Digitized by the Internet Archive in 2015 https://archive.org/details/b21926426_0001 LES ANNÉLIDES CHÉTOPODES DU GOLFE DE NAPLES Ce travail est tiré des Mémoires de la Société de avec l'autorisation de la Sncietà italiana di Scienze mémoire de MM. Claparède et Panceri, inséré dans Physique, tomes XIX et XX. On y a ajouté en outre, naturali, une planche (Pl. XXXII) empruntée à un les publications de cette Société. Genève. — Imprimerie Ramljoz et Scliucliardt , rue de la Pélisserie, 18. LES ANNÉLIDES CHÉTOPODES DU GOLFE DE NAPLES PAR ÉDOUARD GLAPARÈDE GENÈVE ET BALE H. GEORG, LIBRAIRE, 10, CORRATERIE '1868 A M. ARMAND DE QUATBEFAGES MEMBRE DE L'INSTITUT DE FRANCE Monsieur, Vous dédier ce livre sans démarche préalable propre à m'assurer votre agré- ment, c'est peut-être me rendre coupable d'une infraction aux usages. Mais vous excuserez, je l'espère, ce défaut de forme pour ne vous attacher qu'à l'intention qui a guidé ma plume traçant votre nom en tête de cette page. J'ai voulu une fois de plus rendre témoignage de l'importance attachée par moi aux travaux anatomiqties de l'un des savants qui ont fait progresser le plus rapidement notre connaissance des Annélides. Je tiens d'autant plus à la publicité de ce témoignage, Monsieur, que votre ouvrage le plus récent relatif aux Annélides, V Histoire na- turelle des Annelés^ est contredit sur une foule de points presque à chaque page de ce volume'. Toutefois, cette Histoire est avant tout une œuvre de compilation ' Les prolégomènes de cet ouvrage ayant été insérés dès le mois de septembre 1867 dans les Archives des sciences phusignes et naturelles, M. de Quatrefages a déjà pu répondre à une partie de mes critiques (Voyez Comptes Rendus de l'Académie des sciences, tome LXVl, séance du 20 janvier 1868). Je laisse à chacun le soin d'apprécier la valeur de cette réponse qui me paraît laisser de côté la plupart des points impoitants. Mais je pense devoir exprimer ici un regret : M. de Quatrefages a pu supposer que je n'avais pas étudié son livre d'une manière suffisante. Or cette opinion n'aurait pu naître si j'avais eu la précaution de citer tout au long certains passages de V Histoire des Annelés qui paraissent avoir échappé même à la mémoire de l'auteur. J'en veux citer ici un exemple. J'ai attribué à M. de Quatrefages l'opinion et ne saurait à mes yeux diminuer l'importance des recherches personnelles de son auteur. Dans tous nos travaux nous donnons d'ailleurs forcément plus de place à l'examen de faits douteux qu'à l'étude de ceux qui sont déiînitivement acquis à la science : la contradiction y occupe plus de place que la confirmation. Mais, pour ma part, lorsque je relève quelque inexactitude de mes prédécesseurs, je ne puis oublier que leurs travaux ont été le phare et la boussole sans lesquels j'aurais sombré longtemps avant d'arriver au port. Je voudrais avoir le droit d'espérer que mes successeurs auront aussi quelque chose de ce sentiment-là, lorsqu'ils dévoileront mes erreurs. Quoi qu'il en soit, Monsieur, s'il m'arrive de vous combattre, c'est à vous, je le sais, que je suis redevable et de l'art et des armes. L'Auteur. « qu'une même espèce littorale ne peut supporter des conditions de vie aussi dissemblables que celles qui résultent de la présence ou de l'absence des marées. » M. de Quatrel'ages répond très-vivement à cette imputation qui ne repose, dit-il, sur aucun texte de son ouvrage. Bien plus, il aurait à propos des Hermelliens soutenu une opinion diamétralement contraire dès l'année 1848, « dans un passage que M. Claparède a évidemment oublié. » Je prends acte de l'interprétation qu'il faut donner à ce passage et je suis heureux de voir que M. de Qualrefages eût en 1848 une opinion parfaitement juste au sujet des conditions de vie des Hermelliens. Je regrette seulement qu'en 1865 il ait pu oublier son opinion pre- mière au point d'écrire le passage suivant qui la contredit formellement : « Savigny a parlé de sa « Hermelle alvéolaire comme habitant indifféremment la Méditerranée et l'Océan, c'est-à-dire comme « pouvant également être constamment immergée, ou bien vivre tour à tour dans l'air et sous l'eau. j Cela seul me ferait penser qu'il a confondu deux espèces » (Histoire naturelle des Aiinelés, tome II, p. 319). LES ANNÉLIDES CHÉTOPODES DU GOLFE DE NAPLES Un séjour de cinq à six mois à Naples, pendant l'hiver de 1866-1867, m'a permis de me consacrer d'une manière soutenue à l'étude des An- nélides du golfe. La richesse extraordinaire de cette mer faisait abonder autour de moi des matériaux en abondance trop grande pour que je pusse les utiliser tous, et je dus, dès le premier jour, me convaincre combien est erronée cette opinion de M. de Quatrefages ', que les côtes volcaniques sont pauvres en Annélides. La pénurie que ce savant a constatée çà et là, tenait certainement à d'autres causes que la vulca- nicité. Les Annélides de Naples ont été en somme peu étudiées. Elles l'ont été plus cependant qu'on ne paraît le croire en général. Délie Chiaje, armé de son esprit d'investigation toujours infatigable, leur a consacré bien des heures d'observation. Il a entassé dessin sur dessin, souvent sans prendre la peine d'y joindre un texte correspondant. Ses publica- tions ont été faites avec peu de méthode et peu de suite. Aussi Délie ' Histoire naturelle des Annelés, tome I, p. 153. (313) 4 ANNÈLIDES CHÉTOPODES Chiaje a-t-il été peu compris, souvent méconnu'. Ses ouvrages sont des carrières inépuisables d'où l'on ne sortira que lentement les blocs grossièrement équarris. Combien de fois n'ai-je pas cru produire au jour des faits entièrement nouveaux, pour me convaincre bientôt, par l'examen attentif des dessins de mon illustre prédécesseur, que ces faits lui étaient parfaitement familiers". Aussi à chaque page, dans le cours de ce mémoire, aurai-je à faire sortir Délie Chiaje de l'obscurité imméritée dans laquelle il est trop souvent resté plongé et à le faire briller au premier rang. Qu'on ne m'accuse pas de partialité en sa fa- veur. Si je laisse souvent dans l'oubli ses erreurs, nombreuses j'en conviens, c'est qu elles n'ont eu aucune influence sur la marche de la science. Les circonstances dans lesquelles j'ai entrepris ce travail étaient émi- nemment favorables. La science venait d'être enrichie de deux ouvrages importants relatifs aux Annélides : l'un de M. Ehlers^ l'autre de M. de Quatrefages. L'un et l'autre faisaient plus ou moins profession de repré- senter l'état actuel de nos connaissances. Étayé de ce double compen- dium, je pouvais cheminer d'une manière bien plus sûre dans une voie rendue facile. Je ne me dissimule pas combien je suis redevable aux auteurs de ces ' Deile Chiaje s'est plaint lui-même d'avoir été méconnu par Carus, Meckel, Wagner, Al. Edwards et M. Grube (Descrizione e nutomia, etc., 1841, tome III, page 69). Il pourrait augmenter encore aujourd'hui cette liste. Je n'en veux citer pour le moment qu'un exemple pi is en dehors du sujet dont je vais m'occuper. On trouve en abondance dans le goli'e de Naples un beau turbellarié dendrocèle, le Thysanozoon tu- bermlalum (Planaria luberculata Délie Chiaje, Thysanozoon Diesingii Grube). En étudiant cet animal, je fus frappé par différentes particularités anatomiques, surtout par la suivante : L'appareil mâle est formé de deux moitiés complètement distinctes. 11 existe deux pénis débouchant à l'extérieur, chacun isolément, dans la partie antérieure du corps, en avant du pore féminin. On connaissait jus(ju'ici des dendrocèles à une seule ouverture sexuelle, d'autres à deux, mais en voici maintenant à trois ouvertures. Ce fait exceptionnel me frappa à juste litre. Mais quelle ne fut pas ma surprise, en feuilletant les travaux de Délie Chiaje, d'y trouver une ligure, sans explication, sans texte, sans nom même au bas de la page, figure qui représente à n'en pas douter une partie de la surface ventrale du T. liiberculalum et qui in- dique très-exactement les trois pores sexuels ! (Voyez Descrizione e nolomia deyli antmalt sema vertèbre. Tab. 109, fig. 19. Les pores masculins portent la lettre rf, le pore féminin la lettre r.) Cette figure a sommeillé depuis l'année 1841, ignorée de tous. — Délie Chiaje a inscrit en tête de l'un de ses ouvrages la devise: lies non verba. Il lui est resté lidéle, trop fidèle même. (314) nr GOLFE DE NAPLES. ouvrages de peines évitées, de recherches facihtées', d'erreurs sa|tées même avant leur naissance. Toutefois, sans être injuste à leur éiiard, il m'est i^ermis de (hre (|ue le compendiiuii n'a pas toujours tenu ce qu'il semblait promettre. L'ouvrage de M. Eiilers, dont il n'a paru qu'une livraison comprenant Tordre des Néréidiens, n'a de général que le titre. Il comprend en réalité une série de monographies anatomiques consacrées à quelques espèces de rAdriati([ue. Ces monographies sont reliées en une sorte de tout par des considérations taxonomiques. Rien qui mérite le nom d'un Traité des Annélides. Le nomiire des types étudiés par l'auteur est trop faible pour cela. Quoi qu'il en soit, les monographies de M. Ehlers sont des modèles d'exactitude. Partout où j'ai été dans le cas de répéter les observations de cet analomiste, j'ai dù me pénétrer de leur parfaite vérité, jusque dans les détails d'ordre secondaire. \ù Histoire naturelle des Anneb's de M. de Quatrefages répond mieux à son titre. C'est un véiitable Traité des Annélides polychètes. L'auteur se propose deux buts, d'abord une classification naturelle basée sur l'ana- tomie, puis une énumération de tous les noms et synonymes, afin f(ue cbacun puisse recheicher plus facilement les nombreux mémoires et passages relatifs aux Annélides, documents qui sont aujourd'hui dissé- minés un peu partout. L'auteur a consacré une attention soutenue, un travail assidu et prolongé à cette œuvre en partie aride, dont les fruits seront cueilhs surtout par d'autres. Sans doute cette immense compi- lation renferme quelques lacunes, quehjues omissions, dont plusieurs seront indiquées dans ce mémoire; mais il n'eût guère pu en être autre- ment en présence du dédale dans lequel l'auteur devait rétablir l'ordre. Le fil conducteur (|ue ï Histoire des Annelés nous met en main, sera ' Il m'est impossible cependant, à ce pi O[ios, de ne pas l'aire à l'ouvrage de M. de Quatrefages nn reproche qui, sans donte, ne doit pas remonter jusqu'à son auteur. Je veux parler de la nmllitude de ci- latiiins fausses. La proportion de fautes typographiques dans l'indication des volumes, des pages, des planches et des figures dépasse lout ce qu'on peu( imaginer, et enlève à l'œuvre un des mérites pour les(piels elle aurait été le plus souvent consultée Nulle part l'exactitude n'aurait été plus à ^oull.•liter que dans cette sorte de dictionnaire de la science. (315) (î ANNKI,II)RS CHÈTOPOnRS doréiiavjiiil un i^iiide à ne point dédaigner. Ce ijuide, il est vrai, ne doit pas être employé sans contrôle. L'auleui' a souvent consulté des plan- ches sans prendre la peine de lire le texte correspondant. L'imperfection d'un dessin, un coup de Iturin fâcheux l'ont parfois entraîné dans de graves méprises. Ainsi, dans sa famille des Nériniens, M. de Quatrefages caractérise les veis du genre Pi/gospio Clprd. par la seule circonstance qu'ils ont des pieds uniramés en opposition à tout le reste de la famille où les pieds sont biramés '. il suffît d'ouvrir le volume où j'ai établi le genre Pygospio \ pour voir que j'indique les pieds comme biramés^, je décris en détail chaque rame et les soies qu'elle porte. M. de Quatre- fages, négligeant de lire le texte, a sans doute établi sa caractéristique fausse d'après une ligure sur une petite échelle ({iii accompagne mon mémoire, ligure dans la(|uelle la rame dorsale recouvre la rame ventrale et ne la laisse guère apercevoir. Autre exemple tout semblable : J'ai décrit ' sous le nom de Liimhriconereis Edimrdsii un Eunicien des côtes de Normandie, que M. de Qnatrefages rapporte au genre Notocirrus\ genre distingué des Lumbriconereis par l'existence d'un cirre dorsal à cliaque pied Or, l'Annélide en question a des pieds de vraie Lumbrico- nereis et nulle part je n'ai décrit ni figuré de cirre dorsal. La méprise de M. de Quatrefages vient encore ici de ce que, négligeant le texte, il s'est attaché à la planche seule. Dans celle-ci, par une ei'reur du graveur, le pied est représenté renversé; la petite languette terminale qu'on trouve chez toutes les Lumbriconereis aura été prise, dans cette position, par le savant français, pour un cirre dorsal de Notocirrus. Un peu d'attention cependant eût pu faire reconnaître le renversement de position, surtout à M. de Quatrefages qui ne s'est pas laissé induire en erreur par les planches d'Audouin et M. Edwards, où les pieds de Lumbriconereis sont aussi représentés renversés. ' Hislitii-i'- HdUtvelU des Anuelas, tome I, |>. '137 - lii'iilinr'ilimjen uhi>r Knnt. uni KiilKJickliiiin tniiiiclInsiT Tliicrc du ili'r Kusle ih'r Monmiiiilii- I.i'ip/ig, 1863, p. 37. Ihid. |). Ï\H. * llisliiirr iKil iircllr des Aiiiii'li'.s, Ioiik; I, p. 37(). (31 H) DU (lOlJ E DE NA1»J.ES. 7 rr.ii ( ilr ( ('S (Iciix e\('Di|)l('s, pai cc (ju'ils iiic coiicenitMil, niai^ je iT-ii pas ('|('' plus iiiallrailé (|ik', bioi d'aiiUes el j'aurai à rclinei' trop souvcul (les méprises analogues dans le cours de ce mémoire. Cepeiidaiil, je le répète, avec un peu de cir. onspection, X Histoire des Annelés poui ï'a être employée comme un guide excessivement utile. ¥a\ revanche, je ne |)uis admeltie (jue VHistoire des Annelés rejtré- sente l'état actuel de la science au point de vue analomique et physio- logique. Nous devons à M. de Quatrei'ages une multitude d'observations impojtanles sur ce sujet. Nul n'a étudié les Annélides d'ime manière aussi soutenue que lui ; nul surtout n'a eu entre les mains un aussi grand nombre de types et ne les a étudiés à des points de vue aussi variés. J'ai déjà payé ailleurs de la manière la plus formelle mon tribut d'admiration à ces travaux'. Malheureusement, tort de ses recherches nombreuses et approfondies, l'auteur de YHisfoire naturelle des Annelés a ti'op souvent oublié qu'il avait eu des piédécesseurs et que des con- temporains exploraient avec ardeui- le même terrain que lui. Sans doute, dans im ouviage qui n'est qu'un épi tome de la science, l'histoire ne peut occuper une grande place, et l'auteiir est obligé de se placer à un point de vue entièrement objectif. Mais ce n'est |)oint ce qu'a fait M. de Qua- trefages, dont la personnalité se met toujours en avant, même dans la narration de faits connus vingt ou trente ans avant les premiers débuts scientitiques de l'auteur. Il en lésulle une véritable falsilication de l'his- toire de la science, falsification inconsciente sans doute, mais regrettable pourtant. Si, dans le cours de ce mémoii e, je rappelle souvent les tra- vaux d'anciens observateurs, c'est en partie une protestation contre l'ostracisme dont ils commencent à être frappés. D'ailleurs, si M. de Quatrefages a souvent ciu pouvoir se passer des observations de ses devanciers et de ses contemporains, c'est à son dé- Irimenl. Combien d'erreurs que j'aurai à condjattre auraient été évitées, si l'auteur eut étudié consciencieusement les travaux de Rathke, de Délie Chiaje,de M. Grube et de tant d'autres, s'il eût tenu compte des éludes ' Voyci lilimnriis hmIoihi.iui's jj'iniii /es Annéli'ks ik l'nrt-Veitilr.:s. Genève, I 8tt4. (317) 8 ANNÉLIDES CHftTOPODES (les liisliologistes, lois que MM. Kôlliker, f^cydig, elc. Il n'cnl p;is f.iil, comniu cela lui est arrivé qiielquetois, poui' la sU uclure «les branchies par exemple, rétrograder la science jusqu'à l'époque de Pallas. Ce jugement peut paraître sévère, mais il sera amplement justifié. Je ne pense pas d'ailleurs que la grandeur de l'œuvre interdise d'en signaler les défauts. Celui que je viens d'indiquer ne saurait du reste être dissimulé. Il en est un second sur lequel je ne puis me taire. Pour- quoi M. de Quatretages, qui connaît si admirablement les Annélides, s'est-il laissé entraîner à décrire tant de genres et d'espèces d'après des individus conservés dans l'alcool au Muséum de Paris? Il sait, mieux- que personne, que ce genre de travail est |)rofondpment inutile^ que les Annélides ne peuvent bien s'étudier qu'au bord de la mer, à l'aide d'indi- vidus vivants. Décrire, comme il le t'ait, tant de variétés alcooliques, c'est embarrasser la science d'un caput mortuum dont il faudra de longues années pour se débarrasser'. Je ne saurais clore cette préface, déjà trop longue, sans exprimer mes remercîments à M. Elias Mecznikow, qui a fait pour moi plus d'uni; course en mer, lorsque ma mauvaise santé me condamnait au repos ; jamais il ne négligea l'occasion de grossir mon Inilin d'Amiélides rares et précieuses. Un mot de reconnaissance aussi à mes pécheurs Giovanni di Giovanni et Domenico di Giovanni. Colognv, juillet '1867. ' Un juge bii'ii comiiétciit,, M. Ii' in'ofrsseiir Sclijriillc. île (loiiciiliagiio, iiin ilisail il y a \\t'\\ ilc join s : 1 lyi's iiiusées pè-unl loiirdein'^nt sui' la science » l'aroli' Irop vraie ;is diiiis ces proléij;omènes rinli'odiiclion ;'i Vllisloin' nalurcUc des Annelrs, non point, pour on l'aire une réfMlilion, ni pstur les (Critiquer en Zoïle. Mais s'il est inutile de revenir sur une l'oule de l'ails, (pii y sont établis d'une manière (iélinilive, je désire cependant insister siu" les points où je ne |)uis être d'accord avec l'auteui'. Je désire aussi rappeler mainte oliservalion ancienne SfTvi's M. Strolliill Wrighl riiez les Spios, [kw M. Fr. Millier chez les Chei'usca, p;ir M. Daiiiclssen chez les Scalibiegmii, elc. Moi-iuèiue Je leur ai consacré une attention toute spéciale. Je les ai fait connaître chez les Phyllodociens, chez une Tomopteris (avec mon ami M. le professeur C irpeuter), chez une Sphaîi osyllis, chez les Sphaerodorum, chez les Palmyrides, et j'ai montré que, dans certaines circonstances, le contenu de ces follicules est déchargé subitement à l'extérieur. M. Kôlliker a confirmé entièrement ces observations. M. Ehlers, chez les Phyllodo- cienS; a retrouvé également les follicules bacillipares et leur a attribué la sécrétion de la mucosité. Il est curieux que des observations aussi multipliées aient pu ('chapper entièrement à l'auteur de V Histoire natu- relle des Annelés. Certaines familles ont leurs téguments littéralement bourrés de folli- cules bacillipares, même dans les cirres et les antennes. C'est le cas surtout pour tous les Spiodiens, tous les Anciens et une grande partie des Chétoptériens. Leur abondance est aussi considérable chez une foule de Phyllodociens et certains Ilésioniens. Chez ces derniers surtout, leiu' groupement et leurs rapports avec les pores excréteurs sont très- remarquables. Le rôle de ces organes est, il est vrai, encore entièrement problématique. Je les ai comparés autrefois aux cellules pleines d'aci- cules des Turbellariés, et aux organes urticants des Mollusques ap- neustes, des Acalèphes et des Anlhozoaires. C'est toujours une pure hy- pothèse. Les glandes tubulaires remplies de granulations sphériques ont été signalées d'abord par moi chez diverses Annélides. Elles atteignent par- fois une taille très-grande, en particulier chez les Lycoridiens, et, dans ce cas, le glomérule formé par l'enchevêtrement des tubes glandulaires a déjà été connu des anciens auteurs et considéré comme un sac. M. de Quatrefages' a eu connaissance de l'un des passages' où j'ai parlé de ces organes et où j'ai cité une observation analogue de M. Keferstein, ' Histoire mlurelle des {inielés, t. i, p, 7.5. * heulmrliluHijcti iiber Aimtomie n Enlw. p. 52. (325) 16 ANNÈLIDES CHÉTOPODES mais, par une singulière méprise, il nous fait décrire des circoiivolulions de vaisseaux sanguins, tandis que nous parlons très-positiveuKMit de boyaux glandulaires. La confusion n'est guère possible, car il s'agit de Néréides, chez lesquelles les boyaux en question sont incolores, tandis que les vaisseaux sont d'un beau rouge. M. Kôlliker a été le premier a découvrir chez le Sphaerodorum Peripatus, que chacun des boyaux des glomérules renfermés dans les appendices sphériques s'ouvre à l'exté- rieur par un pore spécial. Cette observation vient d'être réitérée par M. Richard Greef chez le Sphaerodorum Claparedii. Système musculaire. Les muscles des \nnélides oiï'rent des variations extraordinaires dans leur structure hisliologique, comme j'aurai plus d'une fois l'occasion de le montrer dans le cours de ce mémoire. Tantôt ils sont composés de fibres à bords parallèles, entièrem3nt dépour- vues de nucléus, tantôt au contraire de tîbro-cellules, munies de grands noyaux. L'existence de libres-cellules de nature musculaire a été, il est vrai, entièrement déniée aux Annélides par M. Schneider'. Mais, bien que ce savant ait raison pour l'immense majorité des cas, nous verrons que cette règle souffre quelques exceptions (pharynx de certaines Néréides, tentacules de divers Térébelliens, etc). Quelquefois la fibre musculaire se sépare en deux couches distinctes, l'une axiale, l'autre corticale, comme M. Leydig' a été le premier à le remarquer. Nulle part cette conformation n'est aussi nettement marquée que chez les Nephlhys. En- fin chez certaines Annélides, comme M. de Quatrefages le relève très- justement, le système musculaire subit une simplification remarquable en perdant sa structure fibrillaire. Parfois on ne trouve plus à la place des muscles qu'un proloplasma contractile semé de noyaux. Nous en montrerons quelques exemples plus loin. L'Histoire naturelle des Annelés signale entre chaque segment une ' Uelier die Muskeln di^r Wûrni'T uiid ihre Bedeutuas; fur dasSysteai. Air.hiu fur Aiitil. und l'Iujsiul. 1864, p. 590. Ueber Plireoryctes Menkeauus. AirJuv fur mikroskop. Amlnmii-, Band 1, p. 5J49. (326) nu GOLFE DE NAPLES. 17 soilc (le ra[)!i(' IciidiMeiix sur lequel vienneiil s'insérer les r;iisee;Hi.\ musculaires'. Ces raphés n'exisîcul j>oiiil,. Il esî lacile sur des coupes lougiUulinales d'Aniiélides de s'assurer que les faisceaux longitudinaux se continuent sans aucune interruption dans toute la longueur du ver. C'est ce qu'ont déjà vu et décrit Blainville, Délie Chiaje, Ratlike, Me- ckel, etc. Des planchers musculaires plus ou moins complets divisent quelque- fois la cavité périviscérale en plusieurs chambres. M. de Quatrefages cite, comme étant dans ce cas, les Polyopthlhalmes et la Téréb(dle co- ({uillière. On pourrait citer beaucoup d'autres exemples. Ainsi les Ophé- lies, les Polycirrides, beaucoup de Térébeiiides, les Aphroditiens et la grande majorité des zinnélides errantes, chez lesquels la cavité péri- viscérale est divisée en trois chambres longitudinales; les Glycères, où elle est divisée en deux, etc. Organes digestifs. M. de Quatrefages a cherché à établir pour les dif- férentes parties du tube alimentaire, surtout de la trompe, toute une nomenclature, dont l'opportunité est au moins contestable, aussi long- temps que les homologies sur lesquelles elle est censée reposer ne sont rien moins que démontrées. Pourquoi, par exemple, donner, chez les Syllidiens, le nom de région dentaire de la trompe à un organe à paroi glanduleuse qui ne fait pas partie de la trompe et qui ne renferme pas de dents-? Les noms employés par d'autres auteurs, tels que portion charnue du pharynx (M. Edwards), gosier (Williams), proventricule (Oersted), me semblent bien préférables. Y a-t-il des raisons sulfisan les pour mettre au rebut les noms de ventricule et de glandes du ventricule, employés dans le principe par Rathke à propos des Néréides et répétés par ses successeurs? Est-il bien urgent de les remplacer par ceux à'œsophage et de glandes salivaires ""^ Je ne le pense pas. Les noms de ' Celle idée esl d'ailleurs renouvelée de Cuvier. ^ M de Qualrefages, il est vrai, énumère un cerlaiu uomi)i i' de Syllidens arrnés de dénis dans celle région, mais nous verrons jue dans la plupart des cas, vraisenihlablemenl mcnie dans tous, il y a erreur, et qu il s'agit de vers appartenant à des lamilles toutes dilférentcs. ^ Ce mm de ijluiides saliiKiirKs esl, il esl vrai, renouvelé de Rudf. Wagner, qui l'employait ainsi que (327) 18 ANMftLrOES CHÈTOPODES K.ilhke ('l.iienl ;iu moins justifiés |>;ir r;iH,il()<>ic. On se rt'|tiés(*iile. d'or- (liii.iii'c los glniulos salivaircs coiiiiii(3 plus ou moins lires à la cavilé liuccale, tandis que les glandes en question se trouvent souvent à vingt ou trente segments en arrière du segment buccal. Chez certaines Ânnélides, la région postérieure de l'intestin^ à la suite de la région biliaire, revêt une apparence spéciale. Sa paroi se remplit de cellules sécrétant des concrétions curieuses, destinées sans doute à être éliminées avec les fèces. Je désigne celte partie de l'intestin sous le nom de région urinaire, bien que chimiquement elle ne paraisse pas renfermer d'acide urique '. Cavité périviscérale et si/stème circulatoire. Nous devons à M. de Qua- trefages et à M. Williams, surtout au premier, une étude approfondie de la cavité périviscérale et de la lymphe qu'elle contient. Ces savants, plus que personne, ont relevé l'importance physiologique de ce liquide, im- portance qui ne saurait être estimée trop haut. Quelques détails seule- ment méritent ici une légère rectification. La cavité périviscérale est ta- pissée par une membrane délicate, qui n'est bien démontrable que chez les grandes espèces, membrane dont M. de Quatrefages s'attribue la dé- couverte et à laquelle il donne le nom de péritoine. En fouillant bien les œuvres de Délie Chiaje et de Rathke, il y trouverait déjà et la mem- brane et le nom. La structure de ce péritoine (tunica sierosa, tiinica pe- ritoneale de Délie Chiaje), est sujette à d'assez grandes variations, comme je le montrerai dans le cours de ce mémoire. Quoi qu'il en soit, la cavité périviscérale est tapissée chez certaines espèces par des cils vibratiles portés par le péritoine. M. Sharpey fut, si je ne me trompe, le premier à les décrire chez les Aphrodites; puis M. Williams les aper- çut dans les branchies des Glycères; moi-même je les décrivis dans la totalité de la cavité périviscérale de ces mêmes Glycères. Ils ont été vus en outre chez les Tomoptéridiens. M. de Quatrefages, qui ne cite en celui (ic glandes à venin, y.ivce iju'il admettait qu'un caual parlant du ces glandes [jénétfail jusi|u'ii l'extrémilé des mâchoires. Ce canal n'existe point Voyez Ziir Anatomir, imn Nereis. Isis, 1834, p 133. ' .l'en reparlerai en délail à propos de cei'tains Syllidiens. (328^ 1)11 GOI.l E DE NAPLES. 