2) S'. 3~S I R4-IOit-°l t Digitized by the Internet Archive in 2016 https://archive.org/details/b21921799_0007 ANATOMIE COMPAREE. ' TOME V. .v a o? FfiLIX LOCQUIN, IMPRIMEUR, 16, ltUK WOTlin-nAMI-DRS-VICTOinR* LECONS 6 D’ANATOMIE COMPAREE DE GEORGES CUVIER, C & » * |m £ - A recouluss rr puautii PAR G. L. DUVERNOY. SECONDE EDITION. TOME CINQUIEME, COSTEJAIIT LES ORGAAF.S D'AI.IME JTATtOR DFS MOl.l.l SQl ES , DE» AITIHAI' \ ART1CULES ET UES ZOOl'Ill IBS. REVU PAR G. L. DUVEHNOY. CROCHARD ET C", LIBRA1R ES, RUE ET PLACE DE t’ECOLE DE MEDECI** , 13. '*»• . , 1>« 1837 ■ .TC-y ' if'lt T 4 . r < ... . ' 4 avertissement. Le present volume comprend , ainsi que 1’ exprime son titre, les organes d’alimentation des trois derniers types du regne animal , savoir, des mollusques , des animaux articules et des zoophytes. La description de ces organes etait entiere- ment de la redaction de M. Cuvier, dans la pre- miere edition. Elle formait la xix' lecon , ou 55 pages du tome III, et la presque totalite de la xxiv lecon, ou 48 pages du tome IV ; en tout i id pages, qui n’en font guere que ioo du tome V de la nouvelle edition. II y a done VI AYKRTfSSHMBNT. environ 4°° pages d’additions. J’ai eu soin de les separer entre deux crochets , ainsi que nous l’avons annonce dans l’avertissement du tome I, afin de distinguer le nouveau texte de l’ancien, que j’ai religieusement conserve. Cette augmentation considerable etait neces- saire pour donner a l’histoire dune partie aussi importante de l’organisation des animaux un developpement proportionne a celui qu’elle a recu pour les animaux vertebres, soit dans la premiere, soit dans la seconde edition de cet ouvrage. On sait que, dans celle-ci, j’ai consacre a l’histoire des organes d’alimentation du pre- mier type deux volumes de pres de 700 pages chacun, formant la premiere et la seconde partie du tome IV. J’espere traiter dans le tome VI, qui paraitra en 1837, de tous les autres organes, dont les fonctions particulieres peuvent encore etre clas- sics dans la grande fonction de nutrition. 11 me restera, pour Ic tome VII et dernier, les organes de la voix, ceux de la generation; le developpement du foetus et Vhistoiredes monstres . AVERT ISSEMFKT. VI l J’aurai ainsi accompli, si la Providence men laisse le loisir, la tache longue et difficile que M. Cuvier m’avait abandonnee. D’un autre cote, mes honorables collabora- teurs, qui doivcnt mettre au courant de la science les parties de cet ouvrage dont M. Cuvier s’etait reserve la redaction, viennent de terminer le tome II, quis’imprime en ce moment. II traite de la suite des organes du mouvement et de la composition de la tc'te osseuse. Le tome III, dont ils se sont encore charges, comprendra le systeme netveux et les organ es des sens. Nous esperons aiusi achever, par nos efforts reunis, l’esquisse la plus complete qui ait ete publiee, jusqu’a ce jour, sur l’organisation des animaux. On reconnaitra saus peiue qu’uiie partie des additions sont le resultat des recherches qui me sont propres, et pour lesquelles MM. les profes- seurs Valenciennes et Audouinm’ont abandonne genereusement plusieurs des mollusques , des animaux articules et des zoophytes, faisant par- VIII avertissement. tie des pre'cieuses collections qu’ils dirigent au Jardin du Roi. J’ai eu soin d’ailleurs de citer les travaux ori- ginaux, surtout les monographies , et les me- moires accompagne's de planches , oil Ton pourra puiser les details dans lesquels le plan des Le- cons ne m’a pas permis d’entrer. Les figures que ces ouvrages comprennent, et qui se rapportentt a mes descriptions, serviront a l’intelligence du texte de celui-ci , en attendant la publication de l’atlas qui doit le terminer. A defaut du genie de Cuvier, j’espere qu’oni reconnaitra du moins, dans les additions de cet ouvrage, cette independance de pense'e que donne l’amour de la science et de la verite , ainsi que le sentiment de justice universel, qui distinguent si e'minemment les travaux scientifiques et litte- raires d’un maitre v^n^re. ( Paris, le a6 octobre i836. G. L. DUVERNOY. l.ECONS D AiNATOMIE COMPAREE. VINGT-DEUXIEME LE//?/i0/Y?sous«/pa,chez,lesquels lesteguments connnuns sont perces de deux ouvertures siluees aux deux extremiles opposees du corps, et forment une cavite branchiale et natatoire considerable, relative- inent a la cavite viscerale proprement dite, « M. Cuvier « designe corame la bouche upe ouverture ronde (1), lu- sieurs estomacset de leur structure. Ainsi nouscroyons avoir remarque que toutes les fois que les parois de Testomac, ou de Tun des estomacs, quand il y en a plusieurs, sont ties musculeuses , et revelues d’un epi- derme epais et dur, ou meme de plaques calcaires, a la maniere d un gesier, que ces parois sont consequem- ment impropres a la secretion des sues digestifs , les glandes salivaires sont en meme temps plus considera- bles, toutes choses egales d’ailleurs. M. Cuvier observe, a l’occasion des glandes sali- vaires des murex et des buccins, que celles de beau- coup de mollusques aquatiques sont proportionne- ment tres grandes , tandis que dans le type des verlebres aquatiques elles sont petites ou nulles. On pourrait aj outer que les mollusques aquatiques se 36 XXlle LEgON. ORGANES RKPARAT. DES MOLLUSQUES. nourrissant plut6t de substances animates que de sub- stances vegetales , auraient du , par la meme raison , avoir les glandes moins developpees ; puisqu’il est bien constate que, parmiles vertebres, les carnivores ont les glandes salivaires moins grandes que les herbivores, j Ces singularites s’expliquent , il nous seinble, par le rapport que nous venons d’indiquer, el par Fabsence d’un pancreas ou d’une glande salivaireabdominale. A. Dans les Cephalopod.es. Les glandes salivaires des mollusques Cephalopodes et Gasteropodes sont tres considerables , plus meme que celles de tous les autres animaux. Dans les poulpes , il yen a deux paires. La premiere, qui est la plus petite , est situee contre la masse charnue qui forme la bouche; chaque glande donne un canal excreteur court, qui perce cette masse de chaque cote, un peu en avant de la naissance de Foesophage. L’autre paire , qui est beaucoup plus grande, est situee sous le cou , derriere le foie , vis-a-vis le jabot, j dans uneloge du peritoine qui leur est commune avec ces divers organes. ] Les canaux excreteurs des deux glandes se reunis- sent en un seul qui monte derriere Foesophage, et perce la masse de la bouche vers la poinle poste- rieure du petit cartilage qui recouvre la langue , [ de facon a humecter les aliments au moment ou ils vien- nent d’etre divises par les mandibules , et oil ils vonl etre saisis par les opines de la langue (4). ] I) Mdmolre. do M. Cuvier, sur lo /xw/pc. 0. C. p. 27, pi. Ill, HR- 3 4 , ot pi. IV , (In. I a. 37 ART. II. ORGANES DE L INSALIV ATION . Ces glandes sont blanchalres, aplaties, pen grenues. Leur contour esfe anguleux, et des sillons les partagent en lobules. Elies recoivent de grosses branches de la principale arlere. [ Les seiches et les calmars ont aussi quatre glandes saliva ires. Les poslerieures sont dans les memes rapports que celles des poulpes ; il faut egalement les chercher dans la loge anterieure et inferieure du peritoine qui ren- ferine le foie, oil elles sont adherentes an sommet des deux lobes de ce premier viscere ; seulement leur pro- portion est bien moindre que dans les poulpes; a peine egalent-elles la grandeur des salivaires anterieures de ceux-ci. Leurs canaux excreteurs se reunissent de meme, lorsqu'ils sont parvenus, avec foesophage, dans l'interieur de l’anneau cartilagineux. Les salivaires anterieures des seiches sont tres pet i- tes(l).On les trouve dans la meme position que cedes des poulpes, adherentes ii la face laterale externe et in- ferieure de la masse buccale. Leur canal excreteur se dirige vers le cote du lobe inferieur lingual. Dans les calmars , ces memes glandes sont un pen plus grandes ; leur developpement m'a paru interme- diaire entre celui des poulpes et celui des seiches; elles sont tres divisees en lobes, et placees sur les cotes in- ferieurs de la masse buccale. Dans le nauiile , il riy a que de tres pelites glandes salivaires (2). ] (1) C est sans doute il cause de leur petit volume que Meckel en a ni£ l’existence. O. C. t. IV, p. 197 ; mais comment n’a-t-il pu voir ces glandes dans les calmars ? (7) M^moire citd de M. Owen, p. 114. 38 XXII'’ LKgON. ORGANES REPARAT. RES MOLLCSQUES. B. Los Pteropodes. Le clio borealis les a presque comme Faplysie. [ Ce sont cn eft’et deux glandes longues et etroites qui flot- lent a cote de Foesophage (1). ] Le pneumoderme les a alongees et etrartglees a Fen- droit ou elles passent sous le cerveau ; car dans tous ces animaux , sans exception , ou la glande , ou au raoins son canal excreleur , passent avec Foesophage dans Fanneau cerebral (2). C. Dans les Gasteropodes. Les Gasle'ropodes n’ont generalement qu’une paire de glandes salivaires. [Cependant, nous en trouverons qui en ont evidem- ment deux paires, absolumentde meme apparence (les janlhines, quelques dons ), dont les unes et les autres versentegalement leurliumeur dans la cavile buccale. D’autres glandes situeesautour de Foesophage, ayant une autre couleur, une autre apparence de tissu (v oi/. les dorrs i etc.), paraissent devoir etre aussi clas- sics parrni cedes du systeme salivaire. ] I. Les Pulmo?ids. / ( . a. Jjcs Pul monos terrcstrcs. Dans le colimagan ordinaire ( helix pomatia, ) , les glandes salivaires oblongues, collies autour de Festo- inac, et | Fembrassent de leurs lobes, s’unissent Fune a Fa ut re par divers vaisseaux, sont blanchatres el demi- (1) Mdmoirc jnir In din bnrralis , p. 7, ct pi. fig. 4 u u. (?) PI. B, fig. 7 cl 8, v v. ART. II. ORGANES 1)E L INSAL1 VATION . 39 transparentes ;] ellesproduisent deux longs canaux qui s’elargissent en s'mserant a la masse de la L>outhe, en dessus. Dans la limace des jardins ( Umax rufus , L.), elles sont moindres et ne forment qu un collier aulour de la naissance de Testomac (1). [Les glandes salivaires de la jxirmacelle sont placees de meine sur la naissance de Testomac et divisees en plusieurs lobes (2). • b. Les Pu/mones aquaiiques. Dans Yonchidie , ces glandes represented des arbres toufius, par suite du peii de liaison des lobules qui les composent. Leur canal excreteur s'insere aux deux cotes de la naissance de rccsophage (3). Les p/anorbes e 1 1 t&limnees les ontd une forme ramas- see, a lobes nombreux, ne depassant pas en arriere rorigine de Voesophage (4). ] 2. Les Nudibranches. Les dons ont les glandes salivaires en longs rubans etroits , attaches par derriere a lVstomac. Celles de quelques especes sont si minces, qifon les prendrait pour des nerfs, quand elles ont passe au travers du collier nerveux du cerveau. [II n’y en a generalement qu'une paire ; cependant il paraitrait que 1 edoris tuber- cu/ata en a deux paires(G). M. Cinder decrit encore (6), (1) Mdmoire deM. Cuvier, sur la limace et lc colimacon, pi. I , fig. 3 et 4, et pi. II , fig. Cet 7. (2) Meuioire sur la parmacelle, pi. fig. 14 et 15 d. (3) Mdmoire sur Yonchidie, p. 8, et pi . jfig- 4, 5, 6. b. b. (4) Meuioire sur le planorbe, p. 6, et pi. fig. 5, 6. (o) Suivant M. Delle-Chiaje. Memorie sulle animali senza ccrtcbre. t. XX.VI1I, fig. 3. (6) M^moirc sur les doris , p. 14, et pi. 1, fig. 2 s, et pi. II, tig. I. io XXllc LEQOIf. OBGANKS KKPARAT. DES MOLLUSQUES. cornme pouvant appartenir aux glandes salivaires, un corj)s glanduleux considerable sitae sur la naissance de Toeso phage. ] Les glandes salivaires des tritonies sont tres-grandes, multilobees, placees aux deux cotes de rccsophage, et assez larges dans leur milieu. [Dans les thetliys elles sont greles, branchues, et s’ouvrent aux deux cotes de Fcesophage (1). ✓ 3 et 4. Les Infe’rohranches et les Tectihranches. La phyllidie les a petites et placees tres pres de la bouche (2). Le pleurobranche les a grandes et situees entre les re- plis des quatre estomacs. ] Celles des aplysies sont deux rubaqs etroits et tres- longs, flottants aux cotes de l’oesophage. Elies s’inse- rent dans la bouche, pres de la naissance du premier estomac, sans laisser aucune partie de leur canal excre- teur a nu. Leur extremite posterieure est fixee au se- cond estomac, paries vaisseaux qu’elle regoit de Tar- tere stomacbique. Les hullcea , quoique fort ressemblantes aux aply- sies, n’ont que deux courtes glandes greles. [ Aussi n’ont-elles qu’un estomac, tandis que les aplysies en ont trois. 5 et 0. Les Ilete'robranches et les Pectinibranches . Nous ne connaissons pas les glandes salivaires des Tl etc rob ranches ; mais les Pectinibranches paraissent les (f) Mdmoirc sur Ic Ihdthys, pi. fig. 4, 6. (?) Sur la phyllidie ct lc pleurobranche , p. 8, ct pi. A , flR. 6 » et B, Hr. $,li. 41 ART. II. ORGANES DK i/lNSALIVATION. avoir generalement considerables, comrae les autres gasteropodes aquatiques. Elies sont telles et de forme ovale dans les murex et les hue cins, ce qui est digne de remarque ; car dans les animaux vertebres aquatiques, elles sont petiles ou nulles. [Les janthines en ont quatre longues et greles, dont les canaux excreteurs se rendent dans la poche buc- cale (1). Ilemarquons que les janthines ont deux eslo- macs. Dans le turbo pica, il n’y en a que deux, de grandeur mediocre, a lobules tres-delies (2). Celles de la vivipare d’eau douce {cyclostoma viripara , etc.) sont aussi au nombre de deux seulement, et de grandeur mediocre. Les glandes saliva ires du sigaret sont assez considera- bles (3). Dans 1 e grand huccin et dans tous lespectinibranches qui ont une longue trompe, leur canal excreteur est fort long, pour atleindre rextremite de la trompe dans la- quelle il se termine (4). Dans les tritons , nous avons trouve leur volume tres- considerable, et leur substance assez compacte et jaune. 7. L,es verm efs , del’ordredes Tubulibranches , en ont une paire (5). 8. Les glandes salivaires sont pelites dans Yhaliotide , la fissurelle et Yemarginule, parmi les Scutib ranches. (1) Memoire sur la janthine ct la pliasianelle , p. 7 et pi. fig. 6 p et pi. (2) Memoire sur le turbo, pi. fig. 8 b b , et fig. 9 s zz v »>. (3) Mdmoire sur le sigaret , pi. 1, fig. 7 k k. (4) Sur le Buccinum undatum , pi. fig. 7 z et y. (5) Stammer diss. anat.sist. observ. ex anat. comparata. Hallse. 1816. 42 XXII' LKgON. OIIGANHS RKPARAT, DES MOLLUSQCES. 9. Les patelles , qui appartiennent a la division des Cijclohr (inches, les onl pour ainsidirerudimentaires(l). Elies paraissent manquer entierement chez, les osca- hrions. D. Les Ac dpi 'tales. Les animaux de celte classe sont depourvus de glandes salivaires, ce qui est en rapport avec Tabsence de machoires et de langue, el en general avec Tabsence d’nne cavite buccale proprement dite, dans laquelle les alimens s’arreteraient pour y etre modifies par Tin- salivation. E. Les Brachiopodes. IIs paraissent entierement prives de glandes salivai- res; du moins, n’eri a-l-on pas trouve dans les tcre- bralules , les orhicules et la lingule iV audehard (2). Toutes les masses glanduleuses en communication avec l’esto- mac, surlout la masse centrale, qui repond a ce que M. Cuvier a presume, mais avec doute, etre la glande salivaire dans la lingule ordinaire (3), avaient la meme apparence, et la couleur vertc propre au foie. F. L.cs Cirrhopodes. IIs auraienl, suivant M. Cuvier, deux glandes sali- vaires considerables (4) qui seraient ad Hercules au commencement de Teslomac, sur lequel elles s’eten- draient , en s’avancanl sur Toesopliage. ] (1) Sur Yhnlintide , In fissiirella , Yrmnrginule , la pntr.lle , p. 10, !■**• 14, 18. Mdrnoircs citrs. (2) Mrrnoire loriques despuissons. M»huoire cit£. — Annates des sciences naturelles, 1. 28, p. 117. 48 XXIle LEgON. ORGANES RlfPARAT. DES MOLLCSQUES. terminer, et presente a pea pres partout le meme dia- mefre. Sa membrane interne a quelques plis longilu- dinaux et des rides transversales. ] C. Dans les Ptiropodes. Deux des petits genres qui composent en partie cet ordre, savoir, les clios et les pneumodermes , ont pour estomac un sac membraneux et simple, enveloppe de toules parts par le foie, et recevant la bile par beaucoup d’orifices. Un troisieme genre de ce meme ordre, Yhyale, est pourvu d’un jabot on d'une dilatation de Foesophage, qui est suivie d’un gesier cylindrique et court; fun et Fautre ont l’inlerieur plisse longiludi- nalement. Les deux premiers genres ont l’intestin court et droit. L ''hyale seule a aussi trois circonvolutions qui se font entre les lobes du foie (1). 13. Dans les Gasleropodes. II y a, dans cette classe , une variete elonnante pour le canal alimentaire. [Nous indiquerons les plus remar- quables, en suivant Fordre des principaux groupes dans lesquels elle est divisee dans le Regne animal. Observons seulement que les caracleres de ces grou- pes elanl pris des organes de la respiration , ils ne se rapportenl pas necessairement avec des differences dans la structure de l’appareil d’alimentation , diffe- rences qui tiennent au regime. Copendant on pent dire que les gasleropodes pulmonis sont plulot phytopha- ges, et que la grande majorite des aquatiques, surtout (I) Voyrz cnrorc lrs Mdmoires sur lc clio , Yhyale ct Ic pneumodtrme, par M. Cuvier. Rccucil ddj4 citd. ART. HI. DU CANAL ALIMENT AIRE. V9 ties marins, sent zoophages. Parmi ceux-ci, il parait qu’il y a des differences tres remarquables qui les de- terminent a se nourrir de telle ou telle proie de pre- ference. Ainsi, ceux quiontdesmachoires, une langue dure, un gesier, peuventchoisir une proie dont lachaire est enveloppee d’une croute calcaire, que ces raoyens mecaniques peuveut user ou briser. 1 . Les Pidmonds. a. Terrestres. Un des estoniacs les plus simples est celui de la limace et du colimagon. L’crsophage aboulit bienlot a Pestomac, qui n’est lui-meme qu’un sac metnbraneux oblong [dont les limites precises du cote de ce canal ne sont pas evidentes, et qui se termine par un court cul-de-sac. C’est done un pen en-deca de cette espece de coecuin- gastrique, que commence Pioteslin ], et e’est tout pres du pylore que s’ouvre le large canal hepatique. L in- testin reste tonjoursegal et cylindrique, fait deux replis dans la limace , et un seul dans le col im aeon, et se porte en avanl et a droite, ou il s'ouvre au bord de Porifice du poumon, apres avoir rampe sur les parois de cette cavite, et y avoir fourni aux vaisseaux veineux qui les parcourent, une infinite de racines absorbantes. [ Les membranes de Pestomac sont minces dans ces deux genres, Pinterne est plissee en longueur. Cette meme membrane ne presente ni valvules, ni plis, ni villosites remarquables dans le canal intestinal; seule- ment il y a de pelits pores nombreux, orifices d’autanl de follicules glanduleux, dans sa derniere portion qui se voit dans la cavite pulmonaire (1). ] il)Recueil cit. 178. (2) Mdmoirc sur la Calyptrde , par M. G. P. Dtihaytt. Ann. det tc. matur., t. 3,p. 340 , et pi. XVII, fl«. 7 et 8. (3) Planchc du Buecinum undatum. O. C., Ug. 18* ART. III. DtJ CANAL ALIMENTAIRK, 59 niais il est place comme dans les buccins. L’inteslin est court. [ Cependant, le murex brandaris a Pestomncen cul- de-sac globuleux comme les bnccins. Le cardia est tres rapproche du pylore; c’est entre ces deux orifices que se voit Peinbouchure commune des canaux hepa- tiques. L’intestin, d’abord etroit, s’elargit pour former le rectum; il est court et montre des plis longitudi- naux dans toute son etendue 1). M ais dans les tritons , que Pon confondait ci-devant avec les mnrex, on trouve en eflet, comme le dit !\1. Cu- vier, que Pestomac est sans cul-de-sac, et ne forme, qu’une simple dilatation du canal alimentaire. Seuie- ment celui-ci faitun coude a Pendroit de Pestomac, ou plutot une anse a branches rapprochees, dont la se- conde surtout parait appartenir plus particulierement a Pestomac par sa structure singuliere (le triton nodo- sum). Quelquefois celte structure particuliere com- mence deja dans la premiere anse. Il peut y avoir un jabot (le triton nodosum ), ou ce jabot peut manquer. J’indiquerai ces ditlerences , en detail, dans les descriptions du triton nodosum et d'une espece que je presume tres— voisine. Je commence par le premier. Un peu au-dessus de son origine, que je prends vis-a-vis du cerveau, hors de la trompe (je suppose Panimal rampant), Poesophage se dilate beaucoup et forme une sorte de jabot un peu boursouffle et plisse (1) Observations anatomiques #ur le Mnrex brandaris , par le docteur Leiblein. Annates des sc. natur. , t. 14, p“ 177 et suiv. et pi. X et XI. 60 XXII1 * * * * 6 LKgON. ORGANES REPARAT. DES MOLLtJSQUES. par une bande musculeuse longitudinale, qui regne tout le long de son cote posterieur. II reprend, en sortant de la partie charnue du corps, un diametre petit et £gal. Apres un trajet assez long, le canal alimenlairese coude et forme une anse a bran- -ches maintenues rapprochees par un rnesentere. C’est immediatement avant ce coude que se voit le commen- cement de feslomac qui se prolonge dans la seconde branche de Fanse. On le reconnait a des parois plus epaisses et aux plis reguliers de sa membrane interne. II y avait d’abord une serie de plis transverses ou plutot de tubercules larges, que j’ai trouves revetus,dans Fes- pece suivante, d’un epiderme jaune, resistant, corne. Dans cette seconde espece voisine de la premiere (1), (1) Nous dounons ici quclqucs dimensions de ces deux espdces , parti- culierement de leur canal alimentaire. J’ai ref,u en 1829, de Marseille, un exemplairc de l’une et de l’autre, par M. Laurillard, sous le nom de Tritonium mediterraneum. L’annde dcrniere, M. Ackermann, ehirurgicn- raajor de la marine royale , qui nous a fait souvent des envois prdcieux , m’ayant adressc , entre autres , un triton nodosum Lam., avec son animal, j’ai pu determiner Pun des beaux individusqui nous avaient did envoyds sans la coquille. Voici les dimensions compardes de plusieurs de leurs parties; surlout de leur canal alimentaire. Dans le Triton nodosum. Le plus grand diamdtrc de I’o- perculc dtnit de metres 0,078 Le plus petit de 0,044 La trompc avait 0,055 La partie de Poesophagc contc- nuc dans les chairs, formant un jabot dans la plus grande portion deson dtendue , lequel se distingue de la suivante, qui a un diametre dtroit, par un vdritablc dtranglc- mcnt 0,070 \ Depuis cct dtranglc- | mrnt juxqu’au canlia, >0,200 un pcu avant le coude l que fait Pestomac 0.1.10 J Longueur de Pestomac de- Et dans l’cspdce voisine. 0,085 0,042 0,035 I'ocsophage 0,040 j o.tioi 0,158 ART. III. DU CANAL ALIMENTAIRE. Gi It- canal nlimentaire presen tait quelques differences; il avait generalement moins de longueur. Fcesophage n'y formait point de jabot. A sa sortie delapartie charnue da corps, il eprouvait un etranglement marque. Ses parois presentaient , dans un court espace , beaucoup d’epaisseur et des plis longitudinaux interieurs ties prononces, persistants et maintenus par de petites brides transverses; plus loin, ces plis etaient franges et garni* de tubercules cornes de differentes grandeurs, comm, ceux deFestomac.Celui-ci etait comprisdans I’anse que formait le canal alimentaire, el la structure plissee el frangee de la membrane interne cominencant plutdt , on n’y pouvait assigner, com me dans Fespece pr-*ce- denle, les limiles du cardia. Dans la seconde anse , la serie de tubercules cornes, qui fait de celte partie, dans Tune et l’autre espece, une sorte de gesier, < tail tres remarqnable. Une bande tout unie separait cette serie de tuber- cules, d'une serie de plis plus larges, formant coirnne autant de valvules conniventes, ayant d’ab. rd une di- puis sou fond jusqu’au py- lore ' o,037 Du pylore jusqu’ft la por- . tion de I’intestm qui est j £paisse et a parois tubercu- f leuses 0,050 ) 0,300 Longueur de eette portion 0,021 l Le reste de l’intestin 0,225 / Longueur totale du canal alimentaire 0,537 La longueur de l’oesopbage etait done a celle de l’intestin : : 2 : 3 Le pied fortemeut contracts avait de long 0,065 Toute sa surface pr£sentait de gros plis conune des ondulations c£r£brales. 0,036 Longueur du pylore au gros 1 in test in oil les plis devien- ( uent longitudinaux 0 054 ( Gros intestin 0,1 54 ) 0,400 Les monies parties etaient : : 1 1/2 : 2 La surface du pied etait seulement rid£e. « 62 XXir LEgON. ORGANES REPARAT. DES MOLLUSQUES. rection transversale , puis tres oblique. La membrane interne qui montrait cet arrangement etait parlout blanche. Les plis cessaient subitement au pylore, en- dega duquelj’ai vu un orifice des canaux hepatiques. L’inleslin avail d’abord des parois minces et lissesin- terieurement ; elles ne tardaient pas a prendre de nou- veau beaucoup d’epaisseur dans un court trajet , un plus petit diametre, et des plis resistants et transverses. Plus loin , et jusqu’a la lerminaison de Pinlestin , ses parois etaientmoinsepaisses et les plis de sa membrane interne avaient une direction longitudinale; ceux-ci etaient tres-nombreux dans le rectum. 7. Les Tubulibranches. Le pharynx, dans les vermets , est dilate en une espece de jabot, au-dela duquel l’oesophage est long. II y a deux estomacs : le premier forme un cul-de-sac a pa- rois membraneuses; le second a des parois plus epais- ses, plus musculeuses. Le canal intestinal est mediocrement long el fait plusieurs circonvolutions avant de se terminer (1). 9. Les Scutibranches. Le canal alimentaire de Yhaliotide commence, apres la cavite buccale el le pharynx, par un oesophage court, a canal eli oit, ayant des plis longitudinaux serres, qui sc prolongent autour du cardia el y forment une sorte de valvule. L’oesophage donne dansle premier esto- inac, qui est membraneux, faisant voir a travers ses parois minces et transparentes les plis longitudinaux (I) Disscrtatin anatom, mrdic., obsrrvat tones ex anatom, compar. <»- tnbens. Half®. 1810. ART. III. DD CANAL ALIM ENT AIRE. G3 ondules de la membrane interne. Ce premier estomac est un boyau cylindrique qui se prolonge jusqu’a la partie posterieure du corps, ou il rencontre le deuxieme estomac. Celui-ci occupe le coude que forme le canal alimentaire pour se porter d'arriere eu avanl. Ses pa- rois sout epaisses, lisses interieuremenl et caverneuses pour recevoir la bile qu’y verse le foie qui l'enveloppe. Au-dela du pylore qui est etrangle, rinteslin a des pa- rois minces, a surface unie interieurement, a membrane muqueuse tres-delicate. ] L’intestin est egal parlout; il parcourt deux fois eU demie la longueur du "corps, presque en trois lignes droites, et se termine par un tube charnu dans la ca- vite des branchies a gauche du corps, apres avoir perce le pericarde dans lequel il est euveloppe par le cceur (I). rDans \es/is$urel/e6, ily a de nn'meune grande poclie pliaryngieune et buccale; niais la premiere se continue en un long boyau qui repond a la fois a l’oesophage et au premier estomac des h a lwt ides . M. Cuvier le recarde comme rpcsaphage de ces animaux. L’estomac repond au second estomac des haliotides. Le canal intestinal fait ensuite plusieurs arises avant de se porter definiti- vement en avant, ou il se termine, comme dans le genre precedent, dans la cavite branchiale, apres avoir perce le pericarde. 9. Les Cyclo-branches . Dans les patelles , le pharynx a trois replis saillants, finement 1 ides en travel’s. L estomac suit un oesophage (I) P . le M (‘moire de M. Cuvier, sur Vha/iotide, la tissurelle, etc. O. C. 64 XXIIe LF.gON. ORGANK3 REPARAT. RES MOLLUSQUES. de longueur mediocre ;] il n’en est qu’une dilatation pen sensible, disposee transversalement tres en arriere; la bile y entre par beaucoup de pores. Celui des oscabrions est un sac replie sur lui-meme ; on y voit interieurement quelques rides transverses et des villo — sites. Le canal, dans ces deux genres, est grele, long, et fait beaucoup de circonvolutions. Sa longueur surpasse pres de quatre fois celle du corps dans les der- niers (1). D. Dans les Acephales. \ . Les Acepbales testaces. La regie generale pour cet ordre, et meme dans toule la classe, est d’avoir un eslomac membraneux, venant apres un oesophage(2) tres court, et enveloppe de toute part par le foie, qui lui adhere intimement , et dans lequel il semble avoir ete creuse ; ses parois sont fort inegales, formant divers petits culs-de-sacs , dans le fond desquels sont les trous par oil la bile y penetre; car dans tous ces animaux elle entre imme- diatement dans festomac. Ces trous ont des bords un peu en forme de valvules qui empechentles aliments de penelrer dans les conduits biliaires. Le canal intes- tinal fait ensuite diverses circonvolutions , en grande par lie hors du foie, et le plus sou vent dans fepaisseur (1) O. C. Sur lc prnrc patellr ct sur Yoscabrion, pi. II, fig. 12, ct pi. Ill, fig. 13. (2) Commi: sement ride a 1’interieur, selon les especes , et a ses )> parois percees pour recevoir la bile; fintestin est simple , sans c cecum , et n’a generalemenl qu’un ou deux replis. Les parois sont epaissies par un tissu 7> glanduleux qui y verse probablement quelque j> liqueur. II se termine par un rectum qui sort du D peritoine pour faire Hotter son extremite dans la » deuxieme production de la (unique propre du corps, )> placee au-dessousdeforifieebuccal, et donl le som- )) met est un anus interieur (1). » Dans Vascidia microsmus , cinq peliles papilles coni- ques relrecissent le pvlore (2). Dans Vascidia pa, pillow , le pharynx est tout-a-fait an fond du sac, d'un cote; festomac est inembraneux, pen plisse ; l inlestin se (I) Mtfmoire . p. 18 rt pi. I, HR. 0, t, s, et Hr. 5, et Hr. a pour I’intcslin de lVw- cidin jilintcn. 60. ART- 111. 1>U CANAL ALIMKN 1'AIRE. replie une fois, et se roule une ibis en spirale a-vant de former le rectum, qui se trouve plus eloigne tie la Louche tjue dans l’espece precedente. Dans Xaseidie mamelonee , l’estomac a sa membrane interne sillonnec longitudinalement par de gros plis. L intestin ne lait quo deux coudes (I). Dans l1 2 3 asciclia rusticu , la bile arrive tlan> la secontle portion du canal alimentaire par de grander ou\ ert nr es, qu interceptent de larges replis de la membrane interne. 11 n’y a au-dela, aucun pi i , ni aucun changement tie structure qui distinguerait tie cede secondt* portion la suite tie lvmtestin. Mais le-eanal intestinal courbe en S estetranglea son second coude , au-dela duquel com- mence le gros intestin, ou la troisieme partie du canal alimentaire. Dans la deuxiemefamilledes aceplialessans cotjuille, cede ties agreges , le canal alimentaire commence , comme dans les ascidies , au fond de la cavite bran- chi ale. Dans ceux qui ont la Louche et fan us rapproches, ce canal dans lequel on peut reconnailre, par ses dila- tations ou ses etranglements, un oesophage, un estoinac etun intestin, se replie necessairement sur lui-meme{2). Les botrylles ont un eslomac charnu , marque de ca- nelures , ovoide. L'intestin forme plusieurs coudes avant de se terminer vers Foritice anal (3). (1) lb. p. 22 et pi. Ill, fig. 5, s, s, et 6. On peut encore voir les autres dispositions du canal alimentaire des ascidies dans la pi. 11, fig. 7, pour 1 'ascidie papit.’euse , et Tig. 10 , pour Yascidie massue. Voir aussi les planches de Savtgny. 0. C. (2) V. Savigny. O. C. pi. XV, fig. 1-5, 1-0, etc. (3) O. C. pi. XXI, fig. 1-i, 1-5. 7. ii. 75 ART. IV. 1>K L'ANBS. ou il forme un petit tube saillant analogue a celui que nous decrirons dans les acephales. Cette determination a Fegard des, hyale , adoptee parM. Cuvier , dans scs memoires sur les mollusques, dans la quelle la face bonibee de la coquiile de I hyule est la partie dorsale, et la lace aplatie, la portion ven- trale , nous parait indiquee ct absolument compiandee par la position du cerveau , qui se rapporte toujour s a la face dorsale du corps. L’adoption d’une opinion contraire ne pourraif qu’embarrasser les descriptions ct leur oter l’avantage d’une juste comparaison avec les autres mollusques. Le coeur se trouve du meme cote , quoiqu’assez eloign e du dernier inlestin , et 1 ori- fice des organes de la generation sur le cole oppose du coeiu^l). C. Les Gaste'ropodes. L’issue du canal alimentaire est generalement rap- prochee de celle de la cavite respiratoire, lorsqu’il en existe une. C’est ce qui a lieu dans tous les yusteropodes pu/nio- nes , les gasteropodes feet if> ranches , et dans les peclini- hranches. Mais la position absolue de l’anus, subor- donnee ainsi a celle des organes de la respiration , peut etre sur le cote , plus en avant ou plus en arriere , ou sur la ligne moyenne , a l’extremite posterieure du corps, suivant la position des organes de la respiration. Dans la limace et le colimagon , parmi les palm ones terrestres, c’est en avant et sur le cote droit , sur le bord de l’entree du poumon qu’il faut chercher l’anus. (1) Dans lc genre cuvieric, M. d'Orbigny a cru-voir deux orifices dis- tinct? pour ces organes. Voyage de d'Orbigny, d^ja cite. Xxn* UitOK. Ott(iA*fE« HttPAHAl'. MOLEUSgUES. Vonchidie, parmi les pulmones aquatiques, a les covertures de Panus el de la respiration rapprochees du corps , entre le rebord du manteau et celui da pied. Les Nudibranches sont assez differents les uns des aulres sous ce rapport , suivant que leurs branchies sont centralisees ou non , et que le mocanisme de la respiration peut avoir ou non quelque inOuencesur Pexpulsion des matieres fecales. Chez les thetys , l’an us se voit sur le dos , un peu en avant de la troisieme branchie de droite, au centre d’un petit tubercule. Les Intonies Pont perce dans un tubercule place en arriere sur le cote droit du corps. La scyllee Pa dans la nieine position. Dans Yeolide , c’est un gros tubercule toujoiTfs du cote droit, ou se trouve perce Porifice commun du rectum et des organes de la generation. Les doris ont l’anus en arriere et en dessus , au milieu du cercle des branchies, dans la ligne moyenne du corps. Les Inferob ranches sont encore a cet egard comme les nudibranches. Ainsi , dans les phyllidies , Panus est en arriere et un peu en dessus. 11 est du cote droit dans les diphullides. Cuv. (1). Les Tectib ranches ont toujours Panus tres-rapproche des branchies. Dans le pleurobtanch us , Cuv. , on le voit sur le cote droit du corps, en arriere de la rangee des pyramides branchiale’s. 0.) Rf'suc aniin;il, <1^* HI* !>• i»7. ART. IV. I)E L*A!»08. 77 Dans \e pleurobranchcea , Meckel, il est au-dessusdes branchies. Les Apli/sies , qni ont une coquille cacliee par le man- teau , allachee comme une valve d’un cote seulement , et formant un couvercle libre sur les branchies, dans le reste de son etendue , c’est en arriere de cette attache, da cote gauche , que se voit Fanus. Les Acercs Font perce dans un sillon , du cole droit du corps, ou se trouvent aussi les orifices de la respi- ration et de la generation. Les HeUhvhranches Font rapproche des organes de la respiration , consrquemment a la surface du nucleus , pour les /i roles , et les cannaires. Dans les allantes , il se voit a droite de Forifice du manteau qui conduit aux branchies. 11 y a, a cet egard , comme a beaucoup d’aulres, un rapprochement a faire entre les animaux de cette fa- mille et les gasteropodes de l’ordre suivant. Dans les Pectinibranch.ee , en ett'et, Fanus est toujours place sur le bord de la cavite branchiale , ainsi que nous l’avoos deja dit, et la derniere portion de Fintestin, qui repond au rectum, en parcourt toujours les parois, dans une etendue plus ou moins grande. Les Tubulibranches sont dans le meme cas. Les Scutibranches ont Fanus dans les meraes rap- ports. Il s ouvre dans le sac qui contient les branchies, lequel est place du cote gauche , et communique au- dehors par une fente percee de ce cote. Le rectum qui traverse te coeur, comme dans beau- coup dacephales testaces, parcourt une partie des parois de cette cavite. La (.mile branchiale dans les fi*Aitr*Ile$ ayant son 78 iXIl9 LEgON. ORGANES REPARAT. UEJi MOLLOSQCKS. issue au sommet de la coquille, et dans les emargi- nules , a travers Fechancrure de celle-ci , c’est par ces memes issues que sortent aussi les excrements de ces animaux. Les Cyclobranclies se rapprochant des nudib ranches et surtout des in ferob ranches, pour la forme et la posi- tion des branchies , la position de l’anus devait etre subordonneea ces dernieres circonstances organiques. Dans les patelles , ll est perce a droite, sur le cote du cou et rapproche du coeur, qui est a gauche , quoique le rectum n’y traverse pas ce dernier viscere. Dans les oscabrions , dont les branchies sont syme- triques et le coeur en arriere du corps, sur le rectum , Fanus est perce sur la ligne moyenne, a I’extremite poslerieure du corps. ] D. Les acepluiles. \ . Les acephales teslaces ont Fanus oppose a la bouche. 11 y a cependant quelques varietes notables a si- Dans ceux qui n’onl point de lubes au inanteau, et qui inarchent ou 1 i lent comine les monies , les anodontcs on niQules d’dtang, Fanus s’ouvre par un disque charnu ou sphincter, entre les deux bords du manleau. Dans ceux qui ont ces tubes, Fanus en fait lui-meme un autre , silue plus interieurement , el saillant dans la cavite du inanteau, dernere Fun des muscles qui rcu- nissent les coquilles. Cest aiusi quit est dans le solen, la pholade , etc. ART. IV. DE LANCS. 79 2. Les A exhales nus. [ II laut distinguer dans la position de Tanus, comme dans la position de la bouche , Tentree ou Tissue pro- prement dite du canal alimenfaire, des ouvertures des teguments communs , correspondantes a ces deux ori- iiees. 11 y a done un anus interieur et un orifice de la peau qui lui correspond. L’anus interieur peut varier dans sa position , relativeinent au pharynx et relative- ment a 1 anus exterieur , et celui— ci relalivenient a Torifice buccal. , Relativeinent au pharynx , les aseidies fixees out generalement 1 anus interieur plus eleve que le premier, tandis que Tissue exterieure des excrements est plus has que Torifice buccal. L anus interieur donne, chez ces memes animaux , dans un tube ou mamelon peu saillant , place du meme c6te que ce premier orifice, de meme forme et de meme structure, du moins a Texterieur. C'est Tana- logue du tube que forme le manteau dans beaucoup d acephales lestaces. Dans les acephales nus agreges, Ten tree et Tissue du canal alimentaire peuvent lire tres rapprochees ( les pjrosoma )j tandis que Torifice buccal et Torifice anal sent aux deux extremites op- pOM'es du corps, aussi eloignes que possible Tun de Tautre (1). Dans les uns et les autres , Tan us et Torifice anal du corps sont lies intimement, et rien ne sort par ce der- nier orifice que les excrements. Dans les liphores , Torifice anal, ou Torifice du corps le plus rapproche de la lerminaison du canal (1) V. Savigny, 0. C. pi. XXII, fig. i.3> ,.6< 80 XXII8 LEGON'. ORGAN Ks RE PAR AT. RES MOLLUSQUES. alimentaire , ne donne pas meme issue a l’eau chargee des excrements , qui sont porles au-dehors par l’aulre extremite , et il n’y a plus de liaison exclusive entre ces deux orifices. E. Dans les Brachiopodes . Nous avons deja dit que l’intestin se terminait , dans les lingules , par une petite saillie en cone tronque, qu’il fait entre les deux lobes du manteau , du cote droit. C’est encore de ce "cote qu’il se trouve dans les teretratules etles orhicule$. F. Dans les Cirrhopodes. L’anus est dans une position symetrique , comme dans tous les animaux articules , comme aussi dans les acephales testaces et les cephalopodes. On le trouve a la region dorsale de ces animaux, perce a la base de la trompe, entre deux petits appendices cornes et mo- biles. ] ARTICLE V. DES ANNEXES DU CANAL ALIMENTAIRE , ET PREMIEREMBNT DU FOIE DES MOLLUSQUES. Tous les mollusques ont un foie, et il est generale- ment Ires considerable, mais il se distingue du foie des animaux verlebres ])ar plusieurs circonstances or- ganiques remarquables : 1" il n’a pas de vesicule du fiel (4 )’; 2° il ne recoil point parliculierement (comme (1) On ne petit gufcrc designer nutrement la vtisicule obscrvde dans les ilnri.i, par M. Cuvier lui-mCmo. Cost In acule exception A rette r^gle, si )•„„ rc refuse a voir dans la vessie du noir des seiches l’analoguc dc •elta vtisicule du Mel. ART. V, E.K* ANNEXES DC CANAI. ALlMK'NTAHrE. 81 dans les animaux vertebres) le sang qui a circuit' dans les intestins, el qui a deja acquis une nature veineuse; mais c’est de l’aortc qu’il tire le sang necessaire , taut a sa nutrition propre qua la production de la liqueur qu’il repare, et c'est dans la veine cave, qui dans ces animaux ne fait qu une avec la pulmonaire, que ce sang retourne apres avoir fcircule dans le foie. C’est aussi probablement la raison pour laquelle les mol- lusqucs n’ont point de rate. [d° 11 forme, dans les Cdphalopodes , un organe de secretion bien separe du canal alimentaire, On conceit que cette structure peut finir par se confondre avec celle de 1 eslomac, et Fon ne sera plus etonne que, dans quelques ascidies composees, Fexi— slence du foie n’ait pu etre constatee. 7* On concoit encore que la secretion de ce viscere semble tenir lieu a la fois, dans ces dernieres classes , de celle du pancreas et de la salive. b Deja, dans les cephalopodes et 1 es (jasterop odes, elle remplacait, avec des glandes salivaires bien develop - pees, Fhumeur pancreatique. ] A. Dans les Cephalopodes . Le foie des poulpes est une Ires grande masse ovale dun brun jaunatre, situee du cote du dos vers la lete, remplissant en partieFintervallequi existederriere Fen- tonnoir. « 11 est contenu avecFocsophage et les glandes » salivaires inferieures et la grande artere ascen— » dante, dans tine loge du peritoine qui commence »» sous la tete et s’etend j.usqu’a la hauteur du milieu » des branchies (1). » [La membrane peritoneale blanche et forte qui tapisse la cav ite qui Ie renferme et se replie sur lui , enveloppe b) Mi nioirr i]p M. Cuvier sur le poulpc. O. C. p. 15 cl 30. AK.T. V. DES ANNEXES DU CANAL ALIMENTA1RE. 83 en meme temps la vesicule del’encre, qui se trouve en- chassee dans le ioie. Ce viscere a de pins sa membrane propre, facile a distinguer, quoique fort mince et transparente. Lorsqu’on la coupe, le parenchvme du ioie seresout,et colore 1’eau, dans laquelleon le plonge, dun vert jaunatre, comme cela arrive au foie de beau- coup de poissons. Le tronc de faorte, qui traverse la meme loge, donne au foie deux 1‘ortes branches. ] 11 y a deux conduits excreteurs, un pour chaque moitie de celte masse, qui se rapprochent pour pene- trer ensemble dans le troisieme estomac (1), vers le milieu de sa longueur. L’air pousse dans la veine hepatique passe aisement dans ces deux canaux j eux- memes enilent vite le troisieme estomac quand on les souille. La bde qu ils versent est d un jaune orange 5 eile doit sejo urner long-temps avec le chyme dans ce reservoir lateral et torlueux du troisieme estomac, et peut y exercer a loisir son action. [Le ioie des seiches (^2 ) est renferme, de meme que ce- lui des poulpes, dans une loge peritoneale particuliere, situee derriere le coil et se prolongeant beaucoup plus en airiere, en deux appendices qui la rendentfourchue; mais ce a iscere diilere beaucoup pour la forme, et meme pour les apparences de sa substance, de celui de la premiere famille : il forme deux lobes disiincts qui de- yennent tres pointus en arriere , et se portent Ires loin jusque dans le fond des deux appendices de la cavite que nous venous de decrire. En avant, ces memes lobes (1) Lfc coecum duoddnal. (2) La seiche officinale. 84 XXil* LBgON. ORCANkS REl'ARAT. RES MOLLU«QDR«. sont fuurchus, et ils adherent aux glandcs salivaires poslerieures. La substance du foie est ici grasse, molle, coniine dans beaucoup de poissons, et parliculiere- ment dans les raies. Sa couleur est jaune clair, quel- quefois briquetee, car elle vane dans plusieurs indivi— dus de la inerne espece, sans que Ton ait encore apprecie la cause de ces variations; son volume est bien plus considerable, a proportion, que dans les poulpes. Dans les calmars , il n’a de lobes apparens qu’en ar— riere, et il se prolonge , de ce cote, en deux cornes tres alongees et ti es effilees. Sa couleur est d’un jaune clair, etsa substance assez mode. C’est entre ses deux four- ches que se degage I’oesopliage pour arriver jusqu’au gesier. Dans le nautile , le foie forme un viscere considerable etenda depuis l’oesophage jusqu’au gesier, e( divise en deux lobes lateraux plus grands , et un moyen plus petit, qui sert de bride aux deux premiers. Cba- cun de ces lobes est subdivise en un grand nombre de lobules (••). Leur substance est inode el pulpeuse, et la couleur de cede substance est d’un rouge brun avec un reflet violet. Le canal biliaire, forme de deux branches principa- les, comma dans les aulres cephalopodes, se rend de ineme dans la poche duodenale. 1 1 n’y a d’ailleurs aucune trace, dans cet animal, de vesicule du noir. | Dans les poulpes , cede vesicule etant cnchAssee I ) Norm avoua do< (invert la rru'mr struct urr on 'eptemhrc 1829, snr les visrrrrs flu m/jminys jurnicri Dksmar. de la collection do Jardin-de«- I lamps \VES MOLLUSliUES. Dans les seiches { 1) la meine vesicule est beaucoup plus considerable, a proportion, que dans les poulpes. On la trouve tout au fond de la bourse, immediatement sous fovaire, dans les femelles, ou sous le testicule dans les males, et recouverte seulement, avec ces organes , par le peritoine. Son canal excreleur sort de sa partie la plus avancee, reucontre bientot le rectum et le perce h son extremite, en deca de la marge de l’anus et deson sphincter. Dans les calmars (2) elle s’etend sous la face ante- rieure ou ventrale du foie, comme dans les poulpes; non plus a la verite dans la meme loge peritoneaie , mais en-dedans du feuillet le plus exterieur de cette membrane qui comprend aussi le rectum , precisement au-dessus de ce boyau. Elle a done ici , dans toute son etendue , la position et les rapports de son canal excre- teur dans les poulpes. II faut avouer que ses rapports avec le foie et le canal alimentaire, que son rapprochement, dans les seiches, du coecum duodenal qui recoit les canaux biliaires, militent en faveur de fopinion de Monro , et que fanalogie entrela vesicule du noir el ceile du lie! des vertebres pourrait etre plus fondee que ne l’a pense M. Cuvier. Cette analogic, qui nous parait pos- sible, nous a determine a decrire ici cet organe. ] Jl. Dans les Pleropodes. Dans les chos et l es jmeumodennes (3), lefoie se rap- (I) La seiche nffici/iule . (7) I/' grand calmar ; lo/igo sagitlata. Lam., Vnr. L. (i, Cmier. n. r.. p. voy. encore la premiere ddition do cct nuvrage , t- V. p. 262 9t 263. ART. V. DES ANNEXES DD CANAL ALIMENTAIRE. 87 proche de celui des acephales , el forme comme une croute colleea la surface de festomac ; il y verse innne- dialement la bile par un grand nombre detrous perces dans les parois de ce dernier viscere ; mais Vhgale cjui appartient aussi a ce dernier ordre , a son foie place comme celui des gasteropodes ordinaires, c’esl-a-dire entrelace avec fintestin ; sa couleur est verdatre , dans ce dernier cas, el sa substance composer de grains reunis en grappes serrees. ] D. Foie de. s- Gastetvpodes. Les Gasteropodes out tous(l) u foie volmnineux, di- vise en un grand nombre tie lobes el de lobules, et quelquefois en plusieurs masses qui ont chactine un canal excreteur particulier. Ces lobes sont entrelaces a^ec les circonvolutions«de 1 inteslin , qui les envelop— pent ou dont ils sont enveloppes; et ils sont fixes par une cellulosite commune. On \ voit aisement la divi- sion de 1 artere et de la veine , et encore plus celle des vaisseaux propres qui se distribuent j usque dans les plus petits lobules; car ce foie ressemble toujoursplus a une grappe qu’a une masse homogene et paren- chymateuse; il s’etend d'ordinaire dans presque toule la longueur du corps. Cette disposition est particulie- lement celle du foie dans les gasteropodes vus. Le foie estegalement tres volumineux dans les gasteropodes tes- tates, et ^ remplit , conjointement avec les organes de la generation , la plus grande partie des circonvolu- tions de la coquille. (1) Les heteropodes nitcleobranchides ( d’Orbigny ) excepts, e’est-a-dire les fxroles, cannaires, etc. 88 \X11C LB$OK. OlUiAMiS JlBPAJUf, JJES MOLL I . Les Pulmones. La limace et le colimacon ont un foie enorme , divise en plusieurs grands lobes et en un grand nombre de lobules. Ce viscere presente, surlout dans la limace, un aspect singulier, parce que les arteres Torment, sur sa surface presque noire, une superbe broderie d'un beau blanc opaque. [Le foie, dans la limace , a cinq grands lobes ; celui du colimacon en a quatre. Les canaux biliaires des lobules se reunissent en une branclie principale pour chaque lobe. Les quatre branches , dans le colimacon , forment un seul tronc , qui s’ouvre dans le pylore, de maniere qu’il peut rester autant de bile dans l’estomac que dans l’in- testin. Dans la limace , il y a deux* orifices uux deux cotes du pylore ; Tun verse la bile des trois lobes anterieurs, el faulre des deux posterieurs (1). ] On trouve dans la leslacelle une division du foie en deux masses independantes, mais leurs conduits s’in- serent Tun vis-a-vis de l’autre, dans le commence- ment de Hn testin', et non dans l’eslomac, a une petite distance du py lore. [ Dans la parmacelle , le foie est considerable et di- vise ('n plusieurs lobes'(2). ] L "‘onchidium a proprement Irois foies, formant trois masses distinctes qui ne reunissent pas memo leurs canaux excreteurs en un seul; les deux premieres font entrer les leurs dans le premier estomac , par deux ori- ;i) ib. p. id « t ;.c. (2) !b. j). y ct pi. II;;. II et l*. ART. V. DES ANNEXE* DU CANAL ALIMKNTAIUE. $9 ri (ices, qui sontperces a cote fun defaulreta la fin de foesophage, au cardia. I.a troisienie fait penetrdr le sien dans le fond du gesier, au fond de ce meme pre- mier estomac, [en afriere des deux gros muscles qui coinposent ses parois (1). Dans le Limnee , le foie est Ires considerable et rem- plita lui seul la plus grande partie tie la coquille. Ses canaux versent la bile dans le commencement tie fin- testin (2). 2 et 3. Les Nudibranches ct les I nfcrobixinclies . Le loie des doris est Ires volumineux , et recoil un nomine considerable d arteres. 11 est partage en deux lobes principaux : sa substance est grenue. J Leur seul estomac membraneux recoif immediate- ment la bile par plusieurs trous considerables, { de sorte que Ton concoit a peine, dit M. Cuvier (3), comment les aliments ne penetrent pas dans ees vaisseaux , et ne les engoigent pas . 11 y a de plus line sorte de vesicule, dont la paroi inlerieure est herissee de papilles coni- ques , qui verse sa liqueur dans festomac (4). Cette ve- sicule recoit un fort rameau de fartere hepatique. 3M. Cuvier l'a trouvee dans les D. solea et l acera ; Mechel la \ue dans les D . tuberculata et verrucosa / mais il fa vainement clierchee dans les D. argo , lim- bata, coccinea. Elio est placee entre les deux lobes ante- \l) lb. 1>. '.) ct 10, et pi. tig. 4 /, et 5 et Jj 9 (2) lb. pi. fig. 9 o. solcl/et jk',5. 3 <,P0Ur JC d°riS lacera' et Pl- U> fiS- 2 c, pour le doris (4) lb. pl. I, fig. 3 »t pl. ||jHg. i et 2, et p. to. 90 XXII® LfigON. OHGANES REPARAT. DES MOLLUSQUES. rieurs du foie ; ses parois s'amincissent et se chan gent en uii canal excreteur , comme celui d’une vesicule du fiel. ] Le foie des (Loris est en outre remarquable , parce qu’il nait de sa substance un deuxieme vaisseau excre- teur, qui prend son issue hors du corps, a cote de l’anus. Je n’ai pu savoir encore a quoi sert cette con- formation si extraordinaire ; peut-etre y a-t-il ici une glande dont les lobules sont tellement entrelaces avec ceux dufoie, qu’il m’a ete impossible de les demeler ? et la vessie dont il est question plusbas serr.it-ellesem- blable a celle de l’encre dans les seiches ? [En effet, un peu avant sa terminaiso-) , ce canal communique par une petite branche avec une vesi- cule, ayant les parois interieures tresplissees , qui sert probablement de reservoir a la liqueur que ce canal amene au dehors (1). Le foie de la scyllee forme six lobes arrondis pres- que separes. Leurs canaux excreteurs aboutissent dans trois orifices qui se voient a la fin de foesophage, en- deea du cardia (2). Dans les tlidhjs , ce viscere forme une masse ovale; son canal excreteur est un Ironc tres considerable qui debouche dans le gesier , et doit y verser beaucoup de bile. M. Cuvier a trouve le foie du triionia hombergii , petit relativement au volume qu’il a generalement dans le type des mollusques (3). (J) lb. p. 16 Ct 17, ct pi. I, fig. 3 z, ct pi. 11, flg. 2 2. (2) lb. pi. (Ig. 6 / f. (3) lb. p. 12. ART. V. IVES ANNEXES DU CANAL ALIM ENT AIRE. 91 4. Les Ted ib ranches. Le foie ties aplysies forme trois lobes prineipaux, sous-divises cn beaucoup de lobules. Sa couleur est brun-verdatre Ires fonce.] De gros canaux hepatiques s’ouvrent par plusieurs orilices qui donnent les uns dans les autres, en dedans de fouverture du coecum dans le troisieme estomac. L e pleurobranch e Pezonii, poun u de plusieurs esto- macs, regoit la bile dans le premier de scs estomacs ( 1 ). [Dans les aceres , e’est au commencement du canal in- testinal que la bile estrersee. Le foie enveloppe fintestin comme a l’ordinaire, et ne presente rien de particu- lar. 5. Les Heterobranches. Le foie compose en grande partie dans cet ordre ce qifon appelle le nucleus , e’est-a-dire , line portion du corps qui se detache de la face dorsale, comme le pied se detache de la face ventrale, qui est toujours plus reculee que ee pied , et constamment logee dans la coquille lorsqu’elle existe. Ce nucleus repond par- laitement a la masse des visceres des gasteropodes qui semblent fairehernie hors deleur enveloppe commune, et qui est toujours contenue dans la coquille comme dans une enveloppe protectrice. Nous ferons remarquer, dans les Heteropodes nucleo- braneludes , te tres-petit volume de ce viscere, relative- (1) Dans le PI. tuberculous, suivant Meckel (O. C. p. 186), le canal de la bile aboutirait au milieu de la longueur de l’intestin ; aussi cette esp£ce doit-elle faire partie d’un autre genre. M. Valenciennes s’en dtait convaincu par 1 inspection de la coquille inlerieure ; cellc de son canal alimentaire me le persuade. 9i2 XXII* LE(,K)N. ORGANJiS RKPARAT. KBS MOLLUSQBBS. ment a celui qu’il presente dans les gasleropodes ordi- naires, son eloignement de l’estomac ou du commen- cement de l’intestin , ses rapports avec fextremite pos- terieure du canal alimenlaire, et enlin son rapproche- ment des branchies. On dirait que la bile, dans ces animaux, n’est plus* qu’une humeur excrementitielle , qu’elle ne sert plus qu’a decharger le sang de son exces de carbone, et qu’elle n’a plus d’action sur le canal intestinal pour la composition du fluide nourricier. On dirait meine que Fiinportance du foie, comme organe reparateur de ce fluide, est en raison inverse de I’etendue de la peau exterieure et de la surface de cet organe, qui est proprea la respiration. * Ces considerations expliquent, il nous semble , pour- quoi ce viscere , dans les atlantes , est plus conside- rable que dans les autres heteropodes, et se rapproche, ainsi que les branchies, du developpement qifils pre- sentent dans les autres animaux de la classe. 0. Les P ectinibranches Ont generalement un tres-gros foie, dans lequel l’es- tomac et l’inteslin sont caches en grande partie, et qui remplit, ainsi cjue nous favons deja dit pour les gas- teropodes a corjuille , une grande partie du cone que forme celle coquille, qu’elle soit turbinee ou non. II s'y trouve enlace, pour ainsi (lire, avec fovaire dans les femelles, ou avec le testicule dans les males. Mais il v a des dillerences j>our le nombre des lobes principaux dans lesquels se reunissent les nombreux lobules de ce viscere, dont la substance est loujours greiiuc et colmee cti brun ou cu jaunc* quelquefbi* art. y. ru* annex** i>u can At alimentaire, flit avec ties nuances tie vert plus ou nioius prononcees. La bile est versee generalement dans Porigine de Lin— testin. 7. Les Titbit lih ranches. Les rennets ont un foie considerable dont la bile est versee dans Porigine du canal intestinal. u 8 et 9. Les Scutihranches et Cyclobranches. C’est dans le secoiul estomac quo parvient la bile dans les haliolides , lequel repond au premier estomac des fiss it relies , tjui out un oesophage tenant lieu de premier estomac. Ainsi, dans les Scutihranches , la bile penetre dans Pestomac proprement dit. C’est une ana- logic Ires remarquable avec les acepbales; analogic qui sc voit encore dans les deux oreillettes du coeur et dans la direction de l’intestin a (ravers le pericarde. Le foie, place dans le voisinage de f estomac , Pen- veloppe plulot que fintestin. 11 n’offre rien de particu- lar dans sa structure. Le foie des lyclobranches [patel les ct oscabrimis) est assez volumineux; il forme dans ceux-ci de nom- breux lobules separes comine ties grappes (I .] D. Foie des Acepbales. 1 . Les Acephales test aces. Le foie des acepbales enveloppe genera lenient P es- tomac , comme line croute collec a sa surface; il y verse sa bile par un grand nombre de trous perces dans ses parois. Les palelles parnii les gasleropodes , et les clios el tO ttfid. p. 27, pi. Ill, fitf. 12 <* et IS d , 94 XXII* LECON. ORGANE6 BEPARAT. DES MOLLOSQUES. pneumodermes, parnii les pleropodes, viennent nous otfrir la meme circonslance organique. Dans les acephales memes, l’inteslin sorti de fes- tomac revient souvent rainper dans l’epaisseur du foie qui enloure ce viscere. Cette forme et cette position du foie ont lieu dans les acephales nus (les ascidies et les hiphores) , comme dans les autres. 2. Les Acephales nus. [Dans la thalia pinnata, le seul organe qui peut etre pr is pour le foie est situe parallelement au canal ali- mentaire; il a une forme tres alongee , et sa substance a paru a M. Cuvier composee de filaments paralleles (1 ). Cesont sans douteles cannelures considerables decrites par M. Meyen , qui se distinguaient encore par leur couleur rouge, tandis que le reste de la surface du foie etait violet. Suivant ce naturaliste, la capsule du foie etait remplie d’une pulpe composee de globules dans de la mucosite (2). Cette seule espece aurait une vesiculedu fiel , d’apres le meine auteur (3) ; mais il y a lout lieu de penser qu’il y a eu quelque iJ lusion dans cette observation , la vesicule du fiel ne s’etant rencontree jusqu’ici que dans le type des vertebres , et tout au plus cbez les cephalopodes , et les doris , dans le type des mollusques. (t) o. G. p. 370. (2) E. J. X. liltyrn Ilcitrcegc zur zoologic , p. 38.0 iVot'rt acta physico- mnlica. ac. ca:s. Leopold. Carol. Nature curios, t. XVI , pi. I. 1832. (3) II comme dans les bivalves (1). » Ce viscere forme, dans Yascidia rustica , une masse divisee en petils paquets arrondis, composee d’une membrane transparente , interceptant un grand nombre de jietites cellules qui communiquent les unes dans les autres, et se terminent a la surface de la glande par des culs-de-sac. C'est le fond de ceux-ci qui donne a ce viscere une apparence granuleuse, lorsque la substance jaune et comme pulveruleule qui les remplit parait a travers leurs parois transparentes et disten- dues. Le foien’est pas toujours evident, facile a demon- trer, comme une glande distincte, dans Unites les asci- dies simples. L’intimite qu’il contracte dans les ace- phalesen geneial avecles parois de l’estomncaugmente ici au point que deja, dans plusieurs de ces ascidies, il semble se confondre avec les parois de ce viscere. C’est ce qui a lieu le plus souvent dans les ascidies composees. Cependant le foie, dans les pyrosom a, serait, sui- vant Savigmj (2), un organe bien distinct, volumineux, de forme arrondie, attache a l’intestin par un faisceau de canaux divergents, de couleurrose, jaune ou brune, divise en huit ou douze cotes, susceptible d’ailleurs de se decomposer en vesicules oblongues et pediculees. Cette structure me parait avoir beaucoup d’analome avec cellequej’ai observee dans l’ascidie rustique. ] (0 Ibid p. 13. (2) 0. C., p. 50, f>6 XXU* QRfixJjBti RRPAHAT, DES MOLLWQtJBS. E. Les Brachiopodes. Dans les Brachiopodes ( lingules et terdbratules ) , le foie est de nouveau distinct et entrelace dans les cir- con volutions de l’intestin, et meme dans les muscles. [On voit dans les terebratules de gros canaux hepa- tites, dont les troncs s’ouvrent dans festomac , et dont les dernieres divisions paraissent former de petits culs-de-sac sur les parois desquels se ramifient les vais- seaux sanguins (1). La masse de ce viscere se divise en deux parlies dans ces memes animaux ; la couleur de sa substance est verdalre. Dans la Impale, M. Cuvier Fa trouvee d’un jaune d’orange ; sa substance etait penetree de beaucoup de vaisseaux sanguins; ses lobules formaient coniine des grappes. Dans les orhicules , le foie est d’une belle couleur verte. Sa substance se compose de follieuies alonges. Les canaux hepatiques out de nombrenx orifices dans l’estomac.] Dans tons ces animaux, comine dans ceux a sang rouge, la bile est d’un jaune plus ou moins verdatre. F. Les Cirrhopodes. Le foie est remplace par un tissu glanduleux qui revet exterieureinent les parois de lVslomac , du moins celles qui sont bosselees et dont la couleur est brune ; il leur est infimement uni (2). (I) Mdmoirc rilil de M. Owen. Ann. drs sc. nnlur. Nnuvclle sdrie, t. Ill, pi. I , llg. 12 rt 13. El Tram. <>f I lie zoologic. Society of London. toI. 1 , p. 2. (I) Cuvier, Mdmoiro ciK*, p. 10 ct II , el pi. 3. fig. 9 ct 10. ART. V. DES ANNEXES DU CANAL ALIMENTAlfcE. 97 II. Des suutiens et des enveloppes du canal intestinal. On peut dire, en general, qne le canal alimentaire des m'ollusques n’est pas soutenu par un niesentere. Ses differentes circonvolutions sont fixees entre elles et entre les lobes du foie par de la cellulosile, et par des vaisseaux sanguins et des nerfs, mais non suspen- dues a une membrane. Un veritable periloine contient cependant la tolalite des visceres, el forme memo une lame de separation pour le coeur, qui est dans une ca- vite a part, ainsi que l’organe de la respiration, quand celui-ci n’est pas lout-a-fait exterieur; mais je n’ai point vu que ce periloine se replial en dedans pour embrasser I’intestin. [Cela est, en eflet, difficile a demontrer dans la plu- part des cas. L’enveloppe peritoneale est cependant evidenle dans plusieurs mollusques, et entre autres dans tous les cephalopodes , qui out les eslomacs et le canal intestinal flottants dans une cavite peritoneale distincte. lei le peritoine se replie evidemment sur eu.\, apres avoir forme un veritable niesentere, ainsi que l’a demontre M. Cuvier (1). M. Cuvier adopte encore I’opinion que, meme dans les cas d absence de niesentere, comrae dans les asci- dtes (5) , la membrane qui tapisse en dedans l’enveloppe interieure de 1 ascidie, se reflechit sur les visceres a la maniere du peritoine. Je pense qu’on doit generaliser cetle observation, et que, dans tous les cas, le canal alimentaire est enveloppepar quelque chose d’analogue (1) M^moirc sur le pou/pe , ddja citd, p, 16 et 29. (2) Mf'moire sur les asridies , p. S. 5. 98 XXI1V‘ LEOON. OBGANES REPABAT. UE8 M0LLUSQ0E9. au peritoine des animaux verlebres. C’est f opinion quej’ai emise en parlant des membranes du canal ali— mentaire. ] Dans les cephalopodes , le peritoine est un sac, plonge dans un autre sac, dans celui qui constitue propre- ment le corps; mais ce dernier n’enveloppe pas entie- rement fautre; son ouverture laisse le peritoine a de- couvert par-devant ; il n’a alors sur lui qu’un prolon- gement mince de la peau. [Le peritoine divise la cavite du corps en plusieurs poches analogues a celles des oiseaux. ] II est encore remarquable en ce qu’il est ouvert de deux orifices qui communiquent au-dehors, et qui peuvent en laisser echapper les serosites. Je ne crois pas quil y ait d’autre exemple de cette confor- mation, si ce n’est dans les rates , [dans les equates, les lamproies , et dans quelques poissons osseux, ainsi que nous l’avons vu en decrivant le peritoine des animaux vertebras. A la verite, ces poches peritoneales, ainsi ouvertes au dehors, ne contiennent pas de viscferes, mais les veines caves avec les corps spongieux qui les entou- rent (1 ).] Comme les cephalopodes ont une t£te distinguee par un rou, et un vrai crAne cartilagineux, leur peritoine, endant lesquelles leur regime alimentaire peut etre ])lus ou moins im- portant, ou de nature tres differenle. La plus remarquable sans doute de ces dernieres differences est l’absence d’anus dans quelques larves, et la conversion probable, sans aucun residu , en leur propre substance, de toutes les substances alimentaires (jue ces larves avalenl. ] ART. I. BOtJCHE DES ANIMAOX ARTICULEI. 