Hydropisie \ 5,8

Fièvres pernicieuses

De la fièvre jaune. 63(5 Évanouissement. _ ^nco^mm^] |?

Letharg,e et somnolence . d41 Jlort apparente ou Asphyxie. . .' .' .' [ \ .[[['[ 543

par inanition ^3

m •••• ^ ^

par suite d'une chute 54 S

par étranglement, suffocation."" «,45

par immersion '

par congélation .'" zjz

par la foudre £JJ

Tétanos. Z ^ d'émotio^ d'i'v'ersès' . 550

AVERTISSEMENT

le désir de propager autan t qu UU. P Ue tf ^

tnne métficaîe ^^S?^te porter à la connaissance de tous rien de mieux a aire que de poite nde. En cou-

le livre qui a le plus fait dans ^ un bu de ^ séquence, elle publia la «c*ne «o <j suite de plu-

qEn effet, l'ouvrage » du ^^l ^en anglais soit à sieurs éditions q™0J* s"f* '^"erii à l'homœopathie, en Londres, soit. à P^lphie ,a - ^eiii s,est repandue

Amérique, l'Etat ^^^^Tinion. Publié originaire- ensaite sur tous les au e i Etats ue ^ , ga onzieme

meut en allemand, il est ariive e y lieiques aunecs ;

édition; il a été traduit ^J^n^uJt après seulement en France le voilà arrive a ^ > ^ rimmense

SK5^^ deUu-

pendant, ces diverses rJod£

ou/oins de ^^K SeŒî puBBé dès le prin- à peu de l'esprit et de la leuie o L,auteur s est

ci^e en «H*»^ introduites préoccupédes alteia ons qui sonpr0pre nom quedes

dans le texte pnœiUr, aca homœopathique.

atteintes portées a la p de nouvelle édition, dont le doc- frert le motif pnncipa de c Ue i o . a ^ pas

teur C Héring s est fait . PJJJ tdfl reprodu.re se,

rr1U ^s^un ^ agrément à ce sujet dans la

îK?0Î ^ lS Siti» Mte la traduction que P C'est sur cette même édite» q

AVERTISSEMENT. xvn

mœopathique domestique n'est pas un livre d'exposition les principes de la doctrine soient mis en lumière. L'auteur n'a pas eu même la pensée d'en donner l'idée théorique - il a cru avec raison que la meilleure manière défaire des prosélytes n était pas d exposer ou de disserter, mais de rendre les per- sonnes témoins ou acteurs des faits. Les conversions réelles

itkTTr mebr,anIabIf s'°Père^ Par les résultats po- sitifs de soulagement ou de guérison que l'on obtient soi- même Aussi est-ce dans le but de faire de pareille conver

îê°do;fp0nti GSMe SG répand,e comme la cont gion^que e docteur Hering a écrit son livre, lequel n'est en réalité une

Les indications a remplir dans une maladie commençante dan, une affection habituelle, ou dans une simple 3pOSSon y

Quant à ceux auxquels la foi np suffit ™a£. , ,

^^^^^^^^^ tion d'être cor vamc TLt T V°Ul°U' C1'°ire *u'k la c°ndi- aux livres de rdoctr ne e i fdorenV70nS' m conse>ence, ganonde l'art de mSrT na 1 COmmencer l'Or-

Pèchent en générai car ' PU'S'a qUelques exc«PtionS près,

Cependanf écoutan ïi^^ents à l'orthodoxie, nous avons orpïis qu'£ 27/* ^ et éveillants, Propos. Ceux TtîTL^^ aurait ici so"

gnalé une lacune ils se snnfn^ ^ l°mbd ce Iivre °"t «i- i]* ne seraient point inUrj' ianlU1'elIe™e,lt demandd Pourçuoi tion historique derhorn^ H T"'01'' somm^ à l'évolu- ai servent de base ce?l P l ' 6 &U" princiPcs Sén^uX qui ce but que nous avons esLÏr'1^ ^ fonclde- CVst dans

dimcilededirebeauc^^ » «jU

r-^u ul mois, l idée homœopatlu-

AVERTISSEMENT.

que v est-elle suffisaient ^«*g| cuite?... Si ne tardera pas

vie d'en savoir davantage, c est ^ définitive-

,e concours

d'une salutaire réciprocité. nous avons cru conve-

Indépendamment ^de cette '^J^}* compléraen_ nable d'introduire dans ce livre quciqu n0QS avon3

taires. _ Aussi, à \X^Zs Jn^Zons générales d'a- donné quelques pages n.W#' ^ ^ dans la pensée 0lene pratique ; et, a ce égard 1 veuoul} comprenions

qu'il y avait nécessite de d ne ™™m™ les préceptes d'hy- îes rapports vrais qui doivent f «^ree^à lcLteur à même giène et la loi des semblabl e s et rlance des conseils

tudes pratiques de la vie. . ce que nous

Un autre sujet de a plus haute pu _UA tempéramentSi avons jugé convenable exposer à i tg drooMtances et des conditions d'âge * d.eJ^ ^mirc pour le choix des importantes dans la det «««J^E héréditaires. Ce sujet remèdes, c'est la ^of^^^mi dans ce livre, qui nous a paru digne de figuier ™cessa ^ devient le manuel indispensab 1 de toute ueg

On nous tiendra ~«?Pte^£o« 'de certaines maladies êPi- nous avons consacrées a .la P™"™ au su]et qui précède démaues. C'est un ou u a été publié, le livre

EnFrance, comme dans tous les P ^ et ^ ^t-

du docteur C. Héring devait natuidte ^ rhomœopalh e. tentiondctouBceuxq^ qm sont dus

On l'a examine, sans doute, : aveo édairés de la

?" un des apôtres ^*^^u^ogeS la critique

qui s,ï ieni-ces

Sches ont disparu fcomaopaJhtque dome.-

0n avait donc adresse a la Medec ^.^ d tique quelques reproches S. a la de uyp*-

AVERTISSEMENT.

ses motifs, pour laisser dans son œuvre des traces d'une mé- dication condamnée par ses propres principes. - Il faut en convenir en effet des remèdes homœopathiqucs étaient étran- gement places a côté de ces petits moyens domestiques que la vu lie médecine consacre dans chaque pa-e de ses annalpf jetait sans doute un tort ; mais le mal était-il aussi g a 3 oîon e disait s. 'on ne désignait parmi les agents d'une theraneu .que traditionnellement populaire, que ceux qui ne pouSen en aucun cas aggraver la situation du patient, et s'ils devS laisser aux nôtres le temps de développer leu action - ÏK vaient tout à la fois et contribuer à calmer l'hnpaUence de ma"

sa « on 8 t Toot"! le ^pa^ue. I.fëil

côté une pratiSiTe SusH^ n Pene"Ce' Gt 11 Saura m^ de irrévocable* S " l S P°m s'attacher définitivement et la puissance 6 médicaments dont il ne pourra plus nier

nSStiC^ LTeur f\^^ à cette recom- remèdes domest tues et dont on fi! de Ces Prétend^

mSn! !R^^ ESr une pre-

-ha^ doses, et

sérieux, s'il était SWdf?a "u"* iePro^eplus cullés aussi délicates q, ££ ! V la' 60 effel' des difû- seuls peuvent r ud Z 1 exPdricnce « 'e temps teur Hcrines'exDlim, ,"»'<< C6lle nouvelle édition, le doc- théorie homœopaSu Sî:?^6"^'' Q«and° a ™up à faire à iWrïïlîï? rTP 1 reSte,'a ^reheau-

« même chez e 7e Zl\>Z? P Ms> com™

Pemi savants, l expérience passe science.

L. M.

Bordeaux, Novembre 1650.

PRÉFACE DE L'AUTEUR

seulement aux premiers editeu n j mais à d a ut es

amélioration» dans chaque nouvel e cd U«n elo n P ^ son manuscrit écrit ™Sinale™"^ u avJ con_

fait de ceux qui s'en sont mêles e dans ^e fl a

la répétition des doses. ouvrage, dont la publica-

Depuis la première édition ^ cet °^ao > ,œl mise

tion remonte à plus de vingt ^^^^ sur le patron à imaginer et à publier des itfanu en q ai U ^ > de ce livre, tel qu'il parnt la pi emiew» lors ^ d'émulation pour la vente s inspn a en ^ ^ ^

intérêt que de l 'intérêt de la «use, 1 , r rauleuv

fea^'pour le peuple, Un ouvrage populaire | 6 £ populaires,

mais sans jamais su bir les Pr^s n . u doit Rattacher à surtout s'il s'agit d'un livre ,de ™^ner iamai8 les gros- VW^^J^^SS^ Rien décela, sières bévues qui se d*^1 ^vrages, si ce n'est qu'ils ar-

sans doute, ne se ^^^^^^ accompagne Uculent hautement le nom wnou dMi _ ^ le cas

de détails de diagnostic e autres sem homœopathie ne particulier de rhotnœopathic.-La

PRÉFACE DE L ''AUTEUR. XXI

doit jamais, en effet, se laisser guider par le nom d'une maladie. On le voit tous les jours : les médecins eux-mêmes sont le plus souvent trompés par le nom dans le choix qu'ils ont à faire du remède propre ; à plus forte raison, les personnes étrangères à la médecine doivent-elles commettre des erreurs, elles qui n'ont pour guide que ces livres, pour lesquelles ils sont faits, livres qui ne contiennent que quelques lignes pour établir la distinction caractéristique d'une forme de maladie d'avec une autre. Peu- vent-elles arriver sûrement au véritable diagnostic? Ce serait de leur part une grande suffisance que d'avoir une pareille prétention. C'est cependant ce qu'on a fait et ce qu'on fait en- core, et le tout en considération d'une fausse apparence de science. Écrire en termes techniques, c'est faire de la vanterie à très-bon marché. Tout homme qui a le sens commun n'aura jamais confiance en ce docteur, dans ce professeur qui a la bouche pleine de mots à la Diaphoirus, et s'empressera, par une conséquence naturelle, de rejeter loin de lui un livre qui, avec la prétention de donner des conseils clairs et précis, se trouve farci d'un fatras de termes scientifiques.

Mais le pis de tout, dans ces livres homœopathiques, est d'a- voir ajouté, d'avoir indiqué avec une trompeuse assurance les doses médicamenteuses. On a dit des deux côtés de l'Atlantique que c'était un défaut majeur, signalé dans les premières édi- tions de ee manuel, que de n'avoir pas donné une instruction relative au degré de force du médicament, et particulièrement à la répétition du même remède.

Le seul avertissement qu'il y eût à donner à tous, l'était dans l'introduction de l'ouvrage; mais il paraît que cela n'a pas suffi : il aurait fallu qu'une pareille instruction eût été placée en tête de chaque chapitre au sujet des différentes ma- ladies ou des différents remèdes. Un tel avertissement pour chaque cas particulier était tout au moins surabondant. Qu'on sache donc qu il ne reste pas le plus léger doute parmi les mé-

%Z'r^Zt?'Anem ^ dl'VergenCe d>ini0ns ^ les sépare a 1 égard des doses, sur cette question, à savoir Que

^^:^^^d■yna,,,iSa"0n, et la r^n dépendent 'entZ liment lu i 77* * Vindivid™™ de chaque cas, et nul- lemen du nom de la maladie et du remède à employer

logues à e qUG ^ Pres<"e (ous les --âges ana-

4;il ae conduite dans 1 application des re.

xxu PRÉFACE DE L5AUTE13R.

rnèdes par la pure fantaisie d'un ignorant, et cela, n'importe S m Jd cament soit donné à sec ou dans l'eau, ou répète S e ta'ntrnt e de fois et aux heures convenables, lorsque rel ^ne dépend ni de la maladie, ni du nom qu'on lui admi- ni tre mais seulement du caractère spécial du cas présent? Un

du malade, sa constitution, les prédispositions de sa santé, les 4tœe^ S— S encore entre eu,

fmmm

mmêm

excéder le dixième uu iuuo . lul.

mœopathes. Quant au mede cm 1 d evia Ue mu P

hVr6' h senten e : Qui «eut tfra trompé soft trompe ». - et proverbiale senance u<* , L le seui

,QulTOUteipi«piaUr. CœsTA5T15 ,1ER,NG.

Philadelphie, janvier 1858.

INTRODUCTION

E»our qui ce livre est-il fait ?

Ce livre est fait pour celui qui désire connaître la ma- nière de se soulager dans un grand nombre de maladies, soit par des moyens domestiques innocents, soit, lorsque ceux-ci sont insuffisants, par des remèdes homœopathiques remèdes qui ne nuisent jamais, et sont toujours utiles lors- qu ils sont convenablement administrés.

C'est pour cela qu'il s'adresse à tous : d'abord à ceux qux se sont convaincus par leur propre expérience des avantages réels des principes hahnemanniens, et puis à ceux qui n'ont pas eu occasion d'acquérir cette conviction

deG ZLaS C6UX ent6ndU ^

Il suffira de tenter quelques essais dans les maladies de peu d importance, qui se présentent journellement, teUes que maux de dents, céphalalgie, douleurs rhumatis- males, pour lesquelles on n'appelle pas d'ordinaire le niè- ce*™ ™ ^ ?™* atten^t son arrivée, disons nn P' Vneum0me' etc- * ^ftrà de ces essais ^ on -nous pour se convaincre de l'action douce, prompte et vraiment extraordinaire des médicaments homœop'a-

remèdtq celui utém°in ^ f°is dcs effels dc «» gaL de ; et ^ enTeVà désorniais ;'1 ^itude vul- gaire de prendre des doses massives de médicaments, tels

XX1Y INTRODUCTION.

que purgatifs, pilules, teintures et autres préparations; il évitera également les saignées, les ventouses, les vesicatoi- res,lesemplâtres de toute espèce, toutes choses qui font peu de bien, toujours souffrir, et aggravent souvent la malad.e.

En outre, ce livre servira à ceux qui sont déjà convaincus des avantages et de la supériorité de la nouvelle «médecine, mais qui n'ont pas dans leur voisinage un médecin qui la pratique. Complètement édifiés sur les mauvais effets des drogues ordinaires, ils ne veulent plus, m pour eux, ni pour leurs proches, d'autre médecin, ni d'autre méthode de traitement; ils préfèrent encore se passer de secours, et en cela, ils ne font pas plus mal que d'appeler un ahte- - On conçoit, dès lors, qu'il est indispensable d a- vo tsa disposition une espèce de vade-mecum ainsi que îes remèdes propres à donner du soulagement en cas de

besoin. , . . . .

Ce livre sera, en outre, un guide utile à celui qui se met engage, et aux familles qui vont séjourner a la carn- ée llVon ne veut pas se confier aux soins d un Secin qu' n ne connaît pas; on est sûr ainsi d'avoir au- près de soi un conseiller et une pharmacie

Il est finalement destiné à toutes les familles qui ont un me el homœopathe, mais qui ne ventent ^deran- eer pour une bagatelle, ou qui, à cause de la distance, ne feuvent l'avoir a un moment donné, comme, par ex emp te, en cas de mal de dents pendant la nuit, ou pendant te se- nnr la campagne, ou même lorsque le malade court ris- Z îe oXr toute la nuit, en attendant l'arrivée du mé- decin Avec un pareil guide, chacun peut obvier . ces ' ontc Pt s'épargner de longues et inutiles souf- Mais qu'on n s'y méprenne pas, ce manuel ne

INTRODUCTION. xxv

grande erreur. Il n'est pas d'habile disciple VHahnemann qui ne soit versé, comme Hahnemann Tétait, dans la con- naissance de la littérature médicale; il lui serait impos- sible d'agir avec discernement s'il n'avait des connais- sances en anatomie, en physiologie, en chirurgie, en pa- thologie, en matière médicale, en sciences accessoires - il serait semblable à cet homme qui, ignorant la navigation 'la mer et ses ecueils, prétendrait conduire avec sécurité un navire dans le port.

En publiant ce livre, l'auteur s'estimerait heureux s'il parvenait seulement à faire renoncer le public à l'emploi journalier des remèdes dits domestiques, tels que infusions calmants, cordiaux, sels purgatifs; à l'emploi des pana- cées, des remèdes patentés, - choses prônées par toutes les commères et les feuilles publiques, plus commères en- core, -qui sont une source intarissable de causes de ma- dies: l'auteur, dans ce cas, serait arrivé à son but prin- cipal celui d'avoir contribué à, substituer une pratique judicieuse et rationnelle à une autre, pleine dedï et d'inconséquences. ^"gers

De la manière de s'en servir.

Hdfa IV Uli,emen' ^ °el 0UVrage' 11 faudra prenaie de la manière suivante :

Lorsqu'on aura à traiter une indisposition, on commen

cm par consulter la table des chapitres qu est p laTe en te e e ^ « ^ ^ ^ ^ q est p a

fin se trouve la pagination qui doit vous guider

'^^/r m?ë7> °n fait d'^d ce:nnaître

la ZI Z Zt7e: Z ^ maladieS' C'est ^objet

'^^ZZ^^ne de cescauses se trouve

bien connue ou nuT, ' Q ' luipConvie»t- ^ la cause soit toujours bien de co^u t * ^ que présUmer' n sera relatif. -En deuxiè™ ' ^ tWt> h chaPifre M <*

b

XXV1 INTRODUCTION.

la maladie elle-même et du remède approprié; cet examen de détail, concernant chaque affection selon son siège fait la matière de la seconde partie. - Puis, pour faciliter dans cette seconde partie les recherches concernant les di- vers états morbides, on les a classés selon un ordre anato- mique; on commence par la tête; on suit, et successive- ment on arrive à chaque organe et à la maladie qui lui est propre. _ Enfin, l'ouvrage se termine par les affections a siège indéterminé, ou qui attaquent l'ensemble de 1 orga- nisme : ce sont les maladies générales, celles du système nerveux, les fièvres intermittentes, etc.

Expliquons-nous par un exemple. Qu'à la suite d'un re- froidissement, on se sente atteint de mal de tête et de diar- rhée, on cherchera d'abord dans la I" partie, chapitre n, Des refroidissements, les articles Mal de tête et Diarrhée. Si le remède à choisir, dans ce cas, répond à la maladie dans sa cause , point de difficulté. - Mais s'il n y repond qu'imparfaitement, voilà de l'incertitude, et il faut en sor- tir- on porte ses recherches ailleurs, dans la IP partie qui traite des affections selon leur siège. Alors, aux chapes i et x Mal de tête et Diarrhée, on examinera si ces divers symptômes, qui caractérisent et accompagnent ces deux Stations, onthomœopathiques au médicamen mdique na la cause Refroidissement. - Si ce n'est pas le cas et sans plus vous inquiéter de la cause, choisissez, parmi les rnédic ments indiqués, celui qui paraît le plus approprie Hes deux affections, soit dans ce qui l'individualise, soit dans l'ensemble des souffrances .

H arrive souvent qu'il y a plusieurs causes à une maladie ; lin eul remède ne peut suffire à toutes ; dans ce cas ne don- un seul omette £ lusieurs qui sc présentent,

££S* voue idée, répond aux W^ ^^^^^^

INTRODUCTION. XXVII

mac se dérange ; ou l'estomac, habituellement dérangé, ressent facilement les effets du froid ; considérez ces deux circonstances et voyez si l'une n'est pas plus importante que l'autre, surtout quant à la cause.

Règle générale : Ne donnez qu'un remède à la fois, et n'ayez recours à un second que lorsque le premier a cessé d'agir.

Si vous êtes appelé pour une simple indisposition ou pour une maladie sérieuse, ou si même l'affection intéresse plusieurs organes à la fois, il faudra prendre note de tous les symptômes avant de consulter le livre; car, interroger un malade d'après le livre, c'est s'exposer à ne pas avoir le tableau fidèle de ses sensations, de ses souffrances. Guidé ou pressenti par l'interrogatoire, il dira plutôt ce qu'il sem- ble éprouver que ce qu'il sent réellement. Ses réponses peuvent vous induire en erreur sur le choix du médica- ment. — Ainsi, écrivez avant tout ce que le malade ra- conte de son état; puis adressez des questions sur chaque point en particulier, et vous complétez ainsi vos premiers renseignements.

Dans ce tableau, on notera, outre la cause présumée :

1 L endroit précis de l'organe en souffrance;

Quelles sont les manifestations et le caractère de cette souffrance, Avec quoi la comparer? Est-ce avec une se - atior i de tiraillement, d'élancement, de battement, de bru- lement, de coupure, etc. ?

.■Z •vUand Par qaelle influe"<* la douleur s'aggrave ou ou a nu t? D après l'état de l'atmosphère : est-ce oar un

i Les symptômes qui coïncident toujours ensemble : par

XXVIII INTRODUCTION.

exemple, toux avec mal de tête, ou mal de tête avec en- vie de vomir, ou bien nausée avec frissons, etc.

Après avoir pris note de tout cela avec le plus grand soin, on se mettra à chercher dans ce manuel chaque symptôme caractéristique; en faisant ainsi, on ne peut manquer de trouver le remède le plus convenable. Qu'on ne se laisse pas décourager dès l'abord par la difficulté de trouver promptement le remède approprié; cet embarras s éva- nouit lorsqu'on s'est rendu ce livre familier.

Si vous ne trouvez pas le remède qui réponde complè- tement à l'ensemble des symptômes du mal, prenez ce- lui qui en couvre le plus grand nombre, et que ce soit tou- jours celui qui s'adapte le mieux aux souffrances aiguës du malade, et au phénomène le plus saillant, c'est-a-dire celui par lequel le mal se caractérise le mieux.

En donnant un remède qui ne correspond pas à la ma- ladie, il est sûr qu'il n'y aura aucune amélioration produite, mais il est certain aussi qu'il ne surviendra rien de fâcheux pour le malade, comme cela a lieu malheureusement si souvent dans la médecine allopathique La me > hode ho- mœopathique est ainsi faite, qu'elle soulage si elle es bien appliquée, et ne nuit pas essentiellement, si elle 1 es mal. Dans ce cas, la maladie reste la même ; mais souvent aussi elle subit une certaine modification ou diminution. Mettez- vous alors à la recherche du moyen le plus analogue aux couffrances qui restent ou qu'on n'a pu modifier.

On peut cependant nuire avec les remèdes homœopa- thiques :

Quand on en donne beaucoup;

Quand on les répète souvent ;

Et quand on les change, sans avoir attendu 1 épuise- ment total de leur action.

Pour éviter cela, il faut laisser aux médicaments le temps nécessaire pour l'entier développement de leurs effets ZZZ™ est importante; voilh pourquoi on a le soin

INTRODUCTION. XXIX

de la rappeler de temps en temps dans ce livre. Respectez donc une amélioration commencée, et, quelque peu pro- noncée qu'elle soit, restez avec fermeté dans l'inaction; attendez le moment opportun pour donner un autre mé- dicament, s'il y a lieu.

De la manière d'employer les médicaments.

Les médicaments homœopathiques s'emploient de diffé- rentes manières; mais les principales sont l'état sec et Y état liquide.

Dans la plupart des cas, on met deux ou trois globules secs sur la langue. II suffit d'un seul globule pour la dose d'un enfant; et si la langue est sèche, on ajoute quelques gouttes d'eau; on fait de même pour les nouveau-nés.

Quant au remède, pour le réduire à l'état liquide, il suffit d'en faire la solution dans l'eau; et, selon les circonstan- ces, on l'administre par cuillerées à potage ou par cuille- rées à café. On répète les doses du remède à des inter- valles déterminés.

Pour que la solution soit convenablement faite, il y a des précautions à prendre. Choisissez deux verres qui n'aient servi qu'à l'usage de l'eau ou du lait; si vous n'en avez pas prenez-en d'autres que vous laverez avec le plus grand soin dans l'eau froide, puis dans l'eau chaude; et après les avoir bien essuyés, faites-les sécher dans un four très-chaud et ensuite laissez refroidir pour l'usage. -L'eau ordinaire potable peut toujours servir. Après avoir mis le remède à 1 état de globules (de 6 à 8), ou à l'état de trituration (ce que la po.nte d'un canif peut en tenir), dans l'un des verres on le remplit jusqu'à moitié; alors on prend le second verre également propre, et on transvase l'eau du premier De cetT etfccessivement jusqu'à cinq ou six fois, ment Pt H 6' ' 86 ^ Un parfait mélan&c <*û médica- i n vt lT'>X* S°1Uti0n CSt c^Plète. -Dans le cas ou .1 n y aurait qu un verre de la propreté exigée, on opère

b.

xxx INTRODUCTION.

le mélange en faisant tournoyer dix ou douze fois la solu- tion avec une cuiller en bois, ou même avec un simple morceau de bois, ou seulement avec le tuyau d une plume ; si l'onopère avec unecuiller d'argent, on do.t evte le frot- té contre les parois du verre; on doit aussi éviter de la rser séjourner la cuiller dans la solution;-on en donne ensuite au malade par cuillerées a bouche, et a cafe, si 1 on a affaire à de tout petits enfants.

Dans les cas aigus de maladie, on répète la dose toutes lesheurs,deuxheuresoutroisheures,plussouventmeme,

et dans te cas chroniques, ou à marche lente, on donne au is deux doses par jour, etleplus ordinairement une seule.

Aorès avoir administré le remède, il faut attendre et épier s'il n 1 l>as de changement dans la situation du malade Dans 1 s cas très-graves et très-douloureux, on

intention. Dans cet eiai , l'améliora-

^ ^' cZ eZ, peut-être, est suivie d'une aggra- 7aU»!ue vous eu inquiétez pas; dans pen de temps, 1 a-

opéra, et si administrez alors aconitum,

casion d'une nouvelle trayeui, ao ^ qui les anéantira à son tour. - S. bnjonia

INTRODUCTION. XXXI

suites hostiles d'un premier refroidissement, il faudra aco- nitum pour remédier à une rechute provoquée par un nou- veau refroidissement.

Si, après avoir pris une ou plusieurs doses de médicament, il se déclare une amélioration, quelque petite quelle soit, il faut le discontinuer; la guérison serait compromise si l'on en continuait l'emploi; mais aussitôt que V amélioration cesse, reprenez le même remède, et, dans le cas les symptômes auraient subi une modification, choisissez un médicament plus approprié au changement survenu. Telle est la règle générale.

Si le malade voit aggraver son état à la suite de la pre- mière ou seconde dose de médicament, les symptômes sont alors ou les mêmes, mais pires, ou remplacés par de nouveaux, qui s'ajoutent aux premiers. Si c'est ce der- nier cas qui a lieu, donnez un autre remède; mais si c'est le premier cas, c'est-à-dire lorsque le remède a aggravé le mal, et a mis le patient dans un état momentanément pire, ce qui, toutefois, est un bon signe, il doit cesser d'en prendre, et attendre ses effets. Si l'aggravation était trop violente, on la modérera avec l'olfaction du camphre ou avec de l'éther nitrique.

Il arrive quelquefois que des douleurs très-intenses sont sollicitées et exaspérées par la plus petite dose d'un re- mède convenable; dans ce cas, donnez une cuillerée àbou- che de café noir, et dès que l'aggravation a cessé, répétez le remède; s il se déclareune nouvelle aggravation, prenez une seconde dose de café, etcelajusquesà ce quel'aniélio- ration soit fixée. - Un médecin homœopathe d'une grande dwt.nct.on a écrit à l'auteur qu'il a donné de cette façon et c o il?. ?~r»nd SUCCèS' coloc»nthis et co/Tea pour la

tfe fechîe T ? \Gt W™et Pour la névral-

ne d t ^ ^ lG de,rnieP CaS la Suérison complète et nedevmt certaine qu'après la quinzième do<c

XXXII INTRODUCTION.

Dans les affections chroniques, lorsque le vrai remède a été bien choisi et donné en une seuledose, et que le ma - lade après une courte aggravation des symptômes, sent un commencement d'amélioration, il pourra éprouver quelquefois une reprise de ses souffrances peu de jours après, peut-être une semaine; il doit encore attendre, et ne rien prendre. Les guérirons les plus remarquables et les plus rares se sont accomplies ainsi ; différemment on la compromet.

Si le* bienfaits du remède sont interrompus, ou cessent entièrement, ou que le malade aggrave son état par suite d'un refroidissement ou d'une irrégularité de régime dans la nourriture, etc., il prendra un remède en rapport avec la cause qui a produit l'aggravation, et il reviendra ensuite au premier remède (1).

(1) Hahnemann fait le détail suivant au sujet des accidents qui peuvent troubler le traitement homœopathlque 11 combat : P TZlzpulsatille, l'abstinence, la surchargede l'estomac 1 , .ta tion de ce viscère causée par les aliments gras et surtout par la v.ande

VZ'vantirnoi.e cru, à haute puissance, une

qui s'annonce par des rapports après avou mange, et surtout par

la frayeur, à laquelle on remédie, quand on est * r «MeThamp mais qui, à une époque plus éloignée ou quand e r eS ac ompagnée de chagrins, exige Uconit et qui, lors-

iTf^stesseenaétélasuite.cèdeàla^ . ^ ^X&e Sa^Wac!, la tristesse qui résulte des soucis mté- rieurs d'un chagrin concentré ou d'une > horOe sec, e

« Parla carr^U, a*, ffi^* 1, corps*

r^'rVla^eUe se ^M»** cesera la

SUfZ^oloquinte, l'indignation concentrée;

INTRODUCTION. XXXIII

Quant à l'usage externe de la teinture à.' arnica, de ruta, etc., il suffira d'en mettre six à sept gouttes dans un demi-verre d'eau. On fera l'application de cette solution sur les parties lésées trois à quatre fois par jour, ou aussi souvent que le cas l'exigera.

Pendant le traitement homœopathique, il faut s'atta- cher scrupuleusement à suivre les règles d'un régime bien entendu.

Du régime pendant le traitement homœopathique.

« L'homœopathie étant la vraie et seule médecine, elle ne peut ni ne doit rien laisser au hasard. C'est afin de mieux assurer ses succès qu'elle s'entoure de précautions, qui, pour paraître puériles, n'en sont pas moins impor- tantes. — Les médicaments qu'elle emploie se comportent dans leurs effets avec une délicatesse extrême ; aussi le plus petit oubli de la part du malade, à l'égard du régime et de certaines précautions, peut faire manquer une guéri- son sur laquelle il y avait lieu de compter. C'est pourquoi il est essentiel qu'on ait toujours présent à l'esprit ce qu'il

*^™r^-8à™~Iana%' 1,amour heureux avec chagrin con- centré, par hjusginame, l'amour malheureux avec jalousie

ton. l'Vh T WmiqUe' Un refroidi^ement considérable avec séjour * la X IUî la^~^> ^and la diarrhé en

a ete la s e; quand .1 a causé des douleurs, ce sera le café pur et 1 acomt, s'il en est résulté de la Cèvre et de la chaleur ; ? ' cmon; mnha' M refroidi8se™nt suivi d'accès de suffo-

l'odom et dS; " refr°idiSSement s"ivi de -ryza, avec perte de

Par l"JûZtlZ diS,0Cati0n °U Une luXati0n' mais P,us souvent «0*^*™^™ Par Varnic°> les con^°™ et lé-

ou'desanl?"'^^' " par Sl",e de déPerdilio" humeurs

joJes^ 16 P°iVre dS Cayeme< la Mélancolie avec rougeur des

XXXIV INTRODUCTION.

faut pratiquer pour ne pas troubler l'action du remède, actuellement aux prises avec la force vitale qui meut 1 or- ganisme. »

Aliments permis.

Dans les maladies aiguës, l'appétit est nul, la plupart du temps et à peine si la nourriture la plus légère con- vien L natureVescrit elle-même dans ce cas une diète Nécessaire. En conséquence, ne oer mette. » njjde*» ce qui suit, et toujours en tenant compte de 1 état présent

deSSLfaunpCuerS; préférablement à toute autre boisson; reauVnée, sucrée ou édulcorée avec le s*op , de mûres framboisées, de cerises, ou de fraises et le sirop d'orgeat, exempt d'amandes ameres , 1 eau d'orge, de riz, de gruau, de gomme arabique le pétillait, l'eau coupée avec du lait, les prepa ra- tions d'arrow-root, de sagou et de tapioca, sans autre assaisonnement qu'un peu de sel ou un de sucre, ou même encore avec les sirops indiques

Lefdi^se; espèces des meilleurs sans acidité, frais ou cuits, pris en petite quanUte et de temps en temps, tels que raisins me Ions , ks fruits secs, tels que figues, raisins de Cormthe, pru- nes et autres; puis viennent les pommes, pèches, fraises framboises, cerises et oranges douces, - fruits dont on dévia s'abstenir s'il y a ou coliques

90 Ap°ldqueht symptômes de l'état aigu ont cédé et ^utèssr; de pain léger un peu rassis, et de bis-

INTRODUCTION. xxxv

cuits salés, sans excès; gâteaux faits avec du miel, des œufs, du sucre et un peu de beurre; toutes espèces de farines ou fécules converties en ali- ments friands, sans assaisonnements pris parmi les substances aromatiques, pénétrantes ou parfu- mées ;

Pommes de terre, navels, carottes, épinards, choux, choux-fleurs, pois verts ou secs, lentilles, hari- cots; bien entendu qu'on ne fera pas usage de ces diverses substances si le ventre était relâché ou at- teint de coliques;

Lait de vache trait du matin ou de la veille, lait cuit, cacao cuit au lait ou à l'eau, chocolat sans arôme, un peu clair, et même une infusion légère de thé noir;

Beurre frais, crème de lait, fromage doux, caillé et autres laitages ;

OEufs frais à la coque ou au lait ;

Soupes et bouillons gras légèrement assaisonnés avec Je sel ; eau de veau et de poulet ;

Poulets pigeons, poules-dindes, venaisons, gibiers bœuf; mouton, le maigre du jambon, langue four- rée. — loute espèce de poissons frais

Sel, sucre, glace, divers sirops, pourvu qu'ils n'aient pas un parfum prononcé.

Aliments strictement défendus.

Sh£ ' 6 C<BUr' leS P°umons <* '<* èn- ll<*uies des animaux-

œul h 2 h T1"8' huUreS fraîches <* cuites, œufs durs, bou.lhs, ou en omelette;

XXXV1 INTRODUCTION.

Poisson sans écailles, comme l'anguille, la lamproie ;

le homard, la langouste, etc.; Toutes sortes de noix ; café et thé vert ; Les mets préparés avec du sang et de la graisse, tels

que boudins;

Les côtelettes de veau; toutes sortes de salaisons, et

surtout celles qui sont trop fumées; La viande des jeunes animaux; Toutes préparations culinaires de haut goût; Les gâteaux trop gras ou aromatisés; toute pâtisserie

coloriée. (Les joujoux coloriés dont la couleur ne

tient pas ne doivent pas être laissés entre les mains

des enfants. )

Le cidre, vinaigre, salade ou concombre assaisonnes, saumures, marinades ; .

Artichauts, panais, betteraves, champignons, céleri, raifort, ail, oignons, poivre, huile rance, mou- tarde, safran, muscade, gingembre, écorce a o- range amère, vanille, feuilles de laurier, amandes amères; ainsi de suite pour toutes les plantes ou substances de haut goût et fortement aromatiques;

Toutes sortes de liqueurs ou boissons alcooliques et acides ou acidulés ; - les eaux minérales artin-

Dans tous les cas possibles, le malade ne fera usage que des choses qui conviennent parfaitement à son tempéra- ment; il ne faudrait pas le forcer à prendre une nourriture qui lui répugnerait. Ainsi, il n'est pas question de lui faire une obligation absolue des aliments qui sont permis ou défendus.

Quand il aura un remède à prendre, il ne devra pas avoir l'estomac surchargé.

S'il se sent de l'appétit pour des substances solides, U pourra en faire usage, mais à des heures réglées et inva- riables : la régularité des repas est d'une haute tmportance.

INTRODUCTION. XXXVII

Le régime diététique des enfants à la mamelle ne doit pas être changé durant la maladie ; mais la nourrice ou la mère devra se conformer aux recommandations précé- dentes.

On écartera du malade toute influence propre à trou- bler l'action des remèdes homœopathiques. Nous l'a- vons presque dit, et nous le répétons : point de médica- ments empiriques, point d'infusion théiforme de plantes simples, point de cataplasmes ou de topique irritant ou médicinal appliqués sur la peau.— Nous ne reviendrons pa sur la nécessité qu'il y a de s'abstenir des évacuations san- guines, de quelque manière qu'elles soient faites. Écar- tez toutes les odeurs fortes dont on fait usage pour la toi- lette, les eaux de Cologne, de Luce; tous les objets de parfumerie d'un effet pénétrant, les poudres dentifri- ces, etc. Quant à l'usage du tabac, s'il tient à une habi- tude invétérée, il n'y a pas à s'en abstenir, mais à la res- treindre seulement; dans tous les cas, pour ce qui est de le fumer, il ne convient pas que les lèvres touchent le ta- bac; on fumera avec un porte-cigare.

Le traitement homœopathique est troublé par l'usage des bains chauds, surtout s'ils sont aromatisés, comme aussi par les bains sulfureux et médicamenteux : il faut donc s'en priver.

La toile le coton, les peaux mégissées doivent être pré- fères aux tissus de laine . P

Lorsque la nature des souffrances le permettra, le ma-

heuie ou plus par jour, ou dans sa chambre, dont on aura soin de renouveler l'air de temps en temps.

d'es^ltr8 éSalr,d'ailleui,s' Ia "^té et la sérénité nnuvr ' 01 1 utlle dails 'es maladies chro-

XXXVIII INSTRICTION A L'USAGE DES MALADES

niques ; lorsque c'est possible, usez-en : vous entretiendrez et développerez vos forces.

Les remèdes homœopathiques doivent être pris a jeun, et deux heures avant de manger ou de boire, ou de faire usa»e du tabac, si l'habitude en est prise ; comme aussi, il faut attendre au moins quatre heures après avoir bu ou mani pour prendre les remèdes. 11 serait utile que e Z at m alors affranchi de toute préoccupabon morade •niPllf-rtuelle -Ces remèdes seront pris dans (une « elair, frais et sec, libre de toute odeu. Dans une aloôve ou dans une petite ehambre on a, 7e!t pas pur, n'est pas renouvelé, tes remèdes perdent de leur efficacité,

In8truction à 1W des malade, désireux d'être traités par correspondance.

Le malade doit commencer par d^cnreà sa man ière son état de souffrance, et sans avoir V"* ^1™^. - L'âge et en dire le début, ^^^ ^lé^s; leurs

^^'rrT^ ÏÏ ^nt, fort ou faible; com- prescriptions. - Due son ia v impressionna- plexion grasse ou maigre iùJJJ. ou ^ ou coloré ou ble au froid, aux diverses impre s ons e P ^

blafard ; dire l'état des ^ ^^ZU ou du rectum, comitantes comme hern e d e ^ ^ doux

Burulté,ga>h«^,^-i^^innialir, secret ou taci-

:ir;L7ou ïsss u ses m- ^

Inconstant ou accident£ ou symp.

Il devra donner le détail «^^2*,to. avec lôraes qui ont traverse corps siège le

précision la région ou "".^ douleurs sont obtu

mal ; s'il est plus ou moins etc. M « ^ lanci

ses, et si elles ont on a * ^ ^es tensives, gravatives,

désireux d'être traités par correspondance, xxxix

sont profondes ou superficielles ; rampantes ou pénétrantes dans les chairs ; si elles sont isolées ou combinées entre elles ; elles seront rendues en termes précis et bien caractérisés. Il devra dire si les symptômes sont continus ou intermittents rémittents ou variant d'intensité; et cela, selon l'heure du jour ou de la nuit, et à intervalles plus ou moins rapprochés si leur état s'aggrave, diminue ou reste stationnaire selon' les fonctions et les mouvements du corps, soit qu'ils apparais- sent ou cessent, ou augmentent ou diminuent pendant le repos couche, assis ou debout, à la promenade; par le temps froid ou humide, en plein air ou dedans, par la lumière, le bruit la parole ; en mangeant, en buvant, ou en avalant; après avoir mange; par l'attouchement ou la pression de la partie malade- par les émotions morales, telles que la peur, la joie, la peine' le chagrin, la colère, la jalousie, par le repos ou la contention d esprit; si ces symptômes s'associent à plus ou moins d'anxié- te; s ils empêchent l'exercice de la pensée, et gênent l'exercice des sens comm e de voir, d'entendre; si les fonctions et l'ac- hon de la partie affectée sont plus ou moins contrariées ; si la m ladie oçalese circonscrit ou s'étend aux organes voisins; s i y a de la rougeur ou du gonflement ou de l'engorgement

m ntnSet^|mentt ^ °U "°n' Gt d°ul°Uieux àWuS

t^:::i:ous la pression du doigt une ™^

Il diva si son esprit est calme ou rassuré sur son état de ma ad.e, s, cet état interesse isolément un organe ou un C

'a tète ne et pesante J ^ °U S i' * la Sensalion d'a™ nets o„ rt ve sP ? J SaJvu? 6St Saine> s'jl voit les objets sements o s'i vo lf 26 ^ brouil,ardsî a des éblouis- couleurs da; ^Cl^Tl * °U 0Ude faiIsses

doubles ou IrembTan^ Â JîT 5 1 ^ °biels lui Paraissent Pille est large, étro te ou ès °0 **?r °" l°'m'' " PU" mides, secs, rouges ou enflLmt ' " M8 y°UX S°Mt "U' g uU cnnammes, ou craignent la lumière;

XL INSTRUCTION A l' USAGE DES MALADES

si les paupières sont fréquemment agglutinées; si elles s'ou- vrent et se fermentnaturellement; si elles .ont agitées par de mouvements spasmodiques, par des picotements ou affectées fl'nrsplets- si la cornée a des taches.

I dta ce qu'il éprouve du coté des oreille,; s,l ressent es bourdonnements, des bruissements, des dausles oreilles; si l'oreille interne est sèche ou hum.de, s. 1 en sort une malière purulente plus on mo,m , fe ,de

il dira 4 son nés est bouché; s'il est sujet an corjza avec ousan s écoulement de mucosités, anx éternumenta; s, son „do, a" est exquis, on s'il l'a perdu, ou s'il n'est qn affa.blr; s, Ls ùarin's sont nralades, enflées, et s'il en sort une mau.mse

T^SZ TZ^is de tartre, gâtées ou cariées, s'i en a pe * uïën est fait arracher et dans quelle cncon- , . «Mes uencives sont pâles ou rouges, dures ou molles, tn^sés^S » saignantes ; si les dents sou, déchaussées

"VdîrÏÏu a' habituellement la bouche sèche, nu trés-insafl.

îa^ Souve^cun inconvénient; s'il a une bonne ou

fviiïp haleine - si le goût est naturel ou manque; s il est mauvaise ha erae > , ai 0 ^ par£US_

^ôS^^o^, amers, surs, salés, ou s'il a de iWit ou soif; s'il a de l'appétence ou du degout pour Elt telle boisson et non pour tels autres; ce qui peu lui fZ mal en no tare ou en boissons ; s'il est sujet à des eruc- SnTom^vois, s'ils ont plus ou moins de goût; s'il éprouve

tZ^^^S dC reSt°maC' ? Unre?t l'autr i ir£ -mondante, et dire leur saveur dans l'un etlaut c

^ÎSÏÏS^ est d'eau, de salive, de glaires ou J

d'une saveur acrimonieuse, acide ou amère ou d ^un o|

ou d une odeur putride, ou d'un aspect jaunâtre, veit ou

désireux d'être traités par correspondance. xu

glant; s'il vomit du sang coagulé ou des aliments; s'il éprouve des langueurs ou des nausées; il dira si l'abdomen est tendu plein, dur, aplati ou rétracté; le siège des douleurs ou autres souffrances de l'abdomen, plus particulièrement la région ou elles sont fixées; il donnera à ce sujet les détails les plus précis, comme si c'est le creux de l'estomac, la région de l'om- bilic, a droite ou à gauche, au-dessus ou au-dessous des côtes il dira s'il est fatigué par les vents, s'ils occasionnent des grouil- lements ou des borborygmes; s'ils s'échappent ou s'ils sont retenus sans effort, et s'il en résulte des souffrances spéciales; si les fonctions du ventre sont faciles ou difficiles; si elles sont ii'equentes; si les matières sont ou ne sont pas consistantes; si elles sont naturelles ou glaireuses ou sanglantes, etc. Si elles sont ou non colorées ; si pendant, avant et après, il éprouve des souffrances; s'il est sujet aux vers, et s'il en rend souvent e quels ils sont; si le rectum est ulcéré ou bourgeonné - s y des hemorrhoïdes;et si elles sont borgnes ou saignantes - que les sont les souffrances qui peuvent avoir lieu avan t p'en- dan L o?PleS, 7,SSi°n dGS Urin6S' Si Cette émissi™ est abon- dai es To u P^r\eSt ]'aSpeCt d6S urines>- si elles «ont ÎZ Vlu V 51 61168 dép°Senl du raucus> du ^ble ou du

s^Lt:nŒ.d,apparence après ^ «« *

tives'it'r63 ferontrCOnnaître t0UteS les Particularités «I». voiontaues, et dans quelle condition des organes- si pp. pertes sont actives ou passives ; s'ils ont contracté de s ma hdi suspectes et propres à ces fonctions sexuelles etc

laUves trifTntiC°nnaître t0UtesIes instances re- vives a la menstruation. Elles diront l'âge les rèaiP< urent pour la première fois ; si elles ont iTr^SSé^ tat ou se trouvent aclud]ement . * ^ * de ,

on ùt t^vre^ fréquentes ou attardées; si elïes sont de santé ou si la lu /• , * SOnt aUS§i lon°ues ™*t précédé ou c eS Z * * leS maladies 1ui <»>t

l'influence su la Zi ^ î™ leS l^ks' si ellcs ^ de

sion de beaûcouo Fi Sl elles ne sont Pas

ciliées sz ^^^;7dllés^sidlessontl•olI^'fo»-es,

elles durent long cm Ï7,? Ie«coi-rhce ou flueurs blanches; si

après les mens'ue" si elle sonTS C°nStanlCS' °U aVa"1 °U ' Ules sont douces ou acrimonieuses ;

XLU INSTRUCTION A i/USAGE DES MALADES

claires ou épaisses; blanches ou jaunes, ou verdâtres, ou fé- î dès ou huantes ; s'il y a eu chlorose ou pâles couleurs ; si ce état a dur longtemps s'il y a ou non des désirs sexuels, et leur influence s'ur la santé générale; si Ton se procure une sa- tisfaction artificielle, etc.

La femme dira si elle est mariée ou 1 a ete n el e a e des enfants et combien de fois elle a conçu; si elle a eu des tous Ls couches et combien de fois ; ce qui les a occasionnées et les eccrnt quf les ont accompagnées (par exemp ,1e u^JJbJ nerte de sang) ; si ces accidents existaient pendant la giossesse,

anit hémorrhagies ou aianntet>, eu- * abeédés; si les sens tata-. * ,

lières, etc. „„,„,i0 mi p-pnée si le malade

On dira si la respiration es om ou gen ^, ^

peut monter facilement; s est eswu ^' lfi re_ éprouve un bruit de raie; s 1 ^^^^^.^e, ou faible nant sa respiration ; si sa voix est c use a a. n. oue e,

ou aphone; s'il tousse ^^^^Zc^ loxa si elle paraît venir du fond de la poitune si les ac sont fréquents, et s'ils s'accompag^ ne nt de la lougeu ^ fleure et si la tète se congestionne, si l e*Peciul -andante

onressemblantade asalve.sieiu. se plus ou moins fooee ou e c S, a te J sonl

mons ; quelle est la partie des poumons ou

ées, ainsi

souffrance, et d'où peuvent ^jf^Xïïe cœur ou des que l'irritation. On dira s il y a de ^ff*™* % a eu des battements dans toute au re par t.e u o Ps jU, congédions passagères , de a tête 1 toua ^

désireux d'être traités par correspondance, xliii

rouges, engorgées ou ulcérées ; si le malade est goitreux, et si son système glandulaire esi prononcé.

Il dira si ses os ou ses articulations sont gonflés, s'il a des tubercules, si les veines sont grosses ou nouées; si ces diverses parties sont rouges, engorgées et douloureuses ; si les pieds et les mains sont enflés; si les membres sont engourdis ; si on éprouve des crampes, des spasmes, des tremblements, des tres- saillements, des tiraillements, des torpeurs et des bâillements ou autres sensations dans les membres; si la peau est pâle, flétrie ou jaune, etc.; si elle est sèche ou humide, ou dans toute autre mauvaise condition de santé.

On dira si la peau est le siège de démangeaisons, de picote- ments, de brûlement, de rampements; si elle est soulagée parle frottement, ou si elle change de sensation pour une au- tre; si l'on y signale des boutons, des gonflements, des éle- Tures, des engelures, des cors, des pédicules; si la peau est ou a ete couverte d'éruptions soit miliaires, érysipélateuses, ou vési- culeuses, ou efflorescentes; décrire avec soin la forme, la cou- leur, la durée des croûtes, sèches ou humides; s'il y a des dartres ; caractériser la matière qui en découle ; si elle" est ou non. corrosive; s'il y a des fissures à la peau, du mal à la com- missure des lèvres, au nez, aux yeux, sur les ongles, à la tête si les cheveux tombent, s'il y a de la teigne; si les ulcères sont plus ou moins profonds, à bords plus ou moins élevés; s'ils sont blafards ou vermeils; s'il en sort une matière soit claire épaisse, saignante, putride ; s'ils ont une odeur particulière ' 11 dira s. 1 éprouve des frissons ou de la chaleur - des fris

sons, de la chaleur ou de la sueur dans une partie distincte du rps; s des p!edS) si ,a sueur egt dûucpP fro.de Qu e j

s H a de la hevre, s'accompagnant de ces trois périodes, froid l'a, t e <■ M m°mS lnlenS6S ; Plus ou moins l0"gs l'un que

^^^^^^^

d'estomac/rir^rr^' COnvulsions- épilepsïe, spasmes diverses de leur début aI i T aVeC S°in les circ°™tances elles changer, varient elal Gt leUr te™inaison; s

g ' VaUent' 8 aggravent à certaines heures du jour,

XLIV INSTRUCTION A L' USAGE DES MALADES, ETC.

selon la lune, selon les diverses positions du corps ou fonctions

de l'économie. .

Il dira s'il dort bien ou mal, ou ne dort pas; si le sommeil est interrompu, ou troublé par des rêves ou le cauchemar; s'il parle ou marmotte en dormant; quelle position il prend pour dor- mir; s'il dort la bouche ouverte; - il en est de ses tor- ces; s'il sent le besoin de se coucher; s'il se sent languissant, affaibli, ou pesant, ou lourd, etc. ; s'il a maigri.

Il dira tous les antécédents de sa maladie ; s'il a eu des ma- ladies cutanées, la gale, des éruptions à la tête, la ^eign e les dartres, la petite vérole, des érysipèles, la rougeole des bou- tons, _ s'il a été atteint de scrofules, de la goutte, de rhuma- tisme, d'hémorrhoïdes, des vers, d'une dentition décile, de crampes, d'épilepsie, de la coqueluche, de pneumonie, de toux, de fièvres intermittentes ou rémittentes, de la jaunisse, d he- morrhagios, de maux de dents, d'apoplexie de paralysie, de Teur de pieds, d'altérations diverses, d'affections syphih-

tiqil rapportera longuement le traitement qu'il a eu à subir pour chaque maladie, il dira les remèdes qu'il a employées d en * pris longtemps"; s'il a l'habitude de prendre des mfnsions de se baigner, de se faire saigner, d'appliquer des sangsues de se faire vomu, de se purger (pour se purifier le sang), malheu- reuse expression ; s'il prend des calmants a valeraane; . il prend des toniques, du quinquina; s'il a use du mercure et au- tres drogues plus ou moins nuisibles.

S'il prend journellement des liqueurs ou boissons forte s , s 1 r l'habitude du vin, du thé, du café, des acides, des amers (1 ab- rinheKi^

î dira sa manière de vivre, sa profession ; s'il se lève et se couche tard s'il Tst très-couvert ou légèrement, s'il porte ou non de a laine ou flanelle sur la peau; il fera connaître ses passions ; si elles entretiennent ou ont causé sa maladie; par exemple, un mour contrarié, une espérance déçue, des malheur, op- tiques, la jalousie, le chagrin, la gêne. S. de» habitude hbidi neuse n'ont pas contribué à son état actuel de maladie, ou s'U n'est pas à une affection héréditaire, ou s'il ne vient pas d'une mauvaise nourriture étant enfant.

Tel est le magasin de renseignements ou le malade pouira nJt pour éclairer le médecin qu'il veut consulter. 11 en troul ^ffdSS encore que nous n'avons pas pu donner,

LISTE DES REMEDES.

XLV

parce qu'on ne peut pas tout dire. Il les trouvera clans sa mé- moire et dans le désir de guérir.

JListe €les remèdes.

Aconitum.

Antimonium crudum.

Apium virus.

Arnica.

Arsenicum.

Belladonna.

Bryonia.

Calcarea carbonica. Capsicum. Carbo vegetabilis. Causticum. Cepa.

Chamomilla.

China.

Cina.

Cocculus.

CofYea.

Colocynthis,

Crocus.

Cuprum metallicum.

Droseva.

Dulcamara.

Euphrasia.

Ferrum.

Glonoïne.

Hepar.

Hepar, 3" trituration. Hydrophobium. Hyoscyamus. Ignatia.

Ipecacuanha.

Lachesis.

Lycopodium.

Mercurius.

Natrum muriaticum.

Nux moschata.

Nux vomica.

Opium.

Phosphorus.

Phosphoricum acidum.

Platinum.

Pulsatilla.

Rheum.

Rhus toxicodendron. Ruta.

Sambucus.

Sanguinaria.

Secale.

Silicea.

Spongia.

Spongia, 3<> trituration. Staphysagria. Slramonium. Sulphur.

Sulphur, trituration.

Tartarus cmeticus.

Tartarus emeticus, trituration.

Variolinum.

Veratrum.

Liste complémentaire des remèdes indiqués cl non portés ici. Aurum.

Baryta carbonica. Gâmphora.

Cantharis. t al' carbonicun'-

Mercurius corrosivus. Nitrum acidum.

Graphites. Iodium.

Crotal

us.

r.

XLVl

Sepia. Stannum.

Arnica.

Calendula.

Canlharis.

LISTE DES REMÈDES.

Thuya. Valeriana.

Teinture pour l'usage externe.

Hypericum. Ruta.

Teinture à ajouter. Thuya.

Camphora. Euphrasia.

Tous ces remèdes doivent être tenus dans un endroit sec et frais et à l'abri de la lumière et de toute odeur pénétrante.

Nous recommandons de ne pas confondre dans la même boîte des médicaments avec les teintures; il faut les tenir sé- parément. 11 faut aussi avoir en réserve des flacons vide et propres, ainsi que des globules purs. - Il n'est pas mdif- féren?deP boucher soigneusement les flacons toujours ; avec e même bouchon ; une confusion à cet égard gâterait infaillible- ment les médicaments; il n'y aurait plus moyen de s en seivn avec fruit.

UN MOT D'EXPOSITION.

XLVI1

UN MOT D'EXPOSITION.

1! a paru étrange qu'un livre devenu aussi populaire que Test celui-ci, livre qui, comme la vérité, a le don des langues (car il est traduit dans tous les idiomes parlés), ne contînt pas un aperçu des principes de la doctrine dont l'application tend à s'universaliser, et sur l'homme providentiel qui en a décou- vert la loi.

C'est cette lacune que je vais tâcher de remplir.

Qu'est-ce donc que l'homoeopathie? On entend par ce mot d'origine grecque, et restreint ici au sens purement médi- cal, on entend exprimer l'idée d'une loi naturelle qui gouverne l'art de guérir dans son application au traitement des maladies. H signifie littéralement souffrances semblables ; les éléments de sa formation ont déjà été introduits dans notre langue, et se lisent dans les mots homogène et sympathie, qui, décomposés, donnent celui d'homœopathie. La doctrine homœopathique repose sur ce simple énoncé; à savoir que les maladies ne se guérissent que par des remèdes qui, dosés dans une certaine mesure, suscitent sur l'homme sain des souffrances semblables a celles qu'ils sont chargés d'annuler sur l'homme malade Deux exemples d'ordre différent pris dans les actes les plus ordinaires de la vie, feront éclater dans toute son évidence celte proposition.

Je ressens une démangeaison; mon premier mouvement est d y porter la main et de me gratter. Ce frottement exercé instinctivement et réglé sur les effets sentis, suffit pour faire cesserun prurit qui m'importunait. Nul ne met en doute qu'on

ZïZlltr^ " " grattanMes déraaneeaiso- Pta-ou

incl0nsoTnH7SOnnTeTt0mbe danSUne g^ndeaffliction, elle paraît corn^S ; ~ ,U° T 1 aborde aV6C des Pa,-°les ^uL et

douloureu deTam?^ymP-ll-!e ^T" m°ment 1>dtat

soulagement; e pX^™ ^ * e" épr°UVCr U" Onln vnii ? une guenson à sa peine.

On le voit, dans ces deux exemples, la loi, c'est le fait lui-

XLVIII

UN MOT D'EXPOSITION.

même, et cette loi est inhérente à l'instinct de conservation qui régit fatalement notre organisme. ,

L'homceopathie, on le comprend déjà, n'est pas chose nou- velle, elle existait à l'état élémentaire. Appartenant à la famille des vérités éternelles, sœurs jumelles déposées au sein de celui de qui tout procède, elle a erré dans le monde scientifique comme celles qui l'ont précédée et comme celles qui sont encore ignorées; elle a erré longtemps dans la pratique de la vie à l'état d'empirisme jusqu'à ce qu'un homme de génie l'ait re- connue pour ce qu'elle vaut, l'ait formulée et convertie en loi afin d'en rendre l'application facile, certaine et utile.

Si c'était ici le lieu de faire l'histoire des révolutions médi- cales, des théories et des hypothèses qui se sont succédé sans grand profit pour l'humanité, on ne serait pas surpris d'y voir que la médecine ait pu mériter et garder à travers les siècles la qualification de science conjecturale, lorsque d'ailleurs les autres branches de connaissances humaines s'élançaient dans la voie du progrès, et s'y maintenaient par des applications sûres et profitables.

Quoi qu'il en soit, tout en doutant de la certitude des prin- cipes sur lesquels les médecins prétendaient baser l'art de gué- rir, le monde ne cessait pas pour cela de croire à son utilité, et à son avenir. Hippocrate ne suffisait pas à sa destinée;

Depuis les travaux et les observations de ce puissant génie, la médecine, comme science, n'a donc point fait un pas; comme art, elle a simplifié et amélioré quelques procédés d'application ; elle' est parvenue à plus de précision dans la connaissance (diagnostic) des maladies, en tant que fixées localement. Mais tout cela n'implique pas le moindre progrès scienlifique au point de vue de la certitude, qui ést tout entier dans le choix et l'appropriation du remède. Et la preuve la plus in- contestable de la vérité de cette assertion est fournie à tout pro- pos par l'allopathie elle-même ; car, elle ne cesse d'invoquer le témoignage de l'illustre Grec quand elle veut soutenir ou inva- lider une opinion, quand elle veut étaycr un fait pratique qui est douteux: on en conviendra, c'est une singulière ma- nière d'attester le progrès. Les plus sages parmi les médecins des vieilles doctrines ne prononcent jamais le nom d'Hippo- crate sans ôter leur chapeau, acte de révérence bien à celui qui créa, il y a plus de deux mille ans, l'observation clinique.

UN MOT D'EXPOSITION. xlix

-L'art tout entier était dans l'observation. Mais ce n'était oas encore la science.

Un mot à ce sujet ; il fera mieux comprendre la vérité pro- mise, c est-a-dire l'homœopathie.

Plein de foi dans les efforts médicateurs de la nature con- vaincu par l'observation que l'organisme a horreur du mal ou de ce qui (rouble l'harmonie des fonctions, vers lequel la vie ne cesse de reagir en vertu de la loi de l'instinct conservateur ma J l!?? H.ppocrate se contentait dans le traitement des maladies de favor.ser cette réaction de la force vitale parle régime et non par l'emploi de remèdes dont les effets ne lui étaient pas connus. Cetteréaction de la force vitale opéra tla »ué

Sqnnp aCCOmpliSfital0rS Par Ovation du m 1 a'où soi tait une crise quelconque, soit une hémorrhagie so t une

2êur etc°UetcS' S^TIE" *

cui, etc., etc. l était bien la le commencement Hp la

science que le vieillard deCosavait pressentie dan~ les cZnturn S 81 lmp°rta,ltes deP^ Peu: vomitLomitus

7Z l en inTZSTnr Par le vomissement)

DlétP 1 P 1 lnUial de la mélhode q«i devait la com sance ef 1 rqU il e* insiste dans la connat

C est par llTèTT m S d6S -édicamen". -

(U If ! i Gffet' qu on Yient en aide à la force vit-île

Et cp n'pcf , ieseivee a S. Hahnemann 1).

■A sU6e aec?e°sS 2* ^ ^ ™* ^ de la vie peuvent 2,! t î!^"6 leS Phénomènes invariablement annllS ! ' melh°dl3 prticise <ïuil<^ «oit ^nces et Z M' g^nd nombre de circon-

(0 S HahnenT "~ ^ dU S"jCt

mort à Pnr^eT^Tv à M^se" (Saxe) le 10 avril 1755 et est doctrine, par Léon Simon. S,mZnX ^<",fl"a?''ïa

L UN MOT D'EXPOSITION.

explique comment la médecine est resiée arriérée. Il était dif- ficile en effet, de saisir au milieu de mille accidents qui com- pliquent et modifient l'activité vitale, la loi de subornation destinée à rapprocher et à assimiler en quelque sorte tous es phénomènes de l'économie animale appartenant soit a 1 état normal, soit à Tétât anormal. Les médecins ne s e aient guère préoccupés jusqu'à ce temps que d'un seul côte delà question la maladie, l'étal anormal; et dans leur impatience de trouve la solution du problème, la guérison, ils nég .gèrent 1 étude des réactions vitales qui se font incessamment et sans douleurs au milieu de conditions habituelles de vie. L'étude de la ma- tière (l'anatomie) et du jeu de la matière 0*™™ ^*™ loeiel en tant que résultats (les sensations et les fonctions) an sorbLnt eur intelligence. Ils étudiaientaveclessens. Détournes

Vouloir de la connaissance du préexiste à la matière et qui se manifeste par elle, ils abandon nèrent ils perdirent les traces d'Hippocrate. Ta vie esp 1 principe ou dynamisme vital, puissance organi- satricepr se comme force pure, ne se manifeste etne «'entretien au TaHe eu harmonique des fonctions, lesquelles constituent rSmwTd'aeUon.eîde réactions incessantes qui indmdua-

cessité, par des apparei s orgamqu es d 1 ec £ en PP^ ^

''ïSaS actions ou .es réactions, mue, par U força yi*. être, la santé; et la maladie, si le dcsacioia se

UN MOT D'EXPOSITION. li

agents médicateurs qui viennent, par une action analogue, sem- blable, par un acte homœopathique, en un mot, seconder les efforts réactionnaires et conservateurs de la nature (les symp- Jomes de la maladie) qui tendent au rétablissement de l'eau i- libre. ^

Ceci n'est pas un fait accidentel, qui cesse ou se reproduit avec sa cause. - On trouve dans les phénomènes réguliers de a vie l'image de ces efforts conservateurs. N'est-ce pas ce qui a lieu dans la terminaison de la grossesse par l'acte de l'enfante- ment qui provoque des actes analogues (les douleurs)? C'est le besoin de satisfaire à une nécessité fonctionnelle qui s'exalte par la nécessité même. On le voit dans l'accomplissement nor- mal d une fonction; il s'y passe un temps ou période de réac- tion qui détermine un acte d'excrétion, ayant pour fin l'élimi- nation d ur, produit normalement sécrété, devenu désormais retPnn' à ïéco™™ animale s'il était

so „, P .7 ? ,UnneS ga,'déeS volonlail'e™nt deviennent la sou.ee de maladies graves de la vessie; le lait d'une nouvelle

Tes^so^ U n'eS!r ,m Gmpl0i nature1' 1 eu

a des souffrances qui s'éternisent chez la femme : ainsi de bien

d autres sécrétions qui sont conservées contre les vœux de W

mb]7bferSs'iaV°nS f ' ^ l'état mOTbidMes phénomènes semblables s accomplissent nécessairement; la force vitale

lTZT^:rme danS ^n^ntemen.comrdan t de souffrit \ « de» urines, pour se débarrasser d'une cause ae souuiance. Le médecin qui veut n'être que le minkh-P

génie. -L-emDirkm» L , de l0U,e la PH^nce du

to» »• S Hahn dC " méd*C™ Prati?ue de certitudes et de conlS, "^ ^ qu'un ai'1 rempli d'in- l'«ercice; il àS3S "T ^r™ " ren°nça a en co,,li»uet- ne pouvait admettre ! T' qUC méd[^- Sa conscience mettre comme bon ce qui n'était que doute pour

LlI UN MOT D'EXPOSITION.

son esprit ; malgré toute sa prudence comme médecin, il avait iTseXent intime que le Lien qu'il espôrait pour le malade était problématique, et que les souffrances qui pouvaien ré- sulter des moyens de soulagement qu'il employait n'étaient que

5 certaines! - Cependant, il ne pouvait croire fût abandonné sans défense au milieu des maux qui 1 assaillent, S ce qui éveillait surtout son inquiète sollicitude ce qm le frannaU d'étonnement et arrêtait son esprit, c'étaien ces cures fnaKdues qui s'accomplissaient dans un ^ublement de

souffrance sans aucune participation

péraient à l'aide d'une surexcitation aveugle de la foice ulale, Elle fût ou non sollicitée par des agents empiriques. q Plus tard il observa que cette aggravation de souffrance n e- taU pas sans similitude avec les manifestations symptomatiques lP la maladie 11 s'en émerveilla. Il multiplia ses recherches, S 1 Sdïa son érudition lui fit voir que les prisons im-

pure, expérience dont il faut dire un mol.

meilleures desante ^*^TZU.W « ^

T*À avee soin eomme M «P*™-£ 1

ainsi des autres effets « oU„ Uj^ c£S elTe;s l'organisme sain. Oi, c est aans n propriété

UN MOT d'exposition. Lln

bleau des eflets purs de ce médicament présente une image fidèle des symptômes propres à la fièvre intermittente des ma- rais; il y a similitude entre eux. Et ce simple rapport suffit pour que le quinquina soit choisi entre tous les remèdes pro- pres à comballre cette fièvre.

Ce serait peut-être ici la place de dire le dévouement de quelques hommes généreux, premiers disciples d'Hahnemann qui, a l'exemple du maître, surent risquer leur repos, leur santé, leur vie, pour jeter les fondements de cette œuvre immor- telle, clef de voûte de l'homœopathie, le livre de la matière médicale pure. Et ce n'est pas sans émotion qu'on lit le récit touchant qu'ils font de ce qu'ils eurent à souffrir. Il fallait être anime d un amour Lien désintéressé de l'humanité pour ne pas perdre courage au milieu de toutes les persécutions dont ils furent abreuves. Parmi eux, il faut citer Franz et Hornburg qui ont paye de la vie leur persévérance en s'offrant en holo- causte a étude des effets purs des médicaments et à la haine des persécuteurs de l'homœopalhie. - La vérité seule inspire

tts^sr^ > reiTeur ^ ni

de «tf S-?mbIableS Une f°iS f0rmuIée deme»rait ^PPée

JondS on f ag"ntS„de CUl'ali0n n'élaient Pas rais da«* des

la "ÏÏ n0;PnTS " 'ter k f°rCe Vit9le à Vem d'obtenir l ,dC On necf saire pour annuler complètement, prompte -

ment et sans douleur les symptômes du mal et cela sans

crainte d'une aggravation quelque peu redoutable.

Ce problème, le plus important après la découverte de la loi de similitude, a été résolu par Hahnemann et c'esl n-ir la Vv namisation des remèdes, c'est-à-dire par e évc np men de" q s!:rleS,Spéda1^ a rida de procédé s fort TimplS

remède Tr la qV r COns,stent da"s l'atténuation du

-on opé t ons uT Z' k diUlti°» el la s""»s"

des besoin i '■• " ,onl. successivement et selon la mesure procédas à l'état ^e(.medlcamentense est réduite par ces forme dite Prfmit- ^"fi™ le Plus ^ et perd ainsi sa par la mise en 1 bert'é d COn/racte al™ d'autres propriétés esclaves dans les corps à vl JT* V1V<?S' iUS(iu^h retenue* nouvelle source de vpw,10« ~~ 11 se C1'ee Par une

oc veiluspurement dynamiques qu'on nesoup-

Lly UN MOT D'EXPOSITION.

connaît pas et dont l'application est utilisée par le médecin selon les circonstances d'appropriation thérapeutique. De la «ort le dynamisme médicamenteux, et c'est sur son rapport d'analogie avec le dynamisme vital qu'est fondée sa vertu cu- rative. - Dans son application, les effets en sont aussi surs qu'étonnants. , .

Mais on cesse de s'étonner de l'énergie des médicaments ré- duits presque à néant par la dynamisation, quand on songe a la manière dont se produisent certains effets qui, devenus puis- sances impondérables, restent sans rapports sensibles avec leur- origine matérielle. Telle est, en réalité, l'électricité. Est-il plus extraordinaire de comprendre la force du fluide électrique sorti du frottement de deux corps, que l'action d'un médicament se développant par un procédé analogue? Le bâton de cire : auquel ie donne par la friction la vertu d'attirer a lui la barbe d une plume, me paraît un fait aussi merveilleux et aussi inexplicable ; et cependant, il ne vient à l'idée de personne de mettre en doute un pareil phénomène . En quoi consiste cette force, cette vertu de la cire frottée; de ce frottement rotatoire de deux disques de verre ; de cette tige de fer aimantée? Quelle quantité de matière y a-t-on ajoutée ouôtée?Et l'arôme des fleurs, qui porte sur la sensibilité des efTets si incompréhensibles, quelle est la de- perdition de substance qui s'est faite pour affecter une personne et la rendre malade? Etc.

On n'en finirait pas si l'on voulait, par de pareille. ; ci a .on» prouverle mauvais vouloir desincrédules enhomœopath e, c es donc sans gravité qu'ils allèguent ne pas concevoir 1 action des ÎeLdesqu'elle meîenusage, lorsqu'ilsaccepten --réflexion d'emblée, des faits tout aussi incompréhensibles.- Et quelque incompréhensibles qu'ils soient, on y croit pourtant et on a mison d'y croire. Mais, pour les médecins quand il s agi d idée au ne sont pas dans leurs préjugés scientifiques alors ils ment absolument et sans merci. Lorsqu'on leur dit d'interroger l'expérience, source de toute connaissance, ils prétendent qu ils Vont consul ée, et qu'elle n'a pas répondu à leurs espérances Oi pour que l'expérience donne les résultats annonces par ceux qui ont profondément examiné la matière, il faut de toute nécessité expérimenter dans la rigueur des conditions établies ri'aTance?L'ont-ils fait? - Et jusque-là quel inconvénient y a-t-iU accepter comme acquis à la vérité, le sentiment de ceux qui font autorité en pareille circonstance? -

m MOT D'EXPOSITION. lv

En dehors des questions médicales, on admet, les médecins ad- mettent eux-mêmes aussi, l'autorité compétented'aulrui, pour ce qui touche aux faits qui échappent aux sens. Personne ne doute, en effet, sur la foi des savants (et nous n'entendons pas faire ici de rapprochementenlre des faits qui n'ont aucune connexité mais seulement dire qu'il y a des phénomènes plus étonnants encoreque ceux qui concernent l'homœopalhie), on ne doute pas « qu'une étincelle électrique ne fasse le tour du globe terrestre en moins d'une seconde; que durant une seconde, dans la seule oscillation du pendule d'une horloge, un rayon de lumière ne parcoure 192,000 milles, et n'achève le tour du monde en moins de temps qu'il n'en faut pour faire un mouvement d yeux, et beaucoup moins qu'un habile coureur n'en mettrait à faire un pas - Qui pourrait admettre sans démonstration que le «o eil est près d'un million de fois plus gros que la terri "que la vitesse de notre planète dans sa translation autour du s olril est de 31 kilomètres par seconde ? Qui croirait que cet astre place' a une distance telle qu'un boulet de canon qui co sèmerai oujours sa vitesse initiale, mettrait vingt ans à Ta Se exerce néanmoins son attraction sur notre globe dan un es pace de temps inappréciable?... Voilà quelques-uns de ces sultats scientifiques qui semblent passer les bornes de no mtel hgence. - En retour, il y en a d'autres qui sont s exi" us

core moin! 1 6 * '"^T q"e la pe"Sée Puisse les *™ir et en ï les apprécier, les mesurer. Qui cherchera à s'assurer si 1 aile d un moucheron bat plusieurs centaine h„ f T une seconde? Qui prendra la p'eine d s'enqu " 'V ™i

pouce /— QU est-ce même que des résulta

que chaque noint rl'nn Jtu ' eIIet' C011vamcu

^ère, eLTc é d unë s^i ^on de hl'

reviennent , gulitTment oa inTT^ V™0^ S00 millidns dfmilHoT,lP?n- 1?lei Vallcs éë™*> au moins

des mouv ^ ts "le ce, U"e SCUlc Sec0nde' c'cst

°P«q«es que ^ "on ^ espèce communiqués aux nerfs

rence qui existe dans 1,T L p,US; c esl de la àiffé-

diversité des coidem- î£ïT° dC l6Ur retouMue résulte la

'•ouge, par exemple, nos ^ -S"!0", ?uî n°US Ca,:SG 'C

ït-ux sont afiedes 482 millions de

ty, UN MOT D'EXPOSITION.

millions de fois, - dans celle du jaune - dans celle da violet 707 millions de millions de fois par seconde... Des nom bres semblables ne ressemblent-ils pas plus anx «lances d'un insensé qu'aux conclusions d'un homme sage?» W. Her- scbel Discours sur l'étude de la philos, natur.

Après ces faits si inaccessibles à l'appréciation des sens et de. idée, courantes de la vie, qu'est-il besom d'en çUer d au- 1res? Ceux que nous invoquerions, quelque délie et tenu i Us fussent seraient encore comparativement matériels, tels que ceux qu' on t ouve partout et qu'on a l'habitude d'emprunt^ aux réactions chimiques et aux actes de la sensibilité vitale. Ce sera t donc en vain qu'on chercherait à les faire valoir contre eux qn nient absolument l'action des remèdes homœopathi- oTs Rien ne les convaincra, s'ils ne veulent pas être conva n- Z - n'y a queles esprits vraiment libres qui ne craignent ua de se soLnttre : ils croient aux faits de l'expérience, quel- Tue ext-r^nairesqu'ilssoient mais ils donnent leur croyance avec cette réserve que commande l'amour même de la vente.

Reprenons. Si la matière médicale pure est, avons-nous > dit la clef de voûte delà conception homœopathique, la dynamisation du remède en est le couronnement. - Les agents dynamise», rameTés 1 forme liquide ou restés à l'état sec, recèlent, ce n'S pas douteux, de véritables forces douées d'une vertu qui

st^o L t chacun, forces qu'on peut élever par le. proced en usa-e à divers degrés de puissance. - H fallait en euu, Pour solliciter l'énergfe vitale dans un but salutaire ^des eue - L^médicatrices impondérables analogues acelle avec laquelle S TeZ a en êtremisesen rapport. - C'est ainsi qu'Ha nemaim e t arrivé à la détermination rigoureuse des propriétés du mé- tal a l'expérimentation pure, à laque le il a consacre

quarante ans de .on existence. - Puisse un d vouement ans*

soutenu et aussi intelligent se présenter encore!

UiN MOT D EXPOSITION. LVIl

puient sur la nature même des phénomènes de la vie qui sont connus, et, de l'autre, sur l'action pure des médicaments, qui ne peut être autre chose que ce que l'expérience Ta faite. In- cessamment vérifiés par la pratique de tous les jours, ces élé- ments ne peuvent qu'acquérir par le temps, et plus de fixité et plus de sûreté. D'où il suit que la médecine, servie par une pareille méthode, doit être considérée désormais comme placée dans une véritahle voie de progrès, et se sentir élevée à la dignité de science.

Oui, la doctrine homœopathique croit avoir donné à l'art sa- nitaire cette tendance d'amélioration progressive que l'on cher- chait en vain depuis tant de siècles ; elle se flatte que l'unité de vues qu'elle enseigne imprimera à l'esprit cette force calme et sereine, qui voit avec précision et prévoit avec assurance, sans rien laisser au hasard et aux conjectures, et qui permet d'em- brasser la généralité des phénomènes, afin de mieux servir les détails. Les actes delà pratique et les données de la doctrine étant indissolublement groupés et liés autour d'un seul et unique principe, la loi homœopathique, la science médicale ne peut que sortir définitivement de l'ornière ; elle en sort tous les jours et se soustrait au morcellement pratique et à l'abus de théories qui lui ont fait perdre la considération dont il faut qu'elle soit entourée. Placée sur la voie nouvelle, et ne rele- vant alors que d'elle-même, elle saura s'affranchir à tout ja- mais des spécialités, cette plaie honteuse et vivace de la vieille médecine, qui donne à vivre aux esprits faibles et cupides elle ramènera les âmes honnêtes dans ces grandes lignes scientifi- ques qui conduisent aux progrès, à la noblesse de l'art et à la dignité de l'homme. - La chirurgie elle-même, cette dernière raison du praticien, reconnaissant qu'elle n'est et ne peut être que la partie purement mécanique de la thérapeutique, abdi- quera ses prétentions à des notions spéciales et distinctes, et cessera de se poser orgueilleusement comme l'émule infaillible

l'inte.H P: oP1-eraent dile' lorsqu'elle n'en doit être que

i intelligente esclave.

science -tn,!1 ^ le,reconnaître> qu'apparaît celle dignité de la n tTde èl6' no,1-seulem«»t «ans la grandeur et IV

l ic 2 rend; Prenantson appui sur une méthode d'ap- Phcahon picsque certaine, elle rehausse d'une façon honorable

LVIIl UN MOT D'EXPOSITION.

l'homme qui se voue à son culte ; car elle lui donne les moyens d'agir avec la conscience de la bonté de ses actes et le sentiment de son indépendance. La loihomœopathique lui garantissant en quelque sorte la réalité de son savoir, il peut alors accomplir ses devoirs avec une noble satisfaction et avec cette modeste fierté qui lui permet de compter, sans orgueil, sur des résultats utiles, prévus à l'avance, et sans avoir besoin d'éloges pour bien faire. La médecine ordinaire, chacun le sait, n'est pas ainsi et aussi heureusement partagée. Incertaine dans ses principes comme dans ses jugements, tergiversante dans ses moyens comme dans ses promesses, puiserait-elle les conditions de sa dignité et de sa propre force? Sans l'encadrement officiel qui en maintiennes parties, qui favorise et paye son enseignement, qui lui donne toutes les positions d'influence pour résister aux éléments de dissolution qui la minent, elle ne résisterait pas comme elle fait à la marche ascensionnelle de l'homœopalhie ; et le jour l'opinion publique sera assez puissante pour recla- mer en faveur de la méthode nouvelle, la médecine tradition- nelle verra plus que jamais s'introduire l'anarchie parmi ses servants comme elle a existé de tout temps dans ses principes.

La véritable science fait elle-même sa destinée, elle ordonne qu'on l'estime et qu'on la considère; elle élève l'homme qui la cultive et l'applique. - La fausse science, au contraire, ne compte quelque chose que par la valeur privée de ceux qui la fréquentent ; et si la personne ne peut rien pour elle, la science et l'homme tombent dans la servitude; l'une est livrée aux hy- pothèses et aux sophisœes; l'autre à ses passions et aux préjuges. _ Non le médecin n'est plus libre dès qu'il dépend de ses be- soins matériels, des hommes ou de son ambition, des qu'il dé- pend d'une opinion scientifique ou d'un asservissement moral. 11 ne peut plus remplir ses devoirs, selon sa conscience, car elle est faussée; selon ses lumières, car elles ne viennent pas d'une source vraie et pure. Or, le jour l'homme est passe a ce point sous le joug, il perd, dit le vieil Homère, la moitié de son ame; aussi le médecin ne doit-il faire aucun cas des hommes et des richesses, lorsqu'ils peuvent, dit Hippocrale, lui couler son in- dépendance.

DE LA VIE ET DU ROLE DE LA SENSIBILITÉ.

INDICATIONS GÉNÉRALES

D HYGIENE PRATIQUE.

On ne saurait trop le dire : La santé est le premier des biens car, sans ce bien, nul autre n'est possible.

A ce titre, la science qui enseigne les préceptes et indique les moyens de conserver et d'améliorer la santé devrait être la première de toutes, puisqu'elle serait la plus utile.

Or l'hygiène est cette science; considérée d'une manière générale, elle n'est pas seulement une partie essentielle de la médecine, elle est encore une partie non moins importante de 1 educanon et de la morale. Car, on n'a pas l'âme pure, on n'a

intégré ^ " ^ C01'PS daM U" état de Parfaite

L;hornme est un et indivisible : il est tel parce que la force ni .aie (dynam.sme vital) qui l'anime, est unique dans son es- sence. Aussi les énergies dont il est doué , les fonctions qui - lui «* >-s, dépendante;, solid^X 'esttonnhP ™7r^ueln?ent-ToucheràUnpointderoiïani8me,

un e se / i' ' ^ Pr°V°qUei' Un ieteilt^emen universel. La plus légère cause devra donc agir comme car

Une sorte de vibration ; ce sera une communication ZtZ

§ I De la vie et au rôle de la sensibilité _

La yie, telle que nous la sentons, la voyons et la concevons «Ha synthèse de toutes les activité; phys.ologiqu *• X JtT tentée et entretenue par la force initiale préétablie On peut se

anssie:eTr?i courant continud d acu°n et de s

pou r Z il -h P ' PT t0US les faits de la sensibilité e pour tous les phénomènes de la nutrition.

lesLooltionrl ViG 6St dans le Juste é(Iuilibrc de toutes les optons par lesquelles elle se manifeste.

tionsld'esSÎés'eM1 > de C6tte ré^é ^ Ac-

tivement u^ZS^Z T^T5' Vh°m™ cn M instinc- ou la santé. " qUl n est autru chose 1™ le bien-être

Mais la santé parfaite est une pure conception. Elle ne peut

LX INDICATIONS GÉNÉRALES d'QYGVÈNE PRATIQUE.

exister Nous sommes dans la dépendance d'influences diverses qui altèrent, qui font varier l'harmonie des actions vitales. Il n'y a qu'à considérer les circonstances dans lesquelles nous vivons pour en juger. Toulautour de nous est instable, et nous sommes nécessairement soumis aux variations, aux change- ments aux révolutions de notre milieu, qui est la nature entière, avec laquelle nous avons , comme tous les êtres , une existence commune.

On le conçoit facilement : l'équilibre physiologique ou la santé, est mis en péril et se perd, non-seulement par les per- turbations du milieu, mais aussi par les besoins naturels non sa- tisfaits ou satisfaits outre ou contre mesure, et par la rencontre obligée de causes étrangères à notre propre organisation.

Ces causes , inhérentes à notre milieu, sont placées hors de nous ; elles nous enveloppent de toute part ; il y a plus : elles contiennent les éléments essentiels à l'entretien, a la restau- ration, à l'amélioration de la vie, dont la source tend sans cesse à s'affaiblir, à s'épuiser par le jeu même de la vie. - Ca si la force vitale, comme force, est inépuisable, les ressorts qu'elle meut et qui constituent notre identité s'usent et dispa-

Jaissent Nous ne faisons que passer dans ce monde. Or,

tâchons de passer sans trop de douleur.

Tel est en effet, le but et la fin de l'hygiène, à laquelle nous dev ns nous intéresser, parce qu'elle est destinée à nous faire comprendre le prix de la santé, nous faire connaître les condi- tions dans lesquelles elle se maintient et les causes qui 1 altè- rent comme aussi à nous fournir les moyens de l'améliorer,

^nst qu'à la condition de subir notre mi.ieu

Nous le subissons avec ce sentiment de résistance qui non dôm e conscience de la vie, en nous faisant comprendre qu il v a en même temps d'autres existences que la notre. y C'est par la sensibilité que nous sommes mis en rapport avec

16 véritable appareil électro-vital est l'or-

t P le générateur de la sensibilité. C'est par lui, varie fZ ' i Ï spécial (les sens), que ^s'établissent ces Sons nombreuse» qui nous mettent à même de sentir et wnnnaUre les impressions que nous éprouvons, de même que t besots èt ^nécessités de notre organisme qu, sont a

satisfaire.

DE LA VIE ET DU ROLE DE LA SENSIBILITÉ. LXI

rJfJln!Sl v Ct ladouleur naissent de l'empressement ou du u r deh n àCeUG satisfacti™- C'est la première cônlltém 1SC16nCe; C'CSt COmme UD Hbre r^0n de V insti»ct

soif par i!wpqne ^ J'°Ur °Ù CGS rdali0ns ^bussent, soit pai 1 usure progressive des instruments organiques soi

setabl pai la douleur, de même que le plaisir intervient d°nnésatlsfacti- Pleine'etentièrVà un "n

S'il est un fait acquis à l'observation et à l'expérience de

sr' 1r^;:;,c,,ideDirine ,a <,ép,'rasion' ^

«*« des ins,rume„ C °"vi "e riaT!, ;leC'e °U immC- Dp naiaconf i„ . j ' a vie elle-même.

rZ^^iïsr tIu?s de rinstinct>- eiies

sives par la doXr P ? ' PlaiS''r' d'autre Pait>

«tinct'ue ÎSÏÏl M ?eUt 6XpHqUer CGS l0ÎS de

la sensibilité. 1 imeMentl<m ct les merveilleuses aptitudes de

^^SZ^^Z Q: 7 l0is de et cette

la clé aù'pro^^SS^^,,'!- eff*ts nous donne l'homme p'eut se donnai t que

Un mot à ce sujet.

* poursuit effaft son év0 ut o'n Ltolf6 °rgan,'qUe' h ne vient la traverser _ T= ! ub,e' 81 nen d hostile emplissent chacune dans IWi. ma"ifestations diverses s'ac- dévolue dans ïéconom ^ma t eZf^ «Bl M 6St ^gularité et harmonie sous W ? 6 avec ordie>

anime tout en nous. S°US 1 emPu'e de cette sensibilité qui

(la santé); elle se

naturelles; s'il en sort et Toi > * *°H pas de^ limites Plaisir à éprouver, c'est n i ! ' Car il n> a jamais assez de nÉniNc P augmenter sa puissance. Or, du

LXH INDICATIONS GÉNÉRALES d'HYGIÈSE PRATIQUE.

moment qu'il s'est accru de manière à réveiller la conscience, du moment il est réfléchi, il envahit encore, et il en résulte une surexcitation des organes, qui provoque en eux un nouveau surcroît de développement qui tourne toujours au profit de la fonction et au profit de la satisfaction à donner à la sensibilité. En prenant cet ordre d'idées en sens contraire, c'est-à-dire en créant des obstacles aux impulsions du plaisir, autres que ceux qui sont dans la nature des choses, en contrariant son expan- sion par des causes nuisibles à la loi de l'accroissement phy- siologique, on arrive à la douleur directement,— par la répres- sion delà sensibilité; ou indirectement par l'exagération même de ses effets, par ses abus.

Insistons : l'hygiène doit avoir pour but de régler l'exercice du système nerveux, de le maintenir dans un cercle assez large pour pouvoir y développer et agrandir ses aptitudes, et toutefois, assez limité pour restreindre ses écarts. La vie dans ses incidents bons et mauvais lui est subordonnée.

Un organe ou un système d'organes fonctionne avec d'au- tant plus d'action et d'énergie, qu'il est mieux et plus forte- ment constitué ; que de l'activité de sa fonction se déduit un surcroît de développement matériel, qui vient à son tour augmenter encore son aptitude fonctionnelle. Mais cette progression dans la puissance vitale devient fatale. Sous l'influence de la volonté, qui n'est qu'un désir croissant de jouissance, l'organe grossit et s'hypertrophie, c'est-à-dire qu'il dépasse en matière et activité la part qui lui est assignée par la nature dans le jeu régulier et harmonique des actes de la vie. L'équilibre est dès lors rompu outre mesure, et l'on est arrivé sur la pente du mal ; une cause quelconque, une imprudence vous entraîne à l'état de maladie ; le trouble et le désaccord est dans toutes les fonctions et l'anarchie est dans les actes de la sensibilité.

Les tempéraments qui, comme cela est connu en physiologie, se constituent par la prédominance d'un système organi- que sur les autres, offrent un exemple frappant de ces prospérités vitales. Ils préparent les prédispositions au mal en fondant l'inégalité dans les fonctions. Cette inégalité reste dans une certaine mesure compatible avec la santé à travers plusieurs générations. Mais l'abus et le renforcement héré- ditaire de la fonction conduit toujours et nécessairement a l'hypertrophie organique qui rompt définitivement l'équilibre ;

DE LA VIE ET DU ROLE DE LA SENSIBILITÉ. LXIII

le tempérament est dépassé; la santé est devenue impossible et 1 organisme entier a décliné au point de se trouver dans un é at permanent de souffrance.

C'est ainsi que le système nerveux devient le promoteur de toutes les exubérances vitales.

Lui-même ne se soustrait pas à cet entraînement, il aug- mente sa puwsance matérielle par son activité fonct onnelle oî^nVue 6 P" 1'aCCroi«t ^ son aPpareii

Mais il y a un terme au pouvoir de sentir; l'excès du nlaisir en provoquant une émission continue de la s nsibil té, n" p n' les sources, en affaiblit l'organe générateur; l'appareil veux s'use et perd progressivement l'aptitude à se laïï r én ou voir par ses excitateurs naturels, l'air, la lumière e Z lhT Pujses soit dans l'atmospbère, soit dans l^ZZt^Z

par l'abus du plaisir. P maladie , et décrépit

Accumulée avec violence et ^nc mnc, l'organisme, la sensibiJzJ éclate n ,T h "* P°inl dc selon la localité organique e elon , r r"''9"' S'ann°"Ce ladie proprement dite * f°nCtl0n; Voilà Ia ™*-

accrue du sysfème sensible P dependent de

^Z^V:^T>1 ' la COn«uêle de la ^ure par la ci- son milieu; n'a. fa t et^an,! '"f mUUiplier Ses relali™s avec "r- - Ce n'était pas J,ï 1 ,?? aCC,'°ltro sa Puissance de sen-

hostiles, de pactiser avec eut f' i?"' dc Vaincre les éle'ments C °UX' ct d assurer ses moyens d'exis-

LXIV iNDICATlONS GÉNÉRALES D'HYGIÈNE PRATIQUE.

tence.il fallait encore dans ses aspirations, dans son ascension vers des voies plus élevées et meilleures, augmenter en cédant toujours à la loi, a l'instinct du plaisir, vivre aussi par les sens, par l'esprit et par l'âme. La civilisation n'a pas d'autre ten- dance, d'autre but ; mais c'est toujours à la condition de voir l'organisme se perfectionner dans ses détails comme dans son ensemble. Et en considérant ici la civilisation comme un instru- ment progressif de bien-être, l'homme a pu s'affranchir des aprêtés de la nature, de la misère, de l'ignorance et de la ser- vitude physique et morale.

Ces grands résultats que nous attribuons aux développe- ments pratiques de la sensibilité individuelle au profit de tous, n'ont point touché et ne toucheront qu'incomplètement a cette inégalité des conditions sociales, et des aptitudes vitales - qui donne aux uns toutes les sensualités de l'existence et aux autres, le plus grand nombre, toutes les misères. -Mais dans le Livre de la vie, le chapitre des compensations ne sera jamais clos, et l'on y lira toujours : Aux uns le désespoir par 1 abus; aux autres la résignation par le dénûment.

Avant d'entrer dans quelques détails, ajoutons aux considé- raUons générales qui précèdent sur le rôle du système nerveux dSSornie animale, ajoutons comme arauis aue la chaleur est la cause excitatrice la plus geneiaie Œmène de la sensibilité, et que son .activité es en nnson du degré de chaleur qui nous pénètre, soit qu elle nous a renne ^l'atmosphère qui nous enveloppe, soit que nous la créions autour de nous à l'aide d'agents artificiels (les vêtements le feu e c ) ou que nous la fomentions en nous par les excitations li al au moyen des matériaux de la nutrition (les a hment , w TnUons etc ) - C'est pourquoi, nous voyons que les tonc- *n Z ^i ont plus d'entrain avec une température élevée, comme en été, par exemple; et qu'elles languissent, lors- qu'elle descend à un degré inférieur, comme en hiver. ^

C'est donc d'une part la sensibilité en pleine puissance; c est, d'autre part, la sensibilité en retraite.

File est en pleine puissance, lorsque l'organisme es place dan de ondi ions qui servent les prospérités vitales , 1 abon- dance en tout; la chaleur, la lumière, l'air, les alunen * les £ l'ex rcice,la liberté, le repos, le sommeil, en un

DE L'AIR ET DE L'ATMOTSPH. EN MATIÈRE D'HYGIÈNE. LXV

mot, lorsque rien ne contrarie l'instinct, la loi du plaisir de l'existence.

Elle est en retraite, lorsque l'organisme se trouve, par la né- cessité des choses, placé dans des conditions qui sont dépres- sives de la vie, comme le froid, l'humidité, le défaut d'aliments réparateurs, la presque nudité, un sommeil insuffisant, l'obli- gation d'un travail qui épuise le corps et ne permet pas à l'esprit de s'épanouir, l'ignorance, obstacle le plus hostile à

1 émancipation des facultés humaines, en un mot, tout ce qui s oppose au développement de la loi de l'instinct conservateur

Maintenant, en prenant l'homme tel qu'il est aujourd'hui et au point ou la civilisation actuelle nous le représente c'est-à dire avec ses désaccords organiques, avec les inégalités acci- dentelles et toujours nécessaires qui naissent incessamment autour de lu, par la pratique de la vie, nous avons deux indi- cations générales et principales à remplir

Accoutumer l'organisme à résister aux agents du monde exteneur, sur lesquels on ne peut rien ; ils sont nécessaires au foncuonnement des phénomènes vitaux; tels sont la cha- H-i ' r UTre' 1 atmosPhère avec ses vicissitudes, de vent d humidité, de pluie, de froid, de chaud, et ses oiC s les

r" r£'m S et les influences sidérales- Car' ^

a se 1 homme aura toujours à subir l'action de ces agents-

a ion ?r nerTX 6St Par Sa P''0?1'6 nature com2 cat.on avec eux. 11 ne doit et ne peut s'v soustraire m,'il

éprouve de bonnes ou de mauvaises impressions i^y sera

mes cec tombe dans un règlement hygiénique:

2 Éviter tout ce qui porte à la sensualité, Ce t-à-dire au d e oppement exagéré, partiel ou inégal et exclusif de 1 iona

cle la sensibilité. Ce sont toutes les pratiqué de viî

aJla L 1 TlTZ T'nS °,fenSibleS; leS P^iBirs des sens, ia iamç, de la chair, la mollesse, les veilles et les m«mnC' Cest ici le plus essentiel de l'hygiène- car f v

fixer la limiiP r.,,; - "JeILI|i, cai,u sagildebien

direction qu Coîd ,i ^ Vàbm> et de mo"1™ Ia

pour l'har nôn^ d s r 8 r" * VV0°rCS^ ™»s Ranger

mome des tondions, sans danger pour la santé.

§ II. De l'air ©-> flC«> «•..- d'Hygiène - iv «*mo«pH«Pc en MBÎ.<i*» ^

S « »e - Lan- atmosphérique, ce vrai pain de la vie

LXVI INDICATIONS GÉNÉRALES D'HYGIÈNE PRATIQUE.

par lequel nous vivons, ne devrait jamais être considéré comme eau m de maladie; et cependant il le dev.ent quelquefois.

Dans séditions normales, c'est l'élément le p us essen- liel de l'existence. Absorbé dans les poumons par l acté de la respirât on transforme le sang veineux (sang anti-vita) en «anfartédel (sang de nutrition, d'entretien et de restauration) en L d pou 1 ant d'une partie de son oxygène, l'un de ses prm- cmes composants (1). Et l'oxygène est si important, si indrspcn- X à cette transformation, que l'air qui en est privé devient

oudamement mortel, pour tout être qui le respire, et sa moi ïïïauTnt plus rapide que la respiration est plus courte et

PlUAinsf "l'air ne sera bon pour l'entretien de la vie que s'il contient ae l'oxygène, et en proportion nécessaire pour la con- version du sang noir en sang rouge ^

L'homme absorbe pai joui ae a o _an-„pln ,,ne

mais d'air qui se renouvelle incessamment; cai, sans cela, une fois éPuté par la respiration, dans un appartement clos, de- « Xt, on ne saurait y rester sans danger ; on n tarderait pas à ressentir les premiers symptômes de 1 asphyxie

(V°L'aiiaLeplu; favorable à la santé est celui qui jouit de toute sa our^t ce n'est qu'à cette condition qu'il est completemen vMfl n 'S'U contient dans sa composition un gaz

T' *h \e meilleur est celui des montagnes: il est pur, il est léseï t h^g des émanations des plantes et des bois résineux; relu du bord de la mer : il est également pur renouvelé

ma La composition de l'air est de 2. parties ^oxygène, de 79 d'à J^tVuneUime proportion à l'ouvrage

Dans les pages suivantes, on a «J™^ Lgiène générale),

écrit récemment à ce sujet.

DE L AIR ET DE ï/aTMOSPH. EN MATIÈRE D HYGIÈNE. LXVII

remplacer, chez les hommes voués aux travaux nénihW ab champs, l'insuffisance d'une nourriture re' Jatrice *" Le moment du jour il est le plus vivifiant le ohm «

états de 1 atmosphère le plus sain est l'état de sérénité II W e t clan- brillant, et ne contient qu'une légère auanti é H'-

hôpitaux, par l mi MiT ^ de'gagent= dans ^ combrement des Sfr^" qm S en?endl'^t de l'en- charge auss de VZ ipe l pidémi>es' ~ L'air se lieux resserrés,™ d ' s f 0°s ïs 7^^°"^ veilles masures, les caves ,1, aiSanCGS' dans les

aux pages 75, 98 et 9 Dni r 0U,enaine^ etc. Voyez plus loin

De l'habité on. - sVf " ÏtCT™ h™éni^ née d'air respirable pour 1W Jr" T quantité froi- de nécessité^ lue q e s o ' 1 ab^^"1^- dG ^ U est construite de manière S ' f 3SSez ^rande et

Les -aisonsseront don e ."r,"116"6111 de ^ et généralement orientées en reL,T* " Se°' Un peu é,eve' situation, on ne peut que rësZr S°lGl1 leVanL Dans ce«e cela est possibles se -ont a ni, ^ ^ pUr et vif- ^ ^ d'une eau coura e; s l^bri STr ^ ent°U1'éeS d'arbres sentira favorablement L'eau ï 1 atmosphère s'en res-

'aire, et les arbres n d gaia 't?" TT* Sakl" absorberont l'acide ™,h g 6 leur fe"iHage l'oxygène Station. dG Ca,boni^e ambiant, indispensable^

^^mTJiS^0 q,U,°n P6Ut t0"t disposer vie^on y mld ,,a tou abonde pour le développement de la

A la ville, dans L 8, 06 et sans f,'a'"s-

!'on fait pour ainsi dir/rchn" aggiomdralio»s d'existences,

l«ut concourt à la corrompt ilT"' CX'gUÔ d,at™sPhère, ^mpie pai ]cs mi|]e immond.ces quj

LXVU1 INDICATIONS GÉNÉRALES D'HYGIÈNE PRATIQUE.

s'y produisent ; le plus grand nombre d'individus manquent de la ration journalière d'air pur, c'est-à-dire, de 7 a 8 mètres cubes

' Ainsi dans les ailles, plus qu'à la campagne, les habitations

ex.gu.ils ne( PeUVe"ldPnSslesJgrandes maisons on doil cirer, stricte propret - S da dans les petiles fl serait

S^ue & « ^ à la ^

ou trois fois par an.

D0nc, pour donner à toute ^^^T^e chacun, selon ses moyens, tiend la la ™am ^ia P l'humidité, à donner du jour et de la l«e a ° ^ à les aérer avec soin, à ^PP^^^^f^" ouvertes la qu'on appelle ^^^^Z balayages com- nuit, même pendant 1 ete , a taire p isgance des fleurs en

p,ets ; à se sevrer au moins 1 1 mut 4e la ou ^ bouquet ou eu Uivees en pot Q^d J8 ^ppavleinent

forte odeur, il est malsam de le, tenir a ^ la l'on couche. -C'est encore pis que d a ou cous ^ même chambre des provisions d al ment ^>,en devien. tare est de s'échauffer prqmptem nt .en peu d ,n,la ^ nent délétères et corrompent 1 au. - U teuue g t T tt*af ^rrc£KSi un pet« espace !LUunPiïentapàr malsain, l'air qui est calculé pour une ou deux personnes.

Ce qui cou.rD.ae aussi à vicier l'ai, dans c^ ,a combustion de l'huile, a"=l'tsi„„èf diminuant d'éclairage et des Carbon.. Cet ecomta su™ en ^ ^

Voss6è„e de l'air ba W«^H

DE L'AIR ET DE i/ATMOSPH. EN MATIÈRE D'HYGIÈNE. LXIX

par des ventilations afin de chasser les résidus volatils qui en proviennent et fatiguent les bronches et les poumons.

Chauffage des maisons. C'est dans l'usage de chauffer les habitations que se trouvent souvent des dangers des plus sérieux pour la santé.

Le plus sain, le plus hygiénique de tous les procédés de chauffer une maison, c'est, sans nul doute, la cheminée. 11 s'é- tablit un courant d'air entre le foyer et les ouvertures, portes e fenêtres, qui constitue un véritable ventilateur. L'air est sans cesse renouvelé, et ne peut perdre ainsi aucune de ses qua- lités vivifiantes. 4

Mais le chauffage par les poêles, les fourneaux Ton brûle du charbon est vraiment dangereux, s'il n'est pas entouré de toutes les précautions désirables. Non-seulement l'aération ne s fait pas naturellement comme par les cheminées, mai ? 12

te LZ ]TqU\qn[ 86 ^ pai' la combustion, hange tellement les conditions de l'air respirable, qu'il devient dan- Eres' rd!!lrl0ngtemPSdanS dGS aPP^ments, dans d^ chamb.es, des bouges, sans courir un véritable danger Ceci

ci ::?rtcTu d? tous'- d'aiiieurs' r^**^ ; ro

effeTs du la 7 ' 1" k V°iX d6S j0Urnaux' lâS

qmne peut que s'altérer par la production du gaz acilSbo!

nient, en tenant dans H { 0,1 reme'die à cet inconvé-

L'éva or ^ qi ^st "r 6 T™& déC°UVGrt Plein d'eau- tionvaporise àSi é n % P,Pleea CGlle ^ la comb^- tementï u des ma ons ï! °US,escas> ,a chaleur des appar-

natnrelle mu défaut v? ^ % h ce de^ la ^™ de devenir frileux rC'Ce d°U y SUP^- I' faut éviter

Assainissements. L'Wiî doit entourer la famille àll^l P7-Vée' rhYSiène domestique, 110 dcs Piaulions que nous signalerons,

LXX INDICATIONS GÉNÉRALES D'HYGIÈNE PRATIQUE.

pi ani se trouvent détaillées dans le cours de ce livre. Il appai- tTA H Xe publique de faire disparaître les grandes eau-

au «T2^^1"iï^Slnlrtto. do toute* choses;

S'SÎT ÏÏÏÏÏ >ant à l'égard de, dispositions inté- rieures, qu'à l'égard de leur o^»^,^, a „„ aulre Pression almospaenqw. - Passant ™aimei j » mnsidérons succinctement 1 an , el l air annu » SoïTu^t devenir, malgré sa pureté, cause de SEE^S. à raisou des ^J^'^^ totrodmsent quelquefois, «-' "^7™ nous

srr.^ - *

"Smosphèra, a,ec sa légèreté mffl£Z~£Z d'appui qu'elle se lait egalemen t su, , „ous

pression ordina e, et sans que eq g .es_

nous manque ; il est devenu plus léger ,

«5 s- et si nous montons plus haut, 1 an plus ialLUa

de la peau, sortent par les pores.

DE L'AIR ET DE l'aTMOSPH. EN MATIÈRE D'HYGIÈNE. LXXI

dences, qui sont basées sur nos relations avec elle; c'est bien autre chose, lorsque, par le fait d'une impressionnabilité mala- dive, nous avons à subir les variations barométriques de l'air.

Elles agissent incessamment sur l'organisme à divers de- grés, à divers titres, par l'intermédiaire de la peau, organe des sens, de tous le plus universel, le plus excitable et le plus sen- sible aux effets de l'atmosphère, car c'est par la peau que nous arrivent du dehors le plus grand nombre de nos sensations. Or, les impressions sont hostiles, selon que l'air est sec, chaud, froid, humide, sombre ou lumineux ; selon que sa tension électrique est plus ou moins sensible; qu'il y a des vents, de la pluie et des orages; selon l'état des saisons et le passage des solstices et des équinoxes; selon aussi certaines influences si- dérales qui agissent à travers l'atmosphère; selon mille et une circonstances météorologiques qu'il est impossible d'apprécier et de prévoir absolument.

Ce qu'il y a de positif en ceci, c'est que les changements di- vers de l'atmosphère pénètrent subitement et incessamment notre sensibilité, cette faculté rayonnanle de notre être, sur la- quelle vient en décalque le milieu nous vivons avec tous ses détails et tous ses accidents. Jamais cette pénétration n est aussi marquée que sur les santés délicates, sur les êtres ma- ladiis, sur les sujets nerveux . Dans les grandes villes, ces foyers d une civilisation fiévreuse l'on est toujours en souci de la douleur, et l'on ne connaît que l'abus réfléchi ou irréfléchi de toute chose, notre pouvoir de sentir est monté à un tel diapason que le système nerveux, dans une continuelle surex- citation, ne peut qu'accroître sa sphère d'activité. La cause la plus légère devient l'origine de mille misérables petites souf- frances, qui, quelquefois, aboutissent à des maladies graves tes natures impressionnables sont esclaves du temps qu'il fait E les ont à compter avec lui, parce qu'il est ou trop chaud; ou op froid, ou trop humide ; parce qu'il est au vent, à la Pluie a 1 orage ou a la neige ; ou parce qu'il est trop tôt ou trop

d^r 5 k\ ^t" ViCiS3itUde de L'air' on les voit se ma S/ e"raffect">° chronique, qui s'appelle goutte, rhu-

ZSe T ag°' m'graine> ^ralgie, obstruction du foie, C a nt ui ndZ'entT.Ti SOnt deS b^res in-' à oman sal nT "l dU deI— 11 RStc™ore des individus lune c mm Hn 7 US SCnSiblG : ils0Ilt à compter avec la tune, comme Bacon, délicat de complexé, qui ton bail en «lé-

LXXII INDICATIONS GÉNÉRALES D'HYGIÈNE PRATIQUE.

faillance à chaque renouveau ; comme une certaine ûlle épis leptique, à laquelle il survint des taches au visage, dont la cou- leur et l'étendue variaient avec les phases de notre satellite ; et comme cette autre toute petite fille d'nn batelier de la Tamise qui tombait en crise spasmodique à l'heure du flux et dure/Iuocde la mer, et avec une telle précision, qu'il n'en fallait pas davantage au père pour régler ses occupations ; ils ont à compter avec la conjonction des astres et tombent en convulsion un jour d e- clipse ; avec le froid intense, comme Henri M de France qui entrait en fureur toutes les fois qu'il y avait un brusque abais- sement de la température ; c'est dans un de ces moments qu il fit assassiner le duc de Guise; ou encore avec la pluie comme cette fille dont les mains et les pieds, ordinairement humides, sèchent à l'approchedu temps pluvieux. -Si l'on voulait fouiller dans les archives de l'art, on y trouverait un grand nombre de cas analogues. Mais ceux que nous venons de ™PP^ chacun peut multiplier par son souvenir, car, il n est personne qui n'aU connaissance de pareils faits, suffisent amplement pour démontrer combien les santés maladives paissent im- pressionner par l'atmosphère lorsqu'elle est modifiée et trou- blée par les variations auxquelles elle est sujette.

Médicaments selon les circonstances atmosphériques. - Fuis- nue les variations atmosphériques, ont prise sur nous, que nous r pouvons" fllir les influences sidérales et météorologique» - qu'elles réveillent nos prédispositions morbides et metten à nu les infirmités qui se cachent pour un temps voyons si nous n a ons pas de nouvelles et particulières indications a rempnr, et si nous ne trouverions pas dans la matière medica e de^medes propres à contre-balancer les impressions doulou - reuses qui su'rgissent en nous par suite des changements ae

teiKie eïpéSemale a démontré qu'il y a des médicaments dont les effets purs se manifestent plus nettement dans cer- taines conditions de l'atmosphère, et impressionnent alo rorganisme plus vivement. Le médecin met a ^profit cet e circonstance pour- donner avec plus d'à-propos l'agent de cu-

^ Comme nous avons des remèdes dont l'action thérapeutique se prononce plus particulièrement le matin ou le son;, la nu ou lèlour, de même il y en a qui agissent plus spécialement pendant que la température est basse ou élevée, pendant

DE L'AIR ET DE i/aTMOSPH. EN MATIÈRE D'HYGIÈNE. LXXUI

que l'atmosphère est humide ou sèche, pendant qu'elle est troublée par le vent, la pluie, la neige ou l'orage, et même selon la position des corps célestes à l'égard de notre pla- nète. — Aussi on donne comme suffisamment démontré, que la belladonna aggrave ses effets en plein soleil ; la pul- satilla à son coucher; que le cuprum sollicite particulièrement desspasmes et des convulsions à la nouvelle lune; que les prin- cipaux remèdes de l'hiver sont aconitum, bryonia, nuxvomica, rhus; que ceux du printemps, lorsqu'il est variable, sont rhus et veratrum, comme parmi ceux de L'été, on compte belladonna, bryonia, carbo vegetalibis ; parmi ceux de l'automne : china, mer curius, rhus. Dans les temps variables— qui remuent irré- gulièrement les organisations, et mettent en saillie les maladies pour lesquelles il y a prédisposition, on doit compter sur mer- curius, pulsatilla, rheum ; si le temps est sec et froid, sur aco- nitum, nux vomica, sulphur ; si l'humidité prévaut, sur dul- camara, nux moschata, etc.

Nous nous bornons à ces simples indications ; on peut les compléter au besoin en consultant les dernières pages du cha- pitre II, première partie de ce livre, mais non sans faire ob- server que l'important sera toujours d'adapter et de subor- donner le remède principalement à l'état du ciel, et toutefois sans négliger de prendre en considération les souffrances qu'il sollicite (les symptômes).

Nous concluons au sujet de ce dernier aperçu que certains remèdes peuvent selon les circonstances être regardés et em ployes comme des agents hygiéniques ou plutôt comme agents prophylactiques ; à ce point de vue, ils ont le pouvoir, en maî- tnsant les prédispositions, de prévenir les maladies en germe.

Vêtements. Il y a aussi d'autres moyens que l'hygiène met en usage pour garantir l'organisme des brusqueries de froid et d hum.dUe de l'atmosphère ; nous voulons parler des vête-

vf ^ * cou:

^^^:^Z:Ts^rsel ,atiachés

sera large et à p inë rfé \ï* .™llVG™'^ ~ ^ cravate

«elle large; la coilïur de r'a n' ttoT'* ""ft * "

„.,„„.' a n avo" nen de gênant; dans tous

JIERING.

LXX1V INDICATIONS GÉNÉRALES D'HYGIÈNE PRATIQUE.

les cas, il vaudrait mieux savoir sans passer; il est sain de rester nu-lèle chez soi, le jour et la nuit. C'est un sûr moyen de ne pas avoir à craindre les courants d'air et les refroidisse- ments— qui d'ordinaire, à l'entrée de l'hiver, réveillent d'an- ciennes et d'opiniâtres affections, les affections catarrhales

surtout. ,,

Quant aux tissus en usage, ils sont tous bons; nous nous éle- vons seulement contre la coutume exagérée de la laine (gilet de flanelle). On ne doit se la permettre que dans des cas excep- tionnels. Son action sur la peau est mal comprise, comme nous allons le voir. _

Les vêtements qui devraient seulement servir a nous préser- ver contre les rigueurs du temps, ont aussi leurs abus. Nous disons, généralement parlant, qu'ils doivent être amples et légers et ils le seront toujours assez s'ils s'opposent a une émis- sion, s'ils empêchent une déperdition inutile de notre propre chaleur; car, ils n'ont d'autre destination que de nous garantir du veut et du froid, - et à nous ménager à la surface de la peau une sorte d'atmosphère qui devient comme un réservoir de calorique - peuvent puiser nos organes pour e fonc- tionnement de la vie. Et considérons en outre que cela n est presque qu'une précaution; car, comme la chaleur an.male est de 32 degrés centigrades, elle se trouve par consequen supérieure à la chaleur ambiante; elle doit, dans 1 état naturel des choses, suffire amplement aux besoins de l'organisme; se renouvelant sans se ralentir dans la poitrine par lacté res- piratoire, elle peut remplacer celle que nous perdons inces- samment et réchauffer encore l'air qui nous entoure, surtou si son rayonnement est limité à un espace clos, comme il

l'est dans une chambre.

Les vêtements trop étroits ont ce desavantage qu .1 faut signaler c'est de ne pas permettre, d'une part, l'accumulation de la chaleur, et, d'une autre part, de. provoquer le frottement continuel sur la peau, qui tient, pour ainsi dire, dans un emoi constant l'activité nerveuse cutanée, en augmente la laculte de rapport et la rend ainsi beaucoup plus apte à s'impressionner des conditions atmosphériques qui l'enveloppent. - G est tou- iours le même mécanisme physiologique ; la sensibilité qui est poussée incessamment à augmenter outre mesure sa sphère

d' sTne 'faut pas être trop couvert, on ne doit pas non plus

DE L'AIR ET DE i/ATMOSPH. EN MATIÈRE D'HYGIÈNE. LXXV

l'être d'une manière exagérée. C'esl ce qui a lieu dans nus habitudes. Au lieu de fomenter en nous la production natu- relle de la chaleur par l'exercice et l'emploi de nos facultés, nous aimons mieux nous procurer une chaleur d'emprunt en nous vêtissant à l'excès, en tenant nos maisons très-closes et en les chauffant de manière à permettre à peine le renouvellement de l'air.

Lit. Nous faisons les mêmes réflexions au sujet de la ma- nière dont on doit prendre son sommeil. Le lit, ce vêtement de nuit, est généralement trop mou et point assez ferme : nous parlons ici aux gens aisés et non aux pauvres (ils font comme ils peuvent). 11 se crée, sous l'édredon, une atmosphère arti- ficielle plus chaude ; cela doit être, soit parce qu'on est couché sur la plume, soit parce qu'on est couvert trop chaudement. On dort dans une moiture constante qui énerve le corps, en jetant progressivement la peau dans des prédispositions aux refroidissements, c'est-à-dire, aux refoulements brusques des activités fonctionnelles.— Nos précautions à cet égard ne sont donc pas conformes à nos besoins. Elles sont exagérées comme toutes les mesures que l'on prend en vue de la conservation et de l'entretien de la vie. Elles font trop la part, non pas du bien-être auquel nous avons droit de prétendre, mais de la sensualité qui est une suite permanente de l'excitabilité, établie volontairement et au détriment de nous-mêmes et de notre race.

Bains. Ajoutons ici et pour n'avoir pas à y revenir, que les bains constituent un abus, lorsque, en pleine santé, ils sont pris au delà des besoins de propreté. L'habitude de se bai- gner fréquemment ne peut qu'attendrir plus qu'il ne faut, l'en- veloppe cutanée, et la rendre par conséquent très-impression- nable; et celte impressionnabilitc est accrue et par les savons, es parfums et les aromates que l'on ajoute aux bains, et par température ordinairement trop élevée à laquelle ils sont pris, « par les pratiques de massage à l'aide desquelles on déve- ioppe un surcroît momentané de forces.

On se baignera donc rarement, et seulement tant qu'il faudra pou, ma.nlenir la propreté et favoriser les fonctions de la peau en les tenant dans un juste équilibre, et l'on ne fera rien pour les exagérer. Aussi, point de raffinement, point de recherches

LXXVI INDICATIONS GÉNÉRALES D'HYGIÈNE PRATIQUE.

cosmétiques dans la manière d'user les bains. Les bains se- ront d'une température modérée, et de courte durée; elle sera d'autant plus limitée, que l'eau sera moins chaude. On aura le soin de se sécher avec des linges froids et secs. L'on séchera la peau par un mouvement de friction. Si le bain a été pris frais, ce sera le moyen de favoriser une réaction utile et salutaire. Le bain peut avoir abaissé la chaleur animale à la surface, le frottement la remettra à son niveau.

Il ne doit pas être question ici des bains minéraux et ther- maux.

A propos de bains ordinaires, mentionnons, en passant, l'emploi de Veau froide. Il n'est pas de pratique hygiénique plus efficace pour fortifier le corps ; il n'en est pas qui provo- que plus puissamment ces salutaires réactions vitales, dont l'eflet capital est d'affaiblir et de détruire même les prédisposi- tions morbides , et de restaurer les forces des êtres les plus chétifs. Nous ne saurions donc trop la recommander dans un but de propreté et de santé. C'est un détail à ajouter à la toi- lette; il consiste à se laver à grande eau toutes les parties du corps, et de le faire à l'eau froide avec promptitude. Une grosse éponge ou une serviette immergée dans une cuvette sera rapi- dement promenée de la figure aux pieds, devant et derrière. L'essuiement avec des linges secs sera prompt et ferme. Les habits seront prestement endossés , et avant d'aller à ses af- faires ou à la promenade, chacun avalera deux ou trois verrées d'eau froide. La réaction ne tardera pas à s'établir par l'accélé- ration de la circulation du sang et de la chaleur. Dès ce mo- ment, on est en possession de toutes ses forces et du bien-être de la vie; on se sent régénéré.

§ III. De nutrition et «lu régime. La vie est le

mouvement dans la matière organisée. Comme tout mou- vement, la vie exige la réparation des forces dépensées à son entretien, car elle ne peut durer que par le renouvelle- ment incessant de nos forces amoindries et devenues insuffi- tes»

L'alimentation sera donc proportionnelle à la dépense que nécessite l'exercice de la vie. Comme en tout, elle varie avec les conditions d'âge, de sexe, de travail, de saison, de climat, de tempérament et des excès en tout genre qui peuvent se commettre. Mais la dépense ou la perte journalière de nos

DE LA NUTRITION ET DU RÉGIME. LXXVII

forces se compense par une réparation qui équivaut à environ M00 grammes (trois livres environ) de substance alimentaire C est la comme on le voit, une question de chiffres de doit ou avoir. St. nous, sommes en déficit de forces, comme 14, nous devons nous nourrir de manière à nous récupérer au moins d autant pour maintenir la balance, l'équilibre physiologique que nous avons appelé la santé. D'où il suit que les orgf ,1a t.ons en pleine prospérité ou florissantes sont celles qui ont des

ÏStTïï. CdleS r SOnt réduites> ont épuisé'les leur d ou 1 suit encore qu'une nourriture insuffisante, pour peu qu ell dure, amené nécessairement des effets déplorables C est la décroissance graduelle des énergies vitales pou, £ populat.ons entières, les épidémies après la disette' pou les mdividus pauvres, les prédispositions à la maladie et la rnala d.e eUe-meme lorsque l'insuffisance de nourrie s 'aggTat"

^'Sss^st^ bn sentide lar^ation"

tlin„, F e par la laim- La faim met en éveil Pin-

asassrssss r r,— ;

correspondants etE ^ ^ éIé™nts similai^s

W^KSi? la régularité et

dans la grande' Zb2i lt . ransr°rmatio"s qu'ils subissent

«esélémLtss mlr- cl Vm^ ^ faU COnnaîlie a'<- P^r avoir la pZStP nS v b'> irémût* <ïne toutalimenf, ^able Parlai [ ^ Pouvoir^tre rendu assU

gestion, et contenu- les parties intégrantes du

f) Ces composants sont «n graisse, sels et eau. r'Âih , me' globules sanS"m*. Ûbrinc, d'œuf, comme la fibrine dal» 2"° GSt la vePrésentatlon du blanc

10 1 "air musculaire.

LXXVIU INDICATIONS GÉNÉRALES D'HYGIÈNE PRATIQUE.

li^uide' -, i •# i«viandp et le pain qui contiennent la

Voilà pourqum le lait, la viande eu b p ain 4 a,imentaires plupart des éléments du sang, son les sub, tanou al les plus nutritives et pourquoi el « «ont tout^ a la V faciles à digérer. Cependant il ne fau t _ Pa c o. e que talion puisse se faire par 1 usage exclus^ et sole ^ des éléments nutritifs. L'entretien de la ^e neJe n pai.

ue par la réunion de tous l'emploi sépare d'un seul T^l^ aLt démontré que la

lubies dans les sucs de l'estomac et qu .la ^utau» ce ^ a plus d'analogie avec la nature de san g C est P ™* * lus Jrmne se digère plus promp temen tqu ffr™ uoileblanc solubleque celle-ci. D'après cela on ^P™3e.qla chair des d'œuf passe avec plus de foc que * 'dfiB atlimaux jeunes animaux, la charr de ^^^Xn/e noires; celle des laits; les viandes blanches, plus que les v^es . ^

animaux domestiques, que eell de an m . u sauvage; ainsi de suite ettoujour PJ^entquelaflbrine substance albumineuse se dissout plu. faciles H g A& dans les liquides digestifs. - C^u^mc" l ^ licats, les estomacs dit Pr^i^g des viande» blanches, s'accommoder mieux des viandes ^geies , de i ^ que de la chair de boeuf, de mouton °" pvennenl

'par une conséquence diamétrale les ^^JAAén^ une grande peine et fontru"en^^ substances animales doivent se nourrir de pre e, '«te avecj es ^ les plus riches en fibrme omme les ^ Qn<

qu'elles contiennent des élémen aux organisations Elles eonviennent aux es éraments épui- dans lesquelles prédomine la lymphe ,

sés par les excès. 1>(înarateur et for liftant dans les ani-

Tout n'est pas également l epaiateu ti chair mus-

maux dont nous faisons notre nourriture.

DE LA NUTRITION ET DU RÉGIME. LXXIX

culaire est la meilleure partie, elle n'est telle que parce qu'elle contient relativement moins d'albumine que le reste. Le Foie, la cervelle, les ris de veau, les rognons, etc., sont moins restaurants, et cela à raison de leur plus grande abondance d'éléments albumineux et d'une proportion plus faible de fibrine, et cependant ces parties contiennenlles mêmes principes qu'on trouve dans le sang, qu'on trouve dans la chair.

Ainsi la chair fait la chair plutôt que le sang; le sang a plus d'albumine; la chair plus de fibrine. D'où il suit, comme nous l'avons déjà énoncé, que la viande est beaucoup plus propre que le sang à refaire les pertes des muscles. En marchant de conséquences en conséquences, nous arrivons à reconnaître que les hommes, que les peuples, - qui par nécessité sont pri- ves d une nourriture animale et ne vivent que d'aliments végé- taux sont faibles et languissants, et sans énergie morale; que les individus sont d'autant plus aptes au travail corporel, qu'ils con- somment plus de viande, et que si nous voyons les gens voués aux travaux des champs, pâles, maigres, et vieillis avant l'âge c est parce qu'ils perdent plus de forces qu'ils ne peuvent en récupérer ; ils n'ont jamais pu en faire provision pour le lende- main ; et leur faiblesse, acquise et maintenue par le travail et la privation, se transmet d'âge en âge

Nous devons voir une atteinte portée à la faculté nerveuse.

Manquant d excitation suffisante, elle doit déchoir, et elle est

déchue dans ceux qui n'ont pu ou ne peuvent se nourrir de sub-

tances ammalisees, indispensables à la réparation et à l'aug- menta ,on des orces.Te]s somles ouvr.e],sde g

le t, a,l journalier opère une déperdition con,inuelle d'énergies vi aies. - par contre, nous voyons que les oisifs de ce monde

fort iiZsZT^ diSCréU°n Une "°Urriture ^ de suc Sfté dont it Pri"CiPeS réParateurs. ont une surabondance de

tr lt lltl SaVem fail'e- ~ Celte P,étlitllde de ™^ ent aine avec e le une surexcitation qui fatigue l'organisme et

Zi7z 0]r w des maiad'es- La p-— s;:eu

née ° rdteshmiles matérielles oùelle est emprison-

lb;Cl'0nS °nt p,is Plus d'animation; portées

s' nt par être g , "l £ i,s ■'«« dépensent, finis-

dropiques elo Tuini? pIe0llque>' llémoirhoïdaires ou hy-

Qu^ajouîeVce,; Z^^T^"1^^ "^it cies modifications qui se font et

LXXX INDICATIONS GÉNÉRALES D'HYGIÈNE PRATIQUE.

qui prospèrent dans et par les organes et les aptitudes orga- niques, à l'aide de la transmission héréditaire, et nous voila ar- rivés au comble des prédispositions morbides.

Tel est le résultat le plus général de la nourriture animale poussée au delà des besoins réguliers. - On n'atteint, toute- fois à une pareille extrémité qu'avec le concours et l'abus d'autres habitudes dont il va être question un peu plus bas.

Avant de passer à la nourriture végétale, disons en passant un mot des œufs et du lait. Ils appartiennent à la catégorie des aliments tirés du règne animal dont nous venons de nous occuper sommairement.

Sous un petit volume, l'œuf contient beaucoup de substance nutritive - Les éléments qui le constituent offrent une très- grande analogie avec ceux de l'albumine du sang; c'est ce qui \e rend si facile à digérer; comme tel il est tres-nourr.ssant et convient, à tous égards, aux enfants, aux malades et aux con- valescents et il est reconnu comme le déjeuner préfère des Tommes donnés aux travaux intellectuels.- L'œuf est plusou moins digestible, selon la manière dont il est cmU Toussent bonnes sauf une seule qu'il l'est moins. - La moins fa 01 ab à la digestion c'est la cuisson poussée jusqu au durci Les œuts durs ont besoin d'acides pour être dissouts. Voila pourquoi on les mange en salade; le vinaigre en facilite la digestion. [ es personnes dont l'estomac est pauvre en sucs gastriques en SOnt incommodées, si ce précieux aliment durci par la cuisson n'est préalablement acidulé.

A liment et boisson tout à la fois, le lait est une nourriture universelle d'une digestion facile essentiellement réparatrice.

suffit seul à la formation du sang. Il en contient les prm- ê nés constitutifs. 11 est, comme on dit, l'aliment des aliments. Zl^n t a varie dans sa digestibilité selon sa provenance. Les estomacs délicats s'accommodent assez difficilement du lait de vache et de brebis; le lait d'ânesse leur convint mieux Les tempéraments épuisés, les convalescents allangu.s Z : des maladies longues, et dont on a fatigue les organes di- gestifs doivent préférer le lait d anesse; c'est un moyen de

*Tm "oTson énormeconsommation, est devenu robiet de nombreuses falsifications. Nous renvoyons a cet eaîd aux pages 73 et 77. - Nous recommandons particuliè- rement aux familles le pèse-lait ou galactoscope.

DE LA NUTRITION ET DU RÉGIME. LXXXI

2. Nourriture \%éiale. Commençons parle pain, qui constitue la base de l'alimentation générale de la plupart dos peuples.— Moinsnutritifquelaviande, parcequ'il contient moins de principes albuminenx, le pain, malgré sa grande faculté réparatrice, peut conduire à toutes les conséquences fâcheuses d une alimentation insuffisante. C'est un fait que tout le monde peut constater. Il se digère moins facilement que la viande, parce que le gluten qui forme son élément principal de nutri- tion se dissout aussi plus lentement dans les liquides digestifs- H tarde pareillement à s'associer à l'albumine du sang; cela tient a ce qu'il met plus de temps à se transformer en chair coulante, en sang. Il produit peu de fibrine, substance que nous avons dit se convertir en chair musculaire, et si propre à ré- parer puissamment les forces dépensées. Tel est le motir et nous le répétons, qui fait que la fibre de gens livrés aux tra- vaux agricoles, et qui vivent presque exclusivement de pain (souvent quel pain !), est plus lâche et plus molle que celle des ouvriers des vi]]es,qui consomment plus de viande. - Le pain

ZTtrit f6 ri" r'6 PUI' fr°ment 6St leP'US délicat * Ie

les XI v ~ , 6t aliment n'échaPPe Pas Plus a la f™de que les autres. Voir les pages, 74, 7 S, et 1 12.

en fZTn"3' qUel'e T?"'1 'a b°nté du Pain> u ne fa»1 en fane un usage exclusif; qu'il soit composé de seigle ou de

fioment, les digestions engendrent des aigreurs et chargent

T 1 T?a tiSSU5 ^ lVganiSme de malière» °™ m ure P na S°" P°Urla(îuelle O" i^erdit dans une certaine mesure le am aux personnes disposées à l'embonpoint à 1 hypertrophie du cœur, à l'exubérance du sang * '

sont'sVnTdomr' l6lS ^ ^ P°iS' leS fèves> le» lenti11^ etc., sont sans doute moins nutritifs que le pain et crue la vbW

lemen?dTs^a c:0""6 v en^eS PHnCip'S ° nnt

ouf e t out „7°SI ^ n°S USSUS (lG PhosPho''e et le

"utlltive très-bien établie. S'ils ne

iKJSf'i pauvre p;ut en tirer une a,i,nen-

Cileail faut ies^h, T, en rendre la diSestion Plus

«■ * *X«zuzs: dans reau do piuie- sa,is cei«'

Maison déssefccon^

faciliter la

o.

LXXXII INDICATIONS GÉNÉRALES HYGIÈNE PRATIQUE.

digestion en aidant à la dissolution des matières albumineuses S es dans l'estomac, et inhérentes à la nature de nos al.- SprLpaux; c'est à cette nob les egum verts doivent la propriété proverbiale de rafraîchi et d aliegei Tsan" - Les épinards sont, dit-on, le balai de 1 estomac. lTs°iéaumes tuberculeux, en tête desquels il faut placer a

carottes et les salsifis. . t 4 substances vé-

N0us ne mentionnerons laojrij ne ^^radi?,rai_

ments qui son , selon u » dcs ctl„aimenls-

mac ; elles agissent h. la "n™"™ ef, con„ailre ies piin-

La science des analjses, la chimie a _ ail ^ * cipcs constilalits des /ruits Elle n a fait qu conli p,P„pnéléno.,itive el «t^^T^Z^ ^ "u Lie de choses »™^^hiie lie„t anx acides

DE LA NUTRITION ET DU RÉGIME LXXXIII

reste la même, bien que sa qualité sucrée s'accroisse; c'est In seule maturité qui augmente la proportion de sucre. La cuisson qui n'est qu'une maturité improvisée, produit en quel- que sorte le même phénomène, seulement en tempérant l'a- mertume, elle développe un nouvel acide, qui sous forme de gelée, émousse les autres. Voilà la raison qui fait que les fruits cuits et les gelées préparées avec du sucre se digèrent mieux que les fruits crus, et sont particulièrement favorables aux esto- macs délicats; enfin, voilà pourquoi, même après un repas très-copieux, les fruits mangés au dessert, loin d'être indigestes, favorisent une digestion laborieuse.

Voyez les pages 8 et 78 relativement à l'altération des fruits.

3. Des boissons. On a dit de tout temps que l'eau (plus loin Ire part, p.76) était le meilleur des digestifs. C'estqu'en effet elle dissout facilement les substances alimentaires , non-seulement parce qu'elle est liquide, mais aussi parce qu'elle contient des sels qui vont au même but. Elle est donc indispensable a la digestion, et plus tard à la formation du sang. Elle donne en outre, de la souplesse aux organes les plus actifs par l'humi- dité dont elle les abreuve, délaye les matières excrémen- ilielles et en facilite la sortie hors du corps, par les sueurs les urines, etc. - Puisque l'eau est le plus actif dissolvant des aliments, et qu'elle hâte les fonctions digestives, il ne faut pas s étonner si les buveurs d'eau sont de grands mangeurs et s'ils parviennent en général à une grande vieillesse.

C est donc la boisson par excellence. Elle convient à tous les âges et a toutes les constitutions. C'est aussi la première et la

Tpanacét ^ ^ lui a ™lu * n™

Pour qu'elle soit bonne et parfaitement digestible l'eau doit une cei tame proportion d'air atmosphérique, car, c'est ce aui en

qu'eue contteït lenlemeul el Sûrement , c'est en ° S Sds d,a"s u"e 11>°P grande proportion. Ce- ment exempte tPaS ^ ^ D'en soit complète-

Si une eau dÉatiniin mv ,, i laine coloration elle n'if^r ages dom^t'ques offre u ' elie 11 estPas Pure : il y a lieu de croire

ne cer- qu'elle

LXXXIV INDICATIONS GÉNÉRALES D'HYGIÈNE PRATIQUE.

contient en solution quelque substance étrangère. Si toutefois elle était légèrement nuancée en gris jaune, cela dénoterait la présence du fer; il n'y aurait pas une raison suffisante pour la repousser. - On sait que les meilleures eaux semblent chaudes en hiver et froides en été. Cela prouve en faveur de leur température invariable, l'une de leurs bonnes conditions de sa-

iU Aucas que l'eau soit insalubre ou qu'elle le devienne, il faut la filtrer et le meilleur filtre est une couche de charbon porpny- risé 'étendue sur une autre couche de sable fin; ce filtre est sur

et désinfectant. , . ,

Quant à la conduite des eaux dans les réservoirs, il faut pie- férer à tout les tuyaux en fer. Ces réservoirs devront aussi êl*e confectionnés du même métal. S'ils venaient à s'oxyder a se rouiller, ce qui arrive le plus souvent, celte oxydation n aura.t aucun mauvais effet sur l'eau, et son usage rien de compro- mettant pour la santé.

Sans avoir la prétention de réformer des habitudes qui ont l'autorité de la chose jugée, et qui ont pour elles la sanction des siècles; sans vouloir condamner dès lors des jouissances qui, pour le plus grand nombre, sont d'un prix inestimable, nous croyons pouvoir présenter quelques observations ; sur lu- sa-e mal réglé des bornons alcooliques, sur le vin, la piemie.e en date. (Voir plus loin, aux pages 44, 47, 68 69.)

Le vin comme toutes les boissons qui sont le produit de , fermentation, telles que les liqueurs spiritueuses, le cidre, la b è « etc., a pour effet de porter sur le système nerveux une surexcitation qui, lorsqu'elle reste dans les bornes de la modé- ra ion ne peut que communiquer à l'organisme entier un sen- Umenl de bien-être, ind.ee certain d'un accroissement des forces de la vie. Hors delà, l'abus et la dégradation de la di-

regSu vin est souhaitable pour tout le monde; car après 7eau, U n'est pas de meilleure et de plus saluta.re £ Elle est tonique el "stimulante. On lui donne aussi une boisson. B,ue e 4 ération. Mais il est certain que

d'une manière très-maniteste et I è -prompte en même temps. C'est pour cela qu ^> le de toutes S boissons spiritueuses, celle qui peut aider a 1 alimen- lation insuffisante.

DE LA NUTRITION UT DU RÉGIME. LXXXV

Tous les vins n'ont pas, au même degré, la double vertu to- nique et stimulante; cette vertu varie selon la proportion d'alcool et des éléments constitutifs que l'analyse chimique découvre dans leur composition, qui, indépendamment de leur principe spi- ritueux, contient de l'eau en certaine quantité, du sucre indé- composable, du mucilage ou gomme, quelques acides et sels, et, pour les vins rouges, une matière colorante.

C'est à la présence d'alcool qu'il faut rapporter sa propriété stimulante et enivrante, et qui est d'autant plus prononcée que la proportion d'esprit est plus forte. Mais quant aux autres effets sur l'organisme, qui sont si divers, on ne peut en fournir une explication plausible. Ils sont subordonnés à des circonstances trop variables elles-mêmes pour pouvoir risquer un mot à ce sujet. Comment apprécier justement l'influence tirée de l'exposi- tion, de la nature du sol et du climat, de la culture de la vigne, de la variété des cépages, de l'époque de la récolte du vin du' mélange des espèces, des procédés de la fermentation, de la con- duite des vins une fois rendus dans les celliers, etc.? Tout ce qu'on peut affirmer en général, c'est que les vins rouges son plus toniqes et les vins blancs plus excitants, et que c'est sur celte appréciation générale que l'usage doit être réglé.

Roiis ferons ici une remarque toute particulière pour les vins rouges de Bordeaux, et ïhomœopathie doit en tenir bon compte Les viris de Médoc-Bordeaux sont toniques par excellence et cette précieuse qualité leur est exclusivement acquise parla présence du fer (tartrale de fer) qui entre avec tous les au.r s éléments dans leur composition; ce principe essentiel parai ne pas exister dans les vins étrangers à cette localité - Au s" ne etonne-t-on pas de l'antique et juste réputation qui leur a é"é dévolue par l'observation traditionnelle des médecin L El o recommande le vin de Bordeaux, notamment dan rétat e

nousdU 1 V"e,h^,éni«ue. le est avant tout, avons- 2? "'^^'^P0^ élément son aotion sur le système

gouverner Us £ Te '? CerVeaU' aCUvC leS facultés *

de bien-être^ £ Ln Ti ^ Wt naît,'e Une sc,,sali«» contrat et es ^ 1 * el la t'^sse. - L'alcool, au

que. que soi l'Xt 'u;,8"10111,165 ^ grain,

disent lentem ln " W % °" ^

»n c, on pp;uq=i«Sent les paroi?, et oxer-

LXXXVI INDICATIONS GÉNÉRALES D'HYGIÈNE PRATIQUE.

cent sur le cerveau et le système nerveux une influence meur- trière; les forces s'épuisent et perdent graduellement tout leur équilibre; de le tremblement des mains, l'incertitude de ta marche, et toutes les irrégularités de la sensibilité.

Si le vin et les spiritueux exercent de pareils effets dans l'éco- nomie animale, il est naturel que l'homœopathie s'étudie à ne pas les mettre en concurrence avec les remèdes qu'elle prescrit dans le traitement des maladies. Elle ne peut vouloir mettre en opposition deux substances qui se neutraliseraient, ou plutôt dans laquelle succomberait l'action médicamenteuse , l'isole- ment d'un remède quelconque étant la condition rigoureuse de

son effet curateur.

Toutefois, du moment que l'usage du vin est devenu un be- soin de la vie par suite d'une longue habitude, il peut être tolère et conservé au malade; mais alors il sera mitigé par leau. Hors ce cas, il entravera toujours la guérison, etile plus souvent la rendra impossible.

En considération de ce qui précède, le vin, par la vertu tonique et excitante qui lui est propre, sera recommandé aux santés lai- bles et délicates, aux tempéraments froids et qui manquent d e- nereie, aux gens dont le système nerveux estallangui et épuise par le travail, par l'emploi continuel des forces musculaires; aux enfants scrofuleux, aux femmes lymphatiques et a fibres molles. Ce ne sera jamais qu'exceptionnellement qu il sera prescrit dans sa pureté. Pour l'ordinaire boisson, il sera coupe avec beaucoup d'eau. -Mais cependant, lorsqu on a une forte et plantureuse organisation, il faut en faire un usage tres- modéré. Ce serait assez d'en prendre une fois par jour, dans un seul repas. Si l'on en exagère l'usage, ce ne sera pas sans danger pour l'avenir. Tant qu'on est dans la force du tempé- rament, cela est bien, on le supporte facilement, on double ses forces et sa vie. Mais qu'on sache bien qu'arrive a un certain âee le passé porte ses fruits : on se trouve en face de la goutte, des'hémorrhoïdes, de l'apoplexie ou d'un étal d'hydropis.e par

affection du cœur. . .

Si le vin naturel a ses dangers dans l'abus, que penser de la gravité des accidents qui peuvent être la suite de 1 usage du vin frelaté? (Vojez p. 68.) -Ceci est une question moins du ressort de l'hygiène que de la police médicale.

Un des dérivés du vin le plus employé , et qui a son impor-

DE LA NUTRITION ET DU RÉGIME. LXXXVII

tance comme boisson mélangée, c'est le vinaigre. C'est un des dissolvants des corps gras et albumineux. C'est à ce titre "qu'on s'en sert pour diminuer l'embonpoint; mais si la recelte a son avantage, combien en sont déplorables les résultats !

Le vinaigre attendrit les viandes et rend la digestion des sa- ladesfacile. Mêlé à l'eau, il fait une boisson rafraîchissante qui aide à la dissolution des aliments en les liquéfiant. Attendu qu'il détruit le caséum du lait, ildoit être interdit aux nourrices.

Comme toutes les substances alimentaires, il est plus ou moins souvent falsifié par l'acide sulfurique. (Voir plus bas, p. 72.) Il se comporte, ici, comme un véritable poison (p. 104), mais agit avec lenteur.

Le café et le thé ont, à titre de boisson, une action excitante bien marquée sur le système nerveux; mais l'excitation du café semble agir plus particulièrement sur le cœur et porter à l'expansion de la joie, et celle du thé sur le cerveau et sur le centre épigastrique, il paraît disposer spécialement à la médi- tation et à l'hyponcondrie.

Et si tous deux précipitent la digestion et activent la circu- lation du sang, s'ils stimulent l'activité de la pensée, ce n'est que pour donner plus de vivacité à la vie, c'est-à-dire pour en étendre et multiplier les rapports avec notre milieu, et tou- jours par le développement des aptitudes de sensibilité.

Ainsi que nous l'avons constaté, les matières alimentaires fortement et essentiellement nutritives sont réparatrices de notre propre substance corporelle; elles réparent notre sang notre chair, nos os, tous nos organes. Mais ce qu'elles ne font pas, bien qu'elles y contribuent, c'est d'entretenir l'excitabilité du système nerveux, c'est d'agrandir sa sphère d'activité. Ce rôle appartient aux boissons particulièrement stimulantes ; c'est ce que nous venons de voir en parlant du vin, des boissons spi- nlueuses, du thé, du café, elc.

Par cette simple remarque, nous avons voulu signaler 1 heureuse combinaison qu'il y aurait à faire au sujet de tout ce qui sert a l'entretien et à la perpétuité de la vie. - Il fau- arau pousser au développement organique par l'alimentation, ZI Smrni de la «""Mité par l'emploi étudié des SJlmAM? torrents aux boissons stimulantes. Mais ceci est moins le fa.t du régime dont nous allons exposer quel- ques principes, -que de l'éducation, dont il nous restera à ■aire I esquisse. -Ajoutons encore celle réflexion: en consi-

LXXXV1II INDICATIONS GÉNÉRALES D'HYGIÈNE PRATIQUE.

dérant l'homme dans ses rapports avec l'atmosphère , nous voyons un être passif, obligé de subir la conséquence de sa po- sition avec l'impossibilité de s'y soustraire ; car on ne se sous- trait pas aux conditions de la vie même. Sa volonté peut un peu les modifier; voilà tout. - Mais considéré comme être actif et libre, sa volonté peut presque tout à l'égard des matériaux de son alimentation; il peut choisir, transformer ses aliments et ses boissons; il le peut, selon ses besoins et ses caprices, hors toutefois les cas exceptionnels , tels que la disette ou la pauvreté, qui sont une nécessité permanente de privations. 11

faut subir sa loi.

Le régime étant un acte volontaire de l'homme, c est a l'homme à lui donner une bonne et salutaire direction. A dé- faut de l'instinct obscurci par la pratique empirique de la vie, il s'adressera à l'expérience , qui s'éclaire de l'observation et de la science.

4 Le régime, c'est comme le redressement des lois dé- viées de l'instinct conservateur; c'est comme le défaut de lu- mières naturelles dans la voie normale de la vie. - L/homme ne subit pas la nécessité d-es choses nées de l'état social, sans qu'il ne se sente et ne se croie modifié dans son organisation et dans ses aptitudes. Ses besoins purs sont faussés, et ce qui lui semblait d'instinct le mieux indiqué est mis àa^Ujuge- ment, altéré par des appétits factices ou dénatures, hésite sur l'adoption et l'emploi de ce qu'il y a de plus salutaire e la pré- férence est donnée à ce qui satisfait le plus la sensualité : in- tempérance en est la conséquence la plus ordinaire; et 1 intem- pérance en tout, c'est-à-dire l'abus dans la satisfaction de nos besoins, après avoir exalté la sensibilité générale et la sensibilité relative à chaque fonction, amène le dégoût de toutes choses,avec l'affaiblissement graduel de l'organisme. On est blase ; et 1 on ne peut sortir momentanément de l'insensibilité physique et mo- rale où l'on est tombé que par des excès qui finissent par nous ôter la faculté de jouir.

Celui donc qui ne sait pas être tempérant ne saurait avoir le goût du vrai plaisir. - Le régime, qui n'est que 1 étude rai- sonnée de ce qui convient à l'entretien de la santé peut seul nous réintégrer dans les conditions normales de la vie, lorsque nous nous en sommes écartes. Le régime,comme. il doit s'oindre, considère non-seulement

DE LA NUTRITION ET DU RÉGIME. LXXXIX

l'abus dans l'alimentation, mais aussi l'abus dans tout ce qui com- promet la santé par la surexcitation du système nerveux, comme l'abus dans la jouissance des sens, dans les plaisirs charnels, dans le repos sans nécessité, dans les passions. Le régime est presque un code de morale en action ; sa première règle est la tempé- rance,car qui ne sait pas être tempérant est près d'être malade.

On ne peut point déterminer à l'avance la quantité d'a- liments nécessaire; elle sera basée sur la déperdition de forces occasionnée parla fatigue ou par l'excès de travail intellectuel, ou encore par la perte ou la prodigalité d'une humeur précieuse à l'existence, comme le sang ou le fluide de procréation; elle sera basée aussi sur l'accroissement naturel de l'enfance. En général, il faut à l'enfance et au jeune homme une alimentation plus abondante qu'à l'âge mûr et à la vieillesse, à celui qui perd beaucoup qu'à celui qui perd peu. De vient que les enfants, les jeunes gens et les hommes de peine supportent difficilement l'abstinence; et si l'on mange beaucoup plus en hiver qu'en toute autre saison, c'est que la perte de forces est aussi plus considérable.

Une seconde règle est de ne jamais prendre des aliments sans avoir éprouve le besoin de manger, sans avoir faim. Les heures de repas seront combinées de manière à ce que toute digestion soit accomplie avant de soumettre l'estomac à une nouvelle La locution proverbiale « l'appétit vient en mangeant » ne peut avoir qu'une application restreinte. Qu'on s'en méfie; elle porte a 1 abus et à la maladie. - Au lieu de manger sans faim on se trouvera mieux de faire de grandes libations d'eau fraîche - car forcer 1 appétit par des assaisonnements, c'est d'autant 'plus dangereux qu'ils flattent plus agréablement le goût et l'odorat Ainsi, peu ou point d'apprêts dans les aliments ; qu'ils soient prépares simplement : ce sont les seuls salutaires. Les mets ex- quis ruinent les meilleures santés, les tempéraments les plus é l-'vp n7 " necessitc'.f °» Y satisf,asse, mais avec une sage 22 KanS Ce CaS' P''éférez les condi'«ents de haut goût, em- «£ ^esTS6"11,!15 PeUVent C™ Personnes do'nUa

Ce., ' 1C' aUX constit«tions lymphatiques,

but de ZÎÏSiï d6nt °U eXiSent des a,i™nts épicés, dans un

lions mal faifes Tde Ike^'™1 dan8 U™ sdrie de d^s~ à-dire dan, Il ,J,d;ins les a™rs, les stomachiques, c'est-

*re dans la perte de la faculté de digérer les mets les plus

XC INDICATIONS GÉNÉRALES D'HYGIÈNE PRATIQUE.

simples. Cependant on leur donnera un dernier et suprême con- seil : c'est de s'adresser directement à l'hcmœopathie. S'ils prennent une autre voie, ils arriveront à l'incurabilité, et rien ne pourrait alors les relever de leurs cruels mécomptes.

11 est encore d'une certaine importance de fixer les heures des repas : on conçoit que cette importance est relative ; elle ne doit guère concerner que ceux dont la digestion n'est m franche ni vigoureuse. - La régularité des repas est donc chose néces- saire; il ne faut pas en dévier; elle est essentielle pour les enfants surtout. Répétons-le : une digestion commencée doit être terminée avant de soumettre l'estomac à une seconde. L'origine des vers chez les enfants tient à une série de fausses ou d'incomplètes digestions. Il n'y a pas de cause plus fréquente que celle-la.

Celte attention portée aux heures des repas est sérieuse; et ce qui devrait être la règle devient l'exception. - Nous ayons, en effet, tellement mis le désaccord dans les activités vitales, qu'on est enclin à se demander souvent si la sévérité du régime que bous recommandons n'est pas une exagération, et si réellement la nature ne peut se suffire à elle-même.

Au surplus, il est certain que le régime peut et doit variei selon plus d'une circonstance. 11 sera conforme aux constitu- tions robustes ou débiles, selon que l'on se livre à des travaux corporels excessifs ou à des travaux sédentaires; selon que la vie que l'on mène est sensuelle ou dure; selon les saisons el les climats. Nous avons dit aussi que le régime devait être selon les âges et selon les époques critiques de la vie s la dcntihon a puberté, la virilité, l'âge critique des femmes la yiei lesse Les considérions générales, que nous n'avons fait qu ind ei , su les fonctions de la vie et les attributions de la sei «ib.hl c do, vent servir à éclairer cet ordre de circonstances et a fane ap précier la solidarité qui existe entre les divers attributs de 1 eco-

"°n et UinTrègle plus générale que toutes les autres, c'est qu'il faut que la nourriture soit appropriée aux besoins et a la nature des certes que nous éprouvons. A l'ouvrier, a l'homme de ne ne a chair du bœuf et du mouton, avec force legumineux ; ï u bonnes sédentaires et oisives, des viandes blanches c des légumes frais, et force laitage ; aux gens d'études, la vande 5 jeunes animaux; aux esprits méditatifs des ahmenh, p ,ho - phorés (page 44), les cervelles, le poisson, les œufs, des f.u.ts, et un peu de. vin délicat.

DE LA NUTRITION ET DU RÉGIME. XCI

La boisson, dans le régime, est aussi à considérer. Quelques lignes peuvent suffire :

On sait déjà que l'eau est le meilleur des dissolvants des ali- ments soumis à l'action de l'estomac, au travail de la digestion ; elle devra donc être la première des boissons, sinon l'unique. Tant que cela se pourra, on devra lui donner la préférence sur les autres boissons, soit bière ou cidre, et même sur le vin. La pre- mière condition de l'eau, est d'être claire, fraîche et inodore. Si elle n'est pas irréprochable, si la source elle est puisée n'est pas pure, si on ne sait la purifier, il est bon alors de la mélanger avec quelques principes alcooliques ou acides, le vin avant tout. Comme elle est presque indispensable à l'élabora- tion digestive des aliments, il y a nécessité à la rendre potable et praticable.

Dans aucune circonstance l'eau n'est plus utile que dans ces laborieuses digestions qui suivent ces grands et longs repas, l'on consomme tant de mets divers, tant de boissons alcooliques. Ces véritables empoisonnements raffinés, la sensualité le dispute à la gloutonnerie, seront traités par les antidotes, et le meilleur de tous, c'est encore l'eau, l'eau sucrée : on y est porté d instinct. (Plus bas, page 30.)

Quoiqu'on dise de l'habitude, qu'elle est une seconde nature, nous n'admettons pas ici sans restriction cette façon de parler, qui est bien plutôt usitée pour couvrir ou pallier un penchant sen- suel que pour être l'expression d'une sérieuse observation. Oui 1 habitude est une seconde nature tant qu'elle est prise en vue de satisfaire des besoins naturels; mais si elle tend à faire con- tracter des nécessités contraires à tout développement normal à toute aptitude qui n'est pas indiquée par une disposition or- ganique quelconque, cette seconde nature,loin d'être favorable est nu.s.b le; elle agit en opposition à la régularité des activités vitales. Elle est une distraction permanente des forces, faite au

eu S'f 1 1 fTmb!f 61 aU Seul P,'0flt d'u,ie tenda»ce Pa.ti- Snn rhh hm ,Pa,'deSefrorlS lents el ^essifs, sans trouble

v eux po ssé àTS- C CSt enC0I'e 16 même Ulème> le SF.ème'ner- du rant lu iP„ SUreflta i0"- Ainsi, qu'un homme dépende

ieu a nu "s " d Une habitude ^ ''obli8e * mettre en

rusclsTnd^USCUlair0' 11 S'U S'aSil d'"» danseur, ses

ÏÏ 1 1er f t 61 Prodi8ie"* développement, tandis

qu .1 perdra de ses facultés intellectuelles. La pauvreté d'esprit

XCII INDICATIONS GÉNÉRALES D'HYGIÈNE PRATIQUE.

du danseur est proverbiale. Et cet autre, après avoir toujours abusé du droit de manger et de boire copieusement et sexuel- lement, perd ses facultés digestives; et les forces générales, dis- traites au profit du ventre, sont de jour en jour en moins pour la locomotion. Les gros mangeurs sont rarement de grands

marcheurs. ,

On ne se fera donc jamais une règle de manger toujours les mêmes aliments. Des personnes ont l'habitude de prendre im- perturbablement soit du chocolat, soit du thé, soit des œufs, soit du café au lait à déjeuner. On ne peut approuver une pa- reille régularité. Il faut que l'estomac se familiarise a la diver- sité des mets, à la diversité des boissons, et même a la diversité des heures, quoique en général les heures de repas doivent être fixées et respectées. '

Lorsque la soif est vivement sollicitée par une marche forcée ou par un violent exercice quelconque, qui met le corps en transpiration, ou que l'on entre facilement en sueur, comme en été, il ne faudra pas toujours se laisser aller au désir de se rafraîchir avec des boissons aqueuses et froides, et surtout aci- dulées. Ce serait manquer aux règles de la prudence. Que de personnes sont prises de coliques, après avoir avale avec avidité une imonade ou une glace, lorsqu'elles étaient en pleine trans- lation ! En temps épidémique on a vu le tellement à la suite de boissons frappées de glace, aloi» même nue la température du corps n'avait rien d'exagere.- Le prin ?"pe homéopathique doit nous éclairer en , hyg-ene .comme nou< éclaire dans le traitement des maladies : c est a lui qu 1 convient de rapporter la pratique vulgaire de donner un breu- vage d e*o un peu chaud aux chevaux qui viennent de fournir l uZ2 course - On connaît cette chemise du capucin,

elle consiste, chacun le sait, à boire du bou.llon chaud S on ajoute une égale quantité de vin pur. On veut par la souteni r a haleur de la peau, et éviter le refroidis.enien qu, .1 la sueur venait à s'arrêter brusquement. S r 0 c q a "" chaud et soif, il faudra, généralement Mm Seoir de boire froid, et de boissons aqueuses a L s t'at L oissou, si on veut la prendre fraîche .devra être animée, soit avec du vin, soit avee quelques gouttes d eau-

^ÏÏSl la contre-pied. On eroi. en général

DE LA NUTRITION ET DU REGIME. GXIU

qu'un des moyens de supporter le froid de la saison est de se couvrir beaucoup, de boire chaud, et d'user de boissons al- cooliques. On cède à une habitude purement empirique. Loin de répondre au but que l'on se propose, elle ne fait que prédisposer davantage aux refroidissements, aux rhumes, aux affections catarrhales, maladies si fréquentes dans cette saison. Il faut réformer cette habitude, aussi bien que les précautions irrationnelles dont on s'entoure. Ainsi, au lieu de faire usage de boissons spiritueuses, excitantes et chaudes, on fera juste- ment de boire habituellement froid, et de l'eau pure. On com- prend que la réaction vitale qui suit cette pratique est autre- ment efficace pour lutter contre le froid que la chaleur artificielle dont on a le soin de s'entourer. (Voyez, plus loin pages 2^ 72, 24, 27, 40, 47, 43.) ' '

Que dire des restrictions imposées par des rites religieux à l'a- limentation trop animalisée, pendant certaines périodes de Tan- née, comme les jours de maigre de la semaine, le jeûne aux Quatre-Temps et pendant la quarantaine de carême, sinon qu'au point de vue purement hygiénique, c'est une mesure discipli- naire appliquée à la force vitale? Peut-être a-t-on pensé qu'il y a des circonstances dans la vie physiologiqueoù il est nécessaire de refréner l'activité vitale, qui peut, au printemps ou à l'â^e de puberté, faire des écarts si elle est exagérée par une nourri- ture trop forte. Le système nerveux, surexcité par la crise de quinze ans ou par le retour du printemps, qui est pour nos cli- mats l'époque de la recrudescence de la vie universelle pourrait s'impressionner de manière à troubler la régularité des fonc- tions, d'où sortirait l'état de maladie, s'il n'était retenu par une certaine abstinence. La force vitale, dans nos organisations en- tachées de quelque vice héréditaire ou de quelque inégalité na tive, tend à se porter en excès sur la partie la plus excitable Elle a besoin d'être retenue ; on remplace l'alimentation animalisée par la nourriture végétale, et même par le jeûne. Dans certains monast ères, on allait jusqu'à la saignée. C'était ce qu'on ap- vo pITT \ 7îVle--Mais l'homœopathie a d'autres rSe El / ' " ?rCe VUale d0U êt,'e «^^tenue, et non brer HVn ,P°Se d age"lS ^ 0tlt Ia Puissa"<* de l'équili-

au' ht ss fav""01' r^tivilé- E'le ne sa,,iait d011c ^mqet t e qu il puisse y avoir surabondance de force vitale.

Nous passerons sous silence ce qu'il y aurait à dire en matière

XC1V INDICATIONS GÉNÉRALES D UYG1ÈNE PRATIQUE.

d'hygiène, au sujet des fluides sécrétés et excrétés, tels que le lait, les sueurs, les urines, les sérosités, les mucosités, etc., dont la perte excessive, dans certaines circonstances, occa- sionne une soustraction notable de forces (pages 31 et 32); mais nous ne ferons pas de même quant à la sécrétion, qui donne le suc prolifique. Nous en dirons un mot.

Les organes destinés à la propagation de l'espèce humaine n'ont, à l'égard de leurs fonctions, qu'une existence temporaire. L'homme ei la femme ne sont complets qu'entre l'âge de pu- berté et l'âge de retour. Entre ces deux époques est l'âge de la puissance, âge l'homme et la femme sont en pleine posses- sion de l'existence. La vie coulant à plein bord, ils peuvent la déverser sans porter atteinte à leur force individuelle. Avant et après cette époque, il y a abus. ^

Le réveil des organes génitaux se fait par une révolution qui marque l'âge pubère. C'est le moment l'organisme jouissant de son intégralité, soit dans ses appareils de nutrition, soit dans les organes des sens, se complète par l'aptitude dont n'é- tait pas encore doté le système sexuel.

Le sentiment de bien-être qu'on éprouve, lorsqu on jouit d'une santé régulière, résume les plaisirs plus ou moins vifs qui appartiennent en particulier à chaque besoin satisfait. 11 n'est pas une nécessité, il n'est pas une fonction qui ne s ac- compagne, naturellement exécutée, d'une certaine volupté. Voila pourquoi nous sommes si avides de la vie, malgré nos misères Mais ce qui devrait faire notre bonheur par 1 usage, fait notre malheur par l'abus. Nous anticipons même sur le temps, dans les joies qui nous sont promises, tant est puissant pour nous l'attrait du plaisir. Nos mœurs efféminées, notre vie sensuelle, semblables dans leurs effets à une serre chaude, donnent aux enfants une précocité effrayante. Les fruits qui mûrissent promptement ne sont pas de garde. - La grande sensibilité dont ils sont doués les porte souvent, maigre eux, a des prati- ques dont malheureusement ils ne comprennent pas d abord les Lribles conséquences. - 11 faut dans ce cas beaucoup de sur- veillance et une extrême sévérité. Le système nerveux, ce e- vier de la vie, tourmenté par les secousses convulsées qui lui sont imprimées, perd son équilibre, et met en péril la san e et a v è Les enfan s, les adolescents, qui promet aient une belle a. "et d'heureuses dispositions, sont arrêtés dans leur crois; an e et dans leurs aptitudes : on en a vu devenir râchitiques

DE LA NUTRITION ET DU RÉGIME. XCV

idiots, épileptiques. On doit se hâter de corriger, d'arrêter ces horribles penchants, par un régime rigoureux dans les habi- tudes de la vie, dans la nourriture, dans les boissons, dans 1 exercice, le repos et le sommeil. Quelques médicaments, ad- ministres avec intelligence et à propos, peuvent venir efficace- ment en aide au régime (page 32).

Une des causes particulières et assez fréquentes, qui poussent les enfants et même les adultes à ces manœuvres ruineuses, c est 1 affection vermineuse; et il n'est pas sans exemple que des vers ascarides, réfugiés dans le voisinage des organes sexuels n aient provoqué, notamment chez les femmes des désirs furieux, insatiables, par le prurit qu'ils entretiennent d une manière permanente (page 384). On ne saurait donc ap- peler trop 1 attention sur la recherche des causes.

Mais les atteintes portées aux forces radicales, par les ébran- ements du système nerveux, ne sont jamais aussi graves et

o ^ l01'Sque ,e SUC vital se séci'èle Pleinement,

et qu il est rejeté avec prodigalité.

r Les pertes solitaires, fréquemment provoquées, sont très- enervan tes,«à un âge surtout le tempérament n'est pas en-

su te unlT-M 7Sti!Ué- Ce ViCe a'llène ^l^ois à sa

ulant 1 ,TSn Calî' q,,i re"d imp,'°Pi e au mada^ annulant les facultés vir.les. La déperdition est passive - il sur-

ateu, qui finit par allanguir et perdre l'intelligence- et ce résultat arrive d'autant plus sûrement, que le cervfau u 'es oas encore tout à fait formé comme organe' et comme ^ uissance

de z^riré pa*; rinsiiDct °u pius °- > C

ae seo lorces et plus en situation de les réparer nar une ali mentation abondante, l'homme établit les^àpports , a ure "

sans m „r? t Q Pai't; e" S^ laissa,lt ^er sans frein et Tu nt ' U a(b0UlU falalement à une série de souffrance J «n ami SSX te''m > qU'Une m0,t dés^ etTou! «avaient o7t c e" t i ^ ^ ^C Une so,>te d* Mnéito d'un T ZtZl n Pe, den1t ^ f0''CeS' l0I'S^''ils vonl M ^là de leur s n 2>r **' ** T SCl'aient Pas auss> P«HHgu« être convaincus Sdn L;àna,C,,UfU,'S PM8ions' S'Hs P0Uvaient perdu affaiblissent moiS àT± *, °U lr°iS livres sang

suc proliflqué.- Aujourd'hui, PG!'te min,me (unC °"C0) de 4 Aujoui d hui plus qu'autrefois, on est frappé d'é-

XCVI INDICATIONS GÉNÉRALES D'HYGIÈNE PRATIQUE» lonnement quand on songe au grand nombre d'affections dépen- dantes du système nerveux. On n'avait jamais remarque, comme depuis quelques années, tant de maladies connues sous le nom de ramollissement du cerveau et de la moelle épinière. On ren- contre, en effet, assez fréquemment des hommes murs et menu des ieunes hommes qui ont une marche incertaine et chance- lante; ils sentent à peine le sol qu'ils foulent; ils posent les pieds sur un parquet cotonneux, sur un pavé qui remue ; leurs mains fourmillent et sont incapables de bien distinguer la qua- lité des corps ; leur goût s'émousse, leur vue s'affaiblit ; un rien les impatiente et les irrite, comme un rien les attendrit; ils sont atteints de myélite : ils finiront, soyez-en sûr, par la paralysie. Si en en recherchant la cause, ils veulent être sincères, ils la trouveront dans l'abus dont il est question. Quel remède a cet égarement? La raison, quand l'homme voudra 1 entendre.

Le mouvement est l'essence de la vie; le mouvement est en nous et malgré nous. - Les fonctions ne sont qu'une manière d'être du mouvement: la respiration, la circulation, la nutrition ne s'arrêtent jamais ; et leur activité, toute centraliste et per- manente qu'elle est, centraliserait la vie entière, s .1 n existait pas d'autres forces qui agissent en sens opposé. Cela sera. t sans doute silesystèmenerveuxquisertàétablirnosrelationsavec le monde

extérieur n'était servi par des organes qui ont aussi la faculté dumouvement: lapuissancemusculaire,lavue,l ouïe, lapen.ee Avec les muscles, nous parcourons l'espace; avec la vue, nous mesurons l'étendue: avec l'ouïe, nous saisissons le son; avec la pensée, nous nous approprions tout ce qui convient a notre na- ture Ces diverses activités sont la manifestation du mouvement quidécentraliseetquivientendistractiondumouvementinerne

q Le repos est nécessaire après l'agitation de l'état de veille, de la journée; il est nécessaire à la réparation des forces quon a employées à la recherche des moyens d'existence; car, de pre> ou de loin, tel est l'emploi de notre temps à tous. - Le repos e,t aoncutileetiln'estjamaisplus^ofltablequelorsqu'ilestassocie

« / Mais le sommeil et lerepos naturellement attrayaii s ne devraient jamais se prolonger au delà du temps qu'il faut a a intégration de nos forces. - Pour cela, on évitera de dormi et de se reposer dans des conditions qui peuvent en faire une Mensualité, un plaisir entraînant. Les couches trop douce», trop mo les et qui conservent trop la chaleur, ne doivent pas eue

DE LA NUTKIT10N ET DU RÉGIME. XCVII

adoptées. En laissant dans une inaction trop prolongée les or- ganes de vie de relation, en dormant plus qu'il ne faut, on ne fait que favoriser l'activité de fonctions perpétuelles qui s'exer- cent à l'intérieur. Les personnes qui se reposent beaucoup, qui dorment hors de toute mesure, et qui sont largement re- pues, engraissent et s'hypertrophient le cœur, le foie, etc.

L'exercice proprement dit n'est que la vie en action. Il agit en contre-poids des forces centralisantes de l'organisme; il est la vie même; et celui qui sait multiplier ses mouvements, ses sensations par la vue et par l'ouïe, qui sait féconder sa pensée pour en tirer de nouveaux motifs d'action sur le monde exté- rieur, celui-là vit le plus et le plus largement. S'il agit beau- coup, il perd beaucoup aussi; il sent le besoin de réparer ses forces, et cette réparation même est la source pour lui des jouis- sances vraies de la vie; il jouit de la plénitude de la santé. ^ Mais, comme le repos, l'exercice a ses abus. C'est moins dans l'emploi des forces'musculaires que dans l'exercice des sens, que dans l'exercice de la p ensée, que gît l'abus.

Exercer toutes ses facultés d'une manière exagérée et avec passion; demander aux excitants de toute sorte les moyens de servir le désir insatiable de vivre pour la sensualité ; voir, en- tendre, toucher, goûter, sentir, désirer, vouloir, posséder dans le même moment et sans relâche, c'est l'activité de la vie dans toute sa plénitude, ou plutôt c'est le système nerveux fonction- nant a outrance, et marchant à son épuisement par l'irritabilité Que faut-il d'années d'une pareille animation pour en arriver la? L'irritabilité commence la sensation cesse d'être normale ; elle marque le premier degré d'infirmité nerveuse on n'est plus nerveux; on est devenu irritable. Alors se dessine plus nettement cette inégalité des aptitudes vitales dont nous avons parle, -qui n'est en définitive que le résultat d'une iné- gale surexcitabilité des organes, nous tenant en suspens sur IV

bime du mal, ou nous tombons pour rien dans un momen t donné Lorsque la surexcitation est tendue et universelle, on peut sor-

forcP vL^ SOudaineme,,t> ou un épuisement subit de la *!e' Gu Par une atla<ï^ d'apoplexie, ou par la rupture na un ulf'Z™™™ '> &t Si la su**°itation est localisée do .h urs n^ - .S0,'griSaleUr' 11 He déclare »ne odyssée dc veu W 3 eC°Ule l6ntement un reste de Puînée ner- tissemen h n,«P 80n1eXfUalion longtemps soutenue, anéan- tissement brusque ou douloureux du système nerveux.

HÉHINg. ^

XCVIII INDICATIONS GÉNÉRALES D' HYGIÈNE PRATIQUE.

L'observation nous rend témoin d'un état opposé. L'exercice forcé par les travaux corporels, une vie de labeur, qui généra- lement est aussi une vie de privation, déprime le système ner- veux- il n'a jamais d'apogée : son épuisement commence avant d'avoir en son plein d'activité. Voyez, dans les ateliers Mes . en- fants; dans les champs, celui qui les cultive. - C ^' d u°e part l'arrêt de développement ; de l'autre, l'atrophie de 1 orga- sme par nne dépense continue des forces, sans réparation

SULesanmaladies des artisans, les maladies professionnelles, nu'est-ce autre chose que la suite d'une concentra ion vitale sur ZI oint, par le système nerveux, aggravée par des conditions o -dinairement malsaines? Après une série de plusieurs années Tan tude à un travail donné s'est perfectionnée ; l ouvrier aUe nUa plénitude de son talent par la perfection acquise de wane Mais cette perfection locale, devenue une source de Sctions, un encouragement instinctif à établie sans avoir porté un préjudice au reste ou a une partie de l'organisme. L'harmonie vitale a perdu son équilibre, et c e, le mal. Il n'y a pas pu y avoir accroissement fonctionnel AW nart sans qu'il Y ait eu décroissance de 1 aulie.

La vie on emplative des couvents, et la vie méditative des

F»" l„s asLi.a.nces languisse* ej les o^sdes f— rlP la reoroduction de l'espèce perdent toute aptitude, si même t VZi Z laissés en oubli, comme chez ceux ou celles qui , iv ! t dans'une continence complète. Chez les viveuses que de maladies qui ne s'observent pas dans le monde, ou 1 on vit

d^l^i::^eŒÙne force qui a et son théâtre d'action n, ses Ses ; mais il faut qu'elle agisse dans ses limites. S 1 e t mi gêne ou obstacle à son activité, et que ce soit partie - ou universellement, elle fera effort à les surmon , paTce qu'elle doit toujours agir avec la régulante et lha.mo

DE LA NUTRITION ET DU RÉGIME. XCIX

inséparable d'une bonne santé; il est absolument nécessaire: on ne devra jamais cesser d'en faire, soit qu'il ait lieu comme une obligation du travail, soit qu'il ait lieu par pure distraction ou par oisiveté. Que de gens meurent en peu de temps, pour avoir quitté brusquement une vie active pour une vie de repos 1 Quelle fatale parole que celle-ci : J'ai assez travaillé; il faut que je me repose ! Le repos, c'est la mort.

On conçoit la portée et l'importance de la gymnastique poul- ies enfants et les écoliers. Je n'ai pas une réflexion à ajouter Les tempéraments nettement accusés, nous l'avons dit sont presque des infirmités ; les prédispositions maladives, les santés délicates, qui annoncent une souffrance latente d'un ou de plu- sieurs organes, réclament un emploi étudié et raisonné de 1 exercice. - Il faut qu'il redresse l'organisme dévié avec ten- dance prononcée vers un ordre de maladie.-L'exercice «elon les principes de Ling, ne peut recevoir ici qu'une très-heureuse application. Il nous apprend, dit le docteur Mure, à saisir les propriétés infinitésimales de nos mouvements divers, et à mo- difier heureusement notre santé par des exercices ingénieuse- tTlT, ^ 11 n°US apprend à évei11^ la faction vi- hef Ce t IZ T8' 7 C'eSt de k P^PWaxie au premier ve, 'ri . danS 168 indicalions P«res de la nature, qui

veut 1 emploi synergique de nos organes et de nos forces

En continuant à marcher dans cet ordre d'idées, on 'trouve sous ses paS une réforme importante à faire, mais qui sera d f- ficUe à obtenir; elle est dans nos mœurs une convenance so- c aie : c est de réformer l'habitude vicieuse qu'on a cent raclée d exercer une partie du corps au détriment de l'autre On vo i

qu'àgau he tc' V " T^T eSt P'US as^e à droite qu a gauene, etc. D ou vient cela ; de l'habitude? Et oui siii ,i i„«

S S Set: ST^' °U ^^Sdév ! q«ë 'c 1P u l JT FT bTC0UP de-»e déférence Uuche faU ressn H u^"' da"S la PétiHon de la ™™

incon en enta al Z X ^ ^ 801,8 qUi lui est ProPre> le* le côtTL h:"? a C6ïe *ré^n™ do'^e au côté droit bution des £.1 'S ' |ndePendat™ent de l'inégale distri-

oppos^ilresteàivoi UM. faibleMe relalive du côl«

commun, à la conscient 1!"Pressi°ns qui arrivent au centre

ne sont pas de natareTn' îf leS Sens et l'exercice des facul,és> P nat.ue a porter atteinte aux opérations de l'es-

C INDICATIONS GÉNÉRALES D'HYGIÈNE PRATIQUE, prit, à la rectitude du jugement. Et pourquoi a-t-on l'esprit faux'' Voir ronde une tour qui est carrée, a une distance ordi- naire, c'est avoir la vue courte; croire qu'elle penche a gauche ou à droite, lorsqu'elle est régulièrement droite, c est peut-être avoir les yeux d'une inégale force. Ceci est matière a réflexion ; la logique ne saurait y perdre.

Exercice régulier de nos organes, ou l'emploi synergique de nos forces, nlst que l'augmentation et le PerfecUonnemen de nos sens e't de nos aptitudes. C'est la marche graduel e vê- la beauté physique et morale : c'est-à-dire, l'harmonie des sens et dW, d'une part; de l'autre, l'harmonie de Tespnt et du

SeLa^unure de l'intelligence n'est que Vexercice du cerveau appliqué a la recherche et à la connaissance de choses utiles et heHes, réversibles au bonheur de l'humanité.

OueUe étrangeté, cependant! L'homme manque toujours le but qS se propos ; oui, c'est moins aux imperfections de sa nature hysique qu'à la mauvaise direction donnée a sanatur ÏÏKt morale, *41 doit rapporter la p us grau de ^ari des maux qui l'affligent. Et l'acte tZi iïc^

auelaue chose de divin, de surnaturel, et qui déviait 1 eclauei d\n la voie des ténèbres, l'intelligence, seul instrument ai îuisselJ servir à le faire lutter avec avantage contre les ele- E Ïnmal physique, l'intelligence W£«J**£ mandes et de ses plus longues misères, et cela pai la tau.se

™PXon donnée a si ap.iu.des - Lecervean n,af e ner- veuse el centre des opérations .ntel ectuelles mal sol 1 en par

Sau°nncorPs pénétré de toute part d'une sensibilité sensuelle

/ -i la ensation du plaisir. L'intelligence, tenue dans 1

cer a la sensai o v complice; con-

DE LA NUTRITION ET DU RÉGIME. CI

en donnant les moyens de les satisfaire. Mais comme les désirs contentés sont toujours plus impérieux, le pouvoir de satisfaction ne peut les suivre ; il a ses bornes, si les désirs n'en ont pas. L'esprit, affaibli, s'irrite, et l'homme se trouve entraîné, avec le délire des idées, dans le délire des passions ; il perd toute moralité ; et la nécessité croissante de donner satisfaction à des hesoins factices produit les maladies de l'esprit, les aliénations mentales. C'est le lot des heureux de ce monde, qui entendent si bien, disent-ils, l'art de vivre confortablement. Mais voici le contraste : l'imbécillité, l'atrophie de l'intelligence, amenée par l'épuisement graduel des forces physiques, est la part de cette masse de travailleurs qui semblent délaissés par la civi- lisation. C'est ici l'abrutissement presque primitif de l'espèce humaine. La matière a absorbé l'esprit; l'emploi perpétuel de la puissance musculaire a empêché la manifestation de la puis- sance intellectuelle.

Au point de vue de l'hygiène pure, l'excès dans l'exercice du cerveau par surexcitation ou par la méditation prolongée; le défaut d'exercice par paresse ou par négligence, sont également dommageables pour la santé. Tout se réduit encore ici et tou- jours, à faire une juste et impartiale répartition des forces.

Quelque grande et souveraine que soit l'intelligence sur le monde extérieur, qu'elle exploite au profit de besoins vrais ou faux de la vie, l'intelligence, qui marque son apogée par le règne de la raison, n'en est pas moins subordonnée aux néces- s.tésde l'organisme; car, en définitive, elle est un instrument au service de la perpétuité du phénomène vital. Vivre est la su- prême nécessité,

Plutôt souffrir que mourir, Est la devise des hommes.

(La Fontaine.)

immatSTn C°mm? la Pf Sée> COmme les idées> sont un ^ K L îld,'tent d6S apPélits conservateurs, comme

& rn, r sensation pe,çue par ie Cerveau' »™

ï^ffi^'p1 aUtV°ir qUC dGS Phé"°™nes médiats, clle ^doivt, S ' exP,ession d'u" s'épie besoin à satisfaire,

vent -o r &nonfr drc avec ies ^ «■» -

la satisfaction qu uS^T^

Hssent de cette situation - ÂUe '6S passions naissent et fleu" cettc situation impérieuse. C'est alors qu'énergiques

Cil INDICATIONS GÉNÉRALES d'HYGIÈNE PRATIQUE,

comme des forces libres, elles font une sorte d'appel à la puis- sance intellectuelle, qui intervient avec ses moyens d action, pour l'assouvissement des besoins en souffrance. Comme leur activité est proportionnelle au degré du plaisir qui doit en ré- sulter, il s'ensuit que les natures sensuelles et fortes sont aussi les plus passionnées. . ,

A proprement parler, il n'y a pas de passions chez les êtres inférieurs à l'homme; il n'y a que des appétits, qui, dans cer- taines circonstances, peuvent nous donner l'idée que 1 on peut se faire de ces transports élevés de la vitalité. - k ce point de vue les passions ne sont pas primitives, mais bien acquises par la pratique sensuelle de la vie, c'est-à-dire par le développe- ment progressif des appétits, qui ne sont pas régulièrement satis- faits. Quand on voit, au sein du corps social, des nécessites et des goûts nouveaux et purement accessoires éclore par un ac- cord de l'instinct et de la volonté, on doit admettre que les pas- sions peuvent être une conséquence immédiate et comme une émanation colorée de l'amour de soi, de la vie, et qu elles nais- sent et germent des appétits déterminés organiquement; et bien qu'elles soient dégagées de la matière, elles « en restent pas moins inhérentes à des conditions toutes vitales. C est même leur immatérialité qui fait qu'elles sont la manifestation spon- tanée et sereine de l'existence morale, tant qu e les demeurent dans la subordination de la force spirituelle, de la puissance de la raison ; et elles restent subordonnées, si les facultés intellec- tuelles ont reçu une haute et grande culture ; autremen dit s. ces facultés prévalent toujours sur les instincts Mais si cette digue leur manque, elles débordent, et entraînent 1 homme dans

1 V y "a des passions bonnes et mauvaises, parce qu'il y a de bons et de mauvais instincts. ,

Dans l'échelle des êtres, les divers instincts sont partages et attribués sans confusion à chaque espèce. Tout animal porte donc son cachet distinctif et indélébile : celui du loup ne sera iamais celui de l'agneau. L'homme, être synthétique, résume en lui tous les attributs instinctifs, mais dans une mesure va- riable De la diversité des caractères et des penchants parmi 1 s nommes. Us sont bons ou mauvais, selon les instincts qu. le dominent, et chacun reste marqué d'un type - £

ou moins accentué; s'il est doté de manière a ce qu . se fluefl équilibre, il est l'être supérieur, et ne conserve ru» au fi ont qrij

de l'éducation. cm

le rapproche, par un côté quelconque, de l'animalité. Il marche droit, et peut contempler le ciel ; il est un et semblahle à lui seul, il est devenu l'image de l'être surnaturel. Arrivé à ce point de perfection organique, il peut, par le sentiment qu'il a de ses besoins, de ses forces et de son aptitude à comprendre le milieu qui l'enveloppe, il peut régner sur la nature entière et sur lui-même. C'est l'œuvre des facultés intellectuelles, aux- quelles il appartient d'apprécier ce qui est bon et mauvais, dans le monde physique comme dans le monde moral ; aux- quelles il appartient de mettre l'homme en état de juger et de vouloir, pour se perfectionner encore et toujours.

Cela posé, on conçoit qu'indépendamment de leur diversité, les passions puissent être, à raison même de leur origine, plus ou moins intenses et vives, et être plus ou moins susceptibles de subir des dépressions ou des modifications ; on conçoit aussi qu'il soit en notre pouvoir de les animer et de les exalter, ou de les diminuer, et de les anéantir même. A ce point de vue, cela ne paraît plus qu'une question de régime ou de discipline. On les fomente, on les fait déborder par les excès, comme on les contient par la privation forcée ou volontaire. L'homme raisonnable, c'est-à-dire celui dont les facultés de l'esprit sont supérieures par les lumières, se suffit à lui-même ; mais l'homme faible (c'est tout le monde), c'est-à-dire celui dont l'intelligence est primée par les appétits instinctifs, a besoin d'une règle qui l'oblige.

Comme on le voit, c'est toujours le même thème : solliciter, sinon surexciter le système nerveux ou l'amoindrir, selon les nécessités profitables à la santé.

§ IV. De l'éducation. _ En conséquence des énonciations qui se sont succédé dans les pages précédentes, et le sys- tème nerveux ayant été pris pour base des indications à rem- plir en hygiène, on voit qu'il doit aussi servir de point de dépari a l'établissement des règles de l'éducation. C'est par le sys- tème nerveux que nous vivons et agissons; c'est par lui que nous devons et que nous pouvons nous perfectionner, c'est-à- aire étendre et augmenter la sphère de notre activité vitale.

«e pouvant entrer ici dans le moindre détail, nous devons

nous borner a une considération générale qui suffira, c'est notre espoir, poUr ouvrir les yeux d(| £ ^ ^

pou.ra apercevoir en grand ce qu'on ne fait qu'imliq

m rr

CIV INDICATIONS GÉNÉRALES D'HYGIÈNE PRATIQUE.