19 passant que l'observalion de M. Williams, ajoiilc (jiK' moiiveinent ci- liaire lui élail coiimi depuis longîemps chez ujie loule d'Aiiuélides, et (\u\m le retrouvera chez toutes les espèces où l'on prendra la peine de le chercher. Cette opinion n'est pas juste. L'immense majorité des An- nélides ne présente pas de mouvement ciliaire dans la cavité p('riviscé- rale, sauf à l'entrée des organes segmenlaires. Je ne connais, poui" m.i part, le vêlement ciliaire périviscéral que dans les groupes suivants : chez tous les Aphroditiens, chez tous les Glycériens, chez tous les Poly- cirrides, chez les Tomoptéridiens, et enlin chez une petite Térébelle as- sez anormale (Tercbella veslila) '. Chose h-appante, toutes ces Annélides, à r(ixce|)tion de la petite Térébelle et de VÀphrodila aculeata, sont com- plètement dépourvues de vaisseaux. Or, de ces deux exceptions, l'une l'Aphrodite, est un animal à système vasculaire dans tous les cas rudi- menlaire, appartenant à une famille d'ailleurs toute anangienne, l'autre, la Térébelle, appartient à une famille en général vasculaire, mais dont une tribu cependant, celle des Poiycirrides, est anangienne. Je dois, en |)résence de ces faits, regarderie mouvement ciliaire périviscéral comme une fonction vicariante de la circulation, cinv. les Annélides dépourvues de système circulatoiie proprement dit. La circulation des Annélides a été décrite avec le plus grand soin par M. de Quatrefages en rendant pleinement justice aux beaux travaux de M. Edwards. On regrette qu'il n'ait pas fait la même faveur à Rud. Wagner et à Rathke. La distinction qu'il établit entre les courants arté- riels et veineux me paraît très-juste dans ses grands traits. La même manière de voir a été entretenue par quelques auteurs, témoin le nom de nervarleria donné par Délie Cliiaje au vaisseau ventral, c'est-à-dire à l'aorte, dans le sens de M. de Quatrefages. L'existence de corpuscules du sang dans les vaisseaux de certaines Annélides est aujourd'hui indubitable. M. de Quatrefages, dans son Ilis- loire des AnneUs, en admet trois exemples : les Glycères, les Phoronis el les Syllidies. Ce dernier seul a de la valeur. En eiïet, chez les Glycè- ' A celle lisie il luiKlrnit njoiiler les Sabellaria selon M. de Oiiulrciages. (329) âO ANNÈLIDES CHÈTOPODES res, les corpuscules rouges appartionnenl au liquide de la cavilé péri- viscérale, el, quanl aux Phoionis, elles ne pourront guère conserver leur place parmi les Annélides. Mais, sans parler d'une ancienne obser- vation de Rud. Wagner relative à une Térébclle, observation d'ailleurs confirmée par M. KôUiker, ou peut en citer d'autres exemples. Dans ce Mémoire, on trouvera des corpuscules sanguins proprement dits décrits chez les Ophélies, chez les Cirratuliens, chez les Staurocéphales. Appareil respiratoire. M. de Quatrel'ages a fait taire à la science un vé- ritable recul au point de vue de la structure des organes de la respira- lion. C'est la partie la plus faible de son livre, faible dans l'introduction, faible dans les généralités de chaque famille. Les branchies, dans l'opi- nion de l'honorable académicien, ont une structure propre qui permet de les distinguer toujours : « Ces organes, dit-il^ sont caractérisés par c un canal unique auquel arrivent et d'où partent les vaisseaux afférents (.( et efférents. Ce canal, dont les parois propres sont quelquefois visibles « et quelquefois aussi indistinctes, est entouré par une substance dia- (( phane qui semble résulter de l'épaississement du derme. Dans cette substance sont creusées des lacunes ampulliformes plus ou moins dé- K veloppées et toujours dépourvues de parois propres. Le tout est en- ^( touré par un épiderme extrêmement lin et ne présentant plus de (( structure appréciable. Enfin, des cils vibra liles hérissent cet épi- « derme Au bout d'un temps variable, la branchie se contracte, « bien qu'on n'y découvre pas de fibres musculaires. Les ampoules se (( vident de manière à disparaître quelquefois complètement. Le sang (( s'écoule par le caual central de la branchie, et, arrivé à la base de (( l'organe, il passe dans le vaisseau efférenl. Dans ce mouvement de re- (( tour, il rencontre nécessairement le sang veineux, et il ne peut que se u mélanger avec une quantité' quelconque de sang n'ayant pas subi « l'action de l'air. » En regard de cette description radicalement fausse, voyons comment s'opère la circulation dans une branchie normale d'Annélide. Il ne peut y avoir dans la règle aucun mélange de sang artériel et de sang vei- (330) DU GOLFE J)E NAPLES. 21 lieux; eu effet, Tarière chemine jusqu'à l'exlrémilé tie la brancliie, où elle se recourbe pour revenir comuie veine. Veine et artère sont exacte- ment parallèles l'une à l'autre. Dans toute la longueur de la braiichie, ces deux vaisseaux sont mis en communication par une double série d'anses vasculaires qui passent dans la couche sous-cuticulaire et qui subissent avec la plus grande facilité l'action de l'eau chargée d'oxygène à travers la cuticule très-amincie. Quant à la contractilité des préten- dues ampoules, il n'en est point question. Certains genres, comme les Térébelles et les ïéléthusiens, par exemple, présentent bien des con- tractions rhythmiques de la totalité de la branchie, mais point des vais- seaux mêmes. D'ailleurs, ce fait est exceptionnel. Seule, la famille des Serpulieiis offre dans la structure des branchies une ressemblance éloi- gnée avec la description de M. de Qualrefages. En elfet, chez ces Anné- lides, l'artère se continue directement dans la veine à la base des bran- chies, et de leur point de réunion part un vaisseau unique qui pénètre dans la branchie et envoie un cœcum dans chaque rameau branchial. Mais M. de Qualrefages décrit dans les r'ameaux secondaires des bran- chies de Serpuliens tout son appareil d'ampoules, dont il n'existe pas la moindre trace. Le vaisseau aveugle n'y présente aucune ramilication, il est simplement cylindrique et contractile, comme MM. Grube et Kôl- liker l'ont décrit '. Dans ces branchies, le sang présente un mouvement circulatoire alternatif, mais c'est la seule exception". Dans toutes les autres familles, la circulation branchiale a lieu constamment dans le même sens. On retrouve des vaisseaux aveugles à circulation alterna- tive dans les tentacules des Spiodiens, des Amphicténiens et tles Phéru- ' M. Edwards, sans lenir comple de ces observations, allriliue Ijien à lort aux Annélides Tubicoles des lirancliies lyuiplialiques exclusivement {Leçons sii,r l'Anaiom. cl lu f'IiyswL, tome K, (j. 103), et poiu-laii' W. Williams dit à ))ou droit : lii thèse gênera -.Sabdla, Seriiiila), the true blood in its [)ro|ier vessels is the subject of the respiratoiy change and not the periloneal iluid, - Je pense avoir le droit de parler d'une manière aussi catégorique. Parmi les vingt-six familles d'An- nélides admises par M. de (Juatrelages, j'en ai étudié auatomiiiuement viiigt-cini[ par la dissection de nombreuses espèces ou individus. Quant à la vingt-sixième, celle des llei inelliens (Sabellaria), elle est trop voisin(! des Aniplncléniens et des Térébelliens poin' qu'on puisse sup[)Oser iju' tille s'en écarte con- siili'iahlrnii'nl par la i (nd'ormalion de ses branchies. (331) 4 22 ANNfiLIDES CHftTOPODES siens, dans %me partie des filets dits branchiaux des Cirraliiliens, mais ces organes ne soni point respiratoires (si ce n'est peut-être au point de vue de la lymphe). Gomment M. de Quatrefages a-t-ii pu commettre une erreur aussi manifeste et aussi fréquemment répétée? L'explication est facile. Les branchies ne sont généralement point cylindriques, mais un peu com- primées. Or, dans la position où elles se placent le plus naturellement sous le microscope, l'artère recouvre exactement la veine, et l'on peut croire n'avoir à faire qu'à un seul vaisseau. Quant aux préteudues am- poules, ce sont les projections des anses vasculaires. Il sulïit de retour- ner un peu la branchie pour dissiper l'illusion première, M. de Quatre- fages s'est laissé tromper par le premier examen comme l'avait fait Pallas au temps jadis. Mais cette erreur n'est pas permise aujourd'hui. Il y a déjà trente ans que M. Grube en a fait justice. Il y a trente ans que, dans son anatomie de la Pleione corunculala, il signalait chez les Térébelles et les Aréni- coles cette apparence trompeuse qui avait induit en erreur Pallas, et que M. de Quatrefages devait reproduire aujourd'hui. Il montrait qu'une élude moins superficielle faisait recoimaître l'artère, la veine et les anses qui les réunissent. Aucun microscopiste averti de l'écueil n'ira sombrer là. Plusieurs des obsei vateurs modernes ont décrit et repré- senté la duplicité du vaisseau axial de la branchie. Ainsi M. (}rube chez les Cirratuliens, M. Schmarda chez les Nephthys et les Cirratuliens, iVI. Williams chez les Spiodiens, les Euniciens, les Cirratuliens, les Sa- bellaria, les Térébelles, les Arénicoles, les Nephthys, M. Johnston chez les Nérines, ainsi encore M. Keferstein chez les Spiodiens, et moi-même chez les Spiodiens et les Euniciens. Plus anciennement Délie Chiaje ' décrivait déjà en détail, chez les Eunices et les Diopàtres, l'artère et la veine cheminant en spirale l'une à côté de l'autre ' dans l'inlé- ' Islilitzioni ili Annlomid r.(imp(iratu , "2^ cdizione, tome 11, Napoli, 1830, |). 76. ' Celle (lesrri|ilioii esl Irès-exnele, coniriio nous le V(!rrons plus loin ;'i propos île l;i Itiniiiilin iifiipali- Ulita Délie Clii;iie, (332j Di; (lOM K DE NAPI.ES. 23 riciif (If- 1.1 hiJiiicllic loiU en ('inoll.uil de noinhifHix r.iiiM'.iiix v.iscii- l.iiics' . Mais loiilcs ces oliscrvatioiis sont leslées lellio uiorle pour railleur de Vflistoire naturelle des Annelés. J'ai dil que toules les Annélides présentenl la structure typique des branchies à l'exception des Serpuliens. Je dois poui tanl ajouter qu'inie lainille offre une siniplilication remanpiable de cette organisation. C'est celle des Spiodiens. Partout, dans cette l'aniille, les branchies ne ren- ferment que les deux vaisseaux principaux, l'artère et la veine; les anses latérales font défaut. Les branchies lyrnphati(|ues seront l'objet d'une étude spéciale chez les Annélides qui les présentent (Sigalionides, Dasyhranches, Glycères). Appareil reproducteur. — L'appareil reproducteur des Annélides est resté jusqu'à ce jour fort mal connu. De nombreux travaux ont, il est vrai, jeté un jour nouveau sur les organes éducateurs, connus depuis M. Williams sous le nom d'organes segmentaires. Mais, au point de vue des glandes sexuelles, nos connaissances ont fait peu de progrès depuis trente ou quarante ans. Ce mémoire fera connaître ces organes d'une manière satisfaisante, je l'espère, chez un grand nombre d'espèces. M. Ehlers se borne à dire que les glandes sexuelles peuvent être rame- nées à un seul et même type fondamental, savoir à celui d'une masse cellulaire cohérente, engendrée à la surface interne d'une partie de la paroi du coi'ps ou sur les dissépiments. Cette expression est vraie pour bien des cas. M, Krohn a déjà vu les ovules apparaître comme une sorte d'épithélium à la surface des dissépiments chez les Alciopes, et j'ai fait moi-même des observations toutes semblables chez la Prolula Dysteri. Toutefois ce schème ne saurait êti'e considéré comme général. Les glan- des sexuelles se présentenl souvent dans des conditions tout autres. ' M. Eilwdids, cel oxcelleiil ol)!it:i valt'\M-, n reconnu aussi In (Inplicité du vaisseau branchial, mais, dans ses Leçuus sur la iihuxinlm/in cl l'anutuinic îles miiiiianx (louie 111, [k 217), il a niodestenionl. mis dans rond)re ses propres observations pour l'ehausser celles de M. de Quatrefages et proclamer l'exislence d'un vaisseau aveugle avec diverticules ampulliformes. Les obsei'vations de M. de Qualrelages sur les branchies des Glycères et des Polydores, leo seules qu'il cite, lui ont sendtlé décisives. iVl. de Quatrefages a ou la main u)allieureuse dans ses exemples : les Polydores, à anse branchiale sim|ile, ne peuvent pro- duire Tdlusiou des divei'licnies ampullilornies, et les Glycères n'ont pas de vaisseaux du tout ! (333) 21 ANNÉI.IDES CHÈTOPODES Qnuiil à M. de Qiiatrefages, ses observations concenieiil siii loiil les Néréides et les Eunices. Il a vu les éléments sexuels apparaître eliez ces Annélides dans un organe glandulaire étendu sous la chaîne ner- veuse abdominale. Cette description est dans tous les cas fort inexacte, comme on s'en convaincra plus loin en lisant l'exposé de la singulière conformation des glandes sexuelles chez divers Lycoridiens, etc. En somme, la distribution et la conformation des glandes sexuelles chez les Annélides est sujette à de nombreuses variations qu'on trou- vera exposées par une foule d'exemples dans le cours de ce mémoire. Toutefois, on peut considérer comme le plus répanilue chez les Anné- lides la forme suivante : les glandes sexuelles sont des grappes plus ou moins complexes ou des lacis de cordon^ dont les axes sont occupés par des rameaux sanguins, souvent contractiles. Les éléments sexuels en voie de croissance forment des manchons tout autour des axes vascu- laires, et se développent aux dépens d'une couche de nucléus contiguë au vaisseau. Chez certaines Annélides anangiennes, cette forme de glan- des sexuelles est conservée, mais l'axe est occupé par un cordon solide au lieu du vaisseau. Chez les femelles, les ovules sont souvent immédia- tement contigus les uns aux autres dans l'ovaire; quelquefois cependant (Owenia Dfille Chiaje, certaines Polynoés), chacun d'eux est enfermé dans un ovisac spécial. Dans tous les cas, les œufs arrivés à maturité se détachent de l'ovaire soit directement, soit médiatement par la rupture de l'ovisac. Les régimes de zoospermes se détachent de même du testi- cule pour tlotter librement dans la cavité périviscérale. Sans doute cette forme fondamentale subit parfois des modifications importantes, pour constituer par exemple le singulier tissu sexuel des Lycoridiens, ou les testicules flottants des Dasybranches qu'on trouvera décrits dans la partie spéciale de ce mémoire. La formation des œufs des Térébelliens et des Serpuliens s'en éloigne encore davantage, mais partout on trouvera un tissu cellulaire fixe, ou composé d'éléments flot- tants, au sein duquel se développent les éléments sexuels. Les glandes sexuelles ont d'ailleurs été cormues depuis longtemps (334) nu GOI.FK DE NA!^I I<:S. '25 dii'z (liveises Aimclirh^s, in.iis ces ancieiuies obsorviilioiis oui été oii- Idiées (Ml pailie. Ainsi, landis rjU!' Palîas' faisail naître à lorl les 03iifs (les Aplimdiles dans le licjuide de la caviU' pénvisc(^rale, Goll. F». Tr'('- viranus" et Délie Chiaje ' surent bien recojinallre les V('rilables ovaires à la base des pieds de ces v(îrs. Délie Chiaje signale (également les ovai- res des Pliérusiens, des Herniiones, des Polyodontes, des Lysarètes, d(îs Diopatres, des Nephthys, des Télamoiies, etc. Il savait fort bien que les œufs se forment dans les ovaires, mais qu'une fois arrivés à maturil(î ils s'en détachent et tlottent librement dans la cavité périviscérale *. Même l'existence d'un vaisseau sanguin dans l'axe des glandes sexuelles n'a pas été ignonîe de certains observateurs. Ainsi Délie Chiaje ' signale l(?s vaisseaux axiaux des grappes ovariques chez les Siphonostomes et les Stylarioïdes ; M. Stannius" a fait des observations analogues chez VAmphinome roslrata; M. Grube a vu les ovules naître autour des vais- seaux chez les Arénicoles'; M. Schmarda décrit le vaisseau axial dans les ovaires des Euphrosynes". Toutes ces observations paraissent avoir tronvé peu de crédit. Elles n'en sont pas moins parfaitement justes. Souvent, il est vrai, des organes ont été taxés à faux de glandes sexuelles. Partout, par exemple, où llathke a cru voir des testicuh^s ch(^z les Néréides, ch<^z les Pectinaires, etc., il s'est trompé. Tous his auteurs se sont mépris sur les testicules d(3S Aréni(îol(3s. Les organes segmentaires des Térébelliens ont eu aussi le sort d'(Hre pris pour des ovaires presque par tout le monde, depuis Cuvier jusqu'à MM. Edwards, ' Misrcllaiied violoifica, p. !) 1 . - Zcilschrifl f. Plnisiolo'/ii'^ t. III, L) Desrrizionc e notomin, p,(c. vol. V, p. 59. ■'' Istitiizioni lU Analomin œiiiparala, 2'' ediz. t. Il, p. 15S. ^ Descriiinne, vol. 111, p. 78. « lsi.1, 1831, p. 989-990 " Ziir Anatomio d. Kkmmwiirmn-. [vonigsl)efg, liSijS, j). Nciie wirhcllose Thiere, t. Il, p. 137. " IlatlilvP a l'cconnii, du reste, lui-même ces erreurs le jour un il s'aperçul (pu: les Arruindes, les Aiimnotrypanes, etc , avaient des sexes séiiarés Les organes segmentaires, qu'il av;iii eonsiil-rés jus(pi"a- lors comme des lesliciiles, devinrent pour lui des r/hiurles niini'piires. Voyez Bril-rd'/r ;'/r Fkiiiui Nvriur- (jcns. Nova A c In Arad. Leop.Nalurce Qnrinsorum, t. XX, 1843, p. 201. (335) 26 ANNfiJ.IDES CH(îTOI>OI)l':S (imlie, (k (^)u;ili('l'iii;es cl même Sars; M. Williams n'es! iiaUnclIcmciil pas resté en arrière. Cela souriait trop à sa tliéoiie. La méprise parail avoir été occasiomiée dans certains cas par la présence d'ovules dans ces organes qui sont vraisemblablement chargés delà ponte '. Depuis M. Williams les organes segmentaires ont donné lieu à bien (les controverses. En dernière instance M. Ehlers les considère comme des appareils destinés à conduire au dehors les éléments sexuels mûrs, et celle opinion est très-cerlainement exacte. En outre des faits cilés à l'appui par ce savant, on en trouvera d'autres dans le cours de ce mé- moire. Cependant cette fonction des organes segmentaires n'est pas la seule. Ils existent en effet dans les segments antérieurs de bien des An- iiélides chez lesquelles les ovules et les zoospermes ne pénètrent jamais dans celle région. Leur paroi est souvent glanduleuse, histiologiquemenl comparable aux éléments du rein des Gastéropodes ( Amphicténiens, Phérusiens). Aussi douté-je à peine que ces organes remplissent un rôle excrémentiliel. On sait d'ailleurs que chez les Oligochètes, un petit nom- bre seulement de ces oryanes segmentaires sont modifiés dans le but de conduire au dehors les éléments sexuels, tandis que les autres remplis- sent incontestablement d'autres fonctions. Chez les Polychèles, ce n'est non plus qu'une partie des organes segmentaires qui se charge du rôle d'appareil efféi ent de la génération. Les anciens auteurs qui connaissaient au moins les ouvertures ex- ternes des organes segmentaires, ainsi Tréviranus qui les décrit chez les Aphi'odites, ainsi Délie Chiaje qui les admet chez toutes les Annélides et qui les mentionne chez plusieurs, les anciens auteurs, dis-je, attribuaient aux organes segmentaires une fonction tout autre. Ils les considéraient ' G'i'sl surtout II M. de (Jiiatret'ages (jn'oii doit la démonslralion léccule île la dioïcité do riiiimeiiM: major ité des Annélides. Il ne faut pas oublier cependant qu'avant lui Délie Chiaje soutenait déjà celle dioïcilé à l'encontre de tous ses contemporains, et cela de la manière la plus formelle. Il savait rpie les organes générateurs présentent la même forme chez les deux sexes. Les mâles seraient, d'après ses oh- servations, inoins abondants que les femelles. V„y('z Descrizionc e iiolomiri, I. III, p. 100 Uasler el Pallas paraissent d'ailleurs avoir été les premiers à constater d'une manière positive la dioïcité d'ime Annélide, l'Aphrodite hérissée. — Voyez Ndt.arkniiiKl.iiji' llils/juiniinijcn, etc. Tweede Deel, p. fiS, r éédition de lSi7. — Miscellnriea zoolui/ira, Hagiie, 1766, p. 90. (336) m GOLFE DE NAPLES. 27 comme servant à l'inlrodiiclion d'eau dans la cavité périviscérale. Cette opinion ne peut plus être soutenue. La direclion du mouvement ciliaire dans le calibre du tube s'y oppose, comme aussi ce lait que l'ouverlure interne de l'organe segmentaire paraît Taire défaut dans ceilains cas. C'est du moins ce dont je crois m'êire assuré chez quelques Capilel- liens. M. de Quatrefages, qui n'a jamais réussi à voii- un organe segmen- taire certain, nous attribue l'honneur, à M. Ehlers et à moi, d'avoir h^ plus contribué à étendre la découverte de M. Williams. Il aurait dû, je pense^ citer en premièie ligne le nom de M. lîering, qui n'est mentionné nulle part dans V Histoire naturelle des Annelés. Quoi qu'il en soit, l'ho- norable académicien nous l'ail, en outre, le reproche, à moi surtout, d'avoir beaucoup parlé et peu dessiné. Je ne pensais pas devoir l'en- courir, car les organes segmenlaires des Annélides, modilicalions très- simples d'un type assez constant, se laissent l'acilement décrire sans le secours du crayon et du pinceau. D'ailleurs, sans parler des travaux de M. Ehlei's ni des miens, M. de Quatrefages eut pu trouver des organes segmentaires décrits et ligurés par M. Keferstein, chez le Cirratuliis fili- formis Kefrst., la Capilella (Noiomastus) rnhicunda Kefrst., la Terehella fjelaiinosa KelVst., la Sf/llis ohlonga Ivefrst. J'ai ci u cependant devoir satisfaire au désir exprimé par M. de Quatre- fages; aussi trouvera-t-on dans les planches qui suivent ce mémoire des ligures relatives aux organes segmenlaires de diverses Annélides. Il est, du reste, indubitable qu'il existe des Annélides privées d'organes segmenlaires, ou au moins chez lesquelles ces organes sont réduits à de simples ouvertures de la paroi du corps. Système nerveux. C'est sans contredit à M. de Quatrefages et à M. Ley- dig que nous devons les plus belles recherches sur le système nerveux des Annélides; le premier s'est occupé surtout de la forme extérieure de ce système, le second de l'histologie. ^Histoire naturelle des Ànnelh laisse de côté tout (bHail historique sur ce sujet, mais en remontajd aux travaux primitifs de faulrur, on Irituvcia im r('siun(' ((incis et bien fait 28 ANNÈLIBES CHÈÏOPuDES des lecherches .ultérieures '. Il esl plus regrettable qu'elle n'ait pas tenu compte des travaux des hislologisles récents, MM. Leydig, Mettenheimer et autres. Eti somme ou trouvera dans les parties de ce mémoire rela- tives au système nerveux une conlirmation des travaux de M. de Quatre- t'ages. Sur quelques poiiits cependant j'ai dû m'éloigner d'eux. Enlin il est un chapitre important sur lequel j'ai à peine le droit de porter un jugement. Dans presque toutes les familles, M. de Quatrel'ages a été assez heureux poui trouver un système nerveux stomalo-gastrique semblable à celui des llirudinées. J'avoue n'avoir pas su le reconnaître^ mais je sens aussi que ce résultat négalil' n'a pas une grande importance dans des recherches si ditïiciles. Je m'étonne pourtant de voii' bien d'autres observateurs aussi peu heureux que moi dans des tentatives toutes sem- blables. M. Leydig a décrit chez les llirudinées une structure des centres ner- veux qu'il qualifie de folliculaire ' , et il l'oppose à celle des Annélides, d'après ses propres rechercbes chez les Oligochèles, et d'après celles de M. de (Jualrel'ages chez les Polychètes. Celle distinction ne peut se faire d'une manière aussi absolue. Certaines Annélides polychètes ont un système nerveux folliculaire aussi bien que les llirudinées. C est le cas, par exemple, pour la Nereilepas caudata, etc., comme je le montrerai plus loin. D'autres n'offrent rien de semblable. La structure du système nerveux varie du reste étonnamment dans la séiie des Annélides : la distribution des cellules nerveuses est surtout sujette à une foule de modilicalions que nous exposerons dans les cas particuliers. En somme, dans la chaîne ventrale, les cellules appartiennent plutôt à la face ven- trale et aux côtés, comme M. Leydig l'a déjà reconnu. L'existence de ' Voir Eludes sur /ci 'ly/^w iiifénmrs de l'einiraiicliement des Annelés. Méinoiie sur le si/slènie nerveux des Anuétidcs, par iM. de Ouutreluge.s. Aiin. des Se. nalur., t. XIV, 1850, p. 33!2. Sans doule ce l'ésunu'' renferme quelques lacuues. On regielte surl,{)ut de n'y pus voir uiciilionnées les recherches de G.-lî. Tréviranus sur le système nerveux des Aphrodia s, car cet ohsci vateur a drjà l'orl hion connu, iion-seule- nieii( la cliaine vciiti'ale et les neris (pii en a.iissenl, niais encore les i;anylionh de l enl'orcenient à la base des pieds. - i.i's olisei vations nr les Cicpsines [Aiiii. des Se. uiiliir., IStjrj, t. III, \>. lïi'») en .sont une ( ouipièlr ciilllil'llialioil DU GOLFE DE NAPLES, 29 larges libres lubulaires à la surface dorsale de la chaîne nerveuse, si gé- nérale chez les Oligochètes, est restreinte chez les Polychèles à un petit nondjre de familles (Gapitelliens, Anciens, Spiodiens, Syllidiens, Euni- ciens) et môme, paraît-il, à certains représentants seulement de ces fa- milles. Les terminaisons nerveuses chez les Annélides n'ont été étudiées jus- qu'ici que par moi-même, M. Keferstein, et M. Kôlliker. On trouvera dans ce mémoire de nombreuses observations relatives à ce sujet. Tou- tes ces terminaisons paraissent en relation avec la fonction du loucher. L'épanouissement nerveux des organes de la vue et de l'ouïe ' est en réalité encore très-mal connu, même chez les Alciopes, malgré les re- cherches de M. Leydig. A ce propos, je ne puis m'empêcher de rappeler une opinion de Joh. MûUer, tombée dans l'oubM. Nous devons à ce grand physiologiste' une excellente ligure du système nerveux central et des yeux des Néréides, figure à laquelle les auteurs récents n'ont pas ajouté grand'chose de positif. Pour lui, l'organe que nous appelons au- jourd'hui le cristallin n'est point un milieu dioptrique : il lui dénie la transparence et le considère comme un renflement terminal du nerf optique. Bien que la Iransparence du cristallin soit incontestable dans beaucoup de cas, l'opinion de Mûller sur la valeur fonctionnelle de cet organe ne doit point être rejetée. Les yeux des Néréides et de la plupart des Annélides paraissent dépourvus de tout appareil d'accommodation. En admettant donc que les éléments percepteurs soient logés entre les granules du pigment, il n'y a que les objets placés à une distance déter- minée parfaitement lixe, qui puissent projeter leurs images sur la sur- face de ce pigment chorioïdien. La vue de l'animal serait forcément très- restreinte dans ce cas. Cette difficulté disparaît si l'on cherche dans le " Lorsque M. Victor Carus (Handhitch (1er Zooloi/ie, Leipzig, 1863, p. 430) attribue à la majorité îles Annélides des capsules auditives, il se trompe très-positivement. L'existence de ces organes est particu- lière à un nombre d'espèces fort restreint. - Mémoire sur la striiclurc des ijewx cliez les nmlliisfjiies iinsléropoiles el ijneli^nes Ainiéliiles, \inv .1. Miilli'r. Aiin. aiitein's. d'un ordre à l'autre. Tel est d'ailleurs le ,ingeiu(;nt que portait, il y a longtemps déjà, M. lîud. Leiickart (voir Ui;k-r die Mor/ihulDi/ie and die Verwiindsrlialïsuerhàllnisse der wirbellunen Tliiere. Itrami- scliweig 1848, p. 77). Foi iner un ordre intermédiaire, connue celui des Arinadœ Elders, ifesl moins cor- l iger que doubler l'inconvénient. Reiioil un llie linli.sli Aniielidu, dans Itcpaii of llie l.wailfi jivsl meeiinn nf llie Uni. As.sur. /'. Ailnmr. .ifScirnn\ l/rld iil m .liilfi IH.'A. I.ondou, I X.'i'J, p. ol Mi. 36 ANNÊLIDES CHftTOPODES sur la partie seiilemenl du péritoine qui tapisse l'intérieur des branchies, ainsi chez les Glycères, et à XAphrodita aculeata, chez laquelle ces cils recouvriraient exceptionnellement le péritoine entier. Ces deux opinions extrêmes sont aussi erronées l'une que l'autre. Chez tous les Aphrodi- tiens, les mouchets de cils vibratiles sont semés sur la surface entière du péritoine. Il en est de même chez les Glycères. L'absence de vaisseaux parait n'avoir été constatée par personne. J'ai étudié à ce point de vue un très-grand nombre d'espèces et je pense être en état d'atfirmer que l'anangie est la règle chez les Aphroditiens. On admet en général que le sang de ces Annélides est incolore ou fai- blement rosé et que, par suite, le système vasculaire se soustrait facile- ment aux regards. Mais ce n'est point admissible. Il existe d'autres familles à sang incolore : ainsi celle des Syllidiens, celle des Phyllodo- ciens, etc., mais, chez tous ces vers, on n'en réussit pas moins avec un peu d'attention à reconnaître au moins une partie du système vascu- laire. Chez les petits Aphroditiens très-transparents, dans lesquels on voit battre isolément les cils de la cavité du corps, les vaisseaux de- vraient être aussi faciles à reconnaître que chez les Syllidiens et pour- tant on n'en voit jamais la moindre trace. La croyance aux vaisseaux des Aphroditiens ' a été entretenue par les anciennes observations de Pallas et de Tréviranus qui ont été, depuis lors, copiées presque par tous les auteurs. Ces savants décrivirent en effet, chez YAphrodita aculeata, un vaisseau ventral et un vaisseau dor- sal. Il était donc urgent de répéter ces observations, et je l'ai fait immé- diatement. Malgré des doutes très-prononcés dans l'origine, j'ai dû me convaincre que les descriptions de ces auteurs, surtout celle de Pallas, sont exactes. Les tubes qu'ils décrivent existent réellement, bien que leur nature de vaisseaux sanguins ne soit pas pour moi hors de toute espèce de doute. ' Jo ne parle pas du prétendu vaisseau ventral (cœur) décrit, jtar liedi On sait que cet oliservatcnr avait été induit en erreur par la couleur rouge ilu système nerveux. Voyez Fraiicisri Jii'di de. Animal- culis vivis olisermUioncs ; ex Elrusci laUiuis fecil. Pi'lnis Cmle. I^ugduni Balavornui 1729, |i. 279. (346) Dtî GOLFE DE NAPLES. 