101 ARTICLE I. DE LA BOUCHE DES ANIMAUX ARTICli'LES EN GENERAL. Tous ces animaux ont un systeme d’organes masti- catoires semblable, et dont le caractere consiste a etre forme de deux ou plusieurs paires de machoires late- rales , placees les unes en avant des autres , ou les unes sur les autres. Les machoires se meuvent de dehors en dedans, e( de dedans en dehors, par consequent d’une maniere tout-a-fait contraire de celle des animaux vertebres, qui se meuvent de haut en has et de has en haut. La premiere j)aire ou Fanterieure qui , a quelques exceptions pres, est la plus robuste, porte le nom de mandibules ( mandibulce ). La seconde paire el les suivantes, lorsqu’il y en a plus de deux, conservent le nom de machoires ( maxi lice ). Ces organes, surtout les machoires, portent souvent des filaments ordinairement articules, dont Finsecfese sert pour palpersa nourrilure, a mesure qu’il la mache. On les nomme palpes, antennules ou barbillons, et, d'apres la piece qui les porte, on les distingue en palpes mandibulaires et en palpes maxillaires. Les levies sont des pieces impaires , dont Tune est situee en avant ou au-dessus des mandibules , et se nomme levre superieure ou lab re ; Tautre est placee en arriere des machoires ou au-dessous, el se nomme levre inferieure. Celle-ci est beaucoup plus compliquee que Tautre : elle porte ordinairement aussi des palpes, 102 XXIII« LKgON. ORGANES REP. RES AN1M. ART1CCLES. nomines palpes labiaux ; el lorsqu’il y a dans les insectes a machoires un prolongement en languette ou une trompe complete, c est la levre inferieure quile fournit. _ Les crustaces , qui comprennent les entomostraces , sont les seuls animaux qui aient plusieurs paires de machoires, outre les mandibules. Les arachnides et les vrais insectes, qui comprennent la classe entiere , sauf les mynapodes , lfen ont jamais qu’une paire. Les premiers sont aussi les seuls qui aient des palpes niandibulaires , en meme temps que des maxillaires. Les insectes -pro premen t dits n’ont jamais de palpes qu’aux machoires et a la levre inferieure. La levre superieure manque ties souvent ou bien se soude a la tele, c’esl-a-dire qu’elle se confond avec cette partie du front qu’on nomme le chaperon , et devient immobile par cette soudure. A. Examen parliculier de la bouche des Crustaces. I. Des Malacostraces. 1. Bouc/ie des De'capodcs. a. Machoires el levres. Tous les crustaces decapodes ont a leurbouche sixpaires d’organes , qui , se mouvant Iateralement dans un plan horizontal, doivent passer pour des machoires ou des mandibules; ils se reeou- vrenl (ous les uns des aulres, et le plus exterieur a ete nomme levre par quelques naturalistes , mais a tort, car i! n’esf point impair, et les deux parties dont il se compose se meuvent Iateralement conune les autres. Les machoires sont articulee^sous le thorax, en avant des pieds, dont dies scmblent continuer la serie de ce c6te, et portent la pluparl, sur le cote exterieur de leur 103 ART, I. flODCUK DES AN1MADX ABTICULES. racine ou de leur hanche, une lame inembraneuse qui, se glissant sous le rebord lateral du thorax , entre les branchies anterieures , sert a separer les lobes de celle- ci, et a les comprimer dans l’acte de la respiration. Les pieds ont aussi de pareilles lames pour les branchies posterieures, mais elles manquent dans les appendices maxillaires et les pieds thoracique* des especes qui ont des branchies sous la queue, comme les mantes de //ter ( squilla , Fab.), qui appartiennent aux crustaces de- capodes. Ces machoires sont en outre , excepte peut-etre les deux paires inferieures , formees de deux divisions •> Tune qu’on peut appeler proprement la machoire , et l’autre son palpe dorsal. Celui-ei est plus grele , et se termine par un lilet articule et pointu; i autre division ou la machoire proprement elite porte aussi , mais dans les deux dernieres paires seulement, un palpe terminal. Ce que je viens de dire est commun aux c rubes , aux ecrevisses , aux pagures, et en general aux crusUtces d<:- capodes de Lalreille. Dans les premiers ou dans les brachiures , la machoire la plus exterieure est aplatie, se joint si bien a sa correspondante et a son palpe dorsal, que les quatre pieces ensemble, en se repliant, torment une espece de bouclier qui recouvre toutes les autres machoires. C’est ce qui a pu lui valoir le nom de levre inlerieure, et ce qui a fonde l ordre des kleis- tagnathes de Fabricius , qui repond aux crustaces decapodes brachiures de Latreille. Maisiln’en est pas ainsi dans les decapodes n/actvures. La machoire exterieure est prismatique , forte , et les divisions de son palpe terminal etatit presque aussi grosses que son corps , fensemble represente plutot un 104 XX1I1C LECON. OIIGANES REP. llES ANIM. ARTICOLES. pied que toute autre chose , et a souvent ete decril com me un vrai pied par les anciens naturalistes. Dans les Crustaces decay odes , la seconde machoire, en eommencant a compter par la plus exterieure, res- semble a la premiere , sinon pour la forme, du inoins pour la composition generate de ses parties. La troisieme a son corps divise en deux lobes ; la quatrieme en quatre; la cinquieme de nouveau en deux ; elles sonl toutes les trois minces dans les petils crustaces , et ciliees dans tous; Les palpes de ces deux dernieres n’ont qu’une simple pointe au lieu de filet, ou tout au plus deux articles aplatis en palettes ( le crahe tourteau). [Hy a sans doute des differences dans la forme de chacun des articles qui entrent dans la composition de ces appendices maxillaires, differences dont on pourra se laire une idee par les descriptions detaillees qui sui- vront. ] Malgre toutes ces varietes, il n’en reste pas moins vrai que tous les crustaces decapodes ont cinq paires de machoires differentes enlre elles, et qui doivent agir sur les aliments, et les preparer a la vraie mastication d’une facon toute particuliere. Sur tous ces organes se trouvent les vrais mandi bales, extremement robustes dans tons les genres , dont la par- tie triturante varie en conliyuration selon ces genres. o n Dans les homars , etc. ( astacus , F.), il y a en dedans une surface mousse etvraiinent molaire, et, en dehors, un bord tranchant ou incisif, divise en trois dentelures arrondies. Dans les hcrmilcs ( par/urus , F.), les dentelures sonl aigues et eloignees. ART. I. BOOCHE DES ANIMACX ARTICULES. 105 Dans le genre scyllarus , i! y a deux dentelures sepa- rees; une pointue en avant, une mousse en arriere. Dans les crabes , etc., ii n’y a qifun tranchant egal. Toutes ces mandibules portent un palpe; il est triar- ticule, et dilate au bout dans les homars, les cmbes , etc., d’un seul article dans les scyllares , etc. [Pour completer cede description generate de la bouche des crustaces decapodes , nous ajouterons que le pharynx, ou Pentree proprement ditedu canal ali- mentaire, est convert en avant d’un lobe arrondi , epais, assez proeminent, sorte d’epiphafvnx, qu’on ap- pelle, dans les ouvrages d’bistoire naturelle, levre supc- rieure ou anterieure. Ce lobe se place, dans Petal de repos, derriere les mandibules, ou en dedans de res parties ; et cede position me fait penser que c'est peut- 6lre a tort qu’on Pappelle levre. Le bord du pharynx est divise en arriere, et se prolonge en deux lobes, qui restent mous et coniine charnus dans certaines especes ( le crabe lourteau , les portunes, les ihelphuses), qui deviennent one lame dure et cornee, a bords cilies dans d’autres P ecrevisse flu- viatile , le maja squinado). Ces deux lobes recouvrent immediatement la mandibule, et s’appliquent a sa face exlerieure 1 Is tiennent lieu de levre inferieure ou pos- terieure, et meritent plutot, a ce qiPil nous semble, de porter ce nom , que celui de languette bilobee que lui donne M. Savigny. Les mandibules, qui operent proprement ia masti- cation , se composent chacune , comme une dent simple de mammifere, d’une partie trituranle ou coupante qui en est la couronne , et d une portion alongee qui repondrait a la racine de la dent. Une suture apparente 106 X.XIll'' LKQON. OHUANES HEP. UKS AN1M. ABTICtJLES. el quelquefois une echancrure profonde distingue ces deux parties. Chacune des machoires porte un palpe a plusieurs articles sur son bord anterieur vers la reunion de la couronne avec la racine; et un peu au-dessus, mais du meme cote, une fossette articulaire qui regoit une proeminence qui descend de chaque cote du chaperon. C’est sur celte apophyse condyloide que la machoire execute des mouvements de bascule qui rapprochent sa face triturante de celle de la machoire opposee, ou qui ben eloignent. ♦ Apres ces parties essentielles, la bouche des crusta- ces decapodes est garniede cinq appendices prehensiles, qui se recouvrent successivement , et dont le plus exte- rieur ou le cinquierne est en meme temps le plus grand. II semble meme organise et dispose, dans les decapodes brachiures , pour fermer presque hermeliquement et forifice de la bouche , ainsi que nous venons de le dire , et Pentree de la cavite branchiale. Ces appendices, que Ton a compares a des ma- choires ( les deux ou trois premiers) ou a des pieds (les deux derniers surtout), servent, sans doute , a saisir les substances alimentaires et a les porter vers les machoires; mais leur usage ne se borne pas la. Le qua- trie/ne et le cinquierne portent unebranchie, comme les pieds tboraciques, qui est attacbee a la handle, ou a une lame en partie osseuse et en parlie cornee qui se porte en arriere dans la cavite branchiale. Le troisieine a une lame branchiale ciliee , mais sans branchie ; celte lame se distingue des autres par sa longue proportion et par sa forme etroite. Le dcuxierne a dc rndne une lame branchiale, mais AKT. I. UOUCHE DKS ANIMACX. ARTIGULKS, 107 de forme toute differente ; elie est large , eourle et ar- rondie. Si Ton observe la place qu’occupent ces appendices et leurs mouvemenlsrapides et frequents, du moins ceux de leurs palpes dans fetal de vie j si foil fait attention aux lames branchiales ou aux branchies qu'ils sup- portent, on sera convaincu qu'ils ont aussi pour func- tion essentielle de diriger, vers le> branchies (jue leurs lames separent. les courants d'eau qui doivent servir a la respiration, ou d'arreter l'eau J1 en esl moiQs garni, et il est un peu dente dans le viaja sq uina do. Cette difference tiendrait-elle , dans le piemier, ace qu ayant plus d'habiludes terrestres, il devait pouvoir mieux fermer ses branchies? Le palpe dorsal de ce menibre sarticule plutot au trochanter qu’a la hanche; quoique, vu en dehors, il semble tenir a Pun et a l’autre , mais du Cole de la face interne, on voit tres bien qu’il est supporte par le tro- c lanter. Ce palpe a sa premiere piece large et presque aussi longue que la cuisse et la jambe reunies; elle se joint parfaitement a ces deux articles, et concourt avec eux a former, du membre que nous decrivons, un cou- leich. pa i fail. Le palpe qui lermine cette piece a un 116 XXIlle LK£ON. ORf.ANES RKP. DBS ANIM. ARTICULES. premier article long et cylindrique , puis un filet fin arlicule et cilie. L’article qui repond a la jambe estde forme presque carree , aplati comme la cuisse. II est creuse a son Lord interne pour l’articulation du pied , ou pour re- cevoir , dans une sorte de gouttiere, les trois petits ar- ticles qui repondent au tarse , au metatarse et au doigt, et dont les deux derniers sont couverts de poils exte- rieurement. Cet arrangement, dans tous ses details, est evidemment destine a faire de ce membre un cou- vercle plulot qu’une machoire ou qu’un appendice prehensile. Le penullieme appendice, organise dememe comme un pied , a la plus grande analogic de composition avec le dernier ; seulement la plupart des pieces dont il se compose sont plus pelites. La hanche a lameme forme; elle s’articule en dehors avec une lame osseuse bran- chiale, plus petite, qui supporte une branchie plus complete et plus grande, et se prolonge en une lame ciliee un peu plus longue. Le reste de ce membre a une grande ressemblance avec celui de Ve'crevisse; le trochanter et la cuisse sont de meme rudimentaires , tandisquela piece principale, qui repond a la jambe, est Ires longue et la plus de- veloppee. Les trois derniers articles sont courts, larges et plats, et hordes de cils raides. Le palpe dorsal a son premier article plus long que le membre, lorsque les trois derniers articles en sont inclines en dehors; il est garni de lorigs cils dans les deux tiers de son bord exlerne. Le palpe proprement dit est comme celui du dernier membre. Le (roisieme appendice ne porte pas dc branchie, 117 ART. I. BOUCHE DES ANIMADX AHT1CDL KS. mu is une Ires longue lame branchiate tie forme triangulaire , elargie consequemment a sa base , eL bordee de longs cils roux. Kile est osseuse a sa base, cartilagineuse et membraneuse dans le reste de son etendue. La hanche est large, et supporte la cuisse , et en partie la jambe et le palpe dorsal; elle a une portion libre courte et prismalique du cote interne , qui s’articule en dehors, et par sa base seulement, avec une piece ovale, egalement libre dans une grande partie de son etendue, bordee de cils, qui represente le trochanter el la cuisse. En dehors de cette seconde piece, s’articule librement, a sa base, larticle cpii re- pond a la jambe ; il est long, etroit et plat , et supporte a son extremile un dernier article qui a la forme d’un triangle, dont le soinmet est articule avec la jambe, et dont la base est libre et bordee de cils. Cet article rem- place les trois derniers du qua trie me et cinquieme ap- pendice. C'est a la base externe de cette piece, l’ana- logue de la jambe, que tient le palpe dorsal , dont la conformation est d’ailleurs semblable a celle du palpe du quatrieme appendice. La junction laterale de toutes les pieces de cet article elargit sa forme et l’eloigne de la figure d'un membre ordinaire. Le second appendice maxillaire s’en ecarte encore davantage; il se compose d'une lame arrondie tres de- veloppee, s’appliquant contre le plafond le plus avance de la cavite branchiale, au devant de la mandibule. Cette lame a deux pieces aplaties, minces, cartilagi- neuses , qui tiennent a une piece osseuse , laquelle en forme la portion articulaire. L’appendice maxillaire proprement dit se compose 118 XXI II" LFgON. ORGANES REI*. I)ES ANIM. ARTICULES. a°ssi d’une portion articulaire et de quatre divisions ou lanieres de diflerenles formes, dirigeesen travers sur la bouche. La plus avancee est tres large a sa base, et se (ermine par un filet qui ressembleau premier ar- ticle d un palpe. La seconde est longue et aplatie, un peu elargie et ciliee a son extremite; la troisieme est un filet grele, et la quatrieme dememe, saufqu’elle est elargie a sa base. Les deux premieres , comme les deux dernieres, semblent des divisions dune meme piece. Enfin, dans le premier appendice maxillaire, la lame branchialemanque. Cel appendice se compose de deux pieces principals, dirigees en travers sur les mandibules , ayant leur extremite libre herissee de poilsj et recouvrant l’ecartement des mandibules en s’articulant chacune separement immediatement der- riere les mandibules. Ces deux pieces sont unies par de simjiles membranes : la plus reculeeest grele et ar- quee, plus large a sa base. La plus avancee est plus grande, et elargie en palette a son extremite j elle porte vers sa.base, en ayant, une piece qui semble tenir lieu d’un palpe ; elle a une base large, composee de deux articles joints lateralement , et deux plus petits articles reunis bout a bout. La mandibulea son bol d tranchant non dentele; elle est creuseeen cuillere, et n’a qu un tubercule au bord interne de sa surface triturante. Son palpe, compose de trois articles durs, comme osseux , dont le dernier est eilie, se place, dans le repos, en dedans de cette mandibule. La levre antcrieure s’avancc beaucoup sur la fente ART. 1. BOUCHK DES ANIMAUX ARTICOLES. 119 du pharynx | elle est soutenue par un axe osseux, cjm se voita la face anterieure. La levre posterieure a un tubercule mitoyen et deux lobes elargis a leur bord libre , quis appliquent contre la mandibule ; ilsse bent par leur lace anterieure au pourtour lateral du pharynx. h. Des muscles. Les muscles des mandibules presentent deux plans d’organisation , suivant qu'on les observe dans les Bra- chiures ou dans les Macroures. Dans les premiers, il y a deux muscles adducteurs et un abducteur, qui font executer a la mandibule des mouvemenls de bascule sur T articulation que nous avons decrite (1 ). I Jadducteur interne descend presque perpend icu- lairement du plafond du cephalo-thorax , auquel ses fibres musculaires s’attachent, vers l'angle .poslerieur de labranchemandibulaire, auquel ilse fixe, en dehors de Fechancrure qui separe cette branche de la cou- ronne; il releve Tangle et le trancbant posterieur de celle-ci. L’adducteur exterm s’attache au meme plafond, mais beaucoup plus en dehors et en ax ant , tout pres du bord dela carapace. Sou tendon, qui forme une large lame osseuse dans les grands individus , se fixe a Tex- tremite libre superieure de la branche mandibulaire. En la tirant en avant et en dehors , il fait executer a la mandibule un mouvement de bascule sur son point ar- (1) Nous les avons observes dans les fortunes , les maja et les crabes propreinent dits. 120 X X 1 1 1'* LK<;ON. ORdANES REP. RES ANIM. ARTICL'LfIs. ticulaire, qui produit fadduction du tranchant de la couronne. abdadeur descend verticalement du meme plafond comme 1'adducteur interne, mais beaucoup plus en dehors. Son tendon s’attache a un angle saillant que fortne lebord inferieur de la branche mandibulaire, a l’endroit de la reunion de son tiers moyen a son tiers externe. A cause de la direction ascendanle de cette branche, ce muscle se voit presque sur la meme ligne longitudinale que la terminaison , a la mandibule , de l’adducteur externe. Dans les Decaf odes macroures , et particulierement dans notre ecrevisse commune , il n’y a qu’un adducteur et qu’un abducteur des mandibules , qui sont tout au- trement disposes que dans les crabes, du moins rIe dernier, qui a son point fixe a la ligne mediane du plancher du thorax. \!adducUur repond a celui que nous avons appele interne dans les crabes. Ses faisceaux musculeux Ires nombreux formentun cone dont la base est au plafond du thorax, et dont le sommet repond a un tendon osseux, qui se termine au bord posterieur de la man- dibule , en dehors du collet qui separe cette branche osseuse de la couronne. | 11 lend a relever en haul la mandibule en la rapprochant de celle du cote oppose. [ L abducteur se voit sur le plancher du thorax ; ses fibres musculaires partent de la ligne mediane de ce plancher , et se dil igent horizontalement, mais un pen obliquement en avant et cn dehors , jusqu’a la ren- contre dc l’extreinite de la branche mandibulaire, a laquelle dies se terminent. En la lirant vers la ligne moyenne, elles font laire un mouvement dc bascule a ART. I. BOCCHE DES ANIMAUX ARTICULES. 121 l’extremite interne et trituranle , qui Feloigne de l’autre mandibule et de Torifice buccal. ] Chacune des articulations du palpe est garnie inte- rieurement de deux muscles, l’un exlervseur, l'autre flechisseur : celui-ci est le plus gros. Le premier est situe dans la partiela plus large et la plus solide de la concavite de la mandibule ; il s’insere a un petit tendon osseux, situe au bord le plus anterieur de 1 articulation. L’extenseur est plus grele : attache le long dubord fixe de la mandibule , il se termine par un tendon plus long et plus grele encore , au bord posterieur de l'articula- tion de la premiere pi ece. 11 en est a peu pres de meme des muscles de chacune des deux autres pieces du palpe. Les machoires sont mues de dedans en dehors, et reciproquement , par des muscles analogues a ceux que nous venons de decrire pour la mandibule, et les pie- ces qui les forment, quandellessont composees de plu- sieurs articulations, contiennent dans leur inlerieur deux muscles, l’un propre a les etendre , l’autre a les flechir, a peu pres coniine dans chacune des pieces des pattes. 2. Bouche des Stomapodes. [Les Stomapodes ayant leurs branchies a decouvert sous les anneaux de Tabdomen , l’appareil de la bou- che n’est plus complique ici par des rapports de fonc- tion avec la respiration. Aussi ont-ils moins d'appen- dices maxillaires proprement dits. Dans les Unicuirasses , outre les cinqpaires d’appen- dices prehensiles, dont la seconde paire est la grifie, 1'22 XXFIIe LEgOPf. OKGANES RF*P. DES ANFM. ARTFCFJLES. lesquelles repondent aux cinq paires de pieds thoraci- ques des decapodes , il n’y a que trois paires d’appen- dices maxillaires non compris les mandibules. ] Les Mantes de mer , par exemple (squilla Latr.j, ont les machoires de Ja premiere paire extremernent greles et alon gees , en forme de pied , et terminees par une articulation dilatee, arrondie , et par un crochet mo- bile ( 1). Liles font reellement bodice de pieds et non de machoires, et n’ont aucun palpe dorsal. La deuxieme paire estune longue plaque, echancree trois fois a son bord interne. [Elle est compliquee de beaucoup de petites pieces formant deux series longitudinales. La serie interne est Ja machoire proprement dite ; elle a son bord li- bre, qui est du cote de fouverture buccale , fortement cilie , et elle se compose de cinq petites pieces courtes et plates, non compris la piece articulaire qui supporte l1 autre partie , sorte de palpe soude a la machoire et compose de trois articles. Cet[e machoire correspond , pour sa composition , a celle que nous avons decrite comme la troisieine dans les crustaces decapodes ; il y a deja , dans celle-ci , un commencement de soudure entre la palpe et la machoire. ] La troisieine est bifide ou bilobee, et dirigee eli tra- vers sur fouvertuie buccale ; son lobe posterieur est elargi en forme de palette et cilie ; l’ante- (I) Co sont lrs Par,ni eux . des Acandes hroyeurs qui se nourrissent de molecules alimentaires seehes , ou a peupres; telles sont les especes des genres Acarus, Gamasus , Oribaia Latr. 011 Notaspis Herm. Beau- coup d’especes de ces genres vivent en parasites sur les plantes , ou sur les animaux, ou dans leur produit (l1 Acarus du fromage). J’ai tout lieu de penser que cedes qui vivent sur les oiseaux, ou les mammiferes, y rongent plutot leurs plumes et leurs poils, qu’ils n’y sucent leur sang. Ces Acarides hroyexirs ont tous une levre eonique, plus ou moins avancee, supportant deux palpes a quatre ou cinq articles, de forme ef de proportion variees. Au-dessus de cette levre se voient deux mandibules en pince, ayant un doigt mobile et un doigt libre, dont la proportion , rela- tivement a la tige, peut etre tres grande ou tres j)(‘!ife, et dont les faces qui se regardent sont genera- lement dentelees. Cette tige est sou vent molleet protrac- tile ou retractile, ce qui fait que ces mandibules pre- senfent qnelquefois de I’iiiegalite dans leur longueur. Les deux aulres plans de composition de la bouche des Acarides apparliennent aux parasites suceurs. Dans les uns, les mandibules ont une base plus ou M) Sfivigny, O. C., pi. VI, I, 1- 1, 2-5, 7 3, 1-r, 3-rf, 7 -g, 7-h. ART: I. BOUCUK DES APilMACX ARTICULF.S. 143 i moins renflee , ce qui indique la force ties muscles qui font mouvoir Particle terminal. Celui-ci esl un crochet ou un dard en forme d’alene, de lame d'epee , propre a piquer , ou a piquer et a couper en ineme temps. Quelquefois, corame dans les Ixodes, ces mandibules sont dentelees, de maniere qu’elles peuetrent dans la peau des aniinaux en la sciant. II j a d’ailleurs des palpes de forme variee , supporles par une levre plus on moins developpee. Dans les aulres Parasites svceurs , la bouche est un su- coircomplef forme par la levre, qui portelcs palpes vers son extremite (les Smaridies). Ce tube retractile et pro- tractile renferme deux mandibules en lame d’epee. I) Nous allons, a present, citer quehpies exemples pour faire mieux comprendre cette description generale. Vovons d’abord le premier plan de Composition , i celui avecdes mandibules pro pres ahrovcr ou a briser les aliments. Dans le genre Gamase (exemp. le G. des coleopteres , le G. telraijonoide ) la levre est large, son bord libre est tricuspide. Les palpes sont greles , termines par une soie mobile et quelquefois par un appendice bi- furque qui tient au quatrieme article. Les mandibules se terminent par deux doigts, dont le superieur est mobile et plus fortement dentele que le doigt fixe. L’appareil buccal est complete, en-dessus , par une sorte de labre Irian gulaire. (2) (1) Ces trois plans de composition pourraicnt devenir, h. notre avis, la meilleure base d une division naturelle de ce groupe si difficile a obser- ver. Cest a Degeer, a Hermann fils, h MM. Uon Du four, Audouin . Xatpail, et surtout a M. Duges, que nous devons les observations les plus nom- breuscs et les plus ddtailldes sur ce qu’on pent voir de lenr organisation. (2) O. C. pi. 8, fig. 29, 30, 31, et pi. 7, fig. «. 144 XXIII* LEQON. OROANKS R^P. DBS ANIM. ARTICULE8. Celui du genre Acarus (Duges) represente un bee conique compose de denx mandibules, lerminees par une forte pince, dont les doigts son t courts et den- teles a leur mordant. Elies sont placees au-dessus d’une levre bifide, bordee par les deux palpes filiformes , qui sont soudes avec elle. (1) II faut rapporter a ce groupe : Les Orihates (Duges ) qui ont deux mandibules di- dact) les , a doigts denteles ; deux palpes a cinq arti- cles, fusiformes; une levre triangulaire. (2) Dans les genres suivants , les mandibules sont pi- quantes, mais a decouvert, du moins en partie, et nullement cachees dans un tubecharnu. Elies forment, avec la levre, un sucoir incomplete e’est notre second plan de composition de l’appareil buccal, lequel in- dique cependant un parasite suceur. Le genre Raphiynathe (Duges), se distingue par ses deux mandibules rapprochees, formant un bulbe ovale, qui supporte un crochet droit en forme d’alene, et une sole raide a Finterieur de celui-ci. Elies sont recou- verles en dessous par une levre triangulaire, de laquelle se detachenl deux longs palpes a cinq articles. (3) Le genre Tetranyque (Dufour) qui a des palpes si courts qu’ils ne depassent pas la levre et la mandibule, laquelle est terminee par un long crochet enalene sans soie. (4) (1) Dtig6a, Mdm. citd, pi. 7, fig. 13, 14, Ift. (2) M. Dugis, O. C. p. 48, «-t pi. 7, flg. 24 ct 25. (3) Recherches sur I’ordre drs acariens, ftc., par M. Dugta. Annalts des sc. natur., dcuxi6ine stfrie. t. I, pi. J, ||g. i et 2, (4) Ibid, pi. I, fig. 3, 4, 5. ART. I. BOUCHS DF.S ANIMAOX. ARTICULCS. 145 Les Rhyncholopcs, qui ont des palpes longs, termines par un crochet et un appendice pyriforme , et les mandibules elroites et longues en forme de lame d'e- pee (1). Le genre Trdmhidium (le T. glabrum ) ou Ton trouve des palpes ravisseurs , des mandibules onguiculees , une levre triangulaire. Dans le genre Erithree ( Latr. ) les palpes ont le quatrieme article crochu , et portant un second cro- chet mobile; puis un cinquieme article en forme de palette. La mandibule a un crochet terminal tres re- courbe. li y a de plus une levre triangulaire (2). Les Hydrachnes (Muller) outline langue recourbee et creusee d’unsillon dans lequel se placent,en partie, deux lames qui tiennent lieu de mandibules. Celle meme levre supporle, sur sa base elargie, deux palpes de cinq articles, dont les deux derniers sont deux cro- chets places a la meme hauteur. Dans les Dcnnattysses (Duges)la bouche se compose d’une levre figurant un bee plus ou moins long, sui- vant les especes , par sa forme triangulaire et pointue enavant, enveloppant les mandibules, canaliculee en dessus. Elle supporte deux palpes ii cinq articles, avec une soie roide sur l articulation des quati'ieme et cin— quieme. Les mandibules onl deuxou troislongs articles. Le second est echancre a son extremite pour recevoir le ti oisieme , et se prolonge, en dedans, en une pointe immobile. Le troisieme article est en forme de lame d epee flamboyante , propre a la fois a piquer et a (1) Ibid, fig. 7, 7 bis, 8, 9. 10. (2) Ibid, fig. 23 i'f 24. 10 146 XXIII' LECOJf. ORGAN E 8 RI?P. DES ANIM. ARTICOLES. couper, tandis que la pointe fixe du second article ne parait faite que pour piquer. (1) L’appareil buccal , dans le genre Scirus (Herm.) , figure un long bee effile entre deux tres longs palpes de cinq articles, dont le dernier est un long crochet peu recourbe. L’animal porte ces palpes tres ecartes du bee, qui se compose d’une levre courte el de deux mandibules appliquees Tune a l’autrej elles sont larges a leur base et portent a leur extremite un petit crochet mobile (2). Le bee du genre Bdelle (Duges) en diflere par une ])lus grande proportion des mandibules et par un tres petit crochet mobile , oppose a la pointe de cette man- dibule, qui ne fait que la renfermer et ne la change pas, a notre avis, en veritable pince (3). L’appareil buccal du genre Ixode se distingue par une proeminence que presente sa bouche en dessus, et qui figure un labre; par deux palpes en gain ant un peu les cotes des mandibules et la levre, ayant leur surface herissee de poils ; par deux mandibules rapprochees a leui base, porlanl a leur extremite , plus 011 moins in- clinee en dehors, un article mobile et fortement dente de ce cote; enlin par une levre conique, longue, _ 1 (I) Le dermannysse des oiscaux, 0. C. pi. VII, fig. 2. I. a mandihule de la frniellc, suivant M. Dugds, manquerait du troi- »idme article, (|ui n’cxisterait (juc dans le mfllc. l\lalgr<5 la confiancc que J ai dans un ohservatcur aussi exact, jc soupfonne (|tie I’article mobile dtait toinbe dans les sujets de scs observations. Quand il faut com primer un animal, d’un tiers de lignede long, pour en fairc saillir, borsdu corps, I appsreil buccal , pour en ddsunir les parties , Min de les rendre dis- fincics, on pent bien, nialgrd une grande habitude (('observations dedi- cates, detacher un nnglc mobile. [').) M. Duges, O. C. pi. VII, fig. 38 et 39. (3) M. Dug s, O. C. pi. VII, llg. I9ct20, el Hermann, O. C. pi. Ilg. II. ART. I. BOUCHE DEB ANIMAXJX ARTICCLES. 147 ecailleuse, herissee de pointes recourbees en arrive dans toule sa surface, ou seulement sur les bords, sui- vant les especes. La forme des mandibules parait drfferer aussi suivant les especes (1) , ainsi que celle des palpes (2). Enfin nous trouvons dans les deux genres suivants des Parasites avec un sucoir complet. Les Smaridies onl un sucoir retractile qui , quand il est entierement developpe , egale le corps en lon- gueur. II supporte, sur forigine de son dernier tiers, deux palpes de quntre articles, dont le dernier est un crochet, et il renferme deux longues mandibules eft forme de lame d’epee. Dans le Limnochare (Latr.), la bouche se compose d’une trompe qui porte des palpes (3).] L. Bouche des Insectes en general. [La bouche des Insectes a une composition normale facilement reconnaissable malgre les modifications nombreuses de forme et de proportions , que les pieces multiplies de cet appareil ont eprouvees pour les usages varies que necessitaient les difterents genres d alimentation de ces animaux. Nous avons deja vu, dans la description de la bouche des Arachnides tracheennes et particulierement des Holetres , que les rapports de composition entre un ap- pareil de mastication et un appareil de succion , etaient (1) Voir les figures J. L., pi. IV, du mem. aptdrologique d 'Hermann ids , et celles des Annales des sc. natur., t. XXV, pi. 14, fig. 1, 2, 3, et deuxi^me sdrie, t. II, pi. 7, flg. j ,, ♦ vl3' ^ ?tas besoin de manger , et n’onl recu (I) Higne animal, I. V, p. U>0. ART. I. BODCHE DES AMMAUI ARTICDLES. 161 qu1 unebouche imparfaite', [dontles parties sont molles et peu dislinctes. La famille des Plicipennes est de meme incomplete- ment organisee sous ce rapport, puisque sa bouche est] sans aucune mandibule, et que ses mdchoires sont membraneuses et attachees tout du long a la levre in- ferieure. D’une nature bien opposeeest la famille des Libellu - les ou Demoiselles , Tune des mieux armees et des plus j cruelles parini les insectes. Leurs mandibules out une partie anterieure crochue et coniine laniaire, et une posterieure vraiment ino- laii'e, a quatre tubercules pointus. II est curieux de re- tiouver dans ces insectivores le meme caractere que dans les quadrupedes qui prennent une nourriture semblable. Leurs mdchoires se divisent en longues denteluies pointues com me des aiguilles , et portent un palpe sans articulation 5 une enorme levre inferieure en\ eloppe comme un masque tout cet appareil; elle est divisee en trois ou quatre lobes , dont les lateraux sont eux-memes quelquefois termines en pince. Les autres Nevropteres sont moins caracterises. IIs ont en general : I0. Des mandibules plus ou moins fortes; 2 . Des mdchoires portant des palpes arlicules , au nombre de deux pour chacune dans les fourmilions et les ascalaphes; solitaires dans les autres ; 5 . Une levre inferieure terminee par une langue simple dans la plupart, divisee en quatre dans les ter- mites et les psuques, et portant aussi deux palpes arti- cules, ties giands et en massue dans les fourmilions f n a^ ant rien de particulier dans les autres. 11 1G2 XXIIIe LECON. OROANES RI$.P. DES AKIM. ARTICUL^S. La Louche la plus curieuse de cet ordre est celle de la panorpe; ses mandibules sont petites, alongees, [ayant leur extremite terminee par deux fortes dents ;] elles sont portees au bout d'un long museau [qui n’est autre chose que le chaperon] dont tout le dessous est rempli par une levre et des inachoires tres alongees , soudees ensemble. [Le premier article de celle-ci , qui est tres long, supporle un peu en-deca de son extre- mite un palpe exlerieur a cinq divisions.] La subdivision de la levre inferieure en ganache ou piece cornee de sa base , qui porte les palpes labiaux ; et en langue ou piece membraneuse placee a l’extre- mite, entre les palpes labiaux, est ici tres marquee. 9. Les Hymenopteres. Cet ordre naturel , le plus interessant parmi les in- sectes, par les industries nombreuses et varices dont ses diverses especes ont ete donees, porte a la structure de sa boucbe un caractere dont les panorpes viennent de nous indiquer le premier vestige. La partie de la base de la mftchoire, et la ganache de la levre inferieure, y sont reunies par une mem- brane et se meuvenl loujours ensemble. La partie de la machoire, si luce au-dela du palpe, recouvre plus ou moins la langue, et lui sert d’un etui, quelquefois tres complet. Les hymenopteres, qui sucent le nectar des lleurs, sont reconnaissables au prolongement de leurs ma- cho ires et de leur levre inferieure, qui sont souvent beaucoup plus longues que la tele, mais qui sc retirent neanmoins sous la protection des mandibules en se re- pliant. Cette sortc de tronlpe est quelquefois portee sur ART . I. BOUCIIE DES ANIMAUX ARTlCCLl5s. 163 un pedicule qui peut se replieren arriere, ou se de- ploys el pousser la trompe en avant , et par conse- quent l’alonger beaucoup.C’esl ce qu’on voit dans IV/- beille dottiest ique et dans les genres voisins. Dans ces trompesalongees, c’eslla langue qui forme la partie essentielle, le vrai tube suceur; mais elle n’est loujours que roulee en demi-tube, et s’ouvre lon- gitudinalement en dessous. Dans les Abeilles et tons les Hymenopteres a longue trompe, les parois sont revetues de fibres annulaires, et la succion s' y fait par la contraction graduelle de ces fibres. Dans les Guepes et tous les Hijmenopteres sans trompe , la levre est en forme de voule , ouverte et concave en dessous, et plus ou moins fendue en la- nieres. Dans VAbalh , les deux premiers arlicles des palpes labiaux se prolongent el formenl a la longue un pre- niier etui ; la partie exterieure de la mactioire se pro- longe egalement pour en former un second ; e’est ce que Fabricius a nomme Lingua quinquefida. Dans IE, were, deux beadles de la base de la langue qu’on voit bien dans l’Abeille, mais qui j- restent Ires petites, se prolongent aulant que la langue et la trompe devient se ftemfida . 11 y a d’autres genres oil les palpes la- b.aux ne servent point d’etuis , et ou la trompe reste tn/ide ; tel est le Sphex arenaria , etc. Meme dans ceux on la langue ne se pfolonge pas en trompe, elle s’ouvre toujours en dessous, et e’est eu- coie la un caraclere propre aux Hymenopleres Porle- aujmllon, ou de la seconde section; d’ou il resulle que euis mandibules leur servent peu pour se nourrir, 164- XXIIle LEOON. ORGANES R&>. DES AN1M. ARTICOLES. mais seulement comme armure et comme instrument d’industrie. Ce qu’elles auraient lnaelie irait difficile— ment trouver le dessous de la langue pour etre avale ; celle-ci pompe une nourriture liquide , ou deja tres divisee, comme le pollen, etc. Ces genres, a langue courte, presentent des diffe- rences Ires interessantes dans la forme de leur langue. Tantot simple et conique, comme dans YEvanie ; ou en cuillere ovale , comme dans le Sir ex et le Crabron ; ou dilatee et echancree comme dans le Leucopsis ; ou divisee en trois lanieres, comme dans \eTenthrede , ou en trois soies coniques et velues, comme dans le Scolia ; ou plus ou moins egalement et plus ou moins profon- dement divisee en trois ou quatre lobes , comme dans les Guepes , et la plupart des genres aujourd'hui de- membres de celui des Sphex , etc. Ces differerites configurations doivent determiner la nature des substances que Tinsecte prend et les lieux ou il peut les chercher. La machoire en fournit de moins importantes; elle n*est guere, h sa partie anterieure, qu’une piece ecail- leuse , recouvrant la langue par dessus et reglant sa longueur sur celle de la langue. Les palpes varient davanlage , par leur longueur absolue et respective , la forme et le nombre de leurs articulations. Vytbeille a les maxillaires excessiveinenl petits. Dans 1 a Si rex egalement; mais les labiaux y sont grands et en massue. La plupart des autres les out en fil ou en soie, et d’un assez grand nombre d articles. La levre superieure joue quelquefois un role inleres- sant. Dans les slbeilles coupeuees dc feuilles , par exem- ple , elle forme un bouclicr ecailleux , qui protege la 165 ART. I. 130UCII E RES ANIMAUX ARTICULI$S. trompe surlaquelle elle se replie en avant, pour qu’elle ne soil pas enlainee par le tranchant de la feuille quc les mandibules coupent. [Voici a present unapercu des differences que pre- sente la bouche des Hgme'nopteres , selon les families ; nous n’entrerons pas cependant dans tons les details des caracteres zoologiques tires de cette partie si interes- sante a etudier, a cause de ses rapports avec les ditt'e- rentes especes d’alimenlation. La premiere section de cetordre, celle des Porte-scies, a generalement les mandibules courtes et epaisses ou mediocrement alongees , crochues et terminees en pointe , ou presentanta leur extremite deux (les Micro- gaster) ou plusieurs dentelures ( les Drgines , les Cleptes ); D’autres fois , ces dentelures se voient a la face in- terne (les Helores , les Perga). Ces mandibules se croi- sent souvent au-devant du labre et du chaperon (les Tentliredes). / . La levre est courte, entiere (les Xyela) , ou divisee en trois parties (les Perga). Quelquefois ses coles se re- plient en dessous et commencent a former le demi- canal qu’elle presente souvent dans la seconde section de cet ordre (les lb alia , les Peril arngus , les Micro- g aster). Dans les Chrgsis , c’est la languette qui est ainsi re- pliee , puisqu’elle est separee de la ganache par un ar- ticle transversal tres court, qui doit repondre a la levre. On dirait que celle-ci manque dans les Drgines. Les machoires sont parfois peu resistantes et pres- que membraneuses (les Tentliredes). Dans les Vigiens , el les forment avec la levre une sorte de bee. Les palpes maxillaires ont quelquefois une longueur 1C6 XXIIIB LEQOX. ORGANES REP. RES ANIM. ARTICULliS. extraordinaire qui depasse de beaucoup celle des palpes Jabiaux ( les Stephanies). La seconde section, celie des Porte-aiguillotis , pre- sente plus de differences suivant les families. La levre manque dans les Mutilles et les Methoques , qui appar- tiennent a celle des Heterogynes , tandis que leurs man- dibules sont fortes et tridentees ou bidentees. Les ma- choires y portent de longs palpes. Dans la seconde famille, celle des Fouisseurs , les machoires et la levre s’alongent quelquefois en forme de bee (les Scolies ) , et forment une fausse trompe (les Bembex) ; tandis que dans le genre Monidule, la levre est tres courte. Le developpement des palpes est , dans ces deux cas, dans une proportion inverse de la levre et des mandibules. La troisieme famille, celle des Diplopferes, est pour- vue de fortes mandibules. On distingue facilement dans les Celonites , genre de la tribu des Masares , la ganaclie qui supporte de courts palpes labiaux , la levie formant un fourreau, el la languctte formant une longue soie bifide qui peut se retirer en partie dans cette . gaine. Ces memes parties ont une lout autre forme dans les Eumencs. Les palpes labiaux sont longs; la levre supporte une longue langue composee d’une piece moyenne, beaucoup plus large, bilobee et supportant une petite glande a rextremite de chaqtie lobe ; puis de deux pieces Interales moins longues, en forme de filet. Dans les Gtupea ( Polistes Latr.) la levre semble se prolonger sur les cotes de la langue, pour former les deux pieces lalerales de eel appareil, tandis que la piece wioyennc beaucoup plus large, bilobee, ayant aussi 1G7 AllT. I. DOUCHE DES ANIMAUX. ARTICULES. une glande a Fextreroite de chaque lobe, comme les pieces laterales , est la langue proprement dite. 11 est curieux d1 observer comment, dans la famille des Mellijeres , les di He rentes parties de la bou.be, la levre , la languette et les maehoires en particulier, s’alongent pour former un .sueoir. Ce sucoir est encore imparfait dans les Andrews, qui^nt la languette courte et divisee en trois parties , dont la moyenne est en coeur ou en fer de lance. La ganache seule a, dans cc genre, de longues proportions. Ce ifest proprement que dans les Apia ires que nous trouvons un sueoir com plot f orme : 1° D’une languette longue etetroite, en lame d’epee, dont Fextremite est tres velue , dont les bords sont re- plies en dessous pour former un tube pour ainsi dire capillaire, eft dont la composition musculaire pent produire dans ce tube une sorte de mouvement peri- staltique; 2° Des palpes labiaux a qualre articles, dont les deux premiers, aussi longs que la languette, lui servenl de gaine en s’appliquant conlre elle, et dont les deux der- niers sont rudimentaires ; 3° De deux maehoires en faucille peu courbee et tres alongee, supportant un palpe rudimenlaire a deux ou un article. ] 10. Les Le'pidopteres. II y a une grande uniformite dans la bouche des Le'pidopteres ; e’est un sucoir forme de deux lames mem- braneuses, courbees transversalement sur toute leur longueur pour composer un tayau, et que l'insecte roule en spirale quand il ne s’en veut pas servir, et loge 168 XXI11* LE^ON. ORGANES RKR. DES ANI.M. ARTICULES. entre deux palpes plats, velus , et composes d’ordinaire de trois articles. [Ces palpes appartiennent a la levre, dont la forme et le developpement varient d’un genre a l’aulre. II v a deux autres palpes rudimentaires a la base des deux lames du sucoir, que Ton peut considerer (1), d’apres cette circonstance, oomme les machoires modifiees, tandis que les mandibules seraient deux petils corps echancies et \elus qui sont attaches de chaque cole du chaperon. Ainsi , toutes les parties qui existent dans la compo- sition noi male de la bouche des insectes broyeurs , se reti ou\ ent dans celle des papillons , mais elles y parais- sent modifiees pour la succion a laquelle elles doivent cooperer. ] Les differences dependent de la longueur du sucoir qui est quelquefois presque reduit a rien , et de la figure des palpes, de la levre, des mandibules etdu chaperon; elles importent peu a notre objet. \ I . Lea Rhipiptcres . . [ Dans ford re anomal des Rhipipteres , la bouche a cependant toutes les parlies qu’elle presente dans cette classe, un labre, deux mandibules, deux machoires, avec un tres petit palpe d’un seul article etune levre sans palpes (2). ] 12. Lea Di ft teres. La bouche y consiste essenliellcmcnt en une trompe charnue on plus consistante, divisee en has en deux (1) Suivant M. Savigny. o. C. (2) Cette determination *»t due A M. Savigny. ART. I. BOUCHE DES ANIMAUX ARTICULF.S. 1 GO levres plus oil moins prolongees, et qui s’appliquent surfobjet a sneer. A la racine de cette trompe sont atta- ches deux palpes composes de deux a cinq articles , et entre eux est une ecaille pointue qui peut servir a en- tamer les vaisseaux dont il faul sucer les liqueurs , mais qui souvent ne fait que recoil vrir d’autres pieces, au nombre de deux , de trois, de quatre ou de cinq, bien plus tranchantes et plus appropriees a cette fonction. [ Lorsque le sucoir renfernie six pieces ecailleuses, piquantes ou tranchantes, propres a enlamer la peau des animaux ou a percer les reservoirs des sues vege- taux, on peut cependant trouver leurs analogues dans Tappareil buccal des insectes broyeurs. La trompe est bien la levre inferieure : la piece ecailleuse impaire superieure est le labre; finferieure est la languelte, et les deux autres paires de lancettes ou de soies propres a piquer, repondent aux machoires et aux mandibules. iNous allons indiquer, par quelques exemples, quelles sont les principales differences d'organisation de ce sucoir, dans les differenles families de Dipteres. ] Dans la premiere famille , celle des Nemoceres , la trompe des tipuleses t courte, a larges levres, ou en forme de bee ou de syphon, et sans soie (1); celle des cousins est longue, mince, et loge un aiguillon [compose de cinq soies fines, dont deux sont meme dentelees au bout. ] Les tipules et les cousins ont des palpes maxillaires ! arlicules , souvent Ires long's. O' (I) Laticilic en indique deux ou quatre, article Tipulaires. Diet. clax. list. nat- } et deux seulement, article Tipule du meme ouvrage. M. Guer in n en indique aucune dans lc genre Bolitophile , ainsi qu’on va 1/0 XXlIIe LE£ON. ORGANES REP. DES ANIM. ARTICULES. [L’appareil buccal des bolitophiles , qui appartiennent a la division des Tipules, se compose d’une levre inte- neure bilobee et velue a son exlremite , et modifiee en trompe. Leurs machoires sont Ires distinctes et portent de longs palpes a cinq articles. Le labre et les mandi- bules paraissent soudes en une seule piece (1). Les Tanystomes , seconde famille decememe ordre, ont, les unsla game du sucoir saiMante, consistante, de nature cornee, sans levre apparente; les autres Pont molle , flexible et terminee par deux levres. Ce sucoir renferme generalement trois lames ou filets, outre la lame qui repond au labre : il y en a done une pour la languette et deux pour les machoires ou pour les man- dibules. ] Dans les astles , la trompe devient cornee, au point de servir elle-meme a entamer; elle renferme trois soies sous l’ecaille. Dans les empis et les bomhiles , toutes les parties s’a- longent beaucoup. mais la trompe plus que les soies dans les bomhiles , qui d’ailleurs n’ont qu’une soie sous l’ecail le. Dans les empis , tout seprolonge verticalement ou obliquement en arriere, et il y a trois soies sous Pecaille. Dans les rhayions , ou lcpti$s [qui appartiennent aux Tanystomes a trompe charnue terminee par des levres,] il y a sous l’ecaille trois soies, dont celle du milieu plus forte. Dans la troisieme famille, celle des Tabanicns , les taons ont cinq lames (2) a leur sucoir, toutes pointues (1) Annulet (let sc. nnf., t. X, (>. 406 ct suiv. , ct pi . 18, flg. 1-6, Me moire (le Af . Cuerin. (2) V. Savigny. O. C. ART. I. BOUCIIE DES ANIMAUX ARTICULES. 17i et tranchantes comme ties lames tie lancettes ; aussi sont-ce les mouches qui entament leplus cruellement la peau. [La tiompeest tenninee par deux levres alon- gees ; elle supporte deux palpes a deux arlicles. La quatrieme famille, celle ties Notacanthes , a line trompe menibraneuse courle, avec ties levres relevees et ties palpes termines en massue. Les lames qu elle ronferme sont au nombre tie quatre. Dans la cinquieme famille , celle ties Athericeres , la trompe se termine par deux grandes levres , et ne ren- ferme que deux ou au plus quatre pieces. Ceux qui onl un sucoir a quatre pieces, forment la division ties Syiphides ; ] a in si les Syrphus, les hhyngies out deux soies roides sous chaque pal pe, outre 1’ecaille qui repond au labre, et la soie qui tient lieu de ian- guette. Les Oestres deuxieme tribu ties Atlicriceres , ont tous les organes exterieurs tie la bouclie rentres dans la lete ou obliteres, et ne laissant voir au-dehors que trois points un peu saillants, formant trois tubercules. [Les Conopsaires , Iroisieme tribu de cette famille, ont la trompe alongee, toujours saillante etsouvent coudee des sa base, ou plus en avant. Ainsi,] dans les mjopa, la trompe s’alonge en un lube mince et coude a son mi- lieu ; il nV a qu’une courle ecaille sans scie. Les Stomoxes n’y ont qu’une soie en dessus. [Laderniere division de cette f-imille, celle des Mus- ctdes , se distingue par une trompe molie , tenninee par deux levres contenant seulement deux pieces ecailleu- ses ; ] tel est le sucoir de la mouche commune. [La sixieme^amille, celle des Pupipares, tliffere beau- coup pour la composition tie son appareil buccal , de 172 XXlIIe LEgON. ORGANES REP. DES ANIM. ARTICDLES. tous les autres dipteres. On voit en dessus dans les O million, yies (1) une sorte de chaperon ou de labre, et en dessous , une levre inferieure tres marquee , a herd libre membraneux. Au-dessus de cette levre s’articulent deux ti es pelits palpes , a un seul article, herisses de pods. Entre ces palpes se voit une sorte de bee, for- mant une saillie horizontale en avant de la tele. II se compose de deux James ecailleuses , rapprochees, cieusees en canal pour recevoir les soies du sucoir, qui sont au nombre de deux (2), mais qui ont ete prises pour une soie unique, longue et flexible. Dans les hippohosques , cette composition dans la- quelle les machoires forment l’etui du sucoir, et ou la levre subsiste, et n’a pasete alongee en forme de trompe, comme dans les autres dipteres, rappelle absolument celle de la trompe des Lepidopleres , qui n’en differeque parce qu elle ne renferme pasde soies pour representer les mandibules, lesquelles sont restees en dehors dans les papillons, et tout-a-fait rudimentaires et sans usage. Nous pensons que e’est avec moins de justesse que cet appareil buccal a ete compare a celui de la puce (3). Dans les Melophayes , ii y a un long tube pour su— £oir, enveloppe immediatement dans un etui cylin- drique ouvert en dessus; e’est de nouveau l’ana- logue de la trompe des autres dipteres. Sa base est garnie de deux pieces qui pourraient elre companies (1) Annates rles sciences nnturel/es , t. X, p. 24fl, pi. n, flg. 1 ct 6. Description ou figure d’unc nouvcllc csp6ce d’ormthomyie, par M. Leon Du four, f). M. 1 2) M. A. Duges prnsc qti’il sc compose tic quatre pieces cnilioll^es Ics tines dans Ics autres. Annulet lies sciences naturelles , t. XXVII, p. 152. lltfmoirc stir Ic genre pule.r drjA eittf. f.1) Latrcillt;, Rrgne rrmimnl, t. V.p. 219. ART. I. BOUCHE DES ANIMAUX ART1CCT.ES. 1T3 aux machoires; en dehors desquelles il y eu a deux au- tres, alongees, herissees de pods, que Ton a regardees comrae le labre , mais qui nous paraissent plutot les analogues des mandibules. Quant au tube interieur que ranimal pent sortir desa gaine , c’est une veritable lan- guette. Un mecanisme fort remarquable porte ce lube en dehors avec son etui , au moyen de deux muscles protractiles , ou les fait rentrer dans la tete par Tac- tion d’un ressort (1). ] II. De la bouche dans les Larves d' Insectes. Les organes de la bouche ne sont par repartis dans les Larves, comrae dans les Insectes parfaits; beaucoup de larves qui ont des machoires, donnent des insectes parfaits qui n’en ont point, telles sont toutes les larves de papillons , ou les chenilles, el plusieurs larves de dipteres. Des larves dont les insectes ont des organes ties diflerents, en ont de semblables; telles sont toutes les larves de la famille des lamellicomes. En general les larves des insectes a demi metamor- phoses, ont la meine bouche que ceux-ci, a quelques modilications pres, qui ont quelquefois lieu dans les proportions; ainsi tous les Orthopteres ont la meme bouche dans les trois etats. C’est dans les Nevrop teres de la famille des Demoiselles , que le changement de proportions dont je viens de parler, produit les effets les plus sensibles. Leurs mandibules et leurs machoires sont les memes dans Tetat de larve que dans fetal parfait. Leur levre inlerieure presente aussi les memes divisions ; mais elle (l) Mem. du Museum d hist. not.', t. XVIII, pi. IX et XIV. Anatomie de differences especes d’ insectes, par Lyonet , p, 235 et suir. m XXIII® LEC0N. ORGANES Rlfi>. DES ANIM. ARTICUL1?S. est portee sur un pcdicule fort long, et coudee dans son milieu , de sorte qu’elle reste ordinairement a sa place sous les machoires; mais que Finsecte peut aussi , en deployant le double pcdicule, la porter subitement fort en avant ; et comme les laciniures quila terminent lui permettenl de faire FofRce de pince , la larve s’en sert pour saisir les petites betes qui passent a sa portee. Une fois ailee,la Demoiselle n’avait pas besoind’un tel artifice ; sa levre se raccourcit, et se borne a ses fonc- lions ordinaires. Les larves d Hymenopteres ont des organes de masti- cation ti es simples, consistant principalementen petites mandibules fortes et courtes. La bouche des larves de Coleopteres offre les memes parties que cePles des insectes, mais (out autrement configure.es. Ainsi les Lucanes qui , dans Petal parfait, ont ces enormes mandibules et ces machoires en pinceau si paiticuliferes , ont, clans letat de larve, une levre su— perieure presque orbiculaire, articulee immediatement avec le front; les mandibules courtes, fortes, epaisses, pointucs , legerement arquees en dehors et du cote in- terne ; vers Pexlretnile fibre, elles offrent trois dente- luressur un plan, et vers leur base une surface mo- laire plane ct striee; on voit que celte bouche a de quoi couper Je hois et le broyer. Les machoires se ler- minent par deux petits crochets, dcml fi y en a un de mobile, chose fort sitiguliere, el portent un palpe de quatre articles. La levre inferieure, large, est comme tronquee, porlant deux palpes Ires courts , chacun de deux articles. Les Scarabes , qui different tant des Lucanes pour la ART. I. BOUCIIE DES ANIMAUX ARTICUL^S. 175 bouche, leur ressemblent presque absolument pour celle de leurs larves ; il en est de meme des llannetons ct des Cetoines , qui eux-memes sont encore si diflerents. Ce petit crochet mobile pent elre considere comine un second palpe maxillaire ; ces larves en auraientdonc six, landis que leurs insectes parfaits n’en out que quatre. II est h remnrquer, encore que tant lcs larves des Lucanes que celles des Scarabes , out deux fortes dents a la face superieure de la levre inferieure, pres du pha- rynx. Les Priones qui ont, comme les Lucanes, des man- dibules alongees, ifontvicn dctcl dans leurs larves. On y voit une levre superieure tres grande, lobee, ar- rondie, velue, support ee par une lame membraneuse; ensuite deux mandibules fortes, courbees, tranchantes, garnies a la base de deux palpes coniques, dont les anneaux rentrent les uns dans les autres, coniine les tubes d’une lunette, et qui sont probablement les rudi- ments des antennes. Une masse molle trilobee, situee derriere les man- dibules , represente par son lobe du milieu , la levre inferieure , avec deux rudiments tres courts de palpes labiaux ; et par chacun des lobes lateraux , la machoire proprement dite,' avec ses palpes propres, composes de quatre articulations de forme conique , dont la der- niere est la plus petite. Au contraire les Dijtisques , dont les mandibules sont peu proetninentes dans Fetat parfait, les ont fort lon- gues dans 1 etal de larve. Liles representent deux cro- chets aigus et perces par le bout , qui servent a sucer. II n’y a point de machoires visibles, mais seulement 176 XXIII* LEfON. ORGANES REP. DES ANIM. ARTICCTLES. deux Jongs palpes filiformes de cinq articles, tandis quil y a quatre palpes maxillaires dans Pinsecte par- fait. C’est precisement Pinverse de ce que nous venons de voir dans les lamellicornes. II y a pour toute levre inferieure , deux tubercules portant chacun un palpe de deux articles. La larve d ''Hydrophile manque de meme de ma- choires , mais el le a ses quatre palpes 5 les mandibules y sont courtes, tranchantes, et non percees. De toutes les larves , ce sont celles des Lepidopteres ou les Chenilles , qui different le plus de leurs insectes Parfaits a Pegard de la bouche, et, ce qui est singulier, c est que leur appareil oral est construit sur le plan des insectes a machoires , [ce qui aurait du conduire plutot a en rechercher les traces dans les papillons , ainsi que 1 a fait M. Savigny. ] Sous une levre superieure demi- orbiculaire, et sous deux fortes machoires tranchantes et denlees , sont trois tubercules qui representent la levre inferieure et les machoires; celles-ci semblent composees d’articulations qui renlrent plus ou moins les unes dans les autres , et se lerminent par deux petits tubercules, dont Pinterne, arme de deux soies roides ou dents, est la machoire proprement dile, Pautre le palpe. La levre inferieure porte aussi deux Ires petits palpes, et au milieu une pointe creuse, qui est la iiliere au travels de laquelle sort la soie dont la che- nille fait la coque ou elle se metamorphose. j Les larves de Dig teres ne presentent pas de moindres differences dans Porganisalion de leur bouche. Llleest armee de deux mandibules simpleinent crochues, ou crochues et denlees, ayant ineme quehjuefois la forme d’une pince, c’est-a-dire qu’il y a deux crochets qui 177 I 1 * ART. I. BOUCII U DtS ANlMAtJX ARTICULES. se regardent , mais qai sont immobiles Fun et P autre. Des machoires meinbraneuses , peu dislinctes, un la- bre et une levre completent cet appareil (1). III. Des muscles qui meuvent les di/ferentes pieces de ' la louche des lnsectes. Lorsque la levre superieure est mobile, elle est re- tiree en arriere par deux trousseaux de fibres charnues silues au dedans du crane , et qui sont eux-memes di- vises en deux plans. [ Les maudibules ont un mouvement de ginglyme qui s'exerce sur deux points d’appui , Tun Superieur et qui correspond a leur convexite, une sorte de condyle ou d’eminence convexe , arrondie, Ires saillante, qui est recue dans une petite cavile cotyloide , creusee dans Pepaisseur nieme de Pecaille temporale au devant ou au dessous de l’ocil. [Le condyle superieur plus petit s’articule dans une cavite arrondie de Fepicrane (2). ] Du cote qui correspond au tranchant de la mandi- bule, on observe ordinairement, au moins dans les gros insectes , comme le Scarabe monoceros , le P r ion e , le Capncorne , le Cerf-rolant , la Locusle , une sorte de lame tendineuse, solide , qui semble se prolonger dans Finterieur des parois solides , et qui donne atta- che a des fibres musculaires, qui s’y implantent lale- ralement , comme les barbes d’une plume sur la tige (1) J. Ic Mem. de M. Guerin sur le bolitophilc , dtija cite ; et celui de M. L. Dufuur sur le genre ocyptere. Annales des sc. natur., t. IV, p. 248, ct pi. 2, fig. / li l m. (2) Considerations generates sur Vanatomie compares des atiimaux articulcs , etc., par M. Straus-Durckeim. Paris, 1828, p. 06, pi. I , tig. 7/, et pi. Ill, flg. 3 A. 5. 178 XXIII* LECON. ORGANES R1?P. DES ANIM. ARTICCLrfs qni leur est commune. Ces muscles sont destines a rap- procher , l’une de l’autre , les mandibules, ou a fermer la bouche. Ceux qui doivent Fouvrir, ou ecarter ces mandibules, sont beaucoup plus courts et n’ont pas le dixieme de la grosseur des precedents ; ils sont inseres a une petite apophyse , qui correspond a lalignecon- \exe et externe de la mandibule en dehors du condyle. Ljonet a decrit et figure [ces muscles dans la chenille du cossus qui ronge le bois de saule. 11 leur a donne ies noms d adducteurs et d’abducteurs , mais il a con- sidei e , comme autant d organes distincts , les faisceaux de fibres qui se rendent au tendon commuii, de sorte qu il a distingue a peu pres onze muscles ou trousseaux destines a fermer la bouche, et trois plans principaux propres a Fouvrir. Ces plans fibreux seretrouventdans tous les aulres insectes, mais leur nombreetleur dispo- sition respective presentenl les plus grandes variations. Ces differences dependent evidemment d’abord de 1 insertion Ires diverse des lames tendineuses qui doi- vent etre considerees comme des prolongements des muscles ; ensuite elles paraissent aussi etre modifiees par la longueur et la grosseur de ces lames. Celles-ci sont, en effet, toujours en rapport avec la forme et Fe ten due que fournissent a leurs attaches les parois interieures de la mandibule et les parois interieures du crane. [Les rnfalioirea son t nines par un plus grand notnbrc de muscles, parmi lesquels on peut dislinguer trois ab- ducteurs, un adducicur et un pretracteur (1). La levre a un elevatcur, et chacun des palpes ma- xillaires a un abducleur et un adducteur. ] (I) r. o. C. de M. Straus, p. 155 et p|. HI , fig. 2. ART. I, BOCCHE DES ANIMAUX ARTICULES. 179 D. Bouche des Annelides. [L’appareil buccal des A nuclides est en general or- ganise pour la succion ou pour la deglutition imme- diate, plulbt que pour la mastication. Cest le plus souvent une trompe qui se deroule au dehors, el se replie dans elle-meme, par un mecanisme semblable a celui que nous avons decrit dans les mol- liisques gasteropodes. Chez d’autres annelides ( les sangsues ), il y a deux lev res encore un peu distinctes , ou rcunies, assez deve- loppees el musculeuses pour faire , au besoin, bodice de ventouse. Ici la prehension des aliments se fait souvent par succion. La trompe pent etre armee de dents ou meme de machoires, au nombre de deux, de quatre, opposees par paire Tune a 1 autre (plusieurs aphrodites] , oudisposees en carre (les gly ceres). Elle en renferme memequelque- fois un nombre impair, de sept ou de neuf, place sur deux rang's , dont celui d’un cote en a une de plus. Ce sont generalement des lames dentees a leur bord in- terne ou a leur extremite, ou terminees en crochet, qui sont plutbt faites pour saisir les substances alimen- taires, que pour les amoindrir. Peut-etre meine qu’un deleurs usages essentiels est deservir a creuser des ga- leries dans le sable des plages maritimes , ou beau- coup d’annelides se tiennent habituellement Nous a errons que l’existence ou Pabsence des ma— choices ne forme pas un caractere tres important pour ■ reconnaitre les rapports naturels de ces animaux ; des especes evidennnentd un meme genre en etant pri- vees, tandis que d’autres en sont munies. S 180 XXIUe LEQON. ORGAtfES Rl mop is vora.v. Saw la sangsue des chevaux proprement dite) chaque machoire est formee par une serie de lames imbriquees, portant une ou plusieurs dentelures relevees , comnie les lames qui arment lalangue des cephalopodes. Ces machoires sont failes plutot pour accrocher uneproie que pour entamer la peau (1 ). U ne semblable structure est en rapport avec les moeurs de ces animaux qui devorent leur proie tout entiere, et ne se contenlentpas d’en sucer le sang, llfaut rapporter «\ ce genre l’espece qui a servi a etablir le genre ^dalosfomaMoq. Tand. ou Pseudo- Bdel/a Blaixv. , qui elait , a ceque je presume du moins, une hoemopis , dont les lames maxillaires etaient toinbees. (1) MM. Brandt ct Ratzehourg sont les premiers qui aient fait connaitre eetts structure , du moins dans la figure qu’ils onl publi^c. O. C. 1 88 XXJIl" /. Kf ON. ORGAN ES REP. DKS AN1M. AKTlCULliS. Dans les genres Hcemacharis oil Piseicola et Albione Sav., el les ne ferment que trois points saillants. Ce sont des machoires rudimentaires. Enfin elles manquent dans le genre Nephelis Sav. E.t ventouse orale a d’ailleurs un developpement different, syivant les genres. Les deux levres peuvent etre complement reunies en un seul godel , reslant habitueliement renfle, comme dans les genres Hoamo- charis et Albione. Elies restent un peu distinctes dans les autres genres , ou du moins n’y forinenl-elles pas cette cupule dilutee. 