Kings College LONDON Library Oùowcu/e àazQttW d'Wsfcw'e... ma- tt>5> & KC5M0 OHtS'OlC 200824484 3 KING’S COLLEGE LONDON - DICTIONNAIRE CLASSIQUE D’HISTOIRE NATURELLE, PAR MESSIEURS Audouin , Isicl. Bourdon, Ad. Brongniart, DeCandolle, G. Del.i- fosse, Deshayes, E. Deslonchamps , Drapiez, Dumas, Edwards, H.-M. Edwards, A. Fée, d’Audebard de Férussac, Geoffroy Saint-Hilaire, Isid. Geoffroy Saint-Hilaire , Guérin, Guille- min, A. De Jussieu, Kunth, Latreille , C. Prévost, A. Richard, et Bory de S a int- Y incent. Ouvrage dirigé par ce dernier collaborateur, et dans lequel on a ajouté, poul- ie porter au niveau de la science , un grand nombre de mots qui n’avaient pu faire partie de la plupart des Dictionnaires antérieurs. TOME ONZIÈME. MO-NSO. PARIS. REY et GRAVIER, LIBRAIRES-ÉDITEURS, Quai des Augustins , n° 55 ; BAUDOUIN FRÈRES, LIBRAIRES-ÉDITEURS, Rue de Vaugirard, n° 17. wvwvwvvw JANVIER 1827. MI7W ÔH6.0IC . « ♦ DICTIONNAIRE CLASSIQUE D’HISTOIRE NATURELLE. \V% vw Wl VW^VX VUVWVW VW\A 'V WWWVX^VWWWW w\ WCWV WV VXA'WVWV vw v\*v wwwwv vw WX WV WWW WWW MOG Mobula. pois. Dans son Ichtliyo- logie sicilienne, Rafinesque établit sous ce nom , aux dépens des Raies , un genre qui pourrait bien rentrer parmi les Céphaloptères , et n’être que le Mobular de Duhamel que Cu- vier regarde comme une espèce éta- blie sur des Poissons mutilés, (b.) MOBULAR. pois. Duhamel cite sous ce nom une espèce douteuse de Raie du sous-genre Céphaloptère. (B.) MOCAGA. BOT. PHAN. On donne ce nom , à Cayenne , à un Palmier qui est, dit-on, voisin de Y Avoir a ou Elais , mais sur lequel on n’a pas de rcnseignemens assez nombreux et assez exacts pour en constituer un genre distinct. (G. .N.) MOCANÈRE. Mocanera. bot. phan. Genre décrit par Linné fils ( Suppl. 36) sous le nom de E'isnea , auquel Jussieu a substitué celui de Mocanera , sous lequel il était connu aux îles. Canaries dès avant la con- quête. Ce genre a été placé à la fin de la famille des Onagraires. Mais il ne nous paraît avoir aucun rapport avec cet ordre naturel, ainsi qu’on le verra par la description suivante de son organisation , qui , faite d’a- TOME XI. MOC près nature , s’éloigne en plusieurs points de celle qu’on lui avait attri- buée. he Mocanera Canariensis est un moyen Arbrisseau toujours vert. Ses tiges sont cylindriques et rameuses; ses feuilles, assez dures, sontalternes, elliptiques, Irès-courtementpéliolées, inégalement dentées , à dents peu profondes; leur face supérieure est glabre , et l’inférieure porte quelques longs poils couchés. Les fleurs sont solitaires ou géminées à l’aisselle des feuilles, portées sur des pédoncules recourbés, longs de quatre à six lignes et tomenteux , offrant chacun à leur sommet deux bractées fort pe- tites et à peine perceptibles. Le calice est monosépale, persistant, à cinq divisions profondes et obtuses, dont trois extérieures, et deux plus inté- rieures, minces et membraneuses sur leurs bords ; la corolle est monopé- tale, rotacée, à cinq lobes obtus et très-profonds. Les étamines sont en nombre variable. Le plus souvent on en compte de dix-huit à vingt dans les individus cultivés, ainsi que l’a observé Bory de Saint-Vincent dans la description qu’il a donnée de cet Arbrisseau dans le premier numéro des Annales générales des sciences physiques, publiées à Bruxelles. Ces étamines sont insérées à la base de i 2 MOC la corolle, plus courtes qu’elle, un peu inégales, ayant leurs filets grê- les, courts et glabres, leurs anthè- res terminales sagittées, introrses, terminées par une longue pointe à leur sommet et à deux loges. L’ovaire est libre, ovoïde, allongé, terminé en pointe à son sommet, qui se con- fond insensiblement avec le style, hérissé de poils. Le style est simple et velu à sa partie inférieure, trifide et glabre à son sommet , dont chaque division est terminée par un stigmate peu distinct. L’ovaire, coupe trans- versalement, offre trois loges conte- nant chacune deux , très-rarement trois ovules suspendus attachés vers la partie moyenne de l’angle interne de chaque loge. Le fruit, que nous n’avons pas vu, est une sorte de noix, charnue extérieurement, à deux ou trois loges contenant chacune deux graines et accompagnée à sa base par le calice qui est persistant. Notre description s’éloigne surtout du ca- ractère tracé par Jussieu : i° par la corolle , qui est bien certainement monopétale et non polypétale ; par la forme des anthères ; 3° et enfin par l’ovaire qui est tout-à-fait libre. Ce genre ne nous paraît avoir aucun rappoi tavec la familledes Onagraires, ni par son port , ni par les caractères des organes de la fructification. Il nous semble au contraire avoir une affinité bien réelle avec la famille des Ternstrœmiacées , et en particulier avec le genre Ternslrœmia. En effet, le calice , la corolle, les étamines et l’ovaire nous paraissent avoir la même organisation dans ces deux genres. Chaque fleur y est également accom- pagnée de deux bractées. Quant au fruit et à la graine, n’ayant pas encore eu l’occasion de les examiner dans le genre Mocanera , nous ne saurions assurer qu’ils offrent la même struc- ture dans le Ternstrœmia , mais les descriptions qu’on en donne ne s’op- posent pas du toutà ce rapprochement que nous croyons naturel. On pour- rait aussi lui trouver quelques rap- ports avec la famille des Ebénacées , dont il sc rapproche par la structure MOC de sa fleur, mais l’organisation de son fruit l’en éloigne. Notre savant ami Bory de Saint- Vincent a donné sur le Mocan des Canaries des détails historiques très- curieux , soit dans son Essai sur les îles Fortunées , soit dans la descrip- tion que nous avons précédemment citée. Il paraît, d’après ce naturaliste, que les Guanches , peuples primitifs des Canaries , détruits par les Euro- péens , faisaient usage du fruit de la Mocanère , qu’ils appelaient Yova ; ils en préparaient une sorte de sirop épais , qu’ils nommaient Chacher- qi/en, et qu’ils mêlaient à leurs ali— mens. C était aussi pour eux un médi- cament très-usité. Cette espèce de miel artificiel devait être regardée comme une chose exquise, puisque les poètes de ces peuples eu firent un objet de comparaison pour designer la dou- ceur par excellence. Néanmoins Bory de Saint-Vincent émet quelques dou- tes sur l’identité du Mocanera avec le Mocan des premiers habitans des Canaries. Il pense que le fruit du Caroubier ou celui du Myrica Faya , pourraient bien être le véritable Mo- can des Guanches. Le Mocanère est un joli Arbrisseau qu’on cultive dans les serres tem- pérées où il fleurit chaque année. Il lui faut une terre substantielle et consistante, et on le multiplie par marcotte et bouture. (a. r.) MOCIIO ou MOCHOS. pois. ( De- laroche. ) Nom donné , aux îles Ba- léares , à une variété de Y Atherina Hepsetus, L. Atiiérine. (b.) MÜCHUS. bot. pii an. ( Dodocns. ) L 'Ervum Ervilia. (Césalpin.) Le Ea- thyrus sy lues tris. (b.) *MOCINNA. BOT. PHAN. Lagasca ( Gen. et Spec. , p. 5i ) a établi sous ce nom un nouveau genre de la fa- mille des Synanthéréçs, Corymbifè- res de Jussieu , et de la Syngéncsic Polygamie superflue , L. Les carac- tères essentiels qu’il lui attribue sont: un involucre ovale imbriqué; une calalhide radiée; les fleurons de la cir- 5 MOD conférence peu nombreux; les akènes couronnés d’une aigrette formée de plusieurs paillettes lancéolées et su- bulées. Des caractères si incomplets ne permettent pas d’établir les affini- tés de ce genre; cependant on le dit voisin du Galinsoga. Il se compose de deux espèces ligneuses, Mocinna se/rata et M. brachiata, qui croissent au Mexique, dans les environs de la Nouvelle-Salamanque , et à l’isthme de Panama. (g.. N.) * MOCO ou MOKO. mam. Nom de pays d’un Rongeur récemment découvert au Brésil par le prince Maximilien de Neuwied, et décrit par cet illustre zoologiste sous1 le nom de Cavia rupestris. Celte espèce, type du nouveau genre Kerodon de Fr. Cuvier, est notre Kerodon sciu- reus. V. Kerodon. BufFon appelait Singe de Moco le Tartarin , espèce du genre Cynocé- phale. K. ce mot. (is. g. st.-h.) MOCOCO. mam. Espèce du genre Maki. K. ce mot. (is. G. st.-pi.) *MODAGAN. bot. PHAN.(Rhéede.) Petit Arbre dont les fleurs sont pen- tandres, monogynes et à cinq pétales. Son fruit est en forme de poire , et rempli de beaucoup de graines me- nues. Il est impossible de déterminer, d’après une description aussi insuffi- sante, ce que peut être le Modagan. (B.) MODEQUE. Modecca. bot. phan. Rhéede ( Hort . Malab ., vol. 8, t. 20- 2a) a décrit et figuré sous ce nom quatre Plantes qui ont le port des Passiflores, mais qui s’en distinguent essentiellement par plusieurs diffé- rences dans les organes de la fruc- tification. Dans son Gênera Planta- rum , Jussieu , en 1 789 , avait indiqué la formation, avec ces Plantes, d’un genre nouveau , et il reproduisit eu i8o5 ( Ann. du Mus., vol. 6 , p. 106 ) celte indication tlans un Mémoire sur les Passiflorécs. Lamatck ( En- cyclop. T. iv, p. 208) avait, dès l’an iv de la république , constitué ce genre , en fixant ainsi ses caractères : MOD calice monophylle, carnpanulé , quin- quéfide , à divisions ovales et poin- tues ; corolle à cinq pétales vraisem- blablement insérées au calice, et al- ternes avec les découpures de celui- ci; cinq étamines ( gynandriques ) moins longues que la corolle ; ovaire supérieur slipité, ovale, surmonté d’un style trifide supérieurement ; capsule pédicellée , ovale ou obronde, renflée, presque vésiculeose, unilocu- laire , polysperme, s’ouvrant en trois valves ; graines attachées l’une près de l’autre à un placenta qui règne dans toute la longueur de la partie moyenne des valves. Linné avait cru que le genre Modecca pouvait être rapporté au Convolvulus ,• cependant par son port et ses vrilles , il ressem- ble aux Cucurb’itacées ; son fruit su- père le rapproche encore plus des Passiflores, dont il se distingue sur- tout par l’absence de la couronne de filets , et par son fruit capsulaire à trois valves déhiscentes. Lamarck a réduit à deux les espèces décrites et figurées par Rhéede, et il leur a donné les noms de Modecca palmata et M. in tegri folia. Il a de plus décrit une nouvelle espèce sous le nom de M. bracteata. Enfin , Fischer ( in fpilld. Enum. Plant . , suppl. , p. i5) en a fait connaître une quatrième qu’il a nommée M. lobata. Ce sont des Plantes sarmenteuses , munies de grandes feuilles simplesou multifides, et ayant des fleurs ordinairement dis- posées en grappes paniculées axil- laires. Elles croissent dans les Indes- Orientales. (g. .N.) MODIOLA. bot. phan. Le genre établi sous ce nom par Mœnch [Met h. Plant. , 620), et qui a pour type le Malva Caroliniana , L. , n’a pas été adopté. De Candolle en a fait une des sections du genre Mauve. P\ ce mot. (g. .N.) MODIOLE. Modiola. concii. La- marck est le créateur de ce genre, qu’il a démembré des Moules de Lin- né et de Bruguière. Antérieurement à ces deux savans , les auteurs systé- matiques ou les muséographes cou- in 4 MOD fondaient indistinctement avec les Coquilles qu’ils nommaient Moules de mer, des Coquilles qui n’avaient pas la moindre analogie, et qu’ils gra- tifiaient du nom de Moules d’eau dou- ce; ils ajoutaient même à tout cela des Coquilles plus différentes encore, telles que des Arches , comme Lister en donne l'exemple dans son Synopsis ConchyLiorum. Lorsque Linné eut à reformer les auteurs anciens, il sépara les véritables Moules des autres genres qui y étaient confondus. Adanson ( Voy. au Sénég.), sous le nom géné- rique de Jambonneau , confondit les Moules , les Modioles et les Pinnes, et, sans doute par erreur du dessi- nateur , l’Animal d’une Modiole a été représenté en sens contraire , c’est-à- dire le byssus et le pied en sens in- verse de ce qu’ils sont. Lamarck, en démembrant les Modioles de Linné, sentit combien ces deux genres étaient voisins , et neles éloigna pas dans son premier Système. Lorsqu’il créa la famille des Byssifères , dans la Zoolo- gie philosophique , il y plaça avec les Limes, Marteaux , Pinnes, etc. , les Moules et les Modioles , mais ce der- nier avec un point de doute proba- blement , parce que ne s’en rappor- tant pas à la figure d’Adanson , il ignorait si les Modioles étaient, com- me les Moules, de véritables Byssi- fères. Roissy , dans le BufFon de Üonniui, dit, d’après Poli, que les Modioles lithophages présentent des différences notables d’organisation avec les autres espèces qui vivent dans la vase comme les Moules. La- marck n’a point fait cette distinction que l’on doità Cuvier, qui a propo- sé de démembrer les espèces de Mo- dioles de Lamarck , et de faire un genre Lithodome avec celles qui ont la propriété singulière de creuser la pierre. Cette distinction, qui n’est point suffisamment fondée , semblait motivée, à en croire Roissy [Idc. cit.), sur ce que les Modioles lithophages sont dépourvues de byssus ; mais ce savanta été dans l’erreur sur ce point, car Cuvier dit positivement que les Modicdcs lithodomes sort pom- MOD vues d’un byssus ; ce que nous pou- vons également confirmer, car nous avons sous les yeux l’Animal du My- tilus Litkophagus de Linné. Quant aux présomptions de Roissy à l’égard de la place que l’on pourrait donner aux Lithodomes près des Saxicaveset des Pholades, elles ne sont point fon- dées ; ce qui réunit ces différens genres, c’est l’existence des siphons, et les Lithodomes en sont entièrement dépourvus ; ce qui prouve de plus en plus que le sous-genre de Cuvier n’est pas nécessaire, puisque l’orga- nisation ne le confirme pas. Férussac a donc eu tort, dans ses Tableaux systématiques , de faire de ces Litho- domes, que Poli a nommés Cal/itrico- derma, un genre véritable comme les Moules. Il les place dans la familledes Mytilacées, qui diffère de la famille nommée ainsi par Lamarck. V. ce mot. L’auteur que nous venons de citer, qui, dans l’Extrait du Cours , avait conservé sa famille des Byssifères, la démembra dans son dernier ouvra- ge, et cet exemple fut suivi par Férus- sac d’abord, et ensuite par Blainville ainsi que par Latreilie. Blainville pense que le genre Modiole, ainsi que les Lithodomes , doivent être réunis aux Moules dans un même genre dont ils ne doivent former que des sections et , de cette manière, se trouverait rétabli presque dans son entier le genre Moule de Linné. Le genre Modiole est caractérisé ainsi par Lamarck : coquille sub- transverse, équivalvc , régulière, à côté, antérieur très-court; ctocliels presque latéraux, abaissés sur ie côté court; charnière sansdent, latérale, linéaire; ligament cardinal presque intérieur, reçu dans une gouttière marginale; une impressiqn muscu- laire sublatérale, allongée, en hache; Animal semblable à celui des Moules. y. ce mot. Lamarck, dans l’énoncé des caractères, n’admet qu’une seule impression musculaire aux Modioles et aux Moules, ce qui l’a porté à ran- ger ces deux genres dans la grande division des Monomyaires, quoique réellement ces genres aient deux 5 MOD muscles adducteurs des valves, orga- nisation qui doit les faire replacer dans la méthode parmi les Dimyai- res , ainsi que plusieurs auteurs l’ont déjà fait. Les Modioles sont encore peu nom- breuses dans nos collections. Elles viennent de toutes les mers, et il est probable qu’en multipliant les re- cherches on en augmentera le nom- bre. On en compte presque autant à l’état fossile ou de pétrification qu’à l’état frais. Elles ne peuvent se divi- ser qu’en deux sections , de la ma- nière suivante. f Espèces libres, non cylindracées. Modiole des Papous, ModiolaPa- puana , Lamk., Anim. sans vert., T. vi, p. in , n° 1; Chemnitz , Conchyl. T. vin, t. 85, fig. 757; Fa- vanne , pl. 8 , fig. e ; Encyclop. , pl. 219, fig. 1. C’est la plus grande espèce du genre. Le plus souvent on la trouve décapéedans les collections. Dans cet état, elle est d’un beau vio- let; elle est couverte naturellement d’un épiderme brun. Lamarck cite avec doute le Lulat d’Adanson, et effectivement cette Coquille offre bien des différences avec la Modiole des Papous. Nous pensons que l’es- pèce d’Adanson est particulière, et n’a point encore été rapportée dans les catalogues des auteurs. Modiole Tulipe, Modiola Tulipa, Lamk. , Anim. sans vert., loc. cit. , n? 2 ; Chemnitz , Conchyl. Cab. T. viii, t. 86, fig. 758 et 75g; Encycl., pl. 221 , fig. j; Knorr, Verg. T. vi, t. i5 , fig. 5. Cette espèce , l’une des plus communes dans les collec- tions, est probablement celle que Li nné a désignée sous le nom de My- tilus Mudioius ,• mais la confusion qui existe dans la synonymie , pour cette espèce, est telle qu’il est fort difficile de décider la question. ff Espèces cylindriques , litho— pliages. Modiole lïthopiiage , Modiola lilhop/iaga , Lamk., Anim. sans vert. T. vi, p. n5,n° 22; My/ilus litho- phagus , L. , Gmcl. , p. 355 1 , n° 6 ; MOIS Lister, Conchyl., t. 427, fig. 268; Bonin. Mus. Cœs. P’ind , t. 7, fig. 4 ; Encyclop. , pl. 221 , fig. 6, 7 ; Litho- dornus , Cuvier, Règn. Anim. T. ir , p. 471. Espèce remarquable par les stries transverses qui sillonnent en tremblant la surface extérieure; elle est bien nacrée à l’intérieur. Lamarck en caractérise une variété dont les stries sont plus apparentes sur le côté postérieur. Elle se distingue aussi par la couleur qui est moins foncée; car dans le type de l’espèce la couleur est d’un brun noir foncé. Lamarck n'a pas connu cette Coquille dans toute sa grandeur; les deux va- riétés acquièrent jusqu’à douze cen- timètres (quatre pouces et demi.) Nous en possédons plusieurs indivi- dus de cette dimension. C’est sous le nom de Datte de nier que cette es- pèce est connue des marins. On la recherche beaucoup pour la délica- tesse de son goût. Elle est abondante dans plusieurs parages de la Médi- terranée, de l’Océan européen , dans l’Océan indien, et surtout aux îles de France et de Mascareigne, d’où viennent les plus grandes. (d..h.) MODIRA - WALLI. eot. fhan. ( R.héede , Malab. , 7, t. 46.) Syn. d’ A noria uncinata , Lamk. Espèce d’Unone de De Candolle. (b.) MODO. rois. Espèce norwégienne du genre Ifieuronccte. (b.) MOEHRÏNGIE. Mœhringia. bot. FHAN. Genre de la famille des Ca~ ryophyllées, et de l’Octandrie Dygi- nie, L., ainsi caractérisé: calice à quatre folioles lancéolées aiguës, ou- vertes; corolle à quatre pétales , ova- les , allongés, entiers, plus longs que le calice; huit étamines ; ovaire glo- buleux , surmonté de deux styles ; capsule ovale, presque ronde, à qua- tre valves , uniloculaire, et renfer- mant un grand nombre de graines attachées à un placenta central. Le nombre des espèces de ce genre est très-borné; les auteurs en ont dé- crit seulement trois espèces, parmi lesquelles on doit considérer la sui* vante comme type du genre. 6 MOE La Moehringie mousseuse , Mœh- ringia muscosa, L., estune pelile Plau- te vivace qui croît en gazons dans les l’entes des rochers et dans les lieux humides des montagnes subalpines de l’Europe. Sa tige se ramifie dès sa base, et porte des feuilles filifor- mes connces. Ses fleurs sont blanches, portées sur des pédicelles terminaux et axillaires. Le Mœhringia sedifulia de Wilhlenow, qui croît au Col de Tende , dans les Alpes - Maritimes , avait été décrit et figuré par Balbis (Mise, bot., 20, t. 5 , f. 2) comme une simple variété du M. muscosa. La troisième espèce est une Plante de 1 île de Crète, décrite sous le nom de M. stricta dans la Flore de Grèce de Sibtliorp et Smith. (g. .N.) * MOEKISTOCÈRE. Mcekistocera. ins. Genre de l’ordre des Diptères , famille des Némocères , tribu des Ti- pulaires , mentionné par Latreille (Fam. Nat. du Règne Anim.), et dont ce savant ne donne pas les caractè- res : il avoisine les Tricliocères et les Hexatomes. (g.) MOELLE, zoou. V. Os. MOELLE, bot. phan. On donne ce nom en botanique à celte subs- tance spongieuse , légère et diapha- ne, formée presqu’en totalité de tissu cellulaire, et qui dans les Végétaux dicotylédonés remplit le canal mé- dullaire. Dans les Plantes monoco- tylédonées, au contraire, la Moelle, au lieu d’être circousciile par les parois de l’étui médullaire , forme en quelque sorte toute la masse de la tige. Dulrochel lui a donné le nom de Médulle interne par oppo- sition à celui de Médulle externe sous lequel il désigne l’enveloppe herbacée de la tige, qui n'en paraît être en quelque sorte qu’une dépen- dance, et avec laquelle elle est en communication par le moyen des rayons ou insertions médullaires. La Moelle, avons-nous dit, est compo- sée de tissu cellulaire, parcouru quel- quefois par un petit nombre de vais- seaux. Ces cellules, qui constituent MOE la Moelle , sont en général vides et ont leurs parois sèches et dia- phanes , lorsque le Végétal a pris tout son accroissement. Mais dans les Plantes encore jeunes , ces cellules sont remplies d’un fluide diaphane et leurs parois parsemées de points ver- dâtres , que les uns regardent comme de nature glanduleuse , les autres comme appartenant au système ner- veux. Grew a comparé le tissu cel- lulaire de la Moelle à cette mousse légère qui se forme sur l’eau de sa- von quand on l’agite; Mirbel à l’é- cume blanche qui s’élève sur les liqueurs en fermentation. Jusqu’en ces derniers temps les divers phy- siologistes s’étaient tous accordés à considérer les parois des cellules de la Moelle , et en général du tissu cellulaire , comme simples , c’est-à- dire comme communes aux deux cellules contiguës. Mais cette opinion a été combattue à la fois et pres- qu’en même temps en France et en Allemagne, par Dutrochet et Link. Lorsqu’on soumet , dit le premier de ces observateurs, à l’ébullition dans l’Acide nitrique , la Moelle de la Sensitive ou de tout autre Végétal , on voit toutes les cellules se séparer les unes des autres, et se présenter comme autant de vésicules complè- tes, qui conservent la forme que leur avait donnée la compression exercée par les cellules voisines. Ainsi partout où deux cellules se touchent , la paroi qui les sépare offre une double membrane (Dutro- chet, Rech. sur la Slruct. des Végét., p. 10). Telle est aussi l’opinion du célèbre pi ofesseur Link ( Philos . bo- tanica, p. 70), qui dit que par la coction dans l’eau on sépare les cel- lules de la Moelle, et en /général de tous les organes parenchymateux, en vésicules distinctes les unes des au- tres. Cependant les parois contiguës des cellules finissent quelquefois par se souder, de manière à ce qu’on ne puisse plus les distinguer, et c’est dans ce sens alors qu’elles parais- sent simples. Eu général les cellules de la Moelle sont plus ou moins regu- MOE lièrement hexagonales ; quelquefois cependant elles sont allongées ou di- versement comprimées. Leur forme f>araît dépendre des obstacles qu’el- es éprouvent dans leur développe- ment. Ces cellules communiquent les unes avec les autres. Mais com- ment se fait cette communication? Les uns ont dit que leurs parois sont percées de pores visibles au micros — cope , et qui permettent le libre passage des fluides aériformes ou aqueux d’une cellule dans une autre. D’autres au contraire , surtout en .Allemagne, nient absolument l’exis- tence de ces pores , tels du moins qu’ils ont été décrits par le professeur Mirbel. Rudolphi et Sprengel ont dit que la communication entre les cel- lules avait lieu par l’interruption des membranes qui forment les parois. Cette opinion a été combattue par Treviranus, Link, Bernhardi, Mol- denhaver, Kyéser, lesquels admettent l’existence de pores qui, par leur té- nuité, échappent entièrement à tous nos moyens d’investigation. Cepen- dant il est hors de doute que les fluides d’une cellule passent dans celles qui lui sont contiguës, et c’est d’après ce fait seulement qu’on peut admettre la porosité des parois cellu- laires , bien que l’existence de ces pores ne puisse être rigoureusement démontrée. Quels sont les usages de la Moelle dans les phénomènes de la végéta- tion? Il n’est pas facile de résoudre cette question. Le célèbre Haies , et depuis lui plusieurs autres phy- siologistes, ont considéré la Moelle comme l’agent essentiel de la vé- gétation. Etant éminemment élasti- que et dilatable , elle agirait, dans cette hypothèse, à la manière d’un ressort qui presse sur tous les autres organes et les sollicite à se développer. Cependant on a ob- jecté à celte opinion , que la Moelle est un corps tout-à-fait inerte, sans force propre, et par conséquent ne pouvant exercer d’influence sur les autres parties du Végétal ; c’est ce que semblent prouver les Arbres MOE 7 dont le tronc creux et dépourvu de Moelle n’en continue pas moins cependant à végéter. Dans ces der- niers temps , Dutrochet a redonné une très-grande importance à cette partie dans les phénomènes de la vie végétale. Selon cet habile expé- rimentateur , c’est la Moelle qui for- me et produit les vaisseaux qui dans les tiges des Arbres dicotylé- donés doivent constituer chaque an- née la nouvelle couche ligneuse. Les couches ligneuses de nouvelle for- mation , qui se développent chaque année, sont séparées des anciennes par une couche mince de Moelle ou Médulle centrale. Ces couches de Médulle, généralement très-minces, ne sont pas toujours faciles à aperce- voir. Dans le fi/ius typhinum elles sont très-visibles , parce qu’elles sont d’une teinte plus foncée que les cou- ches ligneuses. Au printemps, l’ac- croissement commence toujours par la formation de cette couche mince de Médulle. Bientôt, par sa propriété de donner naissance à des fibres lon- gitudinales, cette couche de Moelle se couvre de vaisseaux qui finissent par constituer la nouvelle couche ligneuse. On voit que, dans cette hy- pothèse , la Moelle jouerait un des rôles les plus importans dans les phé- nomènes de l’accroissement et de la nutrition des Végétaux. Accrois- sement, Nutrition. (a.r.) MOELLE-ÉPINIÈRE, zool. V. Cérébro-Spinal. MOELLE DE PIERRE, min. V\ Agaric-Minéral. MOELLERIA. bot. piian. Scopoli a remplacé par ce nom celui d ’lrou- ca/ia qu’Aublet avait donné à un de ses genres. Ce changement était d’autant plus inutile, que le genre d’Aublel est le même que le Casearia de Jussieu qui avait déjà plusieurs synonymes. pr. Caséarie. (q..n.) MOENCHIE. Mœnchia. bot. phan. Ce genre , dédié à Mœnch qui , sous le nom d 'Alsinella, le distinguait du Sagina auquel Linné l’avait réuni , 8 MOF appartient à la famille des Caryo- phyllées et à la Tétrandrie Tétragy- nie , L. Il présente les caractères suivans : calice à quatre folioles lancéolées , aiguës , conniventes ; co- rolle à quatre pétales entiers, oblongs, un peu plus courts que les divisions calicinales ; quatre étamines ; cap- sule uniloculaire, à huit valves s’ou- vrant seulement par le sommet, et contenant de très-petites graines sca- bres et réniformes. Ce genre n’a pas été admis dans le Prodrome du pro- fesseur De Candolle qui, en ce qui concerne la famille des Caryophyl- lées , a été rédigé par Seringe. La Moendiiie geauque , Mœnchia glauca , Persoon ; 11. quaternella , Ehrayt ; Sagina erecta , L., est Pu- nique espèce du genre. C’est une pe- tite Plante dont la tige est le plus souvent divisée à la base en plusieurs rameaux dressés , grêles , garnis de feuilles linéaires, counées à la base, glabres et d’un vert glauque. Les fleurs sont blanches , petites , portées sur de longs pédoncules dressés , axillaires et terminaux. On trouve cette Plante dans les lieux sablon- neux et surtout parmi les Bruyères en Europe. Vaillant l’a figurée dans son Botanicon Parisiense , tab. 3 , f. 2. 'XJn autre genre Mœnchia a été éta- bli par Roth avec plusieurs Crucifè- res qui ont peu d’affini,tés entre elles. Tels sont les Myagrum salivum , Alyssutn incanum, Draba aizoides et T/ilaspi campestre , L. Ce genre n’a pas été adopté. (g. .N.) MOERZA. ciitjst. Dans le Dic- tionnaire de Détcrville, pour IJaera. V. ce mot. (auo.) MOF AT. concii. Adanson (Voy. au Sénég. , pl. j8) a rangé sous le nom générique de Pétoncle les Bu- cardes et les Arches. Le Mofat ap- partient à ce premier genre ; c’est une des espèce : les plus rares et les plus intéressâmes en ce qu’elle com- plète un petit groupe dos Bucardes. Elle a reçu le nom de Bucarde gri- macière, Çqrdium ri r/gens , de La- MOG marck, Anim. sans vert. T. VI, p. 4, n° 3. V. Bucarde. (d..ii.) MOFETTE ou MOUFETTE, min. ciiim:. Le Gaz azote a souvent été nommé Mofette atmosphérique; et l'on a étendu le nom de Mofette à plusieurs autres Gaz, soit délétères par eux-mêmes , soit incapables d’entre- tenir la respiration et la combustion. Ainsi les vapeurs épaisses qui se dé- gagent des mines, principalement en été , et surtout de celles qui sont fer- mées depuis long-temps avec les dé- blais , ont été nommées Mofettes. Ces vapeurs sont formées de divers Gaz, tels que l’Azote , l’Hydrogène car- boné , l’Hydrogène sulfuré, l’Acide carbonique, etc. V. ces mots. (G.. N.) MOGHAKIA. eot. phan. Et non Uoghamia. INom donné par Jaunie Saint-Hilaire (Journal de Botanique, 3 , p. 6i j à un genre de Légumi- neuses établi sur Y Hedysarurn stro- bi/iferum , L., mais qui rentre dans le Flemi/igia de Roxburgh. V . ce mot. (g.. N.) * MOGIPHANES. bot. phan. Gen- re de la famille des Amaranthacées , et de la Pcntandrie Monogynie, L. , récemment établi par Martius (Aou. (Je/i. et Spec. Plant. Brasil., 2, p. 29) qui l’a ainsi caractérisé : calice co- loré, membraneux, à deux folioles çpposées, engainantes à la base et carénées , ordinairement accompagné d’une bractée persistante; corolle à cinq pétales à peu près égaux entre eux , lancéolés , dressés , piesque li- bres, légèrement concaves, à esti- vation quinconciale ; étamines réu- nies en un tube membraneux; entre chacune des cinq étamines fertiles que porte ce tube, existent des lan- guettes découpées au sommet et con- sidérées par l’auteur comme des fi- lets d’étamines ; torus en forme de colonne, placé entre le calice et la corolle , supportant celle-ci ainsi que les étamines et l'ovaire, à cinq glan- des qui par la dessiccation prennent l’apparence de cinq dents calleuses et triangulaires; enfin ce torus est ar- ticulé au-dessous de la corolle ; st\lc MOG unique surmonté d’un stigmate ca- pité; utricule membraneux, ovoïde ou oblong, sans valves, s’ouvrant ir- régulièrement tantôt par le sommet, tantôt par la base ; graine solitaire, oblongue, suspendue, comme dans tous les autres genres d’Amarantha- ce'es , au moyen d’un funicule qui s’élève du fond de l’ovaire , ayant un tégument extérieur, coriace, luisant, une membrane intérieure blanche et très-mince ; un embryon plus ou moins complètement circulaire, à co- tylédons linéaires, incombans , à ra- dicule conique dirigée vers le hile ; et un albumen in traire et farineux. Ce genre se compose de Plantes que les auteurs avaient placées parmi les Gomphrena , les Celosia et les Altcr- nanthera. Ainsi le Mogiphanes Brasi - hensis se rapporte au Gomphrena Brasiliensis de J ussieu ou Philoxerus Brasiliensis de Pu œ mer et Schultes ; le Mogiphanes straminea au Gom- phrena patula de Wendland; le Mo- giphanes diffusa est le Celosia diffusa du comte de Hoffinannsegg, e \.\e. Mo- giphanes Jlavescens est synonyme de 1 Alternauthera Jlavescens de Iiunlh. Outre ces Plantes, Martius ( loc . cil.) a décrit et figuré quatre autres espè- ces sous les noms de Mogiphanes hir- lu/a, ramosissima , multïcaulis et vil- losa. Elles croissent toutes dans l’A- mérique tropicale, et principalement dans le Brésil. Elles se plaisent à l’ombre des forêts et des haies. Ce sont des Herbes ou des Plantes sous- frutescentes , dressées, ou rarement difluses , rameuses , velues ou pubes- centes. Leurs feuilles sont opposées , portées sur de courts pétioles ; les fleurs, dont les pédoncules sont al- longés et ordinairement nus, forment des capitules globuleux , denses , ou des épis à peu près cylindriques. (G.. N.) MOGORÏ. Mogorium. bot. ru an. Ce genre de la famille des Jasminc'es et de la Diandrie Monogynie, L., ne diflérant des autres espèces du genre Jasmin que par le nombre de lobes de son calice et de sa corolle , doit lui être réuni. V. Jasmin. {a. r.) MOH 9 MOCRITE. bot. phan. Syn. de Mogori. (b.) * MOIIOKO. ois. V. le sous-genre Butor au mot Héron. (b.) MOHRIA. bot. crypt. [Fougères.) La Plante qui a servi de type à ce genre fut d’abord indiquée par Linné sous le nom dePo/ypodium Cafrorum , et placée ensuite par le même auteur dans le genre Adianlhum dont elle se rapproche au premier coup-d’œil par ladisposition deses capsules. Plus tard , Lamarck et ensuite Swarlz la réunirent aux Osmondes auxquelles elle ressemble par la structure de scs capsules. Enfin cedernier auteur, dans son Synopsis Pilicum, créa pour cette Plante le genre Mohria. Il appartient à la tribu des Osmondacées , et peut être ainsi caractérisé : capsules arron- dies, sessiles, striées à leur sommet, s ouvrant latéralement par une fente qui s’étend de la base au sommet, insérées sur le bord de la fronde et recouvertes par ce même bord re- oourbé. On voit que la structure des capsules est la même que celle des genres Lygodium , Schizœa, Anémia, et diffère de celle des vraies Osmon- des par la présence d’une calotte striée au sommet et par sa déhiscence la- térale ; elles difièrent en outre de tous ces genres par leur mode d’in- sertion sur le bord de la fronde et par la manière dont elles sont re- couvertes par le bord de celle fronde; disposition assez analogue à celle des capsules de plusieurs l’olypodiacées , tels que les Cheilanthes, Notholæ- na , etc. Ces Fougères sont petites, elles croissent par touffes; les fron- des fertiles diffèrent des frondes sté- riles par leurs folioles plus petites et enroulées en dessous; ces folioles sont cunéiformes et lobées à leur extrémité. Long-temps on n'a admis qu'une seule espèce dans ce genre sous le nom de Mohria ihurifraga. Desvaux en a distingué deux; l’une à laquelle il réserve le nom précé- dent et qui habite le cap de Bonne- Espérance, a les folioles des frondes stériles , à dentelures très-aiguës , JO MOI elles sont très-velues en dehors ; Sckhuhr en a donné une bonne fi- gure. L’autre que Desvaux nomme Mohria c/enata, croît à l’île de Mas- careigne , sur les plateaux élevés des montagnes; ses folioles sont simple- ment crénelées , à dentelures obtu- ses , et elles n’offrent que quelques poils épars à leur surface inférieure. (ad. b.) MOIGNET. ois. L’un des noms vulgaires de la Mésange à longue queue. (b.) MOINE, zool. Ce nom , dérisoire- ment introduit dans la science, y a été donné à des Singes lubriques, à un Phoque très-gras , à des Mar- souins , ainsi qu’à un Squale vorace. On l’a encore appliqué à l’acariâtre Mésange à longue queue , à un Ca- nard glouton, au Scarabé nasicorne qu’on trouve souvent dans les boues; à un hideux Vautour, à un Faucon sanguinaire , enfin au plus triste des Mollusques du genre Cône. (b.) MOINEAU et MOINEAU-FRANC. ois. C’est l’espèce la plus commune et peut-être la plus connue du genre Gros-Bec. On sait comme elle de- vient familière, et le tort qu’elle fait aux récoltes. Sa rapacité et sa mul- tiplication ont fait mettre en plu- sieurs pays sa tête à prix sans qu’on y soit parvenu à diminuer le nom- bre des individus. C’est d’ailleurs un Oiseau courageux , provocateur, ar- dent en amour, et susceptible d’édu- cation. On le nomme vulgairement Pierrot , dans les environs de Paris et dans la France septentrionale. C est le Passerat des départemens méridionaux. V. Gbos-Bec ainsi que pour la plupart des petits Oiseaux à qui on a étendu le nom de Moineau. (b.) MOIRE. Moll. Espèce du genre Cône , Conus Stercus-muscarum , L. (b.) MOIRE, bot. piian. L’un des noms vulgaires du Chèvrefeuille, (b.) MOISISSURE. Mucor. bot. ckytt. ( Mucédinées .) Sous ce nom Linné et MOI la plupart desauteurs anciens avaient réuni toutes les petites espèces de Cryptogames qui se développent sur les substances en décomposition , et dont l’aspect est filamenteux ou pul- vérulent ; mais ces petits Végétaux offrent, lorsqu’on les examine avec soin, des différences de structure très- remarquables qui les ont fait diviser en un grand nombre de genres; ainsi les genres Mucor et Byssus de Linné correspondent à presque toute la famille des Mucédinées, et le pre- mier même renferme plusieurs Plan- tes qui font partie de celle des Ly- coperdacées. Le Mucor Mucedo de Linné est restée le type du genre Mu- cor. C’est en effet la Moisissure la plus commune, celle qui se développe îe plus fréquemment sur les subs- tances en fermentation. Elle consiste dans des filamens rampans , entre- croisés et ratneux, qui forment un réseau lâche à la surface de ces substances; de ces filamens il s’en élève d’autres simples, droits, ter- minés par une petite vésicule sphé- rique remplie d’un grand nombre de sporules libres. Ces vésicules d’abord presque transparentes deviennent en- suite opaques et noirâtres; elles se rompent et répandent au dehors les sporules qu’elles contenaient : c’est cette Plante que Bulliard a figurée (pl. 48o) sous le nom de Mucor sphœ- rocephalus ; le Mucor rarnosus du même auteur appartient aussi à ce genre. Dans les ouvrages plus mo- dernes , on a décrit plusieurs autres espèces de ce genre; tels sont les Mucor Jlauidits , Pers.; Mucor cani- nus, Pers. ; Mucor mur/nus , Pers. ; Mucor fimbria , Nées ; Mucor cyano- cephalus, Mart. ; Mucor aureus, Mart.; Mucor arma/us , Martiûs. Ces trois derniers ont été découverts au Bré- sil; nous pensons qu’on doit réunir à ce genre celui que Tode avait dé- signé sous le nom d ' Ascophora , et qui paraît différer à peine des vraies Moisissures, et surtout du Mucor Mu- cedo , que quelques auteurs ont mê- me rapporté à cette Plante. L Asco- p/iora ne sc distingue en effet des MOK Moisissures que parce que la vésicule se retourne à l’époque de la disper- sion des sporules et reste comme une sorte de cloche au sommet du pédi- celle. Le genre décrit par Ehrenberg sous le nom de Rhizopus , et dont il a parfaitement fait connaître la struc- ture et le développement ( Nova Acta Acad. Nat. Cur. T. x), nous semble aussi devoir être réuni aux Moisissu- res. Enfin les genres Tàelactis , Mart., et Thamnidium, Link , n’en diffèrent que par des caractères assez légers , mais cependant méritent probable- ment d’être distingués ; ils compo- sent avec quelques autres genres la tribu des Mucorées. V. ces mots. ' (ad. b.) * MOISSONE. bot. phan. Variété de Figue. V. Figuier. (b.) * MOISSONNEUR. ois. Syn. de Frayonne ou Freux. V. Corbeau. (b.) * MOJOBAMBA. bot. phan. Lia- ne indéterminée qui, selon Humboldt, paraît voisine des Ménispermes , et qui fournit aux Sauvages de l’Oré- noque un violent poison dont ils enduisent leurs flèches, et qu’ils ap- pellent Tiennas. (b.) * MOKO. mam. Tr. Moco. MOK O KF et MUKOKF. bot. phan. Ce sont les noms japonais sous lesquels Kæmpfer, dans ses Aménités exotiques , a décrit et figu- ré une Plante dont Thunberg a for- mé son genre Cleyera. Ce genre a été placé définitivement par De Can- dolle dans la famille des Ternstrœ- miacées , et Smith ainsi que Thun- berg lui-même, ont cru devoir le réunir au Ternstrœmia. V. ce mot et Cleyera. (g..n.) MOKOS. mam. Nom japonais d’un Célacé que Lacépède rapporte* avec doute au Cachalot Macrocéphale. (is. G. st. -H.) * MOKSEI. bot. phan. L’Arbre ainsi désigné par Kæmpfer, est YOlea fragram de Thunberg. V. Olivier. (G. .N.) MOL 11 MOKUS. mam. V. Ecureuil com- mun. * MOKUSIN. bot. crypt. ( Cham- pignons.) Nom vulgaire à la Chine , d’un Phallus de Linné , duquel Fries a formé le genre Lysurus. V. ce mot. (ad. b.) MOLAGO. bot. phan. Syn. de Piment à la côte de Malabar. (b.) * MOLAIRES, zool. V. Dents et Mammifères. MOLAN. conch. Nom imposé par Adanson (Voy. au Sénég. , pl. 19, fig. 5 ) à une petite espèce de Solen que Linné rapporte au Solen Legu- men. Il paraît assez probable que la citation est exacte , autant qu’il est possible d’en juger d’après la courte description et la figure médiocre d’Adanson. P'. Solen. (d..h.) MOLARITE et MOLAROSILEX. min. Nom donné par Lamétherie à la variété de Silex employée comme pierre meulière. (g. del.) MOLDAVICA. bot. piïan. Tour- nefort avait établi sous ce nom un genre qui a été réuni par Linné au Vracocephalum. V. ce mot. (g.. N.) *MOLDENHAWERA. bot. phan. Schrader [in Gœtting. Anz ., 1821, p. 718} a constitué sous ce nom un nou- veau genre qui appartient à la famille des Légumineuses et à la Décandrie Monogynie, L. Le prince Maximilien de Neuwied l’a décrit à peu près à la même époque sous le nom de Dolicho- mena. De Candollc ( Prodr. Syst- Veg. , 2 , p. 488) l’a placé dans la tribu des Cassiées, et en a ainsi exposé les caractères : calice à cinq sépales soudés à la base ; corolle à cinq pétales presqu’égaux et pourvus de longs onglets; dix étamines libres, glabres, dont neuf fertiles , plus petites que les ongles des pétales , la dixième sté- rile , trois fois plus longue que les autres , portant une anthère velue et difl’érente de celles-ci ; légume li- néaire-oblong. Ce genre est, d’après son auteur, voisin du Cassia et du Tachigalia d’Aublct. Il ne renferme 1 2 MOL qu’une seule espèce, Moldenhawera fioribunda , qui croît dans le Brésil. C’est un Arbre à feuilles une ou deux fois pennées , et à fleurs jaunes. (G.. N.) * MOLE. Orthagoriscus. rois. Gen- re de l’ordre des Plectognathes dans la méthode de Cuvier, formé aux dépens des Tétrodons de Linné pour cette espèce considérable quesa figure étrange lit aussi appeler Poisson Lune. Ses caractères sont : des mâchoires indivises, comme celles desDiodons, avec un corps comprimé, sans épines, non susceptible des’enfler, et dont la queue est si courte et si haute verti- calement qu’on dirait un Poisson dont on a coupé la moitié postérieure. La dorsale, la caudale et l’anale se confondent; il n’y existe pas de ves- sie natatoire ; l’estomac est petit, et reçoit immédiatement le canal cholé- doque. On ne connaît guère que trois ou quatre espèces de ce genre singulier, dont la principale, Ortha- goriscus ])Jola, Cuv. ; Tetrodon Mo- la, L., Gmel., Syst. Nat. , xm.T. i, p. 1 447 ; la Mole , Encyclop. , Pois., ph 17, f. 54, habite nos mers, par- ticulièrement la Méditerranée; elle y acquiert une assez grande taille , et pèse jusqu’à quatre et cinq cents li- vres. Presque arrondie en profil, mais comme tronquée vers la queue; son dos , assez tranchant , est d’un noir brillant tirant sur le bleu, mourant en s’approchant des flancs, qui de- viennent argentés. Les nageoires sont également noires, les yeux ronds, grands et munis d’une membrane clignotante. La chair est assez bonne; il faut pour la manger arracher la peau qui est épaisse et coriace, d. 9 à 17; 1». 10 à 17; a. 10 à 17 ; c. 4, 10 à 17. On a aussi donné vulgairement le nom de Mole au Blennius Phycis , L. V. Blennie. (b.) MO L È N E. P'erbascum. bot. man. Genre de la famille des So- lanées et de la Pentandrie Monogy- nic, L., très-nombreux en espèces fort difficiles à distinguer les unes MOL des autres et offrant pour caractères communs : un calice monosépale , persistant, à cinq'divisions profondes; une corolle monopélale , rotacée , à cinq lobes un peu inégaux ; cinq étamines dressées , insérées à la base du limbe calycinal , ayant leurs filets libres, tantôt tous chargés de longs poils , tantôt tous ou deux: ou trois seulement de glabres, généralement déclinés et un peu inégaux. L’ovaire est ovoïde, lerminé insensiblement en pointe à son sommet , à deux loges , contenant chacune un très- grand nombre d’ovules attachés à deux trophospermes qui naissent de la cloison. Le style est quelquefois oblique , tertniné par un stigmate simple arrondi ou réniforme. Le fruit est une capsule ovoïde pointue, en- veloppée en partie par le calice , à deux loges polyspermes , s’ouvrant en deux valves par le milieu de leur cloison qui se sépare en deux par- ties. Les graines sont réniformes et à surface chagrinée. Les nombreuses espèces de ce genre croissent pour la plupart dans le midi de l’Europe et l’Orient. Ce sont des Plantes bisannuelles ou vivaces, dont la tige glabre ou tomenteuse atteint quelquefois une hauteur de cinq à six pieds; elle est toujours simple inférieurement, divisée supérieure- ment en branches dressées qui for- ment une panicule, etc. Les feuilles sont les unes radicales , les autres caulinaires. Les premières générale- ment très-grandes sont'péliolées et étalées en rosette à la surface du sol ; les secondes sont alternes , sessiles et quelquefois décurrentes. Les fleurs assez grandes sont généralement jau- nes , plus rarement purpurines. Les espèces de ce genre , quoiqu’elles pro- duisent un bel effet, par leur vaste panicule de fleurs, ne sont pas cul- tivées dans les jardins d’agrément. Appartenant à la famille des Solanées dont tous les Végétaux sont plus ou moins narcotiques et vénéneux , clics y forment une exception remarqua- ble par l’innocuité de leurs pro- priétés médicales. Eu effet toutes les MOL espèces île Molène sont émollientes et adoucissantes, et nullement narcoti- ues. Aussi les emploie-t-on en mé- ecine , particulièrement les feuilles et les fleurs du Bouillon-Blanc [V ’er- bascurn Thapsus , L. )• Nous allons mentionner ici quelques-unes des espèces qui croissent communément dans l’Europe tempérée et méri- dionale. § I. Feuilles décurrentes sur la tige. Molène Bouillon-Blanc, Ferbas- cum Thapsus , L. ; Rich., Bot. méd., 1, p. 294. Cette espèce connue sous les noms vulgaires de Bouillon-Blanc et de Bon-Homme , est extrêmement commune dans tous les lieux incultes et sur le bord des chemins. Sa tige simple , blanche et tomenteuse , com- me toutes les autres parties, est haute de deux à quatre pieds; les feuilles sont très-grandes, sessiles et décur- rentes à leur base; les fleurs jaunes, grandes, formant un épi simple et très-long à la partie supérieure de la tige. Ces fleurs sont généralement réunies en petits groupes composés de deux à quatre fleurs chacun. A cette première section appar- tiennent encore les Ferbascum crassi- folium ,. D. C., et F. T/iapsoides , L. § II. Feuilles non décurrentes. Molène noire , Ferbascum ni- grum , L. La Molène noire ou Bouil- lon-Noir, a sa tige haute de trois à quatre pieds, droite, cylindrique; ses feuilles alternes, pétiolées, très- grandes , crénelées , tomenteuses à leur face inférieure; ses fleurs sont jaunes, plus petites et plus nom- breuses que dans le Bouillon-Blanc, formant une grappe presque simple. Les filets de scs ctamines sont hé- rissés de longs poils purpurins. Cette espèce est commune dans les bois et sur les collines. Molène si nuée, Ferbascum si min- ium , L. Originaire des régions mé- lidionales de la France, cette jolie espèce sc distingue facilement, à ses feuilles radicales oblongues , profon- dément sinueuses sur leurs bords , MOL 1 5 tomenteuses et blanchâtres. Celles de la tige sont presque sessiles et égale- ment sinueuses. Sa tige haute de deux à quatre pieds est simple ; ses fleurs sont petites, jaunes , ayant les filamens de leurs étamines violacés. Molène purpurine , Ferbascum phœniceum , L., Jacq., Austr., t. 125. Cette espèce croît naturellement en Piémont , aux environs de Suze , de Turin, etc. Sa tige est simple , droite, offrant quelques poils rares, haute d’environ deux pieds ; ses feuilles sont allongées, un peu sinueuses, gla- bres. Ses fleurs sont d’une couleur pourpre foncé, disposées en grappes simples ou rameuses à la partie su- périeure de la tige. Un grand nombre d’autres espèces se trouvent également en France ; telles sont les Ferbascum phlcmoides , L.; F. lychnitïs , L.; F. pulverulen- tum , Vill.; F. mixtum , Ramond; F. alopecurus , Thuill.; F. Blalta- ria , L. Quant au Ferbascum Myco- ni, L., il forme aujourd’hui le genre Ramondia. F. ce mot. (a. r.) *MOLETTE. moll. Nom vulgaire que l’on donne à plusieurs espèces des genres Trochus, Monodonle et Turbo, parce que leur forme aplatie et les épines dont le dernier tour est armé, leur donnent assez de ressem- blance avec la Molette d’un éperon. (D..H.) MOLETTE, bot. pIian. L’un des noms vulgaires du Thlaspi Bttrsa- P as lo ris , L. (b.) MOLL bot. PiiAN. Pour Moly. F. ce mot. (b.) * MOLICORIUM. bot. phan. F. Grenadier. MOLINA. bot. phan. Deux gen- res ont reçu celle dénomination , et tous deux" ont été supprimés. Le premier avait été constitué par Ruiz et Pavon , sur des Synanthérées qui se distinguaient par leurs fleurs dioï- ques des espèces de Baccharis con- nues jusqu’alors ; mais toutes les es- pèces américaines de Baccharis ayant offert ce caractère , on a dû leurféu- i4 MOL nir le Molina de Ruiz et Pavon. L’autre genre ainsi nommé par Ca- vanilles ( Dissert . 9, p. 435), est le même que Y Hiptage de Gaertner. V . ce mot. (g.. N.) MOLINÆA. bot. phan . Le genre de la famille des Sapindacées , établi sous ce nom par Commerson et Jus- sieu ( Généra Plant., 245), a été réu- ni au Cup ania , et en forme la seconde section dans le Prodrome du pro- fesseur De Candolle. Cupanie. (G.. N.) MOLINIE. Molinia. bot. phan. Genre de la famille des Graminées, et de la Triandrie Digynie , établi par Scliranck et Kœler, aux dépens du Melica de Linné , et ainsi carac- térisé : lépicène à deux valves iné- gales, aiguës, renfermant deux à quatre fleurs , celle de l’extrémité avortée et remplacée par un petit corps rudimentaire ; glumes coni- ques , beaucoup plus longues que les valves de la lépicène , lancéolées , pointues; style à deux branches; stigmates en goupillon ; caryopses enveloppés par les valves de la glu- me , et marqués d’un sillon latéral. Dans la nouvelle classification des Graminées que Raspail vient de pu- blier (Annales des Sc. Natur., juillet 1825), le genre Molinia est réuni au Gynodon de Richard. Il ne renferme qu’une seule espèce assez commune dans les prés et les forêts humides de l’Europe. C’est le Molinia cceru- lea, Kœl.; Melica cœrulea, L.; A ira cœrulea , Pers. Cette Plante acquiert une taille assez élevée lorsqu’elle croît dans les forêts. Elle a le port d’un petit Roseau; son chaume sem- ble n’avoir point de nœuds , mais on en trouve quelques-uns rassem- blés à la base. (g. .N.) MOLDAVE bot. phan. Nom vul- gaire de pays proposé pour désigner en fiançais le genre dédié à la mé- moire du respectable l’Héritier. V. Héritière. (b.) MOLLE ou TANCHE DE MER. pors. Espèce du genre Gade. V. ce MOL mot. O11 a aussi donné le nom de Molle pour Mole. V. ce mot. (b.) MOLLE, bot. piian. Espèce du genre Schinus. V. ce mot. (b.) MOLLERA. pois. Syn. de Phycis mediterraneus , Delaroche , aux îles Baléares. V. Gade. (b.) * MOLLI A. polyp. Lamouroux , sans caractériser bien distinctement ce genre nouveau , formé aux dépens des Flustres , d’après deux figures données par De Moll , y renferme deux Eschares de cet observateur qui auraient leurs cellules distantes et presque pédicellées. Le genre Mollia doit être observé de nouveau sur le vivant pour être adopté. (b.) MOLLIA. bot. phan. L 'Imbrica- ria crenulata de Smith, décrit pri- mitivement par Solander, comme un Philadelphus , a formé le type d’un genre distinct auquel Gmelin a don- né Je nom de Mollia , et que Gaert- ner a reproduit sous celui de Jungia. Mais cette Plante paraît rentrer dans l'Escallonia de Linné fils. K. ce mot. Willdenow établit un autre genre Mollia fondé sur deux Plantes ap- partenant au genre Polycarpœa de Lamarck ou Hagea de Ventenat. V. ce dernier mot. Le nom de Mollia restant sans em- ploi, Martius l’a récemment appliqué à un nouveau genre de la famille des Tiliacées , et de la Polyandrie Mono- gytiie , L. , qu’il caractérise de la ma- nière suivante ( Nov. Gen. et Spec. JSrasil. T. I, p. 96 ) : calice à cinq folioles linéaires, caduques, à esti- vation valvairc; corolle à cinq pé- tales longs, onguiculés, tronqués, mucronés , à estivation quincon- ciale; étamines en nombre indéfini, ayant leurs filets réunis par la base en plusieurs phalanges, les extérieurs au nombre de vingt à vingt -cinq par phalange, et les intérieurs plus courts et en nombre indéterminé ; les anthères incombantes , linéaires , à deux loges s’ouvrant longitudina- lement par leur partie antérieure ; ovaire surcre, biloculaire, renfer- MOL mant dans chaque loge plusieurs ovules fixés à la cloison; style sim- ple, filiforme, surmonté d’un stig- mate également simple; capsule li- gneuse, obcordée , comprimée et ai- lée sur les deux bords , biloculaire , à deux valves loculicides , portant sur leur dos la cloison , et présen- tant à l’intérieur des loges plusieurs saillies transverses .entre lesquelles les graines sont nichées par paires ; celles-ci sont attachées à la cloison, nombreuses, comprimées et munies d’un rebord. Une seule espèce, MoUia insignis , Mai l. , loc. cit. , t. 60 , constitue ce genre. C’est un Arbre qui ressemble à un petit Tilleul, dont les feuilles sont alternes , ovales, simples, pélio- lées, glabres et vertes en dessus, cou- vertes en dessous d’une pubescence écailleuse.; les fleurs sont axillaires, pédonculées et agrégées. Cette Plante croît sur les collines boisées près de Barra , capitale de la province de Rio- Négro au Brésil. (g.. N.) * MOLLICINE. acai.. Espèce du genre Equorée. V. ce mot. (b.) * MOLLÏENSIE. Molliensia. pois. Genre établi par Lesueur ( Jouni. of the Acad, of natur. sciences , ofPhi- ladelph. , vol. il , n° i , 1821) dans l’ordre des Malacoptérygicus abdomi- naux, et de la famille des Cyprins. Son corps est assez comprimé , son dos élevé, sa queue large, sa tête plate en dessus et son museau assez pointu ; sa dorsale très-haute, sur- tout en avant, a sa partie posté- rieure prolongée en un vaste lobe anondi, qui atteint la moitié de la largeur de la nageoire caudale; cette dernière est très-large et arrondie; les pectorales sont moyennes, éga- lement arrondies et larges, et les ventrales très-rapprochées ; mais ce qui caractérise principalement le genre Moliiensie, c’est que l’anale, qui est assez petite et pointue, se trouve placée précisément entre ces dernières. Le corps est couvert de lar- ges écailles qui s’étendent jusque sur les opercules, les préopercules cl. les MOL *5 joues. Il n’existe encore qu’une es- pèce de ce genre , le Molliensia lati- pinna, qui est un Poisson des eaux douces de la Nouvelle-Orléans, assez petit, ayant l’iris de couleur de terre de Sienne avec des reflets dorés, et une petite tache noire allongée pos- térieurement au milieu de chacune des grandes écailles , de sorte qu’il en résulte une huitaine de lignes noires longitudinales sur chaque flanc; la dorsale est variée de lignes noirâtres, b. 4 ou 5; n. i4; A. 6; p. 16 ; v. 16. (b.) MOLLINEDIA. bot. phan Genre de la Polyandrie Polygynie, L., éta- bli par Ruiz et Pavon (Sjst. Veg. Flor. Peruv. , p. 1 42 ) qui l’ont ainsi caractérisé : calice turbiné, presque fermé , à quatre divisions ; corolle nulle ; étamines nombreuses atta- chées sur le réceptacle , à anthères cunéiformes; ovaires multiples sur- montés de styles subulés, et qui de- viennent autant de drupes sessiles sur un réceptacle plane. Ce genre a été rapporté aux Anonacées , dont en effet il offre quelques caractères. Mais il n’a pas été mentionné dans la monographie de cette famille par Dunal. Jussieu (Ann. du Mus. T. xiv, p. 1 3 3 ) l’a rapporté avec doute à la première section de la famille des Monimiées ou au moins l’une de ses espèces qui a les feuilles opposées. Il ne se compose que de trois Arbres ou Arbrisseaux qui croissent dans les grandes forêts du Pérou. Ruiz et Pavon les ont désignés sous les noms de Mollincdia repanda , ouata et lanceolala. (g.. N.) * MOLLIPENNES. ins. Duméril désigne ainsi une petite famille de l’ordre des Coléoptères , section des Ilétéroplères , renfermant quelques genres à élytres molles , tels que les Téléphores , les Lampyres et quel- ques autres analogues. (g.) M O L L U G I N E. Mollugo. bot. th AN. Ce genre, de la famille des Ca- ryophyllées, et de la Triandric Tri- gynic , L-, est ainsi caractérisé : ca- 1 6 MOL lice à cinq folioles colore'es intérieu- rement ; corolle nulle ; trois à cinq étamines; trois styles; capsule à trois valves , à trois loges, et contenant un grand nombre de graines. Dans le premier volume du Prodromus regni vegetabilis , publié par le professeur De Candolle, Seringe a fondu ensem- ble les genres Mollugo et Pharnaceum de Linné. Il en a décrit trente-trois espèces indigènes des climats équa- toriaux du globe, et surtout du cap de Bonne - Espérance. Une espèce ( Mollugo Cerviana, Ser., Pharnaceum Ce/viana, L. ) fait exception à cette distribution géographique ; car on l’a trouvée sur les côtes de Guinée et du Sénégal , en Afrique , en Asie , en Espagne, et jusqu’en Russie. Les Mollugines sont de petites Plantes herbacées dont les feuilles sont ver- ticillées ou rarement opposées ; leurs fleurs sont solitaires ou ombellées. C’est d’après leur inflorescence que les nombreuses espèces de ce genre ont été classées en deux groupes. Le premier, qui est l’ancien genre Mol- lugo de Linné, a les pédoncules uui- flores et verticillés. Le second , ou le Pharnaceum du même auteur, les a bifides , en grappes et en ombelles. Le nom de Mollugo désignait chez les anciens les Plantes du genre Ga- lium.V. ce mot. (G. .N.) MOLLUSQUES. Mollusca. Les Mollusques occupent, parleur orga- nisation, la première place entre les Invertébrés. Les rapports qui existent entre ceux qui sont le mieux organi- sés et les derniers échelons des Ver- tébrés, sont si évidens, que les na- turalistes n’ont contesté la préémi- nence des Mollusques sur les autres classes, que pendant le temps où iis en ignoraient l’anatomie. Aujour- d’hui que des savans du premier ordre ont jeté sur celte partie long- temps négligée des sciences naturel- les tout l’éclat de leurs laborieuses recherches, cette question a été com- plètement résolue, et dernièrement rendue plus certaine encore par le savant Mémoire de l’illustre entomo- MOL logistc Latreille. Aussi nous n’accu-- muterons pas ici les preuves de l’opi- nion généralement reçue , elle se déduira facilement de ce que nous exposerons plus tard sur les Mollus- ques. Nous avons traité aux articles CoNCHIFÈRES , CONCHYLIOLOGIE et Coquilles, de plusieurs parties des connaissances acquises sur les Mol- lusques. Dans le premier de ces ar- ticles , nous avons donné quelques idées générales sur cette classe , con- sidérée en particulier et isolément ; nous en traiterons ici dans ses rap- ports avec les autres parties de la Conchyliologie. A l’article Conchy- liologie nous nous sommes attachés à donner d’une manière sommaire l’histoire des connaissances sur les Coquilles , considérées , comme on le faisait encore naguère , isolément, et sans y rapporter l’organisation des habilans de ces tests brillans et élé- gamment configurés qui font l’orne- ment des collections. Nous nous pro- posons ici d’ajouter l’histoire des pro- grès des connaissances anatomiques sur les Mollusques. Dans l’article Co- quilles, nous avons compris tout ce qui a rapport aux définitions techno- logiques; nous y avons ajouté des considérations générales sur les Co- quilles , auxquelles nous renvoyons le lecteur; il y acquerra les connais- sances qui servent d’introductiou aux matières dont nous allons traiter. L’étude bien entendue et systéma- tique des Mollusques, considérée non- seulement d’après leur enveloppe, mais encore d’après les connaissances anatomiques, est toute moderne. On ne trouve dans les anciens auteurs que des recherches isolées, incomplètes, et pour ainsi dire des essais perdus et sans applications; l’esprit ne s’arrê- tait dans ces temps, à ces sortes de recherches, que par pure curiosité, par admiration pour les œuvres de la création , sans penser à leur utilité réelle; aussi toutes les connaissances que nous transmettent les auteurs anciens sont -elles entachées de ce vice radical qui s’est opposé si long- temps à leur perfectionnement. Plu- / MOL sieurs ouvrages cependant doivent faire époque dans la science quoi- qu’ils aient etc publiés fort ancien- nement; nous citerons celui de Be- lon : De Aquatilibus libri duo , pu- blié en x 553 , et dont quelques par- ties sont consacrées aux Mollusques. Les planches de cet ouvrage, ainsi que du suivant, se ressentent né- cessairement du temps où elles ont été faites. Rondelet, De Piscibus, i554, est supérieur à Belon pour l’exactitude des observations sur les Mollusques dont il a décrit un plus grand nombre. Les Coquilles sont quelquefois représentées avec l’Animal et l’opercule; ses figures , quoique grossières, ne laissent pas d’être assez exactes pour que l’on reconnaisse assez facilement plusieurs espèces. Il a séparé en deux parties ce qui a rapport aux Mollusques ; dans la première sont réunies les Coquilles bivalves, parmi lesquelles se trouve l’Oreille de mer; et dans la seconde, toutes les Coquilles univalves sont rassemblées. L’ouvrage de Gesner , intitulé : De Piscibus et Aquatilibusy Libri très , i556 , n’est qu’une compi- lation dans laquelle on retrouve ex- posées les idées des anciens sur les Mollusques et les Coquilles. Cet ou- vrage , sous ce rapport , est fort sem- blable à celui cl’Aldrovande : De Animalibus et Anguibus, etc. , 1606 , où sont rapportées les opinions des anciens; des figures la plupart re- copiées, très-gossières , permettant à peine la reconnaissance des objets représentés, accompagnent le texte qui aujourd’hui n’est presque plus consulté. Quoique publié peu de temps après celui d’Aldrovande , le .traité de la Pourpre de Fabius Co- lumna en diffère bien essentiellement sous tous les rapports. Ce petit ou- vrage' fort rare, publié à Rome en 1616, est très- remarquable par l’es- prit qui a dirigé son auteur. De tous les traités anciens, c’est sans contre- dit celui qui a été fait dans le but le plus convenable pour l’avance- ment de la science, et malgré l’im- perfection des figures , il sera toujours tome xr. MOL 17 recherché connue devant faire époque dans l’histoire de la Conchyliologie. Ce ne fut que long-temps après , vers la fin du même siècle, que parurent plusieurs ouvrages d’anatomie sur les Mollusques; d’abord, en 1678, Y His- torié, Animalium Angliœ de Lister, dont la plus grande partie est consa- crée aux Mollusques terrestres et flu- viatiles de la Grande-Bretagne, et sur lesquels il a donné de bonnes observa- tions utiles encore -à consulter. Quel- ques années après, Lister que l’on peut considérer comme le père de l’anato- mie des Mollusques , publia en 1694, 1695 , 1696, plusieurs Mémoires d’a- natomie ; le premier est consacré sur- tout aux Coquilles terrestres et aux Limaces, dont les anatomies, bien imparfaites sans doute, sont repré- sentées dans huit planches gravées. Le second des Mémoires traite de l’anatomie des Buccins marins et d’eau douce, c’est-à-dire des Lim- nées; le troisième enfin comprend l’anatomie des Coquilles bivalves d’eau douce et de mer , mais ce sont en général des dissections très-impar- faites qui ne peuvent presque plus être utiles dans l’état actuel de la science. Enfin , dans le tome xix des Transactions philosophiques de Lon- dres, Lister a inséré l’anatomie du Peigne avec des figures; mais, com- me les précédentes , elle laisse beau- coup à désirer. Dans le même temps, Murait donnait, dans le Recueil des Cu rieux de la nature, 1689, ses ob- servations anatomiques sur la Limace rouge. Ilarder, en 1679, dans son Prodromus qdiysio Logic us , publiait son Examen anatomicum Cochylcæ terrestris domi-jportœ ; et. enfin , Rci- sélius égalemcntdaus les MisceUanea curiosorum natures , pour les* années 1697 et ibg8, publiait son Mémoire de Limace in 000 ; de sorte que, sur- tout sur celte partie des Coquilles terrestres , on possédait, un assez grand nombre de documens, qui ne se rattachaient cependant alors à au- cun système, et qui long-temps fu- rent oubliés , et ne profitèrent que peu, ou point du tout , aux auteurs ‘2 i8 MOL qui suivirent; car, en effet, ce ne fut que fort long-temps après que l’on songea à établir un système basé sur les rapports des Animaux. Il était assez naturel , au reste, que l’étude anatomique des Mollusques commen- çât par ceux qui nous entourent, que nous voyons à chaque instant , et sur lesquels nous pouvons facilement multiplier nos recherches et nos ob- servations. Rumph , qui le premier nous donna une figure de l’Animal du Nautile, figure bien insuffisante et bien imparfaite, mais qui peut cepen- dant être de quelque utilité à l’aide des notes que l’auteur publia , aug- menta par ses divers travaux le champ de l'observation , et éclaircit en plu- sieurs endroits les connaissances sur les Mollusques. Ce fut principalement dans le grand recueil des Miscellanea curiosorum naturœ , pour les années i684 à 1688, que cet auteur inséra les Mémoires dont nous venons de parler. Nous ne mentionnons pas ici son ouvra- ge sur l’île d’Amboine, queValentyn compléta, parce que nous l’avons déjà fait à l'article Conchyliologie. Réau- mur s’occupa aussi des Mollusques , sur lesquels j1 publia plusieurs obser- vations que le temps a confirmées. Il existait entre les savans une discus- sion à l’égard de la formation du test des Mollusques ; les uns prétendaient que cette partie solide prenait sou accroissement par intus-susception , comme les os des Vertèbres; les au- tres, au contraire, affirmaient avec beaucoup plus de raison que la Co- quille n’était formée que par super- position de couches. Réaumur entre- prit des expériences qui pussent dé- cider la question, et il en fit un assez grand npmbre pour la mettre hors de doute ; toutes les personnes qui les ont connues , et qui n’ont point eu d’injuste prévention , se rangèrent de son avis. Outre ce sujet, qui fut savamment traité par Réaumur, cet illustre académicien s’occupa aussi de diverses autres recherches sur les MollAsqucs. En 1710, parut son Mé- moire sur les mouvemens progres- sifs des Mollusques et sur quelques MOL autres de leurs mouvemens ; Mé- moire dont la suite ne fut publiée qu’en 1712. Non-seulement cet habile observateur y fait connaître le mé- canisme des mouvemens des Mollus- ques de diverses classes , mais encore ceux des Etoiles de mer, des Oursins , etc. Un autre Mémoire, non moins intéressant qne le précédent, inséré comme eux dans les Mémoires de l’A- cadémie, pour l’année 1711, est con- sacré aux différentes manières dont plusieurs espèces d’ Animaux de mer s’attachent au sable, aux pierres , et les uns aux autres. Le fait principal qui s’y trouve développé est relatif à la formation des byssus de la plupart des Coquilles bivalves , qui se fixent par ce moyen. Non-seulement Réau- mur s’occupait avec succès d’obser- vations longues el difficiles d’histoire naturelle proprement dite , mais il savait aussi se saisir des sujets d’ap- plication. C’est ainsi qu’il s’occupa de la teinture pourpre, que l’on peut obtenir d’une Coquille désignée alors sous le nom de Buccin , à laquelle Lamarck a donné le nom de Purpura Lapillus , espèce fort commune sur nos côtes, et qui fournit une liqueur pourpre dont il serait peut-être pos- sible de tirer parti. Des deux derniers Mémoires de Réaumur dont nous ayons à parler , le premier, de 1717, est consacré aux Pinnes marines et à la formation des Peiles, et le se- cond , de 1725 , traite des merveilles des Dails (Pliolades) et de leur phos- phorescence. Celte propriété des Pho- lades , qui est connue depuis très- long-temps, a été le sujet de plus d’une recherche. Nous en traiterons à l’article de ce genre/ Les travaux multipliés du savant auteur des Mémoires sur les Insectes, eurent une influence des plus mar- quées sur l’esprit des observateurs de cette époque. Il répandit le goût de l’observation , et son esprit, plein de justesse, de sagacité et de philosophie, peut servir d’exemple à scs succes- seurs, pour continuer à parcourir avec succès les routes qu’il avait ou- vertes. Ce fut dans le même temps MOL que Pctiver donna, en 17 13, son ouvrage inLitulé : Agttatilium Ani- malium Amboince icônes et nomina , ouvrage contenant de bonnes plan- ches et d’excellentes observations. Il est un complément nécessaire aux travaux de Rumph et de Valentyn, son continuateur. Un Animal qui ravage et qui dé- truit tous les bois employés à la cons- truction des digues maritimes, qui le Jierce en tous sens , a été bien naturel - einenl le sujet de plus d’une observa- tion ; il fallait effectivement observer avec soin pour bien connaître un en- nemi aussi redoutable, etpour apporter remède aux destructions qu’il occa- sione, si cela est possible. C’est dans cette intention que fut publiée, dans l’année 1720, la Dissertation de Deslandes dans les Mémoires de l’Académie; et plus tard, 1733, celle de Roussel , intitulée : Observations sur l’origine, la constitution et la na- ture des Yers de mer qui percent les vaisseaux , les piliers , les jetées et les estacades. Ce fut la même année, 1753, que Massuict publia, à Amster- dam , ses Rechercnes intéressantes sur l’origine , la formation, etc., de diverses espèces de Vers à tuyaux. Ces auteurs , aussi bien que Sellius , qui ne fît paraître que vingt ans après son Historia naturalis Teredi- nis , etc., commirent des erreurs graves dans les descriptions qu’ils firent des Tarets ; et, puisque nous sommes sur ce sujet , nous men- tionnerons sur-le-champ le Mémoire d’Adanson , qui fut communiqué , des l’année 17.36 , à l’Académie , mais qui ‘ne fut inséré parmi les Mémoires de cette société savante que trois ans plus tard. L’auteur, après avoir décrit avec exactitude le Taret qu’il avait observé au Sénégal, réfute Îe3 opinions des auteurs qui ont parlé du Taret, et démontre jus- qu’à l’évidence, et en se fondant sur la plus juste analogie, que l’on avait toujours pris pour la tête de l’Ani- mal, son pied et réciproquement, et que l’on avait eu tort de faire de ce Coquillage une classe à part; car il a MOL 19 la plus grande ressemblance avec les Pliolades; aussi, depuis ce Mémoire d’Adanson, tous les auteurs se rangè- rent de son avis; et aujourd’hui en- core c’est son opinion qui est adoptée par les auteurs modernes et classi- ques. Pour reprendre la série chro- nologique que nous avons interrom- pue au sujet des Tarets, nous parle- rons d’un ouvrage qui fait époque dans plusieurs parties de la zoologie , la E 'iblia naturœ de Swammerdam , dans laquelle on trouve peu de chose, il est vrai , sur les Mollusques , mais qui contient cependant , sur les Hé- lices et les Limaces, des anatomies très-bonnes , on peut dire les seules que l’on pût consulter avec avantage avant la publication des excellens Mémoires de Cuvier. Comme on l’a dû remarquer, le goût de la saine observation se ré- Ïiandait de plus en plus; on sentait e besoin de multiplier les faits, de sonder les profondeurs de la nature , pour baser enfin des théories à peine ébauchées. Ce goût , il faut le dire, était dû surtout à Réaumur et à plu- sieurs des observateurs que nous avons cités. Nous ne nous arrêtei’ons fias à quelques Mémoires publiés à a même époque , qui, quoique très- intéressans , ne sont point assez im- portans pour nous occuper , tels que les expériences de Duhamel du Mon- ceau sur la Pourpre , Mémoires de l’Académie des sciences pour l’année 1739; le travail de Mœnring sur le poisson de certaines Moules publié en 1742; les Observations sur les Huî- tres , par OEdmann , publiées en 1744 dans le Recueil de Y Académies scient, comment. ,- ainsi que le Mé- moire intitulé Pisciculi testis Ostrea- rum inhérentes , par Ileyke, inséré dans le même recueil et dans la même année. Ce fut aussi à peu près dans le même temps, 1709, que Plancus pu- blia la première édition de son im- portant travail sur les Coquilles mi- croscopiques ; par ses observations un nouveau monde pour ainsi dire fut connu , et il produisit pour les Coquilles ce que l’ouvrage de Miii- i/o MOL 1er, sur les Animaux microscopi- ques, effectua dans les autres parties de la zoologie; ce furent là les pre- mières observations dont le micros- cope enrichit la Conchyliologie; elles furent fécondées plus tard par l'infa- tigable micrographe Soldani , dont nous avons parlé à l’article Conchy- liologie. L’ouvrage de Plancus eut une seconde édition beaucoup plus complète que la première, et publiée à Rome en 1760. Cet ouvrage, ainsi que celui de Soldani, sont encore les seuls qui puissent servir aux recher- ches nécessaires à ceux qui s’occu- pent des Polythalames en particulier. D’autres ouvrages d’une bien plus grande importance pour l’étude et la classification des Mollusques se prépa- raient. Guettard, rassemblant les faits épars publiés sur les Mollusques, aper- cevant les défauts de ces derniers, fut lepremier qui développa, dans son Mé- moire intitulé : Observations qui peu- vent servir à former quelques caractè- res deCoquillages, fut le premier, di- sons-nous , qui développa l’excellente mé thode qu’on négligea quelquetemps encore , mais qui fut adoptée comme la seule convenable. Il proposa d’é- tablir des genres , non-seulement d’après la coquille, comme l’avaient fait quelques écrivains , mais en- core d’après l’Animal , qu’il a consi- déré, avec juste raison, comme de- vant donner les caractères les plus essentiels; ç,’est ainsi qu’il est arrivé à des coupes véritablement naturel- les. On doit singulièrement regretter qu’il n’ait point étendu davantage ses observations ; il forme plusieurs gen- res dont le premier est la Limace, le second le Limaçon ( genre Hélix ) , le troisième le Buccin terrestre, qui renferme des Clausilies et des Maillots ; le quatrième n’est qu’un démembrement peu nécessaire des Hélices pour celles qui sont aplaties et ombiliquées; lccinquième qui con- tient le Limaçon terrestre à opercule (Cyclostome] , a été justement conser- vé; le sixième*renfermc les Planorbes; dans le septième , sous le nom de Vi- gneau, Demoiselle, Limaçon, Vivipa- MOL re , fiuviatile, sont rassemblées les vé 1 i tailles Paludines. Guettard , comme I on le voit, avait dès-lors séparé des Coquilles que long -temps encore après lui on tint réunies , et que ce- pendant , dans ces derniers temps, Draparnaud sépara sans le citer, quoi- que pourtant il soit le véritable auteur du genre Vivipare ( Paludine, Laïnk. ). Dans le huitième genre il [ établit les caractères propres aux Buccins , qu’il nomme aussi , d’a- I près le vulgaire, Moine, Cornet ou ! Pourpre. C’est sur l’observation . de l’Animal du Purpura Lapillus , Lamk. , que cette division est éta- blie. Le neuvième genre est consacré au genre Nérite , genre conservé depuis. Le dixième est destiné aux H Troques, qu’il nomme Guignettes ; le onzième, auquel Guettard conserve le nom de Patelle ou Lepas , donné i par les auteurs, renferme effective- j ment les véritables Patelles ; le dou- 1 zièine genre caractérise très-bien le i genre Lernée de Linné , Aplysie des la auteurs modernes; l’avant-dernier 1 genre , le treizième , sous le nom défi Conque, Buccin fiuviatile, réunit les j Limuées ; le quatorzième, enfin, estL destiné au genre Valvée. D’après cet J| essai , que l’on peut considérer coin- L me la première application que l’on j ait faite pour les Mollusques de vé- j ritables principes zoologiques, ont doit voir combien Guettard pensaitjp juste, mais on n’aurait qu’une fai-lii ble mesure de son savoir, si nous nej|L rapportions textuellement un passager- de son Mémoire, dans lequel on trou-j ? ve en peu de mots l’indication des ca-j I ractères qui peuvent circonscrire dq ! bons genres. Après avoir justcmenlfl blâmé des auteurs de son époque Ji| qui ne voyaient dans chaque êlrJ jf qu’un individu isolé de tout autrqfl voisin ou congénère; après avoijij blâmé les idées métaphysiques quj;j accompagnent presque de rigueur Icj | observations publiées alors, il adressai les questions suivantes : « Qui peutfll en effet , sc refuser aux divisions qujj ont clé faites en différens genres, orjil Coquillages dont il a clé question pluflj MOL haut? Pourrai-je avec raison confon- dre les Coquillages dont les yeux sont posés au bout de ces espèces de tuyaux auxquels ou a donné le nom de corne, avec ceux qui les ont à la base de ces tuyaux? Les Coquillages qui n’ont que deux de ces cornes , peuvent-ils se confondre avec ceux qui en ont quatre? Ceux qui ont ces espèces de cylindres attachés aux cornes , et qui portent chacun un œil y tandis que ces cornes en man- quent, ne doivent-ils pas également être rangés sous un genre différent de celui ou sont placés les autres? Mettrai-je les Coquillages qui n’ont que deux yeux posés intérieurement avec ceux qui les ont à l’extérieur, d’autant plus que les cornes de ccs Coquillages sont aplaties et triangu- laires? Outre cela, ces Coquillages qui forment leur coquille d’une par- tie qui la bouche exactement, et qu’on appelle communément opercu- le , ne doivent-ils pas être éloignés de ceux qui n’ont pas celte partie ? Ne pourrait-on pas même dire que les Coquillages dont l’opercule est carti- lagineux, sont séparés naturellement de ceux ou l’opercule est dur et com- me osseux? Ce ne sera au reste qu’en taisant attention aux plus petites dif- férences qui se trouvent clans ces Ani- maux, qu’on parviendra à découvrir, autant qu’il peut nous l’être permis , cet enchaînement que les êtres ont les uns avec les autres. » Personne, nous le pensons , ne disconviendra que les vrais principes de la Conchyliologie ne soient dès-lors posés par Guettard. Ccs principes, qui furent si souvent méconnus après lui , trouvèrent ce- pendant des hommes qui les em- ployèrent habilement au profit de la science, et tentèrent, en agrandissant le champ de l’observation, d’établir sur ces principes des systèmes com- plets , systèmes que l’on apprécie d’autant plus aujourd’hui qu’ils sont restés plus long-temps dans l’oubli. Tels furent Linné et Adanson , mais ce dernier surtout. Un esprit d’analyse et de philoso- phie s’est montré dès le temps de MOL 21 Linné, et a commencé même avant lui pour plusieurs parties des scien- ces naturelles; mais Linné, dont nous ne saurions trop étudier la mé- thode , a été le véritable fondateur de la réforme, le premier qui ait cherché à rattacher à un système naturel tou- tes les connaissances acquises par ses prédécesseurs et par lui-même, et à les coordonner d’après des bases so- lides appuyées sur la saine observa- tion. Pour les Mollusques, Adanson l’a précédé, et l’ouvrage de cet au- teur, encore classique aujourd’hui, fut d’un grand secours au professeur d’Upsal , qui y trouva rassemblées une foule d’observations précises, ri- goureuses sur une suite considérable de genres; il y trouva des genres faits d’après l’Animal des Coquilles, com- meGuettard en avaitdonné l’exemple. A l’article Conchyliologie nous n’avons donné qu’un léger aperçu de l’ouvrage d’Adanson; nous al- lons entrer à son égard dans de plus amples détails. Adanson ne se contenta pas seulement d’un ca- ractère pour l’établissement d’un seul système , il essaya toutes les combinaisons, d’abord pour la co- uillc seule, puis pour l’Animal , et ivisa d’abord toutes les Coquilles en Limaçons et en Conques. Dans les Limaçons ou Coquilles univalves, il considère six choses : i° les spires, 2° le sommet , 5Q l’ouverture , 4° l’o- percule, 5y la nacre, 6° le périoste. Ces six parties principales deviennent par leurs diverses combinaisons le sujet de onze tableaux systématiques dans lesquels il les a épuisées toutes. Pour les Conques ou Coquilles bival- ves, il faille même travail; mais il y trouve sept parties principales ; i° les battans , 2° les sommets, 5° les char- nières, 4Q les ligamens, 5° les atta- ches, 6e la nacre, 7e le périoste. Sept tableaux donnent une idée des diver- ses combinaisons de ces sept choses principal os. Adanson considère en- suite les divers rapports tirés de l’A- nimal; il y trouve cinq choses prin- cipales, qui sont : x° les cornes, 20 les yeux, 51 la bouche, 4Q la Ira-* a 2 MOL chéc, 5° le pied. Nous allons donner les litres seulement des tableaux qui concernent cette partie pour faire ju- ger de leur utilité. Le premier, sur le nombre des cornes , divisé en trois sections: les Limaçons qui n’en ont point , ceux qui en ont deux , et ceux qui en ont quatre; le second , figure des' cornes ( tentacules) : Limaçons dont les cornes sont coniques ou cy- lindriques , divisés en ceux qui ont un renflement à la base du tentacule , ceux qui en sont dépourvus ; le troi- sième , sur la situation des cornes , à la racinede la tête ou à l’extrémité de cette partie. Deux tableaux sont con- sacrés à la place des yeux , soit sur la tête, soit sur les tentacules. Une pre- mière division renferme ceux qui n’ont point d’yeux , üne seconde ceux dont les yeux sont sur la tête, au côté interne dp la base des tentacules; la troisième ceux qui, avec la même disposition, ont les yeux à la base externe. Dans le second tableau, les Mollusques sont divisés en quatre classes : i° ceux qui ont les yeux au côté externe, à la base des tentacules ; 2° ceux qui ont les yeux au côté externe, un peu au-dessus de labase; 5° ceux qui ont les yeux au côté externe, vers le milieu des ten- tacules; 4° enfin ceux dont les yeux sont au sommet des tentacules. La bouche n’a été considérée que de deux manières : les Limaçons abou- che sans trompe , avec des mâ- choires, et ceux qui ont une trompe sans mâchoires. La forme de la tra- chée , ou canal respiratoire , n’a of- fert que deux manières d’être, ou pré- sentant une simple ouverture sur le côté de l’Animal , ou laissant sortir de son dos un long canal qui se relève vers lui. Quant au sillon du pied , Adanson a aussi formé un tableau , dans lequel une division pour les Mollusques qui n’ont point de sillons au pied , et le second pour ceux qui en ont un sur la partie an- térieure. Les Conques, considérées d’après l’Animal seulement , n’ont présenté que quatre parties principales : les MOL trachées , le pied , et les fils ou le bys- sus. Le manteau est considéré de trois manières : i° entièrement divisé en deux lobes; 2° divisé d’un côté seu- lement en deux lobes ; 5° formant un sac ouvert seulement dans les deux côtés opposés. Pour les trachées ou siphons : i° il y en a une seule en forme d’ouverture ; 2e il y en a deux également en manière d’ouverture; 3° il y en a deux allongées en tuyaux séparés; 4° il y en a deux allongées en tuyaux réunis. Quant au pied, les Conques ne présentent que trois cir- constances : ic ou elles n’en ont pas; 2° ou elles en ont un qui ne paraît point au dehors; 3° ou elles en ont un qui paraît au dehors. Les fils ouïe byssus, à l’égard des Conques , n’of- frent que deux choses : celles qui en ont et celles qui en sont dépour- vues. C’est ainsi qu’ Adanson , avant d’entrer en matière, combine une foule de systèmes différens, basés sur un caractère unique , et par cela même insuffisant pour faire des cou- pes naturelles. Quelques-uns de ces systèmes servent encore aujourd’hui pour l’établissement de grandes di- visions , comme dans les Conques la forme du manteau, daus les Coquilles univalves, l’existence ou l’absence de l’opercule, etc. Nous renvoyons pour la connaissance du système d’Aaan- son , au tableau suivant (n° I ) , qui en offre l’ensemble. On remarquera clansce système plusieurs défauts; ils dépendent surtout de ce que les groupes ont été formés d’après un seul caractère. C’est pour cela que les Os- cabrions se trouvent pour la première fois rapprochés des Patçlles, les Ha- liotides des Limaçons terrestres, les Pinnes, les Moules, les Avicules confondues en un seul genre. Mais ces défauts , quelque graves qu’ils pa- raissent, sont rachetés par une foule d’excellentes observations et de justes rapprochemcns, comme celui des Ta- re tse t des Pholades, par exemple, que malgré cela Linné a tenus séparés et trcs-éloignés , les Pholades dans les Multivalvcs, et IcTarct dans les Co- MOL quilles univalves à spire non régu- lière. ' i Ce serait ici le lieu de parler des ouvrages de Linné; mais comme nous avons rendu compte de son sys- tème conchyliologique à l’article Con- chyliologie, uousy renvoyons, pour mentionner l’ouvrage de Ginnani , publié dans les années 1755 à 1757 sur les Coquilles marines de l’Adria- tique , et celles terrestres et fluvia- liles du territoire de Ravenne ; ce tra- vail , accompagné de nombreuses et bonnes figures , est fort rare à Paris , et ne peut être consulté autant qu’il le mérite. Ce ne fut que plus tard, en 1761 , que Bohatsli donna son ou- vrage intitulé : De quibusdam Ani- jnalibus mariais , dans lequel il fut dirigé par de vrais principes de zoo- logie , tellement qu’on le consulte encore maintenant avec fruit; on y trouve des anatomies bien faites et bien représentées par de bonnes planches : les Mollusques dont il y est question sont l’Aplysie, laTélhys, la Doris, etc. L’ouvrage d’Adanson et les obser- vations de Guettard avaient fait sen- tir le profit que l’on pourrait tirer de l’étude bien laite des opercules; ils devinrent le sujet de plusieurs Mé- moires dont un des plus importans est celui de Hérissant, inséré dans les Mémoires de l’Académie de Paris en 1766. A cette époque une forte im- pulsion a été donnée aux sciences na- turelles. Pallas , pour les Mollusques, posa en homme de génie les premiers iondemens de l’édifice que J’on de- vait bientôt continuer. C’est dans les Miscellanea zoologica, surtout au su- jet des Aphrodilcs, que l’on peuts’as- surer de la justesse et de la sagacité de cet illustre observateur, lorsqu’il démontre combien Linné lui-même, eu s’attachant plus spécialement aux caractères des coquilles qu’à ceux des Animaux, s’éloigne de l’ordre natu- rel; il fait voir, contre l’opinion du professeur d’Upsal, que les Limaces, qui comprennent pour lui un grand nombre de Mollusques nus, doivent être placées parmi les Mollusques MOL 2 5 univalves ; il divise, au reste, tous les Mollusques en deux grands or- dres, les Mollusques univalves et les Mollusques bivalves, dans lesquels, à l’exemple d’Adanson , il fait rentrer les Ta rets et les Ascidies. Ce fut l’année suivante , 1767, que Geoffroy, dans son petit Traité des Coquilles terrestres et fluviatiles des environs de Paris, fit de nouveau l’application desprincipes de Conchy- liologie établis avant lui ; il se servit de l’Animal pour caractériser les genres qui , quoique peu nombreux , sont pourtant restés. Millier, ce sa- vant auteur de plusieurs ouvrages importans pour la zoologie, outre la Faune danoise, donna aussi uu sys- tème de Conchyliologie et un traité sur les Coquilles terrestres et fluvia- tiles; ce dernier ouvrage est plus par- fait que celui de Geoffroy; il divise ces Mollusques en trois sections de la manière suivante : f Coqnille nulle. Tentacules linéaires. Limace. ff Coquille univalve. a. Tentacules linéaires. iS. Au nombre de quatre. Hélix. 2°. Au nombre de deux. Vertigo. /S Tentacules tronqués. i°. Les yeux en dedans. Ancyle. 2°. Les yeux par derrière. Cary- CIllE. y Tentacules triangulaires. Buc- cin. 3 Tentacules sétacés. i°. Les yeux en dehors. Nérite. 20. Les yeux en dedans. Planorbe. 3°. Les yeux par derrière. Valvée. fft Coquille bivalve. Siphons doubles. i°. Court. Moule (Anodontc des auteurs modernes. ) 2°. Allongé. Telline (Cycladc.) 3°. Nul. Mye ( Mulelle. ) Le système général des Mollusques de Muller, dont nous avons parlé à 2 qu’elles conservent sur l’Animal mar- I chant devant l’observateur que l’on |t doit les étudier; et cette méthode ra- i tiounelle , convenable surtout pour ■ les Coquilles bivalves, a été généra- f lememt adoptée. En 1802 commença à se publier, dans le Buffon de Sonnini , la partie des Mollusques par Montfort. Quoi- qu’il eu ait donné quatre volumes, à peine si on peut la considérer comme commencée, puisque ces quatre volu- t mes sont consacrés uniquement à l’histoire des Sèches , des Poulpes , des Calmars et de quelques Coquil- les multiloculaires. De Roissy, qui 1 continua ce travail , et qui le termina j en deux volumes qui parurent en I i8o5, rassembla et recueillit les j faits nouvellement acquis dans la j science, et les rattacha d’une ma- 1 nière fort convenable au système de Cuvier, qui lui servit de base fonda- t MOL mentale, clans lequel il fit entrer tous les genres de Lamarck , le nouvel ordre -des Ptéropodes de Cuvier, qu’il place entre les Céphalopodes et les Gastéropodes , ainsi que les genres de Daudin adoptés par Bosc , et ceux nouvellement établis par Latnarck sous le nom de Coronule et Tubici- nelle , démembrés des Baianes de Linné. De Roissy ne fit aucun genre nouveau; il proposa seulement de changer le nom d’Ancille , donné par Lamarck à un démembrement des Volutes de Linné, en celui d’Anau- lace , parce que Geoffroy avait déjà donné le nom d’Ancille à un autre genre, et de substituer le nom d’Egé- l'ie à celui de Galatliée , employé par les entomologistes. On présumait déjà , par la descrip- tion de Rumph, que les Coquilles des Polythalames appartenaient aux Cé- phalopodes ; mais ce fait avait besoin d’être confirmé , et c’est ce que fit De Roissy par la description qu’il donna de l’Animal de la Spirule que Péron avait rapporté de son voyage autour du monde, et qu’il eut occa- sion d’examiner avec soin. L’ouvrage de De Roissy est rempli au reste d’excellentes observations , d’aperçus ingénieux bien capables de favoiiser l’avancement de la science. La seconde édition du Traité élé- mentaire d’Histoire Naturelle , par Duméril, parut en 1807, et put re- cueillir les nouveaux faits publiés sur les Mollusques. Cette partie , quoique traitée en peu de pages , contient ce- pendant une innovation qu’il est bon de mentionner. En admettant le sys- tème de Cuvier il en conserve les fa incipales divisions; seulement dans es Gastéropodes, il se sert des or- ganes de la respiration pour les divi- ser en trois groupes : le premier , les Dermobrancnes , a les branchies ex- ternes en forme de lames ou de pa- naches, et il renferme les Doris , les Tritonies, les Scellées , les Eolides, les Phyllidics , les Patelles , les Ha- liolidcs et les Oscabrions ; il est bien certain que les Ilaliolides n’appar- tiennent nullement à celte famille. MOL 3i Le second groupe est nommé Adélo- branches: les Animaux qu’il contient ont un trou propre à l’admission de l’air sur les branchies, et les Aplysies que nous trouvons en première ligne, sont loin d’avoir ces caractères, car elles ont le manteau fendu largement, portent des branchies en panaches, et ne respirent point l’air. Duméril y place aussi les Sabots , les Nérites et Ïu’obablement tous les genres dont a coquille a l’ouverture entière, et certes aucuns ne respirent l’air en nature. On y trouve aussi les Limaces, les Hélices et les Planorbes , les seuls qui puissent réellement rester dans cette division. Le troisième groupe des Gastéropodes , qu’il nomme Si- phonobranches , est beaucoup plus naturel que le précédent; il répond parfaitement à la quatrième division des Gastéropodes du premier système de Cuvier. Dans les Acéphales , au lieu d’y réunir les Baianes et les Anatifes,il en fait justement un ordre à part sous le nom de Brachiopodes , dans lequel il admet à tort les Lin- gules , les Orbicules et les Térébra- tules , sur l’analogie desquels il était difficile de. commettre une erreur, puisque Poli, dans les belles planches de son ouvrage , avait donné l’anato- mie des uns et des autres. Le savant voyageur Olivier ne se contenta pas de rassembler une foule d’observa- tions curieuses sur plusieurs branches d’histoire naturelle ; il en recueillit aussi sur les Mollusques, et enrichit la science d’un assez grand nombre d’espèces nouvelles. Ce fut la même année , 1807, que Férussac fils donna une nouvelle édition d'un opuscule de son père , et quoiqu’il 11’y soit question que de Coquilles terrestres et fluviatiles , nous devons dire que ce petit ouvrage contient plusieurs faits curieux et deux nouveaux gen- res, le genre Mélanopsidc , fait avec les Coquilles nommées Mélanies par Olivier, et le genre Septaire , con- fondu avec les Crépidules , et qui en est certainement bien distinct. Lamarck cependant cherchant tou- jours à perfectionner le système des 32 MOL Mollusques , clans lequel , connue nous Lavons fait apercevoir , on n’a- vait point encore établi de famille , fit enfin cetle amélioration importante dans la Philosophie zoologique , pu- bliée en 1809. Il partage le Règne Animal en plusieurs degrés d’orga- nisation , ce qui groupe d’abord les êtres analogues d’une manière plus ou moins exacte. Dans le quatrième degré sont compris les Crustacés , les Annelides, les Cirrhipèdes et les Mollusques ; ces derniers sont cepen- dant beaucoupplus avancés clans l’or- ganisation que tous les autres. Les Cirrhipèdes ne comprennent toujours que quatre genres , les Tubicinelles , les Coronules , les Balanes et les Ana- tifes. Pour établir le passage de cette classe à la suivante, Lamarck suit une marche progressive , et com- mence par les Mollusques acéphales qui sont le premier ordre de Mollus- ques, et par une famille à laquelle il adapte, d’une manière fort convena- ble , le nom de Brachiopodes , appli- qué par Duméril aux Cirrhipèdes et aux Brachiopodes mélangés et con- fondus; ici, cetle famille des Brachio- podes comprend les trois genres Lin- gule, Térébratule, Orbicule. La seconde famille , les Ostracées, qui correspond assez bien au genre Huî- tre de Linné , renferme onze genres dans l’ordre suivant : Radiolite , Cal- céole , Cranie, Anomie, Placune, Vulselle , Huître, Gryphée, Plica- tule , Spondyle et Peigne. Cette fa- mille, hétérogène dans ses élémens, à été divisée depuis en plusieurs au- tres ; la suivante ou la troisième est désignée sous le nom cle Byssifères ; elle renferme, par le seul caractère d’nn pied propre à filer un byssus des genres fort analogues que Poli avait rapprochés les uns des autics. Cette famille , d’après l’indication cle l)e Roissy, se trouve interposée entre les Huîtres et les Auodontes , que Cuvier avait rapprochés. Elle se compose des neuf genres, Houlette , Lime, Pinne, Moule, Modiole , Crénatule, Perne, Marteau , Avicule. La quatrième fa- mille , celle clcs Camacccs, contient, MOL avec le genre Came, les genres Elhé rie et Dicérate , tous deux nouveaux , et de plus, hors leurs rapports natu- rels, et seulement sur le seul carac- tère de l’inégalité des valves, les deux genres Corbule et Pandore. Les deux genres Mulette et Ano- donte forment à eux seuls la cin- quième famille , les Nayades. Elle est suivie de celle des Arcacées ( genre Area de Linné), qui aurait été très- naturellement composée des genres INucule, Pétoncle, Arche et Cucul- lée, auxquels se trouvent réunis les Trigonies , qui n’ont point avec eux de rapports suffisans. La septième famille, les Cardiacées, est encore composée de genres dont les rapports ne sont pas bien établis. Les genres Tridacne et Hippope sont beaucoup plus voisins des Cames que des Car- dites, qui different à peine des Vé- néricardes , et surtout des Isocai’de9 et des Bucardes, les deux seuls gen- res qui soient assez voisins. Les Con- ques, qui constituent la neuvième fa- mille, sont formées des genres Véné- ricarde , Vénus , Cythérée , Donace , Telline, Lucine, Cyclade, Galathée, Capse. A l’exception du genre Vé- néricarde tous les autres constituent une famille assez naturelle , et il en esta peu près de même de la suivante les Mactracées, où on trouve les gen- res Erycine, Onguline, Crassatelle, L11 traire et Madré; le genre Erycine est ici établi pour la première fois et pour la première fois aussi , La marck adopte celui des Onguliues de Daudin. Les Crassatellcs cl les JVJactres , malgré le ligament inté- rieur et d’autres rapports qui les lient aux Lutraires, sont plus voisins des Vénus d’après l'opinion la plus généralement reçue aujourd’hui. La famille des Myaires, qui est la dixiè- me , se compose des genres Mye , Pa- nopéc et Auatine. Ces deux derniers sont nouveaux, l’un, les Panopées , établi par Ménard de la Grovc , à son retour d’Italie , et l’autre, les Ana- lines, proposé par Luiuarck et adopté depuis. Dans un ordre bien naturel viennent , a près les Myaires, les Soléna* f • ' / « .... - - # • f / / ' / . ■ i. 4 (NM.) TABLEAU DES c/3 « O <1 J J 3 cy o u C/3 w hJ Section 1 rc. MOLLUSQUES D’APRÈS ADANSON I Point de cornes et point d’yeux. I Deux cornes; les yeux placés à leur racine ou côté interne I Les Limaçons uni -J Quatre cônes, dont les deux extérieures portent les yeux au sommet, valves . f Deux cônes; les yeux à la racine, au côté externe ou par derrière \Dcux cornes $ les yeux un peu au-dessus de la racine, au coté externe. Section 2me. Deux cornes avec un renflement, -et qui portent les yeux ordinairement au-dessus de leur racine et à leur côté externe ' Les Limaçons oper- cu*®s ] Deux cornes sans renflement; les yeux à leur racine, au côté externe. . VQuatre cornes, dont les deux extérieures portent les yeux au sommet. . 1 Les deux lobes du manteau séparés dans tout leur contour Section î re. I , , , ■ « 1 Les deux lobes du manteau forment trois ouvertures sans aucun tuyau. I Les Conques bival- J 2tocFamille.« Les deux lobes du manteau forment trois ouvertures, dont deux pren- nent la figure d’un tuyau assez long Section ame. (Aucune des pièces de la coquille ne prend la forme d’un tuyau. | Les Conques multi-< Une des nièces de la coquille prend la forme d’un tuyau qui enveloppe j valves f toutes les autres. . i . La Gondole. ( Le Bulin , . | Le Goret , ( Le Piétin. j Le Limaçon , ' j L'Ormier. ( Le Lèpas. • L'Y et, l La Vis. La Porcelaine, Le Pucelage , Le Manteïet. ÎLe Rouleau , La Pourpre , Le Buccin , Le Cérithe. Le Ver met, La Toupie , La Notice. j Le Sabot, I La Nérite. L' Huître. J Le Jataron, j Le Jambonneau. La Came, La Tèlline Le Pétoncle, Le Solen. La Pholade. Le Taret. (NMI.) TABLEAU DES MOLLUSQUES BIVALVES D’APRÈS LA MÉTHODE DE POLI. w U _ *— < E- W? UC/3 “a v-l c/3 J O S 1. Hypogea. 2. Peronea, ire Famille. Mollusques à double trachée, et munis d’un pied J 3. Callista. 4- Arthemis. 5. Cerastes. 2mc Famille. Mollusques à une seule trachée, et munis d'un pied • j Loripes: ( 7. Limnea. 3“° Famille. Mollusques à une seule trachée j" ®limœra- ( 9. Calliti'iche. 4mc Famille. Mollusques à une trachée abdominale et sans pied 10. Argus. 5me Famille. Mollusques sans trachée, mais pourvu d’un pied. . 11. Axinoea. ii2. Daphné. i3. Pelons. ié. Echion. J 5; Criopus. TABLEAU DES MOLLUSQUES T”p3' D'ArRÈS LE SYSTÈME DE LAMARCK (1801). Mollusques ce- 1 phalés nus. . j Ceux qui nagent vague- ( Sec fie , Calmar , Poulpe , 1 mcnt dans Ios eaux. . ) Lernëe , Firole , Clio Ceux qui rampent sur le f Lajdysie, Dolabelle , Iiullce , 1\ ventre ) Limace, 'Stgarct , Ünchidc , Tr l Dovis , Phjllidie , Oscabt 'ion. j Coquille univalve , \ uniloculaire, non ( j P J' oh>aire, Amjjullaire, Planorbr] j Ile lice , Helicinc, Nénte , Notice , r Testacelle , Stomate , Ilaliolide . Vermiculairc , Siliquaire , Arrosoir . \ Larmaire , Argonaute. Coquille univalve, . multiloculaire, en- j gainant ou renfer- mant l’Animal fer- j ’ Mollusques ) acéphalésnus. j ’ 1 Nautile , Orbulite , Ammonite , Planulile ■)Nuinniul,te,Spirule, Turrilite , Baculite’, Orthéoccre , Hippwite, Bcleninilr. Ascidie , Biphore , Mammaire . I Mollusques \ acéphalés. . I Mollusi jfj. acé- phalés con chylifères. r ... f ’ Moule , Modiole , Anodonte , Coquille équivalve,\ t Mulctlc , Nucule , Pétoncle , Arche composée de deuxl l Cucullée , Trigonie , Tridacnc , Hippope , valves égales, avec! ! Cardite , Isocanle, Bucarde , Crassatellc. ou sans pièces plus| \ Paplue , Lutraire , Maclre, Pétricole ’ petites etaccessoi-1 1 Donace , Mérétrice , Vénus, Vênéricârde ... J I Cyclade, Lucine , Telline , Capsc Sanguino taire , Solen, Glrcimére , Mye, Pholade. res* 1 Valve principale tubu- | „ Ieuse. . j Furet , Fistulane. «Coquille inéquival- " ve, composée de i deux ou plusieurs Deux Ya fcs '"égales, valves, dont lesV 0PP0S.c,,îs ou réunies en i principal, sontiné- charmete gales. . . J I Plus de deux valves iné- 1 lus de deux valves iné- a gales , elpoint en char- Analife , Baleine mere | ■ vdçardc, Iiadiolile, Came, Sponltrle | Plicatule , Gryphée, Huître, Vulsdle , Marteau , Avicule , Per ne, Placune Peigne , Lime, Houlette , Pandore Çorbiilç, Anomie, Cranie , Térébruulc , Lalccole , Ilyale , Orbicu/e , Lingule. (N" IV.) MOLLUSQUES CÉPHALOPODES.. TABLEAU DES MOLLUSQUES CÉPHALOPODES D’APRÈS D’ORBIGNY FILS. .je» ORDRES. CRYPTODIBRANCHES. Blainv. Quelquefois un test monotha- lame , ou un rudiment testacé interne; jamais de coquille poly- thalame; quatre ou cinq paires d’appendices tentaculi formes à la tète, et entourant la Douche FAMILLES. [ OCTOPODES. Huit bras sessiles, munis de ventouses. SIPHONIFÈRES. D’Orbigny Un test polythalame interne , ou partiellement recouvert par l’Animal , qui peut alors rentrer à volonté , en tout ou en partie , dans une loge supérieure à la dernière cloison. Siphon toujours continu d’une loge à l’autre. Dis appendices tentaculaires ou plus, entourant la bouche. DÉCAPODES. Huit bras sessiles et deux bras pédonculés, ordinairement repliés dans le) sac, tous munis de ventouses j [SP1RULÉES. Huit bras sessiles, deux bras pédonculés, garnis de ventouses, et se repliant dans le sac; test simple, spiral; cavité supérieure de la dernière cloison presque nulle; cloisons unies ; siphon au bord antérieur. ^ NAUTILACÉES. Bras sessiles en grand nombre autour de la bouche.; ventouses? test,") i simple, spiral ou droit; cloisons unies ; cavité supérieure de la dernière cloison engainante; J • siphon central ou situé au bord antérieur J AMMONÉES. Bras? ventouse? test simple, spiral ou droit; cloisons découpées ; cavité supérieure à la dernière cloison, grande et engainante; siphon marginal [PERISTELLÉES. Bras? ventouses? test présumé tout interne , composé d’un noyau divisé en loges, et d’une enveloppe souvent tres-épaisse, formée par un réseau analogue à celui du rudiment testacé des Seches ; cloisons unies ; dernière cavité peu profonde ; siphon com- munément marginal . I STICHOSTÈGUES. Loges empilées ou superposées sur un seul axe bout-à-bout , soit qu’elles 1 débordent ou non en se recouvrant plus ou moins latéralement ; point de spirale f ÉNALLOSTÈGUES. Loges assemblées en tout ou en partie par alternance, ou enfilées sur deux ou trois axes distincts de diverses manières, mais sans former de spirale régulière et nettement caractérisée . . . ,y. genres. I Argonaute , Bellérophe f | Poulpe , Elcdon , Calmar et {Cranchie , Sépiolc. , Onycholeuthe , Calmar, Sepioleutne , Sèche. . Spiritle. | Naulite , Lituile , ' ) Orthocéraïite. I Baculite, Ilamite , ( Scaphite , Ammonite , Turrilite. flchthiosarcolite , liélemnile. / Nodosaire , Lingidine , } Fr on dieu la ire , Rimuline , j y —gmuline , Marginuline , \Planulaire , Pavonine . f Digenerine , Textùlaire , J Vulvuline , Dimorphine , ' j Polymorphync , l ’irguline , | Sphéràïaine. FORAMINIFÈRES. D’Orbigny. Un test polythalame totalement I interne; dernière cloison terminale ; point de siphon, mais seu-/ HÉLICOSTÈGUES. Loges assemblées sur un ou deux axes distincts, mais formant une/ lement une ou plusieurs ouvertures donnant communicationV volute spirale, régulière et nettement caractérisée , turriculéc ou discoïdale. ■ d’une loge à l’autre. Un grand nombre de bras . . . \ / Clavuline, XJviférine, Btdimine , irc Section. Turbinoïdes. Test libre ou fixé; loges empilées sur un seul axe; ) Valvuline , Rosaline, Rotalie , spire plus ou moins élevée; tours apparens d’nn seul côté. . . ) Calcarine , Globigérine , y Gyroidin e , Troncatu lin e . 2e Section. Ammonoïdes. Test libre ou fixe, discoïdal; loges enfilées sur un I Planuline , Plaborbuline , seul axe; tours de spire apparens de chaque côté j Operculine , Soldanie. f 3e Section. Nautiloïdes. Test libre ou assemblé sur un ou deux axes dis- tincts, alternans ou non; spire embrassante en tout ou en partie;- Cassiduline , Anomalins , V ertèbra/ine , Polystornelle , Dindroïdine , Pènérople , îans ou non; spire emurassame eu ioui ou eu paru *\\Spimline fibuline, point détours visibles Cristellaire , Nonionine , \Nummuline , Side’roline. {BiloQuline , Spiroloculirie , Trdoculine , Articuline , Quinquéloculine , Adèlosinc . '■> ENTOMOSTÈGUFS. Loges divisées en plusieurs cavités, et formant une spirale C Amvhistégine , Hëtèrostégine , | Orùiculine , Alvéoline , I Fabulaire. MOL cécs qui, outre les trois genres Sangui- nolaire, Solen etGlycimère, contien- nent aussi , et dans des rapports très- naturels dans le voisinage des Phola- des , les genres Pétricole, Rupellaire et Saxicave. Les Pholadaires les sui- vent , et elles pourraient fq.rt bien être séparées en deux groupes , l'un pour les Tarets et les Pholades , l’autre pour les Fistulanes et les Arrosoirs. Ce singulier genre , que nous avons vu précédemment confondu avec les Serpules, a été examiné avec beau- coup de soin par De Roissy, qui le premier a jugé qu’il devait se rappro- cher des Fistulanes, et trouva en ef- fet sur le tube des Arrosoirs, deux petites valvesincluses dans l’épaisseur du tube, tandis que ces deux valves sont libres dans le tube des Fistula- nes. La découverte que l’on fitdepuis du genre Clavagelle a confirmé cette opinion . La dernière famille ou la dou- zième, est consacrée tout entière aux Acéphalés nus , réunis sous le nom d’Aseidiens, et qui se composent toujours des trois genres Ascidie, Biphore et Mammaire. Le deuxième ordre des Mollus- ques est consacré aux Céphalés, di- visés en trois grandes sections : les Ptéropodes, les Gastéropodes et les Céphalopodes. Les Ptéropodes ne se composent toujours que de trois genres : Hyale, Clio et Pummo- derme. Lnmarck, qui ordinairement cherche à établir les rapports et les passages aussi bien entre les grandes divisions qu’entre les genres, aurait dûsuivre les indications de De Roissy qui pensait avec juste raison que les genres voisins des Patelles et les Pa- telles elles-mêmes faisaient cette tran- sition d’un ordre au suivant. Les Gastéropodes viennent immédiate- ment après les Ptéropodes, et sont subdivisés en trois sections : la pre- mière , pour ceux dont le corps est droit , réuni au pieel dans toute ou presque toute sa longueur. Cette sec- tion contient quatre familles qui ren- ferment tous les Mollusques nus : la première, les Tritonicns, contient les genres Glaucie, Eolidc, Scyllée, Tri- MOL 35 tonie, TéthyS, Doris. La seconde, les Phyllidiens , réunit les Pleurobran- ches, les Phyllidies, les Oscabrions , les Patelles, les Fissurelles, les Emar- ginules. Cette seconde famille est peu naturelle: d’abord les Oscabrions y sont tout-à-fait étrangers aussi bien que les Patelles , les Fissurelles et les Emarginules. Dans les Laply- sie'ns se trouvent avec les Laplysies et les Dolabelles , les Bullées fort éloignées des Bulles, et les Sigarets qui n’ont avec elles aucun rapport. Les Limaciens qui suivent se compo- sent des Onchidies , des Limaces , des Parmacelles , des Vitrines et des Testacelles. Les Gastéropodes qui ont le corps enspiraleetqum’ontpoint desiphon , sontpartagés en huit familles : :i°les Colimacés qui suivent les Limaciens pour marquer les rapports des deux familles ; on y trouve les genres Hé- lice, Plélicine qui s’en éloigne beau- coup puisqu’il est operculé; Bulime, Amphibulime , qui ne diffère point des Ambrettes de Draparnaud ; Aga- thine et Maillot. 20. Les Orbacées , les quatre genres Cyclostome , Vivi- pare, Planorbe , Ampullaire. 5°. Les Auriculacées , famille composée des genres les plus hétérogènes, les Au- ricules , les Mélanopsides , les Méla- nies et les Lymnées. 4°. Les Nérita- cées; celle-ci est lout-à-fait naturelle, et elle a été conservée par les auteurs ; elle renferme les genres Néritine, Na- vicelle (Septaire de Férussac) , Vérité et Nalice. Quoique l’on ne connût alors en aucune manière l’anato- mie des Navieelles , Lamarck cepen- dant par ce tact particulier qui lui avait fait deviner des rapports si in- léressans , ne s’était point trompé dans celui-ci ; car l’anatomie l’a con- firmé depuis. 5°. Les Storna lacées, groupe naturel des genres llaliotide, Stomate et Slomatclle ; ce dernier nouvellement proposé et publié pour la première fois. 6 ’. LesTurbinacées, dont les Troques et les Cadrans sont éloignés fort à tort, comprennent les genres Phasianellc , Turbo, Mono- clonte , Dauphinulc , Scalaire , Tur- tomt. xi. a 54 MOL ritelle, Vcrmiculaire (Vennet d’A- danson). 7". Les Hétéroclites portent justement le nom qui leur est imposé ; car quels rapports y a-t-il en effet en- tre les Volvaires , les Bulles et les Janthines? 8°. Les Calyplracées réu- nissent des genres dont les caractè- res sont évidemment mal appréciés; les Crépidules et les Calyptrées ont des rapports entre eux ; mais ils n’en ont nullement avec les Trochus et les Cadrans qui cependant sont voisins l’un de l’autre. La troisième division des Gastéro- podes qui ont le corps en spirale et un siphon n’est partagée qu’en cinq fa- milles. La première, les Canalifères , conlientles'genresCérite,Pleurotome, Turbinelle, Fasciolaire, Pyrule, Fu- seau et Murex; le genre Clavatule pa- raît être oublié. La seconde, les Ailées, les genres Rostellaire , Ptérocère , Strombe. La troisième, les Purpura- cées, les genres Casque, Harpe, Tonne, Vis, Eburne, Buccin, Concholepas rapporté à sa véritable place ; Mono- céros, Pourpre et Nasse. La quatrième, les genres Cancellaire , Marginelle, Colombelle qui n’a cependant point de plis à la columelle , Mitre et Vo- lute. Enfin la cinquième, les Enrou- lées, famille très-naturelle qui con- tient les six genres Ancille, Olive, Tarière, Ovule, Porcelaine et Cône. La troisième grande division des Mollusques est consacrée aux Cé- phalopodes dans l’arrangement des- quels nous trouverons des change- mens notables : ils sont divisés en trois groupes. Le premier pour les tests multiloculaires; le second pour les tests uniloculaires , et le troi- sième pour ceux qui n’ont point de test; ils présentent cinq familles dont les trois premières pour le pre- mier groupe, la quatrième pour le second , et la cinquième pour le troisième. La première famille, sous Je nom de Lenticulacées , renferme les genres Miliolile , Gyrogonite , Rénulite, Rotalitc, Discorbite, Lcn- ticuline et Nummulite. A l'excep- tion des genres Rotalitc et Nummu- lite, tous les autres sont nouveaux. MOL La seconde famille comprend le genres Lituolite, Spirolinile, Spi rule , Orlhocère , Hippurite et Bé lemnite. Les deux genres Lituolite c Spirolinile sont nouveaux. La trois’u me renferme les genres Baculite, Tui rilite , Ammonocéralite , genre non veau, Ammonite, Orbulite et Nau tile. Les Argonautacées qui ne sor nullement des Céphalopodes réu nissent très-naturellement les Car naires et les Argonautes. Enfin 1 dernière famille, les Sépialées, qi n’ont point de test, ne présent toujours que les trois genres Poulpe Calmar et Sèche. Tel est le système que Lamarc donna en 1809; quoiqu’il présent beaucoup moins d’imperfections qi le premier , il n’était cepeudant'poii sans défauts, et nous les avons sigm lés à mesure que nous les avons rer contrés; nous avons dû rendre comp d’une manière assez détaillée de ( système, parce qu’ayant servi de bai aux travaux que Lamarck a faits de puis , nous n’aurons plus par la sui qu’à indiquer les perfectionnemei que ce savant y aura apportés. Nous ne nous arrêterons pas à l’oi vrage de Denys Montfort qui parut e 1808 et 1810. Dans ce travail, pun ment conchyliologique , l’auteur s’e borné à multiplier les genres c Multiloculaires microscopiques, d’; près l’ouvrage de Soldani et celi de Ficbtel et Moll; mais on doitavo peu de confiance dans un ouvrage c l’on reconnaît à chaque page des si percheries et des changemens souvei notables dans les figures qu’il cop de ces auteurs. Pour la partie des C quilles uniloculaires, partant d’u : principe faux, et faisant de ce prii J cipe une application rigoureuse, il , dû tomber dans beaucoup d’erreur : Toutes les Coquilles qui dans 1 > genres ne s’y rapportent pas rigo j rcusement, ou qui présentent av 1 le type de ce genre la moindre d fércnce, Montfort eu fait un genre d tinct; uous pouvons citer un exemj 1 de cet abus dans le genre Rocher qu « divise en douze genres, d’après MOL nombre des varices, la longueur du canal, la forme plus ou moins ar- rondie ou rétrécie de l’ouverture, ou autres caractères d’aussi peu de va- leur; cependant il y a dans cet ou- vrage plusieurs genres à conserver, car depuis ils furent proposés sous d’autres noms et généralement adop- tés. Lamarck, continuant toujours à perfectionner sa méthode, y fit des changemens assez notables, et vou- lut prendre époque de ces améliora- tions. Il publia en conséquence une petite brochure intitulée : Extrait d’un Cours de zoologie, etc.; Paris, 1812. Avant de parler de cet ouvrage , nous devons mentionner le Mémoire de Péron et Lesueur, inséré dans le tome xv des Annales du Muséum; dans ce Mémoire, les auteurs confondent tous les Animaux qui nagent librement dans les eaux , et qui n’étant point • Céphalopodes , sont munis , soit de nageoires latérales , soit de nageoires verticales, placées ou sur le dos ou : sur le ventre. Des êtres de types fort différens furent associés, et la plu- part des nouveaux genres que ces naturalistes proposèrent, ne purent rester parmi les Ptéropodes ou ils 1 croyaient devoir les placer. Cuvier avait donné, dans les An- nales du Muséum, plusieurs Mé- 1, : moires anatomiques sur les Mollus- .ç t ques , et ceux dont l’organisation >( i lut entièrement dévoilée , ne dureut n [plus laisser le moindre doute à La- marck; ces matériaux habilement 1 réunis contribuèrent puissamment au \ perfectionnement et aux modifica- ! lions qu’il apporta dans son Système. Les Mollusques sont toujours di- visés en deux ordres, les Mollusques acéphales et les Mollusques céphalés. Les Mollusques acéplialés sont eux- raèmcs divisés en Testdcés et en Nus; comme dans le premier Système , il les partage en Monomyaircs et en Dimyaires : les Moriotn) aires contien- nent, sans nul changement, les fa- 1 milles suivantes : Brachiopodes , Os- 1 tracées et Byss itères. Les Acéphales dimyaires, ou à deux muscles, sont ;ed MOL 35 divisés en Inéquivalves et en Equi- valves; dans les Inéquivalves on ne ti'ouve qu’une seule famille , les Ca- macées , qui renferme toujours les Corbules et les Pandores. Les Equi- valves contiennent le même nombre de familles : i° les Naïades, 20 les Arcacées, 3° les Cardiacées , dans laquelle le genre Hya telle est admis; 4° les Conques , divisées en fiuviatiles et marines; dans ces dernières on trouve les deux genres Cyprin e et Donacille , qui sont entièrement nou- veaux ; 5° les Mactracées ; 6Q les Myaires, desquels on a éloigné le genre Panopé pour le reporter à la suivante ; 7° les Solénacées , desquels est démembrée la huitième famille, les Lithophages , entièrement nou- velle, composée des quatre genres Rupicole, Saxicave , Pélricole , Ru- pellaire; celui-ci est nouveau; 9°les Pholadaires, parmi lesquels est intro- duit le genre Clavagelle , qui fait le passage des Fistulanes aux Arrosoirs. Les Acéphalés nus n’ont éprouvé aucun changement. Dans les Mollusques céphalés on remarque un plus grand nombre de changemens , et ils sont plus impor- tans; d’abord, au lieu de trois, on y voit cinq sections , qui sont dans l’ordre suivant : i° les Ptéropodes , 20 les Gastéropodes , 3P les Trachéli- podes, section nouvelle, 4° les Cé- phalopodes , 5Q les Ilétéropodes, sec- tion également nouvelle. Les Ptéropodes, au lieu de trois genres, en olfrent cinq. Les genres Cléodore et Cymbulie sont adoptés de Péron. Les Gastéropodes sont dis- tingués des Trachélipodes d’après le lieu de l’insertion du pied sur tout le ventre, dans les premiers seule- ment au col , et par un pédicule dans les seconds. Les Gastéropodes con- tiennent , outre les familles indiquées dans le précédent système, les Trito- niens, les Phyllidicns, séparés en nus et en Conchylifères ; ces derniers composés des Oscabrions, des Om- brelles, nouveau genre, des Patelles et des Ilaliotid.es, mais avec un point de doute; et de plus, les Calyptra- 36 MOL MOL ciens, qui se trouvent ici justement parmi les vrais Gastéropodes débar- rassés des genres Cadran et Trochus , mais contenant de plus les genres Cabochon , pris de Montfort, Fissu- relle etEmarginule, séparés des Phyl- lidiens. Les Lnplysiens contiennent les Acérés de Cuvier, et les Bulles rapprochées des Bullées , les Sigarets qui y sont placés à tort , les Dolabelles elles Laplysies; enfin les Limaciens. Les Trachélipodes contiennent tous les Mollusques à coquille spirale avec ou sans siphons ; ils sont parta- gés en deux grandes sections, les Trachélipodes sans siphons et les Trachélipodes avec un siphon. Dans la première se voient six familles : i? Colimacées, dans lesquelles sont introduits à tort, puisqu’ils sontoper- culés, les Cyclostomes, les Hélicines ainsi que les Auricules; 2° les Lym- néens, famille nouvelle faite avec les Lym nées rapprochées des Physes, des Planorbcs et des Conovules; mais ceux-ci , avec juste raison , suivis d’un point de doute; 3° les Méla- niens, famille nouvelle, dans la- quelle sont rassemblés les genres Mélanie , Mélanopsicle et Pyrène , genre nouveau; 4° les Périslomiens au lieu d’Orbacées , desquels on a ô'.é les genres Planorbe et Cyclostome pour y mettre le genre Valve'e ; 5° les Ne'ritacées; 6° les Janthines formant à elles seules une famille sans nom particulier j 70 les Plicacés, famille nouvelle dans laquelle se trouventles deux nouveaux genres Tornatelle et Pyramidelle; 8° les Scalariens , éga- lement famille nouvelle, faite avec les genres Vermct, Scalaire et Dau- phinule, démembrée de la famille desTurbinacées; 90 les Macrostomes, encore nouvelle famille , pour les genres Stomateet Stomatelle, séparés, 011 ne sait trop pour quels motifs, des Haliolides; io° enfin lesTurbinacées, auxquelles sont joints les Cadrans et les Troques, séparés des Calyptra- ciens. Les Trachélipodes à siphon saillant, dont la coquille est munie à la basé d’un canal ou d’une échan- crure , contiennent les familles sui- vantes : i° les Canal ifères , ou sorit rétablies les Clavatules oubliées dans le précédent système, et de plus les deux genres nouveaux Ranellc et Struthiolaire , démembrés des Ro- chers : Montfort avait indiqué le pre- mier sous le nom d’Apollon et de Crapaud; 20 les Ailés, 3° les Pur- purifères, avec les deux nouveaux genres , Cassidaire démembré des Casques, etRicinule des Pourpres 4° les Columellaires, dans lesquels Lamarck a fort judicieusement placé les Volvaires , qui faisaient antérieu- rement partie des Hétéroclites; 5° les Enroulées ou lés Ancilles ont changé leur nom contre celui d’Ancillaire Les Mollusques céphalopodes sont toujours divisés eu Testacés multi- loculaires ou monothaîames , et en Céphalopodes non testacés. Les Cé-^ phalopodes multiloculaires renfer-j ment les Orlhocérées dont la coquille est droite ou presque droite et sans spirale; il s’y trouve les genres Bé- lemnite , Orthocère , Nodosaire genre nouveau , et Hippurite ; les Li-j tuolées , dont la coquille est en parti* spirale; le dernier tour se terminan en ligne droite. Elle ne contient qu les trois genres Spirille , Spiroline Lituolc ; les Cristacées , famille I nouvelle, formée des genres Rénu- 1 i te , Crislallaire et Orbiculine; ce: deux derniers entièrement nouveaux la quatrième famille est nouvelle sou; le nom de Sphérulécs; elle renfernn les genres Miliolitc , Gvrogonite e Mélonitc, genre nouveau ; la cinquiè me , les Rndiolées , est créée pour première fois pour les genres Rotali Lenticulaire et Placentule; ce demie n’avait point encore été fait. Le f;enrcs qui constituent les Nanti acées, ne contiennent plus que le Coquilles dont les clbisons sont sin pies; dans ce nombre sontlcs Discor bcs, les Sidérolites, genre nouvea Vorticiale , également nouveau Nummulile et Nautile. La deruiè famille, les Ammonées, est consacu aux Coquilles dont les cloisons soi profondément sinueuses, et nous trouvons , depuis les Coquilles di MOL coïdes jusqu’à celles (jui sont droites, les genres Ammonite , Orbulite , Turrilite, Ammonocératite et Bacu- lite. La seconde division des Cépha- lopodes , celle qui ne contient que des Coquilles monothalames , ren- ferme un seul genre, le genre Ar- gonaute. La troisième division est destinée aux Céphalopodes non testa- cés qui, outre les trois genres que nous avons indiqués dans le premier système, renferment de plus le genre Calmaret , nouvellement institué. La cinquième et dernière section des Mollusques, que Lamarck re- garde comme celle qui contient les Animaux les plus parfaits des In- vertébrés, et les plus voisins des Poissons, contre l’opinion généra- lement reçue, a été désignée par le nom d’Hétéropodes : elle ne renfer- me que les trois genres Carinaire , Firole , Phylliroë. Ces deux der- niers ont été confondus par Péron et Lesueur parmi les Ptéropodes, dont ils diffèrent essentiellement. Dans ce Système de Lamarck , où l’on trouve des changainens notables, surtout dans les Mollusques céphalés, et, parmi ceux-ci , dans les Céphalo- podes , où la méthode s’est accrue d’un assez grand nombre de genres, de familles mieux caractérisées, et dans un ordre plus naturel , ce savant zoologiste a su profiter des travaux faits avant lui. Loin de négliger la connaissance des Mollusques , il a cherché au contraire à s’appuyer sur leur oiganisation , pour créer ses di- visions principales, souvent de plus secondaires comme les familles , et le plus souvent ne faisant le genre que d’après la coquille seule , quoique cependant un grand nombre se soient confirmés par l’anatomie. 11 faut dire que Lamarck avait eu , pour arriver à ce perfectionnement, des matériaux bien précieux, les excellens Mémoires de Cuvier sur les Mollusques , répan- dus dans les Annales du Muséum. Depuis le commencement de la pu- blication de ce recueil important , ces Mémoires furent recueillis et réunis ù d’autres qui n’avaient point encore MOL 57 été publiés, et ils formèrent un vo- lume intitulé : Mémoires pour servir à l’histoire et à l’anatomie des Mol- lusques, quia paru en 1817, et dont nous rendrons compte lorsque nous serons arrivés à cette époque. Nous n’avons point de travaux bien impor- tans à mentionner; quelques Mémoi- res qui ont éclairci plusieurs points d’anatomie méritent d’être cités. En i8i3, le Mémoire de Meckel sur les Mollusquespleurobranches, ainsi que celui sur l’ordre des Ptéropodes ; en i8i4 et années suivantes, plusieurs Mémoires d'anatomie comparée, dans lesquels il est souvent question des Mollusques, par sir Everard Home: ils furen l insérés dans lesT ransactions philosophiques; en x 8 1 6 , le Mémoire d’Erman sur le sang rie quelques Mollusques, publié à Berlin; en i8i5, celui de Lesueur et Desmarest, sur le Bot ry lie étoilé de Pallas; il est in- séré dans le. Journal de physique, tome lxi. ; celui de Stiebel intitulé : Dissert atio de anatome Limnei stagna- lis, Goett., i8i5. Un travail beaucoup plus important, qui parut dans le Journal de physique en i8i4, est celui du savant professeur de Blain- ville. Il fut le premier qui donna une importance réelle et justement ap- préciée aux organes de la respiration. Dans sa Méthode de classification, il reconnaît que la coquille, pour les Mollusques qui eu ont , est un corps essentiellement protecteur de ces or- ganes. Il distingue les Mollusques d’après la symétrie ou la non symétrie des branchies, ce qui entraîne la symétrie ou la non symétrie de la co- quille; et d’après cette considération comme d’après celle de la position et de la forme des branchies , ce savant zoologiste a établi plusieurs ordres nouveaux qui plus tard devinrent le sujet de Mémoires particuliers qui furent insérés dans le Bulletin de la Société philomatique. Us ont pour objet les Ptéroriibranches, Polybran- ches. Cyclobranches et Inférobran- chcs. Quelques genres nouveaux fu- ient en même temps proposés. On a dû remarquer que depuis 58 MOL MOL l’époque de Bruguière, c’est-à-dire En i8i4 parut à Palerme le Traité celle où la Conchyliologie a pris en de Somiologie de Rafinesque , où il France un nouvel et plus puissant proposa quelques changemens dans essor, nous n’avions eu aucune occa- l’arrangement des Mollusques, et sion de citer des ouvrages systéma- quelques nouveaux genres ; le plus tiques produits par des savans étran- important est l’Ocythoé pour les gers ; c est qu’en effet, en Angleterre Poulpes, où la paire supérieure des aussi bien qu’en Allemagne, on eut pieds est élargie en une membrane une si grande vénération pour les assez large comme cela se remarque travaux du grand Linné, qu’ils de- dans le Poulpe de l’Argonaute, qui vinrent pour ainsi dire l’objet d’un s’en sert, dit-on, comme de voile culte; on aurait regardé comme pour voguer à la surface des eaux, sacrilège la main qui y aurait tou- L’étude des Mollusques agrégés ché. Il est bien facile de sentir avait été long-temps négligée , ou le résultat de l’application d’un tel pour mieux dire on ne connaissait principe; la science resta station- encore presque rien de positif sur ces naire , et ce n’est que depuis un petit Animaux singuliers, lorsque Lesueur nombre d’années que l’Allemagne a et Desmarest publièrent leurs travaux produit quelques ouvrages dans les- sur cette partie des Mollusques. Ce quels leurs auteurs ont cherché à fut d’abord Lesueur qui démontra faire adopter les améliorations appor- que le genre Monophore de Bory de téesdans la science. L’ouvrage d’Oken Saint-Vincent que, sans égard à se présente le premier. L’auteur en- l’antériorité et à la propriété du nom, traîné par une idée première, celle Péron avait mal à propos nommé de la combinaison quaternaire, y a Pyrosome , n’était que l’assemblage moulé son système des Mollusques ; d’un grand nombre de petits Ani- ainsi on y trouve quatre ordres dans maux, ce qu’il confirma ensuite la classe, dans chaque ordre quatre avec Desmarest , par l’examen des tribus, dans chaque tribu quatre Botrylles; et Savigny, dont l’ouvrage familles, et dans chaque famille est de 1816 , donna une nouvelle quatre genres. On prévoit d’avance importance à ce sujet par son ex- quel a dû être le résultat d’un pareil cellent travail sur les Alcyons, que système, qui, en opérant une dimi- l’on désignait ordinairement par le nution considérable dans le nom- nom d’Alcyons à double ouverture , bre des genres , n’a pourtant rien et qui sont des réunions d’une foule apporté d’utile à la Conchyliologie ; de petits Animaux voisins des Mol- on y trouve des changemens dans lusques par leur organisation. Non- des noms génériques adoptés depuis seulement Savigny jeta un jour nou- long-temps en France , et quelques veau sur ces êtres , mais il étendit changemens de rapports qui sont encore son travail à tous les Mol- loin d’être naturels ; quelques fa- lusques agrégés qu’il partagea en milles même présentent une confu- deux ordres , les Ascidies téthides et sion dont il est difficile de se rendre les Ascidies thalides; les premières compte; une entre autres qui contient sont partagées en deux familles selon les Anomies, les Térébratules , les quelles sont fixées ou quelles sont Lernées et les Balanes ; une autre, libres; cette famille , sous le nom de celle des Limacées , qui réunit la Téthyes, est divisée en Téthyes sim- Cimbulie , le CLio borealis , les Ar- pies et en Téthyes composées, qui gonautes et les Sèches. Les non- renferment un grand nombre de veaux genres qui se remarquent dans genres nouveaux. La deuxième fa- ce système, sont ou mauvais ou peu mille, les Lucies , est également di- importans; ce sont en général des visée en Lucies simples et en Lucies démembremens de genres déjà faits composées; mais il n’y en a que de et qui 11’en avaient nullement besoin, cette dernière section , qui couticnt MOL à clic seule le genre Pyrosome ; le deuxième ordre ne contient qu’une seule famille , les Thalides , qui elle- même renferme le seul genre Biphore et ses deux sous-genres. Nous touchons enfin à une époque oùdeux célèbres zoologistes français, Cuvier et Blainville, proposèrent aussi leurs travaux sur les Mollusques. Cuvier, comme nous avons déjà eu occasion de le dire , publia , dès le premier volume des Annales du Mu- séum , eu 1802 , ses Mémoires sur les Mollusques : la manière claire et précise dont il les décrit , l’histoire d u genre dont il traite qu’il ajoute à son travail, et les anatomies qui sont faites avecuneperfection et une clarté dont Poli seul avait donné l’exemple, ces Mémoires dont on a fait un pré- cieux recueil , doivent servir de mo- dèles à tous les zoologistes qui , ja- loux de faire faire à la science des progrès assurés, voudront s’occuper des mêmes matières. Ce ne fut qu’en 1816 que ces divers Mémoires de Cu- vier furent rassemblés; nous allons les indiquer sommairement : i° sur l’Animal de la Lingule , 20 sur celui de la Bullœa aperta , 3Q sur le Clio borealis , 4? sur le genre Tritonie, ces quatre Mémoires publiés en 180a; 5° sur le genre Aplysie en i8o3, et en i8o4 , 6° sur la Phyllidie et le Pleurobranche , 7° sur la Dolabelle, la Testacelle et la Parmacelle, 8° sur l’Onchidie; en i8o5, g° sur la Scil- lée , l’Eolide , le Glaucus , avec des additions au Mémoire sur la Trito- nie; en 1806 , iop sur la Limace et le Colimaçon, sur le Limnée et le Pla- uorbe ; en 1808, np sur le geni'e Thétis, 1 2° sur la Janthinc et la Pha- sianelle, i3° sur la Vivipare d’eau douce, les Turbos, les Trochus, etc. , i4Q sur le Buccinum undatuni; en 1810, sur les Accres ou Gastéro- podes sans tentacules appareils. A ces divers Mémoires furent ajoutés, lors de la publication du recueil , plusieurs autres Mémoires, celui sur les llaliolidcs, les Sigarets , la Pa- telle, la Fissurclle , l’Emargiuule , la Crépidulc, la Naviccllc, le Ca- MOL 3() bochon , l’Oscabrion et la Ptérotra- chée ; celui sur les Thalides et les Biphores , et celui sur les Ascidies. Ces précieux matériaux donnés à la science furent bientôt mis en œuvre par leur savant auteur; ils servirent de base pour établir le sys- tème des Mollusques qui fait partie du Règne Animal, et dont nous avons présenté le tableau à l’article Con- chyliologie ; il est nécessaire de l’y consulter. Les Mollusques sont divi- sés en six ordres , les Céphalopodes , les Ptéropodes , les Gastéropodes , les Acéphales , les Brachiopodes et les Cirrhopodes. Ces ordres , qui sont placés sur la même ligne , devraient présenter entre eux des degrés égaux d’organisation, soit en remontant, soit en descendant. On conviendra cependant qu’il existe une plus grande distance entre les Gastéropo- des et les Acéphales, par exemple, qu’entre les Ptéropodes et les Gas- téropodes, qu’il en existe également plus entre les Acéphales et les Cir- rhopodes , qu’entre les Acéphales et les Brachiopodes. Les Céphalopo- des ne sont point encore divisés en Décapodes et enOctopodes; ils pré- sentent seulement une série de sept genres et un grand nombre de sous- genres. Les Ptéropodes , qui suivent, sont partagés en deux sections, la première pour ceux qui ont une tête apparente, et la seconde pour ceux qui sont sans cette partie; on y trouve le seul genre Hyale, qui, d’après Blainville , est pourvu cependant d’une véritable tete. Les Gastéropodes sont divisés en sept familles , les Nudibranches , les Inférobranchcs , les Tectibranches , les Pulmonés, les Pectinibranches , les Scutibranches et les Cyclobran- ches , divisions qui sont établies es- sentiellement sur l’organe de la res- piration, sur la position, la forme et la nature du fluide qu’il assimile. Dans les Nudibranches nous trouvons deux genres nouveaux démembrés des Doris , et qui en sont voisins. Dans le Traité d’anatomie comparée , les Patelles étaient placées avec les 4o MOL Phyllidies dans la même famille; elles en sont justement vejetêes ici, et les Inférobranches ne se composent pins que des Phyllidies et des Diphyllides ; ce dernier genre est nouveau. Dans les Tectibrauches on trouve un nou- veau genre, le Nolarche avec les Acérés de Millier, qui comprennent les deux genres Bulle et Bullée. Les Pulmonés se divisent en Pulmonés aquatiques et Pulmopés terrestres , d’après la nature du fluide dans le- quel les Mollusques vivent; tous res- pirent l’air. Dans ces derniers on remarque l’Onchidie , l’Auricule, le Mélampe, l’Actéon et les Pyramidel- les , qui ont une organisation assez differente des Planorbes, des Lim- nées et des Physes , du moins pour ceux de ces genres dont l’organisation est connue; les Pectinibranch.es se distinguent en Trochoïdes, Bucci- noïdes et en Cachés. Les Trochoïdes avec les genres Sabot , Toupie et iMérite , contiennent aussi le genre Conchyliequi présente d’une manière peu rationnelle et à titre de sous- genres, les Ampullaires, les Méla- nies , les Phasianelles et les Janlhi- nes. Dans le genre Sabot, et comme sous-genre, nous trouvons les Cyclos- tomes terrestres, qui, quoique pour- vus d’une cavité pulmonaire dans laquelle ils reçoivent l’air , ayant du reste beaucoup de rapports par l’opercule , et les mêmes caractè- res avec les autres Mollusques pec- linibranch.es de ce genre sont là placés plus naturellement que dans le voisinage des Hélices. La sixième famille des Gastéropodes , les Scuti- laranches , est nouvelle; ces Scuti- branches sont divisés en symétriques et en non syrmétriques; dans ces der- niers se trouvent les genres Hormier, Cabochon et Crépidule, et dans les seconds, et bien à tort, hors de tous les rapports, les genres Septa ire , Ca- rinaire et Calyplrée, avec les Fissu- relles et les Emarginules. Dans les Cyclobranches, nouvelle et dernière famille des Gastéropodes , on voit les genres Patelle et Üscabrion. De ce premier genre , Cuvier indique dans MOL une note qu’il faudra en séparer les genres Pavois et Ombrelle , ce qui avait déjà été fait par Montfort et par Lamarck. Il est certain que les Oscabrions présentent des différences si notables qu’ils ne sont point dans leurs rapports. Les Acéphales , comme dans l’ori- gine, sont divisés en Testacés et en INus (1). Les Testacés, d’après la méthode de Lamarck, se partagent en ceux qui n’ont qu’un muscle et ceux qui en ont deux. Les premiers sont contenus dans la seule famille des Ostracées , les seconds le sont dans quatre familles, les Mytilacés, les Bénitiers, qui font partie des Monomvaires de Lamarck, les Car- diacés et les Enfermés. Les Acéphales sans coquille présentent deux sections qui ne sont point basées, comme Sa- vigny l’avait proposé, sur la fixation ou la liberté de ces Animaux, mais bien d’après leur manière d’être; ainsi la première contient les Biphores et les Ascidies, et la seconde les Botrylles , les Byrosomes et les Po- lyclinum , adoptés pour la plupart de Lesueur et Desmarest , et de Sa vigny; les genres de ce dernier surtout res- treints à un fort petit nombre. Les Brachiopodes n’offrent rien de nouveau ; ils forment l’avant-dernier ordre ou le passage des Acéphales aux Cirrhopodes qui terminent les Mollusques, et établissent fort bien le passage des Animaux articulés. Ce système des Mollusques, que Cuvier aurait pu rendre plus parfait s’il avait profilé davantage des travaux de La- marck , est fondé sur ce que l’obser- vation a de plus précis et de plus po- sitif; il diffère esscntiellementde ceux proposés par Lamarck, et la raison en est facile à connaître. Lamarck a attaché une importance assez grande aux caractères de la coquille; au (l) Daus lo Tableau systématique des Mollus- ques, d’après la méthode, de Cuvier, que nous avons donne à l'article Conchyliologie, on voit dans les Acéphales trois divisions, ce qui vient de ce que les Enfermés qui devraient être sous la même accolade que les Testacés à deux mus- cles, se trouvent par erreur hors du pl%u. MOL contraire, Cuvier 11e les a considérés que très-secondairement; l’un a ad- mis des sous-genres; l’autre, plus rationnellement peut-être, d'après notre manière de penser, n’en a point fait, ce qui, nous le croyons, est mieux pour la simplicité d’un système. Ce fut vers la même époque que Blainville publia ses Mémoires sur les Mollusques dans le ‘Journal de Physique, en les rattachant cepen- dant à son système général du Règne Animal. Il commence d’abord par détacher des Mollusques , comme devant former un sous-type qui fait le passage des Animaux articulés aux Mollusques, les Cirrliopodes, ce qui avait été fait avant lui ; mais il pro- pose, et nous pensons comme lui, d’en rapprocher les Oscabrions qui, sous bien des rapports, sont fort éloignés des Patelles ou des Phyllidies. Dans les vrais Mollusques , Blainville ad- met sous la dénomination de Cépha- lopbores et d’Acéphalophores, la di- vision de Lamarck de Céphalés et d’Acéphales. Les autres divisions , comme nous l’avons déjà dit , sont tirées de la symétrie ou de la non symétrie de l’organe de la respiration et de la coquille. Les Acéphalopho- res sont partagés en trois sections ou ordres, toujours d’après la forme et la disposition des organes de la res- piration : le premier les Palliobran- ches ; le second les Lamellibranches et le troisième les Hétérobranches. Nous, avons parlé de ce travail à l’ar- ticle Conchyliologie et nous y ren- voyons. Par une singularité qu’il est difficile d’expliquer, la plupart des Mollusques Ptéropodes et Hétéropodes, d’après l’o- pinion du savant dont nous citons les travaux, avaient été étudiés à l’en- vers , c’est-à-dire que l’on avait cons- tamment pris la face abdominale pour le doS et réciproquement. Cette opinion appuyée sur l’analogie de position des organes dans les Mollus- ques , paraît bien probable pour beaucoup de ceux dont il est ici uestion ; pour la Carinairc cepen- ant, il paraît qu’il n’en est pas ainsi, MOL 4i comme le dit Blainville. Nous ap- portons d’abord les observations de notre savant collaborateur et ami Bory de Saint - Vincent , celle de Péron et Lesueur confirmée par une autre qhi nous a été communiquée manuscrite par Marmin, amateur fort distingué de Conchyliologie, qui lui- même l’avait reçue d’un pharma- cien de Nice, qui lui envoya tout à la fois l’Animal, la coquille, les dessins faits sur le vivant et en cou- leur, ainsi que plusieurs observa- tions faites pendant la vie de l’a- nimal qu’il vit nager, et se tenir constamment dans la même posi- tion , la coquille en bas, ainsi que le cœur, les branchies , etc., qu’elle contient; et la nageoire que Blain- ville considère comme une modifi- cation du pied , est constamment tournée en haut. Il serait bien né- cessaire, et les voyageurs seuls le pourraient facilement , de recueillir de nouvelles observations sur cette question assez importante; quoi qu’il en soit , les observations de Blain- ville , en ramenant la discussion sur ce point , ne sont pas moins intéres- santes et même nécessaires. Dans un Mémoire publié par le même auteur sur l’ordre des Poly- branclies , il y rapporte le genre Giaucus qu’il décrit complètement , et il ajoute dans cette famille le nou- veau genre Laniogère intermédiaire entre les Giaucus et les Cavolines. Dans deux autres Mémoires , le premier sur les Cyclobranches , qui réunissent les Doris et les Oncliidies, on trouve un nouveau genre très- voisin de ce dernier, sous le nom d’Onchidorc ; dans le second , sia- les Inférobranches dont les Osca- brions ne font plus partie; un nou- veau genre y est établi sous le nom de Linguelle. Nous pourrions ajouter à ces divers travaux de Blainville , les articles qu’il a publiés dans les volumes du Dictionnaire des Sciences Naturelles, parmi lesquels on en re- marque plusieurs où sont décrits pour la première fois des Mollusques nouveaux peu ou mal connus; pour 42 MOL ceuy-là , nous aurons occasion un peu plus tard d’en parler et de les rapporter. Si à ces divers travaux nous ajoutons ceux de Leach sur les Cirrhipodes où les tests de ces Ani- maux sont soumis à une rigoureuse analyse et pour lesquels plusieurs genres nouveaux sont établis , nous connaîtrons à peu près tout ce qui a été publié d’important sur les Mol- lusques , avant que le dernier ou- vrage de Lamarck ait paru ; ainsi ce grand zoologiste , dans l’établisse- ment de son nouveau Système , put profiter d’une foule de bons tra- vaux, et son esprit, plein de justesse et de sagacité, sut s’emparer de ces matériaux, les coordonner pour ar- river enfin à un Système qui , en admettant les connaissances anato- miques nouvellement acquises , n’a pourtant pas eu le tort de rejeter tout-à-fait les rapports des coquilles lorsque surtout ceux des Animaux eux-mêmes manquaient. Quoiqu’on trouve encore quelques imperfec- tions dans cette œuvre du profond génie et du vaste savoir de Lamarck, la lucidité de ce Système est telle qu’il y a fort peu de savans en France qui ne l’aient adopté, et il a décidé en Angleterre et en Allema- gne la réforme que plusieurs hommes s’efforçaient en vain de faire arriver parmi les sectateurs trop zélés de l’immortel Linné. D’abord Lamark a séparé des Mol- lusques , sous le nom de Tuniciers, les Mollusques Acépbalés nus que tous les auteurs avaient admis parmi ceux-ci ; non- seulement il en fait une classe à part , mais il les éloi- gne de tous les Animaux articulés. Cette méthode qui a été blâmée ré- cemment par Blainville, dans son Traité de Malacologie, est pourtant appuyée dé la part de Lamarck de faits nombreux et de judicieux rai- sonnemcns , forcé, dit-il, de con- server une série simple et de coor- donner les divers Animaux, d’après le degré d’organisation, quoique réel- lement la nature ait produit deux séries. Il était évident que les Xuni- MOL ciers étaient très-rapprochés des Ra- diaires Fistulides, et avaient une or- ganisation bien moins avancée que les Vers et les Insectes. Blainville convient qu’il existe de grands rap- ports entre les Actinozoaires et les Tuniciers, et s’il en existe, comme cela n’est pas douteux entre ceux-ci et les Mollusques , il est bien évident qu’en admettant une série simple, Lamarck se trouvait dans la nécessité de rompre des rapports , soit en rap- prochant les Tuniciers , et avec eux les Actinozoaires , des Mollusques , soit en éloignant les Tuniciers pour les rapprocher des Actinies , ce qui lui a paru plus conforme à la nature. Lamarck est loin de rejeter les rap- ports qui existent entre les Tuniciers et les Mollusques ; mais il faudrait les détacher en rameau latéral. Pour le prouver , nous rapporterons tex- tuellement ce qu’il a dit , Tom. III, pag. 90, Animaux sans vertèbres : « Ainsi se montre la série des Ani- maux inarticulés, commençant par les Infusoires , se continuant par les Polypes, les Tuniciers , les Acépha- les , et se terminant avec les Mollus- ques dont les derniers ordres sont les Céphalopodes et les Hétéropodes. « Lamarck a aussi séparé des Mol- lusques et dans des classes de la mê- me valeur , les Cirrhipèdes et les Conchyfères , les anciens Acéphales. Il en a été question aux deux articles de ce Dictionnaire qui les concernent, et nous y avons ajouté un tableau des familles , d’après Lamarck ; ainsi sous la dénomination de Mollusques , ce savant zoologiste n’entend plus que les Mollusques Céphalés dont nous avons présenté le tableau à l’article Conçu YLionoGiE. En compa- rant ce tableau à ce que nous avons dit précédemment du système établi dans l’Extrait du Cours, on se for- mera une idée suffisante des change- mens qui ont été apportés dans la méthode , changemens qui sont pres- que tous des améliorations. Quoi que l'on puisse dire, et quoique les bases du Système paraissent quelquefois ar- tificielles , il n’en est pas moins cons- MOL tant que de toutes les méthodes , c’est celle de Lamarck qui est la plus naturelle, celle qui offre les rapports les mieux établis , celle qui est la plus simple, d’une application plus facile, et dont la mémoire se charge sans se fatiguer ; elle présente l’a- vantage de la méthode linnéenne , quoiqu’elle soit sans comparaison beaucoup plus complète, et qu’elle présente un nombre considérable de genres. Le défaut le plus grave que l’on ait reproché à la méthode de Lamarck , c’est de n’avoir pas em- ployé des caractères de même valeur pour séparer, soit les familles , soit les genres : on voit en effet, quelques inégalités que le temps et de nouvelles observations feront disparaître. D’au- tres zoologistes , comme nous l’avons dit , reprochent à Lamarck d’avoir donné trop d’importance aux carac- tères des coquilles , ce qui est vrai pour plusieurs genres; mais il faut ajouter que la plupart de ceux-là sont peu ou point connus sous ce rapport; enfin il faut ajouter que la presque totalité des Mollusques du grand ou- vrage de Lamarck a été publiée lors- que déjà le célèbre professeur, à la suite de ses longues et laborieuses re- cherches , était tombé dans la cécité la plus absolue , ce qui l’a empêché de revoir par lui-même ses travaux , à mesure de leur publication , et d’y apporter les changemens que les dé- couvertes récentes rendaient néces- saires. Pendant que l’ouvrage de Lamarck se continuait et se terminait , Férus- sac entreprit un ouvrage général sur les Mollusques terrestres et fluvia- liles ; mais ce travail d’un prix excessif f»araîtêtre interrompu. Les premières ivraisons sont composéesde planches admirablement exécutées par Huet et Bossa, nos plus habiles peintres d’his- toire naturelle , et gravées par Coû- tant; mais nul ordre n’est établi dans ces planches où l’on dirait que de belles figures sont jetées au hasard , puisque, dès le commencement , il s en trouve de supplémentaires , et qui souveut ne sont point accompa- MOL 45 gnées de texte explicatif ; plusieurs parties de discours , qui dans les dernières livraisons servent déjà de supplément à ce qui a été dit dans les précédentes, s’y contrarient à cha- que page ; on y trouve un système nouveau pour le genre Hélice lui seul, auquel on réunit presque tous les gen- res qui en ont été successivement dé- membrés par les zoologistes moder- nes , en leur donnant de nouveaux noms formés des racines Hélico et Cochlo , auxquels sont ajoutées des épithètes caractéristiques, et un sys- tème général des Animaux Mollus- ques, créé pour mettre en rapport des Hélices et autres genres terrestres et fluviatiles avec le reste des Mollus- ques. Tel est l’aperçu d’une entre- prise qui a besoin d’être terminée pour être jugée convenablement. Ce fut aussi en 1820 queSchweig- ger publia en Allemagne un Traité sur les Animaux sans vertèbres inar- ticulés ; les Mollusques y sont distri- bués d’après le Règne Animal de Cuvier , mais dans un ordre inverse , c’est-à-dire croissant en organisation, dans lequel il a introduit les genres de Lamarck; quelques noms nou- veaux et particulièrement pour les ordres des Gastéropodes de Cuvier, et pour quelques genres , sont les seules choses notables qu’il y ait dans cet ouvrage, qui du reste pour les Mollusques n’a apporté aucun fait nouveau. Nous pourrions presque en dire autant de la méthode de Goldfuss; elle est cependant plus parfaite , et présente l’introduction d’un prin- cipe qui serait fort bon s’il pou- vait s’appliquer rigoureusementà tous- les Mollusques; c’est de la forme du pied que sont tirées les principales di- visions ; aussi ce savant zoologiste a-t-il soin d’adopter toutes les di- visions qui ont été faites antérieure- ment par les auteurs d’après ce ca- ractère : il conserve donc les Cépha- lopodes , les Ptéropodcs, les Bra- chiopodes , les Gastéropodes et les Cirrliipodes, auxquels il ajoute les Pélécipodcs pour les Acéphales testa- 44 MOL cés , et les Apodes pour les Acéphales nus; enfin les Crépidopodcs pour l’ordre qu’il établit uniquement poul- ies Oscabrions. On doit blâmer Gold- fuss d’avoir fait une innovation peu heureuse , celle d’avoir placé hors de tous les rapports les Ërachiopodes entre les Ptéropodes et les Gastéro- podes ; quelques autres innovations plus heureuses parmi les Gastéropo- des surtout, et sou ordre des Péléci- podes se remarquent dans cette mé- thode. Plusieurs Mémoires de différens auteurs ont paru à peu près à la même époque; en Italie, un très-bon travail de lîanzani sur les Mollusques articulés et les Acéphales; en Amé- rique , aux Etats-Unis , les Mémoires de Say , ceux de L'esueur qui habite maintenant ce pays ou il a découvert plusieurs genres nouveaux parmi les Céphalopodes, quelques autres parmi les Nucléobranches et un grand nom- bre d’espèces nouvelles ; le même au- teur nous adonné aussi dans les Mé- moires de la Société desSciencesNalu- relles de Philadelphie une anatomie détaillée et bien faite de la Firole. Nous pourrions citer aussi le Mémoire de Rafinesque inséré dans le T. iv des Annales des Sciences Naturelles de Bruxelles, dans lequel sont poussées à l’extrême les divisions génériques dans les genres Mulette et Anodonte de Lamarck, et sur de simples modi- fications dans les formes qui varient beaucoup. En Angleterre nous pou- vons mentionner les différens ouvra- es de MM. Sowerby qui ont intro- uit , plus qu’aucun autre , les mé- thodes nouvelles , en adoptant les genres de Lamarck, dans le Minerai Conckology d’abord , qui renferme un assez grand nombre de genres nouveaux qui seront conservés, et en- suite dans le Généra of S/ielis, ou ils font connaître , par de bonnes ligures et des descriptions bien faites, tous les genres qui ont été publiés jus- qu’ici , à moins que ces genres 11e soient trop artificiels ; ils en ajoutent même quelques-uns qu’ils proposent, tels que Pholadomyc, üniscic , Co- MOL nélix , Piléole , Siphonairc et Astarté (Crassine, Lamk). Le premier de ces genres est un des plus intéressans à tous égards, il fait connaître positi- vement la place que doivent occuper dans la série générique une quantité de Coquilles pétrifiées des terrains secondaires dont on ne savait que faire ; le second est moins important , il est démembré des Cassidaires de Lamarck; il en est de même du troi- sième, établi pour les Mitres qui ont la forme d’un cône. Le quatrième est fort voisin des Navicelles , et inter- médiaire entre ce genre et les Né- ritines; le cinquième est démembré des Patelles ; il est établi sur de bons caractères , et il en est de même du genre Astarté que Lamarck a proposé depuis sous le nom de Crassine. L’Angleterre doit aussi à Gray une Classification méthodique des Mol- lusques, d’après leur structure inter- ne; ce fut en 1821 qu’elle fut insérée dans le London medic. Reposit. Cette méthode qui, nous pouvons l’assurer , ne sera jamais adoptée à cause de la longueur et de la diffi- culté des noms , divise les Mollus- ques en sept classes : i° les An- thobrachiophora ( Céphalopodes ) ; 20 Gastéropodoféra (Gastéropodes); 3Q Gastéroptérophora ; 4° Stomatop- térophora (Ptéropodes); 5° Saccopho- ra ( Acéphalés nus ); 6° Conchopliora ( Acéphalés testacés ); 70 Spirobra- chiophora (Brachiopodes). Ces ordres répondent à ceux de Cuvier; il n’est pas question des Cirrhopodes , mais les Gastéropodes sont divisés en deux ordres, les Gastéropodoféra pour la firesque totalité de Gastéropodes , et es Gastéroptérophora pour le genre Ptérotrachea qui rassemble les Cari- naires et les Argonautes 5 un autre changement que l’on doit remarquer, et qui est loin d’être rationnel , est d’avoir placé les Acéphalés nus avant ceux qui ont une coquille , et de les avoir mis ainsi en rapport avec le dernier ordre des Mollusques, les Pté- ropodes. La plupart des sous-diyi- sious de ces ordres sont établies d’a- près la considération des organes de MOL la respiration , et les groupemens de genres ou les familles, surtout parmi les Gastéropodes , sont formés assez îigoureuscment sur l’opercule, ce qui conduit à des rapports fort naturels. Nous ne pouvons rendre compte complètement de cette méthode qui , du reste, n’offre pas d’autres aper- çus nouveaux. On y remarque plu- sieurs genres non connus , tels que Phythia pour Y Auricula Myosotis de Draparnaud , genre que nous croyons inutile ; Bithynia pour quelques Pa- ludines; Velutina pour la BulLa velu- tina ; Mitrula pour le Fatella chinen- sis , aujourd’hui dans les Calyptrées, Diodora pour la Fatella qpertura , La/ninaria pour quelques Pleuro- branches. Dans le même temps que Gray publiait l’ouvrage dont nous venons de parler, il paraissait dans le Journal des Sciences de la littérature et des arts à Londres , les genres des Coquilles de Lamarck , dans l’excel- lente intention de faire adopier par les zoologistes anglais , les divisions nouvelles, et de les substituer au sys- tème de Linné qui étaitpresque uni- quement suivi. Des travaux qui n’ont qu’un inté- rêt local , dont les bases sont les mêmes que celles de Draparnaud , ont été entrepris en i8az, l’un pour la Suède , l’autre pour l’Allemagne , sur les Coquilles terrestres et flu— viables de ces deux pays; l’auteur du premier estNilson, son ouvrage porte le titre d’Hisloire des Mollus- ques terrestres et fluviatiles de la Suède; celui du second est Pfeiffer dont l’ouvrage est intitulé •. Arrange- ment systématique des Coquilles ter- restres et fluviatiles de l’Allemagne ; de bonnes planches ou plusieurs Animaux sont représentés ainsi que toutes les Coquilles de l'Allemagne, quoique le plus grand nombre ait été figuré par Draparnaud, accompa- gnent le texte; on y trouve même un nouveau genre sous le nom de Pisidium pour quelques Cyclades dont les siphons sont à peine sail- la ns. De retour d’un voyage long et MOL 45 périlleux , pendant lequel ils avaient rassemblé d’immenses collections zoolôgiques qu’ils eurent la douleur de perdre au moment de venir en enrichir leur patrie, Quoy et Gai- mard rapportèrent cependant quel- ques débris précieux pour les Mol- lusques ; ils les décrivirent et les fi- rent figurer dans le magnifique Atlas du Voyage de l’Uranie. La pluparlfu- rent communiqués par eux à Blain- ville qui en fit de très-bonnes ana- tomies qui se trouvent dans le même ouvrage. Les genres Hyponice, Cône, Volute, Porcelaine, Ovule, Vis, Ricinule , Ptérocère , Navicelle, sont depuis lors suffisamment connus; les genres Cliodite et Timorienne furent établis sur des Mollusques nouveaux, l’un très-voisin des Clios, l’autre nous a semblé peu éloigné des Biphores. Nous ne parlerons pas ici des espèces nouvelles dont ils enrichirent plu- sieurs genres , surtout ceux des Hé- lices et des Biphores. Les mêmes na- turalistes ont publié successivement et principalement dans les Annales des Sciences Naturelles plusieurs Mé- moires sur divers Mollusques, mais surtout sur ceux des classes infé- rieures que Lamarck a réunis sous le nom de Tuniciers. Ces Mémoires sont extraits de l’ouvrage précité. Pendant la même année parurent, à quelques mois de distance , deux ouvrages importans sur les Mollus- ques : le premier est l’article Mollus- que du Dictionnaire des Sciences Na- turelles par Blainville ; le second est un Tableau systématique des Mol- lusques par le célèbre entomologiste Latreille, qui le communiqua d’a- bord à l’Académie des Sciences , et le publia ensuite dans le T. rit des Annales des Sciences Naturelles. Ces deux ouvrages importans furent complétés plus tard par leur auteur. Blainville, de son article Mollus- que auquel il apporta des change- rnens notables, lit son Manuel de Malacologie qui ne parut qu’en i8a5, et Latreille fondit son Tableau dans les familles du Règne Animal qu’il publia également en i8^â. 46 MOL Nous rendrons compte d’abord du système de malacologie proposé par Blainville , dans lequel sou savant auteur cherche à faire accorder les caractères des coquilles avec ceux des Mollusques qui les habitent. Il donne le nom de Malacozoai- res aux Mollusques , et celui de Malacologie à la science qui en traite; il rassemble dans cette classe des êtres , les mêmes Animaux que Cuvier; il nomme type des Mollusques les vrais Mollusques , c’est-à-dire les Cé- phalés et les Acéphales de Cuvier, et sous-type les Cirrhopodes du même auteur qu’il nomme Malentozoaires ou Mollusarticulés. Las Malacozoai- res sont divisés en trois classes ou en trois degrés d’organisation : la pre- mière, les Céphalophores (Céphalo- podes); la seconde , les Paracéphalo- phores (les Gastéropodes), et la troi- sième , les Acéphalophores (les Acé- phales). La première classe , les Céphalo- phores, est divisée en trois ordres ; le premier , les Cryptodibranches , renferme deux familles caractérisées d’après le nombre des tentacules ou des pieds. La première, sous le nom d’Octocère , renferme les Poulpes avec les sous-divisions des Eledones de Leachet des Ocythoés de Rafines- que. La seconde famille ou les Deca- cères réunit les deux genres Calmar et Sèche dont le premier est divisé en six sous-sections pour les genres Sé- piole, Cranchie de Leach; les Ony- chotenthis de Lichtenstein ; les Cal- mars, Flèches, Plumes et Spiotenthis de Blainville. Le genre Sèche n’a aucune sous -division. Ce premier ordre très-naturel ne renferme au- cun oorps sur lequel Blainville ait conservé le moindre doute ; il a sé- paré dans le second ordre qui porte le nom de Cellulaçées, presque tou- tes les Coquilles polythalamcs que Férussac avait placées parmi les Déca- podes; ces Cellulaçées sont partagées en trois familles , les Sphérulacées pour les genres Miliolc , Mélonie , Saracinaire et Tcxtulaire , tous deux nouveaux genres proposés par Dc- MOL fiance pour de petites Coquilles) fossiles. C’est en vain que nous avons cherché le rapport des Milioles et des Mélonies , soit d’après le mode d’enroulement, soit d’après la struc- ture; la forme seule a quelque rap- port. Les deux autres genres en ont moins peut-être encore que les deux premiers ; car ils ne sont point enroulés, mais à loges alternes. Ces deux genres au reste , Saracinaire et Textulaire , autant du moins que l’on peut en juger d’après les fi- gures , pourraient bien n’en faire qu'un seul , et ce petit genre que Defrance a trouvé à l’état fossile dans les sables d’Italie, se trouve vivant dans les mers de l’Inde , et nous pouvons assurer que la dernière cloison est ouverte. La seconde fa- mille, les Planulacées, contient les deux genres Rénuline de Lamarck et Pénérople de Montfort, auxquels sont rapportés dans le premier le genre Frondiculaire de Defrance, et au second son genre Plumulaire. La troisième famille , les Nummulacées, contient des genres plus naturelle- ment groupés : iQ les Nummulites pai'mi lesquels sont rapportées les Licophres de Montfort , qui sont ! des Polypiers ; 2° les Hélicites de Guettard, les espèces dont la surface est mai’quée d’ondulations profondes et dont la structure interne est la même que celle des Nummulites ; il y rapporte aussi l’Egéone de Denys Montfort; .5° les Sidérolites desquels sont rapprochés les Tinopores de Montfort; 4° l’Orbiculine qui rassem- ble les genres Ilote, Ilélénide et Ar- chidie de Montfort, qui nous parais- sent des Coquilles cellulées assez éloignées des Nummulites ; 5° le Pla- centule dans lequel se trouvent les genres Eponide et Florilic de Mont- fort, dont l’ouverture est à la base, comme dans les Rotalitcs , et non symétrique sur la carène , comme dans les Nummulites ; 6° enfin les Vorticiales qui comprennent les gen- res Cellulie, Théméone, Sporulie et Andromède de Montfort. L'ordre troisième des Céphalopodes porto le MOL nom de Polytlialamacécs ; il est di- visé en sept familles ; les Orthocères ui comprennent les Bélemuites , les onulaires , nouveau genre proposé par Miller, les Gonilites pour les genres Achéloïte, Animome etThala- mule deMontfort; les Orthocères qui, avec les Coquilles qui appartiennent véritablement à ce genre, réunissent encore les Nodosaires,lesRéophages et les Molosses qui ont une organisation différente; les Baculites se trouvent ici former le dernier genre de cette fa- mille , quoiqu’elle appartienne bien plutôt, ce nous semble, à celle des Ainmonées. La seconde famille, celle des Lituacés , est partagée en deux sections; la première pour les genres dont les cloisons sont simples, et la seconde pour ceux dont les cloisons sont sinueuses ; ainsi dans la pre- mière se trouvent les genres Ichthyo- sarcolithe, genre encore mal connu et d’une organisation particulière , Lituole , Spirule, auquel sont rap- portés les genres Lorlole de Mont- fort, Spiroline etLituite. Dans la secon- de section se trouvent, sur un carac- tère mal apprécié selon nous , comme pour les Baculites, les genres Hamite et Ammonocératite , ce dernier est ledouble emploiduprécédent. Il nous semble qu’il serait naturel de séparer les Cloisonnés en deux parties qui ne devraient jamais se confondre : ceux dont les cloisonssont simples, qui for- ment une série dans laquelle toutes les formes, depuis la discoïde jusqu’à la droite, se rencontrent , et l’autre pour ceux dont les cloisons sont si- nueuses et qui offrent une série non moins complète. La troisième famille est celle des Cristacés ; elle renferme des corps dont les cloisons sont sim- ples et qui n’ont plus que des rap- ports fort éloignés avec les Coquilles qui terminent la famille précédente. Le genre Crépiduline est nouveau , il contient d’une manière fort natu- relle les genres Astacole , Cancride et Périple de Montfort; le genre ürtade adopté de Montfort , ainsi que le genre Linlhurie, qui représente sans doute ici les Cristellaircs de MOL 47 Lamarck, et dont se trouvent séparés pour être reportés dans une autre famille , les genres Sphicutérule , Hérione , Rhiuocure et Lampadie, qui ont pourtant avec lui les rapports les plus intimes. La quatrième fa- mille de cet ordre, les Ammonacées, n’est plus caractérisée à la manière de Lamarck, d’après le mode d’arti- culation du test; aussi , comme dans les familles précédentes, elle renferme des genres à cloisons sinueuses et à cloisons unies , tel que le premier genre, par exemple, les Discorbites de Lamarck proposées par Lamarck pour une Coquille microscopique de Grignon, qui, outre qu’elle manque de siphon , caractère très-essentiel que Blainville semble avoir oublié, est fermée par une dernière cloison, et ne pouvait conséquemment conte- nir l’Animal ni en partie ni en to- talité. Après ce genre, vient celui des Scaphites qui n’a avec lui aucun rapport, mais qui avoisine les Am- monites qui suivent. Après ce genre, vient celui des Simplégades adopté de Montfort , genre qui n’a pas les cloi- sons simples , puisqu’elles sont si- nueuses et même subarticulées. A ce genre est joint et véritablement hors de tous les rapports , le genre Ammonie du même auteur, établi, comme tout le monde sait , pour le Nautile ombiliqué ; le genre Planu- lite s’y trouve égalemeut réuni, et à l’égard des cloisons de cette Coquille que Monfort dit être simples, nous avons quelques motifs d’en douter; d’autant que ce serait, ce nous sem- ble, le seul exemple d’un Nautile à si- phon marginal, et n ous avouons n'en avoir point encore vu. 11 en est de même du genre Ellipsoïde qui est si voisin des Ammonites. Comment Blainville s’en est-il uniquement rap- porté à Montfort, lorsque les belles planches de l'ouvrage de Brongniart sur les environs de Paris font voir les cloisons des Ellipsoïdes plus profon- • dément découpées que la plupart des Ammonites! Le genre Amalté de Montfort est encore ajouté avec les précédons parmi les Simplégades et 48 MOL peut-être avec plus de raison , si la description et la figure de Monfort sont suffisamment exactes pour qu'on doive y avoir une entière confiance. Toujours conduit par les caractè- res tirés dé la forme du test, Blain- ville rassemble, dans la cinquième famille, les Nautilacées , des genres assez hétérogènes; ainsi on y trouve le genre Orbulite de Lamarck, dans lequel sont rapportés les Aganides et les Pélaguses de Montfort. j Ce genre Orbulite n’est qu’un démembrement très-artificiel des Ammonites dont il termine ou commence la série. C’est à tort qu’est rapporté à ce genre le Nautile zig-zag qui doit res- ter parmi les véritables Nautiles. Le genre Nautile vientaprèseeluide l’Or- bulite; dans ce groupe, Blainville réunit justement les Angulites et les Océanies de Montfort , ainsi que son Bisiphite qui ne porte point deux vé- ritables siphons ; mais qui offre sur le retour de la spire une dépression médiane qui, dans la séparation des cloisons, se casse toujours dans les espèces pétrifiées, et offre ainsi l’ap- parence de deux siphons, quoiqu’il n’en existe réellement qu’un seul , comme nous nous en sommes assuré plusieurs fois. A côté des Nautiles et dans la me- me famille, se trouve le genre Polys- toinelle adopté de Lamarck, qui ras- semble les genres Géopone , Pélore , Elpliide, Phonème, Chrÿsole et Mé- lonie de Monfort, genres dont au- cun n’est siphoné , mais seule- ment perforé. Celte famille se ter- mine par le genre Lenticuline qui ne peut être adopté , puisque c’est absolument le même que le Num- mulite, et dans lequel Blainville ac- cumule un grand nombre de genres de Montfort dont les uns sont perfo- rés , les autres ne le sont pas. Il nous suffira de les citer pour montrer qu’ils sont loin d’être dans leurs rap- ports naturels : Palroclc, Nonione , Macrodite, Robule, Lampadie , Pha- ramc, Anténore , Clisiphonte , Rhi- nocurc , llérione, Sphicutcrule. La sixième famille , les Turbiua- MOL cées , contient deux genres seule- ment , les Cibicides et les Rotalites ; ce dernier genre réunit, outre le Ro- talite trochidiformc de Lamarck, les genres Storille, Cidarolle et Cor- tale. La dernière famille enfin est pour le genre Turrilite qui est un des derniers degrés des Coquilles Si- phonophores , à cloisons sinueuses , qui se trouve ainsi isolé de ses véri- tables rapports naturels. Il est -bien évident , d’aprè* ce que nous venons d’exposer , que Blainville a pris des caractères sur des choses trop variables pour arri- ver à des coupes naturelles; il a trop donné d’importance à la forme ex- térieure , d’où il résulte un assez grand nombre de rapprochemens forces; et n’ayant aucunement pris garde à la présence , à l’absence et à la position du siphon , caractère que nous pensons devoir être de première importance , on voit dans une même famille , des Coquilles qui diffèrent aussi essentiellement que d’avoir ou de ne pas avoir de siphon, de l'a- voir marginal, central ou abdominal. La dernière classe des Malacozoai- res est nommée Paracéplialophores ; elle représente les Mollusques Gas- téropodes de Cuvier , et elle com- prend trois sous-familles : i° les Pa- racéphnlophores dioïques , les Pa- racéphalophores monoïques et les Paracéplialophores hermaphrodites. Cette division est certainement des meilleures; car elle indique d’une manière claire et précise des termes particuliers dans l’organisation. La premiète sous- classe contient deux ordres, les Siphonobranches qui équi- valent aux Peclinibranches buccinoï- des de Cuvier, et renferment toutes les Coquilles canaliculées ou échan- crées à leur base, et les Asiphono- branches qui contiennent toutes les Coquilles à ouverture entière. Ce premier ordre des Siphouobranches se compose de trois familles : la pre- mièie, les Sipbonostomes, comprend dans foi dre suivant les genres Pleu- rotomc avec les Clavatules , Roslcl- iairc , quia certainement plus de rap- MOL MOL 4r> ports avec les Strombes : l’Animal , étant inconnu, on pouvait suivre îi- goureuscment l’indication des co- quilles : Fuseau, Pyrule , Fascio- laire , ïurbiuelle , qui ont tous en- tre eux les rapports les plus évidens. Les gemes qui ont un bourrelet per- sistant au bord droit sont dans cette famille; on y voit les Colombelles qui ■ nous semblent bien plutôt appartenir aux Coquilles échancrées ; Triton , dans lequel sont confondus, il nous : semble à tort , les Slruthiolaires qui avoisinent les Rostellaires par la ma- nière dont le canal de la base se ter- mine , lbanelle et Rocher. La seconde famille de l’ordre est consacrée aux Entomostomes qui ras- semblent les genres suivans : Cérite , dont notre genre Tristome , le genre 'Nérinée de Defrance , ainsi que les IPyrènes de Lamarck, font partie à : titre de sous-scelions dans le genre: de ces différentes coupures , le genre IPotamide seul nous semble rappro- ché naturellement. Notre genre Tris- t tome, qui offre la particularité remar- quable d’avoir une ouverture dorsale > sur le dernier tour, et qui a certaine- ' ment des rapports de forme avec les t ’érites, pouvait cependant bien en l ètre séparé d’après ce caractère. Le ■ .qcnre Nérinée est plus rapproché ■ ' les Pyramidelles que des Ccrites ; le ; tgenre Pyrène enfin a une analogie •eaucoup plus marquée avec les Mé- s | anopsides qu’avec tout autre genre. i Les Mélanopsides , il est vrai , vien- - nent apiès, aussi bien que les Pla- i taxes qui ne sont peut-être que des j ■' Mélanopsides marins; le genre Alêne j. ïst nouveau , il fut proposé sur la i- 'onuaissance de l’Animal d’une es- fj jpèce du genre Vis de Lamarck , et j- comme cet Animal a présenté des r liffé r nccs notables avec celui auquel ^ Adanson avait aussi donné le même >r nom , on a dû créer pour lui un nou- veau genre; ainsi toutes les Coqml- iesallongées, turriculées du genreVis le Lamarck, passent dans le nouveau rçenre, tandis que les espèces Bucci- noides , qui ne sont peut-être que des Buccins , restent dans le genre Vis. Après les Vis viennent les gen- res Eburne , Buccin , Harpe, Tonne , Cassidaire, Casque, Ricinule, Can- cellaire , Pourpre , Concholcpas. La troisième famille est consacrée aux Angistomes; sous cette dénomi- nation sont réunies toutes les Coquil- les à ouverture étroite; on y trouve d’abord les ^trombes , auxquels sont joints les Plérocères , et par l’analo- gie qu’il y a entre les jeunes coquil- les des Strombes avec les Cônes on arrive à ce genre. Cette comparaison n’est certainement point exacte ; les coquilles doivent se comparer, pour en établir le rapport, sur des indivi- dus de même âge , puisque tous les zoologistes savent combien , dans cer- tains genres, elles offrent de différen- ces. Les Cônes viennent donc après les’ Strombes , les Tarières, les Oli- ves, les Ancillaires, les Mitres, les Volutes, les Marginelles , les Péri- bolles, que Blainville a reconnu depuis avoir été fait pour de très- jeunes Porcelaines ; les Porcelaines et les Ovules suivent dans l’ordre que nous venons d’indiquer. Le second ordre, les Asiphono- branches , renferme tous les Pectini- bi anches trochioïdes de Cuvier. Us sont divisés en cinq familles : la pre- mière, les Gonioslomes, renferme les genres Cadran , auquel sont réu- nis les "enres Eumphalc de Sowerby, et Maclurite de Lesueur, qui sont absolument semblables, et Toupie, oii se trouvent rapportés les genres Entonnoir, Fripière, Eperon de Montfort ; Roulette de Lamarck ; Tec- taire, Télescope et Cantharide de Montfort. Parmi ces genres, nous pensons que les Roulettes doivent être conservées en genre; que les Télescopes ayant un très-grand si- nus sur la lèvre droite, sinus qui caractérise plusieurs espèces de Cé- rites, et que les Trochu s n’olfi •ent jamais, doivent bien plutôt faire par- tie de ce genre; quant aux Cantha- rides, elles ont des rapports avec le Vignau, comme l’a indiqué Férus- sac , et ce doit être vers ce genre que' ce démembrement doit se trou- 4 TOME XT. fû> MOL ver. La seconde famille qui rassem- ble les Coquilles à ouverlure ronde , porte à cause de cela le nom de Cri- costoines. Le premier genre est celui des Sabots , qui réunit les Monodon- les, les Littorines de Férussac, et un assez grand nombre d’autres sous- divisions. Viennent ensuite les genres Pleurotomaire , dont les coquilles sont aussi bien trochiformes que tur- biniformes; Dauphinule, -Turri telle, Proto, Scalaire, Vermet , Siliquaire, Magile,ces deux derniers pour la pre- mière fois rapprochés des Vermets , avec lesquels ils ont sans contredit de l’analogie, mais qui n’est point con- firmée par la connaissance des Ani- maux; Valvée, Cyclostome, Palu- dine , et on arrive ainsi à la troisième famille des Ellipsostomes qui se com- pose des genres Mélanie , Rissoaire , Phasianelle , Ampullaire , Helicine et Pleurocère. Les Hémicvclostomes, qui forment la quatrième famille , se composent des genres Natice, Nérite (les genres INéritine de Lamk., et Pé- léole, compris dans ce dernier) et Navicelle. Cette famille , comme on le voit , est absolument semblable à celle des Néritacées de Lamarck. Ainsi se sont confirmés les rapports que Lamarck avait indiqués depuis long-temps entre les Néritines et les Navicelles, rapports que nous avions adoptés contre l’opinion de Cuvier et Férussac, et que ce dernier a vivement défendue contre nous. Le genre Jantliine, qui forme à lui seul la famille des Oxistomes , qui est la cinquième et dernière de l’ordre, présente effectivement , soit dans sa coquille, soit dans son Animal, des traits particuliers qu’il est fort diffi- cile de mettre en rapport avec les autres Mollusques. Ici commence la deuxième sous- classe, qui est destinée aux Paracé- pkalophorcs monoïques ; tous les in- dividus portent les deux sexes , mais ils ont besoin d’un accouplement ré- ciproque. Deux grandes sections partagent cette sous-classe; la première pour les Mollusques dont les organes ne la MOL respiration et la coquille, quaud c!l< I existe, ne sont point symétriques; fi I seconde pour ceux dont les organe; c de la respiration sont symétriques , [ et par suite le corps protecteur lors- r qu’il existe. Trois ordres partagent! cette première section : iü les Pulrno- 1 branches (Pulmonés terrestres et tlu- H vialiles deCuvier), 20 les Chismobran- 1 elles, 3° les Mouopleurobranches. Les Pulinobranches contiennenl j trois familles : la première, les Lim-rü nacées, correspond exactement au> jj Limnéens de Lamarck, et elle ren S ferme les mêmes genres Limnée N Physe et Planorbe. La seconde fa- 1 mille, les Auriculacées , est bienjl séparée des autres Pulmonées, com 0 me Férussac en a donné l’exemple H nous ne trouvons ici que les genre U Piétin , auquel sont rapportés le 1 Tornatelle et Conovule; Auricul I renfermant les genres Scarabe e B Carycliie ; enfin les Pyramidelles 1 qui sont rapprochées des Auricules ■ aussi à l’exemple de Férussac , et seu J lement d’après quelques analogie H tirées des coquilles, car l’Animal n’e; 9 point connu. La troisième famille es H celle des Limacinées; elle est divisé B en deux sections : la première ren 1 ferme les Mollusques dont le bor | antérieur du manteau est renflé e fl bourrelet et non en bouclier; ils oc H une coquille ; les genres Ainbrette fl Bulime, Agathinc, Clausilie , Maillo |i quicomprendlesGrenaillesde Cuvic ■ les Gibbes de Moutfort , les Vertige jf de Cuvier, et Partule de Férussac. C J dernier genre nous semble plus voisi H des Bulimes, Tomogère ( Anastome il Lamk.) et Hélice. La seconde sec fl tion est pour les Mollusques dont ■ bord antérieur du manteau est élar fl en une espèce de bouclier, la coqui I le nulle ou presque membraneuse fl les genres qui composent cette seifl tion sont les sinvans : Vitrine, ai fl quel est réuni l'Hélicarion de Féru jflv sac, Testacelle, Parmacelle , Lim;fl celle, genre nouveau mais doutei fl de Blain ville, comme il se plaît I l’avouer lui- même ; Limace renfe I niant le genre Arion que Férussac MOL , titabli sur un caractère de trop peu de valeur, el les deux genres Philo- inique et Eumèle de Rafînesque; Ouehidie auquel est rapporté le .genre Véronicelle de Blaiuville, et par conséquent le genre Vaginule de Férussac; Blaiuville ne pou- vant admettre ce que dit Buchanam , que son Ouehidie du Typha a les sexes séparés, avouant au reste qu’il a pu se tromper sur l’existence de la coquille. L’ordre second, les Chismobran- ches , ne contient qu’un fort petit nombre de genres; Coriocelle , gen- re nouveau établi par Blainville, vet fort voisin du, Sigaret qui suit; .lelui du Cryptostome vient en- suite : il a été également proposé pour un Mollusque voisin des Siga- i rets par Blaiuville ; le genre Oxy- nnoé de Rafînesque , genre dou- ! eux comme le plus grand nombre lie ceux qu’il a proposés; Slomatelle ij ]ui n’y est rappoi té que par analogie, : ;ar l’Animal en est inconnu ; enfin le ïgenre Yélutine , proposé par Blain- > /ille el par Gray, sous le même nom, termine cet ordre. L’ordre suivant , qui est le trois iè- ne , les Monopleurobranches , com- nence paria famille des Subaplysieus, [ui se compose des genres Berthelle , 'enre nouveau proposé par Blain- /il le pour le Bulla Plumula de Do- lovan ; Pleurobranche , Pleurobran- diidie , également nouveau, établi >ar Blainville pour un Mollusque voisin des Pleurobranches , mais qui l’a point de coqudle. La seconde famille de cet ordre , •ous le nom d’Aply siens, est consa- crée aux genres Aplysie , Dolabelle , lu satelle, nouveau genre des mers le l’Inde , qui n’a aucune trace de coquille, Notarche qui n’en a point ion plus, et Elysie, genre observé 1 1 l’abord par Risso, et rapporté par lui >u genre Notarche, mais que Blaiur dlle en sépare provisoirement sur le ’ loule qu’il conserve à l’égard de la l erminaison de l’anus et de l’organe ie nâle. |ï La troisième famille est celle des MOL 5 1 Patel loïdes ; elle contient les genres Ombrelle , Syphonaire dernièrement roposé par Sowerby, et auquel lainville rapporLe le Mouretd’Adan- son ; Tylodine, genre douteux de Rafînesque. Les genres Belléroplie, très-judicieu- sement rejeté par Delrance des Co- quilles multiloculaires, Bulle, Bullée, Lobaire , Sonnet adopté d’Adanson , Gastéroptère et Atlas , composent la quatrième famille, celle des Acérés, ui termine la première section de la euxième sous-classe. La deuxième sec- tion qui contient des Animaux symé- triques , est partagée en cinq ordres; le premier, les Aporobranches, corres- pond assez bien aux Ptéropodes de Cu- vier; il contient les genres Hyale,Cléo- dore, Cymbulie et Pyrgo, nouveau genre proposé par Defrance, qui le met parmi les Polytha!ames,et que Blain- ville rapporte ici à une place moins convenable. Les genres que nous ve- nons de citer forment la première famille de l’ordre des Tliécosomes ; la seconde famille, les Gymnosomes, est composée des genres Clio , qui contient le genre Cliodite de Quoy et Gaimard , et Pneumoderme. La troisième famille, les Psilosornes , est coinposéc d’un seul genre, du genre Phylliroë, que Lamarck place dans les Hétéropodes avec les Carinaires et les Firoles. Les Polybranchcs composent le second ordre ; ils sont divisés' en deux familles , d’après le nombre des tentacules; la première, les Tétracères, renferme les genres Glaucus, Laniogère, genre nouveau proposé par Blainville pour un Mol- lusque de la collection britannique, Tergipe, Cavoline, Eolide. La se- conde famille , les Dieères , contient les genres Scylléc, Tritonie et ’J’lié- thys. L’ordre troisième, celui des Cyclobranehes , est foi mé des genres Loris, üuchidore , genre nouveau observé à Londres par Blainville , Péronie, auquel ce savant réunit les Onchydics marines «le Cuvier. Le quatrième ordre, quoique renfermant les deux genres Phyllidie et Linguel- le , est très- différent de la famille des 4* 52 MOL Phyllidieris de Lamarck. Le genre Linguelle est fort curieux ; il est voi - sin des Phyllidies, et Rlainville , qui l’a établi pour la première fois , présume que ce pourrait bien être le même que le genre Diphyllide de ■Cuvier. L’ordre cinquième, les Nucl éobran- ches , quoique présentant des Ani- maux symétriques , semble assez éloi- gné , quant à l’organisation , des Mol- lusques précédens, car ceux-ci sont essentiellement nageurs ; les autres, au contraire, pour le plus grand nombre, rampent sur un pied plus ou moins grand. La première fa- mille de cet ordre porte le nom de Nectopodes , et représente les Hé- téropodes de Lamarck , moins le genre Phylliroé que nous avons vu ailleurs; il reste dans celle-ci les genres Firole et Carinaire ; les genres Firoloïde et Sagiltelle de Lesueur sont rapportés à ce premier. Le nom de Ptéropodes , donné ici à la seconde famille, ne s’applique plus du tout aux mêmes Animaux que Cuvier et Lamarck avaient dé- signés sous ce nom , puisqu’elle ren- ferme les genres Atlante, découvert par Lesueur, Spiratelle, genre Li- macine de Lamarck, ôté des con- nexions, indiqué par ce zoologiste avec les Clios , les Cléodores, etc. , pour être reporté ici avec le genre que nous venons de citer, et les Argonautes que , d’après l’analogie de la coquille , Blainvillc rejette des Céphalopodes. La troisième sous-classe des Mol- lusques paracéphalophores , contient ceux qui sont hermaphrodites, et pour lier celte sous-classe à la précédente, elle commence par ceux des Animaux s’y rapportant qui sont symétri- ques et dontla forme du corps allongé a quelques rapports avec ceux qui ter- minent le dernier ordre. Cette sous- classe se divise aussi, comme la pré- cédente, en Mollusques symétriques et en Mollusques non symétriques. L’ordre premier de la première sec- tion, les Cirrhobranches , contient celui de tous les Mollusques qui est MOL ' le plus symétrique, et dont nou.‘ avons fai L connaître en détail l’anato- mie singulière; nous voulons parler du genre Dentale, dont l’intestin médian et droit se termine à la par- tie postérieure et médiane du corps de l’Animal; nous renvoyons au mot Dentale, au Supplément, pour plu de détail. L’organisation de ce genre est si particulière, on peut le diri en passant, que c’est bienjustemen que Blainville en a fait un ordn particulier, et son examen ultérieui nous a confirmé dans la place qu’i lui a assignée. Le second ordre renferme les Cer- vicobranches, et la, première famille, sous le nom de Rétifères, contient le genre Patelle lui seul; Blainville, dont nous n’admettons pas l’opinion croit que la série de lames qui sont dans les Patelles , entre le pied et le manteau, ne sont point des organes branchiaux , qu’il trouve, à ce qu’i“ ta prétend , dans les parois de la cavi cervicale en forme de petites ligne très-fines qui s’entrecroisent, et qu; paraissent n’être autre chose que de fibres musculaires. La seconde famil le, sous le nom de Branchifères , ras semble naturellement les genres Fis surelle, Emarginule et Parmophore La deuxième section de cette sous- classe n’a qu’un seul ordre, les Scu tibranches, qui est partagé en plu- sieurs familles , i° celle des Olidés composée des genres Haliotide Ancyde, rapprochés peut-être pas très naturellement, comme Blainville 1 dit lui-même, mais il l’a fait d’aprè la considération des branchies qu sont placéesdu même côté, c’est-à-dir à gauche ; a" lesCalyptraciens,famill adoptée de Lamarck, et formée de genres Crc'pidule, Calyptrée , don nous avons donné une anatomie Cabochon, Hipponice et Notrême, c dernier, fort douteux, proposé pa Rafinesquc; mais les précédens , sui tout les Cabochons et les Hipponices forment le passage le plus naturel e tre les ünivalves et les Bivalves, rap ports qui avaient été déjà sentis pa Roissy dans le Buffon de Sonmni MOL Les Acéphalophores, ou la troisième [.classe des Mollusques, renferment les memes Animaux que celle de Cuvier, à l ’exception des Cnrhopodes, c’est-à- dire qu’ils réunissent les Conchifères ii et les Tuniciers de Lamarck. Cette (. classe est divisée en quatre ordres de même valeur : le premier, sous la dé- nomination de Palliobranches ( Bra- i chiopodes des auteurs), rassemble en i deux sections, pour les Coquilles sy- M métriques et les non symétriques , ides genres Lin-gu le , Térébratule, |i Tbécidée , Strophonème , Pachyte, nouveau genre de Défiance, dé- iimembré des Plagiostomes pour ceux qui sont symétriques; Dianchore , Iiuouveau genre de Sowerby, bien voi- sin du précédent, et Podopside pour lia première section , Oi bicule etCra- linie pour la seconde. L'ordre suivant correspond à la llfamiile des Rudistes de Lamarck , et ni en porte le nom : les Spliérulites , lies Hippurites, qui en sont rappro- ichées, ainsi que les. Radioliles qui me sont qu’un seul et même genre , ccomme nous l’avons démontré dans une note ou nous établissons le mê- |nne rapprochement que Blainville , avant que son Traité eût paru ; Biros- trite qui nous semble être le même genre que la. Sphérulite , et Calce’ole qui est une Coquille libre et beau- coup plus régulière que les précé- dentes dont la plupart vivaient lixées. Le troisième ordre le plus considé- rable, qui contient la presque lota- • lité des Acéphales Conchilifères, est distribué en familles, d’après la forme 1 du manteau , surtout en y combinant aussi la présence ou l’absence du ipicd, etc. La première famille, les ^stracées, correspond assez bien à 1 celle qui a reçu de Lamarck le ; même nom; elle renferme les Ano- mies, les Placunes , le genre Har- pace adopté de Parkinson, mais dou- blement à tort , car il a été établi pour une espèce de Plicalule que La- marck plaçait dans les Placunes , et doit en conséquence appartenir à la famille suivante ; celle-ci se termine : par les deux genres Huître et Gri- MOL à 5 phée. La seconde famille, les Subos- tracées, se rapporte fort bien à celle que Lamarck a nommée Pectinides ; les caractères tirés de la disposition des branchies qui ne cachent pas en- tièrement l’abdomen , et ceux tirés d’un pied rudimentaire etbyssifère , réunissent très-bien et invariable- ment les genres Spondyle, Plicatule, Hinnite, genre nouveau proposé par Defrance pour des Coquilles adhé- rentes et intermédiaires entre les Spondyles , les Plicatules et les Pei- gnes , Peigne, Houlette et Lime. La famille des Margaritacées, qui est la troisième, est la même que les Mal- léacés de Lamarck ; elle admet ici quelques genres de plus proposés nou- vellement, et en outre le genre V ulsel- le justement rapproché; outre les gen- res Vulselle, Marteau, Perne, Créna- tule et Avicule, comprenant le genre Pintadine, on trouve les genres Inocé- rame, Ca tille , Pulvinite de Defrance et Gervilie du même auteur. La qua- trième famille, lesMytilacées, estaussi semblable à la même de Lamarck ; elle contient les Moules auxquelles sont réunies les Modioles et les Pinnes. Dans ces quatre familles , Blain- ville a suivi presque rigoureusement l’arrangement de Lamarck; mais pour la cinquième il s’en écarLe notable- ment, puisqu’elle est formée par les Arcacées qui contiennent le même nombre de genres , à l’exception du genre Cucullée qui est placé comme section parmi les Arches. La sixième famille, les Subiny tilacées, comprend sous le seul caractère de manteau fendu et d’une ouverture pour l’anus, des genres qui, par leur aspect, sem- blent s’éloigner beaucoup ; Lamarck avait cru devoir les séparer , malgré l’exemple de Poli , et Blainville re- vient à l’idée du zoologiste italien; mais il a soin de diviser celte famille en deux parties: la première qui com- prend les Naïades, et la seconde une partie de ses Cardiacécs. Les Naïa- des sont réduites à deux genres, les Anodontes et les Mulcttes; parmi les premiers figurent le genre Iridine dont nous avons vu l’Animal que Dk MOL MOL nous a communique le savant voya- geur Cailliaud, et qui par l’organisa- tion de son manteau est fort différent des Anodontes , puisqu’il a deux siphons. Dans le genre Mulette, les ïlyries et les Castalies de Lamarck y sont rapportées. La seconde section de la famille est formée du genre Carditc lui seul ; il est vrai qu’à ce genre sont rattachées les Vénéricar- des et les Cypricardes de Lamarck. Quoique les Acéphales, dont les lobes du manteau ne sont poiut réu- nis, se terminent ici , cette particu- larité si remarquable, qui semblerait suffisante pour établir pour eux une division , n'est nullement indiquée, et elle ne l’est pas non plus pour ceux qui suivent, qui commencent à avoir réunis en plusieurs endroits les bords dece manteau. La famille des Camacées, qui est la septième de l’or- dre , se compose de Coquilles régu- lières et irrégulières ; les irrégulières comprennent les genres Came,Dicé- rate et Ethérie; les régulières con- tiennent les genres Tridacne et Hyp- pope ; mais nous pensons que c’est à tort que ce dernier genre se trou- ve dans cette famille; car outre qu’il est réellement monomyaire , la charnière présente aussi des dif- férences considérables , et la régu- larité des valves doit l’éloigner aussi des Camacées : il en est de m.êrne , ce nous semble ,. des genres Isocarde et Trigonie. La huitième famille , celle des Conchacées , correspond à plusieurs de celles de Lamarck ; elle est sous- divisée en trois sections : la première renferme les Coquilles régulières à dents latérales écartées, et la forme du pied n’est pas prise en considération pour la séparation des groupes, comme l’avait fait Lamarck. Le genre Bucarde, qui commence, se trouve à côté des Donaccs avec les Capscs comprises , des Tellines qui renferment le genre Tellinide de Lamarck, Lucine auquel est juste- mement réuni le Loripes de Poli, mais à tort, selon nous, l’Amphidesine, et plus à tort le genre Corbeille ; Ciclade qui présente comme sous- section les genres Cornée de Megei le, Cyrène de Lamarck , et Galathée du même. Dans cette même section , se trouvent encore les genres Mactre, Cyprine et Erycine ; ainsi le carac- tère du ligament interne ou externe, qui avait servi à Lamarck pour éta- blir des rapprochemens assez natu- rels, n’est pas employé ici; et la se- conde section, qui est. destinée aux Coquilles régulières sans dents laté- rales écartées, commence par le genre Crassalelle qui est suivi du grand genre Yénus dans lequel on trouve seize groupes dont les genres Cv- ihérée , Lamk. ; Arthémis , Poli , Vénus, Lamk.; Aslarté , Sow. ; Mi- coma et INicania , Leach , font par- tie. La troisième section renferme les Coquilles irrégulières , et on y trouve rassemblés , d’une manière certainement peu naturelle, les genres Vénérupe comprenant les Saxicaves, Coralliophage , genre nouveau formé aux dépens des Cypricardes de La- marck, pour celles qui sont perfo- rantes ; Clotho établi par Faujas , tous trois naturellement groupés , mais dont on a rapproché à tort les Corbules, les Spliènes et les Ongu- lines. Dans la neuvième famille, les Py- loridées , Blainville s’est servi du ligament interne ou externe pour y établir deux groupes; dans le pre- mier ou sont rassemblées les Coquil- les à ligament intérieur , on trouve les genres Pandore, Anatine , Thra- cie ; deux genres sur lesquels nous avons des observations curieuses re- latives à la charnière, Mye et Lutri- cole , nouvelle dénomination pour rassembler les genres Ligule de Leach , et Lutraire de Lamarck. Dans la seconde section , pour les Coquilles dont le ligament est exté- on trouve le genre Psam- neur mocole , 'dénomination nouvelle au moyen de laquelle les genres Psam- mobie et Psammolée sont réunis: le genre nouveau Soletelline démembré des Solens pour les espèces ovales voisines des Tellines et des Psammo- bies ; Sanguinolairc , Solecurle, éga- MOL lémenl genre nouveau démembré des .'Solens pour les espèces ovales dont :1e Solen strigillatus fait partie; enfin les genres Solen , Solémye , Panopée, (Glycimère, Saxicave , Byssomie de •Cuvier; Rhomboïde, genre nouveau établi sur YHypogœa barbata de | Poli ; Hyatelle , Gastrochène (Fistu- lane , Lamk.) , Clavagelle et Arro- soir. Ces deux derniers genres qui ont , quant à la coquille, une orga- nisation si particulière, s’éloignent par leurs rapports des genres précé- dais, et peut-être que le genre Fis- tulane devrait être compris avec les deux autres. La dernière famille des Acéphalophores testacés, sous le nom d’Adesmacés , réunit d’une manière fort naturelle des genres dont La- marck, avec les trois derniers de la précédente famille, avait fait deux fa- milles assez hétérogènes. Ces genres sont: Pholade , Térédine , Taret , • Fistulane pour quelques espèces du . même genre de Lamarck, et Cloison- naire. Nous ferons observer que le genre Fistulane, tel que Blainville le conçoit , ne devra pas être con- servé ; on en verra les motifs à notre . article Fistulane de ce Dictionnaire auquel nous renvoyons. C’est ainsi que se termine ce grand ordre des Lamellibranches, dans l’ar- rangement duquel il y a des amé- liorations nombreuses, des rappro- i chemens fondés sur une grande con- naissance des Mollusques. Le quatrième ordre contient les Mollusques Acéphales nus, sous le nom d’Hétérobranches ; ils sont di- visés en deux familles, les Asci- diens et lesSalpiens; l’une et l’autre de ces familles est partagée ensuite ' en deux tribus. Dans la famille des Ascidiens, la première tribu est pour ceux qui sont simples; on y trouve les genres Ascidie , Bipapillaire , Fodie, genre établi par Bosc. Dans la seconde tribu qui ne contient que des Ascidiens agrégés , on ren- contre les genres Pyure , Distome , Botrylle , auquel sont rapportés les genres Diazoma , Polycline de Sa- Yigny , et Polycycle de Lamarck; MOL 55 Synoïque , qui réunit les genres Aplidium , Eucœlium et Didermum de Savigny. Les Salpiens ne com- prennent que deux genres, et chaque genre forme une tribu : la première pour les Salpiens simples qui ren- ferment le genre Biphore divisé en huit groupes parmi lesquels se voient les genres Monophore et Timorienne de Quoy et Gaimard. Les Salpiens agrégés contiennent le genre Pyro- some lui seul. Le sous-type des Mollusques , que Blainville nomme Malentozoaires ou Mollusarticulés , se compose de deux classes fort différentes d’êtres ; les Animaux que renferme la première sont intermédiaires entre les der- niers Acéphales et les Entomozoai- res, tandis que ceux de la seconde , dans laquelle Blainville rapporte les Oscabrions , lient les Mollusques Céphalés aux Entomozoaires ; aussi voici à cet égard ce que dit ce zoo- logiste , pag. 592 de son Manuel : « Le passage des Malacozoaires aux Entomozoaires se fait dans deux li- gnes , des Malacozoaires Acéphalés aux Entomozoaires Hétéropodes par les Nématopodes , et des Malaco- zoaires Céphalés aux Entomozoaires Chétopodes par les Polyplaxiphores ; en sorte que les deux classes, que nous réunissons dans notre sous-type des Malentozoaires , sont nécessaire- ment fort différentes. » La classe première porte le nom de Nématopodes, elle correspond aux Cirrhipodes des auteurs, 'et elle est divisée en deux familles qui coïnci- dent avec les genres Anatife et Ba- lane de Bruguière ; dans la pre- mière, se voient les genres : Gymno- lèpe de Leach , auquel est joint le genre Cinéras du même auteur; Pen- talèpe qui réunit les genres Pentalas- mis et Pollicipède de Leach ; Po- lylèpe qui est presque le même que le Sealpellum de Leach ; et enfin Litholèpe, genre nouvellement pro- posé par Sowerby. La famille des Balamdes contient les genres Balane, Ochthosie, nouveau genre de lia nza ni, Conie, Creusie , Chtamalc établi par 56 MOL Ranzani , et Coronule; ce dernier genre est sous-divisé en Chélonobies de Lcach , Cétopire de Ranzani , Diadème de Ranzani, et Tubicinelle de Lamarck. La seconde classe , sous le nom de Polyplaxiphores , ne contient que le seul genre Oscabrion auquel est reuni Je genre Oscabielle de La- marck. De tous les systèmes e’tablis jus- qu’à ce jour , c’est sans contredit celui de Blainville qui repose sur le plus grand nombre d’observations anatomiques , les seules sur lesquel- les on doive à l’avenir faire de nou- veaux essais. Il a rendu de très- grands services à cette partie des sciences naturelles , en faisant con- naître un grand nombre d’Animaux sur lesquels il restait du doute , et quoiqu’il en existe encore un certain nombre sur lesquels nous sommes dans l’ignorance la plus complète ou sur lesquelles nous avons seulement quelques données incertaines, nous devons considérer le Manuel de Ma- lacologie comme une mine précieuse dans laquelle les zoologistes puise- îont d’utiles matériaux, et trouveront une méthode qui, à i’exception de quelques rapports de délails et quel- ques autres évidemment forcés, sui- vant notre manière de voir , restera à la science comme une base solide à laquelle on pourra rattacher dé- sormais les faits nouveaux, et fera honneur aussi bien à son auteur qu’au siècle qui l’a produit. Ce que l’on voit aussi avec plaisir, c’est la bonne foi que Blainville a mise dans la rédaction de son Gcnera, et qui doit inspirer plus de confiance aux zoologistes. On reconnaît aussi dans la marche qu’il a suivie, la route tracée par Adanson, Lamarck et Cu- vier ; on voit également qu’il a partout cherché à appliquer les principes po- sés par ces grands maîtres, principes que Blainville a rendus plus certains et plus rigoureux. Nous nous proposions de rendre comptedela méthode de Latreille, de la même manière que nous l’avons MOL fait pourcelle de Blainville , mais cela nous entraînerait trop loin, et nous craignons déjà d’avoir trop étendu cette partie de notre article. Nous nous contenterons de donner le ta- bleau analytique de la méthode du savant entomologiste , qui du reste rentre assez dans celle de Lamarck sous beaucoup de rapports. On pour- ra facilement comparer ce tableau avec ceux que nous avons donnés à l’article Conchyliologie pour le sys- tème de l’illustre professeur. Deux ouvrages importans ont été publiés à peu de distance sur le mê- me sujet; l’un parut à Leyde en i8a5. De Haan en est l’auteur ; il a pour titre : Munographiœ Amrnoniteoruin et Go/iiatiieurum speci/nea. L’autre a paru dernièrement dans les Annales des Sciences naturelles. C’est un grand travail de D’Orbigny fils sur les Céphalopodes et spécialement ceux qui ont une coquille micros- copique. Nous terminerons cette his- toire des Mollusques par ces deux ouvrages. De Haan divise tous les Céphalo- podes en ceux , iü qui sont adhéreus à leur coquille par un ligament postérieur, ou parce que celle-ci est retenue dans l’intérieur de l’Animal; 2° en ceux qui sont libres, c’est-à-dire qui ont une coquille non adhérente ou qui n’eu ont pas du tout; l’Ar- gonaute est ici placé. Les Céphalopo- des adhérons, qui renferment tous les Céphalopodes à coquille, sontdivisés, d’après l’existence ou la non existence du siphon, en deux grandes familles , les Siphonoïdes et les Asiphonoidcs , qui elles-mêmes sont partagées en plusieurs tribus ; la première famille en trois, les Ammonites, les Goniati- tés et les Nautilacés; 1» seconde en deux seulement, les Microscopiques et les Contabulés. Ce caractère si sail- lant et si bon tiré du siphon est em- ployé dans la méthode de De Ilaan pour la première fois et avec le plus grand avantage. D'Oi bigny, sausavoir eu connaissance de l’ouvrage dont il est ici question , a employé le même caractère. Après avoir proposé cette MOL classification générale, De Haan aban- donne tous les Céphalopodes qui ne - sont point siphonophores, pour s'oc- cuper spécialement de ceux-ci. Nous avons vu qu'ils étaient divisés en trois familles : la première, celle des Am- monites, commence par legenreTur- 1 ite (Turrilite , Laink.) , qui est suivi du nouveau genrePlanite deDeHaan qui correspond aux genres Planulite et LUipsolite de Montfort; le troisième cstle genre Ammonite, le quatrième le genre Globile pour les Ürbulites de Lamarck; le cinquième , le genre Hamilede Sow. ; le sixième pour les Baculites ; le septième pour un nou- veau genre démembré des Ammonites sous le nom de Cératite , commence la famille des Goniatilés; le genre Goniatite établi pour les genres Pe- lagus et Aganide de Montfort. Dans son genre Rhabdita , qui est le troi- sième et dernier de la famille des Gonialités, De Haan comprend le genre Tiranite de Montfort et le genre lchlhyosarcolite de Desmarest. Nous pensons que cette réunion n’est fondée que sur la connaissance imparfaite de ce dernier genre , car si De Haan avait su quel’Ichthyosarcolite est une Coquillé enroulée à la manière des Spirules, avec cette différence cepen- dant que les loges ne sont pas percées par le siphon, qui paraît être en dehors dans l’épaisseur d’un test qui semble avoir été composé de petits tubes adossés et réunis, il ne l’aurait , pas joint aux Tiranites qui sont des 1 Coquilles droites d’une structure fort « differente. La famille des Nautdes se compose d’une série de genres qui commence i par les Nautiles, les Discites, qui est i proposée pour des Coquilles très-apla- tiesqui se trouvent dans les Chistes > et que I on considère ordinairement * comme des Ammonites accidentelle- ment comprimées; le genre suivant, Omphalia , était peu nécessaire , puisqu’il est fait pour un Nautile ombiliqué; le genre qui suit ceux que nous venons de mentionner et qui se trouve ici absolument hors doses rapports naturels, estleSca- . MOL 57 pliite, car il ne suffit pas que ni Sowerby niParkinson , n’aient pas fi- guré les cloisons profondément dé- coupées de cette Coquille; il faut que l’observation directe confirme cette opinion, et De Iiaan a été complète- ment dans l’erreur. Nous possédons une Scaphite sur laquelle on voit plu- sieurs parties de cloisons semblables en tout à celles des Ammonites. Les genres Spirule, Lituite et Bélem- nite terminent la famille des Nautiles , et le dernier genre est d’autant mieux placé qu’il fait le passage , par notre genre JBéloptère, aux Sèches et aux autres Céphalopodes libres. Le sys- tème des Céphalopodes dont nous ve- nons de rendre compte , est certaine- ment un des meilleurs que l’on ait en- core proposé pour cette partie diffici- le des Mollusques, et la classe que De Haan n’a point traitée d’une manière spéciale , celle qu’il a désignée par le nom d’Asiphonoïdes , a fait le sujet d’un très-grand travail de D’Orbigny fils, qui a jeté un- grand jour sur l’arrangement des Céphalopodes mi- croscopiques , sur lesquels il a fait une foule d’observations du plus grand intérêt. Cette méthode cependant , quel- que parfaite qu’elle paraisse , et quoique Férussac ait eu soin, en la présentant à l’Académie, de la mon- trer, dans une sorte d’avant-propos , comme un objet de reconnaissance offert aux savans qui s’occupent de Conchyliologie, ne laisse pas que d’a- voir besoin d’être examinée dans ses détails. L’auteur divise tous les Cé- phalopodes en trois ordres , les Cryp- todibranches , les Siphonifères et les Foraminifères. Latreille a justement reproché à D’Orbigny d’avoir adopté pour le premier ordre la dénomina- tion de Cryptodibranches , attendu que les Céphalopodes qui y sont tous compris ne sont pas les seuls auxquels celte épithète convienne. Les déno- minations des ordres prises sur des caractères dilfércns , ont le grave in- convénient de mettre souvent une grande inégalité dans la valeur des coupes, puisqu’elles reposent sur des 68 MOL caractères, de l’organisation opposes ou comparés à d’autres pris de la coquille. Ces Cryplodibranches ren- ferment deux familles , les Octopodes et lesDécapodes empruntés de.Leach; dans la première se voient les genres Argonaute, Bellérophe, Poulpe, Elé- don et Calmaret, ce dernier avec un point de doute. Ce rapprochement, sans aucune coupure de genres à coquille engainante , comme on le suppose pour les Argonautes, et d’au- tres sans coquilles comme les Poul- pes, etc., est évidemment peu natu- rel; en supposant même que le Poulpe de PArgonaute soit le constructeur de la coquille , on pourrait encore en faire une sous-famille avec le genre Bellérophe qui en est voisin. La preuve que cela pourrait se faire se trouve dans le système de D’Orbigny, qui, sur un caractère de coquille , a séparé les Spirules des Décapodes. Pourquoi , d’après des caractères équivalens , ff’avoir pas séparé les Argonautes et les Bellérophes des Octopodes? Cette famille des Déca- podes se compose des genres Cran- chie, Sépiole, Onychoteulhe , Cal- mar, Sépioteuthe et Sèche. Le second ordre est bien justement dénommé ; les Siphonifères se groupent en effet d’une manière fort naturelle d’après ce seul caractère. Dans l’arrangement adopté par DjOrbigny, le genre Spi- rille qui fait à lui seul la famille des Spirulées, se trouve le premier et suit immédiatement les Sèches ; après lui vient la famille des Nautilacées qui comprend les genres Nautile , Lituite et Orthocératite, qui sont sui- vis de la troisième fimille, les Ammo- nées , dans laquelle se trouvent le3 genres Baculite , Hamite , Scaphite , Ammonite et Turrilite. La quatriè- me et dernière famille de cet ordre a été nommée par D’Orbigny les Péris- telle’es. Elle se compose seulement des deux genres Ichthyosarcolite et Bélemnite. Si D’Orbigny eût ap- précié convenablement notre genre Béloptèrc {V. ce mot au Suppl. ) qui est un passage évident des Sèches aux Bélemnites, il aurait certainement MOL disposé les familles et les genres dif- féremment; c’est ainsi qu’après les Sèches seraient venus les Béloptères cl les Bélemnites que leurs rapports lont présumer appartenir aux Oclopo- des ; après ces deux genres seraient arrivés l’Ichtliyosarcolite, la Spirule, la fimilledes Nautilacées et celle des Ammonées, qui auraient tei miné l’or- dre des Siphonifères. L’ordre troisiè- me, celui dont s’est occupé le plus spé- cialement D’Orbigny, sous le nom de Foraminifères , contient toutes les Coquilles microscopiques , polythala- mes, dont les cloisons sont percées et ne sont point munies d’un siphon. Déjà par une très -heureuse idée, D’Orbigny, après avoir étudié les Co- quilles microscopiques, pendant plu- sieurs années, après les avoir dessinées avec le plus grand soin sous toutes leurs faces, entreprit de rendre leur caractère sensible à tous les yeux , en sculptant sur une échelle de grossisse- ment d’un pouce et plus, une co- qudle de chaque genre, de manière à la faire servir de matrice pour en mouler en plâtre un nombre indéter- miné; ces modèles de Céphalopodes au nombre de cent , ont été donnés en quatre livraisons; ils renferment les types des genres, des sous-genres et souvent les principales espèces de chacun d’eux , ce qui rendra leur étude désormais aussi facile qu’a- gréable ; outre cela, D’Orbignya ac- compagné son Prodrome d’un certain nombre de figures où tous ses genres malheureusement ne sont pas figurés ; quoi qu’il en soit, avec les modèles, les figures et le texte du Mémoire , on a les matériaux suffisans pour se rendre compte de l’ensemble du travail. Ce grand ordre des Foraminifères est divisé en deux sections inégales ; la première pour les Coquilles dont chaque loge est formée d’une seule cavité; la seconde pour celles où les loges sont composées de plusieurs cavités. Dans la première section se rencontrent les quatre familles sui- vantes : les Stichostègues , les Enal- lostègues , les Hélicostègues et les Agatnistègucs ; la seconde section MOL coulieul une famille seulement ; elle porte le nom cTEntomostègues. Sur soixante-cinq genres que l’on avait établissurces corps avant D’Oibigny, vingt-deux seulement sont conservés par lui ; il en ajoute trente-un , d’a- près ses propres observations, ce qui en porte le nombre total à cinquante- trois ; dans la première lamille des Stichoslègues , il y en a huit : No- dosaire , Liuguline , Frondiculaire , Rimuline , Yaginuline , Marginu- line, Planulaire, Pavonine. Le pre- mier de ces genres renferme qua- rante-neuf espèces partagées en cinq sous-genres ; les genres Or- thocère et Nodosaire de Lamarck sont compris dans celui-ci ; le se- cond geure, Frondiculaire, est adopté de Defrance , et quoiqu’il semble fort éloigné du précédent par sa forme générale, ainsi que par celle des loges , il a cependant un accroisse- ment semblable , et, comme lui , des loges simples et une ouverture cen- trale. Les deux genres suivons, Lin- guline et Rimuline, sont nouveaux; mais ce dernier et les suivans sont compris dans une section qui ren- ferme toutes les Coquilles à ouver- ture marginale. Le genre cinquième, Yaginuline , contient encore quel- ques Coquilles du genre Orthocère de Lamarck,- Y Orlhocera Legumen,qui, d’après le mode d’accroissement , est bien placé , mais qui , d’après l'ou- verture en fente au milieu des cloi- sons , ne se rapporterait pas très-bien aux caractères des autres genres qui ont cette ouverture ronde; le sui- vant, Marginuline, démembré égale- ment des Orthocèresde Lamarck, Or- thocera Raphanus de cet auteur, pré- sente très-bien ce caractère , aussi bien que le genre suivant, Planu- laire de Defrance, dont les loges sont plus obliques , mais du reste d’une forme très- voisine du genre précédent. Le dernier genre de cette famille, Pa- vonine, ne nous semble point à sa place , puisque la dernière loge est garnie d’un grand nombre d’ouver- tures, et la coqudle à l’intérieur paraît être celluleuse entre les loges , MOL ' ce qui serait , à ce que nous pensons , des motifs suffisans pour reporter ce corps vers la dernière famille de l’ordre. Ainsi dans cette première famille , nous trouvons des Coquilles à ouverture ronde sur un prolon- gement de l’axe , soit que cet axe soit central ou latéral , une ouver- ture ronde sans prolongement , une ouverture en fente, et enfin un grand nombre d’ouvertures sur la dernière. Cet arrangement ne nous semble pas naturel , puisque des caractères aussi imporlans ne se trouvent pas d’accord. La deuxième famille , sous le nom d’Enallostègues , contient sept genres partagés en deux sections : le pre- mier, Bigénérine, est fort singulier : après avoir commencé sa coquille par des loges alternes , il la termine en ligne droite avec l’ouverture cen- trale semblable à celle des Ortliocè- res de D’Orbigny. Le genresuivan t est adopté de Defrance, et porte le nom de Textulaire ; il est composé de lo- ges alternes d’un bout à l’autre, et il a une ouverture semi-lunaire au bord interne de chaque loge. Le genre Yulvuline vient ensuite; les loges sont également toutes alternes , mais la fente est au sommet dans l’axe médian de la coquille. Le qua- trième genre, Dimorphiue, d’après les caractères que lui donne D’Or- bigny , aurait beaucoup de rapports avec le second ; comme lui, il com- mence avec des loges alternes et finit en ligne droite et en loges simples sur un seul axe central. Les Poly mor- phines forment le cinquième genre ; toutes les loges sont alternantes , em- brassantes et d’une manière plus ou moins complète, la dernière portant au centre une ouverture ronde. Le sixième genre, Yirguliue, en dif- fère par l’ouverture qui est en forme de virgule; le genre Spliéroïdine, qui est le septième et dernier , s’éloigne un peu des précédons par sa forme. La troisième famille, les IJélicos- tègues, est la plus considérable; elle renferme vingt- six genres séparés naturellement en trois sections , d’a- 60 MOL près la forme et l’élévation de la spire ; la première est pour les Tur- binoïdes , la seconde pour les Am- monoides et la troisième pour les Nautiloïdes. Les genres, pour le plus grand nombre nouveaux, sout rangés dans l’ordre indiqué par le tableau ; les Coquilles dont la spire est la plus élancée commencent la série qui se termine par celles qui sont discoï- dales, et qui n’offrent plus d’ouver- ture , tels que les Nummulites, les Sidérolites , etc. La quatrième fa- mille, les Agathistègues , ne contient plus de Coquilles en spirale propre- ment dite , mais à loges diversement pelotonnées sur un axe ayant deux, trois ou cinq loges apparentes , les loges ayant une ouverture terminale. Les six genres Biloculine , Spirolo- culine , Triloculine , Articuline , Quinquéloculine , Adélosine, qui y sont compris, sont presque tous des démeinbremens du genre Miliolite de Lamarck. Il y a certainement plusieurs de ces genres qui ne seront point admis , le nombre des loges visibles étant un caractère de fort peu d’importance. La dernière fa- mille, les Entomostègues, rassemble toutes les Coquilles multiloculaires dont chaque loge est divisée en plu- sieurs petites cavités ou par un grand nombre de tubes plus ou moins ré- guliers ; dans les unes , il y a une simple ouverture contre le retour de la spire; dans les autres , il y a un grand nombre de pores terminaux qui se voient à la place d’une ou- verture unique. Dans notre manière d’apprécier la valeur des caractères , nous aurions de cette famille compo- sé unordrede valeur égale à celle des Foraminifères , et nous l’aurions di- visé en deux familles : la première pour les Coquilles qui ont une ou- verture unique , et la seconde pour celles qui en ont un grand nombre qui correspondent aux tubes dont leurs loges sont formées. Les cinq genres que D’Orbiguy place dans cette famille ne sont point naturel- lement rapprochés, puisqu’il u’existe entre eux qu’un seul caractère qui MOL est pris trop exclusivement. Nous nous serions plus exclusivement éten- du sur ce travail de D’Orbigny, ex- cellent et patient observateur , si nous ne nous proposions de traitei de chacun de ses genres en particu- lier, soit dans le reste de ce Diction- naire , soit dans son Supplément. ( V . le tableau n° IV. ) Nous avons donné à l’article Co- quille la définition de toutes les parties qui constituent le test des Mollusques; nous terminerons celui- ci en présentant celle des différens organes ou des différens appareils dont sont pourvus les Mollusques , en y ajoutant quelques considérations générales. Nous suivrons dans la dis- tribution des matières l’ordre auato- ntique; ainsi nous examinerons : ip l’enveloppe charnue extérieure, la peau et ses dépendances ; 2°lesystème musculaire: 3° les organes de la cir- culation ; 4° ceux de la respiration ; 5° le système nerveux; 6° les organes de la digestion; j° enfin les organes générateurs. La peau dans les Mollusques se compose presque généralement de deux parties : la peau proprement dite , qui adhère à la surface du corps du Mollusque , et qui en revêt direc- tement les organes, et le manteau qui n’en est qu’une dépendance, et qui est destiné à revêtir les Mollus- ques plus ou moins complètement. Il n’est pas de Mollusque sans peau, il en existe un certain nombre sans manteau. Ce nom de manteau fut d’abord donné à l’enveloppe cutanée et charnue qui revêt l’intérieur des Coquilles bivalves, et qui, ployée en deux sur le dos de l’Animal, semble le revêtir comme un manteau. On a fait ensuite l’application du même mot à cette partie considérablement modifiée dans les Mollusques cépha- lés conchifères ou nus. Dans les Mollusques acéphales , le manteau est une membrane mince , transpa- rente , vasculaire et cellulaire , com- posée de deux feuillets réunis par des mailles assez petites qui se communi- quent. Les Mollusques conchifères MOL sont symétriques dans presque toutes leurs parties , et le manteau lui-mê- me , formé de deux parties sembla- bles , une à droite et l’autre à gau- che de l’Animal , est symétrique aussi ; on nomme lobes ces deux par- ties du manteau. Les bords sont épais- sis , musculaires, contractiles; ils correspondent aux bords de la co- quille; ils présentent plusieurs mo- difications; ils sont libres lorsqu ils n'adhèrent entre eux que par le dos de l’Animal, dans les Huîtres , par exemple; ils sont adhérens , lorsqu'ils se réunissent plus ou moins complè- tement dans leur étendue, en laissant cependant une ou plusieurs ouver- tures. Ou le manteau est simplement perforé, c’est-à-dire que dans l’en- droit de la réunion des deux lobes, il existe deux ou trois trous sans pro- lougemens , ou il est siphonifère , c’est-à-dire qu’une ou deux de ces ouvertures (les postérieures) se pro- longent en tubes contractiles et ré- tractiles; le bord libre de ces ouver- tures ou de ces tubes est simple ou tentaculaire , selon qu’il est muni ou non de petits appendices charnus contractiles, en forme de tentacules. Lorsque les tubes existent, il est de règle générale, qui souffre cependant quel ques exceptions, qu’ils sont x'e tirés en dedans par un muscle particulier, étalé, rayonnant, dont l’impression se voit très-bien en dedans des val- ves, comme dans les Mactres , les Vénus, etc.; le manteau est fermé lorsque la suture des deux lobes a lieu dans tout le bord inférieur; les trois ouvertures subsistent, deux pour les siphons , et une pour le pied ; mais ces ouvertures sont opposées : l’une est antérieure, les deux autres postérieures; toute la partie ventrale des lobes du manteau est réunie com- me dans les Solens. Le manteau de- vient plus tubuleux encore dans les Tarets où il ne montre plus les traces de la réunion de ses deux parties. Sous le rapport de la forme tubuleuse de cet organe, on pourrait arriver aux Mollusques céphalés par les Dentales dont le manteau, ainsi que le pied, MOL (il ont des rapports avec ces organes dans les Solens. Dans les Mollusques céphalés, le manteau n’a plus la même forme , il n’a même plus sous ce rapport la moindre ressemblance avec celui des Acéphales. Dans les Mollusques nus limaciformes, il se présente d'abord sous forme rudi- mentaire. Dans les Limaces, il for • me sur le dos un épaississement charnu auquel on a donné le nom de bouclier ; il s’étend davantage dans les Parmacelles, les Vitrines; il s’em- pare de tout le dos , en se confondant avec la peau , se reconnaissant seule- ment par un sillon qui le sépare du pied dans les Doris et autres genres analogues; il dépasse même quelque- fois beaucoup le pied ou se confond avec lui, comme dans les Aplysies. Dans les Mollusques conchifères , le manteau adhère et se confond en s’amincissant beaucoup avec la mem- brane qui recouvre la partie des vis- cères ordinairement tournée en spi- rale ; il enveloppe l’Animal dans tout son contour, revêt la coquille vers son ouverture , et quand il est épaissi dans son bord libre , on donne à ce bord le nom de collier , comme dans les Hélices. Ce manteau contient or- dinairement dans une cavité qui lui est propre, une poche qui renferme les branchies ou organes de la respi- ration, qui communique avec le fluide ambiant, soit par un simple trou comme dans les Hélices , soit par une fente , soit enfin par un canal plus ou moins long, droit ou recourbé, se prolongeant en avant au-dessus de la tête de l’Animal. Ce canal n’existe que dans- les Mollusques dont la co- quille est canaliculée ou échancrée à la base , comme les Fuseaux, les Cas- ques, les Volutes, etc. Quelquefois le manteau, qui est très-ample et très-contractile, recouvre la coquille dans son entier, la polit en y dépo- sant successivement plusieurs cou- ches de matières calcaires diverse- ment coloriées, comme les Porcelai- nes, les Ovules, sans doute les Oli- ves, les Ancillaires, les Tarières et les Marginclles. Dans les Mollusques 6 j MOL céphalopodes, le manteau est rede- venu presque rudimentaire, eL il disparaît entièrement dans les Hété- ropodes, à moins qu’on ne veuille en retrouver des traces dans l’enve- loppe du nucléus de cette classe. La peau des Mollusques est d'une nature particulière propre à cette partie des êtres ,• elle est molle , visqueuse , et susceptible de prendre presque toutes les formes , de s’ap- pliquer exactement sur tous les corps; elle paraît jouir d’une grande sen- sibilité, et elle est si intimement unie au système musculaire cutané, qu’elle en reçoit tous les mouvemens et les moindres contractions : cette pro- firiété se remarque surtout au plan ocomoteur. La peau, dans certains Mollusques, est entièrement lisse, comme celle de la plupart des Mollus- ques Acéphalés et de plusieurs Mol- lusques Céphalés ; elle est rugueuse et tuberculeuse , selon la grosseur des aspérités qui la recouvrent; elle paraît plus épaisse sur les lianes , le uos , ou sous le pied de l’Animal , que dans la partie qui est constam- ment couverte de la coquille et qui contient les viscères. Dans les Mol- lusques sans coquille,; la peau est d’une égale épaisseur , se confond souvent avec le manteau d’une ma- nière intime; la peau des Mollusques est toujours imprégnée pendant leur vie d’une quantité assez notable de mucosités, qui en est constamment sécrétée, aussi bien que par les bords du manteau. Malgré l’abondance de cette sécrétion , on n’a point encore reconnu une quantité de cryptes muqueux qui soit en rapport. Dans les Limaces et même certaines es- pèces de ce genre, on voit postérieu- rement, dans une petite cavité, la réunion de plusieursglandes muqueu- ses qui rendent plus abondante la traînée muqueuse que ces Animaux laissent derrière eux. La peau et ses an- nexes déterminent la forme du corps et limitent le Mollusque dans l’espace,- sous ce rapport de la forme, le Mol- lusque est très-variable , puisqu’il a un corps contractile dans tous les MOL sens. Cependant cette forme chez lui est toujours déterminable d’une ma- nière générale en ce que l’Animal de chaque espèce est forcé par son orga- nisation de conserver celle qui lui est propre; ainsi il pourra s’allonger, se raccourcir, se contracter, et pren- dre , suivant les circonstances une fo raie différente; mais elle découle toujours desa configuration première qui est constamment la même dans l’état de repos. D’après la forme , les Mollusques sont plats , linguifor- mes , étroits, allongés, bossus, tur- riculés, etc., etc., dénominations qu’il serait inutile de rapporter toutes ; il suffit d’en citer quelques-unes pour faire comprendre toutes les autres lors- qu’elles se présenteront, sans qu’il soit nécessaire d’pu donner les définitions. Le système musculaire est fort dif- férent et dans les Conchifères et dans les Mollusques Céphalés. Dans les Acéphales composés essentielle- ment de deux parties principales, qui, par leur écartement, permettent à l’Animal de jouir de toutes ses fonctions , on trouve un ou deux muscles dont les efforts sont eu op- position avec un ligament élastique qui tend sans cesse à ouvrir la co- quille ; il suffit en effet que les mus- cles adducteurs soient dans le relâ- chement pour que la coquille s’en- tr’ouvre ; ce muscle , ou ces deux muscles, que l’on nomme adducteurs des valves, forment la partie la plus simple du système des Mollusques Acéphalés; l’épaississement du man- teau qui constitue son bord est con- tractile, aussi y observe-l-on une foule de petits faisceaux charnus destinés à opérer celte rétraction. Ceux qui n’ont pas de pied, tels que les Huîtres, par exemple , ont un système musculaire visible, borné au seul nVuscle adduc- teur des valves ; presque toutes les autres parties du corps sont contrac- tiles ; mais la fibre est répandue et confondue d’une manière inextri- cable. Ceux qui ont un pied, soit pour filer un byssus, soit pour ram- per dans le sable, outre que cet or- gane est essentiellement musculaire MOL et coriace , susceptible de prendre diverses formes , et qu’il a , malgré < cela, une forme déterminée, suivant les genres et les familles , il est pourvu de plusieurs paii’es de mus- cles destinés à opérer certains mou- vemens et surtout ceux de porter le pied en avant, en arrière , ou de le retirer tout entier eu dedans de la coquille. Un autre muscle dont sont pourvus les Conchifères , mais seu- lement ceux qui ont des siphons , est le muscle rétracteur de ces parties dont les libres rayonnantes laissent sur la coquille une impression par- ticulière, quoique cependant quel- ques-uns d’enti'e eux aient des si- phons et ne paraissent point avoir de muscles particuliers pour leurs mouvemens. Dans les Mollusques Céphalés, dans ceux qui ont l’organisation la plus simple , on trouve , comme dans les Hipponices, un muscle d’attache qui a beaucoup d’analogie avec ceux des Conchifères; il sert à opérer les mê- mes mouvemens , mais le reste du système musculaire est déjà fort dif- férent ; il existe une tête, et plusieurs faisceaux charnus sont chargés d’en opérer le mouvement ; il y a une bouche, des mâchoires, une véri- table mastication qui ne peut s’exé- cuter qu’à l’aide de muscles propres situés de chaqué côté de la tête ; la tête a des tentacules qui sont rétrac- tiles ou contractiles, qui jouissent quelquefois en même temps de ces deux propriétés; il faut encore des muscles particuliers pour exécuter ces mouvemens ; la tète elle-même et une partie du corps sortent et ren- trent dans la coquille; un muscle puissant, qui s’attache à la colu- melle, opère ces mouvemens. On pourrait diviser les muscles des Céphalés en plusieurs groupes , d’après les régions qu’ils occupent , nommer Céphaliques ceux qui sont pour la tête; on les diviserait en buccaux et en tentaculaires ; Tra- chéliens ceux du col ; Abdominaux , ceux du corps ; mais dans ces deux régions, à l’exception du muscle co« MOL 63 lumellaire qui les traverse, les mus- cles sont intimement confondus avec la peau , de manière qu’il n’est point possible d’en reconnaître des fais- ceaux particuliers, et qu’ils agissent tous dans l’acte de la progression qui se fait presque uniquement par rep- tation et quelquefois par natation. Si le système musculaire offre des différences notables dans les diffé- rentes classes de Mollusques , le sys- tème des organes de la circulation n’en offre pas moins. Dans les Con- chifères, nous voyons ces organes composés d’un cœur et de ses oreil- lettes , de vaisseaux artériels et de vaisseaux veineux ; le cœur est pres- que toujours symétrique , placé vers le dos dans la ligne médiane, où il est traversé presque constamment par l’intestin rectum; il est charnu, de forme assez peu variable, fusiforme; il est composé d’un seul ventricule, d’une oreillette, soit simple et non symétrique comme dans les Huîtres, soit double et symétrique comme dans les Vénus , les Mactres, les Bu- cardes , etc., etc., en un mot, dans tous les genres à coquille régulière. C’est de ses extrémités que partent antérieurement et postérieurement deux aortes, la postérieure au-des- sous du rectum pour se répandre dans les parties postérieures du corps, et l’antérieure, beaucoup plus grosse, se distribue aux parties antérieures et à presque tous les viscères. Des ex- trémités capillaires des artères , aussi bien que par des radicules, naissent les veines dont les rameaux et les branches se réunissent de tous les points du corps en plusieurs troncs qui se rendent dans le réservoir com- mun des veines ; il est placé au-des- sous du cœur dans la ligne médiane. C’est de ce réservoir que sortent deux gros vaisseaux pulmonaires qui se distribuent à l’une des faces des feuillets branchiaux d’une manière fort régulière, et donnent naissance à un autre ordre de vaisseaux qui reçoivent le sang vivifié par l’acte de la respiration, et le portent dans les oreillettes ou dans l’oreillette qui 64 MOL s’insère par un pédicule plus ou moins long sur le ventricule, à la partie an- térieure , lorsqu’il n’est point symé- trique , dans les parties latérales, quand ilestsymétrique; le sangreutre ainsi dans la circulation aortique , pour recommencer à l’aide des pul- sations du cœur un trajet semblable. Cette circulation , comme on le voit, présente une grande simplicité ; c’est un cercle unique que le sang doit parcourir, et celle circulation, quant à la simplicité, esL la même dans tous les Mollusques quels qu’ils soient. Si les Mollusques Acéphales ont en général le cœur symétrique et deux oreillettes symétriques aussi, les Mollusques Céphalés n’ont point ces organes symétriques , lorsque la coquille ne l’est pas ; ils le sont au contraire lorsque la coquille est par- faitement symétrique. Nous avons vu que dans les Mollusques Céphalés , le manteau formait au-dessus du col ou sur le dos et quelquefois sur les parties latérales de l’Animal une ca- vité destinée à contenir les branchies. On doit être sûr , d’une manière gé- nérale , que le cœur est voisin de ces parties ; il est placé ordinaire- ment vers le dos enveloppé d’un pé- ricarde dans lequel il se meut. Si les branchies sont plus en arrière ou plus en avant, le cœur lui-même est aussi plus postérieur ou plus an- térieur; le cœur, ainsi que les oreil- lettes, n’offre point de valvules com- me dans des types d’ Animaux d’une organisation plus avancée , à l’ex- ception cependant des Sèches cl des Poulpes; les gros vaisseaux même à leur entrée ou à leur sortie du cœur en sont dépourvus, et ce défaut de valvu- les s’expliquerait très-bien si la circu- lation était dans les Mollusques acé- phalés ou céphalés, ce qu elle est dans les biphores, d’après les Observa- tions de Kuhl et Van-IIasselt qui prétendent que la circulation , après s’être exécutée pendant quelque temps du cœur par l’aorte vers les parties du corps , s’arrête un mo- ment pour reprendre par les veines et leurs anastomoses un sens tout-à- MÜL fait contraire. La distribution des vaisseaux est foit différente dans les Céphalés de ce que nous l’avons vue dans les Acéplialés ; le cœur fournit une aorte unique qui se divise bien- tôt en deux tioncs , l’un pour la partie antérieure et l’autre pour la partie postérieure du corps, et quel- quefois ces deux troncs naissent im- médiatement du cœur. Le tronc an- térieur fournit les branches à la tête , au col et souvent à une partie des organes de la génération; le tronc postérieur les distribue an reste des viscères et à la partie postérieure du corps , au foie , aux intestins , à l’ovaire, etc. ; il Fournit aussi une branche pour le manteau , quelques autres pour la peau et pour le pied. Nous avons dit ailleuis, et Biain- ville l’avait fort bien senti, que les Patelles et les genres qui les avoi- sinent ont des rapports avec les Acéphales; nous en avons déjà fait remarquer plusieurs, et les organes de la circulation qui sont symétri- ques , ainsi que les organes de la respiration , nous offrent une nou- velle analogie. Dans les Mollusques qui respirent l’air en nature , on trouve une cavité pulmonaire qui remplace les branchies ; les vaisseaux branchiaux s’y étalent, s’y divisent un grand nombre de fois; mais pour le reste , le système vasculaire se distribue comme dans les autres Mollusques. Dans les Céphalopodes , du moins dans les Poulpes et pioba- blement aussi dans les Sèches, l’or- ganisation beaucoup plus compli- quée et beaucoup plus parfaite a rendu nécessaires des organes de cir- culation beaucoup plus parfaits que dans les autres types ; ainsi , outre un cœur central qui envoie le sang dans toutes les parties* il existe aussi des cœurs latéraux , un de chaque côté, qui donnent une impulsion par- ticulière à la circulation pulmonaire, puisqu’ils se trouvent à l'origine des vaisseaux branchiaux , et de plus on trouve dans ces Mollusques de véritables valvules à l’entrée des veines dans ces cœurs. MOL Les organes de la respiration sont , comme tout le inonde sait , en rap- ports intimes avec ceux de la cir- culation , et ils existent dans une telle dépendance , que dès que la circulation paraît dans les êtres, la respiration commence ; sans cela , la destruction de l’être serait prompte, ce qui rendrait la fonction nuisible : on ne peut le supposer d’après les lois ii immuables rie la nature. Les Mollus- ques vivent dans l’eau pour le plus grand nombre; leur respiration a dû être appropriée à l’assimilation du liquide ambiant ; aussi est-ce d’une respiration branchiale qu’ils sont .presque tous pourvus. Les branchies -sont fort différentes, selon les diver- [r ses classes de Mollusques dans les- quels on les examine. Dans les Bra- chiopodes , la Lingule, par exemple, lies branchies sont sérialement dis— [posées dans le manteau et dans cha- icun de ses lobes ; dans les autres 'Mollusques Acéphalés, les braiïchies (forment des paires de lames qui - t tendent de chaque côté du corps ; f elles sont symétriques, et forment i:deux paires , une de chaque côté : • cette forme lamellaire a fait donner •iîux Mollusques qui les offrent, le B oom de Lamellibranches. Dans les Lgroupes inférieurs des Mollusques CJéphalés , les branchies restent en- core symétriques et elles tiennent un peu de la nature de celles des La- mellibranches , par la disposition .les cirres dont elles sont compo- sées ; d’autres Mollusques comme es Patelles , au lieu de grandes lames continues comme les Lamellibran- ches , ont jour branchies et tout au- tour du pied une foule de petites ame.f rerlicales qui sembleraient être unêfSécomposition ou une modifica- ion de celles que nous venons de teiter. Les branchies, de symétriques ju’elles étaient , deviennent bien- ôt impaires en conservant leur sim- plicité et leur roideur , comme dans S es Calyptrées et les Crépidules ; elles i orment des espèces de peignes cir- •i t rheux dan9 la cavité branchiale ; cette nature de branchies est un passage TOIVtF xi. MOL G b manifeste à celles qui, en conservant la forme pcctinée, sont plus molles et plus charnues : Cuvier a donné aux Mollusques qui les portent le nom de Pectinibranclies. Toutes les bran- chies dont nous venons de parler sont placées en dedans du manteau dans une cavité particulière de cette partie; mais il existe des Mollus- ques qui portent leurs branchies tout- à-fait au dehors , soit sur le dos , soit sur les côtés, comme dans les Scyllées , les Tritonies , les Doris , etc. Dans les Mollusques qui respi- rent l’air , les branchies sont forte- ment modifiées, ou plutôt elles n’exis- tent plus ; à leur place, on voit une cavité plus ou moins spacieuse ta- pissée de toutes parts de nombreux vaisseaux sur lesquels l’air parvient par un simple trou ou par une échan- crure. Les Mollusques Céphalopodes sont Pecunibranches , aussi bien que la plupart des autres Mollusques qui ne rentrent pas cependant dans l’or- dre que Cuvier a nommé ainsi. Le nombre de branchies est peu variable; elles sont presque toujours paires ; il y en a une ou deux. paires dans les Conchifères , dans les Céphalés une paire, dans les Fissurelles, Emar- ginules , etc. Il n’existe plus qu’une seule branehie dans les Calyptrées , Crépidules, etc. Tout en restant im- paire, la branehie se dédouble en plusieurs parties , comme dans les Aplysies ; la branehie devient sé- riale par le grand nombre de ses divisions , comme dans les Patelles , les Phyllidies , etc. ; ou bien elles forment des arbuscules extérieurs , soit autour du corps , soit autour de l’anus , et leur nombre est alors en- core assez considérable; quant à leur position , elle est également assez variable dans les familles ou dans les ordres; elles sont latérales dans les Acéphalés , excepté dans les Bra- chiopodes ou elles sont supérieures et inférieures , et elles sont en géné- ral supérieures dans les Céphalés ; mais elles peuvent être cervicales' c’est-à-dire placées sur le col , où dorsales, placées sur le dos; elles 5 66 MOL sont latérales , soit à droite , soit à gauche , quelquefois médianes , ra- rement ventrales ou pendantes sous le ventre. Les branchies ont fourni de bons caractères pour le groupe- ment des orcjres et des familles; ce caractère a été d’autant plus utile, qu’il repose sur des organes en gé- néral faciles à observer dans les Ani- maux Mollusques ; on s’est servi de leur nombre , de leur position et de leur nature; on a combiné ces divers états avec d’autres caractères pris de différens organes , et on a établi ainsi, en donnant à l’un de ces caractères ou à plusieurs une prédominance sur les autres , divers systèmes dans lesquels on s’est ef- forcé de placer ces Animaux dans l’ordre le pus naturel. Le système nerveux est beaucoup plus avancé dans les Mollusques que dans les autres Invertébrés ; on leur trouve en effet, outre un anneau cé- rébral, des ganglions diversement ré- pandus, mais ils sont dépourvus du cordon ganglionnaire médian des In- sectes et des autres Animaux articu- lés. Dans les Acéphales , le système nerveux est si difficile à étudier , qu’on a douté pendant long-temps qu’il existât réellement ; aujour- d’hui il ne reste plus le moindre doute à cet égard, et Blainville qui, à ce sujet , a fait des recherches assidues sur les Moules où les nerfs sont plus faciles à apercevoir que sur d’autres Mollusques Acéphales , dit, page i44 de son Traité de Ma- lacologie : « Il est composé ( le sys- tème nerveux de la Moule) de trois paires de ganglions. La première , la plus antérieure , est certainement placée sous l’œsophage , ou mieux sous le muscle rétracteur antérieur du pied , en partie recouverte par le bord postérieur de la réunion de la seconde paire de tentacules la- biaux. Les ganglions qui la cons- tituent sont de forme triangulaire et de couleur blanche , opaque ; ils fournissent , i° un filet transversal très-fin qui leur sert de commissure entre eux ; 2° plus en arrière , un MOL rameau plus gros qui se distribue au muscle adducteur antérieur et aux appendices labiaux ; et 3° enfin , en arrière, un très-gros filet qui se porte en dehors, s’applique sui| la membrane du foie, traverse obli- quement le muscle rétracteur an- térieur du pied , suit les côtés dej l’abdomen au-dessous de la termi-j naison de l’ovaire , et va se réu-4 nir au ganglion postérieur. La se-| coude paire de ganglions , la seule qui puisse être regardée comme àj peu près supérieure au canal intes- tinal , est placée au-dessus du mus- cle rétracleur antérieur du pied appliquée immédiatement sur lui au-dessous du foie contre lequel elle est collée. C’est un ganglion gé-J miné ou divisé en deux parties la-| térales par un sillon médian d’une consistance plus molle, d'un aspecj plus pulpeux que les deux autres paires. On en voit sortir en avanj un filet très-fin qui va peut-être s^ joindre au ganglion antérieur , ce que nous ne voulons pas assurer j et en arrière un autre filet qui sd rend aux muscles de l’abdomen La troisième paire des ganglions es tout-à-fait en arrière, au-des- sous et un peu en dehors , à 1; partie antérieure du muscle adduc teur postérieur. Celui d’un côté es séparé de celui de l’autre par tout l’épaisseur du muscle. Ils fournis- sent, i° un filet de commissurj transversal très-fin ; 2° en arrière un filet plus gros qui pénètre dan| le musclé lui-même; 3? de leur an} gle externe et postérieur , deux filet qui se portent en arrière, probable ment aux bords du manteau. Enfii leur angle antérieur et externe re coit le gros cordon d’anastomose d ganglion antérieur. » Cette disposition du système ner veux décrit par Blainville doit pe différer dans les autres Mollusi ques Acéphales ,. et quoiqu’on n le connaisse point encore dans le différentes familles de cette classe on doit s’attendre à le trouver conj forme à ce que Blainville rapport f MOL avec les variations que la disposi- tion différente ou le manque des organes doit apporter dans les divers groupes. Jusqu’à présent , et ce se- rait un sujet fort intéressant de re- cherches et d’observations , on n’est pas encore certain que l’anneau ner- veux cervical soit complet dans les Acéphales , ce qui semble probable; mais l’observation manque. Dans les classes inférieures des Céphalés, dans ceux qui se rapprochent le plus des Acéphales, le système nerveux, quoi- que plus avancé, reste cependant en- core dans une plus grande simpli- cité. Néanmoins et sans aucun doute l’anneau cérébral se complète , les filets nerveux et les ganglions sont plus isolés , plus solides, beaucoup plus distincts des parties qui les en- vironnent , et ils offrent des systèmes bien constans et bien réguliers pour chaoue ordre de fonctions. Dans les Patell es , les Ernarginules , les Fissu- relles et les genres voisins, le cerveau se compose d’un ann.i ;.u qui embrasse l’œsophage ; il présente deux petits renflemens gangbonnaires, latéraux, peu sensible?, qui fournissent des filets aux -tentacules et à la masse buccale La partie inférieure de 1 anneau cérébral offre une autre paire de ganglions beaucoup plus gros qui donnent des nerfs aux viscè^ res, au manteau, aux branchies et aux muscles. A mesure que l’on arrive à des Animaux plus parfaits , le système nerveux se perfectionne; aussi dans les Haliotides , par exem- ple , le ganglion des viscères se dé- tache du cerveau pour descendre jusqu’à la partie antérieure du nnis- cln-;’-*ttache, pour envoyer des filets aux muscles de la locomotion , ainsi qu’à l’estomac , aux intestins et aux autres viscères. Dans les Mollusques Turbinés, il diffère peu de ce que nous l’avons vu dans les Haliotides; cependant il est assez constant que les principaux filets partent des gan- glions cérébraux pour fournir ensuite des ganglions viscéraux , suivant les systèmes oii ils se répandent; ainsi •1 y en a un oculo-teutaculaire qui MOL 67 distribue des filets aux tentacules et à la bouéhc, un autre péni-vaginal pour les organes antérieurs de la gé- nération. Des filets sont particulière- ment destinés au pied, les autres au cœur, aux vaisseaux dont ils suivent les ramifications , et se répandent ainsi profondément dans tous les viscères. Dans les Céphalopodes , le système nerveux est encore plus parfait que nous ne venons de le voir dans les Gastéropodes et les Trachélipodcs; il existe pour la première fois une ca~ vite crânienne, il est vrai, cartilagi- neuse, qui contient un ganglion cé- rébral fort gros. Ce ganglion se joint avec celui qui est sous-œsophagien par des branches latérales qui com- plètent l’anneau cérébral .; ce cer- veau fournit des nerfs acoustiques , une paire de gros nerfs ophtalmi- ques , des nerfs nombreux pour les muscles et pour l’enveloppe com- mune en forme de sac ; d’autres par- ticuliers pour le cœur et les bran- chies; enfin chaque viscère important a le sien propre , plusieurs rameaux pour la masse buccale , deux fort gros pour l’estornac , l’intestin et le foie ; un autre enfin pour les organes de la génération. Nous avons vu se perfectionner successivement les divers systèmes que nous avons rapidement examinés dans les Mollusques, et le système nerveux a suivi en cela la loi com- mune ; il se montre plus parfait lors- que les organes eux-mêmes le sont devenus. A peine sensible dans les Mollusques des classes inférieures , il est presque aussi parfait que celui des Vertébrés dans les classes supé- rieures; cette relation des organes est tellement constante et soumise à des lois si peu variables , que le zoolo- giste connaissant un système d'or- ganes, peut en déduire àpriori tout le reste de l’organisation; si en effet on parle d’un Mollusque qui a une tête , des tentacules, des yeux, une masse buccale, un système digestif, un cœur, nous avons sur- le*- champ l’idée des muscles propres au mouve- 68 MOL meut de la tête, delà bouche, et conséquemment des muscles masti- cateurs, de déglutition, des muscles propres, des tentacules, etc., des nerfs pour leur sensibilité; d'un cerveau pour en transmettre l’im- pression; l’œil enlraîue un nerf opti- que ; le système digestif, des glandes et des sécrétions, etc. ; un cœur veut des branchies ou une respiration, etc. Les organes de la digestion , dans les Acéphales, se composent d’une ouverture buccale sans mâchoires , ordinairement ronde, petite, pro- fondément placée antérieurement , garnie de lèvres fort courtes qui se continuent à deux paires de palpes labiaux , une de chaque côté. Cette ouverture communique sans intermé- diaire avec l’estomac , qui est plus ou moins pyriforme, très-mince, enve- loppé de toute part par le foie, qui est dépourvu de canaux biliaires; il verse dans l’estomac le produit de la sécrétion par des pores béants assez nombreux; l’estomac se termine pos- térieurement en un cul-de-sac, au- dessus duquel se trouve l’ouverture pylorique où commencent les intes-r tins qui, après plusieurs circonvolu- tions dans le foie et dans l’ovaire , se continuent par un rectum qui est toujours dorsal et médian ; ils se ter- minent par une ouverture anale qui transmet au dehors les excrémeus, soit au moyeu d’un tube ou siphon anal, soit qu’il soit libre ou dépour- vu de tube. Dans les Mollusques Céphalés la partie antérieure du système diges- tif se complique : d’abord dans les classes inférieures , on trouve une bouche souvent armée de mâchoires, pourvue d’une langue cartilagineuse. Les alimens broyés et goûtés passent dans un œsophage plus ou moins long avant de parvenir jusque dans l’es- tomac; cet estomac est assez ample , encore enveloppé par le foie, qui commence à avoir des canaux de sé- crétion ; il existe des glandes sali- vaires dont les Acéphales sont dé- pourvus; les intestins plus ou moins longs se replient dans le foie et l’o- MOL vaire , sont quelquefois diversement boursouflés et se terminent par un anus ordinairement flottant , soit an- térieurement , comme dans les Pa- telles , soit sur le côté gauche de l’Animal , dans le sac branchial. Cet arrangement est à peu près le même dans les Mollusques Gastéropodes et Trachélipodes ; seulement quelques- uns ont la bouche munie d’une trompe. Un seul Mollusque fait ex- ception à cette règle , c’est l’habitant des Dentales qui a les organes diges- tifs symétriques; l’intestin , droit dans sa direction , est terminé posté- rieurement dans la ligne médiane. Quelques Mollusques ont deux es- tomacs , l’un souvent garni de piè- ces osseuses ou cartilagineuses, a quelques ressemblances avec le gé- sier des Oiseaux; l’autre est simple et membraneux , et communique avec le premier par un second œso- phage. Cette disposition se remar- que dans les Aplysies , les Bulles, etc., etc. Dans les Céphalopodes, la tête est armée de mâchoires solides, cornées, semblables à un bec de Perroquet. On trouve dans ce bec une langue épaisse, charnue, ayant des mouvemens propres, étant mus- culaire comme celle des Quadrupè- des: elle est garnie de crochets au moyen desquels les alimens descen- dent lacérés dans l’œsophage; cet or- gane est assez long et grêle; il se lermine par une première poche que Cuvier nomme jabot. C’est un esto- mac membraneux, long, légèrement boursouflé , qui se rend à un autre estomac charnu et très-musculeux, qui a une organisation semblable à celle du gésier des Oiseaux. Il est revêtu à l’intérieur d’une membrane subcartilagineuse qui se détache fa- cilement, pareille en tout à celle des Oiseaux. L’intestin ne commence pas encore après cet appareil , déjà fort considérable; le duodénum après le gésier se gonfle .en une troisième poche tournée en spirale, qui, rece- vant les vaisseaux biliaires, est des- tinée sans aucun doute à opérer le mélange de ce fluide avec les alimens MOL soumis à une lacération et à une di- gestion stomacale complète ; c'est de cette dernière cavité que naît l’intes- tin assez régulier dans sa grosseur. Après avoir fait plusieuis replis il se termine par l’anus placé antérieure- ment dans l’entonnoir. La disposition des organes de la di- gestion est telle dans les Mollusques que l’on peut en déduire presque à priori la nature desalimens qu'ils sont susceptibles de prendre. Ainsi , dans les Acéphales, on prévoit qu’il n’y a ni suçoirs , ni mâchoires , ni masses buc- cales; que cetteparlieest formée d’une simple ouverture ; les alimens ne peu- vent être que des parties animales ou végétales atténuées par la putréfaction et réduites presqu’à l’état moléculaire. Dans les Céphalés , au contraire , l’existence de mâchoires , d’une bou- che compliquée , de muscles , de cro- chets cornés, d’une trompe, de mâ- choires puissantes semblables à un bec d’Oiseau , indiquent dès le pre- mier aperçu , que lesVLnimaux qui sont pourvus de pareils organes doi- vent mâcher , déchirer des alimens , soit végétaux , ^oit animaux. Les organis de la génération ré- duits dan_ les Conchifères à l’organe femelle seulement, ce qui rend im- possible toute espèce d’accouplement, se composent d’un ovaire qui occupe l’intervalle des muscles du pied et les interstices des lobes du foie; il forme la presque totalité de la masse abdo- minale. Cet organe considérable communique en dehors par un ovi- ducte qui s’ouvre entre les feuillets branchiaux. Dansle tempsdela ponte des œufs , les oviductes se gonflent , et souvent s’accroissent entre les deux feuillets du manteau. Pendant ce temps l’oviducte se remplit d’un li- quide laiteux à travers lequel les œufs sont. obligés de passer avant d’entrer dans l’épaisseur des feuil- lets branchiaux ou ils sont rléposés jusqu’au moment ou le petit Acé- phale, pourvu de sa coquille , peut sortir vivant du sein de sa mère. Dans les Acéphales qui vivent fixés aux corps sous-marins, le petit Ani- MOL fi 9 mal , en tombant hors de la coquille de sa mère, se fixe dans l’endroit ou il s’arrête. Cette simplicité de la fonc- tion de reproduction dans les Acé- phales, a été contestée il y a peu de temps par Prévost de Genève, qui a annoncé avoir découvert des Ani- maux spermatiques dans certains in- dividus de Ja Molette des peintres, ce qui supposait l’existence d’un or- gane mâle. C’est en vain que Blain- ville a cherché cet organe sur un grand nombre de la même espèce de Mollusques ainsi que sur des Ano- dontes, il n’y a rien trouvé; nous avons fait les mêmes recherches sur un assez grand nombre de Mu- lettes de notre rivière, et toutes ont été sans résultat à cet égard. Bory de Saint-Vincent qui , à cette époque, s'occupait de la recher- che des Zoospermes dans toutes les classes d’ Animaux , nous a dé- claré n’avoir, pas plus que nous et Blainvilie, réussi à trouver ce qu’a- vait annoncé Prévost. Il serait du plus grand intérêt que l’observateur ge- nevois nous donnât de nouveaux dé- tails et nous mît à même de répéter sûrement ses expériences. Les Mollusques Céphalés, dans les genres qui avoisinent le plus les Conchifères, n’ont aussi qu’un or- gane femelle , un ovaire unique tei’miné par un seul oviducte tou- jours d’un seul côté, dirigé d’ar- rière en avant et se terminant le plus souvent à droite, rarement à gauche dans la cavité branchiale; nous n’avons pas dit collectivement la' classe des Céphalophores herma- phrodites de Blainvilie , parce que , parmi les genres qu’il y rapporte, il y en a quelques-uns, et la Calyp- trée entre autres, qui sont Céphalés dioïques puisqu’ils portent les deux sexes. Dans les Céphalés dioïques , ou trouve les deux sexes réunis sur un meme individu qui a besoin pourtant d’un accouplement réci- proque de la part d’un autre in- dividu delà même espèce; les deux individus accouplés sont également fécondés. Chaque individu porte donc 7o MOL à la fois des organes mâles et des or- ganes femelles. Les organes mâles se composent d’une verge ou organe ex- citateur qui est le plus souvent rétrac- tile , à la manière des tentacules des Limaces et des Limaçons ; dans d’au- tres elle est seul ementcontractile; exté- rieur alors et de forme assez variable selon les genres et même les espèces , cet organe est ordinairement placé sur le col , ou sort du col près du tenta- culedroit, qui, dans l’état de repos, offre un petit mamelon à sa base. A la base de la verge se voit un canal déférent qui se colle au second ovi- ducte en faisant des plis nombreux , et se termine à un testicule. Tel est l’état de simplicité de l’organe mâle des Mollusques Céphalés dioïques ; dans quelques-uns d’entre eux on trouve de plus à la terminaison du canal déférent , un organe mullifide que plusieurs zoologistes considèrent comme une vésicule séminale; Blain- ville esî porté à croire que ce n’est qu’une glande prostate. L’organe femelle principal est un ovaire généralement assez gros placé dans la partie postérieure du corps avec le foie. Cet ovaire donne nais- sance à des canaux dont la distribu- tion et l’accroissement successif, par la réunion de leurs diverses Tranches, ressemble beaucoup à ceux d’un or- gane sécréteur d’un fluide, plutôt qu’à celui qui, dans d’autres Ani- maux , est destiné à contenir les œufs. Ces divers canaux donnent naissance à un oviducte plus ou moins infléchi sur lui-même, qui se lie intimement avec la partie mâle , s’élargit en une sorte de poche que quelques-uns pen- sent être une matrice , et que les au- tres croient être une continuation de l’oviducte. Cette opinion, au reste, paraît fort plausible, et nous l’adop- terions de préférence à la première. Cette seconde partie de l’oviducte sécrète une liqueur visqueuse et s’en remplit; dans l’endroit où se termine à l’extérieur la seconde partie de l’oviducte, aboutit aussi un canal qui descend d'une sorte de vessie dont on ignore l’usage, et qui est contenue MOL dans la cavité commune aux viscères Dans quelques Mollusques, et uni- quement dans ceux qui sont pul- monés, on remarque, outre les par- ties que nous avons indiquées une cavité particulière qui contient une tige osseuse qui est lancée par l’Animal contre celui avec qui il va s’accoupler, pour l’exciter sans doute à un plus haut degré. Les Mollusques qui portent les deux sexes séparés , offrent dans les organes de la géné- ration peu de différences avec ce que nous les avons vus. Dans les Mollus- ques dioïques, les femelles ont le renflement de l’oviducte ou matrice beaucoup plus constant; les mâles ont la verge toujours extérieure , contractile et non rétractile, et les vésicules multifides sont remplacées par une seule cavité placée à la ter- minaison du canal déférent. Quoique l’on connaisse en général assez bien les organes de la génération des Mol- lusques, l’observation n’a pu encore répandre sur le mode de cette fonc- tion un jour suffisant. On ne sait pas dans l’acte de la génération quelles sont les parties qui entrent en con- tact immédiat; on ne sait point quelle part chaque organe prend pendant la copulation ; quelle est la nature du fluide qu’il sécrète, s’il est versé en une ou plusieurs fois; quels sont les or- ganes du sexe femelle qui lereçoivent. Nous pensons cependant qu’à l’aide de la grosseur des Zoospermes des Mollusques qui sont, par cela même, plus faciles à observer , comme l’ont constaté les savantes observations de Dumas et de Bory de Saint-Vincent , qu’on pourrait, après l’accouplement des Hélices ou des Limaces , par une dissection bien faite , retrouver la liqueur du mâle dans certaines par- ties des organes femelles et constater par-là quelles sont celles qui entrent en contact avec l’organe mâle. Quant à la manière dont les œufs se condui- sent dans les organes femelles avant d’être déposés par la mère, quels sont les contacts qu'ils éprouvent pour qu’ils soient fécondés, on l’i- gnore aussi presque entièrement. MOL Les organes de relation ou des sens - paraissent eu général peu développés dans les Mollusques , quoique cepen- ■ dant ceux des classes supérieures les , aient tout aussi parfaits que certains Vertébrés. Le toucher paraît être le sens le plus parfait dans les Mollus- ques. Répandu dans toute leur peau molle et muqueuse, il perçoitle moin- dre attouchement , le moindre choc, .et le transmet bientôt à l’Animal. Ce -sens, dans les Conchifères , réside, à ce qu’il paraît, plus particulièrement dans les bords du manteau, qui au moindre attouchement se retirent, et l’Animal se renferme dans sa coquille; le pied peut être louché sans que l’Animal paraisse le sentir aussi vive- i ment. Dans les Mollusques Céphalés, le sens du toucher réside dans tout le corps comme dans les Acéphales , et , déplus, il a lesorganesspéciaux , dans les tentacules, placés sur la tête , aussi bien pour porter les organes de la vue que pour avertir T Animal par le loucher des obstacle? qui se pré- sentent devant lui. La sensibilité de la peau des Mollusques Céphalés doit être peu développée dans ceux qui ont le corps ou et la peau continuel- lement exposée à différentes impres- sions. Parmi ces Mollusques, ceux qui ont la peau rugueuse doivent l’avoir moins sensible encore , d’autant que dans ce cas elle devient dure et sub- coriace. La préhension des alimens se fait de deux manières fort différentes dans les deux grandes divisions des Mollusques ; les Acéphales , comme nous l’avons dit, n’ont point de mas- tication ; ils doivent donc éprouver fort peu de sensations par le goût ; cependant il faut qu’ils en éprouvent, car sans cela ils avaleraient indistinc- tement toutes les substances qu’ils rencontreraient. Il est à présumer que les palpes labiaux, qui garnissent l’ouverture buccale, et qui reçoivent un gros rameau nerveux du ganglion cérébral , sont destinés aux percep- tions du goût, ou tout au moins ils sont destinés à faire rejeter les subs- tances nuisibles ou inutiles à la nu- MOL 7 1 trition. Dans les Céphalés, il se fait un broyement des alimens dans une cavité buccale munie d’une langue bornée et quelquefois charnue , ce qui suppose une sensation plus dé- veloppée ; ce qui le prouve, c’est que ces Animaux font choix des ali- mens , comme on peut le remarquer dans les Hélices et les Limaces , etc. Dans les Céphalopodes , cette sen- sation doit être plus développée encore , puisqu’ils ont une langue charnue. La vision dans les Acéphales est entièrement nulle, et elle doit être bien faible dans les Mollusques Cé- phalés qui ont simplement des points oculaires , et quoique ces organes soient déjà assez compliqués, malgré la petitesse de leur volume, ils sont, à ce qu’il paraît , d’une utilité bien peu considérable aux Mollusques qui en sont pourvus ; les yeux sont tou- jours placés sur la tête et sur les tentacules, soit à la base,, soit au milieu sans pédoncules , soit au mi- lieu et pédonculés , soit enfin au sommet de ces organes : quand il y a une seule paire de tentacules , ils sont oculifères ; mais quand il y en a deux paires , les inférieurs sont buccaux et les supérieurs portent les yeux. Dans les Céphalopodes , l’or- gane de la vue est porté à un degré de perfection vraiment étonnant; les yeux sont grands , couverts de pau- pières formées de la même manière que ceux d’Animaux déjà très-avan- cés dans l’échelle organique, dépour- vus cependant de cornée transpa- rente , de chambre antérieure et conséquemment d’humeur aqueuse , et , ce qui étonne davantage, d’une véritable choroïde. Le sens de l’ouïe n’cxistedansaucun Mollusque, à l’exception des Cépha- lopodes qui offrent un rudiment'dc l’organe de l’audition; aussi voit-on que les Mollusques sont absolument insensibles au bruit, quelque rappro- ché et quelque fort qu’il soit. Si en frappant l’eau , on les voit quelque- fois se contracter , cela dépend de la vibration ou du mouvement du liqui 72 MOL de , et non du son qu’il leur a trans- mis. L’oreille des Céphalopodes con- siste en deux cavités creusées dans la partie la plus épaisse de l’anneau cartilagineux ; ces cavités sont hémi- sphériques, lisses, et contiennent un bulbe de même forme qui reçoit un nerf acoustique, et qui contient , fixé à sa paroi postérieure , un osselet hémisphérique ; celte oreille n’a au- cune communication avec le dehors et ne présente sur la tête aucun signe de son existence. Un assez grand nombre d’observa- tions tendraient à faire croire que les Mollusques sont pourvus de l’o- dorat ; on voit en elfet que les Hé- lices et les Limaces sont attirées par les odeurs de certaines substances qu’elles préfèrent pour leur nourri- ture. Cette perception se produit-elle par toute la surface cutanée qui a quelque ressemblance avec une mem- brane muqueuse ? ou se fait-elle par un endroit déterminé du corps? c’est ce que l'on ignore et ce que l’on ignorera sans doute long-temps en- core ; mais il est certain qu’il n’exis- te chez eux aucun organe spécial de l’odorat. La locomotion des Mollusques va- rie autant que les organes qui sont destinés à la produire; elle est com- plètement nulle dans les Acéphales fixés par leur coquille , comme dans les Huîtres , les Spondyles i, etc. Le Mollusque a quelques mouvemens très-bornés, il est vrai , lorsqu’il est fixé par un byssus, et ce mouvement est plus borné encore dans les Acé- phalés lithophages qui se creusent des loges plus ou moins profondes dans les pierres ou dans les Polypiers; aussi dans tous ces Animaux , on ne trouve que des rudimens des orga- nes de la locomotion. Les Mollusques qui vivent dans le sable ont aussi peu de mouvemens ; ils se réduisent en général à monter et à descendre dans un trou qui contient juste l’A- nimal et sa coquille , comme dans les Solens, par exemple; dans d’au- tres , comme les Mactres, les Vénus, les Cythérécs , les Mulctles, etc., le MOL Mollusque , à l’aide de son pied et de l’entrebâillement des valves , rampe sur le sable en y creusant un sillon; mais ce mouvement n’est pas une véritable reptation , comme dans les Gastéropodes. Il s’exécute par un mouvement de bascule opé- ré par le pied qui prend son point d’appui dans le sable et pousse , comme un levier , la coquille en avant. Dans les liucardes , outre cette progression qui est la plus or- dinaire , la longueur du pied ployé dans son milieu donne au Mollusque, en l’appuyant sur le sable et en le redressant promptement, la faculté de faire un saut, comme s’il était mû par un ressort. Quelques Mol- lusques Céphalés vivent fixés aux rochers comme les Coquilles bival- ves : nous citerons les Hipponices ; aussi le pied est à l’état rudimen- taire et remplace le second lobe du manteau des Acéphales. Les Mollus- ques Céphalés désignés par le nom de Gastéropodes rampent tous com- me les Limaces , par exemple , à l’aide du disque charnu que l’on nomme pied ; dans les Ptéropodes , la locomotion est une véritable na- tation qui s’opère au moyen d’ap- pendices latéraux ou de nageoires. Les Hétéropodes sont aussi des Mol- lusques nageurs qui ont une na- geoire dorsale verticale, et une au- tre caudale ou postérieure, verticale aussi. Les Céphalopodes enfin ont une natation fort active; ils se diri- gent dans tous les sens , comme le peuvent faire des Poissons; quelques- uns cependant sont dépourvus de nageoires, comme les Sèches; d’au- tres en sont munis d’une paire seu- lement, à l’extrémité postérieure du corps ; mais les bras , ces moyens puissans de préhension , servent aussi à la natation et aux divers mouvemens du Mollusque. Nous aurions pu terminer cet ar- ticle par des considérations sur l’im- portance que les divers zoologistes donnent aux différens organes pour établir des principes de classification méthodique cl naturelle; le peu d’u- MOL i niformilé qui existe , à cet egard , dans les divers travaux des natura- listes , fait désirer une discussion approfondie de la valeur des carac- tères les plus essentiels devant être pris sur les organes les moins va- riables. Nous nous proposons de traiter cette question à l’article Sys- tème. (d..h.) MOLOBRE. Molobrus. ins. Genre de l’ordre des Diptères , famille des Némocères, tribu des Tipulaires, éta- bli par Latreille aux dépens du grand genre Tipula de Linné et auquel Meigen a donné le nom de Scia/a. Les caractères de ce genre sont : des veux lisses, distincts, rapprochés sur le vertex ; palpes filiformes ; anten- nes sétacées , simples, beaucoup plus longues que la tête , de quinze à seize articles; ailes couchées sur le corps ; yeux composés, presque en forme de croissant. Ce genre se distingue des Mycétobies qui en sont très - voi- sins , par les yeux qui dv.