Qu'on ne perde jamais de vue que l'éducation devant être toute dans la culture du système nerveux, elle devra être pro- gressive et ordonnée comme Test la nature dans toutes ses ope- rations Elle procède par ordre : imitons-la; suivons-la dans les développements successifs de l'organisation ; soyons succes- sifs et réguliers comme elle. Aussi la considération sur laquelle doit porter l'attention, c'est de reconnaître avant tout l'ordre hiérarchique qui règne dans les fonctions, départies au service de la vie U y aurait de graves inconvénients à ne pas faire cette reconnaissance. On s'exposerait à développer avant son tour un système d'organes plutôt qu'un autre, qui, dans la marche or- dinaire de la nature, vient en sous-ordre à l'égard de son évo- lution - Pour ne citer qu'un exemple, et c'est le plus éclatant de tous, le cerveau (l'intelligence), chacun le sait, est, dans nos mœurs, cultivé par anticipation, c'est-à-dire avant qu il ait ac- quis les conditions organiques voulues par l'exercice normal de ses fonctions. Celte culture anticipée, outre qu'elle n atteint ja- mais le but qu'on se propose par l'impulsion qui lux est donnée par notre vanité, exerce par cela même une funeste influence sur le reste de l'organisme, et notamment sur les fonctions di- verses dévolues à l'assimilation; elle les enraye; elle, jette a perturbation dans les harmonies de la vie. - Kn effet la plu- part des maladies du premier âge, les spasmes, une dentition laborieuse, les épanchements, les affections vermineuses, etc., ont attribuées en partie, et avec juste raison, à un état anormal du cerveau, assez" souvent indéfinissable (une surexcita ion obscure! ), qui ne laisse plus aux opérations de la digestion assez de Mberté pour leur accomplissement régulier et définitif Et orsque, dans l'ordre des choses, il y aurait à surveiller tout d'abord cette grande élaboration qu'on appelle la nutn ion, on s'occupe à développer prématurément le cerveau, a mûrir un organe qui ne peut apporter que des fruits avortes. Le mot, il rcl a plus d'enfants, fixe et juge la question.

Le cerveau, qu'on en soit bien convaincu, est de tous les 01 - eanes e dernier qui arrive à terme 21 ans), et il n'arrive même à terme qu'après que l'organisation s'est complétée par le Soppernent entier des organes sexuels.- A que ques temps de il 'homme est en puissance de toules ses facultés Le ce - veau après avoir été dominé dans les premières années de la vie païïi orgaîo» de nutrition, les domine h son tour, mais dans une certaine mesure, par les hautes facultés qu'ai a acqmses. -

DE L'APPROPRIATION DES REMÈDES, ETC.

CV

C'est alors que l'intelligence, servie maintenant par l'intégralité de l'organisme, a la conscience absolue de l'être. C'est tout l'homme. 11 a atteint à la liberté morale de ses actions; il en jouit dans le cercle de ce qu'il peut. Plus l'éducation étendra, augmentera et perfectionnera ses aptitudes et ses facultés, plus son libre arbitre acquerra de moralité. L'homme étant perfectible, il doit marcher dans toutes les voies possibles de la perfection. C'est le dessein de la Providence.

DE L'APPROPRIATION DES REMÈDES

SELON LA PRÉDOMINANCE DES TEMPÉRAMENTS, DES AGES, DES SEXES, ETC.

Après ce qui a été exposé dans l'esquisse précédente, il semble qu'on aurait pu se dispenser de revenir spécialement sur un sujet qui tombait dans le cercle d'une appréciation purement hygiénique. Mais une autre considération nous guide, c'est le point de vue pratique, le point de vue du choix du médica- ment, et cela par des motifs que l'on va juger, et dont on jugera encore mieux l'opportunité, après ce qui sera dit de la pro- phylaxie.

Nous naissons tous, tant que nous sommes, grands ou petits, riches ou pauvres, hommes ou femmes, enfants, jeunes ou vieux, nous naissons tous enclins à la douleur, c'est-à-dire por- teurs d'un germe virulent qui est le principe de presque toutes nos maladies; et ce germe abrège la durée normale de la vie, en nous tenant sur la pente permanente du mal. Les organi- sations les plus complètes, les plus harmoniques n'en sont pas exemptes.

Les tempéraments (première inégalité introduite dans l'or- ganisme par un concours de causes indéterminées), les idio- syncrasies (véritables tempéraments dégénérés, abâtardis, vi- ciés), les prédispositions morbides acquises ou héréditaires, rendent, selon les circonstances d'âge, de sexe, de professions, de climats, de saisons, de régime, etc., rendent cette pente plus glissante et plus périlleuse.

Quand l'idée homœopalhique, qui est un pas de plus dans cette véritable voie de perfectibilité humaine qu'on appelle la civilisation, régnera sans partage sur les esprits, l'ap

CVI DE L'APPROPRIATION DES REMÈDES

qui en sera faite adoucira, avec le progrès du temps, cet entraî- nement, cette pente irrésistible à la douleur physique et. morale, à laquelle l'humanité est livrée depuis qu'elle a perdu les ins- tincts vrais et purs de la vie. Alors commencera celte grande restauration physiologique, tant promise, dans laquelle dispa- raîtra, dans la mesure du possible, par la prophylaxie, le germe de la mort anticipée que nous subissons. Ainsi, en garantissant à l'homme les fruits acquis de l'expérience et de la science, l'homœopathie le réintégrera encore dans sa longévité, en écar- tant de lui les excès qui y portent atteinte.

Or, tout tempérament constitue un premier désaccord dans l'harmonie vitale ; d'où il suit que chaque tempérament, fortement accusé, est déjà une forme de maladie, qui ne com- promet pas encore, il est vrai, l'exercice des fonctions et la jouissance de la vie, mais qui fait, selon son espèce, pencher l'organisme vers un ordre spécial de souffrances. Personne ne doute, en effet, que le tempérament sanguin ne prédispose, par exemple, à des maladies différentes de celles du tempéra- ment nerveux, et quel'état de pléthore ne soit l'expression la plus complète delà prépondérance du sang sur le restedu corps vivant.

L'étude des effets purs des médicaments (étude faite sur l'homme à l'état sain) a démontré que les remèdes ont, chacun en propre, la faculté de développer une augmentation d'acti- vité vitale, plus ou moins restreinte, dans une portion de 1 or- ganisme, et que c'est toujours au détriment de la pondérât. on des fonctions que cette augmentation se fait. - Tout le monde sait aujourd'hui que Yaconit napelh la vertu de solliciter spé- cialement un excès d'action dans le système sanguin et de don- ner à l'économie animale les attributs, passagers sans doute, du tempérament sanguin. Ce qu'on dit ici de l'aconit, on peut en dire autant de tout autre médicament à l'égard des consti- tutions lymphatiques, nerveuses, bilieuses, et des constitutions mixtes, les moins imparfaites de toutes.

Quant à l'influence réciproque des âges, des sexes et des tempéraments, il y aurait des considérations majeures a pré- senter en ce lieu. Nous devons nous borner pour le moment à dire que certains médicaments ont une action qui se fait sentir plus particulièrement aux divers âges, et d'autres qui affectent plutôt les femmes que les hommes; qu'il y a une analogie fondée entre les tempéraments, les âges et les sexes, et que c'est à raison de cela qu'on répète de tout temps que la consu-

SELON LA PRÉDOMINANCE DES TEMPÉRAMENTS, ETC. CVIl

tution lymphatique répond à l'enfance comme la constitution nerveuse à celle de la femme, etc.

Cela posé, on comprend l'importance de prendre en consi- dération les conditions dont il vient d'être parlé dans le choix du médicament. Ce n'est pas absolument tout que de l'appro- prier à la maladie à guérir, il faut encore qu'il s'adapte, s'il y a lieu, à l'individualité physiologique. Si cette concordance peut s'établir, la guérison n'en sera que plus prompte, plus douce et plus sûre. Prenons un exemple : un homme et une femme sont atteints l'un et l'autre d'une maladie semblable, contractée sous l'influence de causes identiques ; le même remède doit convenir ici de prime abord; cependant il y a une nuance dans l'expres- sion des symptômes qui fait hésiter dans le choix du remède. L'hésitation cesse, si l'on vient à considérer que ces deux ma- lades diffèrent de sexe, et surtout si la femme est lymphatique et l'homme sanguin : cette circonstance indique alors deux re- mèdes au choix, et qu'on donnera à la condition, toutefois, que chaque remède couvrira les symptômes principaux du mal, dans les deux cas.

Il ne nous reste plus qu'à dresser le tableau des principaux médicaments que l'expérience assigne aux diverses conditions de tempérament, d'âge, de sexe, de caractère, etc., etc.

Tempérament lymphatique. Il se caractérise par l'a- bondance des humeurs avec expansion du tissu cellulaire - le corps prend une réplétion très-prononcée, et se fait remarquer par des formes arrondies, la mollesse des chairs, la couleur blonde des cheveux, la blancheur et la pâleur de la peau et aussi par l'inexpression de la figure et des yeux. Dans ce tem- pérament, la circulation est lente, l'esprit sans vivacité, les pas- sions sans énergie.

Les médicaments qui lui conviennent sont : merewius, sul- phur, catcarea carbonica, pulsatilla, china, arsenicum, nitrum acidum, belladonna, phosphorus, secale, lycopodium, carbo ve- getabilis, arnica, silicea, natrum muriaticum.

Tempérament 8a.,s.ii„. _n se manifeste par la prédomi- nance du sa dont la circulation est plus active ; paHa 2-

InZ» n S °n de 'a figU,'°' avec *cux brillants, d'une couleur plutôt bleue que foncée ; cheveux châtains ou noirs ; les formes corporelles sont accentuées autrement que dans

CVHl DE L'APPROPRIATION DKS REMÈDES

lymphatique; l'esprit, l'âme et le corps sont pleins d'activité. Il Pntre dans les attributs de la jeunesse.

es médicaments qui lui sont appropriés sont : aconitum,

Jux vomica, bryonia, lachesis, phosphorus, pulsatUla, sul

phur, etc. . , <„

* hîiieux H se reconnaît au teint et a la

doue, et dans les faits de la figure s'expriment une grande 'T^'— ^"^afe sont : .0*,, ptor.plalinum, loc*esis, iwrotinns.

r 'r ,. .. c'est une combinaison

SïW^^ ^.f1**'^: , r esse des

^"«"Saments sont , «—«m, »-£ |~ cuprum, etc.

^""l-.jmpuaUt.nc redame *

^eSïàméntvenoso.ariérie., H*»* ^ •*"» îac/iesis, arsero'cum.

SELON LA PRÉDOMINANCE DES TEMPÉRAMENTS, ETC. CIX

Le tempérament arlério-veineux, nux vomica, phosphorus, phosphoricum acichtm.

Constitution affaiblie, épuisée. Arsenicum , sulphur , calcarea carbonica, china, mercurius, nitrum acidum, natrum muriaticum, nux vomica, calcarea carbonica, etc.

Constitution sèche et maigre. Nux vomica, bryonia, silicea, nitrum acidum, lachesis, etc.

Constitution pléthorique, replète. Aconitum, arnica, ferrum, hyoscyamus, pulsatilla, belladonna, bryonia, calcarea carbonica, lycopodium, natrum muriaticum, phosphorus, capsi- cum, sulphur, etc.

Caractère irritable. Bryonia, nux vomica, chamomilla, cocculus, aconitum, sulphur, china, etc.

Caractère doux (calme et facile). Pulsatilla, ignatia, stan- num, sulphur, lycopodium.

Caractère sensible. Ignatia, pulsatilla, capsicum, phos- phorus.

Personnes blondes. Belladonna, calcarea carbonica, cha- momilla, mercurius, silicea, sulphur, lachesis, rhus toxicoden- dron, etc.

Personnes brunes. Aconitum, nux vomica, arsenicum, bryonia, platinum, arnica, sulphur, etc.

Personnes à taille élancée. Sepia, phosphorus, nux vo- mica, etc.

Personnes d'une vie sédentaire. Aconitum, nux vomica sulphur, calcarea carbonica, lycopodium.

Enfants. Belladonna, calcarea carbonica, capsicum, chamo- milla, hyoscyamus, ignatia, mercurius, silicea, sulphur.

Enfants qu'on allaite. Calcarea carbonica, pulsatilla, sepia. '

Femmes. Belladonna, calcarea carbonica, chamomilla coc- culus, crocus, platinum, pulsatilla, sepia, valeriana.

Femmes enceintes. Belladonna, chamomilla, cocculus, crocus, pulsatilla, sepia, etc.

r^<e,mn,e8,en,C°MC,,e9- Belladonna, chamomilla, pulsatilla, rtius loxicodendron, secale cornutum, sepia, etc. ^„ni.K se„s. Aconitum, belladonna, bryonia, lachesis, etc

phor'cZi7cldumaibleS *** crol9Sance ™P"« ^s-

Vieillards. Aurum, baryla, arsenicum, opium, china, etc.

HÉMNG.

9

ex

PROPHYLAXIE

PRÉSERVATION OU PROPHYLAXIE

DES MALADIES HÉRÉDITAIRES.

Il est bon, je crois, d'ajouter à ce livre de propagande homeeo- pathique, dans l'intérêt de la race humaine, un appendice qui enseigne ce qu'on croit savoir de la préservation ou prophy- laxie des maladie? héréditaires, maladies qui s'établissent plus tard à l'état chronique, et préparent une mort prématurée.

Si ce livre tombe, ce qu'il faut espérer, dans les mains d une tendre mère, elle n'hésitera pas, en commençant pare le, a em- ployer le traitement prophylactique sur lequel nous allons don- ner les indications principales (1). La femme sait mieux que l'homme que les enfants sont la continuation de son propre sang, de sa propre vie, et que celui qui a mis au fond de son cœur un amour inépuisable pour le fruit de ses entrailles, leur inspire en même temps un dévouement sans limites. Vivre pour son enfant, ce n'est donc pas absolument mourir, puisque , ces êtres aimés sont une modification de nous-mêmes. - La loi de l'instinct conservateur doit adopter la loi de pré ser vation donc est cette voie de conservation? Tachons de 1 mdi-

^Sst une croyance universelle, acceptée de tous les temps à savoir : que l'homme est pour une existence heureuse, e que néanmoins, en venant au monde, il est en butte a la douleur et aux maladies. Sa vie est un long travail ; il ne menle de vivre d'une manière tolérable qu'au prix de ses sueurs

Au noint de vue des croyances religieuses, il faut voir la un effet du edié originel ; les "médecins disent que d'un miasme ou virus contagieux transmissible, veutable insti îiîur des maladies héréditaires. - L'enfant e plus pur a sa naissance, souffre; à toutes les crises d'âge, a a première den- tition comme à la seconde, quoique moins; a la puberté al e- Sue la vie va en décroissance d'activité et d aPU- SXfdansïa vieillesse, les énergies vitales s'épuisent, il se

f,1 Pour déplus amples détails, voir l'ouvrage du docteur Gaitkr, intitulé le > la Prophylaxie en général et de son application mx ^LépiLiJJet au, affections chroniques Pa- ris, 1852.

DES MALADIES HÉRÉDITAIRES. CXI

passe une lutte plus ou moins douloureuse, qui accuse en nous un principe nuisible. Il n'y a que l'âge adulte, âge de l'ampli- tude des forces, l'homme, s'il est prudent, peut résister avec avantage et sans souffrance dans cette lutte du bien contre le mal. Si les organisations les moins imparfaites n'échappent pas à ces évolutions d'épreuves, celles qui sont moins bien par- tagées la subissent avec plus de difficultés encore. C'est le lot de l'humanité. Les animaux sont à cet égard mieux dotés : sauf le mal accidentel qui les atteint comme l'homme, ils n'ont pas généralement de maladies héréditaires. Et l'être qui est fait à l'image du Créateur, lui qui exerce sa toute- puissance dans l'univers, est plus fragile que les animaux qu'il assujettit, dompte, gouverne ou détruit, selon la nature des nécessités que lui impose sa propre existence.

Il est admis que le virus principal qui trouble de la sorte l'or- ganisme est la gale. Ainsi nommé à l'état aigu, il prend le non! de psore à l'état chronique. 11 arrive à ce second état par les modifications successives qu'il subit dans la profondeur des or- ganes, où il a été refoulé par suite de médications inconsidé- rées, que l'ancienne médecine emploie. Il suit de que la plupart de nos maladies héréditaires ne sont en définitive que des gales rentrées, qui se manifestent diversement selon les parties du corps sur lesquelles le virus s'est retiré. Établi au milieu de notre substance, il s'y mêle, on le conçoit, à tous les éléments de la vie; il y séjourne plus ou moins longtemps, et s y perpétue par l'hérédité. L'harmonie des fonctions et des sen- sations n est pas d'abord sensiblement troublée - mais elle est travaillée lentement, jusqu'à ce qu'il arrive un moment un concours de causes dépressives de la force vitale rendant au virus en quelque sorte sa liberté, il fasse explosion, et qu'il en sorte les souffrances caractéristiques des maladies chroniques - On pourrait voir un phénomène analogue à celui qui se passe dans la germination tardive d'une graine végétale nue es circonstances fortuites auraient soustraite à son * a «lui y a ete ramenée par des circonstances favorables, ciablès Cx0ITen! nous iP°uvons ^re sujets, sans causes appré- nommênt sLTÏ^ de misèr6S humaines ^ les médecins ZeTïh™ ' Ve,'S' Phthisic' dartres> hémorrhoïdes, né-

propres à la comUre, ibf3£ ^ ™d"

cx„ PROPHYLAXIE

U existe un second miasme ou virus qui sert d'origine à des affectons d'un genre particulier, mais qui sont beaucoup moins no mlTuses que celles qui sont fomentées par la psore. C'est la « ou principe générateur de taches on excroissances qui Sent à la peaii ou à la surface des membranes muqueuses : telles sont les verrues, les loupes, les polypes, etc.

Enfin, il est un troisième principe producteur de predispo - lion morbides : c'est le virus connu sous le : no* , de : s^nh Deouis trois cents ans il infecte l'organisme; il s attaque d a ! ri ! nmnes nui sont la source de la vie, et s'étend ensuite S Sa transmission par hérédité est un

t un veisellement connu. Sa présence dans 'économie an,- male ^esttroTréccnte pour que le temps lui ait a, perdre com- blement sa forme caractéristique; il est généralement facde

" CeTofvtms se combinent et se confondent par la marche

^^^^^^^

lions profondes qu occasi onne ces altérations sont

de véritables incarna tons qu on m del u u> i

DES MALADIES HÉRÉDITAIRES. CXIII

prévaloir la force vitale dans toute sa pureté. C'est le but tend la prophylaxie, qui doit conduire à une sorte de restau- ration physiologique.

Trois principaux remèdes répondent spécifiquement à chacun des virus : ce sont le soufre pour la psore; le thuya pour la sy- cose le mercure pour la syphilis. Il y a plus : à raison de l'exis- tence plus prononcée d'un dos virus sur l'autre, des alliages plus ou moins intimes entre eux, on leur a associé d'autres mé- dicaments que nous nommerons plus bas avec leurs attributs les plus essentiels; ils ont été choisis parmi ceux qui s'adaptent le mieux à la tendre organisation des enfants, chez lesquels la force vitale est facile à émouvoir, et par conséquent propre à recevoir et à garder l'impression qui lui est communiquée.

Nous commençons par les trois remèdes cardinaux, et don- nons ensuite le dénombrement des autres dans l'ordre qui sera adopté pour leur emploi, pourvu toutefois qu'il n'y ait pas lieu à intervertir cet ordre par suite d'une contre-indication formelle, soit qu'elle vienne d'une intoxication allopathique récente ve- nant du père ou de la mère, ou par suite de toute autre cir- constance majeure :

Le mercurius : il agit principalement sur le système de la lymphe et sur la peau; c'est un des remèdes de l'enfance II s antidote ou se modifie par hepar, belladonna, iodium, lycopo- dium, thuya, silicea, calcarea, sulphur.

Sulphur: c'est le premier des antipsoriques; son emploi est presque universel. Aux sources thermales sulfureuses s'opè- rent en effet, des guérisons d'affections en apparence dissem- blables par la forme, c'est-à-dire par les symptômes. 11 trouve des antidotes ou plutôt ses modificateurs dans mercurius, sili- cea et camphora.

J°TJîT: 11 6St aple à délruire les dépositions de la peau aux affections sycos.ques. En temps épidémique, il est préser-

11, t Pe!ite Vél'°le; H GSt antidoté ou modU]é Par camphora, hepar, phosphorus et sulphur.

Calcarea carbo est un remède de l'enfance : il est oroore

zZT^VTT^ fo-tions digestives carre L^n -

oT- 11 sSoî dével°PPe'"e'11 unique, osseux sur- »Y„ S;anlKlote Pai' camphora et sulphur.

aux fel^

doux, et porté™ à S ft™meS d',U1 cai'aclèr"

i m meiancohe; il compte parmi les remèdes

CXIV PROPHYLAXIE

de l'enfance, et convient particulièrement dans les excroissances à pédoncule. Son antidote est camphora.

Silicea iouit d'une action élective sur le système osseux, Jil ^ génère il est excellent dans les déviations de la colonne vertébrale : c'est aussi un remède de l'enfance. Ses antidotes sont camphora et hepar.

70 iodium : remède de l'enfance, il convient dans les tempé- ramentsZ passent à l'état scrofuleux, et altérés par des an e- éden ts dus au mercure, avec lequel il a de grandes analog.es. îl trouve ses antidotes dans camphora, belladonna, hepar, phos- vhorus et sulphur.

«. Belladonna excite la vie nerveuse générale et augmente iv.nmaibilité du dedans au dehors : c'est pour cela que ce le Se e » remède spécial de l'eufauce. « s'ant.do.e par

"a PèaPu rkdapie parfaitement au, «J^S psoriques et syphilitiques, et même s,cos,ques. Ses anudote. sont: campkora el belladonna.

,0- Enfin, pM"»™ : parce qu'il touche pa, son a .on trame dynanriqu* et aux suâmes STa I

Avons-nous besoin d'ajouter, ce ,u j Recteur a pu™» principal a 1 f«aid ^ û1?. , des aggravations médicamen-

dont nous avons donné la liste plus haut : Te "outre reconnaît pour antidotes : mercrius et camphora, 1 e fer belladonno, hepar et merc«n«s. Le mercure : hepar, iodùvn, belladonna, sulphu, , «boNj

KZT^a, belladonna, hepar, phosphore, sulpku,

DES MALADIES HÉRÉDITAIRES.

CXV

L'opium et ses préparations : mercurius, calcarea, camphora. sulphur.

Le quinquina et ses dérivés : arnica, sulphur, belladonna. mercurius, calcarea, pulsatilla. La rhubarbe : mercurius, camphora.

Le daphrié mezereum (sainbois) par la pommade de sainbois, mercurius, camphora.

Cette indication tirée des antidotes n'est pas sans utilité pour le choix des remèdes prophylactiques. Lorsqu'il y aura lieu de croire que l'un de ces médicaments donné à l'excès par la vieille médecine peut avoir une grande part dans le vice organique, il faudra choisir et insister sur son antidote; comme aussi, lorsque l'hérédité se prononcera par une lésion particulière, ou devra donner la préférence à l'antipsorique qui répond le mieux à cet écart de la force vitale; comme, par exemple, calcarea carbonica et silicea, dans les déviations osseuses. Tout ceci de- mande un grand discernement et une appréciation réfléchie des choses. Un médecin homœopathe éclairé ne saurait être appelé plus à propos.

Pour compléter tout ce qui est relatif à l'importante question de la Prophylaxie, nous ne saurions mieux faire que de rap- porter ici le point de vue pratique sous lequel le D. Alexis Es- panet l'envisage. Il dit : « Les maladies héréditaires, latentes, chez l'enfant, peuvent être appréciées dans les auteurs de leurs jours, et, par conséquent, prévenues à l'aide de médicaments similaires.

« Dans les familles régnent les dartres, les ulcères dar- treux, la teigne, les éruptions psoriques, les médicaments pro- phylactiques seront :

« Sulphur, calcarea carbonica, sepia, graphites arsenicum, lachesis.

« Dans les familles travaillées de verrues, de loupes, de lies de condylomes, de boutons divers, on préférera les médica- ments suivants :

J'„[° NUJT a^um,2» calcarea carbonica, 3- graphites, thuya, lycopodium.

« Si ce sont des noli me tangere, des boutons qui s'ulcèrent,

tCrZTmg*mlï dGS Squi,TheS' des cance^ on choisira : 1 Carbo vegetabilis, sulphur, arsenicum, silicea,

CXVI PROPHYLAXIE

Si ce sont des ganglions, des ulcères scrofnleux, le carreau .

de Ch°ÏÏr *nh,hilis merourius corrosions, hepar a\°Mercunus solubilis, i merow

mMmr phosphorus, mtrum acidum, 6" amum 'U Les' maladies héréditaires affectant le cerveau t ^moelle épinière, outre les médicaments applicables a la cause piesu mée! à l'un des vices qui précèdent, demandent .

« Nux vomica et caushcum. , . des

« Lorsque ces maladies constituent la goutte et souffrances arthritiques, il faut rec ourn ^a. car6on?ca. « r suiphur, nitrum acidum, 3 calera

carbomeum, lycopoditm, ^emeum. «

QuanUroppor^ phylactiques, il faut éviter la b i an e ho P rg .

en souffrir. Il y a une consideiat on a pieno ^ ^

c'est à l'égard de l'influence qu^es d ^e Agriculteur en tient exercent sur les ^"^SVui- Si la lune, dans ses compte; le médecin doit »e^re sur les flots de la

évolutions septénaires ma que '^Z^ ^ soustraire; il raer et sur la vie vege , » facilement impression-

DES MALADIES HÉRÉDITAIRES.

D'où il suit que lorsqu'il n'y aura pas de contradiction à d'au- tres égards, il faudra administrer préférablement le médica- ment dont l'action peut être heureusement influencée par l'une des phases de la lune. C'est ainsi, par exemple, que si Ton avait à combattre la psore dans sa manifestation vermineuse, on don- nerait mercurïus à la pleine lune, et sulphurà la lune décrois- sante, parce que ces deux remèdes sont en parfaite situation à l'égard de l'enfance, de la psore, de l'état vermineux, et de l'in- fluence que peut exercer le satellite de la terre.

Que conclure de ce qui précède? Que la marche de l'appli- cation méthodique des prophylactiques est toute tracée.

On débutera par l'emploi de mercurhts, et puis on passera à sulphur, après le septième jour ou époque lunaire, et ainsi de suite, de septénaire en septénaire, si dans l'intervalle d'un mé- dicament à l'autre il ne se produit rien qui puisse faire changer cette marche. Mais si l'un des antisporiques venait à donner une aggravation quelconque, soit l'apparition à la peau d'une éruption, ou à donner lieu à une amélioration notable, il ne faudrait pas se hâter de passer au remède suivant : on atten- drait que l'effet produit eût cessé. Ce n'est qu'alors qu'on re- prendrait la série des anlipsoriques, mais avec le soin de faire cette reprise à chaque évolution septénaire, et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'on ait épuisé la série. Arrivé à ce terme, il y aura à examiner s'il faut en rester pour une première fois, ou s'il convient de recommencer, après un temps donné, le traitement de préservation.

Maintenant, quel est le mode à préférer dans l'administra- tion des médicaments? Faut-il donner le médicament en glo- bules à l'état sec, ou délayé dans une'cuillerée d'eau, ou bien par la voie de l'olfaction?... Par olfaction, l'effet est trop prompt, trop pénétrant, trop fugace, et quelquefois produit des aggravations qu'il faut éviter. - En dilution, ce moven serait préférable... Peut-être vaut-il mieux donner le remède en ol0- bules a l'état sec. De cette manière, la pénétration médicamen- teuse, quoique prompte, agit plus lentement; elle atteint l'or- gan.sme avec moins de brusquerie, et y réveille la réaction

,-hrnnir? rT& ™W U"e S01'te de lenleu1' <ïui concorde à la chronicité des vices incorporés

ErtJ?E m*,™ fa,Udra"t-il adopte1' Pour ,a P™e d" Préservatif? tri / v T °U la nuil> ~ piques heures après le

dernier repas de l'enfant? Pendant le sommeil, rien ne trouble

cxvu, SUR LA PRÉSERVATION

l'installation, pour ainsi parler, du remède dans l'économie animale. A l'état de veille, mille et une petites causes pour- raient contrarier, chez un enfant surtout, la prise de domicile.

Et quel âge faut-il choisir? L'âge l'enfant se trouve natu- rellement au régime, celui il n'a pas encore contracte des hSdcs alimentaires qui soient capables de troubler l'action

^Slramlmaan^per sur cette époque. Si indé- Dendamment de l'infection de l'un des trois virus cardinaux, elle se s?nt prédisposée à une maladie héréditaire, et qu elle vernie consulter un médecin homœopathe, e le recevra le con- seU de commencer le traitement par elle-même, et cela pen- dani «nu état de crossesse.

Pou air^ emploi du camphre à titre d'anlidote, il convien- dl d tre muni d'un flacon de teinture alcoolique de camphre mr dP aire sentir le bouchon, en le présentant une ois iïï^qïe «our obtenir la cessation de l'aggravation

provoquée.

NOTE SUR LA PRÉSERVATION DANS QUELQUES MALADIES ÉPIDÉMIQUES.

Nous ne terminerons pas cet article sans ajouter ici par une

'ÎSr^SS" ces ^

^Ptaheureuse, l'homœopalhic est parvenue à tracer des m « SaliÈ conte celtes de ces maladies

* ! snTcifloues. S'ils n'empêchent pas l'invasion,

tanUe mat soit en préservant te plus grand nombre.

DANS QUELQUES MALADIES ÉPIDÉMIQUES. CX1X

Lorsqu'une maladie est au moment d'arriver à l'état épi- démique, elle s'annonce, ainsi que nous le répétons plus loin (page 481), toujours par des signes précurseurs. Ils consistent en symptômes généraux , tels que vertiges, éblouissements, tremblements, lassitude, anxiétés, perles d'appétit, faiblesse d'estomac, nausées, vomissements , diarrhée, agitation, insom- nies, état nerveux indéfinissable, fièvre; dans ce cas, et avant d'en venir aux préservatifs, on donne trois à quatre doses à'ipe- cacuanha. Ce procédé suffit souvent pour faire éclater la mala- die et la mettre dans son évidence caractéristique.

C'est ce qui a principalement lieu dans les affections érup- tives.

Une fois la maladie mise hors de tout doute quant à sa nature spécifique, c'est le moment de la combattre par les remèdes ap- propriés chez les individus qui en sont atteints, et d'en préser- ver ceux qui pourraient en être frappés.

Toutefois, avant d'en venir à ces sortes de spécifiques, et si la fièvre se maintient malgré l'emploi d'ipecacuanha, on don- nera une dose d'aconitum. Ainsi l'expérience et l'observation ont démontré que : La rougeole a son préservatif dans la pulsatilla. La scarlatine, dans la belladonna. La miliaire pourprée, dans Yaconitum. La petite vérole, dans le vaccinum. La coqueluche, dans la pulsatilla. Le croup, dans le lycopodium et le phosphorus. Le choléra-morbus asiatique, dans le soufrage des bas et dans leveratrurn: mais principalement dans le camphora. JZZ a aPP«<»tion, nous renvoyons à l'histoire

jespectIVe de ces maladies, consignée dans le" courant de ce

Mais, en général, on devra délayer cinq à six globules de d cam eut dans huit à dix cuillerées d'eau, polr en prendre

ou'les t IZluJT'™"™* aVant de ™auger,Pet ce les trois a quatre jours pendant deux ou trois semaines.

MÉDECINE HOMEOPATHIQUE

DOMESTIQUE

PREMIÈRE PARTIE

DES CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES

CHAPITRE PREMIER

DES AFFECTIONS MORALES.

ÉMOTIONS SUBITES.

Elles s'accompagnent souvent de suites fâcheuses de souffrances qui se manifestent ou immédiatement ou plus tard. H sera toujours bon d'y remédier. Si la cause pro-

tlo^ouVr, SUrpriS6' laJ°ie' ^^g-lasatisfac- "hT , ""^ Pr°VOqUe Une Srande excit^on, un emblement, un état de syncope ou la perte de connais-

L%xrdcela a !ieu fréquemment chez 168

sll crie 1. d0nTZdanS Ce cas c°ff™> Particulièrement *> us crient, pleurent ou rient.

dafnou tonf/"a(yeUr °rdinaire^ Pr°duite Par un bruit sou- dain o u t oute autre impression, donnez opium immédiate-

^1 h^e8?6" ; mais'si c'est «près une demi-heure uu une neure, acomtum convient mieux.

hEi^SS.™*™» grande *«™> °p<™

IIEniNO.

2 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

' Si la frayeur s'accompagne de contrariété, donnez ;aco- nituL m elle est suivie de tristesse ou de ^agrm, *m- ta S- Mais si les enfants, après avoir été ettraves, restent cnmtifs, ont la tête chaude, avec tiraillement ou pure- ment dans le pourtour de la bouche, donnez opium.

Mais la frayeur peut avoir des suites beaucoup plus JZ comme de s'accompagner d'une douleur frontal le envois ou vomissements acides, de faiblesse avec sueur t de d'engourdissement avec chaleur interne, agitation et lanteur du ventre ; ou froid général avec tremblement £ÏÏK* nerveu'x, resserrement de la p01b„ rteu de, membres, état de somnolence avec ronflemen et

t onv npvsonnes avec leurs mains, s ils trem-

TC" S, donne^,»; s,, q? nL une prompte amélioration après une dem.-hen e,

r, Mlc comme la mort, s'il est alternaUvement pale et T;?a ec tiraillements dans la bouehe, et écarte convul- SSSTta doigts, donnez 9/o„o«; s'il dcv.ent roule,

"> « ,,».» chez les enfants prevoqne des eris trem- WemX "n accès de spasme avec qne.qnes convoyons,

DES AFFECTIONS MORALES. 3

des tiraillements dans les bras et les jambes; s'ils ont la tête chaude et rouge, des mouvements convulsifs, et si la figure se couvre de sueur, donnez opium; puis belladonna, s'il n'y a pas d'amélioration. S'ils pâlissent, donnez ignatia; s'ils deviennent froids et qu'ils aient des évacuations involon- taires, donnez veratrum.

Dans Je cas de simple vomissement et de mal d'estomac aconitum. Dans la diarrhée causée par suite de saine- ment, de peine ou de joie, donnez opium; en cas de re- chute, si le petit malade reste dans un état de surexcitation par I effet de la crainte, aconitum; et s'il ne suffit nas administrez, une demi-heure après, veratrum ou pulsatillJ. - Dans les évanouissements produits par la frayeur omm. S, le malade devient froid, jetez-lui de l'eau S

?rdd^^^^ement l6Spieds avecde l'eau troide,_sil s évanouit de nouveau, faites-lui sentir le camphre à courts intervalles.

Quand à la suite d'une grande frayeur, le sang conges- tionne fortement la tête, donnez d'abord opium ; À ne u fit acorutum. Si cet état se renouvelle à quelques mo ments de là, le lendemain ou le surlendemain loZJtel ladonna, mais une seule prise.

Lorsque après une frayeur, on continue à être aeité prenez belladonna; quelquefois mercurius, bientô prï | les symptômes le demandent. entotapie,, si

Si la fraye„r ou une mortification donne lieu à un dp mngernent mental, adonnez belladonna, si le s^g e pot a la tête si les pupilles se dilatent, si la face est voZl ha^ur brûlante, sécheresse du nez, sensibiîi é d goS

ïztnr-Vf maiade ne d°rtpas' * «r;

Si le coù Pn t0Ut6S l6S Vi8i0ns de so» esprit, attouchement, s le^d!°nt aa P»« »V*

vent de su^X^t^ « T~

d'indifiéi euro m. ,1.. ~ 11 tombe dans 1,11 état

nainerence ou dans une profonde tristesse, interrompue

4 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

SSÙSX cheJa femme lesregles :

CnUrop abondamment, donnez et « le te

menstruel est peu de chose, donnez puisant a.- S, ^pre- ^"administré Mlaimm, le malade oonunue a è re >n- uùi et que le moindre mouvement le fasse trembler et quiet, et que ^ sommeil par d ef-

ta agrte le sang s d est,™ ^

fra5a"1?!,^ h châleuv du m, veut s'enfuir, devient querel- dé?: «lie et de ses amis, alors donnez

T"*'8, . ,a . c.est pour-

La P«»r est assez s°uv conviennent ici.

quoi les remèdes dont d v,en d *e P .fs ^ u_

L°rSqUe !:S„redon" e iSSU- » W^ reux, on leu donne ave donneI arml.

Rendez J^^Càï*?^ pav •« P"».

la tête est chaude opmm ^ voient des

dTeZaneS^ symptômes se manifestent, tels que Lorsque c autres syn p ^ dans le som.

S^SSt Se continuelle ou désir de s'enfuir, donnez hyoscyamus.

CHAGRIN ET TRISTESSE.

Lcspei»«.— ,te,,sqae,eeWi»e.1a.r..,eMe,

DES AFFECTIONS MORALES. g

ont des suites bien plus fâcheuses que les autres affections de

1 ame; ces suites sont ou immédiates ou subites, ou elles se dé- clarent a la longue et deviennent souvent dangereuses. On peut toujours ifs enrayer dans le premier cas, mats il est raremem possible d'en arrêter le cours dans le second. Si Ton n'est a de- dans ce traitement par une action toute morale, on doït peu compter sur les autres moyens ; et celui qui ne trouvera pas ce

par L™T 2 a lr'ait " ™" d'°bte"ir deS ^ sal»ul par tes remèdes que nous avons à conseiller.

Pour un chagrin profond et morne l'amour-propre se,t trouve blesse; pour un dépit concentré, suivi d'une grande affliction, et dont on ne peut se rendre maître; pou es peines qu, naissent d'un amour malheureux; pourks soucis qui proviennent d'un revers de fortune; e, ffn pour

que, dans quelques cas, vous pouvez répéter deux ou trois

Cit y/'16 T PreSC1Ue Un Spéd^Ue- ^ laTrin la suite de reproches, se guérit par opium; s'il donne lieu

a des vomissements, à des langueurs et des faiblesses d' s

2 -T md ^ tête 61 de ^ ^nneTencot zgnat a s il reste sans effet, phosphoric. acid. Pour l'in- somnie, après des événements qui jettent dm, 1p ,1 gement, le chagrin, laperte de ses ^ "^n lesmnts sans dormir, unedose den^^S™

Pa, donnez opium pendant v^ ^PZ^

•e maladTert très freqUemmenl ^uge. Lorsque donnez phaThoÏtnT' ^ a Ia **™>

-ettesson ou ' SpeC,alement si '-deux pom^

dans ses espérant À ^ î ^ M GSt ^sappointé sagria . ' Û en est mortifié et indigné, stapky-

«1 e-t Jaloux, violent dans ses mouvements, querelleur

G CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

queme„t de sujet ^«^t^fc si ^ le sujet de sa jalous.e, ou s ,1 est bou

,. S ,1 mepns. p ^ acles ou des

tête et suiMmpressionnabi hte, donnez c ^ durant plusieurs nuits, W*Jj®» dérangement Intel-

blables à des jouets d entant, pw > te sans doubles, belladonna ou mercurius , si merc

effet, donnez sulphur une dose. , wai du Lorsque ee dérangement ment 1 es cause p ^ ^

pays » , et que le malade ne ^^m»^ ?

si sous peu de jours u n y 1 sensation de cba-

soient seulement rouges et qud y aj^tu é

leur dans l'arrière-gorge, -m duvant une ffaM toux courte

demi-heure, ^m.S ^ ^ k matin, s'il reste n'aitpas env.e de e*^^^^

assoupi et * Oppresse, p*"***

chose soit lourde a/f Vmblant, fatigué,

acid. Lorsque le malade fl rileux et sue beau-

inquiet, particulièrement la nuit, s d est Ul

DES AFFECTIONS MORALES. 7

coup, donnez mercurius. Si le chagrin, la frayeur, l'anxiété ou la crainte avancent les règles ou les augmentent, ou les diminuent, ou provoquent d'autres symptômes, donnez platinum.

Contre les effets prolongés du chagrin et de la tristesse, lorsque le malade est irritable, contrarié, inquiet, craintif, débile, peureux par avance du danger et de l'avenir, plai- gnard, somnolent pendant le jour, et ne peut reposer la nuit, transpire la nuit et le jour, perd ses cheveux, et que sa voix s'affaiblit, donnez staphysagria. S'il est indifférent et refuse de parler, s'il est fiévreux et maigrit, donnez pkosphoric. acid. S'il est contrariant, obstiné, irritable, et manifeste une grande anxiété, donnez mercurius.

CONTRARIÉTÉ OU VEXATION.

Chamomilla convient en général très-bien, lorsque la vexation est provoquée par un violent accès de colère.

Si la contrariété est suivie d'un goût amer, avec rapports et vomissement de bile, mal de tête, pesanteur au creux de 1 estomac ou à l'estomac, douleurs sécantes dans les intes- tins diarrhée, fièvre chaude avec soif, rougeur de la face et des yeux, agitation, fièvre bilieuse ou jaunisse, donnez chamomilla, qui peut dans quelques cas et selon les circon- stances être répété toutes les six ou douze heures. Si le ma- lade est froid et frileux, a des éructations, rend ou vomit une eau amère, s'il a de la constipation ou la diarrhée, et se sent m.eux étant couché, donnez bryonia, et s'il n'en est resuite aucun effet après huit heures, donnez veratrum. En

oomnt 6 aV6C inS°mnie' aV6C Pression à ^estomac comme par une pierre, aconitum.

anrès^voi leSaUmentS0U l6S boissons> P^s immédiatement ZuvakZ^mememnde VGXati0n' occasionnent un nX'd^

quiétude, un somm dto a/eteeU: * ? **> ^ «juwnuue, etc., donnez alors chamo-

8 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

milla une fois ou deux; mais si ce remède ne produit nul effet donnez pulsadlla, nux vomica ou colocynthis.

Si quelqu'un qui a bu d'une infusion de camomille , vient a être vexé, ou s'il a prissans raison un peu de camomille pour remédier à la fièvre qui a suivi la vexation, donnez coffea ; s'il ne soulage pas, nux vomica. Si, après cela, le mal résiste donnezc^momiï/a.Silemaladeestd'unehumeurpatienteet

douce, et que colocynthis n'ait pas guéri, donnez pulsatilla.

Si le chagrin ou la honte est la suite d'une vexation don- nez ignatia. Si la vexation s'accompagne de froid et de fris- sons et que le malade reste contrarié, donnez bryonia; si bryonia ne suffit pas, et qu'il soit de ces personnes qui se laissent aller facilement à de, emportements de coleie si par habitude il se prend de vin ou de liqueurs fortes, don- nez nux vomica. Si la vexation s'accompagne d une juste " violente indignation, avec horreur de la cause qui y a donné lieu, et si ce sentiment s'exprime en ,p vivement avec la main tout ce qui est place sur la taWe, donnez staphysagria. S'il se réveille des d »t^-

les, spécialement si elles ont heu après le repas ou aug mentent en mangeant, on donnera colocynthis. m6SÎde vexatL qui ôte le ^ etf ^^ chaleur qui s'ensuit, avec le sang porte a la tete et en outre av e respiration courte, palpitations, demande «c— L'inquiétude et l'affliction, l'insomnie anxieuse la fng - dité Ta crainte d'être seul ou de mourir, le manque de resp - rat n, comme dans l'asthme, suite d une vive contrariété,

réclament arsenicum .

S Z vexation cause la toux, ou des parafons de coeur l'asthme, des spasmes de poitrine, au rraiene la suffocation, donnez chammmlla. Dans ce cas, n „e sera pas inutile de mettre de temps en temps les mams dans de l'eau froide, et si ce moyen ne réuss.t pas, on Z testas dans l'eau chaude jusqu'à améhçn mon S, cet état empire après minuit, donne, ««-> »'> s

DES AFFECTIONS MORALES. 9

grave encore sur le matin, ou si le malade semble entrer en délire, veratrum.

COLÈRE.

Lorsqu'une personne d'un tempérament violent se sent indisposée par suite d'un accès de colère, donnez nux vo- mica. Si les joues sont brûlantes, la face rouge et chaude la respiration chaude; si elle se sent portée à des impa- tiences violentes, chamomilla ; et si elle tend à rester tran- quille, bryonia.

Si la colère s'accompagne d'indignation chez les indi- vidus d un caractère calme, qui se plaignent de souffrir de partout, sont portés à dormir le jour, et ne peuvent dormir la nuit, staphysagria ; s'il y a fièvre et frissons alter- nes, avec soif et vomissements de bile, et généralement aggravation le matin, nux vomica.

Dans le cas de froid interne sans frissons, aggravation dans 'après-midi jusqu'avant dans la nuit, publia. . , , C0lere la vexa«on produisent l'aliénation men- tale, la crainte de la mort, avec anxiété ou rires et cris donnez plaUnum. Aux tout petits enfants qui ont une rage de colère et tombent en convulsions ou en perdent la res- prauon, chamomilla; si la gêne de la respiration vi nt de

SrsTnt dans avec renâc^en rcLtrrnt des cris et pieurent ^

a croire que la toux vient de là, ou si la colère et les cris

Rendra si h îTT* <* ^ ~" < viendra s. a colère donne un crachement de sang ou cause

z:::s:z comm: s? y avait des l^z

mZ^T^i* ,PlUS Particuliè«l dans le dos;

«wcr^^Tvî sensations de C0UPS °U

sont Sabts n ' r°,d aUX 0U> d'abord s'iIs

leurs e s sonfP ,COmme héb6tés' ou si leui>s ^ines et peuve t êtr n S'ils continuent à crier et ne

peuvent être consoles, si le sang se porte à la tête, s'ils par-

1.

10 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

lent confusément ou restent insensibles, donnez bella- donna; et, s'il n'en résulte aucun effet, hepar.

1MPRESSIONNABILITÉ ET IRRITABILITÉ.

L'impressionualnlité et l'irritabilité sont, chez ttb- tainsTdiv aus,une source de souffrances d'autant plus dTp o-bles qu'elles éclatent sous l'influence ^ a pW légère cause, de la plus petite émotion morale. Si la sur ZSSSl est liée à des chagrins, à des soucis qu'on t i nt cachés et qui ôtent le sommeil, augmentent a douleur dans les parties affectées et provoquent facilement le farme ou es rendent cuisantes, donnez coffea plusieurs fo Hyez soin d'interdire l'usage ordinaire du cafe - Dans une forte surexcitation du système nerveux et des

a rester couche et a toi an libre

> o d'amélioration, chamomilla. est permanente il se déclare u facilement le

moindre attouchement, donnez china. S. apies

DES REFROIDISSEMENTS. M

il n'y a pas de mieux, mercurius. Si une peine violente vous jette dans le délire et la fureur, veratrum.

Si des émotions mentales opposées, ou si un effort intel- lectuel trop soutenu, causent du mal de tête, de la fai- blesse, ou portent le sang au cœur, prenez glonoine, tant qu'il est nécessaire ; et s'il reste une grande débilité et de la fatigue, prenez cuprum.

CHAPITRE II.

DES REFROIDISSEMENTS.

Les refroidissements donnent lieu à diverses indispositions ou maladies qui sont selon le tempérament et un élat acquis des personnes. Tantôt c'est un rhume avec toux et fièvre, tantôt des coliques avec diarrhée; d'autres fois, ce sont ou des douleurs de dents, d'oreilles ou des membres, comme on le verra plus bas.

Les refroidissements diffèrent encore selon qu'ils sont pro- duits par un froid sec ou humide, par un courant d'air ou par la pluie, et qu'ils coïncident avec une température plus ou moins élevée, ou que le corps est échauffé ou en transpiration.

La première règle à observer pour éviter les suites ràcheuses d un refro^ssement est de se tenir chaud dans une juste me- sure, d'avoir les pieds secs, de s'abstenir de liqueurs spiritueu- ses qui peuvent aggraver la souffrance ; il faut se priver aussi de nourriluie trop animalisée et épicée.

Lorsque, après s'être tenu à un courant d'air, on s'est attrape un rhume, sans en avoir d'abord ressenti les pre- miers effets, prenez aconitum; et le soir, en vous couchant,

de supr" fr°ide' COUV1,ez"vous ^en, et tâche^

m^^^?*** -idi, tous les symptô-

à boiro de r- ™<>

ration, donnez-leur dulaff l î PM P0U'' amet,er Ia trins^

42 CAUSES LES l'LUS COMMUNES DES MALADIES.

Les hommes de peine ouïes femmes robustes, qui, après s'être échauffés par le travail, se sont enrhumés, prendront le soir,- avant de se coucher, un verre d'eau chaude sucrée, en ajoutant un peu d'eau-de-vie; aidé d'une dose de glonome, il s ensuivra une chaleur douce et bienfaisante.

Celui qui prend un rhume, en hiver, et se sent engourdi par suite d'un froid humide, boira une tasse de eafe tres- fort, avec ou sans lait; et, s'il ne peut s'endormir, qu il s'administre dans la nuit nux vomica.

Donnez glonoine aux enfants qui, ayant joue dans la neige ont patiné ou folâtré sur le pas de la porte en plein hiver, se sont enrhumés étant en moiteur, ayant peut-être les pieds humides, spécialement s'ils ont la tete chaude, le pouls très-vif, la figure et les yeux rouges, avec batte- ment des artères du cou; également s'.ls tiennent la tete roide, s'ils sentent qu ils ont besoin qu'on leur presse le front, disant qu'ils ont la tête trop grosse, ou s ils commen- cent à extravaguer. - Après cela, donnez belladonna ou

bryonia, si c'est nécessaire.

Si par suite d'une transpiration supprimée par le fioid, il Se déclare des maux de tête, d'oreille, de dents, ou des cohquel donnez ckamomilla; et dans le cas ou il n y aurait du mal qu'aux oreilles.

Aux femmes en couches, donnez chamomilla en cas de transpiration supprimée. Si elles se pla.gnent de ma de êt spécialement du côté droit, à l'occasion d'un refroi- dissement ou d'une douleur au cou, pour s'être decouver- t en restant assises, donnez belladonna; * cette douleur s^tend aux épaules, pour avoir porté l'enfant sur ses bras, ri utile pour la dissiper ; si elle est plus sur e ^cote enuche avec sensation d'élancement et de battement f^bryonia ou spolia : -le premier, quand £ .souf- frances se portent à la mâchoire inférieure, aux bras et a ÎaToi^ef-le second, quand elles se font ..nteg particulièrement aux tempes, aux yeux, a la mâchoire

DES REFROIDISSEMENTS. 13

supérieure ou à la poitrine , vers la région du cœur.

Si, pendant un état de grande transpiration, on est sur- pris par une pluie battante et qu'on se sente saisi de froid, donnez alors rhus;— et, si après dix ou douze heures, il n'a pas suffi et qu'il reste une grande fatigue, bryonia.

Sur la fin de l'été, lorsque, après une forte chaleur, la température se refroidit subitement, et que tout le monde se sent comme grippé et s'en plaint, belladonna convien- dra dans la plupart des cas; mais si le froid, un temps hu- mide se maintient, donnez nux moschata, particulièrement aux enfants, aux femmes et aux hommes délicats.

Pour le rhume de cerveau par suite de l'humidité des pieds, donnez cepa; pour la toux et les douleurs des mem- bres, rhus. Pour les autres souffrances, ce sera chamomilla, pulsatilla, mercurius.

_ Pour la suppression de la transpiration des pieds, choi- sissez parmi les précédents, ou cuprum ou silicea.

îIlTT°-mS D'y YceméA[^ employez le suivant : Il audia après avoir fait fortement chauffer dans un four une suffisante quantité de son, de froment ou de seigle oie!

en fa^ nL ar bah\de /eds - tout iSnT^

en iaut pour en couvnr le fond à la hauteur de quatre travers de doigt elles jambes étant dans ce bain, on verse le reste du

rtlu ; d0lt y rester une demi-heure. - On peut au«si

Si, après un refroidissement, il se déclare un rhume Z cerveau^™), avec perte de l'odorat et du goût g ant r7^* ^ rhUme 6St aCCOm^né

Smenî ott"6^' beîîadonna> si les narines sont com- tuanha f ' Wmica et quelquefois ipéca- cuo/nhtt. Si, par un vent nord-est, il se déclare un coryza

U CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

fluent, pire la nuit et dedans, mieux en plein air, avec mal de tête, larmoiement, chaleur et soif, donnez cepa.^

Si le rhume est réprimé par le froid, et que dans l'après- midi il y ait de l'aggravation dans les symptômes, que le malade soit abattu et frileux, donnez pulsafilla; s'il y a augmentation la nuit ou le matin, avec irritabilité, don-

nez china. , . ir

Après une éruption répercutée, donnez ipecacuanha, et s'il ne réussit pas, cuprurn. Dans quelques cas, ce sera bryonia, pulsatilla, sulphur ou nux moschata, se on les symptômes. Si la guérison du coryza a ete empêchée pai un refroidissement, suivi de douleurs au-dessus des yeux, pnV ur le côté droit, et bouffissure de la figure, donnez llladonna; si la douleur est, au contraire, pire sur le côté gauche et la face pâle, spigeha. °7J£ - Si le coryza s'accompagne d'un rhume de Dominé que la toux ait résisté jusqu'ici aux medica- mèSs pris et qu'elle soit sèche, administrez nuxvonuca, Z Telle ^sè he jusqu'à produire le vomissement, rpeco- est eue sec j 4 oduit.ene des vomissements,

Cm] ' It l est lie accompagnée d'une expectora.

Sr lnnez chalmilla; est-elle humide, donnez dul- hiver, aonu^ remèdes, voyez

camara ou ^^aa^aux toutes

'M A a'air froid, donnez ^

i v Tid si elle se renouvelle chaque fois que 1 on

CZ^s bras ou les pieds étant au lit, et en ou- 1 s'eUe est caverneuse et fatigante, prenez hepar si

Îa Joux est pire après s'être mis au lit, et par la chaleur

DES REFROIDISSEMENTS. 15

il y a mal de tête et douleurs sous les côtes, si elle s'an- nonce par un chatouillement du larynx, et si, outre cela, la poitrine est comme déchirée, si le pouls est fréquent et dur; ou bien donnez carbo vegetabilis, si le pouls est moins dur, s'il y a douleur d'excoriation constante dans la poitrine, moins d'élancement, mais plus d'ar- deur, d'oppression et de battement de cœur.

Difficulté de respirer. Si, par suite de refroidis- sement, il se manifeste un état de souffrance comme si le malade allait être suffoqué, donnez ipecamanha, toutes les heures, et, au besoin, toutes les demi-heures ; si cela ne paraît pas suffisant, arse?iicum, toutes les heures, jusqu'à ce qu'il y ait soulagement. Quelquefois il convient aussi de donner les remèdes qui sont indiqués à l'article «asthme», et ce sera plus particulièrement nux vomica cuprum ou sambucus.

Diarrhée. Si après un refroidissement subit, il sur- vient de la diarrhée, donnez opium; s'il n'en résulte au- cun soulagement, ou si elle cessait un jour ou deux, et qu il y ait en même temps douleurs abdominales, donnez du comara. S'il n'y a pas de coliques, et que la diarrhée ait commencé dans le jour, et se soit aggravée dans la journée et améliorée le soir, donnez ferrum; mais si la diarrhée s aggrave après minuit ou vers le matin, phos- phoric acid,, surtout si elle se déclare après avoir mangé

chnap.taCe °U bU ^ reaU êIaCée- V°yeZ P8 Partie> Bryonia convient dans la diarrhée par suite de refroi- dissements causés par la boisson d'eau froide en état de

chaW°70Urt aV°ir FiS Un bain froid aPrès forte la ë nlSi;Vt0U S! eHe Gst ac<»mpagnée de chaleur à

la diarrhée mJ^^^J^ ™™> *\ ^

"Kiucies non digérées ; et si elle

16 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

provient des eaux de mauvaise qualité, et qu'elle dé- note une digestion mal faite, si bryonia n'a pas suth, alors donnez china. _ Si elle est accompagnée de flatu- lence de coliques autour du nombril pendant la selle, s il Y a en même temps, ténesme et faiblesse avec évacuation de matières muqueuses ou sanguinolentes, et que le ma- lade soit habitué aux boissons fortes, donnez nux vomica. _ Si elle est très-mauvaise et qu'il y ait un grand mélange de mucus et de sang, donnez les remèdes appropries a la dvssenterie: et si l'état traîne en longueur, sulphur

Coliques, douleurs d'entrailles. - Dans des douleurs de ce genre (coliques), si elles sont violentes, spasmodi- ques efpresLes,1 suivies de diarrhée, et à selles liquides, âcres et brûlantes, donnez china.

Donnez nux moschata, dans les douleurs crampmdes ressenties sous les côtes, se portant de droite a gauche avec Lvrhée complète et affaiblissante; donnez-la encore aux personnes sensibles au froid, qui ont la angue blan- che et chargée, la bouche mauvaise, avec mal de tete ma- ut nal avec hébétude et somnolence tout le reste du jour tUS douleurs s'accompagnent de Muo^t^ soient tellement intenses et déchirantes qu elles obligent

Tmtlade d'aller de côté et d'autre, s'il tion d'une grosse boule qui s'est placée dans 1 un des cote, ou si "e ventre lui semblant vide, il a des nausées et des 0Umis ements accompagnés d'une diarrhée aqueuse mu- queuse ou verdâtre, répandant une odeur d œufs gâtes, donnez chamomilla.

S la diarrhée provient de la fraîcheur du u que i„ matière diarrhéïque soit verte et aqueuse, et saccom L«t granda efforts pour l'expulsion des seUes;j P,,g Jnt rendues en petite quantité et sont suives d un é atv ^ d^ a defaiManee ; si la douleur press ve qu.

tr«rs l'ombilic se caractérise par des tranchées ac Z££ *un constant malaise et même de ténesme ,

DES REFROIDISSEMENTS. 17

ou encore si le malade se sent pris au même moment de diarrhée, avec borborygmes, maux d'estomac, douleurs dé- durantes de l'abdomen, qui laisse à la main la sensation de froid, et si ces divers symptômes s'accompagnent de nau- sées, de tremblement et de frissons, donnez alors mercurius.

Si, indépendamment de ces causes, la diarrhée est la" suite de l'usage de viandes de porc, d'aliments gras, de pâtisseries, etc., etc., et si les tranchées sont plus fortes après midi, et surtout le soir ou dans la nuit; si les vents roulent et montent dans l'estomac, ou si l'abdomen est douloureux et sensible à la pression exercée par la main donnez pulsatilla. Donnez le même remède aux femmes enceintes chez lesquelles les coliques ressemblent aux douleurs de l'enfantement.

Si le refroidissement donne lieu à des douleurs accom- pagnées d'une grande sensibilité, d'insomnie, violentes a iaire crier, donnez coffea. - Lorsque les douleurs sont violentes au point de mettre le malade hors de lui, c'est chamomxlla qui convient; - si les douleurs s'aggravent au Irais et en plein air, et s'améliorent à l'air chaud, et que le malade soit changeant, donnez nuxmoschata

Mal de tête. - Le mal de tête, provenant d'un rhume, atec une disposition du sang à se porter à la tête, qui s'ag- grave par la marche, à chaque pas, au moindre mouve- ment, soit en montant l'escalier ou en se baissant; s'il aug- mente au grand air, avec une sensation comme si la tête

dénia i T ^ ÎTi baUement inlérieUr> Se traite Par bM«- fnu lt P glG CSt P'utôt compressive, et bornée LSn , % S' 6lle S'accom^ne de bourdonne- mira " ^ T GS 61 ^ dUr6té de 1Wl'e' don»ez d«l- *£k v f m 6 " ^ S6nSati0n <ue son ce*veau Utone,

raLtZ^lVT^^f^ Crâne à Ch^Ue ou s'ar^mvnm ' 18 ,G mal dc tète aPrès déjeuner,

Piss men H 3PreS rePas' avec vertige et assou-

pissement, donnez nux moschata.

18 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

Si le mal de tête est occasionné par un courant d'air et purement externe, donnez nux vomica ; s'il est interne, bel- ladonna. Est-il produit par l'effet d'un bain, belladonna ne suffisant pas, surtout s'ily a nausées, vertige et dérangement du ventre, s'il s'aggrave par la fumée du tabac, alors donnez antimonium crudum, ou, selon les symptômes, bryonia.

Affections des yeux. Comparez avec ce qui est re- commandé dans les « maladies des yeux, » IIe partie. Mais les remèdes dont l'indication est le plus fréquente, ce sont belladonna, dulcamara.

S'il y a douleur, chaleur, inflammation des yeux, et lar- moiement avec horreur de la lumière, donnez belladonna; si elle ne suffit pas, mercurius; si celui-ci reste sans effet,

Si la douleur n'est pas intense, mais que le malade ait de la difficulté à lire, à fixer les objets, s'il voit des étincelles devant les yeux, ou s il souffre des yeux après chaque re- froidissement, donnez dulcamara, et plus tard sulphur; et si cela ne suffit pas, calcarea. .

Douleurs d'oreilles. - Ce genre de souffrance vient souvent à la suite d'un refroidissement. S'il y a bour- donnement avec dureté de l'ouïe, donnez dulcamara, et si, après quelques semaines, le mal reparaît, sulphur ou

bryonia. .

Déchirement externe, élancement interne et oreilles sè- ches indiquent chamomilla. Avec aggravation de ces symp- tômes donnez aussi nux vomica. - Si le malade est d'un caractère doux, a les larmes faciles, si ses oreilles sont hu- mides et en suppuration, ou si elles sont chaudes et rouges, et s'accompagnent de douleurs tiraillantes et déchirantes nui se propagent quelquefois à la figure, tiovs pulsatdla est préférable , s'il y a desélancementset des tiraillements avec bruissement; sans trop de chaleur ni trop de rougeur ; s .1 s'est établi une suppuration d'une nature corrosive e san- guinolente, et si les glandes situées autour des oreilles et

DES REFROIDISSEMENTS. 19

du cou sont engorgées, donnez mercurius; et s'il n'en ré- sulte pas une guérison complète et qu'il y reste un peu de chaleur, rougeur et tressaillement, si, en se mouchant, on provoque des élancements, des battements et des bourdon- nements, donnez hepar. Le mal d'oreilles des enfants, après refroidissement, demande rhus.

S'il reste un écoulement purulent avec bruissement et brûlement dans les oreilles, donnez alors sulphur-.

Mal de dents.— Ce mal, par suite de refroidissement, se guérit ordinairement par chamomilla, rhus ou nuxmos- chata. Consultez, pourcela, l'article des « maux de dents » IIe partie. Si ces moyens ne suffisent pas, donnez dulca- mara. Si achaque refroidissement lemal se renouvelle, alors adressez-vous à china, et plus tard à mercurius et sulphur.

Mal de gorge. Le mal de gorge par refroidissement se guent le plus souvent par une dose de belladonna,dulca- mara, mercurius ou sulphur; mais il faut savoir attendre

chapT)"1 16 réSUltat ^ l6U* aCUOn' (V°yeZ IIePartie> Lorsqu'il se déclare après avoir bu de l'eau froide, il faut donner belladonna; quand il est la suite d'un froid général préfère, dulcamara. Lorsque le gosier est constamment

inonde6 uT T ^ ^ P°Ur &Valer' si ,a salive Zm,i -e' qUe l6S am^dales soient gobées et

ouffe? f eaUC°UP' aVa,e aV6C difficulté> et craint d'é- touffer, que le gosier lui semble rétréci en ingumitant et

ets em porte, donnez belladonna; s'il n'y a pas de soulage- hS^Sl Quand ,a d-leur est moins forte, que^a

^S^^T^ dé— * de la bouche,

alors donn zi ;;'SeSt ^ cha*rin' curius on ,.iin7amffl'«-Sice moyenne suffisait pas, mer*

S' °U 1 Un des remèdes pris pamri ceux qui sont in-

20 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

diqués à l'article «angine », comme étant subordonnés à des indications particulières.

Nausées et vomissements. Ce genre de souffrances, conséquence d'un refroidissement, surtout quand il y a coïncidence avec la rétrocession de la rougeole et de toute autre éruption, réclame l'emploi à'ipecacuanha toutes les deux ou trois heures. Si cela ne suffit pas et que le vomis- sement soit acide et amer; s'il s'accompagne d'inutdes efforts donnez belladonna. Si le malade rend des glaires épaissi, dulcamara. S'il se reproduit sans cesse; s'il est accompagné de nausées, surtout après l'exercice les repas, la parole, le sommeil, ou la promenade à cheval ou en voiture, donnez cocculus; s'il se manifeste à chaque mouvement du corps et que le patient ne puisse nonobstant rester tranquille, quoique très-faible, s'il a soif et ne sup- porte pas les boissons en abondance, alors donnez arse- mçum, et s'il le rejette, arsenicum^ par olfaction. Pour spasmes avec nausées, cuprum. Voyez chap. iv.

Douleurs rhumatismales. _ Si à la suite d un refroi- dissement il se déclare de ces douleurs (^mahsmes) et que le malade éprouve un sentiment d inquiétude dans la partie affectée, qui l'oblige à changer constam- ment de place, qu'il se trouve partout place trop duie- n enf ou si le membre est comme engourdi, d.sloque et douloureux , surtout que la moindre secousse m cause une impression pénible, au pomt de le fiur cnei d'avance, soit qu'on aille et qu'on vienne autour de \™> soit qu'on le touche ou même qu'on fasse semblant de le toucher ou de l'approcher, soit auss! qu'on lui parle res- haut, donnez arnica. Il est parfaitement indique. S il y a chaleur et fièvre, donnez aconitum; et, deux heures après, a ,1 11 y a des cas il est bon d'alterner ces deux r - m des Dans tous les cas, l'emploi alterné de l 'arnica et factura sera réglé sur l'augmentation ou la dimmution L souffrances. S'il reste encore quelques symptôme, de

DES KEFUOIDISSEMENTS.

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la maladie, administrez des médicaments indiqués à l'ar- ticle urhumatisme» (IIe partie, chap. xiv).

Si les douleurs s'aggravent dans la position couchée, et, la nuit, qu'il y ait froid et engourdissement des membres, avec pâleur de la figure et chaleur des pieds, ou gonflement rouge des gros orteils, que la nuque soit roide, la peau sèche, ou la transpiration fétide, et qu'il ne soit résulté au- cun soulagement des remèdes administrés, donnez dulca- mara; et si elle ne suffit pas, mercurius.

Si ces douleurs récidivent (ce qui arrive souvent) après un nouveau refroidissement, et surtout si le malade craint l'approche des personnes qui l'entourent, ou s'aggravent pendant la déglutition; si elles augmentent pendant le repos et s'améliorent en se promenant dans la chambre, et qu'il y ait gonflement, tiraillement, ardeur et pulsation dans les gros orteils, donnez phosphoric. acid. S'il y a gonfle- ment du genou, nodosités aux articulations de la main et des doigts, donnez sulphur, et, plus tard, calcarea.

Lorsque la fièvre est produite par le refroidissement, donnez aconitum .— Si la fièvre augmente, ou qu'elle dure déjà depuis quelque temps, choisissez un des remèdes qui sont indiqués à cet article, leur action est mieux déter- minée. Tels sont : nux vomica ou chamomilla, belladonna ou dulcamara, ignatia ou pulsatilla, et d'autres encore qui seraient mieux appropriés.

En général, toutes les affections par suite de refroidissements qui ont un caractère aigu et s'accompagnent de douleur, se trouvent bien de l'emploi des remèdes suivants : coffea, aconi- tum, chamomilla, rhus , nux vomica, pulsatilla, belladonna, colocynthis. Si elles sont peu douloureuses, donnez dulcamara ouipecacuanha. Si ces affections sont chroniques et reviennent souvent, et que le malade ait pris auparavant beaucoup de mercure, administrez carbo vegetabilis, sulphur ou china; ap.cs ceux-ci, silicea ou hepar. Si elles reparaissent après s être baigne, donnez antimonium orudum, sulphur; et après

22 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

quelques semaines, nux moschata,carbo vegetabilis ou calcarea. Si les souffrances dépendent d'une transpiration trop co- pieuse, donnez mercurius, phosphoric. acid., carbo vegetabilis sulphur, ou hepar.

On remédie à la disposition aux refroidissements, à la trop grande sensibilité aux effets du froid, en buvant plu- tôt froid que chaud, en se modérant dans l'usage des boissons fortes et s'abslenant de café : et cette susceptibilité disparaît plus facilement en employant, selon les circonstances, les re- mèdes suivants : coffea, belladonna, nux vomica, china, dulca- mara, nux moschata ; et surtout silicea, carbo vegetabilis, cal- carea de loin en loin. Durant cette sorte de traitement, on doit se laver avec de l'eau froide et s'habituer insensiblement à l'air froid, au lieu de l'éviter ; il faut également s'accoutu- mer aux changements de temps.

Celui qui se laisse facilement impressionner par l'air froid, et dont l'état s'aggrave dans une chambre chaude, doit prendre apium virus; s'il a un grand désir d'aller dehors, et qu'il prenne froid touteslesfois qu'il sort, cepa.— Mais si l'on ne peut se faire à ces nouvelles habitudes, et que le moindre refroidissement pro- duise des frissons, donnez nuxvomicaou chamomilla.— Si l'ex- position au froid provoque des douleurs, prenez arsenicum. Si l'on est sujet aux engelures, soit des doigts ou du nez, ou de toute autre partie, qu'on consulte les remèdes indiqués à « cet article ». Si l'on prend mal toutes les fois qu'on s'ex- pose à l'air froid, alors, selon les circonstances, on emploiera bryonia ou rhus, nux moschata, veratrum ou mercurius, et si ces remèdes restent sans effet, on devra employer carbo vege- tabilis ou calcarea ; si l'on ne s'expose pas au vent sans in- convénient, carbo vegetabilis; si l'on est sensible au courant d'air, belladonna, sulphur, silicea ou calcarea, les uns après les autres, à l'intervalle de cinq à six semaines.

Si l'on est particulièrement sensible à l'air du soir et qu'on le supporte non sans peine, c'est alors mercurius, puis, après un certain temps, sulphur. Il sera suivi, au besoin, de carbo veaetabilis. Si sulphur reste sans effet, et qu'il faille attribuer à l'humidité par l'eau la cause de ce dérangement, donnez la préférence hdulcamara, rhus ou veratrum, et, plus lard,car&o vegetabilis ou calcarea; si c'est la poitrine qui en souflre, dul- ramara ou carbo vegetabilis.

Celui qui est vivement ému par les effets du tonnerre fera

DES ItEFROIDISSSMENTS. 23

usage de bryonia, et plus tard, durant l'orage, de silicea; sulphur prodint aussi de bons effets. - Parmi le peuple, on parle avec confiance du moyen suivant : c'est de boire un verre d'eau de la pluie qui tombe avant l'orage ; l'on prétend que c'est d'un bon eflet pour préserver les personnes qui craignent et trem- blent a chaque coup de tonnerre, ou qui se plaignent de boiter ou de chanceler à l'approche de l'orage.

Si l'on souffre à chaque chaudement temps com- mencez par donner mercurius, rheum, ou rkus. Si cela ne suffit pas, sulphur et puis silicea. - Dans les transitions du chaud au froid, dulcamara, et quelquefois rhus du froid au chaud, carbo vegetabilis ou lachesis ; dans le temps humide nuxmoschata. F ue'

Dans les froids du printemps, sont bien indiqués veratrum

ZtaZ^t VTbiHS; " ^^onnaXy^^ vegetabilis, en automne, veratrum, mercurius ou rhus pen- dant 1 hiver s il est sec, aconitum ou belladonna, bryonia ou

KuST am°milla> SUlphW> ***^H»>ZJJÏÏiï m™' nUXmoSchala> Tamara, veratrum, carbo végéta-

nece sane d étudier avec soin les affections spéciales dont il est question dans chaque chapitre de cet ouvrage; on y puis" a e gisons pour faire une application plus exacte de ces mé' fica ments, que nous mentionnons ici dans le seul but d'iSuer TolT C6UX q" d°iVent aV°ir la dans ts'cas

- pour 1 abattement soudain, des secousses ou des coflyullo^

saiilla, À^^^™' ^ 9lonoines ou Pul-

Quand les blanchisseurs y a eu f,ayeur- l'eau, en éprouvent accident llèUnf £ aUX "«^ments dans cesser avec de la râpure de nolX muSCade inconvenient?' 011 les m

24

CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

CHAPITRE III.

AFFECTIONS PAR EXCÈS DE CHALEUR, DE TRAVAIL ET PAR SUITE ÉPUISEMENT.

Après un travail excessif, on se trouvera bien d'un bain chaud d'une demi-heure, ou même d'un bam russe L endolo- rissement des membres cessera aussi, ainsi que la chaleur, par nSSue de frictions, faites dans le bain, auquel l'on aura mêlé une solution alcoolique de savon.

ÉCHAUFFEMENT.

Anrès s'être fortement échauffé en été, on fera bien de faire est plus élevée q wèrernent infusé. - Apres une

PJ:4SesltL«uff/ mai ' prises en grande quantité, qu'après qu on s est «™»° ' , ;,on re!sent le lendemain.

*S K&"^3SU^ Par Me. de ,a chaleur,

7! t c nvenaMe l prendre un peu de café ; mats t. Tant tou-

lln s'abstenir de boissons spintueuses.

jours s ««'cnu . longU!mps eiposésà un grand fro d,

° ,"" ,T„ 1 ard'engourdissement et dans une invincible tombent dans un état ne s 1 et sûrement débar--

propenston an somme 1 sont pro P mim ,. ie flaii

™^cT^ltlXT*i™i 4t « <* dès H

d Tnt oôur c S qui es obligé de rester longtemps «posé a ^ oi/ri u u, d'avoir avec lui un nacon de camphre.

DES SUITES D'UN EXCÈS DE CHALEUR, ETC.

25

Coup de soleil. Durant les grandes chaleurs de l'été, les adultes comme les enfants, qui travaillent durement ou jouent ardemment en plein air, sont quelquefois pris d'une si forte chaleur, qu'ils tombent soudainement comme frappés d'apoplexie ; ils commencent par chanceler, font des efforts pour se tenir debout, et tombent. Dans ce cas, donnez glonoine, et plus particulièrement s'il existe les symptômes suivants : yeux fixes et sans expression, vitrés, pupilles contractées; pouls à peine sensible ou si précipité, qu'on ne peut le suivre; perte de la parole, ou au moins difficulté de parler; quelquefois vomissements; figure pâle, blanche ou d'un rouge jaunâtre ; sueur froide; tête chaude au toucher, particulièrement lorsque la main reste longtemps appliquée sur la tête.

Dans tous les cas de coup de soleil, avec chaleur de la tête tant interne qu'externe, on emploiera l'eau froide soit en application de compresses mouillées, soit en ar-

L'application de la glace est une pratique absurde, la saignée une pratique meurtrière. Dans quelques cas de coup de soleil, donnez aconitum en solution, si la tête ainsi que le corps sont pris d'un grand chaud; si les pupilles sont contractées, si la couleur de la figure est changeante ; le pouls large, dur et plein; si le malade éprouve parfois dans ses divers mouvements des saisissements et de l'an- xiété, comme de peur, de porter ses mains à la tête, de grincer des dents, de rouler ses yeux, etc.

Bdladonna sera administré une fois dans les circonstan- ces suivantes : yeux fixes, à moitié ouverts, ou convulsés en haut; pupilles larges ou très-petites, ou toutes deux de

rosoir.

HEni\G.

26 CAUSES LES PUIS COMMUNES DES MALADIES.

Donnez nux vomica aux ivrognes de profession, ou à ceux qui sentent encore la boisson qu'ils viennent de prendre, si belladonna n'a produit aucun soulagement.

On recourra aux remèdes dont il vient d'être question, si les mêmes symptômes se produisent, soit que l'insolation ait porte sur la tête nue ou sur la nuque, soit qu'ils aient été causes pour s'être endormi auprès d'uu poêle, ou qu'on se soit chauffe à un foyer aident, pour y sécher ses pieds mouillés, ce qui ar- rive souvent aux vieillards et aux enfants. - Les mêmes médi- caments, ou l'un des suivants, seront employés selon le genre de mal de tête.

Mal «le tète. - Lorsqu'il y a plénitude de tête, comme si elle allait s'ouvrir, aggravation par le repos; sensation comme si le cerveau sortait à travers le crâne, augmentée par la marche et par la plus légère contention d'esprit, fièvre chaude, soif, vomissements et insomnie, donnez belladonna ou bryonia.

Belladonna sera préféré, s'il y a grande anxiété et inquié- tude fureur réelle ou activité incessante d'idées et grand abattement, frayeur et peur des choses présentes, avec larmes faciles, gémissements et cris;

Bryonia, si le malade est de mauvaise humeur le matin, s'il ne peut pas supporter ses vêtements, qui le serrent trop, et qu'il soit plutôt colère et irritable qu abattu et plaignard; s'il a peur de l'avenir.

Mais si la moindre chaleur provoque le mal de tete; nu'il y ait pesanteur, battement, pression sur les yeux, et que par le fait de leur propre mouvement les yeux de- viennent douloureux, donnez alors carbo vegetabilis.

Si le mal de tête est produit par le chaud et par la fa- tigue, après s'être agité en plein soleil, ou après un échaurfement pour être resté trop longtemps auprès du feu ou même en repassant le linge, et si on a la tete comme trop pleine et que l'appétit vienne à manquer surtout le matin; qu'il y ait en outre grande soif, fièue,

DES SUITES D'UN EXCÈS DE CHALEUR, ETC. 27

tremblement, et même quelquefois nausées et vomisse- ment, ou encore diarrhée; dans ces cas, bryonia est indi- qué.

Lorsqu'on se sent la tête trop pleine, avec sensation de pulsation progressive, qui menace de rompre la tête, battement douloureux, pire en remuant la tête, donnez glonoine.

Diarrhée. Les diarrhées d'été qui s'accompagnent de fièvre, et surtout si le lait provoque des coliques, guéris- sent promptement par l'usage de bryonia. On est quel- quefois obligé de la répéter le lendemain.

Celui qui ne peut supporter la chaleur de l'été, ou ne peut travailler à la chaleur, surtout s'il est sujet à des sueurs nocturnes, s'il est entraîné au sommeil, et qu'il éprouve des douleurs d'estomac et du ventre; si, dans ce cas, bryonia n'a pas suffi, donnez antimoniumcrudwn. Si la chaleur a pour effet de provoquer des nausées, etqu'elles reviennent malgré l'usage des moyens indiqués, alors ad- ministrez silicea.

FATIGUE.

Après une longue marche ou après un travail excessif, par- ticulièrement en été, la fatigue est quelquefois tellement grande qu on ne peut prendre aucun repos, e? même, dans ce cas ce £ devrait délasser ne fait qu'augmenter cette mauvai Toi position du corps; dans ce cas, on prendra un bain chaud si e n'est pas possible, qu'on mette au moins les pied ans l'eau S:;.^ de de cuisine. Si pl ce moyen n ne pai vient pas a se délasser, prenez coffea. - Ce qui soulage

énîisém eT/f 8U<! débilila"te« oo-e après un grand

s'acromn^n, , " P soulever des fardeaux; si elle «accompagne dune grande transpiration, après laquelle

28 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

le corps s'est refroidi, soit dans un courant d'air ou dans l'eau, donnez Mus. -Si la fatigue va jusqu'à la defai - lance, veratrwn; par un manque de nourriture de quel- ques jours, coffea; par ; suite d'une grande faiblesse après une sueur profuse, china.

Si l'on vient à éprouver un échauffement intérieur, avec respiration chaude, et que en outre le pouls soit fréquent, donnez aconitum; s'il ne diminue pas, bryonia. - Si 1 on ressent encore, après quelques jours, des bouillonnements de sang, ou si, après une nouvelle fatigue, le sang se porte à la tête, au visage ou à la poitrine, donnez mercurius. Mais si l'on se sent les membres, surtout les chairs, comme brisés, arnica soulagera promptement. - Si les pieds sont gonflés et font mal en marchant, prenez une petite cuille- rée de teinture d'arnica dans une demi-tasse d eau fraîche, et après avoir lavé les pieds avec de l'eau pure, mouillez- les avec cette eau d'arnica préparée et laissez-les sécher a rair _ Si après la marche, les pieds sont entames et am- poulés, arnica ne convient pas dans ce cas; si vous avez a marcher le jour d'après, appliquez une compresse fine en- duTede suif. Le soir, prenez cepa, et appliquez un linge mouillé. Dans la plupart des cas, vous serez bien te ^ demain matin. Si la fatigue est si grande qu elle cause des douleurs internes et de l'insomnie , si ce sommeil n est pa rafraîchissant, si le moindre attouchement fcut mal s, res ter assis ou se tenir debout donne une grande faiblesse s SSer soulage un peu , si les battements du pouls se font sentir sur toutes les parties du corps, donnez natrum mu- riaticum. Si tout effort ou mouvement cause du picote- ment partout, apium virus; si cette sensation va et vient,

hC Quand les membres sont pris de douleur par suite des eflorts faits pour porter ou soulever des fléaux et que les douleurs augmentent en tes mettant en action ou même en tes laissant en repos, donnez rhus, ou bryonia quand

DES SUITES D'UN EXCÈS DE CHALEUR, ETC. 29

les souffrances se manifestent plus particulièrement aux reins et qu'elles s'aggravent par le mouvement. S'il est im- possible de mouvoir les reins sans provoquer de vives dou- leurs, donnez alors sulphur. Comparez ceci avec ce qui est dit plus loin, Ire partie, chapitre ix, des «moyens em- ployés contre les entorses. »

Si quelqu'un, même dans l'état normal de santé, se fa- tigue facilement par le moindre travail et le plus petit effort; si tout l'indispose, même la conversation, donnez cocculus; si la parole fatigue particulièrement la poitrine, apium virus; s'il ne suffit pas, veratrum; et enfin calcarea, si veratrum manque son effet.

Quand à la suite d'une course rapide on se sent essoufflé, ou qu'on est pris de toux, d'un point de côté et de dou- leurs dans les membres, administrez toutes les deux ou trois heures aconitum; si le point de côté persiste, donnez arnica, et douze heures après, si le mal continue, bryonia; si c'est l'essoufflement qui s'aggrave par une marche pré- cipitée ou en montant rapidement, si la toux complique cet état et s'accompagne de crachats muqueux, silicea.

Si par suite d'une émotion quelconque on se sent me- nacé de suffocation, avec une forte moiteur du cou, don- nez sambucus.

LONGUES VEILLES.

Les longues veilles affaiblissent toujours, mais il est bon pourtant que chacun puisse les supporter en cas de nécessité; si elles produisent une faiblesse trop considé- rable, plus grande qu'à l'ordinaire, et qu'on ne puisse se permettre même une heure de repos, administrez cocculus ou phosphoric. acid. dans l'eau. - Si une longue veille occasionne du mal de tête, et qu'on ait fait usage du café ou du vin pour se tenir éveillé, qu'on prenne nux vomica avant de se coucher. Si la cause n'est pas dans l'abus des boissons sp.ntueuses, et que le malade ne puisse se cou-

2.

30 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

cher, ou qu'il ressente des envies de vomir, "administrez ipecacuanha. - Si les symptômes de la tête se sont aggra- vés la nuit, et qu'ils se soient améliorés le matin, donnez pulsatilla, dans le cas surtout que ce soit une femme.- S'il a congestion du sang à la tête, ou sensation de pesanteur qui s'aggrave par le mouvement des yeux, donnez nux vomica ou puisât Ma; nux vomica aux individus pas- sionnés et énergiques; —pulsatilla, aux personnes douces; nux vomica, avec aggravation le matin; - pulsatilla, avec aggravation le soir, et amélioration le matin; nux vomica, avec aggravation en plein air, et amélioration par pulsatilla. - Si le mal de tête s'aggrave par la marche, qu'on chancelle, donnez nux vomica. Donnez encore nux vomica, si la tête est lourde, comme dans un état di- vresse avec bourdonnement et lourdeur du front, pâleur, air hagard, nausée, frissons, faiblesse et mauvaise humeur. Si la tête semble légère et vide, qu'on ne puisse sup- porter la lumière, avec aggravation, lorsqu'on est couche,

donnez pulsatilla.

Lorsque la tête est tremblante, qu'elle est légère, la figure animée, les yeux cernés d'un cercle bleuâtre, la bouche sèche sans soif , avec répugnance pour les aliments, ren- vois, nausées jusqu'à défaillance ; s'il y a ballonnement du ventre, respiration oppressée, aggravation a 1 air libre; en parlant, ou par l'usage du café ; si le malade est triste, se re- veille en sursaut et est agité par des rêves pénibles, don- nez cocculus. Lorsqu'il se trouve surexcité e soir sur- tout qu'il a mal dormi et qu'il est fatigue dès le matin, donnez china; s'il se sent brisé, c'est arnica qui convient.

Les effets d'une digestion pénible se combattent avec vulsatilla on nux vomica, d'après les caractères qui sont nronres à chacun de ces remèdes; ou bien carbo végéta- lilis : tout cela en consultant l'article relatif à « l'abus des boissons spiritueuses. »

DES SUITES D'UN EXCÈS DE CHALEUR, ETC. 31

VIE SÉDENTAIRE ET ÉTUDES FORCEES.

Les habitudes sédentaires et la contention d'esprit pro- duisent les symptômes de la dyspepsie et affaiblissent le corps; si on le peut, on doit restreindre ses occu- pations et, se promener tous les jours une heure au grand air. Mais si le ventre est sujet à des souffrances habi- tuelles et sourdes, ou qu'on soit adonné au café ou aux boissons chaudes, prenez nux vomica le soir; et si après quatre ou cinq jours le mal reparaît, prenez sulphur; s'il y a. nécessité, on pourra le répéter dans trois ou quatre se- maines. Si les souffrances semblent se porter préférable- ment vers la tête, c'est encore nux vomica qui sera même ici le meilleur remède; plus tard, belladonna, quelquefois pulsatilla: voyez pour cela «mal de tête», plus loin, dans la deuxième partie de ce livre. Si tous ces moyens ne réus- sissent pas, et qu'une fatigue intellectuelle produise le mal de tête, usez de calcarea en olfaction. Si l'on vient à en éprouver une sorte d'ivresse avec éblouissement, donnez pour les tempéraments violents nux vomica; pour les lym- phatiques, pulsatilla. Pour les maux de dents, la toux et autres indispositions à la suite des contentions d'esprit, nux vomica convient encore, ou tels autres moyens cités.

EXCÈS.

Les excès tiennent le corps et l'âme dans la plus grande sur- excitation. Pour ce qui regarde les excès de lable et de boisson, il en sera fait mention au chapitre IV. Mais si d'autres excès sont de nature à occasionner la perle de fluides précieux essen- tiels à l'organisme, il faut alors, en observant une indispensable continence, faire usage des moyens suivants :

Le médicament principal qu'on doit employer dès le commencement, et même après qu'on a fait usage des au- très, c est china. Plus tard, et quand le malade s'afflige de ces vices, donnez phosphoric. acid. Recherchez du reste avec le plus grand soin la nature des souffrances que le malade

32 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

accuse, et choisissez alors plus particulièrement vos re- mèdes parmi china, phosphoric. acid., staphysagria, nux vomica ou sulphur et dulcamara, selon ce qui conviendra le mieux.

Les mêmes agents sont applicables aux malades épuisés par des vices contre nature : on commencera par donner china, ou staphysagria, ou nux vomica; plus tard, phospho- ric. acid., ou sulphur, ou calcarea.

En même temps, il faut relever le moral du malade, l'en- courager à faire effort sur lui-même, et soustraire à la ten- tation son imagination déréglée, par un travail attentif et soutenu, par beaucoup d'exercices ; en lui donnant peu à manger, en abrégeant son sommeil, en conseillant la sup- pression de toutes boissons chaudes, la cessation de toutes relations dangereuses, et la privation de la lecture des mauvais livres qui ne font que fomenter les passions.

El s'il s'y joint une surexcitation morbide, ce qui arrive sou- vent chez les enfants, ayez alors recours de préférence aux moyens suivants : china, mercurius, carbo vegetabilis, nux vo- mica. pulsatilla, staphysagria; ou antimonium crudum, silicea, platina, calcarea, ou colocynthis. Très-souvent, lorsque china et carbo vegelabilis sont insuffisants, mercurius produit de bons effets, ou sinon sulphur. - Dans l'intervalle de ces médica- ments, qu'on doit rarement répéter, on administrera, selon 1 oc- currence, coffea, opium, aconitumjgnatia. Tous ces médica- ments seront donnés à sec ou en solution, et répètes selon les circonstances.

Ceux qui se sont affaibli la constitution par toutes sortes d'excès sont très-sensibles aux effets du froid, de l'humidité ; ils sont chagrins et inconstants, ils devront faire usage de nux

moschata. , , . , .

Si par suite de ces vicieuses habitudes, le tempérament s est affaibli au point d'en ressentir les funestes conséquences dans l'accomplissement des devoirs du mariage, fût-on même mo- déré et qu'on éprouve par ce fait un certain embarras de la tête/donnez ca^carm. Si, après l'accomplissement de 1 acte i y a une grande faiblesse, avec tremblement des jambes, donnez le même remède. - Contre l'oppression, staphysagria; contie la

DES SUITES D'UN EXCÈS DE CHALEUR, ETC. 33

sensation d'ardeur dans les parties, mercurius, ou carbo vege- tabilis. Si, après l'acte, il y a faiblesse des jambes, brisement et pesanteur des membres, étourdissement, mauvaise humeur et abattement, cocculus agit promplement (i).

PERTE D HUMEUR.

La perte des humeurs par suite de sueurs abondantes, de purgations, d une diarrhée de longue durée, d'un allai- tement trop prolongé, et d'un écoulement spontané de lait, de même que par l'effet de saignées abondantes ou d'autres pertes sanguines, produit souvent des maladies incurables, si l'on ne s'empresse d'administrer china, qu'on répétera selon la circonstance à certaines époques. Si par suite de la même cause, et principalement par une perte de sang chez les enfants, consécutive à l'application de sangsues, perte qui, si elle se prolonge à l'insu des assistants, peut amener l'évanouissement ou des convulsions, donnez aussitôt china, et rien de plus .Aussitôt que le malade revient à lui, s'il sent de la sécheresse dans la bouche, et qu'il puisse remuer la langue, faites-lui avaler un peu d'eau fraîche. S'il retombe de nouveau dans l'évanouissement et dans les convulsions, ou s'il ne reprend pas complètement ses sens, administrez une petite cuillerée de bon vin vieux, quelque temps après, s'il le faut, répétez china et la prise de vin. Puis permet- tez-lui de boire de l'eau fraîche autant qu'il voudra; mais au commencement peu à la fois.

Dans quelques cas, on peut avoir besoin d'autres médica- ments, et selon les circonstances, on choisira staphysagria ou sulphur ; très-souvent phosphoric. acid, rarement nux vomica, et plus tard arsenicum.

(1) Pour faire cesser au plus tôt la douleur des tiraillements dans les

SnL?ermatiques et dans les entrailles, produite par l'acte sexuel, administrez une prise Viodium

de ?rnSe^nn\?COn^ance9' c'cst ,c oasou J'amais s'entourer (les conseils d un bon médecin homœopalhc.

34

CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

CHAPITRE IV.

EMBARRAS GASTRIQUES.

Si après avoir trop mangé ou fait usage d'aliments lourds, on ressent bientôt après ou un peu plus tard un dérange- ment, qu'on prenne une tasse de café pur un peu fort ; mais s'il survient un mal de tête ou autre indisposition, suivi de nausée sans vomissement, trempez l'extrémité d'une plume dans l'huile, et titillez le fond de la gorge jusqu'à faire vo- mir. Si on n'y réussit pas, donnez un peu d'eau tiède. S'il n'arrive rien, et qu'on éprouve avec le besoin de vomir une sensation de chaleur, surtout à la tête, suivie de toux, d'anxiété et de souffrance, donnez aconitum. Avec frissons, pulsatilla, qu'on répétera toutes les heures jus- qu'à ce qu'on obtienne du soulagement. S'il reste de la pression et un poids sur l'estomac avec langueur, donnez chamomilla ; si l'effet est manqué, nux vomica deux heures après; si les nausées persistent, ipecacuanha; et veratrum s'il y a grande sensation de froid et douleur violente dans l'estomac. Si le malade rejette de la bile avec amertume de la bouche, qu'il boive quelques verres d'eau froide ; si la pression de l'estomac continue, donnez-lui une tasse de café sans lait.

Si le lendemain matin il n'y a aucune amélioration, et si l'on éprouve des nausées, vomiturition, renvois de mau- vais goût et d'odeur de moisi, ou un goût qui rappelle les aliments prisla veille, administrez antimoniumcrudum; poul- ie renvoi amer, bryonia; putride, nux vomica; d'odeur des œufs couvis, arnica; gras, pulsatilla; acre et amer, arse- nicum. Dans tous les cas, il faut s'abstenir pendant plu- sieurs jours d'une nourriture solide ; on ne doit se per- mettre que quelques bouillons légers, un peu d'eau d'orge

EMBARRAS GASTRIQUES. 35

ou de gruau, ou mieux de l'eau pure, pour donner à l'es- tomac le temps de se rétablir.

L'embarras gastrique qui reconnaît pour cause l'usage de la graisse, des corps gras, viande de porc, pâtisserie, beurre rance, l'huile, se guérit par pulsatilla, et sinon par carbo vegetabilis.

Si cette indisposition a lieu par suite d'autres aliments, avec renvois et arrière-goût de la nourriture prise, nausées et vomitui ition, donnez antimonium cruclum et pulsatilla, en les alternant quelquefois.

L'estomac dérangé par les fruits se rétablit avec arse- nicum ou pulsatilla. Pulsatilla, lorsqu'il y a nausées et ren- vois; arsenicum, s'il y a vomituritions et vomissements ; bouche sèche sans soif, pulsatilla; constant désir de boire peu et souvent, arsenicum; pour ceux qui ont l'habitude de boire de la bière et des boissons fermentées, pulsatilla; des liqueurs alcooliques, arsenicum.

Aux enfants d'un caractère doux et léger, donnez pulsa- tilla; cà ceux qui sont obstinés, mauvais, et qui craignent l'isolement, arsenicum.. Aux enfants questionneurs sur toute chose, pulsatilla; à ceux qui n'aiment pas à donner, et qui sont contrariants, arsenicum. Comparez avec «diarrhée ».

Le dérangement occasionné par de mauvais vin, acide, s'accompagnant de beaucoup de nausées, demande antimo- nium cruclum; par du vin soufré, pulsatilla, par de la bière acide ou du vinaigre, aconitum, surtout s'il y a douleur pressive dans l'estomac, nausées, vomiturition, vomisse- ment muqueux ou sanguinolent. Mais quand le vomisse- ment est acide, avec ardeur dans le gosier, colique et diar- rhée, donnez hepar; quand il y a vomissement des aliments, brûlement dans l'estomac et dans le ventre, colique avec tnsson, agitation et soif, donnez arsenicum ; s'il s'y joint une grande faiblesse avec impressionnabilité par un" temps chaud ou froid, sec ou humide, administrez carbo végéta- buis.

36 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

L'estomac est-il malade à la suite de l'usage de poissons ou de viandes gâtés, donnez immédiatement du charbon réduit en poudre fine, mélangé avec de l'eau-de-vie, aux hommes ; avec de l'eau sucrée, aux femmes et aux enfants; si plus tard le dérangement continue, china; s'il reste en- core des renvois putrides, avec le même goût dans la bouche, administrez pulsatilla.

Les souiîrances d'estomac par suite d'aliments salés ré- clament carbo vegetabilis ; par abus de sel de cuisine, arse- nicum, une seule dose, et attendre quelques jours sans donner d'autre remède ; ou flairez souvent un flacon d'es- prit de nitre dulcifié. A l'état liquide, il affaiblit les nerfs,

sans guérir.

L'estomac dérangé par les choux, et surtout par la chou- croute, exige bryonia.

Pour l'indigestion par le vieux fromage, vieux saucisson, par des viandes fumées, gâtées, etc., voyez plus bas, à l'ar- ticle « empoisonnements. »

SURCHARGE DE LESTOMAC DES ENFANTS. Une nourriture trop almmlante chez les enfants, surtout

si elle est composée d'aliments difficiles à digérer, comme pâtes farineuses, pain mal cuit, etc., est la source de fré- quentes indispositions, surtout quand ces petits êtres sont trop emmaillottés ou bercés trop souvent, et qu'ils sont en outre tourmentés par des purgatifs, tels que rhubarbe, sel de Glauber, huile de ricin, etc. Avant tout, il faut éviter toutes ces mauvaises drogues; puis, contre le vomissement, donnez plusieurs fois ipecacuanha, surtout s'il y a diarrhée; si cela ne produit pas un prompt soulagement, pulsatilla. N'y a-t-il que diarrhée avec matière non digérée, et l'en- fant est-il déjà affaibli par des purgatifs ou par un long dé- voiement, administrez china; et contre la constipation avec vomissement, nux vomica.

EMBARRAS GASTRIQUES. 37

Ne donnez pas aux enfants toujours les mêmes aliments; qu'ils soient varies. Le lait doit être bouilli, mais pas trop. Il y a des enfants qui supportent mi-cuils les légers mucilages de gruau ne donnez pas des bouillies farineuses, préférez-leur le gruau d orge m0nde, vau, encore mieux faire bouillir pendanS heures un peu de farine de froment dans un nouet plongé dan de 1 eau, et après l'avoir laissé refroidir, on sépare Vfngel grumeau durci, on l'émiette, et Ton en fait une boni] Si avec du la,., soit avec du bouillon, ou simplement a vec d 1 eau Les biscuits et la ràpure de pain conviennent

aux en-

f -»f"'^ i>a.m uunvienneni aux

fan s seulement qu'ils ne soient pas trop brûlés.- L

fi.' e°t ' iT'à n iSlanCe dG Selée et ^ à un lSnce. me eUreS noui,dtures Vii conviennent à

Mal de tête -S'il est consécutif à une indigestion, avec une sensation de meurtrissure de tout le cerveau et nau- sées, donnez ipecacuanha. Pour le mal rlP r4,„ ™0 ■<■

"je16 cmeau< aggravé p ™°

ZL TllT, 8°f" pU,rid<! de la "ouche, donne en p ! ld°UleUreSt, pulsatiïe' pins forte

eue e ! donn"n™ *> vomir, donnez aconùum; - sj el e est générale, obtuse, augmente en monlant l'escalier

«^■avé'teTo ™' 6 ta<! déCl,ira'"' P-taflf» "noA oompagné d'un ' °U °CC"pan' la moi,i,i «°-

«M.pdmtilh. Conteekl ' I'1™'* de la bouohe< sa"s a l'extérieur, ave t l/ '4lc' douloureuse

, avec tremblement des mâchoires, goù-Ualé,

38 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

crampe d'estomac, surtout chez . les personnes qui eut fait rin mprrure donnez carbo vegetabihs.— Four les

^M—. - Par suite d'indigestion s, a langue t charsée il demande ipecacumU; quand elle est nette, trtï™ a»"'""- Après avoir mangé du pam avec excès «agné d'une grande oppression vers le creux de es- , Trirlans le ventre, hrrjmia. Après trop de rcpletion, Ta d 1 s "ments ont donné «n goût d'à— à h. Se en mâchant et qu'il reste une sensatton d brule- 7 ,w le trosier après le vomissement, pulsat.lla. FLArros * - Quand elles distendent le ventre, oppres- „M TZlnt la respiration, et après l'usage d'une nour- T namlente telle que choux et choucroute ; si elles nture flatulente, teue q f_1(!hement faite et autres

sont produites par ^. 'a b'ev r ha.Aen boissons analogues; s le vent e es ao ^

>-i « rnlinue oression autour du nomuni, ove S11, a cohque p donnez ^

"6 ^ "rt atoh bu, on ressent une pression à l'épigastre ou si, après avoir », ,„sA,ement3 gênants à lacein-

««e.etcompra™'jrco„"ientquandlaflatulenceest

T'! ' au faî* i les vents circulent avec brmt dans le r^s:^ ver "rp'oitrine et ,

QUmd ^^SKUS* desdou- occasionne. t, »r p u eu p ^ ^

emploiera avec avantage u couteau.

EMBARRAS GASTRIQUES. 39

quelques globules donnent du soulagement, et ce soula- gement dure plus longtemps. Toute personne qui est sujette aux vents de mauvaise odeur doit s'abstenir de manger des œufs.

Colique. Si par indigestion ou par excès de table elle se manifeste subitement, elle disparaît le plus ordinaire- ment par l'usage du café pur; s'il ne suffit pas, par puisa, (illa, colocynthis, ou tel autre moyen indiqué à l'article «colique», Ile partie. La colique après l'usage des con- combres ou de la salade, veut eepa.

Diarrhée. Si elle est produite par un désordre de l'estomac, se guérit souvent par pulsatilla; chez les enfants qui éprouvent en même temps des nausées et des vomisse- ments, Vzv ipecocuonho ; - s'ils ont de l'insomnie ou sont trop surexcités, par coffea; - avec douleur sécante du ven- tre, qui se porte du bas enhaut et occasionne du malaise et une grande faiblesse après chaque selle, par nux vomica et autres remèdes conseillés contre la « diarrhée , Ile partie Insomnie. - Celle qui survient pour avoir trop mangé cède souven a coffea, surtout chez les enfants, ou kpulL tilla, - Si elle est due à l'usage du café, nux vomica. Si l on a trop mange a souper, il convient de prendre un verre d eau fra,che sucrée; si elle produit de l'aigreur sur l'esto! mac, prenez de l'eau pure.

Cauchemar - Le moment n'est pas encore arrivé de parler des remèdes qui peuvent prévenir cette affection di sons 1C1 en attendant que quand elle a lieu par suite 1 de table il est douteux qu'un verre d'eau sucrée pul se 1 empêcher. Mais celui qui y est sujet doit s'abstenir Z e nourriture trop abondante; il devra prendre les m di ™t7^rlVele "--^'-MVoir^pl-

comoa^e T'nn'r " liûU avec flissott * froid et s'ac- (Om ,a&ne d un dérangement constant de l'estomac de diarrhée ou ce consfimfinn „i i estomac, de

constipation, chez les individus violents et

40 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

ernoortés se guérit par bryonia. - Chez les personnes Ça» ûes, gauches et d'une humeur rntab e = JL Si la fièvre revient à jours fixes, donnez antim,

,„,rl„m - si elle est quotidienne, ipecammha. - 721 tT'libre de f fièvre, on donne quatre fois ipeca- S Si. <e iour de ^e, deux fois avec e so,„ de n

M£r-ierzirr:„ruited,Dd.

Tsee e,Pdimoulté de ^f^Z^V^ * la peau F . varHrie « empo sonnement» . —Pour

de la peau», IIe partie.

al. rWGE de la glace ou de l'eau froide. Indispositions par l usage de ^ donc

L'eau est la boisson la plus nature e , . ,eg être en état de la supporter aa ^ du vin

sonnes adultes peuvent faire us âge de à deg u.a.

■vants : f

Si l'usage de l'«» comme toto», amène un état de souf- Si 1 usage ne embarras de la tête

france que conqu , qu d»» _ ^ de tête ,.

avec nansee et chaleur p el frissoni „,,„,,

toux, oco», - - ^UE dans la b che

EMBARRAS GASTRIQUES. 4j

Hlla; et si cela ne suffit pas, rhus toxicodendron. Des nausées continuelles produites par l'usage de l'eau se gué- rissent quelquefois avec une légère pincée de sel.

Si l'eau produit le hoquet, prenez ignatia; pres- sion dans l'estomac, ferrum. - Si le ventre est fortement ballonné, comme par des flatuosités, avec pression sur J ep.gastre, oppression de la respiration, frisson, donnez nux vomica.- Contre le ténesme et la diarrhée, capsicum; - contre la douleur de la poitrine et frisson, veratrum album. - Pour combattre le mal de dents occasionné par I usage de l'eau, employez bryonia, ou, selon les cir- constances, mercurws, ou staphysagria. - S'il v a seule

o~-bi,ité ^ d6ntS S3nS d0Ul6Ur fiX6'

hn!ï!Ui r°nt i,estomac est alanS«i Par suite de l'habitude de

medes que nous venons de recommander. Si cela ne suffit

Le dérangement de l'estomac qui a lieu nar suit* i habitude de boire J avid™ ï

subites et nui s',! 11 86 dédare des souffrances

«)Voy „ntl dangereUSeS^)' elles ^

dents qui peuvent sScSt'à/wJ? d°?leur Guérard sur les

' m^fto« des boissons froides, lorsque

40 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES. I

va le voir dans ce qui suit.

par 1 usage oe 1 eau g nourriture, faiblesse, de défaut d'appétit ; si en outre

quelle qu'elle soit, reste y aiïdou-

ou si elle est rejetée avec ^ore tn "que l'estomac leur épigastrique aggravée par a pm sun q ^ et le ventre soient remplis de vents et que gavent,

ÛUa„d i'e-— avalé des

r vu*

W***. » ^rri: ; as d'une douleur (*- Arsmicum conv.end a dans le ce d,ardeur

siïe sur 1»^^^^Ï«^*',W5 sur un point et de bruleme d'i„n„iétude et

le venlre , accompagnée g— ^ < ^

t. XXVII, p. ^*

EMBARRAS GASTRIQUE. 43

par le mouvement et après avoir bu, jusqu'au vomisse- ment, qui est quelquefois bilieux.

Puhatilla conviendra quand il y a pression en quelque sorte crampoïde au centre épigastrique et dans l'estomac, qu'elle est plus forte après le repas, et qu'elle va jusqu'à provoquer le vomissement des aliments; quand la figure exprime la souffrance, que la langue est blanche, et con- serve un goût fade de paille ; que la soif est nulle, et qu'il y a nausée après avoir mangé ou bu, avec exacerbation après midi et le soir, suivie de renvois acides ou rapports des aliments ingérés.

Les mêmes remèdes seront également utiles dans les déran- gements delà digestion par suite de l'usage des fruits froids ou autres choses froides, glacées, etc.

Le lait est toléré par presque tous les individus d'une bonne santé,- et il faut que l'estomac ne soit pas dans son état normal pour qu'il ne puisse être supporté. Dans ce cas, on doit y re- médier. S'il produit un goût aigre dans la bouche, donnez nux vorrnca; des coliques et la diarrhée, bryonia ou lycopodium ; s'il y a renvois ou vomissement glaireux, avec autres souffrances gastriques, et que ces remèdes soient restés sans effet, employez

nlt '7' aP''èS T°ir PdS dU lait' °n Sent des na»sées conti- nuelles, donnez calcarea.

Si l'usage de la bière fatigue, on fera bien de s'enabstenir et surtout s, c'est de la bière forte, de celle qu'on L»lronne ordinairement avec des substances vénéneuses! afin TeT d e plus amere et plus active. Mais si la bière e t bonne et au^n à 1 ïï a'feCh0Sf ' boire' P«n« le matin, sUnl\0Z

L^et JTir n'6n réSUUe aUCUne a-eliorationM ! menu / i Provo(ïue constamment des vomisse -

menti, errum; des nausées, arsenicum ; des coliques du Z re

°r ïhLea bmr'éeiiTnt bom,e doit "WïïSs

Tou es s ",1 Tment deSSéchéG et du ho«ï>lon pur.

tête au réveil, ou lor qff^L flT' ' maUn du ma' de boisson ne convient nufiement ' ^ ^ CGltC

U CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

Si l'usage de l'eau-de-vie rend malade, celui qui en éprouve les suitesfâcheuses doit s'en féliciter; car le meilleur moyen de les éviter, et en même temps le plus rationnel, c est de n en plus boire.

CHAPITRE V.

DES SUITES DES BOISSONS SPIMTUEUSES, DU CAFÉ, DU TABAC, DES ACIDES, ETC.

IVROGNERIE.

L'ivrognerie habituelle est la ruine des individus, le .mdtar familles et une perte sérieuse pour une nation , il n est

ne p™s Snnant que des esprits ^f^^ moyens de remédier à une pareille calamité ; il n .< art pa sur priant non plus qu'il y ait des hommes

\ ■„„ n„» 1p<! lois de la vie humaine et des nations, -e St ré'LsVn o Position toatiouo contre l'alcool,™

ponssan sanseiceptionVte sorte de Ik— ; fermentes,

Lduclion de la culture de langue ou avant la facile impo

7^=^& partant, des onvages d'espn ^1 JL

déluge, un don de Dieu, pour prévenir la lace humai nouveau cataclysme;

ABUS DES BOISSONS SP1R1TUEUSES, DU TABAC, ETC. 45

Là, chez les Chrétiens, le vin est sacré comme lien indispen- sable entre le Seigneur et l'humanité;

Là, le Mahométan ne défend le vin, moins à cause de sabonté, que pour introduire l'usage de l'opium, du suc de chanvre (haschisch) etautres substances analogues et aussi dangereuses. ^ Et manque le vin, on invente le pernicieux usage de l'alcool, source de l'ivrognerie.

On accorde que l'ivrognerie pourrait être plus fréquente dans les pays producteurs et consommateurs de vin ; voilà pourquoi le meilleur remède, pour l'empêcher, serait favo- riser la plantation de la vigne et l'importation du vin.

Mais, comme tous les produits dépendent du soleil, du sol et des saisons, la chose n'est pas facile, car, il n'est pas donné à toutes les contrées d'en produire; et ce qui est encore pré- judiciable, ce sont les tarifs qui gênent la circulation du vin naturel. Les tarifs créent les monopoleurs, véritables usu- riers qui grèvent impitoyablement les substances les plus né- cessaires a la vie; ce sont de vraies tumeurs cancéreuses placées entre le producteur et le consommateur. D'où il suit l'adultéra- tion du vin ou son imitation artificielle, qui, en mettant en ques- tion ses bons effets, engendre tant et de si longues maladies.

Le libre commerce du vin et des denrées alimentaires est 1 élément promoteur de la santé publique le plus sûr. La pra- tique du bon marché et du bon vin aura probablement, dans

mœnlth T V'™Zne™> el ce se™ » la cure vraiment ho- mœopathiqne de cette grande infirmité de l'humanité Mais

sembla^" à VUe COmme ces ahopa 1 es qu

™T™Jil?*ur^0* purgentet saigneni Ie mo"V

CeTét hn i vSam SG d°Uter qu'ils a^ravent le ™l- Cet eta honteux, 1 ivrognerie, qui devient tous les jours de

î éc a me Z "7 " ^ maiS qUi CSt e"COre t-p fréquent

que soit l'ivre" e 1 S ~ ^ ^ d^'é

sommeil Mais il 11 I f ÛG la laisser se dissiper par le

rnSni ' " 1 ndg,iger P°ur rendre P™™P«e-

meïue d^r ^ afin Plus facile-

rieur. rimAtnsiPs!nniPal esiraPPlic^ion de l'eau froide à l'exté-

arrosez-le avec de "eauX r* ,C°Uché SW ta V°ie pubHqUe' ne suffit pas fX u , , r°'de qu elle Puisse êlre ï si ccla uni pas, faues-la tomber sur lui, en douche, d'une cer-

3,

46 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

que et au derrière de la tete. n(1rninistrez du thé vert

au lait ; par le ^£r.vie, emploi de l'eau salée, & mette, dans la bourbe de l'ail *J*

Si un homme en état d'ivresse a le visage ?™'9m;**

aperçoit que opium a cesse a agn "J^^j^j^^l.

nainistre,selon>e^

L'olfaction des médicaments peu serw

Quant aux enfants emvres par de d£ïie dentés on coupables, ou qu. auront bu de lea ,

(1j A ce sujet, je «PP^fjS^ *™ « ^ à U Dans une circonstance, ^ .Zu7au7telétat de contraction spas- suite d'unevioiente contrane e pxouva un tet e ^ ^

modique de la mâoboire^qu ilâ yav ^ leg nadnes> pour ÏUl bouche, même en interceptant an relour. et for

faire prendre la moindre boisson. Elle euuxjur ; g Squ'elie avait autrefoiBAffadiflJrejuj^tle ^ * fc mon 5 narines deux fois mon ^^^^1^^

ABUS DES BOISSONS SPIR1TUEUSES, DU TABAC, ETC. Al

ne s'endorment pas de suite d'un bon sommeil, donnez- leur nux vomica. Sont-ils pris d'un sommeil comateux avec ronflement, le visage est-il rouge et la tête chaude, don- nez-leur opium; sont-ils trop surexcités, trop gais, et ne peuvent s'endormir, donnez-leur coffea; ont-ils une forte fièvre, donnez-leur aconitum, et si cela ne les soulage pas en deux heures, bellaclonna; s'ils ont des convulsions, don- nez d'abord opium; si cela ne suffit pas, nux vomica; et si ce remède reste sans effet, chamomilla.

Beaucoup de femmes en couche, soit par ignorance ou par un sot usage, ou même conseillées par des sages-femmes ignares, boivent des spiritueux pour se donner le sommeil et en procu- rer à leur enfant. C'est une habitude stupide et abominable, qui les expose, ainsi que leur nourrisson, à un danger immédiat ; et s'il n'en arrive rien, cela peut encore prédisposer l'enfant à devenir plus tard un ivrogne. Que l'on fasse employer dans ce cas, à la mère et à l'enfant, les moyens indiqués plus haut.

Outre les ivrognes d'habitude, il y a des hommes qui peu- vent s'oublier une fois, mais qui en ressentent, du moins de la honte ; nous conseillons à ceux-là de jeter un globule de nux vomica dans un verre d'eau, de le laisser dissoudre complète- ment et de le boire en se couchant. Le lendemain on emploiera les moyens indiqués contre les suites «le l'ivresse.

En descendant au fond de leur conscience, les ivrognes qui le sont devenus par dépit, par chagrin ou par inquiétude, doi- vent trouver combien est abominable et absurde le moyen qu'ils emploient pour s'étourdir. Nous leur conseillons de pren- dre aussitôt la résolution de ne plus toucher à aucune liqueur forte, sous aucun prétexte, et de prendre l'obligation avec eux- mêmes de boire touslesjours de l'eau froide, jusqu'à ce queleur estomac en soit complètement affaibli ; de faire usage, en outre, des remèdes indiqués contreles suites de l'excès des boissons, de même que de ceux qui sont indiqués contre les effets du cha- fôm-nl P'f; Une f0is redeven»s hommes, puissent-ils se ou 1p 6Ur Ve,'S Ceh,i 1ui nous enseiS™ à supporter

ou'on o ngTS' fluiassure à th^un le repos de l'âme, pourvu

d'une hSt TCrrSt;vé,'ancc el sincé1'^ d* le détourner d une habitude si laide et si vicieuse 1

H y a des ivrognes enchaînés, pour ainsi dire, à ce vice, par

48 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

quelque disposition fatale de l'organisme, par un genre parti- culier de dyspepsie. Nous pouvons volontiers leur pardonner et les plaindre, mais ils ne doivent pas trouver d'excuse a leurs propres veux ; car, si l'un est poussé par sa maladie à la colère, un autre est porté à la paresse, comme un troisième au liber- tinage : ce n'est une excuse ni pour les uns ni pour les autres, car, de cette manière, chacun pourrait s'imaginer quelque ma- ladie particulière pour atténuer une faute par une autre. Quand un homme colère donne un libre cours à ses emportements, un voluptueux à ses désirs, un ivrogne à sa soif, leur maladie ira toujours en empirant. Non, ils doivent essayer de résister a leur penchant. L'homme emporté doit se maîtriser, et se laisser contrarier sans mot dire; le voluptueux doit chasser de son es- prit toutes les pensées dissolues, il doit éviter même jusqu aux occasions les plus innocentes ; le paresseux doit se forcer au trava 1 jusqu'à l'épuisement de ses forces ; et l 'ivrogne doit un et ne cas respirer l'odeur de l'eau-de-vie, du vin et de la bière, dût- 1 se consumer dans la privation. Chacun doit dire en son âme Dieu a permis qu'une si terrible maladie ait son siège dTns mon corps, non pour que je cède au mal ma* » pour que

moyènl suivant: une ressource pour s'aider à vaincre ce pen-

Tour etouiCiesXc'as cette maladie engendre un désir invin- cibl uneTfiection morbide pour l'alcool, contez un médecin homœopathe. - Sulphur est le prem.er remède. U » Pns

S " irfpL, vomica le soir ; si le dé-

7r Rén ove, après deux ou trois jours, sulpkur ; e âpre sir s evemu , r ellera dans ie même ordre les

cas ils ne produisent aucun résultat .11 fou aloi set nd ^ goutte d'acide sulfunque dans un vene d eau, aP

ABUS DES BOISSONS SPIRITUEUSES, DU TABAC, ETC. 49

solution en est faite, il faut la boire le matin à jeun; on peut y revenir tous les deux ou trois jours, jusqu'à ce que l'on com- mence à ressentir quelque douleur. Le meilleur antidote est dans ce cas, de respirer le camphre. Si le malade ne se trouvé pas mieux, qu'il s'adresse à un médecin homœopathc, et il saura le conseiller.

Si un homme est enclin à l'ivrognerie et qu'il ne veuille se soumettre a aucun traitement, nous conseillons à sa malheu- reuse femme, à ses enfants ou amis, d'employer à son insu le moyen suivant : ce sera de délayer quelques gouttes d'acide suliunque dans de 1 eau jusqu'à une agréable acidité, et de lui en servir dans tout ce qu'il mange et dans tout ce qu'il boit, no- ammen dans les substances préparées au vinaigre ou au ci-

esto™? T ela,SSi S0UVe,;t <ïuePossible- Si cela affaiblit son estomac, donnez-lu. une infusion d'écorce d'orange amère ou de racines amères, et toujours un peu d'eau acidulée jusqu'à produire du mal dans la bouche ; cessez alors. S'il nVse dé- pare pas d'accident fâcheux, abstenez-vous de tout antidote mai» si le remède occasionne un long dévoiement, des faibles- S/SKnft ™™™**> ^s vertiges, donnez puisa- bouhe Lit ulceratl0»s Permanentes (aphthes) dans la ûouhe, donnez mercurius ou calcarea. Les suites n'en sont dis dangereuses et peuvent facilement et efficacement être co^

SUITES DE L'IVROGNERIE.

Souvent après un état d'ivresse contracté la veille on se sent mal disposé; quelquefois même, après quelle" verres de vin, dès le matin, la tête es. alourdie et étourdi

tcisoi pk,r et creuses> ks ^ '™ s e|

d don eS ^ ''t âPre; e" °Ulre' " ï a des ment S régl0n éPig»*iqne, de l'enroue-

crampIsZtmac " °'S,même * ~.

*o rtu giancl air, prenez carbo vege-

50 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

tabilis; s'il est pire en plein air, et plus fort aux tempes, nux moschata; s'il s'y produit une sensation comme par un clou enfoncé dans le cerveau, sur un côté seulement, s il s'aggrave en marchant et à chaque mouvement, ainsi qu au grand air et par la contention d'esprit, ou en se courbant, prenez nux vomica; avec des langueurs, carbo vegetabilis; avec envies de vomir, nux vomica ; les selles sont-elles claires et pâles, carbo vegetabilis; s'il y a devoiement, te- nesme, selles muqueuses, nux vomica; nux vomica encore, s'il y a vertige, yeux rouges, humeur ramassée dans leurs angles, grande sensibilité à la lumière, et tussiculation

Si l'e mal de tête ne diminue pas quelques heures après l'emploi de nux vomica, prenez coffea. Le mal ne cede-t-il pas à ces moyens, et l'estomac est-il fortement affaibli, la langue chargée, saburrale, prenez antimonium crudum

Nux vomica, prise le soir, produit généralement de bons résultats contre la ténacité de certains effets de l'ivrogne- e que céphalalgie chronique, plénitude et pesanteur de la tê", ou "crampes et faiblesse d'estomac jonc- tion hémorrhoïdes et souffrances hémorrhoidales, dou- leurs de reins, éruptions miliaires, démangeaison unwe - S II faut, dans'ce cas, prendre ce tant que son action se soutient salutairement^ i faut s atete nir de café de vin et de toute boisson spiritueuse. - Plus ? rd Son le besoin, et si nux vomica est restée msuffi- sante carbo vegetabilis ou lachesis; le premier quand le ma ïaggrave le matin à l'air; le dernier quand il y a une plus for! aggravation après le sommeil, surtout dans 1 a- près-midi et pendant les chaleurs.

P Dans le mal de tête ^^>.^\^Z^ liqueurs, et continuellement empire par la mêm M*us£ aussi bien que par une contention forcée d'esprit, par ac Z I de la'parole, ou par la le malade est affaibli par un excès de lecture et d

ABUS DES BOISSONS SP1R1TUEUSES, DU TABAC, ETC. 51

s'il est gras et sanguin, faites-lui respirer calcarea; s'il est maigre, silicea; alors attendez et revenez-y de temps en temps, jusqu'à ce que le mal commence à augmenter. Lachesis est également efficace dans ce cas.

Celui qui, à la suite de Fusage du vin, se sent irrité, nerveux, tremblant, s'il ressent une chaleur sèche et dés- agréable, et est continuellement d'une humeur chagrine, doit prendre cojfea.

Délire tremblant. Il n'est pas toujours possible de donner le moindre secours dans le délire tremblant, cette triste maladie qui attaque souvent les ivrognes [mania a potu, clelirium tremens), qui exalte leur imagination et leur fait voir des êtres bizarres, des monstres et des ani- maux, etc. ; et cela avec des mouvements de fureur, des cris, des crampes et des convulsions. Cependant on pourra donner au malade, au lieu de ces remèdes désagréables et débilitants, en usage dans la pratique ordinaire, toutes les cinq ou six heures, une cuillerée de la solution d'une goutte de teinture d'opium, noyée dans une verrée d'eau qu'il absorbera toute, et à recommencer si le mal se renouvelle.

Si les accès sont moins graves, si le malade ne voit que par intervalles des animaux ou du feu, avec la crainte et le désir de s'échapper, donnez belladonna.

S'il n'en résulte aucun effet, si la gorge se prend, que les attaques soient plus fortes après midi ou après le som- meil, que le malade parle beaucoup, passe d'un sujet à l'autre, qu'il ne puisse supporter ni sa chemise ni sa cra- vate, et qu'il fasse effort pour s'en débarrasser, donnez la- chesis.

Veratrum sera donné avec sueur froide de la figure, un désir anxieux de fuir, avec visions diaboliques, etc.

r*mlTPltT précrseurs> q»e de voir des animaux chZ dînt 77 k lête de CÔié com™ Pour voir quelque accès, donnez soit arsenicum, soit calcarea.

52 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

Arsenicum pour les individus maigres et mâcheurs de tabac; s'ils entendent les voix de leurs parents ou d'autres, générale- ment au-dessus de leur têle, dans les coins de leur chambre, en haut ou derrière les escaliers ; s'ils voient des insectes ram- per dans le lit; s'ils voient des voleurs ou des spectres ; s'ils les chassent avec anxiété du lit; craignent de mourir; spéciale- ment après un grand chagrin ou un remords de conscience.

Calcarea pour les individus d'une forte complexion, bons viveurs, doués d'une grande impressionnabilité, désespérant de l'étal de leur propre santé, et craignant de devenir fous; in- somnies ; visions horribles lorsqu'ils ferment les veux.

Ces remèdes seront donnés après l'attaque passée, selon les symptômes, et dans quelques cas même ils ont opère une gue- rison par une seule dose; on a pu rester plusieurs semaines sans donner autre chose. ,

Régime : abstinence presque complète ; eau froide a boue fréquemment, point de glace; usage modéré de bière, si le malade en désire; ainsi que du tabac. Mais si le tabac aggiave les symptômes, donnez arsenicum, et qu'on ne permette que le tabac à priser. - Si les svmplômes précurseurs d apoplexie sont menaçants, cessation complète de bière et de tabac; don- nez alors belladonna et lachesis; appelez un médecin homœo- pathe.

SUITES FUNESTES DU CAFÉ (1).

Quand on n'est pas accoutumé au café, ou quand on en prend trop, ou qu'il est bu trop fort, il en résulte des in- dispositions auxquelles il est facile de remédier immedia-

tement. . 1

Nux vomica suffit presque toujours pour faire cesser l'insomnie, les battements de coeur et la grande irritabi- lité des nerfs, avec crampe d'estomac.

lgnatia ou nux vomica seront employés avec succès dans les grands maux de têle, avec sensation d un clou enfoncé dans le cerveau, ou en cas d'alourdissement et de douleurs déchirantes et tressaillantes. - Si le mal s ame-

(1) Voyez ce que dit Hahnemann sur les Effets du ffîfîA Études de médecine homœopathique. Paris, 1865. T. I, m ». 1

ABUS DES BOISSONS SPIRITUEUSES, DU TABAC, ETC. 53

liore en se baissant, et que Ton sente de forts battements dans toute la tête, donnez ignatia, surtout si le patient est d'un caractère inconstant et indécis. Si le mal s'aggrave en se courbant, en marchant, et s'accompagne de ver- tiges, si la tête est embarrassée, confuse ou pesante, et que l'on soit d'un tempérament sec et bilieux, donnez nux vomica. Nux vomica guérit ordinairement les violents maux de tête semi-latéraux ; s'ils sont accompagnés de gémis- sements, de cris et d'un grande irritabilité, donnez cha- momilla.

Les effets chroniques du café, quand on est coutumier du fait, se traitent par ces mêmes remèdes. Nux vomica est le principal; et s'il ne suffit pas, on donnera quelquefois coffea pour revenir encore à nux vomica.

Les fréquents maux de dents qui éclatent immédiate- ment après avoir pris du café, sont soulagés généralement par chamomilla. Lorsque le mal de dents est tel que le patient est hors de lui, donnez coffea et après chamomilla, on prendra aussi en considération, cocculus, belladonna, mercunm, carbo vegetabilis, pulsatilla et rhus. Comparez « avec mal de dents », IIe partie.

Dans les violentes crampes d'estomac, qui augmentent après l'usage du café, employez nux vomica ou cocculus si le malade se trouve mieux pour un moment, mais plus mal bientôt après, chamomilla.

Contre les violentes douleurs du ventre et la colique

bdladonnr0mUla ^ S0UV6nt Colo^nMs °"

Une douleur dans l'aine semblable à une hernie, se guérit par nux vomica.

effet,TèS" Tir qUiUé I,habitude du café, ses mauvais eîlets persévèrent, et que chamomilla et nux vomica ne les aient pas enlevés, les remèdes suivants rendront service : Cocculus si le moindre exercice amène une sueur affai- blissante, des tremblements dans les membres, des frayeurs

•I

54 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

pendant le sommeil, une chaleur passagère, des maux de dents en mangeant, du vide dans la tête, de la tristesse et de l'inquiétude; surtout si tous ces symptômes augmen- tent au grand air par le mouvement, le manger, le boire, le sommeil, ou même le tabac fumé.

Ignatia, lorsqu'il y a une grande faiblesse, une sensation de vacuité dans l'estomac, des pincements et des crampes fréquentes dans le bas-ventre, ainsi qu'un état de somno- lence ou des douleurs dans les membres, ordinairement semblables à celles qu'exercerait la pression de corps durs et pointus, et dont les souffrances forcent à un change- ment continuel de position, qui s'accompagne d'un sou- lagement momentané, lorsque l'esprit est changeant, et qu'il passe facilement de la gaieté à un état de tristesse qui va jusqu'aux larmes.

Si ces divers remèdes n'amènent aucun changement fa- vorable, voyez un médecin homœopathe.

SUITES DE L'ABUS DU THÉ.

Dans les souffrances produites par l'usage du thé, sur- tout du thé vert, donnez coffea ou ignatia; et si le malade ne se trouve pas mieux quelque temps après, china. Dans les maux chroniques produits par l'usage immodéré du thé, employez china ou ferrum.

SUITES FUNESTES DE L'USAGE DU TABAC.

Pulsatilla fait disparaître presque toujours les mauvais effets du tabac chez les personnes qui n'y sont pas encore habituées. Dans des maux de tête violents accompagnés de nausées, employez aconitum; dans des vertiges qui vont presque jusqu'à l'évanouissement, et provoquent des vomissements de bile et le dévoiement, chamomitla; et si ce remède ne soulage pas immédiatement, ou si le malade ressent un grand froid, veratrum, et s'il ne se trouve pas

ABUS DES BOISSONS SPIRITUEUSES, DU TABAC, ETC. 55

mieux après cela, faites-lui respirer du camphre. Les con- vulsions violentes, accompagnées d'autres symptômes, cèdent à cuprum ou à cocculus. Pour les autres remèdes qui pourraient être indiqués, voir plus bas le chapitre des « Empoisonnements » .

Si quelqu'un, accoutumé depuis longtemps au tabac, finit par en ressentir les mauvais effets, donnez-lui coc- culus ou ignatiu. Dans les maux de dents , employez bryonia, et quelquefois china; dans les nausées , ignatia ou pulsatilla; dans le malaise avec inquiétude et nausées, staphysagria. Les mêmes remèdes peuvent également servir dans les souffrances produites par le tabac chiqué; on se sert cependant de préférence de nux vomica, de cha- momilla, de pulsatilla ou de cocculus; et quelquefois de cuprum ou arsenicum.

On détruit difficilement les effets chroniques de l'usage excessif du tabac; en cas de grande sensibilité et de fai- blesse d'estomac, on peut se servir avec avantage de nux vomica ou cocculus ; dans les constipations opiniâtres, don- nez nux vomica, staphysagria, mercurius.

Les maladies des ouvriers employés aux manufactures de tabac sont encore plus difficiles à guérir ; il sera pres- que impossible de leur rendre la santé, s'ils ne s'éloignent de l'odeur du tabac pour quelques mois au moins, et ne prennent toute autre occupation. Les meilleurs remèdes sont encore arsenicum, colocynthis et cuprum étendus dans de l'eau (1).

Dans les souffrances occasionnées par l'usage des épices,

(1) Dans un livre aussi populaire que l'est celui-ci, et qui veut avoir sa part clans la propagation de l'homœopathie, c'est-à-dire dans la propagation de l'une des vérités les plus utiles à l'humanité, on ne peut passer sous silence, sans le blâmer et le flétrir, l'abus inouï qui se fait du tabac, et qui envahit incessamment les peuples civilisés d'une façon si déplorable. - On comprend à la rigueur des vices qui ont une raison organique d'être, mais peut- on concevoir un usage, celui de fumer le tabac, qui n'est motivé par aucun besoin naturel à satisfaire? La gourmandise, l'ivrognerie, le libertinage, etc., sont des

56 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

tels que poivre, gingembre et autres, donnez nux vomica; par le safran ou la noix muscade, ignatia, ou quelquefois opium ou coffea.

SUITES NUISIBLES DES ACIDES.

Lorsque ces effets se produisent immédiatement et qu'il y a de la diarrhée, le soir ou la nuit, donnez nux vomica; si la diarrhée a lieu le jour, administrez antimonium cru- dum; accompagnée de tranchées, staphysagria et bouillon chaud; belladonna, si la tête et la poitrine sont prises, et s'il s'y joint une vive sensation de froid, veratrum; enfin, s'il s'ensuit de la fièvre avec chaleur, lachesis. L'éruption rouge scarlatiniforme et miliaire, avec maux de gorge pro- duits par les oranges, les citrons et autres fruits acides, disparaît par l'emploi de belladonna ou de rhus; cal- carea,causticum ou ferrum, sont, selon les circonstances, avantageusement employés contre l'usage d'acides qui ont des effets d'une longue durée.

Pour les autres symptômes , provenant par suite de l'usage des choses acides, on y remédie en général par

passions abjectes, mais, encore une fois, elles sont d'origine organique. _ En est-il de même de l'usage du tabac? - Et quelles pourront en être les conséquences?... Transcrivons le passage suivant que nous avons trouvé dans nos lectures ; et souhaitons qu'il frappe les esprits comme il a frappé le nôtre. « L'influence sociale du tabac aura ete immense. Par une lente intoxication, par une action stupéfiante, exer- cée de génération en génération, il a pu largement contribuer a jeter l'Europe, rien n'a pu, comme en Amérique contre-balancer: son influence, dans cet état d'affaissement nous la voyons. Cette mol- lesse de la fibre musculaire, cette inertie cérébrale, ce désintéresse- ment des grandes choses, cette résignation et ce désenchantement, ce lâche fatalisme, enfin, si commode à la paresse et à l'égoisme, 1 usage immodéré du tabac est une de leurs principales causes Étonnez-vous nue des gens assoupis soient plus enclins aux rêves qu'a 1 action, qu ils voient trouble, vivant dans une atmosphère de fumée, et que mis, de père en fils, depuis près de trois cents ans, au régime du poison, us n'aient point cette énergie vitale et cette force expans.ve des gens sains de corps et d'esprit! Que sont devenus en France ce e verve intarissable et ce généreux patriotisme, et ces ardentes aspirations qui embrassaient toute l'humanité pour le présent et dans 1 avenir .

DES EFFETS NUISIBLES DES REMÈDES, ETC.

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arsenicum ou sulphur. Arsenicurn pour les personnes qui mangent beaucoup et ont un grand appétit; sulphur, pour celles qui sont insatiables des choses douces. Lorsque les acides aggravent les symptômes qui existent, donnez belladonna ou lachesis.

S'il y a une grande avidité pour les acides ou les aliments aigres, donnez arsenicum, arnica, belladonna, china ou lache- sis. — Arsenicum, dans le cas d'aversion pour tout, à l'ex- ception des aliments aigres. Si l'avidité est purement pour les boissons acidulées, bryonia; natrum muriati- cum, pour le goût permanent d'aigreur.

Pour le pyrosis ou aigreurs avec vomissement après des aliments acides, ferrum; s'il y a vomissement d'un liquide aqueux après les acides, phosphorus.

Lorsque l'estomac se dérange par l'usage des acides, ar- senicum; s'il ne suffit pas, lachesis; si l'état ne change pas, donnez alternativement ces deux remèdes.

Pour la diarrhée venant de l'usage des acides et de fruits aigres, donnez lachesis; et seulement des fruits, china.

Voyez chapitre IV, Ire partie.

CHAPITRE VI.

DES EFFETS DES REMÈDES GÉNÉRALEMENT EMPLOYÉS ET DES MOYENS DE LES COMBATTRE.

Lorsque, par suite de l'usage qu'on a fait de ce qui a été ap- pelé jusqu'à ce jour remèdes, il survient un effet prompte- ment nuisible, il faut voir un empoisonnement, pour lequel nous renvoyons plus bas à l'article des « poisons » . C'est qu'effec- tivement il n'existe pas de poison sur la terre qui n'ait élé em- ployé dans l'ancenne médecine comme salutaire et qui n'ait été essaye contre les malades. Et l'on voit encore des médecins qui vous déclarent, avec assurance et hypocrisie, qu'ils guérissent sans danger toutes les maladies avec les simples plantes; mais

58 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

cela ne se conçoit pas, car ils n'ignorent pas que certains végé- taux, soit l'acide prùssiqué, sont beaucoup plus violents que les minéraux, le mercure, par exemple; or il n'est pas de médecin raisonnable et de naturaliste qui ne sache parfaitement cela. Le venin ou le poison d'un animal, à son tour, est bien plus dangereux que celui qui vient d'un végétal; citons pour exem- ple le venin du serpent ou du crapaud; la prétendue inno- cuité des médicaments végétaux n'est donc, pour l'ordinaire, qu'une déception et un mensonge.

Il est reconnu cependant qu'il existe des simples qui n ont aucune action dangereuse, et des médicaments dont l'effet per- nicieux n'est point toujours sensible : dans ce cas même il convient de les administrer avec prudence, et d'avoir égard au temps et à la dose. Car il est prouvé que si l'on emploie un re- mède réellement salutaire, une petite quantité doit suffire, tan- dis qu'une substance inefficace peut devenir dangereuse en raison de la quantité employée. D'où il suit que tout remède peut à la longue agir comme poison, à plus forte raison, s il a

une action prompte. .

L'usage de l'infusion de camomille a fait mourir beau- coup d'enfants de la fièvre scarlatine, et la quinine beaucoup nlus de monde que la fièvre intermittente. Mais comme on ne savait pas apprécier la cause réelle de la mort, on se payait de mots Sur cent individus morts d'hydropisic, il y en a certaine- ment quatre-vingts qui sont devenus hydropiques par suited une médicamentation irrationnelle. Que l'on demande a ces malades combien de sang ils ont perdu ou combien de drogues ils ont avalées, soit en purgatifs, mercure, quinine, soufre ou sel de nitre digitale, opium ou autres remèdes narcotiques, et vous connaîtrez alors la véritable cause de leur état d'hydropisie.

Celui qui par ignorance a fait usage de ces mauvaises dro- eues ou les a données à ses enfants, conseillé par son docteur, ou par son pharmacien qui n'en savait pas davantage, peut en- core en conjurer les mauvais effets, s'il veut suivre le conseil que nous allons lui donner.

DES INFUSIONS VÉGÉTALES.

L'infusion de camomille, ou d'autres plantes, donne sou- vent lieu à de vives douleurs, ou les aggrave, si elles eiistent : dans ce cas, administrez coffea, et plus tard, si c'est nécessaire,

DES EFFETS NUISIBLES DES REMÈDES, ETC.

nux vomica. Si elle provoque des nausées et du dévoiement, pulsatilla. Si les coliques et les douleurs qui précèdent les règles sont aggravées par la camomille et deviennent insupportables, donnez pulsalilla chaque demi-heure. Les attaques et les convulsions chez les enfants, produites par l'infusion de camo- mille, cèdent à ignatia; la fièvre, et la chaleur jointes à une grande sensibilité, hcoffea; la fièvre, la chaleur, les douleurs déchirantes ou tiraillements moindres par le mouvement, à aconitum.

DE L'OPIUM OU LAUDANUM.

Après l'usage de l'opium ou du laudanum, il arrive sou- vent, et d'une manière inattendue, des accidents dangereux, surtout lorsqu'un médecin ignorant ne craint pas d'employer l'opium en lavements, procédé par lequel son action se déve- loppe avec dix fois plus de force : pour porter remède à ces accidents, voyez plus bas, à l'article «empoisonnements». Il y a peu de chose à faire contre les suites chroniques de l'o- pium, qui tôt ou tard ne manquent pas de se produire chez ceux qui en font un usage abusif. Le meilleur moyen est de donner de temps à autre coffea, et quelquefois mercurius ; en laissant une semaine d'intervalle, ou plus longtemps; on pourra également donner nux vomica ou belladonna.

DU QUINQUINA OU DE LA QUININE.

L'écorce de quinquina ou la quinine est celui des médica- ments qui, après l'opium et le mercure, mine le plus fréquem- ment la santé, et engendre des affections souvent incurables. L'heureux malade qui échappe à la mort n'en est pas quitte pour cela; il en ressent les funestes effets pendant de longues années, et ils sont encore plus . difficiles à détruire que ceux qui sont produits par le mercure. Il n'y a qu'une grossière ignorance qui puisse prétendre que les sels purgatifs ont la vertu de débarrasser le corps humain du quinquina. Il passe dans le sang et dans toutes les humeurs, et aucun purgatif au monde ne l'en pourra plus ôter; le purgatif ne fera que sous- traire quelques sucs des plus nécessaires à la santé. Il faut donc s armer de beaucoup de patience, car ce n'est que lentement et a 1 aide des remèdes suivants qu'on pourra délivrer le malade des suites de cette drogue pernicieuse.

60 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

Le moyen principal dans le plus grand nombre de ces cas est ipecacuanha, donné une ou deux fois par jour, jusqu'à un état d'amélioration prononcée. Dans des douleurs comme de rhu- matisme, avec pesanteur, atonie, douleur dans tous les mem- bres comme s'ils étaient brisés, contusionnés, tiraillements dans les os, grande sensibilité dans tout le corps et redouble- ment de douleurs aggravées par le mouvement, la conversa- tion, l'action de se moucher, donnez arnica; si le corps est froid et se couvre de sueurs froides, avec constipation ou dé- voiement, employez veratrum ; contre la toux phthisique et l'expectoration, permettez une infusion de lichen d'Islande ; contre la jaunisse, mercurius, et peut-être, plus tard belladonna ; contre la chaleur du visage, avec congestion fugace de la tête, céphalalgie intense et mal de dents, donnez belladonna; contre les maux d'oreilles, pulsatilla; l'enflure des pieds, ferrum; contre les ulcères aux jambes, contre l'hydropisie, avec une toux courte l'asthme, arsenicum. En cas d'autres souffrances, voyez plus 'bas, et choisissez de préférence, outre les remèdes indiqués, sulphur, calcarea, carbo vegetabilis, china.

Quand la fièvre intermittente, supprimée par le quinquina, a été convertie en toute autre maladie, mais bien plus dange- reuse que la fièvre elle-même, comme c'est le cas le plus ordi- naire ou qu'elle reste, et devient plus difficile à guérir qu elle ne l'était au commencement , servez-vous des moyens sui-

Si la fièvre s'est arrêtée et est remplacée par des douleurs dans les membres, les oreilles, les dents ou la tête, donnez pul- satilla, et si le mal persiste, calcarea; contre les affections de l'estomac, employez ipecacuanha ou pulsatilla; contre les enîiu- res arnica ou arsenicum ou ferrum. En général, choisissez se- lon les circonstances dans les remèdes ci-dessus ind.ques, ou même encore parmi belladonna, veratrum, mercurius, pulsa- tilla, arnica, sulphur, arsenicum, ipecacuanha, cina, carbo ve-

^SUa* fièvre intermittente persiste, cas assez fréquent, em- ployez un des moyens indiqués contre cette maladie : ce sera d'abord ipecacuanha, qui réussit presque toujours; en second Heu et le plus souvent, arsenicum ou carbo vegetabihs ; raie- ment china, veratrum, arnica; plus rarement encore bel- ladoma, mercurius, ou sulphur, calcarea.

DES EFFETS NUISIBLES DES REMÈDES, ETC.

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DE QUELQUES AUTRES DROGUES.

Si les breuvages ou les potions que le patient, deux fois mal- heureux, a été forcé d'avaler pendant toute la durée de sa ma- ladie, contenaient l'une des plantes suivantes : ciguëd'ean ou grande ciguë, digitale, laurier -cerise OU acide hjdro- cyanique, il est presque impossible de le sauver, à moins que la nature ne le sauve elle-même, aidée par une bonne nourri- ture, un air frais, l'exercice, et beaucoup d'eau employée comme boisson.

Après avoir fait usage de la digitale, même à petite dose, et qu'on l'ait prolongé, s'il se déclare des accidents immédiats sou- vent dangereux, que l'on dissipe généralement par l'olfaction du camphre, quelquefois avec quelques gouttes de vinaigre ou de vin. Le flair de l'élher ou du chloroforme donnerait de l'aggravation. Plus tard, selon les cas, donnez : glonoine, opium, nux vomica ou ignatia. Gardez-vous de donner china. '

Les personnes qui ont avalé beaucoup d'assa fœtida, ou beau- coup de valériane et ces autres drogues qui entrent en abon- dance dans la composition de ces pilules charlatanesques, tom- bent en général dans un état de santé très-critique. Contre les effets de l'assa fœtida, donnez china ou mercurius; —contre ceux de la valériane, coffea , nux vomica, chamomilla ou sul- phur .

Contre les effets du colchique, employez pulsatilla ou nux vomica. La fatale diarrhée produite par les grandes doses de ce prétendu antigoutteux cédera immédiatement à quelques gouttes de la teinture d'opium non délayée, une toutes les demi-heures et quatre à cinq fois. Contre ceux du polygala senega, c'est belladonna, bryonia ou arnica; contre la salse- pareille, ceux de mercurius ou belladonna.

Si un malade ressent de grandes douleurs immédiatement après l'application vésicante de daphné mezcreum (sain- bois) , ou que cette application ait été faite souvent, et que ce ne soit que plus tard qu'on ait commencé à en ressentir les sui- tes, laites respirer d'abord le camphre , et donnez ensuite, si le siège du mal est dans la bouche ou dans les os, mercurius; dmdlm arliculalions» 6r!/onio ou rftiw toa>»co-

Dans les souffrances causées par l'emploi des cantharides ,

HEMNG. /,

62 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

donnez à respirer souvent du camphre ; et si le mal ne cède point, administrez aconitum ou pulsatilla P lux enfants malades par suite de l'usage du lycopode, comme cela arrive quelquefois, donnez d'abord a resp.rer du 722e, plus tvd pulsalilla; s'ils éprouvent en même temps ÛneCp longue constipation, nuœ vomica; des convulsions, chamomilla; de la fièvre et la chaleur acom^m

Quand les enfants souffrent par suite de 1 abus de larim barbe s'ils 0ntdesvents,desdévoiementsdemat,eres muqueu ses ^ donnez-leur nux vomica; en cas de vomissements aci- des' nendïnî a nuit , ainsi que de dévoiement saburral , puisa- SLP pour de" selles acides, vertes ou sanguinolentes, mercn- rZ'. con re les douleurs du ventre et les déjections vertes, chamomilla, et si les douleurs ne se calment pas, colo-

cynthis.

DE LA MAGNÉSIE.

Si à la suite de l'usage de la ma^ie , et surtout de .la S avec beaucoup ou poiut d'é.acuaUou M«g * «M M

T es mêmes moyens peuvent être avantageusement em «îMa. Les memet, mu je î . nature occasionnées

Cilauber OU le sulfate «le magnésie.

DU SOUFRE ET DE i/lODE.

Le soufre est aussi nuisible que le mercure , M souvent et éga ement difficile de détruire ses fâcheux accidents Ce lm nui i"eu de temps après en avoir fait usage se trouve indispose

t' esptr ^camphre; et si douleur est trop violente, surtout dans la tete, et saccompa

DES EFFETS NUISIBLES DES REMÈDES.

63

gnant de chaleur, il faut prendre aconitum. Plus tard, et pour en neutraliser les suites chroniques, il faudra adopter l'em- ploi de mercurius ou pulsatilla, et, selon les circonstances, très- souvent aussi desilicea. Le meilleur moyen contre les maux produits par la vapeur du soufre, l'ignition des allumettes dont l'effet est de provoquer quelquefois chez les enfants de la toux, de l'oppression, des douleurs au gosier el dans la poitrine, ce moyen est pulsatilla.

Si les enfants, après leur avoir fait prendre du soufre, ce que beaucoup de parents considèrent comme très-sain, par exemple, au commencement du printemps, sont pris de fièvre avec des douleurs de ventre, ou qu'il y ait eu rétrocession de l'éruption contre laquelle on s'en était servi, ou encore contre des fu- roncles très-douloureux, on remédiera à ces diverses souffran- ces par belladonna quelquefois répétée ; il faudra ensuite ga- rantir ces petits malades contre les refroidissements, non point en les tenant renfermés dans une chambre chaude, mais en les empêchant de s'exposer aux courants d'air, de s'asseoir par terre, etc.

Contre le pernicieux et long usage de l'iode (usage à la mode) ou Yiodure de potassium, que l'on donne à si haute dose, don- nez hepar.

DU MERCURE.

Le principal et universel moyen des médicastres dans le traitement de presque toutes les maladies est le mercure: ils ne savent pas qu'ils empirent l'état de leur malade au lieu de le guérir. Tenez-vous donc en garde contre les ordonnances vous voyez figurer le calomel, le sublimé corrosif, le préci- pité de mercure, le chlorure de mercure, le bi-chlorure de mer- cure, l'argent vif, et surtout contre l'usage extérieur de l'on- guent napolitain (pommade mercurielle ou onguent gris), qui produit tant de mal; méfiez-vous également des pilules laœa- tives mercurielles (pilules bleues). On trompe souvent les malades en leur faisant croire que, pour se débarrasser du

nïïSî?*.» n,°nt q^h prendre un P»rgalif. L'homme qui ,ClrC medcc,in ^ tient des propos semblables donne la preuve de sa complète ignorance ou de la plus insigne mau- vaise fo, : car, même en admettant qu'il fût aussi facile d'ex- pulseï du corps le mercure qu'il est aisé de l'y introduire, Tirn-

64 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

pression qu'il a exercée sur tout l'organisme ne peut s'effacer immédiatement; elle y restera comme l'ouverture que laisse dans une jambe le clou qui vient d'en êlre retiré. La blessure, ce n'est pas douteux, pourra se cicatriser plus tard, mais il faudra du temps, et, de plus, un traitement rationnel, car au- trement il en résulterait les conséq uences les plus graves. Don- ner des laxatifs contre les suites du mercure, serait aussi peu raisonnable que de farfouiller un morceau de bois dans une blessure faite par un clou de fer, et de prétendre qu'il n'en faut pas davantage pour en obtenir la guérison.

On ne se débarrasse pas facilement ainsi du mercure et de ses préparations et encore moins par la voie des selles. Il se répand subitement dans tout le corps, se mêle à toutes les humeurs, et gagne par les glandes et les os. D'où il suit que ces lents empoisonnements par les remèdes mercunels sont beaucoup plus difficiles à guérir que toute autre maladie na- turelle : il faut presque toujours un temps infini, et, dans un grand nombre de cas, on ne peut qu'en alléger les souffrances.

En général, soit immédiatement après l'usage interne ou externe du mercure, soit longtemps après, on pourra em- ployer avec avantage hepar (3- tritur.), surtout contre les souf- frances suivantes qui lui sont propres : maux de tête nocturnes, chute des cheveux, boutons douloureux sur la tete, inflamma- tion des yeux avec douleurs dans le nez par la pression, éruption autour des lèvres, salivation abondante et ulcération des gencives avec accumulation de mucosités dans l'amere-gorge ; si en outre, les amygdales sont gonflées, et les glandes du co'u indurées; si l'on éprouve des douleurs lancinantes en respirant, en toussant, ou si l'on est vertigineux. Il conviendra contre les furoncles ou les tumeurs inflammatoires et suppu- rantes placées dans les aines, sous les aisselles ou sur la poi- trine- contre les selles diarrhéïques avec ténesme , quelquefois sanguinolentes, muqueuses, vertes ; si l'urine est rouge, foncée chaude et âcre; contre la toux par suite du refroidissement des mains ou des pieds, ou contre la toux , après avoir bu, suivie quelquefois d'une expuition de sang; contre le panaris ou le gonflement rouge et chaud qui se voit à la main et aux doigts, même sur le genou, simulant alors la goutte ; si la peau est maladive, que la cicatrisation s'y fasse difficilement et s'ulcère à la moindre cause, suppure et se corrode; si les té- guments des mains et des pieds se crevassent; s, les ulcérations,

DES EFFETS NUISIBLES DES REMÈDES, ETC. 65

qui saignent facilement, sont brûlantes la nuit, et deviennent le siège de douleurs pulsatives ou lancinantes; si l'on est trop impressionnable au grand air, au froid, pendant la nuit, avec aggravation des douleurs des membres; surtout contre cette espèce de fièvre nocturne qui s'accompagne d'une sueur vis- q ueuse et acide, et enfin contre la sur-impressionnabilité et la douleur qui va jusqu'à l'évanouissement.

On fera bien d'attendre quelques jours les effets de hepar, après l'avoir pris toute une semaine, une dose par jour; et, si l'on s'aperçoit d'une légère amélioration, on attendra au moins quatorze jours; alors, si l'amélioration n'avance plus, on pourra répéter la dose ; si elle ne durait pas, et qu'il fallût absolument donner quelque autre remède, ce sera belladonna qui est le plus en situation, et qui répond le mieux lorsque hepar a été donné deux ou trois fois, à la distance d'une quinzaine, et qu'il a perdu son efficacité.

Contre les souffrances de la boucheetdu gosier, lorsque les moyens précédents cessent d'agir favorablement, donnez sta- physagria, non sans avoir mis en usage hepar et belladonna que l'on pourra employer de nouveau avec succès contre le gonflement des amygdales et la surdité.

En cas d'une trop grande impressionnabilité à l'air, des douleurs intenses nocturnes surtout, et qui augmentent par l'attouchement ; en cas de l'alanguissement des forces, suite inévitable des fréquentes purgations ou d'unelongue salivation mercurielle, donnez china; et si ce remède, administré deux ou trois fois tous les quatre ou cinq jours, cesse d'agir favorable- ment, surtout si l'état de l'atmosphère aggrave toujours la maladie, donnez carbo vegetabilis.

Si, après l'emploi de tous ces mo yens, il y apersistance des souffrances, telles que déchirements dans les os, gonflements arthritiques, donnez dulcamara, et après phosphoric. acid.; contre les exostoses ou les nodosités, employez phosphoric. acid., et plus tard staphysagria. Ce n'est que lorsque ces remèdes ne produisent plus d'effet que calcarea convient.

Le mal résiste-t-il à ces moyens employés avec persévé- rance donnez une fois sulphur, et quelque temps après revenez a un des med.camenls mentionnés; ou, si sulphur produit des huilais satisfaisants, attendez quelques semaines pour don- ner calcarea, et plus tard un autre remède convenable, peut- être lachesis.

66 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

Au malade qui a consommé beaucoup de mercure et pris en- suite du soufre, vous ferez bien d'administrer mercurius, et ensuite belladonna ou pulsatilla. Lorsqu'on a fait usage de fortes doses de mercure et qu'on n'a point employé le soufre après, et que hepar sulphw ne répond pas exactement aux symptô- mes sus-mentionnés, donnez sulfur.

Dans les maladies chroniques occasionnées ou empirées par l'emploi du mercure, choisissez de préférence un des re- mèdes suivants : hepar, belladonna, çhina, phosphonc. acid., carbo vcgetabilis, dulcamara, staphysagria, lachesis. Souvent, une médicamentation rapide est désirable, on pourra avoir recours à opium, pulsatilla, ou à l'un des moyens indiques dans l'article « empoisonnement; » dans les cas les plus rares, on aura recours à arsenicum, ferrum, rhus toxicodendron ou silicea .

DU PLOMB.

Les souffrances produites par l'usage du plomb ne sont S1 fréquentes que parce que cet ingrédient est combine avec cer- tains médicaments, tels qu'onguents blancs, emplâtres, eau de Goulard,dite Eau blanche, composés qu'on emploie selon les circonstances, pour faire sécher ou 'faire disparaître une éruption ou un ulcère, et qu'on emploie aussi contre les contu- sions, blessures, brûlures ; et que son application soit exte ne ou interne, il constitue dans les deux cas un poison qui donne lieu ordinairement à la constipation, aux coliques, aux aflec- tions de poitrine; - dans ces divers cas, donnez opium a plu- sieurs reprises, glonoine, suivi de nux vomica ou de belladonna, et après, si c'est nécessaire, mercurius ou platinum.

DE L'ARSENIC.

Contre les fâcheuxeffets de r^é^esP^«^; senicales employées comme remède dans les fievie, mtermit

n qu ont résisté à la quinine-et contre le cancer ^mpWye à Tint Heur et à l'extérieur contre certaines maladies de la peau qu comme c'est l'ordinaire, ne manquent pas d'aggrajerl éta a i ma.ade, donnez ipecacuanha, en répétant le. à autre, suivant que le malade se ^^J^JÏÏL frant; et quand ™t* remè-

une fois nux vomica. Ln cas ci muuu»,»

DES EFFETS NUISIBLES DES REMEDES, ETC. 67

des, ou si les circonstances l'exigent, donnez veratrum album, ferrum ou china.

DD FER.

Le fer se donne le plus ordinairement aux malades sous forme de pilules, de gouttes, etc., et ce qui devrait guérir le mal ne fait souvent que l'empirer. Si les règles ne viennent pas à leur temps, et surtout si les malades sont pâles et faibles, mes- sieurs les médecins s'imaginent qu'ils peuvent les enluminer en appliquant en quelque sorte la couleur à l'intérieur; c'est ainsi qu'ils prétendent donner un meilleur teint aux; filles chlo- rotiques; ils vont même jusqu'à croire que le fer s'introduit dans le système organique et augmente les forces. Mais le fer est nuisible comme tous les autres métaux ; seulement il a une action toxique plus lente : on peut s'en convaincre en observant les sources ferrugineuses qui déposent lentement leur rouille; ni les hommes ni les animaux qui en boivent n'en tirent un grand avantage, et même ceux qui s'y habituent doivent plus tôt ou plus tard s'en repentir, comme cela se voit dans les pays les eaux sont chargées des principes ferrugineux. En ce cas, si l'on veut y remédier promplement, on emploiera pulsatilla ou china; et si ces remèdes ne réussissent pas, hepar, et, quelque temps après, on devra revenir aux moyens précé- dents, china et pulsatilla.

Dans tous les cas d'empoisonnements pharmaceutiques, con- sultez directement les articles spéciaux, et donnez de préférence les remèdes que nous venons d'indiquer. Celui qui, ayant abusé des médicaments, est tombé clans un état pire de mala- die, fera bien de s'abstenir, plus que jamais, de toutes sortes de drogues, quel que soit le nom qu'elles puissent porter. Si quel- que temps après, son état ne s'est pas amélioré de lui-même, et que les moyens indiqués ne le soulagent pas suffisamment, qu il s'adresse à un médecin homœopathe, mais qu'il ne s'at- tende pas à des miracles. C'est ordinairement une chose bien aithcile que de détruire les suites funestes des remèdes dont on a lau abus ; souvent ce n'est qu'après un an que la guérison commence a être manifeste et durable, en admettant encore que Je malade n a.t aucune lésion irrémédiable, irrémédiable soit par 1 ancienne, soit par la nouvelle méthode.

68

CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

CHAPITRE VII.

DES FALSIFICATIONS ET DES POISONS.

Il arrive rarement qu'un homme administre sciemment du poison à son semblable; il est plus rare encore qu'il en prenne dans l'intention de se donner la mort; la plupart des empoi- sonnements sont le résultat de la négligence avec laquelle on manie les poisons, ou de l'ignorance l'on est de ces dange- reuses substances, ou enfin de la falsification coupable des ali- ments et des boissons. 11 importe donc que chacun possède les connaissances pour savoir éviter certains dangers ; et comme il est de la dernière utilité que l'on sache reconnaître les sub- stances toxiques, nous allons indiquer : l°les moyens propres a constater les falsifications; nous signalerons les circonstances les plus ordinaires des empoisonnements, et 3- nous finirons par les remèdes que l'on doit employer en cas d accident. Celui qui a à sa disposition des livres spéciaux propres à le

diriger dans la vie usuelle, y trouvera des conseils plus étendus

que ceux que je peux donner ici (1).

§ 1. SOPHISTICATION DES BOISSONS ET DES ALIMENTS.

La sophistication des aliments et des boissons est jplus fré- quente que Ton ne croit, dans les grandes a poussé au plus haut degré deperfectionnement c e^du.me qui s'y exerce sous la garantie des brevets; les petites villes, cetéeard, ne sont pas restées en arrière.

Le "m - est, sans contredit, l'article le plus sujet aux falsi- fications", tant en France qu'à l'étranger. - Notre mtenUon £ de donner ici quelques avis sur la manière de connaître les

^vmfS8 mélangés avec des substances ou —es ou nuisibles. Celui qui falsifie les vins avec des sub ta es m- nocentes n'est déjà pas éloigné de le faire avec cefie qu ^ e le sont plus ; car sur la route des tromperies, on fianchit facile

m Voy. Garnie,- et Harel, Des falsifications des substa, £ tairesetdes moyens chimiques de les reconnaître. Paris, 18M,

DES FALSIFICATIONS ET DES POISONS. 69

ment les limites, et la pratique de l'une conduit à l'autre! C'est pour cela que nous indiquerons la manière de s'y prendre pour découvrir des mélanges non nuisibles. Un dégustateur qui a le palais exercé découvrira facilement un vin mélangé de celuiqui ne l'est pas. Mais cette association des vins nous ne la prenons pas pour une falsification, puisqu'on peut réellement au pro- fit de la santé am éliorer des vins médiocres par le coupage, et en leur additionnant ceux d'une qualité supérieure.

A. On peut facilement s'assurer qu'on a mis de Y eau dans le vin : il y en a, lorsque, versé dans l'eau bouillante, il se fait un pétillement; lorsque quelques gouttes adhèrent à un morceau de roseau huilé, qu'on a i mmergé dans le vin; lorsque de la chaux non éteinte s'y dissout.

B. Le sucre y sera constaté si, en faisant évaporer le vin dans une cuiller sur des charbons ardents, il y reste un sirop vis- queux, doux, filant et d'un goût de sucre semblable à la mé- lasse. Du reste, cette addition n'est pas nuisible.

C. V eau-de-vie se reconnaît, quand, en buvant le vin, on éprouve une sensation de chaleur brûlante dans la bouche, et si, frotté dans la paume des mains jusqu'à la siccité, il répand une odeur d'esprit-de-vin.

D. Les principes colorants se rencontrent souvent dans les vins, et les établissent en mauvaise condition. Quand on en rencontre dans le vin, c'est un indice certain qu'il était mau- vais et par conséquent il se prête à la falsification. Pour s'en as- surer, remplissez une petite fiole du vin suspect, bouchez-la du bout du doigt, et plongez-la dans un verre d'eau avec le goulot en bas; ensuite, retirez doucement le doigt et laissez-y la fiole sans la secouer. S'il y a une substance colorante, elle se ré- pandra peu à peu dans l'eau, ce que le vin naturel ne fera pas.— On peut encore essayer cet autre moyen : filtrez un peu de vin a travers du papier blanc de trace : le vin passera et la couleur restera sur le papier. En troisième lieu, faites tomber quel- ques gouttes d'ammoniaque liquide dans un verre plein de ym : il deviendra bleu, s'il y a une couleur d'emprunt. - Le ntnol vert (sulfate de fer), en solution dans l'eau, ajouté au

2! rJr'S'ilesU(lull«lvec des forces, un préci- pite noir abondant. v

rnnTt°vneS CeS , S0Phisticati^ ne sont pas très-nuisibles, mais font voir que la source en est suspecte. Les mélanges que nous allons passer en revue constituent de véritables poisons, et

70 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

peuvent occasionner de longues maladies, souvent réfrâctaires à tout traitement.

E. Par la craie, ou carbonate de chaux : elle est souvent em- ployée pour ôter au vin piqué son acidité, ou pour donner au vin encore nouveau le goût d'un vin fait. Dans ces deux cas, elle est préjudiciable à la santé. Prenez quelques grains de sel d'oseille (acide oxalique) ou un peu de vinaigre (acide acé- tique) et dissolvez dans quelques cuillerées d'eau distillée; ver- sez ce mélange (qui est une mauvaise chose par soi-même)dans un verre de vin. Si un nuage blanc trouble le liquide , et si le lendemain il y a un sédiment blanchâtre, cela prouve qu'il contenait de la chaux. Ce vin ainsi frelaté, pris pendant long- temps, peut produire la pierre de la vessie, l'engorgement des glandes, des tumeurs, des ulcérations, l'ophthalmie, des maux de tête chroniques, la diarrhée, etc. , F Par le soufre : le vin contient souvent une petite quantité de soufre, et il y a des personnes qui prétendent qu'il ne peut en être différemment, à raison de l'emploi qu'on en fait pour sa conservation. Mais un! excès de soufre ne peut agir que comme poison, surtout sur les individus d'une poitrine déli- cate ou qui ont le foie et les organes du bas-ventre dans un état de souffrance; il nuit même à ceux qui jouissent d une bonne santé, après en avoir fait un certain usage. - On con- state la présence du soufre dans le vin de la manière smvante : Mettez un œuf frais, dont la coque soit propre, dans un verre contenant du vin, et laissez-le tremper toute a nuit : si le m contient du soufre, l'œuf sera recouvert le lendemain d une couche noirâtre. - On peut encore obtenir le même résultat en mettant dans le verre une cuiller d'argent bien polie. - Un troisième moyen consiste à laisser tomber quelques gouttes de solution d'azoïate d'argent (pierre infernale) qui ne tarde nas à produire un sédiment brunâtre. .

« Par l'aïtin : il se trouve quelquefois mélange au vin poui flxer'la couleur artificielle qu'on veut lui donner, et pour exciter en même temps la soif; ce vin est très-nuisible si 1 on en boit souvent : un demi-verre suffit quelquefois pour indisposer - Oiipeut s'assurer de la présence de l'alun en ajoutant dan un 2 vin une solution dépotasse; s'il se forme un dép oUe Tondre grisâtre, il est probable qu'il contient de l'alun. Ji 1 on Teut s'en convaincre complètement, que l'on soumette ceUe poudte à l'examen d'un chimiste; ou bien mettez-la dans

DES FALSIFICATIONS ET DES POISONS. 71

de l'acide sulfurique étendu, et, après y avoir ajouté du sulfate potasse, laissez évaporer jusqu'à cristallisation; goûtez ces cristaux et vous y trouverez le goût acerbe de l'alun.

M. Par le plombetd'a.ulressubstarices métalliques : ils se ren- contrent généralement dans les vins doux et même dans ceux d'une espèce différente. Ces mélanges sont beaucoup plus nui- sibles que les autres ingrédients qui servent à la sophistication, et constituent un poison d'une action lente. Celui qui a un goût délicat découvrira sans peine ce poison métallique; il a quel- que chose d'agaçant dans sa douceur. Faites une solution aqueuse de sulfate de chaux, mettez-en quelques gouttes dans uu verre de vin : s'il devient brun ou noir, il est certain qu'il contient un poison métallique. Ou bien suspendez une lame de zinc poli dans le vin : le plomb, s'il y en a, ira se déposer à la surface. En troisième lieu, faites dissoudre jusqu'à satu- ration dans l'eau chaude du sel de Glauber (sulfate de soude)- laissez refroidir cette solution, et ce qui restera de clair me> lange avec le vin, donnera lieu, après une nuit de repos un sédiment blanc de plomb. Enfin, si, après avoir ajouté dans un verre de vin quelques gouttes d'acide sulfurique étendu il de- vient trouble, et s'il s'y forme un précipité blanc, c'est un signe qui! contient de ce poison.

I. Par le sublimé corrosif : si l'on met quelques gouttes d'am- moniaque liquide dans un peu d'eau, et si ce mélange est versé dans un verre de vin et produit un léger précipité, dites qu'il y a du sublime corrosif. Soumettez alors ce vin à l'épreuve suivante : Accouplez une lame de zinc avec une pièce d'or as- sujettissez-les dans une fente faite à un morceau de bois et

l Se" Z C°ntenant du Vin : Si sur la - face

polie de 1 or i se dépose une poussière grise, vous pouvez être

convaincu qu'il y a du sublimé corrosif. *v. Par l'arsenic : si après avoir dissous jusqu'à satura

Si 1'

de Saturn^aS" df ï "Ï7 enC°*'e' diSS°lvCZ alors d" sel

^aWa^di'"^ (8CidC "i,W- suspcct auquel on i ain,^ y^ee dans une bouteille du vin P auquel on a ajoute préalablement du sel de corne-de-

72 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

cerf (ammoniaque) ; secouez ce mélange, laissez-le reposer, et décante, avec soin ce qui est clair, et puis agitez le reste que vous fe ez filtrer à travers du papier Joseph. Ce qui restera sur ce papier doit être séché et mis sur des charbons ardents : s il Pr pand une odeur d'ail, elle est due à l'arsemc. Cette sub ance ne se trouve pas d'une manière inten =elle dan le vin mais ceux qui soignent les vins ne savent pas que le Tufi-eT plus pur' dont ils se servent contient un peu darse- n^ Les autres'preuves corroborantes de l'existence e 1 e- n £ dans le vin et dans les autres liquides, sont : lo le nitrate ï rg nt ammoniacal qui précipite

krféniate d'argent, laquelle passe rapide men a une cou ^ vert brun; le sulfate d'ammoma que de eu ^e qui donne un rSe précipité vert qui varie de couleur selon la proportion d'arsenic dissoute dans le reactif . Nous n'avons pas la pensée de soutenir quon met suem

que le soufre le plus pur contient de 1 arsenic, et qu y conservé à son ^t primit^ souvent falsifié (1).

cilement avec la solution de sel *ej*1"™^

un sédiment blanc. On y mêle m™j^^g^ laisse sur les

dans le vinaigre quelques goût s d une o ^ rr^e"™ f^SM^ Pi,ua„t P.. un

DES FALS1F1CATI0INS ET DES POISONS. 73

goût salin tun peu alcalin : tandis que le vinaigre altéré avec ces substances végétales conserve son goût d'âcretéet d'ardeur.

La Bière— est fréquemment adultérée. Ses falsifications sont difficiles à découvrir, si ce n'est parleurs effets nuisibles. Le porter anglais contient souvent du fruit de la coque du Le- vant, du tabac ou delanoî'œ vomique. On reconnaît la présence de ces substanoes à un prompt enivrement, ou au mal de tête qui se déclare le lendemain, ou bien encore lorsque, en pleine santé, on se trouve subitement indisposé, après en avoir avalé un verre à jeun.

Tout brasseur qui met dans sa bière autre chose que de la dreche et du houblon, celui-là brasse le poison. Qu'on y ajoute du sel ou du sucre; passe encore. Telle autre substance y sera reconnue par tout buveur un peu connaisseur. C'est toujours une tromperie dommageable que de mettre des racines ou des plantes amères au heu d'une quantité déterminée de drêche et de houblon. La coque du Levant est presque aussi nuisible que 1 arsenic. On y ajoute quelquefois aussi de l'alun et du vitriol On reconnaîtra leur présence par le procédé que nous allons indiquer plus bas au paragraphe « pain ».

L*Ean-de-Yie et autres liqueurs. - Quelquefois on dé- couvre du poison dans l'eau-de-vie, et il s'y trouve avec ou sans intention; ce qui a lieu selon que l'on active ou prolonge la fermentation. Le meilleur moyen de s'assurer de lajrésence de 1 agent toxique consiste à évaporer une bouteille d'eau-de- vie au bain-marie jusqu'à complète évaporalion de l'alcool G est dans le résidu que se trouvera la substance étrangère on a reconnaîtra au goût corrosif ou nauséeux qu'elle laisse âu'oa lais, et que l'on peut soumettre aux essais indiqués à 'art"

<( l'Hun6 plu* ?;d™nt c'est le Plorab y '"u

le cu"r e > S°UVent falSlflëe avec le P'°'nb ou

Je cuivre. Faites une solution aqueuse de sulfate de chanv

mélangez par égale quantité avec l'huile; secou z le méWe

Revient brune ou noire, elle est vénéneuse g '

aveCla;0;alTkTàlafflr ~ SOnt S0UVect «-és (àcM^Se) uwfïïî :Sll0I1yaj°uteu»Fud'eau forle

don, il épaiss ?P 1' ullSr Ce"Ce' V ***** ^ ÏAmi'

iis' dépose à pX^srrs a traversunii»^

l'addition d'une wattoSïïïtarpï^ 1™°™ U bleuU par les cervelles d'anim aux rSl T' ^ adult-atio11 P<* rrriiu/< "t-'iunite dans les grandes villes, se

74 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

constate au microscope. Le lait sur contient du zinc dont il se sera chargé dans un vase du métal. Neutralisez le petit-lait par l'ammoniaque avec addition d' hydrosulfate d'ammoniaque , et il se fera un dépôt blanc qui prouve la présence du zinc .

Beurre Le beurre contient souvent de la craie, de la terre ou du mauvais suif. Faites-le fondre dans de l'eau chaude: dans ce cas, les substances étrangères se précipitent ou se mê- lent à l'eau. , , . H La Farine. - Elle est souvent falsifiée avec le sable , le plâtre etc. Brûlez- en un échantillon ou bien du pain jusqu'à incinération, et vous trouverez la fourberie dans les cendres, vous y constaterez des grains blancs.

Le Paiu est souvent falsifié par les substances suivantes : la potasse en petite quantité ; elle n'est nuisible qu'aux person- nes faibles et irritables; mais si elle s'y trouve en excès, elle produit même chez les individus les plus forts les suites les plus graves : elle occasionne la phlhisie et des affections gas- triaues - Versez de l'eau chaude sur un morceau de pain et assez pour le couvrir; laissez refroidir. Alors plongez-y une bandelette de papier bleu de tournesol, préalablement rougie par le contact du vinaigre affaibli. Si ce papier reprend , a couleur bleue, le pain contient de la potasse, et en quantité S Plus grande.que cette revivification de couleur est plus

Wl?ca%onate de magnésie. - ti s'y trouve quelquefois mé- langé pour donner un meilleur aspect au pain confectionne avec une farine de mauvaise qualité. - Ce pain-là es surtout nuisible aux enfants et aux personnes d'un estomac del ,cat. Il y a même des individus qui y reconnaissent la magnesxe .au Lût légèrement amer qui lui' est propre, B rûlez une livre de ce pain jusqu'à ce qu'il soit réduit en cendres, et vous y ti ou-

vprpz la magnésie. ,

L'alun - est une substance très-dangereuse fréquemment employée. Les boulangers anglais n'en font un secret pour nSsonne, et dans le but de donner du pain tres-blane, Us ont un mélange étudié de farine et d'alun, ou d'alun et de sel et Te vendent publiquement, au détriment de ceux qui le man- gent. La plupart ignorent qu'ils commettent une lion et qu'ils opèrent un lent empoisonnement. Poui dévoiler a ïal' flcafion, faites comme suit :- Pétrissez un more au de ce pain dans l'eau jusqu'à ce qu'il soit réduit en bouillie,

DES FALSIFICATIONS ET DES POISONS. 75

laissez-le reposer pendant une nuit ; le lendemain, filtrez pour séparer l'eau, et mettez-la en ébullition pour ensuite la laisser reposer : il se forme dans ce cas des cristaux d'alun que l'on reconnaît à son goût caractéristique.

Le cuivre est de tous les poisons le plus dangereux. On peut le soupçonner dans le pain lorsqu'il présente un joli aspect; il est blanc, mais pesant. Si l'on brûle de ce pain, on voit que la flamme est par-ci par-là verdàtre. Si l'on veut acquérir plus de certitude, submergez plusieurs livres de pain dans l'eau ; laissez fermenter, et cela jusqu'à ce que l'eau se clarifie: si l'on trempe dans ce liquide une tige de fer poli suspendue à un fil, et que le fer devienne un peu rouge, il est certain par ce fait que le pain contient du cuivre, et que les personnes qui en usent peuvent contracter des maladies incurables.

Nous allons traiter, en peu de mots, des poisons qu'il suffit de connaître pour s'en préserver.

L'Air- est celui dont nous allons parler. Avec l'air on peut respirer des substances nuisibles.

Il ne faut jamais s'approcher sans précaution des citernes des grottes, des caveaux et surtout des anciens lieux d'aisances' qu on ne les ait préalablement enfumés avec la paille enflam- mée ou avec la poudreà canon, ou purifiées soit au chlorure de chaux ou au chlorure de zinc- 11 est imprudent de dorm r dans une chambre fermée l'on a laissé des charbons allumé ou du bois dégageant de la fumée : on peut y trouver la mort - On évitera également d'habiter des lieux la raoisiaure végète et detru.t les bois ou s'attache aux murs : elle p odui des malad.es dangereuses, comme c'était connu du temps ; de Meuse. Il est donc utile de reconstruire les habitations o'u de detrune ces productions malsaines par des moyens que non indiquerons plus bas. _ Les vêtements et le linge mo?si son nmsib es au corps, malgré le lavage et le net t y geT' on leur fait subir. - Dans les maisons récemment constates e^

j^^^xsz^ï w dans

der de dormir 1 . uangeieux. u faut se gar-

°Ù ^ faU Séchei" le toge ou qui tes, fleurs, foin Z 1^2 g?" T' ^ ^ cure, etc. L'air qu'où remùdes> mei"

enfants et aux femmes c uche T*** ma'S SU1'l0Ut &UX 3 en coucoe; cela, parce que, pendant le

76 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

sommeil, on est exposé à subir plus facilement les effets des corps environnants ; et ce qui, dans l'état de veille est presque sans action, peut devenir nuisible et même mortel dans 1 eta opposé. Voilà pourquoi il est dangereux de se livrer au sommeil sur une terre humide, dans un courant d'air, aux rayons du soleil ou de la lune, auprès d'un poêle allumé, ou dans un réduit obscur l'air ne se renouvelle pas ; il se charge des émanations ambiantes et amène une altération sensible dans la santé. 11 y a plus, c'est que cet air ainsi vicié dispose plus particulièrement au sommeil. Et l'on a vu dans des chapelles peu spacieuses, nue l'on n'avait pas eu l'attention d'aérer pendant la semaine, tout le peuple dévot s'assoupir malgré tout le talent oratoire du prédicateur. - Les convalescents surtout doivent elre de la plus grande prudence; ils retomberaient facilement malades, s'ils s'exposaient à respirer un pareil air.

L'Eau - n'est pas bonne dans tous les endroits, et 1 usage qu'on en fait donne lieu à de fréquentes indispositions ar- rive souvent qu'on boit de l'eau de source ou de puits qui de- pose un sédiment rougeâtre ou foncé, et cette eau-la dont Somme ne craint pas d'user, les animaux, cédant a , l'insUnct l'évitent autant qu'ils peuvent. Quand on songe a tout le temps aue des individus ou toute une famille perdent dans des souf-

;ances longues et à peine ™V^>^™*£ £ resseux et indifférents au travail, on s'etonne qu ils n en em p o enTpas une partie à se donner de l'eau potable. - On do t ïKnS de boire de l'eau provenant de petites rivière ser- ran!fS amont àdes usines qui laissent échapper des matières

Réseaux de puits et de source sont quelquefois crues et con- tiennent savent de la chaux et du fer, dans une proporùon 2 aul e savon s'y dissout difficilement. Des eaux semblables velt ^ Suites/afin de les dépouiller des corps étrangers ÎSs contiennent. On ne boira ni souvent ni beaucoup de q iVn^erd'eaux et l'on donnera la préférence aux eaux plu- CeS, ? nui sont Reçues dans des citernes ou dans des vases a S couvert - On ne doit boire d'eaux sulfureuses ou sa- ? TZnlnne extrême nécessité. 11 n'est aucun moyen de S ;;* ^ la coctioi,- Quant aux eaux

putrides ou'stagnantes, telles que ^

etc., on n'en fera usage qu'après les avoir lg"*^, un

du charbon grossièrement pulvérisé et filtrées a

DES FALSIFICATIONS ET DES POISONS. 77

linge en double. - On sait que les eaux qui contiennent des principes putrides imperceptibles, ainsi que le frai des ani- maux qui s'y procréent, engendrent des fièvres et des maladies interminables. Il est inutile de chercher à les corriger par l'ad- dition du vinaigre, des sirops, de l'eau , etc.; l'action seule du charbon les purifiera assez pour les rendre potables _ Tout puits doit être nettoyé, et s'il est mal situé, il conviendra deîe protéger contre les feuilles et les débris végétaux qui peuvent 7 tomber, et qui, en pourrissant, en rendent l'eau malsaine - Les pompes ou conduits en plomb, en zinc ou en cuivre com- munient a l'eau des effets nuisibles; voiJà pourquoi il con- v nt toujours de laisser perdre la première eau qui s'y t ouve retenue Dans tous les cas, il faut leur préférer les condu ts en terre cuite, en verre ou en gutta-percha.

b.en portante ai, m mauvais lait : celaient à ce que la nou?rU

point subitement, ne sont m< nn,„! 6 dec,arent

dangereuses. Ain " on sait LZ ? ^ g''aveS et moins longtemps ,es ^LZ^£^»Ê ™* perdent leurs dents mai-ri^ni Ti  ' 6S animaux

genre de maladie n'e ZSnat?™™111?" mourir' Ce vrognerie sera détruite ~ r P? Ue lor,S(ïue la source de Pi- la boisson ordinaire. P°Ur 16 PayS °Ù la bière est

^J^^^^^« * on ne peut plus nui-

<le la peau ou d ?is e es ^ T Mei"ts d'affect io"* gnentrusagequïn S'* ' e?.SUltesfich^es qui accompa- gnes jours;elîes n'en sont" P3S S°Udai" ou en ^ c'estque ces suUes S0T nf ' m°insmé^h^- ~lh ^s: vient" d'animaux malades T™* graves' 81 la viande Pro" de grains.- Et de toute 'if 5 des résidus d'ean-de-vie trouve en de l*l^™K.-tta

78 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

Il est des viandes mal préparées qui recèlent une action toxi- que si violente, qu'elles tuent quelquefois promptemen ou pro- duisenl des maladies longues et difficiles à guenr : teles son fes viandes mal fumées, qui n'ont pas élé tenues constamment à ràcUon de la fumée, ou qui n'ont pas été exposée» a la gelé Te saucisses et le's boudins qui ont été trop attendu, geite , lBS , f é ou s'Us sont trop vieux et tiop

pour être passes ^ la fumée o suffisamment salés et gras; les jambons ml m fumés d'une ma-

immereés dans la saurauie, a 4m uui ^ u,*** S interrompue, comme au printemps , «pose .1» Tt m, être aux variations du temps, tantôt chaud, tan- X hoid ôu o„t été entassés encore humides dans des ca.sses EX'* ils contractent un goû< rance et une odçn * - gréante, dus à fac.de sehacn, O * ac.de . * ^ p,ns à ces viandes. -

Le I.ar.1, le Beurre, la «ra«he eU Bu. le

tiennent souvent lemêmepoieon, ma. ^ ««Jnde nèces.

est prudent de n'en pas faire usage ! dane un gia ^

sité ou dans un but d'ec^oomme. il fa«t au ^aj^ feire boixiUir

d'abord à l'eau froide, purs on cha, ge 1 eau pou Ha

pendant dix minutes; enfin on rdav a *u ^ ^ dg

de s'en servir, soumettez-les alepieuve du pap

tournesol, ainsi qu'il est dit P us haut œufs>fromages,

?*Ï2ÏS£2 ^ ouûes lewL, est très-nuisible, et dans même les tiuits e sull0U correctifs n'y peuvent rien,

quelque; c^^ S la gJe! si elle perd

£fts&^

16 S „C -de quelque animal qu'elle provienne, constitue un ^enin. . nt lrop m0us et non

DES FALSIFICATIONS ET DES POISONS. 79

Depuis que l'on a pu reconnaître qu'une substance vénéneuse pouvait se trouver dans le fromage, la graisse et les saucissons, on a constaté qu'un grand nombre de personnes en sont tom- bées dangereusement malades et que plusieurs ont succombé à une mort douloureuse et lamentable. Et combien de gens périssent sans que l'on puisse remonter à la cause réelle de leur mort! Et pourtant qu'il est facile de prévenir ce ré- sultat! Que l'on évite donc de manger ce qui est vieux et sent mauvais.

La propreté et la sobriété sont surtout les moyens les plus efficaces contre les effets des aliments malsains. On a vu des familles entières tomber subitement malades, et réclamer à la hâte les soins d'un médecin, qui, en présence des vomisse- ments et des dévoiements réitérés, aurait pu croire à l'existence ou du choléra ou d'un empoisonnement. Ces accidents étaient le résultat de quelques parcelles de couleur dont était peinte la table sur laquelle on avait haché imprudemment des viandes et des légumes ; ce qui n'est pas étonnant, puisque la plupart des peintures à l'huile contiennent des poisons métalliques.

Ainsi, parmi plusieurs exemples à citer d'empoisonne- ments par le veuiu des animaux, nous rapporterons les sui- vants : Deux hommes, après avoir bu dans un cabaret, tombè- rent morts presque immédiatement. L'hôtelier, pour se disculper, crut ne pouvoir mieux faire que de boire du même vin, et il mourut aussi. Après toutes recherches faites, on trouva dans la barrique une vipère qui y avait pénétré avant qu'ont l'eût remplie. On parle aussi de divers empoisonne- ments provoqués par le fait d'insectes et de crapauds qui avaient communiqué leur venin à des substances alimentaires.