4 Les &ep sines sont celles des Iiirudinees , ou ces levres sont le moins developpees; mais lesespeces de ce genre out une languette tubuleuse, retiree au fond de la bourbe dansfelat de repos, tres exserlile et qui com- plete 1 appareil de succion de ces animaux. ] ARTICLE II. ( DKS GLANDES SALIVAIRES DES ANIMAUX ARTICULES. # f Nous trouverons dans ce type , comme dans celui des Mollusques , de grandes differences suivant les classes. II y en a meme quelquefois entre les genres d’une memo famillc, que l’on ne peut pas toujours ex- pliquer , malgre les considerations du regime, des ha- bitudes aquatiques ou aeriennes , et cedes principa- lement de tout dappareil dalimenlation , dont les glandes salivaires ne sont qu’un desrouages, quon me pcnncllecctle expression. ART. II. G LANDES SALIVAIRES DES ANIM. ARTIC. 189 Nous aurons encore souvent l’occasion tie voir que, dans cet appareil coinplique, telle on telle eirconstance organique tient lieu de telle autre. En general, les animaux qui viventdans l’eau, parmi les vertebres, n’ont pas de glandes salivaires. Cette loi se reproduil dans les articules. Les Crustacea et les A nuclide s , qui sont , pour l'im- mense inajorite, des animaux aquatiques, n'ont genera- lement pas de glandes salivaires; si l’on borne l’accep- tionde ce mot a des corps glanduleux ne faisant pas particdes parois du canal alimentaire, et versant dans 1’origine de ce canal, par un conduit excreteur parti— culier, l’humeur quelles separent. Mais il ne faut pas perdre de vue quo de petites vesi- cules, de petites poches, faisant, pour ainsi dire, partie des parois du canal alimentaire; ou des capsules plus developpees, ayanl pour fonclion deseparerun sue gas- trique, qu’elles versent dans l’oesophage ou dans I’un des estomacs , peuvent tenir lieu de glandes salivaires. Enfin , nous avons deja vu , en decrivant les organes d’alimentation dans les Mollusques acephales, que la bile paraissait y remplacer a la fbis le sue pancreatique et la salive. C’est ce qui pent avoir lieu egalement dans les ani- maux articules. ] A. Dans les Crustaces. Je n’ai pu voir encore d’organe particulier d’insali- valion dans les Crustaces ; mais ils sont supplees dans les Decapodes , du moins par la eirconstance que voici : leurs branchies, situees au cole du corps, sous les rebords de leur cuirasse , y sont comprimees et agitees 1% XXIII(! LECON. ORGANES R^P. DES ANIM. ARTICULfo. par des feuillets cartilagineux qui tiennent aux ma- choires et aux pieds; et lors de la compression, beau qui abreuve ces branchies coule le long de ces feuillets et vient sortir aux deux cotes de la bouche. Ainsi , lors- qu on tire un Crabe ou une Ecrevisse de beau, on lui voitrendrebeaucoup d’ecume par ces deux endroits-la. II est done probable que cetle eau , quoique etrangere au corps , peut servir a liumecter les aliments quand le Ci ustace mange hors de l’eau. Quand il mange dans 1 eau , il n’a pas besoin de salive, et est dans le meme cas que les Cetaces et les Poissons. [Cependant, on a voulu considerer, dans ces derniers temps, com me une glande salivaire un corps jaune ou verdatre , deja figure par Rcesel (1), qui , dans Y Ecre~ visse /luviahle , est situe horizon talement surla partie anteiieure uu jilancher du cephalo- thorax , precise— ment au-dessus de la capsule auditive. Celle de la pierre stomacale vient s’appuyer sur lui, sans y adherer. Ce corps est en rapport intime avec une membrane extremement fine , d’apparence sereuse, qui se con- tinue avec celle de la capsule auditive. Lorsqu on a enleve la croute qui le revet, et qui ne jiarait pas organisee, on trouve qu’il se compose d’un canal replie sur lui-meme, d’un assez grand diametre compose do deux tubes, dont l exterieur plus grand , diaphane, en renferme un plus petit, a parois opaques, plisse et flexueux. list— il en communication avec Poesophage ou le pharynx? Alors la conjecture qui nous determine a en (1) Insectcn JJelustigungrn , t. II. ART. II. GLANDES SAL1VAIRES DES ANIW. ARTIC. 191 parlerici, et qui nous a porte a en etudier la structure, se verifier ait. Nous adoptons la determination de MM. Brandt et Ratzebourg (1), au sujet des glandes, dont le canal excreteur, dans les Cloportides parmi les I sop ode s , joint le canal alimentaire immcdiatement apres le gesier. Le rapport de leur canal excreteur nous les faitenvisa- ger, avec ces savants, plutot coniine remplissant les fonctions du foie, que comtne des glandes salivaires proprement dites, ainsi que. l'avait pense Ramdohr. Des poches ccecales , dont les parois secretent line hurneur analogue a la salive, qu’elles verseraient im- mediatement dans le principe du canal alimentaire, remplaceraient ti es bien les glandes salivaires; de meine que les coecums pyloriques , dans les poissons , tien- nent lieu de pancreas. On trouve, entre autres, de semblables poches, que nous decrirons avec le canal alimentaire , dans les Daphnes , qui appartiennent aux Entomost races (2). ] B. Dans les Arachnides. I. Des glandes salicaires proprement dites. [Les Araneides fileuses n’ontpas de semblables glan- dcs, qui seraient separees du canal alimentaire, et n’y tiendraient que par un canal excreteur qui joindrait ce canal a son origine , et y verserait une humeur di- gestive. Lems glandes \enimeuses, a la verite , pourraient (I) Zoologie medicate, I. II, p. 74 et 75 et tabl Ly flg 39 4Q 41 et 42. 0 Mt'noire sur les Daphnies, par M. H. Straus-Durckheim. Mem, du Mus. d hist. nat. t. VI. 192 XXIIIe LEgON. ORGANES REP. DES ANIM. ARTICULES. etre considerees comme des glandes salivaires dont l’emploi a ete change. Aussi avons-nous eu soin de les decine dans un autre paragraphe de ce meme article. jXous venons , dans la description du canal alimen— tan e, que ce canal, dans les Araneides fleuses , lorsqu1]! est encore dans le cephalo-thorax , a plusieurs petites poclies later ales qui commumquent avec loesophage par une seule ouverture. Nous les envisageons comme des coecums salivaires, analogues aux coecums pancrealiques des poissons. Dans les Araneides non flenses , et particulierement dans les Scorpions, on a pris pour des glandes salivaires deux vessies oblongues situees dans Pabdomen , entre la cloison qui separe cette region du thorax , de maniere que leur extremite la plus mince est dirigee vers cette cloison. II parait en sortir plusieurs petits vaisseaux qui semblent se diriger vers le canal aliinentaire. On voit qu’il n’y a rien ici d’assez positif pourqu’.on. puisse ad- inettre cette observation comme un fait incontestable^ ). On ne connait pas les organes salivaires des Arach- nides trachdennes , si tant est qu’ils existent. . i II. Des l. 30, flg. 5, ct pi. 31, lig. 1. (2) O. C. pi. 5, flg. 2, du t. IV. (3) Rnmdohr. o. c. , pi. X, f. I, 5 nt o. II nst remarquer que cct anatornistc n’a vw qu’un sctil vaisseau salivaire. (4) M. I.. Dufoiir. Ibid. PI. 8, llff. 7 rt 9. (:.) Reclicrches anatomiquns sur Ins I.ubidnurrs on les Prrcr-orniles. , par V. L. Dufour. Ann. tics sc. nnt.t I. XIII, p. 348 cl suiv., cl pi. 20. ART. II. ORGANF.S SALIVAIRES DES AMM. ARTIC. 109 Les Phasma (1) doivent avoir dcs glandcs salivaires vesiculeuses avec un fort canal excreteur terminal pour les deux glandes. Dans la sauterelle verte (Lorustn riridissima) , les glandes salivaires sonl tres-considerables , pour ainsi dire, coniine dans les Cigales. Elies s’etendent en ar- riere , dans le thorax, oil leurs lobes se distinguent ties corps graisseux par leur couleur blanc tie lait. ties lobes, ou plu tot ccs vesi cules, tie forme assez. irregu- liere , se groupent par petils patjuets, en reunissant leurs canaux excreteurs. 11 resulle de ceux-ci tleux branches princi pales, qui se reunissent bieutot -eu un trone connnun. tie dernier se porfe en nvant, pendant un asse/. long intervalle, sans reunir d'autres canaux excreteurs; mais cn s’approchant tie la bouche, il recoil successivement les branches deplusieurs autres paquets tie vesicules. Les deux troncs se rapprochent lun de fautre pour s’ouvrir a la base dela levre inferieure (2). L’appareil d'alimentation, dans tous les Ort/iopieres sauteurs , ayant une composition tres analogue, il est singulier que ces glandes existent dans un genre et manquent dans les autres ; car on ne les trouve ni dans les grillons , ni dans les criqueis. Nous verrons, en decrivant le canal alimentaire, les coecums cardiaques qui peuvent en tenir lieu. (1) Memoirc de M. Muller, insure dans les Act. natur. curios. T. XIV. (2) La figure pulditie dans le Manuel d’cntomologic , par M. Burro eis- ter ( Berlin, 1832. Tab. Ill , fig. 12), ne donne qu’une idee incomplete de lenr complication; mais ce savant a le merite de les avoir d^crites le premier. 200 XXIII* LECON. ORGANES REP. DES ANIM. ARTlCOLES. A II. Les Hemipteres. Tous les insectes de cet ordre(l) paraissent avoir des glandes salivaires, quoiqu’elles n’aient pas encore ele demontrees dans les plus petits (les Aphidiens et les Gallinsectes ) . Cet appareil doit jouer un role important dans la digestion de ces animaux, pour animaliser ou assimiler les sues vegetaux ou animaux dont ils se nourrissent. On pourrait penser que chez ceux qui vivent du sang des vertebres (la punaise des lits), il a perdu de son importance, a en juger du moins par son organisation plus simple. Apres avoir etudie celte organisation dans tous les hemipteres pourvus de glandes salivaires apparenles, nous avons troupe que les difFerentes compositions de ces glandes pouvaient etre comprises dans les types suivans : a. Parmi les Heteropteres . 1 . II y a, pour le premier type, une glande salivaire principale composee d’un corps glanduleux a deux (I) Meckel avait ddmontrd la glande salivaire principale des cigalcs {cicada pltbcia ) dans les Mdmoire pour srreir a I’histoire de I'anatomic comparee. T. I, Ilg. 1 (en allemand). Ramdohr exprime I'opinion que ces glandes ne manquent h aucun inscclc de ccttc classc, ct il les ddcrit (en 1811) dans les principaux genres des hdldropteres. Mais il dtai t rdscrvd k M. L. Dufour de nous donner une description bicn plus complete ct trds remarquahle, accompagnde de figures extrdmement ncttcs,dc cet appareil glanduleux, dans tous les genres d’hdmiptdres oh il a pu lc dd- couvrir. P. les Kechcrchcs anatomiques ct physiologiqucs sur les hdmip- tdres,insdrdes parmi les Mdmoircsde I’Aeaddmic des scicnccsdc I’Institut ds France. {Savons df rangers). Paris 1833. C’cst principalemcnt de ces belles rechcrches que nous tircrons notre description , qui sera facilcmcnt comprise si 1’on a sous les yeux les planches do cet ouvrage si rccommandablc. art. II. ORGANES SALIV AIRES 1>ES ANIM. ARTIC. 201 ou trois lobes, dont la structure est celluleuse, la sub- stance gelatino-cartilagineuse, le volume tres variable, la forme simple, ou composee de digitations ou de pro- longements tubuleux. Ce corps a deux canaux excre- teurs qui partent de la scissure dcs deux lobes : celui du lobe anterieur va directement. a la base du bee ou il se termine; celui du lobe posterieur peut etre ties flexueux ; il fait geueralemenlun detour, ou memo un nombre variable defestons reguliers, avant de prendre la meine direction. L’appareil salivaire de ce premier type se compose encore d une ou deux paires de ylan- des scilivaires ciecessoires(\ ), fonnees chacune d un sim- ple tube a peu pres droit. (Les genres scutellvre , les pentatome , coree , alyde , pyrrhocore , ly(jce ) (2). 2. Dans un autre type, il n’y a pas de glande sali- vaire accessoire; mais les deux canaux de la principale apportent la salive d’un sinus commun , forme par les trois canaux excreteurs de trois vesicules, repondant aux trois lobes de la glande principale des lygees. Le type que nous decrivons est celui des min's (3). 3. Un troisieme type est celui ou la glande accessoire n’est plus un simple tube, mais ou ce lube commence par une vesicule. La glande principale a deux lobes accolles fun devant l1 2 3 autre, dont le posterieur est tou- jours leplus grand; ses deux canaux excreteurs sont di- rects , non outres peu flexueux. Ce dernier cas est celui d.es capses (4). Les genres pliymata , reduvius (5), parmi (1) M. L. Dufour les considfere, dans plusieurs cas, commede simples reservoirs. (2) O. C. PI. I et II, ct pi. Ill, fig. 22, 24 et 26. (3) O. C. PI. Ill, fig. 27 et 28. (\) Ibid. PI. Ill, fig. 31 et 32. t5) Ibid. PI. IV, fig. 34, 48, 49 et 50. 202 mil' LEGO*. ORGANES Rfip. DES ANIM. ARTICLES. les Geocorises, appartiennent aussi ace type. Les corises et les notorieties , classees parmi les hydro-corises, le montrent encore; seulement , clans ce dernier genre, la vesicule salivaire accessoire est la plus grande (1). 4. Dans la punaise des lits, nous trouvons un type fort simple; il se compose, a la verite, de deux paires de glandes ; Tune est une vesicule ovale, plus grande, avec un seul canal excreteur fort court: lautre est une vesicule spherique ; son canal excreteur est long (2). Nous ferons remarquer ici la ressemblance de cet appareil avec celui que nous avons decrit dans la puce. 5. Dans un cinquieme type, la glande qui a deux canaux excreteurs presente un amas globuleux de pctites vesicules ; ell e est tantot en dehors de la suivante ( le genie pelcyonus (3) ), tantot en dedans (le genre gerris (4). Ifautre paire de glandes, cello h un seul canal ex- creteur, peut n’etre formee que d’une vesicule (le genre peloyonus), ou de deux vesicules (le genre gerris ). 0. Les Nepides , parmi les Ilydrocorises , appartien— nenl a un type qui se rapproche beaucoup de ce der- nier. La glande a deux canaux excreteurs; remarquablc d’ailleurs par sa structure encore plus vesiculcusc, puisqu’elle s’y compose de deux ou trois amas de pe- tites vesicules sph£riques, sessiles, clle y reprend, par (1) Ibid. PI. VII, fig. 8.1 ct 81, A Ct 8!). (2) Ibid. Fig. 44. (1) Ibid. PI. V, fig. 68 bis. (4) Ibid. Fig. 04. ART. II. ORGANES SALIVA IRES DES ANIM. ARTIC. 203 son grand developpement , le caractere de glande sali- vaire principale (1). II y a ensuite line ( les naucoves) ou deux panes ( les ranatres et les nepes ) de glandes salivaires accessoires ; cesonl des tubes simples, ayant une dilatation vesi- culeuse au milieu, on inanquant de cette dilatation. h. Les Homopteres. Leurs glandes salivaires se rapportent a deux types dillerens , selon qu’elles appartiennent au.x ( iyales ou aux Cicadellcs. Celui des Ciyales ( cicada orni ) est forme d’une glande salivaire principale , composee d'un tube commun et de deux verticilles de vesicules, qui rappellent cellcs de la glande principale du genre pelogonus ; Tun de ces verticilles est a Fextremite du tube commun, et Tautre plus rapproche de la bouche. La filande salivaire accessoire est un canal flexueux qui aboutit, dans la tete, a un petit amas de vesicules. Cest de cet amas que sort le canal excreteur qui se reunit a son semblable pour se terminer a la base du bee. L’appareil salivaire des Cicadelles ( cercopis ) ne nous paraitpas differer essentiellementdu premier type, celui des Geocorises , pour la composition de la glandesalivaire principale; seulement on n’y trouve pas de glande sali- vaire accessoire. II y a deux conduits excreteurs venant cliacun des deux lobes formant le corps de la glande; 1 celui du lobe posterieur fait plusieurs festons avant de se porter a la base du bee ou l’autre va directement. La (I) Ibid, PI. VI, et Ramdohr, O. C. t. XXII, Ilg. 2, et t. XXIII, fig. 6. 20i «m. lecon. organes rep. des anim. articples. partie de la glande qui repond an lobe posterieur se compose de plusieurs vesicules et de tubes analogies aux digitations de cette glande dans les scutelleres, etc. On ne saurait trop faire remarquer que ces ressem- blances, dans les plus petits details, confirment la clas- sification adoptee dans le Regne animal , et les rapports que quelques caracteres exterieurs, bien apprecies dans leur importance, peuvent faire presumer dans Pen- semble de ^organisation. VIII. Les Nevropteres. Les Lzbellules , qui sont si voraces, ne paraissent ce- pendant pas avoir des glandes salivaires. Celles des Iiemerobesse composent d’une quantite de petits vaisseaux qui se rendent dans le gros bout d’un reservoir, en forme de massue, donl ces nombreux ca- naux secreleurs forment comme le chevelu. Ils sont renfermes dans le thorax. Ce meme reservoir s’amincit en canal excreteur, en seportanten avant, devient en meme temps llexueux et se termine au pharynx (1) Les Friganet et les Termites en ont aussi de gra- nuleuses (2). IX. Les Hym dnoptercs . Les Ilymdnopteres ne paraissent pas depourvus de glandes salivaires , quoiqu'elles n'aient encore ete dcci ites que dans un tres petit nombrc. de ces insectes. Les y/bez/lcs en ont une paire situee de cliaque cote du canal alimenlaire eldivisees en deux portions, Pune anterieure conlenue dans la tele, l'autre posterieure si- (1) Ramdohr. O. C. pi. XVI, fig. r, ct p. 16.1. (2) Burmcistcr, Manuel d'Entomologir. Berlin 1832 (en allcmand ), f. I, p. 154 ct 157. ART. II. ORGANES SAL1VAIRES DES AKIM. ARTIC. 205 tuee dans le thorax. Elies sont forinees de petites vesi- cules oblongues , reunies en grappes , qui se reunissent a un canal excreteur commun , formant un tube an- nele. Le canal de la portion posterieure joint celui de la portion anterieure, et celui-ci se reunit a celui du cote oppose pour ne plus former qu’un tube commun , qui va se terminer a la base de la languette ( 1). X. Les Lepidopteres. L’etat parfait dans cet ordre d'insectes n'est plus destine a raccroissement , et consequemment a prendre la nourriture necessaire a leur developpement : aussi les organes qui doivent operer la transformation des aliments en sue nutritif sont-ils generalement moins developpes dans le Papillon que dans la Chenille. Lyonet deja a remarque qu’ils etaient fletris et i connne desseebes dans la Phalene du Cosaus ronye-bois ; il ifa pu j decouvrir aucun vaisseau analogue aux sa- livaires. 11 paraitrait cependant que quelques Papillons con- servent ces vaisseaux developpes. Swammerdam les a indiques dans le Papilio urticai (2) ; et Ramdohr les a decrits dans la Zigene de la filipendule (3). Ils j sont peu replies, etendus du jabot au pharynx, composes d’un tube interieur et d’une double serie reguliere de vesicules globuleuses forinees par leur membrane ex- I terne. (1) Memoire de M. Trcviranus insere dans le Journal de physiologic , t. Ill, l" cahier, p. C9 et 70, et pi. X, lig. 7. Publid en allemand par MM. Trcviranus et Tiedemann. (2) Dibha natural, Tabl. XXXV. (3) 0. C. p. 102 Ct pi. XV 111 , lig, 1 m m et fig. 4. 206 XXIIlc LEOON. ORGANES REP. DES ANIM. ARTICCLES. Nous retrouverons encore cette structure vesiculeuse dans les salivaires des Dipteres. Les observations manquent pour affirmer posilive- ment jusqu’a quel point les vaisseaux salivaires existent ou n’existent pas a l’etat parfait, et quel estle rapport de leur existence avec le regime, et avec leur presence dans les Chenilles ?] Celle du hois de saule ( phal . cossus ) a deux longs vaisseaux spongieux, comme tous les organes secre- toires des insectes,fort entordlles sur eux-memes, de- bouchant chacun dans un grand reservoir qui se de- charge lui-meme dans la bouche par un canal retreci (1 ). II parait que cet organe produit une liqueur necessaire a cette Chenille pour ramollir le bois aont elle se nourrit. [ II n’est pas douteux que ce ne soit ici Porgane le plus analogue aux glandes salivaires , et pour sa dispo- sition et pour son usage.] La plupart desaulres Chenilles en manquent oul’ont tres petit. [Son existence et le degre de son developpe- ment paraissent en rapport avec la nature des aliments ct consequeinment avec les besoins de l’insecle. Ainsi, on l’a trouve long, flexueux, considerable dans la Che- nille du Gastrophagus pini (2). II ne Taut pas confbndrc les vaisseaux salivaires des chenilles, cpii subsistent quelquefois a Petal parfait, avec (1) Trait c anatomique dc la chenille qui range le hois tie saule, etc. , par Lyonet, i La Bayc, 1 7GV». , in-4*, pi. XVI, lip. l| rt,oh I'on voil les ter- minations ties vaisseaux dans lo pharynx, ct pi. XVIII, Hr. 5, ou soul rrprcsrntcs tons Id replis des vaD caux sdcrdtoircs, lour rdservoir C A, ct le canal exerdteur <|iii les tcrminc, (2) l'- Sukow. Rechefchcs aflatowico-pltysiologiqucs sur les iascclcs ct les cruslacds(en allciuamJ). ART. II. ORGANES SALIVAIRES DES AN1M . ARTIC. 207 les vaisseaux qui secretent la soie tie leur cocon , laquelle sort par line filiere situee dans une papille do leur levre inierieure. Ceux-ci ne se retrouvent jamais dans le papillon , et leur grandeur relative est propor- tionnee a rabondance de la soie dont la chenille aura besoin pour filer son cocon. Nous les decrirons a la suite ties organes de la gene- ration , dans le chapitre des transformations organi- ques des animaux. XI. Les Rhijripteres. On ne conn ait pas les glandes salivaires des Rhipip- teres. XII. Les Diptcrcs. Tous les Dipteres paraissent pourvus d\m appareil salivaire, dont rimportance relative est aussi grande que dans les autres insectes essentiellement suceurs ( les hemipteres) , mais ila dans cet ordre un caractere 1 tres particulier. 11 se compose essentiellement d'une paire de glandes forinees d’un simple tube, egal ou dilate dans une partie de son etendue , ou de plusieurs series de glo- bules , et d'un seul canal excreteur. II a de plus, tres generalement , un sac impair de forme variee , aboutissant, le plus souvent , par un long- canal excreteur, a la meme hauteur du canal alimen- taire que les canaux excreteurs des glandes salivaires. Nous decrirons successivement ces deux sorles d’or- ganes. | a. Des glandes salivaires. 1 Dans les J\T e'moceres ( tipula arcuaia ) , ce sont des 208 XXIII® LE$ON. ORGANES REP. DES ANIM. ARTICULES. corps oblongs situes de chaque cote de l’oesophage, et composes d’une enveloppe exterieure, transparente, qui parait contenir toujours quatre vesicules placees Tune devant l’autre. Leur canal excreteur est etroit , d’un diametre egal, etpenetre dans le pharynx (1). 2° Dans les Bombiles, parmi les Tanystomes (le bom - bile bichon ), elles se composent de nombreuses vesi- cules oblongues dont la reunion forme line grappe ega- lement oblongue , ayant un tres court canal excreteur; ce canal s’ouvre un peu en arriere , dans le cardia ou le commencement de l’estomac duodenal (2). Leur rapport avec le tube alimentaire est le meme dans les Leptis , qui apparliennent aussi a cette division ; mais leur structure n’est pas vesiculeuse. 3° Les Talaniens ( tabanus tropicus ) les ont en forme de massue, pour leur reservoir et leur canal excreteur. De tres petits canaux capillaires secreteurs aboutissent au gros bout du reservoir cotnme un chevelu. C’est absoluinent la structure qu’elles ont dans les henxerobcs. 4° Parmi les Athdriceres , les syrphes les ont com- posees de quatre rangs de vesicules rondes, dont la reunion forme un corps oblong ou pyramidal situe de chaque cole du ventricule duodenal, dans Porigine duquel s’ouvre leur tres court canal excreteur (3). Les ouslres , du moins a l’etat de larve , ont deux simples canaux salivaires , dont Pemboucliure est au commencement de l’oesophage (4). (1) Ramdohr. O. C. i>I. XX, li u- 1. (2) lb. pi. XX, llg. 2, F F, ctllg. 3, (3) lb. pi. XXI, llg- 3, 4, 6, pour Ic genre chrysotoxum. ( V) Pour Vtnsirc du cheval. V. les gbscrvalions dc M. le prof. Sclirader. Isis de 1830, p. H5. % ART. II. ORGANES SALIVATRES DES AMM. ARTIC. 209 La monche d viande a,dansTetat de larve, les glandes salivaires beaucoup plus developpees que dans fetat parfait. Ce sont, dans le premier cas, de grands reser- voirs en forme de boudin , considerablement retrecis , mais alonges dans le second. La mouche domestique les a de merae,a l’etat parfait, en forme de long canal, egalanl a peu pres festomac duodenal, et ayant Texti'emite libre un pen dilutee en massue. Leurs parois, dans la partie quisert a la secre- tion , paraissent composees de petites vesicules. Ces ve- sicules se voient lorsque le canal salivaireest parvenu dans la tele. Les deux canaux se reunissent a la base de la trompe, en un seal , tjui se prolonge jusquVi l’extremite de cette trompe, apres avoir montre, dans la premiere partie seulement, une structure muscu- leu*se (1). Une espece du genre voisin , la mouclie vivipare , dont on a fait le genre satrophage , a de memo les deux canaux excreteurs reunis en un seul, avant leur termi- naison. Ces deux canaux sortent chacun d’une petite vesicule conique, reservoir de l'liumeur salivaire, que verse dans sa cavite , du cote oppose , un canal secre- teur ^2). 5. Enfin, parmi les Pupipaj'es , Celles de I'liippohosque du cheval sont, comme dans les sarcophages , deux vesicules oblongues , situees de chaque cote de foesophage, ayant en arriere un canal secieleur qni penetre dans la cavite abdominale, et en (1) Ramdohr. Ibid. p. 174, ct pi. XIX, fig. 3 et 7. (2) Ibid. fig. 4. 5 14 210 XXIII' LKgON. ORGANES REP. DES ANIM. ARTICtJLES. avant un canal excreteur qui s’avance vers le pharynx , en se rapprochant dc soq semblable; ils ne ferment bientot qu’un seul canal , qui se termine a la base de la trompe (1). b. Le sac salivaire. Ce sac, que Ramdohr appelle sac des aliments (Jabot), est contenu dans la cavite abdorninale et d'une capacite telle, quelquefois, qu’elle doit exceder celle de Pestomac duodenal. On le trouve habituellement rempli d’une liumeur transparenle ayant Papparence de salive (2) . Sa forme est en massue dans les tipules , les leptis; c est une large poche divisee en cellules dans les bom- byles. Dans le taon, ce sac est compose de deux poches spheiiques; celui du sarcopliaye vivipare est a trois lobes. II est simple et sans division dans la larve de la mouche aviande , et bilobe dans l’insecte parfait. Dans tous , son canal est long, grele et en rapport avec le canal alimenlaire, soit a la hauteur ducardia, soit plus i approche de la bouclie, comme ceux des glandes sa— iivaires. Quelquefois , comme dans les sytphes, ilparait s’avancer plus pres de la trompe (3). INous verrons, en decrivant le canal alimentaire des Nevroptcres, que les hemerobes out unsac analogue, mais qui s’ouvre, par un court canal excreteur, a la fin d’un long oesophage. Un petit appendice vermiforme qui (I) Mrmolrc dc M. I,. Dufour. /i nnalrs ties SC. not. , f. VI, p. 302, {•).) Observations «ur 1’orjjAnc digestif de quelquca cliplc'ie* . par M. I.. Du four. Journal tic physique, t. XC, 1820, p. 345. (3) V. les planches de Ramdohr XX, XXI etXXIl, ct pour Yhippo- losque tin c/iccal , le nuimoirc did dc M. Oufour. jinn. ties sc. nut., t. VI ct pi. 13. ART. II. ORGANES SALIVAIRES DES ANIM. ARTIC. 211 se voit aussi a la fin tie foesophage dilate en jabot, dans le fourmilion parfait, pourrait bien appartenir au meme ordre d’organes. D. Des (jlandes salivaires dans les Annelides. On ne connaitpas deglandes salivaires dans les Anne- lides tubicoles, mais les dorsi branches et les abranches en ont oiler t quel q ues apparences. Ainsi, le lorn brie deterre montre quelquefois un corps glanduleux impair, en forme tie fuseau , situe entre la paroi inferieure tie l oe- soph a go, et propre a separer une liumeur salivaire ^1).' II n’est cependant nullement prouve que ce corps soit une glantle salivaire; on ne lui doime qu’avec doute celle attribution. Si nous en parlous, e’est pour ne l ien oinetlre tie ce qui peut completer la science a cet egard. M. tie Blainville en a vu d’assez longues, un peu entortillees , dans les Nereides unidentees (2) , et M. Delle' Chiaje decrit avec doute, commeglandes sa- livaires, deux corps glanduleux places tie chaque cote tie l’intestin , qui vont aboutir a foesophage, dans la Lysidice parthenopeia , qui appartient aussi a la famille des Nereides (3) . On decouvre dans la sangsue medicinale , autour tie foesophage , entre ses muscles transverses , un petit amas granuleux de couleur blanche. Le micro- scope fait voir que ces petits corps sont des vesicuies de forme ovale , dont les parois ont une apparence (1) Lumbrici terrestris historia naturalis , etc., autore C. F. A. Morren. Bruxelles , 1829, pi. X bis-, fig. 4. (2) Diet, ties sc. natur. , article Nereide. (3) Mcmoria sulla Sturia e Notomia degli animali senza vertebre , Cic. Napoli, 1823. T. Ill, p. 175, ct pi. 44, fig. 2*1 1. 212 XXIII* LEOON. ORGANES REP. DES AKIM. ARTICULES. egalement granuleuseou glanduleuse, et dont la pointe se prolonge en un Ires petit canal excreteur. Plusieurs de ces petits canaux ont un tronc commun qui perce les parois de Foesophage «• Seiait-ce bien la un organe analogue aux glandes salivaires? J’en ai verifie Fexistence; mais son peu de developpement temoigne, au moins, de son peu d’iin- portance , conime organe secreteur d’un sue digestif. ] ARTICLE III. DU CANAL ALIMENTAIRE DANS LES ANIMAUX ARTICULES. [Nousle verrons se compliquer tout autantque dans les animaux vertebres, et se simplifier de meme. II est soumis dans les animaux articules aux memes varia- tions de forme et de composition , dependantes de la forme generale du corps, de Fhabitation, et surtout du regime.] A. Dans les Crustaccs , 11 est tout droit et tout d’une venue, a fexceplion de I’estomac, qui, lorsqu’il existe, forme une poche plus ou moins developpee, dont Forganisation est Ires par- ticuliere dans les Cruslacds dec apodes, et bien differente de celle qifil presente dans la plupart des autres crus- taces. [En diet, il y a dans les decapodcs, a peu decep- tions pres, un appareil dontaire dans Fcstomac meme, (I) M. Brandt, Zwhgie mitlicalc, t. II, p. V), ct pi. XXIX, llg. 22 o( 25. art. In. Canal aliment. ues anim. articule^. 213 qui soumet les aliments a une secomle mastication , ce qui a fait dire que ces animaux imminent. A l’exception des Decapodes brachiures qui out un coecum assez gros pour y recevoir des matieres ali- mentaires, les appendices coecales de l’intestin nesont, quand ils existent, que des organes de secretion, qui versent dans le canal alimentaire quelque sue di- gestif. Le diametre proporlionnel du canal intestinal est generalement petit; sa longueur n'est que celle de la courle distance qui separe festomac , quand il existe, de l’anus; ou bien celle qui separe la bouclie, quand il n’y a pas d’estomac, du dernier anneaudel’abdomen, dans lequel 1 anus est toujours perce. Cette longueur est done moindre dans les brachiures , qu’on pourrait appeler brae Ingas tres, que dans lesmacroures ou macro- gas tres. I. Du canal alimentaire dans les Decapodes. Lt canal alimentaire des Decapodes se compose tou- jouij. de 1 estomac ,y compris Toesophage, et du canal intestinal , qui y sont bien distincts et bien separes. INous les decrirons l un apres l autre. ] a. De / cesophaqe et de I’estomac des Decapodes. L’estomac des Decapodes est remarquable parmi tous ceux des animaux, en ce qu'il est le seul connu qui soit soutenu par un appareil osseux, une espece de squelette, etqui, par consequent, ne s’affaisse point quan il est Aide. La destination de cet appareil n’est pas moms extraordinaire que son existence; il sert a poitei cinq dents dures et mobiles , qui exercent dans 214- XXIII® LE£ON. 0RGANES RliP. DES ANIM. ARTICULES. Festomac une veritable mastication ; elles sont placees en avant du pylore , et ne laissent sortir par cet orifice que les substances qu'elles ont parfaitement broyees. L’estomac est dans le thorax, au-dessus de la bouche. L’oesopliage y aboutit par une large ouverture. [Ce canal, qui est tres court , s’eleve verticalement de la bouche a l’estomac. Ses parois interieures sont re- levees, dans 1 eHomard, par quatre cannelures qui se terminent au cardia par autant de saillies ou renfle- ments , faisant l’office de valvules , lorsqu’ils sont rap- proches , et s’opposant au retour des matieres alimen- taires de Festomac dans Foesophage. ] La partie anterieure de l’estomac est plus large que la posterieure; [la premiere est un grand cul-de-sal arrondi , le cardiaque , dont le fond repond a la face dorsale du corps , et Fenlree a la face opposee ou ven- trale. L’autre partie peut encore se sous-diviser en deux portions dislinctes, une premiere plus large, dans laquelle s’exerce plus particulierement la masti- cation, c’est la poche ou le cul-de-sac pijlorique ; la suivante est un canal plus etroit , nous le nommerons le boijau pijloriquc. Les branches osseuses, ou les plaques cartilagincuses qui forment les leviers de celtc machine, ont encore pour effet de soutenir les parois deFestomac; de telle sorte qu’elles ne peuvent s’aflaisser par elles-memes. C’est a l’entree du cul-de-sac cardiaque dans la poche pylorique, sur les parois de cclle-ci cl a son issue dans leboyau pylorique, quo se trouvent les dents qui ont une action mccaniquc sur les aliments. Commeneons par decrirc loules ces particularity dans les Decapodcs macroures.] ART. HI. CANAI. AL1MHNT. DKS ANIM. AKTICULES. *215 Estomac des Decapodes macroures. 11 y a d’abord , dans rEcreebsc commune , a la paroi superieure, a celle qui est opposee a la bouche, une arete transverse , occupant le milieu de l’estomac. Elle porte une premiere plaque osseuse , oblongue, le long dela paroi superieure de Vestomac , se dirigeant vers le boyau pylorique,et se terminant en arrifereparun tubercule dentaire. Sur cette extremite posterieure s’articule une secondc ar6te , dirigee en arriere, bifurquee en Y , et sur cha- cune des apophyses laterales de celle-ci s’en articule une autre, qui revient en avant et en dehors gagner 1 extremite de la premiere ar&e transverse. C’est sur ces deux aretes que sont portees les deux plus gran des dents. Elies sont oblongues, ont une eou- ronne plate , sillonnee en tracers. Du point de reunion de l’arete transverse el de la la- terale de chaque cole en part line autre qui va plus has que la premiere , et porte a son extremite une dent plus petite que la precedente , placee un peu en avant et au-dessous de son extremite anterieure , et herissee de trois petites pointes aignes et recourbees , et quel- quefois de cinq. Les deux petites dents a pointes crochues saisissent la nourriture qui vientdela bouche; elles la portent entre les dents a couronne plate, qui la broient entre elles et contre la premiere plaque impaire dont nous avons parle. Apies aioir subi cette operation, l’aliment passe par la partie etroite de l’estomac on son chernin est encore embanasse, el aborcl par une saillie charnue ct ovale 216 \XJIle LKgON. ORGANES REP. DES ANIM. ARTICUI.ES. qui repond sous l’intervalle des deux grosses dents la- terales , et ensuite par une arete aigue qui partage le pylore en deux demi-canaux. [\ oici, unpeu plusen detail, comment sontlesmemes parties dans le liomard , chez lequel elles ont d’ailleurs une grande ressemblance avec cedes de 1’ecrevisse. La piece principale de cette machine de trituration est de meme une arete , ou plutdt une plaque transver- sale , arquee, dont le bord posterieur est osseux , et borne de ce cote le cul-de-sac cardiaque, et dont le bord anterieur est seulement cartilagineux; il s’amincit en s’etendanl d'arriere en avant sur la face dorsale de cette region cardiaque, dont les parois deviennent elastiques par suite de cette structure. La partie moyenne de cette plaque cardiaque trans- verse se prolonge en arriere en une apophyse oblon— gue, aplatie , echancree sur les cotes, plus mince et flexible a son origine. C’est Y apophyse dcntairc de la plaque ou de fare cardiaque. Une seconde plaque transverse, parallele et poste- rieure a la premiere, placee au commencement de la poclie pylorique, s’etend en arriere en une lame mince et carlilagineuse sur la paroi dorsale de cette region, comme la premiere se prolonge cn avant sur la region cardiaque. C’est la plaque ou l' arc pylorique transverse. De son bord anterieur et moyen descend presque verlicalemcnt, a la rencontre de l’apophysedela plaque cardiaque, une apophyse pylorique terminee par un tubercule dentaire epais el dur. Ces deux apophyses se rencontrent de t<‘lle sorle (|iie la pylorique depasse la cardiaque de toute l’etendue deson tubercule dentaire, ct que ce tubercule s’y soude, par sa base, de maniere > AllT. 111. CANAL ALIMENT. DES AN1M. ART1CCLES. LI 7 a conserve!' un peu de flexibilite a 1 endroit de lour union. La jonction des deux plaques cardiaque et pylo- rique , par leur partie centrale , est consolidee au moyen des branches osseuses laterales qui les lient plus ou moins par leurs exlremites. 11 y en a deux courtes triangulaires , composees chacune d'une double piece en forme d’Y et de J renverses et rapproches, qui des- cendent de chaque extremite de fare cardiaque, en se portantun peu obliquement en avant, puis se contour- nent en arriere a la rencontre des suivantes. Celles-ci sont comme deux arcs-boutants qui se portent de Fex- tremite de Tare pylorique a la rencontre ties pieces laterales cardiaques ; elles les depassent en longueur, parce que la plaque pylorique etant plus courte que la plaque cardiaque , elles out plus de chemin a faire pour arriver au point de reunion. La queue de l'Y se con- tinue en arriere avec une branche cartilagineuse qui descend un peu obliquement de ce cote et en dedans, le long de la paroi superieure de Festomac, jusqu’a la partie la plus reculee du cul-de-sac ou de la poche pijlo- rique ; elle porte a son extremite un petit tubercule den- taire a trois ou quatre pointes , qui se voit pres de l’em- bouchure du boyau pylorique. Deux autres branches osseuses, Tune anterieure, Tautre posterieure, descen- dent de Farc-boutant pylorique a la rencontre d’une grande dent qui occupe les parois laterales du sac py- lorique et se rencontre avec celle du cote oppose sous le tubercule mitoyen precedemment decrit. Leur surface triturante presente des aretes mousses, arrondies , courbees transversalement en arc , et pla- cees l’une devant Fautre sur la moitie anterieure de 218 XXUI e LE^0N- ORGANES R&>. des anim. articles. cede surface ; tandis que, dans Ytcrevisse, cette meme couronne dentaire a de gros tubercules en avant et de petites dents en arriere.] Les sillons et les megaliths des denis varient done selon les especes ; nous en citerons quelques exemples : [Dans le Nephrops norwegiem (1) , la dentmoyenne est term, nee en pointe et non bifurquee, et les gr'andes dents laterales ressemblenta eellesdu liomar, en ce que leur surface a des aretes saillantes formant des arcs transverses. Dans ]e Pagurus latro , Fapophyse cardiaque a une base large ; sa surface non triturante est unie el jaune. Sa surface triturante est brune et relevee d’une carene mitoyenne dentelee. L’extremite de cette apophyse est airondie en bourrelet, avec une pointe mitoyenne ter- minale. La grande dent laterale a trois ou quatre tu- bcrcules en arriere, et , en avant, des lames transver- sals formant des dentelures le long du bord interne, elfacees au milieu, qui est creux, et au bord externe. Da petite dent est considerable et formee de deux pai ties reunies a angle ; finlerne en forme de fuseau , plus grande, cannelee en travel’s ; fexterne ayant des lames obliques. Dans les Langoustes , fapophyse dentaire qui est ires longue a une base elroite comnie dans les crabes. Ce nest pas, au resle, le seul rapport que feslomac de ces animaux presente avec celui des crabes. La base de cetlc apophyse est creuse ; le rcste est releve et presente di s c.mnelures transversales, qui cn rendent les bords den teles. L extremity en est legerement bidentee, ou (I) Eiemplaire prorsuant tie la mcr Adriatirjuc. ART. III. CANAL ALIMENT. LES ANIM. ARTICULES. 219 arrondie, suivant les especes. L apopliyse dentaire dc Fare pylorique, qui soutient cette extremite , est courte. Cet arc lui-meme est courbe vers le bant etfoime de ce cote un angle rentrant. Les grandes dents later ales ont une serie d’areles transversal es formant des dentelures sur leur bold in- terieur. Les petits tubercules dentaires laU'raux portent unc on deux tres petites dents. Les trois dents des scijllcires ( scyllarus arctus, Fab.), les deux grandes lateralcs el la moyenne, ressemblent beaucoup a celles quenous decrirons dans les portiines j mais elles sont propordonnement ties petites. La ebarpente osseuse ou cartilagineuse, qui sert de levier a ces tubercules dentaires, est encore lice, dans le homcirdy a trois branches greles qui se reunissent enbas sur les cotes du sac pylorique, dont 1 une, la plus reculee, descend de la region de la grande dent, a la rencontre des deux autres; la moyenne, plus oblique, unit la petite dent a ce meme point ; elle semble indiquer la separa- tion des cavites pylorique et cardiaque de Festomac. Laderniere, plus longue, horizontale, dirigee en avant sur les parois du sac cardiaque , va s’y terminer pres du cardia. Les parois de ce singulier estomac ont interieure- ment des saillies ou des replis permanents , herisses de filaments soyeux , auxquels repondent autant d’enfon- cements de la surface exterieure. 11s entourentles difFe- rentes pieces de cet appareil de trituration , et doivent en facibter Faction, par la direction qu’ils donnentaux substances ahmentaires. II y a d’abord un gros tubercule cordiforme a Fem- bouchure du canal pylorique. II embrasse, par sa par- / 220 XXIU° LEgON. ORGANKS RKP. DES ANIM. ARTlClJLKS. tie la plus large, qui est echancree, l’extremite de la dent moyenne. Ce tubercule a pour charpente un arc transversal , et deux branches laterales qui vont joindre le point de reunion des trois branches osseuses decrites les dernieres. Une autre de ces saillies se voit de chaque cote pres de la branche osseuse, que nous avons dit se terminer au cardia. Deux autres sont situees sur les coles de la grande dent, en arriere des petites. II y a deux replis franges semi-Iunaires entre l’ex- tremite de la dent moyenne et les dents laterales , et deux autres plus avant. Deux replis lateraux en forme de V , repondant aux cotes du tubercule cordiforme , de chaque cote du boyau pylorique. Enlin le pylore est garni de plusieurs petits tubercules egalement herisses. L’un mitoyen, triangulaire , ayant sa pointe en avant , repond precisement a la face an- terieure du pylore. Les membranes de cet estomac au nombre de deux, lune interne, 1 autre externe, sont transparenles , blanches, luisantes , argentees, el presenlent a la rue simple, et mieux a la loupe, une quantite de canne- lures qui s’entrelacent, dont la plupart nous paraissent etre des faisceaux musculaires , places entre ces mem- branes. ] Ce sont les fibres propres de I’eslomac , qui rappro- chent ses aretes et les dents qu'elles portent; il y a aussi des muscles exlrinseques qui servent a ecarterces mernes dents, et (jui s’altachent aux parties voisines du thorax, cl surtout aux superieures. Ces muscles ne peuvent manquer d’etre souinis a In volonlii, cl c’est AUT. III. CANAL ALIMENT. DF.S ANI.M. AHTlf.UL ES. 221 une nouvelle singularite a ajouter a toutes celles que ces estomacs nous offrent. [Nous les decrirons d’apres YEcrevisse. \ . Immediatement sous la peau qui recouvre la ca- rapace se trouve un muscle pair, ties mince, qui s’e- tend de chaque cote de la parlie la plus avancee de cette region direclement en arriere jusqu'a Parc pylo- rique. C’est le protracteur de cet arc , ou le denno- pyloriquc anterieur. 2. II recouvre deux muscles epais, de forme reclan- gulaire , qui se portent de la meme region avancee directement en arriere , a cote fun de Fautre , jusqu’a Fare cardiaque auquel ils se fixent. Cette paire est le muscle protracteur de Fare cardiaque ou le ilermo- cardiaque. 3. Du bord posterieur de Fare pylorique , ou se trouve son attache mobile, se porte un autre muscle pair, en partie directement en arriere, en parlie obli- quement dans cette direction et en dehors , en contour- nant Fadducteur de la mandibule jusqu’aux parties pos- terieures laterales de la carapace. Nous le nommerons rdtracteurde l’ arc pylorique oudermo pyloriquenosterieur. 4. Enfin un quatrieme muscle recouvre l’enfonce- ment qui existe entre Fare cardiaque el Fare pylorique, en passant de Fun a 1 autre. C’est le cardio-pylorique ou Fadducteur des arcs qu’il rapprochel’un de l’autre en les faisant mouvoir tous deux, ou Fun des deux seu- lement , lorsque l’autre est fixe par les muscles prece- dents. Ces differenls muscles (1) , aides des fibres muscu— (I) Dont nous avons eonstate l’cxistence dans d’autres genres et dans d autres especes, entre autre? dans le nrphrops norwegicus.. L. 222 XXIII* LECON. 0RGANES REP. I)ES ANIM. ARTICULES. laires des parois del’estomac , produisenltous les mou- \ ements de bascule, d abduction ou d,ad(luction qui doivent exercer , pour cette mastication interieure , les leviers de l’appareil que nous avons decrit. Si Ton a fait attention a la liaison de ces differents leviers , au moyen des deux arcs cardiaque et pylorique , qui sont a la fois les points d’appui principaux et les centres de mouvement de ces leviers , on comprendra pour— quoi c’est a ces arcs que viennent se fixer les muscles les plus essentiels de cette machine singuliere. Une des circonstances les plus remarquables de l1 exi- stence de cette charpente osseuse , est sa chute et son renouvellement a Fepoque si remarquable de la mue ou du renouvellement de la croiite calcaire epidermi- que de la peau exterieure. Nous avons constate ce fait, deja connu, par des observations qui noussont propres. Ce phenomene est lie avec les epoques d’apparition (les approches de la mue) et de disparition (le temps ou la mue est terminee) des concretions calcaires con- nues vulgairement sous le nom impropre de yeux d’Ecrevisses. Nous completerons la description de festomac de f Ecrevisse par la description d’un organe de secretion qui parait leur appartenir et qui tient a ce viscerc. Les cotes de la portion cardiaque de feslornac , en avant de fare cardiaque transverse, sont flanques, ii Fepoque de la mue , de deux grosses concretions cal- caircs arrondies <;t convexes en dehors, aplaties et concaves dans le milieu de leur face qui regarde Fes- tomac, do coulcur blanchatrc, tirant un peu sur lc vert ii leur surface exterieure, et le bourrelet qui entoure la concuYite dc Faulrc face , blanchatrc dans ART. III. CANAL ALIMENT. DES ANIM. ARTICULES. 223 cette concavite. Ces concretions sont contenues dans une capsule membraneuse qui adhere a la portion cardiaque de Pestoinac. Elies reposent immediatement sur deux corps glan- duleux , verdatres , ayant la forme d’une sphfere tres aplatie, et un peu moins des dimensions que ces con- cretions. Lorsqu’on cherche a developper leur struc- ture, on dirait que chacun de ces corps se compose d une capsule coloree en vert et d un canal replie sur lui-meme, que renferme cette capsule. La face infe- lieuie de celle— ci est posee contre la partie la plus aiancee de la cavite viscerale, en avant de Poesophage. Cet appareil , qui me parait tenir a la capsule de la concretion calcaire , et celle-ci a l'estomac , a ete com- pare aux glandessalivaires(l). 11 pourraitbien etre For- th1110 secreteur de ces concretions , et celles-ci ne nous paraissent si rapprochees de Pestomac que pour fournir piincipalementa la secretion necessaire dematiere cal- caire de toute la charpente osseuse et dentaire qui remplace , a Pepoque de la mue , celle qui fa precedee. 2. Estomac des Decapodes brachiures. La forme generate de Pestomac et les pieces de sa 1 oliarPente osseuse se rapprochent plus ou moins de la 1 descnPtl0n precedente, dans le sous-ordre des Deca- i podes brachiures. 1 . La P°che card*aque est tres grande, plus large que longue, un peu echancree en avant dans sa partie 1 m°yenne’ ce clui lui donne l’apparence dun cccur. (l) Nous eu avons dej* Parl6 k cette occasion. 224 XXIII* LEQ0N. ORGANES REP. 1>ES AKIM. ARTfCITLSS. La poche pylorique est plus longue d’avant en ar- riere, et le boyau pylorique plus vertical. Quant aux pieces tie la charpente osseuse ou carti- lagineuse , voici les principales differences : L'arc cardiaque , au lieu d’avoir sa piece moyenne tres grande et les laterales tres courtes, a la premiere tres petite et les laterales grandes ; de sorte que, dans les crabes , cet arc est principalement forme de ces dernieres. II en resulte que I’apophyse dentaire, qui tient a celte piece moyenne, a une base etroite (dans le tourteau elle est un peu plus large); tandis que cette base a presque toute la largeur de fare cardiaque dans les ecrevisses. Cette rneme apophyse est plus courte dans ces der- nieres que dans les crabes. L’arc pylorique est courbe vers le haut dans les crabes ; il presente une double courbure vers le bas, dans les dcrevisses. La piece dentaire qui part de cet arc pour se joindre a Fapopbyse dentaire de fare cardiaque est plus longue dans les crabes. La branche laterale cardio-pylorique qui reunit les deux arcs cardiaque el pylorique est plus grele, enlre autres, dans le crabe tourteau. Dans celui-ci , la poche pylorique a sa face inferieure garnie tfunc double plaque formant un double triangle, et consequemment une fourche , en avant , vers le car- dia, tandis que sa base repond au commencement du boyau pylorique. Les deux arfites qui bordent exterieurement cette double plaque se eontiuuent avee un arc transversal qui Se voit a la partie superieure et antericurc de cc ART. III. CANAL ALIMENT. DES ANIM. AUTICOLES. 225 raeme boyau. Au-dessous de cet arc se voient, comme dans Jes autres decapodes, deux plaques convexes lisses qui semblent etre comine les couvercles de deux cap- sules cartilagineuses qui occupent la face anterieure du boyau pylorique. En baut, les parties lalerales sont comme cerclees par deux branches greles, recourbees, qui se joignent en arriere a une double plaque mi- toyenne, situee sur la face posterieure du boyau pylo- rique. Plus baut, on voit encore deux autres petites plaques, et plus has un arc triangulaire qui repond au pylore. La forme des grandes dents laterales et du tubercule dentaire moyen, ainsi que cede de toute la surface in- terne de Papophyse cardiaque , ne varie pas moins dans les Ddcapodes brncliiures que dans les macroures. Ainsi, dans le crabe tourteau , le tubercule dentaire moyen se termine par unepointe mousse, et Papophyse cardiaque qui le supporte a sa surface creusee dune fosse ovale. Chaque grande dent laterale, dans la meme espece, est herissee, dans une grande partie de son etendue , d’aretes tranchantes , parallels et transver- sales ; elle se termine ensuite en forme de cuilleron. Dans le portune mdnade on voit aussi cette forme de cuilleron pour la grande dent laterale; mais les aretes ontune direction oblique, sont plus saillantes et de- passent le bord interne qui se trouve ainsi profonde- ment dentele en scie. II y en a de semblables sur les cotes de Papophyse cardiaque, qui se termine par un crochet bilide tres courbe en avant. Dans 1 dlrille commune ( portunus puba ), autre espece u meme genre, chaque grande dent laterale est courte et divisee en deux moities ; la posterieure forme un pro- 5- 15 22G xxin* lec°n. organic r;;;p. rf.s anim. articui.es. fond cuilleron. Son bord interne est divise par des aretes transverses , et Fexterne est herisse de deux ou trois dents arrondies et mousses disposees en long. La petite dent a six lames transverses, egalement distantes. Le tubercule dentaire de Fapophyse cardiaque parait un peu bilobe en avant et creux en arriere. Dans le maja squinado chaque grande dent laterale a un rebord tranchant en avant et une surface plate, oblongue en arriere. Chaque petite dent a cinq ou six dentelures. L’apophyse cardiaque se termine par un tubercule mousse, recourbe, ayant deux dentelures en avant; ce tubercule dentaire est precede, sur les cotes de Fapophyse, de deux pelits tubercules lateraux. Toutes ces differences et celles que nous avons deja indiquees, pour les memes parties , dans les Ddcapodes macroures , fourniraient, au besoin, de bons caracteres generiques ou specifiques, suivant leur importance. Quant aux muscles intrinseques de Festomac, ils m’ont paru un peu diff’erents de ceux des macroures, du moins dans un grand crabc tourtcau, ou nous avons pu les decrire. 1° et2°. Les prottactcurs cardiaque ct pqloriquc sont deux muscles , de chaque cbte , dont l’attache fixe est en arrifere des yeux, sous la partie la plus avanc^e de la carapace. Ils formcnt deux rubans, dont le ]dus etroit est Finterne, depassc la ligne moyenne ct doit se croiscr avec celui du cdte oj)]>ose. Ces muscles se portent obliqueinent cn arriere el en dehors, sur la face cardiaque superieiire de Fcstomac; ils la recou- vrentetitierement et la eontournenl jusqu’a la rencontre de Fextremile de Fare cardiaque transverse nuquel ils se fixent en partie; Fautre partie parait se prolonger sur la pochc pylorique , jusqu a 1 arc de ce uom . ART. TTI. CANAL ALIMENT. DES ANIM. ARTICDL1$S. 227 Ces muscles protracteurs doivent servir particuliere- ment a porter la dentet l’apophyse cardiaque en avant. 3'J et 4°. Les muscles retracteurs de I'arc pylorique et adducteurs des arcs m’ont paru e.vister comine dans les decapodes macroures. ] J ai verilie tous les points concernant la charpente osseuse de 1 eslomac, tant sur les Decapodes a longue queue, comme 1 Ecrevisse d’eau douce, le Ilomard et les Hermites ou Pagures , que sur les Ddcapodes bra- c Inures , tels que le Crabe poupart , le Crabe vulgaire , 1 Eti ille commune , etc. ; on peut done les croire com- niuns a tous les Crustaces decapodes. [Des recherches ulterieures n’ont pas confirme cette derniere conjecture. Deja, dans les Scgllares , nous avons dit que les dents etaient d’une petite proportion ; il en est de meme de l’appareil qui les soutient. Aussi leur estomac peut-il se renverser en dehors avec faci- Ute, puisque nous I’avons trouve retourne dans huit exemplaires, sur dix, que nous avons sous les yeux. Dans le Palcemon d dent de scie , la structure de Tes- tomac s’ecarte beaucoup du type precedent et se rap- proche de la structure la plus generale ; il est simple- nient membraneux. Le cul-de-sac cardiaque s’avance peu au-dela du cardia, et n’a que de petites proportions, be cul-de-sac pylorique est au contraire une poche considerable, dontlefondseporteenarriere bienau-dela du pvlore Le boyau pylorique estetroit, tres rapproche de 1 oesophage et du cardia ; on y reconnait les deux capsules oblongues, qui se voient generalement a la ace in erieure de cette partie, dans les Decapodes. es paiois de ce viscere m’ont paru enlierement niein raneuses et sans charpente osseuse armee de entsj aussi s aflaissent-elles facilement sur elles-memes.' 228 XXIII* LEgON. ORGANES RliP. DES ANIM. ARTICDLES. La membrane interne forme, dans la poche pylorique, de larges plis longitudinaux ondules. ] b. Du canal intestinal des Ddcapodes. Apres un estomac si gros et presque tonjours dilate, vient un intestin fort grele qui va directement s’ouvrir a Lextremile dela queue. Vers son milieu, Ton remar- que un bourrelet en dedans duquel est une forte val- vule, et d’ou part un tres long coecum. [ Cette derniere phrase exige une description plus detaillee et moins generate. Le canal intestinal des Ddcapodes se divise souvent en deux parties distinctes , que nous nommerons premier etsecond intestin. Ces deuxintestins, dontla proportion varie beaucoup , sont separes par un bourrelet qui fait Toffice de valvule. Dans plusieurs genres, surtout des Decapodes bra- chiures \ ils sont encore distingues par un boyau aveu- gle ou coecum, ayant son embouchure immediatement apres la valvule, et consequemment dans l’origine du second intestin. Mais comme la longueur relative du premier intestin n’est quelquefois qu’un sixieine de la longueur totale, ou d’aulres (ois qu un tiers de cctle longueur , il en resulteque la position du coecum peut etre Ires variable. Le coecum manque souvent dans les Macrourcs , comme dans les genres Astacus , Scyllarus , Palinurug , Galathcca. Le premier intestin est celui qui regoit les tropes 11(^" patiques. Ses parois sont generalemenl plus minces j il repond an duodenum des animaux superieurs. Le second intestin remplace a la fois le reste de 1 in- testin grele de ces derniers, et le gros intestin. Ce n est ART. HI. CANAL ALIMENT. DES AN1M. ARTfCCLK*. >29 que vers sa partie moyenne que les matieres fecales commencent a paraitre. D’ailleurs le calibre de l’intestin des Ddcapodes est egal partout, ou a peu pres ; il a de tres petites dimen- sions relativement an corps. Tout annonce , et dans la forme et dans les proportions de ce canal , qu’il appar- tient a des animaux carnassiers. Expliquonsces general ites par q\ielques descriptions particulieres. Le canal intestinal de VEcrevisse commune est tout d’une venue du pylore a l’anus , qui est ouvert sous le dernier anneau de l’abdomen. Son calibre est a peu pres le meme dans toute cetle etendue, mais ses parois n’ont pas la meme epaisseur. Extremement minces et transparentes dans son premier dixieme, elles [)resen- tent , dans le reste de sa longueur , six cannelures lon- gitudinales , qui subsistent dans la membrane externe lorsqu’on l’a delachee de l’interne , et paraissent lui appartenir essentiellement. Ces cannelures cornmen— gant brusqueinent avec cette seconde portion de 1 intestin , torment un bourrelet qui la separe de la pre- miere. La membrane interne est mince el fine comme une toile d’araignee. Cet intestin n’a point d’appendice coecal. Dans la Gatathcua squammifera , je l’ai trouve d’un diametre egal partout , sans coecum , et farci de ma- tieres, du commencement jusqu’a la fin. Dans 1 Etrille commune , le canal intestinal , comme dans tous les Decapodes brachiures , est presque en tota- lity sous les anneaux de l’abdomen qui portent si im- proprement le nom de queue. Presque immediatement 230 XXIIIe LEgON. ORGANES REP. DES ANIM. ARTICULKS. apres le pylore , il reeoit un petit coecum grele et long qui a les proportions (Tun vaisseau biliaire d’insecte. Cet intestin se dilate subitement, seulement d’un cote, apres son premier cinquieme ; il se remplit de matieres fecales au-dela de cette dilatation. Dans le Crabe tour te cm , ce meme canalest aussi tout dune \ enue ; son diametre va un peu en dnninuant du pylore a Panus. Le premier intestin , ou le duodenum , n’a que le sixieme de la longueur totale ; il est separe du second par un rebord circulate. Sa membrane interne est un peu plissee enlong, et ses parois sont epaisses. C’est immediatement derriere la valvule quese voitl’embou- chure d’un coecum , dont le diametre a bien la inoilie de celui du second intestin. Les parois de celui-ci sont assez epaisses, lisses interieurement,sansplis ni papilles apparentes. Les matieres fecales commencenta paraitre vers le second tiers de cet intestin , sous forme de tres pelits scybala, oblongs, de couleur noiratre. Le canal intestinal du patoemon scie est exlremement grele et fin; un peu dilate dans le principe, il se re- trecit promplemeRt comme un fil , et ne prend un peu plus de diametre que dans sa derniere moitie. Je n’y ai vu aucun coecum. A la verite, Meckel en decrit un , ainsi que dans le genre penoeus ; il y serai! court , arrondi et situe presqu’a la fin du canal intestinal, qui se dilate un peu a Pen- droit de cette insertion pour se retrecir apres. Dans les paqures , il a, pres de la moitie de la lon- gueur de Pinlcstin , un moindre diametre, et il s’cn detache au coin men cement du dernier tiers (1 ). (I) O. C. , t. IV, p. 160. ART. 111. CANAL ALIMENT. OES AN1M. AR1JGCLES. 231 II. Du canal alimentaire clans les Stomapodes. L’estomac des squillcs , qui appartiennent a cet or dre , est construit sur un tout autre plan que celui des decapodes. Sa cavite repond inferieurement a eette espece de masque pyramidal , qui fait saillie en avant de la bouche sous le bouclier de la tele. 11 commence par un rebord epais qui est comma la levre inferieure de l’ouverture du pharynx. Immediatement au-dela de cette ouverlure, on arrive dans Pestomac , sans qu’il y ait, pour ainsi dire, d’cesophage intermedia ire. La cavite de ce viseere est un profond cul-de-sac, a parois epaissesetmusculeuses,ayant son fond dirige en avant, et son issue au-dessus de son entree , et consequem- ment tres en arriere. Le pylore est garni , du cote inferieur, par one barre transversale osseuse , qui le separe du pharynx et du cardia, et dont les extremites tiennent interieurement a deux plaques laterales , cartilagineuses , a bord libre , frange ou dente. Une sorte de valvule mobile est attacliee par son extremite inferieure a la barre transversale , au-dessus du pharynx. Elle est libre par son extremite supe- rieure, qui est dirigee vers le pylore. Cette valvule est composee de deux pieces , dont la premiere, plus large, est une lame concave, courbee en arc ; et la seconde , plus etroite , de forme oblon gue , a deux cannelures arrondies a sa face inferieure , sepa- rees par un sillon longitudinal miloyen ; elle defend fentree du pylore a tout ce qui n’est pas reduit en chyme , et elle empeche surtout les substances alimen- 232 XX.II10 LEgON. ORGANES REP. DES ANIM. ARTICLES. taires qui penefrent dans festomac (1) de passer im- mediatement dans l’intestin. Cet estomac est suivi d’un canal alimentaire a parois tres-minces, allant sans detour d’un bout du corps a 1 autre. Son calibre nous a paru tres egal , et plus grand proportionnement que dans le premier ordre des crustaces. Dans une grande sqiiille rubande nous l’avons trouve cependant un peu dilate dans sa premiere partie ou sa poition duodenale, qui est courte et ne depasse pas le seg rnent du corps auquel s’altache l’antepenultieme paire depattes. Cette portion, d’ailleurs, a sa membrane in- terne formant des mailles analogues a cedes qui sont si rernai quables dans les intestins des cyprins. Le reste decetintestin a des parois tres minces et un tres petit diametre. iNous n avons pas pu y distinguer de valvule qui le separerait en gros et petit intestin ; mais sa premiere nioitie, dans la squille maale , regoit, de chaque cote, des canaux contournes , replies , qui appartiennent au foie. ill , IV et V. Du canal alimentaire des Amphipodes , des Lccmodipodcs et des Isopodes. • Ce que 1’on connait de la structure du canal ali- mentaire dans ces trois ordres ne permet pas de rien generaliser a cet egard. L hiella , qui apparlient aux Amphipodes , aura it (2) un oesophage elroil el court, qui donne dans un canal d abord tres dilate, puis d’un inoindre diametre, lequel (1) Nous avoirs tronvtf, dans cc vlscc’irc, les (l^hris dc la eulonne vertd- brnlc d’un pel i t polMon. (2) Suit. in i M. H. E. Straus. Mdmoirc sur 1 ’hiella.. Man. du Mus. , t. 18, pi. 4, 15, Art. III. CANAL ALIMENT »KS ANlM, ARTlCtJLl<. 233 tient lieu d’estomac et d’intestin. Ce canal va directe- ment au dernier anneau du corps, ou est 1 anus, sans recevoir de coecum. L ’ ore lies tie , qui fait aussi partie des amphipodes, a deux petites dents ciliees pres du cardia(l). C’est un rapport avec les squilles. Les cyames , parmi les Loemodipodes , se rapproche- raienl des decapodes par un appareil de mastication stomacale. L’oesophage est un canal etroit cjui se dilate peu a peu pour former I’estomac. Celui-ci a la forme d’une poire ; il est arme de trois aretes cartilagineuses, ayant leur extremite dentaire bifurquee, el d’une qua|,rieme piece de forme triangulaire contre laquelle les pre- mieres agissent. Des arceaux cartilagineux leur servent d’appui. De l’estomac le canal intestinal va droit a l\a- nus (2). ] Parmi les Isopodes , les cloportes ont la partie ante- rieure de leur canal alimentaire seulement un peu plus renflee que le reste. [Ce canal se compose d’un oeso- phage res court , qui s’elargit pour former un premier estomac, lequel est encore compris dans la tete. Les parois en sont soutenues par plusieurs pieces en partie cartilagineuses. 