-'is ces der- niers sont ovales et sar*j échancrure, et par la disposition des petits yeux’ lisses. Les genres Platyure , Scio- phile et Campi’.omyze en sont sépa- rés par des caractères tirés des yeux, des formes du corps et du port des ailes. Enfin les Céroplates en sont éloignés par leurs antennes en mas- sue perfoliéc et presque en forme de râpe. L’espèce qui sert de type à ce genre est la Tipula Thomas , L. ; elle est très -commune dans les lieux frais et humides des jardins et des bois. Elle est longue d’envi- ron trois lignes , toute noire , avec l’abdomen conique, et a , de chaque côté, une ligne d’un jaune safran. Meigen et Fabricius la rapportent au genre Sciara. Le premier l’a figurée, Dipt., part, i, tab. 5, fig. 1 5-i 7. (G.) MOLOCHIA. bot. itian. (Séra- pion.) Le Mouron. (b.) MOLOCHITES. min. Léman , Je premier, a reconnu un Jade dans celle pierre arabique mentionnée par l’linc. (b.) MOL 7â MOLON. bot. phan. (Pline.) La Filipendule selon C. Bauliin. (b.) * MOLON A. bot. piian. Les liabi- tans de la province de Truxillo , au Pérou , donnent ce nom au Rhamnus senticosa de Kunlh, que Roemer et Schultes ont mal à propos rapporté au genre Col/etia de Ventenat. (g. .N.) MOLOPS. Molops. ins. Genre de l’ordre des Coléoptères , section des Pentamères, famille des Carnassiers terrestres , tribu des Carabiques, éta- bli par Bonelli , et ayant pour carac- tères : les deux tarses antérieurs des mâles seuls dilatés; crochets des tarses simples ou sans dentelures ; point d’étranglement ou de dépression brusque à l’origine de la tête ; articles dilatés des tarses antérieurs des mâ- les, en forme de cœur ou de trian- gle , ne formant point de palette , soit carrée, soit orbiculaire; anten- nes coin posées d’articles courts et pres- que en forme de chapelet. Le genre Molops se distingue du genre Perçus qui en est le plus voisin, parce que le rebord extérieur des étuis de ces der- niers se termine à l’angle extérieur de leur base et ne se replie point , comme dans tous les autres genres , sur elle. Les Plérostiques , les Abax et les Platysmes en diffèrent par leurs antennes qui ont des articles plus allongés et par les formes du corps et du corselet. Ce genre est formé aux dépens du grand genre Carabe de Linné et de Fabricius, ou des Harpales et des Félonies de La- treille. On peut y rapporter les Carabus e/alus , Fabr. ; Scari/cs ga- gates , Panz. , Fq.un. Iris. Germ. xt, i ; Carabus terricola, Fabr. ; Scariles piceus , Panz. , lu'e. cil., 11. (g.) MOL ORQUE. Molorchus. ins. Genre de l’ordre des Coléoptères établi par Fabricius et comprenant les Nécydales de Latreille qui ont les étuis très-courts. V . Nécydale. (g.) MOLOSSE, mam. V. Vesperti- EJON. * MOLOSSE, rept. oph. Espèce du genre Couleuvre. ïr. ce mol. (n.) 7 * MOL MOL MOLOSSE. Molossi/s. moel. Blu- menbach, dans son Specimen archœo- logiœ telluris , etc., pag. 21, pl. 2, fig. 6, a mentionné et figure un corps fort singulier qu’il a confondu avec les Orihocératites, sous le nom d ’Or- t/iuceratites gracilis. C’est avec ce corps que Montfort a fait son genre Molosse qu’il caractérise de la ma- nière suivante : coquille libre, uni- valve , cloisonnée , droite , conique , hstuleuse et intersectée ; cloisons unies, faites en tambour; siphon latéral continu , rond , servant de bouche; sommet pointu ; base hori- zontale. Cette coquille, changée en fer sulfuré, est-elle dans son entier? le test a-t-il été remplacé par la ma- tière étrangère? les cloisons seules existent-elles , le test ayant disparu , ou bien l’inverse est-il arrivé ? Il fau- drait pouvoir répondre à ces ques- tions d’une manière satisfaisante pour pouvoir se faire une idée exacte du Molosse. Ne serait-ce pas un corps semblable à ceux figurés par Schlo- theim dans son P etrefactenkunde , troisième cahier, pl. ig,fig- 8,9, sous le nom de Tentaculites , et qui aurait été mal figuré ou mal vu par Blumenbacli , et par suite plus mal recopié par Montfort? Lamarck n’a pas mentionné le Molosse; Cuvier a imité Lamarck. Férussac l’a placé dans la famille des Nodosaires, et si ce corps est suffisamment connu , c’est là la seule place qu’il doit oc- cuper. Blainville , dans son Traité de Malacologie, a reporté les Molos- ses ainsi que les Nodosaires dans le genre Orlhocère, ce qui rend celui ci, à bien dire , un iricerlœ sedis par les différentes Coquilles qu’il renferme. Lalreille a mentionné les Molosses dans la tribu des Orthocérates , à la fin, dans la dernière section, qui comprend les Coquilles noueuses ou annelées transversalement; ils sont en rapport avec les Echidnées , les Ra- phanistres, Réophages, Nodosaires et Spirolines. Nous renvoyons à Ortiio- çÉh vi'ES , O rti 1 OCÈ u us e l Nouosaircs. (D..H.) MOLOSSUS. MAM. Nom scienti- fique du Dogue , race ou espèce de Chiens domestiques. (b.) * MOLOXITA. ois. Et non Mo- loxirna. Espèce du genre Merle, (b.) MOLPADIE. Molpadia. eciiin. Genre d’Echinodermes sans pieds, établi par Cuvier (Règ. Anim. T. rv, p. 20), dont les caractères sont : corps coriace , en forme de gros cylindre ouvert aux deux bouts ; organisation intérieure à peu près semblable à celle des Holothuries ; bouche privée de tentacules et garnie d’un appareil de pièces osseuses moins compliqué que celui des Oursins. Ce genre ne renferme qu’une espèce dont l’ex- trémité où est l’anus finit en pointe ; Cuvier l’a nommée Molpadia ho- lothurioides ; elle vit dans la mer Atlantique. (e. d..l.) * MOLPADIE. Molpadia. bot. phan. Genre de la famille des Sy- nanthérées , et de la Syngénésie su- perflue , L. , établi par Cassiui (Bul- letin de la Soc. Philom. , novembre 1818) qui ne savait pas ce mot con- sacré dans la zoologie , et qui l’a placé dans la section des Inulées- "Prototypes , en fixant ainsi ses ca- ractères : involucre presque orbicu- laire, formé d’écailles imbriquées; les extérieures ovales-oblongues , coria- ces et appliquées dans leur partie in- férieure, foliacées et étalées en forme d’appendice à leur sommet; les inté- rieures appliquées, linéaires-oblon- gues , terminées par un appendice étalé , arrondi , légèrement scaricux et frangé sur les bords; réceptacle très-large , plane , garni de paillettes subulécs ; calathide radiée; les Heurs du centre nombreuses , régulières et hermaphrodites; celles de la circon- férence sur un seul rang , nombreu- ses et femelles ; corolle des fleurs cen- trales ayant le tube très -aigu en dehors ; celles de la circonférence en languettes linéaires très - longues ; anthères munies à la base d’appendi- ces longs et barbus ; ovaires oblongs, cylindriques , glabres , surmontés d’une aigrette trcs-courtc , cartila- gineuse, offrant quelquefois une Ion- MOL i giic soie à peine plumeuse. Ce genre est fondé sur une Plante qui offre des rapports avec les Iuula et les Buph- talmum; aussi les auteurs l’ont-ils placé dans ces deux genres. Tourne- : l'ort en faisait le type de son genre Astéroïdes , mais il lui associait un véritable Buphtalmum. La Molpadie odorante, Molpadîa suaveolens , Cass. , Buphtalmum cor- di folium, Walclst. et Kitaib. , Inula : rnacropky lia , Marsch., I ■ Caucasica, Pers. , est une fort belle Plante her- bacée dont toutes les parties exhalent une odeur agréable. Sa tige élevée, presque simple, pubescente , porte des feuilles alternes ou opposées. Les feuilles radicales sont très-grandes , pétiolées, eprdiformes, irrégulière- ment dentées eii scie, ridées et gla- bres sur leur face supérieure , mar- quées de nervures sur leur face infé- rieure et parsemées de poils et de glandes remplies d’huile volatile odo- rante. Les fleurs sont jauneo , très- : grandes , solitaires au son’/met de la tige ou des rameaux axdiaires. Cette Plante croît dans les contrées orien- tales de l’Europe ; et au Caucase. • (G. .N.) * MOLTK.IE. Mollkia. bot. piian. Genre de la famille des Borraginées et de la Pentandric Monpgynie , L. , établi par Lehmann (N. Schrift. der Naturf. gesellsch. z. Halle , 5,2, p. 4) qui l’a ainsi caractérisé : calice à cinq divisions profondes, linéaires, lancéolées, dressées; corolle cylin- dracée , presqu’infundibuliforme , plus longue que le calice; gorgenue; cinq étamines dont les filets plus longs que la corolle , les anthères oblongues , incombantes ; stigmate échancré; akènes grands, ovés , dif- formes , uniloculaires , rugueux , fixés au fond du calice , non perforés à la base; deux ordinairement plus grands. Ce genre est formé aux dépens des Onosma de Willdenow, et ne pa- raît pas en être très-distinct. Tl com- prend seulement deux espèces : la première, Molli la punctata, Lehm. , est une plante de la Galatie dont les feuilles radicales sont obovées , lan- MOL 7 5 céolées , obtuses , hérissées de poils nombreux ; les fleurs sont presque sessiles , alternes, tournées du même côté , accompagnées de bractées lan- céolées , aiguës , plus longues que le calice. Les akènes ou noix sont mar- qués d’impressions punctiformes. L’autre espèce , Moltkia cœrulea , était Y Onosma cœruleum de Willde- now, Plante d’Arménie, à feuilles caulinaires, oblongues, lancéolées, aiguës , presque soyeuses , à corolles beaucoup plus longues que le calice , et à noix rugueuses. Lehmann a don- né deux bonnes figures de ces Plantes dans l’ouvrage publié sous le titre d 'Icônes rariorum Fiant arum è fanü- liâ Asperifoliarum , t. 45 et 44. (g. .N.) MOLUCCA. bot. phan. D’anciens botanistes désignaient sous ce nom le genre appelé Molacella par Linné. V ■ Mole celle. (e.) MOLUCELLE. Molucella. bot. phan. Genre de Plantes de la famille des Labiées et de la Didynamie Gym- nospermie , caractérisé par un calice campanulé évasé , plus grand que la corolle , et à cinq ou dix dents épineuses ; par une corolle à deux lèvres écartées ; la supérieure con- vexe, entière ou légèrement échan- crée ; l’inférieure à trois lobes, dont le moyen est plus grand et obeordi- forme. Le style est de la longueur des étamines, et le fruit se compose de quatre coques placées au fond du calice. Ce genre dont on ne connaît qu’un petit nombre d’espèces se distingue surtout par la grandeur de son ca- lice. Une seule espèce croît en Eu- rope , c’est la Molucelle ligneuse, Molucella frutescens , L. , Allion. , Ped., n. 122, T. il, fig. 2. C’est un petit Arbuste haut d’un à deux pieds, croissant dans les lieux arides et sur les rochers , en Provence, en Italie. Sa tige est carrée , rameuse et di- chotomc , munie d’aiguillons gémi- nés. Ses feuilles opposées sont pétio- lées, ovales, pubescentes, marquées de trois à cinq grosses dents. Les fleurs sont blanchâtres , réunies eit 76 MOL petit nombre à l’aisselle des feuilles supérieures. On cultive encore dans les jardins de botanique la Molucclla lœuis , L. , qui est annuelle et originaire de la Syi'ie. (a. r.) MOL1JE. pois. Vieux nom fran- çais de la Morue. JP. Gade. (b.) MOLUG1NE. bot. pu an. Pour Mollugine. V. ce mol. (b.) MO LU QUE. bot. phan. Pour Molucelle. P. ce mot. (b.) MOLURE. rept. oph. Espèce du genre Couleuvre. V . ce mot. (b.) MOLURIS. Moluris. ins. Genre de l’ordre des Coléoptères , section des Hétéromères , famille des Méla- somes , tribu des Piméliaires, établi par La treille et ayant pour carac- tères : mâchoires découvertes en dessous jusqu’à leur base et point cachées par le menton ; corselet presque rond ; abdomen ovale; an- tennes un peu plus grosses vers leur extrémité , terminées par un article ovoïde. Ce genre se distingue des Pimélies , des Eurychores, des Akis et des Ërodies par le dernier article des antennes qui, dans ceux-ci, est très-petit comparativement au précé- dent. à peine saillant dans quelques- uns et en forme de cône très-court. Les Tentyries s’en distinguent par les antennes qui finissent par deux à trois articles globuleux et qui sont partout de la même grosseur; les Tagénies en sont éloignées par leur corps linéaire et leurs antennes pres- que perfoliées, et les Sépidies en sont séparées parla forme du troisième ar- ticle de leurs antennes et par celle du corselet. Le corps des Moluris est allongé, ovale, très-convexe; leur »ête est plus étroite que le corselet , inclinée perpendiculairement , en- foncée jusqu’aux yeux dans le cor- selet ; les antennes sont filiformes , insérées sous un rebord de la tête , composées de onze articles ; le pre- mier assez long, gros ; le second très- court , conique ; le troisième le plus MOL long de fous, cylindrique; les sui—l vans obeoniques ; les quatre derniers un peu plus gros que les autres; les dixième et onzième lurbinés; ce der- nier ovale , globuleux. Le labre est coriace , avancé , entier , en carré j transversal ; les mandibules sont , échancrées vers leur extrémité; les mâchoires ont leur lobe intérieur muni d’un onglet; leurs palpes sont ; filiformes , de quatre articles ; le der- > nier un peu plus court que le précé- j dent , presque triangulaire , coin- : primé; les palpes labiaux sont de trois articles. La lèvre est crustacée , ! avancée , fortement échancrée ; le ; menton est court, large, en carré, transversal ; son bord supérieur est | presque droit. Le corselet est plus , étroit que l’abdomen, convexe, près- j que globuleux , tronqué en avant et ; à sa partie postérieure. L’écusson est : nul , les élytres sont très-convexes , ; soudées ensemble et embrassant l’ab- j domen . Les ailes n’existent pas. L’ab- j domen est grand , ovale , tronqué antérieurement ; les pâtes sont assez fortes, avec les jambes étroites ; les postérieures longues , un peu cam- brées; toutes les jambes ont deux j courtes épines à leur extrémité. Les mœurs des Moluris nous sont in- | connues ; il ,est très-probable qu’ils ont les mêmes habitudes que les ! Pimélies; ces Insectes sont originai- J res de l’Afrique et des contrées de l'Asie qui en sont voisines; le genre est assez peu nombreux en espèces , parmi lesquelles nous citerons : Le Moluris strié, M. stria/a, Latr.; Pimelia striata , Fab., Oliv., Entom. T.mii, Pimel., pag. 4, n. 2, pl. I , fig. 11. Il est long de quinze à seize lignes, d’un noir foncé lui- sant, avec les élytres lisses, ayant chacune la suture et trois lignes d’un rouge de sang. Cette espèce se trouve au cap de Bonne-Espérance. On peut encore rapporter à ce genre les Pi- melia gibbosa, brunnea, hispiàa , lœvi- gala, hirlipes et globularis d’Olivier. (G.) MOLVA et MOLVE. rois. (Ron- delet. ) V. Gade. MOL MOLY. bot. phan. Homère men- tionne le premier cette Plante qui préservait des enchanlemens et dont les fleurs étaient blanches; on ne sait ce qu’entendait désigner par ce nom le prince des poètes grecs. Le Moly de Théophraste a été rapporté à P Alium màgicum. Pline en cite deux qui ont les fleurs jaunes , mais il est douteux qu’aucun soit notre Alium Moly , surtout celui qu’on découvrit aux environs de Rome , parmi les rochers dans lesquels s’en- foncait si bien sa racine, qu’il fallut les "briser par de grands efforts pour l’obtenir, encore ne l’eut-on pas tou- te, ce qu’on en put extraire n’ayant guère que trois pieds. Pline ne dit pas ce qu’on fit de cette racine , mais on est forcé de convenir même au sujet des Moly , qu’il n’est pas une production naturelle que le compi- lateur lomain ne rende méconnais- sable par les contes populaires et les impossibilités dont il surcharge ses descriptions. Quelques mc>fernes ont donné le nom de Moly à PÉphémère de Virginie qui n’élmt pas connue des anciens. t (b.) MOLYBDÈNE, min. Métal qui a beaucoup d’analogie avec le Titane et le Tungstène , et qu’on trouve dans la nature à l’état d’Acide libre, de sulfure et de combinaison avec l’oxide de Plomb. On n’a pu en- core l’obtenir qu’en petits grains dé- tachés , grisâtres , cassans et infu- sibles , qui se transforment par la chaleur en oxide blanc. L’Acide mo- lybdique se rencontre sous la forme d’un enduit jaunâtre à la surface du sulfure de Molybdène : il est formé d’un atome de Molybdène et de trois atomes d’Oxigène, ou, en poids , de soixante-sept parties de Molybdène et trente-trois d’Oxigène. Il est un peu’soluhle dans l’eau, qui prend une belle teinte bleue quand on y plonge un barreau de Zinc. Pour ce qui concerne la combinaison de cet Acide avec l’oxide de Plomb, V . Plomb molybdaté. Molybdène sulfuré, fVasserbley , MOM 77 W. Substance métalloïde , d’un gris de Plomb, facile à gratter avec le couteau ; composée de lames sépara- bles ; flexible sans élasticité; onc- tueuse au toucher ; tachant le papier en gris métallique , et formant des traits verdâtres sur la porcelaine ; pe- sant spécifiquement 4,7 ; cristallisant en prismes hexaèdres réguliers, très- courts et semblables à des lames hexa- gones ; volatile en fumée blanche par l’action du chalumeau , en donnant une odeur sulfureuse. Elle est com- posée de deux atomes de Soufre et d’un atome de Molybdène , ou, en poids, de quarante parties de Soufre, et soixante de Molybdène. On la trouve toujours en cristaux , ou en lames disséminées dans les roches , quelquefois en rognons ou petites couches à structure feuilletée. Elle appartient en général aux terrains anciens , principalement à ceux de Granité et de Micaschiste, et sa gangue immédiate est ordinairement une matière quartzeuse. On la trouve aussi dans les gîtes métallifères , sur- tout dans ceux d7 Étain d’ Altenberg , de Zinnwald , de Cornouailles^ dans le Greisen des montagnes de Blon , près de Limoges. Cordier l’a obser- vée dans la roche du Talèfre, au pied du Mont-Blanc. Enfin on la ren- contre très- fréquemment dans les terrains primitifs de l’Etat de New- Yorck , dans l’Amérique septentrio- nale. (g. DEL.) MOLYBDÉNITE. min. (Kirwan.) Syn. de Molybdène sulfuré, (g. del.) * MOLYBDIQUE. min. r. Acide et Molybdène. MOMBIN etMONBIN. büt. pu an. Noms d’une espèce du genre Spon- c/ias de Linné , et que dans le Dic- tionnaire de Déterville on a étendu au genre lui-même. V. Spondias. (a.u.) * MOMIE, moll. Espèce du genre Maillot. V. ce mot. (b.) MO MO RDI QUE. Momordica . bot. phan. C’est un genredela famil- le des Cucurbitacées et de la Monoe- cie Monadelphie, L., caractérisé par 8o MON trinc et le reste des parties inférieu- res sont d’un bleu assez vif. Momot varié. Même chose que le Momot Houlou dont il n’est qu’une variété. (dr..z.) MOMODL. ois. { Sonnini. ) Pour Monaul. V. ce mot. (b.) MONA, MONO, MONINA et MONNINA. MAM. Noms et diminu- tifs sous lesquels on a désigné les petits Singes daus beaucoup de re- lations de voyages , et qui purement espagnols n’ont qu’une signification vague et arbitraire , dont les natu- ralistes empruntèrent celle de Mone qui désigne une espèce de Guenon. (b.) MONACANTHE. Monacantha. pois. Sous-genre de Baliste. F. ce mot. (b.) MONACHELLE. pois. Espèce du genre Spare. F. ce mot. ' (b.) MONACHNE. bot. piian. Palisot Beauvois ( Jgrost ., p. 49 , t. 10, fig. g, 10 ) appelle ainsi un genre nou- veau qu’il établit pour le Saccharum teptans de Lamarck , qui en effet 11’appartient pas au genre Saccl/arum. Mais ce nouveau genre Monachne ne diffère des Panicum que par l’absen- ce d’une des écailles de la lépicène , et Trinius dans son Agrostographie l’y a réuni. F. Panic. (a. n.) * MONACTINERMA. bot. piian. C’est-à-dire qui n’a qu’un seul rang de rayons. Genre proposé par Bory de Saint-Vincent (Ann. gén. des Scicn. phys. T- n , pag. 1 5 8 ) , pour les Pas- siflores à calices quinquéfides, et mu- nis d’un nectaire ou couronne à un seul rang. F. Passiflore, (a. r.) * MONACTIS. bot. piian. Ce genre établi par notre collaborateur Kunth {Noo. Gen. et Spec. Plant, œquin., 4, p. 236), appartient à la famille des Synanthérées, tribu des Hélianthées, et à la Syngénésie super- flue, L. Il est ainsi caractérisé : invo- lucro cylindracé , tubuleux, composé d’un petit nombre de folioles pres- que imbriquées, lancéolées, aiguës, MON membraneuses; les extérieures plus] petites : réceptacle plane , couvert de paillettes lancéolées, linéaires, ai- guës, carénées et diaphanes; cala- thide radiée; les fleurs du disque au nombre de cinq à dix , hermaphro- dites, ayant une corolle tubuleuse, renflée à la base , et dont le limbe est campanulé à cinq lobes ovés , lan- céolés et réfléchis ; les étamines ont des filets capillaires , des anthères linéaires, à peine cohérentes, nues à la base, terminées au sommet par des appendices ovales et légèrement obtus. L’ovaire est linéaire , dépour- vu d’aigrette, surmonté d’un style filiforme que terminent deux bran- ches stigmatiques saillantes. Le rayon ne se compose que d’une seule fleur femelle , dont la corolle offre un tube court, comprimé , à languette ellip- tique, oblongue et tridentée; l’ovai- re est comme celui des fleurs herma- phrodites. Les akènes ne sont point connus. Ce genre est très-voisin du Flaveria de Jussieu et de 1 ’ Ogierci de Cassini ; il se distingue du pre- mier par son réceptacle paléacé et du second par son port, et la fleur soli- taire qui compose son rayon et qui lui a fait imposer le nom de Monac/is Le Monactis flaverioides , Kunth loc. ci/., tab. 4o5 , est un Arbre à rameaux alternes qui se divisent en petites branches flexueuses , légère- ment glabres. Ses feuilles sont alter- nes , pétiolées , ovales - oblongues cunéiformes à la base , se terminant légèrement en pointe, offrant quel- ques petites dents très-éloignées , co- riaces , marquées de nervures réticu- lées et proéminentes , vertes et ru gueuses supérieurement, tomenteu- ses et blanchâtres en dessous. Les fleurs presque sessiles et de couleur jaune , sont disposées en corymbes terminaux et très-rameùx. Cet Arbre croît dans la province de Bracamora, sur les rives du fleuve des Amazones. Une seconde espèce a été décrite par l’auteur du genre sous le nom de Mo- nactis dubia. Mais cette Plante qui habite le royaume de Quito, est dioïque, et dans l’opinion de Kunth Si MON lui-même, elle pourrait peut-être Hure partie (lu genre Bailliera d’Au- blet. (g.. N.) * MON AD AIRES. micr. Pre- mière famille de l’ordre des Gymno- tes, de la classe des Microscopiques, c c'est-à-dire celle qui, dans un Sys- kiema natures, doit commencer ou . terminer le catalogue des êtres vi- . ^ans, selon qu'on y procède dans . 'ordre ascendant ou descendant. (Ce sont les plus simples des créatu- res vivantes; chaque individu , infi- niment petit, parfaitement translu- cide , sans la moindre apparence d’.or- -»ane quelconque , de forme parfaite- kt nent arrêtée, et ne paraissant ni con- i Tactile ni extensible, n’offre au plus fort grossissement, aucune apparence l’une molécule constitutrice ; les in- i usions seules ou les liquides cor- rompus en produisent d’innombra- Loles quantités. Il est impossible d’y reconnaître même le mode denrpro- dluction toinipare. Résultat d’une vénération spontanée , dar.s le sens . aisonnable qu’on doit attacher à ces ü.nols unis, tous les individus d’une i nême espèce y apparaissent à la fois absolument de la même taille, on lirait donc une molécule vivante i ndividualisée; c’est-à-dire notre troi- • ième forme piimitive de la matière V. ce mot) rendue à sa liberté par a dissolution des corps organisés qui :n teuaient les individus molécu- laires captifs. L’existence des Mona- 1 laires est donc encore l’une des raer- 'eilles par lesquelles se manifeste le :;rand cercle que se traça cette créa- ion qu’ils commencent , comme pre- oier principe agissant qui se puisse développer, et qu’ils terminent lors ’ Me la dissolution des corps. Nous oyons ces Monadaires reprendre la | iberlé propre à chacun d’eux dès i [u’ils cessent d’être asservis à quel- le existence de communauté. L’on >cut conséquemment dire de ces Mi- ■roscopiques en considérant le rôle ] u’ ils jouent dans l’ensemble de l’u- 1 îivcrs , qu’ils en sont comme l’alpha :l l’oméga. Si le temps venait jamais TOME XI. MON de substituer des formules philoso- phiques aux paroles impropres qui font dans une haute leçon de morale intervenir les cendres de nos foyers , le ministre de la Religion pourrait rappeler l’Homme superbe à la peti- tesse de sou origine en lui disant : Souviens-toi que tu n’es que Mona- daires et que tu ledissoudras en Mo- • nadaires. Les genres de la famille des Mona- daires sont les Lamcllines, les Mo- nades, les Ophthalmoplanides et les Cyclides. V. ces mots. (b.) MONADE. Monas. micr. Genre delà famille des Monadaires, dans l’ordçe desGymnodés, et de la classe des Microscopiques , caractérisé par l’extrême simplicité du corps, pai- faitement sphérique dans les espèces qui le composent. Les Monades sont des sortes d’atomes bien dignesd’inté- resser les naturalistes philosophes à qui on ne saurait trop en recommander l’étude. Première modification de la matière passant à l’existence animale, les différences qui en singularisent les espèces sont fort difficiles à sai- sir; cependant nous sommes parve- nus à connaître exactement plusieurs d’entre elles. Beaucoup de figures données par les micrographes, sont accompagnées de points qui les re- présentent confusément observées. Leur mobilité est prodigieuse ; on dirait que la plupart roulent les unes sur les autres. En mourant sur le porte-objet du microscope par des- sèchement , elles semblent , avons- nous déjà dit, affecter une disposi- tion sériale, comme l’a fort bien re- présenté Miiller, tab. i, fig. n, a a. Les principales espèces de ce genre sont : Le Monade Principe, Monas ( Ter - rno) spherica, bullata , continuo rnotu quasi in alla igni superposita discur- rens, N . ; Bon nan . , Obs. , p. 1 7 4 ; Monas Termo , Midi., Inf , p. i , t. i , f. i ; Encycl., Vers. III., pl. i, f. 1; Gmcl., Syst. Nat. xni , T. i , p. 5go8; Ani- malcules du dernier ordre, Spall., Opusc. phys. T. i, p. 35 cl 56. Cet 6 80 MON trine et le reste des parties inférieu- res sont d’un bleu assez vif. Momot varié. Même chose que le Momot Houlou dont il n’est qu’une variété. (dr..z.) MOMOUL. ois. { Sonnini. ) Pour Monaul. V. ce mot. (b.) MONA, MONO, MONINA et MONNINA. MAM. Noms et diminu- tifs sous lesquels on a désigné les petits Singes dans beaucoup de re- lations de voyages , et qui purement espagnols n’ont qu’une signification vague et arbitraire, dont les natu- ralistes empruntèrent celle de Mone qui désigne une espèce de Guenon. (B.) MONACANTHE. Monacantha. pois. Sous-genre de JBaliste. V. ce mot. (b.) MONACHELLE. pois. Espèce du genre Spare. V. ce mot. ' (b.) MONACHNE. bot. phan. Palisot Beauvois ( Jgrost p. 4g , t. 10, lig. 9, 10 ) appelle ainsi un genre nou- veau qu’il établit pour le Saccharum replans de Lamarck , qui en efiet n’appartient pas au genre Sacc/iarum. Mais ce nouveau genre Monachne ne diffère des Panicum que par l’absen- ce d’une des écailles de la lépicène , et Trinius dans son Agrostographie l’y a réuni. Pr. Panic. (a. r.) * MONACT1NERM A . bot. phan. C’est-à-dire qui n’a qu’un seul rang de rayons. Genre proposé par Bory de Saint-Vincent (Ann. gén. des Scien. phys. T. il , pag. 1 58), pour les Pas- siflores à calices quinquéfides, et mu- nis d’un nectaire ou couronne à un seul rang. V. Passiflore, (a. r.) * MONACTIS. bot. piian. Ce genre établi par notre collaborateur Kuntb {Noo. Geri. et Spec. Plant, œquin., 4, p. 206), appartient à la famille des Synanthérées, tribu des Hélianthées, et à la Syngénésie super- flue, L. Il est ainsi caractérisé : invo- lucre cylindracé , tubuleux, composé d’un petit nombre de folioles pres- que imbriquées, lancéolées, aiguës, MON membraneuses; les extérieures plus petites: réceptacle plane , couvert de paillettes lancéolées, linéaires, ai- guës, carénées et diaphanes; eala-| thide radiée; les fleurs du disque au nombre de cinq à dix, hermaphro- dites, ayant une corolle tubuleuse, renflée à la base, et dont le limbe est campanulé à cinq lobes ovés , lan- céolés et réfléchis; les étamines ont des filets capillaires , des anthères linéaires, à peine cohérentes, nues à la base, terminées au sommet par des appendices ovales et légèrement obtus. L’ovaire est linéaire , dépour- vu d’aigrette, surmonté d’un style filiforme que terminent deux bran- ches stigmatiques saillantes. Le rayon ne se compose que d’une seule fleur femelle , dont la corolle offre un tube court, comprimé , à languette ellip- tique, oblongue et tridentée; l’ovai- re est comme celui des fleurs herma- phrodites. Les akènes ne sont point connus. Ce genre est très-voisin du Flaveria de Jussieu et de 1 ’Ogiera de Cassini ; il se distingue du pre- mier par sou réceptacle paléacé et du second par son port, et la fleur soli- taire qui compose son rayon et qui lui a fait imposer le nom de Monaclis. Le Monaclis Jlavcrioides , Kuntb , loc. cit., tab. 4o3, est un Arbre à rameaux alternes qui se divisent en petites branches flexueuses , légère- ment glabres. Ses feuilles sont alter- nes , pétiolées , ovales - oblongues , cunéiformes à la base , se terminant légèrement en pointe, offrant quel- ques petites dents très-éloignées , co- riaces , marquées de nervures réticu- lées et proéminentes , vertes et ru- gueuses supérieurement, tomenteu- ses et blanchâtres en dessous. Les fleurs presque scssiles et de couleur jaune , sont disposées en coryinbes terminaux et très-rameùx. Cet Arbre croît dans la province de Bracamora, sur les rives du fleuve des Amazones. Une seconde espèce a été décrite par l’auteur du genre sous le nom de Mo- nactis dubia. Mais cette Plante qui habite le royaume de Quito , est dioïque, et dans l’opinion de Kunth MON lui- même, elle pourrait peut-être faire partie du genre Bailliera d’Au- blet. (g.. N.) * MONADAIRES. micr. Pre- mière famille de l’ordre des Gymno- dt:s, de la classe des Microscopiques, c’est-à-dire celle qui, dans un Sys- lema naturæ , doit commencer ou terminer le catalogue des êtres vi- >vans, selon qu'on y procède dans i l’ordre ascendant ou descendant. iCe sont les plus simples des créatu- res vivantes; chaque individu , iufi- i minent petit, parfaitement translu- , eide , sans la moindre apparence d’.or- _gane quelconque , de forme parfaite- ment arrêtée, et ne paraissant ni con- tractile ni extensible, n’ofire au plus ; fort grossissement, aucuue apparence d’une molécule constitutrice ; les in- fusions seules ou les liquides cor- ! rompus en produisent d’innombra- bles quantités. Il est impossible d’y ■ reconnaître même le mode de y jiro- oduction toinipare. Résultat /d’une ^génération spontanée, dapj le sens i raisonnable qu’on doit arracher à ces iinols unis, tous les individus d’une i nême espèce y apparaissent à la fois «absolument de la même taille , on lllirait donc une molécule vivante i ndividualisée; c’est-à-dire notre troi- sième forme piimitive de la matière V. ce mot) rendue à sa liberté par ' a dissolution des corps organisés qui m tenaient les individus molécu- laires captifs. L’existence des Mona- Uaires est donc encore l’une des mer- veilles par lesquelles se manifeste le ■i-jrand cercle que se traça cette créa- tion qu’ils commencent , comme pre- nicr principe agissant qui se puisse développer, et qu’ils terminent lors le la dissolution des corps. Nous /oyons ces Monadaires reprendre la ibcrlé propre à chacun d’eux dès 1 ju’ils cessent d’être asservis à quel - [ue existence de communauté. L’on 'peut conséquemment dire de ces Mi- croscopiques en considérant le rôle qu’ils jouent dans l’ensemble de l’u- nivers, qu’ils en sont comme l’alpha et l’oméga. Si le temps venait jamais TOME xi. MON Si de substituer des formules philoso- phiques aux paroles impropres qui font dans une haute leçon de morale intervenir les cendres de nos foyers , le ministre de la Religion pourrait rappeler l’Homme superbe à la peti- tesse de son origine en lui disant : Souviens-toi que tu n’es que Mona- daires et que tu te dissoudras en Mo- • nadaii es. Les genres de la famille des Mona- daires sont les Lamcllines, les Mo- nades, les Opbthalmoplanides et les Cyclides. V. ces mots. (b.) MONADE. Monas. micr. Genre île la famille des Monadaires, dans l’ordçe desGymnodés, et de la classe des Microscopiques , caractérisé par l’extrême simplicité du corps, pai- faitement sphérique dans les espèces qui le composent. Les Monades sont des sortes d’atomes bien dignes d’inté- resser les naturalistes philosophes à qui on ne saurait trop en recommander l’étude. Première modification de la matière passant à l’existence animale, les différences qui en singularisent les espèces sont fort difficiles à sai- sir ; cependant nous sommes parve- nus à connaître exactement plusieurs d’entre elles. Beaucoup de figures données par les micrographes, sont accompagnées de points qui les re- présentent confusément observées. Leur mobilité est prodigieuse ; on dirait que la plupart roulent les unes sur les autres. En mourant sur le porte-objet du microscope par des- sèchement , elles semblent , avons- nous déjà dit, affecter une disposi- tion sériale, comme l’a fort bien re- présenté Mliller, tab. i, fig. ii, a a. Les principales espèces de ce genre sont : Le Monade Principe, Monas ( Ter - ma) spherica , bullata, continuo motu quasi lu ulla igni superposi/a discur- rens, N . ; Bonnan . , O iis. , p. 1 74 ; Monas Tcrmo , Midi. , p. i , t. i , f. i ; Encycl., Vers. 111., pi. i, f. i; Gmcl., Syst. Nat. xm , T. i , p. 5go8; Ani- malcules du dernier ordre, Spall., Opusc. phys. T. i, p. 35 et 5G. Cet 6 Si MON être, terme ou principe de l’existence organique , apparaît par myriades et très-promptement dans les infusions de substances animales et végétales; il y disparaît à mesure que des corps organisés moins simples ou plus grands se développent, comme s’ils étaient la molécule dontces créatures se forment ; il est le type de cette modification primitive de la matière que dans le T. x de ce Dictionnaire nous avons appelée Agissante. Le Monade Poussier , Monas ( Puluisculus) margine vivenle. , N. ; Midi. , Inf , p. 7, t. 1 , fig. 5 , 6 ; Encycl., pl. î, lig. g, A C. Plus grosse que la précédente, obronde , vacillante et courant sur le porte- objet; déjà compliquée d’un peu de matière verte, elle finit par s’en sa- turer au point d’en perdre le mou- vement; et c’est elle qui, enchaînée alors dans de la matière muqueuse, finit par perdre toute vie et par former, avec d’autres individus de son espèce , des membranes vertes qui ont tellement l’apparence de pe- tites Ulvacées , qu’il est souvent im- possible de les distinguer de ces Vé- gétaux mêmes avec le secours du plus fort microscope. Les Monas Enchelioides , N. ; Fre- catoria , N. ; Lens , Midi.; Punctum , Müll., et Bulla , N. , que nous avons décrits dans le Dictionnaire de l’En- cyclopédie méthodique , sont les au- tres espèces constatées de ce genre, (b.) MONADE LP HIE. bot. fhan. Nom de la seizième classe du sys- tème sexuel de Linné, ayant pour caractères : plusieurs étamines réunies en un seul faisceau ou tube par leurs filets, dans une étendue plus ou moins considérable. Cette classe ,a la- quelle appartiennent toutes les Mal- vacées , se compose de cinq ordres , savoir : Monadelphie Pentandrie , Monadelphie Dècandrie , Monadel- phie Ennèandrie , Monadelphie Do- dècandrie et Monadelphie Polyan- drie. V. Système sexuel, (a. r.) * MONADINE. micb. Espèce du genre Enchélide. P'- ce mot. (b.) MON MONANDRIE. bot. piian. Non de la première classe du System sexuel de Linné, qui renferme tou les Végétaux phanérogames ayan une seule étamine. Ou compte deu: ordres seulement dans celte class peu nombreuse, savoir : laMonaudri Monogynie et la Monandrie Digynie j P. Système sexuel. (a. r.) MONAR.DE. Monarda. bot. pha>] Genre de la famille des Labiées et d la Dècandrie Monogynie , compos d’un assez grand nombre d’espèces presque toutes originaires des diver ses contrées de l’Amérique septen trionale. Ce sont des Plantes vivaces ayant les fleurs rouges ou jaunes axillaires ou réunies en tête ou ai sommet des ramifications de la tige Leur calice est tubuleux , eylindri que et à cinq dents ; leur corolle, éga lement cylindrique, a son limbe di visé en deux lèvres , la supérieur étroite, dressée et entière, envelop pant les étamines; l’inférieure plu large , réfléchie et à trois lobes, celi du milieu étant plus long. Les éta mines sont au nombre de deux dres sées contre la lèvre supérieure de 1 corolle , qui les enveloppe. Parmi le espèces de ce genre, dont un gran nombre sont cultivées dans les jai dins comme Plantes d’agrément nous citerons les suivantes : Monarde a fleurs rouges , Mo nard a didyma , L. ; M. purpurea Lamk., 111., t. 19. Cette espèce vul gairement désignée sous les noms d Thé d’Oswego ou de Pensylvanie! est une très-belle Plante , ayant s tige haute d’environ deux pieds ; sa feuilles opposées, ovales, acumi nées , aiguës , dentées , finement pu bcscentes en dessous , parsemées leur face supérieure de points glan t duleux. Les fleurs ^ont d’un rougi écarlate, ainsi que les bractées qi | les accompagnent; elles forment a{ sommet des liges , une sorte de tel {, globuleuse. Les feuilles de cette Plai | te rejpandent une odeur très-agréf J ble. Dans quelques parties de l’Ami rique septentrionale on se sert » MON leur infusion pour remplacer celle du Thé de la Chine. Monarde fistuleuse , Monarda \ fistulosa , L., Gaertner, de Fruct ., t. 66. Originaire du Canada, cetle Mo- narde est plus grande que la précé- dente. Sa tige rameuse, articulée, velue, porte des feuilles péliolées, ovales , lancéolées, arquées, dentées, très-longues, d’un vert pâle. Les (leurs ; qui sont violacées et tubuleuses for- ’inentdes capitules terminaux, (a. R.) M O N A R R II È N E . Mon arrh en us . ; bot, ph an. Genre de la famille des 'Synanlhérées et de la Syngénésie né- cessaire, L., établi par Cassini qui ’a placé dans la tribu des Verno- rniées. ü présente les caractères es- sentiels suivans : involucre oblong pampanulé, forme d’écailles imbri- r^uées; les extérieures ovales , oblon- Egues, obtuses, concaves, appliquées, coriaces et velues au sommet; les antérieures étalées, longues, linéai— r*es , scarieuseS , luisantes et légère- ment fraugées sur les bords et au -ornmet; réceptacle petit, plane et absolument nu ; calalbide oblongue, m’ayant au centre qu'une fleur régu- lière et mâle, et à la circonférence : m grand nombre de fleurs tubuleuses t femelles. La fleur centrale mâle >fFrc un rudiment d’ovaire extrème- nent court et surmonté d’une iongue ligrcltc soyeuse ; sa corolle est à cinq divisions munies fie glandes sur leur ace extérieure; leurs étamines ont e filet large et membraneux ; le tube les anthères saillant hors de la co- olie , et pourvu d’appendices au ommet ainsi qu’à la base. Les fleurs de la circonférence présentent un 'ivairc oblong, un peu aminci infé- ieurement , strié , pourvu à la base l’un gros bourrelet cartilagineux , et un.nonté d’une aigrette comme celle ■le la fleur centrale. La corolle est : ubuleuse, grêle , divisée en trois ou juatre divisions longues et étroites. style est à deux branches , lon- gues, grêles, glabres et divergentes. -*e genre Monarrhenus se rapproche ! beaucoup du Tessaria de Ruiz et Pa- MON 8 à von ou Gynheteria de Willdenow. 11 se compose de deux espèces que Ln- marck a décrites , dans l’Encyclopé- die , comme variétés d’une même es- pèce qu’il nommait Conyzci salici- folia ; Cassini les a nommées Monar- r/ienus pinifolius , et M. saLicifolius. Ce sont des Plantes ligneuses à ra- meaux couverts de feuilles linéaires et entières , à fleurs nombreuses dis- posées en panicules ou en corvmbes. Elles croissent dans les îles de France et de Mascareigne. (g. .N.) MONAS. micr. V. Monade. MONASE. Monasa. ois. (Vieillot.) Syn. de Barbacan. V. Tamatia. (b.) MONAUL. Monaulus. ois. Genre de la méthode de Vieillot qui cor- respond à notre genre Lophophore. F', ce mot. (dr..z.) MONAVIA. bot. phan. ( Adan- son). Syn. de Mimulus. F. ce mot. (b.) MONAX. mam. Espèce du genre Marmotte. F. ce mot. (b.) MONBTN. bot. phan. F. Mombin et Spondias. MONDAIN, ois. Race de Pigeons domestiques. (b.) * MONDÉ ET MONDE mam. F. Coati. MONE.mam. F. Guenon et Mon a. MONEDÜLA. ois. Nom scienti- fique du Choucas. F . Corbeau, (b.) M O N É D U L E. Monedula. ins. Genre de l’ordre des Hyménoptères, section des Porte-Aiguillons, famille des Fouisseurs, tribu des Bembeci- des , établi par Lalreille et ayant pour caractères : labre en triangle allongé; mâchoires et lèvre formant une promuscide fléchie; côté interne des mandibules ayant deux ou trois dentelures; palpes maxillaires attei- gnant au moins l’extrémité des mâ- choires, de six articles: les labiaux de quatre ; cellule radiale et la der- nière des cubitales séparées par un iutervalle remarquable. Ces Hyménoptères ressemblent , au 6' 84 MOIS premier eoup-d’œil , aux Bembex; mais ils en diffèrent cependant d’une manière très-facile à distinguer, par les palpes dont les maxillaires n’ont que quatre articles et les labiaux que deux. Les Stizes en sont bien séparés parleurs parties delà bouche qui ne forment point de fausse trompe ou de promuscide. Les Monédules sont propres à l'Amérique ; leur organi- sation est entièrement la même que celle des Bembex, et il est probable que leurs habitudes sont aussi sem- blables. Nous citerons : La Monédule vespieorme, Mone- dulcL vespiformis , Latr.; Bembex sig- na/a, Fabr., Rœm., Gen. Ins., tab. 27, fig. 9. Son corps est noir, le corselet a quatre raies jaunes longi- tudinales , l’abdomen a des taches jaunes ondées. Onia trouve à Cayenne et à Surinam. (g.) * MONENTELES. bot. phan. Genre de la famille des Synanthérées et de la Syngénésie frustranée, L. , récemment établi par Labillardière (Sertum Austro-Caledonicum , p. 42, t. 43 et 44) , et caractérisé ainsi : iuvolucre composé de folioles dont les extérieures sont nombreuses, dis- posées sur plusieurs rangs , oblon- gues, acuminées , presque égales, couvertes d’une laine épaisse; les in- térieures du double plus longues , lisses, colorées, scarieuses , appli- quées; réceptacle plane et nu ; ca- lathide composée fie fleurons nom- breux, tous femelles ou stériles, à l’exception d’un seul qui est placé au centre , et renferme des étamines et un pistil; la corolle de ce fleuron est infundibuliforme , à cinq divisions peu profondes ; scs étamines syngé- nèscs sont à peine saillantes , et le style est à deux branches stigmati- ques; l’akène est obové , surmonté d’une aigrette poilue , ainsi que les akènes des fleurons femelles ou sté- riles. Ce genre est placé par son au- teur auprès de VElychrysum , à cause de la forme de l’involucre et de son unique fleur centrale et hermaphro- dite, au milieu de tant de fleurs fe- MON melles et stériles. Ce dernier carac- tère se présente aussi dans le l'essa- rta de la Flore du Pérou ; mais les deux genres diffèrent par leur récep- tacle et leur invol ucre. D'après les caractères , le genre Monenteles est) aussi très-voisin du Monarr/ieuus dej Cassini. L’auteur a décrit et figuré deux espèces , sous les noms de MoA nenleles spicalus et M. sp/iacelatus. Cel sont des Plantes herbacées , à racines! vivaces, à tiges dressées touffues, en ailées par la décurrence des feuilles. Les calalhides de fleurs sont disposées» eh capitules formant des épis conlinusj ou interrompus. Elles croissent dans! la Nouvelle-Calédonie. Le Gnaphalium redolens de Forslen pouirait bien être une espèce de ca genre. (g.. N.) MONERMA. bot. i>han. Genre dq la famille des Graminées, établi pan Palisot-Beauvois {Agrost. , p. 116] t. qo, f. 10) pour quelques espèces de Rottboel/a qui offrent les caractères suivans : les fleurs sont disposées en épis simples et articulés. Les épilletS sont uuiflores, sessiles et alternes a chaque dent de l’axe. Chaque épillej à moitié enfoncé dans une excavatioij de l’axe commun , se compose d’uné lécipène à deux valves, dont l’inté-J rieure, plus petite et plus mince, est le plus souvent soudée en partie avej le rachis , et l’externe est carlila-j incuseet striée; d’une glume forméj e deux paillettes minces et mutiques! d’une à trois étamines, de deux pailj lottes lancéolées , et d’un ovaire sui t monté de deux styles et de deuî stigmates plumeux. Le fruit est nui A ce genre Beauvois rapporte lej RotlboeUa repens , pibulata et nid nandra. V. Rottboelle. (a. r.) MON ET. ois. L’un des noms vuj gaircs du Moineau et du Mouchet. (dr. .z.) MONETTA. bot. pii an. V. Azimu * MONGOLES, mam. V. Hommi MO N G OU S. mam. Espèce d genre Maki. y. ce mot. (b., MON MONGOL, mam. ( Yicq d’Azyr. ) Syn. d’Alagtaga. Espèce de Ger- boise. V. ce inot. (b.) MONIÈRE ou MONNIÈRE. Ma- niera , Monieria et Monniera. bot. ph an. Les auteurs varient sur la ma- nière d’écrire ce mot; nous avons cru devoir suivrede préférence Aubletqui le premier a établi ce genre. Il appar- tient à ces Rutacées anomales dont quelques botanistes ont proposé de faire soit une tribu , soit même une famille distincte, sous le nom de Cuspa liées. Son calice persistant pré- sente cinq divisions profoudes , tou- tes inégales entre elles, dont trois très-courtes et deux plus longues que la corolle. Celle-ci est tubulée et son limbe se partage en cinq lobes , qui sont comme disposés en deux lèvres, la supérieure unilobée, l’in- férieure quadrilobée : telle est son apparence, mais l’analogie fait re- connaître ici cinq pétales inégaux qui se sont soudés en partie. Au tube de la corolle sont accollés cinq filets alternant avec ses lobes , apla- tis et barbus; deux seulement portent adossées à leur sommet des anthères cordiformes ; les trois autres sont stériles. On remarque aussi au dedans et à côté de ces dernières une écaille hypogyne , allongée et bidentée au sommet; cinq ovaires sessiles , rap- prochés, glabres, renfermant chacun deux ovules , et de leur sommet nais- sent autant de styles soudés en un seul que termine un stigmate en tête, uinquélobé. Le fruit se compose e cinq capsules monospermes par avortement. La graine sous un test tuberculeux présente un embryon dépourvu de périsperme et dont les cotylédons sont lisses , bifides à leur base, pliés dans leur longueur, de manière que l’un embrasse l’autre , et que tous deux à leur sommet re- couvrent en partie la l'adicule diri- gée obliquement en avant et en bas , vers le point correspondant au hile. Le Maniera trifolia est la seule es- pèce connue de ce genre; c’est uue Plante herbacée cl velue qui croît MON 83 dans la Guiane et se retrouve à Cu- mana et au Brésil ; elle est commune sur les rivages de la mer. Ses feuil- les alternes ou presque opposées se composent de trois folioles parse- mées de points transparens extrême- ment fins. De leurs aisselles naissent des pédoncules simples et nus infé- rieurement , puis bifurqués et char- gés de fleurs presque sessiles et dis- posées d’un seul côté. V . Aublet , Plant. Guian., tab. 29$, et Adr.de Juss.,Ruîac., tab. 22, n. 3i. (a.d.j.) MONILIE. Mouilia. bot. crypt. ( Mucédinées .) Ce genre établi par Per- soon, aété divisé par Link en plusieurs autres genres tels que Aspergillus , A l/e mari a, Torula , Oideum, Epoch - nium; les caractères qui distinguent ces genres sont si légers que plusieurs d’entre eux nous paraîtraient devoir être réunis; tels sont les genres To- nda et Monilia de Link et Hormis- cium de Kunze , qui ne diffèrent que par la forme des articulations ovales dans les Monilia et sphériques dans les Torula et les Hormisciuni. Le genre Monilia peut être ainsi carac- térisé : filamens simples , roides , droits, légèrement entrecroisés, rap- prochés par touffes, composés d’ar- ticles moniliformes qui se séparent à l’époque de la maturité en autant de sporidies globuleuses ou ovales. Le genre Alternaria de Nées ne dif- fère des Mortifies qu’en ce que les articles ovoïdes , au lieu d’être con- tigus , sont séparés par des espaces plus grêles. Toutes ces Plantes qui appartiennent au groupe des Byssoï- dées croissent sur les Végétaux morts et souvent en partie pourris. Leur couleur est en général noirâtre ou d’un brun foncé. (ad. b.) MONILIFERA. bot. phan. ( Séb. Vaillant. ) Syn. d'Ostéosperme. V, ce mot. ( b. ) ' MONILIFORME. bot. phan. C’est-à-dire en forme de chapelet. Ou donne ce nom adjectif à des organes allongés, divisés eu petites masses par des étranglemcns rapprochés les uns * 86 MON des autres. C’est dans ce sens qu’on iiit vaisseaux moniliformes , poils et légumes moniliformes. (a. ii.) *MON I LIFORMIE. Moniliformia. noT crypt. ( Hydrophytes .) Dans un des articles dont il enrichit ce Dic- tionnaire (T. vu, p. 71 ), feu notre ami et collaborateur Lamouroux avait mentionné sous ce nom, à la suite du genre Fucus , et dans la liste des gemes de la famille des Fucacées, un genre qu’il n’a pas eu le temps de faire connaître; nous supposons que le Fucus moniliformis de Labillar- dière qu’Agardh rapporte à son Cys- losceira Banskii, en devait être le type. Cette Plante singulière paraît en elïet être bien déplacée parmi les Cystoceires. (b.) * M O N I L I N E. Monilin'a. bot. crypt. ( Confervées .) Genre confondu avec les Conferves proprement dites par Lyngbye , et qu’il serait facile de confondre avec la plupart de nos Salmacides, après que l’accouplement totalement achevé a fait disparaître les filamens internesà spirale pour nelais- sersubsisterqueceuxqui sont remplis de gemmules, si l’on n’observait que ces Monilines ne présentent aucune sorte de trace de stigmates qui puis- sent faire supposer le moindre rap- prochement de deux filanpens. Des valvules comme dans les Conferves proprement dites y intçrceplent des articulations bien visibles, et celles- ci contiennent une matière colorante disposée en boules ou glomérules sphériques qui présentent parfaite- ment l’aspect des Zoocarpes d’un Ti- rési.as , mais qui n’en ont pas l’anima- lité. Si ces Monilines s’accouplaient, elles ne différeraient du genre Léda, que parce que la gemmule serait so- litaire au lieu d’êlre deux par deux entre chaque valvule. Vus au micros- cope , les filamens des Monilines ont parfaitement l’air des colliers de per- les, cp qui leur mérite le nom par le- quel nous les désignons. Le C-onferva floccosa de Lyngbye et le véritable puncta lis de Muller sont des exem- ples de ce genre. (».) MON MONILINES. Sous-genre de Batrachospermes. V. ce mot. (Bd MONIME. Monimia. bot. fhan. Genre établi par Du Petit-Thouars , aux dépens de Y Ambora , formant le type de la nouvelle famille des Moni- miées et offrant les caractères sui- vans : les (leurs sont dioïques. Les fleurs mâles se composent d'un in- volucre globuleux à quatre dents , s’ouvrant en quatre lobes profonds , étalés et réfléchis. La face interne de cet iuvolucre qui est charnu , est toute couverte d’étamines, à filamens courts et à anthères composées de deux loges distinctes, s’ouvrant cha- cune par un sillon longitudinal. Les fleurs femelles se composent égale- ment d’un invol ucre ovoïde , ouvert seulement à son sommet , où il se termine par quatre ou cinq dents. Cet involucre creux intérieurement , a toute sa face interne tapissée de poils roides , et de son fond naissent huit à dix pistils dressés , sessi- les, entremêlés de poils et dont les stigmates linéaires sont saillans au- dessus de l’orifice de l’involucre. Le fruit se compose de l’involucre de- venu charnu et peu près de la gros- seur d’une cerise , ombiliqué à son sommet , par l’orifice duquel sortent encore les restes des stigmates , et contenant dans son intérieur les pis- tils devenus les véritables fruits. Ceux- ci sont irrégulièrement ovoïdes , un peu anguleux , à cause de la pression qu’ils exercent les uns sur les autres. Ce sont autant de petites drupes un peu charnues extérieurement , con- tenant un noyau osseux , épais , uniloculaire et monosperme. La grai- ne qui remplit exactement la cavité du péricarpe est pendante ; on voit régner sur un de ses côtés un raphé qui va aboutir à une chalazc placée à son extrémité opposée/ Le tégument propre recouvre un gros endospenne charnu , huileux , qui contient dans sa partie supérieure un embryon ren- versé comme la graine, très-court, ayant sa radicule conique et obtuse , ses deux cotylédons écartes l’un de MON 'autre par une partie de l’endos- Locrme. Ce genre ne se compose que de .jeux éspèces : Monirnia ovalifolia , i" 'Petit-Thouars , PI. Afriq., t. 9, f. 1, >t Monirnia rotundifolia , id. Cette dernière espèce a été décrite et figurée nar notre collaborateur Bory de Saint- \ Vincent le premier, sous le nom il’ A rnbora tomentosa, dans sonVoyage uux îles australes d’Afrique. L’une Lit l’autre croissent aux îles de France 1; t de Mascareigne. Ce sont des Ar- jres de moyenne taille , à feuilles op- posées très-entières, rudes au tou- cher et couvertes de poils étoilés. Les lüéurs sont dioïques , disposées en grappes à l’aisselle des feuilles. Le genre Monirnia vient naturellement > ;e placer auprès de 1 ' Ambora. Il en [liifiere surtout par ses fleurs femel- i-les qui sont distinctes les unes des ..autres et en petit nombre dans l’in— wolucre , tandis qu elles sont plon- gées dans les parois de l’involucre cet en très-grand nombre dans l’ Am- tbo/a. (a. K.) MON IM IÉ ES. Monimieœ. bot. i ph an . Celte famille qui a pour type ! les genres Monirnia et Ambora , primi- ttivement placés dans l’ordre des Ur- t ticées, a été d’abord indiquée par Du i Petit-Thouars , puis établie par Jus- sieu qui a publié sur ce sujet un mé- ; moire intéressant, Ann. duMus.,XiV, :p. 116. Jussieu dans ce mémoire 1 forme la famille des Monimiées, non- 1 seulement des deux genres que nous venons de citer , mais il y réunit • encore les genres Ruizia ou BoLdea ,• Pavonia ou Laurelia , Citrosma et Atherosperrna. Néanmoins il forme une section séparée du Pavonia et de l’ Atherosperrna , en disant que cette section pourra former une famille distincte. Il y ajoute, comme type d’une section supplémentaire , le genre Calycarithus, placé auparavant à la suite des Rosacées. Mais ce genre constitue, avec le Ciiirnonanthus de Lindley , une petite famille très-éloi- gnée de celle-ci , et connue sous le nom de Calycanthées. Pr. ce mot. MON 87 Dans ses Remarques générales sur la végétation des Terres- Australes , Robert Brown établit sous le nom d’Athérospermées une famille dis- tincte pour le Pavonia et V Atheros- perrna , et quelques autres Plantes de la Nouvelle-Hollande dont cet illustre botaniste n’a pas encore donné la description. Il résulte de- là que la famille des Monimiées, telle que l’entend le célèbre botaniste an- glais , se trouverait réduite aux seuls genres Monirnia , Ambora et Ruizia. Voici quels sont ses caractères : ce sont des Arbres ou des Arbrisseaux à feuilles opposées dépourvues de stipules , et à fleurs unisexuées. Ces fleurs offrent un involucre globu- leux ou caliciforme et dont les di- visions sont disposées sur deux ran- gées ; dans le premier cas , cet invo- iucre qui présente seulement quatre ou cinq petites dents à son som- met , se rompt et s’ouvre en qua- tre divisions profondes et assez ré- gulières , et toute leur face supé- rieure est recouverte d’étamines à deux loges et à filamens courts. Dans le second cas (Ruizia), les étamines tapissent seulement la par- tie inférieure et tubuleuse de l’in- volucre ; les filamens sont plus longs, et vers leur partie inférieure ils por- tent de chaque côté un appendice irrégulièrement globuleux et pédi- cellé. Les fleurs femelles se compo- sent d’un involucre absolument sem- blable à celui des fleurs males , c’csl-à-dire globuleux ou ovoïde et à quatre dents pour les deux genres Monirnia et Ambora , et presque cam- panulé et à divisions disposées sur deux rangs dans le genre Ruizia. Dans les genres Monirnia et Ruizia , on trouve au fond de cet involucre huit à dix pistils dressés , entre- mêlés de poils, entièrement distincts les uns des autres. Dans l’ Ambora au contraire , ces pistils sont ex- trêmement nombreux, entièrement renfermés dans l’épaisseur même des parois de l’involucre , dans toute son étendue de la base au sommet , ne se manifestant dans sa cavité que 88 MON par aillant de petits mamelons co- lloïdes allongés , irréguliers el à sur- face tuberculeuse , qui sont les vé- ritables stigmates. Du reste chacun de ces pistils est à une seule loge qui contient un seul ovule pendant du sommet de la loge. Dans les gen- res Ambora et Monimia , l’involucre est persistant. Dans le premier , il prend beaucoup d’accroissement , devient charnu et s’évase dans sa partie supérieure, de manière à pren- dre la forme d’une coupe. Dans le second, il prend peu d’accroissement et reste clos. Les fruits qui dans! 'Am- bora sont retenus dans l’épaisseur même des parois de l’involucre, sont autant de petits drupes dont le noyau est uniloculaire et monos- perme. La graine est renversée ; de son point d’attache à sa base, règne sur l’un de ses côtés un raphé légè- rement proéminent qui va se termi- ner à la chalaze apparente extérieu- rement sous la forme d’une tache brunâtre. Celte graine se compose d’un tégument propre assez mince , recouvrant un très-gros endosperme charnu. L’embryon est placé à la partie supérieure , mais dans l’inté- rieur de l’endosperme , il offre la même direction que la graine , c’est- à-dire qu'il est renversé comme elle. Dans les deux genres Monimia et Ruizia , il offre un caractère parti- culier dont il existe assez peu d’exem- ples dans le règne végétal : les deux cotylédons sont écartés l’un de l’au- tre, et leur écartement est rempli par l’cndosperme. L 'Ambora n’offre pas ce caractère. Maintenant si nous comparons les caractères de la famille des Moni- mices ainsi limitée, à ceux de la fa- mille des Athérospermécs exposés dans le second volume de ce Diction- naire , nous verrons que les différen- ces qui existententre ces deux groupes sont si peu importantes ou se nuan- cent tellement de l’une à l’autre, que probablement il faudra revenir à l ’o- pinion de Jussieu et n’en former que deux sections d’un même ordre na- turel. Eu effet les seuls caractères MON distinctifs entre ces deux famillés consistent: i° dans la structure des étamines ; 2U dans la position de la graine. Les étamines en effet, dans le Pauonia et Y A therosperma , ont la même organisation que dans les Lau- rinées, c’est-à-dire qu’à la base des filets on trouve deux appendices irré- gulièrement globuleux et à surface glanduleuse, et que les anthères s’ou- vrent par le moyen d’une sorte de plaque qui s’enlève de la partie infé- rieure vers le sommet. Mais déjà l’un de ces caractères s’observe dans le Ruizia , dont les filets staminaux sont munis vers leur base de deux appendices pédicellés. Quant à l’ad- nexion de la graine, elle est entière- ment opposée dans les deux familles, c’est-à-dire qu’elle est dressée dans les Athérospermées. Mais l’organisa- tion est absolument la même dans l’une et dans l’autre , et les deux ca- ractères du mode de déhiscence des anthères et de la position de la graine, ne nous paraissent pas suffisans pour former deux familles. Nous croyons donc que ia famille des Monimiées doit être rétablie telle que Jussieu l’avait proposée , c’est-à-dire for- mée de deux sections ainsi caracté- risées : Secl. ire. Amborées. Anthères s’ouvrant par un sillon longitudinal ; graines renversées. Ambora , Juss.; Monimia , Du Pet i L- Thouars; Boldea, Juss., ou Ruizia, Ruiz el Pavon. Section 2. Athérospermées. Anthères s’ouvrant de la base au sommet par le moyeD d’une plaque ou valvule 5 graines dressées. Laurelia , Juss. , ou Pavonia , | Ruiz et Pavon ; Athcrosperma , La- j billard.; C.itrosma , P. Les Monimiées ont beaucoup d’af- finité, d’une part avec les Urticées I auxquelles Y Ambora avait d’abord 1 été réuni ; mais elles en diffèrent sur- * tout par leurs graines munies d’un endosperme; elles se rapprochent aussi des Laurinées par le groupe ? . MON des Athérospermées ; mais les Lau- rinées manquent également il’en- dos penne. (a. it.) MONINE. bot. phan. Pour Mon- uiue. V. ce mot. (g. .N.) MONLTOR. bept. oph. On lit dans l'un des Dictionnaires d’His- ji luire naturelle antérieurs au nôtre: , « Cuvier, dans son ouvrage sur le Rè- ,Lgne Animal , a prouvé que le genre iTupinambis devait porter ce nom. » iDans l’Histoire du Règne Animal, nous trouvons en elle t que 1 illustre ; professeur propose ce changement, i niais nous ne trouvons pas qu’il en ait prouvé l’utilité : « les Monitors , dit-il, sont appelés nouvellement, par une erreur singulière, Tupinambis, » •et ce savant ajoute en note : « Marc- Lgraaff, parlant du Sauve-Garde d’A- mérique, dit qu’il se nomme Teyu- iGuaçu, et chez les Topinamboux Temapara Tupinambis. Séha a pris Tupinambou pour le nom de l’A- nimal, et tous les autres ualura- ! listes l’onL copié. » Séha a certai- inement eu tort de prendre un nom i de peuplade pour un nom de Lézard; ; mais enfin, ce nom, indifférent en lui- même , avait été à peu près consacré • en français depuis Lacépède , et l’on ne voit pas pourquoi Monilor lui de- vrait être préféré, puisque ce der- nier nom est fondé sur un préjugé ridicule qu i 1 est bien plus dange- reux d’adopter que le mot Tupinam- bis; Monitur vient de l’idée oii sont lies sauvages, qu’ennemis des Croco- diles et amis de l'Homme , les grands Lézards avertissent celui-ci par leur sifflement de l’approche d’un dange- reux ennemi ; Cuvier convient 1 u i— ' même qu’une telle assertion « n’est rien moins que constatée ; mademoi- selle Mérian, ajoute-t-il, a la pre- mière fait mention du nom de Sauvc- 1 Garde (autre synonyme non moins impropre deTupinambis), en avouant quelle en ignorait la raison ; Séha parait etre celui qui a imaginé celte raison , ou I ’a apprise de quelque voya- geur, lequel l’aura probablement in- ventée pour expliquer le nom. » Pour- MON Sg quoi donc préférer ce nom , qui se trouve le résultat d’une invention mensongère , à celui qui ne manque qu’à l’observation d’un génitif; ap- peler Monitor ou Sauve-Garde un Reptile qui n’avertit pas , ou qui ne sert de sauve -garde à personne; et supposé que Tupinambis soit un si. mauvais nom qu’il ne puisse être conservé, pourquoi s’en tenir à un plus mauvais encore? En attendant que ces questions soient résolues, nous renverrons à Tupinambis pour ce qui concerne l’histoire des Moni- tors , que nous ne saurions consentir à regarder comme des sentinelles avancées contre les Crocodiles, (b.) MONJOLI. bot. phan. Nom pro- posé par quelques botanistes français pour désigner le genre Varronia. V. ce mot. ' (b.), MONKA. bot. crypt. ( Champi- gnons.) Genre établi par Adanson , caractérisé trop imparfaitement pour qu’on ait pu l’adopter. J1 paraît , d’après la figure de Batarra qu’il cite, correspondre au genre K erp va de Fries. F~. ce mol. (ad. b.) MONNAIE, moll. Espèce du genre Cranie. V. ce mot. On a aussi ap- pelé Monnaie de Guinée le Cyprœa Moneta , L. (b.) MONNIERA. bot. phan. Patrick Browne , dans son Histoire de la Jamaïque, avait constitué un genre Monniera que Linné réunit aux Gra- tioles. 11 a été rétabli par Michaux et Persoon pour quelques espèces de l’Amérique du Nord , de l’Afrique et de Java. Si ce genre mérite d’être adopté, il sera nécessaire d’en changer la dénomination , vu l’admission du genre Maniera d’Aublct. (g. .N.) MO N N 1ER IL bot. piian. Pour Monière. F. ce mot. (g.. N.) MONNINE. Monnina. bot. piian. El non Monina. Ce genre , créé par Ruiz et Pavon ( Syst. Flor. Peruv., i, p. 169), appartient à la famille des Po- Jygalées et à la Diadelphie Octaudrie. K uni h ( Nue. Qen. et Spcc. Plant. (Equin., 5, p. 409) en a ainsi exposé les ! «O MON caractères : fleurs résupinées ; calice irrégulier , caduc, à cinq folioles im- briquées pendantla préfloraison; trois extérieures petites , deux intérieures et latérales tres-grandes, pélaloïdes; corolle à cinq pétales insérés au- dessous d’une glande bypogyne , ir- réguliers et caducs; le pétale supé- rieur très-grand et en forme de cas- que; les latéraux très-petits, ayant l’apparence de petites écailles, quel- quefois nuis ; les deux pétales infé- rieurs carénés, contigus, terminés en languettes, libres sur les côtés, sou- dés par leurs autres bords et formant, avec les étamines, un tube comprimé, munis intérieurement et vers leur partie moyenne d’une sorte de repli tiansversal et en forme de sac; éta- mines au nombre de huit, presqu’é- gales entre elles et cachées- sous le pétale supérieur, insérées au même point que les pétales inférieurs; fi- lets soudés avec ceux-ci dans toute leur longueur; anthères oblongucs , dressées , s’ouvrant à l’intérieur par une fente transversale située près du sommet; ovaire supère appuyé sur une glande bypogyne épaisse du côté externe , uniloculaire , renfermant un ovule suspendu près du sommet ; style terminal couibé et caduc; stig- mate à deux lobes , le supérieur den- tiforme, l’inférieur plus grand , ar- rondi , hérissé de papilles ; fruit drupacé, oblong , presque rond ou obové , muni dans quelques espèces d’un rebord membraneux , unilocu- laire, indéhiscent, pourvu d’un sar- cocarpe mince et d’un endocarpe ligneux coriace ; graine solitaire pen- daute , recouverte de deux tégumens très-minces , l’extérieur membra- neux, l’intérieur (qui est peut-être l’endospenne) charnu et adhérent le plus souvent au tégument extérieur ; cotylédons oblongs, charnus; radi- cule supère presque ronde. Ce genre a été reproduit comme nouveau sous le nom d' Tlebeandra par Bonpland dans le Magasin des Curieux de la Nature pour 1808. Il renferme environ trente espèces que De Candolle ( Prodrotn . Syst. K eget , MON 1 , p. 34o) a disposées en deux sec- tions : la première caractérisée par le fruit aptère, à laquelle il donne le nom d’ Ilebeandra , pour rappeler les Plantes décrites par Bonpland , et qui renferment la majeure partie des Monnines ; la deuxième nom- mée Pterocarya , remarquable par ses diupes ceints d’une aile mem- braneuse, et qui se compose des M. macrostachya et M. pterocarpa de Ruiz et Pavon , ainsi que d’une nou- velle espèce à laquelle De Candolle donne le nom d ' anguslifolia. Cette dernière section mériterait , selon Kunth , d’être distinguée comme gen- re pai ticulier ; mais on ne saurait lui conserver le nom de section que le professeur de Genève lui a imposé , attendu qu’il existe un genre Ptero- carya récemment établi dans la fa- mille des Juglandées. Les Monnines sont des Arbrisseaux, des Arbustes ou des Herbes, indigènes de l’Améri- que méridionale- Leurs leuilles sont éparses , simples , entières , portées sur des pétioles articulés à la base. Il n’exbte point de stipules. Les fleurs foimeut des épis tantôt simples, tan- tôt composés, axillaires au sommet des petites branches. Ces fleurs sont éparses, bleuâtres, ou violacées, por- tées sur des pédicelles accompagnés de trois bractées caduques. Parmi les espèces dont Kunth a donné d’excel- lentes descriptions , nous citerons celles qu’il a figurées {lue. cit., tab. 5oi-5o5) sous les noms de M. revo- luta, cesti'ifolia , phytolaccœfolia, nc- morosa et pubescens. Aux belles fi-1 gures de ces Plantes , sont joints les détails d’analyse propres à éclaircir les caractères singuliers que nous avons exposés plus haut. (g.. N.) MONNOYÈRE. bot. rn.vN. Diq vieux français Monnoie pour Mon- naie. L’un des nom^s vulgaires du Thlaspi arrensis et de la Lysimache Nummulaire. (B-) MONO. MAM. Même chose que Mona. V. ce mot. . (b.) * MONOC.VRYUM. bot. phan. Sous ce nom , R. Brown ( Observ . on MOIS i ve Plants of y! fric. collect. by dr Oud- I ey) constitue une section dans le t cure Colchicum , fondée sur XHy- L oxis fascicularis de Linné , dont | ovaire n’est pas adhéi'enl au tube u périanthc. (g. .N.) MONOCElNTRIS. rois. (Schneid.) yn. de Lépisacanthe. (b.) * MONOCERA. bot. pii an. Le uenre établi sous ce nom par Elliot >Skeich of botany), et qui a pour type : Clitoris monostac/iya, JVliehx., avait té nommé précédemment Ca/npulo- , vs par Desvaux. V. ce mot. (g.. N.) MONOCERAS. bot. ru an. Pour lenoceras, V . ce mot«u Supplément. (G. .N.) MONOCÉROS. zool. C’est-à-dire 'ayant qu'une corne. Ce nom , sy- » ouyme de Narwal et de Licorne { fr. [tes mots) pour la plupart des auteurs, été étendu, par plusieurs natura- -sles , à d’autres Animaux qui ne ! ont point des Mammifères. Ainsi on appelé MonocÉros , le Manucode armi les Oiseaux ; le INasou Licornet I- diverses Balistes parmi les Pois- P >ns ; pl usieurs Coquilles qui forment ijourd’hui un genre parmi les Mol- 1 isques ; un Coléoptère du genre rryotes parmi les Insectes , etc. (u.l * MON OC ER QUE. Monocerca. i icr. Genre de la famille des Thiki- l' ies , de l’ordre des Slomoblépbarés, eiisin des Furculaircs, dont il dif- i re en ce que la queue par laquelle 1 : termine ie corps postérieurement , • it simple et non double; du reste, s caractères sont les mêmes. Le ):ps libre , contractile, est contenu ‘ ,ns un fourreau ; la queue, qui con- »te en un seul appendice, est évi- (' im ment articulée vers l’extrémité 1 islérieure et amincie du fourreau. • ous n’en connaissons encore que ’uy espèces constatées, oii l’orifice uccal est circula irement garni de rres vibratilcs : i° Monocerca uor- t "ei/aris , N.; V orlicella trcrnn/a , üll. Inf, p. 283, tab. 4i , fig. 4, 7; ; ucycl ■ , V ers. III. , pl. 21, fig. 20 , o3. ! jrt voisine , quant à la forme gé- MON 91 nérale , de la Furculaire frangée, elle en diffère principalement par son appendice caudal , simple, court, ordinairement infléchi en virgule; l’ouverture antérieure lobée ; au- dessous, vers une sorte de rétrécis- sement , se distingue un point noir toujours agité qui semble avoir quel- que rapport à la circulation ; celle espèce, très-contractile , se déforme et nage avec rapidité; on la trouve dans les infusions de Plantes mari- nes, particulièrement dans celle de XUlva Linza ; 20 Monocerca Longi- cauda, N. ; Trt'c/ioda Jialtus , M üll. , Inf., p. 205, fab. 29; Encycl. Vers. 111., pl. i 5 , fig. 1 5 , 1 7 ; Katlulus ca- ri/iatus , L-unk., Anim. sans vert. T. il, p. 24. Voisine, quant à la forme générale, de la Furculaire à longues soies: ayant le corps cylindracé en cône allongé , dont l’orifice très-ou- vert , quand l’Animal ne se ferme point, formerait la base au côté tron- qué ; postérieurement atténué en pointe que termine une queue fili- forme plus longue d’un tiers que le corps et fléchie sur un côté selon un angle de cinquante degrés environ. Cette espèce se trouve dans l’eau douce des fossés marécageux. (b.) * MONOCHAME. Monochamus . ins. Genre de l’ordre des Coléoptères, section des Télramères, famille des Longicornes , établi par Megerle et adopté par Latreille qui ne donne pas ses caractères. Les Insectes qui ser- vent de type à ce genre, sont La- min sufpr , dentalor et farinosus de Fab ricins , et quelques autres espèces d’Olivier. (g.) * MOXOCHÈLE. Monocheles. ins. Genre de Coléoptères lamellicornes, mentionné par Latreille (Fam. Nat. du Règne Anim.) et dont il ne donne pas les caractères : il est voisin ai genre Hoplie. MONOCIIIRE. Monochirus . rois. Sous-genre ne Pleuronecte. V ce mot. (b.) MONOCLE. Monoculus. ckust. Linné a lorirlé sous ce nom un genre 9 2 MON qui compose à présent un ordre en- tier, celui des Buanciiiopodes. V. ce mot et Entomqstracés. (g.) *MONOCLEA. bot. crypt. {Hé- patiques.) La Plante qui seule com- pose jusqu’à présent ce genre, a été découverte par Forster dans les îles de la mer du Sud et nommée par lui yfnl/ioceros univalvis. Hooker en a formé le genre Munoclea , dont il a donné une figure et une description excellente dans ses Musci exotici ; il est caractérisé ainsi : capsule sortant d’un calice sessile sur la fronde, portée sur un pédoncule simple plus long que le calice, uniloculaire, à une seule valve, s’ouvrant longitudi- nalement d’un seul côté; columelle nulle. Ce genre diffère beaucoup , comme on peut le voir, de Y Antho- ceros , dont il se rapproche cepen- dant par son aspect général; sa fronde est rampante, appliquée sur la terre, lobée comme celle des Marchanda ou du Jungennannia epiphylla-, les cap- sules sortent d’une gaîne ou calice placée près du bord de la fronde; elles sont portées sur un pédoncule long et grêle; la capsule est ovoide, allongée, et s’ouvre latéralement par une fente longitudinale; les sporules sont nombreuses , entremêlés d’éla- ters ou fils en double spirale, (ad. b.) * MONOC LINES, rot. Ce mot est quelquefois employé par opposition à celui de Diclines, pour désigner les Plantes qui ont les deux sexes réunis dans la même fleur ; il est consé- quemment synonyme d’Hermaphro- dites. (g. -N.) MON On nomme ainsi les Végétaux don l’embryon n’offre qu’un seul cotylé- don, et, que pour cette raison, on ap pelle embryon monocotylédoné. Cei Végétaux, qui constituent l’un de trois groupes primordiaux du règn< végétal, indépendamment de la struc ture de leur embryon, offrent, dan; leur port, leur organisation et leu accroissement, des caractères qui ser vent à les faire distinguer facilement sans avoir recours à l’inspection d leurs graines. L'embryon , dans le Plantes monocotylédonées , est près que toujours accompagné d’un en dosperme charnu ou farineux , ave lequel il forme la masse de la graine Quelquefois cependant il est épisper mique, c’est-à-dire immédiatemen recouvert par l’épisperme ou tégu ment propre delà graine, ainsi qu’o l’observe dans les Naïades , les U i ouserve aans tes naiaaes , les jjv drocharidées , les Juncaginées, le * MONOCLONOS. bot. piian. L’un des synonymes d’ Armoise chez les anciens. (B-) * MONOCONCHA. mole. Cette section , dans le système de Klein (Méthod. Oslrac. , p- J ï 4 ) , réunit comme passage des LJnivalves aux Bivalves tontes les Coquilles patel- îoïdes; c’est encore aujourd’hui l’o- mnion des plus savans zoologistes. (D..IJ.) MONOCOTY LE DON S. bot. piian. Butomées , etc. L’embryon , accom pagné d’un endosperme, varie beat coup et dans sa forme , et dans sa pc silion relativement à ce corps. Ain; tantôt il est simplement appliqué su un des points de la surface externe qui, dans cet endroit , est creuse d’une fossette plus ou moins pr fonde, comme dans les Graminée par exemple; tantôt il est renfenn dans l’intérieur même de l’endospei me. L’embryon monocotylédoné ex; miné à l’extérieur ne présente aucur fente ni division. Il est assez géné râlement cylindroïde , mais néai moins sa forme est très-variabl Comme l’embryon dicotylédoné , offre deux extrémités , l’une radial laire , l’autre cotylédonaire. A l’ét; de repos, c’est-à-dire avant la gei initiation , il est fort difficile de di; tinguer et de reconnaître ces det extrémités qui sont tout-à-fait sin pies et indivises. Cependant celte d' tinction est très -importante , puisqi c’est elle qui sert à déterminer la pc sition de l’embryon relativement la graine. Lorsque l’embryon c accompagné d’un endosperme , professeur Richard a indiqué, d'apr sa longue expérience dans l'étuc MON les graines , un moyen certain de h -econ naître les deux extrémités de i 'embryon. En effet , l’extrémité ra- i iiculaire est toujours celle qui est la t, oins voisine de l’extérieur de l’en- losperme. Mais ce moyen certain , dans tous les cas d’embryon endos- , Dermique, ne pouvant servir pour I es embryons épispermiques, on est ïi'réquemment forcé d’avoir recours .1 la germination pour arriver au nême résultat. L’embryon des Végétaux monoco- Kylédons est essentiellement composé :ie trois parties, savoir : iQ le corps co- t :ylédonaire qui est, eu général , plus du moins allongé, tantôt mince, (t. tantôt épais et charnu, toujours par- ,t faitement simple et iudivis; -2Q la gem- r.aiule qui est toujours renfermée dans I 'intérieur du cotylédon, lequel lui l ’orme quelquefois une sorte d’étui ou ' 3e gaine. Généralement elle est très- | petite et sous la forme d’un corps co- mique placé , non au milieu du coty- Uédon, mais plus rapproché d’un de s ses côtés, excepté dans le cas ou le - cotylédon est mince et en forme de igaîne, recouvrant la gemmule. Cette ^gemmule présente intérieurement les t rudimens de petites feuilles emboîtées les unes dans les autres ; 5Q le corps radiculaire qui est également simple. 'A. l’époque delà germination ce corps - se tuméfie , se rompt , et de son inté- rieur sortent une ou plusieurs ra- dicelles, qui s’allongent et devien- nent les véritables racines de la ! Plante. Avant la germination, ces ra- dicelles étaient recouvertes par le i prolongemen t de la ba.-e del’cm bryou , : formant en quelque sorte un petit saci auquel on a donné le nom de ( Coléurhize. La eoléorhize n’est donc i pas un organe particulier, c’est siin- i plcment une partie de l’embryon. Quelquefois, outre les trois parties que nous venons de décrire , le j cotylédon, la gemmule ou la radicule, l’embryon présente encore une autre paitie généralement épaisse, tantôt . sous la forme d’un disque ou d’un écusson , tantôt renflée et plus ou moins globuleuse. Cet organe , sur la MON 93 nature duquel tous les botanistes 11e sont pas encore d’accord , a été con- sidéré par Gaertner comme l’analo- gue du jaune de l’œuf chez les Oi- seaux , qui lui a donné pour celte raison le nom de Vitellus ; Jussieu considère cet organe comme le co- tydédon. Mais le professeur Richard, soit dans son Analyse du fruit, soit dans son Mémoire sur les embryons endhorizes , a prouvé que ce corps n’est qu’une dépendance de la radi- cule. Le caractère que présente la ra- dicule dans les Plantes unilobées , d’être constamment renfermé dans une poche ou eoléorhize , c’est-à-dire d’être intérieure, tandis qu’elle est nue et extérieure dans les Dicotylé- dones, a suggéré au professeur Ri- chard, qui le premier avait fait cette observation, l’idée de puiser dans ce caractère la distinction des Végétaux phanérogames en deux grandes divi- sions, les Endorhizes , qui ont leur radicule intérieure et coléorhizée , et les Exorhizes , chez lesquels la ra- dicule est nue et extérieure. Cette division correspond exactement à celle des Monocolylédonés et des Dicotylé- donés, puisque les Végétaux à radi- cule coléorhizée sont tous monocoty- lédonés , et ceux à radicule nue , di- eotylédonés. Ce mode de division des Végétaux, sous un autre point de vue que celle fondée sur le nombre des cotylédons , a été combattu par plusieurs botanistes. Mais les faits qu’on a cités contre, nous paraissent pour la plupart ou avoir été inexac- tement observés ou mal interprétés. Ainsi Henri Cassini a publié, dans le Bulletin des Sciences de la Société philomatique, une description de la germination des graines du Radis , d’après laquelle ces graines auraient leur radicule coléorhizée. Mais nous pouvons assurer que ce fait est tout- a-fait inexact , et voici probablement ce qui y a donné lieu. Les racines de Radis que nous mangeons offrent, à leur partie supérieure, deux espèces d’oreillettes membraneuses , naissant du collet de la racine, immédiatement 94 MON appliquées contre elle, au point qu’au premier abord celle-ci paraît êtie primitivement sortie du milieu de ces deux corps. Mais si l’on observe les phases successives de la germination de ces graines, on voit comment se sont formées ces deux oreillettes. D’abord le corps radiculaire s’allonge, prend un accroissement de deux ou trois pouces , sans qu’on voie la moin- dre trace de coiéorhize et de déchire- ment. Si l’on coupe la radicule en longueur, peu de temps après qu’elle est sortie de la graine, on ne voit aucun indice ni de poche, ni de ma- melon coiéorhize. La racine continue à s’accroître , elle se renfle et prend la forme qu’elle doit conserver. C’est alors que l’on voit se former sur ses côtés deux fentes irrégulières et lon- gitudinales , qui n’entament que sa Fartie corticale, et qui, se joignant une à l'autre par une sorte de déchi- rure irrégulière , détachent l’écorce de la racine dans sa partie supérieure et forment ces deux oreillettes qui persistent à la partie supérieure de la racine. C’est donc une véritable dé- cortication, mais qui n’a rien d’analo- gue à la sortie d’une racine coléorhi- zée de la poche qui la contenait. Plus récemment un ingénieux expérimen- tateur, que nous avons plusieurs fois cité dans le cours de cet ouvrage, Dulrochet enfin a publié des obser- vations dont il nous paraît avoir tiré des conséquences inexactes; s’occu- pant du mode d’accroissement des racines , il a observé que les radicel- les qui naissent du corps des racines dans les Dicotylédones comme dans les Monocotylédones percent l’épi- derme pour pouvoir se développer à l’extérieur, et de-là il a conclu que toujours la racine était coléorhizée. C’est ici le cas de faire voir combien dans les sciences il est important de bien définir le sens que l’on doit at- tacher aux mots qui représentent les organes ; car autrement on peut ap- pliquer le même nom à des parties entièrement différentes. Tous les bo- tanistes, jusqu’à présent , ont défini la coiéorhize : la partie inférieure de MON 1 embryon , contenant dans son inté- rieur les rudimens de la radicule D’après cette définition, qui n’est pai arbitraire, mais qui est fondée sur 1; nature même de cet organe, peut-or donner le nom de coiéorhize à un< partie n’appartenant plus à l’em- bryon, à une portion d’épiderme re- couvrant un bourgeon radicellnire ‘ Nous ne le pensons pas. Autremcn le langage de la science ne serait pim que confusion et désordre. Nous ne nous sommes étendu sur ces deu> observations , que parce que , ré- cemment encore, le patriarche d( la botanique française les a citée* comme des faits qui s’élèvent contre la division des Endorhizes et des Exorhizes. Il nous a paru néces- saire de les réduire à leur juste va- leur. Ainsi que nous l’avons dit précé- demment , ce n’est pas seulement par la structure de leur embryon que les Monocolylédons diffèrent des Plante; dicolylédonées , ils offrent encore dans leur port, dans la disposition extérieure et intérieure de leurs divers organes, des différences qui servenl à les distinguer. Les Monocotvlédonsj dans lesquels on trouve très - peu d’Arbres , à l’exception de la famille des Palmiers, ont en général les nervures de leurs feuilles simples e! parallèles, tandis que, dans les Di- cotylédons, elles sont rameuses et anastomosées. Cependant ce! te règle n’est pas sans exception , et dans les Dioscorées, les Aroïdées, qui sont mo- nocotylédones, on trouve des espèces dont les feuilles ont leurs nervures irrégulièrement rameuses. Dans le nombre assez limité de Monoeotylé- dons qui ont leur tige ligneuse , cette tige diffère beaucoup de celle des Arbres de nos forêts qui sont Dico4 tylédonés. Elle est cyKndrique , c’est- à-dire aussi grosse à son sommet qu’à, sa base, quelquefois même plus renq| fiée dans sa partie moyenne , généq râlement simple et sans ramifica-f lions , très- rarement divisée en bran-j chcs qui offrent les mêmes carac-» tères que !c corps prinripal de la tige MON que l’on désigné alors généralement iouslenom de Stipe. La différence de l’organisation in- térieure et du mode d’accroissement Test pas moins grande lorsque l’on compare le stipe d’un Palmier au ironc du Chêne ou du Tilleul. Au ieu d’un canal central contenant la .noelle , et de couches concentriques le bois disposées autour de ce canal, îu lieu d’une écorce formée égale- ment de plusieurs lames distinctes, • e stipe d’un Palmier n’est qu une masse de tissu cellulaire, au milieu le laquelle sont épars et sans ordre les faisceaux de fibres longitudinales. 1 ci plus de canal médullaire, plus de ioois disposé par zones, plus d’écorce distincte. Dans les Dicotylédons l’ac- t aoissement se fait à l’extérieur, c’est- i-.-dire que chaque année il se forme :ntre le bois et l’écorce une nouvelle production qui s’organise en un feuil- ; et d’écorce et en une couche de bois. J)ans les Monocolylédons , au con- traire, l’accroissement se fait par le reentre même de la tige , d’ou il part [iliaque année un nouveau bourgeon (entrai et terminal , qui prolonge la l ige à sa partie supérieure. Il résulte ■1 .e-là que les libres les plus ancien- ) ement formées, et par conséquent res plus dures, doivent se trouver à P extérieur de la tige, tandis que le ontraire a lieu dans les Dicotylédons iù le bois le plus dur occupe le entre du tronc. Assez récemment otre ami, le professeur Lestiboudois e Lille, a publié un Mémoire très- îtéressant sur l’organisation de la -gc des Monocotylédonés. Loin d’ad- iettrc l’opinion générale des bota- istes qui regardent le stipe comme ■ épourvu de système cortical , il le pnsidère au contraire comme uni- quement formé par ce système. En ' ITet, dit-il , le caractère essentiel du ;slème cortical , c’est de s’accroître br sa face interne, tandis que le ; ^sterne ligneux oyi central s’accroît ctérieurement. Or, dans les Mono- rtylédons , la tige s’accroît uni- aement par son centre. Quelque 1 génieuse que soit cette opinion, MON f)5 nous ne saurions la partager en en- tier. Car pour bien apprécier la nature du stipe des Palmiers , il faut examiner comment il se forme. Or nous voyons que c’est par la soudure successive de la base des feuilles en- tre elles que se développe et se forme le stipe des Monocolylédons. Il est évident dès-loi s qu’un pareil organe ne doit rien avoir qu’on puisse com- parer à la tige des Dicotylédons. Ce n’est pas une tige , en effet , c’est bien plutôt une sorte de bulbe très- allongé, dont les écailles ou feuilles, en s’entregreffant et se développant successivement les unes au-dessus des autres , finissent par former une sorte de colonne analogue à la tige. Cette ressemblance , nous dirions presque cette identité de nature du stipe avec le bulbe , nous paraît bien fa- cile à prouver. En effet, un bulbe proprement dit est une sorte de bour- geon radical formé d’écailles , et du centre duquel s’élève chaque année une nouvelle pousse. Mais ces écailles ne sont pas toujours distinctes les unes des autres; elles sont quelquefois soudées et confondues comme dans le Colchique , les Glayeuls, etc. ; par conséquent, sous ce rapport, il n’y a aucune différence entre le stipe et le bulbe. D’autres fois les écail- les qui forment le bulbe, au lieu de rester courtes et de ne cons- tituer qu’un corps ovoïde ou arrondi, s’allongent considérablement, et le bulbe est cylindrique et analogue à la tige, quoique formé d’écailles en- core distinctes les unes des autres. Ainsi il n’est aucun botaniste qui ne reconnaisse avec nous que la préten- due tige des Bananiers ne soit un véritable bulbe formé de tuniques très-allongées. De ce bulbe au stipe des Palmiers la nuance est presque insensible. Nous pensons donc que l’on peut considérer le stipe des Monocotylédons comme une sorte de bulbe, dont les écailles se sont soudées, et, en se développant les unes au-dessus des autres , ont fini par /former un corps cylindroïde ayant l’apparence extérieure de la 96 MON tige , mais la même organisation et le même mode de développement que les bulbes en général, qui, comme on sait, ne se rencontrent que dans ics Plantes monocotylédonées , Le groupe de Végétaux dont il est question dans cet article, présente un caractère fort remarquable. Tou- tes les Monocotylédonées n’ont ja- mais qu’une seule enveloppe florale ou périanthe simple. Quelquefois ce périanthe est formé de parties déli- cates et colorées à la manière des pé- tales, d’autres fois elles sont vertes et foliacées ; dans le premier cas, Linné considérait ce périanthe comme une corolle et il le nommait calice dans le second cas Mais la nature d’un or- gane ne peut être appréciée d’après un caractère aussi vague que sa cou- leur. Dans les Végétaux, c’est la po- sition relative qui détermine la véri- table nature des parties; et d’après cette considération l’enveloppe uni- que des Monocotylédons a été recon- nue par Jussieu et par tous les bota- nistes sectateurs des familles naturel- les, comme un véritable calice [V~. ce mot ). Cependant il est quelques fa- milles de Monocotylédonées, ou les divisions calicinales étant disposées sur deux rangs, celles qui compo- sent la rangée intérieure sont minces, colorées comme les parties de la co- rolle, tandis que celles de la rangée extérieure .-ont vertes , foliacées et analogues au calice. Ainsi dans les Tradescantes , les Hydrocharidées , on serait tenté d’admettre un calice et une corolle, si en examinant les choses de plus près , on ne recon- naissait que les trois divisions inter- nes et pétaloïdes naissent absolument du même point que les externes et par conséquent constituent avec ces dernières un seul et même organe. Le professeur De Candolle , sans se prononcer sur la nature du périanthe simple des Végétaux à un seul cotylé- don , a proposé de lui donner le nom de périgone , qui ne préjuge rien sur sa nature calicinalc ou péta loïde. Tels. sont les caractères les plus saillans qui distinguent les Plantes MON monocotylédonées et en forment un groupe si distinct. Doit - on , a l’exemple de quelques botanistes mo- dernes , réunir à ce groupe quel- ques familles de Plantes cryptoga- mes, telles que les Fougères , les Ly- copodiacées , les Marsiléacées et les Equisétacées ? Nous ne le pensons pas : car ces Végétaux n’ont réelle- ment pas d’organes sexuels, et par conséquent pas de graines et pas d'embryon. Elles se reproduisent au moyen d’organes particuliers , ana- logues dans leur nature aux bulbilles ou bourgeons libres. Et de ce que ces corpuscules reproducteurs en se dé- veloppant ont quelque ressemblauce avec la germination de l’embryon il ne nous paraît pas rigoureuse ment nécessaire de les considérer comme entièrement semblables. Nou: croyons donc que dans l’état aetue de la science, les familles précédem- ment nommées doivent encore être classées parmi les PlanLes acotylé- dones ou cryptogames. L’étude des familles de Plante monocotylédones présente beaucoup de difficultés, soit à cause de la dé- licatesse de leurs parties, soit parce qu’elles se conservent moins facile- ment dans les herbiers. Aussi celtq grande division du règne végél est-elle celle où le nombre et les li- mites des familles sont le moins hier déterminés. Nous allons présenter ic la liste des familles qui ont été pro- posées dans cette grande division , en prévenant toutefois que nous 11e regar dons pas comme définitivement éta- blies toutes les familles que nous allons citer. F"., pour de plus grand? détails, chacun des noms des ceq familles. Etamines hvpogynes. M ONOH YPOG YN I E . Fluviales, Juss. ; i^voïdées , Juss.; Cyclanlhées, Poiteau; Balanopho- rées, Ric/i. ,- Saururées , Ric/i.; Ty- phinées, Juss.: Pandanées, 7i. Br . ; Graminées, Juss.-, Gypéracces, Juss. Etamines pé/igyncs. Monopérigy>'ie. Restiacées, R. Br. ; Joncécs, R MON Er. ; Alismacées , Rich. ; Cabombées, Rick Nymphéacées, Rich.-, Né- mmbiacées , Rich.-, Commclinées , ' r'ent. ; Juncaginées , Rich. ; Buto- inées , Rich.-, Podostémées , R. Br.-, Colchicées , Juss. ; Pontédériées , h Kunth ; Liliacées , Juss.-, Bromélia- cées, Juss.-, Palmiers , Juss. ; Aspa- i 'aginées, Juss.-, Hémérocallidées , 'R. Br.-, Hypoxidées , R. Br.-, Nar- tïissées , Juss. ; Ii idées, Juss.-, Uœ- nnodoracées, R. Br. Etamines épigynes. Monoépigynie. Dioscorées , R. Br. -, Musacées , Tuss.-, Amomées , Rich. ; Orchidées , fuss . ; Hydrocharidées , Juss. (A. K.) * MONOCfüLüS. CRUST. r. Mo- V ÏOCLE. MONODACTYLE, pois. (Lacé- :oède.) V. Acanthofode et Falci- ’ORME. * MONODACTYLUS. mole. Les Gtrombes, dont l’aile se termine en arrière par une pointe ou un canal ; dus ou moins long, comme le Strom- !, ic Aile-d’Ange , l’Oreille de Diane , •! te. , ont servi à Klein ( Nov. Me- hocl. Ostrac. , p. 98, pl. 6 , n° 106) >our établir ce genre qui ne peut 1 tre aujourd’hui considéré que com- ! ae une sous-division des Slrombes. F iV". ce mot. (d..h.) MONODELPHES. mam. ( Blain- ille.) V. Mammalogie et Marsu- piaux. MONODON. mam. V. Narwal. MONODONTE. Monodonia. moll. >e genre créé par Lamarck est un es plus artificiels qu’ait proposé le savant auteur des Animaux sans ver- èbres ; il l’a démembré des Turbos ’ t des Troques, et il a pris dans ces eux genres de Linné toutes les es- pèces dont le bord gauche est séparé lu bord droit par une et quelquefois >ar plusieurs éminences ou dents co- umellaires. Ce genre est d’autant plus rtificiel que l’on a reconnu depuis a création, que les Animaux ne dif— j traient en rien de ceux des Turbos TOME XI. MON 97 ou des Troques. Cet unique caractère d’une ou plusieurs dents columcllai- res ne peut servir en en joignant d’autres tirés de la forme , qu’à éta- blir dans les genres Turbo, Mono- donie et Trochus réunis , difféiens groupes que Ton peut arranger de manière à arriver insensiblement de la forme des Turbos à celle des Tro- ques , par tous les intermédiaires. P. Turro et Troque. (d..u.) MONODON T 1ER. moue. Nom donné par Lamarck, dans le Système des Animaux sans vertèbres, 1801 , à l’Animal desMonodontes. V. ce mot ainsi que Turbo et Troque. (d..ii.) MONODORE. Monodora. bot. PHÀN. Genre de la famille des Ano- nacées , établi par Dunal (Monogra- phie des Anouacées , p. 54) qui l’a ainsi caractérisé : calice à trois par- ties; pétales au nombre de six , dis- posés sur deux rangs ; les extérieurs oblongs , lancéolés, très-ondulés; les intérieurs ovales plus épais et plus courts que les extérieurs; anthères nombreuses, presque sessiles , ra- massées autour de l’ovaire et plus petites de la moitié que celui-ci ; ovaire unique , ovale , rétréci au sommet, glabre et couronné par u n stigmate sessile ; baie simple, presque globuleuse , glabre , uniloculaire , renfermant un grand nombre de graines ovales - oblongues , placées sans ordre apparent dans la substan- ce pulpeuse qui occupe l’intérieur du fi uit. Dans ce genre , la structure du fruit s’éloigne totalement de celle qu’on observe dans les autres genres de la famille des Anonacées ; aussi sera-t-il intéressant d’examiner les ovaires et les jeunes fruits. Les deux espèces qui le constituent, avaient été placées parmi les Ahotia par Gaertner et Jacquin. Celle qu’on doit regarder comme type est le Mono- dora Myristica, Dunal, ou A noua Myristica de Gaertner {De Fruct. , 2, p. 194, t. ia5). C’est un Arbre indigène de la Jamaïque, dont les rameaux sont cylindriques et gla- bres; les feuilles alternes, portées 7 98 MON sur de courts pétioles , glabres , oblongues , légèrement obovales , co- riaces , luisantes en dessus, glauces- ceules en dessous et marquées de ner- vures pinnées. Les fleurs sont gran- des , solitaires sur des pédicelles la- téraux , et accompagnées de bractées. L’auteur du genre Monodora n’y a réuni X A noria microcarpa de Jac- quin ( Fragm . Bot., p. 4o , t. 44, fig. 7),, que d’après la description et la figure du fruit de celte Plante qui croît à la Nouvelle-Hollande ; les au- tres parties de la Plante sont incon- nues. (G. .N.) MONODYNAMIS. bot. phan. Gmelin ( Syst . Veget., 1, p. 10) nom- mait ainsi, d’après Willdenow, un genre qui a x’eçu de Schreber le nom â’Usteria. Quoique cette dernière dé- nomination soit venue plus tard, elle n’en a pas moins été universellement adoptée. F'. Ustérie. (g..n.) MONOECIE. Monœcia. bot. phan. Vingt -unième classe du Système sexuel de Linné, renfermant tous les Végétaux phanérogames à fleurs uni- sexue'es , portées sur un même indi- vidu. Linné a divisé cette classe en onze ordres, savoir : i° Monœcie Monaiidrie ; 20 Monœcie Diandrie ; 3° Monœcie Triandrie ; 4Q Monœcie Tètrandrie ; 5° Monœcie Pentandrie ; 6° Monœcie Hexandrie ; 7 0 Monœ- cie Heptandrie ; 8° Monœcie 'Polyan- drie -, 90 Monœcie Monade Iphie ; 108 Monœcie Syngénésie-, 11e Monœcie Gynandrie. V. Système sexuel. (a. r.) * MONOÉPIGNIE. bot. phan. V. Monocotylèdons. * MONOGAMIE. Monogamia. bot. phan. L’un des ordres de la dix- neuvièine classe du Système sexuel de Linné ou de la Syngénésie, con- tenant les Plantes syngénèses dont les fleurs sont distinctes les unes des autres et munies chacune d’un calice propre. V. Système sexuel, (a. r.) MONOGRAMMA. bot. crypt. ( Fougères.) Ce genre, d’abord établi parSchkuhr, a été étudié avec plus MON de soin depuis par Desvaux ( Journ de Botanique, i8i3, T. m, p. 21). L Plante qui lui sert de type, avait d’i bord été indiquée par Poiret, d’apri Commerson, sous le nom de Pter graminea. Commerson, dans ses m; nuscrits , lui avait donné le nom t P te ris monogramma. Ce nom spéc; fique a été adopté depuis par Schkut et Desvaux comme nom de genre enfin le Cœnopteris graminea t Schkuhr et le Grammitis purnila c Swartz sont encore la même Plante cette Plante , ainsi transportée c genre en genre , offre les caractèn distinctifs suivans : les capsules soi réunies en un seul groupe linéaire le long de la nervure moyenne de feuille qu’elles couvrent entièremen deux tégumens épais naissant c chaque côté de la fronde, se toucher vers la ligne médiane et s’ouvrent c dedans en dehors. Le genre dont Monogramma notes paraît se rappro cher le plus est le Fittaria ; la forir des frondes et la texture des tégi mens sont les mêmes; mais les gror pes de capsules, au lieu d’être marg naux , sont réduits à un seul sur ligne médiane. Desvaux a décrit tro espèces de ce genre : le Monogramm linearifolia , espèce nouvelle de Guiane; le M. graminea , Schkuh de l’île Maurice, et le M. furcata Grammitis graminoides , Swartz Syn. Filic. , qui habite la Jamaïqm Toutes ces espèces ont la fronde sin pie ou seulement légèrement divise au sommet. (ad. b. * MON O GR APHIS . bot. phan. E Petit-Thouars (llisL. des Orchidéi des îles d’Afrique ) donne ce nom l’une des Plantes de son genre Gn phorchis. Cette Plante, selon la m menclalure universellement admise doit être nommée Limodorum cor color. Elle croît à l’île de Mascare gne. (g. .N. * MONOGYNIE. bot. phan. No du premier ordre des treize premièr classes du Système sexuel de Linné caractérisé par l’unité de pistil ou c stigmate. V. Système sexuel. (a.b)< MON *MONOIIYPOGYNIE. bot. phan. ! ^ Monocotylédons. MONOÏQUES, bot. piian. On ap- ellc ainsi les Végétaux qui ont les eurs unisexuées , mais réunies sur n seul individu; tels sont: le Noyer, Ï2S Pins, le Blé de Turquie, etc. (A. R.) MONOMERES. Monomera. ins. ternière section de Tordre des Co- éoptères , établie par Latreille , et renfermant des Insectes qui n’ont . u’un seul article aux tarses. Cette action ne se compose que d’un seul enre formé du Dermestes armadillo e Degéer, auquel Leclerc de Laval a reconnu ce caractère. Fischer en a »rmé le genre Clambus. V. ce mot lia Supplément. (g.) * MONOMYAIRES. conch. La- i arck a divisé les Concliifères en deux r ’ands ordres , les Dimyaires et les !' onomvaires. Cette division est fon- îe sur le jiombre des impressions a usculaires que Ton observe dans a nlérieur des valves et qui indiquent l’Animal qui les habitait avait un 1 1 deux muscles adducteurs. Celte i éthode qui semble ne pouvoir don- :r lieu à aucune discussion , est i mrtant susceptible de controverse l’égard de plusieurs genres que ï imarck range parmi les Monomyai- l s, et d’autres auteurs parmi les ï imyaires; il y a peu de naturalistes t li aient adopté cette division de La- nark. V. Conchiféres et Mollus- I JBS. (D..II.) | MONOMYCES. bot. crypt. ' lattara. ) Synonyme d’ Agaric. V. ce ot. j* * MÔNONY CIIE. Mononjchus. ins. enre de Charanson mentionné par itrcille(Fam. Nat. du Règne Anim.) dont il ne donne pas les caractères, est voisin des Cryptorhinques et. sürobitis. (g.) !’ * MONOPÉRIGYNIE. bot. tiian. . Monocotylédons. * MONOPÉTALE. bot. eiiaN. Ce 'me s’applique soit à la corolle MON 99 lorsqu’elle est d’une seule pièce , et dans ce cas on dit corolle rnonopé- tale ; soit aux Plantes qui ont une corolle monopétale. C’est dans ce dernier sens que les Végétaux dico- tylédonés ont été divisés en trois gi'andes sections, les Apétales, les Monopétales et les Polypélales. V. Corolle et Méthode naturelle. (A. R.) * MONOPHLEBE. Monophlebus. ins. Genre de Tordre des Hémiptères, section des Homoptères , famille des Gallinsectes , établi par Latreille (Familles Naturelles du Règne Ani- mal) et dont il ne dorme pas les ca- ractères ; il dit seulement qu’il dif-\ fère des Dorlhésies et des Cochenilles, parce que les antennes sont monili- formes et composées d’environ vingt- deux articles. (g.) MONOPHORE. Monophora. moll. Dans son Voyage aux îles d’A- frique , Bory de Saint-Vincent eut le premier occasion d’observer et de figurer l’agrégation d’Animaux qui, formant un tube avec une seule ou- verture, lui parut devoir porter le nom de Monophore. Depuis , Péron les ayant aussi observés, changea ce nom significatif et toujours convena- ble pour celui de Pyrosome , parce que les Monopliores ont la propriété phosphorescente; mais ce nom ne leur convient pas, car ils ne sont pas les seuls qui jouissent de la fa- culté de répandre de la lumière. Cependant Cuvier ayant, sans citer l’auteur de la découverte du genre, adopté Je nom vicieux donné par Péron , celui-ci a prévalu. V. Mer, S ale a et Pyrosomes. * Enfin , pour utiliser le nom intro- duit par notre collaborateur, Quoy et Gaymard , dans le Voyage de l’Uranie , ont nommé Monophore un genre très-voisin des Salpa et qui paraît n’avoir, comme son nom l’in- dique , qu’une seule ouverture vers l’extrémité la plus grosse. Comme ces deux savants naturalistes n’ont pu conserver que des dessins de ce genre , il serait possible , ainsi que le •*. 7 t oo MON croit Blainville, et par analogie, que la seconde ouverture qui est quelquefois très-petite dans quelques Biphores , ait échappé à leurs re- cherches assidues. On doit rester dans le doute jusqu’au moment ou on aura fait de nouvelles observa- tions. Pour se convaincre du rapport qui existe entre ces genres, il suffira de voir la fig. 4 et 5 de la pl. 17 de l’Atlas du Voyage de l’Uranie. (D..H.) *MONOPHYLLE. bot. phan. Ce mot est employé pour désigner tout organe foliacé qui n’est pas divisé jusqu’à sa base. Ainsi, un calice est dit monophylle lorsqu’il n’offre pas plusieurs folioles distinctes. Ce terme entraîne souvent dans de fausses idées sur la structure des organes. Qu’un organe , par exemple , soit formé par l’assemblage de plusieurs folioles légèrement soudées dans la partie inférieure, on le dira mono- phylle , et le lecteur croira qu’il s’a- git d’une seule pièce diversement dé- coupée. Aussi la plupart des bota- nistes modernes préfèrent-ils se ser- vir d’une périphrase qui exprime l’é- tat exact de l'organe , que d’employer un adjectif aussi impropre que Mo- nophylle. (g.. N.) MONOPHYLLUM. bot. phan. Nom que Lobel , Gesner et d’autres anciens botanistes donnaient au Con- vallaria bifolia , L. , dont on a fait le genre Maianthemum , et qui quel- quefois n’a qu’une seule feuille. V. Maianthème. (g..n.) *MONOPïIYLLUS. mam. Nom donné récemment par Leach à un genre qu’il propose d’établir parmi les Chauve-Souris. V. Vesperti- ^roN (ts. g. st.-h.) MONOPIRA. polyp. Rafines- que , avec sa brièveté ordinaire , pro- pose sous ce nom un genre formé de deux Polypiers des mers de Sicile qu’il dit avoir le corps simple et la bouche unique. L’un est le Monopira recurvata , et l’autre le globulosa. (B.) MON MONOPLEUROBRANCIIES. Mo- nopleurobranchiata. xioll. Ce mot qui signifie Animal portant une seule blanchie sur le côté, a été propo- sé et employé par Blainville dans son Traité de Malacologie pour son troisième ordre des Mollusques qu,;1 caractérise de la manière suivante organes de la respiration branchiaux, situés au côté droit du corps et mis à couvert plus ou moins complète- ment par une partie du manteau operculi forme , dans laquelle se dé- veloppe souvent une Cocjuille plan plus ou moins involvée , a ouverture très-grande et constamment entière tentacules nuis , rudimentaires ou auriculiformes. Blainville partage son ordre des Monopleurobranches en quatre familles; la première, sous le nom de Subaplysiens {V. ce mot), renferme ies genres Berthelle, Pleu- robranche et Pleurobranchidie. La seconde famille , les Aplysiens , con- tient les genres Aplysie, Dolabelle Bursatelle, Notarche et Ëlysie. L; troisième, les Patelloïdes , comprenc les trois genres Ombrelle , Sipho naire et Tylodine. La quatrième en fin , sous le nom d’Acèi e , renferm les genres Bulle, Bellérophe, Bullée Lobaire , Sormet , Gasléroptère Atlas. Nous renvoyons pour plus d détails aux familles et aux diver genres qu’elles renferment. (d..h. MONOPTÈRE. Morioplerus. foi Ce genre a été établi par Lacépèc d’après un dessin de Commerson qui représente un Poisson dépourv de toute nageoire, si ce n’est la car dale. Cuvier ne paraissant pas croir qu’une image suffît pour établir ui genre solide , ne l’a même pas men tionné. Il paraît que le Monoplère long de deux pieds, est un exceller] manger. Il est commun dans le dé troit de la Sonde et doit être rang •dans le sous-genre Sphagebranch parmi les Murènes. V. ce mot. (b. MONOPTERHIN . Monopterhinu, pois. Blainville établit sous ce nor un sous-genre de Sqtiales. V. ce mo OY 101. MON MONORCHIS. bot. b h an. Nom spécifique d’une Orchidée d’Europe ( Ophrys Monorchis , L. ) qui est de-1- veuue le type d’un genre nouveau, nommé Herviinium par R. Brown, et adopté par le professeur Richard dans son travail sur les Orchidées d’Europe. V . Herminionv (a.r.) MON ORCHITE, foss. V. Pria- POIilTE. * MONOSÉPALE, bot. phan. On désigne, par cet adjeGtif, le calice lorsqu’il est d’une seule pièce , ou pour parler plus exactement lorsqu’il est composé de plusieurs pièces sou- dées en tout ou en partie, (g. .N.) MONOSPERMALTHÆA. bot. phan. (Isnard.) Syn. de Waltheria. V. cemot. (b.) * MONOSTICHA. bot. crypt. ( Persoon.) V. Sfhærie. MONOSTOME. Monostoma. int. Genre de l’ordre des Trématodes , ayant pour caractères : corps mou, aplati ou cylindroïde ; pore antérieur solitaire. Les Monostomes ressem- blent beaucoup aux Amphistomes par leurs formes et leur organisation; seulement ils n’ont qu’un suçoir ou pore qui est antérieur; il est même incertain si, parmi les Monostomes , il n’y a point quelques espèces qui soient de véritables Amphistomes, mais dont on n’a pu distinguer le pore postérieur à cause de sa petitesse ou parce qu’il était fortement con- tracté. Comme tous les Trématodes, ce sont des Animaux mous , contrac- tiles dans tous leurs points, couverts d’une peau mince renfermant un pa- renchyme parcouru par trois sortes de vaisseaux diversement disposés ; suivant les espèces. Les uns , destinés à la nutrition , ont une communica- tion directe avec- le pore antérieur: ils sont en général très-grêles, très- ! nombreux ■, et souvent anastomosés ; ils ne sont pas toujours entièrement visibles ; on n’aperçoit que leurs principales branches , à moins qu’ils ! ne soient remplis par des matières colorées. Les deux autres sortes de MON vaisseaux sont destinés à la généra- tion ; les uns , et ce sont les plus grands, renferment des œufs àdiflfé- rens degrés de maturité ; ils sont plus ou moins repliés et tortueux , et en général colorés , ou plutôt ce sont les œufs qu’ils contiennent ; les vais- seaux séminifères sont également re- pliés ; les uns et les autres aboutissent probablement au cirrhe qui, dans les Monostomes, est placé à peu de dis- tance du pore, et rarement saillant ; il ressemble à une petite papille di- versement configurée. Le pore est conformé comme ceux des Distomes et des Amphistomes; il est affermi par vin anneau musculeux; sa forme va- rie suivant les espèces et lors des mouvemens; dans quelques espèces, il est tout-à-fait terminal , et dans d’autres , quoique placé à l’extrémité antérieure, son ouverture est située en dessous; on dit alors qu’il est infère. Le corps des Monostomes est souvent tout d’une venue ou sans aucunes marques particulières; il y a quelques espèces dont la tête est distinguée du corps par un rétrécissement ou un renflement qu’on désigne alors sous le nom'' de col. Les Monostomes ne parviennent qu’à de petites dimen- sions ; la plus grande espèce connue, Monostoma filicolle , atteint environ uatre pouces; ils sont hermaphro- ites ou peut-être androgynes ; ils sont en général assez rares; on les trouve dans les intestins, les cavités abdominale et thorachique , et même entre les muscles des Animaux ver- tébrés. Rudolphi les partage en deux sections : les Monostomes à pore in- fère ou hyposlomes , et ceux dont le pore est terminal ; il y a en outre les espèces douteuses. Ce genre renferme environ vingt-cinq espèces connues. Dans nos recherches helmintholo- giques, nous n’avons trouvé qu’un très-petit nombre d’espèces de Mo- nostomes parmi lesquelles il y en a une qui n’est point décrite dans les ouvrages de Rudolphi, et que nous ferons connaître; elle est remar- quable par la forme de sa tête, qui ressemble à un petit chapeau à trois. 102 MON cornes : nous l’avons trouvée dans les cæcums de l’Huîtrier d’Europe ( lias - matopus ostralegus ), et lui avons don- né l’épithète spécifique de Trigonoce- p/talum, à cause de la forme de sa tête ; nous la caractérisons ainsi : tête cachée et subtrigone , ayant le pore mitoyen orbiculaire, inférieur, avec le corps égal et allongé. (e. d..l.) * MONOSTROITES. eciiin. Nom donné par Mercati à un Echinoderme fossile qui doit probablement se rap- porter à la variété (3 du Clypeaster oviformis de Lamarck. (e. n. .l.) * MONOTHALAME. mole. Ex- pression synonyme de Coquille uni- loculaire. V. Coquilles et Mollus- ques. (d..h.) * MONOTHYROS. moll. L’un des anciens synonymes d’Univalves. (b.) MONOTOCA. bot. phan. Genre de la famille des Epacridées , établi aux dépens du grand genre Styphe- lia par R. Brown ( Prodrom. Flor. Noo. -Holland., i,p. 547) qui l’a ainsi caractérisé : calice muni de deux bractées ; corolle infundibuliforme dont le limbe et la gorge sont im- berbes ; disque hypogyne , cyathi- forme , lobé ; ovaire mo: osperme ; drupe bacciforme. Ce genre se com- pose d’ Arbrisseaux ou d’Arbustes in- digènes de la Nouvelle-Hollande. Leurs feuilles sont éparses ; leurs fleurs sont petites , blanches , sou- vent dioïques par avortement ; elles forment des épis axillaires rarement terminaux. Les cinq espèces décrites par R. Brown sont distribuées en deux sections. La première renferme des Arbrisseaux dioïques , ayant des bractées caduques. Ce sont les Mono- ioca elliptica , Br., ou Stypkelia el- liptica de Smith; ]\I. albens , Br.; et M. lineata , Br. ,ou SlyphcLia glauca, Labill. {N ou. -Ho U. i,n. 45, t. 6 1 ). La seconde section , où les fleurs sont hermaphrodites , et les bractées per- sistantes, se compose du M. scopa- ria , Br., ou Slyp/ælia scoparia de Smith; et du M . empetrijolia , Br. (U..N.) MON M O N O T O M E . Monotoma. î ns j Genre de Coléoptères établi par Herbstj et dont nous ne connaissons pas le caractères. Il ne renferme qu’une es- pèce, c’est 1 cLyctus picipes dePaykul (G.) MONOTREMES. mam. Ce nom créé il y a quelques années par Geoffroy Saint-Hilaire, et aujour- d’hui adopté par presque tous le zoologistes , désigne d’uue manièn générale un petit nombre d’espèce récemment découvertes à la Nou- velle-Hollande , et chez lesquelle; on retrouve le plan d’organisation qui caractérise la classe des Mammi- fères, mais avec des modifications si remarquables et des anomalies s nombreuses , qu’on est encore incer tain sur la véritable place qui leu est assignée dans la série animale par leurs rapports naturels. Ou ne connaît , dans cette singulière fa— j mille , que deux genres , celui desj Echidnés ( Echidna ) et celui des Or nithorhynques ( Ornithorliynchus ) , qui tous deux ne se trouvent composés , dans l’état présent de la science, que d’un très-petit nombre d’espèces , mais qui néanmoins, sui- vant Latreille, devraient être con- sidérés comme formant deux ordres particuliers. Cette opinion de notre célèbre compatriote ne sera peut- être pas admise par tous les natu- ralistes; mais du moins doit-on con- venir qu’elle exprime bien mieux le degré d’aiïinité qui existe entre les Ornitliorhynques et les Echidnés, et qu’elle est ainsi beaucoup plus juste que celle d’Everard Home , suivant laquelle on devrait réunir tous les Mouotrêmes dans un seul et même genre. Les différences organiques que l’on remarque entre l’Ornithorhyn- que et l’Echidné , sont eu effet très- nombreuses , et en mêipe temps d’uue haute importance ; et cela est si vrai que la plupart des auteurs qui ont eu à décrire ces deux Animaux, même sous le point de vue le plus général , ont fait successivement, et non pas en même temps, l'histoire de chacun |j d’eux, tant ils trouvaient peu de MO N [ caractères communs à l’un et à l’au- tre. Nous suivrons leur exemple à cet égard : il nous a semblé plus conve- nable en effet de faire connaître avec tout le détail nécessaire, chaque genre dans son article spécial, en nous bor- nant ici à indiquer les opinions émises lar les plus célèbres naturalistes sur es rapports naturels des Monotrêmes. L’Echidné épineux, Echidna Hys- trix , est le plus anciennement con- : nu des Animaux de cette famille : 'Shaw le décrivit vers 1792 dans ses 'Naturalisas Miscellany ; mais , sans -se douter des nombreuses anomalies ;qui signalent l’organisation de l’es- ; pèce qu’il avait eu le bonheur de [ publier le premier , ce naturaliste la -considéra seulement comme une nou- velle espèce de Fourmiliers, et la décrivit sous le nom de Myrmeco- 1 phaga aculeata. Au reste, suivant v cette manière de voir elle-même , la découverte de l’Echidné était déjà d’un assez grand intérêt pour la zoo- ! logie: car jusqu’alors tous les Four- 1 miliers connus se rapportaient à deux s sections , celle des Fourmiliers ordi- 1 naires ou des Fourmiliers d’Améri- que, et celle des Fourmiliers écail- i leux ou des Fourmiliers de l’ancien * continent ( les Pangolins) ; et la nou- ■ velle espèce devenait ainsi le type d’un troisième sous-genre non moins ; remarquable par la nature de ses té- gumens, celui des Fourmiliers épi- neux ou des Fourmiliers de l’Aus- tralasie. La publication de l’Ornilho- rbynque suivit de près celle de l’Echidné; elle fut faite quelques an- nées plus tard , à peu près en même temps et par Blumenbach (Manuel d’Hist. Nat. ) et par Shaw (/oc. cit.) : tous deux considérèrent le nouveau Quadrupède comme le type d’un genre particulier, qui fut appelé par ce dernier Platypus , et par Blumen- bach ürnithor/iynchus : on a déjà vu que le nom donné par l’illustre naturaliste allemand est celui qui a prévalu. Les deux auteurs que nous venons de citer avaient l’un et 1 autre assigné au nouveau genre les mêmes caractères; et la phrase MON io5 dans laquelle ils avaient renfermé les principaux d’entre eux, était pres- que textuellement la même : tous deux avaient principalement remar- qué ses mandibules aplaties en forme de bec de canard, et ses pieds jmlmés : mais ils ne s’étaient pas accordés sur la famille dans laquelle il convenait de le placer. Blumenbach l’avait , à cause du caractère que présentent ses pieds , rapproché des Mammifères palmipèdes ; mais Shaw avait été plus heureux; il l’avait mis à la suite des Myrmecophaga , et parce que l’Echid- né était toujours considéré comme ap- partenant à ce genre , le Platypus ou ’Ornithorhynque se trouva occuper a place que lui assignaient ses véri- tables rapports naturels. Au reste ce rapprochement était moins le fruit d’une étude savante de ces rapports qu’un simple effet du hasard : ce ne fut en effet que lorsqu’Everard Home eut fait ses belles recherches sur l’organisation de l’Echidné et de l’Ornithorhynque , que l’on comprit enfin la nécessité de réunir ces deux Animaux. L’illustre zootomiste an- glais s’occupa d'abord de ce dernier dans une Dissertation qu’il lut à la Société royale de Londres , vers la fin de 1801, et qu’il publia dans les Tran- sactions philosophiques, en 1802 : ce tra vail fut bientôt suivi d’un Mémoire sur l’Echidné, qui parut dans le même recueil et dans la même année. Home porta enfin l’attention des naturalis- tes sur les organes sexuels des Mono- trêmes ; il montra qu’ils différaient (par un grand nombre de caractères de a plus haute importance de ceux des Mammifères normaux; et pensant qu’ils se rapprochaient davantage de ceux des Squales et de certains Rep- tiles , il alla jusqu’à émettre l’opinion 3ue l’Ornithorbynque et l’Echidné evaient être Ovovivipares , com- me eux. H ne les considérai» plus comme de véritables Mammifères , mais bien comme une tribu intermé- diaire à la classe des Mammifères, à celle des Oiseaux et à celle des Reptiles, et formant ainsi une sorte de passage de l’une à l'autre. 704 MON C'est en rendant compte ( dans le Bulletin de la Société philomati- que , n" 77, p. ia5 ) de ces idées d’E- verard Home, que Geoffroy Saint- Hilaire sépara l’Ornithorhynque et l’Echidné des Edentés, parmi les- quels on les avait généralement pla- cés jusqu’alors, et qu’il établit pour eux, sous le nom de Monotrêines, un ordre particulier auquel il assigna ces caractères indicateurs: Doigts ungui - eu lés ; point de véritables dents ; un cloaque commun , versant à l'extérieur par une seule issue. C’est, comme on le voit , à ce dernier caractère que se rapportait la nouvelle dénomination de Monotrêmes. Cet ordre , établi par Geoffroy Saint-Hilaire, fut adop- té quelques années après par le sa- vant Desmarest ( nouveau Diction- naire d’Histoire Naturelle) , qui le plaça , d’après des vues particulières, entre les Rongeurs et les Edentés; et nous le retrouvons encore plus tard dans le Prodromus d’Illiger (îSn), mais avec une nouvelle dénomina- tion , celle de Reptantia , par laquelle le naturaliste allemand rappelait à la fois et la marche rampante des Mo- notrêmes , et leurs rapports avec les Reptiles. Ainsi ces Animaux, placés d’a- Lord dans l’ordre des Edentés , furent eux-mêmes regardés comme constituant un ordre distinct : on alla bientôt plus loin encore, et on les considéra comme une classe distincte : opinion que nous avons vu naître des recherches de Home , et qui ne pou- vait manquer de trouver faveur parmi les naturalistes, puisque la plupart d’entre eux étaient disposés à croire les Monotrêmes ovipares, et que l’ab- sence des mamelles passait aux yeux de tous pour un fait presque démon- tré. On voit donc que l’idée qui fait de cette tribu une cinquième classe de Vertébrés, devait naturellement être adoptée par un grand nombre de zoologistes ; et elle a été en effet développée successivement depuis ]8o6 jusqu’à nos jours par Duméril , Tiedemann , Eamarck , Geoffroy Saint-Hilaire, Van der lloeven , La- dont un analogue à la i0 les bras MON treille et Quoy. Plusieurs de ces na- turalistes n’osèrent pas , il est vrai, prononcer le nom de classe nouvelle, mais tous remarquèrent que l’Orni- thorhynque et l'Echidné ne sont pas i de véritables Mammifères. Ainsi Tie- demann (1808) pense qu’on ne peut les rapporter à aucun des ordres éta- blis , à cause des nombreuses anoma- lies de leur organisation , et il les Êlace dans une sorte d’appendice ; et 'uméril, dans sa Zoologie analyti- que , publiée deux années aupara^ vant, montre qu’ils s’éloignent des Mammifères par une foule de consi- dérations d’une haute importance , au nombre desquelles il cite les sui vantes : i° point de mamelles , 20 un cloaque, 5°point de dents enchâssées, 4° pointde lèvres charnues, 5° palais osseux , à os intermaxillaires séparés, 6° point de méat auditif, 70 deux os claviculaires , fourchette des Oiseaux, 8 articulés en charnière sur les deux os de l’épaule, 90 le péroné beau- coup plus long que le tibia , iov les phalanges très -courtes , à doubles poulies , n° un sixième doigt ungui- culé au pied de derrière. « Tous ces caractères , ajoute le célèbre natu- raliste , semblent éloigner l’Orni- thorhynque et l’Echidné de l’ordre dans lequel ils sont placés; on ob- serve au contraire des dispositions semblables dans plusieurs Oiseaux, et surtout chez un grand nombre de Reptiles. » On voit que ces deux savans s’ex- priment avec doute ; l’illustre auteur de la Philosophie zoologique fut plus hardi : il créa pour les Monotrêmes une classe nouvelle qu’il caractérisa de la manière suivante : « Point de mamelles; pointde dents enchâssées; point de lèvres ; un cloaque ou orifice, commun pour les organes génitaux ,! pour les excrémens et les urines, et le corps couvert de poils ou de pi- quans. » Ce ne sont pas, ajoute- t-il, des Mammifères; car ils sont sans mamelles , et probablement Ovipares : ce ne sont pas des Oi- : seaux; car les poumons ne sontll MON as percés, et ils n’out pas les mcra- res en forme d’ailes : ce ne sont pas des Reptiles; car ils ont un cœur à deux ventricules. » Ces idées ont été depuis développées par divers natu- ralistes, et confirmées par diverses recherches de Geoffroy Saint-Hilaire et de Yau der Hoeven ; tout ré- cemment Latreille les a trouvées . assez bien établies pour ne pas craindre de les adopter dans son ouvrage sur les Familles naturelles du Règne Animal . Toutefois on doit bien se garder de les admettre com- me ayant tout le degré de certitude désirable; car, d’une part, les ma- melles ont été récemment trouvées par Meckel chez l’Ornithorhynque , ce qui le prive de l’un de ses ca- ractères distiüctifs les plus remar- quables; et, de l’autre , avant même • cette découverte, plusieurs natura- listes non moins éminens que ceux qui penchent pour l’opinion con- traire, avaient déjà essayé de démon- trer que les anomalies que présente le groupe des Monotrêmes , ne sont pas d'une assez haute importance pour motiver son élévation au rang d’une classe distincte. Cette manière de voir est principalement celle de Spix , de Blainville, de Cuvier et de Meckel qui a apporté en sa faveur une preuve de 'la plus haute impor- tance par sa découverte des mamelles chez l’Ornilhorh ynque. Dès 1811 , le premier de ces naturalistes s’était élevé contre les idées de Lamarck , en remarquant au sujet des Mono- trêmes , que leur corps couvert de poils, leurs poumons librement sus- pendus , la présence du diaphrag- me , l’existence de rudimens de dents mâchelières, et la grande res- semblance qui existe , selon lui , entre leur squelette et celui des Mam- mifères , et particulièrement celui des Tatous, ne semblent pas permettre de les placer dans une classe particuliè- re. Tellcest aussi l’opinion de Cuvier, qui fait des Monotrêmes une simple ; famille dans son ordre des Edentés, et celle de Blainville qui l’a surtout développée avec beaucoup de détail. MON io5 Ce célèbre zootomiste (dans sa Dis- sertation sur la place que la famille des Ornilhorhynques et desEchidnés doit occuper dans les séries naturel- les, 1812 ), après avoir décrit tous les organes des Monotrêmes, et les avoir comparés à ceux des autres Vertébrés, arrive à ces conclusions : « Avec les Mammifères , les rapports de- viennent tellement nombreux et sont tirés d’organes si importans ; les dis- semblances sont au contraire en si petit nombre et de si peu de valeur , qu’il sera de toute évidence pour l’observateur qui pèsera les uns et les autres, que l’Ürnithorhynque et l’E- chidné doivent appartenir évidem- ment à la classe des Mammifères. » Il montre ensuite que les Marsupiaux sont les êtres dont ils se rapprochent davantage : les ressemblances avec eux sont , dit-il , ce un trou au con- dyle interne du fémur ; la longueur du péroné et son articulation plus ou moins immédiate avec le fémur ; les os marsupiaux ; la symphyse pu- bienne fort longue , l’ischion en for- mant une assez grande partie ; un orifice extérieur commun au rectum et aux organes de la génération ; l’ap- pareil de la génération femelle sé- paré en deux portions distinctes qui s’ouvrent chacune dans le vagin sur les côtés de l’ouverture de la ves- sie; le vagin et l’urèthre ne formant qu’un seul et unique canal ; l’épidi— dy me- très-gros et très-séparé du tes- ticule; la portion membraneuse de l’urèthre extrêmement longue ; le Fénis constamment renfermé dans intérieur du bassin et dirigé en arrière ; sa racine libre et suspendue dans les chairs; la forme très-sin- gulière du gland, et le foie sans li- gament falcifonne. » Enfin Blainville indique de la manière suivante les caractères qui écartent'les Monotrê- mes des Mammifères : « L'absence d’apophyse transverse aux vertèbres dorsales; le passage des nerfs ver- tébraux da ns le corps d’une seule vertèbre ; les côtes articulées par leur tête seulement et composées de deux portions osseuses réunies par un petit jo6 MON cartilage iatcrmédiaii'e ; l’élargisse- ment et l’aplatissement considérable des côtes asternales; la modification de la première pièce du sternum ; la présence d’un os particulier sur les parties latérales de celle-ci ; la modi- fication des os de l’épaule; un ergot corné aux pieds postérieurs des mâles; la séparation des os incisifs dans une espèce, et, dans l’autre, au contraire, l’ouverture extérieure des narines en- tièrement formée par ces os; deux seuls osselets à Fouie; la saillie de deux des canaux semi-circulaires et de l’ampoule de l’un d’eux, dans l’intérieur du crâne de FOrnitho- rhynque; 1 échancrure de la partie supérieure du grand trou occipital; la valvule tricuspide en grande par- tie charnue ; la terminaison des ure- tères au-delà de l’ouverture de la vessie dans l’urèthre ; les cornes de la matrice s’ouvrant dans le vagin Inès de l’ouverture de l’orifice de a vessie et des uretères ; la terminai- son du canal de l’urèthre par plu- sieurs ouvertures à l’extérieur. » C’est en pesant la valeur de ces ca- ractères qui tous éloignent les Mono- trêmes des Mammifères et de ceux qui les rapprochent au contraire de cette classe, que Blainville a conclu que la masse des ressemblances l’empor- tait de beaucoup sur celle des dissem- blances , et que les Monotrêines ne doivent pas ainsi former une classe distincte. Quant à la question de sa- voir à quel groupe ils doivent être rapportés parmi les Mammifères , blainville pense qu’ils forment une petite famille disLincte dans l’ordre des Edentés , si l’on veut continuer à se baser pour les divisions secon- daires sur les organes de la digestion ; ou bien dans la sous-classe des Mar- supiaux ou Didelphes, si Fon croit devoir considérer en première ligne l’appareil de la génération. C’est à cette dernière opinion que ce savant zootomistc s’est définitivement arrêté, ainsi que nous l’avons dit ailleurs ( l 'r. MammjUxj&ie et Marsupiaux) ; et son exemple a même été suivi tout récemment par un autre zoologiste. MON Telles sont les principales opinions émises sur les rapports naturels des Monotrêmcs et sur la place qu’ils doivent occuper dans la série ani- male. On voit que la question a été résolue de plusieurs manières fort différentes et même contradictoires ; mais qu elle ne peut véritablement être décidée d’une manière définitive, que lorsque le mode de génération de FOrnithorhynque et de l’Ecliidné sera enfin bien connu , et lorsqu’on saura avec certitude s’ils sont Vivi- pares , à la manières des Mammi- fères , ou Ovipares. A la vérité les naturels de la Nouvelle-Hollande affirment avoir connaissance des œufs de FOrnithorhynque [V . ce mot), et ils en ont même donné au chirurgien anglais Patrick-Hill , une description assez^détaillée pour que Fon soit dis- posé à la regarder comme exacte. Mais comment concevoir que ces œufs puissent avoir, comme ils le préten- dent, la grosseur de ceux de la Poule, quand on sait qu’ils doivent , dans la ponte, traverser le bassin, et que le diamètre de cette cavité est de beaucoup moindre que celui qui leur est ainsi attribué? Cette objection très- bien fondée et qui semblait même donner gain de cause à ceux qui ne voient dans les Monotrêmes que de véritables Mammifères , n’est cepen- dant pas péremptoire : car une dis- position très-remarquable des 01 ganes femelles de la génération a fourni à Geoffroy Saint-Hilaire la preuve qu’il n'est pas impossible de concilier avec l’étroitesse du bassin, le volume con- sidérable des œufs ( Ornitiio- riiynque). Ainsi le témoignage des naturels de la Nouvelle-llollaude , absolument inadmissible suivant les uns, ne doit nullement être rejeté comme faux , suivant les autres ; et nous ne trouvons encore ici qu'in- certitude , doutes et contradictions. Espérons cependant que cette im-l portante question ne tardera pas à être résolue d’une manière défini- tive : lorsqu’on sait que les côtes de la Nouvelle-Hollande vont être explorées par Quoy et Gaimard , ne MON doit-on pas avoir la presque certitude que la science va être redevable à leur zèle de tous les documens dont elle a besoin , de renseignemens re- cueillis avec autant d’empressement que de soin , et d’observalions faites avec autant d’exactitude que de talent? (is. G. ST. -H.) MONOTROPE, Monotropa. bot. ru an . Linné a constitué sous ce nom un genre de la De'candrie Monogynie, dans lequel il réunissait des Plantes très-remarquables par un port parti- culier et analogue à celui des Oro- banches. Nuttall ( Généra Plant, of nortk / Imer . , 1, p. 271 J qui a repris avec soin l’étude de ces Plantes , en a de nouveau séparé P Hypopithys de Dillen confondu par Linné avec les Monotropa. ^.Hypopithys. Ainsi l’espèce européenne du genre dont il est ici question, s’en trouve exclue, et il n’y reste que celles de l’Améri- que du nord. Après celte réforme , Nuttall exprime de la manière sui- vante les caractères du Monotropa : calice nul ou remplacé par deux ou trois bractées; corolle . marcescente , pseudo-polypétale, c’est-à-dire mo- nopétale , profondément divisée en cinq segmens offrant chacun à la base un capuchon nectarifère ; an- thères réniformes, horizontales, uni- loculaires , émettant leur pollen par ■ deux trous transversaux et situés vers le milieu de chaque anthère ; stigmate orbiculaire, nu; capsule à cinq loges et à cinq valves , renfer- mant des graines nombreuses très- petites et subulées. Les Monotrupa Morisoniana , Michx. , et M. uni- ' flora , L. , sont les seules espèces lé- . gitimes de ce genre; le M. lanugi- uusa, Michx. , fait partie des Ilypo- t pilhys. Ce sont des Plantes parasites sur les racines des Arbres , dépour- vues de feuilles vertes , et 11c présen- tant à la place de celles-ci que des écailles blanchâtres ou jaunâtres. Leurs tiges n’ont pas l’odeur mus- quée des liypopilhys auxquels elles ressemblent par ia couleur, la con- ^ sis lance et le mode d'inflorescence qui les termine. ,{g..n.) MON J 07 * MONOTROPÉES. Monotro- peœ. bot. pii an. Dans son Généra of north Amer. Plants , vol. 1, p. 272 , Nuttall a proposé d’établir, sous ce nom , une petite famille naturelle qu’il a ainsi caractérisée : calice su- père , à cinq divisions persistantes , quelquefois nul , ou ne se présentant que sous la. forme de bractées irré- gulières; corolle péi’igyne , monopé- tale, persistante, divisée très-profon- dément de manière à sembler poly- pétale ; étamines en nombre défini et double de celui des pétales , insérées à la base de ceux-ci, à filets distincts , à anthères horizontales adnées aux filets , ordinairement uniloculaires , s’ouvrant de diverses manières, mais jamais par des pores terminaux ; ovaire supérieur surmonté d’un seul style , et d’un stigmate simple dis- coïde; fruit capsulaire , à cinq loges et à cinq valves, les cloisons se réu- nissant à la base et formant un axe; graines nombreuses très-petites , si- tuées au centre d’un épisperme mem- braneux et samaroïde , quelquefois ailées au sommet. Les Plantes qui forment le type de cette petite fa- mille ont un port singulier qui res- semble à celui des Orobauches. La structure de leurs anthères et de le urs graines est semblable à celles des Pyrola qui étaient placés dans la famille des Ëricinées. Én consé- quence Nuttall a proposé de compo- ser le nouvel ordre naturel des Mo- notropées , avec les trois genres Mo- notropa , Hypopythis et Pyrola. (G. .N.) MONSIEUR, bot. phan. Variété de Prunes. MONSONIE. Monsonia. bot. pii an. Genre de la famille des Gé- raniacées , et de la Monadelphie Do- décandrie, L., établi par Linné fils ( Suppléai. , p. 54a), et qui présente les caractères suivans : calice à cinq sépales égaux mucronés au sommet ; corolle à cinq pétales égaux oblongs, élargis supérieurement , et du dou- ble plus grands que le calice ; quinzi étamines monadelphcs à la base, sou- io8 MON vent réunies dans le reste de leur étendue en cinq faisceaux de trois étamines chacun , portant des an- thères ovales; ovaire supère , pen- tagone, surmonté d’un style coni- que , et d’un stigmate à cinq lobes un peu épais; fruit à cinq carpelles capsulaires dont les arêtes ou styles persistant se tordent en spirale après la fleuraison. Tontes les espèces de ce genre croissent au cap de Bonne - Espérance. Elles sont au nombre de huit , et De Candolle ( Prodrom . Syst. V eget. i, p. 738) les a disposées en trois sections de la manière suivante. Sect. x. Sarcocaulon. Tige fru- tescente, charnue, hérissée d’épines ; feuilles ovales ou oblongues entiè- res ou à peine dentées ; pédoncules uniflores munis à leur base de deux bractées extrêmement petites ; péta- les entiers; étamines seulement réu- nies par la base et ne formant pas cinq faisceaux. Celte section mérite- rait peut-être d’être élevée au rang de genre. Elle se compose de trois espèces, savoir: i 0 Monsonia l'He- ritieri , D. C., ou M. spinosa de l’Hé- ritier et Lamarck ; 2° M. Pa/ersonii , D. C. ; 5° M. Burmanni , D. C. Cette dernière espèce est le Géranium spi- nosum de Burmann ( Geran ., n. 2), fi- gui'é par Cavanilles ( Dissert . , 4 , p. 195, t. 76), et qui, malgré ses dix éta- mines, est voisin, par son port et la structure de son fruit, des espèces précédentes. Sect. 2. Olopetalum. Tige her- bacée; feuilles presque ovales den- tées; stipules et bractéoles subulées, endurcies; pédoncules à une ou deux fleurs portant sur leur milieu deux à quatre bractéoles; pétales obovales entiers; étamines à cinq faisceaux. Cette section renferme le Monsonia ouata de Cavanilles ( Dissert . 4, p. ■9a, t. 11 3, lig. 1); elle M. bijlora, espèce nouvelle rapportée du Cap par Burchell. Sect. 3. Odontopetalum. Tige herbacée; 1 eu i l les lobées ou mulli- fides ; pédoncules uniflores , très- longs , portant sur leur milieu six à huit bractées vertieil lécs ; pétales MON oblongs grossièrement dentés au som- met; étamines pentadelphes. Cette section se compose des trois espèces suivantes : 1 0 Monsonia Lobala, Willd., figuré dans le Bolanicai Magazine, t. 5. C’est le M. Filia de Linné fils ; 20 M. pilosa , Willd.; M. B ilia de Persoon , Géranium Monsonia de Thunberg; 3° M. speciosa, Linné fils , Cavan., loc. cit., 3, t. 7*4, fig. 1. C’est le Géranium speciosum de Thunberg. (g ..n.) MONSTERA. bot. phan. (Adau- son). Syn. de Draconlium. V. ce mot. (b.) MONSTRE, zool. Ce mot imaginé dans des temps de superstition gros- sière, fut d’abord étendu à tout ce qu’il est possible de rencontrer de plus effrayant et de plus horrible à considérer. Mais enfin on l’employa dans une acception plus restreinte pour désigner tout enfantement ex- traordinaiic , toute production pré- tendue désordonnée, toute chose in- solite; sujet d’épouvante d’autant: plus grand que l’ignorance l’inter- prétait eu y faisant concourir les conjectures les plus singulières, les j suppositions les plus absurdes. Ce- pendant il n’est point de Monstres dans le sens de ces opinions exagé- rées et ridicules. Nous allons deman- j der à la science de l’établir. I. Sommaire historique des faits | de la Monstruosité. L’antiquité, effrayée de l’apparition des Monstres, en avait pris l’idée qu’ils étaient placés hors du domaine des choses naturelles. Sur la nouvelle d’une naissance extraordinaire, 1e: populations s’en affligeaient comme d’un malheur universel : on notait d’infamie , ou même l’on punissait de moi’t les mères de ces production: réprouvées. L’indignation publiqui croissait en raison.de l’origine attri buée à ces désordres d’organisation; car ils étaient regardés comme unsign de la colère des dieux, comme 1 punition d’une dépravation portée sou comble. Ainsi un Monstre n MON fut point seulement d’abord un être vicié par des imperfections corporel- les, mais de plus , dans l’idée que l’on s’en formait, on y faisait entrer des notions puisées dans le monde moral , le soupçon de copulations coupables, et nombre d’autres préoc- cupations d’esprit enfantées par l’igno- rance et le fanatisme. Un Monstre a donc paru quelque chose d'affreux et d’indéfinissable, quelque chose que la nature , abandonnée sans doute à d’inexplicables caprices , voulait et ne voulait pas, qu’elle faisait et dé- faisait aussitôt; ébauches informes qui naissaient pour mourir au même moment, réalisant ainsi ce qui ne peut être, montrant, ensemble con- fondus, les deux termes inconciliables de l’existence. Cependant au sortir des ténè- bres du moyen âge , on ne prit point les choses autant au sérieux. Ce qui avait paru si affreux ne fut considéré dans la suite que comme propre à en imposer à l’imagination. Mais alors rechercher les Monstres dans ce but, ce n’était rien appren- dre touchant leur essence : s’étonner en les voyant n’est pas savoir. Tou- tefois on entrait déjà de cette ma- nière, mais sans s’en douter, dans des voies d’investigation. On sut que les Monstres étaient assez souvent reproduits : cette fréquence de leur apparition les fit regarder comme compris dans les desseins impéné- trables de la Providence : ces ré- flexions excitèrent le zèle ; mais en- fin tout cela n’aboutit qu’à faire re- chercher les Monstres pour en faire des pièces de cabinet. A ce moment d’en juger, on comprit qu’il les fal- lait cataloguer, nommer, expliquer même, et c’est alors que l’on inscri- vît, au bas de chaque sujet, en changeant de l’un à l’autre les dé- nominations qualificatives, des défi- nitions comme la suivante : Mons- irum , se u lu du s nafurœ informis , horribilis , incomprchensibilis , e.r fe- uiiuâ nalus. C’était agir comme si I on eût réellement découvert que la nature fût susceptible de caprices, MON i og qu’elle voulût se jouer de notre espèce, et qu’il lui arrivât de s’ac- corder des jours de saturnales pour produire hors d’à-propos , et pour donner lieu à des existences ridicu- lement établies (1). Cependant des objets rassemblés , que l’on peut em- brasser dans leur ensemble , qui lais- sent saisir des vues de rapports et de différences , parlent trop vivement à l’esprit pour que l’on ne s’empresse bientôt de les comparer et de les étu- dier sérieusement. Quelques esprits privilégiés comprirent de fort bonne heure quel parti la science saurait un jour en tirer. Les Monstres étaient déjà devenus pour eux une création insolite , mais qui, à quelques égards, était établie dans la règle , ou du moins dont on pouvait déduire de hautes et importantes conséquences physiologiques. Ainsi l’on vit de sa- vans académiciens, de 1700 à 1720, contre-éprouver par des études de la Monstruosité quelques théories que l’on cherchait à intioduire dans la science; les uns s’autorisant de l’ab- sence du système cérébro-spinal chez quelques Monstres pour rejeterla doc- trine des esprits animaux qu’on sup- posait s’engendrer dans le cerveau, et d’autres citant l’absence du cœur chez les Acéphales, pour s’élever contre le sentiment que le cœur est le premier organe formé et le principal régula- teur de la machine. Cette troisième époque passa inaperçue , et l’on re- vint sur ses pas, pour tomber, par rétrogradation , dans une quatrième ou le demi-savoir fit naître des dou- tes et des perplexités sans nombre. (x) Jusque dans un des ouvrages du grand Leibnitz, de ce sage si sévère dans la recherche de la vérité , on trouve une semblable manière de concevoir les désordres de ta Monstruosité. Venant à rappeler un certain renversement de- viscères, chez un soldat dos Invalides disséqué par Méry en 1686, et dont le public s’occupa beaucoup alors , Leibnitz dans ses Nouveaux. Essais de l’entendement humain , page 280, dit à ce sujet que la nature Peu sage et sans doute en débauche Plaça le foie au côté gauche Et de même vice versd Le cosur à la droite plaça. 110 MON Les mouvemens de Vallisniéri qui repousse les observations de son élève Yogli, qui profite de son ca- ractère de maître pour uier à celui- ci qu’il eût vu un Monstre privé du cœur, font connaître ces temps d’in- décision. Mais bientôt la question de la Monstruosité est examinée avec plus de fermeté : une lutte vive s’engage entre Winslow et Lémery : leur dé- bat roule sur la question de savoir si la cause de la Monstruosité est dans le germe avant son développement , ou si, sous l’influence de circonstances étrangères, elle vient saisir le germe, pendant que celui-ci poursuit le cours de ses développemens. Les faits nécessaires dans une aussi haute question manquant à chacun , la science profita peu de ce débat qui , ayant occupé dix ans le monde savant, devint célèbre , puis demeura pres- que oublié. Nous considérons, au contraire, comme un événement re- marquable, une thèse inaugurale soutenue en 1762 , et qui nous a été conservée par Sandifort; elle est de Charles Werner Curtius, et fait très- bien connaître un Monstre acéphale. Nous n’hésiterions point à désigner ce travail comme pouvant à lui seul caractériser une sixième époque, si l’auteur eût agi sous l’influence d’un esprit affranchi des idées de son temps, et s’il se fût douté de la révolution que ses procédés préparaient pour les âges futurs. Encore aujourd’hui le tra- vail de Curtius n’est qu’un germe , au point que son nom esta peu près resté inconnu. Nous allons nous expliquer à ce sujet. Nous ne marcherons véri- tablement sur les faits de la Mons- truosité que s’il nous arrive d’en pré- senter nettement les réelles condi- tions. Or, c’est ce qu’on ne fait poîM ">ar le plan d’études qui est suivi , et den mieux , ce que ne sauraient faire es anatomistes, seulement occupés de l’étude particulière de l’Homme ; avançant cette proposition, c’est, nous le savons, nous écarter beaucoup du sentiment de Dugès , professeur nommé à l’une des chaires de la Fa- culté de Montpellier, celle des ac- MON couchemcns. Il est d’avis de rejeter lesij lumières à demander aux études detl l’histoire naturelle, de repousser toute intervention de la part des natura-| listes : il croit qu’il n’y a encore rien de fait relativement à la Monstruo- sité; que tout doit être repris et re manié à neuf; mais que surtout la reconstruction de l’édifice ne doit être entreprise et n’est possible avec chan- ce de succès que par un maître habile dans l’art des accouchemens Cependant si l’on se prive de con- sidérer son sujet d’une certaine hau- teur , que donnera l’investigation anatomique , même la plus attentive? Qu’y a-t-il de possible que n’ait déjà fait Curtius avec une rare habi- leté? Je vois l’anatomiste humain très-bien informé des conditions de l’organisation de l’Homme normal , je le vois se laissant prévenir par un fait irrécusable, c’est-à-dire par l’i- dée que le sujet qu’il examine est né d’une femme. Dès-lors il est sous le joug des raisonnemens suivans : « Le produit utérin d’une Femme, c’est un être humain ; dans toute production ayant cette origine , on doit en toute place explorée trouver l’Homme, rencontrer des organes humains : là doit être le cœur, mais il manque; ici se doivent trouver le foie, le pan créas , la rate, les organes des sens , la tête ; et tous ces organes manquent entièrement. » La seule conclusion où mène cette recherche attentive , c’est que dans un tel Monstre, l’on trouve l’Homme, moins le pl us grand nombre de ses organes fondamentaux. Or, que sérieusement l’on sc icnde compte d’un tel fait, on ne saurait se refuser à la conclusion suivante : on est allé demander à cet être de montrer ce qu’il ne possède point , de manifester des conditions humaines qui ont disparu ou qui ne lui ont ja mais été attribuées. Mais attendez ;J Car voici d’autres conséquences. i°. Que vous auraient appris les! détails recueillis par l’investigation anatomique, que vous n’ayez su déjàjjj d’avance par l’observation de l’en-j semble? Réellement vous n’ôtes plus, 1 1 1 MON quant aux points envahis par la Monstruosité , vous n'êtes plus sur rien d’humain : c’est un tout autre ensemble organique, et c’est unique- ment ce qu’il vous importe de consi- dérer sans préoccupation , sans le souvenir décevant qu’une Femme avait cependant engendré cette tota- lité d’organes. En effet , si le savoir ■ se fonde uniquement sur les considé- rations de ce qui est, c’est cela seul qu’il faut étudier; cela seul , dès qu il , existe là une essence sui generis, un ensemble de propre et personnelle valeur, un groupe enfin de faits anatomiques et physiologiquesliés les uns aux autres. 2°. Mais l’on ne doit point s’en tenir à cet aperçu; car inutilement vous cherchez l’Homme dans un sys- tème d'organes où le cœur, la tête, 1 le cerveau, les oi’ganes des sens , les i poumons , la rate, le pancréas, le foie, I l’estomac lui-même manquent. Il y ; a mieux : cet être engendré par la 1 Femme, n’offre pas même un équiva- lent du dernier des Mammifères pour ! le degré de l’organisation; que disons- i nous ! pas même l’équivalent d un '.Reptile, d’un Poisson, d’un Mollus- que, d’un Crustacé : ce qu’a donc pro- : duitla Femme, c’est quelque chose de ; plus descendu dans l’ordre des coin po- sitions organiques. Suivez et arrivez ; plus bas , par conséquent , pour cher- cher et pour espérer de rencontrer des êtres aussi près de conception et qui ressemblent à un Acéphale ; • voyez s’il n’y a pas de ces êtres dits Invertébrés , qui comme lui manquent des organes centraux , i au moyen desquels certaines confor- mations plus compliquées et pleine- ment pourvues, existent et prennent la tête des Animaux. Certes ce n’est point ainsique Curtius aborda, en 1762 , la question de la' Monstruo- sité : mais s’il ne s’est point porté avec autant de fermeté et de résolu- tion sur le cœur même de la ques- tion , il a pourtant fait tout ce qui était alors véritablement nécessaire : il esta son insu entré dans la seule voie de recherches qui était alors praticable; . MON afin qu’il fût renduun nouveau témoi- gnage à scs assertions sur le manque d’une partie des principaux viscères, Curtius appela à son secours l’art du dessin : il accompagna son travail de plusieurs planches. Or le dessin ne donne point des faits généraux et n’établit aucune théorie; il s’en tient à exposer ce qui est; et, en effet, pendant qu’on l’emploie et qu’on se tourmente pour établir une longue et fidèle énumération de ce qui man- que , le dessin dit ce qu’il fallait con- sidérer ; il le dit en montrant ce qui esta la place de tant de choses cher- chées : il présente un système com- plet d’organisation; il donne enfin un tableau exact de toutes les parties qui souples moyens d’existence des Monstres acéphales. Curtius , en multipliant et en soignant ses des- sins comme il l’a fait , a donc rendu à la science un véritable service. Mais enfin ses recherches, et tant d’au- tres faites auparavant et suivies de- puis , ont fait voir la Monstruosité comme une perturbation de l’orga- nisation régulière susceptible de deux modes différens •. on a reconnu que les dissemblances des monstres , à l’égard de leurs parens , provenaient ou d’organes absens ou d’organes surnuméraires; ce que l’on a exprimé par les noms de Monstres par défaut et Monstres par excès : et comme l’on n’admettait que deux classes d’êtres , les uns réguliers et les autres irrégu- lièremen t conformés , ceux-là tenant l’esprit dans une principale et conti- nuelle préoccupation , l’on ajoutait à l’égaVd de ceux-ci qu’ils péchaient par le moins ou par le plus d’or- ganisation. Toutes ces idées prirent plus de fixité et se développèrent avec plus de netteté, quand elles vinrent à être fé- condées par les travaux mémorables de Tiedemann , Meckel et Serres. L’idée de Monstruosité par défaut exprime un fait sensible; mais celle d’une Monstruosité par retardement dans le développement de quelques parties organiques, présentait quel- que chose de plus précis, de plus 1 1 a \ MON profondément étudié, et s’élevait jusqu’à un certain point au caractère d’une explication. Nos propres re- cherches nous avaient amené sur ces conséquences que nous exposâ- mes et discutâmes dans un écrit (i) lu le 19 mars 1821 à l’Académie royale des Sciences : Meckel, qui habitait alors Paris , était présent à cette séance; les travaux de ce savant sur les Monstres nous étaient alors inconnus : il voulut bien nous faire part de ses droits à la priori té de la théorie du retardement du dévelop- pement ; et , de plus, il prit la peine ae les établir dans une phrase qu’il rédigea lui-même, et que nous pla- çâmes textuellement à la fin de notre Mémoire. Nous reproduises' celte phrase pour faire connaître les pro- grès que la science avait faits en 1812. « Meckel aurait, dès 1812, établi que l’Hydrocéphalie de nais- sance est toujours, ou du moins le plus souvent, un retardement du dé- veloppement du cerveau , qui ne s’é- lève pas à la forme qu’il devrait pren- dre conformément au type de l’es- pèce. v Nous devons ici une explica- tion , non pour établ ir que les consé- quences auxquelles nous étions arrivé étaient plus explicites, mais pour nous excuser de ne nous être point tenu alors au courant de ce qui avait été fait avant nous. Notre but ne fut point d’abord de nous occuper des questions de la Monstruosité pour elles-mêmes ; na- turaliste, nous craignions au con- traire de nous détourner d’anciens travaux pour lesquels nous nous sentions plus de goût et de capa- cité. Cependant , pour donner à ces travaux une direction plus géné- rale , nous nous étions livré à des recherches d’anatomie comparative, dont les résultats nous parurent assez importans pour être de toute manière vérifiés. Ces soins , dont nous nous occupions trop ardemment , nous in- (1) Des faits anatomiques et physiologiques tic l’anencephalio : Philosophie anatomique, T. il, p. 125. y.y pour la phrase citée , p. 1 53. MON terdirenl tout retour à notre point (h départ. En eflèt , les recherches qut nous nous étions bien promis de res| treindre à la considération des seul] Animaux vertébrés, nous avaient fai découvrir une méthode rigoureuse I des règles que nous jugions certaine] pour arriver, mieux qu’on ne l’avail fait et qu’on n’avait pu encore le faire! sur la détermination des parties orgaj niques, base de l’étude de toute anatoj miegénérale ; c’étaitmêmebien moinj les organes, que les matériaux don! les organes sont constitués , que cet té méthode mettait en évidence. Oi il nous parut que tout l’avenir de! travaux sévères en organisation dé-f pendrait de cette découverte. Cettj méthode avait-elle en effet le caracj tère de généralité et de certitude qui nous lui avions reconnu? elle formai! un véritable instrument de découj vertes. La vérifier, l’éprouver sur touj les êtres les plus détournés du plai général , sur toutes les conformation! dites désordonnées, voilà ce que nouj fûmes vivement excité à faire. Nou|| étions entraîné malgré nous. Ains nous nous portâmes sur les Inj sectes , les Crustacés et tous leur analogues , pour essayer, par l’emj ploi de cette méthode, de leur trou ver quelques rapports , jusqu’alorj inaperçus, avec les Animaux déclaré! .seuls en possession du système ver té|l bral : et c’est aussi pour ce besoin et dans le même esprit, que nouj nousavisâmes d’étudier les êtres de Monstruosité, persuadés que nous nlj pouvions trouver d'organisation plul remplie délémens contradictoires!! et plus désordonnés. C’était une rat thode que nous voulions éprouver mais elle à son tour nous mena bien tôt, et d’abord presqu’à notre insul sur les rapports les plus singuliers! les plus nouveaux et les plus nécesli saircs dans l’état actuel de la science Voilà comme nous entrâmes dai l’examen des faits delà Monstruosité préoccupé de recherches cle visu\ nous ne nous détournâmes poil pour celles d’érudition; bien enter du qu’il n’était nullement entré dar MON notre pensée de nuire aux droits d’autrui, et l’ayant au même moment montré, quand nous reçûmes , avec une bien sincère reconnaissance, l’a- vis et les renseignemens que nous tînmes de la complaisance de Mec- kel. Nous écrivîmes donc, de 1820 à 1822 , plusieurs Mémoires , dans le but unique de poursuivre la vérifica- tion de notre méthode de détermina- tion (1), quant à son exactitude et à sa 1 valeur intrinsèque : puis, cette mé- thode, réagissant à son tour par sa faculté toute-puissante d’investiga- tion , nous porta sans hésitation sur la connaissance précise de beaucoup de faits de monstruosité , qu il n’était 'venu encore à l’esprit de personne d’examiner. Nous avons réuni ces l travaux en un volume, le second de ; notre Philosophie anatomique : or .c’est en écrivant les dernières pages ; de cet ouvrage que nous nous som- : mes aperçu (et nous l’avons dit alors ..avec sincérité ) que nous venions de . donner un traité sur plusieurs points » de la question elle-même, sur une I partie des faits organiques embrassés isous le nom de Monstruosité. Nous ..avons continué, depuis 1822 jus- qu’à ce jour, à écrire sur ces mê- 1 mes questions; mais depuis cette 1 époque, nous avons traité de ces ma- lt hères ex-professo et pour elles-mêmes : .-et ce sont en effet les conséquences de ces curieuses questions de physiolo- gie, que nous nous sommes proposé de suivre et de multiplier. II. Classification et Nomencla- ture. Porter son attention sur les Mons- tres pour les réserver à litre de pièces de cabinet , pour provoquer ta surprise ou les offrir comme un ' objet de spectacle , fut de peu de du- rée ; car l’étonnement cesse par le retour des mêmes faits , comme l’in- térêt des spectacles s’use par la jouis- sur celte méthode et ses règles le dis— :our* préliminaire du tome second de notre ,liilosophie anatomique , principalement les Icrniers paragraphes. MON 1 13 sauce. On vit donc alors les Monstres comme un sujet d’instruction. Mais il fallut d’abord établir ce qu’ils étaient : on se prit ainsi à les dé- crire. Cependant ccs êtres para- doxaux n’arrivaient ordinairement qu’à des médecins plus exercés dans la pratique des accotichemeus qu’oc- cupés à de véritables recherches scientifiques, et de plus les Monstres n’apparaissaient qu’à d’assez longs intervalles. Comme il 11’existait ni antécédent , ni modèle à suivre , les faibles travaux qui furent successi- vement publiés restaient sinon in- connus , du moins indifférons à cha- que auteur. Chacun donc s’aban- donna à ses propres inspirations ou le plus souvent aux impressions que le sujet se trouvait fournir. En défi- nitive , on vint à décrire un grand nombre de défauts de conformation , à signaler les modifications les plus Variées de l'organisation régulière. Or il arriva que ces travaux, bien qu’isolés les uns des autres , eurent quelques résultats communs : ils se rencontrèrent dans deux idées qui devinrent dominantes. i°. Le mot Monstre avait changé d’acception,- car on ne l’employait plus que pour rappeler un état de l’organisation frappée de perturba- tions et viciée par l’excès, l’altéra- tion ou le défaut de certains organes. Cela étant, tout Animal se mainte- nant partout dans des rapports d’or- dre et d’harmonie et naissant sous les mêmes conditions que ses parens, était l’opposé de celui-là , et formait l’être normal , quand un Monstre se définissait par des qualités contraires- un Monstre par conséquent était cet être normal, que diverses perturba- tions dans le développement de cer- tains organes altéraient quelque part et rendaient vicieux sur un ou plu- sieurs points. Bonnet exprima cette irlée dans la définition suivante :«Uu Monstre, a-t-il écrit, est une pro- duction organisée, dans laquelle la conformation , l’arrangement ou le nombre de quelques-unes des par- ties ne suivent pas les règles ordi- 8 TOME XI. ii 4 MON naircs1. » C’était étendre celte défini- tion jusqu’aux plus légères anoma- lies ; mais en voyant comment de réelles monstruosités et de simples variétés se suivent dans un ordre continu et insensiblement gradué, on trouve que le vice apparent de la définition de Bonnet disparaît devant un examen physiologique. Cepen- dant Andral fils, dans son excellent article Monstruosité du Dictionnaire de médecine, rejette dans une classe à part tous les vices peu considéra- bles de conformation qui persistent après la naissance. « Il désigne sous le nom de monstruosité toute aberra- tion congéniale de nutrition ; d’où résulte, pour l’être qui la présente , une conformation d’un ou de plu- sieurs de ses organes différens de la conformation qui appartient à son existence extra-utérine , à son espèce, ou à sou sexe. » a®. En parcourant tous les tra- vaux sur les Monstres , chaque des- cription qu’on eu a donnée, on croit s’apercevoir que le nombre des dif- formités est infini , pouvant à peu près s’étendre à tous les points pro- fonds ou superficiels des organes. Dans leur article Monstruosité du grand Dictionnaire de médecine, les professeurs Chaussier et Adelon en ont pris celle opinion : «Insistant sur la bizarrerie de tant d’apparences diverses , on est jeté dans des diffé- rences sans fin , ont dit ces savans professeurs , en sorte qu’il faudrait décrire tous les genres de Monstres qui ont paru, puisqu’il n’en est au- cun qui n’offre quelque chose de spécial. » Des travaux aussi nom- breux, des diversités aussi considé- rables ont fait désirer d’y introduire de l’ordre. Les Monstres peuvent-ils être classés? Ou ne s’est point fait pré- paratoirement cette question , qu’on aurait nécessairement fait suivre de recherches sur la meilleure méthode de ranger ces productions; mais ou y a de suite voulu appliquer les pro- cédés des naturalistes qui distribuent les Animaux en ordres , genres et espèces. Cependant y avait-il parité? MON Un Animal est un être à part, biei isolé , parfaitement circonscrit e égard à toutes les conditions de so existence. En peut-il être de mêm d’un Monstre ? D’après ce que no avons dit plus haut, c’est un êti bien conformé dans le plus g ram nombre de ses organes, et vicieu dans le surplus; un être qui a résiste à sa tendance pour une parfaite e prédestinée construction : un tel êtr vicieusement établi est ainsi le cou traire de l’être normal. Que de questions secondaires dé pendent de cet énoncé? Car con- fondrez-vous les parties conservée dans l’état régulier avec celles trans formées par des altérations désor données ? Il devient alors difficile d’adopter pour des Monstres ains composés une classification qui s’é- tende aux divers Animaux. N’em brasserez-vous au contraire que 1 faits mêmes de la monstruosité ? 1 ne vous reste que des qualités né- gatives peu propres à fournir de élémens pour un édifice. Dans ce qui fut entrepris, on se régla d’aprè: des idées à priori dont quelques- unes donnent avec quelque bon- heur de premières coupes. Bonne et Blumeubacb divisèrent les Mons- tres en quatre classes; les uns, par ce qu’ils possédaient en organisa- tion au-delà du type ordinaire d’autres, parce qu’ils étaient resté eu deçà ; ceux-ci à cause d’altéra- tions dans la structure des parties; e ceux-là en raison de connexions in- terverties. Buffon fit preuve de goù en écartant cette dernière considéra lion, et en restreignant à trois l’an cienne subdivision : mais depuis, Mec kel , d'accord sur ce point avec Buf fou , adopta pourtant une quatriènn classe qu’il composa* des sujets lier maphrodites. Ceci était bien loin d< pourvoir à tous les besoins : puis, er admettant qu’il y eut quelque parit* avec les procédés des naturalistes , d< telles coupes pouvaient tout au plu correspondre aux divisions primor- diales, au moyen desquelles les Aui maux vertébrés sont partagés cliqua MON ire classes ; elles pouvaient servir à dis- tinguer des systèmes organiques aussi : dissemblables entre eux que le sont les groupes dits Mammifères, Oi- seaux, Reptiles et Poissons ; mais ces partages faits de baut rendaient tou- tefois nécessaire pour chacun des .groupes un arrangement de subdivi- sion, qui permît de poser les élémens caractéristiques de chaque sorte de ‘Monstruosité en particulier. On a cru tdaus ces derniers temps qu’étendre les données déjà introduites dans la .science, que multiplier les premières -divisions , ce serait adopter pour les 'Monstres un mode de classification analogue à celui pratiqué pour les êtres de la zoologie. Mais combien au contraire on s’éloignait du but ! Ce n’est pas tout que d'emprunter à une ; angue morte des racines, que d’ar- ’iver sur les faits avec des mots 'grecs : en faire un signe pour un nombre quelconque de combinaisons [jue l’on distingue et que l’ou établit : i priori , ce n'est pas suivre la mé- i hode des naturalistes : c’est imagi- ner un cadre à l’avance qui appelle t es faits disponibles selon une règle juelconque et voulue arbitrairement, :t qui en délaisse le plus grand nom- i >re , lesquels y appartiennent par la i iaison des faits. La différence est manifeste; les naturalistes, au dé- nut de leurs recherches, ne descen- lent jamais des hauteurs de leur ujet jusqu’aux faits particuliers; nais partant de conditions acquises ‘■évèrement touchant chaque être en ■ Particulier , ils remontent de l’espèce nu genre, du genre à l’ordre et de ordre à la classe ; et c’est quand ils >nt successivement groupé des faits solément et soigneusement exami- | lés , qu’ils voient d’ensemble tous es êtres du même rang , et qu’ils ju- gent des hautes conditions qui en établissent les communs rapports. Ce q u’on a fait pour les êtres de la monstruosité est tout le contraire. Mnsi Malacarne admet seize classes le Monstres; on trouve que de sages combinaisons de son esprit avaient l’abord formé scs motifs , comme cela MON 1 1 r> résulte, par exemple des considéra- tions , qu’il met en avant et qui se rapportent à de certaines proportions des parties ou de tout l’ensemble du corps ; mais l’exécution ne fut pas heureuse. En effet la petitesse du corps entier caractérise ses Microso- mies , la petitesse d’un seul membre ses Micromélies , le contraire ou l’ex- cès de volume du corps ses Macroso- mies , le trop de grandeur d’un seuL membre ses Macromélies , l’absence d’un membre ses Atelies , la multipli- cation du corps entier ses Polyso- rnies , etc. Le docteur Breschet a re- pris et étendu cette méthode au mot Déviation organique , dans le sixième volume du nouveau Dictionnaire de médecine. À la première vue, cette nouvelle classification , qui est fondée sur plusieurs sortes de subdivisions et qui s’étend à tous les cas présumés possibles , promet de mieux saisir chaque fait particulier ; mais loin de- là , nous devons en convenir ; puis- que, quand cette classification par- court plusieurs degrés , qu’elle des- cend des généralités, et. que , chemin faisant , elle signale quelques condi- tions organiques , elle n’eu vient point au but principal d’une classi- fication , lequel est finalement l’é- noncé net et précis d’un être en particulier : elle arrive au dernier terme des subdivisions pour appren- dre qu’il est définitivement une telle sorte d’affection susceptible de modi- fier le sujet normal. Mais un Monstre comprend le plus souvent jusqu’à six à huit de ces sortes d’aifectious. Les signalerez-vous toutes par les six ou huit noms grecs créés ad hoc et qui expriment chacune d’elles? 11 le faudra bien sans doute; car vous vous êtes privé du droit de vous en tenir à une seule considération, dès que toutes les conditions organiques qu’expriment vos dénominations se trouvent cumulées dans le même être. Cent mots grecs, dont plusieurs avaient déjà des équivalens dans la science , comme par exemple le ter- me hypodiaslèmatocaulie qui est beau- coup trop long et qui n’est pas 8* n6 MON plus clair que l’ancien mot hypospa - dias , ne sont qu’une suite de formes inutiles à apprendre et d’ailleurs trop difficiles à retenir pour rem- placer dans des descriptions les ter- mes simples et ordinaires, dont cha- cun dans sa langue trouve abondam- ment et sans efforts à faire usage. Ainsi, qu’on place les uns après les autres les noms suivans , Acèphalo- carpie , Acéplialodacty lie , Symphy- soclactylie , Macrodactylie et plu- sieurs autres , on énoncera bien moins clairement les conditions or- ganiques d’un Monstre Acéphale , que si l’on se borne à l’emploi de la phrase suivante et correspondante : Un tel Monstre est sans tête , sans bras , et se distingue encore par les doigts de ses p/ieds réunis et volumi- neux. Si tous ces essais de classification n’ont été qu’une apparente et défec- tueuse imitation des procédés des naturalistes, c’est qu’on a toujours négligé l’idée - mère d’une pareille question ; c’est qu’il n’est venu à l’es- prit de personne de se demander, s’il devenait possible de ramener cha- que Monstre à l'idée abstraite d'un être de laMonstruosiiè. Leibnitz, dans ses Nouveaux Essais sur l' Entende- ment humain , page 270 , discute ce point. « Ou devra, dit-il, déter- miner si les Monstres forment réel- lement une espèce distinc e et nou- velle; et cependant , ajoute-t-il , un Monstre sera nécessairement de son espèce , si la nature intérieure d’au- cune autre ne s’y trouve; car que l’on ne s’arrête point à la naissance, c’est aux marques intérieures à pro- noncer. » Ainsi ce grand philosophe est conduit, par la rigueur de ses raisonnemens , à exclure l’une des deux indications que l'on consulte pour juger de l’essence des espè- ces , celles de la race et de la forme , quand, ce qui a lieu chez les Mons- tres , ces indications se contredisent, et à préférer les notions de la forme, seules propres à exposer ce qui est , à celles de l’origine, décevantes et trompeuses dans les déviations orga- MON niques. Nous sommes arrivé, nox< spéculativement, mais par uneétud approfondie et directe du sujet, au mêmes conséquences; nous y voyons! concourir deux ordres de considérai tiens. x°. Qu’y a-t-il à conserver et q éliminer dans l’exameu d’un Mons tre? Ainsi qu’on l’a vu plus haut un Monstre est un être régulier dan la plus grande partie , et irrégulie dans la moindre paitie de ses orga nés. Là ou le Monstre est dans h règle, sa condition d’un être à par et normal se fonde sur une certaine somme d’organes dans des rapport donnés, et, nous le supposons, par faitemeut connus : là , au contraire ou il s’écarte de la règle, c’est une autre somme d’organes dans de rapports fort compliqués, inconnu et qu’il convient de rechercher. Voi- là par conséquent deux parts distinc tes, bien qu’associées dans le même être, bien que, par une sorte de gé- nération , l’une dépende de l’autre Cependant qui vous empêcherait d saisir ces distinctions? pourquoi n’ei profiteriez-vous pas pour simplifie votre problème ; pour , à l'insta des géomètres, éliminer ce qui es connu, et pour vous en tenir enfle aux seules choses de la monstruosité lesquelles au fond constituent l’uni- que sujet de vos recherches? Nous n< demandons que ce qui est tout natu rellement indiqué et universellemen pratiqué dans de certaines affection: pathologiques. Car est-il question d< décrire tous les phénomènes morbi des d’un ulcère, on s’en tient aux considérations du tissu nouvelle ment transformé, et d ne vient J 1 esprit de personne de comprendn tout le reste du su jqt normal parm les élémens d’un pareil travail , quoi que l’être régulier soit la gangue e qu’il ait fourni la matière de la dé viation morbide. Les Monstres 11c dif fèrenlen effet de l’exemple que nou invoquons ici, que, parce que, à leu égard, la déviation organique dat du développement fœtal et qu’ell se trouve embrasser une plus grand MON «tendue de la périphérie de l'être. Pour présenter notre idée sous une image grossière, mais qui parle net- tement aux sens, nous comparerons les faits de la monstruosité aux laits , de pourriture qui attaquent les fruits [pulpeux. Si les phénomènes de la j pourriture suivent une marche régu- 1 ière et indépendante de la nature < des fruits générateurs, il est inutile de revenir sur les gangues , poires , pommes, abricots et pêches; il ? suffit d’en détacher idéalement les ; portions pathologiquement affectées. On peut donc , et on doit alors , exa- miner à part le tissu et la composi- tion de cette nouvelle pulpe; en dé- : finitive tous les faits à observer for- ment un ensemble de circonstances -susceptibles d’être étudiées et médi- tées séparément. Cependant pour que ces réflexions soient en tous points ; applicables aux faits de la monstruo- sité, il faut encore que ceux-ci soient assujettis à une marche régulière et en quelque sorte indépendante , dont la preuve soit fournie par le retour des mêmes faits dans des circonstances données. C’est cela que nous allons examiner. 2°. Sans avoir fondé nos recherches sur les données précédentes , nous avions déjà fixé noire attention sur l’apparition fréquente de certaines monstruosités : ce retour des mêmes aberrations , en se faisant remar- quer par la fixité de leurs caractères, semblait reproduire des formes aussi arrêtées que toutes celles de la zoo- logie normale , que les formes pro- duites par la succession des êtres ré- guliers : à la place de l’organisation prédestinée , d’un arrangement con- forme au type normal, c’est un autre ordre de régularités : c’est réelle- ment une autre création que l’on peut et opposer et comparer aux déveJop- pemens toujours conditionnels de la première , à ces cnlacemens d’orga- nes , à toutes ces formations incom- mutables qui composent le mouve- ment et qui assurent le retour pério- dique des productions régulières, ha somme d’organes constituant les cho- MON 117 ses de la monstruosité forme ainsi une œuvre à part , bien limitée, bien circonscrite , et établie suivant cer- taines règles. De-là , à l’idée d’un être à part , d’une espèce établie en raison de ses marques intimes (Leib- nitz ) ou de ses propres caractères, la conclusion nous paraît logique ; mais enfin pour que cela devînt une proposition inattaquable , il fallait en outre démontrer que tous ces rap- ports ne tenaient point à une coïn- cidence accidentelle ; or l’investi- gation anatomique nous a donné ce fait péremptoirement. Qu’un organe tombe dans l’atrophie ou même vienne à disparaître entièrement; tous ceux de son pourtour sont de proche en proche repoussés de la circonfé- rence au centre ; ils s’appuient les uns sur les autres, ils entrent dans de nouvelles connexions, et donnent! ainsi naissance à des composés nou- veaux , à des formes insolites , enfin à du merveilleux pour notre igno- rance’; à quoi en effet les espèces ré- gulières , les seules jusqu’alors qui aient été étudiées, ne nous avaient pas accoutumé. Voilà ce que nous avons souvent observé , ce que nous avons vu dans les Anencéphales , chez lesquels il arrive, au système cérébro- spinal, d’être remplacé par un fluide d’un volume énorme. A l’ordinaire, la pulpe contenue 11’est autre qu’un simple filet médullaire renflé par- devant ; et le contenant , ou la tigo vertébrale qui en suit les contours, est disposé en un étui resserré en ar- rière et dilaté en avant, sous la forme connue et nommée boîte crânienne. Cet arrangement , les faits de la monstruosité qui caractérisent les Anencéphales le rendent impossible ; la poussée de la masse volumineuse du fluide, tenant lieu de la pulpe mé- dullaire , fait que l’étui vertébral et la boîte crânienne apparaissent com- me fendus longitudinalement , ren- versés sur les côtés et. définitivement établis en table. Nous avons vu plu- sieurs de ces Monstres et nous en avons décrit jusqu’à dix espèces. Nous citerons encore le cas ou ce n8 MON sont des parties nerveuses olfactives qui manquent. Les yeux sont-ils pri- vés de leur diaphragme ordinaire? eux et toutes les parties qui s’y rap- portent s’appi'ochenl au contact, et viennent se confondre sur la ligne médiane pour ne former plus qu’un seul œil : ce qui n’empêche pas que les vaisseaux nourriciers dépendant de la carotide externe ne continuent de servir à l’accroissement de la face et du museau ; actions discordan- tes, d’où résultent des formes bi- zarres et surprenantes ; et en effet les tégumens nasaux sont prolon- gés et établis sous l’apparence d’une trompe. Nous connaissons l’ensem- ble de ces désordres ou de ces nou- veaux arrangemens , sous le nom générique de Rhinencéphale. Nous nous bornerons à la citation de ces exemples : ils suffisent pour faire voir que la Monstruosité prend générale- ment ses tnotifs dans l’atrhophie ou l’hyperthrophie d’organes profonds et fondamentaux. Les diverses espè- ces d’une classe entière en sont donc fiareillement susceptibles , et nous 'avons effectivement vérifié pour les Rhinencéphales, que nous avons trou- vés établis de la même façon dans les espèces Homme, Chat, Chien, Co- chon , Cheval , Brebis et Veau ; mais de plus , il résulte encore de ce qui précède , qu’un ordre nouveau rem- place l’ordre ancien , ou l’arrange- ment du type normal , c’est-à-dire qu’un ordre qui se fonde sur le con- cours d’organes diversement propor- tionnés, reproduit un autre système, et l’on peut ajouter un nouvel être. Si l’on en doutait , c’est qu’on aurait négligé de réfléchir à ce qu’exige de combinaisons la moindre formation animale. Mais il y a mieux ; nous n’en sommes pas réduit à rendre probable la possibilité d’établir une zoologie pour les êtres de la mons- truosité sur les mêmes bases qu’est fondée la zoologie des êtres réguliers : nous n’avons qu’à rappeler ce qui a déjà reçu un commencement d’exé- cution. Déjà en effet plusieurs genres ont été traités avec les formes et dans MON l’esprit de la zoologie générale. Non citerons les genres Anencéphale Notcnccphale , Hypérencéphale, I'o dencéphalc , Thlipsencépliale , As- palosome , Hypognathe , etc. Non avons décrit nuit espèces d’Anencé phales dans le douzième volume de Mémoires du Muséum d’HistoireNa turelle , et deux de plus dans les An nales des sciences naturelles, T. vu page 357 : ces espèces sont Anence phalus drocensis , A. sequanensis A. icthy aides, A. sannensis , A- mo- sensis , A. occipilalis , A. mumia A. perforatus et A. evisccratus ,- le; caractères du genre et ceux des e; pèces sont exprimés dans les forme et le langage linnéens, en même temps que figurés avec le plus grau soin. Nous renvoyons également notre Dissertation des Hypognathes comme à un autre exemple de l’em ploi de cette méthode : on trouve cette Dissertation dans le treizièm volume des Mémoires du Muséu d’Histoire Naturelle : le genre Hy pognalhe n’est composé que des troi espèces suivantes; Hypognathus ru pea/is , Hypogn . capsula , Hypogn monocephalus. Ces travaux sont d l’ordre de ceux que les naturaliste connaissent sous le nom de Mon graphies , et l’on sait quelle impor- tance y attachent les hommes qu* s’intéressent aux réels progrès de 1 science. L’esprit, en se concentran sur un petit nombre d'êtres don les rapports et les différences son plus facilement appréciés et discutés saisit dans ce positif des faits jusqu aux plus petites nuances. En suppo- sant que nous ayons adopté ave quelque bonheur ce même mod pour les êtres de la monstruosité viendrons - nous à conclure qu’en-i fin une classification des Moustr cxislc? Non , telle n’est, ni ne saurai être notre conclusion. Nous ne possé- dons encore que quelques élémen pour une classification qui embrass tous les faits : gardons-nous don de leur demander au-delà de c qu’ils contiennent. Mais continuou à décrire et à déterminer les être: MON île la monstruosité : multiplions à leur sujet les travaux monographi- ques et laissons faire au temps et à nos successeurs; car il ne faut pas oublier que nous ne faisons qu’ou- vrir cette voie , que nous sommes à peine entrés clans celte nouvelle car- rière. Plus tard des rapports seront saisis : on s’apercevra que de sem- blables caractères conviennent à plu- sieurs monographies : on réunira celles-ci , d’après leurs communs rap- ports : c’est ainsi qu’en leur temps, ces travaux seront liés par l’utile échafau- dage et les ressources des classifica- tions , que seront formés des groupes de plus en plus élevés, les ordres et les classes; et l’on y procédera avec d’autant plus de facilités et de cer- titude de succès , qu’au point de départ les faits auront été plus sévè- rement établis , c’est-à-dire que les monographies de genres auront été le fruit d’observations plus attentives et plus persévérantes. Tout ce que nous pouvons conclure pour le mo- ment , c’est que la méthode des na- turalistes est applicable aux êtres de la monstruosité. Les plus grandes déviations ou les écarts qui portent sur les parties les plus essentielles, constituent les faits principaux ou les faits génériques ; et les déviations au contraire qui ne modifient l’organi- sation normale , qu’en des parties moins liées aux fonctions de la vie, constituent des faits de deuxième or- dre , ou les faits spécifiques. Nepour- rait-on traiter des Monstres que pour en présenter une sévère détermina- tion et que pour les inscrire avec ri- gueur parmi les êtres de la zoologie pathologique, ces recherches ne se- raient point indignes des plus grands talens : les naturalistes, occupés de faire connaître les êtres de la zoolo- gie normale, ne se proposent point un but plus élevé. III. Considérations anatomiques. Les études de la monstruosité sont de plus appelées à répandre de gran- des lumières sur les hautes condi- tions de l’organisation. Une seule MON 119 anatomie, celle de l’Homme, avait d’abord presque uniquement occupé, et avait donné lieu , vers la fin du siècle dernier, aux plus grandes dé- couvertes qu’il fût possible de faire dans un champ qui imposait de trop étroites limites aux observateurs. Mais tout-à-coup ce théâtre vint à s’agrandir. L’anatomie des Animaux, devenue le sujet des plus heureuses investigations , accrut et féconda par de nombreux objets de comparai- son une étude jusque-là beaucoup trop circonscrite. Ce fond , où il nous était donné de venir puiser les élémens des connaissances physiolo- giques, donna facilement de premiers fruits : cependant scruté et comme interrogé de nouveau, les réponses devinrent plus difficiles à obtenir et moins satisfaisantes : un état sta- tionnaire fit connaître que l’on s’était comme épuisé dans cette direction. II fallut donc ouvrir de nouvelles rou- tes , et l’on en vint à distinguer plu- sieurs sortes d’anatomie comparative, au nombre desquelles figurent en première ligne l’anatomie patholo- gique , mais surtout l’anatomie des êtres de la monstruosité. Ce qu’il parul désirable de savoir , on demanda aux déviations organiques de le dire (1). Quel spectacleen effet que celui de l’or- ganisation dans ses actes irréguliers, de la nature soumise à des troubles , embarrassée dans ses évolutions , surprise enfin comme dans des mo- mens d’hésitation et d’impuissance? Pour quiconque en effet a examiné et s’est rendu compte de toutes les modifications possibles de l’organi- sation , il est évident que ses formes diverses se nuancent et sortent toutes d’un seul et même type. Mais quelle preuve en sauriez-vous alléguer, qui 11e vous exposât à la contradiction , si vos supputations embrassent uni- (1) Corrca de Serra nous écrivait un jour : - Je me jdais et in instruis avec vos Monstres ; ce sont cl aimables et francs bavards, qui racon- tent savamment les merveilles de l’organisation, disant toujours fort à propos et ce «pii est et ce qui ne saurait être. » 1 20 MON quemcnl des Animaux réguliers ? Que vous remplaciez au contraire ces élémens, en demeurant fixé sur les êtres de la monstruosité , que de variétés dans les faits ! que d’heu- reux contrastes! que de moyens de recherches et de convictions ! que de preuves enfin à fournir ! Car vous savez ou tendait l’effort pour bonne et régulière formation ( ni- sus formativus) : tel organe eût été produit, et vous voyez ce que la monstruosité vient au contraire vous donner en remplacement. Ainsi pour le peu que vous soyez aidé ou seu- lement heureusement inspiré sur l’obstacle intervenu , vous savez sans difficulté et avec certitude ce qui devait arriver , et véus pou- vez y comparer ce qui est* ce qu’a rendu nécessaire une autre condition donnée. L’esprit qui domine tant d’élémens divers , les oppose les uns aux autres et finit par acquérir la conscience du jugement qu’il eu de- vra porter. Cependant quelles sont les perturbations qui luttent avec succès contre l’action du nisus for- mativus (tendance à formation ré- gulière) , quelle est effectivement la nature de l’obstacle, dont l’inter- vention fait dévier l’organisation de sa direction normale et la prive de sa forme attendue pour la soumettre à une nouvelle marche , pour la re- produire sous une toute autre forme? Cette recherche fut une des pre- mières dont nous nous occupâmes. Nous trouverons à faire plus tard une très-heureuse application du principe que tout développement organique firocède d’abord et se répand de a circonférence au centre (1). Mais c’est tout le contraire qu’on observe dans les monstruosités dites éventra- tions, c’est-à-dire dans les monstruo- sités chez lesquelles les viscères font hernie à l’extérieur du tronc. Or le nisus formativus , ou le cas d’une formation régulière , ne se maintient (l) L’illustre médecin de l’hôpital de la l'ilid, le docteur Serres a fait de celle loi l'une des hases de sa nouvelle doclrine physiologique. MON dans ses allures habituelles, que s’il parvient, en y appliquant la liaison,! intime et l’engrenage continu des)1 divers organes, à développer une action de tirage ; laquelle range et retient ces organes dans l’intérieur des cavités du tronc. Pour qu il en soit autrement, il faut qu’une contre- action s’exerce avec plus d’énergie, et une telle contre-action n’est ei ne peut être qu’un autre et plus puis- sant tirage s’exerçant en sens con- traire. Voilà ce qu’il nous l’estait à trouver et ce qu’il ne fallait pas dé- sespérer de rencontrer, même après quelques essais infructueux , attendu qu’il y a deux époques à distinguer dans le développement des faits de la monstruosité : une première, pen- dant laquelle commencent les phé- nomènes et se règlent les conditions des déviations organiques , et la der- nière, quand le Monstre, long-temps après qu’il est définitivement établi , quitte sa gangue nourricière ou le domicile maternel. Or il arrive le plus souvent que , dans l’intervalle de ces deux époques , les moyens du tirage extérieur s’usent et se détrui- sent, sans anéantir de plus anciens effets , sans rendre à l’état normal la position respective des viscères. Il y a persévérance des difformités pri- mitives, celles-ci n’étant plus même conservées en vestiges. Nous ne de- vions, ni ne pouvions nous en tenir à ces déductions , à ces prévisions de l’esprit ; mais heureusement nous n’avons point tardé à les remplacer par des observations positives. L’Hy pérencéphale , l’un des genres que nous avons décrits dans le deuxième volume de notre Philosophie anato- mique , nous a le premier montré des brides tégumentaires étendues du su- jet à la périphérie formant les enve loppes de l’œuf: elles existaient chez ce Monstre, sous la forme d’une lame mince et très-large , allant d’abord de la tête au placenta, puis se continuant en festons fraîchement déchirés sur toute la longueur des viscères. Nous avons retrouvé, depuis, de pareilles brides ou membranes sur d’autres su- 131 MON ' jets ; el de plus , dans de très-récentes expériences, nous étant propose d’agir sur des œufs que nous faisions cou- ver par la chaleur artificielle, il nous est souvent arrivé , en élevant au- ' delà de 52° la température du four , de porter le trouble dans le déve- loppement fœtal et d’amener plu- sieurs Poulets à s’approcher d’une des extrémités de leur coquille et à y contracter adhérence. Des brides , James ou membranes , interposées entre le sujet en développement et entre les membranes ambiantes du placenta, paralysent l’action vitale, ou l’entraînent violemment dans des voies détournées : or ces membra- nes sur-ajoutées par la monstruosité exercent leur influence de deux ma- nières ; d’abord mécaniquement , ainsi que nous l’avons déjà dit plus haut, en tant qu’elles font l’office d’une lame de suspension quant au fœtus. Effectivement on conçoit que fixées d’une part aux membranes ambiantes de l’œuf ou du placenta , et attachées de l’autre à quelques organes du fœtus, elles tiennent ces organes en particulier dans un ti- raillement qui est d’autant plus puis- sant et plus efficace pour les entraî- ner au dehors, que le poids, les mouvemens et peut-être les soubre- sauts du fœtus agissent en sens con- traire. Les lames placentaires ont , en second lieu , ce résultat , qu’m- sérées sur plusieurs organes du sujet et s’y distribuant à la manière d’un diaphragme vertical , elles privent les vaisseaux qui ordinairement ram- pent à la surface de ces organes, de revenir les uns sur les autres , de s’y anastomoser et de s’y employer à une sorte de tissage : elles exercent en outre une influence toute con- traire, s’il leur arrive de servir de véhicule au système vasculaire pour entraîner celui-ci du sujet au pla- centa, ou vice versa , d’oii résultent les plus singulières et les plus fâ- cheuses aberrations. A l’existence de pareilles brides ou membranes , cause prochaine et manifeste de la monstruosité , se rattachent natti- MON Tellement plusieurs explications : i° considérées comme lames de sus- pension et comme exerçant un tirage à l’égard de quelques organes , elles ne sont que momentanément dans ce rôle : elles marchent à dépéris- sement , quand le sujet passe de l’état d’embryon pour entrer dans celui de fœtus : ce n’est plus alors le placenta qui est une ordonnée toute-puissante à l’égard du sujet ; le contraire a lieu : le fœtus est proportionnellement plus nourri et croît davantage , le placenta bien moins : arrive alors une époque de réaction et de lutte , oh les viscères obéissent à d’autres tractions ; celles intérieures et normales essaient de se soustraire à leurs primitives adhé- rences : car à ce moment, le fœtus devient plus lourd, et il est en outre, par une plus grande vitalité , sujet à des sursauts brusques et violens : c’est le moment oh les brides pla- centaires se déchirent. Voilà le fœ- tus rendu à ses conditions normales , occupant le centre de la cavité pla- centaire, étant également et de tou- tes parts entouré des eaux de l’am- nios. Ses liens se trouvant rompus, les tégumens communs viennent se ré- pandre sur les parties qui en étaient dépourvues. Toutefois ce retour aux conditions normales ne produit son effet que pour les nouvelles couches dont les développemens successifs viennent accroître l’organe mons- trueux : comme celui-ci a crû d’a- bord, il se maintient avec plus ou moins de fixité. Ainsi se renferment dans l’intérieur de l’être des organes mal conformés ou rangés dans un ordre inverse de celui de leurs vé- ritables connexions ; ainsi , sans qu’il soit nécessaire de déclarer à cet effet la nature peu sage et dans un excès de débauche, s’explique le cas cité par Leibnitz, lequel avait paru si extraordinaire; le cas du soldat des Invalides , chez lequel Méry avait trouvé le foie à gauche et le cœur à droite. Nous connaissons beaucoup d’exemples semblables ; et, chose admirable! ic? faits bien exa- 1 33 MON MON minés et bien sentis ne dérogent en rien à notre théorie sur les con- nexions : car c’est la masse entière des viscères qui est atteinte : tout entière, elle a roulé comme autour d’un axe, de telle sorte que chaque viscère garde respectivement et à l’égard de ses voisins sa propre et véritable connexion : il n’y a d’ano- malie qu’en ce qui concerne le con- tenu par rapport à tout le contenant, ou à la cavité du tronc. 2°. Si nous considérons les brides ou lames placentaires comme devant empêcher les rameaux vasculaires qui s’étendent sur leurs flancs, de se ren- contrer, de s’anastomoser et de tra- vailler de concert à la formation des organes, là oh ces vaisseaux auraient dû apporter le fluide assimilable ; ce sont d’autres effets non moins énergi- ques, et non moins susceptibles de produire les plus grands désordres. Ces rameaux reçoiventde leurs troncs, maintenus dans l’état normal, un sang qui est lui-même dans l’état de règle. Ce n’est donc qu’à partir des dernières ramifications que commen- cent les désordres delà monstruosité, dès qu’en effet c’est seulement en ce lieu que se fait une distribution irre- gulière des fluides. Or à ces causes répondent des effets nécessaires : les organes que ces fluides eussent nour- ris et fait prospérer , ne sont point produits. Mais remarquez: ils man- quent à l’un des points de la périphé- rie de l’être, à l’extérieur et comme dans une région écartée et terminale. Cette aberration si grande qu’elle consiste dans un fait de non existence, n’influe cependant en rien sur le reste du sujet ; l’organe monstrueux se construit et par le fait ou de l’a- trophie, ou de l’absence d’une par- tie , et en même temps par une réu- nion insolite des organes qui entou- rent la partie absente , sans que tout le reste du sujet soit empêché de céder à l’essence du nisus forrnativus : et en effet, il ne saurait y avoir de réaction possible ou du moins néces- saire pour ce qui arrive à l’extrémité d’une branche rameuse. En définitive sur quelques points, il y a retardemen^ dans le développement, quand dans tout le reste du sujet il y a au con-i traire continuation des phénomène! vitaux, marche soutenue et constant dans la distribution, des fluides assi-> miiables, enfin œuvre tout entière abandonnée à l’influence du nisus forrnativus , et par conséquent œuvre parfaite. Nous suivons, comme on le voit , pas à pas dans ce qui précède tous les faits de la célèbre théorie de l’arrêt du développement; mais nous voyons plus loin sans doute qu’on ne l’avait fait jusqu’à présent, si nous ne nous en tenons point à n’y remarquer qu’un fait, si nous réussissons à mon- trer que l’arrêt des développemens dépend de causes aussi simples. Ce: explications mènent à plusieurs au très. Toute monstruosité étant, com- me on l'a d’abord aperçu , une désor- ganisation effective eu égard à ce qu‘ devait avoir lieu , une constitution ir- régulière remplaçant ce qui devait être régulier , n’est cependant désor- ganisation ou irrégularité que relati- vement. Effectivement , si nous n’a- vons pas le type attendu, n’estiJ. pai quelqu’autre chose qui vient le rem- placer? S’il en est ainsi , c’est seule- ment quitter une forme pour retom- ber dans une autre : et en considérant ce résultat en soi , c’est un simple événement pathologique , auquel i n’aurait manqué jusqu ici que d’avoii été embrassé sous son vrai point d< vue. La monstruosité fournie par l’Homme, ne crée point nécessaire- ment des organes de structure hu- maine. L’IIomme, dans ce cas, est comme une gangue sur laquelle l'or- gane monstrueux s'est construit cl développé : mais, quoi qu’il arrive, la monstruosité ne saurait recevoii de cette circonstance son vrai carac- tère,son caractère primitif; car iln’esl pour elle, s’il s’agitd’une monstruosi- té par défaut, il n’est, disons-nous. fiour elle rien d’essentiel que dam 'absence d’une partie et que dans le | mode de rapprochement et desoudurc des bords ayant dû servir d’enceintd à la partie absente. Toutefois , dan^j MON l’hypothèse donnée , la spécialité des formes humaines ne peut manquer d’arriver à son tour, mais évidem- ment pour n’être plus qu’un sujet de considérations secondaires; puisque la monstruosité fait concourir à l’é- vénement des parties qui se soudent les unes aux autres, qui acquièrent ainsi de nouvelles relations, et qui, au-delà du point où elles sont respec- tivement en contact, conservent plus ou moins décidément les formes de l’étatnormal, et,danscecas-ci,les for- mes humaines. Cependant un Mons- tre qui périt en naissant à cause d’un arrêt dans le développement de quel- ques parties essentielles , succombe- t-il à titre d’être souffrant et malade? nous ne le croyons point, quant aux cas précédemment exposés : nous di- rons plus bas sur quoi se fonde cette réserve. Un Monstre n’est alors qu’un fœtus sous les communes conditions , mais chez lequel un ou plusieurs or- ganes n’ont point participé aux trans- formations successives qui font le ca- ractère de l’organisation. L’être or- ganisé qui se présente sous cette forme , n’est point malade dans l’ac- ception reçue de ce mot , il est seu- lement monstrueux, en ce sens qu’il ne jouit pas d’une organisation aussi perfectionnée, aussi riche que celle ui appartient au type de l'espèce ont il fait partie. Il ne lui est donné, par les conditions de sa viabilité ré- glées par une somme quelconque et le concert plus ou moins parfait de ses organes, d’exister que dans un tnilieu aquatique; par conséquent quand il quitte le domicile maternel et qu’il cesse d’être baigné par les eaux de l’amnios, la force et la pros- périté de ses organes l’abandonnent ; et il meurt, comme fait le Poisson le fdus vigoureux, après que le pêcheur ’a retiré des eaux. Ce n’est point un malade qui succombe; et il est facile de s’en convaincre aux formes rebon- dies et brillantes de santé, aux chairs vives et bien nourries, et à l’abon- dance du tissu graisseux, qui carac- térisent les Monstres faisant partie de nos genres Anencéphale, Notcncêpha- MON 125 le y etc. Ajoutons qu’une essentielle différence à saisir entre les Monstres, entre un Acéphale , par exemple , et les êtres réguliers , c’est que ceux- ci doivent à une plus grande compli- cation d’organes une viabilité qui s’é- tend à deux ordres d’existence, lors- que, tout au contraire, un Acéphale privé de certains organes qui le puis- sent mettre en relation avec les fluides du monde aérien, n’est susceptible ue de l’une de ces existences, celle e la vie intra-utérine. A examiner ces constructions organiques sous ce point de vue, ni celle-ci, ni aucune f roduction quelconque ne sont abso- ument défectueuses ; chacune est nécessairement renfermée dans les li- mites de ses propres forces actives , et elle est par conséquent soumise à une puissance de développement toujours et également réglée; un Monstre, dans le cas de nos précédentes expli- cations, et un être régulier, ne dif- fèrent que pour être établis avec ou sans entraves du côté des membranes ambiantes et placentaires : ce sont donc deux œuvres parfaites , si l’on juge d’elles en elles-mêmes, par elles- mêmes , et conformément à leurs données premières ; car ces construc- tions organiques se sont développées depuis la première molécule jusqu’à l’être des dernières journées de la gestation, avec aisance et méthode, dans un ordre admirable sans doute, puisque le principe des formations a vaincu souverainement toutes les dif- ficultés que fait naître une compli- cation infinie. Ce n’est que quand les deux fœtus quittent le domicile ma- ternel que la scène change de l’un à l’égard de l’autre. D’abord tous deux cessent de vivre à la manière des Ani- maux qui sont plongés dans un fluide aquatique : ils y avaient respiré au moyen de leurs vaisseaux cutanés. L’un des fœtus (l’ Acéphale) est -il sans poumon , il ne vivra pas une se- conde fois : c’est pour toujours qu’il a cessé d’exister. Mais le fœtus, que nous distinguons en le disant établi régulièrement , possède au contraire un organe vierge, ce poumon; or- 124 MON gane tenu en quelque sorle en réserve pour le moment ou l’être régulier parviendra dans le monde aérien; il profite, à ce second moment , de ce qu’il est arrangé sur les données des deux milieux respiratoires, de ce qu’il peut par conséquent respirer dans l’air et y venir puiser le feu de la vie; il continue d’exister , ou plutôt une nouvelle et deuxième existence commence pour lui. Cela posé , c’est donc voir l’ Acéphale comme un être complet? Oui , sans doute , nous ne reculons point devant cette con- séquence, dès que l’ Acéphale a satis- fait aux conditions qui ont décidé de sa formation. Mais, dira- t- on, quelle est donc l’existence d’un être qui commence et qui continue de croître dans une bourse fermée jus- qu’à ce que celle-ci en soit affectée et réagisse pour l’expulser? Nous ré- pondrons que c’est déplacer la ques- tion que de la faire dépendre de cho- ses en dehors du sujet; ni le milieu qu’il habite , ni la durée de la vie n’importent ici : qu’il ait vécu un certain temps , c’est assez. Or un Acé- phale humain vit plus long-temps que beaucoup d’ Animaux réguliers, moins il est vrai que certains autres , bien moins sans doute qu’il eût pu le faire s’il lui avait été donné de vivre après sa sortie de la bourse utérine. Des jours, des années d’existence, qu’est cela pour la nature? «os plus grandes longévités , que sont-elles en effet eu égard à son essence d’é- ternité? Considéré sous un autre rap- port, un Acéphale est aussi un être complet; on admet généralement au- jourd’hui que toutes les organisations sont des modifications d’une seule et même; donc nous avons dû et pu con- clure qu’une anomalie ou une mons- truosité dans une espèce donne le plus souvent l’étatnormal d’uncautre. Cos vues effectivement coïncidentmervcil- leusement avec cet autre principe en- trevu par nous en j 807 , et si bien dé- montré par lcdoctcurSerres dans son Exposition du développement du cerveau, avec ce principe d'embryogé- niej savoir, que le fœtus humain MON s’organise peu à peu , qu’il passe successivement d’une structure sim- ple à une plus compliquée, et. qu’il suit , dans son développement , une progression dont tous les degrés sont en rapport avec ceux de l’échelle ani- male. Ôr voyez ce qui établit la distan- ce de l’ Acéphale à l’être régulier ; il est évident que c’est une moindre quantité d’artères, et, à cause de celles-ci , que c’est décidément l’ab- sence de quelques parties qu’eût pro- duit l’alimentation de ces vaisseaux. Le sujet monstrueux existe donc alors sous la condition d’un Animal régu- lier, avant que celui-ci fût pourvu de ce système vasculaire ; l’être mons- trueux correspond ainsi à l’un des états par lesquels l’être utérin passe d’une structure très-simple à une structure plus compliquée; or, tout aussi bien qu’un Animal des séries inférieures, celui-là est un être com- plet. Mais arrivons cependant à la plus notable de ses différences. Les êtres monstrueux , qui meurent en naissant, n’existent dans le sein de leur mère que sous la raison d’un ac- croissement continuellement progres- sif; c’est même l’excès de cet accrois- sement qui fatigue et qui contraint le sac utérin à se débarrasser d’un fardeau quel’utérus, au terme de son extension possible, n’est plus capa- ble de contenir. Les êtres réguliers, au contraire, n’ont pas plutôt fourni à tout leur accroissement possible , qu’une portion de leur système or- ganique est consécutivement mise en jeu, et que sa plénitude amène des rénovations d’organes , et en défini- tive la reproduction d'êtresnouveaux. Ainsi d’un côté, c’est une réaction d’organes qu’un concours fortuit et singulier de circonstances et de chan- ces fait éclore et qui ne laisse après soi aucune trace; et de l'autre c’est un système plus compliqué, à la fois mieux concerté , et qui doit à un jeu vital plus énergique et pluspersé- vérant, d’être icproduit par voie de génération. Notre célèbre ami , le docteur Ser- res , fait dépendre d’une autre cause MON les phénomènes des déviations or- ganiques : « 11 considère (Essai sur une Théorie des monstruosités ani- males , 1821) que l’hypertrophie d’une partie organique et que l'a- trophie d’une autre en correspon- dance tiennent toujours à V anta- gonisme de leurs artères nourriciè- : res , quand il arrive à ces artères 1 d’avoir le diamètre de leur calibre 1 établi différemment qu’à l’ordinaire. I Cela posé , poursuit l’auteur, les va- • riations nombreuses que présentent les monstruosités des Animaux ci de l’Homme, ou les embryogénies ani- males sont circonscrites dans de cer- taines limites , et relatives aux deux . principes suivans ; savoir : Je système -sanguin, i° excédant ses limites or- dinaires ; 20 ce système resté eu deçà sans pouvoir atteindre au terme moyen. » Toutefois cette manière de voir a été contredite par Béclard le premier (Leçons orales sur la Mons- truosité, 1822), par OUivier, Dugès , Andral fils , et en dernier lieu par le baron Cuvier, dans son Analyse des Travaux cl e l’Académie des Sciences , juin 1826. Celte controverse fut fon- dée sur le principe qu’effecli veinent dans tous les organes le volume des artèies est toujours dans un rapport direct avec le volume de ces mêmes organes; que, si ces organes devien- nent accidentellement plus volumi- neux, leurs artères augmentent aussi, et qu’enfin s’ils viennent à s’atrophier, les vaisseaux qui leur apportent le saug s’atrophient également. On a donc pensé qu’il devenait trop diffi- cile de décider ce qui , dans cette connexion de phénomènes , est cause ou effet, et que l’auteur de la nouvelle théorie n’avait point suffisamment établi , à l’égard des rapports qui existent entre le développement des artères et celui des parties dans les- quelles celles-ci se distribuent , que le premier de ces phénomènes est la cause du second. Cependant ces ob- jections et les observations qui les ont motivées doivent-elles véritablement prévaloir sur des études spéciales et aussi approfondies que celles eutre- MON ia5 prises par le docteur Serres? et , en effet, son travail long-temps réflé- chi et dû à un très-laborieux emploi du scalpel , serait-il détruit par ce re- cours à des considérations générales , par l’application de principes de physiologie aussi peu certains? Nous croyons au contraire ce savant ana- tomiste dans de grandes voies d’in- vestigations : il 11’a point songé à imiter , mais il reproduit toutefois des procédés mémorables. Ainsi Coulomb suppose deux courans de fluides élec- triques, et il comprend dans la plus heui’euse explication tous les phéno- mènes d’électricité connus de son temps. Serres n’en est pas réduit à supposer; seulement il distingue, il a saisi le fait prédominant, selon lui, de la stiucture des Monstres par ex- cès : frappé des conséquences de la duplicité de leurs principaux troncs artériels , il voit, sous la dépendance de cette cause , un ordre admirable , là ou , avant lui , on ne croyait qu’à des désordres incompréhensibles. Mais ce n’est point encore ici le lieu de uo us expliquer sur cela davantage. Nous arrivons présentement à l’un des points vivement controversés par- mi les physiologistes, et sur lequel nous avons annoncé que nous revien- drions. Les faits de la monstruosité dépend) aient-ils plutôt d’autres cau- ses, ou bien , au moins, tous dépen- draient-ils d’une seule et même ? L’on n’a sans doute poin I oublié ce que nous avous dit au commencement de cc chapitre, de l’arrêt du développe- ment, des brides répandues du fœtus à ses membranes ambiantes , et géné- ralement de ces obstacles d’une grande simplicité , que nous avons pu et que nous avons cru devoir considérer comme des élémens divers pour une ordonnée nouvelle , comme servant d’intervention sur un point pour en- traîner l’organisation dans d’autres voies, et comme l’occasion enfin d’une altération , non dans la santé du sujet, mais seulement dan? les formes. Avant que nous eussions ex- posé ces idées, la plupart des méde- cins n’avaient aperçu dans les dévia- 126 MON tions de la monstruosité qu’un sujet d’affection pathologique ; ils voyaient le fœtus sous les communes condi- tions de tous les êtres de la nature vivante, et par conséquent ils le ju- geaient passible des mêmes maladies que ses païens. Un travail morbide très-compliqué et des guérisons mal- heureuses ne pouvaienl-ils point dé- sordonnée l’organisation , occasioner des vices de conformation , enfin ce que l’on nomme des événemens ou des faits de monstruosité? Ajoutons que théoriquement parlant , il eût été absurde de prétendre qu’il n’en pût être jamais ainsi. Ces idées , les seules qui eussent autrefois répondu d’une manière satisfaisante aux recherches des physiologistes, furent exposées et soutenues par des savans du plus grand mérite : Morgagni, Hal- ler, Sandifort, Lecat, Àckermann , Chaussier , Adelon , Béclard, etc. Or, en choisissant quelques faits (1) parmi ceux de la monstruosité, d devenait difficile de se refuser à croire que ces idées ne reposaient point sur une démonstration évidente. Mais cela, dont nous convenons aujour- d’hui, nous ne lesûmespas d’abord; et, au contraire, nos éludes ne nous avaient donné de faits que pour les vues et les explications que nous avons présentées plus haut. C’est donc d’a- près leur influence exclusive que nous avons écrit le deuxième volume de notre Philosophie anatomique. Car du fait général , qu’établissent la simpli- cité et l’unité d’action et de moyens, qui forment le principal caractère des lois primordiales auxquelles l’éter- nelle sagesse a soumis la marche de l’univers , nous avions conclu aux faits particuliers de la monstruosité. Mais nous avons dû abandonner cette opinion exclusive , quand d’autres faits nous eurent éclairé. Ce fut il y a (l) Le célèbre académicien Chaussier a rapporté un fait de scission du bras arrivé dans le sein maternel; i’enfant était né avec un moi- gnon et Ton a trouvé les débris de ses os d’avant- bras engagés dau3 le placenta. Ce fait ne pou- vait s’expliquer par la théorie do l’arrêt de dé- veloppement. MON trois ans , et à l’occasion d’un genre de Monstres que nous avons nommé Th/ipsencéphale. Nous pouvons dire aujourd’hui un genre; carnousavons sous les yeux les fruits de quatre enfantemens reproduits exactement de la même façon; c’est par consé- quent un genre composé de quatre espèces distinctes. Nous avons publiéjl dans leneuvième volume des Actes dej la Société médicale d’Emulalion , l’un} de ces faits de monstruosité sous cei titre : Sur un Fœtus né à terme, blessé dans le troisième mois de son) âge , et devenu monstrueux à la suite! d’une tentative d’avortement. Nous! ne devons entrer ici dans aucun) détail, mais nous ne nous ferons ce- pendant point difficulté d’agir diffé-j reinment aujourd’hui. Outre l’intérêt j du sujet, les faits propres aux Tklip-> sencéphales procurent de plus l’avan-i tage d’offrir une sorte de type pour: de nouvelles généralités; ils com- mencent effectivement pour nous une autre série d’événemens : ils nous révèlent une autre classe de dévia- j tions organiques. Nous n’avons connu de pareils dé- sordres que dans l’espèce humaine. Un vouloir criminel, des pratiques coupables les produisirent. Ou veut détruire , frapper de mort un em- bryon qui, sous l’influence de la tendance à bonne et parfaite for- mation, se développe régulièrement dans le sein maternel. Cependant cet attentat n’a pu être entièrement con- sommé: l’on n’a réussi à introduire, parmi les élémcns et le travail de l’organisation, qu’une cause de per- version , que le germe d'une lésion persévérante. Voilà ce que nousavons su, à n’en point douter, ayant obtenu la confiance et l’aveu des mères étant dans ce cas; voilà /ce que nous avions en effet pressenti , quand nous eûmes observé , chez les sujets eux- mêmes, les ravages d’une mala- die flagrante. Un T/ilipsencéphale a toutes les parties de son corps établies selon la règle , hors le système placé sous l'affection de la lésion morbide; lequel système est le cérébro-cervical : MON •tien différent à cet égard de ce que sont tous les Monstres Hypérencé- phale , Anencéphale et Notencép/ialc simplement arrêtés dans leur dé- veloppement; ses formes sontbelles; • sou corps , les bras , les jambes, les mains , les pieds , même le bas de la ligure, conservent les proportions harmonieuses de l’être régulier ; et comme celui-ci, il naît aussi au ter- me ordinaire de la gestation ; les au- tres Monstres toujours plus tôt. Une partie de la moelle épinière , les por- tions répandues dans les vertèbres cervicales, sont fortement injectées : l’encéphale disparaît presque entière- ment, étant à peine reconnaissable •.dans ses différens lobes rudiinen taii es , i affaissés et écartés ; car alors ceux-ci ne sont guère formés que de vaisseaux •sanguins évidés et devenus squir- rheux; la boîte cérébrale est enfin ïamenée aux formes qui caractérisent le crâne des Anencéphales ; elle est :ouverte à sa partie supérieure et composée de parties réduites qui se partagent en deux masses, et qui se rangent l’une à droite et l’autre à igauche. Nous ne croyons pas nous tromper, en attribuant à l’action de la maladie cette atteinte portée aux rormes régulières qui préexistaient à : celle-là ; en y attribuant ainsi tous les désordres qui surviennent suc- cessivement plus tard. Parfaitement informé , nous avons suivi et nous avons pu comprendre tous les pro- grès delà maladie. Nous avons avancé que les 7'hlipsencéphales sont d’abord des foetus réguliers qui se désordon- nent à la suite de tentatives crimi- nelles; nous prouvons sans doute qu’il en est ainsi, en faisant remar- quer qu’on ne peut songer et qu’on ne s’occupe en effet à agir sur l’em- bryon qu’après les premiers mois de son existence, que si la grossesse est décidément reconnue. Dans les deux cas qui éveillèrent notre atten- tion , le résultat fut le même; toute- fois les moyens différens. Une des mères a cru qu’elle réussirait à se faire avorter, et peut-être quelle pé- rirait elle-même, chance qu’elle cn- MON 1 27 visageait sans horreur, si elle se couvrait le bas-ventre de plaques et buses , de manière à empêcher le libre accroissement de son fruit. Nous avons donné tout au long l’histoire de sa douloureuse agonie dans notre Mémoire précité et im- primé parmi ceux de la Société mé- dicale d’Emulation. L’autre mère fut plusieurs fois et violemment frappée par son mari , que l’idée de l’aug- mentation de sa famille avait rendu furieux, et qui dirigeait ses coups meurtriers vers la région utérine. La malheureuse épouse était grosse de deux à trois mois ; après ce traite- ment barbare , son ventre grossit extraordinairement durant quinze jours ; elle fut , à l’expiration de ce temps, dans la situation d’une femme qui allait accoucher : il lui parut que les eaux perçaient. Elle consulta; on prévit une fausse couche ; mais laborieuse , forte et courageuse à l’excès (1) , elle conserva jusqu’au neuvième mois son fruit , lequel fut un Thlipsencéphale, conformé exac- tement comme celui dont nous avions précédemment donné U histoire. Au- cune bride tégumentaire , aucune membrane n’attachent et ne suspen- dent ces Monstres au placenta : leurs moyens de déviation sont autres ; nous ne faisons encore que de les entrevoir, et nous ne pouvons nous permettre d’en faire ici mention. A ce mode de déviations organiques appartiennent grand nombre de faits dont nous sommes informé par la littérature médicale ; une monstruo- sité de Cheval , dont nous avons traité dans les Annales des Sciences naturelles , avril 1825 , sous le nom d’Iiématocéphale , et sans doute toutes les acéphalies complètes. De ce qui précède , nous croyons pouvoir conclure que les faits de la monstruosité se placent sous deux considérations différentes : que les (1) C elait une Marchande de comestibles (vo- laille» et le'gumcs), chargée pesamment à dos tous les jours et allaut de rue eu rue offrir sa marchandise. 138 MON nus reconnaissent pour cause un arrct dans le développement sur quelques points , et les autres une rétrogradation dans des effets déjà produits. Ainsi la monstruosité tien- drait dans le premier cas â un af- faiblissement de l’action vitale , à une sorLe d’impuissance de produire, et dans le second , à un excès d’é- nergie, pervertissant ce qui est bien, et créant des conditions morbides dont le dernier terme d’activité est ordinairement une transformation des parties envahies , et cette sorte d’altération des organes connue sous le nom de squirrhe. Nous terminerons ce chapitre par quelques considérations sur la ma- nière dont le système osseux se com- porte sous l’inilueuce des faits de la monstruosité. Or voici ce qu’en thèse générale nous avions d’abord trouvé par rapport à ce système : nul autre ne donne des indications aussi certaines sur les réelles affinités zoo- logiques; nul autre u 'explique mieux le rapport et des réactions récipro- ques clés divers élémeris entre eux. Cette prédominance s’étend aussi beaucoup plus loin , puisque plu- sieurs systèmes peuvent manquer, et qu’il reste néanmoins plus ou moins de traces des pièces osseuses. Premièrement. Nous avons vu celte prédominance persister des Animaux vertébrés aux Crustacés; quand, en janvier 1820 , nous fîmes de ces rapports l’objet d’une communica- tion à l’Académie des Sciences, on nous écouta à regret, avec quelque peine ; le dirons-nous? ceci alla mê- me jusqu’à une certaine révolte des esprits. Le moyen effectivement de croire à la composition d’un sque- lette , à l’existence d’une série de vertèbres chez des Animaux qu’on avait toujours nommés Invertébrés? Cependant Cicéron a (Y\l(deDivina/., lib. 2r, cap. 22) ; le richesses propres aux êtres par- laits et normaux, la laissent dans ;es imperfections et les incapacités de l’état embryonnaire. Nous pour- ; ions citer un grand nombre de faits 1 appui de èette proposition ; mais ous nous en tiendrons à un seul ;'uc nous fournissent certains Mous- ses, dont nous avons entretenu l’A- arlémie royale des Sciences, le 28 coût 1826, et auxquels nous avons onné le nom génétique d’Hétéra- ( elphes (frères jumeaux très-dissem- lables). Ce nom s’applique à des i lonstres formés de deux individus , ont l’un , ayant déjà subi toutes ’2S transformations de la vie uté- ine , est entré dans le monde ex- crieur , ou il s’est définitivement enrichi de tous les organes que les Togrès successifs des âges dévelop- pent chez les Animaux parfaits; et dont l’autre individu au contraire , etenu et persévérant dans une des ormes ou existences de la vie uté- inc , étant de plus privé d’un ou le plusieurs tronçons corporels , juelquefois seulement de la tête , t d’autres fois de la tête et d’autres ronçons adjacens , semble sortir du entre de la région épigastrique de on grand frère. Ce second individu :st un parasite qui n’a point ou fort MON 12g peu de viscères , qui n’existe point par lui-même , qui consiste en té- gumens, et dont les tégumens sont nourris par les vaisseaux cutanés du sujet adulte. Dans Y Hétéradelphe jlkc vu en Chine par le docteur Li- vingstone ( V . London medical and p/iysical J ou mal , 46, p. 258 ), et sur lequel nous avons donné notre article d’août 1826, comme dans ce- lui décrit par Montaigne (Essais, lib. 2, chap. 00), dans celui de Wins- low (Acad, des Scienc., ann. 1734), et dans l’Hétéradelplie de Moreau (Descript., pl. 21 ), l’individu imparfait consiste dans un système tégumen- taire entier, simulant en dehors un enfant qu’on croirait complet , s’il ne lui manquait la tête. En effet, là sont uniquement les quatre tronçons du système tégumentaire , comme ils existent chez l’embryon , sauf que les lames profondes de la peau sont éle- vées au maximum de composition , c’est-à-dire ont passé à l’état osseux ; mais d’ailleurs les conditions subsé- quentes et qui signalent l’âge suivant ou l’époque fœtale , comme la for- mation des viscères , principalement du cœur en dedans des tronçons , et celle des muscles entre les lames té- gumentaires, manquen t entièrement ; tous les os eux-mêmes ne sont pas produits. Tels sont ceux de l’épine dorsale; les périostes, comme dans la Lamproie , <5u ceux-ci sont nom- més la corde , existent, fort près de donner les étuis osseux, ou en four- nissent effectivement en plus ou moins grande quantité chez quel- ques individus. Nous tenons ces faits non-seulement de Winslow et de quelques autres anatomistes , mais plus particulièrement de nos propres expériences et recherches sur des Héléradclphes de l’espèce du Chat. Dans ces divers cas de monstruosité , ou l’arrêt rie développement se ba- lance en dedans de certaines limites, et se prononce surtout assez près de l’époque des premières formations , nous lisons clairement dans les faits de premier âge utérin ou d’embryon; nous le faisons avec d’autant plus de 9 TOME XI. 1 5o MON bonheur que nous procédons sur un produit et à la fois stationnaire et de plus amené sous l’œil de l’observa- teur à un volume assez considérable. Or, ce que nous venons à savoir ici d’important , c’est que le système os- seux fait partie du système tégumen- taire, qu’il en est l’état complétifou celui de son maximum de composi- tion, et que chacun des cinq tronçons tégumentaires en produisant plus tard des os distincts, montre une com- position particulière. Il n’y a donc plus lieu d’être surpris qu’il en soit des embryons Hétéradelphes comme des Crustacés, qu’ils aient les uns et les autres la peau sur les os ; dans ce cas, loin de conclure à l’hétéro- généité de leur nature , on doit les tenir pour comparables , les embras- ser sous le même aspect , comme des Animaux qui appartiennent au même degré organique. Si plus tard des fi- bres musculaires sont produites par des conditions de second âge ou de l’âge fœtal , elles arrivent entre les lames externes des tégumens, alors simplement composées de tissu cellu- laire , et entre les lames profondes , étant transformées et déjà ossifiées ; les os sont alors successivement re- poussés du dehors en dedans. Yoilà ce qui se voit en vestiges chez de cer- tains parasites Hétéradelphes, quand cela ne se montre point ainsi chez les Crustacés; ceux-ci restent tou- jours dans la vie d’embi'yon. Il n’est pas entre eux d’autres différences essentielles qui les distinguent. Secondement. D’autres faits tou- chant l’essence du système osseux que nous révèlent aussi les conditions variables de la monstruosité , ce sont de certains modes dans la précocité de soudure des diverses sortes d’élé- mens osseux. Chaque embranche- ment zoologique montre une con- duite propre à cet égard ; le pre- mier, qui se compose des Mammi- fères, des Oiseaux, des Reptiles et des Poissons , a sa vertèbre formée de neuf élémens; l’impair est le corps vertébral ou l’anneau central répan- du autour de la moelle épinière ; MON cette pièce porte dans notre Tableas synoptique , dit Système crânien le nom de Cycléal. Le second emj branchement, dans lequel sont Ici Insectes , les Crustacés , etc., montrj une toute semblable vertèbre, sauj que l’élément impair ou le cycléal est étendu à quatre pièces différenj tes. 11 y a quelque chose qui formj ici une ordonnée générale , et c’eslj un motif fort simple. Chez les Anij maux du premier embranchement l’être ou les tronçons dont il es| formé , sont construits autour di cycléal; à l’égard des Animaux d deuxième embranchement, c’est a contraire en dedans du cycléal qu sont leurs viscères et généralemen tous leurs appareils. Dans le premie cas , les élémens osseux sont extrê mement petits et se soudent dès leu première apparition ; de tels Àni maux ont le cycléal en un bloc que 1 théorie entrevoit seulement comm composé de quatre parties; mais danl le second cas , le cycléal est un an neau très-étendu; chaque portio trouve sur son périoste, qui est 1 derme , un appui qui en favorise l’i solement ; il y a ainsi moyen de con taler chez les Animaux du deuxièm embranchement un développeine lent , que ne peuvent presque ja mais montrer les Animaux du pr mier. Il faut distinguer quant à cet dernière proposition. Elle est vrai| en l’appliquant aux conditions no males des hauts Animaux vertébrés elle ne l’est plus sous l’influen des faits de la monstruosité. En effi les séparations et distinctions que théorie, comme nous l’avons vu pli haut , laissait entrevoir , la mons truosité les montre parfaitemen Des arrêts de développement , qi sont venus apporten une passive il fluence sur le derme , avant que celu ci soit parvenu à son étal compléti' avant qu’il ait acquis son maximu de composition , lequel nous savor être l’ossification de ses lames pr fondes ; des arrêts de développcmen disons-nous , ont prédisposé des co ditions , de façon à contraindre 1 MON éléinens de chaque cycléal à paraître assez écartés les uns des autres pour ue point d’abord , et s’il y a persévé- rance, pour ne jamais se souder. Nous citerons en preuve de ce que nous avançons présentement Y si nencep/ia- lus perforatus ; c’est le Monstre qu’a le premier, et dans sa thèse iuaugu- rale , décrit le professeur Lalle- mand de Montpellier, et que nous avons appelé de ce nom , de ce qu’il ; présente un double splna bijicla , ayant porté ses effets sur treize ver- tèbres , sur les sept cervicales, et les six premières du dos. L’œsopha- .ge, ou le point qui le devrait un jour produire , avait été attaché aux i portions dorsales du derme : une : monstruosité s’en est suivie; et en ce qui concerne notre présente ques- tion, les portions droites du cycléal •se sont distribuées à droite de l’obs- ; taclequi avait ainsi commandé d’aussi mombreuses déviations; les portions à gauche se sont de même placées sur i la gauche; et le tout ensemble a fait i uu anneau osseux dont chaque moi- tié était composée de treize demi- corps vertébraux. Le docteur Serres cite plusieurs autres cas semblables ; i il les a recherchés avec un soin ex- trême, fondant sur la considération i de ces curieuses anomalies, de ces > laits de Monstruosité, sa doctrine du développement excentrique , de la- quelle sortait comme une loi secon- daire que toute production organi- que , placée sur la ligue médiane , devait sa condition d’élément impair, 'à la rencontre et à la précoce soudure •de deux parties , l’une arrivant de la •droite et l’autre de la gauche. Troisièmement. La Monstruosité se >' refuse le plus possible à la suppression •d’un ou de plusieurs os appelés à une coexistence commune par les condi- tions normales; avant quelle en vienne là , elle les tourmente de bien des manières; et véritablement on dirait qu’elle agit avec un discerne- ment exquis pour profiter des plus petites chances, afin de faire admet- tre un élément que des voisins deve- nus trop volumineux tendent à rc- MON ♦ j 5 1 pousser , ou même semblaient s’ac- corder pour condamner à une totale exclusion. Cependant que celte sup- pression soit décidément effectuée par quelque prédominance acciden- telle, ou que chaque os soit seulement restreint et rendu rudimentaire, vous trouvez à lire dans les conditions nouvelles , dans les irrégularités des pièces adjacentes, les réels motifs de ce qui est advenu; principalement si , de plus , en venant à réfléchir à ce que seraient devenues ces mêmes pièces , si elles se fussent maintenues dans la règle; disposition qu’au sur- plus on est parfaitement à même de connaître par les êtres normaux. La loi , dont nous avons traité dans le paragraphe précédent , préside inva- riablement à ces arrangemens. Car les os sont-ils extrêmement atténués, ils se joignent et se soudent de bonne heure, et souvent même à leur pre- mière apparition, avec d’autres très- petits os qui sont dans leur système de connexion; voilà ce que les Hy- pognalhes nous ont montré à l’égard de leur tête imparfaite. Ce qu’ont montré encore les mêmes Animaux, c’est un système plus ou moins com- plet de parties osseuses sans aucune trace de fibres musculaires. Nous ne pouvons nous permettre d’entrer ici dans aucun détail; sans quoi nous devrions citer les formes très -va- riées de plusieurs pièces crâniennes des Anencéphales , celles qui nous ont engagé à nommer l’une de ces espèces Anencephcilus icthyoides , celles de l'An, de Got., etc. En der- nière analyse dans le jeu des formes , variables à l’infini, sous lesquelles la monstruosité fait apparaître les piè- ces osseuses, il y a tant d’influences parfaitement manifestes à considérer, tant de résultats certains à recueillir, et en général une si grande instruc- tion à retirer de ces nouveaux arran- gemens et autres règles , que nous ne pouvons trop recommander d’y don- ner la plus grande attention. IV. Physiologie. Nous ne nous sommes encore, dans 9* 1 3a • MON le chapitre précédent , occupé qu’à présenter les causes les plus pro- chaines , et si nous pouvons nous permettre cette expression , les seules et simples causes anatomiques, celles que des recherches attentives nous ont permis de poursuivre et d’aller observer dans le spectacle des infinies modifications de la structure orga- nique. Nous allons présentement es- sayer d’entrer plus avant dans ce sujet , discuter de hautes questions qui ont long-temps exercé la saga- cité des hommes les plus éclairés , que ne purent résoudre les plus illustres physiologistes du siècle der- nier. Ce qui aura toujours lieu , surtout s’il s’agit de matières très- difficiles à pénétrer , ou n’avait recueilli que fort peu de faits , et ceux-là ne se prêtaient point encore aux spéculations d'une saine philo- sophie , que l’on s’était cependant formé des opinions sur les causes de la monstruosité ; or ces opinions étaient émises, qu’on entreprit après coup des recherches pour essayer de les prouver. On doit principalement se rappeler, comme pouvant porter sur ces souvenirs , le célèbre débat qui de 1724 à 1743 intervint entre Winslow et Lémery. Toute l’Eu- rope savante y prit part , et nous citerons en particulier deux gran- deurs intellectuelles de cette époque; d’abord Haller qui , après avoir , a-t-ildit, soigneusement examiné quatre à cinq cents relations de Monstres , se prononça , dans deux dissertations publiées ad hoc , en fa- veur de Winslow; et en second lieu Fontenelle , qui , avec le goût et l’heureuse facilité de son talent, écri- vit un résumé des plaidoyers pro- noncés devant l’Académie des Scien- ces par les célèbres anatomistes qu’une aussi belle thèse avait excités l’un contre l’autre. Fontenelle, dans son penchant eu faveur de Winslow , ne se montra pourtant point aussi décisif qu’iïaller : loin d’admettre qu’il ait mis la ques- tion hors de doute , « il reconnaît que c’est à peine s’il a agi par Une MON espèce d’enchère, là oh il ne faut effectivement que donner la préfé- rence à celui des deux partis qui al- lègue, les meilleures raisons , c’est-à- dire les plus vraisemblables : car, ajoute-t-il, de preuves sans réplique, ou de démonstrations absolues , il ne saurait y en avoir. » Nous avons dit plus haut (Som- maire historique) que cette discus- sion était prématurée et avait précédé les faits : on peut en juger par le morceau élégamment écrit de Fon- tenelle et qu’il lut dans la séance publique de l’Académie des Sciences pour l’année 1742 ; on peut, disions- nous , en juger par les bases que lui offraient les idées de son siècle et qu’il fut très-scrupuleux à repro- duire, par les bases dont il a for- tifié ses raisonnemens. «Le cœur, dit- il , est la première de toutes les par- ties où l’on aperçoit le mouvement, ; punctum saliens : c’est vraisemblable- ment le principe du mouvement à l’égard de toutes les autres; » puis faisant de cet axiome une application aux faits de la monstruosité : « Com- ment alors, ajoute Fontenelle, le cœur viendrait-il à se détruire dans une poitrine naissante?» C’est encore un des principes de celte époque qu’il n’y a pas « de génération , à moins que les corps organisés ne provien- nent d’œufs ou de germes qui les con- tiennent en raccourci ; en sorte qu’on ne pouvait ouvrir de réelles disputes sur les Monstres, ou qu’en admettant que l’auteur de la nature si sage, si régulier et si constant dans toutes ses œuvres , se fût réservé de produire directement des Monstres , ayant créé dans cette vue et à l’avance des germes monstrueux; ou bien qu’en admettant la confusion de deux ou plusieurs germes dans le sein ma- ternel. » Duverney, long-temps avant , en 1706, avait le premier émis , ou plutôt avait renouvelé , l’opinion que les Monstres viennent d’œufs ou de germes primitivement mons- trueux , el qu’ils sont organisés avec autant d'art et de sagesse el pour une 1 55 MON fm aussi déterminée , que ce que nous appelons les Animaux parfaits. Lémery opposa d’abord (1724) à Du- verney et plusieurs années après (1743) à Winslow, son illustre an- tagoniste, une vue toute différente en termes nets et bien tranchés ; car il exclut absolument toute confor- mation monstrueuse d’origine : ce- pendant Lémery succomba bientôt , et dès qu’il eut exposé en détail les causes accidentelles, qui formaient, suivant lui, obstacle aux développe- mens organiques : aucune de ses preuves , clans l’extension qu’il leur donna , n’était admissible. Ainsi Buffon conçut heureusement, et de haut , une grande idée , sa belle loi sur la patrie des Animaux, lequels habitent chacun exclusivement la zone torride d’un continent ; et , en- tré dans les détails, il ne s’aperçut pas de l’insuffisance de ses preuves , de la faiblesse des étais qu’il propo- sait à la conviction de ses lecteurs. Winslow se montra plus indécis : conduit par ses faits à des idées qu’il supposait se contiedire , il mo- difia dans la suite de premiers aperçus , et enfin il crut devoir s’ar- rêter aux propositions suivantes. Il pensa : 1? qu’en général les deux systèmes des fœtus monstrueux d’o- rigine et des fœtus monstrueux par accident , pouvaient être employés selon les différens cas des conforma- tions extraordinaires ; 20 que dans d’autres cas , on ne doit employer qu’un de ces deux systèmes , lors- qu’on n’a pas de raison suffisante à donner en faveur de l’autre; 3° qu’il y a des cas ou l’on est obligé de re- courir à l’un et à l’autre, en ce qu’aux conformations extraordinaires d’ori- gine, il peut en être survenu d’autres par accident ; 4° et qu’enfin il se trouve plusieurs cas ou les plus ha- biles physiciens et anatomistes se voient fort embarrassés à choisir en- tre les deux systèmes. Les Monstres par défaut n’entraient point ou peu dans ces supputations. Le mélange et la confusion de plu- sieurs germes présentaient quelque MON chose que l’esprit devait concevoir, mais non cependant sans difficulté ; car Fontenelle, qui avec Lémery principalement , et généralementavec toute l’école dominante alors , faisait de cette théorie dériver l’explication des monstruosités par excès , ne sait finalement qu’en penser. Essayant d’appliquer ces idées théoriques aux Monstres sexdigitaires , il est entraîné à attribuer la production des quatre doigts surnuméraires à la livraison qu’en aurait faite un second fœtus ayant depuis disparu : mais cepen- dant il s’arrête devant cette explica- tion, en venant à réfléchir aux chan- ces minimes de probabilités, pour qu’il arrivât que les quatre doigts surnu- méraires se détachassent à point nom- mé , et vinssent se placer et se coor- donner près et avec les doigts nor- maux. Nous rappelons, mais nous ne discu- tons pointées explications : nous nous bornerons à remarquer qu’elles sur- vivent à la ruine d’un ancien édifie ; physiologique qui leur avait donné naissance. L’on avait perdu de vue la connexion , la filiation de celles-ci à celui-là ; et sans s’en douter , l’on continuait à employer ce qu’on pour- rait nommerjdes Conséquences présen- tement pri vées de leurs prémisses. Ce- pendant montrons que l’ancien édifice physiologique avait croulé : i° adop- tant l’idée de germes primitivement viciés, l’on avait mêlé aux questions de la monstruosité l’une des théoi'ies les plus ardues de la science ; ce qui prouvait qu’on n’apercevait point là de difficultés. Or expliquer avec le se- cours de pareilles théories , n’était-ce point s’abandonner à des abstractions, recourir à de pures suppositions? L’on est au contraire bien éloigné aujour- d’hui d’accorder autant de confiance qu’on le faisait autrefois à la doctrine de l’évolution des germes, c’est-à- dire de croire à leur préexistence éternelle , de les voir comme con- tenant tout l’être en raccourci. I j’élude plus approfondie qu’on a faite des dévcloppemens organiques , y fait à chaque succession aperce- j 54 MON voir plutôt dos effets qui sc produi- sent les lins à la suite des autres , des causes absolument prochaines et actives d'échelon en échelon. Dans cet état, l’hypothèse des germes origi- nairement monstrueux tombe d’ellc- mème. Bien mieux, c’est que ce sont les fai ts eux-mêmes de la monstruo- sité qui, examinés dans toute leur valeur , mettent à même d’entrer dans la question de la préexistence des germes en général , tout autant du moins qu’il y a prise pour exa- miner cette question physiologique- ment. Nous avons traité ce sujet avec soin dans notre ouvrage sur les Monstruosités humaines , et nous nous bornerons ici à y renvoyer. 2°. Ce que les physiologistes, du temps de Fontenelie , pensaient du cœur , de sa première et subite ap- parition , de sa prédominance d’ac- tion dans la composition de l'em- bryon, est aujourd’hui reconnu faux. Le savant et illustre anatomiste Ser- res a ajouté à ce qu’on était à ce sujet parvenu à connaître, que bien loin que le cœur ( ce que cet organe fait seulement beaucoup plus tard) soit d’abord dans le cas , par ses nombreuses artères dont on le di- sait autrefois l’unique centre, d’al- ler se distribuer et porter la nour- riture à la périphérie de l’être ; loin , disons-nous , que le cœur remplisse d’abord ces hautes fonctions , il est au contraire le point ou aboutissent des vaisseaux séparés, arrivant sur. lui des membranes ambiantes et ex- ternes. Ce fait sans doute est fonda- mental pour la théorie des Monstres, puisqu’un grand nombre ( entre autres les sujets qui ont double ou le train de devant ou le train pos- térieur ) doivent recevoir les con- ditions de leur difformité future , bien avant que le cœur soit formé. On ne fit point entrer en ligne de compte une considération d’une aussi grande importance (1) , quand on se (i) Nous y revenons dans celle note. « Harvey porte, dans ta Zoogénie, cet esprit investiga- teur qui lui dévoile le mécanisme admirable de MON décida contre la théorie qui faisai dépendre dans une condition sccon daue et prochaine certaines modiff cations de l’être organique , des in fluences du système sanguin rest en-decà , ou porté au-delà de se; dimensions et limites naturelles Nous passerons légèrement sur cet ordre de faits , dont le docteur Serres s’est occupé et donnera plus tard les développemens ; non que l’intérêt du sujet ne le recommand la circulation. Il observe les premiers rudimens du cœur du poulet : il imagine aussitôt que ce poiut qu’il voit palpiter est la racine de tout 1 être : il croit lui voir projeter ses rameaux dans tous les organes, et il annonce que L’Ani- mal se forme du centre à la circonférence. - C’est ainsi que dans le discours préliminaire, page XXII, de son Anatomie du cerveau, le docteur Serres signale le premier établissement de la loi générale du développement central des Animaux. On avait interprété la nature en sens inverse : Serres ie reconnut, en venant étudier plusieurs cas delà monstruosité; mais Harvey, Malpigbi, Boerhaave, Haller, Albinus, etc., du- rent faire autorité , tant que les études furent restreintes aux faiLs qu ils avaient observés : or c’est le développement du poulet qu’ils avaient examiné. On a cru jusqu’ici qu’en effet nul au- tre développement ne devait présenter à l’ob- servateur plus d’avantages , dès qu’on peut d’heure en heure, et jusqu’à son éclosion , exa- miner un fœtus d’Oiseau. La vérité est que c’est l’être organique le plus ingrat, si les études doivent tendre à rechercher les premières épo- ques de formation : il n’y en a point de propres à l’embryon qui soient discernables chez un Oi- seau , chez l’Animal qui a le système respira- toire élevé comme fonction au plus haut degré : mais d’un autre côté, les travaux d Harvey et de ses illustres successeurs ne restent pas moins recommandables, si on les emploie selon leur portée et qu’on les inlercalle dans l’ordre des développemens. Ainsi ils sont sans valeur et ils le cèdent à l hcureuse découverte de Serres, quand il s’agit d’expliquer la formation de 1 embryon ; le développement excentrique seul y pourvoit. Mais si l’embryon est entré dans les époques suivantes, s’il est constitué fœtus par l’acquisition du cœur et de beaucoup d’autres principaux organes, il est évident alors qu il faut reprendre les théories d’Harvey, que le cœur pourvoit à l'accroissement des parties de la pé- riphérie du corps, et que les deux développe- mens, le concentrique et l’excentrique, agissent respectivement. Nous ne pouvons en dire da- vantage pour le moment : mais nous croyons avoir assez fait pour répondre à de certaines observations cl pour calmer quelques irrita- tions , lesquelles puisaient cependant d hono- rables motifs dans le juste respect dû à d’an- ciens et mémorables travaux. MON puissamment, mais uniquement parce . que nous n’avons point fait, comme ce savant, assez d’études pour en traiter aussi convenablement. Une semblable réserve, comme on l’a déjà ■ vu plus haut , n’a point arrêté autre- fois; et en effet , du moment que l’on . eut pris le parti d’attribuer, sans exa- : men et tout-à-fait à priori, au phéno- ; mène delà greffe , toutes les parties multiples des Monstres par excès , on ; fut disposé àadmettre toutes les combi- ’ naisons de soudure les ]?lus étranges, i comme si toutes les arteres d’un lieu .pouvaient coufusément s’aboucher avec les artères d’une toute autre région : le docteur Serres , appuyé ■sur le principe des connexions , s’est f avec juste raison élevé contre une ! telle conséquence. Si l’on pouvait ( désirerdeplus amples renseignemens, ■ on les trouverait dans un extrait de ses travaux sur la monstruosité que nous avons fait , et qui est im- primé , T. xiii des Mémoires du Muséum d’Histoire Naturelle. 5°. Ce qui rentre dans la théorie du docteur Serres , et ce que nous en don- nons comme une de ses plus heureuses applications, ce sont les conséquences que nousavons trouvé à déduire du fait suivant. Il n’en est pas, nous croyons, qui soit plus important pour montrer combien de combinaisons , de révé- lations instructives et d’indices cer- tains, la monstruosité apporte et ap- portera surtout un jour à l’esprit , pour apprécier le principe des for- mations organiques et pour en sui- vre les effets successifs. Un rein est descendu dans le bassin d’un enfant, et son artère, renonçant au point de son insertion ordinaire , quitte l’aorte plus bas et naît du milieu des iliaques primitives (Ob- servation d’un de nos élèves, Joseph Martin , consignée dans les Anna- les des Sciences Naturelles , janvier 1826). Est-ce là un fait qui contre- dise la généralité, que nous désignons sous le nom de Principe des con- nexions? Nous en avons pris d’abord effectivement quelque souci, ce qui nous a rendu désireux de faire sui- . MON 1 35 vre l’observation même de remar- ques et d’une discussion à ce sujet. Mais enfin nous n’avons point tardé à faire rentrer cette anomalie dans la loi générale, en venant à consi- dérer que toutes les premières for- mations se répandent de la circon- férence au centre. Et en effet, une artère n’est épanouie et génératrice qu’à son extrémité diffluente. Il suffit que là , elle , ses dérivés et ses ré- sultats ne manquent point à leurs relations réciproques , pour qu’on doive reconnaître qu’il n’est nulle- ment dérogé au principe des con- nexions. S’il est un obstacle , une bride qui retienne l’organe éloigné du lieu, ou ses vaisseaux vont se réu- nir et s’insérer sur le tronc aortique , ces vaisseaux gagneront l’aorte au plus près , par conséquent diffé- remment qu’à l’ordinaire. Ainsi et l’observation et les remarques dont celle-là a fourni le sujet , nous ont révélé une voie de plus et des res- sources d’explication, qu’on peut ap- pliquer à la plupart des monstruo- sités par excès. 4°. C’est très - heureusement que nous avons pu étendre ce point de doclrineà des considérations deVeaux à deux têtes , à nos Hypognathes, que nous avons décrits dans le treizième volume des Mémoires du Muséum d’Histoire Naturelle ; ainsi le fait curieux des Hypognathes nous avait déjà procuré quelques inspirations conduisant sur cette interprétation. Car c’est à l’occasion de ces Monstres et à cause de ce qu’ils nous ont appris, que nous nous permettons de dire que ce n’est pas toujours servir uti- lement les sciences que de laisser son esprit planer sur la surface d’un cer- tain nombre de faits , et que mieux vaut souvent en examiner un seul plus profondément, et en déduire, dans des cas d’extrêmes difficultés, des conséquences d’une grande influence par la suite. Or voilà ce que les Hypognathes nous ont montré , ré- pété trois fois. De la mâchoire infé- rieure d’un Veau complet, naît à elle adossée, en partant de sa symphyse, j 36 MON nue autre mâchoire inférieure, la- quelle se termine comme à l’ordi- naire à ses condyles ; puis , sur ceux- ci , comme sur un pédicule, s’établit un crâne plus ou moins réduit et plus ou moins rudimentaire. Ainsi une tête privée des organes des sens et du cerveau , uniquement formée des systèmes osseux et tégumentaires, devient, elle seule, l’addition dont s’enrichit ou plutôt dont vient à souf- frir le sujet entier : on ne peut at- tribuer cet excédant d’organes à une rencontre fortuite, à un effet de bi- zarre amalgame; la répétition des mêmes faits montre là l’indice d’un choix, une action soutenue et con- certée des systèmes vasculaires , un arrangement qui, sous une condition donnée, est dans un ordre absolu de nécessité. Voilà ce que ne put admet Ire Winslow; ses travaux sont considé- rables ; il disséquait et observait par- faitement; il essayait ensuite de con- clure avec ses faits; mais il était bientôt découragé et arrêté dans cet élan ; ce qu’il ne se dissimulait pas , finissant presque toujours, au con- traire, par convenir des difficuliés qui assaillaient son esprit, et ce qu’il racontait, en les énumérant par i°, u°, 5°,- etc. Le mécompte de Winslow provint de ce qu’il n’aperçut pas qu’il n’a- vait examiné que des faits incom- plets , et qu’il attribuait aux con- séquences finales du phénomène de la monstruosité des effets qui ap- partenaient à ses commencemens. L'anatomiste ne pouvait observer et n’observait en effet que des résultats. Il faut dans ce cas remonter plus haut , presque gagner le commen- cement des formations animales, si l’on veut reconnaître ce qui est susceptible d’en troubler les fonc- tions. Nous fîmes surtout cesréflexions quand nous en vînmes à étudier ana- tomiquement les Hypognatlies. Nous n’entreprîmes jamais , sans doute , un sujet plus désespérant par ses diffi- cultés; cependant nous nous rassu- râmes, dès que nous eûmes compris que nous avions sous les yeux des MON faits consécutifs, et que, pliysio logiquement parlant , nous n devions presque aucune altentio aux faits observables , n’étant compé tens dans leur insuffisance que pon un résultat exprimant l’état du mo ment , mais non les motifs d’ancien désordres. Et , en effet , nous vîme que celle des deux têtes des Hypo- gnathes qui forme comme un hors d’œuvre chezces Monstres , semblai par la distribution de ses vaisseaux et par la continuité de ses parties té- gumentaires,émaner de la lêtegrand et régulière du sujet entier , ressortis sant à un système actif et tout*puis sant, et en étant avivée et parfaitemen entretenue. Or, rechercher dans d telles circonstances, les seules mani festées à l’observateur, les faits et le motifs de l’ancienne soudure de ce: deux têtes, c’était sans doute se place sous les diverses impossibilités aper eues par Winslow, et dont il compo sait sa série de difficuliés. Nous au rions dû dans ce cas expliquer com- ment les vaisseaux artériels , aprè: leur distribution dans la tête et 1 mâchoire normales , avaient le dis- cernement de recommencer en sen; contraire , et par une distribution in verse, une autre élaboration pour 1 seconde tête , qui toute réduite qu’es celle-ci, a cependant exigé tout au- tant d’efforts et les mêmes combinai sons et complications crue la grande De pareilles difficultés n’existent point au contraire, si nous admet tons que les faits de la monstruo- sité ont précédé la composition des principaux systèmes du sujet nor- mal , principalement celle du cœur Les élémens tégumentaires des deux têtes ont d’abord distinctement exis- té. Or, puisque toutes les premières formations se répandent de la circon férence au centre, les tégumens de chaque tête renferment, au dedans de leurs feuillets , de premiers vais- seaux qui les établissent et qui les nourrissent un temps quelconque avant que ces vaisseaux rentrent dans d’autres acquérant un plus grand | calibre, et que ceux-ci, par une ra- i MON MON ' i37 inificalion convergente , viennent se : perdre dans un tronc principal. Cela posé, et seulement dans ce cas, -se conçoit le travail régulier, isolé et î bien distinct , d'où sortent deux têtes organisées séparément; et c’est encore sous cette même raison que l’on eom- ; prend comment les vaisseaux sem- blables de chaque tête, s’ils se ren- contrent et se touchent, s'anastomo- sent, et finalement opèrent ces greffes ou réunions de parties fsi bien systé- matisées, tellementbien coordonnées, qu'il n'y a de plausible que cette ex- plication pour en rendre compte. Il n’est point temps encore d’en dire plus à cet égard. Cependant , dira-t-on , il n’y au- rait de produit à l’égard des Hy~ npogriathes , pour l’un des sujets, que 1 le tronçon tégumentaire qui se rap- porte à la tête informe. Voudrait- on présenter cette circonstance à titre d’objection? il est facile et il suffit de donner cette réponse : C'est un fait, et il le faut bien accepter com- me tel, comme ayant reçu ce caractère. Mais de plus , c’est un fait qui se jus- tifie en outre par sa répétition dans des fœtus isolés., ^ comme ,' par exem- ple , dans les différens cas d’acépha- lies complètes. Et en effet, veuillez consulter la dissertation d’Elben (i), savante compilation dans laquelle le plus grand nombre deces faits connus sontrassemblés, et vous trouverezdes Acéphales dans les cinq conditions possibles; savoir : iQ l’Acéphale pu- blié par Bonn , et représenté dans la Dissertation d’Elben , pl. 7, fig. 1 , 1 lequel, formé d’un seul tronçon, ren- ferme les organes générateurs et uri- naires; 20l’Acéphale publié par Gui- gnard , pl. '4, fig. 1 , qui est composé 1 du dernier et de l’avant-dernier tron- 1 con; 5° l’ Acéphale de Vogli , pl. 20, 1 ng. 1 , réunissant les tronçons sacré, abdominal et thoracique; 4° l’Acé- phale de Katzld , pl. 1, fig. 4, ayant de plus que le précédent le tronçon brachial ou cervical ; et enfin l’Acé- phale de Curtius, pl. 4 , fig. 1 , qui réunit aux quatre autres le tronçon crânien ; car la tête ne manque point dans ce Monstre , elle y est seulement réduite, rentrée et cachée. Voyez d’autres Monstres par excès, ou les Hermaphrodites complets ; c’est l’inverse comme situation des parties qu’ils présentent, et cepen- dant ils ne réalisent pas moins, à cela près, les faits de monstruosité propres aux Hypognathes , puisqu’un Hermaphrodite complet est, en der- nière analyse, un sujet entier, auquel s’ajoutent les organes du dernier tronçon d’un autre individu. Que l’on réfléchisse aussi à ce qu’appor- tent à l’esprit les conformations dé- crites par Bénivenius , Columbus , Schenkius , Ambroise Paré, Aldro- vande , Licétus , Winslow, Moreau de la Sarthe , Montaigne, auxquelles il faut joindre un dernier exemple , observé vivant à Macao et à Canton en 1825. Nous voulons parler de ces su- jets , bien conformés d’ailleurs , de la région épigastrique desquels pend un frère avec l’apparence , la structure, et généralement toutes les imperfec- tions d’un Acéphale dans l’état d’embryon. Tous ces faits de mons- truosité qu’Aldrovande a réunis sous les noms de Monstrum bicorpor mo - nocephalon , et dont nous avons dit plus haut avoir formé le genre Hete - radelphus { frères jumeaux dissem- blables;, sont, dans une autre ma- nière, une exacte et parfaite répéti- tion des différens degrés de compo- sition que montrent les Acéphales isolés , dont nous venons de par- ler d’après Elben. Il est de ces He- teradelphus , comme le sujet (x) vu à Naples, en 1742 , par le marquis de L’Hôpital, qui 11e présentent que la croupe; il en est d^autres, comme la fille dite aux deux venti'es, décrite par Winslow, dans l’Académie des Sciences , année 1753, p. 366, les- quels présentent et la croupe et le (») Accphalis , sivc Mon. t tris cordc cu- renlibus , nuctore Elben , flerolini , i82r. (1) Ccl ftn/croddphiis est fîgur«î, pl. 21, «tans la Description des principales monstruosités , etc. , pulmce par Moreau çée pour l’explication des pliénoinè- naes de la monstruosité , c’est que iiaous nous plaisions à rester dans la -pécialilé de notre sujet. On voudra par la suite et l’on saura un jour l Considérer les choses de plus haut; et, i celles-ci étant embrassées sous ce plus i haut point de vue , la monstruosité i: l’y interviendra plus que comme un ;;as particulier, eu égard au phéno- r.nène plus général de la formation îles organes. Car, à vrai dire, en tquoi consiste effectivement l’essence die la monstruosité? Evidemment sans dioule à offrir un heureux mélange ùlecirconstances, la coïncidence d’une (multitude de parties respectivement s iemblables à droite et à gauche, leur t terminaison en filets et ramifications capillaires, elle double coneours de t-tous ces élémens agissant en vertu ilde rapports mutuels dans une par- I aile correspondance, et finalement obtenant de se saisir et de se pénétrer (même, en vertu de l’attraction que lia matière manifeste toujours pour • elle-même, s’il y a homogénéité en- tière dans ses élémens en contact (i). (l) Y a-t-il une autre loi pour la composition ide tous les autres corps naturels? Nous ne le <■ croyons pas. L’altraclion newtonienne nous pa- raît au contraire devoir exercer son action aussi bien à petite distance que dans les grands espaces r* de 1 Univers. On ne le pense point ainsi aujour- d hui en physique, parce qu’on n’a point encore F trouvé les lois secondaires d’arrangement des molécules, qui puissent déterminer celles-ci à , bien s’offrir face à face, à multiplier de l’une à j 1 autre et vis-à-vis l’une de l’autre le plus de 11 points exactement similaires et à les mettre par- t là dans le cas de se saisir et de s’enchevêtrer, if Ceci, que nous avons le très-grand tort de pla- | cer ici sans rendre compte des idées intermé- I diaires qui s’y rapportent, conduirait à penser mes en couche. Ainsi la mère de ! VAnencép/iale de Bras { Mém. du Mus. i d’Hist. Nat. T. xn, p. 233 et 273), est la victime de quelques brutales ; plaisanteries ; son beau-père la veut guérir de son aversion pour les Cra- ; pauds , et croit y procéder efficace- ment en la venant surprendre un matin , et en la réveillant avec un de f f ces Animaux qu’il lance inopinément sur son lit. Cette violence s’adresse à une femme jeune et que rendaient i intéressante les grâces et les aima- bles qualités de son sexe ; elle en est 1 bouleversée , et reste malade jus- qu’au terme de sa grossesse; enfin !i elle met au jour un enfant mal con- formé que son accoucheur et plu- sieurs femmes présentes s’accordent à dire semblable à un Crapaud. Nous ’ avons vu ce Monstre et nous l’avons décrit et classé selon ses affinités or- ' ganiques : c’était un Anencéphale. Toutes ces opinions particulières , MON i45 conçues et propagées dans de sem- blables conjonctures, ont successive- ment servi à fonder la croyance po- pulaire touchant l’influence des re- gards sur le développement des em- bryons. Attentif à ce qui en pouvait être , toutes les fois que nous l’avons pu , nous n’avons point trouvé que cette croyance supportât un examen sévère; car d’une part, il 11’y a ja- mais une réelle ressemblance entre les produits de la monstruosité et les objets dont on prétend que l’imagi- nation d’une mère aurait été occu- pée ; et de l’autre , ce n’est guère qu’après l’événement que les fem- mes parlent de la coïncidence de ces ressemblances; on ne cite effective- ment aucune monstruosité qui ait été soupçonnée à l’avance et prédite. En- fin il faudrait étendre cette influence des regards jusqu’aux Animaux, aux- quels il serait sans doute dérisoire d’attribuer un semblable pouvoir d’imagination, et qui cependant en- gendrent des Monstres tout autant et dans les mêmes conditions que les êtres de race humaine. Maison peut, nous croyons, ar- river sur cette question avec des faits embrassés de plus haut et à tous égards parfaitement concluans : c’est en comparant dans quelle proportion aux enfans légitimes naissent les en- fans naturels. Les contentions de l’esprit, le chagrin et les maladies qui en peuvent résulter, seraient-elles en effet prédisposantes à la diffor- mité des fœtus, comme on devrait conclure de la théorie qui accorde une si grande influence aux regards ? Ceci admis, il faudrait, parce que l’imagination exerce sur nos sens une influence toute-puissante, que cette cause agît également sur le fœtus , où n’existe cependant encore aucune faculté de perception , comme sur sa mère , c’est-à-dire que cette cause se propageât dans la même raison sur un commencement d’opérations or- ganiques , s’élaborant péniblement vers un point reculé de la tige ma- ternelle, comme sur cette tige elle- même , riche d’organisation et douée 1 44 MON MON des moyens les plus étendus. Une vive et subite émotion , un dégoût momentané, auraiènt donc plus de prise sur l’ame qu’une continuelle préoccupation de l’esprit , que les mouvemens désordonnés d’une cons- cience toujours en reproche. Que de tourmens d’esprit , que de remords , et par conséquent que d’altérations dans toutes les voies organiques chez une jeune fille timide et séduite 1 Toutefois le bourgeon en développe- ment sur celte lige qui se flétrit , ne s’en ressent en aucune façon; tout au contraire , le plus souvent ces ex- citations n’en favorisent que mieux la production. Il faut en effet que les peines mo- rales n’influent pas autant qu’on l’a cru , sur le développement des ger- mes. Il suffit, pour en être convaincu, de consulter les registres de nais- sance d’une grande population. Ainsi les Recherches statistiques sur la ville de Paris, en nous donnant exacte- ment le nombre des naissances à Paris pendant l’année 1 821 , nous éta- blissent celles-ci distribuées comme il suit ; enfans légitimes i5,g8o; en- fans naturels 9,176, formant un total de 25,1 56 naissances. Le rapport des premiers chiffres aux seconds est donc, à peu de chose près, la propor- tion 3 à 2. Par conséquent plus de neuf mille femmes ou les 2/5 du nombre total sont devenues mères à Paris , sans avoir craint d’encourir la réprobation de la société. On doit croire que sur ce nombre le quart ou deux à trois mille le devinrent pour la première fois, roulant sans doute continuellement dans leur es- prit les déplorables circonstances de leur séduction , et restant de cette manière pendant les longues jour- nées de leur grossesse sous l’accable- ment des émotions les plus dange- reuses. Maintenant qu’on vienne à réfléchir au petit nombre de Mons- tres , qui ont paru pendant l’année 1821; est-ce un ou deux? on l’ignore. Dans ce cas sans doute l’on sera dis- posé à conclure qu’un profond cha- grin n’est point une cause prédispo- sante à la monstruosité. Ajoutons qu si les tourmens d’une ame déchirée en causant le dépérissement de h mère, devaient réagir sur son fruit, cc serait d’une manière généralesur tous ses organes au prorata et non séparé ment , et uniquement sur une sculi partie organique , comme cela se voi chez les Monstres. Mais si nous ne pouvons apercevoû dans ce qui précède que les choses s< gouvernent par les sentimens mo- raux, et si au contraire nous restons persuadés que ni les agitations de l’espnt ni les douleurs de l ame n ou aucune prise sur l’organisme poui l’entraîner dans des voies insolites e désordonnées, il n’en peut être d même d’avis ou de nouvelles dite; sans précaution et pouvant préci piter une femme enceinte dans ur trouble des sens. Trois Monstre; Anencéphales sont très-certainemen dus à ces causes accidentelles, savoir V A nencéphale de Bras dont la mère se trouva mal , étant surprise e épouvantée parla vue d’un Crapaud; V Anencéphale de Palare dont la mèr ne fut jamais bien remise d’un frayeur qu’elle éprouva, quand deu: femmes appostées vinrent l’assaillir dans l’obscurité , et l’ Anencéphale de la Seine dont la mère tomba évanoui à la nouvelle, dite sans ménagem'ent, que son mari aurait péri dans l’in- cendie de Bercy, village des environs de Paris. La grossesse de ces femmes, jusqu’à ces causes provocatrices, était dans un état prospère ; mais leur bonne santé fut dès-lors altérée eti continua de décliner jusqu’à leur fâ- cheuse délivrance. Nous avons ra conté ces faits en détail dans le Mé- moire déjà cité et inséré parmi ceux, du Muséum d’Histoive Naturelle et dans notre Philosophie anatomique, T. n , page 5i8. Nous appliquons principalement aux Anencéphales les causes prochai nés de la monstruosité , dont nous avons parlé dans le précédent cha- pitre, savoir : le retardement dans le développement et l’explication que nous avons donnée de cc phénomène, MON MON i45 lorsque nous l’avons vu dépendre de l’existence de brides placentaires ; i mais entre l’action de ces causes et celle des c'auses premières produisant un ébranlement dans l’organisme , on peut saisir différens temps, et l’on doit en effet suivre pied à pied chaque fonction intermédiaire, si l’on veut bien comprendre la relation de ces causes diverses, dont nous n’avons encore aperçu que les termes extrê- mes. Or voici comme nous conce- i vons celte marche : nous ne voyons ' de prise à ces phénomènes qu’à l’épo- ;que où l'embryon esl à peine formé ?