37 Dans la première Aphrodite que je disséquai, les prétendus vaisseaux m'échappèrent complètement, cai' je ne les cherchais pas à la place anormale où je les trouvai plus tard '. Ils sont d'ailleurs bien plus diffi- ciles à reconnaître chez les individus vivants que chez ceux qu'on a tués dans l'alcool. Une foi qu'on sait où les chercher, on les trouve cepen- dant toujours. Le tube dorsal adhère à l'intestin dans toute sa longueui', et il est si bien logé dans l'épaisseur de sa paroi qu'on ne peut l'en dé- tacher sans le secours de coups de ciseaux. A l'extrémité antérieure de l'iiitesliu hépatique cependant, il se détache et continue son chemin en avant dans le péritoine. Aussi le chercherail-on vainement sur le pharynx. Le prétendu vaisseau ventral'^ n'est accolé ni à l'intestin ni au sys- tème nerveux. Il est logé en entier dans le péritoine, et recouvertcomme celui-ci de mouchets de cils vibratiles, ce qui n'est pas le cas pour le vaisseau dorsal. En somme, cette description est d'accord avec l'excel- lent Mémoire de Pallas"\ Mes doutes quant à la nature vasculaire de ces tubes sont fondés sur les raisons suivantes : D'abord ils sont si étroits que le système vasculaire des Aphrodites devrait, dans tous les cas, être taxé de rudi- mentaire comparativement à celui des autres Annélides. Puis je n'ai ja- mais pu voir la moindre pulsation du prétendu vaisseau dorsal chez les individus vivants. Enîin la structure ne ressemble à celle d'aucun vais- ' M. Kowalewsky, qui passail en ce momt'iit ;i Natales, m'assura avoir reconnu re.xislenco des vais- seaux clicz les A|ihrocli(es. Il essaya d'en disséquer une, niais ne réussit point à tiouvei' ce qu'il clier- cliail Oiielques jours après son départ, ayant ouvert de nouveau une Aphrodite fraîclie, j'aperçus ini- médiatcnient les vaisseaux désirés. Leur évidence variable tient à la plus ou moins grande abondance du pigment brun jaunâtre que je décrirai |)lus loin. - IJelle Cliiaje (Isti iKiom di anulomia romparula, 2"^" édit. t. II, p. 77 et 78) indique ce vaisscan connue double. Il parait avoir en vue par cette expression un vaisseau entérique et un vaisseau impair, reposant sur le système nervci.x (Descrii. e not. t V, p. 60). Il indique le vaisseau entérique comme étant d'un jaune verdâtre, le vaisseau ventral comme écarlate. Otte différence de couleur l'étonné et il l'attribue à une proportion différente de corpuscules sanguins. Evidemment Délie Chiaje est tombé ici dans la même erreur que Redi, Bruguières, etc. Son vaisseau ventral écarlate, c'est le système ner- veux, Misrcllniiai Zuuloiiini. IIag;e Goniitiun 17(3(3, p. 88 el Dicrkniiwli;) ^Icni/rlivcrk unlduhU ihur ./, timl- as à être frappé des mouvements alternatifs d'expansion et de contraction de tout son corps. Dans l'instant où la contraction a lieu, la dernière paire d'élytres se soulève, de manière à produire comme une ouverture " /'/(; Bursiciiwurmcr, [^. d'.i. - A CnlalocjiK' of tlie brilisit non purasilicul Wanii.s, |>. 86 et 99. (349) 10 ANiVÉLIDES CHÈTOPODES IjL'jmle à l'exircmité du corps, au-dessus de l'anus. Dans le même luo- menl, tous les petits objets qui se trouvent placés derrière l'ilermione, jusqu'à une distance de près d'un décimètre, sont piojetés en arrièie. ils sont entraînés par un courant d'eau, le courant d'eau expiratoire de l'Annélide. Ce courant est assez fort pour entraîner des Térébelles, des Pectinaires enfermées dans leur tube, etc. Le même phénomène se présente chez les Aphrodites, mais avec une intensité bien moindre et je ne l'aurais sans doute pas remarqué si je n'avais pas connu le jeu respiratoire des ïlermiones. L'expiration achevée, les élytres postérieures s'abaissent et le corps augmente lentement de volume par suite de l'inîroduction d'une nou- velle quantité d'eau sous les élytres. La voie par laquelle cette intro- duction a lieu s'est révélée accidentellement à moi. J'avais sorti une Aphrodite de l'eau et fendu dans toute sa longueur la vovite feutrée^ de manière à mettre les élytres à découvert. L'animal n'en continuait pas moins ses mouvements respiratoires et l'on voyait des bulles d'air cir- culer avec l'eau sous les élytres, pour aller crever à l'extrémité posté- rieure, au-dessus de l'anus. Les bulles d'air entraient sous les élytres par les côtés, entre les pieds et les élyti'es, et continuaient leur chemin en arrière, chassées par les contractions de la paroi dorsale du corps et des élytrophores. C'est là sans doute ce qu'a vu Swammerdam', lors- qu'il représente les Aphrodites comme se gorgeant d'air. Il est curieux que ces mouvements respiratoires'' soient restés incon- nus à la plupart des observateurs qui se sont occupés des Hermiones et des Aphrodites. Les seuls peut-être ((ui en aient eu connaissance sont Baster, qui les a vus d'une manière très-positive". Délie Chiaje et Johnston. Délie Chiaje parle au moins de l'abondance de l'eau pénétrant ' Biblia Naturœ, p. 90i. - .VI. Edwards [Leçons sur l'ntutluiitie cumjinréi' el la plijisiuloiie, t. II, p. 111) rapporte cependant que la circul.ition de l'eau sous la voûte feutrée est entretenue par un mouvement d'exhaussement et d'a- l)aissement des élytres. On lit, en effet, dans Baster, au sujet de l'Aphiodile héi'issée : « Dit Dier kan cene zeer groole hoeveelheid water inneemen en wederom uitspuwen, waardoor hel den eenen lyd driemal zoo dick is als den anderen tyd. » Voyez Nalurknundige Uitspanningen behelzende eene Besclirijviiig van meer dan (350) DU GOJ.FE DE NAPLES. il (l;iiis l;i cavil ' du cor[ts par une ouverture siluée près de l'.uuis'. ('elle ouverture, esl s.uis doule Fécarteiiieiil des deux élylres de la dernière |)aire. Délie Chiaje semble également avoir connu les interstices entre les élytres et les pieds. Ce sont aussi ces interstices que Home' et Tréviranus ■ décrivent comme conduisant dans la cavité du corps, car à leurs yeux tout Fespace compris entre les élytres et la voûte feutrée est déjà une chambre abdominale". Johnston'' a positivement vu le cou- rant d'eau expiratoire, mais il FiiKliipie comme chassé de ranus, à de courts intervalles, avec une grande énergie. Il iie s'explique ni sur le lôle ni sur Forigine de ce courant. Eniin M. Costa, sans connaître le cou- rant d'eau, décrit fort bien le jeu alternatif de la dernière paire d'élylres. 1"'^ mm : APHRODITIDES (kinbeug). Genre APHRODITA Lin. sens. str. Aphrodita aculeata. Ili/slrix nmrina Uedi, KiSi Observ. circu aiiim. vivoiil. iiitra viv, Opusc. III, p. "270, Uib. 25. Vermis unreas Olaus Jacobœus, Deensclie Verliamll. 111, p. 88, lab. 88 (licle Paiias). Scolopendrii marina Molyneux, Philos. Traiisacl. vol. XIX, 1697, p. .405; vol. XXI, 1699, p. 127. nierlwndeii IHunkii en hmccLuii duur ,1 Baskr. Tweede. Ueel, p. (i8. — Je cite la réimpression faite à Ulrecht en 1817, l'édition oi'iginale n'étant pas à ma disposition. " Délie Chiaje s'exprime de la manière suivante: « T'-elle pertiiienze d(dr ano degli Anuellidi marini evvi l'aperlura per l'cntrala nell' abdomine del liqnido ambiente, che si fra slrada ne' respcllivi [liedi, abondantissinio nelle ACrodite e noiavisi pure un nmore gelatinoso. » Délie Chiaje, Descriî. c mil. etc., t, V, p. 60. - On tlw slruclure of l.lic onjans of respiratiun- in aniinalu, etc. Pliilus. Transaclium, 1815, p 256, pl. XIII, fig. 2. — Lectures on comparative Anuiomij, t. IV, pl XXXIX, fig. 2. 5 Zeitschrift f. Phijsiol. Darmsladt, 1829, t. Ill, p. 158. '* C'est ce qu'il ne faut pas perdre de vue dans l'interprétation de certains passages des anciens au- teurs. .\insi Redi {De animale, vivis observai . [> 281, éd. 1729) et Ti'éviranus (/oc. c//., p. 158) mention- nent sur le dos de l'Aphrodite, un peu en arriére de la tête, une fente transversale conduisant dans la cavité du corps. Cette ouverture existe bien, mais conduit sous la voûte feutrée. ^ A Catalogue of tlie britisk non purasilical Worms, p. 103. (351) 42 ANNÉLIDES CHÈIOI'ODES Eiijca cchinala liuiTolier, 1714, PlanUie per Gall. Hisp. et Ual. ot)s tuli. l"2Si. Erura marina Ruysch, 1721, Tliealriim anim. I, p. 23. /%4Y(/w Swamiiierdam, 1737, Byhel d. Naliuire, p 902, lab X, fig. S— 16. liilii'l der Maliir, p ;i66 Enica marina Seba, Locupl. rer. nat. thes. arrur. descriptio.. t. I, pl X'\ f. 1-12; I. III, pi IV, f. 7-8. lliliroilila nilcns Linné, 174^), Famia Suecica I, n" 1284; — Mus. Adolpli. Frcd , v I, p. 43. — Aiuœ- nitales academirœ, vol. I. p. 326. Apliroditu ncaleata Linné, 1758, Syslema Nalurre, édit. X; 1, p. 655. TlirSeaScolopender Peyssonnel, 1759, Philos Transacl., vol. LI, p. 35 Aplirodilu aculenta Basler, 1765, Opéra Siibseciva, t. Il, p 62, pl. VI, lig. 1—4. » » Pailas, 1766, .Vliscdlanoa zoologica, p. 77, pl. VII, fig. 1 — 13;— 1770, Dicrliinimligi! Meiigelwei'li, III Stiik, Zeeriipsen, p. 11. » » Pennant, 1766, Hrilish Zonlogy, IV, p 44, lab. XXIll, p. 25 » » O.-F. Millier, 1776, Zool. danicae prodromus, p 218, n° 2611 . » » Gmelin, 1789, Linn. 102 el 298 {ixju 125). » » Johnst., 1840, Annals and Mag. of nat. History, II, 429, pl. 21. — Catalogue of non parasit. Worms (1865}, p. 101. Aphrodila borealis Johnst., 1841, Ann. and. Mag. ofnat. Hist., IV, p 370, pl. X, fig. 1-13 — Tatal. of non parasit. Worms, p. 104 (juv.). Ajiliriidita aculnita Oei'sted, 1843, Conspectus Annulatorum danic, p 11. » Qiiatrefages, 1850, Ann. des Se. nal , 3'"^ série, XIV, p. 362, pl. VHI, fig 3 el 4. — Hist. nat. des Annelés, I, p. 191 (1865 . » » Grube, 1851, Die Familien der Anneliden, p 35. » » Williams, 1851, Report of the brit. Assoc, p. 172 et passim. — Ann. and Mag of nat. Hist., 2n"'sér., XH, p. 348, pl 13, fig. 5. )) » Dalyell, The Powers of the Creator, II, p. 170, pl. 24 fig. 15 et 16. » » Costa, 1857, Fauna del regno di Napoli, Annellidi, p. 2, tav. I, f. 1-6. « » Kinberg, Fregatt. Eugen. Resa omkr. Jorden, p 3, tab. I, fig. 2. Miliicsia borealis Quatrefages, 1865, Hist. nat des Annelés, I, p. 213 (juv.) Aphrodita aculenta Baiid. Proceed. of t. Linnean Soc., VHI, 1865, p. 174. » » Malmgren, 1865, Nordiska Hafs-Annulater. Kongl. Vet. Ak. Fôrh., p. 52.— 1867, Annulata polychœta Spetsberg, p. 3. (352) niî GOLFE HE NAPLEs;. A?) Je nio Irouve cii désaccord avec M. de Qiialrefages en plaçant VA. acu- leula dans la laiitu' du golfe de Naplcs. Ce savant considère, en etïet, celle espèce comme exclusivemenl océanique, par suite de ce |)rinci[)e arliilraire, posé par lui, qu'aucune espèce d'Annélides ne peul habiter à la l'ois la Méditerranée el TOcéan. Toutefois, dans ce cas particulier, il est l>ien décidément dans l'erreur, el les nombreux obseï valeurs qui ont si- gnalé r^l. acidcala dans la M('!dilei'ranée ne se sont point trompés. Le savant académicien pense pouvoir supposer que les auteurs ont confondu VA. sericea de Savigny, espèce décidément méditerranéenne, avec ÏA. aculeala typique, il est certain cependant que l'Aphrodite du golfe de Naples ne peul aucunement se dilïerencier de la véritable A. aculeala, el qu'elle ne présente en revanche point les caractères, de valeur secon- daire d'ailleurs, que Savigny, Audouin el Edwards el, plus lard, M. de (^)uatrefages lui-même ont assigné à VA. sericea. VAphr. sericea est, en elfel, plus petite des deux tiers (Aud. Edw.) ou au moins de moitié ((^)natief.) que VA. aculeala. L'espèce de Naples atteint très-communé- ment une longueur de 18 centimètres sur une largeur de six, à savoir la plus grande taille signalée chez 1'^, aculeala. Les franges (ie 1'^. sericea sont blondes (Aud. Edw.), celles de l'espèce napolitaine sont d'un beau vert miancé de couleurs métalliques des plus vives, comme celles de VA. aculeala typique, déjà comparée par Linné aux plumes du paon. Bref, sur tous les points dilïérenliels signab's par M. de (^)ualrefages, l'Aphro- dite du golfe de Naples est une véritable A. aculeala, el s'éloigne de VA. sericea. Du reste, de tous ces caractères dilïérenliels, le seul qui pût avoir de l'importance est celui des proportions du corps, car de petites ditîérences dans le développement el dans l'éclat des poils et des soies ne sauraient avoir de valeur spécilique. M. Malmgren a prouvé combien ces caractères sonl variables précisément chez VA. acu- leala. Peut-être VA. sericea Sav. devra-l-elle un jour suivre le sort de VA. borealis Johnsl., pour laquelle ce savant vient de démontrer, après examen de l'individu-lype du Brilish mus(''um, qu'elle est établie sur un jeune individu de VA. aculeala. Les conclusions de M Malm- (353) 44 ANNÈIJOES CHÏrrOPODES gren' ne paraissent pouvoir être rejelées^ lors même qne M. de Qualre- fages ail cru pouvoir séparer VA. horealis Jolmsl. du genre Aplu'odile^ pour le faire passer dans son nouveau genre Milnesia'. L'anatomie de \A. aculeata est trop bien connue pour que je m'y ar- rête longtemps. J'ai déjà signalé plus haul les questions et les doutes qui se présentent à propos de son système vasculaire. J'ajouterai peu de mots sur quelques détails en partie nouveaux concernaid d'anli'es or- ganes. De toutes les Annélides, les Aphrodiles sont sans contredit celles qui se prêtent le mieux à l'étude du p('ritoine. Tel est le nom que Délie Cliiaje et Ratlike ont les premiers appliqué à cette membrane qui ta- pisse la cavité périviscérale et enveloppe tous les viscères, nom adopté plus tard par M. de Quatrefages. îl est même permis de se demander si ce péritoine existe bien dans toute la classe des Annélides. Pour ma pari, j'en doute fort. Souvent il est impossible de démontrer son existence. En tout caS;, il ne présente point habituellement la structure que nous lui trouvons chez les Aphroditcs. Ici le péritoine, non-seulement revêt les parois de la cavité périviscérale et recouvre les dissépiments interan- nulaires, mais encore fournit une gaine à l'intestin. Rien de plus facile que de faire sortir le pharynx musculeux {estomac Pallas) de cette gaine, comme on ferait sortir le cristallin humain de sa capsule. Transportée sous le microscope, cette gaine dia[)hane se montre formée par un tissu de libres d'une finesse incommensurable entre-croisées en sens divers (Pl. I, fig. 1). Ce tissu, par son apparence microscopique, rappelle plus ou moins celui de la sclérotique des mammilèi es. L'épaisseur de cette membrane péritonéale est de 4 microm.* La capsule péritonéale du pha- ' {niiKldlaitolye'ixlit Spclsberfjifc, lirrcnldii/lifc, IshituliK; ni, Satniliiiiiiiii(; harl crins cogniVi , iiaclure D' A .-•/. Midiwireii. Helsingforsiœ, 1867, p. 3. ^ La luillu lie \\\ . aailcala \yAYi\\l cl uillt'iirs siijolte à île grandes variations, témoin la petiti'sse de l'in- dividu figuré comme type par l'ennant : Bvilisli Zooluf/ij, vol. IV, London, iMDCCLXXVll, pl. XXIU, fig. 5. 5 Déjà vue d'ailleurs dès 1697 par Molyueux couime cnvidoppe externe du pharynx. Voyez Amninl of Il nul ifii ih'svvilii'il snilnitfiidra marina h\j 'ilinima Miilyurax — l'hilos. Tiaiis vol. XIX, l(i(>7, p. W^k — Tiéviraims l'a égaliMneiil décrite (lue cil). '' A l'exemple de plusieurs auteurs récents, j'emploierai IVéquemnienI, dans le cours de ce mémoire, DU GOLFE DE NAPLES. 45 rynx porte deux rapliés blanchâtres, formés par un tissu qui rappelle le tissu connectif librillaire. Chacun de ces raphés s'étend sur le milieu d'une des faces du pharynx. A une petite distance en avant de l'extré- mité postérieure du pharynx, le raphé contracte une adhérence avec le tissu musculaire sous-jacent. En même temps il se divise et chacune des branches continue son chemin en arrière. Bien que ces raphés ne pré- sentent pas la couleur rouge du système nerveux de l'Aphrodite, il était naturel de supposer en eux un nerf stomalo-gastrique. Cependant, je n'ai pu trouver aucune connexion de ces raphés avec le système ner- veux. Le point adhérent au pharynx est bien un peu renflé, comme un ganghon, mais le renflement ne renferme aucune cellule nerveuse. Je ne puis voir, pour le moment, dans ces raphés que des parties épaissies du péritoine. De distance en distance on trouve, implantés sur le péri- toine, des mouchets de cils vibratiles, rappelant ceux des Hermiones que nous décrirons plus loin en détail. Chez aucune autre Annélide, à ma connaissance, on ne retrouve cette structure fibreuse du péritoine. Les ovaires méritent aussi une mention particulière. On sait dès long- temps que les Aphrodites possèdent des ovaires distincts. On les trouve sur la paroi ventrale du corps de l'animal, vers la base des pieds, sous la forme de longs boyaux contournés, i^orsque ces ovaires sont remplis d'œufs mûrs, il est difficile de se bien rendre compte de leur structure. Dans la première moitié de l'hiver au contraire, où les organes sexuels sont à l'état de repos, leur étude se laisse plus facilement aborder. On trouve alors que ces boyaux sont remplis de cellules formées par des amas irréguliers d'un piotoplasme granuleux, dans lesquels sont logés des nucléus larges de 6 microm. et parfaitement circulaires (pl. I, fig. 1 A,h). Ces cellules ne paraissent point indépendantes les unes des autres, mais semblent plutôt entrer en connexion réciproque par les prolongements de leur protoplasme. Çà et là apparaissent dans le boyau des ovules en lo nom (le niirruiiiilliniètre, proposé pnr M. llarling, pour lus miUièmvs de millniièlrc Je pense d'nillenrs (pi'il y aiunit ('onvenance à transforniei ce nuit, avec M. Vogelsang (/'//(7()m*/////c drr Genlui/ir u. niilavsL Gcslciinsliiil'rn. Ilonn )S(;7, p. 1X7) en winniiii'lre, tcvnic pins bref et plus rationnel. (3b5) 7 \ 4é ANNÈLIDES CHÉTOPODES voie de croissance (fig. 1 A, a). Chaque ovule esl-il le résultat delà Irans- l'ormation d'une des cellules que je viens de décrire? Cela n'est point improbable. Cependant, je n'ai pu acquérir aucune certitude à cet égard. Dans l'axe du boyau on trouve une série de cellules brunâtres formant une espèce de cordon (1 A, c). Rapprochant ce fait de la conformation des ovaires de beaucoup d'autres Annélides, où, comme je le montrerai, l'axe des boyaux ovariques est occupé par un vaisseau sanguin, on est conduit à se demander, s'il ne s'agit point ici d'une disposition toute semblable. Cependant, je n'ai pu me convaincre de la nature vasculaire de l'axe en question. Les poils qui hérissent les palpes des Aphrodites sont entièrement dif- férents des papilles tactiles qui existent à la même place chez beaucoup de Polynoés. La cuticule du palpe atteint une épaisseur de9microm. Elle est formée de couches nombreuses et percée de dislance en distance par des pores tubulaires (1 B, c). Sur chacune de ces ouvertures vient s'implanter un poil conique creux et très-fort (1 B, d). Ce poil se termine en pointe; il ne présente aucune ouverture à son extrémité. On ne peut donc songer à trouver ici des terminaisons nerveuses semblables à celles des Polynoés. Ces poils rappellent bien plutôt ceux des Arthropodes. Du reste, je ne veux point dire par là que, au point de vue de la fonction, les poils des palpes chez les Aphrodites ne soient point assimilables aux papilles tactiles des Polynoés. Enfin, je ne suis point d'accord avec M. de Quatrefages' lorsqu'il re- présente les deux premiers ganglions de la chaîne abdominale comme complètement séparés de leurs homologues de l'autre côté, sans com- missure entre eux. Ces deux ganglions n'existent pas. Il s'agit simple- ment de la partie inférieure des conneclifs œsophagiens. Seulement, dans la théorie de M. de Quatrefages, les conneclifs ne doivent fournir des nerfs qu'au seul segment buccal, tandis qu'ils fournissent ici les trois premiers segments. Il était par suite nécessaire de recourir à une interprétation un peu artificielle pour sauvegarder la théorie. ' Voyez Aun. iks se. nul. t. XIV, 1850, p. ^6'!, pl. VIII, fig. S. (356) DU GOLVE \)E XAPLES. Genre HERMIONE Blainv. (Kinberg rec.) Dmiis la caraclérislique du genre tel qu'il esl admis |»ai- les auteurs les plus récents (Kinberg, Qualrel'ages), une niodilication doit être in- troduite. Ces observateurs considèrent en effet les Hermiones comme entièrement dépourvues des poils qui, chez les Aphrodites, constituent la voûte dorsale. Cette opinion est erronée, comme nous allons le voir par une étude plus appront'ondie de l'espèce typique et comme M. Baird l'a déjà indiqué. Ces poils sont seulement plus rares et moins longs. 11 n'est par suite guère possible de distinguer le genre Hermione du genre Lœlmalonice Kinberg, et je pense qu'ils devront être réunis. Une autre question se présente. Le nom d'Hermione doit-il être con- servé? Il est certain que le type du genre, VHenmone hyslrix Blnv., n'est point synonyme de XHalithea hystrix Sav. C'est ce que divers auteurs ont déjà reconnU;, en particulier M. de Quatrefages. Mais il y a plus que cela. L'Hermione type de Blainville n'appartient nullement au genre Hermione tel que l'entendent les auteurs modernes : MM. Kinberg, Malmgren, de Quatrefages, etc. Elle est en etîet dépourvue des soies en flèche fsetœ glochideœ Kinberg) dont on fait aujourd'hui le caractère essentiel du genre, quoique Blainville n'en eût point parlé. Voici donc la marche qu'ont suivi les zoologistes : Savigny avait décrit sous le nom A'Halithea hystrix un Aphroditien muni de soies en flèche. Blainville crut à tort reconnaître cette espèce dans un Aphroditien dépourvu de soies en flèche et il forma pour celui-ci le genre Hermione. Les au- teurs modernes, reconnaissant l'erreur de Blainville,rendent aujourd'hui le nom spécifique A' Hystrix à VHalithea de Savigny, mais, non contents de cela, ils transportent à cette espèce le nom générique de Hermione, dont ils dépouillent par conséquent l'espèce-type de Blainville. Ce pro- cédé est parfaitement illogique et je me suis demandé si je ne devais pas abandonner complètement le nom d'Hermione et le remplacer par (357) 48 ANNÉLIDES GHÈTOPODES celui (le Lœtmalonice, soit Lœtmonice, qui paraît en être g6iiéri(|neiiieiil syiionyine. Toutel'ois, je n'ai pu me décider à le l'aire, tant le lunn de Hermione hyslrix semble aujourd'hui assis pour l'espèce de Savigny. D'ailleurs, les véritables Hermiones de Blainville n'ont pas été retrou- vées. J'ai bien quelques raisons de supposer que la Pontogmia chry- socoma décrite ci-dessous pourrait être identique à la vraie Hermione hyslrix Blainv., mais la chose est douteuse. Hermione hystrix. HulHlica hustrix Sav. Syst. des Aiin. Desci". de l'Egypte, t. XXI, p. 845. » » Délie Ghiaje, Memorie, 1, tav. IV, tîg. 10 — Dcscrizioiie, V, p. 57 cl 105, lav. 58, lig. 10. (Non Hermione hystrix Blnv. Dicl. des Se. nat., lome 57, p. 457, pl. IX, lig. 2.) Aplirodila Itijslrix Aud. Edw. Ann. des Se. nat., XXVII, p. 406, tab. VII, lig. 1 — !), » » Johnst. Ann. ol' nat. Hist., IV, p. 370 et V, p. 305, pl. 5. — Catalogue o! non par. Worms, p. 106, pl. XI. Hermione hystricella Quatrefages, Règne animal illustré, pl. XiX, lig. 1. Aphrodita hyslrix Grube, Familien der Anneliilen, p. 36. Hermione hyslrix Kinberg, Fregatt. Eugeu. Resa, p. 4, tab. II, lig. 4. 1 Hermione hystricella Kinberg, Fregatt. Eugen. Resa, p 5, lab. II, lig. 5. Aphrodita mediterva nea G. 0. Costa, Fauna del Regno di Napoli, Annelidli, p. 8, lav VIII, 1. 1-5. Hermione hystrix Quatrel'ages, Hist. nat. des Annelés, tome I, p. 206, pl. 6, lig. 9 — 14, pl. 1 , lig. 2. '/Hermione Kinberyi Quatrel'ages, Ibid., p. 209, pl. VI, lig. 16. Hermione liystrix Baird, Journal of Proceed. ol' ibe Linn. Soc., VIII, 1865, p. 178. UHermione hyslrix est tort abondante dans le golfe de Naples, où elle fut déjà étudiée et justement déterminée par Délie Chiaje. Les pre- miers exemplaires que je recueillis avaient les élylres entièrement à dé- couvert et la comparaison que j'en fis avec l'excellente description de M. de Quatrefages et la belle figure que nous devons au même auteur ne me laissèrent aucun doute sur leur identité spécifique. Cependant les doutes commencèrent à s'élever lorsque je reçus d'autres individus présentant une voûte de poils feutrés^ bien moins serrés, il est vrai, que chez les Aphrodites hérissées, mais recouvrant néanmoins la plus grande partie des élytres. Je m'elforçai de réunir un grand nombre d'exemplaires et je reconnus que, chez tous sans exception, la rame su- périeure des pieds porte un faisceau de poils semblables à ceux des (■358) DU GOLFE DE NAPLES. 49 A[thioililes. Seulement le tléveloppeitient de ces poils esl sujet h de grandes variations. Tantôt ils sont assez nombreux et assez longs pour former par leur enchevêtrement un tissu, il est vrai très-lâche, qui re- couvre la plus grande partie des élytres, tantôt au contraire ils sont moins abondants et pins courts et leur tissu l'entré ne s'étend qu'au- tour de la base des soies. Les élytres restent alors complètement à dé- couvert. Les poils en question sont homogènes, d'nn diamètre égal dans toute leur longueur, diamètre qui n'excède pas 5 à 4'"''",15. Que dire d'une pareille conformation? L'Hermione de Naples doit- elle être considérée comme une espèce nouvelle, rentrant peut-être dans le genre Lretmonice de M. Kinberg'? Ou bien ne doit-on pas plu- tôt penser que les observateurs précédents, observant des individus à feutrage peu abondant, ont méconnu l'existence des poils? Je penche pour cette dernière opinion d'autant plus que je fus moi-même tenté au premier abord de prendre le feutrage grisâtre, enchevêtré dans la base des soies, pour une production étrangère souillant le ver. L'Anné- lide de Naples est si commune qu'elle a déjà passé par les mains d'un grand nombre d'observateurs. C'est elle, dans tous les cas, qui fut con- sidérée par Délie Ghiaje et M. Grube comme la véritable H. hystrix. Il n'est pas sans intérêt de rappeler à ce propos le passage suivant d'Au- douin et Edwards. « La collection du Muséum, disent ces savants, pos- « sède plusieurs Aphrodites de la Méditerranée qui appartiennent évi- (( demment à cette espèce, mais qui en diffèrent par la forme générale de <( leur corps, beaucoup plus allongé, par un rétrécissement plus pro- <( noncé de son extrémité postérieure et surtout par la longueur des « pieds qui avoisinent cette partie. Un de ces individus a été envoyé de « Naples. par M. Otto sous le nom bizarre à'Aphrodila hoptakero. On »( peut les considérer comme des variétés de l'A. hispide. » Or, Au- douin et M. Edwards avaient fait leur description d'après des individus océaniques. M. de Quatrefages considère par suite VÂph. hystrix de ces auteurs comme distincte de l'espèce de Savigny et il l'en a séparée sous ' Je suis hoiii'oiix iIp voir qiip cVst aussi celle de M. Baini, loc. cit., \k 177. (359) ANNÈIJDES CHÈl()l»0J)E8 le ium\ {ïHcrmionc fallax. La variélé iiapolilaiiie serait bien en revan- che la véritable A. hyslrix typique de Savigny '. UHermionc hyslrix nous a offert plusieurs particularités d'organisa- tion dignes d'être relevées. Les soies déjà si souvent étudiées ne sont pas encore sunisammenl connues. M. de Quatrefages met en doute que riTérmione recueillie par M. Kinberg à Cherbourg et décrite par lui sous le nom d'H. hyslrix soit bien identique avec 1'^. fallax Qtrfg., parce que M. Kinberg représente les soies en (lèche comme ayant trois dentelures d'un côté et quatre de l'autre; les soies de la rame intérieure comme ayant un denticule ac- cessoire à la grande dent, etc. Supposer à ces différences une valeur spécifique, c'est attribuer aux soies de VH. hyslrix une fixité qu'elles n'ont point. Bien plus, chez tous les individus appartenant à cette es- pèce, les soies varient d'un pied à l'autre dans des limites bien autre- ment distantes. Les soies de la rame inférieure, chez tous les indi- vidus, ont l'extrémité bidentée; tantôt la grosse dent est simple, tantôt elle porte un denticule, soit andouiller (Qtrfg.) accessoire, tantôt enfin elle en porte deux, trois et jusqu'à huit, ou peut-être même davantage. Dans la règle, ces soies portent sept à huit andouillers à la grande dent dans les deux premiers segments sétigères (Pl. 1, fig. 2 D), mais le nombre des andouillers va diminuant rapidement dans les segments sui- vants. En outre, ces deux premiers segments ne portent à chaque pied qu'un nombre très-restreint de ces soies (3 à 4), qui sont en re- vanche associées à d'autres d'une forme toute différente, restées jus- qu'ici inconnues aux observateurs. Ce sont des soies plus grêles (2 C), légèrement infléchies et régulièrement pennées vers la pointe, au nom- bre de 30 à 40 à chaque pied. Les soies en flèche, selœ glochideœ (2 F), des pieds à élytre, ont été étudiées avec un grand soin par Audouin et M. Edwards, qui ont décou- vert la singulière gaine bivalve, soit ('crin, qui en protège l'extrémité. ' M. Costa a lait précisément l'invpise en considérant la l'orme océanique comme typique. Il a créé par suite un nom nouveau pour l'espèce de Naples. Cette opinion est, dans tous les cas, moins justifiable. (360) DU (iOLFE DE NAPLES. 