Une cuisinière rôtissait une oie ; la famille, avant de se met- tre à table, mangea du pain détrempé dans la lèchefrite; tous en moururent. La cuisinière, interrogée par le médecin et la justice, déclara qu'on n'avait touché qu'à la graisse. Pour s'assurer de la vérité de celte allégation, on en donna à un chien, qui en mourut promptemenl. Alors on ouvrit l'oie, et ion trouva un crapaud dans son ventre. On appliqua un ves.catone derrière les oreilles à un enfant pour une surdité. Pour le premier pansement, la mère prit une feuille de chou couverte de chenilles; elle se contenta de la secouer , et l'ap- pliqua sans la nettoyer. L'enfant éprouva bientôt après une douleur ardente; mais la mère, l'attribuant à l'effet du panse-

80 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

ment ou à un caprice d'enfant, ne s'y arrêta pas, et son fils mourut le troisième jour dans les souffrances affreuses d'une gangrène qui s'était étendue sur tout le dos. N ous avons ex périmentéle venin des serpents (1), des crapauds, des chenilles et des araignées, et nous nous sommes assuré qu'appliqués à l'extérieur ou à l'intérieur, ces venins produisent les suites les plus dangereuses.

Voilà pourquoi nous ne saurions trop recommander la pro- preté et la prudence, pour ne pas se voir exposé à ces dangers, Les insectes déposent souvent leur venin sur les légumes, et surtout sur les choux. La nielle des blés, qui rend la farine noire, est aussi vénéneuse. Pareillement l'ergot, qui s'engendre sur le blé, est dangereux pour les hommes et les animaux. Il en est de même de la semence de l'ivraie et d'autres plantes qui se récoltent avec le blé. Dans les légumes secs se ren- contrent des insectes et des vers qu'il faut prendre garde de

manger. . , . ,

Tout homme raisonnable doit éviter de se nourrir de légumes et de racines qu'il ne connaît pas exactement; et l'on doit ha- bituer les enfants à ne manger que ce qui leur est bien connu.

Les «ailles Fiffne9 et les Prnnes-fontun dessert bon et sain, s'il n'y a rien de gâté. Néanmoins il y des est gens qui leur attribuent un effet laxatif. Mais au lieu de discuter ace sujet, il vaut mieux examiner la chose de plus près ; et tel qui ne croit voir à la surface de ces fruits que le sucre dont ils

se couvrent souvent, y rencontre ^efoi"îp^mXS attentif, de petites houppes de corail remplies d an malcules a guillonnés.PVoilà pourquoi il est prudent avant de les serv r sur la table, de les laver soigneusement, d'abord à 1 eau f <nde et puis à l'eau chaude. Il n'est donc plus si e oimant que \et enfants aient la diarrhée, s'ils viennent à sentir l'aiguulon de

C6^~ui sont mûrs d'un côté et gâtés de l'autre ne do' enTêtre man'gés qu'après en avoir ôté le gâte. La moiU des enfants n'auraient pas la diarrhée, et plus tard, en avan çant en âge, ils n'auraient pas l'estomac affaibli, s'ils prenaient ou si on leur faisait prendre cette précaution.

(1) Le venin des serpents dans ses effets pathogémçues dans le Journal de la médecine homœopathique. Pans 1847 * » ÎSS 1 Voyez aussi Ch. O/anam, Études sur le venin des arachnides, et sûr son Emploi en thérapeutique, Paris, 1858, in-8.

DES FALSIFICATIONS ET DES POISONS. 81 Les Noix - peuvent conserver leur douceur, et avoir néan- moins un principe âcre. Voilà pourquoi les meilleures devien- nent nuisibles, car en vieillissant elles rancissent, et provo- quent ainsi, chez les enfants surtout, des toux opiniâtres et des diarrhées qu'on est disposé à attribuer aux effets d'un refroidis- sement.

La moitié des Champignons sont vénéneux. Il n'est pas exact que l'oignon noircisse au contact d'un champignon vé- néneux; sans exception aucune, on devra s'abstenir de manger d un champ.gnon, s'il laisse échapper un suc laiteux s'il est vieux, trop mou et vermoulu. - D'après cela, attachez-vous à étudier et a d.stinguer le champignon comestible de celui qui ne est pas. - On doit les goûter crus : s'ils laissent au eoût quelque chose d'acre, de nauséeux, et en même temps "bon une odeur repoussante, il faut les rejeter. - S'ils vous oarais sent bons, lavez-les bien à l'eau froide, pelez-les 7et enlevez tout ce qui a ete entamé, et après les avoir échaudés à l'eau b d ante, remettez-les dans l'eau froide pour leur prépar t n

tZTZXT? ?i8ine ~ CSt d'Une si ^nde impor- tance pour la sant6) chaque de veiller à ce

qu . soit pur et sain. - Si le sel se liquéfie facilemen à l'air l est mauvais; si 20 centigrammes de sel pulvérisé ne se dL r 1 ilP"»COn;PHlétement dan§ 16 Srammes d'eau de pic e

nuisible. ^ (plâtre de Paris> 11 est conséquent

jouïu nT Se^Uet^'^ X !" ^ ? Sd 6St t0U" Uue Petite quantité suffi! ^Z^^Z^

aux nJa feï d'e ' pe u etc S? ^ Cat,an'heS Chr0r>i^ utilement son bu dans la n.H J ,T T Ie Se' P°Ur remPlir

^^■ai1^ doit êtreem-

considéraS-S"",^ pris en grande

poisons violents. On pPu ,ïn Te S°nt S°UVenl vernis avec des du vinaigre et en Y aiont ■» ,n TT m y laissanl toute ,il de soufrf (sulWdeTh 1 solution de foie

aux). Sl le maigre noircit, c'est une

5.

82 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

preuve que le vernis contient du poison : alors tenez-vous en

a* at «'v faites rien préparer m conserver. gaîl netutV^ non plus trop se fier à la vaisselle en fer re- couvert d'un' mail de p'orcelauîe.- L'ustensile de cUivrene dor °n aucun cas, servir l la préparation des a ides

faut qu'il soit tenu constammen P™P£«£ se

l'on ne laissera les mets s'y refro.du , ca ces ^ai 4 ^argent le plus facilement du ^

On aura la même lentes et

faut plus s'étonner si 1 on 1 en on ot a ^ déiache

rebelles, quand on songe a la tacilite avec 4 rétama e, par suite du frôttemejrt qu .«M vaisselle avec une cuiller ou tout autie insU. m ei

et qui est nécessaire ^^^cZ^ei les ten'L

est assez ignorant pour prepaiei les corn

crus dans des vases de cuivre, et qu les man e en p

qu'ils ont une belle apparence, ou 1 bien enco e, s i ^

baril le vinaigre par un robinet den^v'es'sCeeplqaindre de maux

les jours en Angleterre, qu'il ne vienne pas s a,n ^

d'estomac, de coliques, de crauq > , et dau lie» m ^

veuses, ni exiger alors d'un medeem qu . e

cuivre qu'il a bu, et qu'rl a si fac ilem f ^ ^[{ eslbu dan8

est moins dangereux à l etat ^me^ lol(:S ce qui expli-

du vinaigre; il devient alors un vra powon C^U q J

que pourquoi les fondeurs de cuivre ne son pa*

et que celui qui avale une pièce de ^onma

incommodé. De même une balle d ^™b£ dissoute

des années entières dans les chairs, mais la mem ,

dans un acide, tue en peu d'hemef, ce qu'elles sont

Les Peinture. - ne sont nu ib es que paie q ^

f-tes avec des subs= me ^ c'hose que des plomb lamine, le blanc de crème ^ sont

préparations saturnines teb^.c8ni^ lolombt et le cinabre U dangereux. Le ^ g g* le jaune de que du mercure. Le mas* 11,01,1 ie u combinaisons de

chrome, le jaune de Cassel son : an» d ^ plomb ; le réalgar, l'orpiment sont de ^ P^ ou bleues contiennent souvent ^.^'fS subtils, tels que

M elles ^^^IZT^l^ le bleu de l'acide prussique qui entre dans e aussi mal.

Paris, le bleu minéral et le cobalt, qui, s

DES FALSIFICATIONS ET DES POISONS. 83

faisant que l'arsenic, l'est néanmoins assez pour engendrer des effets aussi nuisibles que le bleu d'émail, le bleu de roi, l'ami- don bleu. Les peintures à couleur verte proviennent presque toutes du cuivre, comme le vert-de-gris, le vert de montagne, le vert minéral et les verts de Brunswick, de Vienne, etc. Le vert de chrome est moins nuisible; le vert de Scbéele est de tous le plus nuisible, puisqu'il contient de l'arsenic et du cuivre; il l'est d'autant plus qu'il nuit par son évaporation. On reconnaîtra facilement que la peinture contient de l'arsenic en la mettant sur des charbons ardents : si elle répand une od.eur d'ail, il y en a.

Le faux or ou le faux argent dont on se sert pour couvrir les bijoux contiennent du cuivre, du mercure, du zinc, de l'étain et du bismuth.

D'après cela, on concevra qu'on ne saurait être trop prudent dans l'usage que l'on peut faire de ces couleurs. Cachez-les soigneusement, et faites en sorte que leurs atomes pulvéru- lents ne se répandent pas dans l'air, et n'employez jamais dans votre maison des peintures pr éparées à l'arsenic, et que votre vaisselle en soit à l'abri. Ne donnez pas aux enfants des boîtes de couleurs; c'est comme si vous mettiez le poison à leur disposition. 11 en sera de même des jouets coloriés et des jouets en plomb, ainsi que des pains à cacheter coloriés. Les papiers a lettres frais dont on se sert aujourd'hui, surtout ceux qui sont d'un blanc de lait ou verts, contiennent des substances nuisi- bles, voire même de l'arsenic, que l'on découvre en les brû- lant par l'odeur d'ail qui se répand.

Quoique les couleurs minérales soient les plus malfaisantes celles d'une autre nature ne laissent pas de l'être aussi. La gromme-Sutte, qu'on emploie pour le jaune, est une substance éminemment purgalive; l'indigo provoque des crampes vio- lentes et des ballonnements; la cochenille produit des maux de dents et des difficultés d'uriner. Nous pourrions en citer plusieurs autres. Cependant, si les couleurs sont nécessaires, que 1 on emploie la craie, le curcuma, l'indigo, l'ocre, et autres couleurs martiales, le pastel des teinturiers, la garance, la co- chenille, le carmin et le roucou

He^nneurS M v5 qUedini des maisons Gemment peintes, el des odeurs délétères qui y sont répandues? il suffira de placer

danse . aquechambreunbassincontenantdelachaux noneie,,, , . Le JP»rd.- Nous pourrions nous dispenser d'.m parler;

84 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

l'usage s'en perd heureusement tous les jours; toutefois, il n'est personne qui ne sache que tous les cosmétiques de cette espèce, sans exception, contiennent des substances nuisibles. Le fard qui n'est pas composé avec des matières métalliques ne résiste pas longtemps à la réaction de la peau ; mais celui au contraire, qui en admet dans sa composition, y adhère fortement. Il n'y a qu'un véritable fard, et il ne doit pas y en avoir d'autres : c'est un air frais, de l'eau fraîche et un régime convenable. - Le moyen infaillible de déshab.tuer les femmes et les jeunes filles de se farder, c'est de leur recom- mander, après s'en être servies, de se laver la figure avec de l'eau sulfureuse. Ce moyen ne peut nuire et sera certainement utile- car alors la femme apprendra à préférer ses couleurs naturelles à un teint noir, qui résulte de la décomposition qui s'opère dans le fard par son contact avec le principe sulfureux.

Certaines matière, métallisés - doivent être soigneuse- ment soustraites à la curiosité des enfants et des ignorants. On 7m exceptera aucune substance, qu'elle soit sèche, saline ou Squid Tefsùrtout si elle est acide. L'huile de vitriol (acide sul- S l'eau-forte (acide nitrique), l'acide munatique, l'eau r gale acide nitro-muriatique), l'acide oxalique, que l'on em- p oie pour le nettoyage, sont des agents d'une action violente kaaneereuse L'ac de sulfurique très-étendu n'a pas une action toxique Tac de nitrique, mélangé avec l'alcool pur, n'es pas San* reux ; mais les autres acides, fussent-ils même tres- délaver0agissent infailliblement comme poisons Le sel anglais odoi ant (a de acétique concentré), la potasse, la pierre eau - l'acide tartrique, la soude, l'ammoniaque liquide le Tde conle deVla'chaux éteinte et même celle qui ne ^s pas, constituent des agents très-nu.s.b es. - Il . v e s : p s ^ans exemple que l'ammoniaque liquide et l'esprit de coi »e-de-cert aieTo casionné la mort, lorsque par ignorance on les a fa fia - nar fortes aspirations souvent répétées dans un cas de defail- wp on ne fera aspirer ces substances que fort légèrement*

DES FALSIFICATIONS ET DES POISONS. 85

doré d'antimoine, poudre d'Algaroth, kermès minéral et plu- sieurs autres ; celles qui renferment du zinc, du bismuth et de l'étain, la pierre infernale, en un mot tout ce qui sort des phar- macies, soit substances minérales ou chimiques, sont plus ou moins dangereuses, même les plus innocentes, si elles sont employées mal à propos.

Les poisons fournis par le règne végétal et le règne minéral sont innombrables; aussi arrive-t-il souvent qu'on joue sans s'en douter avec la santé de ses semblables. Je connais un mau- vais plaisant qui, pour faire pièce à une jeune fille, lui fit prendre de la digitale pilée; elle en souffrit les angoisses les plus affreuses; peu s'en fallut qu'elle n'en. mourût, et que le facétieux ne payât de la prison sa sotte imprudence.

On devra éviter de donner aux enfants des vermifuges, comme chose sans importance. Celui qui, sans en connaître la' composition, donne à ses enfants de ces sortes de remèdes aura, s'il m'en croit, la précaution d'en prendre avant une cuillerée tous les matins ; il pourra alors juger de leurs effets. Voir plus bas : « Remèdes secrets. »

Il en est de même des agents destructeurs qu'on emploie contre les poux et toute espèce de vermine : ils contiennent tous des poisons. Voilà pourquoi il ne faut faire usage que de ceux qui ne nuisent pas à l'homme. Le meilleur moyen contre les poux, c'est la propreté et le peigne ; si cela ne suffit pas frottez la tête avec de l'huile, et, au besoin, avec du tabac en poudre mouillé. - Contre les puces, la propreté est encore un bon moyen; ayez recours toutefois au jus de citron ou au fort vinaigre, avec lequel on asperge le plancher et le bois de lit On peut également se servir d'un vase rempli de poils de chien' que l'on met sous son lit. Le lendemain on l'échaude on sèche ensuite pour le replacer sous le lit. La laine de brebis peut rendre le même service. - On emploiera contre les pu- naises e procédé suivant : il consiste à laver avec une forte lessive la chambre à coucher et les jointures du lit, que l'on

aVGC U? C°rpS gPaS 0U du savon noir- 011 Peut en mu' ave .V^ remPlissant ^ les fentes du

donnant^ ,h rJ C°mme aUSsi on Peut ^détruire en leur

Lelënd emain on ^ ^ ^ ^ V°n pkce SousIes

Le lendemain on secoue violemment la claie et l'on érraSP Ip«.

insectes incommodes. De temns Pn tî™2 T

claiP^ IIp ™tt„ r P temPs on echau dera les

claie. De cette façon, on se dispense d'employer contre les

86 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES, punaises des moyens toxiques, qui contiennent généralement Tsublimé corrosif, ou quelque chose de pareil, dangereux déià par leur facile évaporaliun. C'est ainsi que par une soi- gneuse propreté, on parvient peu à peu a détruire cette

Remploie souvent, contre les mites qui s'attachent aux vê- tements de laine ou à la pelleterie, le camphre et même le 5c Ces odeurs sont nuis.bles dans une chambre a couc ie, -Le camphre nuit aux couleurs, elle musc produit un genre d'altération après lequel l'odeur persiste, même aP^^ ration du musc. Il vaut mieux se servir du cuir de Russie, de ÏÏsenc de térébenthine, du serpolet sauvage et de la lavande. 1TS de tabac étalées entre les vêlements empêchent la

production de ces mites. iwmiWtït de

P Le blé, on le préservera mieux des insectes en 1 en ornant £e

plantes 'aromatiques et en ^^K^^t^Jl matières dangereuses. La molène vulgaire, cueillie ^pendant ta floraison étendue sur le blé, surtira pour cela. - Il n y a pas L m 1 éure garantie contre l'invasion des rats que de ga

gtal in peut également lenr donner un lcfe' v . . t7„fin un im sième moven îniauiiDie,

M s tSti dV ÎS -venls fm ». ce » e ommade n^ocide, qu'on trou.e eues Mr h »»bar- S. au prix de 60 centimes. Celte pommade n estau qu-u„ peu L phosphore mêlé dans une p, m onne^de

6' t^M" mojen dX Lu^es, déplacer un baquet peu

P , Î^Slira d'un mélange de cidre, de bière douce, profond qu on templ ra ^d u 6 ^ ^

|S î:tl .«x clicus et aux cbals. L'élue la

DES FALSIFICATIONS ET DES POISONS.

87

nement a réussi à souhait, il vous reste à souffrir encore d'une mauvaise odeur, l'odeur de rat mort.

Panacées ou Benièdes secrets. De toutes les substances vénéneuses, il n'en est pas de pires que ces remèdes qui se dé- bitent sous les noms les plus attrayants. Aucun médecin ne peut nier qu'on n'en obtienne des guérisons, mais il sait aussi que cesguérisons sont rares. Tout médicament est bon à sa place; mais, employé mal à propos, il doit encore nuire, quoique préparé selon les formules adoptées. Les annonces et les ré- clames dont on se sert pour les mettre en vogue prouvent suf- fisamment, pour tout le monde, qu'il s'agit bien plutôt de la vente d'une marchandise que de l'intérêt de l'humanité.

Le nombre des remèdes secrets est considérable; ces spéci- fiques tant vantés dans une maladie donnée sont une grande honte pour les citoyens d'une nation civilisée ; ils dénotent de l'ignorance et de la crédulité de l'acheteur. Ainsi, il n'y a pas de maladie dont la nature soit moins déterminée que celle de la phthisie pulmonaire; or, le premier soin d'un médecin c'est avant tout d'être fixé à cet égard, soit qu'il s'agisse de cette cruelle affection ou de telle autre. Il faut toujours, en effet, que les remèdes s'adaptent d'une manière exacte et particulière aux symptômes à guérir, et un seul remède ne peut répondre à tous les cas. Tout le monde devrait savoir cela.

Celui qui achète et se sert de ces moyens peut être comparé à cette dupe qui met à la loterie le vendeur est toujours ga- gnant. Les guérisons sont aussi rares que les lots gagnants; ceux que le hasard favorise en font grand bruit, mais on n'en- tend plus parler de ceux qui ont perdu leur argent. 11 n'est pas un homme raisonnable et réfléchi qui puisse mettre à la loterie; il faudrait pour cela qu'il eût trop d'argent, et que celui qu'il expose gratuitement lui fût à charge. Mais le malade qui met à la loterie des remèdes secrets ne perd pas seulement son ar- gent, il perd encore sa santé, il aggrave son état, et rend sa maladie incurable s'il tombe sur un mauvais numéro. S'il reçoit le médicament de la main d'un médecin, il sait au moins quel est ce médicament; et s'il nuit, il est facile d'en neutra- liser les effets par un antidote; si les doses prescrites n'étaient pas trop fortes, et qu'elles fussent récemment prises, il serait encore possible de réparer le mal. Mais on n'a pas cette res- source avec les médicaments secrets, puisqu'on ne sait pas ce a quoi on a aflaire; et celui qui croit aux promesses qu'ils n'ont

88 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

rien de nuisible n'est pas un homme sensé. —Nous avons déjà mentionné plus haut que le règne végétal contient des poisons plus subtils que ceux du règne animal.

La plupart de ces remèdes universels sont composés de poi- sons minéraux. Les gouttes antifébriles renferment de l'arsenic; les pilules impériales sont composées de mercure; ainsi de suite. Le plus grand nombre est vendu à un prix très-élevé, tandis que les mêmes, préparées dans une pharmacie, ne coûteraient pas le dixième. Par exemple, l'huile de Harlem qui n'est autre chose qu'une combinaison de soufre et de l'huile, ne revient à ceux qui la préparent qu'à quelques décimes. 11 en est de même pour tous les remèdes secrets.

Il n'est pas une seule de ces drogues qui ne puisse être promptement reconnue et dénoncée à l'opinion publique par un médecin d'une expérience éprouvée ; et s'il voulait, il pour- rait encore en faire un emploi convenable. Quant au charlatan, il lui suffit de vendre ses drogues, il se soucie peu du résultat. Et il y a des gouvernements qui autorisent ces ventes !

CHAPITRE VIII.

DE LEMPOISONNEMENT ET DE LA CONDUITE A TENIR DANS CE CAS

La principale indication à remplir est d'éliminer le poison, d'empêcher son absorption et de neutraliser, par les moyens convenables, ce qu'on n'a pu évacuer. Le succès, dans cette circonstance, dépend presque toujours de la promptitude avec laquelle on porte secours. - Cependant la promptitude a ses dangers, surtout pour les ignorants, car dans un cas pressant on procède trop souvent sans réflexion.

La première règle est de conserver le calme et la présence d'esprit. Celui qui sait se posséder doit seul se charger du trai- tement, et coordonner dans sa pensée les dispositions qu il doit pendre à l'égard des choses dont il a besoin et du choix des personnes qui à son entour peuvent le servir.

Si l'empoisonnement s'est fait par la voie de 1 estomac, 1 indi- cation à remplir immédiatement est de provoquer le vomisse- ment" lorsqu'il y a prédisposition, et de l'entretenir s'il y aheu.

DE l'empoisonnement. 89

Le meilleur moyen de l'exciter est de faire boire de l'eau tiède et de titiller le gosier avec la barbe d'une plume. Si Ton avait sous la main une plume de paon, on s'en servirait préfé- rablement, parce que, outre sa souplesse, sa longueur permet d'atteindre jusque dans l'estomac. On peut l'enduire d'huile ou dégraisse; mais, si le temps presse, qu'on se dispense de cette précaution, il suffira de la nettoyer. On fera tenir la bouche ou- verte, et, en pinçant le nez, on glisse la plume par-dessus la langue, jusqu'à l'arrière-gorge, d'où elle est poussée dans l'oeso- phage. Si l'on se butte dans le fond du pharynx, on soulève légè- rement la main, et, faisant pivoter la plume dans les doigts, on la pousse sans discontinuer jusqu'à ce que les vomissements se déclarent. Comme ce moyen n'offre aucun inconvénient, on commencera toujours par là.— Pendant ce temps, onse procure ce dont on peut avoir besoin : de l'eau tiède, des blancs d'œufs battus, une solution légère de savon blanc, du sucre, du vi- naigre, du lait, du beurre; en même temps, on fait préparer du café tort et des boissons mucilagineuses, de gruau de lin, d'a- voine ou de toute autre farine.

11 en est de même des autres moyens que nous allons faire connaître et qui se trouvent généralement sous la main dans chaque ménage.

Pendant que l'on provoque le vomissement et qu'on dispose tout ce qui est nécessaire, il faut s'informer de la nature et de l'espèce du poison ingéré. Quelquefois dans les maladies qui éclatent sub.tament, on suppose trop facilement l'existence d un empoisonnement. Il est bien de délibérer sur ce que l'on croit le plus vraisemblable; mais s'il y a incertitude, qu'on ne se presse pas trop d'agir. Employez d'abord les moyens qui ne peuvent nuire en rien, et continuez-les jusqu'à ce que vous soyez certain que vous avez affaire à un empoisonne- ment réel.

On peut le présumer avec quelque probabilité, lorsque les accidents que nous décrirons plus bas se déclarent subitement et avec danger, et surtout immédiatement ou peu après avoir ^li?^'- °" S6ra d,auta,lt Plus fondë da»s idée que patient 1Dgei'e "* pl"S étra"ge et hors des habitudes du

adr/pt1LPrVqU?ir reche,'che'-a avec soin, par des questions adressées au malade et aux assistants, les circonstances relatives aux personnes et aux endroits qu'il a fréquentés, etc. On re-

90 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

cueillera avec attention tout ce qu'il a vomi, ainsi que ce qui reste de la nourriture et des boissons prises ; ces substances, fussent-elles même dansun état de putréfaction, il faut les ra- masser. Dans cet état, on y découvre encore le poison par des recherches minutieuses; cela n'est pas sans utilité et pour le malade et pour ceux qui l'entourent; on les conservera en es mettant dans un vase avec de l'eau-de-vie et de 1 alcool; elles pourront ainsi être soumises, selon les circonstances, a 1 examen analytique d'un homme de l'art. ,

Quant au traitement, il n'y a pas un seul moment a perdre. On doit se bâter à l'instant de porter secours pendant que d'autres seront à la recherche de la cause véritable de ce très-grave accident. . .

Il ne faut pas perdre de vue que l'on peut occasionner la mort, si l'on emploie coup sur coup divers moyens, et si 1 on Icède brusquement. Qu'on les applique l'un après 1 ai t e et avec tout le calme nécessaire pour ne pas nuire au malade

Quand on est arrivé à connaîtie avec certitude le genre du poison, ou que toutes les vraisemblances sont en aveur de cet e ce tude, employez les moyens qui sont formellement indi- qués et gardez-vous bien de faire usage de ceux qui seraient

"tS SapSeSé acquis cette certitude, iUaudra se bor- ne* aux mo/ens généraux dont il va être gfjj ° procédera de manière à commencer par es p us fa.bles et Pour arriver progressivement aux plus forts an cas que les PUU1 " v..c° . ■-„„ naiK nn daneer imminent, il iaut premiers ne suffisent pas. Dans un aangti

mais sans huile, ni graisse, ni beurre. Laissez-en bo.re autant Z 1 ^ malad pourra en supporter; il en prendra un démi- se toutes lesPminutes et même davantage. -On engagera les en an ' à s'y soumettre, d'abord avec bonté, par les pro- messes * des cadeaux, et si cela ne suffit pas par des mena S euflu par la violence. - On écartera avec force a machon

enp tant le^im^^^^^!^^ saisira ce moment pour verser l'eau Uede dans la 1 ou h e, ou Sen encore, on obligera le petit malade a ouvrir la bouehe lui pressant le nez après l'expiration.

DE L'EMPOISONNEMENT .

91

En même temps, introduisez dans l'arrière-gorge le doigt ou une plume que vous ferez pénétrer en la tournoyant jusqu'à ce que le vomissement s'ensuive. Inclinez le malade en avant, appliquez la main sur le ventre, qu'on soutienne la tête, et ta- potez-le avec l'autre main entre les épaules. Après le vomisse- ment, faites-lui rincer la bouche, qu'il se gargarise et accordez- lui ensuite quelques minutes de repos. Mais du moment que la douleur ou d'autres accidents reparaissent, tels que nouveaux efforts pour vomir, renvois, agitations, faites-le boire derechef jusqu'à ce qu'il ait rejeté tout ce qu'il a avalé.

Si le vomissement n'a pas lieu, ou si le malade ne peut avaler l'eau tiède, ou s'il n'en avale pas assez, on s'il faisait des efforts inutiles pour vomir, et qu'il rejette en moindre quantité que ce qu'il a bu, ou s'il s'obstine à ne pas boire, ou si ce qu'il avale revient par régurgitation, alors prenez un morceau de mie de pain, et après l'avoir humecté, pétrissez-le en y ajoutant une demi-cuillerée de tabac à priser; puis mettez et maintenez cette boulette sur la langue du malade jusqu'à ce qu'il vomisse, et puis faites-le boire. Ce procédé réussit rarement sur les per- sonnes habituées au tabac; donnez-leur en ce cas une cuillerée à café de farine de moutarde avec autant de sel de cuisine, mêlés dans un verre d'eau qui sera bu en une seule fois. Plus tard on reviendra à l'eau tiède. Ces moyens sont presque toujours suffisants; et l'on doit bien se garder d'en employer d'autres. Quant aux patients auxquels on ne peut rien faire avaler, ou à ceux qui sont dans un état complet d'engour- dissement, et dont les mâchoires sont fortement serrées, insuf- flez de la fumée de tabac dans le rectum. Pour cela, on charge une pipe de tabac, on l'allume, et puis on en introduit la queue enduite de graisse ou d'huile dans le fondement avec précau- tion et ménagement, jusqu'à la profondeur d'un pouce: en- suite abouchez à la première pipe une seconde vide, et soufflez dans le tuyau de celle-ci pourchasser la fumée de l'autre dans l'intestin. Après avoir poussé trois ou quatre insufflations, arrê- tez-vous pour recommencer.

Si ce moyen ne suffit pas, il en est un second très-important, c est l'eau battue avec plusieurs blancs u'œufg. Celte eau al- bumineuse ne pourra jamais nuire; on l'emploie avec succès dans les empoisonnements métalliques, surtout lorsqu'il y a des douleurs violentes de l'estomac et du ventre, suivies de grands efforts avec selles diarrbéiques, principalement dans l'empoi-

92 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

sonnement par le sublimé corrosif, le vert-de-gris, les prépara- tions d'étain, de plomb, d'alun et de vitriol. Dans ces circon- stances, donnez l'eau albumineuse en grande quantité et répétée souvent, surtout si les matières vomkis sont d'une couleur rougeâtre ou verte, et quand le malade trouve à la bouche un goût salé et métallique. Si, après l'emploi répété du blanc d'œuf, le malade ressent du soulagement, sachez vous en tenir à ce moyen. Si la diarrhée a lieu avec des douleurs à l'anus, donnez des lavements avec la même substance.

Dans le cas l'eau albumineuse ne produirait aucun soulagement, il est un autre moyen non moins important dans le plus grand nombre d'empoisonnements, c'est l'eau de savon. Pour cela il faudrait faire exclusivement usage du meilleur savon blanc, et, dans l'extrême nécessité, on pourra prendre du savon poisseux ordinaire. Les autres savons, tels que le noir, et surtout le rouge, nuiraient plutôt que de servir, car ils contiennent tous un principe toxique. On en fait une solution dans quatre parties d'eau chaude et l'on fait boire une bonne tasse toutes les trois minutes.

Le savon n'est nuisible que dans les cas le poison est al- calin, c'est-à-dires'il contientde l'eau delessive(quidesa nature est alcaline), de la pierre caustique, de la potasse, de la soude, de l'ammoniaque liquide, du sel d'ammoniaque, du sel de cor- ne-de-cerf, de chaux éteinte, de la chaux vive, de la baryte, (qui se vend souvent pour une poudre contre les rats avec l'assurance qu'elle ne peut nuire à l'homme, puisqu elle ne contient pas de l'arsenic), du sel de tartre (qui peut quel- quefois être confondu avec le tartre tartarisé). Si les matières vomies ne sont pas acides, mais bien plutôt alcalines et non effervescentes; quand le papier de tournesol que Ion rougit préalablement avec le vinaigre revient au bleu; quand elles font effervescence par l'addition des acides sulfunque, nitrique ou muriatique; dans ces divers cas, il ne faut pas employer l'eau savonneuse, mais bien le vinaigre.

L'eau de savon est le moyen principal dans les empoisonne- ments par l'arsenic, le plomb, l'huile de vitriol, l'eau forte et tous les acides concentrés, ainsi que contre les solutions mé- talliques. -On doit supposer l'existence de l'empoisonnement par les acides, lorsque la bouche est comme brûlée, et que les matières vomies rougissent promptement le papier de tourne- sol. L'eau de savon est pareillement utile lorsqu'on aura avaie

DE L'EMPOISONNEMENT.

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de l'alun ; il en est de même pour les substances végétales acres qui ont une saveur brûlante et qui contiennent un suc laiteux, caustique. Dans les accidents produits par l'huile de ricin, on emploie également avec avantage l'eau de savon.

La Magnésie calcinée, vendue chez les droguistes, est quelquefois préférable aux blancs d'oeufs, il faut la débrouiller dans un peu d'eau, et on en donne à grandes doses, qui sont ré- pétées tant qu'il y a vomissement. Elle convient principalement contre les accidents provoqués par les acides et par quelques métaux, tels que le mercure, l'antimoine, le zinc, le bismuth, l'étain.

Le Vinaigre, ainsi que nous l'avons dit, est un excellent moyen contre les poisons alcalins. Aussitôt qu'on a acquis la certitude que l'empoisonnement est à l'ingestion d'une sub- stance alcaline, empoisonnement qui se prouve parle caractère des souffrances ressenties, il faut administrer immédiatement cet antidote en grande quantité par la bouche et en lavements; dans l'intervalle, on donnera des boissons mucilagineuses et l'on provoquera le vomissement. 11 ne saurait convenir aux empoisonnements dus aux substances végétales acres, à cer- tains sels, aux acides minéraux et à l'arsenic, surtout si l'esto- mac est douloureux au toucher. Par contre, il sera d'un grand avantage dans l'empoisonnement par le datura stramonium, l'aconit, l'opium, les champignons vénéneux, les vapeurs de charbon, ainsi que par le foie de soufre. Dans ces divers cas, alternez le vinaigre et les boissons mucilagineuses, et provo- quez en même temps le vomissement; et quand le malade a assez vomi, revenez au vinaigre pour apaiser les envies de re- jeter. — 11 aura la même utilité contre les effets des coquillages et les poissons malsains, et surtout contre la graisse dégénérée et gâtée. Hâtez-vous de l'employer, lorsque, après l'usage du jambon et des saucissons vieux et gâtés, on ressent une séche- resse incommode au gosier, et des envies de vomir, tout en ne perdant pas de vue les autres moyens que nous avons recom- mandés.

L'Huile est employée généralement dans les empoisonne- ments, mais c'est à tort qu'on la regarde comme moyen prin- cipal. 11 en est de même de la graisse, du beurre et du ba- beurre. Si l'on vient à en faire usage, il faut bien s'assurer de sa qualité. L'huilerance, l'huile de poisson et l'huile dite puriflée, doivent être rejetées. 11 est alors préférable de se servir d'une

94 CAUSES LES PLUS COMMUNES ' DES MALADIES.

eau mucilagineuse qui enveloppe mieux le poison, du sucre qui calme plus vite l'estomac, ou de tel autre moyen qui rende le poison moins actif. Quand on est certain que l'empoisonnement est alcalin et que le vinaigre a produit un bon résultat, on peut donner aussi dans les intervalles quelques prises d'huile ou de crème de lait, surtout lorsque le malade éprouve du brûle- ment dans la bouche, le gosier et l'estomac. On emploie avec un égal avantage l'huile lorsque des acides concentrés, tels que l'acide nitrique, sulfurique, etc., ont atteint l'œil, la bouche, l'arrière-gorge ou l'estomac. Elle sera utile dans les empoison- nements par°les champignons vénéneux. Elle sera contraire lorsqu'il faudra agir contre les effets de l'arsenic, et inutile dans la majorité des cas des intoxications métalliques; très-nui- sible lorsque l'œil ou l'estomac ont été mis en contact avec les cantharides. Il est vrai de dire alors que l'on verse l'huile sur le feu. 11 en est de même à l'égard des insectes morts, ainsi qu'à l'égard des scarabées venimeux, des punaises, etc. Elle est au contraire très-bonne pour agir contre tous les animaux qui viennent à s'introduire dans les oreilles.

Le Lait réussit moins bien que les boissons mucilagineuses ; mais, comme on l'a presque toujours sous la main, il vaut mieux l'employer que d'attendre que les autres moyens soient à votre disposition. La crème est bonne l'huile convient ; elle est nuisible elle ne convient pas. Le lait aigri est bon làoùle vinaigreestbon, et nuisible il est nuisible. Si la bonne huile vous manque, remplacez-la par la crème même aigrie e dans le cas le malade ne peut supporter 1 huile. Le lait aigri est préférable au mauvais vinaigre et employé même après l'usage du vinaigre. Le lait est surtout utile plus tard, quand l'orage est passé et qu'il n'en reste que quelques souffrances. Mais pour cela il faut que le malade en boive volontiers et quil en éprouve du soulagement. - Si l'on n'est pa» arrive a la con- naissance de la nature du poison pour y remédier par 1 antidote le plus convenable, et que dans le premier moment on ait fait boire du lait, qui a produit une amélioration, restez-en la, pourvu toutefois que le malade ait assez vomi pour vous faire croire à l'élimination du poison.

Le ««cre et l'eau sucrée sont l'un et l'autre d'excellents moyens dans le plus grand nombre de cas. Cependant, dans ks cas d'empoisonnement par les acides minéraux ou par le alcali concentrés, on leur préférera les antidotes dont d a ete

DE i/EMPOISONNEMENT.

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question. Mais si l'on en usait sans nécessité, ils ne pourraient nuire dans aucune circonstance. Si le malade en a un grand désir, donnez-lui-en autant qu'il en voudra. Dans les empoi- sonnements métalliques, provenant des couleurs minérales, du vert-de-gris, du cuivre, de rétain, du vitriol, de l'alun, etc., le sucre aura ici la préférence, et tenez -vous-y si le patient s'en trouve bien ; dans le cas contraire, alternez avec le blanc d'œuf ou l'eau de savon. Il est employé comme principal moyen contre l'arsenic, ainsi que contre les empoisonnements par les substances végétales âcres et caustiques, qui provoquent des brûlements ou du gonflement dans la bouche et l'arrière- gorge. On peut l'administrer à l'état sec ou aqueux.

Le Café est un antidote indispensable dans plusieurs empoi- sonnements. Il faut préférer le café légèrement torréfié à celui qui l'est trop, lequel agit mal, indépendamment de ce qu'il a mauvais goût. On commencera par une forte infusion et pro- gressivement on descendra à une plus faible. Durant son emploi, il ne faudra pas négliger de recourir au vomissement, si le patient en éprouve l'envie, on le favorisera, plus tard on le laissera agir seul. Quand le poison n'est pas connu, le café sera toujours le meilleur moyen dans le cas le malade est tombé dans un état de torpeur, de somnolence, ou qu'il a perdu connaissance ou s'il chancelle comme dans un état d'ivresse; s'il a la figure rouge, bouffie ou pâle, froide et affaissée, ou s'il est dans un état de fureur et d'emportement; s'il se débat veut s'enfuir, ou s'il fait des farces. Dans ces diverses circons- tances, donnez beaucoup de café pur, excitez les vomissements administrez même Je café en lavement, jusqu'à ce qu'il se' déclare une amélioration. Quand l'estomac s'est débarrassé de ce qu'jl contenait, continuez toujours le café pur sucré.

Dans tout empoisonnement, donnez le café, si le malade en témoigne le désir.

Quand le poison est connu, et que ce poison contient de l'a- cide prussique, ce qui se reconnaît à une odeur d'amandes ameres, ou de noyaux d'abricot, donnez tout de suite, après les prerrners vomissements, de l'eau tiède, titillez la luette pour

LsL de^^ï reUdmi,liSt,eZ en «rdnde abondance l'in- onnl.nM 7 S'SS6Z de la mè,m ma,lière contre l'empoi- véné n,v ' TTt' ^ P°mme éPin™Se' ^ champignons vénéneux qu. ,ett eut les forces dans la torpeur ; il convient auss, contre les effets toxiques des seme„ces vénéneuses et

96 CAUSES LES PLUS COMMUHES DES MALADIES.

autres; contre ceux de la belladoue, de la coloquinte de la valériane, de la ciguë et de la camomille. Le cafe est dune importance égale dans les empoisonnements par les prépa- rations d'antimoine, le phosphore et l'acide pho-phonque. Ma s son action antidotaire la plus éminente éclate dans 1 empoi- sonnement par la noix vomique.

Le Camphre est le principal agent contre la plupai . des empoisonnements par les plantes vénéneuses dont lacl on cZtique etcorrosive donne lieu à un état Dans les cas le malade éprouve des dévoiement immédiatement après avoir mange, qu il est pale, et d'un froid glacial, et qu'il a perdu presque connaissance, ne craigr « pas d'employer le camphre dans cette circon- s^tance quand bien même la nature du poison ne vous serait paTconni: 11 suffira de le.faire : flairer £ « ces frictions se font avec un liniment d hulle/amPhrhe^,0pU avec ùn peu de camphre dissous dans de l'eau-de-vie chaud

OnZZe aussi dans cette substance un moyen capila on te les acc dents occasionnés par les insectes, et notamment contre reflet toxique des cantharides, soit qu'on en ait introduit dan ' £raac,dans les yeux et sur lapeau sous .forme ^si^ ,

^ZTlJTL**! velues le miel vénéneux^ es

^^^^^-^ ""aTdépendamment des svmptomes qui leur sont propres U^tTdes sources do ^«^S

llSes e rd^oîL iosectes. Qu'on se serve dans ce eas d'autres noyaux analogues et même des noix.

de l'empoisonnement. 97

et surtout s'ils sont occasionnés particulièrement par les choses très-salées. Ce n'est qu'après que l'estomac se sera complète- ment débarrassé par les effets du vomissement que l'on don- nera le camphre ; on le fera sentir de temps en temps. On s conduira de la même manière à l'égard des occidents produits par les champignons vénéneux et par la vapeur du charbon.

11 est d'autres moyens encore qui peuveut devenir néces- saires dans les empoisonnements : ce sont tout d'abord ceux qui se trouvent sous la main, dans tous les ménages, tels que charbon de bois, lessive, sel de cuisine, amidon, thé vert et tabac ; et ensuite quelques autres substances qu'il serait tou- jours utile d'avoir en réserve, parce qu'elles peuvent convenir non-seulement contre les empoisonnements, mais aussi dans quelques incommodités : ce sont la magnésie, l'esprit de nitre et l'ammoniaque liquide. On ne doit en faire usage que lors- que le poison est bien connu; il en sera question en temps et lieu.

Eu résumé, il résulte de ce que nous venons de dire que les indications capitales à remplir dans les souffrances causées parles empoisonnements sont:

De provoquer le vomissement ;

D'affaiblir l'action du poison.

On satisfera à ces deux indications alternativement d'abord, et puis on s'en tiendra à la dernière.

Comme les vomitifs ordinaires sont eux-mêmes des poisons, et par conséquent souvent nuisibles, on aura recours : à boisson d'eau tiède autant que le malade en pourra supporter- à la titillation de la luette, si l'eau tiède ne suffit pas; 3" à l'application sur la langue de tabac à priser; à l'emploi'de la farine de moutarde et d'eau de sel de cuisine chez les individus habitues au tabac; enfin, quand on n'obtient aucun résultat par la bouche, aux lavements de fumée de tabac.

Les agents principaux pour affaiblir les effets du poison quand on ne connaît pas sa nature, sont : l'eau albumineusê

sem nîpt S,' S>ï\ Y " d°UleUr' lGCafé' S'U Y a engourdis- sement et privation des sens.

soifarX'0™? rVenU à déterminer !e genre de poison, qu'il

L m?ta V T °U akalin' d0nnez : contl'e les acides et es métaux, leau de savon; contre les alcalis, le vinaigre. -

Lra fil-'8 TeSantid°teS useront administrés que lorsqu'on sera fixe sur 1 espèce du poison.

Hemng. q

98 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

DU TRAITEMENT QUAND LE POISON EST CONNU.

En général, on se conduira selon ce que nous venons d'éta- blir seulement, et dès que le vomissement aura lieu, il convien- dra de s'en tenir aux moyens qu'il nous reste à faire connaître.

A l'égard de chaque espèce d'empoisonnement, nous avons classé les antidotes d'après le degré de leur importance, de manière que ceux qui ont le plus d'efficacité précéderont tou- jours ceux qui en ont moins. Si vous ne les avez pas a votre disposition, donnez ceux que vous pourrez vous pro- curer le plus promptement. Par exemple, si quelqu'un a avale de l'acide sulfurique, il serait peu raisonnable d'attendre qu on eût apporté de la pharmacie de la magnésie ou du savon blanc. S'il n'y en a pas dans la maison, prenez à l'instant même une poignée de cendres, que vous jetez dans l'eau, et faites boire de cette solution, bien qu'elle soit moins bonne que les moyens plus convenables. Agissez ainsi en toutes circonstances.

1. - Empoisonnement par les gaz respiré* et par des substances ingérées dans l'estomac.

1. _ Gaz délétère. - Antidotes et traitement. A II s'élève des fosses d'aisances murée,, descloaques qui n'ont pas été nettoyés depuis longtemps, des ™"es , e des lieux destinés à recevoir toutes »ortffld^n™0°dwe';.^i^r ne se renouvelle pas, il s'élève des gaz méphitique, d une odeur d'œuf couvi qui noircissent les métaux polis, et En respirant cet air, ou éprouve des nausées de 1 anx ete, de la difficulté, à respirer, le pouls devient intermittent les yeux deviennent ternes, les oreilles froides, le ventre se contracte; et si l'on reste longtemps exposé à cette influence, il Kit des convulsions et l'asphyxie. Si l'on ne porte un Prompt secours, la mort apparente (l'asphyxie) se transforme en mort réelle. - Le meilleur moyen à employer, et qu on Luve dans toute pharmacie, est le dorure de chaux ou au U préparations chlorurées. 11 est dune grande prudent de e munir de ces substances, lorsque, par état ou au Irement M se ïouve exposé à ces dangers. U suffira d'un ^etange^ de chlorure de chaux et d'acide sulfurique pour neutraliser

DE L'EMPOISONNEMENT.

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promptement cet air empoisonné, et rendre par non dange- reux des travaux exécutés dans un milieu infect. Les éma- nations qui s'en dégagent se corrigent aussi, mais lentement, par l'action de la chaux récemment calcinée, que Ton y jette par pellées quelques jours avant d'en entreprendre le curage. Il y a mieux: celui qui a à sa disposition des cendres de char- bon de terre fera bien de les verser dans les fosses d'aisances ; car, tout en détruisant les mauvaises odeurs, elles produisent un engrais excellent. 11 est un charbon de terre sulfureux qui, jeté dans les latrines à l'état de brisure, fait un engrais remarquable, corrige en même temps la fétidité insalubre des gaz qui s'en dégagent et soustrait ainsi le travailleur à tout danger.

En cas d'asphyxie, portez l'asphyxié à l'air libre et pur; déshabillez-le, placez-le sur le dos, avec le buste élevé; as- pergez avec de l'eau froide la figure et la poitrine. Si vous avez de l'eau chlorurée, tenez-en sous son nez, et par intervalles, une éponge imbibée de cette solution, qui sera pourtant assez faible pour ne pas fatiguer ceux qui entourent le malade, et provoquer chez eux une toux importune. Pour que cette solution soit telle qu'elle doit être pour l'usage intérieur, prenez-vous-y comme il suit : mêlez une cuillerée à bouche de chlorure de sodium li- quide à une verrée d'eau, et faites avaler par demi-cuillerée à café toutes les cinq ou dix minutes, en ayant soin d'éloigner les doses à mesure que L'état du malade s'améliore.

On se procure plus facilement du vinaigre : délayez-le avec une égale quantité d'eau que vous jetterez sur la figure. Dans le même temps, tenez sous le nez et sur la bouche une éponge trempée dans le vinaigre.

Pendant ce temps, on fera des frictions avec une laine chaude. Si la figure a été aspergée avec de l'eau froide ou du vinaigre essuyez-la après une pause; frictionnez et aspergez de nou- veau. Les frictions seront pratiquées principalement sur les bras, les jambes, la poitrine et le ventre. On pourra, au besoin seservir d'une brosse un peu forte pour la plante des pieds et

On procédera sans violence et sans précipitation, mais avec

SÏWÎÏ^' Car la Vie ne revicnt quelquefois qu au bout de trois ou quatre heures

Si l^sphyxié ne respire pas, l'éponge placée sur la bouche est sans ut, hle. Alors on doit s'assurer de temps en temps si la respiration se rétablit, en tenant sous le nez quelques brins de

400 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

duvet. Insufflez de moment en moment de l'air dans la bouche. Si par suite de l'insufflation on remarque que la poitrine se soulève, laissez que l'acte d'expiration se fasse de lui-même. Si l'air ne sort pas naturellement des poumons, alors entourez la poitrine d'une nappe, et serrez-la doucement et progressive- ment, de manière à chasser l'air insufflé. - Par ce procède, qui entretient une sorte de respiration artificielle, et que 1 on ren- dra plus efficace en mélangeant à l'air insufflé quelques éma- nations de vinaigre, on arrive souvent à rappeler a la vie des individus près de mourir. Aussitôt qu'un acte vital de respira- tion ou d'expiration s'est fait, cessez de porter l'air dans les poumons. C'est le moment d'agir par la ventilation,^ rame- nant avec ménagement l'air frais sur le patient ; et c est alors, quand la respiration devient plus libre, qu'il faut tenir éponge vinaigrée ou chlorurée sur la bouche. - Il conv.en toujours de procéder progressivement, et avec la plus grande circon- spection, pour ne pas éteindre une vie rallumée a grand pe ne Quand le malade a repris ses sens donnez-lui quel- nues gouttes d'eau chlorurée affaiblie ou du vinaigre. S se Sf de froid, du besoin d'aller à la selle, de nausées, et si S état de choses ne se dissipe pas par le vinaigre ou qu lui soit contraire, donnez un peu de café pu.. Se plaint U de chaleur, de prostration, faites-lui prendre un peu de bon vin pur et vieux. L'olfaction du camphre est quelquefois jta \e A cet égard, conformez-vous au désir du patient. Ce qu est le pîus à son goût, et qui le soulage promptement, devra lui être

d°nnexiste d'autres espèces de gax délétère., tels, que > ceuxqui se dégagent des puits d'une grande profondeur, des caves ; e des urs! chaux; lïur action n'est pas moins da^reus. Ce n est pas la mauvaise odeur de fosses d'aisances; mais ils ont, en les Respirant, une action qui porte à la somnolence, au vertige et

jUr^X7-Ptement à la vie les asphyxiés de cet, es- uèce et cela en les exposant à l'instant même à 1 air libre en fes aspeSeant avec de l'eau froide ou avec du vinaigre, et sur- toutTl^faisant avaler du café pur.- Une faut pas donner ces soin avec trop de précipitation; une lenteur reflue es plus convenable. Si la respiration ne revient pa il sera nécessaire de recourir à l'insufflation de l'air dans les pou

nécessaire mons.

DE L'EMPOISONNEMENT.

101

B. La vapeur du charbon constitue un gaz très-dangereux, surtout pour les personnes qui dorment. On se gardera donc de coucher dans les appartements l'air extérieur n'a pas d'accès, et dans lesquels le charbon de terre ou de bois est allumé. Il est arrivé que de vieilles poutres sont restées en ignition sans flamme et sans fumée, et que les habitants d'une vieille maison faisant une faible attention à un peu de fumée, ont couru le risque d'être asphyxiés avant que la combustion fût découverte. Il est à remarquer que tous ceux qui ont été expo- sés aux effets de la vapeur de charbon tombent dans une sorte d'inertie qui leur ôte le désir et la possibilité d'aller à l'air libre, d'ouvrir la croisée ou la porte et d'appeler du se- cours. _ La même chose a lieu pour les individus qui, pen- dant un froid rigoureux, veulent s'asseoir quelques instants à l'air, et, tout en sachant bien ce qui les attend, ils perdent la volonté de résister à ce penchant.

Les signes qui indiquent l'invasion et la marche graduelle de l'asphyxie par le charbon avant qu'elle s'accomplisse défi- nitivement sont : pesanteur, embarras de la tête, avec nau- sées, vomituritions et vomissements quelquefois sanguino- lents; il semble qu'un poids énorme comprime la poitrine; le visage devient rouge et violacé avec gonflement des veines de la face; puis le patient est pris de pleurs involontaires et d'une loquacité incohérente; il tombe soudainement de tout le poids de son corps dans les spasmes et les convulsions, perd complè- tement connaissance et arrive l'apoplexie.

Dans cet état, il faut porter l'asphyxié à l'air frais, le frotter avec du vinaigre en lui en faisant respirer la vapeur. Si le visage est très-rouge et qu'il y ait de la divagation, du délire, cou- vrez-lui la tète d'eau froide; il est bon de réchauffer les pieds au moment l'on porte les réfrigérants sur la tête. Aussitôt que le patient peut avaler, donnez-lui du café pur; s'il reprend ses sens, administrez opium; et si opium ne donne qu'une amé- lioration passagère, vous devez le répéter. Si, quelques heures après, opium n'a produit aucun effet, donnez belladonna, et lais- sez agir un peu plus de temps. L'asphyxié est-il surexcité, parle-t-il avec vivacité, se plaint-il de douleurs vagues, a-t-il des vertiges étant couché, donnez-lui du café pur et attendez le moment opportun pour l'emploi de belladonna ou de nux vo- mica .

V. La pourriture sèclie <l«s vieux bfttiincnt». Une

102 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

action analogue, mais plus lente que la vapeur de charbon, exerce son influence sur les hommes qui habitent de vieilles maisons qui tombent en pourriture. Pour remédier à cet in- convénient, le mieux serait, ou de quitter cette habitation, ou de la rebâtir; mais tout le monde ne peut refaire une maison ; on essayera alors de détruire cette pourriture sèche avec du char- bon pulvérisé. Dans ce but jetez-en une grande quantité sur les endroits attaqués dessus et dessous; et puis versez et lavez avec une forte solution de vitriol blanc (sulfate de cuivre ou mieux encore de chlorure de zinc). Enfin pour neutraliser les fâcheux effets ressentis par l'organisme, prenez par gor- gée, et de temps en temps, de l'eau acidulée par l'acide sul- furique (quelques gouttes dans environ un litre d'eau).

©. La vapeur «lu chlore. On agira avec efficacité contre les mauvais effets de la vapeur du chlore, en fumant du tabac ou en tenant dans la bouche un morceau de sucre imbibé d'eau-de-vie ou de rhum. Si ce gaz cause de la douleur à la gorge et à la poitrine, s'il provoque de la suffocation et de la toux, que le patient aille respirer l'odeur des fosses d'aisances, ou des œufs pourris, ou mieux le foie de soufre, en vente chez les droguistes; il devra user de ces moyens avec précaution, et tant que dureront ses souffrances.

E. Acides prussique et minéraux- Le moyen pour combattre les accidents provenant de la vapeur de l'acide -prus- sique ou des acides minéraux, c'est l'esprit de corne-de-cerf ou l'ammoniaque liquide. Et, ce n'est pas en faisant respirer gran- dement ces substances qu'on parviendra à dissiper ces accidents, il suffira de tenir le flacon ouvert à une certaine distance des narines , de manière que l'odorat ne soit que légèrement affecté; on répétera ce moyen autant qu'il sera nécessaire. Une seule goutte de l'un de ces alcalis, versée dans le flacon, suffira à l'olfaction. Si les vapeurs malfaisantes étaient alcalines, il serait inutile d'y avoir recours; il faudrait, dans ce cas, leur préférer le flair du vinaigre.— On reconnaîtra la nature acide ou alcaline de ces vapeurs avecla teinture de tournesol. Les acides la rougissent^les alcalis la rendent à son bleu primitif. —Dans les cas°graves et par suite de l'inspiration des vapeurs acides, on peut aussi donner l'ammoniaque à l'intérieur, en en ver- sant une goutte dans un verre d'eau, dont on fait prendre toutes les dix minutes une cuillerée à café; et contre les eifets des

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vapeurs alcalines, une cuillerée à café de vinaigre administrée de temps en temps. Indications générales. Rien n'est plus nuisible que

de dormir dans une chambre restée longtemps fermée, et dans laquelle on n'a pas renouvelé l'air ; dans ces lieux, l'air lui- même contracte quelque chose de méphitique qui ressemble à l'eau stagnante des marais. Dans ces chambres, le sommeil est troublé par le cauchemar, par des rêves anxieux, par des vi- sions fantastiques , par des frayeurs épouvantables. Une ven- tilation bien entendue est le moyen le plus efficace pour les as- sainir; elle se fera non-seulement en tenant les croisées et les portes ouvertes, mais aussi en battant l'air avec des serviettes en guise d'éventail, et en allumant du feu dans la cheminée. 11 conviendra en même temps de placer çà et quelques larges baquets remplis d'eau. Si l'assainissement a été négligé, et que les souffrances ci-dessus aient eu lieu, donnez aconitum; dans l'état de grande épouvante, opium; si l'impression de la peur se prolonge, avec horripilalion, veratrum album. Dans les maux de tête provoqués pendant le sommeil par l'émanation des fleurs odorantes ou par le foin frais, il sera avantageux de don- ner nux vomicaou le camphre en olfaction, en même temps qu'on respirera l'air libre, et qu'on se lavera le visage et le front avec de l'eau fraîche.

Lorsque des souffrances sont occasionnées par suite d'un sommeil pris dans une chambre récemment blanchie, ou dans laquelle on aurait fait sécher une grande quantité de linge, ou dans un lieu on a renfermé les hardes fraîchement séchées, ou bien des herbes, des fruits et des racines qui servent à l'u- sagejournalier, donnez bryonia, ou quelquefois belladonna, mais toujours en se conformant aux préceptes indiqués à l'article « mal de tête. »

Dans les indispositions ayant pour cause les couleurs à l'hui- le, donjon se sert pour peindre les chambres et les meubles, et que l'air frais et l'eau froide ne dissipent pas, on emploiera avec succès aconitum, bryonia, sulphur, et quelquefois opium, mercurius, s'il y a des coliques, nausées, vomissements qui s aggravent par le mouvement. Il est également bon de tenir dans les chambres à coucher des baquets d'eau froide, et que l'on enlevé le malin, et qu'on remplace chaque soir : ellepour- rait donner une mauvaise odeur; cette précaution est utile pour absorber les miasmes répandus dans l'air ambiant. il en

104 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

est encore une autre qu'il ne faut pas négliger, c'est de placer autour de la maison et de loin en loin des écuelles pleines de chaux vive. Il est bien entendu que nous ne parlons ici que des habitations de pauvres gens. En finissant, nous devons recommander de ne faire l'application des peintures que dans un automne sec et frais : dans cette saison, les émanations sont moins pénétrantes ou fatigantes, les couleurs se dessè- chent plus facilement, adhèrent plus fermement, et ris- quent moins d'être dégradées par la poussière et les in- sectes.

On détruit promptement et sûrement par la vapeur du café grillé la plupart des mauvaises odeurs renfermées dans un ap- partement etiqu'on n'a pu chasser autrement, telles sont celle qui résultent d'un rat mort ou d'une personne malade. Sur une pelle à feu ordinaire brûlante, mettez quelques grains de café, et promenez-là dans les diverses chambres de la maison. L'ac- tion purifiante de cette vapeur de café est vraiment étonnante; les parfums généralement usités, les sels aromatiques, etc., sont inutiles ; ils trompent l'odorat, mais ils ne détruisent pas les mauvaises odeurs. Le chlorure de chaux n'est pas aussi efficace et a l'inconvénient de fatiguer certains tempéraments.— Ne craignez pas en pareil cas d'employer les remèdes homœo- pathiques ; la vapeur de café peut affaiblir leurs effets, mais ne les annihile pas; continuez donc leur emploi. L'air méphi- tique est le pire des deux inconvénients.

2. - Empoi.onnements par divers acide» minéraux et autre.. Leur antidote et traitement.

Dans les cas d'empoisonnement par l'acide sulfurique ou huile de vitriol, acide muriatique ou esprit de sel, acide nitrique ou eau-forte, acide nitro-muriatique ou eau régale, acide oxa- lique, acide phosphorique, acide acétique, acide pyroligneux, vinaigre ordinaire concentré pris en grande quantité, ces divers empoisonnements se reconnaissent au goût aigrelet et ardent, à l'odeur, à la sensation de chaleur mordante et brûlante qu ils laissent au gosier et dans l'estomac et les entrailles; les boissons ordinaires augmentent ces douleurs ; la respiration devient promptement fétide ; la matière des vomissements est aigre écumeuse, et rougit le papier bleu de tournesol L intérieur de la bouche est souvent comme brûlé et couvert d aphthes.

DE L'EMPOISONNEMENT.

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Moyens.

Eau de savon tiède en grande quantité, comme il a été dit

plus haut; ,

Magnésie, une cuillerée dans une tasse d eau, répétée après chaque vomissement, tant que dure et augmente la douleur ;

Craie : elle sera broyée et dissoute dans l'eau ; Cendres de bois, une pleine cuillerée dans un verre d'eau chaude ;

Potasse de soude, une prise sur la pointe d'un couteau, dissoute dans un grand verre d'eau chaude.

On peut alterner à plusieurs reprises l'eau de savon avec la magnésie; les autres substances seront administrées en atten- dant qu'on se soit procuré les deux premières.

Après des vomissements assez répétés, donnez des boissons fortement mucilagineuses, telles que l'eau d'orge, d'avoine, de gruau; d'une décoction de graine de lin ou de riz; en un mot, ce qui se trouvera sous la main, et restez quelques jours sans rien faire. Les premiers dangers passés, donnez sur l'acide sul- (urique, pulsatilla; sur l'acide muriatique, bryonia ;sur l'acide nitrique, hepar sulphur; sur l'acide phosphorique, coffea; sur les autres acides, aconiium. Avant de recourir à ces moyens, on peut essayer à l'olfaction du camphre.

Si les acides concentrés ont rejailli sur les yeux, le meilleur moyen de remédier au mal qui en résulte est l'huile d'amandes douces ou du beurre frais non salé; usez aussi de temps en temps de l'eau blanchie avec un peu de craie broyée; de l'eau pure ne convient pas; elle nuit: ce n'est que plus tard que vous pourrez vous en servir pour lotions. Si l'on vient à se brûler la peau avec l'un de ces acides, employez l'eau de chaux ou un Uniment fait avec de l'huile et de l'eau de chaux, ou bien encore quelques gouttes d'une solution de causticum de la sixième dilution, mélangées à un peu d'eau tiède, dont vous useriez en friction.

**es poisons alcalins. Leurs antidotes et leur traitement.

On reconnaît la potasse, les cendres gravelées, la pierre caustique, la lessive, le sel de tartre, la. soude, V ammoniaque,

106 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

Yammoniaque liquide, la corne-de-cerf, \a.chaux calcinée et vive, à leur saveur alcaline, urineuse, brûlante, âcre. La matière des vomissements n'est ni acide ni écumeuse; elle rougit le papier de tournesol et le rend à sa couleur primitive. L'inges- tiou des alcalis s'accompagne, du reste, des mêmes accidents que ceux qu'occasionnent les poisons acides.

Moyens.

Vinaigre, deux cuillerées à bouche mêlées à un verre d'eau, préférablement chaude; donnez-en une verrée toutes les cinq minutes;

Jus de cilron ou autres acides étendus, fruits aigrelets mé- langés avec du sucre ; Lait aigre ;

Boissons mucilagineuses et lavements.

Huile, particulièrement l'huile d'amandes douces.

Limonade avec crème de tartre.

Tout vomissement provoqué autrement que par la titillation est très-nuisible. Servez-vous de la barbe d'une plume.

Dans les empoisonnements par le carbonate de baryte, espèce de terre poudreuse blanche que l'on emploie comme mort aux-rals, l'usage du vinaigre pur est nuisible. Donnez ici des boissons mucilagineuses, de l'huile ; provoquez les vomisse- ments en attendant que vous vous soyez procuré du sulfate de soude, qu'il faudra dissoudre dans du vinaigre; et donnez-le étendu dans l'eau. Plus lard vous ferez flairer fréquemment le campbre; et si cela ne suffit pas, employez l'olfaction de l'es- prit de nitre dulcifié. Après l'empoisonnement par la po- tasse, employez carbo vegetabUis; par l'ammoniaque, hepar sulphuris.

4. De quelques autres substances nuisibles. De leurs antidotes et leur traitement.

Foie de soufre. Contre ses effets, donnez des boissons mucilagineuses mêlées à une légère solution de chlorure de chaux ou de soude, et cela tant qu'il sortira de la poitrine une odeur sulfureuse. Si les boissons et la titillation de gosier ne produisent pas de vomissements, donnez une faible solution de tartre émélique. Après que le malade a cessé de vomir, et qu'il ne s'exhale plus par la respiration l'odeur sulfureuse, donnez une dose de belladonna à sec.

DE L'EMPOISONNEMENT.

107

Iode. Cette substance, qu'on emploie malheureusement trop souvent comme remède, produit quelquefois des accidents prompts et dangereux. Pour y remédier donnez :

Amidon délayé dans l'eau;

Mucilage amidonné bouilli ;

Farine de froment;

Vomissements provoqués par la boisson d'une solution de carbonate de soude, ou par la titillation du gosier avec la barbe d'une plume. Plus tard, des boissons légèrement muci- lagineuses. Contre les souffrances consécutives, hepar quelque- fois belladonna.

Phosphore. L'huile et toutes sortes de graisses sont très- utiles dans le cas d'empoisonnement par le phosphore, agent très-dangereux. Sollicitez au plus tôt le vomissement, et don- nez à boire purement des boissons mucilagineuses on albumi- neuses avec delà magnésie en suspension. Si le vomissement n'a pas lieu instantanément, il faut l'obtenir forcément par le tabac et la moutarde; plus tard, donnez le café pur. Après un certain temps, on donnera avec avantage une cuillerée de ma- gnésie ; la meilleure manière d'en user c'est de la délayer dans une faible solution de chlorure de chaux. Si ce dernier moyen ne réussit pas, non plus que l'olfaction du camphre, adminis- trez alors nux vomica ; plus tard, la magnésie sera mieux ap- propriée. Si le malade a envie de vin ou d'eau-de-vie, donnez- lui-en quelques goultes sur un morceau de sucre.

L'alcool (esprit-de-vin) et l'éther peuvent produire des accidents fâcheux, lorsqu'ils sont avalés par mégarde. Pour y remédier, il suffit le plus ordinairement de prendre des bois- sons mucilagineuses et du lait. Si ces moyens n'agissent pas promptement, donnez alors une goutte d'ammoniaque liquide dans un verre d'eau sucrée, par cuillerées à café. On fera concorder des fomentations froides sur la tête et des com- presses mouillées sur l'épigastre. Si cela ne suffit pas, donnez nux vomica, et continuez les boissons mucilagineuses autant que l'estomac pourra les supporter; plus tard, le café pur.

Acide prussiquc. 11 se reconnaît à son odeur d'amande amere. Son action est si rapide, qu'il faut se hâter d'apporter des remèdes efficaces et d'une action prompte. U reste à peine le temps de penser à solliciter le vomissement. Faites sentir lalcah volatil immédiatement et à une certaine distance. Mettez-en aussi quelques gouttes dans un mouchoir et portez-le

108 CAUSES LES PLUS COMMUINES DES MALADIES.

sous le nez, de manière qu'une faible odeur impressionne le malade ; ou bien encore, mettez-en une seule goutte dans un demi-verre d'eau, et qu'on en donne à boire toutes les trois ou quatre minutes une cuillerée à café, au plutôt, et au cas qu'il y ait perte de connaissance, placez le malade de manière à lui verser de l'eau froide surl'épine dorsale, et cela jusqu'à ce qu'il ait repris ses sens. Dès que vous aurez du café à votre disposi- tion, faites-en boire en grande quantité, et même administrez- le en lavement. En cas d'urgence, empressez-vous de faire res- pirer le vinaigre ou le camphre, en attendant que vous puissiez employer les vapeurs de l'ammoniaque. Plus tard, donnez coffea ou ipecacuanha ; et s'ils ne suffisent pas, administrez nuœ vomica.

Aluu. L'eau de savon ou l'eau sucrée, jusqu'à effet vomi- tif; puis pulsatilla ou veratrum.

Vitriol bleu, blanc ou ™rt. L'eau sucrée chaude, ou l'eau albumineuse froide, jusqu'à ce qu'on ait obtenu de vo- missements fréquents. Plus tard, des boissons mucilagineuses, l'eau de gruau, etc.

Mitre et sel ammoniac. L'eau tiède, l'eau beurrée, qu'on donne jusqu'à produire des vomissements abondants ; puis beaucoup de boissons mucilagineuses.

Bichromate de potasse. Ces beaux cristaux rouges sont un poison très-énergique. L'acétate de chaux ou le foie desoufre passent pour être de vrais antidotes.

[5. Des substances métalliques.— Leurs antidotes et leur traitement.

Arsenic. Il entre dans la mort aux rats, dans le poison contre les mouches, dans le cobalt, dans les couleurs jaunes dites de roi, dans l'orpiment, dans les gouttes antifebrûes, dans l'onguent et l'emplâtre contre le cancer, et dans plusieurs autres remèdes secrets que l'on vend notamment contre les maladies des chevaux et du bétail.

Dans le cas d'empoisonnement par l'arsenic, voici comment

on doit procéder :

m n'y a pas eu de vomissements, donnez des boissons mu- cilagineuses, telles que l'eau de graine de lin, du petit lait ou de l eau albumineuse. - Le meilleur vomitif est la moutarde en

DE L'EMPOISONNEMENT.

109

poudre, une ou deux bonnes cuillerées à café dans un verre d'eau. On peut donner aussi une boisson alcaline faite avec partie égale d'huile et d'eau de chaux. On emploiera égale- ment la pompe de l'estomac ou œsophagienne.

Le peroxyde de fer, de préparation récente, produit d'excel- lents effets pris par cuillerées àcafé, mélangé à l'eau. Dansles cas urgents, on peut se servir du dépôt martial qui se trouve dans le baquet les forgerons et les serruriers éteignent leur fer r0Ugi, _ Ces diverses préparations de fer n'ont pas un effet antidotaire aussi sûr qu'on l'avait d'abord pensé. Elles s'ont pas un grand avantage sur les boissons mucilagineuses.

On a proposé aussi comme moyen préférable le sang frais. Des expériences ont été faites avec le sang de veau; mais ce- pendant dans un cas urgent, on peut prendre le sang des autres animaux : tel est celui des pigeons, des poulets, etc. Ce moyen n'est pas toutefois supérieur aux précédents. Il reste toujours du danger, même après que tout le poison a été rejeté par l'es- tomac, surtout s'il y a séjourné longtemps. Ici, le vinaigre est inutile, et l'huile nuisible.

Après que le poison a été éliminé, autant que faire se peut, donnez ipecacuanha à plusieurs reprises. Si le malade est en- core très-irritable, inquiet la nuit, s'il a de la fièvre, c'est china; s'il y a aggravation le jour et après le sommeil, s'il y a constipation ou dévoiemenl muqueux, nux vomica. Si après ipecacuanha il reste des nausées fréquentes ou des vomissements avec chaleur ou froid, accompagnés d'une grande faiblesse, administrez veratrum.

La substance colorante que l'on emploie pour teindre les chapeaux tins contient de l'arsenic. Lorsqu'on porte cette es- pèce de chapeaux, on voit se former souvent des boutons sur le front, venir du mal aux yeux, et hâter la calvitie chez les jeunes gens. Dans ce cas, faites-le doubler soigneusement avec de la soie et du cuir; contre les suites, servez-vous d'hepar.

Les peintures vertes, les tapis entrent des couleurs vertes, les papiers de tapisseries aux mêmes couleurs comprennent dans leurs composés de l'arsenic et du cuivre; elles occasion- nent souvent des symptômes propres à l'empoisonnement par l'arsenic. On y remédie par hepar.

11 y a des bougies entre l'arsenic, leur usage n'est pas sans inconvénients.

Sublimé corrosif. Pour ce poison donnez : 1" eau al-

HKIUNS. 7

HO CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

bumineuse; eau sucrée; lait; solution d'amidon; gluten.

Le moyen principal est l'eau albumineuse ; l'eau sucrée sera employée en l'alternant avec la première ; les souffrances con- sécutives seront traitées comme il a été dit dans les empoison- nements par le mercure.

Cuivre, vert-de-gris ou autres préparations de cuivre. Pour cette substance et ses préparations donnez : blanc d'oeuf; sucre (l'un et l'autre peuvent s'employer sans être dissous dans l'eau); lait ; toutes autres substances mucilagineuses.- On prétend aussi qu'il y a son antidote dans le proto-sulfure de fer; il sera donné par cuillerée a cafe, toutes les demi-heures.

Si l'on a à donner de prompts secours dans 1 empoisonne- ment par le cuivre, on peut se servir du soufre qui se trouve sous la main. Il faudra faire rougir un plateau de fer et y laisser fondre le soufre, de manière à le recevoir a 1 état de fusion dans un vase plein d'eau ; on agite cette eau, et des uue le dépôt s'est fait, donnez à boire par petites tasses, coup sur couP: Ce moven est également utile dans les empoisonne- ments par les autres métaux. Si l'on n'est pas en mesure d'employer immédiatement le soufre, servez-vous -de blanc

pUlomi» -Dans ce cas administrez : sulfure de fer comme il a été dit à l'article enivre ; sulfate de magnésie ou sel d'Epsom; sulfate de soude, ou sel de Glauber : te premier de ces moyens est le meilleur ; le second suppléerait le prem.er s'il manquait; faites dissoudre 30 grammes de ce sel dans une Slle Veau chaude, et ^^^Œ beaucoup, en raison de la quantité du poison; 4 blanc d œut 50 savon; lait. Après le sel ou le savon, administrez des boissons et des lavements mucilagineux.

Pour remédier aux souffrances, donnez opium, belladonna, qlonoine ou nux vomica.

9 Pour les maux chroniques causés par le plomb chez les peintres ou chez ceux qui vivent- près des établissements ou se font les préparations de plomb, employez, outre opium et b JlalnnaïplLa. - Un bon préservatif à l'usage des ou- v ers en plomb, c'est la limonade sulfurique qui se a t avec une ou deux gouttes d'acide dans un verre d'eau. - L erapoi sonnement par le plomb alieu aussi par les substances ahmen-

DE L'EMPOISONNEMENT.

taires qui ont séjourné dans des vaisseaux d'étain, car l'étain est presque toujours combiné au plomb. Les choses acides ou aigrelettes ne doivent jamais être oubliées dans les vases de métal, pas même d'argent, ni dans des cuillers d'étain. Elles seront réservées seulement pour les vases de terre, de porcelaine ou de verre.

Pierre infernale (azotate d'argent). Administrez dans ce cas : Sel de cuisine dissous, pris en grande quantité; faites vomir; après, donnez des boissons mucilagineuses.

Antimoine (tartre stibié) et ses dérivés. Ici convient : décoction de noix de galle ; d'écorce de chêne ou de gre- nade; 2° thé noir; café pur en grande quantité; boissons mucilagineuses ou albumineuses.

Contre les convulsions, opium ; contre les nausées et autres souffrances, qui ne cessent pas de suite, mettez le malade dans un bain chaud, ou appliquez sur l'estomac et l'abdomen des serviettes chaudes, et donnez opium ou ipecacuanha, alternés toutes les cinq ou dix minutes; s'il ne se déclare pas une prompte amélioration, lachesis; contre les nausées et autres symptômes, ipecacuanha ou nux vomica.

Étain. Dans l'empoisonnement par l'étain, donnez : blanc d'oeuf; sucre; lait.

Les souffrances chroniques consécutives aux effets de l'étain sont heureusement modifiées par pulsatilla.

Chlorure d'étain. lait; sucre; blanc d'œuf; après hepar et pulsatilla.

Zinc. Sulfate de zinc. Procédez comme dans les em- poisonnements par l'antimoine; après, hepar.

6. Des poisons végétaux. Leurs antidotes, leur traitement.

Des champignons vénéneux. Les effets de ces champi- guons ne se font sentir que quelques heures après l'ingeslion. Le ventre se ballonne, et l'on sent des coliques vers la région épigastrique. Presque en même temps ont lieu, avec la soif, des nausées, le hoquet, et l'anxiété, des vomissements et la diarrhée; il y a en outre, froid des extrémités, pouls polit, étourdissement, vertiges, rêvasseries et convulsions. Dans ce cas, provoquez le vomissement principalement avec l'eau froide et en grande quantité; dans les intervalles, donnez le

112 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

charbon végétal pulvérisé et mélangé avec de l'huile jusqu'à consistance de cérat; si cela ne soulage pas, donnez à sentir avec prudence l'ammoniaque liquide. Contre le reste des souffrances, le vin ou le calé conviendront le plus souvent.

Du seigle ergoté. Le seigle comme le blé, le riz, etc., et autres grains analogues frappés de l'ergotisme sont nuisibles aux hommes comme aux animaux. Le meilleur moyen d'agir con- tre leurs mauvais effets consiste à faire respirer la vapeur d'une infusion de morelle noire. On pourra, à l'égard des animaux, l'employer en fomentations ou en lotions, son suc exprimé et étendu dans l'eau froide.

g Des plantes -vénéneuses. Les effets toxiques de ces plantes sont de produire l'enivrement et la perte de connais- sance, le délire et des rêvasseries. Le principal antidote est ici le café à forte dose soit en boisson, soit en lavement; et le vi- naigre principalement, contre les effets de l'opium, du lau- danum, des pavots et du datura. Si le malade a la face rouge, les yeux rouges et hagards, employez l'eau froide en aspersions.

Dans le cas l'empoisonnement proviendrait de substances contenant de l'acide prussique, qui se reconnaît à l'odeur de l'amande amère, et qu'on trouve dans les amandes amères proprement dites, dans les noyaux de pêche, de cerise, de prune, dans les feuilles de laurier- cerise, ainsi que dans les eaux distillées de ces substances, et dont l'action toxique se révèle par la pesanteur, l'ivresse, l'anxiété, surtout de la poi- trine, par une accélération du pouls qui ne tarde pas à se ralentir, par un engourdissement paralytique, ou par une sen- sation comme si la paralysie allait survenir; dans ces diverses circonstances, le café noir est le moyen principal, de même que l'ammoniaque, alors qu'il se présente un danger imminent : dans ce cas, on emploiera avec ménagement l'ammoniaque en olfaction ; on pourra même en verser quelques gouttes dans un grand verre d'eau, dont on donnera une cuillerée à café de temps en temps. - Dans le cas d'une grande gravité des symptômes, il faut administrer des effusions d'eau froidelelong de la colonne vertébrale.

Dans les empoisonnements par l'opium, qu ils aient lieu par l'opium brut ou le laudanum, ou par des graines de pavot, ou par suite d'une décoction de têtes de pavot administrée imprudemment et sans réflexion aux enfants pour leur pro- curer un peu de sommeil, le cale est encore ici le meilleur

de l'empoisonnement. 113

moyen. En attendant qu'on l'ait préparé, employez le vinai- gre. Si le malade est tombé dans un complet engourdissement, on peut recourir à la flagellation sur le dos et sur les fesses jusqu'à ce qu'il revienne : l'émétique est inutile; et si le cafe ne provoque pas le vomissement, il faut le déterminer par des boissons d'eau froide ou par la titillation de la luette à l'aide de la barbe d'une plume. Une infusion d'avoine sera quelque- fois utile; et on la préparera en versant trois tasses d'eau bouil- lante sur une poignée d'avoine préalablement lavée. On en donnera une cuillerée à thé de temps en temps. Il sera bon de donner plus tard quelques prises (ïipecacuanha et, s'il reste quelques souffrances, administrez peu de jours après mercurius sublimatus. Contre les effets du datura stramonium, donnez pareillement le café ou le vinaigre en grande quantité, et, s'il ne survient pas de vomissement, employez le tabac; contre les souffrances consécutives, nux vomica.

Dans l'empoisonnement par le sumac -vénéneux (rhus toxi- codendron), qui détermine une éruption semblable à l'érysi- pèle, abstenez-vous de pratiquer de fortes frictions cutanées, et encore moins d'employer des moyens répercussifs, comme l'eau de Goulard et divers onguents. Mais faites des lotions soigneuses avec l'eau de savon, et, si elles ne suffisent pas, cherchez à apaiser les démangeaisons de la peau et ses brûle- ments avec de l'amidon ou la poudre à poudrer que vous em- ploierez en frictions avec un grand ménagement; ne donnez rien d'échauffant et de fort à l'intérieur, et administrez bryonia, qui sera répété après chaque aggravation. Si cette éruption atteint plutôt la figure, ou si elle s'accompagne de grandes cha- leurs contre lesquelles bryonia reste sans effet, administrez belladonna. Et si c'est nécessaire, lavez avec une légère solu- tion de sulfate de fer (couperose).

Dans les empoisonnements par la spiçélie (poudre aux vers), que l'on donne contre les vers, faites sentir le camphre, donnez à l'intérieur le café pur, et si, après quelques jours, il reste encore quelques symptômes consécutifs, comme bat- tements de cœur, vertiges, etc., administrez mercurius.

Dans les empoisonnements par le camphre, donnez du café pur jusqu'à produire le vomissement. Contre ses suites, opium, toutes les heures, jusqu'à ce qu'il y ait amélioration. Contre les effels du safran, employez les mêmes moyens. Contre les suites de l'huile de térébenthine, opium, bella-

114 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

donna ou bryonia. Si les effets se portent sur les reins, admi- nistrez cantharis.

Contre les effets nuisibles de toute autre substance végétale, donnez le camphre à sentir; s'il ne suflit pas, café pur à boire; si ces effets sont étourdissants, employez le vinaigre mitigé ; s'ils se traduisent en de grandes douleurs, l'eau de savon et le lait.

7. Des poisons animaux. Leurs antidotes et leur traitement.

Les mouches canthavides , et les emplâtres cantharidés, renferment un poison violent, dont l'action devient très-dan- gereuse s'il s'en introduit dans l'estomac ou dans les yeux. Il en résulte un brûlement très-intense qui s'augmente par l'ap- plication de l'huile et des corps gras. Le meilleur moyen de le combattre à l'intérieur et à l'extérieur, c'est le blanc d'oeuf ou des boissons tièdes mucilagineuses. Pour l'applica- tion qui en sera faite aux yeux, on aura soin de n'employer le blanc d'œuf que dans un état de consistance assez épaisse, et même, au besoin, on se servira de farine. On évitera de les laver et de les frotter avec force, mais on s'attachera à en ex- traire avec l'extrémité d'un petit morceau de linge roulé les parcelles de venin, ainsi que les substances qui auraient été employées comme moyen de soulagement.

Pour les suites fâcheuses des cantharidés, des emplàtres-vé- sicatoires et d'autres insectes, le camphre est le moyen prin- cipal. Faites-le flairer à tout moment, et frictionnez les parties souffrantes avec l'alcool camphré; les tempes, quand il y a céphalalgie; les lombes, les aines et la région supérieure et interne des cuisses, quand il se déclare des douleurs violentes des reins ou de la vessie. Si le camphre ne réussit pas, donnez apium virus.

On emploiera encore le camphre en olfaction et en frictions contre les effets du miel vénéneux j à l'intérieur, on donnera du thé ou du café pur.

Le poil des chenilles relues produit quelquefois de vio- lentes inflammations. Il ne faut pas se frotter les parties qui ont été touchées ; on ne ferait qu'augmenter le mal ; mais appliquez-y des compresses camphrées ou imbibées d'alcool camphré.

Les coquillages venimeux se trouvent quelquefois mêles

de l'empoisonnement. 115

avec les bons, et produisent des accidents toxiques que Ton combat, soit en provoquant des vomissements s au- sées, soit en donnant à prendre d'un mélange de cha ibon de bois pulvérisé, de sucre et d'eau; ensuite en faisant sent le camphre, et plus tard en donnant à boire du café pur. survient des éruptions et un gonflement du visage, donnez bel-

ladonna. ; . , A,„n

Si des accidents toxiques surviennent après avoir mange d un poison venimeux, donnez du charbon pilé et mélange avec l'eau-de-vie; si cela ne soulage pas, administrez quelques heures après du café pur; si c'est insuffisant, donnez du sucre a man- ger en grande quantité, ou de l'eau sucrée à boire ; et si ce dernier moyen reste impuissant, le vinaigre mitigé sera admi- nistré à l'intérieur et à l'extérieur.

Le venin ou L'urine des crapauds, des lézards, des gre- nouilles, vient-il à rejaillir dans les yeux, nettoyez-en le de- dans avec la salive d'un homme sain qui ne fume pas; cette salive neutralise l'acidité du poison plus que toute autre chose (1); et donnez toutes les heures aconitum, tant qu'il y a aggravation. Si ce venin s'est introduit dans la bouche, prenez d'abord une petite cuillerée à café de charbon pilé, que vous mêlerez avec du lait ou de l'huile; et, s'il produit subitement des accidents dangereux, donnez à sentir l'esprit de nitre. Plus tard administrez arsenicum.

Le principe toxique ou poison qui s'engendre dans la graisse rance, dans le sang, dans les fromages, dans les vieux saucissons, dans les viandes gâtées, dans les boudins, dans toute espècede charcuterie, comme fromage de cochon, saucisses, an- douilles, jambon,etc.,etcela parce que ces diverses substances n'ont pas été assez bien préparées pour une longue conserva- tion; alors elles acquièrent un goût huileux, aigrelet, désa- gréable, âcre et rance. Ce poison, très-dangereux, se produit

(l) Dans le monde et même parmi les docteurs en médecine, il y a des gens qui sont d'une délicatesse de tempérament si suscepti- ble qu'elle dégénère en un état vrai de maladie; ils pensent que c'est agir contre les règles de la bonne société, que de toucher avec la salive d'une personne, l'œil d'une autre. Le docteur écrit une prescription, l'envoie à la pharmacie voisine, l'on fabrique une

pauvre imitation de la salive naturelle, avec des blancs d'oeufs et i

- partie de sulfo-cyanale de soude, préparation qui prend beau- coup de temps, et prolonge d'autant plus les sonffraners du malade.

416 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

quelquefois très-rapidement, et à ce point qu'il peut arriver que ce qui est bon aujourd'hui soit malfaisant le lendemain. Les principaux symptômes de son action malfaisante sont : un pyrosis véritable (fer chaud) avec nausées aussitôt après avoir mangé ; sécheresse du gosier qui gagne progressivement la bouche, les fosses nasales, les oreilles et même les yeux, puis les paupières, les narines; l'extrémité des doigts se dessèche, se gerce et souvent même s'atrophie complètement. La voix de- vient rauque aussitôt, le pouls lent et faible ; la faim et la soif se prononcent d'une manière extrême, et à peine si le malade peut avaler. Ces symptômes s'accompagnent d'une grande fai- blesse avec tendance à la paralysie ; les paupières sont comme paralysées, la pupille se dilate et la vue devient faible comme si elle se couvrait d'un voile ; il peut même y avoir diplopie. Le ventre est tendu, il y a douleur et constipation : sur la fin, cet état se complique de la roideur des articulations du genou et du pied. Et si la mort ne survient pas au bout de quelques jours, il en résulte dans tous les cas une maladie longue et incurable (1).

Celui qui a mangé de ces mauvaises viandes ne tarde pas à éprouver quelques-uns des symptômes précédents; qu'il y prenne garde, il n'y a pas de temps à perdre pour user des remè- des appropriés : ces accidents peuvent marcher rapidement. Le mal peut éclater dans les quatre à cinq heures qui suivent le repas; s'il y a envie de vomir, empressez-vous de boire de l'eau tiède, et excitez le vomissement, s'il n'arrive pas naturellement. On prend souvent à tort les symptômes d'ardeur et de sé- cheresse du gosier comme dépendant des aigreurs de l'esto- mac, et l'on s'empresse sans raison d'administrer la magnésie; ou on s'imagine mêmequ'ils sont la suited'un poison caustique, et l'on fait boire de l'huile et du lait; aussi restent-ils sans ré- sultat. Les acides et l'huile de térébenthine sont les seuls moyens qui puissent soulager. Aussitôt que l'estomac est débarrassé par le vomissement, donnez à l'intérieur du vinaigre affaibli ; employez-le aussi en lotions et en gargarismes. On doit donner la préférence au suc de citron ; et si les acides finissaient par fatiguer l'estomac, on les remplacerait par le sucre. On peut pa- (1) Ce tableau de symptômes a une grande analogie avec ceux de la Pellagre des Landes et de la Lombardie, comme aussi avec ceux du mal de la rose des Asturies, maladie que l'on attribue à l'usage du lard rance, que les pauvres gens mangent toute l'année. Voyez l'ou- vrage que nous avons publié : Documents pour servir à l'étude de la Pellagre des Landes. Bordeaux, 1847, in-8. L M-

DE L'EMPOISONNEMENT. 117 reniement permettre une tasse decafépur, et encore mieux une forte infusion de thé noir. Néanmoins, si la sécheresse résiste ou revient toujours, si après des lavements mucilagmeux u n y a point de selles, donnez bryonia et attendez tranquillement su heures. Si quelques symptômes s'amendent, mais pour peu de temps répétez bryonia. Toutes les fois qu'il y a aggrava- tion, n'employez de lavements que ceux qui seront composes d'eau tiède mucilagineuse, acidulée avec le vinaigre ou jus de

citron. , ,

Ce que bryonia n'enlèvera pas cédera à veratrum ou a phos- phoric. acid. ; s'il reste encore des symptômes de paralysie ou d'atrophie, alors arsenicum est quelquefois tres-utile. Dans un cas réeent, on a fait disparaître tous les accidents avec arsenicum et phosphorus alternés toutes les vingt- quatre heures.

^8. Des poisons engendrés par la maladie dans les hommes et les animaux.

Il se développe chez les hommes et les animaux mala- des , quel que soit d'ailleurs le genre d'affection qu'ils aient, une espèce de miasme analogue à celui que nous avons vu se produire dans les substances animales en décomposition, ou qui passent aurance. Ce miasme varie comme les maladies qui l'en- gendrent. Quelquefois doué d'une influence peu marquée sur les organisations qui s'y trouvent exposées, d'autres fois il con- tracte une activité essentiellement délétère quand il pénètre dans l'estomac ou le torrent circulatoire. Ce n'est donc pas sans raison qu'on doit se tenir éloigné des émanations des ma- lades, et qu'on doit obéir au mouvement tout instinctif de ré- pugnance qui nous avertit de leur nuisible influence. Dès lors il faut avoir la précaution de ne pas se servir des vêlements et du linge des personnes qui ont été longtemps et dangereusement malades. On n'a pas assez de cette prudence, et l'on n'en prend pas assez à l'égard des animaux malades ; on doit redoubler de précautions. On sait combien cette émanation miasmatique est dangereuse dans la morve, maladie qui se transmet à l'homme sous les apparences d'une maladie différente. Les excréments des animaux malades sontencore plus nuisibles; leur salive et la matière ichoreuse qui découle de leurs abcès sont tou- jours toxiques. Les cochons ladres ou couverts de pustules

7.

H » CAUSES LKS PLUS COMMUNES DES MALADIES.

et d'exanthèmes , n'en sont pas moins tués pour servir d'ali- ments et même avec la certitude que leur chair est nuisible.

La maladie la plus dangereuse dans cet ordre est la postule maligne «es bêles à corne. Leur sang peut, en tombant sur la main, avoir un effet contagieux. On a vu cet accident se pro- duire en écorchant ces animaux, pratique à laquelle on ne se livre pas autant par avidité que par ignorance. Il en est de même de la préparation et du tannage que l'on fait subir à leur peau. Et leur chair, fût-elle même salée et fumée, n'en reste pas moins un véritable poison; elle amène toujours la mort ou une mala- die lente et incurable.

La maladie charbonneuse ou pustule maligne est recon- naissable chez les animaux à un état de tristesse subite, au chancellement, au tremblement qu'ils éprouvent surtout après l'abreuvage, à une chaleur sèche, à une respiration courte ; c'est pendant la manifestation de ces souffrances que le charbon se forme. Si l'on ne peut sauver les animaux par de fréquentes et fortes aspersions d'eau froide ou par Yarsenicum, la mort sur- vient très-promptement.Dans ce cas, on s'attachera à préserver les autres animaux par l'usage externe de l'eau froide. L'ani- mal mort doit être profondément enfoui dans la terre, et l'on se gardera bien de le toucher avec les mains. Tout ce qui s'est trouvé en contact, même le plus léger, doit être brûlé, ou en- terré, ou purifié par l'eau chlorurée (solution de chlorure de chaux).

L'individu auquel cette maladie aurait pu être communi- quée, commence par se sentir abattu, faible, frileux; il lui sur- vient çà et des éruptions plates avec un point noir dans le milieu, qui se convertit bientôt en un boulon bleu, et puis en un charbon gangréneux. 11 faut bien se défendre d'y appliquer des cataplasmes, ni rien de chaud et d'humide; pratiquer une sai- gnée est très-nuisible. Le seul moyen convenable est le repos, la diète absolue, secondés par l'usage d'une grande quantité d'eau froide en boisson à l'intérieur, et en aspersion à l'exté- rieur, en ayant soin de sécher tout aussitôt. Par la bouche on donnera arsenicum que l'on répétera à chaque aggravation.

Les objets qui ont servi à un cheval charbonneux ou mor- veux doivent être soumis aux lotions d'eau chlorurée; néan- moins ils peuvent encore être dangereux, s'ils ne sont exposés longtemps au soleil. Si une personne a touché un cheval at- teint de. charbon ou morveux et qu'elle en ait été infectée, elle

DE L'EMPOISONNEMENT. *i»

doit exposer la partie contaminée à l'action d'une forte chu- comme cela est conseillé pour la morsure des serpents. Si es 'vmpt6n.es d'infection se sont déjà déclares, donnez *£2R* toutes les six, huit ou dix heures; e ce; errue remède restant sans effet, arsemcum. Plus ard, si c est ne ce^aire on peut donner sulphur; et si après trois a quatre ma ines les suites de l'infection n'ont pas disparu totalement clarea carbo. Aucun de ces deux remèdes ne. doit être donné à plus de cinq à dix jours d'intervalle, et ils ne do.vent pas être répétés tant que l'amélioration se poursuit.

Lorsqu'il y alieu de croire qu'un animal a contracte la ma- ladie , il faut l'exposer à une haute chaleur. La meilleure manière de remplir cette indication est de le soumettre a 1 ac- tion d'un bain de vapeur ordinaire ou d'un bain russe, ou plus simplement à l'air chaud, usité dans les établissements hydro- pathiques. Si la maladie est participée, lâchons est un excel- lent remède. On a guéri fréquemment des chevaux contamines par aconitum, rfcuaet arsenicum employés dans l'ordre qui vient d'être désigné.

Des empoisonnements par lésions externes, piqûres ou morsures des animaux. Leurs antidotes et leur traitement.

Les piqûres des araignées, des mille-pieds, des scolopen- dres armés d'un dard à la bouche, des scorpions qui portent leurdardàl'extrémitéde leur queue, des abeilles, des guêpes, des frelons, de quelques espèces de mouches, des punaises avec leur suçoir, sont rarement dangereuses; mais elles deviennent sou- vent fort incommodes, et peuvent avoir des suites fâcheuses, par la multitude des petites plaies qu'elles laissent si elles at- teignent les parties délicates du corps, comme cela se voit chez les enfants et les personnes impressionnables et dont la peau est fine.

Le principal moyen dans celte circonstance, c'est Yolf action du camphre et le lavage à l'eau froide. Si l'on peut se procurer un insecte de l'espèce qui a fait la piqûre, on l'écrase et on l'applique sur la partie souffrante. Si l'on peut supporter l'ardeur du feu, on affrontera le mal, soit à un charbon en flammé, soit à une tige de fer rouge, soit à un cigare ou une pipe

120 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

allumés, aussi près que faire se pourra, et jusqu'à ce que la douleur ait disparu.

Lorsqu'on est poursuivi par les abeilles, il faut bien se garder de les chasser en se débattant avec les mains, ce qui est tout au moins inutile et ne fait que les exaspérer. Si, après qu'on est parvenu à se débarrasser d'une première attaque survenue dans la proximité d'un bouquet de broussailles, on est surpris par un nouvel essaim, et qu'il s'en soit posé grand nombre sur la tête, et qu'il n'y ait pas dans le voisinage de l'eau l'on puisse se plonger, alors il ne reste plus qu'à se coucher à terre, la figure contre le sol, en se garantissant les tempes avec les mains; on reste dans cette position jusqu'à ce que les insectes s'en soient allés.

Les piqûres seront touchées avec la salive, et puis on les grat- tera avec les ongles de manière à en faire sortir le dard et le •venin. Ensuite on prend après avoir creusé aussi profondément que possible, delà terre noire et fraîche qu'on applique sur les plaies, et l'on renouvelle cette pratique aussi souvent que la douleur l'exige; ou bien encore on racle de la craie sur la pi- qûre, ce qui soulage instantanément. On peut encore frotter de miel les parties vulnérées, si l'on n'a pas employé un des moyens précités.

Si une abeille a piqué l'œil ou la bouche, mettez du miel sur la piqûre; on fera son possible pour faire sortir le dard de la bouche en grattant avec l'ongle, et de l'œil, au moyen d'une petite pince bien fine.

Ce que nous venons de dire au sujet des piqûres des abeilles s'applique aux piqûres des guêpes; seulement, dans les pi- qûres des guêpes et de tous les autres insectes, le dard ne reste pasdans la plaie. On aura soin de recommanderaux enfants de ne point mordre, ou de lefaire avecprécaution, dansles pommes ou poires piquées, car il s'y loge souvent des guêpes, et une pi- qûre ainsi faite dans la bouche ne laisse pas que d'être dange- reuse.

Dans les cas les piqûres ont porté sur les parties délicates, à la suite desquelles il y a rougeur, engorgement et fièvre, don- nez apium virus, et s'il n'agit pas promptement, arnica. Si l'œil en est enflammé, donnez aconilum et arnica, alternativement, d'une heure à quatre heures l'un de l'autre, et, augmentant cet intervalle à raison de l'amélioration obtenue. A l'extérieur, bornez-vous à faire une application d'eau froide.

DE L'EMPOISONNEMENT.

421

Dans les cas les plus graves, si le malade est obligé de se cou- cher, faites-lui sentir l'esprit denitre, de l'étirer ou du chloro- forme; avant d'opérer ainsi, obligez le malade à respirer vive- ment en le faisant courir entre deux personnes, et s'il ne peut le faire, ouvrez-lui la bouche, tirez sa langue en dehors, enfon- cez le doigt médius par-dessus la langue, et aussi loin que vous pourrez, pressez dessus et sur son derrière dès que le malade commence à respirer, abandonnez par degré la pression de la langue, et s'il veut vomir, retirez votre doigt, laissez la langue libre.

On parvient à chasser les cousins qui ont envahi une cham- bre, en faisant brûler du sucre brut sur une pelle rougie ; quel- ques instants après, on ouvre les croisées pour laisser sortir la fumée, et l'on se hâte de les refermer. Quant aux piqûres qu'ils font, il suffit, pour en -détruire l'effet, de se frotter les parties piquées avec du suc de citron.

On se gardera de faire disparaître trop promptement les piqûres des insectes, si elles sont trop nombreuses ; il y aurait l'inconvénient qui suit la répercussion des éruptions; il convient de donner d'abord;acom'tum et quelques heures après, arnica et si le lendemain il n'y a pas d'amélioration, natrum muriaticum.

On ne peut recommander rien de mieux contre les morsures ou piqûres des insectes que ce qu'on vient d'indiquer ; on doit y persévérer tant que dureront les souffrances.

De la piqûre des serpents. Il importe avant tout de s'as- surer si le reptile est ou non venimeux. Ceux qui le sont portent à la mâchoire supérieure deux glandes à venin, correspondant à deux dents très-grandes et très-longues ; et ceux dont les mâ- choires sont armées de deux rangées de dénis n'ont pas de poison. A la suite d'une morsure d'un s rpent venimeux, on ressent ordinairement une douleur violente, lancinante et quelquefois brûlante.

Si le serpent n'a pas de venin, il suffira de mettre dans la plaie un peu de sel ou de la poudre à canon. Dans le cas contraire, si la morsure est venimeuse, on placera au-dessus de a plaie une hgature au moyen d'une bande large de deux travers de. de.gt, ou bien un mouchoir, ou ce qu'on a, même unecourroie ou unecorde, qu'on serre fortement et de manière à intercepter la circulation pour empêcher momentanément le sang de se porter au coeur. On laissera en place cet appareil

122 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

tout le temps qu'il pourra être supporté, ou jusqu'à ce que tout danger soit passé.

La principale indication à remplir, c'est de faire sortir le poison, et dans ce but, le meilleur des moyens est d'appli- quer des ventouses, ce qu'on fera souvent et jusqu'à ce qu il ne transsude plus rien de la plaie. On peut au besoin impro- viser une ventouse avec un verre l'on fait brûler un mor- ceau de papier ou du linge huilé, et qu'on applique herméti- quement sur la plaie, mais avec l'attention de ne pas intéresser la peau. Ou bien encore, on expose la partie mordue a une forte chaleur ; et ce qu'on peut se procurer au plus tôt est bon, soit un fer rouge ou un charbon ardent, et au besoin un cigare allumé, qu'on approchera autant que possible de la partie blessée, mais point trop près, pour ne pas brûler ou cautériser la plaie ; il s'ensuivrait certainement la destruction des vais- seaux sanguins. - Dès que l'instrument rougi par la chaleur se refroidit, il faut le remplacer immédiatement par un autre. &n conséquence, on aura à cet effet un petit foyer ardent en per- manence. Cette chaleur devra porter uniquement sur la plaie, et dans un petitrayon. On ne soufflera pas sur l'instrument qui affronte la plaie, parce que la peau en subirait un refroidis- sement. On se servira d'huile ou de graisse pour oindre le pourtour de la plaie dans l'étendue de deux travers de doigt, et l'on renouvellera ces onctions à mesure qu'elles sécheront. Si l'on n'a ni huile, ni graisse, qu'on emploie le savon ou même la salive. Qu'on ait l'attention d'essuyer avec précaution tout ce qui sort, de la plaie. On continuera de se servir de la cha- leur jusqu'à ce que le malade éprouve des frissons et des tirail- lements Si les frissons et les tiraillements se déclaraient trop tôt, on n'en persévérerait pas moins pendant une heure a appli- quer la chaleur, pourvu que le malade puisse la supporter, ou Lqu'à ce que les effets immédiats du venin aient cesse. Si les souffrances se reproduisent, il faut recommencer le procède

ci-dessus indiqué. .

On emploiera en même temps, et sans perdre une minute, des remèdes à l'intérieur, soit un peu d'eau salée ou une pincée de sel, ou de lapoudre à canon, ou même un peu d'ail qu on met sur la plaie. Si, malgré cela, les souffrances persistent, il faut admi- nistrer du vin ou de l'eau-de-vie par goutte, ou même par demi-cuillerée à café à la fois, et l'onfait ainsi toutes les deux ou ÎroTs econdes, jusqu'à ce que la douleur ait cédé. On recom-

DE l'empoisonnement. 123

mence de la sorte toutes les fois que le mal semble renaître. Si les douleurs lancinantes deviennent plus vives et se portent

I de la plaie au cœur et que la plaie devienne bleue, tachetée et enflée ; s'il y a des vomissements, des vertiges et des évanouis- sements, qu'on donne à l'instant arsenicum. Si, les symptômes augmentent, on répète la même dose quelques heures après. Si rien n'y fait, qu'on y revienne une demi-heure après. S'il y a amélioration, qu'on attende jusqu'à ce que le mal reparaisse. Si l'on a employé ce médicament à deux ou trois reprises sans succès, qu'on donne belladonna. La racine de sénéga est éga- lement utile prise en infusion. Contre les douleurs consécuti-

I ves et persistantes, on fait souvent usage, et avec avantage, de phosphoric. acid., quelquefois de mercurius ou de hepar.

On a recours quelquefois à la succion delà plaie, ce qui, dans aucun cas, ne nuit sensiblement à celui qui s'en charge, si du moins il est exempt d'égratignures ou d'aphthes sur les lèvres ou dans la bouche. Cependant il est bon de passer préala- blement un peu de sel ou d'ail dans la bouche. Il faut sucer fortement et de continue, et cela, après avoir élargi et surbaissé la plaie en la tiraillant avec les doigts; et pendant la succion, il convient de la frictionner avec force dans son pourtour, et de porter surtout des frictions vers la région du cœur. Immédia- tement après on frotte la plaie, saupoudrée qu'elle est, avec un

i peu de sel pulvérisé, et tant qu'elle peut en recevoir, ou avec de la poudre à canon, de la cendre de tabac, du tabac à chiquer, de la cendre du foyer, ou, en un mot, avec ce qu'on a à por-

; tée; mais le feu reste le plus efficace. Pendant l'application qui en est faite, le malade se tiendra calme et tranquille au-

tant que possible, car chaque mouvement, chaque émotion de

i crainte rendrait sa position pire.

De la rage. Les morsures des chiens ou d'autres animaux enragés, ou même de tout animal en colère, seront traitées dès le principe comme celles des serpents.

L'uslion de la plaie, sa cautérisation, sa déchiqueture, la pro- vocation à la faire suppurer, et tous autres procédés cruels, sont tout au moins inutiles; car, plus on tourmente la plaie, plus on rend iacde l'absorption du venin dans l'organismc.Cerlains médecins ne font ainsi que pour se donner des airs capables, que pour servir eur manie d'opérer; d'ailleurs, on sait bien que ces sortes de manœuvres n'ont jamais produit le moindre résultat avantageux.

124 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

On commencera par appliquer une seule ventouse sur la plaie ; après on emploiera la chaleur rayonnante deux ou trois fois par jour, et une heure durant chaque fois, autant que la plaie reste ouverte. Dès que la cicatrice se formera, on abandonnera la plaie à elle-même; la nature saura bien en opérer la gue- rison ; mais, par précaution, on ne négligera pas de se con- former à ce qui est plus bas indiqué, ou tels autres moyens qui commandent la confiance, et cela jusqu'à ce que la cicatrice ait pris le ton naturel de la peau. - Si la plaie menace de se rouvrir et que la cicatrice redevienne dure, il ne faut pas hésiter à recommencer le traitement. Quelquefois après sept jours, ou même plus tard, et si le malade a de légers accès de fièvre, on voit se former au-dessous de la langue une vésicule qu'il faut enlever avec les ciseaux ou par tout autre instru- ment; le malade se lavera la bouche avec de l'eau salée.

Un autre moyen, qu'on a employé avec succès dans la rage, c'est le bain de vapeur. Si on le peut, on doit y avoir recours plusieurs fois; on fait en cela une chose fort utile. Qu cm l'emploie donc et à la moindre apparence de signes suspects, comme s'il se déclarait, par exemple, une soif subite, immodé- rée, des frissons, de la répugnance pour les boissons et de l'horreur pour tout scintillement, avec grande sensibilité a l'air froid, et àl'encontre du vent, avec tristesse et abattement. Le bain de vapeur sera employé même quand les convulsions et les crampes auraient commencé. Cet appareil de bain ne devra point laisser échapper de vapeur ; la moindre fuite nui- rait aux effets qu'on en attend. Il suffirait d'une petite chambre hermétiquement fermée, et dans laquelle on charrierait de> briques brûlantes qu'on arroserait avec de 1 eau. On ne lais- serait pas le malade seul ; car il n'y a pas a négliger le renou- vellement des briques chaudes qui devront être apportées sor- tant du feu. Ceci est une imitation grossière du bain russe, qu'il faudraittoujours préférer si on pouvait en disposer. - Si les crampes et convulsions se sont déclarées, le malade sera au bain ayant les pieds et les mains maintenues, mais le cou et la tête seront complètement libres. Comme on ne fait usage de ce bain que pour aller au-devant des accidents, il sera de deux heures; mais si la maladie s'est manifestée, il devra durer tout le temps que les crampes et les convulsions persis-

teComme préventif des spasmes, donnez hydrophobin, qu'on

de l'empoisomsement. 125

répétera tous les sept jours, et cela jusqu'à ce que la fièvre, la diarrhée, une perte de sang et tels autres symptômes aient lieu ; après quoi on donnera une goutte de teinture de cantharis dans de l'eau, plein une tasse à thé tous les jours, jusqu'à réaction maladive. S'il se manifeste des éruptions à la peau, il n'y a pas lieu à les combattre; elles disparaîtront d'elles- mêmes. Si, après avoir employé ces divers moyens, il vient à se déclarer une véritable horreur de l'eau, tant mieux ; le mal n'en deviendra que plus facile à attaquer. Alors, si les symp- tômes d'hydrophobie se déclarent tout à fait, donnez lachesis à chaque crise de convulsion. Si l'accès augmente d'intensité, donnez-en encore une fois, et continuez tant que s'accroîtront les accidents; et s'ils se maintiennent au même degré de souf- france, donnez belladonna ou hyoscyamus.

Quant à tous les remèdes que l'on préconise contre l'hy- drophobie, et à tous ceux qu'on invente toujours et partout, il ne faut en faire aucun cas, car pas un n'a jamais guéri un chien enragé. On ne leur donne un grand crédit que dans l'idée qu'ils peuvent prévenir le mal. Or, règle générale, comme sur vingt personnes mordues, il n'y en a qu'une qui devienne enragée, n'importe qu'on ait ou non employé l'un de ces moyens, on ne prouvera jamais qu'ils ont prévenu la maladie sur les autres, car sur beaucoup de gens elle n'est qu'ima- ginaire, et alors tous les moyens sont bons. Voilà pourquoi il ne faut pas compter sur les vertus tant vantées de ces re- mèdes. U devient dès lors absurde d'exposer tout individu mordu aux diverses tortures, telles que le feu, les saignées abondantes, etc. Chez la plupart, tout cela n'est point néces- saire, et chez d'autres, le venin s'est réellement introduit, cela ne peut servir à rien.

Parmi les moyens vulgaires, on doit signaler les vers lui- sants ; mais ceci demande à être examiné.

Si à la suite de la morsure d'un animal furieux, ou même de l'homme, il se déclare de fâcheux accidents ou des abcès, employez hydrophob.

Dans le cas une substance animale en putréfaction viendrait à toucher la plaie, que ce soit du pus ou une matière en détritus provenant soit de l'homme ou d'un animal, donnez arseni- cum.

S'il tombe sur une plaie du sang ou de la salive provenant des animaux atteints de la pustule maligne, ou de la morve, etc.,

126 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

employez arsenicum et la chaleur, comme il est dit plus haut.

Le principal remède à employer dans ces diverses circon- stances où ,;la putréfaction est en jeu , et qu'il faut appliquer tout de suite, est l'eau chlorurée que l'on trouve dans toutes les pharmacies.

Dans toute morsure faite par un animal irrité et furieux, et que l'on suppose être contaminé par des sucs maladifs, putrides et de sang corrompu, ou encore si l'on a été soi-même obligé de toucher des animaux ou une personne atteints d'affection contagieuse ou dangereuse, le meilleur préventif sera de pré- senter les mains à une chaleur très-élevée, et cela tant qu'on pourra la supporter, de cinq à dix minutes, après quoi on se lavera soigneusement avec de l'eau chaude et du savon, puis on prendra arsenicum.

Nous joignons ici un tableau abrégé de ce qui a été le sujet de ce dernier chapitre. On y trouvera promptement les indi- cations les plus urgentes, dans un cas d'empoisonnement dont la. marche rapide donne à peine le temps de la réflexion.

En considération de ce qui précède, nous avons cru utile de dresser le tableau ci-joint; pour rendre plus prompt et plus facile, le choix d'un antidote dans un cas d'empoisonnement qui n'admet aucun retard.

(Voir le tableau.)

LÉSIONS MÉCANIQUES. 127

TABLEAU SYNOPTIQUE DES POISONS LES PLDS ÉNERGIQUES ET DE LEURS ANTIDOTES.

POISONS.

I. Gaz.

Gaz provenant des lieux privés d'air frais, comme des latrines, des ci- ternes.

Vapeur de charbon.

II. Acides. Acides prussique et minéraux.

Acides sulfurique(huile de vitriol), mu- rialique, nitrique (eau forte), phos- phorique, et vinaigre concentré.

III. Poisons alcalins.

Potasse, cendres gravelées, pierre à cautère, sel de tartre, ammonia- que, etc.

IY. Substances métalliques. Arsenic.

Sublimé corrosif (deuto-chlorure de

mercure), cuivre, vert-de-gris. Plomb.

Pierre infernale. Elain.

V. Poisons végétaux.

Opium, laudanum, pomme épineuse (datura).

Amandes amères, noyaux de pêches ou feuilles de pécher.

ANTIDOTES.

Chlorure de chaux, vinaigre. Vinaigre et vapeur de vinaigre.

Esprit de cornes-de-cerf (ammonia- que); affusion froide droite sur l'é- pine dorsale.

Eau de savon, magnésie, eau de chaux, eau de lessive, potasse ou soude.

Vinaigre, jus de citrons et autres acides, lait tourné, boissons et la- vements mucilagineux.

Eau de savon, blancs d'œufs battus avec de l'eau, eau sucrée, lait, li- maille de fer.

Blancs d'œufs, eau sucrée, lait, ami- don, fleur de froment.

Sel d'Epsom (sulfate de magnésie), sel de Glauber (sulfate de soude).

Eau salée.

Blancs d'œufs, lait, sucre.

Café, vinaigre. Ammoniaque, café.

CHAPITRE IX.

LÉSIONS MÉCANIQUES.

§ I. DES COMMOTIONS, DES MEURTRISSURES, DES ENTORSES, DES LUXATIONS, DES FRACTURES, ETC.

Les commotions du cerveau peuvent résulter d'un coup reçu sur la tôle, d'une chute, ou quelquefois aussi d'un ébranle-

128 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

ment violent par tout le corps. Dans le cas de violence, mais de peu de gravité, il se déclare quelques désordres dans les fa- cultés intellectuelles, avec vertige, obscurcissement de la vue, tremblement des membres, lassitude, etc. Dans un cas plus grave, les symptômes prennent un autre caractère; l'accident s'accompagne immédiatement d'insensibilité, de relâchement des extrémités, du refroidissement de la peau, de la faiblesse et de l'irrégularité du pouls, de ladifticulé de respirer et delà dilata- tion des pupilles La respiration, quoique faible et laborieuse, est ordinairement libre de ronflement.

Bientôt après le malade sort de cet état, et la température du corps passe graduellement à la chaleur normale, la respiration devient plus naturelle, le pouls s'élève, et la sensibilité se réta- blit partiellement; il sort de l'état d'un sommeil en quelque sorte léthargique, il peut déjà répondre aux questions qui lui sont faites, relativement à l'accident qui lui est arrivé.

A mesure que la stupeur et les autres symptômes dispa- raissent peu à peu, l'inflammation du cerveau, d'un carac- tère aigu, ne tarde pas à se développer, et, si elle n'est pas enrayée de suite par un traitement approprié, elle peut se ter- miner fatalement par l'épanchementou la suppuration.

Une chute ou un coup violent qui a porté sur la tête peut déterminer la fracture des os du crâne. Pour s'assurer du fait, on s'y prendra de la manière qui suit : attachez un bout de ficelle, soit à une cuiller ou fourchette d'argent, soit à un mor- ceau de fer, non fêlé; que le malade prenne l'autre extrémité du lien entre ses dents; ou entortillez-en votre doigt ou bien un petit morceau de bois, introduit délicatement dans 1 oreille du patient; frappez alors sur la cuiller ou sur le fer, il vibrera clairement et ce son se propagera jusqu'aux os; il se manifestera une vive douleur, et cette douleur portera sur le point tractuie.

Dans une commotion du cerveau ou dans la lésion de toute autre partie, arnica est le principal remède.

Il suffira de quelques cuillerées d'eau fraîche données au ma- lade au moment de l'accident, pour le faire revenir a lui. On fera sur la tête des applications froides, ou de compresses mouillées, avec addition de quelques gouttes de teinture d ar- nica Faites tenir la tête dans une position élevée pendant le traitement; c'est ainsi qu'on préviendra et qu'on d.ssiperal in- flammation.- Si la blessure ou le coup est d'une grande gravi e, le malade devra se tenir tranquille et silencieux, et rester dans

LÉSIONS MÉCANIQUES. 12§

Fisolement pour éviter ainsi les occasions de se surexciter. Le Sg rseraPdes plus simples: point de vin, d eau- e-vie de café rien de stimulant. - La saignée, qui est si usilee pai les médecinsde la vieille école, ne sera jamais pratiquée; elle est tout au moins inutile, si elle n'est pas dangereuse.

Dans l'inflammation active du cerveau, indépendamment des moyens indiqués ci-dessus, on aura recours à acomtum, bella- donna et autres remèdes appropriés.

B Les commotions portant sur les autres part.es du corps va- rient beaucoup dans leur effet. 11 peut arriver que des organes internes soient distendus ou déchirés, et se déclarer une douleur qui s'aggrave le jour suivant; en outre, céphalalgie violente, en- gourdissement, douleur de poitrine, asthme, toux courte, cra- chement de sang, douleur dorsale, gagnant la région abdomi- nale, etc. Dans ces divers cas, arnica est encore le principal re- mède. Le malade se tiendra dans le plus grand repos de corps et d'esprit; il devra boire beaucoup d'eau fraîche, se laver les parties contuses avec l'eau froide soit pure, soit additionnée de quelques gouttes de teinture d'arnica, et se conformer au ré- gime plus haut indiqué.

Si l'accident s'accompagne d'un sentiment de frayeur sou- daine,donnez d'abord opium, et quelques heures après, arnica. Si le malade s'évanouit, jetez-lui de l'eau à la figure, à la tête, et lavez les bras avec de l'eau froide, et donnez, si cela se peut, quelques gouttes de vin pur ; mais s'il s'est déjà écoulé un quart d heure depuis l'accident, donnez aconitum ou glonoine, et après, si cela est nécessaire, arnica. Jamais de saignée; aconitum pour la période d'inflammation, etarnica pour accélérer la guérison.

Si à la suite d'une chute, d'un faux pas ou de tout autre ac- cident analogue, une femme enceinte éprouve des douleurs ab- dominales violen tes, on lui donnera arnica,et elle gardera un repos complet; elle se tiendra étendue pendant quelques heures, et évileradurant plusieurs jours toute espèce d'efforts ou de fatigues: c'estainsi qu'elle évitera de seblesser. Si, après avoir pris arnica, les douleurs conservent encore leur violence, leur gravité, quel- ques heures après l'accident, qu'on donne chamomilla, ou tel autre remède qui est indiqué dans l'avortement.

Si à la suite d'une commotion il se déclare des maux de tête, et qu'arnica n'ait produit aucun effet, donnez glonoine, bella- donna ou phosphoric. acid., suivant les symptômes qui sont indiqués à l'article « mal de tète. »

130 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

Contre les contusions violentes de la poitrine, arnica est très- utile; rarement on a besoin de recourir à aconitum ou rhus. ( Voy ez plus loin, dans la seconde partie, l'article relatif aux « souffrances de la poitrine. » )

Tours de reins. Si l'on éprouve une violente douleur interne, après avoir soulevé un énorme poids, ou qu'on l'a sou- levé trop vite, ou quand on a porté un fardeau trop lourd, donnez rhus. S'il s'ensuit un mal de tête, et que rhus n'ait pas agi favorablement, donnez une fois calcarea. Si les douleurs sont violentes et lancinantes, et qu'à chaque mouvement du corps elles augmentent, surtout dans les reins, donnez bryonia; si après cela il n'y a pas d'amélioration sensible, donnez sulphur.

Quand le corps s'est roidi dans un grand effort; si l'on a excédé ses forces, soit en grimpant par-dessus un mur ou en luttant en plein air, et que quelque temps après on se trouve subite- ment mal, avec envie de vomir, douleur violente dans une partie limitée du ventre, et avec la sensation comme si tout voulait sortir, sensation qui inspire une vive inquiétude et beaucoup d'anxiété, et jette le malade dans des mouvements involontaires désordonnés; et si sa figure est pleine d'a- gonie, donnez une ou deux fois veratrum.

Faux pas. Ils produisent quelquefois des douleurs sem- blables à celles du tour dereins; dansce cas,adminislrez6n/o?uGr, plus rarement rhus. Si l'on en éprouve des souffrances d'esto- mac, ce sera bryonia ou pulsatilla. Quand il arrive de faire un faux pas, ou qu'on est sujet à en faire, par suite de débilité ou d'une faiblesse naturelle, on prendra chaque fois phosphorus.

Meurtrissures ou plaies coutuses. Ces lésions sont généralement causées par un instrument contendant, ou par un corps dur qui est poussé violemment contre une partie de l'organisme. Il en résulte d'ordinaire un gonflement des tissus qui est proportionné à la puissance du coup, la peau est plus ou moins altérée dans sa couleur, selon le nombre de vaisseaux sanguins qui laissent extravaser le sang sous la peau. La douleur n'est pas en général bien forte. Quand la violence a été ex- cessive, il y a broiement et mortification des tissus.

On ne peut guérir plus vite ce genre delésions qu'en donnant arnica à l'intérieur, et en couvrant les parties meurtries avec des compresses froides arniquées. Mais si les douleurs s'aggravent, et que la fièvre survienne, on donnera aconitum, et, six ou buit

LÉSIONS MÉCANIQUES. 131

heures après, arnica. Il est rare que l'on puisse avoir besoin plus tard d'une nouvelle dose d'arnica. Quand un membre a ete entièrement écrasé dans l'une de ses parties, il faut tâcher de le mettre en situation, ce qu'on fera au moyen d'un appareil contentif en carton, ou un morceau de gutta-percha, légèrement chauffé pour le rendre souple et propre à s'adapter convenable- ment à la partie qu'il doit couvrir ; et puis on le maintiendra dans sa position naturelle; on le comprimera de temps en temps avec ménagement pour le ramener à son état normal. Toute espèce d'emplâtre ou de friction est absolument inutile; ils sont la plupart du temps nuisibles. En adoptant les moyens ci-dessus, aidés de l'emploi de l'eau froide et d'un régime convenable, on guérit beaucouplplus vite que par tout autre procédé. Chez les individus d'une mauvaise santé, et chez lesquels la suppuration s'établit vite et en abondance, on donnera pendant quelques jours hepar. Si l'on a négligé ce moyen, et que l'inflammation tourne en gangrène, rendue manifeste par l'aggravation de l'engorgement et de la douleur, douleur qui devient lancinante et brûlante; par la perte de la sensibilité, de la chaleur et de la couleur, et par le changement de la plaie qui se couvre de points noirâtres; dans ce cas, donnez china, et si la peau prend une couleur noire et livide, arsenicum et lachesis, qui seront donnés alternativement, à courts intervalles. Comme il s'agit de pré- venir la mort et la perte du membre, donc l'amputation sera différée le plus possible. Que de malheureux ont conservé leurs membres pour avoir su résister aux sollicitations du chirurgien!

Si par suite d'une plaie par écrasement, un os a été lésé, le tibia, par exemple, ou que la lésion soit consécutive à un choc, à une chute ou à un coup, alors il faudra se servir de compresses trempées dans de l'eau froide, l'on aura laissé tomber quel- ques gouttes de teinture de symphitum.

Ce moyen est surtout efficace quand la lésion est très- violente, et que la douleur semble partir du centre de l'os; si les souf- frances se font sentir à l'extérieur, et qu'elles s'aggravent par l'attouchement, ou quand la partie est rouge, et que cette rou- geur s'étend et prend les apparences d'un érysipèle, employez rutaou bien sa teinture mère, tant à l'intérieur qu'àl'extéi ieur, comme il vient d'être dit pour symphitum. Ruta convient éga- lement dans les chutes légères qui n'entraînent pas d'accidents graves.

132 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

Les bosses ou coups à la tête que se font les enfants ne doivent jamais être comprimés par un corps plat, s'ils sont le résultat d'une chute violente. Appliquez des com- presses d'eau froide avec teinture d'arnica et donnez arnica. Si, malgré ces soins, le mal s'aggrave, que l'enfant, au moin- dre mouvement de tête , éprouve des vertiges ou des dou- leurs, ou des éblouissements; s'il ne dort pas ou mal; s'il balance la tête sur son traversin, si la fièvre ou des convulsions se déclarent, on doit craindre qu'il ne se forme un épanche- raient; donnez belladonna; s'il n'y a pas d'amélioration et qu'il y ait un prurit constant du nez, qui y fait porter le doigt, china. Si l'aggravation s'augmente et que les pupilles se dila- tent, soit dans l'obscurité ou en pleine lumière, revenez à bel- ladonna, s'il n'en résulte aucun bon effet à la seconde dose, donnez, après quatre ou cinq jours, hepar sulphur . qu'on laissera agir douze à quinze jours. Si la marche des symptômes ne s'arrête pas et que la tête prenne un grand développement, s'il se forme une grosseur sous la peau, au sommet de la tête, qui se rend manifeste par un battement visible à l'œil, dans ce casdonnez calcarea carbo. En telle circonstance, il vaut encore mieux consulter un médecin homœopathe.

Yeux pochés par suite d'un coup de poing, de bâton, de pierre , ou de tout autre accident, seront traités ainsi qu'on fait dans les cas précédents ; mais ayez soin de renouveler fré- quemment les compresses à mesure qu'elles s'échauffent et qu'elles fatiguent le malade; que l'on bande convenablement les deux yeux pour les soustraire à la lumière. On donnera alter- nativement aconitum et arnica, et chaque fois que les dou- leurs deviennent plus vives.

L'entorse consiste dans une violente douleur éprouvée sur les attaches qui lient les membres entre eux; elle a heu nar suite d'une chute ou d'une autre cause mécanique. Quand on ne peut remuer sans douleur le membre contusionne, qu il s'enfle et devient rouge, arnica convient, et, plus tard, on pourra avoir recours à bryonia, rhus ou rula; s'il se fait une exlravasation de sang (une ecchymose,), c'est arnica qu il faut donner. On fera toujours l'application des compresses froides; il sera utile en même temps de faire subir parfois au membre de léaers mouvements et toujours sans le fatiguer. Si le gon- flement persiste avec plus ou moins de douleur, fait es _ une ap- plication chaude de vinaigre. Si le gonflement est souple

LÉSIONS MÉCANIQUES.

133

dans la jointure, et garde l'impression du doigt, donnez sam- bucus.

lia luxation. Elle consiste dans la sortie de l'os de son articulation. SMH

Dans ce cas, les douleurs sont excessives, le mouvement est presque impossible, et s'accompagne de grandes souffrances.

En explorant le mal, on peut s'assurer facilement si la tête de l'os est déplacée; soit en palpant avec soin la partie, soit en le comparant avec l'autre membre, car il peut se faire aussi que le membre soit ou plus court, ou plus long, ou qu'il prenne une mauvaise position. Très-souvent cet accident est accom- pagné d'engorgement, de douleurs violentes, de tension du membre, et de fièvre. Le meilleur remède pour l'instant est arnica, ou si l'inflammation se déclare, aconitum, secondépardes compresses d'eau froide. A défaut de médecin ou de chirurgien, on trouvera difficilement quelqu'un qui veuille se hasarder à rétablir le membre dans sa position naturelle; il ne saura s'il faut tirer dessus ou bien pousser en haut. On comprendra, du reste, combien il serait imprudent de faire des tentatives tout au moins inutiles; en conséquence, qu'on envoie chercher sur- le-champ un bon chirurgien, et le plus tôt ne sera que le mieux. Ainsi, dans beaucoup de cas, il est préférable de transporter le blessé sur un brancard chez le médecin, malgré la nécessité de le rapporter ensuite chez lui. Les compresses d'eau froide et de teinture d'arnica donnent toujours un grand soulage- ment; et une fois le membre arrangé, il est inutile de faire autre chose; on s'en tiendra donc là, car tout autre procédé, soit saignées, soit frictions, etc., est nuisible. On se contentera défaire un pansement convenable ; mais dès que l'inflamma- tion commence à disparaître, ce qui arrive après l'emploi de arnica et dans quelques cas après' aconitum, on aura soin de faire mouvoir le membre avec précaution; on évitera ainsi qu'il contracte de la roideur.

Fractures. Le signe le plus certain de la fracture est la crépitation, bruit qui résulte du frottement des deux bouts de I os fracturé. Lorsqu'en remuant le membre, on entend ce P S?n',c'esl la Preuve caractéristique de la fracture; ajoutez a cela la difformité, la douleur, le gonflement, l'incapacité du membre a se mouvoir et encore moins à agir; quelquefo.s même n est plus court. 1

Dans tous les cas d'une fracture présumable qu'on s'adresse

HEHING. g

134 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

à un chirurgien expérimenté ; car ici une fausse manœuvre se répare difficilement. Aussi vaut-il mieux attendre une jour- née entière pour se donner le temps de le trouver, que de prendre le premier venu dans un moment de presse, car la guérison des os fracturés ne s'opère pas promptement. Cepen- dant, pour les enfants, il ne faut pas trop différer. Dans les cas les plus ordinaires, il n'y a pas grand inconvénient à retarder de deux fois vingt-quatre heures la réduction de la fracture.

En attendant l'arrivée du chirurgien, on ne perdra pas de vue l'engorgement qui se forme et qu'on doit prévenir, si l'on peut. Il faudra laisser le membre en repos autant que possible. Qu'on applique des compresses froides sur les parties lésées; qu'on donne à l'intérieur, si le malade est faible à s'évanouir aconitum, et quelques heures après arnica. S'il survient des dou- leurs très-violentes, insupportables, accompagnées de mouve- ments nerveux, donnez chamomilla, et plus tard arnica. Dans les cas les plus rares, la douleur est intolérable au dernier point et les accidents les plus graves se déclarent, on peut procurer quelque soulagement en faisant subir au membre une légère extension.Ondevrapourcelal'entourerdedeux serviettes placées

l'une au-dessus et l'autre au-dessous de la fracture. On atta- chera à ces deux liens des cordons que l'on fixera solidement aux deux extrémités du lit, et, dans cette situation, de légères et fréquentes extensions seront exercées sur le membre. ^

Après avoir mis en rapport les fragments de l'os fracture, on donnera symphitum. En procédant ainsi, il arrive souvent que a guérison s'opère plus vite qu'à l'ordinaire; cependant, si cette guérison se fait trop attendre, et que les extrémités de os ne se prennent pas, comme cela s'observe principalement chez les vieillards, faites tomber quelques gouttes phosph* c. acid. affaibli dans de l'eau de chaux; il se forme un précipite qu'on laissera sécher, et donnez-en à l'intérieur unetres-pelite pincée tous les trois ou quatre jours - Si cette guenson se retarde chez les enfants, donnez-leur de bons bouillons et des gelées de viande; conduisez-vous comme nous 1 indiquons a l'article « mort apparente par inanition. »

BLESSURES.

Il faut d'abord distinguer les blessures qui guérissent d'elles- mêmes de celles qui ont besoin d'un traitement médical; ÙM connaître aussi la manière d'en favoriser laguenson et ce qu ,1

LÉSIONS MÉCANIQUES. 135

convient de faire dans les cas les plus graves, jusqu'à l'arrivée du médecin.

Toute blessure qui n'est pas mortelle guérit spontanément sans aucune espèce d'onguent, de drogues, de frictions, etc. Les remèdes extérieurs sont presque toujours nuisibles; aussi, depuis quelque temps, sont-ils abandonnés par les gens sen- sés. On doit se borner à l'application d'un bandage convenable, qui sera mouillé de temps en temps avec l'eau froide; selon les circonstances, on donnera à l'intérieur un médicament que l'on aidera du régime.

Du pansement. Le point le plus important du traitement pour la prompte guérison d'une blessure, c'est d'en rapprocher les bords; on soustrait ainsi la plaie à l'air. Les petites blessures superficielles se guérissent par le rapprochement des tissus divisés, que l'on maintient en rapport, soit par un pansement, soit avec des bandelettes agglutinalives ou la toile-Dieu, prépa- rée à la teinture d'arnica; il faut avant tout prévenir la perle de sang. Celles des doigts sont ennuyeuses, parce qu'elles rendent souvent pour longtemps les fonctions de la main dif- ficiles, mais elles se cicatrisent promptement chez les personnes bien portantes, si l'on a soin de faire tout de suite un point de suture, opération bien simple quand on a un peu d'habitude, et qui, du reste, est peu douloureuse. Commencez par rap- procher les bords de la plaie avec les doigts pour arrêter l'hé- morrhagie, et laissez une partie de la blessure en dehors des doigts, afin délaisser de la place pour le point de suture, lequel sera fait avec une aiguille très-fine, chargée d'un fil de lin ou de soie. Si la blessure n'est pas trop étendue, il suffira, pour tenir en rapport les lèvres de la plaie, d'un seul point de su- ture. On aura soin de ne pas faire de nœud à l'extrémité du fil. Si la blessure est triangulaire et profonde, on pointera chaque côté de la plaie avec l'aiguille, et l'on nouera les fils au-dessus; on les coupera, et l'on continuera ainsi le point de suture commencé. Dans ce cas, on se servira préférablemcnt a un fil court; on évitera par ce moyen beaucoup de souffrance et peut-être une déchirure inutile. On aura donc le soin de s armer de plusieurs aiguilles, afin de rendre l'opération plus courte. r 1

Si la blessure est large et pénètre au milieu des chairs, on renoncera aux moyens précités comme insuffisants; on aura

136 CAUSES LES PLDS COMMUNES DES MALADIES.

recours alors au sparadrap fortement agglutinatif (toile-Dieu) ; on coupera des bandes de manière à les rendre plus étroites sur leur milieu qu'aux extrémités; et, après les avoir légèrement ramollies par la chaleur, on les appliquera méthodiquement, de manière que la partie étroite de la bande tombe sur la plaie. Dans ce pansement, le rapprochement des lèvres de la plaie sera complet, et sera maintenu tel à l'aide de bandes assez longues pour leur donner un point d'appui plus étendu. Entre chaque bande on laissera un petit jour, et notamment sur la surface de la plaie, pour que, si la suppuration vient à s'établir, le pus puisse s'écouler facilement.

On mettra le membre blessé dans la position la plus favo- rable au rapprochement naturel des lèvres de la plaie, et l'on engagera le malade à garder cette position.

'Quant aux plaies avec déchirure de la face, du cou, des sour- cils, etc., on est quelquefois obligé de faire une suture très- large, ce' qui ne peut être fait convenablement que par un homme de l'art.

Dans les plaies pénétrantes produites par les armes aiguës et autres blessures étroites qui ont une grande profondeur, on devra procéder différemment : en faisant le pansement comme il est dit plus haut, on s'exposerait à n'obtenir qu'une cicatrice superficielle, tandis qu'à l'intérieur, au fond de la plaie, il s'é- tablirait un foyer de suppuration; cependant, s'il était possible de faire la compression dans toute l'étendue, dans toute la pro- fondeur de la lésion, tout en la cousant à l'ouverture, qu'on le fasse provisoirement, jusqu'à ce que le médecin vienne, car il faudra toujours le consulter dans ce cas.

Toute blessure, qu'on lui ait appliqué un point de suture ou un emplâtre adhésif, sera pansée dans le but spécial de favo- riser la réunion par première intention, comme disent les chi- rurgiens afin d'éviter que l'air ne la pénètre; on aura soin que le membre ne soit pas serré outre mesure par l'appareil de

pansement.^ fermer k soiulion de continuité (blessure) avec un emplâtre adhésif plus simple, qu'on le préfère; Usera tou- iours meilleur que le sparadrap dit anglais, lequel est, pour la plupart du temps, fort incommode, attendu que les ingrédients oui entrent dans sa composition provoquent souvent l'inflam- mation. En conséquence, on préparera soi-même l'emplâtre

LÉSIONS MÉCANIQUES. 137

comme suit : on brisera de la colle de poisson qu'on fera fondre dans l'eau ; on y ajoutera de l'eau bouillante et un peu d'esprit-de-vin, et l'on fera bouillir le tout jusqu'à ce que la colle soit complètement fondue ; et puis un morceau de toile ou de soie étant fixé sur une table, on y étendra cette colle. Quand la toile ou la soie sera sèche, on en coupera pour l'usage. On peut aussi faire entrer dans la confection de cet emplâtre, Yarnica, calendula, hypericum, ruta, ou d'autres plantes cica- trisantes. — Il est encore une excellente préparation, c'est le collodium (solution élhérée de coton-poudre.) 11 sera étendu avec légèreté sur la plaie à l'aide d'un pinceau, il en laisse une couche mince et transparente, que l'eau ne peut enle- ver. On s'en servira avec grand avantage dans beaucoup de cas.

Quand on s'écorche la peau qui recouvre immédiatement les parties osseuses, comme les articulations, les doigts, le ge- nou, etc., il en résulte des plaies qui peuvent devenir très- mauvaises : cet accident est, surtout chez les enfants, une souf- france qui a son importance. Dans ce cas, voici ce qu'il y a à faire : on détache avec soin la pellicule qui tapisse la coque d'un œuf frais et on l'applique sur la plaie par le côté qui re- garde le blanc d'œuf, et cela dans la plus grande étendue pos- sible.

De l'hémorrhagie consécutive aux blessures. Quelque soi- gneux qu'on ait été dans le pansement d'une blessure, il n'est pas dit pour cela qu'il ne se déclare pas une hémorrhagie con- sécutive ; dans ce cas, il faut s'empresser de couvrir la plaie de compresses à plusieurs doubles, que l'on fixe à l'aide d'un ban- dage méthodiquement compressif. Tout l'appareil de panse- ment sera fréquemment arrosé d'eau froide. Mais cela ne suffit pas toujours.

Si l'hémorrhagie s'échappe d'une blessure faite au cou, à la cuisse ou au bras, et que le petit appareil ne suffise pas pour la prévenir , il faut s'empresser d'exercer une forte pression sur tout le membre ou sur une partie du cou; puis, on se hâtera d'appeler un médecin.

Si le sang qui sort de la plaie est rouge, rutilant, clair, qu'il jaillisse par saccades, l'hémorrhagie présente encore un plus grand danger; qu'on ne perde pas un instant pour s'entourer des soins d'un médecin; en attendant son arrivée, que l'on comprime le membre au-dessus delà plaie, car chaque minute

s.

138 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

perdue aggrave le mal. Cette compression sera faite entre la plaie et le cœur, au moyen d'une serviette soigneusement et fortement appliquée et liée. Puis, qu'on recherche l'artère dans la pulsation du pouls au-dessus de cet appareil, jusqu'à ce qu'on l'ait sentie. Dès qu'on l'aura trouvée, qu'on y applique un bou- chon en long, et qu'on presse dessus en le couvrant d'une épais- seur de linge qui sera fortement flxée à l'aide de plusieurs tours de bande, de manière à arrêter le cours du sang. Quelquefois, après une compression ainsi faite, le sang sort encore avec plus de force, mais ce n'est que momentané. Pendant ce temps, qu'on ne néglige pas d'appliquer de l'eau froide ou de la glace sur la blessure.

On accepte souvent avec légèreté, dans l'espoir d'arrêter plus promptement une hémorrhagie, des pratiques tout à fait inu- tiles et même nuisibles. Dans un moment de préoccupation, on charge la plaie de plusieurs épaisseurs de linge pour s'opposer ainsi à l'effusion du sang, et l'on ne fait que la masquer. En outre, l'eau froide ne peut pénétrer à travers ée tas de linges.— Dans les cas les plus graves, on devra faire l'application d'un ap- pareil de compression au-dessus et quelquefois au-dessous, et l'on réunira ces deux pansements sous une bande commune, de manière à ne former qu'un appareil; on le mouillera ensuite avec de l'eau froide, et l'on suivra les autres prescriptions.

On emploie fréquemment, pour arrêter les hémorrhagies, des moyens empiriques de toutes sortes qui sont tous plus ou moins nuisibles, parce qu'ils rendent la circulation plus diffi- cile en salissant la surface delà plaie et en y déposant des corps étrangers dont le travail suppuratif aura à la débarrasser ; tels sont le vinaigre, toute sorte de baume, toilô d'araignée, eau-de- vie, amadou, eau de Saturne, colophane, blanc d'ceuf, suif, et autres qu'on trouve dans la pratique des commères, aussi bien que dans les pharmacies.

S'il arrive que la compression, l'eau froide, la glace, le repos ne puissent rien pour arrêter l'hémorrhagie, qu'on appelle le médecin, et qu'en attendant on procède ainsi qu'il suit :

On mettra sur la langue du malade une pincée de sel; si cela ne fait rien, qu'on lui donne du vinaigre étendu d'eau; qu'on ne l'oblige pas à trop boire, et surtout rien de chaud; qu'on place la partie blessée dans une position élevée, mais avec l'at- tention de ne produire aucune gêne dans une partie quelcon- que du corps. Si le blessé se trouve mal, on ne le fatiguera pas

LÉSIONS MÉCANIQUES. 139

par le flair d'essences pénétrantes. Cette défaillance est salu- taire, car pendant cet accident le sang devient plus calme et se caille plus facilement dans la plaie par suite de l'application de l'eau froide. Seulement, quand le malade devient tout à coup pâle et bleu, et qu'il est pris de mouvements convulsifs delà face ou des membres, ceci commence à devenir très-sérieux; alors qu'on lui donne china une fois; plus tard, s'il y a aggra- vation, un peu de vin vieux pur, et ensuite, s'il est nécessaire, répétez china.

On emploiera les mêmes moyens dans les fortes hémorrha- gies; mais dès que le sang se sera arrêté, qu'on fasse boire au malade de l'eau fraîche à petites doses, et aussi souvent qu'il le demandera.

Quand le premier pansement et que l'emploi de l'eau froide ne suffisent pas pour arrêter le sang, donnez arnica ; s'il reste sans effet, ipecacuanha. Dans un cas d'urgence, on peut se servir de la matière résineuse empyreumatique qui suinte dans les parois de la cheminée, sous forme de gouttelettes luisantes et résineuses. Prenez-en de la grosseur d'un pois; faites dis- soudre dans une cuillerée d'eau-de-vie jusqu'à ce qu'elle bru- nisse ; ajoutez un demi-verre d'eau, et faites-en couler dans la plaie goutte par goutte, et cela dans le cas l'on n'aurait pas pu se procurer de la créosote.

Les piqûres de sangsues coulent quelquefois beaucoup trop longtemps, et l'on a vu des enfants mourir dans la nuit par suite d'hémorrhagie. Le mieux est de ne pas s'en servir. Dans ce cas, on arrêtera le sang, en tenant le doigt sur la plaie ou en la comprimant comme il faut, et en y appliquant un petit tampon de cire grasse; on veillera au pansement toute la nuit. Les mêmes précautions seront prises à l'égard d'une saignée par la lancette. Le malade, moyennant ces soins, s'endormira sans préoccupation; mais il se tiendra toujours quelqu'un auprès de lui pour s'assurer que le sang ne coule pas.

Du soin qu'exigent les blessures.^- Pour obtenir promptement la guerison [d'une blessure, il faut avoir le soin de la nettoyer avant luut pansement. Si la plaie se trouvecontenir quelque mal- propreté, du sable, de petits éclats de bois, des morceaux de verre, des arêtes de poisson , du petit plomb ou de la bourre, ou des morceaux d'habit ou de linge; si le fer qui a fait la blessure se trouvait rouillé; toutes ces diverses causes aggravent la posi- tion et rendent la guérison plus difficile. Qu'on ait donc l'ai-

140 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

tention de nettoyer la plaie à grande eau, et qu'on s'attache, à l'aide de petites injections, à en faire sortir les corps étran- gers. Si l'on|ne peut parvenir à les enlever à la première fois, qu'on procède à un simple pansement; il suffira, pour le moment, d'empêcher l'action de l'air sur la plaie. Dans tous les cas, ce traitement, toujours compliqué, a besoin de la pré- sence d'un médecin.

S'il s'agit d'un clou ou d'une arête, ou d'un éclat de bois, ou d'un morceau de verre rentré dans la plante du pied, on ne peut pas toujours les faire sortir en entier. Il arrive alors que le chirurgien est obligé de faire une incision cruciale (en croix), et cela souvent sans succès. Dans ce cas, il faut introduire dans la plaie une goutte d'un baume vulnéraire, et le meil- leur, ici, est celui du Pérou. On appliquera par-dessus un carre de linge en le fixant au pied. S'il s'agit d'une blessure pro- fonde, on la remplira peu à peu avec des boulettes de baume ; on renouvellera ce genre de pansement tous les jours, jusqu a ce que la plaie soit guérie dans son fond. 11 est essentiel de faire au malade l'obligation de marcher, malgré sessouftrances; on sait qu'en marchant, une plaie du pied se nettoie inces- samment. Si l'inflammation devenait trop forte, qu on ait re- cours, pour l'extérieur aux applications d'eau froide, et, pour l'intérieur, qu'on se serve des moyens ci-dessus indiques.

Quand une blessure du pied est tout à fait cicatrisée, mais qu'en marchant on y éprouve des douleurs violentes, il est a croire qu'il y a encore quelque chose en dedans; dans cette supposition, on fixera au pied, une semelle de hége, de carton ou de bois uni, à laquelle on fera un trou à la partie corres- pondante à la douleur, puis on prescrira au malade de mai- cher vivement, et on lui donnera matin et soir un globule silicea; s'il reste sans effet, sept jours après, hepar et encore sept jours après, silicea. - A la suite de ce traitement, on verra sortir de la plaie le corps qu'on supposait y être sé- questré. Si la douleur est superficielle, et que la peau soit unie, mince et souple en cet endroit, qu'on y fasse une inci- sion pour donner Passage à la matière qui entretient le mal.

Régime et traitement complémentaire. Indépendamment des moyens qu'on emploie pour arrêter l'hémorrhagie, et du pansement de la blessure, il est nécessaire, pour en compléter la suérison, d'accompagner ces movens d'un traitement et d un régime convenables. Dans le cas d'une vaste plaie, il faut que

LÉSIONS MÉCANIQUES. 141

le malade se tienne dans une grande tranquillité d'esprit et de corps, qu'il boive beaucoup d'eau fraîche; qu'il évite tout ce qui est chaud, salé, épicé, fumé, etc.

Si l'on s'aperçoit que le premier pansement est trop serre, et qu'il devient gênant, on lâchera un peu l'appareil, ce qu'on pourra faire à l'instant ou dès le lendemain. Si ce pansement a été convenablement fait, on le laissera tel quel pendant deux ou trois jours, pourvu que la plaie ne soit pas entrée en sup- puration; c'est le moment de donner un peu d'aisance.

On enlèvera la toile adhésive avec précaution ; on la détachera par les deux bouts à la fois en les ramenant et les relevant sur le centre. On la remplacera immédiatement par une autre, de telle façon que la plaie ne reste pas entre-bâillée. Si elle est en un bon état, on n'y touchera pas; qu'on laisse la plaie se fermer d'elle-même. En été, il conviendra de renouveler souvent le pansement, et surtout à l'égard des plaies qui sup- purent beaucoup. Quant aux fils des sutures, ils finissent par tomber d'eux-mêmes.

L'eau froide ne sert pas seulement à calmer le mouvement du sang et à nettoyer la plaie, elle contribuera aussi plus lard à la guérison. En conséquence, qu'on arrose comme il faut et fréquemment les compresses , surtout s'il y a de l'engorge- ment, de la douleur et de la rougeur. On aura soin de remettre ensuite par-dessus une enveloppe de papier huilé ou de toile cirée, ou un tissu de gutta-percha, afin de garantir les autres parties de l'humidité. Au début de la maladie, on renouvellera ces ablutions trois fois par jour; plus tard, deux fois; quand l'inflammation commence à tomber et la plaie à guérir, on les éloignera, et on les cessera tout à fait quand l'inflammation aura disparu en totalité.

Quand une plaie aura suppuré longtemps et beaucoup, il n'en faudra pas moins continuer le traitement, en mettant en usage celui qui convient aux ulcères, comme il sera dit plus tard, et, au lieu d'eau froide, c'est l'eau chaude qu'il faudra employer.

Mais toute plaie déchirée, contuse, et dont on ne peut rap- procher les bords, sera ramassée sur elle-même autant que possible, et sera traitée à l'eau fraîche, sauf, plus tard, à lui appliquer l'eau chaude, si elle dégénère en ulcère ; elle serait alors traitée comme telle.

Toute plaie osseuse qui a son siège, soit sur la tête, ou sur le sternum, comme sur le cou, les articulations, les doigts, les

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CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

yeux, sur le tibia, etc., ne sera jamais traitée qu'à Veau froide, à l'exclusion de tout pansement par compression, de tout em- plâtre, ou d'applications balsamiques, etc. Seulement au début, s'il s'agit d'arrêter le sang, on appliquera un appareil suffisant de compression, et, bientôt après, une simple bande roulée pour faire obstacle à l'action de l'air. Mais qu'on soit bien con- vaincu que tonte autre médication, quel que soit son nom, est très-nuisible; qu'on sache qu'il peut en résulter des ulcères qui vont jusqu'à attaquer la substance osseuse. On se con- tentera d'employer ici à l'extérieur, des remèdes que nous avons indiqués au sujet des fractures, ayant soin de les étendre dans une solution aqueuse.

Des remèdes. C'est avec eux qu'on doit favoriser la guéri- son des blessures, et on les mettra en usage dès que le malade sera revenu d'une première émotion, qu'il sera plus tranquille.

S'il y a fièvre, que la peau soit sèche, et si le malade est inquiet, donnez aconitum ; si son inquiétude est accompagnée d'une grande surexcitation, donnez coffea; s'il a perdu beau- coup de sang, china, toutes les six, sept ou huit heures, ou même plus souvent. Si l'amélioration n'a pas lieu, donnez un des médicaments appropriés aux divers cas de blessure comme il suit :

Apium virus, si la blessure causée par une piqûre devient rouge, si elle est enflammée et que l'inflammation s'aggrave par le toucher; particulièrement si la douleur est brûlante, pico- tante, et si la rougeur prend l'aspect d'un érysipèle. Si la rou- geur gagne le dedans des bras ou des jambes par raies séparées, rhus sera préféré, et puis arsenicum.

Arnica convient mieux dans les blessures par écrasement que par incision, ainsi que lorsque la partie lésée est devenue brune ou bleue (ecchymosée), quand on a pu fermer facile- ment la plaie, qu'elle est simple, superficielle et bornée à la peau.

Calendula convient quand la blessure est faite par dilacéra- tion, qu'elle est grande, ouverte et profonde, qu'elle est diffi- cile à fermer; quand, après chaque pansement, le moindre mouvement donne lieu à une douleur vive; quand il y a des fragments de peau détachés, et que la plaie est irrégulière et en zigzag; quand la douleur est de la pire espèce.

Staphysagria convient quand c'est une blessure faite par un instrument tranchant, et qu'elle pénètre profondément

LÉSIONS MÉCANIQUES.

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dans les chairs, par suite d'un coup de couteau ou d'un éclat de verre, ou par suite d'une opération chirurgicale.

Quand les os sont intéressés dans la blessure, qu'on n'ou- blie pas les remèdes recommandés plus haut.

Dans tous ces cas, arnica, calendula et staphysagria seront employés à l'extérieur de cette manière délayez quelques gouttes de teinture-mère dans une grande quantité d'eau, trempez-y de petites compresses qui seront placées sur la plaie.

Contraction spasmodique de la mâchoire (Trismus). Chez les personnes d'une santé délicate et dont la peau est mauvaise, ces plaies suppurent beaucoup et sont lentes à guérir : alors on donne chamomilla; si cela ne suffit pas, hepar; quand il se forme des abcès, silicea.

S'il se présente des accidents de manière à donner lieu à des serrements ou contractions spasmodiques de la mâchoire, il ne faut pas hésiter un instant à appeler un médecin; mais, le cas échéant, gardez-vous d'avoir recours à un médecin or- dinaire, parce qu'il ne pourrait y remédier; et si dans cette grave circonstance il n'y a pas moyen d'avoir un médecin ho- mœopathe, que l'on tâche d'y suppléer tant bien que mal. Si le blessé se plaint de douleurs d'entrailles, sans autre cause, la contraction de la mâchoire est à craindre. Staphysagria et colocynthis administrés alternativement, la préviendront. S'il se plaint d'une douleur dans la nuque, et d'une roideur ex- traordinaire qui se fasse sentir dans toute l'épine dorsale; s'il éprouve un resserrement léger de mâchoire; s'il s'étonne pour rien, et devient très-irritable à la moindre occasion; s'il ne peut ouvrir la bouohe et qu'il ait la respiration gênée, que l'on donne dans ce cas ignatia, trois ou six globules toutes les deux heures, jusqu'à ce qu'il se déclare une amélioration. Si celte position s'aggrave, et que les mâchoires deviennent le siège d'un véritable trismus avec roideur et tension des mus- cles du dos, donnez alors mercurius; si cela ne réussit pas, surtout si le blessé a la figure rouge, donnez belladonna; si le visage est alternativement pâle et rouge, aconitum. Dans les cas le malade devient froid, on y remédie par bryonia ou veratrum. Si la chaleur donne de l'aggravation, donnez secale. Toutefois on conçoit qu'une personne étrangère à la médecine doive éprouver de l'embarras à saisir ces diverses indications. Si au moindre contact ou impression le patient éprouve une crise, le principal remède est ignatia ; si l'attouchement cause

d44 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

une douleur plus vive, et rend alors le malade dans un état pire, donnez china; si la plaie est entourée d'une rougeur qui ressemble à une érysipèle, ruta ; si préalablement on a donné du mercure à lente dose, rhus, hyoscyamus, ou stramonium.— En général, qu'on sache que le choix du médicament approprié dépend souvent de circonstances plus ou moins minutieuses.

Hémorrhagie des gencives. Les blessures par suite d'ar- rachement de dents saignent d'ordinaire très-longtemps. Le vinaigre est toujours nuisible; que, l'on tâche d'arrêter le sang avec de l'eau fraîche; si cela ne suffit pas, que l'on porte sur la mâchoire un petit tampon de coton écru ou de linge ou un morceau de bouchon, et qu'on le tienne ferme jusqu'à ce que le sang ait cessé de couler.

S'il se déclare beaucoup d'engorgement et une forte douleur, que l'on donne arnica; avec fièvre, aconitum. Quelquefois il sera utile d'alterner ces deux remèdes. Quand le patient ressent du refroidissement, et que ces moyens sont restés insuffisants, rhus et bryonia pourront servir avantageusement. En présence d'une douleur pulsative et insupportable de l'os avec delà fièvre, que l'on donne hyoscyamus ; si la gencive reste engorgée et suppure longtemps, silicea, tous les sept jours, jusqu'à complète guérison.

Les blessures étendues de la tête, qui se compliquent de frac- ture des os, comme celles du visage, du cou, de la poitrine, du bas-ventre, ainsi que celles il y a luxation ou écrase- ment, doivent être traitées par un médecin. Toutefois, nous indiquons ici en peu de mots ce qu'il y a à faire dans le cas l'on n'a pas un chirurgien à portée.

Si un membre a été partiellement écrasé, on peut quelque- fois le conserver en faisant des applications de compresses à l'eau froide ou à la glace, et en donnant à l'intérieur arnica, et quelquefois aconitum, alternativement; même dans le cas il se déclare uu commencement de gangrène, il est encore possible de le sauver en donnant china, et plus tard, quand la peau devient d'un noir bleuâtre, lachesis. Cependant il n'ap- partient qu'à un médecin de juger de l'opportunité de ce qu'il Y a à faire, et nous ne faisons ici que proposer les moyens qui conviennent lorsque le malade se refuse à l'amputation, et qu il n'y a pas de chirurgien assez expérimenté pour pratiquer cette grave opération, ou que le moment favorable d'amputer est passé.

LÉSIONS MÉCANIQUES.

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Quant aux vastes blessures «le l'abdomen, si elles con- sistent dans une large ouverture par sortent les intestins,

i qu'on ne laisse pas le blessé sans secours ; et bien que ce grave accident paraisse présenter le plus grand danger, on peut en-

i core avec un peu d'attention y remédier facilement. Que l'on s'attache tout de suite à mettre les intestins en place, mais non sans les avoir nettoyés, dans le cas ils se seraient salis; que

i Ton fasse ce lavage avec de l'eau tiède, sans frottement, et avec le soin de ne pas laisser s'introduire de l'eau dans le bas-ven- tre; que l'on ne touche pas le paquet intestinal avec les mains nues, mais à travers un linge de toile; qu'on ne donne rien de fort à flairer ou à prendre par la bouche.

Si le blessé paraît tout à fait indifférent et étourdi, donnez opium; s'il est hors de lui, cojfea; s'il se déclare des crampes, des convulsions, ignatia; s'il devient plus pâle, avec nez effilé, et extrémités froides, china; mais, dès que la première émo- tion est passée, arnica ou calendula. S'il n'y a pas de médecin,

i que l'on couse la blessure avec un fil ciré, mais avec le soin de laisser dans la partie la plus déclive une petite ouverture, que l'on pansera soigneusement avec Tattention d'empêcher l'air de pénétrer, et qu'on la traite comme il a été dit plus haut, sans faire autre chose. Si plus tard, comme cela arrive quelquefois à la suite de cette opération, il se déclare de la diarrhée, donnez colosynthis, et plus tard encore, s'il y a ag- gravation, staphysagria. On peut continuer à administrer ces deux médicaments alternativement, jusqu'à ce que l'étal du malade soit rassurant. Dans les cas les plus graves, lachesis et phosphorus ont produit de bons effets ; il faut en essayer.

DES BRULURES OU ÉCHAUBOULURES.

Quand on s'est brûlé ou échaudé, le meilleur moyen pour y remédier est d'exposer la partie au feu, et le pire de tous est l'immersion dans l'eau froide ou l'application de substances froides, telles que pommes de terre, betteraves, etc. Tout le monde sait qu'à la suite d'une brûlure, il se forme des vessies ou phlyctenes et des plaies. La chaleur ôte en peu de temps

inflammation et ses effets consécutifs. - L'emploi de la cha- leur sèche est souvent inapplicable dans les brûlures à grande surface, parce qu'il est impossible que son rayonnement porte uniformément. Ce procédé, douloureux pour les enfants, doit

HÉMWG. û

146 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

être employé avec ménagement ou pas du tout. 11 est égale- ment contre-indiqué dans le cas la peau est détruite, et que la lésion a atteint le visage. C'est pour cela qu'on a pensé a d'autres moyens qui sont d'une application plus facile, et dont les effets se rapprochent de ceux d'une chaleur modérée.

Le meilleur moyen est V esprit-de-vin, Yeau-de-vie forte, ou le rhum, etc., surtout quand on les applique chauds. À cet effet on mouille avec une compresse la partie brûlée jusqu'à ce que la douleur s'affaiblisse, sans s'inquiéter de son exacer- balion momentanée.— Ce procédé s'emploie également dans les brûlures étendues, à l'aide de compresses trempées dans un peu d'alcool. Cependant si la brûlure occupait une trop grande surface, comme la moitié du corps, et que les parties fussent trop profondément atteintes, on s'en abstiendra ; il en sera de même si la brûlure a atteint un organe délicat, comme l'œil, ou tout autre également susceptible. 11 faut s'attendre que a ce ces fomentations alcooliques restent sans effet , si, dans les premiers moments d'angoisse et de trouble, on a eu recours a des applications d'eau froide.

Un moyen qu'on recommande depuis quelques années dans les brûlures assez étendues est le coton cardé. On l'applique par couches superposées sur la partie souffrante On commence par percer les phlyetènes, et puis on lave avec de 1 eau chaude. Si la plaie vient à suppuration, on changera les couches supé- rieures en laissant en place la première. On procédera a ce pansement avec soin. Plus cette application est promp ement faite mieux on s'en trouve. Mais si déjà on a employé des ap- plications froides, ce dernier moyen (le coton cardé) devient

P1'Èucoup decas, il est un autre bon moyen à employer : ,.w le savon. Il conviendra surtout dans les brûlures graves et «rotondes, et dans le cas l'on aura eu recours à des moyens Sus efficacité, et dont on a compromis la guenson On rape du Savon ordinaire dans de l'eau tiède; on lui donne la consis- i,nce d'un Uniment, et on l'étend sur des compresses qui seront appliquées sur les parties brûlées, compresses qui seront assez Sdes pour les couvrir complètement, parce que la ou elles ne por teraient pas, la guérison ne s'opérerait pas. Si les ph yc- r L se sont déià formées, qu'on les crève, et qu'on enlevé " L me détaché de la peau. C'est alors qu'il faut faire le pSS,qu'oD laisserai place pendant dix-huit ou v.ngt-

LÉSIONS MÉCANIQUES. 147

quatre heures; au bout de ce temps, on lèvera l'appareil avec une précaution extrême, sans essuyer ni laver, et on le rempla- cera par un autre. Ce pansement provoque d'abord une sensation de brûlure, qui ne dure pas. Si les douleurs qui se sont apaisées recommencent encore une fois, il faut panser de nouveau. D'après cela, on conçoit qu'il convient de faire une certaine provision de ce liniment, qui alors sera plus homogène que celui qu'on aura fait à la hâte. On procédera ainsi jusqu'à ce que les plaies soient cicatrisées, ce qui aura lieu beaucoup plus vite dans les cas simples que dans les cas compliqués, et dans ceux-ci beaucoup plus vite que si on les avait déjà traitées par l'eau froide, l'eau de Goulard, etc., etc. Dans les brûlures simples, la guérison a lien au bout de deux jours; dans les brûlures compliquées, il faut en général huit jours. Ce pro- cédé est également bon lorsque la brûlure a détruit la peau jusqu'à l'os. D'ordinaire, la guérison s'opère sans suppuration; et il n'en reste pas la moindre trace, si le pansement a été fait avec tout le soin nécessaire.

L'eau de chaux mêlée avec l'huile douce forme un excellent topique pour les brûlures. 11 peut s'appliquer comme le savon, et le remplace, si dans un moment donné, il paraît trop irritant. Dans les cas les plus graves de brûlure de la main par l'huile de térébenthine ou l'alcool, lorsque la teinlure cantharide ou le savon n'ont pu être utilisés, faites un liniment avec une solu- tion de chlorure de chaux et d'huile d'olive; l'emploi est suivi d'un soulagement marqué, et la main est guérie en peu de temps. Il est particulièrement applicable dans les lemps chauds, lors- qu'il s'est établi une suppuration. Eu procédant au panse- ment, on aura soin de garantir la plaie de l'impression de l'air : aussi ne faites pas ce pansement trop souvent pour ne pas laisser la plaie à découvert plus de lemps qu'il ne faut; cou- vrez exactement et avec précaution toutes les parties lésées ; veillez à ce que des plis ne se forment pas sous la compresse ; et qu'en l'enlevant aucun débris de la plaie ne la suive, ni que rien du linimenl n'y reste attaché. On coupera donc avec soin toutes les phlyctènes qui se forment ; on étendra la peau si elle tendait à se plisser, et le pansemeut sera fait d'une ma- nière solide, mais cependant sans avoir trop d'épaisseur; il y aurait quelque inconvénient à ce qu'il fût trop lourd.

La teinture de cantharide élendue à la dose de cinq à dix gouttes dans un demi-verre d'eau, forme un remède précieux

148 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

pour les brûlures. On mouillera la plaie avec des compresses trempées qu'on laissera en place et cela deux ou trois fois par jour, ou toutes les fois qu'il se déclarera de l'aggravation.

On en fera usage dans les brûlures légères comme dans les profondes, immédiatement après l'accident, et même plus tard, qu'on ait ou non employé de remèdes appropriés.

Lorsqu'on n'a pas sous la main des moyens plus efficaces et plus prompts pour calmer les douleurs violentes de brûlures, on emploiera avec avantage la poudre à poudrer ou la fleur de fa- rine, dont on couvrira la plaie par couches épaisses; cela constituera un pansement sec, qu'on renouvellera aussi sou- vent que les douleurs reviendront ; on n'enlèvera jamais la dernière couche : il faut que la poudre finisse par former une croûte d'une certaine épaisseur.

Dans les brûlures produites sur les parties internes, par les boissons ou les aliments trop chauds, comme la bouche, la gorge ou l'estomac, ou encore dans le rectum, à la suite d'un lavement trop chaud, il faudrait faire dissoudre quelques glo- bules d'arsenicum dans une lasse d'eau: on prendra une gor- gée de cette solution si la bouche est le siège de la brûlure; ou bien on en avalera une cuillerée à café de temps en temps, si c'est l'estomac; et on le donnera en lavement, si c'est l'intes- tin. Siarsenicum ne suffit pas, qu'on essaye alors de causticum, rhus, ou carbo vegetabilis.

Quand la brûlure est le résultat de l'action de l'acide sulfu- rique ou de tout autre acide, employez l'eau de chaux ou de la craie dissoute dans l'eau. Pour les petitesbrûlures qui atteignent les mains des ouvriers, il n'y a pas de meilleur remède que le gutta-percha dissous dans l'huile de térébenthine, ou Je collo- dium.—Si elle dépend de l'action des substances alcalines, em- ployez alors le vinaigre ou des pommes râpées.

Contre les brûlures par le phosphore, il n'est pas de moyen préférable à l'huile, surtout l'huile d'olive, dont les onctions seront renouvelées souvent, et toutes les fois que les douleurs augmenteront.

Si, par suite de brûlures violentes, il se déclare de la fièvre, donnez aconitum ; Y arnica ne sera jamais employé dans ce genre de lésion. Si des spasmes et des convulsions se déclarent, donnez chamomilla. 11 arrive d'autres fois qu'on est pris de diarrhée ou de constipation : il n'y a dans cette double circonstance rien a faire. Seulement, dans le dernier cas, si la constipation se

DES CORPS ÉTRANGERS INTRODUITS DANS l/ORGANISME. 1 49

prolongeait quatre ou cinq jours, on donnera un lavement d'eau tiède. Mais si, par suite de la diarrhée, on ressent des coliques, donnez d'abord pulsatillaei plus tard sulphur. calcarea, surtout si elle a lieu entre le soir et minuit. Toutefois, comme la diar- rhée est un accident favorableau malade, il ne faut pas la com- battre. Si elle durait après la guérison complète, on doit l'arrê- ter ; donnez alors ipecacuanha et deux jours après bryonia; s'il y a débilité, et que la diarrhée ait lieu le matin , arsenicum.

Dans les cas les plus ordinaires, cette diarrhée disparait d'elle- même quand le malade a eu soin de prendre souvent de l'eau froide et de se promener au grand air : ces deux choses sont indispensables à la guérison des brûlures à grandes surfaces. Si les pieds et les mains enflent, donnez calcarea.

Les emplâtres de plomb et l'eau de Goulard sont des moyens dont on n'a jamais eu à se louer. Les suppurations abondantes, les ulcères, les cicatrices difformes qui en résultent n'auraient pas amené un élat pire si l'on eût abandonné les brûlures à elles-mêmes. Qu'on reste donc bien convaincu que tout in- dividu qui a le malheur de se brûler, et le malheur plus grand d'employer des préparations de plomb, subit un véritable em- poisonnement, ainsi que le prouvent les expériences de tous les jours. Cet accident est encore plus prompt, plus funeste chez les enfants, puisqu'ils ne peuvent manquer de succomber, et non pas, comme on dit, par suite de brûlures, mais bien par suite du poison, ce dont il est facile de se convaincre par le relevé des symptômes. On recommandera donc d'une ma- nière expresse de ne faire jamais usage de ce remède dange- reux.

CHAPITRE X.

DES CORPS ÉTRANGERS INTRODUITS DANS L'ORGANISME.

Wan9 les yeux. Le simple lavage n'est utile que pour en taire > sortir la poussière; mais, si la substance introduite est soluble dans 1 eau, les lotions ne peuvent qu'aggraver 1rs souf- frances. Le frottement est encore plus nuisible: mieux vaut lu lavage surtout quand on a soin de mettre l'œil dans un verre plein d'eau. L'huile est un calmant contre les acides ou

150 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

les sels caustiques, mais elle offre de très-graves inconvénients contre la poussière de cantharides, ou autres insectes morts. Le blanc d'œuf est très-bon, dans le cas il est tombé dans l'œil des parcelles acérées de substances minérales, des cou- leurs ou tels autres corps aigus. Si c'est de la chaux, de la cendre, quelque éclat de couleur non fondue, ou du tabac en poudre, il faudra dans ce cas se servir de lait caillé acide, ou de la crème tournée.

S'il est entré dans l'œil un petit corps qui occasionne une pression incommode, et qu'on n'ait pu le dégager à l'aide des moyens précédents, qu'on écarte les paupières, et qu'on tache de le faire tomber, à l'aide d'une petite allumette de papier fortement roulée; son extrémité ne portera point droit sur l'œil; l'on s'en servira comme d'un pinceau. Puis, on laissera 1 œil se mouvoir dans toutes les directions pendant l'ecartement des paupières, et l'on examinera si dans l'intérieur il n y a pas d'autres corps étrangers. Le papier sans colle sera préfère parce que ces petits objets s'y attachent plus facilement. S i était utile de porter profondément ce petit cylindre de papier, on le mouillerait préalablement avec la salive.

Les forgerons, par exemple, sont exposés à être atteints dans l'œil par de petits éclats de fer chaud, qui adhèrent fortement; on peut s'en débarrasser et les extraire au moyen d un crin doublé que l'on promène çà et sous la paupière, ou bien en- core à l'aide d'un cure-oreilles bien nettoyé. L aimant a sou- vent servi à enlever ces parcelles de fer : qui veut 1 essayer, le fasse : il n'y a pas d'inconvénient.

Comme tout frottement est toujours nuisible, 1 ïaudra mieux, surtout chez les enfants, se servir d'un petit appareil de compresses trempées dans l'eau froide. Souvent les souf- Lces 's'apaisent par le sommeil. Quand il y a rougeur inflammation de l'œil, donnez aconitum, qui est encore nie alors même que le petit corps ne serait pas sorti, et qu il y au- rai quelque difficulté à l'extraire. Ce remède calme beau- couples douleurs, ce qui est d'un grand avantage puisquj peu? faire attendre avec patience l'arrivée du médecin, ou h, n procurer au malade une nuit supportable, insqu au retour du fôui l'inspection de l'œil est plus facile. Si, après avoir continué aconitum, l'œil reste sensible et rouge, donnez sulphur; cela ne suffit pas, donnez calcarea ou sihcca. D.« «-eUle8. - S'il y est entré des insectes, qu on se

DES CORPS ÉTRANGERS INTRODUITS DANS L'ORGANISME. 151

tienne couché sur l'oreille opposée, afin de laisser tomber dans l'autre de l'huile goutte à goutte, jusqu'à ce que l'insecte se fasse voir; on l'ôtera alors avec une allumette de papier roulé ou avec une paire de petites pinces bien fines. S'il s'est introduit dans l'oreille d'un enfant quelque chose qui soit sus- ceptible de se gonfler par l'humidité, tel qu'une graine, ou bien tel autre petit corps dur, un gravier, un éclat de bois, qu'on se hâte, parce que chaque heure de retard rend le cas plus grave. Prenez une épingle à cheveux, pliez-la sur le mi- lieu, et faites-lui subir en ce point un angle obtus, ce qu'on peut faire facilement à l'aide d'une clef; elle doit former ainsi une espèce de curette, dont les extrémités libres seront fixées dans un bouchon.

Qu'on se place de manière à être derrière l'oreille, qu'on la tire avec une main en haut et vers la nuque.de façon que l'œil de l'opérateur y voie aussi profondément que possible. Qu'on trempe l'instrument dans l'huile, et qu'on le fasse glis- ser assez résolûment dans l'intérieur de l'oreille, de façon à saisir le corps étranger par derrière; et une fois qu'il est em- brassé, on le soulève légèrement en le ramenant à soi. On peut encore tenter de le faire sortir avec des injections d'eau chaude, à l'aide de ces petites seringues qui se vendent chez les pharmaciens.

Si, antérieurement à tout essai pour l'extraction du corps étranger, il y a inflammation et douleur dans l'oreille, qu'on donne arnica; quelques heures après, pulsatilla ; si l'inflam- mation est assez intense pour que l'oreille en soit enflée au point d'empêcher l'extraction, donnez alors pulsatilla; s'il ar- rive, par exemple, que l'enfant éprouve de fortes douleurs, de la fièvre, du délire, s'il se débat avec rage, pulsatilla ne suffit plus, donnez bellac/onna ; et plus tard, s'il reste encore de la douleur, on peut s'en défaire par sulphur.

Après que les accidents inflammatoires ont disparu, procédez à l'extraction du corps étranger.

Dans le nez. Dans le cas l'on aurait à extraire un corps étranger logé dans les narines, qu'on attende que le malade fasse une forte inspiration; on lui ferme ensuite la bouche afin que l'air s'échappe avec force par le nez, ou bien encore on en chatouille l'intérieur avec une barbe de plume, ou on lui l'ait prendre une prise de tabac pour l'obliger à éternuer. On peut aussi se servir du petit instrument décrit plus liant, pour Pex-

152 CAUSES LES PUIS COMMUNES DUS MALADIES.

traction des corps introduits dans l'oreille. Selon les circon- stances, on donnera à cet instrument des proportions telles, qu'on puisse le porter jusque dansTarrière-houche. Cependant qu'on ne se laisse pas trop aller à des tentatives de cette na- ture; il vaut toujours mieux s'adressera un médecin qui doit avoir des instruments adaptés à de pareils accidents. L'in- flammation qui en résulte et forme obstacle à l'opération, de même que celle qui se déclare consécutivement, se guérissent l'une et l'autre par aconitum ou arnica. Lorsque cela ne suffit pas, donnez belladonna ou rhus. Contre les douleurs persistantes de la suppuration consécutive, donnez sulphur.

Dans le gosier. Si pareil cas se présente dans le gosier, qu'on provoque à faire cracher avec force et promptitude en frappant entre les épaules; qu'on fasse ouvrir la bouche, et après avoir fixé la langue en bas avec un cuiller, qu'on regarde dans le gosier pour s'assurer s'il y quelque chose qui puisse se prendre avec le doigt et être enlevé.

Si c'est une grosse bouchée qui s'y soit arrêtée., il est ur- gent, à cause de son volume et de sa dureté, de provoquer la régurgitation, surtout quand, en pressant la gorge, on sent que la bouchée se porte vers le haut. Afin de faciliter la ré- gurgitation, il suffira de chatouiller le gosier, et, selon le cas, de mettre une prise de tabac sur la langue, ou même encore de faire des injections d'une infusion légère de tabac. Si l'on peut s'assurer par une exploration extérieure de la présence du bol alimentaire, il suffit quelquefois d'une simple pression di- rigée de bas en haut pour le faire rendre. Si l'on a affaire à un enfant, il faut le contraindre à cracber ce qu'il a avalé, mais que cene soit pas avec trop de violence. Si la bouchée est descendue assez en avant pour qu'on ne puisse la voir en regardant au fond du gosier, et qu'elle est parvenue jusque dans la région infé- rieure de l'arrière-bouche, il faut en favoriser tout de suite la chute dans l'estomac, si c'est une substance d'une digestion facile. Si le patient sent que le bol commence à cheminer, qu'il laisse faire, le bol descendra de lui-même; seulement, pour aider, il boirade temps en temps une gorgée d'eau, pourvu toutefoisque le corps engagé ne soit pas de nature à se gonfler par l'humidité: car, dans ce cas, il faudrait donner du beurre fondu; si enfin la déglutition est par trop difficile, on l'aidera avec une baguette de bois souple, ou mieux, avec une baleine très-lisse, dont l'une des extrémités sera raboteuse et dentelée tout à la fois,

DES CORPS ÉTRANGERS INTRODUITS DANS i/ORGANISME. 153

afin d'y fixer fortement une éponge avec un lien Je fil ou de soie. Ainsi disposé, cet instrument improvisé sera trempé dans l'huile et introduit avec précaution dans l'arrière-bouchc, il doit forcer l'obstacle.

S'il se déclare une contraction spasmodique qui empêche le morceau de descendre, s'il y a douleur, difficulté de respirer et autres symptômes semblables, donnez ignatia. Si cela ne suffit pas, chamomilla; alors, donnez à avaler un peu d'huile ou de beurre, et recommencez les tentatives mécaniques de la déglutition. Si la face pâlit, qu'il y ait des nausées avec ag- gravation, perte de la parole, donnez cocculus; si la face de- vient rouge, et qu'il y ait des mouvements constants de déglu- tition, belladonna.

Il reste souvent dans la gorge, à l'endroit était l'empêche- ment, une sensation comme s'il y avait encore quelque ebose d'ar- rêté. Mais cela n'est rien, cette sensation disparaît d'elle-même, ou après avoir pris un remède. On se convainc que ce n'est qu'une fausse sensation, car, les douleurs, qui précédemment étaient fortes, n'augmentent pas, restent les mêmes, et qu'il ne survient pas d'autres souffrances. Aussi peut-on alors avaler sans diffi- culté aucune, soit un peu de boisson, soit une bouchée molle. Toutefois, en avalant, on éprouve encore, au passage qui a souf- fert, une douleur qui cesse toute seule. Dans ce cas, on peut donner arnica, et s'il ne suffit pas, mercurius. Si cependant il restait encore quelque chose dans la gorge et que la douleur persistât, donnez silicea.

Si c'est un os qui s'y soit arrêté, et qu'il soit d'une dimension telle qu'il ne puisse descendre, il faut l'ôter de la manière indi- quée ci-après, ou en faire opérer l'extraction par un médecin.

Si l'on a affaire à des corps aigus, pointus, à des morceaux de verre, à des arêtes, à de petits os, à des épingles, à des ai- guilles, etc., qu'on se garde bien de faire des tentatives violentes. Dans ce cas, on se contentera d'avaler de temps en temps une bouchée de pain un peu forte, sans être trop mâchée toutefois; une figue peut remplir le même office ; ou, si ce sont de petits corps acérés qui se soient attachés à la gorge, qu'on avale des boulettes de cire de la grosseur d'une balle de plomb, enduites préalablement de miel ou de sirop.

S'il survient des symptômes qui offrent du danger, tels que douleurs violentes, pression qui va jusqu'à l'étouffement, grande anxiété, mouvements convulsifs, etc., qu'on se hâte de faire l'ex-

154 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

traction du corps engagé dans la gorge. Pour cela, on se servira d'unecorde de violonou d'un fil de fer qui seradoublé de manière à faire une anse dans son milieu ; on le plongera dans la bouche et on lepousserajusqu'au-dessousdu point douloureux; là, pour le saisir, on lui fera subir un mouvement de va-et-vient, quel- quefois un mouvement de rotation, et on le sortira tout douce- ment. Dans certaines circonstances, il est préférable de se servir d'un morceau de baleine, monté comme il a été dit plus haut. On enfoncera cette baleine jusqu'au-dessous du corps étranger; en même temps on donnera à avaler une gorgée d'eau pour gonfler l'éponge; alors on tournera tout légèrement la baleine et l'attirera à soi. On peut également se servir d'une large barbe de plume attachée à un fil de fer. Plongéedans l'arrière-gorge, ainsi qu'il vient d'être dit de la baleine, on la fera pivoter avec pré- caution, et l'on ramène quelquefois l'objet engagé. D'autres fois, quand ce sont des aiguilles ou des arêtes qui se sont intro- duites, on peut Taire usage, avec quelque succès, d'un morceau de viande ou de lard qui sera attaché solidement à un fil; le malade devra l'avaler, et quand il sera arrivé à la partie dou- loureuse, on le retirera vivement. Si, dans un cas d'urgence, il s'agit d'un fragment de verre, qu'on se serve de l'extrémité supérieure d'une chandelle de suif, qu'on attachera par sa mèche à un fil; on la donnera à avaler, et on la sortira après qu'elle aura eu franchi le point douloureux : on répétera cette opéra- tion plusieurs fois. Il est bien entendu que, dans de pareilles circonstances, on se servira des moyens qui sont le plus à portée, et que l'on prendra toujours en considération la nature du corps engagé. C'est ainsi qu'un enfant qui courait les plus grands dan- gers pour avoir avalé un hameçon en fut débarrassé a l'aide d'une balle de plomb, qui, avant été percée et puis enfilée par un bout de fil, arriva sur l'obstacle, pesa dessus, détacha 1 ha- meçon et le ramena heureusement.

Dans le cas ces diverses manœuvres sont indiquées, opé- rations toujours assez délicates pour ne les confier qu'à un pra- ticien expérimenté, on fera appuyer la tête du malade sur la poitrine d'un assistant; on baissera et l'on tiendra baissée la langue avec le doigt indicateur, puis on introduira l'instrument, préalablement préparé, huilé, avec une grande précaution dans l'arrière-gorge, et aussi profondément que cela sera nécessaire. On *era averti que l'instrument est arrivé sur le corps étranger à la résistance instinctive du malade, ou à la douleur ou aux

DES CORPS ÉTRANGERS INTRODUITS DANS L'ORGANISME. 455

mouvements brusques et presque, convulsifs qu'il manifeste. Pour retirer l'instrument, on ne saurait apporter trop d atten- tion afin d'éviter d'obstruer la trachée-artère et de ne pas aban- donner le corps étranger qu'on ramène. Qu'on porte plutôt 1 in- strument un peu de côté, et qu'on se hâte de faire pencher la tête du malade en avant dès qu'on en aperçoit l'extrémité.

Dans les cas les plus graves et les plus difficiles, cette ope- ration pratiquée même par un médecin habile, peut échouer; alors il ne reste plus qu'à faire une ouverture à la gorge : on peut encore espérer de sauver par ce moyen extrême un malade sur le point d'étouffer.

Dans le larynx et la trachée -artère. - Si pendant la dé- glutition on se met à parler ou rire, si l'on fait une forte inspira- tion en tenant quelque chose dans la bouche, ou qu'un enfant en jouant saisisse un objet quelconque avec la bouche, il peut arriver que ce corps étranger s'engage dans le larynx ou dans la trachée-artère. Dans ce cas, on a recours à la pratique vulgaire qui consiste, soit à frapper entre les épaules pendant que le pa- tient porte la tête inclinée en avant, soit à provoquer l'étemu- ment ou le vomissement en chatouillant le gosier, moyens utiles seulement dans les accidents les plus simples, mais qui peuvent aggraver aussi la position du malade; ainsi, qu'on n'en abuse pas. On peut pareillement, en jetant avec force la tête en arrière, faciliter une toux violente qui dégage le corps et l'oblige à sortir. Cependant, qu'on ne compte pas sur ces divers petits moyens, si le corps est engagé trop avant dans le larynx. On s'assu- rera de sa présence, en saisissant doucement avec les doigts le larynx à l'extérieur, et en lui faisant subir un petit mouvement de haut et de bas; il devient alors assez facile de le sentir et de le faire claqueter contre les parois, s'il n'est pas trop adhérent. Quelquefois on parvient à rassurer le malade à l'aide de quel- ques médicaments, et il s'endort la tête peu élevée, il arrive que le corps sort de lui-même. Si le danger augmente malgré les remèdes, il faut procéder à l'opération. Qu'on se hâte alors d'appeler un médecin capable d'entreprendre celte opération, qui est l'unique moyen de salut, et cela lorsque le malade paraît êtic dans un étal désespéré. La trachéotomie, si elle est bien pratiquée, n'est nullement dangereuse, comme elle paraît l'être à beaucoup de gens; elle n'est pas même très-difficile. La plaie qui en résulte guérit assez promplement d'elle-même, comme tout le monde le sait; on voit, en ellet, souvent des gens qui

156 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

se sont coupé accidentellement ou autrement la gorge, se ré- tablir en peu de jours. Ce serait donc un tort que de reculer devant cette opération , quand il se trouve un chirurgien assez expérimenté pour la pratiquer.

Comme les accidents sont ici à peu près semblables à ceux que nous avons fait connaître au sujet des corps engagés dans l'arrière-bouche, les mêmes moyens s'y appliqueront après un examen préalable et selon les mêmes précaulions.Nous renvoyons donc à cet article. On reconnaîtra qu'un corps étranger est en- gagé dans la trachée-artère aux signes suivants : La douleur se fait sentir plus avant, le malade l'indique avec le doigt; si c'est dans la gorge, la douleur est plus en arrière. Les symptômes que nous connaissons se déclarent ici comme dans le cas relatif à la gorge, seulement la respiration est courte et surtout plus gênée; la figure est également bouffie, plus bleuâtre ; les yeux plus saillants, la voix plus changée, rauque, et quelquefois elle s'éteint. Ces souffrances sont d'abord presque insignifiantes, mais elles ne tardent pas à s'aggraver peu à peu ; d'autres fois elles cessent tout à coup, mais elles reprennent subitement et ont plus d'intensité.