11 y en a deux courbees en arc ,situees a la lace inferieure de l’eslomac , dont l’une est exte- * rieure et 1 autre plus interieure. L’exterieure, de chaque I cote , est attachee en avant a une piece impaire , large , triangulaire , qui occupe le plafond de l’estomac. L’in- ; terieure tient, en arriere,a une piece paireen forme de truelle, placee, comrae cet arc , a la face inferieure de -4 — (1) Histoire natur.des crustaces , par M. Milne-Edwards, t. I, p. 72. (2) Memoire sur le cyame de la baleine, par M. Roussel de Vauz6me Ann. des sc. nut. Nouvelle s^rie, t. 1 , pi. 8. 234 XXIIle LEgON. ORGANES rep. des AKIM, articul^s. festomac. Cette armure confirme le rapprochement qu’on a fait des Cloporles avec les autres crustaces. Le premier estomac est separe du second par un etranglement ; celui-ci est un tube de forme ovale, d une bien plus grande capacite relative , dont les pa- rois sont assez epaisses et granuleuses. Plus loin , le canal alirnentaire prend une forme cylindrique et les apparences de 1 intestin ; il perd son apparence granu- leuse dans son dernier tiers (1). Les Cimothoes ont un canal alirnentaire qui com- mence par un oesophage court, plus elroit que la partie de ce canal qui repond a festomac et a l’intestin, laquelle a un diametre de grosseur mediocre , qui va un peu en se retrecissant vers Panus. II regoit a peu de distance de son entree, ou de la bouche, deux coecums ramifies , dont le tronc est court et large ; peu avant sa terminaison, il communique encore dans deux coecums arrondis et assez considerables. Les premiers tien- draient-ils lieu d’organes salivaires? Dans la lycjic ocdanique on trouve, a la partie poste- rieure de festomac, de petites dents ciliees tres minces et peu saillantes (2). VI. Les Branclriopodcs. Les animaux de cetordre, la plupart exlremement petits, n’ont aucune armure dans leur canal alirnentaire qui est , le plus sou vent , sans etranglement e( sans di- latation apparentc, de la bouche a l'anus ; qui presente plus rarement un oesophage, un estomac et un canal intestinal dislincts. (1) Zoologie mrdicale rlc MM. Brandt ct Batzcbourg. Berlin, 1833, t. II, p. 74 et 75, ct tab. XV, fig. 39, 40, 41 ct 42. (2) Hi it. nntur. des crustacds, par M. Milne Edward*, 1. 1, p.72. ART. III. CANAL ALIMENT. DE9 ANIM. ARTICULES. 235 Ce dernier cas est celui des Cypris , on Ton trouve un oesophage etroit ctlong , un estomac formant un canal d’un diametre beaucoup plus grand, separe par un etranglement de l’intestin qui est court et dont la gros- seur diminue en se portant vers Fanus (1). Par contre , dans les Dophnies , il y a d’abord un oesophage, etroit et court, qui se porte, de la Louche plus en avant , pour se rendre derriere le cerveau dans un canal subitement plus large , qui tient lieu a la fois d’estomacet d’intestin. (le canal se recourbe en baut, puis en arriere , et se porte ensuite directement jusqu’a l’anus, qui est a Fextremite opposee du corps. Presque immediatemenl a son origine, on voit un coecum de chaque cote , dont le diametre est moindre que celui de Fintestin auquel il adhere , mais plus grand que celui de F oesophage (2). Dans \n Limnadie cCHermann , le canal alimentaire s’eleve de la Louche, qui est inferieure, vers le dos, se recourbe en arriere et se porte directement vers Pex- tremite opposee du corps, en se dilatant un peu dans la partie moyenne. Mais il n’a aucune division appa- rente qui permette d’y reconnaitre un estomac et un intestin (3). C’est a peu pres la meme organisation dans l’Apiis cancriformis , dont le canal alimentaire est aussi tout d’une venue de la bouche a l’anus. Je 1’ai trouve farci de matieres alimentaires. ] I (1) Memoire cit^ , pi. I, fig. 10. (2) Mdmoirc sur lcs daphnia , par M. H. E. Straus. Mem. da Mas. d’hist. nat. , t. V, p. 380 et pi. 29, pg. 2, 4, G. (3) Sur les limnadie Hermanni, par M. A. Brongniart. Mem. duMus., * t. VI, p. 87, et pi. 13, fig. G c. 236 XXIII* LKgOtf. OKGANES REP. DES ANIM. ARTICCLES. Le Brunchipc (l) ne m'a offert qu’un petit estomac en prisme triangulaire , mernbraneux , et garni de chaque cote de son extremite posterieure d’une rangee de pe- tites dents pointues , suivi d’un canal intestinal tres mince, allant directemenl a l’anus et a peu pres egai parlout. VII- Les Pcecilopodes . [La premiere famille de cet ordre, celle d esXiphosu- res, est encore pourvue d’organes de mastication inte- rieurs, outre les machoires exterieures, ou ce qui en tient lieu. M. Cuvier a decrit, dans le limule geant un oeso- phage ride, remontant en avant, qui conduit dans un gesier tres charnu, garni interieurement d’un veloute cartilagineux tout herisse de lubercules et suivi d’un intestin large et droit (2). Dans le limule cyclope, autre espece de ce genre en- core peu etudie, foesophage est un cylindre egal, assez long, dont la direction fort singuliere a lieu precise- inent d’arriere en avant, la bouche ou le pharynx elant beaucoup plus recule que le gesier ou l’oesopbage doit aboutir. Sa membrane musculeuse est tres epaisse, et l’interne forme de gros plis longitudinaux qui s’enflent encore au cardia et y forment un bourrelet valvulaire. Celle sorte de valvule elait d’autai/ plus necessaire, que (I) L’ancien tcxtc , qui apparticnt A la redaction dc M. Cuvier, conimc tout ce qui conccrnr les animaux sans vortAhrcs, dil : Les Rranchiopodcs nc m'ont offert, etc. Jc pensequ’il est question ieidu branchipe stagnal , que Lamarck appellc branchiopode , dans son Systeme des nnimaux sans vertibres, publid en 1801. Je nc confnis pas pourquoi M. Desmaret a attribin: cctte description au genre squille , dans scs gdntfraliUSs sur les crustacrfi. fr. I’articlc Malacnit races du Diet, des sc. nat. (1) Rtgnr. animal , t. IV, p. 187. ART. III. CANAL ALIMENT. DES ANIM. ARTICCLK8. 237 les aliments parvenus dans le gesier doivent peser sur cette ouverture; la positiou de cet eslomac etant abso- lument verticale. Cest nn cylindre court, a parois tres epaisses, qui s’eleve de la face ventrale vers la lace dor- sale du corps. On peut cependant y distinguer deux parties, la premiere ou la principale, qui n’a que cette direction, dont la membrane musculeuse est tres epaisse, et dontl’interne a environ quatorze cannelures longitu- dinales divisees par de profonds sillons transverses, en autant de series de tubercules arrondis. Ces cannelures, ainsi que les rainures qui les separent, sont revetues d’une substance cornee assez dure. La seconde portion de cet estomac forme un canal plus etroit, plus court, ayant sa direction d'avant en arriere pour aboutir dans le canal intestinal. La mem- brane interne en est molle ; elle lorine des plis longitu- dinaux et se prolonge dans Pintestin, pour y produire, en se repliant sur elle-meme, une longue valvule, dont la saillie, dans le duodenum , est au moins d’un centi- metre. La surface duodenale de cette valvule, ainsi que la paroi interne du duodenum qui est a sa hauteur, est toute papilleuse; tandis que la portion suivante de ce meme premier intestin a de larges plis transverses et paralleles. Ces plis ne tardent pas a s’effacer et a prendre la di- rection longitudinale dans le resle de Tintestin. Seule- Iment ils deviennent plus epais et ondules, dans la der- niere portion qui repond au rectum , et qui est tres courte. Tout cet intestin , dans lequel nous venons de decrire au moins trois parties distinctes, le duodenum, Pintestin moyen et le rectum, est assez large dans sa premiere portion et dans le commencement de la se- 238 xxme legion, organes rep. des anim. articcles. conde; il diminue ensuite de diametre, et va de nou- veau en augmentant de calibre, avant la lerminaison de cette seconde portion dans la troisieme. Les autres animaux de cet ordre,les Siphonostdmes , sont des animaux suceurs, de moeurs parasites, dont le canal alimenlaire doit etre modifies par ces habitudes. II s’elend, dans Yargule foliace, depuis la base de la trompe jusqu’a Tanus, qui est perce a la bifurcation de la queue. On peut y distinguer un oesophage court, un estomac de forme ov ale, un premier intestin grele, separe du second par deux petites appendices coe- cales (1). LTestomac donne dans deux appendices plus considerables qui se ramifient comme des troncs vas- culaires, en se portant sur les cotes du corps. Dans le nicothoe du liomard, autre animal parasite, ce sont deux poches considerables, appendices de son canal alimentaire, contenues dans deux poches cuta- nees, qui forment la partie principalede ce canal (2), laquelle repond sans doute a I’estomac. Remarquons ici que les animaux parasites qui peuvent sucer promp- tement une quantile abondanle de sang nutritif, ont souvent, comme les sangsues, un estomac ayant des appendices d’une grande capacite, pour contenir cette provision d’alimenls. B. Du canal alimenlaire des Arachnides. Les Arachnides sont des animaux de proie, du moins les pulmonaires , qui vivent de ce que les animaux qui (1) Sur Yargule fotiacd, par M. .lurinc 01s. Ann. tin Mas., t. VII, pi. 25, flR. 8 ct 9. (1) Ann. dn sc. nnt.} t, IX ct pi. 4'J. M(fin. do MM. Autlouin ct Milne- F.dwardi. ART. III. CANAL ALIMENT. DES ANIM. ARTICULtfS. 239 > leur servent de proie ont de plus substantial. Aussi leur canal alimentaire est-il tres simple. I. Les Arciclinides pulmonaires. Le tube alimentaire n’excede pas la longueur du corps et ne fait aucun repli ; a peine s’il eprouve quel- ques dilatations, dans son court trajet de la bouche a Panus. Celui des araignees commence par un cesophage tres court. Parvenu au milieu du cephalo-thorax , il eprouve une dilatation considerable a laquelle viennent aboutir deux coecums, dont le fond est dirige en a\ant, qu'on trouve ordinairement remplis d'une matiere opaque, blanc de lait, et qui sont souvent etranglcs vers leur extremite, de maniere a prendre la forme d une calebasse. II y en a ensuite quatre autres, de cha- que cote, plus elroits, plus longs, difliciles a decouvrir a cause de la transparence de leurs parois. Ces nombreux coecums sont sans doute des organes de secretion d un sue gastrique,en me me temps que des poches digestives; leur existence est un indice de la Aoracite des araignees. Le canal alimentaire redevient un tube etroit pour passer dans Pabdomen ou il forme une seconde dilatation de figure ovale, puis reprend sa forme cylindrique; il a des parois transparentes , et va, en se retrecissant, se terminer a l’anus (1). Une po- che eoecale considerable se joint a ces intestins , tout pres de sa terminaison. Les membranes de ce canal , surtout dans sa portion abdominale , sont d'une tenuite . *Let Rntze^°urg ont repnisente toutes ces circonstances a 6 de * ouvrd8e citd. II. ont rectify les premiers . r*f l°t\.(.n . revlranus > qui etait incomplete, J’ai vdrifl^ leurs observations diffleiles. 240 XXIIIs LEgON. ORGANES REP. DES ANIM. ARTICULAR. extreme, et lellement adher.entes au corps graisseux, qu’on eprouve la plus grande difficult^ pour le meltre en evidence. Dans le scorpion d’Afrique ( Buthus palmatns , Hem- rich et Ehrenb : var. a flavus ) , le canal alimentaire va droit de la bouche a l’anus, qui est a l’extremite de la queue, sans former de poche stomacale. On le trouve sur la ligne moyenne de la face dorsale du corps, entre les masses de corps graisseux qui l’enveloppent, pour ainsi dire, de toutes parts, du nioins dans le thorax. Son calibre, generalement plus petit dans sa portion anterieure qui repond a l’oesophage, et meme dans celle contenue dans la poitrine, augmente sensiblement dans la derniere portion que renferment les anneaux de la queue, et dans laquelle se rassemblent les excre- ments. II y a outre cela, dans chacune de ces portions, des inegalites, a cet egard, que nous ne donnons pas pour conslantes. Ainsi, dans le premier anneau de la queue, ou le canal intestinal recoit les qualre vaisseaux biliaires, ce canal est plus petit que dans sa portion tho- racique. C’est dans le troisieme et le quatrieme anneau de la queue que son diametre est le plus grand; il va ensuite en diminuant jusqu’a l’anus. Pendant qu’il est dans le thorax, il envoie au corps graisseux qualre ou cinq branches dechaque cote, dont la deuxieme et la troisieme se delachent du canal ali— mentaire a egale distance, et la derniere apres un plus court intervalle. Celui de la quatrieme, qui elait la derniere dans l’individu que nous avons observe jus- qu’a f insert ion des canaux biliaires, etait beaucoup plus grand que ne le figure Trdviranus (1)^ (I) Talil. I, fig. 6 »■ r, sur ta structure Interne des arachoidw. Nurn- I>rrp , I8H. Fn allrmand. ART. 111. CANAL ALIMENT. DES AN1M. ART1CULKS. tU l II. Bans les Arachnides trachdennes. Dans les phalangium , par mi les Aruchnides tra- cheennes , on peut distinguer le canal alimentaire en deux parties , Pestomac et Pintestin , dont la lon- gueur n’excede pas la distance de la bouche a Panus. L’eslomac esl une poclie elroite vers la bouche , qui se dilate peu a peu considerabtement, pour se relrecir subitement au pylore. L’inlestin est court et a peu pres de memo diamelre. On y distingue deux membranes, ainsi qua lesto- mac. , Pinterue mince et transparente ; I’externe plus epaisse. II y a autour de restomac un certain nombre de poches aclherenles a la lace' superieure de ce vis- cere, entierement symelriques, doftt la cavite ne com- munique pas avec celle du canal aliinenlaire (I). Parmi les tres petits animaux de la famille des Aca- riens , les ery threes paraisseut avoir deux gros coecums lobuleux, de chaque cote du canal alimentaire. I/oeso- pbage aboutit, .en avant, a la brauche transversal qui les reunit , et Pintestin sort de cette branch^ par le cote oppose (2). Cette disposition est conforme a ce que nous verrons dans les sangsues, dont la partie qui re- pond a Testomac est beaucoup plus grande, et permet a 1 animal de prendre a la fois une tres grande quantile d aliments. On clou 1,1 trouver encore dans les Hollis , qui a faeulte d’angmenler considerablement le volun ont me de i , , 1C >omme de e n corps, a la mnniere des sangsues, lorsqu’ils ont C) Suivant Uamdohr)O.C,,p. 205 etol WIY T • comine des coecums „ui s'uuvln f "eT,ra,,,“ ,es ^crit (2) Mem. do »|. I)u-^s sue in 1 1C' *■ P1- "1. t- 1, p.40, ct ,,1. I, fl{T 27 «caneus. des sc. net. 2* seric , 5. 1G 242 XX1IIR LEQON . ORGANES REr. J)ES ANIM. ARTICULES. Foccasion de sucer abondamment les sues alimentaires dont ils sont avides.] C. Du ca^cil ulimentairc dcs Insect.es. Cede classe immense offre, dans la structure de son canal alimentaire, autant de varietes que toutes cedes des animaux vertebres ensemble; il y a non seulement les differences de famille'a famille, d’espece a espece, mais un seul et nieme individu a souvent un canal tout different, selon qu'on le considere dans Fetat de larve , ou dans ceiui d insecte parfait, et toutes ces varietes ont des rapports fort exacts, souvent ties apprecia- bles , avec le genre de vie momentane ou constant des animaux ou on les observe. Ainsi, les larves voraces des searches , des papillons , ont des intestins dix fois plus gros que les insectes ailes et sobres auxquels dies donnent naissance, si l’on peut employer cede expression. Dans les families nalurelles des insectes, il y a la meine ressemblance de cede partie que dans celles du resledu regne animal ; tousles coldopteres lamellicornes 7 lous les carnassiers , ont des intestins pareils (1) dans chacun de leurs flats, etc. La longueur el la complication des intestins sont ici , cumme dans les aulres classes, un indice cl’iine nourri- ture qieu substantiejle ; leur brievete <*f lour minceur indiquent, an contraire, (pie ranimal vit de proie, elc. [La composition du canal alimentaire. a-t-clle dans (l) ('.die proposition doit dire rrstrdntc a la composition gdndralc du canal nlimcnlalre; «ais die no sVtcml pas a tons Its ddails. Plus on aura eturlio dYspreos , plus on trotivcm que les difference* sont innom- 1, rabies, plus on «rrn fored do mottre dc reserve dans les {ront'rnliK's. !>. ART. III. CANAL ALIMENT. UES ANIM. ARTICOLES. 243 les insectes un caractere qui pourrait servir a distin- guer cette classe , non seulement des autres types du regne animal, mais encore ties autres classes de celui des articules? JNous crayons pouvoir l’ailirmer. Considerons-le premierement dans sa plus grande complication, ensuite dans sa plus grande simplicity ; cette derniere circonstance nous montrera ses parties essenlielles , celles qu’il preseute dans tous les cas, et qui peuvent servir a la caracteriser. Qu’on lise plus loin la description du canal alimen- taire du Uiupc-yrillon , on \ verra : 1 Un cesophage , canal asse/. long, etroit, ne ser- vant que d’organe de transmission des aliments. ~ Un jabot , premier eslomac membraneux, et con- sequemment premier reservoir de ces memes aliments, qui y sont, sans doute, deja maceres par les sues que ses parois secretent. *3 Un gesier, dont l’organisation musculo-cornee est Unite pour attenuer, par la trituration , les substances alimenlaires qui doivent necessairement le traverser. ‘i Un troisieme estomac de structure membra— neuse, ayant plusieurs culs-de-sac, dont les parois separent d’abondanls sues gastriques. °° Ce troisieme estomac conduit, a travers le pvlore, dans la premiere portion de 1 intestiu , celle qui recoit la bile a son exlremite, et que nous appellerons duo— enum a cause de ce caractere. Ce duodenum est re— marq uable par sa grande capacite. G L’mtestin grele qui suit se distingue, entre autres, du gros Par un moindre calibre. ^ Unlin le gros intestin,, qui tient lieu de colon et de rectum. HMI' LEgON. ORGANES REP. DES AKIM. ARTICULES. Si nous considerons a present la larve d’une Guepe , lorsqu’elle est encore eloignee de Pepoque oil elle doit se changer en nymphe , nous verrons tout son canal ali- mentaire n1 avoir qu'un tres court oesopliage (l’organe d’introduction des aliments), manquerabsolument d’in- testin, rneme de sa derniere partie,ou d’organe d’emis- sion des excrements; etne consisler qu’en un long sac, a la fin duquel s’inserent les vaisseanx biliaires. Cette insertion qui caracterise toujours. la fin du duodenum dans tous les insectes , dont la position est invariable, indique constamment la limite posterieure de la partie moyenne digestive dn canal alimentaire, la plus essen- tielle , puisque c’est elle qui est chargee de la transfor- mation des aliments en sues nutritifs. Ici , cette partie moyenne se compose de Pestomac et du duodenum confondus , et ne formant plus qu’un seul sac. A la verite , cette meme partie est separee en deux dans le Tciupe-grillon , mais e’est par une rare ex- ception , puisqiPelle est unique a notre connaissancc ; et cette separation des deux organes, dans ce cas ex- ceptionnel, nous en demonlre mieux la nature dans la generalite des insectes. Ainsi , un sac oblong, cylindrique on conique, mus- culo-inembraneux , dont les parois peuvent separer des sues gastriejues ])lus ou moins abondants, qui recoit la bile par sa derniere extremi.te , forme essen- tiellernent la partie moyenne ou digestive du canal ali- mentaire des insectes. Elle a toujours, dans cette classc, beaucoup decapacite et un grand developpe- ment proportionnel. M. Leon Dufour est le premier qui en ait bien apprecie les functions en le nommant ven- tricule chtjlifique. Nous Pappellons estomac duodenal ART. III. CANAL ALIMENT. DES AMM. AUTlCULLS. 245 pour designer clairement par cette denomination com- posee sa complication organique. C’est danssa portion anterieure quo les aliments sont soumis a Faction des sues saliva ires mi gastriqiies, taudis <[ue la bile, qui y penetre par son extremite posterieure, doit agir davantage sur la portion d’aliments qui se trouve dans sa partie posterieure. En avantde cette partie movenne existe toujours un lube d’introduction , foesophage, plus on moinslong, suivant la forme du corps , et d'autres necessites. L’ocsophage pent sc dilater en line premiere poebc digestive de nature membraneuse. Entre lui et I'estoniac duodenal, se place , scion les besoins , un estomac triturant , reduit souvent, a m*e sorte de liliere ou meme de valvule. * " En; irriere de l’estomac duodenal se vorl un intestiu grele, comparable au jejunum des animaux vertebres etne paraissant, dans beaucoup decas, qu'un canal dc transmission. " * L intestin gros sort , par sa capacilc , de reservoir aux excrements. 11 pent encore se retrecir en un petit canal cylin- drique , plus musculeux que le reste , dont les paroisv sont organisees pour emettre au dehors les excrements. Mais ces dernieres parties ne sont plus caracteris- tiques, et varient par leur separation plus ou moins evidente et leur developpement proportionnel. On peut conclure de cette esquisse des parties con- sumes et des parties variables du canal alimentaire des insecles , que le caractere essentiel de leur tube nutritif consiste dans l’existence d’un estomac duodenal , a la 246 XXIII0 LEQON. ORGANES Rtfp. RES ANIM. ARTICULES, fin duquel la bile est toujours versee , sinon en totalite, du moins en grande partie. Ce caractere appartient meme aux insecles anomaux qui composent l’ordredes Myricipodes, et confirme leur reunion dans la classe des insectes, malgre l’etrangete de leurs organes du mouvement. ] I. Dans les Myricipodes. [Les deux families de cet ordre ont beau coup de rapports Jans la structure de leur canal alimentaire. Dans l’une et l’autre , ce canal va droit et sans faire de repli de la bouche a l’anus. 11 se compose surtont d’un estomac duodenal considerable qui en occupe les deux tiers , ou les trois quarts de la longueur totale, et d’un canal intestinal Ires court. Les lulesA lulus terrestris L.*) qui apparliennent a la premiere de ces deux families , celle des Chilognalhes , ont un oesopbage court, dilate ,en arriere pour former un jabot; l’estomac duodenal , qui en est separe par un etranglement , est cylindrique, d’un .calibre egal , sans papilles a l’exterieur ; sa longueur est des 2/3 de la longueur lolale du canal alimentaire. L’intesfin grtle un peu large dans le. principe se retrecit promptement en un canal etroit et court. Le gros inlestin , qui est plus long, a presque lc diametre de Testomac (1). Dans ia seconde famille, celle des Scolopcndres , le genre Lilliobie ( L. fourcliue) a un oesophage fili forme, separe de I’estomac duodenal par un bourrelelinterieur. Cet estomac forme les trois quarts de la longueur '•(iy aamffohr. o. < pi. xv ii«. i art. 111. CANAL ALIM KMT. 1)K'> ANiM. AKTiCULKS. -!7 totale (lu canal .alimenta :re. il a im .'"rend diamelrc , et consequent ment une capacity consumable. Sa surface est unie et sans papilles. Apres finserlion ordinaire des canaux biliaires, etla valvule qui marque la termi- naison de cet estomac , se voit un canal intestinal court, d’un diamelre beaucoup plus petit, dans leqiiel il est difficile de distinguer une premUre portion , qui re- pondrait a 1’ intestin grfcle , d’une s ( Cor’d I e , qui serait Ic gros intestin ( 1). * Dans la Scutiyera lincuta , ftosopliage est plus court et depasse a peine la tete , y compt is ."a derniere partie qui forme un court jabot et qui eslsrparee de lYstoinac duodenal par une valude. Le ventricule duodenal est*ct)fisiderable el forme de wieme les trois quarts de la Ionytieur de fintestm. Sa surface est loute granulense. Ln ft r; i : dement le o o separe de f intestin, qui est plus long tjue d;ms le genre precedent, et dans lequel il est possible de r> connaitrc un premier et un second intestin. (ip dernier est remar- quable par les faces qu il contient, par son apparence plus musculeuse et par ses rides longitudinales (2 . II. Les Tlujsanoures. Le canal alimentaire des lepismes ( lephsmci saccha- rina, L. ) n*a que la longueur du corps. L’cesophage avec un jabot considerable en forme plus du tiers de la longueur. \ ient ensuite un petit gesier globuleux , arme de plusieurs dents longitudinales; puis un esto- mac duodenal elargi en avant par une poodle laterale. (1) Annates des sc. natitr., t. II , pi. 5 . fig. I . (2) Ibid. fig. 4. 248 XX,,lC LECON. ORGANES llKP. DKS AKIM. AUTICULES. Lc canal intestinal est bien divise en inlestin grele ct en gros intestin, par la difference de calibre de Tun et de l’autre (1). III. Dans les Parasites. Le poii a un oesophage etroit et mediocrement long, un peu dilate par intervalle. II slnsere entre deux culs-de-sacs que 1 estomac duodenal presente i'i son origine. Cet estomac est fort long, ayant sa moitie anterieure plus large et sa moitie posterieure grele repliee sur elle-meme comme un boyau. L’insertion des canaux liepatiques indique le pylore comme dans tous les insectes. Au-dela de celte insertion, le canal intestinal est tres court 5 mais on peut encore le distinguer en deux portions , l’une qui repond a l’in- testin grele, et l’aulre au gros intestin. , . Celte description est d’apres Swammerdam (2). IV. Les Suceurs. La puce irritante, type de cet ordre, se rapproche de certains hemiptdres hdtdropteres par plusieurs caracteres de son lube alimenlaire, entre autres par ses glandes salivaires vesiculeuses. Co lube a, lout au plus, une fois et demi la longueur du corps. L’ocsophage est long et grele; il se (ermine a un renflement vesiculeux, qui a des pi is longitudinaux inlerieurs qui lui donnent le caractere d’un gesier, et me font besiler de le consi- derersimpleinent comme une suite dilatee de ce canal, oifcomme un jabot. L’estomne, duodenal, qui vient apres, est gros, cylin- (1) ' nnmdohr. O. C. PI. XVI , Ar. .3. (2) - Diblin nnturtr. Tab. II, flg. 3. ART. 111. CANAL ALIMENT. DES ANIM. AHT1CULKS. 2V‘.) • drique, et presente de chaque cote une serie de bour- souff lures qui rappettent l’estomac des«angsues,qu elles rendent coinme celui-ci ti es dilatable. Apres 1 insertion de qualre canaux biliaires, courts, assez. epais, vient un intestin grele, au moins aussi long cjue l'estoinac , et un gros intestin tri*s court 1). J V. Lcs Coleopteres. - Nous nous attacherons particulierement a decrire quelques families choisies et coinme bien na I u reties , et coinme remarquables par quelques singulaHtes; nous decrirons ensemble le Canal de la larveet celui de l’animal parfait, pour mieux faire saisir l’enorme cl i tie— rence d'un de ccs etals a l’autre. a. Dons lcs Pentamcrcs. [Les families de ce sous-ordre sont les lines entiere- ment carnassieres, les autresexclusivement plr. tii ores, d’aulres participent de cos deux regimes. 11 en resulte de g randes differences dans ^organisation deleur canal alimentaire.] 1° Dons les Carnassiers. Ceux-ci etant d'une nature fort opposee aux lomelli- cornes ont un caractere tout different de canal alimen- taire dans leurs deux etats. Dans l’elat parfait, on voit d’abord 1° un oesophage long et fort dilatable (2) ; 2° un premier estomac presque spherique, a parois musculeuses et ridees longitudinalement (3); 3° un ;i) Raradohr. o. C. p. 202, et pi. XX11I, fig. 2. [2; la seconae partie de l’cesophagc, qui reste constanuncnt dilatlcs .icirncr.s riatrtr. , t. II , |>. <'i78 cl 40fl. art. III. CANAL ALIMENT. DES AN1M. ARTICCJ.ES. 253 ayant le meme usage que les papilles intestinales ties verlebres, celui de former le fluide nourricier,et de le verser dans son reservoir common. Ce seraient, sni- vant ce savant , des papilles intestinales retournees. 11 est vrai que, dans quelques families, leur developpe- ment est quelquefois inverse, c’est-a-dire qu’elles sont plus considerables dans la derniere portion dePpstomac duodenal (pie dans la premiere. Mais (Tile observ a- tion exceptionnelle ne peut ebranler la solidile de Po- pinion que nous adoptons , avec M* (Cuvier , sur leur emploi, comme organes secreteurs d im sue gastrique. Nous les regardons particulierenient comme tenant lieu de glandes salivaires. a. Aussi ces dernieres glandes manquent-elles gene- ralement dans les coleopteres qui sont pourvus de pa- pilles gastro-duodgnales. b. Et , reciproquement , les insectes qui out un ap- pareil salivaire bien developpe, n'onl-ils jamais ces papilles. c. De grands coecums, places ordinairement a Po- rigine de Pestomac duodenal, et disposes en verticille ou autrement , suivaht leur nombre , peuvent aussi les remplacer. d. Dans les larves d’insectes , qui ont le plus graud besoin de sues digestifs , pour digerer Pabondante nourriture qu’elles prennent pour leur vie d’accroisse- meut , ces coecums ferment deux et meme trois verti- cilles, au commencement, au iniiieu et a la fin de Pestomac duodenal. II y a ici compensation complete, pour les innombrables petits coecums qui s’etendent, dans les coleopteres , a loute la surface de leur eslomac. e. Ces organes secreteurs d’un sue gaslrique don- 254 XXIIIe LEgON. organes rep. des anim. ARTICGL&S. nent exactement la mesure, par leur presence, de la voracite des insectes, c’est-a-dire de Pabondance des aliments qu’ils peuvent prendre, et de Pactivitede leur estomac pour les digerer. /. Ils sont toujours remplaces, lorsque la digestion doit etre prompt^, energique, ou du moins lorsque la force digestive doit a'gir sur beaucoup d’ aliments a la fois, par un appareil salivaire considerable. L’issue ou la terminaison de ce troisieme estomac est marquee par une valvule pylorique , et exlerieure- ment par un bourrelet circulaire dans lequel s’inserent les vaisseaux hepatiques. 5° L’intestin grele qui vient apres la poche gastro- duodenale est un canal tres fin , uni et sans papilles a l’interieur , ordinairement court et d’un calibre egal , comme le dit plus haut M. Cuvier.. 6° Dans la plupart des genres de cette famille , cet intestin se continue avec une poche ovale, ou plus ou moins alongee, qui repond an colon et au coecuin des animaux vertebres.EUe a des rides et des plis interieurs, ayant diderenles directions. C’est dans cette derniere poche que s’amassent les malieres fecales; tantot el le s’ouvre immediatement au dehors, et, dans ce cas , die comprend encore le rectum. D’autres fois, die se relrecit en un canal d’un tres petit calibre, le boyau terminal ou Panalogue du rectum des vertebres. I’dleestla disposition generaledu canal alimentaire, dans la division de cette grande famille des pentameres carnassirrs , don l le genre carabc est le tvpe. Les cicindeles1 qui forment le type (Pune autre di- vision de cette meinc famille, se font remarquer par ART. HI. CANAL ALIMENT. 1)ES ANIM. ARTICOLES. 255 leur enonne jabot , Ires dilate en arriere , ayant sa sur- face exterieure granuleuse ou papilleuse, comme la seconde partie du troisieme estomac ; elles ont d’ailleurs un petit gesier (1).' Dans une troisieme division de celte meme fainille , celle des liydrocanthares ou des carnassiers aquatjques, tes dytisques ont un oesophage assez long, un jabot mediocre, a parois peu musculeuses , sans granulations exterieures ; un petit gesier , arme d’un cercle de tu- bercules corne; un troisieme estomac a papilles tres developpees j un intestin grele, long et replie sur lui — meme , ayant son insertion dans le gros intestin , bien au-dela de 1 orlgine de celui-ci , qui forme ainsi un vrai coecum , au fond duquel est attache un appendice vei mi forme. La totalite du second intestin est medio— crement longue et en forme de poire. II parait qu’elle se remplit d'air et sert a la natation de fanimal (2). On ne trouve pas cette disposition dans les gyrins , dont 1 intestin grele, qui est long et filiforme, se con- tinue directement avec le gros intestin. Celui-ci est court et peu developpe. Les papilles du troisieme es- tomac sont grosses et coniques (3). La larve du dijtiscus sulcaius n’a ni jabot, ni gesier. Son estomac duodenal est un long boyau dont les pa- pilles exterieure!, sont beaucoup plus petites que dans 1 msecte purfait. Le reste du canal alimentaire n’offre r.en de particulier , si ce n’est peul-etre un organe que Uamdohr appellp la membrane libre du gros intestin , et J que je soupconqe etre un coecum , laquelle membrane (1) Ann. des sc. na/ur., t. II , pi. 10, fig. 2. (2) 0. C., pi. 10, fig. 3. 8 (3) O. C. , pi. 10 , fig. 4. 256 XXIUe LECON. OHOANES REP. DE.S ANIM . AUTICULKS. esl plissee dansFetat parfait, et tout unie dans lalarve. Elle repond au commencement du grosintestin, et elle occupe la place du coecuin des animaux vertebres. N’en serait-ce pas un dans la larve, devenu rudimen- taire dans Fammal parfait. ] 2° Les Brae lielij Ires. Les Brachelijlres ou Staplnjlins ressemblent aux car- nassiers par la villosite de leur troisieme estomac , comme par leur nature!. [Ils s’en distinguent cependant par Fabsence d’un jabot; par un gesier plus grand a proportion , et par la forme plus alongee, parfois cy- lindrique et tout-a-fait en boyau de la poche gastro- duodcnale. Ils ont d’ailleurs Fintestin grele et le gros assez courts. * J Les pieces cornees du gesier sont des aretes a rai- nure, portant de petites soies qui en font des especes de brosses (1 ). 3. Les Serricornes. Cette grande famille , qui se nourrit de substances vegetales, a un caractere conimun, qtii la distingue des carnassiers, celui de manquer de gesier et de n’avoir generalement qiFun jabot rudimentaire, quand il existe. En revanche, la poche gastro-tluodenale est extreinement developpee. Parmi les richards et les taupins plusieurs especes ont present© une forme singpliere dan's celle derniere poche ; elle commence par deux ccecums quelquefois Ires longs (2) dans Fintcrvalle desquels s’insere Foeso- phage. (1) (). pi. 10, H«. 0, 7, H ct !». (2) O. C., pi. II ,Hg. 1-2, 3, 'i. ART. HI. CANAL ALIMENT. DES ANIM. ARTICULES. 257 II est remarquable qu’entre deux especes conge- neres , Tune , le buprestis novem maculata , ait ces deux poches extremement longues, etl’autre, le buprestis viridis , en soit depourvu ; tandis qu'on les retrouve , mais plus petites, dans les clater. Le ventricule duodenal n’a point de papilles exte- rieures dans les richards. Leur gros intestin est plus long quele grele,qui est tres court. Latotalite du canal alimentaire egale trois fois la longueur du corps; tandis qu elle n’est que d une fois et demie cette lon- gueur dans les taupins. Dans ceux-ci , Toesophage est tres court et le jabot a peine distinct. La poclie gastro-duodenale est de nouveau papilleuse dans certaines especes , Yelater ma- rinus, et lisse dans d’aptres, V clater gilvellus. Dans les Lampyrides a l’etat parfait , le tube alimen- taire M t .li, pi. ii, fig. i5-io. , t (3) Ramdobr. PI. VIII, Ilg. 4 , ct L. Dufour » pi. *3/ ug* AKT. III. CANAL ALIMENT. DES ANIM. ARTICOLIS. 259 comes, les matacliics (1) onl l’cesophage long-, assez di- late dans toute son etendue, et sans jabot. La poclie gastro-duodenale est courte; l’inlestin est assez long, grele dans toute son etendue, excepte vers son milieu, ou il forme une courte dilatation au-dela de laquelle il se resserre davantage, pour se dilater de nouveau un peu en-deca de sa terminaison. Lnfin la division des pentamcres scrricornes comprend enc ore le groupe naturel des ptiniores , dont le genre vrillettei ait partie; cesontdes insecles omnivores a l’etat de larve. Les especes de ce genre se rapprochent des dermestes (quoique ees derniers appartiennent a la divi- sion suivante, celle des pentamcres palpicomes), par une circonstance organique de leur canal digestif,que nous c exons signaler : la (in de leur jabot, qui est ici ties dex eloppe , est entouree d'une double collerette de pelits coecums en forme de coeur, dont l'ensemble pent eti e consult le comme tenant lieu dun appareil sali— vane ^). Nous 1 axons deja indique en decrivant ces glandes. 4° Les Clavicornes. La division des Clavicornes, qui comprend des co- eopteies penlameres de toute sorte de regime, dans etat parfait du moinsj dont les uns sont carnassiers, et es autres phytivores; mais qui se nourrissent de maliei es ammales a letat de larve; presente des diffe- rences dans l’ensemble de Porganisation de son canal ahmentaire, en rapport avec ses moeurs variees. (1) Malachius ceneus. O. C. pi. 13, fig. 2. LettrcdcM I n natu^' ’ x,v> P1- 13>A, flg. 1 et 2 d, p. #0. M. U Dufour sur 1 appareil digestif de I’anobium striatum. 260 XXIIle LEC-ON. ORGANES REP. DES ANIM. ARTICCLES. Dans les escarbots l’oesophage est tres court, le jabot rudimentaire , la poche gastro-duodenale longue et herissee de longues papilles, raeme dans sa derniere portion ; le canal intestinal court, surtout le second in- testin , qui est lanlot plus gros, tantot d'un moindre diametre que le premier. Apres un oesophage Ires court , villeux interieure- ment (1),]les silphes ( silpha atrata , etc.) ont dans fetat parfait un estomac [duodenal herisse partoutde grosses villosites ] et suivi d’un inteslin grele deux fois long comrae le corps. [ Cet intestin est d’ailleurs tres remarquable par les papilles qu’il presente exterieurement dans les trois derniers quarts de son eteiidue. Son insertion dans le gros a lieu obliquement ou directement, suivant les especes. Le gros intestin est court et pyriforme. Les necropliores ont l1 2 oesophage plus long, avec un renflement avant sa terminaison. L’intestin grele est encore plus long que dans les silplies } mais au lieu de papilles, il se distingue par de nombreux elrangle- ments. Ces deux dispositions crganiques, la longueur extreme de Finteslia et ses elranglements, ne sont certainement pas en rapport avec la nature animale de leurs aliments 5 il y a ici une grande exception a la regie. Dans le genre ilnjmalus (2), qui se nourril de sub- stances vegetales, rinlestinn’atteint pas tout-a-fait trois fois la longueur du corps. Apres un oesophage court (1) Que M. Lc'on Dufour considdrc, A cause dc ccla, commc un gdsier. Memoirc cit<5 , p. 229 ct pi. 13, llg- 5, 6, 7 cl 8, ct Kamdobr pi. IV, llg. 2 5, ft, 7. (2) M. U'un Dufour. M<5moireriu5, pi. 15, flg. I. art. in. Canal aliment. Iies anim. articules. 2G1 et un jabot rudimentaire, vient une [)Oche gastro-duo- denale droite, d’un assez grand diametre, no montrant que de faibles granulations au lieu de papilles. L in— testin grele est filiforme, et le gros d’un diametre egal, mais plus grand; il se retrecit beaucoup pour former un court rectum. Nous retrouvons dans plusieurs genres suivanls, ap- partenant au groupe naturel des dermestins , ou a celui des macrodactijles , les coecums cardiaques que nous avons deja indiques dans les vrillettes , parmi les serri- cornes. Dans les dermestes, le canal alirnentaire a un peu plus de deux l'ois la longueur du corps. L’oesophage est d’une extreme brievete et ne sort pas de la tete. Immediatement au-dela on trouve six coecums car- diaques qui couronnent l’estomac duodenal , et \ ver- sent sans doute , a del'aut de glandes salivaires, une grande abondancc de sues gastriques. Le ventricule duodenal est Ires long, cylindrique, avec de petites papilles rares. Le canal intestinal est grele, replie et divise en un premier et un dernier inteslin (1). Parmi les Macrodactijles , qui font encore parlie des clavicornes , le macronique d quatre tubercules a un ccsophage tres court suivi d’un petit gesier, a parois calleuses , renfermant six cotes herissees de poils. Immediatement apres, autour du cardia ou de l’o- rigine de Testomac duodenal, se voient six petites ve- sicules ovales, disposees en verticille, ou en couronne. (1) Memoirc de M. L. Dafour. Annates des sc. natur., deuxieme serie, 1. 1, pi. 2 et 3. 2C2 XXIII* IiE£ON. 0RGANE3 RliP DES ANIMi ARTICUL12S. Ce ventricule est oblong; il recoit au pylore deux canaux biliaires. Ses parois exterieures sont sans pa- pilles. L mtestin est court et n’offre rien de particulier. Dans deux genres voisins (les slenelmis et les elmis ), qui semblent avoir le memeregime de vie, il n’y a ni gesier, ni coecums gastriques (1). Dans aucun de ces genres, le ventricule duodenal n’a de papilles exterieures. ] 5. Les Palpicornes. Le grand Injdrophile ( H. piceus ) , type de cette fa- mille , a , dans 1 etat parfait, des intestins cylindriques tres longs (quatre ou cinq fois plus que le corps), egaux partout , formant de grandes spirales dans Fab- domen. Sa larve , qui est beaucoup plus carnassiere que Iui, en a de courts (une fois et demie coinme le corps), dont pres des deux tiers font un estomac duodenal alonge et villeux par dehors; [ cet estomac a sa pre- miere moitie d’un assez gros calibre , et la seconde d’un diamelre beaucouj) plus petit, coniine celui de Fin— teslin grele avec lequel elle se continue. Cet intestin est tres court. ] Le gros est divise en deux parties par un etranglement. C. Les Lamcllicornes. C’est dans cette farnille que la grande difference qui a lieu enlrel animal parfait et sa larve, pour- la structure du canal alimenlaire, est la plus frappanle. Leslarvesde (1) Annnlrs des sc. ruititr., dcuxiime sdrie, t. Ill, pi. o, fig. 17, pour lo macmnychus quadri-lubtrculatus , ct fig. 15 pour Ic stcnclmis cants anim. aRttCDLes. 2G5 dans le gros entre deux pochesqui le divisent en avant. Ce dernier intestin ,d’abord (res dilate, seretrecit be.au- coup pour former le rectum. Tout ce tube aliraentaire est d'ailleurs extremement court. Dans les geotrupes, le canal intestinal est moins long et festomac duodenal sans papilles. Parmi les scarcibtfides qui se nourrissent de vegetaux frais, nous ferons remarquer le canal alimentaire du hannelon , long sept fois comme le corps. 11 commence par un ocsophage court, qui se dilate promptement pour former un petit jabot. La poche gastro-duode- nale, plusieurs fois repliee sur elle-ineme, plus dilatee dans son premier tiers, y montre des parois annexees. Cette poche est sans papilles. L’intestin grele est extre- mement court; le gros a une premiere dilatation ovale avec plusieurs rangs de cellules reguli&res, comme le coccum et le commencement du colon des lie\res : il se retrecit ensuite, prend un petit calibre egal et se dilate une seconde fois en une poche ovale qui se termine a Tamis (1). Dans les cetoines, qui vivent sur les fleurs, le canal alimentaire n’a que deux fois la longueur du corps; il n’a point dejabot. Le ventricule duodenal a sa surface granuleuse. L’intestin grele est court, le second intestin cylindrique, beaucoup plus gros et plus long, et le rectum un tres petit canal (2). L’estomac de la lan e a les trois verticilles de coecums dont parle M. Cuvier au commencement de cet article (11 L- Dufour. 0. C. pi. 14, fig. 4. Ramdohr, 0. C. pi. VIII, fig. 1 pour 1 animal parfait, et pour la larve. (1) L. Dufour. pi. 15, fig. 1, et Ramdohr, pi. VII, fig. 1 pour I'animal parfait, et fig. 2 pour la larre. 266 XXIII0 LEgON. ORGAN ES R1SP. DES ANIM, ARTICULIJS. sur les lamellicornes ; Tun autour du cardia , Tautre au milieu, et le troisieme a la fin. Une autre difference bien remarquable est la longueur de Pintestin grele et l’enorme poche que forme une partie du gros intestin. Les lucernes ont un oesophage assez long, dilate en un jabot ovale. L’estomac duodenal n’a pas de pa- pilles dans le lucanus cervus; il en a de petites dans le L. parcillelipipedus. Des cryptes placees sous la mem- brane externe semblent tenir lieu deces papilles dans la premiere espece. L ’intestin grele est court et de forme variable dans Pune et Pa litre espece, suivant les epo- ques de la digestion. Le gros intestin est cylindrique et irregulierement boursoullle dans le lucanus cervus ; de forme ovale dans le parallelipipedus. b. Les Jletdromeres: Ce sont generalement des insectes qui vivent de sub- stances vegetales. V Les Melasdmcs , Ont le canal intestinal trois fois aussi long que le corps, ainsi que Pindique M. Cuvier, pour les blaps et les tenebrio.] Le hlcps a d’abord un estomac (jabot) cylindrique musculeux; puis apres un leger etranglement, un autre egalemenl gros (le ventricule duodenal), mais mem- braneux, et un intestin grele qui grossit un peu vers Panus; la proportion est a peu pres la meme. [ Ajoutons que le jabot et festomac duodenal peu- vent rjaraitre ti es petits ou developpes, suivant leur etat de contraction , el suivant les genres. Voila pourquoi M. Cuvier decrit ce jabot comme elant aussi gros que ART. III. CANAL ALIMENT. DES AN1M. ARTlCtJLKS. 267 Festomac duodenal dansle genre blaps ; tandis queM. L. Dufour le represente d’un diametre beaucoup plus .petit. 11 a dans cette famille des plis longitudinaux interieurs qui forment valvule dans le cardia du ventriciile duo- denal, en s’y tenninant brusquement. Cette entree est armee quelquefois (le genre pimclia ) de quatre pieces cornees, propres a produire une trituration; de sorte que, dans ce cas, on pourrait dire que le gesier est comme fondu dans le jabot(l). Le ventricule duodenal, plus on moins dilate a son origine, devient ensuite un boyau cylindrique long, replie sur lui-meme, a surface extendi re lisse (le genre asido ); ou berissee de petites papilles Jes genres pime- lia , blaps, tenebrxo). Le pylore y forme un bourrelet resistant, dans lequel les vaisseaux biliaires ont leur premiere terminaison. L’intestin grele se distingue par son petit diametre; le gros peut elre divise en colon, dilatation ovale, assez musculeuse, montrant. des bandes longitudinales de cette nature, et en rectum, petit cylindre court qui se voit a la fin du tube alimentaire. Dans le tenebrio monitor, le jabot est petit, sa cavite est divisee longiludinalement par quatre plis qui se terminent au cardia par aulant de petites brosses (2).] II y a un estomac duodenal cylindrique alonge, herisse de petites papilles; un premier intestin fort grele et un autre un peu plus gros, le tout ensemble a trois fois la longueur du corps. [ Sa larve a le canal alimentaire de meme longueur. (0 O. C. pi. 29, fig. 1 et 2. 3. 6 et 8. (2) Ramdohr, t. IV, fig. 1 et 8. 2(38 xxm« LKgow. organes rep. des an'im. articcles. L’estomac duodenal n’a point de papilles; il est plus long- a proportion que dans l’elat parfait, et l’intestin plus court (1). 2. Les Taxicornes , Ont un cesophage tres petit, sans jabot bien pro- nonce; un estomac duodenal herisse de papilles, cy- lindrique, droit ou un peu replie sur lui-ineme, suivant les genres. Le colon est peu different de Tintestin grele par son diametre ; mais le rectum se distingue toujours du colon comme un petit tube terminant le canal ali- ment a ire (2). 3. Les Stdndhjtres. Les hdlops , les cisteles, le mxjcterus curculioides (3) , Yoedemera coerulcci , qui appartiennent a cette famille, n’ont point de papilles a leur estomac duodenal; mais Yoedemera coerulescens etles rujicollis ert on( presente de tres petiles. Le g'enre oedemere est d’ailleurs remarquable par Texistence d’un jabot lateral formant une poche ovale ou oblongue, qui tient par un petit canal a la fin d’un oesophage long et fili forme (4). La longueur du canal alimentairea une foisetdemie, deux fois, deux foisel demie, tout au j)lus, la longueur du corps, suivant les genres et les especes. (1) Possclt. M (‘moire pour scrvir a l’histoirc dcs insectcs , tbl. Ill, flg. 1, 14. (En allemand). (2) O. C. de M. L. Dufour, pi. 30, llg. 1, 2 ct 3, pour les genres Elcdona, Hypophhrus et Diaperis. (3) 0. C. pi. 30, fig. 6, ct pi. 31, (lg. 2. (4) O. C. pi. 30, fig. 7 ct 8. ART. HI. CANAL ALIMENT. DBS ANLM. ARTICCLES. 269 4. Les Trac lie tides, Comprennent les mordelles, qui out le canal alimen- Aaire le plus simple. 11 commence, pour ainsi due, par le ventricule duodenal avec lequel l’oesophage est con- fondu. Ce ventricule est sans papilles, et, conlre 1 ordi- naire, plus dilate en arriere qu’en avant.] Cette famille comprend encore la sous-famille des vesicants , parmi lesquelsles meloes ont un etioi meesto- mac duodenal, de forme ovale, qui remplit presque tout I’abdomen; la parlie anterieure est garnie de fibres circulaires ties fortes, et Ion voit au cardia une valvule cylindrique rentrante, loute semblable a la valvule de Bauhin, du colon de 1 bomme. [ Cette valvule est ti es compliqueedans le meloe ma- jalis, ou elle est formee, comme a l’ordinaire, par la continuation des plis reguliers de la membrane interne du jabot, qui est tres grand dans lesespeces de ce genre. Le pylore est aussi garni d une valvule compliquee, composee de six tubercules bilobes (1). L intestin grele est un peu replies le gros est court et de forme ovale. Les papilles manquent au ventricule duodenal dans les genres de cette famille. Dans les Canlharides , il y a un oesophage long, d un calibre egal , de structure musculeuse , sans dilatation pour un jabot, penetrant presque dans le meta-thorax ou il s’insere dans festomac duodenal. Celui— ci est long, en forme de fuseau , sans papilles , cannele re- gulierement en travers. L’insertion de l’oesophage dans cet estomac y forme (1) O. C. de M. L. Dufour, pi. 31, fig. 4, 5, C, et celui de Ramdohr, pi. IV, fig. 3ct4. 270 XXIII* LEgOlf. ORGANES R1?P. DBS ANIM. ARTICULI?S. une valvule en rosace, et son issue dans l’inlestin est garnie de six petites valvules reniformes, entre les- quelles se voient les embouchures des six canaux bi- naires. 4 L’intestin grele est de longueur mediocre; le gros, d un diametre uri peu plus grand dans la partie qui re- pond au colon, se (ermine par un rectum ayant un plus petit calibre (1). c. Dans les Coleopteres Tetrameres. Ce sont aussi des insectes phytophages ou lignivores , donl 1 organisation doit etre en rapport avec ces ha- ' bitudes. 1 • Les/t/miop/ioressecomposentd’abord des anthribes, type d’un groupe naturel de cette famille , dont l’oeso- pbage est court, sans jabot, et le ventricule duodenal sans papilles. / La grande sous-famille des charcingons, qui compose principalement ce meme groupe, a son canal alimen- tdiie trois ou quatre Ibis plus long que le corps. L ocsopbage est long , il se dilate eri une poche ovale dont les parois sont annees interieurement de canne- lures longiludinales et dentelees sur leur bord (2). Dans le curculio lapatlii , ces memcs cannelures sont armees d’une double rangee de lames cornees (3). 2. Dans les Xylophuqcs , Les b ostriches ont un ocsopbage long , sans jabot; il (1) Rcchcrches pour srrvir it l'histoirc des cantharidcs , par M. Au- douin. yinn. des se. natur., t. IX, p. 31, rt pi. 42, fig. fo, 14. (2) Dana le Lixiu angustatuS , d’aprts M. L. Dufour. 0. C.,l. IV, pi. 5, flg. 2, 4 ct 5. (3) Suivant Ilamdohr. 0. C. t. X, fig. 1, 2, 3, 4. ART. III. CANAL ALIMENT. DES ANIM. ARTICUL^S. 271 y en a un vestige dans les toniicus tijpogi cipluis . Celui-ci aun gesier globuleux. Le bostrichus capucinus en man- que. Le ventricule duodenal du bostrichus est lisse et sans pa pi lies ; ce meme ventricule est heusse de pa— pilles dans le toniicus, surlout dans ses deux deinieis tiers (1). Nouvel exemple des differences nombreuses que pre- sente le canal alimentaire , meme dans les genres d une seule famille. 3. Dans les Platijsomcs , L’ldetofa flavipes a un jabot assez developpe ; 1 es- tomac duodenal est droit, cylindrique et herisse de longues papilles (2). 4. Les Longicornes. Dans cette famille nombreuse d'insectes pbytivores on lignivores , nous trouverons un nouvel exemple de la necessite d’etudier le canal alimentaire de la larve avec eelui de Tinsecte parfait. Nous verrons immediatement un exemple cite par M. Cuvier, et pris de ses propres observations, de la grande difference de longueur que ce canal presente dans ces deux etats , sans que cette difference puisse etre expliquee par un cliangement dans la nature du regime. En general, le tube alimentaire des Longicornes se compose d’un oesopliage et d’un jabot, assez developpes dans les priones , les cerambix , les hamalicherus , les (1) 0. C. de M, L, Dufour, t. IY, pi. 5, fig, 7 et 8. (2) fig. 9. 272 XXIII9 LEgON. ORGANES REP. DES ANIM. ARTICLES. caluhes , etc. Ces memes organes sont rudimentaires clans les Icimies et les leptures. La poche gaslro-duodenale est longue et fait plu- sieurs circuits dans les lamies. Elle est courte, droite et cylmdrique dans les cerambyx et les leptures ; elle est pyriforme dans les caliclics (1); les priones Font dilatee au commencement et subitement retrecie en un canal elroit dans le reste de son etendue ; de sorte qu’elle a , contre Fordinaire, peu de capacite. Le canal intestinal peut toujours etre distingue en ti ois parlies : l intestin grele, d'un petit diainetre ; le co- lon , plus on moins dilate ; et le rectum , que son petit diametre et sa forme cylindrique font reconnaitre. II n y a jamais de gesier, et la longueur totale du canal alunentaire n’estque deux fois celle du corps, dans Fa- nimal parfait. Nous n’ajouterons que peu d’exemples a cette descrip- tion generale. ] La larve des priones et des cercimbix a des intestins ties gros , a parois minces, a peu pres egaux partout, et faisanl quatre replis, chacun de toute la longueur du corps. Le commencement , que Ton peut seul com- parer a un estomac , est un peu fronce en travers comme un colon. Dans I’insecle parfait, il y a d’abord un estomac membraneux et rond (le jabot) ; puis un autre ( l’es- tomac duodenal) ovale, qui devient subitement plus mince jusqu’a Fendroit de la premiere' insertion des vaisseaux hepatiques. 11 se dilate de nouveau un peu a (1) Ramdohr. 0. C. pi. IX, llg. l, 2, C,ct pi. XXIV, flg. 1-2, et XI Eg. 3. Et l. Dufour , 0, C. pi. 0, flg. 1-5, ct pi. 7, flg. 1 ct 2. ART. III. CANAL ALIMENT. DES ANIM. ARTICUL^S. 273 cet endroit. L’intestin grele est un canal etroit, plu- sieurs fois replie, dont Pinsertion dans le gros intestin iPest pas toujours directe ( le prionus faber ). Celui-ci est alonge et le rectum ties court dans le prionus coriarius ; il est vesiculeux et le rectum long dans le P. faber (1). Tout le canal alimentaire a, an plus, deux fois la lon- gueur du corps. Dans la larve des lamia, il v a d’abord un estomac * V Ires marque, puis un intestin grele noueux , qui se change subitement en un gros intestin, plus long que lui. L’insecte parfait n’a qu’un nesophage tres court, sans jabot. L’estomac duodenal est tres long, a surface exterieure papilleuse;Pintestin grele d'un petit calibre, a peu pres egal parlout; le colon peu dilate, court, suivi d’un rectum plus petit que rintestin grele (2). 5° Les Eupodes. Les donacies , qui font partie de cette famille, sont remarquables par un oesophage liliforme, suivi d’un estomac duodenal tres papilleux, assez long. L’intestin grele est peu distinct du gros intestin. Les crioceres manquent aussi de jabot et de gesier. L’estomac duodenal est papilleux dans la C. merdigera , et lisse dans la C. asparagi (3). 6. Les Cgctiques.. Ces insectes phytivores ont un tube alimentaire deux fois aussi long que le corps (la casside verte ) , trois fois (D o. c. t. IV, pi. c, fig. 1 et 2. (2) 0. c. pi. 6, fig. 3. (3) Rauulobr. 0. C. t. VI, fig. 5. 5. 18 274 XXIIle LEgON. ORGANES REP. DES ANIM. ARTICULES. aussilong (la timarcha tenebricosa)-, il est un peu moins long dans les chrysomeles ; dans les galeruques , il a quatre fois cette longueur. L’oesophage est le plus souvent dilate en un jabot mediocre. L’estomac duodenal est long , pvriforme dans sa premiere partie, replie , cylindrique dans sa secondepartie ; le plus souvent lisse, quelquefois papil* leux (les chrysomeles). L’intestin grele est assezlong; le gros est distingue en colon, qui est plus dilate, et en rectum, qui est plus etroit(l). D. Les Trimeres. Les coccinelles , qui font partie de la famille des Aphidiphages , ont un canal alimentaire ayant deux ou trois fois la longueur du corps, suivant les especes. L’oesophage est Ires court ; l’eslomac duodenal Ires long, lisse, sans papilles; l’intestin grele court j le rectum distinct du colon (2). VI. Les Ortliopleres. Ont generalemenl un appareil digestif complet et bien en rapport avec leur grande voracile Les trois cstomacs , le jabot, le gesier et le ventricule duodenal y sont ])lus ou moins developpes , et agissent successi- vement sur les substances alimentaires. Leur action est secondee par un nombre extraordinaire de canaux biliaircs. Les forjicules scules ifont pas de coccums ou de tul)es accessoires a l’origine de leur troisieme estomac; mais (I) Dufour. O. C. t. IV, pi. 8, ilg. 1-0, ct Ramdohr, 0. C. pi. VI, flg. 2-'M, ct pi. V, Ilg. 5. tl) L. Dufour. 0. C. t. IV, pi. 7, Ilg. 7-P, ct Ramdohr, pi . VI, lig. !• 27 5 ART. III. CANAL ALIMENT. DES AN 1 M . ARTICULKS. en revanche on y trouve deux glandes salivaircs vesi— culeuses considerables. Leur jabot a une longueur el une capacite reinar- quables, comme dans lous ces animaux voraces. Leur gesierest petit, globuleux, arme interieurement d’une premiere rangee d’ecailles paralleles, au nombre de six, poseeslongitudinalement, et d une seconde rangee d’ecailles poinlues, en ineme nombre, dont la pointe fait saillie dans le cardia du troisieme estomac. Celui-ci est court et de forme o\ale. L’intestin grele est cylindrique, d un petit diametre. Le gros est renlle, de forme ovale, a parois ties musculeuses , marquees par des ^anuelures longitudi- nales (1) de nature musculeuse. ] Les autres Ortlioptercs sont presque , parmi les in- sectes, ce que sont les ruminants parmi les quadru- pedes, ilu moins par rapport a la conqilication de l’estomac; et il parait qu’on leur voit aussi cjuelquefois faire revenir leurs aliments a la bouclie el les remacher. Comme insectes a demi-metamorphose , leur canal alimentaire est le meme dans Fetat de larve et dans Fetal parfait. 11 consiste , en general, dans les parties suivantes : 1° Un oesophage ordinaire. 2° Un premier estomac membraneux ou jabot. Dans la plupart des genres , il n’est qu'une simple dilatation de 1 oesophage , dont la membrane interieure est lisse et plissee longitudinalement. (I) AinM quc 1 avait cleja observe Posselt : Dissertatio sistens Icnlamina circa anatomiam furficulic auricularice. Jena; 1802. Yoyez encore sur les iorficules 1 excellent menioire de M. L. Dufour. Ann, des sc, nat. f t. XIII, p, 337, et pi. 10, 20 et 21. 276 XXIlle LEC.ON. organes rep. des axim, articclrs. Les locustcs Pont un pea etles blattes beaucoup plus grand que les aulres genres. Dans les grillons , c’est un sac ovale , toul-a-fait la- teral et place au cole de Poesophage , comme serait un coecum , n’ayant qu’un orifice pour Penlree et la sortie. 5° Un deuxieme estomac ou gesier, petit, a peu pres rond , a luniques charnues Ires epaisses , st dont Pinterne est armee d’ecailles ou de dents. Dans les locustes et les grillons ( acheta ), ce sont des rangees longitudinales d’ecailles fines et nombreuses, imbri- quees ou posantles lines sur les autres , et se dirigeant en arriere. Dans les blattes , c’est une rangee unique de six ou huit grosses dents crochues et dentelees comme des bees d’oiseaux de proie , se dirigeant ega- lement en arriere. h. Les coccums qui sont places autour de Porigine du troisieme estomac, [ou du venlricule duodenal, et qui n’en sont que des culs-de-sac, dont nous avons vu un premier exemple dans le pou , et d’autres chez plu- sieurs Coleopteres (richards , d Inters). ] Ilsvarient pour le nombre; les locustes et les grillons ( acheta ) n’en ont que deux grands, et e’est ce qui a fait dire, trop generalement , que les sauterelles avaient quatre eslo- macs, comme les ruminants. La membrane interne y est fort plissee. Dans les criquets (gryllus Fabr. ) il y a six ou douze de ces coccums , et dans les blattes et les mantes huit. [ Dans ces trois derniers groupes, ils sont tellemenl rapetisses , qu'ils nc peuvent guere servir de reser- voirs aux aliments; ce sont plulbl des organes de se- cretion. Le tube qui forme la suite du venlricule duodenal ART. 111. CANAL AL1MKNT. DCS A N 1 M . ART1CULES. ’21 7 est de longueur mediocre, cylindrique, a surface lisse, d’un calibre egal ; sa terminaison , on le pylore , est marquee exterieurement par l’insertion des nombreux canaux biliaires. 5. Le canal intestinal n’a guere que la cinquieme partie du tube alimentaire ; ] il varie cependant pour la longueur et pour le diamelre. [ On pent facileinent lc distinguer , sous ce dernier rapport , en intestin grele , dont le diametre est quelquefois plus grand au com- mencement que celui de la portion de I'estomae qui le precede (les b lattes , les grillons ); d'autres fois plus petit (les loctistcs ); et en gros intestin plus court, et toujours d’un plus gros calibre que la fin du grele (1). Entrons a present dans quelques descriptions parti- culieres, pour mieux faire comprendre ces generalities. Dans la famille des Grillons , et particulierement dans le taupc-grillon , l’oesophage est un canal longet extre- mement etroit. lls’ouvresur le bord du premier eslo- mac, qui parait ainsi rejete sur le cote du canal ali- mentaire. C'est un jabot de la forme d’une calebasse, analogue a celui desoiseaux, que Ton trouve ordinaire- ment plein d’aliments moules par foesophage. Un canal etroit, quoique beaucoup moins que l’oeso- pbage , conduit du jabot dans le gesier. Ce canal se dilate peu a peu et prend la forme d'une poire. C’est celle du gesier. On y trouve interieurement six plis lon- gitudinaux qui se prononcent davantage a mesure qu on avance dans la dilatation. Le gesier proprement dit, ou la partie la plus dilatee de celle troisieme por- (1) ' . Ramdohr. O. C. t. I, fig. 9-12 pour la Blatta orientalis., fig. 6-8 pour la 1-oeusta viridissima, et tig. 1-4 pour le Grilluj campestri*. 278 XXIII0 LEf:ON. ORGANES rep, des anim. articcles. lion da canal alimentaire, est spherique, a des parois epaisses, musculeuses, et les six plis de sa membrane interne y sont garni s d’autant de rangees principales de lames ecailleuses , entre lesquelies il y en a un meme nombre de plus pelites. CYst entre ces douze rangees de lames que les substances alimentaires sont broyees et pour ainsi dire cardees. Les plis principaux se terminent par cinq pointes de substance cornee et transparente qui se prolongent, comme des lames d'epee , a travers lYmbouchure du gesier dans le troisieme estomac, et Taxe de cet es- tomac jusque pres de lYmbouchure de son canal. Non seulement ces pointes doivent , par leur rapproche- ment, faire lYffet d’une valv ule et empecher le retour des aliments dans le gesier; maison dirail encore que, se prolongeant entre les deux vastes poches dont se compose principalement le troisieme estomac, elles doivent en detourner les substances alimentaires el les diriger dans le canal de cet estomac. Ces deux poches , beaucoup plus considerables dans le taupe-rjrillon que dans les autres orlhopteres , sem- blent cependant ici un organc de digestion, tout au- tant, au moins, qu’un organe de secretion. Idles en- velopjienl le gesier en se portant en avant de chaque cote de cet estomac. Leur cavite conduit, en arriere, par une petite embouchure, dans un etroit et court canal qui en est la continuation. Ce canal va ense retrecissant jusqu'au duodenum , el sYn distingue cxterieurement par un etranglement, etinterieurement par une valvule. J’ai trouve les deux culs-de-sae du troisieme estomac rcmjilis de rnalieres alimentaires de couleur brune, Qiais plus lice que dans le jabot ; ce qui est du sans ART. III. CANAL ALIMENT. DES ANIM. ARTICULES. -~1 9 doule a leur melange avec les sues gastriques que leurs parois separent. Je viens de nommer le duodenum seul. C’est qu’en effet, dans le taupe-grillon , qui est cclui de lous les in- sectes, a noire connaissance du moins, donl le canal alimentaire est le plus complique, le plus nettement divise dans ses parties, l'estomac duodenal est separe en deux, le troisieme estomac et le duodenum. Celui-ci est d’abord gr’os et boursoutlle d’un rote seulement , avant des rides interieures (res multiplies du cote de ces boursoufflures, et ses parois parfaitement unies dans le reste de son etendue. Plus en arriere il se replie, devient etroit et cylindrique, presente inte- rieurement des plis longitudinaux, et recoit le tronc unique des nombreux canaux biliaires, a Pendroit ou Unit le duodenum. Ce n’est que par analogic que nous deterininons ici la fin du duodenum par l’in- sertion du canal biliaire ; car l’intestin ne parait pas, au-dela , avoir change subitement de structure. 