51 Ces ailleurs ont donné à cet appareil une signification ([u'il ne saurait avoir, bien qu'elle ail été adoptée par M. - de Quatrei'ages, Johnston et d'autres. Dans leur opinion le poil en flèclie, bien qu'il soit bardé, et que les épines soient dirigées du côté du corps, peut facilement, comme les poils les plus lisses, rentrer dans l'intérieur de celui-ci, puisque toute cette partie est enveloppée par un étui protecteur. En outre, lorsque l'Annélide pousse son arme contre un ennemi', la gaîne flexible s'a- baisserait en écartant ses branches, de manière à permettre à la flèche de porter une blessure; puis en vertu de leur élasticité, les valves de la gaîne reviendraient sur elles-mêmes, dans l'état où elles étaient d'a- bord. La première de ces fonctions est évidemment illusoire, car les soies en flèche, atteignant une longueur qui dépasse les 'j. de la lar- geur du corps de l'animal, ne sauraient être rétractées à l'intérieur. Elle ne peut donc exister que pour les soies encore incomplètement dé- veloppées. Quant à la seconde, elle ne peut être rejetée de prime abord, mais elle n'est point la fonction principale. Beaucoup de soies en flè- che bien développées sont dépourvues d'écrin. Au contraire, les soies en voie de formation dans l'intérieur du pied en sont toutes munies. L'extrémité de l'écrin, les deux valves étant appliquées l'une contre l'au- tre, présente à peu près la forme de la lame d'un couteau de table dont l'extrémité ariondie serait un peu tranchante; en outre, du milieu de cette extrémité s'élève une petite pointe très-acérée (2 F, a). Grâce à cette disposition, lorsque la soie, dans sa croissance, ne trouve plus suf- fisamment de place dans la cavité du pied, elle en perce la paroi, en y découpant une ouverture franche dont les bords ne risquent point d'être déchirés par les dents de la flèche. La soie une fois sortie du pied, la gaîne a rempli son office et les chocs extérieurs finissent par la briser. La preuve qu'il en est bien ainsi, c'est que cette gaîne n'est point une particularité des soies en flèche des Hermiones. On la retrouve ' Les sdios dfis Aiinélidcs sont, en iireniirre ligni', des oi'gun(!S loeoniolenrs e(, eu seconde ligne, ili s armes défensives coninie les |ii(|nanls des [)(ir(-s-é|iies en des iiérissons ; jamais elles ne jonrni li' rôle d'arnu^s otl'ensives. (361) 52 ANNÈLIDES CHÉTOPODES avec certaines modifications chez un grand nombre d'Annélides. Chez VHermione hyslrix même, elle existe à tontes les autres formes de soies, bien qu'elle ait échappé jusqu'ici à l'observation. Les soies de la rame inférieure en particulier sonl munies pendant la période de leur pre- mière formation d'un appendice en forme de lame, à bord tranchant (2 E, c). Cette lame s'applique exactement contre les dents de la soie et les recouvre; elle est même creusée d'une gouttière (2 E, h) dans la- quelle vient se loger la dent principale. L'extrémité de la lame qui se trouve placée comme un capuchon (a) sur la pointe de la dent prin- cipale se termine en une pointe acérée. Par suite de cette disposition, c'est le capuchon acéré qui est appelé à percer le premier la paroi du pied dans la croissance de la soie. La lame suit son chemin, transfor- mant cette ouverture en une fente par laquelle passent les dents delà soie, sans opérer de déchirure de tissu. La lame en gouttière joue donc ici exactement le même rôle qu'une sonde creuse sur laquelle glisserait la pointe d'un instrument de chirurgie. Une fois sortie du pied, la soie perd très-vite sa lame à gouttière par suite des chocs extérieurs qui bri- sent celle-ci. Aussi ne trouve-t-on cette lame que très-exceptionnelle- ment dans les soies déjà sorties des pieds, tandis qu'elle ne fait défaut à aucune de celles qui sont en voie de formation dans l'intérieur. Même les soies de l'éventail dorsal (fig. 2) présentent une disposition de na- ture analogue. Ces soies très-fortes, qui mériteraient presque le nom de palées, ont une extrémité tout à fait obtuse. A l'aide d'un grossissement de 500 à 500 diamètres, on recormaîl que toute leur surface est recou- verte de très-petites spinules' assez espacées, sauf h l'extrémité. Celle- ci est d'abord atténuée, puis renllée en une espèce de bouton terminal, où les spinules sont remplacées par des tubercules arrondis et très-ser- rés (2 A). Une pareille soie est évidemment peu faite pour se frayer dans sa croissance un passage à travers les tissus du pied. Toutefois, un examen des soies en voie de formation montre que, dans le principe, le bouton tubercule est surmonté (2 B, a) d'une pointe conique. Cette ' Ces spinules ont déjà iHi' drcrils el ligni és par iVIM. .Inhnslou fil Kinberg. (362; DU GOLFE DE NAPLES. 53 pointe perce les tissus et ouvre ainsi un passage qui s'élargit rapide- ment sous l'effort du cône, de manière à livrer issue au bouton. Ce dernier une fois sorti, le cône fragile qui lui a frayé la voie ne tarde pas à se briser par suite des chocs extérieurs. Je pense que cette description ne laissera pas de doutes sur le rôle des singuliers appendices dont sont ornées les soies des Hermiones. Toutefois il ne faudrait point croire que cette disposition fut particu- lière à ce genre. J'ai moi-même signalé déjà, chez diverses autres Anné- lides, des lames analogues qui servent à frayer dans les tissus un pas- sage à la serpe des soies simples ou composées, et j'ai indiqué leur fonction. C'est ce que j'ai fait en particulier pour la Lumbriconereis fZygolobusJ Laurentiana Grube, VEunice Tœnia Claprd., la Psamalhe cirrata Ivfrst. Dans ce mémoire on en rencontrera des exemples fort nombreux. Enfin, pour terminer ce qui concerne les soies, je dirai que j'ai trouvé, implantées sur la face ventrale d'un seul individu de \ H. hystrix, de lon- gues soies jaunes éparses, en forme de simples aiguilles acérées et roides (2 G). C'est la seule Annélide chez laquelle je les ai vues jusqu'ici. Du reste, la production de ces soies très-clair semées était peut être un phé- nomène pathologique. Les téguments nous fournissent un second détail intéressant, peu étu- dié jusqu'ici. Toute la surface de la peau de VIL hystrix, comme celle de beaucoup d'Aphrodites, est couverte de petites verrucosités qui ont été figurées par M. Kinberg et mentionnées spécialement par Johnston et M. Kôlliker'. C'est leur existence qui conduisait Pallas' à comparer la peau des Aphrodites à celle des Squales. Leur diamètre atteint jus- qu'à 0'"'",05. Ces verrucosités, considérées à un grossissement sufllsant, apparaissent parfaitement sphériques, avec une tache centrale. Un exa- men des verrues dans différentes positions enseigne que la tache corres- ' Tons les anciens nntenrs représentent déjà la peau des Aphrodites eonime chagrinée. - MhirJlmim zonlonini. Ilagœ <]omitnm, 17Gt), p. 81 ; et Dirrliin/ndinr Mciiifhvi'rli vfriaiiiill iluar Buil- Ji(crt. lU Sliik, lii'iHiltenilr de zctrupsen. Utrecht, 1"?69, p. 13. (363) 8 54 ANNÉLIDES CHÉTOPODES pond au point d'union de la sphère et des téguments sous-jacents. En etîet la cuticule, striée, comme chez beaucoup d'autres Annélides, dans deux directions perpendiculaires l'ime à l'autre, présente de distance en distance des pores tubulaires (2 K, b) larges de 5 microm. Seulement ces pores, au lieu de conduire directement à l'extérieur, comme c'est la règle, s'ouvrent dans la cavité des verrucosilés sphériques, fermées d'ailleurs de toutes parts. Ces verrues sont donc, à ce point de vue, très-compa- rables aux poils que nous avons décrits sur les palpes des Aphrodites. Ce sont des poils culiculaires creux, modifiés. La moitié inlerieurc de ces verrues est d'ordinaire encroûtée d'une substance colorante brune (2 K, ^?). Cette substance est extéi ieure à la culicule et sans doute de provenance étrangère. Le pharynx m'a présenté quelques particularités dignes d'elre men- tionnées. Il est complètement dépourvu de mâchoires, bien qu'Audouin et M. Edwards signalent chez leur Â. hyslrix des mâchoires très-petites et cachées dans la membrane qui tapisse la trompe. S'il n'y a pas eu er- reur de la part de ces observateurs, en général si exacts, M. de Quatrefa- ges aurait raison de taire de l'IIermione observée par eux une espèce à part, [j'épaisse culicule qui tapisse la surlace interne du pharynx se laisse facilement détacher par lambeaux et présente sous le microsco|)e l'ap- parence suivante : elle est striée dans deux sens dillérenls, perpendi- culaires l'un siu^ l'autre (2 L, a), les stries étant distantes d'environ 1 microm. La membrane est percée de part en part de pores tubulaires, larges de â'"''^',^. Ces pores sont réunis en grand nombre par groupes elliptiques(2L,6) de 0mm,05 —0,00 de long sur 0,Ori à 0,016 de large. Nulle part entre les groupes de pores ne se voient de pores isolés. Si nous considérons maintenant la surface du pharynx que nous avons dé- pouillée de sa cuticule, nous la trouvons ornée de raies transversales de pigment violâlre. Dans ce pigment sont logés des groupes de petits boyaux incolores, correspondant exactement aux groupes de pores de la cuticule. Ce sont des follicules glandulaires qui déversent leur sécrétion dans la cavité du pharynx musculeux par les ouvertiues de la cuticule. (364) DU GOLFE DE NAPJ.ES. 55 CIk!/ plusieui's aiilios Amiérules^ j'ai relrouvé des glandes analogues. Je décrirai on parlicuiier plus loin des groupes de l'ollicules Irès-semblables dans la paroi ventrale des lîésioniens. Le péritoine est disposé comme chez l'Aphrodite hérissée. 11 présente aussi des mouchets de cils vibratiles soit sur sa partie pariétale, soit sur sa partie viscérale, c'est-à-dire sur la gaine qu'il fournit au tube digestif. Sa structure est cependant toute différente de celle du péritoine de l'A- phrodite hérissée. La manière la plus commode de l'étudier est de divi- ser transversalement une Ilermione. On voit alors le dissépiment péri- tonéal le plus voisin, poussé parle liquide périviscéral, faire hernie par la surface de section. Il est facile de le détacher à l'aide de ciseaux et de le transporter sur le porte-objet. L'épaisseur de ce dissépiment, mesurée en coupe optique, est d'en- viron 6'°'*^'",6. Il se présente comme formé par deux membranes extrê- mement ténues (2 I, a et b) séparées par une couche diaphane. Celte couche présente des stries pointillées qui paraissent être l'expression d'un tissu musculaire mal différencié (2 I, a), car le dissépiment est contractile. Dans chacune des membranes limitantes sont disséminées des cellules étoilées (c, c') à protoplasma granuleux et à nucléus circu- laire, large de 3 à 4 microm., reconnaissable parfois à l'aide de réactifs seulement. Chacune de ces cellules porte un faisceau de cils vibratiles atteignant une longueur de 16 microm. Nulle part entre les cellules ne se montrent de cils. Ces mouchets ciliaires entretiennent la circula- lion du liquide périviscéral. On les retrouve sur la gaine péritonéale du tube digestif. Une autre particularité du dissépiment est de présenter tout un réseau formé par des faisceaux de fdjres (2 I, d) logés entre les deux mem- branes limitantes. Ces libres sont larges de 3 à 4 microm. et groupées en général au nombre de 4 à 5 dans chaque faisceau. Elles frappent im- métliatemenl le regard par leur transparence, plus grande encore que celle du reste du tissu. Le parcours des faisceaux est sinueux et exclut complètement l'idée de tibres musculaires. Je ne puis pas les prendre (365) 56 ANNÉLÏDES CHÈTOPODES pour uiilre chose que des réseaux nerveux, et pourtant chez aucune An- uéliJe les nerfs no présentent cette apparence, ils sont géncralenienl loiinés par des fibrilles incommensurables. Certaines espèces ont, il est vrai, quelques fibres larges, ressemblant à celles que nous venons de dé- crire, dans la partie supérieure de la chaîne ganglionnaire. Toutefois VHermione hystrix n'est précisément pas dans ce cas. Il faudrait pouvoir poursuivre les faisceaux en question jusqu'au système nerveux central, mais je doute qu'on puisse y réussir. L'H. hystrix est une des espèces qui permettent sans trop de difficulté li'étudier les terminaisons des nerfs dans les cirres dorsaux. Ces cirres (2 H) sont composés de deux parties : le tronc et l'article terminal, ar- ticle qui fait défaut aux cirres ventraux, mais qui se retrouve dans les antennes. La cuticule est pour ainsi dire incolore, en revanche la couche chitinogène sous-jacente est colorée par un pigment brun qui atteint son intensité maximum au sommet du tronc, mais qui est peu abondant à la base. L'article terminal est à peu près incolore, sauf un anneau d'un brun violâtre à une petite distance de l'extrémité. La surface du tronc présente, disséminés à des espaces réguliers, de petits tubercules cylin- driques peu saillants, percés d'une ouverture (2 H, a). La cuticule s'am- mincit au-dessous de chaque tubercule, et les ouvertures la percent de part en part. En d'autres termes, les tubercules ne sont que les pores tubulaires de la cuticule dont les bords font saillie au-dessus du niveau général. L'axe du cirre est occupé par un tronc nerveux (2 H, 6), formé par des fibrilles légèrement ondulées, à diamètre incommensurable. Il s'en détache de dislance en distance de petits filets (t?), dont chacun aboutit à l'un des tubercules que nous venons de décrire. Il est donc à peine dou- teux que ces tubercules doivent être considérés comme les homologues des papilles tactiles des Polynoés et des Hermadions. Toutefois ils ne portent jamais de pinceaux de soies nerveuses. Si l'on vient à déchirer le cirre avec des aiguilles, on met facilement à nu le nerf, qui paraît alors entouré de petites cellules étoilées (c), munies d'un nucléus circulaire, (366) DU (.OLFE DE NAPLES. 57 large de 4 microrn. Doit-oii considéi cr ces cellules coiiiiiie de luilure ner- veuse? Je le suppose par anaioiiie. Nous verrons en elTel plus loin, chez VHermadion fragile, \e nert'du cirre recouvert de cellules ganglionnaires. Dans l'article terminal du cirre, le nerf ne paraît fournir aucune bi'anche; les tubercules superficiels font d'ailleurs complétennent défaut ici. En revanche, la totalité du nerf s'épanouit par l'écartement des fibrilles en une sorte de pinceau déhcat (e), sous la coupole terminale de l'article où la cuticule paraît fort amincie. Les cirres ventraux, bien que dépourvus d'article terminal, ont un nerf se distribuant de la même manière. Ces cirres sont en effet munis, comme les cirres dorsaux, de tubercules perforés. Le système nerveux central de 1'//. hystrix est complètement incolore, ou plutôt d'un blanchâtre nacré. C'est une exception dans la famille des Aphroditiens où, dans la grande majorité des cas, le système nerveux est coloré d'une teinte variant du rose au rouge brun. Genre PONTOGENIA. Antenna 'iiiedianuimdti-articulafa; antennœ latérales mdlœ; oculi pedunculis sufftdti; dorsmn tela tommtosa tcctum ; setœ ramorum dorsualimn crassœ, apke ohtiiso, fJahellimi efficientes, nuiiquam ghchidece ; setœ ramormn ventraVmm perpaucce, lidentatce. Maxil- lœ nullœ. Ce genre ne peut se confondre facilement avec aucun autre. Ses plus proches parents sont les Hermione (Bhiv.) Rnbrgel les Âphrogenia Knbrg. Toutefois il se distingue facilement du premier par la conformation des soies; sans compter que l'apparence de l'animal est bien différente. En revanche, il y aurait peut-être eu convenance à le réunir aux A|)hroge- nia. Dans ce cas, il aurait fallu modifier de tout point la diagnose de ' M. Kinberg. Ce savant insiste en ell'et, dans sa caractéristique du genre Aphrogénie, sur la position des yeux, qui sont implantés sur la base de l'antenne impaire et déforme semi-globuleuse, tandis que les Ponloge- nia ont des ommatophores entièremeni distincts de l'antenne. Puis les (367) 58 ANNfcLIDES CHÉTOPODES Aphi ogenia soiil Jépoui vutvs de poils l'ciilirs, Uiiidis (|iio les PoiUogenia cil sont munies. Sous ce deniier rapport la diflereiice esl luoius grande au l'ond qu'à première apparence. L'Aphrogenia alha Kinberg, perle en elTet à la l'ame supérieure de tous les pieds deux sortes de soies: de très- lortes soies crochues et des soies capillaires très-minces, finement den- tées en scie. Je ne puis m'empôclier de voir dans celte dernière forme de soies les homologues des poils feutrés des Aphrodiles^ des Hermiones et des Ponlogcnies, seulement ces poils sont peut-être moins longs, moins souples et, de plus, dentés sur le bord. Il subsiste cependant, malgré toutes les ressemblances, des dilïerences trop considérables pour que j'ose modifier la caractéristique de M. Kinberg, et je préfère former un genre nouveau. PONTOGENIA CHRVSOCOMA. ? Hcrmionc Ihjslrix Hlaiiiv., Dicl. dos Se. nalur. lomc 57, p. 457, pl. IX, lig. 1. » « Costa, Fauna del rcgno di Napoli, Annellidi, tav. III, (ig. 7-12 (Icxle non publié). Hcrmionc cUrijsucoma Uaird, Procecd. of llie Linnean Soc. VIII, 1865, p. 165. Pl. I, fig. 3. Corjma longltudinc .30""", latitudinc 10"'"\ depressum, loho ccphalko lato hrcvique. Autcnna quadriarticulata, j)alpis brcvior; dorsum papillis tiphœricis pcdimculo brevi affixis tectum. Au premier coup d'œil cette Pontogenia serait prise plus facilement pour un Pal- niyi icn que pour un Aphroditien, grâce à la conformation des soies de la rame dor- sale. Celles-ci, sans mériter le nom de palées, se distinguent cependant par leur proportion inusitée et leur diamètre beaucoup plus considérable dans la région médiane qu'à la base. Elles sont d'ailleurs disposées en éventail comme les palées d'une Paimyrc et masquent complètement les élytres sous-jacentes. La couleur de ces soies varie du jaune pâle au jaune brunâtre suivant les individus. Elles ont déjà été décrites par M. Baird et figurées par M. Costa. Leur forme est régulièrement ar- quée (3 B), le côté convexe étant armé de petites épines près de l'extrémité. Ces petites épines , facilement visibles chez les jeunes individus, disparaissent souvent chez les adultes par suite de la propriété qu'ont les soies de l'éventail dorsal de s'incru.ster de substances étrangères. La soie est distinctement composée de deux (368) DU GOLFE DE NAl'LES. 59 couches, l'une corticale, l'autre centrale ou médullaire. La pi'emière est homogène; la seconde présente des stries très-accusées. La rame doi'sale donne en outre nais- sance à un faisceau de poils capillaires feutrés. Ceux-ci, à peu près incolores, sont de deux espèces. Les uns, plus larges (diamètre =0"''",003), sont parfaitement ho- mogènes (4 1), les autres, plus minces (0""'\00i5), sont régulièrement articulés (3 K) et rappellent à ce point de vue les poils en chapelet ([ue M. de (juatrelages décrit chez [' Aphrodila talpa. La rame inférieure porte un faisceau de soies bidentées (3 A), toujours dépourvues de denticules accessoires et rappelant entièi'ement les soies correspondantes des Aphrogénies. Ces soies sont composées de deux couches, et il est facile, par une rupture, de retirer intacte la couche interne de l'espèce de gaîne ([ue lui forme la couche externe. On s'aperçoit alors que la coloration brune appar- tient exclusivement à la couche externe, l'interne étant à peu près incolore. Celte dernière est du reste elle-même tabulaire, de sorte ([ue l'air pénètre facilement dans les soies rompues. Les élytres sont au nombre de 15 paires, celui des segments étant d'environ 35. La première paire est rudimentaire et, seule, munie de quelques franges irrégulières. Les élytres s'imbriquent largement les unes sur les autres ; leur diamètre transversal excède notablement le diamètre longitudinal. Le lobe céphalique (fig. 3), arrondi en avant, porte deux ommatophonvs en mas- sue, munis chacun, comme ceux des Hermiones, de deux yeux noirs, l'un plus gros, l'autre plus petit. Entre les ommatophores, naît l'antenne, plus courte qm les palpes, et relativement fort grêle. Elle est composée de quatre articles : le basilaire, conique, présente des papilles claires, mais peu saillantes, munies chacune d'un pore tubulaire ; le second article, deux fois aussi long que le premier, est beaucoup plus grêle et se renfle graduellement de la base au sommet; il est, de même que les suivants, dépour- vu de papilles ; le troisième, plus grêle encore que le second, est à peu près cylin- drique. Ces articles ont tous trois une cuticule jaunâtre, épaisse, perforée d'une mul- titude de pores très-fins et serrés, mais le quatrième et dernier, dont la forme est celle d'un dé à coudre, possède au contraire une cuticule extrêmement tenue, ira- perforée et à peu près incolore. Les cirres dorsaux (3 E) sont constitués à peu près comme l'antenne, si ce n'est qu'ils ont un article de moins. Leur article basilaire est cylindrique, couvert de petites papilles perforées, également cylindi'iques, et s'élevant très-peu au-dessus du niveau général de la cuticule; il se rétrécit brusquement pour former la seconde partie du oirre, beaucoiq) i)ltis mince, aussi cylindrique, mais point clairement articulée avec lui; enlin l'article ternniial. à cuticule mince, a la même Wmm que celui de l'antenne. (370) 60 ANNftLTDES CHÉTOPODES Soit l'anlonne, soit les cirres dors.uix sont parcourus par un gros nerf qui se renfle en un ganglion eonique dans l'article terminal. De ce ganglion naissent une foule de petits filaments (3 G, />), qui se distin- guent facilement dans l'espace clair séparant la masse nerveuse de la cuticule, et vont se terminer en pointe sous cette dernière. L'extrême finesse de la cuticule du dernier article doit favoriser singulièrement la transmission des impressions extérieures à ces terminaisons nerveuses suspendues dans un liquide ou une gelée. Les palpes se comportent au point de vue des terminaisons nerveuses à peu près comme les antennes et les cirres. Leur cuticule fort épaisse est divisée par des stries transversales en un grand nombre d'anneaux. A une petite distance de l'extrémité du palpe, cette cuticule s'amincit brusquement; l'extrémité arrondie n'estplus recouverte que d'une mem- brane fort ténue, qui doit facilement transmettre les impressions exté- rieures. L'axe du palpe est occupé par un gros nerf qui s'atténue à l'ex- trémité. Il ne m'a pas paru présenter de ganglion terminal. Toute la partie du palpe dont la cuticule est épaisse, est hérissée de poils coniques très-semblables aux poils correspondants de l'Aphrodite aculée. Tout le corps et les pieds sont couverts de papilles sphériques très-ser- rées, larges de 11 micr. Dans la partie antérieure du dos elles semblent distribuées en lignes longitudinales. Ces papilles sont pédicellées, recou- vertes par la cuticule, et leur pédicule correspond à un pore de la cuti- cule générale. Elles sont donc entièrement comparables aux papilles des Hermiones. La trompe est complètement dépourvue de mâclioires. Son ouverture est entourée d'un cercle de papilles noires. Le système nerveux ventral se présente sous la forme d'une bande- lette, dans laquelle les deux moitiés constitutives sont toujours recon- naissables. Cette bandelette présente, dans la région antérieure, des étran- glements qui indiquent clairement les limites des ganglions. Ce système nerveux ne s'('carte donc pas de celui des autres Aphroditides. (370) DU GOLFE DE NAPLES. 61 Je n'ai eu entre les mains que quatre individus de cette espèce, dont un long d'un centimètre seulement. Cependant cette Pontogenia ne semble point être très-rare, car la collection d'Anatomie comparée du Musée de Naples (direction de M. le prof. Panceri) en possède un assez grand nombre. C'est avec beaucoup d'hésitation ([ue je lui rapporte VHermione hystrix de Blainville, qui n'est pas assez bien étudiée pour permettre une détermination certaine. Dans le texte, Blainville indique les poils feutrés comme absents. Il les représente néanmoins dans la planche. 2^" TRIBU : POLYNOIDES (kinberg). Genre POLYNOË Sav. (sens, str.) La division des Polynoés de Savigny par Oersted et Leach en deux genres distincts (Polynoë et Lepidonotus) trouva déjà des contradicteurs. Toutefois l'opposition se formula par la bouche de M. Sars d'une manière bien plus décidée, lorsque M. Kinberg subdivisa ce genre Polynoé de Savigny en six. Les objections du savant norwégien étaient parfaitement fondées. Les caractères génériques choisis par M. Kinberg sont la posi- tion des antennes latérales, selon qu'elles naissent sur la même ligne que l'antenne médiane {lenlacnlum Kinb.), on plus bas; puis le nombre des élytres; le fait que les élytres recouvrent une plus ou moins grande partie du dos; la longueur du corps. Or ces caractères, comme le re- marque avec justesse M. Sars, ne sont nullement clairs. Il ne s'agit que de différences du plus au moins. Bon nombre d'espèces que M. Kin- berg n'a point étudiées peuvent aussi bien se placer dans l'un de ses genres que dans l'autre, à moins qu'on ne préfère créer pour elles des genres intermédiaires. Adopter les genres de M. Kinberg, c'est donc en même temps reconnaître la nécessité d'établir des coupes génériques (371) y 62 ANNÈLIDES CHÉTOPODES nouvelles pour la plupart des espèces à découvrir. Ce résultat a déjà été réalisé par M. Malmgren qui, dans un travail soigné, a augmenté le nom- bre des genres de Polynoïdes de dix et, dans un mémoire plus récent, encore de quatre autres. Le genre primitif de Savigny se trouve donc scindé actuellement en vingt. Mais les objections que M. Sars élevait contre les genres de M. Kinberg s'appliquent a fortiori à ceux de M. Malmgren, car non-seulement ce savant emploie les mêmes éléments de classification, mais encore il leur en ajoute d'autres de valeur moindre, comme la circonstance que le crochet terminal des soies de la rame in- férieure soit finement bifide ou non. Si les mêmes règles de classifica- tion étaient appliquées aux autres familles d'Annélides, le nombre des genres s'élèverait bientôt à quelques milliers. Les soies seules, en parti- culier, ne sauraient suffire à établir des genres. Nous verrons, par exemple, dans ce Mémoire, des Syllis chez lesquelles les soies composées sont remplacées par des soies simples, mais qui, par tout le reste de leur or- ganisation, sont tellement identiques avec les Syllis, que je n'ai pas même osé les ériger en sous-genre. A mon avis, la plupart des vingt genres de Polynoïdes établis par MM. Kinberg et Malmgren ne sauraient être conservés qu'avec la valeur de sous-genre. Ces deux auteurs ont rendu un service immense à l'étude des Annélides, en attirant l'attention sur une foule de détails de l'orga- nisation externe de ces vers négligés auparavant. 11 est à désirer que la même attention se porte sur l'organisation interne. Une étude appro- fondie enseignera d'ailleurs que si quelques particularités longtemps négligées ont une importance réelle, d'autres au contraire n'en ont au- cune. Nous verrons par exemple les soies varier au point de présenter chez un même individu, parfois dans une même rame, des formes que M. Malmgren et M. Kinberg regardent comme caractéristiques de deux genres. Le golfe de Naples est riche en Polynoés. Je n'en ai étudié relative- ment qu'un petit nombre. C'est un terrain sur lequel il reste beaucoup à faire. Toutes les espèces ici décrites rentrent dans le genre ï^épidono- (372) DU GOLFE DE NAPLES. 