Si le corps étranger n'est pas assez gros pour empêcher com- plètement la respiration, et qu'il ne soit pas engagé dans l'épi- glotte, mais plus bas, alors il arrive que le malade paraît être assez bien pendant quelque temps; car il ne tousse pas et ne souffre d'aucune incommodité, et cet état peut même durer plusieurs semaines. Il n'est pas guéri pour cela ; on voit plus tard se déclarer une toux suffocante qu'on peut prendre pour une espèce d'esquinancie. Dans ce cas, si tartarus emeticus ne soulage pas promptement, ou silicea, le malade est sans res- source. L'incision elle-même ne pourrait rien, si la respiration, entre les accès de toux, est difficile et pénible. La langue alors se gonfle et le malade meurt asphyxié, qu'on fasse ou qu'on ne fasse pas l'opération.

Dès qu'on a reconnu que le corps étranger est dans la trachée- artère, qu'on donne aussitôt ipecacuanha. S'il apporte du soula- gement, il faut le répéter après chaque aggravation, et l'on ne donnera au malade rien autre chose que de l'eau sucrée ou du sucre. En attendant l'arrivée du médecin, donnez plusieurs fois ipecacuanha; s'il ne suffit pas, on donnera belladonna étendus dans l'eau, qui produit souvent un grand résultat. Avant comme après l'arrivée de l'homme de l'art, on se contentera de donner

DES CORPS ÉTRANGERS INTRODUITS DANS i/ORGANISME. 157

du sucre ou de l'eau sucrée. Si le malade s'endort, qu'on le laisse tranquille; et si les accidents se représentent, qu'on ne se hâte pas de lui donner trop vite une nouvelle dose, mais seu- lement dans le cas il y aurait une aggravation réelle. Sou- vent le corps étranger sort de lui-même durant le sommeil. Si belladonna ne suffit pas, ou si les souffrances persistent après que le danger est dissipé, on peut faire l'essai de hepar délayé dans l'eau. Si malgré tous ces moyens, il survenait une suffocation, qu'on donne tartarus emeticus (3e tritur.); ou si le visage de- vient rouge foncé, donnez opium.

Belladonna sera le remède approprié dans le cas il serait entré dans la bouche, et par suite dans la trachée-artère, de la poussière, des cheveux ou de la barbe de plume, qui agissent ici en provoquant la toux; plus tard hepar. L'amélioration se fait, toutefois, lentement. Il est bon de lenir de temps en temps du sucre ou de la gomme arabique dans la bouche.

Si, lorsqu'un objet s'est engagé dans le haut du larynx d'un enfant, ou à côté, il se déclare des accès d'une toux suffocante, donnez avec espoir de succès tartarus emeticus (3e tritur.). Si les accès se renouvellent fréquemment, et qu'en toussant il se dégage une mauvaise odeur de la bouche, donnez silicea. Il en résulte presque toujours un bon effet : le corps étranger est chassé au dehors par la toux, ou il est avalé. Dans les cas les plus opiniâtres, donnez hepar alterné avec silicea.

Dans l'estomac et les intestins. Il suffira souvent d'a- valer des substances molles, gluantes et liées, d'éviter tout ce qui est échauffant, acide et irritant, et d'attendre patiemment que le corps étranger, réfractaire aux forces digestives, soit rendu par les selles. Des frictions sèches, des pressions modé- rées sur le bas-ventre, puis rester couché dessus, faire un peu d'exercice sans fatigue, tout cela favorise, aide les intestins dans leurs efforts expulsifs.— On voit, en effet, une pièce de monnaie, une balle, une bague, etc., même les corps qui ont un diamètre peut-être plus grand que celui des conduits par ils doivent passer, sortir, quelque temps après, sans souffrance, et cela par le seul effet d'un régime convenable. Celui qui est sujet à la constipation s'abstiendra de tout purgatif qui affaiblit la force intestinale; qu'il prenne, au contraire, une nourriture lé- gère et du beurre en quantité; puis, qu'il ait soin de s'adminis- trer tous les jours un lavement d'eau tiède ou de lait.

Il faudra prendre la précaution de rendre ses évacuations

458 CAUSES LES PLUS COMMUNES DES MALADIES.

dans un vase plein d'eau, afin de s'assurer que le corps étran- ger est sorti. On tamisera les matières rendues, et s'il s'agit de petits corps effilés et aigus, on jettera le tout sur un gros linge, et l'on constatera s'ils ont été amenés avec les selles. Les ai- guilles se frayent généralement une tout autre voie, et le plus souvent sont rendues sans aucune souffrance et sans danger pour le malade. Si elles devaient séjourner longtemps, qu'on donne toutes les semaines silicea, et plus tard, une seule fois dans l'intervalle, hepar.

Si, quelque temps après avoir avalé des aiguilles ou une pièce de monnaie, il survient des symptômes graves, des dou- leurs violentes dans le bas-ventre avec une sensation de serre- ment et de pincement, qu'on donne tout de suite ipecacuanha; s'il est suivi de soulagement, il faut y revenir toutes les fois que le mal reprend ; s'il ne suffit pas, donnez veratrum ou nux vo- mica. Si , malgré ces premiers moyens, les accidents s'aggra- vent, suivis de coliques violentes et de constipation , opium y remédie souvent; s'il survient des accidents plus graves accom- pagnés de douleurs lancinantes sur un point; et que on res- sente comme si un abcès voulait s'y former, qu'on donne lachesis.

Quelquefois les objets avalés suivent sans difficulté tout le trajet des voies digestives, et ne s'arrêtent qu'à l'anus. Qu'on donne dans ce cas, pour en faciliter la sortie, des lavements mucilagineux, d'huile ou de lait ; ou bien qu'on coupe de lon- gues bandes de lard d'une certaine épaisseur, qu'on les intro- duise à cet effet dans la moitié de leur longueur. Si, après avoir donné le lavement, on peut faire cette introduction de manière à garantir l'intestin des blessures qu'il pourrait recevoir du corps étranger qui s'y trouve, il deviendra facile, dès qu'il se présentera à la sortie, de l'extraire, avec une baguette arrondie ou le manche d'un cuiller d'argent. - Si l'on ne peut en venir à bout il faut appeler unmédecin pour qu'il fasse le nécessaire. Mais qu'on se garde toujours d'administrer des purgatifs, ce qui serait très-dangereux. Si l'anus se ferme, avec spasmes, donnez iqnatia, belladonna ou lycopodium.

Quand des sangsues s'introduisent dans l'estomac, il se dé- clare des symptômes alarmants, tels que douleurs brûlantes, hoquets avec suffocation, vomissements mêlés de sang, et fièvre lente qui mine le corps : qu'on se hâte alors de donner de l'eau salée en grande quantité, et, dans l'intervalle, du beurre fondu;

DES CORPS ÉTRANGERS INTRODUITS DANS L'ORGANISME. 150

chez les enfant?, quelquefois un peu de sucre, et jusqu'à ce que les souffrances aient un peu cessé. On donnera ensuite arnica, et quelques jours après, contre les souffrances consécutives, arsenicum.

Si d'autres (petits animaux, comme des insectes, pénètrent dans l'estomac, il suffira de donner du beurre fondu salé ou de l'huile; si la douleur qu'ils causent ne cesse pas tout de suite, qu'on donne une pilule de camphre de la grosseur d'un pois, écrasé dans l'huile. S'il s'agit de vers, de petits reptiles, de grenouilles, qu'on donne à boire de l'eau sucrée, et du sucre à manger, jusqu'à effet évacuant. Si cela ne suffit pas, donnez un peu tfipecacuanha ou de la pondre de moutarde en quantité suffisante pour produire le vomissement. Contre les souffrances qui en résultent, faites flairer du camphre, et répétez plusieurs fois ipecacuanha (s'il n'a pas été employé à titre de vomitif) ou nux vomica.

Dans la peau. Quand des corps étrangers s'introduisent sous la peau, on peut employer les moyens indiqués plus haut à l'article Blessures. Cependant il est bon de noter ici ce qu'il convient de faire lorsque ce sont de petits corps aigus, tels que épines, barbes de chardon, etc., qui pénètrent dans la peau en grand nombre. S'il s'agit de piquants de diverses plantes, qu'on frotte alors la partie avec de l'huile, et qu'on l'approche du feu aussi près que cela se pourra; puis, qu'on prenne un couteau ordinaire pour racler doucement la peau, de manière à faire sortir ces petits corps. Lorsque les épines sont entrées obli- quement, faites courir votre couteau dans le sens opposé, de façon que la pression porte d'abord sur l'extrémité engagée. Cette opération sera répétée aussi souvent que ce sera néces- saire, ainsi que les onclions d'huile et l'exposition au feu.

Le même procédé sera employé dans le cas de pelils éclats de verre auraient pénétré sous la peau ; mais ici la dou- leur est forte, et il devient préférable de les abandonner au tra- vail de la suppuration, qu'on traitera comme une blessure or- dinaire. — Pour remédier à l'inflammation donnez arnica; si cela ne suffit pas ; pour en favoriser la sortie, donnez hepar, et si c'est encore insuffisant, silicea. Dans le cas la suppura- tion serait abondante, et silicea et hepar n'auraient apporté aucune amélioration, donnez lachesis, et plus tard mercurius .

SECONDE PARTIE

DES MALADIES LES PLUS COMMUNES

CHAPITRE PREMIER

MALADIES DE LA TÊTE

VERTIGES (1).

Le vertige tient quelquefois à des causes qu'il faut savoir écarter ; telles sont les désordres et la plénitude de l'estomac, les pertes ou évacuations débilitantes, les boissons spiritueuses, les remèdes narcotiques, les chutes ou les coups sur la tête. Il se lie d'autres fois à des maladies dont on parlera plus bas.

Celui qui est sujet aux vertiges doit se modérer dans le boire et le manger, se lever de bonne heure, se promener beaucoup au grand air, et il devra, le soir, se frictionner avec une brosse.

Le vertige, à la suite d'un dîner copieux, est grave. Sou- vent un peu d'abstinence et arnica le matin suffisent pour le dissiper; il en est de même à l'égard de nux vomica, cha- momilla, pulsatilla , rhus et cocculus, qu'on administrera suivant le tempérament et les prédispositions.— Le vertige par suite de la suppression d'un ulcère est un mauvais si- gne : calcarea ou sulphur, suffisent souvent pour le guérir.

Dans le vertige qui s'accompagne de nausées, de vomis- sements et de renvois, on trouve du soulagement dans «co- rn On consultera avec intérêt un bon travail de M. le docteur Max Simon couronné par l'Académie impériale de médecine, Intitulé : 'Mémoire sur le vertige nerveux et son traitement (Mémoires de méde- cine, Paris, 1858. T. XXII.)

MALADIES DE LA TÊTE. 161

nitum. Plus tard, si l'estomac reste souffrant et dégoûté, donnez pulsatilla ou antîmonium crudum.

Si le vertige vient le soir et s'accompagne du trouble de la vue, mercurius; s'il est suivi d'un éblouissenient avec étincelles surtout en remuant les yeux et avec aggra- vation en s'arrêtant, donnez belladonna; au saut du lit. et par le mouvement ou balancement de la voiture, cocculus.

S'il a lieu avec un mal de tête pressif , sur le sommet de la tête , donnez phosphorus.

Le vertige , par suite d'une fatigue intellectuelle avec confusion dans la pensée , demande nux vomica. S'il a lieu en regardant en l'air, pulsatilla; en se remuant, et puis s'il s'amende en se couchant, china; au lit, nux vomica; mais en restant couché, rhus; en se levant, chamomilla; en s'arrêtant, aconitum; et plus tard belladonna et même calcarea; en voiture, hepar; et plus tard silicea ; étant as- sis, pulsatilla.

Le vertige avec une sorte d'insensibilité morale ou avec agitation réclame belladonna. S'il va jusqu'à la défaillance, ou s'accompagne de la crainte de mourir, rhus; de bour- donnements d'oreilles, de maux de tête avec chaleur et pâleur de la face , trouble de la vue, pulsatilla. Aggravé dans le repos, en fermant les yeux, ou qu'ils ne voient que l'obscurité, avec mal de tête, nausées et éternument, don- nez apium virus ; s'il y a faiblesse de la tête, china; saigne- ment de nez, sulphur ; avec évanouissement, chamomilla, qui sera suivi plus tard de hepar.

FAIBLESSE DE MÉMOIRE.

Si elle est due à des saignées fréquentes, à des purga- tions répétées et à d'autres causes d'affaiblissement, donnez china ou lachesis. Chez les vieillards, aux personnes fri- leuses qui prennent facilement froid, et qui préfèrent ne pas sortir, nux moschata;&\ elles préfèrent le grand air, quoiqu'elles prennent froid chaque fois, cepa. Si elle tien!

162 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

à un coup sur la tête, arnica; à des boissons spiritueuses, nux vomica; à la frayeur, à un accès de colère ou à une vexation, choisissez particulièrement, parmi les remèdes appropriés à ces causes (voir ch. i, lre part.), aconitum et staphysagria ; à l'humidité de l'air, veratrum album, ou rhus ou carbo vegetabilis. Si elle est liée à des conges- tions passagères du sang vers la tête, donnez principa- lement aconitum et belladonna ; si on peut fixer sa pensée sur un sujet quelconque, opium virus; et, parmi les remèdes indiqués dans cette circonstance, china, rhus, mercurius ou sulphur.

On servira Faction de ces médicaments, si on ne néglige pas de se laver tous les soirs la tête avec de l'eau froide, qu'on la laisse entourée d'un mouchoir, et que chaque matin on se lave les yeux et le front avec de l'eau très-froide. Si cela ne suffit pas, qu'avant de se coucher, on mette les pieds dans un bain d'eau froide, jusqu'aux chevilles, aussi froide qu'on puisse la supporter, puis on les frottera avec force, et l'on se couchera.

CONGESTION I)E SANG A LA TÊTE.

Cet état de souffrance est fort importun, et il peut deve- nir dangereux, s'il dure longtemps. On ressent dans la tête des battements et des pulsations comme dans le pouls; les veines du cou et de la tête se gonflent; la tête semble pleine, des vertiges ont lieu bien souvent, surtout en se baissant ou en se promenant au soleil , et on éprouve la sensation comme si la tête allait éclater au-dessus des yeux ; ici encore, et s'il y a aggravation en s'arrêtant, ou en tous- sant, donnez aconitum. S'il produit du soulagement, répé- tez-le; dans ce cas, les bains de pieds froids sont souvent très-utiles.— Qu'on s'abstienne, pendant le temps que dure ce mouvement congestionnel, de l'usage du café, du vin, de boissons spiritueuses, et en général qu'on ne prenne rien de chaud; mais, par contre, qu'on boive beaucoup d'eau froide, et qu'on se lave souvent le cou et la tête à l'eau froide.

Si le mouvement congestionnel se fait soudainement,

MALADIES DE LA TÈTE. 163

que le cerveau semble prendre de l'extension, en devenant de plus en pluslarge, avec chaleur et battement dans la tête, surtoutdans les tempes courant vers le cou, donnez g lonoine.

Si cela ne suffit pas, et que le malade s'irrite pour peu de chose, se laisse aller facilement à la colère, s'il a fait abus de boissons spuïtueuses, et qu'il ait mené une vie plus sédentaire qu'à l'ordinaire, donnez nux vomica.

S'il éprouve des douleurs aiguës, brûlantes ou lancinantes dans un côté de la tète, ou une forte pression dans le front à chaque pas ou à chaque mouvement qu'il fait, et que ces symptômes empirent en s'arrêtant, ou par le bruit qui se fait autour de lui, ou par une trop vive clarté du jour ou delà lumière, donnez belladonna.

Quand on éprouve des éblouissements et qu'on voit des étincelles, que la vue se trouble et voit double, qu'on a des bourdonnements, des évanouissements fréquents, un som- meil lourd; si ces symptômes se déclarent chez les enfants à l'époque de la dentition, chez les filles quand elles de- viennent nubiles ou qu'elles se sont refroidies pendant les menstrues, surtout par l'humidité des pieds, donnez d'abord aconitum, et puis six ou huit heures après, belladonna.

1 Si une grande joie OU une surexcitation provo- quent la congestion, donnez coffca; si elle est occasionnée par la peur, opium; par une vive contrariété, chamomilla ; par un ressentiment concentré, ignatia ; par la colère, nux vomica; ainsi qu'il a été diten traitan «les causes. Si elle a été occasionnée par une chute ou un coup, arnica; qu'on répétera toutes les vingt-quatre heures, si le cas l'exige. Dans les hémorrhagies nasales provenant de cette disposi- tion du sang à se porter à la tête, il n'y a rien à faire, la nature y suffit.

Si c'est la débilité qui est la cause de l'afflux du sang, donnez china; si elle reparaît toutes les fois qu'on se re- froidit, dulcamara ; si elle est la suite d'un effort pour lever un fardeau, rhus; si le malade transpire facilement

164 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

et beaucoup, mercurius; s'il éprouve en même temps du froid, camphre en olfaction. Si malgré l'emploi de ces divers remèdes, le mal persiste, donnez sulphur en so- lution tous les matins, une pleine cuiller, pourvu qu'on n'en ait pas déjà fait usage; car, dans ce cas, il faudra lui donner hepar; et si cela ne suffit pas, silicea, après une quinzaine, mais tout au plus deux ou trois fois.

Si ces différents moyens n'agissent pas promptement, et que le cas paraisse grave, faites un cataplasme de farine d'avoine, que vous appliquerez chaud aux pieds; ou bien encore, prenez un bain de pieds très-chaud, que vous ferez durer jusqu'à amé- lioration ou jusqu'à ce que vous éprouviez une sorte de frisson ; s'il y a constipation, donnez un lavement chaud d'eau miellée.

MAL DE TÊTE.

C'est une des maladies les plus communes, mais qui a de nombreuses nuances; c'est pourquoi on doit se conduire selon la cause et; selon les symptômes coïncidents. 11 est donc utile de distinguer avec soin les diverses espèces de maux de tête, car souvent ce qui convient dans un cas est nuisible dans un autre.

Mal de tête par §uite d'une habitude congestion-

neiie.— Lorsque le mal de tête provient d'une habitude con- gestionnelle du cerveau ou d'une inflammation, il s'accom- pagne des symptômes suivants : il y a rougeur et chaleur, battement visible des artères du cou ; la douleur augmente et provoque le vomissement; elle s'aggrave par la moindre secousse, par le mouvement de la tête, et soit que l'on se couche ou que l'on s'arrête, comme aussi elle s'améliore en restant tranquille. Parmi les moyens domestiques à employer dans ce cas, le meilleur est le vinaigre, dans le- quel on fait tremper une croûte de pain qui sera appliquée sur les tempes ; prenez en même temps un lavement chaud : si cela ne suffit pas, mettez les pieds dans un bain chaud, auquel vous aurez ajouté un filet de vinaigre; après quoi

MALADIES DE LA TÈTE. 165

i (WtP7-les avec de la Uanelle. On doit,

Sfête toi e matins avec une serviette trempée dans 1 eau frotd pa ticuhèrement le front et le nez, et de prendre X; s'r un bain de pieds froid qui ne durera que quel-

^rTeÎels cas, on a l'habitude dans la vieille école diquev lagliesurlatête^quelquefoisàraided'une veïie - S'il est utile d'employer l'eau froide, faites-la re- froidir' avec la glace; trempez des compresses qui seront appliquées sur le front; le soulagement qui en résultera «era l'effet du froid et non de la glace proprement dite. Il serait absurde de croire que des morceaux de glace qui pressent désagréablement la tête fussent plus utiles par cela même; on ne doit jamais justifier une pareille pratique.

Lorsque la douleur est très-intense et s'accompagne d'une forte chaleur de toute la tête, surtout du front; si la face devient rouge et bouffie, les yeux injectés de sang; s'il y a du délire ou des emportements presque furieux, il faut, dans ce cas renoncer au vinaigre, et donner aconitum; s'il fait du bien, laissez-le agir longtemps; si le mal empire, répé- tez aconitum; s'il n'en résulte aucun soulagement, donnez belladonna; ou, selon le cas, administrez aconitum et bella- donna alternativement.

Si le mal de tête est profondément situé, que la douleur soit sourde et pesante, la face pâle et étirée, avec perte de connaissance, délire, murmure, somnolence, donnez tout de suite belladonna et attendez plusieurs heures.

Si la douleur est gravative et pressive sur un côté de la tête, fatigante et affaiblissante; si, occupant le front au- dessus de la racine^du nez, elle se porte sur le derrière de la tête; si elle s'améliore par la pression des mains ou par l'effet d'unbandeaU; d'un mouchoir fortement attaché; si elle s'aggrave étant assis ou si elle diminue en marchant;

166 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

si la tête est lourde, le visage pâle, qu'il y ait des vertiges, de l'anxiété, avec envie de pleurer, donnez pulsatilla.

Administrez rhus dans les cas la douleur est brû- lante et battante, avec sensation de plénitude et pesanteur de la tête, avec sensation d'un ballottement d'eau à l'inté- rieur, comme si elle allait s'échapper, surtout si ces divers symptômes se déclarent après avoir mangé.

Glonoine pour le mal de tête battant dans les tempes, avec sentiment de constriction du cœur, pouls très-rapide, quand la céphalalgie s'aggrave par le plus léger mouve- ment et s'améliore momentanément par l'application de l'eau froide.

Mal de tête par l'effet île la pléthore. Lorsque le

mal de tête dépend du sang et qu'il se produit dès le matin ou après le repas, accompagné d'une grande faiblesse, et s'il y a somnolence, roideur et douleur dans la nuque, que la parole devient embarrassée, ou si la face se dévie et la bouche oblique, si les membres s'engourdissent, donnez belladonna ou nux vornica. S'il n'y a pas de prompte amé- lioration, mettez les pieds dans un bain chaud, envoyez promptement chercher le médecin, et soignez le malade comme étant dans un état d'apoplexie.

Mal de tête par suite de catarrhe. Le mal de tête

qui dépend d'un état catarrhal se caractérise par des dou- leurs frontales, compressives et brûlantes; le matin, elles sont moins violentes, mais le soir l'état est pire; il y a lar- moiement, éternument, chaleur sèche du nez, frissons fré- quents, et quelquefois accompagnés d'une petite toux: dans ce cas, il est bon de renifler de Veau chaude, et de boire de l'eau froide avant de se coucher.

Aconitum sera administré avec succès contre ce genre de mal de tête, si l'on se trouve mieux au grand air, et qu'il y ait de l'aggravation en parlant.

S'il y a au contraire augmentation au grand air, si en pensant ou lisant on éprouve la sensation d'un poids et

MALADIES DE LA TÊTE. 167

d'un tiraillement, donnez cina; mais si le nez coule et donne une matière âcre et brûlante, s'il y a enrouement, manque de sommeil, bourdonnement d'oreilles, battements dans le front, nausées, et que le malade se trouve mieux à l'air ou dans un appartement chaud, donnez arsenicum; et cepa, s'il y a aggravation la nuit et dans la chambre, amé- lioration à l'air libre, avec étincelles devant les yeux, plé- nitude et pesanteur de la tête, et particulièrement derrière la tète. Pour les autres remèdes, voyez « iodure. »

Mal «le tête rhumatismal. Chamomilla sera le remède préféré dans ce cas-ci, spécialement si l'on est en présence des symptômes suivants : douleurs déchirantes et tiraillements changeant souvent de place.

Si chamomilla ne réussit pas peu d'heures après, donnez pulsatilla, le matin, ou nux vomica le soir; si la douleur se porte à la nuque, aux oreilles et aux tempes ; si la tête se sensibilise au moindre attouchement ou mouvement; si elle s'aggrave vers minuit étant couché , transpiration fré- quente, etc., dans ces circonstances, on prend des bains de pieds fréquents, on se brosse la tête chaque soir, et l'on se met à respirer la vapeur d'eau chaude ; spécialement s'il se déclare de petits et de légers engorgements dans différentes parties du corps, ou si à la suite de vomisse- ments, il y a de l'amélioration.

Donnez ipecacuanha avec espoir de succès si les douleurs ont quelque caractère delà goutte, c'est-à-dire si les ran- gements et les tiraillements sont plus intenses, et qu'elles soient amendées par la chaleur et les vomissements.

IgnatiaconxienldipvèsipecacuanhajSi celui-cin'a été suivi que d'un faible soulagement, mais particulièrement lorsque la douleur est pire dans la région du nez, si elle est perfo- rante, lancinante, déchirante, profonde dans la tête, amé- liorée en Arrêtant ou restant couché; mais si les douleurs sont saccadées et battantes dans un côté de la tête, pire à l'air ou en s'arrêtant, donnez nux vomica.

168 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

Colocynthis servira à calmer la douleur rhumatismale de la pire espèce, après l'insuccès du remède précédent. Si rien n'y fait, prenez du café pur.

Dans le mal de tête goutteux les douleurs sont bat- tantes et déchirantes dans tout le cerveau, comme si .le crâne allait éclater; quand elles sont accompagnées d'agi- tation et d'insomnie, avec nausées et renvois à vide, donnez alors ipecacuanha, ou plutôt nux vomica ou bryonia.

Mal de tête par suite du dérangement de l'estomac et des intestins. La plupart des maux de tête proviennent de Y estomac ou du bas-ventre. S'ils tiennent à une indigestion, le café pur est fort utile; s'ils viennent d'un dérangement de l'estomac, employez les remèdes indiqués au chapitre relatif aux souffrances de cet organe. S'il y a constipation, donnez des lavements d'eau chaude.

Cet état se reconnaît à l'état de la langue, qui est chargée; à l'amertume de la bouche, au manque d'appétit, aux nausées et vomissements, et si ces derniers symptômes augmentent avec le mal de tête; si, au contraire, le mal de tête a un caractère névralgique, les nausées et les vomissements ne se déclarent qu'après que les douleurs de tête sont arrivées au plus haut de- gré. — Si le mal de tête est la cause directe dudérangement de l'estomac, employez les remèdes indiqués contre la céphalalgie; si, au contraire, c'est le mal d'estomac qui produit la cépha- lalgie, employez les remèdes appropriés aux souffrances de l'estomac.

Mal de tête prorenant de la constipation. La

constipation qui donne lieu à la congestion du cerveau et au mal de tête se guérit généralement par nux vomica, prin- cipalement si la céphalalgie augmente par la marche^ ou en remuant la tête, en comprimant les tempes; s'il n'y a pas de soulagement étant assis ou couché; si les yeux sont troubles et se ferment sans le besoin de dormir; si la tête est lourde, surtout en remuant les yeux; si, par le travail d'esprit, elle semble vouloir éclater; s'il y a aggravation par la promenade en plein air, le matin, ou après avoir

MALADIES DE LA TÉTE. 169

mangé, et surtout après une prise de café, ou qu'il donne du dégoût pour les aliments.

Pukatilla convient si les douleurs occupent un seul côté de la tête, si le sang se porte modérément au cerveau; c'est surtout aux personnes d'un caractère doux que pal- satilla convient, surtout si elles sont frileuses et ont rare- ment soif, si elles sont naturellement portées aux larmes et à la tristesse.

Bryonia, si la tête est comprimée des deux côtés, ou si, en s'arrêtant, on a la sensation que tout va sortir par le front; s'il survient une hémorrhagie nasale, sans être suivie d'amélioration; si les yeux sont brûlants et larmoyants.

Opium, si les douleurs sont violentes, déchirantes dans la région du front, battantes vers les tempes, avec une grande affluence de sang, regard inquiet, soif intense, bouche sèche, rapports acides, envie de vomir, et vomis- sements putrides et repoussants; s'il soulage, répétez-le toutes les deux ou trois heures, et même plus souvent, tant qu'il sera nécessaire, ou donnez un autre remède s'il est plus convenable.

Mercurius sera souvent utile si la tête est pleine et qu'il semble qu'elle va éclater, ou qu'elle soit entourée et serrée comme par un bandeau; lorsque les douleurs sont pires la nuit, et qu'elles sont déchirantes, brûlantes, perforantes et lancinantes.

Si les nausées coïncident avec la céphalalgie, si de toutes parts la tête est comme meurtrie et la langue comme paralysée, etqu'il survienne des vomissements ou des efforts d^ vomissements, donnez ipecacuanha, et, plus tard, d'au- tres remèdes. Si une constipation habituelle occasionne les congestions du sang à la tête, et s'accompagne d'une dou- leur semi-latérale avec des battements par accès ; en outre, si le cerveau était meurtri et serré comme par une corde; si on éprouvait à la gorge une sensation de strangulation suivie de maux d'estomac, raideur et douleur de la nuque,

niiniNG. 10

HO DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

avec urines claires et fréquentes, nausées et vomissements, donnez veratrum ou lycopodium.

Migraine. Sanguinaria est le meilleur remède dans la plupart des cas de migraine, avec nausées ou vo- missements. Ce remède convient surtout lorsque les dou- leurs se présentent par accès, ou qu'elles commencent le matin et ne finissent que le soir; quand la tête paraît être pleine et sur le point de s'ouvrir, ou qu'on dirait que les yeux vont sortir de leur orbite ; ou bien encore, quand les douleurs sont fouillantes, et qu'elles traversent subitement la tête, qu'elles sont picotantes et pulsatives, au front sur- tout et au vertex, mais plus fortes au côté droit; quand on éprouve des frissons, des nausées, des vomissements, et la nécessité de se coucher, parce que chaque mouvement augmente les douleurs.

Belladonna vient après, et c'est le remède le plus appro- prié quand les douleurs prévalent dans le côté droit. Bel- ladonna est également bon quand la tête est très-sensible a l'extérieur, quand les veines de la tête et des mains sont gonflées, quand on éprouve dans le cerveau une sorte de bouillonnement, qu'il y a des bourdonnements d'oreilles; quand les yeux s'obscurcissent, que les douleurs sont ar- rivées au plus haut degré d'intensité, qu'elles occupent une moitié de la tête et descendent sur les yeux et le nez, avec sensation de pression et d'éclatement, de bouillonnement Pt de fluctuation; quand chaque mouvement les aggrave, ou même par celui des yeux ; surtout quand le malade ne neut supporter la moindre lumière, ni le plus petit bruit, ni les pas des personnes à l'entour, ni la moindre commo- tion ; quand, à chaque pas que fait le malade et orsqu il monte l'escalier, il ressent dans la tête et dans le front un mouvement de saccade et de fluctuation, surtout si les douleurs ont lieu après midi et durent jusqu'à minuit, avec aggravation par la chaleur du lit ou en se couchant ou en Msant un effort, quand les douleurs se réveillent en res-

MALADIES DE LA TÊTE. 171

pirant fortement ; qu'elles traversent avec des élancements la moitié de la tête, et qu'elles sont fugitivement poignantes, avec une telle force et si profondément, que Ton perd con- naissance.

Aconitum fait cesser souvent de pareilles douleurs quand elles occupent le côté gauche, et si elles n'ont pas complè- tement disparu, une heure après avoir donné aconitum., administrez sulphur ou silicea, dont les symptômes doivent être rapprochés de ce qui va être dit plus bas (mal de tête nerveux). Apiurn virus est préférable, si la tête est comme trop pleine et élargie avec pesanteur et pression, spécialement en changeant ou non de place, aggravation constante dans un appartement chaud, mais amélioration en la comprimant entre les deux mains; également, si les yeux sont affectés; pendant la nuit, si l'on éprouve des frissons après le plus petit mouvement, si la figure et les mains sont chaudes; avec éruption d'une urticaire, avec secousses lancinantes et perçantes, ou si l'éruption a dis- paru soudainement, ou si les différentes parties du corps sont impressionnables au moindre attouchement.

Spigelia est employé dans les douleurs les plus graves du côté gauche, si elles sont accompagnées d'un battement intolérable dans la tempe, avec endolorissement de tout le côté gauche de la tête, et quelquefois avec douleur de la face et des dents, qui s'accroît à mesure que le soleil s'é- lève dans le ciel, ou augmente en s'arrêtant ou en s'agitant en plein air, avec une très-grande sensibilité au bruit, et si elle s'accompagne d'une mauvaise odeur de la bouche.

En résumé, dans le choix du remède guidez-vous sur les indications suivantes :

Belladonna, si le malade est très-sensible à l'action de la lumière ;

Spigelia, au bruit;

Sanguinaria, aux pas des personnes qui marchent autour de lui;

172

DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

Sulphur ou aconitum, à toutes sortes d'odeur.

Mal île tête nerveux. Dans la céphalalgie qui re- connaît pour cause une souffrance nerveuse, la tête est ordi- nairement froide, et la face pâle ; dès l'invasion, les urines sont claires; le vomissement est suivi de soulagement; les douleurs se reproduisent fréquemment et toujours de la même manière; elles n'occupent souvent que la moitié de la tète, ou bien elles se fixent sur un point comme par un clou, et elles s'aggravent par l'attouchement. On les calme par le silence et l'obscurité; on les prévient quelquefois en se lavant la figure à l'eau froide, en se frictionnant avec des brosses sèches, et en prenant un des remèdes suivants, et point d'autre médicament. Le café est très-nuisible dans cette sorte de mal de tête, quand même il devrait soulager momentanément; aussi faut-il y renoncer complètement.

Coffea est un remède efficace contre les douleurs semi- latérales qui sont violentes, tiraillantes et pressives, comme si l'on avait un clou planté dans la tête , comme si le cer- veau était broyé, meurtri et déchiré ; elles reparaissent à la moindre occasion, à la suite d'une contention d'esprit, d'une contrariété, d'un refroidissement, d'un repas copieux, avec aversion pour le café ordinaire, avec excessive sensibilité au bruit et à la musique; ces douleurs sont intolérables et portent aux larmes; le malade est tout à fait hors de lui, il gémit et crie, il s'agite, éprouve une grande anxiété, craint le froid et ressent des frissons. Coffea sera répété souvent, si c'est nécessaire; et plus tard on pourra donner nux vomica, quelquefois aussi ignatia ou -pulsatilla.

Aconitum remédie souvent aux douleurs les plus violentes, à celles qui obligent le malade à rester couché, sans qu'il ait conscience de lui-même; par intervalles il éprouve des envies de vomir : il se plaint et craint la mort; le moindre bruit ou mouvement lui est insupportable; le pouls est faible et petit, et s'arrête quelquefois, surtout quand la douleur est pulsative et battante, ou fixée au-dessus du nez, et s'aggrave par la parole. Aconitum convient aussi dans le

MALADIES DE LA TÊTE. 173

mal de tête par refroidissement, accompagné de coryza, bourdonnement d'oreilles et de coliques, ainsi que suivi d'une sensation pénible, et semblable à l'effet d'une balle traversant la tête, et y produisant comme un courant d'air.

Ignatia est approprié aux douleurs, avec compression au-dessus du nez, qui s'améliorent en s'inclinant; qui sont pressives du dedans en dehors, tressaillantes et pulsatives; déchirantes au front, comme si un clou y était implanté, et piquantes et perforantes dans l'intérieur du cerveau ; avec nausées, éblouissement de la vue, aversion de la lu- mière, face pâle, urines abondantes, claires : ces douleurs cessent quelquefois pour un moment, quand on change de position, mais elles reparaissent fréquemment avec le re- pos, le soir après le coucher, et le matin après le lever; le malade est très-nerveux, versatile, taciturne et abattu.

Aconitum sera donné pour les symptômes mentionnés après belladonna, dans le précédent article «migraine», et si aconitum n'a pas eu un bon effet, donnez, quelques heures après, belladonna, et laissez-le agir de six à douze heures; si les symptômes qui précèdent persistent avec une tension pressive comme si le cerveau était plein d'eau jusque dans le front; s'ils ne disparaissent pas graduellement, administrez platina, surtout s'il y a sensation de froid aux oreilles, aux yeux, ou sur un des côtés du visage, ou au- tour de la bouche. S'il y a tremblement, scintillement et trouble de la vue, et que tous les objets paraissent plus petits qu'ils ne sont en réalité, on donnera mercurius après que belladonna aura épuisé son action, ou lorsque la douleur se porte jusque dans les dents et la nuque, qu'elle gagne avec violence les oreilles, seulement celle du côté gauche, ou qu'elle devient plus intense la nuit, accompa- gnée d'une sueur qui ne soulage pas. Après mercurius ou belladonna, il est quelquefois utile d'employer hepar quand la douleur fait l'effet d'un clou implanté d ans la tête, avec une sensation perforante, et des souffrances noclur-

1 o.

174 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

nés ; comme aussi si le front allait éclater, et s'il se forme des tumeurs douloureuses dans la tête.

Veratrum album, souvent employé dans le mal de tête nerveux, convient lorsque les urines sortent avec une douleur brûlante, qu'il y a en même temps diarrhée, et que les douleurs deviennent tellement violentes, que c'est à en perdre la raison, ou qu'on tombe dans une grande faiblesse ou en syncope, que les douleurs augmentent en se levant, ou en se couchant, qu'on est pris de sueurs froides, de fris- sons et de soif, enfin lorsque les cheveux deviennent très- sensibles. {Voy., pour le reste des symptômes, ce qui est dit précédemment à l'article « mal de tête », par suite de con- stipation.)

Pulsatilla apaise les douleurs déchirantes qui s'aggravent le soir, ou qui sont pulsatives et lancinantes le matin après s'être levé, et le soir après s'être couché; battements, avec élancement et déchirement dans les tempes; quand il y a envie de vomir, pesanteur de tête, obscurcissement de la vue et photophobie, bourdonnement dans les oreilles; la figure est pâle et les larmes sont faciles; appétit nul, soif nulle ; frissons, anxiété , quelquefois hémorrhagie du nez, battement du cœur. Ces divers symptômes s'aggravent en se tenant tranquille ou étant assis, et s'amendent à l'air frais ; la céphalalgie diminue en comprimant la tête avec les mains ou un bandeau. Ce remède convient surtout aux tempéraments lymphatiques et aux caractères doux.

Bryonia remédie aux douleurs brûlantes et pressives de la tête , ou quand on éprouve en s'arrêtant une sensation comme' si tout voulait sortir par le front, et que le mal s'aggrave en marchant ; ou lorsqu'on ressent à l'extérieur undéchirement qui s'étend à la face et jusqu'aux tempes, ou un déchirement partiel compressif et fouillant, notam- ment chez les personnes sujettes au rhumatisme ou d'un caractère [irascible et pétulant. Souvent, après bryonia, il convient de donner rhus.

MALADIES DE LA TÊTE. 175

Nvx moschata, quand dans le cerveau on sent comme du vide et qu'il semble vaciller en branlant la tête ; aggravation après chaque repas, et surtout après déjeuner; insomnie; impossibilité de supporter la moindre pression sur les tem- pes; si la douleur se déplace et va de droite à gauche; s'il y a amélioration par la chaleur, aggravation par le froid, particulièrement par le froid humide, durant un temps froid, et pour les personnes sensibles et inconstantes.

Nux vomica convient, comme il a été dit plus haut, dans le mal de tête par suite de constipation, de l'usage du café ; il convient aussi lorsque la douleur ressemble à un clou implanté dans la tête, ou avec une sensation de mouve- ment saccadé, lancinant , suivi de nausées et de vomisse- ments acides; si l'on éprouve sur un côté des élancements avec pression; si cette douleur commence le matin et s'ag- grave incessamment jusqu'à perdre connaissance, ou à vous rendre moitié fou ; le cerveau est douloureux comme s'il était déchiré ; le visage est pâle et abattue, la tête lourde avec bruissement, vertige et tremblement en marchant; la douleur s'aggrave par le moindre mouvement, même par celui des yeux, à l'air frais du matin, ou après le repas ou en s' arrêtant; et aussi lorsque la tête est douloureuse à

l'extérieur, et que cette douleur augmente par un temps

froid.

Chamomilla remédie aux douleurs de tête qui sont occa- sionnées par un refroidissement ou par l'usage du café; lorsqu'elles sont déchirantes et tiraillantes d'un seul côté jusqu'au menton; aiguës dans les tempes, avec pesanteur au-dessus du nez ou avec battements très-sensibles, sur- tout si une joue est rouge et l'autre pâle, ou que la face est bouffie, que les yeux font mal ; lorsqu'on ressent une sorte de froid au cœur ou à la poitrine, que le goût est amer et putride. Ce remède convient souvent aux enfants et aux personnes qui supportent difficilement la douleur et sont intraitables.

176 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

China est approprié aux personnes sensuelles, lorsque la douleur est pressive et empêche de dormir, ou lorsqu'elle est lancinante et pulsative dans les tempes ; qu'elle est té- rébrante et pressive au sommet de la tête, comme si le cerveau était meurtri; lorsqu'elle est tressaillante, déchi- rante et éclatante; qu'elle s'aggrave à chaque pas que l'on fait, à chaque mouvement, en ouvrant les yeux; quand il y a amélioration en se couchant et étant couché ; lorsque la peau est sensible au moindre attouchement; chez les personnes chagrines ; chez les enfants rétifs, désobéissants et gourmands, qui ont le visage pâle, et seulement quel- quefois rouge et chaud; et ils deviennent alors très-babil- lards ou sont agités toute la nuit. Souvent, après, il con- vient de donner coffea.

Antimonium crudum se donne par suite d'un dérange- ment de l'estomac (embarras gastrique), ou par suite d'un refroidissement ou d'une éruption rentrée, qui donnent, lieu à des douleurs sensibles principalement dans les os, ou dans les tempes et le front, avec sensation perforante, éclatante et déchirante; lorsqu'il y a amélioration à l'air frais ou aggravation en montant les escaliers. Précédé de pulsatilla, antimonium crudum est d'un meilleur effet, si l'estomac est dérangé, la langue chargée, et que, consécu- tivement à la céphalalgie, il y ait eu une perte abondante de cheveux.

Colocynthis est efficace dans le mal de tête le plus intense, le plus cruel, dans lequel la douleur estdéchirante, unilaté- rale, tiraillante, pressive et serrante; avec pression sur le front, qui s'aggrave en s'arrêtant ou en se couchant sur le dos lorsque les accès reviennent toutes les après-midi ou vers' le soir, dans le côté gauche, avec grande inquiétude et anxiété ; particulièrement s'il y a des sueurs d'une odeur urineuse, ou que les urines sont rares et puantes, tandis que, pendant la durée des douleurs, l'émission en est abon- dante et très-claire.

MALADIES DE LA TÈTE.

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Capsicum est employé quelquefois contre le mal de lète, extensif, éclatant, battant avec une sensation d'effort excen- trique; s'il s'aggrave par la marche ou le mouvement, ou que les douleurs soient déchirantes et lancinantes pendant le repos; lorsque parle mouvement de la tête ou des yeux, ou en s'arrêtant, elles empirent, comme aussi si l'on s'ex- pose à l'air et au froid; chez les personnes flegmatiques, nonchalantes et susceptibles, ou chez les enfants très- obstinés et difficiles à conduire, surtout lorsqu'ils craignent de sortir et redoutent le mouvement, s'ils sont frileux, et que leur mal s'aggrave principalement après avoir bu.

Lorsque les remèdes dont il vient d'être question n'agissent pas promptement et d'une manière favorable, on peut essayer les suivants :

Sulphur sera employé contre les douleurs pulsatives, déchi- râmes et gloussantes, avec sensation de chaleur au cerveau, principalement le matin ou le soir; avec nausée; aggravation à l'air frais et amélioration dedans; avec déchirements assourdis- sants et pression qui revient incessamment; avec chute de che- veux à la suite d'éruptions et d'ulcères supprimés ou de sueur rentrée.

Arsenicum réussit dans le même cas, pourvu qu'il y ait aggra- vation en restant dedans et amélioration à l'air frais.

Silicea convient lorsque les douleurs sont pulsatives et bat- tantes, accompagnées de chaleur et de congestion à la tête; lorsqu'elles sont provoquées par des efforts intellectuels, en li- sant à haute voix, ou en se baissant, avec douleurs nocturnes et déchirantes qui se portent de la nuque au vertex, et surtout avant midi; lorsque la douleur se porte sur le front et sur les yeux; s'aggrave par la pression du chapeau; lorsque la tête se couvre d'élévations tubéreuses, se dépouille de cheveux, que la peau devient extrêmement sensible; que la douleur gagne le nez et le visage, et que la tète entre facilement en transpiration.

Un violent mal de tête, suivi de grande faiblesse, d'indiffé- rence et de découragement, est l'indice de quelque maladie prochaine grave, qu'on peut prévenir par veratrum album el arsenicum, pourvu que ces remèdes soient adaptés aux souf- frances dont il s'agit; sinon on donnera phosphoric. aeid.

Mal rte tête causé par déplacement «l'affections

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DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

rhumatismales, goutteuses, éi-uptivcs, etc. Lorsque,

par suite du déplacement à'affuctions rhumatismales, goutteuses ou cutanées, on éprouve un mal de tête intense, il ne faut pas le négliger. Donnez, dans ce cas, les remèdes appropriés à ces maladies d'où il dépend, et voyez dans les pages précédentes ce qui s'y rapporte.

Il n'y a pas de temps à perdre quand, à la suite de la rétro- cession de la fièvre scarlatine, de la rougeole, de la fièvre rni- liaire, du pourpre, il se déclare une céphalalgie qui est suivie bientôt après de délire, ou après une fièvre catarrhale suppri- mée brusquement ou pendant un travail difficile de la dent i' ion chez les enfants, alors :

Prenez cuprum métal licum (ire trit.) ; dissolvez-en ce que peut en contenir la pointe d'un canif dans un verre d'eau, et donnez-en à un adulte une cuillerée à dessert, à un en- fant une cuillerée à café tous les quarts d'heure; s'il sur- vient du mieux, éloignez les doses. Quand on a un médecin homœopathe, on l'envoie chercher en une telle circon- stance.

Quand le mal de tête est situé dans le globe des yeux, ou au fond des orbites, avec des élancements à travers le cerveau, accompagné de la faiblesse des yeux, il faut voir un présage de cécité. Si belladonna ni sulphur dilué n'améliorent pas promptement, qu'on s'adresse à un mé- decin homœopathe.

Lorsqu'une douleur reparaît toujours sur le même côté , qu'elle atteint profondément Je cerveau , et que l'autre côté du corps est presque paralysé, avec fourmillement, spasmes et autres souffrances analogues, la guérison est fort difficile; cependant ne négligez pas de réclamer les secours de l'art.

Lorsque chez les vieillards le mal de tête est continuel, qu'ils ont peu d'urines, qu'elles sont épaisses, troubles et puantes, c'est un signe de mauvais augure. Qu'ils boivent beaucoup d'eau, qu'ils se fassent frictionner la peau, et qu'ils appellent le médecin.

Voyez plus loin le chapitre concernant les « maladies de la peau », pour la teigne et les exanthèmes de la face.

MALADIES DE LA TÊTE.

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CHUTE DES CHEVEUX.

Lorsqu'il pousse autant de cheveux qu'on en perd, il faut se contenter de se laver, de se brosser et de se peigner la tête sou- vent; il n'y a pas d'autre médecine à faire. Mais si les cheveux deviennent toujours plus clairs, qu'on les fasse couper tous les mois au nouveau de la lune. Lorsqu'ils se produisent avec une force végétative appauvrie, on peut y remédier en lavant sou- vent la tète à l'eau froide, surtout le soir, et en enveloppant la tète d'un mouchoir; si cela ne réussit pas, qu'on essaye des lo- tions avec la bière. Lorsque les cheveux sont trop secs, il est nuisible de se servir d'huiles, de graisses, de pommades ordi- naires ; vous préférerez, une fois par semaine, les lotions d'une décoction de son.

Dans le cas les cheveux sont friables et cassants, ou se couvrent de crasses et de pellicules, il faut les laver de loin en loin avec une lessive légère faite avec de la cendre de hêtre, ce que l'on fait en trempant le peigne dans cette lessive; après quoi, on se lave la tête avec l'eau ordinaire. Si les cheveux se fendent, on se servira d'huile douce ou de la graisse d'ours avec le soin d'en couper l'extrémité tous les deux jours et de les nouer chaque jour de la lune croissante. S'il se fait des places chauves, il est utile de les raser souvent dans un rayon qui in- téresse les cheveux environnants; si cela ne donne pas de ré- sultat après quatorze ou quinze jours, qu'on frotte la tonsure chaque semaine une fois, le soir, avec un oignon coupé en deux ou bien avec de la pommade de moelle de bœuf, faite comme il est dit quelques lignes plus bas. Si à la suite d'une longue et violente maladie on devient chauve, on se lavera la tête avec de l'eau-de-vie, tous les soirs et tous les malins. Si la calvitie est héréditaire, tous les moyens sont inutiles.

Si elle vient avant l'âge, employez la pommade suivante: Faites fondre au bain-marie de la moelle de bœuf; mettez dans une soucoupe une seule goutte de teinture de cantharides; ajou- tez-y peu à peu de la moelle fondue, en remuant et en battant toujours, jusqu'à ce que la soucoupe soit pleine. Prenez de cette pommade une cuillerée à café, et frottez-vous la tête tous les trois ou quatre jours, le soir en vous couchant (1).

(I) Voy l'important onvrage, sous le .apport pratique, Traite des maladies du cuir chevelu, par le docteur Cazenavc, médecin de l'hô- pital Saint-Louis. Paris, 1850, 1 vol. in-8, avec planches coloriées.

loU DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

Si la chute des cheveux a lieu à la suite de causes ou pertes très-affaiblissantes, donnez china, et, plus tard, ferrum.— Dans les transpirations grasses de la tête, china peut être utile. Si les cheveux tombent à la suite de fortes sueurs, mercurius est indi- qué utilement; par suite de l'abus de quinquina, belladonna; après l'usage du mercure, hepar ou carbo vegetabilis; à la suite de chagrins ou de soucis, staphysagria et phosphoric. acid.

A la suite de maladies inflammatoires, de fièvres nerveu- ses, hepar, calcarea, silicea, lycopodium; après des maux de tête, à la suite d'affections hystériques ou goutteuses, accom- pagnées d'une grande sensibilité qui oblige à se tenir la tête couverte, hepar. Après les maux de tête produits par des désor- dres chroniques des voies digestives, lycopodium; il convient également si l'on éprouve tout à la fois et des démangeaisons au cuir cbeveiu et si, en même temps, il est couvert de pellicules furfuracées.

Si ces divers moyens ne peuvent empêcher la chute des che- veux, servez-vous de l'huile de laurier ou d'amendes araères. Prenez-en une goutte que vous mêlerez à de la moelle de bœuf fondue, ou avec la meilleure huile d'amandes douces, et frottez- en les cheveux avec une petite quantité. La chute des che- veux chez les femmes est occasionnée aussi par l'usage qu'elles ont de les nouer trop serré ou pas assez (1). Le remède ici est tout simple; il ne s'indique pas.

CHAPITRE II

MALADIES DES YEUX. REMARQUES GÉNÉRALES.

Toute espèce de collyres, de baumes et de linimenls musent essentiellement aux yeux, parce que presque tous contiennent des substances toxiques; et si par hasard, ce qui arrive très- rarement, ils donnent quelque soulagement, dans le plus grand

(\) Jahr, Du traitement homœopaihique des maladies de la peau et des lésions extérieures en général. Paris, 1850, p. 222 et suiv.

MALADIES DES VEUX. 181

nombre de cas. ils provoquent tôt ou tard une maladie très-grave et quelquefois pire que la première. Celui qui tient à la conser- vation de ses yeux doit donc s'abstenir de l'emploi de remèdes venimeux, dangereux ou pour le moins tout à fait inutiles, par une bonne raison, c'est qu'il existe des moyens internes très- simples qui peuvent toujours faire beaucoup plus de bien, sur- tout quand on n'a pas tourmenté l'organisme par de méchanls remèdes.

L'eau pure et fraîche est le seul collyre qui convienne comme moyen externe; la plupart du temps, elle suffit dans les cas les yeux sont douloureux, rouges et brûlants, et qu'il s'y joint la complication d'un coryza et de la toux; elle convient pareil- lement dans les souffrances chroniques des yeux, avec sensibilité douloureuse à la lumière, et qu'aggrave un temps froid et hu- mide. On peut, dans cette circonstance, appliquer dessus une tranche de pain blanc mouillé.

Dans le cas le malade ne peut supporter l'eau fraîche ou froide, ou qu'il n'en éprouve aucun soulagement; ou s'il ressent non-seulement une sensation de brûlement et comme s'il avait du sable dans les yeux, avec aversion pour la lumière, mais , si outre des douleurs violentes, il se joint des larmes abondantes ou acres, alors préférez Veau tiède, dont on fera usage au moyen de compresses ou de tranches de pain blanc; on répète cette pratique tant que les douleurs subsistent et s'aggravent.

Si les yeux sont très-secs, et que les paupières se ferment par l'effet d'une contraction spasmodique, employez Y huile fraîche d'olive.

Lorsque les yeux sont affectés comme dans une inflammation érysipé lateuse, qui se reconnaît à la rougeur qui s'étend à toute Ja circonférence, n'appliquez rien d'humide : contentez-vous d'user de petits sachets remplis de son chaud ou de coton écru.

Mais celui qui veut absolument faire usage d'un moyen externe, devra prendre un blanc d'œuf frais, il y ajoutera une cuillerée à café de sucre raffiné et un peu de camphre; le tout sera bien battu jusqu'à l'état d'écume; on applique alors celle écume sur les yeux.

Mais une guérison plus prompte s'obtient au moyen des remèdes suivants, pendant l'usage desquels il faut renoncer tout a tait a la précédente médication.

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DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

INFLAMMATION ET GONFLEMENT DES PAUPIÈRES. Les paupières peuvent être enflammées, rouges et

enflées, sans que le globe de l'œil soit affecté. Dans le gonflement rouge, avec brûlement et sécheresse, donnez aconitum; s'il soulage, mais momentanément, répétez-le. Si les paupières sont pâles, enflées, d'un rouge jaunâtre et d'un luisant presque transparent, qu'on y ressente une sensation de brûlement avec tension; quand il s'amasse beaucoup de mucosités, non-seulement dans les yeux, mais aussi dans le nez, si en même temps il y a fièvre, donnez encore aconitum comme remède principal et le meilleur; et s'il n'y a pas de soulagement prompt et durable, après deux jours, donnez apium virus, particulièrement appro- prié à tout engorgement œdémateux des yeux , un peu semblable à l'érysipèle; si les paupières sont gonflées et collées ensemble, avec accumulation de matière sur les yeux; avec sensation de démangeaison, de brûlement et d'élancement; mais dans le cas d'une douleur pressive et pénible, donnez hepar.

Lorsque l'engorgement est très-mauvais, et qu'aconitum n'a produit qu'une faible amélioration, ou que les paupières sont très-enflammées et rouges, avec sécrétion abondante de mucosités ou d'un pus brûlant, ici sulphur sera préféra- ble à hepar, surtout si le malade ouvre difficilement les yeux le matin, que les paupières soient agglutinées et que la lumière ne puisse être supportée.

S'il ne se déclare pas une amélioration immédiate, répé- tez aconitum, qui agit alors avec plus de succès. Si hepar n'a produit aucun effet, alors et surtout que les paupières sont brûlantes et pruriteuses, avec gonflement et rou- geur des bords libres, qui se collent et saignent en les ouvrant, et qu'elles tendent h se renverser ou se relèvent difficilementetsemblent être paralysées,donnez belladonna.

Si les paupières sont enflammées à leur face interne, si

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elles sont injectées de sang, douloureuses et très-brûlantes,, et qu'on puisse à peine ouvrir les yeux, donnez arsenicum; mais s'il semble qu'on ne les ferme qu'avec peine , si elles sont enflées et s'ouvrent difficilement; si la dou- leur est plus aiguë, s'il y a des ulcérations sur les bords, avec épaississement de tissus et adhérences croûteuses des cils (chassie), administrez mercurius; et si ce remède ne réussit pas à votre satisfaction, donnez , quelques jours après, hepar.

Lorsque la face interne des paupières est enflammée, comme cela se voit souvent chez les nouveau-nés et chez les enfants plus avancés en âge, et s'ils éprouvent de la difficulté à ouvrir les yeux, spasmocliquement contractés; si elles sont gonflées, rouges et épaisses, avec sécrétion d'une matière muqueuse d'une couleur jaune, ressemblant à du pus, donnez rhus.

Employez euphrasia dans les maladies chroniques et longues des paupières si, le jour, elles sont le siège d'une démangeaison incommode, si elles se collent la nuit, si elles sont rouges et un peu enflées, avec ulcération, suin- tement et légère suppuration des bords, lorsqu'il y a cli- gnotement fréquent des yeux, aversion de la lumière, co- ryza continuel, maux de tête intenses, avec chaleur à la tête.

Si les bords sont brûlants et démangent en y touchant, s'ils sont plus douloureux et comme meurtris, surtout le matin; quand, le matin, ils se trouvent collés par l'effet de la suppuration, donnez nux vorriica, qui convient souvent lorsque euphfasià ne suffît pas; dans le cas l'un et l'autre ne réussiraient pas, servez-vous de pulsatilla. Dans l'inflammation, avec renversement des paupières, avec élancement brûlant et démangeaison, ou même sans douleur, donnez mercurius; plus tard, s'il y a nécessité, hepar; quelquefois, il y a lieu à donner belladonna.

Si ces remèdes ne réussissent pas, et que les bords des

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paupières soient tout à fait rouges, avec sécrétion d'un mucus épais dans l'angle des yeux, toujours sensibles à la lumière et avec élancements douloureux, donnez antimo- nium crudum. Si la douleur est brûlante et incisive, sur- tout à la suite de la lecture, après avoir donné sulphur, qui a amener un peu de soulagement, administrez calcarea, qui agira avec le plus grand succès. Lorsqu'on ressent un grand picotement dans l'intérieur des paupières, qui s'ag- grave le soir, avec écoulement de larmes, donnez china.

Dans les démangeaisons cuisantes, avec roideur des pau- pières comme si elles étaient paralysées, donnez rhus. S'il y a contraction spasmodique et occlusion, hyoscyamus ; s'il y a pesanteur et lourdeur de la paupière supérieure , donnez chamomilla; s'il y a une grande sécheresse, malgré le larmoiement; s'il y a difficulté dans le mou- vement des yeux et chaleur en même temps, donnez ve- ratrum.

ORGELET.

L'orgelet se guérit avec facilité par pulsatilla; quelque- fois on peut le dissiper en le touchant avec une clef froide. S'il y a beaucoup d'inflammation et de douleur, donnez hepar, ensuite silicea, et répétez-le aussi souvent qu'on s'apercevra qu'il y a récidive. L'eau froide est nui- sible; il vaut mieux faire un cataplasme de pain et de lait, qu'on appliquera chaud pour le laisser toute la nuit. Si les orgelets se reproduisent souvent et qu'ils laissent sur la paupière des indurations, ou qu'ils n'aboutissent pas, mais se durcissent, surtout lorsque les yeux sont enclins à se fermer à cause de la suppuration, s'ils sont cuisants et brû- lants dans les angles, se ramasse toujours un pus con- cret, donnez staphysagria; s'il reste sur la paupière des indurations, donnez, après une ou deux semaines, calcarea.

INFLAMMATION DES YEUX.

Dans l'ophnialiuic ou inflammation des yeux, lorsqu'il

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y a, non-seulement affection des paupières , mais de l'œil en même temps, ou de lui seul, surtout si le mal s'est dé- claré subitement et qu'il ait fait des progrès rapides; si le globe est rouge ou couvert de veines injectées de sang, qu'il y ait larmoiement et vive douleur, aconitum est, sans contredit, le meilleur remède. Dans tous les cas, ce grand remède affaiblit la douleur, et fait disparaître principale- ment les symptômes inflammatoires les plus intenses; il produit un bien meilleur effet que celui qui aurait pu ré- sulter de l'application des sangsues.

Mais, si le malade se plaint de démangeaisons, de pres- sion, de brûlement, de sensation d'excoriation dans les yeux et les paupières; si les yeux cuisent beaucoup, sur- tout en les fermant, s'ils larmoient beaucoup; s'ils sont en- flés, comme après avoir beaucoup pleuré, avec sensation de sécheresse ; quand les paupières restent agglutinées la nuit, et que, le jour, on y éprouve des picotements et des élancements fréquents; dans ce cas, le meilleur remède est crocus.

Apium virus, si on ressent des élancements et des tirail- lements dans le globe d'œil. On le donne aussi pour l'in- flammation de cet organe, accompagnée de douleur per- çante et perforante dans la tête, qui se fait sentir clans les yeux; avec horreur de la lumière, avec douleurs piquan- tes, perforantes et pruriteuses pendant le larmoiement, et si les yeux sont rouges.

Quand les yeux sont malades par suite d'un refroidisse- ment, et qu'il y a coryza, mal de tête, toux, enrouement, etc ., on emploie les remèdes suivants :

Nux vomica convient lorsque les angles des paupières sont plus rouges que le globe de l'œil, ou que celui-ci est tache de sang et qu'on y ressent une cuisson, comme par du sel; lorsqu'on y éprouve une sensation de brûlement et de pression, comme s'il y avait du sable; quand il y a lar- moiement abondant, horreur de la lumière, surtout le

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matin, avec fièvre et aggravation le matin et le soir.

Chamomilla convient surtout aux enfants lorsqu'ils éprou- vent dans les yeux des picotements, pression, brûlement, comme si la chaleur en rayonnait; s'il y a le matin gonfle- ment et agglutination des yeux, ou s'ils sont secs, et que le malade ne supporte ses douleurs qu'avec impatience.

Belladonna convient lorsque le blanc de l'œil est tout à fait rouge, ou qu'il s'y est fait un engorgement considéra- ble des vaisseaux sanguins, avec chaleur intense, avec larmes corrosives et brûlantes, ou que les yeux sont tout à fait secs, très-douloureux à l'impression de la lumière; que les douleurs sont presque spasmodiques et se portent profon- dément en arrière; que le coryza est assez intense pour que le nez en soit excorié, et que le tour de la bouche et du nez se couvre de boutons; que la toux est courte, sèche, pénible et spasmodique, et se manifeste par des accès qui durent assez de temps. Belladonna convient pareillement lorsque la vue a souffert, ou qu'on voit des étincelles, qu'on éprouve des éblouissements, ou même la perte momenta- née de la vue.

Evphrasia convient lorsqu'on ressent dans les yeux une forte pression, avec perte de mucus et de larmes corrosives; lorsque les paupières se contractent; que tout l'œil est rouge, accompagné d'un grand mal de tête et de coryza; aggravation le soir.

Cepa, s'il y a un larmoiement abondant, avec rougeur, démangeaison, picotement et brûlement des yeux; œdème autour des yeux, avec coryza et mal de tête sur le devant.

Ignatia convient lorsque la douleur est assez intense, et que la rougeur l'est moins; qu'il y a forte pression, écou- lement abondant de larmes, grande aversion pour toute clarté, catarrhe nasal intense.

Si nux vomica n'a pas été encore employée, on s'en sert avantageusement après les autres remèdes, particulière- ment s'il est resté une grande sensibilité.

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OPIITHALMIE RHUMATISMALE.

Lorsque, par suite de rhumatisme, les yeux rouges ne supportent pas la lumière, qu'ils laissent échapper des larmes acres et abondantes, que les douleurs sont lanci- nantes et déchirantes, non-seulement à l'intérieur, mais aussi à l'extérieur, et qu'il y a aggravation par la chaleur, voici les remèdes qui conviennent :

Lorsque l'inflammation a été amendée par l'action d'«- conitum, donnez pulsatilla, s'il reste encore des douleurs lancinantes, perforantes et tranchantes, si l'on ne peut en- core endurer la lumière, qu'il y ait aggravation de tous ces symptômes l'après-midi et le soir; s'il y a eu plusieurs récidives qui ont chagriné le malade, et l'ont laissé disposé aux larmes, et qu'après avoir pleuré, il ait éprouvé de l'ag- gravation.

Quand les douleurs ont été améliorées par pulsatilla, donnez bryonia. s'il reste encore de la rougeur aux yeux; s'il y a une cuisson brûlante dans l'intérieur, ou sensation de sable entre les paupières; qu'il y ait aggravation le soir et la nuit; si les bords des paupières sont engorgés, et si en les ouvrant on provoque le mal à la tête.

Quand, après bryonia, qui a réussi à demi, il reste une sensation de cuisson, de pression et des élancements; quand on larmoie beaucoup, que les paupières se collent la nuit ou sont enflées; que tout autour ou dans le voisinage il se développe une sorte d'inflammation érysipélateuse, donnez rhus.

Donnez veratrum album quand les douleurs sont déchi- rantes et empêchent le sommeil de la nuit, s'accompagnent d'une céphalalgie intolérable et d'une chaleur ardente des yeux, avec sensation d'une sécheresse excessive.

Un cas difficile, qui avait résisté à plusieurs remèdes, fut guéri par veratrum et crocus, donnés alternativement.

Euphrasia s'emploie quelquefois, spécialement

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l'œil semble entouré de petites ampoules, qu'il devient moins sensible à la lumière , mais avec une douleur plus violente, et la rougeur est si intense que chaque veine s'injecte de sang.

Dans les inflammations rhumatismales, nux vomica, ignatia, chamomilla, conviennent quelquefois; mais on aura encore ici à se servir plus souvent de mercurius et sulphur, comme il sera dit plus loin.

Lorsque l'ophthalmie rhumatismale s'attaque aux tissus pro- fonds de l'œil, comme l'iris, la maladie prend un très-grave caractère, que nous n'avons pas à décrire ici, nous ne serions peut-être pas compris; il est encore plus inutile de donner l'indication du remède qui conviendrait.

GOUTTE AFFECTANT LES YEUX.

Si quelqu'un, sujet à la goutte, en ressent une attaque qui se porte sur les yeux, avec les caractères d'une franche inflammation, donnez d'abord aconitum; plus tard, anti- monium crudum ou sulphur, comme il a été indiqué au traitement des affections des paupières, ou également coc- culus. Belladonna est souvent d'un bon effet, administré selon les symptômes énoncés à l'article « Inflammation des yeux, » surtout si la douleur est fortement pressive autour des yeux, au-dessus ou à côté ; s'il y a des élancements vio- lents au-dessus, avec sensation d'arrachement, ou comme si l'œil était refoulé ; si les douleurs paraissent et dispa- raissent; si l'on a dans le champ de la vue des éclairs ou des étincelles, ou un cercle lumineux tacheté de noir, ou que tout semble être dans un brouillard, ou comme vu à travers une gaze, si en même temps il y a vertige et mal de tête assez intense pour qu'on puisse perdre connais- sance.

Colocynthis conviendra dans d'autres espèces de mala- dies d'yeux, dans celles surtout les douleurs sont vio- lentes, brûlantes et tranchantes; si elles pénètrent dans la

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tête, surtout dans le front, ou dans un côté du cerveau, avec une sensation de pression, de tiraillement et de déchi- rement, ou si elles se portent au nez, ou s'étendent à tout le corps avec grande agitation et insomnie.

YEUX AFFECTÉS DE SCROFULES.

La plupart dos maladies chroniques des yeux proviennent des scrofules : on les reconnaîtra à la description des symptômes propres à chaque médicament, soit chez les enfanls qui en sont atteints, soit sur les adulles qui en étaient porteurs dans leur enfance. Si les yeux sont frappés d'une sorte de faiblesse par suite de scrofules, ils n'en seront que plus sujets à des récidives soit à l'occasion du froid ou de toute autre cause, et contracteront plus facilement des obscurcissements de la vue ou des ulcéra- tions de la cornée. Qu'on emploie dans ce cas les remèdes ci- dessous indiques; mais si les souffrances se reproduisent trop souvent, le mieux est de traiter le malade comme atteint de scrofules, et pour cela il faut s'adresser à un médecin homœo- pathe. Cependant on peut essayer avec succès les moyens suivants :

Aconitum est fréquemment employé au commencement d'une atteinte d'inflammation ; on l'arrête quelquefois tout court; il ne faut donc pas en différer l'emploi; les symp- tômes marchent vite, l'œil est très-douloureux, rouge, et d'une excessive sensibilité à la lumière.

Pulsatilla convient souvent au début quand les bords des paupières commencent à devenir rouges, brûlent, s'ag- glutinent et jettent beaucoup ; lorsque les larmes sont cor- rosives et brûlent les joues; qu'il se forme comme un gon- flement œdémateux; que les yeux ne supportent pas la lu- mière, ou selon que l'indiquent les symptômes détaillés plus haut à l'article Pulsatilla. Si ce remède a agi favora- blement, mais non complètement, donnez huit jours après ferrum.

2?e//acfowia lorsqu'il y a pression douloureuse des yeux, pression qui s'aggrave en les portant en haut vers le front ;

1 1 .

190 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

que les vaisseaux sont injectés de sang; qu'il se forme des pustules et de petites ulcérations sur la cornée; s'il y a une coïncidence de catarrhe nasal et des symptômes rapportés au paragraphe belladonna; si, indépendamment, ces souf- frances se trouvent être la suite d'un refroidissement, de l'humidité ou de l'influence des vents froids et humides.

Mercurius convient aux enfants qui n'ont pas en- core fait de ce remède un usage allopathique ; quand les douleurs sont sécantes, surtout si les yeux en éprouvent de la gêne ; qu'il y a aggravation la nuit et à la chaleur du lit ; si les yeux brûlent et pleurent à l'air frais ; qu'ils ne peuvent supporter la lumière ; qu'ils se troublent, s'obs- curcissent ; s'il se forme de petites pustules sur la con- jonctive, et quand, à la suite d'un refroidissement, ces souffrances reparaissent. Mercurius est surtout convena- ble après que belladonna a agi de huit à quinze jours.

Hepar convient après belladonna ou mercurius, lors- que les enfants ont déjà pris du calomel ; quand les bords des paupières et les yeux sont rouges et douloureux; lorsqu'en les touchant on y réveille une sensation d'ex- coriation; qu'ils se meuvent avec douleur et difficulté, et ne peuvent, le soir, supporter les effets de la lumière artificielle, et qu'ils sont alternativement obscurcis ou clairs, ou qu'on y ressent une pression comme si l'œil était poussé en dehors; quand il y a sur la cornée des ul- cérations ou des taies, et autour de l'œil de petites pustu- les. On en donnera une dose tous les jours, c'est-à-dire un globule de la troisième trituration, et cela pendant plu- sieurs jours de suite.

Administrez sulphur, au lieu à'hepar, lorsque bella- donna et mercurius ont été donnés préalablement mais non après hepar, et ce sera dans les cas suivants : lorsque les paupières sont resserrées, contractées dès le matin; que le malade peut à peine supporter la clarté du jour ; qu'il y voit à peine, mais seulement dans un demi-jour;

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lorsqu'il lui apparaît devant la vue quelque chose comme un brouillard; que la prunelle est trouble et comme cou verte de poussière, ou lorsque les paupières sont particu- lièrement affectées, comme il a été dit plus haut. Il con- viendra également quand le blanc de l'œil (cornée opa- que) est rouge et comme teint de sang ; s'il est semé de petites vésicules, qu'il y ait des larmes abondantes, et horreur de la lumière avec une sensation de pression sur le globule, qui augmente au soleil. Il sera administré dans ce cas deux globules de la troisième dynamisation une fois par jour ou tous les deux jours, selon les circonstances.

Dulcamara est d'un grand usage quand l'affection des yeux est la suite d'un refroidissement ; quand en lisant il y a une sensation de pression, et quand tout paraît trouble et couvert d'un voile ; quelquefois il semble que des étin- celles et des flammes sortent des yeux, avec une douleur sus-orbitaire.— Si le malade se sent mieux dans le repos et nullement disposé d'en sortir, avec aggravation par le mouvement, et qu'il aime à rester assis, au lieu de dulca- mara, donnez belladonna. Mais si son état s'aggrave dans le repos, et qu'il préfère le mouvement, donnez dulcamara, et attendez que son action se développe.

Calcarea est quelquefois convenable après dulcamara, ou lorsqu'il se forme sur les yeux des ulcérations et des taies, avec sensation d'une forte pression, avec dé- mangeaison et élancements; ou lorsqu'on ressent du brûlement et une douleur incisive, le soir, en lisant; lors- qu'il y a obscurcissement, et comme si des plumes volti- geaient devant les yeux, surtout après avoir mangé, ou en lisant, cousant, etc., et aussi lorsqu'on éprouve du froid en dedans de la partie affectée.

China convient lorsque les douleurs augmentent le soir, comme s'il y avait, du sable dans les paupières, ou si l'on y introduisait quelque chose avec force; lorsque la cornée transparente a perdu son brillant, ou que, lorsqu'on y re-

DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

garde attentivement, on y aperçoit comme une sorte de fumée ou de brouillard.

Arsenicum s'emploie quelquefois lorsque les douleurs ressemblent à celles que produirait un charbon ardent, et lorsqu'il s'est formé des taches sur l'œil. Dans le dernier cas que nous indiquons on donne quelquefois aussi, parmi les remèdes indiqués plus haut, ignatia et nux vomica; et quand il y a des taies, avant tout, euphrasia.

Quelquefois les maladies inflammatoires des yeux reconnais- sent pour cause de petits insectes qui s'y sont introduits. Dans ce cas, on fera usage d'un peu de camphre râpé sur un morceau de linge que Ton appliquera, ou bien on emploiera le baume camphré dont il a déjà été question.

L'origine de beaucoup d'ophthalmies dépend de la suppression de maladies de la peau, d'ulcères, ou de certaines autres souf- frances : dans ce cas, appelez un médecin honiceopathe. Si elles sont la suite de la petite vérole, de la rougeole, de la scar- latine, etc., voyez les articles consacrés à ces maladies.

Les taies ou obscurcissements qui se forment sur les yeux ne doivent jamais être traités par des remèdes violents et corrosifs : des milliers de personnes leur doivent la perle de la vue. Ne laites plutôt rien; et si vous ne pouvez consulter un médecin, em- ployez les moyens dont il vient d'être parlé, et laissez passer une ou deux semaines pour qu'ils aient le temps de développer leur action. Seront efficaces dans ce cas, principalement apium virus ou pulsatilla; belladonna, et plus tard hepar ou sulphur. et après, calcarea et silicea.

Si le malade n'a pas assez de patience pour attendre, il fera usage d'huile de noix, fraîche de l'année ; on l'exprimera à une température douce; on en introduira une ou deux gouttes chaque soir dans les deux yeux. Dans les cas les taies sont très-épaisses, gonflées et blanches, employez sur l'œil, à l'aide d'un petit pinceau, un atome de sel porphyrisé. S'il se forme de ces taies ou obscurcissements qui envahissent tout l'œil, en com- mençant par les angles, mettez-y chaque jour une pincée de sucre blanc pulvérisé. Lorsque la cornée transparente ressemble à un morceau de verre dépoli, que la laie s'épaissit et menace de la perte de la vue, appelez un médecin hoinœopathe, et au besoin un chirurgien.

MALADIES DES YEUX.

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FAIBLESSE DE LA VUE AVEC DES REMARQUES SUR L'USAGE DES LUNETTES.

Faiblesse de la vue. Ce nom est improprement donné à toutes les affections de la vue. Il est plus exact de l'appli- quer à cet état des yeux qui résulte de la moindre fatigue, dans lequel les organes ou se refusent à leurs fonctions, ou souffrent sans qu'on puisse y reconnaître de cause. La vue courte n'est pas une faiblesse, car elle existe avec les yeux les mieux organisés, comme cela se voit chez les jeunes personnes dont les occupations exigent que les objets soient portés très-près du foyer visuel ; c'est une impuis- sance qui ne permet pas de distinguer clairement les ob- jets éloignés ; plus ils sont loin plus ils nous paraissent confus, et ce n'est qu'en les fixant longtemps qu'ils nous paraissent tels qu'ils sont; à proximité, tout est beaucoup plus clair et les moindres détails paraissent. La vue longue n'est pas non plus une faiblesse ; elle se rencontre avec les yeux les mieux organisés, principalement chez les vieil- lards, et surtout chez les individus qui, par état, sont obli- gés de porter leur vue à de longues distances. Plus un ob- jet est près, moins ils le distinguent.

Lorsque les yeux sont réellement faibles, c'est une mau- vaise habitude que de se servir de lunettes. Il n'y a que les vues courtes et les longues qui peuvent en user utilement. Comme l'abus des lunettes a déjà fait beaucoup de mal, il n'est pas inutile que les personnes qui tiennent à leur vue soient averties des erreurs grossières elles pourraient tomber.

Que l'on ne se laisse jamais persuader qu'il est bon de se servir constamment de lunettes, ou seulement quelque- fois, lorsqu'on n'a pas la vue courte ou longue. Si l'on a réellement l'une ou l'autre de ces imperfections organi- ques, et que l'on ait eu oulrc les yeux faibles, il ne faut recourir aux lunettes que fort rarement; car les yeux ne peuvent que perdre de leur faculté par l'usage que l'on en

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ferait de quelque espèce qu'elles soient, si même on ne s'expose pas à perdre complètement la vue.

Les lunettes vertes, presque sans exception, sont extrê- mement nuisibles, et c'est une faute impardonnable de la part des médecins que d'en recommander indistinctement l'usage. Chacun peut se convaincre par soi-même de leurs fâcheux effets : si, après avoir regardé quelque temps, à travers un morceau de verre vert, un carré de papier blanc exposé au soleil, on le soustrait subitement, on verra alors une tache rouge sur le papier. Cela prouve que l'œil est forcé de produire une image rouge en opposition du vert; il en résulte évidemment une excitation anormale de l'œil qui lui enlève de sapuissancevisuelle.il existe mille exem- ples des mauvais effets de l'usage des lunettes vertes. Elles sont pour les yeux ce que l'eau-de-vie est pour les nerfs.

Pour protéger les yeux contre l'éclat d'une vive lumière soit quand on voyage dans les contrées couvertes de neige, ou que l'on marche en plein midi et en plein soleil, soit quand on travaille auprès du feu, on peut se servir de lu- nettes à large ouverture montée en fil métallique très- léger qui seront garnis d'une gaze noire très-claire et très- fine au lieu de verre. La seule couleur des verres à lunettes convenable est le bleu tendre coloré par le cobalt, et la nuance sera telle qu'en tombant sur le verre, elle paraisse d'un blanc de neige et n'offense pas les yeux. Elles ne conviennent que clans un très-petit nombre de circonstan- ces, et seulement lorsqu'il est utile de provoquer une lé- gère excitation de la vue, ou bien dans le cas de cécité on il est nécessaire de garantir les yeux du trop grand éclat de la lumière du soleil; et même dans ces deux cas, elles ne sont pas sans quelques inconvénients, si l'usage en est fait sans discernement.

Les personnes dont la vue est courte (les myopes) se serviront de lunettes à verres concaves, qui font que les ob- jets paraissent plus éloignés, plus petits et plus distincts.

MALADIES DES YEUX. 195

Celles qui ont la vue longue (les presbytes) doivent se servir de verres convexes, qui font que les objets sem- blent plus près, plus grands et plus clairs. Comme chaque paire de verres est calculée pour voir à une distance déter- minée, on ne peut s'en servir que pour cette distance ; con- séquemment, il ne faut donc pas employer indistinctement toutes sortes de verres. On choisira donc les lunettes ap- propriées à la distance dans laquelle la vue s'exerce habi- tuellement. — Les myopes prendront des lunettes dont les verres amoindriront les objets dans une certaine mesure, et le moins ne sera que le mieux; car, s'ils amoindrissent trop, ils peuvent nuire. Les presbytes choisiront des lu- nettes appropriées à leur vue et dans les conditions de la distance voulue pour lire, mais toujours avec le soin de ne pas prendre des verres d'un trop fort grossissement ; car moins ils grossiront, meilleurs ils seront, et ceux qui aug- mentent trop le grossissement sont également nuisibles. Il arrive quelquefois que l'on a besoin d'un verre différent pour chaque œil ; celui qui est bon pour l'œil gauche peut nuire à l'œil droit : généralement, l'œil droit est plus fort ; aussi, pour le choix des verres, qu'on les essaye alternati- vement avec chaque œil. On ne doit pas faire son choix de suite après avoir dîné, c'est-à-dire, sur la digestion, et encore moins après avoir bu; on ne doit pas non plus es- sayer beaucoup de verres au même moment, car la vue varie, et l'on peut se tromper facilement: mais qu'on es- saye chaque jour un nouveau numéro, jusqu'à ce qu'on ait rencontré les verres les plus convenables.

Les verres ne doivent jamais fatiguer les yeux; si cela était, ce serait un signe qu'ils sont trop forts, et qu'ils sont mauvais; ou, dans quelques cas, que les yeux ont trop de faiblesse, pour supporter les lunettes. Il est rare que celles qui sont trop faibles nuisent aux yeux. On doit en cher- cher ou en changer les verres jusqu'à ce qu'on ait trouvé le numéro convenable, ou, si on ne le trouve pas, renoncer

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tout à fait aux lunettes. On devra les abandonner lorsque , l'usage qu'on en fait cause un malaise, une pression sur les yeux et dans la tête ; lorsqu'il en résulte une propen- sion au sommeil, de la rougeur et de la chaleur aux yeux, lorsqu'on sent le besoin de reposer ses yeux, ou lorsque, après avoir quitté les lunettes, on éprouve pendant quel- ques minutes une sorte d'éblouissement. Dans le cas les objets viendraient à paraître ou plus gros ou plus petits qu'ils n'étaient avant de se servir des lunettes, il est temps de changer de verre, si l'on ne veut pas nuire aux yeux. C'est ainsi que, par un changement étudié et convenable de numéros, on peut souvent améliorer sa vue.

La monture des lunettes doit être aussi légère que pos- sible, et cependant faite de manière à ce qu'elle occupe invariablement la racine du nez. Plus les verres seront grands, meilleurs ils seront. —Ils seront tenus avec une ex- trême propreté; ils seront clairs et limpides, sans la moindre nuance de rouge ou de vert, sans défaut, sans raie, sans fente, sans nœuds; enfin parfaitement unis et polis. Les verres divisés en deux sections sont très-nuisi- bles, on se gardera donc d'en faire usage, et l'on est à se demander comment on a pu avoir la pensée de ce genre de verres. Les opticiens prendront un soin tout minutieux pour conserver les verres propres et clairs. Jamais on ne les essuiera qu'avec une peau fine, et jamais avec autre chose; on n'oubliera pas de les poser sur le travers de la monture, lorsque l'on quitte les lunettes.

FAIBLESSE ET AUTRES IMPERFECTIONS DE LA VUE.

Ceux qui souffrent de la faiblesse des yeux à la suite de l'assi- duité dans la lecture ou dans la couture et autres causes sem- blables, doivent être soucieux de leur vue; ils s'abstiendront autant que possible de lire ou de coudre à la lumière du gaz ou de la chandelle; on ne lira pas non plus si la lumière est vacillante ou étineelante; ni en voilure, ni à cheval, ni couché, ni lorsque le soleil donne sur le livre; le clair de lune est très-

MALADIES DES YEUX. 197

mauvais pour la vue. Si, lorsqu'on est obligé d'oceupex -Ion- cernent ses yeux soit pour lire ou pour écrire il faut savon îesTeposer quelques minutes, et l'on aura soin de tenir la lu- mière derrière soi, lorsqu'on reprend son occupation

On peut espérer remédier à la faiblesse des yeux et a d'autres défauts de la vue en se lavant la tête à l'eau froide tous les jours; on peut également se baigner les yeux avec de 1 eau frai hc animée avec quelques gouttes de vieille eau-de-vie de Cognac , ce moyen a bien son utilité, quoique ses effets ne soient que momentanés.

Contre la faiblesse de la vue, dans laquelle tout paraît trouble et enveloppé d'un nuage qui empêche de distinguer clairement au loin, et qui est la suite de longues lectures, d'un long travail à l'aiguille et d'autres occupations analo- gues, s'il y a en même temps mouvement spasmodique des paupières, donnez ruta.

Apium virus, si après chaque effort, les yeux deviennent douloureux et que les globes oculaires éprouvent pendant la nuit des tiraillements et des élancements.

VUE COURTE.

La Tue courte récente se guérit particulièrement par pulsatilla, si elle est due à l'inflammation des yeux; par carbo vegetabilis, si elle est la suite de l'abus du mercure; par phosphoric. acid., si elle a son origine dans des causes débilitantes et une fièvre nerveuse ; par china, après fièvre nerveuse avec diarrhée.

VUE LONGUE.

La Tue longue qui provient de l'abus des boissons spi- ritueuses se guérit par nux vomica; si en lisant la vue se perd, si les lettres se confondent et qu'au grand jour les yeux éprouvent des éblouissements, donnez drosera ; si cela ne suffit pas, donnez sulphur, et plus lard, si c'est né- cessaire siiicea, aux personnes maigres; calcarea aux personnes corpulentes. Cependant, dans ces circonstances, il vaut encore mieux consulter un médecin.

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DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

ATTAQUES DE CÉCITÉ.

Dans les cas de cécité momentanée et s„bite5 donnez aconitum, si elle revient souvent, mercurius,— û c'est à la suite du calomel, silicea.

Lorsque la vue se perd la nuit (nyctalopie), à la chute du jour, donnez belladonna, et particulièrement lorsqu'il y a des apparences de couleurs rouges et flamboyantes, ou qu il y a une auréole autour de la chandelle; si ces ap- parences simulent plutôt des taches noires et des étin- celles, donnez veratrum album; s'il ne réussit pas, hyos- cyamus. Dans la cécité du jour, c'est-à-dire lorsque le malade ne peut voir que la nuit, donnez sulphur, et plus tard silicea, si cela est nécessaire.

AVERSION DE LA LUMIÈRE.

A la photophobie (aversion de la lumière), il se joint ordinairement d'autres souffrances; il faut, dans ce cas, choisir les remèdes appropriés. Dans la photophobie sim- ple, donnez deux matins de suite aconitum, le soir aux vo- mica. Si cela ne suffit pas, donnez trois jours après bella- donna, huit jours après, mercurius, et encore après huit jours hepar, quelquefois aussi calcarea s'est montré très- efficace. Dans le cas les yeux recherchent avec avidité la lumière, et la lumière plus éclatante, donnez d'abord aconitum, ensuite belladonna, et plus tard sulphur.

Dans la photophobie avec mal de tête, la lumière de la chandelle semble sombre et vacillante, euphrasia sera donné. Apium virus, si tout semble tournoyer devant les yeux, et si les yeux sont comme remplis de mucosités. Lorsqu'on voit la lumière entourée d'un cercle de feu, ou que la vue est trouble et que l'on a besoin de s'essuyer à tout moment, quand tous les objets paraissent doubles, ou que tout paraît totalement obscur, donnez puisât il la ; -

MALADIES DES OREILLES. 1°>9

lorsque autour de la chandelle on voit une auréole colo- rée, avec tachesrouges, quand les objets paraissent doubles et renversés, avec ^commencement de cécité, bellodonna ; contre les visions de taches noires, avec étincelles et vue double, veratrum album. S'il arrive que la vue soit trouble, et qu'il apparaisse des reflets noirs comme des étincelles pendant le jour, à la nuit des météores ignés ou un cercle autour de la lumière, donnez, dans ce cas, staphy- sagriqt.

YEUX LOUCHES (STRABISME).

Le strabisme, chez les enfants qui ont la tête très-chaude, est souvent guéri par belladonna.S\ cela dépend des vers, donnez hyoscyamus; -des suites delà fièvre scarlatine, rhus ou cuprum.

Si celte affection provient de ce qu'on a placé la lumière tou- jours du même côté du lit de l'enfant, il suffira quelquefois de changer la lumière de place , afin de l'accoutumer à voir du côté opposé ; et puis, lorsque l'équilibre des yeux sera rétabli, qu'on n'oublie pas de coucher l'enfant d'une manière conve- nable , soit en mettant la lumière vis-à-vis , ou en plaçant un abat-jour sur la chandelle. Pour les enfants un peu âgés, cela est à peu près utile. Ensuite il conviendra de soustraire l'œil sain à la lumière, et cela au moyen d'un bandeau, qu'on laissera d'abord en place quelques heures, et plus tard toute la journée; c'est ainsi que l'on parviendra à habituer l'œil qui louche à voir régulièrement.

Si le strabisme existe dans les deux yeux et en dehors, on y remédiera en fixant sur le nez un morceau de taffetas noir; s'il est en dedans, qu'on applique des deux côtés des tempes un petit appareil de taffetas luisant, qui se porte en avant. Si ces moyens ne réussissent pas, cela doit dépendre d'un état spas- modique des yeux; consultez alors un médecin.

CHAPITRE III.

MALADIES DES CUEILLES.

Pour ce qui est relatif aux éruptions situées derrière ou dans les oreilles, voyez l'article « Eruptions. »

200

DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

OREILLONS (PAROTITE).

C'est l'engorgement de grosses glandes salivaires, qui sont Situées en avant et un peu intérieurement aux oreilles Fré- quente chez les enfants, cette affection ne présente rien de grave si elle n est pas répercutée. Quelquefois l'engorgement s'étend a toute la gorge; alors le malade ne peut ni mâcher, ni avaler et les symptômes augmentent durant trois à quatre jours, mais il n y a jamais de danger à craindre. Le mal disparaît du cin- quième au septième jour; il peut encore se porter sympathi- quement sur le sein ou sur les testicules, ce qui se voit quel- q.ietuis : alors ces glandes sont rouges et douloureuses ; il se déclare, alors, des douleurs d'entrailles et d'autres symptô- mes. C'est la période la plus critique de la maladie. Qu'on tienne donc le malade chaudement, mais avec modération; on devra veiller à ce qu'il ne prenne ni échauffement, ni refroi- dissement; on le privera de toute nourriture ou boissons exci- tantes. On ne fera aucun remède extérieur ; la seule précaution à prendre, c'est d'entourer le cou d'un mouchoir de coton ou de fil, et jamais de laine ou de soie.

Mercurius est le principal remède qui a rarement be- soin d'être répété deux ou trois fois pour opérer la guéri- son.

Belladonna se donne lorsque la maladie prend un carac- tère inflammatoire, et que l'engorgement est devenu rouge et ressemble à un érysipèle, ou s'il tend à gagner le cerveau, ce qui se reconnaît à l'affaissement subit de la joue, à la perte progressive de connaissance ou au délire. Bryonia est quelquefois très-utile lorsque l'engorgement disparaît soudainement et produit des symptômes alarmants du côté de la tête.

Carbo vegetabilis, si le malade est pris d'une fièvre lente, si l'engorgement est plus dur, et ne tend pas à se fondre; ou lorsque pulsatif il se porte sur l'estomac ; et aussi lors- que mercurius, administré dès le principe, n'a apporté nul soulagement, ou si le malade a pris beaucoup de calo- mel. Si carbo vegetabilis est sans résultat suffisant, il sera

MALADIES DES OREILLES. 20i

suivi de cocculus, utile spécialement dans un état de mala- die qui dépend ou est accompagné des oreillons.

Eyoscyamus convient dans les symptômes du mal sem- blables à ceux de belladonna, si ce dernier n'a pas produit d'amélioration dans trente-six heures.

Si la parotite est accompagnée de mal de gorge, consul- tez le chapitre qui est consacré aux affections de la « gorge. » S'il y a grand enrouement, carbo vegetabilis est un moyen presque toujours efficace.

Quand les oreillons se compliquent d'autres affections , soit des oreilles ou des dénis, delà teigne, d'une inflammation érysipélateuse, ou si la complication provient de l'abus du mer- cure, de la fièvre scarlatine, de la petite vérole, de la rougeole, ou d'autres fièvres graves, voyez à cet égard le chapitre relatif à ces affections.

INFLAMMATION DES OREILLES.

Dans l'inflammation des oreilles, il y rougeur, chaleur, engorgement et douleur ; le conduit auditif s'oblitère presque entièrement, et la douleur devient tellement violente, qu'on peut à peine toucher l'oreille.

Pulsatilla est presque le spécifique de cette maladie. Il y a utilité de couvrir l'oreille de coton, pour la protéger contre l'air et le bruit, si la douleur est plus intense dans l'oreille interne; quelquefois elle s'accompagne de dou- leurs déchirantes, tiraillantes, perforantes et brûlantes que c'est à en devenir fou ;pulsatilla sera le remède approprié.

Belladonna conviendra complètement si la douleur vient à pénétrer dans la tête, suivie d'une grande agitation, de -vomissements, du froid des extrémités et d'autres symp- 'tômes aussi graves.

MAL D'OREILLES (OTALGIE).

L'otaigiCj comme toute autre souffrance des oreilles, reconnaît en général pour cause le refroidissement, ou la suppression de transpiration.

Cepa est convenable si la douleur s'aggravela nuit ou près

202 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

d'une porte entre-bâillée, plus douloureuse dans le côté gauche, et que la douleur se porte du gosier et de la tête à l'oreille, ou s'accompagne ou est précédée d'un coryza.

Si l'on vient à ressentir des douleurs isolées et aiguës semblables à des coups de canif; lorsque l'oreille interne est sèche et sans cérumen, que des douleurs déchirantes s étendent jusqu'au lobule, qu'elles rendent le malade irritable et impatient, et qu'enfin elles deviennent intolé- rables, donnez chamomilla.

Mereurius, s'il se déclare de la transpiration sans être suivie d'amélioration, si l'on éprouve des tiraillements qui se portent jusqu'à la joue, et si la douleur interne est tiraillante, brûlante, lancinante et pressive, ou si le brûle- ment se fait de nouveau sentir à l'extérieur, ou le froid à l'intérieur, avec violents élancements et tiraillements, par- ticulièrement lorsque l'oreille est humide.

Quand l'otalgie provient d'une attaque de rhumatisme, et se signale par des douleurs lancinantes et pulsatives comme dans un effort d'élimination; que l'oreille externe est rouge, chaude et engorgée, que la douleur traverse tout le visage, particulièrement chez les personnes sensibles au froid, et portées aux larmes, donnez puisât il la;— chez les personnes passionnées, colères, dont les douleurs sont lancinantes et déchirantes, donnez nux vomica.

Quand chez des personnes très-sensibles, ces souffrances se renouvellent souvent, avec pression et élancement dans et derrière l'oreille, et aussi avec déchirement et une sen- sibilité excessive au moindre bruit, donnez arnica; mais

si la douleur est excessive avec tiraillement et rougeur, élancement intérieur et tintement, donnez china.

Don nez belladonna, s'il y a picotements dans et derrière l'oreille, et douleur perforante et resserrante, avec des ti- raillements et élancements jusque dans la gorge, accom- pagnés de tintement, de bruissement, de bourdonnement; si la tête et les yeux sont affectés en même temps, que les

MALADIES DES OREILLES.

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douleurs s'aggravent pendant les accès par l'effet du moin- dre attouchement et du mouvement. Quand belladonna ne suffit pas, et qu'on éprouve en se mouchant une plus vive douleur avec tintement et bruissement, hepar.

Calcarea, si les douleurs ont leur siège principalement dans un seul côté, et sont profondes : si leur violence est telle que le malade en soit désespéré, notamment si la dou- leur est à droite, ou si elle est pire après minuit, vers le matin, ou après midi.

Sulphur, si la douleur revient souvent; si elle est sur le côté gauche, ou s'aggrave le soir ou avant minuit.

Si ces souffrances sont crampoïdes et pressives comme par l'effet d'un étau, avec roulement et bourdonnement dans les oreilles, sensation de torpeur, de froid et de four- millement qui gagne la figure, donnez Platinum. Dulca- mara, dans des cas analogues, et s'ils sont dus à un refroi- dissement; quand les douleurs augmentent pendant la nuit, et s'accompagnent de nausées.

Rhus est très-utile dans l'otalgie déterminée par le froid.

D'autres remèdes, tels que phosphoric. acid., antimonium crudum. etc., peuvent avoir leurs avantages, mais selon qu'ils seront convenablement indiqués.

N'employez aucun remède externe ; l'huile même peut avoir ses dangers; les vapeurs chaudes peuvent brûler l'oreille : et dans ce cas, le moindre accident se répare difficilement. Un seul petit morceau d éponge trempé dans Peau chaude ou liède est la seule chose qu'on puisse se permettre pour diminuer les douleurs; cela même n'est pas encore tout à fait innocent.

Si, à l'aide des remèdes dont on fait usage, on ohlient quelque résultat, il devient inutile de mettre du coton dans l'oreille. En général, on ne s'en servira que dans les cas d'une nécessité réelle, comme il va être dit à l'article « Ecoulement des oreilles. »

Si les remèdes prescrits n'agissent pas chez les enfants assez vite, attachez autour de l'oreille une mèche trempée dans le soufre : ce moyen suffit souvent pour piovoquer un écoulc: ment et pour adoucir les souffrances.

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DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

SUPPURATION OU ÉCOULEMENT DES OREILLES.

L'écoulement des oreilles est une affection qu'il faut savoir supporter avec la plus grande patience, parce que sa sup- pression, quelque insignifiante qu'elle soit d'abord, peut avoir les suites les plus graves. Quand il est devenu chronique, il est très-difficile à guérir. Que sous aucun prétexte on ne permette aucune injection ; l'huile même est dangereuse, parce qu'il en reste toujours dans l'oreille, un peu, qui passe au rance. Les choses qui sèchent sont encore plus dangereuses. L'eau tiède seule, et en tant qu'elle sert à entretenir la propreté de l'oreille, ne nuit pas. 11 peut être utile d'y introduire un peu de laine fine, en hiver pour faire obstacle au froid, et en été aux insectes qui se glissent quelquefois dans l'oreille, et y dépo- sent des œufs qui deviennent l'origine de grandes souffran- ces. Lorsque le malade sent un fourmillement à de pe- tits vers, il est nécessaire de faire tomber dans l'oreille de l'huile douce, goutte par goutte, jusqu'à ce qu'elle soit remplie, et puis Ton procédera comme il a été ditau chapitre X, ire partie.

Cependant il est important de tenir quelque chose dans les oreilles, surtout lorsque la matière de l'écoulement sent mau- vais ; c'est en été surtout et pendant le sommeil, qu'il faut prendre des précautions plus grandes; on emploiera un tam- pon d'une grosseur convenable, car s'il est trop gros, l'organe en souffre; s'il est trop petil, il peut s'enfoncer, et alors il est très-difficile de l'extraire. En conséquence, il sera prudent d'en- tourer le tampon d'un morceau de linge fin,qui empêchera d'une part qu'il ne pénètre trop avant, et d'autre part pour rendre facile son extraction. Dans tout cela, il sera préférable de choisir un morceau d'éponge très-fine, qu'on taillera convenablement; sa nature se prête facilement au but qu'on se propose, car elle remplit hermétiquement l'oreille sans la blesser. On peut chan- ger fréquemment ce tampon ou le faire servir toujours, pourvu qu'on le lave avec soin, d'abord à l'eau tiède, ensuite à l'eau froide.

Lorsque l'écoulement des oreilles est la suite d'une in- flammation, ou s'accompagne d'une douleur avec le carac- tère d'une pression qui chasse en dehors; ou quand l'o- reille est chaude et rouge, ou se couvre de croûtes pruri-

MALADIES DES OREILLES.

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teuses, ou lorsque cet écoulement provient des suites de la rougeole, donnez pidsatilla; si Ton en a déjà fait usage sans succès, sulphur; s'il vient après la fièvre scarlatine, belladonna, et quelques jours après, mercurius, si c'est né- cessaire, et puis encore belladonna. Si ces moyens ne suf- fisent pas, hepar. Si l'écoulement arrive consécutivement à la petite vérole, et s'il se complique de douleurs lancinan- tes et d'hémorrhagie auriculaire, s'il survient des ulcé- rations à l'extérieur, et que la matière de l'écoulement sente mauvais, donnez mercurius. Mais si le malade se trouve avoir abusé du calomel, sulphur aura la préfé- rence ; s'il a abusé de soufre, pulsatilla, et plus tard mercurius. Si cependant l'affection passait à l'état chro- nique, prenez une pincée dépotasse que vous ferez dissou- dre dans une bouteille d'eau de pluie, et versez dans l'o- reille, tous les jours, une cuillerée à thé de cette solution, jusqu'à ce qu'il y ait un commencement d'amélioration.

Si l'écoulement est purulent et chronique, donnez mer- curius, et huit jours après sulphur, et répétez ce dernier trois fois à la distance d'une semaine. Si, malgré cela, il ne se déclare pas d'amélioration, donnez calcarea. Si en même temps, il y a un grand mal de tête, et que mercurius ou sulphur ne réussissent pas, donnez bella- donna, et plus tard lachesis. Si cela ne suffit pas encore, donnez deux matins de suite silicea, et, s'il le faut, répétez silicea tous les huit ou quinze jours. Causticum est quel- quefois très-utile dans les écoulements chroniques, sur- tout lorsque le malade a souffert longtemps de rhumatisme. Si ces divers moyens ne suffisent pas, essayez du borax en solution, comme il a été dit plus haut au sujet de la potasse.

Si l'écoulement s'est supprime brusquement, n'importe qu'il ait eu une longue ou une courte durée, cela constitue un état grave. Qu'on examine avec soin l'oreille avec un spéculum ons ou avec une épingle à cheveux, afin de s'assurer que ce ne

HEIUNG. 1 2

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DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

sont pas des croûtes ou toute autrechose qui ont bouché l'oreille ; qu'on introduise dans le conduit auditif de la vapeur tiède, d'une température convenable et propre à ramollir le corps qui pourrait s'y trouver; mais si l'oreille n'est pas obstruée et que son intérieur soit tout à fait sec, alors appliquez directement sur le pavillon un morceau de pain sortant du four, mais pas trop chaud, pour qu'il puisse être supporté. Répétez de temps en temps ce procédé, qu'on renouvelle au fur et à mesure que la mie se refroidit et jusqu'à ce qu'il y ait amélioration.

Si, par suite de la suppression de l'écoulement, les glandes du cou s'engorgent et durcissent, donnezpulsatilla, plus tard mercurius et belladonna.

S'il survient un grand mal de tête avec fièvre, donnez belladonna; si elle ne suffit pas, donnez bryonia. Si cette suppression est la suite d'un refroidissement ou de la mouillure des pieds, avec amélioration par le repos, bella- donna; par le mouvement, donnez dulcamara; s'il y a aggravation par la chaleur du lit, mercurius. Si, à la suite de la suppression de l'écoulement, il survient un en- gorgement des oreillons, donnez les remèdes appropriés à cette circonstance. Mais si les parties génitales s'engor- gent, donnez le soir nux vomica, et s'il n'y a pas d'amélio- ration, le matin, pulsatilla.

Quelquefois il se déclare un violent mal de tête qui de- vient lourd plus tard, avec sensation de tension, comme si le crâne était trop étroit; les yeux deviennent rouges et sont douloureux en les mouvant; cet état s'accompagne de fièvre; quelquefois il y a des mouvements spasmodi- ques de la face, avec enflure de la tête, perte de mémoire, etc. ; et à la suite de ces divers symptômes il se déclare des bourdonnements et des bruissements d'oreilles; puis sur- dité et écoulementsubit de matière purulente sortant comme

d'un abcès. On se gardera de rien tenter contre cet écoule- ment; on se bornera aux seuls moyens de propreté, et l'on fera coucher le malade sur l'oreille malade, en garnissant le coussin avec plusieurs épaisseurs de compresses. Si

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l'on reconnaît le mal avant que l'écoulement ait lieu, donnez hepar, et attendez- en les résultats. S'il n'y a pas d'amélioration au bout de quelques jours, donnez mer- curius une fois, et attendez encore vingt heures son effet. S'il ne produit pas un résultat marqué, administrez lache- sis, et un ou deux jours après hepar.

On reprendra le même traitement si l'écoulement se sup- prime. Si la suppuration se déclare, le malade est sauvé, et il faut s'abslenir alors de tout autre remède. Si elle n'a pas lieu, le malade meurt, et le médecin le plus habile n'y peut rien.

BOURDONNEMENT D'OREILLES.

En général, cette affection se complique d'écoulement, de dureté de l'ouïe et autres souffrances des oreilles ; quelquefois aussi, de maux de tète avec eongeslion de sang.

Dans de tels cas, on ne doit pas négliger de faire un traite- ment approprié.

Si le bourdonnement d'oreilles existe seul, qu'il soit ré- cent à la suite d'un refroidissement, donnez nux vomica s'il y a aggravation le matin, etpidsatilla si l'aggrava- tion a lieu le soir.

Dulcamara si c'est la nuit,— mercurius, chez les person- nes qui transpirent facilement, et chamomilla, chez celles qui ne peuvent pas transpirer; china, dans le cas le malade a abusé du mercure, qu'il est d'une sensibilité excessive, qu'il a eu des fièvres ou une maladie de foie, ou quand le bourdonnement a un caractère plus prononcé de sifflement, de tintement et de chant; carbo vegetabilis, s'il est plus fort et donne comme un bruit de grondement, et que china n'ait pas eu un bon résultat. Chez les vieil- lards, quand cette infirmité n'existe que d'un côté, que le sang se porte à la tête, et que, par conséquent, le bour- donnement paraît en dépendre, donnez arnica plusieurs lois à chaque aggravation.

S'il revient toujours et s'aggrave par le temps humide,

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DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

entre deux portes ouvertes, particulièrement en se mettant au lit, si l'ouïe est dure, si elle s'accompagne de douleurs au gosier , d'écoulement de larmes, et de douleur en uri- nant, donnez cepa. Si cela dure, appelez un médecin.

Lorsque les oreilles sont sensibles au moindre bruit, donnez sulphur une fois, et plus tard aconitum plusieurs fois. Si cela ne réussit pas, carbo vegetabilis une fois, et plus tard coffea plusieurs fois.

Si cette maladie s'accompagne d'une grande sensibilité, par suite d'une exposition au vent, ou qu'à chaque pas que fait le malade, qu'à chaque mot qu'il dit, il entende un retentissement ou une espèce d'écho, ou s'il a fréquemment souffert de tiraillements dans les membres, donnez causti- cum deuxmatins de suite.etattendez quelquesjours ses effets-

DURETÉ DE l/OUÏE.

Cette affection provient souvent de l'obturation des oreilles par le cérumen qui s'est endurci. Qu'on ait donc le soin d'exa- miner avec soin ces organes, comme il a élé dit au chapitre « Introduction de corps étrangers dans l'organisme ; ■> et, dans ce but, il ne faudra pas négliger de placer le malade de manière à éclairer le fond de l'oreille par un grand jour; puis, on se servira avec précaution de l'instrument explorateur, qu'on portera dans son intérieur et jusqu'au point il se détermi- nera un commencementde douleur. Si l'on découvre qu'il s'y est formé une sorte de tampon solide , qu'on en extraie ce que Ton pourra; et pour faciliter ce résultat, on fera de petites injec- tions d'eau tiède, matin et soir, ou bien on laissera tomber dans l'oreille un peu d'eau qu'on y laissera quelques minutes. La graisse de volaille, fondue au bain-marie, peut, dans beaucoup de circonstances, être très-utile en en mettant quelques gouttes dans l'oreille ; ce qui n'empêchera pas d'employer les injec- tions.

Si cette infirmité provient de la trop grande sécheresse de l'organe et du manque de sécrétion du cérumen indis- pensable à la fonction, donnez carbo vegetabilis ou lacke- sis , qui réussissent souvent. Le conduit sera humecté à

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l'aide de la glycérine, qui sera introduite dans l'oreille soir sur un peu de coton.

Si elle est accompagnée de bruissement , de tintement, d'une sorte de chant, on la guérit quelquefois très-promp- tement par veratricm.

S'il y a de la suppuration, donnez les remèdes qui sont appropriés à cette complication ; ce sera surtout pulsatilla, mercurius, sulphur, calcarea et causticum. Si elle est survenue après la rougeole, pulsatilla ou carbo vegctabi- Hs après la fièvre scarlatine, belladonna ou liepar; après la petite vérole, mercurius ou sulphur.

S'il y a coïncidence avec coryza et mal de gorge , et amélioration en avalant, on se gargarisera avec de l'eau chaude ; si cela ne suffit pas, donnez chamomilla ou arseni- cum, ou lachesis.

Si elle provient d'une affection rhumatismale, qui cesse sous l'influence du froid, pour se porter sur l'oreille, don- nez les remèdes qui conviennent aux souffrances rhuma- tismales, bryonia, et plus tard dulcamara et sulphur.

Si elle est la suite de la suppression d'éruptions cutanées ou d'un ulcère, d'une suppuration artificielle, comme un cautère, administrez les remèdes qui sont appropriés à la circonstance , et principalement sulphur et antimonium crudum.

Si le malade est sujet aux hémorrhoïdes, on peut quel- quefois donner avec succès nux vomica; si c'est la suite d'une fièvre nerveuse, arnica ou phosphoric. acid.

Si les amygdales sont enflées et occasionnent la dureté de l'ouïe, mercurius ou staphysagria.

Si celle infirmité est de nature chronique, tenez-vous à un régime convenable et buvez beaucoup d'eau. Si cela ne suffit pas, appelez un médecin homœopathe.

Si la dureté d'oreille vient à se compliquer d'autres souflVan ces, qu'on choisisse parmi les remèdes qui couvrent le mieux ces nouvelles souffrances ; nous indiquons d'abord vcratrum

12.

210 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

album, staphysagria, arsenicum, hyoscyamus, et dans les cas les plus graves, silicea, calcarea.

Mais, avant tout, qu'on se garde bien d'avoir recours à des moyens externes. C'est une erreur grande que de croire que les oreilles sont plus endurantes que les yeux. Les oreilles sont au contraire beaucoup plus sensibles; seulement le mal ne vient pas si vile, et il guérit plus lentement et difficilement; quel- quefois il ne guérit même pas du tout; tandis que les affec- tions des yeux se guérissent plus facilement et se supportent avec plus de patience,

Ainsi, je le répète, qu'on se tienne en garde contre la pratique d'appliquer des agents externes, durs ou liquides ; dans quel- ques cas seulement, on peut se servir d'eau tiède à l'intérieur, et d'eau froide à l'extérieur (I).

CHAPITRE IV.

MALADIES DU NEZ.

Pour les souffrances de la face, du nez et des joues, voyez le chapitiedes « Maladies des dents;» pour leséruptions et les bou- lons du tour du nez, voyez le chapitre « Maladies de la peau. »

GONFLEMENT DU NEZ.

Donnez arnica, s'il est le résulat d'un coup ou d'une cause indéterminée et s'accompagne de fourmillement et d'une douleur dans les os, semblable à l'effet d'un coup.

Belladonna, s'il coïncide avec un catarrhe nasal, surtout si l'entrée des narines est enflée et excoriée, avec rougeur, chaleur et douleur, symptômes qui se portent quelquefois à l'intérieur, avec sensation de brûlement, de lancination, de sécheresse, d'autres fois en exaltant ou en affaiblissant l'odorat; si cela ne suffit pas, hepar.

Mercurius, si le coryza est fluent, aqueux, et qu'il yait de l'irritation; de plus, si le nez est rouge, gonflé et luisant,

(1) Cousultez l'ouvrage du docteur Triquet. Traité pratique des maladies de l'oreille, Paris, 1857.

MALADIES DU NEZ. 211

avec prurit ; s'il y a une douleur qu'aggrave la pression exercée par le moucher, et plus tard hepar, ou peut-être aussi belladonna.

Hepar, chez les personnes qui ont fait abus du calomel, et ensuite mercurius.

Contre le gonflement chronique et douloureux du nez, bryonia convient quelquefois ; si le nez porte de petites taches noires, sulphur; des taches rouges, phosphoric. acid.; des verrues, causticum; si le bout du nez est rouge, rhus.

Arsenicum, s'il est d'un rouge cuivré, après abus de boissons alcooliques.

Bhm et ruta, si le gonflement est d'un rouge cuivré, et qu'il soit ou non la suite de l'usage immodéré des liqueurs.

ÉP1STAXIS.

Saignement du nez ou épistaxis. Cette hémorrhagie a lieu fréquemment dans le cours d'une maladie, et il en résulte en général un soulagement immédiat. Aussi, est-il conforme à ce bénéfice de nature de ne pas l'interrompre, pourvu toutefois qu'il ne soit ni trop long ni trop abondant. 11 convient donc de rejeter comme très-inconsidérés tous ces moyens vulgaires mis en usage pour le réprimer, tels qu'eau froide, glace, vinaigre, eau de mer, eau-de-vie, éponge, amadou, ou tout autre tampon! Il est inutile de boucherie nez, il vaut mieux le comprimer un peu, et puis de s'assurer de temps en temps si le sang con- tinue à couler et à se faire jour à travers l'arrière-bouche, ou s'il s'est arrêté. Si le sang coule d'une seule narine, il suffira quelquefois de lever le bras du même côté et de le porter sur la tête; mais il arrive souvent qu'après l'avoir retiré, l'hémor- iliagie recommence.

Amica convient toujours si cette hémorrhagie est occa- sionnée par un coup, ou qu'elle soit précédée d'un four- millement dans le nez ou dans le front, si le nez est chaud, que le sang soit rouge et liquide, particulièrement chez les hommes.

212 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

Pulsatilla, aux femmes, surtout à celles d'un caractère doux et tranquille ou qui ont des menstrues très-faibles, ou qui saignent du nez pendant la durée du coryza, avec alternative de l'humidité et de la sécheresse des fosses nasales, et que l'épistaxis a lieu après midi, le soir ou avant minuit.

Si le saignement du nez est la suite d'un grand échauffe- ment, si le malade est pléthorique, qu'il ait le sang porté à la tête, ou qu'il ait bu du vin ; s'il a la fièvre et une forte pul- sation des artères du cou et des tempes, donnez aconitum.

China, si le patient est énervé et épuisé par de fré- quentes hémorrhagies, avec pâleur de la face, froid des extrémités, mouvements convulsifs, etc.

Bryonia, contre l'épistaxis qui se prolonge, principale- ment durant les temps chauds, à un état de surexci- tation ou au vin ; également lorsque le saignement a lieu spécialement la nuit et oblige le malade d'interrompre son sommeil, ou le matin; s'il est naturellement irritable et obstiné.

Belladonna est fréquemment utile, administrée dans l'in- tervalle des autres médicaments; si l'hémorrhagie survient la nuit ou reparaît le matin, ou a lieu à la suite d'une sur- excitation, ou après avoir pris du vin.

Bhus , si l'épistaxis est provoqué par suite d'un grand travail corporel, soit effort, soit tout exercice forcé, surtout s'il est aggravé par le repos.

Crocus, si l'hémorrhagie nasale donne un sang foncé et presque noir, visqueux, et lorsque le saignement est ac- compagné d'une sueur froide de la tête; si l'état moral du malade est variable, avec des accès alternés de gaieté et de tristesse.

Nux vomica, si le saignement se fait le matin et qu'il soit la suite d'une surexcitation, de boissons fortes , etc., ou d'une habitude bachique. Lochesis conviendra aussi dans ce dernier cas.

MALADIES DU NEZ.

Mercurius, si Thémorrhagie a lieu la nuit pendant le sommeil, et si le sang se coagule, à la sortie des narines, en grumeaux coniques.

Cina, convient aux enfants sujets aux vers, ou lorsque le sang sort après qu'ils ont eu fatigué les narines avec les doigts, par suite de démangeaison.

Sulphur ou carbo vegetabilis sont appropriés aux per- sonnes qui sont sujettes à cette hémorrhagie. Elles devront en prendre une ou deux fois par semaine.

Si ces divers médicaments n'ont pu faire cesser l'épistaxis, après leur avoir donné le temps nécessaire pour développer leur action, espérez un bon effet, notamment dans l'hémorrhagie due à un grand échauffement ou à l'usage du vin, de l'immer- sion des mains dans l'eau chaude, et du repos ensuite. Une grosse clef ou tout autre morceau de fer appliqué froid sur la nuque suffit souvent pour arrêter le saignement de nez.

Quoiqu'il soit en général inutile de tamponner les narines, cependant il arrive un moment où. il faut y recourir, c'est lors- que l'hémorrhagie donne d'une manière alarmante, et que le sang passe dans l'arrière-gorge et peut faire craindre la suffoca- tion.

Le tamponnement doit se faire à l'intérieur et à l'extérieur ; à l'intérieur, on passe un fil dans chaque narine qu'on ramène dans la bouche, saisi par son extrémité, on y attache un mor- ceau d'éponge qu'on ramène en arrière, en tirant sur l'extré- mité du fil resté hors de la narine; à l'extérieur, on bourre le nez avec quelques morceaux de charpie ou d'éponge qu'on en- fonce à l'aide d'une sonde ou d'un petit bout de bois.

POLYPE DU NEZ.

C'est une petite tumeur en forme de poire qui naît de la membrane muqueuse qui tapisse l'intérieur du nez .Elle est gé- néralement très-mince à son attache et boursouflée dans son corps, de la son nom. L'une ou les deux narines peuvent être le siège de celte affection.

Le polype est quelquefois d'une consistance ferme, charnue et même dure; d'autrefois il est mou, délicat et transparent;

a quelque ressemblance avec la chair de l'huître. Lorsque les

214

DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

deux narines sont pleines de tumeur, la respiration est difficile et il se fait un bruit particulier de râle dans le nez.

Les remèdes qui se sont monlrés les plus utiles dans le polype sont : calcarea, phosphorus, staphysagria, silicea et sangui- naria. 11 est toujours mieux d'appeler un médecin homoeo- pathe.

OZÈNE.

Cette affection se caractérise par l'ulcération de la membrane, muqueuse des narines, accompagnée d'une suppuration d'odeur fétide, quelquefois de la destruction des cartilages, et même de la carie des os du nez. Dans la plupart des cas, son origine est vénérienne, plus rarement scrofuleuse.

L'un des inconvénients les plus fâcheux de ce mal, c'est l'ac- curoulalion et presque rincruslation de mucosités qui bouchent complètement l'entrée des narines.

Arsenicum et hjcopodium ont été recommandés, le premier dans le cas les douleurs sont très-intenses et ont un caractère de brûlement et de battement; le second, lorsque la matière de suppuration est épaisse et jaunâtre. Mais appelez un médecin.

On a aussi assigné des remèdes aux divers étais du mal : au commencement, sulphur, pulsalilla, belladunna, lachesis, lyco- podium et causticum; plus tard, dans l'ozène syphilitique, merevrius, hepar et lycopodium ; d'origine scrofuleuse, phospho- rus et silicea. Ils seront administrés à la dose d'une globule par jour ou à jours passés.

CORYZA. RHUME DE CERVEAU.

Catarrhe , rbunie de cerveau ou coryza, c'est tout

un. _ Mercurhts est le principal remède dans le cas de catarrhe épidémique ordinaire (influenza ou grippe), prin- cipalement lorsqu'il affecte beaucoup de monde à la fois; s'il y a transpiration parfaite la nuit; si le catarrhe s'ag- grave le matin et s'accompagne de fièvre ; le malade ne veut pas rester seul ; il a beaucoup de soif, éprouve une chaleur insupportable, et cependant il ne peut endurer le froid. Si, douze heures après, il y a du mieux, attendez. Si, après quelque amélioration, il y a du pire, donnez he- par. Il est spécialement favorable aux enfants et dans le

MALADIES DU NEZ. 215

catarrhe d'une transpiration arrêtée, avec fièvre et dou- leur dans différentes parties du corps.

Hepar sera donné, en place de mercurius, aux personnes qui viennent de faire usage du calomel , si le moindre cou- rant d'air renouvelle le catarrhe ou le mal de tête, ou qu'une seule narine soit affectée, ou que le mal de tête em- pire à chaque mouvement. Si, après douze heures, hepar n'a pas apporté d'amélioration, donnez belladonna.

Cepa convient dans le catarrhe ordinaire qui attaque beaucoup de personnes en même temps, est causé par l'hu- midité et un temps venteux ; qui commence généralement par le côté gauche; éternument fréquent, morve abon- dante qui irrite et enflamme le nez, et étend le mal à la lèvre supérieure; larmoiement, céphalalgie, toux, soif, chaleur, douleurs des dents ou partout ; aggravé la nuit et dans l'appartement ; amélioré en plein air et au froid.

Lachesis sera utile dans le catarrhe de la pire espèce, il se fait un écoulement abondant de matières séreuses et dans lequel toutes les parties sont douloureuses et en- flées.

Arsenicum, lorsqu'il n'y a pas beaucoup de fièvre, de chaleur ou de soif; le malade est inquiet, particulièrement la nuit ; il boit souvent, quoique peu à la fois; il est très- faible et s'impatiente facilement; le mucus nasal est âcre et corrosif; douleurs excessives des narines et brulement violent du nez, soit en dehors, soit en dedans. L'exer- cice et la chaleur affectent agréablement, et n'aggravent nullement, le mal.

Nux vomica, dans les symptômes semblables à ceux Ô arsenicùm, au cas qu'après douze heures de l'administra- tion de ce dernier, il n'y ait point d'amélioration, ou lors- que le catarrhe est Huent le jour, et sec la nuit; que la bouche est sèche et comme brûlée, sans soif; tension de la poitrine et constipation. Ce remède est aussi particulière- ment indiqué dans un mouvement alterné de fièvre et de

216 DUS MALADIES LES PLUS COMMUNES.

frissons; surtout le soir, avec grande chaleur de la tête et du visage.

Ipecacuanha, lorsque arsenicum etnux vomica paraissent convenir, mais ne suffisent pas.

Dulcamara, lorsque le malade se sent soulagé parle mouvement et se sent plus mal par le repos, et que la plus légère exposition au froid renouvelle l'obstruction des fosses nasales, (enchifrènement.)

Pulsatilla si le mal et la douleur du nez sont médiocres, mais qu'elles ôtent au malade l'appétit et l'odorat; le mu- cus qui sort est épais et jaunâtre, ou quelquefois vert et fétide.

Euphrasia convient dans les catarrhes accompagnés de l'écoulement d'un mucus blanc, avec larmoiement et dou- leur des yeux.

Chamomilla guérit fréquemment le catarrhe avec ulcé- ration du nez, gerçure des lèvres, une joue rouge et l'autre pâle, avec frissons et soif.

Si l'on est sujet à un retour fréquent de l'affection ca- tarrhale, et que la guérison en soit difficile, dans ce cas on trouve que les aliments sont trop salés. Alors il est indis- pensable d'user modérément de sel, et de flairer de temps en temps de l'esprit de nitre dulcifié.

Silicea est approprié au coryza qui dure longtemps et revient souvent; s'il est tantôt sec, tantôt fluent. Prenez-le deux matins de suite.

Lorsque le catarrhe a été supprimé, et qu'il en résulte du mal de tête, donnez aconitum; et si le catarrhe ne repa- raît pas, bientôt après donnez pulsatilla, china oxxcepa. Lorsque la poitrine est affectée et que la respiration est gênée donnez ipecacuanha deux ou trois fois; et si cela ne suffit pas, bryonia. Laissez alors le malade boire de l'eau chaude sucrée, coupée avec du lait, et aspirer par le nez des vapeurs aqueuses. Si tout cela ne suffit pas, donnez sulpkur en dilution.

MALADIES DE LA POITRINE. 217

Si le catarrhe se complique d'autres symptômes, et principa- lement de ceux dont il va être question dans le chapitre sui- vant, et qu'il tombe, comme on dit, sur la poitrine, ou sur les poumons, avec enrouement et toux, alors consultez à l'égard des remèdes ce qui sera dit dans ce même chapitre.

Ne supprimez jamais un catarrhe par Faction du froid ou par des drogues; c'est toujours une voie de purification que la catarrhe. Toute personne qui en est atteinte recèle des impure- tés dans son organisme, et l'on n'est jamais plus susceptible de prendre un refroidissement que lorsqu'on a bu et mangé beaucoup de choses indigestes ou superflues. La plupart des en- fants ne se débarrassent si difficilement d'une affection catar- rhale que parce qu'ils usent beaucoup trop de sucre, de sirops ou autres douceurs.

CHAPITRE V.

MALADIES DE LA POITRINE.

ENROUEMENT.

Parmi les remèdes domestiques qu'on emploie ordinaire- ment dans l'enrouement, il s'en trouve qui présentent plus d un inconvénient; et s'ils sont suivis de quelque soulagement ils n en aissent pas moins des germes de récidive. On peut' sans contredit, faire usage d'un lait de poule ou de boules gomme ou de sucre candi, rouge ou blanc, ou la nuit entourer son cou d'un bas de laine chaud ; tout cela ne nuit certaine ment pas, ma.s il vaut encore mieux pour obtenir une tué nson complète, employer les moyens suivants g

. Donnez chamomilla, spécialement aux enfants, dans

1 enroue ment avec coryza, accompagné d'expectoration

foun^nt ^ SQ' dG brÛlement et de soif> ^ec cha-

2 sonne . dïï Pr°VOqUe 13 t0UX> avec fi^rc le soir; aux personne, d humeur inquiète, chagrine et taciturne

JZZm7 ^ t0UX rau™ **« «' ou avec ardeur de la gorge; avec tension et douleur de la poi-

IIEniNG, r

218 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

trine,et sans expectoration; si lafièvre alterne avecfrissons et chaleur;sile malade devient morose, acariâtre et obstiné.

Pulsatilla, s'il y a picotements et sensation d'ulcération à la gorge, au palais, avec douleur en avalant, coryza et ex- pectoration jaune, verte et fétide, avec toux ébranlante ac- compagnée de douleurs de poitrine, frissons sans soif, et appétit capricieux; et ce remède convient d'autant mieux, que le malade sera resté plusieurs jours sans pouvoir pro- noncer une parole; si dans les vingt-quatre heures ce re- mède ne suffit pas, donnez sulphur.

Mercurius est l'un des principaux remèdes, lorsque la voix est rauque et enrouée, avec brûlement et chatouille- ment dans le larynx, avec disposition à la sueur, et sueur sans que le malade en éprouve du soulagement, et que le moindre courant d'air empire les souffrances.

Donnez capsicum, s'il y a fourmillement et chatouille- ment dans le nez, avec obturation, suivi d'une toux qui provoque des douleurs erratiques.

Rhas si, avec l'enrouement, on éprouve dans la gorge une certaine rudesse, suivie d'éternument fréquent et d'un écoulement de mucus, sans qu'il y ait coryza proprement dit, ou que la respiration soit courte et difficile.

Apium virus, si le gosier est sensible, non-seulement âpre, mais sec, suivi d'une difficulté de respirer après le mouvement.

Sambucus, contre l'enrouement accompagné d'une toux profonde, creuse et sèche, qui retentit dans la poitrine ou avec embarras, malaise et soif.

Dans l'enrouement chronique, qui est pire le matin ou le soir, qui s'aggrave après avoir beaucoup parlé, ou s'il est la suite de la rougeole, donnez carbo vegetabilis.

Dans les cas les plus obstinés, sans complication d'autres symptômes, ou lorsqu'il y a coïncidence de toux et d'affec- tion catarrhale, et que presque toute la poitrine et la gorge sont prises d'une sensation de rudesse et d'excoriation,

MALADIES DE LA POITRINE.

219

donnez causticum. Si l'enrouement coïncide avec un ca- tarrhe chronique., silicea convient souvent; si la voix est creuse et très-profonde., drosera.

11 y auneformed'enrouement qui est particulière auxporteurs de parole, les prédicateurs , les avocats, les chanteurs, etc.; elle est souvent très-obstinée et difficile à guérir. Les remèdes à choisir sont : causticum, calcarea, carbo vegetabilis , hepar, lachesis, phosphorus , sulphur , mercurius , spongia, ou silicea.

S'il y a dans l'homme tendance à contracter fréquemment de l'enrouement, il y a aussi lieu de croire que les fibres de son gosier peuvent acquérir un certain développement qui semble servir les organes délicats de la voix de ceux qui sont obligés de prodiguer leur parole par toutes les tempéra- tures de l'air et avec une puissance de poumons qui dépasse les eflorts naturels. Il est toutefois une remarque à faire : c'est que les prédicateurs, les charlatans et les acteurs, particu- lièrement sujets à cette maladie, sont en même temps des gens adroits qui savent retenir et ménager leur voix. Du reste , nous n'avons pas l'idée de faire croire qu'un cas de dysphonie con- firmée puisse se guérir par ce grossissement de cordes vocales, nous sommes au contraire pleinement persuadé que le métier d'orateur est une cause excitante qui produit une des affections les plus incommodes qui existent.

TOUX.

La toux est à la poitrine ce que le coryza est aux fosses na- sal^ ; elle existe avec ou sans état catarrhal : dans ces deux cas, choisissez les remèdes appropriés. Elle peut aussi dépendre d'autres souffrances, qui donnent lieu à des symptômes diffé- rents, dont il faudra tenir compte : par exemple, si la toux est sèche et courte, avec douleur violente dans la poitrine, surtout en respirant; si le malade, après avoir eu des frissons, éprouve ûe lachaleur, avec un pouls précipité ou dur; on a alors affaire à une inflammation de poitrine contre laquelle il faudra employer es remèdes qui sont recommandés plus loin dans ce chapitre a article « point de côté. » _ La toux chronique se guérit très- nu ement avec les remèdes dont on va parler ; il faudra, dans ce dernier cas, avoir recours à des médicaments dont Faction est plus longue, et dont il sera question plus tard, il se rencontre

220 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

quelquefois des toux si opiniâtres , qu'elles ne peuvent être traitées avec succès que pa.t un médecin homœopalhe ; le plus souvent ce n'est que le symptôme d'une maladie antérieure qui était déjà incurable quand la toux s'est déclarée.

Nux vomica est indiquée dans la toux sèche qui est provoquée par une sensation de rudesse, de grattement et de sécheresse, et par un chatouillement du palais; lors- qu'elle est persistante et fatigante, avec douleur comme si la tête allait éclater, ou avec sensation de meurtrissure sur l'épigastre, avec douleur au-dessous des côtes, particu- lièrement lorsque la toux éveille le malade de bonne heure, ou qu'elle est pire le matin, ou bien que l'expectoration est difficile, et que les crachats sont rares et gluants. Le même remède convient lorsque la toux est petite, dure toute la journée et s'accompagne d'une douleur à l'entrée du gosfcr, s'aggrave le soir et s'améliore la nuit; durant la nuit, la respiration est très-gênée, et donne la sen- sation d'un poids sur la poitrine; le malade éprouve en outre beaucoup de chaleur et une grande sécheresse de la bouche. Il est indiqué aussi chez les personnes brunes, énergiques et pléthoriques qui font usage de café et de li- queurs alcooliques, et dont la toux s'aggrave par la lec- ture, la contention d'esprit ou le mouvement.

Chamomilla. Elle est pareillement appropriée à la touxsè- che qui augmente la nuit pendant le sommeil, et qui a Jieu par l'effet de la titillation ressentie à l'entrée du gosier, avec la sensation de quelque chose qui monte ou qui coupe la respiration, particulièrement chez les enfants, et en hiver à la suite d'un refroidissement. Elle convient aussi dans la toux chatouillante , spécialement sollicitée par la parole, le matin et le soir, mais qui se calme par la chaleur du lit, et lorsqu'on rend le matin, par voie d'expectoration, des mucosités gluantes et amères.

Hyoscyamus. Ce remède répond à la toux sèche qui aug- mente la nuit et empêche le sommeil, s'aggrave dans la

MALADIES DE LA POITRINE. 221

position couchée , et s'améliore en étant sur son séant, avec chatouillement dans la trachée-artère; ou lorsqu'elle est spasmodique et s'accompagne de douleurs piquantes dans les yeux, et d'une douleur de meurtrissure dans les muscles du ventre, avec un bruit de râle muqueux qui se fait dans la trachée-artère.

Ipecacuanha est principalement indiqué chez les enfants. même chez les plus petits, lorsqu'ils semblent menacés de suffocation par l'effet de mucosités accumulées; quand la toux est spasmodique ou assez intense pour les empêcher de respirer, que la face devient rouge et bleuâtre, et qu'ils se raidissent; lorsque à une sensation de chatouillement à l'entrée de la trachée-artère, il se joint comme un rétrécis- sement; que la toux est tout à fait sèche, et que l'expecto- ration est rare ou qu'elle est d'un très-mauvais goût, qu'elle provoque des nausées et des vomissements, et qu'on vomit des mucosités. Outre ces symptômes, il convient encore, s'il y a ou douleur dans l'abdomen, surtout autour du nom- bril, ou pression sur la vessie qui gêne le cours des urines, ou battement dans la tête, ou au creux de l'estomac, ou sensation d'excoriation dans la poitrine; et quand, après la quinte de toux, la respiration reste courte et le front ruis- selle de sueur; elle s'aggrave en marchant à l'air frais Ce remède agit plus promptement et mieux étendu dans 1 eau. On en donnera toutes les heures, et plus souvent, selon les circonstances.

Belladonna convient dans la toux spasmodique qui em- pêche le malade de prendre haleine, lorsqu'elle est ébran- lante et provoquée par un chatouillement continuel et insupportable du larynx, avec absence complète d'cxpec au? p™4 ?" ?Te Sl dle étaitcausée P'at quelque chose h eTs 7 îeg0sier> ct «™ ™>ntei la tête, avec

la sensa .on d une douleur pressive au cœur à le briser; ou dans la toux accompagnée d'une expectoration striée de sang,avecdespomtsdouloureuxdanslapoiUine,souslecôté

222 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

gauche des côtes; avec douleurs déchirantes dans la poi- trine, respiration courte, précipitée et anxieuse; avec ger- çure des lèvres, rougeur de la face et mal de tête; ou lorsque les quintes se terminent par des éternuments ac- compagnés de coryza, comme il est dit à cet article, à l'oc- casion A'hepar sulphur., ou de douleurs lancinantes dans les hanches et dans le bas-ventre, elles sont plus profondes et d'où quelque chose semble se détacher.

Mercurius convient dans la toux sèche, qui épuise et énerve le malade, avec sueurs inutiles, particulièrement la nuit; ou dans la toux chatouillante qui empêche le som- meil; quelquefois avec expectoration de sang, douleurs lan- cinantes dans la poitrine; chez les enfants, si elle s'accom- pagne d'une hémorrhagie nasale, de nausées et de douleurs comme si la poitrine et la tête allaient éclater; s'il y a en même temps enrouement, coryza fuient et diarrhée.

Carbo vegetabilis s'adresse à la toux spasmodique dont les accès se répètent le jour ou le soir, avec efforts pour vomir ou vomissements, avec chaleur et sueurs promptes; s'il y a douleurs brûlantes dans la poitrine; si l'expectora- tion est blanchâtre, verdâtre ou jaunâtre, avec expuition de sang, douleurs d'excoriation dans la trachée- artère, et avec élancements dans la tête.

Capsicum s'emploie dans la toux sèche qui s'aggrave le soir et la nuit, et donne quelquefois des envies de vomir, avec douleurs qui se portent alternativement d'un membre sur l'autre, et surtout à latête, avec sensation d'éclatement; quelquefois elle s'accompagne de douleurs pressives dans les oreilles et la gorge, d'autres fois de tiraillement qui va de la poitrine à la gorge, avec picotements dans la poi- trine et dans le dos, pression sur la vessie et douleurs lan- cinantes qui se dirigent vers l'intérieur, ou picotements et déchirements qui se portent des hanches aux genoux ou aux pieds.

Apium virus dans la toux qui est provoquée par une de-

MALADIES DE LA POITRINE. 223

mangeaison à la fossette du cou, pire avant minuit, après s'être couché ou après le sommeil ; améliorée par la sortie de quelques mucosités; avec mal de tête et respiration courte ; après une éruption, et particulièrement l'urticaire, qui Ta précédée ou qui n'est pas sortie complètement.

Ehus toxicodendron convient quelquefois lorsque la toux est sèche, courte et nocturne, avec chatouillement dans la poitrine ; qu'elle cause de l'agitation et provoque l'asthme, particulièrement le soir et avant minuit, et ébranle forte- ment la tête et la poitrine; ou avec tension et élancements dans la poitrine, douleurs dans l'estomac, quelquefois élancements dans les lombes, et surtout lorsque l'air frais empire la toux, et" que la chaleur et le mouvement la calment, ainsi que lorsqu'il y a un goût de sang dans la bouche.

Nux moschata pour une toux qui s'aggrave après s'être réchauffé dans le lit; pour une toux sèche avec respiration courte ; après s'être enrhumé à la suite de l'humidité des pieds, ou avoir été dans l'eau ; après une surexcitation qu'accompagne un travail pénible ; particulièrement pour ceux qui s'enrouent facilement en marchant contre le vent ou qui ont pris froid, ont la peau sèche et aiment la chaleur : en général ce remède convient aux gens in- constants.

Cina s'administre dans la toux sèche s'accompagnant quelquefois d'une expectoration muqueuse ; chez les en- fants, s'ds éprouvent des tressaillements et des peurs jus- qu'à en perdre connaissance, et qu'ensuite ils recherchent 1 air avec avidité; s'il y a gémissement et pâleur du visage, ou si la toux est petite et enrouée chaque soir; particuliè- remen chez les enfants qui ont des vers; ou qu'à la toux e joint un coryza fluent, avec sensation de broiement dans le nez et eternument violent qui les fait crier.

Ignatia s'emploie contre la toux sèche diurne et noc- turne, avec une sensation de duvet arrêté dans la fossette

224 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

sternale ; lorsqu'elle est plus forte le soir; avec une irrita- tion qui s'accroît avec la toux ; ou quand on éprouve dans la fossette du cou une constriction spasmodique avec co- ryza fluent, et notamment chez les personnes qui s'affligent facilement ; ou que la toux est plus forte durant le jour après avoir mangé, le soir après s'être couché, et le matin après le lever. Quelquefois il convient de répéter ignatia après six heures.

Euphrana ou cepa, dans la toux avec coryza ; chaleur, mucosités nasales ; yeux larmoyants et rouges ; respiration courte; avec grande expectoration muqueuse; frisson. Euphrasia, s'il y a aggravation le jour, surtout le matin, ces- sation de la toux la nuit, pire en plein air, la chaleur et les symptômes des yeux s'aggravent du côté droit. Cepa si la toux est pire vers le soir et pendant la nuit; si la gêne de la respiration a lieu dans le milieu de la nuit ; si la cha- leur et les symptômes des yeux s'empirent sur le côté gauche ; amélioration en plein air.

Pulsatilla lorsque la toux a commencé par être sèche une partie de la journée, et s'accompagne d'efforts de vo- mir ; si elle est suivie d'une expectoration facile, et mêlée quelquefois d'un peu de sang ; si le matin elle est d'un jaune vif, salée, amère et nauséeuse ; s'il y a sensation fré- quente d'étouffement, en même temps que sentiment de rudesse dans la trachée-artère ; si le bas-ventre et les côtes font mal. avec sensation de meurtrissure, ou si la douleur se porte et se déplace d'un membre à l'autre, d'une arti- culation à l'autre, soit aux bras, soit aux épaules ou au dos; ou enfin si les urines s'échappent involontairement pendant la toux.

Bnjonia convient pour la toux sèche et humide : pour la toux sèche, lorsqu'elle est provoquée par un chatouille- ment dans la gorge, ou qu'elle vient après avoir mangé et qu'elle va jusqu'à faire vomir, ou qu'elle a lieu en entrant dans une chambre chaude, ou qu'elle s'accompagne d'un

MALADIES DE LA POITRINE.

225

violent point de côté, et que plus tard l'expectoration amène un peu de sang; pour la toux humide, quand l'expectoration est jaunâtre, et que chaque effort de toux porte à la tête, ou qu'il y a douleurs lancinantes dans la tête, la gorge et la poitrine.

China s'emploie lorsqu'il semble que la toux est provo- quée par l'effet d'une vapeur sulfureuse, sans expectora- tion de matière muqueuse, mais cependant avec la sensa- tion de quelque chose à expectorer; quand pendant la respiration il y a sifflement et gémissement ; que plus tard l'expectoration est striée de sang, avec douleur pressive et lancinante dans la poitrine et la trachée-artère ou qu'elle a lieu avec l'expuition d'un mucus clair et gluant, qui se divise difficilement, et avec douleurs dans les épaules, ac- compagnées quelquefois de vomissement bilieux. Il con- vient après une forte hémorrhagie du poumon, même dans le cas de la rupture d'un petit vaisseau sanguin ; quand surtout, à cette occasion, on a eu l'imprudence d'en ouvrir un pour fermer l'autre, c'est-à-dire de faire une saignée.

Arnica est employé dans la toux avec expectoration de mucus et de sang coagulé, ou de sang clair et écumeux, avec accès d'asthme; ainsi que lorsque toutes les côtes et le bas-ventre sont comme meurtris et déchirés; qu'il y a élancement dans la tête, dans la poitrine, le ventre et les reins ; il convient aussi dans la toux sèche et humide des enfants, s'accompagnant le matin ou pendant le sommeil de pleurs et de cris.

Ver atrum album contre la toux profonde et creuse, qui part de l'abdomen avec tranchées, salivation abondante, visage bleu, urines involontaires, douleurs violentes dans les côtés, respiration difficile accompagnée d'une grande faiblesse; quelquefois avec des élancements qui se font sentir dans le bas-ventre comme si une hernie allait se former.

Arsenicum album contre la toux humide, sans qu'il y ait

13.

226 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

cependant beaucoup d'expectoration, et qui reste comme collée sur la poitrine et rend asthmatique ; si elle est provoquée après avoir bu; si elle est nocturne, avec cra- chement de sang, brûlement de tout le corps, manque de respiration, fatigue et faiblesse extrême; ou contre la toux sèche qui revient tous les jours, qui affaiblit beaucoup et oppresse, avec serrement de poitrine en montant les escaliers, et dans l'air froid, avec battement de cœur et anxiété nocturne. Il convient surtout aux vieillards.

Dulcamara convient dans la toux humide, particulière- ment après un refroidissement, avec enrouement, accom- pagné quelquefois de crachement nocturne de sang ver- meil; ou dans une toux forte et aboyante comme dans la coqueluche , excitée par une respiration profonde; contre celle qui, étant la suite d'un refroidissement, s'aggrave en se tenant tranquille dans la chambre, et s'améliore par le mouvement.

Drosera contre la toux humide ou seulement sèche, ac- compagnée d'enrouement, de douleur de poitrine et du dessous des côtes, si intense qu'elle oblige le malade à porter ses mains sur le point douloureux; quelquefois avec vomituritions et tranchées ressenties dans les hypo- chondres, quand l'expectoration est pénible et tardive ; avec vomissements d'aliments, de glaires et d'eau : avec déjection de matière amère et comme purulente; ou avec une oppression telle, que la respiration semble suspendue pendant l'accès de toux, au point d'empêcher la toux et la parole.

Staphysagria contre la toux avec expectoration de mu- cus jaunâtre et puriforme, la nuit surtout, avec douleur d'excoriation et d'ulcération au sternum, avec affluence d'eau dans la bouche, quelquefois avec expuition de sang après un grattement dans la poitrine; comme aussi avec urines involontaires.

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Phosphoric. acid. contre la toux avec expectoration, grand enrouement , provoquée par un chatouillement du creux de l'estomac et de la gorge ; sèche le soir, et le matin avec expectoration blanche ou jaunâtre ; con- tre la toux avec oppression crampoïde de la poitrine, s'ac- compagnant d'une expectoration purulente; pendant la toux, mal de tête déchirant, nausées, brùlement dans la gorge et dans la poitrine.

Silicea convient dans la toux chronique avec expectora- tion abondante de glaires, de grumeaux transparents ou de pus jaunâtre avec pression dans la poitrine, elle est si forte qu'elle cause de la douleur dans la gorge et le bas-ventre ; ou dans la toux creuse et profonde avec expectoration sanguine ; ou dans la toux sèche avec dou- leur de meurtrissure ou brisement de la poitrine; ou dans la toux suffocante pendant la nuit, accompagnée d'asthme et d'émaciation.

Sulphur contre la toux sèche chronique, avec chatouille- ment dans la trachée-artère, qui resserre la poitrine et provoque des efforts à vomir; dans la toux nocturne qui ôte le sommeil; ou dans la toux sèche nocturne accompa- gnée le jour d'une expectoration jaunâtre, verdâtre et puante, ou d'un mucus épais, et de pus mêlé de sang ; ou s'il se déclare pendant la toux des douleurs aiguës isolées dans ia poitrine ou sous les côtes du côté droit; ou si, en éternuant ou en toussant, la poitrine semble éclater; si la poitrine semble étroite et pleine; si la respi- ration est difficile, avec ronflement et sifflement, palpita- tion du cœur, état qui oblige le malade à s'asseoir la nuit sur son séant; ou que pendant la toux il éprouve une douleur de tète comme si elle allait se fendre ; obscur- cissement des yeux, chaleur de la tête et du visage, mais les mains froides.

Calcarca carbonica contre la toux, chronique provoquée par un chatouillement, ou comme par une sensation de

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duvet qui se serait attaché à la gorge; qui s'aggrave le soir et la nuit avec battement des vaisseaux sanguins ; ou dans la nuit pendant le sommeil; si elle est sèche avec douleur dans la poitrine ; ou ronflement, surtout chez les enfants replets, ipecacuanha a réussi sans suffire complètement; ou avec expectoration abondante diurne avec expuition de grumeaux purulents et d'une couleur jaune, verte, brune et d'un si mauvais goût qu'elle occasionne quel- quefois le vomissement ; si, pendant la toux, on ressent des douleurs aiguës dans le côté et dans la poitrine; brû- lement dans la poitrine, déchirements et élancements dans la tête : en outre, élancements douloureux dans le côté lorsqu'on respire profondément, en se baissant et en se promenant; le soir, chaleur, ensuite frissons et soif, sueur nocturne, surtout de la poitrine, grande faiblesse, et grande anxiété sur son état.

Lachesis s'emploie dans la toux que provoque la moin- dre pression de la main sur la gorge ; si le malade ne peut rien supporter au cou et qu'il tousse la nuit pendant le sommeil ; ou s'il y a chatouillement dans la fossette du cou, que toute la poitrine est endolorie jusque dans les épaules, comme par meurtrissure, avec point de côté et expectoration de sang; ou dans la toux lorsqu'il semble qu'un liquide tombe dans la trachée-artère ; dans la toux violente qui provient d'ulcération à la gorge, avec efforts de vomissements, expuition de phlegmes et grande sali- vation ; avec expectoration difficile, et plus encore après avoir mangé ou dormi, comme après s'être levé, le tout avec accompagnement de douleurs dans la gorge, les oreilles, la tête et les yeux.

Causticum dans la toux opiniâtre et ancienne, sèche et courte, ou creuse avec douleur d'excoriation ou de brûle- ment dans la poitrine et la trachée-artère, avec grattement dans la gorge et râlement dans la poitrine, douleur dans les hanches, comme si tout allait se briser, ou d'autres

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douleurs rhumatismales : pendant la toux, les urines s'é- chappent involontairement.

Pour combattre les toux chroniques, nous avons indi - qué particulièrement causticum, lachesis, calcarêa, sul- phur, silicea, phosphoric. acid. Choisissez d'abord parmi ces remèdes ; mais si on ne réussit pas ou que la gué- rison ne dure pas , quoiqu'ils aient paru convenir , il reste à s'adresser à ceux dont nous avons aussi parlé : tels sont stophysagria, dulcamara, arsenicum, carbo vegeta- bilis, Quant aux autres remèdes, ils peuvent être em- ployés utilement si la toux est de celles qui ont une courte durée.

Lorsqu'une toux se déclare tout à coup et s'accompa- gne immédiatement d'une sensation d'angoisse dans la poitrine, d'une respiration difficile, d'une irritation, d'un chatouillement à la gorge et à la trachée-artère, avec sen- sation de brûlement pendant la nuit, et si la voix devient rauque et enrouée, avec fièvre ardente et pouls préci- pité et dur, donnez avant tout aconitum, et, cinq à six heures après ou le lendemain, les autres remèdes appro- priés.

Lorsque la toux est très-fatigante ou suffocante, avec abondance de glaires dans la poitrine, commencez par ipecacuanha, et, deux ou trois heures après, donnez le re- mède le plus homœopathique.

Si la toux est rauque, creuse et aboyante, ou sifflante et gé- missante, surtout chez les enfants, voyez ce qui est relatif à la coqueluche, au croup et au catarrhe suffocant, et comparez et choisissez les remèdes qui sont indiqués.

Quant à la toux récente prise à la suite d'un froid à la tête, m^r 6 f6 tenîr chai,deraent et se garantir pendant deux Z Z iT f ^ roidissements; cependant on ne poussera Lr„..™.î PlecauUon troP loin , car celui qui s'habitue à rester enfermé n en devient que plus sensible à l'impression du froid. Auss. il convient, aux enfants surtout, de sortir tous les jours quand il fait beau; on les lavera habituellement à l'eau froide;

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DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

comme aussi , s'ils sont exposés à se mouiller les pieds , on ne leur donnera pas de bas, on se contentera de meltre dans leur chaussure une semelle de papier buvard, qu'on renouvelle tous les jours. Qu'on ne laisse pas non plus les malades qui toussent dans une chambre humide qui donne au nord ou au nord-ouest, mais bien qu'on les tienne dans un appartement exposé au sud ou à Test, afin qu'ils soient plus chaudement.

Ceux qui sont sujets à s'enrhumer ou à prendre des maux de gorge, feront utilement pour leur santé de contracter l'ha- bitude de se laver et de se frictionner le corps, comme aussi de porter une cravate en soie blanche ou noire, ou un tricot de soie que l'on mettra sans intermédiaire au cou nu ; on se cou- vrira également le corps d'étoffe de coton, à l'exclusion de la laine, qui ne convient qu'aux matelots ou gens de mer, et à tous ceux qui sont exposés à se mouiller. Les tissus de laine sont souvent plus nuisibles qu'utiles.

Pendant la toux , il conviendra de donner, surtout aux en- fants, des choses douces, comme le suc de réglisse, le sucre d'orge, etc.; il est bon aussi de tenir dans la bouche un peu de gomme arabique. Quant aux douceurs qui se vendent chez les pharmaciens à titre de remèdes expectorants et à chers deniers, elles ne valent rien; il faut s'en abstenir. Ce genre de drogues contient toujours des substances à peu près inutiles, sinon nuisibles, et dont la confection n'est pas toujours par- faite. _ Le miel est dans quelques circonstances fort conve- nable; cependant il ne faut pas le permettre pendant l'emploi des remèdes homeeopalhiques. Quand on a le nez bouché et la poitrine entreprise, on peut essayer de faire des onctions avec de la graisse d'oie ou de volaille ; mais si c'est sans succès, on n'y persistera pas. Lorsqu'on est atteint d'un violent coryza, il est dangereux de renifler de l'eau froide; on peut en user seulement quand il est chronique. On ne doit permettre les bains de pieds que dans le cas la toux est anxieuse et suffocante, et le pouls petit et dur; mais alors les bains de mains valent mieux.

On ne doit jamais refuser de l'eau froide aux malades, quoi- que la toux s'exaspère chaque fois qu'il en prend; qu'on ne l'oblige pas à boire chaud : c'est un préjugé détestable, qui prolonge les maladies, quand il ne fait pas mourir les malades.

L'expérience de tous les jours prouve que l'eau froide, quand elle entre dans les désirs d'un malade , est favorable

MALADIES DE LA POITRINE. 231

dans ces diverses circonstances; les boissons chaudes, au con- traire, le sont très-rarement, et leurs effets ne sont avantageux que momentanément, et laissent après eux un affaiblissement longet réel; seulement, pour favoriser la transpiration, on pourra boire avant de se coucher un peu de lait chaud sucré coupé avec de l'eau. Quant aux boissons ou pâtes mucilagineuses, elles ne sont bonnes que pour surcharger l'estomac.

11 est un préjugé très-vulgaire, auquel certains médecins sont restés fidèles : c'est de purger les malades à la suite d'un rhume ; il faut convenir toutefois qu'il a perdu dans l'esprit du plus grand nombre des praticiens. C'est un moyen tout à fait sans portée, qui ne peut produire le moindre soulagement, et qui est toujours pour le malade un véritable ennui et souvent n'est pas sans danger. La pratique inconsidérée de faire vomir à l'occasion d'un rhume, dans la crainte d'une aggra- vation sérieuse qui n'est qu'imaginaire , est plutôt excusable. Les suites cependant n'en sont pas innocentes; souvent l'esto- mac en est resté plus ou moins affaibli.

COQUELUCHE.

Rienneprouve mieux contre l'emploi des remèdes préconisés par la vieille école dans la coqueluche, que la persistance même de la coqueluche, qui laisse après elle des souffrances d'autant plus opiniâtres, qu'on a usé plus longtemps de ces remèdes.

Il est généralement reconnu que, lorsqu'on abandonne la coqueluche à elle-même, on la voit durer trois fois six semai- nes, et que si l'on a recours à un médecin habile et sage, oh ! alors elle dure deux fois neuf semaines; mais si l'on s'adresse à un médecin qui aime à formuler, elle dure encore beaucoup plus longtemps. Mais si vous faites usage des remèdes que nous allons indiquer, sa durée sera réduite de moitié; et si ordinai- rement elle est de trois semaines, dans beaucoup de cas elle est de deux seulement, quelquefois même elle ne dure que quel- ques jours, mais à la condition que les remèdes soient bien choisis et que le régime soit exactement suivi. _ Lorsqu'on a affaire a des enfants sujets à s'enrhumer, et chez lesquels on a fait abus des remèdes énergiques, ou que déjà ou a employé contre la coqueluche différents moyens, il faut s'attendre à les von- se rétablir très-lentement. Alors le mieux est encore de prendre patience , et de ne rien négliger pour l'avenir, en fai-

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DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

sant usage des moyens propres à faire disparaître promptement la toux.

Cette affection se partage en trois périodes : la première ou période fébrile, ressemblant au catarrhe ordinaire, s'accom- pagne de frissons, d'une fièvre légère, de dépression des forces, d'écoulement augmenté de larmes, d'éternumentet de muco- sités nasales, tout le temps avec une toux sèche et fatigante qui revient par accès, par crises. La durée de cette période est variable; elle peut être de peu de jours comme de plusieurs se- maines. Il est rare, toutefois, qu'elle dépasse quinze jours.

La seconde, période nerveuse et spasmodique ou convulsive, se constitue par les symptômes caractéristiques de la maladie elle-même. La toux commence par être excessivement violente et pénible; le malade, sentant venir l'accès, se jette sur l'objet qui peut le soutenir jusqu'après le paroxysme. Celte crise est plus fréquente la nuit, et consiste dans une série d'expirations forcées, courtes et inégales, qui est suivie d'une autre si prompte que l'inspiration est impossible. La face se gonfle et devient livide; les larmes coulent en abondance; les veines du cou se gonflent, une copieuse transpiration se fait jour et la suffbca- tionparaît imminente. Bientôt après, ont lieu des inspirations courtes et incomplètes qui sont suivies d'une nouvelle inspi- ration longue, tardive et laborieuse, qui s'accompagne d'un cri particulier [huée) qui caractérise la maladie et lui laisse son nom. Les paroxysmes se succèdent toutes les cinq ou dix mi- nutes, quelquefois on ne compte que quatre à cinq accès en vingt-quatre heures. Us se terminent ordinairement par un accès de toux et l'écoulement abondant des mucosités nasales ou par des vomissements.— Il n'est pas rare de voir se déclarer deshémorrhagies du nez, quelquefois par la bouche et même par les oreilles ; durant ce paroxysme, les yeux s'injectent aussi de sang.

La durée de cette période varie; quelquefois elle se termine après trois semaines, comme elle peut durer des mois entiers.

La troisième période ou période de déclin se reconnaît à la di- minution progressive des paroxysmes ; ils deviennent de plus courts en plus courts, moins violents et moins fréquents; la huée disparaît graduellement, et la toux, qui prend de la res- semblance du catarrhe ordinaire, disparaît enfin peu à peu.

La coqueluche est une maladie propre à l'enfance, et peu d'enfants y échappent. Elle règne à l'état épidémique, et la

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majorité des médecins croient à sa faculté contagieuse. Il est probable qu'elle se communique plus ordinairement durant la seconde période, alors qu'elle est pleinement formée ; elle se propage aussi pendant le déclin.

Quand la coqueluche est épidémique, et que les enfants commencent à tousser, donnez immédiatement un des re- mèdes indiqués plus haut contre la toux, et choisissez tou- jours celui qui convient le mieux. Dans beaucoup de cas, on réussira à y couper court. Si la toux débute par être très-sèche et sifflante avec fièvre, ou que les enfants se plaignent de brûlement dans la trachée-artère, et indi- quent du doigt le point douloureux, donnez tout de suite aconitiwi, et attendez quelques heures ou même une demi-journée.

Dulcamara, si, à la suite d'un refroidissement, elle dé- bute par être grasse et se détache facilement, et s'accom- pagne en même temps d'enrouement. —Pulsatilla, si elle est grasse et provoque des vomissements, s'il y a éternu- ment, faiblesse des yeux qui augmente avec l'écoulement des larmes, et un peu d'enrouement. Si elle est sèche, et qu'il y ait aussi des vomissements et de l'anxiété, avec menace de suffocation, si la figure est empourprée, quel- quefois avec saignement du nez et des yeux, et que la toux se déclare principalement après minuit et dure jusqu'au matin, donnez nux vomica; et ipecacuanha, si, le vomisse- ment ayant cessé, il reste la crainte d'étouffer avec face bleue et anxiété.

Belladonna, si au début la toux est courte et enrouée, rude et aboyante, pire la nuit, avec congestion de la tête, céphalalgie et douleur de gorge.

Mercurim contre la toux ordinairement nocturne, et se produisant par deux paroxysmes successifs qui se suivent chacun à un court intervalle, après lesquels il y a un repos assez long; contre la toux avec vomissement et saigne- ment du nez, sang qui se coagule de suite ; transpiration la

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nuit avec surexcitation, convenable surtout aux enfants sujets aux vers.

Bryonia et phosphorus sont utiles lorsque la coqueluche se complique d'une affection de poitrine, avec douleur, fièvre, etc.

Dans la deuxième période ou période convulsive du mal, ayez toujours recours à veratrum album, drosera ou cu- prum, soit l'un ou l'autre, quelquefois l'un après l'autre, soit alternativement avec les remèdes indiqués plus loin, particulièrement avec nux vomica.

Veratrum album agit très-promptement: voilà pourquoi il faut l'employer d'emblée dans la plupart des cas; don- nez-en un ou deux globules immédiatement après un ac- cès, et attendez le suivant. Si l'accès est aussi intense que le précédent ou est devenu pire, donnez-en un autre glo- bule et attendez vingt-quatre heures et même trente-six, et plus longtemps s'il se déclare de l'amélioration et qu'elle continue; lorsqu'il y a aggravation, donnez une nou- velle dose, qui est spécialement indiquée lorsqu'il y a grande faiblesse, fièvre, transpiration froide, de la tête principalement, avec pouls précipité et faible et beaucoup de soif. Il est encore indiqué lorsque les enfants laissent échapper leurs urines pendant l'accès, ou qu'ils se plai- gnent de la poitrine, du bas-ventre et des aines; lorsque entre les accès ils ne recouvrent pas leur gaieté et restent comme abattus ; que, par suite de perte de forces, ils lais- sent tomber leur tête: s'ils éprouvent des frissons et sont altérés; qu'ils n'aient pas envie de parler, et si en même temps leur cou se couvre d'une éruption sèche et clair- semée, ou si elle ne se montre qu'au visage et aux mains. Drosera et carbo vegetabilis conviennent généralement après veratrum album.

Drosera s'administre deux fois de suite de la même ma- nière que veratrum album, et l'on attend deux ou trois jours au plus; s'il se déclare de l'amélioration, on attend

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tant qu'elle dure; si elle s'arrête, on choisit un autre re- mède. — Drosera convient principalement dans les cas les symptômes du mal sont analogues à ceux qui lui sont propres; comme lorsque le malade souffre plus dans le repos que dans le mouvement, que les frissons sont non accompagnés, mais suivis de la soif; que la transpiration n'est pas froide, mais plutôt chaude, ou seulement la nuit; ou lorsque les paroxysmes sont très-violents, avec une toux forte et rauque, qu'elle soit accompagnée ou non d'une fièvre qui prend une certaine régularité, et s'accom- pagne de frissons et de chaleur, seulement la fièvre n'a pas la lenteur de veratrum album.

Cina convient lorsque les enfants, pendant la toux, de- viennent tout à fait roides, et qu'après les paroxysmes on entend un bruit de glouglou qui descend de la gorge dans le bas-ventre. On l'administrera avant tout autre remède, lorsque les enfants portent opiniâtrément leurs doigts au nez, qu'ils ont des tranchées et des démangeaisons à l'a- nus, ou que l'on aura signalé antérieurement l'existence d'autres symptômes vermineux, ou qu'il y aura eu des vers rendus.

Cuprum metoMicum a été jugé très-utile dans les cas il y a rigidité très-prononcée du corps ou des convulsions, phénomènes qui se produisent après chaque accès, ou qu'il y a des vomissements après les attaques et un gargotte- ment de flegmes, sur la poitrine durant la toux. Ce mé- dicament aura dans quelques cas un effet très-heureux; il diminue d'une manière considérable la durée de la ma- ladie. — Il réussit généralement bien après l'emploi de veratrum.

Carbo vegetabilis est le remède capital dans les attaques spasmodiques de toux, arrivant deux fois le jour, spéciale- ment le son ou avant la nuit; toux creuse, avec larmoiement abondant, rougeur du palais et de la gorge, comme aussi contre la toux accompagnée de douleurs lancinantes dans

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la tête, la poitrine et la gorge ou avec éruption à la tête et au corps. Il est également très-utile dans la dernière période de la maladie après que les plus violentes crises ont été domptées.

Araser convient à la suite d'une forte hémorrkagie du nez et de la bouche, ou avec injection rouge des yeux, lorsque le sang s'est extravasé autour, comme s'il y avait meur- trissure des yeux, et comme aussi lorsque chaque pa- roxysme de toux est suivi de cris.

Hepar, lorsqu'il y a diminution de la toux, mais qu'elle reste sèche et enrouée, ou creuse et résonnante, avec des envies de vomir, suivies de cris violents par accès.

Tartarus émettais, pris au début de la coqueluche, peut dans quelques cas couper court à la maladie ou en dimi- nuer grandement la violence. Il est aussi fréquemment avantageux dans un degré plus avancé, et au moment même les bronches semblent engouées par les glaires. On administrera un grain de la troisième trituration dé- layé dans un verre d'eau, on le servira par cuillerées à bouche trois à quatre fois par jour.

La troisième période ou de déclin réclame les mêmes remèdes qui ont été recommandés dans la période commençante, et dans la toux ou dans les cas de refroidissements ordinaires, et ils doi- vent être choisis selon leur véritable indication. Le change- ment d'air, lorsqu'on le peut, est très-utile à cette période.

Pendant le traitement de la coqueluche, la nourriture sera légère et d'une facile digestion ; on écartera avec soin toutes les choses stimulantes.

Toute émotion sera prévenue avec vigilance, car elle peut ajouter beaucoup à la violence du mal, et augmenter les crises de toux, et surtout au moment des paroxysmes les plus terribles.

CROUP.

Cette maladie si redoutable peut , dans la plupart des cas, être facilement et prornptement guérie par les remèdes bomœo- pathiques; c'est à ce point que l'on perd à peine un cinquième

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des enfants qui meurent traités par l'ancienne méthode. Tou- tefois ce n'est possible qu'à la condition que les parents sachent tenir compte des moindres symptômes pour en faire part au médecin, qui doit se conduire selon des circonstances pré- cises.

D'ordinaire, quelques jours avant l'invasion du croup, les enfants toussent un peu; ils ont la voix rauque et la toux devient insensiblement creuse et sourde. Si dans cette période on sait choisir un remède approprié, on peut pré- venir le mal. Lorsque la toux est creuse et sifflante, le meil- leur remède est toujours hepar; c'est par celui-là qu'il faut toujours commencer. Après celui-là, on administre sambu- cus niger, hyoscyamus, cina, quelquefois nux vomica, vera- trum album, chamomilla, china, drosera, ou tels autres que l'on peut consulter plus haut à l'article toux.

Si les enfants se réveillent brusquement la nuit, et sont pris par une toux suffocante, soit parce qu'ils manquent de respiration, ou parce qu'ils ont des glaires accumulées dans la gorge, prenez un grain de tartarus emeticus, troi- sième trituration; mettez-le dans un verre d'eau, délayez avec soin, et donnez-en à l'enfant une cuillerée à thé, et, selon la gravité des cas, toutes les dix, vingt ou trente mi- nutes, jusqu'à ce qu'il y ait amélioration. Ce remède sera donné avec la plus grande prudence; pris sans mesure, il peut avoir ses inconvénients.

Si la toux n'est pas guérie d'emblée, le croup com- mence; il éclate quelquefois sans symptômes précurseurs. Le croup proprement dit attaque d'une manière subite la nuit; les enfants s'éveillent à minuit avec la toux crou- pale, qui se caractérise par un son criard et aigu, semblable à celui d'un âne ou d'un jeune coq qui ne sait pas encore chanter. Elle est enrouée, elle a quelque chose d'aigu et de sifflant, ou elle est tout à fait rauque, profonde et creuse, comme l'aboiement d'un chien enroué. En même temps le malade respire avec difficulté et lenteur, et renvoie son

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souffle par secousses. Il est très-agité, et tâche de se don- ner du soulagement en allongeant le cou.

Si la maladie est arrivée à ce degré, tout grave que soit le cas, le danger n'est pas encore aussi grand qu'on le pense ; seulement il ne faut rien négliger. Le meilleur moyen pour calmer l'anxiété, pour enrayer la gravité du mal, est un bain de éras très-chaud. On y fera plonger les bras au plus tôt, et l'eau sera à une température aussi él vée qu'elle pourra être supportée. Le bain durera jusqu'à ce que la toux ait cédé ; en même temps on donnera aco- nitwn , plusieurs globules délayés, qu'on répétera toutes les dix, vingt ou trente minutes, ou toutes les heures, se- lon la circonstance. On fera en même temps l'applica- tion sur la gorge d'une compresse mouillée, pliée en trois ou quatre plis, que l'on recouvrira d'une double flanelle ou d'une cravate usée ; l'usage en est bon dans cette pé- riode du mal, et il sera continué la nuit, quand même les symptômes principaux auraient été amendés par l'action du remède.

Dans la plupart des cas, cette première crise passe vite; mais les enfants restent inquiets et gardent une voix en- rouée. Si aconitum a été donné pendant la nuit, admi- nistrez hepar sur le matin. Tenez l'enfant chaudement le jour d'après, et qu'il ait un régime fort doux; ne lui don- nez aucune espèce de fruit , tant qu'une rechute est à craindre; la flanelle sera maintenue sur le cou.

Si la maladie ne guérit pas de cette manière , et qu'au contraire elle se développe vite et devienne plus grave la nuit suivante, alors les enfants se plaignent d'un brûlement dans la gorge, et font voir du doigt le larynx, qui est d'une grande sensibilité, surtout au toucher; il paraît ou enflé ou est au moins très-chaud. Le paroxysme devient plus violent et faitcraindre une suffocation; il se déclare en même temps une fièvre très-intense, avec grande soif. Le malade tombe de sommeil, dort, mais c'est pour s'éveiller bientôt après

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dans une crise plus forte. La respiration est, pendant le sommeil, haletante, anxieuse, et force le malade à porter la tête en arrière, de sorte que la gorge se trouve exposée et se montre sensible au moindre attouchement. Si déjà on n'a pas donné aconitum, c'est le moment de le faire ; et, s'il le faut, répétez-le, en l'alternant avec spongia, troi- sième trituration, et cela toutes les trente ou soixante minutes. Les bains chauds des bras sont encore très- utiles dans cette période ; qu'on laisse la tête libre et déga- gée, mais qu'on tienne les pieds chauds. Administrez éga- lement des lavements d'eau chaude, jusqu'à ce que l'enfant n'en veuille plus recevoir. Une éponge trempée dans l'eau chaude sera , vers le môme temps , placée sur le cou de l'enfant, et y sera tenue aussi chaude qu'il pourra la sup- porter. Cette pratique est souvent très-bonne à cette pé- riode du mal.

S'il obtient du soulagement à la suite de l'administration à.' aconitum, si les crises deviennent plus rares et moins fortes , si la transpiration s'établit , attendez cinq ou six heures, après cela, répétez aconitum; mais s'il n'y a pas d'amendement, et que la maladie augmente, donnez spon- gia, troisième trituration, par cuillerées à thé après chaque accès ou toutes les heures. Si aucune amélioration ne se déclare après l'administration de ces moyens, donnez hepar sulphur., troisième trituration. Dans le cas il n'y aurait pas de changement favorable et décisif à la suite de spongia et d'hepar sulphur., donnez arsenicum.

Durant tout ce temps, on devra tenir les enfants dans la plus grande tranquillité et ne leur donner que rarement à boire des boissons chaudes et mucilagineuses, et encore faudrait-il qu'ils en eussent envie.

Pendant que la maladie s'aggrave, les mains et les pieds deviennent froids , le pouls très-petit , et l'enfant laisse tomber la tête en arrière. A chaque respiration , le ventre s'élève considérablement et s'affaisse aussitôt; mais la poi-

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trine reste immobile. Il est peu utile de soulever la tête du petit malade, ou si on le fait, que ce soit avec précaution; avec trop de vivacité, on pourrait le faire étouffer. En même temps, si l'on écoute la respiration, on entend comme un bruit de râle, qui serait placé dans la trachée-artère. Pen- dant la toux, il se produit des efforts de vomissements dans lesquels il se fait une expectoration d'une fausse membrane. Alors les enfants ne sont plus aussi rouges; ils sont même pâles, et, dès que la toux croupale récidive, le visage rede- vient bleuâtre , les yeux sortent de leur orbite avec une grande expression d'anxiété, et les mains cherchent à s'ac- crocher à tout d'une manière convulsive.

Si, après avoir administré les remèdes précédents, la maladie poursuit sa marche fatale , on peut encore , sans espoir trop fondé de sauver le malade, essayer lachesis et phosphorus, qui réussiront quelquefois tout autre médicament reste sans effet ; on les alternera toutes les demi-heures, tant qu'il n'y aura pas d'amendement. Dans cette circonstance extrême, on s'est bien trouvé de verser de l'eau froide sur la tête, la nuque et le cou ; mais on n'y aura recours que tout autant que le malade devient froid et qu'il se débat contre la suffocation. Arsenicum album a sauvé des enfants sur le point de mourir. On peut aussi tenter sambucus niger.

Si ces graves symptômes durent, malgré l'emploi du traitement homœopathique, on peut encore essayer, avec une ombre d'espoir de réussir, la vapeur du sulfure de potasse, et cela encore sans le moindre inconvénient. Si l'on adopte ce remède, les autres doivent être mis de côté ; car on ne doit pas passer indifféremment de l'un à l'autre. On ne doit jamais oublier que le croup est une des maladies dangereuses propres à l'enfance, et que même le traitement homœopathique ne suffit pas à guérir tous les cas, surtout s'il n'est pas entrepris dès le début du mal.

Donnez hepar sulphur. pour ce qui peut rester d'enroue-

MALADIES DE LA POITRINE. 241

ment; si l'on en a fait usage, belladonna ; et si cela ne réussit pas, carbo vegetabilis; et si cela ne suffit pas encore, ar- nica. — Contre les souffrances consécutives, choisissez un remède approprié. Tenez les enfants en garde contre les refroidissements; et si la toux creuse se reproduit, ré- pétez hepar sulphur. tous les quinze jours, ou plus tard encore, ou lycopodium.

CONGESTION DE LA POITRINE.

Cette affection se manifeste fréquemment vers l'âge de pu- berté, et peu d'années avant ou après cette période de la vie.

Les symptômes les plus saillants de la congestion sont : une sensation de plénitude, de battements, de pesanteur ou d'oppression dans la cavité thoracique; les palpitations du cœur s'accompagnent d'anxiété, d'une courte et difficile respi- ration, etc.

Aconitum est utile quand il y a une grande oppression, avec grande chaleur et soif, toux courte et constante, qui fatigue le malade, particulièrement pendant le sommeil, et avec crainte d'un danger. Il est approprié aux personnes d'une forte complexion, surtout aux femmes aux habitudes sédentaires, qui se plaignent de la congestion avant et après leurs menstrues.

Belladonna, si aconitum est insuffisant, ou si les accès se reproduisent souvent, et également si la tête est entreprise.

Nux vomica, lorsque La congestion est causée par une vie sédentaire, par l'abus des stimulants, tels que le vin, l'eau-de-vie, la bière, etc., et aussi à la suite de la sup- pression des hémorrhoïdes.

Apium virus, pour la plénitude de la poitrine, lorsqu'on est couché et qu'on est forcé de se relever, si l'apparte- ment est trop chaud , et quelquefois si l'on sent des dou- leurs au cœur.

Ferrum,jmlsatilla} sulphur et pkosphqrus conviendront aussi dans quelques cas. Il ne sera pas inutile d'appliquer

IIehing. j /,

242

DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

une ventouse sèche sur la nuque. Pour d'autres remèdes voyez l'article « congestion du sang à la tête. »

Les individus sujets à ce genre de souffrance doivent s'abs- tenir de marcher trop vite, de danser,elc, de boire des boissons spiritueuses et même de la bière foite; ils boiront beaucoup d'eau froide, et se laveront les bras et la poitrine tous les jours avec de l'eau froide, et se lèveront de bonne heure, pour s'ar- racher à un. sommeil trop long et fatigant. Ils prendront un exercice modéré en plein air.

HÉMORRHAGIE DES POUMONS OU CRACHEMENT DE SANG.

Lorsqu'en toussant on crache un peu de sang, cela ne constitue pas, dans la plupart des cas, un état dangereux, comme on le croit généralement; car, le sang peut venir du nez, ou de quelque dent gâtée , ou de la gorge. Lorsqu'il provient réelle- ment de la poitrine, il est presque toujours accompagné d'une sensation comme s'il sortait d'une grande profondeur; il est chaud, et a un goût douceâtre ; on ressent même cette douceur quelque temps avant, ou bien on éprouve de la douleur et un peu de brûlement. Dans cette circonstance, on doit éviter tout ce qui provoque la toux, comme de parler haut et longtemps , d'appeler quelqu'un , de crier, de chanter ou de jouer des in- struments à vent; on évitera de se fatiguer les bras par des mouvements violents; on se retiendra de courir, de monter, surtout les escaliers, qu'on grimpe quelquefois vile et deux par deux. Cet accident (le crachement de sang) peut être déter- miné aussi par l'inspiration des choses fortes qui tombent en poussière ou s'évaporent, comme la chaux, Je plâtre, les débris de laine, le tabac, l'acide sulfurique, l'acide hydrochlori- que, etc.

Si le crachement de sang est peu de chose , mais qu'il soit accompagné d'une toux de nature à réclamer l'emploi d'un re- mède analogue à ses symptômes, qu'on en choisisse un qui soit approprié à cette toux et au crachement de sang : tels sont , dans le nombre, belladonna, mercurius, carbo vegetabilis, pul- satilla, bryonia , china, arnica, dulcamara, slaphysagria, sili- cea, lacliesis.

Mais si le mal existe déjà depuis quelque temps, cl que le sang sorte avec abondance , ou qu'il débute par une hémor-

MALADIES DE LA POITRWE.

243

rhagie violente, voilà ce qui constitue un certain danger; tou- tefois le malade aurait tort de s'en alarmer; ses craintes ne feraient qu'empirer son état. Il est rare qu'il soif aussi redoutable qu'il en a l'air; cependant il ne faut pas s'endormir dans une fausse sécurité. En effet, lorsqu'il yen a plusieurs récidives, ou que cette hémorrhagie est la suite de maladies antécéden- tes, il est à craindre alors que la mort n'ait lieu, surtout quand le sang vient en grande abondance et est d'une couleur noi- râtre. Dans les cas les plus ordinaires, l'hémorrhagie cesse spontanément; le principal est de commencer immédiatement un traitement, car le mal peut devenir très-dangereux d'un moment à l'autre, soit que l'hémorrhagie se reproduise, soit qu'il se forme etseGxe dans les poumons une maladie incurable.

On se tiendra donc sur ses gardes, et l'on ne se laissera pas aller à la manie des saignées après un crachement de sang. Cette méthode est nécessairement mauvaise, car elle augmente toujours et sans exception le danger qu'on veut pré- venir.

Ceux qui sont pour ainsi dire sujets aux crachements de sang , et qui ont éprouvé du soulagement après chaque sai- gnée, voient leur état s'aggraver infailliblement ; clans ce cas chaque saignée a donné, en effet , plus de prise au principe du mal, soit en facilitant les récidives, qui reviennent alors avec plus d'intensité, soit en diminuant la force de la consti- tution , qui ne permet plus aux autres remèdes d*a°ïr effica- cement. Dans cette circonstance, il est urgent de se mettre dans les mains d'un médecin homœopathe, pour suivre un traitement long et régulier : il en est encore temps peut-être

La saignée dans l'hémorrhagie des poumons est surtout dangereuse pour celui qui est sujet aux hémorrhoides , parce qu alors le sang peut prendre un cours opposé; - elle l'est aussi chez la femme qui a encore ses menstrues. - Or, dans ces deux cas, il n'y a rien à craindre : cet état se dissipe de

tëïonf T aV6C PlUS grande facilité' et leurs suil*s ^cheuses seiont prévenues par un traitement convenable.

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mal lui-même ,_et c est un grand malheur que de croire qu'il n y a rien de mieux à faire. - Dans l'hémorrhagie après une

244

DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

chute, donnez arnica et prescrivez la diète; si quelques jours après il survient de la fièvre ou une douleur dans la poitrine, donnez aconitum, et si l'état s'aggrave, donnez alternativement les deux remèdes.

La première chose à faire en présence d'une hémorrhagie violente , c'est d'entourer fortement le bras gauche d'un mouchoir dans sa partie supérieure, et de faire la même liga- ture autour de la cuisse droite. Si cela ne suffit pas pour arrê- ter le sang, on en fera autant aux deux autres membres. Dès que l'hémorrhagie a cessé, il faut avoir la précaution de ne sortir les ligatures que l'une après l'autre. Durant cette opéra- tion, le malade se tiendra tranquille dans son lit, ou étendu, ou à moitié assis, la tète et le tronc soutenus par des coussins. Bien que l'hémorrhagie ait cessé, il sera prudent de l'obliger à rester longtemps tranquille; il s'abstiendra de. parler, et l'on re- nouvellera l'air de sa chambre, pour que la température en soit toujours fraîche ; qu'elle ne soit ni chaude, ni froide. Durant dix jours, il ne boira rien de chaud et encore moins des boissons fortes, mais seulement une tisane rafraîchissante et tempérante, telle que l'eau d'orge ou de riz. On devra écarter de lui toutes les émotions morales fortes. Qu'il dorme quelquefois pendant le jour, et qu'il choisisse le temps qui précède son repas.

Si les ligatures n'ont pas suffi pour faire cesser l'hémor- rhagie, ou que le malade n'ait pas eu la patience de les sup- porter, on procédera à l'application de quelques ventouses sèches à la base de la poitrine, sur les côtés et au creux de l'estomac. On peut suppléer à la ventouse réelle en prenant un verre dans lequel on brûlera du colon qu'on appliquera immé- diatement sur la partie. Plus la ventouse tient, mieux cela vaut : cela prouve que le sang a afflué avec plus de prompti- tude et d'abondance.

Ce qu'il convient de faire encore , c'est de mettre sur le bas- ventre des compresses d'eau froide. Cependant, s'il devait en résulter une aggravation dans la toux , on devra cesser toute application froide, de même que les boissons froides; elles nuiraient plutôt qu'elles ne pourraient soulager. On donne aussi, dans ces circonstances, un peu de sel de cuisine en pou- dre, qui ne laisse pas de soulager; mais si la toux persistait, il est bien entendu qu'on n'insisterait pas.

Lorsque la toux continue, et qu'elle occasionne un crache- ment de sang, donnez alors du blanc d'œufel du sucre, une

MALADIES DE LA POITRINE. 245

cuillerée à café ; ou bien une goutte d'acide sulfurique étendue dans un verre d'eau pour gargarisme; on en prendra aussi une cuillerée à thé toutes les cinq ou dix minutes.

Si cela ne suffît pas, il faudra passer tout de suite aux re- mèdes appropriés; choisissez non-seulement celui qui guérit, mais aussi celui qui prévient les récidives.

Dans les cas qui paraissent les plus graves , on donne la préférence, ou à aconitum , ipecacuanha, arnica, china, ou à opium.

Aconitum, si l'hémorrhagie se déclare à la suite de pe- tites quintes de toux, si le malade a déjà senti un bouillon- nement de sang dans la poitrine, ou que la poitrine lui semble trop pleine, avec sensation de brûlement, batte- ment de cœur, anxiété, inquiétude, et que ces divers symp- tômes empirent dans la position couchée, avec anxiété et pâleur du visage, si le sang vient par gorgées et toujours beaucoup à la fois.

Ipecacuanha suivra aconitum, si, avec un arrière-goût de sang, il reste une petite toux avec crachats muqueux striés de sang, nausées et faiblesse.

Arsenicum, si aconitum n'a pas suffi, qu'il y ait aggrava- tion avec palpitation de cœur et anxiété, que le sommeil en soit empêché, que le repos au lit en soit impossible, avec chaleur sèche et brûlante. Il faut l'administrer avant la nuit et lui laisser le temps d'agir. Si cet état s'aggrave encore, on emploiera utilement ipecacuanha ou nux vomica (qui s'appliquent aussi à d'autres symptômes), ou sulphur, ou arnica. Si, après l'emploi de ces remèdes, l'état du malade empire, revenez à arsenicum.

Par l'emploi de ces divers moyens, la maladie peut être arrêtée dans son cours, et même cesser entièrement.

China, si le sang ne vient pas par l'effet d'une petite toux courte et sèche, mais bien à la suite d'une toux violente, d'abord sèche et puis rauque et douloureuse, avec un goût de sang; si le malade éprouve des frissons, avec des bouf- fées de chaleur; s'il est très-faible, qu'il veuille rester cou-

1 4.

Mb DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

ché; s'il a une transpiration de quelques instants; s'il éprouve des tremblements, que sa vue s'obscurcisse, ou que ses idées deviennent confuses, ou qu'il ait perdu assez de sang pour tomber en défaillance ; s'il est froid et pâle, et s'il se déclare des mouvements convulsifs dans les bras et le visage. Après avoir donné le remède, attendez le ré- sultat, quand bien même il y aurait eu un peu d'aggrava- tion. Plus tard, donnez ferrum s'il y a lieu, ou arnica, et quelquefois arsenicum; ils sont bien indiqués après china.

Ferrum si le sang arrive presque naturellement, sans ef- fort de vomissement et en petite quantité , s'il est entière- ment pur et vermeil; si le malade ressent des douleurs en- tre les épaules, s'il a des accès d'asthme, principalement la nuit; s'il ne peut rester assis, et se trouve mieux en se promenant tout doucement, mais avec le besoin de se cou- cher de temps en temps; s'il est très-faible, surtout après avoir parlé, et que le moindre mouvement le porte à tousser ; donnez-le principalement aux personnes minces et maigres, qui ont la figure blême et qui ne peuvent dormir la nuit.