ît où il occupe déjà le centre de ses i membranes ambiantes; les eaux de 1 ’amuios étant pour le surplus répan- dues autour de lui. Qu’une Femme -enceinte et dans cet âge de gestation v;oit subitement et vivement impres- sionnée, et que la perturbation géné- rale ainsi survenue dans les fonctions i le ses organes procure en particulier me sur-excitation violente à l’utérus, i 1 y a dès lors et nécessairement con- [ fraction et par conséquent plisse- ment de cette poche musculeuse. Les membranes de l’œuf répandues à sa périphérie intérieure s’en ressentent leur manière, c’est-à-dire s’en déta- 1 hent vers un ou plusieurs points de e îur superficie; cette séparation opé- rée violemment y occasione des dé- hirures , des percées , de légères ssurcs sans doute, mais à travers ïsquelles suinte et se répand le uide amniotique. Cependant la ma- ’ice ne cesse de peser de tout l’as- endant de ses contractions ordinai- 2S sur le noyau en voie de déve- ;>ppemcnt dans son sein; voilà par . onséqurmt l’œuf qui se vide de ses iux, et les enveloppes ambiantes qui our celte raison se replient, s’affais- ;nt et retombent sur l’embryon; en- ; eloppant, touchant et pressant ce- li-ci de toutes parts , les membranes laccntaires contractent inévitable- ient quelques adhérences avec l’cm- ryon ; et cela marche d’autant plus 1 ite et se répand sur d’autant plus de arface , qu’il est plus de perfora- ons aux enveloppes fœtales , plus de points rompus et sanguinolens. C’est le moment où commence la monstruosité; car tous les développe- inens successifs continuant à avoir lieu conformément à deux ordon- nées, que la nature des choses sou- met à se faire de mutuelles conces- sions; ordonnées qui sont la ten- dance à formation régulière ( rüsus formativus) et de nouvelles exigences ou un tirage des brides placentaires; l’organe qui croît empreint de ces mutuelles actions et concessions pa- raît sous une condition nouvelle , laquelle atteste ainsi la puissance des déviations organiques. Ainsi se mon- trent une renovation de choses, et comme un être refait , puisque celui- ci est réellement reconstruit sous ces formes qui nous surprennent tou- jours et que nous disons celles de la monstruosité , par opposition à la forme attendue et normale ; ici donc où la cause provocatrice n’est que faiblement modificatrice, il n’inter- vient qu’un léger dérangement dans les membranes de l’œuf, mais non un trouble grave ou une maladie de l’embryon ; il n’y a que retardement de développement dans les parties atteintes par des adhérences. Mais si la cause perturbatrice a un caractère d’une intensité telle, qu’elle agisse encore plus sur l’embryon que sur les membranes de l’œuf, ou tout à la fois sur les deux, la monstruosité se ressent des violences qui l’ont provoquée (r). Ce n’est plus un sitn- (i)Dès le commencement du seizième siècle, on avait déjà eu recours à des causes mécani- ques pour expliquer les altérations, les vices, les déplacemens des organes et généralement les nombreux désordres qui constituent les faits de la monstruosité. Cette vue fait honneur aux: physiologistes de cette époque; ainsi Ambroise Paré, à la date de 1 533, avait aperçu treize causes possibles de ces désordres, dont la hui- tième correspond aux motifs que nous avons ci- dessus allégués. Nous citerons en entier le pas- sage qui s y applique : il est curieux. Disons d'abord qu’il était inévitable que ce grand chirurgien ne se laissât surprendre par quelques opinions de son temps et qu’il no leur ainsi un tribut : niais dans les points ou abandonné à son génie, on rend justice à l’un payât il s est TOME XI. 1<> 9 j 46 MON pie dérangement, une ordonnée quel- conque pour l’avenir des développe- mens qui en résultent , c’est une maladie grave qui accable le fœtus : il succombe le plus souvent; événe- ment dont on ne s’occupe guère cpe dans l’intérêt de la mère et que ton connaît sous le nom d’avortement. Cependant si le fœtus survit aux vicissitudes dont il est l’objet, à une lutte très-singulière qui s’engage en- tre les effets de la bonne santé de sa mère et les excitations de ses propres souffrances, il s’ensuit un Monstre d’une condition et de formes parti- culières ; nous en avons déjà parlé sous le nom de Thlipscncéphale. De tels Monstres ont cela de particulier qu’ils sont, hors la partie placée sous l’influence morbide , parfaite- ment conformés • nous n’avons traité que de l’un d’eux dans notre Mémoire imprimé parmi ceux de la Société médicale d’Emulation. Julie sa mère, ayant atteint le troisième mois de sa grossesse , ne peut plus se dissimuler sa position , qui est à ses yeux le plus grand des malheurs ; elle rêve aux moyens de s’y soustraire. Ne pourrait- elle pas prévenir , ou même empêcher l’accroissement de l’être qu’elle porte en son sein ? Elle s’arrête à l’idée de se plastronner le ventre, de manière à placer au dehors une force vive , réagissante et destructive de.; déve- loppemens intérieurs. Nous avons vu le corset bardé de buses épais ein- S blcaux fugitifs offerts dans un songe où la lumièi'e est douteuse et mêlée d’ombres indéfinissables. En lisant depuis Spallanzani, nous avons été frappés du rapport des sensations qui nous furent communes en des lieux pareils, et nous transcrivons le pas- sage où ce savant raconte ce qu’il éprouva au faîte du mont dont les éruptions ébranlent quelquefois la Sicile. « Assis sur ce grand théâtre, j’éprouvai , dit Spallanzani , un plaisir indicible à contempler tous ses diflférens points de vue; je jouis- sais au-dedans de moi-même d’un singulier contentement j’éprou- vais la température la plus amie de l’Homme , et l’air subtil que je res- pirais, comme s’il avait été entière- ment vital , produisait une vigueur, une gaieté , une agilité , une vivacité telle dans mes idées, qu’il me sem- blait presque que j’étais devenu cé- leste.» (Voy. dans les Deux-Siciles,T. x , p. 278. ) Et qu’on ne croie pas que les ténèbres ôtent aux légions alpi- nes leur gi’and caractère; elles le ren- dent au contraire plus imposant, s’il est possible. Qu’elles sont belles ces nuits paisibles du sommet des hautes Montagnes où règne en tout temps un silence que rend plus austèx-e la scintillation dos astres parlant en quelque sorte à la pensée; l’imagi- nation domine toute autre faculté. A peine épi’ouve-t-on le besoin du sommeil ; le vent glacial qui agite les rameaux des humbles buissons, ou qui vient à siffler dans les fentes du rocher , incommode à peine ; on ne s’en aperçoit qu’au lrémis- sement plaintif qu’il occasione de temps à autre , et si l’oreille y de- vient attentive , le cœur est tenté d’y répondre ; on voudrait parler , con- verser avec des choses qui ne sem- blent plus être muettes ; mais rien ne répond , et rentrant en lui-même , l’observateur ému y trouve la con- viclion d’un néant que l’orgueil hu- main se dissimule. Si le voyageur parvient au sommet culminant d’une île, tel que le pic de Ténériflfe, par exemple, ou sur les Sa- s i54 MON lazes de Mascareigne, il y jouira de plusieurs beautés que nos hautes Al- pes, nos pompeuses Pyrénées, ou tout autre système continental, ne lui mon- treraient pas. Aux idées d’immensité qu’inspirent ces sites dominateurs, se mêle la pensée d'un étrange isole- ment; la mer paraissant s’unir au loin avec les cieux, sépare le naturaliste du reste de l’univers et forme, pour rap- ftorter toutes ses facultés morales sur e point qu’il occupe, un cadre que son esprit n’ose franchir. Les Monts volcaniques présentent des accidens plus dignes encore d’admiration|, lorsque des éruptions viennent ani- mer leur comble et leurs flancs en- tr’ouverts, par les ardeurs d’un in- cendie. Nous avons joui plus d’une fois de ce spectacle admirable , et pour en donner une idée, nous ci- terons le dôme de Mascareigne , tel que nous le distinguions de la cime du Piton rond, il y a plus de vingt ans; son image nous est toujours présente ; s’élevant fièrement , il cachait le soleil brillant encore pour l’autre côté de l’île; sa croupe boi- sée et toute parsemée de Vésuves éteints qui ne sont que des monticu- les par rapport à la masse de l’énor- me fournaise, contrastaitpar une belle verdure avec la teinte sombre et fu- ligineuse de la région brûlée s’éten- dant sur notre gauche , comme un désert aride , scorieux , de couleur malte, ou diapré de reflets métalli- ques : ce dôme imposant , d’une sin- gulière régularité , surmonté d’un mamelon tronqué, couronnait le ta- bleau ; il était la cheminée du vol- can, par laquelle les feux souterrains semblent communiquer avec ceux du ciel ; et quand la nuit vint en- velopper le pays de ses ombres les plus épaisses , une horreur nouvelle accrut notre surprise. Les crêtes et la masse des Monts se dessinèrent en encre sous un ciel ténébreux ; un cratère exhala des colonnes de fu- mée ardente qui se dissipaient dans les airs, ou coloraient en feu quel- ques nuages errans dans les régions les plus élevées de l’atmosphère ; MON au loin , et parmi des crêtes con- fuses, éclairées par une lueur san- glante , un fleuve embrasé, dont on ne pouvait apercevoir la source, pro- menait lentement ses flots incandes- cens sur un sol en deuil dont l’é- clat des matières fondues rendait la teinte d’autant plus sinistre. Nulle magnificence descriptive , ni les ta- bleaux qu’en pourraient essayer les plus habiles peintres, ne suffiraient pour rendre les effets majestueux que produit dans les éruptions vol- caniques le contraste étonnant de la lumière et des ténèbres, luttant pour éclairer ou obscurcir les formes de la Montagne en travail. V. Vol- cans. Il n’est pas surprenant que, dans leur admiration pour les Montagnes et dans l'effroi qu’inspirent de tous temps celles qui s’embrasent, les géo- logues aient donné tant d’importance au rôle que ces inégalités de notre terre remplissent dans son histoire. On a regardé les unes comme la char- pente et l’ossature du globe, on at- tribua aux autres des révolutions physiques par lesquelles la contex- ture de l’univers aurait été boule- versée ; mais pour qui se sera fami- liarisé avec les Montagnes à force de les revoir , les idées changer ont tota- lement. L’importance de leur étude, par rapport aux données qu’on en pourrait obtenir pour l’histoire phy- sique de l’univers, diminuera beau- coup, et lorsqu’on sera parvenu par la réflexion à se prémunir contre tout espèce d’illusions , et surtout con- tre ce penchant qui entraîne trop souvent les géologues à tirer des con- séquences générales des faits de loca-> lité; ou sentira combien des thco-< ries publiées sur la contexture de; Montagnes, sur les causes de leur figure et de leur subordination géo- graphique , sur leur enchaînement ou leur distribution à la surface di la terre, avec les variations atmos-* phériques qui doivent résulter d leur élévation ; on sentira , disons- nous, combien de pareilles théories, tant célébrées qu’elles aient été, sontjt MON vaiues et assises sur des bases mal as- surées. Ou a vu des physiciens et des géologues , pour avoir gravi sur le Mont-Blanc, et pour avoir visité quel- ques autres points des Alpes propre- ment dites , décider quelle devrait être la constitution de toutes les au- tres inégalités de la terre. On en a vu, pour avoir mesuré d’autres points plus éloignés et compilé quel- ques relations de voyages , assigner l’influence de l’élévation du sol en Islande ou au Thibet, sur la totalité de la nature organisée; enfin, il en fut qui, au retour d’une promenade au Yésuve ou dans le Vivarais , firent l’histoire des Volcans par les efforts desquels, si on les en croit, toute notre planète aurait changé de face. L’exa- men d’une étendue de la terre tou- jours très-bornée par rapporta l’im- mensité de sa surface, de quelques couches confuses, et d’un ou deux sys- tèmes deMontagnes,nesuflit pas pour discourir sur la formation de l’uni- vers et sur les substances dont il est composé intérieurement; la science sous ce rapport est lout-à-fait dans l’enfance ; ceux qui font de la géo- logie sur de telles données , cons- truisent la tour de Babel au sommet de laquelle se trouvera nécessaire- ment la confusion des langues ; ils seront probablement démentis par les voyageurs à venir dans la plupart de leurs assertions , avant que le siècle présent se soit écoulé. Nulle branche de la géographie physique n’a été en- core plus imparfaitement traitée, et la principale cause des erreurs ou l’on est tombé, à l’égard de l’importance des Montagnes , est l’esprit dans le- quel on se hâta d’en discourir et de les tracer sur les cartes. On a vu au mot Bassin" , combien il était irré- fléchi d’en marquer aux sources des moindres cours d’eaux ou pour cir- conscrire les régions qu’arrosent les fleuves et les rivières. Dans l’article Mek , nous avons prouvé combien il était déraisonnable de faire faire le tour du monde à des chaînes qui ne sauraient exister, et lorsqu’on s’est occupé dans ce Dictionnaire de la MON i55 géographie physique, sous le rap- port de l’histoire naturelle , on a dé- mon tré combien l’influence des Mon- tagnes, tou te importante qu’elle puisse être sur les productions de la nature, est loin d'être soumise à des règles aussi fixes qu’on l’a prétendu ; le peu de données certaines auxquelles on puisse s’arrêter dans l’étatacluel de nos connaissances, sont les suivantes. Les Montagnes ne sont point liées les unes aux autres , de manière à y former de grandes chaînes non ou Eeu interrompues. Elles s’y distri— uent au contraire ordinairement en masses irrégulièrement ramifiées , la plupart du temps s’appuyant à des plateaux que leurs cimes surmon- tent, mais qui paraissent en être comme les noyaux. Peu d’îles mon- tueuses" ont fait partie des grandes terres voisines : ce ne sont que les plus rapprochées qui dans certains cas en purent être arrachées par suite de commotions locales survenues à diverses époques. On ne saurait trouver dans les Montagnes , de preu- ve qu’elles aient été formées à la fois. La plus grande confusion se montre partout dans leur ensemble. Les unes doivent être beaucoup plus modernes que les autres , et n’ont pas dû s’é- lever aux mêmes époques. Chercher dans leurs flancs entr’ouverts et dans les accidens qui en caractérisent les coupures , les pentes ou les cimes, à reconnaître l’état primitif des choses, est une occupation à peu près vaine, en ce sens qu’elle ne peut rien éta- blir de réellement commun à toutes, et qui puisse décider de la composition de la masse planétaire, par rapporta laquelle on a vu qu’elles n’étaient presque rien; et puisqu’un géologue a comparé les Montagnes aux inégali- tés de la peau d’une Orange , nous ferons remarquer à l’auteur de la com- paraison , combien il aurait une idée fausse delà contexture interne d’un tel fruit , s’il ne lui était donné que d’en connaître l’écorce. Eut-il compté toutes les petites glandes qui s’y élè- vent, sondé la profondeur de chaque pore , et pénétre au-dessous delà cou- ï 56 MON che colorée, sans passer les limites de la partie blanchâtre qui vient au-des- sous , il ne pourrait se faire la moin- dre idée de la pulpe et des semences. On a eu tort d’imaginer que les Mon- tagnes nécessairement enchaînées les unes aux autres, ou enfiléespour ainsi dire en manière de colliers de perles, suivissent des directions générales et différentes dans l’Ancien et le Nou- veau-Monde. C’est Buffon qui crut découvrir qu’en Amérique les gran- des chaînes couraient du nord au sud, et dans l’ancien de l'est à l’ouest. La fausseté de cette proposition bi- zarre est tous les jours de plus en plus démontrée. Il est pourtant as- sez constant que les enchaînemens de Montagnes ont l’un de leurs côtés f'ius escarpé que l’autre; à cet égard, es Pyrénées donnent une idée pal- pable de cette disposition générale ; vers le midi, ils s’élèvent presque partout , principalement le long du royaume de Léon , comme des mu- railles aussi énormes que brusques , tandis que du côté du nord ils s’abais- sent en pentes souvent fort adoucies. Une telle disposition dans les masses montagneuses , paraît indiquer un soulèvement propre à chacune, dont l’action eût été directe sous la base de 1 escarpement; il arrive ordinaire- ment que des contre-chaînes plus basses s’élèvent à peu près parallèle- ment, vis-à-vis le flanc abrupte , et lui opposent au loin des escarpemens bien moins considérables, comme si ces contre -chaînes étaient l’autre côté du sol rompu par le soulève- ment qui produisit chaque système. Ailleurs de vastes contrées monta- gneuses n’offrent point d’escarpe- ment général sur l’un des côtés de leur longueur; elles s’abaissent in- différemment de tous les côtés en monticules ; on peut y reconnaître alors d’anciennes bosses de la croûte terrestre sillonnées par les cours d’eaux, qui en rayonnant pour ainsi dire, de la circonférence au cen- tre, y ont causé les anfractuosités par lesquelles un plateau plus ou moins étendu devint un composé de gorges, MON de pics, de contre-forts et d’anasto- B moses. Nous avons, en parlant de la di- I minution des eaux de la mer ( T. x. , p. 4i5), indiqué quelle fut la cause de l’élévation de ces Montagnes dont les sommets durent saillir d’abord au- dessus des flots pour faire de la terre d’alors divers archipels , représen- tés aujourd’hui, à quelques modifi- cations près , par l’ancien et le nou- veau continent; nous ne reviendrons pas sur ce chapitre , n’ehtendant point donner une théorie de la terre. Nous n’examinerons pas non plus quel rôle la charpente pierreuse, d’où résulte la solidité des montagnes , : joue dans l’ensemble de celles-ci , | c’est au mot Roches qu’il en sera j traité; il suffit dans cet article de dire un mot sur la distinction qu'on a dès long-temps établie entre divers ordres de Montagnes , sous les noms de Primitives, de Secondaires, de] Tertiaires , etc. Encore que la pro- priété de telles désignations ne pût soutenir l’examen grammatical, elles sont généralement adoptées; expri- mant d’ailleurs à certains égards ce que voulurent dire leurs inventeurs , force nous est de les conserver. Ces noms prouvent en outre qu’au fond,, tout le monde est frappé des preuves multipliées que fournissent les Mon- tagnes , à la manière de voir de ceux ; qui croient fermement à la diminu- lion lente, continue et graduelle des eaux. En effet , on entend par Pri- mitives, les Montagnes les plus éle- vées , celles conséquemment dont les sommetsapparurentavant toutautreà la superficie de l’amnios terrestre; par Secondaires, Tertiaires ( et l’on pour- rait augmenter ce nombre de noms! comparatifs), celles à qr.ii leur hauteur ne permit d’apparaître que dans un ordre successif de diminution. Quant au mot de Formation très-cmployci aujourd’hui en géologie , il est moins» propre à l’histoire des Montagnes qu’àj celle des Terrains , et c’est à ce mot$ qu’il en sera question ; nous pré-» viendrons seulement le lecteur qu’ont» a plusieurs fois, en divers ouvrages.*! MON <0 u 3 la désignation deTerrains, trait# des Roches , des substances métal- liques, et d’autres corps très-distincts qui se trouvent à la vérité être des élémens nécessaires d’un terrain quel- conque , mais qui ne sont pas les ter- rains même , selon l’acception fran- çaise du mot. Comme nous ne croyons .pas que l’étude des sciences natu- ; relies dispense du respect qu’on doit aux lois du langage, une pareille né- gligence sera soigneusement évitée dans ce Dictionnaire classique. Les Montagnes dites primitives • étant les plus élevées, atteignant aux seraines limites de l’atmosphère ou les conditions nécessaires à l’orga- nisation végétale et animale n’exis- tent plus, leurs sommets , demeurent frappés de mort, silencieux et dé- fpouillés, lorsqu’un froid rigoureux me les revêt pas de frimas éternels j pareils à ceux des pôles. Ces hautes r~égions demeurent ordinairement encombrées de glaciers .qui ne se ti on dent jamais et de neiges durcies d lont la masse, en beaucoup d’en- I droits, paraît augmenter paxxe que ;haque hiver en ajoute plus que les Eités n’en rendent à l’état aqueux. Ces placiers et ces amas de neiges sont omme des réservoirs placésau-dessus le la terre pour son arrosement; ce i l’est jamais par leur surface qu’on es voit diminuer; cette surface au I contraire est la plupart du temps lr rœ-dure , inégale comme une mer dapoteuse , pcflie et brillante ; le oied le mieux affermi risque d’y glisser, et l’on ne peut la parcourir ju’à l’aide d’une chaussure armée fie crampons ; nous l’avons souvent me aussi résistante , aussi sèche mx rayons du soleil de midi qui la codaient éblouissante, et faisaient nonter le thermomètre de Réaumur usqu’à quinze degrés au-dessus de «éro , qu’elle l’était pendant la nuit >ii le mercure descendait au-dessous le six. Aux-mêmes lieux, quelque i "issure profonde dans la masse du ,'lacier, quelque écartement de ses ‘arois , quelque affaissement général , aissaieut entrevoir des espaces du sol MON ib7 mis à nu, exposés au jour, et deve- nus de petites prairies de mousses et autres timides Plantes alpines , ou bien des lagunes d’une admirable pureté. On reconnaissait, dans ces la- gunes , et dans les filets d’eau cou- rante qui arrosait la végétation, le résultat d’une fonte inférieure, s’opé- rant aux limites contiguës du glacier et du sol. C’est toujours par-dessous quelescouchesde neigese fondentsur les monts où leur séjour est très-long ou continuel. C’est par l’influence de la chaleur exhalée du globe même que cette opération a lieu , et peu ou Ï»oint par l’influence solaire annihi- ée pour ainsi dire à la surface des glaciers. Ce fait, que nous donnons pour certain, est donc encore une preuve de l’erreur étrange que nous avons déjà trouvé occasion de rele- ver (T. x , p. 4o8), et dans laquelle tomba un voyageur qui , n’ayant ja- mais gravi sur une Montagne de deux cent toises , n’en imprimait pas moins : « La source unique de la chaleur de notre globe , c’est le grand astre qui l’éclaire; sans lui , sans l’influence salutaire de ses rayons , bientôt la masse entière de la terre congelée sur tous les points ne serait qu’une masse inerte de frimas et de glaçons. Alors l’histoire de l’hiver des régions polaires serait celle de toutes les planètes. » Nous ne savons pas ce qui se passe dans les autres planètes ou nous n’avons jamais été , et quelles y peuvent être les effets de l’influen- ce du grand astre qui les éclaire ,- mais nous savons fort bien , pour l’a- voir éprouvé sur quelques-unes des grandes hauteurs de la nôtre , que le grand astre , dont la présence radieuse fait resplendir la surface des glaciers r la fait rarement fondre ; c’est de la pla- nète au contraire que vient évidem- ment la chaleur ; aussi voit-on les Pri- mevères , les Saxifrages, les Andra- saccs , les Sablincs, les Silènes, les Violettes, cl autres mignonnes paru- res d’une nature plus bâtée do former des fleurs que du feuillage, s’épanouir avec une surprenante promptitude à la racine des glaciers, à mesure que leur 15 8 MON ïnassc se fond pour découvrir le sol , tandis qu’on voitgeler cesPlantesdans nos jardins de botanique quand on a l’imprudence de les y cultiver en plei- ne terre. Dans nos régions inférieures où le grand astre exerce une si gran- de puissance, ce n’est pas la chaleur qui tue de tels Végétaux; elle peut les y modifier seulement s’ils par- viennent à s’y acclimater, c’est le froid au contraire qui les fait périr, parce qu’ils r.e le connaissaient pas sur leurs Montagnes , où la neige et la glace les tenaient abrités comme en orangerie , et réchauffées, par la douceur de la température émanée du sol. C est en- core à cette chaleur terrestre qu’on doit attribuer la chute des avalan- ches ou lavanges si fréquentes dans les Montagnes à glaciers. Si la cha- leur attribuée au grand astre par Péron, était l’agent unique qui rend l’eau congelée à sa forme liquide , celle-ci accumulée sur les Montagnes où le soleil biille du plus vif éclat, fondant en sa présence de l’extérieur à l’intérieur, s’écoulerait naturelle- ment sans entraîner la moindre partie delà masse concrète ; mais la sur- face pétrifiée du glacier repousse , en les réfléchissant , les rayons du jour, tandis qu’en dessous s’opèrent par une fonte perpétuelle qui a sou- vent lieu dans une complète obscu- rité à d’assez grandes profondeurs , des cavités considérables , d’où sui- vent les plus épouvantables affais- semens ; d’énormes quartiers d’eau solide ainsi déplacées et se détachant, vont rouler avec fracas vers les régions inférieures , entraînant avec eux d’autres glaçons, des forêts , et jusqu’aux rocîièrs gissans dans le trajet. Ce sont encore ces af- laissemens du dessous qui cau- sent , dans l’étendue des amas de neiges éternelles durcies , ces larges fissures qui ne permettent guère d’en parcourir la totalité, et qui, dans leur profondeur, présentent comme des précipices où le bleu le plus beau passe par toutes les teintes , de- puis celle de l’azur du ciel le plus tcndie jusqu’à celle de l'indigo. Dans MON certains aspects les cassux’esdes gran des masses d’eau congelée offreu constamment la même couleur , et le: lagunes qui se forment à leur base ou dans plusieurs de leurs cavités par- tagent cstle propriété de ne transmet- tre que des rayons bleus ; la surfaci réfléchissantprobablement les autres Autant on est frappé de la du- reté des parties extérieures d’un gla-* cier brillant à l’ardeur du soleil, au tant on l’est de voir le sol sur leque. il repose , lorsque des rochers nui ne lui servent pas immédiatement d support, réduit en boue, qu’entraî- nent en coulant des milliers de pe tits filets d’eau formés par les goutte de la glace fondant inférieurement c’est ce que dans certains cantons or nomme le sourcil lenient , c’est-à-din l’effet de très-petites sources , et cetti expression, pourn’être point admise n’en rend pas moins fort bien 1 chose; c’est cesourcillement qui formi bientôt, à peu de distance, d’innom- brables ruisselets, et qui alimente ce beaux lacs d’azur, origine et premier réservoirs des rivières. Le rôle d ce sourcilleinent, dans l’économie di globe terrestre , peut être comparé celui que remplissent, dans l’écono mie animale , ces premières ou der- nières ramifications veineuses en pré parant le retour du sang vers l’organ qui en est le réservoir; nous n’y trou vous point d’analogie directe avec u système artériel ; c’est l’évaporation exercée sur les mers, qui remplit invi siblemcnt les fonctions de ce demi appareil , et qui ne se met pas plusdi rectement en rapport avec les sour cilles, sortes d’oscules veineux, qu les extrémités artérielles ne s’y met lent avec les sources de nos veina Voici comment a fieu la circulatioi par l’intermédiaire des glaciers; l’ca après s’être évaporée à la surface d mers et des terres humides, se cristall se en neigequi vientse déposera la su face des glaciers, sous forme d’une co che destinée quelque jour à se trouv l’inférieure, quand celles où elles’e superposée se seront successivcmc: fondues. Les pluies demeurent étra MON pères à cet intarissable phénomène; elles sont, comme on l’a vu au mot 'Météores , .le résultat de la fonte des neiges déterminée souvent par l’étin- celle électrique; elles ne tombent point ou ne tombent que très-extraordinaire- inen tau-dessus de la région des neiges .éternelles, ou l'atmosphère raréfiée -semble s’être purgée de ces vapeurs que leur poids retient flottantes sur les couches assez épaisses pour les >soutenir, et que le vulgaire appelle i l'air. Les pluies étaient d'ailleurs inu- tiles ou nulle végétation n’avait be- soin d’arrosement; elles sont réser- wées pour ces pentes inférieures où la i nature paraît se montrer d’autant plus jprodigue de Végétaux magnifiques, «jqu’à peu de mètres au-dessus elle de- \ vient totalement stérile. Le voyageur qui , descendant du commet d’un Mont primitif, s’arrache à i la majesté d’un spectacle où le ciel aîvec ses astres et l’eau sous ses for- rmes concrètes, brillent à l’envi dans uun silence de mort, voit la nature i changer graduellement de physiono- liraic à mesure qu’il rentre dans cette > iphère inférieure où il vit habi- I tuellcment. Ayant déjà fait connais- sance pendant son ascension avec les mbjets qu’il va retrouver, les chan- ['einens qui s’opèrent autour de lui siont moins frappans au retour que • lorsqu’il gravissait. Il ne reverra | plus de glaces solennelles; celles des I plaines, durant l'hiver, ne sont quelcs t tristes et passagers résultats d’une sai- son rigoureuse dont le printemps le dédommagera. Au faîte des Monts à placier, h n’existeà proprement parler i jamais de printemps, une seule saison fjT règne, on la pourrait appeler po- laire, car la nature s’y montre com- me aux pôles, muette, aride, res- plendissante, invariablement mono- tone; aussi nous avons dit ailleurs ; j « Qu’on pourrait considérer les deux , moitiés du globe comme deux Mon- ■ j tagnes immenses , opposées base à phase, dont la ligne équatoriale se- rait le vaste pourtour, et dont les I deux pôles seraient les cimes arron- ;; dits avec leurs éternels glaciers. » Et MON i59 comme à mesure qu’on s’élève dans les Alpes , on trouve sur leurs flancs des régions variées , où selon l’expo- sition , les abris , la nudité , la séche- resse , l’arrosement et autres causes d’humidité et de chaleur, mille ob- servations climatériques se peuvent observer; de même à mesure qu’on s’élève sur l’une des deux grandes Montagnes terrestres de leur base commune à leurs sommets distincts , c’est-à-dire de l’équateur aux pôles , on est frappé des pertui bâtions occa- sionées, dans des proportions plus considérables , par les mers, parles bassins, par les déserts dépouillés ou par les ramifications des Montagnes sur la physionomie des lieux. De telles variations par rapport aux hau- teurs respectives de la surface du globe les moins imparfaitement ob- servées jusqu’à ce jour, ont été soi- gneusement traitées par notre colla- borateur Guillemin dans la section botanique à l’article Géographie du présent Dictionnaire , et pour éviter toutes répélitions inutiles, nous y ren- voyons le lecteur. La limite des neiges éternelles et des glaciers n’est pas la même sous toutes les latitudes dans les hautes Montagnes primitives ; ellecommence à diverses élévations , selon qu’ou s’éloigne de la zone torride pour re- monter vers le nord. On a imaginé que cette limite marquait une grande courbe partant des pôles et passant entre deux mille quatre et deux mille cinq cents toises au-dessus delà surfa- ce de l’Océan sous l’équateur; on a ensuite imagiué au-dessous de celle li- gne d’au très lignes, dites Isothermes ou d’égale température annuelle moyen- ne , en supposant que ces isothermes circonscrivaient exactement les zones de propagation ascendante des Plan- tes et des Animaux. Cette théorie a fait fortune , mais on n’y doit pas accorder plus d'importance que ne lui en accorde sans doute son au- teur même, qui a fort bien senti que le phénomène de la hauteur à la- quelle se conservent les neiges dans la saison la plus chaude de l’année, iCo MON est très-compliqué et dépend autant des indexions de ses lignes isother- mes, que de celle des inflexions des isothères, lesquelles sont des lignes de température égale des étés. Tant de circonstances locales influent sur l'état de l’atmosphère , qu’il est pres- qu’impossible d’établir des règles cer- taines sur de tels points de géo- graphie physique. Les observations exactes ne sont d’ailleurs pas assez nombreuses. Quelques faits partiels recueillis par Pallas , Saussure, Do- lomieu, Ramond , Deluc , Cordier, Humboldt > Bréislak, de Buch , et par nous-même, pourraient un jour servir de matériaux à quelque bon ouvrage de ce genre; mais quel voya- geur vit et compara assez de Montagnes pour étendre à toutes celles de l’uni- vers des raisonnemens faits d’après l’examen de quelques points élevés des Cordilières du Mexique, des îles africaines , de la péninsule Ibérique y compris les Pyrénées , de l’Auvergne , des Alpes, de l’Italie, de l’Etna , du Hartz, des Monticules delà Saxe ou de la Bohême, des chaînes Scandina- ves et des hauteurs de l’empire britan- nique? Que sait-on de très-positif sur le Caucase dont pourtant on a beau- coupécrit, sur le plateau d’Asie, sur les sommets de la Chine, sur cetHyma- laya dont on exagère probablement la hauteur? Qui mesura les Gates, le Bélour, ou le Buckliri , et qui nous pourrait dire à quels systèmes se rat- tachent ces Monts asiatiques ou s’ils sont isolés? Sait-on rien des chaînes de l’Arabie ou de ces sommets de l'A- byssinie dont Bruce rapporte que les entassemens sont si étranges, et que nous croyons avoir lait primitive- ment partie de la même terre que la presqu île arabique? Quan taux autres inégalités de l’Afrique et de 1 Atlas lui-même , si voisin de nous , ces Montagnes, dont aucune ne fut me- surée, sont tracées au hasard sur les cartes. En jetant les yeux sur le cata- logue des hauteurs connues du globe, ou ne trouvera qu’une soixantaine de points connus pour le Nouveau- Monde, dont près des deux tiers, vers MON son milieu seulement, ont été dé- terminés par Humboldt. Le reste, soit au sud soit au nord , moins qua- tre ou cinq sommets des Etats-Unis ou de la côte nord-est , est absolument inconnu. Une telle pauvreté de reu- seignemens ne commande-t-elle pas la plus grande économie de comparaison entre le connu et l’inconnu ? Pour préciser l’élévation à laquelle telle ou telle ligne isotherme exerce son influence sur telle ou telle pro- duction organisée de la nature , il ne suffit pas d’avoir mesuré avec un baromètre ou géodésiquement , à quelle hauteur sur telle ou telle Montagne on a renconLré un Végétal plutôt qu’un autre, et jusqu’où le mêmeA égétala persévéré; selonlesdi- verses expositions sur une même Mon- tagne, la même Plante commencera et finira d’y paraître plus bas ou plus haut. Nous avons vu dans beaucoup de chaînes où n’existaient pas de gla- ciers véritables, mais où persévéraient toute l’année des masses de neiges in- destructibles, ces masses, nommées ventisqueros sur les Monts d’Andalou- sie, résister sur certains points à deux et trois cents toises au-dessous des lieux où elles persévéraient ailleurs. Nous avons encore vu , en traver- sant les parties les plus élevées des grandes Pyrénées du groupe as- turien , à l’est de la vallée de Navia de Suarna , des neiges amoncelées aux mois de juillet et d’août, à la li- sière inférieure de plusieurs massifs d’Arbustés, tandis que les sommets élevés de plus de trois cents toises au-dessus de ces neiges en étaient to- talement dépouillés. Ou observe sou- vent, en allant directement de Ma- drid à Saiul-Ildefonse , à travers une partie du système carpétano-vetloni- que, où la neige ne fond pas tous les ans , que c’est dans quelques fon- drières situées bien au-dessous des points culminans que cette neige se conserve. On sait que sur l’Etna, les neiges permanentes commencent dès» i5oo toises et au-dessous , lorsque par | la latitude de la Sicile elles ne de- vraient commencer que vers i4i8. MON L’exposition générale vers le nord ou vers le sud, exerce nécessairement une grande influence sur la per- manence ou la Tonte des neiges ; néanmoins sous la même latitu- :de, sur un même contre - Tort et lu même côté d’une chaîne, une es- pèce alpine peut se rencontrer bien ui-dessous, ou bien au-dessus de la i iigne où elle se rencontre à de faibles iiislances, et nous pourrions même ùter beaucoup de ces Plantes qui des- cendues en plaine, par certaines /allées, s’y perpétuent, mais tou- jours sous l’influence alpine , car elles ne se reproduiraient pas si on ■ es semait en des lieux éloignés des âmes d’ou elles émigrèrent. Il est bien vrai qu’au-dessus d’une certaine élévation disparaissent quel- ques formes végétales ; que les fo- rêts n’ombragent les pentes des Mon- agnes que jusqu’à certaine hau- teur: et que peu après la ligne des . leiges permanentes , cesse ordinai- t emenl toutevégétation ; mais on tom- - >erait dans une multitude d’erreurs ; i l’on prétendaittrop préciser lesclio- es ; aussi suffit-il d’avoir voyagé ; t observé pour sentir, par exemple, ombien se compromettrait un géo- egue qui, ayant visité Ténériffe, | près tant de voyageurs qui herbori- èrent dans cette île , sans parler des oyageurs qui doivent y herboriser ncore , appelant la botanique au se- ours de ses systèmes , fixerait rigou- eusement une région des Drago- iers , des Lauriers ou des Fougères , ttendu premièrement que cette der- iére n’existe pas, et que les autres 3Ut très-irrégulièrement étendues, ous croyons devoir conséquemment ■«gager iout savant qui préparerait n grand travail sur les Canaries, à niter sur le chapitre des zones vé- nales la sage circonspection delium- * oldt , auquel on pourrait peut-être reprocher d’avoir mis ailleurs trop de Ligueur dans quelques-uns de ses I bleuis touchant les Liantes , mais ! tu au sujet des cinq régions vé- | étales du Pic ( Voyage, T. I, p. ■ t>5 et suiv.), a dit des choses cxccl- MÜN iGi lentes, et dont nous pouvons garan- tir l’exactitude. Dans cette circons- tance, Humboldt a laissé à chacune de ses zones la latitude nécessaire pour que leurs limites se pussent con- fondre avec celles des zones voisines ; le savant voyageur ne les a pas pré- cisées à une toise près; il a dû recon- naître qu’on ne peut citer une créature qui soit pour ainsi dire emprisonnée entre deux nivaux barométriques. Le Végétal que nous avons trouvé être le plus étroitement soumis à la règle des hauteurs , est le Calumet de Mascarei- gne (Nastùs, Juss.J, magnifique Bam- busacée alpine , qui ne commence à se montrer dans l’île qu’elle orne, qu’à six cents toises environ au-dessus du niveau de l’Océan , pour cesser entre huit ou neuf cents et former ainsi l’île étant ronde , une ceinture tempé- rée entre la région torride et la région froide; ceinture qu’interrompt , seu- lement en un point, l’aride pays brûlé du Volcan. Si l’île eut eu cinq ou six cents lieues du nord au sud , et qu’ayant vérifié le fait du cantonne- ment du Nastus sur vingt lieues de son contour, nous eussions décidé que ce phénomène se reproduirait exac- tement d’une extrémité à l’autre du pays , nous eussions commis au moins une imprudence. Mascareigne étant trop circonscrite pour que de l’une de ses extrémités à l’autre on puisse reconnaître d’effet climatéri- que subprdonné au parallélisme, nous n’hésitérions point à tracer la ceinture formée par les Nastus sur une carte, les hauteurs du pays y étant suffisamment reconnues. Au moment où nous achevions ce paragraphe de notre article Monta- gnes, on nous remet un Mémoire de Ramond sur l’état de la végétation du Pic-du-Midi de Bagnères, ouvrage digne de la plume de l’un de nos meilleurs écrivains , et rempli d’ob- servations excellentes qui, en confir- mant ce qui vient d’être dit, ajou- tent de nouveaux faits à l’histoire des grandes inégalités du globe ; nous procurerons à nos lecteurs un véritable plaisir, en substituant à ce 1 1 TOME XI. 16a MON que nous voulions encore en dire, quelques passages extraits d’un tra- vail auquel nous engageons les na- turalistes à recourir, parce que tou- tes les parties en sont également bien traitées. « On s’est plu depuis long-temps, dit l’infatigable investi- gateur des Pyrénées , à considérer la distribution des Plantes sur le penchant des Montagnes , comme une représentation de l’échelle vé- gétale , prise de la base de ces Mon- tagnes au pôle. C’est un de ces grands aperçus qui naissent d’un premier coup-d’œil jeté sur l’ordon- nance de la nature, et qui appartient à l’instinct delà science, plutôt qu’à ses méditations Nul doute que l’abaissement progressif de la tem- pérature ne dispose les Végétaux à se ranger sur les divers étages des Monts comme aux différentes zones de la terre. Il est reconnu par exem- ple que les Arbres s’arrêtent à cer- taines hauteurs, comme à certaines latitudes , et qu’il y a une analogie rèmarquable entre les Plantes voi- sines des glaces arctiques; mais on doit s’attendre aussi à trouver cette conformité plus ou moins modifiée {iar la nature des deux stations et es circonstances qui les distinguent. Des températures qui semblent pa- reilles , à ne considérer que leur terme moyen , sont loin d’avoir la même marche et d’être pareillement graduées. On ne retrouve au nom- bre de leurs élémens , ni le même ordre de saisons , ni une succession semblable des jours et des nuits. L’état de l’air , le poids de ses colon- nes , sa constitution et ses mélan- ges , la nature des météores dont l’atmosphère locale est habituelle- ment le théâtre , viennent encore apporter, dans la similitude générale, des dissemblances particulières. En- suite les terrains ont leurs exigen- ces; la dissémination , les migrations des Végétaux ont leurs caprices; et les diverses régions du globe, diver- sement dotées dans les distributions primitives , livrent à l’influcuce de climats analogues des séries d'espèces MON toutes différentes. Ainsi la similitud« qui paraît régner entre la végétatioi alpine et la végétation polaire, doi! se borner à des ressemblances géné-| raies , et porter plus rarement sui les espèces , plus souvent sur certain» genres et certaines classes. Les ob- servations de détail qui tendent spécifier exactement les faits parvienup de livres. Il n’était réellement i Europe que les points pyrénaï- mes , dès long-temps si bien ob- rvés par le savant Ramond , le :ntre volcanique de la France ex- oré par Desmarcsl père , Faujas et llustre Montlosier, les Hautes-Al- es et le reste de la Suisse, l’Etna, di- sses parties des Apennins , les an- actuosilés plus ou moins élevées de i Germanie , ou l’étude bien dirigée sla minéralogie a formé de bonne fured’exccllens géologues , enfin les laines Scandinaves et les inégalités ~S îles Britanniques, qui pusscntèlre ^pulécs passablement connues avant uenous eussions a joutéà la masse des 'ils recueillis par nos prédécesseurs t nos maîtres , ceux que nous avons ubliés sur les systèmes alpins de la cninsnlc Ibérique , systèmes qui ne sont pas des ramifications des Pyrénées , comme on l’imprimait encore naguère , et comme on le grave toujours sur les cartes routi- nières reproduites par les spécula- teurs en géographie. Les hauteurs, en quelques points de l’Amérique, ont été fort bien décrites par Humboldt ; mais nous le répétons parce que la vérité doit être souvent répétée , il n’existe pas dans tout cela de maté- riaux suffisans pour établir des théo- ries qui puissent satisfaire celui dont la vérité est l’unique besoin. La publi- cation hâtive de systèmes conçus d’a- près des faits de localités, entraîne dans mille fausses routes les jeunes voyageurs qui n’ont pas encore secoué l’autorité d’une école; n’observant qu’à travers les idées qu’on y déve- loppe, ils voient trop souvent les cho- ses moins comme elles sont que com- me on leur a dit qu’il les faut voir, et ne cherchant que des preuves à l’appui des vues qu’on leur donna comme les meilleures, ils négligent long-temps les voies que semble leur indiquer la nature même. Pour terminer ce qui concerne le chapitre des Montagnes primitives , généralement les plus hautes du glo- be , nous donnerons un aperçu de l’é- lévation des limites de la neige per- manente sur leurs pentes ou sur leurs cimes, et selon les climats géographi- ques, qu’il ne faut pas confondre avec ce que, dans notre Résume de la Géo- graphie d’Espagne, nous avons ap- pelé climats naturels. Nous devons faire observer que celte ligne des neiges permanentes n’a guère été calculée que pour l’hémisphère bo- réal ; qu’elle sera probablement plus basse pour l’hémisphère austral ; qu’elle s’abaisse ou s’élève sur les mêmes systèmes de Montagnes , selon l’exposition du nord ou du sud ; cl qu’il se trouve des cimes sous un même parallèle, où se remarquent de grandes variations, ainsi que nous l’avons signale tout à l’heure en par- lant de l’Etna. Nous avons de for- tes raisons de croire qu’on renon- cera quelque jour à l’idée de mesu-t » 66 MON rer la limite dont il est question , d’après la latitude des lieux , et qu'on se bornera à exprimer ce phé- nomène si remarquable dans l’his- toire des Moutagnes , en signalant, our chacune individuellement , la auteur du zéro perpétuel , sauf à faire monter ou descendre ce terme sur chaque sommet , selon que l’été aura été plus ou moins chaud. toises, mètres. Sous l’équaleur aux Andes. . . . 2460 — 4^9^ Sous le 19e degré, au Mexique.. . 235o — /p^° Sous le 28° 17’, au pic Ténérffle. 1700 — 33i3 Sous le 3o degré, pentes nqéridio- nales de 1 Hymolaya 1960 — 38oo pentes septentrionales des mêmes Montagnes z6o5 — 5oyy Sous le 37° 10’, à la Sierra-Néva- da d’Andalousie, pentes sep- tentrionales seulement. . . . l3oo — 2534 Sous le 3y° ® l’Etna 1418 — 2760 Entre les 4 1 et 4^9 ’ au Caucase. l65o — 32 16 Entre les 42 et 43°, sur les Py- rç'nées , pentes méridionales. . l3oo — 2534 pentes septentrionales. . . 145.0 — 2826 Entre les 45 et 47°, dansles Alpes. 1370 — 2670 Entre les 61 et 62°, en Norvège. 85o — 1657 Sous le 65°, en Islande 55o — 1072 Entre les 65 el 70°, en Laponie. . 366 — yi3 Entre les 76 et 78°, à la Nouvelle- Zemble et au Spitzberg. . . . i5o — 296 Contre les Monts primitifs , au noyau desquels on ne saurait re- trouver les moindres indices de rien qui ait vécu , s’appuient des Monta- gnes moins élevées, ou se lient et s’anastomosent des chaînes, des con- tre-forts, et des éperons qu’isolent en partie des cols et des vallées plus ou moins larges. Ces systèmes dont le Calcaire semble formel; la masse, sont appelés Secondaires. Ils durent être , en effet , postérieurs à l’éléva- tion des nœuds primitifs qui viennent de nous occuper, et auxquels l’obser- vation prouvera tôt ou tard que tous les systèmes secondaires se rattachent ou furent originairement subordon- nés. La substance constilutricc s’y montre souvent tellement homogène et compacte, qu’eu la désignant sous le nom do Calcaire alpin, on lui étendit le nom de primitif ; en effet, le Calcaire ainsi désigné , est pri- mitif par rapport à tout autre Cal- caire que nous offre la croûte terres- tre; mais de ce qu’on n’y retrouve MON nulle trace reconnaissable d’êtres or* ganisés quelconques , il ne s'ensuit pas qu’une création d’êtres organisé» absolument effacés quant aux formes* n’en ait pas préparé la modification! matérielle, c’est-à-dire la masse» Buffon avait pensé que tout Calcair» possible devait l’existence aux débrit animaux. Cette grande idée, qui 3 trouvé des approbateurs et des an- tagonistes, nous paraît fondée à cer* tains égards. L’ammalité ne crée poin le Calcaire , mais elle l’extrait de fluides qui en tiennent les élémens es solution ; et quand le globe fut recou* vert par les eaux, des Animaux mat lins ayant commencé le départ d< cette substance, il esttrès-possiblequi des changemens survenus plus tare dans la nature de ces eaux par quelqui catastrophe physique dont nous n’es-f saierons pas de rendre raison, aien opéré son remaniement; comme i i- arrive dans ces fosses ou des maçon; > éteignent des piçrrcs calcinées remi plies de Cérites ou autres Coquille; parfaitement reconnaissables , lesl quelles disparaissent à jamais pou} • se délayer en une masse de Chauit - parfaitement homogène. C’est posi : térieurement à une telle opération faite en grand dans la nature, qui la vie put recommencer pour ser- vir d’agent à la reconstruction d’uii nouvel univers autour d’un premie» monde dissous et précipité en dépoli sédimenteux sur les rochers qui for- maient son noyau. Ces rochers ser- vant de support aux sédimens dti vieux monde, soulevés au-dessus >t de l’Océan d’alors , comme on l’a vu à l’article Mer, portaient su« leurs pentes de vastes couches de cé Calcaire de remaniement, aujour- d’hui nommé primitif, et à travers les-1 quelles les eaux pluviales ne tardèrent pas à creuser des vallées, tandis que lt| dessèchement y causait d’immensea crevasses ; celles-ci , agrandies par le temps, séparent aujourd'hui de plu-, sieurs lieues des fragmens qui furent» autrefois contigus, ou sont devenues^} ccs vastes cavernes propres au Cal-jj cairc alpin; de tels accidcns prou-jj MON ent que la masse pâteuse a éprouvé in retrait considérable par le dessé- herneut; l’affaissement des soutcr- ains résultés d’une telle cause, a hangé et modifié à plusieurs reprises 1 é , s’observait durant le coucher lu soleil. Des géographes, qui jusqu’ici n'ont M’as adopté une nomenclature uni- larme, ainsi que nous l’avons fait MON 16g sentir à l’article Mek , ayant ap- pelé Chaînes des massifs de Monta- gnes , quelques-uns ont imaginé que toutes les Montagnes s’enchaînaient ; cette erreur provenue d’un abus de mots, a donné lieu à ces bizarres planisphères où nous avons déjà dit qu’on fit faire aux Alpes le tour du monde, tantôt par dessus, tantôt par dessous les flots. En dépit de telles rê- veries , on observe chez la plupart des groupes de Montagnes qu’on liait les unes aux autres, des séparations très -considérables qui proscrivent toute idée d’unité. La division la plus naturelle qu'on en puisse faire doit consister en Systèmes, et nous comprenons par ce mot : des amas de grandes inégalités de la surface du globe, composés de points cul- minans d’une même formation de Roches, d’où rayonnent ou descen- dent parallèlement , causés par des fracassemens ou séparés par l’action des eaux courantes , des contre^forts de nature diverse, lesquels s’abaissent graduellement jusqu’aux coteaux qui en forment comme les racines , et que limitent des plaines ou des mers. Chaque système fut originairement une île et apparut à la place conti- nentale qu’il domine à son tour et en raison de la quantité d’eau dont 1 Océan environnant s’était appau- vri. Qu’on suppose une diminution de deux ou trois cents toises encore, plusieurs archipels seront métamor- phosés en systèmes de Montagnes, où des îles actuelles se trouveront des sommets et les détroits des cols; ce qui cependant n’établit pas que ces systèmes existent déjà tout formés sous les eaux ; il faudra, pour en com- pléter les formes alpines , que le dessèchement y cause des crevasses au moyen desquelles plus d’une cou- che calcaire que préparent horizon- talement des Animaux sera soulevée, renversée et déchirée par les eaux pluviales après l’exondation. Les Montagnes ont jusqu’ici été si légèrement observées , les faiseurs de cartes en onlguilloché le globe dans un tel esprit de caprice et d’invention , 170 MON qu’il est très -difficile d’établir s’il s’en trouve en beaucoup de contrées où l’on en marqua , et s’il ne s’en trou- ve pas dans plusieurs autres où l’on n’en a point buriné; il suffisait qu’un voyageur eût signalé quelque colline sur une plage nouvelle par un nom propre , pour qu’on gravât des Alpes où n’existent peut-être que de sim- ples monticules; avait-on entrevu l’embouchure d’une rivière sur une côte inconnue , on lui dessinait aus- sitôt un .beau bassin environné d’un grand mur de hachures : existait- il une pointe de terre avancée dans la mer, il lui fallait aussitôt une charpente , et comme la Bretagne est, par exemple, formée d’un sys- tème granitique très-prononcé , on la liait aux Vosges et aux Alpes par un chaînon imaginaire destiné à sé- parer le bassin de la Lobe de celui de la Seine, tandis que d’un autre côté on poussait un puissant contrefort des Pyrénées de Bigorre à la Tour de Cor- douan pour cbarpenter le pays de Médoc, baigné par la Gironde et par l’Océan. Cependant l’espace qui s’é- tend de Bordeaux à la Tête de Buch, et sur lequel on dessinait des Montagnes dans les cartes anté- rieures à celle de Cassini , est uni comme une table; son point le plus élevé ne l’est pas de six toises au- dessus des moyennes eaux du bassin d’Arcachon ou de la Gironde. C’est dans cet esprit que, vers l’est, ou a uni les Pyrénées aux Cévennes, pour en faire un éperon des Alpes , et qu’on a poussé la chaîne Pyrénaïque jusqu'à Cadiz pour l’unir à l’Atlas , aux monts de la Lune, etc. ; de même en Améri- que on a épandu les Arides sans inter- ruption, d’un côté jusqu'au cap Ilot n, et de l’autre jusque vis-à-vis le Kaint- schatka , où par les Kourillcs on les rattache aux volcans d’une presqu’île à peine connue, puis au grand pla- teau de la Tartarie , puis au Cau- case , puis enfin jusqu’à nos chaînes européennes! Toutes ces liaisons sont imaginaires, l’avenir le prouve- ra, Nous ne pouvons cependant assi- gner encore la circonscription des di- MON vers systèmes telle qu’elle résultera d’une connaissance plus approfondie delà surface du globe; mais nous croyons entrevoir l’existence de plu- sieurs systèmes principaux isolés les unsdes autres ; de pluspelitsletir sont intermédiaires , ou sont épars çà et là. Il serait maintenant impossible d’énu- mérer ces derniers, les grands eux- mêmes étant fort mal déterminés quant aux formes et à l’éténdue; on s’est jusqu’ici bien plus occupé de leur hauteur et de leurs productions botaniques ou minérales , que de leur disposition topographique , qui fut long-temps si mal rendue , que la confusion s’en augmenta; on les représentait de profil quand on était sensé voir le pays à vol d’oiseau; on en chargeait le papier partout où restait du blanc ; selon la place qui demeurait à la disposition du dessinateur , se traçaient des pics et des rochers plus ou moins éle- vés, tantôt enchaînés les uns aux autres pour former une sorte de ram- part , tantôt jetés au hasard , de fa- çon à imiter les vagues d’une mer clapoteuse ou des taupinières. Ce n’est guère que vers le milieu du siècle dernier qu’on essaya de rendre raisonnablement la topographie ; ce sont des ingénieurs et des officiers français qui en eurent l’honneur , et le dépôt de la guerre , établis- sement d’une grande utilité, formé durant la révolution , perfectionna l’art de représenter raisonnablement le terrain. On n’en disputa pas moins, et l’onn’en dispute pas moins encore, pour savoir comment les ombres doi- vent être projetées, et s’il faut ou non un côté de jour avec un côté sombre afin d’exprimer convenablement les pentes selon des coupes horizonta- les. Pour nous qui avons fait une étude suivie de ce genre de des- sin , sans maître et constamment d’après nature , nous pensons que l’une et l’autre méthode a ses incon- véniens quand on s’y lient exclusive- ment ; il les faut savoir combiner. Nous donnâmes un premier essai de notre manière dans une carte de MON Mascareigue publiée dès l’anxi de la république; cette carte produisit quel- que effet chez les graveurs; plusieurs ont eu le bon esprit de profiter de l’excellente leçon qui leur fut dori- ; née en cette occasion par le burin de Blondeau , l’un des premiers artistes en ce genre , et dont notre .plan de la Réunion commença la i belle réputation méritée. Depuis , mous avons eu beaucoup d’occasions > de constater la supériorité d’une méthode combinée qui consiste à représenter avec vigueur les points censés les plus voisins de l’œil , en décroissant de ton selon les abais- -semens, et en traçant des hachures 1 mourantes qu’on doit diriger selon lia route que prendrait une goutte -de pluie tombée sur le terrain et i coulant selon sa déclivité. Quel- ques tons clairs pourront être jetés avec goût et économie çà et là dans lies sommets, lorsqu’on n’aura pas ;à craindre qu’ils y produisent à 1 l’œil l’elfet de pentes douces ou - de plateaux ; quant aux escarpe- imens à pic formés de rocs, on peut j y ménager tous les blancs qu’on ju- gera nécessaires à l'effet , parce que lies accidens qu’on y représentera donneront suffisamment l’idée de Heur importance, sans qu’il soit né- cessaire de recourir à des tons fon- 1 cés pour la faire apprécier. 11 n’est .pas d’accident de Montagne qu’une ■ main exercée ne puisse très-bien ex- primer, et que l’auteur de cet article ne soit parvenu à rendre parfaitement : reconnaissable , selon le témoignage ' des grands capitaines sous les or- dres immédiats desquels il eut l'hon- 1 ncur de servir sa patrie, et qui jugè- |ï rent plus d’une fois , la veille d’une bataille , et d’après ses reconnaissan- ces , du terrain sur lequel ils devaient opérer et vaincre. On a appelé 'l'erliaires^QS hauteurs dont la formation paraît être plus moderne que celle des systèmes se- condaires ; la confusion qui règne souvent dans les fragmens dont ces ‘Montagnes tertiaires se composent, * ffiouve que leur origine résulte de ré- MON 171 volulions physiques qui ne pouvaient avoir lieu avant que des Monts anté- rieurs eussent existé, et qu’il se fût même opéré de grands fracassemens dans ceux-ci. Des Montagnes de ce genre , c’est-à-dire postérieures à tou- tes autres, se peuvent aussi former chaque jour aux dépens d’un sol qui s’élève ou qui s’affaisse , et que travaillent les eaux pluviales ou quel- qu’un de ces débordemens appelés déluges par les historiens. Quant à l’élévation ou bien à l’abaissement du solquenous croyons pouvoir changer la physionomie de la croûte du globe en divers lieux, il est impossible d’en révoquer en doute les immenses effets. Nous ne connaissons pas assez la nature des couches dont se forme le globe , même à peu de profondeur, pour prononcer qu’il n’est pas de ces couches qui , sur de grandes éten- dues , ne puissent absorber de l’eau, et s’en pénétrer au point de se gon- fler comme le font des éponges pré- parées introduites dans les plaies d’un blessé et qui les dilatent ; on sent que par un pareil mécanisme opéré en grand dans l’univers, des contrées entières ont dû se soule- ver, et nous avons oui dire qu’un géologue , dont plusieurs opinions ont acquis beaucoup de poids, at- tribuait à de telles causes le soulève- ment général des régions Scandina- ves, en expliquant par elles la dimi- nution en profondeur des eaux de la Baltique. Quoi qu’il en puisse être de l’élévation générale attribuée à ces ré- gions du Nord, on en eut des exem- ples ailleurs, tandis qu’au contraire des couches ^inférieures plus facile- ment péné trahies par l’eau que cel- les ou cet élément ne produisit que de la dilatation, ont dû, en se délayant, être entraînées; il est alors demeuré des vides inférieurs dont l’effondrement a produiten petit ce que nous retracent en grand les systèmes primitifs, c’est-à-dire des cassures abruptes , des précipices, et; l’élévation de quartiers de terrain qui ont plus tard reproduit toutes les for- mes que nous reconnaissons dans les ï72 MOIS Montagnes antérieures. Il n’esl pas jusqu’aux vents qui n’aient le pouvoir de modifier le terrain au point de pro- duire des espèces dejMontagnes'; mais celles-ci sont mobiles et changeantes comme la cause qui les élève, qui les abaisse ou qui les promène. V. Dunes. Les plus hautesMontagnes connues paraissent être celles de l’Asie mi- toyenne sur les confins du Thibet et des Indes; les Andes, dans l’Améri- que méridionale, sont les secondes en élévation; nos Alpes, si imposantes, ne viennent qu’ensuite. Pour connaî- tre les différences qui existent entre elles sous le rapport de leur hauteur, et pour les mesurer, on a imaginé di- vers procédés. Le meilleur est , sans contredit, celui dunivellement;mais comme c’est une opération longue et difficile , on ne l’emploie que dans le cas oh pour établir quelque canal à travers des cols et ce que le général Andréossy a proposé de nommer Dé- pressions, il est essentiel d’obtenir des résultats de la dernière rigueur. Au reste, on peut simplifier cette méthode, ou du moins la généra- liser à de grandes distances autour de soi, en notant, à chaque station, à quel point des lieux oh s’étend la vue , correspond la station. C’est par ce moyen que nous avous essayé avec succès de déterminer quelle de- vait être la forme des rivages de la Caspienune desséchée , représentée de nos jours par le bassin de Grenade, en Andalousie, à mesure que l’eau s’en retirait de cent mèti'es en cent mètres. Une seconde manière de dé- terminer la hauteur des Montagnes consiste dans les opérations géodési- ques. On devrait croire que celles-ci ne sauraient tromper, cependant on voit les hommes les plus habiles qui en ont fait usage dans la détermination d’un même point , ue pas être tombés d’ac- cord; ainsi, Feuille, Pingré et de Bor- da ,qui mesurèrent le pic deTénériffe par des triangles, ne l’évaluèrent pas de la même façon , ctlcs deux derniers trouvèrent eux- mêmes des résultats différons entre plusieurs de leurs tra- MON vaux. Pour obtenir plus de célérih dans la mesure des hauteurs du glo- be , c’est le baromètre qu’on emploi ordinairement. La commodité de cet instrument le rend préférable ; il! faut seulement prendre garde de 1 casser dans les excursions alpine: oh les chemins ne sont pas ordinai- rement faciles. On sait que si l’on plonge dans unj petit vase rempli de mercure , l’ex- trémité d’un tube de verre, ferm riar le haut , et dans lequel on a opér e vide, la pression atmosphériqu_ exercée à la surface du métal liquide, contraint celui-ci à refluer dans le tube oh rien ne lui oppose de résis- tance, et à s’y élever jusqu’à ce que le poids de la colonne de mercure introduite dans ce tube contrebalance la pression , c’est-à-dire que le mercure monte j usqu’à ce que le poids de sa co lonne soit égal à celui de la colonne de l’atmosphère reposant sur le vase oh le tube plonge. La découverte de ce fait illustra Toricelli. Pascal l’appliqua à la détermination de ces Monts ae l’Auvergne , dont nous de- vons à l’éloquent et savant Montlo- sier une si bonne description ; il sentit qu’à mesure qu’on élèverait le baromètre au-dessus de la sur- face du globe , les colonnes at- mosphériques qui agiraient sur lui devenant plus courtes, et consé- quemment plus légères, le mer- cure, moins pressé par leur poids , baisserait dans son tube. Il ne s’agis- sait plus que de trouver des règles ou formules qui donnassent le plus exac- tement possible les élévations corres- pondantes à des longueurs de colon- nes barométriques connues ; c’est à les établir que plusieurs géomètres et l’illustre Laplacc particulièrement ont mis tous leurs soins , et ils y sont parvenus. On consultera utilement à ce sujet la note xi qui termine le tome Ier de la Géognosie de D’Aubuisson- des - Voisins, auteur dont nous ne partageons pas toutes les idées , mais qui nous paraît être à l’abri de la critique en ce qui concerne l’ap- plication du tube de Toricelli à la MON nesure de la hauteur des Montagnes. Quelques essais ont été faits pour . cadre sensibles à l’œil les rapports d’un grand nombre de hauteurs calculées ; le premier qui en lor- ma un tableau comparatif de quel- que mérite fut, en 1806, Méchel , 'i Berlin; cent quarante - quatre joints sont relatés en toises, dans :.jon travail, avec une échelle sur Mes côtés du cadre, où la hauteur i lu mercure dans le baromètre est [exprimée en pouces pour les hauteurs c correspondantes. Le ballon dans i lequel le célèbre Gay-Lussac s’é- Ueva à trois mille six cents toises d dans l’atmosphère, y montre la plus 4, grande hauteur où l’Homme soit teucore parvenu. La disposition du ta- ioleau de Méchel est claire, mais dis- gracieuse, les Montagnes y étant ren- dues par des pointes qui ressemblent iux dents d’un vieux peigne ébréché. 'Après Méchel , quelques graveurs ont R eproduit des tableaux comparatifs , .• ;t les coupes de terrains et de Monta- gnes ont pris faveur sous les auspices i l’un savant qui sans doute aujour- 1 l’hui en reconnaît l’inconvénient par < es raisons qu’on trouve déduites dans notre Résumé Géographique d’Espa- t ;ne [V. p. 73 ). IL faut distinguer des lissais malheureux qui ont été faits dans ce genre, celui de Louis Bru- guière, si bien gravé par Ambroise 1 Tardieu, et celui de Perrot. Ces deux ■compilations assez ingénieuses ont r par u en 1826; on n’eu saurait trop 1 recommander l’acquisition aux géo- : ogues qui veulent, d’un coup-d’œil, ; uger des principales Montagnes de a terre. Dans le tableau de Perrot en en trouve un plus grand nombre , mais il s’y est glissé un peu du délaut pie nous avons signalé dans celui fie Méchel et plusieurs noms mal or- ' thographiés.’ Bruguière a fort habi- lement évite l’inconvénient qui dé- i plaît à l'œil , en donnant à chaque sommet sa forme réelle; le tableau dont il est question représente un ri- deau de Montagnes artistement grou- pées, que couronnent leurs neiges à j la hauteur requise, et parmi lcsquel- MON 17a les se distinguent les cratères avec les fumées qui s’en exhalent. Hauteurs déterminées de quelques points du globe , entre lesquelles se trouvent celles des principales Mon- tagnes. dans l’océan arctique. toises, mètres. Pointe-Noire (Spitzberg) . . . 703 i3ro Le Parnasse(île St.-Charles). 618 1204 Snœfiels-Jockul (Islande). . 800 i55g Ronaberg (île Schéland). . . 644 1255 L’Heckla (Islande) 619 ioi3 Mont Skaling (îles Féroër). 34o 662 lie Kilda 3oo 585 dans l’océan atlantique. Pic de Ténériffe 1920 3742 Monton de Trigo ( Téné- riffe ) 1482 2888 Pic des Açores.. ...... 1237 2412 Monts de Guiinar (Ténériffe). 1225 2387 Pic de losMuchachos (île de Palme dans les Canaries ). 1 19a 2326 Pic de San-Antonio (îles du Cap-Vert) 1 1 57 2255 Pico Ruivo (île Madère). . . 965 1880 Volcan de Fuégo (îles du * Cap- Vert) 66 7 i3nj Sommet de Tristan d’Acuna. 55o 1072 Pic de Diane (île Sainte-Hé- lène ) 420 819 Enchold 4*9 816 MontdeHallay 386 762 Montagne St. -Pierre ( l’As- cension) 347 676 Volcan de Lancerotte ( Ca- naries ) 292 669 Pic de la Corona (île de Pal- me dans les Canaries) . . 292 569 Longwood 275 537 Laguda (Ténériffe) 264 Siq DANS L’OCÉAN INDIEN. Pilon des Neiges (île de Mas- careigne) ig55 38 10 Le Bénard. . . igoo 3703 Montagne d’Ambotismène (Madagascar) 1S00 35o8 Cimandef (ile Mascareigne). 1700 33 1 3 Le Volcan iqoo 2729 Plaine des Chicots, au som- met 1200 233q Pic d’Adam ( île Ceylan ) . . 1166 2273- MON MON 17-i toises, mètres. Plaine des Fougères , au sommet (Mascareigne). . 872 1700 Couli-Candy (î!e Ceylan). . 8^7 i65i Morne du Bras-Panon ( île Mascareigne) 800 1 55g Piton de Viller, sur la plaine des Caffres G25 1217 Piter-Bot (île de France). . 482 842 Le Pouce 4.24 826 Montagne du Corps-de-Gar- de , au signal 3g4 76g DANS l’océan PACIFIQUE ET LA POLYNÉSIE. Mowna-Roa (îles Sandwich). 2577 5o24 Mont Egmou (Nouvelle-Zé- lande) 2371 4621 Opbir (île de Sumatra). . . 2026 3g5o Principal sommet d’Otahiti. 1704 3323 Parmazan (îleBanca). . . . 1S72 3o63 Mont Tobronu ( Otahiti ). . i5oo 2923 Mont d’Arfack (Nouvelle- Guinée) 1488 2901 Blont Gété (île Java). . . 1327 2588 Pic de Jesso (empire du Ja- pon) 1184 2307 Sommet de Bourou ( Molu- ques) 1088 2121 Sommet de la Nouvelle-Ca- lédonie 533 io3o Corne du Buffle ( île Wai- g‘°u) 485 945 Piton deBorabora (îles de la Société) 365 712 Piton d’Oualan (îles Caro- lines). . . • 337 687 DANS LE CONTINENT AUSTRAL ASIEN. Plateau dans la terre de Van- Diémen .1000? ig5o? Plus haute cime des Monta- gnes Bleues (Nouvelle- Hollande) 5gi ii52 La Tête-Noire dans les mê- mes Montagnes 548 1068 Hauts de la rivière des Pois- sons 41 5 809 — de celle de Cambell. . . 347 676 — de celle de Cox 336 66 1 Lac George. 33 1 645 Lac Bartburst 326 636 DANS LE CONTINENT AMÉRICAIN MÉRI- DIONAL. Le Chimborasso ( dans les Andes). . . ...... 335o 653o Le Cnyambé 0120 6o83 L’Autisana Le Cotopaxi . . . L’Altar de los Collados. . . Hinissa. . Le Sangay Le Sinchulahua Le Cotocachi Le Tingarahua Le Rucu-Pichincha El Corazon El Carquairazo Plaine de Tapia Volcan d'Aréquipa Sommet du Turimiquiri (Montagnes de la Nou- velle-Andalousie). . . . Cuchilla de Guana-Guana.r . Plateau de San-Augustin. . Plateau du Cocollar Cerro del Impossible. . . . Pic Duida (dans la Sierra de Parima) La Silla (Caracas) toise», mètre 2992 2960 2730 2717 2678 2670 2570 2543 2490 2469 2.{5o 1490 1 37 1 583: 575' 5324 529 5a n 5oo 5ooç 4g5i 485 48 n 47 ;< 269 io5o 548 533 4o8 297 204( 106! io3( 79: 57I Le Brigantin i3oq i35o 1 255 835 a55 263 2446 1627 Collado de Buenavista. . . Point le plus élevé du che- min de la Guayra à Ca- racas La Venta El Salto Paramo de Mucuehies (Sier- ra-Névada de Mérida). . 2120 4J3a 763 622 465 ‘4*7 121 90SI Quelques lieux habités des mêmes légions. Métairie d’Antisana (dans les Andes ) 4 > 0 ( Polosi Ville de Micuipampa ( au 2002 4000 Pérou). . Tusa ( sur le plateau de 1 856 36i8 Quito) 1 517 2957 2908 Quito, sur la grande place. Ville de Caxamarca (au Pé- >49! rou ) Santa-Fé de Bogota ( Co- 1467 2860 lombie ) i365 2661 Cuenca. 1 35 1 2633 Popayan 910 1775 Mérida . 8*6 1610 Village de San-Pedro. . . . 584 446 1 138 Caracas 869 sis Truxülo 420 Tocuyo 322 627 La Vittoria \ . . . 284 266 583 Villa de Cura 5i8 Nueva Valcncia 247 481 DANS LES ANTILLES. toises, mètres. Montagnes Bleues ( Jamaï-. que ) 1 1 37 2318 La Soufrière (Guadeloupe). 778 i55y [Montagne pelée (Martini- que) 665 1298 Volcan de Saint-Vincent. . 5oo 9/5 DANS LE CONTINENT AMERICAIN SEPTENTRIONAL. i Le plus haut pic des Monts- Rocailleux. . . ogo5 6662 : Le Mont Saint-Elie ( côte nord-ouest) 2828 55 1 3 \ Volcan de Propocatepetl ( Mexique ) 2771 5^00 !’?ic d'Orizaba 2717 5ao5 > Sierra - Névada 2255 4/^ 'Névado de Toluca 2872 L {.621 •Montagnes du Beau-Temps (côte nord-ouest) . . . 2334 4^9 r Pic James (Montagnes-Ro- cailleuses). 1873 365a !. Le Washington (États-Unis). 1087 2021 VPic d’Otter (Virginie). . . 666 1297 Quelques lieux habités des mêmes régions. ■‘Mexico 1168 2277 Walladolid 1001 iq5i \valapa . . . . 677 1 3 iç> Lincinnatus (Etats-Unis).. . 85 160 (Les lacs Supe'rieur, Eric' el Ontario, dans i‘ î bassin du. fleuve Saint-Laurent, sont à 100, 88 ' t 34 toises ou 195, 171 et 68 mètres. ) uns l’ancien continent méridional. AFRIQUE. [Point culminant des monts Geesh 2553 4^79 L’Allas, au sud d’Alger. . i23i 2400 (La liauteur moyenne des cols de la chaîne le 1 Atlas est e'valuee à 5oo toises.) Monts Karrec (Afrique mé- ridionale) io5o 20/(6 ► hhwecherge 917 1787 •Montagne delà Table. . . 601 1190 •• \aniberg 452 882 La Sierra-Léone (Guinée). t\ 35 8/j8 iLc de Sucre (dans la Sierra- Léone) 3g4 7G9 -a Tête du Lion 370 721 La Croupe du Lion (cap de Bonne-Espérance). ... 178 3 17 DANS L’ANCIEN CONTINENT SEPTENTRIONAL. ASIE. toises, mètres. Dhawalagiri (Hymalaya). . 4^9° 8556 Jawahir 7848 Jamautri 3987 7772 ( La hauteur moyenne des cois de ce sys- tème est de 2462 toises.) Petcha ou Hamar (Chine). . 3286 6404 Autre pic sur la frontière de Chine 2634 5 1 35 Montagnes de Sochouda. . 1988 3874 L’Altaï, au sommet d’Italitz- Ivoi (Tartarie) 1678 3270 Petit Altaï 1093 2i3o Elburz (dans le Caucase). . 2795 5447 Kasbeck 2899 4^77 Mont Ararat 1800 35oo Plateau de Daba 2334 4549 Mont Olympe (Malaca). . . 1900 3703 Volcan d’Awatsclia (Kamt- schatka) i£ot 2925 Tumel-Mazecb 1482 2910 Montagne de Me-Lin. . . . 1282 2(198 Mont Ida (dans l’Anatolie). 907 1768 Le Liban i5oo 2924 Mont-Carmel 344 670 Mont-Thabor 3 1 3 610 (En Asie, le de'sert de Coby, qui représente le fond d une antique Caspieunc , est éleve' de 55o toises ou 1072 mètres, et le plateau du pays de Mysore a 400 toises ou 779 mètres ; les steppes de Bucharie passent pour avoir 186 toises ou 062 mètres seulement ) Quelques lieux habités de l'Asie. La ville deBeidara iiS5 2809 Le village de Kergen (Cau- case) 9J1 i834 La vallée du Népaul. . . . G'/jo 1247 La ville d’Aunenour ( Cau- case) 445 865 EUROPE. Nous ne pouvons mieux faire , pour donner une idée des éléva- tions calculées dans ce fragment de l’ancien continent septentrional, que d’extraire d’un excellent chapitre de la Géographie universelle de Malte- Brun (tome vr, page 28 et suivantes) une liste des points principaux, où. nous réduirons ou toises et en mè- tres les hauteurs qui s’y trouvent exprimées en pieds, sans tenir comp- te des fractions; nous n’y changeons MON 176 MON qu’en quelques points la nomencla- ture avec la distribution des systè- mes de montagnes. Système Ouralien qui ,' séparant l’Asie de l’Europe , s’étend du sud au nord, depuis le cinquantième degré de latitude environ jusque vers le cercle polaire arctique. toises. mètres. Pawdinskoi-Kame». . . . 1057 2036 Komchesfskoi . 1410 2761 toises. mètre* Sulitielma (Laponie). . . . 960 1871 Linayegna 17a/ Tulnayegna 67 a i3ls Saulo 634 ia3' ( Le plateau de Laponie entre pour 232 toise dans la hauteur de ses Montagnes. ) Une chaîne maritime forme parallèlement à la côte de Norvège, depuis le soixante-hui lième degré environ jusqu’au cap Nord, ver! le soixante-dixième et demi, un système d’île ou de promontoires fort élèves , et qui sont : (Le plateau de Waldaï, au centre de la Rus- sie d’Europe , dont les eaux s’écoulent dans la Caspienne, dans la mer Noire et dans la Balti- que, passe pour avoir 208 toises, ce qui nous paraît être fort exagéré. ) Système Hyperboréen , parfaitement isolé'du reste des Montagnes de l’Eu- rope ; il s’étend de l’extrémité sud- ouest de la Norvège jusqu’au cap Nord. Le centre , appelé chaîne Do- frine , en est le point le mieux carac- térisé. Le reste se compose de hauts plateaux sur lesquels s’élèvent çà et là uelques chaînes à peu près inclépen- antes les unes des autres. toises. mètres Joke-Field (Péninsule). . . C83 1 33 1 Le glacier de l’île deVaag. 666 129! Le glacier de l’île de FLind. 666 I2C)f Le glacier de file de Seyland. 65o 123' Voriedader 616 I 20C Strovands - Field 616 120c Le cap Nord. . 261 5oc ( La Suède méridionale offre des plateau? élevéj entre lesquels la Ramsgilta et le Taber» dans le Smolaud ont 179 et 172 loifes, et 1< Kinekulle dans la Weslrogolhie , i56. Les lac Vcitcr et Venner y sont à 49 et 24. L'île di Bornholm, dans la Baltique, en a 66. ) Montagnes Britanniques. toises . mitres. Dofre ( Norvège centrale , glacier) 1161 2203 Snée-Hoettan ou Bonuet-dc- Neige„ 1089 2606 Svlt-Field 1109 2161 fxœl-Field. 1069 2073 Tron-Field 1004 1957 Swucku (Mont Serons).. . So3 i(>65 Transtrund 549 1070 ( Entre la Suède et la Norvège existe ici le désert de Svarleborg, élevé de 3oo toises.) toises. mètres. Sogne-Field (glacier dans la Norvège occidentale) . 1229 23g5 Folgefond t i3i 2204 Lang-Field 1 1 28 2179 Fillc-Field 1007 1963 Raliingdal 1002 1903 Snée-Brcen on Dôme-Neige. 1000 >949 Hardanger 984 1818 Sulctind - 920 179 3 Gousta 846 1649 Guta-Ficld 816 1592 (Le plateau qui supporte celte chaîne entre environ pour 5oo toises dans la hauteur de scs sommets. ) Ces Montagnes en méritent à peine le nom. Dans l’Ecosse , qui est toute hérissée, elles sont les plus considé- rables et paraissent former un sys- tème complètement isolé , compost de chaînes à peu près parallèles du nord-est au sud-ouest, et auxquelles se rattachent les Orcades et les Hébri- des. L’Irlande n’offre guère que des collines prononcées. Ben-Nevis (Écosse) Cairn-Grom Ben-Lawcr Ben-Mor Ben Wevis Ben Lornond Ben-Vorleih. , Ckeviot-Hill. . . Sommet de Hoy ( îles Or- cades). ...... ! • • Cross-F cil (en Angleterre, comté de Cumberland). Hellwyl Snewclon et Shébalien (au pays de Galles) Cadcr-Idris toises, mètres, 6S6 1637 675 i3t5 625 1 2 1 8 602 11-4 58 1 1 182 5o4 982 53o io33 4>4 807 270 5a3 322 1017 995 533 i°3çJ 555 1083] MON toisef. mètres. - Skiddan Pen-Ladi I Blaeklarg 'Macgilücuddy (en Irlande). 'Sliabh-Donard Knockmeldown Chroug-Patrick 392 5 15 45i 532 525 45o 444 697 1004 887 1037 1023 (On prétend qu'un sommet appelé Cahir- Canuinglt s’élève à près de 700 toises, mais le fait est douteux. Les îles d’Arran et de Manu, l une à 1 ouest, l’autre à l’est de l’Irlande, pas- sent pour avoir à leur point culminant 460 et 1 272 toises.) Montagnes Germaniques. Système Sclavonique. Encore que [plusieurs savans , et Beudant entre autres, aient fort bien fait connaître e certains points de ce système, sa timasse et sa circonscription sont ce- pendant des choses hypothétiques s sur nos meilleures caries , tant la géo- graphie physique est peu avancée, «même dans les Etats européens. On \f rattache les monts qui , formant les parties orientales de la Transylvanie , j mt fait évidemment partie des Monts -le la Grèce avant l’époque où le Da- :nube en opéra la séparation vers Neu- udrschova. Il serait possible qu’une ('rande dépression qui existerait vers es limites de la Buchowine, partie de ■ a Gallicie, séparât encore les monts i Transylvains des Krapacks qui dis- tinguant, en forme d’arc, la Hongrie Ue l’ancienne Pologne , sont le noyau ; lu système Sclavonique. Malgré ; ;u’on ait coutume d’unir ces Kra- iacks au système suivant , comme dans les plus modernes traités de I éographie on s’obstine à unir les \ ripes aux Pyrénées, et celles-ci au II tout Caucase, une vaste dépression, ans le sens oit le général Andrêossy • mploie ce jnot , ne les en sépare as moins. Cette interruption no- jire est un plateau simplement acci- enlel, car il ne faut pas imaginer que ! î îs premières sources de la Vistule u des affluens o|)posés de l’Oder et >. e la Wang, tributaire du Danube, i1 ' échappent des sommets fort élevés. | es vainqueurs d’Austerlitz, qui par- jururent la Moravie d’une extré- tome II. MON 177 mité à l’autre, et ceux qui, sur les traces des luyards, pénétrèrent vers la Silésie autrichienne, ou qui ont été de Brunn à Cracovie, savent fort bien qu’il n’y a proprement pas de chaîne à traveiser, et que le sol de ces lieux, pour être assez profondément anfrac- tueux , ne peut être raisonnablement appelé un pays de Montagnes. toisés. Ruska-Poyana (groupe orien- tai , appelé Alpes Basta- niques par Malte-Brun). i55o Gailuripi i500 Butliest (du côte de la Tran- sylvanie) . i36o Bulhest (du côté de la Vala- cln'e) ioG6 Rétirzath i33o Leutschitz ......... i3 cuper et une partie des suivaus, est, à brunn, de 86 toises. ) Système Silésien. Celui-ci, distin- gué du précédent par des plateaux tourmentés qui soûl loin de l’y raüa- 1 2 i78 MON cher comme système, est distingué du suivant par la coupure brusque qu’oc- casioua l’Elbe ; il sépare le haut bassin de ce lleuve de la vallée supérieure de l’Ocler, et s’étend dans une ligne à peu près droite du sud-est au nord- ouest. On contre-fort assez puissant s’en échappe dans la direction du sud- ouest comme pour isoler la Bohême delà Moravie. Cecontre-forts’abaisse vers le Danube qui en rompit, entre Liniz et Passau , les dernières pentes long-temps rattachées à cet autre contre-fort qui, descendu du Camer- gut, liait les monts de Bohême aux Alpes, frontières du Saltzbourg et de Styrie , par Wolfseck , Gmunden et Hais ta dt. toises, métrés. Schneeckuppe (Riegcn-Ge- biirge ) 826 1608 Sturmhaube ou le Grand Casque 786 i53i Hohe-Eule 55? io85 Ottersteiu 526 ioa5 Schneeberg 5ii 995 (La ville de Glatz, dans la principale vallée de cette région, est à 210 toises. L e Leucliberg, sommet Basaltique, eu a, selon deBucb, ^57 environ.) Kreutzberg (dans le contre- fort entre la Bohême et la Moravie) 34o 662 Rotschotte 237 462 Steinberg 546 1 064 Plœckenstein 696 i3Ô7 Le Rocher d’Hohenstein. . 670 i3o6 Postling (vers le Danube, vis-à-vis de Lintz). . . Soi 586 Dans le plateau de la Bohême s’élèvent quel- ques Montagnes isolées qui s’écroulèrent sans doute des systèmes voisins. La plus remarqua- ble est le groupe appelé Mittcl-Gebiirge dont les sommets sont : Donncberg 4*8 8i5 Hœltseh 35g 700 (La ville de Budweis est sur une plaine de 196 toises; l’observatoire de Prague, vers le centre du bassin, en a 92 ; et 1 on cite , non loin de celte capitale, un coteau de vignobles a Melnick , au-dessus du 5oe degré nord, qu’on estime à too toises, ce qui est beaucoup sous un tel parallèle. ) Système Teutonique. Celui-ci, fort sinueux dans son étendue , séparé du Silésicn par la fracture qu’occa- MON siona l’Oder, forme le véritable noyau central de L’ancienne Germanie. Des-* Cendant du nord-est au sud-ouest, ill limite d'abord la Bohême et la Saxe* et vient s’identifier au plateau de cett ancien Palatinat , qui fait maintenant) la partie septentrionale de l’heureux; royaume de Bavière. Le Hartz en^ forme le centre avec les hauteurs de» la Thuringe; il vient enfin se fondre» sur les rives du Rhin on les Vosges „ et les hauteurs des Ardennes en dé- pendirent certainement avant que ca fleuve et la Moselle l’eussent divisé dans ses extrémités occidentales, com- me l’Oder en brisa les rocs orientaux. Les hauteurs de la Franconie et de la Souabe , oh s’élève le groupe ap- pelé Forêt-Noire, n’en sont que des dépendances qui s’unissaient peut- être d’un autre côté au Jura; alors le Rhin ne s’était pas violemmenl fait jour à Bâle ni à Bingen ; l’Al- sace était un grand lac, et la vallée du Rhône communiquait à celle du Danube par les parties de la Suisse que les Alpes ne surchargent pas Les berceaux des races humaines que nous avons appelées Celtique e Germaine dans l’espèce Japétique (P~ Homme), étaient séparés de celui de» races Pelages par un vaste bras d« mer ; deux cents toises au plus de dii minution dans la masse des eaux , à la surface du globe, ont suffi pour fair» disparaître ces premières limites po-* sées originairement par la nature en- tre des peuples aulochlorfes divers. Schneekopf ( groupe orien- tal, ditErlz-Gebürgc). . Anersberg Lausclie Fic'htelberge (Saxe) . .... Becrberg (Thuringe). . . . Schneekopf. Inselberg Broeken ouBlocksberg (dans le Hartz , groupe ‘ cen- tral.) Brucltberg Kreutzberg Winterberg. ........ Dammersfeld Feldbcrg . • nictrel 552 4o 1 622 497 49-3 465 56a 5o3 459 447 4 2 1 433 *84» MON toises. mètres. Mont Meisner (Basaltique). 364 7°9 Sallzburgs-Kopf ( Wester- wald) 434 846 Lœvenberg (groupe volca- nique de Siebenbergen). 3i2 608 La Forêt-Noire, que lions avons dit s’e'ten- dre dans la Souabe, et se rattacher aux monts 1 (.Germaniques parle plateau de la Franconie, domine un pays ge'néralement assez uni, mais1 où les moindres cours d’eau se sont creuse' des vallées souvent très-profondes , dans lesquelles on se croirait enjun pays de Hautes-Alpes. Entre les rivières qui s’y sont le plus encaissées de- 1 puis le Mein jusqu’au Danube , oc doit citer la iTaube, l’Yaxt et la Kocber. Les points les plus élevés y sont : i. proprement dite) ; iLe Bœlchen l|lLe Kandel Le Kohlgorten iLe Strenberg (en Souabe) Le Rostberg I Le château de Hohenzokern. .1 ta : toises. mètres. * 768 1497 . 728 l4l9 65i 1268 647 I26l . 4®2 9°° . 448 873 437 852 is cette région , 390 mètres.) ' L’Allemagne septentrionale , terre d’allu- /ion , récemment sortie des eaux, ne présente lucune Montagne ; quelques monticules, qui ne sont que des rocs épars ou de hautes dunes ixées, y sont jetées çà et là ; les plus remarquâ- mes sont au-dessus des lacs voisins ou dans la Baltique. toises, mètres. Pcrleberg (dans le Mecklen- bourg. 104 2o3 Le cap Stubben -Rammer (dans l’ile de Rugen).. . 92 17g (Le Jutland a aussi un sommet de 200 toises ippelé rHimmerbierg. L’EifTeld, entre la Mense et la Moselle, est un groupe dont plu- sieurs cimes atteignent 270 toises que remplis- sent des volcans éteints fort bien conservés; il s appuie contre un plateau considérable , depuis Montjoic, non loin d’Aix-la-Chapelle, jusque ! dans le pays de Luxembourg dans les Arden- nes. Ce plateau est couvert de vastes et pro fonds marais appelés Fanges où les neiges per- sistent durant près de huit mois quand les étés ne sont pas trop chauds , fait très-remarquable à une telle latitude. Le plateau des Ardennes n’a guère moins de 3oo toises. ) Monts de la Grèce. « De toutes les parties de l’Eu- rope, c’est la Grèce, dit l’auteur de l’un des volumes de nos Résumes de Géographie (de la Turquie d’Ku- ropc , page 11), dont la geogra- MON 179 phie est la moins certaine; la science naquit chez les Grecs , et c’est leur pays qui nous demeure précisément presque inconnu sous le rapport de sa constitution topographique. » L’Hel- lène auquel nous devons l’ouvrage dont on vient de ciler quelques li- gnes, dit son pays fort montagneux , déchiré par d’innombrables torrens , et présentant quelques vallées rian- tes de loin en loin. « On peut assurer, ajoute-t-il, qu’un seul système de Montagnes sert de charpente à la contrée, et qu’on n’imagine pas, comme l’ont représenté les graveurs, jusqu’à ce jour où M. Lapie nous a donné une excellente caite, que ce système énorme se lie étroitement et sans interruption aux Alpes deve- nues presque entièrement autrichien- nes : les monts Illyriens n’en font nullement partie, ils sont au con- traire sensiblement séparés de l’epé- ron des Alpes Carniques, projetées vers le nord-ouest par les plaines de la Croatie turque et de la Dalmatie méri- dionale qui avaient jusqu’ici disparu sous le burin des artistes. Le système des Montagnes grecques est donc un noyau isolé qui , lorsqu’il fut détaché de l’Asie-Mineure , devint évidem- ment une île à laquelle s’unirent peu à peu d’autres îles aux dépens des archipels qui l’environnaient. » Ici, d’après le témoignage d’un homme du pays , il est arrivé un échange de territoire entre deux parties de l’an- cien continent , au moyeu duquel la Grèce devint un morceau de l’Eu- rope, d’asiatique qu’elle était. Nous renverrons pour de plus amples dé- tails à l’excellent petit volume du ci- toyen grec qui divise les Montagnes de sa patrie : i°. En Dardanicnnes , lesquelles s’étendant du sud-csl au nord-ouest, séparent dans toute sa longueur la Bosnie cl la Servie de la Dalmatie et de l’Albanie; elles sont granitiques , contiennent des sommets de 8 à goo toises, cl comprennent les pays des Monténégrins. 20. En Helléniques , dont la chaî- ne descend presque directement vers i8o MON MON le Midi , jusqucs et y compris ce que les anciens appelaient le Piade , au- jourd'hui Metzovou - Vouna , sépa- rant ainsi le bassin de l’Aspropota- mos ou Achéloiis de celui de Sala- inarria qui fut le Pence. Cette chaîne se courbe ensuite presque à angle droit pour s’étendre directement vers l’est où, sous le nom de Délâcha, ses racines orientales semblent corres- pondre avec le nord de l’Eubéc qui en est comme une continuation. L’O- lympe, antique séjour de dieux dis- crédités par d’autres dieux modernes, et dont la direction est parallèle aux cotes de la mer -Egée, paraît en être une dépendance. Les monts Acrocé- rauniensà l’opposé, qu’on dit présen- ter des neiges éternelles et qui contri- buent à rétrécir le canal de ïarente, dépendent du système Hellénique. 5°. lin TkVaciennes , qui compren- nent les monts Rhodopes sur une longueur de prèsdecent vingt lieues , et par lesquelles se lia l’Asie-Mineure à la Grèce lorsque la Proponlide ne les séparait pas. La presqu’île Chalcé- dique, dont l’Athos termine l’un des trois caps , s’y unit par le Pangéc. 4°. En Cimmériennes. Celles-ci comprennent, sur une étendue à peu près égale au système précédent, l’Hémus , depuis le Scardus jusqu’à la mer Noire, et , séparant la Macé- doine de la Bulgarie, sont appelées en général monts Balkan par les Turcs. « Au point de jonction du système Cimmérien , et du nœud central des monts de la Grèce , dit l’auteur du Résumé de Géographie que nous ci- tons , se rattache un puissant con- tre-fort dont les sinuosités et les bri- semens divers affectent d’abord une direction générale vers le nord-ouest, comme pour séparer le bassin de la Morava de celui du Danube inférieur dont les plaines furent sans doute un golfe de l’Euxin , quand cette mer, pesant de tout le poids de scs eaux sur le point où se voit aujour- d’hui le Bosphore, ne s’y était pas encore ouvert un dégorgeoir. » L'ex- trémité de ce contre-fort, après avoir décrit une sorte d’arc, correspond aux monts d’Orchova qui s’élèvent dans le territoire d’ilerrnanstadt en I ransylvanie et dépendans des monts Karpathes , comme on l’a vu plus haut (p. 177 du présent article J. La hauteur d’aucune Montagne continentale de la Grèce n’a été en- core régulièrement calculée; nous ne trouvons à ce sujet que de simples évaluations qui portent : Les monts Acrocérnu- Macé- *7 ou nions , a . . ■L’Orbéliis ( en doine) , à j5 Les points culminans de l’Hémus, à 1000 L’Olympe, à g Le mont Atlios , à . . . 1000 ou Le Pindc, à 12 ou ou ou ou 1800 iG5o 1200 1100 1 100 *| i3oo O11 a déterminé beaucoup plus exactement les principales îles dé- pendantes de la Grèce, savoir .- Mont-Noir (Céphalonie). . Mont Ida (aujourd’hui Pris- torit), en Crète Ligrestosowo , ou Mont- Blanc Lassite . . . • Rentros Vrisina Sommet de Naxos Cocyla (Scyrçs) Mont Saint-Élie (Mylos). . Sommet de Paros. Delphi (Scopélos) Sommet de Tliéra Yeglia. (Astypalæa) toises. mètres. 666 1298 1220 2378 1184 2307 1 166 2272 5;5 1121 44» 809 5i6 1006 4o5 4oo 780 3q5 770 3Ô9 600 3oi 586 228 4(4 Les Alpes proprement dites. Le plus important de l’Europe pârf la hauteur de ses sommets , ce sys- tème paraît être, quant à l’élévation, le troisième du globe. Il forme la dis- tinction naturelle des bassins du Da- nube, du Rhône et du Pô; son éten- due de l’est à l’ouest, depuis le Kah- ieuberg, en Autriche, jusqu’au mont Venloux , en France, est d’environ deux eeuts lieues; son massif prin- cipal est situé entre la Suisse , l’Italie et la France. Les pentes méridiona- MON MON 1 8 1 es en soni bien plus longues que elles qui regardent le nord , cl leurs acines de ce côte sont très-basses , , .t à peine élevées au-dessus du ni- veau de l’Adriatique, tandis que, vers ) a Germanie, elles consistent en pla- teaux qui , tels que ceux de Bavière , le Souabe et d’Helvétie , atteignent le cent à deux cents toises. Quelques .géographes ont rattaché au système iont il est question, toutes les hau- teurs de l'Europe , ainsi que nous avons dit plus haut. Il est, en ef- l et , possible que ces hauteurs aient I !> ait originairement partie d’un même ragment de la croûte du globe , jrisé plus tard , et l’on pourrait re- •.onnaître la grande cassure qui les disjoignit, dans l’intervalle régnant iujourd’hui en arc de cercle entre tes Alpes, durant toute leur lon- gueur , le système Celtique séparé iar le Rhône, et le système Germa- nique qui l’est par le Danube. L’é- :artement considérable opéré dans :<:ette direction , vers l’époque ou les rêtes des monts apparurent à la face les flots , des fragmens de rocs y de- i neurèreni épars ; ils y sont devenus ! les sommets et des contre-forts ; mais Us furent des îles d’antiques caspien- ies et de lacs que nous représentent ujourd’hui de vastes plaines ; les ■ arrières qui interceptaient ces eaux aptives se sont brisées en divers >oints, et les parois en sont devenues elles de la vallée du Rhône jusqu’à extrémité du Lcman, de L’Aar jus- [u’au confluent de cette rivière avec • e Rhin , du Piliin lui-même; depuis e fond du lac de Constance jusque ers Bâle; enfin du Danube, depuis es sources de ses premiers alfluens , usqu’au-dessus de Bude ou ce fleuve diange tout-à-coup de direction à mglc droit, parce qu’à ce point de orsion fut long-temps son embou- chure, quand la Hongrie était une Caspienne alimentée par les eaux du pand fleuve. Les sîpennins sont évidemment in rameau du grand système alpin , jue nulle dépression ne sépare suf- fi isainmcnt pour qu’on en puisse traiter sous un autre litre. Il forme la charpente de la presqu’île italique, sur deux cent quatre-vingts lieues de longueur dans une direction sinueuse du sud-est au sud-ouest, depuis la pointe la plus méridionale des Cala- bres, jusqu’entre Savonc, Gênes et Acqui ou l 'Apennin se rapproche plus que jamais des rivages pour s'unir au groupe appelé des Alpes maritimes. Quelques points , daus son étendue, présentent des volcans éteints ou brûlans, entre lesquels l’Etna , le plus considérable de tous ceux de l’Europe, paraît en avoir dé- taché la Sicile que nous croyons ap- partenir au groupe dont il est ques- tion. Colmo di Lecco ( Apennin toises. mètres. septentrional ) 546 1064 Monte-Simone 1091 2126 San-Pelegrino. 807 l573 Alpes de Doccia 690 l345 Monte-Barigazo. 619 1206 Boseo-Lemgo 698 1 356 Sasso-Simone. . 633 1234 Monte-Amiata 906 1776 Radicofani (Toscane). . . . 478 933 Mont Socrate 355 692 (Les yiUes de Vile rie cl de Sienne , dans celte re'gion appelée de i’Auti-Apenniti , sont à 206 et 177 toises. ) Monte-Yelino (Etats de l’E- glise) 1 3 1 s». 2557 Monte-Sybilla 1178 2296 Sasso-d’ltalia. ...... 1492 2908 Monte -Cavo ( près Frosi- nonc ) 654 1 275 Monte-Amoro ou La Majella Montc-Penniuo 808 l'j’jS Terminillo 1100 2144 Monte Génaro 654 12j5 Roca di Papa 872 725 Le Vésuve 584 ri 38 MonteBolgario(prcsSaléiui). 582 1 1 34 Monte Calvo ( sommet du Gargnno ) 800 i55q Sila (Calabre) 772 i5oô L’Etna ( Sicile ) 1711 3335 Pizzo di Case. toi8 1 984 Coro
  • 4 4°°3 Mont Gcnèvre 1843 3592 Mont-Cenis 1793 3493 toises, mètres Mont Iseran 2076 Mont Valaisan 1709 333 3 Mont Saint-Bernard iôoo 292: Le Cramont 1402 273s Mont-Blanc 2465 l\&oi Le Buet 1^79 307' Aiguille de l’Argentière. . 2094 4°& 3 Le Grand-Saint-Bernard. . 1730 3372 Mont Rosa 2^00 4687 Mont Cervin ou Malter- Horn. . 23 10 4^02 Breithorn 2002 3go2 ( Dans ce groupe , le passage du Sainl-Ber- nard est de H23 toises; le col de la Seigne : 1258 ; celui du Bonhomme a 1255; celui du Géant a io63 ; le passage du Grand-Saint-Ber- nard a 1279; celui du mont Cervin a 1^50, 4 9 Karst (au nord de Trieste). 247 Snisnik (sommetpresqueRou- jours couvert, de neiges des Alpes Dinariennes). uo3 Kleck 1047 Plissavisza 900 Mont Bardani. ....... 694 Mont Bioeava 8i3 MON Montagnes de la Franck . Nous ne comprendrons point, sous cette dénomination générale, les Py- rénées qui forment un système à part . et commun à l’Espagne. Il ne sera question ici que des hauteurs propres à la France, évidemment séparées vers le sud du système Pyrénaïque , .comme nous l’avons prouvé dans notre Résumé de Géographie de la Péninsule (chap. I, p. 8 et suivantes), par les bassins opposés de l’Aude et < de la Garonne, qui offrent les traces du déti'oit par lequel la Méditerranée communiquait originairement avec i’océan Atlantique [F'. Mer). Les vé- ritables Montagnes de la France nous ; paraissent constituer un grand sys- tème principal que nous appellerons 1 Celtique et duquel les systèmes Juras- sique et Armorique, bien moins con- sidérables , demeurent iudépendans. Système Celtique. La crête de ce sys- tème interrompue par plusieurs dé- P1’ essions , selon le sens qu’a donné à t ce mot le général Andréossy, com- mençant au sud-ouest par les Monta- gnes Noires entre le Tarn, l’Aude et l’Hérault, devient ensuite les Céven- nes; elle fut fracassée vers le milieu de son étendue par de violentes com- motions volcaniques, dont Faujas , l’illustre Montlosier et Desmarest ont savamment décrit les vestiges ; se liant aux Vosges par les hauteurs adossées au plateau de Langres, elle vient enfin expirer au mont Tonnerre vers le Rhin mitoyen. Dans son expo- sition occidentale , ses versans s’al- longent en s’adoucissant; la Dordo- gne, la Loire, la Seine et l’Escaut s’eu échappent avec quelques chaînons interposés qui se ramifient çà et là comme pour former de petits bassins particuliers à divers afffuens des fleu- ves principaux; mais il est faux , mal- gré l’expression vigoureuse que don- nent encore certaines cartes célèbres, au terrain compris entre plusieurs rie nos grands bassins occidentaux , que les ramifications du système Celtique forment entre la Loire et la Seine ou ]a Somme et l’Escaut , par exemple, MON i85 de ces cbntre-forts destinés à unir sans interruption les petites cimes granitiques de Bretagne par les hau- teurs de l’Orne , ou l’Angleterre par le Pas-de-Calais , avec les Al- pes de la Suisse. Il suffit d’avoir couru la poste de Paris à Orléans par le pavé , ou d’avoir été de Lille à Bruxelles par la grande route, pour être convaincu de la non-existence des monts que l’on avait coutume de graver entre ces villes et dont les canaux de Briare et de Flandre ont fait pour ainsi dire justice. Autant le versant occidental du système Cel- tique est allongé , autant l’oriental est brusque ou raccourci ; en suppo- sant les eaux de la mer élevées de deux cents toises de plus qu’elles ne le sont maintenant , et portées au niveau qui leur faisait baigner les racines des monts éteints du centre de la France , ce versant ne serait pas sillonné par un cours d’eau qui eût vingt lieues depuis sa source jusqu’à son embouchure. Les bords occidentaux du bassin du Rhône , dans la direction de la Saône et du Doubs , en marqueraient les rivages, jusqu’à la dépression qui a fourni passage au canal de Montbéliard, et par laquelle le bassin des deux dé- partemens Rhénans de la France for- maient la continuation avec les mers septentrionales quand leurs flots cou- vraient les plaines germaniques. Une telle conformation indique encore un brisement dans le sens de la direc- tion générale que nous venons de trouver par deux grandes vallées , opposées vers ce qu’on nomme le pla- teau du Rangier, situé au-dessus du coude du Doubs à Sainte-Urzannc. L’espace marécageux, rempli de la- cunes entre Bourg et le conlluent du Rhône avec la Saône, est encore l’hu- mide témoignage d’un plus long sé- jour des eaux vers le milieu du détroit ou canal qui existait entre le système Celtique et celui dont il sera question dans le paragraphe suivant. En pro- cédant du nord-est au sud-ouest et passant par les Vosges dont le savant et modeste Mougeot nous fait connaî- 1 86 MON tre la géographie botanique dans ses excellons fascicules de Cryptogamie ; nous trouvons pour l’élévation des principaux lieux du système Celtique : toises, mètres. Hasselberg (près Bingen). 253 49^ Mont Tonnerre 42Ô 822 Ballon de Sultz (Vosges pro- prement dites) 728 1419 Hoeneck 688 i34i Monts de Chaumes 657 1280 Ballon d’Alsace 64S 1267 Montagne du Brésoir. . , . 640 1247 Ballon de Servan.ce 621 1210 Ballon de Guebvillier. . . . 619 1206 Ballon de Lure. 5,82 1 1 34 Ballon de Giromagny. . . . 55o 1072 Haut de Tliou ou Neuve- Roche 5io 994 Grand Venturon 494 963 Béherenkopf ou la Tète d’Ours 4?4 924 Mont d’Ormon 447 871 Mont Saint-Arnoux 387 7S4 Mont Parmon , » 3o8 600 Partages des eaux près de Langres. ...... .. . . 3g4 768 Mont Mareiselois ( Côte- d’Or) 36o 702 Cime de Tasselot 307 5g8 ( Les sources de la Seine sont , dans cette ré- gion, à 223 toises d’tm côté, et la ville de Di- jon à 104 ou m de l’autrç.) toises, mètres. Ge Mont Mésin (Devenues) . 909 1772 Ge Puy-Mory . 849 i655 Ga Margueride. ...... 779 i5ig Ga Gozère 764 i49° Ga Vérune 5oo 975 ( Aux Cévenues sq rattache le groupe des Montagnes d’Auvergne, la plupart volcaniques, et dont les pentes opposées forment les hauts bassins de l’Ailier , grand affluent de la Loire, et de la Dordogne, qui grossit la Garonne au bec-d’Ambez pour en faire la Gironde. Les sources de cette dernière sont sur le Mont- d’Or , à 849 toises. ) toises, mètres. Ge Puy de Sancy ( sommet du Mont-d’Or 972 l8g5 Ge Puy l' errand g55 1861 Ge Puy des Aiguilles. . . . 948 1849 Ge Puy Gros 925 1804 Ge Cantal . . . 952 1967 Ge Puy de Dôme 752 1467 (La ville de Clermont, presqu’au pied de oette dernière Montagne , est à 260 toises, Lyon MON au confluent du Rhône et de la Saôue , de l’autre côté de la chaîne et vers sa hase, n’est qu’à 79. ) toises. Pic du Montant (Montagnes noires ), 533 Roc qui domine Sorèze. . . 286 Pic du Faux-Moulinier. . . 3 18 rnctres. 1040 557 62 (Après ce dernier point, les hauteurs qui s’élèvent entre les bassins de l’Aude et de l’Agoul , affluent du Tarn , s’abaissent ve Toulouse, où le monticule dont le marécba Soult éternisa le nom , n’a plus que 1^5 mè- tres. Le point le plus élevé, par lequel passe le canal du Midi, sur une dépression qui n’ap parlient point au même système que les Monta gnes Noires; mais à un fragment jeté comme une île entre les monts Celtiques, et les monU Pyrénées, est à 189 mètres seulement aii-dessn: de la Méditerranée. ) Le système Jurassique est cornm un amas de fragmens des deux plu grands systèmes qui renvironnen et qui dut former, au milieu d’eux une ou plusieurs îles sillonnées d vallons parallèles , lorsque le niveau des eaux plus élevé de deux cents et quelques toises seulement, met- tait en communication , ainsi qu< nous l’avons dit plus haut , la me du Nord et celle qui devint notre Mé diterranée; du côté de Porenlruy e de Montbéliard oit le Doubs a caus tant de brisures, et vers Lauzanne , sur le lac de Genève, étaient les dé- troits opposés par où s’opérait la com- munication. Ces détroits sontdevenus deux simples dépressions, comme i en sera un jour pour le Pas-de-Calais, aiusi que l’a prouvé le général An- dréossy dans l’excellent Mémoire qu’i lut au mois de février 1826, devan l’Académie des Sciences. Le système dont il est question , long de vingt- quatre à vingt-cinq lieues du nord est au sud-ouest, sépare la France de la Suisse ; on y rattache, dans le Traités de Géographie, pour l’uni aux Alpes Bernoises, le mont Jorat qui s’élève entre les lacs de Genève et cio Neuchâtel , mais que des dépres- sions profondes isolent néanmoins, Ge Montagne de la Dole. Montendrc. toises. mètres 88l I7I7 86.j 1(>84 85g 167Æ 855 MON toises, mètres. La Chasserale 824 1606 La Dent de Vaulion. . . . 760 1481 Le Hassematte y47 i4^5 LLe Macharu 72Ô 14^1 5 i Rouge-Rœty. ........ 718 1899 ! AYissenstein (au-dessus de Soleure ) 660 1286 1 GrosToreau(prèsPontarlier) 676 1817 :Le Breberg 620 1210 1 Mont Pèlerin (Jorat). . . . 638 1244 ( Dans ce système , où se trouvent de beaux ]aes aux racines orientales, celui de Joux est à ; tl5 toises , celui de Neuchâtel à 223, et celui de Genève à 191. Le dernier passe pouravoir, ; en certains endroits, 125 toises ou243 mètres de : profondeur.) Le système Armorique mériterait à peine une place dans cet article , si •sa constitution granitique et schis- I : teuse, et si la circonscription la mieux . arrêtée ne prouvaient qu'il fut d’abord ! ! totalement indépendant du reste de la ! 1 France à qui l’ont incorporé , dans la 1 : suite des siècles , les terrains calcaires I ! paisiblement préparés entre ses raci- I I nés et celles du système Celtique du- ::raut l’immensité de siècles écoulés. ! 1 Peut-être aussi fut-il détaché de l’An- ! t gleterre avec laquelle sa physionomie I] présente les plus grands rapports, et j « comme l’Espagne le fut de l’Afrique. ’La coupure abrupte des côtes oppo- sées des îles Britanniques et de la , France, la nature identique des subs- : tances qui en forment les falaises et des fossiles qu’on y reconnaît, auto- ^ riseut pleinement cette conjecture, li Nous ajouterons un fait de plus pour lui servir de preuve. Les rives de : l’Océan présentent partout une flore ; Particulière ; on appelle maritimes ! les Plantes qui la composent; cepen- dant en herborisant, avec feu notre ami , collaborateur et compatriote 1 Lamouroux , sur les côtes escarpées du Calvados , nous remarquâmes que pas une des Plantes que produi- 1 sent les plateaux , même ceux aux pieds desquels se brisent les vagues , n appartenaient à la flore maritime. Nous ne rencontrâmes pas un Végé- tal qui ne fût également de l’intérieur des plaines normandes. 11 n’existait ■Qui au plus que cinq ou six Végé- MON 187 taux propres aux rivages dans les lieux où quelque arène formait une étroite plage. Si le même fait s’ob- serve sur les côtes opposées depuis Cornouailles jusqu’en Sussex, il fau- dra bien reconnaître que les eaux de la Manche remplissent l’intervalle oc- casioné par la rùpture d’un plateau dont les deux bords de la cassure ne se sont point revêtus de végétation propre aux bords maritimes plus an- ciens. Quoi qu’il en soit, le système don t il est question s’étend du départe- ment de l’Orne jusqu’à l’extrémité du Finistère, c’est-à-dire de l’est à l’ouest sur environ quatre - vingts lieues. Entre l’ancien Perche et la Norman- die , il commence par des hauteurs de i5o à 170 toises; versMortain, son élévation atteint à 200 environ,- nous l’avons autrefois évaluée à 160, à son entrée en Bretagne, près Saint-Aubin- du-Cormier ; ce qu’on appelle les Monts d’Arès et les Monts Noirs qui se bifurquent à son extrémité occi- dentale, passent pour avoir 1 56 et 126 toises. Les Pyrénées . Nous avons donné en ces termes , dans notre Résumé de Géographie de la péninsule Ibérique ( pag. 12 et suiv.), une idée de l’important sys- tème que forment ces Montagnes : « Il sépare la France de l’Espagne ; ses points saillans établissant d’abord les frontières des deux royaumes. Des plaines du Roussillon et du cap Creux, le plus oriental de la Péninsule , nais- sent ses racines ou premières penies méditerranéennes. Des sources de la Nive, qui vient à Bayonne se jeter dans l’Adour au côté opposé de l’A- quitanique, la chaîne se contourne légèrement; courant toujours vers l’ouest, parallèlement à quelque dis- tance des côtes du golfe de Gascogne, elle sépare le versant Cantabnque du Lusitanique; elle s’étend ensuite jusqu’en Galice , où , se ramifiant en tout sens, elle pénètre par scs contre-* forts méridionaux dans les deux pro- vinces de Portugal , qui sont situées au nord du Duero inférieur. Ce sys-^ MON 188 MON tème est d’une extrémité à l’autre, de constitution granitique ; on peut le diviser en cinq masses distinctes : i° la méditerranéenne (orientale), dont le point culminant est le Ca- nigou, séparé de la suivante par la Cerdagne , d’oii naissent , pour s'é- couler suivant deux pentes opposées , le Tet et la Sègre ; a0 l’Aquitanique, ou la Garonne et l’Adour prennent leur source dans des monts à glaciers, pour couler en France; 3° la Canta- Lrique (centrale), charpente des pro- vinces Vascongades , séparée de la suivante vers les sources de l’Ebre; 4° l’Asturienne , presque aussi haute que l’Aquitanique , coupée à pic du côté du sud, qui regarde le royaume de Léon ; 5° enfin la Portugaise (occi- dentale), celle dont les ramifications s’abaissent par le sud-ouest vers l’em- bouchure du Duero. » La partie la plus élevée du système Pyrénaïque qui domine les provinces méridiona- les de la France, fut explorée sous les rapports géologiques par le res- pectable Palassou avec beaucoup de persévérance. La Peyrouse en donna aine flore estimée, malgré les person- nalités qui en ternissent la rédaction; Rainond , sous le double rapport des trois branches de l’histoire naturelle et de la physique, doit être consi- déré comme l’historien de ces belles Montagnes déjà si célèbres par leurs eaux minérales, et bien plus célèbres depuis qu’une plume élégante entre- prit de les décrire. toises. mètres. Canigou (groupe méditerra- néen) 2808 Pic de Néthou (groupe aqui- tanique) 17 86 3481 Mont Posatz 17G4 3438 Mont Perdu . . 1749 3410 Le Cylindre La Maladetta . 1728 33(k) 1720 3355 Viguemale 1719 iG55 3354 Le Pic-Long 3-227 Le Marboré iG36 3 189 Néouvieille 1619 3i55 Pic du Midi de Bigorre. . . i5po 29.35 Pic fin Midi de Pau. . . . 14G7 2859 Pic d’Arbizon i44t 2808 Mont Saint-Barthélemy. . . 1 136 2214 toises, mêtresj Montagne d’Arlas (Basses- Pyrénées) 980 Sommet de Saint-Sauveur. Sjo La lllmne (près Saint-Jean- de-Luz) . . . • Goo Cols principaux du groupe i(>tH 1 îGc aquila- nique. Port de la Paz . 1G92 .3298 - d’Oo 3ooj — Viel d’Estaubé. . . . . 1 3 1 3 2:55c; — de Pinède . 1282 2495 *— de Gavarnie • »96 2.3 J (j — de Govorere . 1149 22 1 1 de Canfranc 2o40 de Roncevaux .... . 900 i/5<] — d’Arraiz . G80 1 3-2.5 — d’Etchalar . 55o 1072 ( Les lieux habités les plus élevés de cette par- lie des Pyrénées sont le village de Heas à ^5l toises, celui de Gavaruie à y/p , et Barèges ; 65 f. Le passage du Tournialet, si connu de curieux que la saisou des eaux y attire , est à 1 116 toises.) toises Sierra d’Aralar (groupe can- tabrique) 1100 Sierra de Salinas ( à droite et à gauche du col). . . g5o Sierra de Altube 1000 Point le plus élevé près le port de l’Escudo. . . . 980 ( Ici existe la dépression qui sépare le group cantabrique du suivant. Elle est, selou 1 exacte définition, déterminée par 1 existence de deu cours d’eau opposés deux à deux et coulant en sens contraire; ces cours d eau sonL les sources du Rio Suancès, tombant dans le golfe de Gas- cogne , et de l’Ebre qui coule dans la Méditer- ranée. ) toises, mctrcs. ?.l44 t;54 1919 1010 Sierra de Séjos (groupe as- turique) 900 Point le plus élevé de Las Sierras-Albas 1100 2i44 Point culminant à l’est de la route dè Léon pour Ovie- do i35o 2.63 j Peftas de Europa. . ... . i5oo 2924 Peiïa de Pénartinda (vers le nœud de la Sierra d Els- trédo) 17-70 33Ga Sierra d’Elstrédo. . . 1 i3o 220a Sierra de Pénamarella ( vers le col de Piédrahita) . . 14S0 2885 Sierra de Mondonédo (Ga- lice) 4 60 «97 Pena Trévinca (groupe oc- cidental) l500 20 9-4 Sierra de San-Mamcd. . . . 1206 a35i MON Monts de la péninsule Ibérique. Les géographes répétaient encore j. naguère que toutes les chaînes de i: l'Espagne et du Portugal étaient des ramifications îles Pyrénées ; il suffit d’avoir parcouru ces contrées sur I quelques points pour se convaincre i du contraire , et c’est être déjà en arrière de la science, que de faire i graver le passage suivant dans un . tableau comparatif des hauteurs du ..globe. « Les inouïs de la péninsule libérienne traversent toute l’Espagne du nord au sud et se terminent au cap Sula. Les grandes ramifications j ■ de cette chaîne forment à l'ouest les ■ bassins du Duero , du Page, de la (Guadiana et du Guadalquivir , et à I Pestdel’Ebre, iluXucar et duSégura; lia chaîne des Asturies qui se détache iodes Pyrénées entre la vallée de Ron- rcal et de Batzau, se dirige de l’est à 'l'ouest, et se termine par plusieurs J branches aux caps Ortégal et Finis- tère. » Il n’est pas un mot dans : tout cela qui ne soit une erreur, par- ice que l’orthographe des noms y est ; presque partout estropiée, et qu’il i n’existe pas de vallée de Batzau, mais • de Bastan qui n’a aucun rapport avec lia chaîne de Asturies, etc., etc... 1 D’après un examen scrupuleux des ■ monts de la péninsule Ibérique, nous rivons établi ailleurs que ces monls pont distribués en systèmes très-dis- f fin et s, parfaitement indépendans des ! Pyrénées, et pour lesquels nous avons, f dans l’un de nos précédens ouvrages, ; proposé les noms d'Ibérique , de Car- \ pétano-\ eltonique , de Lusitanique, ■ le Marianique , de Cunéique et de • Bétique. Ce dernier qui, après le -groupe des Alpes centrales, présente I la plus haute sommité de l’Europe , >e liait originairement par la Serranie • de Honda aux monts Africains, du moins nous croyons l’avoir prouvé dans notre Résumé de Géographie de I lal’éninsule ou nous renvoyons le lec- , teur. Nous n’ajouterons dans celai li- | cie, à ce qu’on trouvera dans notre traité sur la géographie physique du pays , que quelques hauteurs dont MON 1S9 plusieurs ont été depuis plus exacte- ment déterminées. Celles de Catalo- gne se rattachant au système l’y rénaï- que, opérèrent la liaison de celui-ci avec le système Ibérique , mais le cours de l’Ebre occasiona une grande interruption entre ces Montagnes. toises, mètres. Estella (Catalogne) 908 1770 Puig-se-Calin-llodos .... 776 1 5 1 3 Le mont Serrât. ...... 635 1218 Morello 3o2 589 Mont-Jouic (fort de Barce- lone ) . io5 2o5 Sierra de Oca (sj^stème Ibé- rique) 85o 1607 Sierra de Molina 700 i368 Muéla, ou Dent de Arias. 677 i322 La Pena Golosa.- . ..... 876 733 Collado dé Plata . . 684 i333 Sierra d’Espadan 564 I099 (Legrand plateau cénlral auquel s’adosse le système ibérique d’un côlé, et d'où part, n une certaine distance, le système Carpétano-Velto- niquë, est fort élevé , et présente en beaucoup de points l'aspect désolé des Steppes de Bukarie dans l’Asie centrale. 11 a, selon les lieux, de 7 à 900 mètres.) toises, mètres. Somma-Sierra (système Car- pétano-Vettoniqué.) . i Pena- Lara Paraméras d’Avila Sierra de Villa-Franca. . . Cime de la Sierra de Grédos (où existent, dit-on , des neiges permanentes) .. . Pena de Francia Principale chaîne de la Sierra de Estrella (Portugal). . Seconde chaîne parallèle. . 1100 i?4i 5 00 700 i65o 890 1076 :4° 21 44 33o3 9;5 1J64 821 G 1734 2097 1442 (Dans ce système le col de Somma-Sierra passe pour être à 600 toises; celui du Guadarra- ma au Lion à 760, et celui de Bagnos à ^OO. Ma- drid, sur le plateau qui lui sert de base méri- dionale, est sur la Plaça-Mayor, à 38o ; de l’an • tre côlé Saint-lldeplionsc , non loin de Ségovie est à 576 ) toises, mètres. Point culminant de la Sierra de Guâdalupe (système Lusitanique) 800 1 55ç) Sierra Sagra (système Ma- rianique) 90.8 1798 Picacho d’Âlmuradiel. ... ”410 769 Sommet de la Sierra de Constantina 55o 1072 Combre de Aracéna 8G0 1676 ( Le col célèbre appelé De^pe'gtu-Pci ros , au i9o MON centre de ce système , est à 280 toises. Celui Del Rey, peu éloigné, à 272. Celui de Mouaste- rio, par où l’Andalousie communique avec l’Es- tramadure , à 2âo. Le Saut du Loup, près de Serpa, où le Guadiana forme une sorte de ca- taracte, de 26 à 3o. ) toises, mètres. Sierra Caldérona ( système Cunéique ) 420 818 Foya • . . 63g ii^5 Pic dans la Sierra de Mon- chique . . €20 1208 Le Mula-Hacen (système Bé- tique dans la Sierra-Né- vada) i8i5 3539 Picacho de Véléta 1795 34gg Autre grand sommet de la Sierra-Névada, aux sour- ces de la rivière de Gua- dix^ l433 2798 Sierra Téjada 1200 233g Sierra de Alhama 920 1793 Autre sommet près Lanjaron (Alpuxaras) i3oo 2534 Sierra de Gador n3o 2202 Sierra de Lujar 1094 2i32 La Contraviesa 920 1794 Gerrajon de la Muerta. . . 837 iô3i Jabalcol 5oo 974 Point culminant au-dessus d’Antéquerra 660 1286 Nuestra Seûôra de las Nie- ves (Serrante de Ronda). 910 iS32 Picacho de San-Cristoval ou Sierra del Pinar 8Sb 1715 Sierra de Algodonales. . . . 56o iogi Sierra de Ubrique 75o 1462 Sierra de Moron 280 546 (Le roclier de Gibraltar, qui n’est qu’un fragment détaché delaSerranie de Ronda et des monts qui lui correspondent en Afrique, est élevé de 25o toises. Le bassin dans lequel est située la ville de Grenade, se trouvé enclavé’en- tre la Sierra-Névada cl les monts opposés , dont j le Génil brisa un contre-fort; il est à 200.) Telles sont les mesures des hau- teurs du globe réputées connues et j d’après l’évaluation desquelles nous ; avons tracé les cartes annoncées dans l’article Mr.u de ce Dictionnaire. De j leur comparaison résulte, qu’avec ïnoins de Ginq cents toises d’eau , ajoutées a lu masse de l’Océan ac- : tuel , on trouve, en tenant compte ! de quelques fracasse métis probable- ment postérieurs à l’absorption d’une masse proportionnelle , une quin- MON zaine de vastes îles, ou de grands» archipels qui purent être les ber-* ceaux des espèces du genre Ilormnet ainsi que des races qui dérivent de» ces espèces et dont nous avons es- sayé de tracer les caractères dans le tome ix du présent ouvrage* Ces îles primitives furent aussi lea points où apparurent beaucoup d’au- tres espèces animales et végétales dont les lois imposées par la puis- sance créatrice commandèrent l'exis- tence , et qui descendant de leurs patries respectives, à mesure que la retraite des flots en augmentait lea limites , se familiarisèrent et se con- fondirent les unes avec les autres , ou se firent la guerre à mesure qu’el- les se rencontraient , en raison da leurs affinités ou des antipathies que leur mode d’organisation nécessitait. Parmi ces êtres d’espèce différente dans un même genre, qui naquirent ainsi sur chacune des grandes îles, furent, par exemple , divers Rhino- céros, les uns glabres dans les régions dé l’Abyssinie ou de l’Inde; les autres velus vers les pentes sibériennes , où ils ont disparu , mais où notre sys- tème explique plus naturellement leur antique existence , que cette ir- ruption des mers équatoriales vers les mers du Nord, imaginée par Pallas et qui aurait passé par-dessus l’Hy- malaya , le Thibet, leBélour et l’Altaï j pour transporter dans un climat po-j laire des cadavres noyés sous les Tro- piques. Mais ce serait trop perdre les Montagnes de vue , que de s’étendrd ici sur de tels aperçus ; ils seront ld sujet d’un article Dispersion , qui» nous réservons pour le Supplément de ce Dictionnaire par les raisons qu’a données A. Brongniart au mol Myeia. (b.) ; * MONTAGUI. rois. Espèce duj genre Cycloplèrc. fr. ce mot. (b.) MONT AIN. ois. Espèce du genrs Bruant. Bruant. (dr..z.)| * M0NTALBAN1A. bot. mAN» (Neckcr. ) Svn. d’Ov/eda rnitis. (B.) il MON MONTANT, ois. Syn. vulgaire de 1 l’Ortolan des roseaux. V- Bruant. (DR. .Z.) MONTBRÉTIE. Montbretia. rot. i phan. Genre de la famdle des Iri- : de'es et de la Triandrie Monogynie , 1 IL. , établi par De Candolle (Bulletin de la Société Philomatique , u. 80) i qui l'a ainsi caractérisé : spathe di- phy lie , scarieuse; périanthe supère, infundibuliforme , à six divisions ; peu profondes; trois oreillettes cal- leuses, sessiles , perpendiculaires, i; placées sur la surface interne des i trois divisions inférieures; trois éta- mines libres insérées au sommet du : tube ; style unique , surmonté de trois < stigmates grêles ; capsule triloculaire. [i Ce genre a pour type une Plante que fi les uns avaient placée parmi les Gla- ti diolus , les autres parmi les Ixia , ce i :qui pouvait déjà faire soupçonner qu’elle devait être distinguée de l’un j< et de l’autre de ces genres. Ce qui le k caractérise éminemment, c’est la pré- sence des trois oreillettes calleuses sur la surface interne du périanthe , • organes que l’on a considérés comme • des étamines avortées , mais qui LVîelon l’auteur du genre, n’ont point • de rapport avec la nature des étami- iines, puisque celles-ci ne s’insèrent ::pns toutes à la base des lanières dé- pourvues d’oreillettes, et que l’une Pelles est placée sur la même ner- \vure longitudinale, qui vers le mi- 1 Lieu de sa longueur porte l’une des oreillettes. La Montbrétie Porte- Hache , Montbretia securigera , D. C., 67a- diolus securiger, Cuit., Ixiagladio- laris , Lamk., est figurée dans les ‘Liliacées de Redouté, tab. 53. Cette • Plante, qui croît au cap de Bonne- ‘ Espérance , a une racine composée de deux petits bulbes blanchâtres, ar~ p rondis , déprimés , émettant «à leur hase des radicelles simples et cylin- j driques. La tige est "solitaire , her- pbacée, droite, simple, cylindrique , ( glabre, garnie à sa base seulement • de cinq ou six feuilles un peu en- gainantes, oblongnes, ensiforrhes , pointues , presque disposées sur deux MON 191 rangs. Au sommet de la tige , se trouvent trois à cinq fleurs disposées en épi simple, sessiles, distantes en- tre elles, et chacune munie de deux bractées scarieuses. Le Gladiolus Jla- vus d’Ailon et deWilldenow, est cité avec doute par De Candolle comme synonyme de cette Plante ; mais la plupart des auteurs l’ayant admis comme espèce suffisamment distincte, ce sera la seconde espèce de Mont - bfetiù, si ce genre est conservé, (g. .N.) * MONTE, bot. phan. Ce nom que Fia court nous dit désigner à Mada- gascar le Tamarinier, est aussi donné quelquefois au même Arbre dans les îles de France et de Mascareigne. (b.) MONTEE, pois. V. Anguille au mot Murène. * MONTE-AU-CIEL. bot. than. L’un des noms vulgaires du Poly- gonum orientale. V. Renouée, (b.) * MON T É Z U M A. bot. than. Genre de la famille des Bombacées et de la Monadelphie Polyandrie , L., établi par Mocitio et Sessé , auteurs d’une Flore inédite du Mexique, et publié par le professeur De Candolle ( Prodrom . System. Peget. , i, p. 477) qui en a ainsi tracé les caractères : calice nu , hémisphérique, tronqué, sinueux, denté; cinq pétales très- grands et un peu sinueux ; étamines nombreuses placées en spirale autour du style et dont les filets monadel- phes forment un long tube marqué profondément de cinq sillons •; style terminé par un stigmate en massue allongée; baie globuleuse à quatre ou cinq loges polyspermes. Le Montezuma speciosissima est un grand Arbre qui croît près de Mexico. Ses feuilles sont glabres , cordiformes, aiguës, entières et pé- tiolées. Les fleurs très-grandes et d'une belle couleur purpurine , sont solitaires sur dos pédoncules qui nais- sent sur les rameaux et au-dessous des feuilles. (g. .N.) MONTTA. bot. un an. V. Montje. 19» MON MONT ICI] L AIRE. Monticularia. po£yp. Genre de l’ordre des Méan- drinées dans la division des Poly- piers enlièiement pierreux, ayant pour caractères : Polypier pierreux , fixe , encroûtant les corps marins ou se réunissant soit eu niasse subglo- buleuse, gibbeuse ou lobée, soit en expansions subfoliacées, à surface supérieure hérissée d’étoiles élevées pyramidales ou collinaires ; étoiles élevées en cûne ou en colline ayant un axe central solide, soit simple, soit dilaté , autour duquel adhèrent des lames rayonnantes. Les Polypiers de ce genre ont beaucoup de rap- portsavecles Méandrines; leur struc- ture est analogue; seulement, les la- melles , par leur réunion , forment des cônes saillansou monticules étoi- lés au lieu de former des collines al- longées comme dans les Méandrines, et les enfoncemens qui les séparent forment autour des monticules des sillous circulaires, profonds, et non des vallons prolongés; au premier aspect, on prendrait les Monticulaires pour des Astrées à étoiles saillantes; mais la position présumée des Poly- pes de celles-là ne permet pas d’é- tablir ce rapprochement. Tout porte à croire, en effet, qu’ils sont placés dans les vallons, autour des monti- cules, tandis que dans les Astrées ils sont placés au centre de l’étoile. On ne connaît qu’un petit nombre de Monticulaires vivantes qui vien- nent probablement de la mer des In- des. Fischer de Moscou avait égale- ment distingué ce genre et l’avait nommé Hydnopkora. Il y rattache quelques espèces fossiles que Lamarck a mentionnées également , et, a ce qu’il paraît, d’après Fischer. De- france (Dict. des Sc. Nat. T. Xïxn, p. 499 ) observe judicieusement qu’il .est plus que probableque l'on a com- mis une erreur à l’égard de ces espè- ces, au moins pour celles que l’on rapporte aux figures de Guettard, •et que l’on a pris pour « des Monti- culaires fossiles, des morceaux pé- trifiés qui n’étaient que le moule en j chef ou l’empreinte a Astrées ou au- MON très Polypiers stellifères dont les étoi les étaient concaves , et qui ont dis- paru depuis que la pâle s’est moulée! ou pétrifiée sur leur surface.» Il suf- fit de jeter les yeux sur les figures ci-> tées de Guettard et sur le texte qu” s’y rapporte, pour rester convainc que les objets décrits par cet auteur n’étaient que des empreintes. Ces pré- tendues Monticulaires fossiles ne sont pas rares aux en virons de Caen, et nous avons vu plusieurs fois des fragmens de Calcaire à Polypiers de cette loca- lité , ou l’on remarquait, sur le même morceau, des empreintes en fourni de monticules et des fragmens re- connaissables de l’Astrée qui les avait produits. Nous sommes certain que Lamouroux s’est également mépri au sujet de sa Monticulaire obtuse, décrite page 86 et figurée tab. 82 , fig. 10, i4, de son Exposition métho- dique des genres des Polypiers. Nou: avons vu et revu cent fois dans s; collection l’échantillon figuré ; le; étoiles saillantes et lamelleuses exis- tent seulement à la surface ; la nrassi est compacte et sans la plus légèri apparence de lamelles prolongée: dans l’intérieur; quelques-uns de; monticules sont plus ou moins usé: par le frottement; il est facile de si convaincre, en les examinant atten- tivement, que leur coupe ne présent aucun vestige de lamelles prolon- gées, et qu’ils ne sont que des em- preintes. Ce genre renferme les Monticularia Folium , lobala , polygonata , micro- conos et meandrina. (e.d.,1..) MONTIE. DLontia. bot. piian. Ce genre de la famille des Porlutacées et de la Triaiulrie Trigynie, L., était nommé Alsinc et Alsinoides par les', anciens auteurs et par Yaillaut qui en a donné une bonne figure {Bota- nicon Paris. , tab. 5 , f. 4). Ses carac- tères essentiels sont 1 calice persis- tant, divisé en deux ou trois lobes) peu profonds; corolle monopélale à cinq parties , dont trois alternes et plus petites; étamines au nombre dr.j trois ou cinq : ovaire surmonté d’unj MON ïtyle unique , caduc, très-court, par- ; tagé à peu près jusqu’à la moitié Lien trois branches stigmatiques ; cet ovaire est glabre, trilobé, uniloculai- re, et porte , sur sa paroi interne , les rudimens de trois cloisons qui dispa- raissent totalement à la maturité; il -est entièrement traversé par un axe peomposé de trois filets , et à sa base r-sont attachés trois ovules; mais pen- dant la maturation, cet axe filiforme -se rompt au-dessus du milieu, s o- blitère; il n’en reste plus aucune trace, Üe sorte que les graines paraissent ittachées au fond de la loge. C’est à 'Auguste Saint-Hilaire (Mém. sur le ! Placenta central , p. 43) que nous rempruntons ces détails sur la struc- : :ure de l’ovaire du Monda , qui n’a- , rail pas été exactement exprimée par tes auteurs. Ce genre ne renferme : ju’une seule espèce, à laquelle Linné i donné le nom de Monda fontana. if D’est une petite Herbe faible un peu ffiarnue , dont la tige très-divisée ist garnie de feuilles opposées , ob- I ongués ou spatuiées , très-entières. ' Ses tleurs sont axillaires, pédonculées, >oetites , blanches et penchées après a floraison. Cette Plante croît en Eïurope dans un grand nombre de localités aquatiques. Elle offre deux v variétés que plusieurs auteurs alle- : nands ont élevées au rang d’espèces, nais dont les différences résultent •videmment de la nature plus ou noins humide des localités où elles roissent. Il est juste néanmoins de lire que , selon Gmelin , auteur de a Flore de JBade, il y a des différen- •ues dans leur germination. La pre- nièrc variété est très-petite, de cou- eur un peu jaunâtre ou même quel- quefois rougeâtre, et ses tiges sont iresque droites; on la trouve sui- es bords des marais desséchés. L’au- re variété est du double plus grande; es rameaux sont couchés et ses feuil- » es d’un, vert assez vif; elle croît le ! ong des eaux vives. (g. .N.) ! MONTIFRINGILLA.. ors. Nom I tient i fi que du Pinson d’Ardennes. (nn..z.) MON 190 MONTINIE. Monünia. bot, phan. Ce genre de la Diœcic Tétrandrie, établi parïhunbcrg et Linné fils, a été rapporté par Jussieu à la famille des Onagraires. Il est caractérisé de la manière suivante : Plante dioïque ; calice à quatre dents'; quatre pétales alternes avec les dents calicinales (corolle monopétale scion Gaert- ner). Les fleurs mâles ont quatre éta- mines. Les fleurs femelles présentent quatre filets stériles ; un ovaire in- fère, surmonté d’un style bifide; une capsule oblongue , couronnée par les quatre petites dents calicinales , bi- loculaire , déhiscente longitudinale- ment, renfermant plusieurs graines attachées à un placenta central qua- drangulaire , imbriquées , obovées , comprimées et ailées d’un côté. Une seule Plante constitue ce genre. Linné fils lui a donné le nom de Mondnia acris , auquel Thunberg et Gaertner ont substitué ceux de Mondnia ca- riophyllata et frudeosa. Cette Plante a une tige frutescente, droite, ra- meuse et légèrement anguleuse. Ses branches sont effilées , alternes , dres- sées , et portent des feuilles alternes péliolées , lancéolées, entières, un peu éparses, glabres , vertes des deux côtés , marquées d’une forte nervure médiane de laquelle partent oblique- ment plusieurs autres nervures pres- que longitudinales. Les fleurs sont dioïques, blanchâtres, pédonculées et assez petites. Les mâles forment ordinairement des panicules termi- nales munies de courtes bractées. Les femelles paraissent solitaires et dis- posées au sommet de la Plante, sui- des pédoncules terminaux ou axil- laires. Les fruits, dont la couleur est d’un brun foncé, sont très-âcres au goût. Cette Plante croît sur les co- teaux sablonneux au cap de Bonne- Espérance. (g.. N.) ^ MONT IRE. Moudra. BOT. rilAN. Sous le nom de Montira guianensis , Aublet (Plantes de la Guiane, vol. 2 , p. 607, t. 257) a décrit et figuré une Plante constituant un genre par- ticulier delà Didvnamie Angiosper- TOMF. XI. i94 MOlN mie, L. , et placé par Jussieu dans la famille des Scrophularmées. Ce genre offre les caractères suivans : calice divisé profondément en cinq parties longues et aiguës ; corolle iufundibuliforme , dont le tube est courbé , le limbe ouvert , divisé en cinq lobes égaux et pointus ; quatre étamines didynames , attachées à la partie inférieure du tube , à filets grêles et à anthères biloculaires ; ovaire arrondi, didyme, surmonté d’un style et d’un stigmate large , concave, marqué d’un sillon ; cap- sule didyme , biloculaire, à quatre valves , renfermant un grand nom- bre de petites graines. La racine du Montera guianensis est fibreuse ; elle émet une tige herbacée haute de deux à trois décimètres , noueuse et tétra- gone. Les feuilles sont opposées, ses- siles , très-entières , oblongues et terminées en pointe. Les fleurs nais- sent par trois à l’extrémité des bran- ches et des rameaux; l’une d'elles est presque sessile, tandis que les deux autres sont longuement pédon- culées. Quoique Jussieu ait l'apporté cette Plante à la famille des Scrophu- larinées , il a néanmoins indiqué son affinité avec les Gentianées. L’ins- pection de la figure donnée par Au- blet , rappelle en effet le Spigelia an- thelmintica qui appartient aux Gen- tianées , et l’on ne serait pas éloigné de rapprocher ces genres , si l’on connaissait mieux la structure du fruit des Montires. (g.. N.) MONT-JOLI. bot. piian. L’un des noms vulgaires aux Antilles du Lan- lana i/woLucrata , L. (b.) * MONTLIVALTIE. Montl'w allia. Polyp. Genre de l’ordre des Actiniai- res dan3 la division des Polypiers sarcoïdes , ayant pour caractères : Polypier fossile , presque pyriforme , composé de deux parties distinctes, l'inférieure ridée transversalement, terminée en cône tronqué; la supé- rieure presque aussi longue que l’in- férieure, un peu plus large , presque plane en dessus, légèrement ombili- MON quée et lamcllcuse ; lames verticales , rayonnantes, au nombre de plus de» cent. Ce que Lamouroux désigne, dans ces Polypiers, sous le nom df partie inférieure , est une sorte de tunique extérieure , ridée transver- salement, peu épaisse, quelquefois interrompue, et laissant apercevoir, dans ces intervalles , le bord des la- mes perpendiculaires qui se remar- quent à la surface supérieure. Ces Polypiers paraissent avoir adhéré aux corps sous-marins par un point peu étendu de leur extrémité inférieure; loules leurs parties sont changées en Spath calcaire; souvent l’intérieur est creux et tapissé de Cristaux. Nous avons observé quelques échantillons à la surface desquels se trouvent des Serpules. Lamouroux était persuadé que ces Polypiers étaient entièrement mous et contractiles à l’état vivant : il les compare aux Isaures de Savi- gny. Nous ne pouvons regarder cette opinion comme probable , et ren- voyons à l’article Lymnoe.ee , ou nous avons indiqué les principales raisons entièrement applicables aux Mont-* livalties, qui nous portent à rejeter l’idée que des corps entièrement mous aientpu se conserverdans les terrains calcaires. Nous croyons plutôt que les Montlivalties étaient des Polypiers lainellifères qui peuvent se rapporter aux Caryophyllies, et qui ne diffèrent pas essentiellement de celle que La- mouroux a nommée C. truncata, que] l’on trouve fossile dans les mêmes! localités que les Montlivalties. Ce genre ne renferme qu’une es-j pèce fossile dans le terrain à Poly- piers des environs de Caen et autres! localités à formations analogues ; elle est décrite et figurée dans l’exposi- tion méthodique des Polypiers par Lamouroux, qui la nomme Montli- valtia caryophy llaLa. (e. d . . l . ) * MONTMARTRITE. min. Nom donné par Jameson à la variété de Gypse calcarifère qui se trouve prin- | cipalement à Montmartre , aux en-' virons de Paris. A". Çiiaux sulfatée. (g. DEL.) ' MOQ MONT-VOYAU. ois. Espèce dft 'enre Engoulevent. V. ce rnot. (b.) * MQOKNA. mam. V. Eléphant. * MOOSE-DER. mam. L’Elan , ( Cervus A le es , est ainsi nommé dans le nord de l’Amérique, F". Cerf. (iS. G. ST. -II.) MOPSE. mam. De l'allemand Afu/js. Gyn. de Doguin ou Carlin, race de i Chiens domestiques. (b.) MOPSÉE. Mopsea. folyp. Genre :1e l’ordre des Isidées dans la divi- sion des Polypiers corlicifères , ayant nour caractères : Polypier dendroïde i rameaux pinnés; écorce mince, idhérente , couverte de mamelons très-petits , allongés , recourbés du :ôté de la tige, épars ou subver- ùiciilés. Lamouroux est le seul au- teur qui ait distingué des Isis les deux espèces dont il a formé son tqënre IVlopsée. Elles pourraient se [•approcher des Milélées par le peu !l’épaisseur et la persistance de leur icorce; mais les entre-nœuds des ar- ticulations sont coi nés et peu saillans iu lieu d’être saillans et subéreux tomme dans celles-ci. Par la nature tornée de leurs entre-nœuds, les jV.Vlopsées se rapprochent des Isis dont juemble les éloigner leur écorce mince ; it persistante ; elles forment consé- quemment un passage naturel entre ! tes deux genres. Leurs articulations ; pierreuses, de couleur fauve ou blond • erne , ont une dureté assez grande ppour recevoir un beau poli; leur sur- face est couverte de stries fines et ongitudinales ; les cellules polvpi- ères de l’écorce sont saillantes, re- tombées en dessus, et présentent quelque ressemblance avec celles de la Gorgone verticillée. Ce genre renferme les Mopsea ver- 'icillala et dichotoma. (E. d..l.) MOQ ü EU R. ois. Espèce type d’un ■ ious-gen're de Merle, F. ce mot. (b.) M O Q U I L I E R . Moquilea . bot . I’Han. Aublel (Plantes de la Guiane, » , p. 5üi , t. 208) a constitué soiis ce nom un genre de l’Icosandrie Mono- Kynie, L., et qui fait partie de la MOR i95 tribu des Chrysobalanées dans la fa- mille des Rosacées. Voici ses princi- paux caractères : calice turbiné à cinq dents aiguës; corolle à cinq pé- tales presque arrondis ; environ qua- rante étamines longues , un peu iné- gales , insérées sur le calice an-des- sous des pétales; ovaire hérissé , sur- monté d’un style filiforme velu in- férieurement, et d’un stigmate obtus ; fruit inconnu. Le Moquilea guianen- sis , Aübl. , est un Arbre indigène des forêts de la Guiane française. Ses feuilles sont ovales, acuminées, gla- bres , lisses, très-entières. Ses fleurs forment des grappes ou des panicules lâches, axillaires et terminales. (g. .N.) * MORADILLA. bot. phan. F. Almizquena. * MORÆA. BOT. PHAN. V. Morée. * MORÆ1NULE. pois. Espèce du genre Saumon , sous-genre Ombre. F. Saumon. (b.) MORBRAN ou MORVRAN. ois. Syn. vulgaire de Corbeau noir, en Basse-Bretagne plus particulièrement. F. Corbeau. (dr..z.) MORCHELLA. bot. crypt. F. Morille. M OR DELL E. Morde/la. ins. Genre de l’ordre des Coléoptères, section des Kétéromères, famille des Tra- chélides , tribu des, Mordellones, éta- bli par Geoffroy et adopté par tous les entomologistes avec ces caractères: tous les articles des tarses entiers; palpes maxillaires terminés par un article beaucoup plus grand que les précédons, en forme de hache; an- tennes simples ou seulement en scie dans les mâles. Ces Insectes ressem- blent bcaueoupaux Anaspes avec les- quels Fabricius les a confondus ; mais ils en diffèrent d’une manière tran- chée par les tarses antérieurs qui, dans les dernières , ont le pénul- tième article bilobé ; ie$ Seraplics s’en éloignent par la forme du corps et parce que leurs antennes sont in- sérées dans une petite échancrure des yeux, ce qui n’a pas lieu dans 196 MOR les Mordcllcs ; en lia les Ripiphorcs, les Pélécotomes el les Myoditcs en sont séparés par leurs antennes qui sont en éventail ou très-pcctinées dans les mâles. Le nom de Mordcllc était employé par les anciens pour désigner des Insectes qui prove- naient de larves ou de Vermisseaux se nourrissant de la tige du Chou. Linné consacra cette dénomination dans les premières éditions de son System a Nn/urœ, à un assemblage des' Mordcllcs , Anaspes , Altiscs et de quelques autres Insectes fort diffé- rons; ce n’est que plus tard qu’il a présenté le genre Mordcllc parfaite- ment naturel et correspondant à la tribu ries Mordellones de Lalreille. Ces Insectes ont le corps compri- mé sur les côtés , un peu aplati en dessus, très - convexe en dessous; leur tête est petite, arrondie à sa par- tie supérieure, très- inclinée sous le corselet; les antennes sont de la lon- gueur du corselet, composées de onze articles dont les quatre premiers sont filiformes, les autres sont en forme de dents de scie; le corselet est con- vexe , plus étroit antérieurement , terminé postérieurement par trois pointes assez saillantes; les élytres sont dures , oblongucs , un peu apla- ties en dessus, et recouvrent deux ai- les membraneuses; les pâtes sont as- sez longues avec leurs tarses filifor- mes; l’abdomen est conique, ses der- niers anneaux se prolongent et for- ment une queue dans Tes femelles qui s’en servent pour enfoncer leurs œufs dans les cavités du vieux bois. Les Mordcllcs sont très -vives et très-agiles; elles se trouvent sur les fleurs; lorsqu’on les prend, elles glissent entre les doigts, et si elles parviennent à se dégager, elles pren- nent leur vol avec une promptitude étonnante. Ce sont, en général , des Insectes de petite taille dont les cou- leurs sont peu variées. Nous citerons : La MORDELLE A TARIÈRE , Mor- dQllaaculeata, L., Fabr.,01iv. (Col., itt, G4, 1-2); la Mordelle velou- tée à pointe , Geoff. , Deg. , etc. Longue de deux lignes; noire, lui- MOR aante sans taches , avec un duvel soyeux; antennes en scie; tarièr<| de la longueur du corselet. Cette es-* pèce est commune dans toute l’Eu- r°pe* (g.) M OU DELLONES. Mordellonce J ins. Tribu, auparavant famille, de} 1 ordre des Coléoptères , section des Hétéromères , famille des Trachéli- des, établie par Latreille et renfer- mant les Insectes qui composent le genre Mordelle de Linné. Cette tribu est composée de Coléoptères générale- ment petits et très-agiles qui se trou-j vent sur les fleurs; leurs tarses va- rient sous le rapport de la forme de leurs articles et des crochets du der- nier; le corps est élevé , arqué , avec la tête basse; le corselet trapézoïde ou demi -circulaire ; les élytres soit très-courtes, soit de longueur ordi-: uaire, mais alors rétrécies et finis- sant en pointe ainsi que l’abdomen; les antennes sont le plus souvent en scie ; celles de plusieurs mâles sont en panache ou en peigne; la forme des palpes varie. La plupart des fe- melles paraissent déposer leurs œufs dans le bois , d’autres les placent dans les nids de Guêpes. Latreille divise ainsi celte tribu : 1. Antennes des mâles en éventail ou très - pectinées ; palpes presque filiformes. Genres: RirmioRE, Pelécotome, Myodite. Les crochets des tarses sont bifides dans les Ripiphores. 2. Antennes , même celles des mâ- les, tout au plus dentées en scie; pal- pes maxillaires terminés par un ap-j ticle plus grand , triangulaire ou sé- curiforme. Genres : Mordelle , Anaspe , Scraptie. V • tous ces mots. (g.) ! MORDETTE. ins. L’un des noms! vulgaires des larves de Hanneton. (b.) MOREE. Morœa. bot. tiian. : Genre de la famille des Iridées et de \ la Triandric Monogynic, L. Depuis! MO R MOR L>7 Linné à qui on eu doit l’établisse- ment , les auteurs ne se sont guère accordés sur les caractères à lui im- poser, ainsi que sur les Plantes qu’on devait y faire entrer. Aussi le nombre des espèces de Moræa est-il très-con- sidérable suivant les uns, et fort li- mité suivant les autres. Voici les ca- ractères qui lui sont assignés par J es- sieu : périanthe ou calice dont le tube est court , le limbe étalé à six divi- sions égales, dont trois surtout sont très-étalées , velues intérieurement ou imberbes, portant les étamines à leur base; style simple, surmonté de : trois stigmates pétaloïdes , bifides, inclinés sur les étamines. Ce genre . est très- voisin des Iris; il s’en rap- ; proche surtout par son port, et n’en « diffère essentiellement que par les trois divisions intérieures de son pé- riaulhe , qui sont petites et non cou- miventes comme celles des Iris. Il se i distingue des Sisy rinchium et des /Vieusseuxia par ses étamines libres; t cependant plusieurs espèces ayant été < décrites comme possédant les étami- nes réunies par la base , ce caractère neserait plus important ou du moins il serait nécessaire d’en exclure les cs- , pèces qui le présenteraient. C’est sur- tout avec le genre Vieusseuxia que . le Moræa tend à se confondre. Le port et les caractères , sauf celui que nous venons d’indiquer , en sont ab- solument les mêmes ; aussi quelques auteurs sont-ils d’avis de ne pas ad- mettre le Vieusseuxia. Plusieurs gen- res ont été formés sur des Plantes qui faisaient partie du Moræa. Le Belam- cada de Rhéede , rétabli par De Can- dolle dans les Liliacées de Redouté, est constitué sur le Moræa chine ns is de Thunberg. \J Aristea d’Aiton a pour type le Moræa Aristea de La- inarck, ctrenferme en outre plusieurs Plantes qui étaient autrefois des Mo- ræa. Labillardière a créé son genre Diplarrhena sur une Plante que Vahl a réunie au Moræa sous le nom de Moræa diarulra. Le Bobartia indi- ca, L. , est synonyme du Moræa spalhacea de Val h. Eulin le genre Marica de Wiüdcnow, ou Cipura d’Aublet , renferme plusieurs es- pèces qui ont été rapportées au genre dont il est ici question. Après tous ces changemens et beaucoup d’autres que nous ne pou- vons signaler (car il est peu de gen- res d’Iridées dont quelques espèces n’aient pas été nommées Moræa ), il est difficile de dire quelles sont les véritables espèces qui doivent être regardées comme types. C’est pour- quoi nous nous bornerons aux cour- tes descriptions de celles que l’on rencontre le plus fréquemment dans les jardins des amateurs. Morée fausse-Iris , Moræa Iri- dioides , Tliunb. ; De Candolle et Redouté, Liliac. , i, t. 45. De ses racines fibreuses naissent des feuilles analogues à celles des Iris , c’est-à- dire disposées en éventail , engai- nantes à la base, et très-fortement comprimées. La tige s’élève à côté des feuilles; elle est simple ou rare- ment branchue , garnie d’écailles engainantes, et supporte un petit nombre de fleurs qui s’épanouissent successivemeu t et sortent d’une spa the foliacée. Ces fleurs n’ont point d’o- deur, mais elles sont agréablement mélangées de blanc , de bleu et de jaune. Leurs stigmates sont grands , colorés , en un mot pctaloïdes com- me ceux des Iris. Celte Plante est originaire du Levant , et surtout des environs de Constantinople. Sa cul- ture est extrêmement facile; on la multiplie par la division des racines ou la séparation des jeunes pousses. , Elle fleurit au commencement de l’été; pendant cette saison, elle peut rester long-temps privée d’eau sans paraître en souffrir, et se plaît par- ticulièrement à une exposition on plein soleil. Morée a longue gaine, Moræa vaginata , De Cancl. et Redouté , loc. cil. , t. 56; Moræa JSorlhiana , An- drews ( Iteposit . , t. 2.65); Iris Nor- t/ùana, Persoon. Ses feuilles radicales sont , comme celles des Iris,glndiifor- mes, disposées sur deux rangs oppo- sés en forme d’éventail. La feuille supérieure offre ceci de remarquable, 198 MOR , que dans toute sa longueur clic lient la hampe enfermée , phénomène qui s’observeégaleinent , mais bien moins complètement sur quelques espèces d’Ixia. Les fleurs sortent de la feuille au sommet de la gaine; elles sont ordinairement au nombre de deux accompagnées d’une spathe à deux valves pointues et carénées. Cette Plante croît naturellement au cap de Bonne - Espérance avec plusieurs autres belles espèces que l’on cultive en Europe, ainsi que celle-ci , dansles jardins de botanique. C’est aussi de cette contrée qu’est originaire le Mo- ræa végéta , L. , ou M. iriopetala de Vahl, qui a été reporté parmi les Iris par Thunberg et Linné lui- même. Cette belle Plante porte des Heurs bleues avec une tache jaunâtre et une raie barbue. Toutes les autres espèces de Morœa croissent dans les Indes-Orientales et dans l’Amérique méridionale. Kunth en a décritcinq espèces rapportées du Pérou et de Caraccas par Humboldt et Bonpland. (g.. N.) MORELLA. bot. piian. ( Lou- reiro.) V . Ascarine. MORELLANE. bot. than. Pour Morella. V. ce mot. (b.) MORELLE. ois. Syn. vulgaire de la Foulque Macroule, L. V. Foul- que. (DR.. Z.) MORELLE. pois. L’un des noms vulgaires du Véron. V. Able. (b.) MORELLE. Solarium, bot. phax. Ce genre , qui a donné son nom scien- tifique à une grande famillede Dicoty- lédones monopétales , appartient à la Pentandrie Monogynie, L. Il offre les caractères suivans : calice divisé en dents ou lobes au nombre de quatre à cinq, persistant et même crois- sant après la floraison; corolle mo- nopétale, volacée, dont le tube est court, le iimbe grand, ouvert, plissé, à lobes anguleux, ordinairement au nombre de cinq, quelquefois de qua- tre à six; étamines en nombre égal aux lobes de la corolle , à filets su- bulés , très-courts , à anthères oblon- MOR gués, rapprochées ou distantes , s’ou vranl par deux pores situés au som met; ovaire ovoïde, surmonté d u style filiforme et d’un stigmate obtu presque simple ou divisé légèremen en deux , trois ou quatre lobes; bai arrondie , quelquefois ovoïde ou| oblongue , glabre, ombiliquée a sommet , à deux , trois ou quatre lo ges ; graines nombreuses , ovées portées sur des placentas charnus convexes, tantôt unis avec la cloison tantôt séparés de celle-ci par ut processus laminaire et longitudina qui les fixe à l’axe du fruit. Ains caractérisé , le genre Solarium n renferme qu’une partie des Plante que les auteurs y ont réunies à diffé- rentes époques. Nous ne parleron fias non plus de celles décrites pa es botanistes antérieurs à Tourne- foi t ; car pour ces temps d’igno rance, Je mot de Solarium , que le scholiastes font dériver du latin so lari , consoler, signifiait une foui de Plantes qui jouissaient de pro priétés sédatives. Ainsi Dodœns C. Bauhin , Plukenel, Camerarius Morison , etc. , ont nommé Solanu non-seulement d’autres Plantes ap- partenant aux Solanées, comme des' Atropa , des Datura , des P/iysalis , mais encore des Menispermum, des Phytolacca , des Trillium , etc. dont les feuilles et certaines qualités narcotiques offraient quelque ana- logie avec celles des Morelles. Tour- neiort distribua toutes les espèces , citées par C. Bauhin, en trois gen- res qu’il nomma Solarium , Melon- gena et Lycopersicon ; mais comme l’organographie végétale était peu avancée à cette époque , les carac- tères différentiels qui furent assignés à ces genres par Tournefort , se trou- vèrent par la suite de nulle valeur. Ce fut sans doute la raison qui dé- termina Linné à les réunir en un seul auquel il conserva le premier des noms , celui de Solarium , et dont le caractère principal fut d'a- voir les anthères s’ouvrant par deux pores terminaux. Adanson réunit en un seul les genres Solarium et MOU jUlelongena de Tournefort, mais il : conserva le Lycopersicon qu’il carac- térisa seulement par les anthères soudées et les graines velues, croyant, I, comme Linné, que les anthères, dans ce dernier genre, s’ouvraient par des il pores terminaux comme celles des véritables Solanurn. Ce fut Üunai qui, dans une excellente Monogra- phie des genres dont il est ici ques- tion , assigna au Lycopersicon ( V. ce mot) ses caractères différentiels. Il réunit au genre Tf hiteringia de l’Héritier le Solcinum crassifoliurn de Lamarck , qui avait été confondu avec le S. Dulcamara. Il n’admit point le genre ylquarlia de Jacquin fondé sur des espèces de Solanurn dont les divisions du calice et de la corolle ainsi que les étamines sont au nombre de quatre au lieu de cinq , comme dans la plupart des autres espèces. Le genre JSycterium , établi par Ventenat sur le Solanurn P’esper- tilio d’Aiton , qui n’offre d’autre différence que les anthères de ces Plantes un peu arquées, et une d’en- tre elles un peu plus longue que les autres, 11’a pas non plus été adopté. A plus forte raison , les genres Dul- camara et Pseudocapsicurn de Mœnch ainsi que le Psolanum de Necker , fondés sur des caractères encore plus légers, ne méritent pas d’être pris en considération. Ayant ainsi épuré et circonscrit le genre Solarium, Dunal a donné les descriptions de près de deux cent cinquante espèces qu’il a rassemblées en deux grands groupes caractérisés par leurs tiges pourvues ou dépourvues d’aiguillons. Il a en- suite subdivisé ceux-ci en plusieurs sections d'après les formes de leurs feuilles. Les Morclles sont des Plantes her- bacées ou frutescentes , inermes ou munies d’aiguillons , à feuilles sim- ples, entières ou diversement sinueu- ses , lobées et décomposées , alternes, géminées dans la plupart des espè- ces, rarement alternes. Nous ne pos- sédons en Europe qu’un petit nom- bre d’espèces de ce genre immense; toutes les autres sont indigènes des MOU 199 contrées équatoriales de l’un et l’au- tre hémisphère. Nous allons décrire celles qui présentent le plus d’intérêt, soit par leur utilité comme Plantes comestibles , soit par la beauté ou plutôt par la singularité de leurs formes. La Morelee tubéreuse, Solanurn tuberosum, L. Vulgairement Pomme de terre, et très-improprement Pa- tate dans quelques parties de la France. Ses racines sont longues, fi- breuses , chargées de distance en dis- tance de gros tubercules qui présen- tent divei’ses formes, mais qui ordi- nairement sont arrondis ou oblongs. Sa tige est herbacée, creuse, divi- sée en plusieurs rameaux, garnie de feuilles irrégulièrement pinnatifides, à lobes séparés jusqu’à la côte prin- cipale, inégaux en grandeur, ovales et souvent même un peu pétiolés. Les fleurs forment des corymbes droits ou légèrement penchés et situés à l’ex- trémité des rameaux. Leur corolle est blanche ou un peu violette. Cette Plante a été introduite vers l’année 1587, par l’amiral Walter Raleigh , en Angleterre, d’où elle s’est répan- due par toute l’Europe. Il est pro- bable qu’à cette époque les Espa- gnols l’avaient aussi rapportée du Pérou et qu’ils la cultivaient déjà dans leur pays. Son origine améri- caine n’a jamais été contestée; mais quoiqu’on sût que les Péruviens la cultivaient de temps immémorial , qu’ils en préparaient une fécule nourrissante à laquelle, selon J. d’A- costa , ils donnaient le nom de Cliun- no , on n’avait aucune certitude sur le lieu précis de son origine. Dans le cours de leur mémorable voyage , liumboldt et Bonpland la trouvèrent cultivée en tous les lieux où ils péné- trèrent , et ne purent savoir de per- sonne si elle croissait sauvage dans les localités reculées des Cordillères. Cette question de la patrie originaire de la foraine de terre , vient d’être résolue par l’envoi de plusieurs tu- bercules à la société horticulturalc de Londres. On sait maintenant que ces tubercules ont été récoltés dans jîoo MOR le Chili sur des plants de Pomme de terre absolument sauvages, et qu’elle y est fort abondante dans une vallée peu distante de la ville de la Con- ception. La première description de la Poinmc de terre est due à l’Ecluse qui en avait reçu, en i588, deux tubercules et des fruits. Depuis ce temps , elle s’est propage'e avec une grande rapidité dans certaines con- trées d’Europe, tandis que plusieurs pays voisins de celles-ci l’ont complè- tement ignorée. Ainsi, ce ne fut que pendant le cours du dix-huitième siècle qu’elle se répandit en Allema- gne , en France et en Italie ; et il est singulièrement remarquable qu’une Plante, dont l’utilité était aussi palpa- ble , ne fût pas accueillie avec em- pressement, surtout par les hommes grossiers et ignorans qui ne semblent yivre que pour leur estomac et leur ■ventre; au contraire, le retard à son introduction chez les divers peuples a été en raison directe de leur igno- rance et des préjugés que celle-ci enfante ou perpétue. Les efforts que fit en France le vénérable philan- thrope Parmentier, furent enfin cou- ronnés du succès; mais il ne fallut rien moins qu’une horrible circons- tance , celle de la disette qui désola notre patrie pendant les troubles de la révolution , pour faire sentir l’im- portance de ce précieux Végétal , et pour détruire les ridicules préjugés qui s’opposaient à l’extension de sa culture. Aujourd’hui la Pomme de terre est cultivée sur presque toute la surface du globe; elle paraît jouir d’une constitution assez robuste pour s’accommoder de tous les climats , depuis les tropiques jusqu’aux con- trées arctiques. Celte Plante est éga- lement indifférente pour lg sol et l’exposition. Cependant elle vient mieux, et ses tubercules sont d’une qualité supérieure dans certains ter- rains jilssont tendres ctfarineux, par exemple , dans les lieux dont le sol est sablonneux et gras; ils sont au con- traire pâteux dans un terrain hu- mide et glaiseux. Le choix des varié- tés n’est nas une chose indifférente , MOR car il eu est qui se développent mieux : dans certains terrains donnés , qui i sont plus ou moins hâtives , qui ont i des tubercules plus ou moins riches en fécule amilacée , etc. D’après ces qualités diverses, l’agriculteur doit choisir les variétés qui sont le mieux appropriées à son climat, à son terrain et à l’usage qu’il voudra faire des Pommes de terre. Le nombre de ces variétés est extrêmement consi- dérable ; voici celles qui sont le plus généralement cultivées : La Blanche longue on Blanche Irlandaise; corolles blanches, feuil- les d’un vert obscur; tubercules pres- que cylindriques. La Pomme de terre a Vaches ou Pomme de terre d’Hoxvard; fleurs d’abord rouges, panachées, puis gris de lin ; tubercules grands , presque cylindriques. C’est la variété la plus commune. La Plouge longue ou Pomme de terre rouge ; fleurs blanchâtres ; feuilles d’un vert obscur ; tubercules oblongs, couverts d’un épiderme rouge. La JAUNATRE RONDE ; fleurs pana- ! chées ; feuilles crépues ; tubercules j jaunâtres, presque arrondis. La Violette Hollandaise.; fleurs violacées ; tubercules d’abord près- | que arrondis, devenant un peu cy- lindriques , parsemés de taches jau- nâtres et violettes. La Petite Chinoise ou Sucrée : d’Hanovre; fleurs bleues; tiges et feuilles grêles; tubercules petits, presque roqds. Les principes constituans des tu- bercules de Sülanum tuberosum , sont les mêmes dans toutes les variétés , mais leurs proportions varient dans chacune d’elles. D’après l’analyse chimique de la Pomme de terre rou- ge , par Einhof, elle contient à peu près les trois quarts de son poids d’eau. Sur 7680 parties, il obtint : Amidon , 11 55; Mati/ère fibreuse amilacée , 54o ; Albumine, 107; Mu- cilage à l’état de sirop épais, 5 1 v . Le suc de la Pomme de terre renferme en outre un Acide qui paraît être un 201 MOR mélangé a’ Acide tartàrique et d’A- :ide phosphorique. Les cendi'es ont donné du carbonate de Potasse, de ia Silice , de la Chaux, de l’Alumine, le la Magnésie avec du Manganèse °t de l’oxidc de Fer. Comme la fa- mille des Solanées est remarquable par les propriétés narcotiques de la plupart des Plantes qui la compo- sent , on s’est beaucoup étonné de ne pas rencontrer dans les Pommes de terre aucun principe nuisible; cepen- dant on a dit qu’elles ne faisaient pas exception à la règle , et que le suc de Pomme de terre n’était pas exempt de ce principe actif; que l’eau dans laquelle elles avaient bouilli , pro- duisait un fâcheux effet sur l’écono- mie animale, surtout lorsqu’elle avait servi à plusieurs décoctions. Quel- ques expériences tentées sur des Co- chons d’Inde et d’autres Animaux , n’ont point confirmé ce résultat, de sorte que toutes les parties des tuber- cules du Solarium tuberosum n’ont au- cun mauvais effet sur la santé. En plusieurs cantons d’Allemagne la Plante même est donnée en vert aux Vaches et aux autres bestiaux. Mais nous croyons qu’il n’en est pas de même pour les baies qui sans doute participent aux propriétés de la fa- mille des Solanées. La fécule de la Pomme de terre en est la substance éminemment ali- mentairé; mais, malgré son analogie avec l’amidon des farines de Céréa- les, la farine de ces tubercules ne peut être assimilée à celles-ci sous le rap- port des propriétés nutritives , car elle n’est pas accompagnée du gluten ou de la substance végéto-animale qui assure au pain de Froment sa supé- riorité sur toutes les autres nourritu- res tirées du règne végétal. La com- position chimique de la fécule étant presque identique avec celle du su- cre, puisqu’elle n’en diffère que par des nuances dans les proportions de ses élémens , on est parvenu par l’in- termède des agens chimiques les plus actifs, tels que l’Acide sulfuri- que , la Potasse caustique , etc- , à convertir cette substance en matière MOR sucrée susceptible de donner une grande quantité d’Alcohol par la fer- mentation. Cet emploi de la fécule ajoute encore beaucoup à l’impor- tance de la Pomme de terre qui , comme tout le monde sait, est uri des aliinens les plus agréables et les plus convenables à la santé. Quel- ques économistes ont publié divers procédés pour fabriquer un pain de Pommes de terre destiné à remplacer avec avantage celui fait avec la fa- rine des Céréales ; ils en ont peut-être trop exalté la bonne qualité , et par cela même ils ont nui à la propaga- tion de cette ressource dans les temps de disette. Le pain fabriqué avec les Pommes de terre seules, auxquelles on a fait subir une légère fermenta- tion , ne vaut pas celui des Céréales , ni sous le rapport de la saveur ni sous celui de la quantité de matière nutritive; mais la farine de Pommes de terre , ou plutôt la pulpe araila- cée de celle-ci mélangée en propor- tions convenables avec de la farine de Blé , d’Orge ou de Seigle , fait un pain économique , et qui a cela d’agréable qu’il se maintient frais beaucoup plus long-temps que tout autre. Les Pommes de terre sont d’une utilité majeure pour la nourriture des Animaux domestiques auxquels elles conviennent , soit qu’ils les mangent crues et divisées , soifrqu’on les leur donne cuites. C’est sous ce rapport que leur culture en grandes masses dans les assolemens est une chose extrêmement avantageuse , car autrement le marché s’en trouve- rait promptement surchargé, et les champs s’épuiseraient parce qu’il n’y aurait pas une production d’en- grais proportionnée à la quantité de ces tubercules. Mais lorsqu’on les cultive pour la nourriture des bes- tiaux , elles sont ; i° un moyen de nettoyer la terre et de préparer de beaux produits en Plantes céréales et en foins artificiels; 'i° un grand moyen de multiplier les Animaux domestiques en procurant la facilité de les nourrir , et par conséquent 20a MOR l’avantage de se procurer plus de lait, de laines, de viandes et d’au- tres produits animaux ; 5” et surtout un point de sécurité dans les diset- tes de grains , parce que , dans les circonstances critiques, on peut ap- pliquer à la nourriture de l'Homme les masses considérables de Pommes de terre qui devaient nourrir les bes- tiaux. Morei/le Aubergine, Solarium es- culenturn , Dunal , S, Melongeua, L. Vulgairement Aubergine, Béringène, Mélongène, Mayenne et Vérangeane. Sa tige est rameuse, dressée, épaisse, ligneuse à la base, herbacée supé- rieurement , ordinairement garnie d’aiguillons peu nombreux. Ses feuil- les sont ovales-oblongues , presque aiguës, sinueuses et anguleuses, ïo- menteuses surtout à la face inférieure; la nervure médianeest ordinairement munie d’aiguillons. Les fleurs , de couleur violette, ont leurs parties en nombre plus considérable de ce qu’il est ordinairement dans les autres es- pèces , en sorte que chacune de ces fleurs paraîtrait composée de deux soudées ensemble. Ainsi les divisions du calice et de la corolle, les étamines N sont au nombre de six à neuf; l’ovaire offre aussi quatre, cinq et six loges , lesquelles s’oblitèrent et se réduisent à un plus petit nombre dans le fruit, qui est une baie cylindrique , renfer- mant des graines dépourvues de pul- pe. Il paraît que l’absence de pulpe est ce qui rend comestible le fruit de cette Plante ; car cette pulpe existe abondamment dans le Solarium ovi- gerurn , Dunal, espèce si voisine du S. esculentum qu’on les avait confon- dus sous le nom commun de S. Me- longena , et le fruit de cette espèce est certainement très-dangereux. On ne sait pas précisément quelle est la patrie de l’Aubergine, mais il paraît qu’elle est indigène de l’Arabie ou des Indes-Orientales. Depuis long- temps elle est cultivée dans ces ré- gions , d’oit probablement elle a été transportée dans nos climats méri- dionaux. En France , on la rencontre presque exclusivement dans la ré- MOR gion des Oliviers. Semée au com- mencement du printemps , elle com- mence à donner des fruits en abon- dance vers le milieu de l’été; depuis; cette époque jusqu’à la fin d’octobre , on voit ses fruits sur toutes les ta- bles. L’Aubergine crue est fade et insipide; aussi ne la mange-t-on qu’après l’avoir fait cuire et apprêtée avec de l’huile d’olive, ou à diverses sauces, selon les goûts des différens peuples. Un usage aussi général at- teste l’innocuité de ces fruits. Il sem- blerait pourtant d’après leur nom an- cien, Mala insana{ d’oii Melongeua), qui signifiait baie ou pomme nui- sible, que l’on croyait autrefois qu’ils étaient dangereux; mais Dunal a fait voir que l’on avait confondu l’Au- bergine avec le So/anum ovigerum qui , comme nous l’avons dit plus haut , a des qualités délétères. La Morekle faux Quinquina, Solarium Pseudoquina , Aug. St.-Hil. (Plantes usuelles des Brésiliens, 5e livr. , lab. 21), est un petit Arbre droit , rameux , entièrement dé- pourvu d’aiguillons; ses rameaux sont glabres ; son écorce mince , peu ridée ou presque lisse , d’un jaune pâle et roussâtre; ses feuilles sont alternes, sans stipules, portées sur de courts pétioles , lancéolées, oblon- gues , étroites, aiguës, très-entières, un peu décurrentes sur le pétiole , glabres en dessus , couvertes en des- sous et dans les angles des nervures de touffes de poils; les fleurs sont in- connues; les fruits sont peu nom- breux, disposés en grappes extra- axillaires , fort courtes. Cette Plante est commune dans les bois du dis- trict de Curitiba , au Brésil. Son écorce , d’une extrême amertume , est un fébrifuge très -employé par les habitans de cette partie de la pro- vince de Saint-Paul, qui la nomment Quina, parce qu’ils la croient iden- tique avec les véritables Quinas de l’Amérique espagnole. Le célèbre jVhuquelin a fait l’analyse chimique de cette écorce et l’a trouvée com- posée : iv d’un principe amer dam lequel paraît résider la propriété fë- MOR brifuge; 2° d’une matière résinoïde , amère , légèrement soluble dans l'eau ; 5° d’une petite quantité de matière visqueuse grasse; 4° d’une substance animale très -abondante combinée à la Potasse et à la Chaux; 5° d’une petite quantité d’ Amidon; 6° d’oxalatc de Chaux et d’autres Sels à base de Magnésie, de Chaux, de Fer et de Manganèse. Deux espèces de Morelles sont très- communes dans les haies et le long des murs des villages de toute l’Eu- rope tempérée. Ce sont les Solarium Dulcamara et -S. nigrum , L. La pre- mière, connue vulgairement sous le nom de Douce-Ainère , a une tige grimpante, des feuilles ovales , poin- tues, entières ou trilobées, et des fleurs violettes disposées en grappes vers le sommet des tiges. La saveur des tiges est d’abord amère , puis elle laisse daus la bouche une impression sucrée. Elle a sur l’économie animale une action excitante modérée, par suite de laquelle telle ou telle sécré- tion est provoquée suivant les diver- ses circonstances. Ainsi elle aide tan- tôt la transpiration , tantôt l’excré- tion des urines; dans les maladies cutanées, elle favorise les éruptions. Les médecins l’ont administrée dans une foule de maladies, et comme ils en ont obtenu des succès assez cons- tâns par les effets immédiats qu’elle produit sur le corps et que nous ve- nons d’indiquer, ils l’ont regardée comme anti-arthritique, anti-dar- treuse, anti-syphilitique, etc. Le Solarium nigrum , L. , la Mo- relle par excellence du vulgaire , est une Plante dont la tige herbacée , branchue, étalée , est garnie de feuil- les molles, pétiolées, entières, ovales, légèrement anguleuses vers la base, les Heurs petites , blanchâtres ; les baies d’abord rouges, puis noires à leur maturité. Long-temps on a re- gardé cette Morelle comme extrême- ment dangereuse ; en certains pays, néanmoins , elle sert de nourriture aux Hommes après avoir été bouillie. P • Brèdps. Quant à ses effets théra- peutiques, observés par les auciens MOR 20 3 médecins , on est maintenant per- suadé qu’ils doivent être attribués à la Belladone , qu’ils nommaient So- larium lel/iale. Ce fut ainsi que la confusion dans la nomenclature de- vint une source d’erreurs et de con- tradictions pour les médecins qui , ignorant les détails de l’histoire na- turelle , attribuèrent à une Plante inerte les propriétés énergiques d’une autre que l’on avait confondue mal à propos avec elle sous la même déno- mination générique. \ On cultive avec facilité , dans les jardins de botanique , une foule d’es- pèces àe. Solarium , très-remarquables par la beauté de leur feuillage, et les vives couleurs de leurs aiguillons4, telles sont entre autres les S. Pyra - cantha , marginatum , igueurn, etc. Comme elles sont originaires des cli- mats tropiques , il faut les rentrer pendant l’hiver dans l’orangerie ou dans la serre tempérée. Leur terre doit être consistante et substantielle, - les arrosemens fréquens en été, ra- res en hiver , et pendant cette saison, il faut autant que possible , les favo- riser de la lumière. Comme leurs graines mûrissent dans nos climats , il est facile de les multiplier par ce moyen. On les sème en terrine sur couches aux mois de mars ou d’avril, et quand les jeunes plants sont assez forts , on les place chacun dans un pot qu’on plonge dans une couche ombragée pour accélérer leur re- prise. Au bout d’un mois, il peuvent être traités comme les vieux pieds. Toutes les Morelles qu’on cultive en serre doivent être changées de vase au moins chaque année; il en est même qu’il faut dépo e deux fois par an, car elles produisent toutes une quan- tité excessive de racines. (g. .N.) MORELLIER. bot. phan. Nom proposé pour une espèce du genre Garcinia. V. Mangoustan. (b.) MORÈNE. bot. phan. Nom vul- gaire du genre Ilydrocharis , L. Hydrochabide. (b.) MORENIE. Morenia. bot. pii an ^ Genre de la famille des Palmiers et ao4 MOll de la Diœcie Hexandric , L. , établi par Ruiz et Pavon ( Prodrom . Flor. Per nu. et Chil. , p. i4o, t. 02), et offrant les caractères suivans : fleurs dioïques, sessiles, renfermées dans plusieurs spallies incomplètes. Les mâles ont un calice monopbylle , à trois dents ; une corolle à trois péta- les ; six étamines, et un pistil rudi- mentaire. Les fleurs femelles ont un calice monophylle , bifide ; une co- rolle à trois pétales ; trois ovaires adhérens par la partie interne, sur- monté de trois stigmates. Le fruit se compose de trois baies ; l’embryon est basilaire et l’albumen égal. Le genre Morenia ne renferme qu’une seule espèce qui croît au Pérou. C’est un Palmier élégant, grêle, dont les frondes sont p innées , les spa- tlies membraneuses, et le régime simplement rameux. Les fleurs sont jaunes comme celles des Chamædorea , genre établi par Willdenow , et qui , par les caractères , semblerait beau- coup se rapprocher de celui dont il est ici question. (o..N.) MORESQUE, moll. Nom mar- chand de l ’Oliua Marna, Lamk. , et du F usas Morio , L. (b.) MORET. bot. phan. L’un des noms vulgaires du Myrtille , espèce d’ Airelle. V. ce mot. (b.) MORETON. ois. Syn. vulgaire de Canard Milouin , ou du Canard siffleur. V. Canard. (dr..z.) * MORETTIE. ; Worettia. bot. pii an. Genre de la famille des Cru- cifères et de la Tétradynamie silicu- leuse , L. , établi par De Candolle (Syst. Veget. nat. , 2 , p. 426) , qui l'a ainsi caractérisé : calice égal à la base, à sépales linéaires, un peu redressés; pétales linéaires , entiers ; étamines libres, à lilcts non denticulés; sili— cule oblongue, un peu comprimée, surmontée d’un style court conoïde, à valves concaves , dont la paroi inté- rieure s’avance dans les loges en for- me de petites cloisons qui séparent les graines ; ccllcs-ci sont planes , orbiculécs, à cotylédons accombans. MOR Ce genre esL constitué sur une Plante que Delilc, dans la Flore d’Égypte, avait placée parmi les Sinapis . Il diffère extrêmement de ce dernier genre, et par son port, et par la pu- bescence étoilée que l’on remarque sur toutes ses parties , et par ses coty- lédons accombans. De Candolle ob- serve qu’on pourrait le rapprocher de la tribu des Alyssinées, si ce n’é- tait la singulière structure de son fruit, qui a de l’analogie avec celui de Y Anastatica. Aussi c’est à la suite de ce geni’e, dans la tribu des Anastaticées , que De Candolle a pla- cé le Morettia , auquel il avait d’a- bord donné le nom de Nectou.xia , qu’il s’est vu dans la nécessité de changer à cause de l’existence d’un genre ainsi nommé et établi par Kunth. Le Morettia Phileana , De Candolle, Sinapis Phileana, Delile ( Fl. d’Égypte , p. 99 , t. 53 , f. 3 ) , unique espèce du genre , croît dans la Haute-Égypte, près de l’île dePhilæ. C’est une herbe rameuse , hérissée de poils cendrés et étoilés , à feuilles obovales, cunéiformes à la base , gros- sièrement dentées au sommet. Les fleurs sont pédicellées, accompagnées de bractées semblables aux feuilles , et disposées en grappes dressées. (G. .N.) MORFEX. ois. (Gesner.) Syn. de grand Cormoran, L. V. ce mot. (du. .z.) MOPiFIL. mam. Les dents d’Élé- phant dans le commerce. (b.) MORGANIE. Morgania. bot. phan. Genre de la famille des Scrophulari- nées, et de la Didynamie Angiosper- mie , L. , établi par R. Brown ( Prodrom. \Flor. Nou. -Holland. , p. 44 1 ) qui l’a ainsi caractérisé : ca- lice divisé profondémént en cinq parties égales; corolle très - inégale oblique, la lèvre supérieure bilobée, l’inférieure trifidc , à lobes presque égaux, obeordés ; étamines didyna- mes , incluses; lobes des anthères écartés et mutiques; stigmate à deux lamelles; capsule à deux loges et à tleux valves bipartites ; cloison formée • MOll parles rebordgrentrans des valves. Ce genre est voisin de Y Ilerpestis , dont d diffère par son calice égal et sa : corolle pins inégale. Les deux espèces décrites par l’auteur ont reçu les noms de Morgania glabra et M. pubescens. Ce sont des Plantes herbacées, indi- gènes des contrées de la Nouvelle- I îlollande situées entre les tropiques , à tige droite, tétragone, garnie de feuilles linéaireset opposées. Lesfleurs sont bleues , et portées sur des pé- doncules axillaires, munies de deux bractées. (g.. N.) MORGELINE. Alsine. bot. phan. Ce genre de la famille des Cavyo- phyilées, et de la Pentandrie Trigy- nie , L. , a été caractérisé de la ma- nière suivante : calice divisé piofon- l dément en cinq parties; cinq pétales : bifides ; étamines au nombre de trois à huit; trois styles; capsule unilo- culaire , s’ouvrant par trois à six val- ves. Tel que Linné l’établit, ce genre renfermait des Plantes qui ne pou- vaient demeurer réunies. On en est même venu à le supprimer complè- tement; car Y Alsine media , considé- rée jusqu’à présent comme type, a été rapportée au Stellaria par Smith. Les autres espèces ont été distribuées dans les genres Arenaria et Holosteurn. La Mougeeine moyenne, yllsirie media, L. , vulgairement Mouron blanc, Mouron des petits Oiseaux, est peut-être la Plante la plus com- mune de l’Europe, et celle qui vé- gète et qui fleurit le plus long-temps. Celte Herbe forme des gazons verts et épais dans les fossés, sous les buissons, et jusque sur les toits des habitations, soit des villes, soit des Campagnes. Ses tiges sont alternati- vement veluessu r les entre-noeuds; ses feu il I es sont ovales-cordifot mes , et Scs pétales fendus profondément en déux parties. Cette petite Plante plaît infiniment aux Oiseaux, qui mangent surtout ses graines avec avidité. (g. .N.) * MORHUE. Morhua . pojs. Pour Morue. T'. Gage. (b.) * M O R I C A N 1) I E. Moricandia . MOR aoG bot. ru an. De Candolle {Syst. Veget. nat. , 2 , p. 626 ) a établi ce nouveau genre sur des Plantes l’apportées aux Brassica , Tuiritis et Hesperis par les auteurs. Il appartient à la famille des Crucifères, tribu des Brassicées , et à la Tétradynamie siliqueuse, L. Voici ses caractères : calice fermé, dont deux sépales présentent des protubérances à la base; pétales on- guiculés , à limbe oboval, ouvert et entier; étamines dont les filets sont libres, dépourvus de dents ; glandes situées entre les étamines latérales et l’ovaire; silique comprimée ou un peu tétragone , c'est-à-dire dont les valves sont planes ou légèrement ca- rénées, allongée, linéaire, biloculaire, bivalve, à cloison membraneuse, sur- montée d’un’sty le comprimé, conique, privé de graine ou rarement en ren- fermant une solitaire. Graines des loges , disposées sur deux rangs, pe- tites , ovées , à cotylédons condupli- qués. Ce genre tient le milieu entre le Brassica et le Diplotaxis il dif- fère du premier par ses graines bisé— liées dans chaque loge, et par ses siliques qui ne sont point cylindri- ques ; son calice fermé à deux bosses à la base , ainsi que ses (leurs pour- pres , le distinguent suffisamment du Diplotaxis. Les espèces de Morican- clies, au nombre de trois seulement, sont des Herbes annuelles, bisannuel- les, ou vivaces et suflrutescentes à la base, glabres , ordinairement un peu glauques. Leurs tiges sont blanchâ- tres, dressées et rameuses, garnies de feuilles un peu épaisses. Les fleurs très-grandes, purpurascentes , foi- ment des grappes lâches et termina- les. L’espèce qui forme le type du genre est le Moricandia arvensis , De Candolle, ou Brassica arvensis, L. Celte Plante a une tige dressée, rameuse, munie de feuilles glau- ques ou un peu grasses, les inférieu- res obovales, sinueuses, rétrécies à la base , les caulinaires cordées , am- plexicaules et très-entières. Elle est indigène de l’Europe méridionale. Une variété qui croît sur Jes collines arides, et entre les rochers, a été 206 MOR distinguée par Desfontaines ( Tlor . Allant . , 2, p. 94) sous le nom de Brassica suffruticosa. Le Morican- dia hesperidiflora , De Candolle , est YHesperis acris de Forskahl et Delile (Flore d’Egypte, t. 35, f. 2); celte Plante, qui croît dans les déserts de l’Egypte et de l’Arabie , plaît beaucoup aux Chameaux, malgré son odeur forte de Roquette. Enfin la dernière espèce de ce genre est le Mo- ricandia teretifolia , De Candolle , ou Brassica teretifolia , Desfontaines ( Flor . Allant ., 2, p. g4, t. i64). Elle croît dans les lieux humides de l'Afrique boréale , et en Egypte au- près des Pyramides. (g. -N.) MORILÀJNDIA. bot. titan. Et non Movilandia. Genre proposé par Decker ( Elem. Bot., n. 766) pour les espèces de Cliffortia à feuilles com- posées. Il n’a pas été adopté, (g. .N.) MORILLE, moll. Nom mar- chand du Murex Hystrix de Linné, qui appartient aujourd’hui au genre Pourpre. V. ce mot. (d..ii.) MORILLE. Morchella. iîot. crytt. {Champignons.) Les Cham- pignons connus vulgairement sous le nom de Morilles , forment un genre très-naturel voisin des Iiel voiles, et qui présente les caractères suivans : chapeau formant une masse ellip- tique ou en cloche, irrégulière, com- posée de plis réticulés et de cavités nombreuses , et de forme variable , couvert sur toute sa surface par la membrane fructifère , adhérent au pédicule qui est creux et dont la sur- face est caverneuse. Tous ces Cham- pignons sont assez grands ; ils crois- sent sur la terre au printemps ; leur consistance est sèche et cassante , leur odeur agréable; tous sont bons à manger, etl’on peut dire qu’ils sont en même temps les Champignons les plus sains et les plus faciles à recon- naître. Il paraît que c’est à ces Cham- pignons que les anciens donnaient le nom de Bolelus , nom appliqué à tort par Linné à un genre très-dif- férent , mais queBatarra, Vaillant , Micheli , avaient conservé aux Mo- MOR • rdles. Plüs tard ces Plantes furent réunies, d’après une analogie de for- me extérieure bien trompeuse, avec les Phallus ' dont elles n’ont ni le mode de fructification ni aucune des propriétés. Enfin Persoon rétablit le genre Morchella de Dillenius, et cette distinction a depuis été admise par tous les botanistes; en effet ce n’est qu’avec le genre Helvella que ces Champignons ont de l’analogie, et ils en diffèrent suffisamment par leur chapeau caverneux et irrégulier. Fries énumère douze espèces de ce genre ; mais les plus connues sont la Morille commune, Morchella escu- lenta , dont Bulliard a donné une bonne figure , pl. 218. Elle offre plusieurs variétés de forme et de cou- leur , mais elle est le plus souvent à peu près elliptique, portée sur un pédicule court, épais et iistuleux ; le chapeau adhère complètement à ce pédicule ; il est couvert d aréoles très-creuses et fort irrégulières ; sa couleur est d’un fauve clair. Les au- tres espèces ne diffèrent de celle-ci que par leur chapeau plus ou moins allongé, complètement adhérent ou libre à la base , par leurs lames de forme variable ; enfin par leur cou- leur d’un jaune plus ou moins foncé , ou tirant sur le brun; toutes sont sai- nes et bonnes à manger, et ne varient que par leur goût plus ou moins dé- licat. (AD. B.) * MORILLES DE MER. folyp. Ce nom a été donné à des Polypiers de la famille des Eponges, par les anciens naturalistes. (b. d..l.) MORILLON, ois. Espèce d u genre Canard. V. ce mot. (b.) MORILLON BLANC ET NOIR. bot. pii an. Fruits de /deux variétés de la Vigne commune. (b.) MORINDE. Morinda. bot. titan. Ce genrede lafamilledesRubiacées, et de la Pentandrie Monogynic, L., avait été anciennement proposé par Plu- mier sous le nom de Royoc. 11 offre pour caractères essentiels : des fleurs agglomérées en tête , et portées sur MOR uu réceptacle sphérique; un calice urcéolé, persistant , et à cinq dents t très-courtes; une corolle à peu près infundibnlif’orme , dont le limbe est étalé à cinq lobes courts , et la gorge g garnie de poils; cinq étamines inclu- ses, dont les anthères sont linéaires; un seul style surmonté d’un stig- ' mate bilide; drupes agrégées, ombi- iliquées, et à quatre noyaux cartila- .gineux-crustacés ; chacun d eux a une ou deux loges monospermes , l’une d’elles yide. Ce genre se com- jposed’un petit nombre d’espèces qui ;Sont des Arbres ou des Arbustes indi- . gènes des climats équatoriaux. Leurs ! : fleurs forment des capitules très-den- bses , terminaux, axillaires ou oppo- i s sés aux feuilles. Parmi les principales h: espèces , nous décrirous les deux sui- twanles comme les plus remarquables, et parce qu’elles peuvent être consi- : i dérées comme les types du genre. La Morinde Royoc , Morinda ■ Roy oc , L. et Jacq. ( Hort . Sc/tœn- j tlrunn. 1 , t. t 6) , est un Arbrisseau • dent la tige faible et pliante est divi- r.-sée en rameaux courts étalés , sar- bmenteux, garnis de feuilles glabres , lancéolées, aeuminées et portées sur 'de courts pétioles. Ses fleurs sont il blanches, disposées eu capitules axillaires. Cette Plante croît dans des provinces méridionales de la Chi- ne, et dans la Cochinchine. Elle se 'trouve aussi au Mexique et dans la 1 Guiane.Ses racines y sont employées pour faire de l’encre. La Morinde ombeleée , Morinda \ urnbellata, L.etLamk. (lllustr. Gen., t. 1 5 3) est un Arbrisseau moins grand que le précédent. Ses rameaux sont 'étalés, garnis de feuilles lancéolées, aiguës , rudes au toucher. Ses fleurs sont blanches, portées sur des pé- doncules presqu’en ombelles et réu- nies en une tête globuleuse. Cette Plante croît aux Moluques et à la Co- < chinchine; son bois est blanc dans la p?nlie supérieure du tronc, et rouge : à la base ainsi que la racine. C’est avec cette racine que les naturels du pays teignent leurs toiles en jaune safran ; pour cela ils la font bouillir MOR. a 07 tout simplement dans l’eau. Quand ils y ajoutent du bois de Sappan ( Cæ - sa/pinia Sappan , L. ) , ils obtiennent une couleur rouge fort belle et pres- que inaltérable. Le fruit de cet Ar- brisseau est pulpeux, aromatique , amère et astringent; il est employé dans le pays comme anthelmintique. (G.. N.) MORINE. Morina. bot. ru an. Tourncfort est l’auteur de ce genre qui appartient à la famille des Dip- sacées, et à la Diandrie Monogvnie, L. Vaillant, dans les Mémoires de l’Académie des sciences pour 1722 , le publia sous le nom de Diolotheca ; mais Linné lui restitua le nom pro- posé par Tournefort. Voici ses carac- tères : involucelle ( calice extérieur des auteurs ) tubuleux terminé par des dents épineuses etinégales , deux étant beaucoup plus larges que les autres ; calice ( intérieur de Jussieu) supère à deux lobes obtus , et per- sistant ; corolle monopétale , irrégu- lière , dont le tube est très-long, un Eeu arqué , élargi au sommet , le lim- e divisé en deux lèvres obi uses, la supérieure à deux lobes, l’inférieure plus longue, à trois lobes inégaux; deux étamines saillantes, à filets ve- lus , et à anthères cordiformes ; ovaire globuleux , supère , surmonté d’un style filiforme plus long que les étamines , et d’un stigmate en tête aplatie; akènearrondi , solitaire, cou- ronné par le calice. Tous les auteurs avaient considéré comme un calice extérieur l’organe le plus extérieur des tégumens floraux. Ledocteur Th. Coulter, dans un mémoire publié ré- cemmentsur la famille des Üipsacées , a fait voir que ce prétendu calice exté- rieur n’est autre chose qu’un involu- celle analogue à celui des Ombellifè- res; il a en outre établi que cet invo— lucellc est libre, quoique dans quel- ques cas, étant appliqué immédia- tement sur l’akène et le véritable calice, il puisse contracter une ad- hérence partielle avec ces organes. La Morine de Perse, Morina Per- sica, L. ; ]\1. Oricn/alis, Miller, a été rapportée des environs d’Erzérum en 208 M011 Perse par Tournefort , qui en a don- né une figure clans le troisième volu- me de ses Voyages. On l’a retrouvée dans plusieurs autres contrées du Le- vant , et particulièrement sur le Par- nasse. Cette Plante a une racine épaisse , perpendiculaire , qui émet plusieurs fibres très-grosses. Sa tige , haute d’environ un mètre , est garnie à chaque nœud de trois à quatre feuilles verticellées, siuuées et épi- neuses comme celles des Carlines. Les fleurs sont verticillées , axillaires, très-serrées , et forment un épi ter- minal. (o..>T.) MORINGA. bot. piian. Genre placé dans la famille des Légumi- neuses, et qui appartient à la Dé- candrie Monogynie, L., établi par Burmann , et adopté par la plupart des botanistes modernes. De Can- dolle f Prodrom. Syst. P’eget. , 2 , p. 478) le caractérise ainsi : calice à cinq sépales presqu’e'gaux , oblongs, caducs, légèrement soudés à la base ; corolle à cinq pétales presqu’égaux , oblongs , le supérieur ascendant; dix étamines inégales, à filets séparés, cinq d’entre ellesquciqucfois stériles ; style filiforme aigu ; légume en forme de silique à trois valves; graines tri- gones, attachées au centre du fruit , dépourvues d’albumen ; embryon droit, à cotylédons épais, huileux, renfermés dans le spermoderme pen- dant la germination. La structure de ce fruit est très-singulière pour un genre de Légumineuses ; les trois valves dont il se compose représen- tent, selon De Candolle, trois car- pelles étroitement soudées , dont les Î parties intérieures, minces et mem- jraneuses , se sont oblitérées pendant la maturité , et n’ont laissé au centre que les sutures séminifères sous l’ap- parence d’un filet. En admettant cette explication, le fruitdu Moringa n’est pas aussi anomal qu’il le semble au premier coup-d’œil. De Candolle place ce genre dans la tribu des Gassiées ; mais il l’indique comme pouvant for- mer le type d’une tribu nouvelle . ou tre réuni au Géoffrées. Dans ses ob- MOR servations sur les Plantesde l’Afriqu australe recueillies par le docteu Oudney , R. Brown a isolé le genr<] Moringa et en a constitué une nouf velle famille pour laquelle il a propos»] le nom de Moringées ( Morin geae] I Linné l’avait supprimé , et le confon-j dait avec le Guilandina ; rétabli pos-j térieurement par plusieurs auteurs, il reçut diverses dénominations quil n’ont point été adoptées. Ainsi 1 'Hy- per anthèr a de Forskahl et de Vahl V Anorna deLoureiro, 1 ' A landina de Necker, sont synonymes du Moringa J Quatre espèces oui été décrites parles auteurs sous les noms de Moringa pte- j rygosperrna, Gaertn. ; M. polygona D. C. ; M.aptera, Gaertn., et M. Ara- bica, Persoon. La première est le Gui- landina Moringa de Linné , espèo qui a reçu tant d’autres noms. Se: légumes sont triquèlres , ses semence: tngones , à angles saillans en forint d’ailes. Elle croît danslesIndes-Oi ien- tales et dans l’Amérique équatoriale, oh elle a été vraisemblablement in- troduite. La seconde espèce ne se distingue de celle-ci que par ses légu- mes polygones et non pas toujours triquètres. Elle paraît en être une sim pl e varié té. C’était 1 'Hyper an /liera decandra de Willdenow. Sa patrie est le Bengale, ainsi que quelques au- tres localités de l’Inae. Le Moringa aptera de Gaertner est probablement la Plante figurée par Blackwell (Iferb. , t. 5S6)sousle nom de Bala- nus Myrepsica. 11 ne diffère des espè ces précédentes que par ses graines non munies d’ailes. Enfin le Moringa Arabica , qui, comme son nom l’in- dique, croît en Arabie , est remar- quable par son légume à six saillies carénées , et parles glandes que Poli observe sur le pétiole commun entre lespinnules des feuilles. C'était l'Hy- per an t liera semi decandra de Fors- kahl , réuni à tort , par Larnarck , au Gymnocladus. Les trois premières espèces de Moringa fournissent une huile douce sans odeur et qui se rancit difficile- ment. Une qualité aussi précieuse l a fait rechercher des parfumeurs; ils MOR t’imprègnent des odeurs suaves et fugaces comme celles du Jasmin , de la Tubéreuse, etc. Cette huile est l connue dans le commerce sous le nom d’Huile de Ben. (g.. N.) * MORINGÉES. Moringeœ. bot. i ph an. R. Brown ( Übseru . on the . Plants of A fric, central collect. by .Dr. Oudney) propose de former sous . ce nom un nouvel ordre naturel formé du seul genre Moringa {F', ce mot); • sa place dans la série des ordres natu- r rels n’est pas encore déterminée. Elle • se distingue surtout par son ovaire «à trois placentas pariétaux et par lies anthères uniloculaires, (g. .N.) MORIN-JALMA. mam. Nom sous i lequel les Kalmouks connaissent l’A- ;actaga. V. ce mot à l'article Ger- jt 30ISE. (is. G. ST.-H.) MORIO. moel. Nom latin donné f oar Monlfort à son genre Heaulme )u plutôt Haume, qui n’est rien autie :hose que le genre Cassidaire de La-' marck, généralement adopté. V. Cas- ! 1DAIRE. (D..H.) MORION. Dlorio. ins. Genre de ’oidre des Coléoptères, section des ’kintamères, famille des Carnassiers terrestres , tribu des Carabiques bi- ■artis, établi par Latreille qui l’avait >lacé parmi ses Harpales et ayant •»our caractères : menton articulé , oncave , très-fortement écliancré et yant , dans son milieu, une dent >eu saillante , obtuse et presque bi- ble; lèvre supérieure assez avancée : t fortement échancrée ; derniers ar- ides des palpes labiaux presque cy- indricjucs, un peu ovalaires et tron- jués a l’extrémité; antennes plus ourtes que la moitié du corps , mo- iiiliformes , à articles distincts et ne grossissant presque pas vers l’ex- i enfilé: corps plus ou moins al- ongé; corselet plane, presque car- ié, plus ou moins rétréci postéricu- ement: jambes antérieures non pal- aces. Ce genre est très-rapproché es Scarites , mais il s’en dislin- ue par les jambes antérieures qui MOR eo<) sont palmées dans ces derniers. Les Ozènes ont les articles des anten- nes lenticulaires et le dernier est plus gros; les Aristes s’en distinguent par la forme du corps et surtout du corselet ; enfin les Harpales s’en éloignent par leurs tarses antérieurs qui sont dilatés dans les mâles , ce qui n’a pas lieu dans les Morions.Le menton de ces Carabiques est con- cave , large , assez avancé , très- fortement échancré , et il a , dans son milieu , une petite dent obtuse et peu saillante , qui parait pres- que bifide. La lèvre supérieure est assez avancée, assez étroite et for- tement échancrée. Les mandibules sont fortes, peu avancées, arquées et aiguës. Les palpes sont peu sail- lans ; le dernier article des labiaux est presque cylindrique , un peu ovalaire et tronqué à l’extrémité. Les antennes sont moniliformes , plus courtes que la moitié du corps ; leur premier article est à peu près de la longueur du second et du troisième réunis; tous les autres sont presque égaux, distincts, lenticulai- res , et ils ne grossissent presque pas vers leur extrémité. La tête est un peu rétrécie derrière les yeux ; ceux-ci sont assez saillans. Le cor- selet est plane , presque carré et plus ou moins rétréci postérieure- ment. Les élytres sont plus ou moins allongées , plus ou moins parallèles et planes. Les pales sont assez fortes , mais elles ne sont pas très -gran- des. Les jambes antérieures s’élar- gissent vers l’extrémité ; elles sont terminées par deux épines fortes , et elles sont fortement échancrées intérieurement, mais elles n’ont au- cune dent sur le côté extérieur; les intermédiaires elles postérieures sont simples. Les espèces de ce genre sont propres à l’Amérique et à l’Inde nous citerons entre elles : Le Mohion mon j bicorne , Morio monilicornis, Lalr.; Ilarpalus moni- licornis , Lalr.; Scantis nigerri/nus , Herbst. , Coléopt. , tab. 76, fig. 2 ; Scaritis Georgiœ , Palisot-Bauv., 7 , p. 107 , t. i5 , fig. 5. 11 est noir t i4 TOME XI. 210 MOR MOR luisant; ses élytrcS sont allongées, tes ombelles , supportées par des p presque parallèles, profondément doncules communs , épars sur les r striées , avec les stries de leur base meaux. Gel Arbre croît sur les moi légèrement ponctuées; il se trouve à tagnes de l’Amérique méridional Cayenne. Le nom de Morio est celui que l’on donne vulgairement au Papi/io An- tiopa , L. (g. J MORÏON. bot. I’han . ( Diosco- ride.) Une pelite variété de Mandra- gore.— (Pline.) L ' Alropa Belladona, L. (b.) * MORIQUE. min. V. Acide. * M0R1SIEN. pois. Espèce du genre Leptocéphale. (b.) ses racines longues, grosses, noue ses, compactes et pesantes, serve aux sauvages pour faire des ma sues. Les habitans de la Martiniq le nomment Arbre du Diable ou Bo Mabou, d’oii l’on a fait le mot M bouier, sous lequel ce genre est d crit dans l’Encyclopédie. (g.. N. MOPvME. pois. Syn. de Spar, r noaopterus sur les côtes de la Méc terranée, particulièrement aux îl Baléares. V. Spare - (b. + M O R M O L Y G E. Moimolyi MOR1SONIE Morisonia. bot. SH an. Genre de la famille des Cap- ins. Genre de l’ordre des Coléo"pi paridées, et de là Monadelphie Po- res, section des Pentamères, faim' lyandrie , L. , établi par Plumier des Garnassieis , tribu des Cara ( Généra , p. 36 , t. 25), et présentant qnes, division des Thoraciques, et les caractères suivans : calice ovoï- bli par Hagenbach sur un Inseï de, obtus, marcescent, se déchi- rapporté de Java par Kulh et Ya rant profondément eu deux décou- Hasselt, et ayant pour caractères pui’es inégales et coucaves ; corolle à antennes de onze articles, dont quatre pétales ovales , allongés , ob- premier épais, court; le secoi tus, très-ouverts , une fois plus longs beaucoup plus court; le troisièr que le calice ; environ vingt étami- deux fois plus long que les deux prj nés, à filets droits subulés, plus courts miers pris ensemble; le quatriè que la corolle, réunis parla base tin peu moins long que le précédenl en un tube infundibuliforme ; ovaire supérieur, pédicellé , et surmonté d’un stigmate sessile , convexe et élargi ; baie sphérique , uniloculaire, à peu près de la grosseur d’une pom- me , couverte d’une écorce dure par- semée de points calleux, renfermant une pulpe lilanche, dans laquelle sont composés de deux articles égau éparses plusieurs graines réniformes. minces , les extérieurs en ayant qu Ce genre avait été réuni au Capparis tre; le premier très-petit et peu a par Swartz. Il ne se compose que de parent; le second le plus grand l’espèce suivante : tous, épais, un peu comprimé; La Morisonie d’Amérique, Mon- troisième moins long , et le de sonia Americana, L. et Jacq. , PI. nier un peu plus long que le ti Amer. , t. 97; Arbre droit qui ne s’élève pas au-delà de cinq mètres. Ses branches sont garnies de feuil- les extrêmement grandes, alternes, pétiolées , ovales ou oblongucs, en- les deux latéraux larges et arrond tières , coriaces , glabres et luisantes, et l’intermédiaire petit et pointu Les fleurs sont d’un blanc sale, peu languette spongieuse, déprimée odorantes, pédicellées etrassemblées, milieu, échancrée en forme de cœ au nombre dequatre et plus, en peti- antérieurement, et portant deux p et les sept derniers plus courts presque égaux ; mandibules cornée fortes, aigues et ayant une dent milieu du côté intérieur; mâchoir cornées , avec le lobe intérieur trèl aigu, recourbé et muni de cils tréf Serrés; palpes maxillaires intérim sième, arrondi et ovoïde ; labre pre que carré avec son bord antéricil légèrement échancrfé; lèvre cornet étroite , divisée en trois lobes dol 21 1 MOR pes de trois articles dont le premier très-court et les deux autres presque égaux; le dernier finit en pointe ar- rondie; menton corné , très-court, avec le bord antérieur échancré. La forme du Mormolyce est très- extraordinaire, et aucun Carabique connu jusqu’à présent ne peut lui être comparé. Sa tête est très-longue, déprimée, et va en diminuant vers le corselet ; les yeux sont placés à sa artie antérieure; ils sont saillans , émisphériques et très-luisans. Le corselet est allongé, dilaté, avec ses bords latéraux relevés et dentés en •scie; l’écusson est petit, allongé et aigu. Les élytres sont un peu membra- neuses, très -larges antérieurement, allant en diminuant postérieurement et coupées en arc rentrant, ce qui laisse l’anus à découvert et forme une échancrure profonde quand les •élytres sont fermées et dans leur état de repos. Chaque élylre a un appendice de la même consistance attaché à son bord extérieur , aussi i large qu’elle, arrondi, descendant l) beaucoup plus bas et s’arrondissant ;pour venir finir à l’angle extérieur de l’échancrure postérieure; cette ; partie donne à .l’Insecte l’aspect de i certains Lycus dont les élytres sont 'quelquefois très-dilatées. Les pâtes :Sont très-longues, grêles, compri- mées et égales ; les antérieures ont une échancrure au côté intérieur, les trochanters des quatre premiè- res sont petits ; ceux des postérieu- res sont très- grands et en ovale allongé. Les tarses sont allongés, i composés de cinq articles; le premier est long et les autres presque égaux 'entre eux et beaucoup plus courts. -:è i Ils son t terminés par deux crochets : recourbés. L’abdomen est en ovale 1 cylindrique , un peu comprimé. La seule espèce connue de ce genre est : Le Mormolyce Phyllode, Mor- molyce Phyllodes , Hag. Il est long de plus de deux pouces cl entière- ment d’un brun luisant ; ses ély- tres ont neuf stries enfoncées; sur la cinquième ligne on observe deux ou trois tubercules obtus et peu ap- MOR parens ; il y en a quelques autres sur le bord extérieur. La dilatation est toute sillonnée de légères nervu- res ; elle est couverte de petites dé- pressions arquées qui lui donnent Un aspect légèrement rugueux, (g.) MORMON, mak. Syn. de Man- drill. V. Cynocéphale. (b.) MORMON, ois. (Illiger.) Syn. de Macareux. V. ce mot. (b.) * MORMOPS. mam. Nom donné récemment par Leach à un genre qu’il propose d’établir parmi les Chauve-Souris insectivores. V. Ves- PERT1LION. (is. G. ST. -H.) M O R M Y R E . Mormyrus . pois . Genre formé par Gmelin d’après Forskahl , dans l’ordre des Bran- chiostèges, adopté par Cuvier qui le place à la suite de la famille des Esoces, dans son ordre des Malacoptérygiens abdominaux, et duquel les espè- ces , dont Geoffroy Saint - Hilaire a beaucoup augmenté le nombre et donné d’excellentes descriptions, ha- bitent le Nil. Le nom de Mormyre , d’origine grecque, désignait dans l’antiquité un Poisson de mer varié de couleurs diverses; on ne voit pas les motifs qui en valurentl’application chez les modernes à des Poissons d’eau douce dont les teintes sont uni- formes. Les caractères des Mormyres de Linné, de Geoffroy et de Cuvier, sont : corps comprimé, oblong, écail- leux ; queue mince à la base, ren- flée vers la nageoire; tête couverte d’une peau nue épaisse qui enveloppe les opercules et les rayons des ouies , ne laissant pourl’ouverturede celles- ci qu’une fente verticale; dents me- nues et échancréesau bout ; une seule dorsale. Les intestins sont plus longs que chez les Esoccs , et il y a deux cæcums. Il existe cinq ou six rayons à la branchie, encore que d’après Forskahl on n’y en comptât qu’un dans le Syslema Nati/rœ de Gme- lin. Des dents menues et éclian- crées au bout garnissent les inter- maxillaires et la mâchoire inférieure, et il existe sur la langue et sous le i4* a 12 MOR vomcr une longue bande de (lents en velours. La vessie est longue, ample et simple. Les formes générales de ces Poissons rappellent celles des Cyprins; leur chair- est délicate , fort estimée des Egyptiens , et passe pour la meilleure du Nil. Les princi- pales espèces de ce genre qui en ren- ferme neuf ou dix , sont : L’Oxyrhynque , Mormyrus Oxy- rhynchus , Geoff. , Ægypt. , pl. 6, f. 1 ; Cent riscus Niloticus , Schn. , pl. oo. Il a son museau cylindrique , pointu et droit , avec la mâchoire inférieure un peu plus avancée que la supé- rieure. Sa doi’sale est longue, et s’é- tend d’une extrémité à l’autre du dos. La caudale est écailleuse à sa base. C’est un Poisson bleuâtre, plus foncé sur le dos , pâle sous le ventre, avec la tête rouge, surtout vers le museau, et des points bleus en dessus. Il a quelque chose du Brochet pour l’as- pect , et fut plusieurs fois confondu avec ce Poisson. Paul Lucas en avait anciennement donné une figure mé- diocre, mais reconnaissable. Il est très-commun dans le Ilaut-Nil qui en alimente les marchés du Caire. Les anciens Egyptiens l’avaient mis au nombre de leurs divinités. On l’appelle aujourd’hui Kaschouè daus le pays. Lc K.vnnumÉ , Mormyrus Kannu- me , Gmel. , Syst. Nat., xin , T. i, p. i44o. Ce Poisson, que Forskahl lit connaître en introduisant son nom urabe dans la science, a , comme le précédent, sa dorsale fort longue , mais en même temps bien plus basse; sa caudale est fourchue, son corps à peine comprimé, et sa couleur blan- châtre. Le Hersé, Sonnini , Yoy., pl. a 2 , f. 1 ; Mormyrus Dendera , Geoff. , Ægypt., pl. 7, f. 2; Mormyrus Angui- loides , L. , Gmel. , Syst. Nat. , xm , T. 1 , p. i44o [Syu. TIasselq. ex cl.) Celte espèce avec laquelle 011 a mal à propos confondu le Caschivé , autre espèce du même genre, a sa dorsale courte , son museau obtus et cylindrique, avec des lèvres épais- ses. Il ne dépasse guère six à huit MOR pouces de longueur; ses parties su- périeures , d’un noir luisant, sont ponctuées de gris , ses lianes et le dessous sont grisâtres avec ses na- geoires obscures. (b.) : MO Pi O CAR PUS. bot . man. (Ruppi.) Syn. de Blitum capita- tum. (b.) ; MOROCIIITE. min. Morochlhus , Galactia. Terre blanche que les an- ciens tiraient de l’Égypte, et dont ils se servaient pour blanchir les étoffes. C’était probablement une sorte dé Terre à foulon ou de Terre magnésienne. Le Morochton ou Mo- rochtus , que Dioscoride nous dit avoir été aussi appelé Galaxia et Leu- cographida , était probablement la même Terre qu’on employait aussi médicinalement dans le flux de ven- tre , etc. (g. DEL.) MOR.ON. bot. phan. Qu’il ne faut pas confondre avec Mouron ( Anagal- Lis ;. Nom vulgaire de la Morgeline [Alsine). (b.) MORO N GUE. bot. piian. De Moruuga et Moringa. Ou nomme ainsi clans les colonies françaises , au-delà du cap de Bonne-Espérance, les feuilles de cet Arbre qui se man- gent en Brèdes. V. ce mot. '(b.) MORONGUE -MARIAGE, bot. pijaN. L’un des noms vulgaires de l’Erythrine des Indes. (b.) MORONOBÉE. Moronobea . bot. piian. Genre de la famille desGutti- fèreset de la Mouadelphie Pentandrie, L. , établi par Aublet (Plantes de la Guiaue , 2 , p. 789 , t. 5 1 3 ), et ainsi caractérisé : calice à cinq sépales im- briqués et coriaces ; corolle à cinq pétales tordus pendant la préflorai-j son; étamines nombreuses , dont les, filets forment trois ou cinq faisceaux! réunis par la base en tin urcéole; les, anthères sont adnées aux faisceaux des filets et simulent des stries ;j ovaire strié surmonté d’un style sim- ple et de cinq stigmates; baie cou- verte d’une écorce épaisse à cinq lo- t ges monospermes. Linné fils [Suppl., p. âos) a donué à ce genre le nom de f MOR Symphonia , que Willdenow et Per- soon ont adopté. Le Morônobea cocci- nea d’Àublet, Symphonia globulifera, L. fils , loc. cit. , est un Arbre qui croît dans les forêts montueuses de la Guiane. Son tronc est épais et élevé; : ses feuilles sont oblongues et glau- ques. Les tleurs, dont les pétales sont connivens et forment une corolle . globuleuse , sont peu nombreuses et . disposées en ombelle terminale et simple. Les Perroquets sont très- . friands des graines de cette Plaute. (Dans le premier vol urne des Mémoires « de la nouvelle société d’Histoire Na- turelle de Paris, p. 25o , Choisy a décrit une nouvelle espèce de ce .genre, qu’il a nommée Moronobea :grandiJlora. Cette Plante a été rap- portée de la Guiane par Richard père, t et elle est caractérisée par ses feuilles (elliptiques, lancéolées, un peu acu- i minées , par ses grandes fleurs en co- îrymbes , ses étamines réunies en trois i faisceaux, et , de même que le style , i remarqua blés par leur longueur. Cette ! forme desétamines dans le Moronobea igrandiflora rappelle , selon Choisy , < celle des Magnolia , avec lesquelles lies Guttifères ont plus d’un rapport. (G.. N.) *MORONOBÉES. Moronobeœ. ;bot. PHAN. Choisv (Mémoires de la (nouvelle société d’Histoire Naturelle < de Paris, T. i, p. 229) a nommé ainsi :1a quatrième section de la famille des •Guttifères. V . ce mot. (g. .N.) "MOR.ONOBO. bot. piian. V. Co- HONOBO. * MOR O-S PH Y N X . ins. (Geoffroy.) .-j 1 La chenille du Sphynx Ga/ii, L. (b.) * MOROTOTONI. bot. piian. ( Aublet ). Espèce de Panax. V. Gen- SEN OU GlNSENG. (B.) MOROXITE. min. Nom donné «à une variété de Chaux phosphatée d’un bleu-vërdâtre , qu’on trouve à ; Arendal en Norvège. V. Chaux PHOSPHATÉE. (G. DEIj.) * MORPHÉE. tns. Syn. deMorpho. ■ V • ce mot. (g.) MORPHINE. Substance alcaline, MOR 21 3 blanche , cristallisée en prismes aci- culaires ; amère, presque insoluble dans l’eau froide, un peu plus dans l’eau bouillante, très-soluble dans l’Alcohol , fusible à une douce cha- leur et se prenant par le refroidisse- ment en une masse transparente , ou se laissent apercevoir des signes de cristallisation. La Morphine est contenue dans l’Opium où elle est combinée avec l’Acide méronique. Pour l’obtenir, on fait bouillir une infusion d’Opium avec de la Magné- sie ; il se forme un dépôt grisâtre que l’on fait sécher pour le traiter ensuite et à plusieurs reprises , par l’Alcohol faille d’abord , puis con- centré , lequel laisse précipiter , par le refroidissement, la Morphine cris- tallisée. Cette substance jouit de tou- tes les propriétés des Alcalis ; elle n’a qu’une action presque insigni- fiante sur l’économie animale; mais les sels qu’elle forme avec les Acides et l’acétique en particulier, sont des poisons d’autant plus dangereux , qu’ils agissent par absorption , à très- forte dose, et qu’ils laissent des tra- ces encore fort équivoques de celte action. La composition de la Mor- phine est : Carbone, 72,62; Oxi- gène , 14,84; Hydrogène, 7,01; Azote, 5,55. (dr..z.) MORPPINUS. ois. (Cuvier.) Syn. d’Aufour. V. Aigle. (b.) MORPIIO. ins. Genre de l’ordre des Lépidoptères , famille des Diur- nes, tribu des Papilionides , division des Nacrés, établi par Fabricius et ayant pour caractères : palpes in- férieurs très - comprimés , avec la tranche antérieure étroite ou aiguë ; cellule discoïdale et centrale des ai- les inférieures fermée postérieure- ment; antennes presque filiformes, légèrement et insensiblement plus grosses vers leur extrémité. Ce genre se distingue des Brassolides, des Pa- vonies , des Eurybies et des Satyres par les antennes qui, chez ceux-ci , sont terminées par un boulon gros et bien distinct, et par d’autres carac- tères tirés des cellules des ailes et 2i 4- MOU de la longueur des palpes. Les Nym- phales en sont aussi distingués par un fort bouton au bout des antennes, et parce que leurs palpes ne sont pas comprimés. Ce sont des Lépidoptères de très-grande taille, souvent ornés des couleurs les plus brillantes; ils faisaient partie des Chevaliers ( Equi- tés) de Linné. Leurs pâtes antérieu- res ne sont pas ambulatoires, et leurs ailes inférieures reçoivent dans un canal de leur bord intérieur l’abdo- men. Leurs chenilles sont nues ou presque rases , quelquefois terminées postérieurement par une pointe four- chue. Ces Papillons sont propres aux contrées chaudes de l’Amérique méridionale ; leur vol n’est pas très- élevé, et ils se tiennent de préférence le long des haies ou contre les ro- chers. Ils se posent et étendent leurs ailes au soleil comme le font souvent les Satyres. Fabricius avait composé avec les Morpho de Latreille plu- sieurs genres qui n’ont pas été adop- tés. Ce genre est assez nombreux en espèces; Godart (Encycl. méth., art. Papillon) en décrit quarante -deux espèces que l’on peut partager en deux coupes , ainsi qu’il suit : 1. Cellule discoïdale ou centrale des secondes ailes ouverte en arrière. Morphon Adonis, Morpho Adonis, Fabr., Latr., God.; P apilio Adonis, Cram., pl. 61, fig. a, b. Il a de trois pouces et demi à quatre pouces d’en- vergure. Le dessus des ailes est du bleu azuré le plus brillant , avec le limbe postérieur noir ( et tacheté de blanc dans la femelle). Le dessous est d’un gris lavé de brun avec des bandes plus claires et des yeux sé- parés. Il se trouve au Brésil et à Cayenne. 2. Cellule discoïdale des secondes ailes fermée en arrière. Morphon Actorion, Morpho A Cla- rion, God., Latr.; P apilio Actorion, L., Clerck, Icon., t. 36, fig. 2; Séba, Mus., tab. 4i , fig. 17, 18. Il a deux pouces d’envergure; ses ailes sont eutières , couleur de terre d’ombre MGR en dessus ; les supérieures ont une bande rousse à l’extrémité avec un espace d’un violet luisant vers l’an- gle interne. Il se trouve au Bréid et à Surinam. V. pour les autres es- pèces, Cram mer , Esper , Hubner, Fabricius, Godait, etc. (g.) MORPION . AKACH. Nom bas et vulgaire qui devrait être repoussé des dicti anaires, où il désigne le Pediculus pubis , L., espèce du genre Pou. V. ce mot. (b.) MORRHUE et MORRUDE. pois. Pour Morue. V. Gade. (b.) MOPiS-DU-DrABLE. Morsus-Dia- holi. bot. phan. Espèce du genre Scabieuse, dont la floraison annonce la mauvaise saison. Sa racine , échan- crée et comme mordue, l’a fait ap- peler ainsi. On a appelé Mors-de- Grenoüille l’ Hydrocharis Morsus- Ranæ. (b.) MORSE. Trichechus. mam. Genre encore très -imparfaitement connu, qui compose, avec les Phoques , U tribu si remarquable des Carnassiers Amphibies. Les modifications de l’ap- pareil de la locomotion le rendent voisin de cette dernière famille, à la- quelle il ressemble aussi par ses for- mes générales; mais dont il s’éloigne au contraire à plusieursautres égards, et spécialement par son système den- taire. Les deux mâchoires ont ordi- nairement l’une et l’autre huit mâ^ chelières , et la supérieure a en outre quatre incisives et deux canines, qui manquent à l’inférieure, du moins chez l’adulte. Le nombre des dents est en effet sujet à varier chez les Morses, soit par l’effet de l'âge, soit même par d’autres causes ; fait qu’il est important de remarquer parce u’il explique les nombreuses contra- ictions que présentent les diverses descriptions données par les voya- eurs et les naturalistes. Il paraît que, ans le jeune âge, on trouve à la mâchoire inférieure deux petites in- cisives très-rudimentaires, et dont il n’existe plus de vestiges chez les adultes. Les deux incisives médianes MO l\ delà mâchoire supérieure manquent 1 elles- mêmes chez un grand nombre d’individus ; elles sont d’ailleurs , lorsqu’elles existent , coniques et cro- . , chues , mais toujours très-petites et rudimentaires. Les externes , dont le volume est beaucoup plus considé- rable, sont cylindriques et coupées obliquement de dehors en dedans: elles diffèrent peu des mâchelières ;par leur forme, et c’est ce qui avait i porté quelques auteurs à les compter : parmi les molaires, quoiqu’elles soient Ibien réellement de véritables incisi- ves. Les canines sont d’énormes dé- penses qui se recourbent en bas et en arrière: elles sont arrondies en de- ihors, mais creusées d’un sillon lon- gitudinal à leur face interne. On ne voit point sur leur coupe de lignes t courbes comme dans l’ivoire de l’E- iléphant, mais de simples granula- tions. Les trois premières molaires de i chaque côté sont plus fortes et plus ^grosses que les incisives externes , . avec lesquelles elles ont, comme nous 1 l'avons aéjà remarqué , beaucoup de ; 1 ressemblance ; la dernière n’est au (contraire qu’une petite dent rudi- . :mentaire, et qui tombe avec l’âge : ’ telles n’ont d’ailleurs toutes qu’une iracine conique très-courte, et sont . 1 formées d’une seule substance très- . io3 ) ont proposé sous ce nom un genre de la famille des Synanthérées, tribu des Chicoracées, et delà Syn- génésie égale , L. , auquel ils ont im- posé les caractères suivans : involu- cre ovoïde, composé de six folioles ovales , concaves , presque membra- neuses et sur un seul rang; récepta- cle plane , garni de paillettes , les extérieures carénées , les autres li- néaires, lancéolées; calathide com- posée de fleurs hermaphrodites , à co- rolle en languette linéaire lancéolée, tronquée et tridentée; les fleurs ex- térieures au nombre de huit, enve- loppées par des écailles carénées, les intérieures placées entre des écailles linéaires-lancéolées; style filiforme, de la longueur des étamines ; deux stigmates un peu étalés ; aliènes obovés , les extérieurs couronnés d’une aigrette courte et plumeuse, les intérieurs dépourvus d’aigrette. Ce genre ne renferme qu’une seule espèce, Moscharia pinnatifida, Plante herbacée , dont les feuilles sont am- plcxicaules , pinnalifldes , à segmens profondément incisés. Elle croît dans les lieux arides et sablonneux du Chili. Forsknlil {Flor. Ægypt. -Arah. , p. 1 58 ) avait donné ce même nom de Moscharia à un genre qui , selon Valil , 11’est autre chose que le Teu- c ri uni Iva , L . Le genre Phaponlioum , formé aux 3 1 8 MOS dépens du Centaurea, L. , avait aussi été nommé Mosc/iaria par Heister. (a. .N.) MOSCPI A.TELL A. bot. piian. D’anciens botanistes nomment ainsi la Moscatelline. V. ce mot. (b.) MOSCHELAPHÜS. mam. L’un des syn. de Bubale. V. Antilope, (b.) MOS CHU S. mam. V. Ciievho- TAIN. MOSILLE. Mosillus. ins. Genre de l’ordre des Diptères , famille des Alhéricères , tribu des Muscides , di- vision des Scatophiles , établi par Latreille aux dépens du grand genre Musca de Linné, et ayant pour ca- ractères : antennes plus courtes que la tête, insérées près du milieu de sa face antérieure , composées de trois articles, dont le dernier en palette Îresque triangulaire ou demi-or- içulaire , n’est pas beaucoup plus long que le second, avec une soie latérale ; cuillerons petits ; balanciers nus ; tête presque globuleuse ou transverse; ailes couchées sur le corps ; pieds propres au saut. Latreille avait d’abord établi ce genre dans son Généra Crustaceorum et Insectorum, Plus tard (Règne Anh mal) il le confondit avec les Oscines, et ce n’est que dans ces derniers temps qu’il l’en a de nouveau distingué (Fain. Nat., etc.). Il en diffère essen- tiellement par la forme de la tête qui, dans les Oscines , est triangulaire au lieu d’être globuleuse. Les habitudes de ces petits Diptères sont encore peu connues ; on sait cependant qu’une espèce ( la Mouche aux yeux rouges de Panzer ) dépose ses œufs dans les liqueurs fermentées; c’est cette espèce que l’on voit voltiger en si grand nombre aux environs des cuves où l’on fait le vin ; on la trouve souvent morte dans le vin et le vi- naigre. Une autre espèce, Mosillus casei , Lalr. , dépose ses œufs dans le fromage; la larve s’en nourrit et exécute des sauts en rapprochant en forme d’arc les dcuxextrémitésde son corps et en le débandant ensuite avec |'or ce pour produire l’effet d un rcs- MOS sort. Goédart , Lister , Mérian et Frisch ont parlé de cet Insecte. Lin- j né en fait une variété de son Musca pu tris; mais elle en diffère essentiel- lement. La larve d’une autre espèce nommée Musca frit par Linné , vit dans les balles de l’orge : elle est un des plus grands fléaux pour les ha- bitans de la Suède , en détruisant souvent la dixième partie des grains de celte Plante. Le dommage occa- sioné annuellement par ce Diptère est évalué à plus de cent' mille ducats, suivant le calcul de Linné. Enfin une autre espèce dépose sa larve dans la chair des Nègres qui sont attaqués de l’horrible maladie appelée élé — phantiasis. Linné la nomme Musca leprœ. Ce genre se compose d’un assez grand nombre d’autres espè- ces ; mais peu sont connues. Nous citerons : Le Mosille arqué , Mosillus ar- cuatus , Latr. Noir bronzé; ailes transparentes , sans taches ; balan- ciers blancs. Latreille a trouvé cette espèce sur le sable des fentes des murs : il pense qu’elle y pratique des enfoncemens pour s’y cacher la nuit. On la trouve fréquemment à Paris. (G.) MOSINA. bot. phan. (Adanson.) Syn. d’Orlégia. F. ce mot. (b.) * MOSKOKARYON. bot. phan. (Dioscoride.) Syn. de Muscade. V. Muscadier. (b.) * MOSOSAURE. Mososaurus. rept. foss. Genre de Saurien dont il n’existe plus d’espèces vivantes , et dont on ne connaît que des restes fossiles qui indiquent combien les proportions des Animaux qu’on y comprend étaient gigantesques. Pier- re Camper, qui le premier en vit des ossemens, regarda ceux-ci com- me ayant appartenu à quelque Cé- tacé , et cette idée s’était accréditée jusqu’à l’instant où raujas Saint- Fonds , ayant acquis pour le Mu- séum d’Hisloire Naturelle de Paris, la I collecliou depéti ification faite à Maës- trichl parle chanoine Goddin, décri- vit tant bien que mal , mois fit graver i MOS en perfection une belle tête du grand Reptile qu’il prétendit avec une sorte d’obstination être celle d’un Crocodile. Ce fut seulement Cuvier, auquel la zoologie fossile doit tant de belles découvertes et dont la cri- tique judicieuse a toutexamiué et tout pesé , qui prouva combien l'Animal de Maëstricht, devenu si célèbre par les controverses de Camper et de iFaujas, était différent des créatures qu’on y prétendait reconnaître. Ce savant en reproduisant (Oss. Foss. .T. v, part, ix, pl. i S , f. 1) les mâchoires du prétendu Crocodile de IFaujas, en a habilement et minu-r pieusement établi les caractères ; l’exposition de ceux-ci l’a déterminé à considérer le Saurien dont il est ques- tion commeayanl dû former un genre '■voisin des Tupinambis. (F. ce mot et i^Monitor. ) Nous renverrons au ma- gnifique ouvrage ou Cuvier semble - s'être attaché à prouver que l’un de 'Ses confrères au Muséum d’Histoire ^Naturelle n’entendait rien à l’anato- ; noie comparée jon y trouvera l’histoire de son nouveau genre. Il n’est pas de la nature de ce Dictionnaire d’a- nalyser des choses qui tiennent prin- cipalement de la polémique; il suffit :de rapporter que le nom de Moso- caure signifie Saurien de la Meuse; il indique que l’Animal qui le por- :era désormais s’est trouvé d’abord dans les régions qu’arrose le prin-r cipal des affluens du Rhin. Cepen- dant il paraît qu’on en a encore revu quelques dents ailleurs. Le doc- teur Mitchill, de New-York, en pos- sède qui viennent, dit ce naturaliste, ;les marnièresducomtédeMontmouth lansl’Etat de New-Jersey en Améri-» ique. Orinepeut dansl’étatactuelde la science rien ajouter au lumineux Mé- moire de Cuvier, si ce n’est que nous eussions désiré voir ce savant donner upe idée plus exacte qu’il ne le fait des lieux ou furent découverts les débris du Mososaure. Un ouvrage que nous avons présenté à l’Acadé- mie, sous le titre de Voyagj: souter- rain, et dont Cuvier fut lui-même uonuné cappoileur, les décrit par- MOT s 1 9 faitement si nous nous en rapportons aux termes du rapporteur lui-même. - Cependant cet illustre professeur de qui le cinquième volume est posté- rieur au Voyage souterrain dont il parla avec éloge, sans oublier de s’égayer sur Faujas , s’est borné à reproduire, sur le gisement du Mo- sosaure, les erreurs de plusieurs voyageurs qui en ont très-imparfaite- ment parlé avantnous. Nous ne cher- cherons pas, au sujet des routes ca- verneuses de Maëstricht, à pénétrer les raisons de l’oubli de Cuvier à cet égard ; il doit suffire dans cet article, où après tout il n’est ques- tion que d un Reptile , d’établir que celui-ci fut certainement des plus considérables. On est loin d’en con- naître toutes les parties; il ne se présente à nous qu’à travers mille ambiguités ; le temps et les recher- ches des naturalistes intéressés à le bien mettre au jour pourront four- nir les moyens de ne rien laissera désirer à la postérité sur les points délicats de son histoire. Dans une seconde édition de l’ouvrage où nous avons décrit le plateau de Saint- Pierre, édition qui nous est depuis long-temps demandée par notre li- braire et que nous ne tarderons peut- être pas à*publier , nous reviendrons sur ce sujet et nous espérons ne rien laisser alors à désirer au lecteur curieux de s’instruire sur le Reptile en question. (b.) MOSQUILLES , MOSQUITES et MOUSQUITES. ins. Par corruption de Moustiques. V . ce mot- (b.) MOSQUILLON. ois. L’un des noms vulgaires de la Bergeronnette grise. (b.) * MOSQUITE. ois. Syn. vulgaire, de la Sylvie .à tête noire. F. Syj> vie. (dr. .z.) MOTACILLA. ois. F. Berge- ronnette, MOTELLE. rots. L.’un des noms vulgaires dp la Gadc-Lottc. (b.) MOT ERE LL E ou MOTTE, 2 20 MOU RELLE. ois. Syn. vulgaire de Mot- tcux. P. Traquet. (DR..Z.) MOTTEREAU. ois. Syn. vulgaire d’Hirondelle de rivage. P. Hiron- delle. (dr..z.) MOTTELLE. rois. L’un des noms vulgaires du Cubitis fossilis. P. Co- BITE. (b.) MOTTEUX. ois. Espèce du genre Traquet. P. ce mot. (dr..z.) MOUCHARRA. rois. Espèce du genre Glyphisodon. P. ce mot. (b.) MOUCHE, rois. Nom vulgaire et de pays du Salrno notalus, L. P. Sau- mon. (b.) MOUCHE. Musca. ins. Genre de l’ordre des Diptères , famille des Athéricères , tribu des Muscides , éta- bli par Linné qui l’avait caracté- risé d’une manière si vague, qu’il renfermait d’abord jusqu’à des fa- milles et une grande quantité de genres différens. Dans les dernières éditions de son Systema Naturœ, il partageait son genre Mouche en plu- sieurs sections et en deux coupes prin- cipales, dont l’une renfermait les Diptères à antennes effilées, grenues ou terminées en massues ; cette coupe comprend actuellement la fa- mille des Tanystômes de Latreille , et une grande partie de la famille des Notacanthes. L’autre coupe compre- nait toutes les espèces à antennes ter- minées par une palette, et portant une soie sur leur dos : elle renferme les genres Musca et Sy/phus de Fa- bricius. Depuis Linné, plusieurs au- teurs ont démembré son genre Mou- che, et ont établi à ses dépens plu- sieurs autres ' genres. Scopoli a pré- paré le premier les améliorations qui ont été apportées dans ce grand genre; il a examiné les parties de la mandu- cation de ces Insectes, et s’en est ser- vi pour caractériser ses genres. Geof- froy, Degéer, Fabricius,etc., ont en- suite travaillé ces Insectes, et depuis Meigen a formé plusieurs nouveaux genres , en employant pour base de sa classification les ailes et quelques parties extérieures du corps cl de la MOU bouche. Enfin Latreille, Duméril e Fallen, ont encore beaucoup éclaire celte matière dans leurs ouvrages et le genre Mouche, tel qu’il a étt restreint par Latreille, peut être ains caractérisé : ailes écartées , les deu premiers articles des antennes beau boup plus courts que le troisième celui-ci formant une palette allongé et prismatique qui porte une soi mince et souvent plumeuse. Le genre Mouche , tel qu’il est ca ractérisé par Latreille , se distingu des Echinomyies et Ocyptèrcs, gen res qui en sont les plus voisins, pa les antennes, qui, dans ces derniers n’ont point le troisième article beau coup plus long que les deux premier; pris ensemble. Le genre Célyphe d Dalman en est suffisamment distin gué par son écusson qui recouvre tou le corps; les genres Phasie , Tricho pode, Ivie, Métopie et Mélanophore en sont séparés par leurs antennes qui sont beaucoup plus courtes qu la face antérieure de la tête , tandi qu’elles sont presque aussi longue: qu’elle, dans les Mouches; les Lispe ont des ailes couchées sur le corps le genre Acliias a les yeux portés sué des prolongemens delà têteen form de cornes; enfin il existe un gran nombre de genres qui ont le mêm port, mais qui s’en distinguent par des caractères tirés de la forme de antennes , de la tête , des palpes , etc Les Mouches proprement dites , don on peut considérer comme type d genre la Mouche domestique , ont 1 corps oblong, à peu près cylindrique; leur tête est globuleuse , un peu plu large que longue, avec deux yeu très-grands et à réseaux, cl trois pc* tils yeux lisses distincts. La partie an- térieure, ou le front , est aplatie eti présente un espace arrondi au hautt duquel sont insérées les antennes qui sont composées de trois articles, dont: le premier et le secoild très-courts , plus larges que longs, hérissés de quelques longs poils rudes ; le troi- sième est à peu près trois fois plus grand que les deux premiers ensem- ble; il est presque prismatique, c’est- 321 MOU à-dire que sa partie extérieure est composée de deux faces arrondies et que le côté intérieur est aplati; il . donne attache , à sa base , cl un peu i extérieurement, à une soie plus lon- .gue , couverte de longs poils ou plu- meuse dans la plupart, el simple dans d’autres. La cavité buccale est située .à la partie inférieure de la tête , elle contient une trompe membraneuse , .coudée, rétractile et terminée par - deux grandes lèvres. Les palpes sont insérés presque à la base de cette trompe , et dirigés vers sa naissance ; ils sont filiformes , ou un peu plus egros vers leur extrémité et hérissés «de longs poils : cette trempe, aiusi ■ que ses palpes , sort et rentre dans la cavité buccale à la volonté de l’Ani- : mal. Le corselet est cylindrique, il ne paraît composé que d’un seul seg- ment apparent. Les ailes son! gran- • des , horizontales ; leurs nervures longitudinales sont fermées par des nervures transversales; les euille- rons sont grands, ils recouvrent en i majeure partie les balanciers qui s sont assez courts ; les pâtes sont assez i longues , grêles, elles sont terminées j par deux crochets et deux pelotes , ' 3t sont généralement couvertes de l'ongs poils rudes. L’abdomen est i ovalaire , composé de quatre seg- ■ mens apparens, et terminé , dans les iremclles, par un oviducte un peu 5 taillant. Les larves des Mouches sont apo- | les et cylindriques; elles sont molles, : et leur tête est garnie d’un ou deux ' crochets écailleux; du reste, nous 1 n’insisterons pas plus sur l'organi- sation de ces larves, puisqu’il en sera i parlé avec détail à l’article Muscides, > nous dirons seulement qu’elles vivent Hans différentes matières, telles que > les excrémens , la viande en décom- ; position , et que celles de la Mouche domestique habitent les fumieis et les lieux fangeux et sales. Les Mou- ches, dans leur état parfait, sont très- abondantes pendant tout l’été , sur- tout en juillet et août; ce sont des 1 Insectes très-incommodes dans nos maisons , ou ils gâtent tout en y dé- MOU posant leurs excrémens , qui sont mous et durcissent en forme de pe- tite tache aux endroits où ils ont été posés. Soit que l’on mange, soit que l’on travaille, on est continuel- lement assailli par les Mouches , qui viennent se placer sur les mets, qui y tombent même , ou qui. s'atta- chent à vous pour sucer la transpi- ration. On ne parvient à s’en préser- ver dans les appartemens qu’en ne laissant que très-peu de jour ; dansles provinces méridionales , où elles sont encore plus abondantes , on en dé- truit beaucoup en les prenant par milliers au moyen d’un appareil très- simple : on suspend au plancher un paquet de branches et de feuilles de Saule ou de Fougère ; pendant la nuit toutes les Mouches vont s’y placer , et on n’a qu’à faire entrer ce faisceau dans un sac pour en prendre une énoime quantité. Plusieurs es- pèces de Mouches aiment à sucer le miel des fleurs , d’autres attaquent les cadavres , et y déposent leurs œufs ; il y en a même une espèce qui est vivipare, c’est-à-dire qu’elie ne pond pas des œufs , mais bien çles petites larves toutes formées qu’elle dépose sur la viande et qui y grossissent très -rapidement. Ces habitudes carnassières de la larve et de l’Insecte parfait forment un ca- ractère assez général des Mouches. Ce genre est très-nombreux en es- pèces, mais il a été très-peu travaillé; nous mentionnerons seulement les espèces les plus incommodes. La Mouche domestique, Musca domestica , L. Longue d’environ trois lignes et demie; antennes noires avec la soie barbue ; yeux d’un rouge brun ; devant de la tête d’un blanc satiné , le reste noir ; corselet d’un noir cendré avec quatre raies longitu- dinales noirâtres; abdomen d’un brun noirâtre en dessus avec des taches noires allongées, et. d’un jaunâtre pâle en dessus avec une ligne brune au milieu ; ailes transparentes avec la base jaunâtre très-pâle. L’accou- plement de cette espèce est fort re- marquable; c’c.'t la femelle qui in- '2 2 2 MOU traduit son organe générateur, con- formé en long tuyau, dans le corps du mâle. Mouche bleue de la. viande , Musca vomitoria , L. , Fabr. Longue de quatre lignes et demie à cinq li- gnes ; tête brune à reflets jaunâtres dorés; yeux d’un brun rougeâtre; corselet noir; abdomen gras et court, d’un bleu foncé , brillant et garni de longs poils noirs autour de chaque segment; pales noires ; ailes légère- ment enfumées. On trouve cette es- pèce dans toute l’Europe ; on la voit pendant l’été voler en bourdonnant autour de la viande où elle cherche à déposer ses œufs , ce qui fait corrom- pre celle-ci dans un très-court espace de temps. Mouche carnassière, Musca car- naria, L.,Fabr. Longue de six lignes; tête d’un jaune doré antérieurement; yeux rouges; antennes terminées par une soie plumeuse; corps couvert entièrement de poils noirs assez longs et épais; corselet gris avec quatre lignes longitudinales noires; abdo- men noir, luisant , avec quatre taches carrées et blanchâtres sur chaque an- neau ; extrémilé du dernier anneau rougeâtre. Cette espèce est très-com- mune en Europe; elle se trouve aussi en Pensylvanie. C’est cette espèce qui est vivipare, ses larves sont déposées sur la viande; arrivées au dernier terme de leur accroissement, elles se cachent en terre pour se changer en nymphes. Mouche César, Musca Cæsar, L., Fabr. Elle est de la grandeur de la Mouche domestique , d’un vert doré très-brillant. La larve vit dans les charognes. Elle est commune dans toute l’Europe (i). (i) Robineau Dcsvoidy vient de présenter à l'académie des Sciences, un travail neuf sur la famille des Muscides qu il érige en ordre sous le nom de ÎWyodaires ; il résulte de ce travail que le gcnrc’Mouclie se trouve encore restreint, et que des quatre espèces que nous décrivons dans cet article, il n’y a que la Moucbc domes- tique qui appartienne à son «euro Mouclie pro- prement dit; les autres especes rentrent dans des genres différens. V. Myodaikes. MOU Latreille avait divisé le genre Mou cite de Fabricius en douze petite: familles dont il a depuis simplemen formé des genres , et qui doiven former autant d’articles particuliers Voici les noms de ces familles et leui correspondance avec les genres qu’on en a formés : 1 Mouche épaissie. V. Échino-I MYTE. Mouches aplaties. F'. Phasie. Mouches inarticulées et Mou- ches LATÉRICOLORES. F . OcYPTÈRE, Mouches a queue. F~. Téphrite. Mouches vibrantes. V. Micro- pèze et Téphrite. Mouches carnassières. V. Mou CHE. Mouches tétanocères. F . Téta- NOCÉRE. Mouches curvifennes. V. Os-* CINE. Mouches divariquées. V. Sphé ROCÈRE. Mouches occulticornes. F~. Thi RÉOPHORE. Mouches longipèdes. V. Loxo h CÉRE et Calobate. Le nom de Mouche a été appliqu à beaucoup d’insectes appartenant des genres et à des ordres bien dif férens ; en général le peuple et le: “ gens du monde donnent le nom d< Mouche à tous les Insectes volans ü if On a appelé vulgairement : Mouche abeillieorme , un Elo- phi le. MoucnES APnmivoREs , des Syr phes et des Hémérobes. Mouches Araignées , les Hippo- bosques et les Ornithomyies. Mouches armées , les Stratiomi- des. Mouches Asiles ou Parasites des OEstres , des Taons et des Mélo'* * pliages. Mouches d’Automne , les Sto moxes. Mouches balistes. L’abbé Préau- a donné ce nom à un Insecte à qualn ailes qu’il a observé près de Lisieux et qui laucc ses œufs à diverses rc- C \ 32 J MOU ■iscs, et Comme par un ressort, lors- u’on le saisit. Suivant lui cet In- ■ cte est long de dix-sejpt lignes et rge de deux; sa tête est brune, v n dos d’un vert d’olive et son ven- e d’un rouge de grenade avec une igné jaune longitudinale. Mouches a bateau , des Noto- ceCtes. Mouche a bec , un Rhingie. Mouche Bécasse, un Empis. Mouches Bombardières , les Brâ- ; ines. Mouches Bourdons , les Volu- llles. Mouche Bretonne, l’Hippobosque .Cheval. Mouches du Cerisier et Mouches Chardon, des Téphrites. Mouche a Chien, l’Hippobosque ss Chevaux. Mouche cornue. Mouche Tau- au- Volant. Le Scarâbée^Her- le chez quelques voyageurs. .'Mouches a corselet armé, des raliomides. Mouches a coton , Ichneumon o meratus . Cet Insecte dépose ses ufs dans le corps des c h en il 1 es Papillon, et sa larve se file des jues d’une matière blanche ou me qui a l’apparence du coton. .'Mouche dévorante. Un Insecte e l’on prétend venir d’une larve ia la forme de chenille, et qui nourrit sur l’Orme. Après avoir ssé l’automne, l’hiver et le prin- jinps sous la forme de chrySali- , il devient Insecte parfait et ai- . et commence à faire la chasse x Araignées, en s’élançant avec ee grande rapidité sur celles qu’il eferçoit. Latreille pense que ce pour- i t être un Pompile ou un Sphex. 'Mouches Éphémères, les Éphémè- VVIouciies d’Espagne, un Méloé , •Cantharide et l’Hippobosque du evàl. ■Mouche a faux, la Raphidie. [Mouches a feu, les Lampyres, elques Fulgoreset Taupins. Mouches de feu , Mouches a ague, une espèce de Polisle de MOU Cayenne , dont la piqûre cause une douleur semblable à celle que pro- duit la brûlure. Mouche du Fourmilion , le Myr- mileo fbrrnicarius. Mouche du fromage , un Mo- sille. Mouches dès Galles, des Diplo- lèpes et des Cinips. Mouches Gallinsectes et Pro- gallinsectes , des Cochenilles et des Kermès. Mouche Géant, une Echinomyie. Mouche de la gorge du Cerf, un OEstre. Mouche Guêpe , un Conops. Mouches Ichneumones, les Ich- neumons. Mouches des intestins des Che- vaux , les OEstres. Mouche jaune , le Polistes He- bræa de Fabricius, qui fait son nid dans les Arbres, et dont la piqûre est très-redoutée. Au rapport de no- tre collaborateur Bory de Saint-Vin- cent , dans son très-savant Voyage dans les principales îles d’Afrique , les petits Nègres mangent ses larves. Mouche du Kermès , le genre Kermès. Mouche ou Demoiselle du Lion des Pucerons, l’Hémérobe. Mouches Loups, les Asiles. Mouches luisantes , les Lampy- res , quelques Fulgores ou des Tau- pins. Mouche lumineuse, YElater noc- tilucus de Linné ; il est nommé Cu- cuyos ou C.oyouyou par les naturels de l’Amérique méridionale, ’et Cucujo par les Espagnols. Mouches merdivores , les Scato* pliages. Mouche a Miel , l’Abeille. Mouche de l’Olivier, un Té- phritc. Mouches a ordure , les Sca-- lopses. Mouches papilionacèes, les Phri- ganes et les Perles. Mouches papilionaires , 1 es lie— - mérobes. Mouche Pétronelle, un Calobale. Mouciie piqueuse, un Stomoxe. 234 MOU Mouche Puante. V . Mouciie vé- gétante. Mouche Pourceau, l’Eristale te- nace. Mouche de rivière , les Ephé- mères, et peut-être d’autres Insectes , dont la larve vit dans l’eau. Mouche de Saint-Jean , la Can- tharide en Allemagne. Mouches de Saint-Marc , les Bi- llions. Mouche sautante , le Psylle. Mouches sautillantes , les Mo- silles. Mouches a scie , les Tcnthrédi- nes. Mouche Scorpion , le Panorpe. Mouches stercoraires , les Sca- tophages. Mouches a tarière, les Hymé- noptères de la section des Térébrans de Latreille. Mouciiesdes teignes aquatiques, les Phriganes. Mouche des Truffes, une petite espèce que Latreille présume appar- tenir au genre Scalophage de Fabri- cins, ou au genre Oscine; dans le premier état, elle ronge l’intérieur des truffes, et on voit des essaims de Unsectc parfait voltiger au-des- sus des truffières ; c’est même un bon moyen de reconnaître les lieux qui en produisent. Mouches des tumeurs des bêtes a cornes, les OEstres. Mouches végétantes des Caraï- bes ou Mouches Puantes. On a don- né ce nom à la nymphe morte et desséchée d’une Cigale d’Haïti et de Cuba, qui poile sur soti dos une espèce de Champignon du gen- re Clavaire. On a trouvé depuis ce temps beaucoup d’Iusectes morts qui avaient de ces Champignons, et notre collaborateur Audouin s’oc- cupe d'un travail sur ce sujet et sur un autre phénomène qu’on n’a fait que signaler jusqu’à pré- sent. Ce sont des Insectes qui por- tent sur le devant de leur tête deux ou trois pédicules mous, jaunes, d’une ligne de long, et terminés par un bouton. Nous possédons dans MOU notre collection des environs de Pa ris , une Lepture et une OEdémèr qui présentent ce singulier phéno mène Mouches du ver de nez des Mo tons , les OEstres. Mouches vibrantes , les Ichneu Moucherolled’Acadie. y. Gob Mouche de la Nouvedde-Ecosse. MoUCIIEROLDE AUX AIDES DORÉI V. Sylvie aux ailes dorées. Moucherolle altiloque. ^".Syj vie altiloque Moucherolle ardoisé et jaui d’Edwards. V. Moucherolle ti tic. MoucnEROLLE Azurou. V. Gob Mouche Azuror, mis eu place d’ ZUROU. Moucherolle a bec ih.eu, Musc cnpa cyanirostris , Yicill. Tout le pl mage noir avec le bord des rémie blanchâtre ; bec bleu terminé de noil nions. Mouche du vinaigre , un Mosill (g. MOUCHEROLLE. Muscipet* ois. Genre de l’ordre des Insectivcj i’es. Caractères : bec très-déprimél plus large que haut, souvent un pe dilaté sur les côtés ; une arête viv sur la mandibule supérieure qui e crochue et recourbée même sur l in férieure qui est très-déprimée , poir tue, garnie à sa base de poils qui soi vent en surpassent la longueur ; n rines placées à la surface du bec près de sa base, ouvertes et caché' par des poils qui les recouvrent claire-voie ; pieds courts et faibles quatre doigts , trois en avant, ini gaux, l’externe uni à l’intermédiaii jusqu’à la seconde articulation, l’ii terne soudé à labase; ailes médiocre les trois premières rémiges étagées la quatrièmeou la cinquièmela pli longue. Ce qui a été' dit en passai des Gobe-Mouches, dont les Moi, clierolles sont un démembremen pouvant convenir à celles-ci , no ne le répéterons point dans cet ai ticle; il ne doit y être question qi des espèces qu’on a déLachées d’n genre autrefois trop nombreux MATToncn r r r n’ A a i mr T/~ MOU lieds noirâtres. Taille, six pouces. De Amérique méridionale. Moucherolle bleu , Muscicapa yanea , Yieill. Parties supérieures, [gorge et poitrine d’un bleu foncé; in trait noir sur le forum; ventre et 1 ectrices anales d’un roux vif; bec [i ioir ; pieds bruns. Taille, cinq pou- I es. La femelle aies parties supérieu- res d’un bleu grisâtre , avec le bord près rémiges roussâtre ; les rectrices I ont bordées de bleu céleste ; elle a en tiutre toutes les parties inférieures ! Dusses. Des Moluques. Moucherolle bleu d’Edwards. t ’. Sylvie bleuâtre. Moucherolle a bracelets , Mus- ! icapa arrnillala , Yieill. Parties su- périeures d’un gris ardoisé ; une te- lle blanche sur les côtés de la gorge l t sous le menton; auréole des yeux f. ’un blanc pur; rémiges et lectrices iioires, bordées de gris; les trois la- térales de ces dernières terminées de t>Uanc; poitrine d’un noir bleuâtre ; parties inférieures rousses; bas de la probe jaune; bec et pieds bruns. ( aille, six pouces trois lignes. De |. Amérique septentrionale. - Moucherolle brun, Todus fus- Y 'is , Latli. Parties supérieures d’un lirun roussâtre, les inférieures oli— litres, tachetées de blanc; une bande m oirâtre sur les tectrices alaires ; rec- r ices d’un brun ferrugineux; bec et ieds noirs. Taille, quatre pouces. 1 ’e l’Amérique septentrionale. Moucherolle brun et blanc , luscicapa pJiœnoleuca,Y ieill. Parties ipérieures brunes ; sommet de la :te jaune, entouré d’une bordure IJanche ; le reste de la tête ainsi que is rectrices noirs ; celles-ci étagées; parties inférieures blanches; bec et ieds noirs. Taille, six pouces. De • Amérique méridionale. Moucherolle brun a gorge i c Anche , Todus novus , L ; Todus ularis , Lath. Parties supérieures runes; gorgé blanche; devant du du et poitrine tachetés de brun; le ( este des parties inférieures blancliâ- ; ’e ; bec et pieds bruns ; ongles jau- es. Taille, huit pouces. MOU 235 Moucherolle brun de la Marti- nique, Muscicapa petechia , Lath., Bull., pl. enl. 5G8 , fig. q. Parties supérieures d’un brun noirâtre, les inférieures variées de blanc , de gris et de roussâtre ; rectrices latérales frangées de blanc; tectrices anales rougeâtres , bordées de blanc; bec et pieds noirs. Taille, six pouces six lignes. Moucherolle a calotte noire , Muscipeta atricapiUa. Parties supé- rieures d’un gris varié d’olivâtre et de noirâtre; sommet de la tête garni de plumes longues et d’un noir par- fait; rémiges d’un brun noirâtre, les secondaires bordées de blanchâtre; tectrices alaires bordées de gris cen- dré; rectrices brunes, bordées de cendré; gorge et poitrine grises; le reste des parties inférieures d’un blanc grisâtre; bec noirâtre, grisa sa base en dessous; pieds bruns. Taille, sept pouces six lignes. Du Brésil. Moucherolle de Cayenne. V. Moucherolle a ventre jaune. Moucherolle Colon , Muscicapa Cofonus , Yieill. Toutle plumage noir à l’exception du sommet de la tête et des sourcils qui sont d’un blanc mêlé de bleuâtre, du croupion et du bord extérieur des rectrices latérales , qui sont blancs ; les deux rectrices inter- médiaires sont plus longues que les autres, elles ont les barbes courtes aux deux extrémités et sont en quel- que sorte dénudées au milieu ; bec et pieds noirs. Taille, huit pouces neuf lignes. De l’Amérique méridionale. Moucherolle a cou jaune, Mus- cicapa flavicollis , Lath. Parties su- périeures vertes ; front et moustaches noirs; tache oculaire jaunâtre; som- met de la tête jaune; rémiges et rec- trices noirâtres, bordées de jaune; les deux rectrices intermédiaires ter- minées de blanc ; devant du cou jaune ; côtés de la poitrine rougeâ- tres ; abdomen vert , tacheté de jaune; bec et pieds rouges. Taille, six pou- ces ; queue très-fourchue. De Chine. Moucherolle couronné, Todus régi us , Lath.; Bull’., pl. cul. 289. i5 TOME XI. 2a6 MOU Parties supérieures d’un brun foncé avec les tectrices alaircs d’un brun fauve; front surmonté d'une large huppe d’un rouge bai avec l’extré- mité des plumes noire; sourcils blan- châtres; rectrices rousses ; gorge jau- ne ; un collier noirâtre ; poitrine blan- châtre, tachetée de brun; abdomen roussâtre; bec et pieds noirs. Taille, sept pouces. De l’Amérique méridio- nale. Moucherolle a croupion jaune ue Cayenne , Muscicapa spadicea , Lath. Parties supérieures d’un brun rougeâtre; lectrices alaircs bordées de roux; rémiges et rectrices brunes; croupion jaune; parties inférieures jaunâtres ; bec et pieds bruns. Taille, six pouces six lignes. Moucherolle a croupion jaune d’Edwards. V. Sylvie a tète ta- chetée. Moucherolle des déserts , Mus- cicapa deserli, Lath . Le plumage d’un jaune obscur; rémiges et rectrices noirâtres; bec jaunâtre ; pieds noirs. Taille, cinq pouces. D’Afrique. Mouciieroele Djou , Muscicapa crepitaus , Lath. La majeure partie du plumage noire ; des lignes blan- châtres sur la gorge; plumes de la nuque assez longues et susceptibles de se relever en huppe; bec et pieds noirs. Taille, six pouces. De l’Austra- lasie. Espèce douteuse. Mouciierolee doré. r. Gobe- Mouche (petit) noir- aurore. Mouciieroele a dos beanc , Mus- cicapa melanoleuca , Lath. Parties supérieures blanchâtres ; rémiges , tectrices alaires , extrémité des rec- trices et parties inférieures noires; cuisses rayées de noir et de blanc; la femelle est cendrée ou le mâle est blanc. Taille, six pouces. D’Asie. Mouciierolee a face noire , Mus- cicapa melanopsis,^ ieill. Parties su- périeures d’un gris foucé ; front et joues d’un noir velouté ; devant du cou noirâtre; parties inféricuresrous- ses; bec verdâtre, bleu à sa base; pieds bruns. Taille , six pouces. De la Nouvelle-Galles du Sud. Mouciieroeee fauve de Cayev- MOU ne , Muscicapa cinnamomea , Lath. j Parties supérieures d’un brun fauve; i tectrices alaires terminées de jaune, f ce qui forme une bande de cette cou- j leur sur les ailes ; rémiges noirâtres, j bordées de roux ; croupion et parties inférieures jaunâtres ; bec et pieds noirs. Taille , six pouces six lignes. Mouciieroele ferrugineux , To- dus ferrugineus , Lath. Parties supé- rieures brunes , ondées de noirâtre; joues variées de noirâtre et de blanc; une moustache blanche; rémiges bor- dées de jaunâtre qui forme aussi sur les ailes une bande étroite; rectrices d’un brun sombre; parties inférieu- res d’un roux ferrugineux ; bec et pieds noirs. Taille, cinq pouces. De l’Amérique méridionale. Moucherolle Gillit, Muscicapa bicolor, Lath., BufT., pl. enl. 675,1 fig. 1 . Parties supérieures brunes , noires sur le sommet de la tête, le croupion , les rémiges et les rectrices ; j une sorte de cercle blanc sur le dos ; grandes tectrices alaires bordées de blanc qui est la nuance des parties,, inférieures ; bec et pieds noirs. Taille, quatre pouces six ligues. La femelle est entièrement grise. De l’Amérique méridionale. Moucherolle gris. V. Sylvie des Etats-Unis. Moucherolle gris-brun, Musci- capa obscura , Vieill. Parties supé-1 rieures d’un gris foncé; gorge, de- vant du cou et haut de la poitrine gris ; le reste des parties inférieures d’un brun roussâtre; bec noir, cendré à sa base; pieds noirâtres. Taille J sept pouces quatre lignes. De Cayenne. Moucherolle gris de fer d’ Ed- wards. V. Sylvie gris de fer. Mouciieroele gris de plomb, To— dus plumbeus , Lath. Parties supé-i rieures d’un gris bleuâtre; sominctî de la tête noirâtre ; rémiges et rec- trices noires ; tectrices alaires bordéesj de blanc ; parties inférieures blan-j ches; bec et pieds noirâtres. Taille ,j uatre pouces. De l’Amérique méri-j ionale. Moucherolle huppé a croupionI orangé, Muscicapa fusccsceus, Lalh -I MOU V. Gobe-Mouche orangé et noir , femelle. MOUCHEROLLE HTJPPÉ DE L’iL e Bourbon , Muscicapa Borbonica , ! Lath., Butf., pl. enl. 573 , fig. 2. Par- ties supérieures d’un rouge-bai ; tête d’un noir irisé ; tectrices alaires bru- nes bordées de rougeâtre; rémiges noirâtres, bordées de rougeâtre et blanches intérieurement; rectrices d’un rouge brun, variées de noirâtre; parties inférieures cendrées ; lectrices anales blanches; bec noir; pieds bruns. Taille, cinq pouces quatre lignes. La femelle a la tête cendrée. MoüCHEROLLE A HUPPE BLANCHE, Muscicapa Martinica , Lath.; Musci - !• capa albicapi/la, Vieil 1. Parties supé- rieures d’un gris verdâtre ; les plu- mes du sommet de la tête blanches à leur origine ; tectrices alaires termi- nées de blanc; rémiges et rectrices moirâtres, bordées de verdâtre ; gorge d’un gris bleuâtre; poitrine blanche, il jaunâtre sur les côtés; flancs gris; Ibec et pieds noirâtres. Taille, cinq !jpouces neuf lignes. De l’Amérique •septentrionale. Moucherolle jaune, Muscicapa 1 Cajennensis, Lath.; Muscicapa Jlaaa , P Vieill. Parties supérieures brunes; 5 sommet de la tête ceint d’un trait ! blanc en partie bordé de noir , le cen- itre formé de plumes longues, oran- çgées et striées denoir; joues noirâtres; ) rémiges et rectrices brunes, bordées de roux; parties inférieures jaunes avec la gorge blanche; bec et pieds moirs. Taille, six pouces trois lignes. IDe l’Amérique septentrionale. Moucherolle jaune d’ocre. V. IEciienilleur ociiracé. Moucherolle jaune d’Otahiti, " Muscicapa lutea , Lath. Parties su- ; périeures d’un jaune sale , nuancé de i noirâtre, les inférieures d’un jaune d’ocre; extrémité des rectrices noire; bec et pieds cendrés. Taille, cinq pouces six lignes. De ['Océanique. Moucherolle jaune tacheté , Muscicapa afra , Lath. Parties supé- rieures d’un jaune sale , varié de taches noirâtres ; sommet de la tête ! toux , rayé de noir; moustaches noi- MOU 227 res ; quelques traits semblables sur les côtés du cou ; rémiges et rectrices rousses bordées de brun; parties in- férieures jaunes , rayées de noirâtre; bec et pieds cendrés. Taille , sept {>ouces six lignes. Du cap de Bonne- ts péran ce. Moucherolle mélanops , Musci- capa melanopsis , Vieill. Parties supé- rieures brunes; sommet de la tête noir, orné d’une sorte de huppe d’un jaune orangé; tectrices alaires et ré- miges noirâtres ; rectrices noires, une tache transversale sur les troisième et quatrième; parties inférieures d’un roux blanchâtre; bec et pieds d’un noir bleuâtre. Taille, six pouces trois lignes. De l’Amérique méridionale. Moucherolle a moustaches , Muscicapa barbata , Lath. Parties su- périeures d’un vert pâle ; une large moustache noire, frangée de jaune; parties inférieures d’un vert jaunâtre; gorge jaune; bec et pieds noirs. Taille, neuf pouces. De l’Australasie. Moucherolle noir du Brésil , Muscicapa nigerrima , "Vieill. Tout le plumage cl’un noir brillant, à l’ex- ception du dessous des rémiges qui sont blanches dans leur plus grande partie; bec et pieds noirs. Taille, six pouces neuf lignes. Moucherolle noir de l’ile de Luçon, Muscicapa Lucicnensis , Lath. Parties supérieures noires, irisées en violet; une tache blanche sur le mi- lieu des tectrices alaires ; parties in- férieures d’un cendré foncé; bec. et pieds brunâtres. Taille , ciuq pouces. Moucherolle de l’ile de Tanna, Muscicapa Passe/ina, Lath. Parties supérieures d’un noir mat, les infé- rieures blanchâtres. Moucherollenoiratre du Para- guay , Muscicapa nigricans , Vieill . Parties supérieures noirâtres; sour- cils blancs; bords des plumes de la tête et du cou cendrés; petites tec- trices alaires fraugées île brun, le grandes rousses; rémiges rougeâtres, terminées de noir ; rectrices latérales bordées de blanc; parties inférieures variées de noirâtre et de blanc rous- sâtre; bec et pieds noirs. Taille, six i5* 328 MOU pouces dix lignes. De l’Amérique méridionale. MOUCHEROLEE DE EA NoUVELLE- CaeÉdonie, Muscicapa Calédonien, Lath. Parties supérieures olivâtres; rémiges et rectrices d'un brun fer- rugineux; gorge et tectrices anales jaunes; le reste des parties inférieu- res jaunâtre ; bec et pieds noirâtres. Taille, cinq pouces six lignes. Moucheroeee de ea Nouvelee- IIoeeande, Muscicapa Novœ -Hui- la ne! iœ , Latli. Parties supérieures brunes ; moustache jaune ; parties inférieures blanchâtres ; rémiges in- termédiaires plus courtes que les au- tres; bec jaune; pieds bruns. Taille, sept pouces. Moucheroeee obscur, Muscipela obscura. Parties supérieures d’un brun noirâtre avec une teinte d’oli- vâtre ; rémiges et tectrices alaires bordées de brun roux; rectrices bru- nâtres frangées de roussâtre; gorge, devant du cou et poitrine d’un noir cendré ; le reste des parties inférieu- res d’un cendré olivâtre ; tectrices anales d’un blanc roussâtre; bec noir avec la base de la mandibule infé- rieure d’un gris corné; pieds noirâ- tres. Taille, huit pouces. Du Brésil. Mouciierolee oexye. V. Gobe- Mouche de ea Caroeene. Moucheroeee Pewit , Muscicapa fusca. Parties supérieures d’un gris foncé; sommet de la tête noirâtre; rémiges secondaires bordées de blanc; parties inférieures blanches ; côtés de la poitrine gris; bec noir; pieds noi- râtres. Taille , six pouces six lignes. La femelle a le sommet de la tête d’un brun foncé. De l’Amérique septen- trionale. Moucheroeee des Philippines, Muscicapa Philippensis , Lath. Par- ties supérieures d’un gris brun ; sour- cils blancs ; parties inférieures blan- châtres; bec et pieds bruns. Taille, cinq pouces six lignes. Moucheroeee plaintif. V. Pla- tyriiynque plaintif. Moucheroeee pointillé , Musci- capa punctata , Yieill. Parties supé- rieures d’un brun verdâtre, pointil- MOU lécs de blanc ; rémiges frangées de vert ; tectrices alaires frangées de blanc; rectrices latérales bordées de blanchâtre; parties inférieures jau- nâtres; bec et pieds noirâtres. Taille, six pouces trois lignes. De l’Améri- que méridionale. Moucheroele a poitrine noire, Muscicapa pecloralis , Lath. Parties supérieures olivâtres; nuque, côtés; du cou et poitrine noirs; gorge et devant du cou blancs; le reste des parties inférieures jaune; rémiges et rectrices noires, terminées de ver- dâtre; bec et pieds noirs. Taille, sept pouces six lignes. De l’Austra- lasie. Moucherolee Promerupe, Upu - pa paradisea , Lath. Parties supérieu- res d’un rouge bai ; sommet de la tête garni d’une huppe noire , qui est aussi la couleur de la gorge et du devant du cou; parties inférieures d’un cendré clair; queue fort longue à rectrices inégales ; bec et pieds noirs. Taille, queue comprise, dix- neuf pouces. DeCeylan. Moucherolee a queue en ai- guille, Muscicapa caudacula, Lath. Parties supérieures noirâtres avec le bord des plumes roussâtre ; sommet de la têle noir, rayé de brun; trait I oculaire noir; moustache blanche; I croupiou roussâtre ; rectrices bordées I de blanchâtre ; parties inférieures I d’un jaune roussâtre; bec et pieds j noirs. Taille, quatre pouces trois li- 8 gués. De l’Amérique méridionale. Mouciierolle a queue en éven- fi: taie, Muscicapa flabellifera , Lath. I Parties supérieures d’un brun oli- ij- vâtre; tectrices alaires noirâtres, ter- jj minées de blanchâtre ; tête , nuque et Jj. côtés du cou noirs ; gorge et devant fi. du cou blancs ; le reste des parties in- ij férieures roussâtre; rectrices longues, il: étagées et susceptibles de se déployer II dans le vol; les deux intermédiaires In: noires, les autres blahches; bec noir; 1: pieds bruns. Taille, six pouces trois ; w : lignes. Mouciierolle a queue four-|I ciiue , Muscicapa forficata , Lath.; I Bu fl’. , pl. ctd. 677. Parties supéricu-jtl MOU i res d’un gris tirant sur le rougeâtre; petites tectrices alaires noirâtres, bor- dées de blanchâtre; rémiges et lec- trices noires, bordées de roussâtre; .de celles-ci les deux latérales fran- gées de blanc , et beaucoup plus longues que les autres; parties infé- rieures blanches avec les flancs rou- sgeâtres ; bec et pieds noirs. Taille , dix pouces. Du Mexique. Moucuerolle a queue jaune. V. iGobe-Mouciie aurore. Moucherolle rouge, Muscicapa /nrô/vz, Vieill. Parties supérieures d’un ■ rouge cramoisi; rémiges brunes, libordées de cramoisi; devant du cou ■ d'un blanc roussâtre; le reste des ; parties inférieures jaunâtre; bec vio- |i âet ; pieds gris. Taille, six pouces dix ji lignes. De l’Amérique méridionale. Moucuerolle rufipenne , Mus- xcipeta rufipennis. Parties supérieures td’un brun noirâtre; sommet de la il tête et joues d’un noir ardoisé; sour- 't cils blancs ; tectrices alaires noirâtres t terminées de brun roux ; rémiges moires bordées de roux; rcctricesd’un iroux vif; menton noir; gorge et de- ,'vant du cou blancs , variés de noi- irâtre; poitrine d’un cendré noirâtre; lie reste des parties inférieures d’un Ibrun roussâtre; bec noir; pieds bruns. 