63 lus tel que M. Oersled le comprenait'. Plusieurs appartiennent certaine- ment aux sous-genres Antinoë et [larmothoë tle M. Kinberg. Toutefois la coïncidence avec ces sous-genres n'étant souvent que partielle, je la laisserai de côté. 1. POLYNOE LUNULATA. Poljjnoë lunulata Délie Cliiaje, Uescrizione e notom. pl. 144, fig. 5-6. ? Polijnoë (Monocoha) lessellata Ach. Costa, Ann. d. Mus. Zool. d, r. Univ. d. Napoli, 1, p. 82. Pl. II, fig. 1. Corpus longitudine 16"'"', latitudine 4°""; elytrorimi paria 15 dorsum obtegentia. Ely- tra x)riim pari suhorhiculari excepto reniformîa, margine lœvi, macula arcuata hrimnea insignia. Antcnnœ latérales longitudine dimidiam partent medianœ œqiiantes. Palpi lœves. Cette Polynoé, dont la transparence est extrême, se reconnaît immédiatement à la coloration particulière de ses élytres. Celles-ci, à l'exception de la première paire, sont à peu près réniformes (1 C), plus étroites cependant à l'une des extrémités quW l'autre. L'extrémité large est externe ; le hile du rein est tourné vers l'avant. L'élytrc est dans sa plus grande partie parfaitement incolore, mais elle porte une tache d'un brun jaunâtre, passant au violâtre. Cette tache présente approximativement la forme d'un V dont le jambage mince suit le bord postérieur de l'élytre, tandis que le jam- bage gras en coupe obliquement la surface. Par suite même de la position un peu oblique de l'élytre relativement à l'axe du corps, la pointe du V regarde exactement la ligne médiane. Cette pointe est d'ailleurs élargie par suite d'un épâtement de la masse pigmentaire. Tout le reste de l'élytre est finement granuleux, mais dépourvu de papilles saillantes. Le bord est entier, sans aucune trace de franges. La grande transparence de l'animal fait percevoir dès le premier coup d'œil, dans l'intérieur de l'élytre, le réseau nerveux d'Ehlers. Le tronc nerveux pénètre par Télytrophore en un point placé immédiatement en dehors du jambage gras du V et près de son extré- mité. La partie incolore et interne de chaque élytre est à peu près totalement recou- verte par l'élytre précédente. Les figures pigmentaires se trouvent former par suite une série continue, et chacune d'elles découpe du côté externe de l'élytre une aire à peu près semi-lunaire et incolore répondant à l'intérieur du F. De là le nom de l'espèce. ' La confusion a élé encore augmentée par la circonstance que M. de Quatretages emploie le nom de Lepidonolus dans un tout autre sens que ses prédécesseurs. (373) 6i ANNÈLIDES CHÉÏOPODES Seules les élytres de la première paire ne répondent pas k la description qui précède. Leur forme est plus arrondie, et le pigment y forme un simple arc suivant le bord externe et antérieur. L'arc de droite faisant exactement suite à celui de gauche, l'ani- mal paraît bordé en avant d'un demi-cercle de pigment à peu près complet. La coloration de la face ventrale de l'animal est tout aussi caractéristique. Les deux tiers antérieurs sont parfaitement incolores, sauf un trait rose sur la ligne médiane, provenant de la chaîne ganglionnaire, dont le pigment s'aperçoit à travers la paroi transparente du corps. Mais, dans son tiers postérieur, la face ventrale est partielle- ment colorée par du pigment brun, disposé à peu près comme sur le dos, de manière à délimiter des taches lunulées incolores. Les antennes et les cirres dorsaux et ventraux sont hérissés de petites papilles tactiles. Leur partie médiane est colorée par du pigment brun. La base du cirre dor- sal est renflée, grâce à la présence de deux masses d'un blanc crétacé (1 D, c), écla- tant à la lumière incidente. Deux masses crétacées toutes semblables (c') existent à la base de chaque élytrophore. Une autre paire de ces organes existe sur le dos de cha- que pied à une petite distance au-dessus de la naissance du cirre ou de l'élytrophorc. Le lobe céphalique porte quatre petits yeux noirs disposés en carré sur le cerveau, de couleur rose. Il est entièrement caché par les élytres. Ses antennes latérales sont d'une brièveté exceptionnelle. Elles n'ont guère que deux fois ou deux fois et demie la longueur de l'article basilaire de l'antenne médiane. Les palpes, relativement courts et vigoureux sont entièrement dépourvus de papilles tactiles. En revanche, leur cuti- cule est percée de rangées d'ouvertures correspondant sans doute aux terminaisons nerveuses. Le nombre total des segments est de 37, dont le dernier porte deux larges cirres terminaux. Les cinq précédents sont dépourvus d'élytres, aussi portent-ils tous des cirres dorsaux en outre des ventraux. Les pieds coniques sont très-proéminents, à rame supérieure peu développée. La rame inférieure est plus longue et porte à son extrémité une grosse papille. Les soies de la rame supérieure n'offrent rien de particulier. Celles de la rame inférieure ont le crochet terminal profondément divisé. La Polynoë lumdata est la première espèce chez laquelle j'ai reconnu l'existence des rosettes vibratiles d'Ehlers à la base des pieds. Il en existe toujours au moins quatre à chaque pied (I D, d). Elles frappent l'observateur dès le premier examen. Toutefois, malgré l'extrême transparance de l'animal, je n'ai pu acquérir la conviction qu'elles soient en relation avec l'organe segmentaire. Le canal intestinal n'offre rien de particulier. Le premier cœcum biliaire est au 10""" segment. (374) DU GOLFE DE NAl'J.ES. 65 De toutes les Polyuoés de Nnples In P. lunulala est la i)1lis iïivorable à 1 étude, grâce à sou extrême transpareuce, qui peruiet déjà de lecoii- uaître, dans tous les cirres, les nucléus du stratum chitinogène (hypo- derme) sans l'emploi d'aucun réactif. Si l'on prend la précaution d'en- lever les élytres, il devient possible d'étudier l'intérieur de la cavité du corps aussi clairement que chez une ïomopteris. On voit battre aloi'S très-distinctement les cils qui tapissent cette cavité, et qui mettent en mouvement les globules du liquide périviscéral. L'absence de vaisseaux est indubitable. La chaîne ganglionuaire se présente, comme c'est du reste la règle chez les Polynoés, sous la forme d'une bandelette qui n'est nulle i)art étranglée en ganglions. Colorée partout en rose ou en rouge, elle pi'é- sente en outre trois bandes d'un pigment plus foncé, l'une sur la ligne médiane, les autres plus latérales. Ces bandes correspondent aux plus grandes accumulations de cellules nerveuses. Ces bandes latérales sont placées au niveau de la naissance des racines des nerfs. Ceux-ci répon- dent dans le cas particulier exactement au sclièmede M. de Quatrefages. Le premier nerf (1 E, a) de la chaîne ganglionnaire ventrale côtoie la commissure œsophagienne jusqu'au milieu de sa longueur. Là il se renfle en un ganglion (a') d'où partent deux rameaux nerveux, l'un pour le pied du second segment, l'autre pour son élylrophore. Le lobe céphalique et le segment buccal reçoivent donc leurs nerfs du cerveau et de la commis- sure œsophagienne. Le second nerf naissant de la chaîne ganglionnaire ventrale est destiné au troisième segment, dans lequel il se renfle en un ganglion à la base du pied, et ainsi de suite. La slructure interne du système nerveux se révèle facilement, surtout à l'aide de l'acide acétique. Le fait le plus saillant, dans la partie cellu- laire de l'appareil, est l'existence de cellules ganglionnaires de volume très-différent, comme M. Leydig l'a déjà signalé chez les Lombrics. Les petites cellules (1 c) ont un diamètre de 6 microm., les plus grandes (1 F, b) de 19 microm. Dans les unes comme dans les autres, le nucléus est fort grand, vésiculaire, et toujours muni d'un nucléole sphérique. (375) 66 ANNÉLIDES CHÉTOPODES Sous Taclion de l'acide acétique ou du carminale d'ammoniaque, le proto- plasma de la cellule se divise en deux couches, l'une centrale granuleuse, l'autre périphérique et homogène. Ces cellules m'ont paru sphériques, et je n'ai pas réussi à leur reconnaître de prolongements. Cette espèce paraît rentrer dans le sous-genre EvarneEh\. Malmgr. Ce n'est pas sans beaucoup d'hésitation que j'ai énuméré la P. tessellata Costa comme synonyme de cette espèce. En effet, malgré une grande ressemblance d'appa- rence, la P. tessellata est censée se distinguer de toutes les autres Polynoés par un ca- ractère fort singulier, sur lequel M. Acli. Costa base le genre Momcolea. Il doit en effet exister chez ce ver une seule élytre antérieure, résultée de la soudure de deux. Une conformation aussi invraisemblable aurait mérité une étude spéciale. Malheu- reusement M. Costa ne nous apprend presque rien sur ce point important. D'où naît en particulier l'élytrophore de cette élytre unique? Ce serait le premier objet à éluci- der, mais l'auteur le laisse de côté. Je ne puis m' empêcher de croire à une méprise. Le bord brun des deux élytres antérieures de la P. Innulala donne à cette première paire d'élytres l'apparence d'un disque sémilunaire, rappelant le bouclier thoracique d'une Casside par exemple. M. Costa n'aurait-il pas été trompé par cette appa- rence ? 2. POLYNOE SPINIFERA. Polynoii spinifera Ehlers, Die Bôrstenwiirmer, p. 95, pl. III, fig. 1-4, 6. Polynoë spinifsra Quatrf., Hisl. natur. des Ann. I, p. 236. Pl. Il, fig. 4 La Polynoë spinifera, découverte par M. Ehlers dans le golfe de Quarnero, existe au.ssi dans celui de Naples. Les seules différences que je constate entre mes exemplai- res et ceux décrits par M. Ehlers ne sauraient avoir grande importance. Ce sont sur- tout des différences de coloration. Les élytres des individus de Quarnero sont d'un gris violet avec des taches sombres tantôt plus, tantôt moins accusées. Chez les indi- vidus de Naples, la couleur est plutôt verdâtre, variée de taches obscures. En revan- che la bande transversale blanche, placée sur le dos en arrière du lobe céphalique, est parfaitement constante. Une autre différence est relative à la couche de chitine luisante (jue M. Ehlers décrit sur le bord de la tête et du tubercule frontal. Cette couche, qu'on retrouve chez tant de Polynoés et à laquelle MM. Kinberg et Malmgren donnent une importance générique, est remplacée chez les individus de Naples par un (376) DU r.OLFE DE NAPLES. 67 épais stratum bnin obscur. Enfin, le bord dos élytres, que M. Eblers décrit comme entier, m'a présenté, il est vrai à de grands intervalles, de très-petites franges on plutôt des tubercules peu saillants. Du reste, j'ai suivi point à point la description si circonstanciée de M. Eblers et je ne puis que confirmer sa belle étude jusque dans les plus petits détails, sauf les légères restrictions que je viens d'indiquer, .le ne saurais en effet mettre d'importance à l'existence des soies nerveuses qui forment un faisceau sur cliacune des papilles tactiles (fig. 4) des antennes et des cirres et que M. Eblers n'a su voir. En effet, ces soies, qui existent très-décidément, sinon cbez toutes les espèces du moins cbez beau- coup, ne sont perceptibles chez celle-ci qu'à l'aide de lentilles à immersion et d'un excellent éclairage. Je compléterai la description du système digestif en signalant dans la paroi de la partie postérieure de l'intestin des cellules atteignant parfois le diamètre de 22 micr., et renfermant de nombreuses concrélions splié- riques jaunes, le plus souvent soudées deux à deux ou trois à trois. Celte particularité d'organisation rappelle la région urinaire de l'intestin des Syllis dont nous aurons à parler plus tard. Mais le point sur lequel j'ai à faire la plus importante adjonction aux observations de M. Elilers concerne l'élaboration des éléments sexuels chez les femelles. Ceux-ci se présentent dans des conditions si exception- nelles, qu'il est dilficile de comprendre comment ils n'ont pas frappé un observateur aussi habile que M. Ehlers. Cette circonstance laisse tou- jours subsister chez moi l'arrière-pensée que les petites différences si- gnalées plus haut entre les P. spinifera du Quarnero et celles de Naples proviennent peut-être d'une différence spécifique. Quoi qu'il en soit, les femelles adultes observées par moi en décembre (M. Ehlers les avait vues en juin) renferment des œufs dans tous les stades de croissance, dont les plus gros ont un diamètre de 0'n»\16. Ces œufs ne sont point isolés, mais flottent par groupes dans le liquide péri- viscéral. La liaison des œufs d'un même groupe n'est point accidentelle, ni même superficielle: elle est organique. En effet, chaque groupe doit être considéré comme une sorte d'ovisac à paroi résistante et divisé en compartiments (4 A à D). C'est ce que nous pourrions appeler un «groupe (377) 68 ANNÊLIDES CHÉTOPODES ovariqiie. » Le nombre des compnrtiments de chaque groupe ovarique varie de deux à dix ou douze. Les chiffres de 4 à 6 sont les pkis fréquents. Dans les groupes arrivés à maturité, il existe d'ordinaire un, ou plus ra- rement deux ovules beaucoup plus petits (a), de couleur jaunâtre, dé- pourvus de vésicules germinatives, qui paraissent arrêtés dans leur croissance et comme atrophiés. La paroi des compartiments ovariques est épaisse et diaphane. Quelquefois elle montre en un point un nucléus qui semble indiquer une origine cellulaire. Les ovules sont probablement mis en liberté par déhiscence de la paroi des compartiments ovariques. Les groupes ovariques remplissent toute la cavité périviscérale en arrière du onzième segment. Lorsque je fis cette observation, il s'agissait pour moi d'un fait entiè- rement nouveau chez les Annéhdes. Depuis lors j'ai appris à connaître un second cas analogue, celui des Owenia (Àmmochares Grube), auquel je renvoie comme ayant été étudié d'une manière beaucoup plus com- plète. Il est probable que chez notre Polynoé, comme chez les Owenia, les groupes ovariques sont dans le principe adhérents à la paroi du corps, et qu'ils ne s'en détachent que plus lard. La P. spinifera est encore une des espèces dans lesquelles on peut reconnaître les cils vibratiles de la cavité périviscérale, bien qu'elle ne soit point aussi propice à cette étude que l'espèce précédente. La P. spinifera paraît rentrer dans le sous-genre Harmolhoë de Kin- berg. 3. POLYNOE TORQUATA. Corpus longitudine 13'"'", latitîidine2"'"', fuscmn, linea transversali alba dorsuali pane lobum ceplialimm notatimi, segmentis 39. Elytra, paria 16, margine intégra, quatuor mferioribus exceptis paribus finibrias brevissimas gerentibus. Palpi seriatim tuberculati. Pl. Il, fig. 3. La P. torquata ressemble à la P. spinifera Ehlers au point d'être facilement con- fondue avec elle. Toutefois elle s'en distingue déjà par l'inspection des palpes, qui, au lieu d'être lisses, présentent une dizaine de rangées longitudinales de tubercules ou (378) DU GOLFE DE NAPLES. 69 papilles du tact. Le lobe céphaliquo est du reste très-semblable à celui de la P. spi- nifera avec deux saillies recouvertes d'une cuticule épaisse et un tubercule frontal, comme chez les Antinoé de M. Kinberg. Les élytres sont portées par les segments 2, 4, 5, 7, 9, 11, 13, 15, 17, 19, 21, 23, 25, 28, 31, 34. Les cirres dorsaux se trouvent en revanche aux segments 1, 3, G, 8, 10, 12, 14, 16, 18, 20, 22, 24, 26, 27, 29, 30, 32, 33, 35, 36, 37, 38, 39. Les élytres sont vaguement réniformes (3), le hile plus rapproché de l'extrémité interne (jue de l'externe. La partie interne de l'élytre est en outre beaucoup plus étroite que l'externe. Les élytres sont hsses, à bord entier, sauf les quatre premières paires dont le bord est muni de quehjues petits tubercules, soit franges rudimentaires. Toute la partie postérieure et externe de l'élytre est colorée par un pigment brun. Le reste, in- colore, est recouvert par l'imbrication de l'élytre précédente. La bande blanche que nous avons signalée en arrière du lobe céphalique, provient simplement de ce que les élytres de la première paire, au lieu d'être colorées comme les autres, sont dépourvues de pigment au bord postérieur. Les antennes et les cirres sont tous hérissés d'organes tactiles, relativement plus longs et plus grêles, mais en même temps moins rapprochés que ceux des palpes. Ils ne sont d'ailleurs pas distribués en rangées régulières comme ces derniers. Le cirre ventral est bien plus court que le dorsal et renflé à sa base. Celui du second segment pourrait être taxé de tentaculaire, car il est aussi long que les cirres tenta- culaires du segment buccal, c'est-à-dire bien plus développé que les autres cirres ventraux. Les pieds portent des soles de Polynoé normales et sont soutenus par des acicules incolores, à pointe jaunâtre. Gomme chez toutes les autres Polynoés mentionnées dans ce mémoire, le segment buccal est déjà muni de chaque côté d'un acicule et d'une ou deux soies. Je n'ai pas trouvé les rosettes vibratiles d'Ehlers chez cette espèce, à moins ([ue l'on ne considère comme telles deux fossettes, assez profondes et garnies de cils vibratiles qui sont situées près de la base du pied, l'une sur la face antérieure, l'autre sur la face postérieure. Il existe aussi un revêtement de cils vibratiles sur le côté externe de l'élytrophore. Le système digestif n'offre rien de particulier, si ce n'est la coloration noire du cercle de papilles de la trompe. L'intestin biliaire commence au dixième segment. J'ai eu entre les mains soit des mâles, soit des femelles adultes. Le nomlire des élytres empêche de placer cette espèce dans le sous-genre Antinoé de Kinberg. (379) 10 70 ANNÉLIDES CHÈTOPODES 4. POLYNOE EXÏENUAÏA. Pulynoë exlenuata Gnxbe, Act. Echin. u. Wiirm. p. 86. l'vlynuè plamosa Qualref. (pro parte), Hist. natur. des Ann. 1, p. 235. Pl. II, fig. 2. Corpus longitudine 2'""'\ latitudine 4""", fuscum, i)Ostice attenuatuni. Elytra, paria quatuordecim, margine lœvi. Segmenta ultima elytris careutia septem. L'identification de ce ver avec la P, exlenuata que M. Grube a observée également dans le golfe de Naples, souft're une difficulté. M. Grube indique 15 paires d'élytres et je n'en ai compté que 1 Mais le reste de la description, il est vrai assez laconique, de M. Grube s'applique fort bien à notre espèce, et l'invariabilité absolue du nombre des élytres chez les Polynoés n'est pas encore suffisamment établie à mes yeux. La tête, considérée en dessus, présente en avant une échancrure, résultant de l'exis- tence de ces deux mêmes protubérances recouvertes d'une couche de chitine épaisse et luisante, que nous avons signalées chez la P. lorquata et qui existent chez tant d'au- tres espèces. Dans l'échancrure s'insère l'article basilaire de l'antenne médiane, en dessous duquel se trouve un tubercule frontal situé entre les articles basilaires des deux antennes latérales. L'antenne médiane, les, tentacules et les cirres dorsaux sont tous cyhndriques dans les deux premiers tiers de leur longueur, point oii ils se rétrécissent brusquement pour se terminer par une pointe assez ténue. Les antennes externes {antennes média- nes Grube) sont renflées à la base et s'atténuent graduellement jusqu'au sommet. Leur extrémité ne dépasse pas le niveau du rétrécissement subit de l'antenne impaire. Tous ces appendices sont colorés en brun, sauf la pointe qui est incolore. La colora- tion brune atteint son maximum au point du rétrécissement brusque. Les palpes (an- tennes externes Grube) sont non-seulement les plus gros, mais encore les plus longs de tous les appendices. Ils se rétrécissent aussi brusquement près de l'extrémité. Leur surface est lisse. Au contraire, celle des antennes et de tous les cirres, y compris les cirres ventraux, est hérissée de petites papilles tactiles. Les cirres terminaux du segment anal sont courts, n'atteignant pas le quart de la longueur des cirres dorsaux. Les cirres ventraux ne dépassent pas la pointe du pied. Les élytres ont le bord lisse, entièrement dénué de franges; leur surface est ponc- tuée. Elles sont portées par les segments 2, 4, 5, 7, 9 21, 23, 26, 29. Les seg- ments 30 à 36 en sont dépourvus et portent en revanche tous des cirres dorsaux. Le canal digestif et les éléments sexuels n'offrent rien de remai-quable. (380) DU GOLFE DE NAPLES. 71 L'iissimilalioii (jiie M. de Qualrefagcs a tenlc de l'aire de celle espèce à la P. plumosa Grb. n'a pas de Ibiidemenl. Comme M. Griibe l'a déjà foil remarquer, la P. plumosa a les ély très frangées; de là son nom. Au contraire la P. exteniiala a le bord des élylres lisse. Ce seul caractère suffirait déjà à les différencier. Mais il en est d'autres encore, d'observa- tion tout aussi facile, comme la remarquable atténuation du corps en arrière chez la P. extenuata, etc. 5. POLYNOE AREOLAÏA. Pobjnoë arcolnla Grube, Arcliiv fur Natiirg. XXVI, 18G0, p. 72. » * Qti'rg-, Hist. natur. des Ann. I, p. 232. » " Costa, Fauna del regno di Napoli, Annellidi, tav. 2, (ig. 2 (tcxlc non paru). - Pl. Il, lig. 5. Corpus longitudine 2"""', latitudine 4"''",5, fuscum, sec/mentis setigeris 32. Elytra, pa- ria 15, valde imbricata, margine dense fmibriato, gramdosa, sidcis palUdis in arcas po- lygonales dente crasso recurvoque ornatas divisa. La conformation singulière des élytres de cette espèce, qui est assez commune à Na- ples, ne permet de la confondre avec aucune autre du golfe. Cliaque élytre (sauf celles de la première paire) présente à peu près exactement la forme de la figure 5 A. Elle est colorée en brun partout, sauf à son bord antérieur et interne ; toutefois la coloration atteint son maximum dans une région postérieure et externe qui occupe environ le tiers de la surface. Cette région est seule à découvert, tout le reste étant recouvert par l'élytre précédente et Télytre symétrique. Déjà à l'œil nu cette région libre apparaît comme fortement rugueuse et divisée en aires polygonales obscures, séparées par des sillons plus clairs. Le microscope enseigne que du centre de chacun de ces polygones surgit une forte épine recourbée (5 B), dont la pointe se dirige vers le bord libre de l'élytre. Tout autour de l'épine apparaissent des taches claires, proba- blement les nucléus des cellules pigmentaires. A mesure qu'on se rapproche de la région interne de l'élytre, les épines deviennent plus petites, de même que les poly- gones qui leur servent de base. Finalement elles ne sont plus représentées que par de simples tubercules. Dans toute la région recouverte par les élytres voisines, la surface de l'élytre ne présente plus de réticulation, mais apparaît comme finement granuleuse. Le bord externe et postérieur de l'élytre est garni de longues franges imprégnées de pigment brun. Ces franges sont filiformes, tubulaires, et à leur extrémité parfois (381) 72 ANNÈLIDES CHÉTOPODES incolore, on peut remarquer que leur axe est occupé par un cordon peut-être de na- ture nerveuse (5 B, h). Les élytres suivent la loi de succession ordinaire chez les Polynoés. La dernière paire recouvre complètement l'extrémité postérieure du corps, qui ne compte d'ailleurs que trois segments dépourvus d'élytres et porteurs de cirres dorsaux. Les protubérances chitineuses de la tête existent aussi chez cette espèce. Elles sont très-proéminentes et acérées (5), Les yeux au nombre de quatre sont fort distants les uns des autres. Non-seulement les antennes, les tentacules ' et les cirres dorsaux et ventraux, mais encore les palpes et les deux cirres terminaux sont hérissés d'organes tactiles. Celte espèce semble rentrer dans le sous-genre Harmothoë de M. Kin- berg. Genre HERMADION Kinb. Syn. Lepidonotiis Quatref , Hist. natur. des Ann. I, p. 257. De toutes les coupes établies parmi les Polynoés, le genre Hermadion me semble être encore la mieux caractérisée, et mériter le plus d'être con- servée avec une valeur de genre. Chez ces vers, les élytres ne recouvrent pas la partie postérieure du corps, où l'on voit à nu un certain nombre de segments, tous munis de cirres dorsaux. Ce caractère seul ne me pa- raîtrait pas suffisant, car chez beaucoup de Polynoés, où le nombre des segments terminaux dépourvus d'élytres est parfois assez considérable, la dernière paire d'élytres ne les recouvre pas toujours tous. Toutefois, à ce caractère nous voyons s'en ajouter un autre, la petitesse des élytres, qui, non-seulement ne s'imbriquent pas d'un côté à l'autre, mais encore laissent à nu la partie médiane du dos, sur une étendue même plus con- sidérable que chez les Pholoés. La bonté de ce genre a aussi frappé M. de Quatrefages qui l'a adopté, tout en repoussant les autres genres de M. Kinberg. Seulement, au lieu ' Ici encore le segment buccal porte de chaque côté un aciculeet une paire desoies. (382) DU (iOLFK DE NAPLES. ' 73 d'adopter la déiioininalion (rilcrmadioii, ce savant a préféré Ja rempla- cer par celle de Lepidonotus, dont il a dû par coiiséfpient cliarjger la signification habituelle. Ce procédé n'est propre qu'à augmenter la con- fusion de la synonymie, et je pense devoir conserver le nom proposé par M. Kinberg. IIermadion fragile. Pl. V, lig. "1. Corpus longitudine 13""", latitiidine 2""", pellucidum, colore fïisco variegatum. Eli/tra papillis piriforinihiis instructa. Palpi lœves. Ce Polynoïde remarquable est d'une agilité, mais aussi d'une fragilité exceptionnelle. Les élytres sont si caduques que quelques exemplaires obtenus par moi en étaient complètement dépourvus, et les cirres ne le cèdent en rien aux élytres sous le rapport de la caducité. En outre, les élytres étant à peu près incolores, tandis que le dos même de l'animal est varié de brun, on pourrait être facilement conduit à admettre dans cette espèce un Polynoïde dépourvu d'élytres. Toutefois, après avoir examiné un certain nombre d'exemplaires, j'ai acquis la con- viction que les élytres existent normalement aux segments 2, 4, 5,7, 9, 11, 13, 15, 17, 19, 21 et 24, ce qui fait au total 12 paires. Je crois que les 11 derniers segments en sont toujours dépourvus et portent normalement des cirres dorsaux. La question n'est pas facile à trancher, car, vu la caducité des cirres, on trouve dans tous les exemplaires un certain nombre de ces organes absents. Les élytres à peu près circulaires arrivent presque au contact sur la ligne médiane dans la région antérieure du corps. Mais plus en arrière elles deviennent de plus en plus petites et sont séparées par un grand espace. Leur bord n'est point lisse, mais porte de distance en distance des papilles piriformes (2 D, a), qui existent d'ailleurs aussi sur une partie de la surface de l'organe. Entre les papilles, la cuticule présente une apparence pointillée, rappelant tout à fait celle que nous verrons résulter dans les cirres des attaches des brides nerveuses. Enfin, des cellules pleines d'un pigment brun rosâtre et munies d'un noyau incolore sont disséminées à de longs intervalles sous la cuticule de l'élytre (2 D, b). (383) 74 ANNÈLIDES CHÈTOPODES Les taches brunes du dos de l'animal sont aussi dues à des cellules [)igmenlaires à noyau incolore, disposées en rangées transversales irrégulières. Le lobe céphalique, profondément bilobé en avant (2), porte deux paires d'yeux sur l'occiput, dont l'antérieure seule est munie de cristallin. Dans l'échancrure qui divise les deux lobes, s'implante, par un article basilaire, l'antenne médiane relativement fort longue. Les trois antennes, les tentacules et tous les cirres offrent une forme identique. Leur base est cylindrique, mais, vers le milieu de leur longueur, ce cylindre se rétré- cit subitement en un long fil terminal. Cette partie terminale est toutefois plus courte dans les cirres que dans les antennes et les tentacules. Partout la partie cylindrique de l'ap- pendice porte de distance en distance des papilles tactiles de la forme habituelle chez * les Polynoïdes. Les palpes sont en revanche beaucoup plus épais et charnus que les antennes et les cirres. Ils sont plus courts que les antennes externes, qui sont elle^- mêmes bien moins longues que l'antenne médiane. Ils s'atténuent subitement à l'extré- mité et sont entièrement dépourvus de papilles tactiles. Les pieds sont pour ainsi dire uniramés, du moins la rame supérieure n'est-elle représentée que par un mamelon très-peu saillant portant le faisceau de soies. Celles-ci, de même que celles de la rame inférieure, sont parfaitement incolores et diaphanes, qualité rare chez les soies des Annélides. Les soies de la rame supérieure sont ar- quées (2 B) et portent du côté convexe des denticules espacés. Celles de la rame inférieure, tout en étant simples, rappellent plus les soies composées que celles des autres Polynoïdes. En effet, on peut distinguer en elles deux parties (2 A) : la hampe et la partie terminale. La hampe s'élargit graduellement vers le sommet et se ter- mine par une sorte de cône creux, ou de collerette striée en long. Du fond de celle-ci naît la partie terminale dont la base se trouve donc entourée par cette collerette. Cette région terminale a la forme d'une serpe très-allongée dont le tranchant émoussé porte comme chez tant d'autres Polynoïdes des crêtes transversales de pe- tits denticules. Seulement ces crêtes sont ici très-espacées, et les denticules si petits qu'ils ne s'aperçoivent qu'à de forts grossissements. Le diamètre de ces soies est sujet à de grandes variations dans un même faisceau. En outre, chez les unes l'ex- trémité de la serpe est bidentée, chez d'autres elle est unidentée. Evidemment le fait que les soies sont unidentées ou bidentées ne saurait avoir de valeur générique dans cette famille. Chaque rame pédieuse renferme un acicule incolore. La pointe de celui de la rame supérieure fait fortement saillie, au moins dans les pieds antérieurs. Elle n'est pour- tant pas à découvert, car les tissus s'élèvent tout autour en une papille conique très- délicate. (384) DU GOLFE DE NAPLES. 