Arnica, lorsque le sang sort caillé, coagulé, noirâtre, et qu'il vient sans difficulté avec des symptômes d'asthme, et des élancements dans la poitrine, avec brûlement, contrac- tion, palpitation de cœur, chaleur forte dans tout le corps, faiblesse jusqu'à la syncope; et lorsque le sang est craché après une petite toux, qu'il est rouge, écumeux, mêlé à des crachats muqueux en grumeaux, accompagné quel- quefois de chatouillement sous les os de la poitrine, toux provoquant des douleurs lancinantes dans la tête, et que toutes les côtes sont comme brisées.

Pulsatilla, si la maladie dure déjà depuis quelque temps, si le sang est noir et coagulé ; si le malade est anxieux la nuit; se sent froid, se plaint de faiblesse, de douleurs à la base de la poitrine ; s'il a l'estomac alangui, s'il est crain- tif, triste et porté aux larmes, comme aussi s'il est peu disposé à faire des efforts sur lui-même. Et après pul-

MALADIES DE LA POITRINE.

247

satilla, selon les circonstances secale peut être très-utile.

Mus dans les cas semblables au dernier remède, mais lorsque le sang est plus rouge, que l'esprit est trouble et et mal à l'aise, si ces symptômes s'aggravent par une lé- gère contrariété, et qu'il y ait plus de chatouillement dans la poitrine.

Nux vomica, si le mal a été occasionné par l'usage des boissons spiritueuses ou par la suppression des hémor- rhoïdes; spécialement chez les personnes passionnées, et si ce mal est accompagné de chatouillement dans la poi- trine, que la toux retentisse douloureusement dans la tête, avec aggravation le matin.

Si Thémorrhagie provient des règles supprimées, donnez pulsatilla ou bryonia, quelquefois cocculus ou veratrum.

Opium est convenable lorsque le sang rendu par le cra- chement est épais et écumeux, qu'il est mêlé à des phleg- mes ou glaires , particulièrement chez les personnes adonnées à la boisson, ou lorsque la toux s'aggrave pen- dant la déglutition, s'accompagne d'asthme, avec agitation et brûlement à la région précordiale, et tremblement des bras, quelquefois avec faiblesse extrême de la voix ; s'il y a assoupissement, tressaillement subit, refroidissement des extrémités surtout, ou chaleur, principalement de la poitrine, ainsi que chaleur du corps, mais sans transpira- tion. On peut le répéter après quelque temps, ou même plus tôt s'il le faut. Si après opium, il se déclare de la transpiration sur la poitrine,- avec ou sans insomnie, donnez mercurius.

Hyosajamus convient si le crachement a lieu avec une toux sèche, principalement la nuit, et qui oblige le malade à sortir du lit; lorsqu'il s'éveille en sursaut et avec effroi, etc. Il convient aussi chez ceux qui sont accoutumés aux boissons spiritueuses, lorsque opium et nux vomica n'ont pas suffi; et plus tard arsenicum, lorsque ceux-ci n'ont pas apporté de soulagement.

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DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

Belladonna, lorsque par suite d'un chatouillement au gosier on est provoqué à tousser, aggravation dans l'hémor- rhagie, souffrance avec une sensation, comme si la poitrine était trop chargée de sang, avec douleurs lancinantes qui s'augmentent par le mouvement.

Dulcamara, si le malade souffre davantage étant couché, et s'il éprouve le même état que dans la belladonna, princi- palement si le sang est d'un rouge clair, lorsque ce crache- ment provient d'un refroidissement, et d'une petite toux qui dure déjà depuis longtemps.

Carbovegetabilis, lorsqu'il y a dans la poitrine une sen- sation de brûlement violent, même après la cessation de l'hémorrhagie, surtout chez les individus qui souffrent du changement de temps et qui ont abusé du mercure.

A l'égard de la faiblesse consécutive/qu'on ne se presse pas de donner des remèdes ; un bon régime est la meilleure chose ; qu'on mange souvent et peu à la fois ; peu de viande, beaucoup de lait, des œufs frais, des aliments fé- culents et farineux, et un exercice modéré pendant le beau temps. Si, malgré cela, le malade reste faible et im- pressionnable, donnez china et fermm alternés. Si à la faiblesse se joint une certaine vivacité, coffea, ou ignatia ; si l'on a un motif de chagrin ou d'inquiétude, et avec une grande dépression de forces, donnez phosphoric. acid.

INFLAMMATION CHRONIQUE DU LARYNX.

Cette maladie est siinsidieuseau début et si lente dans sa mar- che qu'on peut commettre de graves erreurs avant que le malade en soit le moins du monde alarmé etqu'ifait songé à appeler son médecin. Les principaux symptômes sont les suivants : douleur dans toute l'étendue du larynx ou limitée en un seul point, avec une sensation titillante qui provoque la toux. La toux s'augmente par les efforts mêmes de la toux, par la parole et la déglutition, en respirant l'air froid ou en pressant sur le larynx. La voix est changée, elle est enrouée et presque toujours aphone; la toux est enrouée et croupale. Au début la toux est sèche,

MALADIES DE LA POITRINE. 249

plus tard il s'y adjoint une expectoration muqueuse mélangée de pus et de sang.

Lorsque la maladie dure depuis longtemps, il existe une ulcé- ration des cartilages composant le larynx, et qui finit quelquefois par la fièvre lente et la consomption.

C'est cette forme de maladie qui est propre aux parleurs de profession.

Les causes qui les produisent lui sont communes aux affec- tions du larynx et de la poitrine, ce sont : le changement brus- que de température, l'inhalation de gaz irritants ou l'introduc- tion de corps étrangers dans le larynx, etc. L'abus prolongé du mercure et celui des liqueurs fortes sont aussi des causes excitantes. L'exercice continuel et forcé de la voix est aussi allégué comme cause, et c'est le cas des charlatans, des avocats, des prédicateurs, des acteurs, etc.

Causticum, calcarea, carbo vegelabilis, hepar, lachesis, phos- phorus, sulphur, arsenicum, mercurius et spongia peuvent con- ■venir dans un cas donné.

Aconitum, phosphorus, hepar et lachesis, s'adaptent à la forme aiguë. Pour en faire le choix, consultez ce qui est relatif à Y en- rouement et à la toux.

BROîSCHITE COMPRENANT LE CATARRHE SUFFOCANT OU ANGINE DE POITRINE DES ENFANTS.

Cette maladie consiste dans l'inflammation de la membrane muqueuse des bronches: elle est aiguë ou chronique. La pre- mière se présente fréquemment, soit seule ou accompagnée de la rougeole, de la scarlatine, de la petite vérole, de la coque- luche , etc.

Les symptômes les plus saillants sont : frissons suivis de fièvre, enrouement, respiration difficile; toux grave, fréquente et fatigante, d'abord sèche ou avec expectoration d'un mucus éeumeux et visqueux, plus tard épaisse et striée de sang; con- striction, resserrement de la poitrine avec oppression; faiblesse; langue chargée et manque d'appétit; pouls vif, avec difficulté augmentée de la respiration; pâleur des lèvres., figure anxieuse, respiration bruyante; en appliquant l'oreille, on entend un bruit plus grand que dans la respiration naturelle, et que ce bruit soiL râlant,' sifflant ou bourdonnant, ou bien qu'il soit sourd ou éclatant, suivant le degré plus ou moins avancé de la maladie.

250

DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

Les symplômes d'amendement de la maladie sont: une plus grande liberté dans la respiration, la rémission de la fièvre; expectoration amoindrie, devenue plus épaisse, blanche et moins abondante. Dans un état d'aggravation défavorable, la diffi- culté de respirer et la faiblesse augmentent; la face devient livide, le corps se couvre d'une sueur froide, visqueuse; les mucosités s'accumulent rapidement dans les canaux bronchi- ques, et la toux, qui est devenue faible par suite de l'épuise- ment des forces du patient, ne peut plus servir l'expectoration ; l'intelligence s'éteint et le malade aussi.

Quelquefois, et c'est dans les cas les plus graves de la bron- chite aiguë, bien qu'il y ait une oppression de poitrine très- manifeste, il peut arriver qu'il n'existe ni douleur particulière, ni chaleur à la peau, ni même de fièvre ; c'est la forme la plus insidieuse de la maladie, contre laquelle on manque de prévoyance et dont pourrait triompher l'expérience médicale; elle s'observe le plus fréquemment chez les enfants qui ne semblent atteints que d'un simple sifflement de la poitrine sans importance, et auquel on fait peu d'attention, et pour lequel on n'appelle le médecin que lorsqu'on voit le petit malade me- nacé de suffocation , ou que l'on craint chez lui une lésion organique ; cette maladie, qu'il serait si facile de guérir, devient par inadvertance incurable, parce qu'elle a échappé à tout contrôle.

La fréquence de cette maladie dans l'enfance mérite une mention toute particulière. Elle est généralement connue sous le nom de catarrhe de poitrine; elle commence, comme chez les adultes, avec les symptômes du catarrhe ordinaire; la res- piration devient précipitée et oppressée, et, conséquemment aux mouvements augmentés du diaphragme, l'abdomen se gonfle, les épaules et les narines entrent simultanément dans une action continuelle, pendant laquelle on observe que le sifflement est souvent plus manifeste que la difficulté de respirer, et en ap- pliquant l'oreille sur la poitrine, on entend de toutes parts le râle muqueux; l'expectoration s'amende quelquefois, mais tem- porairement, et des mucosités bronchiques sont expulsées par les efforts du vomissement ; la figure est pâle et anxieuse, et même un peu livide. Ces symplômes s'interrompent et s'amendent par intervalles, durant lesquels l'enfant ne tarde pas à s'assoupir; mais ils ne lardent pas à reparaître avec plus de gravité, et s'ils ne sont qu'enrayés, la mort arrive dans un accès

MALADIES DE LA POITRINE.

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de suffocation. Les efforts de la toux sont suivis quelquefois d'une douleur considérable, et l'enfant, plus par instinct que par raison, s'évertue à ne pas tousser. Il n'a point d'appétit, beaucoup de soif, et à ce point extrême de la maladie, il est fort difficile de faire boire le malade, l'état de la respiration y mettant obstacle; il y a ceci de particulier à l'égard des en- fants à la mamelle, c'est qu'après avoir saisi avec avidité le ma- melon, ils le happent et continuent à sucer, à crier et à jeter leur tête en arrière, et après avoir vomi des glaires, ils n'en conti- nuent pas moins à rester danslamême position quelque temps.

Dans quelques cas, à raison du caractère de la voix et de la toux, la bronchite a été confondue avec le croup.

L'aggravation de symptômes pendant la nuit est un signe très-remarquable de celte maladie.

Les causes sont les mêmes que celles du catarrhe ordinaire.

Dans tous les cas les plus légers, donnez aconitum et pulsatilla, et tartarus emeticus dans ceux qui sont gra- ves ; cela suffit pour empêcher que la maladie ne de- vienne dangereuse.

Aconitum, tant que la peau reste chaude et sèche ; qu'il y a soif; le pouls dur et. fréquent ; la voix enrouée et rude; la toux courte, sèche et fréquente, et comme si elle était provoquée par un chatouillement du gosier ou de la poi- trine; la respiration difficile et précipitée; s'il y a de l'anxiété, de l'insomnie, de l'agitation et plus ou moins de soif.

Pulsatilla convient parfaitement avant comme après aconitum, s'il y a moins de chaleur, si les pieds et les mains sont froids; mais s'il y a plus de chaleur à la poi- trine, avec moins ou point de soif, moins d'anxiété, point d'angoisse, ni d'agitation; sommeil interrompu; toux ébranlante et râlante; respiration courte, précipitée et quelquefois difficile; enrouement médiocre en criant ou en parlant; si la maladie a surgi le soir et s'est aggravée la nuit; si elle a surpris le patient hors du lit; s'il aime à être changé de place, mais avec précaution et lentement ; s'il rend des crachats légèrement muqucux, jaunâtres et

252 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

quelquefois teints de sang; si cette matière muqueuse est rendue par le nez, on donne à l'enfant d'autres remèdes que pulsatilla.

Tartarus emeticus dans tous les cas, lorsque le râle de la poitrine existe dès le début du mal, lorsqu'il y a un grand penchant au sommeil, souvent avec les yeux à demi ou- verts; si le malade crie dans la crainte d'être touché et qu'il insiste pour être porté et promené sans cesse ; s'il a peur de boire, comme il est dit plus haut, et qu'il perde sa respiration en buvant, tartarus emeticus est le remède qu'il faut préférer à tous les autres. Ne le donnez pas trop souvent, et cessez de le répéter au moindre amen- dement.

Dansquelquescas,on s'adresse à d'autres remèdes, à sa- voir : spongia après aconitum, lorsqu'il reste une toux creuse, sèche, jour et nuit, mais aggravée le soir; ou toux avec expectoration rare, visqueuse, gluante; chaleur dans la poitrine, brûlement et picotement dans le gosier, respira- tion précipitée, anxieuse et laborieuse; enrouement, etc.

Hepar, quelquefois après spongia, lorsque la peau est chaude et sèche, et qu'il se fait des efforts impuissants pour vomir.

Belladonna, lorsqu'il y a céphalalgie aggravée par la toux, oppression de poitrine, et constriction comme limi- tée avec le râle de la poitrine, respiration courte, anxieuse et rapide, toux sèche et fatigante, pire la nuit, grande soif, douleur de la gorge. Voyez « mal de gorge. »

Nux vomica. Difficulté de respirer, avec une excessive toux de la poitrine, particulièrement la nuit; enrouement; toux sèche, pire vers le matin, accompagnée d'une sen- sation semblable à celle d'un coup ou d'une meurtrissure reçue sur les fausses côtes; toux avec expectoration pé- nible et rare d'un mucus visqueux ; sécheresse de la bouche et des lèvres; soif; constipation et mauvaise hu- meur.

MALADIES DE LA POITRINE.

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Lachesis. Oppression de poitrine, avec respiration courte et précipitée; anxiété et abattement; toux sèche, fa- tigante, quelquefois suivie de l'expectoration d'un mucus un peu tenace et écumeux ; après beaucoup d'effort mêlé occasionnellement à des stries sanguinolentes ; enrouement aggravé par l'état de veille.

Bryonia. Respiration difficile et anxieuse, avec le besoin constant de prendre une inspiration profonde; enroue- ment; céphalalgie; toux sèche, accompagnée d'une sen- sation de brûlement; ou toux avec expectoration de mucosités visqueuses, qui, dans quelques cas, sont teintes de sang; sécheresse de la bouche et des lèvres ; soif excessive ; des points ou des élancements ressentis dans la poitrine empêchent la respiration.

Phosphorus, si la respiration continue à être oppressée, avec grande anxiété, et chaleur dans la poitrine, ou sen- sation qui porte sur une partie ou sur la totalité d'un pou- mon ; toux sèche, excitée par une titillation dans la poitrine, aggravée par la parole ou le rire. (Voyez « inflam- mation des poumons. »)

Mercurius est par occasion utile, lorsque les symptômes s'accompagnent d'une transpiration profuse ; lorsque la toux est fatigante, pire le soir et la nuit, et si elle est excitée par une irritation pruriteuse, ou une surexcitation dans la poitrine, avec respiration rapide, courte et oppres- sée, et une transpiration plus haute qu'à l'ordinaire ; de pointillements à travers le côté droit de la poitrine; ou si le malade a éprouvé précédemment une fraîcheur dans la tête, avec écoulement aqueux et corrosif du nez (coryza) : gonflement du nez. Dulcamara après mercurius , lors- qu'il y a des sueurs nocturnes d'une mauvaise odeur.

Chamomilla chez les enfants lorsque, après aconitum, il reste encore un peu de sifflement dans la respiration; ou toux sèche, aggravée la nuit, et même durant le sommeil.

//lecacuan/ia, si Ton observe un râle muqueux dans la

IIIÎRING. <|

254 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

poitrine, et lorsque dans les efforts de la toux le malade est presque suffoqué par la grande sécrétion des mucosités qui se fait, et que sa figure devient livide; respiration courte et légère, transpiration autour de la tête et sur le front après chaque accès de toux.

Arsenicum, lorsque le pouls devient très-vite, faible et intermittent, et que le malade est réduit à une extrême faiblesse.

Sulphur, lorsque l'expectoration est augmentée en quantité et qu'elle est devenue blanchâtre et est moins visqueuse ; il peut empêcher que le mal ne passe à l'état chronique.

Tout ce qui doit être conseillé pour la bronchite chroni- que a été indiqué à l'article « Toux. »

PALPITATIONS DE COEUR.

Les causes de cette affection indiquent souvent les remèdes ; les violentes émotions et les boissons spiritueuses la produi- sent en général. Le meilleur remède pour y obvier, c'est, prin- cipalement pour les jeunes gens, de boire de l'eau froide et de manger peu avant de se coucher. Qu'on recommande à ceux qui ont des palpitations de cœur de se coucher sur le côté droit et la tête élevée; dans le régime on s'abstiendra surtout de boire soit du caré, du thé, du chocolat, du vin, etc., et de manger de la viande trop forte.

Si elles sont causées par des contrariétés, donnez cha- momilla; par la peur, veratrum album; par la joie, coffea ; par une frayeur subite, opium ou coffea; par une grande émotion et anxiété, donnez encore, soit opium, soit une amande amere écrasée sous les doigts.

Une attaque soudaine de palpitations, avec refroidisse- ment du corps et pâleur de la face, sera calmée avec la teinture de camphre,"ane goutte sur un morceau de sucre toutes les cinq minutes.

Les palpitations chez les femmes enceintes, accompa-

Maladies de la poitrine. 255

gnées de la faiblesse des nerfs, de spasme, de défaillance, se calment par quelques gouttes de vin vieux ou d'eau- de-vie prises de temps en temps. Pendant l'accès, il est préférable de donner une cuillerée d'eau chaude, surtout si la peau est très-sèche ; et chez les femmes pâles ou qui pâlissent, donnez du vinaigre à sentir.

Dans les tempéraments pléthoriques, donnez aconitum, et plus tard nux vomica, ou belladonna ; chez les person- nes nerveuses, ignatia; s'il y a aggravation étant couché sur le côté, pulsatilla.

Spigelia est le principal remède pour les personnes su- jettes aux palpitations, spécialement si leur respiration est mauvaise.

Nux moschata pour les palpitations avec évanouisse- ment, et après le sommeil, particulièrement si elles sont la suite d'efforts; ou pour les personnes qui tombent faci- lement en syncope ou éprouvent, en général, les symp- tômes de nux moschata, comme il est dit aux articles « toux, mal de tête, etc. »

Staphysagria dans les palpitations survenant aux per- sonnes affaiblies par des maladies longues et épuisantes.

Glonoine dans les palpitations après une surexcitation par suite de violentes émotions morales, après un changement rapide d'influences diverses, soit avec chaleur de la face, pouls plein, battement au vertex, soit avec pâleur de la face, pouls très-lent ou à peine sensible, chaleur précor- diale et douleurs dorsales.

China convient toujours aux personnes qui ont été fré- quemment affaiblies par des pertes d'humeurs et par des

saignées.

Belladonna lorsqu'aux palpitations de cœur se joint un

bruissement ou tintement dans la tête; quand la poitrine semble pleine, ou qu'il y a comme une sensation ê.

nanfe et battante, surtout chez les femmes après les couches, ou que le lait s'est tari, ou après une blessure ;

256 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

et clans le dernier cas, donnez china quelque temps après.

Sulphur conviendra dans la même circonstance que glonoine, lorsqu'il aura été insuffisant, mais particulière- ment lorsque les palpitations de cœur sont dues à une éruption rentrée, ou après la cicatrisation brusque d'un ulcère; de même aussi lorsqu'elles augmentent en mon- tant les escaliers ou une côte.

Arscnicum se donne quelquefois après sulphur lorsque celui-ci ne suffit pas, et surtout lorsque la cause se trouve dans la rétrocession d'un ulcère et d'une éruption. Il con- vient pareillement, lorsque le battement de cœur vient surtout la nuit, accompagné d'une grande anxiété, ou qu'il a par lui-même une certaine gravité, avec chaleur brûlante de la poitrine, difficulté de respirer, et s'aggrave dans la position horizontale et s'améliore par le mouvement.

Veratrum album convient dans des cas analogues, lors- qu'il y a anxiété ou difficulté de respirer, surtout lorsqu'on est mieux étant couché, et pis par la station et par le mouvement.

Si les remèdes ci-dessus indiqués n'agissent que temporaire- ment, appelez un médecin et soumettez-vous à ses soms pen- dant longtemps, si vous ne voulez pas vous exposer à contracter une maladie de cœur incurable.

COURTE HALEINE, ASTHME.

Les attaques d'asthme se manifestent tantôt subitement, et alors le malade est pris à l'improviste; tantôt il en est averti par un sentiment de plénitude et d'oppression qu il éprouve au creux de l'estomac, causé le plus souvent par un refroidissement, avec irritation de la trachée-artère. L'accès a lieu rarement le Tour mais bien la nuit, entre dix et deux heures Si e malade est couché, il se redresse immédiatement et est oblige de rester sur son séant; il ressent une conslriclion dans toute a poitrine, ht oorte les bras en arrière pour faciliter la resp.ral.on. Les épaules sont soulevées et la tête s'embarrasse; .e malade se saisit

MALADIES DE LA POITRINE.

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de tout ce qui peut le soutenir; les inspirations sont précipitées, et, après chaque expiration, il se fait une pause; le malade recommence une nouvelle inspiration, et comme s'il tentait un effort pour prendre haleine; il demande que les portes et fenêtres soient ouvertes pour laisser entrer l'air. Sa figure est pâle, quelquefois livide; ses yeux anxieux et saillants; il a une petite toux fréquente et sèche, et le corps se couvre d'une sueur froide et profuse, accompagnée fréquemment d'un dé- rangement de l'estomac et même de vomissements.

L'attaque d'asthme d'un caractère nerveux ou spasmodique ne dure guère que trois ou quatre heures ; après quoi les symp- tômes se dissipent graduellement, la toux devient plus faible, et l'expectoration moins abondante, les matières expectorées plus claires et visqueuses, avec un petit goût salé ou douceâtre; la physionomie prend son expression naturelle, et le malade peut s'endormir. Après le réveil il se sent entièrement rétabli; mais il reste encore quelque embarras dans la respiration; c'est un sentiment de douleur à l'estomac, qui dure le jour suivant et jusqu'au prochain accès. L'asthme, qui provient d'un refroi- dissement, commence graduellement; l'expectoration qui a lieu est d'abord filante et rare, plus tard copieuse et porte un grand soulagement au malade ; elle le dégage.

Les causes de l'asthme sont très- diverses : les changements atmosphériques , différents genres d'odeur, agréable ou désa- gréable, la fumée, la poussière; les gaz; des particules métalli- ques ou autres flottantes dans l'air; l'infusion de camomille; l'ipécacuanha; les vapeurs sulfureuses et autres. En outre , les irrégularités du régime, spécialement une trop forte dose d'ali- ments ou de boissons, ou de mauvaise qualité; l'abus des li- queurs spiritueuses; la suppression d'une habituelle évacuation, la surexcitation et les impressions morales. L'asthme est une affection qui est plus particulière à un âge avancé qu'à tout autre.

Dans les accès subits, on'peut trouver quelquefois du soulage- ment en mettant les mains dans l'eau chaude, ou en appliquant des ventouses sèches à la base de la poitrine ou sur l'abdomen, comme il a été dit à l'article « Crachement de sang ». On fera utilement aussi de recourir aux ligatures des extrémités, ainsi qu'on l'a recommandé dans le même article.

Lorsque l'accès dépend d'une infusion de'camomille ou d'i- pécacuanha , respirez le camphre ou prenez une petite prise

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DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

de café pur. S'il est causé par la vapeur de soufre , pulsatilla sera préférable.

Si la poitrine semble être prise et étreinte comme dans un corset, avec angoisse, et si la conslriction alterne avec le mal de tête, donnez glonoine.

Lorsque l'accès arrive après avoir mangé,ou particulièrement après le dîner; lorsque le malade manque d'air, ce qui l'oblige à tendre le cou comme s'il craignait d'être suffoqué; s'il sent de la sécheresse dans la gorge qui lui semble être trop étroite, mais sans qu'il éprouve trop d'anxiété, donnez un peu de gin- gembre à mâcher avec du sucre.

Si c'est par suite d'un refroidissement que l'accès a lieu, et qu'il soit suivi d'une toux sèche, donnez par cuillerée à café d'une légère infusion à'anis , principalement Je soir.

Ceux qui sont sujets à ce genre de souffrances doivent prendre pour habitude de boire chaud et de se faire friction- ner le corps une fois par semaine, comme aussi de fumer tous les malins.

Les forts accès d'asthme sont améliorés assez promptement par l'inhalation de la fumée de papier brouillard préparé au salpêtre.

Dans les attaques d'aslhme comme dans les autres affections pulmonaires qui sont produites par l'inhalation d'une poussière fine., ainsi que cela arrive souvent pour les tailleurs de pierre, les meuniers et autres professions qui s'exposent à de pareils inconvénients, on fera bien de laisser pousser la moustache afin qu'on ait un moyen d'empêcher la poussière volante d'ar- river dans les poumons. La nature semble avoir sauvegardé les hommes des causes qui portent atteinte à leur poitrine en garnissant la lèvre d'une moustache qui est destinée moins à servir d'agrément qu'à la santé de l'individu. Il n'est pas un cheveu implanté sur notre tête qui n'ait son usage et sa beauté, mais un faux système d'hygiène et la dépravation du goût ont conspiré à fausser notre jugement à cet égard.

Ipecacuanha est indiqué lorsque la poitrine est comme serrée, la respiration haletante, avec bruit de râle dans la trachée-artère, comme par la présence de mucosités qui montent et descendent, ou s'il semble au malade qu'il res- pire un air pulvérulent qui l'empêche de respirer ; s'il se

MALADIES DE LA POITRINE. 259

porte avec avidité et anxiété au-devant de l'air, par la crainte de suffoquer; si son visage est pâle, ses extrémités froides. Après ipecacuanha, arsenicum convient générale- ment, ainsi que bryonia ou nux vomica.

Arsenicum dans les accès les plus violents, lorsqu'ils sont dus à un catarrhe supprimé, et qu'en outre la poitrine soit délicate; lorsqu'il y a aggravation vers minuit, que la res- piration devient de plus en plus difficile, qu'il y a un bruit de râle accompagné de gémissements, de soupirs, de mou- vements désordonnés et involontaires du corps,ou si l'accès se déclare pendant la marche, chez les vieillards surtout ; lorsqu'on se sent le cœur comprimé, que cette sensation va et vient; et qu'au moindre mouvement il se déclare de l'aggravation, principalement en montant au lit.

Si l'accès augmente après arsenicum, répétez ipecacuanha qui sera alors fort convenable ; ou si le lendemain il n'y a encore aucune amélioration, il y a lieu de donner nux vomica.

Apium virus, si le cou est fortement contracté; si la région des fausses côtes est comme meurtrie, plus vers le côté gauche ; si la température de l'appartement devient insupportable à cause de la chaleur et du mal de tête qu'on éprouve.

Bryonia est d'une grande utilité après ipecacuanha, parti- culièrement quand il y a aggravation par le mouvement, principalement à la suite d'éruptions rentrées, ou que celles-ci ne veulent pas sortir; lorsque le malade soupire souvent, que les accès viennent la nuit, accompagnés de maux de ventre comme pour aller à la selle.

Belladonna convient lorsque l'état s'aggrave par le mou- vement, et que cependant on ne peut rester tranquille ; que le paroxysme empire en parlant, et que la respiration est tantôt courte, tantôt longue, ou courte et précipitée, suivie de toux sèche, et que la poitrine est comme trop pleine.

260 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

Arnica, lorsque le mal s'aggrave non-seulement par le mouvement, mais aussi par la parole et en se mouchant; si la respiration est haletante, avec des douleurs lancinantes dans la poitrine.

Cepa, si les enfants sont éveillés subitement dans le milieu de la nuit par une toux suffocante, particulièrement si l'on a été surpris par un accès en plein air par temps humide. Donnez euphrasia, dans de pareilles circonstances. Voyez ce qui a été dit de ces deux remèdes à l'article « Toux » .

China, lorsque la respiration est sibilante et bruyante, ou qu'il y a menace de suffocation par les glaires; lorsque le mal se déclare pendant le sommeil et qu'il tient éveillé; lorsqu'on ne peut respirer que la tête très-élevée; si le malade transpire facilement et se refroidit de même.

Coffea est bon pour les personnes d'une excessive sensi- bilité, qui sont sujettes à ces excès après une grande exci- tation intellectuelle; lorsque l'inspiration ne se fait qu'avec peine et par des prises d'air saccadées, suivies d'anxiété, d'inquiétude, chaleur et moiteur. Si cela ne suffit pas, don- nez aconitum ou alternez ces deux remèdes. Il convient de donner plus tard pulsatilla chez les personnes timides et larmoyantes, ou nux vomica, chez les personnes vives et passionnées. Si le mal provient d'un chagrin concentré, ignatia; s'il vient d'un violent accès de colère ou d'une querelle, chamomilla.

Chamomilla convient lorsqu'on s'enrhume facilement, qu'on ne tousse pas pour le moment, mais qu'on ressent une pression très -forte sur la poitrine ou sur le cœur, ou que la transpiration ne peut pas s'établir.

Pulsatilla convient aux personnes d'un caractère doux, aux femmes surtout, lorsqu'il y a vertige, faiblesse de la tête, somnolence, palpitation de cœur, chaleur dans la poitrine, ou lorsque la respiration ne se fait que par la partie supérieure.

Sambucus, si la respiration est précipitée, laborieuse et

MALADIES DE LA POITRINE. 261

forte, avec sensation de pesanteur sur la poitrine, angoisse et crainte de suffoquer; gonflement et bleuissement de la figure et des mains; chaleur, tremblement; impossibilité d'élever la voix ; toux suffocante ; les symptômes s'aggra- vent par la position couchée, particulièrement s'il y a de la transpiration dans la région du cou.

Sulphur, respiration courte, respiration gênée etanxieuse avec crainte de suffoquer; l'accès surprend dans la nuit au lit, ou durant le sommeil ; sensation comme si la poi- trine était contractée; râle muqueux dans la poitrine; plénitude et pression comme par une pierre ; toux quel- quefois dure et fatigante, d'autres fois humide avec l'expec- toration profuse de mucosités blanchâtres ou jaunâtres ; face bleue et impossibilité de parler et palpitation de cœur.

Phosphorus, lorsque l'accès débute la nuit ou sur le matin, et s'il paraît dépendre d'une surexcitation ou de l'impression de l'air du jour précédent, et lorsque l'expec- toration est séreuse et pleine de bulles d'air, et d'une cou- leur jaunâtre et brunâtre.

Veratrum convient souvent apvèsipecacnanha,arsenicum, china, arnica, particulièrement lorsque le malade est près de suffoquer; également aussi, avec aggravation en se le- vant ou par le mouvement, avec douleur dans le côté, toux creuse en même temps; lorsqu'il se fait une transpiration froide, ou que la figure et les bras deviennent froids ; par- ticulièrement, si l'on n'obtient qu'un soulagement partiel par le repos, étant couché.

PLEURÉSIE , POINT DE COTÉ ET INFLAMMATION DES POUMONS.

Selon l'ancien système, ces affections se guérissent constam- ment par la saignée. Aussi beaucoup de gens croient-ils qu'on ne peut s'en passer ici ; il en est même qui vont jusqu'à dire que, les malades qui ont été guéris sans saignée n'avaient pas de fluxion de poitrine. Si on les presse de trop près et

15.

DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

qu'on leur présente les malades sur lesquels ils avaient re- connu eux-mêmes l'inflammation, et qui ont été guéris sans être saignés, ils soutiennent à outrance ou qu'il y a eu hémor- rhagie des poumons, ou que l'inflammation réelle des poumons n'avait pas existé; ils préfèrent encore convenir qu'ils se sont trompés dans leur diagnostic, que de renoncer à leur vieux préjugé. Mais ils ont beau crier sur les toits que la saignée est indispensable, on ne se laisse plus tant influencer par les pré- tendues autorités médicales.

Celui qui comprend l'esprit de l'homœopathie peut toujours se dispenser de recourir à la saignée, et guérir néanmoins toute inflammation des poumons , à moins que le mal ne soit déjà trop avancé, que le cœur ou les poumons ne soient altérés profondément. Arrivé à ce point, il n'y a pas de guérison possible.

Dans la plupart des cas, l'inflammation simple et ordinaire se guérit même très-vite et très-facilement.

Nous nous abstiendrons de faire ici une description scienti- fique ; c'est fort inutile dans un livre fait pour les familles qui n'ont que faire des grands mots. Ce qu'il importe avant tout, c'est de bien s'assurer du caractère de la maladie, d'abord à cause du danger qui la suit, et puis pour ne pas la confondre avec l'asthme , la courte haleine ou d'autres souffrances analogues, comme aussi pour bien distinguer les cas la saignée est non-seulement inutile, mais encore nuisible.

Les principaux symptômes sont : respiration difficile, ha- leine brûlante, comme celle qui s'exhale de la poitrine de celui qui s'est livré à un travail pénible pendant une grande cha- leur. — Dans l'asthme, la respiration n'est pas plus chaude qu'à l'ordinaire. Dans l'inflammation des poumons, il y a tou- jours de la toux, le plus souvent sans expectoration, ou seule- ment avec quelques crachats, qui sont quelquefois mêlés d'un sang pur, écumeux ou brunâtre. Les douleurs de poitrine varient dans toutes les maladies de ce genre.

Fausse pleurésie ou pleurodynie. Qu'on ne prenne pas toujours les élancements violents qui se manifestent en respirant pour le point de côlé. Lorsqu'il n'y a plus de toux , ou qu'elle est insignifiante, et que le mal n'a pas commencé par des frissons, on n'a pas affaire à une pleurésie réelle. La fausse commence généralement par des douleurs rhumatismales,qui se font sentir au cou, à la nuque et aux épaules. Elle se caractérise

MALADIES DE LA POITRINE. 263

surtout par le déplacement facile et fréquent des douleurs de poitrine, par la grande sensibilité que provoque le moindre attouchement , particulièrement lorsqu'on pose avec force les doigts entre les côtes. Si le malade éprouve une vive douleur sous l'impression des doigts appliqués sur les côtes, vous pou- vez être assuré que l'on a affaire à une fausse pleurésie, et non à une inflammation ; il n'est pas de docteur prudent de la vieille école qui, dans ce cas, ait jamais eu recours à la saignée.

Ces diverses nuances dans la pleurodynie se guérissent presque toujours par une seule dose d'arnica; s'il ne suffit pas, prenez bryonia, nux vomica ou pulsatilla.

Bryonia, si la douleur est aiguë, lancinante, comme si elle était produite par un instrument lancéolé porté sur le côté ; elle est presque intolérable pendant la respiration ou même par le moindre mouvement du corps, et notam- ment si le malade est d'un tempérament nerveux.

Nux vomica, si la douleur de côtés est perforante et aug- mente pendant la respiration ; particulièrement chez les hypocondriaques, adonnés aux boissons alcooliques; sen- sibilité douloureuse à l'extérieur de la poitrine, particuliè- rement entre les côtes.

Pulsatilla, si la douleur change de place soit d'un côté ou de l'autre, augmente sur le soir et quelquefois plus pen- dant l'expiration que pendant l'inspiration.

Quelquefois les douleurs se font sentir à la partie la plus inférieure de la poitrine ; le malade, alors, respire diffi- cilement : dans ce cas, il inspire mieux qu'il n'expire; c'est le contraire dans la pleurésie vraie. Pulsatilla ou arnica trouvent ici leur utilité, ou tels autres remèdes contre le rhumatisme.

Lorsqu'un individu est atteint de douleurs rhumatis- males, et que la poitrine se prend subitement, comme si un poids pesait dessus, s' accompagnant d'une grande anxiété; si le cœur bat avec violence et vitesse; si la respi- ration devient de plus en plus difficile, la toux presque impossible, et que les membres, d'où les douleurs ont dis-

264 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

paru, deviennent froids, la mort, dans ce cas, est immi- nente. — Si l'on a recours alors à la saignée, la mort n'en est que plus certaine. Beaucoup de malades, réduits à cette extrémité, ont été guéris par aconitum. On le répé- tera aussi souvent qu'il sera utile; et s'il ne suffit plus, donnez alternativement pulsatilla et sulphur.

Vraie pleurésie.— Elle commence par des frissons,la fièvre, et par la toux; la respiration est chaude, le pouls dur, serré et vif, c'est-à-dire qu'il bat avec plus de force que dans l'état nor- mal, et ne se laisse pas facilement déprimer. La respiration est empêchée par une douleur lancinante qui répond le plus sou- vent à un point fixe placé au-dessous des côtes d'un seul côté, et sur lequel le malade reste couché de préférence. La toux est très-douloureuse et violente, les crachats sont quelquefois striés de sang, la figure est pâle; le malade ne peut parler sans douleur. Vers le matin, il y a de l'amélioration ; la peau de- vient moite; et, lorsque l'expectoration s'établit, le malade se trouve mieux.

Cette maladie n'est pas très-dangereuse et peut se guérir fa- cilement; la saignée y est complètement inutile.

Donnez d'abord aconitum qui est le principal remède ; dans la plupart des cas, il suffit pour opérer la guérison. Il sera continué tant que dureront la douleur, la chaleur, la soif ou la toux, ou que du moins ces symptômes n'auront pas sensiblement diminué.

Bryonia est indiqué dans les symptômes suivants : dou- leurs aiguës, lancinantes et perforantes des côtes qui s'ac- croissent par l'inspiration ou le mouvement du corps; toux sèche, ou toux avec expectoration d'un mucus jaunâtre, et strié de sang; respiration oppressée; langue jaunâtre; palpitations de cœur; constipation ; amertume de la bouche ; nausées et quelquefois vomituritions muqueuses; endolo- rissement des membres ; peau chaude, soif violente, toux aggravée dans la position couchée sur le côté droit.

Sulphur lorsque bryonia a fait taire la douleur, s'il reste

MALADIES DE LA POITRINE. 265

encore quelque sensibilité, qui se réveille, surtout par le mouvement et à l'air.

Bien que ces trois remèdes suffisent en général dans la majorité des cas, il en est cependant quelques autres qui peuvent devenir nécessaires.

Belladonna, si la fièvre reparaît, et que la difficulté de respirer continue, et si ces symptômes s'accompagnent de mal de tête violent, avec une grande chaleur et un com- mencement de divagation, de délire

Arnica contre la pleurésie provenant d'une violence ex- térieure ; ainsi que dans le cas aconitum a fait cesser la fièvre, sans avoir dissipé la douleur et la difficulté de res- pirer.

Mercurius, lorsque la fièvre a diminué, mais qu'il reste encore une grande douleur avec sueur et de la difficulté dans la respiration.

Arsenicum, dans le cas qui a déjà une certaine durée marquée par une extrême prostration de force, et la respiration est douloureusement oppressée.

China dans les cas a été pratiquée la saignée, et si le malade est très-faible et allangui, On pourra le faire suivre de ferrum.

Lycopodium, arsenicum et phospkorus s'adressent princi- palement à l'état chronique de la maladie lorsque, à la suite de soins mal compris ou à cause d'une prédisposition or- ganique acquise, on peut craindre avec fondement un état de consomption avec expectoration, toux persistante, gon- flement hydropique, etc.

PNEUMONIE OU INFLAMMATION VRAIE DES POUMONS.

Cette affection est beaucoup plus grave. Elle commence aussi par des frissons; la fièvre ne discontinue pas, la peau reste chaude et sèche; le pouls, d'abord mou, donne cinq pulsations par respiration , et ce n'est que plus tard qu'il devient dur; l'air exhalé est brûlant. La respiration n'est pas aussi gênée

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DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

par les douleurs lancinantes que dans la pleurésie ; elles sont ici plutôt pressives et occupent le centre de la poitrine; mais la respiration est plus accélérée; la toux n'est pas aussi fré- quente, mais elle est plus fatigante et dure plus longtemps à chaque accès; elle donne lieu aussi à des maux de tête. La figure est, dès le début, d'une couleur pourpre bleuâtre, et les joues sont rouges; le malade ne peut guère se tenir sur le côlé, mais bien sur le dos ; il demande le repos et le silence ; il est quelquefois indifférent à ce qui se passe autour de lui. L'un des gros vaisseaux sanguins (la veine jugulaire) situés au cou est presque toujours enflé et plus fort que celui du côté opposé; c'est principalement du côlé gauche. Fréquemment la toux commence par être très-sèche, et plus tard l'expectoration de- vient un peu sanguinolente.

Aussilôt qu'il vient à se faire une abondante expectoration de crachats épais, que la toux, quoique fréquente, fatigue moins la poitrine, et que la peau reste souple et moite, le danger doit être considéré comme passé ; mais il n'en faut pas moins tenir le malade au régime pendant deux ou trois semaines, et ne lui permettre de manger que peu et souvent.

Aconitum, quand la peau est chaude, brûlante, le pouls dur, petit et fréquent; l'haleine, chaude et la soif ardente, qu'il y ait ou non douleur de poitrine.

Bryonia après aconitum; il sera administré seul ou al- terné, conformément aux symptômes que voici : toux avec expectoration de mucosités tenaces d'une couleur rougeâtre ou rouillée; grande gêne dans la respiration et douleur lancinante aiguë dans le côté ou la poitrine ; douleurs comme rhumatismales dans les membres ou les muscles du thorax ; douleur aggravée par le mouvement; langue chargée, jaunâtre ou brunâtre ; et constipation.

Phosphorus convient aux personnes dont la poitrine est d'une conformation délicate, spécialement à celles d'une complexion lymphatique, et qui ont des formes grêles et élégantes, mais qui sont sujettes aux récidives inflammatoires.

Belladonna sera utile après aconitum, si la fièvre revient

MALADIES DE LA POITRINE.

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et que l'oppression et la douleur thoraciques persévèrent; spécialement si la douleur est établie dans la portion infé- rieure ou mitoyenne de la poitrine; si l'expectoration est sanguinolente, médiocre et difficile; grande soif; figure bouffie; langue sèche et fendillée ainsi que les lèvres; in- somnie; douleur de tête et délire.

Hyoscyamus et opium quelquefois, lorsque la tète est fortement entreprise.

Mercurius, lorsque la fièvre n'est plus aussi vive ; que la douleur et la difficulté de respirer continuent encore, avec sueurs profuses la nuit; pouls faible, mais fréquent. Si la transpiration s'établit chez les vieillards, mercurius fera la guérison.

Tartarus emeticus, lorsqu'il y a oppression de poitrine, avec peu ou sans douleur; expectoration modérée de mu- cosités visqueuses; avec grande faiblesse, envie de vomir et vomissements de mucosités.

Sulphur, lorsqu'il y a une expectoration abondante de matière purulente, respiration courte et constipation.

Arsenicum dans le cas d'une grande débilité, avec diarrhée, sueurs gluantes, expression anxieuse de la phy- sionomie, etc.

Rhus, congestion avec palpitations de cœur, agitation, insomnie, rougeur de la face, etc.

China, lorsqu'on a eu recours à la saignée, et que les forces du malade ont été extrêmement réduites.

Lackesis, sanguinaria et arsenicum, dans le cas la matière de l'expectoration est d'une odeur repoussante, ainsi que l'haleine.

La diète d'abord et le régime ensuite seront soigneuse- ment observés pendant la durée de la maladie et une ou deux semaines après la guérison. La nourriture sera des plus simples et donnée avec parcimonie; on ne saurait avoir à cet égard trop de prudence. Quant aux boissons,

268 DES MALADIES LES PLtJS COMMUNES.

elles consisteront dans l'usage de l'eau fraîche ou cuite, de l'eau de riz ou d'orge, édulcorée avec sucre- Il est uue autre espèce d'inflammation dn poumon

particulièrement dangereuse, surtout si on l'attaque par la saignée. Le malade éprouve tout de suite, après chaque émis- sion sanguine, une amélioration sensible, mais elle ne dure pas longtemps, et chaque saignée amène de proche en proche un soulagement toujours plus court; il arrive un moment le manque de sang détermine la mort, ou bien l'inflammation passe à l'état de purulence. Dans ce cas, le malade dépérit et meurt comme dans la phthisie; mais seulement cela ne dure pas longtemps : deux ou trois semaines suffisent.

Cette inflammation dont nous parlons , et dans laquelle la saignée est si fatale, se reconnaît aux symptômes suivants : Pouls mou et accéléré; pulsations précipitées et petites; ab- sence de douleurs lancinantes; pression sur les côtes indolore, mais respiration profonde donnant lieu à des points décote; sentiment de tristesse et sensation d'un poids sur les poumons ; la respiration est très-accélérée; la toux ne tarde pas à se dé- clarer ; elle est très-fréquente et courte, et dès les premiers jours un crachement de sang a lieu et va en augmentant ; la la voix est faible et courte, et devient insensiblement sibillante; la parole provoque immédiatement une violente toux. Malgré cet état, le malade n'est pas aussi inquiet, ni sa tête aussi prise que dans la forme de la précédente maladie ; le matin, il y a un peu de rémission; la fièvre cesse un peu; la peau reste humide, mais c'est sans soulagement.

Lorsqu'il s'établit une expectoration épaisse, la respiration commence à se ralentir, devient normale, la fièvre cesse peu à peu, et le malade ne tarde pas à entrer en convalescence.

Aconitum au début de la maladie, s'il y a une fièvre considérable.

Mercurius s'il y a sueurs nocturnes, ou peau froide ou gluante.

Belladonna après aconitum et mercurius, si la toux est restée sèche et entrecoupée, accompagnée de la constric- tion de la poitrine, qui empêche la respiration et donne une sensation de suffocation.

MALADIES DE LA POITRINE. 269

Carbo vegetabilis, si le malade est tombé dans une grande prostration; s'il a le pouls à peine sensible, la peau et l'haleine froides, et l'expectoration pouvant être d'une couleur brunâtre tirant sur le rouge.

Phosphorus, s'il y a une sensation d'oppression ou d'un poids très-lourd sur l'un des côtés de la poitrine, et si l'ex- pectoration est d'une couleur de rouille ou jaunâtre.

Chamomilla , si la respiration est toujours difficile , bruyante et sifflante; si cela est nécessaire, on fera suivre ce remède de nux vomica.

Ipecacuanha se donnera après mercurius, si la respiration est très-rapide et difficile, au cas que le dernier remède ait manqué son effet. On le répétera plusieurs fois.

Veratrum, lorsque les extrémités sont froides, et qu'il y a aggravation dans l'état de constriction de la poitrine ; difficulté de respirer, aggravée.

Arsenicum , lorsqu'il y a une grande prostration des forces et de la sensibilité; il rétablit quelquefois des ma- lades dans un état désespéré en apparence.

Après la cessation de la période inflammatoire, et pour remédier à l'abondante expectoration purulente qui lui succède, donnez mercurius, hepar, sulphur, china, dulca- mara ; pulsatilla sera même quelquefois utile.

Il est encore une autre espèce d'inflammation «les pou- mons dont la marche est lente et insidieuse, et dans la- quelle toute émission sanguine ne peut être que funeste. Tant qu'on n'a pas tiré du sang, il reste toujours de l'espoir; après, il n'y en a plus.

Celte inflammation se caractérise par une invasion lente et perfide, tandis que, dans les autres, elle est subite et violente; le malade se sent indisposé pendant quelques jours, mais sans trop savoir définir ce qu'il a; l'appétit est nul, le sommeil mauvais, et la tète douloureuse; après, il lui survient des fris- sons qui ne tardent pas à être suivis d'un grand poids sur la poitrine et d'une respiration courte. Plus tard, il se déclare une expectoration muqueuse, rarement mêlée de sang; en même temps, il éclate une forte fièvre dont le malade ne se

DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

plaint pas, et qui le laisse généralement asssez tranquille. Cependant la gravité du mal se juge à ses yeux, qui devien- nent ternes et ne distinguent plus rien, à la sueur gluante qui lui couvre le front, à sa figure blafarde, à son nez effilé et à sa langue noire et sèche. Il murmure et parle constamment, comme dans un mauvais sommeil; néanmoins il répond di- rectement lorsqu'on lui adresse nettement la parole; ses uri- nes s'échappent involontairement, ou se suppriment tout à coup ; la respiration devient toujours plus courte, plus inégale et râlante; le pouls, petit et précipité, prend de l'irrégularité; la pâleur et la faiblesse augmentent; il y a râle, et la langue est toujours sèche et noire. Le malade ne cesse pas de dire qu'il n'est pas mal, mais il se plaint de choses imaginaires; il lui semble, par exemple, qu'on scie du bois , sensation qu'il prend dans son râlement; ou bien, il lui paraît qu'il est plongé dans l'obscurité, alors qu'il est au grand jour. Il expire bientôt après.

Dans cet ordre de maladie, il en existe une autre espèce, la plus formidable de toutes; on est pris subitement de frissons, et la peau se glace; on meurt sans qu'il se soit fait la moindre réaction.

Un signe des plus favorables dans ces affections de poitrine consiste dans le rétablissement de la transpiration sur toute la surface, répandant une certaine odeur, ainsi que dans la pré- sence de petits grains brillants au milieu des urines ; lorsque ces deux circonstances s'observent, on doit considérer que tout danger est passé. Si l'on a recours à la saignée, le malade est perdu.

Sivous n'avez pas de médecin à pouvoir consulter, donnez les remèdes suivants :

Opium au commencement. Il peut être répété deux ou trois fois.

Arnica, si le précédent remède n'a donné aucun chan- gement favorable.

Veratrum}s\ l'on n'a rien obtenu de ces deux-là et que le malade soit devenu excessivement faible, avec sueurs vis- queuses de la tête ; respiration difficile, inégale et râlante, et froid des extrémités.

Arsenicum sera administré après verntrum, si la faiblesse

MALADIES DE LA POITRINE.

271

et la respiration râlante augmentent , si le pouls devient irrégulier, très-petit et précipité, la figure terreuse, la lan- gue brunâtre, noire et sèche. Ces deux remèdes peuvent être alternés tout les deux, quatre ou six heures, selon l'urgence du cas.

Ipecacuanha quelquefois après ou alterné avec veratrum. Après ipecacuanha, arsenicum est fréquemment utile.

Sulphur, si l'amélioration obtenue par les précédents n'a été que temporaire; et alors donnez de nouveau vera- trum, opium, arsenicum, ou tel autre déjà administré qui a produit quelque soulagement.

Belladonna éloignera la cécité, qui survient souvent dans cette maladie.

Natrum muriaticum s'opposera souvent à l'aggravation de la faiblesse et à la prostration des forces, après le défaut à'arsenicum et des autres remèdes ; il peut changer entiè- rement la face de la maladie.

China et arsenicum peuvent s'administrer alternative- ment, s'il se fait des entamures ou des excoriations de la peau pendant le séjour au lit.

CONSOMPTION DES POUMONS.

Cet état devra toujours être traité par un médecin ho- mœopathe. Les allopathes, avec leur pauvre huile de foie de morue, restent simples spectateurs auprès du malade qui s'éteint, comme cette huile de lampe qui s'épuise par la combustion.

On a pu déjà voir ailleurs, dans cet ouvrage, qu'arnica est le remède préféré, et qu'il l'emporte sur la saignée. Uans le cas d'hémorrhagie , on a indiqué les circon- stances dans lesquelles il doit être alterné avec aconi- tum; et lorsque la fièvre, après s'être déclarée, continue, et qu il y a aggravation le soir, accompagnée d'une dou- leur d ulcération dans la poitrine, donnez pulsatilla; si la toux persiste avec une expectoration jaune et épaisse, don-

272

DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

nez mercurius, c'est le remède le plus approprié ; s'il se fait une expectoration douceâtre avec symptômes d'asthme, nux vomica; s'il reste d'autres souffrances, telles que toux courte et sèche, respiration oppressée, teint pâle, manque d'appétit et perte de sommeil, donnez china; si la douleur reste fixe dans toute la poitrine, et particulièrement dans les fausses côtes, comme si elles étaient brisées ou frois- sées, donnez apium virus.

S'il reste des douleurs indéfinissables, poitrine faible, douleurs vagues, ou une douleur fixe, comme si quelque chose traversait la poitrine, donnez sulphur.

CHAPITRE VI.

AFFECTIONS DE LA^GORGE.

MAL DE GORGE OU ESQUINANCIE.

On entend généralement par mal de gorge, plusieurs ma- ladies différentes qui ont leur siège dans la gorge, et la douleur se fait aussi sentir. On devra donc tenir compte des différences. Aussi faudra-t-il toujours examiner avec soin le fond de la gorge, ce qu'on fera', ainsi que cela se pratique or- dinairement, en faisant ouvrir la bouche et en abaissant la langue avec l'extrémité d'une cuiller. Si le malade, comme cela doit cire , est exposé au plein jour d'une fenêtre, on dis- tingue clairement tout l'intérieur de la bouche, la voûte du palais, l'entrée du gosier et les amygdales dans le fond et des deux côtés. A l'égard des enfants, on aura la précaution de mettre entre les mâchoires un bouchon de liège, avec l'attention de ne pas comprimer la langue avec trop de force, dans la crainte de la blesser.

Alors comparez tout ce que vous dit le malade, et ce que vous offre votre examen avec les symptômes propres aux remèdes. Si , dans le cas actuel, il y a enrouement avec d'autres souf- frances, consultez au chapitre V, ce qui y est relatif.

AFFECTIONS DE LA GORGE. 273

Si l'on tient à mettre en pratique l'un de ces moyens domes- tiques que l'usage a consacrés, on peut le faire ; il consiste dans l'emploi de deux ou trois bandes de linge, trempées dans 1 eau froide dont on enveloppe le cou, et sur lesquelles on enroule en- suite une pièce de flanelle. Le malade se couche avec cet appa- reil de pansement, et le lendemain il est fort agréablement surpris d'être délivréde son mal de gorge. Les hommes qui sonl sujets aux atteintes d'esquinancie n'ont qu'à bien envelopper le menton de leur barbe; qu'ils la laissent pousser; les femmes feront bien aussi de porter leur boa pendant les temps froids-humides, mais dans les beaux jours cette fourrure ne montera pas assez haut. Nous voulons dire par qu'il n'est pas prudent d'avoir ha- bituellement le cou trop et trop longtemps enveloppé, parce qu'on n'en devient pas pour cela moins sujet aux maux de gorge. Que l'on s'habitue, au contraire, à avoir le cou libre, et qu'on ne porte qu'une simple et légère cravate ou un simple fichu.

La pratique de se gargariser est une antique et mauvaise méthode, qui a été même entièrement délaissée par les méde- cins les plus habiles de la vieille école. Quand la gorge est sèche et gonflée, que le mal est violent, faites bouillir des figues dans du lait et respirez-en la vapeur. Et plus simplement en- core, la vapeur d'eau chaude suffira dans ce cas.

Aconitum s'emploie fréquemment ici ; il sera répété de temps en temps, s'il y a nécessité; il convient lorsque le malade éprouve de l'embarras et de la douleur en ava- lant, de même qu'en parlant; lorsque la gorge est plus rouge qu'à l'ordinaire, avec brûlement, élancements et une sorte de constriction, ainsi qu'avec fièvre, irritabilité, impatience et un grand malaise.

Charaomilla convient principalement chez les enfants, ou lorsque le mal de gorge se déclare après avoir pris un refroi- dissement ou qu'on s'est trouvé exposé à un courant d'air dans un état de transpiration; quand il y a, outre les symptômes qui viennent d'être mentionnés à aconitum, soif et sécheresse de la gorge; lorsqu'en avalant, le malade éprouve la sensation d'un obstacle incommode, de même qu'en baissant le cou ; lorsqu'il lui semble que quelque chose s'est arrêté dans la gorge et qu'en faisant effort pour

DEs MALADIES LES PLUS COMMUNES.

l'expulser il n'y réussit pas, ou qu'il sent comme s'il v avait une cheville d'engagée; lorsque les glandes de la mâchoire inférieure sont gonflées, avec endolorissement pulsatif et avec un état fébrile qui se déclare ordinaire- ment vers le soir, tantôt en chaud, tantôt en froid; s'il y a coryza et chatouillement au gosier avec provocation à la toux; comme aussi des picotements au sommet de la trachee-artère et raucité de la voix. Après avoir pris cha- momilla, .1 faut s'attendre à un mouvement de transpira- tion qu il ne faut pas interrompre, ce qui arriverait infailli- blement si on donnait d'autres remèdes.

lgnatia convient dans les mêmes circonstances que chamomilla, mais surtout lorsque, sans avaler, on éprouve une sensation qui fait l'effet d'un bouchon arrêté dans la gorge et qu'en avalant on ressent une douleur d'exco- riation; c'est une douleur aiguë , lancinante , que le ma- lade éprouve quelquefois même sans avaler; mais il avale avec plus de difficulté les liquides que les solides. Ce re- mède répond au gonflement et à l'inflammation des amyg- dales, qu'elles soient ulcérées ou indurées. Cependant, avant de se décider pour ce remède, comparez avec belia- donna, mercurius, hepar et sulphur. Quand ces glandes sont le siège d'ulcères plats, donnez d'abord ignatia, et ensuite lycopodium. j.

Nuxvomica s'administre dans les cas semblables à ceux de chamomilla eïà'ignatia, spécialement lorsqu'on éprouve la sensation que causerait la présence d'une cheville ou d'un bouchon, principalement en avalant; lorsqu'il y a une douleur plutôt pressive que lancinante, aggravée par la déglutition de la salive; que le gosier semble rugueux et excorié, avec sensation de grattement; si l'air froid im- pressionne douloureusement le gosier, si la luette est rouge et enflée.

Pulsatilla, comme dans nux vomica, lorsqu'on ressent les mêmes effets^en avalant , ou que le gosier semble trop

AFFECTIONS DE LA GOUGE. 275

étroit et obstrué par un gonflement; qu'il y a rougeur et même grattement, sécheresse du gosier sans soif, douleurs lancinantes aggravées par la déglutition; en outre, il y a tension dans la gorge; les glandes du cou sont doulou- reuses au toucher; l'intérieur du gosier est d'un rouge bleuâtre plus prononcé ; fièvre sans soif ; le soir, frissons, et puis chaleur.

Bryonia, lorsque le gosier est douloureux au toucher ou en détournant le cou; que la déglutition est difficile et pénible, comme s'il y avait quelque chose de dur dans la gorge; douleur d'élancements et d'excoriation, mais suivie de sécheresse ou d'une sensation, comme si la gorge était sèche, et s'il y avait gêne dans la parole. Ces souf- frances ont lieu ordinairement après s'être échauffé ou après avoir mangé une glace ou bu à la glace, souvent aussi il y a de la fièvre avec ou sans soif, et une grande irritabilité.

Rhus, presque toujours comme dans bryonia; surtout si les douleurs se portent plus bas, s'améliorent par le mouvement, et si l'on est plus enclin aux larmes, ou que bryonia n'ait pas suffi.

Capsicum, comme dans les symptômes susmentionnés on le donne quand les autres remèdes n'ont pas réussi' lorsque la fièvre continue avec frissons et soif, et puis avec chaleur. Les douleurs oppressent d'une manière particu- lière; le gosier se contracte avec spasmes; il est ainsi que la bouche, excorié et ulcéré, avec sensation de'brûle- ment ; il y a en même temps toux avec une violente dou- leur dans la gorge, principalement lorsque le malade veut rester couché et dormir, et qu'il craint l'air et de se re- troidir.

Jntltn * 16 maladG 6St t0ujours fl'ileux et craint le gland a,r,qu d ne peut supporter une chambre fermée par- icu herement s',1 a chaud ; s'il n>a pas chaud et s'il nVpas soif, s ,1 a 1 urticaire; s, la langue et la bouche sont comme

276 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

échaudées; des traces brûlantes sur le bord gaucbe de la bouche; sécheresse et rougeur de la gorge et de la bou- che ; salive épaisse ; amygdales rouges et gonflées avec douleurs brûlantes et picotantes. Ce gonflement des amyg- dales doit faire saillie à l'extérieur du cou; en buvant, il se produit un état de spasme.

Coffea, lorsque le mal de gorge s'accompagne de coryza avec prédisposition à la toux, et s'aggrave à l'air; si le ma- lade est sans sommeil, brûlant, porté aux larmes et d'une grande impressionnabilité. On peut le répéter deux ou trois fois. Il convient surtout lorsque la douleur passe du palais dans le gosier, qu'elle est incessante, et devient pire en avalant ; lorsque la luette est enflée et qu'elle est plus lon- gue; que le malade sent dans la bouche s'accumuler des phlegmes et fait effort pour en opérer la déglutition ; qu'il y a en même temps chaleur et sécheresse dans la gorge.

Belladonna convient presque dans le même cas que coffea, mais avec cette différence qu'ici la boisson est rejetée par le nez; il y a une disposition continuelle à avaler, avec douleur lancinante, qui s'augmente par l'attouchement ; la déglutition est difficile, provoque des spasmes ou devient tout, à fait impossible; le malade éprouve une sensation comme si la gorge était rétrécie, et qu'une cheville s'y fût arrêtée ; il y a sensation de sécheresse, de brûlement, et disposition au renâclement; sans avaler il ressent un dé- chirement qui s'étend dans la mâchoire inférieure et dans la tête ; il se forme promptement dans le fond de la gorge des ulcères qui s'étendent au loin ; les amygdales et la luette sont enflées et d'un rouge vif et souventjaunâtre, ou cette rougeur existe sans engorgement; douleur violente en avalant et en renâclant, quelquefois même en parlant; élancements dans les amygdales comme si elles allaient crever, les glandes extérieurement, sont engorgées, avec fiYvre 'violente, souvent aussi avec grande soif; salive abondante dans la bouche, céphalalgie frontale et langue

AFFECTIONS DE LA GORGE. 277

ehargée. Pendant le règne de la fièvre scarlatine, ou de ses pareilles, bel /.adonna convient contre la plupart des maux de gorge, qu'on alterne quelquefois avec mercurius, et peut même servir de préservatif.

Mercurius vivus, comme belladonna, convient dans les maux de gorge avec ulcération ; on le donne bella- donna ne suffit pas ; surtout si le gosier reste très-rouge, mais principalement s'il y a des ulcères et que ces ulcères soient indolores et se soient formés lentement. Dans ce cas, mercurius est parfaitement indiqué ; il faut l'alter- ner quelquefois avec hepar. Au début du mal, ce der- nier remède (hepar) convient mieux que les précédents, lorsque les douleurs lancinantes sont très-violentes durant la déglutition, qu'elles s'étendent presque aux oreilles ou aux glandes de la gorge et jusque dans la mâchoire infé- rieure ; si le brûlement permet à peine d'avaler, et qu'il y ait des douleurs lancinantes dans les tonsilles et un goût désagréable de labouche : les gencives etla langue dans la partie inférieure sont enflées et accompagnées d'une saliva- tion abondante; le soir, tantôt frissons, tantôt chaleur, et puis transpiration qui ne soulage pas; la nuit,inquiétude ou aggravation de tous les symptômes, qui s'augmentent par l'air froid; il y a en même temps mal de tête et tiraillement dans la nuque. Après belladonna et mercurius, on aura le plus grand soin d'éviter le froid.

Hepar convient après mercurius, particulièrement à la suite d'un refroidissement; après hepar, on peut donner mercurius, s'il n'y a pas d'amélioration.

Lachesis se donne lorsque belladonna, mercurius ou hepar ne réussissent pas ; particulièrement si le palais est gon- flé autour de la luette, avec disposition continuelle à avaler; salivation abondante; ulcères d'un mauvais as- pect ; accumulation de glaire dans la gorge ; état de spasme qui empêche de boire ; le gosier est d'une très- grande sensibilité du vlus léger attouchement, même par

HKRING. 1 (j

278 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

les draps de lit ; tous ces symptômes s'aggravent après avoir dormi; il est convenable surtout chez les individus qui ont pris du mercure.

Veratrum album convient lorsque la gorge est sèche et brûlante, qu'elle est rude avec sensation de grattement et de pression, comme si elle était enflée, avec douleur et spasmes en avalant.

Cocculus, lorsque le mal est profondément situé ; et qu'il y a douleur en avalant les aliments solides, ou que la partie inférieure est très-sèche, ou quand, en buvant, il se produit comme un bruit de glouglou.

China, lorsque le gosier est sec et picotant et que la dé- glutition est douloureuse ; s'il y a aggravation par le cou- rant d'air; s'il y a des alternatives dans les douleurs, qu'elles troublent le sommeil, et qu'à chaque refroidisse- ment les souffrances reparaissent.

Sulphur convient ordinairement dans les maux de gorge qui récidivent fréquemment et sont d'une longue durée, surtout si la gorge, les tonsilles et la luette sont enflées : lorsque la déglutition est empêchée ; et qu'en outre de ces douleurs, il y a des élancements et la sensation d'un bou- chon qui s'est arrêté et rétrécit le passage avec sensation d'excoriation et de sécheresse. Si l'un des côtés de la gorge devient le siège d'une tumeur qui passe à l'état d'abcès, il faut s'empresser d'arrêter cet engorgement, siège d'une grande douleur, en faisant des applications de compresses émollientes et de cataplasmes de farine de graine de lin ; en tenant aussi dans la bouche du lait chaud ou de l'eau de gruau. Les malades, surtout parmi les enfants, seront surveillés et pansés avec soin pendant toute la nuit; il s'agit de prévenir la suffocation qui pour- rait survenir par l'ouverture spontanée de l'abcès.

Les médicaments qui conviennent le mieux dans ce cas sont : Silicea, hepar, mercurius et lachesis.

AFFECTIONS DES DENTS.

279

CHAPITRE VII.

AFFECTIONS DES DENTS.

DOULEUR DE DENTS.

L'odontalgle ou mal de dents s'étend souvent à toutes les parties de la tête, et peut par conséquent affecter la mâ- choire inférieure, les oreilles, la mâchoire supérieure, et les os de la face, et, réciproquement, les souffrances de ces parties se réfléchir sur les dents. Voilà pourquoi nous avons placé à la fin de ce chapitre un article sur la névralgie faciale. Cette con- nexion prouve déjà qu'il ne faut pas toujours chercher la cause de l'odontalgie dans la carie des dents. Les dents creuses ne sont pas malades par cela seul qu'elles sont creuses, mais bien par ce qu'elles reconnaissent une autre cause; elles peuvent être creuses et tomber complètement sans faire souffrir (c'est le cas de la carie sèche); comme aussi on peut avoir des dents cariées sans souffrances, et, par contre, des dents qui ne le sont pas peuvent être la source de douleurs intolérables. Dire que les nerfs dentaires peuvent être à découvert, c'est dire un non- sens ; celui qui sait ce que c'est qu'un nerf, et se donne la peine de réfléchir, le comprendra facilement.

Vextraction des dents n'est permise qu'en présence d'une fistule incurable, d'un ulcère à sa racine, etc., chez les enfants, avant la seconde dentition ; dans tous les autres cas, l'extrac- tion est un fort mauvais moyen, parce que, en arrachant la racine, on ne peut que nuire à la mâchoire, et qu'elle pourrait parfaitement rester en place sans inconvénient, lorsqu'on sait la traiter. Une autre raison qui doit faire repousser ce moyen est qu'aussitôt qu'une dent creuse est arrachée, une autre ne tarde pas à le devenir. Lorsque les dents ne sont pas extraites, l'altération qui les frappe ne se communiqueque très- lentement, à moins de quelques maladies particulières qui les affectent promptement toutes ou en partie, et les carient. Quand le mal a une telle puissance, il ne servirait de rien d'en faire l'extrac- tion, car, si on les enlevait même toutes, la maladie se porterait

280 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

sur les os. Qu'on ne se laisse donc pas aller à la croyance qu'une dent en rend une autre malade, la rend noire et lui communique la carie. Tout cela n'est qu'une pure invention de ceux qui font métier d'arracher les dents, et qui ne savent pas guérir différemment les maladies qu'ils sont appelés à traiter.

Si l'on a à demander un conseil sur l'état de ses dents, et particulièrement quand il s'agit de remplacer les vides de la mâchoire, ce qui est fort utile dans beaucoup de cas, qu'on s'adresse à un dentiste habile et consciencieux ; on est trop souvent exposé à beaucoup de tromperies et de déceptions.

La plupart des poudres et élixirs odontalgiques sont des moyens qui nuisent neuf fois sur dix, ne produisent aucun effet et, sur cent cas, lorsqu'ils soulagent une fois, c'est par hasard.

Les dents et les gencives ne doivent pas être trop fatiguées par le cure-dents ; c'est une habitude fort mauvaise.

Ayez le soin de ne manger et de ne boire ni trop chaud ni trop froid; tenez vos dents propres en les rinçant souvent, mais sur- tout le malin et après chaque repas ; servez-vous, si vous vou- lez d'une brosse douce, que vous passerez légèrement sur la couronne. N'oubliez pas de rincer et de frotter la partie interne, en portant la brosse de la racine à la couronne de la dent. « La meilleure brosse est la pulpe du doigt indicateur que l'on charge, selon le besoin, de poudre de charbon ou de crème de

lait tournée. » , .. ,

Une poudre dentifrice, aussi bonne qu'inoffensive, se tire du vieux son brûlé à noir, que l'on réduit en poudre impalpable en la triturant dans un mortier ; on lave pour la débarrasser de tout principe salin, et puis on la laisse sécher pour 1 usage.- Du sucre de lait et de la raclure d'un os desséche forment un mélange qui est vendu comme poudre dentifrice, mais U n est pas aussi efficace que le charbon de bois pour ceux dont les dents se salissent promptemenl.

Mais le moyen le plus agréable pour tenir les dents propres et leur enlever le tartre dont elles s'entourent, sans avoir besoin de les gratter avec l'acier, c'est de prendre de la crème tournée et de les en frotter. Quand on se lave ensuite les dents avec de l'eau tiède, on ne tarde pas à s'apercevoir combien elles son devenues propres. - Celte propriété de la crème tournée tient à l'acidité qu'elle a contractée, et qui suffit pour dissoudre les incrustations dentaires et tout ce qui se trouve dans la bouche; sa puissance est telle, qu'elle pourrait altérer l'émail des dents,

AFFECTIONS DES DENTS. 281 si cette substance acide était trop forte. Maintenant, que cet acide puisse nuire à la dureté des dents, employé à faible dose et affaibli par la salive, c'est ce que je ne puis savoir encore.

Dans le mal de dents, qu'on ait recours au plus vite aux re- mèdes appropriés dont il est question plus bas , ils le feront cesser promptement dans la plupart des cas.

Le plus dangereux des remèdes des dentistes est l'opium ou le laudanum, parce qu'il est presque toujours nuisible; caries douleurs qui sont dissipées par l'opium reviennent tôt ou tard infailliblement et avec une double violence. 11 est très-rare que l'opium soit le vrai remède ; mais s'il peut convenir, le mieux est d'en prendre un fragment de la grosseur d'un pois et de l'appliquer à l'extérieur de la joue, et quand on l'emploie, il faut le faire avec la plus grande précaution. La créosote est éga- lement un très-mauvais moyen : dans quelques cas il faut s'en abstenir, par exemple chez les femmes enceintes, ou s'en servir très-rarement ; et dans la plupart, il calme la douleur momen- tanément, mais alors il rend les dents très-fragiles, et pro- voque, en outre, des ulcérations dans la bouche, la gorge et l'estomac; et, par cela seul qu'il est introduit dans la bouche, c'est assez pour que l'estomac en soit affecté. Il est très-dan- gereux pour les poitrines faibles et délicates.

Lorsqu'il est démontré que le mal de dents dépend de l'accès de l'air ou d'une parcelle d'aliment qui s'est logée dans le trou d'une dent gâtée, la cavité doit être immédiatement comblée. Le meilleur bourdonnet à mettre dans la dent, c'est une feuille d'or pur telle que l'emploient les bons dentistes; mais lorsqu'il ne peut le faire promptement, ou que la dent est trop éloignée de la main du dentiste, on pourra se servir d'un bourdonnet de gutta-percha, comme nous l'indiquons plus loin, à l'article « Mauvaise haleine ». Ne permettez jamais que vos dents soient garnies de zinc, d'argent pur ou tels autres articles; ils con- tiennent souvent du mercure, et sont toujours nuisibles à la santé générale.

Toute personne qui est sujette aux maux de dents doit s'abstenir tout à fait de café, car il leur nuit généralement; et l'on ne doit pas oublier que lorsqu'on fait usage de remèdes homœopathiques, il faut se mettre en garde, même longtemps après, contre tout ce qui peut neutraliser les effets de ce trai- tement.

Un remède homœopathique bien choisi produit un effet im-

1 ii

DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

médiat, soit qu'on le prenne par la bouche en un ou deux glo- bules ou qu'on le donne à flairer. Souvent il détermine une aggravation passagère qu'il faut laisser passer patiemment. Dès que le mal s'améliore, il faut savoir attendre. S'il reparaît avec les mêmes symptômes, reprenez le même remède; mais s'il se déclare de nouveaux symptômes, choisissez-en un autre.

Si l'effet curatif du mal de dents n'a pas lieu dans la plupart des cas, cela tient à l'impatience du malade, qui ne donne pas le temps au remède de développer son action. Mais la guérison est généralement si prompte qu'elle tient du prestige. Le seul cas elle échoue quelquefois et l'amélioration com- mençante ne dure pas, est celui de la carie des dents ; il se ren- contre toutefois rarement , et alors les insuccès sont aux suc- cès : : 1 : 10. Disons par anticipation que par la simple olfac- tion de mercurius, de rhus toxicodendron, de nux vomica, on obtient souvent, facilement et promptement, la disparition com- plète de bien des maux de dents.

Le mal de dents est une souffrance si générale et rend la vie si amère, que nous avons fait tous nos efforts pour rendre facile le choix des remèdes ; car, s'ils sont mal choisis, ils restent sans effet. C'est pourquoi nous avons pris le parti d'indiquer deux manières de faire ce choix. D'une part, nous comparons les symptômes avec les remèdes qui leur sont applicables, et de l'au- tre nous comparons les remèdes avec leurs propres symptômes.

Cela étant, il s'agit de prendre note de chaque symptôme accusé par le malade et de noter au-dessous le remède qui con- vient à chacun d'eux ; après cela, on recherche ce qui, sous ces remèdes, se présente le plus fréquemment sur votre liste , et en même temps ceux (les remèdes) qui correspondent aux symptômes. C'est ainsi que vous pourrez parvenir à la décou- verte facile du remède le plus approprié.

Et d'abord, il ne suffit pas de trouver chez le malade tous les symptômes propres au remède, il faut encore que le remède à choisir réunisse tous ou presque tous les symptômes de la maladie.

Expliquons-nous par l'exemple suivant : Un malade éprouve des douleurs violentes, tiraillantes ou déchirantes dans diffé- rentes parties, avec déchirement dans la gencive (a); le mal retentit quelquefois jusque dans la tête (6); l'air froid le pro- voque et puis l'aggrave (c); le plus souvent, c'est le matin qu'il a lieu (d) avec congestion sanguine à la tête (e).

AFFECTIONS DES DENTS.

Parmi ces divers symptômes, nous trouvons pour :

(a) Douleurs dans les gencives, mercurius, puisât Ma ,

staphysagria, hepar, arsenicum, carbo vegetabilis, hyoscyamus,

calcarea carbonica. (6) Douleurs qui s'étendent jusqu'à la tète, mercurius,

staphysagria, nux vomica, chamomilla, sulphur, arsenicum,

antimonium crudum, rhus, hyoscyamus.

(c) Aggravation à l'air fi-oi A, belladonna, mercurius, staphy- sagria, sulphur, hyoscyamus.

(d) Aggravation vers le matin, ignatia, mercurius, pulsa- tilla, phosphoric. acid., staphysagria, bryonia, nux vomica, china, sulpur, arsenicum, hyoscyamus.

(e) Congestion de sang à la tête, aconitum, pulsatilla, china, hyoscyamus, calcarea.

Tous les remèdes qui ne viennent qu'une fois, ou qui se répètent deux fois, seront effacés ; Ton aura ensuite pulsatilla, staphysagria, sulphur, arsenicum, qui revien- nent trois fois ; puis mercurius quatre fois, et enfin hyos- cyamus cinq fois.

C'est donc entre les derniers remèdes mercurius et hyos- cyamus qu'il faut se décider, ce qu'on fera après avoir examiné les symptômes propres à chacun d'eux, et l'on se déterminera en faveur de celui qui répond le mieux au mal.

Remèdes dont l'action se porte le plus :

Sur les dents de devant ou incisives. Belladonna causticum, carbo vegetabilis, chamomilla, china, mercurius,' natrum muriaticum, nuxmoschala, nux vomica, phosphorus, phosphoric. acid., rhus, silicea, staphysagria, sulphur.

Sur les dents de l'œil ou canines. - Aconitum, calcarea, hyoscyamus, rhus, staphysagria.

Sur les grosses dents ou molaires. - Arnica, belladonna, bryonia calcarea, carbo vegetabilis, causticum, chamomilla, china, hyoscyamus, ignatia, mercurius, nux moschata, nux vomica, phosphorus, phosphoric. acid., pulsatilla, rhus, sili- rea, staphysagria, sulphur.

S rLIeltCnt8 8,Ufîric"PCS- - Belladonna, bryonia, calca- rea, carbo vegetabihs, china, natrum muriaticum, phosphorus. Sur les dents inférieures. - Arnica, belladonna, bryonia,

284 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

carboveeetabilis, co««t.cum, chamomilla, china, hyoscyamus, ignatia, mercurius, nux vomica, phoaphorua, pulsaUlla, rhus, silicea, staphysagria.

Sur un côté. - Aconitum, belladonna, chamomilla, mercu- rius, nux vomica, pulsatilla.

Sur le côté gauche. - Aconitum, apium virus, arnica, carbo vegetabilis, causticum, chamomilla, china, hyoscyamus, maSînv» monluta, phosphorus, rhus, silicea,^.

s«p le côté droit. - Belladonna, bryonia, calcarea, coflea, "c^sis nîtrum muriaticum, nux vomica, phosphonc. acid., staphysagria. . Sur toute l rangée deS dents. - Chamomilla, mercunus

rhus, staphysagria cmdum, helladonna,

*Ziï"^° vîS., causticum, c— en na coffea, hep'ar, hyoscyamus, ^^T^' ™£ moschata, nux vomica, phosphorus, phosphonc. acid., Pul satilla, rhus, silicea, staphysagria, sulphur.

.M _ Antimonium crudum, arnica, bella-

rie acid pulsalilla, rhus, silicea, sMp»!,»!)"»,

- Belladonna, catarea.natrummnnatrcum. Z Z'rZr». - CansUcnm, phosphorus, fCtérie^ de* Se„c.,e.. - Arnica, nauum muriaU-

phosphorus, staphysagria, sulphur. _ ulcérées. - Belladonna, calcarea, carbo vegetabil.s, causti

AFFECTIONS DES DENTS.

285

cum, hepar, lachesis, mercurius, natrum muriaticum, nux vomica, phosphorus, staphysagria, silicca. Action pressive. Aconitum, arnica, bryonia, carbo vege- tabilis, causticum, china, hyoscyamus, ignatia, natrum mu- riaticum, nux moschata, nux vomica, phosphorus, rhus, si- licea, staphysagria, sulphur.

en dedans. Rhus, staphysagria.

en dehors. Phosphorus.

séparément. Phosporic. acid.

comme par l'effet d'une congestion sanguine, et comme si les dents étaient trop serrées entre elles.

Aconitum, arnica, belladonna, chamomilla, china, calca- rea, coffea, hepar, hyoscyamus, nux vomica, pulsatilla. Comme si elles étaient poussées en dehors ou arra- chées. — Arnica, causticum, nux moschata, nux vomica, phosphoric. acid., rhus.

comme trop longues. Arnica, arsenicum, belladonna, bryonia, calcarea, carbo vegetabilis, causticum, chamomilla, hyoscyamus, lachesis, natrum muriaticum, nux vomica, rhus, silicea, sulphur.

vacillantes ou branlantes. Arnica, arsenicum, bryonia, carbo vegetabilis, causticum, chamomilla, china, hepar, hyoscyamus, ignatia, mercurius, natrum muriaticum, nux moschata, nux vomica, phosphorus, pulsalilla, rhus, sta- physagria, sulphur.

comme trop branlantes. Arsenicum, bryonia, hyoscya- mus, mercurius, rhus.

émoussées. Aconitum, china, dulcamara, ignatia, lachesis, natrum muriaticum, mercurius, nux moschata, phosphorus' phosphoric. acid., pulsatilla, silicea, staphysagria, sulphur!

ulcérées, meurtries. Arnica, arsenicum, belladonna, bryonia, calcarea, carbo vegetabilis, causticum, ignatia, na- trum muriaticum, nux vomica, phosphorus, pulsatilla, rhus.

brûlantes. Chamomilla, mercurius, natrum muriaticum nux vomica, phosphorus, pulsatilla, rhus, silicea, sulphur.

-rongeantes, grattantes. - Chamomilla, nux vomica, rhus, staphysagria.

fouillantes. - Antimonium crudum, bryonia, calcarea, china, ignatia.

286 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

perforantes. Belladonna, calcavea, lachesis, mercurius, natrum muriaticum, phosphorus, phosphoric. acid., nux vomica, silicea, sulphur.

saccadées, pinçantes. Apium virus, antimonium cru- dum, arsenicum, bryonia, belladonna, calcarea, causticura, cepa, chamomilla, coffea, hepar, hyoscyamus, lachesis, mer- curius, nux vomica, pulsatilla, rhus, sulphur.

déchirantes, tiraillantes. Antimonium crudum, bel- ladonna, bryonia, carbo vegetabilis, calcarea, cepa, chamo- milla, china, glonoine, hyoscyamus, lachesis, mercurius, nux vomica, phosphoric. acid., rhus, staphysagria.

tranchantes, perçantes.— Aconitum,antimoniumcrudum, belladonna, bryonia, calcarea, causticum, chamomilla, china, lachesis, mercurius, nux moschata, nux vomica, phosphorus, phosphoric. acid., pulsatilla, rhus, silicea, staphysagria.

-battantes, pulsatives. Aconitum, arnica, arsenicum, belladonna, calcarea, chamomilla, china, coffea, glonoine, hyoscyamus, lachesis, mercurius, natrum muriaticum, phos- phorus, pulsatilla, rhus, staphysagria, sulphur.

Action intermittente. Belladonna, bryonia, chamo- milla, coffea, calcarea, mercurius, nux vomica, pulsatilla, rhus, silicea, staphysagria, sulphur.

_ constante le jonr et la nuit. - Belladonna, calcarea,

causticum, natrum muriaticum, silicea, sulphur. _ pendant le jour seulement, améliorée la nnit.-Mei -

curius. , nulle la nuit. Calcarea,

belladonna, mercurius, nux vomica.

_ aggravée au lit. - Antimonium crudum, mercurius.

-pire la nuit. Aconitum, antimonium crudum, arseni- cum belladonna,bryom&,carbo vegetabilis,chamomilla,chma, coffea, hepar, hyoscyamus, mercurius, natrum muriaticum, nux moschata, nux vomica, phosphorus, phosphoric. acid. pulsatilla, rhus, silicea, staphysagria, sulphur.

_ àlanuit seulement, et non durantlejour.-PhosphOl us.

_ le pl«» souvent avant minuit. - Bryonia, chamomilla,

china, natrum muriaticum, rhus, sulphur. _ après minuit. Arsenicum, belladonna, bryonia, carbo ve-

getabilis, chamomilla, china, mercurius, natrum muriaticum .

AFFECTIONS DES DENTS. 287

pulsatilla, phosphoric. acid., rhus, staphysagria , sulphur.

en » éveillant. Belladonna, carbo vegetabilis, lachesis, nux vomica (voyez Sommeil).

le matin. Arsenicum, belladonna, bryonia, causticum, carbo vegetabilis, china, hyoscyamus, ignatia, natrum mu- riaticum, nux vomica, phosphorus, phosphoricum acidum, pulsatilla, rhus, staphysagria, sulphur.

à midi. Cocculus, rhus.

après midi. Calcarea, causticum, mercurius, nux vo- mica, phosphorus, pulsatilla, sulphur.

vers le soir. Pulsatilla.

à la nuit. Anlimonium acidum, belladonna, bryonia, calcarea, causticum, hepar, hyoscyamus, ignatia, mercurius, nux moschata, nux vomica, phosphorus, pulsatilla, rhus, sta- physagria, sulphur.

Tous les deux jours. China, natrum murialicum.

Tous les sept jours. Arsenicum, phosphorus, sulphur.

Au printemps. - Aconitum, belladonna, bryonia, calcarea, carbo vegetabilis, dulcamara, lachesis, natrum muriaticum, nux vomica, pulsatilla, rhus, silicea, sulphur.

En été. - Anlimonium crudum, belladonna, bryonia, calca- rea, carbo vegetabilis, chamomilla, lachesis, natrum muria- ticum, nux vomica, pulsatilla.

En antomne. - Bryonia, china, mercurius, nux vomica, nux moschata, rhus.

Enhiyer.- Aconitum, arsenicum, belladonna, bryonia calcarea, carbo vegetabilis, causticum, chamomilla, dulca- mara, hepar, hyoscyamus, ignatia, mercurius, nux mos- chata, mac vomica, phosphorus, phosphoric. acid., pulsa- tilla, rhus, sihcea, sulphur.

Causées par 1 air humide de la nuit. - Nux moschata.

l'air humide. Mercurius*

le froid, le temps humide. - Nux moschata, cepa, rhus. -le >ent. - Acomtum, pulsatilla, rhus, silicea

l'humidité. - Belladonna, calcarea, china, sulphur.

En prenant froid - Aconitum, belladonna, bryonia calca t ï'ZTZ' Cham°milla' chi-><^ea,iu îclZrà,^. phosphorus, pulsatilla, rhus, staphysagria, sulphur.

288 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

En prenant froid dans nn état de surexcitation.

Glonoine, rhus.

_ après s'être mouillé. - Belladonna, calcarea, causticum, hepar, lachesis, nux moschata, phosphorus, pulsatilla, rhus,

sulphur. ... ,

Après une transpiration supprimée. _Chamomilla,rhus Aïgra,atio» par l'air froid. - Belladonna, calcarea ,hyos- cyamus, mercurius, nux moschata, nux vomica, silicea, slaphysagria, sulphur. _ dans la bouche. - Àconitum, belladonna, bryoma, calca- rea, causticum, hyoscyamus, mercurius, nux moschata, nux vomica, phosphorus, pulsatilla, silicea, staphysagna, sul-

En ouvrant la bonche. -Bryonia, chamomilla, causticum,

hcpar, nux vomica, phosphorus, pulsatilla. Eu prenant baleine.- Pulsatilla.

r„ asnirant l'air .- Antimonium crudum, belladonna, bryo- nia calcarea, causticum, hepar, mercurius, natrum muna- Sm! nux moschata, phosphorus, silicea, staphysagna,

Enfant au froid.- Antimonium crudurn bryonia calcarea, chamomilla, mercurius, nux moschaa nux vo mica, pulsatilla, rhus, silicea, staphysagna sulphm.

mourant «es cboses froides. - Bryoma, calcarea cha-

^m» vomica, pulsatilla, rhus, «aph,«Q.u.ph«r.

F„ butant froid - Bryonia, calcarea, chamomilla, caus "cum hepar, lachesis, mercurius, natrum munaticum, nux IsThata vomira, pulsatilla, silicea, staphysagna,

sulphur. ,

S^i, nux vomica, pulsatilla, phosphonc. acd., rhus silicea, staphysagna, sulphur. * M n.ir -Belladonna, calcarea, causticum, chamo- Vn rhïna hyoscyamus, mercurius, nux moschata, nux roi ^K Pulsatilla, rkus, stagna, sulphur. iLJer de «lace. - Belladonna, bryoma, chamo-

"SL ïïw!^«. ™x ™micai phosphonc'

acid., staphysagna, sulphur.

AFFECTIONS DES DENTS. 289

en marchant. Nux vomica, phosphorus, staphysagria. Dans une chambre. Apium vinis, antimonium crudum,

charnomilla, hepar, nux vomica, pulsatilla, sulphur.

après en être sorti ponr le grand air. Phosphorus. Dans une chambre chaude. Cepa, charnomilla, he-

par, nux vomica, pulsatilla, phosphoric. acid., bryonia. Par la chaleur du poêle. Arsenicum, pnlsalilla. Chaleur extérieure. Bryonia, charnomilla, hepar, mer-

cunus, nux moschata, nux vomica, phosphorus, phosphoric.

acid., pulsatilla, rhus, staphysagria, sulphur. Quelque chose de chaud. Bryonia, calcarea, carbo vege-

tabilis, charnomilla, coffea, lachesis, mercurius, natrum mu-

rialicum, nux vomica, phosphoric. acid., pulsalilla, silicea,

sulphur.

En maugréant des choses chaudes. Bryonia , Calcarea , charnomilla, nux vomica, phosphorus. pulsatilla, silicea!

Quelque chose d'ardent. - Belladonna, calcarea, phospho- ric. acid.

En buvant des choses chaudes. Bryonia, charnomilla lachesis, mercurius, nux moschata, nux vomica, pulsatilla' rhus, silicea. '

Au lit chaud. Belladonna, bryonia, charnomilla, mercu- rius, nux vomica, phosphorus, phosphoric. acid, pulsatilla rhus. '

En se mettant chaud au lit. Charnomilla, mercurius phosphorus, phosphoric. acid., pulsatilla.

En buvant. Charnomilla, calcarea, causticum, lachesis mercurius, pulsatilla, rhus, silicea. '

froid ou chaud. Lachesis.

-de l'eau. - Bryonia, calcarea, carbo vegetabilis, charno- milla, mercurius, nux vomica, pulsatilla, silicea, staphysa- gria, sulphur. r J

-du vin.- Aconitum, ignatia (nux vomica, après le vin)

de la bière Nux vomica, rhus.

-du café. - Belladonna, carbo vegetabilis, charnomilla, coc- culus .gnat.a mercurius, nux vomica, pulsalilla, rhu

-du the.- China, colîea, ignalia, lachesis

fumant d„ tabac. _ Bryonia, charnomilla, china ignalia, mercurius, nux vomica

En usant des choses salées. _ Carbo vegelal.ilis

En mangeant. - Antimonium crudum, arnica, belladonna.

HÉr.iNc. ._

1 /

590 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

Lrvonia calcarea, carbo vegctabilis, causticum, chamomilla, cocculus, hepar, hyoscyamus , lachesis, mercurius, nux moschata, nux vomica, phosphorus, phosphonc, acid., pu£- satilla, rhus, silicea, slaphysagria, sulphur.

En mangeant un instant. Cocculus.

Après a^oir mangé. - Antimonium crudum, belladonna, bryonia, calcarea, chamomilla, china, coffea, ignatia lache- sis, mercurius, natrum muriaticum, nux vomica, rhus, sta-

vhvsaqria, sulphur. . EfJ,àchani.-Arnica,arsenicum,heUadonna,bryoma, carbo

ve-etabilis, causticum, china, cocculus, coffea, hyoscyamus, ianatia, mercurius, natrum muriaticum, nux vomica, phospno- rus,phosphoric.acid.,pulsatilla, silicea, slaphysagria, sulphur. Eu mâchant un instant. China.

En avalant. Slaphysagria. ol„Q„ûa En mordant. - Arseuicum, belladonna, bryonia, calcarea, carbo vegelabilis, causlicum, china, coffea, hepar, lâches,*, mercurius, nux vomica, phosphorus, phosphonc. acid., pul- satiUa,Wius, silicea, staphysagna, sulphur. -quelque chose de mou. - Veratrum.

des aliments mous. Cocculus.

des aliments durs. Mercurius.

Touché par les aliments. -Belladonna, ignalia, uux vo- mica, phosphorus, slaphysagria.

K!n 1<>s rnrant. Pulsatilla.

Il H. «..te,»».. - Carbo .egelabilis, lachesis, phosphonc.

Ertt"r- Antimomum crudum, arnica arseni- ^m S»*, b**, calcarea, «ri.

ticum, clùna, coffea, hepar, ignaua, "««m*.

riaticom, nul moschata, «w «omita, phosphorus, puisa

^^Vr L ae»... - Causiicum china, » mus natrum muriaticum, slaphysagria, sulphur.

Enfant les gencives. - Belladonna, carbo vegetab.1... nux moschata, nux vomica, silicea.

En les rinçant. - Ignatia, mercurius, plat mura.

AFFECTIONS DES DENTS.

291

Eu remuant le corps. Arnica, belladonna, bryonia, china, mercurius, nuxvomica, phosphorus, staphysagria.

la bouche. Causticum, chamomilla, mercurius, nux vomica.

En parlant. Nux moschala.

En respirant profondément. Nux vomica.

En restant en repos. Arsenicum, bryonia, chamomilla,

pulsalilla, rhus, staphysagria, sulphur. Assis. Antimonium crudum, mercurius, pulsatilla, rhus.

beaucoup trop. Aconitum.

En étant couché. Arsenicum, belladonna, bryonia, chamo- milla, hyoscyamus, ignatia, mercurius, nux vomica, phos- phorus, pulsatilla, rhus, staphysagria, sulphur.

sur le côté malade. Arsenicum, nux vomica.

sur le côté non malade. Bryonia, chamomilla, ignatia, pulsatilla.

Au lit. Antimonium crudum, belladonna, bryonia, chamo- milla, mercurius, nux vomica, phosphorus, pulsatilla.

Sommeil a?ec bâillement. Staphysagria.

Au moment de s'en«iormir. Antimonium crudum, arse- nicum, mercurius, sulphur.

Entièrement endormi. Mercurius.

En sVveillant. Belladonna, bryonia, calcarea, carbo vege- tabilis, lachesis, nux vomica, phosphorus, silicea, sulphur. Êmotionsmentales. Aconitum.

Colère. Aconitum, chamomilla, rhus, staphysagria.

Passions. Nux vomica.

Efforts intellectuels. Belladonna, ignatia, nuxvomica.

par la lecture. Ignatia, nux vomica.

par le bruit. Calcarea.

par la parole <i autrui. Arsenicum, bryonia.

Aux femmes. Aconitum, apium virus, belladonna, calca- rea, chamomilla, coffea, china, hyoscyamus, ignatia, nux moschala, pulsatilla.

Avant leurs menstrues. Arsenicum.

pendant. - Calcarea, chamomilla, carbo vegelabilis na- trum muriaticum, lachesis, phosphorus.

après. - Calcarea, carbo vegetabilis, chamomilla, phos- phorus.

rendant la grossesse. - Apium virus, bclladonna,bryon ia,

292 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

calcarea, hyoscyamus, mercurius, nux moschata, nux vo-

mica, nulsatilla, rhus, staphysagria. Pendant l'allaitement. -Aconilum, arsenicum, bella-

donna, calcarea, china, dulcamara, mercurius, nuxvomica,

phosphorus, staphysagria, sulphur. Aux enfants _ Aconitum,antimonium crudum,belladonna,

calcarea, chamomilla, coffea, ignatia, mercurius, pulsatilla,

silicea.

Aux personnes irritables et nerveuses. - Acomtum , belladonna, chamomilla, china, coffea, hyoscyamus, nux

moschata. . Aux personnes qui ont abusé du mercure. - Larbo \e- gelàb'ilis, belladonna, hepar, lachesis, staphysagria.

- nui ont abusé du quinquina et de la 1»™*™ T Av'

nica, arsenicum, ipecacuanha, mercurius, pulsatilla, sul-

-««Tont pris beaucoup de café. - Belladonna, carbo vegetabilis, chamomilla, cocculus, mercurius, nux vomica, pulsatilla, rhus.

Amélioration due :

_ à l'air froid. - Nux vomica, pulsatilla.

_ an -vent. Calcarea. -légèrement Têt». -Pulsatilla.

en aspirant l'air. - Nux vomica, pulsatilla.

H un nain froid. -Belladonna, bryonia, chamomilla,

ÏÏlfoM extérieur. - Belladonna, bryonia, chamomilla, ""ch"na mtcurius, nux vomica, phosphorus, pubot.Ua, sta-

physagria, sulphur. _ au froid «le mains. - Rhus. Chamomilla. _ aux doiçts mouillés par l'eau fro.de u En tenant de l'eau froide «lans la bouebe. - Bl JOUIR,

m CT„,aut froid. - Belladonna, bryonia, chamomilla, china Bme"u"us, nux vomica, phosphorus, pulsatilla, rhus, sul-

itgr'anA air. - Antimonium crudum, bryonia, cepa, he-

par, nux vomica, P«^l«; phosphovu8} sulphur. Bïans la chambre - Nux .Oîiuca, V P ^ calca.

AFFECTIONS DES DENTS. 293

nux rnosohata, nux vomica, pulsatilla, rhus, staphysagria, sulphur.

Eu se couvrant la téte. Nux vomica, phosphorus, silicea. En mangeant quelque chose de chaud. Arsenicum,

bryonia, nux moschata, nux vomica, rhus, sulphur. Egarant quelque chose de chaud. Nux moschata, 11UX

vomica, pulsatilla, rhus, sulphur. En se mettant chaut] au lit. Bryonia, nux vomica. Eu buTaut. Belladonna. En fumant du tabac.. Mercurius.

En mangeant. Belladonna, bryonia, chamomilla, phos- phoric. acid., silicea.

Après avoir mangé. Arnica, calcarea, chamomilla, phos-

phoric. acid., rhus, silicea. Eu mâchant. Bryonia, china, coffea. En mordant. Arsenicum, bryonia, china, cofiea. En suçant les dents jusqu'au sang.— Belladonna. En suçant les dents. Phosphoric. acid. En grattant. Mercurius, phosphorus. En touchant les dents. Bryonia, nux \omica. En suçaut les gencives. Causlicum.

En pressant surles dents. Belladonna, bryonia, china, ignatia, natrum muriaticum, pulsatilla, phosphorus, rhus. Par le mouvement. Pulsatilla, rhus. Eu marchant. Pulsatilla, rhus.

En restant en repos. Bryonia, nux vomica, staphysagria. En «'asseyant sur le lit. Arsenicum, mercurius, rhus. En se levant. _ Nux vomica, phosphorus. Eu se couchant. - Bryonia, mercurius, nux vomica.

sur le côté douloureux. Bryonia, ignatia, pulsatilla.

non douloureux. Nux vomica.

- dans le lit. _ Mercurius, pulsatilla. Etant au lit. _ Sulphur.

Au moment de s'endormir. - Mercurius.

Après le sommeil. _ Nux vomica, pulsatilla.

Ecs tlouleurs s'étendent:

Turk,rnnvela po,nmeUc ct -Lachesis, mèr-

cunus, nux vom.ca, hyoscyamus, rhus, sulphur.

jones. B.yonia, chamomilla, causlicum, mercurius, silicea, staphysagria, sulphur. - dans ics «reines. _ Arsenicum, bryonia, calcarea, cha-

294 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

momilla, hepar, lachesis, mercuriûs, slaphysagria, sulphur.

I,cS douleurs s'étendent dans les yen*. - Uusticuw, chamomilla, mercuriûs, pulsatilla, staphysagna, sulphur.

_ dans la tête. - Antimonium crudum, arsemcum, chamo- milla, hyoscyamus, mercuriûs, nux vomica, rhus, slaphysa- gria, sulphur.

Avec mal de tête. - Apium virus, glonoiue^hr^Mrea _montôebp«Squed«SauSàla<êie.-Àcomtura,calcarea}

china, hyoscyamus, lachesis, pulsatilla. _ reines gonflées, du front et des mains. - LtllM. _ chaleur à la tête. - Aconitum, hyoscyamus, pulsatilla. _ brûlement des yeux. - Belladonna -joues animées. - Aconitum, arnica, bellado nna ^mo

milla, mercuriûs, nux moschata, nux vomica, phosphorus,

J£TX "Îum, arsenicum, ignatia, pulsatilla,

bryonia, chamomilla, lachesis, mercunw,

cum, nux vomica, pulsatilla, phosphorus, phosphonc. aad.,

slanhvsaeria, sulphur. .

- salivation. - Belladonna, dulcamara, mercuriûs.

_ bouche sèche et soif. ~ ™ina; _ _ sans soif. —Pulsatilla.

_Sosier sec et soif .- Belladonna.

- frissons. - Pulsatilla, rhus.

- chaleur. - Hyoscyamus, rhus. -transpiration chaude. - Hyoscyamus. _ frissons, chaleur et soif. -LachealS.

rius, staphysagna.

selon leur importance, et, afin d en lacimei avons dressé ce tableau :

AFFECTIONS DES DENTS. '

295

Aconitum 3 Glonoine 4

Antimonium crudum 20 Hepar 14

Apium virus 2G Hyoscyamus 10

Arnica 1 Ignatia 0

Arsenicum 19 Lachesis 24

Belladonna 11 Mercurius 13

Bryonia 21 Nux moschala (i

Calcarea 29 Nux vomica 7

Carbo vegetabilis 15 Phosphorus 17

Causticum 30 Phosphorieum acidum 25

Cepa 18 Pulsalilla 8

Chamomilla 5 Rhus 22

China 12 Silicea 27

Cotfea 2 Stàpbysagria 23

Dulcamara 28 Sulphur

1. Arnica est un remède fréquemment et justement em- ployé après l'extraction des dents; il arrête le sang et guérit promptement les gencives. On s'abstiendra alors de vinaigre. Un dentiste intelligent ne saurait en autoriser remploi. Après avoir placé des dents artificielles, ar- nica est bon pour calmer la douleur et diminuer l'engor- gement. — Après avoir limé les dents cariées (opération souvent très-salutaire), mêlez quelques globules d'arnica dans une cuiller à thé d'eau fraîche, et humectez-en celles qui ont reçu un coup de lime. Contre les douleurs vio- lentes provenant de l'extraction, hyoscyamus est quelque- fois très-utile, ou tel autre remède plus approprié. Dans les douleurs très- fortes qui suivent l'implantation desdents, prenez aconitum et arnica alternés. Arnica est quelquefois bon dans le mal de dents : lorsque la douleur est pres- sée, pulsative, comme si la dent était poussée par l'effort du sang ou comme si elle était luxée ou qu'elle s'aggrave en la touchant : lorsque les joues restent dures et enflées, quand la douleur a déjà cessé par le fait des autres remèdes.

2. Coffea dans les douleurs les plus violentes, quand le malade est hors de lui, qu'il pleure et tremble, qu'il est plein d anx.ete et ne sait plus ce qu'il fait, ni décrire l'é- tat réel de ses souffrances. Ce remède sera répété une ou deux fois. S il est insuffisant, donnez aconitum ou vera-

291) DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

trum album, sulphur, hyoscyamus. Mais pour les douleurs spasmodiques saccadées, piquantes et pressives avec intermittence, ou qui se réveillent en mordant ou en mâ- chant, coffea sera toujours préféré à tout autre remède.

3. Aconilum dans les cas les plus graves, lorsque les mala- des ne se connaissent plus et ne peuvent rendre leurs souffrances, et si coffea s'est montré insuffisant. Il con- vient, surtout, dans les douleurs pulsatives par suite d'un refroidissement, accompagnées de congestion de sang à la tête, de brûiement à la face, et principalement chez les enfants. On peut le répéter plusieurs fois; et s'il ne suffit pas entièrement, donnez chamomilla ou bella- donna.

4. Glonoine pour le mal de dents après avoir pris froid, ;iprès avoir été surexcité, si le battement du pouls se fait sentir dans toutes les dents, quelquefois dans celles de la mâchoire supérieure, d'autres fois dans celles de la mâ- choire inférieure, et si le sang monte à la tète avec cé- phalalgie.

5. Chamomilla convient dans un grand nombre de cas,

particulièrement Chez les enfants à l>épo.,ue rte la denti-

aou - et chez les personnes qui se laissent facilement, conirarieret qui font usage du café, - contre les dou- leurs des dents cariées, chez les femmes avant les règles ou après avoir eu froid en état de transp.ration ; - que les douleurs rendent le malade inquiet et chagnn; que les douleurs sont insupportables, et, par moments, plus intenses; pires pendant la nuit; quand on ne sait indi- nuer la dent qui fait mal; ou que la dent creuse semble trop longue et vacille, et si elle ne semble que vaciller (pour ce dernier symptôme, peut-être que bryoma est ex- cellent); ou que la douleur occupe toute une rangée de dents, et que chaque dent paraît être trop longue ; cm que la do ûleu se porte clans l'oreille à travers les m cho.res, ou au yeux à travers les tempes; mais principa.ement s,

AFFECTIONS DES DENTS.

29

«lie n'occupe qu'un seul côté des dents, des mâchoires, des oreilles et de la tête ; lorsqu'elle est fourmillante et donne une sensation désagréable de rampement, ou comme si l'on grattait et raclait sur le nerf de la dent ca- riée, et qu'elle va ens'exaspérant; qu'elle est déchirante et tiraillante, ou pulsative et fouillante ; lorsque, arrivée à son paroxysme, elle est piquante et lancinante, par secousses, dans l'oreille, qu'elle est insupportable par la chaleur du lit ; que les souffrances se réveillent principalement après avoir bu ou mangé trop chaud; lorsqu'elles sont portées au plus haut degré en buvant froid ou en prenant du café ; que rien ne peut les soulager, si ce n'est l'application des doigts trempés dans l'eau froide ; si, pendant la douleur, la joue est rouge et chaude, ou que les gencives et les joues soient enflées et pâles rouges; si les glandes sous- maxillaires sont engorgées et douloureuses ; le tout ac- compagné d'une grande lassitude, dans les articulations particulièrement ; s'il y a douleur dans l'articulation de la mâchoire en ouvrant la bouche, douleur qui s'étend sous les dents: dans ces divers cas, chamomilla est un remède sûr. S'il ne réussit qu'à demi et qu'il n'agisse qu'à peine, et cela, dans le cas d'une dent cariée, prenez en considé- ration d'abord antimonium cruclum , et plus tard consultez les remèdes suivants :

6. Nux moschata convient aux enfants, aux femmes, particulièrement pendant la grossesse, et à tous ceux qui ont pris froid, avec peau sèche, et qui transpirent dif- ficilement; dans les douleurs rhumatismales provenant de l'humidité, d'un temps froid, ou à l'air de la nuit; par les douleurs qui s'aggravent particulièrement par l'air froid et humide, s'il est aspiré dans la bouche; si l'eau chaude ou des applications chaudes font du bien ; si le mal de dents s'aggrave en montant ou descendant les escaliers; si la douleur .commence sur le côté droit et passe au côté gau- che ; pour des douleurs semblables à celles qui accompa-

17.

298 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

gnent l'extraction d'une dent, aggravées par la parole; si les dents s'usent facilement.

7. Nux vomica convient aux personnes d'un tempéra- ment violent, avec face rouge, adonnées au café et aux boissons spiritueuses, qui mènent une vie sédentaire ou souffrent par suite d'un refroidissement; dans le cas une dent saine devient douloureuse et semble vaciller, ou que les dents paraissent être trop longues dans la mâ- choire inférieure, avec douleurs lancinantes et saccadées; qu'une douleur tiraillante se porte jusque dans les tempes, ou lorsque la douleur d'une dent creuse passe, en traver- sant toute la face, jusque dans les os et s'étend à tout un côté; ou pour des douleurs tiraillantes et brûlantes dans les nerfs delà dent, comme s'ils étaient arrachés, accom- pagnées de picotements violents dont tout le corps est ébranlé, surtout au moment d'une forte inspiration; lors- qu'une douleur sourde dans les os se change en un déchi- rement qui passe à travers les dents et les mâchoires, ou lorsqu'un des côtés est le siège d'une douleur perforante, fourmillante, rongeante et déchirante sur un côté ; quel- quefois douleurs tressaillantes ou rhumatismales avec une sensation aiguë piquante ; lorsque ces souffrances se ma- nifestent le plus ordinairement le matin au ht, ou le soir ; si elles empêchent de mâcher, et qu'en mâchant elles s'aggravent ; ou qu'elles reviennent en ouvrant la bouche a l'air froid; ou en lisant; ou en réfléchissant; ou lorsque les déchirements augmentent au dernier point par le con- tact d'un liquide froid, mais avec amélioration en prenant chaud- en général quand il y a aggravation après avoir mangé et après avoir fait un peu d'exercice ; aussi lors- que pendant la durée de l'accès, les glandes de la m choire inférieure sont devenues douloureuses; mais sur- tout lorsque, durant les souffrances dentaires, il se dé- clare un abcès sur la gencive qui tend à percer.

8. PW/sah7/aCOnvientaUXperSonucsdoucoS,lranquilles

AFFECTIONS DES DENTS. 299

et timides, aux femmes et aux enfants d'une humeur in- quiète; quanti la douleur occupe un seul côté, que le mal de dents se reproduit tous les printemps, avec déchire- ment dens les oreilles et céphalalgie unilatérale; lorsque dans la dent creuse il se produit une douleur lancinante, et qu'en même temps tout le côté gauche de la face est très-sensible jusque dans l'oreille ; qu'en même temps il y a chaleur dans la tête et frissons de tout le corps; mais particulièrement quand la douleur est dans la gencive, ronge et pique comme avec une épingle, et lorsqu'on éprouve dans la dent même un tiraillement et un tres- saillement comme si l'on tirait le nerf à soi pour l'aban- donner subitement; ou lorsqu'il existe un tressaillement ou un déchirement dans lequel la dent semble se déta- cher de la mâchoire : avec aggravation par l'eau froide; dans une chambre chaude, par la chaleur du lit, ou en te- nant quelque chose de chaud dans la bouche; quand par contre le mal s'amoindrit à l'air froid, le mal de dents cesse toujours entièrement au grand air, mais pour revenir dans la chambre chaude et s' aggraver davantage ; pire dans le repos, amélioré à la promenade, pire en curant les dents, amélioration en les comprimant fortement, et sans aggravation en mâchant ; quand le mal vient plutôt vers le soir que le matin, et s'accompagne de frissons avec pâleur de la face ou ascension du sang vers la tête ; ou avec cha- leur, mais sans soif ; surtout après avoir pris force infusion de camomille.

9. Ignatia s'emploie dans les cas les remèdes précé- dents semblent convenir, mais qu'ils sont insuffisants; si le malade a un tempérament plus délicat et plus impression- nable, s'il est tantôt gai, tantôt triste; il est surtout indiqué chez les personnes qui s'inquiètent, se chagrinent beau- coup; lorsque les dents màchelières sont douloureuses comme si elles étaient cassées ; quand il y a douleur per- forante dans les dents incisives, et que toutes les autres

300 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

sont malades; quand il y a aggravation après avoir pris du café, après avoir fumé, après dîner, le soir après s'être couché, et le matin en se levant.

10. Hyoscyamus convient principalement aux personnes très-sensibles, nerveuses et impressionnables; lorsqu'elles éprouvent au travers de la joue et de la mâchoire inférieure une douleur tellement violente et déchirante, que l'on craint d'en devenir fou; ou une douleur déchirante et en- rageante dans les gencives, avec sensation d'un bruit sourd dans la dent, qu'on dirait vaciller et vouloir tomber en mâchant; ou lorsqu'il y a tressaillement, battement, ti- raillement et déchirement jusque dans le front ; douleurs violentes et tiraillantes, changeant de place et se portant d'une dent à l'autre; suivie quelquefois d'une douleur fu- gace et d'une congestion de sang à la tête; lorsque ces douleurs sont aggravées par l'air froid, généralement le ma- tin ; quelquefois avec tressaillements des doigts et des bras chez les personnes sujettes aux affections spasmodiques.

11. Bclladonnu, convient le plus souvent aux femmes ainsi qu'aux enfants, particulièrement lorsqu'il y a de l'agi- tation et de l'inquiétude par le fait de la douleur, ou qu'il y a tristesse et disposition à crier; lorsque les gencives et les dents sontdouloureusementsensibles;lorsque;en mordant, il semble que la racine des dents soit ulcérée, avec douleur tressaillante, sécante, déchirante et piquante; mais plus spécialement dans la douleur tiraillante, avec aggravation le soir après s'être couché et plus encore la nuit, ou lors- qu'il y a des douleurs aiguës dans une dent creuse, jour et. nuit ; ou si la douleur est dans une dent molaire creuse, et qu'il semble que le sang s'y porte avec force; s'il y a chaleur dans les gencives, et pulsation dans les joues sans autre soulagement que celui que l'on éprouve en se curant les dents jusqu'au sang; ou lorsque les gencives sont en- gorgées, avec brûlement et picotement, forte salivation et bonnement des joues ; quelquefois avec yeux brûlants,

AFFECTIONS DES DENTS. 301

gorge sèche et grande soif ; si la douleur revient souvent le matin, au réveil, ou qu'elle recommence quelque temps après avoir mangé ; si les dents font mal à l'air frais, et par un attouchement quelconque, comme aussi par leur contact avec les aliments et la boisson chaude, et lors- qu'une forte pression exercée sur la joue donne de l'amé- lioration.

12. China convient principalement aux mères qui nour- rissent, aux personnes qui, gaies naturellement, deviennent chagrines et irritables ; si les dents se couvrent d'une ma- tière noire ; s'il y a de l'intermittence dans les douleurs qui sont ou battantes, déchirantes, lancinantes ou tirail- lantes, avec une forte pression, comme si le sang était re- foulé dans les dents, ou sensation perforante et engourdis- sement autour des dents, avec aggravation par le mouve- ment, par l'attouchement, et reparaît au courant d'air; les gencives se gonflent, la bouche est sèche; il y a soif; le sang monte à la tête ; les veines du front et des mains se gonflent; le sommeil de la nuit est agité, même quand la souffrance a diminué.

\Z.Mercurius convienttrès-fréquemment aux enfants at- teints d'odontalgie; généralement si les douleurs déchiran- tes se manifestent dans plusieurs dents à la fois et sont voisi- nes de celle qui est creuse ; lorsque la douleur affecte un cote de la face, ou si les souffrances s'étendent jusqu'aux oreilles par des élancements et des tiraillements, particu- lièrement pendant la nuit; quand on éprouve dans les dents, et pr.ncipalement la nuit, des secousses excessives, comme par l'effet d'un dard, qui se porte jusque dans l'o- reme et même dans la tête; si la douleur pique dans la dent creuse, avec plus de violence après avoir mangé ou bu froid ou chaud ; si elle empire à l'air froid et surtout à

Si ' SG m°fre CUmS Une douce Valeur, ou en se frottant a joue ; s, l'air, en pénétrai dans les dents in- oisives, y développe une douleur; ou quand le mal de

302 DES MALADIES LES TLIS COMMUNES.

dents se fait sentir le jour et cesse la nuit, suivi d'un mou- vement de transpiration, mais pour reparaître le lende- main dans des accès plus ou moins longs, et alternés avec des vertiges oudes déchirements dans les membres; si les dents deviennent plus vacillantes, si les gencives se gon- flent ou pâlissent en s'ulcérant; quand elles s'entre-bail- lent, brûlent et sont plus douloureuses par l'attouchement; ou si elles commencent à démanger, à saigner, à suppurer, en s'accompagnant d'un déchirement qui traverse les raci- nes des dents,ou d'un engorgement douloureux des joues.

H Hepar sulphur. s'administre quelquefois après mer- curius ou belladonna, lorsque l'enflure douloureuse des gencives persiste, ou lorsqu'il y a une douleur comme si le sang pénétrait dans la dent, ou si le tiraillement s aggrave après avoir mangé, ou en restant dans une chambre chaude, ou durant la nuit.

15 Carbo vegetabilis est mis en usagelorsquemercimitf ou arsenicum paraissent soulager, mais sans opérer une gue- rison complète ; chez les personnes qui ont pris beaucoup de calornel, principalement quand les gencives saignent s'entre-bâillent, et que les dents incisives se ^hau^ent si les dents deviennent vacillantes, s'ulcèrent et font mal en les touchant avec la langue ; si l'état empire ^apres avon mangé, ou détermine des douleurs déchirantes et tirail lanles dans les incisives.

16. Sulphur convient quelquefois dans les secousses lancinante; des dents creuses, qui se portent jusque dan a mâchoire inférieure et supérieure, et même jusque dans l'oreille; contre l'enflure des gencives avec dou eu putative ; si elles sont saignantes et qu'il y ait de enflure l ou d'un vieux chicot; dans les maux de dents qui se Estent le soir, ou dehors à l'air froiMJ tion a lieu en se rinçant la bouche avec de 1 eau froule

V.Phosphorus dans le mal de dents cause pour s être lavé ou avoir eu les mains dans l'eau chaude ou froide.

AFFECTIONS DES DENTS. 303

18. Cepa, pour le mal de dents avec coryza, ou s'il s'ar méliore lorsque le catarrhe nasal s'aggrave, qui à son tou. s'aggrave lorsque lecatarrhes'améliore; s'il estcausé par un temps humide et froid, parle vent; s'il commence par le côté gauche et gagne le côté droit, s'aggrave dans la chambre chaude; s'il y a battement, tiraillement, pression avec engorgement de la joue; s'aggrave en mâchant; s'a- méliore par l'eau froide ; si les dents jaunissent; pour les individus qui ont une mauvaise haleine, ou qui recher- chent le grand air et qui aiment à se laver.

19. Arsenicum album convient dans les cas les dents deviennent vacillantes avec sensation d'allongements, ti- raillements successifs ou brûlement et déchirement dans les gencives; s'il y a aggravation en les touchant, comme aussi en se tenant couché sur le côté malade, et en géné- ral pendant le repas et par suite de l'impression du froid ; lorsque cet état s'amende par la chaleur du poêle, par les applications chaudes ou en restant assis au lit; il est par- ticulièrement indiqué lorsqu'on éprouve un grand dé- chet de forces.

20. Antimonium crudum est le remède principal contre les souffrances des dents creuses, avec douleur d'arra- chement, de fouillement, de déchirement et de tressaille- ment; se portant quelquefois jusque dans la tête, avec aggravation le soir au lit, après avoir mangé ou bu de l'eau froide, et s'améliorant par la marche au grand air.

21. Bryonia s'adapte aux personnes passionnées, irrita- bles, chagrines etobstinées; si la douleur se porte occasion- nellement dans les dents creuses, mais encore davantage dans les dents saines; lorsque, à chaque douleur lanci- nante, on sent une secousse dans l'oreille, un déchirement jusque dans les joues et un picotement déchirant, connue si le nerf se trouvait à découvert, comme si l'air pénétrait dans le creux de la dent et frappait le nerf en y détermi- nant une douleur; quand les dents semblent trop longues

304 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

ou branlantes, et qu'elles ne le sont point, et qu'en mâ- chant on dirait qu'elles vont tomber; quand la douleur augmente enfumant ou en mâchant du tabac; si, en te- nant quelque chose de chaud dans la bouche, on éprouve de l'amélioration au grand air, quelquefois par le contact de l'eau froide, mais momentanément, et également si l'on se couche sur la joue douloureuse; que le mal s'aggrave, au contraire, en se couchant sur la joue opposée; quand la douleur saute, pour ainsi dire, d'une dent à l'autre, ou va de la tête aux joues.

22. Bhvs toxicodendron répond quelquefois aux souf- frances de bryonia, notamment h ht sensation des dents qui paraissent trop longues, ou branlantes et vacillantes, ou comme encore si elles étaient insensibles comme dans china etdukamara; si les dents creuses sont sensibles à l'air; si les gencives sont gonflées, brûlantes et déman- gent' comme un ulcère, qu'elles soient excoriées et déta- chées des dents; quand les élancements se font par secous- ses et par une sorte de tiraillement semblable à l'avulsion de la dent (comme dans pulsatiila, ou pressées contre leurs alvéoles comme dans staphysagria), accompagne dun battement sourd ou d'un élancement et d'un déchirement dans les deux rangées de dents, qui vont jusque dans les mâchoires et les tempes, avec un état douloureux d un côté de la face ; si elle est due à un refroidissement ou a une contrariété; s'il y a aggravation au grand air (amélio- rée par ôryoma) insupportable la nuit, et modérée par la chaleur. Quelquefois il se dégage une mauvaise odeur des dents cariées. Ce remède convient aux personnes tranquil- les (non comme bryonia) qui sont portées à la tristesse ou à la mélancolie, ou se laissent aller aux impatiences et aux frayeurs (comme dans belladonna).

23. Staphysagria, quand les dents dèViërnièhi noires et creuses et s'écaillent, que les gencives sont pâles h an- ches, corrompues, gonflées, et sont sensibles au toucher,

AFFECTIONS DES DENTS. 305

qu'on y éprouve des pulsations intérieures et qu'il s'y forme des vésicules et des aphthes; contre les douleurs des dents creuses, avec tiraillement ou déchirement pénétravt et rongeant, principalement dans les racines ou à travers les deux rangées de dents, ou que la douleur d'une dent creuse s'étend jusqu'à l'oreille avec battement dans les tempes; s'il y a aggravation au grand air, en buvant froid, en mâchant, en mangeant, particulièrement la nuit et vers le matin.

24. LachesiS, si la douleur de toutes les dents creuses

est causée par la congestion du sang à la tête, par le ti- raillement, le déchirement, la térébration, le battement des mâchoires; si les dents creuses semblent trop longues; douleur descendant jusque dans la gorge ; améliorée par l'exspuilion du sang ; gencives gonflées ; saignant facilement ou étant d'un rouge livide, avec battement et brûle- ment ; aggravée par quelque chose de chaud ; odontalgie pire après avoir bu chaud et froid ; après avoir mangé et s'être réveillé; avec mal de dent, battant sur les yeux, pi- cotant dans les oreilles, gonflement des joues; douleurs dans la jambe du côté opposé, frissons, fièvre et soif; il est particulièrement, causé par du rhum pris par des U»:nps humides, chauds et au printemps; durant les règles, la perle est réduite ; si la douleur est plus intense à la fin de la mastication; il convient aux personnes cholériques et mélancoliques, à imagination vive; après un long cha- grin et après l'abus du mercure.

25. Pkosphoric. acid. convient souvent quand les gencives sont saignantes etgonflées; dans les douleurs déchirantes qui s'aggravent par la chaleur du lit, ainsi que par la chaleur et le froid ; dans le brûlement noc- turne de dents antérieures; dans les douleurs qui partent de la dent cariée et s'étendent clans la tête.

26. Apium Virus pour les douleurs les plus violentes

«fans les gencives, ainsi que pour les secousses et les bat-

306 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

tements dans les molaires avec morsure involontaire et soudaine des dents ensemble; mal de tête et saignement des gencives.

27. Silicea répond aux douleurs chroniques, fouillantes et déchirantes du jour et de la nuit, mais qui s'aggravent la nuit ; ces douleurs se portent aux joues et aux os de la face; quand la racine des dents ou les gencives rendent une matière corrompue, et si les os maxillaires sont en- gorgés.

28. Dulcamara convient quelquefois contre les maux de dents occasionnés par un froid, surtout s'il y a coïncidence avec la diarrhée, et que chamomilla n'ait pas réussi; lors- que la tête est en même temps embarrassée et si l'odon- talgie s'accompagne d'une grande salivation (comme dans belladonna et mercurius), et que les dents soient agacées ou émoussées.

29. Calcarea se montre favorable dans les maux de dents de femmes enceintes; quand les douleurs tiennent à une dent cariée, ou principalement à la présence d'un chi- cot qui branle; s'il y a pression, tiraillement, secousse et ex- coriation ; dans des maux de dents tiraillants, lancinants, perforants, rongeants, fouillants et battants, accompagnés de l'engorgement des gencives, lesquelles sont très-sensi- bles, saignent facilement, et sont le siège d'une douleur bat- tante et lancinante. Il convient aussi, quand il y a affluence de sang vers la tête, principalement la nuit; quand la dou- leur survient et s'aggrave à la suite d'un coup d'air , de même qu'à la suite d'un courant d'air et du froid , qu'on ne peut supporter de boire chaud ou froid, et que le bruit aggrave les souffrances.

30. Camticum s'applique dans le mal de dents qui est causé pour avoir respiré au grand air, dont les douleurs sont lancinantes ou tiraillantes, battantes et produisent de l'endolorissement; quand les dents sont vacillantes et s'allongent, comme forcées de sortir de leur alvéole

AFFECTIONS DES DENTS.

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comme dans arnica et phosphor. acid.; lorsqu'elles sont ulcérées dans leur racine, et que les gencives en sup- puration sont engorgées et très-molles ou fongueuses. La douleur affecte souvent tout le côté gauche de la face, spécialement la nuit, lorsque le malade se couche dessus; on est également sensible au froid et au chaud; sa durée se mesure sur la longueur et le retour du refroidissement. Souvent c'est tout le côté gauche qui est pris, et principa- lement la nuit, si Ton se couche sur le côté.

FLUXION DE LA JOUE.

Lorsque le mal de dents a cessé et que les joues res- tent enflées, donnez pulsatilla, après mercurius ou chamo- milla, ou mercurius, après pulsatilla ou belladonna; ou belladonna, après mercurius ; ou sulphur après belladonna, bryonia, arsenicum, etc., etc. Si la fluxion est d'un rouge érysipélateux, donnez mercurius ; quand elle est dure et tendue, mais qu'elle n'est pas aussi rouge, donnez arnica; si elle menace de percer et de suppurer, donnez hepar, et faites tenir dans la bouche des figues bouillies dans du lait ; si cet engorgement ne cède pas assez prompte- ment à ces moyens, donnez lachesis une ou deux fois, et ensuite répétez hepar. Si Ton n'a pas encore fait usage de mercurius, on peut l'employer.

Il faut tenir autour du visage un mouchoir pour se garantir de l'air, à moins que la fluxion ne soit très-étendue mais dans une petite surface ; dans ce cas, faites usage d'une compresse grande comme une pièce de cinq francs qui sera trompée dans l'eau tiède, et, après l'avoir égoultée, on l'applique humide sur la joue, on la maintient à l'aide d'un linge sec; mais si 1 enflure s'étend, devient d'un jaune rouge, et qu'il s'y forme des phlvclenes, on pourra alors appliquer un coussinet rempli de farine d orge chaude. S'il y a en même temps des déman- geaisons, ayez recours à la poudre à poudrer ou à la fleur de far.ne. Si 1 abcès aboutit, qu'on en couvre l'ouverture avec un morceau de sparadrap enduit de suif très-frais ; il sera main- tenu a 1 aide d'un mouchoir.

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DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

TIC DOULOUREUX OU NÉVRALGIE FACIALE.

La névralgie faciale se guérit quelquefois par les remèdes que nous venons d'indiquer; mais s'ils ne suffisent pas, il Taut appeler un médecin homœopalhe. Qu'on n'aille pas croire que la section du nerf ou la cautérisation des tissus puissent calmer ces souffrances; dans le plus grand nombre de cas l'on a cru devoir en agir ainsi, la douleur est revenue, mais d'une autre manière et plus violente.

Aconitum, s'il y a rougeur et chaleur de la face ; le paroxysme est précédé par une légère douleur picotante et rampante, grande exaspération avec agitation et insom- nie, etc. ; et surtout lorsque la névralgie alterne avec des douleurs rhumatismales.

Belladonna, si la douleur est très-violente sous les yeux, et si elle est excitée en frottant la partie souffrante; ou douleurs sécantes et tensivos, avec engourdissement ou raideur de la nuque, et fixées à la mâchoire ; tiraillement dans les paupières, ou violent élancement ou déchirement et douleurs entraînantes du globe de l'œil, saccades con- vulsivesdes muscles de la face, et distorsion de la bouche ; chaleur et rougeur de la peau. La douleur vient en parlant, elle disparaît presque entièrement et reparaît bientôt après, elle est généralement précédée par un prurit et un rampementdans le côté affecté de la figure et devient en même temps si intense qu'elle est insupportable : c'est généralement le côté droit.

Platinum, lorsque la crise névralgique est précédée par une sensation de froid et torpeur dans le côté affecte de a face, avec douleur spasmodique ou pression tensive de la joue ; avec sensation de rampement ou de reptation, pire le matin et dans la station; rougeur de la face et larmoie- ment.

Colocynthis, contre les douleurs déchirantes et lanci- nantes, qui occupent principalement le côté gauche de la face, s'aggravent par le plus ttger attouchement, etseten-

AFFECTIONS DES DENTS. 309

dent à la tête, aux tempes, au nez, aux oreilles, aux dents, etc.

Arsenicum, lorsque les douleurs reviennent périodique- ment, et qu'elles sont d'un caractère plus spécialement brûlant, piquant et déchirant, principalement autour des yeux, et quelquefois dans les tempes ; elles sont quel- quefois si intenses qu'elles rendent le malade presque fou ; grande angoisse; prostration excessive, avec le désir de se coucher; sensation de froid dans les parties affectées ; augmentées par la fatigue, le soir, au lit ou après le repas; amélioration temporaire par la chaleur externe ; c'est d'abord le côté droit, ensuite le gauche qui est attaqué.

China, contre les retours périodiques des douleurs qui sont intenses, augmentées par le plus léger attouchement, surtout si le malade peut craindre d'être touché par les personnes qui l'entourent ou marchent autour de lui ; torpeur et faiblesse de la partie affectée ; babillard, hu- moriste ; la figure pâle, et rouge de temps en temps.

Veratrum, contre les douleurs insupportables qui sont piquantes, déchirantes et tiraillantes, à rendre le malade fou ; sur un côté, ou passe du gauche au droit : excessive faiblesse, et jusqu'à la défaillance ; pire en se mettant au lit, étant chaud, ou vers le matin ; amélioration passagère par le mouvement.

Spigelia pour la crise périodique comme dans la fièvre intermittente , les douleurs ont un caractère de tension et de brûlement, et principalement dans les pommettes, se portant sur les sourcils, sur le globe des yeux, pire au côté gauche.

Chaleur et battement, arnica. Chaleur et douleur pressive, améliorée par une pression externe, bryonia. Chaleur avec douleur battante, sécante, lancinante et pres- sion brûlante sur les pommettes, particulièrement sur le côté gauche, staphysagria.— Chaleur dans la face et dou- leur venant de plus bas, comme s'il y avait un tiraillement

310 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

cepa. Douleur déchirante, du côté gauche d'abord, du droit après, china. Déchirement et tiraillement dans les os, aggravés par l'attouchement, china et hepar. Pression et traction dans les pommettes, hyoscyamus. Douleur par un fil situé profondément dans les os du côté gauche, pressive, sécante, lancinante, rhus.

Enfin, pour les douleurs violentes qui ont des effets plus prononcés dans les os de la face, voyez belladonna, hepar , china, hyoscyamus, staphysagria. Pour les douleurs saccadées et lancinantes, pulsalilla.

Comme remède domestique, on peut employer l'eau froide en aspersions sur la partie douloureuse, et même la glace; si cela ne réussit pas, qu'on essaye d'employer des compresses d'eau chaude.

CHAPITRE VIII.

AFFECTIONS DE LA BOUCHE.

MAUVAIS GOUT DE LA BOUCHE.

Si le sens du goût est altéré et que les symptômes qui se manifestent à cette occasion ne suffisent pas pour faire le choix du remède approprié, consultez la liste suivante. Goût amer le matin. Donnez sulphur, mercurius bryonia,

calcarea, silicea.

Si le manger a nu goût amer, sulphur, brijonia, rheum, rhus, hepar, colocynthis, ferrum; si les boissons et le manger le sont tout à la fois, pulsatilla, china. Après avoir bu ou mangé, s'il reste de l'amertume dans la bouche, pulsatilla, bryonia, arsenicum; le matin ou le soir, pulsatilla, ar- nica. — Si celte amertume n'existe que de temps en temps, ou qu'elle soit permanente, outre les remèdes déjà indiqués, consultez aconitum, belladonna, veratrum album, nuxvomica, chamomilla, antimonium crudum, carbo vegelabilis.

Pour le goût douceâtre, mercurius, sulphur, cuprum , bella- donna, pulsatilla, china, ferrum, spongia ;— le matin, sulphur; si le pain laisse un goût doux, mercurius; si c'est la bière, pulsatilla ; avec goût de sang, ferrum, sulphur; goût de noix d'une très-grande douceur, coffea.

AFFECTIONS DE LA BOUCHE.

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Goût salé, carbo vegetabilis, rheum, phosphoric. acid., nux vomica, arsenicum, natrum muriaticum, cuprum; des ali- ments, carbo vegetabilis, sulphur, en toussant, carbo ve- getabilis, et cocculus.

Goût aigre, rheum, phosphoric. acid., nux vomica, china, sul- phur, capsicum, calcarea, natrum muriaticum, cocculus, cu- prum; — des aliments, china, calcarea; après avoir mangé, pulsatilla,nux vomica, carbo vegetabilis, natrum muriaticum, cocculus, silicea; après avoir bu de l'eau, nux vomica, sulphur; aprèsavoir pris du lait,caroo vegetabilis, sulphur ;

le malin, nux vomica, sulphur.

Goût âpre et mordant, veratrum album, rhus toxicodendron ;

goût de brûlé et de fumée, pulsatilla, nux vomica, sul- phur ; goût herbacé, veratrum album, nux vomica; goût fie menthe poivrée, veratrum album.

Goût de terre, pulsatilla, hepar, sulphur, china; insipide, fade, pulsatilla, rheum, staphysagria , bryonia, china, sulphur, dulcamara, rhus, ipecacuanha, capsicum; goût marneux, belladonna, rheum, arnica, rhus, platinum; huileux et graisseux, silicea, causticum; gluant, caus- ticum ; -visqueux, phosphoric. acid. ; aqueux, staphy- sagria, china, capsicum.

Goût putride, arnica, mercurius , belladonna , bryonia, cha- momilla, pulsatilla, aconitum, veratrum album, phosphoric. acid., rhus, natrum muriaticum, capsicum, causticum; le matin, sulphur, rhus; —aprèsavoir mangé, rhus; puru- lent, pulsatilla.

Lorsque le tabac a un goût âcie, staphysagria;— amer, coc- culus ;— nauséeux, ipecacuanha; désagréable, ignatia, pulsatilla, nux vomica, ar nie jl, calcarea, cocculus.

Lorsque les aliments sont sans saveur, mercurius, pulsa- tilla, staphysagria, bryonia, nux vomica, arsenicum; si le goût manque tout à fait, veratrum, belladonna, pulsatilla, rheum, bryonia, hepar , sulphur, hyoscyamus;— dans les cas chroniques, silicea, natrum muriaticum.

MAUVAISE HALEINE.

La mauva.se haleine reconnaît pour cause l'état de l'estomac, labus du mercure, les dents gâtées, les maladies des genci- ves, les ulcères de la bouche, ou le manque de soin à lui donner

312 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

soit pour la tenir propre, soit pour débarrasser les dents des débris d'aliments qui s'y trouvent.

Ayez soin chaque matin, après tous les repas et tous les soirs en vous couchant, de vous rincer la bouche et les dents avec de l'eau tiède , n'importe que cela y remédie ou non ; gargarisez- vous souvent; gardez-vous de toute chose odoriférante, qui ne fait que déguiser la mauvaise odeur sans la faire disparaître , et qui ne la rend que plus désagréable pour les autres. Si, par égard pour autrui, on croit utile de faire quelquechose, qu'on se gargarise avec du charbon porphyrisé étendu dans l'eau, ou bien mâchez quelques grains de café grillé. Si celte odeur dépend de la carie, on la garnira avec de la cire; si la cire ne veut pas tenir, on mettra dans la dent un fragment de cire que l'on mâchera de manière à la faire entrer dans l'excavation de la dent cariée.— On fera encore mieux, ce sera de loger un morceau de gutta-perchadans la dentcariée. Un fragment de cette sub- stance assez grand pour remplir la cavité sera chauffé au feu ou à la vapeur de l'eau chaude, et la cavité étant préalablement nettoyée avec soin , épongée avec du coton ou du papier bu- vard, la gulta percha ramollie sera enfoncée clans l'excava- tion dentaire. Elle ne larde pas à se durcir et ce tampon peut durer plusieurs années. Ce procédé réussit quelquefois à faire cesser l'odeur et la douleur.

L'odeur d'ail ou de raifort passe en prenant immédiatement un verre de vin, ou en mangeant une poire ou de la betterave rouge bouillie.

Lorsque celte mauvaise haleine vient d'un estomac malade ou de toute autre affection, le remède approprié dans ce cas se trouvera aux chapitres respectifs à ces souffrances; mais lors- qu'il reste le symptôme principal, et qu'on ne peut reporter son origine à une cause déterminée, on consultera avec fruit les re- mèdes suivants : rntcc vomica, silicea, pulsatilla, sulphur, arnica, chamomilla, mercurius, bryonia, hyoscyamus et arsenicum, —qui seront adaptés aucaraclère et au tempérament du malade.

Spécialement :

Si cette odeur se fait sentir le matin seulement, donnez nux vomica ; le matin et le soir, pulsatilla; après dîner seulement, sulphur ou chamomilla. Si elle a une odeur d'oignons, cepa; douceâtre, après avoir pris du mercure, mercurius; de gâté carbovegetabilis; avec langue saburrale chez les personnes frileuses et d'un caractère changeant, mm moschala.

AFFECTIONS DE LA BOUCHE.

313

SCORBUT DE LA BOUCHE.

Dans cette affection, les gencives deviennent très-chaudes, rouges et très-sensibles ; elles s'engorgent, se ramollissent, se détachent des dents, et deviennent le siège de petites ulcéra- tions qui exhalent une très-mauvaise odeur. Les aphthes, c'est le mot, se produisent sur les lèvres, dans l'intérieur des joues, dans le palais et sur la langue même; il s'exhale une odeur pu- tride dégoûtante; des crachats glaireux et sanguinolents tom- bent de la bouche avec une puanteur repoussante; les glan- des sous-maxillaires s'enflent souvent; les dents s'ébranlent, et la déglutition, ainsi que la mastication, devient difficile; le. malade s'affaiblit et finit par tomber dans la fièvre lente.

Mercurius se montre efficace dans la généralité des cas de scorbut; on débute par ce remède, à moins que le malade n'en ait déjà pris à Fétat de calomel ; dans ce cas, on donnera comme antidote carbo vegelabilis , qui sera suivi, si c'est nécessaire, de hepar ou de dulcamara.

Si les désordres morbides dépendent de l'usage excessif de sel ou de salaisons, on emploiera utilement carbo vege- tabilis ou arsenicum, et s'il n'en résulte pas de changement favorable, on administre avec succès une goutte d'esprit de nitre dulcifié une ou deux fois par jour.

Capsicum est indiqué tout d'abord, lorsque le mal se dé- clare chez les personnes flasques et corpulentes, et qu'il dé- pend de la malpropreté et du défaut d'exercice en plein air.

Arsenicum. lorsque les ulcères ont atteint un grand degré de virulence et de brûlement; si le malade est déjà très- appauvri et faible , ou lorsque mercurius s'est montré inefficace. Il sera alterné avec china s'il y a menace de gangrène.

Dulcamara, peut s'administrer dès le début de la ma- ladie, lorsque le mal provient d'un refroidissement et que les glandes du cou sont gonflées et indurées; et aussi après mercurius s'il n'a pas réussi.

Carbo begetabiîis, en outre des cas qui proviennent de

HÉRIJJG. /] 8

314 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

l'abus du mercure ou des salaisons, est d'un grand usage lorsque les gencives saignent beaucoup et donnent une odeur puante; s'il ne suffit pas, on doit recourir à d'autres remèdes.

Natrum muriaticum réussit lorsque les ulcérations gagnent lentement l'intérieur de la bouche, et qu'elles n'ont pas été amendées sous l'influence des remèdes employés jusqu'à ce moment , surtout lorsque les gen- cives, engorgées et saignantes, sont très-sensibles à l'action du froid et du chaud, des aliments et des boissons, et principalement aussi lorsqu'il se forme sur la langue de petites phlyctènes et de petites ulcérations, qui donnent lieu à une sensation de morsure et de brûlement qui em- pêche de parler.

Parmi le grand nombre de remèdes domestiques qui sont en vogue dans cette affection, on peut recommander, sans in- convénient , le suivant, dans le cas l'on n'aurait ras réussi par les moyens que nous venons de faire connaître : il con- siste à frictionner les gencives avec une tranche de citron, des le début de la maladie, en été et à bord des navires. - Dans quelques cas, on trouvera utile de faire usage delà sauge, et l'on aura soin de se rincer la bouche de bonne eau- de-vie.

AFFECTIONS DE LA LANGUE.

Aconitum, pour son inflammation intense avec fièvre, douleurs, lancinantes, aiguës, etc.

Mercurius après aconitum ; ou tout d abord, s U y a douleur violente, gonflement, dureté et salivation; et aussi ulcération de l'organe.

Belladonna, lorsque mercurius ne suffit pas et que 1 in- flammation s'étend à tout le reste de la bouche ; lorsqu il se déclare une grande quantité de petits ulcères sur la langue et les gencives, etc. Il peut être alterné avec mer- curius dans l'induration de la langue.

Arnica et aconitum, donnés alternativement toutes les

AFFECTIONS DE LA BOUCHE. 315

cinq ou six heures, conviennent heureusement dans les inflammations causées par des blessures.

Arsenicum et lachesis dans les cas dangereux avec me- nace de gangrène, avec un aspect brunâtre, grisâtre ou noirâtre de la langue.

Phosphoric. acid., dans l'inflammation produite par la morsure de la langue durant le sommeil.

Apium virus, si la langue semble échaudée , avec vési- cules brûlantes, sur les bords, brûlement, picotement, rougeur brillante et sécheresse.

Dans quelques cas, lorsque le gonflement de la langue prend des proportions énormes, à faire craindre la suffo- cation, il faut, même avant l'arrivée du médecin, ne pas hé- siter à faire des incisions longitudinales, pour sauver la vie.

Pour la déviation de la langue, donnez belladonna, hyoscyamus, ou nux moschata, selon les symptômes et les dispositions du malade.

Si les enfants ne veulent pas apprendre à parler, donnez natrum muriaticum, une dose, et laissez agir plusieurs semaines.

CHAPITRE IX.

MALADIES DE L'ESTOMAC.

MANQUE D'APPÉTIT.

Les moyens ordinaires que l'on emploie pour rappeler l'appétit sont précisément ceux qui doivent l'éloigner le plus. Toute substance de haut goût, qu'elle soit salée, poivrée ou acide, les épices, les plantes et racines ou écorces amères que l'on fait infuser ou macérer dans l' eau-de-vie pour la convertir en boisson stomachique, sont autant d'excitants qui ne peu- vent certainement pas nourrir. Tous ces ingrédients sont, par eux-mêmes, il est vrai , d'excellents remèdes, pris en temps utile et dans une mesure convenable; et chacun a pu juger, par sa propre expérience ou celle des autres, s'ils sont réellement

310 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

salutaires dans certains cas. Or, comme tous les luédicaments en général sont nuisibles pris en excès ou à trop haute dose, trop souvent et hors de propos, on s'expose à se faire grand mal en en usant sans discernement. Et ici, le pire de tout, c'est l'habitude : car, plus on use d'une chose, plus les inconvénients augmentent. A quoi sert de provoquer l'appétit pour un jour, pour le perdre plus complètement après? De même qu'il reste dans le corps une partie des aliments que Ton a absorbés, de même aussi il reste quelques éléments de ces excitants de l'ap- Détit, qui se fixent sur un point de l'organisme. Mais comme ces ingrédients n'ont pas de caractère nutritif propre, ils ne peuvent réparer les forces du corps humain; ils ne s'en établis- sent pas moins peu à peu dans la profondeur des organes, et deviennent l'origine, le point de départ de maladies incurables. On se met alors à supposer qu'ils s'accumulent dans les intes- tins et qu'on peut les expulser, ou dans le sang, et qu'on peut les faire sortir à l'aide de la saignée : c'est un véritable et fatal préjuge. Tout médecin qui sait un peu d'anatomie et de physio- logie n'ignore pas qu'il est impossible que cela se passe ainsi, que rien ne se fixe ni dans les intestins ni dans le sang ; celui- ci se renouvelle incessamment tous les jours; mais les solides seuls du corps hnmain subissent un changement, une sorte de rénovation , et s'approprient les substances qui ont ete sou- mises au travail de la nutrition.

Celui donc qui fait un usage modéré de ces diverses substances ne se fera jamais grand mal. Une fois ou autre, un morceau de substance salée ou acide peut, principalement en ete, avoir un excellent effet, surtout lorsque l'estomac semble l'avoir désire, et lorsque, après cette satisfaction, celte envie ne s'est pas re- nouvelée ; mais si ce désir revient bientôt après c est une preuve que l'usage qu'on pourrait en faire finirait par être

nuisible. , , .

Le meilleur de tous les remèdes, le meilleur de tous les exci- tants de l'appétit, comme la meilleure de toutes les habitudes, est l'habitude de boire de l'eau froide. Qu'on en prenne régu- lièrement un verre tous les matins à jeun, ainsi que que ques heures avant et après le repas, et le soir en se couchant ; mais pendant le repas qu'on en boive modérément; après un dîner copieux, on en prendra souvent et à petits coups.

AFFECTIONS DE LA BOUCHE.

317

FAIBLESSE DE L'ESTOMAC DYSPEPSIE. INDIGESTION.

Les choses les plus essentielles à dire à ce sujet ont été traitées au chapitre IV, lre partie, en tant que cette faiblesse d'estomac provient de la nourriture ou des boissons récemment prises. Quant aux autres causes, il en a été question aux chapitres I, II, y ; mais il est des souffrances qui sont produites par plusieurs causes à la fois et d'autres dont la cause est inconnue; quel- ques-unes n'ont qu'une durée passagère, quelques autres sont longues et opiniâtres : alors on dit qu'il y a dyspepsie; d'autres encore sont le commencement de maladies violentés et dange- reuses. — Nous allons faire connaître seulement ici les affec- tions de l'estomac, que chacun peut traiter chez soi. Mais il en est qui ne peuvent être traitées que par le médecin ; ce sont celles que nous désignons sous le nom de dyspepsie. C'est un mot savant, et voilà tout, car il ne dit rien. Quand un doc- teur prononce ce mot, il n'apprend rien autre chose que ce qu'il sait du malade, à savoir, que son estomac ne digère pas bien. Ce n'est, après tout, qu'un expédient dont se sert le mé- decin pour faire comprendre et croire qu'il est initié dans ses souffrances; et, par cela seul qu'il fait u?age de ce terme, il donne la preuve de îon ignorance : car il y a un très-grand nombre de maladies de l'estomac et de tout l'appareil digestif qui sont sous la dépendance d'une digestion difficile; et celui qui ne sait pas assez bien les différencier pour les traiter indi- viduellement par des moyens appropriés leur donne néanmoins et indifféremment ce nom de dyspepsie (digestion lente et difficile), et il les traite, sans plus de façon, par les mêmes re- mèdes qui, loin d'apporter le moindre soulagement, ne font qu'aggraver la situation du malade, et, pour un qu'il a pu sauver, il en a tué des milliers.

Au début du mal, on peut toujours guérir; mais si la maladie est déjà avancée, on ne peut, dans la plupart des cas, espérer de gtiérison qu'en prescrivant un régime rigoureux et en em- ployant les moyens indiqués, ou, si cela ne suffit pas, en appe- lant un médecin homœopathe.

Le régime strict consiste à éviter les aliments qui sont passés, les salaisons et les viandes fumées, ou les choses à moitié gâtées ou desséchées, par exemple le beurre ranee; à prendre un modeste déjeuner le malin, c'est-à-dire en faisant usage d'une

18.

318 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

nourriture légère; rien de lourd, peu ou point de viande, tout au plus un œuf; rien de frit à la graisse ou au beurre; point de pain trop tendre ou trop chaud, seulement du pain rassis et jamais grille; grillé, il est déjà à moitié altéré et de\ient indi- geste ; à dîner, on prendra quelques légumes avec de la viande bouillie ou relie; à souper, un morceau de pain rassis avec du beurre frais ou toute autre chose légère ; cela suffit ordinaire- ment : on s'abstiendra surtout de pâtisserie mal faite, celle dont la pâte n'est pas bien levée; on se privera de thé et de café; on boira de l'eau fraîche.

On se tromperait de croire que l'on peut, avec du sucre, rendre douces les choses acides; le goût se laisse tromper, mais l'estomac jamais. 11 en est de même pour ce qui est amer et fort.

La première de toutes les conditions est donc d'adopter un régime bien entendu, c'est-à-dire une nourriture saine, abon- dante, réparatrice et variée; car l'estomac est comme un champ sur lequel on ne peut toujours jeter la même semence. 11 faut savoir se tenir à ce régime d'une manière invariable, toujours et partout.

Les cas dans lesquels l'appétit vient à manquer subitement, il y a des nausées, douleurs, el surtout tranchées , sommeil a«ité et faiblesse, réclament les remèdes indiqués ci-après; dans le°s cas chroniques, vous choisirez parmi ceux dont il est parle plus loin.

Arnica, convient non-seulement dans la faiblesse d'es- tomac causée par un coup reçu sur l'estomac, par un effort qui sur le moment donne lieu à une vive douleur, ou par un tour de reins, mais aussi par suite de défaut de sommeil, fatigue d'esprit, grande excitabilité et irritabilité (comme quand on dit que le malade est dans un état nerveux); si la langue est sèche, couverte d'un en- duit jaunâtre, avec goût putride ou amer et aigre, bouche mauvaise, répugnance pour le tabac, appétence pour les choses aigres, renvois quelquefois avec odeur d'œut pourri; lorsque, après avoir mangé, on éprouve pléni- tude d'estomac, nausées avec efforts pour vomir; vents et flatulence; ventre ballonné; en même temps pesanteur

MALADIES DE L'ESTOMAC.

319

dans tous les membres, vertiges, douleurs de luxation, maux de tête pressifs au-dessus des orbites, étourdisse- ments et chaleur dans la tête; quand on éprouve une cha- leur désagréable, que le sommeil est agité, les réveils fré- quents et en sursaut, accompagnés de songes pénibles. Si arnica ne suffit pas, donnez nux vomica, et, à défaut de celui-ci, chamomilla.

Nux vomica, si la maladie est la suite de débauches, de l'abus du café et du vin; principalement si le malade a pris froid, si la bouche est sèche sans altération, s'il se fait une accumulation d'eau ou de phlegines aigres, si la langue est chargée d'un enduit blanchâtre; si le goût est nul et insipide pour toute sorte d'aliments; salive aqueuse et abondante, vomissement, chaleur et pression de l'esto- mac, ventre tendu, selles petites et dures ou rares (con- stipation) ; vacillement, vertige ou alourdissement de la tête ; pesanteur de la nuque, tintement des oreilles, ti- raillement dans les dents molaires, tantôt supérieures, tantôt inférieures; tiraillement dans les membres, man- que d'énergie et paresse d'esprit; le malade est inquiet, querelleur, irritable ; parfois sa figure est chaude ou mar- quée de plaques rouges. Si nux vomica ne suffit pas, don- nez chamomilla.

Chamomilla convient lorsque, après avoir mangé ou bu, le mal, à la suite d'une vive contrariété, se manifeste immédiatement, que la bouche en reste amère, que les renvois bilieux s'accompagnent de vomissements de ma- tières verdâtres ou de bile pure; qu'il y a de l'agitation pendant le sommeil, qui est souvent interrompu; en ou- tre, il y a douleur et plénitude de la tête, avec face chaude et rouge , yeux rouges et brûlants; l'esprit est très-irri- table.

Pulsatilla convient lorsqu'on a mangé de différents mets et pris des boissons de plusieurs espèces qui se contra- rient, principalement si les aliments sont flatulcnts; après

320 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

avoir mangé beaucoup de choses grasses, telles que porc, mouton et saucisses, ou toute autre substance cuite au beurre, surtout au beurre rance; si le goût en est amer, salé, et laisse une sensation de viande gâtée ou putride, ou de suif; lorsque chaque bouchée de pain ou tout autre aliment laisse de l'amertume dans la bouche; quand le tabac est insipide; quand la bouche se remplit de glaires, que la gorge gratte, qu'il y a des renvois bilieux, ou des âpretés ou aigreurs d'estomac, du dégoût, particulière- ment pour les aliments chauds; que le ventre est ballonne et tendu, surtout sous les côtes; qu'il y a borborygmes, grouillements, selles lentes, petites, pénibles, ou diar- rhée; lassitude dans les membres, comme dans la fièvre intermittente; si le malade est frileux, faible, ennuyé, si- lencieux et s'irrite de la moindre chose, et est peu dis- posé à parler.

China convient souvent lorsque l'air est chargé de va- peurs nuisibles, ou au printemps et en automne lorsque les jours humides sont suivis de sécheresse; dans les pays l'on a récemment creusé des canaux, les terres ont été drainées et desséchées, et dans les endroits sujets aux brouillards; dans le cas où, par suite de la profession, on est obligé de respirer des émanations nuisibles, et qu on est privé d'un air suffisamment pur ; il est utile dans les prodromes de la fièvre intermittente et pour prévenir tout à la fois la fièvre elle-même. Il convient aussi lorsqu on éprouve une sorte de satiété, de Indifférence pom te boire et le manger ; lorsque les aliments restent longtemps sur l'estomac, qu'on a beaucoup de renvois et qu on no- mit les aliments non encore digérés; quon a du gout pour les choses excitantes, fortes et acides; qu on éprouve une faiblesse générale et un besoin de rester couche, mais cependant sans avoir la force et la patience de gar- der la même place; si, pouvant étendre et fléchir se, membres, ils restent complètement roidesle matm; si on

MALADIES DE l/ESTOMAC. 321

ressent souvent de la chaleur, et que le moindre courant d'air donne des frissons ; si les urines sont brûlantes et dé- posent beaucoup; si on ne peut s'endormir, et si, en dor- mant, le sommeil est interrompu; si l'esprit est mélanco- lique et mal disposé.

Antimonium crudum, lorsqu'on éprouve un certain malaise à l'estomac avec envie de vomir; si la langue est chargée ou couverte de petites vésicules; renvois fréquents qui rapportent le goût des aliments qu'on vient de man- ger; bouche sèche ou salive abondante avec grande soif, surtout la nuit; phlegmes dans la gorge, ou vomissements de phlegmes ou de bile; estomac douloureux comme s'il était trop plein, ou sensibilité douloureuse à l'épigastrc par le toucher; en outre, flatulences et tranchées, avec constipation et diarrhée. Si antimonium crudum tarde à produire un bon effet, donnez bryonia.

Bryonia, si l'estomac est dérangé et qu'on éprouve en même temps des frissons et du froid, constipation, langue chargée et couverte d'un enduit jaunâtre, ou de vésicules comme dans antimonium crudum; c'est la même soif ; le jour et la nuit il y a un peu plus de sécheresse dans la gorge et l'estomac. Il convient surtout en été, ou lorsque le temps est chaud et humide. Cela étant, débutez par bryonia, que vous répéterez six ou douze heures après s'il le faut. Ce n'est que plus tard que vous donnerez antimo- nium crudum, si bryonia n'a pas suffi.

Cepa, sans faim, mais avec beaucoup de soif; très- grande nausée, éructations qui soulagent un peu; fai- blesse de l'estomac, comme s'il était vide, mais plus en se courbant en avant; plénitude de la tête avec bâillement; coliques venteuses, langue toujours chargée, particulière- ment vers sa base, et de bonne heure, le matin.

Ipecacuanha, lorsqu'on a l'estomac surchargé de glaires ou affaibli par toute autre cause; lorsque la langue n'est pas sale, quoique le malade ait des nausées ou des vo-

322 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

missements; il convient particulièrement dans les cas caractérisés par un dégoût prononcé contre tout aliment, même contre l'usage du tabac, et lorsque les vomissements sont faciles et violents, compliqués de diarrhée; et notam- ment lorsque ces accidents se répètent tous les jours ou tous les deux jours, à la même heure.

Hepar sulphur. convient lorsque l'estomac se dérange facilement, même en menant une vie régulière, soit même en prenant toute sorte de précautions ; lorsqu'on éprouve de l'appétence pour les choses acides, fortes, acerbes, ou pour le vin; qu'on a des nausées, des maux de cœur et des renvois, principalement le matin; qu'on vomit des matières acides, bilieuses et glaireuses; que la bouche est inondée de glaires, le ventre douloureux, et que les selles sont dures et sèches, après surtout qu'on a fait usage de pilules bleues (mercure).

Lachesis est mis en usage lorsque hepar sulphur. ne suf- fit pas : quand les souffrances ont lieu après avoir mange, ou le matin de bonne heure, ou que les selles s'arrêtent pendant plusieurs jours.

Les cas chroniques les plus opiniâtres de dyspepsie peu- vent être guéris par sulphur, pourvu qu'on ne le repète pas trop souvent, qu'on sache attendre qu'une aggravation notable se produise ; et si l'un de ces remèdes est sans ef- fet, qu'on emploie l'autre. Si tous les deux restent sans ef- ficacité, donnez ^elladonna, ou quelquefois mercurius et de nouveau sulphur, - qui agira alors plus favorable- ment.

SABURRES DE L ESTOMAC.

Il V a saburres, lorsque cet organe est surchargé de mucosités, qu'on en a la bouche pleiue et qu'on en rejette, ou encore lors- que à certains égards, les symptômes rappellent ceux dont 1 a été question au chapitre IV (première partie); seulement e goût st plus fade et douceâtre; lorsque, avant le dîner* les

MALADIES DE L'ESTOMAC. 323

malades se sentent très-faibles et languissants, et après, trop pleins et inquiets.

Jpecacuanha sera donné en premier lieu deux ou trois fois, et puis on choisira parmi les remèdes suivants celui qui convient le mieux.

Rheum, s'il existe en même temps une petite diarrhée brunâtre, muqueuse et d'une odeur aigre et moisie.

Veratrum, s'il y a vomissement de bile et sellesbilieuses, que les souffrances soient très-violentes, donnez-le une ou deux fois.

Capsicum, si le mal est accompagné d'un brûlement dans la gorge, dans l'estomac, ou à l'anus pendant les évacuations.

Consultez aussi pulsatilla et hepar dans le chapitre pré- cédent.

Les individus sujets à la saburre gastrique doivent s'ha- bituer à boire de l'eau et à se gargariser avec de l'eau froide; ils en boiront de six à douze verres par jour, et se gargariseront aussi souvent.

PÏROSIS OU AIGREURS.

Celle affection consistant dans une sensation brûlante et ron- geante, a son siège au creux de l'estomac, et s'accompagne d'or- dinaire de renvois et vomituritions d'un goût aigre et acre.

Dans quelques cas, elle s'étend à toute la région de l'estomac, et s'accompagne d'anxiété, de nausées, du froid des extrémités, de faiblesse et de tendance à la syncope.

Elle se lie fréquemment à la dyspepsie et autres maladies de l'eslomac, et peut se guérir à l'aide des remèdes recommandés dans ces affections.

Les médicaments qui, en général, se montrent favorables sont : nux vomica, pulsatilla, chamomilla, china, capsicum, carbo vegetabilis, staphysagria et bclladonna.

Lorsque cette souffrance provient de l'habitude de fumer, prenez slaphysagria ; si elle se manifeste après le repas, china; accompagnée d'une grande soif, bclladonna, Pour d'autres

32 i DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

indications particulières, voyez ce qui est relatif à la « dyspep- sie » aux « crampes d'estomac, » aux « flatuosités, » etc.

Lorsque ces remèdes ne réussissent pas aux femmes enceintes, on leur conseillera avec avantage de sucer une tranche de citron sucrée, qu'elles tiendront dans la bouche. Il suffit sou- vent de boire un verre d'eau sucrée tous les matins; on doit même essayer d'en boire beaucoup, quoique, au commence- ment on puisse en être dérangé. On peut user aussi d'eau ga- zeuse On se gardera bien, comme cela se voit quelquefois, de faire usage de la magnésie, de la chaux carbonalée et des sub- stances analogues qui finissent par produire des maladies incu- rables, et laissent dans l'estomac la sensation d'un corps étranger et dur, dont on croit pouvoir se débarrasser facilement en faisant usage des purgatifs surtout.

NAUSÉES ET VOMISSEMENTS.

Dans ce genre de souffrances, il ne faut rien négliger pour remonter aux causes, car il importe de leur appliquer des re- mèdes appropriés. Très-souvent les symptômes cessent d eux- mêmes après le vomissement : c'est pourquoi il faut le provo- nuer par d'abondantes et fréquentes libations d'eau tiède, par la titillation de la luette avec la barbe d'une plume, ou par du café noir. -N'employez jamais l'émétique, il ne peut que porter une grave atteinte à l'estomac.

Donnez antimonium crudum quand la langue est char- gée d'un enduit épais, blanc et jaune, ou ipecacuanha lorsque la langue est nette. - Les nausées et les vomis- sements peuvent reconnaître pour cause une frayeur, un chagrin une contrariété, un refroidissement, un échauffe- ment de longues veilles, une plénitude d'estomac, un excès de boissons, de tabac, de camomille, de rhubarbe, ou bien encore l'emploi abusif d'autres remèdes. Voyez à cet é^ard le chapitre des causes, comme aussi ce qui est relatif aux « empoisonnements ». Voyez à ce sujet divers articles placés au chapitre VII.

' Quand les nausées ou les vomissements sont delermmes

MALADIES DE L'ESTOMAC. 325

par une chute sur la tête, donnez arnica, et voyez ce qui est dit au chapitre IX de la première partie, « blessures sur la tête » . Si la cause tient à la présence d'un corps étranger engagé dans la gorge , voyez le même cha- pitre, art. «Corps étrangers introduits dans l'organisme».

Lorsque ces souffrances sont liées à des vertiges ou à un mal de tête, voyez chap. 1, deuxième partie. Si les re- mèdes qui sont indiqués dans ces divers cas ne suffisent pas, donnez lachesis une ou deux fois, et ensuite bella- donna. Si le vomissement a lieu en concurrence de la toux, voyez chapitre II, à l'article «refroidissement,» puis consultez ipecacuanha, mercurius, capsicum oupulsa- tilla, bryonia, cina, drosera, phosphoric. acid., sulphur, calcarea, lachesis; s'il a lieu par l'effet de la coqueluche, voyez à ce sujet l'article qui y est afférent.

Lorsque le vomissement est causé par le mouvement de la voiture ou d'une balançoire du cheval, donnez coc- culus une ou deux fois par jour.

Le vomissement par suite de langueurs d'estomac qui suivent un repas, demande pulsatilla ou nux vornica, alter- nativement avec bryonia. Donnez pulsatilla lorsque l'es- tomac est dans un tel état de faiblesse qu'il rie peut sup- porter qu'un peu de nourriture, et qu'une légère augmen- tation dans les aliments provoque immédiatement des vomissements, accompagnés de crampes et de tranchées dans le ventre, ou de vertiges et de vomissements de ma- tières blanches, gluantes et muqueuses, de diarrhée et faiblesse des membres qui va jusqu'à la défaillance. Coc- culus, pour les mêmes symptômes désignés plus haut; lorsqu'il ne suffit pas, il sera suivi, si c'est nécessaire, de nux vornica et bryonia.

Chinaaiferrum, alternativement donnés, pourraient dans quelques cas être nécessaires pour compléter laguérison.

Sulphur, suivi d'arsenicum ou de hyoscyamvs , peuvent être requis dans quelques cas violents on n'aura pas réussi avec d'autres remèdes.

IIEMNH.

326 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

Calcarea est utile dans les cas chroniques, spécialement

après sulphur.

Quant aux vomissements des enfants causes parla pré- sence des vers, ils se traitent par cina, mercurius, ferrum et sulphur. Voyez l'article qui est relatif au chapitre IX de cette seconde partie.

Si l'on vomit tout ce qu'on vient de manger, et si les vomis- sements continuent assez longtemps pour se voir réduit a une extrême maigreur, il faut se nourrir d'aliments légers et sub- stantiels, trèsVu à la fois, mais souvent. Si l'on souffre beau- coup avant de rejeter, on devra prendre un peu de nourriture, seulement une cuillerée toutes les heures. D'abord on prendra du Lit épais, de la crème, du gruau, de l'arrow-root, du sagou le tout préparé plutôt au sucre qu'au sel; plus taid, de temps a aut! du bouillon consommé. Cette légère alimentât™ suffira nmir donner aux remèdes le temps d'agir. P On donnera : hyoscyamus, pour le battement au creux de l^toma - aJnJm, pour le brûlement; - ferrum pour a Soi; - carbo vegetabiUs, pour la pressa du dedans en dehors ;- calcarea, pour le pincement.

11 esUoujours bien de consulter dans ce cas un médecin.

MAL DE MER.

Ooium produit un grand soulagement, et doit être re- Ji ou es les fois que les symptômes augmentent. Dans nuelques cas, coccul est préférable. Nuxvonnca ^on-

ies dirences

" J7n entre ïes constitutions individuelles; les ;Per- qui ex.stent . ertce le mouvement du

MALADIES DE L'ESTOMAC.

327

goût, très-épicées. Dans la majorité des cas, on trouvera un grand avantage à faire le plus d'exercice qu'on pourra, de se forcer à manger, et de placer au creux de l'estomac un morceau de papier buvard, trempé dans du rhum, de l'eau-de-vie ou du whisky. Dans la constipation, ac- compagnée d'amertume de la bouche, et du saignement des gencives, prenez staphysagria. La bryonia est utile à ceux qui éprouvent un mouvement vertigineux, et qui sont sans expérience d'un voyage sur mer.

DOULEURS. CRAMPES OU SPASMES d'eSTOMAC.

Il est bien reconnu aujourd'hui que l'ancienne médecine ne peut rien contre ces cruelles souffrances; et la nouvelle y peut au contraire beaucoup ; dans les cas les plus enracinés comme les plus graves, même chez les personnes très-âgées, on voit l'homœopathie être d'une utilité incontestable, et guérir promp- temenl et radicalement avec de la patience et des soins. La plupart des remèdes qu'emploie l'allopathie sont très -nuisi- bles : l'opium et les pilules de morphine ne sont nulle part aussi dangereuses que dans cette maladie. Les moyens de la pra- tique ordinaire qu'on peut essayer saus inconvénient, et qui donnent même quelquefois du soulagement, consistent dans l'usage du lait, des frictions sur l'épigastre avec de l'huile d'olive chaude, ou une prise intérieure d'huile de lin ; on a également conseillél'eaude'poulet oudes soupes légères, et même une feuille de papier buvard appliquée sur l'estomac, préalablement hu- mectée de rhum ; mais il vaut mieux encore prendre nux vomica dont l'effet est plus prompt et plus durable ; il faut s'isoler avec soin des odeurs fortes et se priver des boissons échauffantes, du caré principalement. On peut prendre aussi quelques poignées d'avoine qu'on fera griller comme du café, mais un peu moins; on la mettra ainsi torréûée dans un petit sac qu'on appliquera tout chaud sur l'estomac. Ce moyen sera mis utilement en usage dans le cas le malade s'est servi d'opium ou de laudanum, qui, comme à l'ordinaire, n'ont fait qu'aggraver sa situation. '

Nux vomica convient aux buveurs d'eau-de-vie et de calé, même.Iorsqu'ils en ont cessé entièrement l'usage, lors- que la douleur de l'estomac est constrictive, pinçante et

328 DES MALADIES LlîS PLUS COMMUNES.

resserrante comme par une griffe, si les vêtements gênent, ou comme si des vents s'étaient retirés et accumulés au- dessous des côtes à gauche ; s'il y a aggravation après les repas, le matin en se levant ou pendant le sommeil. Cette douleur est quelquefois accompagnée d'oppression ou d'une sensation comme si l'on avait la poitrine serrée par un lien et peut même s'étendre jusqu'aux épaules, le dos et même les reins. On éprouve fréquemment des envies de vomir, avec accumulation d'eau dans la bouche; ou bien encore, il sort de la gorge une eau amère, aigre et brû- lante; il y a aussi vomissements d'aliments, goût aigre et putride de la bouche; gonflement du ventre par des vents; constipation. Quelquefois la douleur est accompagnée de mal de tête unilatéral ou d'une douleur pressive au front, ou de palpitation du cœur et surexcitabilité. Dans le cas très-douloureux donnez-en une dose toutes les trois ou quatre heures jusqu'à amélioration, et si après ces trois ou quatre doses le malade n'est pas mieux, choisissez un autre remède.

C'est généralement chamomilla et cocculus qui sont les plus appropriés. Lorsque la maladie est moins douloureuse et participe davantage du caractère chronique, une dose de nux vomica le soir et suivie d'une seconde le lendemain matin, suffiront souvent à opérer la guérison; si, toutefois, ce n'est qu'une amélioration temporaire, et que le mal re- vienne peu de jours après, on ordonnera une dose depul- satilla, de chamomilla ou à'ignatià, qui seront choisis conformément à leurs propres symptômes.

Après l'emploi de l'un de ces remèdes, on peut revenir à nux vomica., et si malgré cela les souffrances récidivent, donnez carbo vcgetabilis.

Si l'a«-sravation arrive immédiatement après l'usage du café, donnez nux vomica; s'il n'améliore qu'un peu, don- nez chamomilla.

Chamomilla convient dans le cas la douleur fait l'effet

MALADIES DE L'ESTOMAC. 329

de la pression d'une pierre sur l'épigastre ; lorsque le creux de l'estomac et les parties placées immédiatement sous les côtes à gauche sont enflées de manière à faire croire qu'il va éclater; si on éprouve comme des souffrances asth- matiques, la nuit principalement; si le malade s'agite sur son lit et transpire ; si quelquefois il ressent une douleur lancinante et battante au sommet de la tête, qui lui fait quitter le lit; si la douleur de l'estomac s'améliore en se te- nant en double sur son lit et qu'on reste tranquille dans cette position. Lorsque les douleurs sont trop violentes, donnez coffea; et plus tard, si cela ne suffit pas, donnez de nouveau chamomilla ; et, si elle reste sans effet, belladonna.

Les crampes d'estomac pendant les règles sont guéries ordinairement par nux vomica, ou quelques heures plus tard par chamomilla ; mais si les menstrues sont faibles, donnez alors pulsatilla ou cocculus.

Cocculm doit être donné après qu'on aura obtenu du soulagement par nux vomica, et que la douleur récidive bientôt après; lorsqu'elle est accompagnée de selles dures ou retardées; si la souffrance de l'épigastre coïncide avec une douleur pressive et constrictive de l'abdomen, qui s'a- méliore parle dégagement des vents; si, pendant les souf- frances de Testomac, on éprouve des nausées, et que des eaux sans aigreur s'accumulent dans la bouche; si le ma- lade n'est ni irritable, ni colère, ni violent (ce qui est le cas de nux vomica), mais qu'il soit plutôtchagrin, morose et ta- citurne.

Belladonna convient quand chamomilla n'a rien fait ou n'a produit qu'un très-faible soulagement; plus fréquem- ment chez les femmes délicates et sensibles; s'il y a pres- sion déchirante et tension spasmodique qui oblige le ma- lade à rester couché sur le dos ou à retenir la respiration, ce qui le soulage ; aussi lorsque la douleur se renouvelle après le dîner ; lorsqu'elle est si violente que le malade perd connaissance ou tombe en défaillance, qu'il éprouve

330 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

en même temps une vive soif, et que la douleur augmente quand il a bu; les selles sont tardives et petites, et le som- meil est impossible la nuit.

Bryonia est employé quand il y a une pression analogue à celle de chamomilla, principalement lorsque cette souf- france a lieu pendant le repas, ou immédiatement après, et qu'il semble que le creux de l'estomac et la région épi- gastrique sont enflés; quelquefois cette pression dégénère en spasmes, pincements et tranchées ; si elle diminue par la pression de l'estomac et par les renvois qui se dégagent; si les souffrances s'aggravent pendant et par le mouve- ment (c'est le contraire avec china); si, en même temps, il y a constipation, douleur pressive sur les tempes, au front et à l'occiput, comme si les os de la tête allaient se dis- joindre; si la pression exercée sur la tête avec un mouchoir donne du soulagement.

Pulsatilla, lorsque les douleurs sont lancinantes, avec aggravation par la marche, et particulièrement en faisant un faux pas; si elles s'accompagnent toujours de nausées et de vomissements; si les selles sont plus petites et plus claires; s'il n'y a pas de soif, sauf pendant la plus grande intensité des souffrances; s'il y aune forte tension et une sensation de serrement, ou pulsation avec anxiété ; si on éprouve un griffement qui diminue en mangeant, ou s'il s'aggrave pendant les repas, qu'on éprouve une douleur pressive et pinçante. Ce remède est approprié aux per- sonnes douces et sensibles, ou quand le mal est causé par un excès de gâteaux ou de choses grasses.

Nux moschata. Pression, plénitude et gonflement de l'es- tomac; après le manger, tristesse, respiration courte, mal de tête ; après avoir mangé et bu, crampes et dou- leurs d'entrailles; haleine, mauvaise, langue chargée; le malade aime à rester à la maison et se sent ennuyé dehors.

Ignatia, lorsque pulsatilla ne suffit pas et que la mala- die n'a pas cessé au bout de quelques jours; lorsque les

MALADIES DE L'ESTOMAC. 331

douleurs ressemblent à celles de nux vomica; mais que les selles ne sont pas dures et que les vomissements sont moins fréquents; lorsque, après chaque repas, on ressent une pression à la partie supérieure de l'estomac ou à la partie inférieure de la gorge ; il convient aux personnes qui sont restées longtemps sans manger, ou qui n'ont pas mangé suffisamment pendant quelque temps. 11 est particulièrement indiqué lorsque l'estomac semble comme suspendu à un fil.

Chinuest approprié aux personnes affaiblies qui ont abusé des vomitifs et des purgatifs, ainsi que des saignées et des ventouses, ou qui ont éprouvé de fortes pertes hémorrhoï- dales; qui ont beaucoup salivé et craché, et beaucoup transpiré. Ce remède est très-important dans les spas- mes des femmes qui viennent de sevrer, principalement lorsque la sécrétion du lait a été excessive et profuse (on donnera plus tard belladonna), ou lorsqu'elles ont prolongé l'allaitement trop longtemps, c'est-à-dire au delà de neuf mois; en général, lorsque le malade a une mauvaise di- gestion et que l'estomac est chargé de mucosités, d'ai- greurs et d'une acrimonie bilieuse; si l'estomac est dou- loureux comme par l'effet d'une plaie ; lorsque les ali- ments et les boissons causent une pression et un gonflement à l'estomac ; qu'il y a aggravation par le repos et soulage- ment par le mouvement.

Carbo vegetabilis convient principalement après nux vomica, lorsque ce médicament, ayant réussi, ne soutient pas son effet; lorsqu'il y a dans l'estomac douleur brû- lante, pression douloureuse, constante et anxieuse, qui s'aggrave par le toucher ; que le malade éprouve une sen- sation de contraction et de spasme qui l'oblige à se plier en deux, lui arrête la respiration, et augmente en se cou- chant ; qu'il y a fréquemment et en même temps aigreurs et nausées ; que la seule idée de manger donne du dégoût; constipation.

332

DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

Calcarea convient dans les douleurs chroniques, ou lors- que belladonna n'a eu qu'un effet temporaire; s'il y a dou- leurs pressives, sécantes, compressées, spasmodiques, pinçantes et resserrantes avec sensation anxieuse; le ma- lade souffre davantage après avoir mangé; il vomit quel- quefois ses aliments; ou s'il y a aggravation la nuit ; lors- que la douleur augmente par une pression extérieure; particulièrement chez les femmes dont les menstrues sont ou étaient abondantes, ou chez les individus qui ont été sujets aux épistaxis. Une goutte dephosphorus sur du sucre est utile dans les fortes pressions d'estomac qui sont provoquées par le jeûne ou qui augmentent par le manger.

Staphysagria est bon dans quelques cas et particulière- ment lorsque vers le creux de l'estomac il y a une pression aiguë et tensive qui quelquefois gêne la respiration, mais dont on est soulagé en ployant le corps en avant ; après un mouvement d'indignation.

Platinum conviendra dans les spasmes d'estomac des femmes, particulièrement aux époques menstruelles, et surtout si les règles sont à la fois abondantes et de longue durée; ou après un grand chagrin.

VOMISSEMENTS DE SANG.

Cette affection est précédée parla sensation d'un poids, d'une pression, ou plénitude, ou parune douleur tensi veoudi'S spasmes de la région stomacale; par des tranchées ou coliques; une chaleur brûlante au-dessous des côtes; par l'anxiété, spéciale- ment après avoir mangé, ou bu, ou par une pression exercée sur l'estomac; appétit nul, goût salé de la bouche; frissons; sueurs froides ; syncope.

Les remèdes qui suivent retrouveront leur emploi : Aconitum, china, pulsatilla, nux vomica, ipecacuanha, arsenicum, sulphur et arnica. Celle maladie peut devenir grave et exiger la présence du médecin. On pourra tirer avantage de l'application des ven- touses sèches sur l'abdomen et au-dessus des côtes, comme on le recommande à l'article « Hémorrhagie des poumons ».

AFFECTIONS DE L'ABDOMEN.

333

CHAPITRE X.

AFFECTIONS DE L'ABDOMEN.

TRANCHÉES OU COLIQUES.

Les tranchées ou coliques peuvent êlre occasionnées par des fruits acides et une nourriture indigeste; par le froid dans un changement de temps, les pieds humides, la pluie, etc.; par les boissons froides en état de chaleur; par les vers; par les effets toxiques du plomb, ainsi que cela se voit à l'égard des peintres, des plombiers et autres ouvriers qui travaillent ou manient le plomb; comme cela se voit aussi à l'égard des per- sonnes qui ont bu du vin adultéré par des poisons métalliques, ou qui sout obligées d'user d'une eau fortement imprégnée d'acide carbonique dans certaines fabrications. Voyez part.Ire, chap. VI et VII, relativement à ceux qui sont exposés aux effets nuisibles du plomb et de la peinture.

Il est nécessaire aussi de consulter l'article «Coliques» dans la première partie de cet ouvrage, ainsi que « Spasmes de l'es- tomac, » dans le dernier chapitre.

Chamomilla convient principalement aux enfants et aux personnes qui, indépendamment des symptômes propres au refroidissement, ont les yeux cernés de bleu, la bouche pleine de salive, éprouvent une douleur ombilicale déchi- rante et dont les reins sont comme brisés; si chamomilla ne suffit pas, donnez pulsatilla ; chamomilla est très-utile dans les flatuosités qui se répandent dans différentes par- ties de l'abdomen, comme pour s'échapper ; lorsqu'on res- sent des élancements qui traversent la poitrine; quand sous les côtes et au creux de l'estomac il y a un gonfle- ment ; qu'il y a agitation, inquiétude et sueurs visqueuses; qu'on éprouve en même temps des borborygmes et des grouillements avec envie de s'évacuer, mais pour rendre des selles .petites, muqueuses et aqueuses; après une vio-

19.

334 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

lente indigestion. Si ce remède ne suffit pas, donnez coc- culus.

Nux vomica, quand les selles cessent tout à coup ou qu'elles sont très-dures ; qu'il y a la sensation d'un poids énorme dans le ventre avec grouillements, borborygmes et chaleur inaccoutumée; que les douleurs sont pinçantes, tiraillantes, compressives, comme si les intestins étaient pris et serrés entre deux pierres ; lorsqu'il y a pression dans le creux de l'estomac; que le ventre est douloureux au toucher, qu'il est tendu; la respiration, courte et diffi- cile, avec sensation de plénitude, et le dessous des côtes, comme s'il était bourré. Pendant le plus grand paroxysme des douleurs, les mains et les pieds sont froids; on perd quelquefois connaissance; les vents et la colique se sont portés à la partie inférieure du ventre; une douleur aiguë comme par des couteaux se fait sentir sur la vessie et le rectum, et l'on dirait que les vents vont sortir en forçant le passage; le malade se courbe par la douleur et à cha- que pas qu'il fait il sent augmenter ses souffrances {Voy. plus bas belladonna). Le mal diminue par le repos, étant assis et couché. Généralement il y a céphalalgie et mal de reins. La plupart de ces douleurs sont attribuées vulgaire- ment aux obstructions, et les ignorants croient que c'est alors le cas de donner des purgatifs. Voyez à cet égard ce qui est dit à l'article « Constipation ».

Mercurius convient dans les coliques violentes, avec tranchées et avec douleur de torsion ; lorsque la région ombilicale est tendue, qu'il se fait à la surface du ventre un mouvement spasmodique palpitant, avec gonflement et dureté de l'abdomen; lorsqu'il y a fourmillement dans la gorge, avec hoquet, voracité et dégoût pour les douceurs; nausées, vomituritions avec grand afflux d'eau dans la bouche, pressant besoin d'aller à la selle; ou quand ces coliques ont lieu, tension et brûlement à la région ombi- licale; quand il y a grande sécrétion de salive, renvois,

AFFECTIONS DE l'ABDOMEN. 335

diarrhée, évacuation de glaires par les selles et faiblesse considérable : ces souffrances s'aggravent sur le minuit; et si merairius vivus ne soulage pas promptement dans ce dernier cas, et qu'il y ait en même temps démangeaison au nez, donnez cina; et si cela ne réussit pas complètement, donnez sulphur. —Mercurius convient généralement dans la colique des peintres.

Pulsatilla doit être administré dans les douleurs lanci- nantes, avec battement au creux de l'estomac et tension pénible du ventre comme s'il était trop plein ; grouille- ment et borborygmes, et rétention des vents; chaleur géné- rale; les veines du front et des mains sont gonflées; le ma- lade est obligé de se débarrasser de ses vêtements à raison de cette chaleur et de cette tension; le bas-ventre est doulou- reux au toucher comme s'il était meurtri ; tous les symptô- mes empirent par le repos et s'amendent par le mouve- ment ; en se levant, les reins sont douloureux comme s'ils étaient brisés; pendant la durée des tranchées et des pince- ments, le mal s'aggrave par le toucher ; déchirement et élancement au-dessus du nombril; inquiétude, pesanteur dans le ventre, avec tension douloureuse, qui empire par le toucher; vomituritions, affluence de salive blanche et écumeuse dans la bouche ; diarrhée, évacuations jaunâ- tres et grises, avec douleurs violentes dans l'estomac; figure pâle, cercle bleu autour des yeux (comparez avec chamomilla) ; tout le corps est contracté (comparez avec nux vomica, belladonna) ; mal de tête pressif et tensif. Si ces coliques proviennent d'une surcharge d'estomac, don- nez d'abord du café noir, et plus tard, si c'est nécessaire, pulsatilla; si cela ne suffit pas, donnez belladonna.

Dans les cas analogues à ceux de pulsatilla, si la vessie est affectée, et que le malade éprouve des douleurs vio- lentes, si la région vésicale est comme contractée spasmo- diquement, avec un besoin continuel d'uriner, sans pou- voir le satisfaire, accompagné d'anxiété et d'inquiétude, et

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DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

d'une grande sensibilité de l'abdomen : dans cette cir- constance, donnez aconitum une ou deux fois, et plus tard, si c'est, nécessaire, nux vomica.