'Taille, six pouces six lignes. Nous avons reçu cette espèce de Java. Moucherolle Schet, Muscicapa ■ mutata , Lath. ; BufF., pl. enl. 248, ■ fig. 1 et 2; Levaill., Ois. d’Afrique, 1 pl- i48. Parties supérieures d’un noir .1 irisé ; tectrices alaires bordées de ■ blanc ; rémiges noirâtres bordées de .blanc; nuque garnie de plumes lon- gues et effilées, susceptibles de se re- llever en huppe ; reclrices intermé- diaires blanches et beaucoup plus 1 longues que les autres, qui sont noi- irâtres et bordées de blanchâtre; i;gorge et poitrine d’un noir irisé ; ■ ventre cendré; abdomen blanchâtre ; 1 bec et pieds noirâtres. Taille, six 'i pouces , non compris l’excédant des lectrices intermédiaires. D'Afrique. iDes Oiseaux, que l’on assure n’etre qu’une simple variété de cette espèce, °nt tout le plumage d’un roux bai ? MOU 22g à l’exception de la huppe et des ré- miges qui sont d’un noir irisé, et des bords des tectrices alaires qui sont blancs. Chez l’un et l’autre les fe- melles ont toutes les lectrices égales et uniformes. Moucuerolle siffleur , Musci- capa sibilator , Vieill. Parties supé- rieures brunes avec le bord des plu- mes d’un noir verdâtre ; tectrices alaires et rémiges noirâtres frangées de blanchâtre; sommet de la tête noirâtre; gorge et! devant du cou d’un gris bleuâtre; le reste des parties in- férieures d’un blanc nuancé de cen- dré verdâtre; bec et pieds noirâtres. Taille , sept pouces trois lignes. De l’Amérique méridionale. Moucuerolle a sourcils blancs, Muscicapa superciliosa , Lath. Par- ties supérieures d’un brun foncé ; sourcils blancs ; rectrices latérales d’un brun ferrugineux, bordées et terminées de brun noirâtre; bec et pieds noirs. Taille , dix pouces. Moucuerolle a sourcils jaunes, Muscicapa icterophrys , Vieill. Parties supérieures d’un vert foncé; sour- cils jaunes ; un trait parallèle ver- dâtre sur les joues; rémiges et tec- trices alaires brunes , bordées de jaune et de cendré; rectrices d’un brun noirâtre, les latérales tachetées de blanc ; parties inférieures jaunes ; bec et pieds noirâtres. Taille , six pouces trois lignes. De l’Amérique méridionale. Moucuerolle a sourcils noirs , Muscicapa melauophrys , Vieill. Par- ties supérieures cendrées ; sourcils noirs; rectrices intermédiaires noi- res, les latérales entièrement ou en partie blanches; parties inférieures d’un blanc rougeâtre; bec noir; pieds bruns. Taille, sept pouces. De l’Amérique méridionale. . Moucuerolle Sylvain , Todus Sy lui a , Desm. Parties supérieures olivâtres; sommet de la tête d’un gris foncé ; rémiges d’un brun noir, bordées de jaunâtre; tectrices alai- res noirâtres , bordées de jaune; rec- triccs d’un brun olivâtre et d’un gris brun en dessous; gorge blanche; *3o MOU parties inférieures d’un blanc jau- nâtre ; bec etpjeds noirâtres. Taille , trois pouces six lignes. MOUCIIEROLLE TACHETÉ , Todus maculatus, Desm. Parties supérieures d’un brun olivâtre; tête noirâtre ; rémiges et lectrices brunes, bordées de jaunâtre; gorge et devant du cou blancs , finement tachetés de brun ; ventre jaune ; bec et pieds bruns. Taille, trois pouces six lignes. Delà Guiane. MoUCHEROI.EE TACHETÉ DE DA Nouvelle - Calédonie , Muscicapa nœvia, Lath. Parties supérieures d’un noir terne; les inférieures noirâtres; milieu du dos et épaules tachés de blanc; bec et pieds noirs. Taille, huit pouces trois lignes. MoUCHEROLLE TACHETÉ DU PARA- GUAY, Muscicapa varia, Yieill. Par- ties supérieures noirâtres avec lebord des plumes brun ; sommet de la tête garni de plumes jaunes et blanches à la base, noirâtres à l’extrémité; sour- cil blanchâtre ; trait oculaire noirâtre; deux autres traits en dessous , l’un noirâtre tacheté de blanc, l’autre en- tièrement blanc ; tectrices alaires, ré- miges et rectrices noirâtres bordées de rougeâtre; parties inférieures va- riées de noirâtre et de blanchâtre; ventre jaune; bec noir; pieds bleuâ- tres. Taille, six pouces six lignes. Moucheiiolle TchétrecbÉ , Mus- cicapa paradisi , Lath.; Buff., pl. enl. 254, fig. 1; Levail., Ois. d’Afrique, pl. i44. Parties supérieures d’un rouge bai clair ; tête , gorge et dessus du cou d’un noir irisé ; plumes du sommet de la tête formant une huppe; rémiges et rectrices terminées de blanc ; les deux intermédiaires de celles-ci plus longues ; dessous du cou et poitrine d’un gris blanchâtre ; le reste des parties inférieures blanc; bec et pieds noirs. Taille , sept pou- ces six lignes, non compris l’excé- dant des lectrices intermédiaires dont l’étendue est très- variable , et nulle chez la femelle. Du cap de Bonne- Espérance. Mouciierolle Tchitrec , Musci- capa cris/ala, Lath.; BulL, pl. enl. MOU 573, lîg. 2. Parties supérieures d'un* roux mordoré; tectrices alaires etié- rniges brunes , bordées de marron ; rectrices d’un marron pourpré ; som- met de la tête garni de plumes lon- gues, effilées, d’un noir verdâtre, qui est aussi la couleur du cou et de la poitrine; sternum d’un gris bleuâ- tre ; parties inférieures blanches ; bet ble u avec la pointe noire; pieds bleuâ-j| très. Taille, six pouces, non com- pris l’excédant des deux rectrices in- termédiaires qui sont très-longues. D’Afrique. Mouciierolle a tête jaune do-* rée , Muscicapa ochrocephala , Lath. Parties supérieures d’un vert jaunâ- tre ; croupion cendré; tête, cou et poitrine d’un jaune doré; parties in- férieures blauches; bec et pieds noirs. Taille, cinq pouces trois lignes. Dt l’Australasie. Moucheroli.e a tète rousse . Muscicapa rujicapilla , Yieill. Parties supérieures d’un brun roussâtre; tête d’un roux foncé ; tectrices alaires et rémiges brunes terminées de roux; rectrices intermédiaires brunes ; les autres rousses en dessous ; parties in- férieures tachetées de blanc et de noirâtre ; bec noir en dessus et bleuâ- tre en dessous; pieds noirs. Taille, cinq pouces neuf lignes. De l’Amé- rique méridionale. Mouciierolle Tictic, Todus ci- nereus , Lath. ; Buff., pl. enl. 585 j fig. 5. Parties supérieures cendrées, mêlées de bleuâLre; sommet de la tête noirâtre; rémiges noirâtres , bor- dées de jaune ; rectrices intermédiai- res noirâtres, les latérales brunes,, terminées de blanc; parties inférieu- res jaunes ; bec et pieds noirs. Taille, quatre pouces. De l’Amérique méri- dionale. Moucherolle varié, Todus va- rias, Lath. Parties supérieures va- riées de bleuâtre , de noir et de vert; tête, gorge et cou d’un bleu noirâ- tre; rémiges vertes; rectrices noires bordées de vert; parties inférieures semblables aux supérieures , mais d’une nuance plus claire; bec et pieds noirâtrcs.Taiile, quatre pouces. I 2 0 I MOU MoUCHEROEEK a ventre jaune, Todus flauig aster , Latli. Parties su- périeures d’un brun cendre; tectrices plaires brunes bordées de cendré; jarties inférieures jaunes ; bec et pieds noirâtres. Taille , cinq pouces ;ix lignes. De la Nouvelle-Hollande. Moucuerolle a ventre jaune ) 'Haïti , Muscicapa flaviventris , pVieill. Parties supérieures d’un gris oussâtre ; rémiges et lectrices bru- iges bordées d’olivâtre ; gorge et poi- irine gi'ises; le reste des parties pos- térieures jaune; bec et pieds bruns. 1 rail le, six pouces. Moucherolee de Virginie. V. ' VIerle Catjbirot. Moucherolee de Virginie a Hur- jP’E VERTE. V. GoBE-MoUCIIE VER- [13ATRE. Mouciieroele Yipéru, Muscica- woa Yetapa, Vieil 1. Parties supérieures noirâtres , variées de brun ; une ta- e :hc d’ un roux vif derrière l’œil , des- cendant sur le cou ; tête , cou et poi- ttitrine d’un cendré bleuâtre ; un col- lierroux; gorge, devant du cou et a /entre blancs; rectrices brunes avec il 'extrémité noire ; les latérales très- [1 ongues;becet pieds noirâtres. Taille, qjuinze pouces , dont dix pour les ii ectrices latérales. De l’Amérique ^méridionale. (dr..z.) MOUCHERONS, ins. Nom vul- gaire et collectif des peti ts Diptères. On donne plus particulièrement ce ’ nom aux Cousins , et surtout au Culex i pipiens des auteurs. V. Cousin, (g.) 1 MOUCHET. ois. Syn. vulgaire de iPégot. V. Accenteur. (DR..Z.) MOUCHETÉ, zooe. On a donné ce nom à une espèce de Serpent du !. genre Couleuvre ainsi qu’à un Os- ttracion. (b.) MOUCHETÉS, bot. crytt. V. 1 Grivelés. MOUCHE PS. ois. Pour Emou- chçt. V. ce mot. (b.) MOUCHU. bot. ph an. V. Anjs- sieo. I MOUCLE. concii. Syn. rie Mou- , les sur les cotes méridionales de la France. (b.) MOU * MOUCHER, ois. L'un des syn, vulgaires de Morillon. Ir. Canard. (B.) MOUETTE, haras, ois. Genre de l’ordre des Palmipèdes, aux es- pèces duquel le vulgaire donne le nom de Mauves qui doit être soigneu- sement proscrit du langage scientifi- que où il fait double emploi. Scs ca- ractères sont : bec assez long et fort, dur, comprimé et tranchant; man- dibule supérieure courbée vers la pointe, l’inférieure renflée, formant un angle saillant; narines placées au milieu du bec, de chaque côté , fen- dues longitudinalement, étroites et percées de part et d’autre; pieds grêles , dénudés jusqu’au-dessus du genou; tarse long; quatre doigts dont trois en avant entièrement palmés, et un pouce libre, court, plus ou moins visible , s’articulant très-haut sur le tarse ; rectrices d’égale lon- gueur ; rémiges longues , la seconde ne surpassant que de très-peu la pre- mière. A l’apparente douceur qu’ex- prime le faciès de tous les Oiseaux qui composent ce genre; à la gracieuse légèreté de leur vol ; à l’extrême pro- preté de la robe, chez la plupart des espèces , éblouissante de blan- cheur, on se ferait difficilement une idéé des mœurs réelles des Mouettes; cependant une lâche férocité semble faire la base de leur caractère , et leurs habitudes dégoûtantes en font en diminutif lcsVautours de la mer. Munies des appareils de vol les plus infatigables , elles poussent leurs ex- cursions très-avant dans l’Océan , et peuvent parcourir en assez peu de temps des étendues de pays fort considérables ; aussi les relrouve-l- on sur presque toutes les côtes, où souvent leurs bandes innombrables autant que leurs cris importuns et désagréables , fatiguent les marins et les pêcheurs qui les dédaignent comme proie inutile. La voracité de ces Oiseaux est telle, qu’on les voit d’habitude se disputer un lambeau de charogne infecte , repoussé par les (lots ; l’acharnement qu’ils met- tent à le déchirer ainsi qu’à le dé- a 3a MOU MOU fendre , cause entre eux les combats siblement paraissent les fourrea les plus rudes , et qui ne cessent pas d’où sortent bientôt quelques plum que l’un des champions se dessai- d’une teinte brunâtre , plus ou moir sisse de ses prétentions , ce qu’il ne intense; ces plumes sont peu à pe fait que lorsque ses forces sont épui- remplacées par d’autres d’une nuai sées par la fatigue de la lutte ou qu’il ce moins foncée, et ce n’est qu a reçu des blessures quelquefois mor- la troisième année qu’ils acquièrer telles; poursuivi par le vainqueur, la véritable livrée ; aussi y a-t-il pe il en est bientôt déchiré et dévoré , de genres qui offrent autant de con tandis que le prix de ce premier com- fusion dans la distinction des espèce bat, abandonné involontairement à Ces Oiseaux éprouvent anuuellemei des spectateurs non moins avides, de- une double mue au printemps et e vient, entre ces derniers , la cause de automne : la première surtout e; nouvelles querelles. Us mangent in- très-marquée en ce qu’elle chang distinctement tous les débris d’Ani- totalement la couleur de la tête ( maux qu’ils aperçoivent soit à la sur- celle du cou. Le plumage parfaits face des flots, soit sur le sable , soit reconnaît assez généralement, lors enfin dans les bourbiers marécageux, que la queue est entièrement de Quand les matières dures et osseuses pouillée de taches ou bandes brun qu’ils ne sauraient digérer, sont accu- ou noires, qu’elle est absolume mulées dans leur estomac, au point blanche, quaud encore on n’ape de n’y plus laisser accès aux vérila- çoit plus de marques noires au be blés alimens, ils les rejettent et se Ces Oiseaux courent sur le' sabl livrent incontinent à de nouveaux avec assez de vitesse et de légèreté excès de gloutonnerie. Il est possible ils volent avec beaucoup d’aisanc que cette habitude de se gorger ou- et de rapidité ; ils nagent peu ej tre mesure d’alimens , soit un acte s’abandonnent plutôt au balance de prévoyance pour ces Oiseaux sou- ment des flots pour se reposer de vent exposés à des jeûnes prolongés ; fatigues d’une longue course aé- on a vu en effet des Mouettes et des rienne ; ils s’aventurent aussi très Goélands captifs rester, après un très- avant dans l’intérieur des terres oi ample repas , sept à huit jours sans on les aperçoit quelquefois, les pe prendre de nourriture, et n’en point tites espèces surtout voltigeant, au paraître incommodés. Les Mouettes, dessus des lacs et des rivières. Ce vêtues d’un épais plumage , semblent apparitions sont presque toujour; destinées à supporter la rigueur des des pronostics certains de tempête; frimas; effectivement, elles y parais- ou de gros temps, sent insensibles et se retirent même On est depuis très-ion g-temps dam de préférence vers les lieux les plus l’habitude de diviser les Mouettes ec rapprochés des pôles qu’elles n’aban- deux sections : les grosses espèce; donnent que lorsque les glaces leur qui sont vulgairement connues sou; cachent toute nourriture ; elles cou- le nom de Goélands, et les petite; vrent la surface des arides rochers, qui le sont plus particulièrement sous où elles peuvent en sécurité faire leur celui de Mouettes. Comme ces limi- ponte qui consiste en deux ou quatre tes ne reposent sur aucun cai'actère œufs qu’elles déposent dans un trou essentiel et vrai , mais sur une sim- faiblemen t abrité et où elles n’ont qu’à pie différence de taille, et qu’elle0 les défendre de la rapacité de leurs disparaissent par une transition in congénères; elles pondent aussi sur sensible, nous n’avons pas cru de- les plages sablonneuses. Les œufs voir adopter une telle division qui sont blanchâtres , tachetés de noir n’est d’aucun secours pour l’étude, ou de brun ; les petits naissent cou- Mouette Audouin , Laïus du- verts d’un duvet bleuâtre qu’ils con- douinii. Cette espèce qui est dé- Pcrvent assez long -temps; insen- diée à l’un des rédacteurs de col MOU Actionnaire, a été découverte ré- :emment en Corse, par Payraudeau rqui l’a décrite dans les Annales des "iciences naturelles. Tète, cou , poi- l aine , ventre, abdomen et queue l’un blanc pur ; grandes rémiges mires ; dos , scapulaires , couver- ures des ailes et rémiges secondaires i l’un cendré bleuâtre ; ailes pliées dé- assant de trois pouces le bout de la ueue ; bec d’un rouge foncé , por- tant deux lignes noires en travers ; )ord des paupières d’une nuance orangée; pieds noirs, les tarses me- surant deux pouces. Taille, dix-huit louces. On trouve aussi cette es- pèce sur les cotes de Sardaigne. Mouette a bec varié, Larus ich- ■ycetus , Lath. Tête et moitié du cou P ioirs , de même que les cinq premiè- res rémiges; le reste du plumage iJilanc; bec rouge au centre, jaune ! la base et vers la pointe avec une .) ande transversale brune; pieds va- riés de brun et de rouge. Taille , iingt à vingt-deux pouces. De la mer Caspienne. Mouette blanche , Larus ebur- eus, L. , Buff., pl. enl. gg4. Tout le illumage d’un blanc parfait; bec rros , d’un gris bleuâtre à sa base , & tune sur tout le reste de la lon- ueur ; iris brun; pieds noirs. Les ? tunes ont le front et une partie du punmet de la tête d’un gris plombé, ' uelques taches cendrées sur les sca- ulaires , l’extrémité des rémiges et 'tes tectrices noire. Des mers glacia- ' ts, accidentellement en Hollande et pu Suisse. Mouette blanche d’Alein. V. I IOUETTE CENDRÉE. Mouette blanche du Paraguay, • zzara. Même espèce que la petite idoUETTE cendrée de Brisson. Mouette brune. V. Sterne ODDI . Mouette brune d’Albin. C’est la fouette rieuse dans son plumage amour. ’ Mouette Bourguemestre ( Goê- nd), Larus g/aucus, Brunn.; Larus uàeretçs , Schleep. Dos, manteau, les d’un gris bleuâtre clair; extré- MOU 233 mité et baguettes des tectrices, des ré- miges et des rectrices d’un blanc pur; le reste du plumage blanc ; bec très- fort, d’un jaune vif, avec l’angle de la mandibule inférieure d’un rouge vif; iris jaune; auréole des yeux rouge; pieds d’un jaune livide. Taille, vingt- six pouces. Les jeunes on tloules les par- ties du plumage diversement mélan- gées de gris et de brun ; on ne les dis- tingue des jeunes de quelques autres grandes espèces , que par les baguet- tes des rémiges qui sont toujours blanches et la nuance des ailes qui est constamment d’un brun livide , jamais noirâtre; enfin par le bec plus fort et plus long que dans aucune autre espèce. Mouette a capuchon brun. V. Mouette rieuse. Mouette a capuchon cendré , Larus poliocephalus. L. Temminck pour la description de cette espèce. Mouette a capuchon noir , La- rus melanoceplialus , Nutt. Plumage d’hiver des adultes : dos, tectrices alaires et base des rémiges d’un gris bleuâtre très-clair; bec robuste, assez court, d’un rouge vif; iris et auréole des yeux bruns; pieds d’un jaune orangé; le reste du plumage blanc. Les jeunes ont toute la robe variée de brun , de brunâtre et de blanc; les bords externes des rémi- ges noirs , ainsi qu’une bande termi- nale aux rectrices. Dans le plumage d’amour, ils ont la tête et la partie supérieure du cou , qui ne se pro- longe pas plus au-delà de la nuque que sur le devant du cou , d’un noir profond ; l’extrême moitié des rémi- ges blanche; le devant du cou et le ventre d’un beau rose, dans l’état de fraîcheur; le bec d’un rouge carmin et les pieds d’un rouge vermillon. Taille, quinze pouces un quart. De la mer Adriatique. Mouette a capuchon plombé , Larus alricilla , L. Plumage d’a- mour : tête d’un gris bleuâtre qui s’étend davantage sur le devant du cou que sur la nuque; une tache blanche au-dessus et une autre au- dessous des yeux ; dos et ailes d’un I a54 MQU MOU gris bleuâtre avec l’extrémité des grandes tectrices blanche ; rémiges entièrement noires et dépassant de beaucoup les rectrices qui sont blan- ches , de même que le cou et les parties inférieures ; bec et pieds d’un rouge foncé. Taille, quatorze pouces. Sur les côtes cle la Méditerranée, de l’Océan et sur les grands lacs de l’Amérique septentrionale , où Wil- son l’a observée et décrite sous le nom de Larus ridibundus ,• Brisson l’a aussi donnée sous le nom de Mouette rieuse. Mouette cendrée. V. Mouette a manteau bleu dans son plumage d’amour. Mouette cendrée de Brisson. V. Mauve tridactyle, plumage d’hi- ver. Mouette a eront gris (Goéland), Larus frontalis, Yieill. Dos, manteau, tectrices alaires et caudales brunes avec le bord de chaque plume roussâ- tre ; front d’un gris cendré ; tête, cou, gorge et parties inférieures brunes avec la base des plumes blanche; menton blanchâtre, tacheté de brun ; rémiges et tectrices noires ; bec très- épais , noirâtre , d’un jaune orangé à sa base; pieds jaunâtres. Taille, vingt-quatre pouces. Les autres états de ce Goéland ne sont pas conclus. De la terre de Diémen. Mouette ( grande ) blanche du Spitzberg. V. Mouette blanche. Mouette (grande) cendrée. V. Mouette a pieds bleus. Mouette (grande) noire et blan- che. V. Mouette a manteau noir. Mouette grise. V. Mouette a pieds JAUNES. Mouette grisabde. V. Mouette a manteau noir, jeune. Mouette d’hiver , Larus liyber- nus , Gmel. V. Mouette a pieds bleus , jeune. Mouette Kittiavake. V. Mouet- te tridactyle , en robe d’amour. Mouette Kutgegiief , Br iss. F. Mouette tridactyle, jeune. Mouette a manteau bleu ( Goé- land), Larus argenta tu s , Brunn. , Gmel; Larus marinus , Var., Lalh. son* Plumage d’hiver des adultes met de la tête , nuque et côtés di cou blancs , avec ie milieu de clu» que plume marqué d’un trait Ion» gitudinal brun; haut du dos, sca*j pulaires et tectrices alaires d’un grl bleuâtre ; rémiges bleuâtres termi- nées de noir au milieu duquel a trouve uto espace blanc ; front gorge et parties inférieures d’ui blanc pur: bec d’un jaune sale! iris et auréole des yeux d’un jaun vif; pieds d’un blanc rougeâtrei livide; taille, vingt-deux pouces les rémiges dépassant de très-peu lq rectrices ; leurs baguettes noirâtre' Les jeunes ont les plumes des partie supérieures d’un brun clair, bordi de roussâlre , les remiges brune avec très-peu de blanc à la pointe} la tête , le cou et les parties inft rieures d’un gris foncé, tacheté brun; le bec , l’iris et l’auréole d yeux d’un brun noirâtre , les pie* d’un brun livide. En plumage d’ai mour ( Larus glaucus , Benicken. Goéland à manteau gris ou cendre Briss. , Buff., pl. enl. a55), ils on le sommet de la tête , la région de yeux , l’occiput et le cou d’un blan pur ; le dos , les scapulaires et la ailes d’un gris bleuâtre; les rémige noires et tachées de blanc à l’extra mité; les parties inférieures blanches Sur les bords de la Méditerranée, d l’Océan et des grands lacs. Mouette a manteau gris, BuÜ| V. Mouette a manteau bleu , ei robe d’amouri Mouette a manteau gris b blanc , Buff. ; Gavia grisea , Briss V. Mouette a manteau bleu, jeun Mouette a manteau gris brun V. Mouette Bourguemestre. Mouette a manteau noir (Goâ land), Larus marinus, L. Pluma d’hiver des adultes : sommet de tête, région des ycuy, occiput et ni» que blancs avec un trait Ion gitudinu d’un brun clair, sur le milieu de ch * ' que plume; haut du dos, scapulaire ailes d’un noir profond , à reflr bleuâtres ; tectrices blanches vc» l’extrémité; rémiges terminées par ui ïi MOU i pace blanc entouré de noir; front , > orge, cou, parties inférieures et dos ancs; bec d’un jaune pâle avec le ! mflement anguleux de la mandibule ; lérieure d’un rouge vif ; iris jaune , îiné de brun ; auréole des yeux ' nage; pieds blancs. Taille , vingt- ’ jatre à vingt-sept pouces. Les jeu- ’s ( Larus nœuius, Gmel., Goéland • trié ou Grisard , Buff. , pl. enl. >6) ont les plumes des parties su- irieures d’un bruii noirâtre , bor- ées et terminées de blanc roussâtre, ■ i : qui forme des bandes et des zig- • ugs roussâtres sur un fond brun ; b tête et le devant du cou d’un A banc grisâtre , tacheté de brun , les irties inférieures grises , rayées en • sg-zags et tachetées de brun; les < r r.iiges noirâtres avec peu de blanc k i l’extrémité ; les lectrices bordées • s terminées de blanchâtre; le bec )ir ; l’iris et l’auréole bruns, les ■ eds d’un brun livide. En plumage amour (Goéland noir-manteau, l iufF., pl. enl. 990), le sommet de la : Me, la région des yeux, l’occiput ’i : la nuque sont d’un noir profond , J * uréole est orangée, le reste est sem- i aable au plumage d’hiver. Sur les \i tes de l’Océan et de la Méditer- ü li née. r .Mouette a masque brun , Larus a ' pistratus , Temm. Plumage d’hi- • ’i r : tête, cou et queue blancs ; ne tache noire près des yeux en ant et une autre noirâtre en ar- 1 irière, près des oreilles; dos, sca- 1 Maires et tectrices alaires d’un cen- ' é bleuâtre, clair; rémige extc- .ure blanche , bordée longitudina- le rment de noir; parties inférieures 1 un blanc rosé ; bec petit et grêle , i un brun rougeâtre, ainsi que les » keds. Taille, treize pouces quatre J'^nes. Dans leur robe d’amour, ils U le front d’un gris brun sale, le : minet de la tête, les joues, l’orifice > • îs oreilles et la gorge d’un brun I nir; l’occiput, la nuque et le de- mt du cou d’un blanc pur; le bec ! les pieds d’un brun rougeâtre clair, es cotes des régions arctiques. Mouette des mers australes MOU a35 (Goéland), Larus paci/icus , Lath’ Parties supérieures d’un brun foncé ? les inférieures d’un brun beaucoup plus pâle; tectrices alaires bordées de blanchâtre; bec orangé avec la pointe qui est renflée, noirâtre; pieds noirs. Taille , vingt-deux pouces. Espèce douteuse. Mouette de Nangasaki (Goéland), Larus crassirostris , Vieill. Tectrices alaires d’un gris ardoisé; rémiges et tectrices noires, bordées de blanc; le reste du plumage blanc; bec très- gros et très-long , jaune à sa base, rouge à l’extrémité avec un trait noir : mandibule inférieure rouge au centre et noire à l’extrémité. Taille, vingt- deux pouces. Espèce douteuse. Mouette petit Goéland. V. Mouette rieuse. Mouette (petite) cendrée, La- rus cinerarius , Gmel. V. Mouette rieuse , en robe d’hiver. Mouette (petite) grise, Gavia grisea minor , Briss. V . Mouette rieuse, jeune. Mouette aux pieds bleus , Larus canus , Linn.; Larus cyanorliynchus , Meyer ; grande Mouette cendrée , BulF. , pl. enl. 977. Plumage d’hiver des adultes : dos , scapulaires , ailes d’un cendré bleuâtre ; tête, occiput, nuque et côtés du cou blancs, forte- ment tachetés de brun ; extrémité des rémiges noire, à l’exception des deux extérieures qui ont un grand espace blanc et dont la baguette est noire ; tectrices terminées de blanc ; parties inférieures, croupion et lec- trices d’un blanc pur; bec petit d’un jaune obscur à la pointe, verdâtre à la base; iris et auréole des yeux d’un brun rougeâtre ; pieds d’un cendré bleuâtre , tachetés de jaunâtre; tarse long de deux pouces; ailes dépassant la queue. Taille, seize pouces. Les jeunes {Larus hybernus , Gmel.; La- rusprocel/osusy J uv.,Bechst.; Mouette d’hiver, BulF.; grande Mouette, Ger.) ont les parties supérieures d’un gris brun avec le bord des plumes rous-- sâtre ; un croissant noir en avant des yeux ; le front et les parties infé- rieures blanchâtres , tachetés de 2 56 MOU gris ; les rémiges d’un brun noirâtre; les rectrices brunes dans le milieu ; le bec noir, livide à sa base; les pieds jaunâtres. Les taches disparaissent insensiblement, et après la seconde mue d’automne, il ne reste ordinai- rement qu’une bande brunâtre près de l’extrémité de la queue et un peu de noirâtre vers le milieu du bec. En robe d’amour, ils ont la tète, l’occi- put , la nuque et les côtés du cou absolument blancs , le bec jaune , l’auréole des yeux rouge , les pieds jaunâtres, tachetés de bléuâtre. Le reste du plumage est le même que dans la robe d’hiver. Sur les côtes de l’Océan et de la Méditerranée. Mouette a pieds fendus. V. Sterne tachetée. Mouette a tieds jaunes (Goé- land), Larus fuscus, L. Plumage d’hi- ver des adultes : parties supérieures d’un gris bleuâtre presque noir; som- met de la tête , région des yeux , occi- put, nuque et côtés du cou blancs, striés de brun clair ; front , dos , queue, gorge et parties inférieures d’un blanc pur ; rémiges dépassant la queue de deux pouces, noires, termi- nées de blanc ; cette teinte forme une tache à l’extrémité des deux ex- ternes qui , sans elle , seraient en- tièrement noires ; tectrices alaires terminées de blanc ; bec jaune avec l’angle de la mandibule inférieure rouge; iris jaune; auréole des yeux rouge; pieds jaunes; tarse long tle deux pouces deux lignes. Taille, dix- liuit à vingt pouces. Les jeunes (Mouette grise, Briss.) ont les par- ties supérieures d’un brun noirâtre , avec le bord des plumes jaunâtre , les rectrices d’un noir foncé, termi- nées de blanc et variées de gris à leur base; les rémiges entièrement noires, les parties inférieures et mê- me le cou parsemés de grandes ta- ches brunes , le bec noir avec la base brune , les pieds d’un jaune sale. En robe d’amour ( Larus fus- cus, Gmel.; Larus Jlavipes , Meyer; Goéland gris , Briss.), ils ont le som- met de la tête , la région des yeux , l’occiput et le cou d’un blanc pur ; MOU le reste du plumage est comme hiver. Sur les côtes de l’Océan, inêt en Amérique ; sur celles de la Md diterranée. Mouette aux pieds rouges , rus erythropus, Gmel. V. Mouetj rieuse , jeune. Mouette Pulo-condor, Larus Pl locondor, Lath. Parties supérieuri cendrées , variées de jaunâtre et c brun , les inférieures blanches; tel variée de blanc et de cendré; occ put , nuque et scapulaires noires bec noir ; pieds jaunes. Des colt de la Chine. Mouette Pygmée, Larus minutu. Pallas. Plumage d’hiver des adultes parties supérieures d’un cendré bleu; tre clair ; occiput , nuque, tache e avant des yeux et sur l’orifice dt oreilles d’un cendré foncé ; rémige bleuâtres terminées par un gran espace blanc; baguettes brunes; Iron joues, tache derrière les yeux; pat ties inférieures et rectrices d’un blan bec et iris d’un brun noirâtre pur pieds rouges ; longueur du tarse onze lignes; ailes dépassant la quen d’un pouce. Taille, dix pouces deu lignes. Les jeunes ont le front, 1 région des yeux et les deux tiers d la queue blancs ; le sommet de L tête et l’occiput noirâtres ; la nuqui et les parties supérieures d’un gns> brun ; les grandes tectrices alaird blanchâtres extérieurement et à l’ex trémité , les moyennes d’un gr la foncé bordées de brunâtre, et petites tachetées de gris et de noirâr tre ; les quatre premières rémige*® lirâtres extérieurement et à l’ex noir; trémité, blanches à l’intérieur, le trois suivantes cendrées en dehor? et blanches au bout.. La queue e; un peu fourchue et terminée de noir le bec d’un brun noirâtre et les pied d’un blanc rougeâtre. En robe d’a mour ( Larus atricilloides , Falk. la plus petite des Mouettes; Mouelt de Sibérie, Bull'. ), les parties supé rieures sont d’un cendré bleuâti pur et très -clair , toute la tête < enveloppée par un capuchon noir un croissant derrière les yeux > MOU i roupiou et la queue sont d’un blanc , ur ; les rémiges et les teclrices sont . cendrées , terminées de blanc ; le ec et les pieds d’un rouge cramoisi , >ncé ; l’iris brun. En Europe. Mouette a queue blanche et ; oire, Larus leucomelas, Vieill. Ailes | ; scapulaires noires; rémiges noi- ■: :S; tectrices blanches terminées de ,j noir ; le reste du plumage blanc. »ec et pieds jaunes, l’extrémité du f] premier rouge; longueur du tarse, • - ois pouces. Taille, vingt -trois ^juces. De la terrre de Diémen. ' Mouette rieuse, Larus ridibundus, , eeisl.; Larus cinerarius, Ginel.; La- .. , ’s procel/osus, Bechst. Petite Mouette indrée, Briss. , BufF. , pl. enl. 96g. tumage d’hiver des adultes : parties , périeures d’un cendré bleuâtre très- air ; tête , cou et reclrices d’un t.-anc parfait ; une tache noire en . 7. ant des yeux et une autre sur . orifice des oreilles; bord extérieur -s tectrices alaires et des rémiges uin blanc pur; le reste du plumage . iun blanc rosé; bec et pieds rou- bs; iris brun; longueur du tarse , pi pouce neuf lignes. Taille, qua- [rrze pouces. Les jeunes ( Sterna hscura , La! h. , Larus erithropus , panel. , Larus canescens , Bechst. ; :t tile Mouette grise, Briss. ) ont les F humes des parties supérieures d’un ^ fi un foncé, bordées de jaunâtre; tête et l’occiput d’un brun très- j j»ir ou d’un blanc tacheté de brun ; " ne grande tache blanche derrière B t yeux; le bord supérieur de l’aile, ;j h croupion et la base des rémiges et ' -s lectrices blancs ; l’extrémité des ! ’miges et des rectrices noire; les f rties inférieures et un collier d’un J ^>anc qui prend une teinte roussâtre lltr le devant du cou; les lianes or- > s de croissans bruns; la pointe du p c noire ; les pieds jaunes. En robe bptnour [Larus ridibundus , Gmel., 1 fouette rieuse à pâtes rouges, Briss., ouetle rieuse , BulF. , pl. enl. 970 ), j [ î parties supérieures sont d’un cen- ff é bleuâtre clair ; la tête et le haut I 1 cou d’un brun très-foncé ; les | upières entourées de plumes blan- MOU 237 ches ; les parties inférieures d’un blanc rosé ; le bec et les pieds rouges de carmin foncé. En Europe. Mouette rieuse de Sibérie. V. Mouette Pygmée. Mouette tachetée. V. Mouette TRIDACTYLE. Mouette a tète cendrée, Larus cirrocep/ialus , Vie.ill. Parties supé- rieures , gorge et côu d’un cendré bleuâtre; iront blanchâtre; les sept grandes rémiges noires et blanches à la base ; la première a la pointe blanche ; elle dépasse de deux pou- ces les rectrices ; celles-ci de même que leurs tectrices sont blanches ; le reste du plumage est aussi d’un blanc pur. Bec et pieds rouges. Taille, quatorze pouces. Du Brésil. Mouette tridactyle, Larus t ri - dactylus , Meyer ; Mouette cendrée , Briss. Plumage d’hiver des adultes : parties supérieures d’un cendré bleuâ- tre; joues finement striées de noir; rémige extérieure bordée de noir dans toute sa longueur et terminée de noir , ainsi que les trois suivantes dont deux ont aussi à l’extrémité une petite tache blanche : la cin- quième a une bande noire vers l’ex- trémité qui est blanche; front , ré- gion des yeux et parties inférieures, d’un blanc pur. Bec d’un jaune ver- dâtre ; auréole des yeux rouge; pieds bruns et olivâtres : longueur du tarse, un pouce quatre lignes : un moi- gnon dépourvu d’ongle remplaçant le pouce. Les jeunes [Larus tridacty- lus , Gmel., Mouette cendrée tachetée ou Kutgeghef, Briss., Bulf., pl. enl. 387) ont les plumes des parties su- périeures d’un cendré bleuâtre foncé, tachetées de noir et terminées de brun noirâtre; le pli et le bord su- périeur de l’aile noirs; un croissant noir en avant des yeux; un grand espace gris bleuâtre foncé sur la ré- gion des oreilles , une tache noirâtre vers l’occiput, une large plaque en croissant noirâtre sur la nuque; les réiniges noires; l’extrémité des rec- trices noire bordée de blanchâtre l’extrémité toute blanche; le bcc l’iris et l’auréole des yeux noirs. En 2 58 MOU robe d’amour, ils ont toute la télé et le cou d’un blanc pur, et le reste du plumage comme en hiver. Dans toute l’Europe. Mouette variée, Larus nœvius , Gmel. , Buff. , pl. enl. 266. F*. Mouette a manteau noir, jeune. (DR..Z.) *MOUFETTA. bot. fiian. C’est le nom d’un des genres établis parNec- ker aux dépens du V aleriana de Lin- né, et qui n’a pas été adopté, (g., N.) MOUFETTE. Mephitis. mam. (Ou écrit aussi Mouffette.) Genre de Carnassiers , très-voisin du genre Marte, et particulièrement du sous- geni'e Zorille , dont il se distingue cependant à plusieurs égards , et par- ticulièrement par son système den- taire. La mâchoire intérieure a , comme chez les Putois , six incisives , deux canines et dix mâchelières, par- mi lesquelles on compte six fausses molaires , deux carnassières et deux tuberculeuses ; et toutes ces dents sont généralement semblables à cel- les de ce sous-genre : seulement les carnassières sont divisées par une ca- vité assez prononcée en deux parties à peu près égales, dont l’antérieure est formée de trois tubercules poin- tus disposés en triangle , et la posté- rieure, d’un talon terminé par deux tubercules aigus et assez minces. Les incisives, les canines, et, parmi les mâchelières , les carnassières et les tuberculeuses sont à la mâchoire supérieure , en même nombre qu’à l’inférieure; mais les fausses molai- res sont (de même encore que chez les Putois) au nombre de quatre seu- lement. Les incisives sont sembla- bles à celles de toutes les Martes, et il en est de même des canines. La première fausse molaire de chaque cdlé est très-petite et rudimentaire ; la seconde a deux racines et une pointe, et ne présente rien de bien remarquable. « La carnassière (dit Cuvier, Dents des Marnin., xxvm) se fait remarquer par le grand déve- loppement du tubercule interne , qui lui donne une grande épaisseur et MOU une forme triangulaire ; et la tubei culcuse , par scs dimensions qui soi à peu près les mêmes du bord anti rieur au bord postérieur que du cô» interne au côté externe. Chez les Ma tes, au contraire, celte dent n’ava* quelque étendue que dans ce dernié sens , et ses tubercules , peu saillai et arrondis , ne se marquaient pi nettement. Chez les Moufettes, ci tubercules sont devenus très-forts anguleux , ce qui en fait vraimei une dent triturante : il y en a quati principaux, séparés par des cren assez profonds ; mais l’extrême irrcturnes , qui vivent dans des ter- r ms, mais qui, du reste, ont à peu <ès les mœurs des Putois, et se •urrisseut comme eux de peti Ls ; ladrupèdes , d’œufs , de miel, etc. :ur nom de Moufette ( Mephitis ), et ux de Bêtes puantes , d’Enfans du ible, etc., qu’ils ont reçus en di- : rs lieux, leur sont venus de l’odeur ritablement infecte qu’ils répan- : nt , surtout lorsqu’ils sont irrités : t .te odeur est produite par un li- t: idc onctueux , sécrété par deux mdes qui le versent dans l’anus, mon pas, comme chez les Civettes, ■ns une poche particulière. On ■ uve de même chez les Putois deux t nblables glandes , en sorte que les miettes sont encore à cet égard en rport avec eux; mais elles les ont laucoup plus grosses, et plus déve- iipées , et leur odeur est aussi beau- u ip plus fétide : « elle est si forte , Kahn (Voyage dans l’Amérique >>tentrionale), qu’elle suffoque : s’il nbait une goutte de celte liqueur ipestée (de l’urine) dans les yeux, courrait risque de perdre la vue ; quand il en tombe sur les habits , e leur imprime une odeur si forte il est très-dillicilc de la faire pas- ' Eu 17^9 il vint un de ces timaux près de la ferme ou je lo- tis : c’était en hiver et pendant la it; les Chiens étaient éveillés et poursuivaient : dans le moment il tépandit une odeur si fétide , qu’é- it dans mort lit, je pensai être foqué ; les Vaches beuglaient de •tes leurs forces. Sur la fin de la MOU 209 même année , il s’en glissa un autre dans notre cave.... Une femme qui l’aperçut la nuit à ses yeux étince- lans , le tua, et dans le moment il remplit la cave d’une telle odeur que non-seulement cette femme en fut malade pendant quelque jours , mais que le pain , la viande et les autres provisions qu’on conservait dans cette cave, furent tellement infectés qu’on ne put en rien garder, et qu’il fallut tout jeter au dehors. » De semblables faits sont attestes par un grand nom- bre de voyageurs , et particulière- ment par Azzara , qui ne donne même de son Zorillo ou Yagouare qu’une description assez incomplète , parce qu’il ne s’est point, dit-il, « exposé à le toucher ni à l’examiner avec détail, redoutant d’être em- pesté. » La détermination et la distinc- tion des diverses espèces du genre Moufette est encore impossible dans l’état présent de la science : tous les individus que possèdent les col- lections zoologiques de l’Europe , et que les naturalistes ont pu com- parer entre eux, et tous ceux qui se trouvent décrits dans les ouvrages des voyageurs, sont assez différens par les couleurs de leur pelage pour faire regarder comme probable l’exis- tence de plusieurs espèces ; mais ils ne le sont pas assez pour que le nom- bre de ccs espèces puisse être fixé avec quelque certitude. Aussi presque tous ceux qui ont cherché à résou- dre cette question difficile, en ont-ils donne une solution différente. Buf- fon pensait qu’il existe cinq Mou- fettes , et il les indiquait sous les noms de Coase , de Conépate , de Chinche , de Zorille (T. xm) et de Moufette du Chili (Suppl, vil); mais le Coase, auquel il assignait pour caractères d’avoir le pelage généra- lement brun , et la queue non touf- fue , ne paraît pas être une véritable Moufette, et doit être rapporté au genre Marte suivant les uns , au genre Coati suivant les autres. Le Conépate a sur un fond noir cinq bandes longitudinales. Le Chinche ü4o MOU MOU est blanc sur le dos , et noir sur les flancs et sur la tête ; sa queue est très-touffue et fournie de très-longs Eoils blancs mêle's d’un peu de noir. e Zorille (dont le nom a été depuis transporté à un Carnassier du cap de Bonne-Espérance et du Sénégal , V. Marte) a des bandes blanches longitudinales sur un fond noir et d’autres bandes blanches transver- sales sur les flancs : sa queue est noire dans sa première moitié , blan- che dans sa portion terminale. Enfin la Moufette du Chili, envoyée au Cabinet du Roi par Dombey , a sur un fond noir deux lignes blanches qui se réunissent vers l’occiput : la queue est blanche. Cette • dernière espèce habite , comme son nom l’in- dique , le Chili : le Conépate est ré- pandu dans la Nouvelle-Espagne , la Louisiane , la Caroline , etc.; le Chin- che et le Zorille sont au contraire pro- pres à l’Amérique méridionale. Au reste Buffon remarque lui-même que le Chinche et le Zorille qui ont , com- me on le voit , la même patrie , pour- raient bien n’être que des variétés du même Animal ; et comme le Coase n’est d’ailleurs pas une véritable Moufette , le nombre des espèces de Buffon se réduit à trois, le Conépate, le Chinche ou Zorille, et la Mou- fette du Chili. Les deux dernières ont seules été admises par Geoffroy, qui ne donne comme espèces distinctes ue le Chinche ( Viverra Mephitis es auteurs systématiques) qu’il ap- pelle Mephitis laticaudata , et la Mouffette du Chili, qu’il nomme Me- phitis Chi/ensis. Cette manière de voir a été adoptée par plusieurs natura- listes , et tout récemment encore par Fr. Cuvier (Dict. des Sciences Natu- relles, T. xxxm). Enfin Desmarest etRanzani remarquant, d’après Cu- vier, que les différentes variétés qu’indiquent les descriptions des voyageuis, rentrent tellement par nuances les unes dans les autres, qu’on est presque tenté ou de n’ad- mettre qu’une seule espèce ou d’eu admettre dix-huit, réunissent ensem- ble toutes les Moufettes sous le nom de Mephitis Ameiicana. « Nous ferons obser ver néanmoins , ajoute Des- marest (dans sa Mammalogie, ir<* partie ) que les variétés qu’elles pré- sentent dans la disposition des bande* blanches de leur pelage , sont le plu* souvent assez constantes dans un* même contrée , et que l’espèce (s’i n’y en a réellement qu’une) s’étenc dans toute l’Amérique depuis le cen- tre des Etats-Unis jusqu’au Para- E, dans les plaines comme dan t rys de montagnes, dans les en droits boisés comme dans les lieu^ découverts. » Desmarest donne en suite , d’après Cuvier , Je tableai des Moufettes décrites par les voya geui’s et les naturalistes , et in' dique leurs caractères avec auta d’exactitude qu’il a été possible d le faire d’après le peu de délai' qu’on trouve dans les auteurs origi naux : nous croyons donc ne pouvoi mieux faire que de renvoyer à so ouvrage , ou aux Recherches su les Ossemens Fossiles de Cuvier (ï iv), en remarquant seulement q les nombreuses variétés admises p; n ces savans ont reçu , en outre d< 2 noms que nous avons déjà fait coi naître, ceux de Polécat , de Cône patl , de Mapurito , de Mapurita d’Isquiepatl , deZorra, d’Yagouare d’Ortohula , de Tamaxla , etc. reste il ne serait pas impossible comme on l’a déjà remarqué, qi quelques-uns de ces Animaux dull sent être , lorsqu’ils seront mieij connus, reportés dans d’autres genre Nous avons vu qu’on trouve dl Moufettes dans presque toute l’éler due de l’Amérique ; il n’en exisl] point au contraire dans l’Ancieij Monde : la prétendue Moufette Cap est, comme nous l’avons de remarqué, le Zorille; et la Moufet de Java, espèce découverte il y| quelques années par Leschenault la Tour , est devenue le type nouveau genre Mydas. ce mcjl (is. G. ST.-H.fl MOUFETTE, bot. than. L’ijj des noms vulgaires du Thlaspi J3urà I pastons , (r,.l MOU MOUFETTES, géol. chim. Meme hose que Mofette. V. ce mot. (b.) MOUFLON, mam. Ce nom, qui ppal'tient en propre à une espèce du enre Ovis , est donné maintenant une manière générale à tous les louions sauvages. V. Mouton. (is. G. ST. -II.) MOUGEOTIA. bot. riiAN. Ce enre établi par Kunth {Rov. Gen. \,mer. , 5 , p. 326), avait été précé- emment publié parVentenat sOus le j ora de Riedlea. ce mot. (g.. N.) ’5 j * MOUGESTIA. zoon. ? bot.? (Jr~ •ïrodiées.) Dans une compilation in- ' >rme où sont comme au Hasard con- 1 indues, dans les coupes le plus mal iractérisées , des productions dispa- ites, un algologue du Nord désigna ■ i .nsi en 1824 celuides genres auquel, f1 iès l’an 1821 , nous avions restreint : nom de Zygnema dans un Mé- : luoire lu à l’Institut. L’année sui- iîute , nous reproduisîmes l’extrait - ee notre Mémoire dans le tome v* rremier du présent Dictionnaire à i' ’n article Arthrodiées , et le genre iiygnema s’y trouvait toujours in- iriablement consacré. Cet article t immédiatement tiré à part avec -s planches qui s'y rapportent, et ivoyé entre autres à l’auteur du ‘ ) ysterna Algarum qui le cite par- iis , mais qui dans cette circons- nce n’est pas censé l’avoir connu, • uisqu’il n’a pas conservé un nom ai avait bien certainement l’anté- orité. L’algologuc de Lund voulait ins doute payer un tribut de recon- îissance en inscrivant le nom d’un & i ivant respectable dans son livre; > ( Ci ;tte maniéré de s’acquitter des plus agnifiques envois botaniques de- ent aujourd’hui fort en usage. Com- 1 e un souverain donne un cordonen Tour des bras et des jambes que les ilitaires se font casser pour eux , s faiseurs de genres répandent à •rt et à travers les distinctions de empire de Flore à qui veut bienépui- nr ses herbiers pour enrichir le leur. serait cependant à souhaiter que :s dispensateurs de la gloire scicn- MOU ri4i tiliqtic se donnassent la peine d’exa- miner sur quelles bases se fondent les témoignages de leur gratitude , afin de ne lesplacer que sur deschoses qui n’auraient pas déjà porté d’autres noms. Quant à celui de Mougestia , nous pensons qu’il doit être réservé pour un genre réellement nouveau , et qui par la beauté ou l’utilité de ses espèces soit digne de rappeler la mémoire d’un naturaliste du premier mérite , dont les vastes connaissances et les vertus n’ont de comparable que l’extrême modestie et l’amabilité. Nous engageons les botanistes fran- çais à ne consacrer le nom de Mou- geot, dans le catalogue des êtres na- turels, que d’une manière qui soit digne de ce nom qu’on ne doit pas abandonner aux caprices des spécu- lateurs en nomenclature. (b.) MOULE. Mytilus. concii. Quoi- que Rondelet, dès 1 5 5 8 , ait dis- tingué les véritables Moules , cela n’a pas empêché des auteurs plus modernes de confondre indistinc- tement , sous le même nom , des Coquilles entièrement différentes et de formes et d’habitation. Lister, en séparant les Moules véritables ou ma- rines de celles qu’il nomme d’eau douce, a aussi commis une faute en ne les désignant pas par des noms dif- férons , et les auteurs qui suivirent n’auraient eu aucun prétexte de con- fondre des Coquilles qu’il est si fa- cile de distinguer. Cette erreur, qui depuis ce moment est restée dans la science jusqu’à l’époque où Linné plaça les Mulettes ( V. ce mot ) par- mi les Myges , est passée dans le vulgaire qui désigne encore nos Mu- lettes et nos Anodontes par le nom de Moules de rivière. Poupart et Réaumur, dans les Mémoires de l’A- cadémie , d’Argeuville et Favanne dans leurs ouvrages, suivirent l’o- pinion commune qu’Adanson com- mença à rectifier ainsi que Linné. Le premier de ces auteurs confondit avec les Pinnes, les Moules , les Mo- dioles et les Aviculcs. Linné ne tomba pas dans la même faute, il réserva le 16 TOME XI. 243 MOU nom de Pinnc à une seule des espèces d’Adanson , et donna le nom de Moule pris du vulgaire aux espèces de ce genre qui vivent dans la mer; seulement , des Moules d’eau douce il en fit des Myges, ce qu’adoptèrent ses imitateurs jusqu’à Latnarck. Bru- guière, autant qu’on en peut juger par les caractères qu’il donne à son genre Moule , aima mieux le com- poser comme d’Argenville et d’autres, et le caractérisa en conséquence , comme il suit, dans les tableaux qui sont en tête de la première partie du volume de l’Encyclopédie : co- quille fermée partout; charnière non dentée ou composée d’une ou deux dents. Bruguière sentit plus tard que des éléinens si différens ne pouvaient composer un même genre, et dans l’arrangement des planches de l'En- cyclopédie, il institua le genre Mu- lettc qui fut adopté depuis par les sa- vans qui virent bientôt combien elles différaient des Myges. Bruguière, en .instituant les genres Avicule et Pinne aux dépens des Moules de Linné , opéra un changement très- utile qui le rendit bien plus naturel ; Lamarck n’eut qu’à adopter les travaux de Bruguière auxquels il n’ajouta que 1 e genre Modiole ( V. ce mot), lequel est très-artificiel ; depuis cette époque , on n’a apporté aucun changement au genre Moule, quant à sa compo- sition ; mais on a assez varié dans la place qu’on lui a assignée dans la série générique. Lorsque Lamarck eut proposé de partager les Mollus- ques Acéphales, d’après le nombre des impressions musculaires ; en exa- minant les Coquilles des Moulés, il ne fit point sans doute attention à la petite impression antérieure qui est assez fugace , ce qui le détermina à placer ce genre parmi les Monomyai- res. Cuvier n’eut pas la même opi- nion que Lamarck, et effectivement on trouve en le cherchant avec soin un petit muscle antérieur , ce qui les place sous ce rapport clans la limi- te des deux familles; Blainville de- puis a conservé la manière de pen- ser de Cuvier, ce que Férussac a mot: fait également; c’est véritablcinerL parmi les Dimyaires que doit mafia tenant se placer le genre Moule, p L’anatomie des Moules a été fai* depuis fort long-temps; comme ce» taines espèces sont très-abondanti dans nos mers , qu’elles sont un alji ment assez agréable à l’Homme, oè a cherché à connaître en détail u| Animal utile, facile à observer parti quantité considérable que certain parages en fournissent; nous ne <3 tei’ons pas les travaux qui ont prs cédé ceux de Poli et ceux des zoa logisles modernes ; ils contienne» des erreurs et sont peu complet quant à l’anatomie. Ainsi que tous U Lamellibranches, les Moules qui 0» une coquille symétrique etéquivab* sont également symétriques da» leurs parties; le manteau a les lob» égaux, les bords sont libres, cxcep* sur le dos ou ils se réunissent , cet* réunion se prolongeant au-delà de longueur du ligament de la coquiü pour donner naissance à une 01 verture complète qui est celle où i décharge l’anus; au-dessous et pu térieurement , les bords des lob* sont assez épais , garnis de tentac» les j et leur rapprochement si nu» assez bien l’ouverture du si ph|_ branchial ; cependant on ne pej nommer celte partie un siphon, puf que le manteau reste ouvert depif l’anus jusqu’à la partie antérieu de l’Animal ; les bords de cet orga» sont épais, charnus, fortement ad’ rens au limbe de la coquille ; le re des lobes est celluleux et souv chargé d’une substance d’un blaljj jaunâtre qui remplit toutes les Iules. Le système musculaire se cou pose de deux parties distinctes , muscles adducteurs et les musc du pied ; les adducteurs sont inégaux , l’antérieur étant très- pet* comme nous l’avons déjà dit, cotnjB rativement au postérieur qui aussi grand que l'impression qu * laisse; les -muscles du pied sep; tagent en trois faisceaux principau les muscles antérieurs qui se fixe fi presque dons la cavité du croc-hqj zaswstsufmÊm MOU s muscles moyens , que l’on pour- lit nommer muscles intrinsèques du ed, qui se bifurquent et sont pour nsi dire à cheval au centre de la asse commune, à l’endroit de la union de tous, et concourent prin- . paiement à la formation du pied ; • s postérieurs enfin forment une ! : asse assez considérable divisée en ois faisceaux fibreux qui s’attachent i rayonnant à la coquille, depuis muscle adducteur postérieur, en ; montant jusque vers le milieu de longueur du bord. Ce muscle . mne principalement naissance au tissus qui est à l'a base du pied ms l’endroit ou les fibres des ré trac- eurs antérieurs et des postérieurs se unissent et s’entre-croisent d’une anière inextricable en donnant un and nombre de fibres au pied pro- ement dit. Les organes de la digestion se com- ment d’une ouverture buccale ca- . lée par des plis labiaux transverses û se continuent à des palpes, une ire de chaque côté assez grande , arnue, finement striée; par un œso- •age très-court , ou arrive à une vité stomacale, ovalaire, remplie de nés ou cryptes hépatiques ; cet .gane, aussi bien que la plus grande rtie des intestins , est enveloppé r le foie, de la même manière que, ns les autres Lamellibranches, l’in- Lsitin , après plusieurs circonvolu- ns , remonte vers le dos, ou il se ace dans la ligue médiane , ou il t enveloppé par le cœur, et se ter- me par un orifice qui se décharge 1 r l’ouverture anale du manteau. :s organes de la circulation sont mhlables à ceux des autres Lamel- iranches : un cœur fusiforme sur rectum, deux oreillettes fort min- s , deux aortes , etc. , comme dans ; autres Mollusques du même ordre. ïs branchies se composent de deux ires de feuillets très-minces et fa- cs à déchirer transversalement , :xlarneest plus grand que l’interne. :s organes de la génération sont F? mhlables à ceux des autres La- » ellibranches {V. Mollusque). Le I MOU 245 système nerveux a été examiné par Blainville, et il l’a trouvé composé de trois ganglions ; nous avons rap- porté textuellement, dans notre arti- cle Mollusque, ce que dit ce savant anatomiste à l’occasion du système nerveux considéré d’une manière ge- nerale dans les Mollusques bivalves. Les Moules vivent ordinairement par lianes souvent considérables dans le voisinage des côtes , fixées les unes aux autres , ou aux sa- bles ou aux galets du fond de la mer; le plus souvent elles préfèrent les endroits ou les basses marées les tienuent à découvert, quelque- fois cinq ou six heures; mais cel- les-ci pour la nourriture sont moins estimées que celles qui restent cons- tamment couvertes par les eaux; cer- taines espèces vivent plus isolément, s’attachent dans le creux des rochers où elles vivent suspendues par leur byssus. La coquille des Moules est d’un tissu serré, compacte, composé quel- quefois d’une très -belle nacre, le plus ordinairement d’une matière cal- caire violette plus ou moins foncée , revêtue d’un épiderme brun, corné , tenace , très-adhérent à la coquille ; quelquefois il est d’un beau vert, ou il n’existe pas du tout sur les espèces, surtout celles qui outde fines stries. Le genre Moule est caractérisé de la ma- nière suivante : Animal ayant un corps ovalaire plus ou moins con- vexe; le manteau ouvert dans tout son bord inférieur, depuis les som- mets jusqu’à l’ouverture anale, si- mulant un siphon branchial par son épaississement garni de tentacules dans cet endroit seulement ; appen- dice abdominal, linguiforme, caria- li’culé dans son milieu , uni par plu- sieurs muscles rétracteurs qui don- nent attache à un byssus placé à la partie postérieure de la base du pied ; bouche simple, labiée, garnie de palpes épais et grands. Coquille longitudinale , équivalve, régulière, pointue aux sommets , sc fixant par un byssus; les crochets presque droits, terminaux , pointus ; charnière la te— 16* 244 MOU raie , le plus souvent édentée, quel- quefois une ou deux dents obsolètes sur le crochet; ligament marginal, sub-intérieui* ; une impression mus- culaire allongée, en massue, posté- rieure, une autre très-petite sous les crochets , antérieure. Les Moules sont presque toutes des Coquilles marines, quelques-unes cependant vivent dans les fleuves ; on en trouve une dans le Danube, quelques-autres habitent les eaux peu salées de l’embouchure des rivières. Quelques localités où on trouve des Moules uniquement avec des Coquilles d’eau douce , fos- siles , font présumer avec quelque raison , malgré leur grand nombre, qu’elles ont vécu dans l’eau douce. On trouve des Moules dans presque toutes les mers ; mais les plus gran- des espèces sont propres aux climats chauds. Les espèces de ce genre peu- vent ctre divisées , comme l’a fait Lamarck , en deux sections. f Espèces striées. Moule de Magellan , Mytilus magellanicus , Linné ; Lister , Con- chyl., tab. 356, fig. 193; Favanne , Conchyl., tab- 5o, fig. R, 2; Chem- nitz , Conchyl. T. vin, tab. 83, fig. 742; Encyclop., pl. 217 , fig. 2. Coquille oblongue violette , à cro- chets blancs, pointus et droits, char- gée de gros sillons longitudinaux grossiers et ondulés. Comme son nom l’indique , c’est principalement au détroit de Magellan que cette espèce se trouve; elle habite aussi d’autres mers d’Amérique. Moule septifêre, Mytilus bilo- cularis, Lin. ; Chemuitz, Conchyl. T. vm, tab. 82 , fig. 736 , a, b, 737, et tab. 83, fig. 744, a, b; Encyclop., pl. 218, fig. 5, a, b, et pi. 220, fig. 1 , a, b. Espèce re- marquable par les stries nombreuses et fines qui la couvrent, aussi bien que par les variétés vertes , brunes ou rouges qu’elle présente ; elle est très-reconnaissable par la lame sep- tiforme qui couvre à l’intérieur une partie de la cavité du crochet , de manière qu’une valve isolée a quel- MOU ques ressemblances avec certains Créj pidules. tf Espèces lisses. Moule comestible , Mytilus ediA lis , Linné ; Chemnitz , Conchyb T. vin, tab. 84, fig. 760; Pen-j nant, Zool. Britann. T. iv, tab. 6& fig. 73; Encyclop. , pl. 218, fig. 2 Lamk. , Anim. sans vert. T. vi pag. 126, n9 29. Espèce très-com inune sur nos côtes , assez abondant^ pour fournir aux besoins des liabh tans des côtes et à la consommation de Paris ; elle est d’une taille iné diocre , blanche en dedans, exceptl le limbe et l’impression musculairf postérieurs qui sont violets , foncéj en dehors ; elle est couverte d’ui épiderme brun corné; quand elle e^ polie, elle est quelquefois d’un viola foncé uniforme , et le plus souver» ornée de rayons d’un violet obscu} sur une teinte plus pâle de la mêm] couleur. Moule d’Afrique , Mytilus afer Linn. Gmel. , n° 28 ; Lamk. , Anim sans vert. T. vi, pag. 124 , n° 21 Chemnitz, Conchyl. T. vin, tab. 85 fig. 739 à 7 4i ; Encyclop., pl. 218 fig. 1 ; Borna. Mus. Cœs. Vind.~ tab. 7, fig. 7. Espèce commune dan les collections , couverte d’un éPï| derme fauve ou vert, subdiaphane à travers , on voit les lignes an gu leuses , brunes, en zig-zag, .m ornent la coquille ; la charnier offre sur les crochets une dent suj une valve et deux sur l’autre. Cetl Coquille se trouve sur les côtes d Barbarie. (d..h.1 Les marchands de Coquilles on appelé : Moules des Canards ou d’étang! les Anodontes. Moules cylindriques , les Plia lades. Moules fichées ou Pieux , h Jambonneaux. Moules des Papous ou Tulipe.4 la Coquille qui forrpe aujourd’hui b type du genre Modiole, Mytilus MU c liolus , L. Moules des Peintres, les Mulet tes, U nia. MOU Moules aux Perles ou Per lié - i ies, X Unio margaritifera, elles Pin- : adines. V. tous ces mots. (B.) f MOULEDEBOUTON. bot. crybt. \ïom d’un Agaric dans Paulet. (b.) MOULLAVA. bot. man. Rhéede IHort. fllalab., vol. 6 , t. 6 ) a décrit t figuré sous ce nom une Plante vie la famille des Légumineuses, iiont Adanson a fait un genre qui fa pas été admis par les botanistes modernes. Cette Plante, d’après l'ins- pection de la figure et la mauvaise o.escription donnée par Rliéede, nous eemble appartenir à la tribu des iiassiées de De Candolle , non loin Ides Cœsalpinia. (g.. N.) * MOUREAU. ois. Syn. vulgaire lu Rouge-Gorge. V. Sylvie. (DR.. Z.) MOUREILLER. bot. phan. Ce unot a été proposé par Palisot-Beau- ■ ois pour désigner en français le • enre Malpighia. V. Malpigiiie. (b.) MOURERA. bot* phan. Sous le l 'om de Mourera Jluviatilis , Aublet Plantes de la Guiane, p. 582, t. 233) décrit et figuré une Plante qui < arme le type d’un genre de la Po- lyandrie Digynie , L., auquel Schre- ioer et Willdenow ont substitué sans motifs le nom de Lacis. Cette Plante une racine rampante , charnue et ivisée en radicelles nombreuses at- acliées sur les rochers; ont herbacées , simples, [ues , garnies de feuilles alternes les tiges cylindri-: lt< essiles , rudes , sinuées , divisées irofondément en plusieurs lobes irrondis et crépus comme ceux des | èuilles de l’Acanthe, munies en des- sous d’aiguillons ; les tiges élargies iu sommet, convexes d’un côté et rreusées en gouttière de l’autre, por- tent sur leurs bords une longue suite :1e fleurs très-serrées ; à la base du j! pédicelle de l’ovaire est une gaîne tu- ôulée et entourée de trois bractées ; 1 n’y a point de calice ni de corolle; [ les étamines sont nombreuses / pla- cées sur un disque garni de longs MOU 245 aiguillons, à filets violets, dilatés à la base et portant des anthères sagit- tées ; l’ovaire est strié , pédiccllé , surmonté de deux styles recourbés ; la capsule est membraneuse , à huit stries , à une seule loge et à deux valves, renfermant plusieurs graines très-petites attachées à un réceptacle central. Celte Plante croît à Cayenne sur les rochers qui haïrent la rivière de Sinamari. Elle est entièrement submergée , excepté la partie de la tige qui porte les fleurs. Martius [Nov. Gen. et Spec. Fiant. Brasil. T. i , p. 5, t. 2 ) a décrit et figuré sous le nom de Lacis fucoides une autre Plante à laquelle il est juste de restituer le nom générique de Mourera proposé par Aublet. Cette espèce a une tige rameuse dressée ou flottante, des feuilles planes laci- niées , et des fleurs axillaires solitai- res ; elle nage à la surface des eaux, attachée aux pierres , dans la rivière cl’ltahype , de la province de Bahia au Brésil. Martius réunit à ce genre le Marathrum de Humboldt et Bon- pland, genre placé dans la famille des Podostéinées de Richard et de Kunth. (g. .N.) MOURET. moll. Adanson, dans son Voyage au Sénégal, pl. 2, a donné ce nom à une Coquille que les auteurs ont placée dans les Pa- telles , mais qui appartient bien plu- tôt au genre Siphonairc nouvelle- ment créé par Sowerby. V. ce mot. * M O U R I C O U. bot. ( PHAN. (Rhéede, Malab. 6, tab. 7.)Syn. d’E- rythrine des Indes. Erytiirine. (b.) MOURIER. ois. (Cliarlcton.) Syn. de Mésange à longue queue. V. MÉ-< SANGE. (DR..Z.) MOURINE. Myliobatis. pois. (Du- méril.) V. Raie- MOURIRIA. bot. phan. Genre do la Décandric Monogynie, L. , établi par Aublet (Plantes de la Guiane , p. et t. 180), et dont le nom a été changé par Swartz en celui de Pc- talorna. Il oftVc pour caractères es- 246 MOU MOU scntiels : un calice urcéolé à cinq dents et muni de deux écailles à la base ; une corolle à cinq pétales très-larges inférieurement et attachés sur le bord du calice 5 dix étamines inégales dont les anthères sont ob- longucs; un ovaire infère surmonté d’un seul stigmate; une baie cou- ronnée par les dents du calice res- serré dans sa partie supérieure, glo- buleuse, uniloculaire et renfermant quatre graines. Le Mouriria guianen- sis, Aubl Petaloma Mouriri , Swartz (F/or. Ind.-Occ., 2, p. 835), est un grand Arbre dont les branches sont noueuses , garnies vers les nœuds de feuilles opposées ; les fleurs peu nombreuses sont disposées en Co- ryinbes sur des pédoncules bractéo- lés. Cet Arbre croît dans les forêts de la Guiane. Une seconde espèce a été décrite par Swartz sous le nom de Petaloma myrtilLoides. C’est un Arbrisseau qui, atteint un mètre au plus d’élévation , et dont les rameaux diffus portent des feuilles sessiles , ovales-acumi- nées et très-entières. Les fleurs sont solitaires et axillaires. Cette Plante est indigène de la Jamaïque et du Mexique. Plusieurs autres espèces sont iné- dites dans les herbiers, et notamment dans celui de notre ami Achille Richard, qui , ayant examiné avec soin les fleurs de ces espèces de Mou- riria , s’est assuré qu’elles offraient les plus grands rapports avec celles des Melastoma, et même les regarde comme congénères. Le professeur De Candolle a une opiuion assez confor- me à celle-ci touchant les affinités du Mouriria. Il le considère comme très- rapproché du Memecylon qui forme une nouvelle famille voisine des Mé- laslomacées. (g. .N.) Mouron blanc ou simplement Mo-- Ron , la Morgeline, Alpine media, i Mouron d’eau, le Samolus vale~ randi. Mouron de fontaine, le Montia. fonlana. Mouitox des Galieis, le Cordia Collococca. Mouron de montagne, 1 cMœ/irin- gia mus cos a. Mouron des Oiseaux, la Mor- geline. Mouron violet , la Cymballaire. L ’Anagallis phœnicea est plus par- ticulièrement appelé Mouron male, et le cœrulea Mouron femelle. (b.}( MOURONGUE. rot. phan. Pour Morongue. F. ce mot. (b.) MOUPiOUCOA. bot. phan. Genre» établi par Aublet pour un Arbuste; sarmenteux qu’il décrit et figure sous» le nom de Mouroucoa violacea , Au- blet, Guian., 1, p. 142, t. 54. Cet Ar- MOURON. bot. phan. Nom vul- gaire des diverses espèces du genre Anagallis , L. V. Anagallide. On a étendu ce nom à diverses autres pe- tites Plantes ; ainsi l’on a appelé : Mouron d’Alouette, le Ceras- tium vulgare. brisseau, qui s’élève et s’enlaceautour des grands Arbres, offre des feuilles alternes, ovales, glabres, très- en- tières , coriaces*, pétiolées, presque» pliées en deux paï- leur face supé-f rieure. Les fleurs sont très-grandes,, bleues , disposées en un corymbe; axillaire porté sur un pédoncule com- mun long et épais. La corolle estf monopétale, campanuliforme, à cinqji lobes obtus , et les cinq étamines j| selon la description et la figure d’ Au- blet, sont placées devant chacun de I ses lobes. Le fruit est une capsule; environnée à sa base par le calice. - Cette capsule est ovoïde, allongée, terminée en pointe à son sommet. Elle offre trois loges contenant cha- cune une seule graine. Cet Arbrisseau qui porte scs fleurs et ses fruits dès le mois de mai , a été trouvé par Aublet dans les forêts de Sinaman. (a. R.) MOURRIDE. bot. phan. Syn. vulgaire à' Arum macu/aturn , L. F. Gouet. ' (b.) MOURVENC. bot. piian. L’un des syn. vulgaires d’Oxycèdrc dans le midi de la France. (B-) MOU MOU . 247 MOUSSA, bot. ph an. (Gouan.) m des noms vulgaires du Zostera \ ; rina , sur les côtes provençales de Méditerranée. (b.) ' MOUSSE, bot. crypt. V. Mous- 1. Pour Mousse de Corse, F'. Co- lline et HeLMINTIIOCHORTON. (II.) t * MOUSSEL. mam. Espèce du | mre Lièvre. V. ce mot. (b.) MOUSSELINE. bot. crypt. L’un I> noms vulgaires de la Chanterelle, '.rulius Canth arellus . (b.) 'MOUSSERON, bot. crypt. {Cham- brions.) On désigne par ce nom igaire plusieurs espèces de Chaîn- ions comestibles fort recherchés ;s amateurs de bonne chère, et qui lissent en général sur les friches les pelouses parmi les Mousses. La slinction de ces Mousserons est en néral difficile, la limite des variétés des espèces, déjà fort embarrassante : fixer dans les Végétaux plus par- ts, l’étant encore plus dans des êtres ssi polymorphes que les Champi- ons. • ILe véritable Mousseron , Agari- s Mousseron , Bull., pl. i42 ; Aga- us prunulus , Fries, etc., est le plus licat. Il est commun dans toute lurope , mais plus particulière- nt dans les provinces un peu mé- lionales de la France , dans la i isse et l’Italie. Il est d’une cou- u ir fauve claire, uniforme ; son sli— est court, charnu, renflé, sans Iva ni collier; le chapeau , très- nvexe et épais , a la chair blanche de petits feuillets d’un jaune sale ; croît au printemps. Le Faux-Mousseron , Agaricus seudo - Mousseron , Bull., t. i44, 1 Mousseron d’automne, diffère du écédent par son pied grêle égale- - ent plein, cylindrique, assez élevé, ! > ir sou chapeau plus plat et moins >ais, par ses feuillets beaucoup plus ' 'ands. Sa couleur est ordinairement P1 a peu plus foncée. L’un et l’autre 1 at un goût et un parfum très-agréa- I .es, mais le premier est plus charnu et plus tendre , le second est plus mince et plus sec, le dernier porte, suivant Paulet , le nom de Mousse- rons-Godailles , ou de Mousserons de Dieppe. On frit sécher le vrai et le faux Mousseron , et on les conser- ve tous deux dans cet état pour les mettre dans les sauces. Outre ces deux espèces qui sont les vrais Mousserons de France ou du moins les plus communes , il y en a quelques autres souvent con- fondues avec elles. Ainsi Persoon regarde les Prunoli ou Prugrioli des Italiens, comme une espèce distincte du Mousseron de France, et c’est à cette espèce qu’il donne le nom A’ Agaricus prunulus , taudis que Fries a réuni sous ce nom les deux espèces. On emploie encore sous le nom vulgaire de Mousseron \’ Aga- ricus Orcella de Bulliard , t. 573 , f. j, et t. 591. .11 est fort sain, mais moins estimé et plus facile à con- fondre avec d’autres espèces peut- être nuisibles. Parmi les vrais Mous- serons , Paulet a distingué sept es- pèces sous les noms de Mousseron d’ Armas , de Mousseron gris ou vrai Mousseron , de Mousseron de Suisse , de Mousseron de Bourgogne , de Mousseron blanc, de Mousseron Pa- lomet, et de Mousseron Saint-Geor- ge; mais il est bien difficile d’ad- mettre ces Plantes pour des espèces; il est plus probable que ce 11e sont que des variétés. On peut en dire au- tant des deux espèces qu’il distingue dans les faux Mousserons ou Mous- serons-Godailles ; l’un est le faux Mousseron de Bulliard ; l’autre le Mousseron cheville ou tire -bourre de Paulet, qui ne diffère du précédent que par son stipe aminci du bas et se tordant en spirale vers la base par la dessiccation ; quant aux Champi- gnons que le même auteur désigne sous les noms de Mousserons d’eau et de Mousserons-Godailles des bois, et parmi lesquels il distingue plu- sieurs espèces ou variétés, ils diffè- rent beaucoup plus des vrais Mous- serons , leur goût 11’a rien d’agréable et leur qualité est suspecte; aussi no a48 MOU sont-ils employés que par erreur et doit-on les éviter. (ad. b.) * MOUSSERON NE. bot. tiian. Variété de Laitue. (b.) MOUSSES. Musci. BOT. CRYPT. On a d’abord désigné sous ce nom la plupart des Cryptogames terres- tres qui n’étaient ni des Champignons ni des Fougères ; mais depuis long- temps on en a séparé les Lichens et les Hépatiques; les premiers n’ayant avec les Mousses proprement dites aucune analogie de structure ; les seconds , malgré les rapports nom- breux qui les unissent aux Mousses, devant former une famille distincte , mais voisine de celle-ci. Les Mous- ses véritables sont des Plantes cryp- togames dépourvues de vaisseaux, présentant une tige et des feuilles distinctes, et dont les séminules sont renfermées dans une capsule traver- sée intérieurement par un axe ou columelle et s’ouvrant au moyen d’une opercule ordinairement caduque , mais qui dans quelques genres ne se détache jamais. Tel est le caractère distinctif de cette famille ; sa structure a été l’objet des recherches d’un grand nombre de botanistes ; les auteurs anciens qui ont commencé à prêter attention à ces petits Végétaux sont principalement Dillen , Micheli et Vaillant. Linné, voulant les soumet- tre à son système sexuel , regarda l’urne comme une étamine, les sé- minules comme du pollen; il avoua d’abord son ignorance par rapport aux organes femelles ; mais ensuite il voulut les trouver dans des or- ganes verdâtres granuleux groupés aux aisselles des feuilles , ou en têtes terminales; d’après les modifications de ces organes, il divisa la famille des Mousses en six ou sept grands genres, et y adjoignit les Lycopodes dont la structure est si différente. Hedwig , à la fin du dernier siècle, soumit tous ces Végétaux à un exa- men attentif, et l’on peut dire que c’est lui qui le premier nous a donné MOU des notions exactes sur leur organii sation ; on lui doit la connaissance de la structure de la capsule, l’his-H toire de son développement , la dé4 couverte d’organes très-curieux qu’ij| regarda comme les organes fécon-»| dans, des preuves évidentes que ]j| capsule est un organe femelle renfen* mant des séminules; enfin debonne^ coupes génériques établies parmi cej Végétaux que leur petitesse et la com< plication de leur structure renden: encore plus singuliers. Peu detemp» après, Palisot de Beauvois chercha â renverser le système d’Hedwig , e à prouver que les organes mâles ei femelles sont réunis dans la capsul* ell e-même; mais ce système fondai: sur des observations la plupartinexac* tes ne fut adopté par personne ; plus tard divers botanistes et particu- lièrement Richard , et de nos jours Hooker, Greville et Arnott, admirent que ces Végétaux.étaient privés d’or- ganes fécondans , qu’ils étaient de vrais Agames. D’un autre côté , Schwægrichen en Allemagne et R. Brown en Angleterre, paraissent soutenir complètement les opinions d’Hedwig, et ce dernier dont l’exac- titude et l’esprit judicieux sont bien connus , a donné surtout une atten- tion particulière aux organes mâle3 de ces Plantes , dans les derniers travaux qu’il a publiés sur cette fa- mille. Enfin, à eps auteurs qui se sont! occupés d’une manière philosophique de l’étude de cette famille , nous de-* vrions ajouter quelques botanistes) qui , en multipliant les genres et les) espèces sans un examen suffisant, ou) d’après des caractères de peu d'im-j portance , n’ont fait qu’embrouilleijj j’histoire de cette famille. Avant dcè discuter les deux opinions qui parta-d gent maintenant les botanistes à l’é-J gard des Mousses, celle d’Hedwig ctp celle des agamistes, commençons parti faire connaître avec soin la structure}» des organes de la fructification. On trouve, soit à l’aisselle des feuil- 1 les, soit à l’extrémité des tiges, des j bourgeons composés de feuilles sou-f' Vont un pen différentes. des autres dj MOU luxquelles on a donné le nom de veuilles périchœtiales ; elles renfer- ! lient des organes de deux sortes, antôt réunis dans le même involu- | , re, tantôt séparés, mais sur la même i ’lante, tantôt portés sur des Plantes If Afférentes. L’un de ces organes con- Ü iste en une sorte d’utricule mem- 4 iraneux , fusiforme , se termi- 8 tant en un col allongé , évasé au 1 ommet, traversé d’un canal étroit; >1 Mans son intérieur se trouve un * ' orps allongé ,* sétacé , inséré au i ond de cet utricule, charnu et dans i equel on ne peut alors distinguer { kucune organisation intérieure. Bien- ! ôt cet utricule se renfle , le corps J ju’il renferme augmente et s’al- i onge ; l’utricule se rompt vers la 4<>ase, le corps intérieur s’allonge .■j toujours de plus en plus sous la j; arme d’un filament grêle, empor- 0 ant à son sommet la partie supé- 1 ieure de l’utricule qui prend alors i :e nom de coiffe ; dans cet état, il : ’-st membraneux, renflé , et on ne ■i . oit que rarement quelque trace de [j l ouverture qu’il présentait à son :tj; ommet; Y urne, renfermée dans son ( intérieur, qui jusqu’alors ne s’était i kl fferte que sousla forme d’un filament 1 rêle et d’un diamètre égal, se renfle 4 1 ers le sommet, et bientôt on dis— f liingue parfaitement le pédicelle qui J fa supporte, l’urne renfermée dans a coiffe et Y opercule qui la ferme, pf est à cette époque qu’on com- J, nnence à pouvoir bien étudier la Structure de cet organe : la paroi Jh -xterne de l’urne est formée par * me membrane composée de cellules lucxagonales très - régulières ; cette |j nembrane s’étend jusqu’à l’oper- 1 P'ule , mais elle est parfaitement dis-, if t :incte de celle qui compose celte V aartie , et dont le tissu est formé le cellules hexagonales beaucoup it'ilus petites. C’est de son bord supé- ieur en dedans de l’opercule , que îaît le péristome qui peut presque lire considéré comme sa terminai - „ ion. Intérieurement cette membrane ■ îxterne est tapissée par une autre üembranc qui lui est urne vers sou MOU a4q bord supérieur , près de l’orifice de la capsule, et au fond de celte cap- sule où elle est même portée sur un pédicelle plus ou moins long; du reste elle n’adhère pas à la mem- brane externe , ou du moins elle n’est unie à elle que très-faiblement par quelques filamens; dans quel- ques genres même , tels que les Bux- baumia, Diphysciu/n, Bartramia, ces deux membranes sont séparées par un grand intervalle vide ; dans tous les cas , elle est très-distincte de la membrane externe par son tissu qui est formé de petites cellules quadri- latères qui, sous le microscope, lui donnent presquel’aspect d’un damier; cette membrane, qu’on a nommée le sac sporulifère , parce qu’elle ren- ferme immédiatement les sporules ou séminules, est continue inférieu- rement et supérieurement avec la columelle , sorte d’axe celluleux qui traverse la capsule depuis sa base jus- qu’à son sommet. Cette columelle est formée d’un tissu cellulaire ana- logue à celui de la membrane interne, c’est-à-dire de cellules quadrangu- laires très-petites qui sont assez fai- blement 'unies entre elles ; elle se continue inférieurement avec le cen- tre du pédicelle et supérieurement elle adhère fortement, à cette épo- que , à l’opercule : ces deux parties de la columelle ont un aspect très- différent; la partie inférieure presque jusqu’à son point d’union supérieure avec le sac sporulifère est verte , les cellules étant toutes remplies de subs- tance verte granuleuse; la partie su- périeure qui occupe toute la cavité de l’opercule est au contraire d’un blanc jaunâtre sans aucun granule vert ; c’est entre celte columelle et la membrane interne , et dans une cavité fermée de toute part, que se développent les séminules ; elles sont libres dès l’époque où on peut les apercevoir, et ne paraissent d’abord formées que par quelques cellules réunies entre elles d’une manière constante et régulière, et remplies do substance verte granuleuse. On voit d’après ccl? qu’on peut se représeu-» a*o MOU ter l’urue des Mousses comme formée extérieurement d’une membrane cel- luleuse à cellules grandes et solides , renfermant un sac qui adhère à la membrane externe inférieurement et supérieurement , et qui est traversé par un axe celluleux de même na- ture que ce sac , autour duquel se trouvent disposées les séminules. A l’époque de la maturité , la coiffe qui recouvrait celte urne se détache, l’opercule se sépare de la columellc au sommet de laquelle il adhérait et tombe; la columelle se contracte dans la plupart des cas et reste cachée au fond de l’urne ; dans quelques gen- res , tels que le Splachnum , le Sjs- tylium , elle continue à faire sail- lie au dehors de l’orifice de la cap- sule; enfin dans quelques cas sa par- tie supérieure reste adhérente aux dents du péristome, et donne lieu à cette membrane qui couvre l’orifice de la capsule dans les Polytrics , et à laquelle on a donné le nom à'épi- phragme. Le péristome , quoique remplissant des fonctions probable- ment moins importantes que la plu- part des parties que nous venons de faire connaître , a été étudié avec plus de soin, parce que ses modifi- cations ont offert aux classificateurs des moyens pour distinguer les gen- res ; il manque entièrement dans certains genres dont l’orifice de l’ur- ne est nu ; dans un grand nombre , il est formé par un seul rang de dents assez fortes , ordinairement jaunes ou rougeâtres ; enfin dans d’autres on trouve , outre ce rang de dents externes , un second rang à l’intérieur de cils beaucoup plus ténus, blanchâtres, ou quelquefois une membrane entière eu laciniée. Ce péristome, soit simple, soit dou- ble , prend toujours naissance de la membrane externe de l’urne et ja- mais du sac sporulifère , excepté dans le Dawsonia , oit une partie des fi- lamens naissent de ce sac ou même de la columelle , ce qui paraît dé- pendre de l’adhérence primitive de ces organes avec la membrane ex- terne de l’urne , dans le point d’où MOU naissent les filamens du péristome. Tell e est la structure de l’organe femelle des Mousses , organe dont les fonctions ont été bien détermi- nées , puisque la germination des séminules qu’il renferme a été ob- servée plusieurs fois ; outre ces or- ganes, on trouve réunis à l’aisselle des feuilles, ou à l’aisselle des sortes de bractées qui composent les roset- tes terminales de plusieurs *Mousses et particulièrement des Polytrics , de petits corps cylindriques ou fu- siformes, d’un blanc grisâtre, por- tés sur un court pédicelle ; ces petits corps sont des sacs formés par une membrane très -mince et remplis d’une infinité de granules sphéri- ques ou ovoïdes ; lorsqu’on jette ces organes sur l’eau , ces granules com- mencent par s’accumuler vers l’ex- trémité libre du sac; bientôt ils le rompent et s’échappent dans l’eau , sans se mêler avec elle et en formant un nuage de granules ; ces organes qu’on a comparés à des grains de pollen en diffèrent beaucoup en ce qu’ils sout fixés par un bout, par leur déhiscence irrégulière, enfin par- la grosseur beaucoup plus considé- rable des granules qu’ils renferment. Us ont beaucoup plus d’analogie avec les organes mâles de la Pilulaire et du Marsiléa, dont ils ne diffèrent que par le plus grand nombre et la plus grande ténuité des granules qu’ils renferment. Us paraîtraient par ces caractères ressembler plutôt à des anthères uniloculaires à pollen très- fin, comme celles de certains Conifè- res. Ces organes ont été observés dans un assez grand nombre d’espèces dif- férentes, pour qu’on puisse être pres- que certain qu’ils existent dans tou- tes les Mousses; mais quelles sont leurs fonctions ? Hedwig les a regar- dés comme des organes féconda us ; R. Brown paraît être de la même opinion , car il les décrit toujours comme les fleurs mâles , dans ses Observations sur la Flore de 1 île Melville. D’autres auteurs n’ont voulu voir dans ces parties que des bourgeons ou des gemmules. On ne r a5i MOU mçoit pas , s’ils les ont examinés, l’ils aient pu soutenir une sem- . ahle opinion; en effet , ni leur ructure , ni leur mode de develop- ment n’a la moindre analogie avec lui des gemmes de certaines Plan- és auxquelles on les a comparés ; comment concevoir le déve- i| ppement de bourgeons qui , dès u l’on les met en contact avec de au, se rompent et répandent au r îhors la substance qu’ils renfer- i ent? Au contraire, ces organes ont . ; us les caractères des organes mâles, t ractères que nous voyons successi- i :ment se dégrader dans les famil- >-s qui forment , pour ainsi dire , le passage des Phanérogames aux Cryp- i bigames; et la seule chose que , dans prêtât actuel de la science, il nous : mble qu’ou peut se demander, c’est ■ ; savoir si ce ne sont pas des or- mes mâles imparfaits, et dont le incours n’est peut-être pas indis- msable au développement des gér- ai es. Quant à ces germes eux-mêmes ue nous avons désignés par le nom les séminules ou de sporules, leur r 'ganisation et leur mode de déve- ■ j ppement nous paraît les éloigner, • us beaucoup de rapports, des grai- es des Plantes phanérogames et leur onner beaucoup plus d’analogie : trec les embryons de ces Végétaux ui, comme eux, deviennent promp- :ment libres dans l’intérieur de la "aine. Dans ce cas , l’urne entière sevrait être regardée comme analogue la graine ; ce serait une graine informant un grand nombre d’em- ryons , structure qui n’est pas sans temple même parmi les Plantes pha- érogames. Sans prétendre adopter amplétement cette opinion qui a icore besoin d’être confirmée par e nouvelles recherches , il est lou- ifois fort remarquable de trou- er dans l’urne des Mousses et ans ses enveloppes presque toutes 13 parties qui composent l’ovule des lanles phanérogames, et cette ma- ière de la considérer devient sur- ent très-vraisemblable si on adopte opinion de R. Brown sur la struc- MOU ture des fleurs femelles des Conifè- res ; ainsi la coi fie , d’abord perforée au sommet, correspondrait au lesta ou à la membrane interne de l’ovule, l’urne tout entière à l’amande, sa membrane externe à la membrane du cliorion ; le sac sporulifère au sac de l’amnios, l’opercule au mamelon qui termine l’amande; la pédicelle ne serait qu’un développement de la chalaze ; la columelle serait formée par l’extension du tissu du mamelon d’imprégnation et de la chalaze, ex- tension devenue nécessaire pour la formation et la nutrition d’un grand nombre d’embryons , et dont nous avons déjà une sorte d’indice dans la graine mulliembryonée des Cycas. Le développement des séminules des Mousses est un des faits les plus curieux de leur histoire , et il a été l’objet des observations d’un grand nombre de botanistes allemands , et particulièrement de JNées d’Esenbeck qui a publié récemment un excellent travail sur ce sujet. Ces séminules commencent par donner naissance à un ou deux filamens confervoïdes , mais non articulés, ressemblant beau- coup aux Ectospermes de Vaucher; ces filamens se ramifient, et du point d’ou naissent les ramifications , s’é - lève bientôt la jeune Mousse, dont ces filamens deviennent les radicelles; la tige qui se développe est composée de cellules allongées , et porte des feuilles diversement disposées , mais toujours formées par une membrane composée d’un seul rang de cellules, sans épiderme distinct et sans porcs corticaux. Tels sont les traits princi- paux de l’organisation de ces Végé- taux. Linné ne distingua que sept genres parmi les Mousses , et il les fonda plutôt sur le port et sur la position des capsules que sur de véritables carac- tères d’organisation. Ces genres, par- mi lesquels étaient compris les Lyco- podes , étaient les suivans i F o relia qui est une Hépatique, Sphagnurn , Buxbaumia , Phascurn , Font ma lis , Splachnum , P oly trichant , Mniurn , Bryurn et llypnum. Hedw'g , par 35 a MOU MOU 1’éturle qu'il fit du péristomc , aug- menta beaucoup le nombre des divi- sions et arriva presque toujours à des groupes assez naturels; mais il donna peut-être trop d’importance à la position relative des organes mâles qu’on a renoncé à faire entrer dans les caractères génériques à cause de la difficulté de les observer sur beau- coup d’espèces. Depuis , Hooker a employé avec beaucoup de succès les caractères fournis par la forme de la coiffe et par la position latérale ou terminale de l’urne , caractères em- ployés également par Bridel dans son Methodus Muscorum , mais qu’il a en général appliqués avec beaucoup d’i- nexactitude. Quant à la distribution naturelle des genres, peu de per- sonnes s’en étaient occupées jusqu’à présent , leur classification ayant été en général fondée seulement sur le peristome ; les Mémoires publiés sur ce sujet par Greville et Arnott, et le tableau général des espèces de Mous- ses inséré par ce dernier dans les Mémoires de la Société d’Histoire Naturelle de Paris, T. it , nous pa- raissent cependant avoir atteint pres- que complètement ce but , et c’est suivant cette méthode que nous al- lons énumérer les genres de cette fa- mille. Sphagnoidées. Andræa, Ehrli. ; Sphagnum , Hedw. Piiascoidées. Phascum , Schreb. ( Phascum et Pleuridium , Brid.); Bruchia, Sclwv.; Foitia , Ilornscb. G YMNOSTOMOÏDEES . Gy mnostomum , llook. (Gymnoslo- mum , Glyphocarpa et Anyctangii spec., Schw-); Schistostega , Web. et Molir. ( D repcinophy llum ? Hook. ) ; Aniclangium , Ilook. ( Schistidiu/n , Brid.); lledwigia , Hook. BuXEAtTMOIDÉES. Diphysciu/n , Mohr.; Buxbaumia , Haller. Sl’LACllNOIDÉES. fiplachnum, Grev. et Arn, ( Splach - fin ru et Aplodon , R. Brown) ; Dis* sodon , Grev. et Arnott ( Cyrtodon Brown; Systilium, Hornsch.); Tay\ loria , Ilook. (. Hookeria , Scliw.) OaTHOTRICIIOIDÉES. Tetraphis , Hedw. ( Tetraphis et Tetradontium , Schw.); Ocloblepha h rurn , lledw. ; Orthodon , Bory ; ,Ca- lymperes , Hook. ; ( Calymperes el Syrrhopodon , Schw. ) ; Zygodon , Hook. ( Gymnocephalus et CodonobleA pharum, Schw. (Amplùdium, Nées)| Gagea, Raddi); Orthotrichum , Hook. et Grev. { Orthotrichum , Macro mi-* triou, Sclilotheimia , Schw. et Brid. { Ulota , Brid.) Grimmotdées. Glyphomitrion , Hook. et Grev. 3 Grimmia , Hook. ( Grimmia et Cam- j pylopus, Brid.); Trichostomum, Hook. ( Trichostomum , Racomiirion et Cam- pylopi spec. , Brid.); Cinclidotus „ Beauv. (Racomitrion , Brid.); Enca -| lypta , Schw. DlCRANO IDÉES. Weissia , Hedw. ( Weissia et En - tosthodon , Schw. ; Weissia et Cosci - nodon, Brid.); Trematodon , Brid.d Dicranum , Schw. (Dicranum et fis* sidens , Hedw. ) ; Thesanomitrion * Schw. ; Dydimodon , Hook. ( Cyno-i dontium , Schw.; Didyrnodon et Des~ matodon , Brid.); Tortula , Hook., ( Tortula et Barbula , Schw. ; SynA trichia , Brid. ) Bryoidées. Conoslomum , Swartz ; Bartramia „ Hedw.; Funaria , Hedw.; Leptosto- mum , R. Brown (Gymnostomi spec. * Hook.) ; Ptychostomum , Hornsch. Brachymemium , Hook. ; Bryum Hook. (Bryum, Mnium , Meesia , Arrhen'oplerum, Leptolheca, Weber a, Gymnocephalus et Pollia , Schw.); Cynclidium, Swartz; Timmia, Hedw. Hypnoidées. Fabronia , Raddi ; Pterogonium , Schw. (Pterogonium et Lasia, Brid.); Sclero dontium , Schw.; Lcucodon, Schw.; Macrodon, Aruott; Die ne- i > MOU il. ///w, Schw.; Asîrodontîum , Schw.; Il eciera , llook. ; Anomodon , Hook. ; nàcamptodon , Brid. ; Daltonia , » jok. ( Pilotrichurn et Cryphœa , 'id . ) ; Spiridens , Nées; Ilookei'ia , I nilh (Chœtophora, Racopilurn et terigophyllum , Brid .) ; Hypnum , ook. ( Hypnum , Leskea et Clitr.a- um, Schw.); Fontinalis, Hedw. POLYTRICHOIBÉES. Lyellia , Brown; P oly iridium , fedw. (Polytrichum et Catharinea , rrid.); Dawsonia , Brown. Plus de huit cents espèces de cette .'mille sont décrites dans les divers mvrages consacrés à leur étude. Il ous resterait à dire quelques mots >-3 leur distribution géographique; rais il serait fort difficile, d’après bs données que nous possédons , a rien établir de précis et de gé- néral sur ce sujet. En effet, les housses étrangères à l’Europe sont b innues d’une manière très-impar- i ite, et nous n’avons encore aucune llore cryplogamique un peu com- plète des régions équatoriales ou lustrales. La plupart ont été rappor- ? es par des voyageurs dont l’atten- 1 on était fixée sur des objets plus i rillans, et ne peuvent être regardées ue comme une portion très -petite K 3 la Flore muscologique de ces con- h ées. Nous ne pouvons donc rien ire sur les rapports numériques de • us Végétaux dans ces diverses ré- ions; mais il est cependant quelques • lits dignes d’être remarqués. On a ‘bservé en général que plus les Vé- 1 étaux appartiennent à des groupes ’une structure plus simple, et plus s sont susceptibles de supporter des 'limats différons, ou, en d’autresder- 'ies, que c’est dans les familles de l é^étaux les plus simples qu’on trou-- ■ e le plus grand nombre d’espèces ommunes à des lieux très-différens lu globe, et croissant sous des cli- mats très-divers. La fa mille dcsMous- f-s présente des exemples nombreux 1 espèces qui croissentenmême temps lon-seulcment dans des contrées rès -diverses et séparées par d’im- MOU a b 3 menses intervalles, mais même dans des régions dont le climat est des plus différens. Ainsi, pourn’en citer qu’un exemple, sur dix-neuf espèces de Mousses rapportées des environs de Rio-Janeiro à Walker-Arnott , huit sont des espèces qui croissent aussi en Europe ou dans l’Amérique septen- trionale : les onze autres n’ont jus- qu’à présent été observées que dans les régions équatoriales. Dans la Re- lation que notre confrère Bory de Saint-Vincent a donnée, il y a plus de vingt-cinq ans, de son voyage aux îles australes de l’Afrique, on voit que les hautes régions de l’île de Mascareigne offrent plusieurs Mousses identiques avec celles de nos climats, entre au- tres Y Hypnum proliferum , Y Hyp- num molluscum et le Sphagnum lad- folium. On voit, par cet exemple et par plusieurs autres analogues , que fournissent chaque jour les collec- tions faites par les botanistes voya-*- geurs, que les Végétaux;de cette fa- mille sont comme plusieurs autres Cryptogames susceptibles de se plier facilement aux différens climats sans en éprouver des modifications très- remarquables dans leur organisa- tion. R ne faut pas croire cependant que toutes les espèces et même tous les genres soient dans ce cas ; il en est plusieurs au contraire dont l’ha- bitation est limitée à des régions très- bien déterminées ; il est des genres même qui paraissent ne pas sortir de certaines zones. Ainsi les genres Andrœa , Hoitia, Splachnurn , Tay- lor ia , Dissodon , Conostomum , sont presque entièrement limités aux l é- gions arctiques ou aux hautes mon- tagnes. Les genres Dawsonia et Leptosto- mum sont propres aux régions aus- trales, telles que la Nouvelle- Hollan- de, la Nouvelle-Zélande et l’extrémité de l’Amérique méridionale. Toutes les espèces des genres Ca- lymperes , Octoblepharum, Orthodon , Lyellia, croissent dans les régions équatoriales , et c’est aussi dans cette zone que se trouvent la majorité des Neckera , Daltonia cl Ilookeria. 254 MOU D’autres, tels que les Sphagnum , Phase urn, Gymnostomum, Tetraphis , JJicranum , IPeissia , Grimmia , Tri- chostomun , PôjLylrichum , paraissent avoir leur maximum dans les régions tempérées ; enfin quelques genres semblent également répartis sur pres- que toute la surface de la terre : tels sont les Tortula , Orthotrichum , Bryum , Hypnum. (ad. b.) MOUSSES DE MER. polyp. On a quelquefois appliqué celte dénomi- nation aux Polypiers flexibles à tissu corné. (E.n..n.) MOUSSEUX, bot. crypt. {Cham- pignons.) L’un des mille noms im- propres que Paulet a tenlé d’intro- duire dans la botanique pour dési- gner divers Bolets. Il ne saurait être adopté plus que tout le reste de ceux qui remplissent son ouvrage , que le défaut de synonymie raisonnable rend tout-à-fait inutile. Nous prendrons conséquemment le parti de ne plus citer une telle nomenclature, vérita- blement dérisoire, pour ne pas per- dre une place qui peut être mieux employée. (b.) MOUSSOLE. coîsCH. Tel est le nom qu’Adanson a donné dans le Voyage au Sénégal (pag. 25o, pl. 18) à une Coquille bivalve nommée Ar- che de Noé par les auteurs. P. Ar- che. (d..h.) MOUSSONS. V. Météores. MOUSTAC. mam. Espèce du genre Guenon. P. ce mot. (b.) * MOUSTAC. ois. Espèce du genre Sterne. P. ce mot. (b.) MOUSTACHE, ois. Espèce du genre Corbeau. On a aussi donné ce nom à une espèce du genre Drongo. C’est encore ce nom qui a été imposé à une espèce du genre Mésange. (dr. .z.) MOUSTEILLE. mam. L’un des vieux noms français de la Belette, par corruption du latin Mus/el/a. (B.) MOUSTIQUES, ins. Nom vulgaire cl collectif dérivé de l’espagnol Mos- MOU quitos , qui veut dire petites Mou- ches, des colonies françaises pass» en Europe pour désigner les Dip- tères du genre Culex. P. Cousin Maringouins , Bigaye , etc. (b.) MOUTABIÉ. Moutabea. eo1^ t ii an. Genre de la Pentandrie Mono gynie, L., créé par Aublet (Plante u. de la Guiane, p. 679, t. 274) et don le nom a été inutilement changé pa Schreber en celui de CryptoslomunA Une erreur typographique s’étan glissée dans l’Encyclopédie Méthodi que relativement à l’orthographe di nom donné par Aublet , la plupar des auteurs, copistes négligens, qu n’ont pas vérifié les caractères géné riques dans Aublet, ont écrit Mon tabea ; quelques-uns ont même blâm le compilateur Gmelin d’avoir ét< plus exact qu’eux , et ils ont osé afin mer que c’était une erreur d’écrir Moutabea. C’est ainsi que la scienc s’embrouille par le fait de ceux-1 même qui par devoir sont chargés d rectifier les fautes dcsynonymieéchap pées aux auteurs originaux. Le genn Moutabea est ainsi caractérisé : calic tubuleux renflé à sa base, à cinq di visions inégales; corolle monopétah à cinq divisions profondes , inégales conniventes, ayant un tube très-court et inséré sur l’entrée du tube calici- nal ; cinq étamines dont les filets son soudés en un seul , large , courbé sommet, bouchant entièremen au l’orifice de la corolle , à cinq dente- lures sous chacune desquelles es; placée une anthère; ovaire supère arrondi , surmonté d’un long stylo et terminé par un stigmate obtus baie jaune, ayant l’apparence d’uSle prune , à trois loges et trois graine» marquées d’un hile très-grand , aril- lées et recouvertes d’une pulpe géla- tineuse. Ces graines ressemblent :» celles des Chrysophyllum ; c'est ce qui a fait rapprocher le jjenre Moutabeà des Sapotées. On lui a réuni le genre* y/costa de la Flore du Pérou. Le Moutabié de la Guiane, Mou tabea guianensis , Aubl. , est un Ar brisscau qui pousse plusieurs tiged MOU sarmcntcuses, rameuses , et qui for- me des buissons épais, par l’assem- , blage de ces tiges. Les feuilles sont alternes, presque fossiles, lisses, vér- ités , entières , fermées , ovales , et (terminées en pointe. Les fleurs nais- sent par petits bouquets aux aisselles des feuilles ; elles exhalent une odeur 'Semblable à celles du Philadelphus coronarius. Cet Arbrisseau croît dans les terrains défrichés de la Guiane. Les Galibis lui donnent le nom d ' Ay- moutabou. (g.. N.) MOUTAN. bot. pii an. Belle es- >pèce frutescente et chinoise de Pi- woine. V. ce mot. (b.) MOUTARDE. Sinapis. bot. phan. l'Genre de la famille des Crucifères, t et de la Tétradynamie siliqueuse , L., rplacépar De Candolle dans la tribu !■ des Brassicées , et offrant les carac- tères suivans : calice dont les sépales -sont étalés et égaux à la base ; pétales Là limbe oboval; étamines à filets li~ Unes et entiers; silique un peu cy- lindrique, biloeulaire, bivalve; les :1 loges polyspermes ; les valves con- claves ou légèrement carénées, ter- minées parle style sous l’apparence uoi qu’il en -soit, tout en coin dérant comme très-fondée Topiniî MOU les naturalistes que nous venons de i citer, nous continuerons, comme Î quelques-uns d’entre eux, à séparer es Chèvres des Moutons , et nous ne erons connaître ici que les Ruminans qui ont été généralement placés dans e genre Ouïs (les Chèvres propre- nent dites ont été décrites dans l’ar- icle Chèvre. V. ce mot). Le genre linsi établi, ne sera composé que l’un petit nombre d’espèces répan- dues dans les deux mondes , et dont a plupart sont encore assez impar- faitement connues. Le Mouflon (on écrit aussi Mouf- ilon), BulT. , xi, pl. 29, Ovis Anes f tira et Ovis Ammon de plusieurs uteurs ; désigné aussi sous le nom l e Mouflon proprement dit, par op- osition aVec les autres Moutons sau- rages généralement appelés comme mi Mouflons, et sous celui de Mou- Ion de Corse, parce qu’il est princi- palement répandu dans les montâ- mes de la Corse. Cette espèce, dont ii taille surpasse un peu celle de nos boutons domestiques , offre dans ses .ai nes des caractères qui doivent être t udiés avec soin, et sur lesquels nous 1 oyons devoir nous arrêter quel- ques inslans. Triangulaires, comme lies le sont le plus souvent chez les outons, les cornes présentent trois • ces, dont l’une est postérieure interne , la seconde inférieure et îtérieurc, et la troisième supérieure antérieure; la face postérieure et ! terne , la plus large de toutes, est icgèremént convexe dans la première irtion de son étendue , mais elle 'ivient toujours ensuite plus ou oins concave; la face inférieure et périeurc est plane dnn3 presque ute son étendue; elle devient Ce- ndant, comme la précédente, un 11 u concave vers la pointe de la : rne. L’arête, qui sépare ces deux b:es, est très-prononcée et presque 1 inebante ; sa première courbure (t toujours, de dedans en dehors, d’arrière en avant (du moins chez Î> adultes), à peu près dcmi-circu-' rc; mais la pointe n’est plus dans MOU 269 antérieure est convexe, et ne s’étend pas, comme les deux autres, sur toute la longueur du prolongement frontal ; son arête inférieure , déjà mousse et très -peu saillante à sa naissance, disparaît peu à peu; et il n’en existe plus aucune trace vers la pointe, ou ne se distinguent plus que deux faces , l’une postérieure et in- terne , l’autre antérieure et externe. Les cornes, triangulaires dans leur première portion, s’aplatissent donc peu à peu , et se changent enfin vers . eurs pointes en de véritables lames; la largeur très-considérable qu’elles ont ainsi vers leur base, fait qu’elles couvrent presque tout le dessus de la tête ; elles ne sont en effet séparées à leur origine que par une petite bande de poils qui n’a pas plus de. deux ou de trois lignes de largeur en devant. On voit que les deux corqes sont presque en contact en ce point : elles forment ainsi entre elles un an- gle qui comprend constamment de 80 à 100 degrés, c’est-à-dire qui est toujours à peu près droit. INous avons dit que les cornes sont ridées et an- nelées chez tous les Moutons : les rides ou anneaux sont assez rappro- chés chez le Mouflon proprement dit : leur disposition est d’ailleurs variable suivant les individus , et toujours plus ou moins irrégulière , surtout près de la base. Quant au pe- lage, le corps est couvert de poils de deux sortes, les uns laineux, très- fins, très-doux au toucher, assez courts et arrangés en manière de tire- bouchon, comme la laine de nos Mou- tons, et les soyeux, grossiers et assez rudes : les laineux sont grisâtres; les soyeux, seuls visibles à l’extérieur, sont de differentes couleurs , les uns étant fauves, d’autres étant noirs, et d’autres enfin se trouvant annelés de noir et de fauve. Uu mélange de ces tiois sortes de poils résulte, pour l’ensemble du pelage de l’Animal , u rie nuance ordinairement d’un fauve brunâtre, mais tantôt plus claire et tantôt plus foncée , suivant que le nombre proportionnel des poils noirs vient à diminuer ou à augmenter. 17" 26o MOU Ces variations ont lieu suivant les différences d’âge ou de saison : ainsi le pelage d’hiver est plus brun, et celui du jeune est au contraire d’une teinte plus éclaircie ; on voit d’ail- leurs accidentellement des individus blancs, et d’autres noirs. Cette der- nière couleur est aussi ordinairement celle de la ligne dorsale et de quel- ques autres parties du corps : ainsi on remarque également sur les flancs une ligne longitudinale noire ou noirâtre qui sépare les parties supérieures des inférieures : celles-ci sont blanches, de même que les parties internes et l’extrémité des membres, les fesses, une tache située au-dessus de l’œil, la face concave de l’oreille et la région antérieure de la face. La queue , très- courte, a les bords blancs; les cornes qui, lorsqu’elles ont pris tout leur dé- veloppement, ont près de deux pieds de long, sont d’un gris jaunâtre, et les sabots sont aussi de cette couleur; la langue et l’intérieur des narines et de la bouche sont noirs. Suivant la plu- part des auteurs , les prolongemens frontaux manquent entièrement chez les femelles; suivant d’autres, au con- traire, ils existent chez elles, mais très-petits et très-différens par leur forme de ceux des mâles; mais cette dernière opinion pourrait bien avoir sou origine dans quelque confusion entre le Mouflon et l’espèce suivante dans laquelle les deux sexes ont des cornes : "du moins pouvons-nous as- surer que tous les individus femelles que nous avons examinés, soit vivans, soit préparés , étaient entièrement privés de prolongemens frontaux. Le Mouflon était bien connu des anciens : il paraît avoir été désigné par les anciens grecs sous le nom à’ Ophion , et il est très-clairement indiqué, dans les écrits de Pline et de Strabon , sous celui de Musmon. L’historien latin le rapproche avec raison de la Brebis domestique, et ajoute qu’il produit avec ce dernier Animal des métis connus sous le nom cl’Ombres ( Umbrï)-, il nous ap- prend en outre que de son temps l’espèce habitait l’Espagne et princi- MOU paiement la Corse. Ce fait énonci par Pline ne doit pas être omis ; ca elle existe encore aujourd’hui dan les mêmes lieux , malgré l’opinior de la plupart des naturalistes qu ne lui attribuent pour patrie qm les montagnes de la Grèce, et celle! de la Corse, de la Sardaigne, et d quelques autres îles de l’Europe mé- ridionale , et quoiqu’on pense géné- ralement qu’il n’y a plus aujourd’hu de Mouflons dans aucune partie d l’Espaune. En effet, le contraire es ispagne. En effet, le contraire es parfaitement démontré , notre col laborateur Bory de Saint -Yincen ayant vu et même tué plusieurs in dividus dans la Péninsule et par- ticulièrement dans les parties médi terranéennes de la région qu’il dé] signe sous le nom de Climat africain l’espèce est même abondamment ré pandue daus le royaume de Murcii ainsi que nous l’apprend, dans so Résumé géographique , le sava naturaliste auquel nous emprunto ce fait remarquable Les Mouflons d’Europe ont les m mes habitudes que les autres Mo tons : ils vivent en troupes assi nombreuses , et la société de leu semblables est même pour eux nécessaire, qu’un individu isolé tarde pas à dépérir. Ces Anima sont remarquables par le peu développement de leurs facultés i tellecluelles dans l’état de natur et surtout par leur peu de perfe tibilité dans l'état de domestici Nous citerons par exemple un h que toutes les personnes qui fi quentent le Muséum d’histoire nat relie ont pu constater par elles-m mes, et que Fr. Cuvier a rapporté a v détail dans la première livraison son Histoire Naturelle. « Si le Mo flou est la souche de nos Mouton on pourra, dit ce zoologiste, trou dans la faiblesse de jugement qui c ractérise le premier', la cause de l’e trême stupidité des autres , et moyens d'apprécier avec exactitu la nature des sentimens qui port ceux-ci à la douceur et à la docili car c’est sans contredit à cette l i ■ MOU liesse qu’on doit attribuer l’impos- . ibilité où sont les Mouflons de s’ap- . arivoiser ; ils nous ont souvent donné es plus fortes preuves des bornes lie leur intelligence. Ces Animaux ..limaient le pain , et lorsqu’on s'ap- prochait de leur barrière, ils venaient jpour le prendre : on se servait de ce i moyen pour les attacher avec un col- i ier , afin de pouvoir, sans accident, t entrer dans leur parc. Eh bien ! quoi- qu’ils fussent tourmentés au dernier point lorsqu’ils étaient ainsi retenus, /quoiqu’ils vissent le collier qui les .attendait, jamais ils ne se sont dé- ifiés du piège dans lequel on les atti— hrait, en leur offrant ainsi à manger; i ils sont constamment venus se faire prendre sans montrer aucune hési- tlation , sans manifester qu’il se soit H formé la moindre liaison dans leur eesprit entre l’appât qui leur était présenté et l’esclavage qui en était la pulgù Argali dicta , Pallas, Sjpicil. \ st plus roussâtre en dessus, et le mu- seau, le ventre et la gorge sont blan- châtres; la tache des fesses existe i 'ailleurs dans toutes les saisons. Ces Animaux vivent, selon Harlan, par i roupe de vingt ou trente indivi- us. Ils habitent principalement les i.aontagnes rocheuses vers le quin- zième degré de latitude nord et le zent quinzième de longitude ouest: nu les trouve aussi dans la Califor- :i lie. — Harlan termine sa descrip- tion eu remarquant que plusieurs i .aturalisles émiuens pensent que le Vlouflon américain et l’Argali de ancien continent doivent être rap- portés à la même espèce, les Bé- i-iers de montagne des Etats-Unis descendant de quelques Argalis qui i liraient passé la mer sur la glace, ./auteur du Règne Animal, avait »3 premier émis cette assertion , ijuhl ne regardait lui -même que omme une simple hypothèse plus ou moins probable; mais le zoologiste < méricain va plus loin que notre i llustre compatriote , et il affirme i [u’il n’existe pas la plus légère diffé- rence spécifique entre les Mouflons du nord de l’Asie et ceux du nord de i 'Amérique. Ces Animaux sont en- core trop imparfaitement connus des i îaturalistcs européens pour qu’ils missent se décider à admettre comme •Ærtaine, ou à rejeter l’opinion du ■avant américain, et nous ne faisons !fue la rapporter, sans faire à son ■ujet aucune observation ; mais nous levons prévenir une remarqucqi/on MOU 2G5 ferait naturellement. On sait que sui- vant beaucoup de naturalistes , c’est à tort que l’Argali a été distingué du Mouflon ; on pourrait donc être conduit à penser que le Mouflon de l’Asie septentrionale ou l’Argali, le Mouflon de l’Europe méridionale ou le Mouflon proprement dit, et le Mouflon d’Amérique, ne forment tous trois qi/une seule espèce, qui se trouverait ainsi répandue à la fois et dans le sud de l’Euiops, et dans le nord de l’Asie et de l’Amérique. Ce fait serait extrêmement remarquable, et formerait, on peut le dire, une vé- ritable exception à l'une des lois de la distribution géographique des Mam- mifères ce mot). L’analogie por- terait doncà ne pas admettre, ou l’i- dentité spécifique de l’Argali et du Mouflon, ou celle de l’Argali et du Bélier de Montagne; or l’examen que nous avons fait de deux cornes qui se trouvent dans les collections du Mu- séum, nous a convaincu que l’ana- logie est encore ici un guide fidèle. Ces cornes , envoyées au Muséum par Jefferson , sous le nom de cornes du Mouflon blanc d’Amérique, appar- tiennent très-probablement au vérita- ble Bélier de montagne, quoique cette dénomination , sans doute erronée , semble indiquer un animal différent; du moins elles ressemblent parfaite- ment à celles de l’individu qui a servi de type à la figure de Geoffroy Saint-Hilaire, avec cette seule diffé- rence, qu’elles sont plus courtes et ne forment pas un tour de spirale complet ; différence qui s’explique très-bien par une simple différence d’âge. C’est ce que nous a confirmé le témoignage du voyageur Milbert, qui ayant eu occasion de voir plu- sieurs fois VOvis montana dans les Musées des Etats-Unis, nous a assuré que les cornes, envoyées par Jeffer- son , appartiennent bien véritable- ment à cette espèce. Or il est fa- cile de se convaincre qu’elles dif- fèrent par des caractères importans de celles de notre Mouflon. A la vérité, elles se rapprochent de cel- les-ci pas la manière dont clics sont a64 MOU ridces ( quoique leurs rides soient d’ailleurs un peu plus régulières ), et par leur forme generale : ainsi elles sont triangulaires à leur base, et, si la face supérieure peut être suivie sur toute leur longueur, du moins de- vient-elle si petite et si peu distincte dans leur derniere portion , qu'on peut presque dire que la pointe n’est, comme chez le Mouflon , qu’une simple lame formée par les deux faces latérales ; celles-ci se trouvent même aussi concaves vers l’extrémité. Mais les différences sont aussi très- sensibles; la base est d’un diamètre beaucoup plus considérable; et, par exemple , tandis que la circonférence de la corne , mesurée près de son ori- gine , a chez le jeune Bélier de mon- tagne du Muséum jusqu’à treize pou- ces, la même mesure, prise chez le Mouflon , au même endroit et de la même manière , sur une corne de même longueur , ne donne que sept pouces , c’est-à-dire un peu plus de la moitié. Un autre caractère distinctif des deux espèces , est que les arêtes sont partout mousses et très-peu sail- lantes, excepté vers la pointe, chez l’ Ovis rnontana. Enfin, ce que nous avons déjà dit, d’après Geoffroy Saint- Hilaire et Harlan, sur la courbure des cornes , indique également une différence spécifique entre le Bélier de montagne et le Mouflon de Corse. Ainsi on peut conclure que le Mou- flon de l’Europe méridionale diffère de celui de l’Amérique du nord; et c’est ce que nous nous contenterons de remarquer ici, n’ayant point assez de données positives pour qu’il nous soit possible de nous faire une opi- nion sur les rapports elles différences du Mouflon d’Europe et de l’Argali, et sur les rapports et les différences de l’Argali et du Bélier de montagne. Le Mouflon a manchettes , Geoff. St. -H. , Ovis ornata , est uni- formément d’un beau fauve-rous- sâtrc , et se rapproche ainsi par sa couleur générale de notre Mouflon ; néanmoins la nuance en est plus éclaircie que chez l’espèce d’Eu- vope, parce que les poils fauves ne MOU sont pas mêlés de poils noirs , que, tout au contraire, leur poin est blanche; ce qui donne même a pelage un aspect tiqueté, lorsqu’o l’examine de près. La couleur q nous venons d’indiquer est celle la tête , du corps et des membr presque entiers : cependant le devan des canons et la ligne dorsale on une teinte brunâtre, et l’on remarqu entre les deux jambes, sur la lign médiane, une tache noire longitudi nale : enfin le dessous du corps e les régions internes et inférieure des membres sont de couleur blan che , comme chez notre Mouflon toutefois avec cette différence qu la portion blanche du corps a beau coup moins d’étendue que chez ce lui-ci. Mais ce qui reud cette espèc très-singulière, et ce qui lui a val le nom de Mouflon à manchettes ce sont les longs poils qui garnissent les parties antérieures de son corp} et de ses membres. Des poils, de si à sept pouces , naissent depuis 1 tiers inférieur de la jambe jusqu’à canon , sur les faces antérieure, po: térieure et externe de la jambe, < tombent jusqu’au milieu du canoi en formant ainsi une parure fort re marquable. En outre, vers l’angl de la mâchoire, il naît de chaqu côté une touffe de poils longs de deux trois ou quatre pouces ; et un peu au dessous commence une bande de poil placée sur la ligne médiane , et q se continue jusqu’au tiers iuférieu du col, où elle se bifurque en deu ligues qui vont se terminer vers l’ar ticulation de la cuisse avec la jamb Ces poils ont un peu avant la bifur cation jusqu’à un pied ou treize pou ces de long; mais , vers le haut di col et vers l’épaule , ils sont beau coup plus courts et n’ont qu’un demi pied environ. Leur couleur est géné râlement celle du corps : sculemen ceux qui avoisinent la partie intern de la jambe et du canon sont brunâ très ; et on remarque aussi une lign de cette couleur sur ceux de la parti antérieure du col. Cet Animal, don la taille est d’un cinquième plus corn u MOU sidcrable que celle de notre Mouflon, a la queue longue de sept pouces et terminée par un pinceau de poils. Les cornes paraissent assez petites, eu égard au volume de l’Animal , et Icchez l’individu que possède le Mu- •séum , elles ne sont pas plus grandes [• que celles du Mouflon, quoiqu’il soit h mâle, et qu’il paraisse bien adulte : Icelles présentent d’ailleurs des carac- tères particuliers que nous ne devons ( ; pas omettre. Leur forme les rend très- i différentes de celles du Mouflon , et ileur base est plutôt quadrangulaire ique triangulaire; elles n’ont aucune arête saillante, surtout vers la base ; i et l’extrémité qui est dirigée eu de- dans, n’a presque aucune largeur (au contraire de ce qui a lieu chez îles autres espèces), et forme véritable- ment une pointe , dans le sens que d’on attache ordinairement à ce mot. iLes rides sont très-peu prononcées , ?si ce n’est près de la base , et l’ex- ttrémité est même presque entière- ument lisse. Les deux cornes sont , (comme chez les autres Mouflons , Ittrès-rapprochées sur le front , et il ♦ est même un point où elles sont pres- cque contiguës : l’angle qu’elles com- prennent entre elles est beaucoup iplus aigu que chez notre Mouflon : iitl n’est guère que de soixante degrés ( environ. Enfin elles sont aussi larges »à la base que dans cette espèce; mais l'.eur circonférence est plus grande , ai cause de l’augmentation de surface 1 qui résulte de leur forme quadrangu- llaire. Ce bel Animal, rapporté d’E- rgypte par Geoffroy Saint-Iiilaire, et [publié par lui dans l’Atlas du grand « ouvrage sur l’Égypte , porte dans « quelques descriptions le nom de Mou- llflon d’Afrique; on ne sait point en- core avec certitude s’il doit être rap- porté à l’espèce suivante, ou s’il doit ;n être considéré comme distinct. I L’individu que possède le Muséum 'ît qui est le type de la figure que nous venons de citer et des descrip- tions données par quelques natura- listes français , a été tué près des por- tes de la ville du Caire; mais il ne paraît pas qu’il se tienne habituelle- MOU a65 ment dans cette partie de l’Egypte. Le Mouton barbu ( bearded Sheep), Penn., Quad., réuni par Cuvier et par Desmarest sous le nom d’Ows Trage/aphus avec le Mouflon à man- chettes, a en effet des rapports assez intimes avec lui , comme on peut le voir par la description suivante que nous empruntons àPennant: «Mou- ton ayant les poils de la région infé- rieure des joues et de la mâchoire su- périeure , extrêmement longs T for- mant une barbe divisée ou double ; les poils du côté du corps courts; ceux du dessus du col plus longs et un peu redressés ; tout 1^ dessous du col et les épaules couverts de poils grossiers qui n’ont pas moins de qua- tre pouces ; une véritable laine très- courte à la base des poils; la poitrine, le col, le dos et les flancs, d’une couleur ferrugineuse pâle; la queue très-courte ; les cornes contiguës à leur base , recourbées , longues de vingt-cinq pouces , divergentes, di- rigées en dehors et écartées l’une de l’autre de neuf pouces environ à leurs pointes : leur circonférence dans l’endroit le plus renflé est de onze pouces. » Cette description mal- heureusement trop incomplète pour permettre de prononcer sur l’identité spécifique du Mouflon à manchettes et du Mouton barbu , a été repro- duite par Shaw dans sa Zoologie gé- nérale; mais, suivant ce dernier na- turaliste, elle ne se l'apporterait qu’à une simple variété de l’Argali , et non pas à une espèce distincte; opinion qui n’a au reste aucun fondement réel. Desmarest assigne fiour patrie au Mouton barbu les ieux déserts et escarpés de la Bar- barie : en effet Pennant rejnarque qu’une assez bonne description de cet Animal avait déjà été donnée avant lui par le docteur Caïus , d’a- près un individu envoyé à Londres, en i56i, de cette partie de l’Afrique. Telles sont les espèces de Mou- tons sauvages décrites jusqu’à ce jour : on voit qu’elles sont au nom- bre de cinq dans l’état présent de la science; mais que quelques-unes 266 MOU n’étant, suivant plusieurs auteurs, que des espèces nominales, ce nom- bre devra peut-être se réduire à quatre ou même à trois; mais non pas à deux ou même à une seule, comme pourraient le donner à pen- ser les opinions émises par divers na- turalistes sur les Mouflons d’Europe , d’Asie et d’Amérique, et par Shaw sur celui d’Afrique : nous pensons en eflet qu’en aucun cas on ne pourra réunir le Mouflon d’Europe à celui d’Amérique, ni le Mouflon d’Afrique à aucun des deux pre- miers. A ces espèces on devra sans doute en joindre une autre , qui n’a point encore été décrite, et que nous ne connaissons que par ses pro- longemens frontaux envoyés récem- ment du mont Caucase au Muséum, par le chevalier de Gamba, consul gé- néral de France à Téflis , en Géorgie. Cette espèce , dont on remarquera les cornes dans les galeries du Muséum Ou elles se trouvent indiquées sous le nom de cornes du Mouflon du Caucase , pourra recevoir comme dé- nomination spécifique, celle d’Ows longicornis , de la forme allongée et des dimensions de ses prolongemens frontaux dont nous donnerons ici la description. Us ont quelques rapports avec ceux du Mouflon à manchettes par la direction générale de leur courbure, par l’angle qu’ils font en- tre eux sur le front et par leurs poin- tes lisses ; mais ils présentent des caractères très-remarquables et. qui leur sont exclusivement propres. Us sont excessivement allongés , surtout si l’on compare leur longueur à leur grosseur : ainsi , par exemple , tan- dis que leur circonférence mesurée à la base a un pouce ou deux de moins que celle des cornes du Mouflon d’A- mérique, que nous avons décrites, leur courbure supérieure a plus de deux pieds et demi , tandis qu’on ne trouve chez cette dernière espèce que vingt-trois pouces. La différence paraît d’ailleurs beaucoup plus con- sidérable encore qu’elle ne l’est réel- lement , parce que les prolongemens frontaux de l’espèce américaine for- MOU ment d’abord à peu près un demi- cercle dont le rayon de courbure n’est que de cinq pouces environ , et que ceux de l’espèce du Caucase n’ont qu’une courbure beaucoup moins prononcée , et qui se trouve décrite sur un rayon d’un pied : il résulte de-là que les pointes des cornes ne sont éloignées des bases que de huit ou neuf pouces chez la première, et qu’elles le sont de dix-huit chez cette dernière. Ces mesures comparatives, qui ne peuvent être très-utiles en elles-mêmes, à cause des nombreu- ses variétés que présentent les cor- nes suivant les individus * sont du moins très-pi’opres à faire ressortir les différences principales de forme et de proportion; et c’est ce qui nous a engagé à les prendre avec soin et à les donner ici. Nous avons à ajou- ter que les prolongemens frontaux , ridés vers la base d’une manière analogue à ce que nous avons vu chez le Mouflon , ne présentent dans une grande partie de leur étendue qu’un petit nombre de rides ou sillons sé- parés par des intervalles qui va- rient de deux à trois pouces , les plus grands se trouvant générale- ment au milieu. Enfin toute la par- tie terminale qui se dirige de de- hors en dedans , est, comme chez le Mouflon à manchettes , tout-à-fait lisse. La pointe a d’ailleurs un autre rapport avec celle de la corne de cette même espèce ; c'est d’être très-peu aplatie , au contraire de ce qui a lieu ordinairement. Ce caractère est même tellement prononcé chez l’O- vis longicornis , que la coupe de la pointe ne donnerait plus seulement un ovale comme dans l’espèce dont nous venons de parler , mais bien un cercle parfait. Au reste ces cornes sont arrondies dans presque toute leur longueur , si ce n’est dans leur première portion qui est aplatie en devant. Le Mouflon du Caucase est vraisemblablement' d’une taille su- périeure encore h celle du Mouflon à manchettes ; du moins la portion de frontal qui supporte les cornes, indique une tête plus large : ainsi le > ! MOU MOU 267 iouflon du Caucase qui n’est pas sans \ voir quelques rapports avec certains œufs par la forme de ses cornes , araît se rapprocher également par ï taille de quelques-uns d’entre eux. Il nous reste, pour terminer, à dire uelques mots des races domestiques e Moutons. La plupart d’entre elles, uoique leur organisation intérieure •)it presque identique avec celle des louflons, semblent au premier coup- œil s’éloigner considérablement de îs Animaux , et appartenir à un anre tout différent ; en effet pres- ue tous les caractères extérieurs des pèces sauvages , c’est-à-dire ceux ii frappent les premiers l’attention ï l’observateur, ont disparu dans *s races domestiques. Ces formes eltes et si gracieuses , cette rapi- té , cette légèreté de mouvemens , li caractérisent les premiers , ont il place chez celles-ci à des formes us ou moins lourdes , à une len- ur, et, si l’on peut s’exprimer insi , à une indolence , qui sont esque devenues proverbiales : en itre, ce poil rude et cassant, dont .spect a fait si souvent comparer Mouflons aux Daims et aux Che- 'euils, est changé en cette laine aelleuse dont l’industrie humaine tellement varier et multiplier les âges. Cette dernière modification a rlout semblé bien remarquable, et in en pouvait être autrement, puis- ,’elle suffisait seule pour changer tièrement la physionomie de l’A- Tial. Aussi les naturalistes ont-ils bonne heure tenté de l’expliquer; leurs recherches ont donné ce ré- itat, qu’il n’y a point là, comme aurait presque été tenté de le >ire , une sorte de métamorphose même de création nouvelle; mais développement de ces poils lai- ix qu’on sait (F. Mammifères ) sler chez tous les Mammifères des yrs froids, et qui se trouvent rnê- avoir déjà chez les Mouflons , nmc nous l’avons remarqué, une me et une disposition analogues tel 1 es de la laine de nos Mou- s domestiques. Mais comment et par quelles causes s’est opéré ce chan- gement des poils laineux en une vé- ritable laine? comment s’est opérée la disparition des poils soyeux, que nous observons en même temps? La simultanéité de ces deux effets s’ex- plique bien , il est vrai , par la loi du balancement des organes ( loi dont nous avons eu déjà si fréquemment les occasions de présenter d’impor- tantes applications ( F. Intestins , Mammifères, etc.); mais dans l’état présent de la science , il est encore impossible de se rendre compte d’une manière satisfaisante des causes qui ont dû produire ici le balancement organique lui-même , c’est-à-dire qui ont pu amener, ou l’atrophie des poils soyeux au profit des laineux, ou l’hypertrophie de ceux-ci aux dépens des premiers ? Au reste la nature du pelage n’a point subi, dans toutes les races domestiques, la mo- dification dont nous venons de par- ler ; et nous verrons que quelques- unes d’entre elles ont, sous ce rap- port, conservé les caractères du type primitif, le Mouflon. C’est en effet à cette dernière es- pèce, que la plupart des naturalistes ont coutume de rapporter, comme variétés, tous nos Moutons domes- tiques; mais on n’a d’ailleurs au- cune certitude sur leur véritable ori- gine; ce qui dépend principalement du peu de notions exactes que l’on Sossède encore sur la plupart des Iouflons , et des rapports intimes qui lient les unes aux autres toutes les espèces du genre. Aussi, quoique l’opinion que nous venons de rap- porter comme celle de la majeure partie des naturalistes, soit la plus probable , il n’est pas impossible qu’on doive plus tard revenir aux idées de ceux qui regardent l'espèce asiatique comme la souche de toutes nos races domestiques , ou du moins comme celle de quelques-unes d’en- tre elles. Quoi qu’il en soit, et sans entreprendre la discussion de cette importante question que nous regar- dons encore comme insoluble dans l’état présent de la science , nous 268 MOU nous contenterons ici d’indiquer les caractères les plus remarquables des principales variétés. Le Mouton Morvan, Buflf. , Ovis guineensis , Lin., est connu aussi sous les noms de Bélier des Indes et de Mouton aux longues jambes ; c’est aussi de cette variété que paraissent se rapprocher VOvis af ricana et 1 O- vis œthiopica de quelques auteurs. Cet Animal, chez lequel les poils soyeux recouvrent et cachent entiè- rement les laineux, et qui se rap- proche beaucoup ainsi des Mouflons, se distingue principalement par la longueur de ses membres, et par la forme arquée de son chanfrein. La 3 ueue , longue et grêle, descend or- inairement jusqu’aux jarrets. Les poils des parties supérieures et infé- rieures du col sont ordinairement très-longs ; et l’on remarque souvent aussi sous la gorge des pendeloques couvertes de poils et assez allongées. Les cornes, qui sont ordinairement petites , et qui reviennent vers l’œil en formant un tour ou un demi- tour de spirale, manquent fréquem- ment. La couleur du pelage est aussi très-variable : on voit des individus bruns , d’autres blancs , d’autres noirs , d’autres d’un roux plus ou moins vif, et d’autres enfin variés de ces couleurs. Suivant les observa- tions de Fr. Cuvier, cette race fé- conde toutes les autres, et peut aussi réciproquement être fécondée par toutes. La synonymie de cette variété indique suffisamment sa patrie ; nous ajouterons quelle a été naturalisée en Europe par les Hollandais. Le Mouton a large queue, Ovis laticaudata , L. , se distingue par la forme de sa queue, longue, et ren- flée sur les côtés par une accumula- tion de graisse dans le tissu cellulai- re. Cette modification très-singuliè- re , et qu’on n’a jamais observée que chez des Moulons, est, suivant Buf- fon , l’effet d’un grande abondance de nourriture. La loupe ainsi pro- duite n’est quelquefois qu’un renfle- ment peu considérable; mais chez certains individus, elle devient si vo- MOU lumineuse que son poids finit pa les gêner , et qu’on est même oblig ainsi que nous l’ont assuré des voya geurs clignes de foi , de recourir à d vers moyens pour les soulager. Ain il n’est pas très-rare de voir, dan certains cantons de l’Afrique orieu taie , des individus de la race qu nous décrivons , attelés à une sorte d brouette qui n’a d’autre objet que d fournir un support à leur énorm queue. Ces variations remarquabh dans le volume du prolongemei caudal , et quelques différences dar la nature du pelage , dans les corne et les oreilles , ont fait subdivise cette variété en plusieurs sous-varie tés. Les plus remarquables sont i° Y Ovis Steatopyga de Pallas, q n’a que très-peu de vertèbres dans tronçonde la queue , et dontla lou graisseuse est composée de deux ma ses plus ou moins arrondies, réuni à leur partie supérieure : elle habi la Perse, la Chine et la Russie m ridionale ; 2° le Mouton à gros, queue , chez lequel le prolongeme caudal est très-allongé, et en mê temps plus large que le corps da ses deux tiers supérieurs. On le tro ve dans la Haute-Egypte. 5°. Il exis aussi dans cette même contrée u autre sous-variété qui a beauco de rapports avec Y Ovis Steatopyga et à laquelle on pourrait donner, nom d Ovis ecauclata , pour rappel l’état tout-à-fait rudimentairede prolongement caudal. Elle se disti gue au premier coup-d’œil par renflement très-large , mais très-p saillant , qui couvre les fesses , et sommet duquel se voit la queue so la forme d’un petit appendice ext mement grêle et à peine long de de pouces. Ce renflement adipeux rep sente avec assez d’exactitude ces re flemens d’une toute autre nature q produit, dans la saison du rut, développement du tissu érectile < fesses chez les Cynocéphales et cH quelques Macaques. Ce Mouton remarquable aussi par son p soyeux , court et rude : il est ont renient blanc, avec la tête et le I n ni* MOU oirs. Cette description est faite d’a- )îa crès un bel individu donné au Mu- i di •; eum par S. A. R. Je duc d’Orléans, ins Test aussi à la même variété que Des- iaa üiaresl rapporte le Mouton d’Astra- i » aan, dont la queue présente en effet ijc ) sa base un renflement de grosseur ed ariable : il s’éloigne d’ailleurs des ed aces précédentes à plusieurs égards, rn; i I est couvert d’une laine longue mais bl< rrès-grossière , et manque très-fré- an | uemment de cornes. C’est le jeune iai te cette variété qui donne cette rj< ..aine si connue sous le nom de laine i" Astracan : il est en naissant revêtu df une fourrure composée d’un mé- at .ange de poils blancs et de poils noirs q,: aëunis en petites mèches très-frisées, sp .’où résulte, pour l’ensemble du pe- nnage, une couleur grise d’une nuance „Jr-ssez agréable à l’œil. Une autre (onsidération plus importante aux eux du naturaliste, c’est qu’on re- ,,, i^ouve encore, comme nous l’avons r : onstaté , chez les Moutons d’As- iracan, et surtout chez les jeunes > individus, des poils soyeux au mi- iieu de la laine •• ces poils, qui ont même conservé les principaux carac- >ères qui les distinguent dans le type . auvage , 'et qui sont les plus longs r i e tous comme dans l’état primitif , e trouvent d’ailleurs exister en assez ■élit nombre pour être aperçus seu- lement de ceux qui cherchent à les • encontrer. Le Mouton de Valachie, O vis S itrepsice/as , L.,- le Bélier et la Brebis ’i le Valachie, Buff., se distingue par sa aine très-abondante et très-longue , 1 t par ses longues cornes en spirale, ; lirigées en haut, et ressemblant ainsi surtout chez le mâle) à celles de ’Antilope Condoma. Cette variété , dont la taille surpasse un peu celle le nos Brebis, est commune dans la Walachie et dans la Hongrie. Le Mouton d'Islande, O vis poly- 'crala , L. ; O vis gothlandica , Bail., Vpic. Zool.-, le Bélier et la Brebis d’Is- ande, et la Brebis à plusieurs cornes, 3uff. , est extrêmement remarquable >ar les variations que présente le îombre de ses cornes ; quelques in- itt à lï ro « ;ot t MOU 269 dividus n’en ont que deux , comme les Mouflons, et comme nos Moutons ordinaires ; mais d’autres en ont trois, quatre, et quelquefois jusqu’à huit. Celte race , qui présente aussi des caractères particuliers dans la nature de son pelage formé de trois sortes de poils , dans sa queue courte et dans sa couleur qui est ordinaire- ment d’un brun roussâtre , est ré- pandue dans l’Islande , les îles Fé- roé , la Norvège et le Gothland. Le Mouton ordinaire. Nous croyons inutile de décrire cette variété et ses nombreuses sous- variétés ou races ; on en trouvera le tableau pres- que complet dans le Traité des Bêtes à laine de Carlier. Le Mouton Mérinos , O vis hispa- 7iica,lj., se distingue par ses cornes très-grosses, très-fortes, et formant une spirale régulière sur les côtés de la tête, et sa laine contournée en ma- nière de tire-bouchon , et remarqua- ble par sa finesse et son moelleux : sa couleur est ordinairement le blanc sale. Cette variété, qui passe pour la plus précieuse de toutes, est répan- due dans l’Espagne , mais on croit qu’elle est originaire de Barbarie : chacun sait qu’elle est aujourd’hui naturalisée en France , et que de son croisement avec nos Moutons résul- tent un grand nombre de races dont les laines sont fort estimées. Nous re- grettons que les bornes dans lesquel- les nous devons nous renfermer, ne nous permettent pas de donner ici plus de détails ; mais chacun pourra puiser à la source même où nous les aurions empruntés , et consulter plu- sieurs ouvrages écrits spécialement sur ce sujet aussi important que plein d’intérêt, et principalement ceux du vénérable Tessier. Le Mouton anglais, Ovis anglica, Desm., se rapproche beaucoup du Mérinos, dont il paraît en effet tirer son origine. Il est caractérisé par l’ab- sence des cornes , par la finesse de sa laine et par la longueur de sa queue. On distingue plusieurs sous-variétés de même que chez notre Mouton or- dinaire : celle du Sussex a la laine 270 MOU courte, mais d’une extrême finesse : d’autres présentent les qualités in- verses. Telles sont les principales variétés admises par la plupart des auteurs, et particulièrement par Desmarest, qui a donné avec un grand soin et avec beaucoup de détails tout ce que l’histoire des Moutons domestiques offre d’intéressant. ( Mammalogie de l’Encyclopédie, et Dictionnaire des SciencesNaturelles, au mot Mouton). Suivant quelques naturalistes, on doit ajouter d’autres variétés d’abord rapportées à l’espèce de la Chèvre; telles sont celles publiées par Blain- ville et par Frédéric Cuvier , sous les noms de Chèvre Cossus et de Bouc de ea Haute-Egypte. La pre- mière est, d’après la description de Blainville, entièrement blanche , et couverte de poils fort longs, soyeux, non frisés et tombant sur les côtés du corps; les cornes sont courbées en arrière; le front est assez busqué, et la barbe manque. Le Bouc de la Haute-Egypte manque également de barbe ; son corps est couvert d’un poil soyeux, d'un roux-brunâtre, sa queue est courte, et ses cornes sont variables. Mais ce qui rend cette race extrêmement remarquable, c’est la forme de son chanfrein , plus arqué qu’il ne l’est chez aucun Mouton, et chez le Morvan lui-même : il l’est surtout chez le mâle , à tel point qu’il est impossible de se faire idée de la forme de tête de cet Animal , à moins de l’avoir vu. Le Bouc de la Haute- Egypte se rapproche ainsi des Mou- tons, dont il présente même, comme on le voit, les caractères dans un de- gré d’exagération très-remarquable; mais il s’en éloigne aussi à plusieurs égards, comme l’a montré Fré- déric Cuvier. Ainsi le mâle a cette odeur désagréable qu’exhalent tous les Boucs , et les mamelles sont tel- lement allongées chez les femelles , pendant la lactation , qu’elles pen- dent presque jusqu’à terre, et entra- vent la marche de l’Animal. Le nom de Mouton a aussi quel- quefois été appliqué à différens Ani- MOX maux qui doivent être rapportés à ; d’autres genres, et particulièrement à celui des Lamas : ainsi on pense que YOvis peruana de Jonston n’est autre que le Camelus Llatna. K. La- ma au mot Chameau, (is. g. st.-h.) . MOUTON DU CAP. ois. Syn. d’ Albatros. V. ce mot. (b.) s * MOUTOUC. ins. Même chose à l’Ile-de-France que Ver-Palmiste. V. ce mot. (b.) MOUTOUCHI. bot. phan. Sous le nom de Moutouchi suberosa , Au- blet (Plantes de la Guiane , i2, p. 748, t. 29g ) a décrit et figuré un Arbre de la Guiane qui a été réuni par Persoon au genre Pterocarpus de Linné. En adoptant cette réunion , le professeur De Candolle ( Prodr . Sjst. V eget . , 2,; p. 4i8) a constitué sous le nom de Moutouchia une section du genre Pte- rocarpus qui renferme, outre l’espèce ci-dessus désignée , le P. Draco , L., et une nouvelle espèce du Mexique,; nommée P. crispatus. V . Ptéro- carpe. . (g. .N.) j MOVIN. conch. On ne saurait douter , d’après la description d’A- danson (Voyage au Sénég. , pag. 246, pl. 18) que la Coquille qu’il nomme Moviu n’appartînt au genre Bu- carde; mais les auteurs modernes ne l’ont pas mentionnée dans leurs catalogues. (d..ii.) I MOXA. On donne ce nom à une , sorte de cylindre ou de cône formé de matières combustibles qu’on brûle sur la peau , et qui offre un mode d’action très-puissant dans certaines maladies. Les Chinois, qui passent poui’ en être les inventeurs, se ser- vent d’un duvet qu’ils obtiennent en pilant les sommités de plusieurs espèces d’Armoises, et en les tordant t comme de la corde. Une foule de matières combustibles , tirées des j trois règnes, peuvent servir de Moxa. f Tels sont le Chanvre, le Lin , le Co- I ton, les tiges de Y Hetiantfws tubero- sus , la laine de Mouton , le poil de I Chèvre , la bourre de Chameau , les • mèches d’artillerie, etc. (g. N.) ' MUC MO WA. ois. Même chose que Péepée. V. ce mot. (b.) MOYA. min. Tuf argileux rejeté par les cratères de certains volcans lu Mexique et de la chaîne des Cor- lilières. (g.. N.) MOZAN. bot. pii an. Pour Mocan. \v. Mocanère. (b.) MOZINNA. bot. ph an. Genre de ,a famille des Euphorbiacées , et de [ba Diœcie Monadelphie , L. , établi suous ce nom par Ortéga dans ses Dé- Liadesfp. io5,tab. i5j; mais que Ca- . zanilles, sous celui de Loureira , a c/oulu consacrera l’auteur delà Flore le la Cochinchine. Ses fleurs sont ilioïques; les mâles comme les fe- melles présentent un calice quinqué- warti ; une corolle urcéolée à cinq obes et cinq glandes au-dedans : les i> iremièresont des étamines aunombre |Ue huit à treize, dont les filets sont coudés inférieurement entre eux, et julontcinq extérieures sont plus cour- tes. Dans les femelles, on trouve un !» ty le bifide terminé soit par deux itiginates larges et écliancrés , soit *ar quatre stigmates linéaires ; une apsule environnée du calice persis- ant , s’ouvrant en deux valves et innée de deux coques monospermes I iont une avorte quelquefois. Les eux espèces connues de ce genre, | rigiuaires l’une et l’autre du Mexi- fc ue , et qu’on peut voir figurées dans es Icônes de Cavanilles (T. v, tab. 29 et 45o), son t des Arbrisseaux rem- lis d’un suc gommeux. Leurs feuil- les sont stipulées, alternes, entières u plus rarement lobées ; les fleurs, u 'accompagnent des bractées, axil- lires ou terminales ; les femelles so- laires ou géminées 5 les mâles en I tisceaux ou en corymbes. (a. d. J.) MUCÉDINEES. bot. crypt. Nous vous déjà indiqué à l’article CiIAM- ignoss les caractères comparatifs e cette famille et des autres familles emprises autrefois sous le nom com- iun de Champignons, cl qui for- icut nécessairement autant de grou- •cs distincts analogues à ceux qu’on MUC 271 a établis parmi les Algues. Celui des Mucédiuées est un des plus curieux et l’un de ceux qui mériteraient le plus de fixer l’attention d’un observateur j udicieux , mais malheureusement les Plantes qui le composent n’ont pres- qu’été étudiées que sous le rapport de leurs caractères génériques et spécifiques, et leur structure interne, leur développement et leur mode de reproduction n’ont été examinés que superficiellement. Cependant aucune tribu dans la Cryptogamie ne mérite plus d’être observée avec soin, car ces Végétaux, comme les Conferves , nous offrent pour ainsi dire les élé— mens qui entrent dans la composi- tion des Végétaux plus parfaits, iso- lés et disséqués par la nature. Comme les Conferves, les Mucédi- nées se présentent sous la forme de tubes plus ou moins allongés , sim- ples ou rameux , continus ou divisés en plusieurs loges par des cloisons transversales. Ces filamens se déve- loppent à la surface de corps de na- ture très-diverse, le plus souvent sur des substances organiques qui commencent à se décomposer, sur les bois et les feuilles qui se pourris- sent, sur les matières fermentescibles, quelquefois sur les pierres humides; enfin un petit nombre de genres croissent sur les feuilles vivantes. Leur mode d’adhésion sur ces corps et la manière dont elles s’y dévelop- pent, ne sont pas encore parfaitement connus ; leur organisation assez com- pliquée , l’identité des espèces qui croissent sur des substances souvent fort différentes, ne permettent guère d’admettre pour ces Végétaux la gé- nération spontanée, et presque tous les auteurs sont d’accord pour attri- buer leur production à des séminu- les très-fines, de Plantes semblables qui, portées par l’air, se développent lorsquelles ont été déposées sur une substance propre à favoriser leur croissance; d’ailleurs l’existence de ces séminules est une chose bien cer- taine ainsi que nous le verrons plus tard. Mais ces petits Végétaux se dé- veloppant ainsi sur des substances 2? 2 MUC diverses, puisent -ils, au moyen de radicelles, leur nourriture dans le sein même de ces substances, ou ne se nourrissent -ils qu’au moyen de l’atmosphère qui les environne? Les moisissures ne paraissent pas , com- me d’autres Cryptogames, se déve- lopper indifféremment sur des subs- tances très-diverses, et plusieurs, au contraire, ne croissent que sur cer- tains corps , ce qui prouve que ces matières concourent à leur nutri- tion. Cependant dans la plupart des cas on ne voit presque aucuns fila- raens radicellaires pénétrer dans l’in- térieur de ces substances, et l’in- fluence des matières sur lesquelles elles croissent, paraîtrait avoir lieu surtout en modifiant la nature de l’atmosphère dans laquelle ces petites Cryptogames végètent , ce qui ex- pliquerait pourquoi elles ne se déve- loppent que sur les substances qui commencent à se décomposer, et qui par conséquent donnent continuel- lement naissance à des gaz différens suivant la nature de ces substances. Ces Plantes, malgré Paffeclion qu’el- les montrent pour certains corps, se trouveraient ainsi dans le même cas que la plupart des Cryptogames sans feuilles qui paraissent se nourrir pi esqu’uniquement par l’absorption des gaz ou des liquides dans lesquels elles végètent, et non pas par la suc- cion de leurs racines qui ne sem- blent destinées qu’à les fixer. Les fi- lamens qui composent entièrement à eux seuls ces Végétaux, s’étant ainsi développés, acquièrent presque tou- jours , en peu de temps , leur accrois-,, sement complet; leur forme varie alors suivant qu’ils sont droits ou couchés, simples ou rameux, enfin suivant la manière dont se forment les séminules qui doivent les repro- duire. Dans l’origine , ces séminules semblent toujours prendre naissance dans l’intérieur même des tubes; mais plus tard on les trouve épars à la surface , souvent libres et sans aucune connexion avec les filamens auxquels elles sont entremêlées ; cette disposition est due à divers cliangc- MUC mens qui s’opèrent dans la Plante pendant le développement des séini- nules, et il est probable que lors- 3u’on suivraavec attention leur mode e formation , on verra que les sémi- nules sont toujours d’abord renfer- mées dans l’intérieur des filamens. En passant en revue les divers grou- pes que renferment les Mucédinées , nous allons faire connaître la dispo- sition des séminules dans les genres qu’ils renferment et la manière dont elles paraissent se former. Dans les deux premières tribus ,, celle des Phyllériées et celle des Mücorées, les séminules sont évi- demment contenues dans l’intérieur des tubes ; dans les dernières surtout, on voit les filamens transparens et: cloisonnés qui les composent se ren- fler à leur extrémité, de sorte que la. dernière cellule forme une vésicule? ordinairement sphérique. Cette vési- cule est d’abord remplie d’un liquide! laiteux , qui bientôt devient grume- leux et forme les séminules , ou dans, lequel du moins les séminules se dé- veloppent à peu près comme les gra- nules qui remplissent les grains de» pollen se forment ou se déposent dans? les cellules qui remplissent les logesi de l’anthère. Les séminules sont par- faitement libres dans l’intérieur de» ces vésicules, aucun filament ne lest: fait communiquer avec les parois de» ces tubes; bientôt la vésicule mem-j] braneuse qui les renferme se rompt, 1 et les sporules se répandentau dehors;} dans ce cas les sporules, ainsi échap-* pées de l’intérieur de la vésicule, sontjf évidemment nues; aucune partie d la Plante qui les a produites ne le recouvre. Outre la vésicule termi- nale , dont nous venons de décrire! le développement, il existe dans) quelques genres de la même tribu, tels que les T/iamrnidium , Thelactis, etc., des filamens secondaires, beau-» coup plus petits que lefilament prin- cipal qui porte la vésicule; ces fila- mens se renflent également leur extrémité ; mais au lieu de former une grosse vessie arrondie, ils ne pré- sentent qu’un petit renflement qui MÜC îie paraît contenir qu’une seule spo- rule. On dirait dans ce cas que toute la force végétative s’étant portée sur le il la ment principal, les filamens la- éraux n’ont pu recevoir qu’un dé- veloppement beaucoup moins consi- lérable : cette disposition est, sous quelques rapports, analogue à ce ‘qui a lieu dans les inflorescences .1 fleur terminale dans lesquelles relie— ci se développe toujours avant ;-es fleurs latérales. Le même mode i le formation des sporules que nous •enons de remarquer dans les ra- meaux latéraux de quelques Muco- <ées, a lieu sur tous les rameaux de teaucoup de genres de vraies Mucé- linées, tels que les genres Acremo- ium , Vei'ticilUum , etc., dans les- uels les rameaux se renflent au soin- net et forment une petite vésicule ui ne paraît renfermer qu’une seule pporule, et qui se détache plus tard ■ es filamens principaux en entraî- ant avec elle la portion du tube ans laquelle elle s’est formée et qui . u sert de tégument. C’est ainsi que ans les Plantes phanérogames , lors- ;ue l’ovaire est monosperme, il est plus souvent indéhiscent, et le 'éricarpe enveloppe la graine même orès qu’elle est détachée de la Plante 1ère. Le mode de formation des spo- lies , que nous venons d’indiquer ans les genres Acremoniurn et V er- cillium , existe aussi probablement ans plusieurs autres, tels que les 'usisporium , Epochnium , Cladubo- yuin , dans lesquels cependant on a pas vu aussi bien ce développe- ent , mais dont les sporules sont ohablcment recouvertes par la emhrane des filamens, et seraient ir conséquent des sporidies ( en 1 é- rvant ce nom aux corps reproduc- urs. qui sont contenus dans une embrane dépendant de la Plante ère) renfermant une ou plusieurs •orules. Dans d’autres genres ce eât pas seulement le dernier article ïs filamens qui se renfle et renferme s sporules; mais chaque article ou 1 moins tous ceux qui sont vers les :trémités des filamens se renflent TOME XI. MÜC 27a légèrement, s’arrondissent, et le fi- lament prend l’aspect moniliforme ; il se développe une sporule dans cha- cun de ces articles qui bientôt se sé- parent et forment autant de sporules distinctes recouvertes par la mem- brane qui composait le filament. Ce mode de formation des sporules s’ob- serve dans les genres Oicieum, ylcros- porium, Geotrichum • il est probable qu’il existe également dans beaucoup de genres où on a seulement vu des sporules nues et éparses à la surface des filamens, sans qu’on ait pu étu- dier le mode de développement ; dans un petit nombre de genres de cette famille , ce ne sont point des articles simples qui se détachent pour former les sporidies, mais de petits rameaux cloisonnés et renflés, dont chaque loge renferme probablement une ou plusieurs sporules. On ob- serve très-clairement cette structure dans le genre Dactyliurn ; il est pro- bable que la même chose a lieu dans les genres à sporidies biloculaires , tels que les genres , Scolichotrichum et Tric/iothecium. Enfin dans quelques genres où les sporules sont beaucoup plus petites que les filamens, et sont en général réunies au sommet des rameaux , il paraîtrait que ces spo- rules sont sorties de l’intérieur des filamens comme celles des Mucoi ées ; ces Plantes ne diffère! aient de celles de cette tribu , qu’en ce que les fi- lamens ne se renflent pas au sommet, et n'ont pas encore offert aussi dis- tinctement les sporules dans leur in- térieur; tels sont les genres Asper- gilius , Butrytis, etc. Ces différences dans le mode de développement et de dissémination des sporules, au- raient pu certainement fournir de très-bons caractères pour subdiviser le groupe nombreux des vraies Mu- cédinées; mais malheureusement on manque encore d’observations suffi- santes à cet égard pour pouvoir se servir de ces caractères, et nous se- rons obligés, dans le tableau des genres que nous allons présenter, de suivre en grande partie la division de Nées d’Esenbcck qui est fondée 18 TOME XI. 27 i MÜC (iniquement sur un caractère réelle- ment très-peu important, mais qui , d’accord avec le port général de ces petits Végétaux, fournit des grou- pes asSez naturels. Dans la tribu des Byssacées, les filamens sont généralement plus forts, plus solides, persistans, opaques ou peu transparens, et le plus souvent non cloisonnés. Dans un grand nom- bre de genres qui font partie de celle tribu, on n’a jamais observé de spo- rules, soit que quelques-uns de ces genres ne soient que des ébauches imparfaites d’autres Champignons , comme on l’a présumé pour les gen- res Byssus , Himantici , Demalium , Racodium , Ozonium, soit qu’on ne les ait pas observées ayee assez de suite et d’attention , soit enfin que leurs sporules ne sortent des filamens qui constituent ces Plantes que par suite de leur décomposition. Dans plusieurs des genres de cette tribu , on observe cependant des sporules; tantôt ces sporules sont petites, glo- buleuses, et paraissent sorties de l’in- térieur des filamens ; tantôt elles sont renfermées dans des sporidies trans- parentes , cloisonnées, ressemblant beaucoup à celles de certaines Uré- dinées , et qui ne paraissent être que des rameaux différemment dévelop- pés et renfermant les sporules. Un dernier groupe de celte tribu pré- sente une structure analogue à celle des genres Acvosporium , Oidcum , etc., de la tribu précédente; les fi- lamens moniliformes se séparent par articles qui forment autant de spo- ridies, c’est ce qu’on observe dans les genres T ovula , Mouilla , Alter- naria, etc., mais dans ces Plantes chacune de ces sporidies paraîtrait renfermer plusieurs sporules. La dernière tribu des Mucédinées forme le passage de celte famille à celle des Lycoperdacées d’une part , et à celle des vrais Champignons de l’autre. Jusqu’à présent nous avons toujours vu les Cryptogames que nous étudions, formées de fdamens simples ou laineux , mais toujours libres et non réunis entre eux : dans MUC quelques genres seulement, tels que les Racodium, ils sont Irès-eulrecroi- sés , mais saus être soudés en une masse régulière. Dans les Isariées qui forment la dernière tribu de la famille des Mucédinées , les filamens analogues du reste à ceux des autres genres de la même famille , sont réu- nis soit en membrane , soit en un capitule arrondi, simple ou rameux, sessile ou porté sur un pédicule éga- lement formé par des filamens entre- croisés. Ces filamens soudés plus ou moins complètement deviennent en général libres vers la périphérie, et sont couverts de sporules libres très- fines ou peut-être de sporidies très- petites; car on n’a jamaissuivi leur dé- • veloppement, et on n’a pas déterminé si elies sont d’abord fixées aux fila- mens , ou si elles sont sorties de leur intérieur. Ce dernier groupe des Mu- cédinées se lie donc d’une part aux Lycoperdacées dont il ne diffère, qu’en ce que les fdamens se dirigent en divergeant, de manière que les, sporules sont éparses à la surface extérieure , tandis que, dans les Ly- coperdacées, les filamens extérieurs sont stériles et forment le péridium,| et enveloppent les filamens intérieurs et les sporules que ces filamens sup-: portent ; d’un autre côté , les Isariées se rapprochent des Champignonsano- maux ou trémelloïdcs qui sont pri- vés de thèques ; ces Champignons dans lesquels les sporules sc trouvent éparses à la surface ou immédiate-; ment sous l’épiderme, ne diffèrent! de quelques-uns des genres du groupe} des Isariées, que par l’absence com-> plète de toute structure fibreuse Après avoir exposé les principaux traits de l’organisation de ces petits Végétaux , nous allons résumer on peu de mots le caractère de la famille, et donner le tableau méthodique des genres qu’elle renferme. Mucédinées, Mucedines , Link; Tlyphomy ce/es, Fries; Nematomycdcs, Trichomyci , Pers. Sporules simples» nues, portées sur des filamens sim- ples ou rameux, continus ou cloi- MUC MÜC mnés , quelquefois renfermés dans :ur intérieur et formant des spori- ies mouospermes ou rarement po- -sporées. I. Piiylleriées. Filamens siin- !es , continus, renfermant les spo- lies dans leur intérieur , naissant irles feuilles vivantes. Taphria, Fries; Erineum , Frics ; 'ubigo , Fries; Phylleriuni , Fries; i'ronartium, Fries. II. JMucorÉes. Filamens transpa- :ns , cloisonnés, fugaces, se ren- int à l’extrémité en une vésicule embraneuse qui renferme les spo- ules. Pilobolus , Pers. ; Diamphora , art. ; Didsymoc rater, Mart.; Mucor, ; ink ( Mucor et P/iizopus , Ehrenb.) ; scophura , Tode ; Thelactis , Mart.; hamnidium , Link ; AspergiLLus Aspergillus et Polyactis , Link); y y zy gîtes , Ebrenb. ; Eurotium , ink. III. Mttcédenées vraies. Fila- tens distincts ou lâchement entre- oisés, transparens , fugaces, sou- nt cloisonnes ; sporules renfermées ms les derniers articles des filamens ni se séparent à la maturité ou li- es à la surface. • § 1. Botrytidées. Filamens dres- sporidies ou sporules ordinaire- ent réunies par groupes. Aerophyton , Eschw. ; Uactylium, •es; Pénicillium , Link; Botrytis , nk. ; Cladobotryurn , Nées; Sta- ylidium, Link; Verticillium, Nées; irgaria , Nées ; Haplaria , Link ; cladium , Link ; Polytkrincium , anze ; Acrosporium, Nées ( A ly si- um , Kunze ). § 2. Sporotrichées. Filamens dé- tnbans; sporidies ou sporules épar- 'S. , Oideum, Link; Gcotric/ium, Link; lorolrichurn , Link ( Aleurisma , dlarium , Sporotrichmn , Asporotri- um , Link); Byssocladium , Link; usisporium , Link ; Arthrinium , unze ; Scolichotric/iurn , Kunze ; T richothecium , Link; Sepedonium , Link; Mycogone , Link; Epochnium, Link ; Acremonium , Link. IV. Byssacées. Filamens distincts, souvent très-entrecroisés, opaques, continus ou rarement cloisonnés ; sporidies éparses à la surface des fi- la mens ou formés par leurs articles. % i . Chloridiées. Filamens continus ou rarement cloisonnés ; sporidies éparses, extérieures. Actinocladium , Ebrenb. ; Cono- plea , Pers. ; Chloridium , Link ; Campsotrickum , Ebrenb. ; Myxotri- chum , Kunze ( Oncidium , Nées); Circinotrichum , Nées ; Helicospo- rium , Nées ; Helmisporium , Link [Jlelniinlhosporium, Pers.); Spondylu- cladium , Mart. § 2. Moniliées. Filamens ou ra- meaux moniliforines ; articles se sé- parant et se disséminant sous forme de sporidies. Clisosporium ? Fries ; Cladospo- rium , Link; Torula, Link; Mo- nilia , Link ( Mvnilia et Hormiscium, Kunze) ; Alternaria, Nées. § 3. Byssinées. Filamens continus ou cloisonnés, généralement décom- bans et entrecroisés , dépourvus de sporidies extérieures et ne se divisant pas par articles. Ilelicomyces ? Link ; Ilerpotri- chum , Fries; Byssus, Link {Hypha, Pers.; Hyphasma, Reben t .) ; Himan- tia, Pers.; Dernatium , Link; liaco- diurn, Link; Amphitrichum , Nées; Gliotrichum ? Eschw. ; Ilaplotri- clium? Eschw.; Ozonium , Link; Acrotamnium, Nées; Sarcopodium, Ehrenb. V. Isariées. Filamens réunis et soudés entre eux d’une manière ré- gulière et constante; sporules épar- ses à leur surface. Athelia , Pers.; Ilypochnus , Fries; Epichysium , Tode; Dacryomyces , Nées ; Ceralium , Alb. et Schw. ; Isaria , Pers.; Coremium , Link; Pc- riconia , Tode ; Cephalotrichum , Link ; Slilbum ? Pers. ; Tubercu- 18* 276 MUC /aria? l’ers.-, Atractium? Link; Cali- ciurn? Pers. La position dés derniers genres qui terminent cette série est fort dou- teuse; les uns ont été placés parmi les Lichens , d’autres auprès des Tremelles , quelques-uns parmi les Urédinées. Nous les avons placés à la suite des Isariées dont ils se rap- prochent par plusieurs caractères. (ad. b.) * M.UCMNA. rois. Qui se pro- nonce Moutchina. Nom donné sur les marchés de Barcelone à une es- pèce de Squale indéterminée et peut- être nouvelle qui ne se pêche avec un autre Squale appelé Coc/iino, c’est-à-dire Cochon , que dans les plus grandes profondeurs de la Mé- diterranée, et presque jamais au- dessus de trois ou quatre cents bras- ses. (b.) * MUCfDA. zool.? box.? Genre que nous avons, d’après des en- vois algologiques du savant docteur Grateloup, mentionné dans notre article Artiirodiées comme pouvant appartenir aux êtres de cette famille, mais dont nous n’avons pu sur le sec étudier suffisamment l’organisation. Il pourrait bien être le même que les genres Leptomitus et Higrocrocis d’Agardh ( ces mots ) ; ü aurait alors l’antériorité sur l’un et sur l’autre. Nous le supposons aussi être fort voisin des My codermes. V. ce mot. (b.) * MUCIDÉES. BOT. CRYFT. Pour Mucédinées. V. ce mot. (b.) MUCILAGE, bot. ciiim. On dési- gne ainsi la matière gommeuse qu’on retire de la graine de Lin , de la ra- cine de Guimauve, des bulbes de Li- liacées, des semences de Coings, etc. C’est un état particulier delà Gomme ou plutôt une Gomme non élabo- rée, et qui n’en présente pas toutes les qualités physiques et chimiques, peut-être la modification muqueuse delà matière. V. ce mot. Cette subs- tance abonde dans toutes les par- ties des Végétaux de certaines farail- MUC les, comme, par exemple, celles de* Malvacées et des Tiliacées. Les grai- nes huileuses des Crucifères , le«4 amandes émulsives des Amygdalées, des Juglandées , des Amentacées , etc. , contiennent beaucoup de Mu- cilage qui facilite la suspension de leur huile dans i eau , lorsqu’on les» broyé pour en former des émulsions. Le terme de Mucilage est aussi em-i ployé en pharmacie pour exprimer les solutions aqueuses et fort épaisses des différentes Gommes. Ainsi, on diî Mucilage de Gomme arabique , de Gomme adraganlh , etc. V. Gomme. (g. .n.) MUCILAGO. BOT. CRYPT. {Ly- 1 coperdacées .) Micheli a donné ce noir* à un genre dans lequel il réunissait plusieurs espèces de Lycoperdacée.'i déliquescentes ; son Mucilago œs~ liva , pl. 96, fig. 1, est le Reticulariq Lycoperdon de Bulliard ou S/ro/igi- lium de Link. Le Mucilago crustacec alba , pl. 96, fig. 2, paraît être le Spu maria Mucilago de Persoon. Les autres espèces figurées sur la même planche comme appartenant égale- ment au genre Mucilago , s’éloignenj beaucoup des deux précédentes. Là figure 5 paraît un Himantia ; lej fig. 4,5, représentent deux espèce* de Trichiacées; les fig. fi, 7, 8 9 sont indéterminables. Ce genre Muci- lago a été adopté par quelques au- teurs tels que Haller, Gmelin , Adan* son ; mais les espèces qu’on y a rap portées se rangent ou daus le genr« Spumaria ou dans les autres genre» voisins de la tribu des Fuliginées* (ad. b.) * MUCIQUE. min. V. Acide. * MUCO. bot. phan. L’Arbre qu^ Læfling ( lier hispaaicum et ameri canum) a cité sous ce nom , est re- marquable par son fruit plus gro qu’un œuf d’oie, acuminé, recou vert d’une écorce un peu épaisse, e rempli d’une chair blanche bonne ; manger , dans laquelle sont nichée; des graines oblongues et réniformes à cotylédons plissés irrégulièrement Quoique ces renseignemens soien r MUC MUE -77 incomplets, Jussieu pense que le Wuco pourrait bien être rapporté au WTa/isia de Humboldt et Bonpland qui u un fruit à peu près semblable. 'r'\ Matisie. (g..n.) MUCOR. BOT. CRYPT. V. Moisis- sure. MUCORÉES. bot. crypt. Seconde ribu des JMucédinées. V . ce mot. (AD. B.) * MUCRONÉ. pois. L’un des noms spécifiques donnés par Lacépède à son Odontognate. V. Ceupe. (b.) * MUCRONÉ, MUCRONÉE. bot. r iiaN. Ce mot se dit d’une feuille ou , le tout autre organe plane, terminé irusquement à son sommet par une „ >etite pointe, qui paraît être la con- , iuuation et la prolongation de la p lervure médiane. (a. R.) MU CU. pois. Espèce I.'richiure. V. ce mot. genre du "(TB.) MUCUNA. bot. p u an. Genre de a famille des Légumineuses et de la ’fiadelphie Décandrie , L. , établi irimitivement par Adanson et adopté ) >ar De Candolle qui l’a ainsi carac- térisé : calice à deux lèvres dont la supérieure large, entière et obtuse , >araît formée de deux soudées ensem- >le, et dont l’inférieure est à trois obes pointus. Corolle dont l’étendard st ascendant , plus court que lcsailes t la carène, et dépourvu de bosses pileuses; les ailes sont obiongues, a carène droite et pointue. Etamines iliadelphes; cinq d’entre elles ont des Lnthères obiongues , et les cinq au- tres alternes , ou les précédentes les >nt ovales et velues. Légume obloug, oruleux , bivalve, divisé transver- alement par des cloisons celluleuses, draines arrondies , entourées par une îicatricule linéaire. Ce genre, réuni >ar‘Linné aux Dolichos , est un exem- ile remarquable de la confusion qui s’introduit dans la nomenclature, orsqu’on ne s’astreint pas aux lois de a priorité. Loureiro le nommait Cilla, Ruiz et Pavon ainsi que Kuntb Nègre- ’ia, l’ersoon Stizolobiurn, Raddi Ma- i troceratides , Roxburgfi Carpopogon , etc. Dans son Histoire des Plantes de la Jamaïque , P. Browne avait cons- titué à la vérité deux genres sous le nom de Stizolobiurn et de Zuophtal- mum , qui réunis sont identiques avec le Mucuna d’Adanson, établi un peu plus tard ; mais cette dernière dé- nomination a été donnée à un groupe mieux circonscrit que ceux de P. Browne, et d’ailleurs elle avait été em- ployée anciennement par Marcgraaff pour désigner l’espèce principale. Douze espèces de ce genre ont été décrites par De Candolle ( Prodrorn. Syst. Vcget., 2,p. 4o5), qui les a dis- tribuées en deux sections auxquelles il a donné les noms de Stizolobiurn et Zoophtalmum, dont s’était servi P. Browne. Ce sont des Herbes ou des Arbustes très-longs et sarmenteux, à feuill es pinnées -trifoliées , à Heurs disposées en grappes axillaires, ordi- nairement pendantes. La plupart ont la gousse hérissée de poils nombreux et très-fragiles qui pénètrent dans la peau et excitent de vives déman- geaisons. Tels sont les Mucuna urens et pruriens , espèces distinctes entre elles, et par leurs formes, et par leurs parties respectives ; la pre- mière croÎL dans les Antilles et l’A- mérique méridionale , et la secon- de dans lTnde-Orientale. Plusieurs espèces sont aussi remarquables par les énormes dimensions de leurs gous- ses, et sous ce rapport nous citerons les Mucuna gigantea , e/liptica et platycarpa , dont les fruits se voient assez communément dans les collec- tions. (g. .N.) MUCUS, zool. bot. V . Matière. MU DE. pois. Nom de pays proposé parBosc pour désigner le genre Amie. y. ce mot. (r.) * MUD-INGUAFA. REPT. OPII. Syn. de Syrène Lacertine à la Caro- line. V. Syrène. (b.) MUE. zooc. Les Animaux sont à certaines époques de leur vie sujets a deux sortes de changemens , les uns connus sous le nom de Métamor- phoses , et les autres sous celui de 27 8 , MUE Mues. La Métamorphosé , Meîanior- phosis, est, comme l’indique la com- position de ce mot , le changement dans lequel il y a transformation , c’cst-à-dire où la forme nouvelle que revêt l’Animal, est différente de celle qu’elle remplace. La Mue, Mu- tatio , est le changement dans lequel il n’y a pas transformation, c’est-à- dire dans lequel la forme primitive de l’Animal s’est conservée. L’altéra- tion ou la persistance de la forme primitive de l’Animal , est donc ce qui distingue la Métamorphosé et la Mue ; mais du reste, il n’y a en- tre l’une et l’autre aucune diffé- rence essentielle, aucune autre dif- férence que celle qui existe entre le plus et le moins : toutes deux sont des phénomènes de même ordre, des phénomènes produits par une même cause , c’est-à-dire par une métas- tase qui dépend elle-même de l’an- tagonisme de deux artères ; en sorte que nous retrouvons encore ici cette loi d’une application si universelle dont nous avons déjà plusieurs fois parlé , sous le nom de loi du Ba- lancement des organes ( V. Intes- tins et Mammifères ). Tel est , suivant nous, le véritable point de vue sous lequel doivent être envisa- gées les ressemblances par lesquelles les Mues se rapprochent des Méta- morphoses , et les caractères par les- quels elles s’en distinguent; caractè- res sur lesquels nous devons faire encore quelques autres remarques. Quelles sont les causes de la per- sistance de la forme primitive dans un cas , et de son altération dans l’autre ? c’est que dans le dernier, la métastase se produit à l’égard d’orga- nes d’une haute importance, et qu’au contraire, dans l’autre, elle a lieu entre des organes d’une importance bien secondaire , et qui appartien- nent même le plus souvent au sys- tème tégumentaire : nous disons le plus souvent , parce que le rempla- cement des dents de lait par celles de la seconde dentition , chez les Mammifères ; la reproduction an- nuelle d’un nouveau bois chez les MUE lluminans à prolongemens frontaui caduques, et quelques autres phé nomènes de même ordre, sont difl véritables Mues. Une autre différence qu’entraînent nécessairement les dé finitions que nous avons données est la suivante : dans la Mue cornm* dans la Métamorphose, il y a bien comme nous venons de le dire , mé tastase d’un organe à un autre : maii dans le premier cas, le nouvel or-* gane est essentiellement analogue celui qu’il remplace , et il y a tou- jours entre le premier et le second sinon une similitude parfaite , du moins beaucoup de ressemblance ; ainsi un poil ou une plume est tou- jours remplacé par un poil ou par une plume, et la différence qui peut exister entre la couleur, la grandeur et la forme même de l’un et de l’au- tre, n’empêche pas qu’il n’y ait en- tre eux, non-seulement de l’analogie, mais même beaucoup de ressemblan- ce. De même une dent de la seconde dentition, quelque différente qu’elle puisse être de la dent de lait à la- quelle elle a succédé , a toujours! avec elle beaucoup de rapport; et le} Cerf, dont lé bois a déjà quelques an- douillérs , diffère encore peu du Da- guet. Au contraire , dans la Méta- morphose , la métastase s’effectue du moins le plus souvent , à l'égara de deux organes entre lesquels il n’jj a pas d’analogie , et entre lesquels on ne peut trouver d’autre relation que celle qui existe entre deux or- ganes dépendant du même appareil* et appartenant à la même fonction ; encore peut-on très-bien coneevoii une métastase entre deux parties étrangères l’une à l’autre , même sous ce dernier point de vue. Enfin ' dans la Mue , et cettp dernière diffé rence n’est en quelque sorte qu’un simple corollaire de la précédente , les deux organes à l’égard desquels se fait la métastase, ont la même po- sition, et l’un se développe à la pince qu’occupait l’autre , ou du moins près de celte place , en sorte que J tous deux ne se ressemblent pas moins par leur position que par leur MUE j ssenee. Au contraire, il n’eu est point L uusi de la Métamorphose, comme le [montre si bien l’exemple des batra- ciens Anoures, chez lesquels la mé- tastase a lieu de la queue aux mem- bres. On ne saurait eu effet imaginer entre deux organes une différence de .position plus grande que celle qui kexiste entre le prolongement caudal, ■placé sur la ligne médiane et appar- tenant à la colonne vertébrale, et les ■ membres, appendices situés laléra- lllement : remarquons d’ailleurs que jrces derniers sont appelés à remplir ila même fonction que remplissait pri- unitivement la queue , et qu’ils ap- pipartiennent au même appareil (celui |>de la locomotion), comme nous avons ledit qu’il en était ordinairement. 11 y a donc des différences notables rentre la Mue et la Métamorphose; 1 1 mais cela n’empêche pas que ces deux [(phénomènes ne soient, comme nous I l’avons déjà indiqué, produits par - la même cause , et souvent de la b même manière ; et nous pourrions i dire même que la Mue n’est qu’une : sorte particulière de Métamorphose , j si la composition étymologique de ce mot permettait de le détourner | de l’acception dans laquelle on le prend ordinairement. Celte analogie j esffmême si réelle, que les considéra- I lions générales présentées dans l'ar- | ticlc Métamorphose ( V. ce mot) , sont presque entièrement applicables aux phénomènes de la Mue. Sans tenir compte de toutes les dif- | férences que nous venons de signa- ler, on se sert ordinairement du mot | Mue à l’égard des Vertébrés supé- rieurs , les Mammifères et les Oi- seaux , et du mot Métamorphose à l’égard des Insectes , parmi les In- vertébrés , et des Batraciens , parmi les Vertébrés inférieurs : on ne sait pas en effet si ces derniers muent, et on ne croit pas que les premiers se métamorphosent. Cependant , com- me on le verra, la Mue présente des faits très-curieux chez les Inverté- brés ; cl , d’une autre part, les Ver- tébrés supérieurs cl l’Homme lui-mê- même se métamorphosent aussi bien MUE 279 que ceux-ci : c’est ce qui a déjà été dit par plusieurs auteurs, et ce que nous avons montré nous-mêrae [V. Mammifères) en rapportant les in- téressantes observations de Serres sur les transformations de l’embryon de l’Homme et de tous les Mammifères sans queue. On voit donc combien est peu fondée l’opinion vulgaire sui- vant laquelle on n’observerait que de simples Mues chez les Vertébrés supérieurs et chez l’Homme : ceux-ci se métamorphosent aussi bien que les Batraciens , c’est-à-dire , suivant ce que nous avons dit au commence- ment de cet article, qu’ils subissent , aussi bien que ces derniers , des changemens dans lesquels la forme primitive éprouve d’importantes mo- difications. Bien plus, lorsque Geof- froy Saint-Hilaire, Serres, Meckel, Tiedemann, et quelques autres zooto- misles, auront complété leurs recher- ches sur la ressemblance primitive de l’embryon et du fœtus des Animaux supérieurs avec les êtres des degrés inférieurs , ou sera peut-être même obligé d’admettre, que de toutes les classes du règne animal , les plus élevées en organisation sont préci- sément celles qui subissent les Mé- tamorphoses les plus nombreuses et les plus complètes: résultat directe- ment contraire à ce que pouvait faire supposer l’opinion générale , et qui pourra paraître singulier au premier abord. En effet , chez le Mammifère, par exemple, toutes les Métamorpho- ses se faisant avant la naissance, elles 11e peuvent être aperçues que lors- qu’on vient à remonter jusqu’aux premiers jours de la formation de l’être ; et tous ceux qui se contentent de l’étudier lorsque , jeté dans le monde extérieur , il devient facile- ment accessible à l’observation , ne peuvent plus voir en lui qu’un Ani- mal sujet à de simples Mues. Les considérations générales que nous venons de présenter sont propres à bien faire concevoir les phénomènes de la Mue dans leurs rapports avec ceux de la Métamorphose; uous ferons maintenant Quelques autres reniai- 280 MUE MUE ques. On peut distingtffcr deux sortes tle Mues , celles qui s’effectuent au passage d’un âge à un autre , et celles qui s’effectuent au passage d’une saison à une autre. Ces dernières sont peu sensibles dans quelques espèces; elles produisent chez quel- ques autres des changemens d’une haute importance. Ainsi l’on sait que beaucoup d’ Animaux blanchissent en hiver, et qu’un très-grand nombre d’Oiseaux revêlent à l’approche de la saison d’amour de riches parures qu’ils dépouillent bientôt après. De- là d’immenses différences entre, le plumage de deux individus de la même espèce , pris à différentes épo- ques de l’année : de-là aussi une source de graves difficultés et d’er- reurs sans nombre pour ceux qui aborderaient l’étude de l’ornithologie sans une sage défiance. C’est ainsi qu’un très-grand nombre d’espèces nominales avaient été établies dans le Systema Natuiw , faute dans la- quelle il était impossible de ne pas tomber dans un temps où l’on man- quait encore presque entièrement d’observations exactes , mais dont on peut espérer que la science sera préservée à l’avenir par les travaux de Temminck, de Vieillot, de Bâil- lon , et de plusieurs autres ornitho- logistes distingués. Nous n’eDtrerons ici dans aucun détail sur les Mues des Oiseaux, des Reptiles et des Poissons , dont il sera parlé dans d’autres articles ( V. Oi- seaux , etc. ) : nous dirons seulement quelques mots de celles des Mammi- fères. La Mue ne produit point ordi- nairement chez ceux-ci de change- mens bien remarquables : seulement le poil, pendant l’hiver, est souvent plus touffu, plus fin et plus moelleux, ce qui s’observe surtout chez les Ani- maux des pays froids , et ce qui fait que les fourrures de cette saison sont ordinairement plus recherchées que celles d’été ( V. Marte). On trouve cependant des modifications beau- coup plus remarquables chez les es- pèces qui blanchissent dans la sai- son froide, tels que l’Hermine, le Lièvre variable, et plusieurs autres, dont le poil d’hiver est ainsi en- tièrement différent de celui d’été : cependant les parties noires du pe- lage conservent ordinairement la même couleur pendant toute l’année, comme nous l’avons remarqué ail- leurs au sujet de plusieurs Mammi- fères et de quelques Oiseaux {K. Mammifères). La blancheur de la fourrure d’hiver, chez ces Animaux , semble destinée par la nature à di- minuer pour eux l’intensité du froid ; on sait en effet, depuis long-temps par l’expérience, que les vêtemeus blancs, plus frais que ceux de toute autre couleur pendant les chaleurs de l’été , sont au contraire les plus chauds pendant les temps froids; et la physique a donné de ces faits une excellente explication fondée sur les recherches de Rumford et de Leslie. Parmi les Animaux des pays froids chez lesquels la Mue des saisons pro- duit des changemens notables , nous citerons encore quelques races ou va- riétés de Chevaux chez lesquelles le poil, court et entièrement lisse en été, devient en hiver très-long et frisé: tel est le Cheval de Norvège. Au con- traire, chez les Mammifères des pays chauds, le pelage est le même avant et après la Mue, ou du moins ne diffère pas sensiblement; et c’est en vain que la philosophie des causes finales cher- cherait à ce phénomène des motifs d’utilité qui pussent compenser les souffrances et les dangers dont il est J’occasion. En effet le temps de la Mue est pour beaucoup d’Animaux un temps de malaise et de maladie ; et on voit même , dans les grandes ménageries , périr à cette époque un assez grand nombre d’individus , sur- tout parmi ceux qui^, récemment éloignés des pays ou ils ont pris naissance , n’ont point encore pu s’acclimater dansleur nouvellepatrie. C’est au printemps et à l’automne que se fait la Mue chez les Animaux sauvages , et elle a lieu chez eux pé- riodiquement et d’une manière régu- lière : mais il n’en est plus de même chez plusieurs espèces domestiques, MUE ;t particulièrement chez celles que eur genre de vie soustrait aux ri- gueurs du froid, et pour lesquelles les ->ains de l’Homme ont rendu inutiles I es précautions prises par la nature; tinsi les Chats et les Chiens qui vivent dans nos maisons, n’ont pas d’époques le Mue bien marquées, ou, pour par- ie er plus exactement, ils muent pen- dant presque toute l’année. Tel est tuussi le cas de l’Homme lui-même , :i:hez lequel il n’y a que des Mues par- tielles, parce que ses vêtemens et son E ;enre de vie le mettent à l’abri des va- i iations de la température, et que son i régime de nourriture est à peu près s e même en tout temps de l’année. \Unsi il n’y a pas pour l’Homme de s aison de Mue , de même qu’il n’y a pas pour lui de saison d’amour ; deux i poques qui , dans la plupart des es- pèces , se trouvent liées par les rap- ports les plus intimes, et dont l’une îs-st constamment amenée par l’autre. Les Mues qui s’effectuent au pas- j âge d’un âge à l’autre, ont beau- coup d’analogie avec celles dont icious venons de parler ; en effet, chez ieas Oiseaux , par exemple, le mâle , ' n hiver, ressemble, dans beaucoup ;Ü’espèces., au jeune; et le premier, orsqu’il prend le plumage d’été , rubit à peu près le même change- aient que le second, lorsqu il prend ■ es couleurs de l’adulte. On voit donc <1 [ue les deux sortes de Mues méritent i l’être étudiées avec la même atten- I ion et le même soin par les zoolo- gistes, et surtout par ceux qui s’oc- ■ upent plus spécialement d’ornitho- S ogie. C’est en effet à l’égard des Diseaux , cette classe dans laquelle il i’y a le plus souvent d’autres carac- i ères spécifiques que ceux fournis »ar les couleurs des parties légumen- aires, qu’il devient très-important le constater, les modifications qui. >euvent être pour elles des résultats l’une différence d’âge. Les jeunes des deux sexes ressem- ilent ordinairement chez les Oiseaux ‘ la femelle adulte, et leur plumage ; :st aussi ordinairement beaucoup noins orué que celui du mâle. Chez MUE 281 les Mammifères le contraire a quel- quefois lieu : car d’une part les jeunes clés deux sexes ressemblent dans cer- tains cas au mâle adulte, comme cela a lieu chez le Maki Vari ( K. Maki) ; et d’une autre part, la livrée du pre- mier âge est le plus souvent , comme nous l’avons remarqué ailleurs ( V . Mammifères), un ornement que l’Animal perd avec l’âge pour pren- dre des couleurs plus simples et plus uniformes; c’est ainsique les Faons de presque toutes les espèces de Cerfs, les Lionceaux, les jeunes Cou- guars , les jeunes Sangliers et les jeunes Tapirs ont le pelage varié de deux couleurs disposées de la manière la plus agréable à l’œil et la plus gracieuse, tandis que les adultes de leurs espèces sont unico- lores. Il est à observer que dans le cas de l’existence d’une livrée , les jeunes représentent d’une manière transitoire ce qui a lieu dans d’au- tres espèces du même genre d’une manière permanente , comme, nous l’avons montré par quelques exem- ples dans notre article Mammifères P'’, ce mot et Livrée. C’est ainsi que les taches de livrée sont noires chez les Lionceaux et blanches chez les Faons de Cerfs, de même que la plupart des Chats sont rayés ou ta- chetés de noir, et que l’Axis et plu- sieurs autres Cerfs le sont de blanc. On pourrait même, à l’égard de ces dernières espèces, au lieu de dire qu’elles ne portent pas de livrée dans leur premier âge , admettre qu’elles conservent leur livrée pendant toute la durée de leur vie. On voit par ces exemples qu’il existe de très-grandes différences en- tre les jeunes et les adultes dans la même espèce; c’est par un certain nombre de Mues ( nombre variable suivant les familles et les genres) que ces différences s’effacent peu à peu , et que le jeune prend les ca- ractères de l’adulte. L’histoire de chaque classe et de chaque espèce fera connaître ce qui concerne cha- cune d’elles , cl nous nous bornerons ici à une seule remarque sur les Mues a8* MUE considérées d’une manière générale chez les Oiseaux. On dit ordinairement que le jeune des deux sexes a les couleurs de la femelle; peut-être serait-il plus vrai en théorie de dire que la femelle a les couleurs du jeune. En effet le plumage qu’on nomme ordinairement le plumage du mâle , parce que le mâle le présente seul pendant pres- que toute la durée de sa vie, appar- tient véritablement aux deux sexes, suivant les observations que nous avons faites sur plusieurs espèces d’Oiseaux , et particulièrement sur le Faisan argenté, le Faisan à collier et le Faisan commun (Mémoires du Muséum, T. su, et Annales des Sciences Naturelles, T. vu). Nous avons montré en effet que dans leur vieillesse , et après qu’elles ont cessé de pondre, les femelles d’un grand nombre d’espèces per- dent le plumage propre à leur sexe pour prendre celui de leurs mâles , auxquels elles peuvent , après un certain nombre de Mues , devenir parfaitement semblables. Ces faits fort curieux nous font voir dans la femelle un être qui conserve , pen- dant presque toute la durée de sa vie, la livrée du premier âge, et chez lequel les parties excentriques ont été arrêtées dans leur dévelop- pement, parce que le sang s’est dé- tourné de la circonférence pour se porter sur les organes génitaux ; et cela est si vrai, que c’est toujours vers le temps de la cessation des pon- tes que la femelle subit les change- mens dont nous venons de parler. A cette époque les afflux sanguins ne se font plus sur l’ovaire, et le fluide nourricier peut enfin reprendre le même cours que chez le mâle, à cette époque aussi , la vieille femelle se retrouve dans les conditions du jeune mâle au moment delà Mue ; les dévcloppemenp de son plumage , interrompus si long-temps , se con- tinuent de nouveau, et après un cer- tain nombre d’années, elle a acquis les couleurs, les parures et tous les caractères que l’on regarde ordinai- MUE renient comme propres à l'autre sexe (ts. o. 8T.-H.) Dans les Animaux sans v\ehtè rres , la Mue est un phénomèn général, mais qui n’est pas égale— fr r* r% n i I I 1 /I /I Ia /îrv ♦ rv* « n F d . — . L * « i A . ment sensible chez tous. En effet , s a peau est tres-peu consistante et très- mince, si le renouvellemen s’effectue sans que l’Animal paraisse en souffrir, s’il ne s’opère pas à des époques déterminées , on conçoi qu’il ne pourra être apprécié que très-difficilement ; aussi n’admet-o de Mue proprement dite que dans certaines classes d’Animaux sans ver- tèbres , particulièrement dans ceu qu’on désigne sous le nom d’Articu- lés. K. ce mot. L’accroissement pé- riodique delà coquille dans les Mol- lusques , et des enveloppes calcaires cornées ou tout-à-fait molles de: Zoophytes , bien qu’il indique d’une manière graduelle les differens âge de ces Animaux , ne saurait être rap porté au phénomène dont il s’agit Il forme une classe à part. La Mue , dans les Animaux articu- lés , a lieu toutes les fois que le corp a acquis plus de volume que ne 1 d j comporte l’enveloppe extérieure celle-ci alors se déchire et fait placi à une autre peau qui , plus tard, scr; remplacée par un nouveau tégument et ainsi de suite jusqu’à ce que l’Ani-J mal ait atteint son dernier degré d croissance, ou, en d’autres termes qu’il soit devenu adulte. Dans cet in tervalle plus ou moins long, on re marque souventdeschangemensd’ui même ordre, mais plus marqués e qu’on désigne sous le nom de Méta morphoses. Il n’est question ici qu du renouvellement de la peau; l’A nimal reparaissait toujours, à peu d chose près, sous la même forme. C’cs particulièrement daris les Crustacés dans les Arachnides et dans les In| sectes , que ces changemeus de pea ont été observés. Les Crustacés , comme tous ld Animaux, subissent des métamorplu ses, mais elles ont lieu généra lemen dans l’intérieur de l’œul , de sort qu’à leur naissance ils ont une foini ■ MUE uien déterminée. Toutes les modifi- cations qu'ils éprouvent ensuite ne consistent plus qu’en des Mues suc- cessives qui s’effectuent à des époques ^différentes et à des intervalles plus ou moins éloignés. C’est ordinaire- ment vers le milieu du printemps que les Crustacés décapodes opèrent le renouvellement de leur test. Us recherchent un lieu tranquille et abrité, (puis à la suite de violens efforts , ils ^viennent à bout de se débarrasser de Ueur enveloppe. Plusieurs périssent tdans la durée de l’opération. Ceux qui y résistent ne sont plus recouverts que d’une peau mince et très-molle qui ne tarde pas à devenir aussi so- 1 lide quel’ancienne. Quelquesespèces, St telles, que les Tourlourous , subissent :!leur Mue dans des terriers qu’ils creu- sent eux-mêmes , et dont ils bou- lochent avec soin l’entrée; ils y restent [plusieurs semaines. La Mue a surtout i* été observée dans les Ecrevisses. Nous me reproduirons pas ici ce qui a été r dit à cet article. Dans les Branchio- qpodes, les Mues sont fréquentes et (très- rapprochées. Dans les Monocles oîlles sont très-laborieuses. Jurine , ' qui a traité fort au long l’histoire du 'Monocle. Puce , nous apprend que 1 l’Animal semble très-souffrant pen- 1 dant la durée de l’opération. « Quand id veut quitter sa dépouille , ajoute- 1 1— il , il se fixe avec les braS «outre une '.tige de Confcrve ou descend au fond i lu vase , ety reste dans la plus grande tranquillité. En l’observant de près , » on ne torde pas à lui voir soulever oon capuchon et l’écarter ainsi du l 'este de la coquille; le cou pénètre 1 lans cette ouverture , et en un clin- i’œil la tête a déjà abandonné sa ■ vieille enveloppe. Mais un travail plus oénible et plus surprenant attend ;e petit Animal qui doit faite sortir De leurs fourreaux les bras ramifiés , 1 es pales chargées de lant de filets, • es mandibules avec leurs dépendan- ces. Quoique celte opération puisse ious paraître difficile à concevoir f die se fait néanmoins avec une telle célérité, qu’il ne faut pas perdre un ' ustant de vue le ]wh:x pour en cire MUE 280 le témoin. La nouvelle coquille est transparente et nette; son guilloché parait très-bien ; l’Animal, loin d'ê- tre fatigué , est d’une vivacité éton- nante ; d’un coup de bras , il s’élance plus loin qu’il ne le faisait aupara- vant; en un mot, il jouit detoute l’a- gilité dont il peut être susceptible. » Les Mues sont peu variables dans leur marche. Le petit Monocle, en général, depuis le moment de la naissance jusqu’à l’àge adulte , c’est- à-dire jusqu’au moment où il est apte à la fécondation , en subit au moins trois. Ordinairement , c’est entre la troisième et la quatrième que naissent les petits. Immédiatement après la ponte, l’Animal renouvelle encore son enveloppe; il répète cette opéra- tion jusqu’au moment de la mort, et tout cela , dans un espace de temps très-court, car des individus nés le 5o juin étaient déjà arrivés à leur hui- tième Mue le 19 juillet. Dans la sai- son froide , la marche des Mues est infiniment retardée ; elles n’ont lieu qu’à des intervalles de dix jours. On doit rattacher aux Mues le phénomène singulier de la reproduc- tion des membres. Il en a été fait mention à l’article Eceevisse. Nous ajouterons à ce que nous avons dit une observation qui nous est com- mune avec notre ami MilneEdwards. En 1826, et à l’occasion des recher- ches que nous avons entreprises sur l’anatomie et la physiologie des Crus- tacés , nous avons remarqué que dans certains Crabes ( les Tour- teaux ) il existait un lieu d’élection pour la rupture des pâtes; que si, par exemple , on en brisait une dans un endroit autre que ce lieu, lùl-ce même dans une articulation, l’Animal ne tardait pas à effectuer une seconde fracture près de la base du thorax et sur la seconde pièce do la pâte. Mais ce qui paraîtra curieux, c’est la manière dont l’Animal exé- cutait cctle opération. Il n’employait poinl ses pinces ni aucune partie do son corps pour arracher le moignon dont il voulait se débarrasser; il se contentait de le roidir fortement, et a84 . MUE à l’instant le second article de la pâte éclatait vers son milieu. Nous nous bornons à mentionner ce fait. On pourra suivre, dans les travaux que nous publierons, tous les phénomènes qui accompagnent la Mue et la reproduction des membres. 11 n’est pas encore temps de men- tionner les résultats auxquels nous sommes déjà arrivés; nous désirons les compléter, afin de les offrir dans leur ensemble. Les Arachnides possèdent aussi la faculté de reproduire leurs mem- bres , pourvu que la rupture ait eu lieu primitivement à la base de la pâte, ou que l’Animal ait pu dé- tacher le moignon vers ce point, sans quoi l’Araignée ne tarde pas à périr par suite de l’hémorragie qui se dé- clare. Les expériences curieuses de Lepelletier ne laissent aucun doute à cet égard. Il a observé : i° que les membres des Araignées peuvent se reproduire quand ils sont arrachés ; 2° que cette reproduction n’a lieu qu’aulant que le membre a été em- porté dans toute sou intégrité jusqu’à la base non mobile , qu’autrement il survient une hémorragie qui fait périr l’Animal dans le courant de la journée; 5° que la pâte naît d’abord plus grêle, mais avec toutes ses pièces ou articulations, et que plus tard elle atteint la longueur des autres membres. Un autre résultat curieux, et qu’on ne doit pas négliger de re- marquer, c’est que le renouvellement du membre n’a lieu, comme nous nous en sommes assuré pour les Crus- tacés , qu’à l’époque de la Mue. Les Arachnides sont donc sujettes aussi à des Mues , c’est-à-dire à un renou- vellement total de leur enveloppe extérieure; et ces chaugemens , qui se reproduisent , indiquent les dil- férens degrés de leur croissance; en- lin elles deviennent aptes à la fécon- dation, et après la ponte elles se dé- pouillent encore au moins une fois de leur peau. Degécr (Mém. sur les Insectes, T. 7, p. 1 83 ) a décrit la manière dont s’exécute cette opéra- tion importante. Ces détails sont trop MUE concis pour être tronqués. « J’ai eti un jour occasion , écrit-il, de voir* une petite Araignée occupée à sel défaire de sa vieille peau, étant sus-* pendue par le derrière à un fil de» soie, comme elles le sont alors tou- jours ; j’observai d'abord que la vieille peau s’était fendue tout le long; du milieu du corselet, et que le corp^ fut d’abord tiré hors de l’ouvertura de cette fente; après quoi l’Araignéd tenait les pâtes élevées en haut eo étendues en ligne droite, les unes tout près des autres en paquet, ayant les dos dirigé en dessous , ou tourné en] bas. Ensuite elle tira peu à peu etj lentement toutes les pâtes à la fois! de leurs enveloppes , continuant tou-> jours de les tenir dirigées en haut etj en ligne droite et parallèles les unes auprès des autres , parce qu’alorst elles étaient encore trop faibles pour' être mises en mouvement. Quelques instans après elle les pliait et lest appliquait contre le corps, restant; cependant long-temps dans cette der- nière posture, et toujours suspendue au fil qui partait de son derrière;* mais enfin elle commençait à se don- ner des mouvemens et à marcher. » On peut dire que dès ce moment la Mue était achevée , car il ne se mon-: tre plus ensuite d’autres phénomènes que le durcissement graduel de toutes! les parties du corps. La Mue est surtout sensible dans les Insectes , mais elle n’a lieu que» dans leur premier âge, et depuis l’instant de leur naissance jusqu’à celui ou ils subissent leur métamor- phose. C’est donc particulièrement à l’état de larve qu’on l'observe, et ce sont les chenilles qui, sous cej rapport, ont été le mieux étudiées. Les maladies ou changemcns de peau] du Ver-à-Soie sont parfaitement con- nus dans leur nombre, leur durée, et dans les phénomènes qu'ils présen- tent. Ne pouvant exposer en détail les particularités de la Mue dans les larves , nous nous bornerons à eni relater les phénomènes principaux , en prenant pour objet de cet examen les chenilles. La plupart renouvel- MUE ent leur peau trois ou quatre fois; nais il en est qui en changent jus- , (u’àhuit et neuf fois avant leur traus- ormation en chrysalide. De même [ue dans les Crustacés et les Arach- ndes , la dépouille offre toutes les >arlies extérieures du corps que pré- ente l’Animal , un jour ou deux vaut cette grande opération, la che- îille cesse de prendre de la nourriture. Plusieurs espèces se mettent à cou- ’ert dans des sortes de nids ou sur les toiles qu’elles se pratiquent avec ir.rt, tandis que d’autres restent à découvert. Bientôt elles perdent l'u- age de leurs membres, et n’ont dus que des mouvemens généraux ie la partie antérieure de leur corps pu’elles redressent quelquefois avec brusquerie , en même temps qu’elles ;onflent et resserrent les anneaux de eur corps, et l’agitent de manière i décoller petit à petit la peau qui ces recouvre. Cette peau qui a déjà ierdu ses couleurs , ne tarde pas à ;eau est reconnaissable à la vivacité Ue ses couleurs, elle est couverte de jioils tout formés; nous remarque- rons à cet égard que ces prétendus l >ods n’étaient pas renfermés dans •eux qui garnissent l’ancienne dé- I jpu.ille, car une chenille à laquelle »u enlèverait tous ses poils quelque emps avant la Mue, n’en serait pas noins velue après son changement l’ftnveloppc. En constatant, avec no- H reami Edwards, ce fait danslesCrus- I acés, nous en avons démontré anato- | niqucinent la cause. Les phénomè- MUF 283 nés de la Mue offrent donc dans les Crustacés , les Arachnides et les In- sectes, oh ils sont particulièrement inappréciables , une similitude pai- faile qui se reproduit presque dans les moindres détails. (aud.) MUET. ois. Syn. vulgaire du Té- tras des Saules. P' . Tétras. (dr..z.) MUET. rept. oph. Espèce du genre Scytale. (b.) MUFLE, mam. On désigne sous ce nom cette portion de la peau , nue et percée d’un grand nombre de pores muqueux, qui termine le museau chez un grand nombre de Mammifères , et dans laquelle se trouvent placés les orifices des narines. Son existence ou son absence sont caractéristiques pour quelques genres. Son élendueprésente d’ailleurs d’importantes variations , suivant les groupes ou on l’étudie; ce qui a fait distinguer plusieurs sor- tes de Mufles, telles que le Mufle proprement dit , le Sous-Mufle et le Demi-Mufle. (is. g. st.-h.) MUFLE DE VEAU. bot. phan. L’un des noms vulgaires de Y Antir- rhinum rnajus. V. Muflier. (b.) MUFLIER. Antirrhinü’m. bot. phan. Genre de la famille des Scro- phularinées et de la Didynamie An- giospermie , L. , ainsi caractérisé : calice divisé en cinq folioles ovales et persistantes ; corolle monopétale , irrégulière , tubulée, ventrue, ayant à sa base une bosse ou protubérance obtuse; le limbe est à deux lèvres, la supérieure bifide , l’inférieure tri— fide, sur laquelle est un renflement convexe qui lient close l’entrée de la corolle; quatre étamines didynames , à anthères biloculaires ; ovaire supé- rieur presque arrondi , surmonté d’un style simple de la longueur des étamines et d’un stigmate obtus ; capsule oblonguc , ovale , oblique à la base , s’ouvrant au sommet par trois trous peu réguliers , à deux loges renfermant un grand nombre de graines membraneuses sur les bords. Le nom de Muflier a été donné à ce genre, à cause de la singulière 280 MDF ressemblance que les corolles de la plupart des espèces offrent avec le Mu- lie d’un Lion ou d’autres Animaux. Linné y avait réuni le genre Linaria de Tournelort, c’est-à-dire toutes les espèces munies d'un long éperon à la base de la corolle. Jussieu et la plüpait des botanistes modernes en ont de nouveau prononcé la sépara- tion. Divers genres ont même encoi'e été formés aux dépens de Y Antirrhi- num de Linné; ainsi Y A narr/ùnum de Desfontaines, le Nemesia de Ven- tenat , V Asarina de Tournelort ré- tabli par Miller, ont pour types des Plantes confondues avec les Antir- rhinum. Le dernier de ces genres n'a pas été admis , il doit rester uni à celui que nous traitons en ce moment, et qui a été nommé Orontium par Per- soon. Après avoir éliminé toutes les es- pèces qui constituent les genres Li- naria , Anarr/iinum et Nemesia dont nous venons de parler, les Mufliers ne sont pas très-nombreux. Les au- teurs en ont décrit une vingtaine d’espèces qui croissent en général dans les contrées méiidionalcs de l’Europe. Nous ne mentionnerons ici que les plus remarquables. Le Muflier a grandes fleurs, Antirrhinum majus , L. , vulgaire- ment nommé Mufle de \eau , a une lige haute de six à neuf décimètres , rameuse , lisse inférieurement , lé- gèrement velue dans sa partie supé- rieure. Ses feuilles sont lancéolées ou peu obtuses , alternes sur la tige et opposées sur les rameaux, d’une cou- leur verte sombre. Les Heurs sont disposées en épis, très- grandes , de couleur blanche rose ou purpurine avec le palais jaune. Celte bellePlante sert à l’ornement des parterres. Elle croît spontanément sur les vieux murs et dans les localités pierreuses. Le Muflier ruricond , Antirrhi- num Orontium , L. , ne s'élève pas à plus de cinq décimètres. Scs leuilles sont glabres, assez longues, plus étroites que dans l’espèce précédente, un peu distantes et la plupart oppo- sées; celles qui sont placées près des fleurs sont alternes. Les Heurs sont MUG solitaires, presque sessiles dans les aisselles des feuilles supéiieures , et d’une belle couleur purpurine. Lu capsule, d’une forme pyramidale, est renflée vers un des cotés de la base , et elle s’ouvre par tiois trous placés au sommet ; ou lui a trouvé quelque ressemblance avec la tête d’un nègre. Cette espèce , qui croît dans les ciia mps , est signalée par Linné com-l me vénéneuse. Le Muflier Faux-Asaret, Antir- rhinum Asarina , L., Asarina pro- cumbens , Miller, a des tiges velues . divisées en rameaux faibles et ram- pans. Ses feuilles ressemblent à celles du Lierre terrestre, c’est-à-dire qu’elles sont opposées, pétiolées arrondies , échancrées en cœur ai leur base , et crénelées ou lobées sui leur bord. Les fleurs naissent soli- taires aux aisselles des feuilles ; elles sont pédonculées , assez grandes , de couleur mêlée de jaunâtre. Cette es- pèce croît sur les rochers des contrées méridionales de l’Europe , et prinen paiement dans les montagnes qui avoisinent Montpellier. (g. .N.) M U G A N. bot. PH AN. ( Gouan. L’un des noms vulgaires du Cistu, albidus dans certains cantons du mid de la France. (b.) f MUGE..J Iugil. pois. Genre de k seconde section de la famille des Per- sègues , dans l’ordre des Acantbopté- rygiens, et qui, dans Linné, appar tenait à celui des Abdominaux. Scs caractères consistent dans la siluatior des ventrales sous l’abdomen, ou des dorsales courtes et écartées , dont la première ou l’épineuse est loin dt la nuque et plus en arrière que les ventrales; la seconde répondant l’anale; dans la forme de la tète qui est déprimée, large , toute écail- leuse , avec de grànds opercules bombés qui s’enveloppent et qui ser- vent à renfermer un appareil pha- ryngien plus compliqué que dans les autres Poissons, et offrant pour le» passage de l’eau des conduits assez$ tortueux. La bouche fendue en tra-j vers, garnie de lèvres charnues c MUG •enviées , est faite en chevron , est-à-dire que la mâchoire infé- [f.eurea au milieu un angle saillant ai correspond à un angle rentrant e la supérieure. La membrane bran- îioslège ne présente que trois rayons. | n’y a pas de dents proprement ites , à moins qu’on ne considère oonnne dents quelques arêtes sur SS côtés de la langue. Cuvier ajoute ne l’estomac de ces Poissons est sin- gulier par sa forme de toupie et l’ex- it'essive épaisseur de ses parois char- mes; leur canal est d’une longueur boctraordinaire, fort replié, avec deux très - petits cæcums au commence- »!ieut. Encore que dans la méthode :: hthyologique adoptée dans les ar- ides de ce Dictionnaire, le genre i'.xocet se trouve assez éloigné du eenre Muge , les Poissons qui se rompent dans l’un et dans l’autre, t que Duméril avait rapprochés sous i désignation commune de Lépido- oomes , présentent une sorte d’ana- >.-gie quant à l’aspect, qui semble eétendre jusque dans les mœurs. Les 1 uges agiles, grands nageurs, voya- ient par troupes souvent innom- mables, et s’ils ne peuvent voler, >s ne s’en élancent pas moins hors ■e l’eau avec force et vivacité ; mais urs pectorales, qui paraissent être i.sez fortes pour leur procurer de i goureux moyens d’élancement, n’é- i nt pas prolongées, ne peuvent leur i ivrir les roules de l’air parallèlement la surface des vagues , ou les pê- 1; leurs les vojTant aussitôt retomber près avoir franchi leurs fdets, ont ncore les moyens de les reprendre, ’est aux dépens des Muges que La- Ipède forma ses genres Mugilomore, I ugiloïdes et Chanos , que Cuvier adopte pas, et qu’il ne mentionne une peu ou point. « Je n’ai pu , dit— , me procurer encore les Muges de u nier Rouge de Forskahl. Je suis paiement obligé dépasser sous, si- nce le Mugilomore Anne-Caroline , écrit par JVI. de Lacépède d’après b Bosc , faute de renseignemens *sez complets. » Si Cuvier a pleine- ient raison , dans l’exactitude qui le MUG 287 caractérise, de ne point adopter des genres légèrement établis d’après des peintures cliiuoises que n’accompa- gne aucune description, c’est pous- ser un peu trop loin le scru pule que de rejeter des genres fondés sur les descriptions de son collègue l’illustre Rose , et sur celles de Forskahl , non moins habile naturaliste. Certaine- ment les Mugiloïdes , les Mugilomo- res et les Chanos, ne peuvent être des Muges , parmi les carectères desquels Cuvier compte deux dorsales , puis- que dans ces trois genres il ne s’en trouve qu’une, mais ils sont bien certainement des êtres existans , et qu’on doit réputer connus. Si les naturalistes que leur étoile plaça à la tête des plus riches collections de l’univers comme pour faciliter leurs recherches par des secours qui ne sont pas donnés à tout ïe monde, s’arrogeaient de rejeter ainsi tout ce qui n’existe pas dans les ga- lei’ies de leur muséum , il s’en sui- vrait une sorte de monopole scienti- fique en leur faveur, puisque nul na- turaliste ne pourrait aspirer à fonder un genre nouveau , ou bien à établir la moindre espèce qui pût demeurer conservéedans les ouvrages dessavans privilégiés , s’ils n’en obtenaient l’in- sertion par quelque offrande. On sait, par exemple , que le Chanos a ses pectorales non prolongées, comme les Exocets , avec lesquels il présente quelques rapports généraux; qu’il n’a qu’une dorsale sans appendices , et que les côtés de sa queue sont gar- nis d’ailes membraneuses avec tous les caractères des Muges pour le reste; peut-on bannir ce Poisson du catalogue des êtres connus? Il habite la mer Rouge , sa tête est plus étroite que le corps, aplatie, dénuée de petites écailles, et d’un vert mêlé de bleu , tandis que le reste est ar- genté et brillant ; on en trouve des individus qui ont de deux à quatre pieds. Pa rmi les véritables Muges nous devons citer : Le Mulet de meh , Mugil Cepha- lus , L. , Gmel. , Syst Nat. , xiu. 288 MtJG t. i , p. 1397; le Muge, Encycl., Pois., pl. 7B, fig. 5o4. Ce Poisson, dont il existe plusieurs variétés , est fort commun dans la Méditerranée ; on le retrouve sur nos côtes océanes tempérées, où il remonte vers le commencement de l’été l’embouchure des fleuves assez loin de la mer. Ils y entrent par bandes innombrables , dont les individus pressés donnent souvent à l’eau une couleur d’un bleu obscur. Leur dos est brunâtre avec des teintes d’un bleu foncé qui s’efface sur les flancs pour passer à la teinte argentée la plus éclatante sous le ventre; il y a sur le flanc, au- dessus de la ligne mitoyenne , quel- ques raies parallèles longitudinales plus foncées que la teinte du fond. Il parvient au poids- de dix à douze livres. On en pêche de telles quan- tités, que le superflu de leur chair, qu’on 11e pourrait consommer fraî- che, devient l’objet d’un commerce assez considérable, après qu’on l’a salée et même fumée. Les côtes d’Espagne et les Baléares surtout en fournissent immensément. On pré- tend que les Muges sont plus déli- cats et d’un meilleur goût après qu'ils ont séjournéquelque temps dansl’eau douce. C’est avec leurs œufs prépa- rés au sel et séchés qu’on compose cette Boutargue ou Po targue dont l’Italie et même la Piovcnce con- somment d’assez grandes quantités , comme 011 se nourrit de Caviar en certains cantons de la Russie. L’an- cienne médecine attribuait des pro- priétés extraordinaires à plusieurs parties du Muge réduit en cendre; aujourd’hui, pour être réduit à ses vertus culinaires , ce Boisson n’en doit pas moins intéresser. — d. 5, 1/9, r. 16, v. 1/6, a. 5/ 1 3 , c. 12. On avait confondu avec le Mugil Cephalus plusieurs espèces très-dis- tinctes que le savant ichthyologiste Risso en a le premier parfaitement distinguées, et qui se trouvent dans les mers de iNice. Ce sont les Mugil aurai us , salieus et provincialis. Le Tang de Bloch appartient au même genre et sc trouve à l’embouchure des MUG fleuves d£ Guinée. L’Albule (Encyi c!op. , pl. 73, f. 5o5), commun el Caroline, y a été fort bien observj par Bosc qui en dit la chair excellent! et les mœurs semblables à celles dl nos Muges européens. Il en existe un autre des Antilles, le Pluinerii, a plusieurs de la mer Rouge. On a quelquefois appelé Mugi! volans les Exocets. (b.) MUGHÉ. bot. phan. L’un dej noms vulgaires de la Jacinthe danji quelques cantons méridionaux de ij France. (b.)| MUGHO ou MUGO. bot. fhan| r Espèce du genre Bin. V. ce mot. (b.} MUGIL. pois. r. Muge. .1 ? MUGILOIDE. Mugiloides. roisj '■ Ce genre établi ou plutôt inenlionnl par Lacépède ( Bois. T. v, p. 294 ) a été formé aux dépens des Mugil d« c Syst. Nat. de Gmelin , pour l’espècj " qui s’y trouvait sous le nom de Chi\ h lensis (T. 1 , p. i3g8), et dont otj E: doit la connaissance à Molina ( Hisn Nat. Chil. , p. 198). U diffère de Muges véritables , dont il a le restj du caractère et les habitudes, en cj qu’il n’a qu’une dorsale. Il a lei formes du Mugil Cephalus, atteinl quinze pouces au plus de longueur! el sa chair est excellente. Il habitll les côtes du Chili d’où d remontj dans les fleuves. B. 7, d. i/8, p. 12 I V. i/5 , A. 3/7, c. 16. (b.) M U G I L O M O R E . MugilomoruX pois. La composition de ce mot indi-J f que assez qu’il fut imaginé par Lacéj pède pour désigner un genre telle-j ment voisin des Muges, qu’il s’y coti-J fondrait s’il avait deux dorsales. Sei caractères consistent, outre ceux qui 1 u i son t co m m u n s a vec le gen rc Mugil , dans les appendices qui sont à chaque rayon d’une seule dorsale ; dans l’iru-S I plantation des ventrales sous l'abdo*! mon; dans les opercules des branchieffl qui sont écailleux ainsi que la têtc.OJ en connaît une seule espèce, décou-|| verte par Bosc dans les mers de Caro-j line , « et ccfinme ce Boisson brille du» plus doux éclat de l’argent le plu^f MUL ur, qu’une teinte d’azur esU'épandue ii u r son dos, que ses proportions sont agréables et sveltes, qu’il est extrême- i icnt recherché pour la délicatesse de i chair. » Lacépèdelui appliqua pour om spécifiquacelui d’Anne-Cai'oline- i ’ubert Jubé , son épouse. La teinte c3 sensibilité dont s’empreint la dé- i. cace d’un Poisson paraît trop dé- i acée dans un ouvrage d’histoire na- , irelle pour qu’on ne remarque pas ce sujet combien de telles appel- ions sont ridicules. Qu’on applique e^s noms d’homme et de femme à es genres de Plantes, l’usage en est : tnsacré et n’a d’ailleurs rien de noquant, mais ces applications de roms humains à des bêtes, soit géné- quement, soit spécifiquement, peu- nt être prises pour des sarcasmes ou »ur des fadeurs. Des auteurs qui n’i- ritent les grands modèles que par urs défauts, ont, à la manière de aicépède, fait à leurs protecteurs des :> munages d’ Animaux , qui prêtent i r fois trop à la plaisanterie pour tu’un tel usage ne doive point être noscrit. (b.) MUGO. bot. phan. V. Mugho. Ce terne nom est aussi donné au Ciste lanifère, dans les cantons de la r ance méridionale ou croît cet rbusle. . (b.) MUGUET, bot. phan. fr. Con- ullaire. On a quelquefois appelé TiT Muguet Y Aperula odorata , L. (B.) ’MUIILENBERGTA. bot. phan. . . Bsachyélytre. ’* MUISSON. ois. L’un des noms Igaircs du Moineau-Franc dans r’tains cantons de la France, (e.) W1ULAMBEIRA. bot. phan. Nom pays de 1 ’Ophelus de Loureiro. V. (mol. (b.) V1ULAR ou MULLAR. mam. Es- ce du genre Cachalot, y . ce mol. (is. G. ST.-H.) MULARS. ois. Nom donné aux llis qui proviennent du croise- ;nt de diverses races de Canards. (DK..Z.) MUL 2S9 MULAT. pois. Espèce du genre Holacanthe. V. ce mot. (b.) * MULATE. ois. Syn. de Mouette, ceinot. • (dr. .z.) MULATRE, mam. y. Homme. * MULCION. Mulcio. crust. Gen- re de l’ordre des Décapodes, famille des Macroures, tribu des Schizopodes, établi pat- Latreille ( Fam. Nat. du Règn; Anim. ) sur une espèce de l’Amérique septentrionale, et auquel, il donne pour caractères : corps très- mou sans yeux distincts, à antennes et pâtes comprimées; antennes au nombre de quatre , courtes , les la- térales sétacées, de deux articles de la longueur au moins de la moitié du corps; les intermédiaires plus courtes, coniques et inarticulées; pieds terminés par un petit onglet ; la qua- trième paire et ensuite la troisième plus longue ; post-abdomen terminé par une nageoire à cinq feuillets. Nous ne connaissons pas l’espèce qui sert de type à ce genre, et Latreille n’a pas encore publié sa description. * MULE-DEER. mam. y. Cerf- Mulet, au mot Cerf. MULE et MULET, mam. y. Che- val. On a donné par extension ce nom à tous les métis censés inféconds qui ésullent de l’accouplement de deux Animaux d’espèces différentes. On donne aussi le nom de Mulet à des Insectes privés de sexes, ou plu- tôt à des femelles dont les organes générateurs ont avorté. Tels sont les Abeilles travailleuses, les Fourmis ouvrières, et quelques autres Insec- tes. K. Neutre et Génération. MULET DE MER. pois. Qa^l ne faut pas confondre avec Mullet ou Mulle, Mullus. Espèce du genre Muge. y. ce rriot. On l’a aussi donné à une Perche. /■„ -, MULETTE. Unio. moll. Abon- damment répandues dans nos riviè- res , les Mulcttes furent connues par 19 TOME XI. MUL ■j 90 lus anciens. Rondelet, dans son His- toire des Poissons , les désigna sous le nom de Moules d’eau douce, pour les séparer des Moules de mer; mais il paraît confondre sous ce nom de Moulesd’eau douce, et les Amodontes, et les Mulettes. Lister en figura un assez grand nombre dans son grand ouvrage ; Gualtierri en représenta quelques-unes. Lister sépara, comme Rondelet, les Moules d’eau douce des marines, mais confondit comme lui les deux genres. Peut-être devrait-on attribuer à Klein la séparation des deux genres ; mais si l’on considère que le genre Musc ul us de cet auteur contient aussi bien des Anodontes que des Mulettes , ou devra restituer à Bruguière le mérite de les avoir nettement séparés dans les planches de l’Encyclopédie ; car Linné par- tagea les coquilles des Mulettes et des Anodontes , partie entre les Mou- les et partie entre les Myes. Quoique Bruguière eûtséparé ces deux genres, Poli les réunit de nouveau sous le nom de Limnœa d’après les carac- tères de l’organisation. Il n’existe en effet aucune différence entre l’Ani- mal des Anodontes et celui des Mu- letjes, comme nous le verrons à l’arti- cle Nayades, auquel nous renvoyons pour les détails anatomiques des deux genres. Cette opinion de Poli ap- puyée cependant sur l’anatomie n’a pas prévalu. Lamarck a adopté les deux genres de Bruguière ; il les plaça d’abord dans le Système des Animaux sans vertèbres, 1801, entre les Modioles et les Moules, n’ayant point encore établi la séparation des Monomyaires des Dimyaires. De Roissy, dans le Buffon de Sonnini, n’iinita point Lamarck ; tout en con- servant les deux genres , il dit qu’ils n’ont été séparés que d’après les co- quilles, et il les place non loin des Pernes Crénatules et autres genres analogues. Dans la Philosophie zoo- logique, la famille des Nayades fut créée pour les deux genres Molette et Anodonte, et elle fut placée entre les Camacées et les Arcacées , rapports qui furent conservés les mêmes dans MLL l’Extrait du Cours. Cuvier (R.ègn< Animal) les plaça plus convenable- ment à la suite des Moules dans Ici Acéphalés à deux muscles ; mais c< qui étonne , c’est que Cuvier ail adopté les deux genres à litre di genre , quoique ce savant zoologiste reconnût la similitude des Animau: de r un et de l’autre. Lamarck, dan^ son dernier ouvrage, a démembré de Anodontes le genre Iridiue qui es venu augmenter la famille des Naya des placée toujours dans les même rapports. Tous les auteurs qui on suivi Lamarck l’ont blâmé d’avoi créé ce genre Iridine sur des carac tères en apparence de peu de valeur mais ces personnes étaient loin di penser que, sous plusieurs rapports l’Animal des Iridines différait entiè rement de celui des Mulettes, cornur nous l’avons fait voir dans notre Me moire anatomique sur les Iridine {y. Iridine au Supplément). Rafiuea que, dans le T. V des Annales de) Sciences de Bruxelles, a adopté le non| de Mulelte pour les espèces qui na-t raissentappartenir à ce genre et qu’il 4 trouvées dans l’Ohio. Ces espèces très} nombreuses ont été divisées par lu en plusieurs genres et sous-genres car l’auteur dont nous parlons a fait une famille des Mulettes ; il lu; a donné le nom de Pédifères {K. ci mot). Le genre Mulette devient li' premier de cette nouvelle famille j* mais si I on considère que l’auleui a poussé beaucoup trop loin le dési 1 d’établir de nouveaux genres, qu’i les a fondés sur des caractères de peu d’importance , on sera forcé de rap- porter non-seulement le genre Mu- lette de Rafiuesque, mais encore la famille tout entière au genre Mu- lette des auteurs. Si les figures qu, accompagnent le Mémoire de Rafi-j nesque avaient été bonnes, on aurai pu sans doute juger des différence: organiques qui existent entre les Ani maux des Mulettes de l’Ohio et celle! de l’Europe ; mais elles sont telle ment mauvaises qu’on est obligé di s’eu rapporter uniquement à la des! cription. D’après cette description MUL lies different assez notablement des K Mulettes de l’Europe, el on peut en ugcr par la propi e phrase de Rafi- lesque que nous rapportons textuel- ement : « Corps blanc ou un peu ncarnat ; manteau mince, lisse, la- issant les valves , bilobé et échan- gé postérieurement sans franges ; econd manteau intérieur branchial , trié obliquement , mince , bilobé ostérieurement , beaucoup moindre ue l’extérieur et enveloppant le pied; lied comprimé, musculeux, coriace, iblong, dilatable; bouche antérieure; mus postérieur , à l’extrémité du li- ament; siphons antérieurs, latéraux, legaux , un de chaque côté , derrière i bouche en forme de tubercule pér- oré ; et encore plus en arrière , éga- inent de chaque côté un appen- ice bilamellaire obtus , à lames régales , piales , ovales ou oblon- ies ; l’intérieure plus grande. » Ce ►mit apparemment les organes de génération. Rafinesque ajoute : D’après cette description exacte et jcie j’ai vérifiée sur plus de vingt pèces et trois cents individus, bn orra qu’il y a une différence nota- e entre ces Mollusques et ceux des nio européens , tels qu’ils sont dé- fis par les auteurs et notamment tir Férussac (Essai d’une méthode inchyliologique) qui se pique d’une tupuleuse exactitude dans l’énon- ition des caractères des Mollusques iviatiles. » Celte description de Ra- lesque que l'on peut croire exacte , tijsqu’il dit l’avoir faite après l’exa- fen de plus de vingt espèces et sur us de trois cents individus, nous it voir que les Mulettes de l’Ohio it un manteau semblable à celui s nôtres si ce n’est qu’il n’est pas vngé postérieurement. Les hran- ies paraissent peu différer aussi , pendant elles semblent un peu us antérieures et plus envelop- nt le pied; ce pied est très-sem- able à celui de nos espèces. La mebe et l’anus sont situés de meme; ais pour ce qui regarde les siphons acés de chaque côté derrière la •uche en forme de tubercule per- MUL 291 foré , nous ignorons totalement à quoi rapporter ces organes qui ne sont point de véritables siphons tels que uous les entendons ordinaire- ment: il n’y a rien dans nos Mulet- tes qui puisse nous donner à cet égard la moindre analogie. Quant aux appendices bilamcllaii es que Ra- finesque prend pour les organes de la génération , nous ne pouvons dou- ter que ce 11e soit simplement les palpes labiaux. Malgré ces différen- ces organiques que nous ne pouvons encore ni admettre ni rejeter , ayant besoin d’être pour la plupart repro- duites par de nouvelles observations; nous admettrons toujours les genres et sous-genres des Mulettes de Ra- finesque , et la presque totalité de sa famille des Pédifères dans le genre Mulette. Férussac, dans ses Tableaux Systématiques des Animaux Mollus- ques, a opéré cette réunion, ce que Sowei by a fait après lui dans le Zoo- Logicàl Journal. Ces deux auteurs ont admis, à titre de sous-genres , plusieurs des genres de Rafinesque, et ont cherché à établir une chaîne non interrompue depuis les Mulettes jusqu’aux Anodontes ; le premier conservant cependant les Anodontes et les Mulettes , à titre de genre , ce qui n’est point rationnel. Blain- ville (Traité de Malacologie, pag. 55g), sous le nom de Submytilacées , réu- nit dans une même famille les Ano- dontes et les Mulettes avec les Car- dites; il admet aussi comme Férus- sac les deux genres de Bruguière ; il dit cependant dans la caractéristique du genre Mulette : «Animal entière- ment semblable à celui des Anodon- tes. » Blainville , après avoir éta- bli sa classification d’après les Ani- maux , abandonne pour ce genre un principe qu’il était plus nécessaire que partout ailleurs de mettre en pratique. Les caractères de ce genre sont les suivans : Animal plus ou moins ovale, plus ou moins épais; le manteau à bords libres et épais , le plus souvent simples, quelque- fois ciliés , ouvert dans toute son étendue sans former une ouverture 292 MUL particulière pour l’anus , celte ou- verture de l’anus étant uniquement produite par l’adhérence de la base des feuillets branchiaux au manteau, et nullement par les lobes du man- teau entre eux; la partie postérieure de ces lobes épaissis , frangés et imi- tant le siphon branchial des Mollus- ques siphonifères. Coquille trans- verse , équivalve , inéquilatérale , li- bre ; à crochets écorchés , presque rongés : quatre impressions muscu- laires; deux grandes pour les mus- cles adducteurs, deux petites à côté des grandes pour les Muscles rétrac- teurs du pied. Charnière à deux dents sur chaque valve : l’une cardinale , courte , irrégulière , simple ou divi- sée en deux , substriée ; l’autre al- longée, cornpiimée, latérale, se pro- longeant sous le corselet. Ligament extérieur. Nous ferons observer que, d’après notre opinion, Latreille, dans ses Fa- milles Naturelles, a eu tort déplacer les Mulettes dans la famille des Man- teaux biforés , car il n’existe en effet qu 'une seule ouverture continue , depuis le muscle adducteur antérieur jusqu’à l’anus , c’est-à-dire jusque sur le dos de l’Animal. On a com- paré la cavité ou se décharge l’anus dans les Mulettes , au siphon anal des Moules ; mais il y a une grande dif- férence, les Moules offrent une vé- ritable commissure , une entière réu- nion de deux lobes, ce qui sépare nettement le siphon anal de la grande ouverture palléale ; mais dans les Mulettes , celte commissure , cette réunion des deux lobes n’a pas lieu , l’espèce de cavité en cul-de-sac dans laquelle aboutit l’anus, étant formée par l’adhésion de la base des bran- chies en manteau et nullement par la’ réunion de ses deux lobes, cir- constance d’organisation qu’il faut bien distinguer , car elle tendrait à faire rapprocher les Mulettes des Ar- ches et à les mettre avant les Mou- les , en raisonnant d’après le système de Cuvier. Il est fort difficile de distinguer entre elles les espèces de Mulettes; MUL les transitions presque insensibles par lesquelles on passe de l’une à l’autre, feraient presque croire à une espèce unique variant à l’infini , selon les climats et les localités; un passage pareil existe entre les Mulettes et les! Anodontes par des nuances insensi-f blés, depuis les Mulettes qui ont lai coquille la plus épaisse et la char-» nière la mieux prononcée , jusqu’à j celles qui deviennent minces et quii offrent à peine quelques traces rudi- mentaires de la charnière, et l’on ar- rive aux Anodontes qui n’en ont plus; du tout. L’identité de l’Animal desl deux genres devait faire prévoir cel résultat , résultat dont nous pour- rions trouver d’autres exemples dans des familles de la même classe. Toutes les Mulettes sont nacrées! à l’intérieur, le plus souvent d’unej nacre argentine , quelquefois cettei nacre a les couleurs les plus belles e| les plus brillantes en pourpre ou en rose plus ou moins foncé, quelque^ fois d’une teinte brunâtre et cuivreuse ff en dehors, elles sont revêtues d’ua épiderme brun , noirâtre , presque 5 toujours écorché sur les crochets oi* s la coquille est elle-même plus oi|j moins profondément cariée. On pour» rait diviser les Mulettes en plusieurs*’ groupes , d’après divers caractères ifij mais il faut pour cela en avoir soualc»; les yeux un très-grand nombre d^J: divers pays, ce qu’il est fort difficih de rassembler dans nos collections Il manque encore à la science uni bonne monographie de ce genre, e nous nous contenterons de donne1* comme exemples quelques-unes de espèces les plus remarquables France. Mtjeette sinuée , Unio sin uala Lamk. , Anim. sans vert. T. vi pag. 70 , n° 1 ; Unio margarilifera Drap., Ilist. des Moll., pag. lâa pl. io, fig. 8, 16, 19; Mya rnarça- ritifera, Lin., pag. 3219, n° 4 ; fcn- cyclop., pl. 248, lig. 1, a, b. Grand espèce fort remarquable des rivière de l’Europe ; la nacre est blanchi et son bord inférieur est assez for- tement sinué lorsqu’elle est adulte si . il t d(j MUL MUL Ml/LETTE littorale , Uiüo litto- | dits, Laink., Anim. sans vert. T.vi, L a g . 7 6 , n 0 a5; Uni o littoralis , Drap., List, des Moll. , pag. x55, n° 3, t. îo, fig. 20; Encyclopédie, pl. 248, ;g. 2. Elle se trouve communément «ans la Seine et la plupart des riviè- ?es de France. Mulette des peintres, Uuio pic- irum , Lamk. , Anim. sans vert. vi, pag. 77 , n° 32 ; Mya picto- .-irn , L., Gniel. , pag. 32i8, n° 3; ;ncyclopédie, pl. 248, fig. 4; Drap., List, des Moll., pag. i3i , n° x , 11. îx, fig. x , 2 , 3, 4. Espèce com- nune dans toutes les rivières de irance; elle est assez vai’iable. (D..H.) * MULGEDIUM. bot. phan. Genre ee la famille des Synanthérées , tribu es Chicoracées ou Lactucées, et de u Syngénésie égale, L., établi par aassini (Diction, des Sc. Natur. T. ; . xxni, p. 2g5) qui l’a ainsi carac- i irisé : involucre oblong, renflé in- ! rieurement , campanule , formé d’é- i dlles imbriquées , appliquées , obtu- f :s , membraneuses sur les bords; î 'S extérieures ovales ou lancéolées , :-s intérieures oblongues ; réceptacle illane et nu; calatbide composée de i:emi-fleui'ons nombreux et herma- phrodites; akènes plus ou moins {olatis , elliptiques, oblongs, pro- longés après la fleuraison en un col reès- court, très-épais, continu avec la > arlie séminifère, couronné par une ligrette longue, blanche, composée i e poils très-fins, à peine plumeux. • ie genre Mulgedium semble destiné former le passage entre les genres ► onchus et Lncluca ; il est, en effet, sssenliellement caractérisé par la Lructure de son fruit qui est par- uitement intermédiaire entre celles (es fruits de ces deux genres. Sans admission du Mulgedium on ne trouverait plus de caractères pro- res à distinguer ceux-ci d’une ina- i ûère franche, et dès-lors la plus ( rande confusion naîtrait du mé- tf'inge des espèces de Sonchus et •4 jâcluca , décrites par les auteurs, iassini observe à ce sujet que la nxul- 290 tiplicilé des genres, loin d'être un abus ridicule, est le seul moyen de donner à la classification toute l’exac- titude dont elle est susceptible. Cette remarque est peut - être applicable au cas dont il s’agit; mais il faudrait se garder de l’adopter comme thèse générale pour tout le règne végétal , et même pour le reste de la famille des Synanthérées, où il n’est pas toujours absolument nécessaire de multiplier à l’excès les coupes, afin de donner plus de certitude au diagnostic. L’auteur du genre dont il est ques- tion en a décrit trois espèces sous les noms de Mulgedium runcinatum , lyratum et integrifolium. La pre- mière est peut-être le Sonchus sibi~ ricus , L. , quoiqu’il soit nommé au Jardin du Roi Sonchus tataricus. La seconde a pour synonyme douteux le Sonchus Jloridanus , L. La troi- sième est probablement le Sonchus pallidus de Willdenow , ou Lactuca canadensis , L. Ces trois Plantes sont cultivées au Jardin des Plantes de Paris. (g.. N.) MULINUM. bot. phan. Genre de la famille des Ombellifères , et de la Pentandrie Digynie , établi par Per- soon et réuni au Bolax par Sprengel. V. Bolax. (a. r.) MU LION. Mulio. ins. Genre de l’ordre des Diptères, famille des Ta- nystomes , tribu des Anthraciehs , éta- bli par Fa b ricins sous le nom de Cy- thérée et auquel Latreille a donné le nom qu’il porte à présent pour le dis- tinguer des Cythérées de Müller qui sont des Crustacés. Latreille carac- térise ainsi ce genre : palpes l'etirés dans la cavité buccale; trompe aussi longue que la tête, saillante; les deux premiers articles des antennes presque de la même longueur ; le dernier allongé, d’abord cylindri- que , puis terminé en forme d’alène courte; stylet du sommet peu dis- tinct. Ce genre se distingue des Né- mestrines de Latreille, parce que les f>alpes de ces derniers sont insérés à a base extérieure de la trompe , tan- 2g4 MllL dis qu’ils sont intérieurs dans le pre- mier. Les Hirmoneures , les Anthrax, les Stygydes et les Tonoinyzes en sont distingués par la longueur de la trompe et par d’autres caractères tirés des antennes et des palpes. Le corps des Millions est court, leur tête est presque globuleuse et assez grosse, le corselet est un peu bossu. Leurs ailes sont grandes, écartées et hori- zontales, les balanciers sont petits; les pâtes sont longues , menues avec des tarses sans pelottes distinctes. Les antennes sont très-écarlées entre elles. Ce genre est peu nombreux en espèces; la seule connue en Europe est : Le Mixlion obscur , Mulio obscu- j'us , Latr., Cjtherea obscura , Fabr., figurée par Coquebert (Illustr. icon. des Ins., pl. 20, f. 6); longdecinq à six lignes ; corps noir , couvert d’un duvet cendré ; trompe, anten- nes et pâtes d’un brun noirâtre à la base. Il se trouve dans le midi de la France. (g.) MULLA. bot. phan. (Rhéede. ) Syn. de Jasmin , ou de Mogori , à la côte de Malabar. (b.) * MÜLLAR ou TÜRSIO. mam. Même chose que Mular du sous- genre Physeter. V. Caciiauot. (b.) MULLE. Mullits. pois. Genre de la famille des Percègues, et de la di- vision de celles qui ont deux dor- sales , dans l’ordre des Acanthopté- rygiens delà méthode ichlhyologique de Cuvier, classé par Linné entre les Thoraciques, caractérisé de la manière suivante : corps épais, com- primé; opercules des branchies lis- ses; écailles larges , grandes , faciles à détacher ; front décliné ; deux longs barbillons sous le menton; les yeux rapprochés; dents petites, à peine sensibles, disposées sur deux rangs et manquant même parfois entière- ment à la mâchoire supérieure. Il y a trois rayons à la branchiostège. Ce sont des Poissons remarquables par l’éclat de leurs couleurs rouges fon- cées ou jaunâtres , et par la délica- tesse de leur chair. On n’en connaît MÜL point encore d’espèces constatées pro- pres au Nouveau-Monde, car il est douteux que le Pirametara de Marc- graalf (JBrasil., 181, Pis., Ind., p. 60;, soit le Surmulet auquel on l’a rap- porté comme synonyme, et il n’est pas moins douteux que ce soit le même Poisson qu’ait pêché le commo- dore Byron sur les côtes patagones , vers le détroit de Magellan. f Espèces dépourvues de dénis au bord de la mâchoire supérieure, c’est-à-dire aux intermaxillaires. Le Surmulet , Mullus Surmule- tus , L., Ginel., Syst. Nat. xm , T. 1 , p. 1 55g ; Bloch , pl. 47 ; Encycl., Pois., pl. 235. L’un des Poissons les plus connus , décrit dès l’antiquité et figuré chez les premiers ichthyolo- gistes, le Surmulet n’a guère que de six à quinze ou dix-huit pouces, et dé- passe rarement sept livres de poids ; c’est donc encore un conte de Pline, que ces Surmulets de quatre pieds qu’on pêchait dans la mer Rouge. Les anciens avaient dédié ce Poisson à Diane. Il abonde dans la Méditer- ranée et sur les côtes océanes tem- pérées de l’Europe. On le retrouve aux mêmes latitudes dans les mers du Japon. Partout il quitte, deux ou trois fois au printemps, et dans le reste de la belle saison , les profon- deurs qu’il habite ordinairement, pour veuir, par bandes nombreuses, frayer sur les rivages à l’embouchure des fleuves, dans lesquels on ne le voit néanmoins pas s’enfoncer. Tout le monde connaît le Surmulet dont la chair feuilletée est blanche , ferme et des plus savoureuses, d. 7-g, P- i5, v, 6, a. 7, c. 22. Le Rouget , Mu U us barbants , L., Gmel. , Syst. Nat. xm, T. 1 , p. 1 558; Bloch , pl. 548, f. 2; Encycl., Pois., pl. 5g, fîg. 252. Qui ne connaît ce beau Poisson , non moins éclatant que la Dorade de la Chine, et duquel pour rendre le rouge plus vif encore les pêcheurs enlèvent, en le raclant a contre-sens, les grandes écailles vi- trées et peu adhérentes au moment où ils le prennent ! On le trouve en MUL ès-grande abondance dans la mer i oire et la Méditerranée; il n’est :is moins commun sur les côtes de Gascogne où, avec les petites Sardi- p3S appelées Rouans, il forme la prin- (pale richesse du bassin d’Arcacbon ;i alimente les marchés de Bor- éaux, où sa chair est estimée au- (t îssus de celle de tout autre Poisson :ns exception. Bloch dit qu’on le :trouve aussi dans l’Inde à Tranque- aar. Quoi qu’il en soit, le Rouget est en certainement le meilleur des f oissons de la mer; cuit presque vi- mt , avec une sauce composée sinr- i enient d’huile , de vinaigre et d’é- lualottes , on ne saurait imaginer un ets plus exquis ; mais cette mer- « ûlleuse délicatesse qui flatte le pa- ris et cause la destruction d’un si p 'and nombre de ces Animaux , peut- 1 leautoriser l’abus d’éloquence in tro- ll uit dans la descrip I ion du Rouget par r.Q prosateur qui vient nous dire : « Ce c îisson , que la nature semble avoir aité avec une faveur toute particu- lière , joint la richesse de la parure 1 l’élégance des formes , à l’excel- ? nce de sa saveur; un riche man- 1 au d’or et de pourpre admirable- ment nuancé semble avoir été éten- u par elle sur son dos , etc., etc. » uelle faveur de la nature que cette Kcellence de saveur qui fait qu’on mange les Rougets par préférence à »ut autre Poisson? Et d’ailleurs les S ougets n’ont point de manteau. Il i ut espérer que Cuvier , dans sa mande Histoire des Poissons, fera isparaître avec ce fatras de peintu- res emphatiques d’où ne résultent hue des idées fausses, les contes ont Pline transmit un si grand ombre , la plupart basés sur des : ropos de gourmands, et qui ont servi e texte à des pages de bavardage npables de déshonorer tout livre ou n les reproduit. A quoi bon répé- 1 :r longuement pour alimenter des éclamations usées contre la bonne hère , « que les Romains prati- uaient sur leurs tables pour faire uire les Rougets vivans et les voir 1 îourir , de petits ruisseaux dans MUL uç)5 des parois de cristal : cruauté d’au- tant plus révoltante qu’elle était froide et vaine dans ces dégoûtantes orgies où l’on voyait se donner le plaisir barbare de faire expirer des malheureux Poissons dont les nuan- ces de cinabre éclatant devenaient successivement pourpres , violettes , bleuâtres et blanches , à mesure que l’Animal passait par tous les degrés de la diminution de sa vie, dont la fin était annoncée par les mouvemens convulsifs qui venaient se joindre à la dégradation des tein- tes (Hist. Nat. des Poissons, T. m , p. 387). » Nous ne saurions trouver à redire au bel élan de sensibilité par lequel l’auteur d’une longue phrase, dont nous supprimons au moins la moitié, prétend toucher nos cœurs et nous apitoyer sur le sort des Rougets infortunés; mais cetauteur eûtdû sa- voir que si dans Pline les Rougets pas- sent, pour mourir, par des nuances di- verses, il n’en est pas de même dans la nature où ils vivent rouges , meurent rouges en cuisant , et demeurent en- core rouges dans la sauce où ils nagent sur nos tables. Qu’un poète satirique de mauvaise humeur, peut- être parce qu’on ne l’avait pas invité à manger des Rougets chez quelque grand seigneur de son temps, stigma- tise dans ses vers mordans celui qui mettait quatre cents sesterces à quali'e Rougets; ce qui peut être bon dans une pièce de poésie est déplacé dans l’histoire d’un Poisson , et l’on ne saurait croire davantage aux Rougets de Suétone , payés trente mille sester- ces les trois. Il faut avoir bien du temps à perdre pour lire de pareils amas de paroles , et le besoin de tirer à la feuille pour les reproduire. Tout ce qu’on peut trouver de positif en quatre pages écrites dans un tel goût, est que le Rouget et le Surmulet ayant beaucoup de rapports pour les teintes et la saveur, les Romains les ayant souvent confondus et célébrés l’un et l’autre, la plus grande con- fusion a régné dans leur synonymie , et les modernes ont souvent rappor- té à l’un ce que l’antiquité avait dit de 296 MUL l’autre, n. 7-9, p. 16, v, 6, a. 7, c. 17. Le Mulle japonais , Mullus japo- nicus , mentionné dans Gmelin d’a- près Houttuyn , paraît n’être qu’une simple variété du Rouget. ff Qui ont des dents aux deux mâ- choires. Les Mulles de cette division sont ceux des mers des Indes , et l’on n'en trouve point en Europe. Les espèces qui s’y groupent, sont : i° l’Auriflamme , Mullus Auriflamma , Gmel . , Syst. Nat. xiii, T. i,p. i.54o, décrit par Forskahl comme un Poisson de la mer Rouge, complètement mé- connu par Lacépède qui a donné ce nom à une espèce toute différente ; 3° le Barberin , décrit par Lacépède d’après une ligure de Commerson , et dont cet écrivain a fait trois espè- ces distinctes sous les noms de Ma- cronème , de Barberin et d’Auri- flamme , représentées toutes les trois sur une même planche (la troisième du T. m) sans que le continuateur de Buffon ait été lui-même frappé de l’i- dentité ; 3° le Mullus vittatus, Gmel., loc. cit., p. x 34 1 , décrit d’après Forskahl comme de la mer Rouge et figuré par Lacépède, T. ni, pl. i4, f. 1; 4° le Mulle à deux bandes , Lac., loc. cit.y f. 2; 5° le Mulle Cyclos- tome , Lac., ibid. , f. 3; 6° enfin le Mulle à trois bandes , Lac. T. ni , pl. i5, f. 1. Les Mullus c/uyserydros , jubesçens, fiavolineatus , etc., de La- cépède , établis d’après des dessins , et tous de l’Ile-de-France, peuvent être jusqu’à nouvel ordre considérés comme des espèces douteuses, (b.) MULLÈRE. Mullei'a. bot. piian. Ce genre de la famille des Légumi- neuses et delà tribu desLotées de De Candolle, a été constitué par Linné fils ( Supplém ., p. 55), et placé dans la Diadelphie Décandrie , quoiqu’il fût réellement monadelphe. Il offre les caractères suivans : calice cam- panulé, à cinq dents, fendu transver- salement après l’an thèse ; corolle pa- pilionacée , à cinq pétales caducs ; huit à dix étamines réunies en une ♦T. ; ♦ . . ; • \ • * ‘ t ’• • MUL seule gaîne comprimée et qui tombiifi avec le calice; ovaire sessile , sur4r montë rl’iin cfnlr» C I ; n . 1 i monté d’un style filiforme ; légum moniliforme , composé d’un à cin< segmens uniloculaires, monospermeg et indéhiscens; graines comprimées.» réniformes. Ce genre offre la fleuri du liobinia , excepté la monadelphie» des étamines, le fruit des Sophorai et le port des Pterocarpus. Il ne ren- ferme qu’une seule espèce nommée» par Linné fils Mullera moniliformU 4 C’est une Plante à feuilles impari- pinnées , dont les folioles sont ovales,, aiguës, glabres, pétiolulées ; ses fleurs» sont disposées en grappes axillaires» simples et accompagnées de petites» bractées subulées. Elle croît à lai Guiane. Le Coublandia frutescens\ d’Aublet est , selon Richard père „ une Plante imaginaire , puisque sa» description a été faite d’après un» mélange des fleurs du Mullera mo/ii— lifornds avec le feuillage de quelque espèce de Mimosa. Le Mullera verrucosa de Richard et Persoon (Enchirid. , 2,p. 5n) est devenu le type du genre OrmocarpumV de Beauvois et Desvaux. V. ce mot. (G. .N.) 1 * MULLERIE. Mulleria. coxch. Genre établi par Férussac dans le premier volume des Mémoires de la Société d’Histoire Naturelle, pag. 568, à la suite d’une notice qu’il publia sur les Coquilles découvertes par Cailliaud de Nantes. La Coquille qui a servi à l’établissement de ce genre est de la collection du duc de Rivoli ; elle a l’aspect extérieur de l’Ethérie plombée , Lamk., et pourrait se con- fondre avec elle si elle n’était, à ce que dit Férussac, d’uneautre famille, puisqu’elle serait monomyaire , au- rait un ligament marginal semblable à celui des Anodontes ou des Mu- lettes , et aurait une charnière créne- lée à peu près semblable à celle des Crénatules. Elle ne peut être placé dans la famille des Malliacécs de La- marck , à cause de celte disposition singulière du ligament et surtout parce qu’elle se fixe sur les corjis sous-marins à la manière des Hpji MUL es. Voici les caractères que Férus- ic donne à ce genre : coquille adhé- . ?nte , inéquivalve ; valves réunies ar un ligament extérieur, court, la- •ral , et par une charnière sinueuse, (unie de fossettes obliques , dans lesquelles s’emboîtent des proémi- nences correspondantes parmi les nés et les autres par un appendice .gamenteux. Férussac ne donnant ! oint de nom spécifique à l’unique ppècc de ce nouveau genre , nous roposons de la dédier au duc de Ri- oli qui en est possesseur. Mullérie de Rivoli , Mulleria i ivoli , Desh. Coquille à laquelle ■ appliquent les caractères que Fé- ! issac a donnés au genre ; à l’exté- I eur elle offre des lignes sinueuses t concentriques semblables à celles :*s Ethéries ; elles résultent de l’éro- ;■ an des bords des lames dont la Co- mille est composée; elle est d’un vert imrâtre à l’intérieur ; elle a un talon iimblable à celui des Huîtres. Cette coquille est certainement fort sin- nlière, et il serait à souhaiter i te l’on en donnât une bonne figure. (D..H.) ** MULLINGONG. mam. C’est, au jpport du chirurgien anglais Pa- : ck-Hill , le nom que porte, dans la >uvelle-Galles du Sud, l’Oruitho- i ynque roux. (is. G. st.-ii. ) *MULLUS. pois. V. Mulle. MULOT, mam. Espèce du genre ait. V. ce mot. On a quelquefois i indu ce nom aux Campagnols, (b.) «MULOT -VOLANT, mam. V. iËSPERTILloN. ’*MULTIFLORE. bot. phan. Cette ; pression s’emploie pour désigner it une Plante, soit une partie de Plante portant beaucoup de fleurs , imme le pédoncule , par exemple. (A. n.) ’ MULTILOCULAIRE, mole. Nom ; nné aux Coquilles cloisonnées , que ■n nomme aussi Polythalames. ) quille et Mollusque. (d..h.) ’* MULTILOCULAIRE, bot. piian. i dit qu’un ovaire ou un fruit sout MUN *97 multiloculaires , lorsqu’ils* présen- tent un grand nombre de loges. (A. R.) *MULTINERVÉE (feuille), bot. phan. Quand une feuille offre un très-grand nombre de nervures. Cette expression s’emploie généralement par opposition à celle de feuille uninervée , 'et c’est la raison qui fit quelquefois appeler le grand Plan- tain Multineruia. (a. r.) * MULTIPÈDES. crust. Latreille désigne sous ce nom collectif l’ordre des Phyllopodes dans la classe des Crustacés. /V Phyllopodes. (g.) MU L T I V A LV E S. Multiva.lv ia. Moll. Quand on chercha à for- mer des divisions parmi les Mollus- ques, un des premiers caractères qui frappa , fut le nombre des parties constituant l’ensemble de la Coquil- le; de-là les dénominations d’unival- vés , bivalves etmultivalves. Les deux premières dénominations pouvaient rester à la science , mais la dernière a dû rassembler des êtres fort différens; c’est ce que l’on sentit à mesure que les connaissances s’agrandirent. Aussi , on y apporta successivement des changemens. D’Argcnville y avait d’abord fait entrer les Oursins , Linné les réduisit à trois genres, Bruguière en augmenta beaucoup le nombre, et Lainarck les détruisit en remettant dans leurs rapports naturels les êtres qui composaient cette agglomération informe. V. Conchyliologie et Mol- lusques. ’ (D..II.) MULUS. mam. V. Mulet.1 * MUNACADA. pois. V. Lépim- PHIS. MUNCHAUSIE. Munchausia. bot. phan. Linné est l’auteur de ce genre qui appartient à la famille des Salicariées et à la Polyandrie Mo- nogynie. Voici les caractères qu’il lui attribue r calice turbiné, toru- leux extérieurement , persistant , à six divisions très-courtes ; six pé- tales ondulés à onglets filiformes ; étamines nombreuses dont les fdcls sont rassemblés en six faisceaux de 298 MUN Suatre à* cinq étamines chacun , et ont les anthères sont réniformes. Jussieu qui a admis ce genre, dans son Généra Plant arum , en a décrit le fruit de la manière suivante : cap- sule ovée , actionnée par le style , entourée inférieurement par le calice, à six loges et à six valves septifères sur leur milieu, renfermant plusieurs graines planes, ailées, fixées à un placenta central. Ce genre a été réuni au Lagerstrœmia par la plupart des auteurs ; ses différences sont en effet si légères, qu’il est fort douteux qu’on en conserve la séparation. Il a pour type une Plante de la Chine que Murray a nommée Munchausia spe- ciosa , et à laquelle on a proposé d’adjoindre les Lagerstrœmia Re~ gi/iœ et hirsuta qui forment le genre sldamboa de Lamarck. On a encore donné comme synonyme du Mun- chausia le Calyplectus de la dore du Pérou et du Chili ; mais les carac- tères de ce genre tracés par Kunth ( Généra nov. et spec. Plant, œquin., 6 , p. i83, t. 548) nous paraissent présenter quelques différences suffi- santes pour ne pas admettre la fusion de ces genres. V. Calypeecte au Supplément. Le nom de Munchausia a été em- ployé par Heister pour désigner le genre Hibiscus. H. Ketmie. (g..n.) *MUNDIA. bot. phan. Kunth fait du Polygala spinosa de Linné , un genre séparé qu’il caractérise dé la manière suivante : fleurs ren- versées ; calice persistant , irrégu- lier , composé de cinq sépales, les trois extérieurs petits , les inté- rieurs grands et pétaloïdes ; trois pé- tales insérés au-dessous d’un disque hypogynique, irréguliers, caducs ; le supérieur courbé en casque, muni d’une crête dorsale , adné aux deux inférieurs par le moyen du tube des étamines; celui-ci formé par la réu- nion inférieure de sept à huit filets , fendu en avant, terminé par des anthères uniloculaires et baillantes à leur sommet, embrassé par le pétale supérieur ; ovaire à deux loges uni- MUN ovulées; style simple; stigmate coin- > posé de deux lobes; l’un dressé, » l’autre réfléchi ; drupe elliptique, ac- > compagnée à sa base du calice per-I sistant , bi ou plus rarement unilo-, culaire; graine pendante, attachée au-dessous de son sommet , et com-j posée d’un périsperme charnu qui 1 entoure un embryon renversé. L’unique espèce de ce genre croît au! cap de Bonne-Espérance. C’est unAr-i brisseau dont les rameaux nombreux se terminent en manière d’épine,] dont les feuilles sont très-entières ett coriaces , les fleurs axillaires portées! sur des pédoncules accompagnés de} trois bractées à leur base. De Can-t dolle en distingue deux variétés. (a. d. J.) I * MUNDULEA. bot. phan. Sousj ce nom , De Caudolle (Prodrom. Syst. \ Heget., 2, p. 249, et Mém. sur les Lé-1 gurnineuses , p. 266) a établi unei section dans le genre Tephrosia, la- quelle devra peut-être former uni genre distinct, quand les Plantes qui} la composent seront mieux connues.! Elle renferme toutes les espèces dé-*) crites par Roxburgh, dans le Cata- logue des Plantes du jardin de Cal- cutta , sous le nom de Robinia , mais qui sont différentes des vrais Robinia. Ce sout des Arbres ou des Arbris- seaux indigènes de l’Inde-Orientale, à feuilles pennées avec impaire, à fleurs roses ou blanches, disposées en grappes axillaires droites, quel- quefois paniculées. Le calice est pres- que tronqué ou à cinq dents larges, courtes, un peu pointues; les éta- mines sont constamment monadel- phes; le style est glabre, filiforme; les gousses sont très-plancs , et ne s’ouvrent pas facilement à leur ma- turité. (g.. N.) j MUNGO. 5IAM. et îîot. Nom scien- tifique de la Mangouste de l’Inde (/■"'. Civette), et d’un Haricot du même pays. (B-) MUNGOS. bot., phan. Espèce du j genre Ophiorrhize. V. ce mot. (b ) | MUNGUL. ois. Espèce du genre f Gros-Bec. H. ce mot. ) t MU N 1 MUNIS, rot. niAN. V. Chaa. MUNNOZTA. bot. phan. Genre ■ : la famille des Synanthérées , Co- rrobifères de Jussieu et de la Syn- tncsie superflue , L. , établi par uiz et Pavon ( System . Vcget. Jlor. eruv . , p. ig5) cpti lui ont donné nir caractères essentiels : un in- lucre campanulé , composé d’é- illes imbriquées, très-étroites, tui- les ; réceptacle alvéolé , garni de rillettes; akènes tronqués, striés, i rmontés d’une aigrette poilue. Ce rnre se compose de quatre espèces crites par les auteurs de la Flore il Pérou et du Chili , sous les noms ’ Munnozia corymbosa , trinervis , nosissima et lanceolata. Ce sont ss Arbustes tomenteux , à feuilles posées, et qui croissent sur les chers dans les lieux élevés du irou. (g.. N.) .MUNTINGIE. Muntingia. bot. HAN. Genre de la famille desTilia- >es et de la Polyandrie Monogynie , ; ibli par Linné, d’après Plumier, i présentant les caractères suivans : U lice caduc , divisé profondément i cinq ou rarement en sept folioles aies, à préfloraison valvaire ; pè- les en même nombre que les divi- >ns calicinaies, plus longs que cel- ;-ci et égaux entre çux ; étamines •mbreuses , hypogynes et libres, anthères elliptiques, émarginées s deux côtés, biloculaires et longi- dinalement déhiscentes ; ovaire su- ' re , sessile, entouré à la base de ils très-nombreux , à six ou sept Kges pluriovulées ; style nul ; stig- ate persistant, capilé, pyramidal obscurément anguleux ; baie glo- deuse ressemblant à une cerise, nbiliquée par le stigmate, à plu- mrs loges polyspermes ; graines géant dans une pulpe, munis d’un buinen charnu, et d’un petit em- yori. Ce genre, voisin de Vyfpeiba Aublet, ne renferme qu’une seule : pèce , 'Muntingia Calabura , Linn. Jacquin ( Amer . , p. ifi6, t. 107). !t Arbrisseau se trouve dans les îles i iraïbes et sur la côte de Cumana MUR . 399 où les habitons lui donnent le nom de Ma/iaujo. Ses feuilles sont alter- nes, presque sessiles, oblongues, acu- minées , obliques à la base, accom- pagnées de stipules géminées. Les fleurs sont blanches , solitaires , gé- minées ou lernées , cl munies de brac- tées. (G. .N.) MUNT-JAC. mam. Espèce du genre Cerf. K. ce mot. (b.) MUQUEUX ou MUQUEDSE. bept. opii. Espèce du genre Cou- leuvre. V. ce moL (b.) MURADA. pois. ( Delaroche. ) Syn. de Sparus acutifostris aux îles Baléares. V. Spare. (b.) MURÆNA. pois. V. Murène. MURALTA. bot. piian. Adanson (Familles des Plantes, vol. 11, p. 46o) donnait ce nom à un genreformé sur le Clematis cirrhosa, L. Ce genre n’a pas été admis par De Candolle, qui en a seulement constitué une section dans le genre Clematis , à laquelle il a imposé une nouvelle dénomination, celle de Cheiropsis , de peur que la similitude du nom de Muralta avec le Muraltia de Ne cher n’occasionât de la confusion. (g. .N.) *MURALTIE. Muraltia. bot, piian. Genre de la famille des Poly- galées et de la Diadelpliie Octandrie, L., établi par Necker et adopté par De Candolle ( Frodrom . Syst. liât. C^eget., 1 , p . 335) qui l’a ainsi ca- ractérisé : calice glumacé, à cinq sé- pales presque égaux ; corolle à trois pétales soudés, celui du milieu bi- fide à lobes obtus ; huit étamines dont les filets sont soudés inférieu- rement avec les pétales et se divisent supérieurement en dqux faisceaux portant des anthères uniloculaires et déhiscentes au sommet par des pores; ovaire surmonté de quatre cornes ou tubercules: capsule également à quatre cornes ou à quatre tubercu- les, bivalve et biloculaire. Ce genre avait été primitivement établi par Bergius [Flor cap., i85), sous le nom de Heisteria , qui n’a pas été admis , parce qu’il existe un genre de môme- 5oo MUR nom appartenant à une autre famille. V. Ueisterie. Linné , Thunberg , Poiret et Willdenow l’ont confondu avec les Polygala. Le nombre des espèces de Muralties est assez consi- dérable. De Candolle (/oc. cit.) en a décrit vingt- quatre espèces , sans compter treize autres qui ne sont pas assez connues. Ce sont des sous- Ar- brisseaux très-rameux , qui crois- sent tous au cap de Bonne-Espé- rance. Le type du genre est le Mu- ra/lia Heisteria , De Cand. ; Heis- teria pungens, Berg.; Polygala Heis- teria , L. , dont les feuilles sont tri- quètres, épineuses, roides , fascicu- le'es , les fleurs d'un rouge vif, et sessiles. On cultive cette Plante dans les serres de quelques jardins de bo- tanique. (g. .N.) MURE. mole. On donne vulgai- rement ce nom à des Coquilles tu- berculeuses d’une forme assez sem- blable à celle du fruit du Mûrier ; c’est ainsique les Cerithium Morus , Ricinula Morus , Purpura Mansi- iiella , etc., et plusieurs autres Pour- pres , ont reçu ce nom des mar- chands. (D..II.) MURE. bot. ph an. Fruit du Mûrier. On a aussi étendu ce nom dans le midi de la France aux fruits de diverses espèces de Ronces dont les enfans sont fort avides , et dont plusieurs ne laissent pas que d’être agréables. (b.) MURÈNE. Muræna. pots. Genre type delà famille des Anguilliformes, dans l’ordre des Malacoptérygiens Apodes, qui se distingue d’abord par la forme de Serpent de toutes les espèces qui le composent, et dont les caractères sont : opercules petits, en- tourés concentriquement par les rayons , et développés aussi bien qu’eux dans la peau, qui ne s’ouvrent que fort en arrière par un trou ou une espèce de tuyau ; disposition qui, abritant mieux les branchies , permet auxMurènes de demeurer plus long- temps qu’aucun autre Poisson hors de l’eau sans périr; écailles presque in- - MUR sensibles et comme encroûtées dans ^ une peau grasse et épaisse; point de * ventrales ni de cæcums ; ayant l’anus i percé fort en arrière. Toutes les Murènes sont des Pois- 1 sons carnivores et voraces ; et leur chair est en général tendre, blanche et agréable à manger. Leurs yeux sont rands; leurs teintes livides ou sorti- : res; la mucosité qui transsude de, leur peaulesrend difficiles à saisir, et! leur premier aspect inspire une cer- taine horreur. On a de bonne heure senti la nécessité de diviser les Mu- rènes, mais dans les genres ou les répartirent les ichthyologistes , Cu- vier n’a reconnu que les sous-genres suivans , auxquels nous nous arrêtons sur les traces de cet illustre savant. f Anguille , Anguilla. Les An- guilles, rlitCuvier(Règn. Anim. T.n, p. a3o) , se distinguent par le double caractère des nageoires pectorales et, des ouïes s’ouvrant de chaque côté; sous ces nageoires. Leur estomac est un long cul-de-sac, et leur intestin est* à peu près droit; la vessie aérienne, allongée, porte vers son milieu unei: glande propre. La dersale , qui com-i mence à une assez grande distance ern arrière des pectorales, et qui est très- prolongée, se joint à l’anale pour' ne former qu’une nageoire caudale,! pointue, régnant tout autour de la. partie postérieure du corps. * Ayant la mâchoire supérieure plus courte que l’inférieure. L’Anguille vulgaire, Muræna ylnguilla, L. , Gmel. , Syst. Nat. , xiii, . T. i, p. 1 1 55; Bloch, pl. 78; Encycl., Pois.,pl. 24, fig. i. Qui ne connaît l’Anguille? Nous ne perdrons donc point de pages à décrire ce Poisson , mais nous ne le bannirons pas de notre Dictionnaire comme il l’a été de celui des Sciencfcs Naturelles, où l’on trouve dans le vol. xi, en 1816, qu’il en sera question au mot Murène, lorsqu’au mot Murène, dans le tome xxxm , en i8a4 , ü n’en est pas dit un mot. On sait assez que la chair de l’Anguille est savou- reuse, mais iudigeste, qu’on en trouve \ SMUR es individus depuis quelques pouces ;e longueur, jusqu’à trois, quatre, et uême six pieds. Ge sont alors des -ipèces de monstres hideux à voir, ont les mouvemens tortueux rap- fflent avec moins de souplesse ceux es Serpens. Leurs couleurs sont istes ; un brun noirâtre tirant quel- uefois sur le fauve s’étend sur le os, et les parties inférieures du corps L >nt plutôtplombées qu’argentées. La Inucosité dont se couvre la peau est fîritablementdégoûlante. Les mœurs es l’Anguille sont d’ailleurs analo- ! îes à sa tournure suspecte. Nageant v/ec autant de facilité en arrière .l’en avant , le plus souvent ram- înt au fond des mares sur la vase o’elle sillonne; nocturne, sauvage, ( oracè , elle se vautre dans la boue ni semble être son élément, afin d’y isser la saison froide ou pour y sur- prendre sa proie. Par quel malheureux i>ur de force Lacépède a-t-il donc -sayéde peindre l’Anguille dans le yle qu’eût employé le poète le I us amphigouriquement sentimental o)ur tracer le portrait d’une maîtresse Uorable? Ce morceau est certaine- i ent l’un des plus extraordinaires i ai aient jamais été imprimés; nous >i citerons les dix premières lignes , ont la lecture doit suffire pour faire ivrir les yeux à quiconque serait ten- de s’égarer dans une aussi détestable ■ oie. On ne saurait assez signaler de \ ireil 1 es fautes dans les auteurs l’on a proclamés ,probablementsans s avoir lus , comme des modèles de yle , et nous y reviendrons jusqu’à ! : que nul n’y retombe. « Tl est ou d’Animaux, dit donc Lacépède, .. xi , p. 226 , dont on doive : retracer l’image avec autant de aisir que celle de la Murène An- 1 il le ; elle peut être offerte , cette nage gracieuse, et à l’enfance folà- e que la variété des évolutions mise , et à la vive jeunesse que la pidilé des mouvemens enflamme, à la beauté que la grâce, la sou- esse, la légèreté intéressent et sé- îisent; à la sensibilité que les aflec- ons douces et constantes louchent si MUR Soi profondément , et à la philosophie même qui se plaît à contempler et le principe et l’eft’et d’un instinct supé- rieur, etc. , etc.» L’instinct supérieur, les aftections douces et constantes des Anguilles! La chute de trois ou quatre pages composées de six à huit périodes dans ce goût, est que cette Anguille si légère, si gracieuse, et dont on peut offrir l’image à la beau- té que la rapidité des mouvemens en- flamme , etc., « a les nageoires du dos et de l’anus si basses qu’on la confon- drait avec un Serpent, et qu’elle a le museau pointu.» Eu déplorant qu’un homme de talent ait donné de tels exemples de galimatias, nous nous bornerons à dire que l’Anguille vul- gaire se trouve dans les eaux douces vaseuses, mais pures de tout l’uni- vers. Le Gange en fournit; nous en avons trouvé à l’Ile de-Franceou elles deviennent énormes. On nous a as- suré en avoir mangé aux Moluques et au Japon. Le Volga en est tout rempli; les lacs de la Prusse ducale passent pour fournir les plus grosses ; nos mares en sont abondamment peuplées ; l’Islande et le Kamtschatka en fournissentégalement; cellesd’An- gleterre pèsent fréquemment dix- huit livres. Elles ont la vie dure , et peuvent nager encore quelques ins- tans après qu’on les a écorchées; on les trouve parfois à de grandes dis- tances des eaux dans les prairies hu- mides de rosée, rampant, à la ma- nière des Couleuvres, à travers l’her- be , pour passer d’un étang à un autre. Leur chair prend facilement le goût des lieux qu’elles fréquentent. On les voit souvent remonter cer- tains ruisseaux ou rivières en troupes innombrables. Elles descendent très- rarement dans la mer, sur les bords de laquelle on trouve parfois des in- dividus égarés ; ce n’est pas que l’eau salée leur soit contraire, puisque nous en avons vu élever d’immenses quan- tités dans les fosses des marais salans de Lauton, alimentés par le bassin d’Arcachon, et dans lesquels la salure était insupportable. Elles s’y engrais- saient beaucoup, et s’y multipliaient. 3oa MUR Pour peu qu’on creuse un puits ou même un trou dans les Landes aqui- taniques, et qu’il s’y rassemble quel- ques pintes d’eau , des Anguilles ne tardent pas à s’y montrer. Elles s’en- foncent dans le sol humide si celte eau vient. à s’évaporer, pour reparaître dès que l’eau revient. Un a long-temps cru que les Anguilles n’avaient pas de sexes, et qu’elles s’engendraient spon- tanément de la vase. Cependant dès long-temps Rondelet avait fort bien su ce qui en était , et dit que, s’accou- plant à la manière des Serpens , les femelles ne produisaient qu'un petit nombre d’œufs qui éclosaient dans leur corps à la manière de ceux des Vipères , et qu’elles déposaient leurs petits dans la boue. Comme les An- guilles peuvent produire de tels petits plusieurs fois par an, que leur vie atteint, dit-on, jusqu’à un siècle, leur multiplication est extraordinaire, et on les verrait remplir les eaux si les Brochets , les Loutres, les Hérons et les Cigognes n’eu détruisaient une im- mense quantité. A leur tour les An- guilles détruisent beaucoup de Pois- sons; elles vivent dans leur jeunesse de larves, de Lombrics et autres fai- bles Animaux; puis elles attaquent les petits Poissons et les Grenouilles , enfin elles finissent par se jeter sur les Carpes et même sur les Ca- nards qu’elles saisissent parles pâtes quand ils nagent , et qu’elles noyent à la façon des Crocodiles , pour s’en repaître ensuite sous les eaux. Leur pêche est fort productive, et dans certains lieux on en prend assez pour en faire des salaisons. La trop grande chaleur de 1 été, quand elle pénétré dans le fond de leurs retraites, les fait souvent mourir; dans certains étés brûlans, on a vu mourir pres- qu’à la fois les quantités innombra- bles d’ Anguilles qu’on nourrisait dans les lagunes de Venise. Il est probable que plusieurs es- pèces fort distinctes sont confondues avec le Poisson qui nous occupe ; ainsi le Sardiat du département des Landes qu’avait distingué Thore, doit être de nouveau examiné pour MUR occuper une place à part dans les * species ; il est plus comprimé sur les côtes, plus brun et plus grand que : l’Anguille des environs de Paris, et sa peau un peu rugueuse est bien ! plus épaisse. On le trouve dans les! ruisseaux , ou il encombre quelque- fois les écluses des moulins. Le i P IM PER veau , qui a la tête bien plus menue et longue, est encore! une autre Anguille commune à l’ein- | bouchure de la Seine, et qui se re- trouve dans la rivière de Caen , oii elle s’enfonce par bandes nombreu- ses qu’on appelle montée. Le Gui- seau , enfin , dont la chair passe, à Rouen et vers l’embouchure de la j Seine, pour être plus délicate encore que celle des espèces du même genre. d. a. c. , 1 100 , p. 19. On a étendu le nom d’ Anguille à la - plupart des Poissons anguilliformes; : c’est ainsi qu’on a appelé Anguille aveugle la Myxine, Anguille de mer la Murène commune, Anguille de sable l’Ammodyte Appaat, An- guille électrique les Gymnotes, etc. /G tous ces mots. ** Ayant la mâchoire supérieure plus longue. Ou ne connaîl encore qu’une Mu- rène, le Muræna longicollisi le Cuvier, à laquelle ce caractère se puisse appli- quer; c’est celle que Lacépède ( loc. cil. , p. 266) a décrite comme le M\re de l’antiquité, et qu’il a fait figurer sous ce nom (pl. 3, fig. 3). Son mu- seau est fort pointu ; les bords des mâ- choires et le milieu du palais sont garnis de deux ou trois rangées de petites dents égales; deux appendices très-courts et cylindriques sont placés sur la lèvre supérieure. L’unique nageoire, formée de la dorsale et de l’anale tout autour du corps , fort longue, est blanche avec un liséré noir. On la trouve dans la Méditer- ranée. ffCoNGRE, Conger. Les Murènes de ce sous-genre ont comme l’Anguille commune l 'ouverture des ouïes der- rière les pectorales, au-dessus des- quelles commence la dorsale. Leur MUR MUR 5o5 >rps est parfaitement cylindrique, et mâchoire supérieure est plus Ion- ie que l’inférieure. Tous les Côn- es sont marins et véritablement fé- xces. Le Congre commun ou proprement t , Muræna Conge r , L., Gmel., Syst. ;at. T. I, p. il 35; Bloch, pl. 1 55 ; npcycl. , Pois. , pl. a4 , fig. 82 , est la 1 us grande espèce de Murène; il n’est *s rare d’en trouver de six pieds de ng et de huit pouces de diamètre. ■ dus en avons vu pêcher sur les côtes Arcachon qui allaient jusqu’à huit , presqu’à près d’un pied de grosseur, aspect de ces sortes de monstres mimait d’autant plus effrayant, que urs yeux étaient énormes. Leur geoire circonféreucielle blanchâtre, irdée de noir, leur dos d’un cen- é bleuâtre avec des teintes ver- tresou plombées , leur ventre d’un -inc jaunâtre offrent pourtant des nies assez douces. On dit en avoir de deux et même de trois toi- ». Leur agilité égale leur audace; attaquent les plus gros Poissons, dévorent jusqu’à leurs pareils. Ils ingent, disent les pêcheurs du Ife de Gascogne, la chair des mîmes noyés avec une sorte de édilection , et ce qui confirmerait lie idée , c’est que nous avons une s, en disséquant un Congre à la ste de I3uch , tiouvé deux doigts mains dans l’estomac de ce Pois- 1. Ils mangent aussi des Mollus- es , même avec leurs coquilles squ’ils sonl petits, et des Crus- ;és. Leur chair est ferme, blan- 3, très- savoureuse et même sai- ; aussi les anciens l'estimaient- en recherchant particulièrement le des Congres de Sicionnes ; mais tt que ce Pois on paraisse hideux, t qu’il abonde partout, on le musse des bonnes tables ; on en »nd en certains lieux de telles quan- ■s qu’on en fait des salaisons. Le 1 tigre se trouve non-seulement dans ii mers de 1 Europe , mais jusqu’aux 1 : tilles. Nous nous souvenons que 1 is notre grande jeunesse, dans ’(3| î baronie de Sainl-Magne, pos- sédée anciennement par notre famille sur les confins des grandes Landes aquitaniques , à plus de douze lieues de la mer, dans une lagune d’eau pure et douce , profonde mais peu considérable, qui ne put jamais avoir la moindre communication avec la mer, au hameau nommé Braud, nous vîmes pêcher à la seine un Congre véritable de cinq pieds de long. On 11’avait jamais jeté le filet clans cette lagune appelée Lahucau, et l’effroi des paysans fut grand en voyant ce que plusieurs d’entre eux appelaient un Serpent d’eau. Plusieurs tentati- ves pour en reprendre un pareil fu- rent inutiles; mais dix ans plus tard, lorsque la baronie de Saint-Magne était passée à d’autres propriétaires par suite de la révolution , nous eûmes occasion de visiter ce lieu chéri de notre enfance ; le nouveau maître céda au désir que l’auteur de cet article manifesta de faire une par- tie de pêche à Lahucau ; on y porta en charrette’à bœufs un esquif et des filets; au troisième coup de seine on ramena avec quelques Tanches el beaucoup de petits Cyprins, deux Congres, dont l’un avait deux pieds de longueur et l’autre quatre. Plu- sieurs personnes se rappelèrent alors celui que nous y avions vu pê- cher autrefois. Comment des Congres sont-ils venus dans une lagune' de l’intérieur des terres , et comment s’y sonl- ils conservés ? Il serait curieux de vérifier s’il y en existe encore, et si l’on n’en trouverait pas dans d’au- tres eaux douces stagnantes du dé- partement des Landes. Le Congre a la vie très-dure, il se défend contre le pêcheur; s'il mord un objet quel- conque, et que d’un autre côté il se ciamponnepar la queue, il se laisse plutôt arracher la mâchoire que de lâcher prise. Les anciens, et Oppien particulièrement, croyaient qu’il s’ac- couplait à la manière des Ser- pens; ce qui serait très-possible, puis- que l’on a vu que les Anguilles sc reproduisaient par le même mode de génération. B., 10, d. a. c. , 5o6, v., 19. 