11 n’y a pas ici de cercle musculeux constiluant, comme cela a lieu generalement , a l'endroit de cette insertion, une sorte de pylore. Apres cette insertion , le canal intestinal conserve encore son petit diamelre pour former le reste de Tin- testin grele; puis se dilate pour le colon , qui se resserre afin de se terminer par Tissue etroite qui constitue l’anus. Nous avons cru devoir insister sur cette organisation particuliere du canal alimentaire du taupe-grillon , parce qu’elle est singulierement propre, par la distinction bienevidente de toutesses parties, a montrer Tanalogie 280 XXlll* LEQON. OIIUANES IIEP. DES AN1.M, AHTICULES. de ces memes parties dans les autres insectes, et a con- duire a leur determination precise. On y remarquera : 1 0 l’absence de glandes salivaires, compensee par l’existence d’un jabot, et surtout des deux autres poches gastriques, dont les'parois etendues doivent secreter une grande quantite de sues gas- triques. 2 La separation nelle de l’estomac duodenal en portion stomacale et en duodenum. 3 L’insertion des nombreux canaux biliaires par un tronc unique. Dans le grillon cles champs , e’est aussi la meme com- position generale, sauf quelques differences de forme et de proportions. Le jabot ne forme pas une poche distincte de l’oeso- phage. Celui-ci tout entier est une poche oblongue, plus dilatee en arriere, y formant un cul-de-sac, et pouvant se remplir d’une grande abondance d’aH- ments. Un canal court et etroit, qui a son embouchure plus en avant que le fond du jabot , conduit de ce premier estomac dans le second (le gesier ), lequel est sphe- rique. L’estomac duodenal est long, cylindrique, replie sur lui-meme. En tele de cet estomac sont les deux poches qui en forment comme deux appendices. J’ai trouveces poches vides, tandis que l’estomac duodenal etait plein de substances nutritives; dans d’autres cas, les poches et le boyau stomacal etaient remplis d'une matiere jaune pulverulente. Le canal intestinal est court, relativement a resfomac duodenal. 281 AUT. 111. CANAL ALIMENT. DKS ANIM. AHTICCLES. Les parois du canal de transmission du jabot dans le gesier ont des rubans musculeux longiludinaux Ires evidents. Tout l’epiderme come du gesier, formant six canne- lures elegantes et aulaut de rainures fjui les sepment , s’enleve et se detache a la fois de la muqueuse qui le secrete, et sur laquelle il se moule. Dans la sauterelle verte ( locusta viridissima, FABR.)le canal alimentaire a aussi les plus grands rapports avec celui du taupe-grillon, plus encore avec celui du grillon descbamps. II n’a pas tout-a-laitdeux fois la longueur du corps. L’oeso phage est longetdilate dans presque toute son etendue pour former un vaste jabot , qui a la inoi- tie de la longueur du corps. Suit un petit gesier sphe- rique qui donne dansun longestomac duodenal, replie surlui-meme, cjlindrique, maiscommencant, comme dans le taupe-grillon , par deux poches assez grandes, entre lesquelles on voit paraitre le gesier. Ces deux poches etaient remplies d’une substance jaune pulve- rulente, que je suppose etre la bile, d’aulant plus que j’ai vu des canaux biliaires leur adherer et paraitre s’y terminer, etrces memes canaux, ainsi qu’une partie de ceux aboutissant au pylore , avoir la couleur jaune opaque de cette meme substance. L’intestin gTele n’a que le tiers de la longueur du gros, qui est un peu plus dilate et dont les parois exte- rieures sont comme cannelees dans leur longueur. On voit dans les rainures qui separent les cannelures au- tant de vaisseaux qui s’avancent en s’amincissant vers l’intestin grele et que je crois des trachees. Les parois du jabot sont minces, lesistantes et tout unies, ou a peu pres, interienrement. Le gesier a six 282 XXIII0 LE£ON. ORGANES REP. DES ANIM. ARTICULES. cannelures longitudinales formees par autant de plis de la membrane interne qui commencent a la fin du jabot et se prolongent dans le gesier a travers le petit canal qui les separe. Ces plis sont revetus (Tune substance cornee, plus epaisse dans le gesier , deposeepar lames anguleuses, imbriquees. On voit ici que les coecums cardiaques ou les poches gastro-duodenales prennent le caractere d’organes et de i eservoir de secretion , pi utot que celui de poches digestives, qu’elles semblent avoir dans le taupe- grillon. Ces coecums nous paraissent tenir lieu de glandes sali- vaires qui n’existent pas, ou sont peu developpees dans ces genres. (1) Les mantes , les blattes et les criquets , chez lesquels ces coecums cardiaques sont plus petits et plus nom- breux, serviront a appuyer cede opinion. Les criquets se distinguent des precedents par une (1) Nous avons dit p. 199, cn ddcrivant les glandes salivaircs des orthopt&rcs , qu’on n’avait ddcouvert ces glandes ni dans les gril/ons, ni dans les criquets; et nous trouvionsccttc anomalie d’autant plus dtrange, que 1’appareil d’alimcntation des ovthopteres sauteurs nous avait montrd la plus grande analogic. Dans les rechcrclies que j’ai faitcs au mois dc juillet dernier , j’avais I>ien cru en voir des vestiges dans les criquets , com me dans les loeustes-, mais n’en dlant pas certain, jc ne pouvais en parler La gdndreuse communication que M. L. Dufour m’a permis dc prendre de son beau travail, encore manuscrit, ddposd au seerdtariat de l’Acaddmic des sciences, ayant pour litre : Rechcrclies anatomiques et phjrsiologiqucs sur les orthnplires , les hymenopterrs et les n ce rop- ier cs , avee un atlas dc 27 planches, vient dc me convaincrc (1c 29septcm- bre) qu’aucun orthopldrc nc manque hytiologiqucs sur les htmip tires , par M. I.. Dufour, a etc! in.serc! parml les nieuioircs des sarans Strangers de Hnsiitut dc Franco, «. tv. Parla, I8J.1. ART. III. CANAL ALIMENT. DES ANIM. ARTICULES. 287 dans une meme esquisse , sans omeltre un grand nom- bre de differences organiques qui les distinguent. a. Les Ileteropteres. Si nous considerons d'abord la longueur de leur canal alimentaire relativement a celle du corps, nous verrons qifil est generalement plus long dans ceux de ces insecles qui se nourrissent de sues vegetaux. Ce canal a generalement trois fois la longueur du corps dans les HdU'ropteres de ce regime, et il atteint meme, dans certaines especes, cinq Ibis cette dimen- sion (le lijfjee ilemi-aiU) (1). Les Ileteropteres qui vivent de proie ne l’ont que deux fois la meme longueur, ou deux fois et demie ( le pliymcita crassipes ,\es ranatres , les nepes, les corixes, le pelogonus emarginalus ). Quand il excede cetle mesure , comine dans les rdiluves , les nabis , ou il a trois fois celle longueur, et meme davantage (la punaise des lies), il offre dans sa composition une plus grande simplicity , qui indique le regime carnassier. 11 y a cependant des anomalies, a cet egard, que je ne puis expliquer; telle est celle que presente le canal alimentaire des gerves , qui a trois fois la longueur du corps, et surtout celui des notonectes , qui a cinq fois celle mesure; quoique co soient des animaux de proie,' et sans qifil y ait moins de complication, dans la com- position de ce canal, que chez les heteropleres qui se nourrissent de substances ve«'etales. Le canal alimentaire de ces insectes peut se diviser en trois portions distinctes, susceptibles cbacune de (1) Ramdohr. 0. C. p. 193. 288 xxm* Ltr.ox. organes rkp. des anim. articcles. plus ou moins de complication on de reduction ; ce sont Poesophage, Pestomac et Pintestin. -I0 Voesophagc est,le plus souvent, un tube capillaire ou a peu pres, qui s’etend jusqu’au mesothorax ou au metathorax dans lequel se rencontre Pestomac. Assez generalement un peu renfle avant sa terminaison, pour former un rudiment de jabot, sa dilatation est rarement assez grande pour servir de sejour aux substances ali- mentaires. Dans le plujmata crassipes et Varodus avendus elle atteint cependant, a peu de chose pres, le diametre de Pestomac, dont aucune valvule ne le separe. D’au- tres fois, il y a un cercle calleux qui indique du moins la limite de Pun et de Pautre. 2° C’est surtout dans les Hdteropteres que la seconde partie du canal alimentaire merite le nom complique d 'eslomac duodenal , que nous lui avons donne dans celle classe. Elle s’y compose, en efFet, de deux por- tions, dont la premiere repond a Pestomac des ani- maux superieurs, et la seconde a leui duodenum. On sait que c’est dans cette partie moyenne du tube ali- menlaire que s’operent les transformations des aliments en fluide nulritif et en excrements. Les sues sali\aiies preparent ces transformations dans la poche stomacale ; la bile agit sur les contenia dela partie duodenale. Nous avons dit que cette portion moyenne du canal alimentaire elait ordinairement limitee , en avant, par un etranglement ou par un cercle calleux qui la separe de Poesophage. Mais la deglutition devant y condmre immedialement les sues nulrilifs, cette limite, quand elle cxisle, pent etre franchie facilement. II y a gene- ralement unc valvule a son autre exlremite qui donne dans Pintestin. AKT. III. CANAL ALIMENT. Utt AJUM. ARTICULES. 289 Cette partie moyenne , qui est sans cloute la plus im- portante, a un developpement extrordinaire relative- ment aux deux autres. «• Sa premiere portion qui repond a Vestomac pro- p remen t dit, dans laquelle s’insere l’oesophage, est un long sac, de forme cylindrique, conique ou en fuseau, ayuntdes boursoulllures plus ou moins prononcees qui le rendent susceptible d'extension , comine l’estomac de tous les aniinaux qui peuvent prendre par succion , cn Ires peu de temps, une grande quantile de nourri- tuie. Cel estomac s’etend du meso— thorax, ou seule- ment du meta-thorax dans Pabdomen. Ses parois assez minces, peu musculeuses en apparence, ont quelque- f°is uae c°uche de cryptes qui les rendcomme granii- leuses. Quand on le trouve rempli d'une pulpe alimentaire , elle j est melee d’une abondante salive, inais nulle- ment coloree par la bile. f’ La secon^e portion de Vestomac duodenal , celle qui repond au duodenum des animaux superieurs, est, dans l’orga n isa tion la plus simple (celle de la punais'c des las, des reduces, des ranatres) , un long bovau qui se ter mine dans fintestin immediatement apres avoir recu l’embouchure des canaux biliaires. Ce boyau se distingue de l’estomac par son moindre diametre- quel- quelois meme cette diminution de calibre est a peine sclli le (I). Aucune valvule d’ailleurs ne met obstacle au reflux des matieres de fun dans l’autre. Mais dans la plupart des cas , cette portion duode- e 6 d abord un canal filiforme replie sur lui-meme , (0 Le Phymata crass, pcs. O. C. de M. L. Dufour, pi. 4, fig. 31. 19 299 XXIlIe LE£0N. ORGANES REP. DES ANIM. ARTICULrfS. qui se dilate, apres un trajet plus ou moins long, en ime vessie ovale ou globuleuse , que bon trouve ordi- nairement remplie de substances alirnentaires colorees par la bile, quand ce liquide ri’est pas incolore. Cette vessie s’abouche immediatement dans Fintestin, par un court retrecissement ou collet (les nepes , les nan~ cores , les geires, les pelogonus , Yaradus avenius , les ligdes , les capses). Dans d’autres cas plus rares , elle en est separee par un nouveau canal, plus etroit, ou plus court que celui qui la separe de Festomac ( lygoeus apterus ) . Dans quelques genres (les scutelleres , les pentatdtnes , et quelques especes de corees\ il y a, enlre celle vessie et Fintestin , un canal valvuleux, dont R amdohr a reconnu le premier Forganisation singuliere. Ce canal est com- pose de quatre demi-tuyaux, segments d’un plus petit cylindre, lesquels sont reunis par une membrane beaucoup plus mince que leurs parois. Celles-ci sont resistantes, contractees, et composees de faisceaux musculeux transverses , epais et raides , qui s’amincis- sent et s’assouplissent beaucoup en passant de 1 un a Fautre demi-canal ; leur ensemble forme la membrane exterieure de ce canal valvuleux (1). 11 a ses parois in- terieures divisees par des pi is transverses qu’y forme sa membrane interne. Quelquefois, au lieu de quatre demi-tuyaux, il ny en a que deux (corcus mnrginatus ). Ce canal manque memo entierement dans certaines especes de ce genre 1. VIII, Hg. Vo A ft '»6 B. la rifle dr I'Ornr. ART. III. CANAL ALIMENT. DES AN1M. ART1CCLES. £93 culier de l’intestin duodenal qui revient sur lui meme, se terminer dans la premiere partie de l’estomac duo- denal .} de sorte que les substances alimentaires, a pres avoir parcouru cet anneau, passent une seconde fois a travers le commencement de Pestomac duodenal avant de s’infroduire dans l’intestin a travers le pvlore. Les ciccidelles (1 ) presentent essentiellemenl la meme organisation , que nous retrouverons encore dans quel- ques genres de la famille suivante. II est bien remarquable qu’elle n’existe pas dans toutes les cicadaires. Les fuli/orclles, qui appartiennent a la meme division, ont un tube alimentaire ties sim- ple, dilate, des le principe, en un jabot fusiforme, qui se prolonge en un tube d’un calibre egal , formant une anse a branches rapprochees, coniine l'anse duo- deuale des oiseaux, a la fin de laquelle s inserent les quatre canaux hepatiques. Au-dela de cette insertion, le canal intestinal reste encore grele pendant un court trajet, puis se dilate de nouveau en une poche ovale pour former le reservoir des excrements (2). b. Les Apliidicns. Plusieurs genres de ce groupe ont aussi un estomac duodenal formant un anneau complet, et Tenant se ter- miner pres de son origine, non loin du pylore ; il recoit aussi dans son trajet circulaire les canaux hepatiques(3). r , pour la cercopis spumosa Latr. aphrophoru spu- cspece eTses filch DlJf0Ur' A'm' Aes sc‘ nat' dc -,825> Pour ,a m<5n,e 1 -Zpknphora s.Jeinl ',C' °' C' ^ 08, pour tratu ° nTr or 1 DllfoUr’ C> P1- VI11, P'S- 1 E pour l’lssus coleop- tratus, el fig. 96 et 97 pour le Cixias-costatus Huo 'X: **• '«• « '* **<* - P'- *. 294 XXIIIe LEQ0N. ORGANES REP. DES ANIM. ARTICCL^S. Seuleraent cet anneau est petit en comparaison decelui des cicadaires , et ne fait point, ou peu de replis, dans son pourtour. Dans les psylles il presente encore la singularity d’etre en avant de l’insertion de 1’cesophage , qui est tres long 5 les canaux biliaires y sont dans un etat ru- dimentaire , qui prepare a ne plus les trouver dans les genres suivants. Les pucerons, proprement dits, n’ont rien de sembla- ble. Leur canal alimentaire, un peu replie, a un ren- flement ovale au commencement pour I’estomac, et un a la fin pour le gros intestin. Entre ces deux dilata- tions, dont la premiere n’existe pas loujours, se trouve un canal intestinal d’un calibre uniforme et ties petit. La totalite de ce tube alimentaire a trois fois la longueur du corps; on n’y voit aucun canal biliaire (1). c. Les Gallinscctcs. Le canal alimentaire du coccus de L’ mine (2) com- mence par un oesopbage filiforme, qui donne dans un estomac en forme de boyau plus large au commence- ment, lequel se continue dans un intestin grele de meme calibre, beaucouj) plus court que lui , donl il est separe par un etranglement. Un second etranglement distingue le premier intestin du second , qui est d un moindre d ia metre , et se termine a I’anus, apres un tres court trajel. On n’y voit aucun canal biliaire. ] VI II. Les ISdvroptcrcs . j Les insecles de cc.t ordre sont la plupartcarnassiers; 0) o. c. [>'. ix, hr- i i'*- (2) R»mdolir. o. C. pi- XXVI, llg. 7. ART. III. CANAL ALIMENT. DES AN1M. ARTICCLBS, 295 plusieurs ont une grande voracite : aussi leur tube ah- mentaire va-t-il generalement sans detour de la bouche a ban us. Ceux qui sont sujets a une metamorphose complete nous presenteront , pour la premiere Ibis , un canal intestinal non developpe (la larve du fourmilton >, qui ne devient permeable aux feces que lorsque 1 in- secte est parvenu a son dernier etat. J a. Lcs Subiilicomes. Cette premiere division des JSevnptcws compiend d’abord la famille des Libellules , qui est excessivement carnassiere, et qui a, dans ses trois etals, des intestins tres courts et lfexcedant pas la longueur du corps. [L’ccsophage est tres long, formant quelquefois (dans Yagrion puclla ) plus de la moitie de la longueur du tube alimentaire ; il est dilatable, s elargissant davant on arriere, et montrant par son developpement que l’ani- nial doit pouvoir y introduire facilement une proie. Entre lui et l’estomac duodenal, on trouve une ties courte portion a parois plus musculeuses que le leste, qui peut passer pour un petit gesier. Vient ensuite un long estomac duodenal dont la fin est marquee par un etranglement dans lequel se fait Tinsertion des canaux biliaires. L’inteslin , qui termine le canal alimentaire , est court , et divise cependant en deux , par une valvule , mats dans les ceshnes seulement. Ajoutons a present quelques details a cette descrip- tion generale. J’ai trouve , dans la libellula depressa , un oesophage long, compose de membranes blanches, minces, tran- sparentes , sans plis interieurs , mais cependant exten- m XX,,1‘ OBSANES SEP. MS ANIK. AUTICOLE-. sibjes, tie maniere que ce canal montre, par inter- ™ C’ U"e ou Plus,eure dil»P>tions remarquables II orme , au moment de se terminer, un lube exlreme- ment fin qui aboutit dans une sorte de gesier sphe- -que tres dtst.nct de 1’oesophage parsa s^ubite di'lata- on , de 1 estomac duodenal qni le suit par des parois p us musculeuses et par un leger elranglement. e la jusqua l’msertion des eanaux hepatiques, le canal alimenta.re forme un tube droit d’un calibre egal presenlant dans son interieur des plis transverses. A en droit de celte insertion il eprouve un etrann le- nient qui borne en arriere (1) cet estomac duodenal. -Le canal intestinal qui vient apres est extremement court et n’a guere que le quart de la longueur totale u tube alimentaire. Sa membrane interne est plissee en long. * 1 Ramdohr (2) a vu, a la fin de l’cesophage de la libel- lula vulgatissima , quatre preeminences ou cannelures l®ngitudinales, qui semblent aussi indiquer un petit gesier. Les parois en sont d’ailleurs tres musculeuses. Sa longueur, qui excede un peu celle du premier intes- tin, est le tiers de celle de 1’estomac duodenal. de crois pouvoir conclurede 1’organisation de l’ceso- pbage et desa terminaison dans le cone musculeux que i ai decrit en detail, et qui est perce d’un trou si fin pour le passage des substances alimentaires, que celles- ci sont digerees dans 1’oesophage qui fait les fonctions d estomac , et que le edne musculeux n.’est pas precise- (J) Ramdohr n Irouvd, contrc l’ordlnalrc, cctlc pnrtie dilatde clans la l. vulgatiitimh . O. C. p. 145 , cl pi. XV, tig. 3. (3) O. c. pi. XV, tig. ,1 Ct 0, ct p. 140. ART. 111. CANAL ALIMENT. OF.S ANIM. A RTICl'LES. 297 ment un gesier, mais qu’il lient lieu de la portion que nous avons appelee boyau pylorique dans les reptiles et dans les poissons. L’estomac duodenal, dans lequel la bile penetre, ne serait dans ce cas, qu’un duodenum. ] Dans sa larve, Focsophage est boursoullle en an- neau. L’elranglement du cardia fait une espece de val- vule. A compter de ce point, le canal prend une belle couleur jaune, jusqu’a Fendroit des vaisseaux hepa- liques ; sa derniere portion prend une couleur blanche et un lissu plus epais. C’est el le qui contient ce singulier appareil respiratoire que nous deerirons ailleurs (1). La grande demoiselle ( aeshna grandis ) montre, apres un oesophage grele, un petit gesier ovale, inus- culeux , strie sur sa longueur, et un second estomac tout droit, gros, ne s’etranglant que tres en arriere, 1 insertion des vaisseaux hepatiques. L intervalle de la a l anus est fort court, et plisse en Iona-. [Ayant observe avec soin le tube alimentaire de cette nitme espece , nous croyons devoir le faire connaitre plus en detail. L1 oesophage forme un canal assez long, a parois minces, transparentes , se dilatant a mesure qu’il se porte en arriere, oil il parvient tres loin, jusque dans 1 abdomen. Son canal se termine dans une espece d’en- tonnoir, formant un cone saillant dans Festomac duo- denal tronque a son sommet, horde oucomme festonne par un ruban d’apparence musculeuse; ce sommet’de cone tronque presenle une surface circulate , ayant a (l) Dans la lefon sur les organes de ta respiration. 298 iXIIl1* LEQON. ORGANES REP. DES ANIM. ARTICULES. son centre une petite ouverture pour le passage des aliments. La cavite de cet entonnoir est marquee d’une apparence de cannelures longitudinales, qui ne sonl que des rubans musculeux et ondules , diriges vers le sommet tronque du cone et paraissant a travers sa membrane interne ; on les voit de meme a travers celle de l’estomac duodenal. Celui-ci est un assez long boyau conique, qui perd de son calibre a mesure qifil se porte en arriere. II se termine par un etranglement autour duquel s’inserent les nombreux vaisseaux hepatiques. Ses parois montrenl evidemment des rubans musculeux longiludinaux , et de plus nombreux diriges en travers. Le canal intestinal a deux portions , distinctes par leur structure et par une valvule circulaire qui les se- pare. La premiere, qui repond a l’intestin grele , a six larges plis longiludinaux permanents, maintenus par des brides transversales qui vont de Fun a Fautre. La seconde, ou le gros intestin, a six cannelures epaisses separees par autanl de rainures tout unies et sans plis transverses. Dans les Ephcmcres , autre groupe naturel d esSubuli- cornes , nous rappellerons que les organes de mastica- tion sonl mous et a peine dislincts dans 1 etat parfait j Voila pourquoi M. Cuvier en avail Fait la bundle des Agnatlies. ] L 'dphdmere commune na, dans letat tie larve, qu’un canal droit et egal sans circonvolulion , qui devient dbme minceur extreme dans 1 etat parfait , [ parce que , a celle epoque de la vie , il n a plus d em- ploi. L’oesopliage , le jabot, et l’estomac duodenal ne forinent qu’un seul lube, a calibre illegal, se dilatant beaucoup vers la fin , el separe, corame a Fordinaire, ART. III. CANAL ALIMENT DES ANlM, ARTICUL^S. 290 dc l’intestin par nn etranglement dans lequel s inserent^ les canaux hepatiques, celui-ci presente, suivant les especes, deux parlies dislinctes ; d'aulres Ibis elles sont coniondues (1). b. La seconde division des Ncvroptcrcs, celle des Planipennes , se compose d’inscctes carnassiers, ou om- nivores. 1 . Les Pnnorpes ont un cesophage filiforme sans ja- bot; un gesier qui pent changer de forme et se montrer spherique ou conique, a parois composees de deux couches musculeuses , Pune de fibres longiludinales , fautre de fibres circulaires. Sa membrane interne , qui est opaque, est composee d’anneaux et parsemee de poils; el le ne para it pas se continuer avec les autics membranes du tube alimentaire (2). L’estomac duodenal est long, cylindrique, el ne se resserre qu’apres finsertion des six canaux biliaires. L’intestin grele qui lui succede est egalement long , filiforme et replie. 11 s’insere directement dans une grande vessie ovale, qui repond au colon, laquelle se retrecit peu a peu pour former le rectum proprement dit. 2. Les Fourmilions , autre groupe naturel des Pla- mpennes , eprouvent, en passant de l’etat de larve a l’etat parfait , des changements bien remarquables dans leur canal alimentaire. Dans la larve, ce canal est presque trois fois aussi (I) Memoirc mannscrit dcjii cite? de M. L. Dufour, pi. 24, fig. 263 et 2C4. (2) Suivant Ramdohr. O. C. pi. XXVI, fig. ( , et p. 151. II est evident que ce n’est ici que 1’dpiderme. 300 xxm« jle(;on. organes rei>. des amim. auticclks. long que le corps. L’oesophage assez long se dilate en un jabot , a parois musculeuses, qui a la forme d'une poire. Un tres court canal, d’un Ires petit diametre, sert de passage de sa cavite, dans celle de Festomac duodenal. Celui-ci est une grande poche membra- neuse, oblongue, plus large en avant, qui se continue en arriere avec un canal tres fin, corame capiliaire, auquel se rendent huit canaux biliaires , qui ont, a l’endroit ordinaire, une premiere insertion, et une seconde un peu plus loin. L’intestin grele se ter— mine par un bourrelet musculeux, a une vessie qui appartiendrait , suivant Ramdohr, a la filiere de cet insecte. • « II est probable que les residus des substances ali— mentaires ne traversent pas encore ce canal capiliaire. Aussi ne connait-on pas d’anus a cette larve; forifice de la filiere elant place precisementa Fendroit ou serait percee cette ouverture (1). Dans Finsecle parfait, roesophage est moins dilate a proportion, et tellement long, qu’il fait a lui seul plus de la longueur de tout le canal alimentaire, et qu’il s’e- tend jusqu’au milieu de Fabdomen. II supporte un pe- tit appendice vermiforme attache a son fond. Les ali- (1) M. L. Dufour, dans son oiivragc manuscrit sur les orthoptdres,ctc., que nous avons ddji cit<^ plusieurs fois, regarde la partic de ec ranal llliforme, qui esl cn-deji de la premiere insertion des canaux biliaires , cornme appartenant I’estomac duoddnal ; et la partic bcaucoup plus longue de cc mime canal , qui est au-delii de cette inline insertion, commc etant. I'intcstin grille. La vessie dans laqucllc il se tcrniinc, est le gros intestin , qui a, suivant cc savant , une issue au-dehors, un veritable anus. Cette mdme larve aurait, d’apres cet Labile investi- gatcur, deux orifices capillnires pereds dans le corps nu'me de chacunc de scs tnandibules , prds de leur cxtrdmitd , et consdqnemnicnt deux sucoiri an lieu cl'unc bouclic* V. la pi. 25# fig. 293 do I’ouvrago ci t «*. ART. III. CANAL ALIMENT. I)ES ANIM. ARTICOLES. 301 inents passent de l’cesophage dans 1 estoinac duodenal, a travel’s un petit gesier spherique renfermant huit proeminences longitudinales, pointues en arriere. L’estomac duodenal est d'une Ires petite capacite relativement a celui de la larve, de forme conique, plus large en avant. L’intestin grele est court , cylindrique , un peu renfle en commencant et en (inissant aux deux cercles d’insertion des vaisseaux biliaires ( 1). Le gros intestin est spherique et marque de six bou- tons charnus, arrondis , ombiliques com me ceux des hymenopteres (2). 3U L 'hemerobc perle, qui appartient a la division des Hemerobins, a beaucoup de rapport, dans la composi- tion de son canal alimentaire, avec 1 e fourmilion ordi- naire. 11 supporte egalement vers la fin un appendice coecal plus grand a proportion, a parois froncees en travers. L’oesophage est long. 11 y a enlre ce canal et Testomac un renflement qui commence par un anneau musculeux et qui rappelle le petit gesier du genre pre- cedent. .Get organe est un long boyau qu’un etrangle- ment, dans lequel se rendent les canaux hepatiques, separe de l'inteslin. Celui-ci n’a, suivant Ramdolir, aucune division qui le dislinguerait en gros et en grele, et il lie forme que le cinquieine tout au plus de la longueur totale du canal alimentaire (3); tandis que M. L. Dufour a Ires (1) Ramdolir . O. C, pi. XVUL, fig. 1-5. M. L. Dnfnur n’a vu que l’inser- tiou ordinaire autour de l’estomac duodenal. O. C. (2) M. L. Dufour, ouvrage cite. (3) Ramdolir. O. C. pi. XVII, fig. 6 et 7, et .. 152. 302 XXIIIe LEQON. ORGANES R1*P. DES ANIM. ARTICULES. bien decrit le gros intestin, avec qualre boutons qui le caracterisent ( I). Les Perlcs ont des caracteres , dans leur tube ali- mentaire, qui les distinguent des autres insectes de cet ordre. Sans parler des glandes salivaires composees de deux paires de houppes, de chaque cote, dont la plus reculee est dans le thorax, il y a un jabot qui egale en longueur le resle du tube alimentaire. Son extremite posterieure est embrassee par buit coecums, dont six petits et deux plus grands, qui s’avancent de Torigine de i’estomac duodenal. Celui-ci, d’abord dilate , se resserre pour recevoir de nombreux canaux biliaires, et se terminer dans le canal intestinal , lequel ne monlre aucune division qui puisse le distinguer en premier et second intestin (2). II n'y a pas de gesier. Les Termites , si connus par leur grande voracite,ont un gesier arme de douze lames carlilagineuses qui al- ternent avec des bandes musculeuses saillantes, desti— nees a broyer les substances alimentaires qui passent a travers cet estomac(3). Dans le lermes lucijuge , a Petal de nymphe , il n’y a pas de gesier. L’ocsophage est capillaire et assez. long; le jabot est grand , oblong ; le ventricule cbylilique est un boyau cylindrique, replie. L’inlestin grele forme, dans sa premiere portion, une poclie bouisoullli c, arquee; sa seconde portion, longue et grele, *e lei- mine dans la dilatation ovale etcourte du gros intestin. Tout le canal alimentaire a deux fois.la longueur du corps (4). (I) O. C. pi. 20, n«. 290. (7.) M. E. Dufour. Ouvragc mnnuscrit dicr a. ■20 30G XX1H1' LKgON. OKGANES REP. JtES ANIM. ARTICCLKS. L’oefcopjjage est un canal grele qui se prolonge sans dilatation a travel’s Ic pedicule de Fabdomen ; ii prend au-dclu de ce pedicule la forme d’une poclie ovale, plissee en long dans Felat de vacuite. Cette sorle de jabot aboutit, apres s’etre extremement resserree, dans un petit anneau conique, a membrane interne plus epaisse, relevee de quatre preeminences propres a ar- reter ou a triturer, au passage, les substances alimen- taires; e’est un Ires petit gesier. II communique, par un court et Ires fin canal, dans Festomac duodenal, qui forme une poclie membraneuse, volumineuse, de forme spberique. Le pylore, resserre par un anneau muscu- leux, est Faboulissant de seize canaux biliaires. L’in- testin grele qui suit est un peu replie, filiforme. Le gros intestin , bien distinct par son plus grand diametre , a une forme conique (1). 2. Dans la seconde famille de cette section, celle des Fouisseurs, ] les splwx parfaits ressemblenl aux abeilles ; ils ont seulement les parties plus grosses, a proportion de leur longueur. [ L oesopliage est presque aussi long que tout le resle du canal alimentaire; son dernier tiers est dilate en un jabot pyrifonne, lequel est separe de lestoinac duo- denal par un etranglement forme par un petit gesier, enehatonne cn parlie dans le fond du jabot. L estomac duodenal est arque, conique, court, large dans ses deux premiers tiers, et annele [>ar des etranglemcnls et des dilatations alternatives , comnic dans les abeil- les ; mais seulement dans sa parlie la plus lai ge. On distingue bien les fibres musculaires longitudinales (1) o. c. pi. xiv, Up. 3*0. A«T. III. CANAL ALIMENT. DES ANIM. ARTICUI.lSs. 307 de sa membrane externe, qui recouvrent, on partie, des faisceaux de meme nature, plus nombreux et plus forts. L’inteslin grele est plus long que cet estomac , d’un diametre egal. Le gros intestin est court, un peu conique, son calibre n’excede guere celui du premier intestin (1). Tout le canal alimenlaire ne depasse pas la longueur du corps, ou bien ellc a le double de ectte longueur, suivanl les genres. Les crabonites , qui font aussi partie du groupe plus considerable des Fouisseurs , sont entiercment depour- vus de gesier. Leur cesophage recoil, vers sa (in, une poclie laterale simple oil double, suivant les genres. Dans la chryais futgida il y a deux sernblables poches qui ressemblent a deux mitres (2). L’estomac duodenal du Icucnpsis commence par deux poches en forme d'oreilleltes. 3 et i. Dans les troisieme et quatrieme families de celte seconde section, celles des Gucpiaires et des Mclli- feres, on trouve toujours, dans Fetnt parfait, un jabot tres developpe, suivi d’un estomac duodenal assez long, cylindrique, cannele dans toute son etendue par de forts faisceaux musculeux, et recevant au pylore un grand nombre de vaisseaux hepatiques. Le canal in- testinal a constamment deux portions distinctes;- le premier intestin qui est grele et long, et le second qui est court et dilate. L cesophage, dans Yabeille domestiaue, s’etend de la (1) 0. C. pi. XIV, fig. j. (2) Q. C, dcM. L. Dufour , pi. 18, fig. 180. 308 XXI 11“ LKQON. ORGANE8 REP. DES ANIM. ARTICULES. tete, a (ravers le thorax et le pedicule de l’abdomen, jusqua fentree de cede derniere partie ou il se dilate en un jabot] on premier estoinac membraneux et trans- parent, plus etroit en avant , elargi en arriere; c’estla que se travaille le nectar des fleurs et qu’il se change en miel. Cet estoinac parait en etre le reservoir, et les abeilles deposent ce sue precieux dans leurs ruches en le vomissant. [Le passage du jabot dans le secondesto- mac est distingue par un etranglement en dedans du- quel il y a quatre petites proeminences qui font Toffice de valvules. Cette partie elranglee, destinee a rendre difficile le passage des substances aliinentaires dans l’estomac duodenal, est bien une trace, un rudiment de gesier. Swammerdam le represente globuleux (I). C’est a la suite de celte partie resserree que se voit [le second estomac, ou l’estomac duodenal, de forme alon- gee, ] et dont le diametre augmente rapidement pour devenirun grosboyau cylindrique, repliesur lui-meme, ayanl ses parois cannelees par les faisceaux musculeux qui le ceignent en travers. ] Les nombreux vaisseaux liepatiques s’inserent immediatement apres le pylore. Le premier intestin est grele, et egaleii peine le second estomac en longueur. Le colon est gros et encore plus court; [il se retrecit pour former le dernier intestin ou le rectum (2). ] Le premier estomac des (/wipes est plus petit ; le se- cond plus long, et surtout beaucoup plus musculeux. [ Dans la gudpe bourdon , foesophage est un canal fin , transparent, qui ne se dilate que dans l’abdomen (I) o. C. J)l. XVIII, IlR. I c. (?) V. encore In uiAlicalf • 0» (<. pi. \ N ^ 29. ART. III. CANAL ALIMENT. I)KS ANIM. ARTICULES. 309 pour former le jabot. Ce jabot est ovale , a parois fermes, resislanles; son fond recele un gesier rudi- inentaire en entonnoir, en partie calleux, qui devient un canal etroit, avant son insertion dans P estomac duodenal. Celui-ci forme un gros boudin replie sur lui-meme, dont la paroi exterieure est cerclee, par intervalles, de rubans musculeux; il y a un espace remarquable entre la membrane musculeuse et Pin- terne. L’intestin grele et les vaisseaux hepatiques recou- vrent de leurs replis ceux de cet estomac. Cet inlestin a un petit diamelre, egal partout. Ils’insere dans une grande vessie transparente qui tient lieu de colon, et se termine a fanus par un court et petit canal cylindri- que, lequel est le rectum. ] Les larves de Tune et de Pautre famille n'ont qu’un immense estomac cylindrique, musculeux, remplissant presque tout leur abdomen, suivi d’un tres court in- test in. [Dans celle de Yabeille domestique , l'oesophage donne direetement dans une grande poche qui remplit pres- que tout le corps de Panimal, et remplace a la fois le jabot, le gesier et I’estomac duodenal. C’est au-dela de cette poche que s’inserent les canaux biliaires, dans Tintestin meme, qui est court, nullement distingue en intestin grele et en gros intestin, et plus dilate dans son principe qu\\ la fin (1). _ -^a Srande diflerence, signalee par M. Cuvier, entre 1 insecte parlaitetla larve, est encore plus considerable dans la guepe , puisque celle-ci n’a pas meme d’intestin (t) Swammerdam. 0. C. pi, XXIV, tig. g. 310 XXIU* LEgON. ORGANES R1?P. LES ANIM. ARTICULES. et qu’elle manque d’anus. Tout le tube alimentaire n’est qu’un long sac a une seule ouverlure, en avant, pour recevoir les aliments. Une autre particularity remarquable de cette orga- nisation, c’est que le tube qui renferme les aliments, et dans les parois duquel on peut distinguer jusqu’a trois couches membraneuses, est contenu dans un sac plus grand, formant la qualrieme membrane de cet esto- mac, en comptant de dedans en dehors. Les parois de ce second sac sont distendues par le sue nutritif qui transpire a travel's celles du tube interieur, et dont il est le premier reservoir. Ce sac interieur est recouvert d’une premiere membrane , charnue , se prolongeant uai peu au-del'i du sac, en arriere, a laquelle les vais- seaux hepatiques paraissent adherer, particubcremeql dans cette par-tie, qui est sans doute lie premier rudi- ment cVinleslin. IMouSi verrons,. en decrivant dans le dernier volume de cet ouvrage les changements organiques qui re- srdten.l du developpementi de Panimal, comment ce simple sac produit successivenaent , en avant, un ja- bot etj un ogsophage, et en arriere uu double iutestin; d-ubojfd, lorsque Pinsccte se prepare a se changer en n^iupbe, ensuite dans ce second elat(i).] X. Les, Ltfpidoj) teres . [Cet ordre d’inscclcs a metamorphose complete a , dans Petal de larve et. dans celui d’insecte parlait , un tube alimentaire bien dilferemmenl organise. Les chenilles onl besoin, coinine toutes les larves, (1) Ranulolir. O. C. pi. XII, Hr. 1*7. AfcT. III. CANAL ALIMENT. DES ANIM. ARTICULES. 31t d’une nourriture abondante pour leu r vie d accroisse- ment, et corame cette nourriture est, le plus gencra- lement, liree du regne vegetal, Testomac destine a la contenir et a la digerer devail avoir beau coup de ca- pacity. Cet estomac est le duodenal , celui dans leqnel la bile penetre, nouvelle preuve de Futilite de labile pour la digestion des substances vegetales. L’oesophage , a la verite, qui precede cet cstomac , est dilate et boursoufHe , coinme lui , et propre conse— quemruent a contenir une partie des aliments. II semble n’etre ici que la premiere portion de cet cstoinac prin- cipal. L’inteslin est tres court, ay ant alternativeincnt des dilatations et des etranglemenls qui le divisent en deux ou trois parties. La totalite du tube alimentaire iTa , dans la chenille, que la longueur du corps ; son diametre et sa forme sont tels que roesopbage ou le jabot el le ventricule duodenal se moulent, dans les anneaux du corps, en se dilatatant a mesure quils recoivent des aliments. Dans finsecte parfait, ce meme tube alimentaire est plus long que le corps , et Tiniest! n , qui etait tres court dans la chenille , occupe plus de la moitie de cette mesure. L’oesophage est un tube fin etlong , vers Tex- tremite duquel aboutissent une ou deux poches laterales formant le jabot. L^stomac duodenal a perdu beau- coup de ses dimensions proportionnelles et de son im- portance; il est court et sous— divise souvent par un etranglement en deux poches successives. L’intestin grele est un long tube, a petit diametre. Le gros l’a plus considerable , il est plus court , avec -312 XXlil* Lt(JON, OltU-ANKS RKP. DES ANIM. ARTICULKi/. une forme oblongue, qui se retrecit pour se terminer a 1 anus. ] Ainsi , le papillon qui ne se nourril que de sues sub- tils , a des intestins tout autrement conformes que sa chenille. Dans les papillons de jour, par exemple, Yatalante (la vanesse vulcain ) a l’oesophage grele, et sur le cote une dilatation membraneuse, ou jabot (1), plus ou moins arrondie , et qu’on trouve souvent pleine d’air. Apres quoi vient un second estomac eliiptique, mem- braneux, et donl toutes les parois sont boursoulflees inegalement , presentant beaucoup de saillies demi- spheriques; puis un troisieme, cylindrique et un peu musculeux, [n’est proprement que la seconde portion de l’estomac duodenal , celle que nous avons appelee pvlorique dans les animaux vertebres.] Vient ensuiteun intestin grele de longueur mediocre , termine par un colon plus gros. [L’insertion de l’inteslin grele dans le gros n’est pas toujours directe. Dans les pierides , elle laisse en-deca un grand coecum (1). ] Les cheniUes ont un canal alimentaire large , court, droit et sans grandes inegaliles. L’oesophage en est la partie la plus grele; l’estomac est alonge et se retrecit au pylore. L’intestin est plus large apres le pylore que dans le reste de sa longueur : e’est vers l’anus qu’il est le plus elroit. C’est aussi la qu’il a les fibres annulaires les plus fortes. : il y en a sur ses parois d’autres diffe- *— - - - - ■ ■ — (1) Ramdolir. O. C. pi. XVIII, Hr. 1 , reprdsente drux jabots dans la zigeenn filipcnduUe , et Burmcistcr O. C., pi. IX, lift. 15 f.., dans les pierides , commc M. Cmicr I’avait vu dans In vnnesses, (2) BurmcUter. O. C. pi. IX, llg. I j G. ART. III. CANAL ALIMENT- UES ANiM. AKT1CULKS. 313 remment croisees ; [ elles aboutissent, en particular dans feslomac duodenal , ] a deux lignes blanches qui regnent sur finite sa longueur, une en dessus , 1 autre en dessous. Les diametres de ses diverses parties sont sujets a varier , selon que les matieres s’y accumulent. Quelquefois la distinction de restoniac el de l’intestin, [aumoyen d’une difference de diamelre,est insensible, mais l'insertion des canaux biliaires marque loujours la limite entre Festomac duodenal et le canal intestinal proprement dit. ] On voit que ce sont la des intestins destines a des ali- ments materiels et abondants. [Nous choisirons, pour exemple de notre description detaillee de ces intestins, le canal alimentaire de la che- nille du cossus ronge-bois , a cause des belles figures de Lyonet, qui pourront servir a la fairecomprendre. Ce canal se compose d un oesophage court, qui se di- late bientot pour former un assez, long jabot. Ce dernier seresserre un peu en forme d'entonnoir, avant de se ter- miner, et sa derniere portion, qui a cetle forme, prend plus d’epaisseur dans ses parois et une structure plus musculeuse. Sa membrane interne se prolonge autour du cardia en un repli circulaire. L'estomac duodenal est la parlie la plus considerable du canal alimentaire; elle en occupe les deux tiers de la longueur. Ce ventricule a la forme tres alongee, plus large en avant, plus etroile en arriere. Dans la plus grande partie de son etendue , il est revetu a Texterieur de rubans musculeux obliques , puis de rubans longi- tudinaux ; les uns et les autres recouvrent les faisceaux circulaires. A Fextremite posterieure de cet estomac , on distingue 314 XX1I18 LE£ON. ORGANES REP. DBS ANIM. ARTICtJLKS. une courte portion dutube intestinal , encore plus mus- culeuse que le reste , et dans laquelle des faisceaux de cette nature , plus nombreux et plus epais*, fonnent un sphincter (1). C’est dans ce sphincter que s’inserent les deux vaisseaux biliaires (2). Je considere cette partie comme ^analogue de la portion pylori que de Festomac des vertebres , du moins par sa structure musculeuse et sa fonction d’arreter, par Feffet de cette structure, les substances alimentaires en digestion dans le ventricule duodenal , jusqu’a leur elaboration suffisante. Seule- inent il faut observer ici que ce ventricule , faisant en nieme temps les fonctions de duodenum , cette partie les arrete jusqu’a leur transformation en sue nutritif et en feces. Au-dela se voit Fintestin grele proprement dit (3) , qui a une forme prismatique. II se termine par un bour- relet saillant dans une espece de cloaque , large poclie ou s’amassent les ft^es, qui elle-meme a Fanus pour issue (4). La membrane interne du boyau pylorique com- mence par un repli circulaire qui seinble forme par Faboutissant de tous les petits plis longitudinaux qiFelle presente dans une partie de son etendue et que Fon pourrait considerer comme le pylore , si Fon faisait (1) Eyonct l’appcllc premier ct deuxidme gros intestin, pi. XIII, fig.. 1 et ? E-F ct F'-O. (2) lb. iig. 2 en I, et l’orillcc d’uu fie aer vatsseanx , pi. XIV, fig. 5*. Iv (3) lb., flg. 1 et 2. O. (4) if,, fig. 7. On pourra lire, dans Wouvrage cite1 2 3 4', Tcs details les pluscir- coutantUs sur la structure de ce tnlie aMmentaire > «|ui y 9onf rwprd- sentes, avee unc admirable clartd, dans des planches dont Ic dossin cl la gravure out did poussds jusqu’A un degrdde perfection qui n’a pas cle surpass* jtisqu’A oo jo«r. ART. III. CANAL ALIMENT. DES ANIM. ARTICCLES. 315 eommencer Tintestin a cette partie pylorique. D’ail- leurs , cette menoe membrane , dans la partie qui recoil les canaux biliaires, a des plis longitudinaux irreguliers et ondules , coinme au-dela de cette insertion , jusqu a la fin de cet intest in. Si Ton compare a present ces memes parties , a fetat parfait de l'insecte , lorsqu’elles sont devenues inutiles, onles trouvera alVaissees , fletries, presque desseehees. Mais on y reconnaitra encore tres bien les deux canaux biliaires , ramifies , et l^tranglement du canal alimen- taire a Fendroit de leur insertion (1). Dans le Sphynx atropos , la longueur de l’intestin n a que le sixieine de la longueur totale du canal alimen— taire. Les cinq sixiemes appartiennent a Foesopbage cl a I’estomac duodenal. Entre celni-ci et le premier intestin , il y a un etran- glement dans lequel arrive la bile. Au-dela , I’intestin commence par une portion spherique tres courte, for- mee elle-mOme de quatre segments de sphere , disposes en long et separes par autant de sillons. Tout le pre- mier intestin est ainsi reduit. Les parois en sont tres musculeuses. II y a encore un etranglement qui le separe du der- nier intestin , lequel est un peu plus long , de forme co- nique , d’abord tres dilate, puis fort etroit , pour se terminer a Fanus. On y distingue beaucoup de fais- ceaux musculeux en travel’s et quelques bandes longi- tudinales. Dans les Bombyx , au-dela de la portion etranglee (1) Mcmoire.au Museum d’hist. not. , t. XX, pi. LlII, fig. 10. Anatomic tic diff(Jrentc9 csp^ccs d’insectes , par Lyonet , sixieme article. 31(> XXIIle LECON. ORGAN ES UKP. RES ANIM. ARllCULES. qui separe Teslomac duodenal de finleslin, et dans laquelle se rend la bile , se voit d’abord fintestin a cotes , de forme spherique , puis un intestin cylindrique plus Jong; enfin un dernier intestin plus gros, pris- malique, a parois extremement rnusculeuses et tres epaisses. ] XI et XII. Les Rliipipteres et les Dipteres. t [Le canal alimentaire des Rliipipteres n’est pas encore connu; du moins nous n’avons pas eu foccasion de l’observer, et nous ne connaissons pas de description qui en aurait ete publiee. ] Les Dipteres ont en general le canal alimentaire assez long dans leurs deux etats. [ II se raccourcit cependant tres sensiblement dans l’etat parfait ; et le canal intestinal, en proportion, plus que l’estomac duodenal. Nous venons de signaler un changemenl contraire dans les papi lions. Cela est meme plus sensible dans les Iliprienopteres et dans les Ndvropteres. Si nous considerons l’ensemble de l’appareil alimen- taire des insectes de cet ordre, nous trouverons, dans son oesophage grele et sans dilatation immediate pour for- mer un jabot; dans f absence d’un gesier; dans le de- veloppement en un long boyau de fintestin duodenal; dans 1’abondance de salive que tient cn reserve un sac considerable, dont le canal s’ouvre dans foesophage; et dans le petit nombre de canaux biliaires, des carac- teres parliculiers qui distinguent les Dipteres , comme animaux suceurs , prenant leur nourriture a l’etat liquide, et n’ayant pas besoin dc moyens mecaniques, ART. III. CANAL ALIMENT. DES ANIM. ARTICULES. 317 inais de puissances ehimiques pour convertir cet ali- ment en sue nourricier. Une semblable transformation a lieu surtout au moyen de l’eslomac duodenal , a l’extremite anterieure duquel arrive la salive , tandis que la bile est versee dans Tautre extremite. 1° Les Nemoceres. Dans les tipvles , l’cesophage est court et assez large; il recoil dans son principe un canal exlremement tenu, qui aboutit a une vessie ovale, que Kamdohr considere comme un jabot. L’eslomac duodenal est un long boyau , qui prend les deux tiers de la longueur du canal alimentaire. Un leger etranglement le separe de l'intestin grele, qu’un autre etranglement et un peu plus de largeur distingue du gros, qui est beaucoup plus court (1). 2° Les Tamjstumes. Le leplis becasse a un oesophage court, un estomac duodenal d’abord en forme de canal etroit, qui se dilate en un reservoir conique , une fois parvenu dans l’abdomen. 11 recoit , avant de se terminer dans Lin— testin , quatre canaux biliaires. L’intestin grele est fort long; il est d’abord dilate en une vessie pyriforme, qui se change en un long canal d’un calibre uniforme et de grosseur mediocre. Le gros intestin est court et oblong (2). Le bombile biclion ( bombijlius major ) a un oesophage (1) Ramdohr. 0. C. pi. XX, flg. I, pour la lipula lunula. (2) Ibid. vfig. C. 318 XX1U® LE£0N. ORGANHS HEP. DES ANIM. ART1CULES. court , un peu dilate vers la fin , ou il parail recevoir le canal excreleur d’un grand reservoir de salive ; Fes- tomac duodenal est un tube en forme de fuseau. L’in- testin grele commence par etre un peu plus dilate que la fin de Festomac. II a cependant un diamelre petit et egal. Le gros intestin est un peu plus large , mais court (1 ). 3° Les Tabaniens. Dans le tcion de bceuf , Foesophage est cylindrique ; Festomac duodenal est long et se dilate peu a peu jus- qu’a sa terminaison , ou il recoil les vaisseaux biliaires. Le commencement de Finlestin grele , separe de ces estomacs par un elranglement , est aussi dilate 5 mais cet intestin ne tarde pas a prendre un calibre uniforme, de faible diametre (2). ] 4° Les Notacantlies, J’ai disseque le canal alimentaire de la larve de straliomys ; il a cinq fois la longueur du corps, et con- siste en un ocsopbage court et grele commo un 111, un tres petit estomac ovale, et un second estomac donl la premiere moitie est ridee en travers , qui devient ensuile plus gros et plus lisse, jusqxfa Finsertion des canaux bepatiques. Apres cetle insertion, il s’elrangle subile- ment [iour se terminer au pylore. L’intestin qui le suit resle etroit. [L’insecte parfaitne montre pas beaucoup de dilFe- (1) lb., llg. 2-3-5. (2) V. lc mdtnoirc dc M. Ldon Dufour sur lc Taon dc batttf, Journal dc physit/u ,t. XC, 1820; Ct Ramdohr, 0. C. sur lc tabanm tropicus, t. XXI, -2. AST. III. CANAL ALIMENT. DF.S AKIM. AUTICULBS. 319 reaces, seulement il esl beaucoup plus court. L es- tomac duodenal est plisse, au commencement, d’un calibre egal, elroit (1). ] 5. Les Athericcres. Les differences de la larve des syrphes avec celle des stratyomis , relativement a leur canal alimenlaire, se reduisent presque a lien, et les insectes parfaits n’en montrent pas beaucoup non plus. Cependant je re- marque dans Fanatomie que Swammerdam a donnee de la larve de la mouche du frontage qualre petits coecums apres l’estomac, que je n'ai point vus dans les dipteres que j’ai disseques; [ nous en parlerons plus loiu. Dans Fanimal parfait (le syrphe tenacc , liclophilus tenax Meig. ) l’oesophage , tube capillaire, s’insere au milieu d’un bourrelet que forme le commencement de l’estomac. C’est aussi sur le cote de ce bourrelet que penetre le canal excreteur de la grande vesicule sali- vaire (le jabot, suivant Ramdohr). L’estomac est un long boyau deux fois replie sur lui- meme. Le commencement de Fintestin est un peu di- late ; il Test aussi vers la fin pour former le rectum (2). La larve des ocypteres , qui se nourrissent aux depens d’autres insectes , a le canal alimentaire environ quatre fois long comme le corps. 11 commence par un ceso- phage capillaire qui s’insere au milieu de Fechancrure d’une poche cordiforme qui est le commencement de l’estomac duodenal , au-dela de laquelle cet estomac (1) Swammerdam. Bibl. natur., tab. XXXIX, fig. 7, ett. XLI, fig. C. (2) Sur Vorganc digestif -de quelques dipteres, par M. L. Dufour, Journal dc physique, t. XC, p. 341, 1820; et Ramdohr, O. C. pi. XXI, fig. 3. 320 XXIUe LEfON. 0 KG AXES KI*P. DES ANIM. ARTICULES. n’est plus qu’un boyau replie plusieurs fois sur lui— meme ; avant de se terminer , il se dilate successivement deux fois. Les canaux biliaires penetrent au milieu de la seconde dilatation qui est la plus petite. L’intestin grele , d’abord un peu renfle , devient promptement tres bn. Le gros est court et de forme ovale, peu dilate (1 ). La mouche a viande a , comme les syrphes , un oeso- phage capillaire qui s’insere dans un bourrelet vesicu- leux formant un segment de sphere , lequel entoure le commencement de Festomac duodenal. Cet estomac ressemble a un long boyau d’un diametre a peu pres egal. L’inteslin grele estun peu moins long , d’un plus petit diametre. Le gros est egalement d’une proportion etendue. Dans l’animal parfait , loutes ces parties sesont beau- coup raccourcies, surtout les deux intestins (2). Dans la mouclie domesdque , espece congenere , il y a de petites differences de forme et de proportions que Fon pourra mieuxsaisir dans la comparaison des figures que par une description ecrite; ces differences sont plus sensibles dans leur vesicule salivaire (3). La mouche vivipare (M. carnurici) qui appartient au genre SGTCophcige , Meig., a le canal alimentaire ties ressemblant a celui des autres A tlidric eves , el particulie- rement au tube nutritif des mouchcs. L’insertion de Focsophage dans le commencement de Festomac duodenal est semblable. Celui-ci est une (I) Mdmoire fie M. I/on Ourour. /Inn. ilex xr. nut., F. X. (?) Raniflfihr. 0. C. pi. \IX( dj;. (3) 0. C. Ibid. 11^ . ART. HI. CANAL ALIMENT. DEI ANIM. ART1CDLES. 321 fois replie et forme une anse , dont les deux branches se trouvent quelquefois confondues dans un appendice coecal (1). L’intestin grele est court et se distingue du gros, par une dilatation de celui-ci. Le rectum forme encore une derniere poche ovale , d’un plus gros diametre que le reste , ayant de petits coecums , connne Favait dejii observe Sydenham (2). C. Les Pupipares. Le tube alimentaire de Yliippobosque egale environ neuf fois la longueur du corps. 11 commence par un oesophage long et grele, qui se dilate en une vessie ovale qui est le jabot. Entrele jabot et l’estomac duodenal, il y a un etran- glement qui les separe. Celui-ci commence par une premiere portion tres dilatee, qui ne tarde pas a s’a- mincir beaucoup pour former la seconde portion , laquelle est un long boyau, souvent replie, du meme diametre que l* 1 oesophage, susceptible de se dilater par inlervalle. L’inlestin grele commence par une dilatation en forme de cceur, dans Fechancrure de laquelle s’insere la tin de l’estomac duodenal; le reste est un cvlindre droit, de calibre mediocre. Le gros inteslin commence de meme par une dila- tation presque spherique, et se retrecit, avant de se (1) Rnmdohr. 0. C. pi. XXVIII, fig. t, poiircettc aberration, et flg. 2 pour l’»?tat naturel . '2) Memoire citti de M. L. Dufour. Journal de physique , t. XC. Ranulohr ne parle pas de ces ececums et ne les figure pas i 21 322 XXIII* LECON. OIUiAPTES REP. DES ANTI ft!. ARTICULES. terminer a Farms , en un canal de meme diametre que le precedent (1). Dans le melopliagus ovinus, Latr. , Foesophage reste un canal etroit sans dilatation pour le jabot. II s'insere an milieu d’une large poche formant le commencement de Fintestin duodenal ; cette poche se relrecit peu a peu, de maniere que dans la plus grande partie de son eten- due l’estomac , qui est Ires long , ne forme plus qu’un boyau grele , souvent replie. Le commencement de Fintestin, qui recoitlafin de Festomac, est aussi dilate; le reste est un canal etroit, jusqu’au gros intestin qui est tres court , et dont le diametre est plus grand et de forme ovale (2). ] D. Du canal alimentaire cles Annelides. Le canal alimentaire des Anndlides est en general droit , s’etendant d’une extremite du corps a l’autre , et pouvant en remplir presque toute la capacite. [ II est tre rare qu’il fasse des sinuosites jusqu’a ex- ceder de plus du quart, on de moitie , la longueur du corps. Ce canal peut ctre simple, egal, et sans division ; ou bien il monlre des dilatations, avec ousanspocbes late- rales, et des etranglements ; il presente de plus, dans ce cas, une structure variee dans les parties ainsi sepa- rees, qui permet de les distinguer en ocsopbage, esto- mac et canal intestinal; qui ineme imliqucnt encore, dans quelques cas, des sous-divisions de ces organes. Mais, cntre ces deux extremes de simplicity ou de (f) Rcclicrchcs analomiqucs «ur Vhippobosque drs chevaux, par M. L. Dufour. Ann. drs sc. not., t. VI, p. 2S9, ct pi. 13, flg. 1. (2) Rnuidokr. O. C. pi. XXI, Hg. 0. ART. HI. CANAL ALIMENT. i)RS ANIM. ARTICULRS. 353 complication organique, il y a differents degres inter- mediaires, suivant les families et les genres, qui servi- ront entre autres, lorsqu’ils auront ete elmlies tons, a confirmer ou a infirmer la bonte des groupes adopter par les naturalistes. Ces differences, peu appreciees jusqirici, dans leurs rapports avec les moeurs de ces animaux, leur sont bees cependant tres intimement, et peuvent contribirer a les expliquer. Les amdlides tubicoles , qui se nourrissent de petifs animaux ou de molecules nutritives (pie les coOranfs de la mer leur apportent , ont tin canal alimentaire tres simple. Au contraire, les mmclidcs dorsibrmuhes , qui sont plus ou moins errantes et vivent, en general , de toutcs sortes de proie, ou qui se repaissent plus rarement de plantes marines qu'elles trouvent sur les rivagesquelles ne quittent pas, ontun canal alimentaire plusou moins complique , atin de faire subir a des aliments plus so- bdes les diffe rentes actions necessaires a leur transfor- mation en sues nutritifs. Nous verrons dans les armelktes abranches , parmi les liirudinees , des differences qui nous feront com— prendre pourquoi les unes vivent du sang des animaux, tandis que les autres les devorent tout entiers, avec une voracite sans egale. J 1° Dans les Annelides Tubicoles. Les serpules , les terebelles , les amphitrites , ont un ca- nal alimentaire simple et droit, s’etendant sans detour, sans faire aucune sinuosite , d une extremite du corps a Fautre. 324 XXIIle LEgON. organf.s rf.p. des anim. articcles. [Iln’apasmeme, dansl esserpules, de partie quipour- rait etre distinguee, soit par son diametre, soit par sa structure, corame remplissant les fonctions d’estomac. C'est probablement la suite de la vie sedenlaire de ces animaux qui les reduit a une nourriture deja molecu- laire. Par une rare exception, les sabelles (4) ont un canal intestinal faisant un grand nombre de petits replis a peu pres corame celui des serpents, qui doivent au moins doubler sa longueur et la rendre une fois aussi grande que celle du corps. « Le canal alimentaire de la terdbelle prudcnte Cuv. )> s’etend d’une extremite du corps a 1’autre; il y a d’a- » bord un oesophage tres mince, qui se prolonge jus- w que vis-a-vis le huitieme ou le neuvieme faisceau de » soies. Puis vient un intestin gros et boursouffle, qui » reste tel jusque vis-a-vis l’avant-dernier anneau, ou, )> sans rien perdre de sa grosseur, il devient plus lisse; j> un ou deux pouces apres, il diminue de diametre et » reste mince jusqu’a l’anus. Nous n’y avons observe » aucun pli , et ceux que Pallas a vus aux intestins de » la terebellc coquillcre, venaienl sans doute de ce qu’il » n’en avail pas assez elendu le corps (2). » Il y a dans celte derniere espece , dans la premiere portion du canal alimentaire, apres son commence- ment, qui a un calibre assez egal, one partie qui pre- sente une double serie dc boursoulllures semblables a (1) Sabella unispira ; amphitritt ventilabrum lusso. Eicmplairc rap- portd de Nice, par M. Enurillard. (2) Diet, f/f.f .»e. nat.,\. II, p. 81. Article Jmphitrite, fieri t par M. Cuvier cn IdO.T. ART. III. CANAL ALIMENT. RES ANIM. ARTICULES. .125 celles que nous decrirons dans le duodenum du loin— brie terrestre. ] Les amphitrites ont le corps termine par une longue queue qui contient le rectum. Jai cependant trouve dans une cnnphilrite, celle qui habile communement sur les huilres, un gesier globuleux ties epais et ties dur. 2° Les Annclides D or sibr (inches. [Celles-ci sont libres, souvent errantes,et s’eloignent quelquefois beaucoup des cotes maritimes; car ce sont, comme les precedents, des animaux marins, et, ijui plus est, des animaux de proie. Leur canal alimcntaire varie un peu suivant les fa- milies et les genres. Les diflerentes parties en sont ge- neralement plus distinctes que dans 1'ordre precedent. Dans Yarenicole des peclieurs. la cavite buccale forme une courle trompe papilleuse sans machoire, qui peut se derouler au dehors, ainsi que nous l'avons deja dit dans far tide precedent. 1 4 L’oesophage a des plis longitudinaux de sa mem- brane interne, tandis qu’ils sont transverses dans l’es- tomac. La direction de foesophage est d’abord droite, ensuite il se replie; c'est apres s’etre ainsi replie quil donne dans feslomac par un orifice un peu resserre entre deux plis epais et arrondis. L’estomac est lui- meme courbe en arc en forme de boyau, a gros dia- melre comme l’oesophage. M. Cuvier l’a vu s’etendre jusque vers la dixieme branchie. 11 se retrecit cepen- dant avant son insertion dans fintestin qui n’est pas directe, mais laterale. Ses parois sont epaisses relative- 326 XXIIle LEgON. ORGANES rep. des anim. articules. menl a celles de roesophage et de Fintestin, qui sont beaucoup plus minces. « Elies sont d’une belle couleur jaune, sur laquelle » se dessine tres agreablement un reseau vasculaire » sanguin d’un beau rouge. Sur la jonction de Fceso- )> phage et de Festomac sont deux bourses coniques et » musculaires , ajoute M. Cuvier, dont Fusage m’est » inconn u (1). » Deux autres poclies ou coecums beaucoup plus longs, tres elroits a leur embouchure, qui est tout pres de celle de Festomac dans Fintestin, beaucoup plus larges a leur terminaison en cul-de-sac, que j’ai trouvee pleine d’une matiere jaunalre, remplissent peut-etre ici les fonctions du foie (2). Le canal intestinal, qui commence par un court cul- de-sac, est d’abord d’un assez gros calibre qui excede celui de l’estomao, quand il est comme farci de sable, ainsi qu il est frequent de le renoontrer; mais ce dia- tnetre va en diminuant peu i\ peu jusqu'a Fanus. Quand il est vide, ses parois , d’ailleurs extremement minces, presentent, dans une partie de leur etendue, des etran- giements qui divisent la cavile de Fintestin. Lereste du canal est plus mince, lisse et droit, j L ’amphinome clieveluc ( tcrcbella flava Gmel. ) et Vcimphinomc tetraddre (tcrrbclla rostrata Gmel.) out d’a- bord une masse eharnuede la boucheou trompe, plus arrondie et plus courle que celle des aphrodites, puis un oesophage (res court, et un estomac enormement dilate , h parois boursoufflees coniine celles d’un colon (!) Article jlrtnicolc (lu Diet, ties sc. natur. {?.) L’est aussi l’opinion dc Meckel. O. C. p. 83 du I. IV. ART. III. CANAL ALIMENT. DES ANIM. ARTICULES. 327 et dont les plis sont fixes par une ligne tendineuse placee au cote ventral. 11 occupe les deux tiers do la longueur du corps, et sc termine dans un intestin large et court. [ Je n’ai j)u meme determiner d’une manicre evi- dente(l), la limite precise entre cette premiere partie plus dilatee que M. Cuvier regarde comme fesdomac, et qui pourrait Lien faire aussi follicedo duodenum, et le reste du canal intestinal. Tout ce qifon peut dire, c’est que le canal alimcu- taire est plus large, a calibre illegal, dans les deux premiers tiers de son c ten due et que le dernier tiers a un calibre egal et un plus petit diamelre. Les parois de ce canal sont purlout ti es minces , sur- tout dans le dernier tiers. On ne coneoit pas quYUes puissent resister a faction tranehante des coquillages dont se nourrissent ces animaux. J'ai trouve la mu- queuse, noire, dans fexemplaire dont il est question dans la note, et j'ai vu sortir de l’intestin une mailer e noire comme cello de la vesicule de la seiche ; mais en petite quantite. ] Le canal des Nereides est egalement simple, droit, et etrangle d'espace en espace. [Dans une gTande espece de ce genre, il y a d’abord une trompe musculeuse , ayaut ses parois interieures armees de plusieurs ran gees de tubercules violets , de diilerentes grandeurs. Au-dela commence foesophage, (I) Entre autres dans nn individu pris a 150 lieue9 S-0 des Acores et rapportd par M. Dussumier en 1830. 