75 La base des pieds offre du côté dorsal, dès le troisième segment, un bourrelet charnu parallèle à l'axe du pied. Ce bourrelet porte, soit sur son bord antérieur, soit sur son bord postérieur, une rangée de cils vi- bratiles, divisée en plusieurs groupes. Cet organe est évidemment Tho- mologue des coussinets vibratiles des Sigalionides dont nous parlerons plus loin. Peut-être aussi faut-il le comparer aux rosettes d'Ehlers chez les Polynoés. Comme je l'ai déjà donné à entendre, la transparence de cet Ilcrma- dion est extrême, llien donc n'est plus facile que d'observer le jeu des cils vibratiles qui tapissent la paroi de la cavité périviscérale, et les cou- rants engendrés par eux, soit dans la cavité principale, soit dans ses prolongements intrapédieux. L'absence de vaisseaux est indubitable. Cette transparence extrême permet aussi d'étudier avec facilité les terminaisons des nerfs, qui rappellent à un haut degré les particularités hisliologiques décrites par M. KôUiker chez une Polynoé des côtes «l'Ecosse Déjà à un grossissement relativement faible, on reconnaît que chaque cirre (2 E) est parcouru dans toute sa longueur par un nerf qui se renfle en un ganglion {b) au point où le cirre se rétrécit pour former la pointe terminale. Cette observation se fait sans difficulté, car les cirres sont parfaitement diaphanes, sauf vers la naissance du gangliun où ils sont variés de brun. Le nerf, incolore aussi, à l'exception du ganglion coloré en jaune soufre, présente de distance en distance des faisceaux de brides qui viennent s'attacher à la paroi du cirre. L'étude du cirre à l'aide d'une bonne lentille à immersion de Ilartnack permet de pénétrer plus profondément encore dans la structure de cet organe. Immédiatement sous la cuticule se trouve une couche cyloplas- malique dans laquelle sont semés des nucléus larges de 5 à 0 microm. (2 F, b). Le tube ainsi constitué est rempli d'un liquide incolore l>ai- gnant de toute part le nerf situé dans l'axe. Celui-ci, large de IG microm., * Kurzer Berirlil. ulter ànhje im Herbsl lS6i an der WesUiuslc von SclwUland uwjestellle verijl. tiiwt. Unlemiclmiiiicii.. — Wlirilmnicr iiularw. Zeiludir., Haiid V, 1X(;4 (SopuralnlidrucK , ii. 16, laf. VI, %. 6). (38r.) 76 ANNÉLIDES CHÉTOPODES est formé, comme le sont en général les nerfs des Annélides, de fibrilles à diamètre incommensurable. Toutefois, dans le centre du cordon ner- veux se voit une fibre unique (e) d'apparence tubulaire, à contours bien marqués, large de l'"'*"' à 1,2. De distance en distance le nerf est recou- vert d'une couche de cellules (d), dont les nucléus bien distincts forment comme un anneau autour du nerf. De ces anneaux successifs naissent une foule de petites brides (/) déjà ligurées par M. Kôlliker, qui vont en droite ligne se tixer aux téguments du cirre. Ces petites brides sont-elles de nature nerveuse? C'est ce que je ne saurais atïirmer. Leurs terminai- sons dans la couche sous-cuticulaire donne à celle-ci une apparence toute particulière. Elle présente en elfet, à des intervalles assez réguliers, des zones transversales, soit ceintures, d'un pointillé très-lin. Chaque point correspond à la terminaison d'une bride. Si l'on peut hésiter sur la nature nerveuse ou connective des brides en question, le doute n'est plus possible pour des cordons beaucoup plus gros (e) qui, de temps à autre, se détachent du nerf, pénètrent dans les papilles (g) tactiles et les parcourent jusqu'à l'extrémité, où ils se ter- minent en un pinceau de soies libres, llottant dans le milieu ambiant. Le rameau nerveux de chaque papille naît constamment du nerf prin- cipal en un point plus rapproché de la base du cirre que la papille elle-même. Il est impossible de ne pas être frappé de la ressemblance de ce nerf antennaire avec une chaîne ganglionnaire ventrale. Des renflements ganglionnaires réguliers réunis par des commissures qui les traversent de part en part, les cellules accumulées à la périphérie du ganglion, tout rappelle une chaîne ganglionnaire, avec la grosse libre médiane qui existe chez beaucoup d'Annélides. (38B) DU GOLFE DE NAPLES. 77 ry^ TRIBU : PIIOLOIDES ikinberg). Genre PHOLOË Johnst. Le genre Plioloë de Johnslon est jusqu'ici peu nombreux en espèces. On en énumère, il esl vrai, dn(\ : h P. tnimila fAphrodila F i\hv.)\hi P. inornala «lolinsL, la P. baliica (JErsld, la P. assimilis Œrsld ' el la P. eximia (Dysl.) Johnst. Mais elles sont mal différenciées et M. Malm- gren*, par des raisons d'un grand poids, a cru devoir les réunir toutes, ou au moins les quaire piemières en une seule : P. minuta. Dans tous les ca^, loules ces espèces, ou prétendues telles, habitent les légions sepleulrionales de l'Europe el la découverte d'une Plioloë Médilerra- uéeime esl un fait nouveau pour la science. La caraclérislique du genre, lelle que Johnslon l'a donnée en dernier lieu s'applique parfaitement au ver de la Méditerranée : Body linear oblong, the scale placed over every allernate fool; cirri none or rudi- menlary; proboscis wilh l'our corneous javvs, the orilice plain; antenna? iive, unequal, dislincl; palpi two, larges; eyes 2 or 4; branches ol' the t'oot connale, the brislles of the superior capillary, of the inferior fal- cale. Les deux seules restriclions à taire sont, d'une part, que l'allernance des pieds munis d'élytres el des pieds dépourvus d'élytresn'a point lieu ' Il est certain, comme M. Malmgien Ta montré, que fAphrodilH minuta Fabr. est synonyme île YAplirudila lun/ja Mûller el que cette Pliolou devrait régulièrement porter le nom de l*. huiju. Ce nom serait toutefois, par suite de sa signification même, peu approprié. ^ Voyez Knijern Nalurhistorhk Tidsskrifï. Ny Hœkke, I, p. 403. Cette espèce a échappé à M. de Qualrefages. ^ .'I calaloijiic of tlie Initisk nun purasilicul Woniis, ]>. 122. "* Nurdiskc Hafs-Annuloter. — Oefvem. af K. Vet. Akud. Fuiii. Stockliolm, 1805, p. 89 ot sniv. ^ A (jiUihif/iie iij' Uic bnl. non parasilicul Wornm, p. 121. (387) Ll 78 ANNÉLIDES CHÈTOPODES dans la totalité du corps, mais que tous les pieds de la région posté- rieure en particulier portent des élylres; et, d'autre part, que si le cirre supérieur fait défaut à tous les pieds, le cirre inférieur, en revanche, est bien développé. Ces mêmes remarques ont déjà été faites par M. de Quatrefages d'après des P. minuta conservées dans l'alcool, et il a mo- difié la diagnose générique en conséquence. M. Malmgren est arrivé au même résultat'. M. de Quatrefages a introduit en outre dans la diagnose du genre d'autres modifications, qu'il vaudra mieux laisser de côté, parce qu'elles seraient longtemps encore sujettes à contestation. Il attribue en effet à la tête trois antennes et à l'anneau buccal deux paires de tentacules, les inférieurs simples et les supérieurs bifides. M. Malmgren, de son côté, ne décrit qu'une seule antenne ftenlaculumj, mais il est vrai qu'il énumère en outre une paire de palpes et deux paires de cirres lentacu- laires. En résumé, tous deux admettent sept appendices pour le lobe cé- phalique et le segment buccal considérés dans leur ensemble. Les diver- gences n'existent donc que dans 1 interprétation, et, pour ma part, je n'o- serais me prononcer d'une manière décisive en faveur d'aucune de ces deux opinions, bien que je penche plutôt du côté de M. Malmgren. L'espèce méditerranéenne présente en effet un lobe céphalique fort pe- tit, intimement soudé au segment buccal, et l'extrémité antérieure porte un faisceau de cinq appendices, tous semblables, renfiés à la base, atté- nués au sommet et hérissés du côté ventral de petites épines mousses, courtes et larges. Le plus supérieur de ces cinq appendices est incontes- tablement une antenne médiane ; les quatre autres sont ou deux paires (le tentacules du segment buccal, ou deux paires d'antennes latérales. Mais il semble difficile que l'une des paires ne suive pas le sort de l'au- tre dans l'interprétation. Notre espèce ne semble guère favorable à l'o- pinion qui fait de l une des paires des antennes, de l'autre des tenta- ' Une troisième modification de la caractéristique de Jolmslon pourrait être introduite en ce sens que chez notre espèce l'ouverture de la trompe est garnie de papilles. Mais il vaut mieux laisser ce détail en dehors des caractères génériques. (388) DU GOLFE DE NAPLES. 79 Cilles. Le l'ait que ruii des appendices en question serait bifun|ué n'est point général, bien (pic M. de Quatrefages en lasse l'un des caractères (lu genre, llien de semblable du moins chez l'espèce ci-dessous. On peut d'ailleurs se demander si les exemplaires que M. de Quatrefages a eus sous les yeux appartenaient bien à l'espèce typique, car ce singu- lier caractère de la bifurcation d'un appendice n'est mentionné par au- cun autre auteur. Pour ma part, je préférerais conserver provisoirement la nomenclature de Johnston qui appelle en bloc « antennes » les cinq appendices antérieurs'. Quant à la paire de gros appendices qui nais- sent auprès de la bouche, ce sontles palpes si caractéristi(]ues de la fa- mille. Pholoe synophïhalmiga. Pl. m, fig. 1. Corpus longitudine 8""'\ ocuUs quatuor in par ummi bigeminatum coalescentibus. Ely- fra reniformia, niargine externo dense fimbriato. Antennce médiocres, basi Uimida. Le seul individu observé atteignait une longueur de H'"'". C'était un mâle à l'état de maturité. 11 présentait la particularité rare, peut-être unique chez les Aphroditiens, de porter des élytres dès le segment buccal. La gauche était, il est vrai^ seule développée, recouvrant les antennes en avant, mais la droite existait cependant à l'état rudimentaire (fig. \ ,a). Arrachée sans doute par accident, elle était en voie de régénération. La pre- mière élytre est ovale, les suivantes sont réniformes. Les franges constituent une double rangée d'épines mousses sur le bord externe. Chaque élytre présente une tache circulaire plus claire correspondant au point d'insertion de l'élytrophore. I^a cuticule de chaque élytre est tapissée intérieurement par un bel épithélium po- lygonal (fig. l E, c) qui s'étend jusqu'au contour de l'élytrophore, dans l'intérieur duquel il se réfléchit. A la lumière transmise, ces cellules paraissent d'autant plus opaques qu'elles sont plus voisines de l'élytrophore, et leur nucléus transparent se distingue d'autant mieux. La cuticule elle-même présente une structure qui lui donne une apparence pointillée s'évanouissant graduellement vers la périphérie. Grâce à cette structure, je n'ai pas réussi à trouver le réseau nerveux de l'élytre que M. Ehlers a été le premier à reconnaître chez certains Polynoïdes et dont on constate ' Sa mauvaise ligure n'en reiiccsenle, il est vrai, que trois. (389) 80 ANNÉLIDES CHÉTOPODES l'existence très-facilement chez tant d'espèces. Ce réseau existe pom-tant sans doute et se termine par les soies extrêmement ténues et roides qu'on voit occuper l'axe des franges (fig. I L, d). Ces franges paraissent en effet ouvertes à l'extrémité et, dans ce cas, les conditions seraient très-favorables à l'action des causes extérieures sur ces terminaisons nerveuses. De même que chez les autres espèces, les élytres n'arrivent pas à se toucher sur la ligne médiane et laissent par conséquent le milieu du dos à découvert. La loi de succession des élytres paraît différente de celle des Polynoés. ,Ie les trouve en effet portées par les segments i, 2, 3, 4, 6, 8, 10, 12, 14, 16, 18, 19, 20, 21, 22 28. Le 29™" segment dépourvu d'élytres porte deux cirres anaux. Y a-t-il en réalité toujours 11 segments pourvus d'élytres à la suite du 17™" ? C'est douteux. Ce chiffre est bien plutôt sujet à augmentation par suite de la croissance de l'animal. .l'en juge tout au moins par le nombre des segments très-inférieur à celui de la Ph. inormta. Cependant le fait que notre individu était arrivé à l'état de matu- rité sexuelle, semblerait indiijuer que la croissance était achevée ou près de l'être. Les pieds sont fort saillants dès le 2"^" segment et divisés en deux rames à l'extré- mité. La rame inférieure porte un faisceau de soies simples en arête, coudées vers les deux tiers de la longueur et dentées en scie à partir du coude (1 D). La rame in- férieure est armée de soies composées en serpe, de forme dilî'érente dans les premiers segments et les suivants. Dans les premiers, en effet, la serpe est grêle (1 B), allon- gée et sa lame est ciliée. Dans tous les suivants, au contraire, la serpe est beaucoup plus courte (1 C), plus massive et son tranchant n'est point cilié. Enfin chaque rame est soutenue par un fort acicule. A partir du second segment, chaque pied i)orte un cirre inférieur, cylindrique, légè- rement renflé à la base, dont l'extrémité n'atteint pas le bout de là rame inférieure. Celui du second segment (flg. 1, b) est beaucoup plus grand que les suivants. Le lobe céphalique intimement confondu avec le segment buccal porte deux yeux noirs. Un examen attentif montre cependant que chacun d'eux est formé par la coa- lescence de deux. Aussi trouve-t-on chaque masse pigmentaire accompagnée de deux cristallins, l'un externe, l'autre postérieur. Les spinules qui garnissent le côté ventral des antennes ne sont point caractéristiques de l'espèce, car Johnston les a signalés chez la Ph. inormta. En revanche, le renfle- ment de la base est particulier à notre espèce. Les palpes sont deux fois aussi longs que les antennes, très-épais et charnus, à cuticule striée en travers. A l'aide d'un grossissement un peu fort, on parvient à distinguer à la surface de cet organe des soies tactiles forts rares, courtes et ténues. La trompe exsei tile pénètre jusqu'au 8"'" segment. Son ouverture est entourée d'un (390) DU r.OLFE DE NAPLES. 81 cercle (le papilles. Les màchoii-es qui en arment la région antérieure (1 F) sont très- semblables aux mâchoires tles Polynoés. Au 8'"*^^ segment commence l'intestin biliaire avec ses cliverticules. Les zoospermes qui remplissent la cavité périviscérale sont simplement filiformes avec une petite tête ovoïde. 4^'^^ TRIBU : ACOETIDES (kinbehg). Genre POLYODONTES Renier. , Le genre Polyodoiites, établi par Ueuier pour la Phijllodoce maxillosa (le Ranzani, renferme des Annélides gigantesques, mais à ce qu'il paraît fort rares el jusqu'ici mal connues. Nous devons à M. Grube' une revue approfondie de ce genre, accompagnée d'une critique des travaux de ses prédécesseurs. Ce savant parait malheureusement ne pas avoir eu con- naissance des ligures et dissections de Délie Chiaje. J'ai eu le bonheur de retrouver à Naples l'espèce de Délie Chiaje, le géant peut-être des Annélides européennes. Cet animal ne réunit point complètement les caractères que M. Grube et surtout M. de Quairefages ont assignés au genre Polyodonte. Mais ces caractères doivent-ils être ac- ceptés sans aucune restriction? Ne faut-il pas plutôt se souvenir que M. Grube n'a étudié que des exemplaires conservés dans l'alcool et que les musées, malgré l'exactitude des observateurs, ne réussissent qu'à en- combrer la science de diagnoses fausses? Quant à M. de Quatrefages, il ne paraît pas connaître par lui-même les Polyodontes. Il ne fait qu'ex- traire le travail de M. Grube, mais il l'a lu peu attentivement, aussi sa caractéristique diflere-t-elle essentiellement de celle de son prédécesseur. Voici sur quels points le P(dyodonte de Naples s'éloigne de la caracté- ' Besclireibmiyeu neuer odev ivenig bekannler Anneliden von D'' Ed. Grube. — Arcliiv fur Naiurye- schichte, Band XXI, p. 83. (391) 82 ANNÈLIDES CIIÉT0l>OI)ES nsliqiKi de M. Gnibe. 11 |)ossôdo en oulro des palpes, deux aiileinies cé- pli.iliqiies et, au segment buccal, deux paires de cirres lenlaculaires. M. Grube indique au contraire pour le genre Polyodonte (Acoetes exclu) quatre antennes et quatre cirres tentaculaires. Il est à remarquer, ce- pendant, que dans les deux cas la somme des appendices de la tête et du segment buccal s'élève à 8. Il ne s'agit que d'une légère dilTérence d'interprétation : M. Grube fait passer au lobe céphalique l'une des pai- res d'appendices du segment buccal. Je ne crois pas pouvoir hésiter sur la manière d'envisager ces appendices. L'existence de deux paires de cirres tentaculaires au segment buccal en outre des palpes est d'ailleurs la règle chez l'immense majorité des Aphroditiens. On voit donc qu'il est facile de reconnaître dans notre espèce un vrai Polyodonte dans le sens de M. Grube. M. de Quatrefages, comprenant mal le texte de M. Grube, indique pour les Polyodontes quatre antennes et deux tentacules, savoir six ap- pendices en tout au lieu de huit. Sa diagnose est décidément fausse. C'est d'ailleurs une erreur très-semblable à celle qu'il a connuise pour d'autres genres d'Aphroditiens'. Polyodontes maxillosus. Phyllodoce maxillosa llanzani, Mem. di Sloria nat. Uec. 1, p. 5, tav. 1, lig. 2-9 (fide Menegliiiii). Enmolpe maxima Okeii, Isis, lome IV, p. 1452. Poli/odonles aplirodiiœus Renier, Musée de Vienne, in liU. l'hi/lludoce maxillosa BInv., Dicl. d'hist. natur. t. LVII, p. 461, Atlas, pl. 12. l'ohjodontes maxillosus Aud. et Edw., Règne animal de Guvier, 3'"'= édit. Il, p. 127. » maxillosa Délie Chiaje, Descrizione e not. V, p. 106, tav. 99, fig. 1-5. » aplirnditœiis Renier, Osservazioni postume, tav. VI. » maxillosus Meneghini, Ibid. p. 23-20. » » Grube, Arcliiv fur Naturg. XXI, p. 90. ? ? Costa, Fauna del regno di Napoli, Annellidi, tav. VU (texte non |)ublié). Polyodontes maxillosus Qlrfg., Hist. natur. des Annelés, I, p. 214, Pl. RI, lig. 2. De ce géant des Annélides européennes il n'existe jusqu'ici que des ' Il n'est pas impossible que TAnnélide imparfaitement décrite par M. Gabr. Goila (Ann. des st. nnlur. XVI, 1841, p. 269) .sous le nom de Sifinlinn Blainvillci soit un Polyodonte. (392) DU GOLFE DE NAPLES. 83 figures insuffisantes', lellemenl qu'il est difficile de dire si elles se rap- portent toutes à la même espèce. C'est ce qui m'engage à en publier un dessin exécuté d'après le vivant. Le seul exemplaire que j'aie eu entre les mains était un tronçon an- térieur large de 25™'" et long d'une quinzaine de centimètres. Au dire des pêcheurs il serait impossible de jamais l'obtenir autrement que par fragments, dont les plus longs observés atteindraient |)rès d'un mètre. Délie Chiaje paraît cependant en avoir possédé un exemplaire complet long de deux pieds seulement. Les exemplaires figurés par Renier et M. O.-G. Costa sont bien moins larges que le mien. Je ne doute pas qu'il ne s'agisse de la m(Mne espèce ([ue Délie Chiaje a ligurée et à peine décrite, et j'attribue les divergences à de simples erreurs. Je n'insiste surtout pas sur ce que la ligure du savant napoli- tain indique des élytres à tous les pieds, tandis que ces organes ne se montrent que de deux en deux pieds. Il ne s'agit sans doute ((ue d'une erreur du dessinateur, car Délie Chiaje ne dessinait pas lui-môme. M. iVleneghini semble inclinera voir là une ditrérence spécifique, mais c'est peu vraisemblable. Toute la pai'tiodii dos laissée à découveit par lus él.ytresest ornée de bandes trans- verses alternativement brunes et jaunes, chaque segment portant deux bandes, savoir une de chaque couleur. Dans la plus grande partie du corps les petites élytres ont la forme de triangles sphériquos à angles ari'ondis. Non-seulement elles ne s'imbriquent pas les unes sur les autres, mais encore elles n'arrivent le plus souvent pas au contact par leur bord. Une exception est fournie par les six premières paires d'élytres (jui sont imbriquées, et diffèrent d'ailleurs aussi des suivantes par la forme, les dimensions et la couleur. Elles sont relativement beaucoup plus larges et plus arrondies au som- met. Les deux premières paires sont fort petites ; les trois suivantes augmentent ra- pidement de grandeur et la sixième est de nouveau bien plus petite. Les élytres de la cinquième paire sont les plus grandes de tout le corps. Ces six premières paires d'é- lytres sont d'un brun varié et jaunâtre, beaucoup moins foncé que celui des élytres suivantes. Celles-ci sont toutes ornées d'un certain nombre de taclies claires. Enfin, il ' iiicillciires sont celles de M. Costa. Ce savant paraît avoir (Hudic un individu niulilé en tiain d(! reproduire son exliéniilé postérieure. (393j 84 ANNÈLIDES CHÈTOPODES est à remarquer que les élytres de la seconde paire recouvrent le bord soit des élytres de la troisième paire, soit de celles de la première, comme cela se voit aussi chez beau- coup de Sigalionides. N'étant point maintenues en position par l'imbrication, elles os- cillent avec facilité Le lobe céphalique vu par-dessus ne laisse apercevoir aucune base d'antennes. Les larges ommatophores s'y opposent. Ceux-ci se touchent en effet sur la ligne mé- diane et portent un gros œil hémisphérique à l'extrémité. Sur la racine de chaque ommatophore, on aperçoit en outre une petite tache noire oculiforme bien circons- crite. En revanche, en considérant l'animal par-dessous, on découvre jusqu'à leurs ra- cines six appendices antenniformes, disposés en rangée transversale. La paire médiane (les antennes) est insérée le plus en arrière: c'est la plus petite; les deux paires externes au contraire sont insérées un peu plus en avant, parce qu'elles reposent sur les pieds rudimentaires du segment buccal qui embrassent le lobe céphalique en se dirigeant en avant. Les palpes sont beaucoup plus gros et plus longs que tous les ap- pendices précédents. Tous ces appendices ont été vus et exactement figurés par Délie Chiaje. M. Meneghini - a, de son côté, bien compris la signification des appendices latéraux, puisqu'il les décrit comme des cirres tentaculaires. En revanche^ ni Ranzani, ni Renier, ni M. Costa n'ont vu clair dans cette question. Les pieds (2 A) sont courts et trapus, brusquement tronqués à l'extrémité, fendus en deux lèvres pour le passage des soies. La rame supérieure n'est représentée que par un tubercule (a) qui s'élève sur l'extrémité même de la rame ventrale et qui ne porte aucune soie. Cette absence du faisceau de soies supérieures a déjà été signalée. Cependant il n'y a pas a hésiter sur la signification de ce tubercule, car il renferme un acicule (b) et porte l'élytre ou le cirre dorsal (c) selon les segments. La grande masse du pied est donc formée par la rame ventrale qui porte deux faisceaux de soies do- rées dont aucune n'est composée. Les soies se succèdent de haut en bas dans l'ordre * Cette confonnalioii particulière des premières paires d'éiytres est assez bien figurée par Délie Ciiiaje et plus imparfaitement par M. Costa. Quant aux figures de Hanzani, reproduites par Blainville, et de Ile- nier, elles n'en laissent rien reconnaître. ' Osservazioni postume di Zooloyia Adrialicu del piof. Stef. And. Kenier, publ. p. cur. d. r. Ist. Ve- neto, a stud. del prof. Meneghini; grd. in-folio, Venezia, 1817, p. 24. Ce magnifique ouvrage, omis dans la bibliulheca zoologicu de MM. Carus et Engelmann, a échappé à presque tous les auteurs récenls qui se sont occupés des Annélides. Seul M. Grube le cite dans un de ses Mémoires. Renier était prédestiné à l'oubli : ses manuscrits ont été perdus ; les cuivres qu'il avait fait graver avec soin sous ses yeux, ont été vendus pour quelques liards à un chaudronnier, et lorsque quelques-uns d'entre eux ont été sauvés par l'Institut vénitien, leur sort n'a guère été meilleur. En effet, les planches, et le texte de M. Meneghini qui les accompagne, ont été publiés à un nombre d'exemplaires (5t) d'après les catalogues ihï librairie) qui s'oppose à leiu' vulgarisation, et avec un luxe (|ui ellVaie la bom'sc des savants. (3y4j IJL GOLFE DE NAPLES. 85 suivant : d'abor'd , au faisceau supérieur, des soies grêles et lisses en ter de lance allongé (2 D; 2 A, /), puis des soies très-grosses et massives (2 B; 2 A, c) se terminant en pointe, et légèrement recourbées en S à l'extrémité ; enfln, au faisceau inf(!ri(^ur, des soies toutes semblables aux dernières mentionnées, suivies de nom- breuses soies grêles (2 G; 2 C; 2 A, g) qui pi'ésentenl dans leur dernière moitié inie crête spirale, faisant un grand nombre de tours comme cliez les soies des Sigalio- nides. Le cirre ventral est implanté plus près de la base du pied que le cirre dorsal. Tfius deux sont relativement courts et renflés à la base. A l'ouverture du corps du Polyodonte, l'œil est frappé d'une particu- larité anatomique extrêmement singulière et unique jusqu'ici parmi les Annélides. La cavité de chaque pied renferme un cordon sinueux qui se prolonge sur la paroi ventrale de la cavité du corps jusque près de la ligne médiane. La longueur de ces cordons varie de 10 à i^mm sur une largeur de 7,""". Ils sont recouverts par le péritoine et se distinguent par une belle couleur vert-dorée à reflets métalliques. Porté sous le mi- croscope le cordon se résout en un éclieveau de soies dorées extrême- ment ténues'. A ce propos, il convient de rappeler que M. Grube si- gnale chez le Pohjodontes çjulo, de la mer Rouge, un faisceau de plus de trente soies capillaires porté par la rame supérieure, soies qu'il com- pare aux franges de poils des Aphrodiles. Ne faudrait-il pas voir dans l'écheveau du Polyodontes maxillosus quelque chose d'analogue, quand môme les soies sont bien plus ténues et groupées par plusieurs milliers dans chaque écheveau? Dans ce cas il faudrait supposer que ces soies sont complètement rétractiles, et cachées pour l'ordinaire dans la ca- vité du pied, puisque personne jusqu'ici ne les a aperçues. A cela s'op- posent deux dilficultés: l'absence d'ouverture pour la sortie du faisceau, puis l'absence de muscles destinés à le mettre en mouvement. L'ou- verture pourrait être facilement méconnue. Il n'en est pas de même des muscles. ' Oans la ligme de tlanzani, telle que je la trouve reproduite dans le Dkl. des Sciencen nul., on voit figurés, lie clia(|ue côté du corps, une série de sacs qui re|irésenlen( décidément ces éclieveaux. .le ne sais niallieureuseinenl pas comment Uanzani les avait interprétés. (395) 12 86 ANNÊLIBES CHÉTOPODES Je n'ai rien à ajouter aux figures excellentes de Ranzani et de Délie Chiaje concernant la structure de la trompe et des formidables mâchoi- res. Le développement extraordinaire des papilles médianes supérieure et inférieure est signalé aussi par M. Kinberg chez les Panthalis et les Eupompe. 