1 5o4 MUR Le Myre, Muræna Myrus, L. , Gmel., loc. cil. f p. i54. Ce Poisson fut connu des anciens qui le regar- daient comme le mâle de la Murène commune, et Rondelet l’observa fort bien ; mais confondu depuis avec d’autres espèces delà Mediterranée, c’est Risso qui nous l’a fait distinguer parfaitement, mais il ne l’a pas encore figuré. Semblable au Congre com- mun pour la forme , il est cependant plus petit y il est d’ailleurs blanchâtre avec des taches ou points noirs au museau ainsi qu’à la nuque , et une bande foncée transversale sur l’occi- put. On le nomme vulgairement Muro. Forskahl décrit comme une variété de ce Poisson ( , tota cine - rea) une espèce de la mer Rouge qui passe pour vénéneuse. On a vu que la Murène mentionnée et figurée par Lacépède sous ce nom n’était pas elle. Les Murena balearica, Mystax , Cassini , nigra et Strongylodon , que Delaroche , Schneider et Risso ont fait connaître, sont les autres espèces du sous -genre Congre. Ce dernier ichthyologiste a découvert encore d’autres Murènes tout récemment; elles seront décrites dans un bel ou- vrage qu’il va livrer incessamment au public. fit Ophisure , Ophisurus. Les Murènes de ce sous-genre diffèrent des Anguilles en ce que la dorsale et l’anale se terminent avant d’arriver à la queue , qui , de la sorte , se trouve en forme de poinçon et dé- pourvue de nageoire. * Ayant les pectorales de la grandeur des autres Murènes , avec les dents aiguës et tranchantes. Le Serpent de mer, Murçcna Serpe ns , L. , Gmel., lue ■ cil., p. il 33, qu’avait antérieurement fort bien connu et figuré Salvien, p. 57, dépasse souvent deux toises. Il fait le passage, pour les formes , des Pois- sons aux Ophidiens. Il est gros com- me le bras, brun dessus et argenté dessous avec le museau grêle. Il est fort agile; ou le trouve sur les côtes MUR d’Italie, particulièrement des Etats Romains, où il se propage jusque I dans les lagunes de l’intérieur. Ou j compte vingt rayons à la branchios- tège. Le Muræna Ophis de Bloch, pl. 1 54 , et le guttalus de Cuvier, espèce nouvelle de Surinam, doivent se pla-- 1 cer après le Serpent de mer. ** Espèces où les pectorales sont si petites qu’elles ont échappé à cer- tains ichthyologistes, et qui ont les dents obtuses. On doit rapporter à cette section des Ophisures le Colubrin , qui est le Murenophis colubrina, Lacép. , .Pois. : T. v, pl. 19, f. 1 ; la Muræna ma - culosa de 'Cuvier, décrite et figurée mal à propos par Lacépède, T. 11 , > pl. 6, fig. 2 , comme l’Ophis ; et le Muræna fasciata de Thunberg. On trouve dans la relation de Léguât la description d’un Poisson appelé Ser-> pent de mer , que ce voyageur pêcha sur les récifs de l’île Maurice , où il élait exilé, et qui paraît devoir être! placé ici. ff-J-f Murènes proprement dites ; appelées Gymnolhorax par quelques} ichthyologistes. Ces Poissons man- quent entièrement de pectorales; leurs branchies s’ouvrent par de petits trous latéraux ; leurs opercules sont, si minces et leurs rayons branchios- tèges si grêles et tellement cachés sous la peau, que d’habiles natura- listes, dit Cuvier, en ont nié l’exis- tence. Leur estomac est un sac court, et leur vessie aérienne, petite et ovale, est placée vers le haut de l’abdomen. Lacépède a formé de ces Murènes proprement dites trois genres que Cuvier n’a pas même conservés com- me sous-genres , et qui, en effet, ne méritent pas qu’on les adopte : i° Mu* renophis , où la dorsale et l’anale sont bien visibles, etles dents tran- chantes; 20 Gymnomurènes , où l’on n’aperçoit pas de nageoires bien distinctes , et qui ont leurs dents très- petites et serrées; 5° Murènoiilennes, qui répandent beaucoup de mucosité par toute la surface de leur corps* MUR MUR 5o5 ous citerons comme type de ce sous- nre : La Murène commune, Murœna alena, L., Gmel. , Syst. Nat., xnt, . i , p. i]5a; Bloch, pl. i52; la ûte, Encycl. , Pois. , pl. 25 , fig. 79. •ur exprimer la ressemblance de t Animal avec les Serpens, Lacé- deajouta à son nom la terminaison i.-Ais qui signille Serpent en grec, important et restreignant aux ftnguilles le nom de Murène, consa- 2 de toute antiquité pour désigner Poisson qui nous occupe. De tels angemens non motivés en nomen- ilure ne pouvaient être adoptés ; Anguilles ne sont pas moins ser- ntiformes que les autres Murènes, les plus brillantes phrases ne fe- it jamais que des Poissons que la ture créa congénères puissent être, ms une méthode ichthyologique , tarés comme par caprice pour être (i icés à une grande distance les uns autres, sous des noms divers, il définis , et capables de produire plus grande confusion. La Mu- e commune est un Poisson ru- carnassier et vorace. Il a son ips tout diapré de vert et de noir, formes agiles qui ne sont pas sans .gance , mais avec des airs de Rep- qui inspirent un certain effroi ; mœurs sont à peu près celles de t iguille commune, qu’en rappro- la délicatesse de la chair, mais ; habite la mer et les eaux saufnâ- . de ses bords tandis que l’Anguille s’y trouve qu’accidentellemcnt.. icndant la Murène vit et prospè- ans les viviers qu’011 lui prépare , ' 1 rvu qu’on y ménage des retraites ibrcs pour qu’elle s’y puisse sous- re aux ardeurs du jour. Les an- is Romains en élevaient beaucoup r en couvrir leur table. Aussi t-il sorte de contes qu’on ne ive sur ce Poisson dans les livres 'antiquité, oii les modernes vont ire les pêcher tous les jours , s’il permis d’employer cette compa- 1 on , avec plus de soin que les pê~ trs de la Méditerranée n’en met- à prendre aujourd’hui les Mu- rènes, qui sont beaucoup moins es- timées qu’autrefois , et auxquelles il n’est plus de Pollions qui donnent des esclaves à manger. On ne croit plus guère aux Murènes qu’élevait Licinius Grassus , qui venaient à sa voix , ci et qui s’élancaient vers leur maître pour recevoir poliment ce qu’il leur présentait j » mais on peut croire que si Quintus Ilortensius fut grand orateur , d’après le témoignage de Cicéron qui s’y connaissait, il fut eu même temps le plus ridiculement ten- dre des gourmands de l’époque , puis- qu’il pleurait sur ses chères Murènes qui venaient à mourir dans ses vi- viers. Laissant de côté de telles niai- series historiques, et nous bornant à recueillir des faits utiles à con- naître, nous ajouterons seulement à ce que nous avons à dire de la Murène , qu’elle peuple la Médi- terranée, surtout les côtes d’Italie et de Sardaigne. Nous ne l’avons ja- mais observée dans l’étendue des côtes océaniques, depuis la Galice jusqu’à Belle-Ile-en-Mer, ou nous avons eu souvent et assez long-temps occasion d’observer les productions maritimes. U nous est démontré que la Murène décrite par Catesby ( Carol. 2, t. 20 , 21 ), regardée comme une simple va- riété de la Murène dont il s’agit, ainsi que les individus de cette espèce qu’on dit avoir trouvé aux Antilles, sont des Poissons fort différens. Sa* morsure est terrible, et cause souvent des accidens fort graves , ce qui la fait suspecter de venin. Les Murœna reticularis et slfra de Bloch, pl. 4i6 et 417 ; favaginea et punctata de Schneider , pl. io5 et 526; unicolor de Del aroche, Ann. du. Mus.., 1 3 , pl. 25, fig. i5, qui est le Christini de Risso; enfin les Mu reno— p/iis Hauy de Lacépède, T. v, pl. 1 7, U g. 2 ; grisea , pl. 19, fig. 5 , et la Panthérine de Lacépède, sont les au- tres Murènes de cette division. Les Murenophis undata et Stel- la/a de Lacépède , la première repré- sentée sons la fig. 2 de la pl. 19, T. v de son Histoire des Poissons , et la seconde dans Séba , T. 11, pl. 69, fig. TOME xi. 20 5 oG MUR i ; le Murœna sorciic/a de Cuvier , représenté dans le même Sëba , Loc. cit. , fig. 4 , et 1 e Murœna catenata de Bloch, pl. 4i5, sont les Murènes proprement dites, qui ont les dents obtuses, l’estomac plus allongé, et leur vessie natatoire encore plus pe- tite. Risso a fait connaître un Murena Saga qui a les dents menues et ser- rées , avec le museau pointu et la bouche très-peu fendue. Ce savant vient d’ajouter encore de nouvelles espèces de ce sous-genre au catalogue des Poissons méditerranéens. Le Murena Zébra de Schneider , qui est encore une Murène, est le Gymnomurène cerclé de Lacépède , T. v, pl. 19, fig. 4. Sa Murène bleue olivâtre, T. v, p. 653, doit aussi se placer dans cette division. Ce Poisson, rapporté du détroit de Magellan, n’est guère connu que par une phrase de Commcrson , qui le dit être long de quinze à dix-huit pouces, avec les formes du Congre, sans tache, et d’un verdâtre tirant sur l’olive; il est en- veloppé d’une telle mucosité qu’il en est comme formé ; un individu de cette espèce mis dans un flacon d'Alcohol s’y trouva, au bout de deux mois, comme réduit en une masse muqueuse, huileuse et gluante. ttftl Sfhagébranches , Sphage- branchus. Ces Poissons diffèrent des précédeus en ce que les ouvertures des ouïes y sont rapprochées l’une de l’au- tre sous la gorge ; les nageoires ver- ticales ne commencent dans la plu- part à devenir apparentes que vers la queue, mais manquent parfois totale- ment; le museau est avancé et poin- tu. Il en est qui manquent de pec- torales , tels que le Sp/iagebranchus rosira/us de Bloch, pl. 4ig, fig. 2 , dont Risso avait fait son Leptocé- phale de Spallanzani, et le Monop- tère de Lacépède, T. v, p. 139. D’autres en présentent de petits ves- tiges , comme le Sphagcbranc/ius im- berbisàe Delaroche, Ann. du Mus. T. XIII, pl. 2.6, 11g. 18. D’autres enfin sont totalement nus , et ressemblent conséquemment à des Serpens par MUR 1 absence de toute nageoire apparcnleji Ce sont les Murènes dont Lacépède : fait son genre Cécilie , appelé Apté richtc par Duméril; on ne connaî encore dans cette section que la Bran derienne, qui est la Murène aveugle» Murœna ’cœca, Gmel. , Sysl. Nat:, xiii, T. 1, p. 11 35, figurée par De laroche, Ann. du Mus. T. xni, pl[ 21 , fig. 6. f ttttf Synbuanche, Synbranchus, que Lacépède appelait Unibrancha perture, est un sous-genre où le branchies ne communiquent plus ai dehors que par un seul trou perct sous la gorge et commun aux deu côtés. Ces Murènes n’ont pas de peef torales , et leurs nageoires verticale! sont entièrement adipeuses. La têt est grosse et le museau arrondi ; lq dents sont obtuses, les opercules ej ni partie cartilagineux ; les rayons dq ouïes sont forts et au nombre de si* Il n’y a pas de cæcums. Le canal inj p testinal est tout droit, l’estomac s’ej distingue à peine par un peu d’a pleur et une valvule au pylore, en connaît cinq ou six espèces, eut: lesquelles le marmoratus de Bloc! pl. 4i8, est commun dans les m rais et les eaux douces de la Guian où ce Poisson semble représenter n tre Anguille, taudis que 1 ' immac, latus de Bloch , pl. 4ig , qu’on pr tend se trouver à Surinam , se re; contre dans l’Inde , surtout aux env rons de Tranquebar. L’Alabès, que Cuvier regarde ei côre comme un simple sous-genre r Murène, a déjà été décrit comme foi niant un genre particulier au pi «lier tome du présent Dictionnaire Qui croirait que le compilatei Ginelin a grossi le genre Murpn tel qu’il le concevait, de la Syrèt Lacertine , qui n'est pas même u Poisson , mais bien un véritable 13 tracien? ^ Le nom de Murene a quelquefc été confondu avec celui de Marèi ou Morène que porte un Poisse bien différent, aujourd’hui comnu dans certains lacs de la Pornëram où le grand Frédéric les fit natur; Si toc MUR iser, et dont la chair est délicieuse. (B.) MURÈNOBLENNE. pois. (Lacé- 'ède.) F. Murène. MURÈNOIDE. pois. Espèce de 31ennie, dont Lacépède fit un genre. K Beennie. (b.) MÜRENOPHIS. pois. (Lacépède.) Murène. MURENOT. pois. ( Delaroche. ) l’est aux îles Baléares le Murenuphis nicolor, qui rentre dans le sous-gen- ï des Murènes proprement dites. V. lURÈNE. (b.) MURER, bot. phan. L’un des oms vulgaires du Cheiranthus Chei- ’,L. . (b.) MUREX, moue. Klein , dans sa îéthode, avait établi une classe sous itte dénomination qui est scientili- uement employée pour désigner le -enre Rocher. F. ce mot. Cette classe épond assez bien au genre Murex de linné ; il la divise en deux genres : le rremier, Murex frondosus , renferme s Coquilles rameuses ou à longues unes; le second , Murex costosus , imprend seulement celles du même mre qui n’ont pas les varices ar- ées d’épines : ces caractères très-va- jes l’ont porté à réunir dans ces •nres un bon nombre de Coquilles li ne pouvaient y convenir. (d..h.) MURIACITE. min. Ce nom a été aployé par plusieurs minéralogistes, )ur distinguer la Chaux sullatée thydre. V. Chaux. (g..n.) MURIATES. min. chim. On don- it ce nom à un genre de Sels dont in des générateurs était l’Acide uriatique, aujourd’hui nommé Hy- ochlorique. Ces Sels ont, par con- : juent, été nommés Hydrochlorates; us, comme dans plusieurs combi- i isons, l’Acide hydrochlorique perd 1 Hydrogène, qui se porte sur )xigène de la base , le Sel produit un Chlorure, c’est-à-dire l’union Chlore avec la substance métal- ue, ou quelquefois avec son oxide. (O..N.) MUR 3o7 MURIATES OXIGÉNÉS et MURIATES SUROXIGÉNÉS. MIN. chim. C’était ainsi qu’on nom- mait les Sels formés par l’Acide mu- riatique suroxigéné , combiné sur les diverses bases. La nature de cet Acide ayant été mieux connue , on en a changé la dénomination en celle d’ Acide chlorique , et par suite les Sels qu’il produit ont été nommés Chlorates. (g. .N.) MURICAIRE. Mûrie aria. bot. phan. Genre de la famille des Cru- cifères et de la Tétradynamie silicu- leuse , L., établi par Uesvaux (Jour- nal de Botanique , 3 , p. i5g), et ainsi caractérisé : calice à quatre sépales presque dressés, égaux à la base; corolle à quatre pétales entiers et égaux; six étamines tétradynames , dont les filets sont dépourvus de dents; style court surmonté de deux stigmates formant une pointe mousse et conique ; silicule coriace, globu- leuse, indéhiscente, uniloculaire, monosperme, hérissée d’aiguillons ; graine globuleuse , insérée latérale- ment , à cotylédons probablement condupliqués. Ce genre est formé sur une Plante placée parmi les Bunias par Desfontaines , et que Persoon avait réunie à son genre Lælia qui u’a pu être admis tel que l’avait consti- tué ce botaniste. Comme ses cotylé- dons ne sont pas bien connus, c’est avec quelque cloute que De Candolie ( System . Feget. natur ., 2, p. 647) l’a placé dans sa tribu des Zillées , ca- ractérisé par les cotylédons condu- pliqués. Le Muricaria prostrata, Desv., loc. cit. ; Bunias prostrata , Desfont., Fl. yJtlant. 2, p. 76, t. i5o, est une Plante herbacée , dont la racine émet plusieurs tiges couchées, garnies de feuilles pinnatilobées et alternes. Ses fleurs , cle couleur blanche, sont dis- posées en grappes opposées aux feuil- les ou terminales. Cette Plante croît dans le royaume de Tunis, (g.. N.) * MURICÉE. Muricea . i’oeyp. Genre de l’ordre des Gorgoniécs , dans la division dcs'Polyppiers Corli- 3o8 MUR cifères, ayant pour caractères : Po- lypier dendroïde, rameux; axe cor- né , cylindrique, souvent comprimé à l’aisselle des rameaux ; écorce cy- lindrique, d’une épaisseur moyenne; cellules en forme de mamelons sail- lans, épais, couverts d’écailles imbri- quées et hérissées; ouverture étoilée à huit rayons. Ce genre a été établi par Lamouroux (Exp. Mdth. des Po- îyp.) pour le Gor. muricata d’Ellis et Solander; il y rapporte encore une espèce voisine qui n’est peut-être qu’une variété. Nous disons le Gorg. muricata d’Ellis et Solander , parce qu’il ne nous paraît pas certain que le Polypier auquel les autres au- teurs donnent ce nom, appartienne à la même espèce ; au moins n’ont- ils pas fait mention de la structure singulière des cellules dont les pa- rois sont constituées par de petites écailles fusiformes , imbriquées. II est présumable que les auteurs ont réuni sous le nom de Gorg. muricata toutes les espèces à cellules nombreu- ses , éparses , tubuleuses , serrées , ressemblant , comme le dit Pallas , aux cellules du Madrepora muricata , sans distinguer celles qui sont for- mées d’écailles imbriquées, et celles dont la surface est lisse. Sans discu- ter ici si ee_caractère est suffisant pour constituer un genre , nous fe- rons observer que Lamouroux ne rapporte aux Murice’es que les espè- ces qui offrent des écailles imbri- quées; que dans la description de la Gorgone muriquée , Solander et Ellis indiquent positivement ce caractère : Fuit of cylindrical little mouths , which stand erect , and defended by stony spiculœ or spines , et qu’ils ne citent pas de synonymes. La planche 3g d’Esper représente une variété de la Gorgone muriquée où les cellules grossies sont munies d’écailles im- briquées , et qui doit être rapportée , nous pensons, au genre Muricea de Lamouroux ; mais Lamarck rapporte cette figure, quoique avec doute, à sa Gorgone faux-antipale ( Tunicca jjscudo-antipa/es, L.) et cite , égale- ment avec doute, pour sa Gorgone MUR muriquée, la planche 3g a d’Espet, ‘ u qui représente encore une variété de il la Gorgone muriquée, mais dont les| cellules grossies n’indiquent pointai d’écailles. Quand la science possède-' | ra-t-elle une bonne monographie desff Gorgones avec une synonymie criti-- f que assez établie, pour ne plus nous! laisser cette incertitude et cette fluc-i ; tuation que nous éprouvons lorsqueji ■ nous voulons étudier la plupart des; espèces de ce genre intéressant? L'axe; Q des Muricées est légèrement aplati,! a davantage aux bifurcations et auxj ;t' extrémités des rameaux qui sont! presque régulièrement dichotomes.j L’écorce est assez épaisse , de couleur ■ blanche ou jaunâtre, dans l’état det dessiccation , et toute couverte det cellules tubuleuses , petites, serrées ,j éparses , redressées, munie en dehors; y d’écailles fusiformes, imbriquées,; qu’on n’aperçoit distinctement qu’au* moyen d’une loupe. Ces écailles sont| re de grosseurs inégales; les plus volu-t > mineuses, vues au microscope , sont! 1, demi-transparentes et couvertes det ; petites aspérités. Ce genre renferme! ,j les M. spicifera et elongata. (e. t MURICIE. Muricia. bot. piian. Loureiro {Fl. Cochinch., 2, p. 702) a constitué sous ce nom un genre; 1 de la Monœcie Triandrie , L., auquel il a donné les caractères suivans : fleurs monoïques; calice à cinq divi— » sions striées , subulées , égales ; co- rolle à cinq pétales ovales , laucéo lés ; trois étamines dont les filets sont courts , épais , dilatés et soudés par la base; deux anthères à deux lobes écartés , munis d’un appen- dice basilaire , la troisième simple Les fleurs femelles ont un ovaire ovoïde , allongé , surmonté d’un style épais, cylindrique et de trois stig- mates; baie d’un rouge pourpre, uniloculaire , hérissée , contenant plusieurs graines orbiculaires et tu- berculeuses sur leurs bords. Ce genre qui n’a pas encore été placé dans l’une des famille naturelles connues, ne se compose qued’une seule espèce nommée par l’auteur Muricia Cu- hinchinensis. C’est un Arbrisseau à espèces de ce genre sont cultivées .iges grimpantes et munies de vrilles, dans les jardins ; nous mentionnerons * >!es feuilles sont alternes, pétiolées , les suivantes : MUR MUR 009 i labres , veinées, denticulées , et di- isées en cinq lobes, les trois supé- îeurs acuminés, les deux inférieurs dus courts et obtus. Les fleurs d’un aune pâle sont éparses , solitaires , jorlécs sur de longs pédoncules , et nveloppées chacune d’une spathe erdâtre. Cet Arbrisseau croît à la dhine et à la Cochinchine , ou l’on Mûrier noir , Mon/s nigra , L. On ne sait pas encore positivement aujourd’hui quelle a été la patiie primitive de cet Arbre, si commun dans nos jardins. Les uns le font ori- ginaire de la Chine , d’oii il aurait été transporté en Perse et dans l’Asie- Mineure, avant d’arriver en Europe; les autres croient que c’est dans mploie ses baies pour colorer les ali- l’Asie-Mineure qu’il croît naturelle- nens. (g. .N.) ment. Dans nos jardins le Mûrier MnDmrm T,. • 11 noir est un Arbre, de moyenne taille , \fCILR. mole. L Animal des pouvant atteindre celle de vingt-cinq it uie. 1. P . Rocher. (g.) trente pieds. Son tronc est couvert * MURIC1ÏES. moll. Ce nom dé- d’une dc01,'c.e noirâtre. Ses feuilles al- igne dans quelques oryctographcs tomes, pétiolées, sont coidifoimes, les espèces fossiles du genre Rocher, aiouès, dentées en scie, pubescen— 1 Wuiex (b ) tes et rut'es au toucher; elles se di- visent quelquefois en trois ou cinq MURIER. Morus. rot. piian. Gen- lobes plus ou moins profonds. Les e de la famille des Urticées , tribu deux stipules sont opposées, mem- es Artocarpées , et de la Monœcie braneuses , lancéolées et pubescentes. fétrandrie, L., composé d’un assez Les fleurs sontgénéralementdioïques, ;rand nombre d’espèces, originaires et dans les jardins on ne cultive que iu nouveau et de 1 ancien continent, l’individu femelle, sans mâles, parce t offrant pour caractères distinctifs : qu’alors scs fruits sont plus gros et es fleurs unisexuées , monoïques, sans graines. Ces fruits, lorsqu’ils sont arement dioïques , disposées en cha- parvenus à leur maturité complète, ons ovoïdes ou globuleux , ayant un sont ovoïdes , allongés , d’un rouge alice à quatre divisions profondes; pourpre, presque noir , mamelon- es mâles , quatre étamines à filamens nés comme les framboises , mais avec reles , et recourbés vers le centre de celte différence , que leur partie char- a fleur avant son épanouissement; nue est formée par le calice, tandis es femelles , un ovaire libre , un peu que dans le fruit du Framboisier, c’est o m primé , lenticulaire, à une seule le péricarpe lui-même qui est suc- oge monosperme, surmonté de deux culent et charnu. Les fruits du Mû- tigmates linéaires, glanduleux et lier noir, lorsqu’ils sont bien mûrs , pointus sur leur face interne. Le fruit ont une saveur aigrelette , sucrée et e compose du calice persistant dont mucilagineuse. On ne les sert guère es écailles sont devenues charnues sur nos tables , mais en médecine on :t recouvrent le fruit lui-même qui fait avec le suc qu’on en exprime des ?st un akène un peu comprimé , dont boissons rafraîchissantes. On en pré- a graine offre un embryon recourbé, pare aussi un sirop , qu’on emploie lépourvu d’endosperme. Les Mûriers particulièrement dans les inflamma- >ont des Arbres le plus souvent lac- tions légères de la gorge. Le Mûrier escens, portant des feuilles alternes, noir se cultive surtout dans les cours arement opposées, munies de deux ou au voisinage des murs. U est stipules caduques à leur base'. Les du nombre des Arbres que l’on leurs forment des chatons qui tantôt taille rarement. tout axillaires, tantôt terminent les Mûrier bi.anc , Morus alba } L. ; ramifications de la tige. Plusieurs des Lamk., 111., t. 76a, fig., a. Le Mû- 5io MUR ricr blanc, originaire de la Chine, et naturalisé dans les contrées méri- dionales de l’Europe, est un Arbre qui dans sa patrie peut acquérir une hauteur de quarante à cinquante pieds; mais dans nos climats il est rare que le Mûrier blanc s’élève au- delà de vingt-cinq à trente pieds. Ses feuilles alternes et péliolées sont cor- diformes , aiguës, simplement den- tées ou plus ou moins profondément et irrégulièrement lobées; leur face supérieure est glabre et luisante , l’in- férieure est un peu pubescente. Les fleurs sont monoïques , disposées en chatons pédonculés. Les fruits sont semblables à ceux de l’espèce précé- dente , mais blancs. Le Mûrier cultivé produit plu- sieurs variétés , qui se distinguent I)ar la figure, la grandeur, la cou- eur de leurs feuilles, par la gros- seur de leurs fruits et par plusieurs autres caractères d’un ordre infé- rieur. Les variétés principales sont celles que l’on désigne sous les noms de Mûrier feuille rose , Mûrier ro- main, Mûrier grosse reine, Mûrier lan- gue de Boeuf, Mûrier nain, Mûrier lacinié , etc. Mais ces noms des va- riétés ne sont pas les mêmes dans les différentes contrées de la France où l’on cultive le Mûrier. Cet Arbre est fort intéressant , et sa culture est un objet de grande importance dans quelques contrées de la France et de l’Europe méridionale , à cause de ses feuilles qui servent à nourrir les Vers-à-Soie. C’est de la Chine que nous sont venus et le Mûrier blanc et la Chenille précieuse qu’il nourrit. De la Chine ils passèrent successive- ment dans l’Inde, la Perse et l’Asie- Mineure. Sous le règne de Justinien , vers le milieu du sixième siècle , deux moines apportèrent de l’Inde à Cons- tantinople et le Mûrier blanc et des œufs du Ver-à-Soie. La Grèce les re- çut ensuite de la capitale de l’empire d’Oricnt, et le nom de Morée que prit ensuite le Péloponèse , vient, selon quelques auteurs, de l’énorme quan- tité de Mûriers qu’on y 'cultivait alors. En i i3o, Roger, roi de Sicile, ayant MUR conquis la plupart des villes de la Morée, transporta dans son royaume le Mûrier blanc , y introduisit en mê- me temps l’éducation des Vers-à-Soie et les ouvriers propres à mettre en œuvre Je produit de ces Insectes pré- cieux. Ce fut en x4g4, sous le règne de Charles VIII, que quelques sei- gneurs qui avaient accompagné ce pjrince en Italie , rapportèrent de Na- ples des Mûriers blancs , qui fu- rent plantés aux environs de Mon- télimart. Il y a encore peu d’an- nées, qu’on montrait avec un res- pect religieux, ces premiers pieds de Mûriers qui ont enrichi la France d’une branche d’industrie où elle a aujourd’hui peu de rivaux. Non-seu- lement le Mûrier fut cultivé dans le midi de la France, mais Henri IV en fit venir à Paris un grand nombre, qu’on cultiva dans le jardin des Tui- leries, où l’on fonda un établisse- ment destiné à l’éducation des Vers- à-Soie et à la préparation de leur pro- duit. Aujourd'hui il ne reste plus aucun vestige de cette plantation. Pendant long-temps on a cru qu’il fallait au Mûrier blanc une tempé- rature assez élevée pour croître et prospérer. Cependant aujourd’hui cet Arbre est cultivé avec succès dans plusieurs provinces septentrionales ae l’Allemagne , et même jusqu’en Russie où il réussit fort bien. Néan- moins en France on ne le cultive guère en grand et pour l’éducation du Ver-à-Soie , que dans les provinces du centre et du midi jusqu'aux en- virons de Lyon. Mais nous ne dou- tons pas qu’avec des soins on ne puisse facilement l’acclimater dans presque toutes les parties de la Fran- ce , et il serait à désirer que le gou- vernement encourageât les essais qu’on pourrait tenter à cet égard. Le Mûrier blanc n’est pas difficile sur la naturedu terrain. Il peutréussir dans des terres de nature trcs-difFé- rente. Néanmoins la nature du ter- rain et sa situation influent sur le produit du Ver-à-Soie qu’on nourrit avec les feuilles du Mûrier. La soie est d’autant plus fine', plus abon- MUR nte et plus résistante, que les Mû- i 'i's ont crû dans des terrains plus es et plus élevés. Dans le midi de France ou est dans l’habitude de uper chaque année toutes les bran- ues moyennes du Mûrier, afin de fa- lliter le développement d’un plus i and nombre de jeunes rameaux , ni portent des feuilles plus larges et Jl us nombreuses. Les feuilles du Mû- eer noir, comme en général toutes lies des autres espèces du même ;enre, peuvent servir à la nourriture ees Yers-à-Soie. Mais non-seulement 35 s’y plaisent beaucoup moins , rais ils donnent un produit beaucoup nférieur en quantité et en qualité. On cultive encore dans les jardins llusieurs autres espèces de Mûriers ; lies soûl : le Mûrier rouge d’Amé- que , Morus rubra de Michaux ; le '.lûrier de Constantinople , Morus ’onstantinopolitana de Loiret, etc. Le Kûrier de la Chine ou Mûrier à pa- rier forme le genre Broussonetia de IHéritier. B. Broussonetie. (a. h.) On appelle vulgairement Mûrier j e Haie le Rubus fruticosus , L. , et Uurier de Renaud le Rubus cœsius. L Ronce. (b.) * MURIERS, ois. Ou donne collec- . veinent et vulgairement ce nom à ivers Becfigues , Fauvettes et autres etits Oiseaux qu’on prend dans les i.aies où ils s’engraissent vers l’au- omne des fruits de la Ronce ou d’In- tectes , et qui sont recherchés sur ees meilleures tables. (b.) MUPJNS. majvt. Espèces des genres .joir et Yespertilion . V. ces mots. Vicq-d’Azvr et Illiger avaient donné c nom de Murins à une famille de Rongeurs. (b.) * MURMIDIE. Munnidia. i.ns. Reiire de l’ordre des Coléoptères , ection des Pentamères, famille des Jlavicornes , tribu des Byrrhiens , itabli par Leaclx , et dont nous ne connaissons pas les caractères ; il loit avoisiner les Byrrhes et les As- aidiphores. ' (o.) MUR 3j i * MURO. rois. V. Myrjg au mot Anguille de l’article Mubène. MURRAY A. bot. piian. Genre de la famille des Aurantiacéés et de la Décandrie Monogynie, L. , qui présente : un calice petit , quinqué- parti, persistant; cinq pétales con- nivens inférieurement en cloche , étalés à leur sommet ; dix étamines dont les filets, quelquefois légèrement soudés entre eux par leurs bases élar- gies, portent des anthères arrondies; un petit disque à la base de l’ovaire; une baie revêtue d’une écorce mince et ponctuée, divisée intérieurement en deux loges monospermes dont l’une avorte quelquefois; une graine qui sous une tunique épaisse et laineuse offre un embryon droit. On trouve deux espèces de ce genre dans les Indes-Orientales, ainsi qu’à la Chine et au Japon. Ce sont des Arbrisseaux à feuilles pennées avec une impaire, à fleurs disposées en corymbes ou en panicules axillaires ou terminales. L’une d’elles, connue sous le nom de Buis de la Chine , est figurée dans le Voyage aux Indes de Sonnerat ( t. 1 5g ), qui lui donne le nom gé- nérique de Marsauia, Elles portent celui de Chalcas dans la Flore co- chincliinoise de Loureiro. Quelque- fois le nombre des pétales est porté à six , celui des étamines à onze ou douze. (a. d. j.) M U R R II I N E . Murrin a , M Liv- ra , Murrhina. min. Ces noms dési- gnent dans les ouvrages des anciens naturalistes les vases Murrhins , qui étaient fort estimés, et dont la ma- tière paraît avoir été le Spath-fluor. (G. DEL.) *MURSE. rois. Espèce du genre Cyprin. ce mot. (b.) * MURSIE. Mursia. crust. Genre de l’ordre des Décapodes, famille des Brachyures , tribu des Orbiculaircs , établi par Leach et adopté par La- trcillc (Fam. Nat. du Règne Anim.). Ce savant ne donne pas les caractè- res de ce genre qui ne diffère des llépatcs que parce que les pieds- mâchoires extérieurs ont , comme 5ia MUS. ceux des Crabes , leur troisième ar- ticle court, presque carré et échan- cré intérieurement. (g.) MURUCUIA. BOT. phan. Tour- nefort avait déjà séparé des Passiflo- res le Murucuia de Saint-Domingue. Jussieu, dans son Mémoire sur lesPas- sifloi ées (Ann. du Mus., 6, pag. io5), l’a de nouveau considéré comme un genre, qui a été adopté par Persoon. Ce genre ne diffère des vraies Passi- flores que par sa couronne ou nec- taire qui est simple et tubuleuse , au lieu d’être formée de filamens dis- tincts. Mais ce caractère nous paraît trop peu important pour former un genre distinct. V. Passifeoee. Les espèces qui avaient été rapportées à ce genre sont : les Passiflora Muru- cuia, L. ; aurantia, Willd. : et orbi- culaia, Willd. (a. b.) MURUME. bot. phan. Nom de pays du Bot-assus Jlabellifui mis. (b.) MUS. mam. V. Rat. MUSA. bot. phan. V. Bananier. *MUSACÉES. Musaceæ. bot. phan. Famille naturelle de Plantes inonocotylédones , à étamines épigy- nes, ayant pour type le genre Musa ( Bananier ) et offrant les caractères suivans : un calice irrégulier, co- loré , pétaloïde , adhérent avec l’o- vaire, à six divisions, dont trois ex- térieures et trois intérieures; dans le genre Musa , il y a cinq divisions externes réunies ensemble et formant en quelque sorte une lèvre supé- rieure , et une seule division interne et formant une lèvre inférieure. Les étamines sont au nombre de six , insérées à la partie interne des di- visions calycinales ; les anthères sont linéaires, introrses, à deux loges, surmontées en général par un appen- dice membraneux, coloré, pétaloïde, qui est la terminaison du lilet. L’o- vaire est infère , à trois loges con- tenant chacune plusieurs ovules at- tachés à leur angle interne. Dans le genre Ileliconia , on compte un seul ovule, partant du fond de cha- que loge. Le style est simple , ter- MUS miné par un stigmate à trois lobes ou à trois lanières et quelquefois concave. Le fruit est ou une capsule à trois loges polyspermes , s’ou- vrant en trois valves portant cha- cune une cloison sur Je milieu de leur face interne , ou un fruit charnu et indéhiscent. Dans le premier cas, au côté interne de chaque cloison , on trouve les graines qui sont plus ou moins nombreuses, et qui sur cha-? que cloison , appartiennent à deux loges. Ces graines quelquefois portées sur un podosperme , et environnées d une touffe de poils disposés circu- lairement à sa base, se composent d’un tégument quelquefois crustacé, d’un endosperme farineux , conte- nant un embryon axile, allongé et dressé. Les Musacées sont toutes des Plan- tes herbacées et vivaces , dépour- vues de tiges proprement dites , ou ayant un bulbe d’une organisation et d’une forme toute particulière. Ce bulbe est en forme de tige , cylin- ; drique et jusqu’à présent il a été considéré comme une tige ou stipe ; mais nous croyons avoir démontré à l’article Monocotyeédons, que la pré- tendue tige désignée jusqu’à présent sous le nom de stipe, n’est qu’un véri- table bulbe. V. MoNocoTYLÉnoNS. Les feuilles sont longuement pétio- lées, entières , très-grandes , offrant une côte ou nervure médiane très- saillante, d’ou partent des nervures secondaires parallèles et très-peu sail- lantes. Les fleurs, qui sont très-gran- des et souvent ornées des couleurs les plus brillantes, sont réunies par petits groupes , enveloppés chacun dans un spathe monophyllc en forme de carène. Les genres qui forment cette fa- mille sont seulement au nombre de quatre , savoir : Musa , Heliconia , Sfrclilzia et Urania ou Ravenala. Us ont la plus grande affinité avec les Amomées qui n’en diffèrent es- sentiellement quç par leur étamine unique. (a. B.) * MUSANGA. mam. Le Carnas- MUS Lier figuré par Horsfield dans ses oological Researc/ies in Java, sous .'nom de Viverra Husanga, paraît ire le Paradox un/ s typus de Fr. iuvier. K. Paiiadoxure. (is. G. ST. -II.) MUSARAIGNE. Sorex. mam. lenre de Carnassiers Insectivores , oisin par ses rapports naturels de i elui des Desmans , et non moins re- marquable à plusieurs égards. Ses ^ .enls sont ordinairement au nombre l e trente, savoir : douze à la mâchoire ; aférieure eL dix-huit à la supérieure ; nais celle-ci en a quelquefois , comme ; ont remarqué Geoffroy Saint-Hi- piire et Uesmarest, deux de moins, ; e qui réduit le nombre total à vingl- f uit. Le système dentaire des Musa- raignes mérite toute l’attention des jûologisles, soit parce qu’il semble ; îtermédiaire à plusieurs égards entre l elui des véritables Carnassiers ou u es Carnivores et celui des Rongeurs, tt qu’il lie ainsi ces deux familles ; mit à cause de l'extrême difficulté : ne présente son élude, lorsqu’on [hhercne à le ramener à celui des Mammifères normaux. La difficulté ?st même si grande que chacun des Luteurs qui ont tenté de résoudre le jiroblème, a, pour ainsi dire, adopté me solution différente , et qu’il n’y presque aucun rapport entre /•s résultats auxquels ils sont tous ||: rivés. On s’est seulement ac- prdé à voir de véritables molaires ( ans les trois dents qui terminent de 1 laque côté les deux mâchoires ; et , cet égard, leurs couronnes larges l: hérissées de pointes, et surtout i ur ressemblance avec celles des ail- es Insectivores, ne permettent pas l e les méconnaître pour telles. Ces ois molaires, et nous pouvons leur t-onner ce nom sans crainte d’erreur I: sans hésitation , sont précé- dées par de petites dents semblables ir leurs formes à ce qu’on a cou- I imç de nommer fausses molaires , r . qui se trouvent, de chaque côté , l i nombre de deux pour la mâchoire I ffe'rieure , et de cinq, ou quclquc- l «is, comme nous l’avons indiqué, MUS 3i 3 de quatre seulement pour la supé- rieure. Enfin chaque mâchoire est terminée en avant par deux longues dents (une de chaque côté) dont la disposition est très-remarquable : les supérieures sont de forts crochets , terminés en pointes, et présentant, à leur base et en arrière , une den- telure très-prononcée et assez sem- blable , lorsqu’elle est bien entière , aux dents qui la suivent postérieu- rement, ou, ce qui revient au même, assez semblable à une fausse molaire : nous ajouterons que ces crochets sont très-comprimés , et qu’ils peu- vent être comparés à des lames dont les deux faces seraient latérales, et qui ne présenteraient ainsi en avant qu’un bord ou une arête. Il est inutile de dire que, par cette disposition, la face interne de l’un regarde celle de l’autre; mais il est très-important de remarquer qu’elle en est séparée par un petit intervalle vide. Les dents inférieures présentent, comme les supérieures, des caractères très- singuliers ; elles diffèrent d’ailleurs de celles-ci en ce qu’elles sont moins crochues., et surtout en ce qu’elles sont très-proclives , c’est-à-dire di- rigées dans le sens de la ligne alvéo- laire, au lieu de lui être perpendi- culaires. Ces dents, soit à l’une, soit à l’autre mâchoire, ressemblent beau- coup , comme on le voit, aux dents antérieures , ou , comme on les ap- pelle ordinairement , aux incisives des Rongeurs; mais il y a cette dif- férence qu’au lieu d’être séparées par un intervalle plus ou moins con- sidérable de celles qui les suivent en arrière, elles leur sont immé- diatement contiguës, et que les infé- rieures sont même un peu recouver- tes par la partie antérieure des se- condes dents. On voit donc que les dents anté- rieures des Musaraignes sont , par leurs formes et leur disposition , fort différentes des incisives des vérita- bles Carnassiers : néanmoins elles ont été regardées presque générale- ment comme leurs analogues. Quelle détermination doit- on maintenant 3 1 4 MUS adopter à l’égard des dents qui se trouvent intermédiaires entre les pos- térieures ou les molaires, et les an- térieures ou celles qu’on a regardées comme les incisives? Il suffit, pour faire comprendre combien il est dif- ficile de résoudre ce problème, d’in- diquer les solutions admises par les divers auteurs qui se sont occupés de la recherche de leurs rapports. Considérées il y a peu d’années en- core comme des canines , le nom d’incisives latérales a ensuite été pro- posé pour elles , et on le trouve en effet dans un assez grand nombre d’ouvrages : mais cette seconde opi- nion a été , aussi bien que la pre- mière, rejetée par les naturalistes les plus récens ,qui les considèrent com- me de véritables fausses, molaires ; en sorte qu’on les a successivement déterminées, comme canines, com- me incisives et comme molaires , et qu’ainsi , fait bien remarquable, tou- tes les idées qu’il était possible de concevoir à leur égard, ont été tour à tour en faveur. Enfin , au milieu de tant d’incertitudes et de contra- dictions, si l’on essaie , afin de jeter quelque jour sur cette difficile ques- tion , de comparer le système den- taire des Musaraignes à celui de la Taupe chez laquelle les trois sor- tes de dents existent bien distinctes , on obtient encore des résultats qui ne s’accordent complètement avec au- cune des opinions le plus ordinaire- ment admises , comme nous allons le montrer. Nous avons déjà dit que les trois dernières dents des Musa- raignes ressemblent à celles des au- tres Insectivores, et par conséquent de la Taupe , et qu’elles sontainsi de véritables mâchelières : nous voyous ensuite chez celle-ci , de chaque côté de la mâchoire supérieure , qua- tre dents, l’une assez grande et tran- chante, puis deux autres fort pelites, et enfin une autre un peu plus grande. Si maintenant nous venons à exami- ner le genre Sorex , nous retrouvons toutes ces mêmes dents, et presque avec les mêmes formes eL les mêmes proportions : c’est d’ailleurs cxacle- MUS ment le même nombre chez toutes | les Musaraignes qui n’ont que vingt- huit dents, et il n’y a chez les autres i qu’une si légère différence , qu’il est inutile d’insister sur elle. Il semble | donc qu’on ne puisse se refuser à con- sidéi’er comme analogues ces dents que nous venons de trouver si sem- blables chez les Musaraignes et chez la Taupe, et à leur donner dans le premier de ces genres le même nom qu’elles portent dans le second, ce-: lui de fausses molaires. Cette ana- logie peut encore être rendue plus j évidente par d’autres comparaisons avec divers Insectivores ; mais si on l’adopte , il en est une autre qu’il devient également difficile de rejeter, celle de la dent qui suit la grande fausse molaire, soit chez la Taupe, soit chez les Musaraignes, c’est-à- ; dire delà canine de la Taupe, et de ce qu’on nomme l’incisive de la Mu- saraigne : on trouve en effet la plus - grande ressemblance entre elles pour leur forme et leur position ; faits qui tendent tous à faire voir que la dent nommée incisive chez les Musarai- gnes est bien véritablement une ca- nine, et que les véritables incisives manquent dans ce genre. Tels sont les résultats auxquels ou est conduit par l’examen comparatif des dents de la mâchoire supérieure de la Taupe et de celles des Musaraignes : il suf- fira d’ailleurs de rapprocher les in- férieures de celles-ci , pour se con- vaincre que la même chose a lieu à l’une et à l’autre mâchoire. Ces rapports fort curieux , que Geoffroy Saint-Hilaire avait déjà indiqués dans ses cours , nous sem- blent expliquer d’une manière sa- tisfaisante la position très -remar- quable des dents antérieures : leur position , qui se trouve à la mâchoire supérieure entièrement semblable a celle des canines de la Taupe , et la direction de leurs faces tournées en dehors et non pas'en devant, «e semblent-elles pas indiquer en effet des dents appartenant essentielle- ment à la rangée latérale, et deve- nues accidentellement antérieures» MUS rce que, les véritables dents anté- t-eures se trouvant absentes , elles jt pu se rapprocher l’une de l’au- ■3 sur la ligne médiane, comme le «nt , soit chez les êtres normaux , . il chez les Monstres , tous les or- ; nés latéraux , lorsqu’il y a atro- : lie des parties intermédiaires? Les aux canines des Musaraignes ne :nt d’ailleurs pas contiguës : il -ste entre elles un vide qu’on peut .garder comme un vestige de bes- ace occupé dans l’état normal , par 'S incisives. Supposons en effet qu’il liste dans ce vide quelques dents petites qu’on les distingue diffici- esnent sans le secours d’une loupe : lie différence bien peu importante nus donnerait exactement le cas d’un and nombre de Chauve-Souris chez -squelles les canines sont au moins i issi rapprochées que chez les Mu- iiraignes. Ajoutons que ces Cheirop- rres nous présentent souvent eux- l êmcs les caractères dentaires pro- ies à ce dernier genre : il arrive i effet très-fréquemment que les in- aives viennent à tomber, en sorte ite les deux canines, placées, comme > us venons de le dire, presque sur la : ne médiane, se trouvent à la fois edianes et antérieures, à peu près t mine dans ces espèces dont Rafines- ) e a proposé de faire, sous le nom Atalaphe, un genre caractérisé par bsence des incisives aux deux mâ- oires. A ces considérations , nous turrions en ajouter une foule d’a ti- ras , que nous fourniraient l’étude s Marsupiaux , celle des Quadru- unes eux-mêmes, et surtout celle > Rongeurs : mais nous nous écar- ions trop de notre sujet en traitant avec plus de détail une question r’ laquelle nous devons d'ailleurs 'enir dans un autre article (Pr. JRon- ’cjbs). Remarquons toutefois qu’une >ez grave difficulté s’élève contre idées que nous venons de prê- ter. : c’est que dans le genre So- , l’os inlcrmaxillaire est très-éten- et se prolonge de côté tout aü- ’t que les petites dents latérales; qui paraît au surplus égale- MUS 3 1 5 ment contraire à l’opinion de ceux qui admettent des fausses molai- res et des incisives, et que, jus- qu’à ce jour, les anciennes théories n’ont pas mieux que la nouvelle , réussi à expliquer d’une manière par- fiitement satisfaisante. L’examen des membres des Musa- raignes nous offrira moins d’inté- rêt que celui de leur système den- taire : ils sont courts, et le parais- sent encore plus qu’ils ne le sont réellement , parce qu’étant planti- grades , ils se trouvent raccourcis de toute la longueur du métacarpe ou du métatarse. Les pieds sont tous terminés par cinq doigts libres, et entre lesquels on ne voit aucune trace de membranes, même chez les espèces les plus aquatiques : l’in- terne ou le pouce et l’exterïie sont surtout profondément divisés et sus- ceptibles de s’écarter avec beaucoup de facilité des trois intermédiaires. Cette disposition , dans laquelle on retrouve , ainsi que l’a remarqué Geoffroy Saint-Hilaire, quelque chose d’analogue à ce qui a lieu chez plu- sieurs Marsupiaux (les Péramèles et les Phascolomes ) , tient à ce que les phalanges métacarpiennes ou mé- tatarsiennes des doigts latéraux , sont beaucoup plus courtes que celles des intermédiaires qui se4trouvent ainsi moins séparés. Les ongles sont assez courts , mais d’ailleurs pointus, com- primés, crochus et relevés. La plante et la paume sont nues, et ont six tu- bercules , savoir : deux à la base des trois doigts intermédiaires , un à celle du pouce, et deux plus reculés en arrière. La queue, presque toujours plus courte que le corps, est d’ailleurs variable pour sa longueur , sa forme et la nature de ses tégumens : ainsi elle est tantôt velue cl comprimée, presque nue , écailleuse et arrondie. Les organes des sens présentent presque tous des caractères remar- quables, soit par l’extrême richesse de développement ou ils sont arri- vés, soit au contraire par le degré d’alrophie où ils sont tombés. Les narines se prolongent beaucoup au- 3i6 MUS delà des os maxillaires , et forment une petite trompe qui nous repré- sente déjà , mais avec moins de gran- deur , celle des Desmarrs ; et leurs orifices se voient au milieu d’un mulle divisé'sur la ligne médiane par un sillon très - profond. La petite trompe des Musaraignes n’est d’ail- leurs point de même forme que dans le genre Mygale , et ne se dé- tache point du reste de la tête : elle est comparable à un cône fort allongé , dont le sommet corres- pond au mufle , et la base à l’oc- ciput. Les organes du goût sont peu connus : la langue est grosse, de figure à peu près conique , et pointue à son extrémité ; on voit or- dinairement sur sa surface , dans l’endroit ou elle a le plus d’épais- seur, l’empreinte d’un certain nom- bre de sillons qui traversent le pa- lais. L’ouie a beaucoup de finesse chez les Musaraignes, soit à cause de l’organisation de l’oreille interne, soit parce que la conque auditive est le plus souvent membraneuse et très- développée. Ces Quadrupèdes se trou- vent ainsi en rapport avec la plu- part des Chauve-Souris ; ils se rap- prochent également , et d’une ma- nière bien remarquable , de ces mê- mes Animaux , par la faculté qu’ils ont de se rendre sourds à volonté , et de pouvoir ainsi se soustraire au bruit, que, sans cette précaution de la nature, la perfection de leurs or- ganes leur rendrait souvent incom- mode. Les Musaraignes peuvent en effet boucher les orifices de leurs trous auditifs , non plus au moyen du tragus , comme les Chauve-Sou- ris , mais au moyen de l’antitragus : « Cette partie remarquable par sa grandeur, dit Geoffroy Saint- Hi- laire ( Mém. du Muséum, T. i ) , vient se placer au devant du con- duit auditif, comme une porte dans sa baie ; les poils qui en garnissent l’extérieur , sont en outre foulés par l’hélix qui se renverse dessus , et forme là un deuxième feuillet; dou- ble épaisseur qui ne permet ni au son ni à quoi que ce soit de pénétrer dans MUS l’iutérieur de l’oreille. » Enfin l’œil présente ces anomalies si remarqua-j blés qui constituent , on peut presquq le dire , l’état normal pour la faimllo des Carnassiers subterranéens : c’esl véritablement un organe tombé en atrophie; le nerf optique a disparu, les muscles oculomoteurs et tous les nerfs , à l’exception de la branclu ophthalnuque de la cinquième paire manquent également , et le globi lui-même se trouve réduit à un petit point noirâtre que l’on distingue 1 peine. Mais ce qui rend surtout bien digne d’attention cet état rudimen- taire de l’organe de la vision et cetU absence complète du nerf de la pre- mière paire {V. Mammifères), c’esl qu’ils coïncident avec le développe-! nient très-considérable des tuber- cules quadrijumeaux ou lobes opti- ques , parties dont le volume se trouv« ordinairement en rapport avec celui du globe de l’œil et des nerfs ocu- laires , et sur lesquelles s’insère mê| me, lorsqu’il existe , le plus impor-( tant d’entre eux, ou l’optique. Ox conçoit combien ce fait a dû paraîtra anomal , suivant les anciennes théoj ries qui faisaient naître de l’axe céré* bro-spinal tous les nerfs de la vfi animale ; et ce n’est en effet que dan! ces dernières années, que les belle! idées de Serres , sur le développe-j ment excentrique des organes ( TA Mammifères), en ont fourni uml explication satisfaisante. Enfin les Musaraignes sont encon remarquables par leurs glandes oda riférautes , dont on doit la connaist sance à Geoffroy Saint-Hilaire (Mél moire sur les glandes odoriférante des Musaraignes , Mémoires du Mu séum , T. icr). On savait depui long-temps que ces Insectivores ré pandent une odeur très - forte , a qui ressemble à celle du Musc; mai on pensait , d’après Pallas , qui la sécrétion qui la produit, se fai’ sait dans la région anale , comrol cela a lieu chez la plupart des Car! nassiers , et même chez les Desmani Il n’eu est point ainsi dans le gend Sorcx : les glandes odoriférante! MUS i :it situées sur les lianes , un peu is près des jambes de devant que l celles de derrière , et se trouvent usi avoir, par leur position , de l’a- i iogie avec celles de la ligne laté- Le des Poissons, ce Elles se compo- Int, dit Geoffroy ( loc . cit .), de deux lusses distinctes , d’un noyau len- j-ulaire elliptique qui adhère forle- rnt au derme, et qui est en outre rnarquable par son tissu serré, ses ;< décides homogènes et sa teinte ; ocolat; et d'une très-grande quan- leé de points glanduleux répandus i tour , isolés et d’un rouge vif. ïî noyau lenticulaire est opposé à hrête en biseau , qui se voit à l’ex- r’ieur ; ou mieux, c’est dans sa pro- ue substance que se plongent et se rdent les racines des poils coin- •sant cette arête. Il m’a paru que i usieurs de ces racines s’insèrent ÿ:ns un même godet Je n’ai point boerçu de ces porcs ou orifices qu’on r-stingue si facilement à l’œil nu ir ns la Taupe et dans plusieurs es- fees de Rongeurs. Il faut alors ad- mettre que l humeur du musc sé- kétée dans les Musaraignes par tout rppareil glanduleux, arrive fmale- up , soit par leurs formes extérieu- rs , soit par la nature et les couleurs 2 leur pelage, soit même à plusieurs MUS 5x7 égards , parleur organisation intérieu- re, aux petites espèces du genre Rat , dont on les distingue d’ailleurs faci- lement, au premier coup-d’œil, par la forme allongée de leur tête et par leur petite trompe. Les hémisphères cérébraux sont petits et sans circon- volutions; ce qui n’empêche pas que le volume de l’encéphale ne soit assez considérable, ainsi qu’on peut en ju- ger par l’examen de la boîte céré- brale qui a beaucoup de longueur , et qui est même assez élargie dans sa portion postérieure. Les mamelles ne sont guère visibles qu’au temps de la gestation et de l’allaitement. Daubenton en a trouvé dix dans l’espèce qui porte son nom, savoir, la première paire près des cartila- ges des fausses côtes , et les autres près de l’orifice vulvaire ; mais ses recherches , sur deux Musaraignes vulgaires, ne lui ont fait apercevoir que six mamelons placés sur la partie postérieure du ventre. Le rectum et le vagin s’ouvrent très-près l’un de l’autre, et l’anus n’est séparé de la vulve que par une cloison qui s’aper- çoit fort peu à l’extérieur. Le genre Sorex doit être mis au nombre de ceux qu’on a coutume de désigner sous le nom de cosmopo- lites : on le retrouve dans toutes les parties du inonde, et sous presque tous les climats , et on devrait même admettre , suivant les naturalistes américains, que quelques espèces sont communes aux deux conlinens. Nous avons déjà indiqué que les Mu- saraignes n’ont pas toutes le même genre de vie : quelques-unes vivent dans les lieux secs, d’autres se plai- sent dans les prairies humides ou sur les bords des fontaines. Elles se tien- nent ordinairement dans des trous; mais quelques espèces pénètrent aussi dans les greniers à foin et dans les ca- ves ou leur présence se manifeste sou- vent par l’odeur quelles répandent. Elles se nourrissent d Insectes, ainsi que nous l’avons fait voir en décri- vant leurs dents , et elles ressemblent généralement aux petites espèces du genre Rat par leur port et leurs lia- 5 1 8 MUS bitudes , comme par leur extérieur , mais , toutefois , avec cette diffé- rence qu’elles ont beaucoup moins de vivacité. Les Chats les poursui- vent aussi bien que la Souris, mais ds se conlentent de les tuer, et ne les mangent pas, à cause de leur odeur musquée. Enfin , la plupart des espèces de ce genre sont fort petites , et c’est même parmi elles que se trouvent ceux de tous les Mammifères dont le volume est le moindre. Ainsi , celles que nous allons faire connaître sous les noms de Sorex religiosus et de Sorex perso- natus , etcellesqui ont été récemment décrites par Savi et par Lichtenstein sous ceux de Sorex etruscus et de So- rex pulchellus , ont une taille qui sur- passe à peine celle du plus petit des Oiseaux-Mouches , et qui est même inférieure à celle de plusieurs In- sectes. On conçoit combien des Ani- maux d’une aussi extrême petitesse se dérobent aisément aux recherches des naturalistes : aussi la plupart des Musaraignes sont-elles très-peu con- nues , et peut-on présumer qu’il en reste encore un grand nombre à dé- couvrir dans diverses régions, et peut-être même en France. Linné et plusieurs auteurs systé- matiques avaient réuni aux véritables Sorex , plusieurs Quadrupèdes qui ont été depuis reportés dans d’autres gen- res, et quelquefois même dans d’au- tres familles : ainsi le Sorex brasilien- sis est considéré comme ne différant pas du Didelphe Touan ( Dideu- piie), et les quatre Animaux qu’on avait appelés Sorex aquaticus ou fus- cus , S. auratus ou asiaticus , S. crista- tus et S. moschatus , sont devenus les types des quatre genres Scalope , Chry- sochlore , Condylure et Desman. {V . ces mots.) La Musaraigne vulgaire ou Mu- sette , Sorex araneus , L. ; la Musa- raigne, Bulf. T. vin, pl. io; Geoff. St.-IJil., Ann. duMus. T. xvii, est d'un gris brun , plus ou moins roussâ- tre en dessus , avec le dessous cendré , ces deux couleurs se fondant insen- siblement l’une avec l’autre sur les MUS flancs : on trouve des individus chë lesquels le pelage est d’un brun pre$ que pur, et d’autres chez lesquels j est presque fauve. Au reste , la point seule présente les couleurs que nou venons d’indiquer, les poils élan dans presque toute leur longueur soit en dessus, soit en dessous, d’un gris bleuâtre ; caractère qui se retrou-» vc également dans presque toutes lei espèces. Le bout du museau est d’un* nuance un peu plus éclaircie que 1* corps, et il en est de même de la queue , qui est toutefois un peu pluj brunâtre vers sou extrémité, mai* seulement sur une étendue extrême- ment petite. Les oreilles , nues , très- grandes et arrondies, se distinguent très-bien au milieu des poils des par- ties latérales delà tête, qu’elles excè- dent toujours (si ce n'est lorsque l’A- nimal les replie de la manière quq nous avons indiquée). Les dents sont blanches ; les moustaches sont extrêmement allongées , et quelques? unes des soies qui naissent vers l’angle des lèvres , atteignent l’oc-i ciput ; ce qui , du reste , a égale- ment lieu dans les autres espèces. Ls| queue, couverte de poils courts, et m peu près arrondie , a un pouce et de-? mi , ce qui forme à peu près le tier^ de la longueur totale de l’Animal, Le jeune ressemble beaucoup à l’a- dulte ; son pelage est seulement d’uni brun plus pur. Cette espèce présente^, comme nous l’avons vu , quelques variations pour les couleurs de sa» robe. Quelques individus sont aussi» remarquables par leurs flancs dé- pouillés, et présentant un espace nu de forme elliptique et d’une étendue variable : on en voit plusieurs dans les collections du Muséum , où set trouve aussi un Albinos. La Musette est assez commune en France et dans quelques autres parties de l’Europe, et elle existerait aussi aux Etats-Unis, selon Harlan. Elle se trouve ordinai- rement dans les bois où elle se tient cachée dans des troncs d’ Arbres, sous des feuilles , ou dans des trous creusés par d’autres petits Quadru- pèdes : clic vient aussi eu hiver dans MUS s écuries , dans les granges et dans -s cours à fumier, ou on la trouve ■-.sez fréquemment. Il est inutile de i.ontrer combien est peu fondée la i oyancc populaire suivant laquelle u morsure serait venimeuse et très- mgereuse pour le bétail. La Musaraigne de Toscane, So- r\v etruscus , Savi , la plus petite de mtes les espèces d’Europe , a été récemment découverte par Savi ; elle environ un pouce dix lignes du > out du museau à l’origine de la rueue, celle-ci ayant environ un touce. Elle se distingue d’ailleurs paiement par la grandeur de ses ireilles, par sa queue à peu près t'îmblable pour la forme à celle de u Musette , et par son pelage brun- risâtre en dessus, grisâtre en des- sous. Cette jolie espèce, qui habite i Italie, se tient ordinairement sous ees racines et dans les troncs des deux arbres , dans des amas de paille itu de feuilles , et dans les trous des ligues. Elle se plaît, particulièrement tendant la saison froide , dans les tas ce fumier , ou elle trouve à la fois une nourriture abondante et un abri contre le froid. La Musaraigne gentille, Sorex uLchellus , Lichtenstein (Appendice •oologique au Voyage d’Orembourg Boukhara, du colonel deMeyendoi f), ïSt aussi, comine nous l’avons déjà i imarqué , l’une des plus petites es- èces du genre. Elle n’a qu’un pouce ix lignes du bout du museau à l’o- igine de la queue, celle-ci ayant i euflignes. Les flancssont d’unblanc te neige, et le dessus de la tête est un gris clair qui se continue sur le I os en devenant plus foncé , et forme •presque exactement un parallélo- rramme nettement séparé du blanc e la région caudale et des flancs, ku milieu de ce parallélogramme , et égale distance de la nuque et de la ueue , on remarque aussi une tache •lanche. Les oreilles sont d’un gris ’ai'doise , et le museau est très- pointu. Cette jolie espèce a été trou- ée pendant le voyage d’Orembourg Boukhara , dans un désert sa- MUS 319 blonneux, d’oii elle a été envoyée à Berlin par le docteur Eversmann. La Musaraigne masquée, Sorex personatus. Nous décrirons sous ce nom une petite espèce que le voyageur Milbert a rapportée des Etats-Unis, et qui est assez semblable à la Musette par ses proportions et par les cou- leurs de son pelage. Elle est ce- pendant un peu plus brune , princi- palement sur la partie inférieure du dos, sur la croupe et sur la queue. Les oreilles ont à peu près la même forme que chez la Musette, mais elles sont beaucoup plus petites et entièrement cachées dans les poils. La queue, qui est d’un brun foncé en dessus , comme nous l’avons indiqué, et d’un blanc roussâtre en dessous , est terminée par d’assez longs poils d’un brun noirâtre; elle est peu ve- lue et écailleuse en dessous , mais elle paraît tout-à-fait velue en dessus. La gorge et le dessous du corps sont cendrés , et les pales sont d’un rous- sâtre clair. Les dents antérieures sont blanches dans presque toute leur lon- gueur ; mais la pointe des inférieures est noirâtre , et celle des supérieures rougeâtre. Les ongles sont d‘uu blanc jaunâtre, et les moustaches sont de couleur variable. Enfin, et ce der- nier trait, quoique sans importance réelle , doit être noté avec soin parce qu’il peut servir à caractériser l’espè- ce , toute la portion antérieure du mu- seau est, à l’exception de la lèvre, d’un brun noirâtre. Cette espèce a deux pouces du bout du museau à l’origine de la queue , longue elle- même d’un pouce. — Say a donné le nom de Sorex paivus à une petite Mu- saraigne trouvée dans le Missouri, et qui aurait les caractères suivans : pe- lage ccndré-brunâtre en dessus, cen- dré en dessous; oreilles cachées dans le poil; dents antérieures noires, les latérales brunâtres ; pieds blanchâ- tres ; ongles blancs, aigus; queue blanchâtre en dessous, courte, sub- cylindrique , d’une épaisseur moyen- ne, légèrement renflée dans son mi- lieu. Longueur du corps , deux pouces trois huitièmes (mesures anglaises); 3 30 MUS longueur delà queue, trois quarts de pouce. Le Sorex paru us différerait, à plusieurs égards, comme on le voit, de notre Sorex personatus avec lequel il aurait aussi quelques rapports. Mal- heureusement les indications don- nées parles auteurs américains sont trop vagues pour que nous sachions s’il forme réellement une autre es- pèce. La Musaraigne a courte queue , Sorex brevicaudus , Say , n’est encore connue en France, de même que le Sorex parvus , que par les ouvra- ges de Say et de Harlan, mais elle a été décrite d’une manière beaucoup moins incomplète. Le pelage est en dessus d’un noirâtre plombé, et en dessous, d’une nuance assez claire; il est d’ailleurs épais et bien fourni. Les oreilles, de couleur blanche, et entièrement cachées sous le poil , sont très-larges, et ont deux demi-cloi- sons distinctes. Les dents, dont la plupart sont brunâtres , avec le som- met noir , sont au nombre de trente, comme chez le Sorex constrictus. Les incisives supérieures comprimées la- téralement, crochues, sont blanches et séparées à leur base , mais noires et rapprochées à leur sommet. Les faus- ses molaires sont toutes noires à leur sommet, à l’exception de la posté- rieure. Les pieds sont blancs ; les trois doigts intermédiaires sont pres- que égaux , mais les latéraux sont beaucoup plus courts ; les ongles des membres antérieurs son t presq u e a ussi longsquelesdoigts. Enfin la queue est courte, robuste , peu velue, un peu. renflée dans son milieu, déprimée, et à peu près de la longueur des pieds de derrière. Le Sorex brevicaudus a été trouvé dans le Missouri : il est très-bien caractérisé par les propor- tions de sa queue, si les dimensions données par Harlan sont bien exac- tes : car, suivant ce naturaliste ( J'auna americana, p. 28), le corps aurait trois pouces cinq huitièmes (mesures anglaises), et le prolongement caudal , seulement un pouce. La Musaraigne Carrelet, So- rex tetra go nur us , Herm., est à peu MUS près de la même taille que la Mm sette. Elle s’en distingue d’ailleurs fai cilement par la forme de sa queue ; celle-ci , parfaitement carrée , et pré-» sentant quatre faces planes séparée* par des angles très-prononcés , offr« à sa partie inférieure un léger sillon , et se termine tout-à-coup en une poin- te fine , ce qui l’a fait comparer à l’ai-* guille désignée ordinairement sous lq nom de Carrelet. Les oreilles sonf beaucoup plus courtes que chez h Musette, mais non pas entièrement cachées dans les poils, comme elle: le sont dans beaucoup d’espèces. Le pelage est ordinairement noirâtre en dessus et cendré-brun en dessous Tels sont les caractères qu’on assigne ordinairement à la Musaraigne Car- relet ; mais nous avons examiné plu- sieurs individus qui paraissent devoir lui être rapportés , et chez lesquels le noirâtre passe insensiblement auj brun, en même temps que. les flancs varient du brun-grisâtre au gris-bru- nâtre : on aperçoit aussi quelque- fois vers l’œil une petite tache plus pâle que le fond du pelage, et sur le chanfrein, deux petites raies brunâ- tres , l’une transversale sur la base du museau , et l’autre longitudinale sur la ligne médiane. Au reste, il n’est pas certain que tous ces indi- vidus soient de véritables Carre- lets, et en effet, quoiqu’ils aient en- tre eux trop de ressemblance pour que leur distinction spécifique puis- se être regardée comme probable , on peut dire aussi qu’ils sont assez différons pour que la nécessité de leur réunion ne soit pas rigoureuse- ment démontrée. Le Carrelet vit à peu près dans les mêmes lieux que la Musette : on le trouve assez fréquem- ment dans les jardins et dans les grau ges. La Musaraigne Plaron , Daub. ; Sorex constrictus , Hermann , Obs. Zool. ; S ■ cunicularius Bcchst. ; Geoff. St.-Hil. , Annad. du Mus. T. xv J 1 , est de la taille de la Musette, et sa queue est aussi à peu près de la même longueur. Gcollioy Sainl-lli- laire lui assigne les caractères sui- MUS ins : poils droits répandus sur les 1 rtilages du nez, et faisant paraître boutoir plus gros et plus court ; | cilles velues et entièrement cachées lins les poils; boîte cérébrale plus lirge et moins bombée que dans le irrelet ; queue plate, étroite, et i mine étranglée à son origine , épais- i: , renflée et ronde dans son milieu, ■ latie à son extrémité ou les poils se unissent en pointe comme dans un nceau; poil assez long et doux au ucher , noirâtre dans sa plus grande ngueur et roux à sa pointe; ven-i grisâtre; gorge cendrée. A cette 'Scription très-exacte nous n’ajoute-, :ns rien , si ce n’est que le museau : plus clair que le reste de l’Ani- ul, excepté sur la ligne médiane où : remarque , du moins cliez certains iividus , une petite ligne rousse 1 agitudinale. Le Plaron habite l’Eu- ioe, et particulièrement les envi- as de Strasbourg, de Chartres et Albbeville où ont été pris les i ndi— dus décrits par Hermann et Geof- i>y Saiut-liilaire. Harlan affirme que ! te espèce se trouve aussi , de même ee la Musette, aux Etats-Unis, i; mœurs sont peu connues. Les ’t jeunes sujets d’Hermann avaient : trouvés dans une prairie peu éloi- ée d’un ruisseau, par le célèbre jteurGali, alors élève de ce natu- i iste. I ja Musaraigne Leucode , Sorex i'tcodon , a été ainsi nommée par rrmann qui regardait la blancheur i dents antérieures comme un des its caractéristiques de l’espèce. (>; dents ont en effet cette couleur ns le premier âge , mais, suivant offroy Saint-Hilaire, leur pointe unit chez les adultes. La Musarai- h Leucode est delà taille du Pla- i , mais sa queue est un peu plus i rte. Elle se distingue par son dos un , et par ses flancs et son ventre ncs : sa queue, assez semblable îr la forme, à celle de la Musette, , eu dessus , de la couleur du dos , n dessous de celle du ventre. Ses •iludcs ne sont pas connues : Hér- on nous apprend seulement que ■■■ MUS 3 H les individus , types de sa descrip- tion , avaient été pris aux environs de Stunsbourg. La Musaraigne rayée , Sorex U- neatus , Geoff. St.-Hil., Ann. du Mus. T. xvii , est une espèce qui ressem- ble , par les proportions de son corps et de saqueue , au Plaron , mais qui se distingue au premier coup-d’œd de toutes les Musaraignes connues par une ligne blanche s’étendant sur le chanfrein depuis le front jusqu’aux na- rines : sa queue, imparfaitement car- rée , est fortement carenée en dessous, et ses incisives sont brunes à leur ex- trémité. bon pelage est généralement d’un brun noirâtre en dessus , avec le ventre un peu plus pâle et la gorge blanche : enfin , on remarque à l’o- reille une petite tache blanche for- mée par de longs poils naissant de l’intérieur de la conque auriculaire. Cette espèce habite les environs dé Paris où elle paraît très-rare. Ses mœurs ne sont pas connues. La Musaraigne Porte-rame , Ao- rex remifer, Geoff. St. -H., Ann. du Mus. T. xvii , est une espèce assez voisine d(e la précédente, dont elle se distingue d’ailleurs facilement par sa taille ; eile a près de quatre pou- ces de long, sans compter la queue qui a elle-même deux pouces et demi environ , et elle doit ainsi être placée au nombre des plus grandes espèces que possède la France. Son pelage est généralement d’un noir brunâtre ou. d’un brun très-foncé en dessus avec le dessous du corps d’un cendré foncé et la gorge d’un cendré clair, lé- gèrement lavé de roussâtre. On re- marque vers l’oreille une tache dJun blanc roussâtre ; mais cette tache est souvent peu marquée , et ne s’aper- çoit même quelquefois que d’un seul côté. Celte espèce est remarquable par la forme de sa queue exactement carrée dans les deux premiers tiers de sa longueur : «Chaque face estpar- faitement plane, dit Geoffroy , bois celle de dessous qui est sillonnée ; de la fin de ce sillon naît dans l’autre portion une carène qui se prolonge d’autant plus en dessous que la queue TOME XI. 21 MUS s’amincit davantage; celle-ci finit par être comprimée et lout-à-fail plate, eu sorte qu’elle rappelle assez bien dans cet état la forme de certains avi- rons de chaloupe. » C’est, comme on voit, ce dernier caractère qui a valu à la Musaraigne Porte-rame, le nom qui lui a été imposé ; au reste , comme l’a remarqué Geoffroy , «il paraît que toutes les Musaraignes qui vontà l’eau participent plus ou moins de cette or- ganisation , et que c’est cetteconforma- tion plutôt qu’une certaine disposi- tion des poils des doigts , comme on l’avait cru jusqu’ici, qui détermine les habitudes de ces petits Animaux et la préférence qu’ils donnent aux lieux marécageux. » Le Sorex remifer a ordinairement les pâtes d’un blan- châtre sale avec le carpe et une por- tion du tarse roux , et la queue d’un gris brun lavé de roussâtre ; enfin on remarque aux quatre extrémités, des poils rudes naissant de chaque côté des bords du pied et se dirigeant latéralement, de manière à augmen- ter la surface de la paume ou de la plante , et à faciliter ainsi la nata- tion ; ces rangées de poils ou ces brosses sont brunâtres. Tels sont les caractères que présente ordinai- rement la Musaraigne Porte-rame,- et nous avons vu en effet plusieurs individus chez lesquels on les re- trouve tous facilement ; mais nous en avons aussi examiné d’autres qui, en nous offrant les principaux d’entre eux, offraient aussi des différences que nous devons mentionner ici. Les quatre extrémités, les brosses et la queue étaient presque entièrement noires; c’est à peine si l’on apercevait quelques poils blancs avec le secours de la loupe. Le museau paraissait plus allongé, la queue écailleuse et moins velue, le poil un peu moins long, et les dimensions étaient géné- ralemenlun peu moinsconsidérables. La tache auriculaire était d’un blanc pur , et non pas d’un blanc roussâ- tre, et on n’apercevait non plus sur les parties inférieures aucune trace de brunâtre ou de roussâtre ; le dessous du corps était d'un cendré noirâtre, MUS et la gorge d’un cendré pur. Tatf dis que toutes les dents sont près que entièrement blanches chez 1 Musaraigne Porte-rame ordinaire! et qu’on remarque seulement uue li| gèie teinte rosée sur la pointe de , sont de la même couleur que le ms ; la lèvre supérieure et une petite aclie correspondant à l’œil, sont blan- ches ; et il y a également quelques prestiges de la tache auriculaire, mais elle -ci est très-peu visible, et chez •eaucoup d’individus , on ne l’aper- oit pas, ou bien on ne l’aperçoit que i ’un seul côté. Les incisives sont rou- I es dans leur portion terminale, et i îs mains sont généralement brunes avec les doigts blanchâtres. La queue Kessemble beaucoup à celle du Sorex < 5 mi fer; mais elle diffère en ce que sa ice inférieure présente une ligne Hanche très-distincte , et formée à i in extrémité d’assez longs poils , dis- osée d’ailleurs , comme dans l’espèce ;récédenle , en manière d’aviron, .•elle espèce, découverte par Dau- œnlon, a, selon cet illustré nalura- !-ste, trois pouces une ligue du bout ta museau à l’origine de la queue, t :11e ci ayant deux pouces trois li- mes; et Bâillon a trouvé récemment Di individu qui a même environ trois Diuces et demi : au contraire un au- 2 qui existe au Muséum depuis plu- eurs années, n’a pas tout-à fait trois nuces de long; il ressemble du reste urfailement au précédent. La Mu- iraigne de Daubenton a été trouvée i ns les mêmes lieux que la Musa-* :igne Porte-rame, et ces deux es- tees ont les mêmes habitudes. L’in- widu dont nous venons de parler t dernier lieu, a été vu combat- tit pendant plus d’une demi-heure ne Grenouille qu’il avait saisie à la ■ te. IC’est à cette espèce que quelques tteurs ont rapporté la Musaraigne *ssii#e trouvée , il y a quelques ân- es, dans les brèches osseuses de rdaigne, et dont l’existence a été '• vélée à Cuvier par l’examen d’un mérus et de trois dents , « parcel- à peine visibles, dit-il, pour tout : tre qu’un naturaliste, et qui n’en ent pas moins dans un langage très-clair à quel Animal elles ont dû appartenir. » Ces denJs, provenant du côté gauche de la mâchoire supé- rieure, sont colorées à leur sommet, et ont exactement les formes propres au genre Sorex : leur grandeur ré- pond à peu près à celles de la Musa- raigne de Daubenton. Ces débris que leur extrême ténuité n’a pas empêché de traverser les siècles, ont été trou- vés avec des ossemens de Lagomys , de Campagnols et de Lézards. La Musaraigne noire a col- lier blanc, Sorex collaris , Geoff. St.-Hil. , Mém. du Muséum , T. i , est encore une espèce d’Europe : on en doit la connaissance à l’abbé Ma- nesse qui a eu souvent occasion de la voir en Hollande. Elle n’a d’ail- leurs jamais été décrite d’une manière complète , et le nom que lui a donné Geoffroy’ indique les seuls de ses caractères qui soient encore connus. Nous avons cru cependant ne devoir pas l’omettre , puisque son collier blanc la distingue parfaitement de toutes ses congénères. La Musaraigne sacrée , Sorex re- ligion us , Nob. On savait depuis long- temps par les témoignages des anciens , que les Egyptiens honoraient d’un culte les Musaraignes : ce fait curieux est aujourd’hui constaté de la ma- nière la plus authentique par une découverte que vient de faire le sa- vant antiquaire Passalacqua; décou- verte non moins intéressante pour la zoologie que pour l’histoire des coutumes et des mœurs si remar- quables du peuple qui a transmis à l’Europe les lumières des sciences et de la civilisation. Ce voyageur a trouvé dans un tombeau de la Nécro- M usa- : deux polis de Thèbes , vingt-sept raignes embaumées , savoir d’une taille gigantesque, dont nous varierons plus bas, deux assez sem- lables parleurs dimensions et leurs formes à la Musette, mais sur les- quelles nous ne nous arrêterons pas , parce qu’elles n’offrent aucun trait qui puisse permettre de les caracté- riser avec précision, et enfin un grand nombre d’autres, beaucoup plus pc- 21* 324 MUS MUS t i Les encore, parmi lesquelles quel- ques individus se sont trouvés clans un état de conservation assez par- fait , pour qu’il nous ait été possible, après un examen altenlif, de les dé- terminer comme se rapportant à nne espèce encore inconnue, soit à l’état de momie, soit à l’état vivant. La Musa- raigne sacrée , Sorex religiosus ( nous adoptons à son égard le système de nomenclature généralement usité à l’égard de la plupart des Animaux sacrés, tels que l’Ibis), se distin- guera facilement par sa taille à peu près égale à celle de notre So- rex persotiatus ; par sa queue fort longue , et dont l’extrémité pourrait atteindre et peut-être même dépasser l’occiput; par ses oreilles fort déve- loppées , et par son pouce assez court. Ces caractères se voient chez la plu- part des individus rapportés par Pas- salacqua; le suivant, fort digne d’at- tention , ne s’aperçoit d’une manière bien distincte que chez ceux qui se trouvent le mieux conservés : la queue est aussi exactement carrée que chez le Sorex tetra gonur us et Je Sorex remifer ; et ses quatre faces sont , com- me dans ces espèces , séparées par des angles très-saillans. Telle est la Mu- saraigne sacrée dont nous avons déjà fait connaître les principaux caractè- res dans le Catalogue raisonné des an- tiquités égyptiennes de Passalacqua , p. 294. Les notes que ce savant voya- geur a bien voulu nous communiquer, nous apprennent que les divers indi- vidus de cette espèce, et les autres Musaraignes embaumées dont nous a vous parlé, se trouvaient mêlés avec différens Animaux , tels que des Cra- pauds, des Hirondelles, un Hobereau, une petite Couleuvre et un Scarabée, sans qu’aucun d’eux -eût un bandage à part, comme cela a lieu ordinaire- ment. Il est à remarquer que les naturalistes de l’expédition d’Egypte n’ont trouvé dans cette contrée au- cune. Musaraigne , et que toutes celles découvertes jusqu’à ce jour soit en Afrique soit aux Indes , sont , comme on va le voir, de très-grande taille, tan- dis que le Sorex religiosus doit être et de la queue , la région interne ( mis au nombre des plus petites est pères du genre. La Müsakaigne blonde , Sore. flavcsccns, Nob. , est peut-être toutes les espèces de ce genre, cell qu’il est le plus facile de distingue au premier coup-d œil; en effet 1 couleur de son pelage, c’est-à-dir celui de tous les caractères qui est 1 plus apparent, lui est exclusivemer propre. Tout le dessus du corps c de la tête est d’un blond roussâtr d’une nuance fort agréable à l’œil et qui se change sur la face supé rieure de la queue en un cendr roussâtre très-clair. Toutes les pan ties inférieures du corps, de la têt la partie inférieure des membres soi antérieurs soit postérieurs, et le tou de la bouche , sont d’un blanc legt rement cendré. On remarque sur chanfrein , une ligne longitudina brunâtre qui tranche avec la couleu claire de*s parties environnantes de 1 tête. Les dents sontentièrement blar elles , et les ongles sont blanchâtres les oreilles , aussi longues , mais pre portionnellemeDt un peu moins lar ges que celles du Sorex araneus , sor aussi à peu près de celle couleu Cette belle espèce a quatre pouces demi du bout du museau à l’origir de la queue , et celle-ci , plus cour que chez la plupart des Musaraigne dontnousavonsdéjà parlé , n’a qu’ei viron un pouce et demi, c'cst-à-di qu’elle forme le quart de la longuei totale de l’Animal: on y voit que ques longues soies dirigées postériei rement. Les jeunes sujets, lorsqi leur taille n’est encore égale qu celle de notre Musaraigne commune diffèrent des adultes par la nuan« plus foncée des parties supérieur* du corps , et au contraire , par I nuance plus claire des inférieure;* ainsi tout le dessus de la tête, r| corps et de la queue , de même qu les parties externes et supérieures d* membres , sont d’un brun presqr pur, et la ligne du chanfrein est d’n brun noirâtre, tandis que toute région inférieure du corps et le loi MUS • la bouche , sont d’un blanc prcs- : te pur. Ijcs dents sont de meme uleur dans tous les âges. Nous l' ons remarqué chez le jeune, que les treilles blanches à leur base, sont k runes à leur partie supérieure; le kèine système de coloration se rc- f ouvc chez l’adulte , mais il s'aper- çût moins facilement à cause de la •uleur plus claire du fond du pe- Ûge. Nous devons ajouter que la [tic est plus allongée dans cette es- pèce que chez la plupart de ses con- génères. La Musaraigne blonde ha- ll te la Cafrerie et le pays des HoLlen- Is; elle doit être ajoutée à la liste iljà si nombreuse des espèces dont i science est redevable a l’infortuné bïyageur Delalande. ; La Musaraigne de l’Inde, Sorex ► diens , Geotf. St.-Hil., est ainsi dé- i ite par Geoffroy ( Ann. du Mus. T. . vu) :« Longueur du corps, i4o mil- limètres (5 pouces 2 lignes); de la t.aeue, 42 mill.(i p. 6 iig.). Le poil f t partout extrêmement court et . un gris-brun, teint en dessus de 1 »ussâtre , parce que la pointe de Iliaque poil est de cette couleur. 1 ou tes les dents sont blanches. Sa uieue ronde annonce un Animal ter- > stre, et Buffon nous dit en effet que t *tte espèce habite dans les champs, 'où elle se répand quelquefois dans bs maisons. Elle y trahit bientôt sa u résence par l’odeur musquée qu’elle L\ thaïe. » C’est à la suite de cette description que Geoffroy Sainl-Hi- tuirea fait connaître, sous le nom de llusaraigoe du Cap, Sorex capensis, me Musaraigne au sujetdc laquelle il ' exprime ainsi : «Longueur du corps, ‘ ao mill.(3p. 8 l ig.) ; de la queue, i'8 mill. (1 p. 9 lig.) On ne pourrait confondre cette Musaraigne qu’avec u précédente. Elle s’en rapproche • ar la taille , la couleur des dents , la t» inné arrondie et épaisse de la queue, u grandeur et le nu des oreilles cl odeur de musc qu’elle exhale ; mais Ile )araît cependant en différer es- 1 entiellement. Aucune Musaraigne a le museau plus long et plus eflilé, t sa queue, qui n’est que moitié MUS 325 plus courte que le corps , est propor- tionnellement beaucoup plus longue que dans la Musaraigne de l’Inde. Elle est aussi d’une toute autre «011- leur, rousse, qui tranche avec celle du pelage; sa surface est couverte de poils ras cL de quelques soies répan- dues cà et là. Les côtés de la bouche ^ A sont roussâtres. » Le Sorex capensis différerait ainsi du Sorex indiens, i° par la couleur de sa queue; 20 par sa plus grande longueur ; 3° par une taille généralement moins consi- dérable. Or un examen attentif des individus même qui ont servi de ty- pes aux descriptions que nous venons de citer , nous a convaincu que les différences de taille et de proportions que l’on remarque entre eux, tiennent uniquement à des différences dans le mode de préparation employé à l’é- gard de chacun d’eux. Ainsi toutes les parties dans lesquelles les os ont été laissés , et qui , de celle manière , ont conservé leurs dimensions natu- relles, comme les pieds et les mains, sont exactement de même grandeur chez le Sorex capensis et le Sorex in- diens. Ces deux espèces se distin- gueraient donc uniquement par la nuance de la queue qui se trouve être d’un roux vif chez le premier, d’un roux brun chez le second. Mais n’est- il pas possible que celte différence elle-même , d’ailleurs peu pronon- cée, soit seulement l’effet de la vé- tusté et du mauvais étal de conserva- tion de ce dernier, rapporté de l’In- de, il y a un demi-siccle, par le voyageur Sonnerat ? C’est du moins ce qui nous paraît très-probable , et si nous ne donnons pas ce fait comme rigoureusement démontré , du moins nous semble-t-il assez vraisemblable pour que nous nous croyions auto- risé à conclure que le Sorex capensis n’est très-probablement qu’une es- pèce nominale , et doit être rapporté au Sorex indiens. Obscrvous d’ail- leurs que dans une figure de la Mu- saraigne de l’Inde, publiée dans les Supplémens de Bulfon , d’après un individu rapporté par Sonnerat, lo même qui a depuis servi de type à 3a6 MUS MUS la description de Geoffroy Saint- Hilaire, cet Animal est représenté exactement avec les proportions as- signées au Sorex capensis dont il ne paraît différer sous aucun rapport. Enlin , nous ferons une autre remar- que qui vient encore à l’appui de notre opinion. On pourrait objecter que la grande distance qui sépare l’Inde de l'Afrique australe , rend présumable la distinction spécifique des Musaraignes qui se trouvent dans ces deux contrées ; mais , sans répon- dre comme nous le pourrions , en ci- tant l’existence bien constatée de quel- ques espèces sur ces deux points éloi- gnés du globe, nous dirons, à l’égard du Sorex capensis,* que le seul indivi- du que possède le Muséum, a été rap- porté par Péron et Lesueur , de l’Ile- de-France, et non pas du Cap. Ainsi, en admettant que la même espèce se trouve à la fois, et dans l’Afrique australe, et dans l’Inde , son existence constatée sur des points intermédiai- res nous permettrait mieux de conce- voir ce fait. On sait d’ailleurs que la Musaraigne de l’Inde n’est pas seu- lement répandue dans Je continent , mais qu’elle habite aussi Sumatra (Raffles, Trans. Linn. T. viii) et plusieurs autres îles de l’archipel In- dien. Mais deplus,neserail-cepas d’a- près de fausses indications que le Cap auraitété désigné par Geoffroy Saint- Hilaire comme la patrie de l'Animal objet de cet article ? Du moins som- mes-nous porté à croire qu’il y a erreur dans une note communiquée à ce naturaliste par Péron et Lesueur, et oü nous voyons que le Sorex ca- pensis habite les caves, et qu’on se donne au Cap beaucoup desoinspour le détruire, parce qu'il y est extrême- ment incommode, tant pour le dégât qu’il y fait que pour l’odeur qu’il exhale. Celte phrase se rapporterait- elle à notre Musaraigne blonde? ou plutôt contiendrait-elle une fausse indication de lieu ? Et en effet, si la Musaraigne de l’Inde était aussi com- mune au Cap que nous la représente cette remarque, comment concevoir qu’elle soit restée inconnue à Kolbc, à Sparrmann, et généralementà tousies auteurs qui ont décrit les Animaux de l’Afrique australe, et qu’aucun individu n’ait, été rapporté depuis l’expédition du capitaine Baudin, ni par Quoy et Gaimard , ni par Les- son et Garnot , ni même par Dela- lande, ce voyageur qui a enrichi le' Muséum de plus de quatorze mille Animaux, et qui, non moins zélé qu’intrépide, savait mettre autant de patience à recueillir les plus petites espèces , qu’il avait de courage pour se procurer les plus grandes? La Musaraigne géante, Sorex giganteus , IN. , est une espèce con- fondue jusqu’à ce jour avec le Sorex indicus dont elle se rapproche par les couleurs de son pelage, mais dont elle se distingue parfaitement aar deux caractères fort remarqua- ales. Elle a près d’un demi-pied de 'extrémité du museau à l’origine de la queue, et celle-ci a trois pouces et demi environ; c’est-à-dire qu’elle forme à peu près les deux cinquièmes de la longueur totale : au contraire chez le Sorex indiens , le corps a un peu moins de quatre pouces , et la queue a environ un pouce et demi, c’est-à-dire qu’elle forme seulement un peu plus du quart de la longueur totale. Ces différences de taille et de proportions sont très - prononcées , comme on le voit, et il deviendra très-facilede distinguer l’une de l’au- tre les deux espèces de l’Inde : néan- moins, comme elles ont été long- temps confondues , nous ajouterons ici l’indication des figures et des des- criptions qui se rapportent à chacune d’elles. Deux figures très-soignées du Sorex giganteus se trouvent publiées, l’une par Geoffroy dans les Mémoires du Muséum , T. i, sous le nom de Musaraigne de l’Inde , Sorex indicus,- la seconde par Fr. Cuvier dans son Histoire Naturelle des Mammifères , sous le nom de Monjourou , Sorex indicus. Quant aux descriptions du Sorex indicus données (lar Dcsmarcst (Mammalogie) et par Fr. Cuvier (/où. cit. et Dictionn. des Sc. Natur.), elles se rapportent en partie à cette espèce. 1 »* i y i. MUS i partie à l'aulic , ce qui ne pou- lit être autrement, puisque toutes i ux n’avaient point été distinguées, paraît aussi que le nom de Mon- urou, ou bien, pour le conserver tel i l’il existe dans la langue malabare , nom de Mundjourou , appartient en 'inmun aux deux espèces de l’Inde, no fin la grande Musaraigne indi- cée par Geoffroy (dans le Catalogue iÇjà cité de Passalacqua ), et celle )>nt Olivier a figuré le crâne ( Atlas u Voyage en Egypte), ne diffèrent ns, comme nous le verrons plus us, du Sorex gigantens. Quant au ï >rex indiens, il a été, aiusi que dus avons essayé de le démontrer , r.-ux lois décrit par Geoffroy , savoir •. : us le nom de Sorex capensis, et sous îlui de Sorex indiens. On a pu voir i lel motif nous a porté à adopter de éférence le second de ces noms , iiioique l’espèce à laquelle nous le umservons, ne se trouve pas seule- ent dans l’Inde, et qu’elle ne soit us la seule qui habite cette contrée, ai description donnée sous ce dernier Dm est d’ailleurs, ainsi que nous ;h vous dit, faite d’après un indi- i du détérioré et mal préparé, et > nlieut par conséquent quelques er- ! urs. On peut au contraire pren- i e une idée exacte de l’espèce d’a- •ès celle donnée sous le nom de irex capensis , et d’après la planche ni l’accompagne. Enfin la figure ’ la Musaraigne musquée de l’In- :, qui se trouve dans les Supplé- ées de Bufï’on , ï. vu, représente : issi le Sorex indiens, dont elle donne es-bien les formes et les propor- ' ms. Quant à celle qui existe ins l’ouvrage de Peliver (pl. 25, rfr g) sous le nom de Sorex araueus ipensis maxi/nus, et qui a été rap- Jirlée par Geoffroy au Sorex capen- s, nous sommes plus porté à voir u elle notre Sorex Jiaveseens , mais ' ns avoir pour cela d’autre motif frie l’opinion ou nous sommes que premier n’existe pas au Cap. Celte ijure informe ne ressemble pas plus 1 effet au Sorex Jlavcycens qu’au So- x capensis ou indiens,- et sans les MUS &7 formes si remarquables et les carac- tères si prononcés des Musaraignes , il serait même tout-à-fait impossible de reconnaître qu’elle représente une espèce de ce genre. Petiver donne à son Sorex aranens maximus capensis une trompe, au moins égale à celle des Desinans , des membres très-dé- veloppés, et une queue qui surpasse en longueur le coipsl tout entier. La Musaraigne géante vit dans les mêmes lieux que la précédente , ainsi que nous l’ont appris les Catalogues de Leschenault qui avait bien su , par scs propres observations , re- connaître l’existence, dans l’Inde, de deux espèces distinctes : du reste, toutes deux paraissent confondues dans la langue malabare sous le nom de Mondjouroii , et elles ont les mê- mes habitudes. Elles sont communes dans les maisons de Pondichéry ou elles se rendent incommodes par l’o- deur musquéequ'ellesexhalent. Celte odeur est si pénétrante , que si elles passent sur une gargoulette (sorte d’alcarazas) , elles la communiquent à l’eau contenue dans le vase ; et l’on prétend que les Scrpens les fuient et s’éloignent des lieux ou elles se trou- vent. Elles sont nocturnes et font fré- quemment entendre dans leurs cour- ses un petit cri aigu que l’on rend a peu près par la syllabe koiiïk. La Musaraigne géante n’a encore été trouvée que dans l’Inde, ou plu- tôt, l’Inde est la seule contrée où on l’ait trouvée vivante; car il est très- probable qu’on doit rapporter à cette espèce une grande Musaraigne dé- couverte à l’état de momie eu divers lieux de l’Egypte par Olivier et par Passalacqua. Ce dernier, ainsi que nous l’avons déjà dit, a rapporté deux sujets très-bien conservés , et qui viennent d’un tombeau de la Né- cropolis de Tlièb.es , où ou les avait placés avec un grand nombre d’Oi- seaux, de Reptiles et d’insectes, et particulièrement avec plus de vingt individus de celle petite espèce de Sorex que nous avons fait connaître plus hautsous le nom de Iîeligiosvs. Tous ces Animaux se trouvaient mêlés 5j8 MUS ensemble, ainsi que nous l’a appris Passalacqua, sansqu’aucun d’eux eût un bandage à part, selon la coutume ordinaire. Ce l'ait est digne d’atten- tion ; et en effet, Olivier (Voyage en Egypte, T. u) remarque aussi que les Musaraignes qu’il a trouvées dans un des puits des Oiseaux sacrés d’A- quisir , près Memphis , étaient mêlées avec dés coqu il les d’œufs brisés qui ap- pàrlenaient probablement à des Ibis , des graines de Graminées et la tête d’une petite espèce de Rat. Au reste, il existe entre les Musaraignes décou- vertes par Olivier à Aquisir, et celles découvertes par Passalacqua à Thè- bes, la même différence que l’on a dès long- temps remarquée entre les Ibis de Memphis et ceux de Thèbcs. Les individus de Passalacqua sont très- bien conservés, ainsi que nous l’avons dit , tandis qu’Olivier n’a guère trou- vé que des ossemens dont une por- tion était même brisée, comme on peut le voir dans son ouvrage, et particulièrement descrânes, dont il a fait représenter quelques-uns dans son atlas. C’est par un examen atten- tif de ces figures et des individus rapportés par Passalacqua , que nous avons reconnu que la grande Musa- raigne des anciens Egyptiens n’est autre que notre Sorex giganteus. Or , si l’on se rappelle que les natura- listes de l'expédition d’Egypte n’ont, comme nous l’avons dit, trouvé dans cette contrée aucune Musaraigne , et si l’on songe que la taille considé- rable du Sorex giganteus ne lui per- mettait guère de se dérober à des re- cherches continuées pendant plu- sieurs années , il semble difficile de se refuser à admettre que cetleespèce n’existe pas de nos jours en Egypte , à l’état vivant. Nous avions également reconnu , avant d’avoir connaissance de ce fait, que plusieurs des Oiseaux sacrés des anciens Egyptiens, au nom- bre desquels nous citerons l’Ibis blanc lui-même ( Ibis religiosus , Cuv.), se trouvent aujourd’hui uniquement dans l’Inde 5 et une semblable remar- que a aussi été faite au sujet de plu- sieurs Insectes par le célèbre Latreille. MUS Ces faits méritent toute l’atteniiont des naturalistes et des archéologues car ils prouvent rigoureusement , oi* bien qu’une partie des Animaux qu peuplaient l’Egypte dans les tempi anciens , n’existent plus de nos jours dans cette contrée , ou bien que les anciens Egyptiens empruntaient à l’Inde une portion des objets de leur culte. Telle est l’importante question à laquelle conduit l’examen des Ani- maux sacrés de l’antique Egypte question sur laquelle il nenousappar tient pas d’émettre une opinion, e qui ne pourra être résolue que pai celui qui, aux connaissances d’u savant archéologue, réunira les lu- mières d’un profond naturaliste. La Musaraigne a queue de Rat, Sorex myosurus , Pall., Act. de Pé- tersb., 1791 , et Gcoff. St.— Hil . , Ann. du Mus. T. xvxi, est un Anima dont la patrie est inconnue, et qui n’est vraisemblablement qu’une va- riété albine. Elle ressemble beau- coup à la Musaraigne de l’Inde dont elle se rapproche par la forme et 1 grandeur de ses oreilles , et par sa taille ; mais elle paraîtavoir le museau plus court et la queue plus longue, plus épaisse, et couverte de poils moins rapprochés et de soies plus nombreuses. Le pelage est entière- ment blanc. C’est ainsi que Geoffroy caractérise le Sorex myosurus ; mai: Pallas rapporte aussi à cette même espèce une autre Musaraigne dont le pelage est d’un brun noirâtre, et don la queue paraît plus courte. Telles sont les espèces du genr< Sorex assez connues pour qu’il nous soit possible de donner à leur égare quelques détails , et les seules sur les quelles nous croyons devoir nous ar- rêter. Nous nous bornerons en effet, à l’exemple de Geoffroy et de Desma- resl, à mentionner : i° le Sorex mû- ri nus de Java qui doit sans doute être rapportée à l’une des deux es- pèces indiennes que nous avons dé- crites; 20 le Sorex ni in im us , espèc établie sur un passage de Pallas o' cet illustre naturaliste (Yoyag. T. 11 , dit avoir vu une Musaraigne brune à MUS ! ieue ronde et étranglée à la base; i 5 le Sorex cœcutiens de Laxmann , 1 ablie d’après une Musaraigne de ji bérie, trop brièvement décrite pour Mil soit possible de décider si elle i ht être distinguée du Sorex Dau- i ntonii ; 4° le Sorex exilis , trouvé paiement en Sibérie , et qui serait la . us petite de toutes les espèces de ce «'Mire, et conséquemment le moindre ( 3 tous les Mammifères ; 5° le Sorex yjsillus , trouvé par Gmelin dans les .iserts du nord de la Perse, et ni n’est pas, suivant Geoffroy, une isritableMusaraigne; etG0 enfin leiSo rx minutas, Quadrupède entièrement r:ivé de queue , de très-petite taille , 1 dont le museau est excessivement j"olougé. Ce dernier est, suivant [i eoffroy , le même que le Sorex fi ygmæus de Laxmann, et devra, com- e le Sorex pusillus , être séparé des im itables Musaraignes, (is. g. st.-h.) MUSC. MA.M. Espèce du genre Uievrotain. K. ce mot. (b.) ! MUSCA. ins. P'. Mouche. ; MUSCADE, mole. Nom vulgaire uieles marchands donnent à la Bulle ,'mpoule , Bulla Ampulla. (d..h.) MUSCADE, bot. pii an. La graine bj Muscadier. V. ce mot. On a ap- elé Muscade de Para le fruit du ii churim , espèce du genre Laurier. ce mot.- (b.) ! MUSCADIER. My •istica. bot. pian. Genre d’abord placé dans les ) aurinées, mais formant aujourd’hui ï type d’une nouvelle famille que . Brown a désignée sous le nom de I yristicées. V. ce mot. Les caractè- hs du genre Muscadier sont les sui- .iins : ses fleurs sont unisexuées, i ioïques, composées d’un calice glo- uleux monosépale, denté à son som- i et ; les étamines dont le nombre va- i te de colonne au centre de la fleur; -sauthèressontextiorses et s’ouvrent 1 ir un sillon longitudinal. Dans les eurs femelles, le calice est caduc, MUS «29 urcéolé ; l’ovaire libre, à une seule loge contenant un ovule dressé ; le style très-court, surmonté d’un stigmate â deux lobes peu marqués. Le fruit est tantôt charnu et tantôt sec , il s’ouvre naturellement*en deux valves à l’époque de sa maturité. La graine est recouverte par un arille charnu et découpé en un très-grand nombre de lanières étroites et irré- gulières, Les Muscadiers sont des Arbres quelquefois assez élevés, ayant des feuilles alternes, simples, en- tières et pourvues de stipules , per- sistantes et luisantes; des fleurs pe- tites, dioïques, tantôt axillaires et en petit nombre, tantôt réunies en grand nombre et formant une pa- nicule axillaire ou terminale. On doit réunir «à ce genre le Kirola d’Aublet, qui ne diffère des véritables Musca- diers que par ses fleurs disposées en panicule , et ses étamines au nombre de trois seulement. Il faut également y joindrele genre Horsfieldia de Will- denow, qui n’en diffère par aucun caractère. Muscadier aromatique , Myris- tica aromatica , Lamk. , 111. , t. 85^; Myristica officinalis , L. C’est un Arbre d’environ trente pieds de liau-- teur, très -touffu , étayant par son port beaucoup de ressemblance avec un Oranger. Ses feuilles sontalternes, ovales, acuminées , entières, longues de deux à trois pouces , larges d’en- viron un pouce et demi , courtcment pétiolées , coriaces, glabres, d’un vert brillant en dessus, blanchâtres et glauques à leur face inférieure. Les fleurs sont dioïques , disposées en faisceaux pédoncules à l’aisselle des feuilles; chaque faisceau se compose d’en viron quatre ou six fleurs portées sur des pédicellès grêles. Les fleurs mâles ont un calice urcéolé à trois dents ovales, aiguës, pubescentes; neuf ou plus souvent douze étamines soudées ensemble par les filets et par les anthères. Le fruit est une drupe ou noix charnue, pyrifonne, de la gros- seur d’une moyenne pêche, pouvant se rompre en deux valves incomplètes, et rcnlcrmant une seule graine, recoq- 55o MOS verte par un arillc nommé Macis , dé- coupé en lanières charnues et couleur de pourpre vü’, et tirant sur le car- min le plus éclatant. Le tégument île la graine est brunâtre , épais et crus- tacé , et l’amande d’une couleur brune rougeâtre claire, est marbrée intérieurement de veines plus foncées. Le Muscadier est originaire des Moluques, et particulièrement des îles de Banda , où les Hollandais le cultivent en abondance. Il a été trans- porté aux îles de France et de Mas- careigne , en 1770 et 1772, par le Îihilantrope Poivre , auquel nos co- onies doivent l’introduction d’un'si grand nombre de Végétaux précieux. Depuis ce temps il s’y est cultivé avec succès , et en a été transporté à la Guiane-Française et dans quel- ques-unes des Antilles. Il paraît que le Muscadier se plaît de préfé- rence dans les terrains frais et à l’ombre d’autres Arbres. Il est en toutes saisons chargé à la fois de fleurs et de fruits dans tous les états ; ces fruits demandent neuf mois pour parvenir à leur maturité com- plète. Comme il ne faut qu’un indivi- du mâle pour féconder cent femelles, et qu’on ne peut les distinguer que quand ils sont en fleurs , ce qui n’ar- rive qu’au bout de sept ou huit ans , la culture du Muscadier offrait sous ce rapport un très-grand inconvénient. On doit donc savoir beaucoup de gré à Joseph Hubert, riche habitant de Mascaraigne, pour le procédé sûr et expéditif qu’il a inventé. Il consiste à greffer, au bout de deux ou trois ans, tous les jeunes plants de Muscadier avec du Muscadier femelle. Par ce moyen, il existe un rameau mâle qui féconde tous les autres immanquable- ment, et l’on épargne beaucoup de temps outre qu’on ne perd pas de terrain occupé par des individus qui ne donneraient aucun produit ; l’on hâte d’ailleurs la récolte d’un ou deux ans, et la floraison des mâles coïn- cide avéc celle des femelles , ce qui n’arrive pas toujours dans les pieds de sexes séparés. La Noix-Muscade est un objet de MUS commerce assez important. Ou l’em- ploie surloutcomme aromate, et peu comme médicament. Elle a une odeur et une saveur fortes , piquantes , aro- matiques et agréables; celle du Macis est plus agréable , parce qu’elle est moins poivrée. La Muscade contient deux sortes d’huiles; l’une grasse et fixe, l’autre volatile. La substance connue sous le nom d'huile de Mus- cade est un mélange de ces deux huiles , qu’on retire par expression. Muscadier porte-suif, Myristica sebifera , Lamie.; Virola sebifera , Auhlet, Guian. , 2 , p. go4 , t. 345. C’est un Arbre qui acquiert quelque- fois une grande hauteur, et qui croît dans la Guiane. Ses feuilles alternes, oblougues , aiguës, entières, sont vertes à leur face supérieure, et cou- vertes inférieurement d’un duvet court et ferrugineux. Les fleurs sont extrêmement petites , dioïques , fer- rugineuses , disposées en grappes ra- meuses et axillaires. Les fruits sont globuleux, de la grosseur d’une petite prune, presque secs, et s’ouvrant en deux valves. Les graines de cette espèce contiennent une huile grasse et solide, que l’on en retire par le moyen de l’eau bouillante. On eu compose des chandelles dont on fait communément usage daus les pays où cet Arbre croît naturellement, (a. r.) MUSCADIN ou MUSCARDIN. mam. Espèce du genre Loir. V. ce mot. («•) MUSCADÏNÈ. bot. pii an. Nom vulgaire et de pays du Vitis vcirucosa . V. Vigne. (b. J MUSCARDIN VOLANT, mam. (Daubenton.) Espèce du genre Ves- pertilion. Tr . ce mot. (b.) MUSCARÏ. bot. MAN. Genre de la famille des Asphodëlées et de lillexandrie Monogynie , L. , établi par Tournefort , puis réuni au ITya- cinthus par Linné. Rétabli par Mil- ler , Desfontaincs et De Candollc, il est ainsi caractérisé essentiellement : fiérigone ovoïde , renflé dans son mi- | leu , resserré en grelot, à six dents; MUS .{ étamines insérées sur le milieu | i tube du périgone ; capsule à trois igles très-saillans. Ce genre est as- i distingué, par son port, du IJya- nthus dont il diffère d’ailleurs par ■ structure de son périanthe et de sa i psule. .Les espèces de Muscari , en petit ombre, sont pour la plupart in- ,gèues du bassin de la Mediterra- ■e. Ce sont d’assez jolies petites antes bulbeuses, à fleurs bleues ou dettes , agréablement odoriféran- u. Deux seulement croissent dans ■ Europe tempérée; ce sont les Mus- ri comositm , et M. racemosum de i lier. On trouve très-abondamment ; ns les lieux cultivés, la première ? ces Plantes, jusque sur les ver- ras océaniques. Elle a une tige nue, lindrique , lisse et haute de trois rjuatre décimètres; ses feuilles sont td ica les, longues, un peu épaisses i planes supérieurement ; les fleurs, .in bleu rougeâtre, sont disposées i un épi fort long et lâche dans sa irtie inférieure; les pédoncules in- i leurs qui soutiennent les fleurs rtilessont très-ouverts et de même valeur que la tige; les supérieurs nt redressés, colorés, fort longs, | supportent des fleurs stériles. La :onde, moins brillante par sa cou- itr, ayant les corolles d’un brun folâtre. Je Muscari par excellence,' Oit principalement en France, en j pagne, en Sicile et en Gi èce , dans l> lieux secs, et parfume l’air. ‘ (G. .N.} ** MUSCARIA. bot. piian. C’est' nom d’un des nombreux genres •blis par Haworth {Saxifrag. Enu- 'ratio , p. 56) aux dépens du genre xifraga de Linné. Il est , selon . auteur, essentiellement carac- isé par son ovaire infère, dé- if.md supérieurement; par ses sty- divergens à stigmates en for- ■: de spatules, et par ses pétales 'oits, distans et jaunes. L’auteur ce groupe qu’il est bien difficile 1 idmeltre comme genre distinct, y nprend des espèces herbacées, pé- ris, en gazon ,; à feuilles entières, MUS 53i ou trifides linéaires. Ce sont les Saxi- frega rnuscoides, Jacq. ; S. cespitosa, L. ; S. acaulis , Seringe ; S. magel- lanica, Pers. ; S. moschcita , Sternb. ; et S. apkylla , Sternb. On pourrait y réunir encore plusieurs autres es- pèces , si ce genre méritait d’être adopté. (g.. N.) MUSCAT, bot. piian. Variété de Raisins. (b.) MUSCATELLA. bot. piian. ( C. Bauliin.) Syn. d ' Adoxa Moschatel- lina , L. (b.) MUSCI et MUSCUS. BOT. CRYPT. V. Mousses. MU S CIC A P A. ois. V. Gobe- Mouche. * MUSCIDA. zool.? (Grateloup.) V. ArthbodiÉes et Mycodermes. MUSCIDES. Muscides. ins. Tribu de l’ordre des Diptères, famille des Athéricères, établie par Latreille , et ne renfermant qu’une partie du grand genre Musca de Linné. .La- treille lui donne pour caractères : antennes de deux ou trois articles , le plus souvent de trois , le dernier en forme de palette, inarticulé , avec une soie simple ou plumeuse sur le dos, près de sa base; une trompe très - distincte , grande ou moyenne, membraneuse, rétractile, terminée par deux grandes lèvres, coudée , retirée entièrement , lors- qu’elle est en repos, dans la cavité buc- cale , et renfermant dans une gouttiè- re supérieure un suçoir de deux soies. Les Muscides qui correspondent au genre Mouche des premiers ouvrages de Fabricius , ont éprouvé beaucoup de modifications depuis cet auteur; plusieurs savaus entomologistes ont travaillé cette tribu , mais malgré tous ces travaux, son étude est en- core tort difficile , et les caractères des genres qu’on y a établis sont peu tran- chés et souvent minutieux. Fallcn , entre autres , s’étant plus dirigé dans sa méthode, d’après les ailes que d’a- près l’examen des parties de la bou- che, et les rapports des métamor- phoses , a divisé les Muscides en cinq 35s MUS familles. Ainsi il n’a conservé dans «a famille des Muscides , que les gen- res Ocyptère, Tachine, Mouche et Lispc; sa famille des Scalomyzides est formée des genres Scatumyza [Musca scyba/aria), el Cordylura ( M. puùera), L. Ses Orlalides embrassent les divisions des Garpomyzes, des Dolichocères , et une partie des Go- nocéphales de Latreille. La famille des Micromyzides comprend les gen- res Jïeleomiza ( Musca serr ata ) , L. , Copromiza , Madiza, Gymnomyza , Piop/iila ( Musca casei) , L.; Dipsa , Phillomyza , Oscinis , si gromyza , Phylomyza et Trineura ( Phora ), Latr. Enfin sa famille des Hydro- myzides comprend les genres Calo- bata , Ochtera, Ephidra, Notldopliila. et Dulichopus. K. tous ces mots. Le port des Muscides est en général le même que celui de la Mouche domes- tique. Ces Insectes ont la tête hémi- sphérique , leurs yeux sont grands et à réseau, et on aperçoit entre eux, et au-dessus du front, trois petits yeux lisses très-distincts. Le front présente , de chaque côté , une fos- sette pour recevoir les antennes; il est ordinairement plus membraneux que le derrière de la tête. Les anten- nes sont le plus souvent inclinées et plus courtes que la tête; leur dernier article, qui a la forme d'une palette de ligure variée, est ordinairement plus grand que les autres; il porte, près de son articulation, une soie ou une aigrette dorsale ; le corselet des Muscides est cylindrique et d’un seul segment apparent; leurs ailes sont grandes, horizontales; les balanciers sont courts, avec les cuillerons fort grands dans plusieurs. Les pâtes ont deux crochets et deux pelottcs dans lesquelles il existe un organe pneu- matique propre à faire le vide, et permettant à ces Insectes de marcher sur les corps les plus polis et dans toutes les positions. Les jambes de beaucoup sont épineuses; l’abdomen est ovalaire, triangulaire ou oblong ; quelquefois il est cylindrique , d’au- tres lois il s’aplatit. {/accouplement des Muscides est MUS assez simple; cependant celui de U Mouche domestique présente uni particularité assez remarquable : U femelle de cette espèce , au lieu de recevoir l’organe du mâle, intro-* duit au contraire dans son corpj un long tube charnu dans une fenui qu’il a au derrière; ordinairement oq voit les mâles s’élancer sur le corp$ des femelles, et les solliciter à l’ac- couplement; mais il n’a lieu qui quand celles-ci y sont disposées; or voit alors ces Insectes joints ensem- ble et volant ainsi l’un sur l’autre Les œufs des Muscides sont très-pe- tits et en très-grand nombre eue; presque toutes les espèces; elles le déposent ordinairement dans les ma tières tant animales que végétales er putréfaction. Il n’y a qu’une seul espèce du genre Mouche qui soit vi- vipare et qui ponde des larves toute formées. Les larves des Muscides si nourrissent des matières dans les quelles les œufs ont été déposés celles qui vivent sur la chair er accélèrent la corruption en y for- mant un grand nombre de cavités il en est beaucoup qui vivent dan: le fumier, dans la terre grasse , etc Les Champignons , les feuilles , le: graines et les fruits nourrissent ur grand nombre de larves de Mouches ces larves sont apodes, allongées, e ordinairement cylindriques ; elle: sont molles et flexibles , le devant d< leur corps est pointu et conique , e leur partie postérieure est grosse e arrondie. Elles ont une tête molle e charnue qui est garnie de deux cro chets écailleux; ils sont accompagné; quelquefois de mamelons et d’uni sorte de langue propre^ à rece- voir les sucs nutritifs : il n’y a point d’yeux. Les stigmates sont au nom-* brc de quatre ordinairement ; deua sont situés sur le premier anneau , cj on pourrait les prendre au premiel abord pour des yeux ; les autres son: placés au milieu d’une plaque exil culaire, souvent écailleuse, termi- nant le dernier anneau ; les chair de son contour peuvent enveloppe comme une bourse ces organes, ci MUS i npêcher l'introduction. îles hu- curs ou des matières nuisibles: telquefois chaque stigmate est coin- Asé de trois petites fentes' rapp ro- uées. Ces larves ne quittent point nr peau pour se métamorphoser ; tle peau se durcit , devient écail- use, et forme le cocon dans lequel nymphe passe un certain temps ant de se métamorphoser et de de- mie Insecte ailé. Cette coque est en néral d’une couleur marron ou un brun rougeâtre : elle est à peu nés aussi grosse antérieurement que intérieurement ; avant que la larve soit métamorphosée en nymphe uns cette coque, elle prend la figure uune boule allongée à laquelle on ne oit aucune partie distincte; ce n’est ne quelque temps après que cette ■ouïe se développe et prend la figure une nymphéa laquelle on voit tou- t-s les parties extérieures de l’Insecte :rfait; ces nymphes restent plus ou ooins long- temps dans cet état, selon ne la saison est plus ou moins fa- 0 rable à leur développement ; enfin J nsecte parfait sort de sa coque après 1 voir brisée et fait sauter, avec sa tête ui se gonlle à cet effet , une portion : son enveloppe ; à la sortie les ailes knlplissées, chiffonnées et si cour- -> qu’elles paraissent être des moi- i ions ; mais bientôt elles s’étendent , : viennent planes et unies ; l’Insecte :» agite légèrement, il prend son ;sor, voltige dans l’air, et cherche * întot à remplir les fonctions pour nquelles la nature l’a formé. Qu él- ues espèces de Mouches, et surtout Mouche domestique , sont sujettes une maladie très-remarquable et ont. on ne connaît pas la cause. Leur ntre enfle d’une manière considé- ible , les anneaux se déboîtent, et > 5 pièces qui les recouvrent s’éloi- 1 1 en t les unes des autres. Dans cet “it leur ventre est rempli d’une iatière grasse, onctueuse, d’une 1 uleur blanche. Celte matière pé- tre la peau et s’accumule sur la rfaçe du corps. Les Mouches atla- ées de cette maladie s’accrochent ec leurs pales sur les murailles et MUS 33^ dans d’autres lieux, et on les trouve mortes dans cet état. On voit aussi très-souvent les cadavres de plusieurs petites Mouches suspendus aux filets des étamines des fleurs du Lau- rier-Rose ( Neriurn O/eander), et on avait cru que ces Diptères étaient empoisonnés par celte fleur; mais il est bien reconnu qu’ils ont été collés aux filets ou ils adhèrent par une liqueur visqueuse qui suinte de ces parties , et qu’ils y ont péri ne pouvant plus s’en détacher. D’autres Mouches, trompées par l’odeur ca- davéreuse qu’exhale le Gouet- Ser- pentaire ( Arum Dracunculus) , vont y déposer leurs œufs, croyant le faire dans de la chair en putréfaction. Les Muscides renferment actuel- lement un assez grand nombre de genres ; Latreille divise cette tribu ainsi qu’il suit : ! • f Des ailes. 1. Les Cryptogastres , Cryptogas- trœ. Ecusson recouvrant tout le dessus de l’abdomen. Genre : CÉlyphe ( Dalinan. ) 2. Les Créopliiles, Creophilœ. Guiderons grands , recouvrant en majeure partie les balanciers. Ailes le plus souvent écartées. A. Côtés de la tête non prolon- gés en manière de cornes portant les yeux. cl. Ailes écartées. * Antennes allongées ou de lon- gueur moyenne. Genres : Echinomyie , Ociptère ( Eryotrix , Exorisie , Cylindromye , Maig. ), Mouche. ** Antennes de moitié au moins plus courtes que la face de la lôte. Genres : Piiasie, Triciiopode , Idie , Métopie , Méeanopiiore. fL. Ailes couchées sur le corps. Genre : Lispe. B. Côtés de la tète prolongés en cornes portant les yeux. Genre : Achias. 354 MUS MDS 5. Les Carpomyzes , Cûrpomyzce. Cuillerons petits; balanciers nus; ailes écartées , vibratilcs ; • antennes toujours courtes. Genres : Pratystome , Téphrite, Dictie, Dacus, Micropèze. 4. Les Dolichocères , Dolichocej’ce. Guillerons petits; balanciers nus; ailes ordinairement couchées sur le corps; antennes de la longueur au moins de la face de la tête. Genres: Loxocère , La.uxa.nie, SÉPEDON, TÉTANOCÈRE. 5. Les Gouocéphales , Gonoce- phalœ. Cuillèrons petits ; balanciers nus; ailes couchées; antennes plus courtes que la face de la tête; tête, vue eu dessus, plane , presque triangulaire. Genres : Otite , Oscine , Caeo- eate , Nerius. 6. Les Scathophiles , Scathophilœ. Guillerons petits ; balanciers nus; ailes couchées sur le corps; antennes plus courtes que la face de la tête. Tête presque globuleuse ou trans- verse. A. Yeux et antennes situés à l’ex- trémité de deux prolongemens laté- raux, et en forme de cornes. Genre : Diopsis. B. Tête non prolongée de chaque côté en manière de cornes, portant les yeux et les antennes. ol. Antennes insérées entre les yeux. * Pieds antérieurs ravisseurs. Genres : Ochtère. ** Tous les pieds simplement am- bulatoires. Genres : Anthomyie , Mosirre, ScATIIOPIIAGE, TlIYRÉOPHORE, SpHÆ- rocère. Dans cette division se clas- sent probablement les genres Ropa- lomcra et Tirnia de Wiedmann. 0.. Antennes insérées près de la cavité buccale. Genre : Piiore. ff Point d’ailes. 7 . Les Aptères , Jlpterœ. Genre : Carnus. Robineau Desvoidy , docteur ci médecine , qui préparait depuis long temps un travail sur les Muscides vient de le présentera l’Académie de Sciences, et il en a été fait un rap port très-avantageux par Blainvill dans la séance du lundi 2 octobr 1826. Dans ce nouveau travail, la fa mille des Muscides est érigée en 01 dre sous le nom de Myodaires, l’auteur, subdivisant son ordre ei familles, conserve le nom de Muscide à celle qui renferme le genre Mouch dont le type est le Musca domeslict de Linné. Nous entrerons dans quel ques détails sur cette nouvelle classi- fication des Mouches, au mot Myo daires , auquel nous renvoyons, (g. * MUSCIPETA. cis. (Cuvier. ) V MoüCHEROERE. MUSCIPULA. bot. phan. Nonj scientifiquement spécifique d’un Dionée , donné à des Silènes ains qu’à d’autres Végétaux , sur quel ques parties desquelles les Mouche trouvent la mort en s’y collant pa les pâtes. (b.) MUSCLES, anat. Les Muscle sont des organes charnus , irrilables contractiles , composés de fibres d’ordinaire fixés à des parties soli- des par l’intermédiaire de tendons 01 d’aponévroses. Il y a production d( mouvement partout ou se trouven des Muscles : ce sont dés organes mo- teurs par excellence. Mais on ren- contre des mouvemens en des orga- nes et chez des Animaux ou les Mus- cles ne sont pas appréciables. Les Po Jypes,les Infusoires, les Radia ires ou des mouvemens sensibles , et néan- moins l’existence de leurs Muscles es un problème que nos observations le: plus assidues ne peuvent résoudre Dans les Animaux veftebrés, certains organes où rien de musculeux ne} s’observe, sont doués de mouvemens MUS ès -manifestes : le scrotum' et les lésiculçs séminales des Mammifères , i crête des Oiseaux, les parties com- k osées de tissu érectile sont dans ce is , aussi bien que les feuilles de la rensitive et les organes sexuels de teaucoup de Plantes. En vain Tour- cefort a voulu démontrer des Mus- : les dans les parties irritables des ’égétaux , personne n’a partagé son : rfeur , fruit de ses premières études ’analorniste et de médecin. Tout Muscle est composé de fibres, iversement colorées, selon l’ordre de Animal , plus ou moins ridées selon u’il agit peu ou beaucoup. Ces fi- res sont liées par du tissu cellulai- e; dont la laxité varie selon leur . rce et leur fonction. Elles reçoivent e?s vaisseaux; elles sont abreuvées e2 sang ou de lymphe; elles sont ani- i des par des nerfs dont l’existence a Liliçlquefois été contestée ; enfin elles terminent en s’entrelaçant fibres t fibres, ou en s’unissant à des or- unes tendineux attachés à des par- tes solides. i II y a des Muscles soumis à la blonté, il en est d’autres entiè- ’ ment soustraits à son empire. Les f uselés volontaires sont ceux des eembres et du corps qui exécutent mouvemens de déplacement exi- ■ s par les besoins de la nutrition , n qui s’exercent pour la culture des ifférens arts. Mais ces mouvemens int bien moins volontaires encore r 'instinctifs ; presque toujouis ils i tlieu à notre insu ; ils s’exécutent ■ esque tous, nous parlons des mouve- i ms mis en jeu pour les preiners be- dns, aussi ponctuellement chez les limaux que chez l’Homme, malgré noble origine. Mais l’Homme re- muait le pouvoir et l’énergie de sa i lonté dans la faculté qu’il a , et qu’il ■seul, d’arrêter ou de modifier ces ouvemeusquel’instinct est habitué diriger. Et c’est à cet empire sans irncs de la volonté , c’est à cette ex- mc docilité des Muscles que sont s tous nos arts, toutes nos ma- ires , toutes nos industries admira- is, qui fout rivaliser les produc- MUS 555 lions de l’Homme avec les produc- tions de la nature. Il est des Muscles que la volonté n’influence qu’accidcntellement , ce sont IcsMuscles delarcspiration. Nuit et jour, sans cesse, mais non sans relâ- che, ils agissent. Que la volonté veille ou s’assoupisse, leur jeu n’en éprouve que d’imperceptibles changemens; cependant la volonté les gouverne , car elle peut les accélérer, les ralen- tir, les modifier diversement, les ar- rêter même dans leur jeu, presque jusqu’à ce degré où la mort survien- drait par leur inaction. Des mouve- mens tout-à-fait involontaires, c’est le mouvement du cœur ; c’est le mou- vement de l’estomac et des intestins. Celui de la vessie est en partie volon- taire. L’estomac agit toujours à notre insu : ce mouvement même, nous ne l’apprécions que par ses ef- fets. Le cœur agit sans repos, sans intervalle , depuis la première exis- tence du fœtus animal jusqu’à la mort consommée. Ces mouvemens involontaires loin d’être relatifs à la force totale de l’individu , sont d’au- tant plus marqués que la faiblesse est réellement plus grande. C’est dans les extrêmes faiblesses, dans les éva- nouissemens, que l’action du cœur et de l’estomac est plus manifeste. Il y a des palpitations , et souvent des voinissemens dans la syncope, et après les pertes excessives de sang ou d’autres humeurs. Le cœur bat plus énergiquement , et l’estomac rejette tout ce dont il est rempli dans la plupart des attaques d’apoplexie. A l’instant du sommeil tous les Mus- cles se convulsionnent légèrement , surtout les Muscles volontaires, qui éprouvent une espèce de tressaille- ment. Quand la vie est près de finir, les Muscles de la poitrine, de l’estomac de la matrice, de la vessie et des in- testins éprouvent des convulsions remarquables, principalement clans l’agonie des maladies aiguës; mais tout cela est involontaire et non res- senti. Les mouvemens musculaires ne sont donc pas tous ni toujours pro- portionnés à l’énergie de la vie ni 536 MUS au développement de la sensibilité. Rien ne développe les Muscles , ni ne les colore et ne les fortifie comme l’exercice. Ils, sont plus pâles et plus mous dans le premier âge et chez les Animaux femelles; plus huileux dans les Animaux aquatiques; plus durs , plus noirs et plus putrescibles dans les espèces carnivores. Souvent on voit chez le même Animal, des Muscles qui tiennent de deux espèces et de deux âges. Ainsi les Muscles de l’aile des Oi- seaux ressemblent rarement aux Mus- cles des cuisses : ceux des ailes sont plus développés , plus colorés et plus nourrissans, si l’Oiseau est sauvage et aérien; c’est le contraire s’il esL ter- restre et apprivoisé : l’aile de la Per- drix ressemble, pour la qualité de ses Muscles , à la cuisse des Oiseaux de basse-cour. L’action des Muscles volontaires est intermittente; le sommeil con- siste surtout dans leur repos. C’est précisément le temps ou les Mus- cles involontaires agissent davan- tage : le cœur 11e se repose que pendant les évanouissemens ; le dia- phragme , que dans la syncope et l’asphyxie; l’estomac n’a de relâche que durant la diète des maladies ai- gues, ou l’abstinence volontaire ou forcée. La compression du cerveau, l’opium , le vin , l’acide prussi- que, les solanés , toutes choses qui procurent un repos total aux Musc es volontaires , qui souvent même es paralysent, accroissent la tâche et la fatigue des Muscles involontaires. Durant le sommeil, le corps prend la position qui favorise davantage le repos et la détente de tous ses Mus- cles fatigués : l’Homme malade ou affaibli par de trop grands exercices, se couche en supination; c’est un des caractères distinctifs de l’espèce humaine. Mais il n’est pas de signe plus satisfaisant dans le cas de mala- die,, que de voir le sommeil arriver, le corps reposant latéralement. C’est toujours un présage de salut. Au nombre des influences qui énervent les Muscles , nous aurions dû citer la chaleur, cause puissante de lâchelé , MUS de débauche et d’esclavage. Celtj même chaleur du climat , qui fai| vendre à vil prix, comme inutile une liberté sans force et sans vou< loir, qui rend stérile un sol cultivi par des esclaves, le dépeuple par 1> polygamie. Le principe de la contraction de» Muscles est tout-à-fait inconnu. Tou» ce qu’on a pu faire à cet égard a éU d’étudier cette contraction, et dit nombrer les causes qui la peuven exciter, augmenter, amortir ou faiij cesser. L’hypothèse la plus raison» nable est toute récente; elle est du à Prévost et Dumas (^. MYOTiLirÉj Un Muscle qui se contracte, oscille, si ride, se fronce sur lui-même, else raq courc.it ordinairemeut d’un quart 01 d’un tiers de sa longueur totale. Ot peut juger des oscillations d’ul Muscle contracté par le bruit qui font entendre dans l’oreille, duj rant le bâillement , les Muscles in» ternes des osselets de l’ouïe. La contractions musculaires sont excL tées ou parla volonté, ou parl’inst linct pur , ou par la répétition ha) bituelle d’un acte primitivement va lontaire, ou par l’excitation direct des libres musculeuses , ou par la d lacération des nerfs ou de la moel épinière et allongée, par l’électri cité , par le magnétisme, ou par cer tains poisons comme la Noix Vomiqu etl’Upas; ou par certaines maladie dont la douleur est le principal élé ment. Il y a toujours des Muscles qui pr dominent sur les autres Muscles, qui produisent la ‘position du cor et des membres rendus à l'inactior ce sont ordinairement les plus longs! mais non pas les plus forts. Cela mêni est un moyende repos plus par faitpoil les Muscles extenseurs plus cours, sii qui reposent les grands eflorts- Us 3 délassentd’autanl mieux que les Mus clés opposés attirent les membres cl leur côté. Tout ce qui se fait évident! ment dans le corps est L’ouvrage dal Muscles , si l’on excepte les sécrétion! les absorptions , les divers modes d sentir et la pensée. H y a du mouve MUS ient dans la presque universalité des i :tes vitaux , et presque tous les mou- eeinens sont musculaires. Mais ces l :tions des Muscles sont rarement •olées : elles s’associent, s’enchaî- ientet se coordonnent pour produire tes mouveinens d’ensemble. Nous wons signalé autrefois une de ces Sy- nergies musculeuses les plus impor- tantes; nous avons montré comment occlusion de la glotte s’associait et encourait à tous les grands efforts ; 1 forts de volonté ou d’instinct quel uu’en soit le but (Mémoires sur la respiration et les Efforts, etc., 1820). ilourens a pensé (1822) que le cer- [rîlet était le nœud de ces Synergies, besmoulins a montré des Animaux î îanquant de cervelet, où pourtant les h ternes Synergies s’opéraient. Char- :s Bell a départi aux plexus nerveux ( influence qu’on avait prêtée très- rratuitement au cervelet. Autant de suvans, autant d’hypothèses, ingé- nieuses quelquefois, mais toujours mines. Il resterait à parler des différences es Muscles selon les classes d’Ani- r aux; différences de couleur, de -•rce, de fonctions , etc. Il faudrait 1 outrer comment ils se convertis- nt en adipocire lorsqu’ils sont plon- t îs pendant un temps considérable vins l’eau, quoi qu’en ait dit un aimiste moderne. Il faudrait dire 0 miment ils se roidissent après la i ort, aussitôt que la chaleur vitale >s a abandonnés, et comment ils ^•deviennent mous, un peu avant ae la putréfaction s’en empare ; uniment les Muscles des espèces • Brbivores et timides , servent de pâ- wre aux espèces voraces . Mais nous vrivons cet article pour un Diction- mire, où la chose essentielle est cl’ê- re bref et concis sans divagations ors du domaine de l’histoire na tu- lle proprement dite. F. Myotilité. (isid. B.) MUSCULITES. concii. Syn. (le ouïes fossiles. (b.) MUSCULUS. zool. Dans Pline une ilcine; chez d’autres vieux natùra- MÜS 507 listes la Souris. Les anciens em- ployaient aussi ce mot pour désigner les Moules. Klein s’en est servi pour une des classes de sa méthode [Ostrac. , pag. 127); il l’a divisé en trois genres: le premier, Mus- culus acutus , ne l'enferme que des Modioles et des Moules : il est. donc bon et il a été conservé jusque dans ces derniers temps. Le second, Mus- culus latus , s’éloigne beaucoup du premier, il comprend des Anodontes seulement sans mélange d’autres Co- quilles, ce qui est très-remarquable: ce groupe se trouvait donc établi en genre bien avant Bruguière, qui en avait fait ses Anodontites ; le troi- sième, enfin, Musculus mammarius , a été fait sur une figure de Lister, sur laquelle on conserve des doutes : il est difficile de la rapporter à un genre connu. (c.) MUSCUS. bot. crypt. F. Musci. MUSEAU, zool. Le prolongement des mâchoires dans les Animaux. De sa configuration dans diverses espèces , ou a appelé : Museau de Brochet (Rept.Saur.), une espèce de Crocodile du sous- genre Caïman. Museau allongé (Pois.) , les Chel- mons. Museau pointu (Pois.), une Raie, etc. (b.) * MUSELIER. ins. Espèce du genre Cychre. F . ce mot. (b.) MUSERAIN et MUSETTE, mam. Vieux noms français de la Musarai- gne vulgaire. F. “ce mot. (b.) MUSETTE, ots. (Salerne. ) Syn. vulgaire du Cujelier. V. Alouette. (DR. .Z.) MUSICIEN, ois. Espèce du genre Gros-Bec. F. ce mot. (n.) MUSIQUE, moll. Plusieurs espè- ces du genre Volute qui offrent des lignes parallèles semblables à la por- tée sur laquelle sont placées les notes, et des points plus ou moins multi- pliés dans l’intervalle de ces lignes. Elles ont présenté quelque ressem- blance avec de la Musique écrite, d’où TOME xi. 22 253 MUS le nom que les marchands donnent, surtout au Voluta Musica. On a désigné par le nom de Musique de Guinée, le Voluta Guinaica, Lamk.; de Musique lisse, le Voluta lœvi- gata , Lamk.; de Musique marbrée et de Musique rouge, deux variétés du Voluta Musica-, enfin la Musi- que verte est le Voluta polyzona/is. (D..II.) MUSMON et MUSIMON. mam. Le Mou flou dans le vieux langage. V. Mouton. (b.) MUSOPHAGE. Musophaga. ois. Genre établi dans Latham et adopté ensuite par divers ornithologistes pour y placer quelques espèces qui sont encore des Touracos dans la méthode de Temminck. V. Touraco. (DR. .Z.) *MÜSSA. poeyp. Oken a formé sous ce nom une petite coupe ou sous- genre parmi les Madrépores ; elle rentre parmi les Caryophyllies de Lamarck. V. ce mot. (b.) M U S S E N D E. Mussœncla. bot. piian. Genre de la famille des Ru- biacées et de la Pentandrie Mono- gynie ,L., offrant les caractères essen- tiels suivans : calice divisé en cinq par- ties inégales plus ou moins longues; l’une d’elles extérieure, développée en une grande feuille pétiolée et sem- blable à celles de la tige, mais dis- colore et à cinq ou sept nervures. Corolle infundibuliforme ou presque campanulée, à tube allongé et à lim- be divisé en cinq segmens ovales et égaux. Anthères non saillantes, pres- que sessiles sur la base du tube. Cap- sule oblongue, à deux loges et à deux valves polyspermes ; les graines très- petites attachées à un réceptacle qui partage incomplètement chaque loge en deux. Plusieurs espèces de Gardé- nia avaient été placées dans ce genre, et réciproquement les auteurs avaient réuni quelques véritables Mussœnda à d’autres genres distincts, ou forme des genres nouveaux pources espèces. Ainsi les Macrocncmurn candidissi- mum et coccinemn de Vahl , qui ont une foliole très-longue dans leur ca- MUS lice, et le genre Pinckneya de Mi chaux , sont définitivement réunis as genre Mussœnda. Le Larulia de Gond merson en est aussi congénère , quo^ qu'il ne présente pas cette grand» foliole si caractéristique du calice * mais il a tant de rapports par un de ses espèces avec le Pinckneya , c par une autre avec le Mussœnda gfa bra, qu’ on se voit forcé de le placejl dans ce genre plutôt qu;avec les Ma croenemum qui comme lui n’offrer pas d’anomalie dans le calice. Apre ces réformes , le genre Mussœnda s trouve composé d’environ quinze es pèces qui croissent, pour la plupart dans les Indes-Orientales et dans h îles australes d’Afrique; quelques unes seulement habitent l’Amériqu équinoxiale. Ce sont des Arbrisseau à fleurs terminales, ordinairement e capitules, rarement en grappes o fasciculées. Nous ne mentionnerot ici que l’espèce suivante qui pei être regardée comme type génériqui LaMuSSENDE appendi culée, Mui sœnda frondosa , L., Gardénia fror, dosa, Lamk., est un Arbrisseau qi forme un buisson de deux à trois m 1res , et dont les rameaux sont , corr me dans le Sui eau, remplis de moell Les feuilles sont opposées, pétiolée' ovales et pointues; les fleurs formel une cime brancluie au sommet des r meaux , et sont ornées de belles feui les colorées très-particulières. Cet Plante croît dans les Indes-Orientah Rumph ( Heib . Amboin., 4, p. 3, 5 1 ) l’avait décrite et figurée sous nom de Folium principissœ ; et Rhéei ( Ilort . Malab., a , p. 27, t. 18) so celui de Belilla qui a été reprodi par Âdanson. (g.. N. MUSSINIA. bot. rriAX. Ce gen établi par Willdenow pour le Gorter rigens auquel ce botaniste a rcu plusieurs autres espèces de Gort lia décrites parThunberg, avait i ci antérieurement de Gaertner Je no de Gazania. V. GazaNIE. (g.. N. MUSSITE. min. Nom donné jj lîonvoisin à une substance minera en longs prismes d’un gris verd MUT , : et d’une forme peu prononcée , ; e l’on trouve à la Mussa en Pié- >nt, et que Haiiy a reconnu appar- oir à l’espèce du Pyroxène diop- i .e. T'. Pyroxène. (g. del.) MUSSOLA. rois. Syn. de Squa/us wustelus , L. , aux îles Baléares. P'. |tUALE. (B-) 'MUSSOLE. mole. V. Moussole. MUSTELA. mam. V. Marte. MUSTÈLES. pois. Sous-genre de i de dont le type est le Gadus Mus- ':a, L. V. Gade. (b.) MUSTELIA. bot. than. C. Spren- I. ( Transact . Linu. Soc., 6, p. i5a , nôj a donné ce nom à un nouveau ii are de Synanthérées , qui est formé l: une Plante que tous les botanistes t rapportée au genre Stevia. C’est Stevia purpurea de Persoon qui est yS. Eupatoriaàe Willdenow. (g.. N.) hUUSTÉLINS. mam. Nom proposé hr Desmarest pour un groupe com- pté de plusieurs genres dont la plu- ut appartiennent à la famille des }iruas»iers Vermiformes , qui cor- ^ipond au genre Mustela de Linné. . Vermiformes. (is. g. st.-h.) 'AUSTELUS. rois. Nom scientifique ^VlUTEL. moll. On ne peut pres- te plus douter que le Mutel d’Adan- t;i (Voyag. au Sénég., pag. 2.34, pl. I 1 ne soit une jeune Coquille du a ire Iridine, et ce qui tend à le taire piire , c’est que la description qu’A- ■nson en donne se rapporte entière- • ;n t à de jeunes individus de 1 Tri- pie que le voyageur Cailliaud a «uvés dans le Nil. V. Iridine au ipplément. (d..ii.) MUTELLINE. bot. piian. Nom entifique d’une espèce du genre f'iell andriurn. V. ce mot. (b.) [MVLUTILLAIUES. Mu tilt aviez, ins. h i h u de l’ordre des Hyménoptères, ' ition des Porte-Aiguillons, famille s Hétérogynes, établie par Lalreille i; renfermant le grand genre Mutilla Linné. Les caractères généraux MUT 359 de celte tribu sont : antennes fili- formes ou sétacées, vibratiles , avec les premier et troisième articles al- longés, la longueur du premier n’é- galant jamais le tiers de celle de l’an- tenne. Pieds des femelles forts avec les jambes épineuses ou ciliées. Ces Insectes vivent solitairement, et cha- que espèce se compose de mâles qui sont toujours ailés, et de femelles aptères et différant souvent des pre- miers par la couleur. Cette tribu diffère de celle des Formicaires par des caractères d’organisation bien faciles à saisir; le plus saillant est la forme des antennes qui sont plus grosses vers le bout et dont Je pre- mier article est aussi ou plus long que le tiers de la longueur totale de l’antenne. Dans les Formicaires il y a trois sortes d’individus , des mâles, des femelles comme dans les Mutil— laires , et de plus des neutres. Les mœurs des Formicaires les distin- guent encore des Mutillaires d’une manière bien tranchée; les premières vivent en sociétés fort nombreuses, tandis que les autres sont solitaires. Ainsi , quoique ces Insectes se res- semblent beaucoup au premier coup- d’œil, on les distingue facilement par les caractères que nous venons d’ex- poser. Latreille divise ainsi cette tribu : I. Antennes insérées près de la bouche ; abdomen cylindracé , avec le premier segment, soit séparé du sui- vant par une incision transverse et arrondie en dessus , soit presque en forme de selle; une ou deux cellules cubitales fermée^ ; point de seconde nervure récurrente. Genres : Doryle , Labide. II. Antennes insérées près du mi- lieu delà face antérieure de*la tête; abdomen soit conique , soit ovoïde- ov daire; premier segment tantôt glo- buleux ou en cloche, tantôt de la forme des suivans ; tiois cellules cu- bitales complètes avec deux nervures récurrentes dans les uns; poiut de cellules cubitales et discoïdales fer- mées , dans les autres. 23* 54o MUT 1 . Les deux premiers segïncns Ab- dominaux en forme de nœuds ; poiut du cellules cubitales eL discoïdales fermées ; une radiale. Genre : Aptéeogyne. 2. Premier segment abdominal au plus en forme de nœuds; trois cel- lules cubitales fermées, avec deux nervures récurrentes. f Palpes maxillaires aussi longs au moins que les mâchoires; second ar- ticle des antennes découvert , point reçu daus le premier. u. Thorax des femelles entière- ment continu, presque cubique. Genres : Mutille , Psammother- Miî. fi. Thorax soit noueux ou comme articulé , soit divisé par des su- tures. Genres : Myrmose, SceÉroderme, Métiioqtje ff Palpes maxillaires beaucoup plus courts que les mâchoires; se- cond article des antennes reçu dans le premier et caché. Genre : Myrmécode. V. tous ces mots. (g.) MUTILLE. Mutilla. ins. Genre de l’ordre des Hyménoptères , section des Porte-Aiguillons, famille des Hé- térogyues , tribu des Mutillaires , éta- bli par Linné qui comprenait sous cette dénomination tous les Insectes qui forment à présent la tribu des Mutillaires. Ce genre, tel qu’il a été restreint par Latreille , a pour ca- ractères : abdomen ovoïde et convexe dans les deux sexes; le premier an- neau plus étroit, en forme de nœud ou de poire; le second grand , pres- que en cloche ; corselet îles femelles cubique , point noueux et sans di- visions. Ce genre est distingué des Aptérogynes parce que ces derniers ont les deux premiers anneaux de l’abdomen en forme de nœuds, les Doryles et les Labides s’en séparent par le mode d’insertion des antennes; les Psammoihermes ont les antennes pectinées chez les mâles ; enfin les Myrmoses , Sclérodci mes , Mélho- "MUT ques et Myrinécodes en différent paît leu r thorax qui est noueux ou com4fl me articulé , tandis qu’il paraît être» d’une seule pièce et cubique dans le* Mutilles. Les mâles sont ailés, leuit corps est allongé, souvent velu , or-l dinairement varié de noir et de fauvef et tacheté de blanc. La tête est ar-| rondic , épaisse, convexe, obtuse enf avant avec les yeux échancrés; enlr<^ les yeux et sur le haut de la tête on»l voit trois petits yeux lisses disposés! en triangle. Les antennes sont fili- formes , vibratiles , un peu moina longues que la moitié du corps; leur premier article est long, le secoti ’ très-court , le troisième presque auss long que le premier et les suivau plus courts et égaux entre eux ; le trois premiers articles réunis foi men un peu plus du tiers de la longueui] totale de l’antenue. Le labre est près que membraneux et transversal; le: mandihules varient de forme suivant les espèces : ordinairement elles sont fortes , arquées , plus ou moins den-* tées , pointues et quelquefois éperon- nées. Les palpes maxillaires sontt composés de six articles inégaux , fili- formes et plus longs que les labiaux: qui n’ont que quatre articles. Le cor selet a à peu près la forme d'un cube et 11’ofFre ni nœuds ni sutures! transverses. Les ailes supérieures pré- sentent une cellule radiale, petite, arrondie , et trois cellules cubitales presque de la même grandeur, dont les deux dernières reçoivent chacune une nervure récurrente; la troisième est presque hexagonale et donne naissance postérieurement à trois pe- tites nervures qui ne vont pas jus- qu’au bas de l’aile. Ces mâles sont encore remarquables par la grandeur des pièces écailleuses eu forme de coquilles que l’on voit à l’origine des ailes supérieures; l’abdomen ressem- ble à celui de certaines Guêpiaires. Les Mutilles femelles diffèrent des mâles parce qu’elles n’ont point d’ai- les, leurs yeux sont ronds ou ovales et entiers; on ne voié pas entre eux ces petits yeux lisses que les mâles portent sur le haut de leur tête. Le MUT ste de leur corps est à peu près ie èênie que dans les premiers; mais i les ont de plus un aiguillon qu’elles i lient à l'extrémité de l’abdomen et . ml la piqûre cause des douleurs i-ssi violentes que celle des Guêpes des Abeilles. iLes mœurs de ces Hyménoptères rut peu connues, et l’on ne sait rien leurs métamorphoses. Iis habitent ■i lieux chauds et sablonneux et eurent assez vite; les femelles vi- f ni toujours à terre , cachées sous des erres ou dans de petits trous; les i aies voltigent sur des fleurs, et on : les rencontre que sur les bords des i enhns arides et dans les environs 'S lieux habités par les femelles. Ce ;nre est très-nombreux en espèces; i îvier (Encycl. Méthod.) eu décrit ixante-neuf. Klug(iVbp. Act. Phys, edic. Acad. Ccesar. Léopold. , t. » , pars 2 ) en décrit un grand nom- e. Latreille a publié la Monogra- i lie des espèces de France dans les cctes de la Société d’Histoire Natu- .11c de Paris; enfin Coquebert en a Hfuré un grand nombre dans scs lustrations iconographiques des lu- tctes. Nous renvoyons à ces auteurs, IFabricius et à Jurine pour la con- i issance de toutes les espèces , et i us ne citerons que la plus connue. iLa Mutjble d’Eur ope , Mut il la iropœa, Linn. , Fabr. , Oliv. , La- îeille, etc. Sa tête est noire; son cor- l> et roux , un peu noir à la partie ttérieure; l’abdomen est noir, avec base et le bord des anneaux d’un inc brillant un peu doré. On la ouve aux environs de Paris et dans utel’Europe. (g.) *MUTIQUE. zool. bot. Par oppo- ...iou à mucroné et hispide, se dit de ut organe qui n’est ni aristé , ni uminé, ni spinescent, etc. (b.) MUTISIE. Minisia. bot. phàn. Oestre de la famille des Synanlhé- es, et de la Syngénésie super- ; ie, L., dédié par Linné (ils [Sup- cm. , 37a) au célèbre Mutis de nota - Fé de Bogota. Il présente 1 i caractères suivans : inyolucre-cy- MUT 34 1 lindracé , composé de folioles imbri- quées, les extérieures ovées , les in- térieures oblongues et lancéolées. Ré- ceptacle uu.Calathide dont les fleurs offrent diverses formes; celles du disque sont tubuleuses, hilabiées , la lèvre extérieure tridentée , l’intérieu- re partagée profondément en deux la- nières. Les (leurs de la circonférence ligulécs ou bi labiées ; la lèvre exté- rieure grande, plane , tridentée au sommet; l’intérieure tantôt divisée profondément en deux lobes, tantôt simple, filiforme; anthères munies de deux soies à la base ; akènes oblougs, tétragones, surmontés d’une aigrette plumeuse. Kunth , auquel nous avons emprunté les caractères ci-dessus exprimés, a placé ce genre dans la Syngénésie égale, L., parce qu’il croyait, avec quelque doute il est vrai, que tous les fleurons de la calathide étaient hermaphrodites. Mais les descriptions et les figures données par Cavaniiles cl Bonpland , et l’examen des fleurs de plusieurs espèces par Cassini , ne permettent plus de douter; que les fleurs de la circonférence ne soient femelles ou qu’elles n’oflrent que des étamines avortées. Le genre Mutisia a été subdivisé en trois groupes par Cas- sini , auxquels il donne les noms de Mutisia , Guarinuna et Aplo- phyllum, et qui sont caractérisés pur les formes diverses des folioles do l’involucre, et par celles des feuilles de la tige. Dans les vraies Mutisia , les folioles de l’involucre sont dé- nuées d’appendices , et les feuilles de la tige sont pinnées et terminées par trois vrilles. Les Guarirurna ont au contraire les folioles extérieures et intermédiaires de l’involucre cons- tamment surmontées d’un appendice bien distinct , lancéolé ou subulé , plus ou moins étalé ou réfléchi ; leurs feuilles sont ordinairement décurren- tes, longues, étroites, dentées, ter- minées par une vrille simple. Enfin , dans les Aplophyllum , l’involucre se compose de folioles privées d’appen- dices comme dans les vraies Mutisia , mais les (cuillcs de la tige sont sim- S4s MUT pies de môme que celles des Guari- ruma. L’auteur de ces subdivisions a fort bien senti qu’elles étaient trop faiblement caractérisées pour mériter d’être admises comme genres dis- tincts , et il paraît tenté de n’y voir que des sous-genres provisoires. Les Mutisiessontdes Plantes frutes- centes, indigènes de l’Amérique méri- dionale. Elles font partie des Labia- tiflores de De Candolle , ou Chénan- thophores deLagasca. Cassini a for- mé du genre Mutisia le type de la tribu des Mutisiées qui correspon- dent aux Onoséridëes de Kunth. On en a décrit douze espèces , parmi les- quelles nous ne décrirons que les deux suivantes qui nous ont paru les plus remarquables. La Mutisie Clématite , Mutisia Clematis, Linn. F., loc. cil., Cavan., Icon. Rar., 5 , p. 63, t. 4ga , est un Arbrisseau dont les tiges sont grim- pantes, tomenteuses dans leur jeu- nesse ; les feuilles sont pinnées , mu- nies au sommet de vrilles trifides, et dont les folioles sont presque ses- siles , oblongues et tomenteuses en dessous. Les fleurs sont axillaires , solitaires et pédonculées . Cette Plante, sur laquelle le genre a été constitué , croît dans les Andes tempérées du Pérou et de la Colombie. La Mutisie a grandes fleurs , Mutisia grandiflora, Humb. et Bonpl. [Plant, œquin., 1, p. 177, t. 5o), est une fort belle Plante dont la tige est ligneuse , grimpante , cylindrique , à rameaux alternes, anguleux et striés. Ses feuilles sont alternes, ailées sans impaire , à deux ou trois paires de folioles , portées sur de courts pé- tioles , oblongues , un peu aiguës , arrondies à la base , très-entières , veinées, réticulées , vertes et glabres en dessus , et cotonneuses en dessous. Les fleurs sont extrêmement grandes, de couleur rouge, terminales, soli- taires, pendantes, portées sur de longs pédoncules et accompagnées de deux bractées. Cette espèce croît à la hauteur de 24oo mètres dans les Andes de la INouvelle-Greuade. Les autres espèces de Mutisia qui liabi- MUT tent le Chili , et que Cavanilles a fi gurées [loc. cit., tab. 4go-5oo), poii tent les noms de M. peduncularik piciæfulia , ilicifolia, sinuata , hasia ta, injlexa et linearifolia. (G..N.jj * MUTISIÉES. Mutisieœ. eo,j fhan. H. Cassini a donné ce nom à b seizième des vingt tribus qui, suivat» sa Classification , composent la fa-i mille des Synanthérées. Voici les ca* ractères qui la distinguent : la cala* thide est ordinairement radiée ; 1« réceptacle est nu, muni quelquefoij de fnnbrilles, niais jamais de petite: écailles ; les folioles de l’involucr« sont disposées sur plusieurs rangs a imbriquées; les corolles présenten deux lèvres égales en longueur; l’ex- térieure plus large et à trois division: plus courtes , l’intérieure plus étroite et à deux divisions plus longues; le| étamines sont munies d’appendicei apicilaires soudés par leur partie in- férieure, et d’appendices basilairej longs et subulés; le style est à deux stiginatophores courts , non diver- gens, munis à la partie interne d< deux très-petits bourrelets, et à la partie externe de quelques petits poilî collecteurs épars; l’ovaire est cylin- dracé , ordinairement couvert dq grosses papilles , quelquefois surmon- té d’un bourrelet apicilaire; l’aigrettâ est composée de poils soyeux, rare- ment plumeux. Les Mutisiées sont des Plantes her- bacées , quelquefois des Arbrisseaux, assez ordinairement cotonneux , tan4 tôt pourvus de vraies tiges, le plu$ souvent munis simplement de ham- pes. Les feuilles sont alternes , ses-* siles , quelquefois indivises, mais le plus souvent Jurées ou roncinées i pinnatifides ou pennées, et accompa4 gnées de vrilles. Les corolles sont! ordinairement jaunes , rarement pur-î purines ou blanchâtres. Les Mutisiées! j et les Nassauviées , tribus très-voi- I sines entre elles, présentent, selon Cassini , des rapports très-marqués 1 avec les Lactucées et les Carlinées. !j MYA ; ; rencontrent dans l’ Afrique et l’A- i «brique septentrionale. Cette tribu renferme la plupart des ternes dont se compose le groupe dé- ;.gné par De Candolle sous le nom es, simples ou quelquefois rameu- ses , dénuées de vraies feuilles, mais i ouvent pourvues de bractées , por- t ant une ou quelquefois plusieurs ca- i athides , et entourées à la base de feuilles radicales. Genres : Onuseris , i'ersoon ; Isotypus , K-unth; Pardi- \ùium, Burm.; TricfLoclirie , Cass.; (Gerbe ria , Cass.; Lasiopus , Cass.; (Chaptalia, Venlenat; Loxodon, Cass.; Itiieberkuhna , Cass.; Leria , D. C. ; 1 Perdicium, Lagasc. ; Leibnitzia, Cass, ces mots. (g.. N.) MYACANTHOS. rot. phan. ! Théophraste). Selon-C. Bauhin , la i Chaussetrape ( Dioscoride ) ; selon Daléchamp , Y Asparagus acutifülius , ::L. (B.) M Y AGRO IDES . bot . pu an. (Barre- : iier.) Syn. de Vraba venta, L. (b.) MYA 345 MYAGRUM. rot. piian. Genre de la famille des Crucifères et de la Tétradynamie siliculeuse, L. Les an- ciens botanistes donnaient le nom de My agru/u à plusieurs Crucifères sili- culeuses ; mais Tournefort le restrei- gnit à un de ses genres qui fut adop- té par Linné, et dont les espèces furent considérablement augmentées. La plupart de ces espèces ajoutées au genre de Tournefort sont devenues les types de genres établis ou rétablis par les modernes , tels que liapis- trum , Camelina, Neslia, IJ ides/nus, etc. Depuis Linné, certains auteurs ont encore multiplié les espèces de Myagrum , s’en servant comme d’un réceptacle ou ils accumulaient toutes les Crucifères qu’ils ne pouvaient faire rentrer dans les grands genres connus. Dans soir dernier travail sur la famille des Crucifères , De Can- dolle a réduit , d’api'ès Brown et Desvaux, le Myagrum à la seule es- pèce anciennement décrite par Tour- nefort , et il en a exprimé les caractè- res génériques ainsi qu’il suit : calice presque dressé; pétales oblongs , à peine plus gi'ands que le calice; éta- mines dont les deux plus grandes sont légèrement soudées a la base ; ovaire turbine, oblong , terminé par un style court et conique; silicule co- riace , subéreuse , comprimée au som- met et dilatée en deux lacunes stéri— les, inférieurement amincie, unilo- culaire et monosperme; graine pen- dante, oblongue , à cotylédons iu- combans , ovales, légèremënt cour- bés. Ce genre est placé dans la tribu des Isatidées, près de l’ Isatis dont il diffère surtout par la structure de son fruit, qui n’est pas composé, comme dans ce dernier genre , de deux valves membraneuses exacte- ment appliquées et planes , mais de membranes renllées, et laissant en- tre elles une lacune. Les lacunes de la silicule, ou fausses loges supérieures, sont constamment vides , tandis que la loge inférieure est monosperme; peut-être celle-ci est-elle biloculaire dans l’ovaire , ce qui expliquerait le caractère de péricarpe quadriloculaire 544 MYA IM Y A donné au Myagrum par Medicus et Mœnch , qui , d’ailleui's , auront compté comme une quatrième loge la lacune du pédicelle. Le Myagrum perfolialum , L. , Ca- kile pe/foliata de la Flore Française , est une Herbe annuelle, glabre, dres- sée, qui croît dans les champs sa- blonneux de l'Europe australe et tempérée. Ses feuilles inférieures sont oblongues et longuement atténuées en pétioles ; les supérieures sont ses- siles, sagitlées, amplexicaules et mu- nies d’oreillettes aiguës. Les fleurs sont petites, d’un jaune pâle, dispo- sées en grappes allongées, terminales et dressées. (g.. N.) *M Y AIRE S. mole. Lamarck le premier a institué la famille des Myaires dans la Philosophie zoolo- gique ; il la composait alors des gen- res Mye , Panorpe et Anatine , qui certainement ont entre eux des rapports. Seulement les Myes et les Anatines ont le ligament interne; l’autre genre , ou les Panorpes , l’a externe. Cette famille est bien pla- cée entre les Mactracées et les Solé- nacées; elle lient de l’une et de l’au- tre. Dans l’Extrait du Cours ou les fa- milles sont mieux caractérisées , sur- tout d’après la position du ligament , cette famille ne se compose plus que des deux genres Mye et Anatine; les Panorpes , mieux étudiées , ayant été reportées dans la famille des Solé- nacées. Le dernier ouvrage de La- marck offre des rapports et la composition de cette famille entiè- rement semblables ; Cuvier ne l’a point adoptée. Les deux genres Mye et Anatine font partie de la famille des Enfermées, et sont des sous- genres des Myes aussi bien que les Lutraires, les Anatines, les Glyci- mères et les Pandores. Férussac, en admettant la famille de Lamarck, y a apporté plusieurs cliangemens; il Îr a ajouté les genres Lutrairc et So- émye. C’est le dernier de ces deux genres qui est le moins naturelle- ment rapproché. Blainville ,. dans son Traité de Malacologie, n’a point adopté la famille des Myaires de La- marck; Jes genres qu’elle renferme sont compris dans la neuvième fa- mille des Lamellibranches , qu’il a nommée les Pyloridés ( V. ce mot). Cette famille divisée en deux sections, la première pour les Coquilles dont le ligament est interne , et la seconde pour celles dont le ligament est ex- térieur, représente presque dans leur entier les Mactracées, les Myaires et les Solénacées de Lamarck. Latreille ( Fam. Natur. du Règne Animal, p. 222) a adopté comme Férussac la famille des Myaires , à laquelle il a joint les Lutraires sans y mettre les Solémyes, comme Férussac, ce qui est beaucoup plus rationnel. La- treille a fait tenir à cette famille les mêmes rapports que Lamarck entre les Mactracées, dont la famille des Amphydesmides est séparée, et les Solénides qui répondent aux Solé- nacées de Lamarck. Depuis ces divers travaux nous avons observé le genre Anatine dans ses détails; nous avons trouvé que toutes les espèces étaient pourvues , dans leur état complet , d’une dent mobile et caduque à la charnière. Nous avons reconnu que cette dent ou plutôt cet osselet avait une forme constante selon les groupes d’espèces ; ce qui nous a déterminé a démembrer les Anatines en plusieurs genres , et à faire avec elles une fa- mille particulière ( Pr. Anatine au Supplément. ) Ainsi la famille des Myaires, dans le cas où on l’adopte- rait, se trouverait réduite aux deux genres Mye et Lutraire. qui ont beau- coup d’analogie, soit pour le test, soit pour l’Animal. Lamarck carac- térise ainsi cette famille : ligament intérieur; une dent élargie, et un cuilleron , soit sur chaque valve , soit sur une seule, donnant attache au ligament. La coquille est bâillante aux deux extrémités latérales ou à une seule. V. Mye, Anatine et Lutraire. (d..ii.) * MYANGIS. rot. ni an. V. Mian- gis. ' * MY-ATTIC. mam. L’un. des noms ! I MYC i epaysdu Mouflon d'Amérique. V. ce iot à l’article Mouton, (is. g. st.-h.) MYCASTRUM. bot. crypt. ( Ly - coperdacées.) Genre établi par Rafi- l esque, mais qui est encore très- ; n parfaitement connu ; il se rapproche eaucoup du genre Geastrum. Il est msi caractérisé : sessile, sans valve; téridium étoilé, plane; sporules pul- érulentes, réunies dans le centre de i partie supérieure, qui se déchire l 'régulièrement. On n’en connaît u’une seule espèce, qui croît en Si- itle , dans les terrains sablonneux; est d’un brun noirâtre , divisé en nq à neuf rayons ; sa surface est Jabre. (ad. b.) *MYCECYTES. polyp. (Bertaud.) 'i uelques espèces de Polypiers fossiles. (E. D..L.) *MYCEDIUM. polyp. Hill et rown ont réuni sous cette dénomi- ition générique quelques Polypiers imellifères , rangés par Lamarck u i ns les genres Méandrine , Pavone Monticuiaire. F\ ces mots. (e. d. .l.) * MYCÉLIDE. Mycelis. bot. phan. r^enre de la famille des Synanlhérécs, . delà Syngénésie égale, établi par tossini ( Dict. des Sciences Nalur. .. XXXill , p. 485) qui l’a placé dans tribudes Lactucéesou Chieoracées, l’a ainsi caractérisé : involucre ; lindracé , formé de cinq folioles r esque sur un seul rang, se recou- r ant par les bords , .égales , appli- quées, oblongues , obtuses, mein- r aneuses sur les bords , un peu ca- ■ nées; la base de l’involucre enlou- e de quelques petites écailles iné- tdes, appliquées, à peu près cordi- >.rmes. Réceptacle petit, plane et 1 1. Calathide composée de cinq fleurs .,rulées, hermaphrodites, ayant leurs H.roUes ornées d’une touffe de longs dis très-fins autour du sommet du be. Akènes portés sur de courts pé- • celles, comprimés, obovales, à 1 tes nombreuses, prolongés supé- burement en un col, d’abord très- urt, qui s’allonge après la florai- n ». terminé par un bourrelet sail- at et entouré d’une couronne de MYC 545 f>oils courts qui ceignent la base de 'aigrette; celle-ci est très-longue, blanche , composée de poils nom- breux , extrêmement fins et à peine plumeux. Ce genre ressemble par ses fruits aux Lactuca , mais il en dif- fère par son involucre; il offre au contraire l’involucre des Lampsana , mais il s’en éloigne par la structure de ses fruits. Placé ainsi entre ces deux genres , il ne peut être associé aux Prenanthes ou aux Chondrilla , dont il faisait partie suivant Linné, Lamarck, Gaertner et De Candolle. 11 ne se compose que d’une seule espè- ce, Mycelis angulosa , Cass., ou Pre- nanthes muralis , L. Cette Plante , qui habileles lieux ombragés de l’Europe, a une tige verticale, simple, garnie de feuilles alternes, sessiles, vertes en dessus , glauques en dessous ; les inférieures très-profondément lyrées, les supérieures graduellement plus petites et moins divisées. Ses fleurs sont jaunes , nombreuses, disposées en une panicule terminale, divari- quée et accompagnée de bractées. (G..X.) MYCENA. bot. crypt. F". Agaric. MYCETES. mam. ( Illiger. ) K. Sapajou. * MYCÉTOBIE. Mycelobia. ins. Genre de l’ordre des Diptères, famille de Némocères, tribu des Tipulaires fongivores, établi par Meigen, et ayant pour caractères : yeux échan- crés; museau point rostriforme; an- tennes perfoliées, de la même gros- seur dans loute leur longueur. Ce genre se distingue des Platyures , Sciophiles et Campilomyzes , par les yeux qui, dans ceux-ci , sont en tiers le genre Céroplate en est distingué par les antennes qui sont en massue perfoliée, au lieu d’être de la même épaisseur dans toute leur longueur. Ces Insectes sont de taille assez pe- tite; ils vivent, sous leur premier état, dans les Champignons. (g.) MYCÉTOBIES ou FONGIVO- RES. ins. Nom donné par Dûment à une famille de Coléoptères qui cor- respond à celle que Latreille a établie 546 MYG \1YC sous le nom de Taxicornes. V- ce mot. (B.) * MYCÉTOCHARE. Mycetochara. ins. Genre de l’ordre des Coléoptè- res, section des Hétéromères, famille des Slénélylres, tribu des Cistélides , établi par Latreille ( Fam. Nat. du Règn. Anini.), et que Gylenhal avait nommé Mycetophila. Comme ce nom de Mycetophila avait été donné de- puis long-temps à un genre de Dip- tères , on a été obligé de le changer pour éviter la confusion. Les carac- tères du genre Mycélochare nous sont inconnus ; il se compose de cinq à six espèces dont la principale et le type est la Cislela humer alis de Fa- bricius. (g.) - MYCÉTODÉES. Mycetodeæ. bot. cRypt. ( Mucédinées .) Link a réuni dans la section des Mucédinées, qu’il désigne sous le nom de Mycétoïdes, les deux genres Isaria et Aphalotri- chum. Elle correspond à la tribu qu’il nous indique sous le nom d’I- sariées , quoique Link n’y place pas tous les genres que nous rapportons à cette tribu. V. Mucédinées. (ad. b.) * MYCÉTODÉENS. Mycetodei. bot. crypt. ( Lycoperdacées .) Link a donné ce nom à une des tribus de sa famille des Gastromyciens qui cor- respond à nos Lycoperdacées. Cette tribu qu’il caractérise par son péri- dium simple et persistant , renferme presque tous les genres de cette fa- mille que nous avons placée dans notre seconde tribu , sous le nom de Lycoperdacées vraies. V. Lyco- perdacées. (ad. b.) *MYCÉTOLOGIE. Même chose que Mycologie. V. ce mot. (ad. b.) * MYCÉTOMYZE. Mycelomyza. ins. Genre de Diptères de la famille des Athéricères , tribu des Muscides, établie par Fallen et dont nous ne connaissons pas les caractères. (g.) MYCÉTOPHAGE. Mycetophagus. ins. Genrede l’ordre des Coléoptères, section des Tétramères , famille des Xylophages, tribu des Trogossitaires, établi par Fabricius, et ayant pour caractères : antennes perfoliées , gros- sissant insensiblement vers l’extré- mité ; premier article des tarses beau-: coup plus long que les suivans; mandibules bifides à leur extrémité; Eialpes maxillaires plus longs que es labiaux, avec le dernier article plus grand que les précédens , et tronqué à son extrémité. Corps ovale, déprimé ; corselet transversal plus large postérieurement ; jambes al- longées, grêles, presque cylindri- ques , sans épines au coté extérieur. L’espèce qui sert de type à ce genre ( Mycetophagus quad/ïpustulatus ) a été placée par Linné avec les Cbry- somèles , et ensuite avec les Carabes. Geoffroy n’ayant pas connu l’édition de la Faune Suédoise, dans laquelle’; Linné décrit celte espèce, en lit un genre propre sous le nom de l'ri-. tome parce qu’il ne vit que trois- articles aux tarses de cet Insecte.; Enfin Fabricius a donné ce nom de Tritôme à un autre genre d’Insec-î tes , et les Tritômes de Geoffroy ont reçu de lui le nom de Mycétophages y qui a été ensuite adopté par tous les entomologistes. Les Mycétophages ses distinguent des Triphilles, Diphilles et Agalhidies, dont ils sont les plus» voisins, par des caractères tirés de la, forme des antennes, du nombre des. articles qui composent la massue , et des articles des tarses; les Ditômes , Lictes et Diodesines en sont séparés» par leur corps qui est beaucoup plus étroit, et par la massue de leurs an- tennes qui n’a que deux articles. Les Mycétophages vivent sous leurs di- vers états dans les Bolets ou sous l’écorce des vieux Arbres. On na connaît point leur larve. Ces Insectes se trouvent au printemps et eu été- Le genre Mycétophage est peu nom-> breux en espècfes; nous citerons cella qui sert de type au genre. Le Mycétophage quadrimacu4 eÉ , Mrcetophagus quadrimaculatus t Latr. , Fabr., Oliv. ; Chrysomela quai dripustulata , Carabqs quadripustu- la/us, L. ; le Tritôme , Gcoll. Lon$ de deux lignes à deux ligues et deiuiej • MYC [fête, dessous du corps et pales jau- nies; antennes noires dans leur mi- i ieu, fauves à la base et à l’extrémité ; rcorselet noir, avec deux enfunceinens nooslérieurs ; élyti*es striées, noires, Uvec deux taches rouges presque car- ) ’ées sur chacune , l une vers la base rît l’autre à l’extrémité. (G.) MYCÉTOPHILE. My cetophila . i:NS. Genre de l’ordre des Diptères, i amille des Némocères, tribu des uTipulaires fongivores, établi par Mleigen, et ayant pour caractères : t .rompe très-courte; deux ocelles ou petits yeux lisses écartés; ailes cou- chées l une sur l’autre ; antennes de 5'ieize articles simples , filiformes , pas iplus longues que la tête et le thorax; ç. /eux ovales entiers; hanches grandes; ambes postérieures épiueuses; tête liasse; corselet éievé, comme bossu. ]es Diptères se distinguent des Ma- xocères et des bolitophiles par les ntennes , qui sont plus longues que a tête et le corselet dans ces derniers ; e genre Leia en est suffisamment dis- in gue par les ocelles de la tête , qui ont au nombre de trois chez ceux- i. Les Mycétophiles ont à peu près a forme des Cousins; mais leurs pa- es sont moins longues; la tête est rès-petite, très- penchée et presque uvisible quand on regarde l’Insecte ur le dos; les antennes sont insé- ées entre les yeux , elles se touchent leur base. Le corselet est grand, dobuleux , ordinairement couvert ’un léger duvet. Les pâtes sont randes, moins longues et moins rêles que celles des Cousins et des utres Tipulaires ; leurs hanches sont ||i rès-grandes , et la jambe est terminée ar deux grandes épines. Les ailes à- ont grandes, les balanciers sont “rrès-distincls , libres et comme tron- ués à leur extrémité. L’abdomen st assez long, plus large poslé- ieurement qu'à la partie antérieure ; | ;s organes générateurs ont été ob- ervés sur une espèce qui vit dans ■s Champignons ( Tipula fungorum, ’)eg. ); 1 extrémité postérieure du entre du mâle est plus grosse que MYC 547 celle de la femelle ; si on la presse on en fait sortir deux espèces de tenail- les ressemblant un peu aux mandi- bules des Aranéides, et composées chacune de deux pièces écailleuses mobiles; l’inférieure est grosse, ova- le , et sert de manche à la supérieure qui est allongée, un peu courbée en crochet , et terminée en pointe ob- tuse. Elle est appliquée, dans l’inac- tion , contre la pièce précédente; à la base du crochet sont deux éminences arrondies; les deux serres sont ve- lues ; l’on voit entre elles deux lames écailleuses , velues , courbées en haut et se rencontrant avec les crochets des serres 5 l’organe sexuel présumé est situé dans leur entre-deux, il est d’une forme conique et blanchâtre. En pressant le bout de l’abdomen de la femelle, on voit paraître deux parties allongées, écailleuses , placées l une sur l’autre, formant une sorte d’étui, dont le dessus est fortifié par une lame écailleuse en forme de co- quille; la pièce supérieure est com- posée de deux autres pièces qui se terminent en pointe mousse , tan- dis que l’inférieure a un crochet au bout ; celle-ci est concave et un peu courbée; une plus forte compression fait sortir d’entre elles une autre pièce qui est longue, blanchâtre, terminée en pointe mousse , et au bout de laquelle est l’ouverture de l’anus. Les larves des Mycétophiles sont apodes ; leur corps est composé en général de douze anneaux ; elles ont une petite tête écailleuse , et sont toujours couvertes d’une ma- tière gluante; elles vivent ordinai- rement dans les Champignons ou elles se trouvent en grand nombre ; celles d’une espèce {My cetophila fus-~ ca , Meig.), ont été observées par Degcer dans un Champignon ( Bo - letus Luteus , L.). Elles y sont en très- grand nombre, mangent sa substance- intérieure etlecriblent de petits trous. Ces larves , n’ayant point de pâtes , glissent dans l’intérieur du Champi- gnon en contractant et allongeant al- ternativement les anneaux de leur 348 MYC corps. Sur chacun d’eux , les second , troisième, onzième et douzième ex- ceptes , on voit, de chaque côté, un petit point noir élevé en forme de tubercule , et qui est un stigmate communiquant, par des conduits ou des branchies, avec deux trachées Ïnincipales très-déliées , parcourant atéraleinent et en zig-zag la longueur du corps, et même toute son étendue, au moyen de leurs ramifications. Le nombre des stigmates est de seize, huit de chaque côté. Les larves d’une autre espèce ( Mycetophila Agarici) se placent sur le dessous de la sur- face blanche de l’Agaric ; elles s’éta- blissent et se réunissent au nombre de quatre à cinq dans l’endroit con- cave et inégal de cette surface, ta- pissent le fond de cette cavité d’une couche de matière blanche et soyeuse, et se font en outre une couverture ou une espèce de tente en construisant d’une élévation à l’autre, au-dessus d’elles, une autre toile. Degéer a vu que ces larves avaient deux filières semblables à celle delà chenille, et qu’elles filaient leur soie de la même manière. Ces larves se filent en outre une coque ovale et très-mince dans laquelle elles se métamorphosent quand le temps en est venu ; les nym- phes sont de moitié plus courtes que les larves , d’un blanc sale grisâtre ; le corselet paraît brun; on voit les yeux et les antennes placés sur les deux côtés. Ce genre est assez nom- breux en espèces; nous citerons: La Mycétoehile obscure, My- cetophila fusca , Latr. , Mcig. , Oliv. ; Tipula fungorum , Deg. (Mém. Ins. T. vi, pl. 22, fig. i-io). Longue de deux lignes, d’un brun un peu jaunâtre, garnie de quelques poils , avec des ailes sans taches, et teintées uniformément de brun ; dessus de l'abdomen de la femelle ayant des ta- ches plus foncées ; celui du mâle aussi plus obscur au bout. Cette es- pèce se trouve dans le nord de la France et en Suède. V. Rhagton et SciARA. Le nom de Mycélophilc a égale- ment été donné à un genre de Co- MYC léoptères auquel Lalreille a substi- tué celui de Mycé loch are. V . ce mot. (o ) * MYC1NEMA. bot. cryft. [Con- feruées-) Le genre formé sous ce nom par Agardli , dans son Systerna Al- garurn, y a pour caractères : des fila mens membraneux, opaques, tena- ces, colorés, la plupart bruns. L'au- teur y réunit le Conferua P tendis qui est le duvet qu’on trouve para- site sur les racines du Pteris aqui~ lena avec deux ou trois autres Con- ferves et Byssus de ses prédéces- seurs. ÎSTous ne croyons pas que la couleur des filamens d’une Plante puisse fournir des caractères géné- riques; nous avons observé la plus grande disparate dans les divers Vé- gétaux que l’algologuc de Luud a réunis sous un nom nouveau , qui nous paraît ne pas devoir être adopté, et l’on sait que le prétendu Conferva Pteridis n’est qu’une partie organi- que de cette Fougère. (b.) * IMYCOBANCI1E. bot. cryft. ( Mucédinées. ) Pcrsoon a donné sans aucune raison ce nouveau nom au genre Sepedonium de Link. . Se- FEOONIUM. (AD. B.) * MYCODERME. My coder ma. zoou.? bot.? {Arthrodiées.) Genre for- mé par Persoon ( Mycologia europœa) dans la section des Trémellôïdes ou il précède les Auriculaires et les Trémelles, pour les pellicules qui se forment sur plusieurs substances hu- mides en fermentation. Il nous pa- raît , d’après les caractères trop va- gues donnés par l’auteur, et par les espèces qu’on a coutume d y rappor- ter, être le même que 1 ’ Hygrocrocis d’Agardh dont il est déjà question dans notre Dictionnaire, et dont les espèces croissent également sur les liquides où sont en solution putride des substances organisées , soit végé- tales, soit animales. L’usage com- mençant à s’introduire dans 1 histoire naturelle , que celui qui s’occupe de l’une de ses branchps, ne sc donne pas la peine de consulter les ouvrages j de ceux qui eu cultivent une autre, et MYC uc chacun met une sorte d’amour- j copve à grossir le catalogue des ri- piesses de son domaine du plus grand jtombre d'objets possibles; selon que -s uns s’occupent de Champignons, bs Mycodermes conservant leur nom imitif’demeurent des Champignons; I selon que les autres s’occupent îHydropliytcs , les Mycodcrmes de- p eunent des Conferves sous le nom imposé par Agardh , sans que nul se I Anne la peine de vérifier s’il y a rouble emploi. Dans l’excellent ar- ide coLogie du Dictionnaire des kdences Naturelles , rédigé par un f une naturaliste auquel nulle bran- Ime de la Cryptogamie n’est ctrangè- f! , ce genre a été fort prudemment lidminé du nombre de ceux dont les karactères sont assez connus pour pouvoir être classés avec certitude. [ cependant personne ne s’était en- >re aperçu queNeedham avait non- ulement observé les Mycoder- ies, mais qu’il avait parfaitement bnnnu la particularité qui singu- larise les premières phases de leur istence. Les filamens confervoï- r:s vus par le jésuite dans diverses i fusions , dans celles du blé par- r uilièremcnt , et se dissolvant sous ps yeux en animalcules globu- u\ infiniment petits, n’étaient que hi filamens de quelque Mycoderme 5 disloquant , s’il est permis d’em- t'oyer celte expression qui nous pa- iiît ici rendre une idée juste. Enfin pesmazières vient d’apporter dans f; tude du genre que, sur les traces de H ’edham, nous avions déjà examiné, f ttè exactitude qui caractérise tout ce n’il fait , et ce zélé naturaliste , dans | troisième fascicule de ses Crypto- I mes du nord de laFrance, en décrit I fis espèces. «Les Mycodcrmes, dit- comme les Oscillaires , les Confèr- es et beaucoup d’Hydrophy tes, sont s productions microscopiques. Si i. les aperçoit à l’œil nu , c’est parce i ie les individus dont elles sont cotn- 'sées vivent réunis en société. |> se montrent à la surface de auçoup de liquides , ou de corps I ?s - humides et fermentescibles, MYC 34g sous l’apparence d’une bouillie sou- vent blanchâtre, qui s’étend en une sorte de pellicule, comme la crème sur le lait. Observée au microscope , celte pellicule est d’abord composée de corpuscules monadaires très-sim- ples , hyalins, gélatineux, prodi- gieusement petits , libres et doues d’une locomobilité très-sensible dans la plupart des espèces. Mais bientôt , comme si ces petits êtres éprouvaient une sorte de besoin d’association , ils se réunissent bout à bout en sé- ries linéaires , soit en conservant leur dimension première, soit après avoir subi une élongation plus ou moins considérable. Par cette agré- gation , ils constituent des filamens hyalins, quelquefois granulés inté- rieurement, très-nombreux , monili- formes ou paraissant cloisonnés à des intervalles plus ou moins grands, et presque toujours couchés sur le liquide où ils s’entrecroisent , se' feutrent, pour ainsi dire, et donnent plus de consistance à la pellicule qui , par le développement de nou- veaux corpuscules soumis aux mê- mes destinées, augmente continuelle- ment en épaisseur. » Desmazières eût pu appuyer son opinion sur l’origine animale des My codermes, des obser- vations de Ncedliam que nous avons cité plus liant , et de la description, que nous donnâmes il y a déjà long-temps, dans notre premier Essai sur la Matière, de la manière dont l’état agissant s’introduit dans l’état muqueux pour y former de véritables membranes où ne tarde pas à se dé- velopper une sorte de végétation; il a préféré s’étayer du témoignage d’un autre observateur qui lui écrivait : «Je n’ai plus aucun doute sur l’animalité des Moisissures.... Les Mycodermes et les Moisissures ont une base commu- ne, etc.!!!..» Pçrsoon voit des Cham- pignons jusque dans certaines subs- tances que Needham et Desmazières prouvent avoir une origine animale; Agardh y voit des Conferves; Gad- iou voit au contraire des Animaux dans les Moisissures, et, dit-on, mê- me dans les Charagnes. Nous n’en- 3So MYC treprendrons pas de concilier ces manières de voir qui nous paraissent toutes fort extraordinaires , et nous nous bornerons à pincer les Myco- dermes parmi nos Arlbrodiées, com- me probablement identiques avec le genre mentionné dans l’ai ticledece Dictionnaire, sous le nom de Mus- cida proposé par Grateloup qui n’en avait pas établi les caractères d’une manière assez précise pour qu’on pût conserver l’antériorité à cette excellen- te désignation, Ces Mycodermes se pla- ceront dans la tribu des Zoocarpées , avant les Anthophyses, où les Zoo- carpes monadaires , que produisent les filamens à certaine époque , s’échappent par l’extrémité de ceux- ci en glomérules , tandis que, dans les Mycodermes , la propagation a probablement lieu par la disloca- tion des filamens dont chaque article globuleux acquiert une liberté in- dividuelle , et devient un Zoo- carpe particulier comme dans le genre Tirésias. Desmazières qui pa- raît avoir adopté les idées de Gail- lon sur ce que celui-ci appelle des Némazoaires ou des Némazoones , dit à la vérité avoir vu toute autre chose, et parle de corpuscules agissans qui , pour devenir des Mycodermes, s’al- longent, se déforment, deviennent inertes et en s’agrégeant bout à bout forment une sorte de Plante. Nous ne pouvons croire à une associa- tion d’ Animaux divers destinés à fai- re un individu quelconque; ce n’est pas ainsi que nous comprenons le pas- sage d’un règne à un autre, et nous ne concevons pas de telles transubs- tantiations d’après les raisons que nous avons exposées dans 1 article Métamorphose. V. ce mot. Quoi qu’il en soit de cet épaississement en forme végétative filamenteuse de la matière muqueuse pénétrée par la ma- tière agissante , les Mycodermes du- rant leur phase végétale ontun aspect malpropre eldëgoûlant qui les lait re- garder comme une crasse; par leur consolidation ils forment bientôt une sorte tle sol sur lequel ne tardent pas à se développer des Moisissures , ce MYC qui a sans doute fait imaginer à ceux qui voient des Animaux partout, l’animalité des Mucédinées. Persoon avait mentionné les Mycoderma ! ol/are, qu il avait trouvés sur de l’O- seille cuite conservée dans des cru- ches, mesentericum et Lagenœ , qui avaient été observés dans des bou- teilles de vin dont le goulot s’était cassé, et Pergamenum, qui fut trouvé sur du jus de cerise ; Desmazières y| ajoute : i° le Cerevisiœ appelé vulgai- rement fleur ou maton de bière, lequel croît sur celte liqueur; u° le Malli- Juniperini qu’on trouve sur le liquide appelé drèche de Genièvre dans cer- tains pays de distillerie; 5°\e vini (\\i\ est selon lui la même chose que les Mycoderma Lagenœ et mesenteri- cum de Persoon. Nous avons souvent examiné cette dernière substance quand elle nageait dans la liqueur , et nous devons déclarer n’y avoir ja- mais trouvé lien de vivant ni de fi- lamenteux ; nous avons bien remar- qué qu’en vertu deson épaississement, elle finit par prendre l’aspect et la consistance d’un morceau de foie d’Animal ; mais on n’y saurait saisir de traces d’organisation. Nous serions tenté d’y voir une modification de la matièreinuqueuse pénétrée par la ma- tière cristallisable qui abonde dans le vin comme base des sels que contient celte liqueur, et qui n’étant pas; pénétrée de matière agissante , dont nous n’avons jamais trouvé la moin-i dre trace dans les liqueurs à base al- coholique, demeure inerte, parce que! l’élément nécessaire pour passer a l’état de Plante ou d’ Animal y man- que. (B.) jj MY'COGONE. bot. crypt. (üf ucéA dinées.) Link a foudé ce genre sur une seule espèce qui croît sur lest Champignons en putréfaction. De- puis, Dittmar en a décrit uneautre, et Persoon en a ajouté une troi- sième qui n’est peut-être que lé- ta t pl us jeune de la première. Ces Plantes, qui appartiennent au groupe des Sporo trichées, soùt formées de ïi lamens nombreux , décoinbans , en - MYC ; ecroisés, qui portent îles sporidies f idiccllées, solitaires, très-nombreu- • s. L’espèce la plus commune , 31y- fgone incarnat a , Pers., ou 31. ro- a, Link, couvre les Agarics en dé- i unposition d’une soite de duvet un rouge plus ou moins vif, dû . irticulièrement à la couleur des ooridies. Les deux autres espèces [ nt moins communes, l’une est ..anche et l’autre fauve. (ad. b.) * MYCOLOGIE. On a désigné sous i: nom la science dont l’objet est itude spéciale des Champignons ; depuis que ce vaste groupe de végétaux a été subdivisé en pill- eurs familles , on peut conserver mot pour l’histoire de toutes les fautes comprises autrefois sous le •m de Champignons , lesquelles, malgré leur diversité , ont quelques iractères communs dans leur tex- Irre et leur mode de développement, ù engageront toujours à les grou- irles uns auprès des autres. Leurs incipaux caractères, etl’organisa- :m des familles qu’elles composent, rnt exposés aux articles Champi- ons, Lycoperdacées , Hypoxy- imïs , Mijcédinées et Urédinées. .. ces mots. (ad. b.) >MYC0NIE. bot. phan. Le genre quel La Peyrouse, dans son Abré- des Plantes des Pyrénées , a donné nom, avait déjà reçu celui de Ra - oondia qui a été adopté. V. Ra- MNDIE. ÎNecker ( Elèm. Bot., n° 3g) avait > nné ie nom de Drlyconia à un genre r 'me des espèces de Chrysanthemum \ Linné, auxquelles il attribuait un Yolucre simple , à plusieurs divi- ms , et une aigrette en forme de dite couronne membraneuse. (G.. N.) **MYCTERIA. ois. V. Jabiru. BMYCTÈRE. 31 y c ter us. ins. Genre l’ordie des Coléoptères, section s Ilétéromères , famille des Sténé- • res , tribu des Rhynchostoines , bli par Clairvillc, et auquel on peu t nnèr pour caractères : devant de MYD 55 j la tète allongé en forme de museau ou de petite trompe; antennes fili- formes; corps oblong, assez large et épais; pâtes courtes; corselet plus étroit en avant en forme de trapèze; écusson arrondi. Ce genre se distin- gue des Slénostomes qui en sont très-voisins, par la forme du corps qui, dans ces derniers, est allongé et ressemble à celui des Odemères. Clair- ville ayant voulu conserver le nom de Rhinomacer à un genre formé d’un démembrement de celui que Geoffroy nommait ainsi, désigne sous le nom de Myctère le genre que Fabricius avait appelé Rhinomacer. Obvier a adopté la dénomination de Myctère et son application; mais il a fait un genre particulier, sous le nom de Rhinomacer, de quelques espèces que Fabricius avait placées dans sa coupe générique ainsi dési- gnée. La seule espèce connue en France se trouve dans les déparle- mens méridionaux; on en voit quel- quefois une douzaine sur une om- belle de Carotte ou d’autre Plante analogue; c’est : Le Myctère citrcuetoïde , 3Iyc- terus curculioides , Clairv. , Latr. - Rhinomacer curculioides , Fabr! Long de deux lignes et demie à trois lignes ; tète prolongée , grise. Cor- selet gris , chagriné ainsi que les élytres qui sont de la même cou- leur ; quand l’Insecte n’a pas été usé par un frottement, il est couvert d une poussière jaunâtre comme cer- tains Charançons. On connaît une autre espèce de ce genre qui a été nommée Rhinomacer umbcllatoruni par Fabricius. Elle se trouve en Hongrie. (G.) * MYCTOPIIE. 3Iyctopkum. rois. Rafinesque a, dans son Indice Ithio- logia sici/iana , établi sous ce nom un genre dont il a figuré, sous le nom de punctatum , une espèce méconnais- sable ou nous avons néanmoins, et malgré la petite corne imaginaire qu’y a mise le graveur, cru voir le Scopelùs Humholdtii de R isso . ( b . ) * MYDAS ou M YD VUS. Mydaùs. 55 a MYD MAM. (Et non pas Midaiis , comme l'ont écrit quelques auteurs. ) Genre de Carnassiers plantigrades composé dans l’état présent de la science d’une seule espèce que Desmarest et Rallies avaient d’abord placée parmi les Mou- fettes et décrite sous le nom de Mephitis jauanensis , mais dont Fr. Cuvier et Horsfield ont fait le type d’uno nouvelle division , sous le nom de Mydaüs melicçps. Cet Animal, dé- couvert dans l’Inde il y a quelques années par Leschenault de la Tour , présente en effet quelques caractères génériques qui lui sontpropres, dans sa tête conique et allongée, dans sa queue presque rudimentaire , dans ses oreilles dépourvues de conques, et dans ses narines qui s’avancent de beaucoup au-delà des os maxillaires, et se trouvent environnées d’un mufle dont on ne peut mieux donner l’idée qu’enle comparant, avec Fr. Cuvier, au grouin du Cochon. Les dents sont en même nombre et de même forme que chez les Moufettes; seulement la longueur plus considérable de la tête chez le Mydaüs , a permis aux molaires de s’écarter davantage les unes des autres ; et les incisives , au lieu d’être disposées sur une ligne à peu près droite, sont placées en demi-cercle. Les mamelles sont au nombre de quatre , deux étant pec- torales , deux abdominales. L’espèce unique de ce petit genre, le Télagon , Mydaüs meliceps , Fr. Cuvier, avait déjà été indiquée par Marsden (Histoire de Sumatra) , sous le nom de Stinckard , qui signi- fie puant. Elle répand en effet, com- me les Moufettes, une odeur extrê- mement fétide; et c’est aussi à cette même circonstance que se rapporte la dénomination générique de My- daüs, proposée par Fr. Cuvier dans son Histoire Naturelle des Mammi- fères (avril 1821), et adoptée depuis par plusieurs naturalistes. Le pelage du Mydaüs meliceps , très- peu fourni surtout vers les parties inférieures du corps , est généralement brun avec une tache blanche longitudinale sur l’occiput, tache qui se prolonge sur MYD le milieu du dos et jusque sur hi queue en une ligne de même cou-4 leur. Telle est du moins la disposé tion la plus ordinaire : car ce genre est, comme celui des Moufettes, re marquable par les nombreuses va- riations que présente le pelage , sui-i vaut les individus : ainsi , la ligne blanche est très-fréquemment inter-* rompue sur une étendue plus ou moins considérable, et elle manque même quelquefois presque entière- ment. Cette espèce n’est pas rare è Java , et c’est de cette île que Les chenault de la Tour , Diard et Du- vaucel ont envoyé au Muséum les peaux et le squelette qu’il possède aujourd’hui : elle existe aussi à Su-» matra oh elle est connue sous le non de Télagon , qui lui a été conserva en français par Fr. Cuvier. Tel es le genre Mydaüs fort semblable i celui des Moufettes par le systèmi dentaire, par les organes de la loco- motion , par presque tous les carac+ tères de premier ordre , et même pa» les couleurs du pelage; mais qui néai* moins se distingue très-facilement ai premier coup-d'œil de ce dernier soit par la forme très-singulière di sa tête , soit par la disposition d* son mufle , soit par l’extrême brië veté de sa queue. (xs. g. ST.-H.)j MYDAS. ixept. ciiel. On a doum ce nom à une Tortue. (b.)| MlrDAS. Mydas. ins. Genre di l’ordre des Diptères, famille des Ta» nystomes , tribu des Mydasiensî établi par Fabricius aux dépens di grand genre Musc a de Linné et de» Némotèles de Degéer, et ayant pou caractères : antennes beaucoup plu longues que la tête , et dout le tro sième article forme une masse ovoidt divisée transversalement en deux ar ticles avec un ombilic à leur extre mité renfermant un très-petit stylet point d’yeux lisses distincts-, aile écartées. Les Diptères de ce genr se distinguent des Thérèves de La treille, par les autçnnes qui, dau ces derniers, ne sont, au plus, qu de la longueur de la tête, avec 1 MYD >isième article en cône allongé et rtant un filet distinct. Le genre ydas est peu nombreux en especes, leurs mœurs sont entièrement in- nnues. Cependant Latreille pré- :ne que ces Insectes sont carnas- rs. Nous citerons comme type du rare : Le Mydas effilé* Mydas Jilatus, br. ; Nemotelus asiloides , Dcgéer , m. sur les Ins. T. vi, p. 2o4, ). 25, lîg. 6; Drury , Illust. of sect. T. i, tab. 44, fig. x. Il est ig de plus d’un pouce , d’un noir ;cé par tout le corps avec les côte's quelquefois tout le second anneau nsparens et rougeâtres. Sa tête est atie, un peu plus large que la tie antérieure du corselet avec les ix d’une couleur métallique som- ; j les antennes sont noires , ainsi 'î la trompe qui se dirige en avant iès avoir formé deux coudes. Le -selet est grand , velouté, presque trapèze , s’élargissant postérieu- nent et comprimé sur les flancs, ailes sont presque aussi longues le corps , d’un brun enfumé plus icé vers leur attache qui devient •si noire que le corps. Elles sont une finement plissées dans le sens eur largeur, sur plusieurs points eur surface. Les pâtes sont gran- , les postérieures surtout le sont ucoup plus que les autres , la se est armée en dedans de petites les et la jambe terminée par une e pointe. Les tarses sont assez ; ;s , terminés par des crochets et deux pièces membraneuses jau- L’abdomen est allongé , glabre terminé par quelques poils. On ve cette espèce en Caroline ; on irouve une autre plus petite en ugal ; enfin le Brésil en offre une iièmequi atteint à plus de deux r^es de longueur. (g.) YDASIENS. Mydasii. ins. Tribu 'ordre des Diptères , famille des lystomes , établie par Latreille, aractérisée ainsj : palpes mun- it pu n’étant pas extérieurs ; der- arlicle des antennes terminé par MYE 355 un stylet, tantôt en massue ovoïde, divisé transversalement en deux, avec un ombilic au bout , tantôt en cône allongé ou en alêne; suçoir de quatre soies; trompe courte, rétrac- tée et terminée par deux lèvres sail- lantes , graudes , relevées , et faisant un angle avec elle. Celte tribu ren- ferme les genres Mydas et Thérève. y. ces mots. (g.) MYDAUS. mam. V. Mydas. MYE. Mya. conçu . Les Coquilles qui ont servi à l’établissement de ce genre étaient peu' connues des anciens. On peut croire que la Co- quille nommée Chama Pe/uris par Rondelet, ainsi que le Chama Gly- cimeriÿ , appartiennent à ce genre. On pourrait encore , en conservant quelques doutes, y rapporter la figure 269, pl. 423 de Lister, qui a quelque analogie avec le Mya truncata ; mais on ne peut plus y conserver la figure de Gualtieri que Lamarck cite, parce qu’elle ap- partient bien plutôt à l’une des gran- des Anatines. C’est donc D’Argen- ville , dans sa Zoomorphose , et Chemnilz , qui , les premiers , ont donné de bonnes figures de quelques espèces du genre Mye , sans que ce- pendant ils les distinguassent d’au- tres Coquilles bivalves. Linné le pre- mier institua le genre, mais il y con- fondait un assez grand nombre dé Coquilles étrangères qui en furent successivement retranchées par Bru- guière qui établit le genre Anodonte, et par Lamarck surtout, qui en dé- membra les Anatines , une partie des Lutraires, les Glyciméries , les Vulselles , et eu sépara la plus grande partie des espèces qu’il rédui- sit à quatre : encore faut-il en ôter une, le Mya solenyalis , qui doit ap- partenir à notre nouveau genre Té- tragonoste {V. ce mot), et peut-être faudra-t-il en séparer aussi le Mya erodona. Ménard de la Groye retran- cha encore une espèce des Myes de Linné pour en faire le genre Pano- pee ; c cst le Mya Glycirneris qui a servi de type au nouveau genre. Linné q3 tome XI. 354 MYE MYE plaça les Myes entre les Pliolades et les Solens, lui faisant suivre les Mul- tivalves et commencer la grande série des Bivalves. Bruguière ne l’imita pas, et sépara davantage ce genre des Multivslves ; il commença la série par la section des Coquilles irrégulières , et celles qui sont régulières vinrent après; les Myes en forment le premier genre. Lamarck, dans le Système des Animaux sans vertèbres , les mit en- tre les Glycimères et les Solens , et un peu plus tard, en établissant la famille des Myaires , il les mit en rap- port avec les Anatines et les Pano- pées , non loin des Solens , rapports qu’il conserva dans ses autres ou- vrages. Cuvier adopta le genre Mye, mais ce genre représente plutôt une famille par le grand nombre de sous- genres qu’il contient. Gray , dans sa classification naturelle des Mollus- ques , fait , de la famille des Myaires , un deuxième ordre de ses Conc/io- phora ,• il nomme cet ordre Pachjpo- da , et il le compose des genres Mye et Corbule , rapports qui sont assez naturels d’après la seule considéra- tion de la charnière. Férussac a jus- tement rapproché les Lutraires des Myes comme Cuvier l’avait fait le pre- mier. Blainville et Latreille les ont imités. L’organisation des Myes dif- fère assez de celle des Mactres sous plusieurs rapports, mais elle est très- voisine de celle des Lutraires avec lesquelles elles ont la plus grande analogie. Les Myes sont fortement épidermées ; le manteau est fermé presque dans tout son contour; deux tubes très-longs , réunis sous une mê- me enveloppe revêtue par un épider- me rugueux , terminent l’Animal pos- térieurement et lui donnent une com- munication avec le fluide ambiant ; une troisième ouverture antérieure très-petite se trouve vis-à-vis le pied rudimentaire, et a à peine quelques lignes d étendue; les bords du man- teau sont épais et charnus , mais dans le reste de son étendue, il est extrê- mement mince et transparent; pos- térieurement il contient le muscle rayonné , rélracleur des siphons; le muscle adducteur antérieur est for| mince , étroit , allongé sous le bord „ et son impression se continue avec! celle du bord du manteau; le muscle» postérieur est cylindrique , plus puis-* sant que l’antérieur , et placé entre la bord et l’origine des tubes. Quant on a fendu le manteau dans sa com- missure inférieure, on voit un piec grêle en forme de languette, sang courbure; il adhère à la masse abdo- minale, il est coriace , et a des mus- cles réfracteurs à peine sensibles l’ouverture de la bouche est petite cachée entre deux lèvres sous le mus* cle adducteur ati teneur; ces lèvre: aboutissent <5 deux paires de palpe» labiaux, une de chaque côté; die» sont longues, pointues, épaisses! non appliquées l’une contre j.’autie leur face interne est comme veloutée: toutes sont saillantes; les lames qtl la revêtent en palpes sont absolu ment semblables dans les Mactres; 11 système digestif ne diffère pas di celui des autres Conchifères (P* Mollusques). Les branchies sont pei étendues ; elles s’étendent de cliaqu côté de la masse abdominale, prio cipalement à sa partie postérieure 01 elles se réunissent et deviennent üol tantes jusque vers l’orifice interne dl tube branchial ; la lame externe d feuillet branchial externe se prolong notablement au-delà du point de réi» nion des branchies, se repliant ve le pied comme les autres feuille! branchiaux , et flotte postérieuremej avec eux, de manière que l’Anim est pourvu réellement de trois feui lets branchiaux de chaque côté, l ia terne le plus grand , et le troisième plus petit. Cette disposition est d senliellemcnt caractéristique de j genre , ainsi que d’un autre qui en ej voisin , et nous ne pensons pas q personne ait mentionné ce fait int ressaut et très-facile à vérifier; no l’avons observé dans les deux espèej de nos côtes , la Mye tronquée et Mye des sables. Quoique l’ordre d Lamellibranches a;t été caractéri de manière à ne renfermer que 1 Mollusques à deux paires de bra> 555 MYE ;l hies , nous pensons que cetle paire ■ e plus clans les Myes, ne doit pas : rapecher de mettre ce genre dans les mêmes rapports , justement appréciés Les zoologistes, et qu’il n’est pas né- essaire d’en faire un ordre à part, eut-être qu’en observant les genres 'Yoisinans avec attention , comme les . utraires, on trouvera de quoi for- cer une famille naturelle sur laquelle ne restera plus le moindre doute. > ous pouvons annoncer que ce ca- ractère se rencontre également dans « :s Mactres, mais point dans les Tel- i nés ni les Vénus, les Donaces, les Miolades , etc. Nous ne parlerons pas i u système de la circulation qui doit lire fort semblable , pour ne pas dire lentique , à celui des autres Mollus- ues Lamellibranches. Pour le svs- rae nerveux , ou aperçoit facilement :>s ganglions antérieur et postérieur ; : premier, placé sur l'oesophage, et >!imédiatement sous le muscle ad- i jeteur antérieur, donne deux bran- iaes antérieures qui descendent le ng de la face interne du muscle ad- ujcteur antérieur auquel elles four- i ssent quelques filets, gagnent le »>rd épais du manteau , et s’y distri- uient; deux branches latérales assez r osses qui se perdent dans les palpes Lbiaux; quelques petits filets posté- eiurs en partent pour se rendre vers a stomac , le foie et les intestins. En- m, deux petits filets sortent des an- tes postérieurs du ganglion , descen- hnt latéralement .de chaque côté de masse abdominale, et se rendent obablement au ganglion moyen ; iis leur extrême ténuité nous a iipêcbé de les suivre jusque-là. Le jinglion postérieur est appliqué sur face interne du muscle adducteur i stérieur; il fournit quatre bran- les, deux postérieures qui gagnent les rds du manteau pour s’y répandre irès avoir donné un filet pour les si- •ons; les deux branches antérieures montent de chaque côté du corps , à base des branchies auxquelles elles • tribuent probablement des filets mbreux avant de fournir les bran- cs d’anastomoscs avec le ganglion MYE moyen. D'après ce que nous venons d’exposer, le genre Mye peut être caractérisé de la manière suivante : Animal ovale, plus ou moins épais, pourvu de deux tubes réunis, longs et revêtus d’un épiderme brun et ru- gueux; les lobes du manteau réunis ne laissant qu’une très-petite ouver- ture antérieure; pied petit, lingui- forme, rudimentaire; palpes labiaux épais, pointus, profondément striés à leur face interne; trois feuillets branchiaux de chaque côté , l’interne le plus grand, l’externe le plus petit; ils se réunissent postérieurement et leur masse flotte dans la cavité du manteau; coquille transverse , ovale, sub-équilatérale, bâillante aux deux bouts; valve gauche munie d’une dent cardinale, grande, comprimée, arrondie, saillante presque verticale- ment; une fossette cardinale à l’autre valve; ligament intérieur s’insérant sur la dent saillante et dans la fos- sette de la valve opposée. • Les Myes vivent enfoncées dans le sable, près des côtes; elles y sont placées, les tubes ou siphons en haut, et l’ouverture delà bouche en bas; il doit leur être fort difficile de quitter cette position ou de se creuser un nouveau trou lorsqu’elles sont arra- chées de celui ou elles ont pris leur accroissement. Mye tronquée, Mya truncata , Lamk. , Anim. sans vert. T. v, p. 46 1, n. i; Mya truncata , L. , p. 0217 , 11 • 1 Chemnitz , Conch. T. VI, t. 1 , fig. 12 ; Encyclop. , pl. 229, fig. 2 , a, b. Coquille fort commune , épaisse , subovale , bâillante aux deux extrémités, mais plus posté- rieurement, ou elle est comme tron- quée à l’endroit ou sont fixés les si- phons. Mye des sables, Mya arenaria , Lamk., Anim. sans vert. T. v, p. 46 1, n. 2; Mya arenaria, L. [Loc. cil.), n. 2; Chemnitz, Conchyl. T. vi, fig. 5, 4; Encyclop., pl. 229, fig. 1 , a , b. Se distingue de la précé- dente par sa forme régulièrement ovale; elle n’est point tronquée pos- térieurement , elle est moins inéqui- 356 MA G latérale, moins épaisse, et aussi moins épiderméc. Toutes Jeux se rencontrent dans l’Océan d’Europe. (n. .11.) MYER. coNcn. On a donné ce nom à l’Animal des Coquilles du genre Mye. V ’. ce mot. (b.) MYGALE, mam. V. Desman. MYGALE. Mygala. araciin. Gen- re de l’ordre des Pulmonaires, fa- mille des Aranéides, section des Té- trapneumones, établi par Walcknaer, étayant pour caractères : yeux au nom- bre de huit, presque égaux, groupés sur une élévation , et disposés ainsi : trois de chaque côté , 'formant par leur réunion un triangle renversé et dont la pointe est en devant ; les deux autres situés sur une ligne transverse entre les précéderas ; man- dibules horizontales , avec leur cro- chet terminal fléchi en dessous , et ayant , dans quelques-unes , des poin- te* cornées, disposées en forme de râteau ou de dents de peigne , et pla- cées au-dessous de ce crochet; palpes insérés à l’extrémité des mâchoires 5 filières inégales , dont deux beaucoup plus grandes , de quatre articles, sail- lantes et presque cylindriques ; les autres très-petites. Les espèces de ce genre démembré du genre ylranea de Linné etdeFabricius , avaient atti- ré l’attention des naturalistes avant que Walcknaer l’eût établi. Dorthes aperçut le premier que l’organisation de la bouche de ces Aranéides n’é- tait pas la même que celle des autres Araignées; La treille fit la même re- marque en même temps , et Walck- naer , qui étudiait les Aranéides , confirma quelque temps après les ob- servations de ses devanciers , et éta- blit le genre Mygale tel que nous l’a- vons caractérisé plus haut, avec l’A- raignée aviculaire de Linné et quel- ques autres analogues , et avec des Araignées mineuses d'Olivier. Quoi- que ce mot Mygale ait déjà été em- ployé par Cuvier pour désiguer un genre de Quadrupède, et que les Grecs l’aient employé au même usa- ge , Latreille l’a conservé afin de ne MYG pas embrouiller la science en créant! un mot nouveau et en nécessitant! une synonymie. Les Mygales se distinguent facile- ment des Eriodons et des Atypes de» Latreille par leurs palpes insérés à| l’extrémité des mâchoires , ce qui n’ai pas lieu dans ces deux derniers gen-» res qui les ont attachés à la base del ces mêmes mâchoires. Les Filistatest et les Disdères , qui appartiennent àa la même famille , en sont séparées par le nombre de leurs yeux, qui n’est que de six , et par leurs filières qui sont toutes très-courtes. Walcknaer (Tableau des Aran. , p. 3 et suiv.J divise le genre Mygale en trois fa- milles : dans la première, les Planti- grades, il place les espèces à pales obtuses à leur extrémité, charnues et; veloutées en dessous et à onglets nom pectinés , insérés en dessus et cachés par les poils; leurs mandibules sont inermes ou dépourvues de râteaux. Dans la seconde famille, les Digiti- grades inermes , se rangent les es- pèces à pales minces à leur extrémité avec des onglets terminaux appa- l’eias et pectines; leurs mandibules sont dépourvues de râteau comme dans la famille précédente. Enfin dans sa troisième famille , les Digiti- grades mineuses, il met les espèces dont les onglets terminaux sontappa- rens et non pectinés, et dont le3 mandibules sontpourvues , à l’extré-l mité de leurs premières pièces, d^ pointes droites, cornées, et formant un îâteau. Olivier (Ency cl. Méthod., art. Mygale) ne fait entrer dans cet genre, que les espèces qu’il a dési-j gnées dans son article Araignée sou^ le nom de Mineuses-, ainsi , d'api èa lui , la Mygale aviculaire et scs con-* génères doivent former un autrq genre. Quoique l'opinion de ce na- turaliste soit d’un grand poids dan3 cette matière, L » treille a pensé qu’iljl était inutile d’introduire ce nouveaul genre; surtout depuis qu’il a décou- vert des espèces qui forment la liai-j son enti e les Araignées aviculaires etf les Mineuses. 1 Le genre Mygale renferme les Arai- 1 MYG nées les plus grandes et les plus for- ais , associées à des espèces assez fai— Les, mais douées d’un instinct et 'une industrie qui leur tient lieu de »rce. Les premières, connues dans Amérique méridionale sous le nom Araignées Crabes , sont énormes , t quelques-unes peuvent occuper, ms pâtes étendues, un espace circu- i ire de huit à neuf pouces de dia- mètre; elles vivent dans des troncs ; Arbres ou d’autres cavités , grim- Esnt aux branches et saisissent quel- uuefois des Oiseaux-Mouches et des ! olibris. Plusieurs voyageurs et na- jiralistes ont écrit sur ces Araignées , t: c'est d’après eux que nous allons .anner quelques détails sur leurs i.œurs. D’après Pison (Hist. Natur. ï.u Brésil), l’espèce qu’il nomme rhamdu ou JShamdu guacu (Grande i raignée) et qui est, d’après La- teille, très-voisine de l’Aviculaire , idifie à la manière des Oiseaux dans ’ss cavités des vieux Arbres ou dans -s décombres. Pison dit encore u’elle se construit quelquefois des s des semblables à celles que font utes les Araignées. La treille pense : je l’auteur n’a point vu ces toiles , t qu’il est possible qu’on l’ait induit a erreur par de faux rapports. Il pa- i ut qu’il est dans la même erreur ou .i’il s’abandonne à des conjectures , uand il dit que dans l’accouplement : s Araignées ont leurs corps opposés lun à l’autre. Suivant cet auteur, piqûre de cette Mygale , la liqueur ni distille de sa bouche et même ses ûiils sont réputés venimeux; le meil- ur antidote , suivant Lui , est la pré- i iration duCrabequ’il nomme Aratu Arapsuc piclus)-, on le pile et on en it un breuvage en le mêlant avec ui vin; il agit comme vomitif. Cette ygale, au rapport du même voya- :ur , se dépilc avec l’âge ; alors la >ïau de son ventre est d’un rouge i .carnat. Mérian , qui a observé les usectes de Surinam, dit avoir trouvé i usieurs individus delà Mygale avi- dairesur l’Arbre nommé Guajaue , I faisant leur nid et se tenant à l’affût ff ms le cocon que forme une chenille MYG 3f>7 du même Arbre. L’auteur de l’His- toire Naturelle de la France équi- noxiale place l’habitation de la My- gale aviculaire dans les fentes de ro- chers. Dans le Voyage à la Guiane du capitaine Stedmann , cette Araignée est appelée Araignée de buisson , et sa toile est, dit-on , de peu d’étendue , mais forte. On voit, d’après ces rela- tions , et par la dissemblance qui rè- gne entre elles, que des voyageurs, peu accoutumés à observer la nature, n’ont fait qu’errer dans le vague, et que leurs assertions ne sont pas pro- presà jeter un grand jour sur l’histoi- re de ces grandes Araignées. Les ob- servations de Moreau de Jonnès, qui a fait une étude spécialedes productions naturelles delà Martinique, peuvent jeter un plus grand jour sur cette ma- tière et doivent trouver place ici. L’es- pèce dont ce savant a observé les mœurs est bien déterminée par La- treille, c’est son Mygale Cacerides. Elle est connue aux Antilles sous le nom d’Araignée Crabe et sous celui de Matuutou que lui donnaient les an- cien^ Caraïbes. Elle ne file point de toile ^s’enterre et s’embusque dans les fentes de la paroi dépouillée des ravins creusés dans les tufs volcaniques; elle s’écarte souvent beaucoup de sa demeure pour chasser , se tapit sous des feuilles pour surprendre sa proie qui se compose d’Anolis , de Fourmis, et quelquefois de petits Colibris et du Sucrier. C’est pendant la nuit qu’elle chasse. Sa force musculaire est très-grande, et quand elle a saisi un objet avec ses pâtes , x>n a beau- coup de peine à lui faire lâcher prise. Lorsque cette Mygale applique ses mandibules sur un corps dur et poli , on y voit aussitôt des traces d'un li- quide qui doit être le venin qu’elle in- jecte et qui rend sa piqûre dangereuse. Cette liqueur est lactescente et d’une grande abondance pour le volume de l’Animal. Les œufs de cette Arai- gnée sont renfermés dans une coque de soie blanche d’un tissu très-serré; elle maintient cette coque sous son corselet au moyen de ses palpes , et la transporte avec clic; quand elle est 358 MYG pressée par ses ennemis, ellol’âùau- donne un instant, mais elle revient la prendre aussitôt que le combat a cessé. Les petits qui sortent de ces œufs sont entièrement blancs ; le pre- mier changement qu’ils éprouvent est l’apparition d’une taclie noire qui se iorme au milieu de l’abdomen et au-dessus. Moreau de Jonnès dit qu’un seul de ces cocons lui a fourni dix-huit cents à deux mille petits ; il est probable que les Fourmis détrui- sent une grande quantité de ces pe- tits , car autrement la prodigieuse fécondité de ces Animaux les ren- drait plus communs qu’ils ne le sont à la Martinique. D’autres espèces beaucoup plus pe- tites vivent pour la plupart dans nos climats, et ont été observées par des naturalistes instruits qui n’ont rien laissé à désirer sur leur histoire. L’abbé Sauvages, Olivier, Latreille et Léon Dufour nous ont donné des détails curieux sur ces Araignées dans les divers ouvrages qu’ils ont pu- bliés. Ces Mygales, qui sont nocturnes comme les précédentes , se construi- sent dans la terre de profonds souter- rains tapissés de soie et fermés par une porte construite d’une manière très- remarquable. L’espèce que Sauvages a observée dans le midi de la France (Mygale maçonne) choisit ordinaire- ment, pour faire son nid , un endroit ou il ne se rencontre aucune herbe , un terrain en pente ou à pic , afin que l’eau de la pluie ne puisse s’y ar- rêter; elle tâche aussi de trouver une terre forte , exempte de roches et de petites pierres , et y creuse un boyau d’un ou deux pieds de profondeur, du même diamètre partout et assez large pour qu’elle puisse s’y mouvoir en liberté. Elle le tapisse d’une toile adhérente à la terre, soit pour éviter les ébouiemens, soit pour se ména- ger des moyens de communication , afin de sentir du fond de son trou ce ui se passe à sa porte. C’est surtout ans la fermeture qu’elle construit à l’entrée de son terrier, que brille principalement toute ' industrie de cette Araignée* Elle forme , nvecplu- MYG sieurs couches de terre détrempées e| liées entre elles par des fils , un<$ porte ronde , de la grandeur de son trou , dont le dessus , qui est plat raboteux , se trouve à fleur de terre I et dont la partie inférieure ou le des4 sous est convexe, uni et recouvert d’une toile très-lorte et à tissu très-j serré ; ces fils prolongés du côté ld plus élevé du trou y attachent la porté comme avec des penlures,de manièra que quand on ouvre cette porte , e| qu’on vient à l’abandonner ensuite , elle se referme d’clle-même par soûl propre poids; l’entrée du trou formé par son évasement une espèce dd feuillure contre laquelle la porta vient battre et n’a que le jeu néces— saire pour y entrer et s’y applique* exactement; ce couvercle ou oper- cule est absolument semblable , ex- térieurement, au ten-ain qui l’envib ronne; il ne présente aucune sailliq ni fissure quand il est fermé , et il es! difficile de découvrir l’endroit où ij existe. C’est dans ce trou ainsi fortifié que la Mygale femelle déposeses œufs^ et c’est en août que la femelle entra en amour, du moins ce n’est qu’aprèl ce temps qu’on a trouvé des petits dans les nids de Mygales. Dorthes ed a compté une trentaine dans un seul nid. Quand on vient à inquiéter id Mygale maçonne dans son habitation et qu’on tente d’ouvrir la porte d<* son nid j elle emploie toute sa força et son adresse pour l’empêcher, Dès qu’elle sent le moindre mouve-* ment à sa porte, elle se précipite du fond de son trou où elle se tient tou- jours, et accourt à l’cntrce; là, la corps renversé -'fet accroché par les pâtes , d’un côté aux parois de l’ou- verture , et de l’autre à la toile qui tapisse le dessous de l’opercule, elle tire fortement à elle. L’abbé Sauvai ges , qui faisait ces expériences , vit] en entr ouvrant la porte, l’Ara ignéa placée comme nous venons de le dire. Chaque fois qu’il parvenait à en tr’ouj vrir cette porte avec une épingle , cil qu’il venait à lâcher prise, clic se re-d fermait de suite ; il l’oùvrit et la laissai) refermer plusieurs fois sans que l’A-Ù MYG l Lignée là ch à t prise, et elle ne céda ne s’enfuit au fond, que quand la >rte fut entièrement ouverte. Si on i ; force pas l'entrée de la Mygale et ; i’on revienne à la charge plusieurs i is, après de courts intervalles, elle l ‘rive sur-le-champ et répète le même i anége. Tant qu elle tient sa porte irmde, elle ne craint rien, et l’on , 3Ut travailler autour de son trou et :rner la terre pour enlever son ha- bitation sans qu’elle abandonne son t DSte; si on la fait sortir de son nid, i le perd tout le courage qu’elle mou- vait en le défendant; le grand jour u fait disparaître, et ce n’est qu’en htiancelant qu’elle parvient à faire Q uelques pas; elle semble dans un [dément étranger. On ne l’a jamais ;u sortir d’elle-même de son habi- tation , ce qui porte à croire qu’elle ot nocturne ; en effet , Olivier dit que i i Mygale Ariane, qu’il a trouvée clans îile de Naxos, ne sort de son nid que rendant la nuit. Il paraît constant rue la Mygale maçonne et toutes les ; litres espèces analogues ne travail- lent à la construction de leurs nids vue la nuit, car personne, jusqu’à i résent, n’en a vu pendant le jour i. ors de leur habitation. Il est pres- que certain qu’elle ne sort aussi que •u nuit pour recueillir les Insectes qui ce prennent dans les filets qu’elle tend fleur de terre aux environs de son habitation. Dorthes a trouvé des dé- ii ris d’Insecles et de Coléoptères as- iiez gros au fond de sou nid. Lalrcille > >ense que ces Araignées vivent dans eî voisinage les unes des autres sans e nuire , et il base son opinion sur un "ait incontestable : « Il existe, dit-il, dans la collection du Muséum d’IIis- coire Naturelle de Paris, un bloc de erre taillé en forme de parallélipi- lède , et dont un des côtés offre, à i bhacun de ses angles , un nid de la Al Vga le de Sauvages. » Rossi a fait encore une observation : fort curieuse sur une espèce de My- gale qui se trouve en Corse. Il a vu ;rjuc si on détruit l’opercule qui 1 ferme l’entrée de son nid , clic le re- I construit, et qu’un peu plus d’un MYG 559 jour suffit pour ce Lravail. La diffé- rence qu’il y a de cet opercule au pre- mier, c’est qu’il n’est pas mobile. Rossi ne dit pas comment l’Insecte peut sortir de son nid et y rentrer; mais La treille pense que l’expérience peut avoir été faite à l’entrée île l’hi- ver , et qu’à cette époque la Mygale pourrait bien fixer sa porte jusqu’au printemps. Enfin Olivier a observé aux environs de Saint-Tropez et aux îles d’Hières en Provence , le nid d’une Mygale qui pourrait bien être , suivant Latreilie, la Mygale car- deuse. La position et la structure de ce nid diffèrent beaucoup de celles des autres espèces, et annoncent que l’A- nimal a des mœurs différentes ; ce nid était situé dans uu terrain horizontal. Sa porte, quoique de terre, et se fer- mant d’elle-même par une espèce de ressort , -ressemblait à un cercle dont on aurait retranché une petite poi- tion ; elle était attachée à un des cô- tés de l’ouverture , et l’entrée était libre. Olivier ne vit pas l’Araignée qui était peut -être absente ou bien qui n’existait plus ; il présume qu’elle ne ferme sa porte que dans les mo- mens où elle est dans son nid. Boyer Fonscolombea aussi observé ce même nid ; il dit qu’il est formé d’un tuyau de soie, enfoncé verticalement en terre , et qu’il est fermé par deux bat- tans placés d’une manière horizon- tale à la surface du terrain. Le genre Mygale n’est pas très- nombreux en espèces; on en connaît une quinzaine que Latreilie place dans deux grandes coupes qu’il sub- divise : nous allons donner la des- cription des principales et les placer dans ces divisions. f Extrémité supérieure de la pre- mière pièce des mandibules dépour- vue de pointes cornées, droites et avancées. a. Extrémités inférieures des pâtes garnies d’une brosse épaisse etserrée , cachant en majeure partie les cro- chets. Mygale Aviculauie, Mygale A vi- cularia, Lalr., Wulck. ; Aranca A\>i- 56o MYG cularia, L. , Fabr. ; Avança hirlipes , Fabr. ; Araignée des Oiseaux, Dc- géer; Klein, Ins. T. I, tab. 11 , mas. Cette espèce est une des plus grandes connues. On l’a long-temps confon- due avec plusieurs autres de la mô- me taille , et ce n’est que depuis La- treille qu’elle en est distinguée; elle varie beaucoup pour la grandeur ; on en trouve qui n’ont que seize li- gnes de longueur depuis le bord antérieur du corselet jusqu’à l’ex- trémité de l’abdomen; les plus gran- des vont jusqu’à plus de deux pou- ces. Tout leur corps est velu, sur- tout chez les jeunes individus ; le corselet est déprimé, grand, ovale et tronqué postérieurement ; il a , vers son milieu , une petite cavité trans- verse, et des enfoncemens disposés en rayons; l’abdomen est ovale et porte deux filières longues et cylindri- ques. Les pâtes , couvertes de longs poils , ont en dessus quelques raies longitudinales plus claires.; celles de la première et de la dernière paire sont plus longues ; les join- tures sont en dessus d’un rouge pâle; les deux derniers articles ont inférieurement une brosse formée par des poils très-courts et très-pressés ; celle de l’article terminal est arron- die au bout et cache deux crochets petits et simples. Les griffes des man- dibules sont fortes, coniques et très- noires; elles ont évidemment une petite ouverture longitu.dinale sur le côté extérieur près de leur extrémité. Les palpes des mâles sont terminés par un bouton écailleux replié en dessous et finissant en un crochet ar- qué très-fort et aigu. Cetle espèce se trouve à Cayenne et à Surinam. On Ïieut rapporter à la même division es Mygale Blondi, canceridcs , fas- ciata , atva et brunnea de Latreille. Elles habitent toutes les contrées les plus chaudes de l’Amérique , de l’A- frique et des Grandes-Indes. (3 Extrémités inférieures des pâtes sans brosses et simplement velues; crochets terminaux découverts, sffil- lans, très-distinctement pectinés en dessous. MYG Mygale Notasienne, Mygale No- tasiana , Walck., Tableau des Aran., fl- i , fig- 5 (yeux). Longue de sept a huit lignes; corps d’un brun clair, luisant , peu velu , si ce n’est sur les pâtes ; les deux premières aussi gran- des que les dernières; tubercule des yeux peu élevé. Elle habite la Nou- velle-Hollande. Le Mygale calpeiana de Walcknaer appartient aussi à cette division. f f Extrémité supérieure delà pre- mière pièce des mandibules armée de pointes cornées , droites , et dont quelques-unes forment ordinairement une sorte de râteau. Cette section renferme les Araignées mineuses d’O- livier. (Encycl. Méth.) a Bout des tarses garni en dessous d’une brosse épaisse et serrée, ca- chant, en majeure partie, les cro- chets. Mygale iierseuse, Mygale cra- tiens , Latr. Longue de sept à huit lignes; noire, avec quelques traces d’un duvet cendré formant deux ou trois raies longitudinales sur les man- dibules; leur extrémité supérieure offre un assez grand nombre de poin- tes avancées et parallèles. Plus pe^ tite que les. espèces suivantes. La- treille ne dit pas d’o'u lui vient cette espèce; il pense qu’elle a beaucoup de rapports avec le Mygale nidulans de Walcknaer, qui habite la Jamaï- que. fi Bouts des tarses sans brosses et simplement velus en dessus ; crochets découverts et saillans. * Crochets des tarses distincte- ment pectinés en dessous. Mygale cardeüse , Mygale car- rninans , Latr. Corps d’un brun fauve, pâle, mêlé de cendré; corselet ua peu aplati; mandibules noires, gar- nies d’un duvet cendré qui laisse à nu deux intervalles formant deux raies noires; râteau de quatre dents. Les mâles ont une forte épine à l’ex- trémité postérieure du cinquième arti- cle de la première paire de pâtes. L’organe sexuel est arrondi iuférieu- 36i MYG ement et se termine en forme d’a- cène bifide et très-aiguë. Cette espece i été trouvée en Espagne par Léon )ufour, et on l’a aussi observée aux mvirons d’Aix en Provence. ** Crochets des tarses sans dente- ures sensibles à leur partie infé- ieure. Mygale maçonne , Mygale cemen- aria, Lalr. , Mém. Sociét. Hist. Nat. Ile Paris, an vu , p. 121 ,pl. 6, fig. I , A-F; Walcku. , Hist. des Aran. ; )orthes , Trans . Lin. Soc., tab. 2, •1, 17, fig. 6. Longue de huit à dix ignés, brune, luisante; palpes hé- rissés de piquans; mandibulesarmées an dessous de cinq dents étroites , llongées, presque égales, dont les ! eux plus éloignées plus courtes ; orselet ayant un enfoncement trans- versal et postérieur; sa carène et ses ords d’un ha/m plus clair; abdo- men obscur en dessus , moins foncé ur les côtés et en dessous , couvert i ’un duvet court; poitrine et pâtes l ’un brun plus clair que le reste du corps. Cette espèce se trouve aux en- virons de Montpellier; Reiche , jeune uitomologisle , l’a observée dans les unes de Dunkerque. Les Mygale k auvagesii de Latreilleety/na^ed’O- vvier appartiennent à cette sous-di- ision; elles ont les mêmes habitu- des. „ (q.) * MYGALURUS. bot. piian. Ce tmre, établi par Link pour les Festu- uz Myurus et bromoides , n’a pas été .ioplé. (G. .N.) MYGINDE. Myginda. bot. phan. te genre , de la famille des Célasti i- aées de R. Brown , et delà Tétran- irie Télragynie , L. , a été établi par icquin {lJlant. Amer., p. 24, tab. t i). Swarlz lui réunit le Rhacoma de inné ou Crassopetalurn de P. Brow- 3. Etudié de nouveau en ces derniers mps, par Kunth et De Candolle, genre présente les caractères sui- t tns : calice très-petit , urcéolé , per- hstant, à quatre divisions plus ou oins profondes; quatre pétales in- rés au-dessous d’un disque, munis MYI d’un onglet large et court , égaux et réfléchis ; quatre étamines insérées entre les lobes du disque, alternes avec les pétales, et plus courts que ceux-ci ,à anthères didymes , bilocu- laires et s’ouvrant du côté intérieur par une ligne longitudinale ; disque très-grand , placé au fond de la fleur, urcéolé , profondément lobé au point où s’insèrent les étamines; ovaire supère , sessile , presque arrondi, à quatre ou rarement à trois loges , au fond de chacune desquelles est dressé un ovule solitaire ; style terminal très- court , quelquefois nul, à quatre stig- mates ; drupe ovoïde , pisiforme, uni- loculaire et monosperme , probable- ment par suite d’avortement. Dans son Rrodromus systernatis Vegetabilium , le professeur De Can- dolle a décrit douze espèces de My- ginda , dont deux appartiennent , avec doute, à ce genre. Ce sont des Arbrisseaux non épineux qui crois- sent dans l’Amérique méridionale et dans les Antilles. Leurs branches sont tétragones , garnies de feuilles oppo- sées ou ternées , légèrement coriaces, simples , entières et accompagnées de stipules géminées. Les fleurs, d’u- ne extrême petitesse, blanches ou roses, sont portées sur des pédon- cules axillaires souvent trichotomes. Les fruits sont d’un rouge vif. Parmi les principales espèces, nous mentionnerons seulement le Mygin- da Uragoga , Jacq., loc. cit. , qui doit être considéré comme le type du genre, et dont les racines, ainsi que les feuilles, sont employées par les liabitans de Carthagène et de Sainte- Marthe , comme diurétiques. Le bas. prix de ce remède lui a fait donner le nom espagnol d’ Ye/va de maravedis. (G..N.) MYGRAINE. bot. phan. Pour Mi- graine. V. ce mot qui vient de Mille- Graines. (b.) MYIOTHÈRE. OIS. Vieillot établit sous ce nom , dans la tribu des Any- sodactyles , de l’ordre des Sylvains, une famille qui contient les genres Platyrhyaque, Rollicr, CunopophagQ, 3 6a MYL Gallitc, Moucherolle, Tyran, Bé- carde , Pythis et Ram pliocène. /L ces mots. (u.) MYLABRE. Mylabris. ins. Genre de l’ordre des Coléoptères , section des Hétéromères , famille des Tracbé- lides, tribu des Cancharidies , établi par Fabricius aux dépens du grand genre Méloé de Linné , et restreint par Latreille et les autres entomolo- gistes. Les caractères de ce genre sont : antennes régulières dans les deux sexes , terminées en massue ar- guée et formée par les derniers ar- ticles , et composées de onze arti- cles ; tous les articles des tarses en- tiers. Ce genre se distingue facilement des Décatomes et des Hyclées aux- quels il ressemble beaucoup , parce que ceux-ci ont : le premier dix arti- cles aux antennes , et le second neuf. Les Cérocomes ont aussi neuf arti- cles aux antennes, mais celles des mâles sont irrégulières comme cela se voit dans les Méloés. Les genres OEnas , Méloé, Cantbaride, Gna- tbie , Némognathe, Zonitis , Apale et Sitaris en sont bien séparés par leurs antennes qui ne vont pas en grossissant vers leur extrémité. Enfin le genre Tetraonyx a le pénultième article des tarses bilobé , ce qui n’a lieu ni dans les Mylabres ni dans aucun autre genre de la tribu. Les Mylabres, qui étaient réunies aux Méloés par Linné , et aux Cantharides par Degéer , en ont été séparées par Fabricius ; Geoffroy s’est servi de ce nom pour désigner un genre de Co- léoptères 'différent , celui qui est gé- néralement connu aujourd’hui sous le nom de Bruche. Le corps des My- .labres est oblong; leur tête est plus large que le corselet, inclinée; le la- bre est transversal, échancré au mi- lieu; les mandibules sont cornées, très-dures, arquées, terminées en lames vues en dedans , mais ayant une apparence pointue quand on les regarde en dessus; les palpes maxil- laires sont composés de quatre arti- cles dont le premier est très-court et MYL les trois autres presque égaux; le der- nier est ovoïde et comme tronqué à son extrémité. Les antennes ne sont pas plus longues que la tête et le cor- 1| selet pris ensemble ; elles sont coin- |j posées de onze articles; le premier] est un peu plus épais e! plus long que j les autres, le second très-petit, les J suivans grenus, à peu près de la j même longueur et augmentant d’é- paisseur jusqu’au dernier, qui est} ovoïde, assez gros , et finit en pointe, j Ces derniers articles forment une: massue qui est toujours arquée. Lesj yeux sont placés en dehors des an- tennes, ils sont ovales et paraissent entiers; le corselet est petit, plus étroit que l’abdomen, oblong; sa partie dorsale est allongée, un peui plus étroite vers la tète; le dessous est extrêmement étroit, ce qui lui donne , vu de profil , une forme trian-^ gulaire; il est arrondi aux angles et assez convexe ; l’écusson est très- petit , arrondi ; les élylres sont oblon- gues , inclinées sur les côtés , de ina-t nière à donner une forme parfaite- ment cylindrique à l’Insecte; elles) sont un peu flexibles et arrondies àj leur partie postérieure; l'abdomen) est mou ; les pâtes sont assez grandes, avec les jambes terminées par deux épines , et les tarses par deux crochets bifides à leur extrémité. Les organes digestifs des Mylabres n’ont pas plus d’une fois et demie la longueur de corps; ils commencent par un ja- bot très-court ; l’œsophage est plus long, en forme de poire, plus large vers le bas ; le venti'icule chylifique est de la même largeur dans toute sâ longueur ,et plissé transversalement] . il donne attache inférieurement à sil vaisseaux hépatiques longs qui von s’insérer eu deux faisceaux de troil * chaque, à la fin de l’intestin grèli ^ qui est très-mince et assez long; li 1 cæcum s’élargit un peu et est ter- , miné par un court rectum moins largj „ que lui. Le corps des Mylabres e.4 f généralement noir; leurs élytres soi} rougeâtres ou jaunâtres , et ont ord| mûrement des bandes ou des tachd noires. Ces Insectes éont tous propnj >. M'Y L ux contrées chaudes de l’Europe , de ! Asie , de l’Afrique et de l’Inde. Ou ’en a pas encore rencontré dans l’A- nérique. Ils se plaisent sur les feuil- les et les fleurs de divers Végétaux , t 1 se trouvent indifféremment sur les kor'ds de la mer ou dans les monta- gnes , suivant les espèces. INous avons [i u occasion d’observer à Toulon que ;s lUylabris variabilis et oclopunc- ata sc trouvent exclusivement dans Ides prés humides et au bord de la 1 ner , tandis que les Tdyl abris decern- mnttata et geminata ne sc rencon- iTaient que sur les hauteurs et à de grandes distances dans l’intérieur des eerres. Ces Insectes sont très-timides t n’ont qu’une ruse bien commune :')Our se soustraire au danger. Dès Ïiu’on s’approche pour les prendre, !)s replient leurs pâtes et leurs an- tennes , et se laissent tomber à terre. Ljeurs métamorphoses sont entière- nent inconnues. Les Mylabrcs sont employées en riharmacie aux mêmes usages que les iCanlharides ; en Italie, et surtout à iWaples, le Mylabris Cichorii rem- place l'espèce ordinaire. Les Chinois "'ont aussi usage du Myl. pustulala i l’Olivier qui se trouve dans leur pays, et nous avons appris par un Habitant de Rio-Janeiro que , dans i le pays, on n’avait pas d’autres vési- cians que cette espèce qui est appor- li.ee de Chine pour cet usage , et forme inné branche de commerce avec ce pays. D’après les passages de Pline, i 1 paraît que les anciens donnaient le nom de Cantharides à ces Insectes, c:ar ils disent que les meilleures Can- f .harides sont marquées de bandes aunes transverses. Les espèces de ce genre sont assez difficiles à distinguer parce qu’elles varient beaucoup par les dispositions ;t la grandeur des taches. On en con- naît près d’une centaine, et Olivier lEncycl. Méthod.) en décrit soixante, j’espècela plus commune en France, t qui se trouve quelquefois aux en- virons de Paris est : Le Myeabre ni: ea Chicorée , Wylabris Cichorii , Fabr., Oliv. (Col., MYL 365 ni , 47 , 1 , a , iï.) Long de six à sept lignes , noir, velu , avec trois bandes jaunes et dentées, dont la première divisée en deux taches sur les étuis. Elle se trouve dans toutes les parties chaudes de l’Europe , sur les Char- dons, la Chicorée et d’autres Plantes. V. pour les autres espèces, Olivier, loc. cit. , et Encyclopédie Méthodi- que. (g.) MYLESIS. tns. Nom donné par Pallas , dans ses Icônes , à un nou- veau genre de Coléoptères qu’il forme du Tenebrio Gigas de Fabricius. V. ■Ténébrion. (b.) MYLETES. pois. Sous -genre de Saumons. V. ce mot. (b.) *MYLIA. bot. crypt. [Hépatiques.) Léman a donné cenom au genre Fiul- lania de Raddi , parce que Je volume du Dictionnaire des Sciences Naturel- les qui aurait dû renfermer ce mot était déjà publié. Si on adoptait un semblable principe , on arriverait à une telle confusion , que la nomen- clature et la synonymie feraient né- gliger la science elle-même. /^.Jun- GE B MANNE. (AD. B.) MYLIOBATIS. rois. (Duméril. ) V. Raie. MYLOCARYUM.bot. phAn. Quoi- que ce nom générique ait été proposé parWilldenow(£’/H//rae/-tf/. , 1 , p. 454) postérieurement à celui de Cliftonia déjà employé par Banks, la plupart des botanistes l’ont adopté. Le genre Mylocaryum est placé dans la famille des Ericinées, auprès du Clethra, et dans la Décandrie Monogynie. Nul* tall ( Généra of northAmer. Plant. , 1 , p. 276) indique une affinité bien dif- férente; car il demande s’il n’est pas voisin du Banisteria. Ce genre olfre pour caractères essentiels : un calice très-petit, à cinq divisions profondes; une corolle à cinq pétales; dix étami- nes dont les filets sont dilatés et comme anguleux dans leur milieu ; un ovaire supérieur surmonté d’un stigmate sessile en tête, et trigone; une cap- sule à trois ou quatre ailes , et res- semblant beaucoup à celle du Foly- 364 MYL gonum Fagopyrum, à trois ou quatre loges monospermes. Le Mylocaryutn Ugustrinum , Willd. , lue. cil.; Pursli {i'ior. A merle, septentr., t. i4) , est un Arbrisseau qui s’élève à plus d’un mè- tre , toujours vert, à rameaux cylin- driques , d'un brun jaunâtre, garnis de feuilles alternes portées sur de courts pétioles , glabres, rétrécies à la base et obtuses au sommet. Les fleurs sont disposées en grappes sim- Ê les, terminales, accompagnées de ractées. Cette Plante est indigène de l’Amérique septentrionale. (o..N.) MYL OE QUE. Mylœchus. ins. Genre de l’ordre des Coléoptères , section des Pentamères , famille des Clavicornes , tribu des Peltoïdes , établi par Latreille aux dépens du genre Catops de Fabricius ( Cholève , Latr. ), et ayant pour caractères; palpes maxillaires terminés brusque- ment en alêne; les deux premiers articles des antennes notablement plus gros que les suivans , et différant d’eux par la forme ; les derniers for- mant une massue et étant presque égaux. Ce genre et celui des Cholèves se distinguent de tous les autres de la tribu par leurs palpes maxdlaires qui sont terminés brusquement en alêne, tandis qu’ils sont filiformes ou plus gros à leur extrémité dans les autres ; les Cliolèves s’en distinguent par les premiers articles de leurs an- tennes qui ne diffèrent des suivans ni Ear la forme ni par la longueur. Les abiludes de ce genre sont les mêmes que celles des Cholèves; on ne con- naît pas ses métamorphoses : l’espèce qui lui sert de type est : Le Myuoeque brun, Mylœchus fuscus , Lat. ( Gen. Crust. et lus. T. H, p. 3). Il est long de près d’une ligne, ovoïde, d’un brun châtain, pu- bescent, finement et vaguement poin- tillé, avec une dent peu distincte aux cuisses postérieures; Latreille oense qu’il a de grands rapports avec e Catops brévicorne de Paykull et e Catops agile de Panzer. Il se trouve aux environs de Paris, dans le bois de Yiucennes. (o.) MYO * MYLOSPIIÆRA. bot. than., ( Necker .) Syn. de Singana d’Aublet. V. ce mot. (B.) j * M Y NOMES. MAM. Rafinesque* [Amer. Mag.) propose d’établir sous ce nom un genre qu’il caractérise de la manière suivante ; dents sem- blables à celles de l’Ondatra; qua- tre doigts onguiculés aux pieds , et un pouce très-court; queue velue et déprimée. Le zoologiste américain place dans ce genre, sous le nom; spécifique de pratensis , un Rongeur de la Pensylvanie, figuré dans P Or- nithologie de Wilson, et il le décrit ainsi : pelage d’un brun obscur en dessus ; d’un gris tiqueté de blanc en dessous ; menton et pieds blancs ; oreilles plus courtes que le poil de la tête; queue ayant un cinquième de la longueur totale. Au reste il est fort douteux que le genre Mynomes doive être conservé. Desmarest ( Mam- malogie de l’Encyclopédie ) a même déjà remarqué que le Rongeur de Wilson ne paraît être qu’un vérita- ble Campagnol; et Richard Haxlan, dans sa Faune Américaine , exprime la même opinion que notre savant compatriote. (is. g. st.-ii.) * M Yr O C O N Q U E . Myochonca. conch. Genre proposé par Sowerby, dans son Minerai Conchology , pour' une Coquille de l’Oolite, qui a la for-J me des Modioles, et cependant deux impressions musculaires assez gran-j des , et , à la charnière, une dent car- dinale un peu semblable à celle des! Astartés. On peut, d’après cela, con-’ sidérer cette Coquille comme inter- médiaire entre les Mytilacées et les 1 Conques, d’au tan tpi us que le ligament est tout-à-fait extérieur, porté pari des nymphes grandes et saillantes, ce’ qui n’existe pas dans les Moules ou les Modioles. Sowerby caractérise ce genre de la manière suivante ; co- quille bivalve oblique, équivalve;, la. charnière ayant un ligament ex- terne et une grande dent oblique sur la valve gauche ; les crochets se rap- prochant à leur extrémité; point de sinus ù l’impression dü manteau. MYO MYO 365 Myoconque épaisse , Nyochonca ■ assa , Sow. , Minerai ConchoL, pl. Elle est grande , épaisse , modio- forme , el elle se trouve , mais rarc- ent , dans les Oolites de Bristol. (D..1I.) *MYOCTONON. bot.piian. L’un C3S noms de l’Acouit dans Pline, (b.) * MYOD AIRES. Myodariœ. ins. nuvel ordre de Diptères établi par obineau Desvoidy , dans un ou- age étendu qui va être publié très- cessamment et dont Blainville a it un rapport avantageux- à l’Aca- irnie des Sciences , le lundi à oc- . bre 1826. Ce nouvel ordre est for- é aux dépens du grand genr e.Mus- 1 de Linné ; il correspond entière- ent au genre Musca des premières jiilitions de Fabricius, ou à la famille es Muscides de Latreille en en re- anebant néanmoins ses genres Diop- s , Scenopina et Achicis. L’auteur caractérise ainsi : trompe molle, uivalvc, coudée à la base, renfer- ant dans une gouttière supérieure 1 suçoir composé de deux filets ; ujours deux palpes supérieurs, ra- ment deux ou quatre palpes jinfé- urs(i); antennes insérées au-des- s du péristôme, toujours formées : trois articles , dont le dernier or- nairement le plus développé, reçoit ujours sur son dos une soie com- >sée de trois articles plus ou moins parens ; cuillerons souvent très- veloppés ; anus des femelles ter- Iiiné par une tarière intérieure ou 1. tërieure dans les races destinées 1 1| perforer. Larves apodes , ayant la uche armée de deux crochets et vant de substances liquides vegé- |l les ou animales. Nymphe inactive, coque opaque , en barillet et ne outrant aucune partie de 1 Insecte rfait. Les Myodaires diffèrent des famil- ; de Diptères qui en sont les plus 1) Latreille, Duménil et Blainville pensenl MYO MYON. dot. niAN. L’un d*es noms antiques de l’Asperge. (».) MYO MYONIME. Myonima. bot. ru an. Genre de la famille des llubiacécs , et de la Tétrandric Monogynie, L., éta- bli par Commcrson pour un Arbris- seau originaire de l’île de Bourbon , ou il porte le nom vulgaire de Bois de Rat. Ce genre offre pour caractè- res : un calice turbiné adhérent avec l’ovaire, ayant son limbe presqu’en- tier ; une corolle monopétale, à tube court, ayant son limbe à quatre di- visions profondes, étalées et obtuses ; quatre étamines à anthères allongées, presque linéaires; un style simple terminé par un stigmate renflé. Le fruit est un drupe globuleux, de la grosseur d’une petite cerise, à peine ombiliqué à son sommet, et conte- nant un noyau à quatre loges mo- nospermes. Ce genre se compose de deux es- pèces : la première, Myonima obovata , Lamk. , Illustr. , t. 68, est un Arbris- seau de grandeur moyenne, ayautses feuilles obovales obtuses, courtement pétiolées , luisantes et comme vernis- sées; ses fleurs axillaires au nombre de deux à trois , ses fruits globuleux , déprimés et un peu anguleux ; il croît dans l’île de Bourbon. La seconde eé- Î)èce est le Myonima myrtifolia , jamk. , 111. , l. 68 , fig. 2 , qui croît à l’Ile-de-France , et diffère de l’es- pèce précédente par ses feuilles ai- guës, ses fleurs plus nombreuses et terminales, et ses fruits nullement anguleux. (a. k.) * MYOPE. Myopa. ins. Genre de l’ordre des Diptères, famille des Athé- ricèx'es, tribu des Conopsaires, établi par Fabricius aux dépens du genre Conops de Linné , et adopté par tous les entomologistes qui l’ont ainsi ca- ractérisé : antennes plus courtes quela tête, terminées en palette, avec un sty- let ; suçoir de deux soies au plus, reçu dans une trompe saillante; corps al- longé ; ailes croisées sur le corps. Les Insectes de ce genre ont beaucoup de ressemblance avec les Conops et les Zodions, mais ils en sont distin- gués par la trompe qui est dirigée eu» avant dans les deux derniers genres J tandis qu’elle se replie en dessous» près de son milieu chez les Myopes., Les Bucentes et les Stomoxes s’eni éloignent par la forme de leur corps» qui est court, et par les articles des» antennnes qui ont des proportions» différentes. La tête des Myopes estj plus large que le corselet; elle cst$ grande , et sa face est revêtue d’une» membrane molle, blanche et compa-j rable à un masque. Les yeux sontfl grands , et on voit entre eux et au-* dessus trois petits yeux lisses : lat trompe est coudée à sa base , di-J rigée ensuite en avant, et se replie» en dessous, près de son milieu, pouq former un second coude t le secondai article des antennes est aussi long? que le troisième, et forme avec luit une massue. Le corselet est presque» cylindrique, un peu convexe; il a» deux points élevés aux angles hu-t méraux ; les ailes sont couchées» l’abdomen est sessile, presque cylin-* drique , un peu renflé à l’extrémité ^ et arqué. Les pâtes sont fortes aveq les cuisses un peu renflées , et les tar-f ses à deux crochets et deux pelotes., Ces Diptères habitent les prés cL les) lieux un peu humides; on les trouve^ sur les fleurs ; leurs métamorphoses» sont encore inconnues. Ce genre est peu nombreux en espèces dont la plus grande partie habite l’Europe, et parmi lesquelles nous citerons : . Le Myope feriuutneux , Myopa ferruginea , Fabr. , Meig. (Dipt. , a, paru xiv, 17); Conops ferruginea , L. ; Asile , Geoff. Long de près de quatre lignes; antennes ferrugineu- ses ; devant de la tête d’un jaune citron ; yeux bruns; corselet varié de noirâtre et de ferrugineux ; abdomen d’un brun ferrugineux; ailes noirâ- tres ; pales ferrugineuses ; balanciers jaunâtres. Cette espèce se trouve aux environs de Paris et dans toute l’Eu- (»■) rope. * MYOPHONE. ois. Genre nouveau proposé par Temminck dans la vingt- neuvième livraison des Planches co- MYO rides , et dont le type est une espèce cemment découverte dans les îles ! l’archipel Indien par le professeur einwardt et par notre compatriote tard. Le genre Myophone est ca- clérisé par l’ornithologiste hollan- tis de la manière suivante : bec ès - gros , fort et dur ; quelques ies roides garnissant l’ouverture de i bec , et la grande membrane qui pisse les fosses nasales, couverte de f tites pl urnes tournées en avant ; les rses très-longs; la queue carrée , et ri ailes atteignant seulement la fin ? son premier tiers. Temminck n’a -s fait connaître son opinion sur les apports naturels de son Myophonus [.iis ce genre devrait , suivant quel- p tes autres ornithologistes , être pla- près des Piroll ( Kilta ) du même Lteur. Quoi qu’il en soit , on ne con- l ît encore qu’une seule espèce de iqophone, figurée dans la planche o, sous le nom de Myophone lui- j: ît , Myophonus metaliicus. Son ii image est généralement d’un noir kiuâtre, d’une nuance assez agréa- |r; à l’œil, et qui change suivant les averses inflexions de la lumière; la t e et l’abdomen sont un peu plus ■ îcés que le reste du corps, et les p niges sont légèrement brunâtres à b ir extrémité; enfin des taches à |. at métallique se remarquent sur les liimes du col, de la poitrine et des ii .es, et à l’extrémité de celles du b; et des couvertures des ailes. Le lu. est jaune dans sa presque tota- le , mais son arête est noire,- et cette Krnière couleur est aussi celle des I es. La longueur totale est d’un I d. Temminck n’assigne pour pa- i au Myophonus metaliicus que 1 ; de Java , et c’est en elTet de cette * trée qu’il a été envoyé en Europe » dus fréquemment; mais l’espèce « trouve aussi à Sumatra. (is. G. ST.-H.) 1YOPORE. Myoporum. box. piian. p ire qui forme le type de la famille ! Myoporinées et fait partie de la « ynamie Angiospermie , L. Ce lire établi par Banks et Solander , ' l pté par Forstcr et Rob. Brown, MYO 571 a ensuite été nommé Pogonia par Andrews, et Andreusia par Vente- nat. Mais le nom de Myoporum doit être adopté comme étant le plus an- cien. Les espèces de ce genre sont des Arbustes quelquefois visqueux , portant des feuilles alternes ou oppo- sées, sans stipules, entières ou den- tées , et souvent garnies de points translucides.. Les fleurs sont pédon- culées et réunies plusieurs ensemble à l’aisselle des feuilles , quelquefois elles sont solitaires. Ces fleurs sont blanches ou purpurines. Leur calice est monosépale , à cinq divisions per- sistantes. La corolle est monopétale, f>resque régulière, comme campanu- ée , ayant son tube court et son limbe plane et à cinq lobes arrondis presque égaux. L’ovaire est libre, se- mi-ovoïde , appliqué sur un disque hypogyne et annulaire ; il offre qua- tre loges contenant chacune un seul ovule pendant , ou seulement deux loges contenant chacune deux ovules. Le style est simple , un peu recourbé à sa partie supérieure qui se termine iar un stigmate convexe et glandu- eux. Le fruit est une baie à quatre oges monospermes ou à deux loges disperines. Toutes les espèces de ce genre sont originaires de la Nouvelle- Hollande. Quelques-unes sont au- jourd’hui cultivées dans les jardins; telles sont les deux suivantes : Myopore a feuilles elliptiques, Myoporum ellipticum , Rob. Brown, Prodr. Nov.-Holl., i,p. 51.5; Pogo- nia glabra , Audr., Repos. , 283; An- dreusia glabra , Vent., Jard. Malm., t. 108. C’est un petit Arbuste dressé, très-glabre, luisant, ayant ses ra- meaux redressés; ses feuilles alter- nes ou éparses, lancéolées , aiguës, entières , sans nervures marquées. Ses fleurs sont blanches , petites , pé- donculées et fasciculées à l’aisselle des feuilles. V. l’Atlas de ce Dictionnaire. Myopore débile , Myoporum de- bile , Brown, loc. cit. , p. 5 1 6 ; Pogo- nia debilis, Andr., Repos. , 2 1 2. Sa tige est étalée , ses feuilles lancéolées , entières à leur base , dentées dans leur partie supérieure. Les fruits sont o 4* » 57a MYO comprimés , plus courts que le calice qui les renferme; les pédoncules sont solitaires. Cette espèce croît aux en- virons du Port-Jackson. (A.n.) MYO famille, mais sans l’y adjoindre , le j genre Avicennia , L., qui tient eu quelque sorte le milieu entre les Ver- ; bénacées et les Oléinées. (a. h.) MYOPORINËES. Myoporineœ. r.oT. pii an. Et non Myopoiimées . Robert Brown appelle ainsi une nouvelle famille naturelle de Plan- tes dicotylédones, monopétales, à corolle bypogyne , qui a pour type et genre principal, le Myopo- rum dont nous venons de tracer les caractères dans l’article précédent. Les Myoporinées forment une petite famille qui tient le milieu entre les Vcrbéilacées et les Jasminées. Leurs caractères sont les suivans : le calice est persistant , monosépale et à cinq divisions profondes ; la corolle est inonopétale, hypogyne, presque égale ou comme bilabiée ; les étamines au nombre de quatre sont didynames , quelquefois avec le rudiment d’une cinquième étamine avortée , mais qui se développe quelquefois ; l’ovaire est libre, appliqué sur un disque annu- laire , bypogyne. Il offre deux ou quatre loges, contenant chacune un ou deux ovules pendans de leur som- met. Le style est simple terminé par un stigmate également simple et glanduleux. Le fruit est une drupe contenant un noyau à deux ou qua- tre loges renfermant chacune une ou deux graines. Celles-ci se composent d’un endospermg contenant un em- bryon cylindrique , qui a la même direction que la graine. Les Myopo- rinées sont des Arbustes générale- ment glabres , portant des feuilles simples, sans stipules, alternes ou opposées, des fleurs axillaires et dé- pourvues de bractées. Cette famille , très-voisine des Verbénacées , s’en distingue surtout par ses graines pendantes, munies d’un endosperme; elle a aussi quelques rapports avec les Ebénacées. Les genres qui la com- posent sont les suivans : Myoporum , Banks; Bonlia , L.; Fholidia , Rob. Brown; Stenockilus , Rob. Brown; Ercmophiln , Rob. Brown. Robert Brown place à la fin de celte MYOPOTAME. Myopotamus. mam. Cenre de Rongeurs composé dans l’état présent de la science d’unp i état présent de la science d une seule espèce déjà connue depuis un assez grand nombre d’années , et in- diquée même par Molina, mais sur laquelle on n’a acquis que dans ces derniers temps des notions assez ap- profondies pour qu’il soit possible d’apprécier d’une manière certaine ses véritables rapports naturels. Cet Animal , mentionné par Molina dans l’Histoire du Chili sous le nom de Coypou ou Coypu , décrit par Az- zara , dans son ouvrage sur le Para- guay, sous celui de Quouya, fut aussi connu de Commerson , comme le i prouve un dessin trouvé dans les pa- piers de ce naturaliste après sa mort; il se proposait de le publier comme type d’un nouveau genre sous le nom de dllyopotamus. Ainsi (sans par- ler des travaux de Molina que l’inexac- titude trop connue de leur au- teur rendait naturellement suspects) l’existence et les principaux faits def l’histoire du Coypou se trouvaient bien constatés dès la fin de l’autre siècle par le témoignage de deux au- teurs très-recommandables , et l’on pouvait même dès-lors , au moyen de l’ouvrage d’Azzara et du dessin de a; m «i U; f, Voit Commerson , se faire une idée très-f exacte du nouveau Rongeur. INéan-f moins l’attention des naturalistes nej ■ se porta pas sur lui , et on continua, comme ou aurait pu le faire si l'on n’eût possédé que les renseignemens fournis par Molina , à le reléguer parmi les espèces douteuses. Tel était encore , pour ce qui concerne le Coy- pou , l’état de la science il y a vingt aus environ; et cependant, fait bien remarquable, à l'époque même oh son existence était encore presque problématique aux yeux des natu- ralistes , ses pelleteries étaient un objet important de commerce , et plusieurs milliers étaient, sous le «E |*l MYO ont de Racoonda , annuellement im- , jrtées en France : « Ainsi , dit Geof- ay Saint-Hilaire, nos arts étaient 'provisionnes , et nos vêtemens aient formés avec le poil d’un Ani- i al que nous ne connaissions pas. » un peut dire en effet que ce ne fut i’en i8o5 , que le Coypou cessa être ignoré des naturalistes. S’oc- ipant à cette époque de diverses [ cherches dans un de nos plus ri- I tes magasins de fourrures, Geoffroy ; trouva par hasard quelques peaux un Animal qu’il n’avait jamais vu, dont il apprit avec étonnement ; te près de cent mille fourrures aient été envoyées d’Espagne en rance depuis neuf ou dix ans, et nployées particulièrement dans le I mmerce de la chapellerie. Cet Ani- il était précisément le Myopota- is de Commerson et le Quouya Azzara. Geoffroy s’occupa aussitôt ’ se procurer des sujets assez bien ■ oservés pour qu’il lui fût possible apprécier les rapports naturels de l'Spèce, et il trouva en effet quelques ;.nux dans lesquelles les quatre ex- mités existaient encore. Il recon- 1 1 , par leur examen , que le Quouya Coypou, «devait en effet, ainsi e l’avait pensé Commerson, être nsidéré comme le type d’un genre luveau ; qu’il appartenait à l’ordre > Rongeurs par l’existence de deux t tes incisives à chaque mâchoire, nis qu’il ne pouvait être placé dans :cun des genres de cet ordre par la msidération de sa queue et de ses i ds de derrière» : il crut, au con- ! ire , pouvoir le rapprocher de fux espèces, non encore décrites, e; Péron , Lesueur et Levillain ve- ent de rapporter de la Nouvelle- lllande. C’est ainsi qu’il forma anales du Muséum , T. Vi) son aveau genre Hydromys en réunis- it le Coypou aux deux nouveaux rageurs. Le Coypou a en effet les s grands rapports avec les deux lromys de la Nouvelle-IIollande, ses pieds tous pentadactylcs it les antérieurs sont libres, eL postérieurs palmés , et généra- MYO 3 70 lemcnl par tous ses caractères ex- térieurs , les seuls qu’on eût alors les moyens de connaître ; et il était na- turel de penser que l’examen des organes internes confirmerait plus tard ces analogies. Le genre llydro- mys fut donc adopté de tous les na- turalistes , et il paraissait devoir être conservé tel qu’il avait été établi pri- mitivement. On a reconnu tout ré- cemment le contraire : le Coypou n’a pas ce système de dentition, si remar- quable par son extrême simplicité , qui caractérise les véritables Jlydro- mys ou ceux de la Nouvelle-Hol- lande : ses molaires ne sont pas au nombre de deux seulement de cha- que côté et à chaque mâchoire, com- me chez ces derniers , mais bien au nombre de quatre comme chez les Castors. Leurs formes les rapprochent également de celles de ce dernier genre; les supérieures , qui vont en augmentant de grandeur de la pre- mière à la dernière , présentent une échancrure à leur face interne, et trois à l’externe; les inférieures sont très-semblables aux supérieures, dont elles diffèrent d’ailleurs en ce que leur face ex terne est celle qui présente une seule échancrure, et l’interne, celle qui en présente trois. A ces ca- ractères tirés du système dentaire et qui ne permettent pas de considé- rer le Coypou comme une espèce du genre Hydromys, on peut aussi en ajouter quelques autres que fournis- sent l’examen du squelette et mê- me celui des organes extérieurs. Les ongles sont chez l’espèce améri- caine, plus gros, plus obtus et beau- coup moins arqués que chez les deux Animaux de la Nouvelle-Hollande; le corps paraît aussi moins verini- forme , et la queue est moins velue et plus écailleuse. Tels sont les ca- ractères qui ont déterminé plusieurs zoologistes, et Geoffroy Saint-Hilaire lui-même , à considérer le Coypou comme devant être séparé des Hy-* dromys , et devenir le type d’un genre distinct, pour lequel on a mê- me déjà proposé deux noms, celui de Myopolamus et celui de Putamys. 3 74 ftlYO MYü Le premier a dté adopté par Desma- rest dans les sup^lémens de saMam- malogie, et par br. Cuvier dans son ouvrage sur les dents des Mammifè- res. Quant au second , Fr. Cuvier dit seulement, après avoir décrit les dents du Coypou (qu’il appelle Myopota- me, comme nous venons de le voir), qu’une personne (qu’il ne fait pas con- naître) « a donné à ce genre , qu’elle a formé d’après ses propres observa- tions , le nom de Potamys , qui est plus régulièrement formé que celui de Commerson. » Nous croyons de- voir conserverie mot de Myopotamus , déjà ancien dans la science, et qui déjà adopté dans deux ouvrages im- portans , a en quelque sorte reçu la sanction de l’usage, tandis qu’on ne connaît pas même l’auteur du nou- veau nom Potamys. Il paraîtrait ce- pendant que Fr. Cuvier , par des motifs que nous ignorons, préfère ce dernier : car au lieu de faire connaî- tre, dans le Dictionnaire des Scien- ces Naturelles , le Coypou au mot Myopotame , il renvoie sa descrip- tion au mot Potamys. Quant au nom spécifique que l’on devra choisir pour ce Rongeur, quoique personne ne se soit encore occupé de le dési- gner, nous ne pensons pas qu’il y ait aucune difficulté à cet égard , le nom de Coypou en français , et celui de Coypus en latin ayant été cons- tamment adoptés. Le Myopotamf. Coypou , Myopo- tamus Coypus. Nous avons exposé les motifs qui nous ont engagé à adopter ce nom pour l’unique espèce du genre, le Myopotamus Coypus de Molina et de Gmeiin , Y Hydromys Coypus de Geof- froy. Cet Animal, qui doit être mis au nombre des plus grands de tous les Rongeurs, a un pied neuf pouces six lignes de long, sans compter la queue qui mesure un pied deux pou- ces trois lignes ; les membres ont quatre pouces six lignes ; les incisives Sont à leur face antérieure d’un roux marron , elles ongles sont noirâtres ; les oreilles, petites et arrondies com- me chez les Hydromys, sont sur la face convexe, couvertes d’un poil ras peu abondant. Quant au pelage, nous croyons ne pouvoir mieux faire que) de rapporter textuellement la des-l cription de Geoffroy Saint-Hilaire,- 1 composée après l’examen d’un nom- bre très - considérable de peaux , |i elle est nécessairement beaucoup t plus complète que celle que nous) pourrions nous-même tracer d’a- près les quatre individus que pos- sède le Muséum. «La teinte générale); des poils est sur le dos d’un bruni marron ; cette couleur s’éclaircit sur les flancs, et passe au roux vif; elle) n’est plus que d’un roux sale et pres- que obscur sous le ventre. Cependant) cette couleur est assez changeante, suivant la manière dont le Coypou! hérisse ou abaisse ses poils. Cette mo-i bilité , dans le ton de son pelage,, provient de ce que chaque poil est) d’un cendré brun à son origine et! d’un roux vif à sa pointe. Le feutre! caché sous de longs poils est cendré! brun , d’une teinte plus claire soust le ventre. Les longs poils n’ont sur* leur dos que leur pointe qui soit rousse , et ceux des flancs sont de cette dernière couleur dans la moitié de leur longueur. Comme dans tous les Animaux qui vont fréquemment à l’eau, les poils de la queue sont -raves, courts, roides et d’un roux sale 5 elle est écailleuse dans ses par- ties nues. Le contour de la bouche et l’extrémité du museau sont blancs; les moustaches, qui sont longues et roides , sont aussi de celte dernière couleur, à l’excepti poils noirs. Dans 1< des peaux que nous a nous en avons vu quelques-unes qui ont appartenu à des Animaux affectés sans doute de la maladie albine; dans une d'elles, les soies étaient en- tièrement rousses, de manière que le dos ne paraissait pas d’une autre teinte que les flancs ou le ventre, et, dans une autre , la grande raie dor- sale , au lieu d’être 'marron , avait passé presque à la couleur rouge , les flancs étant d’un roux très-pâle. Nous ne pouvons croire que ces variétés de couleur fussent un caractère du an de quelques : grand nombre vons examinées. MYO uuc âge ou de la femelle , d’une «art, parce que ces aecidene étaient cès-rares eu égard au grand nombre ? : peaux que nous avous examinées: de l’autre , parce qu’Azzara nous a i. pressémeut prévenu que la femelle t en tout semblable au mâle. » On oit que la pelleterie du Coypou a , » us plusieurs rapports, de la res- nnblance avec celle du Castor; aussi it-elle été , de même que cette der- i* ère , employée principalement dans commerce de la chapellerie. Les m oeurs du Myopolamc sont peu con- gés; cependant Azzara et Molina ous apprennent qu’il habite les ords des rivières , et qu’il s’y creuse ces terriers au moyen de ses ongles , iue leur forme rend en effet, ainsi iue nous l’avons indiqué , propres cet usage ; qu’il nage très-bien ; j’il est très-doux, et se laisse faci- :.ment apprivoiser ; que réduit en oomesticité , il mange tout ce qu’on i< i i donne, et qu’il paraît susceptible attachement envers son bienfai- ; ur. La femelle met bas de quatre sept petits , suivant Azzara. Le Uyopotamus Coypus est commun ;.ans les Etals républicains du Chili, ee Buéuos-Ayres et du Tucuman. Il : : trouve aussi au Brésil , d’ou il a été îcemmcnt envoyé au Muséum par uguste Saint-IIilaire, et au Para- uiay ; mais il est très-rare dans cette •ernière contrée, et Azzara nous ap- : ’end même qu’il n’a pu, pendant séjour qu’il y a fait , se procurer ue trois iudividus. (is. g. st.-h.) MYOPTÈRE. mam. V. Vesper- ii. ton. MYOSCHILOS. bot. phan. Genre c la Pentandrie Monogynie , L. , iréé par Ruiz et Pavon Çb'lor P eruv . (Chilens. Prodrom. , p. 4i, tab. 34), ui l’ont ainsi caractérisé : calice su- ■ère à cinq folioles ovales , étalées, » ersistantcs et colorées; corolle nulle ; inq étamines dont les blets sont su- >ulés, insérés au fond du calice et •lus courts que celui-ci, les authè- es arrondies, rapprochées apres Ré- mission du pollen; ovaire oblong , MYO 07 5 surmonté d’un style trigone court et d’un stigmate trifide; dlupe oblon- gue , couronnée par le calice , ren- fermant une seule noix arrondie , acuminée et uniloculaire ; chaque fleur est munie à sa base de trois écailles ovales et concaves. Ce genre a été indiqué par Jussieu (Ann. du Muséum , vol. 7 , p. 479), comme de- vant faire partie des Elæagnées; mais comme cette famille a été restreinte aux genres à ovaire supère , renfer- mé dans un calice persistant, mais auquel il n’adhère point, le Myoschi - los prendra place probablement dans les Thésiacées , petite famille for- mée aux dépens des anciennes Elæag- nées. V. Thésiacées. Ce genre 11e ren- ferme qu’une seule espèce, Myoschi- los oblonga , Ruiz et Pav. ( Flor . Pe- ruv. et ClùL.,vo\. 3, p. 20, tab. 242), qui croît sur les collines et les loca- lités sablonneuses, près de la ville de la Conception dans le royaume du Chili. C’est un Arbrisseau dont la tige est dressée , cylindrique, très- rameuse, garnie de feuilles alternes, oblongues avec une courte pointe , pétiolées et légèrement pubescentes. Les fleurs sont disposées en épis axil- laires , dressés , en forme de chatons rougeâtres. Cét Arbrisseau porte au Chili le nom vulgaire de Coclocoypu , parce que son fruit est la nourriture ordinaire du Coypou de Molina, Myo- potamus Coypus. L’infusion de ses feuilles est purgative, ce qui l’a faitap- peler Séné par quelques habitans du Chili. (g.. n.) * MYOSERIS. bot. phan. Le genre Eroposé sous ce nom en 1822 par ink ( Enurne ratio Hort. bot. Bero- lin. ) avait été précédemment établi par Cassini qui l’avait nommé Inty- bellia. V. ce mot. (g.. N.) MYOSOT I DE. Myosotis, bot. phan. Vulgairement Scorpione et Gremillet. Genre de la famille des Borraginécs et de la Pentandrie Mo- nogynic , L., ainsi caractérisé : ca- lice à cinq divisions plus ou moins profondes ; corolle liypocratériforme dont le tube est court , le limbe 376 MYO plane à cinq lobes obtus ou éehan- crés ; l’entrée de la corolle munie de cinq écailles convexes et conniven- tes ; cinq étamines incluses, à an- thères peltées; stigmate capité ; qua- tre noix distinctes ombiliquées à la base. Ce genre est extrêmement voi- sin de 1 ' Anchusa, L., ou Buglossum de Tournefort. Selon R. Brown, d ne s’en distingue essentiellement que parce que ses grappes ont leurs fleurs dépourvues de bractées. Plusieurs es- pèces linnéennes à fruits hérissés , en ont été retirées , d’après l’insinuation de R. Brown , et elles sont devenues les types du genre Eclùnospermumde Lehmann, déjà nommé Lappula par Mœnch. V . Echinospekme. Les vraies Myosotides sont des Plantes herbacées, à feuilles simples, alternes , et à fleurs nombreuses , petites , bleues ou blanches , dis- posées en épis terminaux dépour- vus de bractées. Les espèces de ce genre sqnt assez nombreuses; car, en faisant abstraction des Echlnos- jpermum, plus de trente ont été dé- crites par lès auteurs. Ce nombre sera ‘probablement réduit, certains auteurs ayant multiplié à l’excès ces espèces. Plusieurs croissent en Europe , mais on en trouve aussi dans les climats les plus éloignés. Pçut-être ce genre n’est -il ainsi cosmopolite que parce que les espè- ces dont il se compose aiment les lo- calités aquatiques; car on sait que les Plantes qui vivent sur le bord des eaux sont presque identiques en tous lieux. Parmi ces Plantes , nous fe- rons une mention particulière des deux suivantes que Linné confondait en une seule espèce , sous le nom de Myosotis scoipioides. La Myosotide vivace , Myosotis perennis , DeCandolle, Flor. Franc., 5, p. 629 , est vivace par sa racine. La tige est couchée à sa base , radi- cante et ensuite redressée, presque simple; ses fleurs sont assez grandes, et le tube de la corolle est évasé et égale les divisions du calice. Cette espèce est une des plus jolies Plantes qui ornent les localités agrestes de MYO l’Europe. Ses fleurs offrent une sy-> ! métrie de formes et un mélange si agréable de couleurs, qu’elles char- ment d’autant plus l’œil de l’obser- vateur , qu’il les regarde de plus près. Aussi cette Plante est-elle un il de ces emblèmes allégoriques que j les Allemands surtout ont employés t pour exprimer les doux sentimens I de l’amitié et de la reconnaissance. Ils la désignent par des mots que nous traduisons par ne m'oubliez pas ; et dans le langage vulgaire , nous la nommons en France, plus je vous vois , plus je vous aime. La Myoso- tide vivace est sujette à plusieurs variétés. Dans les montagnes et les lieux un peu secs , elle est plus ou moins couverte de poils. Quand elle croît dans les bois humides et dans les localités marécageuses, elle est au contraire glabre, à feuilles larges, et à fleurs très-grandes et d’un beau bleu d’azur. La Myosotide annuelle , Myo- sotis annua, De Candolle , loc. cil ., s vulgairement nommée Oreille deSou- ris , a une tige herbacée, droite, rameuse, ^hérissée de poils nombreux ; s;es feuilles radicales sont spatulées, et les caulinaires sont sessiles et ob- longues. Les fleurs sont ordinaire- ment petites, d’un bleu céleste, quel- uefois jaunes ou très-pâles. Le tube ela corolle estplus court que lesdivi- sions calicinales, et le limbe est pres- que droit et peu évasé. Cette Plante, commune dans les champs de l’Euro- pe , offre aussi plusieurs variétés de couleurs et de grandeurs qui dépen- dent, de même que dans l’espèce pré- cédente, de l’influence du sol dans lequel elles croissent. Roth, dans sa , Flore d’Allemagne , lui a donné le nom de Myosotis arvensis qui semble plus convenable que celui de M. an- ; nua, puisqu’elle est vivace par sa racine. Parmi les Myosotides qui ne se rencontrent que dans/ certaines lo- calités déterminées, nous distingue- rons comme une des plus jolies Plan- tes , le Myosotis nana qui croît dans les hautes Alpes. Cette petite espèce MYO ;t presque sans tige. Du milieu de .