11 avait nn pied et demi de long, loute ldtendue de son canal aliuientahe renferinait de pet.ites coquilles bivalves. XXIII- EEgON. ORGANES IIEP. DES AKIM. ARTICULES. cylindre musculeux , qui pourrait passer pour un gesier-* Vientensuiteun canal cylindrique, a parois epaisses, qui a environ le septieme de la longueur lolale du ca- nal alimentaire : c’est l’estomac proprement dit. Je trouve, a son origine, deux petits corps gland uleux , ayant la forme de deux petits coecums tres plisses et remplis de matiere. Les parois du canal intestinal qui suit , sont minces comme une gaze, tout unies , sans etranglement dans le premier tiers de ce canal. Elies oni. ensuite des elran- glements reguliers qui repondent aux anneaux du corps ; mais ils ne dependent pas de la structure propre de 1 inteslin, et sont le resultat de l’impression des an- neaux du corps. L'interieur du canal intestinal est tout uni et montre des plis Iongiludinaux dans son interieur (1). Une espece d’un genre voisin , la lysidice napoli- taine (2) a un oesophage etroit, long et rugueux inte- rieurement ; l’estomac avec des dilatations et des etran- glements alternatifs; l’inteslin d’un calibre egal. Le nephlys hombergii a tout son canal alimentaire droit et sans la plus legere apparence de sinuosite. Apres la trompe qui forme une cavile buccale oblongue, a parois interieures lisses , quand elle est retiree , le canal alimentaire a, dans le quart de son etendue, un calibre egal. Peut-on considerer celte premiere partie comme l’estoinac ? Tout le reste est regulierement dilate et resserre par des elranglements; exceple dans le der- (f) Ndrdida dc la collection du Jnrdin des Plantes. (2) Nerdis partbenopeia. D; Clij : O. C., p. 17i du t. III et pi. 44, fig. 2-1 1. ART. III. CANAL ALIMENT 1>ES AKIM. AUTICULtfS. nier sixierue, qui repond au rectum ,lequel est grele et tout uni. Une grande espece du rneme genre nephtijs (nereis scolopendroides DelleChiaje) a un estoinac charnu et un canal intestinal garni, a droite et a gauche, d une rangee de pelites vesicules , excepte dans la parlie qui repond au rectum (1). Ces pelits coecums spheriques, que nous jjetrouverons dans la famille suivante, sont probablement des organes de secretion d’un sue gas— trique. La famille des Euniciens a de meme un oesophage et un eslomac distincts, plus musculeux que I’inleslin; le premier montrant interieureinentdes rides longitu- dinales; le second en a) ant, outre les longitudinales , de transversales. C’est d’ailleurs aussi un canal droit , peu dilate, sans cul-de-sac. Les parois de l’inlestin qui parcourt , sans faire de sinuosites , l’intervalle de 1 ’eslomac a l’anus , sont assez, minces; mais ce qu’elles ont de plus particulier, c’est une double serie de vesicules globuleuses, ou de petits coecums, qui ne disparaissent que dans le rectum; les matieres fecales y penetrent et s’y moulent en forme de petits oeufs (2). L’usage de cet appareil me parait surtout servir a la secretion d’un sue digestif. Dans les Aphrodites , la cavite buccale peut rentrer et sortir de maniere a represenler une espece de trompe; (1) Delle Chiaje. O. C. t. II, p. 401-424 , et pi. XVIII, fig. 8 et 13. (2) M. Delle-Chiaje 1 annonce dumoins pour Veunice cuprea , qui doit 6tre rapport^ee au genre diopatre de MM. Audouin et Milne Edwards. Cette espece , suivant ce m6me auteur , se nourrit d e fucus. 0. C. t. II, pi. XXVII, fig. 1 et8. L'eunice gigantea a les mfimesyesicules intestinales. 330 XXIII1 2 * * * 6 LEgON. ORGANES Rlh>. DES ANIM. ARTICDLES. Jorsquelle est tout-a-fait alongee en dehors, l’ouverture da pharynx se presente, et avec elle quatre petites dents (-1) , qui y sont attachees, deux en haut et deux en has. Ce pharynx conduit irnmediatement dans un gesier charnu et tres fort (2).] Le canal intestinal est droit et donne, de chaque cote, une multitude (une vingtaine) de cgecums, qui se terminent tantot par une simple dilatation, tantot par quelques ramifications. Cet intestin est cylindrique, assez mince; les coe- cums qu’il fournit de chaque cote sont tres longs, et grossissent vers leur extremite aveugle, laquelle est altachee entre les muscles des pieds et les vaisseaux lateraux. [C’est la une organisation extraordinaire, dont nous avons trouve quelque chose d’analogue dans les vesicules laterales des genres voisins. Le canal alimentaire de f aphrodite hdrissee com- mence par forilice buccal, qui parait un peu en des- sous, irnmediatement derriere les deux grands filets tentaculaires. Cet orifice conduit dans la cavite buc- (1) Ccci n’a pas lieu dans toutes les cspices. L 'aphrodite lidrissde n’a pas de dents ou de mAchoircs. (2) Nous aTona prettrd ccttc determination, qui est & peu pr6s cellc adoptdc par M. Cuvier , dans son article Jphrodite du Diet, des sc. nat . , article qu’il r&Hgca a Marseille en 1803, A la determination qu’il a prd* (6i£c un an aprAs , dans 1’ancien texte dc cet ouvrage. JS’ous ropportuus ici cctte dernierc pour l’histoircdc la science. « II y a d’abord une partic antdricurc triis ebarnue , qui tient, jusqu’A » un certain point, lieu dc trompe, pouvant se ddrouler horsdu corps. u On s’est entidrement trompe' eu la prenant pour un cstomac. » C’dtait Pallas d’abord , et ensuite M. Cuvier lui-m&ne , qui avait cu cctte opinion. Meckel ( Systcmc d'anatomie comparec. t, IV) scmblc aussi s’y vauger, ART. III. CANAL ALIMENT. DES ANIM. ARTICULES. 331 cale, qui est courte et tient lieu, en meme temps, de pharynx et d'oesophage; elle est tapissee par une mem- brane tres delicate qu’on trouve, dans fetat de repos, former un repli en arriere , qui fournit sans doute au deroulement de cette partie lorsqu’elle paraitau dehors. C’est au-dela de ce repli que se voit le gesier. Son grand diamfclre, qui excede de beauconp celui de fin- test in, la resistance de ses parois, leur epaisseur, com- posee en grande partie de fibres musculaires transver- sales, le font reconnaitre, meme a travels les tegu- ments. II occupe au moins le quart de la longueur totale du canal alimentaire. II n’est pas replie en dedans de lui-meme dans fetat de repos, comine une veritable trompe ; aussi n’a-t-il pas de muscles intrinseques des- tines a le porter en partie au dehors, on a le faire rentrer dans sa portion immobile. Ce ne serait d’ail- leurs qu’en liraillant violemmentle canal intestinal (jue ce gesier pourrail sortir de sa place. Sa paroi interieure est tapissee , coniine celle de toute espece de gesier, par un epiderme resistant, pour la trituration que ses parois eminemment contractiles doivent exercer. On le trouve linemen t et regulierement canneleen travers. Ce gesier se termine par un etroit canal , une sorte de bovau pylorique, dont finterieur est encore garni d’un epi- derme epais, dans forigine de fintestin. Mais cette in- sertion n’a pas lieu bout a bout; elle se faiten dessous, un peu au-dela de cette origine , qui commence con- sequemment par un tres court cul-de-sac. Le canal intestinal , proprement dit, a un peu moins des deux tiers de la longueur du corps. Son diametre diminue sensiblement dans son dernier tiers jusqu’a 1 anus. Ses parois sont minces; elles presentent inte- 332 xxm* LiigoN. okganes bep. l>es anim. artk!i/i^s. rieurement des plis Ires fins, reguliers, diriges un peu obliquement en travers. Je les ai trouvees quelquefois garnies d’une croute,jaune verdatre formant comme des papilles, qui m’ont fait un instant illusion. On voit dans la cavite de fintestin , de chaque cote de sa paroi superieure, les orifices des coecums, qui rappellent ceux des coecums pyloriques des poissons, ou de l’estomac duodenal de quelques insectes. Ils sont plus grands, plus ramifies , plus developpes en avant, et diminuent peu a peu et se simplifient, a mesure qu’on les observe plus en arriere. II n’y en a plus dans la portion la plus etroile du canal intestinal, qu’on pourrait considerer comme le rectum. Aucun autre caractere bien tranche ne distingue les parties de fintestin. 3. Les Annelides abranches. Ce troisieme ordre des Annelides comprend des ani- maux de regime tres different, et dont le canal alimen- taire doit varier suivant ces habitudes. Dans le lombric de terre , la cavite buccale a pour paroi un cylindre musculeux, analogue a celui quo nous avons decrit dans les mollusques, qui flint entie le quatrieme et le cinquieme anneau du corps. L oeso- pbage qui en sort est un canal assez large, dont le ca- libre egale celui du rectum ; il ne larde pas a se dilater en un jabot, ou estomacmembraneux, pyriforme, qu un etranglement, (jui a lieu vis-a-vis du quatorzieme an- neau , separe du gesier. Celui-ci a les dimensions, la forme et la couleur d’un pois ordinaire. Les parois en sont epaisses et musculeuses. On trouve, parfois, sa ART. III. CANAL ALIMENT. DIS AN1M. AUTlCCLltS. 333 membrane exterieure injectee de vaisseaux sanguins d’un beau rouge carmin. Immediatement a pres , le canal intestinal prend la couleur jaune verdatre qu avait ce jabot. II presente d’abord un plus grand diametre que tuut le reste de Fintestin ; il se compose de six paires de boursoulllures reguli&rcs , separees par de profonds etranglements. Cette premiere portion est 1 analogue du duodenum des mammiferes; elle a a peu pres le huitieme de la longueur de Fintestin. Les six huitiemes qui suivent presentent moins de calibre, des etranglements moins profonds et des bour- soulllures moins saillantes. Enlin , dans le dernier hui- tieme, Tintest'in a perdu encore deson diametre, qui est devenu egal ou a peu pres, c’est-a-dire sans bour- soufllure ni etranglement bien prononces. Ce dernier huitieme est le rectum. Dans toute l'etendue du canal intestinal, il y a, dans la cavite commune qui le renferme , des diapbragmes (1 ) qui se prolongent des parois de celte cavite autour des etranglements qui divisent Fintestin. Ces diaphragmes sont d’autant plus prononCes, que les etranglements et les boursoulllures sont plus marques. 11s s'effacent peu a peu a mesure qu’on les observe plus en arriere, et finissent par ne plus etrangler Fintestin dans son dernier huitieme. Il est remarquable que dans lout l’espace occupe par les estomacs , ces diaphragmes ne soient que des replis de la membrane peritoneale qui parait tapisser la cavite commune; tandis que plus avant, vis-a-vis (I) PretniAre Adirion, t. IT. p. 142. 334 XXIIIe LE£ON. ORGANES REP. DES ANIM. ARTICCLES. de l’oesophage, ils ont l’apparence musculeuse, et plus en arriere, ils montrent du moins plus d’epaisseur. L’interieur et la structure des parois du canal ali- mentaire ne sont pas moins interessanls a etudier que sa forme et ses apparences exterieures. La cavite de foesophageestdiviseepar ces diaphrag- mes en etranglements correspondanls, du moins dans sa premiere moilie. La membrane interne du jabot forme de nombreux pi is irreguliers. La face interne du gesier est au contraire tout unie et sans plis, excepte vers son issue dans finteslin. Ses parois sont relativement tres epaisses et tres muscu- leuses. Sauf les inegalites produites par les etranglements successifs , la cavite de finteslin parait egalement unie. Elle renferme dans les trois quarts de son etendue, le long de sa paroi superieure, dans la ligne mediane, un cordon qui parait compose, du moins dans sa pre- miere moitie, de plis transverses comrae empiles les uns a la suite des aulres. La derniere moilie de ce cor- don, d’un plus petit diamelrc, a fapparence d’un canal a surface unie. Nous favons injecte au mcrcure , et nous avons remarque que la partie plissee , a surface anguleuse, etait, comme tout le resle, un canal continu qui se deplisse alors, en faisant beaucoup de sinuo- sites. Nous le regardons comme unc veine meSenterique interieure, enveloppcepar la membrane interne de fin- testin, et versant lesuc nutritif, a mesure quil se forme, dans un tronc principal du systeme sanguin qui se voit art. nr. canal aliment, des anim. articcl^s. 335 en dehors de la meme face dorsale de Tintestin (I). II nous parait comparable a la veine mesenterique qui se trouve dans l’epaisseur d’une valvule, sorle de mesen— tere interieur de certains squales(2). Comine il se ter- mine, en avantet en arriere, par un cul-de-sac, M. Mo- rien l’appelle typ/io-sole, canal aveugle(3). On le trouve parfois injecle de vaisseaux sanguins formant un reseau a mailles regulieres. Dans les Naides,\e canal alimentaire , beaucoup moins complique que dans les lombrics, va droit et sans faire de sinuosites, de la bouche a fanus.On y distingue un oesophage, canal grele et assez long; un estomac , poche ovale on alongee , dont les parois sonl minces et presentent des cercles reguliers de grains glanduleux , et un inlestin qui en est separe par un etranglement , et dont le calibre est plus considerable que celui de l’estomac (1). Au reste , ces divisions du canal alimentaire , au moyen d’etranglements , se multi pi ient lorsque la made eneprouve dans les parties correspondantes deson en- veloppe cutanee , pour se propager par scissures. Les Sangsues, ou rnieux les Ilirudinees , qui forment une famille assez nombreuse, se nourrissent les unes en sue ant le sang des autres animaux , les autres en de- . (1) De nouvelles rechei'Ches que je viens de faire me eonfirment dans cette opinion, que je trouve dtfji exprimde dans mes notes qui datent ^ de 1808. (2) Jnnales des sc. natur., deuxi6me sdrie, t. Ill, pi. 10 et 11. (3) O, C. p. 139 et pi. 11, fig. 5, pi. XI et XII. fig. 1 et pi. XVI et XVIII, it fig. 1, 2 et 5. (4) Nova act. phys. med. Bon® 1828, t. XIV, p. 1. Memoire de M. Gruit* liuiscn sur les Nais diaphana et diastropha , pi. XXV. 336 XXIII* LEfON. ORGANES RKP. DE8 ANIM. ARTICDL^I. vorant des aniraaux mons , tels que des planaires, des mollusques , des lombrics , ou d’autres annelides. Les genres de cette famille qui ont la premiere ha- bitude, ont un estomac (res dilatable, formant une grande poche tres compliquee, a laquelle viennent s’ajouler , dans certains genres , une ou deux appen- dices coecales d’une grande capacite , susceplibles , comme l’estomac, d’une considerable extension, afin de pouvoir contenir la grande quantite de sang, que la succion pent y verser en peu d'instants. L’intestin est petit, parce que cette espece de nour- riture laisse peu de residu; et le passage de l’estomac dans Tinlestin est un canal presque capillaire, commu- nication dont on a meme nie Pexistence (1). Au contraire, les Hirudinees qui se nourrissent de proie, ont un estomac dont la cavite nest pas divisee , etse continue largement et directement avec l’intestin. Les coecums de cet estomac, quand ils existent, sont tellement petits qu’ils ne peuvent plus etre que des or- ganes de secretion ; et Tinteslin a une grande capacite suit pour contenir une partie de la proie, lorsque fes- tomac ne suffit pas , soit pour recevoir les residus plus abondartts que laisse une pareille nourriture. Pour exemple du premier type organique , nous de- crirons d’abord le canal alimentaire de la sangsue mcdi- cinale (liirudo medicinalis L.).] Apres un oesopliage petit, court , en forme de bouteille , a plis interieurs longitu- dinaux, vienl un estomac large, a parois minces, et divise, (Tespace en espace, [>ar des diaphragines mem- (I) Rcchnrrhc* sur le pcnrc Hi rutin ; p,ir MM. Pelletier et lluz.ird (ils. Journal dr pharmacir, roar* art. hi. canal aliment, des anim. articcles. 337 braneux ; qui le retrecissent beaucoup , ne laissanl qu'un troa dans leur milieu. Ti es peu en-deca du py- lore, l’estomac se divise en deux coecums, qui mar- chent parallelement au canal intestinal, etsont presque aussi longs que lui. [II en resulte que ce viscere est une vaste poche qui remplit presque entierement la grande cavite qu’in- terceple toute la peau de la sangsue. Les coecums en sont deux grands appendices, lateraux et posterieurs , dont les parois ont la memo structure , et dont la ca- vite se continue avec celle de la poche mediane prin- cipale. Lorsque la sangsue suce le sang, ces trois poches s’emplissent immediatement, et produisent ce develop- pement, si rapideet si connu, de tout son corps. On les tronve alors pleines de sang , et encore bien long-temps apres; tandis qu’il n’y a dans Tintestin qu1 une pulpe noiratre (1). Les diaphragmes nombreux qui divisent la cavite de 1 estomac, en un certain nombrede cellules, repondent aux elranglements qui separent les boursoufflures, qui rendent sa surface interieure si inegale. La partie prin- cipale de 1 estomac communique, par deux ouvertures laterales etroites, dans les deux coecums qui la conti- nuent en arriere. Peu apres, on voit sur la ligne (1) C’est done par erreur qu’elles avaient ^te consid^rdes, dans la pre- miere Edition de cet ouvrage, comme des#coecums intestinaux, erreur qui a etd repetde dans l’ouvrage, d’ailleurs tr6s recommandable, de M. Mo- quin-Tandon, ayant pour litre : Mnnographie des Uirudinees. Paris, 1827. II y a dans la Zoologie medicate , t. 11. pi. XXIX, flg 19 et 20. deux bonnes figures du canal alimentaire de la sangsue medicinale; eiles sont conformes, pour l’essentiel, a celles que j’ai faites il y a vingt ans , et que je publierai dans l’atlas de cet ouvrage. 9. ■22 338 xxme le<;on. organe# rep. desanim. articulk.i. moyenne une troisieme ouverlure, qui aboutit a l’in- testin. Elle donne dans un petit boyau pylorique, en forme d’enlonnoir, donl l’orifice, ou le pylore, est ex- tremement etroit et perce au milieu d’une valvule qui empeche le retour des substances alimentaires dans l’estomac. Le canal intestinal a une tres petite capacite, relati- vement a ce dernier viscere. C’est la mesure du peu de residu excrementitiel que doit laisser, apres la digestion, une nourriture aussi substantielle que le sang. ] Sa membrane interne, qui est opaque, montre une infinite de pelites rides transversales , egaleinent di- stantes; elle s’elargit vers l’anus qui est fort petit, et dont quelques uns ont meme nie, mal a propos, fexi- stence. [On peu l distinguer facilement un premier intestin , dont la membrane interne a les plis qui viennent d’etre decrits, et dont le calibre, deja ti es petit, va un peu en diminuant avant de se terminer. Un Ires petit canal etrangle le separe du second, qui est tres court, dilate, de forme ovale, lisse et sans plis interieurs. Valbione muricata , et sans doule les especes conge- neres, out un canal alimentaire qui se rapporte encore au meme type des hirudinees suceuses de sang. L’estomac va en s’elargissant jusqu’aux deux tiers de la longueur du corps; ensuite il diminue peu a peu jusqu’a Texti-emite opposee. Sa cavite est divisee, comrne dans le genre hirudo , par de npmbreux diapliragmes (1 ). Le pylore, ou I'embouchure de I’iuleslin, est ver* le (I) I’rrmirrc iHit. p. W' ‘tu t. IV. ART. III. CANAL ALIMENT. DES ANIM. ARTICULtis. 389 milieu de la longueur de ce Ires long boyau qui forme Festomac ; de sorte que toule la partie de ce dernier viscere, qui est au-dela de cette embouchure, est un profond cul-de-sac ou appendice coecal , analogue aux deux que nous avons decrits dans le genre prece- dent. L’intestin s’etend sur la paroi superieure du coecum stomacal, en faisant plusieurs courles sinuosites dans son trajet jusqu’a Fanus. Les clepsines out leur cavite stomacale se prolbn- geant, de chaque cote, dans buit ou neuf pocbes etroites et profondes, en forme de coecums(l). 11 faut encore ranger les bile lies Saw, les hamocharis Sav. ou piscicola Lam., les branchiobdellcs et les bran- chellions , parables hirudinees suceuses de sang, ou les v^ri tables sangsues, chez, lesquelies le tube alimentaire doit etre approprie, dans sa structure, a ce genre par- ticulier d'alimentation. Nous ne faisons qu'indiquer ici ces genres, en attendant que des observations posi- tives vienuent confirmer notre prevision. Les Hirudinees qui vivent de proie ont un appareil alimentaire d’une tout autre forme; il di Here meme du type precedent dans tous ses details. Les diaphragmes qui divisent Festomac des hirudinees suceuses de sang, et qui sont si utiles pour retenir le sang dans les po- ches quils ferment, contre les efl’orts de contraction de Fenveloppe commune, empecheraient la proie de penetrer dans ce sac digestif; aussi sa cavite plus ou moins extensible en est-elle enlierement depourvue. (1) M. Audouiu , article Sangsuc du Diet, classique d’ltist. nnt., pour la Clepsine. binncle et la clrpsine aplatie. 340 XXIIl" lecon. organes r£p. des anim. articuli^s. Ensuite Tissue de l’estomac dans Tintestin est plus large, aim de laisser un libre passage aux matieres alimen- taires, moins attenuees que dans Talimenlatian prece- dente. Enfin , le canal intestinal devait avoir aussi beaucoup plus de capacile , pour conlenir les residus plus abondants de cette espece de nourriture. Les genres hoemopis Sav. (1) et nephelis Sav., dont le genre trochetia ne parait pas diflerer, appartiennent a ce type. Nous le decrirons en detail dans deux especes con- fondues mal a propos Pune et Taulre sous le nom de sangsue de cheval. La premiere est Ylicemopis sanguisorba Sav. (2). La partie principale ou mediane de Testomac est la continuation d’un oesophage assez large; elle a un diametre egal dans son premier tiers, un peu inegal et celluleux dans le reste de son etendue. Son fond se prolonge aussi dans deux coecums, eten- dus de chaque cote de Tintestin, comme dans la sangsue medicinale; mais ici, aulieu de deux larges poches, ce ne sont plus que deux canaux etroits et moins longs, dont la cavite n’est plus propre arecevoir des aliments, el dont les parois ne peuvent plus guere servir qu’a la secretion d’un sue gastrique. Le pylore est une ouverlure assez large, et Tintestin presenle, surtout au commencement, un assez grand diametre. Cette premiere partie de Tintestin se distingue (1) II faut considdrcr comme synonymes les genres Psetidobddla de M. dc Rlainville, ct Aulastoma. Moq. land. (2) Delle Chiaje est , je rrois, le premier qui ait flgurd son canal all- mentaire, dans les Mntwrir sulla sfnria r nntomin, etc., t. I, pi. I. • !»• N a puli, 182.'i. ART. ill. CANAL ALIMENT. DES ANIM. ART1C0LKS. 3^1 encore par Ja disposition de sa membrane interne, qui y forme de tres larges plis transverses et ondules, presses les uns vers les autres, et cependant epais et de cou- lenr blanc-jaunatre. Cette meme membrane est unie dans fintestin moyen, etplisseeen long dans le rectum. Nous devons dire que les individus sur lesquels nous avons fait ces observations avaient trois dents paralleles formees de plaques imbriquees , dont lebord est releve, en avant, de plusieurs petites dentelures (I ). L’autre espece , connue sous le nom de sangsue de chevul (2), a aussi trois dents paralleles, qui m’ont paru de meme composees de lames imbriquees, por— tanl chacune une dentelure dans leur milieu , dirigee en avant. Ici Testomac est un boyau grele, dilatable, a calibre assez egal , sans aucune boursoulllure et sans coecum, dont la longueur est d’environ les deux tiers de tout le canal alimentaire. 11 a iuterieurement huit plis lon- gitudinaux qui s etfacent apres sa premiere moitie, et sont remplaces par des rides longitudinales ties fines et tres nombreuses. L’intestin commence par deux dilatations laterales. entre lesquelles s’insere le pylore , qui est largement ouvert. Son calibre va ensuite en diminuant, quoiqu1!! ( ) Ces dents sont diffieiles k observer, et svjettes k tomber : de , ie pcnae , le caractire du genre Aulastoma de M. Moquin Tandon it Pseudobdella de M. de Blainville, dtablis sur des individus du genre Hvmop,,, auxquels cet accident etait arrive. La descrip.ion quf ces du «“1 al-entai,e de ces deux genres, ZoZ •me mm k 'ST* publl6e anterieurement par Delle Chiaje, et a celle que MM. Brandt et Ratzebourg ont inseree plus tard dans 1^ zoologie , me confli me dans cette opinion. H.i/i C|n Ceie, fifur^e dans 'e Mdmoire d^j4 cite de MM. Pelletier et Huzard fils, pi. 2, fig. i&. 342 XXIIle LEQON. ORGANES REP. DES ANIM. ARTICULES. se conserve plus gros que celui de l’estomac, quand il est vide; il se dilate de nouveau vers la fin, qui repond au rectum. Le duodenum est distinct par les larges plis ondules et transverses de sa membrane interne, qui s’etendent dans les culs-de-sac qu’on voit au com- mencement de cet intestin. L’intestin moyen a la meme membrane sans pli , ainsi que le rectum. Le canal alimentaire des nephelis parait avoir beau- coup de rapport avec celui que nous venonsde decrire, puisqu il est aussi tout d’une venue et sans poche late- ral (1). Aussi regardons-nous cette seconde espece de sangsue de cheval comme appartenant a ce dernier genre.] ARTICLE IV. DE I.’ ANUS OU DE LlSSUE DU CANAL ALIMENTAIRE, DANS LES ANIMAUX ARTICULES. * [Les animaux arliculcs etanl symetriques, comme les vertebres, ont de mtbne Tanus oppose a la bouchc, et place constamment dans la ligne mediane du corps. II n’esl pas toujorlrsprecisettientdansl’axe du corps, a fexlremile de cette ligne; mais on le liome quelque fois plus rapproche de la face dorsale ou de la face vent rale. 11 existe encore des differences reinarquables dans les rapports de cette issue avec les organes de la generation ou autres. (|) y. la Monographic dr M. Moquln Tandon , d^ja p. 12*, ct pi. Ill, llg. I, 2 et 3. ART. IV. UR L’aKUS DANS LES ANIM. ARTlCULES. 3i3 A. Dans les Crustaces. L’anus a pour caractere general d’etre perce sous I’extremite posterieure du corps, a la face inferieure du dernier anneau, et d’etre enticrement scpare des organes de la generation, dont les issues sont toujours plus en avanl , et avec lesquels il n’a aucun rapport. Sa position d’ailleurs et celle de l’intestin indiquent qu’on a tort d appeler queue, dans les decapodes , la suite des anneaux elroits de 1'abdomen , et que les denominations tie brachiures et de macroures, par lesquels on designe les deux divisions de cet ordre, devraient etre changees, ainsi que nous 1’avons deja exprime, en celles de brachigastres et macrogastres. L’anus, dans Y&crevisse commune , est une courte fente longitudinale situee an milieu de la face infe- rieure du dernier anneau de 1'abdomen. Les Lords de cette fente sont renfles cornme ceux d’une vulve, et sont rapproches par une paire de muscles qui s’atlncbent en avant an Lord moven du dernier anneau , et se portent de la directement en arriere, sur les levres de la fente anale. Dans les lanrjousfes , il y a de chaque cdte de la fente longitudinale que forme l'anus deux lames verticales solides qui se rapprochent par leur face interne, comme deux couvercles. Dans les crabes ( portumis puber ), l’aspect est diffe- rent. L’extremite du rectum semble a decouvert par sa paroi inferieure, quia des cannelures longitudinales. Son issue est ronde et resserree probablement par un sphincter. Le bord superieur de l’anus forme un epais bourrelet ; on y trouve d’ailleurs les deux muscles fie- 844 XXIII* LEgON. ORGANES rep. des anim. articules. chisseurs du dernier segment que nous venons de de- crire dans l’ecrevisse. Cette position superficielle , et pour ainsi dire a nu de l’extremite du rectum , est une suite de la flexion habituelle de la queue contre le thorax, position qui preserve cette partie de toule lesion. Les Pagures(\e P. strie LAT.)ressemblent aux crabes a cet egard, comme parleursbranchieslamelleuses, etc. Leur anus est rond; il y a deux plaques en coeur pres de son bord inferieur. Dans le limule eye lope, parmi les Pcecilopodes , l’anus est une fente longitudinale qui se voit sous la base de la queue, au-dela de la carapace. B. Dans les Araclinides. Cette issue du canal alimentaire, du moins dans les araclmides pulmonaires , est, de memeque dans les crus- taces, tout-a-fait independante des organes de la ge- neration ; ce n’est que la terminaison du rectum. Ce caractere commun pourrait etre ajoute a plusieurs au- tres qui rapprochent ces deux classes. Dans les arandides fileuses , l’anus est une fente trans- versale percee au milieu d’une petite proeminence, qui se voit a Pextremite de Tabdomen , sur la ligne me- diane, au-dessus des papilles qui servent de filiere. Dans les Scorpions, qui appartiennentaux pedipalpes, il f’aut chercber cette issue dans Tintervalle membra— neux qui unit Pavant-dernier anneau au dernier, c est- a-flire a celui qui forme le crochet. L’on voit a la face dorsale on suptirieure de cette membrane inter-arii- culaire une tres petite papille, au milieu de laquelle Panus est perce. L’issue du venin en estsepareede toule ART. XV. DB L’ANUS DANS LB* ANIM. ARTICULES. 345 U longueur du dernier anneau du corps et de son crochet. C. Vans les Inscctes. L'anus , dans cette classe , est generalement rap- proche des organes exterieurs ou copulateurs de la generation. II fautle distinguer en anus interieur et en anus exterieur. L’anus interieur, ou la fin du rectum, s’ouvre a la partie superieure et anterieure d une dilatation termi- nale que Ton peut comparer, non pas precisement au cloaque des oiseaux, mais a celui de certains mammi- feres ; car il y a ici cette difference avec le cloaque des oiseaux, que la semence et les oeufs n’y sont pas recus immediatement , mais qu’ils traversent le tube de la verge du male ou le vagin de la femelle , que ce cloaque peut contenir en partie ou en totalite. II en resulte que Forifice exterieur des excrements est bien distinct de la vulve ou de Forifice de la verge. On compte quelquefois jusqu’a sept ecailles diffe- renles qui protegent a Fexterieur ces diflerentes ouver- tures (1), dont on ne pourra se faire une idee que lorsque nous traiterons des organes de la generation. On y verra d’ailleurs que ces ecailles, qui garnissent Forifice du cloaque, ou qui forment les parois solides des organes copulateurs male ou femelle, sont les ana- logues des derniers anneaux de Fabdomen des larves , ayant change de forme et de dimensions a Fetat par- fait pour remplir d’autres emplois ; de sorte que les derniers anneaux de Fabdomen des insectes parfaits , (1) V » Ls Dufour. O. C. sur les h(5uiipteres , pi. XIV, fig. 157. 346 xxiii« le<;on. organes rep. bES anim. articdl£s. sujets a de completes metamorphoses , ceux qui en- tourent 1’anus exterieur , sont loin de corresponds aux derniers anneaux de fabdomen des larves. Mais ces rapports de l’anus et des organes de la ge- neration ne sont pas semblables dans tous les insectes. Nous verrons que, fchefc les tibeilutes , c’est a la base de fabdomen , au-dessous de son second anneau , et non a fextremitedu corps, que se trouve Torgane copulatetir du male. Ces memes rapports n’existent pas non plus dans les insectes a metamorphose complete , lorsqu’ils sont en- core a l’etat de larve. La difference la plus extraordinaire que presentent les insectes a cet egard, c’estTabsenfce d’anus chez quel- ques larves , telles que celle du fourmilioh (1) parmi les nevropteres; celles d esgudpes et des abeilles , parmi les hyrnenopteres ; absence que nous avons deja signalee en decrivant le canal aliinentaire , et sur laquelle nous auicns foccasion de revenir dans notre derniere lecon sur le developpement des animaux. II semble que, dans ce cds , les substances alimenlaires tout entieres sont transformees en sues nutrilifs ; ou si elles laissent quelque residu, ils ne peuvent qu’etre rendus par le vomissemeiit , fappareil aliinentaire ne formant ici qu’un sac a une seule ouverlure. Lne autre difference est celle de la position de fanus tout-a-fait a la face dorsale qui a lieu chez d'aulres larves ( celle de la criocdre dr Canperge) , qui Se garanlit de faction dessechante du soleil en sc couvrant de ses excrements. (I) Noma arons fail connaltrc quc.d'apria lea Hernftrea observation* Hr M. L. Dufour, rctlr. larve aurait tin anua. VRT. IV. DE L'ANUS DANS LES AN1M. AHTICOLIS. 347 Le mecanisme par lequel les excrements sont ex- pulses du cloaque n est pas moins compl.que dans ces petits animaux que dans les mammiferes. Mais coniine ce mecanisme est lie aux ofganes de copulation , nous n*en parlerons en detail quen decrivant ces organes. Nous dirons seulement ici quil resulte a la lois de la forme des derniers segments du corps, des rapports qu’ils out entre eux des muscles qui les meuvent et des mouvements dont ils sont susceptible*. II depend en- core d’un sphincter qui entoure l'anus iateneui ; de muscles qui agissent directement sur le rectum , 1 a- baisseur et le flechisseur lateral ; et enlin de ceux qui meuvent le cloaque, au nombre de quatie (l • D. Les Anti# tides. Les Srrpules , qu’on pourrait confondre avec les ver- mets , qui sont des mollusques , sen distinguent , entre autres , comme animaux articules , en ce que leur anus est a l extremite opposee a la bouche, et que leui tube calcaire est toujours ouvert de ce dernier cole? c’est-a-dire a son sommet (2). Dans les sangsues , il faut le chercher au-dessus de la venlouse anale. Ses dimensions varient : a peine visible dans les sangsues vraies, celles qui se nourris- sent de sang, il est bien plus considerable dans cedes qui vivent de proie, les hcvmopis , et qui ont des excre- ments plus abondants ] (1) On pourra en prendre une idee, du moins pour les eoleopteres, dans les ti es belles planches gravies de 1’ouTrage deja cite de M. Straus- Durckheim, pi. 2 , fig. 5, pi. 4 , fig. 3 et pi. 5, fig. 4 et 5. (2) V. l’article Serpule du Diet, des sc. nat. , par M. de Riainville , t. 48, p. 550. 348 XXIII- LEgON. ORGANES REP. DES AN1M. ARTICLES. ARTICLE V. DU FOIE OU DES VAISSEAUX HEPATIQUES, ET DES ANNEXES DU CANAL ALIMENTAIRE DANS LES ANIMAUX ARTICULES. !• Vu Foie on des Vaisseaux hepatiques. [L’existence, la forme et la structure du foie presen- tent des differences dans le type des articules que nous devons decrire, et dont nous chercherons a saisir les rapports. L existence du foie ou des tubes secreteurs qui en tiennent lieu n’a pas encore ete demontree dans un assez grand nombre de petits crustaces, d'araclinides ti acheennes , dans beaucoup d' anne lides , dans quelques insectes hemipteres. Cettedacune tient peut-etre, pour plusieurs, a la dif- ficulte des observations chez de tres petits animaux , quand il s'agit d’un organe dont l’analogie peut se ca- cher sous d’autres formes et sous une autre structure, et dont les rapports peuvent avoir ete plus ou moins modifies, sans etre entierement changes. Nous avons vu le foie des mollusques presenter en- core, dans les classes superieures de ce type, de gran- des ressemblances de structure et de forme avec celui des vertebres. Ces ressemblances s’elfacent dans les animaux articules. Le foie y semble etre moins independant; il y est ge- neralement moins separe du canal alimentaire. Sa structure s’y trouve aussi bien simplifiee; elle n’y con- siste plus essentiellement qu’en vesicules ou en tubes simjiles ou ramifies, isoles ou agglomeres, dont la ca- ART. Y. DU FOIE DANS LES ANIMAUX ARTICULES. 349 vite est en communication immediate avec differentes parties du canal alimentaire. La couleur jaune ou brune de la matiere que ces tubes ren ferment, et qui caracte- rise la bile, en fait reconnailre la nature et la fonction. Mais ceux qui appartiennent a des animaux articu- les, qui ont encore des vaisseaux sanguins ont leurs parois plus ou moms dessinees par les ramifications de ces vaisseaux, et peuvent encore presenter, comme dans les crustaces ddcapodes, une sorte d’agglomera- tion, en se ramifiant, qui rapproche ce foie de celui des vertebres. Dans les insectes, au contraire, qui manquent de sys- teme vasculaire sanguin complet, le foie est reduit a sa plus grande simplicity, et ne consiste plus qu’en longs tubes simples ou vesiculeux, separes les uns des autres dans la plus grande partie ou dans la totalite de leur longueur. C’est dans lorigine de l’intestin seulement, ou dans sa premiere portion, que la bile arrive chez les crmta- ces qui ont un estomac distinct. Chez les insectes, elle penetre generalement dans cette partie du canal alimentaire que nous avons com- pare a l1 estomac et au duodenum; elle n'y arrive meme qu a la fin. Chez quelques-uns, il n’y a qu'une portion de la bile qui prend cette direction; lautre portion est versee dans la derniere partie du canal alimentaire, comme humeur directement excrementi- tielle. Nous avons vu quelque chose d’analogue chez les ions, par mi les molJusques gasteropodes nudibran- ches. ^ous avons meme fait remarquer que dans les heteropodes nucleobranchides, de cette meme classe, 350 XXIIIe LECON. ORGANES REP. DES AN1M . ARTICULES. Louie la bile etait porlee a la fin du canal alimenlaire, et n’etait plus qu’une humeur excrementitielle. Ces exemples ont du nous preparer a voir cette humeur prendre, en partie, ce caractere dans quelques families d’insectes. A. Dans les Crustacts. Quoique les crustaces aient encore un coeur et des vaisseaux, la plupart n’ont deja plus de foie propre— menl dit, [c’est-a-dire compose a la maniere d’une glande conglomeree, comme celui des vertebres et des mollusques]. Leur organe generaleur de la bile est forme simplement d une quanlite de petits tubes a\eu— gles. Cest apparemment comme le pancreas des pois- sons , que bon juge etre remplace pai cctte multitude de coecums qui s’ouvre a l origine de 1 inteslin. \ . Les Decapodes. Les coecums hepatiques des Decapodes decelenl ai sement leur nature : leur couleur est jaune ; leurs parois semblent spongieuses; la liqueur qu’ils produisent est brune et amere; c’est elle qui donne son amerlume a ce (iue Ton nomme la farce dans les ecrevisses ; car les coecums hepatiques remplissent, av.c l’estomac , pres- que tout le thorax de ces animaux , et dans le bcrnard- hermite ils remplissent encore presque toute la queue. [ lls soul de proportions (res variees, plus ou moms no.nl, reux et ramifies, ils peuvent m6me «tre rem places par une vaste poche anfractueuse, comme dans les Pa- Lemons, qui communique avec le commencement de l’intestln. . Dans Vecrevisse commune , les coecums hepatiques ferment, de cheque cOte du thorax, trois paquets con- mmmm ART. V. X)U K01E DANS LES AM MALI ARTICDLES. 351 1 si durables de pelits eanaux adherents enlre eux par un .! tissu cellulaire tres fin, et retenus encore par des brides 4 d’une membrane transparente extremenient fine, qui ,| passe d’un paquet a l’autre, en traversant l'intestin. 4 Tous ces eanaux paraissent communiquer ensemble, \ de maniere que 1’humeur qu’ils conliennent est versee I par les principaux du faisceau moyen, dans one es- jpece de cul-de-sac que forme le canal intestinal , dans | sa parlie duodenale qui est ti es courte. Le P injure strie (Latr. ) a deux enormes paquets de jcoecums, agglomeres sur les cotes de toute I'etendue du canal intestinal, dans la poi trine et dans l’abdomen, I j Usque pres de I'anus. Ils se detachent lies ramilica- j tioBS de deux tronos principaux , sont la plupart courts j et coniques et versent la bde daus le commencement de l'intestin. 2. Dans les Stomapoiles , comma dans les decapodes, lie foie se compose de ccecums distinct*, separes, sans j parenchyme intermediaire. Ce sont lies vaisseaux ou | eanaux ramifies qui se voient de chaque cole de Fin— j testin ; du moins nous les avons ainsi observes dans la | squille ruante , et nous pouvons rectifier ici une erreur j de noire premiere edition, erreur qui a ete copiee I jusqu’a present par tousles auteurs qui ont voulu faire 4 connaitre l’organisation de ces animaux. L organe divise en lobes (1), que M, Cuvier avait ■ (1) A oil i le texte aucien, ou celui de la premiere croyons devoir rectilier : edition, que nous « Les Mantes de mer ( Sguilla Fab.) font exception a la regie; elles I » ont un foie rangd par lobes des deux cdUis de toute la longueur du I » canal , et qui est solide et tout-a-fait semblable a une glande conglo- Meckel O. C. p. 160 du t. IV, dtend cette erreur aux pcenees et aux 352 xxme LEgoN. organes r£p. des anim, ARTICCLlf.S. pris et decrit. pour le foie, est l’ovaire. Nous y avons reconnu une quantile innombrable d’oeufs. Ainsi , relalivement au foie , les squilles sont dans le raerae cas que la plupart des decapodes, avec cette dif- ference que leurs coecums sont moins nombreux. 3 et 4. Les Amphipodes et les Lcemodipodes. Le foie, dans Yhiella , serait un bourrelet glandu- leux qui entoure le cardia et se porte sur les cotes de l’intestin, jusquevers le milieu de sa longueur, vis-a-vis le sixieme anneau du corps (i). Dans 1 ecyame de la baleine , le meme organe se com- pose de deux corps cylindriques, alonges, de sub- stance jaune et d’apparence granuleuse, qui sont flexueux et se prolongent jusque dans le dernier an- neau de fabdomen. Leurs canaux excreteurs abou- tissent au commencement du canal intestinal (2). 5. Les Isopodes. Les Lijgies ont trois paires de vaisseaux biliaires elendus le long de l’intestin, comme ceux des insectes, et s’ouvrant dans l’estomac (3). ] Les Clopories ont quatre gros vaisseaux coniques ou fusiformes , ondules ou comme tordus , de la longueur palemons. Lcur foie, simant cet aulcur, ainai que celui des squilles , est plus solide, plus forme , compost* dc trds petits coecums, et a bien plus que dans les autres crustacds la structure glandulcusc des classes plus dlevdcs. II y est tres long ct occupc presque toutc l’dtcnduc du corps. Toute cette description s'appliquc auz otaircs. (0 Mdmoirc de M. Straus Durckhcim. 0. C. pi. IV, fig. 15, bfg- (2) Annates des sc. nat., deuxidme .as du lout a la por- (1) Nc scrait-cc pas 14 flcui «lcs quatrcs canaux biliaircs que Trdviranus a d^criti ct ligurds, t. 2, Hg. 24 B. ART. V. DU FOTE DANS LF.S ANIMAL'S ARTICULES. 35.r) lion retrecie de Finlestin, qui esl enlre le coecum et la portion dilutee. Pour comprendre ce que nous regardons comnie le foie dans les scorpions , ii faut cfabord Favoir eludie j dans les araignees et se rappeler la description du canal 1 alimentaire des scorpions. Ce canal, ainsi que nous Favons dit, va directement et sans detour de la Louche a 1 anus. 11 reeoit success ivement de chuque cote , pen- dantson ti'ajet dansla poitrine,a des intervalles inegaux, quatre troncs vasculaires considerables, dont les deux deiniers soul plus gros et plus rapproches et peuvenl |a\ on cl 1a cun la moilie du diametre de Fintestmj qui se ramilient iminediateineut ou a pres tin court trajet, en se portant directement en dehors ou un pen obli- quement en arriere (le dernier) dans un corps granu- leux qui remplit, en grande partie, le thorax, et que Fon compare communement au corps graisseux des ] insectes. Nous regardons ce corps, comnie le foie, tres com- parable par sa position et par son volume au foie des crustaces decapodes , et ces canaux comnie ses conduits excreteurs (1). M. Treviranus, a la verite, decrit commedes vaisseaux biliaires des canaux extrememenl delies, bien plus fins consequemment que ceux que nous venons d indiquer, qui sortent aussi de cette nieme masse thoracique sV ramifient de meme et paraissent egalement se terminer au canal intestinal , mais beaucoup plus en arriere , a (1) Cette opinion p. 146. cst aussi cclle dc Meckel. Syst. (Tanat. comp., t. iy, 356 XXIII6 LEgON. ORGANES REP. DES ANIM. ARTICULES. un etranglemenl qui serait dans le premier anneau de la queue. Deux de ces canaux pretendus biliaires sortent du foie vers la seconde paire des troncs hepatiques , et se por- tent directeinent en arriere parallelement au canal ali- mentaire qu’ils touchent. Ils paraissent s’y terminer immediatement apresleur sortie du thorax. Deux au- tres sortent du rneme organe, plus en dehors et plus en arriere, sont encore plus fins et n'aboutissent au canal qu’a l’etranglement dont nous avons parle. M. Muller , qui les a observes avecbeaucoup desoin,a suivi unede leurs ramifications jusqu’a la rencontre d un des \ais- seaux principaux qui sort du coeur. Cette anastomose considerable nous empeche , avec plusieurs autres mo- tils , deles considerer comme des canaux biliaires. Le principal estla necessite d’expliquer la fonction des ca- naux precedemment decrits , etia conviction quele foie peut avoir, dans un animal dont le sang est contenu dans un systeme de vaisseaux clos, une organisation plus compliquee que dans les insectes, et qu il ne se reduit pas a un simple canal. Nous verrons d’ailleurs que, dans ce dernier cas , ce canal n1 est pas du lout rami fie a la maniere des vaisseaux sanguins. M. Muller pense que les petits vaisseaux, consideres comme biliaires par M. Trdviranus , portent vers la fin du canal intestinal quelque humeur excrementitielle qu’ils out prise dans le corps graisseux (le loie) (1). Dans les mijyales, le foie n’aurnit que deux canaux biliaires considerables qui joindraient 1 inteslin .i l en (I) Archwn d’anat. ct dr pUys. de Meckel de 1828. Mon. sur U scor - pi on. ART. V. DU FOIE DANS LES ANIMAUX ARTICULES. J57 droit de sa seconde dilatation abdominale. A la verite, Meckel , qui donne cetle indication, ne dit pas si ces canaux proviennent d’une masse hepatique plus com- pliquee, comme celles que nous venons de decrire dans les autres araneides; ce qui est probable (I). Parrni les arachniiles tracheennes , on a indique (2), comme pouvant remplir les fonctions du foie dans le phalangium , une membrane composee de plusieurs series de petits grains, laquelle occupe la face infe- rieure de l’estomac ; mais on sent combien cetle de- termination est incertaine]. Le Trombidium , autre arachnide tracheenne de la famille des Ilolelres, aurait, a forigine d’un canal ali- mentaire droit, plusieurs coecuins lateraux (3); mais je les regarde plutot comme des poches accessoires de ce canal que comme des tubes de secretion.] C. Dans les Insectes. Le foie, dans les Insectes proprement dits, a encore moins 1 apparence d une glande conglomeree que dans les crus la ces ordinaires, [ou plutot il ne fa plus du tout dans cette classe], Comme le defaut de vaisseaux san guins empeche les insectes d’avoir aucune glande [dont le tissu ou le parenchyme serait compose d'un entre- (1) Dans la mygalc, le canal alimentaire forme dans le c^phalo-thorax une sorte de gesier ayant la figure d’un sac oblong, des parols charnue. revalues inteneureiuent d’un epiderme sensible ; au-dela , il dprouve un rtranglement; arrive dans l’abdomen , il se dilate de nouveau, se resserre ensuite, puis se dilate encore pour recevoir deux canaux he- patiques considerables. 11 n’y a aucun ccecuiu k son extremite. Meckel, O. C. t. IV, p. 143. * (2) Treviranus. Melanges, pi. I. (3) Treviranus. Melanges, p. 48, pi. VI. 358 XXIII® LEQON. ORGANS REP. DES ANIM. ART1CULES. I lacement plus ou moins coroplique de ces vaisseaux] , la bile est produite chez eux, comrae toutes les autres secretions, par des vaisseaux minces, a parois spon- gieuses, lesquels llottent dans le fluide qui baigne toutes les parties, et v puisent, par Forganisation de leur tissu, les elements propres a former cette liqueur. Ces vaisseaux existent egalement dans Fetat de larve et dans celui d’insecte parfait; la liqueur qu’ils pro- duisent et qu'ils contiennent les teint de sa propre couleur; le plus souvent ils sont jaunes : quelquefois, comme dans les scarabes et les cerambijx , ils sont (Fun blanc opaque; d’aulres fois, comme dans les ditisques, d’unbrun fonce. [ Quelquefois la liqueur qu’ils renfer- ment est transparente et tout-a-fait incolore. ] Leur gout amer est du a cette meme liqueur, et il est pro- bable qu’elle aurait beaucoup des qualites de la bile, si Fon pouvait en obtenir assez pour l’analyser. Les vaisseaux biliaires varient [>our le nombre quand ils sont plus nombreux; ils sont aussi plus courts; de maniere que la lolalite de leur surface reste a pen pres la meme. [ Du moins cette compensation peul avoir lieu pour les insectes d’un meme regime. Mais quand le regime differe beaucoup, il y a generalement des dil- ferences marquees dans le dcveloppement et dans le nombre des canaux biliaires. Les insectes carnivores en ont moins et de plus pelits ; ils sont, au contraire, beaucoup plus longs el plus nombreux dans les herbi- vores, toutes ( hoses egales d’ailleurs. ] Ils aboutissent quelquefois tons a tin canal excreteur connnun, qui se rend dans Finlcslin. (Fest le cas ires rare du grillo-talpu. Leur insertion sc fait d’ordinaire a la (in de Feslomac duodenal ; [quelquefois ccpendant (. 1>. V. DD FOIE DANS LES ANIMAUX ARTICULES. 359 elle it ieu en partie dans le pylore de cef estomac, et en partie dans le gros intestin. C’est ce qui a lieu dans la plnpart des coleopteres hetcromcrcs , telrameres et trime- res , tandis que dans les pentameres il n’y a generale- ment qu’une insertion pylorique. Enfin, dans beaucoup d liemiptires heitiromeres , il n’y a qu'une insertion intestinale; eneoi'e est-ce dans Je gros intestin, celui oil s’amassent les excrements, qu’elle a lieu. On concoit combicn ces differences, bien appreciees, coinparees a toutes les autres conditions organiques des appareils dans lesquels on les a observees, et avec les differences de regime , peuvent jeter un grand jour sur les usages de la bile. Nous ferons remarquer que dans ce dernier cas elle n’est plus qu’une humeur excrementitielle qni se niele aux excrements; mais si I on observe qifil n’y a point ou tres peu d’intestin grele dans les Ildmipteres hete- ropteres ou cette disposition existe, on concevra que la bile pourra refluer, comme ii l’ordinaire, a la lin de 1 estomac duodenal, pour y remplir sa fonction habi- tuelle. La double communication observee dans un grand nombre de Coleopteres , surtout parmi les plnjlopliages communication qui peut porter la bile, soit en avant, a la fin de l’estomac duodenal , et lui donner une part dans la digestion, soit en arriere, dans le gr os intestin, et n en plus faire qu’un excrement, montre a la fois ce double but fonclionnel, si souvent controverse, lors- qu on veut expliquer les usages de la bile chez l’homme. 360 XXIII1 2 3 4 5 LE£ON. OIlGANES B]£p. DES ANIM. ARTICULE8. \ . Les Myriapodes. Malgre l’irregularite de leur forme et surtout du nombre deleurs pieds relativement a celui des vrais in- sectes , on trouverait au besoin , dans fexistence et la disposition des canaux hepatiques, la confirmation de la reunion des Myriapodes a cetle classe. II y a entre aulres dans les Iules deux longs canaux hepatiques , extremement contournes lelong du gros intestin, se re- pliant en avant jusqifa la rencontre des glandes sali- vaires, puis se reporlant en arriere pour s’inserer au pylore de l’eslomac duodenal (1). Les sculigeres, de la famille des Scolopendres , en ont aussi deux , mais beaucoup plus courts. II n’y en a que deux dans les litliobies. Leur insertion est au meme , point (2). 2. Les Tlnjsanoures. Les lepismes ont deux canaux hepatiques seulement qui s’inserent au pylore (3). ' 3. Les Parasites. Dans le pou , il y en a quatre (4). 4. Les Suceurs. La puce en a quatre fibres , renfles a leur extre— mite (5). ] (1) Rnmdohr. O. C. pi. XV, fig. 1. (2) Urinates des sc. nutur t. 11 , pi. 6 , fig. 4 ct 1. (3) namdohr, pi. XVI, fig. 3. (4) Swammerdam. Bibl. notur.; pi. II, fig. 3. (5) Ramdohr, t. XVIII, llg- 2. \RT. V. DU FOIE DANS LES AN1MACX ARTICCLES. 361 5. Les Coleopteres. Leur nombre est ordinairement de deux dans les Coleopteres pentarneres. Leur insertion est immediate- men l apres l’estomac duodenal dans les carabes , dans les ditisques , dans les larves des scarabds , etc. [Chaque canal forme generalement une anse a dou- bleinsertion. Ces canaux qui sont,selon I’heureuse ex- pression de M. L. Dufour , un foie deroule, renlerment un liquide blanchatre, quelquefois diaphane (1), jaune, vert on brun , selon les especes , dont les nuances peu- vent meme varier beaucoup dans la meme espece. Nous indiquerons seulement les exceptions a celte conforhiation generate. Dans la famille des Clavicornes , en particulier, les clairons ont six vaisseaux biliaires, avec une double insertion; Tune au pylore, par six points distincts , et Tautre au gros intestin, par deux troncs qui reunissent chacun trois canaux. Les escarbots ont le meme nombre de vaisseaux , avec une simple insertion , celle du pylore. Les Lame lUcomes, quisont generalement herbivores, ont les canaux hepatiques beaucoup plus longs que les carnassiers , quoiqu’en meme nombre. Leur structure est tres remarquable dans le melolon- tha vulgaris. Ils paraissent comme franges dans une partie de leur etendue , par une double serie de vesi- cules qui s’ouvrent des deux cotes de chacun de ces canaux. Le nombre de six canaux hepatiques ainsi que (1) Les Brachelytres. 362 XXIII0 LEgoN. ORGANES rep. des anim. articcles. leur double insertion au pylore et au gros intestin , caracterisent les Iletdromeres , les Tetramcres et les Trimeras. t En avant , les six canaux ont autant d'emboucfiures dans le pylore, tandis qu’en arriere ils se reunissent souvent en un tronc commun , avant de percer Tintes- tin. Les cantharides cependant en ont deux. Quelquefois il n’y a que qualre canaux biliaires (les sitaris de la raeme famille). 6. Les Ortlioptercs Ont generalement un tres grand nombre de canaux biliaires, ayant une extremite libre et flottante, et Fautre inseree dans le cercle pylorique de Festomac duodenal. ] Par exception , dans le taupe-grillon et dans les au- tres grillons , il y a un grand paquet de ces vaisseaux, ressernblant a une queue de chevalet s’inserant par un canal commun [a la fin de Festomac duodenal, dans le bourrelet qui le separe de Fintestin grele. Les blattes les ont nombreux, mediocrement longs, fibres par Tune de leurs extremites, s’inserant par Fautre autour du pylore. Les Criquets , si voraces, sont aussi ceux des Orihop- teres qui en out le plus ; on ne peut les compter, tant ils sont defies et meles cut re eux. Les Locustcs en ont de ineme un grand nombre. On en compie cent dans les Mantes. Dans tous, ils sont toujours d’un calibre egal el non variqueux. Leur couleur variej ellc est transparente , ART. V. DU FOIE DANS LES ANIMAUX ARTICUL^S. 363 blanc de lait ou jaune, suivant le degre d elaboration de la bile qui les colore (1). Lcs Forjiculcs les out nioins nombreux (de 30 a 40), et un peu plus longs que les autres Ovthopt ere s . Dans lous ces genres , les larves oftrent les memes circonstances que les insectes parfaits. 7. Lcs Hemipteres. Les canaux biliaires des hemipteres varient pour le nombre de deux a quatre. 11s peuvent etre plus ou moins replies, de structure variqueuse, et ils n’ont jamais qu’une seule insertion a la tin de l'estomac duo- denal, on au commencement de 1'inlestin. Une circonstance fort remarquable, c’est Texistence d'une vesicule biliaire simple ou double, dans plusieurs genres de Geocorises , les scute litres , les pnitatomes , les cordes , les ahjdcs , les pyrrhocoris ; tandis que les autres genres en manquent. Dans le premier cas , il n’y a que deux canaux biliaires, avec deux insertions danschaque vesicule correspondante, ou dans la vesi- cule unique. Dans le second, il y en a quatre, ayaut une extremite libre. Cette vesicule verse la bile dans le gros intestin, comme si cette humeur ne devait plus etre qu’excre- mentitielle dans ces animaux. Dans les lirjees , ce reser- voir, dans lequel s’insere l’estomac duodenal, n’est pour ainsi dire qu’une dilatation de l’intestin que les substances alimentaires doivent traverser. (1) Cette observation , qui est de M. L. Dufour, O. manuscrit dcja cit£ , me parait tr6s physiologique. 364 XXIIIe LE£ON. ORGANES R1?P. DES ANIM. ARTlCULES. Les (jerres (les amphibicorises de M. L. Dufour) ont aussi une vesicule hepatique. Les hydro corises (1) en manquent , et n’ont que deux canaux biliaires formant une anse avec deux insertions au pylore. Les Homopteres sont de meme depourvues d’un re- servoir de la bile. Us ont generalement quatre vaisseaux biliaires, ayant une extremile libre, et Fautre inseree separe- ment ou par paire. Ces canaux semblent perdre successivement de leur importance dans le genre dortliesia , ou ils forment, par exception, deux anses, et s’inserent dans le venlricule duodenal, bien avant l'embouchure de l’inleslin; et dans les psylles , on il y en a quatre tres courts. L;oeil exerce de M. L. Dufour n’a pu en decouvrir dans les pucerons (2) ; Ramdohr n’en avait pas vu davan- tage, non plus que dans les gallinsectes (3). Dans les cigales , ils s’inserent a la suite Tun de Fautre dans l’eslomac duodenal, un peu avant son anse recurrente , entre elle et l’embouchure de l’intestin. Ici la bile sert evidemment a la digestion stomaco-duo- denale. J 8. Les Nevroplcrcs. Parmi les Ncvropteres, les demoiselles en ont un grand nombre (environ 50) de courts, [ayajit une de leur (1) Parmi lea hdmiptfcrcs, les nrpa nc paraissent cn avoir aussi que deux. Premiere 6lition , t. IV. p. (7) 0. C. p. 19. (3) 0. C. pi. XXVI, (Itf. 3 ct 4, cl p. 1911. ART. V. DP FOIE DANS LES ANI.MAOX ARTICCLE3. 365 extremite libre, et s’inserant par Tautre autour du pylore. Les ephemeras et les perles les ont aussi nombreux et courts; libres et flottants par une extremite, fixes par l’autre autour du bourrelet pylorique. Les autres genres de cet ordre n'en ont qu'un petit nombre. Les friganes ( phnjganea jlavicornis ) en auraient deux seulement formant chacun une anse a deux insertions, dont les quatre bouts se rapprochent avant de se ter- miner au pylore (l). L e fourmilion en a quatre de chaque cote, dans ses deux etats , ayant , dans la larve seulement (2) , chacun deux insertions au commencement el au milieu de l'in— teslin grele. Les hcmerobes en ont un meme nombre. II n’y en a que trois de chaque cote, dans les pa- norpcs , qui s’inserent a la fin de l’estomac duodenal, et qui soul libres par leur autre extremite. ] 9. Les Hijmenopteres. Leur nombre est considerable dans les Hijmenopte- res; ils rampenl dans ceux-ci parallelement aux deux cotes du canal intestinal, en ondulant et serpentant de mille manieres. [Les tenihredes les ont courts; les ichneumons, les sphex, de meme. Dans les guepes, ils sont de longueur ( I ) Sui vant Rnmdolir , t. XVI , fig. 2 . tandis que dans une autre espece, la Phryg. gramlis , il y aurait six cauaux biliaires. (3) IH. L. Dufour. O. Manuscrit d<*j& cite. 366 XXIIIe LEQON. ORGANES REP. DES ANIM. ARTICCLtfs. mediocre et tres nombreux a I’etat parfait, tandis que les larves n’en ont qu’un Ires petit nombre(l). Les abeilles les ont tres longs et tres nombreux. • Leur insertion est toujours autour du eercle qui se- pare I’estomac duodenal de l’intestin. ] 10. Les Lepidopteres. Les chenilles et les pctpillons des differentes families de cet ordre en ont aussi deux subdivises chacun en trois, places, dans les premieres, aux cotes de la moiti6 posterieure du canal, et faisant leurs principaux replis tout-a-fait a I’arriere du corps. [C'est-a-dire que ces insectes ont proprement six ca- naux biliaires longs et sinueux, lesquels, avant de se terminer au pylore, se reunissent trois a trois pour former deux troncs tres courts. ] 11 et 12. Les RhipiptereS et les Diptores. Parmi les dipteres , on en trouve qualre dans les lar- ves de stratijoniys , qui aboutissent au commencement de l’intestin ou a la fin de l’estomac duodenal par un tronc commun (2). [Les lipulcs en ont deux en forme d’anse, s’inserant dans Petranglement du pylore. Les leplis , les bomhijles, les taons, de meme. Les sijrphes en ont quatre, ayant line exlremite fibre (3) ; l'oestre du clieval de meme. (1) D’oi’i vient quo M. Cuvier assure que leur n ombre dans les bymd- nopldres nc varie pas h 1’dtat dc larvc el A 1’dtat parfait. Premiere ddition, t. IV, p. 154 du present ouvrage. II l’avait sans doute observd dans un genre et pensait pouvoir gdndraliscr son observation ; mais dans quelle espiee l’avait-il faite? (2) Swammerdam, nibl. naturte, t. XXXIX, fig. 7 et p. 202. (3) i/on Dufour. Mdmoirc citd. Journal dc physique , t. XC. ART. V. DU FOIE DANS LES ANIMAUX ARTICUL^S. 367 Dans les muscides , il y a deux troncs qui reunissent chacun deux branches libres de ces canaux (1). Enfin, dans Yhippobosque (2) du cheval , ils s’implan- tent par quatre bouts isoles autour de l’extremite pos- terieure de l’estomac duodenal ; chacun d’eux egale en longueur au moins huit fois celle du corps. Les mdlop/iages (3) en ont aussi quatre tres longs , inseres au meme point.] D. Dans les Annelides. Je n’ai rien trouve d'analogue au foie dans les anne- lides , a moins qu’on ne veuille considerer coniine tel l’enduit jaune qui se voit dans les parois de Testomac de Y arenicole . [Cetenduit ne pourrait d’ailleurs etreque le produit de l’organe secreteur, et nullement Torgane lui-meme; il ne servirait, tout au plus, qua en indiquer Inexi- stence. II n’y a en efTet, dans cette classe, a en juger du moins par les recberches qui ont ete faites et publiees jusqu ici, aucun organe, separe du canal alimentaire, qui aurait pour emploi de secreter la bile et de la ver- ser, par un ou plusieurs canaux excreteurs, dans Tin— terieur de ce canal. Les coecums que nous avons deceits dans Yarenicole dcs pcchcurs et dans V aphrodite herissee , etc. , comme faisant partie du canal intestinal , peuvent sans doute tenir lieu, par leur secretion, d’organe biliaire. D autres parties moins separees encore du tube ali- (1) V. Ramdohr. O. C. , pi. X1X-XX-XX1. (2) Annates des sc. natur. , t. VI, p. 305. (3) Ramdohr. O. C. pi. XXI, fig. 6. 368 XX1I1® LE£ON. ORGANES REP. DES ANIM. ARTICf les. mentaire, entrant dans la composition de ses parois, versent peut-etre dans Fintestin une humeur analogue? Nous croyons que la science aurait besoin que Ton fit, dans celte vue, de tiouvelles recherches sur les Annelides tubicolcs et sur les dorsibranches , a Finstant meme ou Ton vient de les pecher, c'est-a-dire sur les bords de la mer. Nous ne pouvons qu’engager les naturalistes qui sont dans cette position de les entreprendre. Quant aux Annelides abranches , M. Morren deter- mine comme le foie, dans le lombric de terre , Fenve- loppe externe du canal alimenlaire. On congoit que cetle partie pourrait en elfet etre organisee pour une secretion analogue a la bile; sa couleur verdatre sem- bleraitle montrer.Onvoiten effet, a la surface de Fintes- tin, une substance jaunatre ou verdatre, qui s’epanche peut-etre' entre une membrane periloneale ti es delicate et la membrane moyenne de Fintestin. Une substance analogue, jaune de soufre, recouvre le cordon mesen- terique de Finterieur du canal intestinal. Est-ce la une sorte de bile On peut le supposer avec raison. Dans la sanysue tnedicincile , la face dorsale de 1 es— tomac est couverle , en tres grande partie , d une couche membraneuse de couleur brun-noiralre , a\ant une apparence veloulee. Elle parait aussi sur la Lice \en— trale, mais elle y forme des bandes njoins larges, qui s’etendenl d’ailleurs sur ces deux faces , jusqu’a Fextre- mite de ce viscere. Ce tissu que Ion dirait etre, au premier coup d’ceil , un pigmenlum , parait a la loupe comme une gaze, dont les lils seraient tresirreguliere- ment enlrelaces. Au microscope, on voil qu’il se com- pose de vesicules alongees, extremement sinueuses, qui se terminent dans des canaux excreleurs formant AKT. V. ANNEXES DO CANAL ALIMEN TA1RK. 369 aussi beau coup de sinuosites. C’est cet organe qui a ete considere comme le foie (1)-] II. Des Annexes du canal alimentaire . [ A mesure que [’organisation se simplifie, les parties accessoires qui compliquent et perfectionnent les appa- reils organiques disparaissent , el ces appareils finissent par ne plus conserver que celles qui les constituent es- sentiellenient. Nous venons de voir le foie perdre d'abord de son volume, puis son individuality , si Ton peut se servir de ce terme pour un organe, et n’elre plus, dans plusieurs anndlides , qu'une partie des pa- rois du canal alimentaire. Quant aux autres annexes de ce canal , nous verrons qu’il n’y a plus de mesentere proprement dit. A peine peut-on demontrer l'existence d’un peritoine qui tapisse les parois de la cavite viscerale , et qui se manifeste plus evidemraent, dans les insectes, par les prolonge- ments charges de graisse , que foil peut comparer aux epiploons des vertebres.] I A. Dans les Crustaces. Nous avons vu, dans f article III de celte lecon , comment l’estomac des crustaces est maintenu en place par ses muscles ; le reste du canal ne l est que par les vaisseaux et par la compression des parties environ- nantes. [Nous avons cependant observe des prolongements membraneux passer d'un cote du foie a faulre et adherer au canal intestinal. Ces prolongements sont (1) D’abord par Bojanus, ensuite par MM. dc Blainville, Cams, Brandt el Ralzebourg. V. la Zoologie medicate , t. II, p. 207 , et pi. XXIX , fig. 26, 29 , 30 ct 31. 