11 est probablement général chez les Acoëtiens. Ajoutons seu- lement que la trompe extrêmement comprimée est divisée par deux sil- lons latéraux en une moitié supérieure et une moitié inférieure. Elle est d'ailleurs enveloppée d'une gaine péritonéale à laquelle va s'attacher de chaque côté un éventail de fibres musculaires, naissant de l'extré- mité même de la trompe. Je n'ai pas saisi quelle pouvait être la fonction de ces muscles. A la suite de la trompe vient un estomac musculeux à paroi fort épaisse et ornée de sillons longitudinaux qui lui donnent l'ap- parence d'un groupe de colonnes. La section transversale de cet estomac (2 E) montre la forme que prend la cavité par suite de cette disposition. Délie Chiaje a déjà reconnu que les ovaires se présentent chez les Po. lyodontes sous la forme de boyaux à la base de chaque pied. C'est la forme typique chez les Aphrodiliens. 5^" TRIBU : SiGALlONIDES mmi^,\ Genre STHENELAÎS Kinberg. Les Sthénélaïs ont été séparées des Sigalion Aud. et Edw. par M. Kin- berg, parce que les premières possèdent une antenne impaire qui fait dé- faut aux seconds. M. Elilers n'a pas admis cette distinction, et M. Malm- gren pense à peu près comme lui. Sans nier que M. Kinberg ait pu rencontrer des Sigalionides dépourvus d'antenne médiane, ces auteurs ' Tous les Muleiii's oal rccoiiiia ijiie l(!iifs piéli^ntlus cirras ilorsiiux, c'esl-à-ilire les jjranriiii's, cxisli'iil .'-1 tons les seymetUs. Seul, M. Viclor Carus {fliiii'lljitrJi dfi' ZdoIo'jIc, l(Slj3, |). '1:^1) l'ail, al(cruer les hran- chies avec les élyii-es ilaus la régiou aiil('ri(!(U'e du coi |is. C'esl une erreur uianileslc. (39G) DU C.Or.FE DE NAPLES. S7 loiil it'iii;in|iiri' (|iir rospèco lypi(iu(3 (lii gonro Sii>;ilioii, le S. Malhihhv And. L'I P.dw.', CM |)Ossù(lc copoïKlniil une. En cflcl, M. Edw.-irds ;i pour ainsi diio animié la description première du S. M(dhilda> en pnliliani pins tard' nne nonvelle fii];nrc de ce ver, où il est orné d'nne anteinie médiane, et on donnant à entendre que la description et les illnstrations antérieures avaient été laites d'après un individu mutilé. Toutel'ois, M. Edwards ne se serait-il pas trompé lui-même, et ses deux descriptions ne seraient-elles pas basées sur deux espèces distinctes, dont l'une se- rait dépoui'vue d'antenne médiane et l'autre en serait munie? IM. de Quatrefages qui s'est posé la même question l'a résolue par l'alTu nia- tive. Il a en conséquence conservé le nom de Sigalïon Malliildœ jiour la première espèce dépourvue d'antenne, et créé celui de Slhendaïs An- douini pour la seconde. En cela il a eu parl'aitement raison '. J'ai r(Mi- contré, moi-même à Naples, en outre de plusieurs espèces de Sthénélaïs, un Sigalion fort voisin du S. Mathildœ ancien. Je ne suis pas même sûr qu'il ne soit pas identique avec lui. Or ce Sigalion est liien dépourvu d'antenne médiane. M. Costa parait s'en être aussi assuré, l.a distinction générique faite par \J. Kinberg est donc parfaitement fondée, et le Sif/a- lion limicola Elil. devra dorénavant prendre rang dans le genre Sthéné- laïs sous le nom de Slh. limicola. Les Sthénélaïs du golfe de Na[»lcs se distinguent toutes très-facile- ment les unes des autres par la simple inspection des élytres. Ce carac- tère étant d'une observation facile, je l'indiquerai en première ligne dans la description de chaque espèce. ' Classification des AnnrJides et rlcscriplloii de celles qai liahilenl les Càles de France par iMM. Amloiiin l't iMiliie ivlwarils. — Annales des Se nalitr., t. XXVll, 1832, p. 441. - Georges (juvicr, Le rùi/ne animal illustré. Annélides, [lar M. Eilwards, pl. "10. Il sullit (le comparer les dessins (pie iM. I']ilwar(ls donne des élylres pour se (;oiivaiiic,re ipi'il s'ayil. de deux es|i(:ces entièrement dillërentes. Chez l'une, les élylres portent de siui|iles jiapilles en ahjne, cliez l'antre, des papilles dendriti(]ues Tort grandes et complexes. (31)7) 88 ANNfiLIDES CHÈTOPODES 1, StHENELAIS CTENOLEPiS. ? ? Costa, Fuuiia dcl rcgno di Napoli. Annellidi, lav. VI, fig. 1-10 ((exte non paru). PI, IV, fig. 1 et PI. VI, fig. 2. Cori)US longitudine 7-9"''^\ latitudine 4-5""", segmentis ultra 160, iiifra paUklmi, su- pra fusco pundatum. Elytra tuberculis minimis imdiqm sparsis punctata, spinis raris hrevibiisque prope marginem externmn pectinata. Pedes mammilla suhhrancMali ciliata unica prœditi. Les élytres (1 C) sont vaguement réniformes, à bord antérieur concave et bord postérieur convexe, sauf la première paire qui est plutôt ovale. Elles sont colorées en brun par un pigment celluleux, sauf dans les parties recouvertes par les élytres voisines. Le bord externe est armé de plusieurs rangées de dents qui lui donnent une appa- rence pectinée. Tout le reste du bord de l'élytre est lisse. Le lobe céphalique (fig. 1) arrondi porte, du côté doi^sal, quatre très-petits yeux noirs, disposés en carré, dans lesquels je n'ai pas trouvé de cristallin. L'antenne unique est portée par un article basilaire. Les prétendues antennes latérales ne sont pas pour moi de véritables antennes. Déjà M. Ehlers, chez la Sth. limicola, remarque que leur conformation est tout autre que celle des vraies antennes; il les compare à des écailles foliacées (hlaltarlige Schuppen). En outre, M. Ehlers décrit, sur le côté inférieur du segment buccal, une paire d'organes qui avaient échappé h tous les observateurs anté- rieurs et qu'il compare aux brandies d'une pince, branches ornées du côté interne de longs poils brunâtres. Ces deux paires d'organes existent aussi chez les Sth. ctenolepis et même chez toutes les Sthénélaïs de Naples. Elles sont sans doute caractéristiques du genre. Seulement elles ne sont point indépendantes l'une de l'autre et doivent être envisagées un peu différemment que ne l'a fait M. Ehlers. Que ce savant n'ait pas reconnu leur signification physiologique, cela n'est explicable qu'en supposant les individus examinés par lui morts ou moribonds. Pour comprendre le rôle de ces organes, il faut jeter un coup d'œil sur la conformation générale du corps. Chez toutes les Sthénélaïs, la pre- mière paire de pieds est dirigée en avant, à tel degré que les extrémités des pieds sont plus rapprochées que leurs bases. Chaque pied étant armé d'un gros faisceau de soies fines, longues et arquées, ces soies arrivent à (398) nr GOLFE DE NAPLES. 80 contact et nicme ;i ciitre-croisemciit à l'extrémité, l"oi'm;nit ainsi nue cage cé)»]ia!i(|uc (tig. 1) bien plus fei iiiée encore que celle des Siphonos- tonies, soit Clilorèmes. Dans cette cage sont enfermés Tantenne et les organes buccaux, sanf les palpes qui à droite et à gauche se dirigent en «dehors, en passant sons le pied de la première paire et faisant un angle avec lui. Dans les segments suivants, Finclinaison des pieds en avant va diminuant graduellement; bientôt la direction des pieds devient perpen- diculaire à celle de l'axe du corps; enfin dans la région postérieure, les pieds se dirigent en arrière, sans arriver jamais, comme Fa déjà relevé M. Ehlers, à faire avec l'axe du corps un angle aussi aigu que dans la ré- gion antérieure. Chez une Sthénélaïs pleine (k^ vie, l'observateur est immédiatement frappé de ce que la cage céphalique est constamment traversée par un courant d'eau très-intense qui s'y précipite en tourbillonnant par en haut et en ressort par-dessous. Ce n'esl qu'en écartant artificiellement les pieds du premier segment l'un de l'autre, de manière à ouvrir la cage céphalique, qu'on peut reconnaître la cause de ce courant. On voit alors de chaque côté une membrane charmie (1 A, g), disposée verticalement, et appliquée contre la face du pied qui l'orme la paroi externe de la cage céphalique. Cette membrane est altacliée au lobe céphalique sui- vant une ligne arquée qui commence sur le dos auprès de la base de l'antenne impaire, et se prolonge autour du bord antérieur du lobe cé- phalique, jusque dans le voisinage de la bouche sur le segment buccal, en dedans des palpes. Ces deux membranes fort souples forment en réa- lité les parois latérales de la cage céphalique. Souvent celle de leurs faces qui regarde la cage est concave, la face externe étant convexe et alors elles ressemblent à deux cuillers tournées l'une vers l'autre par leur con- cavité, de là le nom de cuillerons céphalicpies que je leur appliquerai. Souvent aussi leurs bords supérieur et inférieur se rejettent en dehors en s'appliquant contre le pied voisin; les cuillerons deviennent dans ce cas convexes à l'intérieur de la cage céphalique et concaves du côté ex- terne, le pied étant appliqué contre la concavité. La partie supérieure de (399) 90 ANNÉLIDES CllfiTOPODES ( liacuii (le ces cuillerons est. ce que les ailleurs oui appelé les anten- nes exlcrnes, la partie inférieure correspond aux organes en pince de M.Ehlers.Mais, jele répèle, ces deux parties ne sont point indépendantes; elles appartiennent à une seule et même membrane verticale, et n'appa- raissent distinctes que par suite d'une échancrure du bord. Les cuillerons céphaliques sont tapissés, sur toute la surface formant la cagecéphalique, de cils énergiques déjà vus par M. Ehlers. Ce savant n'a pourtant pas constaté qu'ils vibrent constamment avec vivacité. Ces cils sont en effet la cause du tourbillon qui se précipite impétueusement dans la cage cc- phalique par en haut, et qui en ressort par-dessous en rasant l'ouverture buccale. Ce tourbillon a pour effet d'amener les particules nutritives à la bouche. Toutes les espèces de Stliénélaïs du golfe de Naples m'ont présenté la même structure de la cage céphalique et des cuillerons ciliés, et le même courant d'eau traversant cette cage. Je n'insisterai donc pas sur ce point à propos des autres espèces. Passons aux pieds (pl. IV, 1 B.), dont la stiiicture lorl complexe est digne d'intérêt. Tous les pieds sont biramés à l'extrémité, les rames étant peu profondément divisées, et la supérieure un peu plus courte que l'inférieure. Elles portent quelques petites papilles (e) en forme de tubercules, semblables à celles qu'on trouve en grand nombre (e') à la base du pied. Chaque rame possède outre l'acicule un faisceau de soies, unique pour la rame supérieure, double pour la rame inférieure. Les soies de la rame supérieure (1 D), toutes semblables entre elles, sont fort longues, minces et arquées. Dans les pieds élytrigères, en s'arquant vers le haut, elles soulèvent légèrement le bord des élytres. A un fort grossissement elles apparaissent finement barbelées. Les soies de la rame inférieure sont extraordinairement variées; dans chacun des deux faisceaux on en compte plusieurs formes principales qui se succèdent de haut en bas dans l'ordre suivant: Dans le faisceau supérieur, les premières soies (1 B, g')sont composées, avec une hampe renflée en massue à l'extrémité ; tout autour de cette massue circule en spirale élégante (1 E) une crête ou corniche très-saillante, ornée de stries perpendicu- laires à son bord; le nombre des tours de spire de cette crête varie d'une soie à l'autre. L'article terminal est fort long et en forme d'alêne. Les soies de la seconde espèce (1 F ; 1 B, r) sont simples, barbelées à l'extrémité. En dessous de la barbelure, la soie (400) DU GOLFE DE NaPLES. 91 est entourée d'une crête spirale semblable à celle des soies de la 1'= espèce, mais fai- sant en général un nombre de tours de spire plus considérable. Les soies de la troi- sième espèce (i B, h) sont d(,\s soies composées, à hampe striée en long et toujours dijpoui'vue de corniche spirale. L'article terminal est une serpe bidentée. Ces soies forment une série graduée entre deux extrêmes que j'ai figurés, savoir : une soie très- fortiî (1 H) à article terminal court et massif, et une soie mince (1 G) à article long et grêle. Enlin, l(!s soies de la quatrième espèce (i B, h) sont des soies com(>osées à hampe légèrement renflée en massue, avec une trace à peine perceptible de crête spirale (1 l) ; l'article terminal est une serpe unidiintée fort longue, divisée en une série d'articulations par des épaississements et des amincissements successifs de son bord. Le faisceau inférieur présente trois ordres de soies. Les premières sont d(!s soies composées (i B, ^') à serpe bidentée, semblables aux soies n" 3 (i H et 1 G ) du faisceau supérieur; puis (1 B, k) viennent des soies composées, semblables aux soies n" 4 (1 I) du faisceau supérieur, et enfin (1 B, h') des soies qui ne sont que l'exagéi'ation de ces dernières (I KJ, failicle étant devenu démesurément long avec articulations nombreuses, et la hampe étant complètement dépourvue de crête spirale. Toutes ses soies ont déjà été assez bien vues par M. G. 0. Costa, qui a connu en général les soies des Sigalionides mieux que les autres auteurs. Chaque pied porte en outre une branchie (1 B, a), un cirre ventral [b) et un bou- lon cilié (c), tous placés entre la racine du pied et la bifurcation des rames. I^a branchie est l'organe que les auteurs ont considéré comme le cirre dorsal. M. Ehlei's a déjà objecté avec raison que les éiylres élaul les lioinolo- gues des cirres dorsaux, ou ne pouvait trouver en outie un cirre dorsal véritable aux pieds élytrigères. Il s'est d'ailleurs assuré chez la Sth. limi- cola, que ce prétendu cirre dorsal présente une structure toute différente des cines dorsaux de tous les autres Aphrodiliens, et ne peut leur être comparé. Cependant, M. Ehlers n'a point reconnu la nature branchiale ce faux cirre, ce qui ne peut s'expliquer que par le peu de vitalité des individus observés par lui. En elïel, chez les Sthénélaïs de toule es|)è- ces, aussi longtemps que ces vers sont doués de vie, on voit des courants d'eau se jeter avec vivacité sous les élytres vers la base des pieds. Ces courants son! déterminés par la frange de cils vibraliles (|ui garnit le côlé extei ne cl concave de la branchie. Celle-ci se trouve par suite bai- (401) 92 ANNÉLIDES GHÉTOPODES gnée d'une eau conslamment renouvelée. Celte frange a déjà été vue par M. Malmgren ' chez la Leanira letragona Malmgr. (Sigalion letragonum OErst.) La transparence du corps de la plupart des Sthénélaïs permet de reconnaître facilement les cils vibratiles très-lins qui tapissent la cavité périviscérale. On peut s'assurer que ces cils existent également dans la cavité de la branchie : elle n'est d'ailleurs qu'un diverticule de la cavité périviscérale. Les corpuscules lymphatiques de cette cavité, mis en mouvement par ces cils, pénètrent dans la branchie en suivant la paroi, et, arrivés à l'ex- trémité de l'organe, ils reviennent sur eux-mêmes, le long de la paroi opposée. Ces branchies lymphatiques olïrent, moins les vaisseaux, toute l'apparence de branchies sanguines. Le côté de l'organe, par exemple, qui porte la frange de cils est beaucoup plus épais et charnu que le côté op- posé, comme cela a lieu dans les branchies sanguines des Polydores, des Aricies, etc. Je ne suis d'ailleurs point le premier à avoir reconnu le rôle de branchies de ces cirres dorsaux. Dès l'aimée 1851, M. Williams' a décrit ces branchies avec le plus grand soin, comme des organes respi- ratoires lymphatiques, mais ces observations n'ont pas trouvé de crédit. Elles étaient pourtant parfaitement exactes. Sur le dos du pied, immédiatement en dehors de la branchie, se trouve un coussinet peu saillant, que nous retrouverons beaucoup plus développé chez d'autres espèces, por- teur d'une rangée de cils vibratiles. La signification de ce coussinet est entièrement problématique '\ ' Murdiska llufs-Aiiiuilakr. Luc. al. I8G5, p. 88, lab. XI, liy. 14, IJ. - Ik'puii ou bnt'sh Aandida, loc. cit. p. :20l, lig. '20. U. VVillidiiis dcciil el ligure déjà lu» cils vibra- tiles de l'inlérieiir de la biancliie i,la irange externe lui a échappé) ; il représente les coi'puscules de la caviié périviscérale circulant dans I axe sous i'iulluence des mouvements de ces cils. — liien souvent en- core, dans le cours de ce Mémoire, j'aui'ai ;i relever d'excellentes observations dues à M. Williams. Certains savants distingués lionorenL à peine les travaux de cel observateur d un regard de pitié, sans se douter de tout ce qu'ils poun aient apprendre de leur lecture. Je suis le premiei' à reconnaître que les recherches de M. VVilhams sont mal digéiées, qu'elles fourmillent d'erreurs résultant eu grande partie d'une culture spéciale iasutïisaa'te ; mais je ne pense pas qu'il l'aille mépriser un métal précieux parce qu'il est enfermé dans une gaugue de moindre valeur. ^ (Je coussinet, multqjle chez certaines espèces, est déjà décrit et liguré pai' llathke idiez le Sif/iilioii Iduiuv [Beitnii/c zur Fiiuiia Nurwajcns. iSuvu Acla Acad. Cws. Leuji. Ciirmoiiim l\e nom de Délie Chiaje aurait dans tous les cas la priorité. (411) '14 102 ANNÈLIDES CHÈTOPODES l'époque où j'étudiai ce Sigalion, les Sthénélaïs et leurs coussinets m'étaient in- connus. Les deux antennes (fig. 3) se présentent sur le bord frontal sous la forme de deux mamelons charnus, surmontés d'un petit tubercule. Peut-être faut-il les considérer comme les rudiments des cueillerons céphaliques des Sthénélaïs. Cependant je n'ai pas vu de cils à leur surface. Enfin mes notes n'indiquent que deux cirres à la première paire de pieds, comme chez le MathUdœ d'après Audouin et Edwards, car le troisième cirre que repré- sente la figure (fig. 3 c) est le cirre ventral du second pied, beaucoup plus long que celui des pieds suivants. Les Sigalions se comportent-ils vraiment à ce point de vue d'une autre manière que les Sthénélaïs, ou bien le troisième cirre de la première paire de pieds m'a-t-il échappé ? C'est ce que d'autres décideront. Genre PSAMMOLYCE Kinberg. PSAMMOLYCE ARENOSA. Siyalion areimam Délie Cliiaje, Mem. s. gli. Aniin. ii. vert. tav. LXXX, fig. 5.— Dcscrizinno o noiom. t. V, p. 58 et 107, lav. 98, fig. 4, 5, 16, 18, 22. SUjalion Herminiœ Grube (no« Aud. et Edw.) Act. Ecli. und Wùrmer, p. 84. ? ? Costa, Fauna del regno di Napoli, Auellidi, pl. VI, lig. 12-18 (texte non publié). Pl. V, fig. 3. Corpus latitiidine 8-D"'"\ longitudine ignota, fusco-griseum. Dorsum strato ex arenulis angulatis confecto obtectim. Elytra dense fimbriata, margine postico papïïlis pennatis perpaucis prœdito, prope angulum internum processus exiles cupuliformes lapides minu- tissimos complectentes gerentia. Les élytres (fig. 3 G) de ce singulier ver sont extrêmement caractéristiques. Leur boi^d antérieur est à peu près rectiligne, le postérieur est convexe, l'externe forme un angle saillant et enfin la région interne se prolonge en une sorte de processus ou de manche qui remonte vers la ligne médiane sur le dos de l'animal. Tout le bord externe et une grande partie du bord postérieur sont frangés comme chez les autres Psammolyces. Quelques franges ornent aussi le bord antérieur vers la base du processus interne de l'élytre. Toutes ces franges sont filiformes et colorées par du pigment brun. Mais en outre le bord postérieur de l'élytre porte deux ou trois grandes papilles en massue, incolores, bordées de deux rangées d'appendices di- (412) DU GOLFE DE NAPLES. 103 gilés, (jui lijur donnent une ripparonce pennée conaparable à celle des |)a[iilles des élylres chez le SigaUon sqttamatum. Comme chez ces dornièi-es, le coi'ps de la [)apille porte (luehjues appendices isolés semblables aux autres, mais implantés en dehor-s des rangées. La surface de l'élylre est couverte de petits tubercules et encroûtée de grains de sable (jui abondent surtout sur le bord postérieur et le processus interne de l'élytre. Si l'on lait tomber une partie de ces corps étrangers, on reconnaît que leur fixation a lieu d'une manière fort singulière. Toute la partie postérieure de l'élytre et surtout son processus interne sont couverts de petits organes pédicellés, tout à fait comparables à des verres à pied un peu comprimés (fig. 3 H). Chacun de ces organes cupulil'ormes sert de support à une petite pierre qui s'y trouve solidement agglutinée. La cupule est de couleur brune; son pédicelle, strié en travers, est traversé par un canal axial, communiquant avec la cavité de l'élytre. Il serait intéressant de rechercher si les autres espèces de Psammolyce, dont les élytres sont également incrustées de sable, offrent une disposition semblable. Les premières paires d'élytres s'écartent un peu de la description (|ue je viens de faire. Leurs franges sont rares. Elles sont en grande partie remplacées par de petits tubercules pédicellés. Le lobe céphalique présente deux yeux appliqués immédiatement sur le cerveau. En y regardant de près, on reconnaît que chacun d'eux est en réalité formé de deux agglomérations de pigment distinctes, mais très-rapprochées. Le nombre véritable des organes visuels est donc de quatre. L'antenne et les palpes sont fort longs. La première est composée de deux articles aussi longs l'un que l'autre ; le basilaire a la cuticule beaucoup plus épaisse que le terminal. Au lieu de papilles tactiles, comme celles des Polynoés, on ne trouve que des pores tubulaires semés de distance en distance. A l'extrême pointe de l'antenne seulement, on réussit à découvrir à l'aide d'objectifs à immersion de petites papilles cylindriques très-peu saillantes, comparables à celles des Hermiones. Les palpes et les cirres tentaculaires se comportent comme chez les Polynoïdes, seulement les palpes ont leurs pores en lignes longitudinales régulières et la cuticule est striée en travers. Les pieds de la première (3 F) paire portent trois cirres tentaculaires et deux faisceaux de soies sétacées comme chez les Sthénélaïs. Le plus long des cirres (3 F, 6) est le cirre supérieur de la rame inférieure. Dans tous ces cirres on aperçoit les nucléus de la couche chitinogène sans le secours d'aucun réactif. Les soies des deux rames sont semblables dans ce premier pied. Ce sont de longues soies, subulées, minces et Ilexibles, avec une crête spirale dans toute leur longueur comme chez beaucoup de Sthénélaïs. (413) 104 ANNÉLIDES CHÈTOPODES La seconde paire de pieds n'a également que des soies d'une seule espèce aux deux rames., Son cirre ventral est plus long que celui des autres segments. Les pieds des segments suivants (fig. 3 E) présentent une apparence bien diiïé- rente. La rame ventrale est beaucoup plus forte que la dorsale et semble porter cette dernière comme un bouton à son extrémité. Celle-ci se relève en une espèce de collerette autour de la naissance des soies, qui sont fort nombreuses et semblables à celles de la première paire de pieds. La rame ventrale est nettement tronquée à l'extrémité, qui est entourée du côté inférieur d'une espèce de petite collerette (g). Soit l'extrémité, soit le côté inférieur de cette rame, sont couverts de franges brunes très-semblables à celles des élytres. Ces soies d'un beau jaune doré, sont de deux espèces. Les unes, très-grosses (fig. 3 E, e; fig. 3 B), forment un ais^.eau sortant de l'extrémité tronquée du pied. Ce sont des soies composées, dont la serpe extrêmement large à sa base se rétrécit subitement pour se terminer en pointe obtuse. Quelques-unes de ces serpes (fig. 3 A) portent un denticule secon- daire. La bampe est obliquement striée. Les autres soies (fig. 3 D) sont beaucoup plus grêles, arquées, et sortent en petit nombre entre le corps de la rame et sa colle- rette ventrale. Ce sont aussi des soies composées, mais leur serpe est très-allongée, grêle et finement crocbue. En outre, la partie supérieure de la hampe est ornée d'une crête spirale saillante. Comme chez tant d'autres Annélides, le crochet de la serpe est surmonté d'une lancette acérée aussi longtemps que la soie est en voie de for- mation (3 D'). Il est à remarquer qu'au troisième segment et dans ceux qui suivent immédia- tement, c'est-à-dire dans les premiers segments munis de soies composées, ces soies sont un peu différentes. Les grosses soies sont remplacées par une forme plus grêle (3 C), à serpe beaucoup plus allongée, et quant aux soies grêles, leur hampe est ornée près de l'extrémité d'une crête spirale très-saillante. Le cirre ventral repose sur un article basilaire au-dessus duquel il s'élargit pour former une espèce de dent obtuse (3 E, b) : le cirre ventral de la Slhenelais fuliyinosa est formé de même. Sur le côté dorsal du pied se trouvent deux champs de cils vibratiles (3 E, a, a'), l'un sur la rame dorsale, l'autre sur la base du pied. Ces deux espaces ciliés corres- pondent aux coussinets vibratiles des Sthénélaïs. La branchie, semblable à celle des Sthénélaïs et des Sigalions, est placée à la naissance du pied ou plutôt sur le dos même de l'animal. La première branchie appartient à la seconde paire de pieds, c'est-à-dire à la première de celles qui portent les champs vibratiles. (4U) DU GOLFE DE NAPI.ES. 105 6^" TlUnU : POI.YIJIPJDES. Celle Irilui esl ciriiclérisée i;i présent! d'élytros ;'i Ions les sei;ineiils fin corps, t'iilraîninil iwilui elleineiU l'absence complète de cines dorsaux. Genre LEPIDOPLEURUS. Polylepldœ elytris mediocrlhus utriiiqne inthricatis, partem vcro mcdiain. dursi nov tegentihus. Antennœ latérales mdlœ. Falp't longi. MaxUlœ corneœ validisshnœ. Ce nouveau geiu'e ne |>eut êire rapi)roché que du geju'e Pelogeuia, l'onde ]>ar M. Sclimarda |»our un Polylépide de la Nouvelle-Zélande, j)orleur égaleinenl d'élylies à Ions les segmenis. Toulel'ois les Pélogé- nies sont munies de pieds suceurs qui t'onl complélemenl dcl'aul aux Lé- j)idoplcurus. Lepidopleurus jnx^lusus. Pl. VI, fig. /.. Lepidoplcnrus huigifudiiic iijitolu, hditiidiiw 1-'I-J1""\ fnacns. EUjtrofiiiii par prniiiuii in valvas binas lohnin ccplMlictmi pedcsqae prinii, j>ans includentes prodactuin. Eljjtra fimhrlaia, margine antico lœvi, versus p>C(,rtem corporis anticam macula triangidari alha ornata. Je n'ai eu eiiUe les mains qu'im seul exem[)laiie de ce curieux vei'. Encore n'élail-ce qu'un fragmcn-l long d'un décinièlie environ. Iv lobe céplialiqiir, U'ès-j)olit et tlr|)oiirvri d'ycnx, poi lo une seule atileiiiie, eoin- posée, comme chez les Psammolyces, d'une moitié basilaire cylindr'Kpie épaissie el d'une moitié terminale beaucoup plus mince. Le lobe céplialiquc est complètement caché, ainsi que la première paire de pieds, par les élytres de la première paire dont la foiTiie diiïère beaucoup de celle des suivantes. Chaque élytre de cette première paire est formée de deux moitiés, l'une postérieure très-convexe et arrondie, l'autre antéi ieure, (41 o) IO(j ANNÉLIDES CHÈTOPODES divisée en deux sortes de processus également convexes (4 D). Ces deux moitiés forment un angle l'une avec l'autre, leur ligne de réunion étant profondément enfoncée. Ces élytres étant placées sur les côtés du corps, occupent une position déjà presque verticale, et à l'aide d'une espèce de torsion les deux processus de l'élytre gauche viennent s'ap- pliquer contre ceux de l'élytre droite pour constituer à l'extrémité céphalique de l'animal une espèce de rostre bivalve. Ce rostre cache dans son intérieur toute la région cépha- lique et buccale. Seuls les palpes peuvent taire saillie entre les deux valves. On doit considérer cette disposition comme une cage céphalique de Sthénélaïs protégée par une cuirasse. En effet, les élytres enlevées, le corps du Lepidopleure paraît se terminer en avant par une cage céphalique toute semblable à celle des Sthénélaïs, c'est-à-dire formée par la paire antérieure de pieds et ses soies. Les élytres sont donc une espèce, de cuirasse recouvrant la cage de toutes parts, La forme normale des élytres (4 E) est bien différente de celle des élytres de la pre- mière paire. Elles rappellent un peu les organes correspondants des Psammolyces, car elles présentent comme un processus interne, sous la forme d'une sorte de manche qui remonte vers le dos de l'animal. Le bord postérieur est arqué en demi-cercle, de manière à passer graduellement au bord externe ; le bord antérieur est formé par une ligne légèrement ondulée. L'élytre est bordée de longues franges filiformes brunes, sauf au bord antérieur. Ces franges font défaut aux premières élytres. Toute la sur- face de l'élytre est couverte de petits tubercules arrondis, entourés d'une substance colorante brune, qui m'a semblé de nature étrangère à l'animal ; les tubercules noyés dans cette substance appaivaissent comme de petits points blancs. Les pieds (4 C) sont cylindriques très-forts, constitués presque exclusivement par la rame inférieure, sur laquelle la rame supérieure apparaît comme une grosse papille divisée par un sillon. La rame inférieure est hérissée de papilles, soit franges piri- formes brunes. Les soies et les acicules sont d'un beau jaune doré. Celles de la rame supérieure, fort nombreuses, sont semblables à celles de la plupart des Sigalionides; ce sont donc des soies subulées, fort longues et minces, à longue crête spirale. Celles de la rame inférieure sont de deux sortes : d'abord des soies très-grosses à serpe bidentée, courte et massive (4 A). Ce sont les plus nombreuses. Puis des soies beaucoup plus minces, formant un petit faisceau à la partie inférieure du pied. Leur serpe bidentée est fort longue et grêle (4 B). Le cirre ventral (4 C, c) présente un élargissement en forme de dent obtuse immé- diatement au-dessus de l'article basilairc. Son extrémité est divisée en plusieurs articles. La branchie est très-courte. Un espace cilié (d) correspondant aux coussinets des Sthénélaïs se voit entre elle et la rame dorsale. (416) DU r.OlJ'E DE NAPLES, 107 Comme chez les Sigalionides, les pieds de la première paire ont les soies des deux rames semblables. Les soies composées leur font défaut. Ces pieds se distinguent en outre par l'existence de dmix cirres : un à chaque rame. Les ovaires présentent la forme habituelle dans la famille. Ce soni des boyaux enroulés à la base de chaque pied. De polils nucléus sont dissé-_ minés dans la paroi du boyau. Les œufs de couleur l ose sont distribués à l'inlérieur en deux rangiîes nîgulièrcs (4 F). rmiiille des PALMYRIENS Seliiiiarda. ( CURYSOPETALIENS Elileis.J Genre GHRYSOPETALUM Ehlers. ChHYSOPETALUM l'HAGlLE. ? Piihmjra (Irhilis Crnbc, Arcliiv fiir Naturg. XXI, 1855, p. 90, laf. II, fig. 3-5. (lliriiHupi'Uilum fragile Klilcr.s, Ijorsteiiwui'nier, |i. 81, laf. II, lig. 3-!