Colocynthis est le remède capital dans toute colique intense lorsque les douleurs sont très-violentes, constan- tes, ou qu'elles ne cessent momentanément que pour re- paraître plus violentes ; commencez toujours par ce re- mède. Il convient surtout lorsque la douleur se fait sentir sur un point fixe de la région ombilicale et récidive toutes les cinq ou dix minutes (comparez avec bella- donna); quand elle commence par un tiraillement léger de côté pour se porter ensuite sur le ventre, augmente inces- samment et finit par des souffrances de serrement, de pression, de griffement, de fouillement et de déchi- rement si intense, qu'elles arrachent des cris au ma- lade et qu'elles lui font repousser tous ceux qui l'entou- rent ; il se tord comme un ver, il ruisselle de sueur, presse son bas-ventre avec les mains, ou l'appuie avec rage sur les bords du lit ou sur une table, etc. ; il se couche sur le ventre en y appliquant les carrés, et dans cette position il finit par trouver du calme.

Pour les coliques qui proviennent d'une vive contra- riété donnez colocynthis, si chamomilla ne s'est pas mon- trée efficace.

Si quelqu'un a eu des attaques de coliques qui ont duré toute la journée ou par intervalles, et qu'il ait eu le mal- heur de recourir à l'opium, il doit s'attendre à une nou- velle attaque; mais dès qu'il la sentira s'approcher, qu'il prenne tout de suite colocynthis, surtout si les attaques précédentes ont laissé une certaine faiblesse dans les in- testins, avec une sensation de meurtrissure, et comme s'ils étaient suspendus par des fils, et qu'à chaque pas il semble qu'ils aillent se rompre. C'est dans des cas pareils que convient essentiellement colocynthis ;il faut s'y tenir. Si lapremière dose nefait pas effet tout de suite,qu'onn'at-

AFFECTIONS DE I/ARDOMEN.

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tende pas plus d'une heure ; si les souffrances s'aggravent, donnez, quelques minutes après, un peu de café noir, par cuiller à thé, qu'on répétera tant qu'il produira du soula- gement; si l'état s'aggrave de nouveau, revenez à colocyn- this, et donnez de nouveau un peu de café, et continuez ainsi. Si le café reste sans effet, donnez encore colocynthis jusqu'à ce que le mal cesse. Tant que le mal est suppor- table, abstenez-vous, et n'agissez que s'il vient à s'aggra- ver encore. Si, après l'administration d'un globule de co- locynthis, il ne se manifeste pas d'aggravation, mais bien plutôt une amélioration progressive, cessez de donner du café et laissez agir, si c'est utile, le remède pendant deux ou trois semaines. Généralement la seconde dose est effi- cace, quelquefois cependant ce n'est que la troisième; je n'ai jamais trouvé nécessaire, dans les cas les plus in- tenses, de faire davantage. Après la cessation de toute douleur, donnez causticum, deux doses, une le soir, l'autre le matin.

Quand un malade en proie à de violentes coliques a été assez mal inspiré pour prendre du laudanum ou de l'opium (moyen généralement employé dans ce cas par l'allopathie), donnez d'abord du café et ensuite colocynthis; si cela ne réussit pas, essayez chamomilla, et revenez bien- tôt après à colocynthis. Il y a des coliques colocynthis ne suffit pas ; il faudra alors s'adresser à l'un des remèdes ci- dessous indiqués, et principalement à belladonna.

Bellodonna convient lorsque, pendant la douleur, il se forme transversalement sur la surface du ventre une tu- meur oblongue ; quand la douleur diminue ou s'efface par la pression et par la position demi-fiechie du ma - lade ; quand il éprouve un pincement et un tiraillement vers le bas, à croire que les intestins vont sortir, symp- tôme qui s'aggrave en restant debout et en marchant, et particulièrement lorsqu'il y a une selle mince et purulente. Dans ce dernier cas, on donne avec avantage mercurius,

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DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

qui dissipe le reste des symptômes. En général, bella- donna convient lorsque le visage est très-rouge, que le sang monte à la tête, que les veines se gonflent, et que les dou- leurs sont si violentes que le malade en devient fou. Ce remède est utilement employé lorsque les douleurs siègent dans la région ombilicale, et avec un caractère de griffe- ment. Quelquefois cet état s'accompagne de douleurs de reins qu'il faut pareillement traiter par belladonna.

Cocculus convient dans les cas analogues à ceux de nux vomica, principalement quand on ressent un resser- rement dans l'abdomen avec pression qui porte au bas et au dehors, accompagné de quelques nausées; ou lors- qu'on rend des vents sans amélioration, parce qu'il s'en forme toujours de nouveaux qui s'arrêtent ça et dans le ventre (comparez avec chamomilla) et y occasionnent des douleurs; lorsque les vents distendent la région supé- rieure du ventre et de l'estomac, avec bruit et serre- ment dans l'épigastre, anxiété et pression sous les côtes, symptômes qui cessent dès que les vents ont trouvé une issue.

China répond aux coliques produites par les vents,

comme dans le cas de cocculus et de chamomilla; lorsque les intestins se contractent dans la partie inférieure del'abdomen, etqu'ils sontpoussésau dehors avec une dou- leur tensive et pressive, accompagnée de tension sous les fausses côtes et d'anxiété, principalement lorsque la crise arrive la nuit chez les personnes affaiblies, ou après une transpiration excessive, ou chez les femmes qui nourris- sent, avec pertes de forces.

Ignatia s'emploie dans les coliques qui surprennent pendant le sommeil, ou lorsque les douleurs lancinantes se font sentir dans la poitrine et dans les côtes; que les vents sortent difficilement, et que leur sortie diminue les douleurs; il convient chez les femmes sensibles. Si cette souffrance a lieu sur le soir, et que la flatulence

AFFECTIONS DE L'ABDOMEN.

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cause des vomissements, donnez préférablement pulsa- tilla. Les coliques qui sont précédées d'un goût amer de la bouche, avec langue sale et jaune, avec grande soif, et qui, comme on dit, sont produites par la bile, d'où il résulte quelquefois des vomissements bilieux ou des selles analognes, ces coliques demandent l'emploi de chamomilla, une ou deux doses ; dans les cas les plus gra- ves, colocynthis, et, si ces remèdes ne suffisent pas, sulphur.

FLATUOSITÉS.

La présence des vents dans les intestins occasionne souvent des coliques pour lesquelles nous avons déjà indi- qué les remèdes. Si les vents ne sont pas rendus et que l'abdomen se gonfle à faire croire qu'il va crever, donnez carbo vegetabilis ; et s'ils ne donnent pas lieu à de vives douleurs, mais seulement à quelque chaleur, à un peu d'incommodité et à un ballonnement du ventre , si la res- piration est gênée, comme cela arrive souvent à la suite de l'usage d'aliments flatulents, de la bière, etc. ; s'ils se manifestent à la suite d'une indigestion d'eau bue après avoir mangé des corps gras, donnez alors china; plus tard, si c'était utile, aux individus passionnés, nux vo- mica ; aux personnes douces, pulsatilla; après avoir mangé de la viande de cochon, pulsatilla, lorsque china n'a pas suffi. Si l'abdomen est gonflé, avec douleurs fixes dans le côté ganche, ainsi que dans l'aine gauche, comme s'il allait se former une hernie, donnez cepa. Si ces vents reviennentsouvent,donnezsw/p/mr; si ces remèdes ne sont suivis d'aucun effet, appelez un médecin homœopathe.

INFLAMMATION DES INTESTINS ET DE i/ESTOMAC.

11 est aussi dangereux de traiter cette maladie par les remèdes domestiques que par les procédés de l'allopathie. Elle constitue toujours une affection difficile à conduire, et pour laquelle il est impossible de donner ici des détails complets pour tous les cas; il vaudra encore mieux se régler sur ce que nous allons

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DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

exposer, que de recourir à un traitement violent. Si l'on peut s'adresser à un médecin homœopathe, cela est préférable.

On doit croire à l'existence d'un état inflammatoire, lorsque le malade accuse dans l'une des parties du ventre une douleur brûlante, quelquefois lancinanle : si cette partie devient dou- loureuse à la pression, et si la douleur augmente par le mouve- ment, par la moindre secousse, soit que l'on tousse, que l'on éterntie, ou que l'on rie. Le lieu de l'inflammation peut être tendu et gonflé; s'il est placé dans le voisinage de la poitrine, la respiration en devient difficile, surtout en prenant haleine; cet ensemble de souffrances s'accompagne presque toujours de vomissements ou de renvois, qui ne soulagent pas; et en outre, il est rare qu'il n'y ait pas constipation. Et c'est à cette com- plication qu'est due l'idée des purgatifs, véritable méthode d'empoisonnement, comme les vomissements ont donné l'idée du vomitif, qui peut être aussi considéré comme une autre voie de mort. Ne tourmentez donc pas le bas- ventre; conlentez- vous de prescrire de l'eau, et, tout au plus, de temps en temps, quelque boisson mucilagineuse, et rien autre chose: plus la constipation dure, mieux ça vaut. Lorsque le malade se rétablit et commence à manger, les fonctions reprennent leur cours.— J'ai vu des cas plus graves dans lesquels la constipation a duré quinze jours, même davantage, et cependant le malade a guéri et repris promptement ses forces.

Aux symptômes qui précèdent, ajoutez les suivants: Face pâle, plombée, creuse; fièvre violente, mais avec un pouls petit; moral abattu et anxieux. Lorsque cet état arrive à son apogée , il se déclare des vomissements d'une grande violence, ainsi que des douleurs excessives, et une faiblesse qui s'accroît incessam- ment ; les bras et les jambes se refroidissent, le hoquet sur- vient, le ventre se ballonne à l'excès.

Si le siège du mal est dans l'estomac, le patient éprouve une douleur épigastrique, douleur qui s'étend sous les côles, vers le dos et même jusque dans le ventre; les aliments et les bois- sons provoquent des envies de vomir; une soif ardente s'ac- compagne quelquefois d'une aversion prononcée pour l'eau. Si le siège du mal est ailleurs, dans les intestins, la douleur s'y fait péniblement sentir; le ventre se ballonne, devient chaud, et les vomissements ne surviennent que quelque temps après avoir mangé. —11 y a, outre cela, et assez ordinairement, une grande soif, de la constipation, etc.

AFFECTIONS DE L' ABDOMEN. 3U

Dans ces divers cas , donnez dès les premiers mo- ments aconitum; répétez-le toutes les heures; aussitôt qu'il y a une amélioration, on attendra, et Ton n'y re- viendra qu'avec l'aggravation ; s'il ne se déclare pas d'a- mélioration, il faut alors choisir parmi les remèdes sui- vants :

Ipecacuanha, si les douleurs se font sentir le plus vive- ment sur le devant de l'abdomen et ; s'étendent à gauche sous les côtes, d'où elles se propagent vers le dos et l'ab- domen, avec gonflement de la région de l'estomac, grande anxiété et vomissements fréquents; s'il paraît convenir, il faut le répéter deux ou trois fois.

Antimonium crudum sera préféré à ipecacuanha, si la langue est chargée d'un enduit blanchâtre ou jaunâtre.

Mais, pulsatilla ounux vomica, si la maladie est produite par un dérangement d'estomac.

Bryonia après aconitum et ipecacuanha , lorsque les douleurs et la fièvre sont très-intenses et qu'elles ont été provoquées par un refroidissement, particulièrement après avoir bu de l'eau froide étant en transpiration, et si ce re- mède reste sans effet, revenez à nux vomica. Lorsque le malade est dans l'état de stupeur ou qu'il déraisonne, ou qu'il ne s'explique pas sur son état, donnez hyoscyamus, et répétez-le aussi souvent qu'il le faut ; s'il ne réussit pas, donnez belladonna, et attendez-en l'effet pendant un jour, si c'est possible ; si les extrémités deviennent froides, que les forces diminuent, que le visage soit pâle ou très-changé, donnez veratrum à doses répétées ; si cela ne suffit pas, arsenicum, qu'on administrera rarement au delà de deux fois. Après arsenicum on peut répéter de temps à autre aconitum, et redonner arsenicum; on alterne alors ces deux remèdes. S'il y a aggravation après arsenicum, donnez nux vomica.

China sera administré immédiatement après, ou il sera alterné avec aconitum, si les douleurs se font sentir

342 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

principalement dans le côté gauche, sous les côtes, et s'étendent de vers le bas , qu'il y ait un commence- ment de vomissement de sang, avec fièvre violente. S'il se produit de l'amélioration après la première ou seconde dose, attendez l'aggravation nouvelle des symptômes pour répéter le remède.

Arnica conviendra dans le même cas que celui dans le- quel aconitum et china se sont montrés insuffisants, parti- culièrement s'il y a une douleur pressive et lancinante qui gêne la respiration, ou que les symptômes ressemblent à ceux de la fièvre nerveuse (typhoïde) ; si le malade est apathique, ou qu'il reste couché et comme dans un état d'hébétude, s'il dit ne pas sentir son mal et prétend n'avoir besoin de rien. Dans la plupart des cas donnez nux vomica, s'il y a constipation et que la pression à l'estomac persiste un certain temps sans amélioration. Lorsque la constipation s'accompagne d'une douleur aiguë de l'esto- mac et de l'abdomen qui augmente à chaque mou- vement, donnez bryonia.

Donnez arsenicum , s'il y a diarrhée sanguinolente sans amendement ou des douleurs, s'il y a brûlement avec diminution des forces; si le mal empire de deux jours l'un, donnez chinaune fois et le jour libre, et puis en- suite une seconde dose au commencement du jour suivant qui est le mauvais; et si cela ne suffit pas, redonnez, quel- ques jours après, arsenicum.

Lorsque les douleurs sont placées plus sous les côtes à droite, qu'elles occupent un côté du front et s'étendent sur le devant, en haut ou en bas, donnez un des remèdes sui- vants :

Chamomilla, si les douleurs sont obtuses et pressives, si elles n'augmentent pas par la pression extérieure, ni par le mouvement, ni par l'inspiration; si elles s'accompagnent de pression dans l'estomac, avec tension dans les côtés, res- piration difficile, langue jaune, goût amer, peau jaune et

AFFECTIONS DE L'ABDOMEN.

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accès d'angoisses. Si ces angoisses deviennent plus fré- quentes la nuit et s'accompagnent d'une diarrhée mu- queuse verdàtre et de langueur d'estomac, donnez pulsa- tilla ; mais, au contraire, s'il y a constipation, si la peau ost moins jaune, mais que la poitrine soit plus affectée donnez bryonia. On administrera ces remèdes par deux ou trois globules à la fois; et si après une demi-heure ou une heure il n'y a pas d'amélioration, donnez un nouveau globule.

Mercurius, dans la douleur pressive, qui ne permet pas au malade de rester couché sur le côté droit, qui s'accom- pagne de bouche amère, de plus de soif que de faim, de frissons continuels , d'un ictère très-prononcé de •la peau et des yeux ; il pourra être quelquefois al- terné avec belladonna, et, dans les plus mauvais cas, avec lachesis.

Si les douleurs pressives gagnent l'intérieur de la poi- trine et se portent jusque sous les épaules ; si le creux de l'estomac est gonflé, avec tension de la région ombilicale, en travers de l'abdomen, avec respiration difficile et an- xiété; lorsqu'en même temps il y a congestion sanguine vers la tête, éblouissements, vertiges jusqu'à la'défaillance, souvent avec soif ardente, avec agitation continuelle et in- somnie, donnez belladonna. Si dans les vingt-quatre heures le malade n'est pas mieux, lachesis, qu'il faudra répéter tant que durera l'aggravation, et lorsque lachesis cesse d'a- gir, donnez de nouveau belladonna, ou choisissez tout au- tre remède plus convenable.

Dans les douleurs pressives et aiguës avec battements, et sensibilité excessive des parties par attouchement; s'il y a en même temps goût aigre ou amer, nausées, ou même vom.ssements, respiration courte et oppressée, comme si les vêtements étaient trop serrés, et suivi d'une aggravation plus forte en les ôtant; si, en outre, il y a soif, urines rouges, céphalalgie pressive, donnez nux vomica; si cela

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ne suffit pas et que les douleurs lancinantes continuent, donnez sulphur. Pour le cas ces remèdes ne seraient pas suivis d'une amélioration prompte dans l'espace de quelques jours, ou s'il y a amélioration sans progrès, donnez encore sulphur; et si elle ne se déclare pas dans six ou douze heures, donnez-en une nouvelle dose. Après cela , attendez-en les effets patiemment quatre à cinq jours ; s'il y a intermittence , donnez china , comme il vient d'être dit pour les douleurs fixées dans le côté gauche.

Lorsque la douleur occupe principalement l'abdomen, l'ombilic ou la partie inférieure, qu'elle s'aggrave parle mouvement ou par la pression, et que le point le plus douloureux est gonflé, donnez aconitum, répété toutes les trois à quatre heures, jusqu'à ce qu'il y ait amélioration, ou chaque fois que la douleur reparaît ; si ce remède reste sans effet et que l'abdomen continue d'être le siège du mal, devenu plus sensible au toucher, donnez lachesis, qu'on répétera une heure après ; si lachesis ne réussit pas, donnez belladonna. Dans plusieurs cas on peut donner hyoscyamus, bryonia, nux vomica , arsenicum, quelquefois aussi mercurius; ce dernier, principalement, après la- chesis. Pour ce cas, voyez ce qui a été dit un peu plus haut au sujet de l'indication de ce remède.

Qu'on se garde bien de faire usage des apéritifs dans cette maladie, dont le caractère principal est une constipa- tion opiniâtre; car, plus elle dure, plus est prompte et complète la guérison du malade; si, au contraire, on adopte des purgatifs ou des vomitifs, il faut s'attendre à une aggra- vation mortelle ou à une affection chronique qu'il sera difficile de guérir. En sorte qu'il est vrai de dire que la constipation est un bon signe dans cette maladie, et que les selles claires, fréquentes et involontaires, constituent un signe défavorable. On peut encore espérer, même dans ce cas, sauver le malade par hyoscyomm, qu'il faudra re-

AFFECTIONS DE L'ABDOMEN. 345

péter s'il n'est pas soulagé après deux ou trois heures ; et si la maladie ne s'aggrave pas, sachez attendre, et abstenez- vous de tout médicament.

Les jeunes enfants sont sujets à ce genre de souffrance ; lorsqu'ils ont l'abdomen douloureux,, le creux de l'estomac et le dessous du côté enflé, donnez chamomilla, une ou deux fois, ou mercurius. Voyez plus loin, 2e partie, le cha- pitre consacré aux « maladies de l'enfance ».

CONGESTION DU SANG DE l/ABDOMEN.

Dans cette maladie on éprouve une impression fatigante de chaleur et de brûlement, avec dureté, tension, douleur obtuse, incommodités qui semblent dépendre d'une sur- charge d'estomac récente ou ancienne, comme c'est le cas chez les hypochondriaques, habitués à une vie sédentaire ou sujets aux hémorrhoïdes : le remède principal ici est sulphur. Mais si l'on ressent en même temps des dou- leurs dans les reins, avec sensation de brûlement, avec une lassitude qui ôle la force de marcher, donnez nux vomica; s'il y a une diarrhée muqueuse, petite et claire, donnez capsicum ; s'il y a grande faiblesse, arsenicum. Quant aux autres remèdes, voyez l'article des « hémorrhoïdes». On peut employer avec succès belladomna,veratrum,pulsatilla, bryonia, chamomilla, rhus.

vers (1).

On attribue généralement la plupart des affections à l'existence des vers, qui eux-mêmes reconnaissent diverses causes. Ainsi on dit qu'ils proviennent de ce que les enfants sont gorgés de bouillie, de gâteaux, ou de ce que la mère se nourrit, pendant l'allaitement, de beaucoup de viande, de poissons et d'aliments

(i) On consultera avec intérêt un bon ouvrage de M. le docteur Da- vaine, Traité des Entozoaires et des maladies vtrmineuses de l'homme et des animaux domestiques. Paris, 1859, in-8, avec ligures.

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DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

salés ou cuits à la graisse, et l'on suppose alors que c'est ce qui rend les enfants naturellement malades, ou qui les prédis- pose à le devenir; ou bien encore de ce qu'on les emmaillolte trop chaudement et qu'on ne les promène pas à l'air extérieur, et encore de ce qu'on les drogue pour les vers, en leur adminis- trant soit des lavements, soit des purgatifs, ce qui, du reste, est loin de détruire ces incommodes parasites, et ne peut que les engendrer et les faire prospérer.

Du moment qu'on peut se douter de la présence des vers, la première chose à faire, c'est de mettre les enfants à un régime convenable , propre à neutraliser les conditions d'existence de ces animaux ; et si après cela il reste des souffrances vermi- neuses, on pourra facilement les faire cesser par l'action des remèdes. On s'alarme beaucoup trop de la présence des vers : ils ne sont pas aussi dangereux que les médicaments qu'on em- ploie pour les détruire, et qui sont prônés par les journaux et les commères. Les gens crédules croient aisément ce qu'on leur dit à ce sujet, et n'en payent que plus cher ce qu'on leur vend ; mais s'ils savaient ce qu'ils préparent à leurs enfants, ils pré- viendraient le regret qui les attend ; ils donneraient le double pour n'avoir pas introduit ces drogues dans leur maison.

Il est vrai qu'il arrive quelquefois qu'elles tuent les vers, ainsi que font les poisons, mais elles tuent aussi les enfants ou leur ménagent de longues souffrances par les altérations abdomi- nales qui en résultent. Qu'on sache, en premier lieu, que les enfants ont plus ou moins de vers, même avant de naître, et que c'est déjà un indice d'une maladie grave que de voir les vers sortir spontanément; que les vers vivent de substances qui seraient plus nuisibles aux enfants que les vers eux-mêmes. La plupart des symptômes attribués aux vers ne sont que les symptômes d'une maladie générale préalable, qui favorise et augmente l'affection vermineuse, surtout si les enfants ont un mauvais régime. D'après cela, on ne doit pas s'étonner s'ils se multiplient beaucoup et occasionnent différentes souffrances qui, ajoutées à la maladie primitive, peuvent prendre une très- grande gravité. On parvient bien à chasser les vers, à faire dis- paraître les symptômes dont ils étaient l'occasion, mais la ma- ladie réelle, la maladie fondamentale, s'accroît.

On voit aussi se manifester des maladies consécutives qui sont pires que les premières, bien qu'elles se développent lentement, comme cela se voit sur les enfants de dix à douze ans. La chasse

AFFECTIONS DE L'ABDOMEN.

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aux vers ne remédie à rien d'essentiel. Les remèdes dont nous allons parler guérissent l'affection vermineuse, et réussis- sent même à expulser les vers, fussent-ils très-nombreux. Pendant le traitement, on donnera à manger aux enfants dans une juste mesure, mais toujours peu de pain, et jamais ni gâ- teaux ni choses semblables. On leur permettra de manger des substances fraîches ou bouillies, ou des fruits secs.

Lorsqu'on n'est pas sûr de l'existence des vers, que l'en- fant maigrit et vomit souvent, donnez ipecacuanha; mais s'il a la langue chargée, donnez carbo vegetabilis; si cela ne suffit ipas,pulsatilla; si l'enfant était fatigué par une diar- rhée intense, ou qu'il eût pris des purgatifs, china ; s'il y a constipation, nux vomica.

Si l'enfant rend des vers de temps en temps, que le ventre soit distendu, que le nez lui démange, donnez cina, qui est le remède capital contre toutes les souffrances pro- venant des vers.

Dans les coliques produites par les vers avec envie de vomir et affluence d'eau considérable dans la bouche, avec dureté de la région ombilicale, et si l'abdomen est généralement dur et gonflé , avec des besoins fré- quents et impuissants d'aller à la selle, avec stries, de sang, donnez d'abord aconitum; quelques heures après, cina; et si cela ne suffit p as, 'memm'ws ou silicea. Dans toute souffrance vermineuse, aconitum, administré dès le principe, est d'une grande utilité ; et si, après son em- ploi et celui de divers autres remèdes, le mal reste le môme, donnez sulphur comme moyen efficace, surtout après mercurius. Ces remèdes opèrent en général la gué- nson. Dans des cas rares, accompagnés d'une grande soif, de saisissements et de peur ou frayeur, donnez bel! adonna ou kyoscyamvs. Dans les circonstances les plus graves,. lachesis convient, administré deux ou trois fois.

Les individus tourmentés par le Ter solidaire en rendent, de temps en temps, des morceaux qui se déta-

348 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

chent comme d'une articulation ; ce parasite est carré, en- tièrement plat et large comme le petit doigt. Si l'on n'en rend pas de fragments lorsqu'on devrait en rendre, ce qui arrive ordinairement à la pleine et à la nouvelle lune, qu'on ne croie pas pour cela avoir le ver solitaire, car personne ne peut le savoir s'il n'en rend ; mais s'il se trouve qu'on dise la vérité, ce n'est encore qu'un pur hasard ; du reste, celui qui a réellement le ténia ne doit point s'en effrayer et croire qu'il a dans le ventre une bête dont il faut qu'il se débarrasse à tout prix, par toute espèce de poison. Si on l'expulse promptement, le succès est pire pour le malade, car il peut s'attendre, d'un moment à l'autre, à d'autres et nouvelles souffrances. Celui qui y est sujet prendra sulphur, deux matins de suite, à la lune décroissante ; et à la pleine lune suivante, mercurius, et, huit jours après, deux fois sulphur; il devra répéter cette méthode pendant quelque temps. Il arrive que le ver sort après quelques doses de calcarea. Cuprum a réussi dans quelques cas pour chasser le ver solitaire. Si cela ne suffit pas, il faut s'adresser à un médecin homœopathe.

Pour les ascarides, petits vers qui se tiennent à l'anus, voyez l'article suivant.

DÉMANGEAISONS A L ANUS.

Les tourments de cette affection se guérissent généra- lement par l'un ou plusieurs des remèdes suivants :

Nux vornica s'approprie aux démangeaisons internes ou externes, qui s'aggravent en étant assis ou pendant le mou- vement; pires après avoir mangé ou bu des choses échauf- fantes, avec douleur et hémorrhoïdes dures, sèches, hu- mides ou saignantes ; si le malade est constipé et a l'habi- tude de prendre des boissons fortes, de la bière ou du café ; ou si elles ont eu lieu chez les personnes qui mènent une vie sédentaire, chez les femmes enceintes, ou qu'elles

AFFECTIONS DE L'ABDOMEN. 349

soient produites par les ascarides, qu'on peut voir remuer à la marge de l'anus.

Lorsque le prurit est causé par les ascarides et que nux vomica ne suffit pas, si les enfants ont été très-inquiets du- rant la nuit et s'ils ont la fièvre, donnez, matin et soir, aconitum, suivi le matin d'ignatia. Si de temps à autre les enfants sont tourmentés par cette affection, surtout à la pleine et à la nouvelle lune, donnez sulphur à chaque pleine lune, silicea à chaque renouvellement. Répétez la dose chaque matin pendant une semaine. Si à la pleine lune suivante il n'y a pas encore amélioration, donnez calcarea, de la même manière que sulphur, que l'on peut répéter sept jours de suite.

: Autant que possible, empêchez les enfants de manger de la viande de cochon et des pâtisseries. Si on ne peut y parvenir, malgré l'emploi du remède ci-dessus, donnez ferrum trois à quatre matins de suite ; si parfois il se déclare de la diarrhée, cessez-le ; et si la diarrhée persiste, donnez china.

Pendant que les enfants font usage de ces remèdes (sul- phur, calcarea, silicea etferrum),\\s s'abstiendront de tout autre médicament ; tout au plus une prise ù'àconitum, sus ont la fièvre; et si aconitum ne suffit pas, donnez le camphre à flairer.

fflSï S'ad^»t]le™^ lorsqu'il y a des mouvements fel r e pendant la nuit, avec gémissements et grincement des dents durant le sommeil, fouillement du nez avec les doigts ou epluchement des lèvres, avec beaucoup de prurit au fondement, et grand désir de manger du sel ; parTu herement lorsque , 'enfant a du chagrin et est irrit ée un appeut variable et la langue blanche.

P'ace ac dix a quinze minutes, et nuis on

HERING. 1

20

350 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

le retire non sans en avoir obtenu quelque soulagement ; si cela même ne suffit pas encore, on peut donner de petits lave- ments à l'eau froide tous les soirs ; rien de cela ne contrarie l'action des remèdes. Cette pratique restant sans effet, on peut essayer, surtout chez les enfants qui ont hérité de celte affec- tion, les lavements à l'eau légèrement salée; et s'ils ne suffisent pas et occasionnent de la diarrhée, qu'on donne alors des lave- ments acidulés (d'eau vinaigrée). Dans le cas d'un nouvel in- succès, on a vu des frictions répétées matin et soir, faites sur les parties pruriteuses, avec une moitié de citron, apporter du soulagement. (Ce dernier procédé réussit contre les démangeai- sons des parties génitales de l'homme ou de la femme.)

11 est d'observation que l'usage des asperges dans la saison est très-avantageux pour combattre les vers et les démangeaisons qu'ils provoquent; car on a fait la remarque que c'est à cette époque que ces parasites fatiguent le plus.

Lorsque les démangeaisons sont provoquées par les hé- morrhoïdes (tumeurs à l'anus rouges et bleuâtres), donnez dans ce cas les remèdes suivants :

Nux vomica, dans les démangeaisons accompagnées de brûlements et d'élancements, l'anus est contracté comme s'il était trop étroit, avec des efforts inutiles pour aller a la selle ; si elles sont accompagnées d'élancements sourds et de mouvements spasmodiques tractifs dans les reins et au- tour de l'anus, et qu'à chaque mouvement il y ait aux reins une douleur sécante qui arrache des cris au malade et qu'il ne puisse marcher, ni être assis, ni courbe. Quel- quefois ignatia convient mieux, s'il est en rapport avec le tempérament du malade.

Lorsque, indépendamment des démangeaisons on éprouve au dedans et autour de l'anus une douleur d exco- riation avec élancements, s'il y a en outre brulement, que les tumeurs se ramollissent, que le rectum soit comme trop plein et trop lourd, ou que l'anus sorte; quand on éprouve aussi un besoin continuel d'aller à la garde-robe ou qu'on a des selles minces et sanguinolentes avec des douleurs fortement lancinantes qui vont dans les reins,

AFFECTIONS DE L'ABDOMEN. 351

qu'il y ait de la roideur ou de la tension, donnez sulphur matin et soir, pendant quelques jours, et attendez-en pa- tiemment les effets. Mais s'il y a quelque aggravation à la suite de sulphur, donnez aconitum; si cela n'améliore pas l'état, faites sentir le camphre.

Apium virus convient dans la pire espèce des déman- geaisons de l'anus, dans les douleurs brûlantes et lanci- nantes.

PROLAPSUS OU DESCENTE DE L'ANUS , DU RECTUM.

Cet état consiste dans le renversement exte'rieur du gros in- testin, ou rectum; il se déclare, soit lorsque les intestins sont mis en action, soit seulement qu'ils soient précédés ou suivis d'épreintes, ou en s'asseyant, ou en marchant. L'intestin re- vient dans sa position naturelle lorsqu'on s'étend, ou qu'on l'aide avec la main. Pour faire cesser le prolapsus, le malade doit se mettre sur ses genoux, les parties étant écartées, on enfonce l'intestin avec un petit tampon mouillé. Si l'eau froide provoque de la douleur, on peut se servir d'eau chaude. Si l'intestin ne veut pas rentrer en place, et pour ainsi dire de lui-même, on aura recours à un tampon un peu plus ferme, on prendra une éponge fine, qu'on enveloppera d'un linge très-fin aussi; mouillez ce tampon, et introduisez-en une partie avec lenteur mais avec fermeté. Ne précipitez rien et vous opérerez avec plus de sûreté dans la véritable direction ; il se fait dans l'intestin une très-courte contraction ; qui procède alternativement de haut en bas et de bas en haut, c'est pendant le dernier erïort que l'intestin reprend sa place. Mais s'il n'en est pas ainsi après dix minutes, et que l'intestin soit froid et mollasse, essayez del enfonceravec votie doigt, préalablement huilé ou beurré et dont 1 ongle aura été taillé de manière à ne pas blesser les tissus. Ml se déclare de la rougeur, du gonflement et de l'inflamma- tion abstenez-vous d'opérer la rentrée, et contentez-vous d'ap- £ le Z T Pai tieS-deS comPresses d'<^ froide, et admlnhh TivS^TAlTT?*'- aUX enfa"ts> P^iculièremenl pendant

îmgï';r,: l°mtia ou »™ ^mica, selon la valeur des symptomesetdes tempéraments.- Si l'intestin est très-enflé, ou d une couleur bleuâtre, ou s'il saigne avec de vives douleur en

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DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

poussant à la selle, mercurius, le jour d'après, ignatia; si c'est à la suite de la dysenterie, ruta; si le prolapsus a lieu en mar- chant et que l'intesliu soit d'un rouge violet, arnica; - s'il y a un gonflement d'un rouge blanchâtre autour de l'anus accom- pagné d'élancements, apium virus. Dans les cas chroniques, chez les enfants surtout, donnez calcarea; il est préférable.

Cette affection consiste dans un écoulement de sang par l'anus à travers les veines dites hémorrhoïdales ; ila lieu assez fréquem- menttouteslesquatre à cinq semaines, etqui est précédé de souf- frances plusou moins incommodes, après quoi on se trouve infi- niment soulagé. Cette incommodité préserve souvent d'autres maladies plus graves. C'est précisément ce qui fait que les Alle- mands l'appellent veine d'or. D'ordinaire les symptômes pré- curseurs sont assez douloureux. Quelquefois l'écoulement du sang s'arrête; il n'en sort pas ou peu; d'autres fois il s'en écoule trop, et cela devient dangereux. Souvent il se forme sur la marge de l'anus des tumeurs très-douloureuses, surtout lors- qu'il ne se fait pas de flux sanguin. Celte affection peut en outre se déplacer et se porter sur une partie plus importante de l'organisme : il en résulte alors des accidents très-graves. Pour ces divers cas, il y a à la vérité différents remèdes à employer; mais il y a avant tout à modifier un genre de vie qui ne manque pas d'aggraver la maladie. 11 ne faut pas rester longtemps assis, particulièrement sur un siège mou, à moins que les hémorrhoïdes ne soient sorties ; on évitera toute boisson forte, principalement la bière forte, le vin, le café, le thé, etc. Le matin on boira beaucoup d'eau; on mangera moins de viande, et l'on prendra beaucoup d'exercice.

Les médecins de la vieille école n'entendent rien au traite- ment des tumeurs hémorrhoïdales; s'ils ont quelquefois réussi à les taire disparaître, c'est par un pur hasard ; et l'insuccès leur a fait concevoir la folle idée de les exciser, ce que chacun peut faire s'il a une paire de ciseaux adaptés à celle opération. Les douleurs de l'opération n'ont rien de irès-souffi ant, mais ce n'est pas moins une opération hasardée et très-irrationnelle, qui peut avoir, de graves conséquences; on ne parvient souvent dans ce cas àarrêler l'effusion du sang qu'avec un fer brûlant ou de la créo- sote et il en résulte des ulcères qu'on ne parvient pas toujours

AFFECTIONS DE i/aBDOMEN.

353

à faire cicatriser. Cette excision n'a du reste d'autre effet que de suspendremomentanément les souffrances, car il ne tarde guère à se former d'autres tumeurs qui s'établissent plus haut dans le rectum, elles deviennent naturellement beaucoup plus in- commodes et plus douloureuses: on n'a plus la ressource de les exciser avec la même facilité, et, si l'on y parvient, le rec- tum se trouve lésé d'une manière irrémédiable. Supposons que cette nouvelle opération ait une apparence de réussite; et puis que fera-t-on contre les tumeurs qui se forment plus haut? s'arrête la sagesse de ces habiles opérateurs. Mais alors la ma- ladie étant devenue plus grave qu'auparavant, ils l'abandonnent au destin. Nous autres homceopathes, nous avons des remèdes qui guérissent ces tumeurs sans les couper; et nous savons aussi que plus on fait subir de ces mutilations au malade, plus il est difficile de Je guérir.

Des ablutions et des lavements d'eau fraîche, une ou deux fois par jour, constituent un excellent moyen, quand leshémor- rhoïcles ne coulent pas; mais qu'on se garde bien de l'employer, quand elles saignent avec trop de force. Tout au plus y doit-on recourir quand le flux est trop abondant; mais alors il faut toujours user des remèdes adaptés à la circonstance. Ces lavements seront pris avec une grande précaution; l'eau ne sera pas froide; le bout de la seringue, en gomme élastique, en bois de buis ou de tilleul, ne sera pas trop pointu; il sera obtus et de la grosseur du petit doigt; on aura la précaution de le tremper dans de l'huile fraîche, de la graisse, ou du beurre: on l'introduira alors avec ménagement. Mais si les tumeurs de l'anus sont trop douloureuses, et qu'on ne puisse pas intro- duire la seringue, on tiendra sur l'anus une éponge trempée dans l'eau froide. Le malade fera utilement d'humecter les tu- meurs avec sa salive, pourvu que ce ne soit pas immédiatement après avoir mangé ou fumé; ceux qui chiquent ou ont des ulcères dans la bouche s'en abstiendront. Lorsque les hémor- rhoïdesne saignent pas, elles deviennent très-duuloureuses; et si l'application de l'eau froide les exaspère, alors qu'on prenne une fumigation sur une chaise percée placée sur un vase d'eau de son très-chaude ; on se trouvera bien aussi de l'usage de sub- stances mucilagineuses , et particulièrement d'une émulsion de graines de coing.

Mais le principal est dans l'emploi des remèdes. S'il y a une grande démangeaison, consultez l'article « Démangeaisons à

20.

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DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

l'anus; » s'il y a des coliques par suite d'hémorrhoïdes , donnez les remèdes contre la colique, parmi lesquels se distinguent principalement pulsatilla, nux vomica et colocynthis. Pulsatilla s'adresse aux femmes; nux vomica est pour les ivrognes et pour ceux qui mènent une vie sédentaire, et colocynthis quand les douleurs sont très-violentes. Il faudra aussi voir l'article con- sacré à la « congestion sanguine abdominale. »

Aconitum est suivi d'un bon résultat lorsque le sang flue, et qu'il y a en même temps une douleur lancinante et pres- sive à l'anus; lorsque le bas-ventre est comme trop plein, avec tension, pression et coliques ; lorsque les reins sont comme brisés.

Nux vomica lorsque les tumeurs sont le siège de dou- leurs lancinantes et brûlantes, accompagnées des souffran- ces indiquées à l'article « Démangeaisons à l'anus » ; lors- que, avant et après la selle, il y a un flux abondant d'un sang clair, ainsi que dans le cas de constipation ou de gros- sesse. Si ce remède ne suffit pas, donnez ignatia; et plus tard, si les souffrances reviennent, sulphur.

Apium virus lorsque les tumeurs sont petites, très-dou- loureuses, pinçantes, mordantes et pruriteuses ; quand il y en a de grosses avec douleur et brûlement ; si tout le pourtour de l'anus est gonflé, chaud et comme rempli, particulière- ment s'il sort un sang noir fluide; approprié aux personnes irritables, inquiètes et abattues.

Pulsatilla lorsque avec les selles il sort un mélange de sang et de mucosités, qu'il y a forte pression sur les tu- meurs; qu'on éprouve des douleurs dans le dos, et que la face est pâle, avec crainte de syncope ; si cela ne suffit pas, donnez mercurius ; et après, sulphur.

Capsicum convient quand les tumeurs sont très-enflées, que le sang s'échappe avec des douleurs brûlantes, des selles séro-sanguinolentes; lorsqu'on ressent les tiraille- ments dans les reins et le dos, et des tranchées dans le

ventre. , Ignatia convient dans les douleurs pulsatives situées pro-

AFFECTIONS DE i/ABDOMEN. 335

fondément, avec démangeaison et fourmillement, flux abondant de sang, ou procidence de l'anus pendant les selles, ou lorsque, après les selles, on éprouve une forte douleur d'excoriation et de contraction, particulièrement à la suite d'un besoin impuissant d'aller, ou qu'il n'est sorti qu'un mucus sanguinolent.

Chamomilla se donne quand le flux de sang est liquide, avec douleurs compressives dans le bas-ventre, et besoins fréquents d'aller à la selle ; qu'il y a de temps en temps de la diarrhée, particulièrement si elle est accompagnée d'une sensation de brûlement et de corrosion, avec maux dans les reins, surtout la nuit.

Antimonium crudum convient fréquemment lorsqu'il sort de l'anus une mucosité jaunâtre qui tache le linge ; on peut dans quelques cas l'alterner avec pulsatilla; lors- que le mucus donne la sensation d'un fort brûlement préférez alors carbo vegetabilis , principalement quand on saigne du nez et qu'il se fait un afflux de sang vers la tête. &

Carbo vegetabilis lorsque, par suite d'un flux de san<* brûlant, le malade tombe dans une grande faiblesse : s'il ne suf fit pas, donnez arsenicum ; et s'il y a une nouvelle aggra- vation, alternez ces deux remèdes.

Sulphur est le remède principal contre les hémorrhoïdes Huentes ou borgnes; il convient particulièrement quand il y a une pression, un besoin continuel d'aller à la selle et que ce besoin est sans résultat, ou qu'il y a des selles très- minces et sanguinolentes, accompagnées de douleur d'ex - comt.on et d'élancements violents dans l'anus et autour;

Woun T1* S°nt brÛlantes' qu'elles suintent> s°rten

euîTZïl aU P0'nt ^ ne P°UVOir IeS faire ™trer; si elles sont accompagnées de douleurs violentes et lanri

aussi quand - -

356 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

Celui qui a déjà pris beaucoup de soufre ou d'huile de Harlem, et qui en a abusé, devra préalablement faire usage de mercurius, et , six jours après, de sulphur , le soir et le matin; mais s'il a abusé également des préparations de mercure et de soufre, qu'il prenne d'abord lachesis une ou deux fois; et s'il se produit une nouvelle aggravation, mercurius, et ensuite sulphur.

Belladonna convient dans le flux de sang accompagné de mauvaises douleurs dans les reins, comme s'ils étaient contusionnés, brisés; s'il ne suffit pas, donnez hepar; et si la guérison n'est pas opérée, quatre à cinq jours après, rhus. Dans tous les cas, le malade ne prendra de ces re- mèdes que deux fois par jour, le matin et le soir, ou le soir et le matin.

Dans le flux trop abondant de sang, donnez aconitum; s'il ne suffit pas et que le sang coule comme dans une hé- morrhagie, qu'on n'attende pas longtemps et qu'on donne ipecacuanha; si après dix minutes il n'y a pas de résultat, sulphur, et de nouveau aconitum; si cela ne suffit pas en- core donnez belladonna à flairer, et ensuite calcarea en olfaction. Si, après l'usage de l'un de ces remèdes, il y a quelque amélioration, ne donnez plus rien ; s'il y a quelque aggravation, recommencez, et ne recourez à un autre re- mède que lorsque le précédent a épuisé son effet. Si le malade est faible, donnez-lui china dans l'intervalle.

Les remèdes ci-dessus indiqués suffisent pour les cas d'urgence; ils peuvent aussi guérir les cas chroniques; et s'ils n'y réussissent pas, appelez un médecin homœo- pathe, et renseignez-le avec détail sur toutes vos souf- frances.

DIARRHÉE.

Cette affection est déterminée très-souvent par les .causes indiauées dans la première partie de ce livre : comme pai »ne fra t subite, une peur, une contrariété, un refroidissement,

AFFECTIONS DE L ABDOMEN. 357

un échauffement, un dérangement d'estomac, la suite de brû- lures, etc.

La plupart des gens ont encore le préjugé de croire que la diarrhée est un bénéfice de nature, nécessaire au rétablissement de la santé dérangée. Il est vrai qu'il y a quelques maladies qui se jugent par la diarrhée, mais elle n'en reste pas moins une maladie si elle a de la durée; et il est très-vrai aussi que c'est par elle que commencent d'autres souffrances. Le faux sem- blant d'amélioration et de faiblesse qu'on éprouve après une diarrhée quelconque (soit provoquée ou non) est considéré par beaucoup de personnes comme salutaire et agréable, par cela seul que l'état actuel est différent de celui qui précédait ce dé- rangement. Par comparaison, il en est de même de ceux qui regardent l'usage de la bière forte ou de l'eau-de-vie comme bienfaisant, à cause de cette espèce d'enivrement qui en résulte il leur semble d'autant meilleur, qu'il est plus prononcé. 11 se trouve aussi des gens qui croient que la santé ne peut rester dans un parfait équilibre s'ils ne se purgent pas de temps en temps. Us n'ont qu'à essayer, s'ils sont constipés, des remèdes que nous conseillons contre la constipation, et se convaincront qu ils peuvent guérir la plupart du temps sans purgatifs. Si l'on est pris d une diarrhée naturelle ou artificielle, ce ne sera pas une raison pour qu'il faille l'arrêter artificiellement, comme par du vin, de l'eau-de-vie, et tout autre moyen ; il vaut mieux lui laisser son cours, et ne prendre que les remèdes qui lui sont appropriés. Supprimer la diarrhée n'est pas toujours dan- gereux; cependant cela peut le devenir quelquefois, principa- lement chez les enfants et les vieillards, ou chez les personnes qui sont atteintes en même temps d'une autre maladie - Il

oe'n ipen,TSh fal0,'S d6S affeCfi0nS S''aves> telles que la dys- Su él Tf leS(maladieS defoi^c.. mots bien savants qui Jouissent les esprits simples, qui ne mènent pas plus loin,

m'U n'est 2 16 P,"mCipal; 16 * de lout cela, c'es Sïe dSrïï r°UrS\raCile de ^rir les suites fâcheuses rW V , suPPr,mee- - Mais croire qu'il est trè-imnru

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I La plupart de ces i^Ss^exi iïLfZÎÏÏ"^ ^ ^ H Ci>u LXlslcnt que dans l'imagination.

358 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

Expliquons-nous plus positivement, et cela pour détruire les préjugés qui existent sur ce sujet : en admettant que le corps contienne de véritables impuretés, il s'en débarrasse plustôtpar une évacuation naturelle que par la diarrhée, qui, quoi qu'on en dise, ne parvient pas à en délivrer les intestins. Lorsque les matières sortent fermes, rien ne reste; tout le monde sait cela. Le canal intestinal est un véritable tube, étroit à son origine, et qui va s'élargissant jusqu'à son extrémité inférieure. Il ne ressemble pas à un tuyau de pompe à incendie , sur lequel il faut agir pour en faire sortir le contenu. Non, ce n'est pas un instrument inerte, mais bien un tube tout vivant, doué d'une activité propre et constante. Cette activité, tant qu'elle est à l'état normal, ne souffre pas que rien reste dans le corps; il n'y reste quelque chose que lorsqu'elle a perdu sa régularité ou qu'elle s'arrête; ce qui ne peut avoir lieu. Dans la diarrhée provoquée par un purgatif, celle activité, cette force est nre- gulière, et s'irrite dans les efforts qu'elle fait pour débarrasser l'organisme de ces purgatifs, véritables poisons qui, lorsqu elle y est parvenue, laissent les intestins dans une grande faiblesse, dans un relâchement extrême.- Sile purgatif n'agit pas à l'égal d'un poison, alors il n'évacue pas tout; et il ne sort du corps que parce qu'il ne peut être toléré. - Les effets funestes des médecines deviennent encore plus évidents; lorsque ces drogues restent dans les intestins ; car le corps n'a plus la force de les chasser; alors elles y restent avec toute la force d un poison. On a beau dire que c'est la maladie qui produit ces symptômes ; il n'en faut rien croire; cela est faux. Il meurt beaucoup plus d'adultes par la magnésie et l'huile de ricin, plus d enfants par la rhubarbe que par l'arsenic, dont on est tant/ffraï\* J"^ t.itre. _ Dans l'état de constipation, la force des intestins es plus puissante, et dans un temps donné, les excréments peuvent être expulsés, et, par conséquent, rien ne peut rester dedans, car les matières durcies remplissent toujours le gros boyau, ce qui n'a jamais lieu dans la diarrhée. Lorsque la force d expul- sion s'arrête, il est vrai que tout reste stationnaire ; mais elle peut être facilement provoquée, comme cela est prouve a 1 ar- ticle « Constipation » . Les médecins qui ont ouvert des corps par centaines, savent très-bien qu'on ne trouve des impuretés que dans les sujets morts à la suite de la diarrhée, et jamais dans ceux nui ont élé constipés. LorVon est pris d'une légère diarrhée et qu'on se trouve

AFFECTIONS DE i/ABDOMEN. 359

par soulagé ou guéri d'une autre maladie, il ne faut pas se presser de recourir aux remèdes ; il faut y recourir quand elle continue, ou qu'elle donne lieu à d'autres affections. Dans ce cas, choisissez parmi les médicaments appropriés aux symp- tômes.

Dans la diarrhée de la dentition il n'y a rien à faire, à moins qu'elle ne dure trop longtemps et qu'elle n'affaiblisse les enfants. Il suffira dès le principe d'éviter les acides, le café, le thé et toute substance salée; tous fruits, frais ou secs, les œufs ou le poulet et autres volailles sont toujours nuisibles. Ne donnez que des boissons mucilagineuses et une nourriture féculente, comme la farine d'avoine, de riz, etc. Si l'appétit se conserve, le ma- lade prendra du bouillon, du potage avec ou sans fécule, ainsi que du lait récemment trait, s'il n'y a pas de répugnance ; mais on te donnera sans excès; il pourrait augmenter la diarrhée.

, Jpecacuanha convient dans le cas le petit malade crie, s'agite, est inquiet, salive beaucoup, qu'il a le bas-ventre gonflé, avec des besoins impuissants d'aller, qu'il a des selles fréquentes, petites, jaunâtres, accompagnées de co- liques et de douleurs au rectum, ou que les selles sont mu- queuses, minces, comme fermentées, et d'une mauvaise odeur; qu'il éprouve en même temps de la faiblesse, l'en- vie de rester couché ou qu'il est somnolent; que le visage est pâle, avec cercle bleuâtre des yeux, horripilation, irri- tabilité, mauvaise humeur. Si ipecacuanha ne suffît pas donnez rheum; si les selles ont une odeur aigre, rheum sera préféré dès le principe.

Chamomilla s'adapte principalement aux enfants qui crient s agitent, et veulent toujours être portés; à ceux d un âge plus avancé, s'ils s'agitent d'une manière inquiète

e ZZ, V f'^ Cri6nt jUSqU'à 6n Perdre ^naissance,

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tendu d r auJrf 68 T 16 que leur ^ntre est

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ou md gérées et donnent une odeur d'œufs pourris; qu'i

y a des borborygmes, manque d'appétit, soif, langue char-

360 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

gée, renvois fréquents et soulèvements d'estomac comme pour vomir. Ce remède conviendra aux grandes per- sonnes, particulièrement quand les selles sont vertes, aqueuses, chaudes et puantes; qu'elles ont la bouche amère ; qu'il y a renvois amers, vomissements bilieux, plé- nitude d'estomac, tranchées, céphalalgie.

Pulsatilla convient dans la diarrhée qui a la consistance de bouillie, ou lorsqu'elle est liquide, puante, qu'elle exco- rie l'anus, qu'elle est brûlante; si elle s'accompagne de dégoût, de nausées, de renvois désagréables, de tranchées; plus fréquente la nuit que le jour; donnez rhus, si, rendue à l'état de bouillie, elle n'a lieu qu'après minuit, mais pré- cédée de maux de ventre qui cessent après la garde-robe.

Pulsatilla convient dans la diarrhée muqueuse, lorsque chaque selle change de couleur; - si elle occasionne une grande faiblesse, donnez colocynthis ; et s. ce remède amène de vives tranchées, administrez une tasse de cale pur Si les selles sont claires, verdâtres, sanguinolentes et accompagnées de ténesme, donnez mercurius.

Pulsatilla est particulièrement convenable aux malades d'une humeur douce et patiente (les femmes et les en- fants); et si la diarrhée est causée par des aliments gras.

Mercurius convient quand les souffrances sont à pousser des cris qu'on se tord et qu'on a un besoin urgent et im- puissant d'aller, avec sueur froide et tremblement quand les selles sont vertes, aqueuses et muqueuses, que que ois bilieuses, avec des stries de sang suivies d'une grande fa - b esse d'une haleine mauvaise, et comme s, elle venait d un estomac à jeun; s'il y amanque d'appétit, et envie de vomir, et en même temps diarrbée et vomissement. Il con- vient aussi quand les selles sont tellement corrosives qu en sortant elles brûlent l'anus, siège d'un vif prurit.

Sulphur se donne dans la diarrhée les selles sont tel- lement acres que tout le pourtour de l'anus en est exco- rié ou provoque des éruptions miliaires; souvent aussi,

AFFECTIONS DES INTESTINS. 3fjj

elle s'accompagne d'émaciation,ou chez les enfants, qui ont le ventre dur et ballonné : lorsque le moindre refroidisse- ment l'a fait récidiver. Il convient surtout après les remèdes qui ont guéri la diarrhée une première fois, mais guérison qui n'a pas tenu.

Antimonium crudum convient dans la diarrhée aqueuse avec dérangement d'estomac et langue chargée d'un enduit blanc. Lorsque l'anus est douloureux avec spasmes, que la moindre nourriture cause une douleur pressive sur l'es- tomac; que les yeux sont comme hébétés; si la figure est pâle et comme livide, donnez ferrtim, qui peut être aussi administré dans la diarrhée indolore. - Si cette affection dure depuis longtemps, et que les autres remèdes soient restes sans effet, donnez phosphoric. acicl. à doses répétées et de plus en plus fortes.

Rheum convient dans la diarrhée aiguë, mince, glai- reuse, et comme en fermentation (comparez avec ipeea- cuanha), et particulièrement aux enfants qui crient et se plaignent de coliques, ou ramassent leurs jambes vers le ventre, si leur bouche est pleine de salive et leur face pâle. (Si la figure est rouge, donnez chamomilla, et si c'est in- suffisant, belladonna). Dans le cas l'enfant sent l'aigre quoiqu'on le lave souvent, si rheum n'a pas suffi et que les douleurs persistent, donnez chamomilla ; et si elle re<=te sans effet, et que les douleurs diminuent en même temps que 1 état de faiblesse continue, avec distension du ventre donnez sulphur. '

Jpium virus, pour la diarrhée jaune verdàtre, liquide,

ou si le ventre est

persolTr? Z C°ntaCt dU drap de Ht' sPé™lement aux pei sonnes irritables, qui trouvent à redire à tout aux en ants inconstants qui mangent et boivent de ïou et au tombent dans l'abattement et la faiblesse q

lesbdiviH r , T"8™161116111 à toutes les diarrhées chez les individusdebihtes, mais aussi dans les cas où, lorsque

HÉH1NG. 1

21

362 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

pendant la durée des fortes douleurs, caractérisées par un état de spasme, de resserrement et de compression, qu'il y a évacuation d'une grande quantité de matières brunâ- tres et minces, suivies le plus souvent de douleurs brû- lantes à l'anus, avec grande faiblesse du bas-ventre, borbo- rygmes, coliques venteuses et éructations. Lorsque les douleurs spasmodiques surexcitent le patient , et l'empê- chent de dormir, ce remède lui donne un peu de calme et prévient la diarrhée.

Bryonia convient assez ordinairement pendant les cha- leurs de l'été, et en particulier après avoir pris des boissons froides ou pour tel autre cas de refroidissement; ou que la diarrhée est causée par du fruit ou par un excès de nourri- ture; ou lorsqu'elle se déclare bientôt après avoir mangé ; à la suite de l'usage de la choucroute ou d'un aliment ana- logue; à la suite d'une vive contrariété, et quand chamo- milla n'a pas suffi.

Nux moschata convient à celui qui s'est enrhumé soit dans l'eau ou par l'humidité des pieds, ou qui prend fa- cilement froid, et qui a la peau très-sensible à l'impression du froid; dans la diarrhée glaireuse; appétit nul; langue chargée ; mauvaise haleine ; ou évacuations claires, accom- pagnées d'épreintes; avec douleur sous les côtes, se por- tant de droite à gauche; ou abdomen ballonné par des vents; après avoir bu et mangé, coliques et mal de tête.

Dulcamara convient dans la diarrhée qui se manifeste à la suite d'un refroidissement, particulièrement en ete et en automne, s'aggravant la nuit; qui s'accompagne d éva- cuations fréquentes et plus aqueuses, avec ou sans dou- leurs ou coliques. Si dulcamara ne réussit pas après six heures, donnez bryonia et répétez-le toutes les six, huit ou douze heures. - Si la diarrhée est accompagnée de plus de faiblesse que de douleur, si elle éclate après le re- pas et que les aliments soient rendus non digérés, chinâ convient généralement; quelquefois aussi c'est bryoma ou

AFFECTIONS DES INTESTINS. 363

rheum qu'il faudra consulter. Mais si la faiblesse est consi- dérable et coïncide avec les douleurs abdominales, donnez arsenicum, et s'il n'est pas suivi d'un prompt effet, nux vo- mica. Contre les selles d'aliments non digérés, ferrum con- viendra souvent, alterné avec china ou calcarea, et quel- quefois avec mercurius. Contre la grande faiblesse avec diarrhée, ipecacuanha est le meilleur remède, avec vera- trum et arsenicum; pour la diarrhée sans douleur, ferrum. Lorsque la diarrhée alterne avec la constipation, comme cela a lieu quelquefois chez les vieillards, donnez antimonium crudum et calcarea, surtout s'il n'y a aucune espèce de douleurs.

Pour la diarrhée des femmes grosses ou nouvellement accouchées, voyez le chapitre des « Maladies des femmes» ; et pour la diarrhée des enfants pendant l'été, voyez le cha- pitre des « Maladies des enfants » .

DYSENTERIE.

Les principaux symptômes de cette affection sont : un besoin constant d'aller à la garde-robe avec douleurs sécantes des in- testins; selles petites, courtes, consistant en mucosités blan- châtres ou sanguinolentes, sans matière stercorale. Ce besoin constant ce désir de pousser une selle, sont causés par l'inflam- mation (gonflement, rougeur et douleur) du gros intestin et non par Ja présence de la matière stercorale telle qu'elle est chez une personne en santé; cette maladie n'est pas, comme on Je

S iTcZTT"1' la ?arïMe< maiS *mUmnt k co^aire, lu ion 7 T ' Cai' 'a réa>'Pa,'ili0" des fèces dans les éva- cu, t,on3 e,t le s,gne certain que le malade est mieux

remède vrai do \\;.v,a tu,<1"^ s attacher a découvrir le lemoae via de l épidémie pour en faire part au .mhlic

364 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

sance commune ; bientôt après, vous aurez plusieurs personnes atteintes de la maladie ; elles l'auront prise par infec tion. Dans ce cas, le moyen désinfectant le plus sûr, le plus facile et le moins cher, c'est une solution de couperose (sulfate de fer), soit une partie sur trente d'eau ; un peu de cette solution sera mé- langé à toutes les matières évacuées par le malade, et une autre partie en sera versée chaque jour dans les lieux d'aisances.

La dysenlérie est fréquente, principalement dans les temps les jours sont chauds et les nuits froides, et c'est alors qu'il faut être très-soigneux pour éviter cette influence du temps comme aussi de ne point boire froid en état de transpiration, de ne point quitter une partie de ses vêlements, ni de s'asseoir à terre, ni sur une pierre. On doit s'abstenir de fruits verts ou incomplètement mûrs, de boissons ou liqueurs altérées ou fermentées, de vinaigre, d'eau minérale, de limonade et autres breuvages acidulés, surtout pendant la nuit.

Quelquefois la dysenlérie débute par la diarrhée ordinaire ; on y remédiera de suite par les remèdes indiqués à l'article « diarrhée », mais plus particulièrement par veratrum,pulsatilla ou nux vomica. Veratrum pour la diarrhée aqueuse, avec fris- son , tiraillement douloureux dans le gras des jambes, anxiété et douleur autour du nombril, vomissement et soif. Pulsa- lilla pour la diarrhée avec matières glaireuses, et vomissements ; si le malade est assoupi et d'un caractère doux (femme ou en- fant); si elle est causée par des aliments gras; frisson ; aggrava- tion la nuit. , D'autres fois la dysentérie est précédée par d autres sou/- frances pour lesquelles nous avons fait, au sujet des remèdes a préférer, nos recommandations aux articles qui les concernent.

Aconitum s'il y a chaleur et soif; si le malade est robuste et a un pouls plein et ferme, la figure rouge et chaude, particuliè- rement la nuit : si les douleurs d'entrailles s'accompagnent d'un désir anxieux de lâcher des urines, qui sont chaudes et d'un rouge foncé; bouche sèche ou rhume de cerveau.

Pour la constipation qui précède la dysentérie, comparez nux vomica, bryonia, platinum ou mercurius,staphysagna ou nairum muriaticum.

Nux vomica convient à la constipation des malades irritable», impatients, de mauvaise humeur et passionnés, qui ont ha- bitude de boire des liqueurs fortes, alcooliques, du cafe, et qui pour le moment les ont en horreur ; si les douleurs se font sentu

AFFECTIONS DES INTESTINS. 365

particulièrement vers les régions épigastriques, et s'aggravent le matin.

Le malade boira toute l'eau froide qu'il désirera ; de l'eau de gruau s'il en veut, ou toute autre boisson de ce genre. Lorsqu'il sera mieux il se nourrira avec des substances féculentes, qu'il mettra dans du bouillon de mouton; il mangera discrètement et peu à la fois.

Les principaux symptômes de cette affection sont : Mercurius; il est indiqué lorsque le malade éprouve un besoin urgent de s'évacuer, comme si les intestins allaient sortir; lorsque, après de longs efforts, on rend un peu de sang clair; ou après des selles vertes et comme hachées mêlées de sang, et lorsque, après évacuation, on éprouve un tenesme plus fort qu'auparavant; chez les enfants quand ils pleurent et crient beaucoup ; et chez les nour- rissons, quand ils refusent le sein.

Aconitum, lorsqu'on éprouve des déchirements dans les membres, la tête, la nuque et les épaules, semblables à un rhumatisme; frissons violents; beaucoup de soif et de chaleur; évacuations bilieuses ou claires et aqueuses, ou mucoso-sanguinolentes; tranchées violentes. Aconitum convient surtout dans la dysentérie automnale, lorsque les journées sont chaudes et les nuits froides. Si une couple de doses d aconitum ne suffit pas, donnez chamomilla.

Belladonna lorsque aconitum qui paraît convenir ne convient plus, mais bien belladonna, particulièrement aux personnes vives et impatientes, aux enfants qui crient pour ' éveil TeTl fmmeSqUi S'effl^entde tout; silespatlents ■omm 1 s Z Tm'} Parl6nt à 1,aVenture Pend^ le

7n t e nan§ent fltqUemmentde Place> entrent et à la noiît 1 SanS m°t,f j Si 'a langue est ^che et rouge

bir / &a:: tvtr e,,e, re deux raies

Chamomilin T S r°Uge a 1 Rnfour et dans son milieu.

etù Z ZZVc *PVT0mtUm' S"Û y 3 °omme de la fièvre etde lascif avec souffrances rhumatismales, principalement

366 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

dans la tête; nausées, langue sale, goût amer, etc.; et spécialement si la maladie est la suite d'une brusque sup- pression de la transpiration, et s'accompagne d'une grande agitation et de jactation.

China convient dans la dysentérie épidémique qui se déclare dans les localités marécageuses, dans celles l'on creuse des canaux, et principalement lorsque la maladie gagne et s'aggrave sensiblement tous les jours; ou si les malades éprouvent une douleur dans les côtes particulière- ment à gauche; s'ils sont pâles et débiles.

Veratrum, si les selles sont aqueuses, mêlées de muco- sités sanguinolentes; vomissements amers; grande soif; douleurs sécantes des intestins; urines rares; face pâle, tirée ou enflée; froid général ou la figure seulement; grande débilité; crampes dans les jambes.

Arsenicum convient lorsque les selles deviennent putri- des et puantes, lorsqu'elles s'échappent involontairement, et que les urines sentent très-mauvais; que le malade perd ses forces, qu'il devient indifférent et tombe dans la tor- peur, avec bouche putride et puante, lorsqu'il y açà et des taches rouges ou bleuâtres répandues sur le corps ; lorsqu'il y a jactation, et que le malade est agité sur son lit sans trouver le moindre repos, et qu'il désire la mort; si en même temps la respiration est presque froide, ou qu'il y ait sensation de brûlement; et si arsenicum a été admi- nistré une ou deux fois, sans résultat, donnez carbo vege- tabilis ; si après arsenicum il y a aggravation, donnez nusç vomica ; si après carbo vegetabilis l'odeur putride persiste, donnez china, et plus tard encore carbo vegetabilis. Quelque- fois après arsenicum, phosphoms est un excellent remède.

Colocynthis est indiqué lorsqu'on ressent une douleur atroce dans les intestins, tels que s'ils étaient pressés comme entre deux pierres : le malade est obligé de se plier, de se tordre; il est très-agité; les évacuations sont muqueuses, quelquefois sanguinolentes ; le ventre est distendu et bal-

AFFECTIONS DES INTESTINS.

367

lonné comme un tambour ; on éprouve une pression dans le ventre comme s'il était trop plein; des frissons parcou- rent tout le corps, et la langue est chargée de mucosités blanchâtres. Comparez ce qui a été dit de colocyntlris à l'article « colique ».

Staphysagria, dans les cas semblables, lorsque les dou- leurs sont renouvelées par chaque bouchée de nourriture ou gorgée de boisson, même d'eau , et si ensuite il y a douleurs pressives et sécantes. On l'alterne quelquefois avec colocynthis. Si ces deux remèdes sont insuffisants, donnez causticum.

Rhus convient particulièrement dans la dysentérie cau- sée par le froid, le froid humide, qu'on soit tombé dansl'eau ou que l'on se soit mouillé par une forte pluie, étant en transpiration; si les évacuations sont sanguinolentes, glai- reuses, brunes ou verdâtres, et si elles surnagent (com- parez à china et rhus) ; il convient aux personnes qui ont les lèvres fendillées dès le commencement (comparez avec arsenicum) .

Sulphur a son emploi dans les cas qui tendent à passer à l'état chronique, et dans lesquels les autres remèdes ont été insuffisants ou n'ont pas guéri complètement; s'il y a comme quelques petites tranchées; si le malade est dégoûté de tout, du pain, du lait, de choses douces et acer- bes, de boissons fermentées, et ne veut rien qu'une soupe et un peu de liqueurs.

TROUSSE-GALAND OU CHOLÉRA»MORBUS ORDINAIRE.

Cette maladie se caractérise par une violente diarrhée, des vomissements, des coliques, la soif, et quelquefois par des crampes et le froid des extrémités.

Il se manifeste le plus généralement par des frissons, mal de tête, nausées, douleurs dans l'abdomen, etc. Dans quelques cas, ont lieu d'une manière simultanée des évacuations alvines et de violents vomissements. Dans les cas les plus graves, il se dé- clare une douleur considérable dans l'abdomen, des crampes

368 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

violentes dans les muscles des extrémités, pâleur de la face, traits contractes et tiraillés, yeux caves, peau froide et gluante, grande anxiété et faiblesse excessive.

L'invasion se fait fréquemment la nuit, et le malade dès le matin est mieux ou entièrement remis.

Les causes occasionnelles ou provocations se tirent principa- lement de l'ingestion d'aliments indigestes, tels que les concom- bres, par exemple, ou des fruits verts ou légumes crus, le chan- gement de temps, une grande fatigue, les boissons glacées, etc.

Chamomilla, si l'attaque de choléra a lieu à la suite d'un accès de colère, ou avec les symptômes suivants : tran- chées aiguës, douleur pressive avec pesanteur sur la région ombilicale, s'étendant quelquefois au cœur, et angoisse ex- cessive ; évacuation verdâtre, crampe aux mollets; langue chargée, jaune, et quelquefois vomissements de matières acides.

Ipecacuanha, si l'invasion débute par des vomissements, et que les vomissements prévalent ; nux vomica , après ipecacuanha, lorsqu'il y a anxiété, douleur abdominale, évacuations petites et fréquentes, ténesmeetmaux de tête.

Veratrum, si la maladie augmente et se caractérise ainsi qu'il suit : vomissements violents, avec diarrhée intense, fai- blesse excessive et crampes dans les mollets; yeux jaunes ou caves, pâleur de la face, et exprimant des souffrances aiguës ; froid des extrémités, transpiration froide et vis- queuse, violente douleur ombilicale, sensibilité excessive de l'abdomen au moindre attouchement, douleurs et crampes dans les doigts, plissement apparent dans la paume des mains.

Arsenicum. Le moment de l'employer est celui marqué par la perte rapide des forces, une soif insatiable, une anxiété excessive, avec crainte d'une mort prochaine, sensation brûlante à larégion épigastrique, diarrhée presque constante, ou se renouvelant chaque fois qu'on a satisfait le désir de boire ; suppression des urines ou en très-petite quantité suivie d'une grande ardeur ; vomissements vio-

AFFECTIONS DES INTESTINS. 369

lents et douloureux, langue et lèvres sèches, jaunes et bleuâtres ou noires, joue.* creuses, nez effilé, pouls presque imperceptible, ou petit, faible, intermittent ou tremblant; crampes des doigts et des orteils ; transpiration gluante.

China est utile dans la faiblesse qni suit le choléra; il Test aussi dans le cours de la maladie, particulièrement s'il y a vomissement des aliments et évacuations fré- quentes aqueuses et brunâtrescontenant des morceaux d'a- liments non digérés ; lorsque la poitrine est oppressée avec éructations qui soulagent ; pression douloureuse de l'abdomen, spécialement après avoir pris la moindre nour- riture; grand épuisement et quelquefois allant jusqu'à la défaillance. Ce remède est particulièrement, applicable lorsque le mal a été provoqué par des aliments indigestes, par exemple, des fruits verts, etc., ou par la fréquenta- tion de lieux marécageux.

Cuprum, dans le cas de violentes crampes des extrémités, surtout dans les mollets, les doigts et les orteils; il est éga- lement utile lorsque les évacuations sont fréquentes et blanchâtres, avec douleurs excessives de l'abdomen, bleuissement de la peau (cyanose), etc.

CHOLÉRA ASIATIQUE OU ËPIDÉMIQUE.

Pendant le règne du choléra épidémique, il y a des gens qui disent bravement qu'il ne faut pas avoir peur, puisque quoi que l'on fasse, on n'en est pas moins pris du choléra, et qu'on peut très-bien on mourir; ils répètent donc : bannissez toute crainte, car par la peur le mal est rendu pire. Moi je dis : craignez ; un peu de peur est sa- lutaire, elle rend prudent, attentif et soigneux. Celui qui a quelque crainte et vit sagement ne sera pas facilement at- teint, ou le sera sans gravité; tandis que celui qui fait le bravo, et vit sans réserve, est plus tôt pris et court du dan- ger; mais il peut encore être sauvé.

Le préservatif le plus sûr est le 80Ufl.c. mettcz une de_

21.

370 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

mi-cuillerée de fleur de soufre dans vos bas, et allez à vos affaires; ne sortez pas l'estomac vide, ne mangez pas de pain tendre, ni rien d'acide. Cela n'est pas seulement utile dans le choléra, mais aussi dans toute épidémie. Plu- sieurs milliers d'individus ont suivi cet avis; pas un n'a été atteint du choléra.

Si dès l'invasion l'on est pris de diarrhée, une dose de sulphur prise le matin suffira pour l'arrêter; s'il faut y re- venir, il faudra en faire dissoudre quelques globules dans un verre d'eau et en prendre une cuillerée après chaque évacuation. Si l'on est surpris dans son sommeil par une violente diarrhée, accompagnée de vomissements, de crampes dans les jambes, pâleur et froid, prenez sulphur et restez tranquille ; le lendemain ne mangez que du pain rassis, et le jour suivant vous serez bien.

J'ai eu la confirmation de tout cela dans plus de cinq cents cas durant l'épidémie de 1849. A l'égard d'un petit nombre, il devenait nécessaire de recourir à d'autres mé- dicaments, et cela seulement lorsque le malade avait violé la règle; mais aucun ne fût mort, s'il avait eu la précau- tion de prendre sulphur dès le commencement.

Dans une attaque brusque, et en général au début, si la maladie s'aggrave rapidement, camphora, dissous dans l'eau ou l'alcool (teinture de camphre), est le principal re- mède. Si le malade est pris de crampes, de nausées, avec prostration excessive de forces, froid et couleur bleue de la face, donnez-en de suite une goutte toutes les quinze, dix ou cinq minutes, jusqu'à ce qu'il se fasse un mouve- ment de transpiration. Ce remède a été découvert et donné au monde par Hahnemann ; le camphre est devenu depuis un agent populaire dans toutes les contrées et a sauvé la vie à des milliers de personnes. 11 ne faut cependant pasen abu- ser ; il faut s'en abstenir dans les cas légers de diarrhée , il pourrait donner un choléra artificiel, ce que tout médecin a pu constater, et lequel se guérit avec une tasse de café pur.

AFFECTIONS DES INTESTINS.

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Les remèdes en usage contre la diarrhée, désignée quelque- fois sous le nom de cholérine, qui se montre pendant le règne du choléra ou prélude à ses attaques, sont sulphur comme nous venons de le voir, ipecacuanha , phosphoric. acid., nux vomica, chamomilla. (Voyez « Diarrhée ».j

Ipecacuanha, lorsqu'il y a des nausées et quelques souf- frances de l'estomac, un peu de diarrhée, qui n'est souvent que l'avant-coureur des formes les plus graves du mal. Phosphoric. acid. est regardé par plusieurs comme le spé- cifique de la diarrhée qui précède le choléra, particuliè- rement si les selles sont fréquentes, déliées et glaireuses, ou d'une couleur d'un gris clair, et si elles amènent des aliments non digérés.

Pour les atteintes réelles du choléra: camphora comme il a été dit plus haut; arsenicwn, lorsque les selles et les vomissements sont très- fréquents; avec évacuations alvines claires, aqueuses, d'une couleur brune ou noirâtre, et d'odeur putride, ou légèrement colorées et presque sans odeur, spécialement accompagnées de douleurs excessives et bridantes, ou de crampes dans l'estomac et les intes- tins avec soif violente, et grande prostration des forces, de brûlernent à l'anus et au rectum ; ténesme. Ces symp- tômes existent généralement dans la dernière période de la maladie.

Veratrum est, toutefois, le remède sur lequel il y a le plus à compter, lorsque le choléra est pleinement déve- loppé. Les évacuations sont presque constantes et se ca- ractérisent par des selles aqueuses troubles comme de l'eau de riz; il y a en même temps crampes dans les rnol-

ets, les doigts des pieds et des mains, et quelquefois dans les muscles de l'abdomen et de la poitrine; le malade est dans une agitation et une anxiété inexprimables les ex-

remuessont froides, etc. Ce remède sera administré toutes lesqumzc ou vingt minutes; il en sera donné plusieurs doses, tant qu d ne sera survenu aucun changement dans

372

DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

les symptômes. Il est quelquefois avantageux de l'alterner avec arsenicum, spécialement lorsque les douleurs sont brûlantes; la soif inextinguible, et les évacuations aug- mentées par la boisson d'eau froide.

Cuprum, après ou alterné avec veratrum, lorsque ce- lui-ci n'a pas suffi pour calmer les crampes qui sont très- violentes et s'étendent à tout le corps, ou se convertissent en spasmes ou convulsions, avec constriction de la poi- trine et difficulté de respirer.

Carbo vegetabilis convient fréquemment clans la der- nière période de la maladie, lorsque le malade est réduit à un état de collapsus ou d'asphyxie ; le pouls est presque éteint; la surface du corps est glacée et bleue; la respira- tion froide ; ou quand les évacuations ou les crampes ont cessé et que la poitrine se congestionne. S'il se fait une réaction sous l'influence de carbo vegetabilis, et que les évacuations, les vomissements et les crampes reparaissent, il faut revenir à veratrum ou aux autres remèdes selon l'état des symptômes.

Dans les congestions, qui sont fréquentes dans le choléra, celle de la lêle sera amendée par aconilum, belladonna et opium; celle de la poitrine par phosphorus, bryonia, aconitum et autres remèdes recommandés dans « les congestions de la poitrine ».

Voyez cet article.

Pendant le traitement du choléra, le malade occupera une chambre chaude, et la chaleur du corps sera entretenue autant que possible à l'aide des frictions avec la main qui sera préala- blement enfarinée pour éviter les abrosions de la peau ; on enve- loppera les membres et le corps entier de sachets remplis de son chaud, ou avec telles autres choses analogues propres à ré- chauffer le malade. On apaisera sa soif qui est si violente, avec de petits morceaux de glace qu'on lui mettra dans la bouche de temps en temps; on donnera aussi à boire de Teau froide, mais en petite quantité; il ne faudrait pas pour mieux faire aggraver

le mal. .

Dès que le patient commence à se remettre, et s il veut manger, donnez-lui avec prudence une nourriture légère et

AFFECTIONS DES INTESTINS. 373

progressivement plus forte, peu et souvent. - Des malades ont paye de leur vie leur trop grand empressement à manger.

CONSTIPATION.

La première observation à faire sur cette affection et qu'on taxera de paradoxale, c'est qu'on doit se féliciter de n'avoir pas de maladie plus grave que celle-là. Qu'on remarque, en effet que tous ceux qui sont dans un état habituel de constipation deviennent très-vieux et restent vigoureux, à moins qu'ils n aient fait usage des purgatifs; tandis que ceux qui sont disposés

lel Zïf6; h Von\^d^™> Perdent prématurément leurs fo ces et deviennent rarement vieux. La diarrhée n'alieu

Son Tr °n Ct Yfet d'Un ag6nt Ùuisib,e' ^ ^ la c n- fZ ' T 5 qUe la constiPalio" ne s'établit que par suite

dan e "ont6 f^'f0" et d'"n« ^nre animale abo - saute . n généralement que les purgatifs contribuent à la an te et qu ils préviennent les malad.es, de même aussi que ce sont les impuretés du corps qui les occasionnent : cette opinion est : entièrement erronée et n'a aucun fondement P

suivaTa faU'e Un Ch6Val °U SUr soi-mêrae Expérience u vante, q,n lui prouvera que nous sommes parfaitement fondé

aXnTî Pr°SCriVOnS ^ PUrgatifs- Q«'e" état de bomt santé on en fasse usage pendant huit jours, et l'on verra sil'nn

ne rend pas des matières abominables. Or, comme cela arrive

oa far :USÛ ''T qU'à rh°mme' dans cond nous de paifaile santé, c'est donc aux purgatifs m.'il fa„t T

Ptiill

ment d'une très-mauvaise odeur etc gene'ale-

Pas moins ê,re i^îfiîï ÏÏ& JS* ^ rence, que les poisons actifs nri« 1 P0130"-.11 Y a cette diffé-

truisent prompLent leÏÏ rc %T d?Z ^ é'evée dë" tandis que les mêmes ' desorganisent l'estomac,

dose, tuent ^ZemeTt P'''S C°mme PUrgatifs et à oindre

374 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

Celui qui est sujet à la constipation et désire se soulager de temps en temps, ou qui éprouve en outre d'autres souffrances, doit faire usage des remèdes que nous allons indiquer; mais, avant tout, il doit observer un régime convenable : il ne man- gera pas t op de viandes ni de choses salées, il mâchera comme l faut, et moins il a de dents, plus longtemps il doit mâcher qu'il coupe tout à petits morceaux ; qu'il lasse usage du lai- T des fruits secs ou crus, et des légumes; ; qu'A mange

ouvent du potage ; qu'il se prive de thé , de oissons spm- tueuses, etc. ; il devra surtout prendre tous les joui, un ^e.1e

"les re^In^ues, le seul qu'on puisse recom- Jïïè, ce -t les lavements, dont il sera fait usage « en temps Les lavements se composeront d eau tout simple Sro. P'en fusera

'action des remèdes appropriés, et -tn—un ne guérisoi, Lorsque, de Iota » oin ou* ^ ^f^U on peut se guenr par ^°^es * ^ soirs avant de se cela on les prendra ^^.Xf 'Deux semaines de cette pra- coucher; on tachera de ies gauei. uc COnslipalion : les

tiqUe ont détruit souvent celte dispo > lion a la pus -pa ^ selles finissent par se regu anse s i on a obse ^ convenable. - On s'en abstiend; a lo «qn ll « ^ nufaiM rhoïdes.Mais disons que tout iquv de a ul e ^ e u e on ne doit en excepter que le lait * \{ a u4rait

Ton doit préférer quelque fors che e. enfants. J pas de grands inconvénients a se se n 11, selon ^ d'huile douce, de beurre ou de gr > s, e ^'^ere^ sions sont rares. - La promenade a p ed e t P parité un sol montueux contnbue eau - a ^ £ pQUr

sédentaire et qui sont dans usage .

lueux, ou loi,que ,. cous Upa Uo» su, e ^ ^

AFFECTIONS DES INTESTINS.

375

lorsque la diarrhée a été supprimée; qu'il y a manque d'appétit, goût désagréable, langue chargée de mucosités, langueur d'estomac, nausées, gonflement et pression de l'abdomen, chaleur et élancements fugaces, sensation d'un poids, coliques et tranchées profondes, chaleur de la face, céphalalgie, dégoût pour le travail, sommeil in- quiet, oppression, irritabilité et plaintes fréquentes. Lorsque la constipation est accompagnée d'une humeur morose, taciturne, et qu'on a mangé des pâtisseries, de la graisse rance, etc., donnez pulsatilla; si en même temps on est irritable et sensible au froid, donnez bryonia.

Bryonia convient principalement en été, ou lorsque cet état du ventre augmente dans cette saison ; aux per- sonnesqui souffrent souvent de rhumatisme, on en donnera matin et soir une dose, et Ton attendra deux ou trois jours.

Opium convient lorsque, avec le besoin d'aller à la selle, on éprouve une sensation comme si l'anus était fermé, et qu'on n'a pas de besoin réel; si l'on vient à ressentir une pesanteur dans l'abdomen, et un battement avec pression dans l'estomac, bouche sèche, soif et manque d'appétit. On peut le prendre plusieurs fois, soit toutes les six heures.

Platinum, lorsque après de grands efforts il ne sort que peu d'excréments, qu'il y a ténesme et fourmillement dans l'anus, qu'on éprouve après les selles un frissonnement de tout le corps et une sensation de faiblesse dans le bas- ventre, et, en outre, une contraction, une pression en bas et une oppression de l'estomac, accompagnée d'efforts im- puissants à rendre des vents; convient aussi pour la con- stipation, comme provenant de la fatigue après ou pen- dant un voyage.

Lachesis est indiqué dans la constipation chronique avec une pareille oppression de l'estomac, et une égale impuis- sance de rendre des vents.

Mercurius, lorsque cette indisposition s'accompagne d un mauvais goût de la bouche, que les gencives devien-

376 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

nent douloureuses et que l'appétit se conserve toutefois. Si mercurius ne réussit pas, donnez staphysagria.

Natrum muriaticum convient dans les cas chroniques et dans ceux les remèdes précédents ont échoué, et qu'il n'y a aucune envie d'aller à la selle; mais s'il y a besoins fréquents avec ténesme sans effet, donnez sulphur deux fois.

INFLAMMATION ET SOUFFRANCES DO FOIE.

Les douleurs situées sous les côtes du côté droit, se por- tant en haut et en bas, avec fièvre, constituent un état ma- ladif de foie et réclament les remèdes suivants :

Aconitum, si la fièvre est forte, avec chaleur de la peau, grande soif et langue chargée, accompagnée de gémisse- ments, d'une grande inquiétude et de la crainte de la mort, surtout douleurs lancinantes dans la région du toie.

Chamomilla, si les douleurs sont caractérisées par une pression sourde, et ne s'aggravent ni par le jeu de la respiration ni par le mouvement, avec sensation d un poids sur l'estomac, tension sous les cotes a droite, op- pression de poitrine; peau jaune; langue chargée d un enduit jaunâtre; goût amer de la bouche et accès dan-

g°Nuxvomica contre les douleurs lancinantes et pulsa- tives avec une grande sensibilité dans la région hépati- te au moindre attouchement; nausées et vomissemen s goût amer et aigre; respiration courte et ^"J* pression sous les côtes et vers l'estomac ; dou eu pressée au cerveau; soif; urines fortement colorées, frissons et naroxvsmes d'angoisses ; constipation.

permettent pas au malade de rester couche sur e côté droif amertume delà bouche; absence d'appet.t; soi , r on constants, accompagnés quelquefo.s d'une mm- eur gluante; teinte jaune de la peau et des yeux, deve-

AFFECTIONS DES INTESTINS.

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loppement et dureté du foie. Lachesis convient souvent après mercurius.

Bell adonna contre les douleurs de la région du foie qui gagnent la poitrine et les épaules, particulièrement à droite; gonflement et tension de la bouche, de l'estomac ; respiration oppressée et anxieuse ; congestion de la tête avec tournoiement; vue affaiblie et syncopes passagères; grande soif; anxiété; jactation et insomnie. Après bella- donna, on emploie souvent aconitum, mercurius et lachesis.

Lachesis sera très-convenable dans les cas il y a indi- cation pour mercurius et belladonna, si ces deux remèdes n'ont amené qu'une amélioration momentanée; il con- vient nommément dans les souffrances physiques des ivro- gnes.

Bryonia, lorsque les douleurs sont pressives avec sen- sation de tension dans la région hépatique, les douleurs s'aggravent par la respiration, la toux et le mouvement; violente oppression delà poitrine; langue couverte d'une teinte jaunâtre; constipation.

China, lorsqu'il y a aggravation un jour, et l'autre non , avec douleurs lancinantes et pressives du foie gonflement et dureté sous les côtes; douleurs pressives dans la tête; langue légèrement jaunâtre, et amertume de la bouche.

Sulphur est très-utile après l'emploi du dernier remède lorsque l'amélioration n'a été que temporaire et que la maladie persiste.

JAUNISSE.

lonil^f T" eSpèees,de iaiinis*e; quelquefois elle dure longlemp sans danger; quelquefois elle s'accompagne de fièvre qui dans d.vers cas peut ê.re considérée comme un bon S

H y a d'ordinaire un petit mouvement de fièvre dans la forme

378 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

légère ou bénigne de la maladie; mais il est des cas la fiè- vre augmente et intéresse le cerveau plus ou inoins; cela con- stitue une complication sérieuse, surtout s'il y ade l'assoupisse- ment et une grande difficulté pour rester éveillé; dans un cas pareil, s'il y avait eu et qu'il y eût encore une grande déman- geaison, et de fréquents et de forts battements, donnez opium, et s'il est nécessaire, répétez-le toutes les deux ou six heures.

Mercurius suffira dans quelques cas, si le malade n'a pas abusé de celte drogue ; si cela était, on lui préférerait china, qui serait suivi dans les cas opiniâtres, àehepar, sulphur ou lachesis.

China sera suivi très-avantageusement de mercurius, si ce- lui-ci est resté insuffisant.

Chamomilla sera préféré si la jaunisse est la suite d'un accès de colère, qui sera suivi de nux vomica, ou alterné ensemble.

Sulphur et lachesis s'adaptent très-convenablement aux per- sonnes irritables, chez lesquelles la jaunisse fait invasion pour la plus légère cause.

La jaunisse produite par l'abus du mercure sera combatlue par china et hepar, ou lachesis et sulphur. - Si elle provient de l'abus du quinquina par mercurius, belladonna, calcarea, nux vomica; et si elle est occasionnée par la rhubarbe, par chamo- milla ou mercurius.

DIFFICULTÉ ET DOULEURS DANS LE COURS DES URINES.

Ces souffrances proviennent souvent d'autres maladies qui dépendent des reins ou de la vessie, qu'elles soient vénériennes ou d'origine chronique. Dans ces deux derniers cas i, il faut ap- peler un médecin homœopathe; toutefois on doit, des le prin- cipe, recourir aux moyens propres à combattre l'état aigu. Ces moyens peuvent empêcher une maladie plus grave qui, a plupart du temps, résulte de remèdes allopathiques pris a forte dose. Si ces souffrances ne sont pas inhérentes aux causes que nous venons de présumer, il reste peu de difficultés a sur- mnnter Dour les guérir. , .

L'excrétion ou émission des urines est une fonction tres-im- portante : il y a plus de danger à garder ses urines vingt- quatre lluL qu'à l'abstenir une semaine de la garde-robe - Comme plu ieu s maladies peuvent naître de la rétention volontaire des Ses, aucune considération au monde ne doit donc nous r - n ie de satisfaire ce besoin, et l'on prendra dans toute circon- stance ses mesurespoum'avoir pasàsouffrir d'une rétention foi-

AFFECTIONS DES INTESTINS. 379

cée. On ne conçoit pas, en vérité, qu'un homme de sens puisse s'exposer, par un motif quelconque, aux suites fâcheuses d'une pareille contrainte, qui a été le principe de tant de morts cruelles.

On peut sans inconvénients retenir les matières fécales pen- dant vingt-quatre heures; mais quant aux urines (on ne sau- rait trop le répéter), il y a du danger à les retenir seulement une heure.

En second lieu, on aura soin de ne point rendre ses urines dans un courant d'air; c'est ce dont se garantiront surtout les personnes qui souffrent déjà des voies urinaires.

Troisièmement, qu'on prenne le temps nécessaire pour uri- ner, qu'on ne s'efforce pas pour le faire, et qu'on ne s'arrête pas avant que la vessie soit complètement vide.

Enfin on boira une grande quantité d'eau, particulièrement lorsqu'on s'aperçoit que les urines sont plus rares. A cet égard, on portera une attention toute particulière aux tout petits enfants qu'on laisse souvent souffrir delà soif, dans l'idée qu'ils ne peuvent supporter l'eau froide. Les boissons chaudes et sucrées qu'on leur donne ne font qu'exciter davantage leur soif.

Si l'on voit la quantité d'urine diminuer graduellement, on doit voir un signe d'une maladie prochaine, qui peut de- venir dangereuse. Dans cette circonstance, il est bon de faire des applications de compresses mouillées chaudes sur le has- ventre, de boire régulièrement beaucoup d'eau, et de temps en temps quelques prises de petit-lait; mais qu'on se garde bien, dans ce cas, d'avoir recours aux boissons dites diurétiques' notamment au genièvre. Si l'on éprouve un besoin impuissant d uriner ou des douleurs en urinant, il faut se garder encore ici des diurétiques, parce que souvent on a affaire à un obstacle qui s oppose au cours des urines et contre lequel ces remèdes ne peuvent rien; et, dans ce cas, plus ou veut le forcer, plus le mal doit s'aggraver : qu'on fasse alors usage des remèdes ci- dessous indiqués, qui souvent suffiront pour vaincre cet obstacle, un ne négligera pas non plus de faire des fomentations d'eau

1 1 ; !?™?' °n reSSent queI(ïue douleur 0U «ne sen- ne ses tP.',P ^ ^ "Sa§e de Subslances «*™ilafei-

fumé 8''UaU' Ct ne mangez rien de salé ou de

cas les plus ordinaires, Iors- qu il y a un déôir constant et douloureux d'uriner, et qu'il

380 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

sort peu d'urine, soit par gouttes accompagnées d'une grande douleur, soit même qu'il n'en sorte pas du tout; ou que le peu que l'on rend est rouge, foncé ou trouble ; s'il y a douleurs pressives et sécantes dans les reins et même sous les côtes, d'un seul côté généralement, sur le- quel le malade ne peut rester couché; la vessie est sou- vent douloureuse ; fièvre, seif; quelquefois le testicule du même côté est rentré, ou la cuisse est engourdie; il y a aussi en même temps un gonflement dans la région de la vessie, douloureux au toucher, qui augmente par le cours des urines, lesquelles sont rouges de sang ou entraînent des grumeaux sanguins. Ce remède convient particulière- ment aux femmes et aux enfants; à toute aggravation on en donnera un globule. Après aconitum, donnez nux vo- mica ou pulsatilla, apium virus ou hyoscyamus.

Puhatilla est le remède le plus important après aconi- tum, surtout s'il y a des douleurs pressives, sécantes, et chaleur et rougeur vers la région vésicale. Elle convient aussi aux femmes dont les règles sont irrégulières, ou si elles sont supprimées, tardives ou pauvres.

Il arrive fréquemment que cet accident est dû, principa- lement chez les enfants, à un coup, à une chute, à une cor- rection manuelle reçue sur le dos ou sur la vessie; dans ce cas, donnez toujours arnica, qu'on alterne quelquelois avec aconitum.

Belladonna convient mieux quand les douleurs sont plus lancinantes et qu'elles viennent du dos vers la ves- sie qu'elles s'aggravent de temps en temps, suivies de 'beaucoup d'agitation, d'inquiétude, de coliques ; et si l'on n'obtient qu'un soulagement passager, donnez hepar.

Lorsque le besoin d'uriner est très-grand, que le filet d'urine est mince, que le malade entre facilement en transpiration, donnez mercurius, particulièrement lorsque 'urine est d'un rouge foncé, qu'elle se trouble promp e- mentet devient puante; si elle est acre, corros.ve, ou s.

AFFECTIONS DES INTESTINS.

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elle est suivie d'un peu de sang, on l'alternera avec ke- par. Lorsque les urines deviennent visqueuses et gélati- neuses, et que les douleurs sont intolérables, on peut donner colocynthis.

Apium virus, si les urines sont partiellement ou com- plètement supprimées, ou si, dans différentes parties, il y a brùlement, picotement et démangeaison; si l'abdomen est sur tous les points sensible à tout attouchement; si le malade sent froid en se remuant particulièrement vers la nuit; s'il a chaud sans soif; s'il a des bâillements et ne peut dormir.

Cepa, pour les urines fréquentes et pressantes, qu'elles sortent par jets ou par gouttes ; si elles sortent rouges et brûlantes; après avoir pris froid en général, ou après avoir eu les pieds mouillés, et l'abdomen exposé au froid.

Lorsque les souffrances de la vessie dépendent de vé- sicatoires récemment appliqués, ou que par l'effet d'une intention non avouable on a avalé quelques gouttes de can- tharide, faites flairer du camphre, ou buvez quelques cuille- rées d'eau camphrée. Ce moyen est également bon lorsque ces symptômes sont dus à d'autres substances toxiques.

Nux vomica convient surtout si l'affection est occasion- née par des hémorrhoïdes rentrées ou supprimées, ou en- core lorsqu'on éprouve une forte tension, avec brùle- ment et pression au dos, en,tre les côtes et la hanche.

Si les urines et les selles se suppriment chez les enfants à la nourrice, par suite d'une frayeur ou d'une peur qu'aura éprouvée la mère, et si leur ventre se distend, qu'on se garde bien de donner des purgatifs; ils n'y feraient rien ; aconitum convient alors parfaitement. Si la peau de l'en- fant devient chaude et sèche, tandis qu'elle est ordinaire- ment fraîche et souple, donnez opium. On agira de même dans les cas les plus graves, et l'on continuera ce remède tous les quarts d'heure, jusqu'à ce qu'il y ait amélioration.

Dans la rétention complète, ou bien lorsque l'urine ne

382 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

sort que par un jet très-mince et très-lent, avec sensation de brûlement dans le canal et chaleur bridante dans le ventre, il faudra avoir recours au camphre, qui soulage ordinairement; mais on en usera à petite dose, soit en olfac- tion, soit en solution dans un peu d'eau chaude dont on prendra une cuillerée à thé de temps en temps.

Lorsqu'il arrive que les souffrances urinaires ont lieu à la suite d'hémorrhoïdes mal soignées, comme c'est l'ordinaire, par exemple, lorsqu'on en a fait l'ablation, etc., on a affaire à un cas difficile à traiter ; alors les douleurs et le brûlement sont intenses, notamment lorsque les urines ne coulent que goutte à goutte; quelquefois elles deviennent sanguinolentes, d'où il suit souvent un léger soulagement. Dans celte circonstance on « usera utilement de lavements d'eau tiède, ainsi que à'acomlum, mercurius, nux vomica, sulphur, ou apium virus. Si l'état em- pire après chaque refroidissement, prenez dulcamara ou cepa. S'il y a récidive dans le brûlement, carbo vegetabilis ou arsem- cum. Une guérison complète ne peut s'obtenir que parles soins longtemps continués d'un médecin homœopathe.

Le pissement de sang ou hématurie, aflection dépendant fré- quemment d'autres maladies, doit être traité par les remèdes sus-mentionnés. S'il est la suite d'une violence extérieure, donnez arnica; de boissons spiritueuses , nux vomica; de débauches, china. Si pendant le sommeil il y a écoulement de sang et de sperme, mercurius ; si cet accident se présente sou- vent hepar. Si l'on éprouve une sensation brûlante à l'extre- mité'de la verge, le scrotum et le pénis étant contractés spas- modiquement, et que des douleurs spasmodiques se fassent sentir dans les cuisses, les genoux et les aines, accompagnées de contractions et de tranchées dans les reins, jusque dans la région ombilicale, donnez pulsatilla.

ÉCOULEMENT DE LURÈTRE.

Celte affection varie beaucoup; quelquefois elle est légère, et revêt d'autres fois un caractère très-grave : elle est souvent spontanée, comme aussi elle peut reconnaître pour cause les flueurs blanches, maladie commune aux lemmes. Nous, allons

AFFECTIONS DES INTESTINS. 383

école et aux charlatans. J'ai vu souvent de ces affections bé- nignes se transformel' en maladies graves par suite d'un traite- ment contraire, en laissant après lui des souffrances longues et opiniâtres, et quelquefois incurables; et personne n'ignore les conséquences terribles qui suivent la suppression brusque de toute blennorrhagie contagieuse.

On se soumettra ici au régime indiqué plus haut, à l'article « Urines difficiles». On réussira à calmer les douleurs avec des lavements d'eau tiède; on s'abstiendra des injections dont on abuse tant et qui sont toujours nuisibles; on trempera la verge dans l'huile tiède, ou bien on l'enveloppera dans des compresses huilées. Les remèdes employés ordinairement dans des cas pareils, le baume de copahu et de cubèbe, nuisent fréquem- ment et ne guérissent pas, uniquement parce qu'on les prend à trop forte dose. Après avoir reçu l'infection, le malade fera bien d'étendre sur la plante des pieds gros comme un pois de baume de copahu, et chaussera son bas par-dessus; ou s'il en éprouve un besoin fréquent d'uriner, il placera quelques feuilles de persil à la plante des pieds; dans les cas chroniques, ce sera une cuillerée à thé de cubèbe en poudre. C'est une véritable folie que d'avaler ces drogues : ce n'est jamais par la quantité que s'opère la guérison; car, en effet, si l'on ne réus- sit pas a arrêter l'écoulement, il en résultera que le baume de copahu déterminera des souffrances graves des poumons, comme le poivre de cubèbe des souflrances de l'estomac; il y a plus - c'est que l'effet résultant de l'absorption par les pieds est beau- coup plus rapide que celui qu'on se promet par l'estomac.

Si ces moyens ne réussissent pas et qu'on n'ait pas tenté autre chose, on aura recours à Vaconitum; on en donnera quel- ques globules pour calmer les douleurs les plus violentes de 1 écoulement; plus tard on administrera meTcurim trois jours de suite, s ,1 Je faut; dès que les douleurs aiguës ont disparu, on

avec 7uTPZ . e" Semaine k a'Ste d6S S0um'ances

tièreavLdiUli UV bn!lantf' intenSe' aveC Ornent de ma- ZTcotZ J,T Cj ?TeZ mrius> Si écoulement est

n loZ'o , dC la"' d°nnez caPsicum> Particulière-

ment loISqu on éprouve, en urinant, outre le brûlement des douleurs sécantes; si la douleur est plutôt tirai lante et près s.ve, avec spasme, et qu'il y ait en même lerhp souffrancè 1 urinant, donnez pulsaUUa ; dans les cas chroniques ZZmi£

384 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

enlève tout le reste des symptômes; et s'il reste un suintement laiteux, donnez ferrum ; dans les cas chroniques, donnez na- trum muriaticum alternativement une fois par semaine. Si l'écoulement contracté provient uniquement de la leucorrhée, et nullement d'une infection vénérienne, prenez nalrum muriaticum. Le mari et la femme devront en prendre matin et soir une dose, et en attendre les effets quinze ou vingt jours.

Si l'écoulement venait d'une origine suspecte, et qu'il eût un caractère purulent, alors c'est le cas de consulter un méde- cin homœopathe.

MA.LÀDIE DU PÉNIS.

Si la maladie consiste dans le gonflement, la rougeur et la douleur du prépuce, ayant pour origine nne cause physique , comme le frottement, la pression, etc.,donnez aconilum d abord, et quelques heures après arnica; et si, après amélioration, le mal empire, administrez alternativement l'un et l'autre. Mais si arnica ne convient pas, donnez rhus deux fois. Si le mal pro- vient de la malpropreté, donnez aconitum , et, quelques heures après, mercwnus.- Les petits enfants sont sujets à ce genre d'affection; employez chez eux les mêmes remèdes. Si la cause résulte de l'effet déplantes vénéneuses, qu'on aura touchées avec les mains qui ont été portées ensuite sur les parties don- nez bryonia ou belladonna; quelquefois il est mieux d alterner avec aconitum. S'il se fait un écoulement de matière purulente par la verge, mercurius est le remède principal, et si la sensation de brûlement qui en résulte ne cesse pas, donnez capsicum. Si quelques jours après il reste des traces d'écoulement donnez S s'i reste sur la peau du prépuce des parties indurées, dôm e Ichesis deux fois; quand les symptômes sont tres-mau vai* et qu'il y a ça et des taohes bleuâtres, donnez »■ cum une ou deux fois. Chez les petits enfants, calcarea, une ou deux fois, si aconitum et mercurius ne réussissent pas.

lVms le cas les testicules sont douloureux et engorges, a la suite d'un coup, d'une chute, etc., donnez aconitum et arnica, a 1 ternativement; si c'est après un ccoulemenl supprime, pusa- tilla quelquefois mercurius; après une esqu.nancie, voyez 1 ai- de qui s'ï rapporte. Lorsqnela douleur est intense e preuve ente* K.etqa'eUei'aixcmpagned'dl.n^t;^^ e ventre, donnez spongia; lorsqnela douleur est compres ve et que les élancements sont plus brûlants, donnez staphysagna,

AFFECTIONS DES INTESTINS.

385

si la cause est dans l'abus du mercure, consultez l'article « empoisonnements ». Si cet état dure depuis longtemps , pre- nez sulphur, et adressez-vous immédiatement à un médecin homoeopathe.

EFFORT OU HERNIE.

Les hernies reconnaissent pour causes : les grandes fatigues faites à cheval et à pied , les efforts considérables employés à soulever des poids très-lourds, ainsi que ceux qu'on fait en jouant des instruments à vent, à pousser les selles dans la con- stipation, à tousser dans la coqueluche, à crier, à sauter, ou quand on porte des vêtements trop serrés.

Cette maladie peut se guérir, dans la plupart des cas, par des remèdes internes, si on ne l'a pas négligée trop de temps ; on ne la guérira certainement pas par les procédés de l'an- cienne école : c'est pour cela que les médecins allopathes sou- tiennent obstinément qu'il n'y a pas de traitement interne effi- cace.— On a perfectionné partout les bandages, mais il y a en cela plus de spéculateurs que de gens éclairés. De même qu'un bon bandage est d'une grande importance, de même un mauvais est très-nuisible. S'il ne s'adapte pas bien , et qu'il comprime trop fortement ou pas assez, il peut dans ce cas rendre la hernie incurable. Un bon bandage ne doit pas fatiguer; tou- tefois on ne peut empêcher qu'il ne gêne un peu au commen- cement : le malade saura supporter cette gêne. On ne l'appli- quera jamais qu'après avoir fait rentrer tout à fait la hernie, et ce n'est qu'alors qu'elle sera maintenue complètement. Dès qu'on s'aperçoit qu'il sort un peu de hernie, il faut se hâter d'ôter le bandage, de faire coucher le malade, pour le réappli- quer avec plus de soin. Si la hernie sort trop souvent, comptez que le bandage n'est pas bon. Celui qui ne veut pas suppor- ter de bandage, ou s'il le porte mauvais, ou bien encore s'il se fatigue trop, ou s'il fait des imprudences, celui-là s'expose aux hernies étranglées, qui passent facilement à l'état d'inflamma- tion. C'est dans cette dernière circonstance qu'il est essentiel de savoir réduire une hernie.

Celui qui est pris pour la première fois d'une hernie désire naturellement s'en débarrasser au plus tôt; voici comment il doit s y prendre : il commencera par se coucher sur le dos, et placer sous ses fesses deux coussins ou toute autre chose, de telle sorte que la région du corps existe l'hernie soit plus

HeRING. 22

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DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

liante que le reste de l'abdomen; il se penchera un peu plus du côté malade, et de celle façon le ventre n'éprouvera aucune tension, aucun gène.

Il conviendra toujours mieux que ce soit tout autre que»soi qui fasse rentrer la hernie; mais, à défaut, on peut le faire soi-même. On procède en appliquant la main sur la hernie; on la saisit comme si l'on voulait la contenir, et puis, avec les doigts de l'autre main, on la refoule dans l'abdomen. De temps en temps on fait avec les doigts et puis avec les mains de légères et douces frictions , qui doivent être progressive- ment plus fortes. Le malade sera tenu ou se tiendra lui-même dans cette position tout le temps qu'il sera nécessaire à la ré- duction de la hernie. Les hernies étranglées les plus graves peuvent rentrer par ce simple procédé, mais en ayant soin de donner aconitum on nuxvomica.S[\a hernie ne peut supporter la moindre pression, il faut par des remèdes appropriés enle- ver la sensibilité, l'irritation même. Dans certains cas, il est utile d'appliquer sur le sac herniaire des compresses tièdes. Quelques médecins ont, dans celte circonstance, fait usage d'eau froide et même de glace, à l'aide d'une vessie. Cette ap- plication ne doit pas se continuer longtemps, et même ne se fera pas, si la tumeur herniaire est chaude et rouge.

Dans le cas de hernie la douleur du ventre est violente et brûlante, comme s'il y avait des charbons ardents, que le moindre attouchement excite des souffrances, qu'il y a nausées, vomissements âcres et bilieux, anxiété et sueurs froides, don- nez aconitum, qu'on peut répéter toutes les fois qu'il y a de l'aggravation dans les symptômes. Dans le cas aconitum ne fait qu'amender temporairement les symptômes, sans autre effet, dissolvez quelques globules de veratrum dans un verre d'eau, et donnez-en toutes les deux heures une demi-cuilleree à bouche, pas au delà de trois doses. Si, après cela, on ne réus- sit pas à réduire la hernie, et que dans le côté gauche de l'ab- domen vers la hernie, il se fait un grand bruit de vents, donnez cepa ; si c'est sur le côté droit, rhus. Si la réduction ne se fait pas, et que les vomissements deviennent aigres , donnez tout de suite sulphur, laissez alors le malade tranquille, et, s'il s'endort, qu'on le laisse dormir.

Lorsque la douleur est moins sensible à l'attouchement des parties et que le vomissement est moindre, mais que la res- piration s'accompagne d'une grande gêne; si la cause peut

MALADIES DES FEMMES. 387

être attribuée à un refroidissement, à un échauffement, ou à un écart de régime, donnez nux vomica. Si après deux heures il n'y a pas d'amélioration , répétez-le. Si la figure devient rouge, le ventre ballonné, si les renvois ou le vomissement ont une mauvaise odeur ou un mauvais goût, donnez opium tous les quarts d'heure, jusqu'à ce qu'il survienne un changement; si le vomissement est accompagné de sueur froide , ou que les extrémités se refroidissent, donnez veralrum; et si ce remède n'opère pas en deux doses, donnez belladonna. Dès que l'ab- domen devient sensible et douloureux au toucher, donnez aco- nitumel sulphur comme ci-dessus. Si le sac herniaire a pris une mauvaise couleur,quelessymplômes s'aggravent,donnez/ac/iests en l'absence du médecin; et si, après une amélioration, l'état empire de nouveau , répétez lachesis. Si, dans deux heures, il n'y a pas d'amélioration, donnez arsenicum, quelques globules, dissous dans sept à huit cuillerées d'eau, pour en faire prendre toutes les quatre heures.

En tous cas de hernie étranglée, il faut immédiatement en- voyer chercher un chirurgien; mais en attendant, on ne né- gligera pas les moyens dont il vient d'être question : s'ils se sont montres efficaces, tant mieux, sinon il verra ce qu'il convient de faire. Au surplus, il trouvera tout plus facile, comme mille expériences l'ont déjà prouvé. S'il prétend que les remèdes mis en usage ont compromis l'état du malade, c'est ou un ignorant ou un charlatan, et il faudra le traiter comme tel.

Pour remédier à la hernie avant qu'elle ne soit étranglée , et qu'elle n'ait produit quelques désordres, il faut, avant tout, consulter son médecin homoeopalhe. Si la hernie est toute ré- cente, donnez rhus; il convient utilement dans la plupart des cas , mais il ne faut pas le répéter avant huit jours. Si elle vient d'avoir lieu subitement à la suite d'un effort pour soule- ver un poids, que le malade se couche doucement, qu'il garde le repos, en tenant sous ses jarrets un coussin, etqu'on lui donne rhus. Si elle se forme lentement en étant debout, donnez coccu- lus; nux vomica est indiquée en toute autre circonstance.

CHAPITRE XI.

MALADIES DES FEMMES.

On le sait : la femme, parla nature propre de sa constitution,

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DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

offre spécialement après la puberté des phénomènes distincts, qui sont indépendants de ses habitudes et de son éducation. Et ces phénomènes intéressent autant le moral que le physique. L'organisation qui lui est propre l'assujettit à plusieurs maladies ainsi qu'à des changements physiologiques qui n'ont rien de morbide (1).

DE LA MENSTRUATION.

Lorsque le phénomène de la menstruation s'est établi en temps voulu et d'une manière régulière, sans trouble pour la santé, il ne se passe rien de très-extraordinaire dans l'orga- nisme, bien que le système nerveux acquière alors une plus grande susceptibilité. La première apparition des règles est en général marquée chez la jeune fille par une certaine réserve et par une manière de se tenir, qui ne manque pas de dignité; par un changement dans la voix, par l'élargissement de la poi- trine et le gonflement des seins, etc.

La quantité de sang qui se perd varie beaucoup, selon les individus; elle est environ d'une demi-livre. Lorsque le sang est normal, il ne doit pas se coaguler, et la tache qu'il fait se lave difficilement. Dans toutes les jeunes filles, ou chez celles qui sont prématurément menstruées, la quantité de la perte est petite et se mêle à un peu de mucosités ; quelquefois elle est presque blanche, ou simplement tachée de stries rouges. La durée de la période menstruelle varie selon les personnes, de deux à six jours, et la perte réelle est de cinq. Dans l'état de sanlé parfaite, le retour des règles se fait tous les vingt-huit jours, excepté chez les filles d'une menstruation précoce , et chez celles qui approchent de l'âge du retour.

Ces quelques lignes contiennent l'histoire de l'établissement d'une menstruation normale, et il n'y a qu'une grande irré- gularité dans ce phénomène qui puisse fixer l'attention du mé- decin, irrégularité, désordre que nous attribuons plus loin tant à l'insuffisance des vêtements, aux écarts de régime qu'aux effets de l'imagination.

APPARITION TARDIVE DES RÈGLES.

S'il arrive que le flux menstruel vienne à éprouver du retard, ce ne sera pas pour cela une raison de donner des mé-

(I) Consultez l'ouvrage du docteur Jahr, Du traitement homœopa- thique des maladies des femmes. Paris, 1856, in-12.

MALADIES DES FEMMES.

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dicaments. Il faut, avant tout, éviter avec soin d'avoir recours aux remèdes secrets, aux infusions, aux huiles essentielles, aux opiats et aux divers autres moyens que l'ancienne médecine préconise dans ce cas. Mais lorsque les signes sensibles de la puberté se manifestent, ce qui arrive le plus ordinairement vers l'âge de 14 à 15 ans, et que le sang ne vient pas, malgré les douleurs périodiques éprouvées dans les hanches, dans les reins et dans les cuisses, et bien que ces signes soient accom- pagnés d'une sensation de pesanteur et de plénitude dans la région inférieure" de l'abdomen, qui pousse en bas, on peut, dans celte circonstance, faire usage des remèdes appropriés, avec la certitude d'un prompt soulagement. Ici se rapporte un long dénombrement d'autres symptômes avec une valeur par- ticulière, qui réclame pour chacun un remède spécial. Tels sont : modification particulière dans l'état moral et intel- lectuel, plénitude vers la région de la tête, vertige, face rouge ou pâle, saignement de nez, bruissement des oreilles, palpita- tion de cœur, resserrement de la poitrine, respiration courte s'aggravant en montant les escaliers ; difficulté et douleur dans la respiration, tiraillement et engourdissement des membres inférieurs; lassitude, faiblesse du pouls, défaillance, symptômes hystériques, froid des membres, gonflement des articulations et de l'abdomen, nausées, coliques, constipation, leucorrhée, etc.

Les causes qui peuvent empêcher la menstruation sont éloignées ou obscures, ou immédiates et sensibles. Mais les détails relatifs à tout ce qui concerne cette maladie doivent êlre bornés et circonscrits dans ce livre, et il ne peut y être mention que des cas les plus ordinaires, les plus fréquents, les plus simples. Nous recommandons d'avoir recours à l'expé- rience d'un médecin homeeopathe pour les affections qui sont liées à des causes cachées ou à \me altération profonde de l'organisme.

Lorsque la santé générale est légèrement atteinte par suite d'un retard apparent dans cette importante fonction, il sufGra souvent d'un simple changement de régime pour amener un état favorable. Ainsi, les aliments seront simples et nutritifs; ils seront pris en proportion convenable dans le règne animal et végétal : on mettra de côté les mets composés, il entre généralement des condiments de haut goût, ainsi que l'usage du thé et du café, et toutes les boissons excitantes, telles que cidre, porter, bière, vin, liqueurs alcooliques, etc. On prescrira

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DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

un exercice régulier, tel que. la promenade en plein air, sans trop consulter le temps, soit à pied, soit à cheval ou en voi- ture découverte; on devra charger la jeune malade de lapai lie du ménage qui exige l'emploi des forces corporelles, etc., mais toujours en évitant la trop grande fatigue, et de l'exposer à un courant d'air en état de transpiration. Une vie sédentaire et des habitudes studieuses trop renfermées sont très-nui-sibles. Il convient d'entretenir l'enjouement propre à la jeunesse, en choisissant des passe-temps qui occupent le corps et égayent l'esprit. Siryez attentif à la manière de s'habiller; il faut chan- ger de vêtement selon le temps et la saison; protéger les pieds et les extrémités contre le froid, et éviter avec soin de se mouil- ler et de rester dans l'humidité.

Les principaux médicaments employés dans ces diver- ses circonstances sont : apium virus, arsenicum, bella- donna, bryonia, coccvlus, cvprum, nux moschata, phosplio- rus, pulsatilla, sulphur et veratrum.

Pulsatilla convient généralement aux femmes d'un ca- ractère doux et facile, s'il y a douleur abdominale etmaux de reins, vertige, plénitude de la tête et gonflement des yeux, pâleur de la face avec bouffées de chaleur passagè- res ; bruissement d'oreilles ou surdité incomplète ; froid des pieds et des mains, avec une grande disposition aux refroidissements; symptômes hystériques avec rires et cris; nausées et vomissements; goût amer de la bouche après le repas; découragement et tristesse ; palpitation de cœur; douleur dans la poitrine; perte d'appétit, avec désir pour les acides, et répugnance pour les aliments trop gras, avec aversion pour le mouvement, l'exercice. Ces diverses souffrances changent souvent de place, ou sont ressen- ties sur un seul côté en même temps. La malade éprouve de l'amélioration pendant qu'elle prend de l'exercice, et de même qu'au grand air; elle ressent en général de l'ag- gravation le soir et avant minuit, et éprouve de la fatigue dans la matinée. Donnez le remède sur les quatre heures de l'après-midi, deux jours de suite, et s'il se dé-

MALADIES DES FEMMES. 391

clare du mieux, attendez tant que dure l'amélioration; mais si les symptômes reviennent, et que les mois n'aient pas reparu, répétez pulsatilla une fois de plus. S'il ne s'o- père aucun changement favorable donnez sidphur.

Cocculus, s'il y a quelque complication d'affections ner- veuses; douleurs constrictives avec pincements de la partie inférieure de l'abdomen, et oppression de poitrine et gé- missements; si le sang des règles est noir et coule peu; lorsque la patiente est faible, agitée, gémissante, et peut à peine parler. Donnez-le deux ou trois fois successive- ment le soir.

Belladonna, s'il y a saignement de nez, rougeur de la face, injection des yeux, sensibles à une vive lumière, ou si le pouls est plein avec rougeur foncée de la face, et ver- tige, surtout en s'arrêtant. Il sera bien quelquefois de donner aconitum alterné avec belladonna.

Bryonia, si au lieu des règles, il survient une épistaxis; dans ce cas, répétez le remède deux matins de suite : lachesis et lycopodium conviennent aussi en pareille cir- constance.

Cuprum est indiqué lorsque la malade est menacée de spasmes, ou lorsqu'elle a des crampes dans les jambes, avec cris perçants, nausées et vomissements ; convulsions.

Apium virus, si les règles s'arrêtent, soit brusquement, soit qu'elles cessent de couler deux ou trois jours pour re- commencer ensuite, et ainsi de suite; si le côté droit, de la hanche au nombril, est très-sensible ; douleurs violentes, crampoïdes, se portant sur les reins ; douleurs semblables à celles d'accoucher, écoulement menstruel pauvre et d'un sang noirâtre; ou si les femmes se prennent alors à parler sans cesse quoiqu'elles en aient peu envie.

Nux moschala, pour les femmes d'une humeur chan- geante, avec règles irrégulières, pauvres et noirâtres

Phosphorus, chez les femmes de forme délicate, blondes et ga.es, avec poitrine étroite et prédisposéee aux affec-

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DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

lions pulmonaires, avec expectoration de sang, mais en petite quantité, ou avec des symptômes de dyspepsie al- ternant avec des douleurs rhumatismales. Ce remède ne sera donné, dans ce cas , qu'une ou deux fois dans la semaine.

Arsenicum, si la face est pâle et gonflée le matin en sor- tant du lit, avec engorgement des pieds le soir, et sensa- tion de chaleur ou de brûlement dans les veines, suivie de prostration de forces.

Veratrum, si l'on a les mains et les pieds froids, avec tendance à la diarrhée.

Sulphvr, si aucun des remèdes dont nous venons de parler, surtout apYèspidsatilla, ne remplit le but qu'on se proposait, et si la malade ressent une sensation de chaleur dans l'intérieur de la tête; grande disposition aux rêveries religieuses; amaigrissement; défaut d'appétit avec faiblesse après avoir mangé; vertiges; palpitations de cœur, et courte respiration en montant les escaliers ; fièvre dans le repos. Il sera administré le soir, de la même manière qu'il est dit pour les autres remèdes.

CHLOROSE OU PALES COULEURS.

On sait que cette maladie est très-fréquente chez les filles à l'âge de puberté et que les suites ordinaires en sont attri- buées à la suppression ou à l'irrégularité des règles; c'est même à raison de cela que la chlorose est regardée comme le résultat de ce dérangement. Cet état de l'organisme a été aussi constaté chez les femmes d'un âge mûr, et quelquefois même chez les hommes d'un tempérament lymphatique et d'une con- stitution délicate.

La plupart des causes qui altèrent si souvent l'économie animale de la femme servent d'origine à celte maladie. Les plus communes se tirent du froid et de l'exposition à l'humi- dité, des habitudes sédentaires, du défaut d'exercice et d'un ait- frais; des pertes excessives de saug et d'autres fluides, de puis- santes émotions de l'âme, des contrariétés et des soucis; des erreurs de régime, d'une nourriture substantielle insufli-

MALADIES DES FEMMES.

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santé, de l'usage trop fréquent des acides et de boissons sti- mulantes.

Comme cette affection est complexe et d'une très-sérieuse importance, puisqu'elle intéresse la santé en général, il n'y a qu'un médecin qui puisse entreprendre de la traiter, si la guérison est possible. En attendant, on peut essayer les re- mèdes suivants :

Pulsatilla convient parfaitement aux femmes d'un tem- pérament lymphatique nerveux, d'une humeur douce et facile, et disposée à la mélancolie et aux larmes, notam- ment si la maladie reconnaît pour cause un refroidisse- ment ou l'humidité, s'il y a fréquemment des maux de tête d'un seul côté, avec douleurs tiraillantes dans les dents et les oreilles; si les douleurs changent souvent et brusque- ment de place ; front douloureux, pression à la nuque ; pâleur générale alternant avec des bouffées de chaleur et dérangement des parties supérieures du corps, de la face notamment; respiration difficile, ressentiment de suffoca- tion après le moindre effort; palpitation de cœur; froid ou chaleur des pieds ou des mains; relâchement des intes- tins; flueurs blanches ; nausées et vomissements; sensations d'un poids dans l'abdomen ; expectoration périodique d'un sang noir, caillé; faim avec répugnance pour la nour- riture, grande fatigue, notamment des jambes.

Sulphur aura la préférence s'il y a pression dansle der- rière de la tête ; jusqu'à la nuque ; congestion de la tête avec douleurs battantes; avec bruissements; boutons aux lèvres et sur le front; pâleur de la figure avec éruptions rouges sur les joues; maigreur; appétit vorace; renvois amers et brûlants; plénitude pressive et pesanteur sur l'estomac et l'abdomen; selles irrégulières, douleur dorsale ; difficulté de respirer ; grande faiblesse après avoir marché ; fatigue, particulièrement des jambes; grande facilité à prendre froid. Sulphur convient surtout aux personnes irritables et ardentesy ou portées à la mélancolie et aux larmes.

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DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

Bryonia, s'il y a fréquemment des congestions à la tête et à la poitrine; saignement de nez; frissons, alternant quelquefois avec la chaleur; toux sèche; coliques, consti- pation; amertume de la bouche; langue chargée d'un en- duit jaunâtre; sensation de souffrance de l'estomac, comme par suite d'un coup.

Calcarea guérit les autres remèdes n'ont pas suffi, lorsqu'il y a une très-grande difficulté de respirer; avec gonflement des extrémités; grande maigreur, etc.

Ferrum est utile soit après ou alterné avec calcarea, lors- que l'état de pâleur dure et s'accompagne d'une grande faiblesse, d'inappétence, de nausées, etc.; lorsque la pâleur est générale, que les lèvres sont complètement décolorées, et que les battements du cœur sont irrégu- liers.

SUPPRESSION DES RÈGLES.

Par suppression des mois ou des règles une fois bien éta- blies, on entend la suspension ou la cessation temporaire de l'évacuation périodique du sang par une cause quelconque.— Le froid est la cause la plus commune de celte affection, parce que, en effet, les femmes y sont très-sujettes, à raison du peu de soin qu'elles prennent d'elles-mêmes pendant leur déran- gement. Les émotions soudaines et fortes de l'âme, principale- ment le chagrin et le désespoir, peuvent aussi la produire, mais surtout lorsqu'il vient s'y joindre l'usage pernicieux des aliments salés, des boissons acides, et le refroidissement des pieds par l'eau pendant les règles. Diverses affections, celles de la poitrine, du foie, le rhumatisme et la plupart des inflain- mations locales deviennent autant de circonstances propres à favoriser cette suppression. Et ces maladies, considérées comme causes, peuvent se comporter de manière à produire ce fâcheux résultat (la suppression), soit pendant, soit avant ou après l'écoulement du flux menstruel. Si le flux s'arrête brusquement pendant son état, ou juste au moment de paraî- tre, surtout par l'effet du froid, les symptômes de ces maladies en deviennent beaucoup plus violents que si la cause avait agi dans l'intervalle. Dans les cas les plus graves, il se manifeste

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des accidents très-intenses, comme des spasmes douloureux de l'estomac et des intestins qui s'accompagnent souvent d'efforts de vomissements et de mal de tête ; en même temps il y a face rouge, délire, convulsions, hystérie, palpitation de cœur, diffi- culté de respirer, etc. Cet état de choses se complique quel- quefois de fièvre et d'inflammations locales. Lorsque la sup- pression des mois a eu lieu dans l'intervalle par les mêmes causes, les suites n'en sont ni aussi soudaines, ni aussi alar- mantes; toutefois, après un laps de deux ou trois mois, la santé s'est affaiblie et le résultat prévu n'en est pas moins certain. Le sujet devient pâle, languissant et faible; il perd son appétit et son animation; sa physionomie est maladive et abattue; les pieds et les articulations sont gonflés ; les symptômes nerveux se manifestent : palpitation de cœur, oppression de poitrine, flatuosités, etc., et la leucorrhée marche grand train. Chez les personnes prédisposées à la consomption et à d'autres maladies graves, la suppression des règles est un accident funeste qui demande sans retard une attention sérieuse.

Aconitum, si la suppression est le résultat de l'impression directe du froid, et si elle s'accompagne de congestion de la tète ou de la poitrine, rougeur des joues, douleur, éva- nouissement ou vertige en se relevant de la position cou- chée; douleurs lancinantes et battantes de la tête avec délire ou stupeur; plénitude du pouls; impatience; aggra- vation par le mouvement; le froid soulage, le chaud aug- mente les souffrances. Lorsque la suppression est le ré- sultat de la peur ou de la frayeur, aconitum sera donné sans délai; et si l'amélioration qui s'ensuivra ne dure pas, opium ou veratrum.

Bryonia, s'il y a des vertiges tournoyants, avec pesan- teur et pression vers le front, pires en restant debout et s'aggravant parle mouvement; saignement de nez ; toux sèche; frissons durant les douleurs; chaleur de la tête; douleur au creux de l'estomac après avoir mangé ; éructa- tions amèreset aiguës; régurgitation des aliments après avoir mangé avec un bon appétit; constipation; douleurs tiraillantes dans la région inférieure de l'abdomen; dou-

396 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

leur dans le dos; ces diverses souffrances sont augmen- tées par le mouvement et le toucher pressif. Ce remède convient particulièrement aux femmes non mariées, c est- à-dire, aux filles d'un tempérament fort.

Belladonna convient, après aconitum, aux sujets plétho- riques, avec congestion à la tête, épistaxis, et par tous les symptômes à' aconitum quand il n'a pas suffi.

Nux moschata, dans la suppression par suite de fatigue et de froid en même temps, particulièrement après s'être mouillé les pieds.

Pulsatilla est le remède principal dans cette maladie, surtout quand elle reconnaît pour cause l'humidité ou l'air froid, et si le sujet est doux et enclin aux larmes et à la tristesse; le mal de tête se fait sentir généralement d'un seul côté, avec douleurs tiraillantes, s'étendant à la face, aux oreilles et aux dents; palpitation de cœur; suffoca- tion; lassitude; froid des mains et des pieds; bouffées de chaleur; nausées et vomissements; tendance à la diar- rhée; pression dans la région inférieure de l'abdomen; urines fréquentes et leucorrhée.

Veratrum dans le mal de tête nerveux; affection hysté- rique ; nausées fréquentes et vomissement : face pâle et de couleur terreuse; froid des pieds et des mains, ou du nez; grande faiblesse avec accès de défaillance.

Sulphur, si la femme a été sujette aux éruptions de la face,' s'il y a endolorissements de toutes les parties du corps; manque de forces; abattement; épuisement après la conversation; grande susceptibilité à l'action de l'air frais; disposition du sommeil; la chaleur du lit aggrave les douleurs dans la nuit ; obnubilations ; vertiges en se levant ; mal de tête d'un seul côté , ou au-dessous des yeux, ou dans la partie postérieure de la tête dans la direction de la nuque ; chaleur et pesanteur de la tête ; obscurcissement de la vue; aigreurs d'estomac; écoulement d'eaux parla bouche ; pression de l'estomac; appétit vorace; consti-

MALADIES DES FEMMES.

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pation avec efforts impuissants pour la selle; douleurs abdominales; leucorrhée avec démangeaisons; douleurs dans les reins ; lassitude et fatigue des membres après la marche ; irritabilité générale ou disposition à la mélan- colie et à verser des larmes.

Si la suppression date de longtemps, notamment chez les femmes délicates et faibles, donnez china , causticum, natrum mùriaticum et arsenicum.

Pour les règles en retard, ou trop faibles ou trop courtes, donnez selon les circonstances, bryonia, causticum, cu- prum, dulcamara, lycopodium, natrum mùriaticum, pulsa- tilla, sulphur.

Si la suppression se lie à des douleurs comme de rhu- matisme dans les épaules et la poitrine, et que la femme ait des prédispositions à la consomption, adressez-vous sans retard à un médecin.

DOULEURS OU COLIQUES MENSTRUELLES.

Il est des femmes qui sont sujettes à ces souffrances presque toute leur vie, depuis le commencement jusqu'à la fin de la menstruation. Le froid et un traitement vicieux de maladies antérieures leur servent d'origine. Ces co- liques menstruelles commencent quelquefois plusieurs heures ou même plusieurs jours avant que le flux san- guin soit établi. D'autres fois le contraire a lieu, les règles prennent sans douleurs, mais les douleurs ne tardent pas à se déclarer et arrêtent le sang. Ces souffrances conti- nuent pendant un temps plus ou moins long; mais par suite d'un traitement convenable, le flux se rétablit ordi- nairement et coule sans interruption tout le temps qu'il doit durer. 11 arrive aussi que les coliques ne cessent que lorsqu'une sorte de fausse membrane est expulsée alors les règles reprennent leur cours ou se terminent même avec l'expulsion de cette espèce de corps. Dans quelques cas, par un effet sympathique, les seins acquièrent beau-

IIERÎNO, ai

398 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

coup de sensibilité, se gonflent et deviennent très-doulou- reux. Les douleurs qui accompagnent une menstruation

difficile sont de deux sortes : elles sont intermittentes et ressemblent aux douleurs d'accouchement ; ou bien elles sont continues, et se font sentir dans les reins, les hanches et les membres, semblables à celles qui accompagnent une menstruation régulière.

Les remèdes sont belladonna, causticum, chamomilla, cocculus, coffea, lachesis, nux vomica,pulsatillaet veratrum.

Belladonna est indiqué lorsque les douleurs précèdent le flux et s'accompagnent d'une violente congestion à la tête et du trouble de la vue ; visions qui donnent des peurs ; cris; disposition à mordre et à déchirer toute chose ; rougeur et bouffissure de la figure; douleur dans le dos; sensation d'une pesanteur dans l'hypogastre comme si les organes allaient sortir par en bas ; efforts impuissants pour aller à la selle, avec épreintes.

Chamomilla, si les douleurs ressemblent à celles de l'enfantement avec une sensation de pression qui part des reins et se porte sur la partie antérieure et inférieure de l'abdomen; coliques, avec sensibilité exquise de l'abdo- men par le toucher ; perte d'une couleur noire et coa-

gulée. , - [ ifôupidjjp Jn9on urunoa

Veratrum, lorsque les règles sont précédées de coliques et de céphalalgie, et suivies après de diarrhée; s il y a faiblesse excessive; bruissements des oreilles; sensation constrictive de la gorge; froid glacial du nez, des mains et des pieds.

Coffea s'il y a une grande surexcitation nerveuse, et an- goisses avec souffrances; coliques excessivement doulou- reuses, avec plénitude et pression des intestins, avec spasmes qui se portent àla poitrine; délire; torsions con- vulsives des mains; grincements de dents; cris; iront de tout le corps; roideur et engourdissement ; gémissement avec difficulté de respirer.

MALADIES DES FEMMES.

399

Lackesis est d'un grand prix dans les menstrues diffici- les ; spécialement s'il y a diarrhée avec épreintes, qui pré- cède généralement le flux menstruel, et continue après qu'il a cessé.

Cocculus, s'il y a spasmes de l'abdomen; fluatosités; nausées et abattement; coliques pressives, et crampes dans la poitrine.

Causticum, s'il y a des douleurs sécantes dans les reins, spasmes de l'abdomen; symptômes hystériques, et teinte jaune du corps.

Pulsatilla dissipe cette pesanteur qui se fait sentir dans l'abdomen comme par une pierre, avec violente pression dans la région inférieure et dans le dos, accompagnée de ti- raillement et d'engourdissement dans les cuisses; vomisse- ments de mucosités aigres; frissons et pâleur de la face; envies et efforts inutiles d'aller à la selle; fréquent désir d'uriner et leucorrhée.

Nux vomica améliore les douleurs crampoïdes de l'abdo- men, si même elles sont accompagnées de nausées; dou- leurs de meurtrissure dans les os du front ; spasmes de la matrice qui font effort sur le bas-ventre; chaleur, nausées et défaillances; insomnie; point dans le côté droit; fré- quente envie d'uriner. Nux vomica est indiquée lors- que les règles sont précédées de douleurs tiraillantes dans les muscles postérieurs du cou, et chez les personnes irritables et passionnées, et qui font un usage habituel du café.

RÈGLES TROP ABONDANTES.

Ipecacuanha, si l'écoulement se fait avec profusion et à la continue, surtout après l'accouchement ; s'il est ac- compagné de pâleur, de soif, et du désir constant d'être entendu, avec le sentiment d'une grande prostration

Lorsque le sang menslruel est excessif, ou qu'il dure plus qu'il ne faut, et s'accompagne de douleursdorsales, et que ces douleurs portent surl'abdomen,avec une ressemblance

-iOO DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

aux douleurs d'enfantement, il ne faudra pas négliger de re- médier à ces accidents. On commencera, c'est un point im- portant, par garder une position horizontale ; dans beau- coup de cas, c'est indispensable.

Si le flux trop abondant vient d'une violence mécanique, une chute, un coup , etc., donnez arnica.

Crocus, l'un des plus précieux remèdes dans cette af- fection, particulièrement lorsque le sang est noir, surtout s'il est caillotté; qu*il est d'une grande abondance avec anticipation très-hâtive des règles.

Platinum, dans les cas d'un flux trop copieux, et con- sistant principalement en un sang brunâtre ou noir, ac- compagné de douleurs lombaires, avec excitation géné- rale et vénérienne.

Chamomilla, dans les règles d'un sang noir et en cail- lots, coulant par intervalle, avec douleurs et coliques sourdes, qui courent des reins sur l'abdomen ; à ces symptômes, ajoutez soif, froid des extrémités et défaillance.

Nux vomica, lorsque la menstruation est trop copieuse et reparaît avant la quatrième semaine; lorsqu'elle dure plus de quatre jours, s'arrête et reprend. Dans ce cas, dé- fendez le café, le vin, le cidre ou l'eau-de-vie, la pâtis- serie ou toutes choses stimulantes, pendant plusieurs mois.

Ignatia s'adapte parfaitement aux cas dans lesquels le flux dure trop longtemps et s'accompagne de bâillements et de symptômes hystériques.

China, pâleur; faiblesse générale avec grande propen- sion à transpirer ; paresse du corps ; gonflement des extré- mités inférieures, des malléoles surtout, tête confuse avec bruissement des oreilles ; épuisement; sang aqueux, ou caillé sortant par intervalle, accompagné de douleurs crampoïdes dans la portion inférieure de l'abdomen.

Suiphur se donne deux ou trois fois dans l'intervalle des règles, en mettant entre chaque dose huit jours ; il

MALADIES DES FEMMES.

401

convient lorsque les autres remèdes n'ont pas suffi. Cal- carea, donné de la même manière, réussit parfaitement bien aussi, surtout après l'accouchement.

On n'a rien à ajouter spécialement ici par rapport aux règles en avance et de trop longue durée. Les remèdes pré- cédents, administrés selon les circonstances, y répondent d'une manière suffisante.

CESSATION DES RÈGLES OU ACE CRITIQUE.

Cette e'poque de la vie du sexe fe'minin arrive vers l'âge de quarante-cinq ans; elle est, en général, plus tardive chez les femmes qui vivent dans l'aisance, tandis qu'elle avance chez celles qui mènent une vie dure. On en voil chez lesquelles cette révolution s'opère à trente-six ans, comme aussi chez d'autres elle n'a lieu qu'après cinquante ans et même plus tard. Lorsque cet âge approche, les mois deviennent plus ou moins réguliers, soit quant au temps, soit quant à la quantité. La périodicité est plus courte, comme aussi elle peut être plus longue que de coutume. La quantité de sang qui se perd varie pareillement dans sa nature, sa consistance et ses mélanges. Les règles sont ou très-courtes, ou constituent une véritable maladie. Le flux se présente fréquemment à l'improviste, dure deux ou trois heures, et puis il s'arrête, sans aucun des symp- tômes propres à une suppression.

^ Quelquefois la marche progressive du changement d'état s'accomplit d'une manière si graduelle et avec si peu de trouble dans l'organisme, que la femme ne se doute pas qu'elle subit une nouvelle condition. Sa santé se fortifie et devient plus florissante que jamais.

D'autres femmes sont moins heureuses; elles éprouvent diver- ses souffrances, telles que vertiges, céphalalgie, bouffées de cha- leur, état nerveux, pâleur et faiblesse; urines 'fréquentes, lim-

dàn,8H r > ndantïS'.°U C0l01'ëes et e" P^ite quantité; douleur "on ^^leure de l'abdomen (bas-ventre), dans le dos

«'.rr:1'10?^ jambes avec mA^*»» de

rampement; appétit irregulier, lenteur de digestion1 chaleur dans la parue inférieure de l'estomac et dans le dos - h n o rhoules fatigantes, et suppléant quelquefois au règb l enZes des extrémités inférieures; gonflement du vent e uf a ie d

402

DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

temps en temps sans s'accompagner des symptômes ordinaires propres aux flatuosités. De violentes démangeaisons dans les parties sexuelles ne sont pas rares alors.

Il ne faut pas, à l'occasion d'une légère irrégularité des règles à cet âge, faire intervenir la moindre action médica- menteuse, surtout si l'évacuation diminue. Un régime bien réglé est ce qui importe le plus dans celle circonstance, ali- ments simples el d'une digestion facile, pris principalement parmi les végétaux; abstinence complète de toutes choses sti- mulantes ; exercice en plein air conformément à la saison ; bains; frictions sèches sur tout le corps. On évitera de dormir dans une chambre trop chaude et trop renfermée, ainsi que dans un lit trop mou. Dans tous les cas, il sera bon de porter la flanelle ou la soie sur la peau, on mettra le plus grand soin à ne pas s'exposer aux fâcheux effets des vicissitudes de l'atmo- sphère ; en conséquence on se vêtira convenablement.

Les prétendus toniques et les remèdes dits fortifiants sont toujours nuisibles à cette époque; il faut donc savoir s'en passer.

Lachesis et pulsatilla sont les principaux remèdes homéo- pathiques contre les désordres de Yage du retour. Si l'un d'eux ne suffit pas pour neutraliser les symptômes, il faudra les prendre alternativement, en mettant entre chaque dose un intervalle d'une semaine. Il arrive très-souvent que l'un suffît sans l'autre; dans ce cas, chacun sera adapté aux symp- tômes propices.

Bryonia, cocculus, ignatia ou sulphur, conviennent dans

quelques cas particuliers.

FLUEURS BLANCHES, LEUCORRHÉE.

Cette maladie consiste dans une perte de mucus anormal des parties génitales, et affecte plus particulièrement les femmes adultes et celles qui touchent à l'âge du retour. On 1 observe quelquefois chez les petites filles, et quelquefois auss! chez les femmes un peu âgées; dès le commencement, la patiente ne remarque qu'un léger écoulement de matière blanchâtre; il soit goutle à goutte, et s'accompngne dans les parties d une sensation désagréable. Si on n'y fait nulle attention, comme c'est l'ordinaire, l'écoulement augmente en quantité, et devient, dans quelques cas, excessif.

MALADIES DES FEMMES.

403

Les femmes qui sont le plus sujettes à celte affection sont d'un tempérament nerveux , c l'une complexion molle, à poitrine délicate et à prédisposition héréditaire. Les causes génératrices de cette maladie sont en général : accouchements laborieux, ir- régularité des règles, emploi de purgatifs, corsets,veillées pro- longées, usage immodéré du thé, du café et des épices; peu d'exercice, et quelquefois oubli dans les soins de propreté; présence de vers, et application^ injection locale de quelque substance irritante. Les femmes qui sont habituées à cette affec- tion l'éprouvent surtout avant et après les règles et pendant la grossesse. La sécrétion est moindre ou plus abondante, et varie en quantité et en qualité. Dans le commencement, elle n'a rien d'extraordinaire : on dirait que la sécrétion de mucus est à l'état normal; mais, plus tard, le mucus prend une consistance plus épaisse et une apparence gélatineuse, ou devient clair, laiteux et aigre. Dans la leucorrhée passée à l'état chronique, ce mucus devient purulent, et acquiert une couleur jaune; il est souvent verdàtre,et quelquefois d'une teinte brune. La perte ne s'effectue pas toujours à la continue, elle a lieu souvent d'une manière irrégulière et par émissions saccadées.

La leucorrhée, après une durée plus ou moins longue, se com- pose de certains symptômes ; tels sont : douleur constante dans les reins et le dos ; sensation d'impulsion vers et dans l'abdomen; souffrance dans les hanches; froid des extrémités; pâleur de la face ; tristesse ; perte d'appétit; éructations ; symp- tômes nerveux; névralgies, etc.

La leucorrhée amène après elle des affections si graves de la matrice et des parties voisines, qu'on ne saurait trop s'em- presser d'y porter remède. On a eu trop souvent sujet de regretter avec amertume d'avoir négligé de s'occuper de cette maladie dès le principe, alors qu'on pouvait la traiter avec espoir de succès. Au premier signe de l'approche du mal, la malade s'attachera d'abord à corriger les causes prédis- posantes, et autant qu'il est en son pouvoir, à éloigner les causes excitantes; telles sont : toutes choses qui agissent au détriment de la santé générale; et notamment, les corps étran- gers introduits dans le vagin avec l'intention de soutenir la matrice; les pessaires, la malpropreté, etc. Celte affection peut tenir aussi à un état particulier de l'organisation

On trouvera plus d'un avantage à se servir des injections dans le traitement de la leucorrhée.

404 DES MALADIES L1ÎS PLUS COMMUNES.

Calcarea, s'il y a démangeaisons etbrûlement, se faisant sentir avant les règles; pertes laiteuses qui disparaissent souvent après avoir uriné et s'accompagnent de sensation pressive sur la portion la plus basse de l'abdomen, et d'une descente ou chute de la matrice; si elle a lieu après avoir voulu faire effort pour soulever quelque chose de trop lourd; leucorrhée corrosîve, blanchâtre , chez les très-jeunes filles ; il convient spécialement aux femmes lymphatiques, de la complexion des blondes et prédisposées à l'embon- point, et qui ont des règles abondantes avec anticipation.

Pulsatilla, lorsque la perte est épaisse, comme de la crème; quelquefois corrosive; accompagnée de prurit vers l'époque critique; avant, pendant et après les règles ; si elle est occasionnée par une peur ; et chez les jeunes filles, avant que la menstruation soit bien établie.

Cocculus, leucorrhée avant et après les règles ; pertes de mucosités sanguinolentes pendant la grossesse ; leucor- rhée semblable à des lavures de viande ; avec coliques et flatuosités.

Causticum contre la leucorrhée profuse, ayant l'odeur du sang des règles, ou qui coule la nuit, accompagnée d'une douleur dans le dos et les reins; pâleur de toute l'habitude du corps, avec excoriation des parties.

Natrurn muriaticum, lorsque la perte est abondante et consiste en un mucus transparent, blanchâtre et épais, ou s'il est cuisant; teint terreux, jaune de la figure; leucor- rhée accompagnée de mal de tête, avec prédisposition à la diarrhée, avec évacuations claires et coliques.

Sulphur, dans les cas opiniâtres avec urines chaudes ; pertes blanchâtres ou jaunâtres et corrosives ; à la suite d'éruptions répercutées ou d'un rhumatisme incomplète- ment guéri.

REMARQUES SUR L\ CROSSESSE.

Pendant la durée de la grossesse, la femme doit considérer que les actes les plus futiles de sa part peuvent exercer une

MALADIES DES FEMMES.

405

grande influence sur l'avenir el la santé, et ajoutons, sur l'état moral et intellectuel d'un être qui lui est attaché par les liens les plus intimes et les plus chers , être qui doit attendre d'elle comme mère, et autant qu'il est en son pouvoir, une seconde constitution. Ainsi donc, pour atteindre à un tel but, il est du devoir d'une mère de faire la plus grande attention à sa nour- riture, à ses vêtements et à l'exercice qui lui sied le mieux.

Nourriture. Elle doit à cet égard observer la plus grande simplicité et s'abstenir des aliments et des boissons stimulan- tes, comme de tout ce qui tend à augmenter l'excitabilité du système nerveux. Elle évitera également de prendre trop de nourriture à la fois; car, il semble que la nature ait voulu prévenir la plénitude en excès par les nausées et les vomisse- ments auxquels sont sujettes les femmes enceintes. Il n'est pas nécessaire non plus qu'elle serve ses goûts bizarres et ses ap- pétits voraces; personne n'ignore qu'il en résulte le plus ordi- nairement des indigestions, des coliques et même des états convulsifs. A plus forte raison, devra-t-on s'opposer à l'usage contre nature de la chaux, de la magnésie, du café grillé, etc.

Vêtements. Elle doit s'habiller selon la saison, et n'avoir aucun lien qui fatigue la taille ou toute autre partie du corps; les habillements auront plutôt de l'ampleur et une certaine laxité dans les attaches. Les corsages serrés [corsets] (1) sont on

(1) Il faut absolument que la femme comprenne toute son impor- tance dans l'humanité. Qu'elle soit donc éclairée dans l'accomplisse- ment de ses devoirs, comme mère; qu'elle soit même initiée aux mys- tères de sa propre organisation, pour que tous les doutes de son esprit soient dissipés. Aux conseils, aux avertissements du docteur Héring, ajoutons les enseignements du professeur Serres {*). Puissent ces con- seils, ces avertissements, ces enseignements, si judicieux, être com- pris comme ils doivent l'être ; le sort de l'homme y est intéressé.

« L'usage du corset est dangereux. Je dis l'usage, qu'on le remarque bien. Ici l'abus ne se sépare point de l'usage : l'hygiène proscrit l'un et l'autre.

« J'appellerai d'abord l'attention sur les effets les plus ordinaires que produit le corset.

« Généralement, il presse l'abdomen au niveau de la neuvième ou de la dixième côte. A cet endroit, il agit sur le foie, le comprime, le brise en quelque sorte; il en diminue, il en altère les fonctions. On sait combien, chez les femmes, les maladies du foie sont devenues, depuis

(♦) Voyez aussi Études historiques et médicales sur les corsets, par le docteur H. Bouvier. Pans, 1853, in-8.

23.

406 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

no peut plus dangereux. L'expérience démontre, en effet, que la plupart des souffrances de l'enfant el de la mère provien- nent de la compression continuelle et forcée de l'abdomen du- rant la gestation. Il n'y a pas de doute que le plus grand nombre

quelque temps, fréquentes, opiniâtres, graves. La cause de ces affec- tions ne se cherche pas ailleurs que dans l'usage du corset.

« Il comprime la veine cave inférieure (veine ventrale); par suite, le sang stagne dans le ventricule droit, et ce ralentissement dans la fonc- tion circulatoire occasionne l'étranglement des veines jugulaires. De des spasmes, des évanouissements.

« Le corset est encore une cause de hernies , et on le comprend : cette armature baleinée s'oppose à l'ondulation naturelle des viscères de l'abdomen; elle les comprime d'une manière inégale, et ils ten- dent à s'échapper par les endroits qui leur offrent le moins de ré- sistance.

« Mais ce n'est qu'une partie des désordres causés par le corset; il en produit d'autres, de plus graves, et c'est l'utérus qui en est le siège.

« J'ai parlé déjà de l'utérus, de son analomie, de ses fonctions. Cet organe est suspendu dans le bassin par le ligament large et le liga- ment rond. Ces ligaments maintiennent l'utérus à la manière des res- sorts qui maintiennent la caisse d'une voiture. Je ne puis pas trouver de comparaison plus exacte ; et il fallait qu'il en fût ainsi. Au moment de la grossesse, en effet, l'utérus se déplace, voyage dans l'abdomen: il n'est pas fixé aux parois du bassin; les ligaments , tout en le rete- nant, lui permettent de flotter.

« Avec le corset, voici ce qui arrive à l'utérus :

« Le corps baleiné refoule la masse intestinale de haut en bas ; alors l'utérus, organe flottant, est lui-même refoulé par les intestins; les ligaments le suivent dans le sens de la pression. De ces abaisse- ments de l'utérus, de ces autres affections du même organe, affec- tions terribles et si fréquentes, à Paris surtout, que bientôt les méde- cins n'y pourront plus suffire.

« On le voit, l'usage du corset n'est pas seulement funeste à celle nui le porte; si nous n'y prenons garde, il atteindra la race; car cette mode ridicule et meurtrière s'atiaque à la source même de la vie, et tend à l'altérer.

« Sans doute, le corset n'est pas nouveau en France; mais, de toutes les formes qu'il a affectées, la plus dangereuse pour la santé est celle qui a été adoptée de nos jours.

« Nos dames , pour obtenir un plus grand evasement relatif des hanches, compriment le buste avec une énergie dont les âges précé- dents n'offrent point d'exemples. Au dix-huitième siècle, nos grand'- mères portaient des corsets. - Bulfon appelle de pareils vêtements des cuirasses; - mais aussi elles portaient des paniers, et l'énorme développement de ces paniers permettait de donner plus d'ampleur aux corsets.

MALADIES DES FEMMES.

407

de difformités n'aient leur origine dans la vanité et les préten- tions excentriques des mères.

Exercice. Quant à l'exercice, nous l'avons déjà dit ici, il

« La mode était aussi ridicule que la nôtre, mais elle offrait bien moins de dangers. Nos grand'mères, qui portaient paniers, ont, après tout, produit la forte génération de 1789.

« J'ai dit que le corset finirait par altérer notre race, et je n'ai pas exagéré. On sait que c'est par la femme que les qualités de la race se conservent. Ce fait est d'une observation constante.

« Français du dix-neuvième siècle, nous sommes les fils des femmes gauloises ; et nous devons être fiers de nos mères. Leur condition était bien supérieure à celle des femmes romaines. La Gauloise choisissait son époux : mariée, elle était l'associée de son mari ; elle avait la moitié des biens. L'éducation des enfants lui appartenait exclusive- ment; quand le fils savait manier les armes, alors seulement elle le présentait à la tribu.

« Les Gaulois avaient ceci de très-remarquable pour un peuple à peine naissant à la civilisation, c'est qu'ils respectaient la femme. Par- tout où ce respect de la femme existe, soyez sûr que le peuple est émi- nemment perfectible, qu'il atteindra à de hautes destinées.

« Ce sont les générations de femmes gauloises qui , chez nous, ont conservé et perpétué la race, cette race gauloise dont vous m'entendez si souvent parler. Les conquérants romains, bourguignons, francs, sar- rasins, ont eu beau s'abattre et s'implanter sur le sol, ils n'avaient point amené leurs femmes avec eux ; ils ont trouvé dans le pays con- quis les femmes gauloises qui ne l'ont jamais quitté, et par elles l'élé- ment gaulois a toujours survécu et a prédominé. Aussi ne vous étonnez pas de rencontrer dans notre race une unité de croyance, d'effort social qui persiste à travers les ténèbres du moyen âge, à tra- vers les guerres, les fureurs des factions, et qui s'est retrouvée, cette unité, plus puissante que jamais au grand jour de la Révolution fran- çaise. La Révolution a fait de cette unité un faisceau aujourd'hui in- dissoluble. Oui, nous sommes un peuple homogène par l'aggloméra- tion et les idées, homogène dans les âges. Les Gaulois du temps de César et nous, c'est le même peuple, que distingue le même trait mo- ral : l'amour de l'égalité.

« Eh bien! cette race énergique, intelligente, supérieure, cette race gauloise est-elle destinée à déchoir ? Oui, si la femme , conservatrice de la race, déchoit elle-même. Et le corset , cause perpétuellement agissante de maladies et d'atrophie, peut amener ce résultat qui sera gênerai; car l'usage du corset est général dans les villes et tend même a se généraliser dans les campagnes.

« Luttez avec nous, mères, contre le despotisme de la mode; luttez dans vos ramilles pour y abolir l'usage pernicieux du corset. Pour nous, nous utterons toujours et partout. Médecins, notre famille, c'est I humanité

Skuhks, Couru c/'anthropolo</ie.

408

DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

est nécessaire pendant letat de grossesse. Celui qu'on devra préférer sera la promenade à pied et au grand air; car il n'en est pas qui mette les muscles du corps plus en action. Cependant il ne faudra pas le prendre immédiatement après que le travail delà digestion sera commencé; le moment le plus convenable est deux ou trois heures après avoir pris un modeste dîner, soit pendant un temps doux, dans la journée ou vers le soir; on évitera avec soin l'humidité de la nuit en ne rentrant pas trop tard chez soi. La promenade en voiture ou à cheval est un exercice passif qui convient peu; et en outre il offre trop de chances pour des accidents qui peuvent être graves par eux-mêmes, et parce qu'il est précisément l'occasion de mille frayeurs. On mettra un égal soin à éviter les promenades trop longues, engagées par un temps trop incertain, la danse, la course, l'emploi d'efforts pour soulever des poids trop lourds, etc. L'avortement ou l'accouchement prématuré sont la suite de ce genre d'imprudence. On respirera un air pur, et la cham- bre à coucher sera grande et fréquemment ventilée. Il faut conserver la tranquillité d'âme sur toute chose; il est nuisible d'occuper trop sérieusement son esprit, comme aussi dépasser de longues veillées. Tout ceci s'adresse aux dames du grand monde ; pour les femmes du peuple, elles doivent faire comme elles peuvent.

DES INCOMMODITÉS DE LA. GROSSESSE.

Quoique la grossesse soit un état parfaitement naturel, il n'en est pas moins troublé quelquefois par des désordres qui proviennent , soit d'une organisation imparfaite, soit des suites des divers traitements subis antérieurement. Il n'est donc pas inutile de faire connaître les moyens de remédier à ces dévia- tions de la santé pendant l'état de grossesse.

Quelle que soit la croyance universelle à un état de pléthore, à une plénitude générale du système pendant la gestation , nous passerons outre; l'idée d'agir dans ce cas par déplélion est un véritable non-sens. Disons seulement, au .sujet de cette né- cessité de la saignée en certains cas, tels que ceux qui concer- nent les femmes sujettes aux fausses couches, qu'elles doivent avant tout éviter d'être saignées; pour un cas dans lequel la saignée a paru justifier ce préjugé, cent ont rendu l'avorle- ment plus inévitable.

L'irritabilité nerveuse qui complique si souvent l'état de gros-

MALADIES DES FEMMES.

409

sessc csl susceptible d'être traitée avec succès; des soins intel- ligents el judicieux préviennent la tempête qui menace la santé de la femme, en donnant à son système entier une im- pulsion vitale dans laquelle la santé ne laisse rien à désirer.

Nous allons maintenant parler des désordres qui peuvent avoir lieu dans la grossesse, et indiquer le traitement qui leur convient.

Menstruation. La continuation des règles pendant la grossesse, incommodité comparativement très-rare, est fortuite, et doit être considérée plutôt comme un simple écart de la na- ture, que comme une maladie.

Lorsqu'une cause de souffrance dure depuis trop longtemps, elle produit la faiblesse, el la femme peut être sujette à l'in- commodité en question; si elle s'accompagne, de douleur on aura recours à crocus, platinum, ou cocculus, ou phosphorus.

Pour l'indication spéciale de ces remèdes voyez « Coliques menstruelles ou règles trop abondantes ».

Vertige et mal de tête. Quelquefois, dès la seconde semaine, mais généralement dans la troisième après la con- ception , la femme ressent dans la tête une étrange sensation de plénitude ou de pesanteur, qui s'accompagne d'engour- dissement, et d'une sorte d'inaptitude pour tout mouve- ment. Si les effets de cette sensation augmentent, il s'ensuit une certaine légèreté de la tête, avec vertige, principalement le matin, un étourdissement avec obscurcissement de la vue en s'arrêtant; et en même temps scintillation devant les yeux; assoupissement ou un état opposé; céphalalgie avec pesanteur de têts ou de la nuque; disposition à se laisser tomber en avant si l'on s'arrête; palpitations du cœur, ner- vosité générale, etc. A ces symptômes viennent s'ajouter, dans quelques cas, des fadeurs d'estomac; l'appétit varie sur toute chose et diminue; l'odeur des aliments qu'on pré- pare inspire du dégoût; la vue des provisions pour la table excite des nausées; les mets que la malade préférait à tout lui font mal, et les choses pour lesquelles elle n'avait aucun goût sont celles qui lui plaisent et qu'elle mange avec avidité. Il est remarquable que ces désirs el ces répugnances ne résulter l pas de 1 expérience du moment, mais bien des caprices du gout. La langue est généralement recouverte d'un enduit jaunâtre avec un peu de rougeur sur les bords el à la pointe. La bouenese remplit d'une salive sans saveur

410 DES MALADtES LES PLUS COMMUNES.

Il n'y a peut-être pas un seul cas de grossesse qui réunisse tous ces symptômes, mais il n'en est pas un qui n'en présente quelques-uns ; ils ont cela de commun , qu'ils s'aggravent le matin; on rencontre aussi des femmes qui passent tout le temps de la gestation sans que leur santé soit troublée par rien d'extraordinaire.

Aconitum, vertige en se levant étant assis, comme par ivresse, et comme si l'on allait tomber ; faiblesse en se le- vant d'une position couchée, avec obscurcissement de la vue ; congestion du sang à la tête avec battement, et pres- sion sur la région du front; douleurs sourdes à la tête; yeux rouges; étincelles, avec crainte delà lumière; taches noires devant les yeux. Ce remède convient principale- ment aux personnes pléthoriques et d'un tempérament nerveux.

Belladonna, vertiges avec chancellements et tremble- ments ; stupeur avec perte de connaissance ; plénitude de la tête avec bruissement dans les oreilles, et crainte de tomber ; le bruit irrite; pesanteur et pression sur la tête, ou sur le front au-dessus des yeux ; douleurs expansives dans la tête, avec violent battement des carotides ; injec- tion des yeux, avec palpitation des paupières et rougeur de la face ; éclairs devant les yeux ; double vue des objets. Les symptômes qui réclament l'emploi de belladonna éprou- vent généralement de l'aggravation le matin et répugnent au mouvement.

Glonoine, voyez ce qui a été dit de ce remède à l'article « Mal de tête ».

Nux vomica, vertige et embarras de la tête; étourdis- sement avec obscurité de la vue, et bourdonnements d'o- reilles; douleurs déchirantes, tractives et tressaillantes de la tête, douleurs périodiques ; souffrances de la tête parti- culières à la grossesse, avec constipation ; dégoût pour les aliments accompagné de saveur insipide, ou acide, amère et putride de la bouche. Ce remède convient aux per-

MALADIES DES FEMMES. 411

sonnes vives, violentes, principalement si elles mènent une vie sédentaire; si elles sont constipées et habituées au café. Les souffrances s'aggravent généralement le matin, après l'exercice et au grand air.

Opium, vertige en se levant; vertige avec stupeur, comme après une débauche ; sommeil imparfait, avec somnolence et face bouffie; respiration lente et lourde; illusion de l'i- magination.

Platinam, le mal de tête qui augmente graduellement et cesse de même; mal de tête causé par une vexation ou un accès de colère; exspuition de salive fade ou douceâtre. Ces souffrances, chez les femmes nerveuses et hystéri- ques, s'aggravent par le repos et s'améliorent par le mou- vement.

Pulsatilla, vertige, qui devient pire en s'arrêtant, avec une cécité momentanée, chancellement et crainte de tom- ber; mal de tête unilatéral, douleurs pulsatives et lanci- nantes dans la tête ; mal de tête sympathique de l'esto- 'mac; mal de tête tous les jours ; les souffrances sont sui- vies fréquemment de l'engourdissement des membres, et s'aggravent généralement le soir et avant minuit. Pulsatilla convient particulièrement aux personnes d'un caractère doux et facile.

Sulphur, s'il y a congestion de la tête, avec douleur pulsatives, et sensation de chaleur à la tête, vertige, chancellement, principalement assis, ou après avoir mangé, suivi de nausées, de syncope, de faiblesse, et de saigne- ment de nez; tête confuse, méditation difficile, avec ag- gravation le matin et le soir; maux de tête d'un seul côté, ou maux de tête occupant le sommet, le derrière ou le devant au-dessus des yeux, avec obscurcissement de la vue, maux de tête périodiques ou intermittents, aggravés le matin, ou le soir, ou la nuit. Les douleurs de tête aug- mentent par le mouvement, en se promenant en plein air, et par les méditations. Après l'emploi de ces différents ré-

412

DES MALADIES LES TLUS COMMUNES.

mèdes, la malade attendra plusieurs jours pour en obser- ver les effets. S'il se déclare de l'amélioration, on s'abtien- dra tant qu'elle durera. Si les symptômes reprennent de nouveau, il faudra répéter le remède. S'il n'y a pas d'à» mélioration, on passe à un autre.

Mal au cœur. Les nausées, les vomissements, les cra- chements, la pituite de l'estomac, c'est tout un. Ces incom- modités si communes à l'état de grossesse commencent habi- tuellement vers la sixième semaine et se prolongent, avec plus on moins de force, jusque dans le cinquième mois. Après cette époque elles cessent généralement, mais pour reparaître sur la fin de la gestation, dans quelques cas.àlasuitedela plus légère provocation. Les nausées et les vomissements ont lieu commu- nément le matin, au saut du lit, et continuent deux ou trois heures durant. Après bien des efforts, on rend plein la bouche des mucosités d'un goût quelquefois tellement aigre, que les dents en sont agacées. Les aliments sont rarement rejetés, et les vomissements amènent souvent aussi une grande quantité de bile.

Nous n'oublierons pas de noter le crachement d'une salive écumeuse et une salivation si copieuse et si tenace, que, lors- qu'elle tombe sur le plancher, elle y forme de véritables fla- ques d'eau. Quelquefois celte salivation devient encore plus abondante et est suivie d'aigreurs et de déjections d'eaux de l'estomac (pituite).

lpecacuanha, vomissements violents avec douleurs au creux de l'estomac; langue sale; vomissement de bile; vomis- sement avec soif ; perte d'appétit et relâchement du ventre.

Nux vomica, vomissement avec vertige; impatience, mauvaise humeur ; vomissement d'un mucus aigre ; goût amer de la bouche; nausées continuelles; aigreur, écou- lement d'eaux; hoquet; sensibilité douloureuse de l'es- tomac avec pression comme par une pierre; constipation, et tempérament irritable.

Arsenicum est utile lorsqu'il survient des vomissements excessifs après avoir mangé ou bu; s'il y a défaillance, grande faiblesse et maigreur considérable.

MALADIES DES FEMMES.

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Pulsatilla, langue couverte d'un enduit blanchâtre ; nausée insupportable avec envie de vomir; vomissement d'un mucus aigre et d'aliments ; nausées venant de la gorge et de la bouche ; éructations acides, amères ou rap- portant le goût des aliments ; goût amer ou aigre delà bouche après avoir mangé ; nausée après avoir mangé; salivation; écoulement d'eaux de l'estomac ; hoquet; pul- sations au creux de l'estomac ; envie fréquente d'uriner.

Natrum muriaticum, dans le cas opiniâtre de déjections d'eaux de l'estomac; griffement au creux de l'estomac, qui est douloureux au toucher; eaux salées qui montent constamment de l'estomac; perte du goût et de l'appétit.

Nux moschata, voyez ce remède ainsi que veratrum, à l'article «Affections de l'estomac ».

Phosphorus sera ;donné dans les cas semblables à ceux d'arsenicum, s'il avait paru ne pas suffire.

Mal de dents. L'odontalgie est l'affection la plus com- mune qui paraisse dans la grossesse, elle en est quelquefois l'un des premiers symptômes. Elle peut exister pendant tout le temps de la gestation , mais d'ordinaire elle se manifeste par paroxysmes el par intervalles plus ou moins longs. Elle se fait sentir dans une ou plusieurs dénis cariées, ou dans une dent parfaitement saine ou dans une partie de dent. La douleur est de nature névralgique. Avant de songer à extraire une dent, dans ces circonstances, il faut consulter un médecin.

Les remèdes qui réussissent le mieux sont : calcarea, apium virus, mercurius, chamomilla, nux vomica, pulsatilla et sta- physagria. Pour les cas particuliers , laissez-vous gouverner dans le choix du remède par la similitude de symptômes avec ceux du mal. (Voyez l'article « Mal de dents».)

Constipation. La constipation accompagne très-fré- quemment la grossesse. On y remédie en général par l'exercice et un régime alimentaire composé plus particulièrement do vegelaux , ainsi que par ]a boisson de beaucoup d'eau froide Mais, si cela ne suffit pas, donnez nux vomica, une do-^e le soir et deux ou trois soirs consécutifs, ou, dans quelques cas, si c est nécessaire, donnez bryonia, opium, lycopodium , ou sul- phur. (Voyez « Constipalion ».)

DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

Diarrhée. La diarrhée n'est pas aussi commune que la constipation dans la grossesse, mais elle est beaucoup plus grave ; il ne faudrait pas qu'elle durât longtemps. Elle dépend fréquemment de quelque cause accidentelle dont l'éloignement la fait cesser presque aussitôt.

Les meilleurs remèdes sont : lycopodium, sulphur, dul- camara, antimonium crudum, nux vomica , pulsatilla et rheum. (Voyez « Diarrhée » .)

Prurit. Durant les premiers mois, quelquefois même jusqu'à la fin de la grossesse, les femmes sont fatiguées et tour- mentées par des démangeaisons insupportables des parties gé- nitales. On les attribue généralement à une augmentation dans la sécrétion de ces parties. Le mucus sécrété acquiert de l'â- creté; une efflorescence aphtheuse, semblable à celle qu'on re- marque chez les enfants, se manifeste sur la surface interne des grandes lèvres et dans les parties voisines; elle pénètre quel- quefois jusqu'à la hauteur et dans la direction de la matrice. Dans d'autres cas, les aphlhes sont remplacés par une très- grande irritation des tissus qui prennent une couleur cuivrée et présentent comme de petites déchirures. De toutes ces sur- faces, tourmentées par une irritation particulière, il s'échappe constamment une perte aqueuse viciée qui, lorsqu'elle s'accu- mule, s'accompagne d'un prurit indomptable. Celle maladie n'attaque pas seulement la femme enceinte, elle visite même celle qui ne l'est pas. Elle y est, toutefois, plus sujette durant la gestation et s'amende pendant les règles.

De fréquentes ablutions d'eau offrent un puissant moyen de soulager les malades et de préparer la guérison.

Les principaux remèdes sont : bryonia, carbo vegetabilis.

Dans la variété aphtheuse on donne la préférence à carbo ve- getabilis et à silicea.

Dans la chaleur et la sécheresse des parties, à bryonia et ly- copodium.

Lycopodium s'adapte principalement s'il y a un écoulement blanc ichoreux avec ou sans expulsion de vents de la matrice.

Pulsatilla, à chaque variété de la maladie, surtout si elle a lieu sur le déclin des règles.

Mercurius, si les démangeaisons sont violentes avec inflam-

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mation et engorgement d'oS lèvres; leucorrhée corrosive avec pression en bas et excoriation de tissus.

Afin de faire cesser promptement cette inopportune maladie dans son symplôme pruriteux, on pourra se laver de temps en temps les parties avec une solution légère de borax. On se sert également avec succès d'eau acidulée avec le jus de citron.

Hémorrhoïdes. Quoique cette maladie ne soit , en au- cune façon, particulière à la grossesse , cependant il arrive souvent que certaines femmes en sont atteintes à cette époque à cause de la pression qui s'exerce sur l'utérus et de l'état de torpeur sont tenus les viscères abdominaux. Il en résulte une gêne dans les fonctions du ventre et de la circulation sanguine locale.

Pour un traitement approprié, voyez l'article « Hémor- rhoïdes ».

Varices. Cette maladie consiste dans la dilatation et la distension des veines; elle n'est point exclusive à l'état de grossesse; elle existe en tout temps chez la femme, et quel- quefois aussi chez l'homme. Mais comme celte maladie se rencontre fréquemment chez la femme enceinte, on doit con- sidérer qu'elle est presque particulière à cet état. Elle se mon- tre rarement dans la première gestation , mais on la remarque beaucoup plus souvent dans les grossesses subséquentes. Les veines variqueuses se font remarquer généralement vers les chevilles et peuvent s'établir à la jambe, et de se porter au genou, comme aussi couvrir toute l'extrémité. L'affection peut être limitée à une seule jambe, comme aussi occuper les deux. L'état variqueux existe avec ou sans l'œdème, ou gonflement général des pieds et des extrémités inférieures.

Les veines variqueuses sont généralement superficielles, et prennent d'abord une couleur rougeâtre; plus tard, elles sont de couleur bleuâtre plombée et sont plus gonflées ; elles devien- nent bosselées, nouées. Elles acquièrent plus de grosseur lors- que la malade se tient debout; elles diminuent lorsqu'elle reste couchée.

Quand cette affection est légère, elle n'est point doulou- reuse; mais en augmentant, elle le devient, et enfin, les veines peuvent se crever elle sang s'épancher sous la peau, et môme se faire jour extérieurement.

Comme la maladie est produite par une cause en quelque sorte mécanique, elle disparaît après la délivrance : la près-

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DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

sion exercée sur les veines n'existant plus, tout rentre dans l'état naturel.

Si la distension est très-prononcée et que la maladie soit très-douloureuse, il est nécessaire que la femme reste étendue. On a recours alors à des lotions fréquentes d'eau froide ou d'eau légèrement alcoolisée. Si elle est obligée de se tenir debout, on pourra lui apporter quelque soulagement en lui appliquant à la jambe un bandage ou en lui faisant prendre un bas lacé. Si le bandage ou le bas lacé ne suffisait pas, il conviendrait d'appliquer le matin un bandage plus serré en commençant par l'orteil, et progressivement jusqu'à la partie la plus supérieure de la jambe, jusqu'au genou.

En aide aux moyens mécaniques que nous venons de faire connaître, on pourra employer avec succès les remèdes sui- vants :

Pulsatilla convient dans le plus grand nombre de cas, surtout s'il y a un gros développement des veines et de tout le membre, avec beaucoup de douleur et plus ou moins d'inflammation, ou lorsque les veines sont bleues et même tout le membre. Arnica, donné alternativement avec pul- satilla, est quelquefois très-avantageux.

Lachesis après pulsatilla, lorsque ce dernier n'a pro- duit qu'un amendement dans la douleur et le gonflement, mais que la teinte bleuâtre est restée.

Nux vomica, avec constipation, coïncidant avec un tem- pérament hémorrhoïdaire et irritable.

Arsenicum, comme pulsatilla, mais avec sensation de brûlement dans les douleurs.

Carbo vegetabilis comme dans le précédent, si arsenicum

n'a pas suffi.

Lycopodium dans les cas chroniques, lorsque les autres remèdes ont été insuffisants.

Incontinence d'urines. Cette incommodité se manifeste dans tout le temps de la grossesse, et peut-être est-elle plus commune dans les premiers mois. Si ce désir n'est pas satisfait tout de suite, l'urine peut s'échapper involontairement. L'urine est fréquemment très-âcre et d'une odeur forte.

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Les meilleurs remèdes sont : pulsatilla, belladonna, china, silicea ou stramonium.

Si les urines sont douloureuses : pulsatilla, eocculus , phos- phoric. acid., nux vomica ou sulphur.

Douleurs dorsales et du côté. Après le cinquième mois de la grossesse, quelques femmes sont prises de douleurs dorsales, qui s'étendent aussi en profondeur dans le côté droit sous les côtes. Cette sensation est un mal incessant qui s'ac- compagne de chaleur. La malade ne peut rester longtemps assise; la douleur est plus supportable après avoir passé une ou deux heures au lit. Elle cesse généralement vers le hui- tième mois. Les petites femmes y sont particulièrement beau- coup plus sujettes dans leur première grossesse.

Pour les douleurs dorsales, donnez bryonia , rhus , bella- donna, pulsatilla, nux vomica, causticum ou sulphur.

Pour les douleurs du côté, aconitum, chamomilla, pulsatilla ou phosphorus.

Crampes. C'est une affection très-incommode qui se fait sentir et devient pire vers le quatrième ou cinquième mois, et plus lard sur la fin de la grossesse.

Les crampes se font sentir dans les muscles de l'abdomen , dans le dos, les hanches et les extrémités inférieures.

Les remèdes les plus propres à éloigner les crampes des jam- bes, qui sont les plus fréquentes, sont : colocynlhis , hyoscya- mus, calcarea, chamomilla, nux vomica ou sulphur.

Celles du dos : ignatia, rhus ou opium.

Celles de l'abdomen : nux vomica, pulsatilla, belladonna, hyoscyamus ou colocynthis.

Celles des cuisses, hyoscyamus. des pieds, calcarea.

Pour les crampes des muscles de l'abdomen, prenez bella- donna, hyoscyamus, nux vomica ou pulsatilla.

Lorsqu'elles attaquent le dos, prenez ignatia, opium ou rhus.

Les hanches, colocynthis, graphites ou stramonium .

Les cuisses, hyoscyamus.

Les jambes, calcarea, chamomilla, nux vomica, si c'est après minuit ; ou sulphur, si c'est le soir. Les pieds, calcarea.

Défaillance et attaques hystériques. Ces incommo- dités peuvent avoir lieu durant toute la grossesse, mais elles se manifestent particulièrement vers l'époque l'enfant corn-

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mence à remuer. Les femmes robustes en sont attaquées, mais non pas aussi souvent que les femmes délicates et nerveuses. Ces accidents ne sont que passagers. La malade éprouve d'abord une sensation de langueur avec disposition au bâillement; tout paraît tourner autour d'elle; il y a obscurcissement de la vue, bruissement et tintement des oreilles; pâleur de la face; sou- pirs et insensibilité. 11 n'y a pas, comme dans l'épilepsie, des mouvements convulsifs, la voix n'est pas étouffée et la malade ne se mord pas la langue. Lorsque ces accès sont légers, il suffira, pour les rendre tolérables, d'être attenlir au régime diététique, d'aller et de se promener au grand air; on les pré- vient aussi en écartant les causes accidentelles, telles que de rester dans une chambre trop chaude, ou d'être trop à l'étroit dans son corset, etc.

Ces affections peuvent également être causées par la frayeur, la colère ou un saisissement [quelconque. Quelquefois même elles ont lieu sans aucune cause d'excitation extérieure.

Aconitum peut prévenir le retour des accès, lorsqu'ils ont lieu sur des femmes d'un tempérament sanguin etexcitable.

Coffea, chez les femmes nerveuses; quand il y a grande excitation; spasmes de l'abdomen, respiration difficile, transpiration froide, etc.

China, dans un état de faiblesse générale, et particuliè- rement après de fortes hémorrhagies.

Chamomilla , contre l'hystérie à la suite d'un accès de colère.

Nux vomica , chez les femmes d'un tempérament pas- sionné et colères, avec dérangement de l'estomac.

Belladonna est souvent employé après ou alterné avec aconitum, spécialement avec dispositions à avoir le sang à la tête.

Pulsatilla, chez les femmes douces qui se laissent faci- lement attendrir, et lorsque les accès sont accompagnés d'une grande excitabilité , avec disposition à se laisser abattre.

Ignatia, lorsqu'il y n céphalalgie intense, nausées ët dé- faillance; frissons avec pâleur de la face; si malade ne

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peut supporter ni la lumière ni le bruit; distension de l'ab- domen. Si cet état dure et se répète, faites dissoudre quel- ques globules à'ignatia dans de l'eau, et donnez-en deux cuillerées à café toutes les dix minutes, jusqu'à ce qu'elle soit mieux.

Mélancolie. Sous cette dénomination, nous comprenons le découragement, la dépression des forces morales et intellec- tuelles.

Sans entrer dans le détail des symptômes à ce sujet, nous dirons en un mot que l'esprit dans un état aussi malheureux voit toujours les choses sous une mauvaise couleur et à travers un milieu défavorable. Dans cet état, la femme réalise dans ses propres sensations tous les symptômes pénibles dont elle entend parler, et s'étonne même qu'elle ne soit pas plus mal- heureuse. Des commères et des amis légers contribuent invo- lontairement à augmenter cet état de souffrance, en lui rap- portant toutes sortes d'accidents et de malheurs. Entourez la malade de personnes judicieuses, dont la conversation en- jouée et gaie la distraira de sa mélancolie et donnera le change à ses idées déraisonnables; qu'elle prenne de l'exercice au grand air et une nourriture convenable. Qu'elle use plus ou moins des remèdes suivants :

Aconitum, si la crainte de la mort prédomine, et si cet état malheureux de l'esprit a été causé par la frayeur.

Belladunna, grande agitation, inquiétude, la nuit; frayeur avec disposition à s'enfuir ou à se cacher; peur des reve- nants; rire involontaire et disposition à chanter ou à deve- nir furieuse avec rage; crainte de faire un effort; illusion des sens et visions effrayantes.

Pulsatilla, tristesse et larmes; douloureuse préoccupa- tion d'une foule de petits soins; sensibilité au creux de 1 estomac; insomnie; céphalalgie; aigreurs d'estomac; elle reste dans une humeur taciturne, elle entoure ses genoux avec ses mains et dit des choses folles; elle est capricieuse et se refuse a la conversation.

Sulpkur, abattement d'esprit avec grand inImH pour les sujels rebgieux; désespoir de se sauver dans le ciel ; oubli

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DES MALADIES LES ['LUS COMMUNES.

des noms propres, spécialement des mots dont elle veut se servir ; disposition à la colère.

Blessure ou avortcinent. Il y a des femmes qui sont sus- ceptibles de se blesser à toutes les périodes de la grossesse ; mais, toutefois, cet accident arrive le plus ordinairement entre le troisième et le quatrième mois. Mais lorsque l'avortement alieu vers cette époque, il est sans danger; cependant, s'ils revien- nent souvent, les pertes qu'ils occasionnent affaiblissent la constitution et préparent des maladies chroniques. Les blessu- res qui se déclarent plus tard sont beaucoup plus sérieuses, et entraînent souvent de véritables dangers.

Les femmes qui ont avorté une première fois deviennentfaci- lement sujettes à cet accident. Les causes les plus ordinaires de i'avortement sont : des coups, des chutes, des émotions subites, l'abus des purgatifs; un exercice forcé; l'abus d'une nourriture et de boissons trop stimulantes ; le défaut d'exercice, du grand air, etc.

Les symptômes suivants précèdent ou suivent cet accident : Frissons accompagnés de plus ou moins de fièvre ; douleurs qui portent en bas; douleurs vives de l'abdomen ; douleurs sé- cantes sur les reins, ou ressemblant à des douleurs d'enfante- ment; sortie de mucosités plus ou moins sanglantes, plus ou moins foncées ou cailleboltées, suivie de l'écoulement d'un fluide clair. L'avortement se fait généralement pendant la manifestation de ces symptômes, et, s'il n'est pas empêché par les moyens appropriés, il met en péril la Yie de la malade.

Arnica, si l'accident est provoqué par une cause externe, une chute, un coup, etc. Ce médicament sera donné sans délai.

Apium virus est aussi utile pour prévenir l'avortement que pour arrêter la perte de sang qui peut suivre ; s'il y a des douleurs pressives sur l'abdomen ; embarras dans les urines; mal de tête; montée de sang à la figure; éruption avec brûlement et picotement; sensation de brisement des parties situées dans les fausses côtes; tout le ventre sensible; douleur dorsale, particulièrement chez les femmes d'humeur changeante et d'un esprit jovial et gai, mais qui sont susceptibles de colère et de jalousie.

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Chamomilla est particulièrement indiquée dans les tran- chées violentes qui se portent des reins dans les hypo- chondres jusque vers le milieu du ventre, avec le besoin senti de pousser une selle ou d'uriner; ces douleurs sont périodiques et ressemblent à des douleurs d'enfantement, et ne tardent pas à être suivies de perte de sang, l'on remarque quelques caillots; fréquents bâillements; frissons avec soif.

Nux moschata, si le sang est noir, épais et s'il augmente constamment en quantité, avec douleurs qui portent en bas, nausées, tiraillements dans les jambes, urines brû - lantes; chez les femmes d'humeur changeante, dont les menstrues sont généralement irrégulières, qui s'enrhument facilement, et à peau sèche; le grand air ne peut être sup- porté ; estomac faible.

Secale, très-utile après l'avortement, spécialement aux sujets faibles et délicats, ou lorsque la perte consiste en un sang fluide et noir et que les douleurs sont sans au- cune énergie.

Crocus, particulièrement employé dans les cas la perte est d'un sang noir etcaillebotté, qui augmente par le moindre mouvement, avec une sensation de frémissement, comme si quelque chose remuait dans la région ombili- cale; son usage est avantageux dans les cas qui marchent lentement et que les autres remèdes ont paru inefficaces.

Ipecacuanha contre l'avortement avec spasmes, mais sans perte de connaissance; écoulement profus et continuel dun sang vermeil, accompagné d'une pression dorsale, et de douleurs sécantes vers le nombril ; nausée ou vo- missement; défaillance imminente; frisson et chaleur _ Belladonna convient au début dans les douleurs pres- ses et violentes, avec tension dans tout le bas -ventre, particulièrement vers la région inférieure, avec une sen- sation de contraction ou de gonflement, ou en même temps avec une pression en bas, comme si les parties géni-

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DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

taies (la matrice) allaient sortir, symptôme caractéristique de belladonna ; on ressent comme une douleur de bri- sure, de luxation, dans les reins; face rouge; stupeur, cha- leur vers la tête; soif; palpitation; perte profuse qui n'est ni très-noire, ni très-rouge.

Hyoscyamus répond à l'état de spasme, avec mouve- ments saccadés et convulsifs, accompagnés de roideur dans tout le corps; perte de connaissance; hémorrhagie d'un sang rouge fluide, plus forte pendant les spasmes et la nuit.

Platinum est convenable si la perte est d'un sang noir, épais et caillé; douleurs dorsales qui passent sur les aines, avec pression intense qui affecte les parties génitales, de- venues très-excitables; bon quelquefois après ipecacuanha.

China s'adapte particulièrement aux femmes faibles et épuisées, qui perdent du sang par intervalles, avec dou- leur qui pousse en bas, ou contre les douleurs spasmodiques de l'utérus; vertiges, somnolence, syncope; perte de con- naissance et froid des extrémités. Ce remède est propre à rétablir les forces vitales et d'éloigner les symptômes du mal qui restent.

Ferrum est utile dans le cas d'avortement avec fièvre, douleurs d'accouchement et perte de sang.

Nux vomica et bryonia se donnent avec avantage quand la constipation est cause de l'accident.