* es feuilles radicales , rassemblées lia rosette sur une racine vivace , s'é- lèvent des fleurs d’un bleu vif et i ès-grandes comparativement à la Mante. Les Myosotides étrangères , i t particulièrement celles de l’Amé- i ique méridionale décrites par Ruiz t Pavon , et par Kunth , paraissent ea rapprocher beaucoup des An- husa. Les anciens employaient le mot de Myosotis pour désigner des Plantes tort différentes. Daléchamp l’appli- uait à celle dont Linné a fait son d)raba verna , type du genre Ero- hila de De Candolle. Le Myosotis e Tournefort est devenu le Ceras- f ium de Linné; mais plus ancienne- ment, Lobel avait nommé Myosotis : a Plante sur laquelle le genre de < forraginées dont il a été question nlans cet article, a été constitué par .jinné. (g. .N.) MYOSOTON. bot. fhan. (Mœnch.) Myn. de Cerastium pentandrurn. Ce i;;enre ne saurait être adopté, (b.) MYOSURE. Myosurus. bot. phan. Lie genre de la famille des Renon- t ulacées et de la Polyandrie Poly- gynie, L., est ainsi caractérisé : ca- ice à cinqsépales dont la base de cha- l :un offre un long prolongement ap- çdiquésur le pédoncule au-dessous de ; on insertion; corolle à cinq pétales munis d’onglets filiformes et tubu- !• eux; étamines en nombre variable de :inq à vingt; ovaires terminés en jointe par un style droit; carpel- | es nombreux, triquètres , ramas- iés en épis sur un réceptacle très- f dlongé. Ray et Tournefort confon- i laient ce genre avec le Ranunculus Mont il est en effet très-rapprocbé. I l ne renferme que l’espèce sui- r ^ante. Le Myosure minime , Myosurus minimus , L. , vulgairement Queue de Souris , est une petite Plante an- nuelle, glabre, munie de feuilles ra- ■ licales linéaires et très-entières. Les lampes, à peu près delà longueur les feuilles, sont dressées et uni- MYO 077 flores. Le fruit est très-long et simule la queue d’une souris; d’ou les noms générique et vulgaire. Cette Plante croît dans les champs cultivés et qui ont été inondés pendant l’hiver , dans presque toute l’Europe , depuis les contrées méridionales jusque dans le Nord aux environs de Pétersbourg. (G. .N.) MYOTHERÀ. ois. V. Fourmi- lier. * MYOTÏLITÉ. zool. Nom dési- gnant la propriété qu’ont les muscles, et qu’ils ont seuls , de se raccourcir, de se contracter , sous l’influence cle la volonté ou de différens exci- tans. C’est surtout par cette proprié- té vitale que l’Animal se distingue de la Plante, qui n’a que des mouve- mens purement articulaires et jamais itératifs. Haller nommait irritabilité celte propriété évidente, mais inexpli- quée, de la fibre musculaire. Bichat lui donnait, sinon plusieurs noms, du moins différentes épithètes, selon les causes et les agens qui la mettent en jeu. Le besoin de créer de nou- velles opinions, afin de se singula- riser , l’a fait confondre avec la sen- sibilité, comme si la sensibilité et la contractilité étaient toujours insépa- rables et résidaient toujours dans les mêmes organes. On a dit que la Myotilité résidait uniquement et résidait toujours dans les vaisseaux. On a dit que les nerfs seuls en étaient le siège ou les agens. On a dit que la fibre musculeuse , en tant que fibre , et indépendam- ment des autres tissus qui s’y joi- gnent, avait seule cette propriété éton- nante. D'autres ont fait jouer au sang artériel , soit comme agent chimique imprégné de gaz divers empressés de s’unir, soit comme espèce de chair coulante prompte à se condenser , le plus grand rôle dans ce phénomène. D’autres, plus nombreux, et leur opi- nion est encore aujourd’hui dans toute sa vigueur , mais déjà de vingt manières modifiée , attribuent au fluide nerveux , que personne n’a 37 8 MYR vu , qu’aucune expérience ne dé- montre, qu'aucun sens ne peut ap- précier, que l’imagination seule con- çoit, de l’existence duquel les phy- siologistes rigoureux ne peuvent con- venir, ce même phénomène de la Myotilité qu’on devraitbien plutôt se bo rner à étudier dans ses circonstan- ces , ses variétés , ses différences, ses résultats, et sa durée , sans prétendre établir à priori sa nature ou ses cau- ses. V. Muscles et Nerfs, (isid. b.) MYOXOCEPHALUS. pois. (Stel- ler.) Syn. de Cotte. y . ce mot. (e.) MYOXUS. màm. V. Loir. MYR.ACANTHOS. bot. piian. (Mentzel.) Syn. de Chardon Roland, Eryngium campestre , L. V. Pani- caut. (g.. n.) * MYRCIA. bot. piian. Sous ce nom , le professeur De Candolle a récemment indiqué la formation d’un genre aux dépens des Myrtus. y. Myrtèes. (g..n.) MYRE. Myrus. pois. Espèce du genre Murène, y. ce mot. (b.) MYRE. bot. piian. Pour Myrrhe. y. ce mot. MYRIADENUS. bot. piian. Genre de la famille des Légumineuses , établi par Desvaux (Journal de Bo- tanique, 3, p. i2i, t. 4, f. il J, et offrant pour caractères essentiels : un calice tubuleux à cinq dents , presque entièrement caché entre deux bractéoles foliacées ; corolle et éta- mines inconnues; légume composé d’articles cylindracés presque conoï- des , nombreux , monospermes et indéhiscens. Ce genre , quoique très- peu connu , paraît voisin du Poiretia de Venlenat; néanmoins il a été adopté par De Candolle ( Vrodrom . Syst. yeget., 2, p. 5 1 6) qui l’a placé dans la tribu des Hédysarées. Le Myriadenus tetraphyllus , Desv. et De Candolle, placé par Linné parmi les Ornilhopus , est l’unique espèce de ce genre. C’est une Plante her- bacée , droite, glabre, à feuilles ai- MYR lées dont les folioles sont ponctuées, oldongucs , échancrées, au nombre de quatre , placées au sommet des pétioles. Les fleurs sont jaunes , so- litaires sur des pédicelles axillaires et très-courts. Cette Plante croît dans la Jamaïque. Cassini ayant donné le nom de My- riadenus à un genre de Synanthérées, s’est vu forcé de proposer ultérieure- ment celui de Chiliadenus. y. ce mot au Supplément. (g. .N.) * MYRIANE. Myriana. ANNEE. Genre de l’ordre des Néréidées , fa- mille des Néréides, section des Né- réides glycériennes, fondé par Savi- gny (Syst. des Annelides, p. 12 et 4o) qui lui assigne pour caractères distinctifs : trompe hérissée de courts tentacules; antennes égales ; premiè- re, deuxième, troisième et quatrième paires de pieds converties en huit cirres tentaculaires; cirres supérieurs et inférieurs des autres pieds , longs et rétractiles ; point de branchies dis- tinctes. Les Myrianes diffèrent des Lycoris et desNephlhys par l’absence de mâchoires; elles partagent ce ca- ractère avec les genres Aricie , Gly- cère , Ophelie, Hésione et Phyllo- doce ; mais elles s’en distinguent par la trompe pourvue de tentacules , par la présence de huit cirres tenta- culaires, par les cirres des pieds longs et rétractiles; enfin par l’ab- sence ou du moins la non apparence de branchies. Ce petit genre, qu’on rencontre 6ur nos côtes , se trouve assez bien carac- térisé. Le corps est linéaire , très- étroit, formé ae segmens très-nom- breux; le premier n’est pas plusgrand que celui qui suit; la tête , rétrécie en arrière, est élevée sur le front en un cône court qui porte quatre antennes; sa bouche, dépourvue de mâchoires, se compose d’une trompe grosse, lon- gue, formée de deux anneaux ; le pre- mier très-long, clavifor/nc, hérissé de courts et fins tentacules ; le second plissé. Ou compte quatre yeux bien distincts , deux antérieurs et deux postérieurs. Les antennes sont in- MYR empiètes, on n’en voit pas d’im- ■ lire; les mitoyennes sont écartées , Litites, coniques, de deux articles istincts ; le second est subtile ; les intérieures ont une forme et une gran- dir semblables aux mitoyennes, uais elles sont insérées un peu plus ! 1 avant et divergent en croix avec ; les. Quant aux pieds , ils sont très- issemblables ; les premier, second, i'oisième et quatrième ne sont pas ! mbulatoires , sont privés de soies et ci trouvent convertis en huit cirres entaculaires , deux supérieurs et six inférieurs disposés sur les côtés de ois segmens bien distincts formés *ar la réunion des quatre premiers eegmens ducorps.Ces cirres tentacu- lires sont filiformes et inégaux; le i upérieur de chaque côté a plus de ongueur que les trois inférieurs; l’an- érieur de ceux-ci est le plus court, .^es autres pieds , excepté peut-être ai dernière paire que Savigny n’a '•oint connue, sont simplement ambu- latoires ; ils ont une seule rame pour- rue de deux faisceaux de soies fines et simples, ou plutôt d’un seul divisé n deux par un acicule ; de plus , ils 'imtdes cirres allongés et l’étractiles ; 1 2S supérieurs sont dilatés près du commet et plus grands que les infé- rieurs qui sont filiformes ; les bran- c hies paraissent avoir été suppléées >>ar les cirres. On ne connaît encore qu’une es- 1 »èce découverte par D’Orbigny sur l es côtes du golfe de Gascogne. C’est a Myriane très-eongue , Myr. lon- : ,r issima , Savig. Sa couleur générale t :st d’un blanc bleuâtre, avec de lé- gers reflets, avec les cirres d’une ;ouleur pourpre foncée; son corps a 1 )lus de vingt-sept pouces de longueur ■ ;ur une ligne et demie de largeur. Il ’ist presque cylindrique. Savigny a compté , sur un individu incomplet, rois cent trente-deux anneaux peu narqués, striés circulaircment ; les di res sont plus longs que les rames; 3elles-ci sont ciliées par deux légers aisceaux rapproches du sommet, 'inférieur étant le plus touffu et le nieux épanoui. Les soies sont jau- MYR 579 nôtres et les acicules d’un jaune de succin. (aud.) * MYRIANGIS. bot. bhan. Nom donné par Du Petit-Thouars (His- toire des Orchidées des îles d’Afri- que ) à une des espèces de son genre Angorclds. Cette Plante , indigène de l’île de Mascareigue, doit porter, dans la nomenclature linnéenne , le nom d’ Angrcëùum multijlorum. Elle est figurée /oc. cit. , t. 7 5. (g. .N.) MYRIANTHE. Myrianthus. bot. phan. Palisot-Beauvois (Flore d’Owa- re et de Bénin, 1, p. 6, t. 11 et 12) a constitué sous ce nom un genre de la famille des Cucurbitacées et de la Monœcie Monadelphie, L. Voici les caractères qu’il lui a imposés : fleurs monoïques; périanthe des fleurs mâ- les à quatre divisions concaves , ova- les , obtuses , ciliées à leurs bords ; trois étamines formant par leur réu- nion un axe pyramidal divisé à son sommet en trois portions dont cha- cune porte une anthère ; fruit infé- rieur , en forme de baie ovale , ar- rondie , très-grosse , rétrécie et com- me étranglée près de son sommet , divisée en douze ou quatorze loges , renfermant un grand nombre de grai- nes ovales, aplaties, semblables à celles d’une Courge , environnées d’une aile membraneuse. Le Myrianthe en Arbre , My- rianthus arborea , Palis. - Beauv. , lue. cit. , est de la hauteur d’un Pommier ordinaire ; ses branches sont étalées , garnies de feuilles al- ternes , pétiolées , digitées , à cinq ou six folioles inégales , lancéo- lées, dentées sur les bords, d’un vert pâle en dessus et blanchâtres en dessous. Les fleurs sont excessi- vement petites et nombreuses , dis- posées en panicules. Cette Plante croît, aux environs d’Agatlion , dans le royaume de Bénin en Afrique. (G.. N.) MYRIANTHEIA. bot. piian. Gen- re établi par Du Petit-Thouars ( Gé- néra nov. Macfag., p. 21 , n° 71 ) et placé par DeCandolle dans la famille des Homalinées de R. Brown. Il est SSo MYR ainsi caractérisé : calice campanule , à dix lobes courts , les extérieurs oblongs, connivcns et caliciformes , les intérieurs onguiculés, plus courts, pétaliformes ; étamines insérées sur le calice , formant cinq faisceaux composés chacun de quatre ou cinq filets grêles ; cinq écailles alternes avec les faisceaux d’étamines ; ovaire semi - adhérent , conique au som- met, contenant quatre ovules ; qua- tre styles ; fruit monosperme par avortement. Ce genre est, de l’aveu de son auteur lui-même , extrêmement voisin de Y Homalium. Ses espèces qui ne sont pas encore publiées , croissent à Madagascar. Ce sont des Arbrisseaux ou Arbustes élégans , à feuilles alternes , épaisses , portées sur de courts pétioles , et à fleurs nombreuses disposées en grappes axillaires. (g.. N.) MYRIAPODES. Myriapoda. zool. Troisième classe des Animaux inver- tébrés (Condylopes , Latr., Fam. Nat. du Règne Animal ) , établie par La- treille et ayant pour caractères, sui- vant lui : point d’ailes ; un très- grand nombre de pieds situés dans presque toute la longueur du corps ; une paire à chaque anneau ; mâ- choires et les deux ou quatre pieds antérieurs réunis à leur base , au- dessous des mandibules. Les Myriapodes qui tiennent, par leur organisation , le milieu entre les Arachnides et les Insectes , avaient été réunis à cette dernière classe , par Latreille qui leur adjoignait le genre Oniscus de Linné. Lamarck en avait fait des Arachnides ; mais comme ils troublent l’harmonie de ces classes , il était convenable de les en détacher : c’est ce que Latreille a exécuté dans son dernier ouvrage cité plus haut. Au premier aspect, les Myriapodes ont de la ressem- blance avec certaines Annelides (Né- réides ) ou avec de petits Serpens ; leur corps est dépourvu d’ailes et composé d’une série, ordinairement considérable, d’anneaux le plus sou- vent égaux , et portant chacun une MYR ou deux paires de nieds terminés {>ar un seul onglet : le grand nom- ire de pieds de ces Animaux leur a valu le nom de Mille-Pieds , sous le- quel ils sont connus partout. Ces Animaux semblent n’être formés que d’une tête et d'un tronc continu sans distinction d’abdomen ; mais|les premiers anneaux représentent le tronc et le corselet proprement dit des Insectes. La bouche des Myria- podes est composée de deux mandi- bules dentées , propres à broyer ou à inciser les matières alimentaires, divisées transversalement par une suture ou comme enmanchée à une sorte de lèvre sans palpes, divisée et formée de pièces soudées que Savi- gny considère comme les analogues des quatre mâchoires supérieures des Crustacés, mais réunies. Les deux qu quatre pieds antérieurs se joi- gnent à leur base , s’appliquent ou se couchent sur la lèvre , et con- courent, presque exclusivement, à la manducation , tantôt sans changer de forme, tantôt convertis les uns en palpes , les autres en une lèvre avec deux crochets articulés et mobiles. Ces parties semblent répondre aux pieds mâchoires des Crustacés. Outre la bouche , la tête des Myriapodes présente d’abord deux antennes cour- tes , soit filiformes , ou un peu plus grosses au bout, soit sélacées et com- posées d’un grand nombre d’articula- tions ; les yeux sont composés d’une réunion d’yeux lisses , quelquefois très -nombreux (sétigères) et pres- que à facettes, mais dont les lentilles sont néanmoins proportionnellement plus grandes, plus distinctes et plus rondes que celles des Insectes. Les stigmates des Myriapodes sont en plus grand nombre que dans les In- sectes qui en ont le plus, c’est-à- dire dix-huit; ils sont souvent très- petits et imperceptibles même dans quelques-uns. Les organes de la respiration des Myriapodes consistent en deux tra- chées principales , s’étendant paral- lèlement dans toute la longueur du corps, et recevant l’air par des spira* MYR lé. îles nombreux disposés aussi sé- i alement clans toute cette longueur; ' urs organes sexuels sont uniques ; mime dans les Insectes , ils sont i plus souvent antérieurs. Ces Ani- maux naissent avec six pieds, et La- eille présume qu’ils donnent plu- eurs générations; ils vivent et crois- ant plus long-temps que les Arach- ides et que les Insectes des premiers 'dres ; les autres pieds et les an- eaux qui les portent , dont la quan- t té varie selon l’espèce , se déve- loppent avec l’âge ; c’est une espèce e métamorphose que Lalreille a oominée ébauchée , et qui leur est iropre. Beaucoup de Myriapodes ai- ment l’obscurité; ils habitent ordi- nairement dans la terre ou sous dif- . rens corps placés à sa surface, sous • i mousse , les écorces des Arbres , u entre les feuilles des Végétaux .ce nos jardins. Quelques-uns sont t enimeux. La treille divise cette classe na deux ordres qui étaient des fa- milles dans ses ouvrages précédens. Chilognathes et Chilopodes. (G.) MYRICA. bot. piian. Ce genre , vppe de la famille des Myricées de Richard père, a été placé dans la >»iœcie Pentandrie , L., par les au- mrs systématiques , quoiqu’il fût volygame , et que le nombre de ses ttamines variât de quatre à six. Voici ess caractères essentiels : fleurs dis— > osées en chatons , mâles et femel- *ss, sur le meme individu ou sur des t adividus distincts , quelquefois her- maphrodites ; écailles ovales, con- I aves , un peu pointues , uniflores. jes fleurs mâles ont quatre à six éta- nines. Les fleurs femelles olfrent un > vaire supérieur entouré de quelques ' olioles à la base , et surmonté d’un 1 tyle bipartite et plus long que l’é- gaillé du chaton. Le fruit est une drupe sèche, monosperme, granu- leuse extérieurement. Gaertner iils u retiré de ce genre les Myrica ara- ncq , Vahl , et M. Nagi de Thun- oerg, pour en former son genre Na- geia. y . ce mot. Les véritables es- pèces de Myrica sont au nombre de MYR 38i vingt environ , pour la plupart in- digènes du cap de Bonne-Espérance, ainsi que de l’Amérique, et surtout du nord de ce continent. Le Myrica Gale , L. , est la seule espèce qui soit le représentant européen de ce genre remarquable. Nous en donnons ici une courte description , ainsi que de l’espèce exotique qui nous semble la plus digne d’attention. Le Myjuca Gale , Myrica Gale , L. , vulgairement Galé odorant ou Piment aquatique , est un Arbris- seau rameux qui forme des buis- sons d’environ un mètre de haut. Ses branches nombreuses , grêles , épai’ses et cylindriques , portent des feuilles alternes , oblongues , ayant la forme à peu près de celles du Saule blanc , mais un peu élargies vers leur sommet ou elles sont légè- rement dentelées. Ces feuilles sont couvertes d’un faible duvet dans leur jeunesse; plus lard, elles de- viennent fermes et coriaces, d’un vert foncé ou brun en dessus , et d’une couleur plus pâle en dessous , à cause des points résineux jaunâtres et brillans dont elles sont couvertes. Les fleurs se composent de petits cha- tons sessiles , ovales; les mâles ont leurs écailles lisses , un peu luisan- tes , d’un rouge brun , scarieuses et blanchâtres sur les bords. Toutes les parties du Galé odorant, et surtout ses fruits , exhalent une odeur aro- matique capable d’éloigner les In- sectes; aussi les emploie-t-on à cet usage en certains pays , où l’on en met dans les armoires et les apparte- mens. Les feuilles ont servi autrefois en infusion théiforme; mais l’usage en a été abandonné , aussitôt que le thé de la Chine a été introduit en Europe. Le Myrica Gale croît dans les localités marécageuses de l’Eu- rope occidentale. Il est commun à Saint-Léger près Paris. Le Myrica Cirier , Myrica ceri- fera , L. , vulgairement Arbre de Cire de la Louisiane , Cirier nain de la Caroline , de la Pcnsylvanie , etc. C’est un petit Arbre qui ne s’é- lève qu’à la hauteur de deux à trois 38 j MYK mètres. Sa tige est rameuse , cou- verte d’une écorce grisâtre. Ses ra- meaux cylindriques d’un gris rous- sâtre, un peu velus dans la partie supérieure , sont garnis de feuilles alternes, lancéolées , pointues, den- tées en scie à leur sommet , entières et fort rétrécies à la base , presque entièrement glabres , ponctuées sur leur face inférieure. Les chatons sont axillaires , sessiles , et n’ont point leurs écailles lisses et luisantes , com- me dans le Myrica Gale. Les fruits sont des drupes globuleuses delà gros- seur des grains de Poivre noir, cou- vertes d’un enduit onctueux , blanc de neige , et qui leur donne absolu- ment l’aspect de certaines dragées sphériques et granuleuses que fabri- quent les confiseurs. Le Myrica ce- rifera est assez abondant dans les Etats-Unis de l’Amérique septentrio- nale et dans le Cantida. Pour recueil- lir la cire dont les fruits de cet Ar- brisseau sont enduits , les liabitans de l’Amérique font bouillir ceux-ci dans de l’eau ; ils les séparent avec des écumoirs , après que< la cire a été complètement fondue. Par le re- pos, celte substance vient ensuite sur- nager le liquide et elle se fige. Sa cou- leur est verte , sa consistance assez jaune, et on l’emploie à la fabrica- tion de bougies qm répandent une odeur assez agréable pendant leur combustion. Cette espèce est culti- vée eu Europe dans les jardins de botanique. Nous ne doutons pas qu’elle ne réussisse très-bien dans la culture en grand, en ayant soin de lui donner une localité et un terrain analogue à celui qu’elle occupe dans son lieu natal. Non-seulement cette Plante se recommande à cause de son utilité , mais elle pourrait devenir un très-joli Arbuste d’ornement, en rai- son de l’aspect charmant qu’offrent ses fruits excessivement nombreux et d’une éclatante blancheur. Nous nous contenterons de men- tionner ici \csMyricaserrata, Lamk., M. cordifolia , M- quercifolia , et M. trifoliata , L. Ce sont des Ar- bres ou Arbustes qui croissent au MYR cap de Bonne-Espérance et qui s’é- i cartent des Myrica de l’Amérique du < nord par quelques légers caractères. ! Le M. serrala est surtout rcmar- i quable par ses feuilles alternes , I grandes , étroites , lancéolées , for- ! tement dentées en scie dans les deux tiers de leur longueur. Cette forme des feuilles lui a valu de la part de certains auteui'S les noms spécifiques ; de banksiœfolia et d ’ asplenifolia. Kunlh et Jacquin ont fait connaître ; plusieurs espèces nouvelles qui ha- j bitent les Antilles et les côtes du J Mexique et de Caraccas. (G.. N.) * MYRICAPJA. bot. ph an. Genre j établi par Desvaux (Ann. des Sc. Nat, j mars 1825, p. 34g) qui l’a séparé du j Tamarix de Linné , qu’il a placé [ dans sa nouvelle famille des Tama- riscinées. Voici ses caractères essen- tiels : calice quinquépartite ou quin- 1 quéfide; cinq pétales; dix étamines dont les filets sont réunis à la base, cinq d’entre eux plus grands que les ! autres; style sessile , surmonté de j trois stigmates capités; graines ai- grettées , attachées aux valves; fleurs I disposées en épis terminaux. Ce genre 1 a pour type le Tamarix gertnanica , L. , que Camerarius nommait autre- j fois Myncària. Cette Plante est excès- j siveinent commune le long des riviè- ! res qui descendent des Alpes. Elle se : trouve également en plusieurs autres lieux de l’Allemagne et de la France, f et surtout de l Espagne. Desvaux ( Loc . cit.) a donné les descriptions ! de quatre nouvelles espèces origi- naires de la Sibérie et de l’Orient. * (G..N.) * MYRICÉES. Myriceœ. bot. phan. Le professeur Richard a dési- ! gné sous ce nom , dans son Analyse j du fruit, une famille de Plantes qui a pour type les genres Myrica et Ca- suari/ia, et à laquelle le professeur ■ Mirbel a donné, plus tard, le nom k de Casuarinées ; mais le premier de ; ces noms, ayant l’antériorité , doit ■ être conservé. La famille des IWyri- (jfc cées est un démembrement de ce jk vaste groupe de Végétaux ligneux t MYR ne les botanistes anciens avaient t iunis sous la dénomination com- i mne d’Ainentacées , et que le pro- misse ur Richard a divisés en cinq à ix familles qui ont été adoptées par 1 ?us les botanistes modernes. Les ca- actères de la famille des Myricées • ont les suivans : les fleurs sont cons- omment unisexuées et le plus sou- rdit dioiques. Les fleurs mâles sont i isposées en chatons. Chaque fleur 3 compose d’une ou de plusieurs kiamines souvent réunies ensemble ur un androphorerameux et placées i l’aisselle d’une bractée. Les fleurs rîmelles constituent également des ( hâtons ovoïdes ou cylindriques. Ces i eurs sont solitaires et sessiles à l’ais- elle d’une bractée plus longue qu’el- i ;s. Elles se composent essentielle- i lent d’un ovaire lenticulaire, à une eule loge contenant un ovaire uni- I ue et dressé; le style est très-court, peine distinct du sommet de l’o- r aire et terminé par deux stigmates l ubulés, très-longs et aigus. En de- 3 ors de l’ovaire , on trouve deux , P ’ois, ou un plus grand nombre d’é- ailles hypogynes de forme variée et l’u'on peut considérer comme for- mant le périanthe. Ces écailles sont :n général persistantes et se retrou- ent en dehors du fruit, avec lequel i îles se soudent quelquefois en tout u en partie ( Myrica Gaie , L.). Le uit est généralement une sorte de alite noix monosperme et indéhis- 3nte, quelquefois il est membraneux ït ailé sur ses bords. Ce fruit ren- > :rme une seule graine dressée dont « ; tégument recouvre immédiatement i n gros embryon ayant une direction ntièrement opposée à celle de la : raine, c’est-à-dire sa radicule qui st très-courte correspondante à la artie supérieure de celle-ci , et ses eux cotylédons qui sont très-épais ; t obtus , tournés vers le hile ou point 'attache de la graine. Les Myricées se composent de'Vé- ■ étaux ligneux , ayant des feuilles al- i 3rnes ou éparses , avec ou sans sti— »ules , et des fleurs dioiques dispo- sées eu chatons. Le genre Casuarina , MYR 583 par son port qui le rapproche si bien des Equisetum, n’a sous ce rapport aucune. analogie avec les autres Vé- gétaux qui composent la famille des Myricées. Les genres qui entrent dans la fa- mille des Myricées sont : i 'Myrica , qui, lorsque ses espèces auront été mieux étudiées, devra probablement être divisé en plusieurs genres dis- tincts; 2q Nageia de Gaertner fils, formé aux dépens du précédent; 3U Comptonia-, 4° Casuarina ; 5° et pro- bablement le genre Liquidambar. Cette famille est très-voisine des Ulmacées ou Cellidées et des Béluli- nées , mais cependant en diffère par des caractères tranchés. D’abord dans les Ulmacées les fleurs sont généra- lement hermaphrodites ou incomplè- tement unisexuées, et l’ovule est pendant et non dressé. Dansles Bétu- linées , on trouve généralement plu- sieurs fleurs à l’aisselle des écailles dans les chatons femelles. Ces fleurs ont un ovaire à deux loges mono- spermes , et l’embryon est placé au centre d’un endosperme charnu, ex- trêmement mince et dont l’existence a même échappé à la plupart des ob- servateurs. Ces différences nous pa- raissent bien suffisantes pour distin- guer les Myricées des deux autres fa- milles dont nous les avons rappro- chées. (a. n.) MYRICITE. min. Syn. de Trilq- bite. V. ce mot. * MYRINE. Myrina. ins. Genre de l’ordre des Lépidoptères, famille des Diurnes , tribu des Papillionides , division des Argus (La lr., Fam. Nat.)’ établi par Fabricius et adopté par tous les entomologistes avec ces ca- ractères : palpes très-longs, leur se- cond article dépassant notablement le chaperon ; antennes terminées in- sensiblement par une massue allon- gée; pales toutes ambulatoires et de forme semblable. Ces Insectes ressemblent beaucoup aux Erycines, mais ils en diffèrent par les palpes qui, dans ces derniers, sont beaucoup plus courts , et parce 384 MYR qu’ils ont les deux pâtes antérieures très-courtes et point propres au mou- vement, au moins dans un des sexes. Les Polyommates ont les palpes très- courts. Les Myrines sont des Papil- lons d’assez petite taille et ornés de couleurs quelquefois très-brillantes. Ils sont propres aux Indes-Orientales, surtout auxMoluques , à la Nouvelle- Hollande, et une seule espèce vient d’Afrique, suivant Fabricius. Les mœurs et les métamorphoses de ces Papillons nous sont inconnues. Ce genre n’est pas nombreux en espèces. Godard ( Encyclop. Méthod. , article Papillon ) en décrit cinq, mais notre ami D’Urville en a rapporté trois es- pèces nouvelles recueillies pendant son voyage autour du monde avec son collègue le capitaine Duperrey; nous les décrirons dans le recueil des observations d’histoire naturelle de ce voyage. Myrine Ev agoras, MyrinaEva- goras , Donovan ( Gen . Illust. of En- lom. , part. 1 , an Epi tome of the Ins. of New-Holl. , pl. 3, fig. 1,2); Godard (Encycl. Méthod-, art. Pa- pillon, p. 593 , n. 5). Ailes supérieu- res entières ; ailes inférieures dentées, ayant une queue assez longue, pla- cée entre deux dents plus grandes ue les autres. Le dessus des ailes est 'une couleur argentée, verdâtre, avec le pourtour extérieur noir. Le dessous est d’un cendré jaunâtre, avec des traits et une raie ondulée transverses , d’un noir brun. L’angle anal des ailes inférieures offre de part et d’autre deux taches rouges. La fe- melle est d’un bleu plus pâle. Cette espèce habite la Nouvelle-Hollande. P', pour les autres , Godard ( loc . cit.) et la partie d’histoire naturelle du "Voyage autour du monde de Du- peri'ey et D’Urville. (g.) * MYRIOCOCCUM. bot. crypt. ( Lycoper dacées. ) Genre établi par Fries, et qui appartient à la tribu des Angiogastrcs , section desNidulacées, oh il se place auprès du genre Po- lyangium de Link. Il est caractérisé ainsi : péridium irrégulier, lilamen- MYR tcux et pulvérulent, se détruisant promptement, renfermant des péri*. dioles nombreux, mêlés aux fila- mens, globuleux, remplis de spo- rules agglomérées. La seule espèce connue de ce genre, le Myriococcurn prœcox de Fries , a été observée par cet auteur, en Suède, oh elle croît sur les bois pourris ; elle naît par groupes arrondis ; les péri- > diums sont blancs , de trois à quatre lignes de diamètre , placés sur des filamens radicaux , byssoïdes, égale- ment blancs; les péridioles intérieurs ; sont d’un brun rouge , charnus et solides. Elle se développe au prin*- temps dans les bois. (ad. b.) * MYRIODACTYLON. bot. crypt. ( Chaoclinées .) Le genre formé sous ce nom par Desvaux nous paraît devoir rentrer dans le Chœlophora des al- gologues actuels. V. Choetophore. (B-) MYRIOPHY LLE. Myriophyllumi bot. phan. Genre d’abord placé dans les Onagraires , mais apparte- nant à la nouvelle famille des Hygro- biées du professeur Richard et à la Mouœcie Octandrie, L. Les Myrio- phylles , qu’on désigne aussi sous le nom vulgaire de Volans d’eau, sont des Plantes aquatiques , nageantes, ayant leur tige cylindrique, garnie de feuilles verticillées , découpées en lobes linéaires. Les fleurs petites, axillaires, solitaires, sessiles et réu- nies vers la partie supérieure des ti- ges. L’ovaire est adhérent, à quatre lobes ; dans les fleurs mâles , on trouve une corolle formée de quatre pétales allongés; huit étamines dressées, in- sérées , ainsi que la corolle , à la par- tie supérieui’e du calice; les hlets sont grêles et les anthères sont allon- gées , tétragones , à deux loges, s’ou- vrant par un sillon longitudinal. Le centre de la fleur est occupé par un mamelon charnu, qui est un ovaire avorté et terminé supérieurement par quatre lobes. Dans les fleurs femelles l’ovaire est entièrement adhérent, son limbe est à quatre dents ; il n’y a pas de corolle. L’ovaire est à quatre , MYR rcment à deux loges , contenant lacune un ovulependant. Cet ovaire . t surmonté de quatre , rarement de ux stigmates sessiles , allongés et ; '’S'-velus. Le fruit est formé de deux quatre coques monospermes , in- hiscentes , surmontées par les stig— ates persistons. Chaque graine qui tt pendante du sommet de la loge se i mpose d’un tégument simple et ::s- mince , d’un endosperme charnu ntenant un embryon axile et cylin- ique. Plusieurs espèces de ce genre crois- ât en France; telles sont les sui- ntes : Myriophyllum spicalum, L., rincipalement par ses antennes lon- t ues et terminées par un petit boulon, ivomrne cela a lieu dans la plupart des : ’apillons diurnes. La tête des Myr- îéléons est plus large que longue et (inclinée , les yeux sont fort grands, ! out-à-fait sphériques et très-saillans. I.jes antennes sont à peu près trois K ois plus longues que la tête; les pal- mes sont filiformes , d'inégale lon- . ueur ; les maxillaires antérieurs à teine plus longs que les mâchoires, .oui posés de trois articles; les inter- médiaires un peu plus longs , com- posés de cinq articles; enfin les pal- i tes labiaux sont très-longs , composés i le quatre articles , dont les deux pre- miers très-courts, les derniers très- ■ ongs; la lèvre supérieure est mem- braneuse, longue, arrondie et ciliée intérieurement; les mandibules sont ornées, grosses, un peu arquées et a nnées de deux dents; les mâchoires vont courtes, presque cornées, com- primées et très-ciliées à leur partie interne. Enfin la lèvre inférieure est membraneuse , large , avancée et i ichancrée à son bord antérieur. Le corselet , qui est assez -grand ', un peu relevé, est séparé de la tête par iin col aussi long et presque aussi I arge qu’elle ; ce corselet donne alta- rlie aux quatre ailes qui sont très- grandes, transpax-entes et ordinai- i emenl tachées de noir ou de brun ; 1 es pâtes sont courtes , terminées par i leux fortes pointes et ayant des tar- des filiformes de cinq articles dont l e dernier est armé de deux cro- chets. L’abdomen est long, cylin- drique, mince, et terminé, dans les imâles par deux crochets filiformes , (destinés sans doute à préparer et à ii faciliter l’accouplement. Les Myrmé- iléons ne sont pas agiles et ils pren- nent leur vol très-lentement; dans le ■ ; repos leurs ailes sont disposées en toit; ( en général ils se déplacent peu et ter- minent leur vie dans le voisinage du ■ champ où a vécu leur larve. Leur MYR 58g accouplement a lieu dans le coui’ant de l’été et la ponte aussitôt a près ; leurs œufs sont peu nombreux, ils sont gros et oblongs , et la femelle les dépose sur le sable ou sur la terre dans Igs lieux secs. La larve a été le sujet des ob- servations de plusieurs naturalistes , tels que Poupart, Vallisnéri, Rœsel, et surtout de l’immortel Réaumur; c’est d’après leurs observations que nous allons tracer le tableau de la vie de celle du Myrméléon formi- caire , la seule qui ait été étudiée avec détail. Cette larve , générale- ment connue sous le nom de Four- mi-Lion ( For/nica-Lso ) a reçu ce nom pai'ce qu’elle se nouriit prin- cipalement de Fourmis et qu’elle en fait une grande destruction. Elle est longue d’à peu près six lignes, son corps est ovale , un peu déprimé et grisâli'e; sa tête est très-petite , armée de deux fortes et longues mandi- bules , dentelées au côté intérieur et pointues au bout ; ces mandibules ont plutôt l’air de deux cornes, que d’organes de la manducation ; elles servent à la larve à saisir sa proie, et comme elles sont creusées intérieu- rement et percées au bout, elles font au£si l’office de suçoir. L’abdomen est très-volumineux proportionnelle- ment au îeste du corps ; enfin elle est pourvue de six pâtes , et marche lentement et presque toujours à recul- ions. Comme cette allure n’est pas très-propre à lui faciliter la poursuite des Fourmis et autres Insectes très- agiles dont elle doit vivre, la nature a douné à cette larve une industrie singulière et admirable au moyen de laquelle elle parvient à se rendre maîtresse de sa proie sans se dépla- cer : c’est par le moyen d’un piège qu’elle en vient à bout; elle choisit ordinairement le pied d’un vieux mur ou d’un Arbre, le bas d’un terrain coupé et exposé au midi ; c’est là qu’elle construit dans le sable ou dans la terre très-sèche et pulvérulente , une fosse en entonnoir dont les bords sont très-mouvans et au fond île la- quelle elle se tient cachée; pour cous- Sgo JY1YR truirc cette lusse , elle pratique au fossé qui trace l’enceinte de l’enton- noir dont la grandeur est relative à sa croissance; puis, allant toujours à reculons , décrivant par sa marche des tours de spire, dont le diamètre diminue progressivement, chargeant sa tète de sable avec une de ses pâtes antérieures, et le jetant ensuite au loin, elle vient à bout, quelquefois dans l’espace d’une demi-heure, d’en- lever un cône de sable renversé, dont la base a un diamètre égal à celui de l’enceinte, et dont la hauteur égale à peu près les trois quarts de ce dia- mètre. C’est au fond de ce précipice qu’elle attend patiemment que quel- que Feurmi préoccupée des besoins de sa postérité et marchant sans dé- fiance, vienne poser ses pâtes sur le terrain mobile qui forme les bords de l’entonnoir; aussitôt le sable s’ébou- le , roule au fond et entraîne avec lui la victime qui est aussitôt saisie par les longues mandibules du Fourmi- lion. Vainement elle se débat, il n’est plus temps, et les pinces de son en- nemi l’atteignent , la percent et la sucent. Quand l’Insecte est mort et que le Myrméléon ne peut plus rien en tirer, il le pose sur sa tête et le lance à une grande distance du repaire λour que son cadavre n’épouvante pas es autres Fourmis qu’il attend. Il arrive quelquefois qu’un Insecte ailé ou vigoureux , une Guêpe , un Scara- bée par exemple , donne dans le piège. Dès qu’il a commencé à faire ébouler le sable , il cherche à re- monter et y parviendrait peut-être si le Fourmilion , averti par le sable qui tombe sur lui , ne l’en empêchait et ne le précipitait dans le gouffre au moyen d’une quantité de grains de sable qu’il fait pleuvoir sur lui. Pour cela il met du sable sur sa tête, et le lance en l’air en le dirigeant du côté où il sent que l’Insecte se trou- ve ; le malheureux , ne pouvant ré- sister à ces moyens, tombeau fond et est bientôt saisi par son ennemi. Alors il s’engage un combat au fond du trou, mais l’avantage reste toujours au Fourmilion qui finit MYR p*u s u c g i sü proie Gl par la jeter au loin après s’en être nourri. Le Fourmilion peut supporter de longs jeûnes sans mourir. Lorsqu’il a piis tout son accroissement, au bout de deux ans à peu près, il se file, au 11103 en deux filières situées à l’ex- trémité postérieure de son corps , une coque soyeuse, parfaitement ronde et d’un blanc satiné qu’il recouvre extérieurement de grains de sable; I Insecte parfait sort au bout de quinze ou vingt jours. Le genre Myrméléon se compose d’une quarantaine d’espèces ; la plus remarquable de la France est : Le Myrméléon libelluloide , Myrméléon libelLuloides , Fabr. , L. , Latr. ; Hemerobius libelLuloides , L. ; Libella turcica , etc. , Petiv. ; Musca rarissima , etc. , R.ai, Ins. 55. II a plus de quatre pouces d’enver- gure ; ses ailes sont grises avec des taches noirâtres; son corps est mé- langé de noir et de jaune. Cette grande espèce se trouve dans le midi de la France. On rencontre souvent aux environs de Paris : Le Myrméléon formicaire, Myr- meleon formicarium , L. , Fabr. , Latr., etc. Il a deux pouces et demi d’envergure; tout le corps est gris; les ailes sont transparentes avec quel- ques taches obscures et un point blanc marginal. (g.) * MYRMÉLÉONIDES. ins. F. Fourmilions. MYRMICE. Myrmica. ins. Genre de l’ordre des Hyménoptères , sec- tion des Porte- Aiguillons , famille des, Hétérogynes , tribu des Formicaires, établi par Latreille et auquel ce sa- vant donne pour caractères : pédicule de l’abdomen formé de deux nœuds; antennes découvertes; palpes maxil- laires longs, de six articles distincts; un aiguillon chez les mulets et les femelles. Latreille a établi ce genre aux dépens du grand genre Formica de Linné; Fabricius avait dispersé ses espèces dans son genre Myrmecia qui n’a pas clé conservé, et Jurinc en avait formé son genre Manica ; les MYIl Vlyrmices, telles que nous les atlop- [.ous ici, durèrent des Ponères parce que ces derniers Formicaires n’ont ; |u’uu seul nœud au pédicule de l’ab- [i Ionien ; les Allés n’en sont séparées ijjue par leurs palpes qui sont très- courts et dont les maxillaires ont moins de six articles; les Fourmis nopreinent dites et les Polyergues en fciîont bien distinguées par l’absence ele l’aiguillon ; enfin le genre Cryp- I ocère en est bien distinct par l’orga- î.iisatiou delà tête qui est grande, npla- ie et qui a, de chaque côté, une rainu- re pour recevoir une partie des anten- jues. Le port des Mynnices est le même hque celui des Fourmis proprement Mites; leur tête est grande , presque carrée et armée de deux mandibules plus ou moins longues et en général i très-dentées intérieurement; leur cor- ! selet est long , étroit , noueux en des- sus et armé le plus souvent de dents (u)u d’épines; les ailes des deux sexes !>iont grandes, et leurs cellules varient ijpour le nombre et pour la disposi- mion , de telle sorte qu’on pourrait , sîi l’on avait égard à ce caractère se- condaire , établir plusieurs coupes rdans ce genre. Les pâtes des My mil- ices sont assez longues et grêles ; leur ! abdomen est globuleux et muni d’un aiguillon dont la piqûre est vive et i un peu venimeuse. Ces Insectes ont des mœurs à peu près semblables à celles des Fourmis {V. ce mot); elles font leur habitation, soit sous des (pierres , soit dans la terre, soit enfin ■dans les vieux Arbres ou elles se font 'des galeries très-étendues et soute- ! nues, de distance en distance, par ! des piliers; celles qui nichent dans * les vieux Arbres se construisent des ngaleries à plusieurs étages, soutenues (par des sortes de colonnes; les pâ- li rois de ces cases sont très-minces: i une particularité bien singulière et i que ce genre présente seul , c’est que i ses larves ne filent point de coques l-comme celles des Fourmis, pour h passer à l’état de nymphes. Leurs ’ dernières métamorphoses n’ont lieu qu’en automne ou au plutôt à la fin de l’été. La longueur des inan- MYR 5yi dibulcs et les antennes peuvent four- nir des moyens de couper ce genre en deux divisions dont Latrciile avait fait deux genres propres dans son Histoire Naturelle des Crustacés et des Insectes faisant suite au BulTon de Sonnini; nous allons présenter une espèce dans chacune de ces divi- sions. et. Mandibules très-aiguës et très- longues ; antennes filiformes (genre Eciton, Latr. , Ilist. Nat., etc.). Myrmicje courue , Myrnüca gu- losa, Latr., lue . cit. , Ilist. Nat. des Fourmis , p. 2i5 , pl. 8 , fig. 4g; For- mica gulusa , Fabr., Oliv. Longue de huit lignes; tête ovale, d’un brun marron foncé; tout son corps delà même couleur, excepté les antennes , les pâtes , et les deux premiers arti- cles de l’abdomen qui sont moins foncés ; antennes longues , filifor- mes, insérées sur une petite éléva- tion en forme de ligne courte et tranchante ou en carène ; mandibu- les étroites, plus longues que la tête, et dentelées inégalement au côté in- térieur; yeux assez grands , grisâtres; trois petits yeux lisses en triangle sur le front; corselet étroit , aminci an- térieurement , finement ridé , avec un enfoncement au milieu du dos. Les deux premiers anneaux de l’ab- domen forment deux espèces de nœuds très-distincts , le premier , ou celui qui remplace l’écaille , plus étroit, un peu plus long et en forme de toupie ou de poire , vu en dessus ; le second demi-globuleux. Le reste de l’abdomen noir , très-luisant et ové. Delà Nouvelle-Hollande. /3. Mandibules triangulaires , peu allongées ; antennes non filiformes. Cette division pourrait se subdiviser par les cellules des ailes des espèces qui la composent; mais l’étendue de cet ouvrage ne permet pas d’entrer dans ces détails. Myrmice iiouge, Myrmica ritbra , Latr. , lue. cit., pag. 246, pl. îo, fig. 63 ; Formica ru Ira , Fabr. , L. , De- géer. Ouvrière noirâtre , finement chagrinée , pubescenle , avec deux épines à l’extrémité postérieure du 39j myr corselet et une plus petite sous le pre- mier nœud, du pédicule de l’abdomen qui est luisant, lisse, avec le premier anneau brun. Femelle de la même couleur, avcclesailesd’un jaune brun obscur et les stigmates d'un brun jaunâtre. Mâle d’un brun noirâtre avec les pâtes et les antennes d’un brun jaunâtre ou roussâtre. Cette es- pèce est très-commune dans toute la France; les mâles et les femelles ne paraissent qu’en septembre et octo- bre. Suivant Iluber fils , elle est sculpteuse et maçonne ; elle se loge quelquefois dans les trous de vieux Arbres et d’autres fois en terre. Elle saisit avec une adresse très-remar- quable les petites gouttelettes miel- leuses que les Pucerons laissent échapper de l’extrémité de leur corps; pour y parvenir elle emploie l’exlré-r mité de ses antennes qu’elle promè- ne alternativement sur le Puceron, et lorsqu’elles sont humectées elle les fait entrer dans sa bouche et les pres- se pour sucer le miel. V. pour les mœurs de ces Insectes l’ouvrage d’Huber fils que nous avons cité au mot Fourmi , et pour les espèces , l’excellente monographie du genre Fourmi de La treille. V. aussi Olivier, Encycl. Méth. (g.) MYRMOSE. Myrmosa. ins. Genre de l’ordre des Hyménoptères , section des Porte- Aiguillons , famille des Hétérogines , tribu des Mutillaires , établi par Latreille , et ayant pour caractères : abdomen elliptique et dé- f trimé dans les mâles , conique dans es femelles ; corselet point noueux , formé dans les deux sexes de deux segmens distincts dont l’antérieur transversal. Les Mynnoses ont beau- coup de ressemblance avec les Mu- tilles sous le l’apport des antennes et des parties de la bouche , mais elles en diffèrent par leur thorax qui est commearticulé et divisé en deux, tan- dis qu’il est simple dans les Mulilles. Les Sclérodermcs ont le corselet di- visé en trois parties distinctes; les Méthoques en sont séparés par leur corselet qui est noueux et par la MYR j| forme de leur abdomen ; enfin les Myrmécodes en sont bien distincts par leurs antennes qui ont le second ar- ticle caché et reçu dans le premier, ce qui n’a pas lieu dans les genres précédens. Les Myrmoses sont des Insectes assez petits; leurs ailes su- périeures offrent quatre cellules cubi- tales dont la quatrième atteint le bout de l’aile ; la précédente est carrée et la cellule radiale est plus grande que celle des Mutilles. Ces Hyménoptères ont le même genre de vie que les Mu- tilles, et on les trouve dans les mêmes lieux ; on ne connaît que trois espè- ces de ce genre; nous citerons l’es- pèce qui lui sert de type et qui se trouve dans toute l’Europe. Myrmose noire, Myrmosa atra , Latr.,Panz., Faun. Gertn.,fasc. 85, tab. 1 4; Myrmosa nigra , Latr.; M ti- tilla nigra , Rossi. Longue de près de quatre lignes ; corps entièrement noir et légèrement velu; tête et corselet pointillés; abdomen ovale un peu dé- primé; ailes ayant une légère teinte obscure. Premier anneau de l’abdo- men ayant une épine courte , un peu crochue. Elle se trouve sur les fleurs dans les lieux secs. (g.) MYRMOTHERA. ois. (Vieillot.) Syn. de Fourmilier. (»R..z.) MYROBALANOS. bot. phan. C’est-à-dire Gland parfumé. Ce nom composé, par lequel les Grecs dési- gnaient plusieurs fruits qui leur ve- naient de l’Arabie ou yle l’Inde, est devenu chez les modernes, avec uue orthographe vicieuse , celui des My- robolans. V ' . ce mot et Myrobola- NÉES.. (B.) MYROBATINDUM. bot. phan. Un genre formé sous ce nom par Sébastien Vaillant a été réuni par Linné au Lantana. V . Lantanier. (»•) MYROBOLANEES. Myrobolaneœ. bot. phan. Le professeur A.-L. De Jussieu , dans le cinquième volume des Annales du Muséuifi, avait pro- posé , d’après les observations de Gnertner sur l’embryon du genro Myrobolanus , de séparer de sa la- MYR îille des Elëagnées plusieurs gèn- es ayant à leur tête le Terminalia u Myrobolanus , et d’en faire une , imille nouvelle sous le nom de ffyrobolanées. Les genres qu’il y ëunissait étaient les suivans : Bu- ida , Myrobolanus de Gaertner , ui comprend le B ad ami a du même, ce Gamea d’Aublet , Fatrœa , 3 uss. ; terminalia , Chunchoa, Tanibouca. '!lais Robert Brown a proposé de diviser en trois groupes les gèn- es qui formaient primitivement les •Üléagnées de Jussieu , savoir : les : iléagnées proprement dites, les San- ulacées et les Combrétacées. Cette remière famille , qui renferme la vîupart des genres dont Jussieu Dormait ses Myrobolanées , cora- rend en outre d’autres genres pour- us d’une corolle polypélale et réunis uparavant à la famille des Onagres. r-r. Combrétacées. (a. r.) MYROBOLANS. bot. phan. Au’on devrait écrire Myrobalans. On tonne ce nom, en Pharmacologie, des fruits originaires de l’Inde , tt employés dès l’antiquité dans art de guérir ou ils jouissaient de ai plus grande réputation. On en distingué cinq espèces ou sortes j ui ont reçu les noms de Myrobo- a ms chébules , citrins , indiens , belli- iics et emblics. Nous allons les dé- crire chacun l’un après l’autre. i?. Myrobolans chébules. Ils sont i voïdes , allongés, de la grosseur I ’une datte, ordinairement pyrifor- i les, quelquefois cependant «yant la < irine olivaire ; leur longueur est de [ uinze à dix-huit lignes; leur plus rand diamètre d’environ dix lignes ; i sur surface extérieure est brunâtre , • s se, luisante, marquée de cinq cô- 3S longitudinales obtuses, peusail- intcs, entre chacune desquelles on n remarque une autre encore moins levée ; coupés transversalement , ou ■çit qu’ils sont composés d’une partie harnue, de deux lignes environ î .'épaisseur, brunâtre et comme mar- brée, croquante et acide; d'un noyau llongé , marqué de dix côtes longt- MYR 393 tudinales , dont cinq plus saillantes. Ce noyau dont l'épaisseur est d’en- viron cinq lignes, renferme dans sa cavité centrale, qui n’a pas plus d’une ligne à une ligne et demie de diamètre , un embryon dont les co- tylédons sont minces et roulés plu- sieurs fois sur eux-mêmes. Ces fruits sont bien certainement ceux du Ter- minalia Chebula de Roxb. , ou My- robolanus Ckebula , Gaert. , t. 97, et non ceux du Balanites œgyptiaca de Delile, ainsi qu’on le prétend dans le nouveau Codex des médicamens de la Faculté de Paris. Le caractère de l'edtbryou , roulé sur lui-même , ne permet pas de confondre le genre Terminalia avec le Balanites. 2°. Myrobolans citrins. Ils sont moitié moins gros que les précé- dens dans toutes leurs parties ; ra- rement pyriformes ; leur surface ex- térieure est également lisse et mar- quée de cinq côtes peu saillantes; leur couleur varie du jaune au brun ; leur partie charnue est sèche, jau- nâtre, astringente, et leur organi- sation intérieure est absolument la même que dans l’espèce précédente. Ces fruits ne nous paraissent être qu’une simple variété des Myrobo- lans chébules; néanmoins on en a fait une espèce distincte sous le nom de Terminalia citrina. Nous ferons remarquer ici que le fruit figuré par Gaertner (pl. 97) sous le nom de Myrobolanus citrina, n’est pas le véritable Myrobolan citrin du com- merce ; c’est une variété que nous avons souvent trouvée mélangée avec les Chébules. 3°. Myrobolans indiques. Ils ont une forme irrégulière , allongée , sou- vent py ri forme, ou terminée en pointe à scs deux extrémités. Leur longueur est de quatre à huit lignes, leur couleur noirâtre; ils sont générale- ment ridés longitudinalement. Leur cassure est noirâtre , compacte , n'of- frant qu’une simple ébauche de noyau , sans amande. La saveur des Myrobolans indiens est encore plus astringente que celle des deux pré-* cédons. Ils nous paraissent être les 3y4 MYR fruits du Terminalia Chebula, cueillis long-temps avant leur maturité. 4° . ’My rubolans bellirics . Ils sont de la grosseur d’une petite noix, ovoïdes, arrondis, ou quelquefois tout-à-fait globuleux, rarement olfrant cinq cô- tes à peine marquées ; leur surface est brunâtre , terne et comme ter- reuse; leur chair est moins épaisse , d’une saveur astringente, et un peu aromatique; le noyau esL plus gros et son amande plus volumineuse que dans les espèces précédentes. Us sont produits par le Myrobolanus bellerl- na de Gaertner. 5°. Enfin les Myrobolans «fnblics sont globuleux, déprimés au centre, de la grosseur d’une cerise, offrant six côtes très-obtuses, séparés par des sillons profonds , d’une couleur noirâtre; ils se composent d'une partie extérieure, charnue , épaisse d’au moins deux lignes, se séparant en six valves, et d’un noyau ou co- que également à six côtes, et s’ou- vrant en six parties. La chair de ces Myrobolans est très - astringente , sans aucune âcreté , circonstance assez rare dans le fruit d’une Eu- phorbiacée. En effet ce sont les fruits du Phyllanthus Emblica , L. , ou Em- blica officinalis de Gaertner. Les cinq sortes de Myrobolans , que nous venons de décrire , sont toutes originaires de l’Inde. Ce sont les médecins arabes qui en ont in- troduit l’usage dans la thérapeuti- que. Ils ont tous une saveur astrin- gente plus ou moins marquée , et au- trefois on les employait comme un purgatif doux. Mais quelle que soit la réputation dont ils aient joui autre- fois, les médecins modernes en ont entièrement abandonné l’usage. Ce- pendant on voit encore leur nom fi- gurer dans le nombre des drogues ,qui composent quelques anciennes préparations. (a. r.) MYROBOLANUS. bot. phan. Ce genre, ainsi nommé par Gacrlner , est le même que le Terminalia de Jjinné. V. Terminalia. (a. r.) MYROBROMA. bot. tiian. Sous le MYR nom de My robromaj 'ragrans , Salisbu- ry ( Paradis. Lorulin., n. 82 ) a décrit et figuré une belle Orchidée que La- ma rck ava it nommée Epidendrum ru~ bruni , et que desauteurs plus moder- nes ont rapportée au genre Eanilla \ deSwartz. L’existence de ce dernier genre était bien connue de Salisbury, qui, trouvant sa dénomination in- correcte, s’était cru autorisé à la changer. Néanmoins le nom de My- robroma n’a pas été admis. (g..n.) MYRODENDRUM. bot. tiian. (Schreber). Svn. d’Houiniri. F", ce j mot. (b.) MYRODIE. Myrodia. bot. phan. Le genre ainsi nommé par Schreber, et qui appartient à la famille des Bombacées de Kunth, est le même que le Quararibea d’Aublet. V. ce mot. (g.. N.) | MYROSMA. bot. phan. Genre de la famille des Amomées, et de la; Monandrie Monogynie , L., établi par Linné fils ( Suppl. 80) pour une Plante originaire de Surinam, ayant quelque ressemblance avec le Bali- sier. Sa racine est charnue , ovoïde , horizontale, comme divisée en an- neaux; de cette racine naissent un grand nombre de gaines ou feuilles avortées , emboîtées les unes dans i les autres, et formant ainsi une sorte de tige. La hampe est cylindrique, un peu velue , articulée vers sa par- tie supérieure, où elle se termine; par une grappe de fleurs munies cha- cune d’une large bractée imbriquée. Chaque 'fleur se compose d’un cali- cule extérieure à trois divisions pro- fondes, et d’un calice double; l’ex- terne plus petit à trois divisions plus courtes, et l’interne à cinq divisions inégales et pétaloïdes. L’étamine est formée d’un filet pétaloïde et d’un anthère ovoïde , allongée, à deux lo- ; gcs. Le style est épais , fendu, et le stigmate est trilobé. Le fruit est une capsule trigone , à trois loges poly- spermes, s’ouvraut naturellement en trois valves. (a. h.) MYROSPERME. Myrospcrrnum. MYR jt. puan. Jacquin {Amer., p. 120 , 174, f. 5 i) avait établi un genre My- tspermum dans la famille des Légu- iineuses , pour un Arbrisseau qu’il ./ait observé en Amérique. Linné fils- ublia plus tard (Suppl., 54) un . jure Myroxylum {V. ce mot), établi ar Mutis pour l’Arbre qui produit ; Baume du Pérou. Les auteurs qui mirent postérieurement, entraînés à 1. fois par la similitude des noms et u ressemblance dans les caractères , curent que ces deux genres devaient .re réunis pour n’en former qu’un eaul, que les uns, à l’exemple de . amarck, nommèrent Myrospermum, «rame étant le nom le plus ancien, t: les autres Myroxylum à l’exemple t e Willdenow. Mais notre savant ni et collaborateur Kuntk a le rremier fait voir {Noua. Généra et Ÿpec. , 6 , p. 371 ) que les deux gen- • as de Jacquin et Linné fiis , bien u’ils aient entre eux beaucoup de vissembiance , devaient néanmoins demeurer séparés; Yoici les caractè- eas qu’il assigne au genre Myrosper- iie : le calice, turbiné à sa base , a om limbe dilaté à cinq dents à peine 1 arquées ; la corolle est formée de i nq pétales un peu inégaux, et com- e papilionacée ; ces pétales sont »us onguiculés; le supérieur est ( raie-arrondi , obtys , cordiforme , concave en dessus, et très-ouvert; : s quatre autres sont un peu plus 0 mrts , libres , plus étroits et inéqui- 1 léraux. Les étamines, au nombre ta dix, sont libres , déclinées, ayant urs filets persistans. L'ovaire est ipité, renfermant cinq ovules; le yle est droit, terminé par un stig- 1 ate obtus. Le fruit est une gousse i ane en forme de lame de couteau, :nllée à sa partie supérieure , indé- scente , et contenant une et rare- 1 ent deux graines. Celte graine a j ’ésenté une particularité bien re- marquable, c’est que son embryon t nu et sans tégument propre. Le Myrospermum frutescens , Jacq . , c. cil.-, Kunth, loc. cit., p. 372 , ! 570 et 571, est un jictit Arbre qui ac- aicrt parfois jusqu a vingt-cinq pieds MYR 3g b de hauteur. Il est dépourvu d’aiguil- lons, Ses feuilles sont imparipinnées à foliolesalternes, marquées d’un grand nombre de points et de lignes trans- lucides. Ses fleurs, qui se montrent avant les feuilles , sont pédonculées et disposées en grappes au sommet des rameaux. Cette Plante croît dans l’Amérique méridionale. (a. R.) M Y R O T H E C I U M. bot. crypt. (Tode.) P~. Dacrydium. * MYROXYLE. Myroxylum. bot. phan. Il ne faut pas confondre ce genre , établi par Mutis et Linné fils pour des Arbres appartenant à la fa- mille des Légumineuses, avec un au- tre genre du même nom , établi par Forster, qui l’a ensuite appelé Xy- losma , et dont on ignore encore les véritables affinités. Le vrai genre My- roxyle offre les caractères suivans : le calice est court et campanulé, à cinq dents à peine marquées; la corolle est irrégulière, formée de cinq pétales, très-longuement onguiculés ; le su- périeur est arrondi , les quatre autres sont linéaires-aigus. Les étamines , au nombre de dix , quelquefois de huit ou de neuf seulement, sont li- bres et ascendantes ; leurs filets ca- ducs. L’ovaire est longuement stipi- té; contenant deux ovules. Le style est court et arqué; le stigmate ob- tus. La gousse est membraneuse, plane, en forme de lame de couteau , renflée et monosperme à son sommet. La graine offre la même organisation que dans le genx’e Myrosperme. {V. ce mot.) Ce genre est très-rapproché de ce dernier; il en diffère surtout par ses étamines caduques, ascendantes, et son ovaire contenant seulement deux ovules. Nous avons prouvé, soit dans notre Botanique Médicale , soit dans les Annales des Sciences Natu- relles , et d’après des renseignemens qui nous avaient été fournis par le célèbre Humboldt, que le genre To~ luifera de Linné était une espèce déMyroxyle, et que le fruit qu’on lui avait attribué , et d’après lequel on l’avait rangé dans les Térébintacées , était imaginaire. Le genre Myroxy le 5g6 MYR devient donc d’un grand intérêt , uisqu’il fournit les deux substances alsamiques les plus précieuses : le Baume du Pérou et le Baume de Tolu. Nous allons décrire les deux Arbres d’où on les recueille. Myroxyle du Pérou, Myroxylum peruiferum , L. (Suppl., p. ‘233 ). -L’élégance et le port gracieux de cet Arbre ont été remarqués par tous les voyageurs. Son tronc est recouvert d’une écorce lisse, épaisse, résineuse ainsi que les autres parties de l’Ar- bi’e. Les jeunes rameaux présentent dans leur partie supérieure de petits tubercules irréguliers, qui existent aussi sur les pédoncules. Les feuilles sont alternes, imparipinnées, compo- sées de folioles alternes , ovales , en- tières , obtuses, très-glabres , offrant des petits points translucides comme dans les Millepertuis. Les fleurs sont blanches , disposées en grappes ra- meuses. Les fruits sont légèrement pédicellés , allongés , fortement com- primés , membraneux, un peu fal- ciformes, renflés à leur sommet, qui offre une seule loge contenant une ou deux graines. Cet Arbre croît au Pérou; c’est lui qui fournit le Baume du Pérou. Dans le commerce on en distingue deux sortes : l’une est presque sèche, d’une couleur fauve clair , et d’une odeur très-agréable. Elle est généralement renfermée dans de petites callebasses; on l’obtient simplement par incision. L’autre est liquide, d’un brun rougeâtre, ets’ex- trait en faisant bouillir dans l’eau les écorces et les jeunes rameaux; c’est le Baume du Pérou noir du commerce. Son odeur est forte , mais agréable, sa saveur âcre et amère. Il brûle en répandant une fumée blanche qui est produite par l’acide benzoïque; il est entièrement solu- ble dans l’Alcohol ; l’eau bouillante lui enlève son acide benzoïque. Myroxyj.e de Tolu, Myroxylum Toluifera , Rich.j Toluifera balsa- murn , L. Celte espèce est tellement semblable à la précédente , qu’il se- rait peut-être plus convenable de l’y réunir. Elle en diffère surtout MYR par ses folioles moins nombreuses,' lancéolées, aiguës et non obtuses.! Elle croît dans la province de Car-! thagène , aux environs de Tolu.j Le suc résineux qui s’écoule des in- cisions faites au tronc de cet Ar- bre, est reçu dans des vases où on: le laisse se sécher. Il forme alors des masses solides plus ou moins volu- mineuses, d’une couleur fauve, se liquéfiant avec facilité, d’une saveur âcre, mais agréable, et d’une odeur très-suave. Il se ramollit facilement sous la dent, se dissout en totalité dans l’Alcohol, et cède à l’eau bouil- lante tout son acide'benzoïque. Tan- tôt le Baume de Tolu nous estapporté dans de grands vases de terre qu’on nomme postiches , tantôt on le coule dans des calebasses, quand il est en- core liquide. Il est alors fort difficile de le distinguer du Baume du Pérou sec. Les Baumes du Pérou et de Tolu sont des substances éminemment excitantes; on les emploie dans les* catarrhes chroniques, mais néan- moins on en fait assez peu usage de' nos jours. (a. R.) ; MYRRHE, rot. ph an. On appelle ainsi unegomme résine qui nous vient de l’Arabie et de l’Abyssinie , mais sans qu’on sache, positivement l’Ar-1 bre qui la produit. Les uns croient qu’elle découle d’une espèce de Mi-* meuse ; les autres , et cette opinion' nous paraît la plus probable, pen- sent qu’elle est produite par une es- pèce du genre Jmyris , auquel nous* devons déjà plusieurs substances rési-j neu’ses. Quoi qu’il en soit , la Myrrhe» est en morceaux peu volumineux ou1 eu larmes irrégulières pesantes , roo-j geâtres, demi - transparentes , fragi- les et couvertes extérieurement d’une; poussière ou efflorescence blanchâtre; sa cassure est vitreuse et brillante : assez souvent les morceaux les plus gros présentent des çtries courtes cH semi-circulaires, que l’on a compa- rées à des coups d’ongle : de-là le nom de Myrrhe onguiculée. Les stries paraissent être le résultat de la dessic- MYR tron delà Myrrhe, qui était liquide and elle découlait de l’Arbre. Sa i/eur est amère et résineuse, son eur fortement aromatique et as- £5 agréable. Selon l’analyse qui en > té faite par Pelletier, elle est com- ptée de trente-quatre parties de rê- ne contenant un peu d’huile essen- 11e, et de soixante-dix parties de mine. La Myrrhe est un médica- eut connu dès la plus haute anti- i ilé. Les liabitans de l’Arabie et de igypte la mâchent continuellement munie les Turcs et les habitans de (Archipel font pour le Mastic. La \yrrhe est un médicament tonique excitant que l’on emploie à l’in- rrieur et à l’extérieur. (a. r.) JMYRRHIDA. bot. phan. (Pline. ) ru. de Géranium moschalum , L. (b.) MYRRHIDE. Myrnhis. bot. than. nnre de la famille des Ombellifères de la Pentandrie Digynie , L. , Via n t pour caractères principaux :• wolucre universel nul; involucelles I més de cinq folioles entières ; calice (.s-court, à cinq dents; corolle à uq pétales inégaux; fruit oblong , rminé par un bec court, composé deux akènes marqués de cinq sil— ,is. Tournefort avait fondé ce genre ’ quelquesespècesque Linné réunit \x ChærophylLum et aux Scandix. i ertner le rétablit en y comprenant Sison canadense , L. , et plusieurs Uanistes modernes l’ont adopté , i is sans s’accorder sur les espèces li le constituent. Ainsi Persoon le Huit au seul Scandix odurata, L. ; ndis que Sprengel ( in Rœmer et huiles Syst. V egel. , 6 , p. 5og ) y uce non-seulement plusieurs Chæ- nhyllum et Scandix , mais encore le unium bulbocastanum , L. Ces addi- » ns n’ayant pas encore reçu la sanc- n générale , le genre Buniurn ( P'. mot) a dû être décrit dans cet ■vrage comme un genre distinct du yrrhis. L’espèce qui doit être cousi- réc comme type de celui-ci est celle e Tournefort décrivit le premier us le nom de Myrrhis accompagné MYR 397 d’une phrase spécifique, et qui est devenu le Chœrophy llum aromaticurn L. Cette Plante est haute d’un demi- mètre et plus. Sa tige rameuse porte des feuilles bipinnées à folioles ova- les , inégales eL dentées. Ses fleurs sont blanches, petites, disposées en ombelles composées. Elle croît dans l’Europe orientale. Dans un Mémoire sur les caractères généraux de la famille des Ombellifères ( Annales du Muséum, T. xvi , p. 175), le pro- fesseur De Jussieu 11’admet le genre Myrrhis que comme unq section du Chœrophy llum. Pr. Cerfeuil. (g..n.) MYRRHINE et MYRRHINON. bot, phan. Noms antiques du Myrte. , (B-) MYRRHITES. min. On a cru re- connaître dans cette petite Pierre cou- leur de Myrrhe, odorante quand on la frottait, et mentionnée par Pline , une variété brunâtre du Succin. (b.) MYRSIDRUM. bot. crypt. ( Ra- fmesque. ) Syn. de Spongodium. P~. ce mot. (b.) MYRSINE. Myrsine. bot. phan. Ce genre avait été placé par Jussieu à la suite de la famille des Sapotacées. Ventenat, dans le Jardin de Cels , p. 86 , proposa d’en former avec le genre Ardisia une famille nouvelle qu’il nomma Ophiosperma. Celte fa- mille a été adoptée, et beaucoup mieux caractérisée par Robert Brown, qui lui a substitué le nom de Myr- sinées , et par Jussieu, qui la nom- mait Ardisiacées. Mais le nom de Myrsinées est aujourd’hui celui qui a prévalu. Le genre Myrsine se dis- tingue par les caractères suivans : ses fleurs sont unisexuées, dioïques et polygames. Le calice est monosépale à quatre ou cinq divisions profondes; la corolle, monopétale-régulière, est à quatre ou cinq lobes dressés; les étamines, en même nombre que les lobes de la corolle , et placées à la base et en face de chacun d’eux ; les anthères sont cordiformes , presque sessiles , introrses et à deux loges, s’ouvrant chacune par un sillon lon- gitudinal. L’ovaire est libre, ovoïde 5 y 8 MYR à une seule loge, contenant quatre ou cinq ovules attachés h un gros trophosperine central , qui est globu- leux , remplit toute la cavité de l'o- vaire, offre et recouvre presqu’en totalité les ovules, qui sont nichés dans son épaisseur. Cette organisa- tion singulière se remarque dans les autres genres de la famille des Myr- sinées , el eu forme le caractère dis- tinctif. Le style est court, épais, et à peine distinct du sommet de l’ovai- re ; il se termine par un stigmate irrégulièrement lacinié et lobé. Le fruit est crustacé el monosperme par avortement. Les Myrsines sont des Arbrisseaux ou de simples Arbustes à feuilles alternes et coriaces , à fleurs axillaires, réunies et formant quelquefois des espèces de peliles ombelles. Robert Brown ( Prodr. , 1 , p. 533 ) , qui , le premier , a bien fait connaître la structure de ce genre, y réunit plusieurs genres qui en avaient été regardés comme dis- tincts ; tels sont les Manglilla de Jus- sieu , ou Caballeria de Ruiz et Pa- von , Y A thyrophyllum de Loureiro , le Rœmeria de Thunberg, le Rapanea d’Aublet, le Badula de Jussieu, plusieurs espèces de Sarnara comme Samara coriacea , Samara pentan- dra , et les Ardisia qui ont l’ovaire oligosperme, et le stigmate divisé. Le genre Myrsine diffère surtout des Ardisies par ses fleurs unisexuées , son stigmate découpé, son ovaire à trois ou cinq ovules, ses antlièrcs écartées et non conniventes. Les espèces de ce genre, au nombre d’une douzaine environ , croissent dans l’Amérique méridionale , la Nouvelle - Hollande , l’Afrique, les îles qui l’environnent, et l’Asie. (A. R.) MYR SI NEES. Myrsineœ. bot. pii an. Celte famille naturelle de Plantes appartient à la classe des Dicotylédones monopétales à inser- tion hypogyne , et présente les caractères suivans : les fleurs sont hermaphrodites ou unisexuées. Le calice, généralement persistant, est à quatre ou cinq divisions profon- MYR des. La corolle est monopétale rég gulière , hypogyne, à quatre ou cir lobes. Les étamines , en môme non lire que les lobes de la corolle , att$ chées à leur base , leur sont oppc sées. Les filets sont très -court: quelquefois monadelphes; les ai thères sont sagittées, à deux log s’ouvrant par un sillon longitudinal L’ovaire est libre , uniloculaire, coi tenant un trophosperine centra fixé au fond et au sommet de la log et portant sur sa surface un noinb déterminé ou indéterminé d’ovule quelquefois entièrement enfonc. dans sa substance. Le style est sini pie, le plus souvent très-court, te* miné par un stigmate ou simple découpé, et lobé. Le fruit est ui} sorte de drupe sèche, ou de ba contenant d’une à quatre graines. C.l graines sont peltées , ayant leur t« gument simple , leur hile concavq leur endosperme charnu ou corné et leur embryon cylindrique , i peu recourbé , placé transversal ment au hile. Les cotylédons soi très-courts , la radicule est cylin drique et comme tronquée à sa bas» Les Plantes qui forment cette mille sont des Arbres ou des Arbust portant des feuilles alternes , trè» rarement opposées ou ternées , sa stipules, coriaces, glabres, entièrl ou dentées. Leurs fleurs forment d grappes ou des espèces d’ombell axillaires ou terminales, ou quell quefois elles sont simplement grou pées à l’aisselle des feuilles. Cet famille se compose des genres My sine , Brown ; Ardisia , Id. ; J ai quinia, Juss.; Samara, L. ; ff’alb nia , Sw. , et JEgiceras , Gaer ner. Elle a les plus grands rafl ports avec les Sapotées , aux d( pens desquelles elle a été formée à grande partie, et dont elle a le po| et plusieurs caractères de la fruct fication ; elle doit être placée entri les Sapotilliers et Je s Guyacanée: D'un autre côté, comme l’a très-bic remarqué Auguste Saint-Hilaire , el a les plus grands rapports, par se étamines opposées aux lobes de sj MYR i iollc , par son ovaire uniloculaire., i i tropliosperme central, avec les Lrimulacées , mais le port de ces Lux familles est tout-à-fait différent. (A. R.) AIYRSINEON. boy. phan. Même ose, chez les anciens, qu Ilippo- nrathrum. V. ce mot. (R.) MVtYRSINiTE. min. (Pline.) Pro- i blement un double emploi de Myr- tes du même compilateur. (b.) MYRSI1NITES. bot. phan. Com- e ; qui dirait ressemblant au Myrte. ' nom, donné par l’antiquité à divers I phorbes , a été affecté par Linné à me des espèces de ce genre, (b.) 3MYRSINOS. bot. pïian. C’est-à- ■e parfumé. L’un des noms anti- i es du Myrte , étendu au Chèvre- : uille par Galien. (b.) 1MYRSIPHYLLUM. bot. phan. 'illdenow.) V. Médéohe. 'MYRSTIPHYLLÜM. bot. phan. rrartz [Flor Ind.-Occid., i, p. 4o5) r- éuni au Psycholria le genre établi lus le nom de Myrstiphyllum par Browne , dans son Histoire des smles de la Jamaïque. V. Psycho- iie. (g. .n.) MYRTACANTHA. bot. piian. oibel.) Syn. de Ruscus aculeatus. . Fragon. (b.) ** MYRTACÉES. Myrtaceæ. bot. Lan. L’ordre de Plantes que nous .'signons sous ce nom correspond ms son ensemble à celui que inné désignait sous celui d’Hes- rridées , Jussieu sous celui de Myr- ï , et d’autres sous ceux de Myr- s, Myrtinées, Myrtoïdées et Myr- • cées. Tous cc3 noms tendent à 'ligner le Myrte comme formant (type ou le centre de l’ordré; mais liant il est facile de reconnaître e les genres analogues au Myrte ment une famille très-pronon- î, autant il est difficile d’affirmer ’Sau’à quelles limites on doit l’é- mfe ou la circonscrire. Nous expo- j ons ici les caractères et les sous- mions de celle famille, d’après MYR 399 un travail inédit que nous avons préparé pour le troisu <-rï\ volume de notre Prôdromus Systematis P'egeta- b ilium. Les groupes divers que nous réunis- sons sous le nom de Myrtacées ont pour caractères communs de fructifi- cation , les suivants : leur calice est formé le plus souvent de cinq sépa- les, fréquemment quatre, rarement six ; ces sépales sont soudés entre eux par leur base en un tube adhé- rent à l’ovaire dans toute ou presque toute son étendue ; la partie libre forme un limbe lobé. Les pétales sont alternes avec les lobes de ce limbe insérés sur le bord du calice et en estivation quinconciale ; ils man- quent dans un petit nombre de gen- res. Les étamines sont insérées sur le calice , ordinairement sur plusieurs séries, en nombre multiple des pé- tales; on en compte dix dans les genres qui en ont le moins , comme les Beckea , et jusqu’à une centaine dans les Psidium ou les Eugenia. Leurs filets sont tantôt libres , tantôt- diversement soudés ensemble ; leurs anthères sont ovales, petites, à deux loges et s’ouvrant par deux fentes longitudinales. Le pistil se compose d’un nombre de carpelles soudés intimement qui paraît devoir être égal au nombre des sépales , mais qui est souvent inférieur à ce nom- bre et varie de deux à six. L’ovaire qui résulte de la soudure des ovaires partiels présente donc de deux à six loges disposées en verticille autour d’un axe idéal ; dans la petite tribu des Chamélauciées, qui peut-être de- vra être exclue de la famille, on ne trouve qu’une seule loge. Dans tous les cas , le style formé par la soudure des styles partiels est unique, simple ou indivis j usqu’à sonsommet; le gen- re P Idladelphus , qu’on a long-temps réuni à la famille des Myrtacées, fai- sait exception à cette loi , en ce que les styles partiels sont plus ou moins libres vers leur sommet. Le fruit pré- sente de si grandes variétés dans les tribus, qu’il est presque impossible d’en rien dire dans ses généralités j 4oo MYR les graines sont aussi très-varices, le plus souve^. dépourvues d’albumen et munies d’un embryon très— d ifFe— rent dans les difïerens genres, mais dont les cotylédons ne sont jamais convolutés ou roulés en cornet l’un sur l’autre. Les Myrtacées , considérées quant aux organes de la végétation , sont toutes des Arbres ou des Arbrisseaux, et aucune ne sc présente à l’état her- bacé ; leurs feuilles sont le plus sou- vent opposées, quelquefois alternes, toujours dépourvues de stipules , en- tières ou à peine dentées, munies d’une nervure longitudinale qui émet des nervures latérales pennées; celles- ci se réunissent un peu avant le bord ou vers le bord pour former une es- pèce de petite nervure marginale : ces feuilles et souvent aussi les écor- ces ou les calices sont le plus habi- tuellement munies de glandes trans- parentes pleines d’huile essentielle : ces glandes ne sont pas visibles par transparence , quand le tissu des feuilles est trop coriace; elles parais- sent manquer complètement dans quelques genres qu’il est d’ailleurs impossible de séparer complètement des genres à glandes transparentes. L’inflorescence est variée dans la famille : le plus souvent les pédoncu- les naissent à l’aisselle des feuilles, èt se divisent en trois pédicelles unitlo- res ou en trois branches qui sont elles-mêmes uniflores; dans ces deux cas , les fleurs centrales sont le plus souvent sessiles et fleurissent les pre- mières. Cette disposition de fleurs qui semble normale dans la famille se modifie en apparence quand les pédoncules sont uniflores; mais alors même on reconnaît le type normal, parce que cette fleur unique porte deux bractées au sommet du pédi- celle. On trouve aussi des Myrtacées à fleurs en grappe ou en épi ; mais dans ces cas, les fleurs latérales sont le plus souvent 'opposées et se rap- prochent souvent par leur disposi- tion des véritables cymes. Les fleurs sont blanches ou rougeâtres , ja- mais ni jaunes ni bleues. Celles du MYR Myrte commun en donnent assez bien l’idée. Les Myrtacées sont presque tou- tes originaires des pays situés entre les Tropiques ; quelques-unes, telles que le Myrte commun , les Phi/ac/el - pkus et le Decumaria , s’avancent dans l’hémisphère boréal , jusqu’aux régions tempérées. Le Myrte à feuil- les de Nurnmulaire va dans l’hémi- sphère austral , jusqu’aux îles Ma- louines ; la INouvelle- Hollande en produit un grand nombre d’espèces, I L ordre des Myrtacées est composé de cinq tribus , dont voici l’énumé- ration et les caractères généraux. Ire tribu. Chamélattciées. — Fruit sec à une loge, même à l’état d’o- vaire. Plusieurs ovules attachés à la base de la loge , à son centre ou à un placenta Courbet central. Cinq lobes au calice. Cinq pétales ou nuis. Eta- mines libres ou polyadelphes, quel- ques-unes sessiles. Deux bracléoles opposées sous la fleur, tantôt libres , tantôt soudées en une espèce d’oper- cule. Feuilles opposées, entières, ponctuées. Sous- Arbrisseaux tous originaires de la Nouvelle-Hollande et dont le port rappelle celui des Bruyères. C’est ici qu’appartiennent les genres Calythrix , Labill. ; Cha- îna; laucium , Desf. ; Pileanlhus , La- bill. , et deux genres que nous y join- dronssouslesnoms de Genetyllise tde Verticordia. K. le premier de ces deux derniers mots au Supplément et le second à son ordre alphabétique. IIe tribu. Leptospermées. — Fruit sec déhiscent à plusieurs loges. Grai- nes attachées à l’angle interne des loges , dépourvues d’albumen et d’a- rille. Lobes du calice et pétales au nombre de quatre à six; étamines libres ou polyadelphes. Feuilles op- posées ou alternes , le plus souvent Eonctuées. Inflorescence variée. Ar- risseaux ou Arbres, tous de la Nou- velle-Hollande. Cette tribu se sous- divise selon la liberté ou la soudure des étamines. Les genres à étamines polyadelphes sont : Beaufortia, Br.; Calothamnus , Br. (dont ie Billiottia de Colla fait partie); Tristania , Br.; : MYR , startea , D. G. ( Melaleuca fascicula - ts, Labill.) ; Melaleuca, Forst., et L udesmia, Br. Ceux à étamines li- Ies sont : Eucalyptus , L’Hér. ; ‘An- phora, Cav.; Callistemon, Br.; Me- isiderus, L.; Leptospennum, Forst.; tibricia , Gaertn. ; et Beckea , L. , nt le Jungia et Y Imbricaria font rrtie. ■ i : IIIe tribu. Mybtées. — Fruit chàr- : : à plusieurs lobes au moins dans jeunesse. Graines sans albumen sans arille. Lobes du calice et laies au nombre.de quatre ou cinq, amines libres. Feuilles opposées, ; mies de glandes transparentes , s ibles quand le tissu n’est pas trop aque. Pédoncules axillaires , uni- ires avec deux bractéoles, triflores . trichotomes et en cyme. Arbris- iux presque tous originaires des irions inter-tropicales. Ce groupe ii fait le centre de la famille se impose d’un grand nombre de gen- presque tous nombreux en espè- savoir: Eugenia de Michel i, qui nnprend le Greggia de Gaertner , dlynthia de Lindley, et probab.le- t ut le Guapuriu/n de J ussieu ; Jam~ s ;a, Adans.; Acmena , D. C. [Metro- Héros floribunda, Smith.); Sizygium, nertn., non P. Browne; Calyptran- is, Swartz; Cary ophy lias, L.; Myr- 1 , D. C. (qui comprend les Myrtes lEugenia des auteurs, à cotylédons iiacés et contorlupliqués); Myrtus, , Gaertn. ; El élit ris , Gaertn. ; Cam- rnanesia , Ruiz et Pav. ; Psidium, Sonneralia, Lin. fils. A ces genres I ’on peut considérer comme sufli- hnmenl connus , il faut joindre les i vans dont les graines sont, incon- es, et sur lesquels par conséquent :• ;st nécessaire d’appeler l’attention >; observateurs, savoir: Catinga , bl. ; Pelaloloma , D. C. ( Dialorna , tur. ); Fœtidia, Comm. ; Coupoui, i bl.; Careya, Roxb. ; Gltiphyria , k. ; Crossostylis, Forst . ; Grias , L. >i deux derniers, rejetés par les au- rs .dans des familles fort différen- , paraissent devoir se rapporter ici , ausc de leur calice adhérent à l o- TOME XI. MYR 4oi vaire , mais méritent ainsi que les précédons un nouvel examen. IVe tribu. Barringtoniées. — Fruit sec ou charnu, toujours indé- hiscent; à plusieurs loges. Lobes du calice et pétales au nombre de quatre à six, égaux entre eux. Étamines nom- breuses sur plusieurs séries , à fdets monadelphes parla base en un anneau court et égal dans tout le contour de la fleur. Feuilles le plus souvent al- ternes et non ponctuées. Fleurs eu grappes ou en panicules. Arbres des régions équinoxiales de l’ancien et du nouveau continens. Nous rappor- tons ici les genres : Dicalyx, LoUr.; Utravadium , Juss. ; Barringtonia , Forst. ; et Gustavia , Lin. , ou Pirv- gara , Aubl. Ve tribu. Lécytiiïdées. — Fruit sec s'ouvrant transversalement , à plusieurs loges au moins dans sa jeu- nesse. Lobes du calice et pétales au nombre de six ; ces derniers un peu inégaux et légèrement réünis par la base. Etamines très-nombreuses, mo- nadelphes , réunies en un anneau très-court d’un coté, très -long et très-épais de l’autre. Feuilles alter- nes, non ponctuées, peut-être munies de stipules dans leur jeunesse. Fleurs en grappes axillaires et terminales. Arbres originaires des parties équi- noxiales de l’Amérique. Nous rap- portons ici les genres Couratari, Cou- roupita , Bcrtholletia et Lecyt/iis. Les cinq tribus précédentes sont tellement distinctes , que la plupart pourraient être considérées comme des familles ; cette opinion serait sur- tout applicable : i°. Aux Chamélauciées qui par leur ovaire uniloculaire s’approchent des Combrétacées ; mais leur port , leurs feuilles ponctuées et la struc- ture de leurs fleurs les rattachent aux Myrtacées. La structure interne de leurs graines, lorsqu’elle sera con- nue, viendra confirmer ou infirmer ce rapprochement; 3°. Aux Lécythidées que quelques botanistes distingués ont considérées comme une famille à raison de leurs fleurs irrégulières et à six parties , 36 4 03 MYR et de la structure de leur fruit; mais les Barringtoniées établissent un pas- sage trop prononcé des Lécythidées aux Myrtées, pour qu’il nous paraisse facile de les séparer. Les Lécythidées touchent aux Nhandirobées par la structure de leur fruit. Il résulte de l’ensemble des carac- tères précédens , que les Myrtacées diffèrent des Calycanthées et desCom- brétacées par leur embryon dont les lobes ne sont jamais roulés l’un sur l’autre; des Mélastomées par la struc- ture des étamines et des anthères; des Rosacées par les styles uniques ou plutôt tous soudés en un seul; des Lythraires par l’ovaire adhérent ; des Onagraires par le grand nombre des étamines, et de toutes ces familles par la présence au moins très-fré- quente des glandes transparentes de leur tissu. Ces glandes, pleines d’huile essen- tielle odorante , donnent à celles des Myrtacées qui en sont abondamment pourvues, une odeur aromatique, et clés propriétés stimulantes qui ont rendu plusieurs d’entre elles célè- bres, soit comme Plantes d’agrément, soit pour leurs propriétés médicales. Observons , en terminant cette no- tice extraite d’un travail considéra- ble prêt à paraître , que l’embryon des Myrtacées présente des formes très-diverses , et ce qui est remar- quable , que ces formes diverses se retrouvent dans les diverses tribus. Ainsi parmi les Myrtées , on trouve des genres tels que notre genre Myr- tus , dont l’embryon est courbé , la radicule longue et cylindrique , les cotylédons petits et foliacés; d’autres, tels que le genre Myrcia, qui ont la radicule courte , les cotylédons fo- liacés , grands et irrégulièrement plissés , à peu près comme dans les Mauves; d’autres enfin , tels que no- tre genre Eugenia y dont l’embryon semble monocotylédone , parce que les deux cotylédons sont épais, char- nus et soudés très- intimement en un seul corps. Des différences analo- gues. se retrouvent dans les Lécy- thidées ; le Couroupita et le Coura- MYR tari ont les cotylédons libres, fa- il liacés et un peu plissés; le Berthol- letia et le Lecythis les ont épais , [ charnus et soudés. Nous ne serions pas éloigné de croire que la même différence existe parmi les Barring- toniées ; le Barringtonia a les co- tylédons charnus et soudés; le Gus- j tavia les a charnus, planes et peu ou point soudés , et nous sommes ; porté à croire, d’après des éclxan- I tillons imparfaits , que le Stravadiun ‘a les cotylédons presque foliacés et j plissés. Si ces considérations tendent ; à infirmer l’importance des carac- tères de l’embryon dans la coordi- nation des familles, ils tendent aussi à confirmer la réunion des Lécythi- dées et des Barriugtoniées avec les Myrtées. Nous sommes forcé d’exclure des Myrtacées quelques genres anomaux et qui doivent, selon nous , faire les types d’autant de petites familles dis- tinctes : tels sont : i°. Les Aeangiées ounous rappor- tons le genre Alangium seul. Peut-être le P atalotoma mieux connu devra-t- il un jour s’en rapprocher. 2°. Les Granatées de Don qui se composent du seul genre Punica, le- quel est voisin des Calycanthées et des Combrétacées par la structure de l’embryon. 3°. Les iMÉMÉcYEÉES qui compren- nent le Memecy Ion et le Mouriria , et se placent très-bien entre les Com- brétacées et les Mélastomées. 4°. Les Phll A deb&h ées de Don, qui , par leurs graines munies d’arille et d’albumen et leurs feuilles non ponctuées, s’écartent des Myrtacées, mais qui s’en rapprochent par leur port et leur inflorescence. Ou doit y rapporter le P hilade/phus et proba- blement aussi le Decumaria. Nous espérons donner un jour plus de développement au travail dont nous venons de foire connaître les bases ; mais l’obstacle qui s’oppose le plus à une bonne coordination des Myrtacées , est la négligence appor- tée dans plusieurs cas à la cueillette cl à la description des fruits et des MYR raines. Nous serions bien reconnais- int si quelques-uns des botanistes û liront cet article, voulaient coo- irer à éclaircir cette belle famille , it en décrivant les fruits et les aines des espèces et des genres ou -s organes sont peu connus, soit en jus communiquant des échantillons 1 1 fruit des Végétaux de cet ordre. (D. C..E.) MYRTE. 31 y r/us. bot. pu an. cenre type de la famille des Myr- eées et qui se place dans lTcosan- ie Monogynie , L. Le Myrte com- mun , cet Arbrisseau si célèbre par ingénieuses allégories des poètes • l’antiquité , par son élégance et nia odeur suave , fut d’abord la Ljle espèce que l’on connût. Un i and nombre d’espèces exotiques indigènes des climats équatoriaux i irent ensuite grossir ce genre à un 1 point que l’étude de ces Plantes r.vint excessivement embrouillée ; e se compliqua bien davantage , ( and on eut établi plusieurs genres è ez mal caractérisés, et qui offri- il la plus grande analogie de struc- e avec les véritables Myrtes. Il en mita une telle confusion, que plu- uars botanistes célèbres, tels que arlz et Kunth, proposèrent la fu- i , dans le 31yr/us, de la plupart ces genres, comme les Eugenia , tsggia , Sizygium et Cary op/ty lias. rendant plusieurs d’eutre eux iblent tijès - naturels , et c’est ,tiîe d’avoir été bien définis qu’ils été rejetés. Le professeur De Can- i le les ayant de nouveau examinés, « ces derniers temps , admet leur jt aration et même le rétablissement i quelques autres qui avaient été : < iniinement négligés. V. les articles $ BTACÉESet Myktees, rédigés parce ’)] i :bre naturaliste. Mais comme dans " ouvrage , on a renvoyé , d’après rl observations de Kunth, à l’article '! rte pour parler des Eugenia, nous ms tracer les caractères de ces 1 ix genres , tels que De Candolle , a circonscrits; puis nous ferons ; naître les principales espèces qui constituent. Quant au Car yophyl- I MYR 4o5 lus , il a été traité à son lieu dans l’ordre alphabétique. F . GÉroflier. Le genre 3Iyrtus offre les caractè- res suivaus : calice supère, ordinaire- ment à cinq divisions persistantes ; corolle presque toujours à cinq péta- les insérés sur le calice ; étamines en nombre indéfini , libres et insérées sans ordre symétrique au pourtour d’un disque épigyne , à anthères bi- loculaires , et déhiscentes longitudi- nalement; ovaire à deux ou trois lo- ges , renfermant chacune un grand nombre d’ovules ascendans; un seul style surmonté a’un stigmate simple; baie couronnée par le calice , offrant une à trois loges qui renferment des graines nombreuses courbées , com- posées d'un embryon courbé de mê- me que la graine , à radicule longue et cylindrique et à cotylédons petits , planes et un peu foliacés. En fixant ainsi, dans la structure delà graine, le caractère essentiel du genre 3Iyr- /us, le professeur De Candolle s’est vu obligé d’établir un genre 31yrcia pour les 31. coriacea de Vahl , 31. Billardiana de Kunth , 31. brac/eo- laris de Poiret, etc., qui n’ont que deux grosses graines à coLylédons très -grands et plissés irrégulière- ment. Le genre Eugenia dans lequel les auteurs ont à l’envi aggloméré une foule d’espèces qui offrent néan- moins assez de diversités dans leurs graines , doit être borné aux Myr- tées dont les graines ont des coty- lédons épais , charnus , parsemés de vésicules pleines d’huile volatile, et tellement soudés ensemble , qu’à peine aperçoit-on leur ligue de jonc- tion. A ce genre, on réunira le Greg- gia de Gaertner, Y Olynt/iià de Lind- ley et le Guapurium de Jussieu. Mais il sera nécessaire d’en éliminer V Eu- genia .Tambos, L., ainsi que plusieurs autres espèces qui constituent le gen- re Jambosa de Rumphius et d’Adan- son. Parmi les nombreuses espèces de Myrtes , nous fixerons notre atten- tion sur celle qui a servi de type au genre, et qui , sous tous les rapports’, présente le plus d’intérêt. Le Myrte commun , 3Iyr/us com - u6% 4o4 MTR munis , L. , a une tige droite, très- rameuse, garnie de feuilles opposées, quelquefois ternées , ovalcs-lancéo- lées , lisses , d’un beau vert , parse- mées de points glanduleux. Les fleurs sont blanches, quelquefois légère- ment rosées sur les bords des péta- les , solitaires dans les aisselles des feuilles, et portées sur des pédoncules à peu près de la longueur de ces feuilles. Cet Arbrisseau croît natu- rellement dans les parties méridiona- les de l’Europe, dans l’Orient, en Asie et en Afrique ou il atteint d’as- sez grandes dimensions. On en con- naît plusieurs variétés; les unes sont remarquables par leurs baies aussi grosses que des cerises et d’un goût très-agréable; elles sont cultivées com- me Arbres à fruit sur les côtes de Sy- rie. Une variété naine et à petites feuilles dont on a fait, peut-être avec raison , une espèce , sous le nom de Myrtus microphy lia , est excessive- ment commune en Espagne où, se- lon Bory de Saint-Vincent , elle ne se trouve que dans la partie méridio- nale, c’est-à-dire jamais au nord de la ligne oblique qui sépare en deux climats la péninsule Ibérique. Elle y remplit le même rôle que les Bruyè- res et les Ulex dans les landes des con- trées de l’Europe tempérée; c’est une dé ces Plantes sociales qui semblent avoir usurpé le terrain , et ne laissent croître dans le voisinage qu’un petit nombre d’autres Végétaux. Enfin la culture du Myrte a fait naître une variété à fleurs doubles qui est celle qu’on rencontre le plus fréquemment dans les jardins. Comme le Myrte est très-abondant dans tout le bassin de la Méditerra- née, qu’il orne surtout les côtes et les îles que baigne cette mer, il n’est pas étonnant que les Grecs et les Ro- mains aient accordé une certaine pré- férence à cet Arbrisseau pour leurs cé- rémonies religieuses. C’était laPlante, par excellence, consacrée au culte de Vénus et de l’Amour; dans les fes- tins joyeux, dans les fêtes publiques, toujours une branche de Myrte était le symbole des plaisirs, et il fallait MYIl en avoir une à la main lorsqu’on ré- citait les vers des poètes érotiques. Mais ce n’est pas seulement l'abon- dance du Myrte qui le faisait préfé- rer aux autres Arbrisseaux; sou odeuti suave et surtout sa verdure perpé-4 tuelle devaient être aussi des causes) de prédilection , de même que chez) nous les Arbrisseaux toujours verts j tels que les Sapins, les Ifs et les Buis sont les ornemens de nos procession! religieuses à défaut de Palmiers qu étaient les Arbres sacrés des Juifs e| des premiers chrétiens. Toutes les parties du Myrte con- tiennent beaucoup de principe astrim gent ainsi qu’une huile volatile; ce* principes immédiats annoncent des propriétés astringentes et stimulante* dont autrefois les pharmacopoles ti- raient un grand parti , soit en com- posant une eau distillée cosmétique, employée par les dames sous le non) d’eau d’Ange , soit en préparant uni huile et une pommade auxquelles ou attribuait de merveilleuses propriéj tés. C’était avec ces eaux et ces poin-f mades qu’on s’imaginait pouvoir rent dre à la nature sa fraîcheur, sa fer) meté et son coloris flétris par les raf vages du temps ou par l’abus des vo luptés. Dans les pays chauds ou le Mvrt croît spontanément, sa culture n’exil ge pas de soins- On en fait des haie et des rideaux de verdure qu’il suffi de tondre tous les ans , afin qu’il restent bien garnis. A Paris et dan les contrées septentrionales où il es cultivé comme Arbuste d’agrément on l’élève communément sur un seule tige, et l’on fait prendre à s tête une forme arrondie en le taillan bien soigneusement. On conserv ainsi les pieds de Myrtes dans de pots ou des caisses que l’on rentr clans l’orangerie pendant l’hiver. Un terre substantielle leur convient, c il faut les arroser fréquemment du rant les chaleurs de l’été. Quoiqu les Myrtes se reproduisent facilenacn par les graines , on emploie raremen ce moyen de multiplication , parc que scs résultats sont très-tardifs MYR s boutures et les marcottes sont : us généralement usitées , paice Telles donnent des pieds qui flcu- -ssent beaucoup plus tôt , et qu’on •ut ainsi conserver les variétés à mrs doubles qui sont les plus rc- i .e rc bées. Plusieurs espèces de Myrtes exoti- tes mériteraient, par la beauté de ur feuillage et de leurs fleurs , une ention particulière; mais comme des sont eu nombre très-considéra- e , ce serait excéder les limites as- ,*nées aux articles de cet ouvrage ; ; ailleurs, la plupart de ces Plantes : sont connues que par les des- liptious et les figures qu’en ont I muées les botanistes, ou bieu elles islent seulement dans les herbiers, ou ne les cultive pas dans les jar- ns d’Europe. Nous ne pourrions ? pendant passer sous silence quel- t tes espèces célèbres par leurs usa- is économiques. Ainsi le Myrtus gni , Lamk., Arbrisseau qui croît i ns l’Amérique méridionale, a des î' lies rouges arrondies ou ovales et la grosseur d’une petite prune. ( :s liabitans du Chili préparent avec • s fruits une liqueur aromatique et ni a de l’analogie avec les meilleurs ns muscats. On emploie aux mêmes âges les Myrtus Luma et maxima I I Molina , qui, en outre, offrent x bois excellent pour faire des voi- i res. On cultive depuis un demi- èèclc en Europe le Myrtus tomentosa , iginaire des provinces méridionales îï la Chine. C’est un Arbrisseau peu evé , quoique dans sa patrie il de- i enne un Arbre assezbeau ; scs fcuil- s sont pétiolées, ovales, oblongues , r;rtes en dessus , cotonneuses et gri- tres en dessous. Ses fleurs d’un use foncé sont grandes , solitaires uns les aisselles des feuilles, et por- tes sur des pédoncules longs et cou- verts de poils ras ainsi que les calices , : qui donne à ces parties un aspect Uanchâtre. Cette Plante qui se mul- . plie par boutures et marcottes , cxi- ■3 la serre tempérée pendant l’hiver. Le Myrtus caryophyllata , que l’on puvc dans les îles de l’Amérique et MYR 4o5 à Ccylan , fournit l’écorce aromati- que connue sous le nom de Canelle Giroflée, dont on fait un grand usago comme condiment dans les pays ou cet Arbre croît naturelle- ment. Le Myrtus Pimenta de Linné fait maintenant partie des Eugenia de De Candolle. Dans les Antilles , il devient un grand Arbre à feuilles presque semblables à celles du Lau- rier , et à fleurs disposées en grap- pes axillaires. L’aromate dont on se sert en plusieurs pays pour assai- sonner les mets, et qui est connu sous les noms de Toute-Epice , Pi- ment de la Jamaïque, est fourni par les baies du Myrtus Pimenta cueillies avant leur maturité. Réduites en pou- dre, ces baies se vendent en Hollan- de , sous le nom de Poudre de clous de Girofle , et on en retire par la dis- tillation une huile volatile tellement semblable à celle du Girofle, qu’on lui donne le même nom. On a étendu le nom de Myrte à de Plantes qui n’appartiennent pas à ce genre , mais qui lui x’essemblent par des feuilles coriaces et persistan- tes. Ainsi on a appelé : Myrte eatard ou des marais, le Myrica Gale. Myrte épineux ou sauvage, le [tuscus aculealus. V. Fracon. (g. .N.) * MYRTEES. rot. phan. Nous avons vu dans l’article -Myrtacées que cette famille se divise en plu- sieurs tribus , et nous avons réservé le nom de MyrtÉes à celle dont le Myrte même fait partie. Nous avons ensuite exposé les caractères qui dis- tinguent cette tribu , et les genres dont elle se compose. Mais la dis- tinction et la circonscription de ces genres a souvent occupé les bota- nistes, et mérite d’être exposée ici. Tournefort ne comptait que trois genres de Myrtées : le Myrte propre- ment dit; la Goyave, appelée en- suite Psidium par Linné , et le Gé- roflier. Micheh en ajouta un qua- trième sous le nom d’ Eugenia , qui fut admis par Linné; cclui-ci , en 4o6 MYR conservant ces quatre genres, y dis- tribua toutes les espèces de Myrtées connues de son temps; mais les ca- ractères des genres Myrtus et Eugenia étant mal circonscrits , les espèces lu- rent distribuées entre eux presqu’au hasard; tantôt on considéra comme Myrtes les espèces à cinq pétales, et comme Eugenia celles à quatre ; tan- tôt on admit pour Myrtes celles à fruit polysperme , et pour Eugenia celles à fruit monosperme. Ces deux modes de division étaient inexacts , car, x° il existe des espèces tantôt à quatre et tantôt à cinq pétales, et parmi celles même ou le nombre est constant , les affinités ne suivent que très -imparfaitement le nombre des parties de la fleur; 2° le nombre des graines considéi’é isolémen t ne donne pas des divisions beaucoup meilleures, vu que le nombre des ovules est tou- jours assez considérable, et que c’est par des avortemens plus ou moins prononcés qu’il se réduit à un petit nombre ou à l’unité. Frappé de ces difficultés , Swartz prit le parti de réunir en un sous-genre le Myrtus et Y Eugenia. Cette opinion a été récem- ment soutenue par Kunth et Sprengel ui même ont aussi admis l’opinion e Thunberg, et ont réuni le Géro- flier à ce groupe déjà si vaste. Cepen- dant Gaertner avait indiqué , sur uu petit nombre d’espèces il est vrai , une distinction entre les Myrtées qui ne pouvait permettre une réunion aussi hétérogène ; Lindley l’avait confirmée sur une autre espèce, et Kunth lui-même , tout en admettant la réunion de tous ces genres , a fourni, par l’exactitude de ses des- criptions , de bons argumens en fa- veur de leur séparation. Ayant eu occasion d’étudier récem- ment ce groupe de Plantes , nous in- diquerons ici les caractères de ceux des genres qui ont été confondus en- semble par divers auteurs : i°. Le véritable genre Myrtus a pour caractères d’avoir les fleurs presque toujours à cinq pétales, et le fruit est une baie à deux ou trois loges, même à sa maturité; les grai- MYR nés y sont nombreuses , courbées composées d’un embryon courbé! comme la graine même, à radicule» longue et cylindrique , et à co!ylé-j dons petits, planes et un peu folia-i cés. C’est ici qu’appartient le Myv- 1 tus commuais , qui en fait le type; les Myrtus myricoides , nummularia ,{ vaccmioides , salularis, Ugni, micro-- p/iyi/a, font aussi certainement partie» de ce genre. Nous y réunissons en- I core sous une section distincte , le Myrtus tomentosa rl’Ailon , qui, à raison de ses graines aplaties , devra former un genre particulier. 2°. Nous désignons sous le nom de Myrcia (l’un des anciens noms du Myrte) , un genre qui se caractérise parce que la baie mûre ne renferme qu’une à deux graines; celles-ci sont assez grosses ; leur test est lisse et friable ; leur embryon a la radicule courte, les cotylédons très-grands, un peu foliacés, et plissés irréguliè- rement l’un sur l’autre , à peu près comme dans les Mauves. On doit rapporter ici plusieurs des Myrtes des auteurs , savoir : Myrtus coria- çea de Yahl ; M. coccolobæfolia , Bil- lardiana de Kunth; M. bracteolaris de Poiret, etc. 5°. L'Eugenia doit être, selon nous, caractérisé par ses graines qui , bien que provenant d’un ovaire à plusieurs ovules, sont presque tou- jours solitaires ou à peine au nom- bre de deux; ces graines sont arron- dies , grosses et solides ; leur em? I bryon offre une très-petite radicule souvent à peine visible, et leurs co- tylédons épais , charnus , remplis de vésicules d’huile essentielle, et tellement soudés ensemble qu’on ne peut les séparer , et que même le plus souvent on aperçoit à peine leur ligne de jonction. Cette struc- ture leur a fait donner le nom de fausse monocolylédone; on la re- trouve dans plusieurs Lécythidées et dans les Ban ingtoniées/; la fleur des Eugenia est le plus souvent à quatre, quelquefois à cinq parties; le tube du calice y est toujours scnsiblemeut arrondi par le bas. Le plus grand MYR ombre des Myrtées ou Myrtacëcs à uit charnu appartient à ce genre ‘ nsi circonscrit, et pour ne parler ie de celles dont on a fait des gen- t -*s , on doit y rapporter non-seule- ient 1 ’Bugenia de Micheli, mais en- core le Greggia de Gaertner. La sec- on désignée par le nom d ’Olynthia, ar Lindley, est très-probablement le , iuapurium de Jussieu. C’est encore ce genre qu’appartient le Myrtus r'imenta, caria liguredeGaertner pa- rut avoir été faite sur quelqu’autre es- pèce que le vrai Piment des Antilles. 4°. Le Jambosa de Rumphius et I ’Adanson , que les auteurs avaient tîunià V Eugenia , mérite d’être con- p?rvé comme genre distinct, carac- l irisé par la forme du tube du calice n forme de toupie; les graines ont I i plus grande analogie avec celles de i Eugenia, mais le port des espèces l e ce genre la fait assez bien distin- : uer. C’est ici que se rapportent les Eugenia Jambosa, L. , purpurea , Uoxb. , macrophylla , Lamk., ma- i iccensis , L. , australis , Wendl. , ciurifolia , Roxb. , etc. 5°. Le Caryophyllus reste carac- térisé par le tube de son calice al- < mgé et cylindrique , aussi bien que ' ar ses graines à cotylédons charnus i.ppliqués par leurs bords sinués , i nais non pas soudés intimement en- semble. Les autres genres de cette rribu n’ayant pas été confondus les : ns avec les autres, n’exigent pas de (mention particulière, et seront trai- l és chacun à leur article, (d. c..e.) MYRTICOCCUS. ins. Belon, dans f .on Voyage au Levant , dit que c’est me sorte de Galle-Insecte qui vit sur I es petites branches des Myrtes, (b.) MYRTfcDANUM. bot. pii an. Les anciens donnaient ce nom à divers produits du Myrte. Dans Hippocrate, ' fêtait le fruit du Myrte même. Selon il Pline, on nommait ainsi le vin fait ivec le fruit du Myrte sauvage. Enfin le mot Myrtidanum désigne encore , dans Dioscôride , les excroissances inégales et en forme de verrues qui viennent sur le Myrte et qui sont MYR 4o7 douées de propriétés astringentes très- prononcées. (b.) * MYRTILINE. Myrtilina. micr. Genre de la famille des Urcéolariées dans l’ordre desStomoblépharés, que caractérise un corps en coupe par- faitement vide, sub - membraneux , sessile , avec un ou deux cirres vi- bratiles de chaque côté; plusieurs individus s’agrégeant en glomérules par leur base. Lamarck avait déjà indiqué par une note l’établissement de ce genre à la suite de ses Tubi- colaires, place où cependant ce genre ne pouvait demeurer, aucune espèce ne présentant d’organe rotatoire, et la capsule qui constitue les Myrtilines ne servant à renfermer aucune partie de l’Animal conformé en coupe, com- me y sert le fourreau des Tubicolai- res. C’est avec les Cellépores de La- marck qui ne sont positivement pas pierreux, comme le dit ce savant, mais bien plutôt membraneux , com- me l’a fort bien remarqué Lamou- roux, que les Myrtilines offrent le plus de rapports , particulièrement avec X ovoidea et le Magnevillana , Lamk. Le Tubulipora orbiculus de Lamarck, Anim. sans vert. T. il, p. i63, n° 3; Encycl. , pl. 479 , f. 3 , ressemble encore beaucoup aux Myrtilines; seu- lement tous ces Animaux sont plus grands ; mais nous sommes persua- dé que, lorsqu’ils auront été obser- vés vivans, on y trouvera des cirres au limbe ; alors tous seront du même genre et un passage très-naturel se trouvera établi enlre les Stomoblé- pharés et les Flustrées. Les Myr- tilines vivent parasites sur les ten- tacules des Mollusques fluviatiles , ou sur les petits Crustacés. Ce qui pourrait faire aussi soupçonner q-u’cl- les ne sont que des Animaux-fleurs de certains Psychodiés croissant sur ces mêmes Crustacés, et qui, étant devenus libres, conservent encore dans leur nouvel état des habitudes sociales. Nous en connaissons trois espèces constatées : i° Myrtilina fraxinca , N. ; Vorticclla , Midi. , Jnfus. , lab. 38 , fig. 17 ; Encyclop. , 4o3 MYR pl. 20 , fig. 37. On dirait les Heurs vivantes détachées du stipc de deux de nos Digitalines {y. ce mot) ; 20 Myrtilina Limacina , N.; Vorli- çella, Midi., fig. 16; Encycl., fig. 56 , qui se tient parfois solitaire ; 3° Myrtilina Cratœgaria , N.; Vorli- cella , Midi. , f. 18; Encycl., f. 38, ue Ledermuller avait déjà figuré , 'après Roësel , sous le nom d’Ani- malcules de figure en baie de Ner- prun. (b.) MYRTILLE. Myrtillus. bot. pjian. Espèce du genre Airelle dont le nom est emprunté de celui que les anciens donnaient au fruit du Myrte et de divers autres Arbrisseaux. (b.) * MYRTILLITES. polyp. Poly- piers fossiles de la grosseur d'une noisette et qui portent un trou au centre ; on en voit des figures dans le Traité, des Pétrifications de Ber- gius (pl. 1 5 , f . 55-65) qui les re- gardait comme des fleurs et des fruits de Plantes marines. Une de ces espè- ces parait devoir rentrer dans le gen- re Halliroé. V. ce mot. Les autres répondent à l’Alcyon globuleux de Defrance. (B.) MYRTOCISTUS. bot. pfian. (L’Ecluse.) Syn. à’ Hipericum laleari- cum, L. Belle espèce du genre Mille- pertuis. V. ce mot. (b.) MYRTOGENISTA. bot. pixan. (Breyn. Cent. , tab. 29.) Syn. de Po- dalyria myrtifolia , Willd. (b.) MYRTOIDES. bot. pii an. Pre- mier nom donné par Linné au Myr- tus zeylanica. Ce nom , ou plutôt le mot français Myrloïcles, a été adopté plus tard par Jussieu pour désigner la famille main- tenant nommée Myrtacées. y. ce mot. (B.) MYRTOMELIS. bot. piian. (Gme- lin.l Syn. d’Amélanchier, espèce du genre Alizier. y. ce mQt. (g.. N.) MYRTOPETALON. bot. piian. ( Dioscoridc.) Le Polygonum avicu- lare , L. V. Renoué*:. (b.) MYRTOSPLENON. bot. piian. MYS L’un des noms antiques de la Mon-1 r gclinc, Alsine media, L. (jj.j t j MYRTUS. bot. piian. y. MybtjsJ MYSCOLE. Myscolus. bot. piian.; Genre de la famille des Synanthé- rées et de la Syngénésie égale, L. , établi par H. Cassihi (Bullet. de la, Soc. Plïilom. , mars 1818, p. 33 ) qui,, fiour le caractériser, a donné une ongue description de tous ses orga- nes floraux , de laquelle nous n’ex-* trairons que les caractères importans : involucres dont les folioles sont ré- gulièrement imbriquées , appliquées inférieurement, étalées supérieure- ment, coriaces-charnues, oblongues- lancéolées, terminées au sommet par une petite épine, et pourvues sur les deux côtés d’une petite bordure sca- rieuse et frangée; réceptacle ovoïde ou conique , épais , charnu , garni de paillettes courtes, larges, ovales- obtuses, comme tronquées au som- met, membraneuses sur les bords, et embrassant par leur face interne l’ovaire et la base de la corolle ; ea- Iathide composée de fleurs nombreu- ses en languettes et hermaphrodites ; i ovaires elliptiques ou obovales , ob- pomprimés, glabres, dépourvus de col, surmontés d’une aigrette com- posée de deux petites écailles égales , opposées sur les côtés de l’ovaire, fi- 1 liformeg , plumeuses dans leur partie ; supérieure, quelquefois augmentée: d’une troisième ou même du rudiment d’une quatrième petite écaille ; enfin on y observe encore, outre les petites ; écailles latérales, une très-petite ai- grette en forme de couronne, située sur la face extérieure. La structure du fruit et de son aigrette que nous venons d’exposer est un peu diffé- rente de celle du fruit du jjcolymus , genre linnéen aux dépens duquel le Myscolus a été formé et dont le nom est l’anagramme; cette diffé- 1 rence est si légère que l’auteur lui- j meme consent à ne regarder son Mys- \ culus que comme un sous- genre. Eu 1 effet, dans les Sco/y mus, les fruits sont pourvus d’un col peu manifeste, et j l’aigrette est petite , courte, conlinye MYS t eu forme de couronne. Or, le Mys- olus a l’ovaire entièrement dépourvu lie col, et il offre quelquefois et acces- • oirement une aigrette courte sem- >lable à celle des Scolymus. Il nous '•araît donc presque superflu d’avoir iandé deux groupes sur des distinc- i ions si peu sensibles. Les Myscolus negacephalus et microcephalus de lassini ont pour synonymes les Sco- y/nt/s grandiflorus et /lispanicus de Desfontaines ( F/or. Atlant. T. n , 24o), Plantes indigènes du bassin p e la Méditerranée. K. Scolyme. (G. .K.) MYSIS. Mysis. crust. Genre de < ordre des Décapodes, famille des Ma- roures , tribu des Schizopodes, éta- li par Latreille et adopté par Oli— ier et Leacli avec ces caractères : >us les pieds divisés jusqu’à leur ase en deux tiges filiformes et très- 'êles : antennes latérales accom- ignées , comme dans les Salico- ues, d’une grande écaille et si- mées plus bas que lès mitoyennes; aeue terminée par une nageoire de uaatre à cinq feuillets. Ces Crusta- i s ont des rapports avec les Stom- apodes et les Amphipodes, ils res- mblent beaucoup aux Salicoques tiennent même un peu des En- mostracés ; leur corps est très- :tit , allongé, étroit et mollasse; urs antennes latérales sont situées us bas que les mitoyennes, séta- les , très-longues et recouvertes à ur base d’une grande écaille : les termédiaires sont beaucoup plus ■urtes , composées d’un pédoncule : trois articles dont le troisième , qui t large, donne naissance à trois ics dont deux sont fort longues; s yeux sont placés à la partie an- irieure du test, et à côté d’une sail- ’ ' triangulaire et déprimée , ils sont èès-rapproebés ; les palpes des man- bules sont longs et saillans ; les cds-mâcboires sont assez longs, ils ut composés d’un lobe intérieur di- ié en. plusieurs articles de formes j1 riées, ctd’un lobe extérieur ou palpe q.gclliforme long et en forme de if 5 ils paraissent être destinés aussi MYS 4o9 à la locomotion comme les pieds aux- quels ils ressemblent beaucoup; ceux- ci sont composés de deux tiges s’in- sérant sur une pièce commune en forme de tubercule plus ou moins ar- rondi ; ces tiges sont composées cha- cune de deux articles distincts et ter- minées par un filet assez long. Ces pieds vus en place font paraître les organes de la locomotion des Mysis composés de quatre lignes ou rangs longitudinaux de filets. L’abdomen des Mysis est composé de plusieurs articles et terminé par une nageoire de cinq feuillets. Ces Crustacés por- tent leurs œufs rassemblés à l’extré- mité postérieure de la poitrine , près des dernières pâtes et renfermés en- tre deux valves en forme de coquilles ; cet ovaire forme une proéminence en forme de bosse. Latreille avait d’a- bord placé ces Crustacés dans sa famille des Squillares, et il avait été trompé par la figure d’Othon Fabricius où le test semble partagé en deux pièces ; il a rectifié cette erreur depuis qu’il a vu l’Animal en nature. Leach ( Ediinb. Encycl. ) avait distingué ce genre sous le nom de Fraunus ; mais il a adopté la dé- nomination de Latreille dans ses au- tres ouvrages. On ne connaît encore que peu d’espèces du genre Mysis ; toutes vivent dans la mer et sont très-pe- tites. Nous citerons comme type du genre : Le Mysis de Fabricius, Mysis Fabricii , Leach , loc. cit. ; Latr., Encycl. Métli., Atlas, pl. 353, fig. 5 à 20. Long de plus de six lignes ; corps glabre; yeux très-gros et sail- lans ; carapace terminée postérieure- ment et sur les côtés en pointe assez aiguë ; nageoires ayant les feuillets extérieurs arrondis à leur extrémité et cel ui du milieu obtusément éclian- cré. Il se trouve dans les mers du Groenland parmi les Plantes mari- nes. F. pourles autres espèces, Leach {loc. cit.), Latreille, Desmarest et Oli- vier (Encycl. Métli.), en eu retran- chant sou Mysis bipède qui est une Nébalie. (g.) 4io MYS MYSODENDRUM. bot. phan. Et non Mysadendre ; c’est-à-dire En- nemi des Arbres. Ce nom a été proposé pour désigner le Gui. V. ce mol. (b.) * MYSON. bot. crytt. ( Champi- gnons,,) Adanson a appliqué ce nom, emprunté des anciens, à un genre qui comprend deux espèces de Polypo- res, figurés par Micheli, pl. 62 et 63. Quant au Myson des Grecs ou Jflyst/s de Pline , qui croissait en Afrique et qu’on regardait comme un mets très- délicat , il paraîtrait, d’après sa manière de croître sous terre , que ce serait une espèce de Truffe blanche , probablement le Tu- ber niueuin , Desf., encore fort estimé en Afrique. (ad. b.) * MYSTACIDE. Mys/acida. ins. Genre de l’ordre des Névroptères , section desFilicornes, famille des Pli- cipennes , établi par Latreille (Fam. Nat. du Règne Anim.), et dont il 11e donne pas les caractères; il cite seule- ment comme type du genre la Phry- ganea nigra de Fabricius. , (g.) * M YST ACINÉES. Mystacinece. micr. Nous avons établi sous ce nom dans l’ordre des Trichodés, de la classe des Microscopiques [V. ce mot), une famille qu’on trouvera caracté- risée dans cet article , et qui ren- ferme les genres: Pbialine, Tricho- de, Ypsistome , Plagyotrique , Mysla- codelle , Oxitrique , Ophrydie , Tri- nelle, Kérone et Kondyliostome. Son nom vient de ce que des cirres ou cils mobiles y sont disposés sur une ou plusieurs parties du corps , et y rap- pellent parfois l’idée de petites mous- taches. 1 (b.) * MYSTACODELLE. Mystacodel- la. micr. Genre de la famille des Mystacinées, de l’ordre des Tricho- dés, caractérisé par un corps anté- rieurement terminé par une fissure plus ou moins prononcée, formant comme des lèvres inégales qui sont munies de cils en manière de mous- taches. Ce sont des Animaux agiles, de forme ovoïde ou allongée, mais à qui leur sorte de bouche , qui cepen- dant ne communique pointa un sac MYS ou canal alimentaire , donne une ap- j parence baroque. Millier les com- ; prenait dans son genre des Trichodés, S composé de tant d’espèces incohéren- ; tes. La molécule constitutrice y est très-distincte, et des globules hyalins plus gros et parfaitement diaphanes ; la diaprent d’une ou de plusieurs marques sans couleur. Leurs cils, qui i ne sont point vibratiles , s’agitent ; seulement comme pour faciliter la : natation, et l’Animal semble aussi les employer comme pour tâter les objets. On peut diviser les Mystaco-, déliés en deux sous-genres. f Espèces postérieurement gla— • bres , n’ayant de poils qu’aux mous-j taches. Les espèces remarquables de ce sous-genre soDt : La Mystacodella oculata, N., Tri— c/ioda Uvula , Müll. ,Inf, p. 1 84, tab. 26 , f. 11, 12; Encycl. Vers , pl. i3,, f. 3 1-32; six fois environ plus longue! que large, postérieurement obtuse;; contenant vers le milieu de son éten- due un globule ovoïde d’une transpa-* rence parfaite, en arrière de la commis-* sure que forme la fissure en manière! de bouche. Cette espèce nage un peut flexueusement en voguant sur le porte- objet; on la trouve dans les confina de la pellicule muqueuse dont se couvrent les infusions putrides del foin. L e Mystacodella bipes, N-, Tri- 1 choda For/ex , Müll. , Inf. , p. 1S9. , U 27, f. 3, 4; Encyclop., pl. i5, f. 44* 45. Corps épais, subovoïde , atténué antérieurement, où il se fend en bou-* che ciliée dont les lèvres sont ordi4 nairement en pointe; une petite pro- tubérance postérieure, formée com-* me de deux appendices mamellifor- à cette espèce l’appa- mes. donne ■ence singulière d’un petit Bipède 3n la trouve dans l’eau de rivière ^e Mystacodella Index , N., Trichodc Index, Müll., Inf. , p. 190, tab., 27, ’. 5, 6. Obtuse et arrondie poslérieu-* ement ; l’une des deux divisions an érieurcs, qui lui forment uuesorledc louche , s’allonge beaucoup plus qu< 'autre . et prend dans diverses! MYS listensions la forme d’un doigt , que .es cils garnissent en dedans. Les cils .e la seconde série s’étendent surtout - ; long du côté gauche du corps. On l 'ouve cette Mystacodelle dans l’eau de l ier. Le Mystacodella Forceps , N., [ dichoda Forceps, Miill., Jnf, p. 188, ib. 27 , f. 1 , 2 ; Encycl., pl. i3, f. i-2, 45. L’une des plus grandes espè- ces entre les Sloinoblépharés ; celle- i. jaunâtre ou bistrée, est ovoïde t: arrondie postérieurement, anté- 1 eurement fendue jusque vers le tiers a son disque en deux appendices la- iiaux intérieurement ciliés, s’allon- !' îant en pointes, que l’Animal a l’ ha- bitude de croiser l’un sur l’autre par ne suite de mouvemens qui le font îeculer et nager aussi fréquemment h arrière qu’en avant. On la trouve 1 hiver dans l’eau des marais cou- _ rte de Lenticules. , ff Ayant des poils ou cils non- ulement sur les prolongemens la- . aux, mais encore postérieurement. Nous ne connaissons qu’une espèce Ins ce sous-genre , le Mystacodella ' clidiurn , N., Trichoda, Miill., Inf, 22 5 , ta b. 5 1 , f. 22, 2 5 j Encyclop., . 16 , f. 02, 35; Gmcl., Syst. Nat., 11 , T. 1 , p. 3885. Cet Animal très- marquable n’avait pas échappé à l blot qui , sous les noms d’ Araignées uatiques et de Goulus, en ligura lasieurs individus, pl. 2,f 345, pl. 8, ; . 19, et pl. 10, f. 19. Ces derniers Dit représentés velus sur tout leur 1; urtour ; ce qui nous paraît être une 1 eur de celui qui les dessina, et 1 i en fei'ait des Leucoplires si la présentation était exacte. Ce sont gros Animalcules ovales, mem- l ineux, remplis d’une molécule bis- ; e plus foncée sur le derrière de i .nimal ou brillent un certain nom- k ; de globules hyalins , épais , lisses k :érieurement, en deux lèvres obtu- | , garnies de poils rigides ; arrondis «• derrière, ils y sont également k issés de poils pareils , sans lesquels rnimal dont il est question 11c Itérerait presqu’en rien du précé- • it. On le voit souvent dans les I usions végétales qu’il habile, cu- MYT 4i 1 Îd outir entre ses lèvres hérissées des Jaramœcies et des Kolpodes, ou au- tres plus petits Microscopiques , mais il les rend comme il les avait pris, (b.) MYSTAX. bot. phan. Syn. d’Iiu- gonie. F. ce mot. (b.) MYSTE. Mystus. pois. (Lacépède.) V . Clupje sous-genre Thrisses. On a aussi donné quelquefois ce nom au Barbeau du genre Cypris et au Cous parmi les Pimélodes. (b.) MYSTICETUS. mam. (Aristote.) V. Baleine. MYSTUS. pois. V. Clupe , Ma- CHOUARAN et MySTE. * MYSUS. bot. crypt. (Pline.) F. Myson. M YT HPiID ATE A. bot. phan. Pour Milhridatea. r. ce mot. (b.) MYTILACÉS. Mytilacea. conch. La famille des Mylilacés fut créée par Cuvier dans son Histoire du Règne Animal ; il y renferma tous les Mollusques acéphales lestacés , qui ont deux ouvertures au man- teau. Cette famille représente les Biforipalla de Latreille , et elle con- tient les cinq genres : Moule, Ano- donte, Mulette, Cardite et Crassa- telle; le genre Moule est divisé en trois sous-genres , les Moules pro- pres, les Modioles et les Lithodomes. Dans son premier Traité systémati- que des Animaux sans vertèbres, La- marck mit les genres que nous ve- nons de citer dans d’autres rapports, c’est-à-dire que les Moules et les Mo- dioles se trouvent près des Pinnes à côté des Mulettes et des Anodontes , les Cardites étant rejetées plus loin. Dans la Philosophie zoologique les Moules et les Modioles font partie de la famille des Byssifères avec lesHou- leltes, Limes, Crénatules , etc., tan- dis que les Mulettes et les Anodontes forment la famille des Nayades, et les Cardites font partie de la famille des Cardiacées. Cet arrangement est resté absolument le meme dans l’Extrait du Cours; mais dans son dernier ou- vrage, Laniarck a adopté la famille dç 4ia MYT Cuvier en la modifiant; il n’y laisse en effet que les trois genres Pinne , Modiolc et Moule, mais il la range parmi les Monomyaires ; ce que n’ont pas fait la plupart des zoologistes qui ont suivi de préférence l’opinion de Cuvier. Férussac a adopté la famille des Mytilacés en la composant des Modioles, des Moules et des Litho- domes ; il en sépare le genre Pinne pour le porter dans la famille des Aviculés. Gray, dans sa Classifica-. tion des Mollusques , a associé les Moules avec les Arches et les Avi- cules ; il est facile de_concevoir des rapports entre les Moules et les Avi- cules , mais avec les Arches cela est un peu plus difficile. Blainville a suivi rigoureusement Lamarck , il a admis les Mytilacés sans autres chan- gemens, que de faire des sous-genres des Moules avec les Modioles et les Lithodomes. Latreille a imité conftplé- tement Férussac. Telle que Lamarck a composé cette famille, on devra la conserver, parce qu’elle ne contient que des Animaux fort analogues qui sont aujourd’hui tous parfaitement connus. Lamarck l’a caractérisée de la manière suivante: charnière à li- gament subintérieur, marginal , li- néaire , très-entier , occupant une grande partie du bord dorsal ; test cassant , subcorné , rarement feuil- leté. V. Moule , Modiole, Pinne et Litiiodome. (d..h.) * MYTILICARDES. concii. Blain- ville nomme ainsi un des sous-genres des Cardites (Traité de Malacologie, pag. 54o) dans lequel il comprend les espèces allongées, un peu échancre'es ou bâillantes au bord inférieur , ayant le sommet presque céphalique et le ligament caché. La Cardite grosse- côte , Cardita c rassi Costa , sert de type à ce sous-genre. Cardite. (d..ii.) MYTILIER. concii. L’Animal des Moules. (b.) * MYTILINE. Mytilina. micr. Genre de la famille des Bracliionidcs de l’ordre des Crustodés , et de la section où les cirres vibratiles , dispo- sas en faisceaux plus ou moins four- i MYT nis à l'orifice buccal , ne se dévelop- pent jamais en deux rotatoires com- plets ou parfaitement distincts. Ce genre est caractérisé par un test fen- du longitudinalement , ce qui le rend bivalve , antérieurement et postérieu- rement échancré ou denté, avec une queue bifide. De ce genre à la petite famille des Ostropodes établie par l’in- fatigable et sagace Straus, à qui la science doit de si beaux travaux sur les Entomostracés , il n’existe presque plus aucune différence , et la famille des Brachionides se lie si immédia- tement à la classe des Crustacés, par ce passage, qu’on pourrait la déta- cher des Microscopiques pour la rap- porter à ceux-ci comme une troisiè- me et dernière sous-classe, si l’ab- sence de pâtes n’était regardée comme un obstacle à cette transposition. Les espèces de ce genre qui ont les habi- tudes du reste des Brachionides sont : 1 ° Mytilina Lepidura, N. ; Brachionus oualis, Müll . , Micr., lab. 4g, fig. i-5 ; Encycl., pl. 28, f. 1— 3 ; 20 My- tilina Li/nnadina , N.; Brachionus tripos , Müll., fig- 4, 5; Encycl. f. 4 , 5 ; 5Q Mytilina Cytherea , IN . ; Bra- chionus clentatus , Müll., fig. 10,11; Encycl., fig. 6, 7; 4° Mytilina Cypri- dina, N.; Brachionus mucronatus , Müll., fig. 8, 9; Encycl., fig. 8, 9. Les noms spécifiques donnés à cha-Jj cune de ces quatre espèces indiquent j les genres de petits Crustacés avec les- quels leur figure offre le plus de res- semblance. (b.) * MYTILOIDE. Mytiloides. concii. Genre proposé par Brongniart dans sa Minéralogie des environs de Paris, deuxième édition, pour des Coquilles de la Craie, que Sowerby a reconnu depuis appartenir au même genre que les Catilles. V. ce mot au Supplé-' ment. (d..H.) I MYTILUS. coNcn. V. Moule. * MYTULITES. Mytulites. conch. Nom que l’on a quelquefois donne j| aux Moules fossiles ou pétrifiées. / • I Moule. (d..h.) * MYTULO-rECTUNCULUS MYX MYX 4i5 onch. Genre que Klein {Meth. Ostr., homme laissa le genre qui nous oc- ag. i56) a pris de Fabius Columna ; cupe , entre l’imaginaire F aria in - représente parfaitement le genre fetnalis et le filiforme Gordius. Il Vlacune de Lamarck que Lister cou- est aujourd’hui bien démontré que ondait avec les Peignes quoiqu’il les Myxines sont des Poissons, mais n ait fait une petite section. V. ces singuliers Animaux n’en sont pas ’eacune. (n..n.) moins des Poissons défigurés , et les MYURUS. bot. Ce nom , qui si- gnifie queue de Souris , désignait , ;hez les anciens, le Saponaria ocy- noides. Il a été donné à notre Clu- • .elle , quand celte Plante faisaitpartie lu genre batrachosperme ; et avec la lésinance grecque Myuros , à une ispèce du genre Festuque. (b.) MYX A. bot. ph an. Dans l’Ency- ’dopédie Méthotidique , ce mol est ::ité comme synonyme du Rumphia imboinensis , L. , employé par Rai , Hisl. Plant., p. i56). 11 est peut- itre utile de faire remarquer que ce mot ne se trouve ni à la page indiquée ni à l’index de l’ouvrage de Rai. L Jette erreur, probablement typo- graphique, n’a d’ailleurs aucune im- portance , puisque la phrase citée u’est pas accompagnée d’une figure, :t que l’on ne dit pas s’il y a une description ou des renseignemens sur ■ e Rumphia ( V . ce mot). Linné a donné le nom de Myxa à une espèce :le Cordia.V. Sebestier. (g..n.) * MYXACIUM. bot. crypt. V. Agaric. MYXINE. Myxine. pots. Genre de a famille des Suceui s , de l’ordre des I Jhondoptérygiens à branchies fixes , dans la méthode de Cuvier; famille des Cyclostomes de Duméril ; voisin des Lamproies par les Ammocètes auxquels ils ressemblent beaucoup , :t avec lesquels ils forment un pas- age très-naturel de la classe des boissons à celle des Annelides, et nême des Enlozoaires , autrefois les ntestinaux de Linné, parmi lesquels :c législateur plaça d’abord les Myxi- 1 1 es. Gmclin, au temps ou sa compi- alion fut faite, eût dû rectifier une méprise qu’on a beaucoup reprochée ni professeur d'Upsal , toute justi- iable qu’elle était; mais ce grand derniers de tous par leur simplicité. Tandis que l’on ne peut trouver de passage bien marqué entre l’embran- chement des Vertébrés et des Articulés oh la nature semble avoir laissé un grand hiatus , les Vertébrés , par les Ammocètes et les Myxines, passent insensiblement aux Entozoaires ; tou- tes les parties qui devraient composer leur squelette sont tellement molles et membraneuses, qu’on pourrait les considérer , du moins en certains temps de l’année, comme n’ayant plus d’os; et quelque chose d’analogue s’observe dans les Lamproies vérita- bles qui, selon les saisons, ont leur colonne vertébrale cartilagineuse si fort amollie, qu’on a peine à la re- trouver. Qu’on ajoute à de telles ano- malies dans la classe, une privation complète des organes de la vue et de l’ouïe, un corps vermiforme et l’ab- sence d’écailles : tels sont les carac- tères de la Myxine ; Linné fut-il si répréhensible de prendre de pareils Animaux pour des Vers ? Comme des créatures d’essai, oh la nature semble s’être plue à rassem- bler des choses qui appartiennent à toutes les autres, les Myxines ont de très-fortes dents plutôt osseuses que cartilagineuses. L’une de ces dents est solitaire et recourbée au haut de l’anneau maxillaire; les au- tres , disposées sur une langue de chaque côté, font que le Poisson a l’air de ne porter que des mâchoires latérales comme les Insectes ou les Néréides. En ajoutant à ce trait dis- parate une bouche terminale, circu- laire, en forme de ventouse comme celle des Lamproies , un corps angui- forme, des œufs qui peuvent deve- nir très-gros dans le corps de la fe- melle , et auxquels on a trouvé de la ressemblance avec ceux des Ophi- diens , on aura le plus bizarre 4i4 MYX assemblage. Il n’y a point de na- geoires paires; les lèvres sont en- tourées par huit barbillons tentaculai- res ; un petit évent percé à la partie supérieure, en avant communique dans la bouche ; les intervalles des branchies qui sont au nombre de six, au lieu d’avoir chacune leur issue particulière au-dessous, donnent dans un canal commun pour chaque côté , et les deux canaux aboutissent à deux trous situés sous le cœur, vers le premier tiers de la longueur to- tale. L’intestin est simple eL droit, mais large et plissé à l’intérieur; le foie a deux lobes. On en connaît deux espèces , l’une de l’Océan arcti- que , l’autre de l’Océan antai’ctique. La Myxine glatineuse, Myxine glalinosa, L., Gmel, Nys/. Nat., xm, T. 1, p. 3o82 ; Bruguière , Encycl., Ycrs, pl. 76, fig. i-4. C’est le Gas- térobranche aveugle de la plupart des ichlhyologistes français, lesquels avaient adopté la nomenclature de Bloch, qui, ayant le premier rap- porté celte Myxine aux Poissons, crut devoir l’appeler Gastrobranc/ius cæcus , pl. 4 1 3. Cet Animal ^e trouve dans les mers de la Norvège et du Groenland : il y ressemble, pour la forme , à une des petites Lamproies des mêmes con li ées ; son corps est cylindracé, il se termiue postérieu- rement en pointe qu’environne une seule nageoire adipeuse et verticale composée d’une dorsale, de la cau- dale et de l’anale réunies ; on n’y voit proprement pas de tête ; ce corps , comme tronqué, est antérieurement terminé par l’excavation de la bouche circulaire. Celte espèce atteint rare- ment un pied de long; son dos est bleu-azuré ; ses flancs passent au rou- geâtre, le ventre est blanc. Il s’ac- croche aux grands Poissons par sa dent en crochet ainsi que par sa ventouse buccale, et les déchirant sans qu’ils puissent se débarrasser d’un tel parasite, il se nourrit de leur sang; on dit même qu’il peut s’introduire dans le corps de ses vic- times par l’anus , et les sucer ainsi intérieurement; mais Bloch révo- MYX que ce fait en doute. Ce qui ajoute à la singularité de la Myxine, c’est u’elle sécrète une prodigieuse abon- ance de mucus épais qui l’environne ; sans cesse et la rend presque insaisis- sable ; elle rend aussi du même mu- cus par deux rangées longitudinales de petites ouvertures apposées sur les deux côtés du corps. Kalm rapporte qu’ayant mis un de ces Poissons dans ! un grand baquet plein d’eau de mer, ' cette eau devint en peu de temps semblable à une colle claire et trans- parente, dont on tirait des filamens I de la grosseur d’un pouce; une se- j conde eau où l’on plaça ensuite le mê- j me individu, ne tarda pas un quart- ! d’heure après à être convertie, par lui, j en une gelée pareille ; on eût dit de la colle de Poisson. N’est-il pas permis de croire que cette propriété des Myxines j peut aussi jouer son rôle dans la mu- ! cosité de la mer ? La Myxine de Dombey , Gastro - I branchus Dombey i , Lac., Pois. T. 1, j pl. 23, f. 1. Celle-ci n’a pas de dor- ; sale, mais la caudale uuie à l’anale y existe encore; elle est cylindrique, postérieurement obtuse, antérieure- ment renflée en une sorte de tête; elle a été trouvée dans les mers du Chili r c’est celle dont Everard Home a donné une fort bonne description anatomique dans les Mémoires de la Société royale de Londres, du pre- mier juin 181 5. En même temps Du- méril , en Fiance , pensait que cette Myxine devait former un genre nou- veau , auquel ce savant donna les noms d Eptacitrète , d’Eptatrète et d’Eptatrème ; mais la nécessité d’un genre de plus dans une famille peu nombreuse et en même temps fort tranchée , ne paraît pas reconnue. (B.) * MYXOTRICHUM. bot. cbypt. ( Mucèdinèes .) Kunze a établi ce genre qui appartient à sa tribu des Byssa- i cées ; il se rapproche particulière- ment du genre ( ampsutrichurn d'Eh- renbéry et C/i/oridium'de Link ; il est ainsi caractérisé : filamens coutinus, très-rameux , entrecroisés; sporidies nombreuses , presque globuleuses, mz emi-trausparentcs, réunies en amas, iveloppées d’une substance gélati- îuse et fixées sur les filamens. Ce ■nre ne diffère du Ccimpsolrichum , ont il a tout-à-fait l’aspect, que par disposition des sporidies. Il ren- rrme deux espèces; l’une croît sur .-> papiers moisis , l’autre sur les ; urs humides ; elles sont toutes deux lirâtres; les rameaux sont courbés . sommet dans la première ; ils sont oits dans la seconde, Fréd. Nées ait d’abord donné à ce même genre nom d ' Oncidium , mais ce nom int déjà appliqué depuis long- nps à un genre d’Orchidées , il a eé changé par Kunze qui a donné outre une description plus com- pte des Plantes qu’il renferme. ( AJD. B.) ‘MYZINE. Myzine. ins. Genre de rrdre des Hyménoptères, section des i rte-Aiguillons , famille des Fouis- ;irs, tribu des Scoliètes , établi par l treille qui le plaçait dans la tribu -s Mutillaires, et qui l’a depuis rap- iché des Scolies avec ces caractè- ^ : antennes insérées au-dessous du flieu de la face antérieure de la t‘3 , leur second article reçu dans le :mier; mandibules étroites, très- j ruées , bidentées ; languette à trois isions dont la mitoyenne plus mnde , arrondie et en capuchon. Ibricius a placé les Myzines femel- parini les Tiphies , avec lesquelles ns ont assez de ressemblance, mais Dit elles sont cependant distinguées r; les antennes qui, dans les Fi- es, ont le second article très-dis- ict et non implanté dans le pre- esr. Les Myzines mâles forment air Fabricius un genre propre qu’il i ommé El lis ; ces mâles s’éloignent ement des femelles par les ailes , yeux , la forme du corps et celle • antennes, qu’il fallait toute l’ha- ide de L irteille pour rapprocher Insectes si différens. Jurine, dans iDOUvellc Classification des Hymé- ilcres, a donné «le nom de Plesia : Myzines; les caractères qu’il a gnés à ce genre sont tirés de la dis- 1 ilion des nervures des ailes supé- MY Z 4 1 5 Heures. Ce genre se distingue aisé- ment des Tengyres, par les palpes qui sont longs dans ces dernières et par le premier article des antennes qui esL obeonique , tandis qu’il est allongé et cylindracé dans les My- zines. Les Méries en diffèrent par leurs mandibules qui n’ont point de dentelures ; enfin les Scolies n’en dif- fèrent que par leurs antennes dont le second article est découvert. La tête des Myzines est presque aussi large que le corselet ; elle porte deux yeux grands, ovales, entiers, et trois petits yeux lisses placés à son sommet et peu visibles. Leurs anten- nes sont filiformes, épaisses, contour- nées et composées de douze articles , dont le premier est assez long, cylin- drique , le second à peine distinct et presque entièrement caché dans le premier ; le troisième court et aminci a sa base et les suivans presque égaux et cylindriques. La lèvre supé- rieure est courte, arrondie, cornée. Les mandibules sont arquées, étroi- tes et bidentées; les palpes sont fili- formes et courts ; les maxillaires sont plus longs que les labiaux et ont six articles ; il n’y en a que quatre aux labiaux. La languette est divisée en trois avec le lobe du milieu plus grand et voûté ; le segment anté- rieur du corselet forme un carré transversal comme dans les Tiphies et les Mènes ; les ades supérieures présentent une cellule radialeet qua- tre cellules cubitales dont la der- nière incomplète ; la seconde et la troisième reçoivent chacune une ner- vure récurrente. Les Myzines mâles diffèrent beaucoup des femelles et, comme nous l’avons dit , elles cornpo- sent le genre E/lis de Fabricius; ces mâles se distinguent des femelles par la cellule radiale qui est jointe dans toute sa longueur au bord externe de l’aile, tandis qu’elle en est éloignée dans les femelles; dans les mâles Je corps est presque linéaire , tandis que celui des femelles est épais et ap- proche de la forme des Tiphies; les antennes des mâles sont plus allon- gées, plus menues, presque droites I 4 i 6 MYZ leurs yeux sont écliancrés, leur ab- domen est presque en forme de fu- seau , et son dernier anneau se ter- mine par deux dents et olfre en des- sous une épine forte et recourbée ; enfin les pieds sont plus grêles avec les jambes peu épineuses. Le genre Myzine est peu nombreux en espèces, et comme elles ont toutes été trou- vées en Amérique , leurs moeurs nous sont encore inconnues ; l’espèce la plus remarquable et qui sert de type au genre est : La Myzine maculée , Myzine ma- culata , Lalr., Oliv.; Tiphia mncu- lata , Fabr. ; Coqueb., Illustr. Ins. , décûd. 2, tab. 1 3 , fig. 2 ( femelle). Elle a environ sept lignes de long; les antennes sont fauves; la tête est noire, avec, un peu de jaune sur le front; le corselet est noir, marqué de plusieurs taches jaunes dont deux de chaque côté, à la partie antérieure, une à l’origine des ailes, deux sur l’écusson et une de chaque côté pos- térieurement. L’abdomen est noir avec une tache jaune de chaque côté des anneaux, dont quelques-unes se joignent à la base par une ligne; les pâtes sont rougeâtres , les ailes ont une teinte roussâtre. Elle habile l’A- mérique septentrionale. La Myzine flavipes d’Olivier, ou Tiphia caroliniana de Panzer, aurait pour mâle, suivant Latreille, le Sa- pyga maiorta du même. La tiphia quinquecincta de Fabricius est une Myzine; il dit, par erreur , qu’elle habile l’Angleterre. Enfin les El- lis sexcincta , cylindrica , volvulus , sont des mâles de Myzines; le pre- mier pourrait bien être le mâle de la Myzine nuancée d’Olivier; les deux autres habitent le midi de la France , MYZ et leurs femelles sont encore incon- 1 nues. Enfin on doit ranger parmi les Scolies , les Ellis interrupta , senilis j et septemcincta. V. pour les autres espèces de Myzine, Olivier, Ency- : clopédie Méthodique. (g.) * MYZOXYLE. Myzoxyle. ins. Genre de l’ordre des Hémiptères, section des Homoptères , famille des Hyménélytres , tribu des Aphidiens, établi par Blotdans son Mémoire sur les propriétés des Insectes des envi- rons de Caen, et auquel il donne pour caractères : antennes de cinq articles renflés , dont le second est le plus long, et le troisième est le plus court; point de tubercules ni de cor- nes à l’anus; tarses de deux articles ayant deux crochets accolés, difficiles à distinguer. Le nom de Myzoxyle vient de deux mots grecs qui signifient Suce-Bois ; ce genre renferme une espèce que l’au- teur nomme Myzoxyle du Pommier; cet Insecte est la cause , en grande partie, des maladies de cet Arbre; c’est lui qui fait naître le plus sou- vent et entretient les galles et les ulcères qui arrêtent sa végétation et le font même quelquefois périr. Pour s’en débarrasser, il faut cou- per les branches qui sont le plus chargées d’ulcères et de galles, net- toyer l’Arbre avec une brosse rude, et saupoudrer de tabac ou imbiber d’huile les endroits où il pourrait rester quelques-uns de ces Insectes ou leurs laryes. Les autres moyens indiqués pour détruire les pucerons, tels que les lavages , la vapeur du soufre, etc. , sont insuffisans et pres- que toujours de nul effet. (g.) i / ; i |; INAB NAB 417 N. . A et NAGI. bot. piian. Noms de ,ys de l’espèce de Myriea dont lertner avait fait son genre Nageia. ..ce mot. (b.) >NAA-HVAL. mam. L’un des noms aandais du Narval. V. ce mot. (IS. G. ST. -Il;) NAALS. Buffaloes. MAM. (Ra- itesque.) Métis du Bison et de la Va- ee domestique dans le Kentucky dans la province de l’Oliio. P. l'.UF. (B-) ^NAATSJONI.bot.phan. (Rumph, , nb., 5, tab. 6, f. 2.) Même chose 1. e Coracan. V. ce mot. (b.) ** NABALE. Nabalus. bot. fhan. ■ genre de la famille des Synanthé- :is, et de la Syngénésie égale, L., ; ■ té proposé par Cassini (Dict. des uences Naturelles, T. xxxiii) qui i a imposé les caractères suivans : r/olucre oblong, campauulé, formé aviron huit folioles presque sur 1 seul rang, se recouvrant par les rrds , égales , appliquées , oblon- i-es , obtuses, un peu membraneuses r<* les bords ; la base de cet involu- a offre plusieurs petites écailles iin- iiquées , inégales, ovales et obtuses, ceptacle nu , marqué de légères settes. Calathide pendante , coin- cée d’environ douze Heurs herma- rodites , à corolles blanchâtres en iguetles. Styles très-longs garnis poils collecteurs noirs. Ovaires 'i longs , courts , à peu près cylin- ; icés ou pentagones , lisses , comme nnqués au sommet, dépourvus de li, surmontés d’une aigrette lon- e , très-colorée même avant la flo- son , rousse et' comme dorée , • me à la base , composée de poils i imcux. !Le genre Nabalus est placé par son tome xi. auteur dans la tribu des Lactucées , tout près du Prenanthes, dont il est un démembrement. Ces deux genres ne diffèrent entre eux qu’en ce que le Nabalus a la calathide composée de douze fleurs , l’involucre formé de folioles moins nombreuses que cel- les-ci , ses aigrettes très-colorées mê- me avant la floraison et ses corolles blanchâtres ; tandis que le Prenan- thes , qui a pour type le Prenanthes purpurea , L., a la calathide com- posée de trois ou quatre fleurs seule- ment , l’involucre formé de folioles au moins aussi nombreuses que les fleurs, les aigrettes blanches et les corolles pourpres. Des différences aussi légères ne seront probablement pas regardées comme suffisantes pour fonder l’établissement d’un genre particulier. Cependant l’auteur in- siste sur la valeur, dans ce cas par- ticulier, des caractères tirés de la couleur de l’aigrette et de celle de la corolle. Quoi qu’il en soit , le Naba- lus se compose de trois espèces nom- mées par Cassini N. trifolialus , N. trilobalus , et N. integrifolius , culti- vées au Jardin du Roi à Paris sous le même nom de Prenanthes alba, L. Elles sont originaires de l’Améri- que septentrionale. (g. .N.) NABIROB. ois. Syn. du Merle violet de Juida , Turdus auratus , Lath. V. Merle. (dr..z.) NABIS, mam. Au rapport de Pline c’était le nom que les Ethiopiens donnaient à la Giraffe. (b.) NABIS. Nabis. i>fs. Genre de l’or- dre des Hémiptères , section des Hé- téroptères , famille des Géocorises , tribu des Nudicolles , établi par La- treillc aux dépens du genre Reduviua de Fabricius, et ayant pour carac- 37 4 1 8 NAjl tères : antennes filiformes , presque aussi longues que le corps, quadriar- ticulées ; premier et dernier articles plus courts que les intermédiaires; trompe arquée, Inarticulée , s’avan- çant jusqu’aux cuisses intermédiai- res ; premier article aussi long que le second ; suçoir formé de quatre soies égales, de la longueur de la gaine; languette bifide. Les Nabis ont beau- coup de ressemblance avec les Ré- duves , tant par leur tête rétrécie postérieurement en manière de cou , que par leurs antennes sétacées et leur bec aigu à sa pointe et recour- bé ; mais ils en sont bien distingués parce que leurs antennes sont insé- rées plusbas que celles desRéduves; l’extrémité postérieure de leur tête n’offre point d’impression transverse; le dessus du corselet forme un plan continu qui n’est pas divisé en deux parties comme celui des Réduves. Ces Hémiptères doivent avoir les mêmes habitudes que les Réduves ; il est probable qu’ils se nourrissent comme ces derniers d’insectes qu’ils saisis- sent au moyen de leurs pâtes anté- rieures. Ce genre est composé de peu d’espèces propres à l’Europe. La- treille pense que le RecLuvius gigas de Fabricius , que les habitans de l’Ile-de-France appellent Morpan , appartient aussi à ce genre. Nous ci- terons parmi les principales espèces : Le Nabis aptère , Nabis aptera , Latr. , Reduvius apterus , Fabr. , Co- queb., Illustr. Ins., décad. 5, p. 287, n9 27, tab. i5, fig. 10; Cimex subapterus , Deg.,Mém. Ins. , t. 3, p. 287, n9 27, tab. i5, fig. 10. Long de trois à quatre lignes, aptère, gris, ponctué de noir; abdomen obscur, avec les bords tachés de fauve. On le trouve aux environs de Paris vers la fin de l’été; il fréquente les troncs des Arbres. V . pour les autres es- pèces , Oliv., Encycl. Méth. (g.) * NABLONIUM. bot. piian. Gen- re de la famille des Synanthérées , et de la Sy ngénésie égale , L., proposé par Cassini dai>s le Dictionnaire des Sciences Naturelles et ainsi caracté- NAI3 risé : involucre presque hémisphéri- que , formé d’écailles appliquées ; les extérieures larges , ovales, aiguës au sommet, diaphanes sur les bords ; les intérieures oblongues , presque membraneuses, divisées au sommet en trois lanières subulées. Récepta- : cle garni de paillettes analogues aux folioles de l’involucre , oblongues, concaves , scarieuses , ayant le som- met lacinié et acuminé. Calathide ■ presque globuleuse composée de fleurons égaux , nombreux , réguliers et hermaphrodites ; corolle à cinq di- visions articulées sur le sommet de l’ovaire; style à base épaissie, arron- die , articulée sur un petit nectaire qui occupe le centre de l’aréole api- cilaire de l’ovaire. Akènes très- grands , cunéiformes, lisses, luisans, prolongés au sommet et sur les côtés en deux cornes très-longues , diver- gentes, spinescentes au sommet; péri- carpe épais, fongueux ou subéreux, contenant une graine attachée par sa base au fond de la cavité. Ce genre appartient au groupe des Santolinées de la tribu des Anthémidées. La for- me singulière de ses fruits le distin- gue facilement des autres genres de la même tribu ; elle est telle que l’auteur auraiteru y reconnaître celle du Calycera , si la graine, au lieu d’être pendante du sommet de la ca- vité du péricarpe, n’y était pas au con- traire attachée à la base. Une seule espèce , qui croît dans l’île de King sur les côtes de la Nouvelle-Hollande, constitue ce gen- re. Cassini lui donne le nom de iVa- blonium calyceroides. C’est une pe- tite Plante herbacée dont la racine simple et pivotante porte sur son collet une rosette de feuilles , et pro- duit des jets rampans qui émettent de distance en distance des touffes de feuilles et des racines. La tige est très-courte, simple, laineuse, privée de véritables feuilles , mais ayant quelques bractées très - lon- gues , étroites, scaripuses , diapha- nes. La calathide , composée de fleurs jaunes, est solitaire au sommet de la tige. (g.. N.) I MAC *NABOUROUP. ois. (Levaillatit , h'nith. Afr. , pl. 89.) Même cliose i ue Nabirob. V. ce mot et Merle. (dr. .z.) * NABR. mam. V. Daman. NACELLE, moel. Nom vulgaire l. marchand du Fatella fornicata , , ., et des Oscabrions , donné d’abord . ar Lamarck à notre Fatella borbo- ■ica , dont ce savant a fait le type u genre Navicelle. V. ce mot. (e.) NACHBERG. min. Marne schis- ’i'use et bitumineuse qui forme le sol u Schiste cuivreux dans le comté de Lansfield. (g. del.) NACIBÉE. Nacibea. rot. phan. 1 enre de la famille des Rubiacées , t de la Télrandrie Monogynie , L. , ^ abli par Aublet (Guian., t. 37), : nommé depuis Manettia par la dupart des auteurs. Yoici ses prin- rpaux caractères : calice divisé en uatre ou huit, rarement en cinq ou i’x segmens assez profonds; corolle ibuleusedont l’entrée est resserrée, a irbue ; le limbe étalé à quatre ou ra- rement à cinq divisions; quatre ou i nq étamines insérées sur la gorge e; la corolle, et non saillantes; un ul style surmonté d’un stigmate it fide; capsule couronnée par le ca- 5 tité des rayons désignée en chiffres après l’initiale de la Nageoire, en marquant par un signe fractionnaire la nature des rayons épineux ou mous, et en séparant par un trait d’union les nombres qui fixent la quantité de rayons que contient chaque dorsale et anale , quand il y en a plusieurs, à la suite les unes des autres, en commençant par celle qui est le plus près de la tête. On a également soin de ne pas omettre le nombre des rayons de la bran- chiostège; ainsi pour désigner la Carpe , qui a trois rayons à celte membrane, une seule dorsale à vingt- quatre rayons mous, seize aux pec- torales, neuf aux ventrales, neuf à l’anale unique, et dix-neuf à la cau- dale , on écrit: b. 3, d. 24, P. 16, v. g, A. g, c. j g. Pour la Morue , qui a sept rayons à la branchiostège, trois dorsa- les dont la première a quinze, la se- conde a dix-neuf, la troisième a vingt et un rayons pareils , seize rayons aux pectorales, six aux ventrales; deux anales, l’une de dix - sept , l’au- tre de seize ; et trente rayons à la caudale, on écrit : B. 7, D. i5 — ig — 21, p. 16, T. 6, a. 17 — 16, c. 5o. Pour l’Epinoche, qui a trois rayons à la branchiostège, deux dorsales à dix et onze rayons, dix rayons pa- reils aux pectorales , un rayon épi- neux et neuf mous à la caudale, enfin douze pareils à la caudale , on écrit : B. 3, D. 10 — 11, P. 10, v. 1/2, A. 1/23, c. 12. Un zéro équivalant à l’absence de telle ou telle Nageoire, l’anale, la caudaleet la dorsale étant confondues dans l’Anguille qui est apode, on écrira pour ce Poisson : b. 10, P. 1 9, v. o, d. a. c. 1 100. Un point, au lieu d’une ligne entre deux nombres, exprimant les rayons d’uneNagcoire, indique que ces rayons varient de l’uneà l’autre quantité ; ain- si pourla Truite, par exemple, on écrit: b. 10. 12, d. 12. i4, P. 12. i4, v. 10. ] 2, A. g. 1 1 , c. 20, ce qui signifie qu’il existe des individus qui ont dix rayons à la branchiostège , et qued’autres en ont douze ; qu’il y en a à douze rayons 4s4 N AI à la dorsale et aux pectorales, avec dix aux ventrales et neuf à l’anale, tandis que d’autres en ont quatorze , douze et onze aux mêmes Nageoires. (b.) * NAGEURS. Natantia. mam, L’ordre établi sous ce nom par II li— ger , dans la classe des Mammifères, contient, outre les Cétacés , les Du- gongs, les Lamantins et le Stellère. fr. ces mots. (b,) NAGEURS. Natatores. ois. Cin- quième ordre de la Mélhocle de Vieil- lot; il comprend les genres Frégate, Cormoran, Pélican, Fou, Paille-en- Queue , Anhinga , Grèbe-Foulque, Grèbe, Plongeon, Harle, Canard, Stercoraire, Mouette, Sterne, Bec- en-Ciseaux , Pétrel , Albatros, Guil- lemot, Macareux, Sphénisque et Manchot. (dr..z.) NAGHAS et NAGHAIIA. bot. piian. D’oii Nagassarhim de Rumph. Nom de pays syn. de Me'sua. V . ce mot. (b.) * NAGHAWALLI. bot. phan. Qu’il ne faut pas confondre avec Naga-Valli. Nom de pays de ce qu’on nommait dans la matière médicale Lignu/n colubrinum, qui est le type du genre Op/iiorhiza , L. (b.) NAGI. bot. phan. V. Na. NAGOR. mam. Espèce du genre Antilope. V. ce mot. (b.) * NAHUSIA. bot. piian. (Schrank.) Syn. de Fuchsia. V. ce mot. (b.) NAIA ou NAJA. rept. oph. Nom de pays, devenu scientifique du Ser- pent à lunette , qui est maintenant le type d’un sous-genre de Vipères. V. ce mot. (B,) NAÏADE, annel. Pour Nais , Nai- sa, et Naïdc, Naïs. V. ces mots, (b.) NAÏADE. Najas, bot. piian. Gen- re qui avait donné son nom à l’an- cienne famille des Naïades , dont les genres, aujourd’hui désunis, forment plusieurs familles distinctes. Legcnre iVu/uspeut être caractérisé de la ma- pière suivante: ses fleurs sont très-pe- tites , upisexuées et monoïques, pla- NAI cées à l’aisselle des feuilles. Les fleurs mâles se compesen! d’une spathe mo- nophylle, ovoïde, terminée à son som- met par un petit tube , inégalement denté; cette spathe se rompt en trois ou quatre lanières irrégulières et iné- gales, qui se roulent vers la partie inférieure de la fleur. En dedans de la spathe on trouve une anthère portée sur un filet d’abord très-court, mais qui s’allonge et se recourbe lorsque la spathe est rompue. Celle anthère est ovoïde , allongée , termi- née en pointe à son sommet , à qua- tre loges s’ouvrant par autant de val- ves qui se roulent vers la partie in- férieure de l’anthère. Le pollen con- tenu dans chaque loge, y forme une masse solide qui reste en place. La spathe a été décrite par quelques au- teurs même très -modernes, comme un calice, les valves de Panthère comme une corolle, et les quatre masses de pollen comme quatre an- thères. Les fleurs femelles, qui sont distinctes des mâles dans les aisselles supérieures, sont nues, accompagnées d’une simple petite écaille latérale. Leur ovaire est à une seule loge , con- tenant un seul ovule , qui occupe tout le fond et une partie d’un des côtés de la loge. Le style est très-court, terminé par deux ou plus souvent par trois stigmates subulés et dressés. Le fruit est une cariopse ovoïde, con- tenant une seule graine adhérente avec sa paroi interne, et offrant un vasiducte légèrement saillant et uni- latéral. L’embryon, dépourvu d’en- dosperme, forme à lui seul la masse de l’amande, et est parfaitement in- divis et monocotylédoné. Micheii, qui a décrit et figuré le Najas , dit que son fruit est une capsule con- tenant quatre graines. Il nous pa- raît certain que le célèbre botaniste de Florence a pris la fleur mâle et ses quatre masses polliniques pour une capsule à quatre graines. Les espèces de Naïades sont des Plantes herbacées, annuelles, crois- sant au milieu des eâux douces et courantes. Lcui'S tiges sont rameuses* charnues , fragiles. Leurs feuilles scs- N AI es , oppose’es , souvent dentées. En ance on en trouve deux espèces : ai as major, Roth., Fl. Germ., ou lias marina , L. , et fiai as minor , > >th. Cette dernière espèce, beau- ii p plus petite que la précédente, qui en diffère un peu par sa fleur .ale, avait été considérée comine un mre distinct, nommé Cau/inia par i illdenow, Fluvialis par Persoou , lttnera par Gmelin. (a. R.) '* NAÏADES ou NAIADÉES. fiaïa- . œ. bot. piian. Jussieu ( Généra / ’.ant. ) appelle ainsi une famille de antes qu’il range parmi les Acoty- «ilones , et qui se compose d'un assez i.and nombre de genres dont les : aèces croissent dans l’eau ou au > isinage des eaux. Cette famille qui i reçu également les noms de FLu- t îles et de Poiamop/iiles, appartient i .'lainement aux Phanérogames Mo- • cotylédones, ainsi que tous les bo- i: listes le reconnaissent aujourd'hui, i iis tous 11e sont pas d’accord sur ^ genres qui doivent la composer ^sur l’organisation et les caractères 1 ces genres. Telle qu’elle avait e d’abord présentée par Jussieu, t.te famille renfermait des genres :i, mieux étudiés , ont été reportés ms d’autres groupes naturels. Ainsi : • genres Hippuris et My riopliy llum 1 ment avec quelques autres genres e famille de Plantes Dicotylédones usine des Onagraires et qui a reçu i noms de Cercodéennes ou Halo- :jées; le Ceratopkyllum qui a l’ein- \yon à quatre cotylédons , a été 1 iprocbé des Salicariées par De Can- 11e; le Saururus et X Jponogeton instituent la famille des Saururées 1 professeur Richard; le Callitriçhe i est certainement dicotylédone se ^proche par plusieurs caractères Euphorbiacées ; 'et enfin le genre ara qui est acotylédone , forme le joe desCbaracées du professeur Ri- •ard. De cet examen il résulte que les j ils genresqui composent lesNaïades 1 itlessuivans : fiahas,Zustera, Rup- 1 , Z aniche /lia et Potarnogeton. Voi- juels sont les caractères de celte fa- NAI 4a5 mille: les fleurs sont unisexuées , mo- noïques ou plus rarement dioïques. Les fleurs mâles consistent chacune en une étamine nue ou accompagnée d’une écaille, ou renfermée dans une spathe; quelquefois la même spathe contient deux ou un plus grand nom- bre de fleurs mâles , et dans quelques genres elle renferme en outre une ou plusieurs fleurs femelles. Celles- ci se composent d’un pistil nu ou renfermé dans une spathe. Elles sont tantôt solitaires , tantôt géminées ou réunies en plus grand nombre et environnées souvent des fleurs mâles dans une enveloppe commune , de manière à représenter en quelque sorte une fleur hermaphrodite. L’o- vaire est toujours libre , uniloculaire, contenant un seul ovule pendant , latéral et presque dressé dans le seul genre fiaïas. Le style est générale- ment court, terminé par un stigmate tantôt simple , discoïde , plane et membraneux [Zanichellia) , tantôt à deux ou trois divisions longues et linéaires. Le fruit est sec , mono- sperme , indéhiscent ; la graine ren- ferme sous son tégument propre un embryon le plus souvent recourbé sur lui-même, ayant sa radicule très- grosse et opposée au hile. La manière dont nous avons envi- sagé l’organisation des fleurs dans la famille des Naïades , diffère entière- ment de celle dont elle a été décrite par tous les botanistes , jusqu’à ce jour. En effet , pour nous chaque éta- mine et chaque pistil sont autant de fleurs unisexuées , mâle ou femelle. Cette manière de considérer l’organi- sation de ces Plantes ne peut souffrir l’ombre d’un doute dans le genre Naïas ou les pistils et les étamines sont solitaires et isolés les uns des autres. Dans le genre Zanichellia , on trouve à l’aisselle des feuilles une seule étamine entièrement nue et trois à quatre pistils renfermés dans une spathe commune. Ici il nous paraît encore évident que l’étamine est une fleur mâle et monandre , et que les quatre pistils constituent au- tant de fleurs femelles. Daus 1 cZos~> 426 NAl tera et le Ruppia , on conçoit aussi fa- cilement que chaque pistil et chaque étamine qui sont sépai'és les uns des autres , forment autant de flenrs distinctes. Dans le seul genre Potamo- geton , on trouve les étamines et les pistils en égal nombre renfermés dans une envoloppe commune et semblant fo rmer une fleur hermaphrodite té- trandre et tétragyne; mais ici l’a- nalogie nous porte à considérer cha- cune des quatre étamines comme une fleur mâle accompagnée extérieure- ment d’une bractée , et d’appliquer le même raisonnement pour les qua- tre pistils. L’extrême analogie qui existe entre la famille des Naïades et celle des Aroïdes, nous semble con- firmer l’opinion que nous venons d’é- mettre. La famille des Naïades appartient à la classe des Monocotylédones à étamines liypogynes. Elle se rappro- che beaucoup de celle des Aroïdées qui en diffère par ses ovules dressés et son embryon renfermé dans un en- dosperme charnu. Elle offre aussi de grands rapports avec les Juncagi- nées et les Alismacées dont elle dif- fère surtout par la position et la for- me de son embryon. (a. r.) NAIDE. Naïs. anner. Naïs est dans la riante mythologie l’une des Naïa- des , divinités aquatiques, dont Muller transporta le nom dans sa classe des Vers pour désigner un genre voisin des Néréides et caractérisé par un corps rampant, allongé, linéaire, com- primé , dépourvu de tentacules, avec des soies latérales , ayant ou non des yeux. Ce genre adopté par tous les naturalistes fut à tort écrit Nayade par Bruguière dans les planches de l’Encyclopédie Méthodique, et les zoo- logistes , qui depuis ce savant ont fait trop souvent de l’helmintologie mi- croscopique , d’après des images , adoptant le mot Naïade pour dési- gner le genre Naïs de Millier , sans considérer que Linné avait établi un genre Naïade dans la botanique , la confusion commençait à se glisser dans l’un des recoins de la science , NAL quand Lamouroux vint y mettre le f comble en nommant Naïs(jYai'sa), un ( genre de Polypiers de la famille des i Tubulariées, auquel on avait anté- rieurement donné le nom de Pluma- telle (P’, ce mot), adopté par Lamarck et qui doit être conservé. Il est ré- sulté de-là que dans l’un des précé- dens Dictionn. d’Ifist. Nat. , Naïsa de Lamouroux et Naïs de Miiller , ont été regardés comme la même cho- se, ce qui est une grande erreur. La- marck, dans son immortelle Histoire des Animaux sans vertèbres , a tout éclairci en rétablissant la significa- tion deiVafs qu’il appelle en français Naïde et non Nayade ou Naïade. Ce grand homme place le genre dont il est question dans sa classe des Vers, ordre des Hispides , caractérisé par les soies latérales ou spinules qui garnissent les côtés du corps. Il n’y saurait voir des Annelides par la rai- son que ces Animaux, selon Trem- bley et Roësel , seraient tomipares, fait qui n’est cependant pas constaté selon Bosc. Il en détache une espèce, le Naïs proboscidea , pour former son genre Stylaria. Déjà Oken avait établi sur le Naïs digitata son genre Dera , ce qu’ignorait sans doute Du- trochet , lorsque plus tard il publia le même genre sous le nom de Xan- tho. L’article Déro dans ce Diction- naire contient quelques légères er- reurs, ce qui nous détermine à trai- ter ici les genres formés aux dépens des Naïs de Müller , en prévenant le lecteur qu’ils nous paraissent devoir être adoptés. Toutes ces Naïdes , et non Naïades , comme les appelle en- core le Dictionnaire de Levrault , ne peuvent être éloignées des Lombrics et des Néréides, genres entre lesquels ces petits Animaux forment un pas- sage fort naturel ; il n’est donc pas possible de les en éloigner pour les transporter dans une autre classe. Blainville en fait des Chétopodes; ce sont des créatures anguifornies , la plupart fort agiles , longues de quel' ques lignes , colorées en rouge, quoi" que diaphanes , voraces, se nourris- sant de Daphnies et de Microscope NAI >5 pour devenir à leur tour la proie Polypes d’eau douce qui s’en n tient très-friands , et les avalent, > ; que les soies dont elles sont mu- ■ latéralement dans leur longueur, ui paraîtraient devoir être rigides •iquantes , d’après leui's propor- isS , les incommodent. Cependant olype, après avoir digéré les Naï- . , et s’en être approprié les parties ritives , rejette en une petite Ile excrémentitielle ces soies et la i , à peu près comme la plupart ‘Oiseaux du genre Slrix, nocturnes carnivores , rejettent en boulet- :;par le gosier les débris de Souris 'doppés de leur poil détaché dans oosier. Nos observations sur les «rpes, les Conferves et les Mi- copiques , nous ont mis souvent irlée d’observer des Naïdes qui itent les mêmes lieux ; Roësel et rmbley avaient été conduits à leur Ue par les mêmes causes. Le pre- r a donné d’admirables figurât, ’une d’elles, où l’on croirait voir >elits Serpens de la plus grande ance. Pour nous , il nous a été ossible d’y reconnaître rien qui i se avoir rapport avec quelque 'Ame nerveux qu’on puisse ima- rr. Les soies latérales qu’on re- 've chez les Lombrics, et qui dans 'Néréides commencent à se com- tuer, nous semblent être un degré ivation , des cils dont certaines i :es du corps ou son pourtour coin- cent à se hérisser dans notre or- i les Trichodés de la’classe des Mi- copiques. Il y existe bien certaine- t un tube intestinal , avec une ou- ure buccale et même une autre ou- uire ovale t mais leur mode de ré- duction n’est pas bien connu. Si nbley et Roësel en ont coupé ques individus par la moitié,' et vu chaque tronçon devenir un vvidu, on a cru aussi y voir des 1 s comme à travers le Vibrion de Rte. Il faut que cette reproduc- soit au reste bien prompte, puis- dans certaines eaux marécageuses ; avons vu dans vingt-quatre heu- "Pparaîtfe des milliers de Naïdes NAI 427 où l’on n’en voyait que par hasard quelques individus auparavant. i°. Naïdes véritables où la bou- che ne présente aucun prolongement tentaculaire appelé trompe par les au- teurs , ni digitation à la partie pos- térieure. Il n’y existe nulle trace d'yeux. Ces véritables Naïdes sont le vennicitlaris , Gmel. , Syst. Nat., xm , T. i, p. 7120; Lamk., Anim. sans vert. T. 111 , fig. 22 3; Roësel , 1ns. , 5 , lab. 90 , fig. 1,7; Encycl. , 111. Vers , pl. 52 , fig. 1-7, qu’on trouve fréquemment parmi les Lenticules où elle ressemble à un Vermisseau rose de six à dix lignes de longueur et un peu épais. Le serpentina , Gmel. , loc. cit. , p. 3i2i ; Lamk. , loc. cit. ; Roë- sel, tab. 92; Encycl., pl. 53, fig. 1-2, qui habite aussi les marais, dont la tête ressemble en petit à celle d’une Couleuvre , et dans la longueur de laquelle règne longitudinalement en spirale comme un ruban pourpré. Les littorales , Müll. , cœca , Midi., et filiformis, Blainv. , sont les autres es- pèces de ce genre. 2g. Stylaires où la bouche pré- sente comme une trompe ou filet ten- taculaire plus ou moins allongé , et. sur la tête desquelles on reconnaît deux points oculaires. On ne connaît encore dans ce genre que le Stylaria paludosa , Lamk. , Anim. sans vert. T. 111 , p. 224 ; Naïs proboscidea , Gmel., Syst. Nat., xm, T. 1, p. 3i2i; Eu- cycl. , pl. 53, fig. 5-8; Roësel ,1/es., 5, tab. 78, fig. 16-17, et tab. 79, fig. 1; Nereis lacustres , L. , très-commune dans les eaux boueuses et la vase. — Le Nais elinquis de Millier, dont la figure est reproduite dans l’En- cyclopédie, pl. 53, f. 9-1 1, ne peut, malgré les yeux, appartenir au genre Stylaire , quoi qu’en dise Blainville, puisque la bouche est parfaitement dépourvue de prolongement. 39. Déro où n’existent ni yeux , ni trompe, mais où la partie postérieure se digite en un appendice particulier. Ce sont les Naïs digilata , Gmel., Syst. Nat., xm , T. i, p. 3i2i; Encycl., pl. 53 , f. 1 2-1 8 ; — barbai a , quadri-* cuspidata, etc. (c.) 4a 8 ISAM NAIN et NAINE, zool. rot. Ad- jectif qui s’emploie pour désigner les individus qui dans une espèce sont d’une taille beaucoup plus petilc que l’ordinaire. Il "signifie le contraire de Géant. V. ce mot. Lesindividus Nains le sont en général par appauvrisse- ment; l’on dit cependant une espèce Naine pour désigner dans un genre composé pour la plupart de grandes espèces , une espèce beaucoup moin- dre; ainsi le Faucon fringillaire figu- ré dans ce Dictionnaire, est une es- pèce Naine dans un genre qui compte l’Aigle et tant d’autres grands Oi- seaux. Le Salix herbacea est une es- pèce Naine parmi les Saules , et le Chamerops humilis parmi les Palmiers. Les mots Nain et Naine ont été sou- vent employés comme spécifiques , pour désigner parmi les Mammifères un Dasy’ure , parmi les Oiseaux un Bouvreuil , un Guillemot , etc. Un Cuculan s’appelle également Nain , et l’on nomme Naine une Gerboise, une Alhérine , etc. V. tous ces mots. (B.) NAIS. ANNEL. F. NaÏDE. * N AIS A. annee. (Lamouroux.)/7". N aïs et Peumatelee. *NAJA. REPT. OPH. T7". Naïa. * NAJAS, bot. phan. V. Naïade. NALLA-APPELLA. bot. phan. Même chose qu’Appel. V. ce mot. (b.) NALUGU. bot. phan. Rhéede {Hort. Malab . , p. 45, t. 26) a décrit sous ce nom et figuré sous celui d 'Itty-Alu , une Plante que les au- teurs ont rapportée à l ' Àquilicia sam- Lucina de Linné et de Cavanilles , ou JLeea sarnbucina de Willdenow et de De Candolle. (g. .N.) * NAM. bot. crypt. Ce mot de la langue cochinchinoise paraît dé- signer génériquement les Champi- gnons ; du moins il entre dans la composition du nom de la plupart de leurs espèces ; c’est ainsi qu’on nomme : Nam-Cho un Phallus que Lourei- NAM ro dit être Y impudicus , mais qu bien certainement est une autre es pèce. Nam-Cuc un Lycoperdon. Nam-Ci;ci le Pu tel us uersicolor. Nam-Mouc le Huletus suberosus Nam-Tram, uneHelvelleà laquelli sa saveur mérita le nom d'aman que lui donna Loureiro , et qui cioî le plus souvent sur le tronc des Mé- ialeucées , etc. , etc. (b.) N AM A. bot. phan. Ce genre di la Pentandrie Digynie , L., fait par-t lie de la nouvelle famille des Hf- droléacées de R. Brown et Kunlh Il offre les caractères suivans : calici quinquéparti , persistant ; coroll rotacée-infundibuliforme , dont 1 limbe est à cinq divisions étalées cinq étamines presque renfermée dans le tube de la corolle, à anthè res réniformes, bilobées ; deux style surmontés de stigmates obtus; cap suie oblongue , pseudobiloculaire, ; deux valves loculicides ; la cloisoi interrompue vers son milieu , oij sont fixés deux placentas en formf de lames parallèles aux valves , si touchant par leur côté externe , e portant les graines sur leur face in- terne. Ce genre avait été fondé pa P. Browne (Jarnaic., tab. 1 8, f. 2) su une Plante de la Jamaïque qui reçu de Linné le nom de Nama Jamaicen ! sis. Kunth en a fait connaître deu} nouvel les espèces indigènes de la Nou velle-Espagne et du Mexique , e qu'il a nommées N. origanifotia e N. undulata . Ce sont des Plante herbacées ou frutescentes dont le tiges sont touffues , diffuses , garnie de feuilles alternes et entières. Le fleurs sont terminales et de couleu blanche ou violacée. Les Nama se- ricea et convolvuloiâcs de Rœmer e Schultes , doivent être rapportées at| genre Evolvulus de Linné. (G..N-) * NAMAQUOIS. ois. Espèce di genre Ganga. E. ce mot. C est auss le nom d’uu Soui-Manga et d’un Pro merops. V- ce mot^et Soui-MaNGA (dr. .z*) NAMIERSTENSTEIN. min. Nor N AN né à une roche de Moravie , qui a ucoup de rapports avec le VVeis- . V. ce mot. (g. dee.) NANACHUE. bot. pii an. V. lUZtTE ANARIUM. bot. phan. (Rumph.) iiiom de pays N an ari-Min ja k. V. S' IARIUM. i/AINGA. bot. phan. (Camelli.) -st dans 1 île de Luçon le Jacquier , f jcarpus integrifolius , dont on a i le genre Sitodiurn. V. ce mot. Les aguols l’appellent Nanguas. (b.) ANDAPOA. ois. Espèce du gen- Ibis. F. ce mot. (b.) i ANDHIROBE. Tsandhiroba. bot. u'N. V. Feuielée. NANDH1ROBÉES. Nandhiro- ; . bot. phan. Dans son Mémoire i les Cucurhitacées (Mém. du Mus., >.». 2 1 5 ) , Auguste de Saint-Hilaire roposé d’appeler ainsi un petit uipe de Végétaux composé dés ires Zanonia et Fevillea , placés suite des Cucurhitacées par Jus- i. [Ge/i. Fiant.). De ces deux gen- ,, l’un {Fevillea) a les tiges grim- ttes, et des graines sans endo- rme comme dans les Cucurbita- ; ; ; mais dans l’un et l'autre l’ovai- •st iriloculaire , les ovules axiles , i anthères distinctes et le style mul- eï. D’un autre côté ces caractères éloignent ces deux genres des lurbitacéès, les rapprochent des - iflorées et surtout des Myrtées. ' effet ces rapports sont encore con- lés par l’analogie qui existe entre rruit du Fevillea et celui du Cou- loita et du Couralari d’Aublet , res qui ont tant d’affinité avec les i tées , qu’ils ne peuvent en être _gnés , et qu’ils y forment une pe- tribu avec le Lecythis sous le u de Lécylhidées. Ces rapports c le Fevillea et le Zanonia et le i ratari d’Aublet, sont si grands l’auteur propose de réunir ce aier genre aux Nandhirobées. m autre côté Auguste Saint-Hi- ■ e propose aussi d’y ajouter le gen- Wy riant hus de Beauvois, qui s’é- NAN 429 loigne des Cucurhitacées par ses an- thères , tandis que par ses autres caractères il se rapproche du nou- veau groupe. D’après ce court ex- posé on voit que cette' nouvelle fa- mille a besoin d’être de nouveau étudiée avant d’être définitivement adoptée. (a. r.) N AN DINE. Nandina. bot. phan. Ce genre établi par Thunberg {Nov. Gen., 1, p. i4, elFlor. Japon., p. 9) appartient à la famille des Berbéri- dées et à l’Hexandrie Monogynie, L. Il est ainsi caractérisé : calice à six sépales , accompagné extérieurement d’écailles pétaloïdcs, obtuses, nom- breuses et imbriquées , les extérieu- res plus petites ; corolle à six péta- les caducs, oblongs, plus longs que le calice; six étamines dont les filets sont très-courts, les anthères ob- longues de la longueur des pétales ; ovaire ovoïde , portant un style court et un stigmate trigone ; baie sèche , globuleuse, uniloculaire, couronnée par le style; placenta spongieux , la- téral , auquel sont fixées deux grai- nes arrondies , convexes d’un côté, concaves de l’autre et pourvues d’un albumen cartilagineux; embryon pe- tit, inverse, dont la radicule est épais- sie j les cotlyédons presque arrondis. Ce genre ne renferme qu’une seule espèce à laquelle Thunberg a donné le nom de JSandina dornestica. Kæmp- fer , dans ses Aménités exotiques , dit qu’on la nomme vulgairement au Japon, JSandsjokf, Fialtan et Nandin. C’est un Arbrisseau élégant , glabre, élevé d’environ deux mètres. Ses feuil- les sont alternes , deux ou trois fois décomposées , à pétioles engaînans à la base et articulés près des rami- fications; les folioles sont ovales, lan- céolées, entières et glabres. Les fleurs sont blanches, disposées en panicules terminales , décomposées , dressées , accompagnées de bractées linéaires, acuininées , presque aristées. Les baies sont rouges. Cette Plante croît au Japon et h la Chine ou elle est généralement cultivée dans les jar- dins. On l’a introduite en Europe , 43o NAN N AP dans quelques jardins de botani- que et notamment dans celui de Paris où elle fleurit pendant les mois de juillet et d’août. (g. .N.) NANDOU et NANDU. ois. V. Rhea. *NANGUAS. eot. pii an. V. Nanca. NAN G U ER. mam. Espèce du genre Antilope. V. ce mot. (b.) NAN1. bot. piian. Ce nom a été donné à des Plantes fort diverses. Rhéede dit qu’à la côle de Malabar les Portugais l’appliquent à l’Arbris- seau qu’il a décrit sous celui de Veta- gadou , dont Lamarck a fait son genre Adelia dans la famille des Eu- phorbiacées. Les Brames désignent aussi, sous le nom de Nani, le Mal- Naregam du Malabar , ou Limonia monophylla , L. , qui est devenu le type du genre Atalantia de Corréa , dans la famille des Aurantiacées. En- fin le Nani de Rumph ( Heib . Am- boin., vol. 3, t. 7) est un grand Ar- brisseau qu’il nomme Metrosideros veia, et dont Adanson a fait un genre de Myi lacées. Quoique la figure de celte Plante représente le fruit assez saillant hors du calice, on ne peut en conclure qu’il ne soit pas adhé- rent; la description de la Plante porte donc à croire qu’il l’est réellement, et que cette Plante est réellement une Myrtacée. Le Nani-Hua de Rumpk (/oc. cit. , t. 9) est une autre Plante dont les rapports sont indéterminés, (g.. N.) * NANODEA. bot. phan. Joseph Banks a donné ce nom {in Gaert. fils Suppl. 25 1 , tab. 225 , fi g. 8 , 9) à un genre qui paraît devoir être rangé dans la famille des Sanlalacées de Brown. La seule espèce qui le com- pose , Nanodea muscosa , Gaert. , loc. cit., est une très-petite Plante qui croît au détroit de Magellan d’oü elle a d’abord été rapportée parComrner- son qui la nommait Belenerdia. Plus récemment , elle a encore été trouvée dans le même pays par les natura- listes des expéditions Freycinet et Duperrey. Gaudicliaud, l’un des naturalistes de la première de cel expéditions , dans son Essai sur L Flore des îles Malouines , a donné! de ce genre, un caractère très-déJ taillé et très-complet. La Nanodea muscosa offre une tigd d’un à deux pouces d’élévation, ra-î meuse , portant des petites feuillet subulées , éparses, très-rapprochées jj charnues; des fleurs très-petites, so-l litaires ou géminées, terminales ou| axillaires et pédonculées. Leur calicdi est hémisphérique, adhérent aveaj l’ovaire , ayant un limbe à quatrsj divisions dressées, égales , deltoïde^ et rétrécies à leur base ; point de co-i rolle; quatre étamines, à filament très-court, attaché à la face interna des divisions calicinales et à anthères à deux loges; l’ovaire est globuleux. adhérent, à une seule loge qui con- tient un ovule dressé et un peu laté- ral , porté sur un podosperme asses long; le style est très-court , termim par un stigmate à deux lobes arron- dis. Le fruit est une petite drupe cou ronnée par le limbe du calice , à uni seule loge et une seule graine. Celle-ci selon Gaertner fils, se compose d’ur tégument mince et membraneux d’un endosperme charnu et jaunâtn dans lequel on trouve un embryoi cylindrique, axile, placé dans la partii supérieure de l’endosperme , ayan sa radicule supérieure et ses cotylé- dons très-courts et minces. (a. r.) NANTILLE. bot. phan. Vian syn. de Leulille, qui n’est d’usagf que dans quelques jargons des dd- partemens mitoyens de la France. (B. * NANTOR ou NASITOR. bot phan. Syn. vulgaires de Cresson Alénois, Lepidium sativum. (B.) NAPAUL. ois. Espèce du genu Faisan. V. ce mot. (dr..z ) NAPÉCA. bot. phan. Espèce di genre Ziziphus ou Jujubier, nom- mée ainsi à tort par Linné qui s’esi mépris sur la Plante/que Prosper Al- pin avait anciennement fait connaîtrf sous sou nom vulgaire, en Arabie, de Napeca ou plutôt de Nebka. L’es- NAP :e à laquelle les Arabes donnent ce m est le Ziziphm Spina Christi , re espèce que Linné plaçait, ainsi e* le Ziziphus Napeca , dans le sue Rhamnus. (g. .N.) MAPÉE. Napcea. bot. piian. Gen- . le la famille des Malvacées et de Monadelphie Polyandrie , établi r • Linné , mais tellement rapproché i Sida , que Cavanilles et De Can- le l’ont réuni à celui-ci. P. Sida. narck et Jussieu ( Gen . Plant., p. y<) l’ont néanmoins admis à cause quelques différences assez légères is la position des pétales, la lar- ur du calice et la structure des pé- t elles des fleurs. Linné necompre- tt dans son genre Napcea , que . x espèces, savoir : N. Iceuis et N. ibra , ou dioica, qui sont devenus Sida Napcea et S. dioica de Cava- 1 es et de De Candolle. Ce sont deux i es Plantes originaires de la Vir- uie , et qui sont cultivées dans l^s :! lins botaniques d’Europe où elles ’( ultivent en pleine terre et se mul- 1 ient avec beaucoup de facilité ; rvu qu’on ait la précaution de nvrir de litière les racines pendant wer. Il serait à désirer qu’on leur mât une plus grande attention, urtout au Napcea lœpis qui , en , e de sa beauté comme Plante rnement, pourrait remplacer la i mauve par ses racines émollien- et dont les tiges fibreuses sont ;:eptibles de donner une filasse --propre aux tissus. (g. .N.) i ÀPEL. Napellus. bot. phan. Es- t î du genre Aconit. N. ce mot. (B.) NAPHTALINE, min. Nom donné ■ rtain produit delà distillation de douille, qui a beaucoup de res- blance avec le Bitume liquide ou dite dont il n’est vraisemblable- it qu’une modification. (DR..Z.) APHTE, mtn. Variété de Bitume J ide , transparente , d’un blanc îâtre ou d'un jaune orangé. P . J f UME. (G. DEL.) il APIMOGA. bot. piian. Ce genre Mi ITcosandrie Trigynic , L., établi N AP 45 1 par Aublct (Plantes de la Guiane, i , p. 5q2 , t. 207) fait partie de la famille des Homalinées de R. Brown et de De Candolle. Ce dernier au- teur ( Prodrom. Spst. Veget. , 2 , p. 54) ne le distingue même du genre Homalium , type delà famil- le , que par l’absence des glandes qui ,dans le dernier genre, se trouvent à la base des lobes intérieurs du ca- lice. Le Napirnoga Guianensis est un Arbre de moyenne grandeur dont l’écorce est roussâtre ; le bois peu compacte, blanchâtre ; les feuilles al- ternes , elliptiques , oblongues , den- tées en scie, et munies de deux sti- pules caduques. Les fleurs petites et verdâtres forment des grappes ou des épis terminaux ou axillaires. Cette Plante croît dans les forêts de la Guiane. (g.. N.) NAPOLÉONE. Napoleona. bot. piian. Palisot de Beauvois , dans sa Flore d’Oware et de Bénin , a dédié ce genre à l’homme illustre qui pendant vingt-cinq ans , présida aux destins de l’Europe, et qui proté- gea les sciences de toute l’étendue de son génie et de sa puissance. II paraîtra donc bien étonnant à la postérité qui admire toujours les hé- ros et ne partage pas les petites pas- sions des contemporains , qu’on ait voulu changer le nom de Napoleona. C’est pourtant ce qui a été proposé par Desvaux (Journal de Botanique), qui a substitué au nom adopté celui de Belvisia. Les caractères de ce gen- re sont : un calice monosépale , adhé- rent par sa base avec l’ovaire infère , entouré de plusieurs petites écailles arrondies, ayant le limbe partagé en cinq divisions égales et coriaces; une corolle double et épigyne; l’exté- rieure monopétale, rotacée , plissée , membraneuse et colorée ; l’intérieure également monopétale et colorée, dé- coupée à son bord en un grand nombre de lanières étroites , qui lui donnent une forme étoilée. Les éta- mines sont au nombre de dix; réu- nies deux à deux par leurs filets, qui forment ainsi cinq androphores clar- 43a NAP gis et pëtaloïdes, recourbes vers le centre de la fleur , tronqués et por- tant chacun à leur sommet deux an- thères biloculaires et distinctes. L’o- vaire est infère et arrondi, unilocu- laire , polysperme. Le style est court et surmonté d’un stigmate aplati, pelté , à cinq angles égaux , sillonnés chacun dans leur milieu et recou- vrant les anthères. Le fruit est une baie globuleuse couronnée par les; lobes du calice, uniloculaire et po- lysperme. Ce genre est voisin des Passiflores dont il se distingue surtout par son ovaire infère. Palisot de Beau- vois a, le premier d’après Jussieu , proposé d’en former une famille nou- velle sous le nom de INapoléonées et qui serait intermédiaire entre les Pas- siflores et les Cucurbitacées. C’est la même famille que Brown a nommée Bélvisées. On ne connaît encore qu’une seule espèce de ce genre , le Napo - leona imperialis , Beauvois, Oware, 2, p. 29, t. 79. Cet Arbrisseau est haut d’environ sept à huit pieds ; ses fleurs , d’une belle couleur bleue d’azur, sont sessiles , axillaires , réu- nies plusieurs ensemble le long des rameaux. Ses feuilles sont alternes, ovales , oblongues , aiguës, entières , portées sur des pétioles courts. Il a été trouvé par Palisot de Beauvois dans les environs de la ville d’Oware. Lors de la publication de ce nou- veau genre , plusieurs personnes en ont nié l’existence , en le regardant comme le fruit de l’imagination de l’auteur. Si nous pouvions penser qu’il fût nécessaire de joindre notre témoignage à ceux de l’auteur et de Jussieu, nous pourrions ici assurer que nous avons vu et bien vu de nos propres yeux cette Plante qui est telle- qu’elle a été décrite et figurée par Beauvois. Elle existe aujourd’hui dans les superbes collections de Ben- jamin Delessert qui a fait l’acquisi- tion de l’herbier de Beauvois , après la mort de ce savant. (a. R.) * INAPOLÉONÉES. N apoleoneœ . bot. phan. R. Brown , dans une note NAP de son excellent Mémoire sur le gen- re RaJJlesia , a proposé de donner le nom de Beloisieæ a une famille nou- velle qui se compose des genres Bel i’isia de Desvaux nommé antérieu- rement Napoleona par Beauvois, et Asteranthos de Desfontaines. Ne pou- vant admettre la dénomination inu- tilement et injustement donnée par Desvaux , nous nommons , avec la plu- ralité des botanistes , Napoléonées, cet- te nouvelle famille. Voici ses caractè- res : le calice est monosépale , persis- tant, adhérent avec l’ovaire infèiej son limbe est divisé. La corolle est monopétale, caduque, offrant un grand nombre de plis rayonnans; elle est simple dans 1 ’ slsteranlhos , dou- ble dans le Napoleona., où la plus in- térieure paraît être formée par des étamines avortées et soudées. Les éta- mines sont définies (au nombre de dix) ou indéfinies; tantôt libres et dis- tinctes, tantôt polyadelphes ( Napo- leona ). L’ovaire est infère , à une seule loge contenant un grand nom- bre d’ovules ; le style est simple , ter- miné par un stigmate anguleux ou lobé. Le fruit est une baie charnue ,j couronnée par les dents du calice. Les Napoléonées ne se composent en- core que de deux Arbrisseaux dont) l’un est originaire de l’Afrique équi- noxiale et l’autre du Brésil. Leurs feuilles sont alternes, simples, dé- pourvues de stipules. Leurs fleurs sont solitaires et axillaires. Cette famille est très-distincte des Passiflorées parj son ovaire infère , par son style et son stigmate uniques; elle se rap- proche aussi des Cucurbitacées dont elle diffère par le nombre et la forme de ses étamines et la structure de son) fruit. Elle forme donc un ordre dis-* tinct , mais intermédiaire entre ces deux familles. (a. r.) NAPOLIER. rot. piian. L’un des) noms vulgaires de la Bardaue. V . ce) mot. (B>) I ’ * NAPU. MAM. Nom malais duj Chevrotain de Java'. V. Chevro-J f TATN. (IS. G. ST.-H») ■ NAPüS. bot. piian. Nom scientHl N AU : uc du Navet classé dans le genre baôu. 'Pr. ce mot. (b.) NARAVELIA. bot. piian. Genre t la familledes Renonculacées , etde Polyandrie Polygynie , L., proposé rr Adanson et adopté par De Can- : 'le ( System . nat. Keget., 1 , p. 167 ) : i le caractérise ainsi : involucre i il; calice à quatre ou cinq sépales : ut l’estivation est valvaire; corolle 1 mposée de six à douze pétales li- aires un peu épais, plus longs . e le calice; caryopses nombreux, ; longs , terminés par une longue . eue barbue, plumeuse, attachés par base à un stipe épais, tubuleux. \ genre est très-voisin de P Atragene 1 Clematis , dont il a été démembré, ne renferme qu’une seule espèce , ar ave lia zeylanica, D. C.; Atragene [> Y tan ica , L. Plante grimpante qui )ît dans les forêts et les lieux hu- 1 des de Ceylan et d’autres contrées • l’Inde-Orientale. Hermann l’avait itt connaître sous le nom de Nara- f ’l qui a été imposé au genre par tüanson. Cette Plante a le port des tématites , mais ses pétioles ne por- bit que deux segmens de feuilles [1 posées à plusieurs nervures , et sont 1 minés en vrilles, à la façon des i lilles de Lathyrus. Les fleurs sont f; posées en panicules. (g. .N.) >VARCAPHTE. bot. than. On don- iit ce nom dans la pharmacie à * :orce de .l’Arbre qui fournit l’Oli— m et qu’ori employait en fumiga- 11s comme parfum dans les mala- is du poumon. Il dérive de Nar- | )lhon qu’on a aussi écrit Nas- îhthon, qui dans Dioscoride dési- I ait l’écorce d’un Mûrier qui venait | l’Inde, et qu’on brûlait à cause de I bonne odeur. Les commentateurs e t cru reconnaître dans cette écorce Macis , le bois d’Aigle et le Sto- It: rouge. (b.) j** NARCISSE, ois. Espècedu genre I * roquet , division des Perruches. E Perroquet. (im..z.) 1 NARCISSE. Narcissus. bot. titan. I nre type de la famille des Nàr~ NAR 455 cisses de Jussieu, ou Amaryllidées de R. Brown, et qui appartient à l’Hexandrie Monogynie , L. Il est ainsi caractérisé : périanthe tubu- leux, dont le limbe est à six divi- sions égales et étalées, muni inté- rieurement d’une couronne (nectaire de Linné) mouophylle, pétaloïde , entière ou divisée; étamines insérées sur le tube et à l’intérieur de la co- rolle , plus courtes que celles-ci ; ovaire infère , surmonté d’un style simple et d’un stigmate légèrement trifide; spathe monophylle , mem- braneuse , fendue latéralement, d’où sortent une ou plusieurs fleurs. Les Narcisses sont des Plantes à bul- bes tuniques 5 leurs feuilles s’élèvent de ces bulbes , et sont linéaires , ligu- lées, planes ou légèrement canalicu- lées , ayant une lorte nervure ou côte saillante surleur face postérieure , or- dinairement de couleur gla uque, quel- quefoisd’un vert très-foncé. La hampe porte une ou plusieurs fleurs termi- nales toujoursplusoumoins penchées. Salisbury et Haworth ont démem- bré le genre Narcissus de Linné , en plusieurs auxquels ils ont donné des noms particuliers, mais qui n’ont pas encore reçu la sanction des bota- nistes. Ainsi les genres Ajax, Corbu- laria, Queltia, Schizanlhes , Ganime- des , Phylogyne , Hermione , Diome- dea, etc., ont été constitués d’après des caractères évidemment trop faibles pour mériter d’être distingués autre- ment que comme des sections plus ou moins naturelles d’un même genre. Cependant nous avons eu soin, et nous aurons soin par la suite d’indi- quer les légères différences qui sépa- rent chacun de ces groupes et les noms deS espèces de Narcissus dont ils sont formés. V. leurs articles res- pectifs , soit dans le cours de ce Dic- tionnaire , soit dans le Supplément , pour les mots omis ou qui ont été pu- bliés postérieurement. Linné avait considérablement ré- duit le nombre des espèces de Nar- cisses porté par Tournefort et par les vjieux botanistes à plus de qua- tre-vingts, d’après les moindres va- 28 tome xr. 454 IN AH riations de couleurs et du nombre des Heurs. Ou en compte aujour- d’hui environ soixante, toutes indi- gènes des contrées que baigne la Mé- diterranée ; une seule a été trouvée en Amérique. Dans ce nombre , nous ne pouvons décrire ici que celles qui font l’ornement de nos jardins, au premier réveil de la nature , et quand a peine les frimats ont disparu. Ces Plantes ont étédistribuées en plusieurs sections, d’après la forme de leurs feuilles, planes ou cylindriques, et d’après leur hampe uniflore ou mul- liflore. Le Narcisse des ïoêtes , Narcis- sus poelicus, L.; Bull., Heib. , t. 3o6; Redouté, Liliacées, 3, t. 160. Vulgai- rement connu en diverses parties de la France sous les noms de Jeannette ou Genette. Ses feuilles sont glau- ques, presque planes ; sa hampe porte ordinairement une seule fleur dont les divisions du périanthe sont d’un blanc de lait très-pur, et la couronne fort courte , ne formant qu’un an- neau intérieur crénelé sur ses bords et de couleur safranée ou rougeâtre. L’odeur de cette fleur est agréable , quoiqu’un peu trop forte. Très- ré- pandue dans les prés des parties mé- ridionales de l’Europe , cette espèce est cultivée abondamment dans nos jardins ou elle fleurit vers la fin d’a- vril et le commencement de mai. C’est cette fleur que les poètes de l’antiquité ont rendue célèbre par de touchantes allégories. Un jeune homme, croyant voir les traits de sa sœur chérie dans l’onde paisible et réfléchissante d’une fontaine , ne pouvait se détacher de cette douce illusion. Amoureux par le fait de sa propre figure, victime d’une erreur ou d’un goût contre na- ture que les anciens ne paraissaient pas condamner, il fut digne de la pitié des dieux qui le métamorpho- sèrent en la fleur qui porte son nom. Peut-être aussi la blancheur des fleurs du Narcisse a-t-elle suffi pour le faire désigner comme l'emblème des céla- dons de tous les temps, dont la figure pâle et efféminée contraste avec le teint brun et viril des héros. Ovide NAR {'Me tant. T. m, v. 5og) a peint le Narcissus poeticus en des vers aussi élégans qu’exacts pour la description. Cette espèce est considérée par tous les auteurs comme le type générique ' des Narcisses. Aussi n’en a-t-elle pas été séparée même par ceux qui se [ sont fait un jeu de morceler ce beau I genre. Jje Narcisse des prés, Narcissus Pseudo-Narcissus, L. ; Bull., Herb. , j tab. 38g; Orfila, Leçons de médecine légale, tab. 2. Vulgairement Nar- cisse sauvage , Porillon , Aiault, Cio- j chette des bois , etc. Son bulbe est arrondi, composé de tuniques très- ; serrées. Ses feuilles sont linéaires, ! aplaties , obtuses , un peu plus cour- tes que la hampe qui est terminée par une seule fleur, giande, jaune et légèrement’ inclinée; le limbe du périanthe est à six divisions ovales, aiguës; la couronne, dont le bord est frangé, forme un tube très-grand, ; égal à la longueur des sëgmens du périanthe et campaniforme. Cette Plante est assez commune dans les localités humides et dans les bois de l’Europe tempérée et méridionale. ! Aux environs de Paris , et notamment dans le bois de Vincennes, elle fleu- rit dès les premiers jours de mars, j Sur les sommités des Alpes ainsi que dans le Jura , c’est une des fleurs qui 1 avec le Crocus vernus , le SoldaneLla alpina , apparaissent aussitôt après 1 la fonte des neiges ; en sorte que ! dans ces localités montagneuses on trouve le Narcisse en fleur tant que dure l’été, c’est-à-dire jusqu’à la j moitié de septembre. D’après quel- ques essais tentés par les docteurs i Dufrenoy et Loiseleur - Deslong- champs , le Narcisse des prés est f doué de qualités actives capables de 1 provoquer le vomissement; ues méde- cins ont employé ses fleurs avec succès | contre certaines affections spastnodi- j 3 ues , la coqueluche des enfans, la ! iarrhée , la dysenterie et les fièvre* j : intermittentes. Les expériences du I Professeur Orfila ont constaté que j 1 extrait de ces fleurs, ingéré à la dose J d’un gros à un gros et demi , dan* 1 1 NAR ; système circulatoire d’un Chien , usait sa mort dans l’espace de moins .me journée. Quatre gros de cet trait administré par la bouche , t produit un semblable résultat, ai conséquence les fleurs doNar- i se , prises à haute dose , sont regar- i es avec raison comme un poison as- ti actif, dont le principe semble rési- rdans sa matière extractive et colo- ;ate. Les bulbes des Narcisses par- ; èlcs , roides , dont les feuilles sont S tacées ; les épis , de couleur ordinai- i ment violacée, ont les fleurs termi- t • ;es d’un seul côté. On trouve celte il bante dans les lieux arides et mon- jl :cux de l’Europe. Elle est assez < immune sur les rochers à Fonlai- ebleau. Plusieurs Plantes , qui n’ont aucun NAR 4.Ï7 rapport avec celles dont nous venons de parler, ont été nommées Nard par les anciens. Ainsi leur Nard celtique est le N aleriana celtica. Le Nar- dus agrestis de Tragus est le Valeria- na Phu. Pline a donné le même nom de N. agrestis au Cabaret, Asarum europœum, L. On rapporte encore aux Valérianes les R ardus montana de Ca- merarius , et N. cretica de Prosper Alpin. Le Nardus italica de Mathiole et de Lobel , le N. germanica de Lo- niccr, se rapportent au Lavandulala- tifolia. Enfin on a donné les noms de Nard indien ou indique et Spicanard dans les pharmacies, à une Plante de l’Inde que Linné a décrite sous le nom d ' Andropogon Nardus. V. An- DBOPOGON. (g. .N.) * NARDINA. bot. phan. (Gmelin.) Pour Nandina. f. ce mot. (g. .N.) * NARDOSMIE. Nardosmia. bot. phan. Genre de la famille des Synan- thérées et de la Syngénésie super- flue , L , proposé par Cassini ( Dict. des Scienc. Natur. T. xxxiy) et ca- ractérisé de la manière suivante : hampe portant plusieurs calathides. In vol ucrecylindracé, turbiné, compo- séde foliolesàpeuprèségales, presque sur un seul rang , appliquées, oblon- gucs , un peu aiguës , membraneu- ses sur les bords. Réceptacle planius- cule, absolument nu. Calathide dont le disque est formé de fleurons nom- breux , réguliers et mâles ; la circon- férence d’un seul rang de demi-fleu- rons en languettes, à peu près au nombre de douze et femelles. Dans les fleurs du disque, on voit un faux ovaire stérile surmonté d’une ai- grette de poils peu nombreux ; les corolles sont glabres, tubuleuses, à limbe régulier et campaniforme , ‘di- visé en cinq segmens réfléchis; les étamines ont des appendices seule- ment au sommet. Les fleurs de la circonférence présentent un ovaire oblong, strié, glabre, muni de bour- relets apicilaire et basilaire, sur- monté d’une aigrette composée de poils nombreux et légèrement plu- meux. Les corolles ont un tube et 458 NAR une languette très-longs. Le style est terminé par deux branches très- divergentes. Ce genre est formé aux dépens du Tussilago de Linné , main- tenant divisé en plusieurs. Il est in- termédiaire entre les vraisTussilages et le Petasites , car il offre la cala- thide radiée des premiers et la hampe multiflore des seconds. Son auteur lui trouve en outre de l’analogie avec le Leibnitzia , en ce que l’involucre égale les fleurs de la circonférence qui s’élèvent à peine plus haut que celles du disque et restent dressées. Les espèces qui composent le genre en question sont : i° Nardosmia den- ticulata , Cassini , ou Tussilago fra- grans , Villars. Celte Plante est indi- gène de l’Italie et de quelques locali- tés de la France méridionale. On la cultive dans les jardins à cause de sa bonne odeur qui lui a valu le nom d’Héliotrope d’hiver ; elle fleurit du- rant cette saison. 2° Nardosmia an- gulosa, Cass., Tussilago frigida , L. Celte espèce croît dans la Sibérie et dans les contrées les plus septentrio- nales de l’Europe. 5° Nardosmia straminea , Cass. , Tussilago læuigata, Willd. ; elle croît, comme la précé- dente , en Sibérie. Le Tussilago japo- uica, Willd., est peut-être une qua- trième espèce de Nardosmie. (g. .N.) NAREGAM. bot. than. Ce nom , récédé de quelques mots également 'origine indienne, est employé par Rhéede ( Hort. Malab. , vol. x, p. 27-3i , tab. 12- j4 , et vol. 10 , p. 45 , tab. 22 ) pour désigner plusieurs Plantes qui n’appartiennent point au même genre et à la même famille. Le Mal-Naregam , figuré sous le nom de Catu-Tsjeru- Naregam ( loc . ci/., tab. 12), a été adopté comme genre par Adanson qui l’a placé près du Ci/rus , mais le fruit uniloculaire à un seul noyau ne confirme pas ce rapprochement. Le Catu-Naregarn {toc. ci/. , tab. i3) a le fruit couronné par le calice persistant , et consé- quemment ne peut être une Auran- tiacée. Le Tsjeru-Calu-Naregam {loc. cil., tab. i4) est certainement le Li- NAR monia crenulata de Roxburgli et de De Candolle ; c’est aussi le synonyme qu’ Adanson donne à son genre Na~ ringi. Enfin le Nela Naregam {loc. ci/., vol. 10, tab. 22) est une petite Plante à feuilles trifoliées et à pétio- les décurrens, mais dont les détails floraux sont si incomplets qu’il est impossible de prononcer quelque chose de vraisemblable sur les affini- tés de la Plante. Le suc de cette Plante est employé dans l’Inde contre la gale. On fait infuser dans l’eau sa racine aromatique, d’une saveur âcre et d’une couleur jaune , pour guérir les fièvres qui accompagnent l’épilepsie. (g..x.) NAREGIL. bot. puax. Syn. arabe de Coco , d’où Nargel des Persans, etc. (B.) NAR EL. moll. Adanson nom- me ainsi (Voy. au Sénég., p. 5g, pl. 4) une Coquille que Linné pla- çait parmi les Volutes , et que La- marck a remise dans le genre Mar- ginelle sous le nom de Marginella Faba.V. Mahginelle. (d..h.) NARGIS. bot. phan. (Delile.) Forskabl écrit INardjis. Le Nar - cissus Tazelta chez les Arabes, (b.) NARHWAL. mam. C’est, suivant Lacépède, le nom norvégien et islan- dais du Narval. J^. ce mot. (is. G. ST. -H.) * NARICA. mam. V. Coati. * NARINA. ois. Espèce du genre Couroucou. V. ce mot. (dr..z.) NARINES, zool. On désigne sous ce nom les orifices, soit antérieurs, soit postérieurs, du conduit crânio- respiratoire , c'est-à-dire du premier segment de ce canal par lequel le flui- de respiratoire est transmis au pou- mon ; les postérieurs sont appelés Narines postérieures ou Arrière-Na- rines ; les antérieurs, Narines anté- rieures ou tout simplement Narines. Les Narines antérieures, toujours si- tuées extérieurement, fournissent au zoologiste , par leurs Variations de forme , de grandeur et de position , des caractères qu’on doit bien sc gar- NaR r*r de négliger , car en même temps ii’ellcs donnent passage au fluide sspiratoire , elles transmettent aussi -s odeurs à l’appareil attractif, et , . tp plissant ainsi une double fonc- pn , elles ont une double importance îysiologique. La plus remarquable p 3 leurs modifications est sans con- i.edit celle qu’elles subissent chez les rétacés. F. ce motet Events. ’(is. G. ST, -H.) NARINGI. bot. piian. Le genre iiippté sous ce nom indou par Adan- Djn est formé sur une Plante figurée car Rhéede (ZZor/. Malab., 4 , tab. i4) tt que Roxburgh a décrite sous le i om de Limonia crenulata. (g..n.) N ARON. bot. ph an. Ce nom était nciennement employé par Dalé- hamp pour désigner le Rosier, et, elon Adanson , Nicander nommait insi l'Iris. Medicus et Mœnch l’ont appliqué de nouveau à un genre for- » lé sur le Morœa iridioides , qui d if— esre peu du F ieusseuxia de De Can- Hiolle. (g£n.) NARPHTE. bot. phan. (Théo- hraste.) Probablement le Nascaph- 'hon de Dioscoride. F. NarcaPhte. (b.) * NARRE, bot. crypt. Le Pteris ■ sculenta dans plusieurs îles de 1 'océan Pacifique où l’on se nourrit 1 le ses racines. (b.) N AR T HÈC E. Nartjiecium. bot. rjHAN. Ce nom a été donné par les .imteurs à des genres assez différem- ment caractérisés et circonscrits, mais qui appartiennent à la classe • les Mouocotylédones , et aux familles i les Joncées et Colchicacées. Celui proposé par Mœhring, dans les Ephé- cnérides des Curieux de la Nature , 'vol. vi , p. 38g, tab. 5, a été formé - >ur Y Anthericurn ossifragum , L., qui • est le type du genre Abama de la IFlore Française. F. ce mot. Le Nar - it/iecium de Jussieu et Lamarck a reçu lie nom de Tojieldia , imposé par ^Smith, et qui a été généralement adopté. F. Tofieedie. (g.. N.) NARTHICOIDES. bot. phan. Le Seseli annuum, L. , et quelques cs- NAR 43g pèces voisines qui n’en sont proba- blement que des variétés, étaient ainsi nommés par Thalius. (g. .N.) NARU-KILA. bot. phan. Rhéede {Hurt. Malab., \i , tab. 34) a décrit sous ce nom malais le Pontederia ovata , L. , ou Phryniurn capitatum , Willd. Adanson l’a adopté comme générique. (o..N.) NARUM. bot. phan. Adanson a substitué ce nom comme générique à celui d ’Uvaria, sur ce que Rhéede {Malab. T. n , tab. g) décrit Y Uva- ria zey lanica sous le nom barbare de pays Narum-Panel. Uvaria. (b.) NARU-NINDI ou NUNDI. bot. phan. C’est le nom que porte au Ma- labar le Ceropegia tenuifolia , L. ; il est décrit et figuré par Rhéede [Hart. Malab. , vol. x, p. 67 , tab. 54). (G.. N.) NARVAL. Monodon. mari. (On écrit aussi Narwhal , Narwal et Narh- wal.) Genre de l’ordre des Cétacés, appartenant , suivant la méthode de Cuvier, à la première section de la se- conde famille , c’est-à-dire au groupe des Cétacés ordinaires , ou Souffleurs à tête proportionnée avec le corps- Il se distingue très-facilement, soit des genres Delphinus , Hyperoudun et Anarnacus , à côté desquels il se trouve ainsi placé , soit de tous les autres genres du même ordre, par les modifications extrêmement remar- quables de son système dentaire. Nous avons montré ailleurs {F. Mari- mifères) que parmi les trois sortes de dents, les molaires sont celles dont l’existence est la plus constante, ce qui s’explique bien par leurs fonc- tions plus constamment liées à celles des autres organes de la nutrition : le genre Monodon fait exception sous ce rapport; caries seules dents qu’on retrouve chez lui, ne peuvent être considérées comme des molaires, ainsi que nous le verrons. Si maintenant nous venons à examiner leur forme, leur direction , leurs usages , et sur- tout leur position et leur nombre ; nous reconnaîtrons que le Narval est encore par toutes ces considérations 44o N Ail dans un état d’anomalie non moins remarquable : on ne voit en effet le plus souvent qu’une seule dent , im- plantée dans l’os intermaxillaire , droite , mais sillonnée en spirale , longue de plusieurs mètres, ruais di- rigée en avant dans l'axe du corps , et placée, non pas sur la ligne mé- diane , comme le sont chez tous les autres Mammifères, tous ceux des organes impairs qui s’aperçoivent à l’extérieur , mais bien sur les parties latérales : il est inutile d’ajouter qu’elle ne peut en aucune manière être considérée comme un organe de mastication , ni même comme un or- les principaux caractères que pré- sente le système de dentition du Nar- val , du moins chez l’adulte , car le jeune présente des différences très- dignes d’attention ,-et qui expliquent la plus remarquable des anomalies que nous venons de signaler, le dé- faut de symétrie. En effet, et ce fait très-curieux est déjà assez ancienne- ment connu , il existe dans le pre- mier âge deux germes dentaires sem- blables , placés l’un à droite , l’autre à gauche , en sorte que l’Animal est alors parfaitement symétrique , com- me le sont généralemeut tous les Mammifères , soit à l’état adulte , soit dans le jeune âge. Cette disposi- tion persiste même le plus souvent pendant toute la durée de la vie chez les femelles : mais chez les mâles , l’une des deux défenses ( c’est ordi- nairement celle du côté gauche) ne tarde pas à sortir de l’alvéole , et elle acquiert alors des dimensions considérables ; l’autre au contraire avorte par une raison que l’on con- çoit facilement : « La dent qui reste dans l’alvéole , dit Cuvier (Osscmens fossiies,T. v, première partie), se rem- plit, et c’est même pour cela qu’elle avorte : l’autre grandit par la raison qu elle conserve la caviLé de son axe, et qu’elle y loge, sans l’étrangler, le noyau pulpeux qui lui fournit des accroissemens. » On peut donc dire du Narval, qu’il a véritablement deux NAR dents placées symétriquement sur l’un et l’autre côté de la mâchoire; mais que la droite avorte, tandis que la gauche acquiert des dimensions qui surpassent celles que nous ob- servons chez tousles autres Animaux comme si tous les élémens qui com- posent les dents de ces derniers , se fussent chez le Narval réunis dans un seul , et que la diminution nu- mérique des corps dentaires fût ici compensée par l’immense augmenta- tion en volume de celui qui est de- meuré seul. On voit donc que le défaut de j symétrie ne constitue pas à l’égard j du genre Monodon une anomalie j d’une aussi haute importance qu’au- rait pu le faire supposer un exa- men superficiel : remarquons même que beaucoup de Mammifères nous présentent accidentellement dans cer- tains cas quelque chose d’analogue à ce qui a lieu ordinairement et d’une manière permanente chez le Narval, et que, réciproquement, ce Cétacé re- tombe quelquefois lui-même dans les conditions organiques de l’état normal des autres Mammifères. Ainsi on voit quelquefois des Narvals chez lesquels les deux défenses sont sor- ties de l’alvéole, et ont acqtiis l’une et l’autre des dimensions considéra- ’ blés , ainsi qu’Anderson ( Histoire du Groenland ) , Reisel (Ephéméri- des des Curieux de la Nature), Al- bers ( Icônes ad Ulustrandam analo- men comparatam, pl. 2 et 3)f Bonna- terre (Eucycl. Méthod.), Lacépède (Cétacés pl. 11), et quelques autres naturalistes en ont fait connaître di- vers exemples. Au reste l’existence de Narvals à deux dents également | développées, est un fait qui ne doit ! nullement étonner, et que l’on con- çoit même très-bien, puisque les élémens dentaires existant primitive- ment semblables à droite et à gauche, on ne voit pas pourquoi ce qui ar- rive ordinairement d’un côté, ne pour- rait pas quelquefois avoir lieu de l’autre. Ces considérations ont même frappé plusieurs auteuls , au point de les porter à changer le nom de | * NAR I onodon , que Linné avait donné à genre : c’est ainsi que ceux de 1 iodon, de Ceratodon et de Narwalus it successivement été proposés par orr, par Brisson et Illiger et par icépède : celui de Narwalus a nié- es été adopté par quelques natura- tes français et allemands. INous oyons néanmoins devoir conserver, 'ec Cuvier et Desmarest , l’ancienne ; nomination, qui, sans être beau- up plus exacte que celles recens- ent proposées, a du moins l’avan- .ge de se rapporter à l’anomalie si rtnarquable qui caractérise le Nar- i 1. C’est en effet seulement par son stème dentaire que ce genre se dis- ;rogue d’une manièx'e bien tranchée :ss autres Cétacés, et particuliè- ment des genres Delphinus et Hy- roodon : il se rapproche de ces i rniers par son organisation inté- mre, ainsi que le prouvent le petit t imbre de détails qu’ont donnés sur un squelette Sachs , Scoresby, l^ve- ». rd Home , Cuvier et quelques au- eîs auteurs. Les vertèbres sont, sui- i nt Scoresby , au nombre de cin- : iante— quatre , dont sept cervicales, nuze dorsales et trente-cinq lotn- ■ ircs et caudales : les os en Y ou ircéaux commencent entre la tren- :me et la trente-unième , et finis- mt entre la quarante-deuxième et la . iar.ante-troisième. Les os de la main ssemblent beaucoup à ceux du Mar- 1 uin; mais les doigts sont plus égaux, :nsi que l’indique une figure donnée ur Sachs dans sa Monocérologie , . 3. Enfin le crâne a été figuré ou écrit avec plus ou moins d’exacti- ii de par plusieurs auteurs , au nom- i e desquels nous citerons Camper , i >nna terre et quelques-uns des;.au- ' urs que nous avons déjà nommés : avier l’a aussi représenté dans son nvrage sur les Ossemens Fossiles (T. i . première partie , pl. 22), et a montré l’il présente dans sa structure les raclères des Dauphins. «C’est à la •le du Béluga (Delphinus Leu cas), dit llustrc professeur ( loc . cil . , p. 52 5), > ie celle du Narval ressemble le plus NAR 44 1 par Funiformité de sa convexité , par la direction presque rectiligne des bords de son museau, par deux sil- lons profonds qui dessinent une demi- ellipse et une longue pointe sur les intermaxillaires au-dessous des na- rines , et par les pointes que forment ses ptérygoïdiens au bord postérieur de ses arrière-narines. La partie du museau , et surtout des intermaxil- laires , est plus élargie que dans les Dauphins. Les intermaxillaires re- montent jusque tout près des os du nez. Les trous dont les maxillaires sont percés dans leur partie élargie, et qui tiennent lieu de sous-orbitai- res, sont grands et nombreux. L’é- chancrure qui sépare cette partie élargie du museau , est petite , et le dessus de l’orbite peu saillant. Les os du nez sont fort petits , et la narine gauche est plus petite que l’autre. » Lacépède avait cru pouvoir distin- guer trois espèces de Narval, le Nar- val vulgaire , Narwalus vulgaris , le Narval microcéphale, N. microcepha- lus et le Narval d’Anderson, N. An- dersonianus ; et cette manière de voir a été adoptée par la plupart des zoo- logistes qui ont écrit depuis l’illustre auteur de l’Histoire Naturelle des Cé- tacés. L’existence de trois espèces de Monodon est cependant un fait qu’on ne peut plus admettre dans l’état présent de la science : car , comme l’a montré Cuvier, les différences qui existent entre les deux premières es- pèces tiennent seulement à ce que la peau de l’individu , type delà figure donnée par Klein, et reproduite par tous les naturalistes comme celle du Narval vulgaire, avait été très-mal préparée et beaucoup trop bour- rée , ce qui avait fait donner à l’Ani- mal des formes toutes différentes de celles du Microcéphale., c’est-à-dire du vérilableNarval. QuantaniVu/wa- lisses , et non pas striées ou canne- lées , Cuvier 11e le regarde aussi que comme une espèce nominale à la- quelle aurait donné lieu l’examen de dents renfermées dans l’alvéole : ou 44 a N Ail sait en effet que celles qui avortent, ont toujours leur surface unie. Enfin le Cétacé qu’Olho Fabricius a décrit dans sa Faune du Groenland, et dont on avait fait , sous le nom de Mono- don spurius , un véritable Narval , doit être écarté de ce genre , suivant l’o- pinion unanime de tous les auteurs modernes qui le regardent , les uns comme un Dauphin, les autres com- me le type d’un genre nouveau ( V. Anarnak). Quant aux défenses fos- siles de Narval dont parlent plusieurs auteurs , non-seulement elles parais- sent appartenir à l’espèce commune; mais il est même possible , comme l’a remarqué Cuvier , qu’elles aient sim- plement été altérées pour avoir été exposées dans des circonstances par- ticulières à Faction des élémens , et que ce soit ainsi à tort qu’on les ait regardées comme fossiles. Ainsi, suivant Cuvier, on ne con- naîtrait encore qu’une seule espèce de Narval , décrite et figurée par La- cépède sousTe nom de rnicrocep/ialus , et à laquelle on doit rapporter aussi le vulgariseiy Andersonianus. Ce nom de Narwalus rnicrocep/ialus , c’est-à- dire Narval à petite tête , ne peut d’ailleurs être adopté , si l’on n’ad- met qu’une seule espèce ; car il ne peut d’aucune manière convenir à un xAnimal , que par comparaison avec un autre dontla têteaurait plus de vo- lume ou de grandeur; et , comme nous venons de le dire , ce terme de comparaison manquerait ici : nous ne pouvons donc mieux faire que de nous en tenir à la nomenclature de Linné et des auteurs systématiques qui appelaient le Narval Monodon Monoceros , c’est-à-dire Narval Li- corne. Le Narval a en effet reçu le nom de Licorne de mer , parce que .sa dent, ou , comme on le disait , sa corne unique le mettait en rapport avec la Licorne ou le fameux Mono- ceros des anciens ; et on peut mê- me dire , sous un point de vue , qu’il y a quelque chose de réel dans ce rapprochement, si du moins la Li- corne n’est , comme nous le pensons , qu’une de ccs Antilopes unicornes par / NAR anomalie, donL parle Pallas ( V . Li- corne) dans ses Spicilegia zoologica : car dans ce cas, comme dans celui de Narval , il y aurait défaut de sy- métrie produit par un avortement , en sorte qu’on peut voir dans l’un et dans l’autre, quelque chose d’analo- gue , toutefois avec de grandes diffé- rences dans les causes comme dans les effets , puisqu’il s’agit ici d’or- ganes aussi dissemblables par leur structure et par leur position , que le sont les dents et les prolongemens frontaux des Ruminans. Le Narval se rapproche par ses formes générales des Dauphins à tête ronde , et particulièrement du Bé- luga auquel il ressemble aussi, com- me nous l’avons déjà vu, par la com- position de son crâne. Il n’a pointée véritable nageoire dorsale ; toutefois ori remarque sur le dos une arête ir- régulière, très-étendue en longueur, mais si peu saillante qu’elle n’a guère que deux pouces de haut. Les pec- torales sont courtes, étroites , et cou- pées obliquement, et les deux lobea de la caudale sont arrondis et re- courbés vers le corps. Les évents res- semblent à ceux des Dauphins , et il en est de même, suivant Cuvier, du larynx. Quant aux couleurs de l’A- nimal, elles présentent quelques va- riations : le dos est, dansle jeune âge, grisâtre avec de petites taches d’une nuance plus foncée , et , chez l’a- dulte , blanchâtre avec de petites ta- ches grises ou brunes dont l'inten- sité n’est pas la même chez tous les individus. Ces taches diminuent sur les flancs , et disparaissent à la par- tie inférieure du corps. Les bords des nageoires sont noirâtres. Nous avons déjà vu que le plus souvent , les deux défenses avortent chez la femelle, et qu’au contraire l’une d’elles , et quelquefois toutes deux, se déve- loppent chez le mâle : nous devons ajouter qu’il existe aussi des femelles chez lesquelles une des dents vient à prendre les dimensions qui sont or- dinairement propres à celles des ma- les. 1 . Tels sont les caractères du Narval , NAR f ivant l’illustre auteur de l’ouvrage 1 r les Ossemens Fossiles , que noua à 'ons cru devoir suivre dans cet ar- de , quoique sa description s’éloi- i ic , à beaucoup d’égards , de celles j mnées plus anciennement par pill- eurs auteurs , et par Lacépède lui- i ême : eu efFe t , ne pouvant faire ounaître le Narval d’après nos pro- :fes observations, puisque nous n’a- >ns jamais eu l’occasion de voir l m seul individu , et trouvant d’ail— • urs des différences très - notables litre les résultats publiés par deux ituralistes aussi éminens que le sont , ace'pède et Cuvier, nous avons dû : garder comme le plus exact celui oint le travail est le plus récent , et 1 suivre de préférence. Ces deux lologistes ne sont même nullement accord sur les véritables dimen- i ons du Narval adulte : ainsi , ce délacé n’aurait , suivant Cuvier, que I îinze ou seize pieds de long sur huit ii i neuf de circonférence , la tête for- i ant à peu près la septième pftie eî la longueur totale , et les défen- r s ayant environ dix pieds : or ces 1 mensions qui diffèrent peu de cel- tes que Lacépède assigne au Na/wa- tis microcephalus , ne se rapportent n aucune façon à celles qu’il attribue nNarwalus vulgaris. Eu effet cet il- n.stre naturaliste dit que la longueur ; j Narval vulgaire varie de quatorze à ungt mètres, et que son corps a plus e; quatre mètres d’épaisseur dans la nrtie ou il est le plus gros. Comment q.pliquer une aussi énorme cl i fl e — .nce , surtout lorsqu’elle porte sur ii i fait que tous ceux qui ont eu l’oc- i sion de voir des Narvals , ont pu i facilement, sans avoir la moindre s slruction , constater par cux-mê- i es? Nous n’essaierons pas de ré- » udre cette question , et nous re- 1 arquerons seulement que parmi tou- •s les défenses de Narval , qui exis- . ntdans les collections du Muséum , pus n’en avons vu aucune qui eut i us de dix pieds. Le Narval est principalement ré- indu entre leGroenlandel l’Islande; 1 aïs il existe aussi plus au sud, et NAR 445 l’individu dont Lacépède avait fait le type de son Microcéphale , avait même échoué sur les côtes d’Angle- terre (et non pas d’Amérique) , près de Boston. Il nage avec une grande vitesse , et il est très-redoutable par sa défense qu’il enfonce quelque- fois dans les carènes des vaisseaux, ou dans le corps des Baleines. Il se nourrit de Mollusques et de Poissons de petite taille ; et quelques auteurs affirment (mais probablement à tort) qu’il recherche aussi comme aliinens, les cadavres des babitans des mers : c’est même dans cette opinion qu’on trouve l’origine du nom de Narval, qui signifie en effet dans les langues du Nord Baleine ou Cétacé des cada- vres. Au contraire, suivant quelques auteurs , cette dénomination se rap- porterait à une croyance des Islan- dais qui regardent sa chair comme mortelle, croyance qui n’a d’ailleurs aucun fondement réel. On sait même au contraire que cette chair forme un mets très-recherché des Groenlan- dais , qui la font sécher en l’expo- sant à la fumée. Le Narval peut donc servir d’aliment , de même que la plupart des Cétacés ; il est aussi utile, comme ceux-ci, par l’huile qu’il fournit, et qui est, dit-on, préférable à celle de la Baleine. En- fin la longueur et la rectitude de sa défense formée d’un ivoire très-dur , très-compacte et peu sujet à jaunir, offre à 1 industrie humaine une ma- tière qui peut, dans un grand nom- bre de cas, remplacer avec avantage l’ivoire même de l’Eléphant : c’est ainsi qu’on peut voir dans les gale- ries de zoologie du Muséum , une fort belle canne, longue de plus de trois pieds , qui a été faite en Amé- rique avec une défense de Narval. (is. G. ST.-II.) * NAllVALINA. bot. piian. Le genre Need/iamia de Cassini ( Dic- tionn. des Scienc. Natur. T. xxxiv, p. 355 ) a reçu ce nouveau nom de son auteur lui-mêine (Opusc. phy- togr. T. ii , p. ^o4) qui s’est aperçu , mais un peu trop tard, qu’un autro genre avait été dédié à la mémoire 444 NAS du jésuite Ncedham par R. Brown. Il appartient à la famille des Synan- thérécs , section des Hélianthées Co- l'eopsidées , et à la Syngénésie su- perflue , L. Yoici ses principaux ca- ractères : involucre double ; l’exté- rieur court, formé d’environ trois fo- lioles égales , étalées , oblongues , étroites, aiguës au sommet; l’exté- rieur plus long , cylindracé , formé d’environ cinq folioles à peu près sur un seul rang , appliquées , oblon- gues , larges , obtuses , coriaces sur- tout au sommet, membraneuses sur les bords. Réceptacle plane , garni de paillettes semblables aux folioles de l’involucre. Calalhide composée au centre de plusieurs fleurons ré- guliers hermaphrodites , et à la cir- conférence d’une seule fleur en lan- guette et femelle. Ovaires grands , comprimés , oblôngs , obovales ou elliptiques , bordés de chaque côté d’une large membrane ciliée sur les bords , surmontés d’une aigrette ca- duque , composée de deux paillettes latérales, articulées sur l’ovaire, très- longues , plus ou moins divergentes, droites , colorées , ti iquètres subu- lées , hérissées sur les angles de poils nombreux rebroussés et hérissés. Ce genre estextrêmement voisin du Biclens ; car il n’en diffère que par des modifications dans la structure de l’aigrette. En comparant celte des- cription de l’aigrette du Narva/ina, avec celle du Bidens triparti ta , nous ne pouvons même trouver aucune différence sensible. Au surplus le Narvalina a été établi sur une Plan- te de Saint-Domingue ( N. Domin- gensis ) , qui est ligneuse , glabre , à feuilles opposées, obovales , den- tées en scie , coriaces , luisantes , et a fleurs jaunes disposées en corym- bes terminaux. (o..N.) NARWAL , NARWHAL. Narwa- lus. mam. V. Narval. * NASAMONITE ou NAZAMO- NITES. mln. On ne saurait recon- naître la Pierre mentionnée sous ce nom par Pline, qu’il dit être rouge de sang , marquée de veines noires, (b.) NAS * NASARNAK. mam. Syn. de De/phinus Tursio. V. Dauphin, (b.i NASCAPHTIION. rot. phan. v. Narcaphte. * NASE. N asus. pois. Espèce du genre Able. V. ce mot. (b.) NASEUS. pois. V. Nason. *NASJCAN. ois. Espèce du genre Picucule. V. ce mot. (dr..z.) NASfCORNE. zool. C’est-à-dire Nez à corne. Ce nom a été donné par Geoffroy à un Coléoptère de son genre Scarabée , qui était le Scarabeus Na- sicornis de Fabricius. C’est aussi se- lon Bosc une Tortue de mer. (b.) NASICORNES. Nasicornia. mau La famille établie sous ce nom par Illiger , ne renferme que le genre Rhinocéros. N. ce mot. (b.) NASIQUE. zool. Ce nom a été donné à une espèce de Singe ( V. Guenon ) , à un Calao , à un Eury- laime , à un Kakatoës, à une Cou- leuvre, ainsi qu’à un Poisson du gen- re Chicre. V. tous ces mots. (b.) NASITORT. rot. phan. V. Lé- PIDIER CULTIVÉ, CRESSON Ct TlILAsB PI. NASMYTHIA. bot. piian. Sous ce nom générique , Hudson avait dis- tingué l’Eriocaulon septangulare de Withering. Ce genre n’a pas été adopté. (g.. N.) NASON. Naseus. pois. Genre de la quatrième tribu de la famille des Scombéroïdes , dans l’ordre des Acan- thoptérygiens, formé par Cominerson aux dépens des Chœtodons, tels que les concevait Linné , et adopté depuis par tous les ichlhyologistes. LesNa- sons présentent tous les caractères des Acanthures ( V. ce mot ) , c’est-à-dire qu’ils n’ont qu’une dorsale , la peau dure et comme chagrinée , deux bou- cliers épineux sur chaque côté de la queue, et les deuts serrées sur un seul rang ; mais ces dents sont coni- ques et non tranchantes ni dentées; ce qui les distingue dst la protubé- rance plus ou moins saillante formée J <■ 11 ) rî NAS 91’ethmoïde, et qu’ils portent ■me une petite corne ou comme loupe en avant des yeux. Du e , leur forme rappelle celle des uetodons, le corps étant comprimé les côtés. On n’én connaît encore deux espèces qui deviennent z grandes, et fournissent, dans mers des Indes et de l’Arabie , elles sont assez communes, une il* médiocre, mais dont on ne laisse que de se nourrir, ie Licornet, Naseus fronticornis , , Pois. T. ni, p. 106, pl. 7, »i ; Chœtodon unicornis , L. , tel . , Syst. Nat., xiii.T. 1, p. 1268. [près Forskahl, on dit que ce Pois- , qui est herbivore , est néanmoins di pour se défendre. « Les pe- urs arabes rapportent qu’on en u des troupes entourer avec au- e un Aigle qui s'était précipité elles comme sur des Animaux les à vaincre, opposer le nombre 1 force , assaillir l'Oiseau carnas- ’ avec une sorte de concert, etr'le abattre avec assez de constance ir lui donner la mort. » Lacé- le , auquel nous empruntons ces oies, ne faisant aucune rétlexion les batailles des Nasons et des -gles , paraît adopter ce conte arabe îr un fait d’histoire naturelle, b. n. 6/3o , p. 17 , v. i/3 , a. 2/5o, -20. - viées sont remarquables par la irbure du tube des anthères qui , une dans lesCentauriées, sont pour- | e s d'appendices basilaires, dont les » b irieui s sont moins longs que les ex- eurs ; ce qui résulte de l’inégalité lèvres de la corolle, la symétrie al - « je de celle-ci entraînant l’irrégula- de toutes les autres parties du sys- i) ie floral. Les Mutisiées, au contrai- étant pour la plupart munies de olles à lèvres égales ou presque I nies, offrent rarement un tube an- ral arqué en dedans. Les an- res des Nassauviées offrent encore te particularité , d’avoir des loges irtes et conséquemment moins * mdamment fournies de pollen que autres Synantbérces , mais elles | 1 l munies d’appendices assez longs contiennent de la poussière fé- I udante dans leur portion située s des vraies loges , laquelle por- ' lion, physiologiquement parlant, doit être censée appartenir à celles-ci. Les Plantes de la tribu des Nas- sauviées habitent toutes le continent de l’Amérique méridionale , et quel- ques îles adjacentes. (g. .N.) NASSE. Nassa. moel. Klein avait donné le nom générique de Nasse a quelques Coquilles seulement, d’après leur forme , les côtes dont elle sont chargées, comparant cette forme à la nasse d’osier des pê- cheurs. Si , depuis cet auteur, on a vu , il y a peu d’années , un nouveau genre Nasse proposé pour un démem- brement des Buccins, on n’a pu, tout au plus, qu’emprunter le nom à Klein, car le genre Nasse, tel qu’il est carac- térisé, ne contient pas une seule Co- quille du genre Nasse de Klein; ce qui prouve que ce n’est pas cet auteur qui est le véritable créateur de cette coupe générique; elle ne se trouve pas dans Linné ; Lamarck en est le pre- mier créateur. Ce savant sentit com- bien ce nouveau genre avait de rap- ports avecles Buccins; il les plaça con- séquemment près d’eux, cependant il les sépara encore par 1 es Pourpres. Plus tard, dans la Philosophie zoologique, il les éloigna encore davantage , quoique dans la même famille, les Purpuracées; car entre les Buccins et lui , on trouve les trois genres Concholepas, Monoceros et Pourpre. Ce genre fut adopté d’abord par De Roissy dans le Buffon de Sonnini, et ensuite par Montfort , qui poussa ici beaucoup trop loin la manie des démembremens, puisqu’il a trouvé dans le genre Nasse de Lamarck ma- tière à trois genres qu il. nomme Phos, Alectrion et Cyceofe (P'. ces mots), qui n’ont été adoptés par personne. Dans l’Extrait du Cours , Lamarck augmenta encore la distance qui , dans ses précédens ouvrages , séparait les Buccins des Nasses, en ajoutant un quatrième genre , les Ricinules. Le genre Buccin , de Cu- vier, doit être considéré comme une famille par le grand nombre de sous- genres qu’il renferme , et dont les 448 NAS Nasses font partie. Une les associe pas avec les mêmes genres que ceux indi- qués par Lamarck ; il les met après les Harpes et les Tonnes, et avant les Pour- pres. Lamarck, dans son dernier ou- vrage, crut devoir réfoi mer sa premiè- re opinion; après avoir été lepremierà séparer le genre Nasse des Buccins , il lut aussi le premier «à les réunir de nouveau à ce genre en ne les ad- mettant que comme sous-division du genre. Férussac n’a point admis la nouvelle manière de voir du savant px’ofesseur; il conserve le genre Nas- se , s’appuyant sur la position des yeux , différente de celle des Buc- cius ( V. ce mot), comme il ledit d’une manière positive dans cet ar- ticle , et cependant , dans ses Ta- bleaux systématiques, il n’adinet les Nasses qu’à titre de sous-genre des Pourpres , les associant, à l’exemple de Cuvier, avec les Tonnes, les Harpes , et de plus , hors de toute es- pèce de rapport naturel , avecles Stru- thiolaires , les mettant bien à tort, ce nous semble, dans une autre fa- mille que les Buccins. Blainville, plus naturellement, replaça, comme La- marck, les Nasses parmi les Buc- cins, dont elles forment une sim- ple section avec les Aiectrious et les Cvclopes de Montfort. Latreille, dans ses Familles du Règne Animal, propose une nouvelle famille sous le nom de Buccinides ( V . ce mot au Suppl.), parmi les Pectinibranôhes ; il y rassemble les trois genres Nasse , Buccin etEburne. Férussac dit dans son article Buccin de ce Dictionnaire, T. il, p. 553 : « Que Cuvier ( Mém. sur le grand Buccin) paraît assimiler à l’Animal du Buccinum undatum ceux des Buccinum reticulalum, neri- leum , arcularia, qui sont des Nasses dont les Animaux ont les yeux pla- cés différemment que chez les Buc- cins. » Il faut que Férussac n’ait pas comparé ces parties dans ces espèces , ou qu’il les ait bien mal vues, car nous pouvons affirmer, ayant sous les yeux dans ce moment les Animaux des Buccinum undatum et re/iculatum , que, sous le rapport de la si- NAS tuation des yeux , il n’y a point la moindre différence; les tentacules ont absolument la même forme, le pied et l’opercule sont semblables s on ne peut conséquemment deviner que difficilement les motifs plausibles qui ont engagé Férussac à opérer la séparation des Nasses dans une famille différente de celle des Buccins. On doit donc considérer le genre Nasse comme artificiel, et applaudir à la dernière opinion de t’illustre La- marck qui l'a réuni aux Buccins. Les Nasses ne se distinguent des Buccins que par une callosité qui se voit à l’angle inférieur de l’ouverture , de manière que cet angle semble former un canal séparé, ayant son 'ouver- ture séparée aussi , tant le bourrelet est bien prononcé ; ceci existe dans un grand nombre d’espèces d’une manière bien évidente; mais par l’examen d’un grand nombre d’es- pèces , on arrive par un passage in- sensible aux véritables Buccins. On trouve un assez grand nombre de Buccins de la section des Nasses à l’état fossile de toutes les localités. Les environs de Paris , si riches en d’autres genres , n’en offrent qu’une seule espèce ; mais les environs ;d’ An- gers , ceux de Bordeaux et de Dax, les faluns de la Touraine, surtout le Plaisantin , en contiennent un assez grand nombre. Defrance en compte vingt et une espèces fossiles. Notre collection en contient plus de trente. Nasse Casquieeon , Nassa areu - laria , Lamk. , Anim. sans vert. Il vii, p. 276, n9 00; Buccinum areu - lare, L. , p. 248o , n" 42; Chemn., Conch. T. 11, pl. 4i , fig. 4og à 4 1 2 ; Encyclop., pl. 5g4,fig. 1, a,e, fig. a. Coquille assez commune qui vient de l’Océan des Grandes-Indes à Am- boine ; elle est ordinairement d’un blanc grisâtre , et d’autres fois d’un gris assez obscur. Nasse Tuer site, Nassa The/sites , Bucc. The/sites , Lamk., loc. cit., n° 52; Lister, Conchyl. , t. gvj, iig- 26 ; Martini , Conchyl. T. u, t. 4i , fig. 4 1 5 ; Encyclop. , pl. 5g4, fig-8> a, «. Espèce remarquable par l’éteu- NAS ■î de sa callosité, la bosse qu'elle te sur le dos, ses côtes longitu- ales qui cessent sur le dernier tour, endroit de la gibbosité. Plusieurs <èces voisines , plus calleuses en- ee, semblent établir le passage avec Buccin néritoïde , genre Cyclope Mon tlort ; mais ces rapports ne sont admissibles dans tous les points ; sst à présumer que lorsque l’on a étudié l’Animal du Cyclope, on retirera des Buccins comme quel- •;S auteurs , d’après Montlort, l’ont u proposé. > ce nom qui pèche contre les es établies par Linné , Medicus Plœnch ont proposé un genre ié sur le Lepidium rudera/e , L., qui n’a pas été admis par le pro- ur De Candolle. (g. .N.) >NASTÜRTIOLUM. bot. phan. eus et iMœnch ont donné ce nom genre de Crucifères qu’ils for- int su r 1 g Lepidium didymurn , L. , il est devenu le type du genre Ibiera de De Candolle. Ce dernier Il ir s’est servi du mot Naslurtio- ■ jour désigner la première section 0 genre. V. Sexebière. (g..n.) î#iASTÜRTIUM. bot. piian. Dès «I remiers âges de la botanique, ce • a été donné à la Plante de la fa- 1 des Crucifères que l’on connaît v lircment sous le nom de Cresson d ontaine. Cette dénomination, Il é son ancienneté , a été négli- Rf omme nom générique par Lin- n|i.ii, réunissant cette Plante au Sisymbrium , ne se servit du A i de Naslurtiurn que pour desi— flparliculièremcnt l'espèce. li est tome xi. NAS 44 g vrai que les anciens ont aussi nommé Naslurtiurn le Cresson Alénois(Z,e- pidiurn satiuum , L.), et que cette Plante a formé le type d’un genre distinct sous le même nom de Nas- turtiurn , autrefois proposé par Boer- rhaave , et reproduit par Medicus et Mcench. Mais si on recherche à la- quelle des deux Crucifères que nous venons de citer, les auteurs de l’an- tiquité appliquaient primitivement le nom de Naslurtiurn , on Verra que , dans Dioscoride, c’était au Cresson de fontaine, tandis que le Lepidium sativumse. nommait Cardarnon. Ainsi, en désignant sous ce dernier nom une des sections du genre Lepidium , le professeur De Candolle ( Syst . Ve*- get. nat. 2, p. 188) a réservé , d’a- près R. Brown , le nom de Nastur- tium au genre qui renferme le Cres- son de fontaine , et qui ne peut de- meurer confondu avec les vrais Si- symbrium. Voici les caractères essen- tiels du nouveau genre de Brown et de De Candolle : calice dont les sé- pales sont égaux et étalés; pétales de la corolle entiers, manquant quel- quefois; étamines tétradynames , li- bres, dépourvues de dents; silique cylindroïde ou raccourcie en forme de silicule, à valves concaves, sans nervures et non carénées; graines petites, non bordées , disposées irré- gulièrement sur deux rangs, à coty- lédons accombans. C?est par ce der- nier dftractère que le genre Nastur- tium diffère surtout du Sisymbrium qui a les cotylédons incombons. Il fait par conséquent partie d’une autre tribu, et De Candolle l’a placé dans celle des Arabidées. Son calice ou- vert le distingue du Cheiranthus ; ses siliques légèrement cylindriques , ja- mais linéaires, comprimées, ne per- mettent pas de le confondre avec l’Arabis et autres genres voisins. Les espèces de- Naslurtiurn sont au nombre de vingt-quatre, distribuées en trois sections dont nous exposerons plus bas les caractères. Ce sont des Plantes herbacées, le plus souvent aquatiques , glabres , rameuses , dont les tiges émettent facilement des ra- 29 45 o NAS dicules. Les feuilles sont de forme variable , ordinairement découpées en pinnules. Les fleurs blanches ou jaunes forment des grappes dépour- vues de bradées. Les siliques sont souventpendantes. Quoique les Cru- cifères soient généralement limitées à certaines régions particulières, les espèces de Nasturtium semblent faire exception à cette règle et sont disper- sées sur presque toute la surface du globe , car on a trouvé les mêmes espèces, ou du moins des espèces très-voisines, sur des plages excessi- vement éloignées. Cette distribution géographique particulière nous sem- ble résulter de ce que les Nasturtiurn sont des Plantes aquatiques qui, pla- cées dans un sol moins influencé par les vicissitudes atmosphériques et plus uniforme en température , nais- sent sous tout.es les latitudes. La première section , nommée Car- daminurn par De Candolle , et que Mœnch ' érigeait en genre sous le même nom , a des pétales blancs , du double plus grands que les sépales du calice; quatre petites glandes à la base des étamines ; des siliques légè- rement cylindriques et déclinées. Cette section ne se compose que d’une seule espèce , mais celle-ci est trop importante à connaître pour que nous ne nous arrêtions pas à sa des- cription. Le Nasturtium officinal , Nas- turtium officinale, Br. etD. O.; Si- symbrium Nasturtium , L. , Bulliard, Herb. , tab. 602; vulgairement Cres- son de fontaine , a des tiges rameuses, rampantes , étalées , redressées vers leurs extrémités, cylindriques et gla- bres. Les feuilles sont alternes , gla- bres , imparipinnées , à folioles ova- les, arrondies, la terminale plus grande, presque cordiforme; les feuilles supérieures sont simples et pétiolées. Les fleurs, de couleur blanche , sont disposées en épis lâ- ches à la partie supérieure des ra- meaux. De toutes les Crucifères, le Cresson de fontaine est la Plante la plus fréquemment employée , comme aliment ou assaisonnement , NAS et comme Plante médicinale. Ses feuilles ont une saveur légèrement amère, très-piquante , et par consé- quent sont douées de propriétés toni- ques, stimulantes etantiscorhutiques. On les mange crues en salade, ou ac- compagnant les viandes cuites et di- vers autres mets. Les pharmaciens en expriment le suc qu’ils font entrer dans plusieurs de leurs préparations, et particulièrement dans le sirop an- tiscorbutique. Le Cresson croît sur le bord des eaux , dans les fontaines , les étangs et les petits ruisseaux de pres- que tous les pays du monde. En Eu- rope, on le trouve depuis l’Angle- terre et la Norvège jusqu'en Sicile, et depuis le Portugal jusqu’au nord de la Russie. Il croît aussi dans l’Afri- que boréale, aux Canaries, au cap de Bonne-Espérance; dans l’Ainé- rique septentrionale et médidionale, aux Antilles; ftans l’Orient, le Ja- pon , l’Ile-de-France et à Masca- reigne. Il ne varie guère dans ces diverses régions , si ce n’est pour la grandeur qui est plus considérable dans les climats chauds. La seconde section du Nasturtium a reçu le nom de Brachyolobos que Desvaux lui a donné comme géné- rique. Allioni, Scopoli , Haller , Dil— leu et Mœnch ont également consi- déré cette section , comme un genre distinct , sous les noms de Brachyo- Lobos , Roripa et Radicula. C’est aussi le genre Caro/i-Gmelina de la Flore de Wetteravie. Dans ce groupe, les pétales sont jaunes, un peu plus grands que le calice; les glandes du réceptacle petites; les siliques légè- reraeat cylindriques ou obovées. On y compte environ douze espèces dont les plus remarquables sont : iQ Niis- turtium sylvestre , Br. et De Cand. ; Sisymbrium sylvestre , L. Celte petite Plaute rampante, à feuilles trèà-dë- coupées et à fleurs nombreuses, d'un beau jaune doré , croit sur les bords des rivières de presque toute l'Europe et du nord de l’Ancien- Continent, dans les endroits oii l’eau a séjourné pendant l’hiver. Elle est très-commune sur les rives de la IN AS ne , dans l'intérieur mêmede Paris. Nasturtium palustre , De Cand. ; ymbrium palustre, Willd, ; S. ter- tre , Smith. Cette espèce , qui offre sieurs vaiiétés assez différentes rc elles , se trouve répandue en ; foule de contrées du globe. Elle our stations les bords des fossés et marais à moitié desséchés. Les es de ses feuilles sont ovales ou kl ongs , inégalement dentés, l im- r n’élant pas plus grand que les lires. Les pétales n’excèdent pas en j.gueur le calice , et , sous ce rap- t , on distingue facilement cette èce du N. sylvestre et de l’espèce [vante. "S9 .Nasturtium amphibium , et D. C. ; Sisymbrium amphibium , tEspèce dont la racine est fibreuse , feuilles oblongues , lancéolées, |nnatifides ou dentées en scie; les aies plus grands que le calice , les :ules ellipsoïdes. La brièveté de dernières est un caractère assez .iché et fournit une exception à la ji-sion linnéenne des Crucitères en I .queuses et Siliculeuses , exception able d’induire en erreur J es com- >:içans qui veulent étudier les îtes de cette famille uniquement )jrès le système du grand nâtu- [ >te suédois. Aussi plusieurs au- ■s ont-ils placé cette espèce dans genres très-éloignés du Sisym- m , tels que Myagrum et Cameli- | i Le Nasturtium amphibium croît .-s les localités aquatiques de pres- toute l’Europe depuis le Portu- iusqu’à Pétersbourg, et depuis [ les jusqu’en Suède. On l’a aussi jorté de l’Amérique septenlrio- et du Japon. Une espèce nou- e, indigène de la Sibérie, et très- ine de la précédente , a été dé- ; par De Candolle sous le nom V. natans (Delessert, Icônes Se- e, 2, tab. i5). Les autres Plantes ;elte section croissent sous des ;ats très-différens , Car ou en ve en Sibérie ,tdans l’Afrique bo- .3, le Mexique, à Buenos-Ayres , agascar, etc. 1 i troisième section , nommée ideslinaria par De Candolle , se NAS 45 1 distingue par l’absence de ses pétales, ou , lorsqu’ils existent, par leur peti- tesse et leur couleur blanche; par ses siliques un peu cylindriques. Cette section est douteuse, et se compose d’espèces dont les unes , de l’aveu de l’auteur lui-même, seront probable- ment rapportées aux Sisymbrium , les autres aux Arabis. Quelques-unes croissent dans l’Inde-Orientale; telles sont les Nasturtium indicurn , D. C. , ou Sisymbrium indicurn , L. ; N. ben- galaise , N. microspermum et N. ape- talum , D. C. Deux autres espèces {N. clandestinum et arabiforrne , D. C. ) sont indigènes de l’Amérique du sud. (G.éN.) NASTUS. bot. phan. Dans son Généra Plantarum , Jussieu constitua sous ce nom un genre qui avait pour type une Graminée arborescente de l île de Mascareigne. La plupart des auteur s avaient confondu celte Plante avec le Bambusa de Schreber , et c’est sous le nom de Bambusa al- pina que Bory de Saint- Vincent l’a décrite et figurée (pl. xii) dans son Voyage aux quatre îles principales d’Afrique. Palisot-Beauvois repro- duisit le genre Naslus sous la nou- velle dénomination de Stemmatosper - muni qui n’a pas été adoptée. Cet au- teur réunissait mal à propos, au genre dont il est question, une espèce ap- portée , par Du Pelit-Thouars , de Madagascar, et qui fait partie du Bambusa de Schreber. Enfin on doit à Kunth d’avoir débrouillé la confu- sion qui régnait parmi les Plantes rapportées au Bambusa et au Nastus par les divers auteurs. Voici , selon ce botaniste , les caractères du genre Nastus : épillets oblongs , comprimés, undlores ; glumes nombreuses, dis- tiques et imbriquées; la supérieure contenant une fleur hermaphrodite; les autres vides ; une petite fleur sté- rile, pédicellée, placée à la base et dans le sillon dorsal de la gluine supérieure; paillettes nullcs; écailles hypogynes au nombre de. trois; six étamines; style profondément bipar- ti , à stigmates plumeux. Une seule espece , celle que nous avons désignée 29* 45 j NAT ilus liant, constitue ce genre. C’est e Calumet des hauts de l’île de Mas- carcigne, sur lequel Bory de Saint- Yincent a donné des détails très-cu- rieux dans la relation de son Voyage, ainsi qu’aux articles Bambou el Mon- tagnes de ce Dictionnaire. V. ces mots. (o..N.) * NASUA. jiAM. V. Coati. * NATANTIA. mam. (Xlliger.) V. Nageurs et Mammalogie. * NATATION, zool. L’action de nager chez les Animaux qui habitent la mer et les eaux douces. On a pu voir à l’article Nageoires comment elle s’exerce à l’aide de tels organes. Les Raies , qui représentent dans l’Océan les Rapaces de l’air planant dans l’atmosphère, ne nagent point à proprement parler , elles volent dans toute l’étendue du mot. Beau- coup d’Anguiformes , les Ophidiens, qui fréquentent les eaux, n’y nagent pas non plus , ils y rampent toujours. (B.; * NATATORES. ois. (Illiger.) V. Nageurs. * NATICA. moll. V. Natice. * NATICARIÜS. moll. V. Nati- CIER. * NATICE. Natica. moll. On peut dire que Lister est le véritable créa- teur du genre Natice, si l’on consi- dère qu’il a rassemblé toutes les Co- quilles de ce genre sans aucun mé- lange depuis la 55ç)e jusqu’à la 569e planche de son Synopsis Conchy lio- rum. On ne pourra donc lui contester le mérite d’un groupement naturel de ce genre. Les auteurs qui le suivirent 11’eurent même pas le faible mérite de l’imiter, et d’Argenvillc surtout confondit dans les Coquilles à bouche demi-ronde , et les Natices et les Nérites, etc. Adanson paraît être le premier qui ait employé ce mot de Natice , Natica , pour l’appliquer aux Coquilles qui nous occupent : il dit l’avoir pris des anciens qui l’avaient consacré pour des Coquilles très-voi- sines des Nérites. Linné n’a point adopté ce genre, et on peut l’eu bld— NAT mer , puisqu’il avait eu connaissance de l’ouvrage d’ Adanson avant la pu- blication de la douzième édition du Syslema Naturar, mais il eut soin de diviser les Nérites en deux sections, ce qui sépare assez les deux genres. Bruguière n’imita point Linné; il adopta le genre d’ Adanson et le plaça justement, dans sa méthode, à coté des Néiites. Lamarck, dans ses pre- miers travaux sur les Coquilles , 11e manqua pas d’admettre l’opinion de Bruguière , et ce genre fut définiti- vement consacré. Lamarck, dans le Système de 1801 , comme Bruguière, rapprocha les deux genres Nérite et Natice , et plus tard (Philosophie Zoo- logique, 180g), eu ajoutant à ces deux premiers genres les Néritines et les Nacelles, il institua la famille des Néritacées [N. ce mot) qui est fort naturelle. 11 la conserva dans l’Ex- trait du Cours ainsi que dans son dernier ouvrage, et sans apporter les moindres changemens dans ses rapports avec les genres circonvoi-B sins. Cuvier (Tableau Elémentaire j{ d’Histoire Naturelle , i796)imitacom-f[ plétement Linné à l’égard de l’arran- ■ gement des Nérites qu’il divisa en cellès qui sont ombiliquées ou Na- tices , et eu non ombiliquées , les Nérites. Plus tard (Règne Animal), il adopta les Natices à titre de sous-genre dés hérités. Tous les au- teurs , et Lister lui-même , avaient senti la nécessité de rapprocher les Natices des Nérites, à tel point que plusieurs d’entre eux cru- rent qu’il serait convenable de les JJ confondre en un seul , et nous pou- If vons citer Linné, et de nos jours J Cuvier. L’opinion des auteurs est il d’ailleurs si conforme , que l’on pou- 1| vait croire que les rapports de ccsjj genres étaient définitivement arrêtés* dans la science. Férussac cepen-H dant n’en jugea pas ainsi; il crut JJ pouvoir, malgré les autorités que JJ nous venons de citer, séparer, dansJJ ses Tableaux des Mollusques, les Né- IP rîtes et les Natices dans deux familles J| différentes , se fondai# sur une fausse appréciation d’un caractère de tort NAT NAT 453 u d’importance ; il place en effet les itices clans la famille des Turbi- es, parce qu’il ne leur attribue que ux tentacules; il en donne quatre, contraire, aux Néritcs, ce qui ngnge à les mettre dans la famille ivaute,les Toupies. Tout fait pré- mer que Férussac a été conduit à , t te erreur par les planches d’Adan- n ; mais il est assez croyable que figure d’Adanson est mauvaise , tant été faite sur un très-petit Ani- il , et l’observation d’autres es- ccs plus grandes ayant manqué à lanson , on ne peut s’en rapporter iiquement à cet ouvrage. Ce qui le ouve , c’est que nous avons obser- l’Animal de la Natice marron mparativement à une Nérite , et ivantla manière de Férussac , nous ons vu quatre tentacules dans l’un mine dans l’autre, ou plutôt dans -s deux genres. Les yeux sont sup- rtés par deux petits pédicules pla- 'S à la base des tentacules?" Il était :ile de prévoir que Férussac serait ml de son opinion , et des travaux pu- iés depuis les siens le confirment - mplétement. Nous citerons d’abord Traité de Malacologie de Blain- 11e , dans lequel ce savant auteur a nservé , dans son intégrité , la fa- ille des Néritacées de Lamarck à la- i elle il donne le nom d’Hémicy- ostoines. On la retrouve également i usles Familles Naturelles du Règne i aimai de Latreille, où le genre Na- :e reste dans les rapports indiqués r Lamarck. Tout porte à croire que genre est définitivement fixé dans s rapports , qu’aucun motif semble : devoir plus changer. Il peut être ractérisé de la manière suivante : nimal ovale, spiral ; pied profoudé- ent et transversalement bilobé en ant et portant en arrière sur un be appendiculaire un opercule eor- : ou calcaire; tête pourvue de longs ntacules sétacés , aplatis et auri- dés à la base ; yeux pédonculés ; niche année d’une dent labiale, ns langue spirale; coquille subglo- deuse, ombiliquée; ouverture en- ire', demi-ronde; bord gauche obli- que , non denté , calleux ; la callosité modifiant l’ombilic et quelquefois le découvrant; bord droit tranchant, toujours lisse à l’intérieur; un oper- cule subspiré. Il est bien à présumer Sue l’on fera deschangemens notables ans ce genre pour le groupement des espèces ; peut-être sera-t-il nécessaire de séparer celles qui ont un opercule corné de celles qui l’ont calcaire; mais pour opérer ees changemens , il faudra s’appuyer sur la connaissance exacte des Animaux des deux grou- pes, ce qui n’a point encore été fait; d’un autre côté , il faudrait connaî- tre les opercules de toutes lc6 espèces, ou au moins découvrir un caractère qui puisse faire juger à priori quelles sont les espèces qui ont l’opercule corné, et celles qui l’ont osseux. On trouvera, nous pensons, la princi- pale différence clans l’état du bord droit, mince et tranchant, lorsque l’opercule est corné; épais et obtus, lorsqu’il est calcaire ; celle règle peut recevoir une application générale , mais non universelle. Les Natices sont nombreuses, assez variées dans leurs couleurs, mais peu variables dans la forme qui est généralement globuleuse , plus ou moins déprimée ; le plan de l’ouverture n’est jamais dans le plan de l’axe de la coquille , ce qui, au premier coup-d’oeil, fait distinguer les Natices des Ampullai- res et autres genres voisins. „ Toutes les Natices sont marines; elles vivent dans les mers tempérées et les mers chaudes. L’Océan et la Méditerranée en offrent plusieurs es- pèces que l’on retrouve fossiles , pour la plupart, en Italie, aux environs de Bordeaux et de Vienne en Autri- che. Un assez grand nombre des es- pèces fossiles des environs de Paris avaient été rapportées au genre Aiu- pullairc par Lamarck , parce que leur ombilic est dépourvu de callosités ; quelques-unes paraissent en effet s’éloigner assez sensiblement des vé- ritables Natices, mais elles diffèrent bien plus des Ampullaires ; ce qui nous a déterminé à les reporter par- mi les Natices. On peut compter qua- 454 NAT tre-vingts espèces clans le genre Na- ticc , en comprenant dans ce nombre les espèces fossiles. Natice glauque, Natlca glauca , Hum b. ; Na tien patula , Sow. , Zool. Journ., pl. 5 , (ig. 4. Espèce nouvelle très-remarquable. Elle fut trouvée par Humboldt sur les côtes du Pérou. Ce savant voyageur lui donna le nom que nous avons adopté. Nous l’avons préféré à celui de Sowerby, parce qu’il existait déjà un Natica patula parmi les Fossiles des environs de Paris. Elle est aplatie, orbiculaire , largement ombiliquée en entonnoir ; une callosité simple, grande, d’un brun foncé , se contourne en spirale , en descendant dans l’ombilic ; l’ou- verture est grande, très-oblique; elle est au dehors d’une couleur fauve, cendrée ou brunâtre; en dedans, elle est d’un brun foncé. Nous possé- dons cette espèce. Elle nous a été donnée par notre ami Lesson qui l’a trouvée à Payla, au Pérou. Son dia- mètre à la base est de six centimè- tres. Natice Mamelle , Natica Mamil- la , Lamie. , Anim. sans vert. T. vi , p. 187, n. 4; Nerita Maniïlla , L., Gmel. , p. 0672 , n. 6 ; Lister , Con- chyl., tab. 671, fig. 22; Favane , Conchyl., pl. 11 , fig. pi 2; Chein- nitz, Conch. Cab. T. v, tab. 189, fig. 1928-1931; Encyclop. , pl. 455, fig. 5 , a , b. Nous opposons cette es- pèce à la précédente comme pouvant être l’extrémité d’une série dont l’au- tre serait le commencement. Entre ces deux points opposés , pourront se placer un assez grand nombre d’in- termédiaires , parmi les espèces dont l’opercule est corné , car les deux es- pèces que nous venons de citer ont l’opercule de cette nature. La Natice iMamelle est assez grosse , pesante , blanche, brillante, ovale, à spire allongée , pointue ; la lèvre droite est mince et tranchante ; un calus fort gros couvre entièrement l’ombilic ; quelquefois cependant , mais cela est tiès-rarc, il reste à moitié dé- couvert. Dans celte section des Na- ticcs à opercule corné doivent être NAT placées les espèces suivantes : Natica glaucina, Lamk. , loc. cit. , n. 1 ; Ae- rita glauciua , L. , Gmel. , p. 8671; n. 5; Chemn. , Conchyl. T. v , pl. 186, fig. 1 856 à 18.59; Natica albu- menLamk., ib., n. 2; Nerita albu- men , L. , Ginel. , lac. cit. , n. 5; Chemn. , tab. 1 89 , fig 1924,1925; Natica rna/nillaris, Lamk. , ib. n.5; Hélix mamillaris , L., Gmel., p. 3636, n. 83; Chemn. , tab. 189, fig. 1932, 1 9 3 3 ; Natica melanostoma , Lamk., ib. , n. 5; Hélix rnamillaris, Born. , Mus., tab. 1 5 , fig. 1 3- 1 4 ; Natica aurantia, Lamk., ib. , n. b; Chemn. , Conchyl. T. v, pl. 189 , fig. ig34 à 1966. Parmi les espèces lap- portées par Adanson au genre Na- tice , une seule , à ce qu’il paraît, est pourvue d’un opercule corné , c’est celle qu’il désigne par le nom de Fossar, et que Gmelin, on ne sait pourquoi, a placéedans le genre Hé- lice sous le nom à! Hélix ambigua, p. 5665, n. 157. Les espèces qui ont l’opercule os- seux sont assez nombreuses. Elles sont en général d'une forme moins variable, plus constamment globu- leuse, le bord droit plus épais; la callosité ombilicale a aussi quelque chose de particulier et d’assez cons- tant dans la forme. Dans ce groupe, on doit placer les espèces suivantes: Natice flammulée , Natica can- rena, Lamk., Anim. sans vert. vi, p. 199, n. io; Nerita canrena, L. , Gmel., p. 0669, n. 1; Lister, Conchyl., tab. 56o , fig. 4 ; Chemn., Conch. Cab. T. v, tab. 1 86 , fig. 1860, 1861 ; Encycl. , pl. 455, fig. 1 , a, b. Espèce grande, assez varia- ble, subglobuleuse, lisse, marquée de zones transverses, alternative- ment blanches et fauves; ces bandes sont travèrse'es par des lignes rous- ses, onduleuses et longitudinales. On trouve celte espèce aussi bien dans la Méditerranée que dans 1 0- céan Indien , et fossile en Italie. On doit aussi placer dans ce groupe *a Natica cruentata , LaiVik., loc. cit., n. 11 ; Chemn. , Conch. Cab. T. v, pl. 188, fig. 1900 , 1901 , qui vient, NAT raine la précédente, de la Médiler- iée; Na/ica millepunctata , Lamk., , n. 12; Encycl., pl. 453, fig. 6, b, qui se rencontre dans l’océan ddien , à Madagascar, dans la Mé- i errance , et fossile en Italie, en i ’inont, aux environs de Vienne en ttriche , aux environs de Dax et de i idéaux; Natica vitellus , Lamk., , n . 1 5 ; Nerita vitellus , L . , Gmel . , 3671 , n. 4; Chemn. , Conch. Gab. v , tab. 186 , fig. 1S66 , 18G7 ; Na- a rufa , Lamk., ib. , n. 18; JBorn , us. Cœs. Vind. , pl. 17 , fig. 5,4; iienin. , Conch. Gab. T. v, tab. ■7 , fig. 1874 , 1875 ; Natica fulrni- aa , Lamk., ib. , n. 21, qui est la cime que le Gocbet d'Adanson , voyage au Sénégal, pl. 17, fig. 4. (n..n.) INATICIER. Naticarius. moll. Animal des Natices. V. ce mot. (B.) ’* N AT R I DIU M. bot. rr an. De • ndolle ( Prodrom . Syst. Veget ., 2 , 1 1 6 1 ) a formé, sous ce nom , une cction dans le genre Ononis , qui mprend dix-sept espèces toutes in- ;gènes du bassin de la Méditerra- iee. Elles ont des feuilles simples ou i : foliées , et des fleurs axillaires, pé- 1 nculées, blanches ou rosées. C’est mlement cette couleur des fleurs ii distingue les Nalridium des Na- :x , autre section du genre Ononis. . . Ononide. (g..n.) NATRIX. bept. opii. Nom scien- iique de la Couleuvre à collier. V. JJULEUVBE. (b.) * NATRIX. bot. niAN. Mœnch ait formé sous ce nom un genre ai avait pour type YOnonix Natrix , Ce genre n’ayant pas été admis, 12 Candolle ( Prodrom . Syst. Veget. , ,, p. i5g) s’est servi du mot Natrix iur désigner la première section du rare Ononide, laquelle se compose vingt-une espèces , toutes indigè- ?2S du bassin de la Méditerranée. ?gs Natrix ont les feuilles à une ou us souvent trois folioles, les fleurs ortées sur de longs pédicellcs axil- irc3, et les corolles jaunes ; letcn- NAT 455 dard seulement est dans quelques espèces un peu rougeâtre ou rayé de rouge. La plupart de ces Plantes sont remarquables par les poils glandu- leux qui couvrent leur surface et qui excrètent une substance visqueuse et très-odorante. V. Ononide. Le Natrix de Pline est , selon An- guillara , la Fraxinelle ou Diclarnnus albus, L.; et selon Lobel, c’est une Bu- grane à fleur jaune , dont Linné a fait son genre Natrix. (g..n.) * NATROCHALCITE. min. Syn. de Dalolithe , ou Chaux boratée si- liceuse. (g. DEL.) NATROLTTHE. min. Nom don- né à une variété de Mésolype , en masses globuliformes et fibreuses , d’un jaune brunâtre, que l’on trouve à Hohenlwiel en Souabe , engagée dans un Phonolithe porphyrique. V. Mésotype. (g. del.) NATRON. min. Le Nitrum ou Natrum des anciens. Synonyme de Soude carbonatée. V. Soude. (g. DEL.) NATTE, moll. et conch. Des marchands ont donné ce nom à plu- sieurs Coquilles et appelé : Natte d’Italie, les Conus tessel- latus et litteratus. Natte de jonc , une Telline. Natte sans taches, une autre es- pèce du même genre , le Tellina Gari, L., etc. (b.) * NATTE, ois. Nom assez impropre donné à la femelle du Philédon à pen- deloques. (DB..Z.) * NATTERER. ois. Espèce du genre Engoulevent. V. ce mot. (b.) NATTIER. BOT. PIIAN. On a pro- posé ce nom pour désigner le genre Imbricaria dont une espèce donne dans les colonies françaises, à l’est du cap de Bonne-Espérance, ce qu’on y appelle le bois de Natte, si employé dans la charpente. (b.) NATURE. Il nous a paru indis- pensable, dans un Dictionnaire dTIis- toire Naturelle, de consacrer un ar- ticle à la définition de cette branche 456 N AU des connaissances humaines, telle que nous la concevons. Nous avons dû y traiter également de la Mati ère qui forme la base de tous les corps natu- rels; et l’introduction de ces êtres /dans l’ensemble du globe , nous a mis dans la nécessité de nous arrê- ter un instant au mot Création. Mais la Nature même, prise dans une ac- ception philosophique , n’est point du ressort d’un livre où l’on ne s’oc- cupe des corps naturels que sous le rapport de leurs formes matérielles et de leur organisation. Aussi n’en trouve-t-on le nom ici , qu’alin qu’il y soit constaté que nous ne croyons pas la Nature plus que le Créateur du ressort des sciences exactes. Le mot Naturaliste n’y doit pas davan- tage trouver place; il n’appartient ni à la Minéralogie , ni à la Botanique , ni même nécessairement à la Zoolo- gie. (R.) * NAUCIiEA. bot. PHAN.Ce nom a été inutilement proposé par Théod. Descourtilz (Ann. de la Société Lin- néenne de Paris, 1825) en remplace- ment de celui de Clitoria, universel- lement admis. C’est avoir, pour un membre de la Société Linnéenne de Paris, l’oreillebien chatouilleuse, que de proscrire un vieux mot, parce qu’il fait allusion à un organe dont le nom n’est obscène que pour les imagina- tions déréglées. (g. .N.) NAUCLÉE. Nauclea. bot. piian. Genre de la famille des Rubiacées et de la Pentandrie Monogynie , L. , ainsi caractérisé : fleurs rassemblées en un capitule globuleux, dense, et placées sur un réceptacle sphérique velu.; calice anguleux à cinq décou- pures peu profondes ; corolle tubu- leuse , grêle , à cinq segmens ; cinq étamines courtes à peine saillantes; style lçmg , surmonté d’un stigmate ca pilé ; capsule à deux coques poly- spermes fixées par leur sommet, com- me dans lcsOmbellifères, à un axe cen- tral filiforme, se séparant par la base et s’ouvrant par une suture intérieu- re; graines nombreuses, petites, bor- dées , insérées par un funiculc sétacé N AU aux bords de la suture. Ce genre est très-voisin du Cephalanthus dont il se distingue seulement par le nom- bre des parties de la fleur qui est quaternaire dans ce dernier genre, et par l’organisation du fruit. On lui a réuni V Ouruuparia d’Aublet ou Uncaria de Sehreber et A gy lophora de Necker. La Plante décrite et figu- rée par Rumph ( Herb . A/nb., liv. 5, t. 34), sous le nom de Funis uncatus , en fait aussi partie ; c’est le Nauclea Gambir de limiter , dont mous don- nerons plus bas une coujffe descrip- tion. Le genre Adina ae Salisbury (. Farad . Fond. T. n5) ne diffère du Nauclea , que par les loges de sa cap-, suie qui ne contiennent qu’un petit nombre de graines. On compte en- viron douze espèces de Nauclea ; mais plusieurs pourraient bien appartenir au genre Cephalanthus , sous lequel nom générique elles ont été décrites par quelques auteurs, et , il faut l’a- vouer, la comparaison des caractères de ces deux genres ne permet presque pas de les distinguer, ou plutôt, ces genres sont fondés sur des caractères qui ne sont pas constans dans chacun d’eux. Les Nauclées sont des Arbres ou des Arbustes indigènes des con- trées équinoxiales de l’ancien et du nouveau continent. Plusieurs espèces sont assez intéressantes pour que nous les décrivions ici. La Nauclée orientale, Nauclea orient alis , Willd. ; N. ci trifolia, Poi- ret; Katou-Tsjaka , Rhéede, Hort. Malab. , 3, t. 33. Grand Arbre qui croît dans les forêts de l’Inde-Orientale et de la Cochinchine. Son tronc est droit ; ses branches se divisent en rameaux opposés , étalés , presque nus , couverts d’une écorce grisâtre. Les feuilles sont très-rapprochées au sommet des rameaux , grandes, co- riaces, luisantes, o%rales , presque el- liptiques, très-entières, marquées sur leur surface inférieure de nervures alternes et saillantes. Les fleurs for- ment par leur réunion un capitule bien arrondi. Elles sont jaunes et ino- dores, selon Rhéede; il leur succède des fruits d’abord verts, puis rouges, N AU qui deviennent noirs à la maturité, tte espèce n'est pas le Naitclea : entalis de l’Encyclopédie , ou du >ins celle-ci en est une variété dis- locte. Roxburgh l’a décrite et figurée tants of Corornand ., 1 , p.4i, t. 54) nme espèce, sous le nom de 2V. rpurea. C’est aussi le Cephalantlius '.riensis de Lamarck et le Bancalus _■ qustifolia de Rurnph (He/b. Amb., I. 55.) LLa Nauclée Gambie , Nauclea azmbir, Hunier, Trans. Litm. Soc., !. 