5 24- 370 XXII l* LEgON. ORGANES REP. DES ANIM. ARTICULES. d’ane finesse extreme. Ils tiennent, selon toute appa- rence , a une membrane peritoneale qui tapisse la cavite viscerale et se replie sur le foie et sur le canal alimentaire. ] B. Dans les Arachnites. [Les annexes do canal alimentaire destines a le fixer sont tellement delies et transparents, comme ce canal, qu’a peine apercoit-on quelques filets, qui ne sont peut-etre que des vaisseaux. ] C. Dans les Insectes. \ . Du peritoine et des mesenteres , ou de ce qui en tient lieu. 11 iFy a que les seules trachees qui maintiennent le canal intestinal des insectes , et Fon n’y voit ni mesen- tere , ni vaisseaux, ni meine de tissu cellulaire; aussi quand on place dans Feau un insecte ouvert, voit-on tons les replis de son canal se soulever et se developper a cause de la legerete specifique que Fair conlenu dans les trachees leur communique. On peut donner le nom de peritoine a la membrane fine qui double Fabdomen interieurement et*qui est epveloppee par les anneaux de la peau et pai leuis muscles. [Nous pensons cependant que les sachets graisseux que nous allons decrire comme des epiploons, sont des productions de. la portion de cc m^me peritoine en- veloppant les visceres, et quo s'il n’y a pas une large continuity formant des replis raesenteriques entre les deux peritoines, c’est que d’un cole il ny a pas de vais- seaux sanguins a envelopper et a proteger, el que de iRT. ▼. ANNEXES UU CANAL ALIMINTAIBK. 3“1 l’autre les trochees remplissent ici un des emplois du mesentere, celui de mainlenir, autant que cela est ne- cessaire, les replis des intestins. ] 2. Des Epiploons ou des Lambeaux graisseux des inj sectes. Ce que les insec tes out de plus remarquable dans 1 etat de larve, et ce qu ils ont seuls , parmi les animaux invertebres , ce sonl ces lambeaux d'une cellulosite remplie de graisse, qui peuvent etre compart? a des epi- ploons, et qui paraissent en remplir toutes les fonctions; Ils ont surtout eminemment celle de fournir a la nu- ll ition de I animal, pendant tout le temps ou, dans Tetat de chrysalide, il ne mange rien absolument, comme la graisse des epiploons soutient la vie des quadrupe- des, qui passent Timer dans un sommeil lethargique; [on trouve meme une ressemblance fonctionnelle com- plete entre les uns et les autres, en ce que dans les larves des pays Iroids ou temperes, qui doivent passer Timer sans manger, les epiploons graisseux sont beaucoup plus developpes en automne.] A Tepoque ou Tinsecte change de teguments et de forme pour devenir insecte parfait, il est probable quece sont encore ces lambeaux graisseux qui fournissent la quantite prodigieuse de ma tie res nutritives que doit exiger le developpement subit de tant de parties; aussi n'en trouve-t-on plus dans ce dernier etat. Les formes, la couleur, la consistance de ces lam- beaux, varient. Les chenilles les ont oblon-s , renfles plei ns d’une graisse blanche et semblable a d^e la creme ’ les larves de scar abes les ont en forme de larges mem- branes denn-transparentes avec beaucoup de grains 372 XXIII1* LECON. OBG . RKPAR. DF.S ANIftT. ARTICDI-KS. blancs et opaques ; cclles des mouches et des stratijomis sont dechiquetees comme des rubans elroits irregulie- rement rassembles. Je n’en vois point ou peu dans les larves d’insectes a demi-metamorphose, qui man gent toujours et n’ont jamais a rester dans Petat de chrysa- lide. Dans tous les ordres, ces lambeaux recoivent beaucoup de vaisseaux aeriens ou trachees, etc. D. Dans les Anne tides. Les uns, comme Yarenicole , n'ont leur canal soutenu que par les vaisseaux sanguins ; les autres, comme le ver de terre , ont de petites membranes transverses , productions du peritoine, qui lient le canal a l’enve- loppe du corps; mais il m’a semble qu’un mesentere proprement dit n’existe dans aucun. Une membrane mince, qui double interieurement Tenveloppe generate, peut passer pour un peritoine. Cette enveloppe adhere forlement a tout le canal ali— mentaire par un tissu cellulaire serre et beaucoup de vaisseaux, dans toute la famille des Ilirudindes. organes d’aliment. des animaux rayonn^s. 373 VINGT-QUATRIEME LECON. DES ORGANES D’ ALIMENTATION DES ANIMAUX RAYONNES OU ZOOPHYTES ; ET SUPPLEMENT AUX LEQONS QUI TRA1TKNT DE CES ORGANES DANS TOUT LE REGNE ANIMAL. DES ORGANES D’ALIMENTATION DES ANIMAUX RAVONN#.S OU ZOOPHYTES. [Ce dernier type du regne animal se fait remarquer par de tres grandes differences dans fappareil d’ali- mentation , soit dans les parties exterieures de cet ap- pareil , soit dans celles qui sont cachees dans l’inte— I'ieur du corps. La pi esence dun canal almientaire complet , avec une entree pour les aliments et une issue opposee pour les excrements, se montre encore dans chacune des classes de ce type; mais nous y verrons, a cote de cette organisation , qui est generale et exclusive dans les trois autres types, des animaux d’ordres differents, ou du meme ordre , et seulement de families differentes , qui ont un sac alimentaire formant une poche plus ou moins dilatee avec une seule ouverture, tenant lieu a la fois de bouche et d anus. C’est une premiere degrada- tion de Fappareil que nous decrirons. 374 xxiv* leqon. org. d’alim. des anim. rayonnes. Dans une seconde degradation , le sac est converli n un \aisseau aveu^le, simple ou double, sans rami- fications ou avec des ramifications, qui ne peut plus admettre que des liquides ou des aliments a l’etat mole- culaire, dont Ie tronc repond au sucoir buccal, et dont les differentes branches et rameaux, quand ils existent, penetrent dans toute la substance qui compose le corps, en s’approchant surtout de sa surface; comme si la seve non elaboree qui se forme immediateinent dans ce canal, avait besoin d’etre portee de suite a Faction purifiante de l’element ambiant. Dans une autre modification de cette derniere degra- dation , il existe, au lieu d’une seule bouche absor- bante, un tres grand nombre de pores, qui s’aper- coivenl a l’extremite des divisions en rameaux des ap- pendices de Fanimal. Mais les canaux auxquels ces pores absorbants aboutissent, versent la sevequ’ils pui- sent au dehors dans un reservoir central. Une derniere degradation est celle ou les bouches absorbantes ne sont plus distincles, et ou il n’y a plus ni reservoir central, ni vaisseau alimentaire unique dont on puisse suivre la direction, et decrire pour ainsi dire les divisions du tronc aux rameaux. Jci Fappareil exlerieur d’alimentalion est toute la surface du corps, comme dans les plantes herbacees, et Fappareil interieur se confond enli^rement avec les cellules ou les vaisseaux qui tiennenten reserve lefluide nourricier. C’est. ce (jiii a lieu dans certaines nufduses ( les endorcs ); mais, dans ce cas , nous verrons qu’elles se dislinguent eininemment des plantes par la facultede digerer ou de reduire a l’etat moleculaire les sub- stances qu’elles enveloppent; et qu’il n'y a pas de 375 ART. 1. ORQANES EXTfrl. D ’ALIMENTATION. j • difference essentielle sous ce rapport, sauf pour la I forme du corps et quelque apparence de vaisseaux, entre cette meduse aplatie coniine nne piece de mon- naie, et le cornet de fhydre d’eau douce, quo l’cri compare si communemenl a tin eslomac. D’apres ces considerations, et pour nous conformer, I aulant que le permettra le sujet a decrire, rtu plan que nous avons adopte dans les lecons precedentes snr le meme sujet, nous diviserons celle-ci en trois articles : Le premier comprendra les organes d’alinientation exterieurs. Le second, la description des organes d’alimentation interieurs. Nous iudiquerons , dans un trotsieme article, le peu que Ton sait sur les annexes dc ces organes dans les zoophytes. ] ARTICLE I. DE LA BOUCHE ET DES AETRES ORGANES EXTERIEURS D^NTUSSUSCEETION DES SUBSTANCES ALIMENT AIRES. A. De la bouche des Echinodermes. [La bouche des Echinodermes varie beaucoup , non seulement d une famille , rnais meme d1un °’enre a i ,, o I 1 autre. Eile peut contenir un organe puissant de mastica- tion (les oursins proprement dits) ; se composer d’un sueoir qui sedeploie an loin ( les siponcles, les bonellies, 376 xxivc leqon. org. d’alim. des anim. kayonnes. ]es tlicdassemes ) ; ou ne former qu’un passage tres court qui conduit immediatement les substances alimentaires du dehors dans Festomac (les asteries ). Cet orifice peut etre garni de tentacules (les liolotlniries) , ou bien il en peut etre depourvu (les siponcles). ] 1 . Douche des Echinodermes pedicelles. Les etoiles de mer (asteries ) n’ont point de dents j leur bouche n’est qu’une ouverture ronde et membra- neuse, qui conduit a Festomac par un oesophage tres court , lequel peut quelquefois se renverser en dehors, surtout quand Fanimal a faim. Les epines de la surface externe du corps, les plus voisines de la bouche , peuvent bien , en s’inclinant vers celle-ci , servir a retenir la proie , mais ce ne sont pas pour cela des dents proprement dites. [L 'asterie orangee a , a la base des cinq rayons qui entourent la bouche, comrae cinq mains composees d’autant de doigts , dont les moyens sont plus longs, qui s’entrecroisent et se recouvrent a I’exterieur de Fo- rifice buccal. Les cinq mains partent de cinq proemi- nences olivaires placees regulierement autour de la bouche, dont la surface presente plusieurs rangees re- gulieres de petits tubercules. Ces especes de doigts ou ces epines inclinees sur la cavite buccale, sont des tentacules ossifies , et conse- quemment, dans notre inaniere de voir, une lex re di- visee et durcie comme le resle des teguments. Entre ces epines et Forifice du sac alimentaire , il y a un espace vide qui est proprement la cavite buccale. Maislepliarvnx ou Fenlree proprement dite du canal alimentaire est borile d’une membrane plissec , sorle de ART. 1. ORGANES EXT Ell. 1)' ALIMENTATION. 377 levre inlerieure, qui a les mernes apparences, dans Yaslerie orargee du moins , que le reste des parois de Teslomac, et donl le bord se di\ise en lobes que Ta- nimal parait avoir la faculte de porter au dehors (1) , ou de faire rentrer dans la cavite stomacale. Dans une asteria paposa , qui a treize rayons , je trouve les bases de ces rayons assez eloignees les unes desautres, et laissant a decouvert un disque membra- neux , forme par cette levre inlerieure qui est ici Ires comparable pour les apparences a celle ’ ALIMENTATION, 387 Les premieres produiscnt la retraction tie loute la masse buccale, en retirant en dedans 1 annean pharyn- gien ; les autres , et particulierement ceux de la face interne des tentacnles , flechissent encore leur cxtre- mite vers 1’axe du corps , quand leur mouvement de retraction de toutc la inasse buccale a eu lieu. Leur redressement et leur protraction peuvent s’operer par les faisceaux musculaires longitudinaux extcrnes^ et par l’introduction , dans leur tube, du liquide contenn dans le systeme vasculaire cutane , le memo qui pro- duit 1' erection des pieds. ] 2. De la bouche des Echinodcrmes sans pieds. [Leur bouche presente des diilerences remarquables iVun genre a 1’ autre, qui out cte decriles parmi les ca- racteres distinctifs de cesanimaux. Nous ne lerons que les indiquer rapi dement, toutes les (ois que nous ne pourrons donner des details precis sur la structure des organes qu’elles concernent. Ainsi, les molpadies (Cuv.) out une bouche degarnie de tentacules etm.unie d’un appareil de pieces osseuses analogue a celui des our si ns, quoique moins compli- que (1). Les minyadet (Cuv.) n'ont point l'armure des pre- cedents. Les priapulev ont l’interieur de la bouche herisse d’un grand ;aoiL'bre de dents en crochet (2). ] Les siponcles u’ont aucune partie dure ii la bouche, ni ailleurs^ [Leur bouche ast un sucoir ou une trompe protrac- (1) Regn.e animal, t. Ill, p, 241. i>88 XXIVe LEQON. ORG. D ALIM. DES ANIM. RAYONNI^S. tile, comme celle de beaucoup d’annelides dorsibran- ches. Nous avons trouve (dans un siponcle d’amboine (1)) Torifice buccal, qui est terminal, conduisant dans une longue trompe (de 2 pouces G lignes de longueur ) fort etroite relativement a la grosseur du corps , ayant un diametre qui diminue d’avant en arriere quand elle est retiree. Son canal est rendu plus etroit encore par les plis nombreux transverses , larges , serres les uns pres des aulres de la membrane interne, formant une suite d innombrables valvules, qui , dans le premier pouce, sont encore plissees sur elles-memes. Dans le dernier demi-pouce elles sont plus epaisses , plus ecartees , et courbees en zig-zag. Cette trompe a quatre tres forts muscles retracteurs.' Deux vont de sa partie la plus reculee se fixer plus en arriere aux teguments communs , a quatre pouces de la bouche. Ils ont dix-huit lignes de long. Deux autres se fixent aux memes teguments, a deux pouces cinq lignes de la bouche, et se portent en arriere ou il se joignent aux precedents dix lignes plus loin. Ils doivent faire aussi Pelfet de retracteurs, quand la trompe est sortie. La trompe est reduite a une simple lame repliee, fourchue a son extremity, et tres protractile, dans les boncllics. C’est la ineme structure , sauf qu’elle se termine par nn cuilleron non divise, dans les tlialasaemcs (2). J lb De la Douche ou ties Organcs cxlericuxs d" alimen- tation des Intcstinaux. 1 . Les C'avitaires. (1) Kapport6 par MM. Lessen ct Carnot, en 1825, n*92 du "hotal. (2) Uigur run i nidi, I. Ill, p. 2 14 . ART. I. ORGANES EXTl^R. D ALIMENTATION. 389 [La bouche des Intestinaux Cavitaires est generale- ment un simple sufoir, peu protractile, dont Porificeest rond , rarement transversal et horde de deux levres distinctes, comme dans les oplnostomes. Quelques genres presented, a cet egard, des diffe- rences qui servent k les caracleriser. Ainsi, les cutcaridcs ont une petite trompe qui sort du milieu de trois pa- pilles disposes en triangle; les strangles Pont entouree de cils; dans les sclerostomes,’ ce sont de petites ecailles dentelees. Les linguatules ont la bouche sous Pextremite du corps, entre deux fentes d’oii sortent de petits crochets. EUe est terminale et armee de deux crochets dans les prionodcrmes (1 ). Les Lernees I’ont en forme de siphon, et plus ou moins entouree de crochets, qui sont les appendices prehen- siles de leur corps , propres a les fixer anx organes des animaux dont elles sucent le sano- o ■ 2. Les Parenchymaieux. Leur bouche estun sucoir simple ou multiple, auquel ne repond aucune ouverture opposee pour Tissue des excrements. II n’y a que les genres prostomes (Duges,) de la famille des plcmaires, et les gijrodactgles (Nordm.) de la meme section des tematodes , qui fassent excep- tion a cette regie , et qui aient une bouche et un anus, e n est pas qu’on puisse affirmer, quand il n’y a qu’une ouche sans anus, que les excrements soient necessaire- ment rejetes par la meme ouverture. Ilspeuvent passer au dehors par d'autres voies. Les Acanthociphales ont la bouche a Pextremite d’une (1) Regne animal, t. Ill, p, 255, 31M) XXIV6 LE^ON. ORCi. D’ALIM. DBS AN1M. RAYONNES. sorte de trompe protractile et retractile , donl la surface exterieure est herissee de crochets. Les Domes out la bouclie en forme de ventouse, ana- logue a celle des hirudinees. Dans les Planaires , c’est une trompe saillante. Un animal fort singulier, le diplozoon paradoxum (jNqrdm.), sur lequel nous reviendrons dans 1 article suivant , se distingue par un double appareil buccal , c’est-a-dire qu’il a une bouclie tout-a-fait a 1 extre— mite de chacun des rayons anterieurs de son double corps. L’orifice de cbaque boucbe est perce du cote oppose aux deux ventouses qui existent a cette meme extremite ; cet orifice est transversal, semi-lunaire , ayant ses bords enfles , formant une sorte de levre , dont la surface monlre un grand nombre de papilles. II y en a deux surtout , ayant fapparence de petiles dents, qui se font remarquer parti culierement quand on vient de detacher f animal, Elies sont situees sur je bord poster ieur de cette bouclie. La cavite buccale est d’abord large ; elle se retrecil Plisuile en un elroit canal, qui se dilate de liomeau plus loin considerablement , pour former 1c phaiynx, et prend la forme d\me poire. Cesl dans celle derniere Cavite que se trouve une preeminence conique , percee efun orifice qui est faboulissant d’un canal , dont les ramifications paraissenl provenir d un corps gl.mdu- lcux. Ce dernier pourrail bien secreter une humeur analogue a la salive, laquelle arriverait dans le pha- rynx par cette papille liugualo (1). (I) M 6 moires micrttsgrapliiipics pour servir a / his fair? ties anintauj tun* vertebra ; par M. HOrdtliantl . I" callin', j>. 68, ct pi. Vet \ I ( en allcuiaud); ct Jnn. des sc. natur. , t. XXX, pi. '10. ART. 1. ORGANES EXTER. J>’ ALIMENTATION. 391 Les Toenia peuvent avoir un pore terminal perce ou centre d\m mamelon central; ils ont presque toujours deax ou quatre sueoirs autour de l’extremite cepha- lique, qui est souvent garniede deux ou quatre lenla- culesretractiles, armesde crochets ou sans cette armure, auxquels on donne aussi le nom de sueoirs ou de trompes. Les Ihjdatides ont, commeles toenias propres, quatre sueoirs lateraux avec un mamelon central el terminal entoure de crochets. Nous verrons , cn decrivant le canal intestinal , ou les cavites simples ou ramifiees qui en tiennent lieu , jusqu’a quel point il convient de donner la denomina- tion de bouclie a ces pores cephaliques d’animaux auxquels on ne reconnait pas un vrai canal ou sac ali— menlaire; et si le pore ou sueoir que ehaque anneau porte sur Tun de ses coles , dans les tivnias , ou sur Tune deses faces, dansles botrioc1. I , fl«. I , ct partlculifircment la portiuu a b du canal alimentaire renfermant les tentacules. Paris, 1820. AHT. I. ORGANES EXTER. D ALIMENTATION. 395 dans les animaux de cette derniere classe qui en sont pourvus. C’est par uii mecanisme uuulogue que ces machoires, ou ces tentatules, paraissent au dehors , ou se replient dans le corps de 1 animal. Le cerclts aucjuel s’attachent ces icnlacules me parait, dans tons les cas , intermediate ciUre l'onlice le plus exterieur des teguments communs, cl oelui du phan nx propremeni dit. A la verite, cet orilice exterieur ilans Jes cm. hares , les lubipores , l1 uleyonclld , les vs , etc. , qui est celui de la cellule calcaire ou d uu tui he nitunc ua lure, ou d’un lube subureux ou cpvue, pouuait aussi bien elre compare a labouched uno oqurllo univalve, el le tube mombraneux qui le prolongs de son bord jusqu’au cercle d altacbe des leiiiacides, a un de\elop— pement des teguments, a une sorte de jn.mieau dts line a favor! see les mouvemenls de protraction de la bouclie propremeni dite el des lentaciiles donl elle est armee. Nous navons pas a deerire ici les ditlerences multi— pliees que presen tent les tenlncules des polypes dans leur nombre, dans leur forme, dans leur disposition el dans leur structure. Ces differences sont bien eonnues des zoolog isles; nous ne ferons que les rappeler tres succinctement. Les Hydros out huit a douzebras en lanieres simples, presque coinme des fils^ ordinaireinent longs. Les Alcyons en ont huit plus larges, pelaloides et den- teles a leur bord. Les Serialaires les ont, au nombre de huit a douze, mediocrement longs, simples, grel.es, de meme dimen- sion dans toute leur longueur, et cilies. 390 XX1V“ Lfc^ON. OftG. D’ALIM. l)KS AN1M. RAVONNES. Dans les Escliares , ils sont de meme forme, ^galement cilies, encore plus longs a proportion. On en compte jusqu’a seize (1). Les Polypes d polypiers lamelliferes peuvent en avoir le double. Dans les genres ou les families precedentes , ils sont disposes en cercles reguliers. Mais dans les alcyonelles le prolongement de la peau auquel ils sont attaches est interrompu d’un cote et a la forme d'un fer a cheval. Les tentacles manquent dans cet intervalle ; dans les deux autres tiers du pourtour de Forifice buccal, ils sont places sur plusieursrangs, et forment une couronne in- complete de filaments greles,qui paraissentarticules(2). Dans les Actinies , les tentacules ont des formes tres variees, cylindriques, en massue, enfeuille, etc. ; leurs couleurs eclatantes les font ressembler aux petales des plus belles fleurs composees,ainsi queleur grand noin- bre et leur arrangement circulaire regulier. Chacun de ces tentacules se distingue d’ailleurs de tous les prece- dents, en ce qu’il est perce, a son extremite, d’un orifice qui conduit, par un canal qui regne dans toute sa lon- gueur, dans des cellules creusees dans l’intervalle du sac alimentaire et des teguments exterieurs. L esEponyes, qui sont des polypiers sans polypes, ont pour appareil exterieur d’alimentalion , non plus une bouche, mais une quanlite de pores absorbants , par lesquels Feau penetre dans leurs canaux ou leurs cel- lules, et qu’il faut distinguer des orifices plus grands par oil s’echappent les couranls d’eau avec les excre- ments et les oeufs. ] (1) M. Milne Edwards. 0. C. p. 17. (2) Histoirc naturcllc de Ynlcyanellr fluvintilr , par M. Kaspail. Mem. tie In Socictc d'hi.it. mil. de Vans, t. IV, pi. XII, Ug. I. ART. I. ORGANES EXTER. D ’ALIMENTATION. 397 E. De la Bouclie oil des Organes exterieurs iC alimen- tation des Infusoires. [Les Infusoires Torment deux ordres dans la methode adoptee par M. Cuvier, dans son R&gne animal, qu’il serait peut-etre mieux d’eriger en classes , tant sont grandes les differences organiques qui les distin- guent. I. Les Rotiferes, Quicomposent le premier deces deux ordres, ont un canal alimentaire a l’origine duquel est un appareil tres complique. Des levres lobees et ciliees bordent Porilice buccal. Ce sont ces lobes plus ou moins nombreux, plus ou moins profondement divises et armes de cils, qui con- stituent celte machine animale , donl les mouvements singuliers donuent les apparences d’une ou plusieurs roues qui tournent; de la le nom de Rotifcres que por- tent ces animaux(l). Au fond de la cavite buccale , on trouve , dans la plupart des genres de Rotifcres , deux machoires dont la forme plus ou moins compliquee a servi, dans ces der- niers temps , pour caracteriser, en partie , les groupes de cette classe (2). II. Les Infusoires homogenes. Ces derniers animaux auraient une organisation (1) 1 2 . 1 explication ing^nieuse que M. Dutrocliet a donnee de ces mou- tremens. Ann. du Mus. d’hist. nat . , t. XX. (2) Memoires pour scrvir a la connaissance de f organisation dans le champ des infiniment pctits, par M. F.hrenberg. Berlin, 1832, etc. (En allemand.) 398 XXIVe LEQON. ORG. DALIM. DE9 ANIM. RAYONNES. assezcompliquee,suivantles observations deM. Ehren- berg; cetle organisation serait plus simple ou encore problematique, d’apres d’autres observateurs. Le premier leur a decouvert un sac ou un canal ali- mentaire, et consequemment une bouche au moins. Ici I’orifice buccal est simple et rarement arme de machoires. Des cils plus ou moins nombreux et diffe- remment disposes aident l’animal, avec les mouvements de succion qu’il peut operer, a prendre les molecu- les alimentaires qui doivent le faire vivre. M. Eliren - berg ne pensepas que, dans aucun cas, ces animalcules prennent leur nourriture par la peau. ] . ARTICLE II. ORGANES INTERIEDRS D1 ALIMENTATION DES ZOOPHYTES , OU TUBES, CANAUX , SACS OU RESERVOIRS DANS LESQUELS- SE FORMENT OU SE REUNISSENT, EN PREMIER LIEU, LEURS- SUBSTANCES OU LEURS SUCS ALIMENTAIRES. [Ce litre, un peu complique, fait pressentir les grandes- differences que presented les classes de zoophytes, memc plusieurs de leurs sous-divisions , relativement aux organes d’alimenlation interieurs j differences qui repondent a celles que nous avons decriles dans les organes d1 alimentation exterieurs. ] A. Dans les Echinodermes. On trouve dans cette classe des canaux alimentaires,, avec bouche et anus , el d’autres en forme de simple sac, plus ou moins complique. ART. II. ORGANES INT^R. DALI MENTATION , ETC. 399 1. Les Ecliinodermes pcdicellds. [Onsait que cet ordre se sous-divise en trois families, les Astdries, les Oursins et les Ilolothuries , dont la pre- miere seule n’aqu’un sac alimentaire, ct dont les deux autres ont un canal complet, avec une entree et une issue. ] a. Les Asteries ou Stellerides. La eavite alimentaire, en forme de sac complique, s’observe dans les astdries ou etoilcs de mer ; c’est un sac membraneux tres plisse quand il est vide, situe au centre commun des branches, et ne s'ouvrant qu'a la bouclie, de sortc que les excrements ifont pas d’autre issue. [Ce sac a lieaucoup de capacite, et parait, ainsi que la bouclie, Ires extensible, puisqu’on v trouve des mol- lusqucs a coquille de toute espece, meme ceux dont la coquille est herissee de pointes comme les murex. Cependant ses parois sont extremcment minces et delicates comme une gaze, de telle sorte qu’on ne peut bien separer les membranes dont elles se composent. L exterieure ou la peritoneale est tres apparente ; elle envoie des productions filamenteuses aux teguments j ses fibres musculaires paraissent a travers celles-ci , ayant differentes directions. Du cote du sac , il y a, au milieu du fond de festomac, une vesicule (1) qui sert probablement d'organe secreteur d’un sue gastrique. (1) Jp n’en ai trouv6 qu’une seule de forme spherique ; M.Tiedcmann en a ddciit et fait flgurcr deux oblongucs, dans sou maguiflque ouvrage intitule : Anatomie des holothuries , des etoiles de mer et des oursins (en alleuiaud). l vol. in fol. Landshut , 1816. PI. 7, bb. 400 XX1VC LEQON. OltG. D'AI.IM. DES aNIM. RAYONNTS. Cette vesicule communique, par un court et etroil canal, dans la cavite de Pestomac. On voit, a cette meme face dorsale, un anneau vas- culaire qui entoure la vesicule et donne successivement cinq troncs, qui se sous-divisent regulierement de raa- niere a former la plus belle apparence de cinq feuilles ovales qui paraissent vasculaires , sans cependant que les ramifications en soient nombreuses et de plus en plus fines. La paroi interieure de Pestomac est comme flocon- neuse , et forme de larges plis qui se dirigent du cardia vers la profondeur de ce sac. Le cardia, Poesophage et le pharynx, sont ici con- fondus dans un anneau unique, en deca duquel sont encore des productions membraneuses qui se conti- nuent avec les parois de Pestomac, productions que nous avons deja decrites , dans Particle precedent , comme des levres interieures. ] L’estomac a dix appendices ou boyaux aveugles , extremement subdivises en branches et en rameaux, et formant a Poeil des especes d’arbres tres agreables a voir. 11s sont loges dans les branches du corps , deux dans chaque branche. Quand 1 asterie a plus de c inq branches , alors il y a aussi plus de dix arbres ou grappes de ccecums. Ces grappes sont fixees dans leur place par des mesenteres membraneux [ou filamenteux; dies se composent en dernier lieu de vesicules, range ( s par double serie le long d’un canal lateral ; chaque canal lateral , donl il y a aussi unc double serie, serend dans un canal principal, qui s’etend avec son semblable dans les deux tiers ou les trois quarts de la longueur d’une des branches de Petoile. 11s augmentent de dia- AIIT. II. ORGANF.S INTERIEURS n'ALIMENT. , ETC. 401 metre a mesure qu’ils s’approchent de l’eslomac, et s’y terminent par autant d’orifices aulour de la cavite cen- trale que forme ce viscere. Leur embouchure, qui est unesorte de pylore,est etroiteet parait nelaisser passer aucune substance etrangere; on les trouve toujours remplles d’un fluide nourricier d’un blanc grisatre(l). L’origine du canal principal , qui forme comme la tige de cette double serie de coecums , tient par son cdte ventral a un corps vesiculaire assez, developpe ,a parois un peu plissees , dont la base , plus large dans pi usieurs, est dirigee en longueur sur le trajet de cette bran- cbe (2); plus elroite dans d’autres qui ont une forme ovale, elle regarde le disque de l’estomac et tient a l’ori- gine de cememecanal principal. Ces corps vesiculaires renferment , comme la vesicule de Teslomac , une sub- stance granulee , blanchatre. Ces poches servent-elles au sejour et a la digestion des substances aliinenlaires, ou bien ne sont-elles que des organes de secretion d’un sue digestif analogue a la bile ? Dans les astdries qui ont plus de cinq rayons, les branches de coecums sont tres courtes (3). ] Les Ophiures Lam. , dont les branches n’ont pas de pieds et ressemblent a des queues de serpents, n’ont pas de lels coecums. Leur estomac est un simple sac qui n occupe que le disque ou centre des branches ; seule- ment sa membrane montre, de toutes parts, une infinite de petites boursoufflures. II en est probablement de meme des comatules. (1) M. Tiedemann. O. C. p. 48. (2) Ainsi que le repr^seute la fig. i i de la pi. VII tie l’ouvrage cite. (3 ) Regnc animal, t. Ill, p, 357. 5. 2G 402 XXIVe LEgON. org. d’alim. des anim. rayonnes. b. Les Oursins ou les Echinides. [Ici les moyens internes (Talimenlation different au- tant de la famille precedente que les externes. Le canal alimentaire qui suit Pappareil de mastication que nous avons decrit (Art. 1 ) est plus ou moins long , plus ou moins replie dans nnterieur du test de l’oursin, et se termine a des regions tres differentes de ce test , sui- vant la position de Panus. Un exemple suffira pour en donner une idee exacte; nous le prendrons dans V echinus saxatilis. Kl. Le canal alimentaire dans cette espece forme plu- sieurs circonvolutions autour de la coquille. On peut le diviser en une premiere portion courte et d’un petit diametre, qui commence au pharynx, comme un ceso- phage, et s’insere lateralement dans la seconde portion, en laissant en-dega de son insertion un petit cul-de- sac (1). Cette premiere portion n\i guere que la dixieme partie de la longueur dela seconde. Celle-ci, d’un dia- metre une fois plus grand, assez egal , fait plusieurs replis autour du test, et ne diminue de calibre qu un peu avant sa terminaison. Je ne trouve pas cette difference de diametre et cette distinction tranchee, entrele premier dixieme du canal alimentaire et le reste, dans Yechinus esciilcntus. Plus elroit en coimnengant, le canal alimentaire augmente un peu de diametre, et presente des boursouffluics quirendenlson calibrelres inegal.Ce calibre augmente cependanl lr6s sensiblemcnt dans sa seconde moitie , (I) r. l’outri«c dljfc cit< At M. Tir«l«n.inn, p. 70etpl. X, (1*. °'h ART. II. ORGANKS INTF.RIECRS D' ALIMENT. , ETC. 403 que je compare au gros inlestin. J’ai trouve celle-ci pleine tie matieres noiratres, do debris de coquillages ou de parties calcaires de zoophytes; tandis que la premiere partie, lanalogue de l’intestin grele, etait coloree en jaune verdatre par la maliere qu’elle ren- fennait. Les parois de tout le canal intestinal sont Ivbs min- ces jelirs out , dans une grande partie de leur etendue, ties piis longitudinaux formes, en apparence, de stories de papilles, auxquelles adherait la mat i^re jaune ver- datre dejii indiquee. Le rectum oula derniere portion retreciede l’intestin a sa membrane interne lisse et tout unie. Les fibres cir- culaires et longitudinales de sa membrane musculeusc sont (res apparentes dans les grands individus. ] c. La familledes Ilolothuries varie, selon les genres ou sous-genres , pour la longueur du canal alimen- taire; il peut egaler dix fois et meme seize fois la lon- gueur du corps (I), ou n avoir que quatre fois cette mesure, coinme dans les deux especes citees par M. Cuvier. 11 parait meme qu’elle est encore bien moindre dans les fistulaires , chez lesquelles le canal alnnentaire ne forme qu’une anse assez courte avant de se diriger, sans plus de detour, vers 1’anus (2). Quant a sa division , a peine y reconnait-on un court oesophage , remarquable par des parois plus epaisses et une portion a parois plus minces qui le suit, dont le tb a metre est un peu plus grand que le reste, et que Vnlllthurie M VMtr0l“be > zooIo»ie , t. IV ; par MM. Quoy et Gaymard. * MaUnC* 8 d,X f0is ,!l loB » du corps ; celle de Guam seiZe (2) MM. Quoy et Gaymard, o. C. 404 XX IVC LF.QON. ORG. I)’ ALIM. DFS ANIM. RAYOKNES. quelques— uns regardent comme l’estomac (1 ) , mais que je compare plutot au duodenum , precisement a cause de la minceur plus grande de ses parois. Le reste de ce canal montre peu de difference dans son diamelre et dans la structure de ses membranes. Le canal alimentaire de Ylwlolhuria tubulosa est quatre ibis plus long que le corps, dans lequel il se replie deux fois comme un 8 ; il commence a la bouche par un le- ger retrecissement, garde ensuile a peu pres le meme diametre partout. Ses parois sont minces ; 1 anus s ou- vre dans le grand cloaque situe a 1 arriere du corps, et qui ivest separe de la cavite de P abdomen que par une valvule. Nous reparlerons de cette derniere circon- stance a l1 article de la respiration. Un mesentere mem- braneux suspend tout ce canal aux parois interieures du corps (2). VhoLothuria pentactes offre les memes choses. [Au-dela du pharynx, ou se trouve un premier repli circulaire faisant ToHice de valvule, nous avons vu encore, dans un espace de deux centimetres environ, plusieurs plis circulates qui divisent le commencement du canal alimentaire, et torment autant de valvules propres a empecher le relour des aliments. Ces plis sont dus a la membrane interne , Jaquelle est secbe et nullemenl muqueuse dans cet intervalle, qui comprend Foesophage (3). Il parait que, dans d’aulres especes, le commencement du canal alimentaire est plisse < n long (7Q • • (1) MM. Qnoy ct Gaymnrd, 0. C.,et Mcckcl, 0. C. ,t. IV,p. Ot. (7.) iruy- l’ouvragc cltrt dc M. Ticdcni an n , tab. II ct III. (:t) ,1’ni vu ces cirronstancos orgnniques dans ITiolothurlcdc AY.iigion, In mCtne dont J’ni dCrril la bouche, nrt. I. l'i) Qm- Mcckcl nppcllc I’crsopbagc. «>. C. t. IV, p. ART. II. ORGAN KS 1NTERIEURS 1) ALIMENT. , ETC. 1l05 Ensuite vient une portion plus dilatee, qui a des parois plus minces que le reste, et que Ton pourrait considerer, a cause de cela, comme le duodenum; car nous ne voyons pas d’estomac proprement dit dans cesanimaux, on de poclie distincte dans laquelle les aliments seraient arretes pour subir une premiere transformation digestive. La membrane interne du rectum est brune, mu- queuse; son embouchure dans un enorme cloaque, ou l’anus interieur, est froncee par un sphincter. Le cloaque meme a ses parois interieures lisses. Son orifice, ou l’anus exterieur, est perce a rextreinilc poste- rieure du Corps, opposee conscquemment a la bouche. Les Fistulaires ditiereraient beaucoup , sous ce rap- port, des Holothuries , suivant MM. Quoy elCraymard, quineleur accordent ni cloaque, ni tubes aquiferes en provenanl ( I). II. Les Ecliinodermcs sans pieds. Les priapules Lam., qui appartiennent a celte seconde di\ ision, ont un canal alimentaire tres court, qui va di- rectement de la bouche a l'anus (2). ] II n en est pas de meme de celui des siponcles ; leur canal, mince et d’un egal calibre, se porte d'abord d’une extremite du corps a Tautre,et revient ensuite entourer en spirale cette premiere partie droite, pour se termi- ner a un anus lateral tres pres dela bouche. 11 est bien, a ce moyen, six ou huit fois long comme le corps. [Au reste, cette disposition du canal alimentaire n’est pas semblable dans toutes les especes. (1) o. c. t. iv. (2) Cuvier. Regne animal, t. Ill , p. 242. 406 XXIV0 LF.gON. oru. jj’alim. DES anim. rayonnes. Dans celle dont nous avons decrit la trompe,il se porte d'abord directement en arriere, entre les deux premiers muscles retracteurs de la troinpe; puis se coude et se dirige en avant jusqu’a la hauteur de Fa- rms, qui est a deux pouces et demi de la bouclie, plus en arriere. La il se joint au gros inteslin avec lequel il se contourne en spirale et forme comme un double cordon tendu qui se prolonge jusquau fond de la ca- vite commune a Fautre extremite du corps, ou ce canal est mainlenu par un ligament tendineux cylindrique, qui part de cette extremite et se prolonge dans Faxe de la spire. La parlie qui appartient ii Finlestin grele est un canal tres fin ; le gros in test in est plus dilate ; 1 anse trks longue qu’ils forment ensemble a ses deux bran- ches reunies par un tres etroit mesentere. Le diametre de la seconde branche de cette anse, que je decris comme le gros intestin, va en augriien- tant d’arriere en avant, surtout lorsqu il a depasse la seconde moitie du corps, et se trouve \eis la fin de la premiere, ou il est rempli de feces. Il forme meme dans sa derniere portion, toutefois avant le rectum, une poche assez considerable. Celui-ci est un canal egal , se courbant en deux pelites apses , avant de se terminer a Fanus; sa membrane interne est plissee en long. 11 y a aussi des plis longitudinaux dans le commen- cement de ce canal, saufdans un premier espace de quelques millimetres, oil sa surface est papilleuse. L’anus forme une Ires petite ouverture. On voit d’ailleurs' que ce canal alimerftaife est sans eslomac distinct, comme celui des Kololhfirics et des autres tchinodcrmes qui out une bouclie et un anus ART. II. ORGANES INTERIEDRS D* ALIMENT., ETC. 407 Un autre caractere de ce canal est sa longueur, qui atteinl au mains quatre fois cclle du corps , malgre la forme tres alongee de celui-ci. Enlln , sa disposition contournce en spirale sur lui-meme, coniine le com- mencement du gro$ intestin de certains rongeurs, est encore bien remarquable. ] Dans les thalassdmes (lumbriciis thalassevia et ccliiurus Pallas), le canal est cinq ou six fois long cqmme Ip corps ; ses parois sont minces et froncees j son diametre est le meme partout; sa partie posterieujre est remplie d1 excrements, moules en petits cylindres courts et minces. [Ce canal a beaucoup de rapport avec celuj de la bonellie, Dans celle-ci l'inlcstin est ties long, plusipurs fois replie, recevant, avantde se terminer, deux lubes rami- fies, qui paraissent analogues a ceux qui constituent les branchies aquiferes des holothuries '1). ] Organs wtvrwurs (C a^nenLotion dpi /ut estinanx. [Les vers intestinauxpnt , les unsun canal alimentaira contenu dans une cavity visc^rale ; ils forment l’ordre des eavltalres , de la methode naturelle adoptee par M. Cuvier, dans son Rig\ie aninuil. Dans les aulres , les voies par lesquelles s’introduisent les substances ali— mentairesne sent plus separ^es du tissu,ou de la sub- stance meme du corps} ce sont les parenchymateux de cetle m6me methode. Ces deux earaeteres , extremement importants , re- sument tres bien les principales differences que presen- tent les vers Inte&tinaux , relativement aleurs organes d’alimentation interieurs. (1) Ibid, p. 244. 408 XXI Ve LKgOK. OKG. D AL1M. DES AKIM. liAYOKNES, I. Les Intestinaux cavitaires Sontceux dont l’enveloppe commune inlercepleunc cavite distincte, dans laquelle flotte, entre autres vis- ceres, un tube alimentaire complet, allant de la bouche a fanus, quisontaux deux extremites du corps, lequel a generalement une forme tres alongee et cylindrique. Le canal alimentaire s’unit aux parties voisines par de nombreux filets, que les uns ont pris pour des vais- seaux nourriciers , les autres pour des trachees , mais sans preuve (1 ). Le canal alimentaire est generalement droit, assez large, d’un diametre egal, sans boursoufflures, ayant tres peu d’etranglemenls , et souvent n’en montrant ' aucun. L’oesophage se distingue par un plus petit dia- metre, qui est aussi quelquefois plus grand. La poche stomacale se fait remarquer, dans quelques-uns , par plus d’ampleur , des parois plus epaisses , et par deux etranglements , un au cardia, l’autre au pylore. Elle peut etre divisee endeux autres poches qui se suivent.] Parmi les vers intestinaux cavitaires , Fascaride lorn- brical a un canal tres simple, a parois minces, a peu pres egal partout , et a peine plus long que le corps. [ L'oesopbage est court, fusifortne, c’est-a-d ire plus etroit en avant, plus large en arriere, separe de Fes- tomac par un etranglement. Ses parois sonl epaisses, sa cavite est triangulaire, et communique dans l’es- (0 Cuvier. Jl'gne tinimnl , t. Ill , j). 247 ct 248. Ccs /lppurences de trachdcs on de vaissraux blancs sc voient bien dans Jc strongle gdant. Prescjua tout son canal nllmrntairc reroit , d’uiic suite de troncs frds courts <|ui semblcnt sortir tic la pcau h des intcrvallcs assez rdgulier.s, deg romifleations <|tii patient de cc Uouc en rayonnant sur la surface dc I'inteUin. ART. 11. ORGAMES 1NXER1EURS DALLUKM. , ETC. 409 tomac par un orifice de meme forme. 11 a parfois un plus grand diametre que l’estomac ; dans d’autres cas ce diametre est plus petit. L’estomac forme un canal d’un diametre egal , qui se continue jusque tres pres de la moitie de la longueur du corps. 11 est suivi d’un inteslin d’abord etroit, qui s’elargit peu a peu et parvient a un grand diametre dans sa derniere moitie. L’anus forme une fente transversale qui se voit , du cote du ventre, un peu en deca de 1’extremite poste- rieure du corps (1). Les oxijures ont un oesophage plus long, a propor- tion , que les ascarides, formant a la fin une dilatation globuleuse, coniine un jabot. Un etranglement la se- pare de l’estomac, qui est petit et spherique com me un gesier. llarement se divise-t-il en plusieurs pocbes de meme forme. L’origine du canal alimentaire est de meme arrondie, dilutee et tres separee de l'estomac par un pylore etroit. L’intestin est droit on un peusinueux, suivant les especes. Son canal, d un calibre assez egal dans la plus grande partie de son etendue, se dilate un peu vers la fin ; mais cette partie plus dilatee va beau- coup en se resserrant , pour former le rectum , canal etroit dont Tissue ou l’anus se voit a la lace ventrale du corps , bien avant I’extremite effilee de cette partie (2). Les vibrions different tres peu des oxyures, a cet (1) Anatoraie des vers intestinaux : Ascaride lombricoide et Echino- rhinque geant-, par M. J. Cloquet. Paris , 1824 (2) y. Ed. Schmaltz. Tabula; etnalomiam Entoznorum , etc. Dresdae et Lipsioe, 1831. T. XVII, fig. 2, 3, 8 et 9 , et t. XVIII , fig. 1, et les Eecherches sttr V organisation de quelques especes cV oxyures et de vibrions , par M. Dug£s, Annales des sc. natur. , t. IX, pi. 47, fig. 15, H- 17 et 18. 410 XXIVe LEgOK. oro. d’alim. des amm. rayonnes. egard. Dans le V. du vinairjre (1), l'oesophage est un canal plus long, qui ne se dilate pas vers Festomac: c’est la meme chose dans celui de la colie fT). Le gesier est petit, aussi globuleux, et le premier renflement de l’intestin ressemble encore a un estomac. Les Filaires ont, comme les autres cavitaires, un canal alimentaire qui va droit et sans detour de la bouche a l’anus. Celle-ci est une ouverture ronde ter- minale , entouree d’un rebord en etoile. L’oesophage est un canal court et mince , qui se dilate bientdl pour former une poche une fois plus longue , cylindrique , d’un calibre trois fois plus grand , qui repond a l56s- tomac. Dans tout le reste de son etendue , jusquVi 1’anus, le canal alimentaire formant Fintestin prend un petit diametre et un calibre egal. II setermine «Y l’anus, perce tres pr&s de Fextremite dans le male, laissanfc au-dela une queue mediocre dans la femelle (9). Les strongles , comme les precedents , ont le canal alimentaire droit et sans circonvolutions ou sinuosites, si ce n’est quelquefois a la fin de son trajet. Le slrongle du chevcil , ou strongle arme, Fa tout uni (4). Le stron- gle gdant Fa ride transversalement(5). L’orifice buccal, qui est rond, donne dans une premiere poche cloi- sonn^e qui est courte et peut 1 - • ' • 4 (1) lb. flg. 19. (2) lb. fig. 20 Ct 21. (3) Qudques inateriaux j»oqr servir & l'lii-stqirc dcs Filairrs ct d^s Stronglvj , par M. C. Lcbloml, pour Ic mftlf. ('i) Aug. Herm. Westrurub. Mcuioiro pouraorvir A I'anatoiuic dustroaglt rtrme. /sir do 182.1, ct M. Schmaltz. O. C. pi. X VIII, Ug, iO.ct U. (S) (Xitiw. Krgnr animal, t. Ill, p. 253. ART. II. ORGANES 1NTERIEURS d’ALIMENT. , ETC. 411 comme la cavite buccale et Tcesophage. C’est forgane de succion et de deglutition. Tout le reste de ce long canal alimentaire, sauf la derniere portion qui re pond au rectum, est plisse en travers et comme art icule exterieurement , quoique in- terieurement sa cavite ne soit pas interrompue par des cloisons. 11 formait , avant de se terminer a 1'anus, dans l’un des deux individus que nous avows examines (1), deux courtes eirconvolutions , el il etait, dans cette partie, d’un calibre plus petit , bien egal , et sans aucun etranglement. Dans l’autre individu, les pi is on articulations de la plus grande partie de ce canal etaierit bien inoins evi- dents. 11 etait comme enveloppe d’une substance de couleur foncee dans presque toute son et endue , except e dans le rectum ; c’est cette substance qu'on regarde comme le foie. Le dernier intestin prennit subitement un plus petit diametre qne le reste; il etait farci de- crements jaunatres on d’un Wane sale. Le Sirongle arnu f a l’entree da canal alimentaire tout a fait terminale et percee au centre du renfle- ment spherique que forme sa tete. Elle est entouree de trois replis concentriques, dont Tinterne est arme d’aiguilions. La cavite buccale est spherique comme la tete, et conserve cette forme par la nature et la soli— dite de ses parois cartilagineuses. Apres elle , le canal alimentaire se relrecit beaucoup , puis se dilate un peu et s’etrangle de nouveau. Cette portion, qui peut avoir le sixieme de La longueur totale , peut £tre consideree comme l’oesophage. La portion qui lui est subitement (1) Provenant Pun et l’autre d’un phoque. + 12 XXIV1 2 3 4 ih^ONi OKG. U ALIM. DliS AN1M. HAYONIS'KS. dilaleeen prend un gros calibre, qui diminue peu a peu jusqu’a l’autre extremite du corps, ouce canal de- vient tres etroit avant de se terminer a Tanus (1 ). Les linguatules (pentastoma , Rud. ) ont de meme un canal alimentaire qui va droit d’une extremite du corps a l’autre , ou se voient la Louche et l’anus. Mais ce canal se distingue par Pexistence de deux ccecums qui prennent naissance pres de son origine (2). Les Lernees , qui , suivanl M. Cuvier , ont a peu pres la meme organisation exterieure et interieure que les Intestinaux cavitaires , ont comme eux, en eftet, un canal alimentaire simple, et sans circonvolutions , ou sinuosites apparentes, dont le diamelre varie un peu, dans son trajet de la bouche, qui est a Textremite ante- rieure du corps , a l’anus , qui est a l’extremite opposee. J’ai vu cependant, dans un grand exemplaire de la Pennella filosa (3) , deux longs coccuais etendus de 1’origine du canal alimentaire , oil ils m’ont paru s’attacber, jusque pres de l1 extremite posterieure. Cette organisation serait analogue a celle des hirudinees suceuses de sang; mais on nel’a decrite, que je sache, dans aucun autre genre de cette famille. 11 parait ineme que la P. sagitta , L. , aurait un canal alimentaire sim- ple , sans les coecums que nous venons dhndiquer (4). Parmi les Lernees propres ( lernceocere , Bl. ) , la L. cyprinacea montre a travers ses teguments transpa- (1) O. C. dc M. 1c (Ioctcur Lcblond. PI. IV, fig. 2 ct 3, et pi. VI, llg. 7 pour le niAlc , ct pi, VI, fig. 1*6 pour l’anus de la feitune. (2) Rcgne animat , t. III. p. 25i. (3) RappOiidc do Nice par M. lAurillard. (4) Suivant M. Nordmann qui n’a cu , h la vi‘rHd, que dc tr6s petite individus. Tabl. X, llg. Oct p. 123 our cela il faudra presenter fensemble de tous les organes d’alimenta- tion, et rappeler ce que nous avons deja dit dans Par- ticle I, au sujet de la bouche. Les Acnlcphes comprennent, connne les quatre autres classes de Zoophytes, des animaux qui ont un canal alimentaire traversant le corps dans son plus grand diametre ( les heroes ), ou dans le plus petit les cestesj • d autres qui ne paraissent avoir, pour organe d’alimentation interieur, qu’une poche centralea une seule ou plusieurs loges ( certnines meduses ); mais de plusgrandes differences distinguent encore les animaux de cette classe, soil dans la forme, soit dans l'absence desemblables organes. En el fet, il y a des ineduses, les cudores , qui n ont pas meme de cavite alimentaire cen- trale; et, parmi les Acnlcphes hydros tatiques, nous trou- verons, entre autres, que les pliysales ont un seul canal intestinal auquel aboutissent un assez grand nombrede sucoirs, qui lont a la loisl’ollice d’estomac et de cavite buccale. !• Des Acalephes simples. On sait quails se divisent en trois families naturelles, les Meduses, les Heroes et les Porpitcs. Chacune d’elles se distingue, a l’egard des organes \ que nous decrivons, par des caracteres particuliers. a. Les Meduses. I - Les unes ont une cavite alimentaire centrale avec une bouche unique. [Cette cavite est aussi compliquee que cede des asteries; elle a cela de particulier, qu’elle 430 XXJV,! LEgON. ORG. IJ AUM. RES ANIM. RAYQNtfftfr n’ost point suspends dans la grande cavite ilu corps, mais qu'elle est comme creusee dans sa masse, L’eslo- mac, qui est assez vaste, remplit la base de ce que Ton nomme, dans ces animaux, le pedicule; ii en part des tuyaux, qui vont en rayons vers les bords de la partie superieure et elargie du corps, laquelle est faite, comme on suit, en segment de sphere; ces vaisseaux eommu- niquent entre eux par des branches laterales, tant que ces branches fournissent une infinite de petits rameaux, qui forinent un lacis tres complique, lequel s’etend par tout le corps, et y porte la nourrilure comme pourraient le faire des vaisseaux sanguins; ce lacis est surtout sensible sur les bords de la partie faite en seg- ment de sphere : il y represente une sorte de dentelle. [C’est dans ce reseau vasculaire du bord de Fombrelle que semble devoir se faire la depuration du fiuide nourricier par la respiration, ainsi que nous lexpli- querons en decrivant les organes de cette fonction dans le volume suivant. Cette partie est aussi forgane dis- cretions abondantes. M. Ehrenberg a meme decrit (4) et determine, comme aulantd’anus, huit orifices excre- leurs quil a decouverts dans la circonference de om brelle de la medusa aurita (Muller); et les liuit canaux qui repondent a ces orifices, comme autant cfintestnis. Mais ces analogies , exprimees dW manure aussi precise, aussi absolue, nous pnraissent forces. \o«c, an restc, un resume de ce que cel habile investigated a yu, relalivement aux organes que nous doemons. conn US lUiqn 4 present , /./ ,i,. j, fuller. ART. II. QRGARES INTKRIgURS d’aLIMF.NT. , ETC. 481 L’eslomac, dans cette espece de Qijande est une cavite centrale Ires compliquee, compospe de quatre poches principales et de quatre plus peptes, dont les dernieres sont les dilatations terminates de quatre tuyaux (1) qui s’elevent des quatre angles de J*i cavite buccale. Seize gras troncs vasculaires $e diligent du pourtour de la cavite stomacale vers la cireonftrence de l'oin- brelle. Quatre par tent des luges, dislinguees par ce savant sous le nom d’ocsopli a gien nes , et se raniilient dichotoiniquement dans leur trajet ; il en est de meine de quatre a litres qui ont leur embouchure dans les loges principales, et dont les ramilications, com me celles des precedents, out enlre elles plusieurs anasto- moses. Huit autres de ces canaux, qui se voicnt par paire, de chaque cote des quatre derniers, el qui out comme eux leur embouchure dans les loges gastriques, nese divisenl pas. Ces seize troncs vasculaires s’ouuenl tons a la c freon ference de Fombrelle, dans un canal qui en occupe rextreme bord. On voit a cette meme circonference quatre pa ires de corps bruns que Otto F. Muller pensait etre des organes de secretion d’une humeur excrementitielle ; que Ton a regardes receminent comme autant de foies; que Ton considere aussi comme des ovaires (2) ; e’est entre chaque paire de ces corps queM. Ehrenberg a decon- vert deux pores excreteurs qui repondent a une dilata- tion du canal circulaire, dilatation qu’il compare a un . . ■> r i*-» i- - (lj Cc pourraicnt bicn u’dtrc que ties tlemi-canaux , suivant M. Milne Edwards, qui les a vus ainsi dans d'autres meduses. (2) M. Milne Edwards. , , 432 XXIVC LEgON. org. d’alim. des ANIM. RAYONNtfS. cloaque , les deux canaux simples venant s'y termi- ner (1). Nous croyons a l’exactitude de ces observations; mais nous ne sommes pas convaincus de la justesse des determinations < II faut reunir a ce groupe de meduses ayant une cavile gastrique centrale une meduse que 1 on avail crue a tort sans bouche et sans estomac ; cette meduse est la carybdee marsapiale , dans la quelle M. Milne Ed- wards a reconnu un orifice buccal qui conduit imme— diatement dans une poche gastrique de forme pyrami- dale. Cet estomac envoie, comme a Fordinaire, des vaisseaux au bord de Fombrelle, dont quatie princi- paux penetrent dans les tentacules marginaux (2).] 2. D’autres Meduses ont, au lieu de bouche, une multitude de tentacules branchus perces cbacun d une petite ouverture; chaque ouverture donne naissance a un petit canal qui se reunit au petit canal voism , et ainsi de suite; il se forme, de cette maniere, qualre gros troncs qui aboutissent dans F estomac, et y portent le liquide pompe par tous les petits orifices des tenta- cules : ces derniers sont quelquefois au nombic de plus de huit cents. [L’ombrelle a dans son pourtour, comme les meduses pr6cedentes, un fin lacis de vaisseaux (3) dont les troncs (1) On nr comprcnd pas pourquoi.les deux intestins aboutissant h un Alors lc canal circulaire ne serait pas un canal continu, mais ^'(^Observations sur la Structure dc la carybdc marsupiale ^de Pcron cl T.CHiieur , par M. Milne Edwards. Ann. des sc. matur. , t. XX * ct pi. II, fl«- 12 ct 13. (3) Cuvier. Rrgne animal , t. Ill ; p. 278. ART. II. ORGANES INTERIEURS D* ALIMENT. , ETC. 433 principaux ont leur embouchure et naissent dans la cavite centrale, quatre d’entre eux paraissent s’y conti- nuer avec les troncs alFerents , qui sont formes par les ramifications des pedicules (1).] C’est sur cette organisation unique, jusqu’a present, dans le regne animal, que j’ai etabli le genre rhizos- tome, dont le nom signifie bouche-racine. On peut dire en elTet du rhizostome , qu’il se nourrit par une sorte de racine, et de lui aussi bien que de toutes les meduses, que l’estomac leur tient lieu de coeur. [ Dans plusieurs sous-genres des nufduses propres (les dquordes, les pliorcynies Lam., 1 esfovdolics , les pelacjies , il n’y a point de cavite laterale ou inferieure a la cavite centrale. Mais dans le genre des cyanecs et dans celui des rhi- z os tomes, il existe quatre cavites laterales disposees en croix, lesquelles sont ouvertes a la face inferieure de 1 ombielle, ou sur les cotes du pedicule, quand il existe. Leur paroi interieure est formee d’une membrane plis- sec, remplie, a certaines 4poques, d’une substance opaque. M. Cuvier regarde ces cavites comme des ovaires (2), et pense que c’est mal a propos qu’on a pris leurs orifices pour des bouches , et ces cavites pour des estomacs. Mais cette derniere opinion avancee par MM. Pdron et Lesueur , qui avaient tant vu de meduses viv antes, dans leur voyage de circumvagation , et adoptee par M. Milne Edwards , qui a fait une etude J,^H-re/drardS-P,anChedeS aca^Phes, encore incite, do la nou- Telle edition du Ilcgnc animal. (2) Regne animal , t. Ill, p. 277. 5. 28 434 xxivc le£ON. org. d’alim. des anim. rayonnes. particuliere de ces animaux , devaiL etre au moins rapportee dans eet ouvrage, en indiquant la struc- ture de ces organes. C'est prtrticulierement la paroi interieure de cette cavite qui repond a la cloison de la cavite centrale que M. Milne Edwards a trouvee, non pas preciserrient plissee, mais herissee de papilles, qu il compare aux papilles inteslinales des vertebres (I). Pour ce savant, la cavite centrale ne serait, du moins dans les rhieos'tomes , que la seconde voie des organes de nutrition, ou le reservoir du sue nourricier forme par les parois de la cavite lateralej et les bouches ab- sorbantes des bras deviendfaient alternativement des bouches exbalantes, comme les orifices du pourtour de Pombrelle seraient aussi alternativement absorbants et exhalants. 3. Enfin , il y a des Meduses qu’on appelle as tomes , parce qu’elles n’ont aucune bouche, et cliez. lesquelles il n’y a aucune cavite alimentaire centrale. Lorsque leiir ombrelle, ou le disque qui constitue tout leur corps, prend momentanement une forme con- cave pour envelopper une proie , comme cela peul avoir lieu cliez. les cadores , cette ombrelle peul etie consideree comme un veritable estomac, qui ne dilFere pas essenliellement de celui que fonnent les hjdres v~), lequel a cependant, de plus que ces derniers animaux, des vaisseaux plus ou moins apparents. Dans ce dernier cas , les organes de digestion pro- prement dits, qui reduisent a Tetat moleculaire les substances nutritives, et ceux de chylificalion , qui U Pl. 60 des Zoophytes. Nouvcllc edition du Rigne animat. (2) Cuvier. Rfgne animal, t. HI, P* 28". / « • 4 . . . i .i.i L ART. II. 0RGANES INTERIEORS DALIMENT. , ETC. composent, avec les molecules nutritives, un chyle ou sue nutritif, paraissent confondus; il y a ae meme con- fusion dans les vaisseaux qui charrient Ie sue nutritif brut , la seve non elaboree , et ceux qui charrient la seve elaboree; si tant est qu’il en existe de differentes , continues dans des reservoirs distincts. b. La seconde famille des acalephes simples , celle des Heroes, comprend des animaux qui ont un canal ali— mentaire occupant precisemenl l’axe de leur corps. Dans les heroes proprement dils ( le Deroe globu- Icux), le canal alimentaire travels faxe de leur corps et n’a qu’un tres petit orifice buccal au pole inferieur. La premiere moitie de ce canal est comme une longue cavite buccale , qui aboutit dans un tube intestinal tres droit, dont 1 issue tres petite est au pole oppose. Deux (rones vasculaires prennent uaissance de fin- testin et vont, en se divisant, aboutir a des canaux lou- gitudinaux qui envoient le liquide qu’ils charrient dans les petits tubes formant les rangees de cils qui herissent la surface de ces animaux (1). Dans les Idya ( Beroe elongatus ) Torganisation dif- fere. Ils ont un large orifice buccal a la partie infe- neure de leur corps; celui-ci est cylindrique, ou un peu en cone. Le canal auquel conduit cette grande ouverture occupe l’axe du corps, va en se retrecissant, et s ouvre au pole superieur par un orifice Ires etroif. Les parois de ce canal sont tapissees par une mem- brane ires mince, q„i se dechire et sort quelquefois par 1 orifice buccal. (O MM. Audouin et Milne Edward citds dans lc Regni animal, t. HI t 436 XXIIIe LE£ON. ORG. d’aLIM. DES ANIM. RAYONNES. Ilya dans cette structure, sur laquelle nous revien- drons en parlant des organes de circulation et de les— piration de ces animaux, la plus grande analogic de composition avec celle des meduses. Les autres genres de cette famille, les callianires ( Pcron et Lesueur ), les janires, etc., les cestes memes, ne paraissent pas differer essentiellement des heroes I propres , dans la disposition essentielle des organes d a- limentation (1). c. La troisieme famille, celle des porpites , parait avoir pour organe d1 2 alimentation principal une grosse papille ovale ou pyriforme , placee an centre de la face inferieure et au milieu d’un grand nombre d auti cs papilles, qui jouent peut-etre un role dans 1 alimen- tation de ces animaux. Cette papille ou cette sorte de trompe, percee a son sommet d’nn orifice buccal, a parois musculeuses et aussi d’apparence glanduleuse, renferme une cavite qui tient lieu d’estomac, selon toute apparencc. \ oici done de nouveau un sac alimentaire a une seule ou- verture , et qui plus est tout a fait a decouvert. II. Des Acalephcs liydrostatiqucs. M. Cuvier dit a leur sujet : On ne voit pasqif ils aient de bouche bien reconnaissable pour telle (2). La plu- part, en effet, paraissent n’avoir que des pores a sor bants ou de tres petits sutoirs, propres seulemcnt a absorber, comnie les oslioles des racines, les mo » t u e. (1) Htgnc animal, t. HI, p. W). ct 9.H.C (2) Ibid , p. ?»'<. ART. II. ORGANES INTER1EURS D’ALIMKNI • , ETC. 437 qui doivent composer le sue, nourricier, ou la sevenon elaboree. Cependant les plujsales ont lcars organes d’alimcnta- tion plus developpes, qui peuvenl admettre du dehors des substances nutritives, plus ou inoins solides, sus- ceplibles d’etre reduites a Tetat moleculaire par la di- gestion. Pour bien comprendre la structure de cel appareil dans ces animaux , il faut se rappeler que leur corps est forme d’une vessie ovale dont la face supe- rieure est surmontee d’urie large Crete, a bord arrondi, et dont la face inferieure est garnie de deux sortes d’appendices tactiles, de sucoirs et d'ovaires. La vessie est double, e’est-a-dire qu’il y a une vessie exterieure qui en renferme une plus petite, laquelle est remplie d’air; toutes deux ont pour enveloppe une forte membrane. II paraitrait meme que celle de la vessie exterieure se separe en deux lames pour former les cloisons et les concamerations de la Crete, appelee peigne par les Allemands, parce que du canal princi- pal qui suit le bord de cette Crete descendent des bran- ches perpendiculaires qui dessinent la ligure d’un peigne a dents inegales. Les sucoirs sont des tubes ramifies, ayant un orifice tres dilatable et contractile au moyen d'un sphincter qui le borde. Ces petits tubes aboutissent successive- ment a un canal principal plus ou moins elargi ou vesiculeux. Celui-ci s’ouvre par une embouchure obli- que dans un canal longitudinal , sorte d’intestin com- pris entre les deux vessies, et qui s’elend le long de leur face inferieure. Un certain noinbre de canaux vesicu- leux , a sucoirs, aboutissent ainsi successivement dans cet intestin. On pourrait les considerer conune autant 438 XXIV0 LE£ON. ORG. DaLIM. DIES ANIM. RAYONNES. d’estomacs dans lesquels se continue la fusion des sub- stances aiimentaires, par l’effet du sue gastrique extre- mernent caustique, dont faction dissolvante commence deja hors de ces organes, et se prolonge sans doute dans fintestin. Celui-ci s’etend jusqu’a fextremite pos- terieure, celle qui est degarnie de tentacules ou d’autres appendices, dans laquelle il a son issue. II est d’ailleurs limite par les axlherences des deux vessies qui se pro- longent autour de fanus, de maniere que ce qu'il con- sent est necessairement porte au-dehors et ne peut couler dans leur intervalle. On le trouve rempli de ce mucus bleuatre et caustique, qui est peut-etre le sue gastrique le plus dissolvant connu, et qui produit deja sur les animaux embarrasses dans les nombreux tenta- cules de la physale feffet d’une sorte de digestion exte- rieure, en les faisant tomber en dissolution. Les sucoirs et les canaux vesiculeux qui tiennent lieu d’estomac ont des parois tres musculeuses , dans la structure desquelles on distingue surtout beaucoup de fxbres longitudinales. Leur cavite montre , principale- ment dans leur partiela plus large, un ceitain nombre de papilles. 11s paraissent communiquer par un canal lateral avee des appendices de meme forme, mais plus grands, qui tiennent aux grands tentacules. Ceux-ci, et lespelits tentacules, sortes de filaments prebensiles, mais qui sont en meme temps des organes secreteurs du sue di- gestif, pourraient aussi etre decrits avee les oigancs d’alimentation, du moins avee les extericurs. Nous ne faisons que les indiquer ici. La vessie inlerieure ne plirait pas avoir dc commu- 4:39 ART. II. ORGANES INTERIECRS b ALIMENT. , ETC. nication directe avec les sucoirs, ni avec le canal lon- gitudinal que nous avons compare a un intestin (1). II y a a l’extremite opposee a celle oil est l’anus une couronne de Ires pelits tentaculcs au milieu desquels on a cru voir un orifice qui a ete pris pour la bouche ; mais l’existence de cette ouverture n’a pas ete constalec par les dernieres observations ; et celles des qombreux sucoirs en communication avec le canal interieur, dans lesquels on trouve d’ailleurs des debris d'aliments, pouvaient fa ire prevoir que ce n'etait pas la qu’il fallait chercber la bouclie. D’ailleurs, l’inlerieur du corps deces animaux, com- pose d’une seconde vessie pleine d’air, et de dillercntes luges formces par des cloisons, qui vont de la vessie exterieure a celle-ci , ne comprend aucune trace de systerae nerveux , circulaloire ou glanduleux , qui pourrait faire rapprocher les pbysales des mollusques. M. Cuvier s’eu est assure sur de beaux et grands in- dividus qu’il a pu examiner (2). Les ‘phijssoplwres proprement dils onl une tige con- tenant l’intestin, qui traverse une vessie terminale, a 1’extremite de laquelle est l’anus. A l'autre bout de cette meme tige se voit un paquet de sucoirs analogues a ceux que nous avons decrits dans les pbysales. Cest done encore un appareil d’alimentation de meme type. ' Les stephemomies sont aussi organises sur le meme plan. Les liippopcs montrent une organisation analogue (1) On pourra en voir la structure dans la Monographic deja citee dc M. de Olfers, dontnous avons adoptc les determinations. (2) Regne animal , t. Ill, p. 28. 