Administration des remèdes. A Ja première apparence des symptômes précurseurs de l'avorlement, la malade se tiendra tranquille ou gardera son lit tant qu'il y aura du danger; ou éloignera de son esprit tout motif d'excitation, et elle vivra d'un régime modéré. On choisira le remède approprié aux symptô- mes, et s'il n'y a pas d'amélioration après quelques heures ou le jour suivant, à la suite de la première dose, on la répétera. Si, après cette seconde dose, il n'y a pas encore amélioration , il faut chercher un autre remède. S'il y a du mieux, abstenez- vous du remède tant que le mieux durera; si les symptômes reparaissent, répétez le dernier rè'rnèd'e encore une fois avant

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de recourir à un troisième médicament. Si les symptômes sont intenses et la perte abondante, dissolvez environ dix globules dans un verre plein d'eau et donnez-en une culilerée toutes les demi-heures ou plus souvent selon la nécessité, en espaçant les cuillerées au fur et à mesure de l'amélioration, et cessez toute médication avec la cessation de la perte.

Perle de sang- pendant et après la grossesse. C'est un accident assez fréquent pendant la grossesse et pendant les couches. Les moyens ordinaires se montrent ici presque toujours nuisibles, même quand ils soulagent momentané- ment. Par exemple, l'eau froide, qui se montre efficace pour un moment, ne tarde pas à produire l'inflammation : c'est pourquoi ce moyen est particulièrement dangereux pendant les couches; les frictions éthérées occasionnent fréquemment des attaques de nerfs; l'alun détermine des indurations ou autres mauvaises maladies ; la créosote donne des ulcères, etc. Le tamponnement ne sert de rien; il ne fait que mettre' une' digue au sang, car l'hémorrhagie ne s'arrête pas : elle se con- tinue à l'intérieur. Dans cette grave circonstance, il est essentiel que la femme reste étendue, qu'elle soit tranquille de corps et d'esprit, et qu'il règne autour d'elle le plus profond silence. Lorsque l'hémorrhagie se renouvelle, il convient de faire une forte ligature à la partie supérieure de la cuisse avec une serviette, et mieux encore avec un foulard; on en appli- quera une seconde au bras. Il sera avantageux de faire prendre a la malade quelques cuillerées d'eau froide; et si la figure commence à pâlir et qu'on craigne un évanouissement, donnez quelques gouttes de vin pur, mais seulement quelques gouttes a la fois. Le vinaigre en olfaction a aussi son avantage, et dans beaucoup de cas on s'en sert utilement en friction sur le nez les tempes et autres parties; mais il ne faut pas faire comme cela se_ pratique ordinairement, s'en servir en trop grande qnant,te; il suffira d'en prendre tout au plus une cuillerée à cafe dans le creux de la main, et d'y tremper les doigts pour Ua maîT " ^**«^: c'est le moyen Vév U cas, peut avon des inconvénients

m^kWâ'Ê^^^ des femmes d'un 4ita

pe danf un an ^ , 1 eSt indisPei^ble de défendre pendant un. an 1 usage de boissons chaudes; par contre on presenra 1 usage du lait froid quatre ou cinq fois^ar Jour Maïs

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la circonstance est toujours assez importante pour faire inter- venir un médecin homœopaihe.

Pendant la grossesse ou après la délivrance, on emploiera avec avantage la teinture de cannelle, une goutte étendue dans une demi-tasse d'eau, après l'avoir agitée; on en prendra une cuillerée à café toutes les fois qu'il y aura aggra- vation. Ce remède sera encore utile dans le cas l'hémor- 1 hagie serait la suite d'un effort, ou après avoir porté un far- deau, soit aussi après avoir étendu trop fortement les bras, ou fait un faux pas. Si l'on n'a pas de la teinture, on fera mâcher un peu de cannelle. Si ce moyen ne réussit pas assez promp- tement, donnez arnica. Il est un autre remède non moins im- portant dans les fortes hémorrhagies qui surviennent après l'accouchement, c'est secale cornutum (seigle ergoté). A la dose d'un demi-grain , on lui a vu arrêter des pertes foudroyantes.

Ipecacuanha convient dans le cas d'une hémorrhagie continuelle très-abondante , particulièrement chez les femmes enceintes dont les règles n'ont pas été suspen- dues, avec douleurs sécantes autour du nombril, forte pression qui porte sur la matrice et à l'anus, avec froid et frissons de tout le corps, avec ondée de chaleur à la tête, faiblesse très-prononcée et envie de rester couchée; don- nez ensuite arnica. Le remède principal dans les hémor- rhagies qui peuvent se déclarer après l'accouchement est ipecacuanha. Chamomilla sera donné après ce remède lorsqu'il n'aura produit que peu ou point d'amélioration, surtout si le flux sanguin est accompagné de douleurs sem- blables à des douleurs d'accouchement.

Bryonia, lorsque le sang sort en grande abondance et qu'il est d'un rouge foncé, s'il s'accompagne de douleurs pressives dans les reins, de céphalalgie, principalement dans les tempes, avec la sensation comme si la tête allait éclater.

China est un remède essentiel dans les cas les plus graves de ménorrhagie qui déterminent une grande faiblesse; lorsqu'il y a pesanteur de tête, vertiges, perte de connais- sance et somnolence; lorsqu'il y a faiblesse soudaine, dé-

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faillance, froid des extrémités, pâleur de la face, mouve- ments convulsifs de la bouche, convulsion des yeux, ou si la face et les mains deviennent bleues, ou s'il se déclare des tressaillements isolés dans tout le corps. On peut en même temps frictionner légèrement le bas-ventre, ou appliquer sur les parties des compresses vinaigrées, et don- ner ensuite quelques gouttes de vin. On doit aussi faire emploi de ce médicament lorsque le sang s'échappe par intermittence et avec spasmes, si les douleurs dont ces symptômes s'accompagnent ressemblent aux douleurs d'ac- couchement et se portent sur l'anus, et si l'hémorrhagie augmente de plus en plus. On l'emploiera pareillement lorsque les symptômes sont suivis de coliques, d'un besoin fréquent de rendre ses urines, et d'une tension sensible du bas-ventre.

ffyoscyarnus convient lorsque la perte rouge s'accom- pagne de douleurs semblables à celles de l'accouchement avec tiraillement dans les cuisses ou les reins ; lorsqu'il se manifeste une chaleur générale avec pouls accéléré ou plein, avec gonflement des veines du dos des mains ou de la figure ; qu'il y a grande inquiétude, agitation excessive, tremblement dans tout le corps ou torpeur des membres, perte de connaissance , trouble de la vue , délire et sou- bresauts des tendons ou des extrémités, secousses et mou- vements brisés des membres, alternés avec roideur des articulations.

Belladonna, lorsque le sang qui se perd n'est ni trop clair, ni trop foncé, et qu'on éprouve une pression aux parties génitales, comme si tout allait sortir, avec dou- leurs violentes dans les reins, comme de brisure, et ac- compagnées d'autres symptômes qui sont mentionnés à J article « Avortement».

Platinum est prescrit quand l'hémorrhagie reconnaît pour cause une violente émotion, que le sang est foncé, épais, mais sans être caillé ou coagulé; douleur dans le

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bas-ventre qui part des reins, avec pincements ou élance- ments qui se portent sur la région ombilicale, qui compri- ment les parties internes et rendent l'appareil génital très- sensible et exaltent les appétits.

Ferrwn convient lorsque le sang est tantôt noir et caillé, tantôt clair et liquide, accompagné de douleurs comme d'enfantement, avec la face rouge, pouls ordinaire; après ferrum, china convient souvent.

Apium virus et nux moschata; voyez l'article « Avorte-

oii m (ï'ïïkMi.'Oi > /.tri) ul'Jli iiiricirtO 'i jfi'iiHi8qrno33(i « fï'uiiojqin^ï

ment 9 ,. i-, Bi/n&N ma taeJioq -jç t-» tnsmodDUQO Dans quelques cas, le sang est très-épais et coagule,

et que les remèdes précédents paraissent insuffisants, faites

sentir du safran, broyé entre les doigts.

Hygiène des seins pendant la grossesse. Après Vac- couchement, les seins deviennent souvent si malades que l'al- laitement est quelquefois impraticable. C'est pourquoi il est essentiel de s'en occuper deux ou trois mois avant le terme de la gestation. En effet, on observe principalement durant la première grossesse, et sur les jeunes femmes , que les seins augmentent de volume, que le pourtour des mamelles prend une couleur foncée, et que même les mamelons grossissent et se portent en saillie plus que dans l'état naturel. Ce chan- gement de volume et de condition des mamelons s'accompa- gne souvent de douleur et d'une excessive sensibilité. Exco- riation , inflammation , crevasses, exfoliations farineuses, et un cercle de petits abcès, sont les affections les plus ordi- naires auxquelles ces parties sont sujettes à l'état de gestation.

Durant les trois derniers mois de la grossesse, les seins seront bassinés dans toute leur étendue avec de l'eau froide, et cela tous les matins; ils seront ensuite séchés avec des serviettes un peu fermes. En cas de simple excoriation ou de tendreté des mamelons , il s'agira de les laver deux ou trois fois par jour avec de l'eau contenant quelques gouttes de tein- ture d'arnica, ou d'eau-de-vie. Dans quelques cas, un peu de teinture de myrrhe scia ajoutée avec avantage à l'eau-do- vie. Quant aux autres affections du bout des seins, on don- nera selon les indications, à l'intérieur, les médicaments sui- vants :

MALADIES DES FEMMES.

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Aconitum ou chamomilta, si les mamelons sont très-enflam- més, et que la douleur ressemble à un mal de dent. Convien- dront aussi silicea et sulphur.

Sulphur, dans le cas de brûlement, de picotement, de gonflement, de crevasse, d'éruptions farineuses, de petits bou- tons pustuleux. Lycopodium, mercurius ou hepar sont quelque- fois également nécessaires.

Fausses douleurs. —Quelques femmes, avant d'arriver à terme, éprouvent des douleurs anticipées, c'est ce qu'on appelle fausses douleurs. Généralement, ces douleurs précèdent l'accouchement de quelques heures, de quelques jours et même de quelques semaines.

Elles diffèrent des douleurs vraies principalement par leur irrégularité, qui ne s'accordent pas avec les constructions de la matrice; elles sont reléguées dans l'abdomen, augmentent par la pression et le mouvement, et n'ont point la progression des douleurs vraies. Quelquefois il est difficile de distinguer les unes des autres. Dans cette circonstance, il faut se laisser guider par l'état ou durée de la grossesse; s'il y a encore une, deux ou trois semaines à attendre , il faut les calmer avec les remèdes appropriés.

Les causes probables de ces fausses douleurs sont la conges- tion du sang de la matrice, le refroidissement de l'abdomen, des émotions morales, des erreurs de régime, les vêtements, etc. -?oi2j;I i'»s3,i("io;iq arioi-M?Qu2ihrri z^h lirornson'immoTi I 0<-

Bryonia, si ces douleurs proviennent d'un accès de

colère, si^ elles occupent le dos et le bas-ventre; s'il y a constipation; tempérament irritable; aggravation par le mouvement.

Nux vomica. Douleur comme dans bryonia, de plus, comme si la région des hanches était meurtrie; constipa- tion; si elles ont lieu principalement la nuit; aux per- sonnes colères et passionnées, qui aiment les excitants, le café, etc.

Puhatilla. Douleurs abdominales et dorsales, aggravées en se baissant, avec sensation de roideur et douleurs tirail- lanles et picotantes, dans les cuisses; constipation ou diar- rhée ; aux femmes douces et faciles et mangeant beaucoup de choses grasses et indigestes.

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DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

Dulcamara, lorsqu'elles dépendent du froid, et que les effets du froid ou de l'humidité sont aigus et violents et portent dans les lombes; arrivent ou s'aggravent la nuit.

Aconitum convient aux jeunes femmes d'une riche con- stitution, lorsque ces douleurs s'accompagnent d'un pouls fort, plein et fréquent, avec congestion de tête, face rouge et chaleur de la peau.

Belladonna, si les symptômes ressemblent au précédent; convient après ou alterné avec aconitum, et aussi lorsque ces douleurs ont quelque chose de spasmodique.

TRAVAIL OU PARTURITION.

Les phénomènes douloureux qui président à la sortie de l'enfant s'appellent travail ou parturition. La corvée de la gestation dure trente-neuf semaines. Elle se divise en trois époques principales, en tant que rien ne trouble la marche ordinaire de la nature; et si l'on calcule correcte- ment, on peut arriver à fixer avec certitude le terme de la grossesse d'après ce qui suit :

La dernière époque de la menstruation est le premier indice .

Le commencement des indispositions propresà la gros- sesse; elles ont lieu six semaines après la conception.

L'époque du mouvement du fœtus cent trente-cinq jours de cette époque au travail. En outre, le ventre des- cend vers le huitième mois, et la femme, dans le dernier mois de la grossesse, est plus mince de la ceinture que clans les mois précédents.

Le travail s'annonce par des signes précurseurs. Le plus ordinaire et le meilleur est une légère diarrhée qui a lieu quelquefois deux ou trois jours avant, puis se manifestent divers symptômes nerveux, tels que de l'agitation sans cause sensible, une disposition à verser des larmes avec mélan- colie; dans d'autres cas, c'est un certain découragement qui s'empare de l'esprit; ce sont aussi des douleurs vagues

MALADIES DUS FEMMES.

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qui traversent l'abdomen, avec un relâchement fréquent des urines, et finalement l'écoulement caractéristique du mucus rouge qui s'établit et précède l'accouchement. Alors commencent les douleurs d'une durée plus ou moins lon- gue, et qui s'accompagnent fréquemment de frisson et de tremblements.

Tel est l'ensemble des phénomènes précurseurs de la parturition dans l'état le plus naturel, et comme ils doivent se passer sans danger et sans beaucoup de douleurs chez les femmes qui ne sont pas amollies par la civilisation. Sans qu'il soit nécessaire de revenir à la vie sauvage, nous ne saurions trop recommander une vie plus active et plus simple; le développement de nos facultés physiques et mo- rales dans une mesure plus convenable, et de réformer des mœurs et des coutumes énervantes qui communiquent à l'énergie vitale, dans des moments de crise, un sentiment de terreur et de souffrance qui nous rend la vie amère. Si ces changements si désirables avaient lieu, on verrait disparaître dans les générations qui nous suivront, la plu- part des difficultés et des infirmités qui existent et s'oppo- sent maintenant à l'accomplissement normal des fonctions.

« On n'a pas l'intention d'entrer ici dans les détails de la parturition, ni de donner des conseils qui puissent ré- pondre à toutes les phases de l'accouchement; on doit donc s'adresser à des personnes capables de ces soins spé- ciaux. Dans l'immense majorité des cas, la présence d'une sage-femme prudente et patiente sera mille fois préférable à la présence d'un homme, serait-il le plus sage et le plus éclairé de tous. Car après tout l'accouchement est un acte physiologique, une fonction naturelle, et la science n'a rien à faire les choses se passent régulièrement. L'art dit des accouchements est une sorte d'invention qui ne peut se justifier par quelques aberrations de la nature, la science est alors obligée d'intervenir; car elle est pour les écarts et non pour la règle. La science a ses vanités et ses

430 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

prétentions, et l'homme d'un sens droit ne doit pas s'en laisser imposer par elle... Elle doit avoir aussi sa pudeur. »

Douleurs lentes. 11 arrive souvent qu'un accouchement est retardé beaucoup au delà de son ternie, ou qu'il s'accom- pagne de grandes souffrances. Ce travail réellement labo- rieux a lieu chez les femmes en couches ou qui sont avancées en âge, ou qui sont d'une excessive délicatesse dans leurs formes corporelles et d'une surexcitabilité énorme.

Dans de pareils cas, les femmes trouveront un grand soula- gement dans les remèdes suivants :

Lorsque ces douleurs sont trop violentes et portent au désespoir, donnez coffea en dilution, par cuillerées à café; si ses effets ne suffisent pas, ou ne sont que momentanés, donnez aconitum; lorsqu'en même temps il y a besoin con- stant d'aller à la selle, donnez nux vomica; s'il ne suffit pas, chamomilla; et si ce dernier n'amène pas de soulagement au bout d'une heure, belladonna.

Lorsque les douleurs sont irrégulières, lentes et insuffi- santes, et que l'accouchement ne s'effectue pas, donnez nux vomica, surtout s'il y a un besoin constant dans la vessie et les urines.

Nux moschata, si les douleurs sont irrégulières, avec crampes légères; si la femme a pris froid et a la peau sèche.

Si ces douleurs sont trop faibles, ont lieu par intervalles, qu'elles diminuent en force et en fréquence, comme par impuissance de la matrice ; accouchement accompagné de spasmes de l'estomac, vomissements, douleurs aiguës dorsales; sensations douloureuses dans les cuisses, donnez pulsatilla; si elles s'arrêtent subitement, et qu'elles soient remplacées par des symptômes pires, comme congestion de la tête, sommeil lourd avec ronflement, donnez opium; dans les cas celte gravité ne s'observe pas, on peut ad- ministrer un peu de cannelle, ainsi que cela a été recom- mandé à l'article « Perte de sang » .

Gardez-vous de faire usage du seigle ergoté, qu'on donne ordinairement à fortes doses, qui tue quelquefois la mère

MALADIES DES FEMMES. 431

et l'enfant, ou les livre à des maladies de langueur (1). Si, dans les faibles douleurs d'enfantement, pulsatilla se montre inefficace, donnez alors secale cornutum, préparé homœopathiquement. D'ordinaire , l'accouchement ne tarde pas à se faire; sinon, répétez le même remède une heure après.

Pendant la marche du travail, que Dieu préserve la femme de toute sorte de drogues stimulantes, de toute boisson excitante : les spiritueux en accélérant la circulation préparent une hé- morrhagie; l'infusion de camomille a aussi une tendance à produire cet accident; de même que le café, à cause de sa propriété de surexciter le système nerveux ; l'opium retarde le travail à cause de sa vertu sédative; ainsi de suite de toutes les tisanes imaginables.

Douleurs spasmortiques , crampes et convulsions.

Dans l'accouchement laborieux on rencontre des cas qui se compliquent de douleurs excessives, d'un caractère nerveux qui retardent matériellement le travail. Pour ces affections' employez les remèdes suivants :

Chamomilla, s'il y a des douleurs très-aiguës, sécantes se portant de la région des reins dans les hypochondres et s'accompagnant de convulsions spasmodiques, avec rou- geur de la figure, particulièrement des joues, et une grande sueur; excitabilité des systèmes nerveux.

Belladonna, dans les douleurs excessivement violentes et tiraillantes portant en bas, avec mouvements convulsifs des membres, grande agitation et saccades constantes; congestion à la tête, avec dilatation et battements des vais- seaux sanguins; rougeur et bouffisure de la face et sueur profuse.

Hyoscyamus, contre les convulsions intenses avec éva- nouissements; angoisses et cris avec respiration difficile

Stramonium contre les tremblements des membres sans perte de connaissance.

(1) Voyez Bulletin de l'Académie dn médecine, 33Gj , XV,p. 6

432 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

lgnatia. Tête confuse; douleurs spasmodiques avec com- pression ; sensations de suffocation et convulsion.

Ipecacuanha, dans les convulsions spasmodiques; pâleur de la figure ou exsangue ; nausées ou vomissements.

Cocculus. Crampes ou convulsions dans les membres ou tout le corps; crampes dans la région inférieure de l'abdo- men, avec chaleur, rougeur et sans bouffisure de la face.

Traitement après la délivrance. Dans cette circon- stance, il est essentiel que la femme reste étendue, qu'elle soit tranquille d'esprit et de corps, et qu'il ne se fasse autour d'elle aucun bruit; point un trop grand jour, ni d'odeurs; qu'où parle à voix basse, qu'on ait en tout les meilleures attentions. Une heure ou deux après, s'il ne se passe rien de particulier dans son état, elle sera changée de lit. Des serviettes établies en ban- dage l'entoureront modérément, et le tout sera fait avec le plus grand soin.

Si le travail s'est opéré sans trop de difficulté, mais que l'accouchée accuse un endolorissement général, qu'on lui donne deux doses d'arnica; mais si les choses se sont pas- sées de manière à fatiguer, à meurtrir, à déchirer les par- ties, faites l'application externe de compresses trempées dans une solution de teinture d'arnica (vingt gouttes dans

un verre d'eau).

S'il reste une surexcitation nerveuse, qui prive la malade d'un sommeil dont elle a besoin, donnez-lui pour calmer cet état deux doses de coffea, et s'il y avait comme une pe- tite exaltation fébrile, ce sera aconitum.

Pertes après l'accouchement. On trouvera, à l'article « Pertes de sang », tout ce qu'il est nécessaire de savoir pour se conduire en pareil cas.

Les remèdes qui ont ici le plus de prix sont china, cha- momilla) crocus, platinum, belladonna et la teinture de cannelle.

Douleurs consécutives. Ces douleurs sont fréquemment occasionnées par les drogues qui ont été employées à haute

MALADIES DES FEMMES. 433

dose pendant le travail, ou par suite d'un accouchement pré- maturé et forcé par l'impatience du médecin ou de l'accou- chée, lorsqu'ils n'ont pas laissé à la nature le temps d'employer ses propres forces. D'autres fois, ces douleurs proviennent de l'extraction trop précipitée et violente de l'arrière-faix, ce qui se pratique d'ordinaire, soit dit à la honte des médecins et des sages-femmes; on sait combien ces cas sont graves. On peut laisser l'arrière-faix jusqu'à vingt-quatre heures sans inconvé- nient; il est bien que cette expulsion ne se fasse pas vite, et qu'elle s'accomplisse naturellement. Si le placenta reste trop longtemps à sortir, donnez pulsatilla, ce remède est très- important.

La plupart des maladies graves qui suivent les accouche- ments laborieux, ces affections de la matrice devenues si fréquentes, ces souffrances hystériques, ces fièvres lentes qu'on attribue au lait, etc., sont consécutives à des ma- nœuvres contre nature, et ne reconnaissent pas d'autres causes.

Lorsque ces douleurs consécutives à Faccouchement na- turel sont modérées et supportables, il n'y a rien à faire car elles sont salutaires, et il vaut mieux qu'elles se fassent sentir un peu que trop peu. Mais plus ces douleurs sont courtes et faibles, plus facilement aussi l'accouchée peut en éprouver un mal sérieux; si elles sont violentes à ôter tout repos; s'il y a surexcitation nerveuse, donnez coffea une couple de fois, arnica, surtout si une sensation de contu- sion accompagne les douleurs, avec pression sur la vessie et rétention d'urines. Si une heure après il n'y a pas amé- lioration, donnez chamomilla après arnica, s'il y a en outre de l'agitation et si la malade est nerveuse et impatiente

Nux vomica après ou alterné avec chamomilla, spécia- lement s',1 y a une violente colique, surtout si l'accouchée est portée a la colère.

dnw?7^C°nVientparticUlièrement ^and le* douleur, durent longtemps ou qu'elles reviennent plusieurs jours de su, te; quand le sujet est doux, qu'il éprouve des epreintes qu, s'étendent au dos; s'il y a envie de vo-

HÉRING.

2 5

434 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

mir; goût amer; désir de rester couché, et de pleurer.

Belladonna, quand les douleurs portent sur le bassin; avec chaleur et plénitude de la tête; disposition au som- meil; endolorissement et congestion du ventre.

Secale et cuprum sont expressément recommandés dans les très-grandes douleurs consécutives chez les femmes qui ont porté plusieurs enfants.

Secale, si la malade se plaint de brûlements, et qu'elle ne peut endurer la chaleur.

Arsenicum si elle se plaint de brûlements, mais si elle se sent améliorée par la chaleur.

Apium virus pour l'état de grande faiblesse et particu- lièrement après le moindre petit effort; si elle ne peut sup- porter la chambre fermée, ou la chaleur; si tout l'abdomen est endolori, et les tissus placés sous les côtes comme bri- sés, contusionnés.

Durée des couches. La femme devenue mère ne devra se lever que le cinquième ou sixième jour après être accou- chée ; elle restera levée une partie de la j ournée ; se recou- chera, et le lendemain pourra se lever plus tôt et retarder de se remettre au lit, ainsi de suite.

Le régime alimentaire sera modéré; il devra se compo- se*1 de pâtes légères, vermicelle, tapioca, fécules, etc., mêlés à un bouillon peu fort; de rôties de pain au beurre, etc;, tout stimulant en aliments ou en boisson doit soigneusement être écarté, de même que les odeurs

et les parfums.

Lés dix premiers jours seront passés à moitié étendue sur m lit :ùe repos; pendant ce temps on n'admettra que peu de visites. Après ce temps, si la malade se sent assez forte, elle se promènera un peu dans sa chambre, ce qu'elle ne fera cepe ndant qu'après la seconde semaine, et elle ne de- vra se permettre de se' présenter sur la première marche de l'escalïér qu'après trois* semaines. Il y a certainement des femmes qui se sont relevées avant ce temps, il en est

MALADIES DES FEMMES.

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d'autres aussi dont l'état exige une plus longue réclusion ; au médecin, il appartient de décider en pareille circon- stance. Il faut moins de précaution et de cérémonie pour les pauvres femmes du peuple ou de la campagne. Elles vont plus vite en ce genre d'affaires. Elles ne s'en trouvent pas plus mal en général. Pour les grandes dames, iJ faut une excessive prudence. ,

Irrégularité des lochies. C'est cette perte naturelle qui suit la délivrance : si elle n'offre rien de particulier, il n'y a rien à faire; la nature y pourvoit.

Les lochies varient en quantité et en fluidité, selon les person- nes; elles durent peu de jours; d'autresfois plus longtemps. Elles cessent ordinairement après le dixième jour. Au début, elles ressemblent aux règles par la couleur et la consistance, mais elles se décolorent graduellement; deviennent jaunâtres, puis blanches et finissent par cesser. Lorsqu'elles durent trop longtemps, si elles sont profuses ou s'arrêtent subitement, pour n'importe quelle cause, adressez-vous au médecin.

Crocus est indiqué lorsque la perte dure trop de temps et en abondance, et est de consistance visqueuse et d'une couleur noirâtre ou de sang noir.

Aconitum convient si les lochies sont d'une couleur rouge; il suffit généralement pour les arrêter pendant deux ou trois jours sans qu'il soit besoin de donner d'autres re- mèdes.

Si aconitum est insuffisant, calcarea sera donné avec succès, spécialement si la perte s'accompagne d'un pico- tement dans la matrice.

^ Bryonia, pour la suppression des lochies avec mal de tête; plénitude et pesanteur de la tête, avec pression du front et des tempes, douleurs battantes dans la tête, après le mouvement; mal de reins avec émission rare d'urines chaudes. Donnez une dose du remède, attendez alors une «terni-journée, et s'il n'y a pas de mieux, répétez-la une fois.

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DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

Pulsatilla, si la suppression est soudaine, par suite d'une cause accidentelle avec exacerbation fébrile, avec ou sans soif; céphalalgie semi-latérale; oppression de poitrine; chaleur partielle des parties supérieures du corps, avec froid aux pieds ; désirs fréquents d'uriner ; aggravation des symptômes le soir, et amélioration le matin. Ce remède convient aussi en cas, de diminution des lochies, si elles ne sont pas entièrement supprimées.

Dulcamara sera utile pour rétablir les lochies supprimées par le froid ou Fhumidité ; il devra précéder ou suivre pul- satilla, et ce sera avantageux.

Opium, ainsi qu'aconitum, convient dans la suppression par une frayeur subite, accompagnée de congestion à la tête.

Platinum, si la suppression résulte d'une émotion mo- rale, avec sécheresse et sensibilité exaltée des organes sexuels.

Belladonna est utile lorsque la perte dure trop long- temps et devient claire et mauvaise, en produisant excoria- tion des parties.

Secale a été recommandé dans le même cas.

Fièvre de lait. Généralement la montée du lait se fait le troisième jour, quelquefois plus tôt, quelquefois plus tard. Avant la formation du lait, les seins se gonflent tantôt moins, tantôt plus , et ils prennent quelquefois un tel développement qu'ils en deviennent douloureux; cela arrive surtout après le premier enfant.

Qu'on ait soin de ne pas tourmenter les seins ; de les tirer ou de les frictionner même dans un but louable , celui de faire sortir le laiton ; l'état de turgescence, qui précède la sécrétion du lait, esL bien différent de celle qui existe après sa montée. Donnez :

Arnica à l'extérieur et à l'intérieur ; à l'extérieur en fomentation, par la teinture délayée dans de l'eau,— si les seins sont gonflés, durs et douloureux.

MALADIES DES FEMMES. 437

Aconitum, si les seins sont durs et bosselés; la peau sèche et chaude; la face rouge; la malade impatiente et découragée, et la fièvre toutes les quatre heures, jusqu'à amélioration.

Bryonia après aconitum , s'il y a eu amendement, mais sans faire cesser tous les symptômes, ou si quelques-uns restent et les autres non; constipation ; mal de tête.

Belladonna sera administré après ou alterné avec bryonia, si une partie des symptômes continue encore.

Chamomilla s'applique principalement dans l'excessive sensibilité du système nerveux, avec impatience; tendreté des seins et avec inflammation des mamelons, d'où le lait ne peut sortir.

Puhatilla, lorsque la sécrétion est interrompue ou entiè- rement supprimée, avec menaces d'accès de fièvre de lait. Ce médicament exerce une influence très-salutaire sur le tempérament des femmes dans presque toutes leurs in- dispositions. Il est très-efficace pour rétablir l'harmonie de l'organisme à l'époque du sevrage. .

Mus, dans la plénitude douloureuse des seins avec souf- frances rhumatismales de toute l'économie; gonflement chaleur et dureté des seins, donnant mal de tête, roideur des articulations et autres incommodités. Rhus est utile pour prévenir les suites de la suppression du lait, et pendant le temps du sevrage. - Comme applications locales, on peut se servir avec succès d'onction de saindoux chaud, et enve- loppes que seront les seins d'une légère ouate.

Si la fièvre de lait est modérée, abandonnez-la à elle- même; mais, si elle devient trop forte, on peut la tempérer

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438 DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

fièvre existe réellement, ou si elle ne serait pas plutôt une fièvre traumatique par suite des lésions et souffrances in- séparables du travail de raccouchement : dans ce cas, on la traitera par arnica.

La femme dont le lait est rare, clair et mauvais, doit faire usage de lentilles tous les deux jours, mais sans être épicées, et préparées simplement au beurre.

IRRÉGULARITÉS DANS LA SÉCRÉTION DU LAIT. Si le lait

cesse d'être sécrété par une cause quelconque, une émo- tion soudaine, l'impulsion du froid, qu'il en résulte un mou- vement congestionnel, soit interne ou externe, vers la tête ou la périphérie du corps, et qu'il se développe des symp- tômes fébriles, donnez pulsatilla; et le lait ne tardera pas à reparaître. Si tous les symptômes ne cessent pas, et qu'il en reste de fâcheux, donnez calcarea.

S'il vient à se manifester une fièvre réelle avec chaleur et sécheresse de la peau, pouls plein et vif, vous donnerez aconitum, qui sera continué jusqu'à amélioration. Si ces symptômes s'accompagnent d'une grande excitation avec agitation, donaez alternativement coffea et aconitum. Dans quelques cas, on a recommandé bryonia, belladonna, rhus, arsenicum ou sulphur.

La sécrétion du lait est quelquefois si excessive qU 11

se perd en grande abondance et avec un grand développe- ment des seins, et la perte excessive qu'il s'en fait peut amener la maigreur et la faiblesse. Dans ce cas , donnez calcarea, et s'il manque son effet, phosphorus ou rhus.

L'écoulement involontaire du lait devient une cir- constance ennuyeuse pour la femme; elle en est toujours mouillée, et est plus sujette ainsi à se refroidir.

A moins qu'il n'y ait un défaut organique dans les ma- melles, voici les remèdes qu'il faut employer :

China, lorsqu'il s'ensuit une grande faiblesse.

Rhus, si l'émission involontaire du lait dépend de l'en- gorgement des seins.

MALADIES DES FEMMES. 439

Calcarea ou pulsatilla, selon d'autres indications, s'em- ploieront très-utilement.

Gerçures des mamelons. Les gerçures des mamelons peuvent se prévenir en ayant soin de les laver fréquemment avec de l'eau froide, un peu avant l'époque des couches; dès que le mal commence, on les lavera aussi avec un peu d'eau fraîche, l'on aura fait dissoudre cinq à six globules d'ar- nica. Si cela ne remédie pas bientôt, donnez sulphur le soir et le matin, et continuez les lotions, mais avec la solution de sul- phur; et si, deux jours après, il n'y a pas d'amélioration, donnez calcarea de la même manière que le précédent re- mède. Si tout cela reste encore sans effet, donnez sulphur à l'intérieur et calcarea à l'extérieur; et, quelques jours après, en cas que l'amélioration tarde à se manifester, donnez à l'in- térieur calcarea et à l'extérieur sulphur. Il arrive quelquefois que ces excoriations se guérissent très-difficilement; dans tous les cas, il faudra se garder d'employer des substances toxiques en solution, comme l'alun, le vitriol, ou telle autre chose : il en reste toujours assez sur le bout des seins pour porter tort à l'enfant.

Si l'enfant ne veut pas teter, cela dépend ou des mamelons, ou du lait, ou de l'enfant lorsqu'il y a du lait. Dans ce cas essayez de faire teter, gouttez le lait et donnez à l'enfant le bout du doigt trempé dans l'eau sucrée. Lavez en même temps le sein avec de l'eau fraîche, et saupoudrez les mamelons avec de la gomme arabique pulvérisée ou avec du sucre râpé Quelquefois l'enfant est porté instinctivement à prendre de l'eau iroide, et c'est ce qui l'empêche de prendre le sein. D'autres lois c est la mere qui a mangé des choses salées ou épicées Quelquefois le sein est très-chaud, et il faut le rafraîchir avec ae i eau traiche,au moyen d'une serviette mouillée.— Du reste un des plus grands obstacles à remédier à cet état des mame- lons, c est la nécessité de l'allaitement.

™mblè8 dU Tîn' ~ LeS abcès se déclarent sur les seins

nerte ôuZ ™* d'Un ™^m^ <P* Provient de la pe te du la.t; dans ce cas , c'est-à-dire, tant qu'il n'y a encore qu engorgement, donnez pulsatilla. Si c'est par suite d'un

TSIZZ PUreiT kiteUX' qUerenra"t * mis top

or?P 1 7 ' r1 ?e lellC pas assez> 11 faut al0''s ^re en sorte de favoriser l'écoulement du lait. Le mieux serait de faire

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DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

sucer le sein par quelqu'un ; ou autrement il faut appliquer des ventouses ou toute autre chose d'analogue , si l'on n'a pas de ventouses. Si l'on n'obtient pas un résultat immédiat,'ce n'est pas une raison pour ne pas revenir à cette manœuvre un peu plus tard. Si la cause de cet engorgement tient à un coup ou à une émotion, comme à une contrariété ou à une frayeur, donnez alors un des remèdes réclamés dans l'un de ces cas. S'il persiste, ou qu'il tienne à d'autres causes, donnez un des remèdes indiqués ci-dessus, et gardez -vous bien de toute espèce de liniments et d'onctions, parce qu'ils aggravent l'état des seins, et occasionnent consécutivement des souffrances pulmonaires, qu'on a vu dégénérer en affections chroni- ques. Dès que l'engorgement a cessé d'être un obstacle à l'allaitement, présentez immédiatement l'enfant à la mère.

Donnez d'abord bryonia, que vous répéterez six heures après; si le troisième jour il n'y a pas encore d'améliora- tion, donnez belladonna aussi deux fois, surtout si l'abcès prend un caractère érysipélateux ; si le sein , après quatre jours, reste induré çà et là, donnez mercurius, qui sera ré- pété toutes les dix ou douze heures. S'il reste rouge, donnez bryonia. Si la rougeur et le gonflement résistent, donnez sambucus niger, que vous répéterez six heures après. En même temps, on appliquera un emplâtre d'ex- trait de sureau. —Mais le remède par excellence, c'est phosphorus. Si l'engorgement vient à suppurer, continuez pkosphorus, alterné quelquefois avec hepar. S'il n'y a pas d'amélioration après deux ou trois jours, donnez toutes les vingt-quatre heures une dose de rhus, jusqu'à ce qu'il y en ait; et si cela ne suffit pas, administrez silicea, que vous répéterez douze heures après, au cas qu'il n'y ait pas encore d'amélioration. Si c'est le sein gauche qui est enflammé, engorgé et suppurant, c'est bryonia et phospho- rus qui sont les remèdes principaux. Si c'est le sein droit, belladonna, plus tard aussi rhus et calcarea. Pour la sup- puration, c'est hepar qui convient. Dès que le mal s'amé- liore, sachez attendre, et ne reprenez les remèdes que si les symptômes reparaissent.

MALADIES DES FEMMES. 441

Silicea, dans les cas la matière purulente est fétide, claire et aqueuse, si les abcès sont multiples et sans ten- dance à se cicatriser.

Sulphur, dans les cas invétérés, il se fait un écou- lement profus de pus, avec émanation, fièvre lente, etc.

ÉTAT DES INTESTINS PENDANT LES COUCHES.

La constipation pendant les couches n'exige aucun re- mède, quand bien même elle durerait cinq à six jours, parce que c'est une preuve que l'accouchée se rétablit et se fortifie ; mais si la constipation va au delà de sept jours, donnez alors un remède indiqué contre cette indisposition, particulièrement bryonia, soit deux doses, une le matin, l'autre le soir; s'il n'y a pas d'effet après douze heures, répétez; et si après cette ré- pétition il n'y a pas de résultat au bout de deux ou trois heures, donnez un lavement tiède , et mieux nux vomica,le soir, le lendemain matin, sulphur.

Si, pendant l'état de constipation, il s'ajoute d'autres symp- tômes réels et non imaginaires, donnez alors les remèdes que reclament les circonstances. Si toutefois la femme se laisse préoccuper trop vivement par des craintes vaines , qu'on lui donne tous les jours quelques cuillerées d'huile fraîche d'a- mandes douces. On peut aussi se servir d'une décoction de len- tilles, qui réussit quelquefois à faciliter les selles, à la dose d une tasse par jour.

«irritée pendant les conches. - Cette affection est grave Qu on s attache avant tout à en rechercher les causes ou telles autres circonstances qui peuvent servir à faire choisir convenablement le remède; on le trouvera dans pulsatilla, dulcamara, rheum, secale, ou antimonium crudum, hyoscyamus ou phosphoric. acid.

Dans dulcamara, si la diarrhée provient d'une transpira- Uon supprimée, d'un refroidissement ou de l'humidité ; si elle es p.re l'après-midi ou le soir, et que les douleurs cessent après l'évacuation. ciouieurs

Pulsatilla, si elle s'accompagne d'efforts inefficaces, s'il y a endolonssement des parties avec évacuation de ma-

'25.

442

DES MALADIES LES PLUS COMMUNES.

tières muqueuses, douleurs à l'anus , frissons ; si la diar- rhée a lieu le plus souvent la nuit ou le matin de bonne heure.

Hyoscyamus, avec selles douloureuses et involontaires.

Bheum, si les selles sont d'une odeur aigre et fétide ; s'il y a ténesme et douleur après avoir évacué ; vers la nuit , grande faiblesse et crainte de la mort.

Antimonium crudum, pire la nuit et de bonne heure le matin; langue couverte d'une saburre blanchâtre avec éructations ; aux femmes qui sont faciles à émouvoir ou qui sont tristes.

Secale, pour la diarrhée d'une mauvaise odeur et très- affaiblissante.

Phosphoric. acid. dans la diarrhée opiniâtre, qui dure depuis longtemps, avec selles aqueuses ou indolores et presque involontaires. Voyez « Diarrhée ».

Rétention «l'urines. Quelquefois après la délivrance, surtout dans les premières couches et un travail laborieux, il se déclare une rétention ou une émission douloureuse des urines. Pour cela, voyez d'employer arnica, pulsatilla, cepa, belladonna ou nux vomica. Consulter le chap. x. Il suffit quel- quefois, pour rétablir la régularité de la fonction, de se mettre sur la vapeur d'eau chaude émolliente.

Faiblesse qui suit le sevrage. Quand la mère ne peut pas bien dormir, qu'elle se trouve du malaise le matin en se levant, qu'elle n'a pas d'appétit, qu'elle transpire même beau- coup ou qu'elle commence à souffrir un peu, qu'elle est très- sensible à la moindre impression de l'air, qu'elle maigrit beau- coup, on remédie à cet ensemble de symptômes par china. Il faut en même temps changer le régime, et, suivant l'appétit de la malade, on lui donnera à boire et à manger des substan- ces mucilagineuses et amylacées ou féculentes, soit de l'orge ou seigle, ou du chocolat, ou du froment légèrement torréfié; mais, surtout, elle devra se nourrir de lentilles. Si la malade exhale comme une odeur de fièvre, qu'on la mette à l'usage du sagou, du salep, d'arrow-rool, ou de la fécule de pomme de terre, ou de la fleur de farine, qu'on prépare en bouillie peu

PREMIERS SOINS A DONNER A L'ENFANT.

443

épaisse, à laquelle on ajoutera du sucre et quelques gouttes de vin. On donnera cette nourriture matin et soir. L'essentiel pour la femme qui sèvre, est de prendre tous les matins quel- que chose de nourrissant, même entre les principaux repas.

Quant à l'enfant, on peut le coucher avec sa mère, mais on devra s'attacher à re'gler tout de suite son sommeil et sa nourriture.

Chute des cheveux. Il y a des femmes qui perdent leurs cheveux pendant l'allaitement.

Les remèdes suivants seront utilement employés : sulphur, lycopodium ou calcarea. Ils devront être répétés une ou deux fois par semaine, en commençant par sulphur.

CHAPITRE XII.

MALADIES DES ENFANTS (1).

PREMIERS SOINS A DONNER A L'ENFANT.

Dans le cas l'enfant naît avant l'arrivée de l'accou- cheuse, la première chose à faire est de le placer dans une po- sition où il puisse respirer librement; si le cordon est passé autour du cou, du corps ou des jambes, il sera dégagé pour assurer la circulation entre la mère et l'enfant, et il ne sera coupé que lorsqu'il respirera complètement. Enlevez l'enfant à toutes les saletés qui l'entourent ; que la face, la bouche, les narines soient débarrassées du mucus qui les couvre, ce que l'on fera avec le bout du petit doigt enveloppé d'un morceau de linge fin. Ces choses étant faites, si l'enfant, est robuste et bien portant, il criera avec force, et sa peau passera de la cou- leur blanchâtre et blafarde au rose. Dès ce moment, il n'y a aucune raison de craindre pour la mère ou pour l'enfant ; ils

(1) Pour une étude approfondie des maladies des enfants on con- sultera avec fruit l'ouvrage du docteur Fr. Hartmann : ThiràpenUgle homœopathtque des maladies des enfants, traduit de l'allemand, par le docteur Léon Simon fils. Paris, 1853, 1 vol. in-8.

AU

MALADIES DES ENFANTS.

peuvent rester l'un et l'autre une ou deux heures dans cette situation sans danger. Toutefois, si l'enfant est arrivé faible ou qu'il ait été retardé au passage, ou qu'à raison de quelque négligence commise à l'égard des précautions que nous venons d'indiquer, la respiration n'a pas encore eu lieu, enveloppez le corps de l'enfant, ainsi que les membres, dans une flanelle ou un linge chaud, et appliquez sur la poitrine, avec la paume de la main, de l'eau fraîche ou de l'eau-de-vie ; si cela ne réussit pas, appliquez votre bouche sur la bouche de l'enfant, et envoyez dans les poumons votre souffle, ayant soin de lui fermer les narines avec les doigts. Si vous venez à sentir des pulsations dans le cordon ainsi que les battements du cœur, prenez alors patience et tout ira bien. Après que la respiration est complètement établie, il faut songer à lier le cordon. On y procédera de la manière suivante; on prendra^un fil plié en plusieurs doubles, que l'on passera autour du cordon à la distance de deux pouces environ du nombril ; on liera fortement. On placera une se- conde ligature à un pouce au-dessus de celle-là, et puis on cou- pera avec une paire de ciseaux le cordon entre les deux liga- tures, et l'enfant sera reçu dans une couverture chaude.

En arrivant au monde, le corps de l'enfant est plus ou moins couvert d'une couche de matière blanchâtre grasse qui adhère fortement. La meilleure manière de le nettoyer, c'est de commencer par enlever cette matière en frottant le corps avec un morceau de lard ou toute autre chose d'équivalent, ce que l'on continue jusqu'à ce que les deux substances soient complètement incorporées. Il suffit ensuite de nettoyer le corps avec un linge mouillé. Lorsque la peau est ainsi débarrassée de ce corps gras, on se servira d'un peu de savon fin pour en- lever les restes. Cela fait, on séchera entièrement le corps avec un linge. Dans tous les cas, il faut s'abstenir de baigner l'en- fant dans de l'eau trop fortement alcoolisée, pratique très-ré- préhensible.

Quant aux soins ultérieurs à donner au cordon ombili- cal, il faudra prendre un morceau de linge fin, long de six pouces sur trois de large, qui sera plié en cinq ou six épais- seurs, au milieu duquel on pratiquera un trou pour recevoir le cordon. Le cordon sera alors enveloppé d'une autre com- presse, à la manière dont on panse un doigt malade. La pre- mièrepiècede l'appareil étant placée dans le sens delalongueur du corps, le bout du cordon, maintenant enveloppé, est ren-

ASPHYXIE DES NOUVEAU-NÉS. 445

versé au-dessus du nombril ; et la partie inférieure de cette première pièce étant ramenée sur le cordon, le tout est assu- jetti par un bandage du corps. Le cordon ombilical tombe or- dinairement du sixième au huitième jour.

Dans la très-grande majorité des cas, les intestins de l'en- fant sont sollicités par le besoin de s'évacuer, ce qui arrive peu d'heures après la naissance. La matière qui s'échappe est d'un noir de bouteille mélangé de couleur verdâlre, et s'appelle méconium. Pour favoriser cette évacuation, ainsi que pour dégager la poitrine des mucosités qui la gênent, il suffira de donner à l'enfant deux ou trois cuillerées à café d'eau chaude édulcorée avec de la cassonnade. Le premier lait qu'il prend de sa mère remplit le même but; la couleur des selles change généralement et devient jaune après le cinquième jour.

Si cette évacuation ne se fait pas librement et aussi souvent qu'il est nécessaire pour la santé de l'enfant, donnez une dose de nux vomica le soir, et, si c'est nécessaire, une dose de cha- momilla le lendemain.

Après un laps de dix ou douze heures, si la mère a du lait on peut présenter l'enfant au sein, le bout du sein étant préalablement ramolli, assoupli, soit avec de l'eau et du lait ou même de la salive, ou simplement de l'eau. Il est reconnu' en effet, que, dans la majorité des cas, l'enfant prend d'au- tant imeux que le mamelon est plus souple et que l'afflux du lait arrive plus facilement. -Le lait maternel est certaine- ment 1 aliment le plus nourrissant de l'enfant ; mais lorsque la mere n'en a pas, il faut y suffire et imiter la nature autant que possible. Pour cela, prenez du lait fraîchement trait d'une vache, ajoutez-y un tiers d'eau chaude édulcorée avec un peu de sucre blanc ; donnez-en à l'enfant quelques cuillerées à café sai eX," 'TPS ^ aUSsi.Souveat lue vous le jugerez néces- Zt'^n , °nneZ JamaiS à 1,enfant <ïui vient «e naître au- Zra ïu?Hn ^ ^ PaMde °U autre "«^ture cuite. On Pourra lu donner deux ou trois cuillerées d'eau fraîche nar jour, ou plus souvent, si l'eau paraît lui être agréable

MORT APPARENTE OU ASPHYX.E DES KOUVEAU-KÉS.

mort a7p\Tla„U;Ué8n quel(îuefois dans «at de

mort apparente. Dans la plupart des cas, ils peuvent être

MALADIES DES ENFANTS.

rappelés à la vie, si le travail de la parturition n'a pas été trop long. Que l'enfant soit bien portant ou presque mort, on ne doit jamais faire la section du cordon ombilical tant qu'on y sent par la pulsation la circulation du sang. On nettoiera la bouche avec le doigt enveloppé d'un linge, pour en sortir les mucosités qui s'y trouvent; le nez sera nettoyé avec plus de soin encore. L'enfant à l'état de mort apparente sera enveloppé dans des linges chauds ; on frictionnera la poitrine et les mains avec une laine douce ou avec une flanelle. Si le cordon tarde à donner des pulsations, on le coupera comme chez l'enfant bien portant ; il sera mis dans un bain chaud ; tout le corps sera immergé, excepté la face. Dans le bain, on continuera à frictionner la poitrine et les membres en les pressant douce- ment avec les mains, par une sorte de massage. Si après cinq à dix minutes il ne donne pas signe de vie, on prendra sur la pointe d'un ciseau un peu de tartre émétique qu'on dissoudra dans un verre plein d'eau, et, sans attendre que la dissolution soit complète, on en mettra avec le doigt une seule goutte dans la bouche de l'enfant. Si après un quart d'heure il n'y a rien de changé, recommencez. Après un autre quart d'heure, mê- lez à une tasse d'eau tiède une cuillerée à bouche de cette so- lution émétisée, et donnez-en un lavement à l'enfant. Durant ce temps, il faut s'abstenir de tous autres moyens, tels que frictions, olfactions, etc. Plus on précipite l'emploi de ces di- vers moyens, ou qu'on le fait sans ordre et sans méthode, moins on est sûr de réussir et de rappeler l'enfanta la vie. Si, après avoir procédé ainsi qu'il vient d'être dit, il n'y a pas de changement au bout d'une demi-heure, donnez opium, si la face est bleue; china, si elle est pâle ; faites-en dissoudre éga- lement quelques globules dans une tasse d'eau que vous ad- ministrerez en lavement. Si cela n'a pas réussi après une ou deux heures, essayez lachesis. Deux à trois gouttes d'eau l'on aura dissous un globule de lachesis, portées sur la lan- gue, peuvent être utilement employées au moment va com- mencer la déglutition. C'est alors le cas de mettre en pratique les moyens qui sont indiqués ailleurs pour faciliter la respira- tion. Dans l'intervalle, on peut faire couler sur la poitrine, et prin- cipalement sur le côté gauche, une petite douche d'eau froide qui tombera de la hauteur d'un mètre environ ; on y revien- dra de temps en temps. Après cette manœuvre, on reprendra les frictions et le massage avec les mains chaudes, et l'on aller-

GROSSEUR ET ALLONGEMENT L>E LA TÊTE.

447

nera ces deux moyens pendant quelque temps. Les personnes âgées sont moins propres à faire cela que les jeunes, fortes et bien portantes. Dès que les signes de vie se manifestent, ce qui n'arrive quelquefois qu'après deux ou trois heures, il faut cesser tout de suite les frictions et les douches ; on lais- sera l'enfant immergé dans un bain chaud jusqu'à ce qu'il com- mence à respirer et à crier ; on l'enveloppera ensuite dans un drap bien chaud, et on le placera à côté de sa mère ou d'une jeune fille bien portante. Si la face de l'enfant est rouge et bleue, c'est le cas de donner par l'olfaction aconitum ; s'il est pâle, china.

GROSSEUR ET ALLONGEMENT DE LA TÈTE.

Il est assez commun de voir la tête de l'enfant gonflée et al- longée immédiatement après la naissance, principalement lorsque le travail a été difficile et lent; on remarque surtout une tumeur sur le derrière ou au sommet de la tête. Ceci n'est donc jamais qu'accidentel, et de vient cette forme al- longée dont il est question. Le tout disparaît naturellement en peu de jours. Dans le cas cette difformité passagère prît de trop grandes proportions, lavez-la avec une solution de tein- ture d arnica, deux ou trois gouttes dans un verre d'eau : ré- pétez ces lotions de temps en temps. Si après deux ou trois jours, J" y a Das de mieux> donnez rhus. Si encore après deux jours 1 état ne change pas, ponctionnez légèrement le point de la tu- meur déclarée et donnez de nouveau arnica. Si, par suite d'un traitement mal entendu, il se forme des ulcères, donnez sili-

IL7 TmC /eUl y avoir Plus de raal n'en paraît, appelez votre médecin. ^ '

DIFFORMITÉS CONGÉNIALES.

Ut^nfantL^ ^ P&S a"er tr°P facilé™nt à opérer les pe- \?Jnf7 qm naiSS6nt diffoimes > qu'°n attende, à cet égard

lent 5 ria'L1: ^ ^ à deUX *" ^ * l'enfant d > VL S™' * m°"1S que cela n'empêche entant de teter, même avec le petit bout du doigt Qu'on ne touche pas non plus aux excroissances, aux nœoul (tvies

ÏCt V r0n/?,aisse j«q» -eque l'eSt aU p us de force, car la plupart de ces excroissances ou tumeurs con-

448 MALADIES DES ENFANTS.

géniales tombent d'elles-mêmes. Les taches de naissances dis- paraissent souvent aussi d'elles-mêmes, si l'on place intention- nellement les piqûres vaccinales sur ces taches. Les doigts surnuméraires des pieds ou des mains ont quelquefois une arti- culation commune, et, si l'on en fait l'ablation, le voisin ne peut qu'en souffrir. Les petits enfants succombent facilement à la suite des mutilations qu'on peut leur faire subir. On en a vu mourir consécutivement au simple percement d'oreilles.

Dans le cas les os de la tête tombent l'un sur l'autre, et qu'ils restent dans cet état jusqu'au troisième jour, que l'enfant prend un air tout étranger, qu'il boit beaucoup et crie égale- ment ; s'il ne profite pas, maigrit, et se flétrit comme un nain arrivé à l'état de vieillard, donnez opium 30.

GONFLEMENT DES SEINS OU MAMELLES.

Ce gonflement est souvent occasionné par une compression accidentelle du mamelon de l'enfant ; il est fréquemment aussi causé ou aggravé par une pratique hautement réprehen- sible des gardes ou nourrices qui expriment les mamelles, dans la fausse idée qu'il y a du lait. La mère doit être d'une active surveillance pour empêcher une pareille manœuvre ; il peut en résulter une véritable inflammation qui peut passer a la sup- puration, et rendre chez les filles les seins impropres à rem- plir ultérieurement leurs fonctions.

Tenez sur les seins un linge fin humecté d'huile douce, et le plus souvent en peu de jours ce gonflement disparaîtra. Mais si le sein, mais si le mamelon reste rouge, donnez cha- momilla, plus tard belladonna; si cela ne suffit pas, bryoma ; le tout à l'intérieur. S'il s'y forme un abcès contenant du pus, donnez hepar sulphur., et quelques jours après silicea ; si c est sur le côté droit de la poitrine, belladonna et hepar sulphur., conviennent mieux; si c'est sur le côté gauche, bryoma et silicea. - Mais avant tout arnica, si le mal provient d'une cause toute mécanique.

OPHTHALM1E OU INFLAMMATION DES YEUX.

Les nouveau-nés sont sujets à une espèce d'inflammation des yeux et des paupières. En général, elle commence par les

ENCU 1FRÈNEMENT OU CORYZA. 449

paupières et gagne ensuite le globe de l'œil si on néglige d'y porter remède. Ses causes principales sont l'exposition des yeux à une trop vive lumière et à l'air froid, etc.

Les remèdes suivants suffisent à dissiper cette affection :

Aconitum, dans le cas surtout l'inflammation résulte d'une vive lumière, si les yeux sont entièrement rouges et pleurent beaucoup.

Belladonna sera alterné avec aconitum, lorsque le blanc des yeux est très-rouge, avec paupières saignantes, et ré- pugnance pour le grand jour.

Ignatia, dans les cas semblables à aconitum, après qu'il a été donné sans avantage.

Chamomilla , lorsque les paupières sont gonflées , san- glantes, et collées ensemble le matin par un mucus jau- nâtre.

Mercurius, avec rougeur des yeux et des paupières; petites ulcérations jaunes sur les bords des paupières et écoulement de matière jaunâtre.

Pulsatilla, lorsqu'il y a un écoulement abondant en ma- tière purulente des yeux, avec rougeur de tout l'œil et de l'intérieur des paupières.

Calcarea et rhus ont aussi leur utilité; comparez avec « Affection des yeux » .

Euphrasia est bon dans quelques circonstances de cette maladie, spécialement quand il y a accumulation de ma- tière dans l'œil et intolérance de la lumière.

ENCHIFRÈNEMENT OU CORYZA.

Dans le nez bouché ou l'enchifrènement des enfants,

qui les empêche de respirer lorsqu'ils tettent, on leur oindra extérieurement le nez, soit avec la graisse de volaille ou l'huile d amandes douces ou de la crème de lait; on fera bien aussi d en mettre un peu dans l'intérieur, avec la barbe d'une plume.

450 MALADIES DES ENFANTS.

Nvx vomica, si le hoquet prévaut la nuit : s'il con- tinue sur le matin, sambucus.

Chamomilla, si Fempêchement est accompagné d'un écoulement aqueux abondant du nez.

Calcarea, si chamomilla ne réussit pas.

Carbovegetabilis, si le mal est pire le matin ; dulcamara, s'il augmente au grand air.

Mercurius, s'il y a beaucoup d'éternûments avec ma- tière épaisse du nez.

Tartarus emeticus, s'il y a râlement muqueux de la poitrine plus fort la nuit, et en même temps écoulement du nez.

SUINTEMENT ET MALADIE DES OREILLES.

Cette affectioiijespèced'échauffement ou d'excoriation, doit être traitée de la même manière. Abstenez-vous autant que possible d'y toucher avec de l'eau; seulement lavez-les avec de l'eau chaude sans savon et par propreté ; nettoyez-les et séchez-les avec un linge fin , et saupoudrez-les avec la poudre d'amidon simple.

Donnez à l'enfant calcarea, ou sulphur alternativement, une seule dose, administrée le soir, deux ou trois fois, et attendez alors trois ou quatre jours; s'il n'y a pas de mieux, donnez l'un des autres remèdes de la même manière.

Quelques enfants sont sujets à des abcès et à un écoule- ment intérieur des oreilles. Ce mal est généralement pré- cédé par une grande souffrance : l'enfant crie et agite sa tête; il a des sursauts dans son sommeil, et quelquefois une forte fièvre; il porte involontairement sa main aux oreilles, et ne prend aucun repos.

Chamomilla , mercurius, pulsatilla, sulphur et rhus sont les remèdes appropriés. Pulsatilla convient même après que l'écoulement s'est établi.

CROUTE DE LAIT (IMPÉTIGO).

C'est une affection très-commune à l'enfance, et qui se carac-

TEIGNE MUQUEUSE. 451

térise par l'éruption d'un essaim de petites pustules blanches apparaissant par masses sur un fond rouge. Elles se manifestent d'abord sur la face, particulièrement sur les joues et le front, et s'étendent de à tout le corps. En peu de temps elles devien- nent jaunes ou brunes, et forment une légère croûte jaunâtre.

L'éruption est souvent accompagnée de tant de rougeur et d'intumescence autour des parties affectées, et d'une déman- geaison si importune, que l'enfant en est excessivement agité et tourmenté, qu'il est porté à se frotter sans cesse; il enlève les croûtes, et aggrave ainsi son mal et le prolonge.

Aconitum; on commence par lorsque la peau est rouge et enflammée et que le malade est très-agité.

Mus vient après aconitum, si, après un laps de peu de jours, l'éruption paraît un peu améliorée.

Sulphur est convenable après rhus , lorsque celui-ci ne produit pas les avantages qu'on en attendait, ou que l'amélioration marche lentement. Ces deux remèdes peu- vent être administrés dans quelques cas avec profit.

Hepar, arsenicum et lycopodium seront utiles dans les cas chroniques.

TEIGNE MUQUEUSE (ECZÉMA).

Cette maladie, variété de la précédente, se caractérise par des plaques circulaires, couvertes d'une grande quantité de petits points ou pustules jaunâtres, qui naissent au niveau delà peau Ces pustules se crèvent et formentles croûtes minces de la teigne Les plaques supérieures s'unissent à des plaques sous-jacentes' t forment une sorte de lacis qui enveloppe quelquefois tout la tete. Ces incrustations s'épaississent et se durcissent par les superpositions qu'il s'en fait, et lorsqu'on veut les enlev

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452 MALADIES DES ENFANTS.

Cette maladie est, en général, très-opiniâtre; ce qui ar- rive principalement lorsqu'on la néglige à son début ou qu'elle a été traitée avec des onguents ou des emplâtres ou des lotions; ce n'est donc pas par qu'il faut commencer, mais bien par les remèdes ci- après :

Rhus est le remède le plus propre au commencement de cette affection, qui ne tarde pas à l'améliorer.

Sulphur après rhus, lorsque l'éruption devient sèche et commence à s'exfolier.

Staphysagria, si elle devient humide et d'une mauvaise odeur, accompagnée d'un prurit très-incommode; il sera suivi de rhus, de nouveau.

Arsenicum sera utilisé, si, indépendamment des médica- ments qui précèdent, la maladie empire par l'apparition d'ulcérations avec pus corrosif. Après arsenicum, rhus sera encore administré et produira un salutaire effet.

Si ces divers remèdes ne suffisaient pas à la guérison, on aurait recours aux suivants :

ffepar, spécialement lorsque la maladie s'étend au front, à la figure et au cou, ou lorsque les yeux et les paupières deviennent rouges ou s'enflamment ; oubryonia, lorsque les glandes du cou ou de la partie supérieure de la poi- trine s'engorgent, deviennent rouges et s'endolorissent; ou, si elles sont gonflées et dures sans être douloureuses,

Ô/ii IctXfïlClTO,

Antirnonium crudum, une dose par jour pendant plu- sieurs jours sera d'un bon effet, surtout si la teigne est épaisse et s'est formée sur la tête et a gagné de la toute la figure, aggravée par le prurit de tout le corps.

Dans les cas les plus opiniâtres, calcarea, lycopodium et sulphur seront d'une grande utilité. Pour cela, on devra les administrer alternativement, soit deux, soit davantage.

Quant à l'administration du remède, voici ce qu'il y aura à faire : on donnera du remède choisi une dose par jour ou tous les deux jours, jusqu'à ce qu'il survienne une amélioration

TEIGNE PAYEUSE. MILIAIRE.

dans les symptômes; on suspend alors le traitement tant que l'amélioration se poursuit, et l'on reprend le remède du moment cette amélioration reste stationnaire, ou qu'il se déclare une nouvelle aggravation. Lorsqu'il ne s'établit pas d'amélioration par suite de l'emploi d'un remède, après avoir attendu son action quelques jours, il faut en choisir un autre. Dans le cas d'une longueattente,les intervalles entre la répétition des doses seront considérablement éloignés, et on n'en donnera pas au delà d'une ou de deux doses par semaine.

Jusqu'à ce que le mal soit guéri, on aura égard à la plus grande propreté ; la tête sera épongée deux fois par jour avec de l'eau tiède ; les cheveux seront soignés sans relâche; le régime homœopathique sera tenu dans toute sa rigueur.

TEIGNE FAVEUSE OU JAUNE (FURFURACËE) .

Cette affection, distincte de la précédente, ne peut se confondre non plus avec la croûte de lait.

Les enfants sont souvent incommodés par un amas de croûtes épaisses et fort sales, qui se développent généralement au sommet de la tête, et particulièrement sur le cuir chevelu. En soulevant un peu cette incrustation, on s'aperçoit que la peau est rouge et enflammée.

Il s'en dégage fréquemment une très-mauvaise odeur, et fa- tigue beaucoup l'enfant à raison de l'irritation et du prurit qui en résultent. En enlevant de force ces croûtes avec un peigne, on ne fait qu'aggraver le mal, qui devient par celte circonstance d'une plus longue durée ; il renaît pour ainsi dire de cette vio- lence exercée par le peigne.

La cause peut être attribuée à ce que l'on tient ces enfants trop chaudement, au défaut de propreté, ou parce que leur tête n'est pas régulièrement nettoyée chaque matin.

Donnez sulphur matin et soir, plusieurs jours de suite, et la- vez la tête le jour suivant avec une légère solution de soude. Ces soins doivent être continués quelque temps.

MILIAIRE.

Les enfants à la mamelle, comme ceux d'un âge supérieur, sont sujets à une éruption de petits vésicules de la grosseur

454

MALADIES DES ENFANTS.

de la tête d'une épingle ; elles sont rouges et enflammées à la base et pleines d'un liquide aqueux. Après qu'elles sont cre- vées, elles se forment en croûtes et peuvent même dégénérer en petites ulcérations. Lorsque l'éruption se fait, il y a plus ou moins de fièvre, d'où'il résulte pour les enfants les ennuis d'un prurit et d'un brùlement fort incommodes.

Cette affection se manifeste ordinairement pendant la chaleur de l'é ; elle peut aussi se développer si l'appartement de l'en- fant est trop chaudement, ou s'il est trop couvert. Cette in- commodité peut être prévenue par des bains répétés, et par les soins à entretenir la ventilation de la chambre et en allégeant les vêtements.

Lorsqu'il y a de l'agitation et de la fièvre, quelques doses à'aconitum ou de chamomilla suffisent pour adoucir le mal. Rhus conviendra si l'éruption vient à s'étendre, et arsenicum et sulphur, si rhus n'a pas réussi. Sulphur sera donné à grands intervalles, si l'on veut le faire servir à titre de préservatif, mais après une dose préalable A'aconitum.

EXCORIATIONS.

Elles ont lieu particulièrement entre les cuisses. Lavez l'en- fant chaque jour avec de l'eau tiède, séchez-le et ne le frottez pas en l'essuyant. Tout ce qui vient de la pharmacie est nui- sible, soit baumes, soit eaux aromatiques. Ces moyens les font disparaître momentanément, mais ils occasionnent souvent une maladie pire. Les enfants ne succombent jamais à cette affec- tion ; il suffit de prendre patience, et de ne vouloir pas les en débarrasser trop promptement.

Chamomilla suffira dans la plupart des cas, lorsqu'elles n'ont pas été causées par des infusions de camomille, pri- ses par la mère ou par l'enfant ; car, dans cette circon- stance, donnez pulsatilla ou ignatia.

Mercurius, si l'excoriation est étendue, si la peau est jaune, que chamomilla n'a pu faire disparaître.

Rhus, s'il y a des taches rouges à la tête.

Sulphur ou carbo vegelabilis dans les cas obstinés.

Arnica, si elle tient au frottement des vêtements.

APHTHES. MAL DE GORGE.

APHTHES. MUGUET.

La propreté suffit dans la plupart des cas ; il faut laver souvent enlant. Il vaut mieux lui éponger le corps que de lui nettoyer la bouche jusqu'au sang, comme le font quelques nourrices Du reste, cela n'y peut rien, puisque les aphthes reviennent, et que les débris s'engagent dans le fond de la gorge, l'on ne peut atteindre. On s'abstiendra de l'usage, au surplus, de toute espèce de suçons dont une mère attentive saura se passer, l vaut encore mieux laisser crier l'enfant que de lui remplir la bouche avec ces petites poupées.

Mercurim est le premier remède à donner lorsque le mal commence à paraître, et quand il y a salivation et que l aphtne a une tendance à s'ulcérer.

Sulphur suivra mercurius, lorsque celui-ci n'aura pas donne une guérison après peu de jours.

Arsenicum est indiqué dans les mauvais cas, et lorsque les deux remèdes ci-dessus n'ont pas réussi, que l'aphthe prend une couleur suspecte, livide, bleuâtre, accompagnée d une grande faiblesse et de diarrhée.

Sryonia et nux vomica sont utiles dans quelques cas.

Le remède ordinaire employé par la vieille école, et qui est ici homœopathique dans plusieurs cas, c'est la poudre de bôrax melee à parties égales de sucre, et mis dans la bouche de l'en fant trois à quatre fois par jour. Or, une solution de quelq es" grains de borax dans un demi-verre d'eau, et dont on Wa k bouche de l'enfant avec un pinceau, peut avoir so, u fit "

par nuire ' ^ C°ntinUei' l0ngtemPS ce remèdei * fini

MAL DE GORGE.

Cette affection empêche souvent les enfants de teter-

168 S6inS' V— le mfm !

ZmZZ T^' dès *U"ÛS veuIent «vato la première gorgée, ,1s crient, ils ramènent le lait dans la

456 MALADIES DES ENFANTS.

bouche d'où il sort; ils sont généralement enroués. S'ils sont dans un état de grande agitation , s'ils crient avant d'uriner et ont les joues ardentes, donnez aconitum. Si la figure est rouge, belladonna et rhus. Rhus, si la gorge est d'un rouge foncé, et qu'elle soit très-chaude sur le soir et qu'elle reste sèche ; si, en outre, ils ne transpirent pas- si les yeux sont rouges plus particulièrement à l'extérieur, et que rhus ne suffise pas, donnez bryonia ; belladonna s'ils transpirent beaucoup , si la gorge paraît d'un rouge clair, si les yeux sont rouges à l'intérieur ; si belladonna est insuffisant, donnez mercurius.

HOQUET.

Le hoquet, chez les enfants, disparaît ordinairement par l'effet de la chaleur que ces petits êtres trouvent sur le sein de leur mère, et en leur donnant une ou deux fois une demi- cuillerée d'eau froide, ou bien en leur mettant dans la bouche uue pincée de sucre ou un peu d'eau sucrée, et jamais de sirop : il pourrait occasionner des aigreurs et des flegmes. Et si aucun de ces petits soins ne réussit, donnez une dose de nux vornica ; l'olfaction peut suffire.

CRIS DES ENFANTS.

Si la mère veut se donner la peine de faire, à ce sujet, une recherche attentive, elle en trouvera la cause dans l'une des circonstances suivantes : ou l'enfant est piqué par une épingle, ou il est trop serré, n'importe (faute assez ordinaire aux nourrices) ; ou il est gêné dans une position quelconque, par un pli ou par toute autre chose ; ou il a la jambe et le bras en- gourdis, et, dans ce cas, il faudra le frotter doucement ; ou il éprouve quelque part des démangeaisons ou des cuissons, et dans ce cas, qu'on le gratte légèrement, et en particulier sur la tête, ce qui procure un certain plaisir aux enfants ; ou il a froid et doit être réchauffé, ou il a trop chaud et doit être ra- fraîchi. 11 suffira, le plus souvent, de donner quelques gout es d'eau fraîche à l'enfant pour le calmer. Quelquefois aussi, il a pu lui tomber quelque chose dans l'œil ou dans l'oreille

CUIS DES ENFANTS. 457

(voyez : « Corps étrangers dans l'organisme »), ou il a un mal d'oreille, ou il ne peut dormir (voyez plus bas). Ce n'est qu'avec de la patience qu'on trouvera la cause de ces cris. Mais si l'enfant crie jour et nuit et à tout propos, c'est "un tort qu'on a de le croire méchant et capricieux et de le maltraiter. A cet égard, les animaux et les sauvages sont plus raisonnables, car il n'y a pas d'enfant au-dessous d'un an qui crie sans une cause réelle, et il est du devoir de ceux qui sont chargés de les surveiller et de les soigner de faire tout ce qu'il faut pour les calmer. Ce n'est que par un mauvais sentiment qu'on peut agir de rigueur contre un petit être qui n'a pas la conscience de son existence. Sa volonté ne commence à se manifester qu'à la dé- tention seulement, et c'est à cette époque, et lorsqu'il com- mence à aller seul, que l'on peut s'occuper de l'élever et d'agir sur ses volontés.

Ce qui est un crime, c'est de donner de l'opium ou d'une dé- coction de pavot aux enfants qui crient. Il vaudrait encore mieux les laisser crier jusqu'à extinction de force que d'en faire des mangeurs d'opium. Ces pauvres enfants ne deviennent jamais vieux; ils ne sont ni bien portants, ni robustes, comme ils seraient devenus sans cela. La plupart restent imbéciles ou vicieux. C'est donc aux mères à prendre leurs précautions pour que les bonnes ou nourrices ne leur donnent pas de ces sub- stances abrutissantes qui étouffent momentanément leurs cris pour se ménager un sommeil paisible et non interrompu ; elles devraient comprendre tout ce qu'il y a de cruel et de malheu- reux pour des enfants à être traités de la sorte.

Quand les cris reconnaissent pour cause le mal de tête ou d'oreille, ou toute autre cause, donnez chamomilla ce remède convient aussi quand les enfants, en criant' se roidissent et soulèvent le ventre, en portant la tête en arrière; il convient également quand ils crient et veulent être portés; s'ils sont agités et brûlants, donnez coffea, et plus tard aconitum; belladonna convient, lorsque les cris se prolongent trop longtemps; si les cris s'accompagnent de tenesme et d'évacuations aigres, donnez rhcum

Si les enfants crient de colère (ce qui est héréditaire pour quelques-uns), donnez aconitum ou chamomilla, et iiering. 26

458 MALADIES DES ENFANTS.

voyez à l'article « Colère » ; si c'est par suite de crainte ou de frayeur, voyez aux articles respectifs : la cause recon- nue vous indiquera le remède qui convient.

Donnez tartar. emetic, dans les cris très-violents, accom- pagnés d'une sorte de rage qui porte les enfants à se dé- battre comme de petits fous ce qui est quelquefois la suite d'une maladie à laquelle ils viennent d'échapper ; s'ils ont la face rouge et courent ça et là, aconitum.

AGITATION ET INSOMNIE.

Cet état reconnaît généralement pour cause une mauvaise alimentation prise par la mère, l'usage de choses échauffantes, comme par exemple, du café, de l'infusion d'anis, de toute in- fusion aussi peu convenable : il faut à l'enfant une nourriture bien adaptée à son état. L'insomnie dépend aussi de ce qu'il est couché peut-être la tête trop haute, car tous les petits enfants doivent avoir la tête basse.

Coffea suffira la plupart du temps pour faire cesser l'a- gitation, la chaleur de la peau, etc. Opium lorsque coffea ne suffit pas ; lorsque surtout la

figure est rouge.

Chamomilla, si l'agitation s'accompagne de flatuosités et de colique, avec tressaillement et des secousses des membres, ou d'un état fébrile avec rougeur de l'une des joues.

Belladonna, lorsque l'enfant paraît assoupi sans pou- voir dormir, ou tombe dans le sommeil pour un moment, en sort brusquement en poussant des cris.

Puhatilla ou ipecacuanha, lorsque l'agitation provient d'un dérangement d'estomac.

Nux vomica, si elle est causée soit par la mère ou par l'enfant qui auraient pris un peu de café ou de la liqueur.

SPASMES OU CONVULSIONS.

Lorsqu'un enfant est pris de convulsions et qu'il n'y a pas

SPASMES OU CONVULSIONS. 4t>if

médecin à portée, mettez immédiatement ses jambes jusqu'au genou dans l'eau aussi chaude qu'il pourra la supporter, pen- dant cinq ou dix minutes, ou jusqu'à ce que l'attaque ait dimi- nué en partie; ensuite l'enfant, après avoir été essuyé avec un linge sec, sera placé dans une couverture chauffée. Si la pre- mière immersion n'est pas suivie de soulagement, ou qu'il sur- vienne une nouvelle attaque, on recommencera, et l'on fera tomber sur sa tête une petite douche d'eau froide à une hauteur de cinquante à soixante centimètres. Ce procédé sera employé plusieurs fois, jusqu'au rétablissement de l'enfant.

Lorsqu'il y a lieu d'attribuer les convulsions à une irritation de l'estomac ou des intestins, ou à la constipation, donnez im- médiatement un lavement d'eau chaude, ou d'eau et de mé- lasse. Dans l'absence d'un médecin homoeopathe, faites flairer le camphre; il ne peut que soulager. Mais la principale source d'une guérison est dans l'emploi des remèdes ci-après, dont le choix sera fait conformément aux symptômes et à la cause. Le moment le plus favorable pour leur administration est celui qui suit la cessation de l'accès, à moins qu'il ne dure trop long- temps ; dans ce cas, on n'attendra pas, et Ton procédera au traitement; si la première dose de médicament ne produit point d'efiet, il faut en donner toutes les dix ou douze minutes, et tout le temps de la crise convulsive. Si les symptômes s'aggra- vent, répétez le même remède ou choisissez-en de plus appro- priés, après une attente de demi-heure.

Chamomilla est indiqué s'il y a secousses convulsives dans les membres, tiraillements des muscles de la face et des paupières, avec mouvement continuel de la tête sut un seul côté, suivi d'assoupissement avec yeux à demi fer- més, et perte du sentiment; rougeur d'une des joues et pâ- leur de l'autre, gémissement constant et soif insatiable.

BelLadonna, dans l'éveil en sursaut des enfants ou s'il y a yeux hagards, pupilles dilatées, engourdissement plus ou moins prononcé des extrémités ou de tout le corps; séche- resse ou chaleur brûlante du front et de la pomme des mains ; émission involontaire des urines après le réveil des sens ; le plus léger attouchement provoque de nouveaux

460 MALADIES DES ENFANTS.

spasmes. Les attaques sont quelquefois précédées par des sourires ou des éclats de rire.

Ignatia est le remède capital dans les convulsions de l'en- fance, principalement si la cause en est inconnue, et si elles se manifestent par les symptômes que voici : réveil violent et soudain avec effroi; sommeil léger, d'où l'enfant sort avec un cri perçant et tremblant de tout le corps; lorsque les muscles de chaque membre sont convulsés ou qu'il y ait des convulsions musculaires isolées dans différentes par- ties du corps; lorsque les attaques ont lieu tous les jours à la même heure ou vers la même époque; s'il y a fièvre et transpiration.

Coffea est fréquemment utile chez les enfants faibles et nerveux, qui sont sujets aux convulsions sans cause appa- rente autre qu'un état de faiblesse.

Ipecacuanha convient aux enfants sujets à l'asthme , si dans ces attaques il y a nausées, vomiturition et vomisse- ' ments ou diarrhée, et si l'attaque est précédée, accompa- gnée ou suivie par des tiraillements de membres. I Cina aux enfants délicats, sujets aux vers et au pissement au lit; spasmes de poitrine suivis de roideur des membres ou de tout le corps, et démangeaison au nez et à l'anus.

Mercurius dans les spasmes causés par les vers avec bal- lonnement et dureté du ventre ; secousses et roideur des membres; rapports, salivation, fièvre et peau moite, et grande faiblesse après l'accès. Ce remède doit être précédé ou sera suivi de cina avec avantage.

Opium s'adapte parfaitement aux convulsions produites par la frayeur et accompagnées d'un grand tremblement de tout le corps, avec secousses de membres et roideur pendant l'accès; lorsque l'enfant est étendu sans senti- ment, comme s'il était assommé, ou respiration gênée et difficile; ballonnement du ventre et suppression des selles.

Hyoscyamus , dans les convulsions causées par une

DENTITION.

461

frayeur subite, avec contorsion spasmodique des muscles de la face et écume de la bouche.

Rheum. , s'il y a contorsions et secousses des cuisses et du bassin.

Stramonium, dans lesconvulsions subites par l'effet d'une peur, ou s'il y a de la fièvre ou si elles sont la suite d'une éruption rentrée, avec agitation des membres et évacua- tion involontaire de l'urine et des selles.

Sulphur est spécialement utile dans les convulsions pro- venant d'une éruption chronique répercutée.

DENTITION.

Comme la dentition a sur les maladies de l'enfance sa grande part d'influence, et qu'elle peut être la cause de la plupart d'entre elles, il est utile, pour comprendre cette influence, de con- naîtrela durée de la sortie des dents. C'est vers le.sixième mois que commence l'évolution dentaire. Elle met un peu'plus de deux ans à s'accomplir. Les premières dents qui sortent sont les in- cisives, celles du devant. Elles sont au nombre de huit. Ensuite viennent les quatre canines ou dents de l'œil pour les deux d'en haut, et dents de l'estomac pour celles de la mâchoire infé- rieure. Puis sortent successivement les grosses dents, les huit mâchelières : en tout vingt dents. Cette éruption se fait gra- duellement et dans l'ordre qui vient d'être indiqué. Mais tous les enfants ne sont pas assez heureux pour voir le travail dentaire se poursuivre d'une manière régulière. Pour la plupart, la denti- tion se dévie de sa marchenaturelle. C'est précisément cette dé- viation qui donne lieu aux maladies qu'on observe fréquemmentà cetteépoquede l'enfance, etqui ne manque pas de présenter quel- quefois des phénomènes morbides qui ne sont pas sans danger.

On vient de dire que la dentition commence ordinairement vers les six premiers mois. Elle s'écarte quelquefois de la règle. 11 y a des enfants qui doublent leurs dents peu de temps après leur naissance; il y en a même qui en ont en naissant, d'autres dont les dents ne poussent qu'après une année.

Quoi qu'il en soit, la dentition s'annonce au moment les enfants doublent les gencives, lesquelles démangent, devien- nent blanchâtres, particulièrement sur les bords ; en même

2G.

462

MALADIES DES ENFANTS.

temps qu'ils ont la bouche chaude, ils sont inquiets, agite's, principalement la nuit; ils éprouvent une chaleur fugace; ils deviennent rouges et puis pâles; dans cet état, ils portent tout à la bouche pour y mordre, ils mordent même en tetant, et tettent quelquefois difficilement; les gencives se gonflent, de- viennent chaudes et douloureuses.

L'incision est un fort mauvais moyen ; on ne doit y recourir, comme palliatif, que chez les enfants dont les parents sont atteints de scrofules ou de syphilis, et s'ils sont maladifs. Et encore on ne devra la mettre en pratique qu'après avoir essayé les remèdes que nous allons indiquer, parce qu'il vaut toujours mieux que la dentition se fasse d'elle-même. Si l'on en vient à l'incision, qu'elle soit faite légèrement et d'un trait superficiel; mais avant qu'on s'assure que la dent est très-distincte sous le doigt. Si on le fait avant et trop tôt, l'incision se ferme, et laisse une cicatrice qui rend la sortie de la dent encore plus difficile. Quand on n'a pas de lancette, on peut au besoin se servir d'un canif.

Pendant le travail de la dentition, la mère ou la nourrice doi- vent porter la plus grande attention au régime. Rien d'irritant, nourriture d'une digestion facile ; exercice convenable en bon air ; ahslenlion de café et de liqueurs ; tranquillité d'esprit.

Aconitum, lorsqu'il y a fièvre avec beaucoup d'agitation, d'insomnie et de douleur, ce que démontrent les cris de l'enfant et la défense qu'il oppose.

Belladonna dans les convulsions causées par les dents ; la convulsion est suivie d'un profond sommeil, qui dure longtemps, ou jusqu'à ce qu'une autre ait lieu. L'enfantsort brusquement de son sommeil, comme s'il était effrayé, et regarde autour de lui avec une expression de terreur, avec une profonde altération dans l'expression des traits ; les pupilles sont dilatées, et l'enfant tressaille pour la moindre chose; tout le corps est roide, avec chaleur brûlante dans la paume de la main et aux tempes.

Calcarea, lorsque la dentition se fait lentement chez les enfants d'une faible complexion et qui ont une tendance à devenir gras. Donnez un globule toutes les deux ou trois

DENTITION. JAUNISSE. 463

semaines; ce remède est particulièrement utile lorsqu'il sort plusieurs dents à la fois.

Chamomilla s'adapte surtout aux diverses maladies qui visitent les enfants pendant le travail de la dentition, et spécialement lorsque Fenfant se trouve mal à l'aise la nuit; grande agitation; soif fréquente; secousses spasmodiques et trémoussements des membres pendant le sommeil; tressaillements au moindre bruit; chaleur générale; rou- geur de l'une des joues et d'un œil; gémissements, plaintes, agitations; respiration courte, accélérée, bruyante; toux saccadée; bouche chaude et sèche; diarrhée avec selles aqueuses, claires et verdâtres, pire la nuit.

Cina convient aux enfants sujets au pissement nocturne, qui grincent des dents pendant le sommeil et de temps en temps, ont le ventre dur et ballonné, se frottent le nez et toussent comme dans la coqueluche.

Coffea aux enfants très-excitables, qui ne peuvent dor- mir; quelquefois chagrins, et d'autres fois trop joyeux avec un peu de fièvre.

Ignatia, lorsqu'il y a des secousses convulsives dans les muscles seulement; bouffées de chaleur fréquentes, quel- quefois suivies de transpiration; l'enfant sort de son som- meil en poussant un cri et tremble de partout.

Ipecacuanha, utile lorsqu'il y a en même temps vo- missements et diarrhées; selles mélangées de différentes couleurs.

Mercurim, adapté dans le cas d'une salivation abon- dante: rougeur des gencives et évacuations vertes intesti- nales avec épreintes.

Sulphur convient pour les selles blanchâtres ou chaudes et acres, qui excorient les parties.

JAUNISSE.

Cette maladie arrive quelquefois aux enfants, et se reconnaît à k coloration jaune du blanc des yeux, des urines d abord.

464 MALADIES DES ENFANTS.

et de la peau ensuite. Il y a souvent constipation, d'autres fois un peu de diarrhée avec selles jaunâtres. Cette maladie est causée par le refroidissement, et plus souvent par l'emploi dan- gereux des purgatifs que Ton administre malheureusement aux enfants dès leur naissance, par exemple le calomel, la rhu- barbe, etc.

Chamomilla est le premier remède à donner ; dans le plus grand nombre de cas, il suffit à la guérison.

Mercurius doit-suivre chamomilla, lorsque les symptô- mes ont disparu en partie, ou lorsque le remède a été in- suffisant.

China, lorsqu'il reste encore quelques symptômes qui ont résisté aux précédents remèdes.

Nux vomica, si la jaunisse se complique de constipation, et que l'enfant est très-irritable.

COLIQUES.

Les enfants, notamment ceux qui sont d'une faible consti- tution sont sujets aux coliques dans le mois qui suit leur naissance. Quelle qu'en soit d'ailleurs la cause, elles sont quel- quefois si intenses qu'elles épuisent les forces de la mereet de l'enfant. Souvent la diarrhée vient à la suite.

Il y a une autre espèce de coliques qui attaque les tout petits enfants bien portants et les plus robustes. Elle est périodique et a lieu habituellement sur les cinq ou six heures après midi Celle-ci s'accompagne de constipation, et souvent rien n est changé dans l'état des selles. Cette indisposition ne nuit gene- xîlement pas à l'accroissement et à la santé de l'enfant, et cesse d'elle-même vers l'âge de trois mois.

Chamomilla, si les douleurs s'accompagnent de dévoue- ment; matières^d'un vert jaunâtre et aqueuses; distension de l'abdomen, douleur de torsion ; cris continuels tirai - iementsdes membres avec froid aux pieds Ce remède serj dwné en dilution dans l'eau, et répété jusqua ce que l'enfant soit soulagé.

CONSTIPATION. DIARRHÉE. 465

Ipecacuanha, lorsque les cris de l'enfant sont déchirants, comme si on lui enlevait la peau; selles fermentées, d'une odeur putride : ce remède est très-convenable dans la plupart des souffrances de l'estomac et des intestins, chez les petits enfants.

China, lorsque les douleurs surviennent tard dans l'a- près-midi, avec dureté de l'abdomen; l'enfant crie et rit immédiatement après; les intestins sont en bon état ou les selles sont blanchâtres et caillebottées.

Nux vomica, lorsque l'attaque de colique s'accompa- gne de constipation.

Pulsatilla, très-utile dans les coliques flatulentes, spé- cialement si elles se font sentir le soir, ou à toute autre partie du jour; si elles sont accompagnées de frissons, de pâleur de la face : grondement de vents dans les intestins avec sensibilité de l'abdomen.

CONSTIPATION.

La constipation chez les enfants provient souvent de la manière défectueuse dont vit la mère; il faut qu'elle en change On n attendra pas plus de vingt-quatre heures, sans constater amélioration, sil'on procède ainsi qu'il suit: commencer par leur donner un lavement de lait tiède et d'eau; si cela ne suffit pas la première fois, mettez un peu de sucre ou du miel dans un second lavement et en même temps faites usage des re- mède indiques au chapitre x. Si bryonia, nux vomica, opium ou anumomum crudum ne suffisent pas , il convient alors d'ad- Sn;ei,7/emed^ à la mère 0U à la no»nice, et point à

Qu'on : Llv? r rece, ou; les effets par le lait mat™*- -

yu on se garde de donner des lavements avec de l'eau de savon.

DIARRHÉE.

Les enfants bien portants , pendant qu'ils sont encore à la mamelle, ont, ordinairement de trois à six se 1 de vingt-quatre heures; lo^^^^tt

466

MALADIES DES ENFANTS.

tes, et qu'elles changent de caractère, qu'elles sont vertes ou aqueuses, ou jaunes, ou brunes, ou blanches et écumeuses, ou mêlées de mucosités sanguinolentes, et que les enfants donnent des signes évidents de souffrance , il faut les soigner et donner les remèdes ci-après :

Ipecacuanha, lorsque la diarrhée a été provoquée par une surcharge d'estomac; s'il y a nausées et vomissements; pâleur de la face; cris fréquents; selles bilieuses, glai- reuses, ou d'une couleur vert jaune, quelquefois brunâ- tres ou striées de sang et d'une odeur putride.

Rheum lorsqu'elle provient d'aigreur et que le ventre est ballonné et flatulent ; colique, cris ; ténesme avant et après la selle, qui est aqueuse, glaireuse, écumeuse et d'une odeur aigre ; cette odeur aigre sort de tout le corps de l'enfant, et ne tient nullement à ce qu'il ne serait pas d'une grande propreté.

Chamomilla, si la diarrhée est très-liquide et bilieuse ou écumeuse, ou glaireuse ou d'une couleur blanchâtre, ver- dâtre ou jaunâtre, ayant quelquefois l'aspect d'œufs battus, et d'une mauvaise odeur, analogue à des œufs gâtés. La diarrhée est fréquemment accompagnée de coliques, les enfants sont d'une humeur chagrine, avec cris, insomnie, et jambes pliées et rapprochées du ventre, rougeur de la face ou d'une seule joue.

China, dans la diarrhée indolore à selles aqueuses et flatulentes ; si elle offre l'aspect d'un lait non digéré.

Belladonna est fréquemment indiqué au début du mal lorsque l'enfant est porté au sommeil outre mesure, aussi il est inquiet et agité et sort brusquement de sa somno- Igïïcô»

Aconitum dans la diarrhée avec fièvre; opium ou aconi- tum, si elle est provoquée par la peur.

Dans le cas de diarrhée opiniâtre suivi d'amaigrisse- ment, adressez-vous à un médecin homœopathe.

I

DIARRHÉE ESTIVALE. 467

DIARRHÉE ESTIVALE OU CHOLÉRA DES ENFANTS.

Cette maladie, si commune et si fatale, livrée au traitement allopathique, se déclare plus ordinairement en été et en au- tomne, et commence la plupart du temps par un malaise et des vomissements suivis de diarrhée. La matière des vomisse- ments est formée d'abord des aliments pris et ensuite de mu- cosités; ou il n'y a que des vomituritions ou des efforts infruc- tueux de vomir. Les évacuations intestinales sont très-fréquen- tes et prennent divers aspects, quelquefois elles sont verdâtres, claires et aqueuses, ou jaunâtres; d'autres fois, blanchâtres et glaireuses, mêlées de sang. Souvent les aliments sortent non digérés, et l'odeur est souvent très-mauvaise.

Si cette affection dure quelque temps, l'enfant perd l'appétit, ses chairs deviennent molles , et l'émaciation est souvent si grande que la peau se plisse et reste collée sur les os, la fièvre redouble tous les soirs, les yeux se creusent et restent à demi fermés dans le sommeil. La soif pour l'eau froide est générale- ment très-prononcée; tout, même ce qui est bon, estrejeté immé- diatement par l'estomac. La tète et le ventre sont chauds, tandis que les mains et les pieds sont froids; l'abdomen est ballonné.

Les causes les plus communes se rapportent à un régime vicieux soit de la part de la mère ou de l'enfant, aux vicissi- tudes atmosphériques, aux changements intempestifs des vête- ments, comme aussi à la dentition et à la privation d'air frais Mais la dentition est probablement la cause la plus fréquente' car on a observé que c'est en général dans le second été que les enfants en sont atteints.

La nature de ces causes dicte les règles hygiéniques à sui- vre : nourriture simple et d'une digestion facile , vêtements chauds sans être trop lourds, exercice en plein air en évitant es transitions brusques de température, et exclusion des hoses sUmulan es, le vin, les acides, et diète pas trop végé- tale. Soit pour la mere, soit pour l'enfant , on aura le soin de

romand f cet ^ Chambrû ' C°UCher- °n »e sa-" "rop recommander de baigner journellement les enfant*

lor qu'Hs^rLf lrn,V'nient ' kiSSer Pre»d'^ "aux enfants

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fubst nces au i s ne T * ^ aVeC Plaisir et P™fit <*. ambiantes qu ils ne doivent pas avaler.

468

MALADIES DES ENFANTS.

Plusieurs cas de choléra offrant du danger ont été guéris par des lavements de -vieux son bouilli pendant une heure; il sera bouilli à le rendre gluant ; vous en donnez ainsi en injection une demi-tasse toutes les trois à six heures. Le beurre frais, non salé et fondu, donné par cuillerées, est aussi une bonne chose en pareil cas.

Antimonium crudum, lorsque la langue est chargée d'un enduit blanchâtre ou jaune; s'il y a sécheresse de la bouche avec soif ; nausées avec vomiturition ou vomissement et toux ; distension du ventre avec flatuosités ; selles glaireu- ses et d'une mauvaise odeur; urines fréquentes.

Arsenicum, si l'enfant est faible, exténué, pâle et émacié, ballonnement du ventre; extrémités froides ; perte d'appé- tit; nausées et vomissements ; soif intense ; diarrhée jaune et aqueuse, blanche ou brunâtre et mauvaise, qui s'aggrave la nuit, vers le matin, et après avoir mangé ou bu .

Bryonia, lorsque la diarrhée débute avec les premières chaleurs de l'été et s'accompagne d'une grande soif ; vomis- sements d'aliments ; nausées et vomissements après avoir mangé ; diarrhée avec coliques; les selles, d'une odeur pu- tride, sont ou blanchâtres ou foncées et marronnées.

Carbo vegetabilis, si bryonia ne produit qu'une amélio- ration momentanée, surtout si les évacuations sont très- claires et de mauvais caractère, accompagnés de brûle - ment et de beaucoup de douleur.

Dulcamara, si la diarrhée récidive avec la fraîcheur de l'atmosphère ou après avoir bu de l'eau froide pendant un temps chaud; soif violente pour l'eau fraîche ; selles mu- queuses, brunâtres ou verdâtres ; aggravation la nuit.

Ipecacuanha ; si on l'administre dès le principe, le mal peut être arrêté dans sa marche. Les symptômes qui indi- quent ce remède sont principalement les nausées et les vo- missements de la nourriture et de la boisson, ou de muco- sités et débile, suivis d'une diarrhée de matière fermentée

DIARRHÉE. HERNIES. 469

avec flocons de matière blanchâtre, teinte de sang ; langue chargée ; dégoût de tout aliment et soif ardente.

Mercurius lorsque la diarrhée s'aggrave la nuit et s'ac- compagne de colique, d'efforts d'aller et de transpiration ; évacuations rares, verdâtres, acres et suivies de nausées et d'éructations; si les enfants ont un grand désir de beurre.

Calcarea, s'ils ont une grande appétence pour les œufs.

China, lorsque la diarrhée survient après avoir pris de la nourriture; selles très-fétides et notamment une partie non digérée des aliments, borborygmes, vents danslesintestins.

Nux vomica sera administré le soir ou le lendemain ma- tin, si ipecacuanha s'est montré inefficace.

Nux moschata, voyez a Diarrhée » .

Veratrum, lorsque les nausées et les vomissements pro- duisent une faiblesse qui va jusqu'à la défaillance, grand épuisement, vomissement et diarrhée ; vomissement après avoir avalé un peu de liquide; le plus léger mouvement provoque les vomissements ; soif pour l'eau froide ; sensi- bilité au creux de l'estomac; coliques avec brûlement et douleurs sécantes dans l'abdomen ; selles molles, brunâtres ou noirâtres, et petites évacuations insignifiantes de ma- tière liquide.

Sulphur dans les cas qui durent déjà depuis quelque temps, prmcipalement lorsque les évacuations intestinales sont fréquentes et verdâtres, claires et aqueuses ou blan- châtres et glaireuses.

HERNIES OU EFFORTS.

Les enfants délicals et d'une faible constitution, sont plus sujets que les autres à la hernie. Dans ce cas, ils crient beau- coup et paraissent éprouver une grande souffrance.- Si dans la herme omMlcale le nombril sort, ce qui arrive quelqueïoi

~T7un C°rPS dC 1>enfant « P^it appareil do compassion. Si la compresse qui est appliquée sur le nombril

adiS maintCnUe' U faUt la fix- avccun empttr adhésif. Le pansement sera soigneusement fait ; la compresse,

niîRi.NG. 2?

470

MALADIES DES ENFANTS.

qu'on changera souvent, sera remise exactement à sa place. Cela demande de la patience, et une mère ne doit jamais en manquer. En enlevant la compresse à chaque pansement, on ne négligera pas de contenir l'exomphale avec l'autre main.

Dans la hernie inguinale, on s'abstiendra de mettre un ban- dage; il serait nuisible. Il suffira presque toujours de vomica pour faciliter la guérison , ou, plus tard, veratrum album; quelquefois aussi chamomilla; si ces remèdes ne suf6sent pas, donnez sulphur. Si l'on ne réussit pas, appelez un méde- cin homœopathe.

DÉRANGEMENTS DANS LES URINES.

Dans la rétention d'urines, employez l'olfaction du camphre ou aconitum. S'il manque son effet, pulsatilla. Voyez le cha- pitre x.

En cas d'incontinence d'urines, lorsqu'elles sont fréquen- tes et copieuses, et n'ont ni odeur ni couleur, donnez phospho- ric. acid., et silicea quelquefois.

P1SSEMENT AU LIT.

Les médecins allopalhes , par la seule raison qu'ils ne peu- vent guérir cette incommodité , se sont fait l'absurde opinion que ce n'est qu'une mauvaise habitude, et qu'il n'y a qu'un seul moyen d'y remédier, c'est de punir les enfants, ou même de les fouetter. Mais c'est un procédé bon pour élever les petits chiens, et non pour faire l'éducation des enfants. Le pissement nocturne est causé dans le plus grand nombre de cas par une maladie qu'il faut s'attacher à guérir.

Et d'abord, les enfants ne devront rien manger qui puisse por- ter à la sécrétion des urines, comme asperges, céleri, concom- bres, melons d'eau, fruits crus, etc.; comme boissons fermen- tées, amères ou acides, soit même le thé, le café, le chocolat. Ils prendront le matin de l'eau et du lait, ou du cacao, et jamais rien la nuit; un peu d'eau, pour calmer l'âcreté des urines; il est souvent salutaire de leur faire manger un peu de beurre le soir. Ne faites pas coucher les enfants immédiatement après le souper; qu'on les emporte pour environ une ou deux heures; habituez-les à uriner, et ils prendront ensuite eux-

PISSEMENT AU LIT. 471

mêmes cette habitude. Ceux qui sont un peu grands devront faire de la gymnastique; ceci les rend forts, et forcez-les à ne pas y manquer. Il est également utile d'engager les enfants a garder longtemps leurs urines, mais point trop cependant- cela pourrait devenir dangereux. Ce qu'il y a de mieux à faire en ce cas, c'est de leur faire faire une promenade à l'air frais Donnez aux grands un verre pour mesurer leurs urines le matin, apprenez-leur à vaincre leur première envie d'uriner et différez jusqu'au besoin pressant; et qu'ils prennent note la quantité.

Les enfants ne doivent point rester couchés sur le dos; c'est la une cause de cette incommodité, et c'est à tort qu'on les contraindrait à dormir sur les reins. Il n'est personne en bonne santé qui prenne volontairement cette position, à moins qu'on ne soit tres-fatigué. Alors toute les positions sont bonnes En gênerai, les enfants bien portants dorment sur le côté. Si donc il y a des enfants qui dorment sur le dos, ils se trouveront bien d user des remèdes : pulsatilla, rhus, ferrum, sulphur, calcarea ou quelquefois : bryonia, china, nux vomica, ïgnaàa. sTls ne dorment pas sur le dos, on leur donnera beUadonna, rZZ nus, sihcea,cina ou causticum. "«ou-

Pulsatilla aux enfants délicats et gracieux, qui pleurent facilement et changent promptement de couleur, comme de la pâleur à la rougeur; particulièrement s'ils ont les che- veuxet lesyeux châtain foncé; siles aliments gras les att

^-tis.eupunneestforte^Iespetitesmiesontunpeude eucorrhees et tachent leur linge; s'ils portent leurs mains sur 1 abdomen ou leurs deux bras au-dessus de la tête 'il

et beUadonna. Donnez nux vomica, en un cas pareil u sues en ants deviennent > & as P e ,

et particuherement s'ils portent leurs mains au-dessus au-dessous de la tête. Iihus en ra< •. , ' U

lescneveu* blonds et l^yCZï ■^T'11 e. part trop vite dans >e}„M 'ZZ—Z' Comparez avec (Mladonm.) Particulière!,, en. °S e!e ' «ces gymnastiqnes les fatiguent et „,,'ii !

b cm, ci qu ils aggravent l'état

472 MALADIES DES ENFANTS.

du mal. Si rhus ne suffit pas, donnez bryonia, notamment s'ils sont chagrins, de mauvaise humeur.

Ferrum pour les enfants pâles, maigres et frileux, dont les pieds et les mains se refroidissent facilement; qui s'en- dorment le jour ou au moins le matin, rêvent beaucoup et n'aiment pas à se lever de bonne heure; s'ils sont constam- ment enrhumés du cerveau avec coryza; avec yeux faibles, qui se remplissent de larmes en marchant en plein air ; et qui chaque fois qu'ils s'enrhument ont ou la diarrhée ou de la toux. Si ferrum ne suffit pas, et que la figure de l'en- fant rougisse, s'il tient ses bras sur la tête et qu'il ait de l'agitation la nuit, donnez china.

Sulphur convient aux enfants pâles et particulièrement à ceux qui sont maigres, à gros ventre, et maladifs, qui n'ai- ment pas à être baignés, qui craignent d'être dans le bain et poussent des cris pour ne pas y entrer; qui ont un grand désir d'aliments aigres, acides, et répugnent aux sucreries. Il y a plus, sulphur est le principal remède, si vous restez incertain même dans le choix du remède approprié. Il sera donné en dilution, une dose tous les matins, et puis chaque fois que le mal viendra en récidive.

Calcarea aux enfants forts, gras, bouffis avec figure rouge, qui boivent beaucoup et suent facilement ; qui se grattent la tête endormant la nuit; s'ils ne lâchent leurs urines qu'une seule fois, et si durant le jour ils ont des besoins fréquents d'uriner, et ne rendent que peu chaque fois. Calcarea convient aux enfants à gros ventre, si sul- phur n'a pas suffi ; et aussi s'ils couchent sur leur ventre ou portent leurs bras sur la tête.

Belladonna aux enfants qui ne peuvent dormir sur le dos ou rarement; qui sont volontaires et d'un teint fleuri, qui crient pour rien, dorment les bras sur la tête ou la tête très-basse ou sur le ventre ; notamment si l'urine s'échappe involontairement dans le jour, spécialement en restant de- bout, ou si l'urine s'écoule souvent et en grande abon-

IMSSEMENT AU LIT. i73

dance, si elle est aqueuse et pâle; s'ils transpirent facile- ment et s'enrhument pour peu de chose.

Mercarius dans des cas semblables, si les enfants trans- pirent par le moindre effort et tombent subitement dans un état de faiblesse, et s'ils ont un grand désir de beurre, ou si leur urine est chaude, acre et d'une odeur forte.

Silicea pour les enfants à cheveux blonds et aux yeux bleus, particulièrement s'ils ont eu souvent les glandes du cou engorgées, ou si l'extrémité de leurs doigts est ulcérée à la racine des ongles; si, en général, ils guérissent mal des égratignures ou petites plaies qu'ils se font.

Cina s'ils portent la tête en arrière comme dans l'état de sommeil, si pendant le sommeil ils regardent en rêvant et sont effrayés ; si le nez leur démange.

Causticum est le principal remède pour les individus qui grandissent beaucoup, notamment pour les enfants aux yeux et aux cheveux noirs, s'ils urinent dans le pre- mier sommeil; si l'urine est forte; si elle part souvent pendant le jour et la nuit, et aussi ils urinent en tous- sant, en éternuant et en marchant, etc. Pour les enfants qui ne peuvent rendre leurs urines et leurs selles que debout, moins facilement lorsqu'ils sont assis.

Arsenicum est quelquefois utile lorsque l'urine est chaude et d'une odeur putride; si les enfants tiennent leurs bras sur la tête et restent couchés sur le dos.

Bepar, si l'urine est acre et chaude, et si la tête tombe en arrière pendant le sommeil.

Carbo vegetabilis, si l'urine est infecte.

Dulcamara, urine infecte, et si le pissement au lit est le résultat ou la suite d'une souffrance antérieure de la vessie

au detus n U1ne épalSSe' 168 6nfantS P°rtent les b™ au-dessus ou au-dessous de la tête, et se retournent pour dormir sur le ventre. P

Si dans ces divers remèdes l'on ne trouve pas de quoi donner quelque soulagement, consultez un médecin ho-

474

MALADIES DES ENFANTS.

mœopathe. II y a quelquefois d'autres souffrances qu'il faut prendre en considération et d'autres remèdes aussi.

LEUCORRHÉE DES JEUNES FILLES.

De très-pelites filles, soit négligence, soit toute autre cause accidentelle, sont sujettes à des écoulements d'un mucus blanchâtre, qui , venant du vagin, ressemble à la leucorrhée des filles adultes. De fréquentes ablutions d'eau légèrement chaude suffisent généralement pour les faire disparaître en peu de temps; sinon , donnez une dose de calcarea deux soirs suc- cessifs, et continuez les ablutions. Si c'est nécessaire, donnez pulsatilla; il y aura guérison.

SEVRAGE.

C'est une règle générale que les enfants peuvent être sevrés vers le dixième mois.

Dès que la mère se sent faible, elle doit, dans l'intérêt de l'en- fant, songer à suppléer à son lait; elle commencera par lui donner moins souvent le sein, surtout si ses menstrues vien- nent à réapparaître pendant l'allaitement; le sevrage pourra même avoir lieu plus tôt.

Le développement progressif de la dentition est un signe qui indique à la femme que son enfant peut se passer de son lait ; c'est une preuve que ses organes digestifs ont déjà pris une certaine force pour digérer des aliments plus substantiels.

Mais on ne devra point songer au sevrage, si l'enfant souffre des dents ou s'il est atteint d'une maladie de son âge, à moins toutefois qu'il n'y ait des considérations majeures qui le ren- dent nécessaire.

A mesure que les dents commencent à travailler les gencives, l'enfant doit être habitué graduellement à une autre espèce de nourriture; dès que les gencives sont percées, il est déjà capa- ble de supporter une alimentation un peu animalisée, soit quelques aliments végétaux, soit du bouillon, du pain, du lait, etc.

La meilleure saison pour le sevrage, c'est, le printemps, les mois de mars et avril; et c'est, en automne, octobre et no-

SEVRAGE DES ENFANTS. 475

vembre. L'hiver et l'été sont beaucoup moins favorables à la santé de l'en Tant.

Une fois le sevrage commencé, le sein ne sera plus présenté au nourrisson, que ce soit la nuit, ou le jour, quelles que soient d'ailleurs les idées théoriques qu'on se soit faites sur la cessa- tion graduelle de l'allaitement. Faire différemment, ce n'est servir ni la santé de la mère ni celle de l'enfant. A moins d'une raison exceptionnelle, un état de maladie, par exemple, la mère ne devra jamais confier son enfant aux mains d'une autre per- sonne, celle-ci comprendrait-elle encore mieux les soins et les sollicitudes du sevrage. Elle ne doit jamais non plus s'éloigner de la maison pendant qu'elle remplit une si douce tâche; si elle aime réellement son enfant, elle se conformera à ce conseil; elle en sera bien récompensée, car elle sentira son affection s'augmenter à mesure qu'elle mettra plus de constance à rem- plir ses devoirs de mère.

^ Le moyen le meilleur et le plus facile pour sevrer un enfant, c'est de le prendre dans le lit comme à l'ordinaire, de ne point changer ses habitudes, mais seulement de l'éloigner du sein. Quand on le lui a refusé une première fois, qu'on ne le lui pré- sente plus. Il suffit de quarante-huit heures pour le faire à cette privation. Donnez à l'enfant la nourriture à laquelle on l'a déjà accoutumé, et gardez-vous d'affriander son appétit avec des sucreries et autres douceurs.

Après le sevrage, le régime diététique de l'enfant sera simple et assez abondant; il se composera, comme on l'a dit plus haut, de panade, de pain, de lait et de substances farineuses, telles que arrow-root, tapioca, salep, pommes de terre, du pain beurré, et de temps en temps un peu de bceuT, de mouton, de la volaille, etc. Mais que ces petits repas soient bien réglés.' Pour boisson, l'eau fraîche seule suffira. ^ Une fois que l'enfant ne prend plus le sein, la mère devra s abstenir de manger une nourriture salée ou épicée, si elle veut prévenir une soif trop prononcée.

Elle devra s'attacher à diminuer la sécrétion du lait en se privant de manger des substances trop nourrissantes, elle don- nera la préférence à des aliments secs, et ne boira que de l'eau et en petite quantité - Si les seins grossissent et se chargent de lait, frottez-les légèrement avec un morceau de lard, cou- vrez-les de coton et prenez une dose de belladonna, ou, s'il n'y a

MALADIES DES ENFANTS.

pas d'amélioration, rhus. Afin de les délivrer de celte pléni- tude, il est quelquefois nécessaire de les teter.

Pulsatilla et rhus sont les deux meilleurs remèdes pour arrê- ter la sécrétion du lait. Ils seront employés alternativement deux fois le jour.

CLAUDICATION.

Chacun le sait : il est des enfants qui ne peuvent marcher, parce qu'ils ont une jambe plus courte que l'autre. A la partie supérieure de la cuisse, il se forme autour de l'articulation une tumeur qui donne lieu plus tard à un ou plusieurs abcès. Cet état détermine la claudication. Cette maladie est fort difficile à guérir ; quelquefois elle est incurable, quand elle dure depuis longtemps, parce que l'articulation a subi un changement de position organique, tel qu'on ne peut plus la faire rentrer dans les conditions normales. Voilà pourquoi les parents doivent faire la plus grande attention, afin qu'ils puissent appeler à temps un médecin homœopathe, pour qu'il ait à traiter cette affection à son début. On s'assurera, en questionnant l'enfant, s'il y a luxation ou fracture de l'articulation, ce que du reste la douleur et l'engorgement feront également connaître. Dans ce dernier cas, on donnera arnica, et l'on confiera l'enfant à un bon chirurgien. Mais si le mal arrive sans cause externe, s'il n'y a pas de douleur, et que l'enfant boite en marchant, et particulièrement de la cuisse, donnez tout de suite mercurius ; s'il n'y a pas d'amélioration au bout de deux ou trois jours, belladonna, et, quelques jours après, on donnera de nouveau mercurius, et puis encore belladonna, s'il n'y avait pas d'amé- lioration la première fois. Qu'on se hâte de confier le malade à un médecin homœopathe : s'il n'y en a pas dans le voisinage, qu'on lui écrive; et s'il n'en existe pas, essayez d'abord de donner rhus deux ou trois fois, étendu dans l'eau et par cuille- rées à bouche, une par jour, jusqu'à ce qu'il y ait amélioration. Plus tard, on donnera sulphur, calcarea, et si cela ne suffit pas, colocynthis.

La claudication détermine sou ventl'amaigrissement extrême, l'atrophie des enfants. Dans ce cas, le médicament le plus effi- cace est sulphur; après, convient quelquefois calcarea, arseni- cum et nux vomica.

ltÉGAlEMENT.

VACCINATION.

477

BÉGAIEMENT.

Quand les enfants commencent à bégayer, c'est le moment de corriger cette infirmité, parce que plus tard il est très-diffi- cile d'y remédier. Il faut se garder de gronder les enfants, si Ton ne veut pas l'augmenter. On devra les faire approcher de soi tous les jours, pour leur apprendre à respirer lentement, et tenir par conséquent l'haleine aussi longtemps qu'ils peuvent; comme aussi de la rendre avec lenteur, en battant les mains en cadence. Après cela, on leur fera prononcer quelques mots pendant l'expiration, et l'on se gardera bien de l'exiger pen- dant le temps de l'inspiration. L'enfant sera tenu à cet exercice pendant plusieurs mois et tous les jours, et il finira par perdre ce défaut. On peut aussi, dans ce cas, user utilement de quel- ques doses de belladonna, et ensuite mercurius ou platinum, euphrasia plusieurs fois, et plus lard sulphur.

STRABISME.

Voyez « Maladies des yeux » .

vaccination; vaccine.

Dans la première édition de cet ouvrage , j'ai évité de parler de la vaccine. Hahnemann et ses premiers disciples ne virent qu'un exemple probant de la loi homœopa- thique. La maladie du pis de la vache fut considérée par eux comme une maladie semblable à la petite vérole. Mon opinion diffère un peu. Il n'y a d'indication franche- ment orthodoxe que celle qui se tire de la similitude des symptômes fournis d'une part par la maladie, et de l'autre par l'action pathogénétique des remèdes. Or, je n'ai ja- mais vu dans la vaccine qu'une action toxique, même lors- qu'elle se termine favorablement. Si donc j'ai élevé la voix contre la pratique de la vaccine, ce n'était que pour pro- poser un plan en vertu duquel je donnais à l'antidote de la petite vérole plus de certitude et d'efficacité, et cette proposition , quelque inouïe et étrange qu'elle pût être,

27.

478 MALADIES DES E INFANTS.

était toutefois basée sur le raisonnement et sur une récente expérience.

Dans une durée de vingt ans, les trois faits suivants ont été mis hors de doute :

La vaccine préserve de moins en moins chaque année de la petite vérole, que celle-ci ait conservé son vrai nom ou qu'elle en ait changé;

La vaccine est suivie de maladies qui deviennent de plus en plus fréquentes, débutent avec gravité et brusque- ment; durent longtemps et sont difficiles à guérir;

Nous apprenons d'année en année à guérir avec plus de certitude les varioleux par la méthode homœopathique.

Jusqu'à ce que le traitement homœopathique contre la petite vérole soit arrivé à ce point de perfection que tous les cas qui se présenteront soient guéris avec certitude, on doit continuer à vacciner, en choisissant de deux maux le moindre, et pour préférer plus tard le remède le plus sûr. En attendant, astreignons-nous à remplir strictement cer- taines conditions qui peuvent garantir les enfants du moindre danger et les sauver de la variole.

On prendra le virus-vaccin du bras d'un enfant bien por- tant, dont les parents, et la mère principalement, jouiront d'une bonne santé. Le virus sera pris dans les derniers jours de la semaine a été pratiquée la vaccination. C'est vers le sixième ou septième que la pustule est arrivée à son point de parfait développement, c'est-à-dire que le pus est encore clair et transparent comme de l'eau, et n'est, par conséquent, ni trouble ni purulent.

La piqûre de la pustule sera pratiquée avec une aiguille ou une lancette sur le côté, justement entre le point cen- tral et l'auréole. Comme l'intérieur de chaque pustule est formé de plusieurs petites cellules, il n'en sort qu'une seule goutte. Cette goutte doit être insérée dans le bras de l'en- fant par la lancette, qui pénétrera dans le bras par une piqûre oblique; chaque piqûre sera faite sans éveiller la

VACCINATION. VACCINE.

479

sensibilité, si cela se peut; il n'est pas vrai de dire qu'ainsi pratiquée, il y a plus de certitude pour l'efficacité de l'opé- ration. Le nombre de piqûres est sans importance; une suffit comme dix. Et plus on en fait, plus de temps l'en- fant sera malade. Ainsi , en cela, ne faites que le néces- saire pour les très-jeunes enfants ou pour ceux qui sont faibles de complexion.

La meilleure époque pour vacciner est celle qui se trouve comprise entre le troisième et le douzième mois, époque vers laquelle les dents ne sont pas sorties. Si vous choisis- sez ce moment, ne faites qu'une piqûre.

S'il y a lieu, le virus-vaccin sera recueilli dans des tubes de verre ; on pourra ainsi le garantir de toute altération et le transporter; mais, dans la plupart des cas, il perd sa vertu préservatrice.

II ne faut jamais se servir du vaccin après le neuvième jour: il est déjà devenu épais, trouble ou purulent; en- core moins du pus desséché ou passé à l'état de croûte. Les médecins qui propageaient la vaccine il y a cinquante à soixante ans se portaient garants de la préservation, mais aussi toutes les vaccinations étaient faites invariablement avec du virus clair.

On ne nie pas que la vaccine faite avec des croûtes vacci- nales n'ait produit des pustules; mais il n'en est pas moins vrai qu'elles produisent aussi des maladies difficiles à gué- rir, ou qu'elles ne suffisent pas à la préservation; les pus- tules provenant de la vaccination parles croûtes ne suivent pas une marche régulière: elles vont quelquefois trop vite, d'autres fois trop lentement. Si la vaccination par les croûtes n'a pas de conséquences dangereuses, c'est pure- ment accidentel ; nous ne pouvons les assurer, parce que cela dépend du plus ou moins d'altération survenue dans la croûte qu'on a employée. Toute substance animale, qui est tout au moins putréfiée, est dangereuse prise à l'inté- rieur, mais elle l'est bien davantage introduite sous la peau,

480 MALADIES DES ENFANTS.

et par cette voie dans le sang. Nous n'avons aucun moyen de reconnaître si une matière est ou n'est pas putréfiée » et il n'y a pas une grande différence entre la croûte vacci- nale et le milieu dans lequel est enveloppé un pus putréfié.

Ainsi donc, rejetez comme vicieuse et comme nuisible la méthode de procéder à la vaccination par les croûtes vaccinales. Tant que cela dépendra de vous , vaccinez de bras à bras, dans les conditions que nous avons établies plus haut.

Hahnemann avait proposé de donner à chaque enfant vacciné une dose de sulphur aussitôt après la formation de la pustule, et si l'éruption venait à se multiplier sur le corps lorsque la pustule était déjà sèche , il en donnait une nouvelle dose.

Donnez aconitum dans la fièvre consécutive à la vaccina- tion, et si elle est mauvaise, comme cela se voit quelquefois.

Le meilleur remède, confirmé par des centaines de cas, contre les mauvaises suites du virus-vaccin, est silicea. Ce médicament est surtout utile s'il y a des éruptions éparses çà et là, dans les glandes engorgées des aisselles, dans les boutons à la tête; pour les engorgements rouges, enflammés et suppurants, situés aux bras, et s'étendant quelquefois à l'articulation des épaules, qui souvent met- tent les enfants en péril, ainsi que dans les souffrances de longue durée; fièvre lactique avec sueurs nocturnes, dar- tres éparses, boutons rouges à la figure, et surtout au cou ; et même avec convulsions qui se déclarent une ou deux semaines après l'opération; ainsi que dans l'épanchement aigu qui succède au dessèchement de la pustule.

Pour ces divers cas, il suffira d'une seule dose; il est rarement nécessaire de la répéter; s'il le faut, un globule sera dissous dans un demi-verre d'eau ; on en donnera une cuillerée à café tous les jours ou tous les deux jours.

MALADIES DE LA PEAU.

481

CHAPITRE XIII.

MALADIES DE LA PEAU (1).

AFFECTIONS ÉRUPTIVES.

Il y en a de plusieurs espèces. Lorsque l'une de cesaffeotions s'accompagne de fièvre, le malade doit prendre garde de ne pas prendre froid : il ne se tiendra pas trop chaud non plus ; ces deux états extrêmes sont nuisibles. S'il n'y a pas de fièvre, la maladie est sans aucuue gravite'. Toutefois il est encore bon d'éviter les refroidissements, et si Ton n'a pu le faire, qu'on prenne immédiatement des remèdes appropriés. Toute érup- tion rentrée accompagnée de fièvre doit être traitée comme l'affection elle-même; et contre les éruptions d'un caractère indéterminé, on emploiera ipecacuanha, suivi de bryonia ou cuprum.

Lorsqu'une maladie éruptive règne épidémiquement dans unecontrée, et qu'elle a déjà atteint une ou plusieurs personnes dans la même maison, et qu'en même temps d'autres individus se trouvent pris des premiers symptômes du mal, on dit alors que l'épidémie est kYétat de prodromes. Dans cet état des symp- tômes avant-coureurs du mal, il se produit des symptômes gé- néraux : la poitrine se prend, la respiration devient difficile ; les malades éprouvent des vertiges, des éblouissements, des tremblements, des faiblesses d'estomac, des vomissements, des tranchées, de la diarrhée, de l'agitation, une grande inquiétude,

(l)Les maladies de la peau, par leur fréquence et leurs variétés , sont dignes d'une étude sérieuse; aussi, obligé par le cadre de notre ouvrage de nous restreindre ici dans certaines limites, nous ne sau- rions trop recommander la lecture du nouvel ouvrage que vient de publier M. le docteur Jahr. Du traitement homœopathique des mala- dies de la peau, et des lésions extérieures en général Paris, 1850 1 vol. in-8.

4t>- MALADIES DE LA PEAU.

de la faiblesse el autres symptômes; dans ce cas, donnez ipe- cacuanha, qu'on répétera quelques heures après. Par ce moyen, on fera sortir l'éruption ou l'on préviendra la maladie. Si l'é- ruption a lieu, elle ne tarde pas à se caractériser par ses symp- tômes propres, c'est le moment d'agir directement contre la nature de la maladie épidémique régnante, et d'employer les spécifiques, ou les moyens préservatifs, autrement dits prophy- lactiques.

Les enfants, et quelquefois aussi les adultes, sont atteints, particulièrement à la suite d'un refroidissement, d'une espèce d'éruption qui se caractérise par des taches rouges, lisses et de la grosseur d'une tête d'épingle ; elles sont apparentes, dans cet état la peau est froide ou chaude ; elles sont prurianles et dé- mangent la nuit, le sommeil en est troublé; le soir il y a des frissons, et la nuit de la chaleur. Les enfants sont alors très- agités, irritables ; ils sont inquiets et crient beaucoup.

Dans ce cas, donnez aconitum, qu'on pourra répéter après six ou douze heures;, et si le lendemain il n'y a pas d'améliora- tion, donnez chamomilla, et, après quelques jours, sulphur, si c'est nécessaire. A la suite des deux derniers remèdes, il se dé- clare ordinairement un mouvement de transpiration qu'on ne doit pas contrarier.

URTICAIRE.

Elle consiste dans une éruption tantôt lisse et plate, tantôt élevée et semblable à des piqûres d'orties, accompagnées de démangeaisons et de picotements, et comme causés par des puces, particulièrement lorsque le malade se met au lit, dont la chaleur ne tarde pas à aggraver le mal. Son in- vasion est précédée par le défaut d'appétit; nausées, vo- missements, soif, langue chargée. Dans quelques cas la peau est très-chaude et sèche, et le pouls généralement accéléré. Celte affection est causée généralement par un manque- ment au régime, souvent par l'usage de coquillages, ou par celui des amandes amères, du vinaigre, de la salade, des con- combres, du miel, etc.

Aconitum, si l'éruption s'accompagne d'une forte fièvre, avec peau chaude et sèche, soif, langue chargée, pouls dur et vif, agitation et anxiété.

UKTlCAlliE.

483

Dulcamara, si elle provient du froid ou de l'humidité, par un temps humide, ou lorsqu'elle s'accompagne de fièvre, goût amer de la bouche, diarrhée la nuit, langue sale, et avec tout cela prurit violent et brûlant.

Pulsatilla, lorsqu'elle reconnaît pour cause une mau- vaise nourriture, et si elle est accompagnée d'un relâche- ment de ventre, le matin. Ce remède s'adapte aux femmes et aux personnes d'un caractère doux.

Rhus, lorsqu'elle est due à un état particulier de la con- stitution, et que l'invasion est provoquée par quelque chose d'inaccoutumé dans la nourriture.

Bryonia, si l'urticaire disparait subitement de la sur- face de la peau et s'accompagne de la gêne de la respira- tion et d'une douleur dans la poitrine, etc.

Belladonna conviendra, si l'éruption s'accompagne d'un violent mal de tête et de la rougeur de la face; si les en- fants crient beaucoup; si les taches sont d'un rouge jau- nâtre, et si le frottement fait cesser la démangeaison.

Apium virus, si les taches sont d'un rouge lie de vin, ou pâles ou transparentes, avec beaucoup de gonflement , de prurit, d'élancement et de brûlement ; si l'on ne peut supporter d'être frotté, et que l'on n'éprouve de soulage- ment que par de rudes frottements, si les enfants devien- nent facilement méchants.

Hepar se donne lorsqu'il y a affection catarrhale, princi- palement rhume de cerveau, et pire sur un côté; si l'érup- tion commence parles bras et la poitrine; aggravation en plein air; aux personnes d'un caractère violent et irritable.

Cepa, accompagné de coryza; si l'éruption débute par les cuisses; amélioration au grand air; aux personnes qui tombent facilement dans l'assoupissement, qui sont crain- tives et anxieuses.

Nux vomica, si l'urticaire est due à l'usage des boissons alcooliques.

Arsenicum, si elle est causée par l'usage des fruits verts,

484 MALADIES DE LA PEAU.

ou si, dans les cas graves, elle est pire la nuit; accompagnée d'une toux semblable au croup ; il convient aussi dans les cas de répercussion.

Calcarea, lorsque l'éruption se montre plus apparente après s'être lavé à l'eau froide , ou qu'elle réapparaît su- bitement, v

Il suffit quelquefois d'une goutte d'esprit de camphre sur un morceau de sucre pour dissiper cette affection, lors- qu'elle a fait irruption après avoir pris un fruit acide ou du vinaigre.

Toute application externe doit être évitée dans cette érup- tion comme dans toute autre. Une répercussion pourrait avoir des suites dangereuses.

Dans les formes chroniques de la maladie, servez-vous, selon le cas, de calcarea, lycopodium, causticum, sulphur et carbo vegetabilis.

ROUGEOLE.

La rougeole est généralement précédée par des symptômes de catarrhe, tels que larmoiement, mucosités nasales; toux courte, sèche et fatigante; les yeux sont noyés dans un liquide tout particulier, et deviennent plus ou moins enflammés.

La fièvre est quelquefois très-forte; il survient souvent des nausées et des vomissements avec douleur pressive de l'esto- mac; les yeux sont sensibles à la lumière; la toux plus vio- lente s'accompagne de raucité et de gêne dans la respiration, avec un sentiment de tension pénible de la poilrine.

Dans l'espace de deux à cinq jours, il se fait une éruption de petites taches rouges, d'une forme irrégulière,qui s'élèvent sur la peau peu sensiblement. On voit les premières traces de la rougeole d'abord à la figure, sur le front et sur les tempes ; puis elles s'étendent de proche en proche à toute la face, au cou, à la poitrine et aux membres.

En exerçant avec le doigt une légère dépression sur les taches, la rougeur disparaît, mais pour revenir après, mais avec ceci de particulier que la rougeur reparaît du centre à la circonfc-

ROUGEOLE.

485

rence, tandis que c'est le contraire dans les autres maladies semblables, elle reparaît de la circonférence au centre.

La rougeole cesse peu à peu à partir du cinquième au sixièmejour, et quitte, dans le même ordre et progressivement, les surfaces qu'elle avait atteintes. La peau se couvre d'écaillés qui tombent en farine, et les symptômes de catarrhe disparais- sent pareillement.

Aconitum est le remède principal dans cette maladie; il est principalement indiqué pour la fièvre qui s'accompagne d'une peau chaude et sèche, avec tête brûlante, vertiges, rougeur des yeux, horreur d'une trop vive lumière.

Pulsatilla, s'il y a prédominance de symptômes de ca- tarrhe et lorsque l'éruption se fait lentement ; s'il y a de l'abattement, donnez sulphur, et revenez ensuite à aconi- tum. On peut, selon le cas, alterner aconitum et pulsatilla.

Belladonna convient si la gorge s'embarrasse, s'il y a soif, difficulté d'avaler, douleurs lancinantes et piquantes dans le gosier; s'il y a toux sèche, aboyante ou spasmo- dique, aggravation la nuit et râle muqueux; s'il arrive que l'éruption cesse de sortir et qu'il y ait en môme temps mal

de tête et grande inflammation des yeux; congestion de la région cervicale.

Euphrasia, lorsque l'affection catarrhale prédomine, avec fluxion et inflammation des yeux et larmoiement abon- dant; si au même moment la fièvre augmente, alternez ce remède avec aconitum.

Ipecacuanha, très-convenable pour remédier aux vomis- sements, comme aussi à la gêne de la respiration.

Bryonia, lorsque l'éruption se fait incomplètement, ou lorsqu'il y a congestion pulmonaire , avec douleurs lan- cinantes et aiguës , augmentées en prenant une inspira- tion profonde; toux sèche et vibrante;- Sulphur en cas de congestion ou inflammation des poumons; arsenicum, si le mal ou le vomissement et l'oppression résistent à 1 usage de Y ipecacuanha. Dans les cas les plus graves, avec

4ôt> MALADIES DE LA PEAU.

symptômes typhoïdes, on se servira avec utilité A'arseni- cum, bryonia, phosphorus ou rhus.

La rougeole laisse souvent après elle des maladies beaucoup plus dangereuses qu'elle-même; on ne saurait donc apporter trop de soins à son traitement.

Chez les enfants scrofuleux, on voit se développer des in- flammations et des engorgements glandulaires, notamment au cou; les yeux sont fréquemment affectés de maladies difficiles à guérir; et, de toutes, la plus grave est la phthisie pulmonaire.

Pour la toux consécutive à la rougeole, donnez bryonia, sulphur, causticum, hyoscyamus, drosera et autres remèdes recommandés dans la toux. (Voyez « Toux ».) Les engor- gements des glandes du cou réclament arnica, dulcamara ou mercurius. Le brûlement et les picotements de la peau, nuxvomica, sulphur et arsenicum. La tendreté de la peau, mercurius.

Lorsque la rougeole existe à l'état épidémique, l'usage de puhatilla, tous les deux ou trois jours, dès le pre- mier symptôme d'invasion (état catarrhal), pourra garan- tir de la maladie, ou du moins en atténuer les effets, si on ne l'évite pas.

FIÈVRE SCARLATINE.

Dans la fièvre scarlatine, la peau est rouge, ou d'un rouge un peu jaune, comme une écrevissc bouillie. L'éruption met en- viron une semaine à se faire et se termine par la desquama- tion de la peau.

Elle débute par des nausées et des vomissements; il se dé- clare de légers frissons, avec sensation de rampement sur la peau qui est chaude; il y a soif, et souvent mal de tête, et plus ou moins de somnolence. L'éruption commence par les parties couvertes, et gagne ensuite le reste.

La bouche et le gosier sont rouges; la langue est générale- ment recouverte d'un enduit blanchâtre, et poinlillée au bout.

Quelquefois la gorge est fortement prise, et les symptômes en sont, dès le début, assez graves. Les tonsilles sont engor-

FIÈVRE SCARLATINE.

487

gées; toute la gorge se couvre de mal de couleur grisâtre, ter- reuse ou jaunâtre; il prend une teinte noire, et la respiration est mauvaise.

Le fond de la gorge est quelquefois d'une couleur rouge fon- cée; il y a un engorgement considérable; il se déclare des ul- cérations et la gangrène.

Quelquefois il se fait un écoulement, par le nez, les yeux et les oreilles, de mucosités corrosives; les glandes sublinguales et du cou s'enflamment et s'engorgent.

Dans ces circonstances, la scarlatine ne vient pas à la peau, elle ne sort pas, et le malade court un grand danger.

La scarlatine est souvent suivie d'hydropisie, de diarrhée, de bronchite, de tubercules des poumons, et autres maladies très- graves.

Aconitum doit s'administrer dès le début , avant que l'é- ruption ait commencé à se faire , tant que la fièvre est forte, le pouls vif, la tête chaude, les pieds et les mains froids; inquiétude dans les doigts et de tout le corps.

Belladonna, dans la forme simple de la fièvre scarlatine. Ce remède convient tout aussitôt que la langue et la gorge sont prises de sécheresse et de brûlement, et qu'il y a une grande altération avec difficulté d'avaler; lorsque la rougeur paraît dans la gorge et sur la langue, avec ou sans taches ou excoriations , pointillements blancs ou muco- sités filantes; engorgement des amygdales; tension des joues et du cou; délire.

Mercurius après belladonna, lorsque celui-ci n'a pas amené un changement favorable, et qu'il y a ulcération des tonsilles , avec augmentation de mucosités , et gon- flement de la langue, du gosier et des tonsilles.

Lachesis, si les enfants sont chagrins et irrités, s'ils battent leurs nourrices et renvoient tout le monde.

Arsenicum, si les ulcérations de la gorge deviennent livides sur le bord et donnent une mauvaise odeur; grande soif, insomnie et prostration extrême des forces.

Dans la forme maligne, arsenicum, lycopodium et phos- phonc. acid. peuvent rendre de grands services,

488 MALADIES DE LA PEAU.

On a recommandé de frotter les malades deux ou trois fois par jour avec du lard ; les enfants aiment beaucoup ce genre de frictions, et quand ils en ont fait l'expérience, ils ne demandent pas mieux.

Les maladies consécutives à la fièvre scarlatine sont beau- coup plus dangereuses qu'elle-même. Si , chez les en- fants, il se déclare des engorgements, et particulièrement au cou, donnez rhus; si les glandes du cou s'engorgent des deux côtés, et que rhus n'ait pas réussi, donnez arseni- cum ; si ces glandes crèvent et rendent une matière claire et mauvaise, calcarea. Pour ces divers cas, appelez un médecin homœopathe.

Il est de la plus grande importance de garantir les ma- lades et les enfants, surtout contre les refroidissements et contre les écarts de régime. Dès que la desquamation se fait, il faut les garantir du grand air. C'est le moment le plus propre à la contagion. Gare aux autres! Les enfants peuvent être baignés dans l'eau de son; seront couverts de flanelle et ne prendront de l'exercice que dans la chambre. Ils pourront manger du fruit, des pommes surtout, et rien de gras.

S'ils venaient à se refroidir, et que tout le corps se tu- méfiât, donnez arsenicum ou bryonia; plus tard et quel- quefois belladonna ou calcarea. S'ils ressentent de la fraî- cheur, carbo vegctabilis. S'ils se plaignent de la chaleur, ne peuvent rester dans une chambre chaude, et particu- lièrement si les urines déposent un petit sédiment blan- châtre, ou si les urines s'épaississent tant qu'elles sont chaudes, comme du blanc d'œuf, donnez apium virus.

Belladonna peut être considéré comme le remède pré- servatif de la fièvre scarlatine à l'état épidémique; et comme agent modificateur de la maladie, si l'on en est pris. Il suffit d'en prendre une dose tous les deux jours, dès l'apparition des symptômes.

PETITE YÉR0LE VOLANTE.

489

FAUSSE SCARLATINE.

Elle se distingue de la précédente en ce que, dans celle- ci, l'éruption est d'une couleur sombre et presque vio- lette, que l'impression du doigt n'y laisse pas de marque blanche, et que la peau est couverte de boutons miliaires que l'on sent très-bien en faisant courir la main dessus.

Les personnes qui éprouvent une fois cette affection n'en sont pas pour cela exemptes pour l'avenir.

Le mal de gorge dans la fausse scarlatine n'est pas aussi grave que dans la vraie. Elle peut même exister sans érup- tion et à son début et à son déclin.

Aconitum suffit généralement pour dissiper cette affec- tion, à moins de complication avec d'autres maladies.

Coffea convient dans quelques cas, après ou alterné avec aconitum, s'il y a insomnie et agitation, ou s'accompagnant de mal de tête ou de douleurs des extrémités.

Belladonna, s'il y a complication avec la fièvre scarlatine, mal de gorge et affections de la tête, etc.

Ipecacuanha, suivi de pulsatilla, si c'est nécessaire, lors- qu'il y a nausées, vomissement et diarrhée.

Bryonia, lorsqu'il y a congestion de la tête avec respira- tion précipitée, douleur, etc. On donne avec avantage ce remède après ipecacuanha.

PETITE VÉROLE VOLANTE.

Cette éruption est précédée durant un ou deux jours de plus ou moins de fièvre , de nausées ou de vomisse- ments, etc.

Elle peut se passer, en général, des secours de l'art. Toutefois, s il se déclare une forte fièvre, une dose ou deux A aconitum suffisent; s'il y a congestion vers la tête avec cephalalg,e, donnez belladonna. Si l'éruption est considé-

490

MALADIES LE LA PEAU.

rable, fartants emeticus ou mercurius; l'un et l'autre sont très-utiles.

PETITE VÉROLE.

C'est l'affection la plus dégoûtante de toutes celles aux- quelles l'homme est sujet. Comme les maladies éruptives, elle se communique par contagion et attaque rarement plus d'une fois la même personne durant sa vie. La période d'incubation, qui est comprise entre le moment il y a eu contagion et celui se manifeste la fièvre, dure dix ou douze jours en général ; les termes extrêmes de cette pé- riode se trouvent entre le septième et le vingtième jour. La fièvre débute par un frisson et s'accompagne de tous les symptômes connus : douleurs dans le dos, dans les os ; las- situde générale, chaleur et sécheresse de la peau, soif, toux, douleur épigastrique, photophobie, céphalalgie in- tense avec délire, prostration de forces, etc.; quarante-huit heures après la fièvre, se déclare l'éruption, qui commence toujours par la figure et le front. Le premier jour, l'érup- tion n'est point caractérisée, ce n'est que le suivant qu'elle se dessine nettement par la forme et l'élévation des bou- tons. Le quatrième jour, ils se remplissent. D'abord pleins d'une sérosité transparente , ils se dépriment au centre et ne tardent pas à devenir d'un bleu nacré, puis d'une couleur jaune plus ou moins prononcée. La suppuration s'établit le huitième jour. Dès ce moment, la fièvre est déjà tom- bée, et avec elle les symptômes aigus du mal ; elle est rem- placée par le travail de la dessiccation des pustules, qui a une durée de quatorze jours, lorsque la maladie a marché régulièrement. Lorsque la maladie règne à l'état épidé- mique, les cas se compliquent et prennent une gravité dans les détails de laquelle nous ne devons pas entrer ici.

La varioloïde est une maladie qui n'est autre chose

PETITE VÉROLE. 491

qu'une atténuation de la petite vérole , contre 'laquelle a échoué la vaccine et l'inoculation. Elle est bénigne dans sa marche et dans sa durée , et laisse rarement des cica- trices. Son traitement est celui de la variole; seulement il doit être moins énergique.

Traitement. La chambre du malade sera ventilée avec soin et ne sera pas trop chaude; on n'admettra qu'un petit jour, surtout pendant l'éruption. Les remèdes à employer sont: r J

Aconitum, dans les symptômes inflammatoires et au dé- but, avec mouvements congestionnels sur divers organes, saignement de nez, yeux injectés, plénitude de la poitrine et battement de cœur, engourdissement et insomnie; in- somnie surtout avant l'éruption.

Belladonna, s'il y a délire avec céphalalgie et photopho- bie, avant et pendant l'éruption des boutons; face rouge horreur du bruit.

Bryonia, si le mal de tête et la douleur dorsale conti- nuent, avec irritation de l'estomac, toux, constipation, ou si 1 erupt.on est diffuse avec la sensation comme si les chairs étaient meurtries.

Variolium est un remède très-important; il en sera donne une ou deux doses, toutefois après rhus, hepar ou

Mercurius, avec mal à la gorge, ulcérations des yeux et du nez, haleine fétide, transpiration, diarrhée.

Rhus .importent sur la fin de la période fébrile et pen- dant le travail de l'éruption. P . Sulphur lorsque les pustules se remplissent et qu'il y a de vives démangeaisons. 1 Y

dZvZZ*^' 7? asSOUPissement> avec bâillement,

~:Spdtit peau' ou douieui- de

492

MALADIES DE LA PEAU.

ÉRYSIPÉLE.

C'est en vertu d'une règle antique qu'on dit que rien de gras ni d'humide ne peut convenir dans cette affection. Toute fomen- tation ou cataplasme est dangereux, et un médecin de la vieille école, pour peu qu'il soit rationnel, les proscrira. On ne doit appliquer que des topiques secs, tels que le coton en rame, dont on couvre les surfaces affectées ; la farine de seigle et Y amidon en poudre calment les démangeaisons.

Aconitum est indiqué dans les cas il se déclare beau- coup de fièvre, que la peau est chaude et sèche, avec soif.

Belladonna, dans l'érysipèle avec douleurs aiguës, lan- cinantes, chaleur, battements douloureux; rougeur qui commence par une petite tache et s'étend en rayonnant ; intumescence. Il convient particulièrement dans l'érysipèle de la face ; développement si excessif, que la boursouflure couvre les yeux et que les traits en sont effacés; mal de tête, peau chaude, sèche, insomnie et délire.

Rhus , s'il se manifeste par des plaques grandes ou pe- tites, avec ampoules.

Bryonia, lorsque l'érysipèle attaque les articulations et que le mouvement augmente la douleur. Sulphur convient quelquefois après bryonia. Lackesis, si les ampoules deviennent jaunes ou bleues. Apium virus, s'il brûle et picote, et si les malades crai- gnent d'être touchés; mauvaise humeur; la chaleur de la chambre fatigue.

Pulsatilla après rhus, particulièrement dans l'érysipèle ambulant , lorsque la rougeur se montre dans un endroit après en avoir quitté un autre; que la peau est d'une rou- geur bleuâtre; s'il se porte à l'oreille, s'il se déclare après avoir mangé certaines choses, et qu'il y ait prédisposition acquise. Bryonia et rhus conviennent également dans cette espèce.

Arsenicum, lorsque l'érysipèle prend une teinte bleuâtre,

DÉMANGEAISONS. 493

avec tendance à la gangrène, accompagnée d'une grande prostration.

Carbo vegetabilis s'administre quelquefois après arse- nicum.

ffepar, mercurius et phosphorus conviennent lorsque l'érysipèle dégénère en abcès, qui est une de ses terminai- sons.

Arsenicum et sulphur lorsqu'il passe à l'état d'ulcéra- tion. Et dans certains cas à forme chronique, on peut se servir avec avantage de silicea, sulphur et hepar; mais alors il vaut mieux consulter un médecin homœopathe.

Si l'érysipèle était répercuté, donnez cuprum, surtout si, après avoir eu une invasion bénigne, il reparaît avec plus de violence.

Toute affection chronique de la peau, telle que dartres, ulcères sanieux, etc., ne peut être traitée fructueusement que par un médecin homœopathe.

Les remèdes externes doivent être rarement employés parce qu ils sont souvent nuisibles. On doit toujours commencer par le traitement interne, et avoir égard surtout au genre de vie car la cause de ces affections se lie ordinairement à des habi- tudes vicieuses de régime qu'on a contractées.

On devra se baigner et se laver souvent, et boire beaucoup d eau ; car celte eau, sortant ensuite du corps, entraîne toujours quelque chose d'impur; il ne faut jamais manger rien de fort

dlcrétio°n CUU; USCZ dU aVCC mém%M> e* du sucre à

DEMANGEAISONS.

Les souffrances prurigineuses dépendent d'ordinaire d'autres souffrance» d'après lesquelles il faudra se guider. Si elles exis tent seules, qu'on essaye d'abord de les calmer par L frichons" sèches et des lotions d'eau chaude ou de savon.* ce a ne suffi pas, donnez sulphur. Si ces démangeaisons se bornent Hne m P us,eurs parties isolées, mais qui forcent à se g t u "u4 jwg, qu on .les frotte avec de l'huile d'olive frakho 0 , opérera de la manière suivante : on étendra l'huile, et puis on ZZl Hering.

MALADIES DE LA PEAU.

avec la main jusqu'à siccité- Si c'est la nuit qu'on est particu- lièrement tourmenté parce prurit incommode, qu'on se lave le soir avec de l'eau-de vie. Si les démangeaisons deviennent uni- verselles, qu'elles s'attaquent à des organisations délicates, comme les femmes ou les enfants, qu'on saupoudre tout le corps avec de la poudre d'amidon. Dans le cas rien de tout cela ne soulagerait, prenez un mélange de camphre et d'amidon, ou simplement de Yalcool camphré, et lavez-en la partie prurigi- neuse, après avoir étendu l'un ou l'autre dans l'eau.

La plupart de ces affections seront traitées plus sûrement par les remèdes internes. Par exemple, si les démangeaisons com- mencent au moment de se déshabiller, donnez nux vomica ou arsenicum. Lorsqu'elles ont lieu en se mettant au lit, produisent la sensation des piqûres de puce, et qu'en grattant elles se dé- placent, donnez ignatia. Si elles se manifestent par la chaleur du lit, pulsatilla; si cela ne suffit pas, donnez mercurius, par- ticulièrement s'il y a aggravation pendant la nuit. S'il n'y a pas d'amélioration, donnez après quelques jours sulphur, et plus tard, carbo vegetabilis. Si avec les démangeaisons l'on ressent un violent brûlement, donnez rhus ou apiura virus et après hepar; si après s'être gratté il sort du sang, donnez mercurius et sulphur alternativement tous les huit jours, jusqu'à complète guérison.

GALE.

Il n'est pas difficile de faire disparaître la gale, et il ne faut pas une grande science pour obtenir une cure apparente; mais tonte répercussion donne lieu à une autre maladie qui peut écla- ter après deux ou trois semaines comme plusieurs années après, et plus elle tarde à se manifester, plus le traitement en sera difticile. Il est donc très-imprudent de s'exposer à un tel dan- ger (suppression brusque de la gale), alors même que les souf- frances seraient encore plus importunes.

Parmi les espèces de gale qui font le tourment de l'homme, il y en a une qui est produite par la présence d'un très-petit in- secte qui se loge sous l'épidémie; il y fait un sillon, et c'est qu'il dépose ses œufs : de l'éruption de petites vésicules ca- ractéristiques de la gale. Chez les individus d'une grande pro- preté, on distingue et on observe cela dès le premier jour. On peut voir très-distinctement le sillon tracé par l'insecte, sans autre moyen que ses propres yeux, mais avec une certaine ex-

GALE. TEIGNE. 495

périence acquise à ce sujet. Un bon moyen de préservation et de protection est le balsamier de la Mecque ; il suffit de mettre dans le lit quelques petites branches de cette plante. Le baume du Pérou, agité avec de l'eau, chasse les insectes et prévient l'infection. Mais si l'infection s'est déjà manifestée, employez la fleur de soufre dissoute dans l'esprit-de-vin. Vous prendrez une cuiller à thé de cette solution, vous la mêlerez à une bouteille d'eau, dont vous laverez matin et soir les parties atteintes du mal. S'il n'en résulte pas d'amélioration, donnez plus de force à la solution; si vous signalez le sillon de la gale, lavez-le avec un peu d'alcool. Si les boutons sont gros et pleins, le mieux est de les traiter avec l'eau mercurielle. Dans le cas ces diverses lotions seraient insuffisantes, et qu'il n'y eût point d'insectes, employez les remèdes suivants :

Mercurius, et peu de jours après sulphur, et même al- ternés; s'il se déclare du mieux, il ne faut pas en prendre trop; s'ils n'améliorent pas, passez aux remèdes suivants.

Carbo vegetabilis à jours passés, si la gale est sèche et les boutons petits , ou hepar une fois soir et matin.

Si les pustules sont grosses et humides, prenez mercu- rius, puis sulphur, et ensuite causticum, soir et matin, en solution. Si les pustules sont étendues et deviennent jaunes et bleues, prenez lachesis, et répétez-le tant qu'il y aura aggravation.

Si la gale disparaît trop subitement, prenez sulphur et arsenicum, jusqu'à ce qu'elle reparaisse.

TEIGNE (1).

Si, indépendamment de la tête, elle se montre sur le cou et sur la face, que les yeux mêmes en soient atteints, et qu Us soient rouges et douloureux, donnez hepar sulphur ; si les glandes du cou et de la nuque sont engorgées, rouges

W Bien que dans le dernier chapitre il ait été question de cette affection nous croyons ne pouvoir nous dispenser de reproduire 1c les détails que nous avons .donnés sur la teigne dans Ï^Ztaï ed,t,on. Les motifs de cette détermination seront appréckTar ou et, nous l'espérons, par le docteur Héring lui Z me 1 '

496

MALADIES DE LA PEAU.

et douloureuses , donnez bryonia; si elles sont dures et sans douleur, donnez dulcamara. Si la teigne est humide et sent mauvais, donnez staphysagria, et plus tard rhus. Si le suintement est corrosif et produit des ulcérations, donnez arsenicum; et plus tard revenez à rhus, surtout si la teigne occupe la nuque. Ces divers remèdes se- ront répétés tous les deux ou trois jours, et au cas qu'il n'y ait pas amélioration ou même en cas d'aggravation. On peut aussi faire dissoudre dans l'eau quelques-uns de ces globules pour en humecter les bords de la teigne. Si le mal gagne toute la face, que la démangeaison soit universelle, et que la tête se couvre d'une calotte épaisse, donnez antimonium crudum 3, en dilution dans l'eau, tous les deux ou trois jours. Si la démangeaison est très-forte, et qu'elle porte les enfants à se gratter jusqu'au sang, on doit les empêcher de se faire mal en maintenant leur main dans une sorte de camisole. Les démangeaisons les plus importunes seront atténuées par l'usage externe d'une lé- gère infusion de sureau , dans laquelle on trempera des compresses, qu'on appliquera sur les parties pruriteuses ; ■on continuera en même temps les remèdes à l'intérieur.

« La teigne est une affection qui méritait de la part des mé- decins plus d'attention que de dédains. Pourquoi cela? parce qu'il a été toujours plus difficile de l'étudier et la connaître que de la trouver sale et hideuse ; de la traiter rationnellement que de la vouer aux médicastres de toute espèce. Une maladie qui s'attaque aux enfants, et aux enfants des pauvres surtout, dont la marche lente et incomprise arrête le développement orga- nique, et qui offre des formes extérieures aussi variées que va- riables, devait, cependant paraître digne d'occuper l'esprit sérieux des princes de la science, car elle embrasse une ques- tion complexe de physiologie médicale. Mais non, les choses humaines marchent si lentement, qu'on n'a pas le temps de méditer sur les choses de la nature. Cette marque de mépris dont la teigne est frappée ne vient donc que de ce qu'elle s'est montrée rebelle aux agents curatifs qu'on lui a adressés de tout temps. Et cette rébellion a paru si exorbitante, qu'elle lui a

CLINIQUE DE LA TEIGNE.

497

valu d'être mise quelquefois au ban de la médecine officielle. Vouée à l'empirisme sans limite, c'est-à-dire à cette pratique aveugle qui s'inspire d'une expérience inculte et presque sau- vage, elle n'est plus traitée, dans quelques hôpitaux, que par les sœurs de Charité, et cela contrairement aux règles qui font un devoir aux médecins de service de soigner indistinctement toutes les maladies. Les pauvres petits teigneux, traités sans contrôle, sont soumis à des traitements plus ou moins bizarres et très-souvent à l'application de la cruelle calotte, espèce de contrefaçon du scalp des sauvages de l'Amérique. L'homœo- pathie, dont les bienfaits s'étendent à toutes nos misères, s'est occupée de la teigne, et a proposé des moyens curateurs tou- jours sûrs, toujours humains. A ceux qui sont indiqués en di- vers endroits de ce livre, nous sommes heureux d'ajouter ici une petite clinique qui nous a été communiquée avec une grâce et une bonté parfaites par une personne dont la modestie nous a fait l'obligation de supprimer le nom. Elle contient des détails pratiques qui mettront le lecteur à même de bien connaître les allures de la méthode d'application qui convient dans cette interminable maladie. »

PETITE CLINIQUE DE LA TEIGNE.

« Teigne faveuse. Pustules en godets , croûtes sèches, blanchâtres, incrustées dans le cuir chevelu. Quand plusieurs pustules sont réunies et déjà un peu anciennes, elles perdent la forme caractéristique de la teigne faveuse, qui est de présenter des dépressions en forme de godets; mais les derniers caractères énoncés ci-dessus suffisent pour reconnaître le favus ; et lorsqu'on commence le trai- tement homœopathique, comme il se manifeste au début une aggravation, on voit apparaître des pustules fraîches parfaitement caractérisées ; lorsque plus tard la guérison commence à s'effectuer, les mêmes pustules perdent leur caractère et ne sont plus que de petites croûtes minces et plates. Il est rare de trouver des poux avec ce genre de teignes. -Sur cent teignes, il y en a à peu près dix de laveuses. -Pour le temps du traitement, si l'affection n'est pas très-ancienne et n'occupe qu'une partie du cuir che-

28.

498

MALADIES DE LA PEAU.

velu, il faut un traitement de huit ou dix mois; mais si elle est très-chronique et que tout le cuir chevelu soit malade, il ne faut pas compter sur moins de deux ans. Le médi- cament qui m'a paru remporter sur tous les autres, sans aucune comparaison, eststaphysagria alterné avec sulphur. Dans quelques circonstances, arsenicum pourrait être em- ployé avec efficacité, mais alors je crois qu'il faudrait qu'il fût fortement indiqué par les autres symptômes morbides que présenterait l'économie tout entière.

« Teigne granulée. Boutons épars, croûteux, d'un jaune brun, un peu humides, affectant promptement une grande partie du cuir chevelu et se réunissant en forme de larges plaques. Les poux pullulent. On remarque quelque- fois des pustules faveuses qui s'y mêlent. Ces deux sortes de teignes semblent avoir un grand rapport dans leur cause première. C'est encore staphysagria qui paraît en être le médicament spécifique. On en rencontre à peu près 70 sur 100. Le traitement en général est de cinq ou six mois au plus.

« Teigne amiantacée. Couche blanchâtre, quelque- fois très-épaisse, mais sèche et farineuse, qui tombe en poussière et en petites pellicules. Graphites ou calcarea, alterné avec sulphur, sont les deux médicaments qui m'ont paru les plus efficaces. Ce sont, je crois, les symptômes généraux de l'économie entière qui devraient fixer le choix entre ces deux médicaments. Je dois une très-belle cure à graphites, opérée en six ou huit mois sur un jeune homme de quinze ans. La proportion est, je crois, de 2 pour 100. Je n'ai pas remarqué de poux.

« Teigne muqueuse. Suppuration abondante du cuir chevelu avec ou sans croûtes. Le médicament principal est lycopodium seul, ou alterné avec sulphur.

« Souvent moins d'un mois de traitement suffit. La proportion est de 5 pour 100.

« Il existe un genre de teigne d'au jaune vcrrtâtre*

MALADIES CHRONIQUES OU SANS FIÈVRE. 499

se rapprochant un peu de la teigne granulée , quant à la forme, bien qu'il y ait peu de boulons épars et qu'ils se réunissent promptement en une seule croûte ; elle en dif- fère essentiellement, et ne se trouve que chez les blonds.— Elle est plus difficile à guérir que la granulée. Je ne saurais indiquer le meilleur remède, n'étant pas fixé moi-même. Graphites, dans une circonstance, a été efficace. —La proportion est à peu près de 2 pour 100.

« Affections peiiicuieuses {teigne furfuracée) de différentes formes que je n'ai pu encore assez étudier. Cette forme de teigne est rebelle peut-être encore plus que la teigne faveuse. Si les pellicules sont blanches, sèches, ressemblant assez à celles qui se détachent d'une teigne amiantacée, sulphur et calcarea alternés seront, en général, les meilleurs médicaments; mais ces affections pelliculeuses sont, pour la plupart, accompagnées d'excoriation du cuir chevelu et d'un léger suintement , quelquefois de croûtes rugueuses et épaisses. Rhus est, je crois, un des principaux médicaments contre ce genre d'affection, qui se rencontre plus particulièrement chez les bruns. Contre les dartres humides, croûfeuses, pelliculeuses, fixées particulièrement à la nuque, j'ai trouvé pétrole un remède efficace. La proportion est à peu près de 15 à 20 sur 100. ^ « Il se présente une grande variété de teignes qui n'affectent aucun caractère bien particulier et bien tran- ché. C'est à l'observateur à faire suivre le traitement qui, d'après les analogies, convient le mieux. Puis les teignes changent quelquefois de forme et quelquefois en présentent deux distinctes simultanément.

« La teigne est toujours accompagnée d'un engorgement plus ou moins considérable des glandes de la nuque et du cou; les médicaments qui sont indiqués par la forme nue la teigne revêt suffisent ordinairement contre cet engorge- ment. Lorsqu'il a persisté, après la guérison du cuir che- velu, je n ai- fait le plus souvent autre chose que continuer

£00 MALADIES DE LA PEAU.

un ou deux mois le même traitement; d'autres fois, j'ai donné barytum; mais je n'ai pas eu occasion de remar- quer qu'il fût préférable de donner ce médicament.

« Traitement. J'ai toujours donné les médicaments à la douzième dilution, excepté sulphur et rhus, qu'il m'a semblé plusieurs fois préférable d'employer à la trentième. J'ai donné à la dose de trois à quatre globules dans une cuillerée d'eau tous les cinq jours; il m'a semblé que tous les huit jours la guérison marchait plus lentement; et, d'un autre côté, je ne pouvais songer à donner à un inter- valle plus rapproché que tous les cinq jours, puisqu'il faut bien laisser un temps moral aux médicaments pour agir. 11 n'y a que dans les teignes muqueuses avec suppura- tion abondante que j'ai donné lycopodiurn plusieurs matins de suite.

« Il me paraît indispensable d'alterner le médicament le plus approprié à l'affection que l'on a à combattre avec sulphur, parce que tous les enfants atteints de la teigne sont plus ou moins scrdfuleux, et que sulphur est un des médicaments les plus essentiels dans cette affection ; parce que sulphur, portant beaucoup à la peau, em- pêche la disparition trop prompte du symptôme cutané et contribue aussi puissamment à la guérison radicale. Puis enfin, en troisième lieu, les autres médicaments produi- sent, il me semble, plus d'effet lorsqu'ils sont alternés avec sulphur qu'employés seuls et sans médicament intercur- rent. Dans le commencement du traitement , il y a une aggravation dont le terme moyen est d'un mois, un peu plus ou un peu moins, selon que les glandes du cou sont plus ou moins engorgées. Sous l'influence du traite- ment, le teint des malades, qui est souvent pâle et maladif, devient frais et annonce la santé. J'ai souvent rencontré en même temps des dartres sur différentes parties du corps ou des éruptions d'une mauvaise nature; souvent aussi des diarrhées fréquentes ou un relâchement chronique du

FURONCLE. CLOU. 501

ventre. Tous ces symptômes diminuent ou disparaissent entièrement sous l'influence du même traitement.

« Traitement hygiénique. Couper les cheveux, au

moins dans les parties malades ; entretenir la propreté sans laver; passer une brosse sèche; changer souvent le linge qui enveloppe la tête. »

FURONCLE, CLOU.

Il se forme sous la peau une petite tumeur rouge, dure et dou- loureuse, qui s'élève peu à peu, et prend les proportions d'une tumeur qui devient grosse comme une noisette, et quelquefois davantage; le centre, partie culminante, reste dur, avec cou- leur rouge foncé, et de ce point il sort un peu de pus mêlé de sang, qui laisse apercevoir le bourbillon, lequel se détache peu a peu; la douleur cesse, et le mal guérit spontanément : tel ost le furoncle.

Ne faites aucune application, si ce n'est un cataplasme de mie de pain réduite à une consistance convenable, ou de pulpe de pommecuite.Plusonveulhâterlasuppurationpardes emplâtres attractifs, tels que miel, sucre, oignons cuits, etc., et moins on arrive à son but. Le mal se reproduit dans les endroits les plus gênants.

Il y a des tempéraments qui prédisposent à cette affection, qui s accompagne fréquemment de fièvre aiguë et d'autres maladies.

Arnica diminue la douleur et l'inflammation , et prévient souvent la récidive. F

Sulphur aux personnes chez lesquelles le furoncle se produit de temps en temps. Donnez une dose d'arnica tant que le mal es a l état inflammatoire, et, dès qu'il est guéri, une dose de sulphur, donnée de loin en loin, est très-utile pour combattre etucacement la prédisposition aux furoncles.

Zfadonna s'il est d'un rouge vif, et d'apparence érysipéla- teuse; ou s il s accompagne de l'engorgement de glandes des aisselles ou des aines, avec soif, fièvre et mal de tête

de Se! 16 °Ù 'a suPPuration est trop lente, et de peu

Mercurius si la suppuration est profuse, et que l'engorge- ment se dissipe lentement. LUëwbe

MALADIES DE LA PEAU.

Ne cherchez pas à vous opposer à la sortie de clous par des purgatifs; ils pourraient porter le mal sur les intestins, et oc- casionner des accidents beaucoup plus graves.

CHARBON OU FURONCLE MALIN.

Le charbon est une tumeur plus grosse et plus dure que le furoncle, s'étend davantage; il devient bleuâtre et s'ouvre sur plusieurs points ; les douleurs sont plus violentes, et générale- ment il y a insomnie, prostration, manque d'appétit, etc. Après qu'il s'est ouvert, il n'y a pas de soulagement, et une partie de la peau détruite offre une plaie profonde. Il s'observe géné- ralement chez les personnes d'un certain âge, et se manifeste d'ordinaire au dos, auprès de l'épine dorsale et dans le voisinage de la tête, et s'attaque aux santés bonnes en apparence, mais qui sont minées sourdement; et s'il survient un traitement mal comprisse cas devient très-dangereux et même mortel.

Arnica, sera donné au début pour diminuer la douleur et pour l'arrêter dans sa marche ; si on y parvient, nux vomica réussira à faire disparaître les autres symptômes, particulièrement chez les buveurs âgés.

Arsenicum, dès que le mal gagne en surface avec dou- leurs brûlantes, aggravées la nuit; faiblesse générale ; in- somnie et agitation la nuit ; lorsque l'excavation est le siège d'une douleur violente et brûlante avec augmentation de la faiblesse ; si le malade s'irrite et se désespère.

Hepar, si le malade est affaibli par une suppuration abondante; si tous les trous ou ouvertures du charbon donnent à la fois et se réunissent pour former une vaste excavation; s'il y a affaiblissement de la voix.

Silicea, si la douleur et le brûlement se modèrent ; si le le malade a l'esprit assez tranquille ou s'il a un caractère patient ; s'il ne peut dormir et a la tête chaude ; si la peau s'enlève et suppure facilement.

Lachesis, s'il y a des taches ou de petites ampoules de couleur bleuâtre, et si les petits trous s'élargissent.

PANARIS. ABCÈS.

503

PANARIS.

j II n'y a, dans ce cas, d'autre pansement externe à faire que l'emploi d'un cataplasme de mie de pain, détrempée dans du lait bouillant, ou de baigner le doigt jour et nuit dans l'eau froide ou chaude, comme on aimera mieux. Mais les médi- caments donnés à l'intérieur valent encore mieux que tout cela.

Mercurius doit être donné au début du mal, pour em- pêcher qu'il ne passe à suppuration. Sulphur vient après et complète fréquemment la guérison.

Hepar, lorsque la douleur devient violente, lancinante et qu'elle va grossissant. Causticum après hepar, si celui-ci n'a pas suffi.

Silicea, si hepar a procuré un peu d'amélioration, et que l'engorgement persiste.

Lachesis, dans le cas les parties affectées sont d'un rouge foncé ou de couleur bleuâtre.

Arsenicum, si le mal prend l'aspect d'une grande irrita- tion, ou noirâtre, avec douleur brûlante.

Sulphur et silicea peuvent être administrés alternative- ment, à un intervalle de six à sept jours; on peut espé- rer ainsi s'opposer à la récidive.

11 arrive quelquefois qu'il y a nécessité d'ouvrir l'ab ces pour soulager le malade; lorsque le pus est formé le soulagement a toujours lieu. '

ABCÈS.

Les abcès qui contiennent du pus seront tmitPC a* i* * manière. Il est toujours préférable ici de" e p nt M~£T trauement que celui dont nous venons de pari™ Le autn S

parait sous une aut t^'^Z °" ^

saire dans quelques cas, comme Tor iu' 1 n 'v ' , °St "T3"

que l'on puisse consulter le me n't Y ^ médecin Mais si les remèdes que

504

MALADIES DE LA PEAU.

le panaris ne suffisent pas pour dissiper la tumeur, et qu'elle tende alors à augmenter, il faut l'ouvrir. Cependant on ne fera pas cette opération tant que l'abcès est encore à l'état aigu. Dans ce cas, il faut attendre et se contenter de le panser à l'eau chaude ou froide, comme dans le panaris; et pour hâter sa maturité, on donnera hepar (3e tritur.) ou mercurius; il vaut mieux que le pus se fasse jour naturellement que d'ouvrir l'abcès avec une lancette. S'il y avait lieu d'opérer, et que l'abcès fût placé dans l'aine ou près de l'anus, un médecin ayant quelque expérience ne fera jamais l'ouverture d'une tumeur, si en y portant le doigt il sent un battement quelconque ; pour cette sorte de tumeurs, il faut donner sulphur, arsenicum et lachesis à de longs inter- valles, et le mieux est de consulter son médecin, parce que le cas est grave. Il en est de même pour toute espèce de cancers, ou tumeurs indurées avec douleurs lancinantes, qui donnent lieu plus tard au cancer. On ne doit jamais faire d'applica- tions externes dans ces divers cas.

Si l'on a affaire à l'induration des glandes du cou et de la nuque, on donnera mercurius, et quelques jours après, dulca- mara, calcarea. On répétera ces remèdes quelques semaines après, s'il le faut ; si cela ne réussit pas, consultez un médecin homœopathe.

ENGELURES.

Les engelures sont l'effet du froid en hiver; elles continuent d'incommoder quelquefois jusqu'en été, mais particulièrement au printemps; les membres qui restent endoloris par la gelée, quoiqu'ils ne soient pas enflés, sont le siège ordinaire d'une dé- mangeaison et d'un brûlement assez incommode, et quelque- fois d'une vive douleur, et un des points du membre affecté se crève et saigne ; tous ces accidents se guérissent par

Pulsatilla, si la peau prend la couleur d'un rouge obscur, bleuâtre ou livide , accompagné d'un violent brûlement avec démangeaison.

Nux vomica, si la couleur de la peau est d'un rouge clair.

Sulphur, si ces deux remèdes n'ont pas suffi.

Chamomilla, si, indépendamment du prurit et du brûle- ment, il y a des douleurs aiguës au siège même des enge- lures.

varices. 505

Arsenicum, pour les douleurs aiguës et brûlantes, ainsi que pour les engelures ulcérées qui sont irritées et dans une mauvaise condition.

Quant aux remèdes domestiques, qu'on fasse usage, dans les cas ou la peau est ulcérée, de coton cardé, de bandes de fort papier trempées dans de la colle de poisson, que l'on appliquera chaudes; si la peau est rouge, douloureuse, et que la douleur s augmente parle mouvement, on peut se servir d'huile de pois son et de graisse. -Si le mal s'étend aux mains, aux pieds et à la figure, servez-vous d'un onguent, que vous composerez en faisant fondre sur de la glace pilée du lard, que l'on fera égoutter à l'ar- deur d une chandelle. Mais si le mal est plutôt dans les os et

tt L 1* artiCUlations' oa fera us*ge d'un onguent de lentilles lait de Ja manière suivante :

Pulvérisez des lentilles bien choisies, et vous les verserez dans de Ja grasse d'oie fondue; mêlez exactement, et étendez ensuite sur du linge pour être appliquées sur les parties douloureuses - On peut faire usage de ces divers moyens pour prévenir le mal, lorsqu'on y est prédisposé. V^enu le

Toute personne qui est sujette aux engelures dès que le froid revient, doit s abstenir, l'été comme l'hiver, de la vi and de cochon, du rot, d'oie, et même des aliments préparés à £

VARICES.

Les Tarices se produisent généralement aux pieds et an, jambes ou sur d'autres parties, mais particulièrement chez les emmes ence.ntes. Ce sont les veines superficielles , et Sus cutanées, qui, en gonflant, deviennent rouges et puis bleuë elles augmentent dans la station ou par la comn région n '

*«iïz rautre; elles diminuent dans ia pSrcrchée e

se laissent comprimer sans douleur. Souvent ellos ! cons.dérablement et finissent par crever - il so - « w! g ? quantité de sang, qui ne souïa^ ^

29

506 MALADIES DE LA PEAU.

blir sur des parties l'on ne peut exercer aucune compres- sion. — H vaut mieux alors donner arnica et pulsatilla exacte- ment toutes les semaines; si elles viennent à s'ulcérer, donnez lycopodium. (Voyez l'article « Varices » au chap. « Maladies des femmes a.)

ULCÈRES.

Les ulcères sont des altérations de tissus en suppuration plus ou moins profondes, et dans lesquelles il se fait un suin- tement aqueux. Le traitement de l'ulcère simple se ré- duit, chez les individus, du reste bien portants, à faire des onc- tions douces de décodions mucilagineuses : le cérat simple est encore ce qu'il y a de mieux. On couvre ensuite la surface ul- cérée avec une légère et fine compresse, pour garantir les tissus contre le frottement des habits. Dans quelques cas on devra préférer la charpie sèche, dans d'autres des cataplasmes froids faits avec du lait ; et quelquefois aussi on se servira, pour tout pansement, d'eau froide ou de compresses mouillées; ces divers pansements seront souvent renouvelés, et l'on se conten- tera de les recouvrir avec un morceau de soie huilée ou de gutta-percha.

Quant aux ulcères chroniques, le mieux est de s'adresser à un médecin homœopathe. Les ulcères difficiles à guérir, ou qui se reproduisent de temps en temps, seront traités avec beaucoup de soin et longuement, car sans cela on s'exposerait à les voir se convertir en une maladie plus grave. Qu'on se garde, avant tout, de les faire sécher avec de l'acide sulfurique ou les préparations de plomb.

Lorsque l'ulcère est le siège de douleurs violentes, lancinantes et brûlantes,le premier soin à prendre pour les amender, c'est de placer et de tenir la partie dans une position élevée, et de l'arroser avec de l'eau chaude ou froide, avec des compresses mouillées, arrosage qu'on répète souvent. - Les ulcères de mauvais aspect seront pansés avec des cataplasmes de levure de bière ou de mie de pain. Ces cataplasmes seront appliques sur l'ulcère et renouvelés deux ou trois t'ois par jour.

U y a des ulcères indolents et très-chroniques qui sont situés aux jambes et qui ne peuvent être traités que parle plus entier renos, ou par la compression du membre à l'aide d un ban- dage qui prendra à l'orteil et sera monté jusqu'au-dessus de l'ulcère.

ULCÈRES. 507

Pour les ulcères d'un vilain aspect et brûlants, donnez ar- senicum; lorsqu'ils sont brûlants et ont une mauvaise odeur, carbo vegetabilis; lorsqu'ils s'étendent et se couvrent de pe- tites ulcérations, lachesis.

Si les ulcères sont très-profonds, et qu'on ne puisse consulter un médecin homœopathe, on se servira delatérébenthine et non de l'essence. On prendra une demi-once de térébenthine de Venise, qu'on fera fondre à un feu doux, et à laquelle on ajou- tera deux onces de cire jaune épurée; cela fait, on sèche l'ul- cère dans toute sa profondeur avec un linge fin, puis on prend une cuillerée de cet onguent, et au moment où. il commence à se prendre, à se durcir et à perdre de sa chaleur, on en remplit l'ulcère. On fera ce pansement tous les trois jours avec succès ; mais cela ne suffit pas toujours ; aussi con- vient-il de s'entourer des conseils d'un médecin homœo- pathe.

Les ulcères des doigts du pied, particulièrement chez les vieillards, et qui commencent par une sorte d'ampoule, qui les rend semblables à une brûlure, seront guéris par silicea; si les ulcères débutent par une couleur ardoisée, et s'ils s'en- tourent d'ecchymoses, ils guérissent par arsenicum, particu- lièrement lorsque la chaleur les soulage ; si la chaleur en aug- mente les souffrances, secale oornutum, pourvu que l'on y soit encore à temps. Les préparations de plomb sont, dans ce cas toujours très-dangereuses. '

Les ulcères placés autour d'auciennes Tenues, les cors aux pieds, etc., guérissent ordinairement par antimonium crudum, comme aussi par d'autres remèdes appropriés Les préparations de soufre ou de mercure parviennent à les sécher promptement, mais la mort peut s'ensuivre.

Quand on a la peau assez mauvaise, pour quela moindre é<*ra- tignure passe facilement à l'état de suppuration, voyez à la première partie, le chapitre IX. 1 '

Des ulcères très-douloureux peuvent être la suite d'„„ffies rentres dans la chair. La manière ordinaire de les traftpr consiste à exciser l'ongle du côté rentrant, et n,êm Ta vanta 'on le juge utile Mais qu'arrive-t-il?... que l'ongle se Snèrë avec plus de force, et que c'est à refaire. Il ne fa, rec0l t" a

fcïïSLM I°1CaS °Ù 16 * ^souln.eut a

de ma.chei. Il vaudrait mieux tâcher d'introduire entre lWla et la peau un peu de charpie fine avec une extrême précal

508

MALADIES DE LA PEAU.

tion. Les personnes adroites peuvent elles-mêmes faire ce pan- sement, ayant mis, au préalable, tremper les pieds. S'il y a des chairs baveuses, qu'on les saupoudre, matin et soir, avecdu sucre finementrâpé, etqu'on s'abstienne de marcher durant plusieurs jours, si c'est possible. 11 convient quelquefois de racler l'ongle sur son milieu avec un morceau de verre ou autre chose, et jusqu'à ce qu'il soit réduit à sa plus mince épaisseur. Si l'on racle avec du verre, qu'on y fasse grande attention, parce qu'il pourrait en rester de petits éclats; aussi faut-il avoir la précaution de souffler fréquemment dessus. Par ce moyen, les côtés de l'ongle guérissent plus vite et permettent de glisser plus facilement un petit morceau de linge dans la plaie. Lors- que les bords de l'ongle sont rugueux, qu'on les racle, mais qu'on ne les coupe pas.

Le seul moyen de guérir cette infirmité est de couper fré- quemment les ongles, non dans la forme de l'orteil, c'est-à- dire en rond, mais dans le sens inverse, de manière que le mi- lieu soit coupé le plus près possible de la chair, et que les deux côtés qui rentrent dans la chair soient épargnés. 11 ne faut pas l'aire cette opération tout à la fois, mais peu à peu, et après avoir préalablement trempé les pieds dans l'eau chaude. De cette façon, le milieu de l'ongle se régénère avec plus de force, tandis que les côtés restent stationnaires. Si ces côtés s'allongent trop, on les coupera mais non aussi profondément que le milieu, et l'on coiffera le doigt avec une cape en peau pour le garantir du bas. Ce n'est qu'un an après qu'on laissera pousser l'ongle librement, mais on ne coupera jamais les on- gles que carrément, c'est-à-dire qu'il ne faudra toucher aux coins qu'avec ménagement, c'est le moyen d'éviter leur rentrée dans les chairs; plus fermes, ils résistent à la compression de la chaussure qui les pousse à rentrer. La plaie et l'inflamma- tion, qui sont la suite de l'ongle rentré, guérissent ordinaire- ment très-vite lorsqu'on a mis assez de charpie entre l'ongle et la chair. On ne négligera pas toutefois de faire le pansement avec une solution à'arnica. Si ce moven ne réussit pas bien, ou que les parties commencent à s'ulcérer, donnez alors nux vomica. Il est quelques personnes qui donnent la préfé- rence à causticum 3 ou 6, mis en dilution dans un quart de verre d'eau, Ton trempe une compresse qu'on ap- plique sur l'ongle et qu'on renouvelle trois ou quatre fois par jour. Cela suffit pour faire disparaître les chairs baveuses.

TANNES. CORS. £09

S'il s'est déjà formé une ulcération rebelle aux moyens pré- cédents, qu'on se garde toujours bien de faire arracher l'ongle ou de le faire fendre. Les douleurs atroces de cet arrachement seront épargnées au malade, si le médecin veut s'en donner la peine et y mettre le temps. On continuera à racler l'ongle lésé de manière à le tenir en voie de guérison; on y parviendra d autant mieux que l'on prendra des remèdes homœopathi- ques : ce sont entre autres sulphur, arsenicum, silicea etcarbo vegetahhs. En détruisant la racine de l'ongle sur ses côtés avec le caustique, l'ongle lui-même est préservé

TANNES.

Les tannes sont des points noirs qui se fixent dans la peau, sur le nez principalement, ou dans le voisinage. On peut le extraire comme on ferait d'une épine. Pour cela, on gra îse la

a tanne et une légère compression de la peau la fait sortir Si 1 on a som de se laver la figure de temps en temps av e de l'eau chaude, et avec de l'eau froide tout de suite après ces tLlZ ne se reproduisent plus aussi facilement ' 65

CORS.

Mettez les pieds dans l'eau chaude un quart d'heure et m„

araifT X^ilT mincMles

a uie, jusqu a ce qu ils commencent à faire mal anrè« f3;ta„ gement de "emps Clre°°s'™es. Dkus, quand il , a chân.

SHISIMUTÉ BOULOUBEUSB DES PIEDS

Cdlequi es, !a Sllitc de iafaiieucpaHes bottes ouïes,™,,-

510 MALADIES DE LA PEAU.

quins qui gênent les talons, ne sera traitée qu'à l'eau froide, et on donnera cepa à l'intérieur ; on s'en trouvera bien après deux ou trois jours.

VERRUES.

On a beau couper les verrues, elles reviennent certainement sans inconvénient d'abord, mais plus tard les suites en peu- vent être fâcheuses, en particulier chez les enfants et les vieil- lards. Elles disparaissent facilement, surtout si elles sont char- nues ou pédiculées par causticum; quand elles sont plates, du- res et friables, placées près des ongles, par antimonium cru- dum ; si elles se trouvent sur le dos des doigts, par dulcamara; sur les côtés, par calcarea.

ENTAMURES PAR LE SI JOUR AU LIT.

Cette sorte de lésion sera traitée par de fréquentes lotions d'eau froide; et en y maintenant des compresses, on parviendra à diminuer et peut-être à guérir la rougeur et les entamures. Si l'eau seule ne suffit pas, on peut y ajouter quelques globules à- arnica; si la plaie se mortifie et prend un mauvais carac- tère donnez china, et lavez la partie lésée avec une légère so- lution aqueuse de quina; ce n'est que quelques jours après que vous reprendrez les lotions à' arnica; si la plaie est trop étendue , appliquez dessus un cataplasme de carotte douce râpée.

CHAPITRE XIV.

DE QUELQUES MALADIES GÉNÉRA

DOULEURS RHUMATISMALES ET GOUTTEUSES.

La goutte est difficile à guérir, mais les douleurs en peu- vent être facilement adoucies. Le traitement homœopa- thique a ce grand avantage, qu'il peut ici comme ailleurs atténuer les souffrances qui sont la suite de 1 emploi fatal des remèdes ordinaires, tels que : mercure, cato-

GOUTTE ET RHUMATISME. 5J1

mel, valériane, digitale, colchique, opium, laudanum et autres drogues nuisibles qui ruinent la santé de l'homme pour toute la vie ; il épargne également aux goutteux ces tortures qu'on leur fait subir par le fait et par l'usage des cautères, vésicatoires, sétons, etc.

On remédiera facilement à une première attaque chez les buveurs de boissons fortes, par nux vomica; s'il se dé- clare de la fièvre, par aconitum, que l'on pourra répéter après l'emploi d'autres remèdes, tels que sulphur. Lorsque la douleur de l'articulation ressemble à une douleur de luxation, avec un peu de rougeur, que le malade redoute le moindre attouchement, qu'il est inquiet, et que le mem- bre lui semble reposer trop durement, donnez arnica; si la rougeur s'étend beaucoup et est très-profonde, belladonna; si la douleur se déplace facilement et se porte d'une arti- culation à l'autre, si elle s'améliore en laissant le membre à découvert,pwfcart«a. Si néanmoins les douleurs s'aggra- vent après, prenez une tasse de café, et répétez pulsatilla. Lorsque le malade se sent mieux en se couvrant, s'il est faible et qu'il ait maigri par l'effet de la maladie, donnez arsenicum; si la face est très-pâle et a quelque chose de malheureux, et que la douleur soit lancinante et déchi- rante, pire la nuit, avec besoin instinctif de changer fré- quemment le membre de place, donnez ferrum ou rhus. Si le mouvement empire les douleurs, donnez bryonia; si c est le toucher, china; s'il y a nausée, que la langue soit blanche et chargée, antimonium crudum, et plus tard si c est nécessaire un autre remède ; si les douleurs se re- nouvellent a chaque changement de temps, calcarea. Si

lescaT iT traînenten ^Bueup, donnez, dans tous les cas, sulphur ; et si, après sulphur, il y a aggravation

« cette deur tient à un engorgement goutteux chro- nique, causticum mat h et soir et anrè^oia dn«;p« tn,,c i«o u •* ' ' P es cela> encoi'e deux

cioses tous les huit jours pendant mmt„« \

j uio youuani quatre a cinq semaines.

512

MALADIES GÉNÉRALES.

RHUMATISME AIGU OU AVEC FIÈVRE.

Aconitum, s'il y a forte fièvre, peau sèche et chaude, soif et rougeur des joues; douleurs violentes, lancinantes et déchirantes, pires la nuit; rougeur et engorgement luisant des parties affectées ; aggravation des douleurs par le tou- cher ; irritabilité extrême de l'organisme; besoin d'avoir les parties douloureuses à l'air, d'où il résulte un soulage- ment.

Belladonna, lorsque les douleurs occupent principale- ment les articulations, si elles sont lancinantes et brûlantes, aggravées la nuit et par le mouvement; gonflement exces- sif, et rougeur luisante des parties en souffrance; fièvre avec rougeur de la face; peau chaude, moite, et soif.

Arnica, lorsque les articulations semblent contusion- nées, meurtries ; engorgement dur, rouge et luisant, sen- sation comme si le membre était appuyé sur la dure ; sen- sation comme si l'on était estropié, et rampement dans les organes malades; les douleurs s'aggravent par le plus pe- tit mouvement ; peur des personnes qui vous approchent, dans l'idée qu'on peut être touché.

Bryonia, si les douleurs sont lancinantes, tiraillantes, et tensives, si en changeant de place elles affectent plus les muscles que les os ; gonflement rouge et luisant, et rigi- dité des parties; douleurs aggravées la nuit et par le mouvement le plus léger ; transpiration profuse, froid et frissons, grande chaleur, mal de tête et dérangement de l'estomac ; tempérament irritable ou passionné.

Chamomilla, lorsque les douleurs sont tractives et dé- chirantes, avec sensation d'engourdissement et de para- lysie; elles s'aggravent la nuit; fièvre avec brûlement ; cha- leur partielle précédée de frissons; transpirations chaudes; désir de rester couché ; grande agitation et jactation.