9,pag. 218, tab. 22, optim.; Fu~ • uncatus , Rumph., Herb. Amb. , l. 5, t. 54, est une Plante sarmen- ■:se qui s’élève à une grande hau- ir, et qui est couverte d’une écorce sn- rouge brun. Ses rameaux lisses Arrondis se divisent en ramuscules Dosés et très-ctalés. Les feuilles it opposées, ovales, pointues, gla- ?s , très-réfléchies, marquées en .sous de veines parallèles et per- ndiculaires à la veine médiane ; nmpagnées de deux stipules inter- iolaires , ovales et caduques. Les Jrs , très-nombreuses , sessiles et égées en têtesurun pelitréccptacle, ut portées sur un pédoncule axil- e solitaire , plus court que les illes. Sur le milieu de ce pédon- e est un involucre composé de Aire bractées ovales, aiguës, sou- :• s par la base. Cette Plante croît r.is les parties les plus chaudes de ide-Orientale. lumph {/oc. cil.) a figuré trois ra- îux de son Funis uncatus , en signa- t dans le texte leurs différences qui paru suffisantes à Poiret pour en sliluer dans le supplément del’En- lopédie trois espèces distinctes , 1e sous le nom de N. Gambir qui est e de Huntér, les deux autres sous nouveaux noms de N. Longijlora lanosa. C’est avec les feuilles et jeunes tiges de cet Arbrisseau se prépare la substance extrac - : nommée Galta ou mieux Gitta- mbir qui est connue en France s le nom de Gomme- Kino. Elle en masses irrégulières, sèches cl îanlcs, se divisant facilement en 1NAU 457 fragm’ens plus petits. Quelques mor- ceaux, qui paraissent avoir appar- tenu à la partie inférieure de la masse, offrent des impressions rec- tangulaires produites par les nattes sur lesquelles la masse a du être ex- Eosée pour en terminer la dessiccation. ia cassure du Kino est presque noire, brillante, et offre çà et là quelques petites cavités; sa poudre est d’une couleur de chocolat. Il est opaque et inodore, mais pulvérisé ou traité par l’eau bouillante , il offre une légère odeur bitumineuse. Il se pulvérise sous la dent . ne se ramollit pas par la chaleur, et se dissout entièrement dans l’eau bouillante. C’est par ces derniers caractères qu’il se distingue de l’Asphalte ou Bitume de Judée , avec laquelle substance il a beau- coup de ressemblance apparente. Il y a deux procédés pour l’obtenir. Le premier consiste à faire bouillir dans l’eau les feuilles de la Plante pendant une heure et demie , à ré- péter la décoction avec de nouvelle eau , et à faire épaissir les colatures jusqu’en consistance de rob. On cou- le celui-ci sur des plaques, et, lors- qu’il est devenu solide, on le coupe en petits morceaux que l’on fait sécher au soleil en ayant soin de les retour- ner fréquemment. La substance obte- nue par ce procédé aune couleur très- brune. Celle que l’on fabrique sur la côte du Malabar et à Sumatra, est moins foncée en couleur. Le second procédé se réduit à couper les feuil- 'les et les jeunes pousses de la Plante, à les faire infuser dans l’eau pendant; quelques heures. 11 se dépose alors une fécule que la chaleur du soleil suffit pour faire épaissir et que l’on moule en trochiqucs arrondis. Le Gambir ou Kino est amer et astrin- gent; il laisse ensuite dans la bou- che une impression douceâtre. Il con- tient beaucoup d’acide gallique et de tannin , aussi l’emploie-t-on eu Chine et à Batavia pour tanner les cuirs. Ses propriétés médicales ne, peuvent être révoquées en doute, et son emploi est très-avantageux con- tre les aphthes, la diarrhée et la dys- 458 INAU scnterie. Les Malais l’appliquent ex- térieurement mêlé avec de la Chaux pour guérir les brûlures et autres lésions du derme. Ils le mâchent fré- quemment avec des feuilles de Bétel , et sous ce rapport il remplace avan- tageusement le Cachou. La Nauclék de la. Gujane, Nau- clea guianensis , Poiret, Encyclop. Méth.; Ou rouparia guianensis , Au- blet, Plantes de la Guiane, p. 178, t. 68; Uncaria aculeata , Willd., est un Arbrisseau de la Guiane, qui, de ses racines, émet plusieurs tiges , lesquelles, à la hauteur environ d’un mètre, portent des branches oppo- sées qui s’accrochent aux branches des Arbres voisins, et parviennent à la cime des plus élevés qu’elles cou- vrent de la multitude de leurs ra- meaux. Ces rameaux sont quadran- gulaires , couverts d’une écorce rou- geâtre , et naissent toujours opposés dans les aisselles des feuilles. Celles- ci sont glabres , opposées , ovales , terminées en pointe, accompagnées à leur base de stipules larges et trian- gulaires. Un peu au-dessus des ais- selles des feuilles sortent deux épines d’abord droites , puis recourbées en crochets larges et aplatis. C’est la présence de ees crochets qui n’exis- tent pas sur toutes les branches et dont quelquefois il n’y a qu’un seul aux aisselles des feuilles , qui a dé- terminé Schreber à donner au genre d’Aublet le nouveau nom à’ Uncaria, d’aulant pus inutile qu’il suffisait de jeter un coup-d’oeil sur la figure don- née par Aublet pour se convaincre que la Plante appartenait aux Nau- clea. Les détails botaniques qu’ex- prime cette figure peuvent, il est vrai, induire en erreur sur l’inférité de l’ovaire ; mais Aublet dans le tex- te dit positivement que l’ovaire fait corps avec le calice. C’est donc in- justement que des compilateurs ont attaqué la description donnée par ce botaniste , en disant qu’elle semblait être le produit d’un songe. (u..N.) NAUCORE. Naucoris. ins. Genre de l'ordre des Hémiptères, section R N AU des Hétéroptères , famille des Hy- drocorises , tribu des Népides, établi par Geoffroy et adopté par tous les entomologistes avec ces caractères : lieds antérieurs terminés en crochet; abre grand, triangulaire, recouvrant a base du bec. Le corps des Nauco- res est ovale , déprimé ; leur tête est assez large , arrondie à sa partie ante- rieure , munie en dessous d’une trom- e courte , de forme conique , triarticu- ée , formée de cinq pièces dont une a la base supérieure , large , courte, ar- rondie, contient trois soies d’inégale longueur , reçues dans la gaine qui se trouve au-dessous. Les antennes des Naucores sont plus courtes que la tête , cachées sous les yeux et com- posées de quatre articles dont le pre- mier est très-court; le second un peu plus gros et une fois plus long; le troisième aussi long que le second, mais plus mince, et le dernier le plus mince de tous. Les yeux sont allon- gés, presque triangulaires, dépri- més, et placés à la partie latérale de la tète, s’appuyant sur le corselet qui est court , tranchant sur les côtés , échancré en avant pour recevoir la tête et coupé droit en arrière. L’é- cusson est assez grand et triangulaire; les élytres sout flexibles , assez min- ces , un peu croisées , aussi grandes que l’abdomen ; elles cachent deux ailes membraneuses , croisées com- me les élytres. L’abdomen est denté en scie dans son pourtour , chaque anneau se terminant en pointe sur les côtés ; les pâtes de devant sont très-courtes, et formées seulement de deux pièces dont l’une est fort grosse, et dont l’autre ressemble à un ongle fort , long et un peu crochu ; ces pâ- tes ressemblent au premier coup- d’œil aux serres des Araignées ; ces Hémiptères s’en servent comme de pinces pour saisir et retenir les In- sectes dont ils se nourrissent en les suçant. Les autres pâtes sont comme dansles Nèpes , mais elles sont propres à la natation et garnies «le longs cils comme ccllds des Dytiques* leurs tarses sout composés de deux ar- ticles. Les Naucores se distinguent des N AU ,• élostomcs , des Nèpes et des Rana- es, par leur labre qui est très-petit, trroit, allongé ef reçu dans la gaine i suçoir ; les Nèpes , avec lesquels inné avait confondu le genre qui >us occupe, en diffèrent encore par 1 urs tarses qui n’out qu’un article, i-c genre Galgule en est séparé par ■'S tarses antérieurs terminés par ^°ux crochets , tandis qu’il n’y a -dune pointe aux pâtes antérieu- rs des Naucores. Ces Insectes sont iès-agiles et nagent avec beaucoup oî facilité et de vitesse en se servant ?; leurs pâtes postérieures comme avirons; ils sortent quelquefois de ■:au pour aller dans d’autres mares , alors ils font usage de leurs ailes volent vers les lieux qui leur pâ- lissent le plus convenables. Ce sont :s Insectes très-voraces qui detrui- i nt beaucoup d’autres espèces ; leurs rves et leurs nymphes vivent dans '> mêmes lieux et n en diffèrent que i rce qu’elles sont encore privées ttiles. Les nymphes ont des four- iîux d’où les ailes ne sortent qu’a- iès la dernière mue. L’espèce qui Mit servir de type à ce genre est : Le Naucore cimtcoïde , Nauco- i cimicoides , Geoff., Fabr. ; Nepa - nicoides , Lin.; Ncpa , etc., Dc- e-r, Scliœff. , Icon. Ins. , tab. 33, i . 3, 4: Schellemb. , Cim. Helv., ■). i2 ; Sulz , Stoll. Long de six nés, d’un gris cendré; bords de ibdomeu dentelés ; tête et corselet îÜlangés de jaune et d’obscur. Com- mue dans toute l’Europe et a Paris, ins les eaux douces. V. pour les au- ■s espèces , Olivier, Encycl. JYlélh. (o.l ** NAUCORIA. rot. CRYPT. V . UARIC. NAUCORIS. ins. V. Naucore. A U C R À T E. Nauc rates, pois. jpèce du genre Rémore. F. ce it. Piafincsque , dans son Indice lyologia Siciliana , a fait sous ce im un genre contenant une seule 1 èce qui est son Naucrates Fnnfa- ■ Ce Naucrate n’est que le Pilote strée du sous -genre Centronole N AU 45g appelé Fanfre , Fanfaro et Infanfaro dans les mers de Sicile, ainsi que La Vieille, le Coryphcene Pompile , l’Q- ligopode noir et autres Poissons. F. Pilote au mot Gastérostée. (b.; NAULL mam. L’un des noms de pays du Renard Isatis, (is. g. st.-ii.) * NAUMBURGIA. rot. piian. Genre proposé par Mœnch pour le hysimackia tkyrsiflora , qui n’a pas été adopté. V. Lysimaque. (g. .N.) NAUPLIE. Nauplius. crust. Gen- re établi par Müller et Degéer et que Jurine a reconnu être formé de jeunes individus de Cyclopes. V. ce mot. Le nom de Nauplius était l’un de ceux de Y Argonauta Argo, chez les anciens. (g.) * NAUPLIUS. bot. phan. Cassini (Bulletin de la Société Philomatique, novembre 1818) a forme, sous ce nom, un genre de la famille des Sy- nanthérées et de la tribu des Inulées. Voici les principaux caractères qu’il lui a imposés : involucre irrégulier, plus long que les fleurs , formé de folioles inégales, disposées sur un, deux ou trois rangs ; les extérieures très-longues , foliacées , bractéitor- mes , étalées ; les intérieures plus courtes , oblongues , obtuses , coria- ces et appliquées par leur base , fo- liacées, étalées parleur partie supé- rieure. Réceptacle plane ou légère- ment conique , garni de paillettes plus courtes que les fleurs , embras- santes et oblongues. Calathide dont le centre est composé de fleurs nom- breuses, régulières ethermaphrodites, et la circonférence de demi-fleurons femelles à corolles tridentées au som- met. Ovaires obovoïdes , lpspides , portant une aigrette formée de pail- lettes inégales , et irrégulièrement dentées. Ce genre a été constitué aux dépens du Buphtabnum de Linné dont il n’est probablement qu’une simple section naturelle. Mœnch l’a- vait indiqué sous le nom d ’Asteris- cus , que Tournefort et Vaillant ap- pliquaient autrefois aux Buphtalmum à involucre étoilé et à fruits aplatis. 46o NAU Les espèces qui le constituent étaient nommées par Linné, Bupk- talmian aqi/aticum , marilimum et se- riceu/n. Les deux premières croissent dans la région méditerranéenne , et particulièrement dans les anciennes provinces du Languedoc et de la Pro- vence. La troisième espèce est native de l'ile de Ténériffe. (g. .N.) * NAUTELLIPSITES. moli.. Ce genre, que Parkinson a proposé d’é- tablir pour y renfermer quelques es- pèces prises dans le genre Eliipsolile de Sowerby, ne paraît pas devoir le remplacer, s’il est vrai , comme l’ex- fu'iment les caractères génériques, que e siphon soit subcentral ; dans ce cas, les cloisons seraient simples et ce gen- re devrait rentrer dans les Nautiles, tandis queles Ellipsolites, telles que Brougniart les décrit dans son ouvra- ge sur les envii'ons de Paris, doivent rester près des Ammonites. (d..h.) * NAUTILACÉES. Nautilacea. MOU/. Le genre Nautilus de Linné, auquel étaient rapportés tous les Po- lytlialames conhus alors , représente l’ordre des Mollusques que l’on dé- signe ordinairement par le nom de Céphalopodes polythalames. Depuis Linné, des cliangemens notables ont été apportés au genre Nautile, qui , comme la plupart des coupes linnéen- nes, a été dépecé en un grand nom- bre de genres. Bruguière en sépara lesCamérines, les Orthocérates, aussi bien que les Ammonites. Lamarck adopta ces genres de Bruguière , et il y en ajouta plusieurs autres , de sorte que sa section des Multilocu- lai res, en 1801 , contenait déjà onze genres, dont les nouveaux sont: Or- bulite , Planulite , Spirule, Turrilile , Baculite , Hippurite et Bélemnite. Il a changé le nom de Camérine pour celui de Nunnnulite , et celui d'Or- thocératc pour celui d’Orthocère. Quelques années plus tard Lamarck perfectionna beaucoup cette première ébauche; il augmenta considérable- ment le nombre des genres de Mul- tiloculaires, et institua la famille des Nautilacées dans sa Philosophie Zoo- NAU logique ; il la composa des six gen- res Baculite , Turrilitc , Àminonocéi I ratite, Ammonite, Orbulite, Nau- { tile. Cette famille, beaucoup plus I naturelle que le premier arrangement, I oflre cependant encore le défaut no- table de réunir des Coquilles à cloi- sons simples et à cloisons découpées, des genres non spirés et d’autres j complètement involvés. Ces défauts, sentis pour la plupart par le savant professeur, furent corrigés par lui dans l’Extrait du Cours , ou on trou- ve la famille des Ainmonées séparée : decelle des Nautilacées. Celle-ci, ré- ■: duite à cinq genres , offre encore le grave inconvénient de réunir des Coquilles perforées, d’autres sipho- nifères, d’autres enfin à cloisons, sans aucune ouverture, ce qui est loin , comme on le voit , de faire une famille naturelle. Quoique le genre Nautile de Cuvier puisse être con- sidéré comme une vaste famille , à cause du grand nombre de sous^ genres qu’il renferme, nous n’exami- nerons pas ici sa composition , et nous renvoyons à Nautile. Dans son der- nier ouvrage, Lamarck apporta peu de cliangemens dans sa famille des Nautilacées; il y ajouta seulement le genre Polystomelle. Férussac (Ta- bleaux systématiques des Mollusques) a donné à la famille qui nous occupe le nom de Nautiles, et y a proposé un grand nombre de cliangemens ; il n’y admet que deux genres, Lenticu- line et Nautile, qui sont divisés ensuite en un grand nombre de sous-genres i dont la plupart n’ont que peu d’a- nalogie avec les vrais Nautiles. Blain- ville a adopté la famille de Lamarck en y ajoutant le genre Orbulite, qui sc distingue à peine des Ammonites, et en la réduisant en tout à quatre genres, Orbulite, Nautile, Polys- tomelle et Lenticuline; chacun de ces genres est sous -divisé de ma- nière à admettre un grand nom- bre de genres de Montfort pour la plupart peu naturellement rappro- chés des Nautiles , comme dans les auteurs que nous venons de men- tionner. Latrcillc (Familles Naturelles NAÜ ; i Règne Animal ) a change le nom ■ Nauliïacécs pour celui de Nauli- es, Nautilites , et il ne s’est pas une à ce seul changement ; il divise t te famille en deux grandes sec- »ns : la première, qui devrait plu- t appartenir aux Ammonites, ren- rrme Jes genres Aganideet Pèiag.use, >!»nt les cloisons sont découpées ainsversalement ; la seconde ne con- pnt que les Coquilles à cloisons iiiples; elle est sous-divisée elle— îhne en deux groupes : le premier *ur les Coquilles sans ombilic, et second pour celles qui en ont un. Site division , fondée sur un aussi sauvais caractère, ne pouvait man- uel’ de donner lien à des rappro- i ernens ou à des éloignemens peu :nformes à la nature ; ce qui le ouve c’est que le genre Nautile con- nt des espèces ombiliquées et d’au- ess qui ne le sont pas. Latreille, com- ea ses devanciers, a aussi commis la lute de conlondre dans une mêmefa- 11e les Cloisonnées microscopiques ri ont des caractères entièrement lllérens des autres Multiloculaires, ai peut dire en général qu’avant uvrage de Ue Haan ( Monographies rnmoniteorum et Goniatiteorum spe~ nen ) et celuide D’Orbigny , qui ne irut qu’après, il régnait une grande i.a fusion dans la famille des Nau- ees et les Cloisonnées en général. :• Haan rassemble sous le nom de mtilea toutes les vraies Coquilles Uoisons sim pies, les Microscopiques 1 œptées. Cette famille des Nautiles niïcrme huit genres partagés en atre groupes , dont le premier f atient les Nautiles proprement dits, ître le genre Nautile, on en trouve more deux autres qui sont nou- iuv, et qu’on peutregardercomme nu utiles : le premier. Discites , pour Nautiles fossiles des Cliistes qui t très-peu d’épaisseur; le second, ’ip/ialia , pour les Nautiles ombi- iués- Le second groupe renferme le wre Scaphilcs lui seul, mais, comme le sait, il doit appartenir à la fa- ille'des Ammonées. Le troisième mipe contient deux genres, les N AU 46 1 Spirilles et les Limites ; enfin le qua- trième, les liippurites , les Orthocé- ratites et les Conilites. Dans cette dernière division il n’y a que le genre Hippurite qui soit hors des rapports. Fr. ce mot. D’Orbigny, dans son travail sur les Céphalopodes , a adopté la famille des Nautilacées , dans laquelle il n’a admis que trois genres dont le ca- ractère commun est de présenter une dernière loge assez grande pour con- tenir l’Animal , car le siphon peut être central ou marginal, la coquille complètement ou incomplètement en- roulée, ou tout-à-fait droite. Sous cette caractéristique un peu vague , il faut le dire, on peut sans aucun doute placer les genres Nautile, Li- mite et Ortliocératite; mais une der- nière loge, plus ou moins prolongée, doit-elle être un motif suffisant pour séparer les Limites des Spirilles par exemple? Nous devons dire aussi que jusqu’à présent nous n’avons vu au- cune Limite entière, ce qui a pu contribuer à favoriser dans les au- teurs un rapprochement peu conve- nable. An reste, de tous les arrange- mens , c’est celui de D’Orbigny qui nous semble le plus naturel , et celui que nous adopterions de préférence. (O..H.) NAUTILE. Nautilus. moi/p. Genre de Coquilles très-anciennement con- nu , puisqu’Arislote en parla sans que cependant on doive rapporter ce qu’il dit des Animaux qu’il nomme Nautiles à nos Nautiles d’aujour- d’hui , mais bien aux Argonautes dont il a connu les moeurs et les ma- nœuvres singulières. Par une muta- tion difficile à expliquer, mais non sans exemple, le nom de Nautile , qui avait été consacré depuis des siècles par le père de l’Histoire Naturelle aux Coquilles que nous nommons Argo- nautes , a été donué à des corps qu’il n’a fait qu’indiquer , qu’il a peu con- nus, à ce qu ’il paraît, et qu’il a dé- signés seulement, comme une seconde- espèce de Nautile. Les auteurs an- ciens , après Aristote , n’ajoutèrenf. rien à ce qu’il en avait dit , mais ils 46 s N AU retranchèrent ce qui avait rapport à la seconde espèce , de sorte que ce fut à la renaissance des lettres , dans des temps beaucoup plus modernes, que l’on chercha à savoir ce que pouvait être cette seconde espèce d’Aristote. Belon fit connaître le Nautile chambré , et il dit que c’est probablement la seconde espèce d’A- ristote; et Rondelet, ordinairement si judicieux, reproche bien évidem- ment à tort à Belon de rapprocher des Nautiles (première espèce d’A- ristote) le Nautile chambré qu’il désigne seulement par le nom de Coquille de Limaçon de couleur de perle. Ce rapprochement de Be- lon fut au contraire adopté par Ges- ner , par Aldrovande , et fortement appuyé par Bonani {Récréât. Ment, et Ocul. , p. 88). Jusque-là on n’a- vait pu vérifier l’opinion d’Aristote qui avait dit que l’Animal de la se- conde espèce de Nautile était un Poulpe. Celte opinion fut enfin ren- due à peu près certaine par les obser- vations de Rumph , qui , pendant un long séjour à Amboine , put observer les Animaux des deux espèces de Nautiles d’Aristote. Quoique fort communs dans les mers de l’Inde, ces Animaux ne furent depuis ob- servés par personne, et aujourd’hui nous ne connaissons encore le Nau- tile que par la description de Rumph et sa figure imparfaite. Cet auteur, comme ses devanciers , donna tou- jours le nom de Nautile , et à l’Ar- gonaute, et au Nautile , ne les dis- tinguant qu’à la manière d’Aristote. Gualtieri paraît être le premier qui ait établi deux genres dans les Nau- tiles, et avec juste raison; mais il donna le nom de Nautile à celui qu’Arislote avait lê moins connu , ré- servant celui de Cyrnbium pour l’es- pèce que ce savant observateur s’était plu à décrire d’une manière particu- lière , à laquelle il avait plus spéciale- ment consacré le nom de Nautile. Cet exemple ne fut pas suivi par tous les naturalistes qui écrivirent sur ce sujet; mais ils n’eurent pas le bon esprit de rectifier Gualtieri en adop- NAU tant ce qu’il avait proposé de bon ' c’est-à-dire la séparation des Nau- tiles en deux genres. D’Argenville, Davila et d’autres se contentèrent toujours de faire deux groupes dans les Nautiles ; ceux à cloisons, ceux sans cloisons. Le législateur suédois J Linné, sentit la nécessité de séparer comme Gualtieri les Nautiles en deux genres , et par cette singularité inex- plicable, il conserva au Nautile cloi- sonné le nom générique de Nautile, et donna le nom d5 Argonaute aux Nautiles non cloisonnés, suivant ea cela le mauvais exemple du conchv- liologue italien. Tous les auteurs, de- puis Linné, ont adopté sa division. Linné avait confondu dans une même classe les Coquilles à spire régu- lière , les Argonautes, les Nautiles, et tous les autres genres de Coquilles spirales. Bruguière perfectionna à cet égard la méthode du professeur d’Up- sal ; il sépara en un groupe particu- lier les Coquilles multiloculaires, et ainsi se trouvèrent séparés deux gen- res que l’on avait si long-temps con- fondus , ou rapprochés à tort. Ce fut avec les Cainénens , les Ammonites , etc. , qu’il les associa. Lamarck , dans son premier ouvrage, adopta un changement aussi favorable , et il dégagea ce genre de tous les corps multiloculaires que Linné y avait placés , pour en faire de nouvel- les coupes génériques. Après cela, dans sa Philosophie Zoologique , où il établit les Nautilacées {V. ce mot), il les rapprocha à tort des Ammo- nites , quoique cet arrangement fût plus naturel que le premier. Denis de Montfort, dans le Bufibn de Sonnini , traduisit ce que Rumph donna de plus satisfaisant sur l'Ani- mal du Nautile , et il le figura un peu d’imagination , comme plusieurs personnes le pensent actuellement. Il trouva dans les Nautiles de quoi faire plusieurs genres à sa manière qu’il confirma par son ouvrage in- titulé Conchyliologie Systématique. Il fit d’abord un çeiu e'A/nmonie avec le Nautile ombiliqué , considérant celle Coquille comme le type récent N AU Ammonites ; ensuite uu genre ulit/ies pour un Nautile caréné; troisième Bisiphile qui ne doit être adopté; un quatrième Océa- qui n’est probablement qu’une iété du Nautile flambé. Au- a auteur n’a adopté ces divisions t peu nécessaires des Nautiles. La- rrck ue les cita même pas, et dans .et ra i t du Cours, aussi bien que ss son dernier ouvrage, il conserva 'simplicité convenable au genre utile. 1 7el que Cuvier l’a considéré, le i le Nautile est plutôt une famille, il comprend, à titre de sous-gen- ,, les Spirules , les Nautiles propre- iut dits , les Poinpiles , les Àinmo- , les Lenticulines , les Rotalies , IDiscorbes , les Planulites, les El- olites , les Amaltés, les Lituus, les -tôles, les Spirolines , les N^do- i es et les Oi thocératites : d’où il i il te certainement un mélange peu juarel de corps dissemblables dans .genre qui ne peut en supporter un. Férussac, dans ses Tableaux Animaux Mollusques , a compris i s les sous-divisious de son genre utile un moins giand nombre de ps étrangers; il y admet cinq upes : le premier pour les 13isi— t:es deMontfort; le second pour (Canthropes qui ne sont pas de vé- ! blés Nautiles ; le troisième pour IPharamcs qui en sont bien moins core; le quatrième pour les An- i tes auxquelles il réunit bien à les Anthénores et les Sporulies 'Vlontfort ; le cinquième enfin ras- ble les Bellérophes , les Nautiles, •Océanies et les Arnmonies. On aujourd’hui que les Bellérophes ont pas cloisonnés. U paraît que r.’eille (Familles Naturelles du Hè- Animal) a considéré legenreNau- à la manière de Lamarck, c’est- i re dans toute sa simplicité. Blain- ti n’a admis que trois petits grou- :: le premier pour les Angulites , second pour les Océanies , et le '»ième pour les Bisiphites qu’il i»ume cependant ne devoir pas lier. D’Orbigny, en traitant les Cé- NAU 463 phalopodes dans son intéressant tra- vail inséré dans les Annales des Sciences Naturelles , divise le genre Nautile en deux sous-genres : le pre- mier , les Nautiles vrais , est sous-di- visé en deux sections : la première, pour les Nautiles sans ombilic , et la seconde pour ceux qui sont ombili- qués ; le. second sous-genre , les Aga- nides, Montfort , réunit les Nautiles dont les cloisons sont rendues si- nueuses par des prolongsmens laté- raux intérieurs. Tel est, d’une ma- nière très-abrégée , comme le com- porte un ouvrage comme celui-ci , l’aperçu de ce qu’on connaît sur les Nautiles quant à leur classification. Pour terminer ce qui a trait à ce genre très-intéressant, nous allons donner d’après Rumph , traduit par Montfort , dans le Bulfon de Sonnini , quelques détails sur l’Animal. «L’A- nimal qui habite le Nautile , dit Rumph, peut être considéré comme une espèce de Poulpe , mais d’un as- pect particulier, conformé d’après le creux de sa coquille qu’il ne remplit pas entièrement lorsqu’il s’y tient renfermé. La partie postérieure de son corps se moule contre le bas de la poupe , tandis que ses parties supérieures (qui sont celles inférieu- res quand l’Animal se traîne sur le fond) sont plus aplaties , quoiqu’en- core arrondies , plissées et uu peu cartilagineuses , teintées de brun , ou lavées en roux , tachelées de mar- ques noirâtres qui se fondent et cou- lent les unes dans les autres , comme dans les Poulpes; la partie posté- rieure du corps , celle qui presse le dessous de la poupe , et qui , dans sa marche, devient par conséquent la partie supérieure, est aussi un peu cartilagineuse, mais pas autant que celles antérieures qui sont couvertes d’une quantité de cupules ou ventou- ses. Au milieu de ces parties, et au milieu de la tête , on voit un amas très-considérable de petits pieds qui terminent des lambeaux charnus su- perposés les uns aux autres, et qui, de chaque côté, recouvrent la bou- che. Chacun de ces lambeaux est fa- 4C4 N AU tonné comme la main d’un enfant; les plus grands d’entre eux , ceux qui sont extérieurs, sont terminés par vingt de ces doigts ou petits pieds, tous de la longueur d’un demi-tra- vers de doigt, de l’épaisseur d’une paille , ronds, lisses et dépourvus de ces ventouses qu’on voit aux pieds des Poulpes, mais un peu aplatie en rames vers le bout; ces grands lam- beaux charnus sont surmontés par d’autres plus courts; le nombre des doigts de ceux-ci diminue ; ils n’en ont plus que seize; ceux-ci sont sui- vis successivement par d’autres plus courts qui vont en recouvrant jusque sur la bouclie. Cet Animal peut reti- rer ou allonger tous ces doigts à vo- lonté , car ils lui servent non-seule- ment de jambes pour ramper , mais aussi de bras ou de mains pour saisir sa proie et la porter à la bouche; cette bouche est armée d’un bec très- crochu, fait en forme de celui des Perroquets , comme celui des Sèches ; le bec supérieur est grand, crochu, dentelé sur les bords , et celui infé- rieur , petit , est caché et comme em- boîté dans le premier; tous deux ai- gus et courbés de façon à percer fa- cilement les chairs. Ce bec est dur et sa couleur tire sur le bleu noirâtre , entouré de lèvres circulaires , blan- ches , charnues et coriaces, et quel- quefois prolongées au point de cou- vrir le bec en totalité, qui d’ailleurs est presque toujours caché sous un enduit gélatineux , ainsi que par la multitude de pieds qui l’entourent, de façon qu’on ne peut l’apercevoir qu’en employant la violence ; les yeux sont placés un peu bas , dispo- sés sur les côtés , et très-grands , mais on n’y retrouve pas le globe de l’œil, quoiqu’on puisse en reconnaître l’or- bite , percé d’un trou à l’extérieur , et rempli d’un fluide sanguinolent, de couleur brun foncé. De la partie pos- térieure du corps, c’est-à-dire de celle qui repose sur la dernière cloi- son , part un nerf très-allongé qui passe au travers des trous de toutes les cloisons et traverse toutes les con- camérations en se prolongeant jus- IV AU qu’à l’extrémité de la spire , point ceutral qui est le seul par lequel ce Mollusq ue adhère à sa coquille ;} quant au reste, les chambres sont entièrement vides. Ce nerf se casse avec la plus grande facilité , quand on veut arracher l’Animal de sou ha- bitation. Sous la bouche, ce Mol- lusque a encore un tuyau ou conduit charnu et presque rond. Sa couleur est blanchâtre, comme dans les Sè- ches et les Poulpes , et dans ce canal on retrouve une excroissance en for- me de langue. Chez ces Animaux , ce canal est indubitablement le même que celui qui sert à la Sèche pour ex- pulser sa liqueur noire; le ventre n’a point d’ouverture horizontale. » Une telle description laisse sans doute à désirer sur bien des points de l’or- ganisation , mais elle éclaire assez pour mettre convenablement les Nau- til es en rapport avec les genres voi-j sins , ou pour au moins les séparer en un groupe bien naturel essentielle- ment distinct de tous les autres Cé- phalopodes. On peut exprimer ainsi les caractères génériques des Nau- tiles : Animal ayant le corps arrondi et terminé en arrière par un filet tendineux ou musculaire , qui s’atta- che dans le siphon dont les cloisons de la coquille sont percées; le man- teau ouvert obliquement et se pro- longeant en une sorte de capuchon au-dessus de la tête, pourvue d’un fjrand nombre d’appendices tentacu- aires ou bras sessiles comme digités, et entourant l’ouverture de la bou- che ; mâchoires cornées en forme de bec de Perroquet; coquille discoïde en spirale régulière , multiloculaire, à parois simples , embrassante ou non; tours contigus; siphon central ou ventral , jamais dorsal , quelque- fois continu; cloisons trausvcrscs , j simples , non persillées. Les auteurs ne mentionnent encore que deux espèces de Nautiles vivons, à moins que l’on ne veuille considé- rer comme une espèce plutôt que comme un accident le Nautile figure par Gualtieri, pl. 17, fig- 4, vignette: qui à l’état frais a une dépression wrnmmmrn NAU lëcliaue contre le retour de la spire. 1 lontfort , dans le BufFon de Sonnini, : msidère cette Coquille comme un isipliite vivant , et c’est bien à tort, ü' cette dépression ne ressemble nul- ment à celle qui existe dans les soi- sant Bisiphites. Nous disons les soi- '.sant Bisiphites, parce qu’il a été ■ connu, et nous avons eu plusieurs is occasion de le vérifier, que ce ie Montfort avait pris pour un se- >nd siphon , n’est qu’une dépression médiane , qui, étant remplie de ma- ire calcaire dure dans les espèces vitrifiées, donne l’apparence d’un ccond siphon dans la séparation ar- icielle des cloisons. On ne saurait me conserver ce genre Bisipbile , et ien est de même du genre Pélaguse , ii , au lieu d’avoir la dépression cédiane , en a une plus ou moins s ofonde de chaque côté à chaque ( xison ; cette disposition qui con- : lit évidemment aux Ammonites, 1 s’est encore rencontrée que dans -s espèces fossiles. llPour diviser le genre Nautile en usieurs groupes , et pour que les iwnèces soient en rapport entre elles , faut qu’elles soient rapprochées iprès les caractères du siphon et 1 forme des cloisons , plutôt que d’a- èis la forme extérieure; aussi est-ce ■ ces considérations que nous pro- tons l’arrangement suivant : *- Coquille ombiliquée ou non ; si- an central ; cloisons simples sans aression. î. Coquille sans ombilic. Nautile Flambé, Nautilus Pom- ius , L. , Gmel., p. 365g, n. i ; La- Irck, Anim. sans vert. T. vu, p. i , n. î ; Lister , Conclu , tab. 55o, .. x et 3 , et tab. 55 1 , fig. 3 , A; mph , Mus., tab. 17, fig. a,c; rrtini , Conchyl. T. 1, p. 226, vi- :tte 10, tab. 18, fig. i64, et tab. : iig. 1 6 5 à 167 ; Encycl. , pl. 471 , 5, A, B. Grande et belle Co- lle régulièrement enroulée et d’u- forme naviculaire , élégante, or- surlout postérieurement de flam- i rousses sur un fond blanc; l’axe NAU 465 est toujours recouvert d’un dépôt calcaire; à l’intérieur elle est nacrée; les loges, en nombre variable, vont quelquefois à quarante dans les grands individus; les autres sont lis- ses ,sans stiies ni rides rayonnantes. Cette Coquille, que l’on trouve vi- vante aux Grandes-Indes et aux Mo- luques , est assez commune dans les collections. Si on en croit Lamarçk , son analogue fossile se retrouverait à Courtagnon en Champagne, à Gri- gnon et dans quelques autres localités des envii'ons de Paris ; mais nous con- servons du doute à cet égard , et nous sommes loin de partager l’opi- nion de Montfort, qui rapporte au Nautile flambé presque tous les Nau- tiles, soit fossiles , soit pétrifiés , qui ont les cloisons simples et point d’om- bilic. A cette première sous-division de cette première section , on peut joindre les espèces suivantes : Nautilus imperialis, Sow., Min. Conch ., pi. 1, fig. 1 ; Nautilus centralisa Sow., ibïd. , fig. 2 et 3; Nautilus undulatus , Sow., pl. 4o ; Nautilus lineatus , Sow., pl. 4i ; Nautilus elegans , Sow. , pl. 1 j6 ; Nautilus simplex , Sow., pl. 122; Nautilus truncatus , Sow., pl. 123; Nautilus regalis , Sow. , pl. 355. [i. Coquille ombiliquée. Nautile ombiliqué , Nautilus umbilicatus , Lamk. , Anim. sans vert., loc. cit. , n. 2 ; Lister , Conch., tab. 552 , fig. 5; Favanne , pl. 7, fig. D , 3; Chemnitz , Conchyl. T. x , tab. 137, fig. 1274, 1275'. Espèce fort rare et fort remarquable dont Montfort avait fait son genre Ainmo- nie, considérant cette Coquiilc comme le type vivant des Ammonites. On la prendrait volontiers pour une va- riété de l’espèce précédente, mais elle est constante dans sa forme. Elle a des couleurs analogues , mais un peu différemment disposées; elle est constamment ridée , en rayonnant sur les côtés de l’ombilic. Sowerby a décrit dans le Minerai Concl/oiogy plusieurs espèces fort remarquables pétrifiées qui doivent se rapporter à celte section ; tels sont : Nanti/ us dis- 5fci TOME xi. 466 MAU eus, Sow. , [J. i3 ; Nautiius abcs us , So\v., pl.ia4; Nautiius intennedius , Sow-, pl. 125; Nautiius striât us , Sow. , pi. 182; Nautiius pentagonus , pl. 24g, fig. 1 ; Nautiius complana- tus , Sow., pl. 261 ; Nautiius radia- tus , Sow. , pl. 366 ; [Nautiius ex pan- sus , Sow., pl. 4.08, fig. 1 ; Nautiius biangulatus , Sow., pl. 458, fig. 2; Nautiius globatus , Sow. , pl. 48 1; Nautiius? multicarinatus , Sow. , pl. 48a , fig. 1-2 ; Nautiius cariniferus , Sow-, pl- 482, fig. 5-4. Parmi ces Nautiles fossiles, les deux derniers sont, sans contredit , les plus singu- liers ; ils ont une forme subcylindri- que ; armes de carènes ou d’angles élevés et pourvus d’un ombilic fort large , régulièrement évasé en enton- noir. Mal heureusement la place du siphon. 11’est point indiquée dans les figures. Nous pensons que l’on pour- ra faire de ces espèces un petit grou- pe parmi les Nautiles. ff Coquille ombiliquée; siphon central; une dépression contre le re- tour de la spire dans toutes les cloi- sons. Nautile quadrillé, Nautiius re- ticulatus , N.; Bisiphiles reticulatus , Montf. , Conchyl. Sysl. T. 1, p. 54; Nautile à deux siphons , Mont. , Buff. de Sonnini , T. îv des Mollusques , p. 208 , pl. 46 , fig. 2. Non-seule- inent cette Coquille se trouve en Bourgogne à l’état de pétrification, mais aussi en Lorraine, aux envi- rons de Nancy où elle n’est pas très- rare dans le Lias avec beaucoup d’Am- monites et autres pétrifications an- ciennes; son ombilic n’est pas trcs- large; son test, assez épais, est ré- gulièrement treillissé. Cependant, à mesure qu’il grandit, les stries trans- verses disparaissent , de manière que vers l’ouverture des grands individus il n’y en a presque plus; le siphon est médian et assez grand, et la dé- pression que Montfort avait prise pour un second siphon , est d’autant plus profonde dans cette espèce , qu’on l’examine dans de plus jeunes individus, diminuant insensiblement K AU jusqu’à disparaître presque totale- ment dans ceux qui sont parvenus à tout leur développement. Nous pos- sédons de Dax un jeune Nautile om- biliqué dont nous avons pu vider plusieurs loges du sable qui les en- combrait, et nous avons facilement reconnu une dépression unique et médiane semblable à celle du Bisi- | pli i le de Montfort ; il serait cu- rieux de s’assurer si le Nautile om- biliqué vivant ne présente pas le me- me caractère lorsqu’il est jeune. fît Coquille non ombiliquée; si- phon très-grand, continu; une dé- pression latérale de chaque côté sur toutes les cloisons. . Nautile de Desiiayes , Nautiius Deskajesii , Defr. , Dict. des Scienc. Natur. T. xxxiv, p. 3oo. Nous 11e croyons pas que l'on puisse séparer l’espèce que Défiance a eu l’extrême indulgence de nous dédier, et que nous avons découverte à Maulette, près Houdan , de celle queBasterot, quelques mois plus tard , désigna sous le nom de Nautiius a lu ri , qui ne dif- fère du Nautile des environs de Paris que par un peu moins d’épaisseur, ayant du reste la même organisation ; un très-grand siphon continu d’un bout à l’autre, évasé dans la dernière loge, et s’appliquant contre le retour de la spire ; les cloisons sont simples, mais latéralement elles sont pourvues d’une dépression profonde de chaque côté, ce qui rapproche certainement beaucoup ces Nautiles des Ammo- nites. Montfort a certainement con- fondu deux genres dans celui qu’il a nommé Pélaguse. L’espèce figurée comme type du genre dans sa Cou- chjdiologie Systématique, p. 62, est certainement une Ammonite qu’il décrit avec des cloisons persillées ou dentelées, et ensuite, sans qu’on puisse eu deviner le motif, il y rap- porte son Nautile ondulé (BulT. de Sonnini, T. iv des Moll., pl. 46, fig. 5) qui diffère certainement beaucoup de l’autre espèce du même genre. C« qui prouve d’une manière évidente 1 erreur de Montfort , c’est que la Co- t N AU juille , qui fait le type des Pélaguses , h son siphon dorsal, caractère inva- iablc dans toutes les Ammonites. A ..cite section des Nautiles, .on peut r apporter le Nautilus zig-zag , Sow., I Minerai Conchol. , pl. 1. Le Nauti- i us siuua/us , Sow. , toc. cil. , pl. i g4, '-:st douteux jusqu’au moment ou on connaîtra la forme et la situation du ; iphon. Le nom de Nautile s’est conservé lans le vulgaire, et s’applique avec les épithètes caractéristiques à di- verses Coquilles. Ainsi le Nautile ornet de Postillon n’est rien au- ire chose que la Spirule ; le Nautile 'OM primé est le genre Bellérophc de Wontfort, V. ce mot; Nautile pa- •yrace se dit de tous les Argonautes, ce mot. On nomme Nautile a pire ou Nautile ombiliqué j tan- ôt une variété jeune du Nautile lambé , tantôt le Nautile ombiliqué j ui-même; enfin la Carinaire de La- nnarck , Patella cristata de Linné, a ■ eçu du vulgaire le nom de Nautile itré. (d. .11.) NAUTILIER. moll. Nom que La- marck , dans le Système des Ani- maux sans vertèbres, 1801, a donné l’Animal des Nautiles cloisonnés. (D. .H.) NAUTILITE. Nautilites. moll. 1! y a quelques années que l’on dis- i nguait encore , parcelle denomina- on , les Nautiles pétrifiés. F. Nau- 1 CLE. (D. .H.) * NAUTILOPHORES. Nautilopho - a. moll. Cette famille, que Gray a troposée dans sa Classification Natu- :11e des Mollusques, représente assez ien l’ancienne famille des Nautila- ;CS de ^amarck avant l’époque où ■ célèbre piofesseur y apporta des iangemens utiles et nécessaires. On trouve en effet les genres Orthocern , mi ru/a, Crislellaria , Sphœrula , Ro- clea , Nautilus et A nimonitn. F. s mots ainsi que Nautilacées. (D. •H.) * NAUTILUS. moll. Klein, dans n Tenlameri Melhodi Ostracologi- etc. , adopte pour les Nautiles NAV 4f>7 l’opinion de d’Ai genville ; c’est-ù-dire qu’il les divise en Nautiles lisses , comme le Nautile flambé , et en Nau- tiles striés : ce sont les Argonautes. F. Argonaute et Nautile. (d..ii.) N AY ARRET! A. bot. piian. Ruiz et Pavon ( Flor . Peruv. etChil. , 2, p 8) ont décrit sous ce nom une Plante for- mant un geurenouveau de laPentan- drie Monogynie, L.,el que l’on a rap- porté aux Polémoniacées. Ce genre offre les caractères essentiels suivans : calice à cinq divisions ; corolle in- fundibulifonne; cinq étamines; ovai- re supère surmonté d’un style et d’un stigmate bifide ; capsule membraneu- se à deux valves et à une loge poly- sperme. Le Navarretia involucrala , Ruiz et Pav.. /oc. cit., est une petite Plante herbacée , dont la racine est fibreuse et blanchâtre, la tige droite, pubescente , un peu rameuse, garnie de feuilles alternes , découpées en segmens linéaires subulés. Les fleurs de couleur purpurine sont réunies en capitule dans un invol ucre com- mun , et accompagnées de bractées très- découpées. Cette Plante croît dans Jes lieux humides et ombragés du Chili. (g. .N.) N AVAU. bot. piian. Vieux nom du Navet, qu’on a étendu jusqu’à la Bryone , que dans certains cantons on appelle Nayau Bourge. (b.) * NAVEL-KOUROUVI. ois. C’est, suivant le voyageur Leschenault de la Tour, le nom malais d’une espèce du genre Merle. (is. g. st.-ii.) * NAVENBÜRGIE. Navenburgia. bot. piian. Ce genre de la famille des Synanthérées , et de la Syngénésie séparée, L., lut d’abord établi sous le nom de Broiera par Sprengel. Mais comme ce dernier nom avait été appliqué à un genre formé par Ca- va ni 11 es (F. Brotère), WiJldenow lui substitua celui de Navenburgia qui doit définitivement rester au gen- re dont il est ici questiou. Voici ses caractères : involucre très-variable , formé tantôt d’une seule foliole en- veloppante , tantôt de deux opposées, ôo* 468 NAV tantôt île trois ou quatre égales en largeur, ovales, oblongues, colorées et arrondies ou tronquées au som- met. Réceptacle nu , très petit, punc- tiforme. Calai bide très - variable , ollrant tantôt deux Heurs, l’une ré- gulière et hermaphrodite, l’autre li- gulce et femelle, tantôt deux fleurs hermaphrodites réunies, tantôt deux femelles, tantôt une seule fleur her- maphrodite ou une seule fleur fe- melle. La fleur hermaphrodite est pourvue d’une corolle tubuleuse , hé- rissée de poils, el à limbe régulier divisé en cinq lobes; étamines ana- logues à celles des Anthémidées , c’est-à-dire surmontées d’appendices ligules et charnus, sans appendices à la base; d’un style également ana- logue à celui des Anthémidées , c’est- à-dire à deux branches cylindri- ques, roulées extérieurement en de- mi-cercle et terminées par des poils collecteurs ; l’ovaire est obovale , oblong, strié, glabre et privé d’ai- grette. Dans la fleur femelle, la co- rolle est anomale , à tube conique , et à limbe en languette très-courte et arquée; l'ovaire est à peu près sem- blable à celui de la fleur hermaphro- dite, mais un peu plus grand. Les ca- latliides sont très-nombreuses , sessi- les et rassemblées eu capilules irrégu- liers. Ce genre , dont les organes flo- raux offrent une structure si variable, a été placé dans la section des Hé- lianthées-Millériées par Cassini , mal- gré l’analogie de son style et de ses étamines avec ceux des Anthémidées. Il offre aussi quelques affinités avec les Ambrosiées. Le Navenburgia trinervata, Willd.; Broiera contrayerva , Spreng.; B. Sprengelii , Cass.; est une Plante her- bacée, haute environ d’un demi-mè- tre, glabre, ‘dont la tige est dressée , à ramifications étalées, divergentes , garnies de feuilles opposées , demi- embrassantes , obovales , trinervées , crénelées ou denticulées. Les capitu- les de fleurs sont jaunes. Elle croît dans l’Amérique méridionale, et on la cultive en Europe dans les jardins de botanique. (g.. N.) WAV NAVET, jiot. niAN. Espèce du genre Chou. V. ce mot. (a.) NAVET, moll. Les marchands donnent le nom de Navet à plusieurs Coquilles, entre autres à quelques Cônes, le Conus Miles , par exemple, a des Turbinelles, Turbinella Rapa et Turbinella Napus , Lamk. Le Tur- binella Rapa a reçu aussi le nom de Navet de la Chine. Le Murex ca - naliculalus est désigné par le nom de Navet a longue queue. (d..h.) NAVETTE. Radius. Moll. Mont- fort , dans sa Conchyliologie Systé- matique, a séparé des Ovules plusieurs genres, et, entre autres, un pour celles qui ont les extrémités prolon- gées en tubes .assez longs. Ce genre de Montfort n’a pu être conservé; il était trop artificiel. Blainville, dans son Traité de Malacologie , n’a admis ce genre que comme une sous-diy- siou secondaire des Ovules. K. ce mot. Navette de tisserand est le nom que les marchands donnent aux es- pèces d’Ovules qui entrent dans le genre de Montfort , et plus particu- lièrement à l 'Ovula valva , Lamk. (o..n.) "j NAVETTE ou NAVET SAUVA- GE. bot. phan. Espèce de Chou qu’on cultive pour l’huile que donne sa graine. . (b.) N AVI AT. ois. Syn. vulgaire des Foulques et des Mouettes. ces mots. (dr..z.) ’ NAVICELLE. Navicella. moll. Le Patella porcellana dans Gmelin a une synonymie certainement peu exacte ; les figures qu’il cite d’Adan- son et de Lister sont de véritables CrépicUdes; celles de Chemnitz et de Rumph représentent une toute autre Coquille que Chemnitz le premier rapprocha des Nérites fluviatiles. II lui donna le nom de Nerita porcella- na. Ce rapprochement très-heureux fut en quelque sorte oublié ainsi que la Coquille qui en avait été l’objet ; sans doute que 1rs zoologistes qui vinrent aprè Linné suivirent de pré- N AV N AV 46 g irence sou opinion, et rangèrent cetle oquillc parmi les Patelles. Ellerm- a naturellement parmi les Crépi- ules dès que ce genre fut créé par .ïamarck en 1801. Cependant cette oquillc diffère en bien des points es autres espèces de ce genre, et ■ uand , en 1807, Férussac proposa ’en former un genre à part, sous 1 : nom de Septaire , sans citer le ppprochement de Chemnitz, 011 pos- erait déjà des matériaux , sinon omplcts , du moins exempts d’er- •eur. Noire savant ami et collè- ue Bory de Saint-Vincent avait pu- i lié son Voyage dans les quatre prin- pales îles de la mer d’Afrique , dans :quel il avait donné des indications •ès-intéressantes sur les mœurs de 1 Navicelle , que ce voyageur nomma ors Palella borbonica. Ce. fut jèule- ouve également dans les jNérites. d’après cette description , ajoute llainville, de l’Animal de la Navi- cdle, il est évident qu’il a tant de Mpports avec les JNérites, qu’il est ééèllement assez difficile , et peut-être îutile de l'en séparer , surtout si l’on continue la comparaison en considé- rant la coquille et même l’opercule.» La Navicelle a une coquille ovale, 'blongue, patelliforme , non symé- i dque; son sommet , peu prononcé, incline toujours de gauche à droite; ur le bord postérieur , les bords sont rranchans, simples , réguliers comme oute la coquille; l’ouverture est rande, elliptique, plus grande que 1 .ans aucune Nérite fl uviatil e ; la co- uumelle est transverse, septiforme, ri tout semblable à celle des INéri- lines et surtout de la Nérilinc auri- mlée de Lamarck ; en dehors, ces doquilles sont couvertes d’un épi— benne brun sur lequel on retrouve ouvent les restes des œufs que l’in- dividu y a déposés; au-dessous de N AV 47i cet épiderme , on trouve la coquille agréablement colorée de teintes vio- lâtres, blanches , sur lesquelles sont dessinées des lignes anguleuses , fon- cées et très-variables. Quoique Férussac ait dit que l’o- percule des Navicclles avait fort peu de rapport avec les autres opercules connus , l’opinion de Blainville est bien différente; il le trouve, à peu de chose près, dans le même rapport avec le pied de l’Animal que dans les JNérites, c’est-à-dire qu’il lui adhère et s’y accroît de la même manière seulement. Cet opercule ne peut se montrer complètement au dehors par l’adhérence qui existe entre le pied et la partie postérieure des viscères , adhérence qui n’existe que dans quel- ques points, puisque le liquide am-> biant peut passer entre l’un et l’au- tre; cet opercule, il est vrai, n’est point en rapport avec l’ouverture , il est beaucoup plus petit, et sa forme estsu bquadrangulaire. Onpeut donc , avec juste raison , le considérer com- me rudimentaire , et le comparer eu cela avec celui des Strombes et des Cônes qui ne peuvent jamais fer- mer qu’une très-faible portion de l’ouverture. Voici les caractères du genre tels que Blainville les a don- nés dans son Traité de Malacolo- gie : « Animal ovale , tout-à-fait gas- téropode; pied elliptique très-grand , à bords minces , subpapillaires , assez avancé antérieurement, sans sillon marginal , réellement trachélien , mais attaché de chaque côté dans toute sa partie postérieure à la masse viscérale, de manière à former entre elle et lui une sorte de cavité ouverte transversalement en arrière ; tête foi t large, semi-lunaire ; tentacules coni- ques , contractiles , très-distans ; yeux subpédonculés à la racine externe de ces tentacules; bouche longitudinale , grande, sans dent supérieure; une langue à crochet , prolongée dans sa cavité viscérale , fendue à son ori- gine antérieure, et simulant ainsi deux lèvres ou mâchoires longitudi- nales; anus à l’extrémité d’un tube flottant à droite au plafond de la ca- 472 NAV vite branchiale; une seule grande branchie pectiniformc oblique ; l’o- îilice de l’oviducte dans sa cavité branchiale , celui du canal déférent à la racine et au-dessous de l’organe excitateur situé en avant du tenta- cule droit; coquille épidermée , pa- telloide,à sommet non spire, pres- que médian ou symétrique , abaissé plus ou moins obliquement sur le bord postérieur; point de columelle; le bord columellaire remplacé par unesorte de petite cloison ti’anchante, présentant un sinus à son extrémité gauche; impression musculaire for- mant une sorte de fer à cheval , ou- vert en avant , et interrompu en ar- rière; opercule calcaire mince , qua- drilatère, avec une dent subulée et latérale au bord postérieur adhérent, tranchant sur les autres bords , appli- qué à la face dorsale du pied et caché dans la cavité que celui-ci forme avec la masse viscérale. On ne compte encore que trois es- pèces dans ce genre ; elles sont toutes de l’archipel de l’Inde , dans les ruis- seaux et les rivières ou elles vivent en grand nombre. La Navicelle elliptique , Navi- cella elliplica , Lamk. , Anim. sans vert. T. vi, p. 181, n. 1 ; Patella porcellana , L. , Gmel. , p. 3692 , n. 4; en admettant seulement la syno- nymie de Rumph et de Chemnitz; JSeritaporcellana , Chemnitz , Conclu, tab. 124 , fig. 1082; Encyclop. , pl. 456 , fig. 1 , A, B, c, D ; Patel/a borbonica , Bory, Voy. T. 1, p. 287 , pl. 67. Elle se trouve communé- ment aux îles de France, de Mas- careigne et aux Moluques , dans les ravines qui ne- se tarissent jamais. Navicelle payée , Navicella li- neata , Lamk., Anim. sans vert. T. vi, p. 182, n. 2; Encyclop., pl. 456 , fig. 2, a, b. Elle est beaucoup plus étroite , plus mince que la précé- dente; le sommet dépasse à peine le bord ; elle est diaphane , d’un jaune- orangé , marquée de ligues rouge- brun, rayonnantes du sommet vers le bord;elle a un reflet nacré en dedans. Navicelle parquetée, Navicella NAV tes&ellata , Lamk. , loc. cit ., n. 5 ; En cyclop., fig. 3 , a, b, et fig. 4, a, b Un peu moins étroite que la précé dente, mais également très-mince e diaphane , se distinguant par son sommet qui ne fait aucune saillie au- dessus du bord ; elle est agréable- ment peinte de taches jaunes et fau- ves , oblongues , subquadrangulaircs NAYICULARIA. bot. piian. Heis- ter et Adanson séparaient des Sauges sous ce nom générique, le Salvia glu- tinosa, à cause de ses bractées très-en- tières et naviculaires. Un caractère aussi peu important ne suffisait pas pour motiver l’établissement d’un tel genre. P. Sauge. (g..n.) *N A YICTJ LTL.Navicula. moll. Blaiuville, dans son Traité de Mala- cologie, a donné ce nom à une petite section des Arches, dans laquelle il comprend les espèces de forme na- viculaire dont la charnière est com- plètement étroite; le pied tendineux et adhérent. L’Arche de Noé sert de type à cette division. (d..h.) * NAVICULE. Navicula. zool. ? bot.? [Bac/dlarièes.) Nous avons pro- Ïiosé l’établissement de ce genre dans a famille des Bacillariées , pour y comprendre desPsychodiés que nous avons caractérisés ainsi : êtres mi- croscopiques, très-simples, amincis aux deux extrémités, en forme de navette de tisserand , comprimés au moins d’un côté , nageant par balan- cement dans leur état d’individua- lisation , quoique souvent vivant réunis en uombre infini et comme en société. Nous avons reconnu, après eu avoir très-long-temps observé , que les Navicules ne sont pas tou- jours libres à la manièredes Microsco- piques, lesquels sont en tout temps des Animaux; durant la première partie de leur existence, c’est-à-dire pen- dant leur végétation, elles sont fixées à la manière des Vorticellaircs à stipe simple, par un prolongement de l’uue de leurs extrémités, et ae prolonge- ment ou pédoncule est tellement fin et transparent que le plus fort gros- NAV sèment est necessaire pour le re- I anaître meme dans les espèces les as grandes : aussi nous échappa-t-il i rant bien des années. Fixée aux i ps étrangers par ce stipe , la Navi- le y végète d’abord comme un filet ssoïde presque invisible en se ren~ i nt par l’extrémité jusqu’à l’instant < le renflement terminal ayant ac- i is la forme et la couleur qui carac- isent l’Animalcule complet, celui- ■s’en détache et vogue librement ;r un mouvement de balancement MS ou moins lent qui ressemble aux ï filiations de l’aiguille aimantée. ; lelques individus traînent encore à ! irsuite durant un certain tempsleur i Joncule presque invisible; d’autres i>s ce pédoncule demeure attaché i ’ le corps où il se développa; en i.cune circonstance il 11e nous a pa- contractile, nous n’en avons point s :ore observé de rameux. Cepen- unt plusieurs espèces de Navicules .înt l’habitude de se grouper en se ant très-proche les unes des autres tt par l’une de leurs extrémités, soit : manière à produire de petits hémi- îères hérissés à la circonférence , e pourrait que cette sorte de grou- ment vînt de la réminiscence ins- ctive d’une ancienne végétation tous les individus du glomérule développèrent en commun. Les meules habitent indifléremmentles usions et les eaux, soit douces , tt saumâtres, soit marines ; elles s’y r eloppent souvent avec une telle > fusion, qu’elles colorent le liquide elles végètent et vivent successi- îent. Mliller en avait connu plu- îrs espèces , mais il les plaçait Imi les Vibrions au mépris des aclères qu’il avait lui-même impo- à ce genre , où la vie est si déve- ; pée, les mouvemens si rapides, des nés anguines tellement pronon- ü, et des ébauches d’organes telle— ît visibles, qu’on dirait des Anné- es ou des Enlozoaires en miniatu- !Ici au contraire le corps est tout 1e pièce , jamais on n’y voit de ivemens qui rappellent ceux de iguille ou des larves de Cousin ; NAV 47Ô la progi’cssion a lieu comme par glis- sement et oscillation sans qu’011 dis- tingue ni rcnflemens , ni contraction, ni rien de sinueux dans le petit Psy- chodié parvenu à la condition ani- male, et qui semble être au contraire d’une nature cornée comme une cap- sule de Sertulaire. Les Navicules dif- fèrent des Bacillaires proprement di- tes , dont elles ont du reste l’aspect , les habitudes et la consistance, en ce qu’elles ne sont pas exactement li- néaires et tronquées à leurs deux extrémités; elles diffèrent des Lunu- lines en ce qu’elles ne sont jamais infléchies en forme de croissant. Les Navicules si répandues dans l’univers , si faciles à reconnaître et dont on peut suivre le développe- ment avec la moindre loupe , sont néanmoins les créatures qui ont four- ni à un micrographe, dont les pre- miers pas dans la carrière furent mar- qués par beaucoup de circonspec- tion , les élémens singuliers d’un système inadmissible sur des con- versions d’ Animaux en Plantes et de Plantes en Animaux , système re- nouvelé de Girod - Chantrans et d’un algologue de Lund en Suède, à qui on eût dû le laisser. Dans la ma- nière de voir de l’observateur qui nous paraît avoir abandonné les tra- ces de la nature pour s’égarer dans des idées de transubstantiation que nous avons attaquées au mot Métamor- phose , le Conferva cornoides , qui est une Gaillonnelle pour nous ( P~. ce mot), des Ectospermes , végétans s’il en fut jamais, et jusqu’aux moisis- sures, sont des amas d’ Animalcules qui tantôt Navicules, tantôt Bacil- laires, vivent en société sous forme végétale , ou d’autres fois se séparent pour s’aller promener séparément , sauf à reprendre leur captivité végé- tale dans une mucosité qui les tient emprisonnés sous la forme de Cou-, ferva cornoides , etc., etc... Les Dia- lomes sont des associations latérales de Navicules , le Draparnaldia rnu- tabilis en est aussi formé, les Huîtres en sont colorées , enfin les Navicules, selon celte manière de voir, sont des 47 4 N AV Protées vivanâ , végétons , colorons , etc. Ce qui peut avoir donné lieu à eett erreur, c’est que certaines Navi- cules comme certaines Lunulines se réunissent à certaines époques clans ce mucus primordial dont nous avons proposé de former le genre Chaos (Pr. ce mot); elles s’y pressent parfois en si grande quantité qu’elles lui don- nent de la consistance, et finissent meme par donner, aux amas dur- cis qu’elles forment avec lui, une teinte blanchâtre, grisâtre ou jaunâ- tre ; ce que Lyngbye appela Echinel- la ü/iVatca, comme on le voit dans le mucus, se divise ou se ramifie comme dans les Cluzelles; si des Navicules s’y introduisent, il arrive ce qu’on voit dans le Co/ife/va cornolcles , trop imparfaitement représenté dans une planche du Dictionnaire de Levrault faite d’après un dessin de Gaillon pour qu’on les y puisse re- connaître. C’est un phénomène du même genre qui a lieu dans ce Gloio- nerna paradoxum de Lyngbye ( Tent . , pl. 70, lig. g) ou le savant danois soupçonnait de l’animalité. Les Navicules sont simplement , pour nous que la nature n’a pas initiés aux mystères des transubstan- tiations, des Psychodiés. Nous en connaissons un grand nombre d’es- pèces entre lesquelles il nous suffira de citer comme exemple : i° Navi- cule à deux points , Naaicula bi- jmnctata , N. , Encycl. , Die. , n° 4 ; E~ibrio tripunctatus par. , Midi. , Infi, t. 7, fig. 2, d.-, Encycl., 111., pl. 3, f. i5, d. Plus petite que les suivantes, légèrement jaunâtre, transparente, marquée de deux points dont aucun 11’occupe le centre; elle est l une des plus communes dans nos marais ; parmi les Conferves, soit d’eau dou- ce, soit marines , elle s’y développe surtout quand on garde l’eau; c’est elle que l’on voil fort bien repré- sentée, fig. 5 , dans une planche du magnifique atlas de Levrault; elle est très-commune dans les toullèsquc for- ment toutes nos espèces de Gaillon- nclles ; 2° Nauicula oslreaiia , N. , En- cycl., Die., nQ- 5 ; intermédiaire par le NAV nombre et la disposition des points et globules qui s’y remarquent entre la précédente et la suivante, cette espèce se distingue de l’une et l’autre par sa forme beaucoup plus mince et sur- tout par ses extrémités fort aiguës, Sa couleur est communément d’ua vert assez vif; extrêmement répan- due dans les parcs ou l’on met ver- dir des Huîtres ; on a imaginé que ces Conchifères devaient leur viri- ditè aux Navicules. La couleur verte n’est pas un caractère pour distin- guer l’espèce dont il est question; car avant l’époque ou se développe la matière verte qui colore l’eau avec tout ce qui s’y trouve plou- gé , Gaillon rapporte que les hom- mes commis à l’éducation des Huî- tres remarquent ce qu’ils nomment une bruneur , c’est-à-dire une tein- te bistrée s’étendant sur les Co- quilles, la vase, les cailloux et les Plantes inondées. Cette bruneur est causée par l’abondance des Navicules naissantes avant le développement de la viridité , et qui bientôt contri- buent à l’augmentation de la teinte générale en se pénétrant elles-mêmes de matière verte ou végétative (FM ces mots à l’article Matière). Un fait pareil a été observé par nous sur la troisième espèce que nous citerons ici: 5Q Navicula iripunctata , N-, Encycl., Die., n° 6. — Variété», flavescens , N.; V"ibrio tripunctatus , Midi., Inf., t. 7, fig. 2, a, a, u; Encycl., Illustr., pl. 3 , f . i5, a. — Variété /S, N. ; Vibrio tripunctatus, viridi materid farctus, Midi., loc. cit., fig. 2, Z»; Encycl., lac. cit., fig. 16, b. Cette dernière est la plus commune de toutes, et la va- riété a en est encore plus répandue que l’autre; c’est elle qui forme, eu pénétrant les couches de matière muqueuse qui se développent vers la fin de l’automue au fond des fossés, à la surface des pierres qui servent de dalle aux fontaines , sur la vase des marais une teinte de cou- leur capucin. La croûte mince et un peu onctueuse , qui résulte de 1 as- sociation de plusieurs milliers d’in- dividus placés sur le porte-objet du NAY .iroscope , semble s’y dissoudre en puscules naviculaires d’un châtain in ou doré, qui sont autant de pe- : êtres doués de vie. Dans les eaux mpissantes et dans les vases où >t développée de la matière verte , jaraît la variété (b.) **NAXIA. CRUST. Genre établi par ach et très-voisin du genre Jna- U.US. 11 n’a pas été adopté et n’existe e dans les travaux inédits de ce )>logiste. (g.) ’*NAYADES.conch. La famille des jades fut proposée par Lamarck , 1S09, dans la Philosophie Zoologi- epour réunir les deux genres Mu- te et Anodon le, créés par Bruguière ns l’Encyclopédie. Si l’on consulte Extrait du Cours, on retrouve la fa- ite des Nayades absolument sem- .ible à ce qu’elle était dans l’ori- i ie. Lamai'ck ne lui lit éprouver de angeinent que dans son dernier i vrage où il proposa les genres j/rie et Iridine qu’il y fit entrer. tte famille paraissait aussi naturelle t e les zoologistes pouvaient le dé- er ; les belles anatomies de Poli «estât, des Deux-Siciles) avaient dé- contré l’entière ressemblance des t iimaux des Mulettes et des A110- 1 ntes. On pouvait certainement , a iprès l’analogie des coquilles , réu- ir à la même famille les deux nou- aux gemes de Lamarck; il était Orne convenable d’y joindre le genre Italie que Lamarck, sur une ana- .gie assez éloignée de la charnière, unit aux Trigonies; l’analogie de s divers genres paraissait tellement «en fondée que plusieurs auteurs âmèrent Lamarck d’avoir séparé le nre Iridine des Anodontes; aussi . balança-t-on pas à en faire un sous- nre ou une simple section des Ano- intes, et certainement bien à tort, ir les Iridines pourvues de siphons -stérieurs ne pourront plus rester ns la famille des Nayades [V. Irl- ne au Supplément). Cette famille t piacée assez naturellement, dès sa > cation , entre la famille des Cama- NAY 47 â cées et celle des Arcacces , et La- marck dans ses diverses publications ne changea rien à ses rapports. Cu- vier, Règne Animal , ne sépara pas les Mulettes et les Anodontes des Moules , et les rassembla ainsi que les Cardites et les Crassatelles dans sa famille de Mytilacés (/G ce mot). L’absence de siphons et une seule ouverture palléale postérieure pro- duite par la réunion des deux lobes du manteau, sont les caractères princi- paux qui ont servi à réunir ces diflé— rens geures que nous verrons bientôt assez différer entre eux pour qu’ils puissent être transportés dans d’au- tres familles. Férussac ( Tabl. Syst. des Aniin. Moll ), souvent imitateur de Cuvier, ne l’a point suivi en ce qui concerne les Nayades ; il a adopté à la vérité cette famille dans laquelle il admet quatre genres qu’il divise en- suite en un assez grand nombre de sous- geures. Les Anodontes contien- nent cinq sous-genres : i° Anodonte ; 2° Iridine ; 5° Slropliite ; 4Q Lastène ; 5° Dipsas. Les Hyries n’en offrent pas ; les Mulettes en ont trois : i° Alas- midonte ; 2Q Amblémides ; 5° les Lniodés , et le quatrième genre Cas- talie n’a pas non plus de sous-genre. Nous devons ajouter que Férussac a changé en ordre la famille des My- tilacées de Cuvier, et que la plupart des genres du savant auteur du Rè- gne Animal son t devenus des familles, ce qui n’est guère qu’un changement de mots. Blainville, dans son Traité de Malacologie , divise la famille des Submy tilacées, qui suit celle des Ar- cacées , en deux pai ties : la première contient les deux gemes Anodonte et Mulette avec leurs sous-divisions , et la seconde comprend le genre Car- dite auquel sont rapportés les genres Cypricarde et Vénéricardc de La- marck. Blainville dans cet arrange- ment a suivi, ainsi que Cuvier, les indications de Poli, en rassemblant dans une même famille les genres qui ont le manteau séparé en deux ouvertures. Latreille * dans ses Fa- milles Naturelles du Règne Animal, en suivant presque à la lettre Cuvier 4y6 INA Y ol Blainville, a changé en ordre cette famille des Mytilacées. Cet ordre est le second des Gonchifères , il porte le nom de Biforipalla , et il est di- visé en deux familles, la première pour les genres Moule , Modiole et Lithodorae , et la seconde pour les Nayades composée des quatre genres de Lamarck, et de plus des Castalies. On voit que notre savant entomolo- giste s’écarte de Cuvier en rejetant les Crassatelles , les Cardites et les Vénéricardes , tandis que Blainville rejette au contraire les Moules, les Modioles et les Lithodomes. Dans •notre opinion ni l’un ni l’autre de ces savans zoologistes n’aurait saisi les vrais rapports de ces différens genres : 1° les Moules ont véritable- ment le manteau biforé , une com- missure assez large en réunit posté- rieurement les deux lobes et forme pour l'anus un tube très-court ; 2e dans les Cardites , d’après le Jéson d’Adanson , le pied serait pourvu d’un byssus ; mais, d’après Poli, l’Animal serait voisin des Mulettcs ; 5e les Mulettes n’ont point , à propre- ment parler , de commissure au man- teau; les deux lobes ne sont réunis que par l’intermédiaire des branchies qui s’y fixent postérieurement assez loin pour cacher l’anus , mais les deux lobes ne se réunissent pas , le manteau reste ouvert dans toute son étendue; cependant par une confor- mation singulière dans les Mulettes et les Anodontes vivantes , le man- teau semble former deux tubes ou deux orifices, l’un pour l’anus et l’au- tre pour la respiration; cette dispo- sition est telle, qu’on peut la consi- dérer comme intermédiaire entre les manteaux à une seule ouverture et peux qui en ont trois. Nous pensons , d’après ces observations, que la famille des Nayades, réduite aux quatre gen- res Anodontc, Castalie, Mulelte et Kyrie , doit être isolée, et des Moules, et des Cardites , quoiqu’on doive néanmoins la mettre en rapports assez directs avec eux. Férussac a renvoyé de son article Anouontjs à Nayades pour les détails anatomiques ; nous NAY nous sommes vu dans l’obligation de faire un pareil renvoi de notre arti- cle Mulette; nousallonsdonc décriic brièvement les divers organes de ces An itnaux , et nous ferons observer d’abord que les deux genres ne diffè- rent que pour la coquille encore fort légèrement; tout ce que nous dirons pourra s’appliquer également à tous deux; il paraît probable que l’on ne trouvera aucune différence avec les Iiyries et les Castalies. Le manteau est mince et diaphane dans presque toute son étendue, il s’épaissit vers le bord où il est beaucoup plus char- nu ; postérieurement il est pourvu de deux rangées de tentacules cirrheux, et pendant la vie de l’Animal cette partie simule deux siphons quoiqu’ils n’existent réellement pas, car les deux lobes du manteau sont séparés dans toute leur étendue; il y a une Faire de branchies de chaque côté de Animal; le feuillet externe est le plus petit, il se fixe vers le dos de l’Animal au manteau; elles se réunis- sent 'aussi entre elles dans la partie moyenne au-dessous du pied , de ma- nière qu’elles forment un canal avec la partie dorsale du manteau dans le- quel se décharge l’anus; le pied est comprimé, musculeux, sécuriforme; il a deux muscles rétracteurs , un an- térieur et un postérieur; ils s’insè- rent à la coquille , le premier vers l’impression musculaire antérieure derrière elle , et le second à la partie antérieure du muscle adducteur pos- térieur; ces deux muscles ne laissent ordinairement point d’impression sur la coquille; il n’en est pas de même des deux muscles adducteurs , l’un antérieur et l’autre postérieur , et tous deux d’un volume à peu près égal; leurs fibres sont transverses ; elles s’implantent sur l’une et l’autre val- ve où elles laissent des impressions plus ou moins profondes suivant l’âge et l’espèce; dans les Anodontes, ces impressions sont quelquefois à peine sensibles. Entre le pied et 1«J muscle rétractcur, antérieur dans J» ligne moyenne , on voit une petite ouverture arrondie, garnie de deux NAY j es ou bonis très-courts et très— ens, c’est l’ouverture buccale: lèvres se continuent latérale- i it à deux appendices plats de cha- côté, striés à leur face interne, leur a donné le nom de palpes aux ; elles sont ovalaires , libres s presque toute leur étendue; s adhèrent seulement par unepar- du bord supérieur au foie et au iteau dans l’endroit où il passe la masse des viscères et y adhère ornent; la bouche communique etement et sans l’intermédiaire m œsophage avec v.. pstomac py- rme, aplati de ha> t en bas , mem- r.ieux , très-mincf 'présentant un îd nombre de c ni) tes bilieux qui ent dans l’estomac le produit de éécrétion du foie qui l’enveloppe; : au-dessus du fond de l’estomac naît l’intestin qui fait dans le plusieurs circonvolutions , re- nte vers le dos où il devient mé- u, passe à travers le cœur pour se uiner à l’orifice anal placé dans anal formé des branchies et du ; teau dont nous avons déjà parlé, organes de la circulation se com- ! ni : i° d’un cœur fusiforme en- ant l’intestin rectum; cet organe médian, symétrique , assez mince, ndant musculeux; on voit dans intérieur un grand nombre de eaux fibreux diversement entre- > ; 2° de ses parties latérales et cenncs naissent deux oreillettes v, grandes qui donnent naissance leur bord aux vaisseaux bran- ix qui se distribuent fort régu- menl dans les branchies. Le r de ses extrémités antérieure et égrieure donne naissance à des ar- qui se distribuent à toutes les : es du corps. Le mode de circu- •n des Animaux de cette famille i iffère en rien de celui des au- I Mollusques acéphalés (7L Mol- 1 ues). ÎSous avons aperçu qucl- parlies du système nerveux, le lion antérieur est placé sur l’œ- tge au-dessous du muscle ad- :ur. antérieur , il est subquadri- il fournit des branches pal- NAZ 477 léalcs antérieures; deux filets pour les palpes de la bouche ; les deux bran- ches latérales s’enfoncent dans le foie où il est très-difficile de les suivre; elles donnent probablement des filets à la masse des viscères et un filet d’anastomose pour le ganglion moyen que nous n’avons pu voir ; le ganglion postérieur a quatre troncs principaux ; deux qui se dirigent vers le bord du manteau , les autres re- montent vers les viscères où nous n’a- vons pu les suivre bien loin; nous n’avons pas vu le ganglion moyen ni l’anastomose des filets du ganglion antérieur avec ceux du ganglion postérieur. L’ovaire est grand, jau- nâtre, occupant à lui seul presque toute la masse des viscères ; il est placé derrière le pied , et pourvu d’un oviducte qui s'ouvre au dehors à la partie inférieure entre les deux branchies du côté gauche. D’après ce que nous venons de dire, on peut ca- ractériser cette famille de la manière suivante : Animal généralement ova- le, lamellipède, lamellibranche , le manteau fendu dans toute son éten- due; anus aboutissant dans un canal borgne formé par la réunion des branchies au manteau; les feuillets branchiaux externes les plus petits. Coquilles fluviatiles, dont la char- nière est tantôt munie d’une dent car- dinale, irrégulière, simple ou divisée, quelquefois striée transversalement, et d’une dent longitudinale qui se prolonge sous le corselet, et tantôt n’offre aucune dent quelconque. Test noir en dehors; impression muscu- laire, postérieure, composée ; les cro- chets écorchés , souvent rongés. V. Anodonte, Hyrie, Muiætte et Cas- TALIE. (D..II.) NAZAMONITES. min. V. Nasa- MON1TE. * NAZARÈNA. bot. phan. Les habitans de la province delà Guiane, entre Trapiche de Don Félix Fereras etAngostura, nomment ainsi Ylïy- mcnœa floribunda de Kutith ( Nov. Gerter. et Spec . Plant, œquin. T. vi , p. 525 , tab. 667). (g. .n.) 478 NEB NAZIA. bot. ni an. Adanson a donné ce nom générique au Cenchrus racernosus , L. Mais ce genre a reçu plusieurs autres dénominations. Celle de Tragus que lui a imposée Haller , est la plus généralement adoptée. V. Tiiagus. (g..n.) NÊANTIIE. bot. than. Genre de Légumineuses établi par P. Browne et adopté par Adanson , mais qui repose sur une description trop in- complète pour qu’on puisse le re- connaître. (g.. N.) * NÊBALIE. Nebalia. crust. Genre de l’ordre des Décapodes , famille des Macroures , tribu des Schizo- podes , établi par Leach et adopté par Latredle qui lui donne pour carac- tères : dix pieds divisés, jusque vers la moitié de leur longueur, en deux branches sétacées ; antennes laté- rales ( premiers pieds selon Leach) insérées beaucoup au-dessous des mitoyennes , et n’ayant pas d’écaille apparente à leur base ; queue ter- minée par deux appendices en forme de soies. Ce genre , que Lalreilie avait d’abord confondu avec ses My- sis , a été placé par Montagu parmi les Monoculus, et Viviani en a fait des Cjclops. Il se distingue des My- sis par les antennes latérales qui ont une écaille à leur base dans ces der- niers ; les genres Mulcion et Cryp- tope en sont séparés par leur queue qui est terminée par cinq feuillets; il en est de même chez les Mysis. Le genre Condylure en diffère par l’ex- trémité de son test qui est divisé en plusieurs segmens ou articles inégaux, caractère qui sépare ce genre de tous les autres de la tribu. Les antennes intermédiaires ou supérieures des Né- balies sont insérées au-dessus des yeux , elles sont formées de deux soies médiocrement longues et por- tées sur un pédoncule cylindrique. Les antennes extérieures sont longues, simples , sétacées , sans écaille à leur base , placées latéralement assez loin des yeux et portées sur des pé- doncules allongés; les dix pieds sont placés très-en arrière , fort rappro- 1NEB chés les uns des autres , égaux entre eux, et ayant leur extrémité formée de deux divisions égales, sétacées ciliées , servant uniquement à la na- tation ; la carapace forme un bou- clier analogue à celui de certains En- toinoslraeés et surtout des Cyclopes; elle est bombée dans son milieu, em- brasse les côtés du corps et se pro- longe en avant en un petit rostre aigu, arqué en dessous, non épineux et mobile, sous lequel les yeux sont insérés et très-rapprochés. L’abdo- men est conique, plus ou moinslong que la carapace , composé de plu- sieurs segmens , visible au-delà de celle-ci et d’un premier qu’elle re- couvre ; terminé par deux appendi- ces multiarticulés en forme de soie. Ce genre renferme deux ou trois es- pèces toutes très-petites. Parmi les Crustacés pnosphorescens que no- tre ami Lesson a rapportés de son voyage autour du monde, et que nous décrirons dans le Recueil de Zoologie de ce voyage , il s’en trouve quelques autres. Jusqu’à présent l’espèce la mieux connue et qui sert de type au genre est : La Nébalie d’Herest , Nebalia Herbslii , Leach , Zool. Miscel. T. 1, pag. 100, tab. 44; Monoculus ros- tralus, Montagu, Trans. of Lin. Soc. T. x, tab. 2 , fig. 5; Cancer bipes, Oth. Fabr. , Herbst; Mysis bipes , Oliv. Longue de huit à dix lignes; abdomen lormé de quatre segmeus; couleur grise ou d’un cendré jaunâ- tre, avec iesycux noirs. Elle se trouve dans l’Océan européen et surtout dans les régions septentrionales. (g.) NEBBÉI ou mieux NEBBI. ois. Hernandez donne ce nom de pays a un Faucon du Mexique qui est une variété du Falco niger de Brisson. (B.) NE B ELI A. bot. phan. Necker avait constitué sous ce nom un genre distinct du Brunia par le caractère de deux styles et d’un fruit bilocu- laire. Ce genre n’a pas été admis par De Candolle dans son ‘Prodrornus j tan. Vegetabilium. Il était constitue NEB < I les Brunia nodijlora , L., et B.pa- ccea, Thunb. Dans le Mémoire que { re collaborateur Adolphe Bron- art a récemment publié (Ann. des Nat., août 1826) sur la famille Brun iacées , la première de ces èces reste le type du genre Brunia, la seconde fait partie du nouveau lire Berardia , qu’il ne faut pas u fondre avec un ancien genre nom- i ainsi par Villars et qui est le opa des auteurs. V. le mot Be- Ikdia au Supplément. (g. .N.) NEBKA.bot. pii an. C’est le nom i gaire, dans toute la Nubie qui > usine le Nil, du Zizip/ius Spina isti . (g.. N.) ’ NEBNEL. bot. phan. L’ Acacia jticci est décrit sous ce nom de -s dans l’ancienne Encyclopédie Adanson. (b.) i EBRIE.iVeÆ/Az. ins. Genre de Tor- des Coléoptères, section des Peu la- res, famille des Carnassiers, divi- ui des Terrestres, tribu des Carabi- ns abdominaux, établi par Latreille ; idopté par tous les entomologistes. : caractères sont : les trois premiers i clés des tarses antérieurs des mâ- plus ou moins dilatés, triangu- es ou cordiformes; dernier ar- •e des palpes plus ou moins al- gé et très-légèrement sécurifor- .. Antennes filiformes. Lèvre su- ieure entière ou très-légèrement ancrée; mandibules peu saillan- ,, non dentées intérieurement; une . t bifide au milieu de l’éçhan- :re du menton. Corselet cordifor- Elytres allongées, plus ou moins les. Cegenrequi est très-voisin des abes proprement dits, en diffère rendant par le labre qui n’est pas fondément échancré, et par les ■ :hoires qui sont ciliées extérieure- at, ce qui n’a pas lieu chez les C abes; les Omophrons en sont bien I jrcs par la forme de leur corps , t Pogouophores de Latreille en sont l ' ingués par leur languette qui est » >ite cl allongée , taudis qu’elle est ï rte et large dans les Nébries ; < Loricères ont une forte échau- NEB 479 crure au côté interne des jambes an- térieures , ce qui 11’est pas chez les Nébries. Bonelli, dans ses Observa- tions cntomologiques , avait établi un genre , aux dépens des Nébries , sous le nom d ’Alpœus, dans lequel il plaçait les espèces aptères qui ne se trouvent que dans les plus hautes montagnes ; mais ce genre n’a pas été adopté, parce qu’on a découvert beaucoup d’espèces formant la liai- son de son genre Alpœus et des Né- brics. La tête des Nébries est assez grande , plane et presque triangu- laire ; la lèvre supérieure csL trans- versale ; les mandibules sont peu saillantes, légèrement arquées, ai- guës et non dentées intérieurement; les antennes sont au moins de la longueur du corps ; les yeux sont or- dinairement peu saillans ; le corselet est assez court, plus ou moins cor- diforme ; les élytres sont assez allon- gées, ordinairement parallèles et pres- que carrées dans les espèces ailées et plus ou moins ovales dans les Ap- tères. Les pâtes sont plus ou moins allongées ; l’échancrure qui termine en dessous les jambes antérieures , est droite et ne remonte pas sur le côté interne. Les couleurs de ces In- sectes sont en général noires ou bru- nes ; quelques-uns ont le fond jau- nâtre plus ou moins varié de noir. Ces Carabiques sont presque tous pro- pres aux contrées tempérées et froi- des de l’Europe; on en trouve quel- ques-uns dans les montagnes du Cau- case , en Sibérie, dans les îles Aleu- liennes, et Dejean en possède une espèce de l’Amérique septentrionale. Ce genre est assez nombreux en espèces, Dejean en décrit trente- quatre dans le species des Coléo- ptères de sa magnifique collection; la plus connue et celle qui se trouve fréquemment à Paris et dans toute l’Europe est: La Nébrie brévicolle , Nebria brevicollis, Clairv., Fisch., Dej., Bon., Lntr., Sohoun., etc. ; Caralus brevi- culhs , Fabr., est d’un noir luisant, avec les antennes, les jambes et les tarses d’un brun ferrugineux; les 48o NEC cintres ont des stries pointillées. Elle se trouve sous les pierres, les tas d’herbe, etc., dans les lieux humides. . (®.) NEBRION. bot. pii an. ( Diosco- ridc.) Syn. de Panais. (b.) NÉBRIÏES. min. La Pierre con- sacrée à Bacchus et qui, selon Pline, était de couleur de peau de Biche ou noire , n’est plus connue. (b.) * NÉBU. bot. ni an. Nom de pays du Gevuina Avellana. V. Gévuine. (b-) NÉBULEUSE, zool. Oiseau du genre Chouette ; c’est aussi le nom marchand d’un Cône , Conus Magus. (B.) NÉBULEUX, zoom (Bonnaterre.) Syn. de Bolty ou Bolti , espèce du genre Chromis. On donne aussi ce nom à un Serpent du genre Cou- leuvre. (b.) NECKERA. bot. cryft. (Mousses.) Iledwig a constitué ce genre dont les espèces étaient réunies par Linné avec les Hypnum. De légers carac- tères dans la structure du péristome , ne semblaient pas d’abord des motifs suflisans pour séparer ces deux genres que réunissait d'ailleurs une certaine analogie dans leur port. Cependant , lorsque la connaissance plus parfaite des Mousses eut déterminé les bota- nistes à établir dans cette famille un grand nombre de coupes génériques , on en est venu à subdiviser encore le genre Neckera. De-là les genres Anacamptodon de Bridel ; Anomo- don et Daltonia de Hooker, sans parler du Cryphœa de Mohr et du Pilotrichum de Beauvois, qui sont sy- nonymes de ce dernier. Hedwig don- nait’pour caractères à son genre Nec- kera •• un péristome double , à seize dents chacun, l’intérieur formé de seize cils réunis entre eux à la base par une courte membrane. Le genre Anacamptodon de Bridel est fondé sur une espèce qui par son port s’éloi- gne des Neckera et se rappioche des J'abronia par la structure de son pé- ristome extérieur. Le caractère essen- NEC ticl du Daltonia réside dans sa coiffe mitriforme, tandis qu’elle est dimi- diée (dirnidiata) dans les Neckera. Il faut avouer que , s’il n’y a pas d’autres motifs pour constituer un genre , le Daltonia est d’une valeur si faible qu’on ne saurait blâmer Scliwægri- chen d’avoir continué à en réunir les espèces au Neckera de Hedwig. Dans l’ exposition méthodique des espèces de Mousses que Walker-Ar- nott a publiées récemment (Mém. de la Soc. d’Hist. INat., vol. il , 2,: par- tie), les genres Anacamptodon et Dal- j tonia sont adoptés , mais Y A nomodon est réuni au Neckera , dont l’auteur présente le caractère essentiel sui- vant : dents externes du péristome alternes avec les dents internes; cap- ; suie dimidiée. La cohérence des dents internes par la base n’est donc plus considérée comme une différence gé- nérique essentielle ainsi que Hedwig l’avait établi. En admettant les idées d’Arnott sur la circonscription du genre qui fait l’objet de cet article, nous le trouvons composé de vingt- deux espèces qui croissent dans tous les climats , puisque plusieurs d’entre elles sont communes à l’Europe en- tière et à l’Amérique équinoxiale. Parmi celles qui croissent chez nous, et que l’on peut considérer comme les types du genre, nous citerons: La Neckère crépue , Neckera cris- pa , Hedw. Plante excessivement commune dans les localités montueu- ses , sur les troncs des Arbres et sur les rochers. L’aspect de cette Mousse est élégant; ses feuilles sont oblon- gues, ridées ou ondulées transversa- lement. L’urne est ovale, portée sur une soie latérale assez longue, (g.. N.) NECKERIA. bot. pii an. Deux genres de Phanérogames ont reçu ce nom qui avait déjà un emploi parmi les Cryptogames (P'. Neckère). Tous les deux peuvent se passer de cette dénomination ; car l’un fondé par Gmelin est le même que le Polit - chia d’Aiton et de Willdenow; 1 autre établi par Scopoli est 'synonyme de Corydalis. V. ces mots. (g.. N •) NEC I | NÉCROBIE. Necrobia. ins. Genre | f ! l'ordre des Coléoptères, section jis Pentamères, famille des Clavi- >rnes, tribu des Clairones , établi ir Latreille dans son Précis des ca- r i cî ères généraux des Insectes, et en i ême temps par Paykul qui, ne con- dssant pas cet ouvrage , a donné i ces Insectes le nom de Coryuètes ae Fabricius a adopté. Les caractè- v :.ïS de ce genre sont : antennes cour- ts, en massue; mandibules arquées, -gués, dentées intérieurement; tar- . s, vus en dessus, n’oflrant que 1 aatre articles : le premier étant très- >urt et caché en dessus par la base a second; palpes labiaux terminés ir un article sécuriforme, les inaxil- i ires ayant le dernier article simple ; : seulement tronqué. Les Nécrobies diffèrent des Der- estes avec lesquels Linné les avait : >n fond lies, par les formes générales n corps et surtout par la confor- i ation des tarses qui , dans les der- ers , présentent cinq articles bien i stincts. Les Clairons ont le corps e;aucoup plus allongé; leurs auteu- rs sont plus courtes que la tête et : corselet pris ensemble, tandis que, ms les Nécrobies, ces mêmes orga- 1 ;s atteignent la base des élytres u.iand ils sont couchés le long du î oiselet; de plus, les palpes labiaux ; ut sécuriformes dans les Nécrobies, • qui n’a pas lieu chez les Clairons. iriHn les genres Tille, Enopîie, et i us les derniers de la tribu en sont : i en distingués par leurs tarses dont î -3 cinq articles sont fort distincts par les antennes dont la massue • t toujours dentée. Les Nécrobies ; nt des Insectes de petite taille ; 1 ur tête est un peu moins enfoncée j >ns le corselet que celle des Clai- ? ns; les yeux sont arrondis, un peu I ilia ns ; la lèvre supérieure est cor- gée; leur tête est assez grande, un jeu inclinée et distincte du corselet; \ es yeux sont oblongs et très-saillaus; i eurs antennes sont à peu près de la ongueur de la tête , et composées de onze articles dont le premier est long et un peu renflé; le second petit, très-court; les suivans arrondis, et les quatre derniers forment une mas- sue assez grosse, presque arrondie et perfoliée. La lèvre supérieure est cor- ; née, ciliée et échancrce ; les mandibu- les sont cornées , arquées , pointues et NEC is dents; les mâchoires sont pres- se cornées , composées de deux ces dont l’une externe et arron- ■ , mince à sa base , un peu arquée, :sque aussi longue que le palpe, et •s-ciliée à son extrémité; la pièce terne est beaucoup plus large, et s s-ciliée à son bord intérieur : cette i choire donne attache à un pal- de quatre articles dont le pre- ver est court, le second plus long, t'aïde , le troisième aussi long que le : ond et le troisième beaucoup "ius long, et terminé en pointe t ondie. La lèvre inférieure est tancée, cornée à sa base et sur les es , membraneuse à son extrémité, ; incie et légèrement échancrée ; i palpes sont assez longs , et com- tés de trois articles presque égaux nulle dernier, le moins gros, est miné comme celui des palpes i xillaires; le corselet est un peu |i ati , rebordé, et plus ou moins uancré antérieurement; les élylres ut plus courtes que l’abdomen , e3S couvrent deux ailes membra- : tuseset repliées; l’écusson est assez t it, triangulaire, un peu obtus à t [ jointe ; l’abdomen est composé de i anneaux, assez court et terminé < i [ pointe ; les pâtes sont assez grosses | Hissez fortes; les cuisses postérieu- ■ i sout un peu renflées, elles ont à i r base un appendice ou pièce sur- Imiéraire, ordinairement terminée épine aiguë. Les jambes anté- | mres ont une forte dent latérale et I it t terminées par deux épines assez » t es et par un tarse dont les quatre miers articles vont en diminuant longueur et dont le dernier est |j -ngé et terminé par deux crochets. ■ iC nom de ces Insectes qui signifie te-Morts , et celui d’Lnterreurs i on leur donne encore , leur vien- I "t de ce qu’ils ont l’instinct d’en- I r les cadavres de quelques petits i idrupèdes , et notamment ceux des - ipes et des Souris; ils aiment 1 üi beaucoup les Crapauds et quel- i s autres Reptiles ; ils mettent sous | e ces petits Animaux, afin que « œufs qu’ils déposent dans leur NEC 483 Gorps puissent éclore, et que les lar- ves qui doivent en naître trouvent leur nourriture à l’abii de tout dan- ger. Pour faire cette opération ils se glissent sous les cadavres qu’ils veu- lent enterrer, et creusent la terre im"* médiatement au-dessous; à mesure qu’ils retirent cette terre, l’Animal enfonce , de manière qu’au bout de vingt-quatre heures, quatreoucinqde ces Insectes creusent tellement au-des- sous d’une Taupe, par exemple, qu’on ne voit plus rien et qu’elle se trouve encore recouverte de près d’un pouce de terre. Comme tous les Insectes qui vivent dans les matières cadavéreu- ses , les Nécrophores exhalent une odeur forte , analogue à celle du musc; ils ont l’odorat très-fin et sen- tent de très-loin les cadavres qui peu- vent leur servir de uourriture et d’ha- bitation pour leurs larves ; celles-ci sont longues, d’un blanc grisâtre, avec la tête brune; leur corps est composé de douze anneaux garnis antérieurement, à leur partie supé- rieure, d’une petite plaque écailleuse, d’un brun ferrugineux ; les plaques des derniers anneaux sont munies de petites pointes élevées. Leur tête est dure, écailleuse, garnie de mandibules assez fortes et tranchantes. Elles ont dix pâtes écailleuses , très-courtes , attachées aux trois premiers anneaux du corps. Quand ces larves ont pris tout leur accroissement, elles en- trent dans la terre à plus d’un pied de profondeur, se font une loge ovale qu’elles enduisent d’une matière gluante et s’y changent en nymphes : ce n’est qu’au bout de trois ou qua- tre semaines que l’Insecte parfait en sort. Ce genre se compose de qua- torze ou quinze espèces toutes d’assez grande taille; la plus commune est : LeNicROPHOBE Fossoyeur, iVe- crop/iorus Prespillo , Fabr., Latr., Oliv.; Sylpha Prespillo , L., Degéer; le Dermesle Point-de- Hongrie, Geoflf., Rœsel , etc. Il est long de sept à neuf lignes, noir, avec les trois der- niers articles des antennes roux. Les élytres ont deux bandes orangées trapsverses et dentées; les hanches 484 nec (les deux pieds postérieurs sont ar- mées d’une dent forte et aiguë. On trouve cette espèce dans toute l’Eu- rope et aux environs de Paris dans les charognes et sous les petits Ani- maux morts. (g.) NECTAIRE. Nectar ium . bot. riiAN. On ne saurait, en histoire naturelle, attacher trop d’importance à bien définir les divers organes dont se composent les êtres vivans. Mais ces définitions, pour cire fixes et à l’abri de l’arbitraire, doivent être tirées , non pas d’une seule con- sidéi'alion, mais d’un ensemble de propriétés qui puissent servir à les bien caractériser. Ainsi, quoique la fonction exercée par un organe soit en général une des considérations les plus importantes, cependant elle ne suffit pas, dans plusieurs cas, pour le bien définir , parce que souvent la même fonction est exercée par des organes évidemment différons, et vice versa. Il faut donc, autant que cela est possible , tirer encore les signes cai'actéristiques des organes, de leur position générale , et surtout de leur position relative dans la structure générale cle l’être. C’est pour ne pas avoir fait assez attention à ces prin- cipes fondamentaux d’une bonne or- ganographie, que nous voyons le même organe , légèrement modifié , désigné sous une foule de noms dif- férons , ou des parties très-diverses, confondues sous une même dénomi- nation. Ces idées nous ont été sug- gérées par l’étude comparative que nous avons laite dans un grand tra- vail encore inédit de l’organe que les botanistes ont désigné sous le nom d e Nectaire. Linné, qui le premier introduisit ce mot dans le langage botanique , le définit une partie de la fleur sécrétant une humeur miel- leuse et nectarée. En effet, tout le monde sait que dans une foule de fleurs on trouve une humeur vis- queuse et sucrée, évidemment sé- crétée par de petites glandes diver- sement disposées. Cette définition pa- raît assez précise au premier coup- NEC d’œil , et l’on se forme facilement l’idée de l’organe que Linné a ainsi dénommé. Mais on voit bientôt dans les exemples des Nectaires, que cite cet illustre botaniste , qu’oubliant la définition qu’ilen a donnée, il appli- que ce nom à des organes entière- ment différons, et qui souvent même, pour la plupart, ne présentent pas ce caractère essentiel de sécréter une humeur nectarée. Ainsi Linné, et tous les auteurs qui ont suivi son système, donnent en général le nom de Nectaires, non - seulement aux organes glanduleux et sécréteurs qu’on observe dans différens points de la fleur, mais à toutes les parties de cette fleur qui, par quelque mo- dification insolite, s’éloignent de leur forme habituelle. Ainsi le calice, lorsqu’il est prolongé en éperon,* comme dans la Capucine ; ses divi- sions intérieures dans plusieurs Mu- sacées; la corolle, également pro- longée en éperon , dans les Linaires; les pétales irréguliers dans les Re- nonculacées , et une foule d’autres Plantes; les filets des étamines dila- tés et pétaloïdes des Amomées ; les fi- lets réunis en utricule dans le Ruscus, et dans une quantité de Malvacées; le disque, dans ses diverses positions, et une foule d’autres modifications d'organes , sont pour Linné autant de Nectaires. Une pareille confusion nous paraît tout-à-fait contraire à l’esprit philosophique qui règne au- jourd'hui dans l'étude des êtres orga- nisés , en même temps que fondée sur une observation fausse, elle nuit essentiellement aux progrès de la science. Dans ces divers exemples, ces parties , bien que- modifiées , et s’éloi- gnant dé leur type habituel, ne doi- vent pas néanmoins être considéréas comme constituant de nouveaux or- ganes. Ce n’en sont que des modifi- cations : mais ces modifications of- frent d’ailleurs trop de dissem- blance entre elles pour être réunies sous une dénomination commune. Mais existe-t-il dans certaines fleurs un organe spécial auquel on puisse cl ou doive appliquer le nom de 1NEC recta ire? Nous ne le pensons pas , ème en suivant rigoureusement la ifinition donnée par l’auteur de la îilosophie botanique. En effet, celte ! uneur ncclai'ée qu’on trouve dans ) assez grand nombre de lleurs n’est mais sécrétée par uu organe spécial fièrent des autres parties consti- pantes de la fleur. Ce ne sont ja- ais que des glandes placées soit sur partie interne du calice , soit sitr corolle et les pétales, soit sur le •sque ou réceptacle, soit enfin sur ovaire lui-même d’ou découle celle ameur. Ce n’est donc pas un organe stinct , une partie nouvelle de la mr, mais simplement un amas de I andes diversement réunies et pla- ies sur une des pai ties constituantes ?î la fleur. De-là nous croyons pou- mr conclure qu’il n’y a pas à pro- : ement parler cl organe distinct dans fleur, auquel on doive donner le t»m de Nectaire, mais que seulement, ins quelques cas, le calice, les péta- >s , le disque , etc. , peuvent présen- 1 1’ un amas de glandes nectarifères. (A. R.) NECTANDRA. bot. phan. Ce »im , donné à deux genres par Ber- tus et Rolander, est maintenant rayé 0 la botanique. Le genre dcBergiusa é réuni au Gnidiapar Thunberg, et lui de Rolander ne paraît pas être 1 ffisamment distinct de l’ Ocoteci Aublet. J?, ces mots. (g. .N.) NECTARINIA. ois. Dénomination ; nérique des Guit-Guits et des Souï- angas, selon Illiger. Ce nom a été i puis réservé exclusivement pour groupe des Guit-Guits par Cuvier, pour celui des Souïmangas par eemminck. Ces derniers sont au con- tre désignés , dans la Méthode de îvier, sous le nom de Cinnyris ,• et lui de Cœreba est donné aux pre- miers par Tcmminek. V. Guit-Guit SoUÏMANGA. (JS. G. ST. -II.) * NECTOCÈRE. Nectocerus. i \UST. Genre établi par Leach (Dict. s Sc. Nat., ait. Crustacés) et dont ne donne pas les caractères, (g.) NECTOPODES ou RÉMIPËDES. NEC 485 ins. Dans sa Zoologie analytique, Duméril donne ce nom à sa seconde famille des Coléoptères pentamérés , ayant pour caractères : élytres dures, couvrant tout l’abdomen; antennes en scie ou en fil , non dentées ; tarses natatoires. Cette famille comprend les genres Dytique, Hyphidre, Ha- liple et Tourniquet. V. ces mots, (g.) * NECTOPODES. Nectopoda. MOLi.. Blainville a divisé lesNucléo- branches en deux familles ( /G Nu- cxjÉobranches ) : la première pour ceux qui n’ont qu’une seule nageoire abdominale qui représente , selon l’auteur que nous citons, le pied des autres Mollusques; et la seconde pour ceux qui ont des nageoires la- térales. Il a donné à l’une le nom de Nectopodes, et il a conservé le nom de Ptéropodes à la seconde. A l’égard de l’arrangement de cette famille , Blainville se trouve moins d’accord avec les auteurs modernes que pour la plupart des autres, pour les rapports avec les familles voisines. Larnarck, en effet, avait considéré les Carinaires et les Firoles comme les Mollusquesjles mieux organisés , et les avait placés, dans la série , au-dessus des Cépha- lopodes. Nous voyons , au contraire, Blainville les porter près des Mollus- ques nus, tels que les Phyllidies, qui sont déjà bien inférieurs à la plupart des Mollusques. Nous ne pourrons nous livrer à l’examen des opinions des auteurs qu’à l’article NuclÉoer anche. F . d’ailleurs Ca- BINA1RE et FlROIÆ. (d..H.) * NECTOUXIE. Nectouxia. bot. phan. Genre de la famille des Sola- nées et de la Pentandrie Monogyuie , L. , établi par Kunth ( Nuv . Gen. et Spec. Fiant, œquin., p. îo, t. îqS) qui l’a ainsi caractérisé : calice dé- coupé profondément en cinq lanières linéaires, égales et dressées ; corolle liypocratériforme , dont le tube est pentagone, élargi supérieurement , un peu plus long que le calice; le limbedivisé en cinq segmens réfléchis, ovales , légèrement aigus et égaux cuire eux : l’entrée de la corolle est 486 „ NEC munis d’une couronne tubuleuse, obscurément dentée ; cinq étamines insérées sur la partie supérieure du tube , alternes avec les découpures de la corolle, incluses, égales entre elles, à filets courts, à anthères oblongues et dressées ; ovaire ovoïde, placé sur un petit disque, surmonté d’un style filiforme de la longueur de la corolle , et d’un stigmate obtus , légèrement échancré. Fruit inconnu, probablement baccif'orme. Ce genre est voisin de 1 ' A trop a et du Fetunia , mais il s’en distingue suffisamment par la Couronne qui orne l’entrée de sa corolle. La Nectouxie Elégante, Nectou - xia formosa , Kunth , loc. cil. ; Atro~ pa arenaria , Rœm. etSchult. , Syst. f^eget. , 4 , p. 685 , est une Herbe f'éti- de, dressée, se divisant en rameaux épars , étalés , velus, garnis de feuil- les éparses, pétiolées, les supérieures géminées, ovales, aiguës, échancrées en cœur à la base , très-entières, vei- nées en réseau , membraneuses et lé- gèrement hérissées de poils. Les fleurs sont extra-axillaires, solitaires, pé- donculées, penchées et de la gran- deur de celles de la grande Perven- che. Cette Plante croît dans les forêts qui avoisinent Réal-del-Monte dans le Mexique. (g.. N.) NECTRIS. bot. phan. (Schreber.) V. Cabomba. NÉCYDÀLE. Necydalis. ins. Gen- re de l’ordre des Coléoptères, section des Tétramères , famille des Longi- cornes , tribu des Nécydalides , établi par Linné et adopté, après bien des variations, par tous les entomologis- tes avec ces caractères : ailes étendues dans presque toute leur longueur et simplement un peu plissées à leur ex- trémité; élytres très-courtes et tron- quées; corps étroit et allongé; tête penchée en avant ; dernier article des palpes plus gros, presque cylindri- que ou presque ovoïde et tronqué. Le nom de Nécydale a été employé pour la première fois par Aristote \l[ist. Nat., Lib. 5, cap. 19), mais le passage où il en fait mention est très- NEC obscur, et l’on 11e peut déterminer de quel Insecte il a voulu parler. Dans les Actes d’Upsal ce nom fut appli- qué vaguement à des Insectes de plu- sieurs genres très-diflerens. Linné assigna le premier ce nom aux In- sectes qui composent le genre Nécy- dale de Latreille , et y plaça de plus une espèce du genre Malthme (Télé- phore noir). Ce ne fut que plus tard qu’il joignit aux vraies Nécydales plusieurs espèces du genre OEdémè- re ; il partagea son genre en deux divi- sions; la première était ainsi carac- térisée : élytres beaucoup plus cour- tes que les ailes et l’abdomen. Elle renfermait les vraies Nécydales de Latreille. La seconde ayant pour ca- ractères : élytres subulées de la lon- gueur de l’abdomen, renfermait les OEdémères, la Nécydale fauve ( Ste - nopterus , Illig.), et un autre Co-t léoptère ( iV- brevicornis) qui forme aujourd’hui le genre Atractocère. Geoffroy ne connut des Nécydales de Linné que deux espèces , le Télé-1 phore ( Mult/iinus ), et la Nécydale fau- ve , qu’il avait placée avec ses Leptu- res. Fabricius , dans les premières éditions de ses ouvrages , ne conserva sous le nom de Nécydales , que la seconde division de Linné , et les vé- ritables , ou celles de la première di- vision , furent placées par lui dans le genre Lepture. C’est dans son Syste- ma Entomologiæ , que cette réunion disparate a cessé d’avoir lieu ; il a laissé sous le nom de Nécydale les espèces de la seconde division de Linné, et son genre Molorchus se compose des véritables Nécydales. Latreille a adopté dans son dernier ouvrage (Fam. Nat. du Règne Anim.) un genre établi par Illiger sous le nom de Stenopterus et renfermant les Nécydales à élytres aussi longues que l’abaomen , mais rétrécies à leur ex- trémité, de sorte qu’à présent le gen- re Nécydale, tel qu’il est restreint et tel que nous le présentons ici , ne se compose plus que des Molorchus de Fabricius. Ces Insectes ont le corps étroit et allongé ; la tête est aussi large que le corselet, infclinée étayant NEC i . partie antérieure aplatie et termi- ne en pointe vers le nas ; leur lèvre .îpérieure est petite, coriace, pres- ue carrée, avec le bord antérieur roit et entier; les mandibules sont ornées, courtes, déprimées, trian- . ub. i es , sans dentelures, avec la ointe légèrement ci'ochue; les mâ- lioires sont légèrement coriaces , cy- : udriques , comprimées, terminées >ar deux divisions petites, presque membraneuses, dont l’extérieure plus ■ vancée , obtuse ; l’intérieure plus ourte et finissant en pointe; les pal- pes maxillaires sont courts, compo- sés de quatre articles dont les trois premiers sont courts et le dernier ► dus grand et obtus ou tronqué ; la èvre inférieure est courte, membra- neuse, très-évasée au bord supérieur; on support est coriace, large, ar- rondi latéralement; ses palpes sont c omposés de trois articles dont le (dernier ressemble au même des pal- >es maxillaires; les antennes sont à peu près de la longueur de la moitié élu corps, filiformes, composées de mze articles dont le premier est ççrand, courbé, rentlé et arrondi à on extrémité; le second très-petit et es suivans presque cylindriques , un »eu amincis à leur base; elles pren- nent attache dans une échancrare a intérieure des yeux ; le corselet est -arrondi ou presque cylindrique, un neu moins large que la base des ély- Ires; l’écusson est fort petit et pres- que arrondi; les élylres sont extrê- mement courtes , tronquées et arron- lies posterieurement ; les pâtes sont grandes avec les cuisses allongées , (rétrécies depuis leur base jusqu’au ; milieu et terminées par un renfle- unent arrondi ou ovale; les posté- rieures sont plus longues que les au- tres ; ces pâtes sont terminées par un ttarse de quatre articles dont le pre- mier est allongé, le second triangu- laire, le troisième bifide et le dernier terminé par deux crochets de moyen- ne grandeur; l’abdomen est trois ou quatre fois plus long que les élytres , et très-rétréci à son origine. Les mé- tamorphoses des Nccydalcs sont in- NEE 487 connues , et il est à présumer que leurs larves vivent dans le bois. Le genre est assez peu nombreux en es- pèces : on en connaît sept ou huit ; la plus remarquable de nos climats est : La NÉCYD ALE MAJEURE , Necydalis major , L., Syst. Nat.,- Leptura ab~ breviata , Fabr., Syst. Ent., p. 199, n? 18 ; Mant. Ins. ; Malorckus abbre- v iatus, Fab. , Ent. Syst. et Syst. Eleut/i.; Mu sc a Cerambyx major , Sch. (Mon., J753,fig. x,2 ,Elem. et Icon., etc ). Longue de plus d’un pouce; tête, cor- selet et poitrine noirs; antennes jau- nes à leur base, brunes à l’extrémité; élylres, base de l’abdomen et pâtes antérieures jaunes ; pâtes postérieu- res de la même couleur avec l’extré- mité des cuisses noires; derniers an- neaux de l’abdomen bruns ; ailes transparentes à nervures jaunâtres. Cette espèce se trouve dans toute l’Europe; elle n’est commune nulle art ; elle se trouve rarement à Paris , ans les prairies de Gentilly. Il pa- raît que sa larve vit dans les Saules qui sont abondansdans cette localité. (o.) * NECYDALIDES. Necydalides. ins. Tribu de l’ordre des Coléoptères, section des Pentamères , famille des Longicornes , établie par Latreille (Fam. Nat. du Règn. Anim.) et ren- fermant des Insectes ayant les yeux en forme de reins, et entourant pres- que la base des antennes; leur tête est penchée en avant; le dernier ar- ticle de leurs palpes est plus gros , presque cylindrique ou ovoïde tron- qué ; leurs élytres sont beaucoup plus coin tes que l’abdomen , ou res- serrées brusquement en arrière; leurs ailes sont étendues dans toute leur longueur ou simplement plissées à leur extrémité. Cette tribu renferme les genres Sténoptère , Sangaris et Nécydale ( Molorc/ius, Fabr. ). V. ces mots. (g.) NEEA. BOT. PH AN. V. NMe. * NÉEBONG. bot. phan. Marsdeu désigne sous ce nom un Palmier qu’il dit être fort commun à Sumatra , dont le tronc élevé est employé pour 488 NE E faire des piliers de construction , des conduits d’eau, et dont on mange les sommités comme le Chou, et qui pourrait bien être un Palmiste, c’est- à-dire du genre ylreca. H. Arec, (b.) NÉÉDHAMIE. Needhamia. bot. tiian. Trois genres de Plantes ont reçu celle dénomination. Scopoli l’appliquait au Galega lilloralis , L., qui fait maintenant partie du genre Tephrosia de Persoon, admis univer- sellement. V. TÉphbosie. 11. Brown ( Prodr . Fl. Nov.-Hull., p. 54g) a cons- titué plus lard un genre Needhamia dans la famille des Epacridées; c’est celui que nous décrirons dans cetarti- cle. Enfin H. Cassini avait établi dans le Dictionnaire des Sciences Naturel- les, encore sous le même nom, un genre de Synanthérées qu’il a depuis nommé Naivalina. V . ce mot. Le Needhamia de R. Brown , qui appartient à la Pentandrie Monogy- nie, L.. est ainsi caractérisé : calice à deux bractées ; corolle hypocratéri- forme, dont le limbe est imberbe, quinquéfide, à sinus élevés , et à es- tivation plissée; disque hypogyne en forme de scutelle; cinq étamines in- cluses; ovaire biloculaire ; drupe sè- che. Le Needhamia pumilio, R. Br., loc. cit , est un très-petit Arbuste dressé, qui croît sur les côtes méri- dionales de la Nouvelle - Hollande. Ses feuilles sont opposées, très-petites et appliquées contre la tige. Les fleurs sont blanches, et forment des épis terminaux, dressés , solitaires, garnis de bractées foliacées. (g.. N.) NËÉE Neæa. bot. phan. Genre de l’OctandrieMonogynie, L., établi par RuizetPavon ( Syst . F eg. FL Peruo., p. 90 ) , qui lui ont assigné les carac- tères essentiels suivans : calice ou invol ucre à deux ou trois folioles,- corolle tubuleuse ; huit étamines plus courtes que la corolle, alternative- ment plus longues les unes que les autres; ovaire inférieur surmonté d’un style ; drupe monosperme, cou- ronnée par le calice. Ce genre a été rapporté à la famille des Nyctaginées, et se compose de deux espèces dont NEE les auteurs n’ont donné queles phra- ses caractéristiques, savoir : i° Neæa, verLicillata , Arbrisseau qui atteint une hauteur de cinq à six mètres, et dont les feuilles sont lancéolées , réu- nies quatre par quatre; 20 Neæa op~ positi/blia , grand Arbrisseau, qui s’élève beaucoup plus que le précé- dent, et qui est garni de feuilles op- posées, oblongues, ovales, acuminées au sommet. Ces deux Plantes crois- sent dans les grandes forêts du Pérou où elles fleurissent en automne. (g. .N.) • • *NEESIA. bot. ph an. Deuxgenres ont été succesivemeut dédiés au sa- vant Nées d’Esenbeck par Sprengel. L’un est identique avec le Lupinas- ter de Persoon, qui ne forme qu’une simple section parmi les Trifolium; l’autre est fondé sur V Athanasia ma- jùtima , L. , et avait déjà reçu le nom de Diotis. Le mot de Neesia est main- tenant sans emploi dans la science. (G.. N.) À * NEESIA. bot. crvpt. ( Hépati- ques.) Léman, dans le Dictionnaire des Sciences Naturelles, a proposé ce nom pour un genre établi par Nées d’Esenbeclc aux dépens des Marchan- tes, et que ce savant avait nommé Duvalia. L’existence d’un autre genre sous le même nom de Du- palia, constitué par Haworth dans la famille des Apocinées, et qui, pour le dire en passant, n’est qu’un mauvais démembrement du Stapelia; l’existence de ce genre, disons-nous, n’était pas la raison qui avait déter- miné Léman à changer cette déno- mination ; c’était le besoin de décrire Je nouveau genre dans un ouvrage rédigé suivant l’ordre alphabétique, et où la lettre D était depuis long- temps achevée. Si une telle licence était accordée aux auteurs de dic- tionnaires, la science serait bientôt surchargée de doubles emplois d’au- tant plus dangereux que le hasard seul pourrait les faire reconnaître. En conséquence, nous renvoyons au Supplément de notre Dictionnaire pour faire connaître Je Duvalia de Nées. 1 (G.. N.) NEF j ÈFLE. bot. ph an. Fruit duNé- . [V. ce mot.) On a étendu ce 1 , dans les colonies françaises , au : t de quelques Eugenia , et appelé , ne sait trop pourquoi , Nèfle î ide le fruit du D atura Metel. (b.) ÉFLIER. Mespilus. bot. fiian. ire de la famille des Rosacées, u des Pomacées , offrant pour ca- i ères : un calice turbiné adhérent, :iq divisions; une corolle régulière cinq pétales; des étamines nom- uses , et cinq pistils soudés entre ainsi qu’avec le calice, terminés | cun par un style glabre et stigmate simple. Le fruit est v pomme ou mélonide , ombili- eà son sommet, dont l’ombilic très-large, et contenant de deux t inq nucules monospermes. Les I ffiers sont des Arbres de moyenne ; odeur ou de simples Arbrisseaux, ars feuilles alternes sont lancéo- >; , dentées et caduques. Les ffeurs t grandes , solitaires et termi- nes. )ans son beau travail sur les Po- sées ( Trans. Soc. Lin. , i3 , p. 88), : n Lindley a singulièrement limité (Caractères de ce genre, et le nom- des espèces qui doivent y entrer, m cet habile observateur, ou doit ;ter parmi les Alisiers {Cratœgus), -;i que Linné l’avait fait autrefois, Userolier, l’Aubépine, et enfin tou- ffes espèces qui ont des fleurs en i e ou en grappe , un fruit dont inhibe est resserré, et contient 7 nucules. Il ne reste réellement r mi les Néfliers que le Mespilus ’nanica , ou Néflier commun, et Mespilus grandifiora . Quant au spidus japonica , il forme le genre obotrya de Lindley. V. ce mot Supplément. 'I éflier commun ou d’Allema- i ï , Mespilus germanica , L. , Sp. , C’est un assez grand Arbrisseau i croît naturellement en France , Allemagne , et dans presque tou- les autres parties de l’Europe , et : depuis long -temps on cultive i is les jardins. Sa tigect ses rameaux NEG 48g sont généralement crochus , ce qui lui donne toujours un port peu élé- gant. Ses feuilles, courlcment pétio- lées , sont oblongues, lancéolées, aiguës au sommet , pubescentes sur- tout à leur face inférieure, longues de cinq à six pouces , et ayant environ deux pouces de largeur. Les fleurs sont grandes, blanches, terminales. Le fruit qui porte le nom de Nèfle est turbiné , déprime supérieure- ment, où il offre un ombilic très- large, environné par les cinq laniè- res du calice , qui sont divergentes. Il renferme cinq nucules osseux , qui contiennent chacun une graine. Les Nèfles ne mûrissent pas sur les Arbres qui les portent. On les cueille à la fin de l’automne y et elles sont alors encore dures, vertes en dedans, et d’une saveur extrêmement âpre et insupportable. On les étend alors sur de la paille, et vers le milieu de l’hiver elles s’amollissent, deviennent brunes en dedans, et acquièrent une saveur assez agréable. Ces fruits ne sont ni mal-sains, ni indigestes; mais ils sont généralement peu x’echerchés. Le Mespilus grandifiora ressemble beaucoup au précédent dans toutes ses parties, mais ses feuilles et ses fleurs sont plus grandes , et ses fruits plus gros. Ils sont aussi bons à man- ger. ■ • On a également appelé Neflier à la Guiane le Parinari d’Aublet , et Néflier de Corail , parmi certains jardiniers , un Alizier à gros fruits très-rouges. (a. R.) NÉGHOBARRA. ois. Espèce du genre Philédon. V. ce mot. (dr..z.) NÉGRAL. ois. Syn. vulgaire de la Linote Tobaque. V. Gros-Bec. (dr. .z.) NEGRE, zool. On a donne ce nom tiré de la couleur noire de quelques- unes de leurs parties ou de leur to- talité, à plusieurs Animaux ; ainsi, dans le genre Homme , Nègres est sy- nonyme d’Ethiopiens et de Caftes. Parmi les Singes, un Sajou , un Ta- marin et une Guenon; parmi les au- tres Mammifères, un Chat; parmi *9° NEI les Oiseaux , un Coucal et la Vengo- linc ; parmi les Poissons , une Gasté- rostée du sous-genre Centronote; par- mi les Insectes , un Papillon du genre Satyre, sont encore appelés Nègres. (b.) NEGRESSE, moll. Non vulgaire de plusieurs Coquilles, entre autres du Conus fumigatus. (b.) NEGRETIA. bot. phan. (Ruiz et Pavon, Kunth.J Syn. de Mucuna. V. ce mot. (g. .N.) NÉGRITE. ins. Un Insecte du genre Altise , qui , dans le midi de la France, de'sole les plantations de Pas- tel, porte ce nom vulgaire dans cer- tains cantons de l’Occitanie. (b.) NEGUNDO. bot. phan. Espèce du genre Erable. J^. ce mot. (b.) NÉIDE. Neides. ins, Genre de l’or- dre des Hémiptères , section des Hé- téroplères , famille des Géocorises , tribu des Longilabres, établi par La- treille dans son Histoire générale des Crustacés et des Insectes , et auquel Fabricius a donné , quelque temps après, le nom de Berytus. Les carac- tères de ce genre sont : antennes cou- dées et renflées à leur extrémité ; corps allongé avec les pieds très- longs; ocelles très -rapprochés l’un de l'autre. Ces Insectes se distinguent des Alydes et des Leptocorises , par les antennes qui , dans ces derniers genres , sont droites ou très-peu cou- dées. Les Lygies et les autres genres voisins en sont séparés par des ca- ractères tirés de l’insertion des an- tennes, de la largeur relative de la tête, et d’autres particularités de l’or- ganisation. Le corps des Néïdes est menu , filiforme; leurs antennes sont longues, insérées au-dessus d’une li- gne idéale allant des yeux à l’origine du labre, coudées vers leur milieu , de quatre articles , dont le premier très-long, en massue à son extrémité, et dont le dernier, un peu plus étroit que les précédons, est ovoïde ou en ■ovale allongé. Ils ont la tête presque conique ; 1 écusson étroit , presque linéaire et terminé en pointe; les NEI pâtes sont allongées , minces ; les cuisses sont un peu renflées à leur extrémité ; les jambes sont cylindri- ues , et les tarses ont trois article* ont le dernier est armé de deux pe- tits ongles crochus. Ces Insectes sont d’assez petite taille ; leurs larves vivent sur les Plantes et sur les Ar- bres ainsi que l’Insecte parfait. Ce genre ne contient que trois ou qua- tre espèces , parmi lesquelles nous ci- terons : Le Néide Tir un aire , Neides tipA laria, Latr. , Ilist. Nat. des Crust. et des Ins. T. xti, p. 209; Gen. Crust., etc., 3, 120; Cimex tipularius, Linn.; Gerris tipularius , Fabr., Eut. Syst. ; Berytus tipularius , Fabr., Syst. Rhyng. , Frisch, Ins. T. vii, p. 28, tab. 20. Elle est longue d’environ deux lignes ; les antennes sont grises avec le milieu et l’extrémité noirs; la corps est gris , avec quelques points noirs sur les élytres; les pâtes sont grises , avec la partie renflée des cuisses postérieures noirâtre ; les ély- tres ont quelques lignes élevées , le corselet en a trois. Cette espèce se trouve en Europe sur les Arbres; on la rencontre aux environs de Paris en mai. (g.) NEIGE. V. Météore. NEIGEUSE, mole. Nom vulgaire et marchand du Cyprœa Vitellus , qu’on a étendu au P’oluta hispidula , appelée Neigeuse a rubans, (b.) * NEIGEUX, ois. Espèce du genre Faucon , division des Autours. V. Faucon. (dr..z.) * NEILLIA. bot. phan. Genre de l’Icosandrie Monogynie , L. , établi par Don ( Prodrom. Flor. Repal. , 228), et adopté par De Candollc ( Prodrom. Syst. Feget. , 2, p. 646) qui l’a placé dans la famille des Ro- sacées, et l'a ainsi caractérisé : calice persistant , divisé en cinq lobes peu profonds, ovales et aigus; corolle à cinq pétales arrondis; vingt étami- nes et au-delà, saillantes, insérées en double rangée sur l’entrée du calice; carpelle unique, renferme dans le calice, capsulaire, fol 1 i«u- NEL , déhiscent par le côté intérieur, ; ronné par le style , et contenant grand nombre de graines sphéri- « , luisantes , ascendantes , mu- •s d’un albumen charnu , abon- it, d’un embryon droit, central, ne radicule épaisse et de cotylé- îs ovales. Ce genre fait partie de i ribu des Spiréacées ; il a des afü- ■és avec le Spirœa par son port et (Structure de sa fleur; mais il s’en tingue par ses graines pourvues lbumen. Il se compose de deux >èces indigènes du Napaul , que nn a nommées Neillia thyrsiflo- et N. rubiflora. Ce sont des Ar- i-sseaux qui ont le port du Spirœa ./lifolia. Leurs feuilles sont simples, •diformes , ovales ou trilobées, ublemenl dentées en scie, acumi- es et accompagnées de deux stipu- (G. .N.) '^NÉITHÉE. Neithca. conch. Dans ; Annales de la Société Linnéenne î Paris, 1824, Drouet a publié un imoire sur un nouveau genre de la mille des Arcacées : il nomme ce : nre Néithe'e , et il le considère com- : voisin des Nucules , et propose en raséquence de le placer, dans la sé- , près de ce genre, pour établir na passage avec les Trigones. C’est ec plusieurs espèces déjà connues genre Peigne deLamarck, et une )èce nouvelle, que l’auteur propose former ce nouveau genre. Ce sont ; Pecten œquicostatus , versicoslalus, mi; costangulatus , N. Sp. Ces ignés présentent eu effet des dents ■iales sur le bord cardinal, mais, du s>le, ils ont tous les caractères des ignés; ils n’ont qu’une seule im- ession musculaire, ce qui indique 1 1rs véritables rapports et leur éloi- 1 emenl des Nuculeset des Ti igonies. î ne peut donc p;ts admettre le gen- de Drouet; il doit tout au plus ornent la surface des eaux. Ses feuil- les, dont les pétioles cylindriques ont' une longueur toujours en rappoit avec l’élévatiou du niveau, sont très— j grandes , ayant souvent jusqu’à deux pieds de diamètre , peltées , arron-j clies, ondulées et dentées sur leur pour- tour, glabres des deux côtés. Les fleurs sont extrêmement grandes , blan- ches et le plus souvent roses, ayant près d’un pied de diamètre. Les an- thères sont jaunes, surmontées d’un appendice renflé et crochu. Ces fleurs exhalent une odeur très-agréable d’anis. Les fruits sont renfermés dans un réceptacle obeonique , dont la forme a été imitée pour l’instrument sur lequel ou dépose les numéros dans le jeu que les Français nom- ment lotos, nom qu’ils ont emprunté de celui de la Plante dont il est ques- tion. Le Nélumbo était une Plaute extrêmement célèbre dans l’antiqui-' té. Elle croissait autrefois dans les eaux du Nil au rapport d'Hérodote et de Théophraste, ae-là le nom de Faba œgyptiaca sous lequel on la trouve fréquemment mentionnée. Les Egyptiens la révéraient comme un des objets de leur culte, amsi qu’ils le faisaient de plusieurs autres NEL > ductions du Nil, et on voit le Né- îbo représenté sur presque tous monumeus de l’antique Egypte, oendant d’après les recherches des uralistes fi ançais , Delile et Sa- ny, celle Plante a tout-à-fait dis- u des eaux du Nil. On ne la re- uve plus aujourd’hui que dans les erses parties de l'Inde , à la Chine, Tapon, où elle est aussi un objet culte et d’adoration. Deux bota- tes russes très-célèbres , Fischer et ven , l’ont également trouvée à Imbouchure du Volga près d’Aslra- .je Nélumbo jaune , Neh/mbium .mm , Michx., Fl. Bor. Am., 1, p. f , qui croît dans plusieurs pro- >ces de l’Amérique septentrionale , ^semble beaucoup au précédent i ir son port et ses formes géuéra- i Ses fleurs un peu moins grandes jr.t constamment jaunes, et les ap- ; îdices qui surmontent les anthè- i , au lieu d’être renflés , sont li- èces ont une saveur douce, et on mange dans les pays où elles pissent. il l ne suffit pas d’avoir démontré ti le genre Nélumbo est mono- \ylédon , il est encore nécessaire fidiquer la place qu’il doit occu- dans la série des ordres nalu- L<> qui composent ce groupe de iigétaux. Jussieu ( Généra Plant.) p/ait placé avec le Nymphœa dans famille des Hydrocharidées. Salis- ry , le premier, fit une famille des i mphéacées dans laquelle il plaça N Nélumbo. Cette famille a été adop- i par tous les botanistes modernes, (jarticulièrement par le professeur Candolle ( Syst. Regn. Veget., 2, 3q) qui la divise en deux tribus : Nélumbonées et les Nymphéacées. i tes personne ne peut nier les rap- ts intiines qui existent entre le 1 umbo et le Nymphœa , et il serait liieile de trouver deux genres qui, S leur port , se ressemblassent au- Itt. Tous les organes de la végéta- is , l’inflorescence , le calice , la co- | le, ont dans ces deux genres la plus NEM 495 grande analogie et une identité pres- que parfaite. Mais ici cessent les analogies. Dans les Nymphcacées pro- prement dites, l’ovaire est unique, globuleux, à plusieurs loges polysper- mes, séparées par de fausses cloisons celluleuses ; dans le Nélumbo , au contraire, le centre de la fleur pré- sente un grand nombre de pistils uniloculaires , monospermes , nichés dans les alvéoles d’un réceptacle ou disque très-développé et en cône ren- versé. Le fruit du Nymphœa est une péponide charnue intérieurement et polysperme ; celui du Nélumbo est une sorte de noix sèche, monosper- me et indéhiscente. La graine n’offre pas des différences moins tranchées. Ainsi, dans le Nymphœa, l’amande se compose d’un très-gros endosperme charnu , qui manque entièrement dans le Nélumbo. Celui-ci à son tour est pourvu de deux gros appendices charnus qui partent de la base de sa radicule, et dont il n’exirfe aucune trace dans le Nymphœa. Nous lais- sons aux botanistes à déterminer si, malgré les rapports intimes qui exis- tent entre ces deux genres dans leur port, et quelques-uns des organes de la floraison , les différences essentiel- les qu’on remarque dans les organes plus importans de la fructification , ne doivent pas engager à séparer ces deux genres l’un de l’autre, et à faire du Nelumbium le type d’un ordre naturel distinct sous le nom de Né- lumbiacées. Cette famille, que tout nous porte à admettre , ne pourrait être éloignée des vraies Nymphéa- cées, par les motifs que nous avons exposés précédemment ; mais néan- moins, par la structure de la graine et de l’embryon , elle se rapproche- rait beaucoup des Naïadées et en particulier des genres Zostera et Rup- pia. V. Nymphéacées. (a.e.) * NÉ M ALITE, min. Th. Nuttall a donné ce nom à la variété fibreuse de Magnésie hydratée, trouvée à Hobo- kcu dans le New-Jersey, (g. del.) NEMASPORA. bot. crypt. Pour Næmaspora. V., ce mot. 4g6 N KM NÉMATE. Nematus. ins. Genre de l’ordre des Hyménoptères, section des Térébrans, famille des Porte- Scies, tribu des Tenthrédines, établi par Jurineaux dépens du genre Te/i- thredo de Fabrir.ius, et ainsi caracté- risé ; antennes de neuf articles sim- ples dans les deux sexes , longues et sétacées; mandibules écliancrées; une cellule radiale très -grande; quatre cellules cubitales, dont la première petite, presque ronde; la seconde grande, recevant les deux uervures récurrentes ; la troisième moindre et cariée , et la quatrième atteignant le bout de l’aile. Ce genre se distingue des Tenthrèdes proprement dites , parce que ces dernières ont deux cel- lules radiales et quatre cubitales ; les Do'lères en sont séparées par leurs cel- lules cubitales qui ne sont plus qu’au nombre de trois; elles ont aussi, comme les Tenthrèdes, deux cellules radiales. Les genres Cimbex , Amasis et Perga sont distingués des Némates par leurs autennes de cinq à huit ar- ticles terminés brusquement par un bouton. Les hchyzocères, Ptdies et Mylotômes n’ont que trois articles distincts aux antennes; le genre Cla- die a les antennes rameuses dans les mâles; enfin les Alhaiies en ont de dix à quatorze , et les Ptérygophores et Lophires seize et plus. L)e plus , les Némates sont encore distinguées des autres genres voisins parce que leurs larves ont vingt pâtes, tandis que celles des autres en ont dix-huit et vingt-deux. La tctc des Némates est transversale; les yeux sont très- grands, et on voit sur le vertex et en- tre eux , trois petits yeux lisses dispo- sés en triangle; les antennes sont pres- que aussi longues que le corps ; leurs deux premiers articles sont très- courts , et les autres cylindriques et allant en diminuant d'épaisseur; la lèvre supérieure est coriace, échan- crée ou arrondie à sa partie antérieure et ciliée; les mandibules sont cor- nées, arquées, creusées intérieure- ment, aiguës à leur extrémité et mu- nies d’une forte dent vers leur base interne; la trompe est courte, formée nem de trois pièces dont les deux latérale* qui tiennent lieu de mâchoires , sont courtes, coriaces, entières; la pièce du milieu est un peu avancée, mem- braneuse et trilide ; les palpes maxil- laires sont une fois plus longs oue les inférieurs; ils sont composés de six articles diminuant d’épaisseur* le corselet est arrondi , inégal ; l'ab- domen est presque cylindrique; les pales sont de longueur moyenne et ne présentent lien de remarquable. Les larves des Némates , dé -ignées comme celles des autres Tenthré- dines , sous le nom de Fausses-Che- nilles, ont constamment vingt pâtes dont six écailleuses et quatorze mem- braneuses. Ces larves vivent sur dif- férentes Plantes dont elles rongent les feuilles. Leurs métamorphoses s’opèrent de différentes manières; les unes entrent dans la terre, et s’y filent des coques pour se changer en nymphes; les autres forment des es- pèces de galles dans lesquelles elles subissent toutes leurs métamoi pfioses. Ce genre est assez nombreux en espèces. Lepelletier de Saint-Far- geau, dans sa Monographie des Ten- thrédines , en décrit trente -huit, toutes d’Europe. Celle qu’on peut considérer comme le type du geuré, est : Le Némate du Saule, Nematus Sa/icis, Jur., p. 60; Oliv., Lepell.et ■ Serville , Faune Française , pl. 1 1 , fig; 5 ; Tenlhredo Salîcis , Fabr. , Vil lers, Degéer , n. 1 4 , tab. ôy , fig. 19 , 20; Fourcroy , Geoff. , Lesck, Rossi et Gmel. Longue de quatre à cinq li- gnes, jaune ; tète et corselet noirs en dessus; ailes avec le point ordinaire noir; pales jaunes. Les larves de celte espèce vivent sur le Saule; elles ont près d’un pouce de long ; elles sont d’un vert céladon , avec C* grandes taches jaunes et des points noirs sur les côtés. Elles ont souvent le derrière courbé en arc, de sorte qu’il repose sur le plat de la feuille, tandis que quelques pâtes membra- neuses et écailleuses sont accrochées à son bord. Ces larves entrent en terre au mois d’août et s'y filent des co~ INEM is d’une soie d’un brun obscur sque noir j ces Insectes ne subis- t pas leur dernière métamorphose même temps, plusieurs femelles lement naissent au bout de trois naines, tandis que les mâles ne «aissent qu’au printemps suivant. - urrissent plusieurs espèces qui ; ppliquent étroitement aux doigts and on les y prend. i°. Nemato - ita bronchialis , N. ; Conferva , >th, Car. Bot., i , p. 186 ; C. pec- , ails', Midi. , Noo. Jet. Pe/r. T. i , tab. 1 , fig. 4-7 ; Diatomajlocco - m , De Cand. , Flor. Fr., p. 116; mgeot , Stiip. Vog., n. 698. Nous optons le nom spécifique donné r Roth, parce que cette espèce, eau microscope, y présente abso- nent la figure d’une trachée-ar- e avec ses anneaux. Dans l’eau, elle d’un vert très-pâle tirant au roux , ivrant dans certains marais l’extré- té des tiges, des rameaux et autres. . ps qui y plongent. Les figures 1 et D, delà planche 62 de.Lyngbye, donnent la plus juste idée. 2°. Ne- \ toplata argentea , N., pl. de ce k ;tion. , fig. 3 , b (état vivant , très- »ssi), a (desséchée dans l’herbier); igillaria hyemalis, Lyngb., Tent., i i85 , tab. 63, e, fig. 1 , 2, 3 , 4 ilement en excluant le synonyme Roth). Celle-ci , qui se trouve en ■ omne , mais non en hiver , est «leur de capucin dans L’eau, et •semble â de la poudre d’argent ou nacre quand elle est desséchée. Nema/oplata subqnadrala , N. ; iferva hyemalis, Roth, Cat., 2 , .2o5 ; les figures^ et 6 , e, de Lyng- ; , conviennent à cette espèce que • savant dahois a confondue avec la cédente. 1 est aussi des Nématoplatcs ma- -s, tels que le caudala , N. , qui est l^ragil/aria striatula, Lyngb. , tab. , a; il croît sur les Laminaires petites toulTes. (b.) NEMATOPODES. Nematopoda. ' NEM 499 mole. Le sous-type des Mollusques Malentozoaires de Blainvillc est partagé, dans son Traité de Malaco- logie , en deux classes , les NÉMa- ToronEs (Cirrhippd.es, Lamie. V. ce mot ) , et en Polyplaxiphores ( génie Üscabrion , L. ). Cette classe des Néinatopodes est elle-même sub- divisée en deux familles, les Lépa- diens et les B-danides. Les Lépadiens répondent au genre Lepas de Bru- guière, Anatife des auteurs , et ren- ferment les genres suivans : Gymno- lèpe , Pentalèpe , Polylcpe et Litho- lèpe {y. ces mots ). La famille des Balanides se rapporte au genre Bala- ne de Bruguière; elle se partage en deux sections : dans la première, où se trouvent ies genres Balane , Och- thosie, Conie, Creusie et Chthamale, l’opercule est articulé et plus ou moins vertical ; dans la secçnde section l’opercule n’est point articu- lé , et il est plus ou moins horizontal. Cette section ne contient que le genre Coron «le lui seul , divisé en cinq groupes , parmi lesquels se remarque le genre Tubicinelle deLamarck. (D..H.) NÉMAl OSPERME. Nernatosper- mian. bot. piian. Genre établi par Richard père [in Jet. Soc. nat. Pa- ris. , 1 , p. io5) sur une Plante qui avait été rangée parmi les Piper par Bergius. Le nom de Laciste/ha ayant été donné au même genre parSwartz, cette dernière dénomination fut adop- tée par Vahl , Persoon, Kunth , Mar- tius et la plupart des auteurs. Ce genre appartient à la Monandrie Mo- nogy.nie, L. , et paraît devoir être placé dans les Erticées. Marti \\s(Nov. Gen. Plant. B ras J.) le considère com- me type d’une nouvelle famille à la- quelle il donnc le nom de Lacistemées ( Lacistemœ) et qui fait, selon lui, partie d’un ordre qu’il nomme Ur- ticacées. Cependant. Kunth (Synops. Plant. Or.bis novi., vol. iv, p. 264) qui l’a décrit plus amplement que tous les autres botanistes , regarde encore sa place comme incertaine, et lui as- signe les caractères suivans : chatons imbriqués , cylindracés ; écailles uni- 3a* 5oo NEjVI INEM flores , 1res- larges ; fleurs sessiles tou- tes hermaphrodites, une ou deux fructifères parmi les supéiieures , les autres avortées; calice très-petit, di- visé profondément en quatre parties lancéolées, obtuses, presque dres- sées , accompagnées de deux bractées linéaires plus longues que l’écaille. Dans deux espèces brésiliennes le ca- lice offre de cinq à huit parties étroi- tes , linéaires , scarieuses , selon Au- guste Saint- Hilaire qui aura peut être confondu les bractées avec quelques- unes des divisions propres au calice; nectaire cupuliforme , entier ; étamine unique, insérée sous l’ovaire, compo- sée d’une anthère continue avec le filet, émarginée-bilobée , à loges dis- tantes , déhiscentes longitudinale- ment; ovaii’e supère , sessile, presque globuleux, uniloculaire, renfermant six ovules quelquefois réduits à un nombre moindre, pariétaux, ascen- dans; style à peine distinct, sur- monté de trois stigmates petits , subu- lés et étalés. Le nombre des stigma- tes est sujet à varia tion ; il est de deux selon Swartz , et de quatre selon Bon- pland ; fruit bacciforme , stipité, obo- vé-oblong , uniloculaire , irréguliè- rement bivalve , renfermant une ou deux graines oblongues , suspendues à un long cordou ombilical, et mu- nies d’un embryon dicotylédoné sans albumen. Ce genre renferme des Arbres dé- pourvus d’épines ou de poils pi- quans; leurs feuilles sont alternes, entières, membraneuses , et à veines réticulées; les stipules sont pétiolai- res , géminées et caduques ; les fleurs forment des chatons nombreux , grou- pés par paquets dans les aisselles des feuilles. On n’en connaît qu’un petit nombre d’espèces qui croissent toutes dans les climats chauds de l’Améri- que méridionale. Celle qui doit être considérée comme type du genre , est le Nematospermum lœvigatum , Rich.; Lacisleina myricoides, Vahl; Piper aggregatuvi , Bergius et Rudje , PI. Guian., p. 9, tab. 4. (g. .N.) NÉMATOURES ou SÉTICAU- DES. iNs. Duméril donne ce nom à une famille d’insectes Aptères qui correspond à l’ordre des Thysanoures de Latreille. (g.) .] * NÉMAUCHËNES. bot. phan. Genre de la famille des Sy.nanthé- rées, Chicoracées de Jussieu, et de la Syngénésie égale, L. , établi par H. Cassini (Bullet. de la Société Phi- lomat. , mai 1818, p. 77 ) qui l’a ca- ractérisé ainsi : involucre ovoïde ou presque campanulé, composé de fo- lioles sur un seul rang, égales, appliquées , presque lancéolées ou oblongues, obtuses, membraneuses sur leurs bords, foliacées au sommet, concaves, gibheuses, très-épaisses, osseuses , hérissées de verrues ou de tubercules coniques ou spinescens dans leur partie inférieure ; à la base de cet involucre , il y a cinq folioles surnuméraires sur un seul rang, lar- ges , ovales , et presque entièrement membraneuses. Réceptacle plane, fo- véolé , garni de poils courts peu nom breux. Calathide composée de demi- fleurons nombreux , hermaphrodites et disposés en rayons. Akènes inté- rieurs oblongs, un peu cylindriques ou comprimés, présentant des côtes où l’on observe des aspérités , sur- montés d’un col long, filiforme , por- tant une aigrette blanche, composée de poils légèrement plumeux; akènes de l’extérieur ou des bords étroite- ment embrassés par les folioles de l’involucre, très-comprimés des deux côtés, ovales, oblongs, pubescens, dépourvus de col, munis sur l’arête intérieure d’une bordure en forme d’aile membraneuse qui se prolonge au-dessus de l’aréole apicuaire en une corne subulée; l’aigrette qui les surmonte est un peu plus plumeuse que celle des akènes intérieurs. Le genre Nemauc/ienes est voisin du Zacinlha et du Gatyona. 11 diffère du premier par ses akènes intérieurs munis d’un col filiforme, et du se- cond par son involucre hérissé de verrues et son réceptacle garni de poils fimbrillaires. C’est aussi par le caractère de l’involucre qu’il diffère NEM YHostia de Mœnch , lequel, en ou- , olFre quelques différences dans structure de scs fruits. L’auteur tîrtit qu’il faut surtout prendre •de de le confondre avec le Medicu- de Mœnch , attendu que ce der- -r genre a été placé par cet auteur i^s du Picris dans une division qui } aigrette plumeuse ; mais en décri- ât l’aigrette des fruits intérieurs i 1 Vemauchenes, comme composée squamellules un peu barbellu- s, et celles des fruits inargi- ux comme étant encore plus bar- ’lulées, n’est-ce pas dire que ces ai- • ïttes sont légèrement plumeuses? ïst ainsi que nous avous traduit le «gage scientifique de Cassini , et si us n’avons pas commis une erreur ce point , il faudra bien admettre e la différence signalée par ce sa- :nt botaniste entre le Medicusia et Nemauc/ienes est complètement (mile. Deux espèces constituent le genre unauchenes ; elles ont été nommées aculeata et N. inermis. La pre- ■ ère est le Crépis aspera , L. , Plante irbacée, presque glabre, dont la re flexueuse , rameuse, est garnie poils piquans. Les feuille^ sont al- i nes,.sessiles, demi-amplexicaules , .’ittées et irrégulièrement dentées découpées; les inférieures sont '■andes , oblongues-obovales , bor- iies de petites dents spinuliformes. s calatbides nombreuses, de cou- rir jaune , forment une panicule co- rmbi forme et terminale. Cette Plan- croît dans l’Orient et dans la Si- 1 e. Le Nemauclienes inermis , nommé i ibord par l’auteur N. ambigu a , se -stingue principalement de la pré- s dente par sa tige non hérissée d’ai- u.illons et peu rameuse, et par ses i lathidcs peu nombreuses. (g..n.) *NÉMAZO AIRES. Mica. Gaillon, 1 ceveur des douanes à Dieppe, profi- mt de la position maritime où le met- it son emploi pour observer avec le icroscope les productions malheu- usement peu nombreuses des para- NEM 5oi ges qu’il habite , imaginant que des Navicules étaient la même chose que des Bacillaires et des Vibrions , crut voir de tels êtres se transmuter de l’un cà l’autre pour former des fila- mens de Conferves , qui, devenues ainsi (ilamcns , n’en étaient pas moins des Animaux qui pouvaient s’individualiser de nouveau, et se dis- soudre en Navicules et en Bacillaires, sauf à se recoller encore en filamens quand bon leur semblait. Il appela Némazoones ces républiques d’ Ani- malcules, alternativement dispersés ou de forme coufervoïde, et c’est sous ce nom que dans le tome xxxiv de Levrault on trouve un article de cet observateur, auquel, par hasard sans doute, a été apposée l’initiale d’une signature plus connue et justement célèbre dans les sciences naturelles. Depuis ce temps l’auteur de l’article adopta le nom de Nérnazoaires dont la signification est la même, en éten- dant beaucoup le nombre des êtres qu’on doit comprendre dans cette famille , ordre , classe ou règne , comme on voudra l’appeler , puis- que, si l’on en juge par ce que l'ap- porte Desmazières dans ses Crypto- games du nord de la France ( n° ioi,au sujet des Mycodermes , V. ce mot ) , des Champignons , les Moisissures et les Charagnes même , sont aussi des Animaux ou des agré- gations d’ Animaux? Il paraît que c’est l’une de nos Gaillonei/les ( V . ce mot) qui est devenue la base de ce système, s’il est vrai que ce que Gaillon entend par Conféra a comoi- des soit bien ce que Dillwyn appela ainsi. Quoi qu’il en soit, nous avons , depuis notre enfance, observé ce Con - ferva si mal nommé comoides , sur dix à douze rivages sans y voir rien d’animal ; nous en avons , à la vérité , trouvé les rameaux souvent couverts de diverses Navicules et Bacillaires , mais nous n’avions pas cru que ces espèces fissent plus partie de la Plante que le Sphynx Ligustri ne fait partie du Troène lorsque pour en sucer lesuc mielleux cetAuimal enfonce sa trompe dans la petite corolle du Ligustrum 5oj NEM vulgare. L'habitude des Echinelles , des Navicules , des Bacillaires en général, est de pénétrer dans la ma- tière muqueuse en quelque lieu que se développe celle-ci; c’est ainsi qu’on voit de ces Animalcules épais- sir la gelée sous laquelle se manifeste notre genre Chaos , de même que le fait la Globuline du savant Turpin , en vertu de celle tendance à choisir un habitat qui procure à chaque créature la substance assimilable avec un abri convenable ; de tels êtres pénètrent dans les touffes de toute Confervée, Céramiaire ou Fu- cacée , dont beaucoup de mucosité transsude, et si Gaillon eût exa- miné à certaines époques la subs- tance ramollie , épaisse et glaireuse des Laminaires entre autres , ou des Bacillaires s’empalent en innombra- ble quantité, il en eût sans doute conclu que ces grands Végétaux ma- rins étaient aussi des Némazoaires ou les Animalcules se disposeraient en lames ou rubans. Ne compre- nant pas encore bien la théorie de Gaillon d’après ce que nous en avons lu , nous n’aurons garde d’en raisonner. Parler de ce qu’on ne sait pas sur ce qu’on en préjuge, ou sur des jalions épars qu’aurait comme plantés dans de petites notices l’au- teur de quelque méthode nouvelle , nous paraît une grande imprudence en ce qu’on s’expose à créer des chi- mères pour les combattre, ou bien à louer des aperçus qui se trouvent ensuite contraires à ce qu’on y crut d’abord distinguer. Il suffira seule- ment ici de repousser toute commu- nauté de vues entre nous et celui ;à qui nous avons renvoyé la qualifi- cation d’Ovide de l’Algologie qu’on eût voulu nous appliquer. L’inventeur des Némazoaires, pag. 373 , corroborant son opinion sur le détachement des individus composant les ramuLes de ses Némazoaires, d’une observation de Mertens sur le Dra- parnaldia variabilis ( V. Métamor- phoses ), ajoute : « Des effets à peu près analogues ont aussi été obser- vés par Bory de Saint-Vincent dans HEM plusieurs espèces de su tribu des Ar-. throdiées , » et cite en preuve ce que nous avons rapporté au sujet des Zuo-fi carpes ( ce mot et Arthhoihéiîs ). il y voit une conformité d’idées entre nous et Agardh , parce que le blâ- ment de l’Arthrodiée est pour nous un tube végétal , tandis que le Zoo- carpe est un Animal. D’abord nous 11’avons jamais, depuis vingt-ciqjfl ans , observé rien de semblable ni même d’analogue à ce que Gaillon et Mertens ont vu , et qui nous paraît dans le genre de ce que Girod-Chan- trans vit aussi plus île vingt ans avant ces auteurs. Nous n’avons jamais été assez favorisé de la nature pour sur- prendre des Monades et des Volvo- ces formant des Salmacides, pas plus que des Navicules ou des Bacillaires formant des Gaillonelles ; mais nous persistons à croire que des Plantes véritables, c’est-à-dire ve'gétam sans conscience de leur être parce qu’elles ne sont douées d’aucun sens , pro- ductions apathiques de l’eau, tant qu’elles n’ont point atteint l’époque où elles deviennent aptes à se re- produire , peuvent préparer des pro- pagées qui , dès qu’ils sont sortis de la petite matrice cloisonnée où ils se formèrent, et qu’ils se sont mis en contact avec le lluide environnant, jouissent d’une vie très-décidée. Il n’y a pas là transmutation de Plante en Animal , mais simplement une Plante qui émet une graine animée, c’est-à-dire l’inverse de ce qui se passe tous les jours sous nos yeux parmi les Oiseaux et les Insectes; Animaux , ainsi que nous l’avons dit ailleurs, chez lesquels un œuf non vH j vaut dans le véritable sens du mot vi- : vre, est interposé entre deux existences 1 où la vie se manifeste dans le plus haut degré d’étendue. Nous laissons au temps le soin de faire connaître ce qui en est. De quelque raisonnement, de quelques autorités qu’on se pré- vale pour appuyer des théories fon- dées sur des faits inexacts, la vérité seule triomphera , parce qu’elle de- meure éternelle pour déposer, lors- que nous n’y sommes pjlus., eu faveur NEM celui qui a le mieux vu cl le mieux Lgé. 11 nous est donné de surpren- ! e quelquefois celte vérité, il ne nous t jamais donné de la faire. Quand . e échappe à la vue courte de quel- les-utis de ceux qui la chérissent la poursuivent, ces amans myopes la peuvent imaginer telle qu’ils ; ssent désiré la saisir; mais leur i ilcincc s’évanouira avec la descrip- m qu’ils en auront faite, et le rôle i rustique Sancho , voyant les cho- is tout bonnement comme elles nt, nous paraît préférable à celui de n maître, qui prétendait trouver la ture plus merveilleuse encore que Créateur ne la voulut faire. L’exis- ice de propagules animés vient être constatée récemment par plu- :urs savansalgologues de notre épo- ie. Nous lisons dans un Examen des .^cherches de Gaillon, par Lyngbve, nt l’analyse a été insérée au Bulle- 1 des Sciences Naturelles, pour le Dis de mai de cette année 1826, nie Hoffmann a vu le Conferva zo- ta se métamorphoser en Anirnal- les , c’est-à-dire qu’il a saisi ce ychodié émettant de véritables Zoo- i rpes. Dès le commencement de a3, tome iv, p. 392 du présent ctionnaire , sans avoir jamais sur- is le Conferva zonata au moment 1 l’émission des Zoocarpes pouvait iipuyer nos observations antérieu- s i , nous disions : « Les Conferva :mpacta , zonata , fugacissima et isiliens , pourront bien rentrer un iar parmi les Zoocarpées , dont l es ont parfaitement l’aspect avant poque où ces dernières préparent '.térieurement et émettent leurs î mmules vivantes. » Or le Conferva nata ne nous a pas trompé , mais us n’en croyons pas davantage aux imazoaires ou Némozoones , com- 2 on voudra les appeler. V. Na- î cule , ou nous avons pensé que ce e Gaillon appelle Conferva co- jides et qui sert de fondement à ut son système, est quelque Gloio - una. V. ce mot. (b.) NÉMERTE. Ne mer tes. int. Cuvier NEM 5 o 3 a nommé ainsi , et rangé provisoire- ment parmi les Vers* intestinaux ca- vitaires, un Ver à corps filiforme, cylindrique, extrêmement allongé, mou et contractile, que l’on trouve assez fréquemment sur nos côtes lors des grandes marées 3 il est caché sous les pierres et insinue, dit-on, son extrémité antérieure dans les Anomies pour les sucer. Montagu a fait de ce Ver un Gordins , Sowerby un genre particulier qu’il nomme Sineus, Ocken et Schweigger le nom- ment Borlasia et le rangent parmi les Annelides. Il est de couleur brune, quelquefois marqué de lignes noirâ- tres , longitudinales; il se casse faci- lement; sa surface est lisse et sans traces d’articulations , excepté quand il se contracte fortement , que l’on aperçoit des plis transversaux presque réguliers. Son extrémité antérieure présente une petite pointe mousse percée d’un petit trou qui est la bou- che ; en arrière le corps plus épais se termine par une sorte de ventouse; l’intestin traverse toute la longueur du corps; il existe autour de ce canal un autre conduit que Cuvier regarde comme destiné à la génération ; il vient aboutir à un tubercule situé au bord de l’anus. Ce genre ne renferme qu’une espèce qui parvient à une lon- gueur de trois à douze pieds , et que Cuvier nomme Nemerles Borlasii. (E. D..ï>.) NEMERTESIE. Nemertesia. ro- LYP. Genre de l'ordre des Sertula- riées dans la division des Polypiers flexibles , ayant pour caractères : po- lypier phyloïde, corné, garni dans toute son étendue de petits cils poly- pifères , recourbés du côté de la tige et verticillés; cellules situées sur la partie interne des cils. Les Némerlé- sies , que Lamouroux sépara le pre- mier des Sertulaires , ont un aspect et une structure toute particulière qui les fout distinguer au premier coupr- d’œil ; leurs tiges, de nature cornée, assez grosses, simples ou rameuses, sont creuses à l’intérieur cl couvertes extérieurement de nombreux cils eel- lulifères , verticillés , ordinairement 5o4 NEM au nombre de six ou huil sur chaque verticille. Les cils, capillaires, as- cendans, articules, recourbés du côté de la tige , portent à leur côté interne seulement de petites cellules à peine saillantes et en nombre égal à celui des articulations de chaque cil; les ovaires, petits, ovalaires, à pédicule court, naissent du point d'insertion des cils sur la tige. La grandeur des Némertésies varie de deux à trois pouces à un pied et au- delà ; elles ne sont point parasites sur les Plantes ou sur les autres Poly- piers ; elles naissent sur les pierres ou les vieilles Coquilles par une mul- titude de filamens capillaires tubu- leux, contournés et diversement ra- mifiés. Elles se trouvent dans les mers d’Europe. Ce genre renferme les N. antennina , Janini et ramosa qu’on trouve dans nos mers et dont les pêcheurs de nos côtes rapportent souvent dans leurs filets de très- grands individus qui se conservent parfaitement dans l’herbier, (e. d..:l.) NÉMÉSIE. Nemesia. bot. phan. Yentenat ( Jardin de la Malmaison, tab. 4i ) a établi sous ce nom un gen- re aux dépens des Antirrhinum de Linné. Ce genre , qui appartient comme celui-ci , à la famille des Scro- phularinées , et à la Didynnmie An- giospermie , L. , offre pour carac- tères essentiels : un calice à cinq di- visions profondes, lancéolées, ai- guës; une corolle en masque, munie à sa base d’un éperon court , obtus ; quatre étamines didynames; un ovaire supérieur surmonté d’un style; une capsule biloculaire , comprimée, tronquée , s’ouvrant longitudinale- ment jusqu’en son milieu en deux valves; graines linéaires, nombreu- ses. Ce genre fait le passage des Mu- fliers aux Linaires , mais il est en- core plus rapproché des premiers , et aux yeux de plusieurs botanistes , il ne méritera pas d’en être distingué puisque les Mufliers offrent aussi un renflement peu saillant, il est vrai , à la base de la corolle. Dans les Némésies, ce renflement est plus NEM allongé; ainsi ce caractère ne se fonde que sur un peu plus d’amplitude dans un organe qui a la même forme chez l’un et l’autre genre. L’éperon des Linaires ne doit pas être consi- déré de la même manière; il est très- I grand, courbé et terminé en pointe; I d’ailleurs , les espèces de Linaires ont ! un faciès un peu différent de celui | des vrais Mufliers. La Némésie puante, Nemesia fœ- tens , Yentenat, loc. cit. , est un Ar- buste d’une odeur désagréable dont t les tiges sont droites , très-rameuses, fjarnies de feuilles linéaires, lancéo- | ées, aiguës, et presque quaternées, les inférieures un peu dentées et portées sur un court pétiole , les su- périeures sessiles, entières. Les fleurs forment des grappes courtes , peu fournies, terminales et munies de bractées pubescentes. Leur corolle est d’un gris blanchâtre, veinée de pourpre , marquée dans l’intérieur d’une tache jaune orangée. Cet Ar- buste croît au cap de Bonne-Espé- rance , ainsi que le Nemesia chamceM clrifolia , Yent., ou Antirrhinum ma- crocarpum , Vahl. L’auteur du genre y rapporte en outre les Antirrhinum bicorne et longicorne. Le nom de Nemesia est emprunté de Dioscoride , qui paraît avoir ap- pelé Y Antirrhinum mopis , Némésis; d’autres pensent que le Némésis de Dioscoride est le Lychnis dioica , L. (G..N.) | NEMESTRINA. mam. Nom scien- tifique linnéen du Maimon. (b.) NÉMESTRINE. Nemestrina. ins. Genre de l’ordre des Diptères , fa- mille des Tanystomes, tribu des An- thraciens, établi par Latreille, et ayant pour caractères: antennes très- distantes, composées de six articles, dont trois assez gros et les trois der- niers fort minces. Trompe longue, droite, avancée , formée de cinq piè- ces ; soies d’inégale longueur; deux aussi longues que la lèvre supérieu- re, une un peu plus courte. Deuv palpes filiformes , recourbés. Ailes ayant beaucoup de nervures et or- ' . ' 5o5 NEM j airement réticulées. Ces Insectes s èrent des Anthrax et autres genres j-iins par leur ti'ompe, qui est bien j s longue que la tête, tandis qu’elle plus courte dans ces derniers ; j Millions de Lali'eille, ou Cythé- 3 de Fabricius, en diffèrent par palpes et par les antennes; enfin vSrémestrines se distinguent de tous autres genres delà tribu parleurs t :s qui ont, dans le plus grand i nbre des espèces, leur extrémité i rgée de nervures très-fines et très- nbreuses , composant un réseau. ! jes Némestrines habitent les pays i uds ; ce sont des Insectes assez es : leur corps est moins velu que uii des Borabyles ; le corselet est irsque cylindrique , peu convexe. I tête est aussi large que le corselet, peu conique à l’origine de la mpe , munie sur le vertex de trois its yeux lisses , et sur les côtés de ix grands yeux à réseaux, fort tans l’un de l’autre dans les deux es. Les antennes sont composées de articlesdont trois sont assez gros ; premier est fort court , le second î-sque globuleux; le troisième, un il plus gros et plus long que les i. ix autres, est terminé en pointe ; trois autres ressemblent à un fil nu ; le dernier est le plus long des iss. Ces antennes sont beaucoup i s distantes l’une de l’autre que ) s aucun autre genre de Diptères : ms sont insérées fort près des yeux. trompe est aussi longue que la > itié ou les deux tiers du corps; est déliée, pointue et portée en nt , un peu inclinée; elle est nposée d’une gaîne, de trois soies : le la languette. A la base inférieu- de la trompe sont insérés deux l.pes filiformes, triarticulés, qui se |f ivent un peu et viennent se coller i tre la partie latérale un peu su- : ieure de la gaîne. Les ailes sont ndes, ordinairement ouvertes et mdues par les côtés. Les balanciers l t longs, fort minces, et terminés un très-petit bouton. Les pâtes i tassez longues , un peu grêles : Je rnier article de leurs tarses est NEM. long , les trois suivans sont courts , presque égaux , et le dernier est ter- miné par trois pelotes assez longues , égales , et par deux crochets assez forts. Comme tous les Anthracieris , ces Diptères volent avec beaucoup de fa- cilité et se transportent à de grandes distances. On les voit voltiger aux environs des fleurs , choisir celles ui leur paraissent encore remplies u nectar qu’ils cherchent, et y plon- ger leur longue trompe pour en re- tirer tout le suc mielleux; dès qu’ils ont fini, ils quittent brusquement la fleur et en cherchent une autre ; ils ne s’arrêtent que sur celles qui n’ont pasété visitées par d’autres Insectes; pour examiner si une fleur leur con- vient, ils voltigent devant elle, com- me le font les Sphynx. Les larves et les métamorphoses de ces Insectes nous sont inconnues. Ce genre est peu nombreuxen espèces; Olivier (Encycl. Métli. ) en décrit huit ; quatre ont été trouvées par lui dans le Levant ; une habite Java, et la dernière ÇNe- mestrina analis , Oliv.) vient des bords de la mer Caspienne; on en a formé un genre sous le nom de Rhincocé- phale, dans les Mémoires de la So- ciété d’Histoire Naturelle de Moscou. Boyer de Foncolombe en a découvert une nouvelle à Aix en Provence. Nous citerons comme type de ce genre : La Némestrine réticulée , Ne- mestrina reticulala , Latr. (Hist. Nat. des Crust. et des Ins., et Généra Crust. et Ins. T. îv, , p. 307, t. i5 , fig. 5 et 6). Elle est longue de près de sept lignes; son corps est noir, mais couvert d’un duvet cendré, avec quelques lignes plus claires sur le corselet. L’abdomen est noirâtre , avec le premier anneau , le bord des autres, une tache au milieu du se- cond, une autre sur le troisième, qui manque quelquefois , d’un gris très- clair. Les cuisses sont noirâtres , avec leur extrémité, ainsi que les jambes et les tarses , fauves. Les ailes sont vitrées et réticulées à l’extrémité ; elles ont une teinte obscure à la base 5o6 N EM jusqu’aux deux tiers de leur lon- gueur. Olivier a trouvé cette espèce dans les des de l’Archipel, en Egypte et en Syrie. (g.) *NÉ MOC ÉPH ALE . Nemocephalus. ins. Genre de l’ordre d^s Coléoptères, section des Tétramères, famille des Rhincophores , tribu des Brentidcs, mentionné par Lâtreille (Fam.Nat. du Règne Anim.), et différant des Bi entes, parce que la tête est fixée au corselet presque immédiatement après les yeux , sans rétrécissement postérieur et graduel , et par leurs antennes qui sont moniliformes. (g.) NËMOCÈRES. Nemocera. ins. Famille de Diptères renfermant les seuls Insectes de cet ordre qui aient les antennes composées de plusieurs articles (quatorze ou seize le plus sou- vent). Cette famille renferme les gen- res Culex et Tipula de Linné. Les In- sectes qui la composent ont le corps allongé, le corselet bossu, les ailes oblongues et les balanciers entière- ment découverts, et n’ayant point de cuillerons; les pieds sont très-longs et grêles. Leur tête est petite ; elle porte deux yeux grands; les antennes sont en forme de fds ou de soies, sou- vent velues et toujours plus longues que la tête ; une trompe saillante , courte et terminée par deux grandes lèvres, ou longue et prolongée en for- me de siphon ou de bec. Cette trompe porte à sa base deux palpes ordinaire- ment.filiformes ou sétacés, composés de quatre à cinq articles. Les larves de ces Diptères sont semblables à des Vers, allongées , avec une tête écail- leuse , munie de mandibules cornées et de parties analogues aux mâchoires et aux lèvres. Pour se transformer en nymphes , elles changent de peau et restent nues , ou se construisent des coquessoyeuses. Ces nymphes laissent voir les principales parties de l’iusec- te parfait. Les Ne'mocères habitent ordinaire- ment les lieux humides ; les petits surtout se rassemblent dans les airs en essaims nombreux, s’y balancent et forment en volant des sortes de NEM danses. Dans l’accouplement ils sont placés bout à bout, et volent ainsi. Ils pondent leurs œufs, soit dans L terre, soit dans l’eau. Cettfe famille se compose de deux tribus. V. Cuu- cires, au Suppl., et Tifulaires. (g.) NÉMOCTE. Nernocius. INF.? AN- Nel.? On lit dansle Dictionnaire délié- ter ville : « C'est un genre établi par Rafincsque dans la classe des Vers; il offre pour caractères : un corps fili- forme en collier ; une tête nue , ob- tuse; une queue à plusieurs fdets ou pinceaux : ce genre ne renferme qu’une seule espèce qui vit dans les eaux douces de la Sicde. » (e. d..l.) N É IVI O G LOS S AT ES . ins . La trei ile avait donné ce nom à une division de l’ordre des Hyménoptères, qui répond au genre Apis de Kirby , ou à sa tribu des Apiaires. V. ce mot. (g.) NÉMOGNATHE. Nemugnat/iai ins. Genre de l’ordre des Coléoptè- res , section des Hétéromères , famille des Trachélides, tribu des Cantha- ridies , établi par Illiger, et ayant pour caractères : antennes filiformes, plus courtes que le corps, composées de onze articles presque égaux ; qua- tre palpes filiformes; mâchoires cor- nées , très-prolongées et sétiformes. Ce genre , que Fabricius avait con- fondu avec les Zonilis, s’en distingue, ainsi que de tous les genres de la tri- bu , par les mâchoires qui, dans les mâles, sont beaucoup plus longues que la tête. Leur corps est allongé, presque cylindrique; le corselet est un peu convexe , arrondi sur les cô- tés ; la tête est un peu déprimée et très-inclinée , elle tient au corselet par un col fort court et étroit. Le labre est fortement cilié à son bord antérieur; les mandibules sont ar- quées, terminées en pointe et munies d’une petite dent vers leur base; les mâchoires sont cornées, sinuées, for- tement ciliées à leur base interne, et terminées en pointes fines et très- prolongées qui. vont se placer le long de la poitrine de l’Insecte. Ce gehrene sc compose que de peu d’espèces ; Olivier en décrit deux , NEM î ( t une est de la Caroline et l’autre i la Barbarie; le Zunilis Chryso- lirta de Fabricius, qui se trouve Espagne et dans le midi de la nce , appartient aussi à ce genre ; » is en connaissons quelques autres 3 tèces inédites dans la collection du * i ite Dejcan. Nous citerons parmi espèces décrites : ord extérieur et la suture testacés. ps et pâtes noirs. Celte espèce se ive en Caroline ; elle a été rap- itée par Bosc. (g.) ÏIEMOLAPATHUM. bot. pii an. n scientifique d’une espèce de Ru- c. V. ce mot. (b.) ■ ÉMOLITES. MIN. On a quelque- donné ce nom très-vicieux , puis- ai est formé du latin nemus et du t: lithon , aux Pierres arborisées et drites qui représentent des forêts tes bocages. (b.) N É M OP ANT HE . Nem opan thés . .. puan. Ce nom générique a été [posé par Rafinesque (Journ. de . sique, 1819, p. 96) pour Y Ilex adensis de Michaux, qui, en effet, ne le type d’un genre distinct. Le une genre a été positivement établi De Candolle (Rapport sur les 1 îles du Jardin de Genève, 1831 , 44) qui l’avait d’abord nommé i talia mais ce savant botaniste a ndonné la dénomination qu’il ve- ! :: de donner au nouveau genre la double raison qu’un genre talia avait été créé par Sprengel : ni les Légumineuses , et un autre Barton parmi les Malvacées ( N. ittalie), et que le mot de Ne- lanlhes était plus ancien. D’un :e côté les caractères génériques NEM 5o7 avaient été assez inexactement ex- posés par Rafinesque. Voici ceux que De Candoile lui attribue : fleurs dioïques ou polygames par avorte- ment. Calice très-petit , réduit à un simple bourrelet à peine visible. Corolle composée de cinq pétales , ou rarement de quatre, séparés, oblongs , linéaires , en estivation presque valvaire à leur base, étalés et réfléchis pendant la floraison, et caducs. Etamines en même nombre que les pétales , alternes et insérées avec eux. Ovaire presque globuleux enduit d’un suc visqueux, surmonté de trois à quatre stigmates sessiles. Baie presque sèche , ovale ou arron- die, à trois ou quatre loges dont cha- cune renferme une seule graine. Ce genre se distingue de l 'Ilex et du F rinos avec lesquels il est placé dans la tribu des Aquifoliacées de la fa- mille des Célastriues ; il s’en distin- gue, disons-nous, par ses pétales ab- solument libres et non réunis par la base, et surtout par son calice pres- que nul ou réduit à un rudiment en forme de bourrelet. Trompé par une telle brièveté du calice, Rafines- que a pris pour cet organe ce que De Candolle a décrit comme une corolle. Le Némopanthe du Canada , Ne- mopanthes Canadensis, D. C. (Plantes rares du Jard. de Genève, ire livrais., t. 3); IlexCanadensis, M'ichx., Fl. Bor. Am. , t. 4g), est un Arbuste qui s’élève environ à un mètre. Son tronc se di- vise en branches tortueuses et peu garnies de feuilles. Celles-ci sont al- ternes , oblongues , entières , termi- nées en pointe , et sortent d’un bour- geon écailleux. Les fleurs sont blan- ches , verdâtres, portées sur des pé- doncules qui sortent du bourgeon avec les feuilles. Cette Plante indigène de }’ Amérique septentrionale , depuis le Canada jusqu’en Caroline, est cultivée comme Plante de curiosité dans les jardins de botanique de l’Eu- rope. (u..N.) * NÉMOPHILE. Nemophila. bot. riJAN. Genre de la Pentandrie Mo- 5o8 N EM nogynie , L., établi par Barton ( Flor . si mer., 61) et placé par B. Brown dans les Hydrophyllées , petite fa- mille qu’il a formée aux dépens d’une section des Borraginées de Jussieu. La Plante sur laquelle ce genre est constitué, a été très -bien décrite d’abord dans le B otanical Magazine, n° 2373, et postérieurement dans le Botanical Register , n° 740. C’est à ce dernier ouvrage périodique que nous empruntons la description sui- vante. Le Nemophila p/iacelioides , Bart., est une Plante herbacée, bi- sannuelle , dont la tige est succu- lente , couchée , rameuse. Ses feuil- les sont alternes , pinnatifides , à lo- bes obtus garnis de cils fins; les feuil- les inférieures distantes , inégales , à lobes divisés. Les pédoncules sont solitaires , cylindriques , uniflores , plus longs que les feuilles , opposés à celles-ci, ou quelquefois placés dans leurs aisselles. Le calice est per- sistant , infère, à dix segmens pro- fonds , ovales , aigus , ciliés , cinq d’entre eux plus grands dressés et alternes avec les cinq autres qui sont réfléchis. La corolle est campanulée ; son limbe offre cinq lobes obtus , échancrés. Les étamines au nombre de cinq sont beaucoup plus courtes que la corolle ; leurs filets sont nus, insérés sur le tube de celle-ci ; leurs anthères en forme de croissant. Dix appendices rougeâtres, pubescens sur leurs bords , entourent l’entrée du tube. La capsule est uniloculaire ; elle présente dans son intérieur deux placentas charnus , fixés à un axe longitudinal, dorsal, libres par leurs côtés , et portant chacun deux grai- nes. Cette espèce est originaire de l’Amérique septentrionale, (g. .N.) NÉMOPTÈRE. Nemoptera. ins. Genre de l’ordre des Névroptères, section des Filicornes , famille des Planipennes, tribu des Panorpates , établi par Latreille, et ayant pour caractères : antennes sélacées, com- posées d’un grand nombre d’articles peu distincts. Cinq articles à tous les tarses; bouche située à l’extrémité NEM d’un museau presque membraneux, conique et incliné ; six palpes filifor- mes ; ailes très-réticulées ; les pre- mières presque ovales, les secondes très-longues, linéaires et contour- nées à leur bout. Point d’yeux lisses distincts ; jambe sans épines â leur extrémité. Ces Insectes sont distin- gués des Bittaques et des Panorpes par leurs ailes inférieures prolon- gées, ce qui n’a pas lieu dans ces deux genres ; les Borées en sont séparés parce que les femelles sont aptères. Le corps des Némoptères est allon- gé, mince; la tête est un peu plus large que le corselet; elle porte deux gros yeux saillans; les antennes sont aussi longues que la moitié du corps, minces ; la lèvre supérieure est membraneuse , allongée , conique , émoussée ou un peu arrondie à son extrémité , creuse en dessous; les mandibules sont avancées, droi- tes , pointues , un peu courbées à leur extrémité. Les mâchoires sont membraneuses, avancées, presque linéaires, coudées à leur base, un peu plus longues que les mandibules, fi- nement ciliées à leur bord interne. Les palpes antérieurs sont courts , et ne dépassent pas les mâchoires; ils sont composés de deux articles. Les inter- médiaires sont un peu plus longs et ont quatre articles. La lèvre inférieu- re est plus courte que les mâchoires et terminée en pointe; les palpes pos- térieurs sont filiformes , de trois ar- ticles; ils sont insérés vers le milieu de la lèvre inférieure et la dépassent un peu. Le corselet est convexe, de forme presque ovale ; il supporte les ailes; 1 abdomen est cylindrique et allongé. Les pales sont grêles , de longueur moyenne. Les Némoptères ont été observés dans le Levant par Olivier; cet auteur dit qu’ils ont le vol lent, et qu ils agitent péniblement leurs ailes , à de petites distances , de sorte qu’on peut fes saisir avec la plus grande facilité; il les a vus très-multipliés, et ils lui ont paru avoir une existence io[l courte ; huit jours après leur premiè- re apparition il n’en trouvait plus, NÈM :e u’est pendant son voyage el et aux environs d’Athènes, eaé et Fabricius ont confondu L celte espèce une autre Né- it.tère très - voisine ( Nemopterix ' anica , Leacli) et qui se trouve ispagne; Bory de Saint-Vincent me en abondance pendant l’été les Lavandes et Stæchas aux irons de Bornos en Andalousie; elle paraissait rare ailleurs : ( 1 cette espèce le jaune est plus l| é et plus vif; près de la côte, j u’aux deux tiers de la longueur O aile, sont trois rangées de points 1; 5; on voit aussi trois autres ran- 5 de points noirs , dont ceux de la (I ière ligne allongés, presque en ifj e de petites lignes près du bord i -ne ; la troisième bande , formée j des taches , est coupée par le |l mgement des rangées supérieu- 1 le points. La partie obscure du Il : des ailes inférieures se fond in- i iblement et est moins prononcée. (o.) PNEMOPTEIUX. ins. Nom donné 1 NEM f.o9 par Leach au genre Némoptcre. V ■ ce mot. (g.) NÉMOSIE. Nemosia. ois. Genre de la Méthode de Vieillot, qui com- prend quelques espèces du genre Tangara. V. ce mot. (dr..z.) NÈMOSOME. Nemosoma. ins. Genre de l’ordre des Coléoptères , section des Tétramères , famille des Xylophages , tribu des Bostrichiens ( auparavant des Trogossitaires ) , établi par Latreille , et adopté par tous les entomologistes. Ses caractères sont : antennes en massue perfoliée, guère plus longues que la tête ; tête presque aussi longue que le corselet; corps linéaire. Au premier coup-d’œil ces Insectes ressemblent beaucoup à ceux du gen- re Colydium , mais ils en sont bien distingués par la proportion de la tête; dans les Colydies elle est très- petite , plus étroite et beaucoup plus courte que dans le geni’e dont nous nous occupons. Les Psoa , qui en sont les plus rapprochés, se distin- guent des Némosoines par la forme déprimée de leur corps; les antennes des Bostriches sont plus longues que la tête, les Cérilons ont les antennes terminées par une massue presque globuleuse et solide. Enfin les Cis en sont suffisamment séparés par la for- me ovale et arrondie de leur corps. La tête des Néinosomes est presque aussi longue que le corselet, plus large que lui, cylindrique, peu in- clinée , ayant un profond sillon lon- gitudinal à la partie antérieure. Les antennes sont composées de dix ar- ticles dont le premier est fort gros et les six qui suivent grenus. Les trois derniers sont à peu près égaux et forment une massue allongée et à articles distincts. Les yeux sont pe- tits, arrondis, très-peu saillans. Les palpes maxillaires sont plus longs que les labiaux; ils sont composés de quatre articles , les labiaux n’en ont que trois. Les mandibules sont ter- minées en pointe aiguë, arquées , et munies à leur partie interne de deux dents peu saillantes. Le corselet est 5io NEftl allongé , presque cylindrique , un peu plus étroit à sa jonction aux ély- tres qu’à sa partie antérieure; les élytres sont étroites , allongées; l’é- cusson est très-petit , triangulaire , et les, pales sont assez courtes , pres- qué égales en grosseur et en longueur, avec des tarses de quatre articles , dont les trois prênjjers courts et égaux entre eux , et le dernier large et terminé par deux crochets. On ne connaît pas la larve des Némosomés; il est probable qu’elle vit dans le bois et sous les écorces ou l’on trouve l’Insecte parfait. On ne connaît que deux espèces de ce genre, elles appartiennent à l'Euro- pe; la première, et celle qui doit être considérée comme le type du genre , est : Lé Némosome ai/longê , Ne- mosoma elongatum , Latr. , Gen. C/v/5/. , etc. T. ni, p. i5 , t. il, fig. 4 ; 01 i v . ; Coly dium fascialum , Pan- zer, Iierbst, 7, t. 112 , fig. 12. Long de deux lignes, d’un noir luisant, pointillé; pieds fauves; élylres ayant leur base et une tache à leur extrémité rouges. Il se trouve à paris , dans les écorces des vieux Ormes; nous en avons trouvé, un sur les pierres qui bordent le quai vis-à-vis le Champ- de-Mars. L’autre espèce se trouve dans la Russie méridionale ; elle n’est pas encore publiée , et a reçu, dans la pelle Collection du comte Dejean , le nom de Nemosoma cÿlindrica. (G.) NÉMOTELE. Nemotelus. xns. Genre de l’ordre des Diptères, fa- mille des Notacanthes, tribu des Slra- tiomydes, établi par Geoffroy et adopté par tous les entomologistes avec ces caractères : devant de la tête avancé en forme de bec , portant les antennes et servant de gaîne à une trompe rétractile , coudée à sa base, et renfermant un suçoir de deux soiés. Antennes tres-courtes , de trois arti- cles,dont le dernier, conique ou en fuseau, est terminé par un petit sty- let. Ce genre , dont Linné avait placé la seule espèce qu’il connut dans son genre Musca , a été distingué par N EM Geoli’roy; Fabricius en avait rangé une autre avec ses Stratiomes; Oli- vier avait suivi son exemple, et avait donné, avec Degéer, le nom de Némolèle à des Insectes du genre Anthrax. Il n’a pas conservé cette dénomination , et a laissé le nom de Némotèle aux Insectes auxquelsGeof- froy l’avait donné primitivement. Ces Diptères se distinguent des Sar- gies , Vappons, Chrysochlores et Scénopines, par leurs antennes qui ne sont pas terminées par une lon- gue soie comme dans ces genres; les Ephippies, les Sîratyomes et les üxycères en sont parfaitement dis- tincts par la partie antérieure de leur tête qui n’est pas prolongée en forme de bec , par des caractères tirés de la forme et des proportions des anten- nes , et parce que leur écusson n’est pas terminé par des épines , comme cela se voit dans les genres précédons* La tête des Némotèles est hémisphé- rique , occupée presque entièrement par les yeux dans les mâles ; on voit sur le vertex trois petits yeux lisses disposés en triangle sur une petite élévation. Les antennes sont courtes, composées de trois pièces principales dont la dernière est composée elle- même de quatre articles, et forme une sorte de massue ovoïde surmontée d’une pointe droite, grosse, courte et conique. Les palpes sont très- courts. Le corselet est presque cy- lindrique ; les ailes sont horizontales,, couchées l’une sur l autre et débor- dent le corps postérieurement. Les balanciers sont découverts ; les tarses sont terminées par deux crochets et deux pelotes ; enfin l’abdomen est arrondi et terminé par une pointe dans un des sexes. Ces Diptèies sont d’assez petite taille, et leurs larves ne sont pas connues. On les trouve à l’état par- fait , sur les fleurs et sur les Plantes des prés humides. Leur démarche est très-lente et ils prennent difficilement leur vol. Olivier ( Enc\ cl. JVléth. ) dé- crit sept espèces de ce genre , dont quatre sont originaires d’Egypte, de Barbarie et de l'Inde; les autres se N EM i uivent à Paris. Parmi celles-ci nous • erons : iLa NÉmotèee UlilGiNEUSE , Nerno- us uliginosa, Lair. , Oliv. ; J\emu- ms niger, etc. , Geoll. (Ins. T. n , 5^5 , u° j , t. 18, lig. 4); Nemote- i: uliginosus , Fabr., Meig., Panz., hellemb. ; Nenwtelus marginatus , or. , Oliv. ( le mâle); Slratyomys j ttica , Fabr. ( Gea. Ins. ) ; Musca H ginosa , L. Longue de deux lignes ; jx grands , d’un brun noirâtre ; •selet d’un noir lisse. Abdomen inc en dessus, avec la base du L-emier anneau el le bord inférieur troisième et du quatrième noirs ; I ssus du corps et pâtes noirs. Il est ; nmun aux environs de Paris, (g.) >VÉMOURE. Nemoura. ins. Genre ! l’ordre des Névroptères , famille ■\ Plauipennes , tribu des Perlides , bli parLatreilleauxdépens du geri- .Phrygariea de Linné, et distingué genre Ferla de Geoffroy ou Sem- ; de Fabricius , par leur labre très- oarent, leurs mandibules cornées , articles presque également longs i leurs tarses, et encequeleur abdo- tn n’a presque pas de soies au bout. premier aspect ces Insectes res- nbleut beaucoup aux Perles ; com- elles leurs quatre ailes sont réti— i ées , de longueur égale ; leurs au- 1 tues sont sétacées, de la longueur corps; la bouche est armée de tndibules larges, voûtées et iné- ement dentées. . c; des narines longitudinales et :s-grandes ; la mandibule inférieure tords émoussés. V. Vautour, (b.) "NEOPS. ois. V. Sittine. NNÉOTTIE. Neottia. bot. phan. i i dus a le premier employé ce nom ur désigner 1 ’Orchis abortiva de spar Bauhin , ou Nidus Avis de docns , que Linné a placé dans le ! are Op/uys, et Swartz dans son ire Epipactis. Jacquin rétablit plus d un genre Neottia dans la même : aille des Orchidées, lequel fut adop- ;par Swartz et par presque tous les tanistes modernes. Il forma ce gen- : de différentes Plantes placées par iné dans le genre Op/uys ; mais il rnmit, selon nous, la faute de n’y >; comprendre la Plante qui la p re- ère avait porté ce nom , c’est-à-dire ' phrys Nidus Avis de Linné. Le tfesseur Richard, dans son impor- i t travail sur les Orchidées d’Eu- >e , a pris pour type du genre Neot- , la Plante à laquelle Cordus avait bord appl iqué ce nom, et cela avec (Utant plus de raison, que les es- tes réunies par Jacquin , Svartz et i lldeiaow sous ce nom , forment cidemment plusieurs genres dis— i ;ts. Ainsi les Neottia œstivalis et ' umnalis 'constituent le genre Spi- ! thés de Richard; les Neottia spe~ ;a, lanceolata , orchioides e i cal- ata , le genre Stenorynchus du rme auteur; le Neottia adnala , :;enre Pelexia, etc. L’opinion du i fesseur Richard nous paraît donc oir prévaloir , et déjà elle a été plée par J. Lindley dans ses difïe- s travaux sur les Orchidées. Les actères du genre Neottia de Ri- rd consistent dans l’ovaire qui est icellé ; le calice a ses divisions tou- . réunies en casque; son labelle est s éperon , ordinairement pendant >ifide. Le gynostême est court ; le mate transversal ; l’anihère est i ninale, cordiforme , à deux loges I ; tenant chacune une masse polli- ue, granuleuse, allongée, sans ré- I tcle. )ans ce genre , le professeur Ri- 1SEP f)i5 chavd place entre autres espèces : le Neottia Nidus Avis; 1 e Neottia latifo- lia ou Epipactis ovala , Sw. ; le Neot- tia cor data ou Epip. cordât a, Sw.; le Neottia convallarioides ou Epip. con- vallarioides , VVilld. (a. R.) * NÉOTTIÉES. bot. phan. Dans ses différens ti'avaux sur les Orchi- dées , le botaniste anglais John Lind- ley appelle ainsi une section de la famille des Orchidées qui correspond exactement à la troisième du profes- seur Richard, et qui renferme tous les gerares de celte famille qui ont leurs masses polliniques formées de grains lâchement cohérens entre eux. Cette section est partagée en deux tri- bus , les Néottiées proprement dites et les Arélhusées. Nous allons énu- mérer les genres qui appartiennent à chacune d’elles. Néottiées : anthère dressée , pa- rallèle au stigmate; Pelexia, Poit.; Goodyera, R. Br.; P hy surus, Rich.; Ha/naria, Lindl.; Thelymitra , Forst.; Diuris , Smith; Epiblema , R. Br.; Cryptostylis , id. ; O i thoceras , id.; Prasophyllum, id. ; Cranichys , Sw.; Chlorœa , Lindl.; P onthieva , R. Br,; Genoplesium , id. ; Neottia , Rich. ; Spiranthes , id. ; Zcuzina , Lindl.; Stenorynchus , Rich. ; Calochilus , R. Br. ; Synassa , Lindl. Aréthusées : anthère terminale et operculiforme ; Arethusa, Sw. ; Limodorum , Tournef. ; Calopogon , R. Br.; Pogonia , Juss.; Erioc/iilus , R. Br. ; Pterostylis , id.; Glossodia , id. ; Lyperanthus , id. ; Caladenia , id. ; C/ùloglottis , id. ; Cyrtostylis , id. ; Corysanthes , id.; Caleana , id.; Microtis , id. ; Epipactis , Swartz ; Corallorhiza , Haller. (a. r.) NÉOTTOCRYPTES. ins. (Dumé- ril.) V. Abditouarves. NÉOU. rot. phan. Adanson a dé- crit sous ce nom vulgaire au Sénégal , un Arbre qui se rapporte au Pari- narium senegalense de De Candolle. • (g. .N.) * NEPA. ret’T. orii. On ne sait à quelle espèce l'apporter le Serpent figuré sous ce nom par Séba , Theatr. , 33* 5 1 6 NEP i, tab. 19, n° 17, et qu’il dit être originaire de Madagascar. (b.) *NEPA. ins. T". Nèpe. 1NEPA. bot. niAN. (Théophraste.) 'ij'Ulex de Pline qui était probable- ment le nôtre. V. Ajonc. (b.) * NÉPAL, bot. pii an. (C.Bauhin.) Pour Nopal. F. ce mot. (b.) NÉPAPANTOTOTL. ois. Ce qui, dans la langue mexicaine, signifie bel Oiseau. Hernandez mcnlionne sous ce nom une espèce de Canard sauvage, varié des plus riches cou- leurs et dont le bec est terminé en pointe. Cet Oiseau est encore in- connu des ornithologistes. (b.) NÈPE. Nepa. ins. Genre de l’or- dre des Hémiptères, section des Hé- téroptères, famille des Hydrocorises , tribu des Népides , établi par Linné 3ui le composait, non - seulement es Nèpes de Latreille , mais de pres- que tous les genres qui forment à présent sa tribu des Népides. Tel qu’il est restreint actuellement , il a pour caractères : bec courbé en des- sous ; les deux tarses antérieurs for- mant un grand onglet ; labre étroit et allongé , reçu dans la gaîne du suçoir ; les quatre tarses postérieurs n’ayant qu’un seul article bien dis- tinct; antennes paraissant fourchues. Corps ovale; hanches courtes ; ab- domen terminé par deux longues soies. Ces Insectes se distinguent des Ranatres , parce que ces derniers ont leur bec dirigé en avant et que leur corps est de forme linéaire. Les Gal- gules en sont bien distincts par leurs tarses antérieurs qui sont terminés par deux crochets. Les Naucores s’en distinguent par leur labre qui est grand, et par l’abdomen qui n’a pas de longs filets à son extrémité. En- fin les Bélostomes sont plus larges, leurs filets sont plus courts, et leurs antennes ont quatre articles distincts dont les trois derniers se prolongent extérieurement en dents de peigne. Le corps des Nèpes est elliptique, très- déprimé ; leur tête est petite, logée ën partie dans une échancrure du NEP corselet , avec les yeux assez sa il lans sans petits yeux lisses : leurs anten- nes n’ont que trois articles bien dis-, tincls, et le dernier seul offre une dilatation latérale en forme de dent. Leur abdomen est terminé par deux filets sétacés , presque aussi longs que le corps el qui leur servent, suivant quelques auteurs, pour res- pirer dans les lieux aquatiques et va- seux ou elles vivent. Les quatre tar- ses postérieurs sont propres à la na- tation ; les cuisses antérieures sont ovales, grandes, avec un sillon en dessous pour recevoir les jambes et les tarses. Les Nèpes, sous leurs trois états, habitent les eaux dormantes des fos-, sés , des canaux , des marais et des lacs; elles nagent lentement, et le plus souvent elles marchent sur la vase en cherchant à saisir avec leurs pâtes antérieures les petits Animaux dont elles font leur nourriture. La femelle pond des œufs qui , vus au micros- cope, ressemblent à une graine cou- ronnée de sept petits filets dont les extrémités sont rongées ; elles les en- foncent dans la tige des Plantes aqua- tiques. Swammerdam a fait l'anato- mie des Nèpes, et il donne des détails fort curieux sur l’arrangement de ces œufs dans les ovaires : ils sont dispos sés de telle manière, que les filets de celui qui est le plus voisin de l’orifice, embrassent l’œuf qui vient après et ainsi de suite. Les organes généra- teurs mâles sont très-compliqués et très-remarquables. Les larves sortent des œufs vers le milieu de l’été ; elles ne diffèrent de l'Insecte parfait, que parce qu’elles n’ont ni ailes, ni filets au bout de l’abdomen. La nymphe n’a de plus que la larve, que les fourreaux contenant les ailes ; ils sont placés sur les côtés du corpsJ L’Insecte parfait quitte les eaux à l’entrée de la nuit et vole avec asseï d’agilité. Ce genre , qui se compose de quatre ou cinq espèces de diffé- rons pays , a pour type : La Nèpe cendrée, Nepa cinerea, Linn., Fabr., Latr., jOliv. , Dcgéer, Scop. ; Scorpio palustris , Mouflet > MEP JNEP bi 7 im. , Z?iZ>L JVa/. ï. 1 , p. 239 > . 3 , f. 4; Stoll , Cim. T. a, t. i, a etlig. a. Longue d’environ huit lies, cendrée, avec le dessus de idomen rouge et la queue un peu s courte que le corps. Elle pique tement avec son" bec. On trouve nnunément cette espèce dans toute ! France et dans les mares à Gcn- y près Paris. (g.) MÉPENTHE. Nepenthes. bot. an. Ce genre singulier dont on ong-lemps ignoré les rapports ui'els, a été rapproché dans ces niers temps par Robert Brown la famille des Aristolochées , il forme avec les genres Cytinus IRafflesia une section particulière , as le nom de Cylinées , section sur uelle notre ami et collaborateur olphe Brongniart a publié tout ré- nment un excellent Mémoire (Ann. Mat., vol. î , p. 29). Le genre ' Venthes peut être caractérisé ainsi il suit : ses fleurs sont unisexuées ïques; le calice est libre, inférieur, lé et à quatre divisions profondes. ;ns les fleurs mâles, on trouve un irophore cylindrique , nu infé- urement et portant à sa partie su- r ieure envii on seize anthères réu- i as en un capitule arrondi. Ces an- ;res sont sessiies, biloculaires, s’ou- mt par une fente longitudinale, -s fleurs femelles offrent un ovaire ASque tétragone , à quatre loges, monté par un stigmate sessile et adrilobé; Le fruit est une capsule adriloculaire, à quatre valves, of- nt quatre trophospermes parié- ix , attachés au milieu des valves ; graines sont nombreuses, très- ongées , linéaires , attachées aux rds des cloisons , et offrant deux ;umens superposés , l’un extérieur i forme un réseau celluleux ; l’au- i interne , qui définit la forme de mande, qui est contenue au milieu ce réseau et qui est ovoïde. Elle compose d’un eudosperme charnu, inc, contenant un embryon cylin- ique, axile, dressé, à deux coly- lons linéaires, obtus. Les Népenthes dont ou connaît au- jourd’hui quatre à cinq espèces, sont des Plantes herbacées et vivaces ayant des feuilles alternes, pétiolées, coria- ces ; des fleurs disposées en panicule. Les feuilles des diverses espèces de ce genre présentent un appendice d’une forme et d’une structure bien singulières. Elles se terminent à leur sommet par un long filament qui porte une sorte d’urne creuse, d’une forme variable dans les diverses espè- ces, et recouvertes à leur sommet par un opercule qui s’ouvre et se ferme naturellement. Ces urnes ont tou- jours causé l’admiration des voya- geurs par le phénomène singulier qu’elles présentent. En cfFet on les trouve presque constamment rem- plies d’une eau claire et limpide très- ooime à boire. Pendant long-temps on a cru que cette eau provenait de la rosée qui s’y accumulait. Mais comme leur ouverture est assez étroite et qu’elle est souvent fermée par l’o- percule dont nous avons parlé précé- demment, on a reconnu qu’elle avait sa source dans une véritable exhala- tion ou transpiration dont la surface interne est le siège. En effet cette surface interne présente dans une étendue plus ou moins considérable, des corps glanduleux qui paraissent servir à cette fonction. C’est ordinai- rement pendant la nuit que l’urne se remplit , et , dans cet état, l’opercule est généralement fermé. Pendant le jour, l’opercule s’ouvre, et l’eau di- minue de moitié , soit qu’elle s’éva- Fore , soit qu’elle soit résorbée. Dans Inde et à Madagascar, patrie des Népenthes , les habitans des monta- gnes y attachent des idées supersti- tieuses ; ils pensent que si l’on coupe les urnes et qu’on renverse l’eau qu’elles renferment , il pleuvra in- failliblement dans la journée. Dans le Mémoire que nous avons cité au commencement de cet article, Adolphe Brongniart décrit quatre es- pèces du genre Nepenthes , savoir : Méventiie des Indes , Nepenthes Inc/ica, Lamk. , Dict. , 4 , p. 458 , qui est le N. distillatoria de Linné , nom 5i8 NEP NEP sous lequel on a confondu les diverses espèces de ce genre. Elle croît à Cey- lau et dans d’autres parties de l’Inde. Ses feuilles sont lancéolées, rétrécies à leur base, sessiles ; les urnes sont glabres, cylindriques, elles (leurs disposées en panicule. Népentiie de Madagascar , Ne- penthes Madagascariensis , Poiret. Celte espèce , qui croît à Madagas- car où elle est connue sous les noms de Pu/iga et d’ J mramatico , se dis- tingue de la précédente par scs feuil- les oblongues , rétrécies à leur base, serai - amplexicaules ; par ses urnes glabres et infundibuliformes. Elle a ses fleurs également disposées en pa- nicule. NÉPENTIIE A FEU IDEE ENBOUTEIDEE, Nepent/ies P hy llamphora , Willd. , Sp., 4, p. 874. C’est le P hy llamphora mirabilis de Loureiro, ou Canthari- fera de Rumph. Elle croît à la Co- chinchine , et offre des feuilles pélio— lées, lancéolées, des urnes renflées, glabres, et des fleurs disposées en grappe. Népentiie en chete , Nepenthes cristata , Ad. Brongniarl , loc. cit. Getle espèce nouvelle croît à Mada- gascar. On ne connaît encore que ses feuilles; elles sont oblongues, lancéolées, semi-araplexicaules ; ses urnes sont renflées à leur base et présentent à leur partie antérieure deux crêtes longitudinales crénelées. Enfin il faut ajouter à ces quatre espèces , une cinquième décrite par le professeur Nées d’Esenbeck de Bonn (Ann. Sc. Nat., 3, p. 365), sous le nom de Nepenthes gymnamphora. Elle a élé observée à Batavia par le professeur Reinwardt. Homère dans l’Odyssée parle d’un remède ou d’une Plante qu’il nomme Nepenthes , mais avec laquelle le gen- re ainsi nommé par Linné n’a aucun rapport. Selon le père de la poésie épique, Hélène, femme de Ménélas, roi de Sparte, mêle du Nepenthes dans le vin qu’elle fait boire au fils d’Ulysse. Ce remède a l’étonnante vertu de dissiper les chagrins, de cal- mer la colère et de faire oublier tous les maux. Hélène l’avait reçu d’une esclave égypliennc nommée l’ol y- damna , qui l’avait apporté des bordj du Nil. C'est d’après ces données in- certaines, que depuis des siècles on a disputé pour savoir quel était ce médicament précieux dont a parlé Homère. On conçoit que dans uue pareille question , comme dans tou- tes celles qui /ont rapport à la dé- termination rigoureuse des Végé- taux dont les poêles ou les écri- vains de l’antiquité ont parlé , on ne peut établir que des suppositions plus ou moins probables , sans ja- mais arriver à un résultat positif. On a pu reconnaître les Animaux et les Plantes sculptés sur les monu- mens et parmi les hiéroglyphes de l’antique Egypte , parce que là on avait une représentation matérielle, un point fixe de comparaison. Mais comment reconnaître une Plante dé- signée seulement par un nom vulgai- re, ou par quelque propriété souvent mensongère? Aussi les opinions sont- elles très-diverses à l’égard du Ne- penthes d’Homère. Les uns ont cru voir dans ce passage de l’Odyssée, une fiction ingénieuse du poète oour peindre la puissance que la oeauté peut exercer sur le cœur de Homme. D’autres ont voulu que ce fut V Inula Helenium ; quelques-uns la Buglosse, Plantes dont nous con- naissons cependant fort bien les pro-» priétés, qui n’ont aucun rapport avec celles qu’Homère attribue à sou Ne- penthes. Quelques auteurs ont pensé que ce pourrait être le Café ; mais il est plus que probable que les an- ciens ne connaissaient pas ce précieux' don de l’Arabie , car aucun auteurî de l’antiquité n’en a fait mention.; Selon Virey , le Nepenthes serait l’ Hyosciarnus Datora de Forskahl , Plante qui croît en Egypte et qui en effet possède uue propriété cal- mante au plus haut degré. Enfin la plupart des auteurs qui se sont oc- cupés de ce sujet , s’accordent à voir l’Opium dans le médicament en litige. En effet, on le ^recueille éga- lement en Egypte , et ses propriétés NEP i nues tics peuples do l'antiquité ^cordent assez bien avec ce qu’lio- ; re dit du Ncpeui/ies. (a. R.) REPETA et NÉPETELLA. eot. an. V. Chat aire. iïÉPHÉLINE, min. Sommité , Ka rs t. )èce minérale de la famille des cales alumineux', ayant pour for- primilive un prisme hexaèdre ré- ier ; une pesanteur spécilique de •7; une dureté supérieure à celle verre. Cette substance, ordiuaire- î ut de couleur blanche, est fusible chalumeau , et se résout en gelée is les Acides. Elle est composée, ,près l’analyse d’Arfwedson , de i^s atomes de silicate d' Alumine et un atome de silicate de Soude. On trouve disséminée dans les Roches | rigine ignée , en Cristaux hexaè- -s , quelquefois modifiés sur les ; les des bases. On la rencontre üsi sous la forme de grains lamel- xx, etd’aiguilles brillantes. Leprin- . îl gîte des Cristaux de Néphéline sste au mont Somma , dans les la- re jetées par le Yésuvc et dans les Ahes qui servent de gangue à la lialite et à la Méionite. On la ren- i tre aussi dans les laves anciennes lia campagne de Rome; et c’est à } )0-di-Bove que l’on trouve la va- j’é aciculaire, à laquelle Fleuriau i Bellevue avait donné le nom de ii iudo-Sommite. Enfin Léonhard a a ouvé la meme substance disséroi- ) dans les Roches basaltiques du tizenbukkel, en Wurtemberg. (G. DEL.) ’■ NÉPHÉLIS. Nephelis. annee. are de l'ordre des Hirudinées , fa- . le des Sangsues , établi par Savi- j (Syst. des Annclides , p. 107 et •) qui lui donne pour caractères ; tinctifs : ventouse orale peu con- e , à lèvre supérieure avancée en \ ni-ellipse ; mâchoires réduites à iis plis saillans ; huit yeux, les itre antérieurs disposés en lunule ; quatre postérieurs rangés de cha- ; côté sur une ligne transverse; Aouse anale obliquement termi- te. Les Néphélis appartiennent à NEP 619 la troisième section de la famille des Sangsues et se rapprochent par con- séquent des Bdelles , des Sangsues proprement dites, des Hæmopisetdes Clepsines; elles diffèrent essentielle-1 ment des trois derniers genres par le nombre des yeux ; sous ce rapport , elles ressemblent aux Bdelles; mais on trouve une distinction assez tran- chée dans la disposition de ces orga- nes et dans le moins grand dévelop- pement des mâchoires. Le genre Néphélis, qui correspond en partie au genre Iielluo d’Oken , ou Erpobdellc de Blainville {V. ces mots) est caractérisé encore par quel- ques traits assez tranchés et qu’il est facile d’observer. Le corps est obtus en arrière, rétréci graduellement en avant , déprimé dans son état ha- bituel , allongé et composé de seg- mens quinés , c’est-à-dire ordonnés cinq par cinq , courts , nombreux , égaux , très-peu distincts. Le trente- troisième segment (non le trente-cin- quième) et le trente-huitième portent les organes de la génération. La bou- che paraît très-grande relativement à la ventouse orale ; les yeux sont placés sur deux lignes , l’antérieure est supportée par le premier seg- ment et la postérieure sur les côtés du troisième. La ventouse orale qui résulte de l’assemblage de plusieurs segmens n’est point séparée du corps ; on voit qu’elle se compose de deux lèvres , la supérieure avan- cée en demi-ellipse est formée parles trois premiers segmens dont le ter- minal est plus grand et obtus; la lèvre inférieure estrétuse. On ne voit aucune trace de branchies. Les Né- phélis sont communes dans les ruis- seaux et les mares ; on les voit sou- vent fixées par leur ventouse anale, et se balançant dans l’eau , elles pé- rissent promptement au contact de l’air. Les auteurs ont confondu les espèces sous un même nom ; Savi- gny en distingue quatre dont nous donnons exactement les caractères. La Néphélis marquetée , Nephe- lis tessellata , ou 1 ’Hirudo vulgaris de Millier, que Lamarck nomme Erpoh- Û3o NEP délia pulgaris , peut être considérée comme le type du genre; on lui avait rapporté les espèces suivantes. Son corps est long de vingt à vingt-qua- tre lignes, très- déprimé dans son état le plus habituel et composé de cent deux segmens environ ; les dix segmens auxquels correspondent les organes de la génération paraissent souvent renflés en forme de collier. La lèvre supérieure de la ventouse orale est presque triangulaire et pel- lucide. La ventouse anale est assez petite et très-simple. Cette espèce est de couleur noirâtre, olivâtre ou rous- sâtre en dessus avec une rangée transversale de points fauves , sou- vent coalescens sur chaque segment ; en dessous la couleur est cendrée ou livide. La Népbéeis pousse , Nephelis rutila . Cette espèce qu’on trouve dans les ruisseaux des environs de Paris , a le corps long de douze à quinze lignes, très-déprimé et formé d’environ cent segmens ; les yeux noirs et les ventouses très-simples. Sa couleur est rousse avec quatre rangées dorsales de points bruns. La Néphélis testacée , Nephelis testacea , se rencontre également aux environs de Paris. Son corps est long de dix à douze lignes , presque cy- lindrique et formé d’environ cent segmens avec les yeux noirs. Les ven- touses sont très-simples et la couleur est testacée , sans taches. La Néphédis cendrée, Nephelis cinerea , habite les mares de la forêt de Fontainebleau ; elle se tient fixée aux Plantes aquatiques. Ses ca- ractères spécifiques , d’après Savi- gny, sont : corps long de quinze à seize lignes , composé de quatre- vingt-dix-neuf à cent segmens ; un peu plus déprimé que dans l’espèce précédente. Ventouse orale pellu- cide , à yeux noirs ; ventouse anale assez grande et simple ; couleur, cen- dré-clair. (aud.) NEPHELIUM. bot. phan. Linné, dans uu de ses immortels ouvrages, établit sous ce nom un genre qui fut NEP généralement adopté. Jussieu , dan» son Généra Planlarum , décrivit pos- térieurement uu genre Éuphoria nom* mé ainsi , d’après les manuscrits de Commerson , et qui, en réalité, était le même que le genre de Linné. Le» genres Scy/halia de Gaerlner et Di- mocarpus de Loureiro se rapportent également au genre Nephelium. Nou» ne savons pas pourquoi , lorsque l’i- dentité de ces genres fut reconnue, on n’en revint pas au nom imposé par Linné. Nous sommes encore plus étonné que le professeur Ue Can- dolle , cet auteur qui s’est montré toujours juste et sévère dans l’appli- cation de la loi de l’antériorité , ail, en cette occasion, dévié de ses prin- cipes. Le Nephelium de Linné ne fi- gure , dans son Prodromus Syst. Veget. T. 2 , p. 612 , que comme nom spécifique d’une espèce à'Eu - phoria c’est aussi sous ce dernier nom que le genre dont il est ques-i tion a été traité dans notre Diction- naire. /^.Euphorie. (g..n.) ; NEPHRANDRA. bot. phan. Ce genre, établi par Willdenow et Gme- lin sur le Vitex umbrosa de Swarlz, n’a pas été adopté. N. Vîtes:. (g..n.) * NÉPHRÉLITE. min. (De La- métherie.) Syn. de Serpentine noble, (g. dee.) NÉPHRITE. MIN. Ou Pierre Né- phrétique. Nom donné à Une va- riété du Jade oriental. V. Jade, i (g. dee.) NEPHRODIUM. bot. crypt. {F ougères.) Ce genre décrit par Ri- chard père {in Michaux Flor. Borea- li-Amer ., 2, p. 266) est un démem- brement du grand genre Polypodium de Linné. Ses caractères sont les mê- mes que ceux de Y Alhyrium pré- cédemment établi par Roth. Il se compose d’espèces américaines et eu- ropéennes dont quelques-unes, com- me le Polypodium Filix fœrnina , L. , sont placées par les divers auteur* dans l’un et l’autre genre. Richard faisait, en outre , entrer dans son Nm phrodium le P. Dryoptcris qui s eu éloigne par quelques caractères. Ayant NEP iurd au droit d’antériorité , il était ■ite d’admettre le nom proposé par i th. V. Athyrium. R. Brown ( Prodrom . F/or. Nov.- i >U-, p. i48) a proposé un genre phrodium qui ne se rapporte qu’à e partie des espèces de Richard , il l’a ainsi caractérisé : sores ar- i dis , dorsaux ; involucre rénifor- fixé par ses sinus, et libre par bords. Ce genre se compose des I 'itables Nephrodium de I’Améri- i e septentrionale, plus de sept es- ; ces qui croissent dans la Nouvelle- i ’llande et qui ont été décrites par s Brown. Voici l’énumération de • > dernières : Nephrodium oèli- ’ aturn , R. Brown; N. exaltatum i Aspidium exaltatum , Swartz ; unitum , ou Aspidium p ter aides , irartz; Pleris interrupta , Willd. ; propinquum ou Asp. unitum , Sw., n L. ; N. molle ou Asp. molle , rr. ; N. décomposition; N. lenerum. (g. .n.) 'NEPHROIA. bot. PilAN. Ce genre i!.bli par Loureiro ( Flor . Cochinch., , p. 692 ) a été réuni au Cocculus r De Caudolle qui a nommé C. Ne- 1 roia l’espèce unique dont il était Irmposé et que l’on trouve dans les I êts de la Cochinchine. (g. .N.) WEPHROMA. bot. crypt. {Lichens.) t nre établi par Acharius ( Licheno - ziphia universalis , p. iol, tab. xi) i • plusieurs Lichens placés aupara- nat par cet auteur 1 ui-même parmi les r Itidea. Ces deux genres se ressem- nt entièrement par la forme des ■ othécions. Ils ne se distinguent que r de légères différences dans la po- lon et la forme de la lame proligère des bords du thallus. Celte lame 1 digère est réniforme dans le genre i nous occupe, ce qui lui a valu ni nom de Nephroma. Acharius a crit six espèces de ce genre ; elles lissent sur la terre , parmi les Dusses, sur les troncs d’ Arbres et : r les rochers, dans les montagnes l’Europe, à l’exception d’une es- 1 ;e qui a été trouvée au détroit de gellan paf Menzies, et d’une autre NEP 5 2 1 par Borv de Saint-Vincent , sur les troncs des Arbres dans l’île de Mas- careigne. Ce dernier est devenu pour Fée le genre Erioderma , qui ne sau- rait être adopté. (g.. N.) N Ë PII R O PS. Nephrops. crust. Genre de l’ordre des Décapodes , fa- mille des Macroures , tribu des Asta- cines , établi par Leacli ( Malacost . podopii. Britannice , fasc. 7) et ayant pour caractères, suivant ce zoolo- giste : filet supérieur des antennes intermédiaires plus gros que l’infé- rieur. Premier article du pédoncule des antennes extérieures pourvu d’une écaille qui s’étend jusqu’à l’extré- mité de ce pédoncule. Second article des pieds-mâchoires extérieurs denté en dessus et crénelé en dessous ; pieds de la première paire très- grands, inégaux, à mains allongées, prisma- tiques et dont les angles sont épineux; côtés des segmens de l’abdomen an- guleux ; yeux très-gros, réniformes, portés sur de courts pédoncules beau- coup moins épais qu’eux. Ce genre démembré de celui des Ecrevisses {Astaci) , Fabr. , en diffère par les yeux en forme de reins , ce qui n’a pas lieu chez les Ecrevisses ; leur pédoncule est plus petit qu’eux, tan- dis qu’il est aussi épais dans ces der- niers ; enfin l’écaille de la base des antennes latérales s’avance beaucoup et au-delà de l’extrémité de ce pé- doncule. Ce genre ne se compose que d’une seule espèce; c’est: Le Nèphrops be Norvège, Nephr. no/vegicus , Leach , Mal. B rit., tab. 36, Desm.; Ecrevisse de Norvège, Latr.; Cancer norvégiens, Lin.; As- tacus no/vegicus, Pennant ; Homard lettré, Ascan., Herbst,tab. 26, f. 3. Rostre très-aigu , tridenté latérale- ment , avec trois épines à sa baser aussi de chaque côté'*; milieu de la carapace presque caréné. Intermé- diaire pour la grandeur au Homard et à l’Ecrevisse. Il se trouve dans les mers de Norvège. (g.) N ÉP H R O S T E . Nephrosia . box- crypt. Neckcr ( Corollar . ad philos- J>32 NEE p. i5, tab. 55) s’est servi do ce mot pour exprimer une capsule re- ndorme , sessile et cachée sous les aisselles des feuilles , uniloculaire , bivalve , s’ouvrant latéralement et remplie d’une poussière inflammable. Cette capsule est la fructification de certaines espèces de Lycopodcs. ^ NÉPHROTOME. Nephrotorna. ins. Genre de l’ordre des Diptères , fa- mille des Némocères , tribu des Ti- tulaires , division des Terricoles , établi par Meigen aux dépens du grand genre Tipula de Linné et ayant pour caractères : antennes plus lon- gues que la tète, filiformes, simples , à articles réniformes ; lèvres de la trompe arrondies ; dernier article des palpes long et flexible; point d’yeux lisses. Olivier et Latreillc ont adopté ce genre, l’un dans l’Encyclopédie Méthodique , et l’autre dans le Ge- neraCrust. ,etc.; mais ils se sont trom- pés , dit Macquart (Dipt. du nord), en admettant pour caractère généri- que la disposition des nervures des ailes, et en croyant que ce genre n’é- tait établi que pour les Tipules de la seconde section parmi lesquelles ils ont compris le véritable Néphro- tome, sans faire mention du seul ca- ractère différentiel qui avait porté Meigen à l’établir. Latreille dans ses Familles Nat urelles dis tin gue ce genre des Cte'nophores et des Tipules , et l’adopte tel que Meigen l’a établi ; mais Olivier y a introduit (Encycl. Méth.) plusieurs espèces qui appar- tienent à des genres distincts. Quoi qu’il en soit , les Néphrotomes se distinguent des Tipules par le nom- bre d’articles dont les antennes sont composées, et par la figure réni for- me de ces articles. De plus , la seule espèce connue de ce genre ressemble extrêmement à la Tipule Cornicine, et elle a été même long-temps con- fondue avec elle, quoiqu’elle en diffère génériquement. Les Cténo- phorcs sont distingués des Néphro- tomes, par leurs antennes qui sont pectinées dans les mâles. Enfin les Ilhipidies , Limnobics , Evioptères , NEP etc. , etc. , en sont séparées par leurs palpes dont le dernier article est court, tandis qu’il est long et llexi- blc dans les Néphrotomes. Ces Dip-. tères ont tout-à-fait le port des Ti- lules ; leur tête est à peu près glo- buleuse , prolongée par un bec cy- indrique terminé en pointe supé- rieurement ; les lobes terminaux de la trompe sont arrondis; les palpes! sont composés de quatre articles dont les trois premiers d’égale longueur , velus, renflés vers l’extrémité, et le quatrième long et flexible. Les anten- nes sont subsétacées , allongées, de dix-neuf articles dans les mâles, dont le premier et le troisième cylindri- ques, le deuxième cyatbiforme , et les autres échancrés et réniformes; de quinze articles dans les femelles , dont le premier et le troisième cylin- driques , le deuxième cyalhiforme , et les autres à peu près cylindri- ques ; les yeux sont saillans , légè- rement ovales ; les pâtes sont très- longues et grêles ; les ailes sont lan- céolées , écartées avec la deuxième cellule postérieure sessile, la qua- trième plus longue que les deux pré- cédentes et de la longueur de la pre- mière. Ces Insectes habitent les endroits humides et marécageux des bois ; leurs métamorphoses et la larve sont inconnues. La seule espèce de ce genre est : Le Néfhrotome dors ai. , N. dor - salis , Meig., Dipt. d’Europe, tab. 4, fig. 6-9; Macquart, Dipt. du nord de la France, p. 79, pL f- 5 (1 aile), Latr., nouveau Dict., Oliv.; Tipula dorsalis, Fabr.,Gmel. ,Latr.,Geoft., Ins. T. 11, p. 556 , n° 5. Longue de six lignes et demie ; jaune. Tete d’un jaune roussâtre pâle; front mar- qué d’une bande noire qui se termine antérieurement en pointe. Antennes noires avec les deux premiers arti- cles jaunâtres. Yeux noirs. 1 borax d’un jaune soufre; dos marqué de trois bandes noires; trois taches noi- res de chaque côté en dessous. Ab-j domen d’un jaune roussâtre , pale , marqué supérieurement? d’ime bande NEP : igitudinale noirâtre ; côtés infé- ■ urs marqués d une ligne noirâtre errompue , les segmens intermé- lires légèrement bordés de jaune ; trémité de l’abdomen noirâtre. :ds obscurs avec les cuisses fauves, 'es hyalines marquées d’une tache gmatique , noirâtre. Cette espèce quelquefois commune dans les is des environs de Paris. On la i uve au mois de juillet avec la Ti- le Cornicine dont il n’est pas fa- 2 de la distinguer. (g.) AEPHTHYS. Nephthys. annel. ure de l’ordre des Néréidées, fa- de des Néréides, section des Né- : des Lycoriennes , fondé par Savi- \y (Syst. des Annelides , p. 12 et , et ayant pour caractères distinc- ■ : trompe garnie de tentacules à ii orifice; antennes extérieures et ! toyennes égales ; point de cirres 1 laculaires. Tous les cirres courts, -sque nuis; des branchies distinc- . Les Nephthys se distinguent de i'.s les genres de la nombreuse fa- de des Néréides par la présence i mâchoires; celles-ci existent éga- nent dans les Lycoris; mais les ohthys s’en distinguent par les ii ta eu les qui garnissent la trompe li par l’absence des cirres lentacu- es. Les Nephthys ont un corps tïaire, à segmens très-nombreux ; îremier des segmens apparent est 1 s court que celui qui suit ce carac- ce , et la plupart de ceux que nous 1 îns mentionner en détail servent j! distinguer ce genre de celui des :oris qui en est très-voisin. La tête peu convexe, rétuse et libre; la : iche est pourvue de mâchoires pe- :s, cornées, courbées, très-poin- s , et renfermées dans une trompe incie à sa base et partagée en deux aeaux ; le premier de ces anneaux très-long , claviforme , hérissé s le sommet de plusieurs rangs de lits tentacules pointus; le second très-court , avec l’orifice longitu- al , et garni d’un double rang de ttacules; les yeux sontpeu distincts, is il existe des antennes incoin- NEP 5a3 plètes; l’impaire manque ; les mi- toyennes sont écartées , extrêmement petites, de deux articles inégaux ; le second est très-court ; les antennes extérieures égalent presque en lon- gueur les mitoyennes ; elles consis- tent de même en deux articles dont le second est très - court et pointu, mais elles sont situées plus bas; les pieds sont presque semblables entre eux : les premiers et les seconds sont ambulatoires comme les suivanset se trouvent portés de même sur des seg- mens distincts, les derniers sont sty- laires ; les pieds ambulatoires pro- prement dits ont deux rames sépa- rées pourvues chacune d’un seul rang de soies; la rame ventrale de la pre- mière paire est transformée en un petit cirre porté par un article glo- buleux; les saies sont très-simples et écartées; les cirres supérieurs ne sont point saillans et les inférieurs sont en mamelons très- obtus; enfin les pieds stylaires sont réunis en un seul lilet terminal; les branchies nulles aux trois premières paires de pieds consistent pour les autres en une seule languette charnue, recourbée en faucille , attachée par sa base au sommet de la rame dorsale , incli- née et reçue entre les deux rames. Les Neplilhys ont l’intestin moins composé que celui des Hésiones et des Lycoris ; elles manquent des deux poches qu’on remarque à leur œso- phage. Cuvier (Règ. Anim. T. IV, p. 173) adopte le genre Nephthys, et lui rapporte plusieurs espèces que Savi- gny ne mentionne pas. Celui-ci n’ad- met qu’une espèce bien tranchée. La Nephthys de Homberg, Neph- tliys Hombergii , découverte sur les bords de l’Océan par Homberg. Il la caractérise ainsi : corps de deux pou- ces et demi à trois pouces , tétraèdre , formé de cent vingt-cinq à cent tren- te-un segmens sillonnés des deux côtés en dessus ; le dernier segment globuleux, portant le filet stylaire. Mâchoires noires, sans dentelures; tête presque hexagone , ayant ses quatre antennes à peu près coniques ; rames écartées ; la rame dorsale plus. 5a4 NEP large, bordée d’un feuillet membra- neux; la rame ventrale terminée par un grand feuillet également membra- neux, de forme ovale. Soies jaunes , longues et fines; acicules noirs; filet de l’anus subulé et délié ; couleur fauve, avec de beaux reflets sur le dos et une bandelette fort brillante sous le ventre, qui s’étend jusqu’à l’anus. (aud.) * NÉPI. bot. piian. Nom vulgaire chez les habitans des Missions de l’Orénoque, du Pothos Jlexuosus de Kuntli ( Nov . Gen. et Spec. Plant, cequin. , vii, p. i5i). (g..n.) * NÉPIDES. Nepides. ins. Tribu de l’ordre des Hémiptères, section des Hétéroptères, famille des Hydro- corises , établie par Latreille, ren- fermant une grande partie du genre Nèpe de Linné , et ayant pour carac- tères : antennes insérées sous les yeux, cachées et de la longueur au plus de la tête ; tarses n’ayant au plus que deux articles; pieds antérieurs ravis- seurs , ayant les cuisses grosses et en sillon en dessous pour recevoir le bord inférieur de la jambe ; le tarse court se confondant presque à son origine avec la jambe, et formant avec elle un grand crochet; corps ovale, très-déprimé ou linéaire. Ces Insectes vivent tous dans l’eau sous leuis dif— férens étals. Ils sont carnassiers, et saisissent d’autres Insectes avec leurs pieds antérieurs qui font l'office de pinces ; leur bouche est en forme de trompe ou de bec fort court , courbé, divisé en trois articles; il sert de gaine à un suçoir de trois soies déliées et de consistance cornée ; leurs élytres sont coriaces en grande partie, et n’ont de membraneux que la partie qui doit être croisée ; leur abdomen est, le plus souvent, terminé par deux soies plus ou moins longues. Latreille divise cette tribu ainsi qu’il suit : I. Tarses antérieurs terminés par deux crochets. Genre : Gaegule. NEP II. Tarses antérieurs terminés sim- plement en pointe. i. Labre grand , triangulaire , re- couvrant la base du rostre; pointée filets, du moins bien saillaus , au bout de l’abdomen. Genre : Notonecte. a. Labre engainé ; deux filets au bout de l’abdomen. Genres : Bélostome, Nèpe , Ra- natbe. V. tous ces mots. (G-)5 NEPTUNIA, bot. phan. Loureiro ( Tlor. Coc/tinch. , p. 8o4 ) décrivit sous ce nom générique une Plante de la famille des Légumineuses , qui fut placée par Willdenow dans son genre Desmanthus formé aux dépens de certains Mimosa des au- teurs. C’est le Desmanthus natans qui croît dans les eaux stagnantes de l 'Inde-Orientale , et que Rox- burgh a figuré dans la Flore de Co-, romandel , pl. Jig, sous le nom de Mimosa natans. Cette Plaute est le type de la première section établie dans le genre Desmanthus par De Candolle {Prodrom. Syst. f'eget., ai p. 444), section qu’il nomme Neplu -! nia , et à laquelle il assigne pour ca- ractères : des légumes oblongs , plus larges à la base , renfermait de qua- tre à six graines. Cette section se compose de six espèces répandues dans les climats équatoriaux du glo- be. Ainsi les Desmanthus lacustris et plenus sont de l’Amérique méridio- nale ; les Desm. natans et triquetrus habitent l’Inde-Orientale ; le Desm. stolonifer a été trouvé au Sénégal } et le Desm. polyphyllus , cultivé au jardin de Naples , se rapproche du Desm. plenus. Ces espèces sout des Plantes herbacées, aquatiques, dont les feuilles sout sensibles au toucher, à pinnules bi ou trijuguées, à dix ou douze paires de folioles, et dont les fleurs sout portées sur des pédoncules axillaires et solitaires. (G.. N.) * NEPTÜNIENNE. mam. Espèce du genre Homme. V. ce mot. (b.) NÉRÉIDE. Nereis.i ANNEE. Genre NER di originairement par Linné , : t on a extrait depuis plusieurs •s-genres et que Savigny a converti i un grand ordre, celui des Néréi- ■ s. Le genre Néréide proprement , des auteurs subséquens, a été îplacé par la famille des Néréides i . ce mot); de sorte qu’il n’existe s pour Savigny de genre Néréide. (AUD.) • iËRÉIDÊE.iVe/-e/Wen. bot. crypt. ckhouse.) V. Gértdie. • NÉRÉIDÉES. Nereuleæ. ànnel. Ire premier de la classe des An- j ides , dans la méthode de Savigny stème des Annel. , p. 5 et 7 ) qui 1 donne pour caractères distinctifs : l soies pourlalocomotion ; des pieds i; irvus de soies rétractiles subulées ; ut de soies rétractiles à crochets ; ; tête distincte, munie d’yeux et ; jtennes; une trompe protractile >-sque toujours armée de mâchoires. • Néréidées diffèrent essentielle- ; a t de l’ordre des Hirudinées par rprésence de soies pour la locomo- n; elles partagent ce caractère c les Serpulées et les Lombricines ; i.-is elles se distinguent essentielle- i’ at de ces deux ordres par l’absence soies rétractiles à crochets et par rr tête distincte munie d’yeux et miennes. Cet ordre , le plus nom- iux de la classe des Annelides, ; ferme plusieurs familles dont 11s allons présenter le tableau , >ès avoir fait connaître d’une inière plus complète les caractè- distinctifs que nous venons de r itionner. Savigny, dont nous sui- vis la méthode, parce qu’il est I premier , et jusqu’à présent le f auteur qui ait étudié avec préci- II l’organisation extérieuredes An- ides , a reconnu aux Annelides •éidées : iQ une tête , 20 une npe ou la bouche, 5° le corps prement dit et les appendices. île glandes salivaires assez longues i peu entortillées. L’estomac est lar- , quelquefois ré tréci'ct comme étran- tii vers la jonction de chaque seg- ent, de manière à constituer autant lacunes. La circulation lui a paru «-simple. Il croit qu’il existe une ine ventrale recevant le sang qui snt des branchies , et le versant ns une artère dorsale dont il est assé dans toutes les parties du :ps. Il ne dit pas comment le sang i a servi à la nutrition revient 'X branchies. Les ovaires consis- aient , selon lui, en ulricules mchâtrcs, granuleux , qui se trou- it aux côtes de chaque anneau , tre les cæcums de l’estomac, et qui l leur orifice à la base des appell- es ; le système nerveux est un long :t étendu de la tête «à l’extrémité 'îtérieure du corps , et présentant, as certaines espèces, autant de îflemens ganglionnaires qu’il y a nneaux. ÎLes Néréidées jouissent de la pro- - été de vivre lorsqu’on leur a en- é une portion de l’extrémité pos- ieure du corps , et de reproduire partie qu'ils ont perdue; ce sont ; Annelides agiles, carnassières, destinées plus spécialement que autres à la vie errante. Savigny partage l’ordre des Né- dées en plusieurs familles, et le ise de la manière suivante : - Brauchies en forme de petites tes, ou de petites lames simples , de languettes, ou de filets pecti- tout au plus d’un côté ; quelque- i ne faisant point saillie et pou- it passer pour absolument milles. > aciculcs. NER 527 Familles : les Apiirodites, les Néréides , les Eünices. •j-f Branchies en forme de feuilles très-compliquées, ou de houppes, ou d’arbuscules très-rameux, tou- jours grandes et très - apparentes. Foint d’acicules. Famille : les Ampiiinomes. V. ces mots. (aud.) NÉRÉIDES. Nereides. année. Fa- mille seconde du grand ordre des Néréidées , établi par Savigny (Syst. des Annel., p. 12 et 28), et renfer- mant plusieurs genres dans lesquels se trouve dispersé le genre Néréide des auteurs. La famille des Néréides a pour caractères distinctifs : bran- chies lorsqu'elles sont distinctes et cirres supérieurs existant à tous les pieds sans interruption. Deux mâ- choires seulement , ou point de mâ- choires. Le corps des Néréides est al- longé et composé de beaucoup de segmens qui varient singulièrement en nombre par le seul effet de lagc ou de la grandeur de l’individu que l’on observe. Les vingt ou trente seg- mens qui viennent immédiatement après la tête, sont les seuls qui aient un certain degré d’importance et de fixité. Chaque anneau est muni de pieds à rames séparées ou confondues en une seule qui n’a même dans cer- tains genres qu’un faisceau de soies; ces rames sont toujours armées d’aci- cules ; les cirres varient dans leur grandeur; la première paire de pieds et une, deux ou trois des suivantes avec elle , sont ordinairement privées desoies et transformées en cirres ten- taculaires. Les branchies ne sont gé- néralement point saillantes , ou , si elles le sont, elles paraissent petites et consistent en une ou plusieurs lan- guettes charnues qui font partie des rames et sont comprises entre les deux cirres; quelquefois elles semblent être suppléées par les cirres eux-mê- mes. Les yeux sont tantôt peu distincts et tantôt visibles ; alors on en compte quatre. Les antennes sont peu ré- tractiles , de forme variable , courtes , en nombre incomplet et générale- 5 .j 8 N ER ment de deux articles. Les mitoyen- nes manquent quelquefois , l’impaire manque presque toujours. La bouche est formée par une trompe pourvue de deux mâchoires. Celle-ci est cy- lindrique ou claviforme , ouverte seulement à son extrémité , et com- munément garnie de points saillans et cornés ou de petits tentacules. Les mâchoires sont dures, allongées, dé- primées , pointues , disposées pour agir horizontalement , quelquefois très - petites , et le plus souvent mil- les. L’estomac des Néréides estoblong et communément fort peu distinct; un léger renflement qu’on voit entre le premier et le vingtième ou trentième anneau indique extérieurement la place qu’il occupe. Savigny établit trois sections , dans lesquelles il ran- ge les divers genres de cette famille. ire Section : Néréides Lycorien- NES. Des mâchoires; antennes courtes, de deux articles ; point d’antenne impaire. Genres : Lycoris, Nephthys. 2e Section : Néréides Glycérien- NES. Point de mâchoires; antennes courtes , de deux articles; point d’an- tenne impaire. Genres : Aricie , Glycére , Ophè- eie, Hésione, Myriane, Phyleo- DOCÉ. 3e Section : Néréides Sylliennep. Point de mâchoires; antennes lon- gues , composées de beaucoup d’ar- ticles ; une antenne impaire. Genre : Syeeis. Nous avons dit que la famille des Néréides avait remplacé , dans la méthode de Savigny, le genre Néréide proprement dit, et que les espèces de ce genre se trouvaient dispersées dans autant de sous-genres distincts ; il est utile que les personnes qui consulteront cet article dans le but d’y trouver les espèces du genre Né- réide, sachent au moins dans quel sous-genre elles doivent particulière- ment les chercher. Les Nereis pulsa- toria , Mont., Leach, margari/acea , Leach , pelagica , incisa , Jt nibri ata et aphroditoides , Gmel., font partie du genre Lycoris; la Nereis Hombergii , Cuv., appartient au genre Nephthys; la Nereis alba, Miill., est une espèce, du genre Glycère ; les Nereis lamel- ligera et atlaniica, Pallas ( Nov . Act, JJe/rop), pourraient être des Phyllo- docés : la Nereis proliféra , Müll., semble appartenir au genre Syllis. Les figures qui représentent les An- nelides sont si mauvaises , et les des- criptions sont généralement si vagues, qu’il devient très-difficile de pouvoir reconnaître les espèces dont les au- teurs ont parlé et que le classement qu’on voudrait en faire dans leur genre respectif est la plupart du temps impossible; on ne peut qu’éta- blir des rapprochemens. Savigny, qui mieux que personne pouvait se diri- ger dans ce dédale , a tenté ce travail, et il a reconnu que certaines espèces avaient de grands rapports avec les genres précédens , tandis que d’au- tres en différaient essentiellement et pouvaient constituer des genres dis- tincts. lia Nereis versicolor , Müll., paraît ne différer des Lycoris, que. par une antenne impaire exactement située entre les deux antennes mi- toyennes; elle pourrait constituer dans le genre Lycoris une simple tribu. La Nereis arrnillaris , Müll. et Oth. Fabr., est un nouveau genre pour lequel Savigny propose le nom de Lycastis ; la Nereis stellifera , Müll. est aussi un genre nouveau qu’il nomme Lépidie ; les Nereis cuprea et fasciata , Bosc, semblent appar- tenir aux Eunices. La place que doit occuper la Nereis frontalis, Bosc, reste indéterminée; la Nereis cæca , Oth. Fabr., constitue, sous le nom d’-Aonis , un genre évidemment nou- veau ; les Nereis eiridis et maculata , Müll., forment le genre Eulalie; la Nereis rosea , Oth. Fabr., constitue le genre Castalie ; la Nereis flava , Oth. Fabr., se distingue générique- ment sous le nom d’Etéone , et la Nereis longa , Oth. Fabr., peut être considérée comme du même genre ; la Nereis bifrons , Oth. Fabr. et Müll., est une Polynice', et la Nereis prismalica, Oth. Fabr. et Miill., une Amytis. V. ces mots. (aud.) j NER NEREIS. ANNEL. F. NÉBÉtniÜES. NEREMIR.bot. ph an. (Avicenne.) 'u. de Pivoine, Fœonia. (b.) | * NEREUM. bot. pii an. (Gesner.) ! u. de Rosage. F. ce mot. (u.) ; j NERFS. Tous les Animaux peuvent g tcécuter des mouvemens spontanés j I us ou moins variés , et ont la faculté ; : percevoir les impressions produi- . -s par des a gens extérieurs. Dans les t res dont la structure est la plus sim- ,i e, tels que les Polypes, toutes les t orties du corps paraissent être sen- « taies et contractiles, à peu près au ai.êmedegré, et l’ablation d'une por- ; i m quelconque de l’Animal" n’en- j AÎne pas la perte de ces facultés dans ! -autres parties. Aussi, comme Bory ü Saint- Vincent l’a déjà observé ; , ec raison, ces Animaux sont-ils c ( obablement dépourvus de toute ? mce des systèmes nerveux et muscu- { lire. Mais à mesure que les Animaux sj : compliquent davantage , on voit ! sensibilité et la contractilité se lo- h i.liser pour ainsi dire de plus en plus i i devenir l’apanage de certains orga- j .-sou appareils plus ou moins compli- !i< és. Les Muscles deviennent les ins- mmens mécaniques des mouvemens, les Nerfs acquièrent a eux seuls la propriété défaire exécuter les con- j »t étions , et deviennent le siège de la 1 r asibilité, ainsique des facultés ins- nctives et intellectuelles. « |l Dans son étal de plus grande sim- I i cité, le système nerveux ne paraît f asister qu’en un filament blanchâ- j :, étendu d’un bout du corps à utre immédiatement au-dessous l’enveloppe dermo-musculaire de j animal : on n’y observe ni reufle- •nt ni ramifications. G’estsous cette J| me qu’il se présente' dans le Spi — I ticle et dans la Bonellie , Animal ! -e Rolando a cru devoir placer dans i classe des Echinodermes non pé- i el lés à coté du précédent. < A mesure qu’on s’élève dans 1 "é— I die des êtres, on voit le système I rve'ux se compliquer davantage ; 1 1 is les modifications successives ' N ER 029 qu'il présente dans les Animaux sans vertèbres ne pourraient être que diffi- cilement rapportées à une seule et même série. En effet, pour aller des Zoophytes les plus simples vers les Animaux vertébrés , la nature sem- ble avoir suivi deux routes différen- tes, et les variations que l’on ren- contre dans ces organes considérés chez les Annelides , les Insectes , les Arachnides et les Crustacés, consti- tuent une série qui n’offre que peu de lacunes; tandis que dans les di- vers groupes qui forment les Ani- maux rayonnés et les Moll usques, ces mêmes parties, en se compliquant de plus en plus, présentent des grada- tions d’un autre ordre. Aussi exami- nerons-nous successivement le sys- tème nerveux dans ces deux séries. Dans certains Annelides, le système nerveux ne diffère que bien peu de celui des Echinodermes non pédicel- lés dont nous avons déjà parlé. Dans 1 e Nais probuscidea , Midi., par exem- ple, la seule différence apparente consiste en ce que le cordon médul- laire longitudinal fournit deux fila— mens transversaux près de l’extrémité antérieure du corps (Humboldt). Dans F Arénicole , ce cordon nerveux pré- sente un degré de développement de plus; car, bien qu’il ne paraisse encore donner naissance à aucune branche latérale distincte, il présente autant de petits renflemens qu’il y a d’an- neaux au corps. Cetle tendance à for- mer des ganglions est encore plus marquée dans le Lombric terrestre. Chez cet Animal, le cordon médul- laire longitudinal fournit, au niveau de chaque anneau , des brandies transversales qui se rendent aux muscles et aux tégumeris ; enfin à la partie antérieure du corps , il se bifurque pour entourer l’œsophage, et se termine en avant de cet organe par deux petits ganglions accolés l’un à l’autre. Dans la Sangsue, le système nerveux se développe un peu plus. On y remarque une série de vingt-trois ganglions , dont le se- cond, situé en arrière de l’œsopliagc, est plus gros que les autres cl parait TQVTF XI. 53© NER bilobé. Enfin , clans l'Aphrodite , on rencontre une nouvelle modification au’il importe de noter. Au-dessus e la bouche il existe un gros gan- glion bilobé qui fournit des rameaux aux tentacules, etc. , et donne nais- sance à deux Nerfs exigus qui, en se réunissant derrière l’œsophage , for- ment un second ganglion bilobé; mais avant de se rencontrer ils fournissent l’un et l’autre une branche qui se porte en avant, longe la partie laté- rale de l'estomac, et se termine près de l’intestin, en formant un ganglion d’où partent des fiïapaens nombreux. Le ganglion nerveux situé derrière l’œsophage ne présente rien de re- marquable ; il en est de même du second. Les douze suivans fournissent chacun aux muscles voisins six Nerfs. Enfin , dans le tiers postérieur du corps , le cordon nerveux donne en- core naissance à des rameaux latéraux, mais ne présente plus de renflemens sensibles. Les Anatifes, les Balanes, etc., que Latreille a rapprochés avec raison des Animaux articulés , présentent au- dessus de l’œsophage unepetite masse médullaire formée de deux paires de ganglions ; viennent ensuite deux cor- dons de communication qui se réunis- sent derrière l’œsophage, elforment le long du ventre une série de doubles ganglions d’où naissent les Nerfs des appendices. Cette grande analogie entre le système nerveux des Anatifes et celui des Animaux articulés a été signalée par Cuvier; mais ce savant n’a pas jugé nécessairela modification adoptée par Latreille. Ici nous voyons un cordon médullaire semblable à celui des Animaux que nous venons de passer en revue, mais il y a un degré de développement de plus ; car les ganglions, au lieu d’être uniques, sont doubles dans toute la longueur du corps. Le système nerveux des Insectes est analogue à celui des Anneljdes , mais il acquiert un développemen tplus considérable et devient moins uni- forme dans les différons segmens du corps. Il serait trop long d’exposer NER ici toutes les modifications curieuse que cet appareil présente dans les di" vers ordres et familles de cette grande classe d’Animaux , ainsi que dans 1$ mêmes individus, à différentes épo- ques de leur existence ; nous nom bornerons donc à dire que dans Ig ; Insectes, de même que dans les Anne- lides, le système nerveux est toujours formé par une série linéaire de gau- glions situés à la face inférieure di corps, le long de la ligne médiane En général ces ganglions sont pairs, et réunis par deux filets de coran» [ nication. (Quelquefois on trouve qm. f tre ou même un plus grand nombre ! de ces petits centres nerveux dansiez- trémité céphalique de l’Animal au- devant de l’œsophage. Enfin il existe souvent deux Nerfs qui naissent dt la partie inférieure des ganglions sus-œsophagiens , se recourbent en arrière et en haut , remontent au- dessus de l’œsophage , se réunissent pour former un ou plusieurs gan- glions situés près de la face supé- rieure de l’Animal, et se terminent, soit dans les parois de l’estomac, soit dans les parties voisines. Dans la chenille du Cossus, Lyonnet a même constaté l’existence d’une série de cinq ganglions qu il nomme fron- taux; ils occupent la face supérieure de l’extrémité céphalique , et se ter- minent postérieurement par un gros Nerf qui passe dans le vaisseau dor- sal , puis longe la face supérieure du canal alimentaire. Une disposition analogue a été observée dans la larve du Scarabæus Nasicornis , du Lucor nus Cervust, dans Y Hydrophilus pi - cens , etc. ; et c’est probablement l’analogue de ce Nerf récurrent qu’Audouin a rencontré au-dessus du canal intestinal dans la Cantharide, Du reste , cette partie très- intéres- sante de l’anatomie des Insectes ré- clame impérieusement de nouvelle* recherches. Dans les Arachnides, le Faucheur des murailles (Pha/angium Opi/io), par exemple, le système nerveux pré- sente moins d’uniformité que dans les Insectes. On trouve une paire de ? I / 53i N ER nglious situés au-devant de l’œso- îage , et en arrière de ce conduit îe masse médullaire considérable formée évidemment par l’union *: trois rangées île ganglions. Sa rtie antérieure reçoit les filets de mmunication venant des tubercu- • pré-oesophagiens; six Nerfs nais- at de chacun de ces côtés ; cn- elle fournit en arrière trois bran- les; l’une occupe la ligne médiane se divise bientôt en deux rameaux i présentent chacun un ganglion oïde ; les deux latérales se bifur- ent de même; leur rameau interne comporte comme ceux du INerf dian , les externes présentent cha- 1 1 deux ganglions. Quant au sys- îe nerveux supérieur des Insectes, n’en a point jusqu’ici indiqué âstence dans les Arachnides. )ans la plupart des Crustacés, le tème nerveux n’est guère plus dé- oppé que dans les Insectes; mais is d’autres il se centralise beau- p plus, en même temps que sa rse relative augmente. Dans les :apodes Brachiures , il existe all- ant de l’œsophage quatre gan- ns soudés ensemble , et donnant sance à tous les Nerfsdestinés aux : il ies céphaliques de l’Animal, ainsi ii deux cordons qui se portent en ière sur les côtés de l’œsophage , e terminent vers le milieu du ax ; là on trouve une seconde ;e médullaire d’un volume con- :able et de forme annulaire, qui îe naissance aux Nerfs des pâtes e l’abdomen. Jusqu'ici aucun omiste n’a parlé d’un cordon eux situé au-dessus de l’intestin, ne cela se trouve dans certains :tes ; mais peut-être ne l’a-t-on cherché. >us venons de passer en revue gradations que l’on remarque le développement du système eux , considéré successivement certains Echinodermes non pé- és , dans les Annelides , dans insectes , dans les Arachnides , ins les Crustacés. Nous l’avons l’abord uniforme dans toutes N ER ses parties , puis formé de gan- glions et de lilets de communica- tion semblables dans toutes les par- ties du corps. Bientôt ces ganglions ont fourni des rameaux latéraux ,- un ou plusieurs d’entre eux ont ac- quis un degré de développement supérieur aux autres , nous avons trouvé des centres nerveux desti- nés plus particulièrement à tel ou tel appareil. Enfin, en même temps que le nombre et le volume des di- verses parties qui constituent le sys- tème nerveux , augmentent, elles de- viennent moins semblables entre elles, fait qui, ainsi que nous le verrons bientôt, se rattache à une des lois les plus générales de l’organisa- tion. Mais d’abord il faut revenir du point d’où nous sommes partis, et examiner la série de modifications que ce système présente dans les au- tres Animaux invertébrés, et prin- cipalement dans les Echinodermes pédicellés et les Mollusques. La présence d’un système nerveux n’a point été constatée dans les Aca- lèphes libres et dans la plupart des Vers intestinaux; il est même pro- bable qu'ils en sont complètement dépourvus. (Pr. Psychodiaire.) Mais chez quelques-uns des Animaux de cette dernière classe, l’existence d’un organe nerveux rudimentaire ne paraît point douteuse , et sa dispo- sition diffère beaucoup de ce que nous avons vu jusqu’ici ; car au lieu de ne consister qu’en un filament longitudinal unique , comme dans les Bonellies, les Naïdes , etc., etc. , nous trouvons ici deux cordons ner- veux situés sur les côtés opposés du corps. Ainsi , dans la Douve à long cou ( Fasciola Lucii ) , deux petits cordons blancs, situés au dedans des deux longs cæcums intestinaux, pa- raissent constituer l’appareil ner- veux; ils naissent à l’extrémité anté- rieure de l’Animal , se portent en arrière en se ramifiant et cessent d’être visibles vers le niveau du su- çoir postérieur. Dans l’Ascaride lom- imeoïde on a trouvé également deux cordons longitudinaux qui parais- 5 4* D rl sent de nature nerveuse; ils sont étendus d’un bout du corps à l’autre sur les lignes médianes du ventre et du dos , et forment autour de la bou- che un cercle anastomotique. Dans la moitié antérieure du corps, ou, n’y remarque que des points granuleux , mais au-delà de ce point ces cordons commencent à présenter de petits reufleinens ganglionnaires. Dans les Holothuries , on n’a trouvé d’autres vestiges du système nerveux , que des filamens blanchâtres, situés au- tour du commencement du tube in- testinal et sur les muscles longitudi- naux. Ils ne présentent ni rendement ni ganglion. Dans les Actinies, cette tendance du système nerveux à for- mer un anneau de la périphérie du- quel partent tous les Nerfs du corps , est bien plus évidente. En effet vers la base de ces Animaux l’on trouve un cercle blanchâtre formé par des nodules îéunis par plusieurs filets cylindriques; mais ces organes sont si minimes qu’ils échappent à l’œil, lorsqu’on n’a point recours à l'usage d’une forte loupe. Le système ner- veux des Astéries présente une dispo- sition analogue, mais à un degré de développement bien supérieur. Au- tour de l’œsophage on observe chez ces Animaux un cercle médullaire. Deux nodules grisâtres correspon- dent à chaque rayon; ils sont réunis par des filets de communication, et donnent naissance chacun à des ra- meaux qui se distribuent à l’esto- mac, aux lobes hépatiques , à la bou- che , etc. , et à une grosse branche qui se porte jusqu’à l’extrémité du trayon correspondant et fournit un ramuscule à chaque tentacule. Sous le rapport de la disposition et du degré de développement du système nerveux , les Mollusques dif- fèrent beaucoup entre eux. Dans les Acéphales leslacés , au lieu d’être placé à la partie inférieure de l’Ani- mal comme clans l’Acûnie, ou autour de l’œsophage, comme dans l’Astérie, le cercle nerveux entoure la masse des viscères , et occupe la base de l’abdomen qui constitue le pied de NEll ces Animaux. Le nombre de rende, mens ganglionnaires que cet anneau inédull aiie présente est en général^ quatre ; tantôt ce.-, nodules sont acco- lés de manière à former deux paires; tantôt ils .-mut plus ou moins écartés l’un de l’autre. Dans les Mactres par exemple , il existe au-dessus de la bouche, derrière le muscle anté- rieur des valves et au-dessus des ten- tacules, deux petits ganglions accolé; l’un à l’autre et donnant naissance chacun à un long cordon nerveux qui passe sur les parties latérales de l’estomac et de l’intestin , traverse toute la base du pied , et va se réunir à son congénère au-devant du mus- cle postérieur , ou ils se renflent pour former une seconde paire de pets ganglions. Dans le Solen , le ceifcle nerveux occupe la même partie de l’Animal, mais sa disposition est dif- férente. En avant il est formé par un cordon transversal qui se temiine de chaque côté à un ganglion quadri- latère assez gros d’ou naît un autre cordon nerveux qui se porte en ar- rière , et présente , en s’unissant à ce- lui du côté opposé, un renflement dans lequel on distingue quatre gan- glions. Les Nerfs qui se distribuent au manteau, aux tentacules, aux mus- cles cl aux autres organes, provien- nent , soit des ganglions antérieurs et postérieurs , soit du cordon quilô unit. Dans d’autres Mollusques bi- valves, le système nerveux paraît pré- senter une disposition un peu diffé- rente de celle que nous venons d’in- diquer, en ce qu’il existerait, outre l’anneau médulaire et les reuflemens déjà mentionnés, une paire de gan- glions situés au-dessus du musek rétracleur antérieur du pied, et au- dessous du foie. Du reste celte par- tie de l’anatomie est encore peu con- nue, et nous ajouterons seulement que les organes décrits par le cé- lèbre Poli , sous le nom de vais- seaux et de réservoirs lymphatique?) ne sont évidemment autre chose que les Nerfs et le ganglion médullaire des Mollusques bivalves. Dans les Mollusques gastéropodes/ N ER les Nerfs du corps naissent en- d’un anneau médullaire forme inglions et de filets de commu- ion ; mais ces nodules sont moius nés les uns des autres que dans •ivalves, et peu à peu leur vo- devient beaucoup plus grand ivemeut à la grosseur de leurs ^ de communication. Ainsi , nous rons encore ici qu’à mesure que imal se complique davantage, stème nerveux devient de moins (oins uniforme dans ses diffe- ?.s parties. ns les Colimaçons , l’anneau ner- entoure la bouche et l’œsopha- l est formé d’un ganglion anté- (qui paraît résulter de la réunion :ux ganglions) , de deux cordons aux et d’un ganglion très-vol u- ux, postérieur à 1 oesophage ; en- ganglion antérieur j que la plu- des auteurs nomment cerveau, lit deux branches qui s’unissent former un petit ganglion dont ameaux suivent la direction de phage. Outre la disposition que venons de signaler, il importe i oter ici que les Nerfs provenant ; anglion antérieur se rendent eux, à la bouche, etc., tandis que du ganglion postérieur sont des- presque exclusivement aux or- s» de la locomotion. Dans les Bi- s, au contraire , la distribution , que les fonctions des rameaux hnacune des paires de nodules Iullaires , diffèrent à peine. fin , dans les Mollusques cépha- les, le système nerveux acquiert i îvcloppement bien plus considé- ; mais il forme toujours unees- le collier autour de l’œsophage, mglion antérieur est arrondi et ï en deux lobes plus ou moins icts ; le ganglion postérieur, lar- aplati , occupe tout le côté de eau cartilagineux qui luge cet •cil nerveux. Le ganglion anté * communique avec une autre j médullaire, destinée unique- à 1 organe de la vision. 11 donne éj ment naissance à des rameaux lt Mes au pourtour de la bouche. N ER Ü 3 5 Le ganglion postérieur et les prolon- gemens qui le joignent à l’antérieur, donnent naissance : i° à un rameau qui l’unit à un ganglion étoilé, situé à la base du pilier supérieur de la bourse; 2° aux Nerfs des pieds , qui , au nombre de huit de chaque côté, pénètrent dans les appendices , et s’envoient réciproquement des bran- ches anastomotiques, d’ou résulte un second anneau médullaire dont les renflemcns sont assez sensibles; 3° enfin, à un grand Nerf viscéral , qui présente également sur son trajet un renflement ganglionnaire , et à d’autres rameaux qu'il serait trop long d’énumérer. ( V . Mollusques.) Ici , en même temps que la masse du système nerveux s’est considéra- blement accrue , nous voyons les di- verses parties qui le composent, de- venir moins semhlablesentre elles ; et cela , non-seulement sous le rapport de leurs dispositions anatomiques , mais aussi relativement aux fonctions qu’elles sont appelées à exercer. L’ex- posé des modifications successives du système nerveux dans les Animaux articulés , nous avait déjà fait aperce- voir cette tendance, et si nous pou- vions poursuivre cet examen dans la série des Animaux vertébrés (dont le système nerveux a déjà été décrit à l’article Cérébro-Spinal) , nous ver- rions que plus l’Animal est élevé dans l’échelle des êtres, plus les parties qui le composent deviennent dissem- blables , et plus ses diverses fonctions se localisent, si je puis me servir de ce mot. En effet, s^us le rapport du sujet qui nous occupe ici , nous voyons que d’abord toutes les parties du corps des Animaux ont une struc- ture homogène et jouissent de la sen- sibilité ainsi que du pouvoir de se contracter, et que la perte des unes n’entraîne pas l’anéantissement de ces facultés dans d’autres. Bientôt après, nous voyons la sensibilité et le pouvoir de déterminer les mou- vcmens, se localiser et devenir l’a- panage des Nerfs. Lorsque ce sys- tème ne consiste qu’en un cordon étendu d’un bout du corps à l’autre 554 N ER N ER et uniforme dans chacune de ses parties , les fonctions qu’il est ap- pelé à exercer n’oul pas leur siège dans une de ses portions plutôt que dans une autre; aussi, lorsqu’on le divise en deux, voit-on alors chaque fragment agir à la manière du tout. A un degré plus avancé, une portion quelconque de cet organe acquiert un développement plus considérable que le reste, et son existence de- vient nécessaire à l’intégrité des fonctions auxquelles l’appareil en entierpréside. Chez des Animaux plus parfaits encore , la sensibilité géné- rale est modifiée dans certains or- ganes, et une portion de l’appareil nerveux est destinée spécialement à percevoir l’impression de telles ou telles natures. On voit ensuite les diverses fonctions du système ner- veux se localiser encore davantage ; la sensibilité générale siège plus par- ticulièrement dans un ordre de fibre?. bien que dans les productions de l’art, que l’on voit les avantages im- menses qui résultent de la division du travail. ( Pour l’exposé anatomique dusys-. tème nerveux des Animaux verté- brés, V. Cérébro-Spinal ; pour la structure des Nerfs, V. Tissus.) , (H.M.E.) NÉRIETTE. bot. phan. Syn. d Epilobe. V. ce mot. (b.) * NÉRINE. bot. phan. Ce genre a été constitué (Botanical Magazine, nQ 2407) par W. Herbert aux dépens des Amaryllis qui ont les filets des étamines soudés par la base, et for- mant un nectaire. Nous ne pensons pas que ce faible caractère suffise par iaire adopter le genre Nérine qui d’ailleurs ne se distingue pas des au- tres Amaryllis par un port particu- lier. (g.. N.) *NÉRINÉE. Nerinea. moll. Des médullaires ; le pouvoir de produire les contractions musculaires dans d’autres; la /acuité d’exciter l’action de ces diverses parties appartient ex- clusivementà certaines parties de l’ap- pareil nerveux, celle de coordonner ces mouvemens,à d’autres; enfin, toutes les parties concourent d’une manière différente à la productiondes lîénomènes dont l’ensemble était 'abord produit dans chacune d’el- les. Ce que nous venons de voir pour le système nerveux , a également lieu dans toutes les autres parties de l’é- conomie animale. C’est d’abord le même organe qui sent, qui se meut, qui respire, qui absorbe c^u dehors les substances alimentaires , et qui as- sure la conservation de l’espèce; mais peu à peu ces diverses fonctions ont chacune des inslrumens qui leur sont propres, et les divers actes dont elles se composent , s’exécutent dans un organe distinct. La nature , toujours économe dans les moyens qu’elle em- ploie pour arriver à un but quelcon- que, a donc suivi dans le perfection- nement des ctres le principe si bien développé par les économistes mo- dernes , et c’est dans ses œuvres aussi Coquilles pétrifiées , turriculées , élancées, probablement canaliculées à la base, présentant de très-grands plis sur la columelle et sur les dif- férentes faces internes des tours de spire , ont servi à Defrance pour l’établissement du genre Nérinée dans le Dictionnaire des Sciences Natu- relles. Le Calcaire oolitique blanc des environs de Lizieux , de Bailly près d’Auxerre , et des environs de Nevers, a d'abord présenté les Co- quilles singulières dont il est ques- tion. Depuis nous en avons décou- vert de plus grandes espèces dans le même terrain , aux environs de Saint- Mihiel; on en découvre aussi, mais seulement des moules intérieurs, dans un Calcaire beaucoup plus an- cien , aux environs de Nancy. Si l’on vient à scier en deux de ces Coquilles , on les trouve perforées dans l’axe, et on aperçoit avec faci- lité la disposition particulière des plis, qui en s’étendant, en se contournant quelquefois dans la cavité intérieure de la spire, ont laissé peu de place pour la partie postérieure de l’Ani- mal; aussi, d’après cette disposition, les moules intérieurs des Nérinées 1 NE R NER 555 nblcnt en quelque sorte à des as gauffrés dans leur longueur, us avons rassemblé sur ce genre matériaux assez nombreux pour air le caractériser et indiquer ses irts. Le genre qui se présente rd pour avoisiner celui-ci , est des Pyramidelles; on voit en que ces Coquilles , comme les ées, ont d’assez grands plis sur lumelle, mais elles n’en pré- it jamais sur le côté droit. Les aidelles sont à peine subéchan- à la base; Lamarck les a même :s dans la série des Coquilles à tures entières. Les Né ri nées , ntraire , sont canaliculées à la omrne les Céri thés, etl’ouvertu- solument semblable à celle de urs Coquilles de ce genre, quoi- i columelle soit creuse dans sa longueur; cependant on ne perçoit que lorsque la Coquille ssée par accident à la base ou me partie de son étendue. Lors- caest entière, il est impossible de naître cette particularité. Ce onc vers les Cérithes que l’on placer le genre de Defrance. trouvons dans ce genre plu- Coquilles qui , comme le Cé- j-éant par exemple , offrent des ’t gros sur la columelle ; mais doit surtout décider des rap- c’est le canal de la base; 1 autre côté les Pyramidelles opercule comme les Cérithes, , par une transition assez na- 14 on fasse servir ce genre d’in- :r iaire entre les Coquilles à o i entière et celles qui sont ca- ai ées, on pourra faire commen- 2«i. grande série des Canaliculées u Nérinées, ce qui les rapprochc- lii. paiement et des Pyramidelles Cérithes. Defrance n’ayant pas les caractères de ce genre , >ensons qu’ils peuvent être ex- ainsi : coquilles turriculées, ■es , à tours nombreux; axe ; columelle fort grosse , pré- ; trois plis dont le premier et lier sont les plus grands , celui eu n’existant pas toujours ; un 1 1 jj Oll rit IL cri OB' fi tl ut ! ou deux sur le côté droit de.chaque tour. Il existe donc dans la coquille au moins trois plis et pas plus de cinq dans les espèces ou ils se voient tous. Ils sont souvent diversement con- tournés , quelquefois très-flexueux ; ils présentent une, deux, et quelque- fois trois gouttières séparées par des carènes aiguës ; d’autres fois ils sont simples, seulement plus ou moins inclinés sur le plan où ils reposent; chaque espèce présente au reste dans ces parties des caractères extrêmement tranchés , qui ne permettent dans au- cun cas de les confondre ; ainsi la forme ou les accidens extérieurs venant à manquer pour la détermi- nation de l’espèce , on poun'a avoir une entière confiance dans la forme des plis. Nous connaissons déjà neuf espèces de ce genre, et nous en pos- sédons huit que nous avons pu ob- server dans toutes leurs parties , et remarquer cette constance dans la forme des plis de chaque espèce. Nérinée de la Meuse , Nerina Mosœ , Nob. Quoique l’on trouve plusieurs espèces de ce genre dans le département de la Meuse, à Saint- Mihiel particulièrement, nous avons voulu conserver la mémoire de ce fait en donnant, ce nom à une des espèces les plus remarquables; elle est pyramidale , plus large à. la base que toutes les autres espèces. Les tours de spire , au nombre de dix ou onze, sont creusés en gouttière trans- versalement ; la suture est placée sur l’endroit le plus saillant de chaque tour ; des stries grossières, obliques , indiquent les accroissemens. Dans quelques individus les tours de spire au-dessous de la suture sont couron- nés de tubercules irréguliers et ob- solètes; il y a cinq plis à l’intérieur, trois sur la columelle , deux sur le côté droit; des trois de la columelle c’estle médian qui est le plus petit ; le premier du côté droit est petit, il est opposé au premier, columellaire -, le second est beaucoup plus grand ; il est vis-à-vis le pli moyen de la columelle, qui est le plus petit de ce côté. (D..H.X NER NÉIUON. Nerium. rot. eiian. Ce genre de la famille des Apocynées et de la Pcntandrie Monogyaie, L., fut établi par Tournefort , sur un Ar- brisseau qui fait depuis un temps immémorial l’ornement de nos jar- dins où il est connu sous le nom vul- gaire de Laurier-Rose. Ce genre fut adopté par Linné et par tous les bo- tanistes modernes qui l’augmentèrent de plusieurs espèces , mais dont il fallut le débarrasser lorsqu’on étudia avec plus de soin les Plantes qui Composent la famille des Apocynées. Ainsi le Nerium cauclaturn de La- marck, que Linné plaçait parmi les Echites , fut transféré par De Can- dolle (Ann. du Muséum d’IIist. Nat., t, p. 4ii) dans son nouveau genre Strophantus. C’est aussi à ce dernier genre que Rœmer et Schultes ont l'apporté le N. scandens de Loureiro. R. Brown [P rodrom. Nov. -Holland., Î). 