440 XXIVe LECON. OllG. DALIM. DES AN1M. KAYONNES. dans une trompe assez grande situee au milieu de quatre tentacules , etc. (1). Tous ces animaux ont, en meme temps, des or- ganes de natation formant des capsules contractiles de diverses formes , d’un volume assez proportionne avec celui des organes d’alimentation. Dans les Diplnjes , au contraire, il y a deux capsules natatoires separees, s’emboitant Tune dans fautre, d’une enorme proportion relativement a une cliaine ou une guirlande de sucoirs presque microscopiques, dont on peut saisir l’analogie avec ceux des animaux precedents, mais qu’il serait difficile de comparer avec les organes d’alimentation ordinaires (2). Cette chaine de sucoirs parait d’ailleurs comprendre aussi les ovai- res ; elle est attachee au fond de la capsule emboitante et se prolonge au-dela de la capsule emboitee, pour flotter dans l’eau a travers line rainure de la face de celle-ci qu’di pourrait appeler dorsale ; ou bien elle se retire dans cetle rainure, suivant qu’elle se dilate ou se contracte. i Les organisations singulieres auxquelles nous som- mes, pour ainsi dire, descendus,nous ont oblige de de- crire presque tout Panimal, pour faire comprendre par quelle voie il lui a ete donne d’introduire ses aliments dans son corps, et par quel appareil il en resulle une seve non encore elaboree par la respiration ; car c’est j usque 1«\ que s’arrete f investigation (fuc nous pour- suivons. ] (I) Fauna t Ir.l lirgno di Napoli. Fascicolo IV, Sav. II, F. 15. Hcl S. Costa. 12) V. Ic mdmoirc public sur ccs sin^nlicrs animaux, par MM. Quoy et Gaymard. Annales des sciences naturelhs, t. X, pi. 10. ART. II. ORGANES INTERIECRS d’ALIMENT. , ETC. 4U D. Organes inUrieurs d’ alimentation des Polypes. i [ Les uns ont un canal alimentaire bien separe de l’enveloppe exterieure, 'avec une entree etune issue (les Eschares , etc.). Les autres n’ont qu’un sac alimentaire ou un tube court, ne communiquant au-dehors que par la bouche. Parmi les polypes qui n’ont qu’un sac alimentaire , on en trouve cht* lesquels il existe un intervalle j)lus ou moins grand, entre l’estomac et la peau exterieure, oil se logent d’autres organes (les actinies , etc.), et d’autres qui ont les deux peaux reunies en une seule (les hijdrcs). Enfin, les polypes qui ont un tube alimentaire abou- tissant a un cul-de-sac peuvent aussi avoir ce tube separe dela peau par un espace cloisonne (les Alcyons), ou confondu avec elle (les Sertulaires). Dans bun et l’autre cas, ce tube se continue dans un tronc principal oil Ton voit les embouchures successives des tubes gastriques de chaque polype qui compose le polypier. I. Les Polypes charnus. Les Actinies, qui appartiennent a cet ordre, ontun estomac en forme de poche ; il est suspendu dans l’en- veloppe commune de telle sorte qu’il y a entre lui et la peau exterieure un espace cloisonne qui renferme les ovaires , et dans lequel penetre beau dont l’actinie se gonlle, ou qu’ellerejette a volonte par les orifices de ses tentacules. La membrane de cet estomac est mince et plissee; elle parait jouir d’une tres grande force di- gestive, a en juger par 1/tx promptitude avec laquelle 442 xxive LEgoN. org. d’alim. des anim. rayonnes, une actinic dissout, par cette force, les animaux dont elle fait sa proie. ] II. Les Polypes gelatineux . Dans les polypes a bras (liydrq, Linn.), il n’y a pas meme de prolongements vasculaires dans la inasse du corps; le corps tout entier n’est qu'un estomac, et nourrit par imbibition sa substance spongieuse. [ Cet estomac a la forme d’un cornet dont les bords sont garnis de filaments servant de tentacules. Le mi- croscope ne fait voir, dans leur substance, qu’un paren- cbyme transparent rempli de grains un peu plus opa- ques (1)- On connait d’ailleurs les experiences inge- nieuses de Trembley, par lesquelles il a demontre qu’en relournant un de ces animaux, la face exterieure de son corps , devenue interieure, digerajt aussi bien que l’autre. III. Des Polypes a polypicrs. C’est dans cet ordre qu’on trouve des animaux qui ont un canal alimenlaire, et d’aulres qui n’ont qu un sac ou un tube dont l’orilice interne ne s’ouvre pas au dehors, mais dans un Ironc CQimnun donlle canal finit par un cul-de-sac. Nous parlerons d’abord des pre- miers. a. Des Polypes a polypicrs ayant un canal aUincnlairc. Valcyonelle jluviatile, qui habile un tube subereux,. a sa bouche ouverte au milieu du fer a cheval ([uc fer- ment ses nombreux tentacules. LUe conduit immedia- (I) Refine animal , t. III. |>. 295. ART. II. ORGANES INTERIEURS D’aLIMENT. , ETC. 443 tement dans un canal alimentaire qni penetre jusqifau fond du sac que forme la peau exterieure de cet ani- mal, ou il se dilate beaucoup; il en sort nil intestin assez court, qui se porte vers la bouche et se termine a I’anus avant d’atleindre le niveau de cette premiere ouverture (-f). Les eschares ont un canal alimentaire replie une fois sur lui-meme, comme celtii de l'alcyonelle, niais dans lequel on peut distinguer plus de parties. A la gaine ou trompe qui s’attache au pourtour de la cellule, et qui renferme les tentacules dans Trial de repos, succede une premiere dilatation de ce canal, qui a une forme ovale. C'est proprement la cavite buccalc. Elle est separee par un leger etranglement d une por- tion courte, d’un moindre calibre, dont la paroi exte- rieure est herissee de filaments. Cette seconde portion se retrecit avant de se terminer dans une poclie splie- rique, qui fait probable/nent les functions d'estomac ou plutot de duodenum. L'intestin qui en sort a un calibre egal et s'* el eve presque sans faire de sinuosile jusqu’a la face superieure de la gaine tentaculaire ou se trouve l’anus; de sorte que Tanimal est force de de- rouler cette gaine au dehors pour rendre ses excre- ments (2). Les serialaires paraissent avoir un oesophage distinct, une poche stomacale pyriforme , du fond de laquelle (1) Histoire naturellc de l’alcyonelle fluviatile, par M. R. Raspail. O. C, PI. 12 , fig. 1. (2) Resume des recherches sur les animaux sans vertebres, par MM. Au- douin ct Milne Edwards. Annales des sc. nat. , t, 15, ct Recherches ana- tomiques, physiologiques ct zoologiques sur les eschares , par M. Milne Edwards. Paris , 1«30 , p. 19 , et pi. 1, fig. 1 e et 1 d. 444 XXlVe LEgON. OlUi. d’aLIM. DES AN1M. RAYONNjSs. s’eleve vers la bouche un intestin de petit calibre, ou l’on voit , par intervalle , des taches opaques qui indi- quent les cybala qui s’y forment (1). II paraitrait que les vordcelles , les cellaires et les jlustres doivent aussi elre ranges parmi les polypes ayant un canal alimenlaire. b. Polypes a polijpiers n ayant point de canal alimen- taire , mais une cavite qui ne communique au dehors que par l’ orifice buccal. Tous les polypes que nous n’avons pas enumeres dans la premiere categorie apparliennent a celle-ci. Mais elle se sous-divise , ainsi que nous Favons dejii indique, en trois formes principales. \ . Dans la premiere il y a, comme dans les actinies , un sac alimentaire delache de l’enveloppe extgrieure, et nullement ouvert par son fond. Cependant il y a toujours une difference entre les actinies et Fanimal des tubipores, par exemple ; c’est que les oeufs de ceux-ci tiennent a des filaments suspendus dans 1 intervalle qui se trouve entre le fond de l’estomac et le fond du tube que forme le corps de l’animal , tandis que dans Je.s actinies les cellules ovigeres sont dans des cellules qui sont sur les cotes de l’animal, autour de Festomac Il paraitrait qu’on doit ranger parmi les animaux qui ont cette forme , non seulement le tubipore musique , mais encore tous les madrepores ^2). (I) Zoological Researches , etc. By J. V. Thompson, vol. I, part. I. M«$- ino i re V ou Volyzoa , pi. Ill, Hr- 7. (9.) v. entre autres.du molns pour rorganlsation • piers lainellif&rcs , par M. Lesucur. Man. du Museum d lust, na ... , p. 271 ct suiv., et pi. 15 17. ART. II. ORGANES INT^RIEDRS D* ALIMENT. , ETC. 4i5 2. Dans la seconde forme, l’organe alimentaire, proprement dit, de chaque polype, comparable au sac precedent , a son fond ouvert dans le Ironc commun du polypier.] Void, disait M. Cuvier, dans notre premiere edi- tion, ce que j’en ai observe dans le veretille ( Penna - tula cynomorium , Gmel. ), dont le corps, grand it mou , et les polypes tres transparents , pcrmettent cos sortes de recherches mieux que la plupart des autres animaux de cette classe. On voit , au travers du corps de chaque polype , un petit estomac a paroisbrun.ilies, duquel partent cinq tuyaux pareils a ceux des meduses, c’est-a-dire , faisant a la fois les functions d’intestins et celles des vaisseaux. Ces intestins sont d abord jauna— treset ondules ; arrives aux deux tiers de la longueur du polype, ils deviennent droits , plus minces , et ]><’ netrent ainsi dans le corps general ou la tige qui porte tous les polypes ; arrives la , ils s’ecartent pour rejoin- dre les vaisseaux pareils qui viennent des polypes voi- sins, et forment avec eux un lacis qui occupe toute la masse de cette tige. Au moyen de cette communica- tion , ce que Fun des polypes mange profile a tout le veretille , et Ton peut considerer celui-ci comme un seul animal a plusieurs bouches et a plusieurs estomacs. L e vdretille , comme les pennatules ordinaires, sert encore a prouver, d’une autre maniere, et dans un autre sens , Funite de ces sortes d’animaux a plusieurs bouches. Ces genres pouvant se mouvoir d’un lieu a un autre, il faut que tous les polypes qui les compo— sent agissent ensemble, pour effectuer la marche com- mune. II faut done qu’il iFy ait pour eux tous qu’une seule volonte , comme il n’y a qiFune seule digestion. Uf> xxivc LEgoN. org. d’alim. des anim. rayonn^s. L alcijonium cxos in a monlre dans ses polypes une stiuctuic inle.ieuie analogue , ce qui me fait penser qu’on doit etendre cetle conclusion a toute cetle classe. [Nous avons vu cependant que les observations s’etant multiplies , il y avait des distinctions importantes a faire a 1’egard des organes d'alimentation ; et quoique la disposition generale de ces organes que decrit M. Cuvier dans les veretilles, et les autres polypiers libres, et dans les alcyons proprement dits, et les conse- quences qu'il en tire sur la maniere dont ces polypiers se nourrissent, soient parfaitement conformes aux ob- servations les plus recentes et puissent etre etendues a toute la famille des alcijons , nous sommes a meme de demontrer avec plus de details , grace aux progres recents de la science, toutes les parties evidentes de cette organisation. Le tube alimentaire commence, dans Valcyonide elegante (1) , par l’orifice buccal , perce a Iravers une levre exterieure divisee en huit lobes, oulenlacules a bord dentele, et une levre interieure ou epipharynx montrant liuit dentelures ou huit divisions beaucoup plus courtes. 11 forme un lube plus petit que le corps, qui se retrecit encore a son extremite inferieure, comme s’il y avait un sphincter. On remarque sur sa paroi interieure huit plis longiludinaux reunis par un grand nombrc de rides transversales. Sa paroi externe est lice a Pinterne de la peau exterieure, comme dans les acli- nies, j)ar des lames longitudinales, au nombre de huit, (I ) licckerchrs analomiqucs , p/iysiologiques *t zoologiques sur les polypes, par M. Milne Edwards. Annulcs tics sc. nat. , uouvcllc s<5rlc, t. IV, p, 321 ctsuiv. , pi. 12-in. ART. II. ORGANES INTKU1EURS D’ ALIMENT. , ETC. U7 qui repondenl aux intervalles des tenlacules, et inter- ceptent autant de canaux jprolonges dansces tentacales, lesquels sont consequemment creux. L’orifice interieur du tube digestif donne dans la continuation du cylindre quc forme le corps du poly pe; c'est une sorte de cavite viscerale dont la paroi est di- ] visee longitudinalement par le prolongement des lames qui unisscnt le tube gastrique ou derme a fendroit oil | ces lames depassent ce dernier tube, et ou leur Lord interne se trouve libre. Precisement a ce dernier en- droit commence un filameut souvent replie, qui s'atte- nue beaucoup en se prolongeant le long du bord libre de chacun de ces plis et linit par disparaitre. Cet or- gane intestiniforme, dont Panalogue a ete generate- ment considere comme un ovaire, serait plutot compa- rable (1) aux canaux biliaires des insecles. Un des cylindres creux d’un de ces poly piers, qui se prolonge au-dela de ces corps intestinifornies, de\ ient successi- vement Taboutissant des cavites viscerales de plusieui s polypes qui s’y terminent brusquement par une em- bouchure tres apparenle. II en resulle un tronc commun, a parois molles, re- tractiles, dont le canal se termine par un cul-de-sac a une tige solide, pleine, non retractile, fixee, qui est le pied du polypier. Ainsi , Tensemble des organes d’alimentation inte- rieurs de cet animal compose est forme d’autant de tubes gastriques qu’il y a de polypes ; ces tubes se con- linuent dans une cavite viscerale dont les limites pour- raient etre indiquees par les organes intestinifornies (1) Suivant M. Milne Edwards, ibid. p. 331. 448 rxive LE£ON. org. d’alim. des anim. rayohnes. qu’elle renferme. Enfin, il y a un Ironc commun dans lequel tous les petits polypes peuvent se retirer, et qui se replie dans lui-meme. Ici encore nous avons ete forces de decrire presque loute l’organisation de Fanimal pour faire comprendre les voies par lesquelles entrent ses aliments, et la dispo- sition des organes destines a les transformer en sue nutritif. On voit qu’il y a dans cette alcyonide une organisa- tion encore assez compliquee, et qui ne differe essen- tiellement de celle des actinies que parce que la cavite gastrique est un sac dans celles-ci , et un tube dans V alcyonide. On dirait qu’elle a ete ouverte, dans ce dernier cas, pour faire de l’alcyonide un animal coin- plique. Les alcyons proprement dits, dont les teguments com- muns forment le tronc du polypier, sont coriaces et plus ou moins penetres de substance calcaire; il y a de meine un tube gastrique distinct ouvert dans une cavite abdominale. Mais celle-ci penetre vers l’axe du polypier en perdant de son diametre, et se reunit rarement a celle du polype voisin. Il y a aussi entre le lube gastrique et le tube plus grand, forme par la peau exterieure, liuit canaux qui limitent aulant de cloisons longitudinales. A Tissue du tube gastrique dans la cavite abdominale, on \oit huit corps gland uleux analogues par leur position a ceux appeles intestiniformes dans Talcyonide. Enlin, la ca- vite conique abdominale a sa membrane interne trouee par les orifices de vaisseaux nombreux qui parcourent Fepaisseur de Tcnveloppe commune (1 ). (I) Ibid, |>- 333 Ct »uiv.,et pi. 14, 15 rt 10. ART. II. 0RGANBS INTER1EDRS d’aLIMEST. , ETC. 449 c. Les Sertulaires sont peut-etre plus analogues aux hydres , c’est-a-dire quo le tube gastrique n’y est pas forme par une membrane distincte de fenveloppe exte- rieure, et separe par un intervalle cloisonne. Les tubes simples que forme le corps de chaque petit polype aboutissent successivement dans le tube com- mun qui separe, par sa face externe, les couches suc- cessives de la lige cornee du polypier. ] E. Les Eponges [Forment untype a part; elles n’ont, commeles hy- di •es, qu’une peau ou qu'une membrane pour remplir toutes les functions de leur vie. Mais dans les eponges tous les organes sont encore plus eonfondus que dans les hydres, oil la peau qui constitue l'organisme entier de ces animaux forme du moins un cone regulier, assez ouvert a sa base pour adineltre nne proie dans la cavite que cede peau intercepte, et ayantdes organes de prehension attaches an pourtour de cet orifice, etc. Dans les Eponges la membrane vivante n'a pas de forme reguliere ; elle est pliee et contournee de ma- niere a intercepter des cellules ou des canaux irregu- liers, communiquant les uns dans les autres; dont l’en- semble a cependant des dispositions partic.ulieres , suivant les especes. Les canaux paraissent avoir pour l’entree des substances alimentaires, ainsi que nous l’a- vons deja dit, des pores absorbants tres fins, perces a la surface de Teponge , tandis que leurs issues ou les bouches exhalantes sont plus considerables. Leurs parois sontunies, sans vaisseaux apparents ; leurs proprietes vitales sont tres obscures ; elles ne se contractent pas d’une mani^re sensible par l’effet des 5. 29 „ \ 450 xxivR lec.on. org. d’alim. des anim. rayonnes. irritants physiques ou chimiques ; et cependant ce sonl a la 1‘ois les organes d’ali mentation , de nutrition, de secretion et de propagation de ces etres problema- tiques ('!).] F. Or (janes intirieurs d! alimentation des infusoires. I. Les Roliferes. Les Rotifer es , premier ordre de la classe des infu- soires , onl, sous plusieurs rapports, une organisation qui les rapproche des animaux articules ou syme- triques. Nous avons deja indique ( art. 1 ) leurs organes d* 1 alimentation exterieurs; quant aux organes d’alimen- tation interieurs, tous les observateurs conviennent qu’ils ont un canal alimenlaire avec une entree et une sortie. On peut meme reconnaitre dans les tubicolaires ( Lam. ), apres Tespece de trompe qui se voit a la face inferieure et anlerieure du corps , en dega et en dehors de Forgaue rotateur, un oesophage etroit et couitj cc canal s’ouvre dans un grand cul-de-sac occupant une partie delV.bdomenet tenant lieud’estoinac. Le pylore, qui est rapproche du cardia , donne dans un court in- lestin , dont Tissue esta peu pres au niveau de la trompe, au dessous d’elle (2), JJInfdutina senlft est un peu inurement orgauisee. Apres une covite buccale armee de machoires et ou- verle au centre des organes rotateurs, vient un estomac (I) y. It: beau mdninirc 6 XXlVe LEgON. OUG. D ALIM. DES AKIM. BATONS ES. lombricoldes , sur les cotes de la partie anterieure da canal alimentaire? Les lernees auraient aussi un organe analogue au foie , dont l1 2 3 existence blen reconnue pourrait servir a confirmer les rapports de ces animaux avec les crus- taces. Dans les Lerndes propres, on prend pour le foie un corps adherent aux deux cotes du canal alimentaire, de consistance muqueuse, lache, de forme elargie, lobe en arriere , celluleux , que le moindre attouche- ment dechi re. Dans le lerndocere branchiate , forgane pris pour le foie a des lobes dechires , composes de portions for- mant des circonvolutions ; il est enveloppe d’une sub- stance granuleuse (1). Parmi les acalephes , et dans les meduses en parti- cular, on a encore indique comme des vaisseaux bi- liaires de petils coecums fluxueux , loges dans l’epais- seur des parois de la cavite gastrique , et qui out leur embouchure dans cette cavite (2). D’autres observateurs regardent comme autant de foies qualre corps bruns bilobes qui se voientsur lebord du disque des meduses, et pres desquels M. Ehremberg a observe autant d’orifices excreteurs, qu il appelle anus (3). Quant aux Animalcules infu$oires,\es appendices coe- cales qui se voient dans certains Rotifercs, adherant a l’cesophage, on s'ouvranl dans festomac , au nombie (1) M. Nordmann. O. C. p. 75-10'Jcl 132. (2) Cette opinion est cellc de M. Milne Edwards. Ann dti jc. natnr., t. XXVIII. p. 248 et suIt. (3) Ibid. t dcaxltnic sdrie. T. IV, p. 204. AKT. HI. ANNEXES DO CANAL ALIMENTA1RE. 457 de deux, de six ou sept, et que Ton a compares aux canaux biliaires des insectes , pourraient bien en effel en tenir lieu, ou tout au moins d’organe pancreatique. Parmi les Infusoires homogenes , ou polygastres, plu- sieurs ont un organe de secretion d’une humeur vio- lette, qui pen&tre dans Pintestin et qui sort par Panus, soit seule, soit avec les excrements (1). On pourrait re- garder celte humeur comme un» sorte de bile, puis- qu’elle seiait versee dans Pintestin a un point encore assez avance pour agir sur les substances alimentaires.J B. Des enveloppes on des attaches des cavites ali- mentaires. 11 est remarquable que dans les premiers des Zoo- phytes, ou les Echinodermes , les intestins soient sou- tenus par un vrai mesentere , qui inanquait a tous les insectes, aux mollusques et aux annelides. [Les au ti es classes de ce type ne nous presenteront plus rien de parfaitement semblable au peritoine ou aux mesenteres des animaux superieurs. Mais il nous seinble que ce qui tient lieu de pareils organes dans ces animaux , que le developpement de lames cellu- leuses , formant un parenchyme dans lequel rampent des vaisseaux , ou qui servent elles-memes de reservoirs aux sues nutritifs, compare a Petat rudimentaire de ces cellules , lorsqu’elles sont comprimees pour former les lames du peritoine ou de ses prolongements mesen- teriques ou epiploi'ques , doit servir a etendre et a completer 1 idee qu’on se fait du peritoine, lorsqu’on ne 1 etudie que dans les animaux superieurs. ] (1) des sc, nat, , deuxi^me 8^rie , t. Ill, p. 2»3. 458 XXIV8 LEgON. org. d’alim. des anim. rayonnes. V Dans les Echinodermes. Onrelrouve subilement, dans cette classe^un mesen- tere parfait, et meme quelquefoisune sorte d’epiploon. Dans les onrsins , le mesentere s’attache a la coquille exterieure, et se contourne absolument comme Tin- testin quil embrasse. Dans les etoiles de mer , il y a aulanl de mesenteres que d*arbres de coecuras se rendant dans chaque bran- cbe du corps. Ils adherent aussi a la face interne de 1’enveloppe generate parallelementa Taxe dela branche. Dans Vliolothuria iremula , le mesentere prend fin- testin des labouche ; il le conduit jusqu’a fautre extre- mite du corps en snivant un des muscles longitudinaux ; il traverse puis revient vers la bouche en en suivant un second; traverse encore, et redescend vers l’anus en en suivant un troisieme. Mais il faut bien remarquer que ce n’est pas dans ce mesentere qu’on voit les vais- seaux nombreux de cet animal, mais a la face opposee du canal. Nous reviendrons, dans un autre endroit, sur ces vaisseaux dont rentrecroisement entre eux et avec les organes respiraloires lorme une espece d epi- ploon (res singulier par son usage dans la respiration. 2° Les vers intesiinaux. [Les Cavitttires , qui ont UP. canal alimentaire assev. fibre dans tmeefttite viscerale, montrenf. quelque trade de pcritoinc et de ses prolongemenfs ligamenteux. Mais il ne pent en Aire question dans les parrnrlnj- mateux , dans lcsquels on pourrait dire que ee memo prritoinc est developpA en cellules, formant ce que nous appellons le parenchyme I. Tiedcmann et Gindin out imagine de faire avaler a desebiens et a des chevaux des petits cailloux. lrois chiens fournirent ainsi trois it cinq gi amines de liqueur gastrique. L'estomac d’un cheval en rc-nfermait une grande quantite. Lorsque les cailloux etaient des morceaux de quartz, le sue gastrique etait ires acide; il l’et ait faiblement chez l’un des chiens qui avait avale des pierres calcaires, l’acide ibiv. du sue gastrique ayanl ete neutralise par cetle substance (2). L acidite du sue gastrique parait provenir, soit de (1) r. Magcndie Precis eletnentairc ^2) O. C. Traduction franchise, t. I, dc physiologic , !>• ICI. t. II, p. 1 I. 30 46 G XXI Ve LEQ0N. SECT. ii. supplem. aux org. d’alim. l’acide lactique , soit de Tacide acetique et de Tacide hydrochlorique, soit meme , dans quelques cas , de Tacidebutyrique(l), suivantles animaux etles aliments en digestion. D’apres MM. Leuret et Lassaigne (2), sur 1 00 parties de sue gastrique de chien , il y en a 98 d’eau 5 les deux autres se composent d’acide lactique, d’hydro chlorate d’ammoniaque , de chlorure de so- dium, de matiere animale soluble dans beau, de mucus , de phosphate de chaux. Quant a Tacide hydrochlorique libre, son existence n'a pas encore ete demontree rigoureusement. Les uns la nient (3) ; les autres la regardent comme aussi vrai- semblable que possible, et expliquent par Taction de cet acide la quantite de phosphate calcaire des os que le sue gastrique de Testomac des chiens peut dis- soudre (4). Les autres matieres trouvees par MM. Tiedemann et Gmelin dans le sue gastrique du chien et du cheval sont : du mucus , peu d 'albumine (le cheval); il n y en avait point dans le chien; une matiere animale inso- luble dans Talcool , mais soluble dans Teau (de la ma- tiere salivaire ) ; de l1 osmazome . La cendre du sue gastrique du cliicn conlenait beau- coup de chlorure et un peu de sulfate alcalm , pnnci- palement de sonde. Il y avait encore un peu de carbo- nate et de phosphate de chaux, parlbis du sulfate de chaux et du chkirure de calcium. Dans la cendre de celui du cheval , ces savants ont (0 (?•) (3) '.4) Mcmoirc cit6, i>. 113- Tiedemann ct Gmi liu. 0. C. T. II, 343 ct 350. MM, Leu ret ct Lassaigne. O. C. p. 117. MM. Tiedemann r.t Gmelin. O. C. T. Ilf p. 370. ART. II. DU SUC GASTniQUE. 467 trouve de meme beaucoup de chJorure de < alcium et une petite quantite de sulfate de soude, encuee moins de sulfate de potasse; du carbonate et du phosphate de chaux ; un peu de magnesie , d'oxide de fer, et o’ oxide de manganese. II y ava l en outre une petite quantite de resine et de graisse, et de l’acetate dammoniaque (4 ). Les Ruminants n’ont pas, dans leurs quatre *stomacs, des sues digestifs de meme nature. La pause et le bonnet contiennent, ilans le aeufs et les brebis , un liquide jaunatre d’une save legere.- ment salee, de nature alcaline, colorant vert ie sirop de violeltes. L’epiderme epais qui re uvre les parois tie ces deux estoinacs nc me parait gu repre pre a favoriser la secretion d’un sue digestif; cdi.i qu’on y trouve pourrait bien n’elre que de la salive. Les parois du troisieme estomac paraisseut secreler un liquide ayant deja les proprietes acides. Mais e’est surtout dans la caillette ou ie matrieme estomac que le sue gastrique abonde et montre des proprietes acides bien prononcees, qu il parait devoir surtout a 1'acide acetique libre. B. Sue gastrique des oiseaux. Le sue gastrique des oiseailx petit provenir du jabot, qiiand celte premiere poche du canal alimentaire ou s a ire lent les aliments existe; il est surtout found par les parois de i’estomac glanduleux. Celles du gesier, lorsqu elle. sons. lecouvertes d’un epiderme epais, ce qui a lieu generalement , n’en secretent pas une goutte. Le liquide 1 ecueilli dans le jabot de plusieurs oiseaux (1) Ibid, t. I,p. 168. 1G8 XXIV0 LEQON. SECT. II. SUPPLEM. ADX ORG. d’aLIM. (jranivores a un peu d’acidite. Celui de la buse ne rougit pas la teinture de tourdesol. L’incineration de ce liquide produit des cendres dans lesquelles on a trouve des carbonate, sulfate, et chlorure alcalins (1). Le sue gastrique, proprement dit des oiseaux, celui que separent les parois de leur eslomac glanduleux, quand cet estomac est distinct du gesier, a les qualites acides du sue gastrique des mammiferes. II renferrne un acide libre qui, dans le dindon , est de Pacide hydro- chlorique , et dans V ole de Pacide hydrochlorique et de Pacide acetique. On soupconne encore Pexistence de 1 acide fluo- rique, du moms dans le sue gastrique des oiseaux gra- nivores (2). Le sue gastrique des oiseaux se compose encore de mucus; de tres peu d’albumine, qui peut manquer entitlement ; d’une maliere analogue a la caseeuse ; d’une matiere analogue a Posmazome ; d^une matiere voisine de la salivaire. L’incineration dusuc gastrique de la buse , du dindon et de la poule a donne du carbonate, du phosphate, du sulfate et du chlorure alcalins. C. Sue gastrique des reptiles. Ce sue est acide dans les tor lues , les O-ards , les : qre- nouille,, surtout quand leur estomac est rempl. d ali- ments. Les especes d’acide qui lui donnent cetle quaPite paraissent etre Pacide acetique. et acice )> drochlorique. (1) Ticdcmann ct Grudin. O. C, T. II, p. 161. (2) Ibid, p. 150. ART. II. DU SUC GASTRIQUE. 4G0 Les sels neutres que ce sue tient en dissolution ont le plus grand rapport avec ceux du sue gaslrique des mammiferes et des oiseaux. D. Sue gastrique des poissons. II a une acidite prononcee quand Festomac renferme des aliments ; il est a peine acide ou tout-a-fait neutre quand Festomac est vide. Ce fait a etc constate par divers observateurs pour le sue gastrique de la perche , celui de la truite et celui de la torpille. E. Conclusions sur la composition chimiquc du sue gastrique dans les animaux vertebras , etsur son influence dans la digestion. Quoique notre but ne soit pas d’expliquer la phy- siologic de la digestion , nous ne pouvons nous ein- pecher de faireconnaitre ici les conclusions qu’on pent tirer, dans Fetal actuel de la science, de la composition chimique du sue gastrique , relativement a Faction digestive de Festomac. Les experiences de Spallanzani ont deja prouve, a la verite, que ce sue etait le principal agent de la digestion; mais il etait reserve aux chimistes et aux physiologistes de nos jours d’expliquer cette action par la connaissance de sa composition chi- mique. Void entre autres las conclusions que MM. Tiede- mann et Gmelin ont tirees de leurs nombreuses re- cherches (1). 1 L acide acetique et Facide hvdrochlorique , dont 1 existence parait constatee dans le sue gastrique , le rendent eminemment digestif. L’acide butyrique, qui (1) O. C. f t, I, p. J63 et 6uiv. 470 XXIV°LE(?ON. SECT. II. SUPPL&K. AUX ORG. D’ALIM. se trouve dans le sue gastrique du cheval et dans celui de la caillette des ruminants , joue sans doute un role important dans la digestion de ces animaux. 2° C’est par le moyen de ces acides que le sue gas- trique devient propre a dissoudre urie grande partie des principes constituants nutrilifs des aliments, tels que Falbumine concrete, la fibrine,Ja matiere caseeuse* coagulee, la gliadine, le gluten. Cest au moyen de l’acide hydrochlorique que les os memes sont dissous dans Festomac des reptiles , etc. 3° D’un autre c6te, Falbumine non coagclee, la ge- latine, Fosmazome, le sucre, la gomme, Famidon cuit, sont dissolubles dans Feau simple. , 4° L’aetion dissolvante de Feau et de ces acides est singaliereinent favorisee par la temperature de Fes- tomr c , temperature qui est independante de celle du milieu dais lequel vit Fanimal, lorsqu’il a le sang chaud ( m.Tmmifere ou oiseau ) ; qui en depend , lors- qudl est sang froid ( reptile ou poisson'). Ajoutons que Cette ten erature s’eleve dans Festomac de Fliomme, au morn : ;t de la chymibcation , au-dela de 38° (1); tandis quo les reptiles ne digerent avec aetivite que dans les c^fmats cliauds, ou dans la saison chaude des climats te n peres ou froids. C'esl auasi qu’on peut se rendre compte les expe- riences de Spallanzani, et d’autres celebres expei imen- taleurs , qui ont constate que lc sue gastrique, a 1 aide d une temperature egale a celle des animaux a sang m 01 jer tiou do M. Jlcaumont, cltirurgicn dc I'armA des £iats- Cnis , si r u Snadlcti qui avait conserrd uno Astute a I’^ngaatrc , » suite (Ttm c. up dc feu. Journal IlitltuW t VlnsMut, dcuxifcnc anntc, B® 48. ART. II. DU SUC GASTRKjUK. *71 chaud, pouvait reduire en chyme les substances ali— mentaires, meme lorsqu’elles sont hors de l’estomac II paraitrait cependant, d’apres d’autres experimen- tateurs, que les acides ci-dessus n’acquierent la pro- priety de chymifier les aliments que lorsqu’ils sout meles a un mucus animal. M. Eberle( 1) est parvenu a composer un sue gastrique artificiel, en dissolvant dans l’eau une membrane muqueuse quelconque, meme apres avoir ete dessechee, celle de 4«« vessie, par exem- ple, et en rendant cette solution legerement acide par l’addition de l’acide acetique ou de quelques gouttes d’acide hydrochlorique. Suivant cet auteur, le mucus de I’estomac des ani- maux a jeun, qui n’est pas acide, celui des narines ou des bronches , n’a pas d'action chvmitianle; mais tl l’acquiert par l’addition des acides ci-dessus. 11 prepare un sue gastrique arliliciel avec des mor- ceaux de la muqueuse de la caillette du veau. Ces morceaux, bien laves a l'eau froide jusqu’a ce qu il n’y ait pas de traces d'acide, desseches ensuife, puis ra- mollis dans beau a une temperature moderee , n’em- pechent pas les substances alimentaires qu'on mele dans cette eau de se pourrir promptement.. Mais si, apres avoir ramolli dans l’eau ebaude une certaine quantite de cette muqueuse dessechee, on ajoute quelques gouttes d’acide hydrochlorique , ou une plus grande quantite d’acide acetique , le tout se change en une masse gelalineuse grisatre , laquelle , etendue d’eau, peut chymifier, bien entendu hors de l’estomac, a une temperature moderee , les substances alimentaires. (1) Physiologie de la digestion. Wiirzbourg, 1834 (en allemand). 472 XXIV' LK£QN. SECT. II. Sl’PPLKM. AUX OUG. i/aLIM. De falbumine concrete a ele reduite , par ce sue gastrique artificiel, dans fespace de 5 1/2 heures, en line bouillie homogene. Ces experiences curieuses sont extremement inle- ressanles , en ce qu’elles elendent beaucoup les sources des sues digestifs; qu'elles simplifient et generalised singulierement f idee qu’on doit se faire de ces sues dans la serie aniinale. Mais aussi nous semblent-elles reculer la difficulty d’expliquer la propriete chymi- fiante des sues digestifs , par ce qui est connu de fac- tion dissolvante des substances inorganiques(l). Les moyens mecaniques plus ou moins energiques dont se compose l’appareil d’alimentation dans un cer- tain nombre d’animaux leur donnent la faculte de bri- ser les substances alimentaires composees et facilitent faction moleculaire du sue gastrique sur leurs elements nutritifs constituants. Sous ce dernier rapport, sans doute, on peut ilire que la digestion est une fonction toute chimique , ainsi que fa exprime M. Cuvier (t. IV, 11° part., p. 14); car ici ces moyens mecaniques ne sont qu’une preparation a faction chimique. Mais il ne faut pas perdre de vue que la composition normale du sue gastrique et son abondance sont les effets (Tune secretion, e'est-a-dire , d’une action toute vitale.] (I) Los experiences de M. Eherlc out E CUAT. BILE DB CIIIEN. BILE DU PORC. BILE miUAlNE. 1-8. Matidre biliairc y coupris la , ,,l 1. Principe odorant. 1. iVlbuminc. 1. Principe odorant Corps gras aoide, au uioius 2. Cholcstdrine 2. De la choline. 2. Choline ou cholcstdi inc 3. Sortc de matidre gras®. 3. It&inc biliairc Cholcstdrinc , peu 15,0 (J) 3. Resine biliairc eu petite quan- Beaucoup moins dc picromel que celle du bceuf et plus de malidrc 5. Sucre et rcsincs biliaircs 5. Dc la resine, du picromel et de l’acidc oieique. 4. Asparagine biliairc ou taurine. . 12. Mucus de la vdsiculc 0,30 Matidre coloranle , trds- Matidre iaune provenant lu \ grasse ; siiuf celte difference , 0. Matidre jaune , petite quantile. 6. Matidre colorante. Chlorure et lactate sodiques 0, / 0 mucus alterd, quantity va- 1 son analyse donne les ihOines re- i Phosphate sodique , phos-j liable , niais seulement i quclqucs centidmes n sultals que celle du bceuf. 8. Matidre salivaire. 9. Exlrait de vinndc. 1 phate calcique et traces l )( | d’une roatidre insoluble! Soude 8. Gliadine. 8. Gliadine . 12. Mucus, plus unc grande quan- 10. Mature nyant uncodcur urincus*- \ dans l’alcool ] Cblorures de potassium ct de | Les mdincs scls que dans la bile du bceuf titd d’une matidre soluble dans l’eau. 11. Matidre analogue a la salivaire. 14-20. Cholntes, oieatcs, inargarn- 12. Mucus , eo petite quantity. tea , carbonates, phosphates ct t do mnir'■ Picroroel? ! ttere J J ice , j t id refine, du picromel ct de I I l’acidc olelque. J I 6. Mattere janne , .... * . j [ ' *»t!cre colorante. j 1 C re* 8 1 7 1 8.... |J ICUS, plus unc grande quan- 1 ■I 11. I titd d’une matterc soluble | Lcs uteiues sels que (.,*>'*ns I'eau. I Utuf 1 ,2< I 13. | a 14 I i 1 2U I 22- 1 23‘ I ‘"1CS Eau. bee II CD’aprt's M. le baron Leopold Gm£li* et T,E- 1 DE JIANPT.) ART. V. COMPOSITION DU FOIE ET BE LA BILE. 483 D’un autre cote, ces analyses sont loin de satisfaire compl&tement les besoins de la science. « II regne en- » core sur la nature de la bile une incertitude que de » nouvelles observations peuvent seules dissiper (1). » On verra, en effet, dans le tableau ci-joint, des pro- duits de la bile tr£s ditlerents, quoique du meme ani- mal ou de plusieurs especes d'animaux, qui doivent avoir, suivant d’autres travaux, une bile semblable. Ces variations s’expliquent par les difie rents reactifs ou les difterents procedes mis en usage. Elies prouvent combien les analyses organiques sont difticilesj la fa- cility avec laquelle les elements chimiques qui font partiedeshumeursou des organes des nnimaux entrent dans de nouvelles eombinaisons, et la necessite de se mefier de ce grand nornbre de produits que Ton ob- tient lorsqu’on soumet ces corps, ou ces produits orga- niques, a faction moleculaire de beaucoup de reactifs. Aussi, pour bien juger ces resultats, faudrait-il expli- quer,en detail, les moyens employes pour les obtenir; c’est ce que nous ne pouvons pas taire dans cet aper^u. Les analyses dans lesquelles on ne donne pas les quantites precises de chaque substance obtenue, sont encore, sous ce rapport, tres imparfaites. 11 devient de plus en plus vraisemblable, dit Berze- lius (2), que la « composition de la bile est plus simple » qu'il ne paralt decouler des resultats analytiques ; » qu’elle conlient les substances albumineuses du sang, » mais dissoutes dans la meme eau, oftram a la verite ” un changement essentiel, et melees avec les sels (1) M. lc baron Thenard. O. C., t. V, p. 147. <5dit. de 1836 (2) O. C.t. VII, p. 181. 48i xxive LF,goN. sect. ii. suppl. aox org. d’alim. » d’origine inorganique qui existent clans le sang; » enlin , que le produit de ces substances albumineuses » possede une si grande tendance a changer de com- )» position, que Faction de reactifs divers en produit » des corps differenls qui varient suivant les methodes >, analytiques employees... On se persuade que celte )> facility avec laquelle les elements des materiaux de » la bile se deplacent est peut-etre une condition fort >» importante du role que ce liquide joue dans le tra- » vail de la digestion. » B. Foie et bile des oiseaux. Je ne connais pas d’analyse du foie des oiseaux. II serait cependant interessant de comparer celui des oiseaux de differents regimes f et surtout les change- ments qui s’operent dans la composition du foie des oiseaux domestiques , dont on developpe extraordinai- rement le volume par une nourriture abondante et le defaut de mouvement. La bile des oiseaux de basse-cour , gramvoies ( c m- ■pon , poalet, dindon) , on omnivores (canard), con- tent : Beaucoup d’albumine. 2° Son picromel est acre et amer. 3“ U n’v a que quelque apparence de soude (1). i° L’acetate de plotnb du commerce n en p' ccqatai nas de maliere grasse. Voila pour les differences avec la bde des mamim- fires. Quant a.ix ressemblances , on y a trouve les mimes sels que dans la bde de bccuf. (I) M. If baron TWnurd. O. C. «• V, p. IM- ART. V. COMPOSITION DO Jb’OlE ET 1)E LA BILE. 485 Dans celled’oie, MM. Tiedemann et Gmelin onttrouve du mucus et de la matiere salivaire ; une matiere resi- neuse paraissant renfermer des acides gras ; du sucre biliaire ayant une saveur sucree et en raeme temps salee , a cause des sels qui lui etaient melanges. 11s out trouve de plus une masse extractive, se dissolvant sur- tout complement dans l’eau bouillante. D’ailleurs , la bile des oiseaux a toujours ete prise, comme celle des mammiferes , dans leur vesicule ; sa couleur verte a presente diflerentes nuances, non seu- lement dans les especes distinctes, mais encore dans les individus d’une menie espece. Celle de la base etait tres coulante , contenait Ires peu de mucus et ne laissait que 1 ,9 par once de re- sidu. Au contra ire , on I'a tromee lilante, el con te- nant de gi’os grumeaux muqueux , dans les ponies et les oies (1). C. Foie et bile des reptiles. Le foie des reptiles n’a pas encore ete analyse. Quant a leur bile , les chimistes n’ont publie jusqo’ici aucune analyse de celle des cheloniens , ni de la bile des sauriens. MM. Tiedemann et Gmelin ont indique les diets de quelques reactifs sur la bile de la couleuvre a collier , et de deux especes de grenouilles ( Rana temporaria *t esculenta). . . . . * r ^ M. Berzelius a donne, avec plus de details, Panalyse de la bde cystique du pithon bivittatus (2). 11 en resulte (1) MM. Tiedemann et Gmelin. O. C. t. II , p. 158 , et Traite de chime , par Berzelius, t. VII, p. 220. (2) O. C. t. VII, p. 222 et suit. 486 xxiv0 LEgON. sect. n. suppl. acx org. d’alim. que cette humeur contient : 1° Une matiere biliaire par- ticuliere qui ne peut pas etre decomposee par Facetate plombique , en resine et en sucre biliaires. Cette ma- tiere biliaire est combinee : 2° Avec une matiere colorante de meme espece que la bile des autres animaux, laquelle devient Ires soluble dans Feau par celle coinbinaison. Ces deux substances reunies ont toutes les apparences de la bile. 3° Cette humeur contient, en outre, une petite quantite d’une matiere biliaire crislallisable , analogue pour les proprietes a celles qu’on Irouve dans la bile des poissons. 4° Une substance analogue a la ptyaline de 1 homme. 5° Une substance peu soluble dans Feau froide, qui se dissout tres bien dans Feau bouillante et nullemenl dans l’alcool. 6° De Falbumine. 7° Des acides gras , et 8° les sels qui se rencontreni ordinairement dans la bile. D. Foie et bile des poissons. 4° Foie des poissons. V auquelin a Irouve que le foie d’une raie se compo- sait de plus de moitie son poids dW matiere huiieuse et d’albumine pour le reste. 2° Quant a leur bile , elle est plus concentree que cede des animaux a sang chaud. Bile contient de 14,3 a 19,3 de parties solides, sur cent. Bile n'est ni acide ni alcaline; une saveur douceAtre, melee vers la 1m d\in peu d’amertume ; cbez quelques-uns le gout nau- seabond d'huile de poisson caracterise cette humeur. ART. V. COMPOSITION DO FOIE ET DE LA RILE. 487 Sa couleur peut etre blanc-jaunatre , ou d un vert plus ou moins intense, suivant les especes. La bile des poissons varie beaucoup sous le rapport de la quanlite d’aibumine qu’elle contient; elleest plus verte, plus oxidee et en plus grande quantile dans la bile du brocket. Dans plusieurs cyprins , la matiere biliaire cristallise aisement; celle de la carpe el du brocket n’a pasce ca- ractere. Cette matiere , d’une saveur douceatre et en meme temps amere, ne renl’ennanl pas d’azote, parait tenir lieu a la fois de picromel et de matiere biliaire. La bile de la raie et celle du saumon ne parait pas con- tend* de matiere grasse. Dans la carpe et Vanguille il y a peu ou point d’albumine et de la matiere grasse (1). La bile de ces poissons contient une petite quanlite de sel ammoniacal, du sulfate de soude, du sulfate de chaux , du phosphate calcaire, du carbonate de chaux et de magnesie (2). E. Conclusions sur la composition chimique du foie et de la bile dans les animaux vertebras. II resulte de cette esquisse chimique du foie et de la bile : 1° Que le foie est une coinbinaison emulsive d’albu- mine avec un corps gras , diversement modifiee chez. different s animaux , et qui se trouve mele , en outre , avec plusieurs autres matieres animales, ledts que l’extrait de viande , etc. (3). 2° Que la bile cystique, la seule que l’on ait ana- (1) M. le baron Thenard. 0. C.t. V, p. 153. (2) Tiedemann et Gmelin. 0. C. t. II, p. 308. (3) Berzelius, 0. C. p. 178. i88 XXlVe LEgON. SECT. 11. SUPPL. AUX OKG. d’aLIM. lysee jusqu’ici , a, sous le rapport des elements chi- miques qui entrent dans sa composition immediate ( Yhydrorjene , le carbone et Yoxujene , et une petite quantite d 'azote), beaucoup de rapports avec Talbu- mine et Thuile , qui composent, en plus grande quan- tile, lefoie des animaux vertebres. 3° Que la composition chimique de la bile hepa- tique est encore inconnue. Nous presumons qu’elle a les plus grands rapports avec la composition molecu- laire du parenchyme hepatique; mais des recherches ulterieures sont necessaires pour changer cette pie- somption en certitude. t PIN DU CINQU1EME VOLUME. ( TABLE D3S 1£ATI3B,3S CON'I'EINUES DANS CE C1NQU1EME VOLUME. VINGT-DEUX1&ME LECON. Dcs organes reparatcurs du fluide nourricier dans le type dcs mullusques. Ahticlk I. Bouche des inollusquea cn general. A. Bouche des cephalopodes. 1° De l’orifice buccal et dcs levies. a0 Des inachoires. 3° Muscles des m&choires. 4° De la langue. B. Bouche des pteropodes. C. Bouche des gasteropodes. i° De la poche buccale, de son orifice exlerieur et des levres. 2° De la Irompe. 3° Des m&choires. 4° De la langue. D. Bouche des acephales. I. Les acephales testaces. a. Orifice buccal et levres. b. Cavite buccale. II. Les acephales sans coquille. E. Bouche des brachiopodes. F. Bouche des cirrhopodes. 3 5 6 8 9 12 14 15 17 18 20 a3 25 ibid. ibid. 27 ibid 32 33 490 TABLE Article II. Organes d’insalivation. 34 A. Dans les c<$phalopode$. 36 B. Dans les pteropodes. 38 G. Dans les gasteropodes. ibid. i° Les puhnones. ibid. a. Les pulmonis terrestres. ibid. b. Les pulmonis aquatiques. 39 20 Les nudibranches. # ibid. 3° et 4° Les inferobranches et les tectibranches. 40 5° et 6° Les heteropodes et les pectinibranches. ibid. 70 Les tubulibranches. 4 1 8° Les scutibrancbes. ibid. 90 Les cyclobranches. 42 D. Les acephales. ibid. E. Les brachiopodes. ibid. F. Les cirrhopodes. ibid. Article III. Du canal alimentaire. 43 A. Dans les cephalopodes. 44 B. Dans les pteropodes. 48 C. Dans les gasteropodes. ibid. i° Les pulmones. 49 a. Terrestres. ibid. b. Les pulmones aquatiques. 5o 20 et 3° Les nudibranches ct les inferobranches. 5i 4° Les tectibranches. 53 5° Les heteropodes. 56 6° Les pectinibranches. 57 a. Les trochoides. • ibid. b. Les capuloides. ibid. c. Les buccinoides. 58 70 Les tubulibranches. 5a 8° Les scutibrancbes. > did. 90 Les cyclobranchcs. 01 D. Dans les acephales. i° Les acephales tcstaces. did. DES MATIERES. 491 a0 Les acephales sans coquille. ^7 E. Les brachiopodes. 7° F. Les cirrbopodes. 7 1 Article IY. De l’anus ou de Tissue du canal aliruentaire. 7a A. Les cepbalopodes. 7 3 B. Les pteropodes. , 7 4 C. Les gast^ropodes. 85 D. Les acephales. . 7^ i° Les acephales testaces. ibid. 2° Les acephales nus.,^ 79 E. Dans les brachiopodes. 80 F. Dans les cirrliopodes. ibid. Article V. Des annexes du canal alimentaires, ct premiere ment du foie des mollusques. ibui. A. Dans les ctiphalopodes. 8a B. Dans les pteropodes. 86 C. Foie des gastiiropodes. 87 i° Les pulmones. 88 a0 et 3° Les nudibranches et les iuftrobranches. 89 4° Les tectibranches. 91 5° Les hetdropod^. ibid. 6° Les pectinibranches. 9a 70 Les tubulibranches. 8° et 90 Les scutibranches ct les cyclobranches. ibid. D. Foie des acephales. ibid. i° Les acdphales testaces. ibid. 20 Les acephales nus. 94 E. Les brachiopodes. 96 F. Les cirrhopodes. ibid. II. Des soutiens et des enveloppes du canal intestinal. 97 VINGT-TROISIEME LECOIN. Des organes reparateurs du fluide nourricier dans les animaux articul^s. 100 Article I. Bouches des animaux articules en general. 101 A. Examen particulier de la bouche des crustaces. 1 oa I, Des malacostraces. ibid. 492 TABLE i° Dcs decapodes. ioa a. M&choires et levres. ibid. b. Des muscles. < ng 2° Bouche des stomapodes. iai 3°, 4° et 5° Bouche des ampliipodes, des lceinodi- , podes etdes isopodes. 124 II. Des entomostraces. 127 6° Bouche des branchiopodes. ibid. . 70 Les poecilopodes. i3i a. Les xiphosures. ibid. b. Les siphonostomes. i33 a. Parasites avecl’appareil buccal rudimentaire. ibid. /3. Siphonostomes a sucoir, sans machoires iute- rieures. i34 •/. Siphonostomes a machoires comprises dans le sucoir. i35 « B. Bouche des arachnides. 1^7 i° Les arachnides pulmonaires. i38 a. Les araneides fileuses. ibid. b. Les pedipalpes. 20 Les arachnides tracheenges. 1 4 t a. Les faux scorpions. ibid. b. Les pycnogonides. ibid. c. Les holetres. ibid. C. Bouche des insectes cn general. 1 4 7 I. Dans les insectes parfaits. *5* i° Les myriapodes. ibid. 20 Les thysanoures. _ *^4 3° Les parasites. 4° Les suceurs. l^‘ 5° Les coleopteres. 1 ^ 6° Les orthopteres. . 70 Les liemipteres. I^° 8” Les n^vropteres. ()n Les hymeuoptcres. DE6 MATURES. 49.1 i o° Les lepidopteres. If^7 n" Les rbipipteres. *68 io° Les dipteres. ibid. II. De la bouehe dans les larves d’lnsectes. 173 III. Des muscles qui meuvent les differentes pieces de la bouehe des insectes. 177 D. Bouehe des annelides. *79 i° Les annelides tubicoles. iHo 2° Les annelides dorsibranches. d>:d. 3. Les annelides abranches. irtb Article II. Des glandes salivaires des uniinaux articnles. 188 A. Dans les crustaces. > °9 B. Dans les arachnides. >9' I. Des glandes salivaires proprement dites. ibid. II. Glandes venimeuses des arachnides pulmonaire*. 19a C. Dans les insectes. I. Les myriapodes. 19-* II et III. Les thysanoures et ies parasites. ibid. IV. Les suceurs. <9^ V. Les coleopteres. ibid. VI. Les orthopteres. 198 VII. Les hemipteres. 200 a. Les heteropteres. ibid. b. Les homopteres. ao3 VIII. Les nevropteres. 204 IX. Les hymenopteres. ibid. X. Les lepidopteres. ao5 XI. Les rhl^ipteres. 207 XII. Les dipteres. ibid, a. Des glandes salivaires. ibid. i° Dans les nemoceres. ibid 20 Dans les boinbiles. 208 3° Dans les tabaniens. ibid. 4° Dans les athericeres. ibid. 5° Dans les pupipare^. 509 494 TABLE b. Du sac salivaire. D. Des glandes salivaires dans les ann elides. Article III. Du canal alimentaire dans les animaux articulte. A. Dans les crustae^s. I. Du canal alimentaire dans les decapodes. a. De l’oesopliage et de l’estomac des decapodes. i° Estomac des ddcapodes macroures. 2° Estomac des decapodes brachiures. b. Du canal intestinal des decapodes. II. Du canal alimentaire dans les stomapodes. III. IV et V. Du canal alimentaire dans les amphi- podes , les loemodipodes et les isopodes. VI. Les branchiopodes. VII. Les poecilopodes. B. Du canal alimentaire des arachnides. I. Les arachnides pulmonaires. II. Les arachnides tracWennes. C. Du canal alimentaire des insectes. I. Dans les myriapodes. II. Les thysanoures. III. Les parasites. IV. Les suceurs. V. Les coleopteres. a. Dans les pentameres. i° Dans les carnassiers. 2° Les brachtflytrcs. 3° Les serricornes. 4° Les clavicornes. 5° Les palpicomcs. 6° Les lamellicorncs. b. Les h6t<-romercs. i° Les mclasomcs. a" Les taxicorncs. 3° Les stdndly trcs. 4° Les trachdlidcs. aio 211 212 ibid. 2 1 3 ibid 2l5 29.3 228 231 232 234 236 238 239 241 242 246 247 248 ibid. 249 ibid, ibid. a56 ibid. 259 262 i bid. 266 ibid. 268 ibid. 269 DES MATURES. 495 c. Les coleopteres tetrameres. 270 i° Les rhinophores. ibid. 20 Les xylophages. ibid. 3° Les platysomes. *7* 4° Les longicornes. ibid. 5° Les eupodes. 6°Lcs cycliques. ibid. d. Les trimeres. 274 VI. Les orthopt^res. ibid. VII. Les hemipteres. *85 a. Les hiteropt^res. 4$7 b. Les homopteres. 291 *. Les cicadaires. a9a p. Les aphidiens. '9^ y. Les gallinsectes. *9^* VIII. Les n^vropteres. ibid. a. Les subalicornes. a9^ b. Les planipennes. a99 i° Les panorpes. ibid. a° Les fourmilions. ibid. 3° L’h^merobe pcrle. 3o t 4° Les plicipennes. 3o3 IX. Les hymenopteres. ibid. a. La section des porte-scies. 3o4 b. Les porte-aiguillons. 3o5 x° La famille des heterogynes. ibid. 2° Les fouisseurs. 3op 3° et 4° Les gu^piaires et les melliferes. 307 X. Les lepidopteres. 3 10 XI et XII. Les rhipipteres et les dipteres. 3 16 i° Les nemoceres. 317 a° Les tanystomes. ibid. 3° Les tabaniens. 3 18 4° Les notacantbes. ibid. 5° Les ath&icere*. 819 496 TAItLE 6° Les pupipares. 'i iv 3n D. Du canal alimentaire des annelides. ' 3aa i° Dans les annelides tnbicoles. I 3a3 s° Les annelides dorsibranches. 3a5 3° Les annelides abranches. 33a Article TV. De 1’anus dans les animaux articules. 34a A. Dans les crustaces. 3/»3 B. Dans les arachnifles. C. Dans les insectes. 3/»5 D. Dans les annelides. 3/§7 Article V. Du foie , ou des vaisseaux hepatiques et des annexes du canal alimentaire dans les animaux articules. 3/|8 I. Du foie ou des vaisseaux hepatiques. ibid. A. Dans les crustaces. 35o i° Les decapodes. ibid. 2° Les stomapodes. 35 r 3° et 4° Les amphipodes et les loeinodipodes. 352 5° Les isopodes. ibid. 6° Les branchiopodes , et 70 les poecilopodes. 353 B. Dans les arachnides. ibid. C. Dans les insectes. i° Les myriapodes. 3t>o 2° Les tbysanoures. ibid. 3° Les parasites. 4° Les suceurs. ibid. 5° Les colcoptercs. 6° Les orthopteres. ‘a 7° Les hiraipt&res. 8° Les ntfvropteres. 354 f Les hymcnoptercs. io° Les lepidopteres. , |° et ia° Les rhipipteres ct les dipteres. ibid. D. Dans les annelides. IT Annexes du canal alimentaire. ^9 ’ f , ibid. A. Dans les crustaces. ■J DES MATIKRES. 497 B. Dans les arachnides. 370 C. Dans les insectes. ibid. i° Du peritoinc et des mesenteres. ibid. 2° Des epiploons ou des lambeaux graisseux dans les insectes. 371 D. Dans les annelides. 872 VINGT-QUATRIKME LECON. Des organes d’alinientation des animaux rayonncs ou zoophytes. Et supplement aux lecons qui traitent de ces organes dans tout le regne animal. Section lre. Des organes d’alirnentation des animaux rayon- n<$s ou zoophytes. 873 Abticlk I'r. De la bouche et des atitrcs organes exterienrs d’intussusception des substances alimentaires. 37 5 A. De la bouche des «5chinodcrmes. ibid. i° Echinoderincs pedicelles. 376 a. Les etoiles de mer. ibid. b. Les oursins. 377 c. Les holothuries. 383 2° Bouche des echinodermes sans pieds. 387 B. Organes exterieurs d’alimenlation des inlestinaux. 388 i° Les cavitaires. ibid. i° Les parenchymateux. 38p C. Organes exterieurs d’alimentation des acalephes. 391 i° Acalephes simples. ibid. 20 Acalephes hydrostatiques. 3g2 D. Bouche des polypes. 3^3 E. Organes exterieurs d’alimentation des infusoires. 397 I. Les rotiferes. ibid. II. Les infusoires homogenes. ibid. Article II. Organes interieurs d’alimentation des zoophytes, ou lubes, canaux , sacs.ou reservoirs dans lesquels se for- inent ou se reunissent , en premier lieu, leurs substances ou leurs sues alimentaires. 3gg A. Dans les echinodermes. ibid. 5. 32 498 TABLE I. Echinodermes pedicelles. 3g9 a. Les asteries on stelltrides. ibid. b. Les oursins ou les echinidcs. 4°* II. Echinodermes sans pieds. 4o5 B. Organes interieurs d’alimentation des intestinaux. 4°7 I. Intestinaux cavitaires. 4°8 II. Lea parenchymateux. 4*5 a. Les dchinorhinques. ibid. b. Les trematodes. 4*7 c. Les t?enioi'des. 4*7 C. Organes d’alimentation des acalephes. 4*8 I. Acalephes simples. 4*9 a. Les meduses. ibid. b. Les heroes. 435 c. Les porpites. 436 II. Acalephes hydrostatiques. 4J6 D. Organes interieurs d’alimentation des polypes. 44* I. Des polypes charnus. II. Des polypes gelatineux. 44* III. Des polypes a polypiers. lbld. i° Folypcs a polypiers ayant un canal alimentaire. ibid. a0 Polypes a polypiers n’ayant point de canal ali- mentairc, mais unc cavite qui ne communique au-dehors que par l’orifice buccal. 444 a. Premitre forme, tubipores. 444 b. Deuxieme forme, verttilles ct alcyons. 44:» c. Troisicme forme, les sertulaires. 449 E. Organes d'alimentation des tponges. 449 F. Orcancs inttrieurs d’alimentation des infusoires. 45o _ Tb .... 45o I. Les rotiferes. ' A 5 1 II. Les infusoires homogtnes. Auticle III. Des annexes du sneou du canal alimentaire dans i i . • 4*4 les zoophytes. A. Des glandcs salivaircs ou panertatiques , du foie ou des canaux biliairos dans les zoophytes. 4J t DES MATIERES. 499 I. Glandes salivaires ou pancreatiques. 4 54 II. Du foie ou des vaisseaux biliaires. ' 4 55 B. Des enveloppes ou des attaches des cavites alimen- taires. 467 i° Dans les dchinodcrmes. 4^8 a° Dans les vers intestinaux. 4^8 3° Dans les acalephes. 4^9 4° Dans les polypes. 459 Section II. Supplement aux cinq lccons qui trait cnt des or- ganes d’alimentation. ^60 Article I. De la salive. 461 A. Dans les mammiferes. 4O1 B. Dans les oiseaux. 46 a C. Dans les reptiles. 463 Article II, Du sue gastrique. . 463 A. Dans les mammiferes. 463 B. Dans les oiseaux. 467 C. Dans les reptiles. 468 D. Dans les poissons. 469 E. Conclusion sur la composition ehimique du sue gas- trique^ dans les animaux vertebres,et sur son influence dans la digestion. zjgq Article III. Des sues de l’intestiu erele. Article IV. Du sue pancreatique. 4-5 A. Dans les mammiferes. 4-5 B. et C. Dans les oiseaux et les reptiles. 4-6 Article V. Composition ehimique du foie et de la bile des animaux vertebres. , c 470 A. Dans les mammiferes. ^g0 i° Du foie. 2° De la bile. 43* B. Foie et bile dans les oiseaux. ,-g^ C. Foie et bile des reptiles. ,gg D. Foie et bile des poissons. ;(gg 500 TABLE DES iUATIERES. F. Conclusion sur la composition chimique du foie et de la bile dans les animaux vertebres. (i) 487 (1) Les chiffres et les lettres tie cette table servirontS rectifier les fautes ty pographiques dans les chiffres et les lettres du tcxtc, indiquant les divisions correspondantes. Afin de rendre 1 'errata des tomes IV et V plus complet, nous ne le publierons que dans le tome suivant ou dans le dernier. Ccpendant nous terminerons celui-ci par quelques additions ou corrections plus ou moins importantes. Additions au tome IV, premiere partie. P. 52, ligne dernidre, effacez : et du spalax d' Orient. P. 556, Les cachalots , qui ont la maclioire infdrieurc trds"dtroitc , dans une grande partie de sa longueur , doivent avoir la langue tres courte et trds petite, compareeii cclle des baleines proprement dites. 11 paraitrait que dans les balenoptcres aussi cct organe est loin d’oe- cuper tout le plancher de la cavite buccalc ; il n’avait que deux pieds de long sur un pied de large dans un jeune balenoptere a bee , dont tout le corps avait, en longueur, quarante-un pieds. Cette observation est de M. lc docteur Ravin. {Ann. des sc. nut., dcuxidmesdric, t. V, p. 206 et suiv.) Additions et corrections au tome V. p. 23, Langue et m&choires des gasteropodes. On pourra consultcra ce sujet un intercssant nidmoire sur la bouche des gasteropodes qui invent dans les environs de Berlin. Ce travail a paru, aprds 1 impression des premieres fcuillcs de ce volume, dans les Archives pour I histoirc nature lie publides par M. le docteur Fr. Aug. Wicgmann. Deuxiemc amide, quatridme cahier, p. 257 et suiv. avee 2 pi. Berlin, 1836. (En allcmaud. ) P. 40, les heterobranches , lisez : les hetcropodes. •p. 284, note 2, scconde ligne , ajoutez : Ann. du Mas. d hist, natur., t. XX, p. 33!) et non 86. 1>. 265, ligne 13, annexdes, lisez : annclecs. On pourra ronsultcr sur le canal nlimcntairc des larvcs de calcopteres, un mdmoire de M. F.d. de Haan, insdrd dans le t. IV, p. 125 et suiv. < cs Nouvellcs Annales du A/us. d hist, nat.de Paris. Nous aurons occasion do revenir sur ce sujet intdressant lorsquc nous ferons n.istoirc du ddveloppemeut des organismes ou cclle des nidtamor- phoscs. Cet auteur remarque que la structure dc» ?'*"*' ^ .“‘'v ’ qui forment une couronnc autour du cardia, est tres 1 >1"1 ticille moyen ou du vcrticille pylorique dc coccums qui s obsenent . bcaucoup de larvcs. P. 350, ligne 6, hrternmerrs , lisez : lictrroptcrcs. P. 303 , ligne 8 , les canaux blliaircs des henuptires , lisez . lcscanaux biliaircs des himiptires hdtcroptcrcs. 501 ADDITIONS ET CORRECTIONS. P. 363, ligne 11 , qu’une seulc insertion, lisez : qu'une seule espece d’insertion, c’est-it-dirc qu’ils ne s’insferent pas Ma fois a la fln dc 1 esto- ntac duoddnal et au commencement du gros intestin, ntais seulement a l’une ou i l’autre place. P. 192. Les glandes vcnimcuses des araigndes ont, dans les differents genres , un volume qui semble en rapport avcc le danger de la morsuie et l’activit^ du venin des esp6ces. Les lycoses (Suivant Meckel O. C. p. 148) les ont k proportion plus considerables que les mygales. P. 192. Glandes salivaires des a rath aides tracheennes. suivant Trdvi- ranus ( Melanges , t. I ) il y aurait deux glandes salivaires dans les pha- langium. Ce seraient deux pctits tubes qui se voient de cheque cdtd du canal alimentaire, et se dirigcnt vers la bouche. P. 307 , note 2, fig. 180, lisez fig. 190. P. 204, VIII. Glandes salivaires des nevropteres. M. Won Dufour ( ou- vrage manuscrit ddj A citd) n’cn a pas trouvti dans les ephemeres, ni dans les panorpes femelles. Suivant cet auteur, les panorpes males les auraient eomposdes de trois longs tubes rdunis cn un tronc common fort court. Dans \efourmilion , clles consisteraient en un simple boyau capillaire. Dans leg perles, ce sont de nouveau des grappes d’utricules. P. 242-246. Determination des differentes parties du canal alimen- taire des insectes. Cette determination dtant tr£s difftirente dans les ouvrages de plusieurs auteurs cdl&bres, nous allons donner, pour cn faciliter la lecture, unc synonymic de ces parties , en prenant pour exemple le canal alimentaire du hanneton k lVItat parfait. D’apr^s notre determination, qui est aussi cellc de M. Leon Dufour, que nous avons adoptee, sauf de tr£s legers changcmcnts dans les teruies, il y a d’abord : 1*. Un oesophage court et un jabot. {Ann. des sc. nat., t. III.pl. 14, fig. 4 ( b ) et p. 234.) V. Un estomac duodenal ou ventricule (c), plus gros dans sa premiere portion , plus gr61e dans la seconde, qui sc termine par le cercle pylo- rique, ou s’inserent les canaux biliaires. 3* Un intestin grele tres court. 4’ Un colon compose d’une premiere portion dilatee, a parois cellu- leuses. 5". Une suite de cet intestin, k calibre plus petit, egal, a parois non celluleuses, ainsi que cela se voit dans le colon des mammiferes rongeurs herbivores. 6' Un rectum formant une poche ov’ale et dilatee. Nous ne reconnaissons pas de gesier, dans cet insecte. Ramdohr , MM. L. Dufour et Marcel de Serres, de mfirne. Dans Ramdohr (Tab. Vlll, fig. l),les parties 1 et 2 sont confondues sous le nom d’estomac. (A. B.) Les parties 3, 4 et 5 sous le nom d’intestin grille. (D. E.) 6. Le rectum (F) est le meme que dans notre determination. 502 ADDITIONS ET CORRECTIONS. Dans Marcel de Serres ( Ann. du Mus., t. XX, p. 92), pour le rnelo- lontha villosa : 1°. L’cesophage n’cst pas distingue du jabot. 2” Le ventrieule estla premiere portion dcl’estomac duodenal, dont la partie grille est appelee duodenum. Ces deux denominations rdpondent trds bien a notre estomac duodenal. 3° 4* 5". L’intestin grdle de cet auteur repond aux numeros 3, 4 et 5 de notre determination. 6°. Le gros intestin ne comprcnd que le rectum. Dans M. Straus-Durckeim. (O. C. , pi. 5, fig. 6.) 1". Notre premier nurndro n’est que l’cesophage (6). 2° Notre estomac duodenal estle jabot succenturie (ee hhh ). 3”. Notre intestin greie est le jabot (/). 4s. La portion celluleuse du colon est un gesier (h /). 5*. La portion suivante de ce meme colon , a diamdtre egal, est Pin* t est in (i m). 6* Le rectum est comme dans notre determination. P. 244. II y a cependant, dans les hemipteres, queloues exceptions h la r^gle que nous etablissons ici, lignes 8, 9 et 10, sur 1' insertion pylorique des canaux biliaires ; voir Particle qui concerne c ;s canaux, dans cet ordre d’insectes. P. 363 et 364. P. 232. Un nauvcl examen que nous avons fait des canaux contournds, dont il est question lignc 19 et 20 , nous a demontre qu’ils appartiennent au testicule. P. ibid. Le canal intestinal de la squille mante est trds grdle, dun diamdtrc egal , ct sc dilate en une espdcc de cloaque, avant de se ter- miner h l’anus ; tnais il est envcloppe par un grand sinus cloisonne ct cclluleux, que nous croyon.s cn rapport avec lc systcme veineux. Nous le ddcrirons dans le tome suivant. M. Jean Muller Pa pris pour lc foie dc ces animaux ( De glandularum secernentium penitiori structura). -Dans notre second Mcmoirc sur It fair ( Comptes hebdomadaires des sdanres dc l’Academie des sciences, second semestre, n° 19) nous prdsuniions que les appendices ccncalcs,ramifiecs qui sont des prolungomontx lat< raux dc cc sinus longitudinal, pouvaient tenir lieu de foie. Quant au sinus, qui est forme par la premidre envcloppe intestinale, comme celtii dc ccr taincs larves ( V. p. 310 dc cc volume), nous nc Parlous pnsassrz dis- tingue dc Pintcstln proprement dit, ct nous avionsconsiddrd les cellules •lc la paroi interne comme appartenant au vide du canal intestinal. Addition au tome IV, deuxirmc parhe. P. 267. Les villositds nc se voient pas h la vdritd dans lc duodenum, ou la membrane interne forme par scs plis un rdseau Un dc petites ccl- ADDITIONS ET CORRECTIONS. 503 lules, ddja indiqu^ par Meckel. M. Boehm n’a vu que des plis dans tout le trajet del’intestin. ( De glandular um intestinalium structura penitiori. Bcrolini, 1835, p. 26.) 11 y a des villosites dans la partie moyeune et des plis intcrrompus entrecouptis vers la fin de l’ilion. _