Rhus contre les douleurs déchirantes, brûlantes ou d'ar- rachement, avec sensation de faiblesse et de reptation

RHUMATISME SANS FIÈVRE. 513

dans les membres affectés ; gonflement rouge et luisant des articulations, avec rigidité et lancination lorsqu'on y touche; les douleurs sont pires dans le repos, et pendant un temps froid et humide. Mus s'emploie souvent après aconitum, arnica et bryonia.

Pulsatilla, lorsque les douleurs s'aggravent le soir et la nuit au lit, dans une chambre chaude, ou en changeant de position ; lorsqu'elles passent promptement d'une place à l'autre; sensation d'engourdissement dans les membres malades; les douleurs s'amendent à l'air frais; convient aux patients pâles et frileux.

China, lorsque les douleurs s'aggravent au plus petit attouchement; transpiration profuse; grande faiblesse, spécialement par suite de causes débilitantes, comme une perte de sang ou d'autres fluides essentiels à la vie.

ffepar et lachesis sont fréquemment utilisés dans les cas d'autres remèdes en apparence appropriés n'ont pas suffi.

Lorsque la maladie attaque le cœur, on choisira, selon les symptômes, aconitum, belladonna, arsenicum, lachesis sptgelia ou sulphur. '

Mercurius convient lorsqu'il y a tiraillement, déchire- ment, élancement et brûlement; quand il y a aggravation après minuit et vers le matin; quand l'air froid et humide augmente les douleurs, et qu'elles s'aggravent à la chaleur du ht; que les articulations sont enflées; lorsque les dou- leurs sont plutôt articulaires, et qu'on y ressent un mou- vement pulsatif; ou qu'elles semblent plutôt fixées dans le< os ou dans les jointures, et qu'elles se portent de dans

omei T U6S' Si lG mal3de a déJà fait usaSe

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RHUMATISME SANS FIÈVRE.

H faut laisser traiter le rhumatisme chronique par un mé-

29.

514

MALADIES GÉNÉRALES.

decin homœopalhe ; mais, s'il n'est pas à portée, on peut donner, avec grand espoir de succès, une fois par semaine, les remèdes suivants :

Pour les douleurs qui sont excitées ou aggravées par le plus léger refroidissement, aconitum, bryonia, calcarea, dalcamara, mercurius ou sulphvr. Lorsque les douleurs sont provoquées par le temps chaud, calcarea, dulcamara, rhus, lycopodium, hepar. Lorsque chaque changement de position cause une rechute, calcarea, silicea, sulphur, dulcamara, rhus et lachesis.

LUMBAGO. MAUX DE REINS.

Aconitum, s'il y a fièvre.

Arnica, si c'est par suite d'une cause externe, une chute, un effort, etc.

Bryonia, lorsque les douleurs dorsales sont intenses, forçant le malade à marcher courbé ; aggravées par le moindre mouvement, par l'air frais, et accompagnées d'un frissonnement général.

Nux vomica, lorsque les parties souffrantes sont comme meurtries, ou comme après une fatigue excessive, et lorsque le mouvement, particulièrement en se retournant au lit, aggrave la douleur la nuit; accompagnées pareillement de faiblesse, lassitude, de constipation et d'humeur irritable.

Belladonna convient après aconitum, lorsque les douleurs sont profondes et s'accompagnent de pesanteur, de ronge- ment ou de torpeur.

Mus, lorsque les douleurs sont similaires à celles de nux vomica, mais s'aggravent par le repos.

Pulsatilla, lorsque les douleurs ressemblent à celles de nux vomica, mais avec cette différence qu'il faut qu'elles se manifestent chez des personnes d'un caractère doux.

Mercurius, contre les douleurs décrites plus haut, mais qui s'aggravent la nuit.

SClATIQUiiS, CRAMPES. 5 15

Rapprochez cet article avec celui qui est relatif aux « hémorrhoïdes ».

Sclatiquc. _ Ses douleurs sont similaires à celles du lumbago ; mais elles se manifestent plus près de l'articula- tion de la cuisse, et se prolongent dans la direction infé- rieure de tout le membre, jusque dans les orteils.

Aconitum, lorsqu'il y a engourdissement du membre et des orteils.

Colocynthis est particulièrement indiqué dans cette affec- tion, surtout si elle est fixée dans la hanche droite, ou si elle est provoquée par un accès de colère ou un sentiment d'indignation.

Mus, lorsque les douleurs sont aggravées par le repos et améliorées par le mouvement.

Nux vomica, lorsque la douleur s'accompagne d'engour- dissement ou de contraction du membre ; lorsqu'il y a de la torpeur, avec frissonnements dans les parties malades

Ignatia, contre les douleurs sécantes, particulièrement en mettant le membre en mouvement.

Chamomilla, lorsque les douleurs sont pires la nuit et sont suivies d'une vive sensibilité.

Arsenicum, dans les cas les douleurs sont aiguës et tiraillantes avec sensation de froid dans les parties affec- tées ; si elles sont périodiques, et chez les sujets amaigris.

CRAQUEMENT DANS LE COU.

C'est une affection rhumatismale douloureuse du cou Me est généralement causée par un courant d'air ou un mouvement brusque de côté de la tête.

Aconitum et belladonna doivent suffire à sa guérison S'ils ne guérissent qu'incomplètement, cocculus, pulsâtilla rhus ou bryonia feront le reste. 7 ? '

CRAMPES DANS LES MEMBRES.

Les crampes dans le gras des jambes, à la plante des pieds,

516

MALADIES GÉNÉRALES.

aux orteils et autres parties, troublent le sommeil et peuvent aussi causer beaucoup d'ennui et de souffrances pendant la veille. Le meilleur moyen de les faire cesser, c'est de presser for- tement les pieds contre le bois du lit ou contre le mur, ou de presser, ou de serrer n'importe quoi dans les mains. Les per- sonnes sujettes aux crampes nocturnes les préviendront sou- vent en donnant à leur lit une légère inclinaison, de manière à avoir le corps plus élevé dans sa partie supérieure.

Une plaque de fer froid appliqué sur les parties sujettes aux crampes ne peut que soulager.

Veratrum pris le soir, avant de se coucher, et deux soirs de suite, prévient généralement la prédisposition à cette in- commodité. S'il était insuffisant, on prendra de la même manière sulphur ou colocynthis.

Rhus est particulièrement indiqué dans les crampes de jour, et lorsqu'elles se déclarent étant assis.

Rhus ou hyoscyamus, lorsque les crampes arrivent en me ttant des bottes ou autre chaussure.

Cuprum, pour les crampes nocturnes spécialement, qui saisissent particulièrement la plante des pieds, et portent les attaques dans différentes directions.

Lycopodium, pour celles qui surviennent en marchant.

Colocynthis, pour l'engourdissement et la douleur qui sont consécutifs à une attaque de crampe.

ËPILEPSIE. CONVULSIONS ÉPILEPTIQUES.

L'épilepsie et les convulsions générales ou partielles, sont si diverses qu'il est impossible de leur appliquer un traitement précis. Dans ce cas, il faut toujours s'entourer des conseils et des soin d'un médecin homœopathe.

Si la cause en est connue, il fautla prendre en considération, et donner les remèdes en conséquence.

Opium n'est pas seulement indiqué par suite d'un sentiment de peur ou de frayeur, mais aussi par suite de reproches, d'offenses et de criailleries.

Ignatia est le principal remède.

CAUCHEMAK. g.»

,«i,'a?aqU,e P6"1 S°UVent être prévenue Par ^faction du camphre lorsqu'on voit venir les symptômes précurseurs

Durant 1 accès, il n'y a rien à faire, rien à donner ; le flair des

îlZvT™ ffUQUSeS ne fait Pas grand'chose, si ce n'es d affaiblir les malades, ce dont on s'aperçoit plus tard Les re medeshomœopathiquesne seront même pas odmSfsirfs pi Sîe^

nenTîf"' la,C!''Se' " faut ié^rl' malade des liens qui Bê-

^%rïïr£r?r-fc *****

CAUCHEMAR.

est sujet. Avant tout Z P \ J P°rter remède q^nd on v des aliment.7ége™^eaX^u T ^ qUe C6 °e Soient au plus une tasse de tté ? ^ P°int de Café' tout ou un bouillon. I est aussi 1 h 0re' Un pe» de

le cauchemar, "«N^Z^I^ p0ur Préve™ simplement Ces de « lZ S Un bam chaq"e soir, ou plus

en été de se laver iVe^an ^ ^ ^ COmrae

serviette moumée et[ZTi ^\T°n "f™"' sage, la poitrine, l'abdomen e tr'n C0U' ,les éPau1^ le vi- boire un verre d'eau froiT V /?" PI'end,'a habitude de Peut la supporter nure ôn î * **** Se C0Ucher- Si l'on ne Pa, il ^t^TÏ^^** cela ne suffiï suivants. oire deJ eau> s aider des remèdes

Nux vomica convient si la liqueurs f„Fles, dCI^^

nourriture trop abondante et trop

£18 MALADIES GÉNÉRALES.

succulente ; d'une vie trop sédentaire ; on en prendra un globule le soir, avant de se mettre au lit.

Acmitum, lorsque, chez les enfants et les femmes, le cauchemar s'accompagne de chaleur, de soif, de palpita- tion de cœur, d'un mouvement de sang à la tête et à la poi- trine, d'une respiration gênée, d'agitation, d'inquiétude et d'autres symptômes du même genre ; donnez-en un glo- bule dilué, une cuillerée matin et soir. Il ne faut pas négli- ger de prendre ce remède après l'accès, surtout si l'on se sent de la chaleur et de la fièvre.

Opium convient lorsque le cauchemar se produit par une attaque très-violente, que le malade aies yeux à moi- tié ouverts, la bouche entrouverte, qu'il ronfle et râle, que sa respiration est irrégulière avec oppression, la face anxieuse avec sueur froide, que ses membres s'agitent con- vulsivement, qu'il pousse un cri ; répétez-le tant qu'il sera nécessaire.

Pulsatilla, lorsqu'on peut l'attribuer à une nourriture abondante, à l'usage de pâtisseries, etc.

Si malgré cela, l'attaque revient, donnez sulphur en di- lution, une cuillerée tous les matins, jusqu'à ce que le cau- chemar cesse. Si l'on en a fait usage durant sept à huit jours, le suspendre une ou deux semaines ; si plus tard on est repris de la même affection, qu'on prenne sihcea deux matins de suite.

INSOMNIE.

L'insomnie dépend dans la plupart des cas, de la manière de vivre. Quelques individus ne peuvent dormir pour peu qu ils afent mangé^pour d'autres, c'est le contrée. L e= en plein air est toujours très-utile ; mais il ne faut pa s ex dei Us : on arriverait à un effet oppos Et "

frayeur et de terreur, donnez o¥m», = r-- de inquiétude et de l'anxiété, aconitum; s'ils ont cause du

FIÈVRES INTERMITTENTES. 319

chagrin ou de l'abattement, ignatia, etc., selon l'ordre et la nature des causes.

caféaerrthap piv ordinaire de rinsomnie est vusa%e abusif ^

M™> à ? ( yeZ a CG SUJ6t les remèdes indiq"és dans ce Quand n^T161'615"^' aU SUj6t de rabus de ces boi^»s Quand nn « f "T*8* ^^'^ ^ indi1ué * ™œ n - 1= f. , /°P Chanté °U tr°P 1U ' ~ ^omilla, quand on a des flatuos.tes ou souffrances abdominales: - si dans Tes

rSmme^'do680^^011 ^ plions qu" chas WtoZa A 7T''/ n'agit ?as Paiement, ÏÏîi enfantS' d°nneZ P-férablement coffea; ^

Si la cause dépend d'un état particulier de souffrance il fan dra être très-attentif dans le choix du remède Tvand^ .n mieux s'adresser à un médecin homœopathe enC°ie

HYDROPISIE.

jours assez de temps pour le consulter. ' °U~

LES FIÈVRES. - FIÈVRES INTERMITTENTES.

vidus qui sont obligés de coucher Ha H ~ a"X indi"

et particulièrement^ rez-dtcllîée T lîUmid^ lit sur une couche de cha bon sur llf,' * ,deVr°1nt placei' Icu1' turcllement posée Si l'on Z v -, q T"6 Ia Pailla** sera na- rideaux de sol etsln eLn ' ^ Je Ut avec de vieux que mieux. Dans cet on esTmSn ^ "'S™*1» -H* - Ceux qui ont 4 iXÏ&SZ&ïï

520 MALADIES GÉNÉRALES.

rer se garantir de la fièvre en portant sur la peau, et sur la ré- gion épigastrique, des sachets de poudre de china. Si l'on a déjà eu la fièvre, on en préviendra les récidives en saupoudrant les bas avec de la fleur de soufre.

L'essentiel est le régime. Qu'on ne mange rien qui pèse sur l'estomac; qu'on s'abstienne de toute chose frite ou rôtie au four, trop grasse ou mal préparée ; qu'on donne la préférence aux viandes rôties à la broche; qu'on évite les aliments trop épicés, et qu'on ne mange que des légumes bien cuits. L'usage du sel n'est pas contraire ; pendant le règne des fièvres, les pâtés sont des poisons. Quant au jambon fumé, il vaut mieux le manger tel quel que de le préparer avec des sauces, ce qui le rend plus lourd à l'estomac. Les choses grasses et acides ne con- viennent nullement pendant la saison des fièvres; les acides sont bons dans la chaleur estivale, et les corps gras en hiver. Les personnes qui sont sujettes aux fièvres doivent se tenir au régime le plus sévère, de même que celles qui viennent d'en être guéries, et cela à l'approche de l'époque elles reparais- sent, car celui qui a déjà eu une fois la fièvre la contracte plus facilement qu'un autre.

Pendant la période du froid, le malade sera convenablement couvert; il ne servirait de rien qu'il le fût excessivement; mais que les couvertures soient bien sèches. On peut envelopper les pieds et l'abdomen avec des étoffes de soie, si cela convient au malade. - Durant la période du chaud, on ôtera les couver- tures ; un simple drap peut être suffisant.

Afin de tempérer la chaleur fébrile, on fera bien d essuyer le malade avec un linge mouillé et chaud ; pendant la transpira- tion, on ne devra pas trop le couvrir; cependant il ne faut pas le laisser découvert. Après l'accès, on le changera de ht et de linge; le linge sera parfaitement sec; il sera iroisse et chauffe par les mains d'une personne bien portante, et cela jusqua ce qu'il ait perdu l'odeur de lessive : ces précautions seront prises après chaque accès. , Si le malade se plaint de la soif, qu'on lui donne a boire de l'eau froide à discrétion ; si l'eau n'est pas bonne, qu on fas se de l'eau panée ou acidulée. S'il préfère boire chaud pendant 1 frisson, qu'on lui en donne; il n'yanul inconvénient à ce qu i prenne de l'eau gommée ou mucilagineuse. Lorsque le malad. vomit beaucoup, et que le froid Ta laissé dans mie grande : a - blesse, donnez-lui du café pur. Pendant le stade de la chaleui ,

FIÈVRES INTERMITTENTES. 521

l'eau froide sera préférée; mais si le malade est très-souffrant et qu ,1 désire des choses acides, donnez-lui de la limonade pré- parée convenablement, mais en petite quantité. Pendant les sueurs, ne lui donnez que de l'eau froide.

Les fièvres intermittentes paraissent plus fatigantes dès les preimers accès que plus tard ; c'est qu'alors elles agissent plu

cTnScT'cé ?frrl ^ 16 maiade °'en a P^tato ?™Z^TjleTDe* SQ manifestent ^ «e gonflement u e L , abd°men S°US IeS côtes> et notamment à

lances' ~l Z l0rSqU'U r6Ste des souf"

la fièv e^ 1p h 3,11 CSt très-daWx de vouloir couper la tievre par le china; on ne doit le faire que dans le cas d'une

cacï te n?, q ' exPenence Journalière démontre son effi- cacité pai la guenson qu'on obtient de ces fièvres. -Dans la se

3 «iïZl?™* fièV1'e,eSt COnfi™ée' 61 ^ " « ZI IT f u souffrance> 11 est plus difficile de la guérir et si es remèdes homœopathiques venaient à ne pas suffire on d u

ausTKL Lr"^'"' qUOiqU,il Pui- "e dev£ cttube ae maladies consécutives rianc u a~ •- . . ,

^VT^^S!^^ peut agir que très-le-

médecin homoeopathë No ï \ T"" CSt d'apPeler UQ de renMes™ïïu£?£u^e gra"d nombre

tionner ici que les or n'' T D°US ne P°UVons me"- principe et toujours' Z ^ ^ J6SqUeIs 0n Peut' **» le Elle en S J ?, raPldement *«« aucun dan-

P°Ur re-édieràrétatde nine, et même d^ W , du de la qui-

part'de r^mlLs se retsnn' Tl™™ qUi 6ntre dans la P1"" mittentes ^ P°Ur le traite™nt des fièvres infer-

con^tiUeSet!; ? faUt si*naler ce 1* >uit et en tenir vresintermUt" n teï t^FT^^ ,e traHcment des ^ fin de l'accès; i^tZ^u^^1^^^ aP,ès ,a pour modifier' V^^T^^ de temP*

lente. - Si PapvrexieTr-ic i ! qU6r d une raanièie vio-

îuciques cas, de ûevres très-graves, ou si

522 MALADIES GÉNÉRALES.

elle est troublée par des désordres consécutifs au paroxysme précédent, donnez la dose aussitôt que la sueur commence à s'a- paiser ou que les accidents du dernier accès diminuent.

Une autre règle non moins importante est de répéter le mé- dicament plusieurs heures avant le paroxysme prochain. N'est-on pas sûr de son choix, attendez et laissez passer cet ac- cès. Immédiatement après, répétez le remède, ou si ce dernier h été insuffisant, donnez-en un autre qui convienne mieux.

Les personnes qui vivent dans des contrées marécageuses, ou sur les bords d'un canal, ou dans les lieux qu'on défriche et qu'on dessèche, et règne la fièvre, doivent, dès qu'elles se trouvent indisposées, prendre china, 3 globules, et douze heures après, s'il n'y a pas d'amélioration, une seconde dose; elles ob- serveront sévèrement le régime, et, si elles peuvent, feront bien de ne pas coucher dans le lieu même existent ces fièvres. Si dans vingt-quatre heures il n'y a pas d'amélioration, entre tous les remèdes propices aux fièvres paludéennes et rémittentes, qu'on prenne ipecacuanha, et douze heures après, de nouveau china ; vingt-quatre heures après, il faut revenir à ipecacuanha, et ainsi de suite, en alternant, jusqu'à ce qu'il y ait améliora- tion. Si la fièvre revient malgré cela, qu'on la traite comme les autres Gèvres.

Dans toutes les fièvres, il faut faire la plus grande attention aux symptômes, à la succession des périodes de froid, de chaud et de sueur, au degré de soif du malade, et à ce qui peut se passer entre les accès. C'est d'après cela qu'on choisira le remède ap- proprié. Si l'on n'a pas de motif suffisant pour se prononcer particulièrement en faveur d'un remède, donnez d'abord deux globules ^ipecacuanha, et répétez-le toutes les trois ou quatre heures jusqu'au lendemain, et cela de manière à ce que la der- nière dose soit prise trois heures avant le. prochain accès. Si la fièvre manque, cessez le remède; mais comme la fièvre peut avoir le type tierce, donnez le lendemain la même dose à ipeca- cuanha quelques heures avant l'heure la fièvre pourrait venir. Si malgré le remède, la fièvre a lieu, on ne peut manquer d être fixé sur le type, et l'on sera plus en mesure de choisir le vrai re- mède. Ordinairement on le trouve parmi les suivants : ignatia, nux vomica, china, arnica, cocculus ou cina, carbovegeiabilis, arsenicum,ou tel autre. - Si l'on est encore incertain pour faire ce choix, revenez à ipecacuanha comme précédemment.— L i- pecacuanha est le remède qui régularise la fièvre intermittente,

FIÈVRES INTERMITTENTES. 523

lorsqu'on est incertain sur son type, ou qu'elle n'en a pas de dé- termine.

Mais, après un troisième accès, il faut se prononcer pour un S !™ d(6; ce«e^ Presque toujours pour l'un de ceux qui MI 'd ell'e ^«"«-Après un quatrième accès, choisissez un remède avec tout le soin possible. Lorsque les symptômes du premier accès sont semblables à ceux du remède, donnez lui la préférence immédiatement. Or, nous devons Je répét or ! quon n'a pas de motif pour choisir tel ou tel rem do z rpecacuanha, comme il a été dit plus haut, jusqu'à ce que votre choix puiMe se faire définitivement, c'estl-d.re par la comDa

sarre e a 1 un des med.caments ci-dessous indiqués il faut l'ad- TeZ T'T f°iS' api'ès k Cessation ci; rie a

de'^h r eUre8 aVant nnVaSi°n du Pr0chain- Lu cas de lechute, commencez par donner le remède oui

a Tt em &avLfait U &™> et Te nez

au remède qu, 1 avait coupée ; si cela ne suffit pas, passez à un

Lorsque la fièvre a été aggravée ou détraquée par le quin quma, ou Pemetique, ou l'arsenic, il est très-difflciï d la eûé"

S"'?1 °n l0""^ danS 08 Ca3 - le emgède"

principal, et pu.s lachesis, pour revenir à vulsatiUa On

q^S^^ ^ ^ flt à k *-

nlcùm, celui c SÎT' T"* W'etoWK' ou Dan, fi' médicaments qui convient le mieux

~pKMn fP'e' qt,i a li6U ^SLat et au septième c au' àuato ,P - aUcnti°n toute P^iculière craindre une récïdfvT °e ™™ T^f^T *'* a ^ à suite le remède qui avait f^ L 1 s^n\3 repétez tout de accès. - Dans J? èv re tiê. e ^ da'1S S°n dmiier quatorzième et Ja^ïï r egaIe™nt attention au

vingtième et au quarante-deuxième. - Jus-

524 MALADIES GÉNÉRALES.

qu'à ces époques, les malades ne doivent pas s'écarter du régime sévère qui leur a été prescrit. Car, règle générale : la maladie n'est pas guérie avec la cessation des symptômes ; elle continue à l'étatlatent sans qu'on puisse la constater. On conçoit dès lors que le moindre écart de régime puisse la reproduire ; et, en effet, la fièvre récidive.

Indépendamment de china, tfipecacuanha et de nux vomica, on a employé en Amérique, dans ces dernières années, comme remèdes principaux, et qui ont mieux réussi que les autres, arsenicum, carbo vegetabilis, natrum muriaticum et antimo- nium crudum. Dans les climats chauds, et durant les étés, on donnera préférablement bryonia, carbo vegetabilis, arnica et lachesis. Au printemps, après lachesisel carbo vegetabilis, on donnera belladonna, natrum muriaticum et veralrum album. Toutefois cette indication générale ne devra pas seule nous gui- der avec avantage dans le choix du remède ; elle ne doit nous déterminer que lorsqu'il y a doute entre deux remèdes.

Dans les fièvres quotidiennes, tierces et quartes, il convient de donner china, ignatia, nux vomica, pulsatilla, arsenicum, carbo vegetabilis et natrum muriaticum. Dans les fièvres quoti- diennes et tierces du printemps et de l'été, ce sera, outre les re- mèdes ci-dessus indiqués, particulièrement belladonna, calcarea, capsicum, cina,ipecacuanha, sulphur et veratrum album. Dans la fièvre tierce, indépendamment de ces remèdes, on s'adressera aussi à bryonia, antimonium crudum, arnica et staphysagria. Mais, quelle que soit la période de la fièvre, les remèdes agi- ront efficacement s'ils répondent exactement aux symptômes.

Ipecacuanha convient lorsque la fièvre débute par des frissons intenses, ressentis dans l'intérieur de l'orga- nisme; si la période de froid est plus forte et s'aggrave par la chaleur extérieure (voy. nux vomica) ; lorsqu'il y a peu ou point de soif durant les frissons, mais beaucoup pendant la chaleur; lorsqu'il y a nausées et vomissements (voy. cina), pendant et entre les accès, la langue étant peu char- gée ou nette, avec oppression de poitrine avant ou pen- dant la fièvre (voy. arsenicum).

Arsenicum convient lorsque les diverses périodes ne sont pas bien distinctes, que les frissons et la chaleur arrivent

FIÈVRES INTERMITTENTES. 525

en même temps (comparez avec nux vomica, pulsatilla et aconitum), ou qu'ils changent souvent (voyez china, vera- trum album, nux vomica, mercurius et calcarea), ou lors- que la chaleur est extérieure et que les frissons sont inté- rieurs (voyez ignatia, nux vomica et lachesis), et si cet ordre est renversé (veratrum album et calcarea) ; si la transpira- tion ne s'établit pas du tout ou ne se manifeste que quel- que temps après la chaleur- lorsque durant la fièvre il survient d'autres souffrances, ou qu'elles en sont aggra- vées; quand le malade tombe dans un état de faiblesse ex- trême (voyez china), ou qu'il y a vertiges, nausées, vio- lentes et brûlantes douleurs de l'estomac, tremblement palpitation de cœur, immobilité des membres ou douleurs insupportables; anxiété et insomnie ; soif excessive, besoin fréquent de boire, mais peu à la fois ; - lorsque pendant la période de froid le malade est contristé; lorsque par le moindre mouvement ou par la parole il éprouve des cha- leurs fugaces; lorsqu'il ressent des spasmes et des oppres- sions de poitrine (voyez ipecacuanha), puis des douleurs umverselles, envie de dormir, bouche amère et mal de tete Durant la chaleur, inquiétude et pression frontale pendant la sueur, bourdonnement d'oreilles ; après la fièvre, mal de tête.

China avant la fièvre, s'il y a nausée ou soif, appétit vo- iace mal de tete, anxiété, palpitation de cœur, éternu-

ZsonTetToï fymPtômes^soif ordinairement entre les tnssons et la chaleur, ou après la chaleur, ou pendant la

Z n vient " f ^ > °U si Ia

™L f T qUG lonStemPs aPrès les frissons; s'il y a

fZ sol :r p:n dant;t après ia fièvre ^

cum), sommeil ag.te pendant la nuit; si la face est jaune voyez Ce remède ne doit pas être admiifist f

y a trop de soif pendant la période de froid ou de chaud H convient surtout dans les endroits marécage!,; sujets

526 MALADIES GÉNÉRALES.

aux fièvres intermittentes, et sera donné aussi après l'appa- rition des symptômes ci-dessus.

Ferrum. Les symptômes ressemblent à ceux de china; mais ils s'accompagnent de congestion sanguine vers la tête, gonflement des veines, bouffissure autour des yeux, pression de l'estomac et de l'abdomen, surtout après avoir mangé, ou vomissement des aliments; tension du ventre, qui rend la respiration courte; en même temps on éprouve une grande faiblesse comme de paralysie; plénitude et dureté dans le côté droit ou gauche du ventre (comparez lachesis); commencement d'hydropisie et enflure des pieds.

Arnica, quand la période de froid vient généralement le matin ou avant midi; quand la soif est plus prononcée avant le froid; s'il y a tiraillements et douleurs dans les os avant la fièvre; que le malade ne peut garder aucune po- sition, et qu'il en change toujours, en même temps grande indifférence ou stupeur, mauvaise odeur de la transpiration ou de l'haleine.

Veratrum album, avec froid général extérieur, sueurs froides, urines foncées, en même temps grande chaleur interne (voy. calcarea) ; ou frissons seulement, frissons avec soif, nausées ; frissons et chaleur alternés (comparez arse- nicum et china) ; avec vertiges, constipation (voyez nux vomica, cocculus, staphysagria, belladonna); ou vomisse- ment et diarrhée pendant la chaleur ou pendant le froid ; douleurs lombaires.

Sambucus, quand la transpiration est profuse et qu'elle dure jusqu'au prochain accès, et que, du reste, les symptô- mes sont semblables à ceux qui sont indiqués dans ipeca- cuanha, arsenicum, china, ferrum, arnica et veratrum.

Antimonium crudum, lorsque la langue est très-chargée, goût amer ou mauvais; renvois, dégoût, nausées, vomisse- ments ; quand il y a peu ou point de soif; qu'il y a consti- pation ou diarrhée. , Brymia, quand les symptômes rappellent les prece-

FIÈVRES INTERMITTENTES. 527

dents, mais qu'il y a beaucoup de soif (voyez chamomilla), ou chaleur avant les frissons ; si pendant la période de froid les joues sont rouges; bâillement et point de côté pendant la chaleur; s'il a plus de froid et de frissons que de cha- leur, avec constipation ou diarrhée.

Cina, vomissements et appétit vorace, avant, pendant ou après la fièvre; soif pendant la chaleur, soif pendant le froid; face pâle durant le froid et la chaleur; démangeai- son continuelle du nez.

lgnatia, lorsque la soif existe pendant le froid et point pendant la chaleur (voy. carbo vegetabilis) ; quand toute chaleur communiquée affaiblit les frissons (le cas contraire se trouve dans ipecacuanha et nux vomica); on ressent à 1 extérieur une chaleur partielle sur certaines parties du corps, tandis que les autres sont froides ou glacées c'e^t ainsi qu'on a les pieds froids pendant qu'on a le reste du corps chaud; ou mal de ventre avec horripilation ; et en- suite chaleur avec faiblesse et sommeil.

Rhus toxicodendron, froid dans certaines parties et cha- leur dans d'autres (voyez ignatia); ou chaleur avant et après les frissons; fièvre quotidienne, mais variant chaque jour, particulièrement le soir et la nuit; ensuite, vers mi- nuit ou vers le matin; sueurs pendant la fièvre, ébullitions comme par des orties, mal de ventre avec diarrhée près

anxiété" CreUX ^ VeSt0maC> PalpUati0n de "™ et

mTnlTT grande débilité' beS0in de rester co«<*é et manque de force au commencement de la fièvre (voYez china et arsemcum). Douleur et chaleur à la tête. Bruis- sement dans les oreilles; rougeur des joues; soif et anxTétë pendant la penode de chaud; constipation, ensuite fri ! sons et chaleur alternés; ou chaleur avant le s sons, ou chaleur extérieure avec frissons ni urs ou

durant le froid, maïs aussi pendant le chaud et la sueur, car

528 MALADIES GÉNÉRALES.

autre ment il a froid; la chaleur extérieure nele soulage pas.

Chamomilla, langue chargée (voyez antimonium crudum et bryonia), blanche ou jaune ;'nausées, vomissements, ordi- nairement amers; grande soif, même pendant la transpira- tion; pression au cœur, douleur dans le côté droit, grand dégoût, chaleur et sueur plus marquées que le froid; dou- leur dans le rein droit; diarrhée ou selles molles, aqueuses.

Pulsatilla, souffrance de l'estomac (semblable à anti- monium crudum, bryonia et chamomilla); et lorsque le plus petit désordre de l'estomac amène une rechute; goût amer, vomissements de glaire, de bile et Maigreurs; point de soif ou seulement pendant la chaleur: ou tout à la fois frissons, chaleur et soif, qui sont généralement pires après midi et le soir, avec diarrhée. L.'accès arrive l'après-midi ou le soir, et le malade se plaint de frissons tout le temps, ou après lachesis.

Antimonium crudum. Langue chargée; goût amer ou mauvais; éructations, nausées, vomissements, peu ou point de soif (comparez à pulsatilla), constipation ou diarrhée. Après, donnez lachesis, et s'il a été pris de la quinine.

Coffea convient aux sujets impressionnables qui souf- frent d'une grande excitation nerveuse et dont la fièvre est modérée; ou seulement chaleur et soif, face rouge avec activité, vivacité d'esprit; soif, tant que dure la pé- riode de chaleur; transpiration générale, selles molles ou

diarrhée aqueuse.

Cocculus, dans la fièvre intermittente avec crampes ou spasmes de différentes espèces, particulièrement crampes d'estomac entre les accès, avec constipation opiniâtre, et grande surexcitation nerveuse.

Natrum muriaticum est un des meilleurs remèdes dans les fièvres intermittentes, mais ses effets doivent être at- tendus avec une grande patience pendant plusieurs jours. Mal de tête intense pendant les frissons, ou plus fort durant la chaleur; frissons de longue durée; pendant la

FIÈVRES INTERMITTENTES. 529

période de chaleur, le malade reste presque sans connais- sance; les yeux s'obscurcissent; il ne peut rien voir dis- tinctement, même pendant l'apyrexie; éruption sur les lèvres après quelques accès, sans que pour cela la fièvre ait cessé entièrement (Comparez ignatia etarsenicum album) ; légère fièvre, qui dure pendant l'intermittence.

Lachesis, lorsque l'accès arrive dans l'après-midi et s'accompagne de violentes douleurs dans les membres et dans les os, ce qui fait que le malade peut à peine rester étendu et s'agite en tous sens pour trouver une position; ou avec oppression de poitrine, quelquefois suivie de mou- vements convulsifs; pendant la période de chaleur, grand mal de tête, avec loquacité et face rouge ; ou pendant la chaleur externe, frissons intérieurs, avec couleur blême de la face, jaunâtre, même dans le temps apyrétique; particu- lièrement lorsque les acides, les crudités, le vinaigre et au- tres choses semblables ont provoqué une rechute ; ou lors- que la fièvre a été fréquemment coupée par le china, mais quelle revient, et qui pourrait dans ce cas être attaquée heureusement par pulsatilla. Lachesis convient surtout dans les fièvres du printemps ou du commencement de l'été Belladonna est convenable lorsqu'il est venu deux ou plusieurs accès dans les vingt-quatre heures; que la né- riode de froid a été légère, et celle de chaleur violente si la soif manque tout à fait, ou lorsqu'elle est très-violente avec grande sensibilité et propension aux larmes; consti- pation, ou évacuations insuffisantes ou rares; quelquefois aussi avec violent mal de tête, chaleur ou stupeur Hyoscyamus. Symptômes semblables au précédent

meU rmal" *** " ^ le ~ Nux moschata. Langue chargée d'un enduit blanchâtre- peu de so. pendant la chaleur; sommeil dans la pédode de froid; s, la chaleur extérieure est agréable m S Air extérieur fatigant; si les parties surlesque^^e lalad"

30

530 MALADIES GÉNÉRALES.

est couché s'endolorissnt, si la rate est gonflée et dure.

Hepar. La fièvre s'accompagne de catarrhe, de toux et de souffrances de poitrine (avant ou après, souvent aussi belladonna) ; ou au début, goût amer, ensuite frissons et soif, et après chaleur avec sommeil.

Glonoine, si le sang monte à la tête, s'il y a comme une sensation de chaleur vague qui s'élève du creux de l'esto- mac à la tête; battement dans la tête, et sueur froide au vi- sage; si l'accès finit avec la sueur qui est chaude.

Mercurius. Froid et chaleur alternatifs avec agitation ; pendant la chaleur, anxiété et soif; transpiration mau- vaise, profuse, aigre, avec palpitation de cœur.

Sulphur. Chaque soir, frissons; la nuit, chaleur; le matin, transpiration; fièvre, avec palpitation de cœur; fièvre, par suite d'une gale rentrée.

Calcarea, lorsque le froid et la chaleur alternent (sou- vent après sulphur) ; frissons extérieurs et chaleur interne (voyez veratrum album); face chaude et mains froides; d'abord chaleur à la face, et ensuite frissons; pendant la fièvre, vertiges, pesanteur de tête et des membres; dou- leurs tiraillantes et déchirantes dans les reins; inquiétude et anxiété. (Comparez à sulphur etveratrum.)

Carbo vegetabilis, avant ou pendant la fièvre, douleur dans les dents et dans les extrémités ; soif seulement pendant les frissons et point durant la chaleur (voyez ignatia et cap- sicum) ; pendant la chaleur, vertiges, nausées et face rouge.

Aconitum, lorsque les frissons, ensuite la chaleur, se manifestent avec grande violence ; chaleur se portant prin- cipalement au visage, à la tête, et avec anxiété; ou fris- sons et chaleur en coïncidence, les uns à l'extérieur, et l'autre à l'intérieur ou h la face; lorsque la chaleur est accompagnée de point de côté (voyez bryonia).

Opium convient particulièrement dans les fièvres inter- mittentes chez les personnes âgées et les enfants. Som- meil lourd pendant la chaleur (voyez rïatrum muriaticum,

FIÈVRES INTERMITTENTES.

534

ignatia, etc.) ou durant le froid ; ronflement avec la bou- che ouverte, mouvements convulsifs des extrémités ; con- gestion du sang à la tête, avec rougeur et bouffissure du visage; constipation.

Si les fièvres ont lieu :

Dans les endroits marécageux, donnez : Arnica, arse- nicum, carbo vegetabilis, china, cina, ferrum, ipecacuanha, natrum muiïaticum, rhus, veratrura.

Dans les saisons humides et froides. Calcarea, carbo ve- getabilis, china, lachesis, nux raoschata, pulsatilla, rhus, sul- phur, veratrum.

An printemps et en été. Antimonium crudum, arseni- cum, belladonna, capsicum, carbo vegetabilis, cina, ipeca- cuanha, lachesis, natrum muriaticum, nux vomica, pulsatilla, sulphur, veratrum.

En automne. Bryonia, china, nux vomica, rhus, vera- trum.

Dénaturées et aggravées par de fortes doses de quinine.

Arnica, arsenicum, belladonna, calcarea, capsicum, carbo vegetabilis, cina, ferrum, ipecacuanha, lachesis, mercurius, natrum muriaticum, nux moschata, nux vomica, pulsatilla, sulphur, veratrum.

Si elles se manifestent par : Un accès chaque jour (quotidienne). Aconitum, arseni- cum, belladonna, bryonia, calcarea, capsicum, carbo vegeta- bilis, china, ignatia, ipecacuanha, lachesis, natrum muriati- cum, nux vomica, pulsatilla, rhus, sulphur, veratrum.

à jours passés (tierce). Antimonium crudum, arnica, arsenicum, belladonna, bryonia, calcarea, capsicum, carbo vegetabilis, chamomilla, china, ipecacuanha, lachesis, natrum muriaticum, nux moschata, nux vomica, pulsatilla, rhus, veratrum.

tous les quatrièmes jours (quarte). Aconitum, arnica, arsenicum, carbo vegetabilis, ignatia, nux moschata, pulsa- tilla, veratrum.

tous les quinze jours. Arsenicum.

chaque année. Arsenicum, carbo vegetabilis, lachesis. Dans la soirée ou le soir. Aconitum, arnica, arsenicum,

belladonna, bryonia, calcarea, carbo vegetabilis, ignatia, ipe-

532

MALADIES GÉNÉRALES.

cacuanha, lachesis, mercurius, nux vomica, pulsatilla, rhus, sulphur.

Si les fièvres ont lieu :

la nuit. Arsenicum, belladonna, calcarca, capsicum, carbo vegetabilis, chamomilla, hepar, mercurius, nux vo- mica, pulsatilla, rhus, sulphur, veratrum.

le matin.— Arnica, arsenicum, belladonna, bnjonia, calcarea, carbo vegetabilis, chamomilla, china, hepar, lachesis, mercu- rius, natrum muriaticum, nux vomica, sulphur, veratrum. Si elles débutent par :

Des frissons et le froid seulement» Bryonia, capsicum, china, coffea, hyoscyamus, ipecacuanha, nux vomica, pul- satilla, veratrum.

Frissons et chaleur, mais sueurs point. Aconitum, arnica, arsenicum, belladonna, bryonia, capsicum, carbo ve- getabilis, chamomilla, ignatia, ipecacuanha, mercurius, nux vomica, pulsatilla, rhus, sulphur.

frissons et sueurs, mais chaleur point. Arsenicum, bryonia, pulsatilla, rhus, sulphur, veratrum.

Chaleur seulement , peu ou point de frissons et de sueurs. Aconitum, arsenicum, belladonna, bryonia, cal- carea, coffea, ipecacuanha, lachesis, nux vomica, opium, pul- satilla, sulphur, veratrum.

Chaleur et sueur, mais frissons point. Aconitum, ar- senicum, belladonna, bryonia, capsicum, carbo vegetabilis, chamomilla, china, cina, coffea, hepar, ignatia, ipecacuanha, nux vomica, opium, pulsatilla, rhus, veratrum.

Prédominance de la sueur. Aconitum, arsenicum, bel- ladonna, bryonia, calcarea, carbo vegetabilis, cina, hepar, mercurius, natrum muriaticum, pulsatilla, rhus, sambucus, sulphur, veratrum.

Frissons, chaleur et sueurs au même degré. Aconi- tum., arsenicum, belladonna, bryonia, capsicum, chamomilla, china, cina, hepar, ignatia, ipecacuanha, nux vomica, pulsa- tilla, rhus, sulphur, veratrum.

Frissons, puis chaleur. Aconitum, arnica, bryonia, bel- ladonna, capsicum, carbo vegetabilis, china, cina, hepar, hyoscyamus, ignatia, ipecacuanha, natrum muriaticum, nux vomica, pulsatilla, rhus, sulphur, veratrum.

FIÈVRES INTERMITTENTES.

533

Chaleur d'abord, puis frissons. Belladonna, bryonia, calcarea, capsicum, nux vomica, pulsatilla, sulphur.

Chaleur et frissons alternés. Arsenicum, belladonna, bryonia, calcarea, china, mercurius, natrum muriaticum, nux vomica, sulphur, veratrum.

Chaleur et frissons en même temps. Aconitum, arse- nicum, belladonna, bryonia, calcarea, chamomilla, china, ignatia, ipecacuanha, mercurius, nux vomica, pulsatilla, rhus, sulphur, veratrum.

chaleur à l'extérieur, frissons à l'intérieur. Aco- nitum, arsenicum, belladonna, calcarea, coffea, ignatia, la- chesis, nux vomica, sulphur.

chaleur à l'intérieur, frissons à l'extérieur. Arnica, bryonia, china, mercurius, pulsatilla, rhus, veratrum.

Sueurs avec frissons. Arsenicum, calcarea, nux vomica, pulsatilla, sulphur.

Frissons, puis sueurs, sans chaleur. Bryonia, capsi- cum, rhus, veratrum.

Sueurs et chaleur ensemble. Aconitum, belladonna, bryo- nia, capsicum, chamomilla, china, cina, hepar, ignatia, ipe- cacuanha, mercurius, nux vomica, opium, rhus, veratrum.

Sueurs après la chaleur. Arsenicum, bryonia, carbo ve- getabilis, chamomilla, china, cina, coffea, hepar, ignatia, ipe- cacuanha, opium, pulsatilla, rhus, sulphur, veratrum.

Soif avant l'accès. Arnica, china, pulsatilla, sulphur.

pendant le frisson. Aconitum, antimonium crudum, arnica, arsenicum, brxjonia, calcarea, capsicum, carbo vege- tabilis, chamomilla, china, cina, hepar, ignatia, ipecacuanha, natrum muriaticum, nux vomica, rhus, sulphur, veratrum.

après le frisson, mais avant la chaleur. Arsenicum, china, pulsatilla.

et la chaleur ensemble. Aconitum, belladonna, bryo- nia, calcarea, capsicum, chamomilla, china, hepar, hyoscya- mus, lachesis, mercurius, natrum muriaticum, nux vomica, pulsatilla, rhus, sulphur, veratrum. Soif nulle peudant la chaleur. Arsenicum, belladonna, capsicum, carbo vegelabilis, china, ignatia, ipecacuanha, la- chesis, mercurius, nux moschata, nux vomica, pulsatilla, rhus, sambucus, sulphur, veratrum.

Soif après la chaleur. China, nux vomica, opium, pul- satilla.

30,

534

MALADIES GÉNÉRALES.

Soif durant la sueur. Arsenicum, chamomilla^ china, he- par, mercurius, natrum muriaticum, pulsatilla, rlius, vera- trum.

après la sueur. Nux vomica.

Affections concomitantes des fièvres intermittentes.

Douleurs dans les membres. Arsenicum, china, natrum

murialicum, nux vomica, rhus, veratrum. Grande faiblesse. Arsenicum, china, ferrum, hyoscya-

mus, lachesis, natrum muriaticum, nux vomica, rhus. Symptômes hydropiques. Arsenicum, china, ferrum. Assoupissement et somnolence. Belladonna, carbo vege-

tabilis, hyoscyamus, lachesis, opium, pulsatilla, rhus. Sommeil pendant les frissons. Natrum muriaticum,

nux moschata.

pendant la chaleur. Ignatia.

avant les frissons. Arsenicum.

Grande surexcitation nerveuse et mentale. Aconitum, arsenicum, belladonna, bryonia, chamomilla, coffea, ignatia, nux vomica. pulsatilla.

Montée brusque du sang à la tête (avec vertiges, délire,

stupeur). Aconitum, belladonna, bryonia, carbo vegetabi- lis, glonoine, hyoscyamus, lachesis, nux vomica, opium, pul- satilla, rhus.

Violente céphalalgie. Arnica, arsenicum, belladonna. china, glonoine, ignalia, lachesis, natrum muriaticum, nux vomica, pulsatilla, rhus.

Dérangement d'estomac. Antimonium crudum, arseni- cum, belladonna, bryonia, chamomilla, china, ignatia, ipe- cacuanha, natrum muriaticum, nux vomica, pulsatilla, sul- phur.

Vomissements. Antimonium crudum, arsenicum, bryo- nia, china, cina, ignatia, nux vomica, pulsatilla.

durant les frissons. Bryonia, ignatia.

après les frissons. Arsenicum, nux vomica.

pendant la chaleur. Nux vomica.

de bile. Bryonia, ignatia., nux vomica.

de mucosités. China, ignatia, pulsatilla.

d'aliments. Ignatia.

FIÈVRES INTERMITTENTES. 535

langue avec eudait blanchâtre. Antimonium Ciudum, bryonia, nux moschata.

gluante, sèche pendant les frissons. Bryonia. Diarrhée. Arnica, arsenicum, chamomilla, china, ipeca-

cuanha, pulsatilla, rbus, veratrum.

Constipation. Arsenicum, bryonia, calcarea, mercurius, nux vomica.

Rate indurée. Nux moschata.

douloureuse. Capsicum.

Foie douloureux et gonflé. Arsenicum, china, mercu- rius, nux vomica.

État ca<tarrhal (toux, etc.). Aconitum, belladonna, bryo- nia, china, hepar, lachesis, mercurius, nux vomica, pulsa- tilla, rhus, sulphur.

Oppression de poitrine et gêne de la respiration.

Aconitum, antimonium crudum, arnica, arsenicum, bryonia, china, ferrum, hepar, ipecacuanha, lachesis, nux vomica' pulsatilla, sulphur.

Ces souffrances concomitantes ont lieu particulière- ment :

AYant l'accès. Arnica, arsenicum, belladonna, calcarea carbo vegetabilis, china, cina, ignatia, ipecacuanha, natrum muriaticum, nux vomica, pulsatilla, rhus, sulphur.

Pendant les frissons. Arnica, arsenicum, bryonia cal- carea, capsicum, carbo vegetabilis, china, cina, hepar, igna- tia, ipecacuanha, lachesis, mercurius, natrum muriaticum nux moschata, nux vomica, pulsatilla, rhus, veratrum.

Pendant la chaleur. Aconitum, arsenicum, bryonia bel- ladonna, calcarea, capsicum, carbo vegetabilis, chamomilla, china, cofiea, hyoscyamus, ignatia, ipecacuanha, lachesis mercurius, natrum muriaticum, nux vomica, opium, pulsa- tilla, rhus, sulphur, veratrum.

Pendant les sueurs. Aconitum, arsenicum, bryonia, cha- mom.iia lachesis. mercurius, nux vomica, opium, pulsatilla rhus, sulphur, veratrum. *

A?prnèBJl!7èî' 7 Arsenicum> bry°nia, carbo vegetabilis, cof- iea, ignat.a, lachesis, nux vomica, pulsatilla, rhus

PvhKS *"'ermitteMt- ~ Arsenicum, china, lachesis, mercu- nus, natrum muriaticum, nux vomica, opium.

536 MALADIES GÉNÉRALES.

Pouls manquant en apparence. Aconitum, arsenicum, carbo vegetabilis, hyoscyamus, opium, veratrum.

dur. Aconitum, belladonna, bryonia, hyoscyamus, nux vomica, sulphur.

petit. Aconitum, arsenicum, hyoscyamus, lachesis. mercurius, nux vomica, opium, veratrum.

lent. Belladonna, china, mercurius, opium, pulsatilla, rhus, sambucus, veratrum.

précipité. Aconitum, arsenicum, belladonna, bryonia, hyoscyamus, mercurius, pulsatilla, sulphur.

irrégnlier.— Aconitum, antimonium crudum, arsenicum, bryonia, china, hepar, lachesis, mercurius, natrum muriati- cum, rhus.

plein. Aconitum, belladonna, bryonia, ferrum, hyoscya- mus, lachesis, nux vomica, opium, pulsatilla, sambucus, sulphur.

mou. Carbo vegetabilis, china, veratrum.

tremblant. Arsenicum, mercurius, rhus.

FIÈVRES PERNICIEUSES.

Ces fièvres, comme les intermittentes, sont dues à un mauvais air, appelées miasmes. Au début, elles seront traitées de la même manière que la fièvre d'accès. Mais elles ne peuvent l'être que par un médecin homœopa- the. Si le sang se porte brusquement à la tête, et qu'il en résulte la perte de connaissance, donnez glonoine; aco- nitum, rarement; belladonna, encore plus rarement, en comparant les symptômes établis aux articles « Conver- sion de la tête et mal de tête ».

DE LA. FIÈVRE JAUNE.

Si nous avons dit du choléra qu'il ne tranchirait pas les limites que nous lui imposons par le soufre, dont nos bas doivent être saupoudrés en temps d'épidémie cholérique, nous pouvons en dire autant de la fièvre jaune. Mais comme c'est une maladie très-différente, nous avons à indiquer un moyen différent, car, ici, le soufre fomenterait le mal.

DE LA FIÈVRE JAUNE. 537

Dans le choléra, je recommande la peur, les précautions et le soufre; dans la fièvre, j'ai à prescrire l'effroi, l'exer- cice et le charbon de bois.

L'effroi chasse tout le monde; que celui donc qui peut fuir, le fasse; le plus tôt ne sera que le mieux. Les malades eux-mêmes doivent déserter ; ils ont à craindre l'agglomération.

La fièvre jaune a toujours un point central, ou plusieurs, d'où elle rayonne dans les environs ; elle se communique par la respiration de l'air ambiant, qui tient en suspension le gaz délétère qui donne le mal , et dont l'action est plus ou moins pénétrante, selon les susceptibilités individuelles, exactement comme cela a lieu dans les maladies par infec- tion. Ce gaz délétère, pour agir, doit se trouver dans un certain état de condensation, et n'agit que lorsqu'il est combiné et mêlé à une masse considérable d'air.

Ce miasme, cause de la fièvre jaune, diffère des autres miasmes : il est sans doute similaire aux miasmes des ma- rais, source des fièvres intermittentes; mais il n'est pas, comme ceux-ci, limité à certaines localités : il se déplace avec l'air, et répand le mal et la mort partout il passe.

Les cas isolés de fièvre jaune, qui éclatent particulière- ment dans une atmosphère pure, dans un air plus élevé, plus frais et agité, ne répandent pas la maladie; il n'y a pas d'exemple à cet égard. - Aussi , dès qu'une épidémie se déclare, il faut s'empresser d'isoler les malades, et il faut le faire avant que ne s'éveille la panique, cette mala- die de l'esprit pire que la maladie elle-même. Isoler le malade, c'est aussi faire la part du feu, qui embrase tout ce qui est combustible. Si l'on use de cette précaution, l'isole- ment, on empêche ainsi la propagation de l'épidémie. On s éloignera donc de ce foyer d'infection, car, tons tant que nous sommes, nous sommes de la matière combustible

J admire la grandeur d'âme de tous ceux qui sont appe- lés a donner des soms aux malades dans cette terrible ma-

538 MALADIES GÉNÉRALES.

ladie; j'admire surtout les médecins de la vieille école, qui accomplissent si pleinement leur devoir en présence d'un mal qu'ils ne peuvent conjurer, semblables à leur illustre prédécesseur, Galien, qui, aussitôt qu'il éclatait une épidé- mie, montait sur sa mule et s'en allait, muni de ses pré- cieuses boîtes et suivi de ses esclaves, secourir les malades.

Mais quel déploiement de force morale et de science pour ne prescrire que le calomel, et par la seule raison que les malades ont les yeux jaunes et que le foie y est pour quelque chose ! car ils supposent gratuitement que le ca- lomel agit sur le foie... pour donner la quinine, qui rem- plit les Petites-Maisons d'idiots et de fous; les maisons de Charité d'aveugles, de sourds et de boiteux, pour grever ainsi la société d'une charge nouvelle par suite de l'emploi de cette drogue !

La chose la plus pressée à faire est de détruire le miasme dans tous ses foyers de génération. On commencera par l'assainissement des lieux, le dessèchement des marais, mais en temps opportun, et jamais durant l'état épidémi- que, en hiver et non en été; par la désinfection des habi- tations malsaines, des bâtiments dans lesquels auront régné la fièvre jaune ou des maladies semblables. Et c'est en- core une des plus grandes absurdités de la vieille école que de croire que le chlorure de chaux, bon pour neutra- liser certains miasmes, le soit également pour celui de la fièvre jaune, qui en diffère entièrement.

C'est encore par suite d'un vieux reste de superstition que les médecins se mettaient à la recherche d'un seul an- tidote pour la neutralisation de tous les poisons, et es- sayaient en même temps d'inventer un seul remède pour toutes les maladies. Toute substance qui est apte a en dé- truire une autre doit avoir avec celle-ci une affinité chi- mique. Des expériences faites à ce sujet ont convaincu qui a voulu l'être, que les chlorures combinés au miasme n on pas apporté la moindre modification à l'état des choses. Il

DE LA FIÈVRE JAUNE.

539

en est de même de toutes autres fumigations , même la plus ridicule, celle des feux dans les rues !

Mais le feu laisse après lui une substance qui , ainsi que la chimie Ta constaté depuis plus de cent ans , a la pro- priété très-particulière d'absorber les gaz : c'est le charbon de bois ordinaire. Il est prouvé par l'expérience qu'une faible portion de charbon absorbe une quantité étonnante de gaz, surtout s'il est brisé, et encore mieux s'il est réduit en poudre et si répandu qu'il soit sur une grande, surface. Et ce qu'on a particulièrement remarqué, c'est que les gaz morbifiques de cette classe à laquelle appartient le miasme de la fièvre jaune sont, par préférence, absorbés en grande quantité par le charbon. On a vu, en effet, quelques ba- quets remplis de poudre de charbon suffire à la désinfec- tion de tout un navire. Ne parvient-on pas à assainir par ce moyen les eaux les plus corrompues ? Pourquoi ne s'en servirait-on pas pour purifier l'air des hôpitaux et la cham- bre d'un malade? Si on ne l'a pas fait, pourquoi ne le ferait-on pas?

Comme l'usage du charbon pourrait être prescrit et qu'il pourrait être rendu obligatoire par l'autorité , et afin d'en rendre les effets patents dans l'application générale, que l'on fasse publiquement l'expérience suivante, au sujet de l'utilité presque infaillible du charbon :

Mettez un rat mort dans une petite boîte en bois , sur une couche de charbon de trois pouces d'épaisseur, et remplissez ensuite la boîte avec cette poudre de charbon, de manière à couvrir le rat de quelques pouces. Tout le monde connaît l'horrible puanteur d'un rat mort. Eh bien ! placez cette boîte sur la table ronde de la chambre d'un con- seil municipal, et priez tous les conseillers de venir jour- nellement chacun à son tour exercer son odorat. Au jour de l'ouverture de cette boîte, ils ne trouveront, même après avoir enlevé la couche supérieure de charbon, d'au- tre odeur que celle d'un air renfermé; toute l'odeur sera

540 MALADIES GÉNÉRALES.

sortie en quelques minutes. Le rat pourri pourra être placé dans le parloir sans que personne s'en cloute, et il n'en restera, après quelques semaines, que la peau, les poils, les muscles desséchés et les os.

Si une tombe a été remplie avec du charbon , dans une épaisseur de deux ou trois pieds, on peut l'ouvrir plus tard sans danger. Un corps, enfermé hermétiquement dans un cercueil , couvert de charbon , peut être déplacé sans in- convénient.

Mais laissons cela de côté; l'essentiel, ici, c'est la cessa- tion prompte de la fièvre; tout cela est indépendant du traitement du malade ; et si tous les cas étaient traités par la méthode homceopathique, on s'apercevrait bientôt, en une seule semaine, de ses bons résultats. Or, ce n'est pas accidentellement , mais bien par suite d'une loi de la na- ture , qu'il existe un véritable antidote chimique, qui a tout à la fois la vertu de prévenir et celle de guérir, s'il est pris à l'intérieur ; et ici l'élément chimique est l'analogue de l'élément dynamique. Il arrive , en effet, que, parmi les symptômes du carbo vegetabilis recueillis par Hahnemann, nous trouvons une similitude frappante avec le groupe de symptômes qui caractérise la fièvre jaune ; mais laissons aux médecins le soin d'examiner ce qu'il y de scientifique dans cette thèse ; cela ne peut concerner tout le monde.

Lemeilleur préservatif de la fièvre jaune est donc le carbo vegetabilis dans ses préparations homœopathiques; ses de- grés d'atténuation et sa répétition ne peuvent être le sujet d'une grande importance ; le temps et des observations at- tentives nous indiquent ce qu'il y a à faire à cet égard. Mais si on l'administre tout à fait au commencement de la ma- ladie, il est suffisant. Une seule dose prise dans les plus hautes dilutions, a réussi dans plusieurs cas. Un malade qui, dès le premier jour, avait les gencives saignantes, se trouva bien de prendre une dose de la troisième trituration, toutes les six ou sept heures, pendant quelques jours.

ÉVANOUISSEMENT, SYNCOPE. 541

Dès l'invasion de l'épidémie, pendant que durela terreur panique, qu'on est fatigué et épuisé, on a vu plusieurs médecins homœopathes s'empresser de donner aconitum et belladonna, même alternés; je ne suis pas de cet avis : il n'y a pas une similitude suffisante ni avec l'un ni avec l'autre.

Voici, du reste, comment il convient de procéder. On débutera toujours par carbo vegetabilis: il sert de base au traitement. Car, après ce remède, les autres agissent plus favorablement. Si, après son administration, il se déclare des symptômes alarmants, donnez :

Aconitum, si la peau est sèche, la fièvre chaude, avec grande angoisse et jactation.

Belladonna, avec montées brusques du sang à la tête et à la poitrine, lorsque le mouvement aggrave les symptômes.

Lachesis (ou, selon quelques écrits, crotalus) , dans la période extrême du mal, à l'état d'agonie.

Arnica, si le malade est tombé dans la stupeur, avec mauvais goût de la bouche; et qu'il dit être bien, lors- qu'on le questionne sur sa santé.

Arsenicum, pour l'état de grande agonie et les douleurs brûlantes; s'il n'est pas suffisant, cantharis en dilution dans l'eau.

ÉVANOUISSEMENT. SYNCOPE.

Cet accident, qui peut avoir sa gravité, s'appelle aussi défail- lance ou syncope; il inspire en général beaucoup de frayeur aux personnes présentes, et dans leur préoccupation elles s'em- pressent d'employer toutes sortes de remèdes dont le malade ne retire aucun soulagement, mais Lien au contraire de l'aggrava- tion; on sait que de donner à respirer l'esprit de corne-de-cerf (ammoniaque liquide) avec excès, il peut s'ensuivre la mort La première règle est donc de ne pas trop se . hâter. On commen- cera par dégager le malade detous liens ou boulons qui peuvent le gêner; qu'on le mette ensuite dans une position commode et qu on écarte de lui tout ce qui, à la reprise de ses sens, pour- rait lui être désagréable; ensuite qu'on lui asperge la face avec de leau fro.de; qu'on lui applique, en outre, des compresses

IN'.. Ri .

81

542

MALADIES GÉNÉRALES.

froides et mouillées sur la nuque et au creux de l'estomac. Si tout cela reste sans résultat, et que le malade devienne froid, faites-lui sentir de la teinture ou esprit de camphre.

Si la cause est connue, qu'on applique le remède ap- proprié : par exemple, si la syncope a lieu par suite de la peur, donnez coffea, opium ou aconitum ; si c'est une perte considérable de sang, ou la suite d'un affaiblis- sement quelconque, china ; dans ce cas, un peu de bon vin est très-efficace, mais à très-petite dose, par gouttes; après une forte et soudaine émotion morale, ignatia ou chamomilla ; après la perte du sommeil, cocculus. Lorsque ce sont des peines légères qui font couler en syncope , donnez hepar ; une violente douleur, aconi- tum; quelquefois aussi coffea, chamomilla. Si les dou- leurs qui ont précédé l'évanouissement étaient de force à rendre fou, donnez veratrum; donnez le même remède si la défaillance a lieu par suite du moindre mouvement ; si elle survient le matin, nux vomica, et particulièrement aux personnes qui ont excédé leurs forces par un travail in- tellectuel ou par abus de boissons spiritueuses. Nux mos- chata, si l'évanouissement vient à la suite d'efforts et d'un refroidissement dans un temps humide, chez les individus qui se plaignent d'une grande faiblesse àprès avoir excédé leurs forces, particulièrement si, pendant qu'ils sont en état de syncope, ils éprouvent des palpitations de cœur, et puis qu'ils s'endorment facilement. Carbo vegetabilis aux personnes qui ont abusé du mercure; si elle arrive après dîner, nux vomica convient encore, sinon phosphoricum aci- dum; si la faiblesse est précédée de vertiges, chamo- milla ou hepar; de nausées, ipccacuanha.

Ces remèdes seront administrés en olfaction, et seule- ment par deux inspirations chaque fois, toutes les cinq ou dix minutes, si le premier flair a été sans effet. Choisissez ensuite, au besoin, un autre remède; mais si celui qu'on a employé d'abord a soulagé, et que ce soulagement n'a duré qu' un moment, répétez-le dès que le mal reprend. Si des

LÉTHAHGIE El SOMNOLENCE. 5-13

vomissements ont lieu après la reprise des sens, ne les em- pêchez pas. Si postérieurement le malade tombe dans le sommeil , laissez-le dormir : c'est un bien.

LÉTHARGIE ET SOMNOLENCE.

La léthargie consiste, ainsi que la somnolence et autres états analogues, dans la perte de connaissance par suite de laquelle le malade reste dans un profond sommeil, souvent accompagné de ronflement, état dont il ne peut sortir. Pour le traitement, voyez plus bas à l'article « Apoplexie. »

MORT APPARENTE OU ASPHYXIE.

Dans ces sortes de cas , on fait généralement , comme dans la syncope , la faute de précipiter sans réflexion les moyens d'action, de les donner avec trop de hâte, ou avec profusion, ou de ne rien faire du tout, et cela dans la sup- position que tout moyen est inutile. Dans le cas de mort apparente subite par suite d'une cause extérieure, la vie peut bien n'être que suspendue (1); et si l'on agit alors comme sur un cadavre qu'on veut ressusciter, parce qu'on y suppose un reste de vie, on peut réellement donner la mort. —Il y a beaucoup d'états de maladie la mort n'est certainement pas apparente, et que tout médecin expérimenté doit connaître; par contre, il y en a d'autres la mort n'est réellement qu'une suspension de la vie, notamment chez les femmes enceintes ou chez les accou- chées.—II n'existe pas de signe plus certain de la mort que la décomposition du corps, qui. procédant de l'intérieur à l'extérieur, se manifeste aux yeux par des taches livides. Il est des cas il est au moins incertain que la vie soit suspendue ; cela se voit surtout si l'état de mort est sur-

(1) Voy. Bouchut. Traité des signes de la mort et des prévenir les enterrements prématurés. Paris, 1849, in-18.

MALADIES GÉNÉRALES.

venu subitement et sans cause appréciable, et dans lequel il n'existe pas encore un commencement de putréfaction. On devra alors s'abstenir de tout acte qui pourrait occa- sionner une mort réelle. Qu'on suspende donc tout prépa- ratif d'ensevelissement, au moins jusqu'au troisième jour. Ce temps est ordinairement suffisant pour déterminer dans le corps des changements qui lèvent toute incertitude. S'il n'y a pas de signe de décomposition dès le troisième jour, on attendra encore, même une semaine, s'il le fallait.

Dans le cas l'activité vitale a été suspendue par une cause extérieure violente, le corps doit être traité avec le plus grand soin, touché avec prudence et douceur : en faisant ainsi, on parvient souvent à rappeler à la vie des malheureux trouvés dans cet état de mort apparente. On placera le sujet dans les conditions d'une douce cha- leur; plus l'air est froid, moins on doit se hâter de le ré- chauffer; on ramènera graduellement la chaleur. Si la mort apparente a eu lieu par réfrigération, on devra le réchauf- fer encore avec beaucoup plus de ménagement, car, en général, il est nuisible de rétablir trop promptement la chaleur dans les corps en apparence inanimés. Il est également nuisible de les éprouver par des secousses électriques ou galvaniques, qui ne peuvent que déter- miner la mort réelle. Il faut procéder par les frictions et le massage; on placera le corps dans un lieu l'air soit sain et pur, et éloigné du bruit. Il ne faut rien pré- cipiter; si la vie existe encore, elle ne s'éteindra passivité.

I. Mort apparente par inanition. Les individus

qui, par suite de la privation complète de nourriture, tom- bent d'inanition et semblent dans un état de mort, seront ranimés par de petits lavements de lait chaud, répétés souvent; dès que la respiration commence à se faire sen- tir, qu'on leur donne du lait goutte à goutte, plus tard par quelques cuillerées à café, et graduellement davantage. Ce n'est que lorsqu'ils commencent à demander eux-

MORT APPARENTE. 545

mêmes, et qu'ils insistent, qu'on peut leur permettre quel- ques cuillerées de bouillie au pain, et plus tard du bouil- lon, ensuite quelques gouttes de vin. Avant de leur faire prendre un petit repas, il faut que le sommeil soit re- venu, et que le malade y ait déjà puisé quelques forces. Il continuera encore à ne faire que de petits repas, et ce n'est que progressivement qu'il pourra se permet- tre de rentrer dans ses habitudes alimentaires. S'il mange trop vite et trop, il s'expose au danger de mourir.

II. Mort apparente par suite d'une chute dans un précipice. Le malade devra être placé avec précaution sur un ht, la tête haute et dans un lieu tranquille; puis on lui mettra sur la langue quelques gouttes d'une solu- tien d'arnica, en attendant l'arrivée du médecin, qui aura a examiner s'il n'y a pas quelque fracture ou s'il reste en- core quelques signes de vie. Il peut ouvrir la veine pour obéir au préjugé, mais il laissera couler quelques gouttes de sang a peine; car si, après la saignée faite à raison d une chute, on est rendu à la vie, ce n'est pas le sang perdu qui l'aura rappelée ; elle serait revenue sans cela. Toutefois, il n'est pas absolument impossible que la saignée puisse concourir au rétablissement d'un blessé.

Si on a jugé convenable de ne pas y recourir, donnez de nouveau arnica, par la bouche et en lavements; si le blesse se ranime par suite du sang perdu, donnez-lui d abord china pour favoriser le rétablissement des forces et ensuite arnica. - Si le malade avait perdu beau- coup de sang par ses blessures, il est tout au moins in- tempestif de le saigner; on lui donnerai ou quelque peu de vin, mais seulement par goutte; plus tard, arnica.

III. - I,.. inai.id.» étranglé, pen.l„8, 8uffo«ueS

par manque d'air ou par con,pre8S,on doivent être dés- habilles complètement; qu'ils soient couchés dans une poS1t,on convenable, la tête un peu haute, et le cou touU

546 MALADIES GÉNÉRALES.

fait libre et sans appui qui puisse le faire fléchir en avant ou en arrière; puis on pratiquera avec une flanelle chaude de légères frictions, qui seront continuées quelque temps ; on donnera ensuite un lavement d'opium, dix à vingt glo- bules délayés dans une suffisante quantité d'eau; il sera administré tout à la fois et poussé avec lenteur; on le répétera tous les quarts d'heure, puis on reviendra aux frictions, qui seront exercées sur les parties internes. On présentera de temps en temps un petit miroir devant la bouche etsousle nez, pour juger de l'état de la respiration. Qu'on écarte les paupières pour s'assurer, par la sensa- tion subite du jour, du degré de dilatation des pupilles et de la sensibilité des yeux. On enveloppera les pieds avec des linges dans lesquels on aura placé une tuile ou un fer à lisser chauds ; tout le corps sera entouré de la sorte ; c'est ainsi qu'on le réchauffera universellement.

Si, une ou deux heures après, il ne s'est pas opéré de changement, prenez une amande amôre qui, après avoir été complètement broyée, sera mise dans un verre d'eau, avec laquelle on humectera la bouche et le nez, en tâ- chant d'en faire tomber quelques gouttes sur la langue ; le reste sera donné en lavement. Si le lavement n'était pas gardé, qu'on en serve un second, mais avec une ca- nule plus longue, et qu'on laissera en place quelques in- stants, ou bien encore on bouchera l'ouverture de l'anus avec le pouce. On peut également, dans la plupart des cas, faire pratiquer, par une personne bien portante, des passes magnétiques, qui se feraient du sommet de la tete à l'extrémité des pieds, comme il a été dit plus haut, au chapitre «Maladie des enfants.» - Qu'on ne s'arrête pas à l'opinion de ces gens qui tiennent cette pratique comme un non-sens; leur science ne leur permet pas de com- prendre la vie autrement qu'à un point de vue étroit et vulgaire ; qu'on se hâte de les éloigner au plus tôt.

IV. iîcs noyî's. On les fera déshabiller de suite ; on

MORT APPARENTE.

547

leur nettoiera la bouche et la gorge, et puis on inclinera légèrement le corps et la tête, afin de faciliter l'écoule- ment de Peau avalée ; on les couchera ensuite dans un lit chaud, enveloppés de couvertures chaudes, ou environnés de sable ou de cendres chaudes. En été, on peut exposer le noyé à l'action de la chaleur solaire, toujours enve- loppé d'une couverture, la face exposée au soleil, et la tête légèrement couverte ; on lui donnera ensuite un la- vement, et l'on commencera à faire, avec des flanelles chaudes, des frictions qu'on continuera pendant deux heures entières. On peut également essayer encore ici des passes magnétiques. La saignée est un non-sens. Si les frictions ou les lavements ne produisent aucun effet, on administrera tartarus emeticus sur la langue, et le même remède en lavement, une prise de la troisième tri- turation dans un demi-litre d'eau, ce que la pointe d'un canif peut en prendre, et l'on reprendra les frictions, que l'on fera durer longtemps. On a vu des personnes qui avaient passé une demi-journée dans l'eau, et qui sont re- venues à la vie par des soins longs et infatigables. Celui qui tombe dans l'eau ne meurt pas de suite; ce n'est que longtemps après que la vie s'éteint, et ce n'est, générale- ment, que le troisième jour. Ce qui nous manque le plus ordinairement, dans ce cas, c'est la science ou la patience.

V. »e 1.1 congélation. Des personnes qu'on a trou- vées gelées ont pu être rappelées à la vie après plusieurs jours. —H faut enlever le corps avec la plus grande pré- caution, parce que la moindre violence pourrait détermi- ner la fracture de quelque membre. On exposera le sujet dans une chambre froide, inhabitée, ou dans une grange pourvu qu'il n'y ait pas de courant d'air; il ne faut pas oublier, dans ce cas, que la chaleur, même modérée, est une cause de mort. - Qu'on le couvre entièrement de neige de quatre travers de doigt d'épaisseur, même le vi- sage, en ne laissant que la bouche et les narines libres.

548 MALADIES GÉNÉRALES.

On placera le gelé de manière à ce que l'eau qui se fondra puisse s'écouler promptement, et l'on renouvellera la neige elle sera fondue. S'il n'y a pas de neige, on le mettra dans un bain froid, qu'on aura refroidi avec la glace. Si la glace s'est prise au corps ou aux vêtements, il faut l'en détacher. C'est ainsi qu'on réussit à dégeler les corps ; on voit, on acquiert la conviction qu'on y est parvenu lorsqu'ils deviennent mous et flexibles. On com- mencera ensuite par ôter les habits ; on les coupera plutôt que de les enlever de force et de risquer de rompre quelque organe. Dès que les membres deviennent sou- ples, on fera des frictions avec la neige sur les parties ra- mollies, et l'on continuera jusqu'à ce qu'elles deviennent rouges ; après les frictions, on mettra le malade sur un lit sec, et on le frottera avec des flanelles froides, etc. Si après ce traitement on n'aperçoit aucun signe de vie, qu'on prenne un morceau de camphre ou quelques gouttes de l'e- ther camphré; on les délayera dans l'eau pour en faire un lavement qu'on donnera. On répétera ce lavement tous les quarts d'heure. Si la vie se ranime sous l'empire des frictions ou du camphre, administrez alors des lavements tièdes de café noir; et dès que la déglutition sera rétablie, donnez du café par petites cuillerées.

A mesure que les signes de la vie augmentent, éloignez tout ce qui est humide, et frottez le corps jusqu'à ce qu'il soit sec, mais jamais au point de produire la chaleur. Il faut que le malade se réchauffe de lui-même dans le lit ; on ne l'entourera donc pas d'une chaleur d'emprunt , à l'exception toutefois des petits enfants noyés, que l'on mettra au lit avec une personne saine.

On devra n'épargner ni peines ni soins pour ramener quelqu'un à la vie ; il s'agit quelquefois d'employer plu- sieurs heures pour obtenir ce résultat. Il survient sou- vent alors des douleurs très-violentes. Dans ce cas, donnez carbo vegetabilis, qu'on répétera aussi souvent qu'il sera

MORT APPARENTE. 549

nécessaire; s'il ne suffit pas, donnez arsenicum album. Si les douleurs sont lancinantes avec chaleur à la tête, ad- ministrez aconitum en dilution. Si le malade a envie de goûter du vin ou de l'eau-de-vie, il faut lui en donner, mais tout au plus par gouttes et de temps à autre, tant que cette envie peut durer.

Les personnes rappelées ainsi à la vie doivent pendant longtemps se méfier de la chaleur du poêle et du feu , parce qu'il en résulterait peut-être des maladies des os, qui ne se manifestent que l'été suivant.

VI. Accidents occasionnés parla fondre (1). Les

foudroyés seront placés, étendus à demi, en face du soleil, dans un trou fait dans la terre fraîchement remuée ; ils en seront entièrement couverts, à l'exception de la figure. Aussitôt qu'ils remueront les yeux, on devra faire de l'om- bre sur leur tête. On leur mettra quelques globules de nux vomica sur la langue. Si, après une demi-heure , il n'y a pas signe de vie, on répétera ce remède. Un quart d'heure après on leur frottera la nuque avec une solution de nux vomica; après un autre quart d'heure, ayant dégagé le der- rière du dos de la terre qui l'entoure, on administrera un lavement avec une nouvelle solution de dix à vingt glo- bules de nux vomica. On bouchera dès lors l'anus avec du coton, afin d'empêcher la sortie du lavement, et l'on re- couvrira le malade de terre ; on le laissera dans cette po- siton jusqu'à ce qu'il commence à respirer, après quoi on lui dégagera la poitrine et on le mettra dans une chambre bien exposée à la lumière. Si le malade ne pouvait être placé dans la terre fraîche, qu'on le tienne à un courant d'air frais, qu'on lui donne de l'eau fraîche à boire,

(1) Consultez sur ce sujet les importantes Recherches de M le doc- teur Boudin (Annales d'hygiène. Paris, 1854 et 1855 t II p 395 t. III, p. 241 et t. IV). - Traitéde Géographie médicale. Paris,'l857' t. I, pag. 455 et suiv.

31.

550

MALADIUS GÉNÉRALES.

et qu'on donne nux vomica, comme il est dit plus haut.

Contre les souffrances consécutives, donnez nux vomica et sulphur ; contre la cécité, phosphorus.

VII. I>a mort apparente, par suite d'émotions di- verses, — d'une grande mortification, chamomilla; après un vif chagrin, ignatia; après une grande colère et frayeur, aconitum; après une peine d'amour avec désap- pointement et douleur au cœur, lachesis.

Dans les cas d'une mort apparente soudaine après de vives émotions, outre les remèdes indiqués, donnez apium virus, ou glonoine, si le visage est pâle. Apium virus, lorsque la syncope débute par une faiblesse qui entraîne le malade à terre et tombe; quelquefois avec vomissements, particulièrement après une peine morale et une fatigue corporelle ; glonoine, quand le malade porte subitement sa main sur son cœur ou à la tête ; après une sueur froide.

Opium est préférable, si le visage est bleuâtre.

TÉTANOS.

Dans cette affection, les malades sont tantôt entièrement roides, sans mouvement possible des membres ou des mus- cles ; tantôt, et c'est le cas le plus fréquent, leurs membres sont renversés et roidis en arrière, quelquefois à ce point que la nuque va toucher les talons. Lorsqu'on a à agir contre les symptômes du premier ordre, on emploiera belladonna, lachesis, hyoscyamus, opium, ignatia et natrum muriati- cum; dans ceux du second, on aura recours à opium, rhus et belladonna; et pour le dernier cas, rhus et ignatia alter- nativement. Lachesis peut prévenir l'attaque lorsqu'on la voit s'approcher, et natrum muriaticum sera préféré lors- que la cause dépend d'une violente et persistante contra- riété ; arnica, opium et hyoscyamus, lorsque la cause est externe et traumatique; les autres remèdes s'administrent

TÉTANOS. APOPLEXIE. 551

selon le caractère et la valeur des symptômes. Mais comme la maladie est très-grave et très-dangereuse, il faut s'empresser d'avoir un médecin.

APOPLEXIE.

Comme il est fort important de prévenir une maladie très- grave par elle-même, et de prévenir en même temps la pa- ralysie consécutive, nous devons faire connaître les signes précurseurs de l'apoplexie : ce sont une certaine pesanteur du corps, l'obscurcissement de la vue, bourdonnement et dureté d'ouïe inaccoutumée, somnolence ou grande pro- pension au sommeil, sommeil qui est interrompu par des rêves pénibles pendant la nuit; ronflement ; fréquents bâil- lements et fatigue après le moindre exercice; douleurs ai- guës de la tête; vertiges, défaillances; grande irritabilité de caractère; affaiblissement brusque de la mémoire; ou- bli des mots et des choses ; vision obtuse ou double; dif- ficulté d'avaler; engourdissements ou picotements des extrémités ; congestion du sang à la tête, avec battement des artères du cou; visage rouge, et pouls plein et vif, etc. Voyez « Congestion habituelle de la tête. »

Dans les cas d'apoplexie, la pratique ordinaire a recours à la saignée; il en résulte, en général, un rétablissement soudain, mais qui ne dure pas : le malade ne tarde pas à succomber. Avis. Ouvrez les yeux du patient : si les pu- pilles sont étroites , ou si l'une d'elles est plus petite et l'autre dilatée, ne saignez pas ; si elles sont très-dilatées toutes deux , ou si l'une d'elles est dilatée et l'autre d'une dilatation ordinaire, le malade peut être saigné; mais un médecin homœopathe éclairé et expérimenté le rétablira toujours sans la saignée.

Si le pouls est lent et plein, le visage rouge ou pâle donnez opium; mettez-en quelques globules sur la langue du malade, et faisant dissoudre quelques autres globules

552

MALADIES GÉNÉRALES.

dans une bouteille d'eau, donnez-en un lavement; si le pouls est très-faible, donnez lachesis de la même ma- nière.

En général, choisissez un remède selon la nature de la cause, et particulièrement selon les symptômes qui pré- cèdent l'attaque. Si elle est précédée par des nausées ou des envies de vomir, ou si le malade vomit lorsqu'il est re- venu à lui, donnez tartarus emeticus, troisième trituration (la quantité que peut en tenir la pointe d'un canif, et que vous ferez dissoudre dans un verre d'eau), et administrez cette portion par cuillerée à dessert toutes les dix ou quinze minutes; s'il ne se déclare pas d'amélioration après une bonne demi-heure, donnez-la en lavement. Du reste, choisissez selon les symptômes plus haut indiqués : aco- nitum, veratrum, pulsatilla, phosphoric. acid., nux vo- mica, arsenium, antimonium crudum, hyoscyamus, arni- ca, etc.

Les limites de cet ouvrage bornent les détails au sujet de cette maladie ; mais on comprend qu'en pareil cas, il est indispensable de recevoir les soins d'un médecin homœopathe.

FIN

TABLE INDICATIVE

DES REMÈDES EMPLOYÉS , LEURS NOMS ET LEUR USAGE DANS LES MALADIES.

(Pour la pagination, voir la table des matières et des chapitres.)

ACONITUM. ACONITUM NAPELLUS. Aconit Napkl. Plante véné- neuse des montagnes d'Europe. Renonculacées , Juss. Frayeur. Crainte ou peur. Contrariété. Colère. Irritabilité. Refroidissements. Coup de soleil. Fatigue. Excès. Indiges- tion. Embarras gastrique. Surcharge d'estomac. Boissons froides. Ivresse. Tabac. Infusions végétales. Cantharides. Soufre. Mauvais air. Peintures. Acides. Crapaud. Pustule maligne. Guêpes. Cousins. Lésion externe. Meurtrissure. Yeux pochés. Luxation. Fracture. Blessures. Tiïsmus. Sai- gnement des gencives. Brûlures. Yeux. Nez.

Vertige. Mémoire faible. Congestion de la tête. Mal de tête. Paupières. Ophthalmie. Cécité. Horreur de la lumière Bourdonnement d'oreilles. Epistaxis. Coryza. Toux. Coque- luche. Croup. Congestion de la poitrine. Crachement de sang Laryngite. Bronchite. Palpitations. Asthme. Pleurésie. In- flammation des poumons. Contusion de la poitrine. Esqui- nancie. Mal de dents. Névralgie faciale. Mauvais goût. Affec- tion de la langue. Vomissement de sang. Inflammation d estomac. Vers. Prurit à l'anus. Hémorrhoïdes. Dyssenterie Choiera. Maladie du foie. Difficultés des urines. Hernie Suppression des règles. Grossesse. Couches. Maladies 1 enfance. Dentition. Vaccination. Croûtes de lait. Urticaire Rougeole. Scarlatine. Varioloïde. Petite vérole. Erysipèle' Goutte. Rhumatisme. Cauchemar. Insomnie. Fièvre inter' rmttente, rémittente et congestive. Fièvre jaune. Syncope Mort apparente. Apoplexie. 1 P

ANTIMONIUM CRUDUM. Ant,mo,nE cnu. Sulfure d'antimoine Refro.dissement. Echauffement. Excès. Embarras gastri- que. D.arrhée. Mal de tête. Fièvre. Ivresse. Acides.

554

TABLE INDICATIVE

Vertige. Céphalalgie. Paupières. Yeux. Mal d'oreille. Oreilles. Mal de dents. Mauvais goût. Dyspepsie. Nausées. Inflammation de l'estomac. Hémorrhoïdes. Diarrhée. Gros- sesse. Après les couches. Chez les enfants. Ulcères. Cors. Verrues. Goutte. Fièvre intermittente. Apoplexie.

AP1UM VIRUS. Extrait chimique du poison de l'abeille com- mune.

Refroidissements. Cantharides. Piqûres de guêpes. Bles- sures.

Vertige. Mémoire. Paupières. Yeux. Vue faible. Photopho- bie. Enrouement. Toux. Congestion de la poitrine. Asthme. Contusion de la poitrine. Esquinancie. Mal de dents. Langue (affection de la). Prurit à l'anus. Prolapsus de l'anus. Hémorrhoïdes. Diarrhée. Urines difficiles. Règles en retard. Grossesse. Après les couches. Urticaire. Scarlatine. Erysi- pèle. Prurit de la peau. Mort apparente.

ARNICA MONTANA. Arnique. Plante des montagnes d'Eu- rope. Corymbifères, Juss.

Colère. Refroidissement. Fatigue. Longues veilles. Embar- ras gastrique. Mal de tête. Acides. Quinine. Polygala. Guêpes. Cousins. Coups. Entorse. Luxation. Fracture. Blessures. Gencives. Oreilles. Nez. Gosier. Peau. Estomac. Vertige. Mémoire faible. Congestion de la tête. Mal d'oreille, Bour- donnement. Dureté de l'ouïe. Nez. Gosier. Estomac. Peau.

Vertige. Mémoire. Congestion du sang à la tête. Mal d'o- reille. Oreilles. Nez. Toux. Coqueluche. Croup. Crachement de sang. Entorse. Pleurésie. Pneumonie. Contusion de la poitrine. Mal de dents. Fluxion de la joue. Névralgie faciale. Mauvais goût. Mauvaise haleine. Affection de la langue. Dyspepsie. Nausées. Vomissement de sang. Prolapsus de l'anus. Pissement de sang. Grossesse. Après les couches. Chez les enfants. Rougeole. Furoncle. Charbon. Goutte. Rhu- matisme. Pleurésie. Fièvre intermittente. Fièvre jaune. Mort apparente. ARNICA T1NCTURA. Teinture d'arnica.

Fatigue. Coups et blessures. Bosses à la tête. Luxation. Pansement après les couches. Troisième partie chez les en- fants. Ulcères, Entamuresau lit.

DES REMÈDES. 555

ARSENICUM. ARSENICUM ALBUM. Arsenic.

Peur. Vexation. Contrariété. Refroidissements. Fatigues. Perte d'humeurs. Indigestion. Boissons froides. Liqueurs brassées. Ivrognerie. Délire tremblant. Tabac. Aliments surs. Quinine. Mercure. Crapaud. Graisse vénéneuse. Pustule ma- ligne. Morve. Morsure de serpent. Substance putride ani- male. Meurtrissure. Blessure. Brûlure. Estomac.

Mal de tête. Affections des paupières et des yeux ; des oreil- les; du nez. Coryza. Toux. Croup. Crachement de sang. La- ryngite. Bronchite. Palpitations. Asthme. Pleurésie. Inflam- mation des poumons. Mal de dents. Fluxion des joues. Né- vralgie faciale. Mauvais goût. Haleine fétide. Scorbut. Affec- tion de la langue. Nausées. Vomissement de sang. Inflamma- tion de l'estomac. Congestion abdominale. Hémorrhoïdes uyarrh.ee. Dyssenterie. Choléra. Urines difficiles. Hernies Kegles tardives supprimées. Grossesse. Couches. Chez les en- tants. Urticaire. Rougeole. Scarlatine. Erysipèle. Pru. it de la peau. Gale. Charbon. Engelures. Panaris. Ulcères. Rhuma- tisme Goutte. Fièvre intermittente. Fièvre jaune. Mort ap- parente. Apoplexie. r

BELLADONNA. ATROPA BELLADONNA. Bkludohw. Morexle furieuse. Plante vénéneuse. Solanées, Juss. Payeur. Crainte. Peur. Mortification. Colère. Refroidisse- ments. Coup de soleil. Echauffement. Vie sédentaire. Bois- sons brassées. Ivrognerie. Délire tremblant. Café. Aliments acdes. Laudanum. Quinine. Sénéga. Salsepareille. Soufre Mercure. Plomb. Gaz délétère. Mauvais air. Foie de soufre iode. Vin adultéré. Essence de térébenthine. Coquillages' Morsure de serpent, de chien enragé. Lésions mécaniques' Meur nssure. Trismus. Blessure de 1 oreille, du nez, du gol sier, de la trachée-artère, de l'estomac.

chlvTfJér0hl- Sang à k tête- Mal de tête- P^e des cheveux. Affection des paupières et des yeux. Cécité Pho

°f l0"S; k<$m, a-'oreifles0; au nez. Coryza Toux. Coqueluche. Croup. Congestion p trine. Crachement de sang. Bronchite. Paîp a ions A W Inflammation des poumons. Esq u i n an ci e Ma l d o Haï eine^r J^JM** ^ ****** -usées. LangueTSo^ ^ZïZ^t

356 TABLE INDICATIVE

l'estomac. Congestion abdominale. Vers. Hémorrhoïdes. Diar- rhée. Dyssenterie. Choléra. Maladie du foie. Urines difficiles. Hernie. Menstruation tardive, supprimée, douloureuse. Gros- sesse. Couches. Chez les enfants. Dentition. Encore chez les enfants. Urticaire. Rougeole. Scarlatine. Petite vérole volante. Petite vérole. Varioloïde. Erysipèle. Clou. Goutte. Rhuma- tisme. Insomnie. Fièvre intermittente. Fièvre congestive et rémittente. Fièvre jaune. BRYONIA. BRYON1A ALBA. Bryone. Plante grimpante. Cu- curbitacées, Juss.

Contrariété ou vexation. Colère. Refroidissement. Echauf- fement. Fatigue. Indigestion. Boissons aqueuses. Eau à la glace. Lait. Tabac. Aliments acides. Salsepareille. Sainbois. Mauvais air. Peinture. Acides. Vin frelaté. Essence de téré- benthine. Graisse vénéneuse. Efforts. Faux pas. Entorse. Trismus. Saignement des gencives.

Mal de tête. Oreillons. Affection des yeux, des oreilles, du nez. Coryza. Toux. Coqueluche. Crachement de sang. Epis- taxis. Bronchite. Asthme. Pleurésie. Inflammation des pou- mons. Esquinancie. Mal de dents. Fluxion des joues. Né- vralgie faciale. Mauvais goût. Mauvaise haleine. Dyspepsie. Nausées. Mal de cœur. Mal d'estomac. Inflammation d'esto- mac. Congestion abdominale. Diarrhée. Dyssenterie. Choléra. Constipation. Maladie du foie. Menstruation tardive, sup- primée. Pâles couleurs. Grossesse. Couches. Chez les enfanls. Eruption. Urticaire. Rougeole. Scarlatine. Petite vérole. Erysipèle. Cors. Goutte. Rhumatisme. Fièvre intermittente.

CALCAREA. CALCAREA CARBONICA. Sous - carbonate de chaux. Extrait de la coquille d'huître.

Refroidissements. Excès. Lait. Ivrognerie. Délire trem- blant. Aliments acides. Quinine. Mercure. Chevaux morveux. Coups. Brûlure. Yeux.

Vertiges Chute de cheveux. Affection 'des paupières, des yeux Orgelet. Vue longue. Vue. Mal d'oreille. Affection des oreilles, du nez. Enrouement, Toux. Laryngite. Mal de dents. Mauvais goût. Nausées. Mal d'estomac. Vers. Prurit a l'anus. Prolapsus de l'anus. Hémorrhoïdes. Diarrhée. Jaunisse. Règles trop abondantes. Pâles couleurs. Leucorrhée. Grossesse. Cou- ches. Chez les enfanls. Dentition. Urticaire. Scarlatine. Abcès. Cors Verrues. Goutte. Rhumatisme. Fièvre intermittente.

DES REMÈDES.

557

CALENDULA T1NCTURA. CALENDULA 0FFICINAL1S. Souci

DES JARDINS.

Corymbifèrcs, Jus. Plaies ou déchirures.

CANTHARIDES T1NCTURA. Caktharide. Mouches cantharides. Morsure de chien enragé. Brûlures.

CAPSICUM. CAPS1CUM ANNUUM. Poivre de Guinée. Piment de jardin. Solanées, Juss. Mal du pays. Désordres de l'estomac. Boissons aqueuses. Mal de tête. Enrouement. Toux. Capsicum. Mauvais goût. Scorbut. Etat sabural de l'estomac. Pyrosis. Nausées. Con- gestion abdominale. Picotement et démangeaison. Fièvre intermittente.

CARBO VEGETABILIS. Charbon végétal. Charbon de bois.

Refroidissement. Echauffement. Veillées. Excès. Indiges- tion. Embarras d'estomac. Eau à la glace. Ivresse. Café. Quinine. Mercure. Alcalis. Brûlures.

Mémoire. Perte de cheveux. Vue courte. Amygdales. Af- fection des oreilles, des yeux. Enrouement. Toux. Coque- luche. Croup. Crachement de sang. Laryngite. Pneumonie. Mal de dents. Mauvais goût. Mauvaise haleine. Scorbut. Py- rosis. Nausées. Mal d'estomac. Flatuosités. Vers. Hémor- rhoïdes. Dyssenterie. Choléra. Urines difficiles. Grossesse. Chez les enfants. Urticaire. Scarlatine. Erysipèle. Déman- geaison à la peau. Gâle. Ulcères. Fièvre intermittente. Fièvre jaune. Syncope. Mort apparente.

CAUSTICUM. Remède de Hahnemann. Tiré de la chaux vive. Aliments acides. Brûlure.

Affection des oreilles, du nez. Enrouement. Toux. Laryn- gite. Mal de dents. Mauvais goût. Colique. Dyssenterie. Menstruation supprimée, douloureuse. Flueurs blanches. Grossesse. Chez les enfants. Urticaire. Rougeole. Gale. Pa- naris. Ulcères. Verrues. Goutte.

CEPA, ALLIUM CEPA. Oignon.

Refroidissements. Fatigue. Dérangement de l'estomac Mémoire. Mal de tête. Yeux. Mal d'oreille. Oreilles. Coryza Toux. Asthme. Mal de dents. Névralgie faciale. Mauvaise haleine. Dyspepsie. Coliques flatuleuses. Urines difficiles. Hernie. Couches. Urticaire. Mal aux pieds.

558

TABLE INDICATIVE

CHAM0M1LLA VULGARIS. MATRIGARIA CHAMOMILLA. Ca momille commune. Cory mbifères.

Vexation ou contrariété. Colère. Irritabilité. Refroidisse- ments. Embarras d'estomac. Ivresse. Café. Tabac. Valériane. Rhubarbe. Magnésie. Lésions externes. Fracture. Rlessure. Brûlure. Gorge.

Vertige. Sang à la tête. Mal de tête. Affection des paupiè- res, des yeux. Mal d'oreille. Affection des oreilles. Coryza. Enrouement. Toux. Croup. Bronchite. Palpitations. Asthme. Inflammation des poumons. Esquinancie ou angine. Mal de dents. Fluxion de la face. Mauvais goût. Haleine fétide. Dyspepsie. Pyrosis. Mal d'estomac. Coliques. Inflammation de l'estomac. Congestion abdominale. Hémonhoïdes. Diar- rhée. Dyssenterie. Choléra. Affection du foie. Jaunisse. Mens- truation trop copieuse; douloureuse. Grossesse. Couches. Chez les enfants. Dentition. Encore chez les enfants. Erup- tion. Engelures. Rhumatisme. Insomnie. Fièvre intermit- tente. Evanouissement. Mort apparente.

CHINA. CINCHONA OFFIC1NAL1S. Quinquina. Ecorce du Pérou. Rubiacées, Juss.

Refroidissements. Fatigue. Longues veilles. Excès. Perte d'humeurs. Indigestion. Efforts. Boissons froides. Thé. Tabac. Aliments acides. Quinine. Digitale. Assa fœtida. Mercure. Arsenic. Fer. Meurtrissures. Blessures.

Vertiges. Mémoire. Sang à la tête. Mal de tête. Chute de cheveux. Affection des paupières et des "yeux. Vue courte. Mal d'oreille. Affection des oreilles, du nez. Coryza. Toux. Coqueluche. Croup. Crachement de sang. Palpitations. Asthme. Inflammation des poumons. Congestion de la poi- trine. Esquinancie. Mal de dents. Névralgie faciale. Mauvais goût. Scorbut. Dyspepsie. Pyrasis. Nausées. Mal d'estomac. Vers. Démangeaisons à l'anus. Hémorrhoïdes. Diarrhée. Dys- senterie. Choléra. Affection du foie. Jaunisse. Urines dilû- ciles. Règles supprimées; trop copieuses. Grossesse. Cou- ches. Chez les enfants. Entamures au lit. Goutte. Rhuma- tisme. Fièvre intermittente. Syncope. Mort apparente .

CINA. ARTEM1SIA SANTONICA. Semen-contra. Plante d'Asie Synanthérées, Juss.

Mal de tête. Nez. Toux. Croup. Coqueluche. Colique. Vers.

DES BEMÈDES. 559

Démangeaison à l'anus. Chez les enfants. Dentition. Encore chez les enfants. Fièvre intermittente.

COCCULUS. MEN1SPERMUM COCCULUS. Coque du Levant, Plante vénéneuse de l'Inde. Ménispermes.

Surprise. Saisissement. Amours contrariés. Refroidisse- ment. Longues veilles. Excès. Boissons froides. Café. Thé. Epices. Infusions végétales. Laudanum. Valériane. Magnésie! Acides. Acide prussique. Blessure.

Sang à la tête. Mal de tête. Oreilles. Crachement de sang. Palpitations. Asthme. Esquinancie. Mal de dents. Mauvais gout. Mal d'estomac. Menstruation douloureuse. Grossesse Couches. Chez les enfants. Dentition. Scarlatine. Insomnie, tievre intermittente. Evanouissement. COFFEA. COFFEA ARABICA. Café moka cnu. Rubiacées. Juss.

Contrariété. Irritabilité. Refroidissement. Fatigue Excès Desordre de l'estomac. Ivresse. Café. Thé. Epices. Infusions végétales. Laudanum. Valériane. Magnésie. Acides. Acide prussique. Blessure.

Sang à la tête. Mal de tête. Oreilles. Crachement de sane. Palpitations. Asthme. Esquinancie. Mal de dents. Mauvais gout. Mal d'estomac. Coliques menstruelles. Grossesse. Cou- ches. Chez les enfants. Dentition. Scarlatine. Insomnie fièvre intermittente. Syncope.

COLOCYNTHIS. CUCUMIS COLOCYNTHIS. Coloqu.nte. Plante des bords de la Méditerranée. Cucurbitacées, Juss. Contrariété. Vexation. Refroidissement. Excès. Trouble de i estomac. Liqueurs fermentées. Café. Rhubarbe. Magnésie Tnsmus. Blessure. B '

Mal de tête. Yeux. Névralgie faciale. Mauvais goût. Coli- ques. Hemorrhoïdes. Diarrhée. Dyssenterie. Urines difficiles Grossesse. Chez les enfants. Goutte. Rhumatisme CROCUS. CROCUS SATIVUS. Safkan cultivé officinal, hidée

Jussieu. ' Yeux. Nez. Menstruation, abondante. Grossesse. Couches CUPRUM METALLICUM. Cu.vre.

Irritabilité. Refroidissement. Tabac riïï,,deMÔte',SU'abiSmti' Co'lliel,«^. Mauvais goût. Vers

ggO TABLE INDICATIVE

DROSERA. DROSERA R0TUND1F0LIA. Rosée du soleil. Dro-

seracées, Juss.

Nostalgie.

Vue longue. Enrouement. Toux. Coqueluche. Croup. Rou- geole.

DULCAMARA. SOLANUM DULCAMARA. Douce-amère. Plante rampante. Solanées, Juss.

Refroidissement. Excès. Mercure. Sang à la tête. Yeux. Mal d'oreille. Oreilles. Coryza. Toux. Coqueluche.

EUPHRASIA. EUPHRASIA OFFICINALIS. Eufhraise. Casse- lunette. Scrophulariacées, Juss. Affection des paupières , des yeux, de la vue. Coryza. Asthme. Chez les enfants. Rougeole.

FERRUM. FERRUM ACETICUM. Acétate de fer.

Refroidissement. Eau pour boisson. Boissons fermentées. Thé. Aliments acides. Quinine. Mercure. Arsenic.

Chute de cheveux. Yeux. Congestion de la poitrine. Cra- chement de sang. Pleurésie. Mauvais goût. Nausées. Déman- geaison à l'anus. Diarrhée. Pâles couleurs. Grossesse. Chez les enfants. Goutte. Fièvre intermittente. GLON01NE. NITRATE D'OXYDE DE GLYCÉRINE. Préparation chimique. Tiré de la glycérine. Frayeur. Irritabilité. Refroidissements. Coup de soleil. Lésions externes.

Sang à la tête. Mal de tête. Palpitations. Mal de dents. Grossesse. Fièvre intermittente. Fièvre avec congestion et rémittente. Mort apparente. HEPAR HEPAR SULPHURIS CALCAREUM. Combinaison chi- mique de chaux et de soufre. Sulfure de chaux. Foie de soufre.

Colère. Refroidissements. Fatigue. Embarras gastrique. Iode Mercure. Fer. Acides. Alcalis. Arsenic. Etain. Zinc. Morsure de serpent. Meurtrissure. Blessure. Trachée-artere. Estomac. Peau.

Vertiges. Sang àlalête. Céphalalgie. Chute de cheveux. Paupières. Orgelet. Lumière. Mal d'oreille. Affection des

DES REMÈDES.

561

oreilles, du nez. Coryza. Enrouement. Coqueluche. Croup. Laryngite. Bronchite. Pneumonie. Esquinancie. Mal de dents. Fluxion de la joue. Névralgie faciale. Mauvais goût. Scorbut. Dyspepsie. Embarras gastrique. Hémorrhoïdes. Jaunisse. Difficulté d'uriner. Couches. Chez les enfants. Urti- caire. Petite vérole. Erysipèle. Démangeaison de la peau. Gâle. Furoncle. Charbon. Panaris. Abcès. Rhumatisme. Fièvre intermittente. Evanouissement.

HYDROPHOB1UM. Extrait chimique du virus. De la rage, morsure de chien enragé.

HYOSCYAMUS. HYOSCYAMUS NIGER. Jusquiame. Plante véné- neuse. Solanées, Juss.

Chagrin. Mortification. Nostalgie. Morsure de chien en- ragé. Trismus. Gencives saignantes.

Paupières. Aveuglement. Strabisme. Oreillons. Oreilles. Toux. Croup. Crachement de sang. Pneumonie. Mal de dents. Névralgie faciale. Mauvais goût. Scorbut. Langue. Nausées. Inflammation de l'estomac. Vers. Urines difficiles. Grossesse. Couches. Chez les enfants. Rougeole. Rhumatisme. Fièvre intermittente. Apoplexie.

HYPERICUM TINCTURA. HYPERICUM PERFORATUM. Mille- pertuis vulgaire. Hypéricinées, Juss. Coups de poignard. Blessures profondes.

IGNATIA. 1GNAT1A AMARA. Fève Saint-Ignace. Fruit véné- neux. Strychnées, Juss. Frayeur. Chagrin. Peines d'amour. Irritabilité. Refroidisse- ment. Excès. Eau pour boisson. Café. Thé. Tabac. Epices. Digitale. Trismus. Blessures. Gorge. Trachée-artère.

Sang à la tête. Mal de tête. Yeux. Toux. Crachement de sang. Palpitations. Asthme. Esquinancie. Mal de dents. Mau- vais goût. Mal d'estomac. Coliques. Démangeaison à l'anus. Prolapsus à l'anus. Hémorrhoïdes. Menstruation, trop abon- dante. Grossesse. Couches. Chez les enfants. Prurit à la peau Abcès. Rhumatisme. Epilepsie. Insomnie. Fièvre inter- mittente. Mort apparente.

PECACUANHA. Cephaelis ipecacuanha. Plante originelle du Brésil. Rubiacées, Juss. Refroidissements. Longues veilles. Surcharge d'estomac.

5t>2 TABLE INDICATIVE

Indigestion. Lumière. Arsenic. Acide prussique. Antimoine. Opium. Blessures.. Trachée-artère. Estomac.

Céphalalgie. Coryza. Toux. Coqueluche. Crachement de sang. Bronchite. Asthme. Pneumonie. Mauvais goût. Dyspepsie. Sa- burres de l'estomac. Nausées. Vomissement de sang. Inflam- mation d'estomac. Vers. Hémorrhoïdes. Diarrhée. Choléra. Menstruation, trop copieuse. Grossesse. Couches. Chez les enfants. Dentition. Encore chez les enfants. Eruption. Rou- geole. Scarlatine. Fièvre intermittente. Evanouissement.

LACHESIS. TRIGONOCEPHALUS LACHESIS. Extrait chimique

DU VIRUS DU SERPENT A CROCHET.

Frayeur. Chagrin d'amour. Refroidissements. Intoxica- tion. Délire tremblant. Aliments acides. Mercure. Antimoine. Pustule maligne. Morsure de chien enragé. Meurtrissure. Blessures. Estomac. Peau.

Mémoire. Affection des oreilles, des yeux. Coryza. Enroue- ment. Toux. Croup. Crachement de sang. Laryngite. Bron- chite. Inflammation des poumons. Angine. Mal de dents. Fluxion faciale. Langue. Dyspepsie. Nausées. Inflammation de l'estomac. Vers. Hémorrhoïdes. Constipation. Affection du foie. Jaunisse. Hernie. Menstruation, tardive, douloureuse; âge critique. Grossesse. Scarlatine. Erysipèle. Gale. Charbon. Panaris. Ulcères. Rhumatisme. Fièvre intermittente. Fièvre jaune. Mort apparente. Apoplexie.

LYCOPODIUM. LYCOPODIUM CLAVATUM. Lycopode. Soufre végétal. Lycopodiaeées, Juss.

Estomac.

Céphalalgie. Chute de cheveux. Nez. Croup. Pleu- résie. Angine. Menstruation, tardive. Grossesse. Couches. Chez les enfants. Urticaire. Scarlatine. Cors. Rhumatisme.

MERCURIUS. MERCUR1US SOLUBILIS HAHNEMANNI. Prépa- ration MERCURIELLE DE HaHNEMANN.

Frayeur. Mortification. Nostalgie. Irritabilité. Refroidisse- ments. Fatigue. Excès. Eau pour boisson. Ivresse. Tabac. Laudanum. Quinine. Assa fœtida. Salsepareille. Mézéréum. Rhubarbe. Soufre. Mercure. Plomb. Peintures. Opium. Spi- gélie. Piqûre de serpent. Trismus. Gorge. Peau.

Mémoire. Congestion de la tête. Mal de tête. Perte de cheveux. Affection des paupières, des yeux. Cécité. Lumière.

DES REMÈDES. 503

Amygdales. Mal d'oreille. Affection des oreilles, du nez Coryza. Enrouement. Toux. Coqueluche. Crachement de sang Laryngite. Bronchite. Pleurésie. Pneumonie. Commotion de la poitrine. Angine. Mal de dents. Fluxion de la face. Mau- va.s gout. Haleine mauvaise. Scorbut. Langue. Dyspepsie. Nausées. Coliques. Inflammation de l'estomac. Vers Pro- lapsus de l'anus. Hémorrhoïdes. Diarrhée. Dyssenterie. Con- stipation. Affection du foie. Jaunisse. Rétention d'urines Grossesse. Couches. Chez les enfants. Dentition, Encore chez les enfants. Rougeole. Scarlatine. Varioloïde. Petite vérole Erysipele. Prurit à la peau. Gâle. Clou. Panaris. Abcès. Rhu- matisme. Fièvre intermittente.

NATRUM MURIAT1CUM. Chlorure de sodium. Sel marin. Fatigue. Aliments acides. Morsures d'insectes Pneumonie, Mauvais goût. Scorbut. Langue. Dyssenterie Const.pation. Règles supprimées. Fleurs y&Mfiiïl^. Verrues. Fièvre intermittente.

NUX MOSCHATA. MIRISTICA MOSCHATA. Norx muscade. Lau-

rinees. Juss. Refroidissement. Fatigue. Excès. Intoxication Mémoire. Mal de tête. Toux. Palpitation. Mal de dents Ha- leine mauvaise. Langue. Mal d'estomac. Diarrhée. Menstrua- tion en retard; supprimée. Grossesse. Couches. Chez les enfants. Fièvre intermittente. Évanouissement.

NUX YOMICA. Noix vomique. Apocynées. Juss.

Vexation; contrariété. Colère. Irritabilité. Refroidisse- ment. CoUp de soleil. Longues veilles. Heures té-dC GoL ent.on d'esprit Excès. Perte de fluides vitaux. Emba, Tas gas trique, Indigestion. Estomac dérangé. Eau à la glace Lai vresse. Café. Tabac Epiées. Aliment, acides. Info on vi- tale. Laudanum. Digitale. Valériane. Colchique. Rhubarbe Magnésie Plomb. Arsenic. Gaz délétères. Mauvais a P os phore Alcool Acide prussique. Antimoine. Opium. Estomac Vertiges. Mémoire. Sang à la tète. Mal de tête. Àffeqt S paupiere^des yeux. Vue longue.Mal d oreille. oreilles; du nez. Coryza. Enrouement Tn„ r , , Croup CongesUon de il ^rin^^^f^ clnte.Palpitation. Asthme. Pleurésie. Pneumonfc 'Sg°£

564 TABLE INDICATIVE

de lapoitrine.Esquinancie. Mal de dents. Mauvais goût. Haleine fétide. Dyspepsie. Pyrosis. Nausées. Mal de mer. Mal d'es- tomac. Vomissement de sang. Coliques. Vent. Inflammation d'estomac. Congestion abdominale. Vers. Prurit et Prolapsus à l'anus. Hémorrhoïdes. Diarrhée. Dyssenterie. Choléra. Con- stipation. Affection de foie. Jaunisse. Rétention d'urines. Her- nies. Coliques menstruelles. Règles trop abondantes. Gros- sesse. Couches. Chez les enfants. Urticaire. Rougeole. Prurit à la peau. Charbon. Engelures. Ulcères. Goutte. Rhumatisme. Cauchemar. Insomnie. Fièvre intermittente. Évanouisse- ment. Mort apparente. Apoplexie. OPIUM. PAPÀVER SOMNIFERUM. Opium. Papaveracées. Juss.

Frayeur. Peur. Chagrin. Refroidissement. Excès. Eau à la glace. Ivresse. Délire tremblant. Épiées. Digitale. Plomb. Gaz délétères. Mauvais air. Peintures. Antimoine. Camphre. Safran. Térébenthine. Lésions externes. Blessures. Trachée- artère. Estomac.

Sang à la tête. Mal de tête. Crachement de sang. Palpita- tions. Pneumonie. Mal de mer. Choléra. Constipation. Jau- nisse. Hernie. Règles supprimées. Grossesse. Couches. Chez les enfants. Épilepsie. Cauchemar. Insomnie. Fièvre inter- mittente. Syncope. Mort apparente. Apoplexie.

PHOSPHORUS. Phosphore.

Surcharge. Aliments acides. Graisse rance. Faux pas. Bles- sures.

Vertiges. Affections des yeux; du nez. Enrouement. Coque- luche. Croup. Congestion pulmonaire. Laryngite. Bronchite. Asthme. Inflammation des poumons. Mal de dents. Mal d'es- tomac. Choléra. Menstruation tardives. Grossesse. Couches. Rougeole. Erysipèle. Cors. Mort apparente. PHOSPHOR1C. ACIDUM. Acide phosphorique.

Chagrin. Fièvre d'amour. Mal du pays. Refroidissement. Longues veilles. Excès. Perte de fluides végétaux. Mercure. Graisse rance. Morve. Piqûres de serpents. Lésions externes.

Mal de tête. Chute de cheveux. Vue courte. Mal d'oreille. Affections des oreilles; du nez. Toux. Mal de dents. Mauvais goût. Langue. Nausées. Diarrhée. Choléra. Couches. Scarla- tine. Cors. Syncope.

DES REMÈDES. 565

PLATINUM. Flatine.

Frayeur. Chagrin d'amour. Soucis. Colère. Excès. Plomb.

Mal de tête; d'oreille. Névralgie faciale. Mal d'estomac. Dyssenterie. Constipation. Menstruation, trop copieuse. Gros- sesse. Couches. Chez les enfants.

PULSATILLA. PULSAT1LLA NIGRICANS. Anémone des prés. Coque lourde. Renonculacées. Juss.

Frayeur. Peur. Contrariété. Colère. Surexcitabilité. Re- froidissement. Longues veilles. Contention d'esprit. Excès. Surcharge. Indigestion. Boissons froides. Café. Tabac. Infu- sions végétales. Quinine. Colchique. Cantharides. Rhubarbe Magnésie. Soufre. Mercure. Fer. Acides. Alun. Étain. Faux- pas. Brûlures. Oreilles.

Vertiges. Mal de tète. Affections de paupières; orgelet- yeux Vue courte. Lumière. Oreille. Mal d'oreille. Nez. Coryza En- rouement. Toux. Coqueluche. Congestion de la poitrine Cra- chement de sang. Bronchite. Palpitations. Asthme. Pleurésie Inflammation de poumons. Commotion de la poitrine. Angine Mal de dents. Fluxion de la joue. Névralgie faciale. Mauvais gout. Haleine forte. Dyspepsie. Embarras gastrique. Pyrosis Fer chaud Nausées. Mal d'estomac. Vomissement de san-' Coliques F atuosités ; vents. Inflammation de l'estomac. Con- gestion abdominale. Vers. Hémorrhoïdes. Diarrhée Dyssen- tene. Constipation. Urines difficiles. Menstruation, tardive- supprimée; douloureuse; âge critique, de retour. Pâles couleurs. Leucorrhée. Grossesse. Couches. Chez les enfants Urticaue. Rougeole. Scarlatine. Erysipèle. Prurit de la peau Engelures. Goutte. Rhumatisme. Cauchemar. Insomnie Fièvre intermittente. Apoplexie. «hw».

RHEUM. RHEUM PALMATUM. Rhubahde de Ch.ne. Polygénées

Juss. ' '

Refroidissement. Magnésie.

^cZ&fe.4* ''eslomac- Di"hée- <*"-•

MUS. MUS TOXICODENDRON. S«u« vénéneux. Té,ébin,ha-

cees, Juss.

32

566

TABLE INDICATIVE

sions externes. Faux pas. Entorses. Blessures. Trismus. Saignement des gencives. Brûlure. Nez.

Vertiges. Mémoire. Sang à la tête. Mal de tête. Affections des paupières ; des yeux. Strabisme. Mal d'oreille. Nez. En- rouement. Toux. Crachement desang. Inflammation despou- mons. Esquinancie. Mal de dents. Névralgie faciale. Mauvais goût. Congestion abdominale. Hémorrhoïdes. Diarrhée, Dys- senterie. Hernie. Grossesse. Couches. Chez les enfants. Urti- caire. Rougeole. Scarlatine. Petite vérole. Erysipèle. Prurit de la peau. Cors. Goutte. Rhumatisme. Fièvre intermit- tente.

RUTA. RUTA GRAVEOLENS. Rue de jardin. Rutacées, Juss.

Meurtrissures. Entorses. Trismus. Vue courte. Nez. Prolapsus de l'anus.

RUTA TINCTURA. RUTA GROVEOLENS. Rue commune. Meurtrissures; contusion.

SAMBUCUS. SAMBUCUS NIGRA. Sureau (fleurs de). Caprito-

liacées, Juss.

Frayeur. Refroidissement. Fatigue. Entorse. Foulure. Enrouement. Croup. Asthme. Fièvre intermittente.

SANGU1NARIA. SANGUINARIA CANADENS1S. Sanguinaire. Papavéracées, Juss. Mal de tête; migraine. Nez. Inflammation des poumons.

SECALE. SECALE CORNUTUM. Seigle ergoté. Ergot.

Trismus. Crachement de sang. Grossesse. Couches. Ul- cères.

S1L1CEA. Silice. Caillou pur.

Refroidissement. Indigestion. Fatigue. Boisson aqueuse. Intoxication. Soufre. Mercure. Blessure. Saignement des gen- cives. Yeux. Gosier. Trachée-artère. Estomac. Peau.

Vertiges. Sang à la tête. Mal de tète. Chute de cheveux. Orgelet. Yeux. Vue longue. Cécité. Oreilles. Nez. Coryza. Enrouement. Toux. Crachement de sang. Esquinancie. Mal de dents. Mauvais goût. Haleine mauvaise. Vers. Prurit à l'anus. Grossesse. Couches. Chez les enfants. Vaccination. Erysipèle. Charbon. Clou. Ulcères. Abcès. Rhumatisme. Cau- chemar.

DES REMÈDES.

567

SPIGELIA. SP1GELIA ANTHELMINTRÏCA. Spicélie, poudre aux Vers. Genlianées, Juss. Refroidissement.

Mal de tête et migraine. Palpitation. Névralgie faciale. Rhumatisme.

SPONGIA. SPONGIA TOSTA. Éponge brûlée. Ivresse.

Enrouement. Croup. Laryngite. Bronchite. Mauvais goût.

STAPHYSAGRIA. DELPHINUM STAPHYSAGRIA. Staphysaigre. Hkrbe aux poux. Renonculacées. Juss. Peines d'amour. Névralgie. Vexation. Colère. Excès. Perte de fluides vitaux. Boisson aqueuse. Tabac. Aliments acides. Mercure. Blessures. Trismus.

Mémoire. Chute de cheveux. Orgeolet. Lumière. Oreilles. Nez. Toux. Crachement de sang. Palpitation. Mal de dents. Névralgie faciale. Mauvais goût. Fer chaud. Pyrosis. Mal de mer. Mal d'estomac. Dyssenterie. Constipation. Grossesse. Chez les enfants.

STRAMONIUM. DATURA STRAMONIUM. Pomme épineuse. So-

lanées, Juss.

Trismus.

Grossesse. Couches. Chez les enfants.

SULPHUR. Soufre.

Chagrin. Refroidissement. Fatigue. Contention d'esprit. Excès. Pertes de fluides. Boisson aqueuse. Lait. Ivresse. Ali- ments acides. Quinine. Valériane. Mercure. Morve. Indiges- tion. Brûlures. Yeux. Oreilles. Nez.

Vertiges. Mémoire. Sang à la tête. Mal à la tête. Affection des paupières; des yeux. Vue longue. Cécité. Lumière. Mal d'oreille. Oreilles. Nez. Coryza. Enrouement. Toux. Conges- tion à la poitrine. Crachement de sang. Laryngite. Bronchite. Palpitation. Asthme. Pleurésie. Inflammation des poumons'. Contusion delà poitrine. Esquinancie. Mal de dents. Fluxion de la joue. Mauvais goût. Mauvaise haleine. Dyspepsie. Nausées. Vomissement de sang. Coliques. Vent. Inflamma- tion de l'estomac. Congestion abdominale. Vers. Prurit à l'anus. Hémorrhoïdcs. Diarrhée. Dyssenterie. Choléra. Con- stipation. Souffrance du foie. Hernies. Menstruation, tardive

368 TABLE INDICATIVE DES REMÈDES.

supprimée; trop copieuse. Age critique. Pâles couleurs. Fleurs blanches. Grossesse. Couches. Chez les enfants. Denti- tion. Chez les enfants. Vaccination. Urticaire. Rougeole. Pe- tite vérole. Varioloïde. Erysipèle. Démangeaison de la peau. Gâle. Clou. Engelures. Panaris. Ulcères. Cors. Goutte. Rhu- matisme. Cauchemar. Fièvre intermittente. Mort apparente.

TARTARUS EMETICUS. Tartre émétique.

Colère. Indigestion. Trachée-artère.

Coqueluche. Croup. Bronchite. Inflammation des poumons. Chez les enfants. Vaccine. Petite vérole. Mort apparente. Apoplexie.

VARIOLINUM. Extrait chimique du virus. Petite Vérole.

VERATRUM. VER ATRUM ALBUM. Ellébore blanc Veratre. Colchicacées, Juss.

Frayeur. Peur. Contrariété. Irritabilité. Refroidissement. Fatigue. Surcharge. Boisson aqueuse. Délire tremblant. Café. Tabac. Aliments acides. Quinine. Arsenic. Mauvais air. Alun. Graisse rance, dégénérée. Effort. Trismus.

Mémoire. Mal de tête. Paupière. Yeux. Cécité. Lumière. Oreilles. Toux. Coqueluche. Croup. Crachement de sang. Palpitation. Asthme. Pneumonie. Esquinancie. Mal de dents. Névralgie faciale. Mauvais goût. Saburres gastriques. Inflam- mation de l'estomac. Congestion abdominale. Diarrhée. Dyssenterie. Choléra. Hernie. Menstruation, tardive; suppri- mée; douloureuse. Grossesse. Chez les enfants. Rhumatisme. Fièvre intermittente. Syncope. Apoplexie.

FIN DE LA TABLE INDICATIVE.

TABLE ALPHABÉTIQUE

A

Abcès.... 503

du sein 439

Abdomen (affections de l') 333

(blessures de 1') (45

(congestion du sang de I') 345

Abeilles (piqûres d') 120

Accouchement (travail de 1') 428

(Signes précurseurs de I').. . 420

(Douleurs lentes de I') 430

( consécutives de 1'). 432

( spasniodiques de 1') 431

(Administration des remèdes

pendant 1') 4Ï2

Acides (effets nuisibles des) 56

Administration des remèdes xx

Affections de l'abdomen 333

de la bouche 310

des dents 279

de l'estomac 315

éruptives 481

par excès de chaleur, de

travail, et par suited'o-

puisement 24

du foie 376

de la gorge 272

de la langue 314

morales 1

du nez 210

des oreilles 199

de la peau. 481

de la poitrine 217

de la tête 160

des yeux 180

Age critique, de retour..... 401

Agitation chez les enfants 458

Air altéré 75

en matière d'hygiène lxv

du soir 22

Alcool (effets nuisibles de 1') 107

Aliments permis , xxxiv

défendus ,. xxxv

Amour (peine d') 5

Angine Î72

de poitrine des enfants Î49

Animaux malades (effets toxiques

de*) 117

Antidotes (tableau synoptique des). 127

Antimoine, (empoisonnement par 1') 111

Anus (prolapsus ou descente de I'). 351

(démangeaisons à I') 348

Aphthes de la bouche. , , , 455

apoplexie..; 551

Appétit (manque d1) 315

Araignées (piqûresd') 119

Appropriation des remèdes cv

Arsenic (effets toxiques de I')... 66,108

Assa fœtida (effets de T) 61

Ascarides, vers 348

Asphyxie 99

des nouveau-nés 445

Assainissements ntx

Asthme, courte haleine 256

Atmosphère en matière d'hygiène, lxv

(pression de 1') lxi

(variations de 1') ixx

Aversion de la lumière 198

Avortement 420

B

Bains lxxv

Bégaiement 477

Beurre frelaté et gâté 73,74

Bière 48

Bière frelatée 73

Bile, est un poison 78

Blanc d'œuf, contre-poison 91

Blé, préservé des insectes 86

Blessures en général 134

abdominales 145

(hémorrhagie consécutive

aux) 137

de la tête 144

Boissons en matière d'hygiène. . lxxxiu

spiritueuses (suites des). . . 44

Bosses à la tète 132

Bouche (affections de la) 310

(scorbut de la) 313

(mauvais goût de la) 310

Bourdonnement d'oreilles 207

Bronchite 249

Brûlures et échauboulures 145

traitées par esprit- de -vin. 146

coton cardé.. 146

eau de chaux. 117

gutta-percha ,

collodium. . 148

savon 146

' teinture de

cantharide.. 147

produites sur les parties

internes 148

par l'acide sul-

furique US

par le phosphore 143

32.

570

TABLE ALPHABÉTIQUE.

Café (mauvais effets du) 52 1

antidote indispensable 95

Calvitie , (79

des femmes en couche.... 443

Camomille (effets de la) 58

Camphre (empoisonnement par le) . 113

antidote puissant 96

Caniharides (mauvais effet des).. 61, 114

Catharrhe suffocant 249

nasal 214

Cauchemar 517

suite d'embarras gastrique. 39 Causes des maladies les plus com- munes t

Cécités (attaques de) 198

Céphalalgie 172

Chagrin 4

Chaleur, comme cause de maladie. 24

Champignons vénéneux 81,111

Charbon, furoncle 502

Charbon (asphyxie par la vapeur de). 1 0 1

son utilité comme désin -

fectant 539

Charbonneuse (maladie) 118

Chauffage des maisons > . . . . lxix

Chaux (eau de) 147

antidote de la fièvre jaune. . 538

Chenilles venimeuses 114

Chiens enragés (morsures de) 123

Chlore (vapeur du) 102

Chlorose ou pâles couleurs 392

Choléra-morbus ou trousse-galant.. 367

asiatique ou épidémique. . 369

des enfants 467

(préservation du) 369

Chute des cheveux 179

après les couches. 443

Ciguë d'eau. 61

Claudication ou luxation spontanée. 476

Clous ou furoncles 501

Coeur (palpitations de) 254

(mal au) des femmes enceintes 412

Colchique (effets nuisibles du) 61

Colère 9

Coliques, suite d'indigestion 39

de surcharge d'estomac . 39

de refroidissement 16

ou tranchées 333

venteuses 338

intenses 336

menstruelles.... 397

des enfants 464

Collodium 148

Commotions du cerveau (27

Congélation (mort apparente par).. 547

Congestion de sang à la tête 162

de la poitrine 241

du sang de l'abdomen.. 345 Consomption tuberculeuse des pou- mons 271

Constipation favorable à la santé. . 373

pendant les couches. . 441

la grossesse. 413

Constipation des enfants 465

Contrariété 7

Contusion de la poitrine 130

Convulsions no

épileptiques 516

puerpérales 431

îles enfants 458

Coqueluche 23)

épidémique 235

Coquillage venimeux 114

Cordon ombilical 444

Corps étrangers introduits dans di- verses parties de l'organisme... 149

Cors aux pieds . . 509

Corsets r 405

Cory/.a 13, 214

des enfants 449

Coton cardé 140

Cosmétiques 84

Couches (durée des) 434

Coup de soleil 25

Cousins (piqûres de) 120

Crachement de sang 242

Crampes d'estomac 327

pendant la grossesse.. 417,431

dans les membres 515

Crapauds (urine des) 115

Craquement dans le cou 515

Crâne (fracture du) 128

Crèmes à la g'iace frelatées 73

Cris des enfants 456

Croup 236

Croûte de lait 450

Cuisine (ustensiles de) 81

II

Défaillance 541

Délire tremblant (mania a potu).. 51

Démangeaisons 493

à l'anus 348

Dentition 461

(diarrhée pendant la).. . . 359 Dents (affections des) 279

(extraction des) 279

(mal de) pendant la grossesse. 413

(propreté des)..... 2S0

Diarrhée 356

pendant les couches 441

pendant la grossesse 4)3

suite de la chaleur 27

d'iudigestion 39

de refroidissement. . 15 d'émotion morale... 4

des enfants 465

estivale 467

Difficulté de respirer par refroidis- sement )!i

Difformités de naissance 447

Digitale (effets fâcheux de la) 61

Diurétiques (dangers des) 379

Doses (répétition dés) xxx

Dyspepsie 317

Dyssenterie 363

TABLE ALPHABÉTIQUE.

571

Kau pure, boisson la plus naturelle. 76

albumineuse dans l'empoison-

nement métallique 91

glacée , dangereuse dans les

fortes chaleurs 91

de puits 40, 41

de savon dans l'empoisonne-

ment 92

sucrée, contre-poison 94

Enu-de-vie frelatée 44 73

Kbullitions du sang ", '40

Echatiboulures '< 145

Echauffement après un travail ex- cessif

Ecoulemeut par l'urètre 382

Ecrasement des parties dures "et

molles H4

Eczéma 4gj

Education CII|

Effort ou hernie 335

Embarras gastrique .'.'.'.'.' 34

Emétique (lartre slibié) ..."!."*.'" ni

dangereux dans le cas

d'empoisonnement... 90,97

Emotions subites j

Empoisonnement, conduite à tenir

dans ce cas 88

antidotes divers 90

par l'acide prussique. 102,107

parlesacidesmineraux 103, 104

par l'alcool et l'éther.... 107

par l'alun 108

par l'arsenic 108

par le cuivre 110

par le foie de soufre. ! .. 106

par les gaz délétères des

fosses d'aisance

par les gaz respires et par

des substances ingérées dans l'estomac

par l'iode '/ [ 1Q7

par morsures , pïqu'r'es

d animaux venimeux .

par le phosphore

par le plomb ,[[[[ JÏq

Paf des poisons engendres

dans l'homme et les ani- maux malades 171

par les poisons alcalins'. .' 105

par des poisons végétaux

animaux, par la pourriture sèche des vieux bâtiments... par le sublimé corrosif."

par des substances métaï-

liques

par la -vapeur de charbon

par la vnpeur du chlore..

quand le poison est connu.

'«oie synoptique..., 127

traitement général....'" ôo Euchi ronement 'des enfants. .. . 440 l.nfants maladies des) , ^

98

98

Enfants qui ne parlent pas 319

(premiers soius à donner aux) 443

Engelures 504

Enrouement , 217

des parleurs de profes-

sion 219, 249

chronique 219

Enlaniures au lit 510

des pieds après une mar-

che forcée 28

Entorse , 132

Epices ...'.'.'.'.'.'!.' 55

Kpilepsie "!!!!!!!!! 516

(convulsions d') 516

Epistaxis, saignement du nez "211

Ergot du blé de seigle H2

Eruption 4g

Eruptions affectives 481

Erysipèle 493

Esquiuancie ",' ' 272

Estomac (affection de 1')..."'.""'. 31g

pendant la grossesse 412

par suited'une peur, 23

embarrassé 34, 36, 318

(corps étrangers dans I'). 157

(inflammation de 1') 339

(crampes et douleurs d').' 397

r ~ (faiblesses d') 3t9

Ether m

Etranglement, (mort subite par) . ' 545

Eludes forcées 31

Evanouissement, syncope!!'.!'.' «.u Excès

31

Excision des hémorrhoïdes . . sk/

Excoriations " " 'iiZ

Exercice .'.

Exposition (un mot d'j .".'.".' j^Jj

H9

111

114

101

109

id. 101 102

98

Face (tic douloureux de la) un

Faiblesse générale .....'.' ."27 28

de la mémoire .. . \r,i

- de la vue

Falsifications des aliments et boissons

du beurre

de la bière ! ! -3

de l'eau-dc-vie ,' 73

de la farine !," 74

~ de l'huile ."

du lait ! ' ' '

du pain .'

de la viande ' " 77

du vin

Fard." d^aig,.e 72

Farine falsifiée 83

Fatigue chez la femme' 'enceinte. " ' Jq

après une longue marche ' 97

Fausses couches. ' ,„7

Faux pas.... 420

chez l'a femme enceinte" i»n

Femmes (maladies des) •* «?

m (eflets toxiques du).... 3"

Fièvres, suite d'embarras gastrique" 39

193 68 74

73 73

TAULE ALPHABÉTIQUE.

Fièvres, affrétions concomitantes.. . 534

npi in s'être refroidi 2i

bilieuse-gastrique 39,376

cougestives 162

d'échauffemeot 28

intermitteotes 519

jaune

536

de lait 43fi

pernicieuse 536

scarlatine 486

Figues gâtées 80

Flatuosités 138

Flueurs blanches 402

Fluxions de poitrine 265

de la joue 310

dentaire 310

Foie (maladies du) 376

Fosses d'aisances 98

Foudre (accidents par la) 549

Fracture 133

des os du crâne 128

Froid (effets morbides du) 21 , 22

Frayeur (effets de la) 1

Fromages (vieux) 78

Fruits froids 43

Fruits gâtés (dangers des) 80

Furoncle 50 1

- malin 502

11

494

502 273

Gale

Gangrène de plaies

Gargarisme, mauvaise pratique

Gastrique (embarras) 34

Gâté, tout ce qui est gâté dangereux 78 Gaz délétère 98, 99

de chlore 102

de charbon de terre 101

Gencives (saignement des) 144

Gerçures des mamelons 439

Glace 40

Glandes du cou et de la nuque 504

Gonflement du nez 210

du sein chez les enfants. 448 Gorge (mal de) 272, 455

des enfants 455

Gourme....- 435

Goût, altéré sans aucune souffrance,

ses variétés

Goutte

Gosier (corps étrangers dans le)..

Graisse rance

Grossesse (remarques sur la)

_ blessure 420

313 510 152 78 404

413 417

constipation

crampes et convulsions

diarrhée 413

douleurs de reins 416

fausses douleurs 427

hémorrhoïdes 415

(incommodités de la) . . . 408

incontinence d'urine. . . 416

mal au cœur 412

mal de dents 413

Grossesse (mélancolie pendant la). 419

prurit 414

règles 409

syncope 417

varices 415

vertige et céphalalgie. . 409

Guêpes (piqûres des) 120

Gutta-percha 148

Gymnastique xcxvu

H

Habitations lxvii

Haleine mauvaise 311

courte 256

Hémorrhagie des poumons 242

des gencives 144

par les blessures.. . . 137

par les sangsues ... . 139

utérine pendant et a- près la grossesse. 423

Hémorrhoïdes, flux du sang 352

durant la grossesse.. 415

Héréditaires (maladies) cx

Hernie 385

chez les enfants 456

Hoquet chez les enfants 469

Huile dans l'empoisonnement 93

frelatée J.3

rance

de foie de morue 27 1

de térébenthine 113

Humeurs (perte d'), par le sang, la

sueur, l'allaitement, la suppura- tion, les purgatifs 33

Hydrocyanique (acide) 61

Hydropisie J19

Hydrophobie 124,1-5

Hvgiène (indications générales d').. lix * _ à l'apparition des règles.. 389

de ceux, sujets aux affec- tions de la tète. 112-160-164

de l'âge critique 402

_ des asthmatiques 258

de la bouche 312

des cheveux

_ dans le choléra des enfants 46 1

des dents

dans les congestions pulm.

dans la dyspepsie

des enfants qui pissent au lit

des enfants vermineux. . . .

à l'époque de la dentition. _ à l'époque de la grossesse. des fièvres endémiques.

242 316

470 445 462 404 24, 27

des ivrognes 528

des héniorrhoïdaires 354

dans les palpitât, du cœur. 305

àeU^!TZZ "29-230 des prédisposés aux rhu- matismes

des seins pendant la gros- sesse

229 426

T.ABLE ALPHABÉTIQUE.

573

Hygiène pendant le sevrage 473

des teigneux 501

des urines 379

. des yeux 190 180

Hystérie (attaques d') 41 7

Impétigo 450

Impressionnabilité 10

Inanition (mort par) !"! 1,44

Indigestion >#i< '34

Indigo (effets nuisibles de' ï'j !..!." 83

Inflammation de l'estomac , ' 339

du foie 37g

des intestins 339

Infusions végétales ' 5g

Insectes (piqûres d') !.!,!',! 119

Insolation, coup de soleil ,..'." 25

Insomnie "" gjg

après le café \\ 53

suite de surcharge d'esto-

mac gg

des enfants " 45g

Instruction pour le malade traité

par correspondance xxxviii

Intestins (inflammation des) qqo

Introduction /

Iode (effets nuisibles dé'î').. Irrégularités dans la sécrétion du iait

Leucorrhée, fleurs blanches 402

des jeunes filles 474

Liste des remèdes jLV

Lit ..................^ LXXV

Lochies irrégulières ,' 435

Longues veilles 29

Lumbago ' 514

Lumière (aversion de la) 198

Lune (administration des remèdes

selon la) CXVI

(couper les cheveux au nou- veau de la) 179

Lunettes )g4

Luxation

62

•■■cguiainesaans la sécrétion du lait 438

Irritabilité .„

Ivrognerie t'.'.'i'.l'.'.'.'.'.'.'. 44

Jalousie k

Jaunisse .....'::::::::;**377, 463

par abus du mercure.. . 37s Jaune (fièvre)

Jeûne (effets'du) Joie (effets de la)

xcm 1

Joue (fluxion de la). ..'..".'.'.'.'." ' 307

Lait.

43

dans l'empoisonnement. 94 (cessation de la sécrétion du)! 438 (écoulement involontaire du) 435

(fièvre de) \ 439

gâté, adultéré 73 77

mauvais, provenant d'une' va- '

133

spontanée .' 47g

Lycopode (effets nuisibles du) 62

M

Magnésie (abus de la) 62

calcinée dans l'empoison-

nement.. 93

Magnétisme (passes de) .. ..'.'.'.'.*' 547 Maisons (danger des) récemment

peintes gg

Mal d'amour ° ' ' g

de dents par refroidissement.' 19 de gorge par refroidissement. 19

^e'ête 37.i64

de tete nerveux 172

de catarrhe \m'm (66

d'éruption (7g

dégoutte 1 " 167-177

suppression de rhu- matisme 167

par suite de l'abus du café'..'! 52

de congestion à la tête 164

de constipation 168

d'embarras gastrique. 37

d'indigestion 37-168

de la chaleur 26

de pléthore ! . 166

che malade ,

77

~ (P"te de) m

(sécrétion excessive du) /qs

Langue (affection de la) . ' 3J4

japhthes sur la) 3.3

(déviation de la) 3I8

(gonflement de la)...!!!!' 3)4 Lard rance ' , a*7

Larynx (corps étrangers dans 'le)'!"

Laryngite chronique " 9??

Laudanum *Jj

Laurier-cerise (effe'ts'd'u) 6?

Lésions mécaniques" et suivantes' ! ' < 97

UtharSlc ! 543

CXVIII

510

»t~ i >-— , de refroidissement... Maladies les plus communes 160

épidémiques

générales (de quelques

héréditaires

Mal de mer .

Mamelles (gonflement des) !!.'!."" aIr Mamelon (germes de) .. ... ' 1™

Mania à potu S,

Manière d'employer 'l'es" médica- ments

Matrice (maladie dé' ià)' .'.'.'.' .' " " ?n5 Meconium

Médicaments (liste nés)!.'.'.'!.'!!.'.'.* xrv

selon l'état atmosp'hï-

rîouc

Mélancolie des femmes 'enceintes' "19 Mémoire affaiblie.... " ,r.

Menstruation .'!.'.'.'.'."" " 3^

douloureuse [\ 397

durant la grossesse, en relard ....

409

394

trop copieuse 399

574

TABLE ALPHABETIQUE

Oreilles

63

114 170

453 86

Mercure (abus du)

Métalliques (empoisonnement par

les substances) ' on

Meurtrissures •• * f 2

Miasme chez les animaux malades. .

Miel vénéneux

Migraine r

Miliaire pourprée

Miles

Morsure et piqûre d'animaux veni- meux 119,120

d'animaux enragés 123

Mort apparente des nouveau-nés.. 445

par asphyxie "3

colère 550

congélation 547

forte émotion 550

fulguration 549

immersion 546

inanition 544

peudaison 545

strangulation 545

suite d'une chute 545

_ suffocation 545

(écoulement des) 204

chez les enfants 457

inflammation des 201

otalgie 210

Oreillon, parotidite 200

(maladie d') chez les en-

fants 450

Orgelet 184

Otorrhée 204

Ouïe (durelé de 1') 208

Ozène 2)4

Pain sophistiqué 74

l'alun 74

le cuivre 74

Pain, sophistiqué ~*

Pâles couieurs

392

Mortification.

Morve

Muguet

Myopes ,

3 125 455 195

Nausées 3|*

par refroidissements M

Névralgie faciale 310

Nez (maladies du]

(saignement du). «

(corps étrangers dans le) it>i

enchifrènement des enfants.. 449

(gonflement du) 210

ozene

(polype du)

Nitre (effets nuisibles du)

Noix rances

Nombril 444

Nostalgie, mal du pays t>

Nouveau-nés 44a

Nourriture animale lxxvii

végétale lxxxi

Novés 546

87 428 135 200 428 547 ci

214 213 10S 81

Nutrition.

O

Odontalgie ; 2™

Œufs (blanc d') contre-poison .... Ji

Ongles rentrés dans les chairs 507

Ophlhalmie des enfanls 448

scrofuleuse liia

Opium (effets funestes de I') 59, 112, 281 Ordre hiérarchique dans les fonc- tions • °l°

Oreilles (maladies des) 1J»

bourdonnement Ml

_ douleurs par suite de re- froidissement 18

Palpitations de cœur 254

Panacées

Panaris

Pansement....

Parotide

Parturition

Passes magnétiques

Passions en matière d'hygiène.. . Peau (maladies de la) 481

(corps étrangers delà).... 159 Paupières (inflammation et gonfle- ment des) 182

Peines morales 4

Peintures avec couleurs métalliques. 82

Pénis (maladies du) 384

Perte d'humeur 33

Petite vérole

volante 490

Peur et frayeur 1

Phosphore (empoisonnement parle) 107 Pieds (suppression de la sueur aux) 13

(mal aux) 507

Pierre infernale (effets toxiques de la) 111 Pissement de sang 3S2

- au lit 4;0

Piqûre des animaux venimeux. 119, 121

Photophobie

Plaies confuses

Plantes vénéneuses •••

Pleurésie (points de côté dans la) . . -61

- fausse 4i

vraie r™J

Pleurodynie

Plomb (maladie de) 6('4

(effets nuisibles du) »6

Pneumonie, inflammation des pou- mons jjjl

insidieuse 269

maligue

Poil des chenilles velues >'*

Poisons •• •••••

engendrés par la maladie dans les hommes et les animaux ]L

(table synoptique des) »'

Poissou venimeux

TABLE ALPHABÉTIQUE.

575

Poitrine (maladie de) 218

(congestion de) 241

Polype du Dez 213

Pou*, punaises (destruction des)., 85

Préface de l'auteur xx

Presbytie 195

Pression atmosphérique lxx

Prolapsus de l'anus 351

Prophylaxie des maladies hérédi- taires ex

épidémiques cxvm

Prunes gâtées 80

Prurit 414,497

Prussique (effets Loxiques'de l'acide) 103

Psore cxa

Pustule maligne (empoisonnement

Parla) 118

Pyrosis 320

»

Quinquina et quinine 59

II

Raisins gâtés 80

Rage. *. 123

Refroidissements H

par l'air du soir 22

par un courant d'air. . . H

(dispositions au) 22

des pieds 12, 13

Reclum (descente du) Sal

Régime en matière d'hygiène, lxxivih Régime pendant le traitement ho-

mœopathique xxxnt

Règles (cessation des) 401

Rems (tour de) 130

(maux de) 514

Remèdes 'liste des) XLT

(appropriation selon le

tempérament, l'âge, le seie, etc.) , cv

(abus dece qu'ona appelé

jusqu'à ce jour) h7

secreis 87

Répétition des doses " x.xxi

TlePis XCVI

Rétention d'urines 373

Rhubarbe (abus de la) 62

Rhume de cerveau.. . 214

Rhumatismales (douleurs) par "re- froidissement 20

Rhumatisme '."!"«, 51.0

Rougeole '484

(préservation de la) /,so

S

Saisissement 3

Saison (refroidissement selo'nïa').! 23

Salsepareille jgj

Sang à la tète ....."m 104

(crachement de) 242

J- (pissement de) 382"

Sang (vomissement de) 332

Sangsues (hémorrhagie par les)... 139

Savon 14g

dans l'empoisonnement 92

Scarlatine 486

fausse 489

préservation de la 488

maladies consécutives .. 487

Sciatique (douleur) 5)

Scorbut 313

Sécrétion cxm

Seigle ergoté (effets toxiques du). . . 112

Sein (mal au) 439

Seins (hygiène des) .' 426

Sel de cuisine gâté 81

Sels purgatifs (abus des) !.. 62

Sensibilité excessive 10

des pieds ... 509

(rôle de la) lix

Serpent (piqûres de). .. , 121

Sevrage , 474

(faiblesse qui suit le) 442

Sommeil 0O0

Sommeil dangereux 76,103

invincibleà lasuiledu froid 23

Somnolence 543

Sophistication des aliments et des

boissons, 68

Soufre (effets mauvais du foie de). 26

Spasmes des enfants. . . . ." 458

consécutifs aux blessures. Trismus 143

Spig-élie H3

Stomacace 315

Strabisme.. 199

Strangulation (par mort apparente) 109

Sublimecorrosif (effets toxiques du) 109

Sucre, dans l'empoisonnement 94

Suffocation (mort apparente par) . . 545

Suintement des oreilles 450

Sulfate de magnésie 62

Sull'urique (acide dans le vinaigre')! 148

Sumac vénéneux 113

Surcharge de l'estomac des enfants". 36

Surexcitation nerveuse 10

dans la tète 463

Pc0se oui

Syncope 54,

syphilis CXIT

Tabac (suites funestes de l'usage du) 54

maladies des ouvriers em-

ployés dans les maniifact. .

(effet moral du)

Table des chapitres ' ""

indicative de l'appropriation

des médicaments aux di- verses formes de maladies. Taches et taies sur les yeux

de naissance

Tannes

Tœnia ',...!!!

Teigne ,,',',*'!'

55 55 ut

853 192 448 453 347 495

576

TABLE ALPHABÉTIQUE.

Teigne faveuse 453

muqueuse (eczéma) 451

(petite clinique de la) 497

Tétanos 550

Tempéraments (indicat. tirées des), cm

Tète (maladies de la) 161

(congestion de la) 162

(coups à la) 132

(grosseur et allongement de la) 447

Thé (effets nuisibles du) 54

Tic douloureux 310

Tours de reins 130

Toux , 219

par refroidissement 14

Tranchées ou coliques 333

Travail excessif 24

Trismus 143

Tristesse 4

Trousse-galant 376

Tubercules dans la consomption. . . 271

Tubérosité sur la tète 177

C

llcères 506

Un mot d'exposition xlvii

Urètre (écoulement par 1') 328

Uriue des crapauds, des lézards. . . 115

Urines difficiles et douloureuses ... 373

après les couches 442

chez les enfants 470

(danger de retenir ses) 378

(hygiène des) 379

nocturnes 470

(rétention des) 379

sanguinolentes 332

Urticaire 428

chronique 484

Ustensiles de cuisine 81

V

Vaccine et vaccination 477

* Valériane (abus de la) 61

Vapeur de charbon 101

Variations atmosphériques lxx

Variole 490

Varioloïde 490

Varices 505

pendant la grossesse 41b

Veilles longues 29

Venin des crapauds H 5

Venin des animaux (empoisonne- ment par le) 79

Ventre 333

Vermifuges (effets funestes des) ... 85

Vermine 85

Verres de lunettes 193

Verrues 510-517

Vers, lombrics 345

ascarides 348

solitaires 349

Vessie (irritabilité de la) 378

Vertiges 160

pendant la grossesse 409

Vêtements lxxii

Vexation 7

Viande gâtée 77

Vie lix

sédentaire 531

(douleur et plaisir excitateur de

la) lm

Vin (de la bonté du) 44

(altération du) 68

de Bordeaux nxxv

(son influence sur la production

de l'esprit de) 4t

Vinaigre dans l'empoisonnement. . . 93

falsifié 72

Vomissements 324

pharmaceutiques à provoquer

dans l'empoisonnement 90

par surcharge de l'estomac. . . 38

par suite de frayeur 3

de sang 332

Vue (défectuosité de la) 196

Y

Yeux (affections des) 181

parsuitederefroidissement. 18

corps étrangers 149

faiblesse 193

goutte 188

inflammation 184

louches : 199

meurtrissure 132

orgelet 184

pochés 132

refroidissement 18

rhumatisme 187

(affection scrofuleuse des).. 189

vue courte 1*7

vue longue 197

FIN DE LA TABLE ALPHABÉTIQUE.

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BEAUVAIS (deSaint-ftratien). EfFets toxiques et patho- gcnetiques de plusieurs médicaments sur 1 économie ani- male dans 1 état de santé. Paris, 1845, in-8 de 420 pages avec huit

laDlGâUX. în-IOUO 7 fi'

~ w-inî,|a^ homœo,P.athi«Me, ou Recueil de" t ou l'eVfe's' obser- vations pratiques publiées jusqu'à nos jours. Paris, 1836-1839 Ou- vrage complet. 9 forts vol. in-8 4&h

BECHET (J. J.). »e la méningite puruicuteipi»iémique

ïœrw^ dans rhi3vi i

BS0}W; Conseils d'un Médecin homœopathe' ou

?nn« nr^n 86 f so'-meme homœopathiquement dans les affec- eraves Tr^![t6f,;î'i.rmie,;S Se£0urs à s'administrer dans les cas «i8^ Jr Lradmt de 1 allemand par Sarrazin. Paris, 1837, in-18. 3 fr. 50 rîii.» /T? théorise et.pratiqne de la méthode cu- m* 3 vol in-86Ur Hahnemann' nommée homœopathique. Varsovie,

~in-8 de"IÎ pdai4séti'lae :'^^P^hie/\u^\ë, 1833,"

"ïf™ ManueïdeihérapeutiqueVnédiclie ritmi^P^ "t,,,e> P°ur servir de guide au lit des malades et à

enr D Ro™^ rî^f f'6 ^ ll8duit de Allemand par le doc- teuru. koth. Paris, 1846, l vol. grand in-12 de 600 pages. . . 7 fr

- Mes caractéristiques des expectorations ïleS m.'.ii cCoauneTrtaSd::tT,r0,rt,,i?H,'S- «ft d "le^d s-"

- Ees côtés du corps ainsi que "'les affluUes' ÀèïmêAit&-

ments. Études homœopathiques. Traduit de l'allemand par Ph. de Molinari. Bruxelles, 1857, in-8 de 22 pages 1 fr.' 50

BOENNINGHAUSEIV. Systemalisch-Alphabetisches Re- pertorium der antipsorischen Arzneien, mit Einschluss der antisy- phililischen und anlisykotischen. Munster, 1833, in-8 7 fr.

BOIVIVEVAL. L'Homœopathic dans les faits. Paris, 1853, in-8 de 176 pages 2 fr. 50

BORET. Notice sur la médcclue homœopathique, ou Ex- posé de la nouvelle doctrine médicale. Paris, 1837, in-8 75 c.

BOURGEOIS (L. X.). Qu'est-ce qne l'homœopathie ? Paris, 1858, in- 18 de 32 pages 75 c.

BROiV. De la vulgarisation de l'homœopathie. Bruxelles, 1857, in-8 de 29 pages 1 fr. 50

CASTAING. Vérité de l'homœopathie, ou Théorie nouvelle propre à démontrer l'action réelle, le mode et la nature d'action des remèdes infinitésimaux. Paris, 1853, in-8 de 102 pages 2 fr. 50

CHARGE. L'SIomœopatbie et ses Détracteurs, à l'occasion de l'épidémie de choléra qui a régné à Marseille en 1 854 . Paris, 1855, in-8 3 fr.

Compte rendu des travaux du Congrès médical ho- mœopathique de Paris, session de 1851 . Paris, 1 851, in-8 de 248 pages 3 fr.

Compte renilu des travaux du Congrès médical ho- mœopathique séant à Paris. Session de 1855. Paris, 1856, in-8 de 360 pages 4 fr.

Compte rendu des travaux du Congrès médical ho- mœopathique tenu à Bruxelles. Session de 1856. Paris, 1857, in-8 de 156 pages 2 fr.

GROSERIO. Statistique de la médecine homœopathïqne. Paris, 1848, in-8 2 fr. 50

DAVAS8E. Études sur les effets et les indications de la strychnine et de la noix vomique dans le traitement du choléra. Paris, 1854 1 fr. 50

Des Vomissements dits incoercibles de la grossesse, 1857, in-8 de 96 pages 2 fr. 50

DESCHAMPS. Bévue historique et pratique des doctrines et des systèmes de médecine ; de la Doctrine homœopathique, et de ses rapports de concordance avec la force et la loi d'attraction univer- selle. Saint-Lô, 1851, 1 vol. in-8 de 340 pages 4 fr. 50

DESGUIDI. Lettre aux médecins français sur l'homœo- pathie, par le docteur comte S. des Guidi, introducteur de l'homœo- pathie en France. Troisième édition, enrichie de la préface des traduc- teurs de cette lettre, des biographies et portraits de S. Hahnemann et de S. des Guidi, et de plusieurs lettres importantes, par le docteur F. Perrussel. Paris, 1852, in-8 de 144 pages 3 fr. 50

Lettre à »aSB. les Membres de l'Académie royale de

médecine, sur la réponse qu'ils ont adressée au Ministre de l'in- struction publique au sujet de l'homœopathie. Lyon, 1835, in-8.

DESSAIX. L'homœopathie et ses agresseurs, fait au nom de la Société homœopathique de Lyon. 1836, in-8 2 fr.

3

DEZAUCïIE. Mémoire snr la méthode curative dite ho- mœopathiquc, présenté à la Fac.de Montpellier. 1833, in-S 60 c.

DUNSFOR» (II.). The pathotrenetic effcctsof someof the principal homœopnthic remédies. London, 1838, in-8. 8 fr.

ESCALLIER. Des indications thérapeutiques fournies par le rhythme des phénomènes morbides. Paris, 1856 in-8 1 fr

Démonstration clinique de l'action des doses infinïïésimales.' Pans, 18a5, in-8 i f|. 26

_pfrfc"^OÎ jo de 1,,,oinœopathie! Deuxième édition. Pans, 1855, in-8 de 32 pages 1 fr. 50

Rencontres homœopathiqaes. Paris, 1855, in-8 '.'. 1 fr

La méthode homœopalhique et la médication ordinaire comparées dans le traitement des fièvres Intermittentes. édit., in-8 de 48 pages.

1 fr. 50

ESP ANET. Études élémentaires d'homœopathiecomplét'ées

par des applications pratiques, à l'usage des médecins, des ecclésias- tiques, des communautés religieuses, des familles, etc. Paris 1856 in-18 jesus de 380 pages 4 fr 50

~enCmo%"^

FpîniÏTTfalheS,de France. Lettre, mï,"m-8. G0 c. Pa" Î$S5C l'iu-î L .!8". ,a Ph<Ilisie PMlm°»™ en Algérie.

FRÉDAULT. Des rapports de la doctrine médicale ho^ mœopathiqne avec le passé de la Thérapeutique. Lettre àM Ip docteur J.-P. Tessier. Paris, 1852, in-8 de 84 pages.. \ II

Etudes iPanal mie pathologique. Paris, 1855, in-8 2 fr GARALDA. Recherches sur l'asthme. Paris, 1854, in-8 de'

oo pages j 25 c

Considérations pratiques sur les hnbons scrofuleux! etleur traitement. Paris, 1846, in-8 de 20 pages 75 c

„e.le"seiS"ement de 1" thérapeutique à l'école Pans. Paris, 1858, in-8 de 95 pages 2 f r

GfST^Ji yiei»e Médecine et ses dangers,' "surtout dans Mort '«blonde poitrine, les fièvres typhoïdes et cérébrales. iiiuiL, io^i , in-o 2 fr 50

G°5J ?'\ i Sj"Ec,ole «délie devant son principe ou l'Allo- pathie dans les Mu, suivi d'un Essai de synthèse caractéris- tique sur le tartre stibié, l'aconit, l'arnica, l'arsenic et le ouinouina Deuxième édition. Paris, 1858, in-8 de 112 pages 2^ 50

in-sS "pSf érCMCe9 8"r ^^pnthie. Paris, 1858,

coup de théories pl„s ou moins ngéniëuse ' iout '«„ -m t v°,r. ^«^«ru- insisté rtourdonneVà la doctrine .lu ?T, m /, ,„',„ i d." malode! il a

A

GUEYRARD. Traitement honiœopathiqne du choléra- morhus, d'après plusieurs médecins du Nord. Lyon, 1832, in-8. 60 c.

GUNTHER. Wouvean Manuel de médecine vétérinaire homcco: atbique, ou Traitement homœopathique des maladies du cheval, du bœuf, de la brebis, du porc, de la chèvre et du chien, à l'usage des vétérinaires, des propriétaires ruraux, des fermiers, des officiers de cavalerie et de toutes les personnes chargées du soin des animaux domestiques, traduit de l'allemand, sur la troisième édition, par P.-J. Martin, médecin vétérinaire, ancien élève des écoles vété- rinaires. Paris, 1846, 1 vol. in-8 de 160 pages 6 fr.

GUYARD (Ansf.). Guide des gens du inonde dans le choix d'une médecine, deuxième édition. Paris, 1857, in-18 3 fr.

HAAS. Mémorial du médecin liomœopatlie, ou Répertoire alphabétique de traitements et d'expériences homœopalhiques, pour servir de guide dans l'application de l'homœopathie au lit du ma- lade, traduit de l'allemand par A.-J.-L. Jowidan. Deuxième édition,

revue et augmentée. Paris, 1850, in-18 3 fr.

HAHNEMANN. Exposition de la BJoctrine médicale ho- mœopathique, ou Organon de l'art de guérir, par S. Hahnemann; traduit de l'allemand, sur la dernière édition, par le docteur A.-J.-L. Jourdan. Quatrième édition, augmentée de Commentaires par le doc- teur Léon Simon, précédée d'une Notice sur la vie et les travaux de S. Hahnemann, accompagnée d'un portrait gravé sur acier. Paris,

1856, 1 vol. in-8 8 fr.

Études de Médecine homœopathique, par le docteur S. Hahnemann, Opuscules servant de complément à ses œuvres. Paris, 1855, 1 vol. in-8 de chacun 600 pages. Prix de chaque volume. 7 fr. Les ouvrages qui composent la rnBMiènE série 6ont : Traité de la maladie vé- nérienne; 2o Esprit de la doctrine homœopalhique; La Médecine de l'expérience ; 40 L'Observateur en médecine; ôo Esculape dans la balance; 60 Lettre à un médecin de haut rang sur l'urgence d'une réforme en médecine; Valeur des systèmes en médecine, considérés surtout eu égard à la pratique qui en découle; 80 Conseil a un aspirant au doctorat ; 9o L'Allopathie, un mot d'avertissement aux malades ; tuo Ré- flexions sur les trois méthodes accréditées de traiter les maladies ; il» Les Obstacles à la certitude et à la simplicité de la médecine sont-ils insurmontables? 12» Examen des sources de la matière médicale ordinaire ; 13o Des formules en médecine; 14° Com- ment se peut-il que de faibles doses de médicamenls aussi étendus que ceux dont se sert l'homœopathie aient encore de la force, beaucoup de force? 15o Sur la répétition d'unmédicameul homœopathique ; 16o Quelques exemples de traitements homœopalnt- ques; 17o La belladone, préservatif de la scarlatine; 18o Des effets du cafe.

Deuxième séiue. - Du choix du médecin. Essai sur un nouveau principe pour découvrir la vertu curative des substances médicinales. Antidotes de quelques sub- stances végétales héroïques. Des lièvres continues et rémittentes. Les maladies périodiques à types hebdomadaires. De la préparation et de la dispensa.ion des médicamenls par les médecins homœopathes. - Essai historique et médical sur 1 el- lébore et l'elleborisme. - Un cas de folie. - Traitement du choiera. - Une chambre d'enfants. - De la satisfaction de nos besoins matériels. Lettres et discours.— Études cliniques par le docteur Hartung, recueil de 116 observations, fruit de vingt- cinq ans d'une grande pratique.

HAHNEMANN. gJoctriiieetTraitcmenthomœopathiqnes des Maladies chroniques, par le docteur S. Hahnemann. Traduit de l'allemand, sur la dernière édition, par A.-J.-L. Jourdan. Seconde édition, entièrement refondue et considérablement augmentée. Pans, 1846, 3 vol. in-8, chacun de C00 pages 20 ir'

Reine Arzneimittellehre. Dresden, 1830, 6 vol. in-8. 36 fr.

5

HAHIVEMAjYN. Portrait de Blahncmniin ,1 fondateur de la doctrine homœopathique ; très-belle gravure sur acier, in-4, papier de Chine, 1844 * 2 fr. 50

Compte rendu du procès de madame Hahnemann, docteur en homœopathie. Question d'exercice illégal de la médecine. Troisième édition. Paris, 1847, in-8 1 fr,

Analyse complète et raisonnée de la Matière médicale

de S. Hahnemann, sont exposés les principes et les conséquences de l'expérimentation homœopathique, parle docteur Max. Vernois.

Paris, 1835, in-S 1 fr. 25

HARTLAUB. lie Médecin liomœopathe des enfants, ou

Conseils sur la manière de les élever et de traiter leurs indispositions,

traduit de l'allemand par Sarrazin. Paris, 1837, in-18 l fr. 50

HARTMANîV. Thérapeutique homœopathique des ma- ladies des entants, traduit de l'allemand, avec des notes, par le docteur Léon Simon fils, membre de la Société gallicane de médecine

homœopathique. Paris, 1853, 1 vol. in-8 de 700 pages 8 fr.

Cet ouvrage est l'œuvre d'un praticien expérimenté, l'un des premiers disciples de Hahnemana. d'un homme initié par le maître aux difficultés de la doctrine. On trou- vera dans ce livre une application claire, exacte et précise des principes de l'homœo- palnie aux maladies des enfants, souvent si difficiles à reconnaître.

Thérapeutique homœopathique des maladies aiguës et des maladies chroniques, par le docteur Fr. Hartmann traduit de l'allemand, sur la troisième édition, par le docteur A -J -l'

Jourdan. Paris, 1847-1850, 2 forts vol. in-8 16 fr!

Trois éditions de l'ouvrage de Hartmann en peu de temps disent assez l'imnor

tance du sujet et avec quel talent d'o'bservation il a été traité. Ce livre est un com plément indispensable des ouvrages de Hahnemaun, et place son auteur au premier rang des disciples du fondateur de «aomœ opathi,;

HÉRIiVG.

tions des docteurs Goullon, Gross et Stapf. Traduit de l'allemand sur la dernière édition publiée par le docteur L. Marchant. Troisième édition, corrigée et augmenlée. Paris, 1855, 1 vol. in-l2de 535 pages

5 fr.

Cet ouvrage enseigne la manière Je se soulager dans un grand nombre de mala- dies, soit par des moyens domestiques, soit, lorsque ceux-ci sont insuffisants, par des remèdes homœopathiques qui ne nuisent jamais et sont toujours utiles s'ils sont convenablement administrés. C'est pour cela que la Médecine homœopathiaue domestique s adresse a tous : d'abord à ceux qui sont convaincus par leur propre expérience des avantages réels des principes hahnemanniens. et puis à ceux qui n'ont pas eu occasion d acquérir cette conviction, de même aussi qu'à ceux qui n'ont en- tendu que mal parler de l homœopathie.

HERMEL. Recherches sur le traitement de l'aliénation mentale. Paris, 185G, in-8 2 fr. 50

niRSCIIEL (B ). «niriedu médecin homœopnthc au litdu twi V V^TePi°fre,,<;,,,éraoe,,U,«ue»»m«,c«>P»<l»iqHe

1 vol'in iV Pai' docleur LÉ0N SlM0N nis- Paris, isba]

, ^Hfoo^K^f !Ach°'- s-'11»n*œopàtl.ie êt Vieille Médecine. Pat

- L'ilomrcopathic exposée aux gens du' monde. Parïsj 1855, fn-S."

' 1 fr."

6

HOFFMANN. Ija Syphilis débarrassée de ses dangers par la médecine honiccopnlhique, 1857, in-8 1 fr.

Renseignements snr la phtliisie pulmonaire, sa nature et son traitement, 1857, in-8. 50 c.

Guérison des maladies particulières aux femmes, con- seils aux mères qui veulent nourrir. Paris, 1858, in-8 de 32 pages 1 fr.

Lettre aux médecins français sur Fhomœopathie, 1843, in-8 60 c.

llaladies particulières aux femmes, 1852, in-8... 50 c. HUBERT-BEGENIVE. Du traitement homocopathiqne

des maladies des yeux. Paris, 1857, in-8 de 71 pages. 1 fr. 50

J AH 15. Principes et rèjrles qui doivent guider dans la pratique de l'homocopatliie. Exposition raisonnée des points essentiels de la doctrine médicale homœopathique. Paris, 1857, 1 vol. in-8 de 540 pages 7 fr.

Pour faire justement apprécier cet ouvrage, que nous croyons appelé à contribuer au progrès de t'bomceopathie, il nous suffira d'indiquer ses divisions principales: Introduction. De l'élal actuel et de l'avenir de la doctrine homœopathique. Cbap. I". Du vrai sens de la doctrine de Hahnemann. - C.hap. II- Des théorèmes pa- thologiques de VOrganon. Cbap. III. Du diagnostic des maladies selon la doctrine de Hahnemann. Chap. IV. De l'examen du malade sous le point de vue du dia- gnostic de Hahnemann. Chap. V. De l'action pathogénétique des médicaments. Chap. VI. De l'action dynamique des médicaments. Chap. YII. De l'expérimenta- tion pathogénélique des médicaments. Chap. VIII. De l'étude scientifique des pa- thogénésies. Chap. IX. Delà loi des semblables. Chap. X. Règle pour le choix du médicament homœopathique. Chap. XI. De l'administration des doses homœo- pathiques. Chap. XII. De la marche à suivre dans le traitement des diverses ma- ladies. — Chap. XIII. De la distribution des médicaments homoeopathiques. Chap. XIV. Du régime homœopathique Chap. XV. Des cas exceptionnels le pra- ticien devra abandonner le traitement homœopathique. Chap. XVI. Des progrès qu'il reste à faire en homœopathie. Questions à adresser aux malades qui veulent con- sulter uu médecin et lui rendre compte de leur état et de leur constitution.

Du Traitement homoeopathique fies maladies des femmes. Paris, 1856, 1 vol. in-12 de 49G pages 6fr.

Du Traitonient homoeopathique des affections ner- veuses et fies maladies mentales. Paris, 1S54, in-12 de G60

pages , : 6 fr-

Cet important ouvrage comprend : lo la description symptomatologique de la ma- ladie, ses diverses variétés, le diagnostic et le pronostic ; 2o toutes les indications symptomatologiques et pharinacologiques que la matière médicale et les expériences cliniques fournissent pour le traitement de ces affections.

Sîu traitement homoeopathique des maladies des or- ganes de la digestion, comprenant un Précis d'hygiène générale et suivi d'un Répertoire diététique à l'usage de toutes les personnes qui veulent suivre le régime rationnel de la méthode de Hahnemann. Paris, 1859, in-12 de 620 pages 6 fr.

Du traitement homoeopatliique des maladies de la peau et des lésions extérieures en général. Paris, 1S50, 1 vol. in-8

de 600 pages 8 fr-

Préparé par dp longues et consciencieuses études, il appartenait à M. le docteur

Jahr d'élucider la questio.i des affections cutanées, de ces maladies si souvent re- belles à tout traitement et qui fout le désespoir des malades et des médecins, (.et ouvrage est divisé en trois parties : lo Thérapeuthique des maladies de la peau; 2o Matière médicale ; 3o Répertoire symptomatique.

JAHR. Notices élémentaires sur l'Homoeopathie et la

manière de la pratiquer, avec quelques-uns des efl'ets les plus im- portants de dix des principaux remèdes homœopathiques, à l'usage de tous les hommes de bonne foi qui veulent se convaincre par des essais de la vérité de cette doctrine. Troisième édition, augmentée.

Paris, 1853, in-18 de 130 pages 1 fr. 75

Cet ouvrage comprend: Introduction. De l'examen du malade. De la re- cherche du médicament. De l'emploi des médicaments. Du régime à prescrire.

Quelques ell'els de dix des priucipaux médicaments homœopathiques : lo aconit- 2o arnica; 3o arsenium ; io belladona; 5o bryonia ; 6o chamomilla: 7o mercurius nux vomica; 9o pulsatilla; 10" sulphur.

Nouveau Manuel de médecine homoeopathique, divisé en deux parties : lo Matière médicale; Répertoires thérapeutique et symptomatologique . Sixième édition, augmentée. Paris, 1855, 4 vol in-12 18 fr.

Cette édition présente le tableau le plus complet et le plus méthodique de la doc- trine homéopathique jusqu'à ce jour. Ainsi l'on trouvera non-seulement le Réper- toire entièrement rejoudu et augmenté de tout ce que comprend la matière médicale en faits importants, mais encore, dans la première partie, huit nouveaux médica- ments, ajoutes aux trente-cinq dont la quatrième édition avait été augmentée. EnBn, il n est pas un seul médicament important auquel l'auteur n'ait ajouté de nouvelles confirmations pratiques, en annotant par des signes indicateurs bien des svmptômes qui ne I avaient pas encore été.

Manuel d'homoeopathie ou Exposition de l'action principale et caractéristique des médicaments homoeo- pathiques. Dijon, 1835, 2 vol. in-18 5 fr.

Bu Traitement homoeopathique du Choléra, avec l'indi- cation des moyens de s'en préserver, pouvant servir de conseils aux familles en l'absence du médecin. Paris, 1848, 1 vol. in-12. 1 fr. 50

JAHR et CATELLAN. Nouvelle Pharmacopée homoeo- pathique, ou Histoire naturelle et préparation des médicaments homœopathiques, et Posologie ou administration des doses par le docteur.G.-H.-G. Jahr. et P.-M.-L.-A. Catellan, pharmacien. Seconde édition, corrigée et augmentée, accompagnée de 135 figures inter- calées dans le texte. Paris, 1853, in-12 de 430 pages . 7 fr.

JOUSSEÏ (P.). Mémoire sur nu nouveau procédé pour pra- tiquer les injections iodées dans le traitement des kystes non purulents de l'ovaire. Paris, 1857, in-8 l fr- 25

Réponse aux lettres de M. Manec sur l'homœopaihie. 1856, ln~8 1b c.

Du suicide et de la monomanie suicide. Paris 1858 in-8 de 26 pages 't fr

LAFFITE. Syraptomatologie homœopathiquei ou Tableau synoptique de toute la matière médicale pure, à l'aide duquel se

ihorJhiimpme-dia Sïïenl !°Ut synlP,ôme °" groupe de symptômes cherche. Pans, 1844, 1 beau vol. grand in-4 de près de 1,000 pages.

35 fr

LEBOUCHER Notes surlesel commun (natrum muriaticttm' chlorure de sodium). Paris, 1857, in-8 , miam^iui,

Réponse à M. le docteur Th. Labbey. Réfutation de 'ses Réflexions critiques sur l'homœopathie. Paris, 1855, in-8 l fr 50

LECOUPEUR. Médecine homoeopathique des familles

journal consacre a a propagation de l'honiœopathie parmi les mé- deena et les gens du monde, rédigé par une société de médecins de

8 -

Paris et des départements, publié par le docteur Lecoupeur. 1852-

1853, 2 vol. gr. in-8 14 fr.

LECOUPEUU. Dn Choléra épidéniique, de sa préservation et de son traitement homœopathiques. Paris, 1 854, in-8 de 43 pages.

1 fr. 50

La Variole, son traitement et sa préservation homœopathiques. Paris, 1854, in-8 de 38 pages 1 fr. 50

liettre à nu médecin de Caris sur une question du plus haut intérêt, par J.-C. P. Marseille, 1845, in-8 75 c.

LOTZBEIi.. Manuel de médecine vétérinaire homœopa- thique, indiquant le traitement de tous les animaux domestiques, la composition d'une pharmacie homoeopalhique vétérinaire et le moyen de se la procurer ; traduit de l'allemand par Sarrazin. Paris, 1837, in-18 3 fr. 50

LUTHER (H.). Allopathy and honiœopathy or the usnal Medicine and the fil.-ihnenianniau iloctrine. Paris, 1836, in-8 5fr.

MAGNAN. S>e l'homœopathle, et particulièrement de l'action des doses infinitésimales. Paris, 1855, in-8 2 fr. 50

MALAISE. Clinique homœopathique à l'usage des médecins et des gens du monde. 1837, in-8 6 fr.50

MILCENT. De l'intolérance et delà liberté scientifiques dans les concours de médecine. Paris, 1854, in-8 de 16 pages. 50 c.

MOLIN. Des spécifiques en médecine. Paris, 1847 , in-4.

2 fr. 50

MOIVESTROL. lia goutte. Mémoire sur les causes des maladies goutteuses et sur leur traitement par la méthode homœopathique. Paris, 1855, in-8 de 96 pages 1 fr. 50

Conservation de la santé. Manuel d'hygiène à l'usage de tous, mais principalement des personnes qui ont adopté la doctrine de Hahnemann. Paris, 1851, 1 vol. in-12 3 fr.

MOREAU. L»e Triomphe de la vérité en médecine. 1856, in-8 1 fr-

MURE (B ). Doctrine de l'école de Kio- Janeiro et Pathogé- nésie brésilienne, contenant une exposition méthodique de l'homœo- pathie, la loi fondamentale du dynamisme vital, la théorie des doses et des maladies chroniques, les machines pharmaceutiques, l'algèbre symptomatologique, etc. Paris, 1840, in-12 de 400 pages, avec 37 fi- gures intercalées dans le texte 6 fr.

1VIVELET. ïi'Momœopalhie, ses raisons et ses erreurs. Paris, 1840, in-8 2 fr-

Observations sur l'homœopathie, par un homme qui n'est pas médecin. Paris, 1855, in-8. 1 fr. 50

OZAIVAM (Ch.). Études sur le venin des arachnides et son emploi en thérapeutique, suivie d'une dissertation sur le tarentisme et le tigretier. Paris, 1858, in-8 de 88 pages 2 fr. 50

PARSEVAL (A. de). Médecine domestiqne homœopa- thique. Marseille, 1850, in-8 de 146 pages 3 fr.

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PERRUSSEL. Critique de 1 homoeopaUiic et de l'allo- pathie. Nantes, 1843, in-8 de 170 pages 2 fr.50

lia Suelte et le choléra épidéiuiqnes traités par l'ho- mceopathie, rapporta S. Exc. le ministre de l'agriculture, du com- merce et des travaux publics. Paris, 1856, in-8 de 15G pages. 2 fr. 50

Simple Réponse d'un ami de l'homœopathie à un ami du progrès et de la vérité en médecine. Saumur, 1857, in-8 de 32 pages.

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Lettre sur le Choléra adressée au docteur Nufiez. Paris, 1855, in-8 1 fr.

Lettre sur le progrès en homeeopathie, adressée .en ré- ponse au docteur Audouit. Paris, 1855, in-8 1 fr.

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PROST-LACUZOïV. Formulaire pathogénétique, ou Guide homœopathique, pour traiter soi-même toutes les maladies. Paris, 1857 . 1 vol. in-8 de 500 pages 7 fT>

QUIÏV, médecin ordinaire de S. M. Léopold, roi des Belges. Du trai- tement homœopathique du choléra. Paris, 1832, in-8. 2 fr. RAPOU. Histoire de la doctrine médicale homoeopa-

\ 1 Ue' son état actuel dans les principales contrées de l'Europe. Application pratique des principes et des moyens de cette doctrine au traitement des maladies. Paris, 1847, 2 forts vol. in-8. .. 15 fr.

Delà fièvre typhoïde, et de son traitement homœopathique. Paris, 1851, in-8 de 108 pages 3fr.

Courte instruction sur le traitement préservatif et curatif du choléra. Deuxième édition. Lyon, 1854 , in-8 de 16 50 c.

RAU. Mouvcl Organe de la médecine spécifique, ou Exposi- tion de 1 état actuel de la méthode homœopathique ; suivi des Nou- velles Expériences sur les doses dans la pratique de l'homœopathie, par le docteur G. Gross. Traduit de l'allemand par le docteur D. R. Pans, 1845, in-8 de 304 pages 5 jy.

Réponse a la note scientifique sur la doctrine homœopalhique à l'oc- casion du procès intenté au journal l'Union médicale. Paris 1858 in-8 de 99 pages „'(.,._ 5(j

ROUX (de Cette). Lllomœopathie appliquée au traitement du choh ra-morbusépidémique. Observations recueillies en

10

1854 et 1855, avec un appendice sur la question des doses inûnitési- [ maies. 1857, in-S de i35 pages 1 fr. 50

ROTH. Histoire delà musculation irrésistible, ou Chorée anormale. Paris, 1850, in-8 de 230 pages 3 fr. 50

IlOTII. Matière médicale pure, tome II. Paris, 1852, 1 vol. in-8 10 fr.

RUCK.ERT. Traitement liomœopathique des maladies de la peau, considérées sous le rapport de leurs formes, des sensa- tions qu'elles produisent, et des parties qu'elles affectent : précédé des notions générales et importantes sur la symptomatologie, le régime homœopathique, la forée et la répétition' des doses, etc. ; suivi du Traitement homœopathique des maladies vénériennes, par le doc- teur Attomir. Traduit de l'allemand par Sarrazin. Paris, 1838, in-18.

4fr. 50

RUCKERT. Systématise lie Dnrstellung aller bis jetzt gekann- ten homœopathischen Arzneien mit Inbegiiff der antipsorischen, in ihren reinen Wirkungen auf den gesunden menschlichen Kôrper. Leipzig, 1810-1831, 2 vol. in-8 20 fr.

lilinische- Erfalirungen in «1er Homœopatliie. Eine vollstàndige Sammlung aller in der homœopathischen Literatur nie- dergelegten Heiiungen und piaktischen JBemerkungen vom Jahre 1822 bis 1850. Dessau, 1856, 2 vol. in-8 30 fr.

RUCCO. L'Esprit tle la médecine ancienne et de la nouvelle comparé. Quatrième édition, augmentée d'un mémoire sur le choléra. Paris, 1854, in-8 de 460 pages 6 fr.

La médecine de la nature protectrice de la vie humaine. Pa- ris, 1855, in-8 4 fr.

RUOFF. Guide de l'OIomoeopatlic, ou Traitement de plus de mille maladies guéries, contenant : lo l'indication par ordre alphabé- tique des maladies sous les dénominations nosologiques de l'ancienne école, les symptômes de ces maladies et les remèdes qui leur ont été opposés avec succès; la liste des médicaments par ordre alphabé- tique, et à la suite du nom de chaque substance les affections guéries par son emploi, etc. Traduit de l'allemand par G. L. Stracss.

Deuxième édition. Paris, 1850, in-18 de 460 pages 5 fr.

SALEVERT DE FAYOLLE. Principe de la doctrine mé- dicale homoeopatliiqne. Paris, 1853, in-8 de 360 pages. . . 5 fr. SCUDEllI (de Messine) . Observations pratiques sur l'ho-

mœopathie. Paris, 1837, în-8 1 fr. 50

SIMON (Léon). Leçons de médecine bomoeopatbique. Paris,

1836, 1 fort vol. in-8 8 fr.

Cet ouvrage est ainsi divisé : Programme du cours. Vue générale de la doctrine homœopathique. Delà méthode liomœopathique. Loi de spécificité. Dyna- misme vital. Institution de l'expérimentation pure. De la pathologie, du dia- gnostic et du pronostic homœopathiques. Théorie et considérations pratiques sur le traitement des maladies chroniques. Moyens de connaître les vertus curatives des médicaments. Thérapeutique générale homœopathique. Répétition des doses homœopathiques. Mode de préparation et d'administration des médicaments.

Hygiène. Physiologie homœopathique.

Du Clioléra-morbus épidémique, de son traitement préser- vatif et curatif, Félon la méthode homœopathique. Rapport publié par la Société hahnemannienne de Paris. 1848, in-8 de 94 pages. 1 fr. 25

Lettre à M. le Ministre rte l'instruction publiqne, en

réponse au jugement de l'Académie nationale de médecine sur la doc-

il

piris^^K^!6'. a"n°m de nnStllUt homœ°Palh''q«e de Paris. 8 îî »JV^Lé°.n)- ~.1LeJl*re à MM lès merai»reS',iëla Facnlté

500page«. S»«,p "'e ""• '8S9' 1 YoL m-'s 'ésusfd«

~ ne ïï,0PpaSe:. !?l.tre à * Ve'^r 5$

STtSSA mlie^P?*? t°pathi<,ae P°«r l'usage domestique^ duuci. revue pai PH. de Moukam père. Bruxelles, 1858, in-12

Dans cet ouvrage 'auteur a Ptat>i; . i„ , paBc».. oir.

soit médicamenteuses, on , LivaD VheL^P ""^ 88 rladles' so!t naturelles, rations virtuelles et dynamiQue^ de Hah°e™nn, des alté-

sontmplu.oimoin.%Œ les ef[ets des médicaments ne

causes des maladies auxquelles"' hTmo,?: TeÏLTX'a t f Wfi aUtreS raison de la specficité, mais dont le spéciBclme tel'nue I W ,"^'/ia s'",i»*<«> niœopathes, n'est qu'une déduction fausse, ès^ d'iu'ant X f ^ qUel()ues h°-

heureux.qn on l'applique à l'ensemble des deux maladies Pdon %0nde 60 reSullats déteindre l'autre : 4o enfin nnp Hp tp,,i„; i \ , \d ont ' une a pour obiet

bordonnées au principe ^dMnTv'idua isaL ad'ef\C,elleS qui S0Dt 1" '"oins su- épidémies et lis maladie. médfc^ Hahnemann sont les

notables. " *^ ^ 1^*^

revue, corrigée et augmente .^sst in "ïdî 6 r^ef™ fft p^ d,s essences ou des ^

thoded'Hahnemann et paHÎmEi nrT .Mar8uerjte Par la mé-

Kp~^

i^^We^"* de ,a -^- e„--F;ance; Psa°risc-

I fr. 50

12

VEUWEY ( L. H.). li'Homoeopath.ie en présence des autres méihodes curatives. Trad. du hollandais par P. de Molinari. Bruxel- les, ,350, in-18 . 1 fr. 60

WEBEU. Codex des Médicaments homoeopafhiqnes , ou Pharmacopée pratique et raisonnée à l'usage des médecins et des phar- maciens. Paris, 1854, in-l2 de 440 pages G fr.

Bulletin de la Société homoeopathique de Paris. Ce Journal a été publié, tous les mois, de janvier 1845 à décembre 1849 ;

il forme 7 volumes in-8. Prix de la collection 50 fr.

Prix de chaque année séparément 12 fr.

Journal de Médecine homoeopathique, publié par la So- ciété hahnemannienne. Ce journal a été publié tous les mois, de no- vembre 1845 au mois d'avril 1850 ; il forme 6 forts volumes in-3.

Prix de la collection 60 *r-

Chaque année séparément .- 12fr.

Journal de la Société gallicane de Médecine homoeo- pathique. l^e Série. Mai 1851 à avril 1857,6 années, ou tomes II

à VIII. Prix 60 fr-

Chaque volume séparément 12 tr.

2e Série. Paraît, depuis le l"r mai 1855, le 1" de chaque mois, par

cahiers de 4 feuilles in-8 (64 Pages). Prix de l'abonnement pour un an, à Paris, 20 fr. ; franco, pour les dé- partements, 23 fr. Chaque année séparément 20 fr.

I/4rt médical. Journal de médecine générale et de médecine nratinue par MM. Champeaux, J. Davasse, Dufresne, Escallier, Frédauli Gabalda, Hermel, Joussel, Labrune, Mailliot Milcent, O-anam Patin, Ravel, Timbart et J. P. Temer. Parait le 1er QU mois par cahiers de 5 feuilles, formant par année 2 volumes grand in-8 de 480 pages chacun. -

Prix : un an, pour Paris, I5fr. ; - pour la France,l8 fr. ; - pour l'étranger, le port en sus, suivant les tarifs.

La collection des années 1855, 1856, 1857 et 1858 forme 8 volumes grand in-8. _ Prix, de chaque année, formant 2 vol. gr. in-8^ 15 Ir.

Revue internationale de la doctrine homoeopathique

publiée par une réunion de médecins sous la direction du docteur Jorey! 15 juillet 1856 au 13 juin 1858, 2 années. Prix de chacune. 6 fr.

Prix de l'abonnement annuel 7 fr. 7a

«azette homoeopathique de Paris, publiée par le docteur RotS JanV!™ à octobre 1850. 1 vol. in-4 de 286 pages a 2 colonnes.

,1» la médecine homoeopathique, publiées par les docteurs lIdn Simon? G. H. Jahr et Croserio. Paris, ,842, 2 vol.

in-8, publiés en 10 cahiers u

A-naïves de la médecine homoeopathique, publiées par A"l ^lsociétf de médecins de Paris, collection de ,834-1837, 6 vol.>n-«.

Cobbeil, typ. et stér. de Ckété.

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