467) établit un genre Wrightia sur es N. antidyssentericuin et zeylani- curn de Linné , auxquelles espèces il eu adjoignit une autre de la Nouvelle- Hollande, ainsi que le N. tinclorium de cet tains auteurs. Ce genre W'ngh- tia comprend ainsi une partie des espèces linnéennes de Nerium , et correspond au genre Nerium tout entier de Gaertner. Le N. obesum de Vahl a été érigé en genre distinct par Rœmer et Schultes qui l’ont nom- mé Adenium. Enfin le N. corona- rium de Jacquin , espèce identique avec le N. divaricatum de Linné , a été transporté par R. Brown par- mi les Tabernœmontana. Renvoyant pour toutes ces espèces éliminées du Nerium , aux articles de genres éta- blis par les botanistes modernes ( le genre Adenium au Supplément), nous allons tracer les caractères es- sentiels du genre ainsi réformé : ca- lice petit , persistant , divisé profon- dément en cinq segmens aigus ; pe- tites dents situées à la base du ca- lice et en dehors de la corolle. Co- rolle liypocratériforme, dont la gor- fje est 01 née d’une couronne de folio- es lacérées - multifides , et dont le limbe est à cinq divisions larges , NER obliu ucs eL obtuses. Etamines au nombre de cinq , dont les filets sont insérés sur le tube , et dont les an- thères sont sagiltées , terminées par de longs appendices qui adhèrent entre eux au-dessus du stigmate. Style filiforme , dilaté au sommet , terminé par un stigmate obtus. Fol- licules au nombre de deux , longs , cilyndriques , aemninés , univalves, uniloculaires , s’ouvrant longitudi- nal e m e n t d’un côté, et contenant plu- sieurs graines imbriquées et couron- nées d’une aigrette. Les espèces de Nerium sont peu nombreuses , et se ressemblent telle- ment , qu’on serait tenté de les réu- nir en une seule et de les regarder comme des variéLés plus ou moins tranchées d’un type qui serait le Ne- rium Oleander de Linné ; elles crois- sent dans les climats chauds de l’an- cien continent. Le NÉrion commun , Nerium Olean- der, L. , vulgairement Laurose ou Laurier-Rose. Tout le monde connaît ce charmant Arbrisseau dont la cul- ture est maintenant répandue dans l’Europe entière. Il croît naturelle- ment sur toutes les côtes de la Médi- terranée , et il s’étend jusque dans l’Inde-Orienlale. Bory de Saint-Vin- cent, dans ses ouvrages sur l’Espa- gne, rapporte qu’il croît en si grande quantité' dans le lit des torrens et ra- vins d’Andalousie, où l’eau tarit du- rant les deux tiers de l’année, qu’au temps de la floraison , il aide à recon- naître les contours d’une très-grande distance en les colorant d’une belle teinte de rose vif par l’accumulation des corymbes de fleurs. Ce naturaliste géographe a , dans plusieurs recon- naissances militaires, ainsi marqué de loin le cours de certains ruis- seaux des montagnes inférieures dont il ne lui était pas permis d’ap- procher. Le Laurier-Rose est tou- jours vert , très-rameux ; il s’élève à la hauteur de deux à trois mètres. Ses feuilles sont linéaires-lancéolées , aiguës, entières, glabres, coriaces , ternées, d’un vert foncé avec une ner- vure blanche et proéminente en des- 'T au* ji i' ** N ER hs. De belles fleurs roses ou purpu- es, quelquefois blanches, sont dis- ses , au sommet des rameaux , en les ombellées. Elles s’épanouissent, is le climat de Paris , dans les mois juillet et d'août. Le suc de cette nte n’est point laiteux , comme .ii de la plupart des Apocynées ; endant son âcreté et sa causticité font participer aux propriétés fé- ales de cette famille. Ses feuilles séchées et réduites en poudre sont iemment sternulatoires. Les ex- iences d’Orfila ont prouvé l’éner- des propriétés de l’extrait de Lau- •-Rose, que cet habile professeur ce au raug des poisons narcotico- es ; aussi fait-on rarement usage, médecine , de ce Végétal ; quel- :s auteurs en ont conseillé l’extrait, >ous ou incorpoié dans un lim- ât contre les maladies chroniques • anées. .ie Nérion odorant, Nerium odo- im , Lamk., Encycl. Méth., se dis- que de l’espèce précédente, avec I uelle Linné la confondait sous le 3 de variété , par ses fleurs légè- len’t odorantes , pourvues d’ap- dices coroniformes, filamenteux et pas simplement lacérés, par ses .aères surmontées de filets très-bar- et comme plumeux. On cultive s les jardins une variété très-élé- tte de cette espèce. Elle donne dant tout l’été de gros bouquets II leurs doubles d’une couleur vive, lquefois panachées, et qui exha- . une odeur suave. Ces fleurs dou- présentènt deux limbes à la co- 3, partagés l’un et l’autre en cinq au pures élargies et obtuses à leur met. En cet état, le Laurier-Rose :rant est une des plus belles Plan- d’ornement. Les rameaux sont nnent chargés de fleurs , qu’ils nt sous le poids et se penchent i : grâce de tous les côtés. Il y a ' temps que les habitans de l’Inde iltivent , et depuis plus d’un siè— ) an la connaît chez nous, Rhéede rt. Jllalal)., 9, p. 1, tab. 1) l’a- décrite et figurée, sons le nom : 1 Tsj ovan n a-jl reli. La variété sim- NER 557' pie du N- odoration croît spontané- ment sur les rives des fleuves et sur les bords de la mer dans les Indes- Orientales. La culture des deux espèces que nous venons de mentionner , exige quelques soins. Gomme elles sont originaires de climats chauds , on est obligé de les rentrer dans l’oran- gerie pendant l’hiver; mais elles crai- gnent alors l’humidité, et il faut avoir soin de leur donner de l’air et de la lumière. On les placé dans une terre substantielle et consistante, et on fait de fréquens arrosemens en été. Du- rant cette saison , il convient de leur donner l’exposition la plus chau- de possible; car, sans une grande chaleur, le Laurier-Rose ne fleurirait pas ou ne produirait que des fleurs qui tomberaient à moitié ouvertes. La variété blanche du Laurier-Rose commun fleurit plus difficilement que la variété ordinaire. Celle à fleurs doubles du Laurier-Rose odorant a besoin pour fleurir d’une tempéra- ture supérieure à celle de notre cli- mat. Il est donc nécessaire de la faire entrer en serre chaude au mois de mai, et de l’y maintenir pendant tout l’été , jusqu’à ce que les fleurs s’é- panouissent , c’est-à-dire au mois d’août, époque à laquelle on peut la mettre en plein air. On multiplie les Lauriers-Roses par leurs rejetons. L’espèce commune en est abondamment pourvue ; mais le INérion odorant en est plus avare, et il est plus facile de les multiplier par les marcottes qui s’enracinent sans difficultés. (g. .N.) *NERITA. M0L1L. Klein, après Lister, est le premier, à ce que nous pensons, qui se soit servi du mot Nerita pour un genre de Coquille , car son ouvrage intitulé : Nov. Me- thod. Ostrccol. , etc. , a paru en 1 7 5 . Adanson, dont l’Histoire des Coquin lages n’a été publiée que quelques années après, en 1758, a pu prendre cette dénomination générique (la ns4 l’un ou l’autre de ces auteurs, mais il n’a pu adopter le genre de Klein' 558 NER qui est composé de la manière la plus bizarre, puisqu’on y trouve des Ca- drans, des Hélices, des Roulettes, des Troques, etc. ; il n’y manque que de véritables Nérites. F. ce mot. (d-.ii.) * NÉRlTACÉES. Nerhacœa. moel. Aux art. Natice etNAViCEELE nous sommes entré dans des détails assez étendus sur la famille des Néritacées, instituée par Lamarck ; nous avons fait connaître les motifs sur lesquels on devait conserver cette famille dans son intégrité; nous ne reviendrons plus sur le même sujet. Elle est composée d’abord des genres Natice, Nérite, Né- ritineet Navicelle, et nous avons pro- osé d’y réunir le genre Piléole, Sow. armi ces genres les Néritines seules devront être supprimées, et rentrer parmi les Nérites d’où on les avait extraites. V. les articles des genres que nous venons de citer. (d..h.) NÉRITE. Nerita. moee. On attri- bue généralement à Linné la création du genre Nérite; on pourrait cepen- dant en trouver l’origine dans Lister, qui , dans son grand ouvrage ( Syn. Conchyl. ) , a parfaitement séparé, et sans aucun mélange , toutes les Coquilles que Blainville range au- jourd’hui dans le genre Nérite. Si l’on consulte cet ouvrage à la planche 5g5 jusqu’à la planche 608 , on trou- vera, sous le nom de Nérites, le genre Nérite des auteurs les plus moder- nes , divisé comme l’a fait Blainville tout récemment en celles qui ont des dents aux bords gauche et droit, ce sont les Nérites marines; en celles qui ont des dents au bord gauche seule- ment ( Lamarck en a fait son genre Néritine); enfin en celles qui n’ont point de dents , soit au bord droit, soit au bord gauche, et cette sec- tion contient l’espèce fluviatile des rivières d’Europe , et une autre Co- quille marine voisine des Turbos. Cette Coquille est la seule qui soit étrangère aux Nérites , et que Lister ait mis dans ce genre; ainsi , comme on le voit, ce genre Nérite était créé depuis fort long-temps , et d’une N ER manière bien naturelle, lorsque Klein a proposé à son tour ( Nov . Method. Ostrac.), sous le même nom, un genre qui est un assemblage bizarre et dis- parate des Coquilles les plus étrangè- res les unes aux autres. Depuis Lis- ter, Adanson est véritablement le premier qui ait envisagé le genre Nérite convenablement; il l’a carac- térisé en effet d’après l’Animal , et l’a séparé, comme Lister, desNatices. Tout en admettant son voisinage avec ce genre , Linné a donc eu tort de ne pas admettre une telle opinion en adoptant la dénomination de Nérite; il a modifié ce genre en y admettant les Natices et d’autres Coquilles étran- gères aux Nérites. Bruguière ne suivit point Linné , adopta de préférence , et avec juste raison, l’opinion d’A- danson, qui depuis lors a toujours prévalu. Lamarck, Cuvier, De Roissy, Montfort , Férussac , Blainville , etc., ont imité Bruguière : seulement La- marck a proposé un genre pour les Nérites fluviatiles , sous le nom de Néritine ; et Montfort a démembré mal à propos les genres Cliton , Théo- doxe et Yélate, qui n’ont point été adoptés. Le genre Nérite est suffisamment connu , quant à l’Animal , pour être convenablement caractérisé , et mis en rapport avec les genres voisins. C’est près des Nérites et desNavicelles qu’il se place naturellement , et dans la même famille, comme Lamarck l’a établi d’abord, et comme l’anatomie l’a confirmé depuis. Ce genre peut être caractérisé de la manière sui- vante : Animal globuleux; pied cir- culaire , épais , sans sillon en avant , ni lobe pour l’opercule en arrière , avec un muscle columellaire , bi- partite; tentacules coniques; yeux subpédonculés à leur côté exter- ne ; bouche sans dent labiale , mais avec une langue denticulée , prolongée dans la cavité viscérale ; une seule et unique grande branchie pectiniforme; l’organe excita leur mâle auriforme au côté droit , eu avant du tentacule decc côté. Coquille épaisse, semi-globuleuse, à spire peu ou point NER lante, non ombiliquée; ouverture | îi-lunaire; le bord droit denté ou * 1 denté à l'intérieur ; le gauche | ochant, oblique, septiforme, denté 1 non denté; impression musculai- L louble , en fer à cheval incomplet, lesrcule calcaire, subspiral; le som- tout-à-fait marginal à son extré- lé gauche; une ou deux apophy- d’adhérence musculaire à son 1 d postérieur. îk.danson pensait que les Mollus- 1 s operculés, et surtout les Nérites, | vaient être considérés comme J intermédiaires entre les Mollus- j'-s univalves sans opercule et les d lusques bivalves. Cotte opinion, it aineinent erronnée , était fondée j, a manière dont l’opercule semble fltiticuler avec le bord columellaire les deux apophyses dont il est )*pd ,• mais cette union de l’opercule ; la coquille ne peut être com- p e en rien à celle qui existe entre l| eux valves d’un Conchifère. Sous îü pport de l’organisation de l’Ani- j|,, cette opinion ne peut soutenir Ijt oindre examen. T, ; genre Nérite contient des Co- c es marines et fluvialiles. Au rap- Jl des savans voyageurs de l’ex- 1 I ion de la corvette la Coquille a uir du monde, il existerait à la ü ruelle-Guinée une espèce de Né- riqjui pourrait quitter les eaux d es et s’en éloigner jusqu’à une dl- -lieue, et vivre sur les Plantes d des lieux peu humides, et de- v par-là une Coquille terrestre cependant que son Animal soit ohi anche. Ce fait, qui nous a écalement raconté par noire ami -Wl n , mérite toute confiance de i a r t d’un aussi excellent observa- is Ces espèces de Nérites, soit ma- ri se cJU Si P éi , soit lacustres, sont nombreu- >n les rencontre dans les eaux Ÿ s de presque tous les pays ; les plus grosses espèces, et qui sont ornées des plus vives tirs , appartiennent aux régions es du globe; dans le Nord ou la . a Zône tempérée on les trouve |;s Planorbes, les Limnées et les m ce NER 55g Mulettes. surtout dans les eaux cou- rantes ; aans le Midi , c’est avec les Mélanopsides , les Mélanies ou les Navicelles qu’elles peuplent en abon- dance les rivières et les ruisseaux. On doit donc être étonné de trouver des Fossiles dans les couches des environs de Paris avec des Nérites fluviatiles différentes de celles de nos rivières , des Mélanies et des Mélanopsides dont les analogues ne se rencontrent plus que dans des pays beaucoup plus méridionaux. Ce qui est remarquable c’est que les espèces de Néritines sem- blent être perdues aussi bien que les Cyrènes , tandis que les Mélanopsides se retrouvent vivantes dans le midi de l’Europe et en Asie. Les Nérites peuvent se diviser en deux sections principales : les marines et les fluviatiles, et chacune d’elles en plusieurs groupes , d’après les acci- dens extérieurs. Les opercules, com- me l’a observé Blainville , pourraient servir avantageusement à la distinc- tion des espèces. La surface extérieure présente constamment des stries , des tubercules, etc., différens dans cha- que espèce; on doit donc regretter que les opercules de toutes les espè- ces ne soient pas connus , car dès- lors il n’existerait plus d’incertitudes; la disposition des couleurs, la forme des, taches, le nombre des bandes, sont quelquefois si variables, que l’on tomberait souvent dans de graves er- reurs , si l’on voulait s’en rapporter exclusivement à un caractère aussi fugace. f Coquilles marines des dents au bord droit et au bord gauche (genre Nérite. ) A. Callosité columellaire lisse. Nérite polie, Nerita polita, Lamk. , Anim. sans vert. T. vi, p. 1 92, n° 7 ; Linn. , Gmel , p. 368o, n° 45 ; Born. , Mus. Cœs. Vind. , t. 17, fig. 1 1 à 16; Chemnitz , Conch. T. v, t. 190, fig. 2001 à 2014; Favanne , Conch. , pi. 10, fig. 5. Coquille des plus commu- nes et des plus variables dans ses couleurs; elle vientdesmers del’fnde; elle est épaisse, solide , polie, ayant le 54o NER pli sur le bord gauche; deuxdcnlspeu saillantes, et sur le bord droit des stries peu saillantes ; la callosité co- lumellaire est entièiement lisse et convexe; sa surface extérieure est quelquefois entièrement lisse ; cepen- dant le plus grand nombre des in- dividus sont ornés de stries trans- verses , Unes et assez régulières ; l’opercule est lisse dans le centre ; son bord droit est élégamment strié. B. Callosité columellaire , chagri- née ou plissée. Nérite Grive , Nerita exupia , Linn., Ginel., pag. 3683, n° 5 1 ; Ne- rita exuvia , Lamk., Anim. sans vert. T. vi, pag. 190, n° 1; Eisler, Con- ch., tab. .699, fig. 1 5 ; Favanne , Conch., pl. 11, fig. M; Encyclop., pl. 454 , fig. 1, a , b. Parmi les espè- ces de ce genre c'est celle qui prend le plus grand volume; elle est épais- se, blanche, jnarbrée de taches noi- l’es; la surface extérieure est couverte de côtes transverses; une petite al- ternant avec une grosse ; ces côtes sont remarquables en ce qu’elles sont aiguës au sommet et non arrondies comme dans d’autres espèces ; elles sont coupées longitudinalement par des stries assez régulières, quoiqu’un peu grossières ; le bord gauche ou co- lumellaire n’a que deux dents assez petites; la callosité columellaire est concave, tachetée d’un jaune aurore dans la partie gauche; elle est par- semée d’un grand nombre de granu- lations inégales qui la rendent cha- grinée. ff Coquilles fluviatiles ; point de dent au bord droit (genre Néritine, Lamk.). a. Espèces lisses. Nérite pulligère , Nerila pul- ligera , Linn., Grnel., pag. 3678 , n° 35; Neritina pulligcra , Lamk., Anim. sans vert. T. vi , pag. iS4, n° 2; Lister, Conch., tab. i43, fig. 37; Born. , Mus. , pl. 17, fig. 9, 10; Chemnitz , Conch. T. ix , tab. 124, fig. 1078, 1079; Encyclop., pl. 455, fig. i , a, b , fig. 2, a, h. Celle Coquille NER sc trouve dans les rivières de l'Inde et des Moluqucs; c’est une des plus grandes espèces du genre; elle est ovale, légèrement striée; sa couleur est d’un fauve noirâtre eu dehors ; elle est souvent couverte de puslulcs saillantes qui sont des œufs dessé- chés. La lèvre est dilatée , mince , tranchante en son bord , près de ce bord elle est teinte en fauve; mais à l’intérieur toute sa coquille est blanche; le bord gauche est dentelé; l’opercule est lisse , très-mince , tran- chant et subcorné au bord externe, d’un blanc fauve avec des rayons violets , plus ou moins nombreux ; la face interne a deux apophyses d’in- sertion musculaire, l’une courte fai- sant saillie au sommet, l’autre plus longue et plus grêle dépassant nota- blement le bord interne. b. Espèces épineuses. Nérite longue épine, Nerila Co~ roua , Linn., Grnel., pag. 3675, n° 26; Neritina Corona, Lamk., Anim. sans vert. T. vi ,pag. i85 , n° 8; Favan- ne , Conch. pl. 61, fig. d, 7; Chem- nilz, Conch. T ix, tab. 124, fig. 1082, ro83, io84. Cette Coquille est fort remarquable par les longues épines qui la couronnent; elle est globu- leuse, oblongue , striée, fort noire, surtout lorsqu’elle est adulte; le der- nier tour est couronné postérieure- ment d’un rang de longues épines complètement tubuleuses ; souvent le sommet est rongé; l’ouverture est en- tièrement blanche , son bord droit très-mince et tranchant ; le bord gau- che ou columellaire est légèrement dentelé. (d..h.) *NÉRITELLE. moll. Espèce du genre Hélicine. F. ce mot. (b.) NÉRITIER. moll. L’Animal du genre Nérite. V ce mot. (b.) * NÉRITINE. Neritina. moll. Ce genre a été proposé par Lamarck pour séparer les Nériles marines des llu- vialiles; la ressemblance entière qui existe entre les Animaux de ces deux genres a porté la plupai l /des con- chyliologucs à les réunir Cl à en faire N ER seulement uuc sous-division des Né- rites. Nous avous adopté cette opi- nion, et nous avons traité de ce genre à l'article NÉrite auquel nous ren- voyons. (n..ii.) NÉRITITES. moll. On a quelque- fois donné ce nom aux Nériles fos- siles. (b.) NERITOSTOMA . moll. La Lirn- | née auriculaire a servi à Klein ( Nou . Met h. Ostrac., pag. 55)pour l’établis- sement d’un genre qui n’a pu être adopté puisqu’il sépare , d’après la fo îe seulement , une espèce de ! Limne'e de ses congénères. (d..h.) NERICM. bot. phan. V. NéRion. l On a quelquefois appelé Nericm des Alpes, le Rhododendrum hirsutu/n , IL. Pr. Rosage, (b.) * NÉRIUS. Nerius. ins. Genre de l’ordre des Diptères , famille des Axhéricères , tribu des Muscides , mentionné par Latreille (Fam. Nat. i du Règn. Aniin.), et dont ce savant :ne donne pas les caractères. Il avoi- i sine les Tétanocères et surtout les >' Calobates. (g.) NÉRO. pois. V. Anfos. * NËROCILE. Neroci'a. çrust. i < üenre de l’ordre des Isopodes , éla- iili par Leacb , et que Latreille n’a- | r lopte pas. Suivant le premier auteur, îtes caractères sont : extrémité du I dernier segment de l’abdomen poin- tue ou arrondie ; lames des appendi- ces ventraux foliacées, inégales, les extérieures' étant les plus grandes; ôtés des segmens du corps et de l’ab- irlomen terminés en pointe; ceux du 1 dernier graduellement dilatés depuis 1 a base jusqu’à son milieu, arrondis s ■ nsuite. Ce genre ne renferme qu’une 1 -spèce : La Nérocile de Blainville, N. i 'Slainviiliàna , Leach , Dict. des Sc. '"fat. T. xn, p. 35 1; üesm., ibid. et j Àjnsid.;Q'/?mMoa/a/cûtfa,Fabr.,Ent. t 'iyst., il, 5o4. La lame extérieure es appendices du ventre est poin- uc. On ne connaît pas sa patrie, (g.) NEROLI. bot. phan. On donne N EU \ 54 1 dans la parfumerie ce nom à l’huile essentielle de l'écorce d’orange, (b.) * NEROPIIIS. pois. Rafirfesque dans son Indice alchth. Sic., forme aux dépens des Syngnathes un genre sous ce nom pour les espèces qui n’ont d’autre nageoire que la dorsale. Il n’y compi enait que l’ Ophidion , L., qu’il appelle Nerophis. vittata , et une autre espèce qu’il appelle maculata. Les Stignatkus paracirus et fasciatus de ldisso pourraient aussi être placés parmi les Ncrophis. Syngna- the. (b. J NERPRUN . Rhatnnus. bot. phan. Genre qui a donné son nom à la fa- mille des Rhamnées et. qui appartient à la PentandrieDigynie, L. Il se com- pose d’un très-grand nombre d’es- pèces indigènes et exotiques. Ce sont des Arbrisseaux épineux ou dépour- vus d’épines , à feuilles opposées , quelquefois persistantes , entières ou dentées , munies de deux stipules à leur base. Les fleurs hermaphrodites ou uni sexuées sont axillaires , dispo- sées en épis ou eu fascicule , rare- ment solitaires. Leur calice èst tubu- leux ou turbiné; leur limbe à quatre ou cinq lobes aigus. La corolle, qui manque dans quelques espèces , se compose de quatre à cinq pétales , souvent très-petits, entiers ou bilo- bés. Les étamines en même nombre que les pétales leur sont opposées. Elles s’insèrent au bord libre d’un disque périgyne qui tapisse toute la lace interne du tube calicinal et se resserre quelquefois à son bord libre, qui est saillant et lobé. Les filets sont généralement U’ès-courts ; les anthè- res ovoïdes , inlrorses , à deux loges s’ouvrant par un sillon longitudinal. L’ovaire libre , globuleux , à trois ou quatre loges contenant chacune un seul ovule dressé. Les styles sont au nombre de trois à quatre , le plus généralement soudés entre eux dans presque toute leur longueur , et ter- minés chacun à leur sommet par un stigmate simple. Le fruit est pisifor- me, charnu, quelquefois accompagné 54 2 N ER à sa base par le calice persis- tant, et contient de deux à quatre nucules cartilagineuses , planes du côté interne où elles offrent en gé- néral un sillon longitudinal qui va se terminer à un petit enfoncement circulaire. La graine renfermée dans ce nucule est plane ou roulée , com- posée, outre son stigmate propie, d’un endosperme charnu contenant un embryon dressé ayant la radicule très-courte et conique , les cotylé- dons très-larges , très-obtus , tantôt planes, tantôt convolutés. Ce genre ainsi caractérisé renferme les trois sections formées par Tour- nefort , sous les noms de Rhamnus , d ' Alaternus et de Frangula. On doit aussi y réunir le genre proposé par Adolphe Brongniart (Mém. sur la Fam. des Rhamnées), sous le nom de Sageretia. En effet ce genre, d’a- près le caractère donné par l’auteur, ne diffère des vrais Nerpruns , aux dépens desquels il avait été établi , que par la forme du disque qui dans le Sageretia est plus développé dans sa partie supérieure où il presse l’o- vaire ; mais ce caractère nous paraît trop peu important pour légitimer la séparation de ce genre. Nous avons examiné avec attention le Rhamnus minutiflorus de Michaux , porté par Brongniart dans son genre Sagere- tia , et nous pouvons assurer que l’examen de ses fleurs et de ses fruits ne nous a offert aucune différence sensible avec les vrais Nerpruns. Ses fruits et son embryon offrent abso- lument la même organisation que dans le Rhamnus Frangula. Plusieurs espèces de ce genre mé- ritent d’être mentionnées et décrites ici, à cause de leurs usages, ou par- ce qu’elles sont cultivées en abon- dance dans les jardins. On peut fa- cilement diviser les espèces de Ner- pruns , suivant que leurs rameaux sont avec ou sans épines. f Rameaux munis d’épines. Nerprun cathartique , Rham- nus calharlicus, L., Rich., Bot. Méd., 2 , p. 607. Cet Arbrisseau connu sous N ER J I les noms de Noirprun ou de Bour . guepine , est commun dans nos boig lie1, et nos haies. Il est dioïque et peut I s’élever à une hauteur de dix à douze i ig pieds. Scs rameaux, souvent terminés i tt en pointe épineuse , portent des fcuil- I \ï les opposées, péliolées, ovales, aiguës | j presquecordiformes, dentées, glabres i a et d’un vert clair. Les fleurs sont dioïques, petites, verdâtres , pédi- cellées et réunies à l’aisselle des feuil- I f les; leur calice turbiné à sa base est partagé à son limbe en quatre laniè- I ? res lancéolées aiguës et étalées. Les ; r quatre pétales sont dressés , linéaires très-petits ; les fleurs femelles ont l’ovaire globuleux, un peu déprime', [ : surmonté de quatre styles soudés! I . excepté à leur sommet ; le fruit est [ pisiforme, globuleux , contenant or- dinairement trois nucules, à graine I convolutée. La pulpe verdâtre qui i enveloppe les nucules de cet Arbris- j seau a une saveur amère assez désa- j gréable et une odeur nauséabonde. 1 C’est un médicament purgatif fort j: énergique , et qui a l’inconvénient d’occasioner des coliques , surtout I quand on l’administre directement j en nature. On peut prévenir ce mau- vais effet en buvant , après avoir fait usage de ces fruits, une tisane mu- cilagineuse. On ne doit employer ce médicament; que dans le cas où l’on veut opérer une révulsion énergique, comme, par exemple, dans certaines hydropysies et les dartres chroni- ques. Le sirop de Nerprun, qui est la préparation la plus usitée , s’ad- ministre à la dose d’une à deux on- ces. Quinze à vingt fruits suffisent pour provoquer d’abondantes évacua- tions. L’écorce moyenne des jeunes rameaux de cet Arbrisseau paraît, jouir des mêmes propriétés que la pulpe; elle détermine quelquefois le vomissement. Le suc exprimé des fruits récens du Nerprun catharti- que, quand il a été réduit et épaissi, par la chaleur, et uni à l’alun, formel une matière colorante, verte, ern-l ployée sous le nom de Vert de vessie. I Nerprun des Teinturiers, liham- ¥ nus infectorius , L. C’est un petit A-1""! NER uste de deux à trois pieds d’éléva- on , ayant ses rameaux roides, épi- eux et étalés ; ses feuilles sont très-pe- tes , ovales, obtuses ou quelquefois iguës, courtement pétiolées et den- :es. Ses fleurs sont très-petites, ver- âtres et dioïques , pédonculées et xillaires; le calice tubuleux à sa ise se termine par un limbe étalé quatre segmens lancéolés; les pè- les sont très-petits et légèrement diancrés ; les fruits'sont très-petits, siformes, verdâtres. Cette espèce est immune dans les lieux incultes des ovinces méridionales de la France ; s fruits cueillis avant leur maturité nt connus sous le nom de Graines Avignon, et sont employés dans la nture en jaune. Leur décoction âlée avec du blanc de céruse forme îe couleur jaune -verdâtre qu’on mme stil de grain. ff Rameaux non épineux. Nerprun Al alterne , Rhamnus aternus, L. L’Alaterne est un Ai- sseau qui croît spontanément dans (midi de la France , l’Italie et 10- nt , ou il peut acquérir une liau- r de quinze à vingt pieds; ses illes sont ovales , aigues, coriaces sistantes , luisan tes et dentées en ses fleurs d’un jaune verdâtre t petites , hermaphrodites et dis- ées en petites grappes. Quelque- . cependant elles sont unisexuées l'ioïques; les fruits sont très petits, mieux , luisans, rougeâtres. Cet ouste est abondamment cultivé s les jardins. On le place généra- ent en palissade le long des murs 1 dérobe aux yeux par son feuil- :: toujours vert. Ou le multiplie marcottes ou de graines ; il pré- e plusieurs variétés qui sont ca- énsées par les ligures différentes ■es feuilles, tantôt plus larges et ôt plus étroites. Nerprun Bourgène, Rhamnus ngula , L. Cet Arbrisseau, fort mun cl ins les bois très-humides, le une toufl’e de douze à quinze s d’élévation ; scs branches et ameaux sont élancés et dressés; N ER 545 ses feuilles ovales, luisantes, dentées en scie et persistantes ; les fleurs pe- tites, vertes, hermaphrodites, forment de petits faisceaux axillaires. Leur calice est turbiné, à cinq divisions étroites et dressées; les pétales plus courts et en forme de cuiller embras- sent les étamines. Les fruits rouges et globuleux contiennent en géné- ral trois uucules cartilagineux. Cette espèce jouit des mêmes propriétés que le Nerprun cathartique; ses fruits et son écorce moyenne sont très-pur- gatifs; la chair de leur péricarpe peut servir à préparer une matière colo- rante, verte, analogue au vert de ves- sie ; son bois est blanc et ti’ès-léger ; il est du nombre de ceux dont on se sert pour la fabrication de la poudre à canon. On cultive encore dans les jardins plusieurs autres espèces, telles que les Rhamnus hybridus , balearicus , lalifolius , lheezans , etc. Ce dernier est originaire de la Chine ; ses feuil- les en infusion dans l’eau bouillante sont employées comme celles du thé. (a. r.) NERPRUNS (famille des), bot. phan. Cette famille est plus généra- lement désignée aujourd’hui sous le nom de Rhamnées. V. ce mot. (a. R.) * NERTE. bot. phan. L’un des noms vulgaires du Myrte commun dans quelques cantons del’Occitani- que. (B.) NERTÈRE. Nertera. bot. phan. Sous ce nom changé par plusieurs auteurs en celui de Nerteria , Banks et Schreber ont établi un genre de la famille des Rubiacées , et de la Pen- tandrie Monogynie, L. Il est ainsi caractérisé: calice très-petit, pres- que entier ou à quatre petites dents ; corolle infundibuliforme, quadrifide; quatre étamines saillantes ; ovaire in- fère, surmonté d’un style profondé- ment divisé en deux ou quatre bran- ches ; drupe bacciforme, sphérique, à deux ou quatre noyaux coriaces et monospermes. Le nom de Gomozia , donné à ce genre par Linné Fils , n’a pas été adopté , parce que d’un côté 544 IN ER c’élait u lia erreur d’orthographe de Gomezia que lui avait imposé Mulis, et d un autre côlé parce que les ca- ractères en étaient inexacts. Jussieu indique encore comme congénère du Nertera , Y Erythrodanum de Du Pelit- Thouars (Flore de Tristan d’Acugna, p. 4i). Les Nerlères sont des Plantes herbacées, couchées, quelquefois ra- dicantes, garnies de très-petites feuil- les opposées. Les fleurs sont termina- les, solitaires, accompagnées à la base de deux bractées. Le type du genre est le Nertera depressa de Smith et de Gaertner , N. repens, Ruiz et Pavon, ou Gomozia gnuiadensis , L., qui croit dans l’Amérique méridionale. Kunth en a décrit une nouvelle espèce sous le nom de N. tetrasperma , qui forme le passage entre le Nertera et le Mittchella. (g.. N.) NERTÉRIE. Nerteria. BOT. PH AN. Pour Nertère. V. ce mot. (g. .N.) * N ERVIMOTION et NERVI- MOTILITÉ. zool. Dutrochet (Re- cherches Anatomiques et Physi- ques sur la structure intime des Ani- maux et des Végétaux, p. 5) a em- ployé le premier de ces mots pour ex- primer le phénomène de mouvement produit dans les sens par les agens extérieurs et transmis par les nerfs , et il a nommé Nervirriolililé la pro- priété vitale en vertu de laquelle ce mouvement a lieu. Les agens exté- rieurs , susceptibles de produite la Nervimolion , ont reçu le nom d’e- gens ne/vimoteurs. La Nervimolion peut s’exécuter sans qu’il y ait de sensation produite; ainsi nos organes intérieurs qui sont doués de Nervi- motilité éprouvent la Nervimotion , pour ainsi dire à notre insu , tandis que ce phénomène est toujours ac- compagné delà sensation, lorsque nos organes extérieurs sont remués par les agens du dehors. Conséquemment il était nécessaire, suivant Dutro- chet, de bannir de la physiologie, science purement physique , les mots de sensibilité et de sensation qui se rapportent à des phénomènes mo- raux dont la nature est totalement NES inaccessible à notre investigation NERVULES. bot. phan. On^l pelle ainsi les faisceaux de filets vas- culaires qu’on remarque dans l'é- paisseur des parois de l’ovaire, et qui descendent du stigmate vers la hase de l’ovaire, ou se prolongent de cette base jusqu’à la naissance des tro- phospermes. Ces faisceaux de vais- seaux nourriciers dont le nombre et la disposition sont utiles à étudier ont aussi été décrits sous le nom dé cordons pistillaires. (a. r.) NERVURES, bot. ph an. Ce nom s’applique aux faisceaux de vaisseaui nourriciers qui par leur épanouisse- ment forment le réseau et en quel- que sorte le squelette de la feuille. Nous avons déjà fait connaître leurs principales dispositions au mol Feuil- le. N. ce mol. (a. r.) NESÆA. bot. phan. Genre de la famille des Salicariées , et de la Dé- caudrie Monogynie, L., proposé d’a- près Commersou par Jussieu dans son Généra Plantarum , et publié par Kunth ( Nov . Geqpra et Spec. Plant, œquin -, vi, p. 192) avec les carac- tères suivans : calice persistant , lié- inisphérique-campauulé, dont le tube est marqué de dix-huit ou douze nervures , et le limbe à dix ou douze dents , les cinq ou six extérieures su- bulées. Corolle à cinq ou six pétale? égaux , ouverts et insérés sur le lim- be du calice entre les dents intérieu- res. Etamines au nombre de dix à douze , inégales , Saillantes , insérée? en une simple rangée vers la base 00 le milieu du tube calicinal; anthère? biloculaires , fixées par le dos et s’qu- vrant à l’intérieur par une fente lon- gitudinale. Ovaire supère , sessile, presque globuleux , tri ou quadrdfp culaire; placentas en nombre égal* celui des loges, fixés à un axe cen- tral ; ovules nombreux ; un seul styh surmonté d’un stigmate capité. Cap* suie globuleuse , couyertc par le ca- lice persistant, mince, membrane11' se, à trois ou quatre loges, et à au- tant de valves, polyspennes. Grain# NES rrondies obovales, convexes d’un ôté, planes de l’autre, et dépour- ' ues d’ailes. Ce genre comprend des Plantes • lacées par quelques auteurs dans les S jjthru/n. IL se distingue de ce der- : ier genre par son ovaire tri ou qua- riloculaire, par la forme de son ca- i ce et le port particulier des espèces. • n ne peut le réunir au genre Am- icinia , à cause du nombre des par- es île la fleur qui dans ces derniers >t toujours de quatre à huit. Kunth idique quatre espèces de Nesœa , sa- ■ oir : N. trijlora ou Lythrum trifio- im , Linn., Suppl. ; N- verticillata j Lythrum verticillatum, Michx. ; N- » : ilicifulia , Kunth; et N. speciusa , i. Ce sont des Plantes herbacées i frutescentes, indigènes de l’Amé- que, les deux dernières des con- ées méi'idionales. Elles ont des ailles opposées , quelquefois ter- mes , ou les supérieures alternes , ès-entières. Les pédoncules sont rillaires portant une ou trois fleurs, accompagnées de deux bractées, ans le Nesœa verticillata , les fleurs nt en corymbes très-courts. Les co- lles sont violettes ou jaunes. On Itive le N. salicifolia dans le jar- n de botanique de Paris. (&.,N.) NESARNAK. mam. Nom de pays 1 1 Delpkinus tursio. V. Dauphin. (is.;b. ST.-H.) :NESCHASCH. bot. pjfetAN. K. HAA. \ NÉSÉE. Nœsa. crust. Gènre de rdre des Isopodes , famille des héromides, établi par Leach, et ant pour caractères ; sutures du emier segment post - abdominal eignant ses bords et les coupant; emier article des antennes supé- ures en palettes allongées, soit plus moins carrées, soit linéaires; ap- : adices ventraux postérieurs, droits, int leur petite lame seule saillante, passabhment longs; corps ou iho- r. ayant l avant - dernier article *is grand que le dernier. Ce genre distingue du genre Campécopée de mh par les appendices ventraux TOME xi. NES 545 qui dans ce dernier sont courbés ; le genre Cilicée en est séparé par les derniers segmens du thorax qui sont d’égale longueur; enfin les Dynamè- nes et les Cymodoces ont les deux lames des appendices postérieurs du ventre saillantes, ce qui les distin- gue suffisamment des Nésées. Ce gen- re ne se compose jusqu’à présent que d’une seule espèce qui se trouve sur les rochers de la partie occidentale des cotes de France ; c’est : La Nésèe bidentée , Nœsa biden- tata, Leach, Desm., Dict. Sc. Nat. et Cons. sur les Crust., p. 295, pl. 47, fig. 2; Oniscus bidentatus, Adams , Trans. Soc. Linn., t. 8, tab. 2, fig. 2. Le corps de ce Crustacé est long de six lignes , d’une couleur cendrée , légèrement strié de bleu ou de rouge, et lisse; le sixième anneau du thorax est rugueux , terminé postérieure- ment par deuxpiquans; l’abdomen est rugueux avec son dernier anneau portant deux tubercules vers son mi- lieu. On le trouve sous les pierres et les Plantes marines , à mer basse, (g.) NÉSÉE. Nesea. polyp. Genre de l’ordre des Coiallinées dans la divi- sion des Polypiers flexibles , ayant pour caractères : Polypier en forme de pinceau., à tige simple , quelque- fois bifurquée, remplie intérieure- ment de fibres nombreuses et cornées, terminées par des rameaux articulés, dichotomes, cylindriques , réunis en tête. Quoique plusieurs naturalistes aient décrit, d’après l’intuition, les beaux Polypiers de ce genre; ayant eu occasion d’en examiner toutes les espèces, tant sur de nombreux échan- tillons recueillis sur le banc de Ba- hama par le capitaine Thomassi de Caen , que dans la collection de feu Lamouroux ,s nous pouvons ajouter quelques faits à leur histoire. On doit établir deux sections dans ce genre: l’une contenant les N. Phoe- nix , eriophora , Penicillus , dumetusa et nodu/osa ; l’autre le N. annulata. Les espèces de la première section ont toutes à la base de leur tige un faisceau de fibres radiciformes, mol- 35 546 INES les et flexibles, ramifiées irrégulière- ment en filets excessivement ténus ; presque constamment couvertes d’un sable blanc, calcaire, très-fin, inti- mement collé à ces fibres, dont on ne le sépare qu’avec difficulté. La tige est ordinairement assez grosse , pres- que cylindrique ou irrégulièrement comprimée par la dessiccation ; elle est revêtue à l’extérieur d’une sorte de croûte calcaire , peu épaisse , oii l’on aperçoit , au moyen d’une forte loupe , des porosités nombreuses , analogues à celles que l’on remarque sur le Hallmda rnonile , mais moins distinctes. Cette écorce est assez flexi- ble pour se laisser aplatir par les doigts lorsqu’on la comprime avec une certaine force. A l’intérieur de la tige on trouve un gros faisceau de fibres longitudinales, molles, com- me feutrées, dont les racines semblent être la continuation ; la tige est amincie dans son tiers ou son quart supérieur, et dans ce point elle don- ne naissance à un grand nombre de rameaux, promptement divisés eux- mêmes en ramuscules plus ou moins nombreux ; à leur origine les ra- meaux ne sont pas plus volumineux que leurs divisions ; les uns et les autres sont formés par une série de petits cylindres plus ou moins longs, articulés de place en place et souvent d’une manière irrégulière; à leur ex- trémité libre ces ramuscules sont clos , arrondis , et couverts, comme dans toute leur étendue , d’une cou- che très-mince de substance calcaire, fragile , percée comme une écumoire , d’une multitude de petits trous , très- visibles au microscope, sur les espè- ces à rameaux un peu gros, tels que le N. dumetosa . L’intérieur des ra- meaux est rempli par une substance membraneuse , coriace, de couleur verte, qui paraît creuse intérieure- ment. Les espèces de cette section ont beaucoup d’analogie entre elles, au point qu’il est assez difficile de les distinguer lorsqu’on les étudie sur un grand nombre d’échantillons : le Neaea Phoenix même, qui semble si différent des autres dans les descrip- NES tions et les figures, n’en diflère véri- tablement que par l’agglutination la- térale de ses ramuscules, encore se trouve-t-il des échantillons ou les ra- muècules décollés accidentellement lui donnent l’aspect du Nesea Peni- cillus. Leur couleur, dans l’étal de vie, est d’un vert cendré; elles de- viennent blanches ou blanchâtres Far la dessiccation et l’exposition à air; leur grandeur varie d’un à quatre pouces. La seule espèce com- prise dans la seconde section , se distingue facilement des autres Né- sées; ses racines sont à proportion beaucoup plus grosses , fistuleuses et contournées ; la tige n’a guère qu’une demi -ligne ou deux tiers de ligne de diamètre; elle est pres- que égale dans toute sa longueur, creuse intérieurement et non cloi- sonnée ; elle ne renferme point de faisceau de fibres et paraît entière- ment vide, au moins dans l’état de dessiccation; ses parois sont très- minces , non encroûtées , régulière- ment et élégamment annelées comme certaines Tubulaires ; on n’y aperçoit aucune porosité; la tige n’est poiut amincie à son extrémité supérieure; les rameaux prennent tous naissance à son sommet , ils sont très-nom- breux, très-grêles, et se divisent irré- gulièrement par dichotomies fréquen- tes ; leur intérieur est creux et cloi- sonné à chaque bifurcation; ils sont enchevêtrés les uns avec les autres de manière à former par leur réu- nion une sorte.de feutre arrondi en houle, élargi en disque ou creusé en entonnoir; il ne nous a point paru encroûté ; leur substance comme celle de la tige est molle et flexible, leur couleur verdâtre ou blonde ; leur grandeur varie d’uu à trois pouces. j Les Nésées vivent sur les bas-fonds de l’Océan des Antilles ; une seule espèce a été rapportée des Moluques par les naturalistes de l’expédition commandée par Freycinet. (e.i»..l.)4 * INESIRIS. bot. ny*.N. Syn. de Berce. V. ce mot. (b.) ; NESLIA. bot. ru an. Quoique ce NES snre ait été proposé par Haller et ar Medicus , sous les noms de Ra- ’.strum et de ugelia , le professeui e Candolle , dans son Systema P' e- ; tabilium , a adopté la dénomi- atiou de Neslia donnée récem— >cnt par Desvaux (Journal de Bo- mique, 5, p. 162), parce que les oms employés par les auteurs al- miands ont reçu d’autres appli- itions. Il appartient à la famille es Crucifères et à la Tétradynainie liculeuse, L. Yoici ses caractères : dice à divisions étalées; corolle à étales entiers, égaux; étamines lé- adynames , à filets dépourvus de ents ; silicule coriace , indéhis- mte, presque globuleuse, compri- lée , biloculaire, à cloison mince ui disparaît quelquefois dans son lus grand diamètre, et alors la si- cule devient uniloculaire et mono- jerme , à valves concaves non dis- ncles. La graine est solitaire dans laque loge, presque globuleuse, endante, insérée latéralement; ses Hylédons sont ovales , épais et in- ombans. Ce genre faisait partie des Tyagrum de Linné, des Bunias de 'Héritier, des Cuchlearia de Crantz, tes Rapistrum de Gaertner, et des rambe d'Allioni. Adanson avait déjà it sentir ses affinités avec les Ca- elina, ce que confirme la structure 3 ses cotylédons, et De Candolle l’a acé dans sa tribu des Camelinées. diffère des Bunias par sa silicule à 'oison membraneuse, et par la si- ation des cotylédons. Il n’y a qu’une seule espèce de ce mre. C est le Ncslia paniculata , esv. et D. C. ; Myagrum panicula- ’/rc, L. Cette Plante est herbacée, inuelle, dressée , ayant le port de la ameline cultivée, ha tige est cvlin- ique, pubescente ou hispide à la ise , légèrement rameuse. Ses feuil- scaulinaires sontsagittées, amplexi- mles , oblongues , lancéolées, en- eres. Les fleurs sont petites, jau- 3S et disposées en grappes simples, 1 mina les et allongées. On trouve :llc espèce dans les champs sablon- imjx de presque toute l’Europe , dc- NEU \547 puis Constantinople jusqu’en Suède, et depuis la péninsule Espagnole jus- qu’à Pétersbourg. On la rencontre aussi dans l’Orient et dans le nord de la Russie asiatique. (g.. K.) *NESTLERA. bot. phan. Le gen- re Columelleaàe Jacquin a été nom- mé Nesllera par Sprengel, à cause de la consonnance du premier de ces noms avec ceux de deux autres gen- res de Plantes établis antérieurement par Loureiro d’une part et Ruiz et Pavon de l’autre. V . Coeumellée. (G. .N.) * NESTOR, ois. Nom scientifique du Perroquet à tête grise de la Nou- velle-Zélande. V. Perroquet. (DR..Z.) NET-SCHULI. bot. phan. Nom de pays du Justicia Gandarussa , aussi appelé Carou-Net-Choidi. Cette Plan- te, cultivée dans les jardins de l’Inde, s’y taille en bordure comme de peti- tes Charmilles ou du Buis. (b.) NETTASTOMA. pois. Genre for- mé par Rafinesque parmi les Mala- coptérvgiens apodes, très-voisin des Anguilles , et auquel il donne pour caractères : corps allongé, presque cylindrique, ayant les ouvertures des branchies presque sous le cou, trans- versales , allongées , garnies d’une membrane sans rayons et sans oper- cule ; mâchoires allongées, dépri- mées; la supérieure plus longue que l’inférieure ; anus plus voisin de la tête que de la queue; dorsale, anale et caudale réunies ; ni pectorales ni ventrales. Ce genre ne contient qu’une espèce des mers de Sicile . le Netlastoma melanura, qui atteint deux pieds de long. (b. NEUDORFIA. bot. phan. Adan- son nommait ainsi un genre identi- que avec le Nolana de Linné. V. ce mot. (g. .N.) NEURACHNE. Neurachne. bot. phan. R. Brown ( Prodr . Nov.-IIoll. , 1, p. 198) appelle ainsi un genre nouveau de la famille des Grami- nées , qui se compose d'une seule espèce , Neurachne alupecuroidea. C’est une Graminée vivace, ayant le r 1. * 548 NEÜ port d’uu Alopecurus', un chaume multiple, dressé, à nœuds hérissés et barbus. Ses feuilles sont planes et courtes ; ses fleurs forment un épi dense, ovoïde, simple et dépourvu d’involucre. Chaque épillet est biflo- re. La lépicèue est à deux valves veinées , aiguës , coriaces, hispides, presque égales , l’extérieure étant un peu plus courte; toutes deux persis- tentets’endurcissent. Des deux fleurs, l’extérieure est neutre , à deux valves dont l’externe est semblable à celle de la lépicèue ; la fleur intérieure est hermaphrodite, ses deux valves sont membraneuses , transparentes. La glumelle se compose de deux écailles hypogynes. Les étamines sont au nombre de trois. Les deux sty- les se terminent chacun par un stigma- te plumeux. Ce genre est voisin des Cenchrus et des Isachne. (a. R.) * NEURACTIDE. Neuractis. rot. than. Genre de la famille des Sy- nanthérées, Corymbifères de Jussieu, et de la Syngénésie superflue, L, établi par H. Cassini (Dictionn. des Sciences Naturelles, T. xxxiv , p. 496 ) qui l’a ainsi caractérisé : in- volucre presque cylindracé , formé d’environ dix folioles disposées sur deux rangs , appliquées, oblongues, foliacées , membraneuses sur les bords , inégales, les extérieures plus courtes. Réceptacle plane, nu dans le milieu, muni près de ses bords de paillettes oblongues, linéaires, ana- logues aux folioles de l’involucre. Calatliide radiée , dont le disque se compose de fleurons nombreux, ré- guliers, hermaphrodites, et la circon- férence de trois demi-fleurons ligules, femelles et distans entre eux. Ovai- res oblongs , glabres, un peu amincis au sommet en forme de col gros et court, dépourvus d’aigrette ou ne présentant qu’un rebord membra- neux à peine manifeste, inégal, in- terrompu et denté. Les fleurons du disque ont leur corolle tubuleuse, cylindrique , à cinq divisions plus longues que le tube , oblongues, lan- céolées. Les corolles des fleurons de NEU la circonférence ont un tube long et grêle , un limbe très-grand , pro- fondément partagé en trois lanières divergentes, elliptiques, oblongues; celle du milieu plus étroite, à une seule nervure, et les deux latérales plus larges, à deux ou trois nervures colorées. Les étamines sont saillantes et surmontées d’appendices courts et ovales. Le style porte deux sligma- tophores courts, divergens , arqués en dehors, surmontés chacun d’un appendice très-long, hérissé de col- lecteurs presque membraneux. Le genre Neuractis est placé parmi les Hélianthées-Coréopsidées , près du Ch rysauthelluni de Richard, et du Glossocardia de Cassini. Il n’est composé que d’une seule espèce nommée par l’auteur Neuractis Les- chenaultii , en l’honneur de Lesche- nault de la Tour qui l’a rapportée de 1 île de Java. C’est une petite Plante herbacée, glabre, dont la tige est ordinairement étalée, rameuse, grêle, striée , garnie de feuilles plus ou moins distantes , inégales , ayant un pétiole très-long , linéaire, amplexi- caule , son limbe bipinné, à divisions opposées, distantes, oblongues , ter- minées par une petite pointe. Les ca- lathides sont solitaires au sommet de pédoncules très- grêles, nus, et qui paraissent axillaires; quelquefois la tige est très-courte, munie de feuil- les rapprochées , et n’offre qu’un seul pédoncule terminal en forme de hampe. (g.. K.) NEURADE. Neurada. rot. than. Genre de la famille des Rosacées et de la Décandrie Polygynie, L. , établi par Bernard de Jussieu, publié par Linné , et ainsi caractérisé : calice persistant dont le tube est très-court , étroitement uni aux carpelles; le lim- be à cinq lobes peu profonds, ovales, se recouvrant un peu pendant l’esti- vation , ensuite irrégulièrement dis- posés à cause de l’accroissement des lobules imbriqués; corolle à cinq pétales insérés à la base des lobes du limbe calicinal ; dix étamines; dix styles; capsule formée de dix carpel- NEU ; soudés , hémisphérique , envelop- :e par le calice hérissé, à loges rticillées et monospermes; graine '-•seuse, munie d’un embryon cour- ii, d’une radicule oblique, et de : 'tylédons oblongs. Cette graine ger- ) e dans la capside, la perfore et l’en- i >ure à l’instar d’un anneau. Le genre Neurada est le type d’une i ibu établie dans les Rosacées par i e Candolle, qui l’a nommée Neu- i idées ( Neuradeœ ). V. ce mot. On ’en connaît qu’une seule espèce, reurada procumbens, L. , qui habite | :Egypte, l’Arabie et la Numidie. I ! 'est une Herbe ligneuse à la base , i mncnteuse, à feuilles sinuées-pin- i atifides , et à fleurs petites, solitaires tt axillaires. (g. .N.) * INEURADÉES. Neuradeœ. bot. han. De Candolle ( Prodrom . Syst. '< eget . , 2, p. 548) nomme ainsi la uatrième tribu de la famille des Rosacées , et il lui assigne les carac- ères suivans : calice dont le tube est dhérent à l’ovaire, le limbe à cinq obes peu profonds , légèrement in- ombaus ou valvaires pendant l'esti- mation; corolle à cinq pétales; dix :tamines; dix carpelles soudés en me capsule à dix loges, déprimée lans sa partie supérieure; graines rendantes obliquement et solitaires lans chaque loge. Celte tribu n’est ilacée qu’avec doute parmi les Rosa- cées. A. L. de Jussieu avait indiqué es rapports avec les Ficoïdes; mais 'absence de l’albumen , la forme de 'embryon et les feuilles non char- aues s'opposent à ce rapprochement. Les Plantes qui la constituent sont des Herbes qui croissent dans les terrains sablonneux, à tiges ligneuses à la base et ordinairement couchées. Les ! feuilles sont tomenteuses, sinueuses, piunatifides ou bipiunatifides. De Candolle ne lui rapporte que les deux .genres Neurada et Grielum de Linné, mais il propose avec doute d’y réunir le Biebersleinia. (g. .N.) * NEURITE. min. Suivant Hoff- mann et Breilhaupt (Traité de Min. , i NEU i,4g Freyberg, 1816 ), ce serait le vérita- ble nom du Jade, venant de veupov ( nerf) , à cause de la propriété qu’on lui supposait de fortifier les nerfs. Les minéralogistes pensent que c’est par corruption que ce nom a été changé en celui de Néphrite. (g. DEL.) NEUROCARPE. Neurocarpum. bot. phan. Genre de la famille des Légumineuses, et de la Diadelphie Décandrie , L. , fondé par Desvaux ( Journ. de Botanique, mars 181 5) sur une Plante de la Guiane qu’Au- blet et Lamarck rapportaient au genre Crotalaria. Un pareil genre avait été formé depuis long- temps mais non publié par Richard , qui le nommait , dans son herbier , Rhombifolium ou Rhombolobium. Kunth, l’ayant adopté , en a fait con- naître plusieurs espèces nouvelles, et a présenté ses caractères de la ma- nière suivante : calice tubuleux , campanule, accompagné à la base de deux bractées petites , dont le limbe quinquéfide , presque bilabié , la découpure inférieure beaucoup plus longue. Corolle papilionacée; l’étendard elliptique orbiculé , émar- giné , bilobé , en capuchon , et em- brassant les ailes et la carène; les ailes adhérentes à la carène : celle- ci de moitié plus petite que l’éten- dard. Etamines au nombre de dix, diadelphes. Ovaire slipité, entouré à sa base d’un disque urcéolé , renfer- mant de huit à dix-sept ovules. Style velu à la partie supérieure et interne ; stigmate formant une petite tête. Lé- gume linéaire , comprimé , tétragone, marqué des deux côtés d’une suture proéminente , bivalve et polysperme. Graines arrondies , elliptiques , com- primées, séparées par des cloisons de tissu cellulaire, présentant un hile basilaire petit, une radicule légère- ment courbée. De Candolle a placé le genre Neu- rocarpum dans sa tribu des Lotées , section des Clitoriées. Une des deux espèces sur lesquelles il a été consti- tué par Desvaux, avait été réunie par divers auteurs au Clitoria , et 55o N EU c’était encore sous ce nom générique que Lamarck avait décrit le Neuro- carpum falcatum. Ces trois espè- ces , types du genre , croissent à la Guiane, à Saint-Domingue, et dans les autres îles de l’Amérique. Kunth a publié ( Nov. Gen. et Specles Plant, œquin- , vi , p. 407 - 4to ; Mimas, et Plant. Leg . , t. 59 et 60) quatre espè- ces nouvelles de Neurocarpum sous les noms de N. sirnplicifolium , angusti- folium , jauilense et macrophyllum. Elles croissent sur le continent de l’Amérique équinoxiale, dans la ré- publique de Colombie. Il indique en outre comme congénère le CUtoria Mariana de Michaux , malgré les différences légères que présente sa gousse. Ces Plantes sont, des Arbris- seaux le plus souvent volubiles , à feuilles tcrnées; la foliole termina- le distante des latérales, lesquelles sont peu développées. Les pédoncu- les axillaires supportent une ou deux fleurs grandes, blanches, purpurines ou violettes. (g.. N.) * NEUROCARPUS. bot. crypt. (Weber et Mohr. ) Syn. de Dictyop- tère. V . ce mot. (b.) NEUROLÈNE Neurolœna. bot. ph an. R. Brown ( Obseru . on the Com- posit.) a établi ce genre qui appartient à la famille des Synanthérées , et à la Syngénésie égale de Linné. H. Gas- siui l’a placé avec doute auprès de sou genre Molpadia dans la tribu des Inulées , et l’a ainsi caractérisé : l’involucre est égal aux fleurs, cylin- dracé, composé de folioles sur plu- sieurs rangs, inégales , imbriquées , à trois nervures, ovales, oblon- gues, obtuses, membraneuses sur les bords. Le réceptacle est garni de paillettes analogues aux folioles de 1 ’involucre à une seule nervure glanduleuse. La calathide , sans rayons, est formée de fleurons nom- breux , réguliers et hermaphrodites ; leur corolle offre un tube grêle , un limbe plus court que le tube, allongé, à segmens étroits, aigus, glanduli- fères. Les étamines ont des filets flexueux , non soudés au sommet du N EU , tube de la corolle; elles sont pourvues d’un long article anthérifère, d’un appendice apicilaire, libre, étroit, obtus et aigu , et presque dépour- vues d’appendices basilaires. Le style a deux sligmatophores , à bourrelets prolongés jusqu’au sommet, oii ils deviennent confluens. Lesakènessont un peu arqués, à quatre ou cinq fa- cettes , garnis de poils ou de glan- des , quelquefois péd icellés , surmon- tés d’une aigrette de la longueur de la corolle , et. formée de poils soyeux, flexueux, à peine plumeux. Ce genre a été constitué sur une Plante réunie par Linné au genre Co/iyza, qui étaitcommele récepta- cle d’une foule de Synanthérées co- rymbifères , que l’on nq savait clas- ser. Swartz l’en retira pour en faire une espèce de Calea, et Gaertner imita cet auteur; mais le Calea, mieux étudié par R. Brown, a été partagé en plusieurs genres, savoir : Melanthera , Cassinia , Calea et Neu- rolœna. Le Neurolœna loba/a , R. Br. et Cass.; Conyza lobata, L. ; Calea lo- bala , Sw. et Gaertn. , est une Plante ligneuse dont les folioles offrent à leur base deux segmeus plus ou moins prononcés et divergens. L’in- volucre est jaunâtre, pubescent; les corolles -sont jaunâtres , à nervures noires, et elles sont parsemées, de glandes. Cette Plante croît dans l’A- mérique équinoxiale. Sous le nom de Neurolœna inlegri- folia , Cassini a proposé une seconde espèce à laquelle il avait imposé pré- cédemment deux noms différeus, ceux de ('aléa Suriani et Neurolœna Suriani. C’est une Plante rapportée des Antilles par Surian, et qui pst conservée dans l’herbier de Jussieu. Elle diffère du Neurolœna lobata par sa tige herbacée et par ses feuilles entières. Les fleurs sont jaunâtres, terminales à l’extrémité de la base et des ramifications , où elles forment un grand corymbe irrégulier. (g. .N.) * 3NEUR0L0MA. bot. piian. Genre de la famille des Crucifères, % IN EU L de la Tétradynamie siliqueuse, L., tabli, d’après Andrzeiowski , par )e Candolle(P rodrom. Syst. F egèt., , p. i56) qui l’a ainsi caractérise : alice dressé , égal à la base , à sépales r nemhraneux sur leurs bords ; pétales inguiculés, à limbe oboval ; étamines ibres , dépourvues de dents, à peine ( dus longues que le calice; siliques l ancéolées, sessiles , comprimées , à /alves planes; cordons ombilicaux ; idnés supérieurement à la cloison; -graines munies d’un large rebord, i cotylédons accombans. Ce genre ccomprend trois espèces que 1 auteur du nouveau genre plaçait naguère ’ System . F~eget., vol. 2 ) parmi les IHespèris et les trahis. Ces Plantes, | qui ont reçu les noms de Neuroloma Mrabidifîorum , scapigcrum et nucfi- ; caule , sont de jolies petites Herbes Îui se rappiocheut par leur port des uliennes , et qui croissent en Sibérie. * NEUROPLATYCEROS. bot. iphan. {Fougères.) Pluckenct employa Te premier ce nom pour désigner V Acrostichum alcicorne. Schkulir 1 a- : dopta comme générique ; mais le !:genrc Neuroplatycéros n’a point été i adopté. (&•) * NEUROTROPIS. bot. phan. ■ (De Candolle,) Une des cinq sections 1 établies dans le genre Tblaspi. F. ce mot. (b.) NEUTRES ou MULETS, ins. On 1 nomme ainsi certains individus dans lesquels les. organes générateurs n’ont pas atteint leur entier développement et qui en conséquence ne sont point aptes à la reproduction. L’observa- tion a prouvé que ce phénomène avait lieu dans le sexe femelle et particu- lièrement chez les Neutres qui vivent en société { ces Neutres sout essen- tiellement chargés de pourvoir à la nourriture de la république; ils sont toujours en campagne, et leur acti- vité est extraordinaire; ce sont eux qui édifient l’habitation et qui la ré- parent; c’est à leur soin qu’est confié l’éducation des petits , et bien qu’ils soient des femelles avortées, ils rein- NEV 5!>i plissent ce devoir avec toute la solli- citude des plus tendres mères. O11 trouvera des détails curieux sur l’or- ganisation et les habitudes ues Neu- tres aux mots Abeilles, Fourmis , Guêpes, Mutilles et Termes. (aud.) NEUTRES (fleurs), bot. i-uan. On appelle ainsi les fleurs qui sont privées des organes sexuels et rédui- tes par conséquent aux seules enve- loppes florales ; telles sont celles de la Boule-de-Ncige, de l’Hortcnsia , etc. (A. R.) * NEVRAMPHIPETALES. Ne- vramphipetalœ. bot. phan. Un ca- ractère as^ez saillant et général dans 1 es Plantes de la famille des Sy nanlhé- rées , fut découvert presque en même temps à Paris et à Londres par H. Cassini et par R. Brown. Nous ne par- lerons pas ici de la dispute qui s’en- suivit concernant la priorité de la découverte; cette question n’intéres- se que l’amour-propre des personnes, petite passion qui paraît excessivement chatouilleuse chez beaucoup de sa- vans. Il nous suffit de dire que le ca- ractère dont il est ici question consiste en ce que chacun des cinq pétales qui, soudés inférieurement, forment la corolle des Synanthérées , est bordé de deux nervures latérales et con- fluentes au sommet. Le mot de iVe- pramphipétales , composé de trois mots grecs, et proposé par H. Cas- sini , exprimait exactement cette structure. Mais l’innovation n’a pas été adoptée; elle a même été aban- donnée par son auteur qui a senti qu’une famille de Végétaux avait dé- jà bien assez de deux noms, dont l’un (Synanthérées), proposé par Ri- chard père , était aussi exact dans sa généralité que dans son étymologie. F. Synanthérées. (g..n.) * NEVRIDIUM. bot. crypt. Le genre établi sous ce nom par Spren- gel , est fondé sur une espèce du gen- re Erineurn qui croît sur les feuilles des Mélasiomes. Il n’a pas été adopté. (G..N.) NEVROPORA. bot. phan. (Com- 55a NEV NEV merson.) Syn. d’Antidesme. V. ce mot. (b.) NÉVROPTÈRES ou NEUROP- TERES. Nevroptera. ins. Septième ordre d’insectes (Fam. Nat. du Rè- gne Anim.), établi par Linné et adop- té par La treille et tous les entomolo- gistes avec ces caractères : quatre ailes nues ou transparentes, réticu- lées, et ordinairement de la même grandeur ; bouche offrant des man- dibules , des mâchoires et deux lè- vres propres à la mastication. Point d’aiguillon à l’anus ; femelles rare- ment pourvues d’un oviscapte ou d’une tarière; articles des tarses or- dinairement entiers et variant par le nombre. Cet ordre qui renferme la classe des Odonales, et une partie de celle des Synistates de Fabricius , a été partagé en deux par Kirby qui en a détaché le genre PZiriganea de Linné, pour en former un ordre par- ticulier, celui des Trichoptères. Il aurait voulu simplifier ainsi les ca- ractères des Névroptères, en n’y lais- sant que les espèces à ailes réticu- lées; mais comme dans celles-ci il en existe dont les ailes supérieures diffèrent des inférieures , on ne peut assigner de caractères rigoureux à cet ordre si on donne trop d’importance aux ailes; ou bien il faudrait le res- treindre et former avec lui plusieurs autres coupes premières. Nous pen- sons, comme l’a craint notre illustre maître, que ces coupes seraient plus nuisibles qu’utiles à la science , par le bouleversement qu’elles met- traient dans un ordre que distin- gue assez nettement des autres l’en- semble de caractères tirés d’organes au moins aussi irnporlans que les ailes. Les Insectes de cet ordre se dis- tinguent facilement des Orthoptères et des Hémiptères, en ce que ceux-ci ont les ailes supérieures d’une con- sistance différente des ailes inférieu- res ; les Hyménoptères en sont sépa- rés par leurs mâchoires qui sont or- dinairement très-allongées et ne ser- vent plus à broyer les alimens , mais seulement à sucer. Les Lépidoptères ne pourront être confondus avec eux à cause de leurs ailes couvertes d e- cailles; enfin les Diptères en sont nettement séparés par leurs ailes et par leurs organes de la manducation. La bouche des Névroptères est com- posée ordinairement de deux lèvres, de deux mandibules et de deux mâ- choires : ces derniers organes sont très -aigus et très - forts dans quel- ques Névroptères ( Libellules) des- tinés à faire leur proie d’insectes, tandis qu’ils sont très-petits et pres- que imperceptibles dans d’autres ( Ephémères ) dont la vie est très- courte et qui ne prennent pas de nourriture. Les palpes sont quelque- fois très-courts (Libellules); d’autres fois ils sont fort longs comme cela se voit chez les (Myrméléons. La tête est plus ou moins grosse avec des an- tennes placées à sa partie antérieure ; ces antennes sont le plus souvent fi- liformes ou sélacées; dans les Myr- méléons elles sont terminées en masse allongée; d’autres fois, et comme cela a lieu dans les Ascalaphes , ces anten- nes sont fort longues, grêles et termi- nées par un petit bouton comme celles des Lépidoptères. Les yeux sont à réseau et placés sur les côtés de la tête; on voit ordinairement entre eux trois petits yeux lisses , mais ils man- quent souvent. Le corselet est rende, comprimé et tronqué dans le plus grand nombre ; il donue attache à quatre ailes ordinairement nues, ré- ticulées , claires , transparentes, et présentant souvent des refiets trcs- vifs ou des taches de différentes cou- leurs. Toutes servent au vol; elles sont quelquefois posées en toit sur l’abdomen; souvent elles sont écar- tées du corps et étendues horizonta- lement ; dans d’autres elles sont rap- prochées vérticalement l’une à côte de l’autre. Ces ailes diffèrent quel- quefois de grandeur entre elles , comme cela se voit dans les Némop- tères ; quelquefois les inférieures n’existent plus , ou sont tellement oblitérées qu’on a de la peine à dé- couvrir leurs traces; c’est ce qu on voit dans les Ephémères. Les pâtes , NEV nombre de six , sont compose'es quatre pièces , savoir : la hanche, cuisse , la jambe et le tarse ; ce : nier varie pour le nombre des ar- es dont il est composé; quelque- s il n’a que trois articles, dans utres espèces il en a quatre; enfin 7 en a qui sont composés de cinq ici es. Les larves et les nymphes , at la forme se rapproche de l’Insecte fait, sont ou terrestres ou aquati- i es; les premières habitent sous les t >rces des Arbres , d’autres font la erre aux Pucerons ; d’autres enfin it leur nid dans le sable et y ten- at des pièges aux autres Insectes; ites sont carnassières. Les larves latiques se tiennent au fond des •.-ses, des marais ou des rivières; es respirent au moyen d’organes i paraissent d'abord analogues aux ies des Poissons , mais qui ne sont e des appendices extérieurs et tra- .éens que La treille nomme fausses .unchies. Il y en a qui se construi- sit des fourreaux avec des petites frres, des débris de coquilles ou petits morceaux de bois qu’elles s emblent au moyen d’une espèce soie. JLes Névroptères sont des Insectes général très-élégans pour le port ; volent avec beaucoup de facilité, ■;ont quelquefois ornés de couleurs jr *ides et très-agréables; les Ephé- ? res, les Phriganes et les Perles ne f nnent point ou presque point de lurriture, et la durée de leur vie ; xcède pas quelques heures ou un ar au plus; d’autres sont, comme rs larves , très-carnassiers ; ils em- >ient toutes leurs forces et leur i lité à se saisir des Insectes dont ils t lient faire leur proie; nous avons ; souvent de grandes Libellules pla- I-* au-dessus d’un Papillon , atten- : le moment favorable et fondre k lui comme des Eperviers , pour ht emparer à l’aide de leurs pâtes tes et armées de crochets aigus. La- lle partage cet ordre en quatre Îiilles. V. Ltbfxlulines, Epiié- laiDES , Peani pennes et Plici- NE3. Ce,» quatre familles sont NEZ 553 comprises dans deux sections , les Subulicornes et les Ftlicornes. V. ces mots. (g.) * NEVROPTERIS. bot. crtpt. foss. (A. Brongniart.) V. Filicites. NEVROTROPIS. bot. phan. Pour Neurotropis. V. ce mot. (g. .N.) NEWALGANG. ois. Espèce du genre Canard , sous-genre des Oies. F. Canard. (dr.,z.) NEZ. zool. On désigne vulgaire- ment sous ce nom (suivant la défini- tion donnée par l’Académie française) cette partie éminente du visage qui est entre le front et la bouche , et qui sert à l’odorat. En zoologie ce mot est souvent pris dans le même sens ; on dit, par exemple, que le Kahau se distingue de tous les autres Singes par son Nez démesurément allongé ; au contraire en anatomie , de même qu’on n’appelle pas seulement oreille la conque auriculaire , mais bien tout l’organe auditif, on a coutume de définir le Nez , l’organe de l’olfaction. Dans celte dernière acception , les sinus, les cornets, etc., sont des dé- pendances du Nez, et la membrane pituitaire, à la surface de laquelle s’opère la perception odorative , en est la portion essentielle; et il est en effet évident que l’étude de ces élé- mens de l’appareil olfactif ne doit pas être séparée de celle du Nez pro- prement dit , c’est-à-dire de celle des parties les plus extérieures de ce mê- me appareil. Nous n’entrerons ici dans aucun détail sur les modifications que su- bissent dans les différentes familles tous les élémens organiques dont la réunion constitue l’appareil de l’ol- faction ; l’article Odorat, en faisant connaître leurs fonctions respectives , indiquera nécessairement leurs prin- cipales variations, et nous nous bor- nons à renvoyer à ce mot. Nous fe- rons cependant ici une remarque, au sujet de la définition que nous ve- nons de rapporter en dernier lieu ; définition que l’anatomie comparée a empruntée à l’anatomie humaine , et 554 NIIA qui e»t cependant bien loin d’être exacte : il est en effet évident qu'elle ne peut être adoptée à l’égard de cer- tains Animaux chez lesquels l’appa- reil nasal existe très-compliqué , et ui sonL néanmoins privés du sens e l’odorat; tels sont, du moins sui- vant l’opinion de presque tous les zootomistes, la plupart dps Cétacés. Ce fait fournit une nouvelle preuve de l’un des principes de la théorie de Geoffroy Saint-Hilaire , principe dont nous avons déjà eu très-fré- uemment l’occasion de présenter importantes applications , et que nous rappellerons ici : « Rien de nxe dans l’organisation, disions - nous dans un . autre article ( V. La- rynx),,rièn de constant, hors la con- nexion ; la forme , la fonction même sont toujours fugitives d’une classe à l’autre: si ce n’est lorsqu’elles vien- nent à dépendre de la connexion , comme il arrive quelquefois. » (is. G. ST.-H.) NEZ COUPÉ, bot. en an. Nom vulgaire du Staphyiœa pinnata , L. V. Staphylier. (b.) * NGAFFI. bot. phan. Syn. de Dracœna terminalis à Ternate. V. Dragonnier. (b.) * NGÂNDU. bot. phaN. Syn. de Spondias amara à Ternate. (b.) N H AMBU-GU ACU. bot. phan. L’Arbrisseau brasilien mentionné sous ce nom par Marcgraaff, paraît être un Ricin. (B-) *NHAMDU. a bacii. Ce mot paraît devoir désigner les Araignées dans le langage des naturels du Brésil , ce qui fait que Pison appelait Niiamdü- Guacu '(grande Araignée) l’Araignée Crabe. V . Mygale, Arachn. (b.) N II AN DU. bot. phan. La Plante du Brésil mentionnée sous ce nom par Marcgraaff et Pison , est un Poi- vrier. V. ce mot. (B-) N HAN DU- GU ACU . ois. Nom de pays du Nandu. V. ce mot. On ap- pelle le Jabiru Nandu-Apou: (b.) N1B NHEMGETA. ois. (Marcgraaff.) Nom de pays du Tangarn c/iiuroiica , L., selon Desmarest. (b.) NIALEL et NYALEL. qoT. phan. Sous ce nom est décrit et figuré dans Rhcede [Tlort. Malab. ,4 , tab. a 6) un Arbre qui croît au Malabar, et dont les fruits, disposés en grappes comme des raisins , sont biloculaires , renfer- mant deux noyaux charnus et excel- lens à manger. L’imperfection de la description et de la gravure publiée- par Rhéede, ne permet pas de pro- noncer avec assurance sur les affini- tés naturelles de cet Arbre, (g.. N.) , * NIARAGATO. bot. phan. Nom sous lequel les habitans de 1 île de Cuba désignent le Zantlioxylum Pterota , Kunth , ou Fagara Pte- rota , L. (g.. N.) * N1ARDARVETTUZ Nomd’une production marine chez les Islandais, et qu’on croit désigner une Eponge, d’après Olafsen et Polvcsènd ; mais qui n’est pas suffisamment connue pour qu’on la. puisse rapporter à au- cun genre. (e. d..l.) î NIBORA. bot. phan. Rafinesque (Flur. Ludovic., p. 37) établit sous ce nom un genre de la Diandrie Mojiogvnie , lequel a pour type une Plante désignée par Robin (Voyage à la Louisiane, etc., vol. 5, p. 38 1 ) sous le nom d’Acanthe des marais. Cette dénomination a fait rapporter ce genre à la famille des Acantbacées , mais l’auteur lui-même indique des affinités plus naturelles avec les Gra- tiola , 1 les Pxderola et les Calceolaria qui appartiennent à la famille des Scrophularinées. Voici les caractères du genre Fibdra : calice quadriparti , , persistant; corolle dont le tube est courbé , velu intérieurement , le lim- be à quatre divisions, dont la supé- rieure est plus large; deux étamines non saillantes à anthères presque sessiles; ovaire supère surmonté d’un style et d’un stigmate simple ; capsu- le globuleuse, sillonnée , à quatre val- ves , uniloculaire, polysperme; grai- nés oblongues , petites, fixées à un NIC '.ce central globuleux. Le Nibora i lualica est une Plante très-glabre, i feuilles opposées, sessiles, ovales, a peu dentées en scie, à fleurs axil- i ires , solitaires , pédonculées , ac- ompagnées de bractées ; elle croît i ans les lieux aquatiques de l’Amé- que septentrionale. (g.. N.) NICANDRA. bot., phan. Adan- m a formé sous ce nom un genre articulier pour V Atropa physalodes , . ., genre qui a ensuite élé adopté ar Jussieu. Mais plus tard Scbreber, 'admettant pas le genre d’Adanson : de Jussieu, a, dans sa manie de li langer les noms d’Aublet , voulu ; .instituer le nom de Nicandra à ce- li de Potalia du voyageur français, lais cette injuste substitution n’a i oint été admise, et l’on a conservé le > oui de Nicandra au genre établi i ar Adanson. Ce genre appartient à u famille des Solanées et à la Pentan- : rie Monogynie, et ses caractères lont les suivans : calice monosépale , cinq divisions aiguës, profondes, i irges , et à cinq angles ; corolle mo- » opétale, presque campanulée, à cinq Smbes obtus et peu profonds; cinq t tamines insérées à la corolle , ayant nuis fllets élargis à leur base et re- - ouvrant l’ovaire , grêles dans leur partie supérieure qui se termine par i ne anthère cordiforme, aiguë-, in- t orse , à deux loges s’ouvrant par un ! lion longitudinal. L’ovaire est libre, dobuleux , un peu oblique, à cinq oges contenant chacune plusieurs vides attachés à l’angle interne. Le t\ le est simple , terminé par un slig- i îate globuleux , très-petit. Le fruit i st une capsule globuleuse, dëpri- lée, enveloppée par le calice qui a ris beaucoup d’accroissement. Cette apsule offre cinq loges polyspermes, îparées par des cloisons minces; elle este indéhiscente. La seule espèce ui forme le genre ( Nicandra physa- ides , Juss.), est une Plante annuelle, j imcuse, dont les feuilles alternes et mguement pétiolées sont ovales, ir- îgulièrement et très- profondément i entées sur leur bord. Les fleurs sont nic es s assez grandes, bleues, extra-axillai- res et pédonculées. Celte espèce qui est X Atropa physalodes de Linné , est originaire du Mexique. (a. R.) *NICANIA. MOLL. Nous ne con- naissons ce genre de Leach que par la citation qu’en fait Blainville dans son Traité de Malacologie , p. 558; il le rapporte au genre Cythérée en lui donnant les caractères suivans: coquille orbiculée , triangulaire , à sommets saillans; une forte dent bi- fide à la valve droite , intrnnle entre deux divergentes entières delà gau- che. Ce genre , que Blainville ne con- naît qu’impàrfaitement , diffère assez essentiellement , à ce qu’il paraît , des Cythérées et des Vénus; néanmoins il a besoin d’être bien connu avant qu’on puisse statuer positivement à son égard. (d..ïi.) NICCOLANE. Niccolanum. min. Nom donné par Richter à un nou- veau Métal , qu’il prétendait a(voir trouvé dans un Minerai composé de Nickel, de Cobalt, et de quelques parcelles de Fer et d’ Arsenic." (g. DEL.) NICKEL, min. Métal servant de base à un genre minéralogique com- posé de trois .éspèces , dans lequel il est uni au Soufre, à l’Arsenic et à l’Acide arseniqué. Lorsqu’il est pur, il est blanc métallique , très- ductile > et susceptible de magnétisme ; sa pe- santeur spécifique est de 8,66 lors-'- qu’il a été forgé , et de 8,28 lorsqu’il, n’a été que fondu. Aune température rouge , le Nickel absorbe l’Oxigène et se transforme en Oxide vert. Oh ne l’a encore trouvé qu’à l’état. de Sul- fure simple , d’Arseniure et d’Arse- nialc. 1. Nickel sulfuré. Nickel natif, Ilaiiy. Substance d’un éclat métal- loïde , d’une couleur vert-jaunâtre, en fllamens capillaires très-fragiles. C’est le Haarkies des Allemands , vul- gairement la Pyrite capillaire. Elle est formée d’un atome de Nickel et de deux atomes de Soufre ; ou en poids , de 35 parties de Soufre et 65 de Nic- kel. On la trouve en Saxo à Anna- 556 NIC berg et Johanngeorgenstadt , et à Joachimsthal en Bohême. Elle a or- dinairement pour gangue immédiate un Silex corné. a. Nickel arsenical. Arscniure de Nickel ; Kupfernickel , Werner. Substance métalloïde d’un jaune- rougeâtre , donnant avec l’Acide ni- trique une solution verte , qui devient d'un bleu violacé par un excès d’Am- moniaque et précipité en vert par la Potasse. Sa pesanteur spécifique est de 6,6. Elle est très-cassante; sa cas- sure est raboteuse et presque sans éclat. Ce Minéral ne se trouve qu’en masse, fréquemment mélangé de Co- balt , dont il est pour ainsi dire in- séparable. Ses gissemens sont donc les mêmes que ceux de ce dernier Métal. Les principales localités où il se rencontre sont le comté de Cor- nouailles en Angleterre , la mine d’Allemont en France , celles de Schneeberg en Saxe , et de Bieberg en Hanau. Berthier, quia analysé le Nickel arsenical d’Allemont, le re- garde comme formé de 88,55 d’arse- niure simple de Nickel ; de o,35 d’ar- seniure de Cobalt, et de 10,00 de sulfure d’ Antimoine. 3. Nickel akseniaté, Nickel ocher , W. Substance verte, pulvérulente, non soluble dans l'Acide nitrique , réductible par le chalumeau en Nic- kel métallique , mêlé d’Arsenic. On la rencontre sous forme de pous- sière à la surface de l’arseniure de Nickel. Cette dernière espèce est, de tous les Minerais de Nickel, celui qui se présente le plus souvent dans la nature , et qui sert à l’extraction du Nickel pur. Ce Métal est sans usage. „ (g. del.) * NICOLSONIE. Nicolsonia. bot. FHAN. Ce genre de la famille des Lé- gumineuses , et de la Diadelphie Dé- candrie, L ., avait d’abord été pro- osé par De Candolle ( Ann. des ciences Nat., janvier 1828, p. 95) sous le nom de Perrottelia. Mais ce même nom ayant été imposé à un autre genre voisin des Célastrinées NIC par Kunth , qui en exposa les carac- tères avec son exactitude accoutumée et figura l’espèce sur laquelle il était constitué, De Candolle, pour éviter toute confusion dans la nomencla- ture, qui pourrait résulter de la ques- tion de priorité , a préféré abandonner la dénomination qu’il avait d’abord proposée, et l’a remplacée par celle de Nicolsonia, en l’honneur de Ni- colson , auteur de l’Essai sur l’His- toire Naturelle de Saint-Domingue. Yoici les caractères de ce nouveau genre : calice souvent plus long que la corolle, divisé jusqu’à la base en cinq lanières lancéolées, subulées, barbues, presque égales entre elles; corolle papilionacée ; dix étamines diadelphes; légume droit, saillant, composé de plusieurs articles compri- més , demi-orbiculaires , monosper- mes , à suture supérieure droite , l’inférieure convexe. Ce genre est for- mé aux dépens de X Hedysarum de Linné, et fait, avec les autres dé- membremens de ce grand genre , par- tie de la tribu des Hédysarées de De Candolle. Il est voisin de l’ U r aria. établi par Desvaux, qui a un calice semblable , mais qui s’en distingue par sou légume dont les articles sont pliés les uns sur les autres et empilés dans le calice. Les espèces de Nicol- sonia sont au nombre de trois, sa- voir : N. barbata , D. C., ou Hedysa- rum barbatum , L. et Swartz ; N. càyennensis , D. C. , Mém. Légum., vu , p. 3i4 , tab. 5i ; et N. venustula, D. C., ou Hedysarum venustulum , Kunth. Ces Plantes sont des Herbes vivaces ou peut-être de très-petits sous-Arbrisseaux. Leurs tiges sont droites , cylindriques; leurs feuilles ailées , à une paire de folioles, avec une foliole impaire , terminale, dis- tante des deux latérales. Les folioles sont de forme ovale ou oblongue , et munies de stipules. Les stipules sont un peu scarieuses, distinctes du pétiole. Les bractées leur ressem- blent, mais sont plus longues. Les fleurs sont petites , bleues ou purpu- rines , disposées eu grappes ou pani- cules touffues, et terminales, (g.. N.) NIC ** NICOTHOÉ. JSicothoe. crust. us avons avec Milne Edwards fon- sous ce nom ( Ann. des Sc. Nat. ix , p. 345 , et Atlas , pl. 4g) un ■ uveau genre de Crustacé bran- lopode. L’Animal singulier qui a : une lieu à nos observations se l urrit du sang des Homards et se uive intimement fixé à leurs bran- ies. Au premier aspect , on croi- t voir une petite Leruée. Qu’on se présente un Animal pourvu de i atre prolongemens qui le fout res- nbler à un Papillon dont la tête le ventre auraient disparu, et qui montrerait plus que son thorax ec ses deux paires d’ailes; qu’on .imagine qu’il a tout au plus une mi-ligne de longueur, tandis que u diamètre transversal atteint près trois lignes ; qu’on se figure enfin . le ses espèces d’ailes sont opaques , lindriques, étroites, sans aucun oouvement, et déjà on aura pris ne idée générale du petit être dont il .ugit. Si on s’arme d’une bonne lou- ; : , on n’aperçoit point d’antennes , : tint d’yeux , point de pâtes ; seule- ent on croit voir antérieurement ne petite éminence qu’on juge être bouche , et cela avec d’autant plus vraisemblance , que c’est par cette . trémité antérieure que l’Animal ! hère aux branchies du Homard. Au ntraireon distingue très-nettement ; >rganisation des quatre prolonge- i ens latéraux dont il a été fait men- m ; les antérieurs sont des expan- • ms tégumentaires contenant des scères ; les seconds sont , à n’en pas mter , des espèces de sacs qui ren- rment un grand nombre d’œufs. : it aspect qu’a l’Animal change 1 ut-à-coup lorsqu’on l’examine avec i îe très-forte loupe, ou lorsqu’on le i ace au foyer d’un bon microscope; ;i distingue alors un test ou thorax 1 »urvu de deux yeux et formé par la j union de quatre segmens ; les gran- :s ailes ou les deux prolongemens itéricurs les embrassent sur les cô- s , et semblent avoir leur origine irrière ce quatrième anneau. On connaît en outre un abdomen effilé NIC 557 formé de cinq articulations : la pre- mière donne insertion aux deux sacs ovifères, et la dernière se termine par deux longs poils. Si l’on renversel’A- nimal , on aperçoit dans leur entier deux antennes assez longues, la bou- che et cinq paires de pales; enfin cette espèce de petite Lernée se trouve tout d’un coup transformée en un véritable Crustacé très-voisin de ceux que Linné , Geoffroy , Degéer et Ju- rine ont décrits sous le nom de Mo- nocle , et que d’autres naturalistes, tels que Millier et Latreille, ont nom- mé Cyclope. Ce qui en impose d’a- bord sur l’organisation de ce petit être, ce sont les prolongemens laté- raux de son corps. Qu’on fasse abs- traction de ces espèces d’ailes, tout / rentrera dans la classe des formes or- dinaires. Au fait, les expansions la- térales antérieures ne paraissent être autre chose qu’un développement excessif du cinquième anneau du tho- rax. Dans les Monocles il est très- court, toujours plus mou que les autres et transparent; ici il s’est accru outre mesure : voilà toute la diffé- rence. Ces deux expansions latérales sont assez transparentes pour qu’on puisse distinguer les parties qu’elles contiennent.. On voit que la mem- brane extérieure diaphane et un peu coriace qui les constitue est garnie par une seconde enveloppe translu- cide, mais colorée, qui laisse aperce- voir dans l’intérieur deux espèces de boyaux dont le point de départ est sur la ligne moyenne du corps , et qui paraissent être des cæcums ou divi- sions du canal intestinal qui auraient fait hernie. Ils sont doués de mouve- mens péristaltiques très-prononcés , qui cessent quelquefois tout d’un coup et reparaissent ensuite avec la même énergie. Quand on place lq Crustacé sur le dos , on voit mointf nettement les cæcums , parce qu’ils se trouvent en partie masqués par un organe opaque , raineux ou plu- tôt digité qui paraît être l’ovaire in- terne. Dans cette position renversée , on distingue la bouche, les antennes, f>58 MIC les pales, el l’on peut, avec beaucoup de patience et quelque adresse, isoler chacune de ces parties. Il existe onze anneaux aux antennes et autant de poils insérés à leur côté interne; les pâtes sont au nombre de dix; la pre- mière paire diffère beaucoup des au- tres; elle est terminée par une sorte de long crochet à trois ongles poin- tus, étagés et courbés en dedans; ce dernier article s’infléchit sur la jam- be et sert probablement au petit Crustacé pour s'accrocher aux bran- chies qu’il veut sucer ; les autres pâtes sont bifides et assez semblables entre elles ; deux pièces composées de trois articles poilus les terminent et leur donnent l’apparence de rames. ÎNous avous fait, sur la Nicothoé , plusieurs expériences qui établissent qu’une fois fixée aux branchies du Homard, il ne lui est plus possible de s’en détacher, et que lorsqu’on vient à l’en isoler, elle reste immobile, ce que l’on conçoit facilement en réfléchissant au déve- loppement relatif du corps de l’Ani- mal et de ses énormes prolongemens latéraux. Nous supposons que ces ex- pansions sont propres à la femelle, qu’elles n’ont pas toujours existé , et que la Nicothoé , en étant privée dans son premier âge , a pu nager à l’aide de ses pales jusqu’au moment où elle les fixe aux branchies d’un Homard; à cette première époque , la Nicothoé devait être invisible à l’œil , et par conséquent plus petite qu’aucun des Crustacés que l’on connaisse, sans en excepter les Cypris; le mâle a sans doute cette extrême petitesse. Nousavons reconnu avecMilneEd- wards dans la Nicothoé un Crustacé de l’ordre des Branchiopodes très- voisin des Cyclopes et constituant un genre bien tranché qui se reconnaî- tra aux caractères suivans : deux 4yeux ; deux antennes; une bouche pourvue de mâchoires ; cinq paires de pâtes, la première en crochet, les quatre autres en raines; un test for- mé de segmens transversaux; l’ab- domen droit, terminé par deux fi- lets, et supportant (dans les femelles adultes) deux sacs ovifèrcs ; deux NIC prolongemens lierniformes , eu ar- rière et sur les côtés des anneaux du thorax (ces prolongemens existant dans les individus que l’on a trouvé fixés). L’espèce unique a reçu le nom de Nicothoé du Homard , ‘ Nicol/ioe Astaci. Elle est de couleur ro^ée. Les expansions antérieures ont une teinte jaunâtre, el les grappes ovifères sont d’un rose tendre; elle adhère très- intimement aux branchies du Ho- mard, ets'enfonce profondémententre les filamens de ces organes. Tous les Homards n’en présentent pas et elles existenten général en petit nombre. ( AUD . ) NICOTIANE. Nicotiana. bot. ph an . Genre de Plantes de la fa- mille des Solanées, et de la Pentau- drie Mouogynie, L., ayant pour ca- ractères : un calice monosépale, ur- céolé et ventru , à cinq divisions peu profondes; une corolle monopétale, infundibuliforme , régulière , à limbe presque campanule et à cinq divi- sions égales; un ovaire libre , à deux loges, surmonté d’un long style sim- ple, que termine un stigmate bilobé. Le fruit est une capsule ovoïde , bi- loculaire , à deux valves septifères sur le milieu de leur face interne. Les graines sont en grand nombre , très-petites , irrégulièrement arron- dies et rugueuses. Les espèces de Nicotianes sont fort nombreuses. Ce sont des Plantes herbacées et annuelles , ayant des feuilles entières, des fleurs disposées eu grappes ou en pauicules. Elles sont généralement velues et visqueu- ses , et presque toutes sont origiç nnires du Nouveau-Monde. Parmi ces espèces il n’en est pas de plus remarquable et de plus célèbre que celle qui est connue sous le nom de Tabac ( Nicotiana Tabacum, L.), et dont les feuilles sont d’un si grand usage dans les diverses par- ties du globe. Lorsqu'on réfléchit que le Tabac frais est une Plaute vircusc d’une odeur désagréable, d’une sa- veur âcre et repoussante, on a peine à concevoir comment une semblable substance a pu devenir d’un usage 1NIC ;si général et former pour les gou- i nemens des pays civilisés une inche de revenu très-importante, is quelle influence ne peut pas •rcer l’empire de la nouveauté et la mode, lorsque surtout elles it contrariées à leur origine par j cl q u es obstacles! Quand les Es- .^nols pénétrèrent pour la première s dans le Nouveau-Monde, le Ta- e y était déjà en usage , mais on ; l’y employait guère que comme remède propre à combattre di- rses maladies. Cependant les prê- s :s en respiraient la fumée lorsqu’ils allaient prédire quelques événe- i ’ns auxquels les peuples atta- aient de limportance. Cette fu- iie des feuilles de Tabac brûlé ; jetait dans une sorte d’excijtation d’ivresse. Bientôt cet usage se i pandit parmi les naturels. Les Es- j.gnols ayant observé le Tabac pour première fois aux environs de i ville de Tabago, sur le golfe du l exique, lui donnèrent le nom de ttte ville , d’oû nous avons tiré ! itre nom de Tabac. L’introduction il Tabac en Europe date donc à : u près de l’époque de la décou- rrte du Nouveau-Monde. Mais elle éprouva de grands obstacles, et le I. ubac ne fut d’abord considéré que i: mine une Plante douce de quelques i opriétés médicales. L’usage de l’in- oduire en poudre dans les narines se répandit que quelque temps >rès qu’il fut apporté en Europe, m considéra d’abord l’usage du ibac comme une innovation dan- •.reuse. Jacques Ier, roi d’Angle- rrc , en i6o4 , Urbain VIII, en >a4, s’élevèrent avec violence con- e le Tabac, et défendirent sous des fines très-sévères d’en faire usage ’î quelque manière que ce fût. Ces •fenses furent imitées par presque us les gouvernemens de l’Europe, même en Perse et en Turquie ou s négocians européens cherchaient l’introduire. On alla même jusqu’à enàcer de couper le nez et même j punir de mort ceux qui en feraient sage. Mais ces obstacles ne rebutè- NIC 55g rent pas les négocians , qui comp- taient sur son introduction comme sur une source nouvelle de gain, et même les particuliers qui commen- çaient à trouver quelque plaisir, soit à priser , soit à fumer le Tabac. Le gouvernement français comprit le premier tout l’avantage qu’il pouvait tirer de celte fureur. Il permit l'usa- ge du Tabac, mais y mit un très- fort impôt, qui par la suite devint une branche très-productive du re- venu public. Le Tabac avait été ap- porté en France sous le règne de Henri IV, par un ambassadeur à la cour de Portugal, nommé Nicot, qui, à son retour en France , en fit pré- sent d’une certaine quantité à la reine Marie de Médicis , d’où vient le nom de Poudre de la Reine qu’on lui donnait encore au temps de la minorité de Louis XIV. Mais à cette époque son usage ne se répandit pas encore ; car Olivier de Serre , qui vivait sous Henri IV, ne parle du Tabac, dans son Théâtre d’Agricul- ture , que ,comme d une Plante cu- rieuse par ses propriétés en méde- cine. Dès le moment où le Tabac fut permis en France , son usage s’v répandit rapidement , et les autres gouvernemens de l’Europe , voyant alors tout le parti qu’on pouvait en retirer pour le fisc, ne s’opposèrent plus à son introduction. Pendant fort long-temps il fut une branche de commerce entre l’Amérique méri- dionale et l’Europe. Mais bientôt on chercha à le cultiver dans les régions où la température permettait d’en espérer la naturalisation. Aujour- d’hui la culture du Tabac est répan- due dans presque toutes les contrées de l’Europe, et une grande partie de celui qui s’y consomme y est récoltée. En France , c’est particulièrement en Alsace et en Flandre que l’on cultive le Tabac en grand. Comme c’est surtout à produire de grandes et belles feuilles que tend la culture de ce Végétal , il lui faut un terrain frais , substantiel et bien fumé. On commence d’abord par le semer sur couches dès le mois rie mars, dans 56o NIC un lien bien abrité. Lorsque les jeu- nes plants commencent à prendre de la force, on les repique pied par pied à deux ou trois pieds de distance les uns des autres , dans un champ con- venablement préparé. La récolte commence environ un mois après le repiquage, c’est-à-dire vers le milieu de juillet. On cueille d’abord les trois ou quatre feuilles inférieures. Elles sont en général d’une qualité médiocre , parce qu’elles sont pres- que toujours salies par la terre que l’eau des pluies fait jaillir sur elles. Tous les huit jours cette opération se renouvelle , en ayant soin de ne cueillir que les feuilles bien mûres , c’est-à-dire celles qui commencent déjà à se pencher vers la terre , jus- qu’à l’époque des premières gelées auxquelles le Tabac ne résiste point. Les feuilles sont ensuite essuyées et triées , c’est-à-dire qu’on retire celles qui sont gâtées , et qui pourraient communiquer aux autres une mau- vaise odeur. On enfde ensuite les feuilles et on en forme des paquets de cinquante ou de cent , que l’on suspend dans des lieux bien aérés , pour en opérer la dessiccation. Com- me la côte moyenne est épaisse et charnue , on est assez dans l’usage de l’enlever ou de l’écraser pour en faciliter la dessiccation. Quand les feuilles sont bien sèches, elles doi- vent subir plusieurs autres degrés de préparations , avant d’être propres aux usages auxquels nous em- ployons le Tabac. Ainsi on doit les prendre une à une , les essuyer, en retirer toutes les parties attaquées. Cette première opération porte le nom d’époulardage. Le mouillage consiste a arroser avec un mélange de dix livres de sel marin sur cin- quante litres d’eau, les feuilles sè- ches. Cette opération doit être répé- tée plusieurs fois. Quelquefois au lieu de sel on met dans l’eau de la mé- lasse ou de l’eau-de-vie. On enlève ensuite la côte moyenne, ce qui cons- titue l’écôtage; ensuite on mélange ensemble les diverses qualités de feuilles , afin de corriger les plus fai- JNIC blés par les plus fortes et vice versd. Ici se fait la séparation du Tabac à fumer et de celui à priser. Le premier doit être de nouveau mouillé, mais avec de l’eau pure, le second avec de l’eau salée. On laisse le Tabac fer- menter pendant quelque temps, en- suite on le hache grossièrement et on l’expose sur une platine à un feu doux, qui le fait se crisper , opéra- tion qu’on nomme le frisage. Cela fait , on roule le Tabac frisé Hans des feuilles entières de Tabac sec, et on les tord à la mécanique , pour en for- mer une sorte de corde , que l'on roule sur elle-même pour en consti- tuer un rôle. Lorsqu’on veut prépa- rer du Tabac à fumer, on coupe les cordes tordues en lames minces , dont on sépare les feuillets. Mais le Tabac à priser doit être mis en carotte. Pour cela on coupe les rôles en morceaux d’égale longueur, que l’on met dans des moules cerclés en fer où on les foule et les comprime fortement. On les retire ensuite de ces moules et on les entoure de ficelle que l’on serre étroitement. Ce sont ces carottes que l’on râpe par des procèdes divers et qu’on réduit en poudre pour faire le Tabac à priser. On connaît troples usages auxquels on emploie le Tabac , soit en poudre, soitcoupé enfragmeus, pour que nous croyions devoir en rien dire ici. L’ha- bitude que s’en sont faite certaines ersonnes est devenue pour elles un esoiu factice dont elles ne peuvent supporter la privation. A l’époque où le Tabac fut apporté en Europe, le merveilleux attaché à tout ce qui est nouveau , fil trouver dans ce Végétal un remède universel , une sorte de pa- nacée propre à guérir toutes Jes maladies. D’autres au contraire ne virent en lui qu’une drogue dange- reuse , dont on devait interdire l’usa- ge. Les feuilles fraîches du Tabac ont une odeur vireuse et désagréable, mais lorsqu’elles ont clé préparées et u’elles ont subi le degré convenable e fermentation , leur odeur est forte, piquante et fort agréable pour ceux qui y sont accoutumés. Cependant 56 1 NIC es sont encore dans cet état d’une '-grande âcreté et ont une action ipéfiante. Quand on en mâche une ; tite quantité ou qu’on en introduit fumée dans la bouche, le Tabac ginente d une manière très-mar- ée la sécrétion de la salive. Il agit i core de la meme manière lorsqu’on ; aspire par les narines; la mem- ane pituitaire devient le siège d’une ^rétion plus abondante. Dans ces Térens cas le Tabac produit , chez individus qui n’y sont pas habi- tés, des effets qui tiennent à l’ac- n narcotique qu’il exerce sur l’en- phale. De- là les étourdissemens, la I phalalgie , la somnolence , les nau- ess auxquelles sont en proie ceux i i font usage pour la première fois ■ ce Végétal. Introduit dans l’esto- ; ic il l’irrite et donne lieu à des vo- j ssemens ou à des déjections alvines as ou moins considérables. S’il est ministré intérieurement à forte do- , il peut occasioner les accidens r plus graves, et agir comme tous i autres poisons narcottcO-âcres , rmi lesquels il a été rangé. Aussi t médecins ont ils tout- à-fait aban- :nné l’usage interne des feuilles de i bac. On ne l’emploie guère au- nrd’hui que pour prépaier des la- mens irritans , que l’on administre ; nme moyens révulsifs dans l’apo- rjxie et l’asphyxie. Néanmoins, mê- ;■ dans ces deux circonstances , l’ad- nistration du Tabac n’esl pas sans [ oger et occasione souvent des acci- ns graves. On doit donc autant que ■ssible s’en abstenir. Le docteur An- rson a récemment publié des ob- vations qui tendent, à prouver tililé du Tabac, dans le tétanos lunatique, maladie extrêmement doutable. Il l'emploie frais en fo- uitation sur les parties latérales du , et eu cataplasmes appliqués sur plaie, à l’occasion de laquelle le anos est survenu. Il le fuit égale- :nt entrer dans les lavemens et ns les bains généraux ou il laisse malade le plus long-temps qu’il it y rester. Ces observations (le- ndent à être confirmées par de NIC nouveaux essais. L’espèce que nous avons décrite au commencement de cet article (Nicotiana Tabacum, L.) n’est pas la seule dont les feuilles soient employées à la préparation du Tabac. On se sert aussi de quelques autres que nous devons signaler ici : Nicotiane rustique , Nicotiana rustica, L., Bull., Herb., t. 289. Se- lon quelques auteurs cette espèce se- rait la première qui aurait été intro- duite en Europe, et c’est aujourd’hui celle qui s’y est le mieux naturalisée, et qui résiste le plus facileinentà l’in- tempérie de nos saisons. Sa tige est haute de deux à trois pieds, rameuse; ses feuilles alternes, péliolées, ovales, très-obtuses, légèrement écbancrées en cœur à leur base. Les fleurs sont grandes, tout-à-fait vertes , disposées en panieule terminale et rameuse. Cette espèce , que l’on cultive surtout dans les départemens sud-ouest de la France , est connue sous les noms de Tabac femelle, Tabac du Mexique à feuilles rondes. Nicotiane panicuiæe , Nicotiana paniculata , L. On donne à cette es- pèce les noms de Tabac du Brésil , Tabac de Vcrinas ou Tabac d’Asie. Ses liges ont de trois à quatre pieds d’élévation; elles portent des feuilles alternes, pétiolées, ovales, aiguës, écbancrées en cœur, pubescentes et blanchâtres. Ses fleurs forment une panieule lâche et presque simple. Le tube de la corolle est long et étroit. Cette espèce, originaire du Pérou, est une des plus délicates à cultiver; elle craint beaucoup le froid. Aussi ne la cultive-t-on guère que dans l’Inde et en Orient. Le Tabac qu’elle donne est extrêmement doux. Outre ces diver- ses espèces qui sont les plus fréquem- ment cultivées , nous mentionnerons encore ici la Nicotiane ondulée, Ni- cotiana undulata , Jacq., Vent. Malm., t. 10, qui croît au Port-Jnck- sou de la Nouvelle-Hollande, et qui porte des feuilles radicales, spathu- îées, les caulinaires aiguës, molles, pubescentes. Cetle espèce est dti irès- aetit nombre de celles qui croissent 101s du Nouveau-Moude. (a. h.) 56 TOME XI. ôfta NID * NICOTINE, ciiim. Principe par- ticulier que produit l’analyse du Ta- bac. Il est incolore, volatile , délélère, d’une saveur analogue à la Plante. (DR. .z.) N 1COU. bot. pm an. Espèce du genre Robinia. R'. Robinier. (b.) NICTAGE et NICTAGINÉES. bot. fhan. Pour Nyctagc et Nycta- ginées. V. ces mots. (b.) ' NICTILARIUS. ois. ( Commer- son. )Syn. de Motacilla perspicillata, L. V. Traqtjet. (b.) NID. ois. V. Oiseaux. NID-D’OISEAU. Nidus-Avis. bot. piian. Espèce du genre Néotlie. V. ce mot. (b.) NIDULAIRE. N idularia. bot. cuypt. ( Lycoperda cées . ) Ce genre appartient à la tribu des Angiogas- tres, et à la section des Nidulariées. Bulliard , d’après Micheli , avait com- pris sous ce nom générique plusieurs espèces du genre Cyathus qui , à la vérité , ne s’en distingue que par la déhiscence de son péridium externe. Il est ainsi caractérisé par Fries ( Symb. Gast. ) : péridium arrondi , coriace, membraneux, s’ouvrant ir- régulièrement et sans opercule , ren- fermant des péridioles ou péridiums secondaires , sessiles et fixés parleurs bords, remplis de spirules. Les es- pèces de vraies Nidulaires sont en général plus rares que les Cyathus. Le C. f ardus de Persoon , qui rentre parmi les Nidulaires, et le Nidularia vernicosa d’Holinskiold , sont les deux espèces les mieux connues. Cette dernière espèce est très-remarquable par ses péridioles ovoïdes et d’un beau rouge. (g. .N.) * NIDULARIÉES. bot. crypt. V. Lycoperdacées. * NIDULI TESTACEI. iuoee. La quatrième partie des Testacés de Klein {Nov. Met h. Ostr. , p. 175) comprend sous ce nom de Niduli Testacei les Cirrhopodes des auteurs modernes. Il divise celle partie en NIE deux classes : Balanus pour la pre- mière , Astrolepas pour la seconde. Cette classe comprend deux genres : Muuolopos et Fulylopos qui répon- dent assez bien aux genres Balanc et Anatife de Bruguière. La seconde classe des Astrolepas n’a aucune di- vision ; elle correspond au genre Co- ronule. (d..ii.) NIEBUHRIA. bot. phan. Genre de la famille des Capparidées, et de la Polyandrie Monogynie, L., établi par De Candotle ( Prodrorn. Syst. ï'eget., 1, p. 248) qui lui a donné pour caractères essentiels : un calice à quatre sépales dont l’estivation est valvaire; pétales, nuis ou plus petits que le calice ; torus cylindracé très- court ; étamines en nombre indéfini ; baie ovée ou cylindracée, stipitée. Ce genre se compose d’Arbrisseaux iner- mes qui croissent au cap de Bonne- Espérance , dans l’Inde-Orientale et en Arabie. Les sept espèces décrites par De Candolle ont été partagées en deux sections. Dans la première sont celles qui manquent de pétales et dont les feuilles sont trifoliolées; elles ont de l’analogie avec les Cra- tœva , et quelques-unes avaient été mentionnées sous ce nom générique dans le catalogue des Plantes d’Afri- que de Burcliell; telles sont les Nie- buhria cafra et avicularis. Le N. üneaiis a pour synonyme le Capparis apetala de Roth , et le N. oleoides est fondé sur une Plante du Cap , qui ressemble beaucoup au N. cafra. Enfin le N. madagascariensis est une nouvelle espèce indigène de Mada- gascar. La seconde section comprend deux espèces, N. oblongifolia cl N arenaria, qui ont des rapports avec les Capparis; elles sont pourvues de petits pétales et de feuilles simples. (G..N.)> NIELLE, bot. Ce nom a été donné à diverses Plantes regardées connue les fléaux des moissons. (Ainsi l’on a appelé : Nieele ou Charbon de Beé, les Urédinées qui attaquent et altèrent les graines céréales. MF Melle des Bl£s, 1 ' Agrostema Gi- rg°- Wielle de Virginie, le Melan- i un virginicum , etc. Nielle est aussi syn. de Nigelle. ce mot. (b.) ' NIENTECK. mam. Nom de pays i Glouton oriental. F. Glouton. • . (*•) NIÉREMBERGIE. Nierembergia. l’HAN. Genre de la famille des I anées, et de la Pentandrie Mono- i lie , L., établi par Ruiz et Pavon , adopté par Kunth (Nov. Gen. et ;c. Plant, œquin., vol. 5 , p. 8) qui ainsi caractérisé : calice tubuleux, ; nquéfide ; corolle presque hypo- tériforme, dont le tube est très- ,g et grêle, le limbe à cinq lobes i ux ; cinq étamines saillantes , nt leurs filets réunis par la base, i leurs anthères déhiscentes longi- i inalement ; stigmateà peu près in- i dibuliforme, bilobé ; capsule au i d du calice persistant, biloculai- bivalve , offrant une cloison pa- I èle aux valves, qui plus tard de- : ît libre , et des placentas étroi- ' :ent fixés à la cloison. Ce genre . té constitué sur une Plante du \ au et du Chili, nommée Nierern - fia repens , par Ruiz et Pavon ir. Peruv. et C/iil. , 2, p. i5 , 123), et dont Kunth a changé le n spécifique en celui de spathulata. auteur a récemment décrit deux .‘Ces nouvelles sous les noms de N. ustifolia et viscidula ; elles crois- dans le Mexique. Ces Plantes des liges ligueuses ou herbacées , allées et ordinairement rampan- Lcurs feuilles sont éparses , soli- is ou quelquefois géminées , -entières. Les fleurs sont blan- ; , solitaires, presque scssiles , a -axillaires ou opposées aux lies. (g. .N.) IF AT. MOLL. Adanson a donné mm à une Coquille qu’il plaçait s son genre Vis. Lamarck l’a mise s le genre Fuseau où elle est ux placée; il l’a nommée Fu- i parqueté , Fusas Ni fat. (d. .ir.) MG f>65 NIGAUD, ois. Espèce du genre Cormoran. F. ce mot. (dr..z.) NIGELLA. bot. man. F. Ni- GELLE. • * NIGELLASTRUM. tolyp. Ce nom, donné par Pallas au Sertularia rosacea d’EUis , qui est un Dynamena de Lamouroux, a été employé par Oken pour l’un des sous-genres qu’il a établis parmi les Sertulaires. (b.) NIGELLASTPiUM. bot. pii an. Ce nom , employé par Dodoens pour dé- signer l ' A grostema Githagu , est de- venu dans Magnol celui de la Plante dont Tournefort et Linné ont fait leur Garidella. F . ce mot. Mœnch s’est servi du mot NigeUastnim pour désigner un genre formé aux dépens du Nigella. P . ce mol. (b.) NIGELLE. Nigella. bot. pii an. Genre de la famille des Renoncula- cées , tribu des Iielléborées et de la Polyandrie Polygynie, L., qui présente les cafactères suivans : calice à cinq sépales colorés, pétaloïdes, étalés et caducs; pétales dont le nombre varie de cinq à dix , petits , bilabiés , à on- glet fovéolé , nectarifère ; étamines nombreuses; cinq à dix ovaires plus ou moins soudés par la base , terminés par autant de styles longs et simples ; capsules plus ou moins soudées en- tre elles, terminées en bec par l’al- longement et la persistance desstyles, déhiscentes parleur côté interne, ren- fermant plusieurs graines dont l’em- bryon est linéaire. Les Plantes qui composent ce genre étaient nommées Melantkiurn par les anciens. Tragus et C. Bauhin sc servirent les pre- miers du mot Nigella , qui fut adopté par Tournefort et Linné; le noin de Melantkium fut alors appliqué à des Végétaux fort diffél’ens. Le genre Ni- gella de Linné fut partagépar Mœnch ( Met/i. Plant. , 3i i et 3 1 3 ) en deux , sous les noms de Nigellastru/n et Ni- gella ; mais ces groupes n’ont été con- sidérés que comme des sections gé- nériques par De Candolle ( Syst. Fe- get. nat. , 1, p. 326). Les Nigelles sont des Herbes annuelles, un peu glabres. 36* 564 N IG De leur racine grêle eipivotantc, s’é- lève une tige droite, rameuse, qui porte des feuilles extrêmement dé- coupées, à segmens capillaccs. Les fleurs sont solitaires au sommet des tiges et des rameaux. Les capsules sont couvertes de points calleux ou de glandes ; elles contiennent des graines noires (d’où le nom géné- rique), douées d’une odeur et d’une saveur âcre aromatique , et consé- quemment usitées comme condiment populaire. On a décrit une douzaine d’espèces de Nigelles, que De Candolle a répar- ties en deux sections. La première (Nigellastrum) es\. caractérisée par ses sépales jaunâtres , ses étamines nom- breuses , disposées en une simple sé- rie , ses capsules comprimées, sou- déessurtout par la base , et ses graines planes, orbiculaires. Elle renferme trois espèces qui croissent dans le Levant, savoir : Nigella orienta- - lis , L. , ou Nigellastrum jlavum , Mœnch ; N- corniculata , D. C. ; N. ciliaris , D . C . La seconde section ( Nigçlla ) se distingue de la précédente par ses. sé- pales blancs ou bleus; par ses éta- mines disposées sur plusieurs ran- gées en huit ou dix phalanges , comme dans X Aquilegia ; par ses capsules à peine comprimées , soudées entre elles jusqu’à leur milieu ; enfin, par ses graines ovées ou anguleuses. Huit espèces, toutes indigènes des con- trées qui forment le bassin de la Mé- diterranée , composent celte section. Nous ne mentionnerons que les plus remarquables. ' La Nigeele d’Espagne, Nigella hispanica , L.; Desf. , Fl. allant.; Bulan. Magaz ., tab. 1265, est une Plante très - glabre , dont la tige épaisse et anguleuse s’élève à plus d’un pied. Les lobes de ses feuilles sont moins linéaires que ceux du JV. arvensis , et ses fleurs sont de la grandeur de celles du JV. damascena; mais elles sont dépourvues d’invo- lucre. Ces fleurs varient pour la cou- leur ; on en trouve de bleues , et de blanches qui passent au jaunâtre N IG par la dessiccation. Cette espèce croît en Espagne et dans la Barbarie. La Nigeeee des champs, Nigella arvensis, L. , Bulliard , Herb. , tab. 126, est une jolie petite Plante qui croît en abondance dans les moissons de l’Europe, de la Barbarie et de l’Orient. Elle est très-variable sous le rapport de la couleur et de la mul- tiplicité des rangées et des sépales. La Nigeeee cuetivée , Nigella saliva , 1j. , a des fleurs d’un bleu clair cendré , grandes , solitaires , ter- minales, non involucrées. Elle est surtout remarquable par ses graines oléagineuses , dont la saveur est âcre, piquante, analogue à celle du poivre. On les emploie comme épices, pour assaisonner certains mets ; de-là le nom de toute épice qui leura été donné. Cette espèce croît dans l’Europe méridionale, et varie beau- coup , de même que la Nigelle des champs. La Nigeeee de Damas , Nigella damascena , L.,Lamk., lllustr., tab. 4S8 , se distingue facilement à son involucre polyphylle , capillaeé, situé immédiatement au-dessous de la fleur et l’enveloppant complètement. C’est la plus belle Plante du genre , et on la cultive dans tous les jardins, où elle offre un grand nombre de va- riétés. Elle est originaire de toute la région méditerranéenne, depuis le Portugal jusqu’au-delà de la mer Noire. (g..n.)1 * NIG1DIE. Nigidius. ins. Genre de l’ordre des Coléoptères, voisin des Lucanes, et dont nous ne connaissons pas les caractères. La treille ne fait que le mentionner dans ses Familles Na- turelles du Règne Auimal. (g.) ’ * NIGREDO. bot. crypt. ( Urédi- nées.) Nom d’une section du genre Uredo. V. ce mot. (g.. N.) NIGRETTE. ois. L’un des noms vulgaires du Merle noir. N. Merle. , (DR. .z.) NIGRICA. min. Nom trivial donné par Wallcrius à l’Ampélite graphi- que. (g. dee.) 1 NIGRINA. bot. rtiAN. Le genre NIG rasi nommé par Thunberg est le èême que le Chloranthus de Swartz. i Linné avait aussi constitué un nre Nigrina qui a été réuni au Ge- f refia. fr. CuLORANTHE et GÉRAR- £. (G. .N.) ’NIGRINE. min. Pteuss a donné 1 nom au Titane silicéo -calcaire llaiiy ; Beudant et Philips le dou- . :nt au Titane oxidé ferrilère ; et .'eithaupt , d’après le dernier sys- 1 me de Werner, croit devoir l’assi- i 1er au Titane oxidé rouge ou ru- e. (G. DEL.) DïIGRITELLA. bot. piian. Genre -î la famille des Orchidées, établi ar le professeur Richard dans son avail sur les Orchidées d’Europe, t qui a pour type le Satyriurn ni- "um de Linné. Voici les caractères 13 ce genre : les trois divisions exté- - e ures du calice sont étalées, ainsi i ne les deux intérieures et latérales; : labelle est supérieur , indivis, ter- miné par un éperon très -court; le ynostème est fort court ; l’anthère, fit antérieure, à deux loges, conle- î ant chacune une masse pollinique i nissant inférieurement en une cau- j icule qui se termine par unrétinacle < téral ; ce rétinacle bouche l’ouver- » ire de chacunedes deux petites bour- ! 1 1 tes . Ce genre ne diffère du Gymna- enia que parce que les rétinacles ne ! ont pas entièrement nus, et qu’ils >nt partie des parois de la boursette. lia s, au reste, nous ne sommes pas ioignésde croire que ces deux genres I oivent être réunis à VHabenaria, f ont ils ne sont pas suffisamment dis- :ncts. Aussi Rob. Brown ( Hort. '•Cens.) a-t-il placé le Satyriurn ni- "rum , qui forme le type du genre 'Vrgrilella , parmi les espèces d ' Ha- i yenaria. La Nigritella an gu s ti folia , Rich., oc. cit. , est une jolie petite Orchidée ssez commune dans les Alpes. Ses ubercules sont palmés, ses feuilles rès-étroites; sa tige , haute de quatre i six pouces , se termine par un épi dense et ovoïde de petites lleurs pur- j >urines, qui répandent une odeur de MIK 565 vanille extrêmement agréable. La Plante noircit par la dessiccation dans l’herbier. (a. R.) * NIGUI. rois. Espèce du genre Batrachoïde. y. ce mot. (b.) NIIR-PONGELION. bot. piian. ( Rhéede , Malab. , 6 , 53 , tab. 29. ) Même chose que Buux-Ilorn. V . ce mot. (b.) NIIRYALA. bot. piian. (Rhéede , Hort. Malab. , tab. 42. ) Syu. de Cra- tæva religiosa. y. Cuatæve. (g..n.) * NTKA. NUa. crust. Genre de l’ordre des Décapodes , famille des Macroures , tribu des Salicoques , établi par Risso , et auquel Leach a donné ensuite le nom de Pro- cessa, que Latreille avait adopté, et que ces auteurs ont abandonné dans leurs derniers ouvrages. Ce genre se distingue de tous les autres Macroures de sa tribu , par une anomalie singu- lière de ses deux pieds antérieurs ; l’un d’eux se termine en une serre à deux doigts , tandis que l’autre finit simplement en pointe. Ceux de la paire suivante sont en pince , et l’ar- ticle qui précède la pince est com- posé. Les antennes intermédiaires ou supérieures sont terminées par deux filets sétacés , disposés presque sur une même ligne horizontale, et por- tées sur un pédoncule de trois ar- ticles, dont le premier est le plus grand , et le dernier le plus court. Le filet antérieur de ces antennes est le plus long. Les antennes inférieures ou extérieures sont sétacées, beau- coup plus longues que les précédentes et pourvues à leur base d’une écaille allongée, unidentée à l’extrémité et en dehors, et ciliée sur le bord in- terne. Les pieds-mâchoires extérieurs ne couvrent pas la bouche; ils sont formés de quatre articles visibles , dont le second est très-long et forte- ment échancré à sa base du côté in- terne. Les pieds sont généralement lo ngs et grêles. Ceux de la première paire sont inouodaclyles à gauche et didactyles à droite; ils n’ont pas le carpe multiarliculéj les pieds de la NIL 5G6 NIL seconde paire sont plus; grêles, très- longs, filiformes, ae gi-andeur iné- gale , et finissant chacun par une pe- t i le main didactyle ; leur carpe et l’article qui le précède sont multiar- ticulés dans la plus longue, et le carpe seulement l’es.t dans la plus courte. Les pieds des trois dernières paires sont simplement terminés par un ongle aigu , légèrement arqué et non épineux. La carapace est un peu allongée , lisse, pourvue en avant d’un petit rostre comprimé. L’abdo- men est arqué vei’s le troisième seg- ment; il est termiué par des lames foliacées , allongées , dont l’extérieure de chaque côté est bipartie à l’extré- mité. Les Nikas se trouvent en grande abondance dans les mers des côtes de Nice et de la Provence; ils n’aban- donnent jamais le rivage où les fe- melles déposent leui s œufs, plusieurs fois dans l’année, au milieu des Plan- tes marines. Leur chair est estimée, et on les recherche beaucoup dans le midi de la France. Les pêcheurs s’en servent pour garnir leurs hameçons; ils trouvent qu’ils sont un excellent appât. Ce genre se compose de cinq à six espèces ; nous citerons comme type : Le Nika comestible, N. edulis , Risso , Crust. , p. 85 , pl. 3 , fig. 3 ; Leach , Desm. ; Processa edulis , Leach , Lalr. Il est long de près de deux pouces , d’un rouge de chair pointillé de jaunâti'e. L’extrémité antérieure de son test a trois pointes aiguës; le pied droit de la paire an- térieure est en pince. Cette espèce est tiès-commune à Nice, et on la vend dans les marchés de cette ville ; on la trouve aussi en Provence. V. pour les autres espèces , l’ouvrage de Risso cité plus haut. (g.) NIL. bot. phan. Ce nom arabe , devenu scientifique pour désigner une espèce du genre Liseron , est aussi celui par lequel on a désigné l’Indigo dans l’Inde; d’où est venu le nom d’ANJL , qu’on donne dans plusieurs colonies européennes à Yln- digofera tin ctoria. (b . ) NILA-BARUDENA. bot. phan. (Rhécd., llorl. Mal. T. x, tab. 74.) Nom de pays à la côte de Malabar, du Solarium Melongena , L. V. Mo- RELLE. (jj.) * NILA-CANDI. MIN. Nom donné dans l’Inde à la Topaze orientale, ou Corindon hyalin jaune, (g.del.) * NIL-BANDAR. mam. V. Ouan- derou , à l’article Macaque. NILBEDOUSI. bot. phan. Nom que les brames donnent à une Plante indéterminée du Malabar et qui a été imparfaitement décrite et figurée par Rhéede ( Malab . , p. 55, tab. 28) sous le nom de Kaka-Niara. (g.. N.) NILE. min. Chez les Cingulais; et Nilcm , chez les Malabaies. Noms du Saphir ou Corindon hyalin bleu. (g. DEL.) NIL-GAUT ou NYL-GHAUX. mam. Antilopa picta, Gmel. Espèce du genre Antilope. V. ce mot. (b.) NILION. Nilio. ins. Genre de Tordre des Coléoptères , section des Hétéromères, famille des Stënély ti’es, tribu des Hélopiens , établi par La- tieille , et que Fabricius avait placé avec ses (Egithus. Ce genre est ainsi caractérisé : mandibules terminées par deux dents; dernier article des palpes maxillaires grand, en forme de hache ou de triangle renversé ; antennes presque grenues ; corps hé- misphérique. Ce genre se distingue au premier coup-d’œil de tous ceux de la même tribu , par sa forme hé- misphérique, qui lui donne la plus grande ressemblance avec les Cocci- nelles. La tête des Nilions est petite, avec des yeux réniformes ; les an- tennes sont insérées à la partie anté- rieure de la tête, très-près des yeux ; elles sont filiformes, de la longueur du corselet, et composées de onze articles , d6nt le pi'emier est un peu allongé et renflé; le second court, arrondi , plus petit que lés suivaus; le troisième un peu allongé, et les suivaus égaux entre eux. La lèvre supérieure est arrondie antérieure- NIL ni, large, courte et de eousU- icc coriace. Les mandibules sont urtes , cornées , presque triangu- res , pointues et dentées intéricu- ment. Les mâchoires sont cornées, tüdes j les divisions sont égales en ngueur; l’extérieure est conique,- ntérieure est un peu aplatie et ci- t :e ; elles portent chacune un palpe à t.âne plus long qu’elles; de quatre ticles, dout le premier très-court , peine apparent; le second peu al- engé , conique ; le troisième fort >urt; le dernier oblong , dilaté pres- se en manière de triangle; la lèvre : férieure est avancée, cornée, pres- ie triangulaire, terminée en pointe moussée; elle donne attache à deux dpes très-courts , à articles peu ap- trens. Le corselet est arrondi , fort njurt, et échancré antérieurement aur recevoir la tête; l’écusson est » etit , triangulaire; les élytres sont ès-convexes, assez fermes; elles ont : 1 dessoirs , comme les Coccinelles , L rolytes , etc. , un large rebord et un it élit avancement qui embrasse les ôtés de l’abdomen ; les ailes sont i îeinbraneuses et repliées; les pales ont courtes et dépassent à peine les lytres. Les mœurs de ces Insectes et îurs larves nous sont entièrement iconnues; nous savons seulement 1 epuis peu que leurs nymphes s’atta- ihent aux branches des Arbres, et u’ils éclosent en grande quantité , et ouvrententièreinentles jeunes bran- hes où ils sont nés. Toutes les cs- >èces de ce genre sont propres aux onlrées les plus chaudes de l’Amc- ique méridionale; on n’en avait dé— :rit jusqu’à présent qu’une seule es- >èce ; mais nous eu connaissons cinq >u six autres toutes nouvelles et iné- lites. L’espèce qui a été connue de ''abricius et qui sert detype au genre, L îS L • Le Nilion velu, Nilio villas us , ILatr. , Gen. Crust. , etc. T. il, p. 19g, ab. 1 , pl. 10, f. 2; Latr., Oliv. , ' Œgithus rnarginalus , Fabr. , Syst. Pleut h . , 11 , p. 10 ; Cuccinella vil- !osa , pag. 121; E radius c inclus ? Ilerbst. Long de trois lignes et dc- NIM S 67 mie , et presque aussi large; anten- nes velues, noires, avec les quatre premiers articles et la tète d’pn jaune obscur; corselet noir au mi- lieu , avec les côtés couverts d’un duvet serré d’un jaune brun; élylrcs lisses , marquées destries poiulillées , d’un noir luisant , un peu bleu, avec la suture et les bords d’un jaune obscur; dessous du corps et pales jaunes. Celte espèce se trouve à Cayenne; elle est très-commune, (g.) NILIOS. min. O11 11e sait de quelle Pierre a voulu parler Pline sous ce nom, qui venait, selon le roi-natura- liste Juba, de ce qu’elle se trouvait dans le fleuve d’Egypte. On a pensé que c’était une Agate. (b.) * NILOTIQUE. ois. Espèce de Perche du sous-genre Centropome. V. Perciie. * NILUKMA. mam. V. Licorne. * N IM A. bot. phan. Genre de la famille des Simaroubées et de la Pen- landrie Pentagynie , établi par Ha- millon, et ainsi caractérisé : fleurs hermaphrodites ; calice profondé- ment divisé en cinq parties, persis- tant ; cinq pétales oblongs ; cinq éta- mines , dout les filets sont dilatés à la base; cinq ovaires réunis , velus , in- sérés sur un disque auquel les pé- tales sont attachés au-dessous ; cinq styles réunis inférieurement, libres supérieurement et renversés , sur- montés d’un pareil nombre de stig- mates: cinq capsules ou par avorte- ment deux à trois , presque arrondis, chacune renfermant une seule graine, dont l’embryon est grand, sans péris- perme. Ce genre a été réuni au Si- maba par Don ( Flor. Népal. Prodr. , p. 248 ) , quoiqu’il s’en distingue par le nombre des pétales, par les filets des étamines dilatés inférieurement et non insérés sur des écailles dis- tinctes ; enfin par la différence de patrie qu’habitent les espèces. Le Nirna quassioides , Ilamilton , est indigène du Napaul. Ses feuilles sont iinparipinnées , à quatre paires de folioles dentées en scie , et à fleurs 568 N10 disposées en corymbes ou en pani- oules. (o..N.) 'iNtfvlSE. mam. Nom du F uret en Barbarie, suivant Erxleben. (IS. O. ST. -II.) NINDAS. ois. Espèce du genre Perroquet. F. ce mot. (dr..z.) NINGAS. ins. Qu’ on a aussi écrit Nfguas et Nigue. Noms vulgaires du P itîex pénétrons. (u.) NINSI et NINSIN. BOT. PII AN. Espèce de Berle. V. ce mot. (u.) * NINTIPOLONGA. rept. oph. (Séba, The-s., 1.' 2 ; Fabr., 37, f. i.) On ne sait quel est ce Serpent des Indes-Orientales, qui semble être un Python. (b.) NIOPO. bot. MAN. Espèce du genre Inga , dout les habitans de l’A- ture fument le feuillage en guise de tabac. (b.) NIOTA. BOT. PIIAN. Ce nom est maintenant adopté parla plupart des classificateurs , pour désigner un genre sur les affinités duquel on ne s’accorde pas , et qui a reçu diverses dénominations. En effet , Lamarck , dans scs Illustrations des genres, constitua le premier le genre Niota, qui fut publié presqu’en même temps par Gacrtner sous le nom de Sama- dera, dérivé du mot Samandura , em- ployé par Linné dans so nF/oraZeyla- nica, et reproduit par Vahl sous celui de PT ittmannia. Commerson, dans ses Herbiers consultés par plusieurs bo- tanistes , l’avait nommé Mauduyta ; enfin Du Petit - Thouars convient lui-même que son genre Biporeiae st identique avec le Niota de Lamarck. D’un autre côté, Adanson avait donné le nom de Lucandi au même genre. Quant à ses affinités , A.-L. de Jus- sieu est d’avis qu’il avoisine les Och- nacées ou Simaronbées, tandis que Du Petit-Thouars le place près du Banisleria ou Balanopteris , dans les Malpighiaeées. C’est à la suite de ce|tc dernière famille, qu’il a été rangé par De Candolle ( Prodrom. Sysf. Feget. , p. 5g J ). Mais notre collabo- rateur Adrien de Jussieu , dans son NIO travail récent sur les genres des Ru- tacécs etdes familles voisines, assigne définitivement une place à ce genre parmi les Simaroubées. Voici les ca- ractères essentiels qu’il lui attribue : fleurs hermaphrodites; calice très- cou 1 1 , à quatre divisions profondes; corolle à quatre pétales , beaucoup plus longs que lecalice ; huit étamines plus courtes que les pétales ; ovaires au nombre de quatre , portés sur un gynophore court, très-étroit; autant de styles dislincls à leur base , se réu- nissant par le sommet en un seul plus long que les pétales, et se ter- minant en un stigmate aigu ; fruit drupacé , composé de quatre car- pelles, réduits quelquefois à un seul par avortement. A ces caractères , De Candolle en ajoute d’autres qui sans doute ont déterminé cet auteur à le classera la suite des Malpighia- cées ; tel est celui qui consiste dans l’existence de glandes sur la face externe de deux des sépales. Le nombre des parties de la fleur est , en outre , indiqué par De Candolle comme variable de quatre à cinq ou du multiple de ces deux nombres. Adrien de Jussieu observe cependant que le nombre quaternaire est le plus fréquent. Deux espèces ont été décrites par les auteurs. La première a reçu le nom de JS iota tetrapetala , Lamarck et De Candolle. C est aussi le JFit- mannia elliptica de Vahl , et le Mau- duyta penduli/lora de Commerson. Cetie Piaule est un Arbrisseau de Madagascar. La seconde espèce est le N. pentapetala , Poiret et De Can- dolle, ou Karin-Njotli de llhéede { Ho ri. Malab. , vi , tab. 18). Ar- bre élevé d’environ trente pieds, qui croît dans l’Inde - Orientale. Adrien de Jussieu fait remarquer, avec raison , que les noms ainsi que les caractères spécifiques de ces deux espèces doivent être changés, puisque, dans la Plaute indienne, le nombre des pétales, d’après l4a descrip- tion de llhéede, paraît varier acci- dentellement de trois à cinq , mais qu’il est généralement quaternaire. N IP j- > Arbres ou Arbrisseaux ont des illes alternes, simples, veinées réseau; les ileurs assez grandes , nches extérieurement , rouges en lans , sont portées par des pédou- ! es axillaires ou terminaux , for- • nt au sommet une ombelle invo- f rée à la base , de petites bractées. diverses parties de ces Plantes it très-amères. Ou les emploie dans nde comme fébrifuges, et l’on re~ :< î une huile de leurs graines, (g. .N.) ?STIOU. mam. V. Gnou. NIOU. Les liabitans des îles : icKvich donnent ce nom à quel- es Oursins, d’après Ouoy et Gai- i rd. (e. D..X,.) NIPA. Nipa. bot. phan. Piumph , ris son Herbarium Ambuinense , 1 , ! 6 , décrit et figure sous ce nom Palmier originaire de l’Inde , que i unberg (. Act . Holrn ., 1782, p. a3i) i., plus récemment, Labillardière \ em. Mus. T. v , p. 297) ont de uveau décrit et mieux lait connaî- : . Le Nipa fruticans , Thunb. , est Palmier dont le tronc, quelque- -5 excessivement court , s’élève ra- inent au-delà de deux à trois pieds ' " un pied et plus de diamètre. Ses illes, longues île cinq à six pieds, ut pinnées, à folioles lancéolées et ailées, et à pétiole dilaté et semi- 5 plexicaule à la base. Les fleurs l it monoïques, les mâles et les fe- I les , portées sur un même spadice diolome, accompagué à sa base de 1 ictées larges et spathiformes. Les : irs mâles forment des chatons cy- idriques; elles sont extrêmement 1 rées; leur calice est formé de six i >ales dont trois plus intérieurs. Les i mines, au nombre de trois, sont [ nadelphes et synanthères, c’est- i lire soudées ensemble par leurs ts et leurs anthères. Les fleurs fe- II es sont également très-serrces , | niant des capitules globuleux , pla- au-dessus des fleurs mâles; elles t dépourvues de calice et se corn- ent d un ovaire à trois loges, sur* 1 nté de trois stigmates sessilcs. Les | its sont des espèces de drupes , NIS 56g réunies , anguleuses , monospermes , très-rarement à deux graines. L’em- bryon est situé à la base de l’endo- sperme. Ce Palmier croît dans les îles de la Sonde et aux Philippines. Par son port et plusieurs de ses carac- tères il se rapproche beaucoup des Pandanées. Le régime , encore jeune, fournit un liquide douceâtre qui, par la fermentation , forme une sorte de liqueur spirilueuse. Les fruits verts se mangent crus ou confits au sucre. (A. R.) * 1NIQUA. BOT. PIIAN. Les habi- tans del’Amérique méridionale , dans la république Colombienne, nom- ment ainsi Ylpomœa Bona-Nox , L. (G. .N.) NIQUE, arach. Espèce du genre Ixode. V'. ce mot. (g.) * NrRBISHI ou NIRB1KHI. bot. phan. Ce mot indou désigne une es- pèce de C'ait ha dont la racine est em- ployée en médecine comme fébrifuge. Ha.mil ton (Edinburgh Jauni. of Scien- ces , vol. 1 , avril 1824) a décrit cette Plante sous le nom de Caltha JSli/bi- sia. (g. .N.) * NIRME. Nirmus. arach. Nom proposé par Hermann fils et employé par Leach pour désigner le genre Ricin de Degéer et de Latreille. V. Ricin. (g.) NIRMIDES. Nirmidea. arach. Famille d’Arachnides établie par Leach et qui correspond au genre Ricin. V. ce mot. (g.) * NIRNAIER ou NIS-NAYIE. mam. Espèce du genre Loutre. J^. ce mot. (b.) N IR-SC HULLI. bot. phan. (Rhéede, Malab. T. 11 , tab. 46.) L’u- ne des Plantes à laquelle les Indous donnent le nom de Bula-Vanga et qui paraît être un Sésame. V. ce mot. (B.) NIRURI. bot. phan. Espèce du genre Phyllanthe. /G ce mot. (b.) N ISA. bot. phan. Du Petit— Thouars {Nov. Gener. Madagasc., n. 81 ) a établi ce genre (jui appartient à la Pentandrie Digyme, L., et que 5 7o NIS R. Brown ( Botaay of Congo , p. 19) ainsi que De Candolle (Prodr. Syst. P'eget. , 2. p. 55) ont placé dans la nouvelle famille des Ilomalinées. Yoici ses caractères essentiels : calice turbiné , divisé en dix ou douze lobes peu profonds; moitié d’entre eux placés sur un rang extérieur, et les cinq ou six autres (pétales selon Du Petit-Thouars) situés à l’intérieur et dressés; glandes alternant avec les lobes intérieurs; cinq ou six étamines opposées à ceux-ci et alternes avec les glandes; ovaire demi-adhérent, sur- monté de deux à trois styles ; fruit in- connu. Ce genre se compose de deux Arbrisseaux indigènes de Madagas- car, à feuilles sinueuses-dentées. L’un, AT. nudi/lora, a les fleurs dis- posées en épi nu ; l’autre, N. involu- crata , est pourvu de fleurs cachées dans de grands involucres compri- més et colorés. (g. .N.) *NISER ou NISSER. ois. (Bruce.) V. Gypaète barbu. * NISME. mam. INom de pays du Furet. V. Marte. (b.) NIS-NAYIE. mam. V. Nirnaier. 1NIS0T. mole. C’est ainsi qu’A- danson (Voyag. au Sénég. , pl. 10 , fig. 3) nomme une petite Coquille qui 11’a pas été retrouvée depuis ni mentionnée par les auteurs plus mo- dernes. Cette Coquille appartient au genre Buccin. (d..ii.) * NISPERO. bot. PHAN. L ' A diras Sapota , L., est connu sous ce nom vulgaire près de Cumana et de Cara- cas. (G. .N.) N1SSA. bot. pii AN. Bosc dit que c’est un Palmier des Célèbes dont les liabitans mangent les feuilles, (b.) * NISSENA. pois. Syn. d’Emis- sole ( V . ce mot) dans le golfe de Gê- nes. (b.) NISSER. ois. V. Niser. C’est l’un des noms de pays du Marsouin, (b.) NÏSSOLIE. Nissolia. bot- piian. Tournefort donnait le nom de Nisso- lia à un genre fondé sur une Plante que Linné réunit aux Lalhyrus. Ce NIS nom fut ensuite appliqué par Jac- quin et Linné à un genre de la fa- mille des Légumineuses et de la Dia- delphie Décaudrie, L. De Candolle ( Prodrorn . Syst. f^eget. , 2, p. 257) le caractérise ainsi : calice campanu- lé , à cinq dents ; corolle papilionacée; dix étamines monadclphes avec une fissure dorsale, ou diadelphes; légu- me stipité , composé d’une ou d’un très-petit nombre de loges monosper- ines , prolongé en une grande aile membraneuse, foliacée, ligulée ou cultriforme. D’après ce dernier carac- tère, le genre Nissolia devrait faire partie de la tribu des Hédysarées; mais le port de ses espèces , qui a de l’analogie avec celui des Robinia pla- cés dans les Génistées, section de la tribu des Lotées , a décidé l’auteur du Prodromus à y réunir aussi le Nis- solia. Dix-sept espèces de Nissolies ontété décrites par les auteurs. Cinq d’entre elles sont imparfaitement connues; les autres constituent , selon Persoon et Kunth, deux genres distincts sous les noms de Nissolia et de Macàce- rium. De Candolle ( loc . cit.) n’admet pas leur séparation; mais il a par- tagé en trois groupes ou sections les Nissolies qui sont toutes des Arbrisseaux grimpans , à feuilles ai- lées avec impaire , et à folioles dé- pourvues de stipullcs. La première section , nommée Nissolaria , se re- connaît à ce que son calice est nu a sa base (et non muni de deux brac- tées) , terminé par cinq dents étroites et aiguës ; à sa carène , dont les pé- tales sont entièrement soudés; à ses étamines monadelphes avec une fis- sure du côté supérieur; enfin à son légume qui, selon Jacquiu , na qu’une loge renfermant une graine et quelques ovules avortés , et selon Gaertner, à plusieurs articles inono- spermes. N’ayant pas vu le fruit des espèces de cette section , De Candolic n’a pu rien affirmer sur ce caractère , le plus important de tous. Les fleurs naissent en faisceaux à l’aisselle des feuilles ou forment une grappe ter- minale. ; MIS Le Nissolia fruticosa , Jacq., Plant. 1 Imeric. , p. 198, tab. i45, fig. 44 , i ppartient à cette section. C’est 1 me Plan te à tige volubile, à folioles vales , mucronées , à fleurs pédi- : ellées , au nombre de trois à quatre lans chaque aisselle des feuilles et calices sétacés. Elle croît dans les orêts de Carthagène en Amérique , t près de Querataro sur le plateau u Mexique. De Candollelui adjoint leux espèces nouvelles sous les noms le N. hirsuta et racemosa qui habi- ent des contrées voisines. La seconde section a reçu le nom le Gomezium pour rappeler celui de j uanGomez sous lequel la graine de s ’une des espèces est connue à Car- dia gène. De même que dans la pré- édente section , celle-ci a le calice nu i sa base } mais son légume est mo- ; losperme, sans ovules avortés ; d’ail- ' eurs, les lobes du calice sont obtus; ; î carène n’a ses pétales soudés qu’au s-oinmet , et ses étamines sont diadel- adies. Deux petits Arbres droits et 11 ullement grimpans composent cette ection ; ce sont les Nissolia arborea \ e Jacquin {loc. cit. , tab. 174, fig. 48) t N. glabrata de Liuk. La première . e ces espèces croît dans les forêts des Lntilles et du continent de l’ Améri- que équinoxiale. Celte Plante a été i: lacée dans le genre Machœrium par twunth. La troisième section des Nissolia ! e De Candolle comprend les es- pèces qui constituent ce dernier 5 enre décrit eu son lieu dans ce Dic- onnaire, V. Machærium. Disons eulement ici que De Candolle s’est [ efusé à séparer génériquement ces | 'lantes, parce que dans le doute ou on est encore sur le caractère carpo- 1 Dgique des Nissolia {Gomezium), on * isquerait d'unir des objets hétéro- ; ènes en formant un genre de l’asso- iation des Machœrium avec celte sec- 1 on. D’un autre èôté, ces sections ■ nt des caractères pour ainsi dire • roigés qui ne permettent pas de les : oler. Les espèces mal connues sont au t ombre de cinq, et plusieurs, ont été NIT é7i publiées sous le nom générique de Machœrium. Elles croissent dans di- verses contrées du globe. Une seule {N. reticnlata , Lamk.) paraît indi- gène de Madagascar. Les autres sont de l’Amérique méridionale , et notam- ment le N. stipitata, D. C. , N. punc- tata , Lamk. et Poiret , que l’on avait mal à propos crue originaire de Mada- gascar. L’extrémité de l’aile qui ter- mine ses gousses, est marquée de points qui sont dus à des Cryptoga- mes pai'asites du genre Sphœria. (G. .N.) NITCPIOLIS. bot. ph an. Pour Netschuli. V . ce mot. (b.) NITÈLE. Nitela . ins. Genre de l’ordre des Hyménoptères, section des Porte-Aiguillons , famille des Fouisseurs, tribu des Nyssoniens , éta- bli par Latreille et ayant pour carac- tères : une seule cellule cubitale, fermée ; antennes filiformes , plus longues que la tête, presque droites, à second et troisième articles égale- ment longs; mandibules bidentées à leur extrémité ; jambes point épineu- ses ; pelotes des tarses très-petites. Ce genre se distingue des Oxybèles dont il est tres-voisin par les antennes qui , dans ces derniers , vont en grossis- sant vers le bout et ne sont guère plus longues que la tête; les mandi- bules des Oxybèles n’ont point de dentelures intérieurement. Les gen- res Astate et Nysson ont trois cellules cubitales fermées; enfin le genre Pi- son se distingue des Nitèles et des au- tres genres de la tribu par les yeux qui sont éch ancrés. Les yeux des Ni- tèles sont grands, oblongs , entiers, placés sur les coLés de la tête et assez distans l’un de l’autre. On voit entre eux , sur le verlex , trois petits yeux lisses, disposés en triangle. Les an ten- ues sont filiformes , ordinairement arquées , composées de douze articles dans la femelle. Le premier article est un peu allongé , cylindrique ; les suivanssont presque égaux entre eux. Les mandibules sont courtes, ar- quées; la lèvre inférieure estéchau- crée , courte et presque en forme de 57 a cœur. Le corselet est ovale, à [jeu près aussi large que la tète, marqué d’un enfoncement transversal enire 1 a base des ailes. L’abdomen est ovale, terminé en pointe postérieurement , et attaché au corselet par un pédicule court. Les pâtes sont de longueur moyenne. Les ailes supérieures ont une cellule radiale triangulaire , oblongue , et terminée par un appen- dice à peine marqué et placé près du bord. La cellule cubitale a la ligure d’un carré long. Ce genre ne se com- pose jusqu’à présent que d’une seule espèce qui vit dans le midi de la France. Ses habitudes et ses méta- morphoses sont encore inconnues. Nitèle de SpifîoLA, Nitela Spi/10- lœ , Latr., Gen. Crust. et lus. T. îv , p. 77; Oliv. , Encyclop. Méthod. Cet Hyménoplère est long de deux lignes, entièrement noir. Son cha- Eeron est marqué d’une ligne élevée. ies ailes sont transparentes, avec un léger reflet irisé. (g.) *NITELION. Nitelium. bot. PflAN. Genre de la famille des Synan- thérées , et de la Syngénésie égale , L. , proposé par H. Cassini ( Dict. des Sc. Nat., vol. xxxv, p. 1 1) qui lui attribue les caractères suivans : involucre dé- passant les fleurs , composé de folioles légèrement imbriquées, ovales-lan- céolées , très-entières , appliquées et coriaces dans leur partie inférieure, étalées, roides et spinescentes à leur sommet; les folioles intérieures pres- que sur un seul rang, plus lôngues, lancéolées, très-aiguës, scarieuses et colorées supérieurement. Réceptacle probablement alvéolé. Calatliide for- mée de fleurons nombreux, égaux, réguliers et hermaphrodites ; corolles droites, à tube court, cylindrique, à limbe très-long, découpé profon- dément en cinq segmens linéaires ; étamines insérées au sommet du tu- be de la corolle, à filets glabres , à anthères longues, surmontées d’ap- peudices linéaires, lancéolés, soudés par la base, et munies également d’appendices basilaires , subulés et à barbes redressées; style épaissi au sommet et fendu en deux languettes libres, à peine divergentes cl héris- sées extérieurement de poils collec- teurs. Nectaire élevé , presque cylin- dracé, excavé au sommet. Ovaires courts , obeoniques , hérissés de poils très-nombreux , bilurqués , surmon- tés d’une aigrette composée de pail- lettes formant à peu près trois ran- gées libres, denticulées sur leurs , bords , roides , scarieuses et blanches. I Les rangées extérieures et intérieures j sont moins longues que les inlerroé- • diaires. Le genre Nitelium fait partie de la tribu des Carlinées; il prend place entre le Stobœa de Thunberg et le Dicorna de Cassini. Les différences ; caractéristiques d’avec ces deux gen- res ne résident que dans de légères ’ modifications de l’involucre et de l ai- grette. Le Nitelium rubens , Cass. , unique espèce du genre , a une tige ligneuse, à rameaux cylindriques , cotonneux , garnis de feuilles alternes, oblon- gues , lancéolées, rétrécies en pétiole à la base, aiguës au sommet, très- entières et cotonneuses sur leurs deux faces ; les calatlndes sont solitaires à l’extrémité des rameaux, et accom- pagnées de quelques bi actées analo- 1 gués aux folioles de l’involucre. Cette Plante est indigène du cap de Bonne- Espérance. L’auteur la croyait d a- bord identique avec le Xeranthemum spinosum , L. et Burmaun; niais un examen plus attentil leur a démontré 1 que cette dernière espèce eu différait à un tel point qu’elle fait partie d un autre genre. (g. .N.) * NITELLA. bot. cryft. ( Chara- cées. ) Genre londé par Agardh ( Sys- tem. Algarum , p. n5) aux dépens du genre Chara , et caractérisé ainsi : j filamens composés d’un tube simple, I membraneux , articulés , a rameaux ) verticillés. Organes de la fructifica- tion de deux sortes et séparés; les | uns ont des nucules strict en spirale , j sans bractées et non couronnés ; les I autres sont des globules colorés. Ce 1 genre est extrêmement voisin des f vrais Chara. Il 11c s’en distingue que- NIT r scs nuculcs dépourvus de brac- ■s et non couronnés. L’auteur y j t entrer vingt espèces , parmi les- elles nous remarquons les N.fiexi- , translucens , gracilis , hyalina Batra chos p e rm a , qui correspon- nt aux C/iara de même nom , des vers auteurs. (b.) 'NITIDUL AIRES. Nitidu lance. iss. : treille désignait ainsi une petite mille l'enfermant le genre Nitidule quelques autres genres voisins, ins ces derniers temps il a suppri- mé cette dénomination, et les Insectes cette famille rentrent dans sa tribu s Peltoïdes. V. ce mot. (g.) NITIDULE. Bit ulula, ins. Genre l’ordre des Coléoptères, section •s Pentamères, famille des Clavi- : rncs, tribu des Peltoïdes , établi par ibricius et adopté par tous les en- mologistes avec ces caractères : an- nues terminées brusquement par 11e massue ovale ou ronde , compo- te de deux ou trois articles, ou seu- ment d’un dans quelques-uns; ex- eémilédes mandibules écbancrée ou innie d’une dent; palpes filiformes, il peu plus gros à leur extrémité. e:s trois premiers articles des tarses 1 u rts , larges ou dilatés , garnis de osses eu dessous , le quatrième très- :lit. Ce genre se distingue des Thi- ales ( Fel/is , Fabr.), Colobiques, icropèples, Dacné (Engls , Fabr.), ;S Ips ( Cryp/opâagus , Herbst.) et ;s An!érophage3, par les quatre pre- iers articles des tarses qui , dans ; us ces genres , sont cylindriques et ni différens en formes et en propor- ms. Les Ceiques et les Bylures en nt distingues par la massue de leurs îtennes qui est plus allongée et >rnmence moins brusquement; enfin s Boucliers en sont bien séparés par urs mandibules, qui se terminent i pointe simple , tandis qu’elles sont fides à l’extrémité dans les Nitidu- s. Lfjs espèces de ce genre ont été pla- ies parmi les Boucliers par Linné et egéer. Geoffroy les plaçait parmi les ermestes. Fabricius est le premier $ u les en ait distingués, mais il a etu- NIT 5y 5 ployé pour ce genre un nom bienrpeu convenable, puisqu’il exprime que les Insectes qui le portent sont brillons, ce qui arrive très-rarement chez les Nitidules. Leieharting , voyant que ce nom ne convenait pas à des Insectes de couleur sombre, l’a changé, et a donné aux Nitidules de Fabricius le nom d’Ostoma , mais il n’a pas été adopté. La tête des Nitidules est en- foncée dans une large échancrure du corselet; elle est ovale, déprimée; les yeux sont saillans, arrondis; les antennes sont terminées en massue perfoliée ; elles sont insérées en avant des yeux, et leur longueur ne dépasse pas celle de la tête ; le corselet est déprimé , presque aussi large que les élytres , coupé droit à sa partie posté- rieure ; les élytres sont assez dures, rebordées, peu convexes; les ailes sont membraneuses et repliées; les pâtes sont assez courtes , avec les jambes assez fortes, et élargies à leur extrémité ; les tarses sont courts , ve- lus, et le dernier article porte deux crochets. En général le corps de ces Insectes est déprimé , en forme de carré long ou d’ovale. Ces Insectes habitent les lieux ou il se trouve des substances animales en putréfaction ou desséchées , dans les charognes, dans les Champignons pourris; sous les écorces des Arbres , dans la li- queur qui suinte des plaies faites aux troncs des vieux Arbres, et quelque- fois même sur les fleurs. Leurs larves ont beaucoup de ressemblance avec celles des Boucliers ; elles sont compo- sées de douze anneaux terminés laté- ralement en un angle assez aigu; le dernier est garni de deux petits appen- dices coniques. Elles s’enfoncent dans la terre pour se changer en nymphes. Le genre des Nitidules est très-nom- breux en espèces; 011 en connaît en- viron une trentaine, et Dejean(Cat. des Coléopt.) en mentionne vingt- trois dont deux seulement sont étran- gères à l’Europe. Nous citerons com- me la plus commune aux environs de Paris : La NiTinur.E discoïde , Nil Ulula ( liscoulea , Fabr. , Lalr. , Oliv. ; Ostu- 5 74 NIT ma discoidea, Leichart. , Ins. T. i, p. 810, n. 5 ; Iilig. , Col. Bor. T. x , p. 38 1 , n. 4; Herbst , Col. , T. v, tab. 53, fig. 7. Longue d’une ligne; an- tennes fauves , avec la masse noire ; tête noire , sans tache ; corselet noi- râtre , obscur, avec les bords ferru- gineux-pales ; élytres d’un jaune fau- ve au milieu , avec les côtés et l’ex- trémité noirs, mélangés de jaune fauve; dessous du corps noir; pâtes brunes. Cette espèce se trouve communé- ment sur les charognes. On la ren- contre aussi dans les maisons, sous les écoi’ces des Arbres et quelquefois sous les piei'res. (g.) NITRAIRE. Nitraria. bot. fiian. Ce genre , de la famille des Ficoïdes et de la DodécandrieMonogynie , L. , fut établi par Linné, d’après la des- cription et la figure d’une Plante de Sibérie , donnée par Schober dans les Actes de Saint-Pétersbourg, T. vu, p. 3x5 , tab. xo. Il olfre les carac- tères suivans : calice très-court , pex'- sistant , et divisé profondément en cinq segmens ; corolle à cinq pétales oblongs, ouverts et canaliculés ; éta- mines au1 nombre de quinze , ayant les filets subulés , droits , de la lon- gueur de la corolle, et leurs anthères arrondies; ovaire ovale , oblong , à trois ou six loges , terminé par un style court , épais , et par un stigmate capilé et trilobé ; drupe ovale-aigüe, contenant un noyau dont les loges s’oblitèrent , à l’exception d’une qui l'enferme une seule graine ; ce noyau s’ouvre à son sommet en six valves très-étroites. Les Ni trames sont peu nombreuses; l’espèce, type du genre , a été nommée par Linné Ni- traria Sc/ioberi , dont Lamarck a changé inutilement le nom spécifique en celui de Sibirica. C’est un petit Âr- brisseaix dont les branches très-nom- breuses , longues et flexibles, sont -étalées sur la terre. Ses feuilles sont sessiles, linéaires, oblongues , un peu rétrécies vers la base , éparses ou réunies par petits faisceaux, glau- ques des deux côtés, un peu épaisses NIT et très-caduques. Les fleurs 6ont dis- posées en corymbes à l’extrémité des rameaux. Deux espèces de Nitraria ont encore été décx’itcs par les pro- fesseurs Lamarck et Desfontaines . Tune , Nitraria senegalensis , La- marck (Dict. Encycl-; et III. Gen., tab. 4o3 ) ; le N. africana , Lamk. , (Observ. sur le Voy. de Pallas , éd. française , T. vin, p. 5x6), est un Arbrisseau qui diffère du N. sibirica par ses feuilles en cœur x'enversé et par ses fruits dont la forme est pyramidale et à trois angles. Cette Plante croît au Sénégal, ou elle a été découverte par Roussillon; nous l’a- voxxs reçue du même pays de notre ami Le Prieur, pharmacien de la marine. Le Nitraria tridentata de Desfontaines, qui ci'oît dans l’Afrique septentrionale, est une espèce extrê- mement voisine du N. senegalensis , Lamarck. Elle a des rameaux épineux, et ses feuilles sont charnues, cunéi- formes et à trois dents au sommet. (G..N.) NITRATES, chim. Sels résultans des combinaisons de 1’Acide nitrique avec les Oxides ou bases salifiables. La plupart des Nitrates sont à l’état neu- tre; quelques-uns sont avec excès de base. Dans les Nitrates neutres, l’Oxi- gène de l’Acide est quintuple de celui que contient la base, en sorte qu’il suffit de connaître la composition de l’Acide nitrique et celle de l’Oxide métallique qu’on veut lui combiner, pour connaître les proportions dans lesquelles ces corps se combineront et avoir immédiatement l’analyse de tel Nitrate demandé. C’est une des plus utiles conséquences de la théorie des proportions définies , et l'on doit au célèbre Berzélius d’avoir insisté sur l’importance de cette loi par laquelle les quantités d’Oxigènc contenues dans les corps en combinaison sont toujours eu rapports simples, c’est- à-dire que Tune est un nVulliple par un nombre entier de l’autre. Les Ni- trates neutres étant tous solubles dans l’eau , il n’est pas possible d ob- tenir par quelque réactif un précipité d'une dissolution de Nitrate quclcon- JNIT !: ie , comme on en obtient si abon- i minent dans les sulfates lorsqu’on s lit agir sur eux un sel de baryte. ^ s Acides très-solubles dans l’eau qui ont plus de fixité que l’Acide > trique, comme les Acides sulfuri- t ne , phosphorique et arseniquc , I composent les Nitrates à froid ou une température de 100 degrés, i iis sans produire d’effervescence ; Seulement, par l’action de l’Acide : i lfuriquc concentré, il y a dcgage- J cent d’ Acide nitrique hydraté sous I ine de vapeur blanche. Tous les i (rates sont susceptibles d’être dé- } mposéa par la chaleur ; mais ils irent entre eux sous ce rapport 1 aucoup de diversités , selon la plus : moins forte affinité réciproque Wcide pour la base, de la base pour )xigèue, et du Nitrate pour l’eau \ec laquelle il est combiné. Il ré- , lie de cette facilité à être décom- > ses par la chaleur et de la grande i antité d’Oxigène contenu dans les ttrates, que ces sels tendent à oxi- ; ner les corps combustibles que l’on luflfe avec eux. Le Nitrate de Po- - se, par exemple , possède à un iut degré cette propriété lorsqu’on i chauffe avec du charbon ; des gaz i stiques résultent d’un semblable nsport d’Oxigène, et dans l’inflam- ution de la poudre à canon, dont (Charbon et le Nitre sont les prin- ales substances constituantes, ces i par leur expansion subite con- irent à produire la délonnation. Mrl est parvenu à former presque ! tant de Nitrates qu’il y a de bases Oxides métalliques. Notre Dic- nnaire étant consacré exclusse- nt aux productions naturelles , il :ntre point dans notre plan de faire inaîtie ceux qui, comme les Ni- les d Argent, de Cuivre, de Mer- ire, etc., sont d’un usage si impor- it pour les arts et la médecine , et j us renvoyons , à cet effet , aux ou— Î iges modernes de chimie où l’on uvera de grands développemçns 1 ' ces Sels et leurs applications. ns la nature, il n’y a que les Ni- î tes de Potasse, de Chaux cl de Ma- NIT 5 7 b guésie qui se produisent en efflores- cence dans les lieux humides et sur- tout dans ceux où dominent certaines substances azotées. Ces Nitrates exis- tent aussi dans quelques terrains po- reux quine renferment point ou très- peu de ces matières organiques , et alors il n’est pas facile d’en expliquer la formation. F . le mot Potasse ni- tratée, dans lequel on traitera de la composition de ce Sel , de ses pro- priétés et surtout de ses usages soit comme objet du domaine médical , soit comme matière importante d’é- conomie publique pour la fabrica- tion de la poudre à canon. (g. .N.) NITRE ou SALPÊTRE, min. V. Potasse nitratèe. NITRIËRE. min. Il arrive sou- vent que dans les contrées où le cli- mat n’est pas très-favorable à la pro- duction habituelle de la Potasse ni- tratée, les matériaux salpétrés que l’on y trouve ne sont pas suffi-sans pour la fabrication de tout le Nitre que l’on y consomme. Alors on force en quelque sorte la nature à devenir plus prodigue; on rassemble sous des hangars, en les soumettant aux effets d’un contact non interrompu , les matières que l’on juge contenir en abondance les éléinens de l’Acide nitrique et la Potasse; on en forme des couches artificielles, et au bout d’un certain temps , et avec des soins renouvelés , on trouve ces couches converties en mines de Salpêtre que l'on exploite avec autant d’avantage que les matériaux salpétrés les plus riches. F. Potasse nitratèe. * NIJ ROGÈNE. ciiîm. Nom que l’on avait proposé d’appliquer à l’A- zote. F. ce mot. (dr..z.) * NTTRO-LEUCIQUE et NITRO- SàCCHARIQUE. min. ciiîm. F. Acide au Supplément. * NU 1 A. bot. pii an. Sous ce nom est mentionné dans Parle ( First . Journev , p. 356 ) un Arbre de la tribu des Mimosées, qui se rapporte à Y Tnga biglobosa de Palisot-Beaiivois, 5yS NI Y et dont R. Brown ( Ohserv. on the Plants y! fric, of JD. Oudney ) a fait le type de son genre Parkia. V . ce mot. (g.. N.) *NIUNGUE. bot. PH AN. Nom vul- gaire du J) attira Tatula , L. , près de Caracas et de Chacao , dans l’Améri- que méridionale, ou celte Plante est très-commune. (g.. N.) NIYAR. moll. Le Pus us Mono de Lamarck est ainsi nommé par Adan- son ( Voyag. au Sénég., pl. 9, fig. 01). (D..II.) NIVEAU D'EAU, crust. On a quelquefois donné ce nom au Bran- cliipe stagnai. (b.) NIVEAU DE MER. pois. L’un des noms vulgaires du Marteau, Sq 11 a lus Z igeu a . P . Squale. (b.) NIVENfE. Nivenia. iîot. pu an. Genre de la famille des Protéacées, et de la Tétrandrie Monogynie , L. , établi par R. Brown ( Transact . ofthe Soc. Linn. , p. 1 3 3 ) qui l’a ainsi caractérisé : calice quadrilide, égal, entièrement caduc ; stigmate en mas- sue , vertical; noix ventrue, luisante, sessile, entière à sa base ; involucre à quatre folioles sur une simple série , renfermant quatre fleurs , endurci après la maturité des fruits ; récepta- cle plane, dépourvu de paillettes. Ce genre avait été publié par Salisbury ( Paradis . Londin. , n. 67) sous le nom de Paranomus ; mais indépen- damment de ce que le caractère as- signé par cet auteur ne permettait aucunement de le distinguer de son Mime tes , le nom proposé ne pouvait convenir, d’après son étymologie , au genre nouveau , puisque toutes ses parties, à l’exception des feuilles d’un petit nombre d’espèces, loin de pré- senter beaucoup de diversités, étaient au contraire très-remarquables par leur uniformité et leur régularité. Les Nivénies sont des Aibrisseaux à feuilles éparses; les inférieures bi- pinnatifides , filiformes ; les supé- rieures , dans quelques-unes, planes et indivises. Les fleurs sont p.urpu- îescentes; les involueres sont dispo- NOC sés en épi ou en capitule terminal \ et accompagnés d’une seule bractée. Neuf espèces , toutes indigènes du cap de Bonne-Espéiance, ont été dé- crites par R. Brown. Plusieurs d'en- tre elles avaient été publiées par di- vei'S auteurs sous les noms de Prutea Sceptruni , alopecuroides , spathulata et LagopuS} mais ces noms spécifiques n’avaient pas été appliqués à des Plan- tes identiques , ce qui jetait beaucoup de confusion dans la synonymie. Le Nivenia Sceptruni , R. Br. ; Pio- teaSceptrum Gustavianum,'S^x\waxra. {Act. Stockh., 1777, p. 55 , t. 1, bona) est une très-belle Plante qui ci-oît dans les montagnes du pays des Hot- tentots hollandais. La diversité de son feuillage, qui cesse abruptement d’être linéaii'e-pinnatifide par diver- ses places, et qui devient lancéolé, aura déterminé Salisbury à donner au genre le nom de Paranomus ; mais c’est un cas exceptionnel et qui ne se présente que dans une ou deux espèces très-voisines l’une de l’autre. (G.. N.) NIVÉOLE. bot. phan. Nom fran- çais sous lequel on désigne commu- nément le genre Leucoium. V. Leu- coion. (a. r.) : NIVEREAU ou NIVEROLLE. ots . Espèce du genre Gros-Bec. J~. ce mot. (dr..z.)| NOBLE-ÉPINE, bot. phan. Même chose qu’Aubépine. ( y. Alisier.) On appelle ainsi dans quelques pro- vinces du nord delà France l’Epinc- Yinette. V. Vinetier. (b.) * NOBULA. bot. phan. (Adanson.) Syn. de Phyllis. V. Piiyllide. (b.) NOCCA. bot. phan. Les deux gen- res établis sous ce nom par Mœnch et par Cavanilles, ne subsistent plus. Ce- lui du botaniste allemand avait pour type Ylberis rotundi folia , L. , et il fait maintenant partie du ge/ire Ilulcld/i- sia de Brown et de De Candolle , dans la famille des Crucifères. Quant au Nocca de Cavanilles, adopté et nommé Noccœa par Jacquin, il est maintenant connu sous le nom de noc jgasca qui lui a été imposé par Ca- i ailles lui-même. (g. .N.) >NOCCÆA. bot. viiAN. V. Nocca. MOCHELIS. bot. thaïe ( Diosco- :1e. ) S\u. de ballotte. K. ce mot. (B-) ' * NOCTHORE. Nucthora. Mam . F r. .^vier a proposé ce nom pour rem pla- , - celui d’Aote , Aotus , donné par f t elcjues auteurs au Douroucouli , P i limai que 1 on avait cru privé d’o- lles externes. Au reste il nous pa- . t fort douteux que le Douroucouli ive être considéré comme le type uin genre particulier, en sorte que i nouveau nom pourra bien lui- ■: t;me ne pas être adopté des zoolo- i > tes. (1S. G. ST.-H.) { >NOCTILION. Noctilio. mam. r. I ISPEBTIEION. jpOGTILUQUE. Noctiluca. acal. $ : nre de Radiaires mollasses ou Aca- 1 1 >hes libres , ayant pour caractères : £ i -ps très-petit , gélatineux , trans- a rrent , subsphérique , réniforrne I ms ses contractions, et paraissant inveloppé d’une membrane chargée i nervures très-fines; bouche inié- ure contractile, infundibuliforme, i unie d’un tentacule filiforme. La 1 aile espèce connue de ce genre n’a a caore été observée que par Suriray, I iVdecin au Havre, lin étudiant la • t >se de la phosphorescence de la t r, Suriray a trouvé , à certaines il )ques de l’année , ce petit Animal telle abondance qu’il formait une jiute assez épaisse à la surface de I mu. Il est transparent comme du | rre , gros comme la tête d’une pe- la i épingle; sa forme est sphérique , I i is en se contractant il prend quel- ^ efois celle d’un rein. Au milieu sa partie inférieure , existe une | torture de laquelle sort un ten- 1 ule filiforme qui paraît tubuleux , à côté une espèce d’œsophage r i entonnoir. Dans les contractions ! tentacule disparaît quelquefois. | ntérieur des INoctiluques est garni petits corps ronds groupés, qui it sans doute des œufs ou plutôt iNOC 577 des gemmules; à l’extérieur on aper- çoit des vaisseaux très-fins, ramifiés Eresque en réseau dans une mem- rane très-mince. Ce genre ne ren- ferme qu’une espèce, le Nocdlucami- liaris , qui se trouve dans les mers d’Europe , à certaines époques de l’année. (e. d..e.) NOCTUA. ois. Nom que Savigny a imposé à un genre d’Oiseau de proie nocturne , et qui comprend quelques-unes de nos Chouettes. V. ce mot. (dr. .z.) NOCTUA. ins. V. Noctueei.es. * NOCTUA. mole. Ce genre de Klein {Nov. Melk. Ostrac ., pag. 3i ) n’est point admissible ; il est formé aux dépens des Coquilles qu’il nom- me Thronches, et qui entrent au- jourd’hui dans le genre Cérithe; les deux seules espèces dont iJ le com- pose sont les Cerithium alcus et li- nealum. (d..h.) NOCTUELLE, ois. Variété de la Hulotte. V. Ciiouette. (db..z.) NOCTUELLE. Noctua. ins. Genre de l’ordre des Lépidoptères, famille des Nocturnes, tribu des Noctuéli- tes , établi par Fabricius aux dépens du grand genre Phalœna de Linné, et adopté par Latreille et tous les entomologistes. Ce genre a pour ca- ractères : palpes labiaux de grandeur moyenne, avec le dernier article à peu près aussi grand que les pré- cédens, et également couvert d’écail- les. Antennes sélacées , ordinaire- ment simples , quelquefois peclinées dans les mâles; une langue cornée, roulée en spirale; corps tout recou- vert de petites écailles, avec l’abdo- men conique. Corselet souvent hup- pé ; ailes le plus souvent en toit , dans le repos , quelquefois se recou- vrant d’une manière horizontale , d’autres fois posées le long du corps, et donnant au Papillon un aspect cy- lindrique. Chenilles à seize pâtes; chrysalides dans une coque peu ser- rée , et le plus souvent placée en terre. Le genre Noctuelle avait été indiqué par Linné, qui le comprend 57 TOME XI. 57S NOC dans ses Phalènes pourvues d’une langue. Olivier (Encyclopédie Mé- thodique) place les quatre cent cin- quante-neuf espèces qu’il décrit dans cinq coupes basées sur des con- sidérations tirées du port des ailes et du corselet; mais ces divisions ne suffisent pas pour faciliter les recher- ches , et ce genre est très - difficile à étudier ; il était donc nécessaire de le diviser en différens genres , et le be- soin s’en fait d’autant plus sentir, qu’actuellementle nombre des espèces se monte à plus de mille. Les auteurs du Catalogue des Lépidoptères de Vienne, sentant bien cette nécessité, ont établi dans ce genre vingt-cinq familles, et ils ont tiré leurs carac- tères du nombre des pâtes des che- nilles , de leur forme, de leurs cou- leurs et du port d’ailes de l’Insecte parfait. Mais celte distribution, pres- que entièrement basée sur la connais- sance des chenilles , ne peut être ad- mise, comme le dit fort bien La treille, dans une méthode artificielle. Hüb- ner et Ochsenheimer , dans un ou- vrage très-étendu sur les Lépidoptè- i es d’Europe, sont arrivés aux Noc- tuelles, et les onl divisées provisoire- ment en un grand nombre de genres sans en donner les caractères ; mais la mort ayant enlevé Ochsenheimer à la science qu’il cultivait avec succès, son ouvrage est resté imparfait. Ce n’est que dans ces derniers temps que Treilshchke vient de continuer cet ouvrage, et qu’il a donné des carac- tères aux divers genres de Noctuelles que son prédécesseur avait proposés ; cet ouvrage est entièrement en alle- mand , et le nombre de genres qu’il établit dans les Noctuelles est si con- sidérable, que nous n’avons pas cru devoir les adopter tous. Nous avons commencé, avec notre ami Boisduval, une revue de ces genres, et nous n’a- dopterons que ceux qui sont rigoureu- sement nécessaires, en leurréunissant tous les genres qui en diffèrent par des caractères trop peu tranchés. Si nous avions pu finir ce travail promp- tement, nous aurions donné dans cet article les caractères des genres qui NOC nous auraient paru admissibles. Nous espérons cire en état de présen- ter ce travail dans le Supplément auquel nous renvoyons. Lilreille ( Familles Naturelles ) a divisé le genre Noclua de Fabricius, ou la famille des Noctuelles {V. ce mol), en six genres; il a tiré ses caractères du nombre des pâtes de la chenille, et surtout des différences qui existent dans les proportions relatives des ar- ticles des palpes labiaux. Les Noc- tuelles, telles que les adopte La- treille, se distinguent de son genre Eièbc par les palpes qui, dans ces derniers Lépidoptères, sont terminés par un article allongé et nu; ses genres Calyptra etGonoptère en sont distingués p^rce que leurs palpes sont grands et que leurs ailes sont tou- jours découpées. Les Noctuelles sont des Lépidoptères de taille moyenne; leur tête est petite, velue ; leurs yeux sont assez grands. Les antennes sont sétacées, composées d’un grand nom- bre d’articles courts et peu distincts; elles sont insérées près des yeux et à la partie supérieure de la tête. La trompe est longue, mince, formée de deux pièces réunies. Les palpes la- biaux sont coudés ou arqués à leur base, relevés et portés eu avant; ils sont composés de trois articles, dont le premier très-court, coudé , le se- cond plus long, plus grand et très- comprimé, et le troisième de longueur moyenne ; tous ces articles sont cou- verts de poils et cl'écailles. Le corse- let est assez grand, couvert de poils fins qui se détachent facilement , et ui forment , dans un grand nombre espèces, une sorte de crête de figure assez variée. L’abdomen est ordinairement de forme conique; il est moins couvert de poils qucle corse- lel.Lespatessontde longueur moyen- ne; elles varient beaucoup suivant les espèces , tant pour l’épaisseur que pour le nombre d’épines et d’appen- dices cornés dont elles sont armées. Les ailes sont couvertes de petites écailles imbriquées, très -serrées, et diversement colorées; les supérieures sont en général un peu plus longues N OC les inférieures , et celles - ci Ile un peu plus larges et moins §| gées d’écailles. Les chenilles des )l tuelles ont seize pâtes; les unes le corps lisse , les autres l ont (: ns velu. Toutes se nourrissent ’euilles d’ Arbres , et il n’y en a Il m très-petit nombre qui vivent iil s l’intérieur des tiges des Yé- ; < ux. Elles se changent eu nym- II' s quand elles sont parvenues |k rendre tout leur accroissement; r cette opération , elles cherchent il endroit abrité , soit sous un tas Il -ii ■ || .■ milles mortes, soit sous uneecorce il rbre , soitenlin dans la terre; elles lliilentune coque très-légère en se jlîuillant de leurs poils, qu’elles il t entre eux avec quelques fils de très-minces. Quelques espèces il ent l’hiver dans cet état, mais le il grand nombre reste peu de temps il nymphe. Quelques observateurs fl v'u des chenilles de Noctuelles qui llnt non-seulement toutes les che- il s qu’elles peuvent attraper, mais liies celles de leur espèce; elles les 1 1 ssent par le milieu du corps avec il mâchoire; et les sucent j usqu’à ifc u’elles n’aient plus que la peau. I ds Noctuelles se trouvent ordinai- mt dans les bois , les prairies et il irdins ou leurs chenilles ont vécu, jliux environs des Plantes sur les- éi bs elles doivent déposer leurs « p Le plus grand nombre ne vo- jl que vers le coucher du soleil, tii il y en a quelques espèces qui il très-agiles pendant le jour, et < l’on rencontre sur les fleurs, oc- sée de cinq loges globuleuses i sépa- rées par un étranglement assez pro- fond ; ce qui la rend surtout remar- quable, ce sont les douze lames lon- gitudinales , parfaitement symétri- ques, qui ornent sa surface extérieu- re; on la trouve dans l’Adriatique. (D..H.) * NODULAIRE. Nodularia. bot. crypt. Lyugbye, dans son Tenlamen d’Hydrophytologie danoise , propose de substituer ce nom à celui de Le- manea , pour un gcnre;de Chaodinées ou peut-être de Fucacées, que nous avons établi sur le Conferva fluviati- lis, L., en 1808. Il donne pour raison de ce changement, que le mot Le- manea ressemble trop à celui de Le/un'annia , que porte un autre genre de Sprengel. Cette opinion n’a pas prévalu, et tous les algologues ont adopté notre genre et la désignation qui rappelle l’hommage que nous avions voulu rendre au mérite per- sonnel d’un naturaliste parisien. Roussel , dans sa Flore du Calvados , avait aussi founé son genre Nodu- laria., donl le Fucus nodosus était le type; il se pourrait que ce fût celui que Lamouroux se proposait d’adop- ter dans la famille des Fucacées, lors- que, dans l’un des derniers articles NOG dont il enrichit le présent Dictiounai- b mentionna ce nom de Nodularia (T. VI, p. 71), qui serait alors syno- nyme b’Ilalidrys. V . ce mot. Agardli, enlin , vient d’établir ( Syst. Algar. , nu 4o, p. 76) un genre Nodularia qu’il caractérise ainsi : filamens ar- ticulés , entièrement gonflés, globu- leux; une seuleespèce, spumigera , en fait partie ; il ne nous dit absolument rien autre chose, sinon que le No- dularia spumigera croît dans lés fos- sés maritimes de l’île Noderny. Il est difficile de reconnaître un Hydro- pliyte sur de telles indications qui peuvent convenir à cent ou deux cents autres* (b.) * NODULARIA. poeyp. Le genre établi sous ce nom par Oken Zool. T. 1, p. 94), aux dépens des Coraliines de ses prédécesseurs, com- prend des Tubulaires, des Udolées, des Halimèdes, des Galaxaures , et même des Acétabulaires de Lamou- roux. Nous ne croyons pas que, dans l’état actuel des connaissances zoo- logiques, ce genre puisse être adopté. , . (B.) NOELI-TALI. BoT.PHAN.(Rhéede, Hoit. Mal. T. iv, t. 56. ) Nom de pays de V Antidesma Alexileria. V. Antides me. (b.) NOEM ou SABIL. bot. phan. Syn. égyptien de Coracan. V. ce mot. (b.) * NOGAUS. Nogaus. crust. Genre de l’ordre de Siphonostômes , famille des Caligides, établi par Leach, et que Latreille n’adopte pas. Les ca- ractères que Leach donne à ce genre sont : deux courtes soies ou tubes ovifères à la queue , portant plusieurs styles à leur extrémité; les trois pre- mières pièces de l’abdomen ayant les côtés arrondis, tandis que le qua- trième et le cinquième les/ont termi- nés en pointe. Tête en forme de fer à cheval. Ce genre ne se compose que d’une seule espèce qui a été rap- portée d’Afrique par Cranch, zoolo- giste de l’expédition pour la recher- che des sources du Zaïre ; il l’a trou- KOI NOI 585 ée à un degré de latitude sud , et maire de longitude est du méridien lie Londres ; c’est : Le Nogatjs de Latreille, Kogai/s Ibatreillii , Leach , Dict. des Sciences Naturelles, T. xiv, p. 536. Il est i’une couleur pâle , sans tâches, (g.) * NOGOSSUM. ois. Même chose que Chartologoi. V. ce mot. (R.) NOGROBE. moll. Genre proposé aar Moût fort (Traité Systématique de Conchyliologie, T. I, p. 275) pour un lorps que Knorr rapportait aux Ver* niculaires, mais que Montfort pré- end être cloisonné. Comme person- ne depuis cet auteur un peu suspect nour la bonne foi, n’a vu cette Co- qu le, ou doit se tenir dans l’incer- itude jusqu'à nouvel examen. (D..H.) NOIRA. ois. Espèce du genre Per- ’ ’oquet. V. ce mot (dr».J5.) * NOIRAUD, pois. Espèced’Aoan- liure. V. ce mot. (b.) NOIR -BOUILLARD. ois. Syn. vulgaire de Chevalier Arlequin, V* (Chevalier. (dr..z.) NOIR-MANTEAU, ois. Syn. vul- gaire de Goéland à manteau noir. V. HIouette. (dr..z.) * NOIROU. ois. Espèce du genre Coucal. y. ce mot. (dr..£.) NOIRPRUN. bot. phan. Pour Nerprun. V. ce mot. (b.) NOISETTE, moll. Espèce du ;;enre Buline. (b.) NOISETTE, bot. phan. On appelle ùnsi le fruit du Noisetier ou Coudrier. IV. ce mot. DeCandolle appelle aussi • Noisette ( Nucula ) une espèce de ruit à enveloppe osseuse , à une loge, 1 une graine , indéhiscent, dont le pé- ’icarpc est peu ou point distinct de a graine , et qui est souvent enchâs- sé dans un involucre ; tel est , selon Üe-Candolle, le fruit du Noisetier 'Mais nous ne pensons pas que cette ispèce de fruit doive être admise. Clle offre tous les caractères de celle jue la généralité des botanistes ont i iommee Gland. V. ce mot. On a encore appelé Noisette, aux An- tilles , le fruit d’une espèce du genre* Omphalé, et, dans les Indes, celui de l’Aréquier ordinaire. L’Arachide a été aussi appelée Noisette de (A. R.) TERRE. *NOISETTIE. Noisettia. bot. pii an. Kunth [iriHumb. Nov. Gen.,5, p. 583 ) appelle ainsi un nouveau genre de la famille des Violacées , ayant pour type les Viola longiflora de Poiret , et Viola Hybantius d’Aublet , et qu’il caractérise de la manière sui- vante : le calice est à cinq divisions profondes, irrégulières, persistantes, déGurrentes à leur base sur le pédi- celle ; les pétales , au nombre decinq , inégaux, persistans et hypogynes ; le supérieur très-grand, rétréci et comme onguiculé à sa base , où il se termine en un éperon très-long ; les étamines, également persistantes, son t alternes avec les pétales ; leurs filets sont courts et libres; leurs anthères sont comprimées , libres, terminées supérieurement par une membrane à deux loges , s’ouvrant chacune par un sillon longitudinal; les deux su- périeures sont munies à leur base d’un appendice filiforme très-long; le disque manque; l’ovaire est libre , sessile,à une seule loge, contenant un grand nombre d’ovules , insérés à trois trophospermes pariétaux ; le style est simple et terminal ; la cap- sule est triangulaire , à une seule loge polysperme, s’ouvrant en trois valves, portant les graines attachées sur le milieu de leur face interne. Les espèces de ce genre sont peu nombreuses ; elles croissent toutes dans l’Amérique méridionale. Ce sont des Arbustes volubiles et grimpans-, ayant des feuilles alternes et en- tières , munies de deux stipules pc- tiolaires, entières comme les feuilles. Les fleurs sont axillaires , réunies eu nombre variable et pédonculées ; les pédoncules, articulés vers leur milieu, où ils portent deux petites bractées opposées, sont munis «à leur base de plusieurs autres folioles; les fleurs sont renversées. Ce genre tient en 586 N01 quelque sorte le milieu entre les genres Viola et lonidiurn; il se dis- tingue du premier par la forme de sa corolle et par son calice décurreut sur le pédicelle ; du second, par sa corolle éperonnée et ses deux éta- mines supérieures appendiculées. Outre les deux espèces qui servent de type à ce genre, Kunth , dans l’ouvrage cité précédemment , en dé- crit deux nouvelles : l’une , qu’il nomme Noisettia frangulœfolia , et qu’il figure pl. 4gq , a al b. Elle croît dans les Andes de Popayan ; l’autre, Noisettia orinocensis , croît dans les Miss ions de l’Orénoque. Cette dernière est très-voisine du Viola Hybanthus. Le professeur Martius , dans ses Nova Généra et Species du Brésil , décrit et figure sous le nom de Noisettia py ri- folia, loc. cit., p. 24, tab.i6 , une Plante qui n’appartient pas à ce genre. C’est celle qu’ Auguste de Saint-Hilaire a décrite et figurée dans les Plantes médicales des Brasiliens, sous le nom d’ A nchietea salu taris , t. 19. Ce genre diffère des Noisettia par son calice non prolongé à la base sur le pédoncule , et surtout par sa capsule , qui s’ouvre avant sa maturité en trois valves qui restent écartées, ej par ses graines bordées et membraneuses. Le même auteur, dans l’ouvrage cité, fait un genre particulier, sous le nom de Corynostylis pour le Viola Hyban- t/ius , qui , ainsi que nous l'avons dit précédemment, forme le type du genre Noisettia de Kunth. Ainsi donc, ce genre nous paraît devoir être sup- primé. Nous pensons de même que le genre Glossarren , du professeur de Munich , doit être réuni au genre Noisettia , n’ayant aucun caractère propre à l’en distinguer. (a. r.) NOISETTfEPi. bot. man. Même chose que Coudrier. V. mot. (b.) *NOISïLLE et NOTSILLER. bot. Man. La Noisette et le Noisetier dans certains cantons du midi de la .France. (b.) *NOITIBO. ois. Espèce du genre Engoulevent. V. ccmot. (rm..z.) NOI NOIX. BOT. MAN. C’est le fi uit du Noyer. V. ce mot. On donne aussi ce nom à une espèce de fruit médio- crement charnu , contenant un noyau uniloculaire, monosperme. Ce fruit ne se distingue de la drupe que parce que lu partie externe est moins épaisse et moins charnue. Tels sont les fruits du Noyer, de l’Amandier, du Coco- tier, etc. (a. r.) On a souvent fait du mot Noix , accompagné d’une épithète distinc- tive, un nom spécifique. Ainsi l’on a appelé : Noix d’Acajou, la graine du Cas- suvium. Noix d’Arec, celle de l’Aréquier qui se mâche avec le Bétel. Noix de Bancoul, le fruit du Bancoulier ( Aleurites. ) Noix des Barbades , celui du Ja- tropha cat/iartica. Noix de Bécimba et non de Be- cuiba , le fruit résineux d’un Arbre inconnu de l’Inde dont on extrait une huile employée contre le cancer. Noix de Ben, les fruits du Sésame. Noix de Bengale , le Myrobolan citrin. Noix de Castor , le fruit d’un Ar- bre indéterminé du Sénégal, em- ployé pour les contusions. Noix de Cocos, les fruits du Co- cotier. Noix d’eau , ceux de la Mâcre. Noix de Girofle, les fruits du Iiavenala. Noix d’Inde, les Cocos chez les anciens voyageurs. Noix ïsagur, la Fève de Saint- Ignace. V. ce mot. Noix de Jauge, la grosse variété de Noix ordinaire dans les valves de laquelle les parfumeurs mettent une paire de gants. Noix de Madagascar 1 la même chose que Noix de Girofle. Noix de Malabar, le fruit du Stère u lia Balangas. Noix de marais , la même chose qu’ Anacarde. Noix de MÉDECINE, le Pignon d’Inde. NOL Noix médicinale , le fruit du Ran- . lier. Noix de Métel, celui du Datura île tel. Noix des Moluques , la même | chose que Noix vomique. Noix Muscade , la graine du Mus- ,c cadier. Noix narcotique, le fruit d'un Arbre indéterminé de l’Inde dont les propiiéte's sont les mêmes que celles des Coques du Levant. Noix Pacane, le fruit du Paca- r.ier , espèce du genre Noyer. Noix Pistache , le fruit du Pista- cchier. Noix de Serpent, les fruits des )Nandirobes et du Cerbera Ahovaï. Noix de terre ou Terre-Noix , i les racines du Bunium Üulbocastanum. Noix vomique, la graine du Vo- miquier , espèce du genre Stry chaos. iV. Fève de Saint-Ignace. (b.) NOIX DE GALLE, rot. zool. N. sar un stigmate capité; fruit dru- >acé, composé de cinq carpelles réu- lis et soudés par la base, ovales, itués dans le fond du calice; graines rrondies, solitaires dans chaque loge u carpelle. Ce genre a été placé dans * i famille des Solanées ; il a des rap- orts , par la structure de son fruit , NOL 587 avec les Borraginées , surtout avec celles de la section que R. Brown a converties en famille sous le nom d’Hy drop by liées. La Nolane étalée , Nolana pros- trata, L. lils , et Lamarck ( 111 us tr. des Genres , tab. 97) , est une Plante herbacée dont les tiges sont rameuses et étalées; les feuilles alternes, ova- les et péliolées ; les Heurs bleues , solitaires et axillaires. Cette Plaute , originaire du Pérou, est cultivée dans les jardins de botanique de l’Europe. Ruiz et Pavon ont décrit et figuré dans la Flore du Pérou et du Chili , t. 1 1 2 et 1 1 5 , plusieurs espèces indi- gènes , comme la précédente , du Pé- rou. Elles ont reçu les noms de A Nolana coronala , N. spathulata , N. inflata et N. revoluta. (g. .N.) NOL I-M E-T AN G ERE . bot. piian. Nom scientifique de la Balsamine des bois. V. Balsamine. (b.) N O LINE. Nolina. bot. phan. Genre de Plantes de la famille des Colchicacées et de l’Hexandrie Tri- gynie, L. , établi par le professeur Richard ( in Michaux Flor. Bar. Am. , 1 , p. 207), et qui offre les carac- tères suivans : le calice est pétaloïde, à six divisions étalées , égales et ova- les; les étamines, au nombre de six , sont plus courtes que le calice, ayant leurs filets subulés , leurs anthères cordiformes, oblongues , et légère- ment émarginées au sommet. L’o- vaire est à trois angles et à trois lo- ges, surmonté d’un style court que terminent trois stigmates courts , ob- tus et recourbés. Le fruit est une capsule membraneuse, arrondie, à trois loges monospermes dont une ou deux avortent quelquefois; elle s’ouvre par le dédoublement des cloisons. Ce genre se compose d’une seule espèce , Nolina Georgiana , Michaux, lac. cit. C’est une Plante vivace, ayant un bulbe à tuniques, d’où s’élèvent des feuilles très-étroi- tes, longues de cinq à neuf pouces , coriaces , striées et rudes sur leurs bords. La hampe est haute de deux pieds cl même au-delà; portant infé- 588 IN 031 rieuremcnt quelques feuilles éparses, et supérieurement elle se ramifie et porte une grappe de petites (leurs blanches pédouculées. Ce genre se rapproche à la fois du F kalangiuiu et de l’ Helonias. La seule espèce qui le compose croît en Géorgie, (a. e.) 1N0M ADE. JSomada. ins. Genre de l’ordre des Hyménoptères , section des Porte-Aiguillons, famille des Mel- lifères , tribu des Apiaires , division des Cuculines (Latr., Fain. Nat.), éta- bli par Scopoli aux dépens du grand genre Apis de Linné , et adopté par tous les entomologistes avec ces ca- ractères ; antennes filiformes dans les deux sexes ; labre petit ou de grandeur moyenne , presque demi- circulaire ou en demi-ovale; mandi- bules étroites , arquées , pointues , sans dentelure au côté interne; fausse trompe fléchie en dessous ; palpes maxillaires de six articles ; languette à trois divisions , dont les deux laté- rales en forme de soies, mais plus courtes que les palpes labiaux ; pieds sans brosses ni duvet propres à ré- colter le pollen des fleurs ; corps presque glabre ou légèrement pubes- cent ; ailes supérieures ayant trois cellules cubitales dont les deux der- nières reçoivent chacune une nervu- re récurrente; abdomen ovale; écus- son convexe. Ces Hyménoptères avaient été placés, par Geoffroy avec les Guêpes , dont ils diffèrent par beaucoup de caractères bien tranchés. Ils se distinguent des genres Cœ- lioxide, Ammobate et Philérème, par- ce que les Insectes de ces trois genres ont le labre longitudinal , en carré long ou en triangle allongé ou tron- qué, tandis qu’il est court et demi circulaire ou ovale dans les Nomades; les Oxées, Crocises et Mélectes en sont séparées par leurs paraglosscs qui sont presque aussi longues que les palpes labiaux, tandis qu elles sont fi lu s courtes dans les Nomades ; enfin es Epéoles et les Patiles , qui en sont les plus voisins , s’en distinguent par le nombre des articles des palpes; ainsi les Pasitcs n’ont que quatre ar- NOM t ici es à ces organes , et les Epéoles un seul. La tête des Nomades est aussi large que le corselet, aplatie antérieurement, et garnie sur le front d un duvet ou de poils serrés et cou- chés. Les yeux sont grands, entiers et ovales ; on voit sur le vertex et en- tre eux, trois petits yeux lisses. Les antennes sont un peu plus courtes que le corselet , de treize articles dans les mâles, et de douze dansles femel- les. La lèvre supérieure est presque cornée, assez grande, arrondie an- térieurement , convexe supérieure- ment et concave en dessous; les man- dibules sont cornées , assez grandes , pointues à l’extrémité, un peu dila- tées et presque dentées à leur base. Les palpes maxillaires sont composés de six articles dont le premier court , et les trois suivans un peu plus al- longés; les labiaux sont aussi longs que les maxillaires, composés seule- ment de quatre articles dont le pre- mier est très-long, et les trois autres presque égaux entre eux. Le corselet est convexe , peu velu, muni d’un tubercule luisant , lisse et coloré , placé de chaque côté à l’origine des ailes. L’abdomen est ovale , à peine déprimé, presque lisse et luisant , et terminé dans la femelle par un ai- guillon beaucoup moins fort que dans les Abeilles. Les pales ont la hanche et la pièce intermédiaire qui l’unit à la cuisse, assez grandes. Les cuisses sont simples ; les jambes sont presque anguleuses, un peu raboteuses ex- térieurement. Les tarses ont le pre- mier article très-allongé , légèrement cilié des deux côtés; les suivans sont courts et le dernier est terminé par deux petits crochets et deux pelotes. Ces Hyménoptères fréquentent les fleurs, ils ne vivent pas en société; Latreille pense qu’ils détruisent la postérité des Audrènes et des autres Apiaires solitaires , et il' est porté à avoir cette opinion parce qu'on trou- ve les Nomades voltigeant dans les lieux secs et sablonneux ou les pre- mières font leur nicL Ces Insectes sont de grandeur moyenne ; ils sont ornés de couleurs jaunes ou orangées, NOM . isposées d’une manière élégante, eurs métamorphoses sont encore in- annues. Ce genre se compose d'un -ssez grand nombre d’espèces assez i iÜiciles à distinguer entre elles, tant arce que leur couleur varie , que arce que les deux sexes diffèrent tel- lement, qu’on les a souvent consisté- es comme des espèces distinctes. Quelques espèces se trouvent en Atné- ique , en Afrique et en Asie, mais e plus grand nombre d’entre elles st propre à l’Europe; parmi celles ! pie l’on trouve en France et aux en- trons de Paris , nous citerons : La Nomade ruficorne , Nomada '■uficornis , Latr. , Oliv., Fabr., Pan- ier , Faun. Gervn. , fasc. 55 , tab. 18; * 'S es p a rubra, thorace lineolis Lon- •g itudinalibus nigris , etc. * Geoff. , ns. Par., t. 2, p. 38 1 , n° 18. Elle 'a rie pour la longueur depuis trois ignés et demie jusqu’à cinq ; les an- enues sont fauves; la tête est noire , insi que le tour des yeux ; une tache ur le front et un point derrière la ta- he , d’un rouge obscur. La bouche ■st d’un jaune fauve. Le corselet est oir, avec quatre raies sur le dos > •écusson, et quelques taches au-des- sous de l’écusson, et sur les côtés , t un rouge obscur. La pièce écail- ■ mse de la base des ailes est égale - lent d’un rouge obscur. L’abdomen st d’un rouge vif, avec la base du remier anneau noire, deux taches urnes sur le second qui quelquefois i réunissent et forment une bande , t le bord des autres jaune. Les pa- 2S sont rouges avec un peu de noir ur les cuisses. Les ailes sont trans- ’arentes avec l’extrémité légèrement bscurc. (g.) NOMBRIL BLANC, bot. crypt. Paulet. ) F . Jumeaux. NOMBRIL MARIN, moll. D’an- iens conchyliologistes donnèrent ce lom aux Opercules, et les. marchands 'appliquent encore à une espèce du jenreNatice. (b.) NOMBRIL DE VÉNUS, bot. •h an . Espèce du genre Cotylédon , L., NOM 589 3ucDc Candolle a érigée en un genre islinct sous le nom d’ Umbilicus. F . ce mot. (g. .N.) NOMIE. Numia. ins. Genre de l’ordre des Hyménoptères, section des Porte- Aiguillons , famille des Mellifères , tribu des Audrénètes, établi par Latreille , et auquel il donne pour caractères : division in- termédiaire de la lèvre courbée, beau- coup plus longue que les latérales , surpassant, sa gaine comprise, d’une fois au moins la longueur de la tête , très-étroite t foi t longue et soyeuse; cuisses et jambes des pâtes posté- rieures renflées ou dilatées dans les mâles; une fente longitudinale à l’anus dans les femelles. Ce genre est très -voisin des Halictes , et n’en diffère réellement que parce que ces dernières n’ont pas les cuisses et les jambes des pales postérieures ren- flées dans les mâles. Les Sphécodes s’en distinguent par la division inter- médiaire de la lèvre , qui est pres- que droite; enfin les Dasypodes et les Andrènes en diffèrent par la divi- sion intermédiaire de leur languette qui est entièrement repliée en des- sous dans le repos. La forme du corps des Nomies est la même que celle des Andrènes; leur tête est un peu dé- primée antérieurement de la largeur du corselet; elle a les yeux placés sur les côtés; ils sont ovales , entiers et un peu saillans , et l’on voit entre eux et sur le vertex trois petits yeux lisses très-luisans. Les antennes sont fil i— fo rmes, un peu plus courtes que le corselet, composées de treize articles dans les mâles, et de douze dans les femelles. Le premier avticle est allon- gé, à peine arqué , presque cylindri- que ou légèrement aminci à sa base; le second est court, le troisième est de la longueur des suivans , mais aminci à sa base; les autres sont tout- à-fait cylindriques. La lèvre su- périeure est cornée, courte, arrondie et ciliée antérieurement. Les mandi- bules sont cornées, simples, arquées, pointues et un peu en gouttière in- térieurement ; la trompe est composée 5 9o NOM de deux mâchoires et d’une languette; les mâchoires sont cornées, larges , coudées aux deux tiers de leur longueur, et plus longues que larges ; elles portent chacune un palpe fi- liforme composé de six articles dont le second est un peu plus long que les autres ; les articles suivans sont égaux entre eux. La languette est cor- née delà baseau milieu , et ensuite co- riace ; elle donne attache à deux pal- pes labiaux courts composés de quatre articles dont le premier allongé et les suivans courts et égaux entre eux. Le corselet est arrondi , plus ou moins velu; il porte une grande écaille de chaque côté, servant à recouvrir l’at- tache des ailes, qui ont trois cellu- les cubitales complètes; les pales an- térieures et intermédiaires sont sim- ples ; les postérieures sont très-remar- quables dans les mâles. La cuisse est plus ou moins grosse , quelquefois bossue vers sa base supérieure, creu- se en dessous, et garnie de poils fins et serrés. La jambe est plus ou moins courte, quelquefois courbée irrégu- lièrement et m'unie , vers le milieu, ou à l’extrémité latérale , d’une ex- pansion coriace, en forme de cuil- ler, ou bien elle est terminée par un ou deux lobes plus ou moins allon- gés ; les tarses sont un peu plus longs que dans les genres voisins. Le pre- mier article surtout est très-allongé, et un peu plus gros que les suivans. On ne connaît pas les mœurs et les métamorphoses des Nomies , et on ignore si elles vivent en société ou si elles sont solitaires; cependant com- me elles ne diffèrent pas beaucoup des Andrènes et des Halictes , et qu’on n’a observé parmi elles que des mâles et des femelles, tout porte à croire qu’elles ont les mêmes mœurs; on ne peut citer qu’une observation contre cette assertion , c’est celle d’Olivier qui dit qu’il a trouvé en Perse, après le coucher du soleil, un grand nombre de Nomies de l’es- pèce qu’il nomme Lobée , attachées autour de la tige d’une Plante. Ces Hyménoptères se trouvent sur les fleurs ; en général ils sont assez rares. NON Ce genre n’est pas fort nombreux en espèces ; toutes sont propres aux con- trées chaudes de l’Asie , de l’Italie et du midi de la France. Nous citerons : La Nomie djefoume, Numia dif- furmis , Lalr., Oliv.; Lasius diffur- rnis , Jurine , Hym. , p. 208; Panz. , Taun. Ins. Gertn. , fasc. 89, p. 1 5 ; Andrena humeralis , J urine, Hym. , p. £2 3 1 , t . i4?Longuede quatre lignes; antennes brunes en dessus, fauves en dessous, avec les deux premiers articles noirs. Tête noire; vertex pu- bescent et front couvert de poils courts , serrés et cendrés. Corselet noir, légèrement couvert de poils roussâtres ou cendrés , plus serrés à la partie antérieure ; écusson ayant de chaque côté une petite épine cour- te , noire, avec l’extrémité fauve. Abdomen ponctué, noir, légèrement pubescent, avec le bord des anneaux garni de cils blancs, excepté le pre- mier et le dernier. Pâtes jaunes, pubescentes; jambes antérieures très- dilatées; cuisses postérieures noires, renflées, creuses en dessous , dentées vers l’extrémité. Jambes courtes , courbées , terminées par un lobe jau- ne , allongé, aplati et un peu dilaté à son extrémité. Tarses jaunes. Cette espèce se trouve dans le midi de la France et en Italie. (g.) * NOMISMA. bot. phan. De Can- dolle {Sjst. Peget. nat. , 2, p. 5^5) nomme ainsi la troisième section du genre Thlaspi. V. ce mot. (g. .N.) NON ARIA. bot. phan. Ancien syn. d’ Astragale. (b.) NONATÉLIE. Nonatelia. bot. phan. Ce genre établi par Aublet appartient à la famille des Rubiacécs et à la Pentandrie Monogynie , L. Scs caractères rectifiés par Kunth [Nüv. Gener. etSp. Plant, œgnin., 5, p. 422), sont les suivans : calice su- père à cinq dents et persistant ; co- rolle infundibuliforme dont le tube est bossu à la base, garni de poils intérieurement cl dans sa moitié in- férieure; le limbe à cinq segmens ; cinq étamines Saillantes; style unique NON t iinnonté d’un stigmate bifide ; drupe lObuleuse, à cinq nucules coriaces polyspermes. Ce genre est extrê- mement voisin du Palicourea d’Au- let dont il ne se distingue que par an fruit drupacé dont le noyau iffre cinq loges. Jussieu (Mena, sur '’S Rubiacées , p. 29) lui associe le ietinip/iyllum de Humboldt et Bon- < land {Fiant. Æquin 1 , p. 86 , lab. G); mais Kunlh, tout en confes- >nt que ce dernier genre n’est pas ès - distinct du Nonalelia , admet mr séparation et indique des ca- îctères pour le lie tin iphy/lu m qui i ifi’èrent de ceux du Nonatelia quant la corolle et au stigmate. P'. RÉ- inithyi.le. Schreber a inutilement liangé le nom de Nonatelia en celui ’ Oribasia , et, dans l’Encyclopédie iféthodique, il est décrit sous le nom i ’ Azier. Les Nouatélies sont des Her- ) es, des Arbrisseaux < t des Arbustes ui croissent dans la Guiane et dans ( :s contrées voisines de l’Orénoque. eurs fleurs, accompagnées de brac- 1 les , forment des panicules ou des jrymbes terminaux. Plusieurs espè- ?s, décrites par Aublet, ont été pla- cées parmi les Psychotries par Swartz t: Willdenow. On peut admettre nmme espèces certaines, suivant Ri- flard et Kunth, le Nonatelia race- r osa, Aubl. (Guian. , tab. 72), et le T. grandi/iora , Ivuuth , espèce très- ; lisine du N. longifiora et du Pâli- >urea guianensis d’Aublet. (g. .N.) NONÉE. Nonæa. bot. tiian. Ce mre , delà famille des Borraginées de la Pentandrie Monogynie , L., a é établi par Mœnch aux dépens des ■yycopsis de Linné, et adopté par e Candolle dans la Flore Française. i js caractères essentiels sont les sui- ons : calice à cinq lobes , persistant t: renflé après la floraison ; coiolle ont le tube est droit, cylindrique , u à sa gorge, et dont le limbe est visé en cinq lobes réguliers; cinq amines insétées au sommet du tube 1 3 la corolle, et non saillantes ; ovaire uadrilobé, du milieu duquel s’élève nstv le simple; quatre akènes soudés, NON 5gi marqués sur les bords de stries pa- rallèles. O11 connaît environ dix espèces de Nonées. Ce sont des Plantes herba- cées à feuilles alternes et à fleurs axil- lairès. Nous ne citerons que les deux suivantes qui croissent dans laFrance méridionale, savoir : Nonæa uiolacea , D. C. ( Flore Française), ou Lycop&is vesicaria , L. ; Nonæa alba , D. C. ( Flore Française , vol. Y, p. 420 ). La première a une tige rameuse, cou- chée à sa base , garnie de feuilles oblongues, demi-embrassantes , hé- rissées de poils blancs et roides ; les fleurs sont ordinairement violettes , naissant dans les aisselles des feuilles supérieures. La seconde espèce a été trouvée par Requien d’Avignon sur les bords du Rhône. Du milieu de ses feuilles radicales, oblongues et étalées en rosette, s’élève une tige rameuse garnie de feuilles sessiles, li- néaires , pointues, hérissées de poils épars. Les fleurs sont blanches et unilatérales. (g. .N.) NONETTE. ois . Pour Nonnette. N. ce mot. (b.) NON-FEUILLÊE. bot. piian. Syn. d’Aphyllauthe. N . ce mot. (b.) N ON ION. Noniona. moix. Genre proposé par Mo.ntfort. (Conchyl. Syst. T. 1 , p. 211 ) pour une Coquille mi- croscopique figurée dans l’ouvrage de Fichtel et Moll , sous le nom de Nauti/us incrassatus. D’Orbigny a employé le mot de Nonionine pour un genre dans lequel celui-ci, ainsi que plusieurs autres du même auteur, se trouvent compris. V. Nonionine. (d..ii.) * NONIONINE. Nonionina. moix. Genre de fa classe des Céphalopodes foraminifères , famille des Ilélicos- tègues , section des Nautiloïdes de D’Orbigny (Tab. de la classe des Céphal., Ann. des Sciences Nat. T. vu, p. 295). Ce genre est caracté- risé de la manière suivante : ouver- ture en fente contre l’avant-dernier lourde spire, apparente à tous les âges; coquille à dos arrondi. Ces ca- ractères conviendraient aussi parfai- ftqj NON toincnt au genre Anoinalitie du mê- me auteur, car il n'y a de différence que dans la position de la feule la- térale dans les Anomalines, centrale et symétrique dans les Nouionines; mais comme cette différence il’est point indiquée, on pourrait croire que l’auteur l’a considérée coinme de peu d’importance, et en effet il serait difficile, d’après les caractères énoncés, de dire pourquoi on ne réunirait pas ces deux genres; il exis- terait moins de différences entre eux qu’il n’y en » entre plusieurs sous- genres des Nodosaii es, par exem- ple (F~. ce mot). Quoi qu’il en soit, qu’on y réunisse ou non les Anoma- lines, le genre Nonionine devra être conservé; il rassemble un assez grand nombre de Coquilles microscopiques que Montfort avait dispersées dans ses genres Nonione, Mélouie* Can- cride, Florilie , Chrysole; JBlainville dans les genres Lenticuline , Polysto- melle et Placentule; etFérussac dans les genres Cristellaire , Lenticuline et Mélonie ; ces difïérences d’opinion font facilement conclure qu’on avait jusqu’alors mal apprécié les carac- tères génériques de ces Coquilles , qui sont maintenant plus naturelle- ment rassemblées. Nonionine ombiliquée , Nonioni - na umbilicata, D Orb. , Tab. des Céphal., Ann. des Sc. Nat. T. Vu, p. *q3, n° 5, pl. îft, fig. 10, U, 13 , et Modèles, 4e ann. , n" 86; JSautilua Globulus, Soldani, T. IV, t. 6o, fig. 3. On trouve cette espèce dans presque toute la Méditerranée, mais surtout dans F Adriatique à Rimini, et fos- sile à Bordeaux et à Sienne. (d..h.) NONNAT. roià. Ce nom, donné par les pêcheurs , dans quelques can- tons de la France, au fretin dont on ne fait nul cas, est plus particu- lièrement appliqué dans la mer de Nice à l’Alhérine Appât. (b.) * NONNAIN. ois. On a donné ce nom à une variété de Pigeons. Il a aussi été appliqué par Salerne au Mergus albellus, L. (b.) NONNETTE. ois. Espèce du genre NON Gros-Bec. V • ce mot. C’est aussi un 6ynonytne de Bernache. V. Canard, sous-genre Oie. (u.j’ NONNETTE CENDRÉE, ois. Es- pèce du genre Mésange. V. ce mot. (OB..Z.) NON- PAREIL, ois. Espèce du genre Gros-Bec. V. ce mot. (dr..z.) N0NPARE1LLE. ois. Espèce de Perruche. V. Perroquet. (dr..z.) NONPAREILLE. moll. Et pas Nornpareillc comme il est écrit dans Déterville et Levrault. Geoffroy dé- signe sous ce nom le Turbo pervcrsus , L. , qui est une petite espèce de Mail- lot des environs de Paris. (d..ii.) NONPAREILLE. bot. pu an. Va- riété de Pomme. (p.) NOPAL, bot. piian. Syn. de Cacte. V. ce mot et Cierge. (b.) NOPALÉES. Nopaleœ. bot. phan. Cette famille de Plantes est également connue sous les noms de Cacteæ et d ’Opuntiaceæ. Elle appartient à la classe des Dicotylédones polypétales, à étamines périgynes, et présente les caractères suivans : son calice est monosépale, adhérent avec l’ovaire infère, présenlant quelquefois des écailles éparses ou des bouquets de f joints sur sa surface exterue ; son imbe est divisé en lobes nombreux , inégaux , qui semblent se confondre insensiblement avec les pétales ; la co- rolle est formée d’un nombre variable de pétales, généralement indéfini, disposés sur plusieurs rangées ; les étamines sont nombreuses , souvent en nombre indéfini, insérées, ainsi que les pétales, sur un disque épigyne qui tapisse le sommet de l’ovaire; ce qui nous porte à considérer l’insertion Êlulôt comme épigyne que périgyne. l’ovaire est infère, à une seule loge, contenant un grand nombjre d’ovules portés sur un podosperine filiforme1, et attachés à des trophospermcs parié- taux, dont le nombre est variable , tantôt en rapport avec celui des stig- mates , tantôt n’ayaut rien de fixe. Le NOP NOR 595 fie est simple , surmonté de tr ois ou un plus grand nombre de stigmates longés , disposés en étoile et marqués néraleinent d’un sillon longiludi- 1 ; le fruit est charnu , ombiliqué à n sommet , contenant un grand mrbre de graines presque rénifor- es. Ces graines’ ont un double té- iment ; l’extérieur est crustacé ; interne est mince et membraneux ; .■mbryon est sans endosperme , cy- adracé, un peu recourbé en arc, aut sa radicule obtuse et tournée ■rs le hile. Ses cotylédons épais etob- s varient beaucoup en longueur. La famille des Nopalées , telle •.'elle avait d’abord été établie par issieu ( Gen. Fiant. ), sous le nom ; Cacti , se composait des deux gen- s Rides et Cactus. Mais De Can- >lle (Fl. Franc. ) en retira le genre roseiller pour en faire le type d’une jiille distincte , sous le nom de ossulariées ou Ribésiées. Ces deux nres, en effet , ont bien peu d’ana- !_gie entre eux , si l’on ne considère tbord que leur port. Les Cierges ou >palées sont des Plantes vivaces, i ivent arborescentes , d’un port tout irticulier, qui n’a d’analogue que : ns quelques Eu phorbes. Leurs tiges ; at ou cylindriques , très-allongées , ; neuses , cannelées , anguleuses , ou ai posées de pièces articulées qui ont • prises par quelques auteurs pour s » feuilles. Elles sont épaisses , effar- es , succulentes; les feuilles man- ent presque constamment , et sont nplacéespar des épines disposées en sceaux; les fleurs, qui quelquefois ît très-grandes et brillent du plus éclat, sont en général solitaires et cées à l’aisselle d’un de ces fais- ux d’épines. Le genre Rides ne as offre rien de semblable dans 1 port, qui est celui de tous les bustes buissonneux; mais ces deux 1res, considérés comme types de ix familles distinctes, diffèrent en- c par d’autres caractères. Ainsi , îs les Ribésiées , le nombre des isions calicinales, des pétales et des nines est tou jours de quatre à cinq ; à des placentaires de deux. La graine surtout est différente dans l’une et dans l’autre. Dans les Ribé- siées , le tégument extérieur est char- nu et succulent, etl’interne crustacé ; l’embryon est accompagné d’un en- dosperme. Dans les Cactées ou Nopa- lées, nous avons vu que le tégument externe de la graine est crustacé, et l’interne membraneux, et, de plus, l’embryon est dépourvu d’endo- sperme. 11 résulte de-là que les Nopa- lées et les Ribésiées peuvent être con- sidérées , soit comme deux familles distinctes , mais qui ne peuvent être éloignées ,. soit comme deux tribus d’un même ordre naturel. Chacune d’elles se compose d’un seul genre , mais qui présente des caractères as- sez variés pour pouvoir se prêter à plusieurs coupes ou divisions géné- riques. C. Cierge et Groseiller. La famille des Nopalées a de grands rapports avec les Cucurbitacées , par l’intermédiaire des Ribésiées , dont le genre Gronovia comble l’intervalle avec les Cucurbitacées; d’un autre côté , elles 11e peuvent être éloignées des Portulacées. (a. r.) NOPHRIS. bot. ph an. Syn . ancien de ballote. V. ce mot. (b.) NOR. ois. Syn. vulgaire de Lori- Noir. /^.Perroquet. (dr..z.) NORANTÉE. Norantea . BOT. P il an . Genre établi par Aublet, et faisant partie de la nouvelle famille des Marcgraviacées et de la Polyan- drie Monogynie, L. Il offre les ca- ractères suivans : le calice est très- petit , cupulifonne, formé de cinq écailles incombantes latéralement, et accompagné en dehors de deux au- tres écailles plus petites et opposées. La corolle se compose de cinq péta- les dressés dans leur moitié inférieu- re, rabattus dans la supérieure. Les étamines sont nombreuses, distinctes ou réunies en cinq faisceaux par la partie la plus inférieure de leurs fi- lets; tantôt dressées, tantôt rabat- tues. Les anthères sont cordiformes, sagittées , à deux loges opposées, s’ou- vrant par une suture longitudinale et 38 TOME TCI. 5 g4 NOR insérées au ület tout-à-fait par leur base. L’ovaire est libre au fond du calice, d’une forme conique , aminci en pointe à son sommet qui se ter- mine par tin stigmate à peine dis- tinct. Le fruit est une sorte de baie coriace extérieurement, à une seule loge contenant un grand nombre de graines fort petites. Ce genre a été à lo»'L nommé Ascyum par Yalil et Willdenow. Il ne se compose que de deux espèces originaires du continent de l’Amérique méridionale. Ce sont des Arbustes sarmenlenx, grimpans et s’élevant ainsi jusqm’au faîte des plus grands Arbres. Leurs feuilles sont éparses, coriaces, cntièi'es et très-glabres. Leurs fleurs, générale- ment purpurines, sont pédicellées et forment des épis simples , dressés , longs souvent de plusieurs pieds. Les pédoncules des fleurs portent, sou- vent des appendices pédicellés, creux et en forme de capuchon. La première de ces espèces est le No/antea guianensis, Aublet, Guian., i, p. 554, t. 220 , Arbuste grimpant, qui croît sur le bord des eaux à Cayenne et dans d’autres parties de la Guiane, où les naturels le connais- sent sous le nom vulgaire de Queue rf*.z//ïzàcausedeseslongsépis de fleurs rouges. Ses feuilles sont obovales , oblongues , obtuses , coriaces , ré- trécies insensiblement à leur base en un court pétiole. Ses fleurs sont por- tées sur des pédoncules très-courts, et les appendices dont nous avons parlé sont longs de plus d’un pouce, et ont la foiÿme d’une bourse allongée. Les étamines sont dressées et réunies en cinq faisceaux qui tombent avec les pétales. La seconde espèce, Noran/ea bra- sitiensis , Choisy , in T) C. Prodr. , i , p. 566. Elle se distingue de la précédente par ses feuilles générale- ment plus petites et plus minces, par ses fleurs très-longuement pédicellées, ayant un appendice beaucoup plus petit que dans la première espèce. Ses étamines sont libres, réfléchies sur les pétales. Elle croît au Brésil, d’oii elle a été rapportée par le baron de NOR Langsdorf , consul général de Russie à Riq-de-Janciro , et à qui l’entomo- logie et la botanique doivent d’im- portantes découvertes. (a. b.) NORD-CAPER. mam. V. Ba- leine. NORRA. min. Suivant Cions- tedt et Wallerius, ce nom est donné en Suède au Micaschiste granitique. (g. DEL.) * NORITE. min. ( Esmarlc, Voyage Min. en Hongrie.) Roche composée de Feldspath grenu , gris foncé , d’ Am- phibole 'et de Diallage ; à structure graniloïde et formée par voie de cris- tallisation ; à petits grains, et d’une texture peu solide; tantôt de couleur rouge et tantôt noire ou jaune noi- râtre. Les Minéraux qu’on y trouve disséminés sont la variété de Titane oxidé ferrifère , dite Mènakanite ; le Quartz , le Mica , le Zircon et le Gre- nat. Suivant Esmark, elle appartient à la formation du Gabro de DeBuch, c’est-à-dire au système des Proches ser- pentineuses el opliiolitiques , et il lui a donné le nom de Norite pour la dis- tinguer des Roches granitiques et sié- nitiques de la Norvège. Elle diffère de la Siénite el se l'approche de l’Euplio- iide par la Diallage qu’elle contient. On la trouve en différens points de la Norvège, sur le continent , et dans les îles voisines de la côte. V. Ro- CI1ES. (g. DEL.) NORONHIE. Noronhia. bot. pii an. Genre de la famille de Jasminées et de la Diandrie Monogynie , L. , pro- posé par Stadman et adopté par Du Petit-Thouars ( Nov . Ge/ier. Mo.da- gasc. , p. 8, n. 24) qui l’a ainsi ca- ractérisé : calice très-petit, à quatre divisions; corolle épaisse, en grelot; deux anthères enfoncées dans une cavité , au fond de la corolle; ovaire supérieur conique, à deux loges et à quatre ovules; un seul stagnante ses- sile; drupe oblonguc , renfermant un noyau biloculaire ; semence solitaire dans chaque loge, dont la radicule est supérieure, les cotylédons épais et sans albumen. Ce genre ne renferme NOR qu’une seule espèce décrite par La- i marek (Illust. des Genres, t. 8) sous le nom d 'Olea emarginata. C’est un Arbre de Madagascar, élevé de qua- rante à cinquante pieds , à rameaux opposés, garnis de feuilles opposées, grandes , ovales , presque rondes , i coriaces, échancrées à leur sommet, très-entières et à nervures parallèles. Les fleurs forment une panicule ter- minale. Cet Arbre a reçu le nom vulgaire de Ponei des Indes, (g. .N.) NORTA. bot. phan. Adanson (Fam. des Plantes, 2, p. 417) don- nait ce nom à un genre qui avait pour type le Sysirnbriuni striclisslmum , L., et dont De Candolle ( Sysi . P'eget. nai., 2, p. 46i) a formé la seconde section du genre Sysimbrium. V . Si- S Yj\£DR£. (G.. N.) NORTÉNIE. Ncrtenia. bot. phan. Du Petit-Thouars (Nuv. Gen. Mada~ gasc. i p. 9, n. 17) a établi sous ce nom un genre qui appartient à la famille des Scrophulariées , et à la Didynamie Angiospermie , L. Ses ca- ractères essentiels consistent en un calice presque bilobé , à cinq angles et à cinq dents; une corolle en mas- que , la lèvre supérieure bifide, l’in- férieure à trois lobes arrondis ; qua- tre étamines dydinames dont les an- thères sont à deux loges, les anthères supérieures rapprochées; un ovaire supère, conique, surmonté d’un style courbé à sa base , et d’un stigmate bilamellé; une capsule conique, bi- looulaire , bivalve, divisée par une cloison parallèle aux valves ; des grai- nes petites et nombreuses. Ce genre est , selon Du Petit-Thouars, voisin du Dodartia. 11 se compose de deux espèces que l’auteur a simplement citées, sans en donner de descrip- tion. L’une a le port du Lierre terrestre, l’autre se rapproche du Tare nia. Ce sont des Plantes herba- cées qui croissent à Madagascar. Leur tige est droite, divisée en rameaux ! alternes , tétragones, garnis de feuil- les opposées, dentées, presque sessi- les. Les fleurs sont axillaires et por- tées sur de longs pédoncules. (G.. N.) NOS 595 * NOSJAN J1T NOSIN. min. Syno- nymes de Spinellane de Nosc. Tr. SPINELLANE. (G. DEL.) NOSODENDRE. Nusodcndron. ins. Genre de l’ordre des Coléoptères , section des Pentamères , famille des Clavicornes , tribu des Byrrhiens , établi par Latreille et ayant pour caractères : antennes terminées brus- quement en une massue courte , lar- ge, de trois articles, et se logeant sur les côtés du corselet; extrémité supérieure de l’avant-sternum n’en- clavant point le dessous de la bou- che ; menton très-grand , en forme rie bouclier. Fabricius avait placé la seule 'espèce connue de ce genre parmi ses Sphéridies ; Olivier l’avait mise dans le genre Byrrhe ; mais il en diflère d’une manière bien tranchée par les antennes qui dans ces der- niers vont en grossissant insensible- ment vers l’extrémité. Les Limni- chus et les Aspidiphores en sont séparés, ainsi que les Byrrhes , parce que leurs antennes ne sont point lo- gées dans une cavité spéciale du cor^ selet. Les Anthrènes sont séparées des Nosodendres parce que toutes leurs jambes se replient sur le côté posté- rieur des cuisses ; enfin les Chélo- naires en sont bien distingués par leurs antennes qui ont les second et troisième articles très-grands et les suivans très-courts. Les Nosodendres ont le corps tout-à-fait globuleux ; leur tête est à moitié enfoncée dans le corselet, et leurs yeux sont- petits et peu saillans ; leurs antennes sont un peu plus courtes que le corselet , or- dinairement logées dans une rainure pratiquée à sa partie latérale et infé- rieure ; elles sont composées de onze articles dont le premier est gros , peu allongé, presque cylindrique, le se- cond plus petit que le premier et plus gros que les suivans; le troisième long, un peu aminci à sa base; les suivans courts et grenus , et les trois derniers formant brusquement une massue assez grosse, ovale, perfo- liée. La lèvre supérieure est cornée, assez large, arrondie antérieurement 38* hg6 NOS et très-courte. Les mandibules sont cornées , peu avancées , grosses , presque dentées à leur partie interne et obluses à leur extrémité; les mâ- choires sont courtes, coriaces , bifi- des avec la division interne plus pointue que l’autre ; elles portent chacune un palpe filiforme , fort court , composé de quatre articles dont le dernier est en ovale allongé et le premier extrêmement court. La lèvre inférieure est placée à l’extré- mité interne du menton, qui est fort grand et avancé ; elle est membra- neuse, fort large, tridentée et très- courte. Elle donne attache à deux palpes très-courts , cylindriques , ter- minés en pointe dont on distingue à peine les deux derniers articles. Le corselet est assez large , court , appli- qué contre les élytres dans toute sa largeur et à peine rebordé. L’écus- son est triangulaire; les élytres sont très-convexes , assez dm es ; leurs ailes sont repliées et membraneuses ; les pâtes sont courtes; les cuisses sont comprimées , un peu renflées; les jambes antérieures son triangulaires, ou minces à leur base et assez larges à leur extrémité ; leur bord extérieur est un peu dentelé; les tarses sont très-courts, filiformes. La larve de cet Insecte vit dans les ulcères qu’on remarque aux troncs des Ormes et des Marronniers d’Inde; elle est molie , blanchâtre; son corps est formé de plusieurs anneaux raboteux, et muni sur les côtés de poils assez roides ; la tête est écailleuse et armée de deux mâchoires très -fortes; cette larve subit ses métamorphoses dans le mê- me lieu , et l’Insecte parfait n en soi t pas ou s’éloigne tres-peu de ces ul- cères; on le trouve vers le milieu du printemps. Obvier (Encycl. Méth. ) décrit trois espèces de ce genre, mais Latreillc pense qu’on ne doit conser- ver que celle des environs de Paris , et que les autres doivent entrer dans d’autres genres. Nous citerons donc comme la seule espèce et le type de ce genre : , Le NosooENnnrc fascicule, Noso- dendrvn fasciculare , Lalr., Oliv-; NOS Byrrhus fascicularis, Olivier, Enlom., t. 2, n° 1 3 , 7 , tab. 2 , fig. 7 , a-b ; 1 Sphœrid ium fasciculare , Fa b r . , Pa n z . ; long de deux lignes, noir avec cinq rangées de faisceaux de poils d’un brun ferrugineux sur les élytres. Commun aux environs de Paris, (g.) NOSTOC. bot. cbypt. ( Chaodi - nées.) Genre de la tribu des Trémel- laires , établi par Vaucher , adopté par tous les botanistes , et formé aux dépens des Trémelles de Linné. Ses caractères , tels que nous les compre- nons , ont été fixés dans le T. 111 , p. i4, du présent Dictionnaire. Micheli avait déjà fort bien observé les Nos- tocs qu’il appelait Linkia. Ce nom, qui avait l’antériorité, eût duêlre con- servé ; mais étant comme tombé en désuétude, le genre Linkia des mo- dernes , dédié à l’un des plus savans botanistes de l’Allemagne , appartient à la Phanérogamie. Les Nostocs ont été le sujet de controverses fort étran- ges en histoire naturelle. On trouve dans le Dictionnaire de Levrault , T. XXXV, p. j 55, « qu’ils appartiennent à la famille des Algues , et que leur placement dans la chaîne des êtres est encore indécise, ayant aussi des rapports avec la classe des Animaux Infusoires et les Polypiers. » On a vu au mot Algues qu’il n’existe plus, et qu’il ne saurait même exister de fa- milledece nom,lequel fui indifférem- raen appliqué, quand la Cryptoga- mie était fort mal étudiée, aux Hépa- tiques , aux Lichens , ainsi qu’aux Hydrophytes. Secondement , la place des Nostocs dans la chaîne des êtres , si chaîne il y a , ne saurait être dou- teuse ; ce sont des Végétaux s’il en fut jamais; ils n’offrent en quoi que ce soit le moindre rapport avec les Polypiers , si ce n’est dans les livres où la plupart des auteurs en ont parlé sans en avoir observé et sans se don- ner la peine de vérifier ce' qu’ils en disaient. L’erreur vint originairement de ce qu’Adanson appela Tréinelle un Psychodié du genre Oscillaire dont il découvrit l’animalité, et de ce que Vaucher, adoptant la dénomi- NOS : lation d’Adanson, considéra comme deux genres d’une même famille ses i Oscillaires et ses Nosiocs. Depuis cette i poque on trouve peu de livres , si e n’est ceux de Lyngbye et de quel- [ues autres observateurs qui se don- nèrent lapeinede voir par eux-mêmes :e dont ils parlaient , où l’animalité les Trémelles et des Nosiocs ne soit un point établi en fait. Non-seulement i >n y a vu des Animaux , mais on veut tue nous yen ayons vu nous-même, ht nous lisons encore dans le Diction- naire de Levrault ( lue. cit. , p. 1 55) i : M. Bory de Saint-Yincent , en clas- > ant les Nostocs dans ses Chaodinées , . est-à-dire dans l’une des familles ;[u’il établit entre le règne animal et e règne végétal, dit positivement : [ue les Collema sont des Nostocs s vec des Scutelles; or, comme il est risé de démontrer l’affinité externe les Collema avec beaucoup d’autres z enres de Lichens, il en adviendra mn jour qu’on sera forcé de rapporter nussi les Lichens à un règne inter- médiaire d’êtres ambigus , véritable i lhaos quant à présent. » Dans bou- rrage où l’on prétend que nous voyous : e l’animalité chez les Lichens, on ü rouve pourtant simple que Gaillon foie des Animaux dans les Charagnes Ht dans les Moisissures; mais pour r irouver la légèreté de l’assertion que ous venons de transcrire , il suffira i e recourir à l’article Chaodinées de :te Dictionnaire (par erreur Caiiodi- « Ées au tome m , p. 13). On y verra indication bot. crypt. qui signifie | ue la famille des Chaodinées ap- > ‘artient pour nous à la Cryptogamie t point au règne psychodiaire , en- core moins au règne animal; on ’> erra d’ailleurs dans divers autres ar- i • ."C les de cet ouvrage, quel’idée de la moindre animalité dans les Trémelles •st l’une de celles contre lesquelles ous nous sommes le plus hautement rononcé. Nous craignons qu’il 11e se oit- glissé trop d’erreurs dans nos crits pour ne pas repousser de tous os moyens celles qu’on semble se lire un plaisir de propager en 110- 'e nom, et à l’appui desquelles cer- NOS 597 taines personnes qui ne lisent guère ce qu’elles citent ne cessent de nous appeler en témoignage. O11 a surtout cité à l’appui de l’animalité des Nos- tocs une observation d’Antoine de Bivoua , qui rapporte avoir vu un grand nombre d’Animalcules globu- leux très-agiles nager dans l’eau où il avait laissé infuser durant huit jours le Nus toc verrucosum. Si le mi- crographe de Païenne eût mis du Foin ou des OEillets rouir dans de l’eau , il eût obtenu un semblable ré- sultat, et même dans les vingt-quatre heures; or nous ne savons pas que per- sonne ait jamais imaginé que la Gi- roflée et l’herbe des pâturages fussent des Animaux. Il nous semble que les personnes qui raisonnent sur les Nos- tocs devraient commencer par en examiner au microscope, et que cel- les qui veulent bien nous faire l’hon- neur de nous citer , ne devraient pas nous faire dire le contraire de ce que nous avons imprimé trente fois, de- puis trente ans. Après cette introduc- tion à l’histoire des Nostocs ,, il nous reste à répéter que ces Plantes font un passage très-naturel de la famille des Chaodinées , la première et la plus simple de toutes, aux Lichens par les Collema et aux. Champi- gnons par les Auriculaires que nous distinguons des Téléphores , et que nous en éloignons même beaucoup , parce que nous nous sommes donné la peine d’en examiner toutes les par- ties à des grossissemens très-consi- dérables. Dans ces trois genres , ap- partenant à trois familles , ou plutôt a trois classes très-distinctes , une mucosité transparente , tremblante , et sans goût , est contenue entre deux pellicules membraneuses ou lames plus ou moins consistantes. Cette mu- cosité est entièrement semblable à celle dont se composent les espèces de notre genre Chaos; mais si on la place sur le porte-objet du micros- cope , on la trouve remplie de linéoles translucides formées de globules em- boulés , qui sont les rudùnens inter- nes d’une organisation tendant vers la disposition filamenteuse , par la- r>9S MOS quelle se préparent les rameaux qui , plus tard , se montrent extérieure- ment pour compléter les formes vé- gétales. Il est alors impossible de dis- tinguer les uns des autres une Auri- culaire, un Collème et un Nostoc, mais ce dernier s’arrêtera au premier degré organique ; il demeurera essen- tiellement tomipare et agarne, parce que la nature n’y ajouta point de gemmules, ou quoi que ce soit ryii pût nécessiter un autre mode de re- production; mais dans les Auricu- laires, les filamens mouiliformes in- ternes se tisseront d’une manière fort serrée par leurs extrémités ; ils épais- siront la membrane externe qui doit résulter de leur entrecroisement , au point de la rendre coriace et capable de contenir, comme le ferait une outre , le mucus interne où se déve- loppe tout l’appareil filamenteux ; deS extrémités des ramilles corticales s’é- panouissantàla surface supérieure du Champignon, exposées à l’air atmos- phérique , et n’y étant plus lubréfiées dans un milieu humide, formeront une couche tomenteuse, souvent di- versement colorée par l’action de la lumière qui dès-lors agit directement sur le duvet devenu bientôt comme laineux; si l’on soumet ce duvet au microscope , ou y reconnaîtra toujours des articulations analogues à celles des filamens de l’intérieur , seulement elles seront plus serrées et même d’une autre forme , en raison de la différence des milieux. Le même feutrement s’opère de dedans en de- hors pour former les lames des fron- des dans les Collèmes , mais les ex- trémités des filamens , au lieu de s’é- panouir en duvet à la surface de ces frondes, doivent s’y nouer pour ainsi dire sur divers points, comme on noue l’extrémité des botlcs de Chan- vre, et de leur confusion au point de rapprochement , résultent cesapo- thécions qui élèvent de véritables Nostocsau rang des Lichens. Tel est le mécanisme aes passages que nous croyons avoir parfaitement saisis. Nous eussions pu faire de ces obser- vations le sujet de Mémoires que NOS nous eussions pu lire ensuite devant quelque société savante, et faire insé- rer, comme très - importans, dans quelque recueil scientifique; mais nous avons pensé qu’elles sei aient tout aussi bien placées dans un Dic- tionnaire qui n’est pas composé à coups de livres, et pour notre-part au moins rédigé très-consciencieusement. L’humidité est indispensable à l’ existence , ou du moins à ce qu’on pourrait appeler .l’épanouissement des Nostocs. En sont-ils pénétrés, ils s’étendent, se renflent, croissent, et l’on en distingue tout-à-coup en des lieux où l’on n’eût pas soupçonné leur présence , dès que de l’eau est venue humecter le sol. La merveille de leur apparition subite leur valut une certaine célébrité chez les an- ciens et chez les empiriques , qui nommaient l’espèce la plus répandue Fleur du Ciel , CœUJios , Cœlifulium , Graisse ou Fleur de rosée, Graisse ou Gelée de terre, etc. Réaumur crut avoir découvert leur mode de repro- duction dans des globules qu’il y ob- serva extérieurement. Nous n’avons jamais rien vu de semblable. Toutes ces Plantes se contractent et se dé- forment dans l’herbier ; mais on peut en touttemps leur rendre l’apparence de la vie , en les mouillant et en les plongeant dans l’eau, lorsqu’on ne les a pas trop écrasées; cependant elles ne reprennent que l’apparence de la vie. Nous ne connaissons pas de véri- tables Nostocs marins. Les espèces principales de ce genre sont : Le Nostoc commun , Nostoc com- mune ,Vaucher, p. 222 , tab. 16 , f. 1 ; Lyngb. , Tent. , p. 198 , tab. 61 , c. ; Tremelta Nostoc, L.; Mougeot , Stirp. T^osg- , n° 700; JLinkia terrestris, etc., Micheli; Nov. Gen. , p. 126 , tab. 67, f. 1 ; Tremella terrestris , Dill., Musc., tab. 10 , f. i4; Nostoc œtherea, Poiret, Enc. Met. , Die.; Alcyonidium Nos- toc, Lan). , Tbalass. , p. 7'i , vulgai- rement Crachat de lune , Arche cé- leste, PerceLcrre, Beurre magique, Vitriol végétal , Nostoc de Paracelse , Salive de Coucou , Ecume printa- nière , Crachat, de mai , etc. Cette NOS liante varie pour la taille, l'épaisseur la consistance, selon l’humidité de saison , et suivant qu’elle est plus a moins habituellement exposée à 1 pluie ou à la sécheresse, àl’om- ie ou à la lumière ; elle est formée une membrane d’un vert olivâtre, raut sur le brun , diversement plis— ée , appliquée au sol ou elle n’adhère ! ar aucune radicule ; tremblante , r.'ansparente , fraîche au tact, mais : on mouiilée, un peu luisante. On n trouve fréquemment le long des outes , aux lieux un peu herbeux, ur les pelouses rases et dans les ai- des de jardin , ou elle apparaît après js ondées de printemps, d’été et 'automne. Elle disparaît durant lut l’hiver, pour- peu que le froid oit rigoureux. Nous ne pensons pas u’elle croisse au-dessus du soixan- ème degré nord; elle est surtout oramune vers le milieu de la Zone empérée ; nous en possédons un i- chantillon rapporté de Rawac sous i ligne , par Gaudichaud ; la variété cameum de Lyngbyc, très— difFé— ente par sa couleur , et qui vient des olitudes boréales du Danemarketdu rroënland, nous paraît , d’après un chantillon que nous a communiqué •-3 savant danois, une espèce diffé- rente. Nostoc verruqueux , Nos/oc ver- vucosum, Yauch. , p. 226, tab. 16, 3; Tremella verrucosa , L. ; Tre- lella Jluviatilis , etc. , Dill. , Musc. , ib. io , f. 16 ; Linkia palustris , etc., licheli , Nov. Gen. , tab. 67, f. 2. •ette espèce solide et non creuse , omme on l’a prétendu , tant qu’elle 'est pas en état de dépérissement, ■st arrondie , de la grosseur d’une veline à celle d’ùn œuf, assez sein- lable par la forme à une truffe , et 'un brun olivâtre. Elle croît éparse u groupée dans les eaux limpides es torrens et des petites rivières aux eux oii il n’y a ni trop de profon- eur ni trop de courant; elle ne s’é- ive guère vers le Nord que dans le dolstein , ou la mentionne Lyng- ye. Nous l’avons trouvée en abon- ance dans la Sierra-Morena , aux NOT 5 9 9 environs de Grenade et à Ténériffe. Nostoc sphérique, Nostoc sphœ- ricum , Yauch. , tab. 16 , f. 2. Petite espèce qu’on trouve indifféremment dans l’eau stagnante et sur la terre humide entre les herbes, parfaite- ment ronde , d’un brun verdâtre et de la grosseur d’une tête d’épingle ou de celle d’un petit pois. Les autres espèces constatées de ce genre sont les Nostoc pi uniforme de l’Europe et de l’Asie boréale; cœru- leum , très-petit, remarquable par sa belle couleur bleu-pâle ou céleste; Quoji, des îles Mariane® , et flavi- cans , N. , de Terre-Neuve. Les Nos- toc muscorum , vesicariumfichenoides , foliaceum , confusum , calcrco/a, Le- coanice, etc., d’Agardh, sont des va- riétés du N. commune ou des Collèmes. Le rufescens n-’est pas notre Tremella cuprina -, comme l’a dit le même au- teur. Son Mesentevicum^ p. 2 1 , est évi- demment un double emploi de son Corynephora marina , p. 2i, et non V Alcyonidium Nostoc de Lamouroux, comme il le prétend d’après Bonne- maison. (b.) NOTACANTHE. Notacan/hus. pois. Le genre formé sous ce nom pour un grand Poisson figuré dans Bloch , pl. 45 1 , n’a pas même été cité par Cuvier. Il était en effet difficile de l’adopter sur les indications assez vagues qu’on en trouve dans Lacé- pède (Pois. T. v, p. 292), qui le place entre les genres Mégalope et Exocet. Il lui donne pour caractères : corps et queue très-allongés; nuque élevée et arrondie ; tête grosse; anale très-longue et réunie à la caudale; dorsale nulle , remplacée par des aiguillons courts , gros , forts et dé- pourvus de membranes. On ne dit pas quel est le pays de la seule es- pèce de ce genre qui est appelée No- tacanthus Nassus. (b.) NOTACANTHE. Notacant/ia. ins. Famille de l’ordre des Diptères , éta- blie par Latreillc , et ayant pour ca- ractères : suçoir de deux pièces; trom- pe du plus grand nombre membra- neuse, très-courte, retirée, à l’excep- 600 NOT lion des deux grandes lèvres qui la terminent; celle des autres longue, grêle , en forme de siphon et cachée par un bec portant les antennes, qui sont composées de deux ou trois ar- ticles dont le dernier a plusieurs di- visions transverses en forme d’an- neaux. Cette famille, à laquelle La- treille avait donné (Consid. sur les Ins., etc.) le nom de Stratiomydes , faisait pai lie du genre Musca de Lin- né ; Geoffroy avait formé , avec les Diptères qui la composent , ses genres Slratiome et Némotèle. LesNotacan- thes ont le corps oblong, déprimé , les antennes souvent cylindriques ou coniques , quelquefois terminées en massue ; leur tête est hémisphérique, presque entièrement occupée par les yeux dans les mâles; on voit , entre eux et sur le vertex, trois petits yeux lisses. Les ailes sont longues , croi- sées horizontalement sur le corps dans le repos; elles ont des nervures disposées en rayons et parlant d'une cellule discoïdale; l’écusson est sou- vent épineux; l'abdomen est grand, aplati , ordinairement ovale ou ar- rondi ; les pâtes sont courtes, sans épines aux jambes, et le bout de leurs tarses est muni de trois pelotes et de deux crochets. Les larves de ces Diptères ont le corps aplati, long, divisé en anneaux dont les derniers , plus longs, forment une queue ter- minée par des poils à baibes ou plu- meux , disposés en rayons et au point de réunion desquels est l’ouverture des trachées. Leur tête est petite , ohlongue, écailleuse et munie de pe- tits crochets et d’appendices ; ces lar- ves sont aquatiques , mais beaucoup d’autres qui nous sont inconnues n’ont pas la même manière de vivre et doivent avoir une organisation dif- férente; la peau de celles dont nous venons de donner une description sommaire, se durcit quand l’Insecte veut se changer, et devient l’enve- loppe de la nymphe ; ces coques flot- tent sur l’eau; la nymphe n’occupe qu’une des extrémités de la capacité intérieure; l’Insecte parfait, sort par une fente qui se fiiil sur le second NOT anneau; il se pose 6ur sa dépouille flottante, attend qu’il soit raffermi par l’action de l’air, et ne tarde pas à prendre son essor. Le plus grand nombre des Notacanthes habite les lieux marécageux et humides ; ils se tiennent sur les feuilles et les tiges des Végétaux voisins des eaux ; d’au- tres habitent les bois et doivent faire leur ponte dans la carie des Arbres. Latreille divise cette famille en deux tribus. V. Xyeophagiens et Stra- tiomydes. (g.) NOTAR.CIIE. Notarchus. mole. Cuvier le premier ( Règne Animal , T. il, p. 3g8 ) institua le genre No- tarche, qui, suivant lui , d’une or- ganisation voisine des Aplysies et des Dolabelles , fut placé dans la même famille des Tectihranches , avec les Pleurobranches et les Acérés. La- marck n’a point adopté ce genre, que Férussac (Tableau Syst. des Anim. Moll. ) mit dans les Tectihranches Dicères avec les Aplysies et les Do- labelles, c’est-à-dire dans les mêmes rapports que Cuvier. Blainvillp, dans son Traité de Malacologie , en ad- mettant le genre de Cuvier, le place dans son ordre des Monopleuro- branches , dans la deuxième famille, les Aplysiens dans les rapports natu- rels avec les genres Aplysie et Dola- belle, et les nouveaux genres Bur- sarelle et Elysie. La place de ce genre paraît désormais arrêtée dans la série; son voisinage des Dolabelles et des Aplysies est reconnu par les zoolo- gistes les plus instruits; cependant Blainville, à son article Noiarclte du Dictionnaire des Sciences Naturelles, contredit plusieurs des caractères im- posés par Cuvier à ce genre; par exemple , qu’il u’existe pas , comme le dit Cuvier, un prolongement du manteau operculiforme des branchies qui lui ont semblé presque entière- ment extérieures. Blainvillc'croil aussi que la fente du col dont parle Cu- vier ne conduit nas aux branchies, mais est le sillon qui réunit les orifices extérieures des. organes de la génération. Il ne s’ensuivrait NOT pas de-là pourtant qu’on devrait re- jeter ce genre de la place qu’il occupe, ce sera seulement à en rec- tifier les caractères tels que Blain- ville l’a fait : Animal globuleux of- frant inférieurement un espace ova- laire circonscrit par des lèvres épais- ses indiquant le pied ; quatre ten- tacules fendus dans une partie de leur longueur, sans appendices labiaux Î>rolongés; une très-petite blanchie atéro-supérieure presque externe ou seulement protégée par un petit re- pli du manteau; sans coquille inté- rieure. Quant à l’ensemble de l’or- ganisation, elle a beaucoup de rap- ports, d’après ce qu’en dit Cuvier, avec -celle des Aplvsies. On ne con- naît encore qu’une seule espèce de ce genre; c’est le : Notarche de Cuvier ,Nolarckus Cuvieri , Blainville ( Traité de Malac., p. 475, pl. 43, fig. 7 ) ; Cuvier ( Règn. Anim. T. îv, pl. 11, fig. 1; Atlas du Dictionnaire des Sciences Natu- relles, 44e livraison, pl. 17, fig. 7. (D..H.) * NOTARIS. A To taris, ins. La- treille (Fam. Nat.) désigne sous ce nom un genre de la tribu des Cha- rançonites dont il ne donne pas les caractères. (g.) NOTASPE. Notaspis. ins. Jean- Frédéric Hermann donne ce nom aux Insectes qui forment le genre Oribate de Latreille. N. ce mot. (g.) NOTELÉE. Noielœa. bot. piian. Genre établi par Ventenat (Choix de Plant.), adopté par R. Brown et fai- sant partie de la famille des Jasmi- nées. Ses caractères consistent en un calice à quatre divisions, une corolle formée de quatre pétales ovales , réu- nis par paire au moyen des filets sta- minaux qui les soudent ensemble par leur base. Le fruit est une drupe dont le noyau est simplement carti- lagineux. Ce genre se compose de cinq espèces toutes originaires de la Nou- velle-Hollande. Ce sont des Arbustes ou des Arbrisseaux rappelant l’Oli- vier dans leur port, ayant comme lui des feuilles opposées et tres-en- NOT 601 tières , et des fleurs fort petites , dans lesquelles la corolle manque quelque- fois. C’est le même genre que Gaert- ner avait déjà nommé R/iysospermum, nom qui n’a pas été adopté par les botanistes. Parmi ces espèces, nous citerons le Noielœa longi/olia,\e nt., loc. cil., t. 5î5; ses feuilles sont al- longées, lancéolées, aiguës, réticu- lées de chaque côté, p^us ou moins pubescentes à leur face inférieui e qui n’est pas ponctuée ; les divisions du calice sont inégales et le stigmate est bifide. Cette espèce, d’après laquelle Yentenat a établi le genre, est 1 ’Olea apetala , Andr. , Repos. , t. 5 1 6 . Le Notelœa ligustrina , Vent., loc. cil., se distingue de la précédente par ses feuilles étroites, lancéolées, glabres des deux côtés , ponctuées à leur face inférieure , et légèrement veinées des deux côtés. Le genre Notelœa a les plus grands rapports avec le Lino - ciera de Swartz, dont il se distingue seulement par ses pétales très-courts, qui sont fort grands dans le Lino- ciera. (a. R.) * NOTENCÉPHALE. zool. V. Acéphale et Monstre. NOTENSTEIN. min. C’est-à-dire Pierre notée ; nom allemand d’une variété de Grès arborisé , dont les dendrites ou veines ressemblent à des notes de musique. (g. del.) NOTÈRE. Noteras. ins. Genre de l’ordre des Coléoptères, section des Pentamères , famille des Carnassiers, tribu des Hydrocantbares , établi par Clairville aux dépens du grand genre Dytique de Linné et de Fabricius , et ayant pour caractères : palpes labiaux fourchus; antennes renflées ou plus épaisses à leur milieu ; éperon des jambes antérieures des mâles en forme de lame, recouvrant le pre- mier article du tarse. Ce genre avait été confondu par Fabricius et par Olivier avec les Py tiques , mais ce dernierl’a adopté dans l’Encyclopédie à l’exemple de Latreille , qui l’avait déjà placé à son rang dans son Généra Crustaceornm et lnsectorum , et dans scs Considérations Generales sur les 6oj, NOT InsecLes. Ce genre se distingue des Dytiques et des Colymbèles , parce que, dans ceux-ci , les antennes sont filiformes et le dernier article des palpes labiaux est simple; les Ily- grobics ont aussi les antennes filifor- mes et leur corps est très-bombé ; en- fin les Hyphidres , les Hydropores et les Halipl.es ne présentent que quatre articles distincts aux tarses anté- rieurs, ce qui n’a pas lieu cliez'les No- lères. Ces Insectes, bien distingués des autres genres par les caractères que nous avons donnés plus haut , sont d’assez petite taille, vivent dans l’eau comme les Dytiques; leur tête est plus étroite que le corselet, arrondie antérieurement. Les yeux sont petits, arrondis et peu saillans : au-devant des yeux s’insèrent les antennes com- posées de onze articles ; les premiers petits , allant en augmentant, depuis îe second jusqu’au cinquième qui est beaucoup plus large, et de-là en di- minuant jusqu’au dernier qui est pointu ; la lèvre supérieure est cornée, à peine tridentée; la dent du milieu est peu saillante, les latérales sont arrondies. Les mandibules sont cor- nées , courtes , fort échancrées au sommet, avec uue petite dent au- dessous; les mâchoires sont membra- neuses , pointues, arquées, garnies à l’intérieur de quelques soies épi- neuses plus courtes du côté de la base. Ces mâchoires portent deux pal- pes ; les intérieurs sont composés de deux articles cylindiiques , dont le second est le plus long. Les palpes extérieurs sont composés de quatre articles , le premier et le troisième les plus courts; le dernier ovalaire, un peu pointu. La languette est mem- braneuse , carrée, ciliée de poils fins et courts ; elle porte deux palpes de trois articles dont les deux pre- miers courts , le troisième plus grand, large et écliancré antérieurement. Le corselet est plus large que long, en trapèze, les él y très recouvrent tout le corps qui a une forme ovalaire. Les jambes antérieures sont, sans échan- crures, leur éperon est grand , aplati , et atteint la longueur du premier NOT article des tarses. Ceux-ci sont com- posés de cinq articles dont le premier est gros et obeonique, les trois sui- vons allant en diminuant et le der- nier obloug, terminé par deux cro- chets. Ce genre ne se compose jusqu’à présent que de trois espèces, dont deux sont propres aux environs de Paris et l’autre vient d’Espagne. Nous pensons que leurs mœurs doivent être les mêmes que celles des Dyti- ques. On les trouve, comme ces der- niers , dans les fossés et les mares, parmi les Plantes aquatiques, et ils nagent assez bien. Parmi les espèces que l’on trouve aux environs de Pa- ris , nous citerons : Le Notère crassicorne , Noterus crassicornis , Clairv., Entom. Helv. T. ii, p. 224, pl. 5.a ; Latr., Gen. Crust. etCon.sid., etc.; Olivier, En- cycl. Mcth. ; Dytiscus crassicornis , Fabr., Oliv. ; Dytiscus fuscus , etc., GeofF. , Ins. Paris, T. iv, p. 4o2, ii° 10, Degéer; Dytiscus capricornis , Fuseli, Arch., Ins., ô, 128, 28, b, c; Dytiscus clavicornis , Fourcroy , Ent. Par., 1, 70, n° 1 5. Long d’une ligne et un quart, d’un ferrugineux obscur sur tout le corps, avec la tête et le corselet plus clair; dessous. du corps noirâtre. (o.) * NOTHITE. Nothites. bot. phan. Dans le Dictionnaire des Sciences Naturelles, T. XXXT, H. Cassini a proposé ce genre qui appartient à la la mille de$ Synantbérées et à la Syn- génésie égale , L. 11 lui assigne les caractères suivons : involucre plus court que les fleurs , cylindracé , composé de cinq folioles libres , éga- les, disposées sur un seul rang, ap- pliquées,se recouvrant parles bords, oblougues , lancéolées, aiguës au sommet, foliacées, à plusieurs ner- vures. Réceptacle à peu près plane, petit et nu. Calatbide sans rayons, composée de cinq fleurons égaux , ré- guliers et hermaphrodites ; corolle à tube court , à limbe long, divisé en cinq segmens ovalcs-oblongs ; anthè- res incluses , munies au sommet d’ap- pendices obtus et scarieux ; akènes NOT iilongs, souvent longs et grêles, us ou moins hispidules, pentago- nes et cylindracés , à cinq ou dix ervures , et munis à leur base d’un nurrelet cartilagineux , annulaire; ^gretle longue, composée de dix à mgt paillettes piliformes , un peu légales, roides , soyeuses dans leur aartie supérieure, bordées inférieu- iment sur chacun des côtés d’une ns toute la France; on la trouve >:ins les lieux humides, près des i ares ou dans les jardins. (g.) NOTITE. min. Nom donné par Ju- me à une Roche qui paraît n’être u l’une variété de Granité porphy- lïde. (g. del.) NOTJO. bot phan. Ce nom , ou 1 ulôt celui de Nutsjo , est un des uns vulgaires au .lapon sous les- tels Kæmpfer ( Arnæuit . exot. , p. 6) a déciit imparfaitement une ante de ce pays, qui a été érigée \ r Adanson en un genre particulier , •ais que l’on ne saurait adopter d’a- I ès ses caractères incomplets, (g. .N.) !'* NOTOBASE. Nulubasis. bot. an. H. Cassini est l’auteur de ce f ure qui appartient à la famille des i nantnérces et à la Syngénésie su- :rflue, L. Voici les caractères qu’il ■ attribue : tnvolucre ovoïde , pres- e globuleux , plus court que les 1 urs, composé de folioles imbri- ées , appliquées, coriaces; les in- médiaires ovales-oblongues, pour- NOT 6o5 vues d’une glande en forme de ner- vure sur le côté extérieur , et sur- montées d’un appendice étalé , long, épais, linéaire et spinesccnt. Récep- tacle épais , charnu , légèrement pla- ne, garni de paillettes nombreuses et inégales. Calathide composée de lleurons égaux , nombreux , herma- phrodites au centre, et mâles à la circonférence. Les fleurs hermaphro- dites ont la corolie très-obringente ; les étamines à filets velus ; des akènes très-grands, comprimés des deux cô- tés, glabres, lisses, comme renver- sés et couchés en arrière sur le récep- tacle, ayant à la base une aréole très- longue , très-étroite, en forme de sillons, surmontés d’une aigrette lon- gue, blanche, et composée de poils plumeux. Les fleurs mâles de la cir- conférence ont la corolle et les étami- nes comme celles des fleurs herma- phrodites; elles renferment un faux ovaire privé d’ovule et portant une aigrette de poils peu nombreux et à peine plumeux. Ce genre fait partie de la tribu des Carduinées où il se place au- près du Larnyra, autre genre établi par le même auteur. Il est égale- ment fonné aux dépens des Car- cluus de Linné ou Cirsium de Gaert- ner ; son type est le Carduus syriacust L. , auquel Cassini donne le nom de Nutubas/s syriaca. C’est une Plante herbacée , annuelle, qui croît en Sy- rie, en Egypte , en Barbarie, en Es- pagne et dans l’île de Crète. Sa tige est haute de près d’un mètre, droite , ordinairement simple, garnie de feuilles ovales-oblongues , à bords si- nués anguleux et épineux, vertes, avec des taches blanches; les infé- rieures plus larges , rétrécies vers la base en forme de pétioles; les supé- rieures amplexicaules. Les calathides sont purpurines ou blanches, soli- taires, terminales et latérales; au- dessous de l’involucre on voit plu- sieurs bractées remarquables par de grosses nervures blanches qui se pro- longent en épines. (g..n.) NOTOCERAS. bot. phan. Rob. 8o6 NOT NOT JBrown. établit ce genre dans la se- conde édition de 1 ’Hortùs Kewensis qui parut en 1812 , et Lagasca le re- produisit en 1 8 1 5 sous le nom de Diceratiurn. De Candolle {Syst. Eeg.), donnant la préférence au nom qui avait l’antériorité, a assigné les ca- ractères suivans au Notoceras qui ap- partient à la famille des Crucifères et à la Tétradynamie siliqueuse : calice légèrement dressé, égal à 1a base; pétales oblongs ou linéaires; étami- nes dont les blets sont libres et dé- pourvus de dents. Siliques biloculai- res, à deux valves, presque en carène, dont la nervure se prolonge au som- met en une sorte de corne, surmon- tées d’un style persistant, filiforme, très-court, et d’un stigmate en petite tête; graines ovales, comprimées , à cotylédons accombans. Ce genre fait partie de la tribu des Arabidées ou Pleurorhizées siliqueuses , à cause de la structure de sa graine à laquelle De Candolle a attaché une grande im- portance dans sa classification des Crucifères. Cependant, par la forme de son fruit, il tient le milieu entre les genres Erysimum et Capsella pla- cés dans deux autres tribus. Les es- pèces de Notoceras sont de petites Plantes herbacées, annuelles , à tiges rameuses , dressées ou couchées , gar- nies de feuilles oblongues ou pres- que linéaires , entières ou sinuées. Les fleurs sont très-petites , quelque- fois dépourvues de pétales , disposées en grappes opposées aux feuilles-; quelques-unes de celles-ci sont pla- cées à la base de la tige. Ces Plantes doivent leur aspect blanchâtre à des poils nombreux fixés par leur milieu, couchés et rameur. De Candolle ( loc . cit.) forme trois sections dans ce genre. La première se compose du Eotoceras'canariense , Brown , et du N. hispanicum , D. C. , ou Diceratiurn prostratum , Lagasc. Elle est caractérisée par iles siliques ses déhiscentes bicornes , sés graines comprimées et ses cotylédons paral- lèles à la cloison. La seconde section ( Tetraceralium ) se distingue facile- ment à scs siliques surmontées de quatre cornes , et ne se «impose que du N. quadricorne , D. C. et Deless. , ( Icon . select., a, tab. i6)ou Erysimum quadricorne, Steph. et Willd. ; espèce qui croit en Sibérie. La troisième sec- tion ( Macroceratium ) doit peut-être constituer un genre nouveau. Elle a des siliques indéhiscentes, bicornes, des graines opposées à la cloison. Elle renferme le N. car d amine folium , D. C. et Deless. {loc. cit., 2 , tab. 18) ou Lepidium cornutum de Sihbtorp. Celte Plante est indigène des contrées oiientales du bassin de la Méditer- ranée. (G. .N.) i * NOTODONTE. Nolodonta. ins. Genre de l’ordre des Lépidoptères , famille des Nocturnes , tribu des Faux-Bombyx, établi par Latreille (Fam. Nat. du Règn. Anim.), et dont il ne donne pas les caractères, (g.) * NOTOGASTROPUS. crust. Yosmaer a donné ce nom à un Cius- tacé du genre Dorippe. E. ce mot. (G.) N O P OGNIDIUM . pois. Genre éta- bli par Ralinesque qui le dit inter- médiaire aux Spares et aux Gentro- notes , sous-genre de Gastérostées. Il diffère des premiers en ce qu’il a la dorsale dépourvue de rayons épi- neux et munie antérieurement de deux appendices ou protubérances déliées et molles. L’auteur n’en cite qu’une espèce fort petite et des mers (le Sicile, où les pêcheurs l’appellent Scirenga, Son corps est comprimé, son museau très-obtus, la ligne la- térale courbe au milieu et llcxucuse; la caudale est quadvifide; la teinte générale du Poisson , qui n’atteint guère cinq pouces , est rougeâtre, tirant sur la couleur du vin, avec une multitude inoinbrable de petits points couleur de feu. (b.) NOTOLÆNA. bot. ciCypt. Pour Notholæua. E. ce mot. (b.) NOTONECTE. Notonccta. ins. Genre de l’ordre des Hémiptères, section des Hétéroplères , famille des HyRroco lises , tribu des Notonccti- ■ des , établi par Linné et adopté p»r NOT tous les entomologistes aveG oes ca- ractères : antennes très-courtes, ca- chées sous les yeux, plus grêles vers ieur extrémité, de quatre articles; labre extérieur, triangulaire; bec de la longueur de la tête, conique, dé- primé, de trois articles; un écusson très- distinct ; pâtes antérieures cour- bées , égales aux intermédiaires et ayant un fort crochet au bout ; les postérieures propres à la nataîion ; ! tarses de deux articles. Ce genre est \ bien tranché, et on ne peut le confon- dre avec aucun autre de la même famille; il se distingue des Sigaras et des Corises, de la même tribu , par ses tarses qui ont tous deux articles , tandis que, dans les deux genres que nous venons de nommer , les tarses antérieurs ne sont composés que d’un seul article; le genre Corise s’en dis- tingue encore par l’absence d’écus- son. Le corps des Notonectes est presque cylindrique, allongé, étroit, convexe en dessus, presque plat en dessous et un peu rétréci à l’extré- mité; les côtés et l’extrémité de l’ab- : domen sont garnis de longs cils qui , 'étendus, servent à soutenir l’Insecte i sur l’eau. La tête est grande , presque I aussi large que le corselet; les yeux -sont grands , oblongs et occupent ttoute la partie latérale de la tête. On ne voit point de petits yeux lisses. Les antennes sont plus courtes que la : tête, composées de quatre articles, et filiformes; le premier article est 1 Itrès-court, cylindrique; le second plus long et un peu renflé; le troi- sième cylindrique , un peu moins long et un peu moins gros que le se- ' cond, et le dernier plus court et plus i l mince que le troisième ; la trompe est I formée de quatre articles, dont le pre- I rrnier est court et assez large ; le se- II cond plus coui t , plus étroit; le troi- j i sième le plus long de tous , et le der- nier court et fort mince. Le suçoir I i est composé d’une pièce supérieure » | courte, aiguë , et de trois soies aussi | longues que la gaine. Le corselet est i plus large que long, terminé supérieu- » rement par un écusson fort grand et i triangulaire. Les élylres sont à peu NOT 607 près de la longueur de l'abdomen et le dépassent à peine; les ailes sont membraneuses et aussi longues que les élylres. Les quatre pâtes anté- rieures sont assez courtes et compo- sées comme à l’ordinaire; Ips posté- rieures sont presque une fois plus longues que les autres ; elles ont un appendice à la base des cuisses, de long cils serrés à leur partie interne , et leurs tarses ne sont pas munis de crochets. Degéer , qui a étudié ce genre, a donné la description et la figure des organes générateurs des males; ils sont contenus dans le der- nier anneau de l’abdomen , et si on presse le ventre on en voit sortir une grosse pièce écailleuse, noire et mo- bile, qui est fendue à son extrémité et composée, à cet endroit, de deux lames d’où sort une partie membra- neuse qui doit être le pénis. Dans l’accouplement, Degéer a vu les No- tonectes placés l’un à côté de l’autre , le mâle un peu plus bas que la fe- melle ; elles nagent ainsi jointes avec beaucoup de vitesse. Les oeufs des TNotonectes sont blancs et allongés , la femelle les place ordinairement sur les tiges ou les feuilles des Plantes aquatiques; ce n’est qu’au comiUen- cement du printemps qu’ils éclosent; les petites larves se mettent aussitôt à nager; ces larves ressemblent en- tièrement à l’Insecte parfait , seule- ment elles sont privées d’ailes. La nymphe- n’eu diffère que par des tuyaux contenant les rudimens des ailes placés sur les côtés du corps. Les Notonectes ont une singulière manière de nager , ils sont toujours placés sur le dos, et ordinairement dans une position inclinée; la tête un peu plus élevée que l’extrémité du corps, lorsqu’ils remontent à la surface de l’eau , et la tête plus basse lorsqu'ils restent à la surface ou qu’ils descendent au fond. Ces Insectes vi- vent dans les fossés, les réservoirs , les eaux dormantes ou les endroits dés rivières où l’eau reste sans un grand mouvement; ils se tiennent ordinai- rement à la surface de l’eau , et si ou s’en approche de trop près ou qu’on 608 NOT trouble l’eau, Ils s’enfoncent aussitôt et ne reparaissent que quelque temps après, et lorsqu’ils jugent que le dan- ger est passé. Quand, ces Insectes nagent, leurs pâtes antérieures sont appliquées contre la poitrine, et il n’y a que les postérieures eu mouve- ment ; mais quand ils sont sur la vase du fond ou sur les Plantes, et qu’ils marchent en cherchant leur nourri- ture, ce sont leurs pâtes antérieures qui servent; les postérieures ne re- muant plus , restent allongées et sem- blent être traînées à la suite de l’Ani- mal. Les Notonectes , sous leurs di- vers états de larve, de nymphe et d’insecte parfait, se nourrissent de petits Insectes, ou de petites larves qu'ils saisissent avec les crochets de leurs pâtes antérieures; ce sont des Insectes voraces qui font une guerre très-active aux autres Insectes, et qui, à défaut d’autres espèces, s’entre-dévorent. On en connaît une douzaine d’espèces dont quatre seu- lement sont propres à la Fiance et à toute l’Europe; les autres habitent l’Afrique, l’Amérique et les Indes- Orienlales; parmi celles de France nous citerons comme type du genre : Le Notonecte glauque, Notonecta glauca, L., Scop., Fabr.,Lalr., Oliv.; Notonecta capite luteo , etc., Geoff., Ins.,t. i , p. 476, n° 1, lab. g,f. 6; Nepa Notonecta, Degéer , Mém. Ins., t. 5, p. 58 1 , nu 5, tab. 18, fig. 16 , 17 , MoufF. , Rœm., Schœff., Stoll., Panz., Schellenb., etc. Long de près de six lignes ; tête d’un gris un peu ver- dâtre ; yeux d’un brun clair; corse- let d’un gris jaune antérieurement et d’un gris obscur à la partie posté- rieure; écusson noir; abdomen noir en dessus avec l’extrémité d’un gris verdâtre; élylres d’un gris verdâtre, avec le bord latéral marqué de quel- ques points noirs; ailes blanches; dessous du corps noirâtre; pâtes glau- ques. Celte espèce se trouve aux en- virons de Paris et dans toute l’Eu- rope; elle pique fortement avec sa trompe. (o.) NOTONECTIDÉES. Notoncctidca. NOT ins. Leacli désigne ainsi une tribu d’insectes Hémiptères correspondant entièrement à celle que Latreille a nommée Notonectides. V. ce mot. (g.) NOTONECTIDES. Notonectides. ins. Tribu de l’ordre des Hémiptères, section des Héléroptères , famille des Ilydrocorises, établie par Latreille, et à laquelle il avait donné, dans son article Entomologie du Diction- naire d’Histoire Naturelle de Déter- ville , le nom de Plat y dactyles; cette tribu correspond à la dixième famille des Ilydrocorises de son Généra Crus- taceoriirn et Insectorum. Les caractè- res de celte tribu sont : les deux pieds antérieurs simplement courbés en dessous , avec les cuisses de grandeur oïdinaire; les tarses courts, de deux articles dans le plus grand nombre , très-ciliés. Les pieds postérieurs en forme de rames, très-ciliés, avec les deux crochets terminaux très-petits. Corps presque Cylindrique ou ovoïde, assez épais. Ces Insectes sont tous aquatiques ; leurs larves sont très- agiles ainsi que les nymphes qui ne dilfèrent de l’Insecte parfait que par l’absence d’ailes. Les Notonectides se transportent d’un lieu à un autre en se servant de leurs ailes; elles se nourrissent d’autres Insectes qu elles attrapent avec leur pâtes antérieures. Latreille divise ainsi cette tribu. I. Un écusson dans tous; tous les taises à deux articles; gaîne du ros- tre articulée. Genres : Notonecte , Plèa. II. Point d’écusson dans la plu- part; tarses antérieurs à un seul ar- ticle; gaîne du rostre striée. 1. Un écusson. Genre : Sigara. 52. Point d’écusson. Genre : Corise. V. tous ces mots. (G.) NOTOPÈDE. Notopeda. ins. Oli- vier ( Encycl. Mélh. ) dit qu’on a quelquefois désigné sous ce nom les Insectes du genre Taupiu. V . ce mot. (o.) NOT NOTOPODES. No/opoda. crust. | Eribu de l’ordre des Décapodes, fa- j aille des Bracliyures, établie par La- i reille , et ayant pour caractères : les leux ou quatre pieds postérieurs in- • érés sur le dos et au-dessus du plan ■ les autres. Cette tribu se distingue de ; outes les auti'es par la position des [uatre pieds postérieurs ; elle ren- I erme des Crustacés médiocrement rands dont quelques espèces ( JDorip - 2, t. 1, fig. 3, a , b ; Anthicus fioralis , Fabr., Payk.; Can- tharide Fourmi, Geoflf.; Meloe flo- ralis , Lin.; Meloe pediculanus , Schranck. Long d’une ligue et demie, noirâtre avec la tête à l’exception du ventre; le corselet et les pâtes d’un jaune pâle ; base des élvtres plus claire ouroussâire. Cette espèce est très- commune aux environs de Paris et dans toute la France. Olivier ( En- cycl. Méth. ) décrit vingt-quatre es- pèces de celle division , mais la der- nière, le Notoxe du Peuplier, forme le genre Xylophiîe de Bonelli. Léon Dufour et Dejcan ont trouvé plu- sieurs espèces nouvelles de ce genre en Espagne et en Poi tugal. (g.) *NOTRÈME. Notrcma. moll. Nom que Rafinesque avait douué à un genre fort singulier, dans Y American Monthly Magazine , et qu'il a changé 6i i NOY NOY depuis ( Annales Gémir, des Sciences Natur. de Bruxelles , T. v, p. 520 ) pour celui de Trémésie , Tremesia. V. ce mot. (d..ii.) * NOUN [-PAR AGOUDOU . rept. oru. Nom de pays du Coluber fiche. V. CoUEEUVRE. (R.) NOUROOK. bot. eii an. On dési- gne sous ce nom dans les îles fran- çaises , à l’est du cap île Bonne- Espé- rance, l’Endrachs et l 'Erytkrina Co- . rallodendron . (b.) NOVACULA. rois. V. Rason. NOY ACU LITE. min. Pierre à ra- soir; Schiste coticule de Wallerius. fs. Schiste. (b.) NOVELLA-NIGRA. bot. phan. Rumph [Herb. Amboin. , p. 226 , tab. 75; a décrit et figuré sous ce nom le 1 Cordia Sebestena , L. fr, Sebestier. (G..N.) NOYAU. Nucléus , Ossiculus. bot. iphan. On appelle ainsi dans un fruit charnu la loge unique ou les loges dont les parois se sont ossifiées. Ainsi dans la Prune , l’Abricot , etc., le Noyau est à une seule loge ; dans cer- ttaines Rhamnées, il est à plusieurs 1 oges. On sait que le Noyau est une partie du péricarpe et non de la grai- ae , comme le croyaient les anciens jotanistes. C’est l’endocarpe uni à me partie du sarcocarpe qui se sont ;ol idi fiés . Lorsqu’un fruit renferme plusieurs Noyaux, ceux-ci prennent e nom de Nucules. N. ce mot. (a. R.) NOYAU D’OLIVE, mole. Nom pie les marchands donnent quelque- bis aux Coquilles du genre C0I0111- >elle , et notamment au Cotornbella us/ica. (d..ii.) NOYER. Juglans. bot. piian. Ce l’une ti ibu de la es, que nous vous désignée sous le nom de .lu- Jandées, et qui pourrait être consi- dérée comme u ne petite lamil le à part, jes caractères du genre Noyer sont les uivans : les fleurs sont unisexuéeset nonoiques. Lesmâlosformen t descha- orts cylindriques , solitaires ou diver- gence forme le type cl amille des Térébmthf sement groupées et qui naissent cons- tamment à la partie supérieure des rameaux de l’année précédente et jamais sur ceux de l’année. Chacune de ces fleurs se compose de cinq à sept écailles soudées ensemble et for- mant une sorte de cupule, daus la- quelle sont insérées de douze à vingt étamines ayant les filamens très- courts. Les fleurs femelles au con- traire se montrent toujours au som- met des jeunes pousses de l’année où elles sont réunies en petit nombre. Leur ovaire est globuleux ou ovoïde, infère, surmonté du limbe calicinal qui est double ; l’extérieur offre qua- tre dents très-courtes, l’intérieur pré- sente quatre divisions beaucoup plus grandes, de sorte qu’on serait tenté d’admettre dans ce genre un calice et une corolle. Coupé transversalement* cet ovaire offre une seule loge très- petite , qui contient un ovule dressé et remplissant exactement la cavité de la loge. Le sommet de l’ovaire est surmonté de deux stigmates épais , sessiles, linguiformes , divariqués , velus et glanduleux sur leur face in- terne. Le fruit est une drupe globu- leuse , ovoïde ou allongée, dont la partie charnue est peu succulente , se détachant facilement du noyau , et se rompant irrégulièrement. Le noyau, dont la forme est en rapport avec la forme générale du fruit , est osseux , uniloculaire, monosperme, suscepti- ble de se partager à sa maturité en deux valves régulières; il est sillon- né extérieurement. La graine qu’il renferme est sinueuse et comme céré- b ri forme, composée uniquement d’un embryon recouvert par ie tégument propre. Cet embryon est renversé , ayant scs deux cotylédons charnus , bilobés , et sa radicule courte et su- périeure. Ce genre , assez nombreux en es- pèces , a été partagé en trois genres par les auteurs modernes. Ainsi le professeur Nuttall ( Gen. of nort/i Amer, liants) en a séparé les espèces dont les fleurs males consistent seule: nient en deux ou trois bractées et en trois à six étamines; dont l’ovaire est Ci 2 NOY NO Y surmonté d’un stigmate très-grand , discoïde et quadrilobé, et enfin dont la partie charnue du péricarpe se rompt régulièrement en quatre val- ves, et dont le noyau a sa surface ex- térieure lisse. A ce genre qu’il a nom- mé Cary a, il rapporte un assez grand nombre des espèces de l’Amérique septentrionale, telles que Jugions olwœformis , Michx.; J . sulcata , Willd.; J. alla, L.; J. amara, Michx.; /. porcina , Michx.; J. aquotica , Michx.; J. my risticœformis , Michx.; J. tomentosa , Michx., et une espèce nouvelle qu'il nomme Carya micro- carpa. Notre ami et savant collabo- rateur le professeur Kunth a formé sous le nom de Fterocarya , un genre nouveau pour le Jugions P terocarpa de Michaux, qui nous paraît en effet mériter par les caractères de son fruit d’être séparé du genre Jugions. Quant au genre Carya nous pensons qu’on peut sans inconvénient le con- sidérer simplement comme une sec- tion du genre Noyer. Les espèces de Noyer sont des Arbres souvent fort élevés ayant un port agréable. Leurs feuilles sont grandes, alternes, pé- tiolées , imparipinnées , répandant une odeur forte et aromatique quand on les froisse entre les doigts, dé- pourvues de stipules. Elles sont tou- tes originaires de la Perse et surtout de l’Amérique septentrionale. Nous allons décrire ici quelques-unes des espèces les plus intéressantes. ive Section : Juglans. Le Noyer ordinaire , Jugions ré- gla , L., Rich., Bot. Méd. , 1, p. is5. C’est un grand et bel Arbre pouvant acquérir jusqu’à cinquante pieds d’é- lévation et dont le tronc souvent d’une grosseur énorme se ramifie, et forme une tête plus ou moins arron- die, qui lui donne quelque ressem- blance avec le Marronnier d’Inde. Ses feuilles sont alternes, pétiolées, ar- ticulées, imparipinnées et générale- ment composées de sept à neuf fo- lioles ovales, entières, a cumin des au sommet et presque sessiles. Les cha- lons de fleurs mâles sont cylindri- ques, épais, verts, longs de trois à quatre pouces et pendans. Dans cha- que fieu r on trouve de douze à dix- huit étamines dressées, presque ses- siles. Les (leurs femelles sont réunies au nombre de deux à trois au sommet d’un pédoncule court qui termine les jeunes pousses de l’année. Elles sont d’une couleur verte. Le fruit est une noix ou drupe sèche, ovoïde, arrondie , verte , glabre , marquée d’une dépression longitudinale d’un seul côté. Son noyau, qui est super- ficiellement sillonné, s’ouvre en deux valves égales. Ainsi que nous l’avons dit précé- demment , le Noyer est originaire de la Perse ; on le trouve également dans l’Asie-Mjneure et aux environs de la mer Caspienne. On ignore au juste à quelle époque précise il fut introduit en Europe , mais depuis un temps presque immémorial il s’y est si bien acclimaté, même dans les parties septentrionales , qu’il paraît en être indigène. De même que tous les Ar- bres à fruits cultivés depuis long- temps , le Noyer présente un très- grand nombre de variétés dont nous allons indiquer ici les principales. Le Noyer commun ses fruits sont ovoïdes, arrondis, de grosseur moyen- ne ; son amande fournit beaucoup d’huile, et c’estgénéralement une des variétés les plus répandues et les plus productives. Le Noyer à coque tendre ou Noyer Mésange ses fruits sont plus allongés, bien pleins, meilleurs que dans l'espèce précédente, et four- nissant aussi beaucoup d huile. Leur noyau est assez mince et assez tendre pour que la Mésange parvienne à le percer avec son bec pour en manger l’amande. Le Noyer tardif, ainsi nommé parce qu’il ne fleurit qu’à la fin de juin ; ce Noyer est surtout très- avantageux dans les régions ou l’on a à craindre des gelées 'tardives; son amande fournit assez d’huile; on la mange généralement en cerneaux a la fin de septembre. Le Noyer à gros fruits ; les noix sont grosses, mais leur amande est peu volumineuse et envi- ronnée de beaucoup de matière fon- NOY gueuse. Il faut les manger fraîches , parce qu’en se séchant elles diminuent de moitié. Ces noix porten t le nom de noix de jauge. Le Noyer à fruit an- guleux-, son fruit est anguleux; son noyau très-dur et très-épais ; mais l’amande est fort bonne , et fournit en abondance une huile excellente. Cette variété est aussi celle qui atteint les plus grandes dimensions, et dont le bois offre les veines les pins nom- breuses et les plus colorées. Aussi le recherche-t-on beaucoup pour les ouvrages d’ébénisterie. Le Noyer à bijoux-, son noyau est beaucoup plus gros que dans toutes les variétés pré- cédentes. Son amande n’est pas en proportion du volume du noyau. C'est cette variété dont les fruits ser- vent à faire des boîtes, des petits né- cessaires dans lesquels on place plu- sieurs petits objets. Enfin une der- nière variété est celle qu’on connaît sous le nom d e Noyer à grappe, parce que ses fruits sont réunis au nombre de quinze à vingt et même au-delà , et forment une sorte de grappe. Le Noyer est un Arbre fort utile. Pres- que toutes ses parties sont employées dans les arts , l’économie domestique ou la thérapeutique. Ainsi son bois et ses racines parcourues de veines bien marquées, sont recherchés pour faire de très-jolis meubles; il est dur et susceptible par conséquent d’un poli très-fin. L’écorce sert à la tein- ture en noir. Ses fruits sont utiles et comme alimens et comme médiça- mens, et ses feuilles, d’une odeur forte et aromatique , sont employées sous forme de décoction pour faire des lotions stimulantes et résolutives. La partie charnue du péricarpe est généralement connue sous le nom de Brou de Noix. Elle a une odeur forte cl aromatique, une saveur amère et piquante. Quoiqu’elle soit excitante à un haut degré , cependant on l’em- ploie peu surtout intérieurement. On' prépare avec elle, en la faisant ma- cérer dans l’alcohol , une liqueur de table que l'on considère comme un excellent stomachique, propre à fa- voriser les fonctions de l’csloinac. Les NOY 6*3 graines du Noyer contiennent une très - grande quantité d’une huile grasse et douce , qui conserve une saveur particulière , mais qui néan- moins est fort usitée dans plusieurs provinces de la France où elle rem- place l’huile d’olive. Elle se rancit assez promptement-, et pour cette rai- son on doit la préparer en petite quantité à la fois, afin qu’elle n’ait pas le temps de s’altérer. Cette huile est légèrement siccative, aussi les peintres en font-ils usage. Toutes les parties du Noyer, et sur- tout ses feuilles, sont fort odorantes, et pendant les chaleurs de l’été cette odeur se répand et se fait sentir au loin. On a prétendu que cette éma- nation était dangereuse, et même qu’elle pouvait devenir funeste pour les individus qui y restaient long- temps exposés. Ainsi on a dit qu’il était imprudent et dangereux de se reposer en sueur et surtout de s’en- dormir sous un Noyer. Ces assertions sont à coup sûr exagérées. L’odeur forte que les feuilles de Noyer répan- dent, surtout quand elles sont frap- pées par le soleil, peut occasioner quelques douleurs de tête aux per- sonnes qui y resteraient long-temps exposées ; mais il y a fort loin de ces douleurs passagères aux accidens gra- ves que quelquesauteurs ontsignalés. Le brou de noix et les feuilles de Noyer contiennent une assez grande quantité de tannin et d’acide gal- lique pour que quelques auteurs aient conseillé de les employer au tannage des cuirs. On fait avec la décoction de ces feuilles des lotions stimulantes et résolutives dont on s’est servi avec succès contre certains ulcères aloni- ques. Le Noyer n’est pas difficile sur la nature du terrain dans lequel on le plante ; néanmoins il préfère une terre légère, sablonneuse et profonde, où ses racines peuvent s’étendre faci- lement et trouver de l’humidité. On le multiplie de graines, que l’on choi- sit différemment, suivant qu’on at- tache plus d’importance au bois ou aux fruits. Dans le premier cas , il 6 1 4 NOY faut autant que possible retarder la iruclilication , et préférer un terrain sablonneux et pierreux , dans lequel, le Noyer végétant avec plus de len- teur, son bois en acquiert plus de dureté et de compacité. Les terrains de cette nature conviennent aussi pour donner à l’huile de. la qualité. Les semis se font avec des noix bien choisies et bien mûres. Après la ré- colte on les place par lits dans uu lieu frais, mais à l’abri de la gelée , où on leur fait passer l’hiver. Ce n’est qu’au printemps qu’on les sème, soit en rayons à environ quinze pouces de distance les unes des autres, soit en planches à deux ou trois pouces seulement. Au bout de la première année on enlève, dans le premier cas, un sujet entre deux, de manière qu’il reste deux pieds et demi d’in- tervalle entre chaque individu; dans le second cas on le repique en place et à la distance que l’on a jugé con- venable, dans une terre bien ameu- blie mais sans fumier. Lorsque les su- jets ont acquis quatre à cinq pouces de circonférence à la base, et cinq à six pieds de hauteur, c’est le moment de greffer ceux qu’on destine à cette opération. Cette greffe peut se faire par difFérens procédés, en flûte, eu écusson , à œil poussant, en fente ou en anneau. Comme les Noyers pren- nent un très-grand développement, il faut avoir soin quand on les plante en alignement de laisser entre chacun d’eux de six à huit Loises de distance, sans quoi ils se gêneraient récipro- quement et finiraient par étouffer toutes les Plantes qui végètent dans l’espace de terrain qu’ils recouvrent. Cet espace de terrain peut même être considéré comme à peu près perdu pour la culture , l’eau des pluies qui dégoutte des Noyers étant extrême- ment contraire à la végétation , et d’ailleurs le Noyer étendant au loin ses racines , épuise tout le terrain qui l’environne. Le Noyer xVoir, Juglans nigra , L. , Michx., Arbr. Am. sept. T. 1 . Cette espèce, d’un feuillage très-élégant , est originaire des diverses contrées NOY de l’Amérique septentrionale. Mais depuis fort long-temps ellecsten quel- que sorte naturalisée en France, où elle croît en pleine terre et donne d’exccllens fruits. Le Noyer noir est encore plus élevé que le Noy«r com- mun. Ses feuilles, imparipinnées, se composent de quinze à dix-neuf folioles ovales, allongées, aiguës, dentées et pubescentes. Ses fruits sont globuleux. Leur novau, également globuleux, est sillonné de crevasses profondes et très-rapprochées les unes des autres. Il est épais et très-dur, et l’amande qu’il recouvre a une saveur agréable, contient beaucoup d'huile, et est employée aux mêmes usages que notre noix ordinaire dans plu- sieurs parties de l’Amérique septen- trionale. Le bois de cette espèce est d’une teinte violette qui devient noire quand il a été exposé à l’air. Mais on doit le débarrasser de son aubier qui est blanc et de peu de durée. On fait avec ce bois de très-beaux meubles. Le Noyer cathartique , Juglans cathardca , Michx., Arbr. Am. sept. T. il. Ce Noyer, originaire de l’Amé- rique septentrionale , peut atteindre à une hauteur de quarante-cinq à cinquante pieds. Ses feuilles se com- posent de quinze à dix-sept folioles ovales , aiguës, dentées et légèrement pubescentes ; ses fruits sont ovoïdes, allongés, solitaires sur des pédon- cules souvent de plus de deux à trois pouces de longueur. La noix est pro- fondément sillonnée, très-dure, fort pointue à son sommet. Son amande est douce, contient beaucoup d’huile qui se rancit très-rapidement. L’é- corce de ce Noyer possède une pro- priété purgative , lorsqu’on la donne en décoction ou eu extrait. Elle est assez usitée en Amérique. Cette es- pèce est aussi cultivée en France, mais elle y est moins rëpauduc que la précédente. / ac Section ; Carya , Nuttnll. Le Noyer PacaNIER, Juglans oh- vœfonnis , Michx., Arbr. X’ . 1 1 1 * ^ peut, dansl’ Amérique septentrionale, su patrie, s’élever jusqu’à une hau- NO Y teur tle soixante à soixante-dix pieds, quoique sa croissance soit extrême- ment lente. Il porte des feuilles com- posées de treize à quinze folioles lan- céolées , un peu obliques et comme falciforincs. Ses fruits sont très-al- longés, marqués de quatre sutures longitudinales. Leur partie charnue s’ouvie en quatre valves. Leur noix est lisse, assez mince, de la forme d’une olive, et contient une amande très-douce , que l’on mange en Amé- rique sous le nom de noix pacane. Ce Noyer se cultive en France, mais il y craint les gelées et ne peut pousser eu pleine terre que dans les provinces méridionales. Le Noyer blanc, Juglans albat L.; J. tomentosa , Michx., loc. cit. T. vi. Arbre d’une grande taille, portant des feuilles composées de neuf folioles ovales, lancéolées, aiguës, à peine dentées sur leurs bords, coriaces, odorantes et velues à leur face infé- rieure. Les fruits sont globuleux , terminés en pointe supérieurement, de grosseur moyenne. Leur brou s’ouvre en quatre valves qui laissent à découvert une noix ovoïde un peu comprimée, pointue, pi’esque lisse et d’une couleur blanchâtre, très- dure, et contenant une amande petite, mais d’une saveur douce et agréable. Le Noyer amer, Juglans amara, Michx., loc. cil. T. iv. L'une des plus grandes espèces du genre. Les feuilles NSO Gif» sont forme'es de sept à neuf folioles oblougucs , aiguës, glabres, dentées en scie. Les fruits sont globuleux , petits et pointus. Leur noix est dépri- mée , mince, fragile, et l’amande qu’elle renferme a une saveur amère, âpre et très-désagréable. Elle croît sur le bord des rivières , dans l’Amé- rique septentrionale. (a. r.) On a étendu le nom de Noyer à des Végétaux qui n’appartiennent pas au genre dont il vient d’être question , et même qui n’j présentent aucun rapport, ne portant pas de ces fruits qu’on nomme Noix ( p^. ce mot ). Ainsi l’on a appelé : NüYrER DK CeYLAN et NoYER DES Indes, le Justicia Adathoda , L. F. Justicie. No\rERDE la Jamaïque, le Sablier, Hura crépi tans. NoYrER des Moluques , le Croton Molucanum. Noyer vénéneux, le Mancenilier, etc., etc. (b.) NOYRAS. ois. Syn. de Lari Noira. V. Perroquet. (dr..z.) NSOSSI. mam. L’ancienne Ency- clopédie indique sous ce nom un pe- tit Ruminant du royaume de Congo, qui paraît être , comme l’a remarqué Desmarest , une espèce du genre An- tilope. V. ce mot. (is. g. st.-h.) FIN DU TOME ONZIÈME. ERRATA. .1 Page 1 55 , colonne 2 , ligne ia, les unes aux autres de manière, lisez : les unes aux autres sur le globe de manière. — P. 169, col. 2, lig. 6-7, mille observations climatériques, lisez : mille variations climatériques. — P. 166 , col. 1 , lig. 20-21 , transpose/' U évaluation des hauteurs de la Sierra Névada à la place de celle de l'Ethna et réciproquement. — P. 166, col. 1, lig. 5i , de la circonférence au centre , lisez : du centre à la circonférence. — P. 169 , col. 2 , lig. 32 , qu’il domine à son tour, lisez : qu’il domine, à son tour. • . 1 r*'