>. Palmjira (l'aliiijiropsis Evelinœ Claparède, Glaïuircs, p. l"2(i (58(1), pl. VIII, lig. G. Clirysopdalum fi-ngile Qli fg., Ilist. natur. des Annelés, I, p. "^'Jli. l'almijnipsis Evelinre Otrfg , liiiil., (onie II, p. 655. La Paimyropsis de Port-Vendres ressemble au plus haut degré an Chn/sopetalum fragile que M. Ehlers décrivit peu de semaines avani la publication de mes Gianures. M. de Qualrefages attira bientôt raltention sur cette extieme ressemblance en remarquant qu'il suffit de supprimer la très-petite antenne médiane du ChrijsopeUdam fragile pour le trans- former en Palnu/ropsis. Aussi suppose-t-il que les deux espèces poui- raienl bien n'en faire qu'une. J'ai pu me convaincre que cette supposition esl parfailenienl l'onib'e. I^'anlenne médiane du Çhrysopetahun, fragile 108 ANNftr.îDES CHÈTOPODES est Moii-seuleiiicnl rudiinentaire, niais encore lrès-c;uhi([ue. Elle m'avait échappé. Les individus de Naples (je n'en ai vu que deux) ne participent point à l'extrême fragilité que M. Ehlers signale chez ceux du Quarnero, mais, sous tous les autres rapports, ils sont semblables à eux. Ee sang est d'un beau vert, comme l'a relevé i>ï. Elilers. Les mâchoires doivent leur du- reté à une forte pro[»orlion de carbonate de chaux. Elles font effervescence avec l'acide acétique. Famille des AMPHINOMIENS Sav, Genre EUPHROSYNE Sav. EUPHROSYNE AUDOUINI. ? Fj/tijlnosiinc lauicala Délie Cliiaje, Descrizione, lav. 139, Cis. G-8. Lopliohola Audoiiini Gabr. Cosia, Ann. des Se. nalur. XVI, 1841, p. 270, pl. 13, fig. 1. '? ■? Cosla, Faiiiia del legno di Napoli, Anellidi, pl. III, lit;. l-(l (sads lexie). Enpiirosyne medilerraiiea Grubc, Arcliiv fur Naliirg XXIX, 18G3, p. 38. lùiplirosyne racfinosa Ehlers, liorslenwiirnier, p. 67, pl. I et pl. Il, fig. 1-2. Pl. IX, fig. 8. \' Euphrosyne Audouini n'est point rare dans le golfe de Naples. Elle est tombée dès 1841 entre les mains de M. Gabr. Cosla, auquel nous en devons une excellente figure de faciès. Sa belle couleur rouge cinabre, tirant quelquefois sur l'orangé est bien propre à attirer sur elle l'attention des zoologistes. Aussi est-il probable que la ligure donnée par Délie Chiaje sous le nom iVEuphrosyne laureata doit lui être attribuée. M. Costa a érigé cette espèce en un genre particulier sous le nom de Lophonota, sous prétexte qu'elle est dépourvue de caroncule et d'antennes. En qela, il s'est trompé, erreur que j'excuse bien certainement, car, au premier abord, je l'ai partagée, tant la caroncule et les antennes sont rudimen- (418) DU GOLFE DE NAPLES. 109 taires. Ces organes existent réellement, et ont été fort bien tigurés par M. Ehlers. J'aurais voulu pouvoir conserver le nom spécifique ' créé par cet observateur: l'étude que ce savant a fait de cette espèce, étude que j'ai vérifiée pas à pas, peut être, en effet, considérée comme un vrai mo- dèle de recherche anatomique. Mais la loi de priorité ne peut soufVrii- d'exception. Garant de l'exactitude du Mémoire de M. Ehlers, je n'ai à mentionner que quelques détails qui ont échappé à cet observateur. Celte lacune trouve d'ailleurs en bonne partie sa raison d'être dans la circonstance que ce savant n'a eu entre les mains que des individus jeunes, ne dé- passant pas une longueur de 5'"™, et ne comptant que vingt-trois seg- ments. Les adultes atteignent parfois une longueur de deux centimètres sur une largeur de B"™"", et comptent jusqu'à trente-six segments. Il est vrai que les individus d'aussi grande taille sont relativement rares. Les soies, de deux espèces, fort bien décrites par M. Ehlers, se dis- tinguent de celles de toutes les autres Annélides par une particularité que ce savant passe sous silence. Elles sont d'une fragilité extraordinaire et se brisent comme du verre au moindre contact. En outre elles sont tubulaires' jusqu'à l'extrémité, remplies d'eau et, pour peu qu'on ex- pose l'animal un instant à l'air, l'eau disparaît et le tube axial se rem- plit d'air. Le pore, par lequel l'intromission du gaz a lieu, m'a échappé. Frappé de l'aspect très-anormal de ces soies, j'essayai sur elles l'action de l'acide acétique. Leur dissolution s'opéra liès-rapidement avec une effervescence énergique, chaque soie rie laissant qu'une pellicule entiè- rement incolore, et pour ainsi dire sans consistance. C'est, à ma connais- sance, le premier exemple de soies calcaires parmi les Annélides. Blain- ville avait pourtant déjà dit, d'une manière toute hypothétique il est vrai: « les soies des Annélides me paraissent être un composé de matière calcaire et de matière cornée '.» ' Omis dans ï' Hisloirt; miL des Aiinelés. '-' Particularité déjà connue de M. Ehlers. ^ Dictianmiirc des Sr.imres nalurellcs, 182S, l. 57, \). MXI. (419) 15. 110 ANNÉLIDES CHÉTOPODES M. Ehlers indique le sang de son E. racemosa comme incolore. Mais cette absence de coloration ne tient qu'à la jeunesse des individus. Chez les adultes, il est d'un rouge, peu foncé, il est vrai, qui pei met d'étudier plus facilement le cours du sang. On peut s'assurer qu'il ne pénètre pas le moindre rameau vasculaire dans les prétendues branchies, et que ces organes ne sauraient, par conséquent, remplir de fonctions respiratoires. Je sais que M. Schniarda décrit tout un réseau vasculaire pénétrant jusque dans les dernières ramilications branchiales de son Euphrosyne polybranchia, mais il n'y a très-décidément rien de semblable chez ÏE. Audouini. La cuticule qui revêt, soit le tronc, soit les renflements pirifor- mes terminaux des prétendues branchies, est extraordinairement épaisse. Ces organes sont en outre entièrement solides, dépourvus de cavité axiale, et ne peuvent, par conséquent, pas même jouer le rôle de branchies lymphatiques. Comment s'opère donc la respiration? Sans doute par toute la surface du corps. x\ ce propos, je ne puis m'empêcher de re- marquer que la racine des éventails de soies calcaires est entourée d'un lacis de vaisseaux sanguins fort riche. Les soies étant elles-mêmes rem- plies par l'eau de mer, peuvent avoir une influence sur la respiration de ce réseau. La seule diflîculté est de se représenter par quelle cause l'eau se renouvellerait constamment dans l'intérieur de la soie. En général, chez les Aimélides, les branchies non contractiles sont revêtues de cils vibraliles. Les arbuscules prétendus branchiaux des Eu- phrosynes en sont dépourvus, sauf à la base du tronc principal de chaque arbre. On trouve, en revanche, des cils vibratilesà la surface de la tête, des paires de pieds antérieures et des cirres dorsaux. Les cirres ventraux, auxquels M. Ehlers en attribue, m'en ont toujours paru dépourvus. M. Ehlers n'a pas connu les organes générateurs. Ils nécessitent donc ici une mention. Chez les mâles, les testicules forment tout un réseau de cordons sur la face ventrale, à la base des pieds. L'axe de chacun de ces cordons est formé par un vaisseau sanguin (fig. 8 a), tout autour duquel sont placés, perpendiculairement à l'axe et dans le sens transversal, des disques de nucléus agrégés. Ces disques (fig. 8 A) ne sont poini toujours (420) nu GOLFE DE XAPLES. 1 I 1 pîitiiiilenifMil plans, iri.iis souveiil courbés on sens diveis. I.eni' diamètre est en nioyeiniede0""",05 à 0,0(>, celui des nucl('usdeO""",0(Mà ()mm/)05. Les disques lesiicnlaires finissent par se détacher delà paroi du vaisseau. Ils flottent alors dans la cavité périviscérale, où ils se transforment pour former les régimes de zoospermes, en passant par toutes les phases ha- bituelles chez les Annélides. Les ovaires sont disposés chez les femelles exactement comme les tes- ticules chez les mâles. Les œufs mfirs sout ellipsoïdaux, longs de 0mm, 13, enveloppés d'un chorion épais de 4 à 5 microm. M. Schmarda a déjà connu les ovaires de r^". polijhranchia, et décril le vaisseau qui en occupe l'axe. Famillo des EUNICIENS Savigny. M. Schmarda a divisé la famille des Euniciens, telle que l'ont entendue Savigny et tousses successeurs, en deux, selon la présence ou l'absence des branchies, et les familles des Euniciens et des Lombrinériens, ainsi constituées, ont été admises par M. de Quatrefages. Cette innovation n'est pas heureuse. Savigny, avec la justesse de coup d'œil qui le caractérise, avait formé un groupe homogène parfaitement naturel qui persistera désormais dans la science. M. Kinberg l'a bien com[tris : dans un sens, il a été, il est vrai, plus loin que MM. Schmarda et Quatrefages, puisqu'il a subdivisé les Euniciens en dix familles. Mais, d'un autre côté, il a con- servé le groupe des Euniciens dans sa totalité comme ordre. En etVet, dans la classification de M. Kinberg, les familles, dans le sens de Savi- gny et de tous les auteurs récents, sont élevées au rang d'orrfres, et les tribus au rang de familles. Ces divergences, dans la manière d'envisager la hiérarchie zoologique, n'ont au fond pas grande importance. Mais le point essentiel, savoir la nécessité de conserver le groupe naturel des (421) 112 ANNÉLIDES CHÉTOPODES Eiiiliciens dans le sens de Savigny, M. Kinbeig l'a compris. A ce poiiil de vue sa classificalion est préférable à celle de MM. Scinnaida et. Qualrefages, qui rompl les aliinités naturelles. Ces savants seraient d'ailleurs bien embarrassés d'assigner dans leur système une place à certaines formes intermédiaires, aux Halla, par exemple, qui sont des Lombrinériens d'une part, mais qui, d'autre part, ont des brancbies, différentes, il est vrai, de celles des Euniciens proprement dits. Je laisserai de côté chez la pluparl des espèces de cette famille tout ce qui tient au système vasculaire. En effel, ce que je pourrais dire ne serait qu'une paraphrase des belles recherches de M. Edwards'. TRIBU DES STAUROCEPHALIDES (kinuekg,. Genre STAUROCEPHALUS Grube. (AAUSOCt:RAS Grube, PRIONOGNATHUS Kfsl.) Lorsque, dans les Anmdala Oerstediana, M. Grube établit son genre Anisoceras pour quelques espèces exotiques, il le considéra comme dis- tinct du genre Staurocephalus qu'il avait établi quelques années au- paravant, pour une espèce européenne probablement identique avec la Nereis Rudolphii Délie Chiaje. Plus tard, cependant, une étude pkis approfondie et faite sur des individus mieux conservés de X Anisoceras rnbrovitlaius,\t firent changer d'avis. Les différences génériques qu'il avait ' Il est juste cepeULlaiit de ra(i|)eler (|ue Délie (Jliiaje est arrivé, de sou côté, à une coniuiissance assez apiMolondie de la circulation des Euniciens. I.a duplicité du vaisseau doisal, les rt^nllements vasculaires latéro-inférieurs, etc., tout cela lui était l'aniilier. Diirérentes erreurs signalées par M. Edwards dans les Memurie de Dolle Chiaje, ont disparu dans les Descrizione. Est-il besoin de dire ici que les obsei vations de Délie Chiaje, de M Edwards et d'auti es sur les renflennenis vasculaires dans beaucoup d'Euniciens sont parfaitement fondées? M. Williams (Report on brit. Annelida, loc. cit., p 185) a pourtant cru pouvoir taxer ces renllements de dilatations accidentelles! (422) Dl GOLFE DE NAPLES. 113 cru reconnaître dans le principe, il les déclara à peu près nnlles, et pensa que les Anisoceras pouvaient à peine snbsister comme sons-geme. De son côté, M.Keferslein tronva une autre espèce du môme genre sur les côtes de Normandie; mais ignoiant les mémoires de M. Grube, il lorma pour elle un genre nouveau, et la décrivit sous le nom de Prionognathns ciliata. Soit M. Grube, soit M. Fritz Mûller avaient dès le principe reconnu les véritables alfmilés des Anisoceras, ou Staurocéphales, et leur avaient assigné une place parnvi les Eimiciens. M. Kelerstein airiva au même résultat. Seulement il lut frappé de la circonstance que les Prionogna- thes auraient des màcboires moins nombreuses que les autres Euniciens, quoique un examen plus attentif eût dù lui enseigner précisément le contraire. Il en conclut que ces vers ont des atfmités non-seulement avec les Euniciens, mais encore avec ces Syllidiens anormaux que M. Schmarda a décrits sous le nom de Gnathosyllis. Vint M. de Quatrefages qui embrouilla singulièrement la question. 11 accepta les genres Anisoceras et Staurocépliale, mais, jugeant d'après les descriptions de MM. Grube et Fr. Mûller, il conclut que ces auteurs s'étaient trompés en plaçant ces vers parmi les Euniciens, et il leur as- signa une place à la fin de la famille des Syllidiens. Puis il accepta aussi le genre Prionognathns, d'après la description et les dessins de M. Ive- ferstein, mais il ajouta qu'il n'y avait aucune raison pour le rapprocher des Euniciens, et que la parenté avec les Gnathosyllis était seule fondée, il lui assigna donc une place au commencement de la famille des Sylli- diens. Au fond, laissant de côté la confusion résultant de l'énumération d'un même genre sous des noms différents à soixante-cinq pages de dislance, la seule raison pour laquelle M. de Quatrefages éloigne les Staurocéphales des Euniciens, c'est la conformation des mâchoires. Or ces mâchoires, très-singulières il est vrai, sont bien plus étrangères au type des Syllidiens qu'à celui des Euniciens. Le scrupule de M. Kefer- stein résultant de ce que chez tous les Euniciens, à rencontre dece qu'on observe chez les Slauiocéphales, les antennes forment une rangée trans- (432) 114 ANNÉLIDES CHÉTOPODES versale sur la partie poslcrieiire de la têle, ce scrupule, disons-uous, n'est point fondé, bien des Euniciens taisant exception à cette règle prétendue. MM. Grube et Fritz Mûller avaient beaucoup mieux compris les vraies altinités des Staurocéphales, et nous sommes obligés de revenir à leur manière de voir. La justifier ici serait inutile. L'étude détaillée que nous allons faire du Staurocephalus Chiaji en sera une justification perpé- tuelle. Un détail cependant trouvera encore sa place ici pour éviter un renouvellement de cette polémique avec M. de Quatrefages. Le savant académicien rapporte, qu'au dire de M. Grube, le cirre supérieur de VÀni- soceras ^îV/a/Mi; renfermerait une soie fine n'atteignant pas l'extrémité du cirre. Ce serait là, ajoute-t-il dubitativement, une particularité bien ex- ceptionnelle. M. Grube avait pourtant parfaitement raison. Ces soies sont sans doute générales chez les Staurocéphales. Un examen plus attentif de la bibliographie aurait d'ailleurs enseigné à M. de Quatrefages que ce fait n'est point aussi exceptionnel qu'il le pense. M. Max Mûller^ avait déjà signalé ces acicules des cirres dorsaux chez la Sacconereis Helgo- landica, M. Fritz Millier' chez la Sigamhra Gruhii, moi-même 'je les ai décrits chez VEunice Tœnia, les Psamuthe. Cette particularité est un trait d'union ajouté à ceux qui rattachent déjà les Staurocéphales aux Euni- ciens, car j'ai acquis la conviction que l'existence d'acicules pénétrant dans la base du cirre dorsal est la règle dans cette famille. M. Malmgren a constaté aussi l'existence de cette soie chez le Staurocephalus erucœfor- mïs Mlmgr. du Finmark*. Il en conclut que le prétendu cirre dorsal n'est pas un cirre, mais bien la rame pédieuse supérieure. Cette conclu- sion est peut-être exagérée. Nous verrons, je le répète, que chez l'im- mense majorité des Euniciens la base du cirre dorsal renferme des ' ikbef Sacconereis Helyolaiidica, voii LV Max Millier. Miillers Arc'iiv, 1855, [). 15. - Eiftifjes iiber die AnHcliâenjaunci der Imcl S^-'Cuthariiia. — Arcliiv jur Nnlimj., I85H, |). 215. Glanures zootoniiques parmi les Annétides de Port-Vendres, par Ed. Claparèdc, p. 121 (581). Nordiska Hafs-Amulater, Iop.. cit., p. 185. Remarquons en pas.onl que M. Malmgren conserve soi!, 'e geiwe Staurocephalus, soit le genre Prionognallius. (Voyez \nnulata poltjclK.eta, etc., p. 62.) Mais il néglige rie nous dire comment il les différencie. La figure du Staurocephalus ( rucœformis Anu. poL, tab lig. 50 représente cinq anlennes, mais la description (Nnrdi^ku Hafx-Atinulaler, f. ^i) en indique seuli'monl tiualre. (424) DU GOLFE DE NAPLES. tl5 Mcicules. Ceux-ci représentent bien virtuellement une rame supérieure. Mais je ne pense pas qu'on doive pour cela dénier au cirre dorsal sa na- ture de cirre. La conformation très-singulière de ces organes chez le .S/. 6'A/a;V justifiera amplement celte manière de voir. Stauhocephalus Chiaji. ? Figure anonjiiie. Dcllc Cliiaje. Descrizione e noiom. lav . 105, lig. 19. Pl. VII, fig. 2. Corpus longitudine 3,5-4""'", latltudine T""\ lacteum vel paUide roseum. Segmentum buccale papillis dorsimlibus biais ciliatis, fossisque latercdibus hhvis pariter ciliatis ivs- tructum. Fedam festucœ falcatœ setis siiiiplicibns aliis peinifiiis, aliis lu-ro adiiitcis avicu- Iciribus. La figure anonyme de Délie Chiaje que je cite se rapporte ou à cette espèce, ou à la Nerets Rudolphii' D. Ch., soit Syllis Rudolphiana'^ D. Gli. Cette dernière est, dans tous les cas spécifî(iuement dilïéi'ente du Staurocepkalas ChiajL Le cai'actère « coc- pore cœiuleo, annulis dorso maculis tribus rubris » semble la rapprocher du St. rubrovittatus Grube. Le lobe céplialique, arrondi en avant, porte quatre antennes fort lai'ges comme chez les autres espèces du genre. La paire supérieure (2, a) est composée de 5 ou 6 articles. Son axe est parcouru par un cordon transparent entouré d'une couche gra- nuleuse. C'est sans doute le nerf antennaire. De nombreux globules sphériques ou ovoïdes remplissent l'intérieur des articles. Des soies tactiles, fines et fort courtes, en hérissent la surface. La paire inférieure ou latérale est composée de deux parties, l'une basilaire fort longue (2, h) et très-large k la base, l'autre terminale ci IVisi- forme [c). Cette antenne latérale est l'organe le plus embarrassant au point de vue de la position de ce ver parmi les Euniciens. En effet, la pièce prin- cipale ou basilaire de l'anlenne contient un prolongement de la cavité périviscérale dans lequel pénètre un vaisseau sanguin aveugle et contrac- ' Memu-ic su ijli anini. .wnzn nerti'hiv, III, 176, t.. XMU, 13, 14. Je n';ii malliciii'oii'^emeiit plus l'ou- vrage à ma dispositi(jn pour comparer ces ligiu'es avec celles » Et pourtant M. Mûller ne paraît pas avoir eu connaissance du vaisseau que je viens de décrire. A mon avis cependant, sans rejeter cetle comparaison, la différence entre Tanlenne latérale on inférieure des Staurocéphales et les antennes nor- males des Euniciens n'est point aussi grande qu'elle le paraît au pre- mier abord. Le petit article terminal orné de quelques soies tactiles très-courtes, doit être seul considéré comme représenlant l'antenne proprement dite. Il est anangien. La grande pièce parcourue parle vais- seau aveugle représente l'arlicle basilaire sur lequel repos;e l'antenne chez la plupart des Chélopodes antennes. Or, chez diverses Annélides, on voit pénétrer un vaisseau aveugle el contractile dans cet article basi- laire. C'est ce que je montrerai en particulier chez les Néréides. Cetle interprétation peut paraître un peu arbiti'aire. 11 n'en sera plus de même lorsqu'on aura pris connaissance de notre étude des cirres dor- saux. En tous cas, les antennes des Ilalla sont encore plus extraor- dinaires parmi les Euniciens, au point de vue des vaisseaux, que celles des Staurocéphales. Les yeux sont au nombre de quatre. Les antérieurs, fort gros, sont placés immé- diatement en avant et en detiors de la base des antennes supérieures. Les posté- rieurs, beaucoup plus petits, sont sur l'occiput. A la limite du lobe céphalique et du segment buccal, on trouve, sur h; dos, deux petites fossettes (2, e), au fond de chacune desquelles est un bouton couvert de cils vibratiles. Ces fossettes sont évidemment homologues des poches occipitales des Lum- briconereis, des Notocirres et genres voisins ; sans doute un organe des sens. Egalement à la limite du lobe céphalique ut du segment buccal, mais siu' la l'ace (42(i) DU GOLFE DE NAPLES. 117 inférieure et près du boid externe, on trouve, de chaque côté, une fosse vibralile plus grande que les précédentes (2 A, a). Cette fosse a une forme hélicoïdale et paraît être l'ouverture externe d'un long boyau cylindrique (2 A, b) qu'on trouve de chaque côté de l'œsophage et qui se termine en cœcum dans le septième segment. Dans ce boyau on distingue facilement une paroi, un épithélium cylindrique et une cavité axiale lubulaire. Je le considère comme une glande sécrétant la mucosité qui enveloppe par- fois le ver. Le segment buccal est biannelé, ou du moins, comme chez les autres Euniciens, les deux premiers anneaux sont-ils apodes. La bouche (2 A. c) est bordée par une lèvre inférieure arquée et plissée. Les pieds, uniramés, se terminent comme chez l'espèce de M. Fr. Miillei' par trois lèvres : deux supérieures et une inférieure (2 B). Les lèvres supérieures comprennent entre elles un faisceau de soies; à la lèvre inférieure en correspond un second. La pointe de l'acicule aboutit exactement entre les deux faisceaux. Dans le premiei' segment sétigère les soies sont de trois espèces. D'abord de minces soies capillaires (2 L) fmemenl barbelées; puis des soies composées en serpe bidentée ou uni- dentée (2 B; 2C: 2D); enfin une seule soie simple, géniculée et cultriforme ;i l'extrémité, dont la lame est finement dentelée en scie (2 E). Dans le second segment sétigère et les suivants, les soies des deux premières espèces persistent; en revanche, la soie géniculée cultriforme disparaît; elle est remplacée par deux ou trois soies foui- chues; ces dernières sont toujours renflées avant la bifurcation, de manière k faire ressembler leur extrémité au profil d'une tète d'oiseau dont le bec ser ait ouvert. La mandibule supérieure de ces soies aviculaires est tantôt pointue (2 I), tantôt obtuse (2 K) ; une légère crénelure existe toujours à la base de la mandibule inférieure. Quant aux soies composées, elles forment dans chaque segment une série graduée sous le rapport de la longueur de l'appendice. Quelques-unes d'entre elles portent une petite pièce accessoire en forme d'aiguille (2 G : 2 H), dont l'inclinaison relati- vement à l'axe de la soie est fort variable. Elles appai'tiennent au faisceau inférieur, tandis que les soies capillaires et les aviculaires forment le faisceau supérieur. Enfin, dans les derniers segments du corps, les soies aviculaires disparaissent et sont rem- placées par une ou deux soies simples, qui rappellent pai- leur conformation la soie cultriforme du premier segment, mais qui sont beaucoup plus fines et dépourvues de serrature (2 M). Le cirre ventral (2 B, d) est implanté un peu plus près de l'extrémité de la rame que de sa base. Il est couvert de petites soies tactiles fort courtes. Le cirre dorsal (2 B, a) naît, à propi'ement parler, du segment lui-même, immédiatement au-dessus (427) J 0 118 ANNÈLIDES CHÉTOPODES (li^ la base du pied. Le segment buccal et le premier segment sétigère en sont dépourvus. Il est deux fois aussi long que le pied lui-même, et formé de deux parties articulées l'une avec l'autre : l'une basilaire, cylindrique (2 B, a) formant la plus grande partie de la longueur; l'autre conique, terminale (2 B, b) et courte. La partie cylindrique renferme dans l'axe une sorte d'acicule très-ténn ; elle est parcourue par quatre vaisseaux sanguins (2 B, /) parallèles, d'un rouge pàle, qui se réunissent par des anses immédiatement au-des- sous de l'articulation de la pièce terminale. Ces vaisseaux paraissent le plus souvent n'avoir pas d'autres anastomoses entre eux. Pourtant dans des circonstances favorables, où les vaisseaux de l'organe sont gorgés de sang, on peut s'assurer que les quatre vaisseaux longitudinaux sont réunis par tout un réseau vasculaire délicat et fort riche. La pâleur du sang dans ces vaisseaux étroits contribue à en rendre l'étude difficile. Je ne pense pas qu'on puisse hésiter à considérer ce cirre comme une bran- chie, d'autant moins que son côté dorsal est couvert de cils vibraliles produisant un renouvellement constant de l'eau. C'est déjà le nom que lui donne Délie Chiaje'. Sans doute ce ne sont pas là les seules localisa- tions de la fonction respiratoire. L'oxygénation du sang a vraisemblable- ment aussi lieu dans les réseauv des côtés des segments et de la base des rames pédieuses. Dm > les pieds en particulier on voit pénétrer une anse vasculaire, entre les deux branches de laquelle s'établit tout un ré- seau capillaire fort riche (2 B, e), du coté dorsal de la rame pédieuse; or ce côté est précisément couvert de cils vibratiles. Au point de vue des homologies, il est intéressant de constater que seul l'article terminal (2 B, h) de ce cirre branchial correspond au ciri e dorsal proprement dit des autres Annélides. En effet, chez les Euniciens, les Âphroditiens et la plupart des Annélides, le cirre dorsal repose sur un petit article basilaire cylindrique. Cet article basilaire s'allonge d'une manière extraordinaire chez les Staurocéphales, au point de dépasser ' Clii>z la Ni'fi'is lin lolphii. Voyez Istilutiuni di Analniiiin coin/ninila scrillc du Siefhtiu Ikllc (Ihiuji', i'"» nlii,, 1. II, Napoli IS36, p. 46. DU GOLFlî DE NAPLES. 119 be;iiuoii|» en loiiguoui' le cirre qu'il supporle. En inêiiii' It'inps il revôl les fondions de vériUible blanchie. Je prouve rexacliUule de celle in- lerprélalioji de la manière suivanle : chez les Euniciens en général cl chez d'aulres Annélides comme les Psamathes, divers Phyllodo- ciens, elc.,on Irouve les cirres dorsaux munis d'un ou plusieurs acicules qui pénèlrenl dans leur article basilaire, mais dans la règle pas au delà. Les soies très-fines découvertes par M. Grube dans les cirres de YAniso- ceras vittala sont évidemment les homologues de ces acicules, devenus fort longs par suite de l'allongement exceptionnel du cirre. L'acicule ca- pillaire, décrit plus haut; appartient à la même catégorie. Toutefois, cet acicule se termine en deçà de l'articulation de la pièce basilaire princi- pale avec le pelil cirre terminal. Si l'on compare celle conformation des cirres dorsaux avec celle des antennes décrites plus haut chez les Slau- rocéphales',on remarquera que tous ces organes sont modifiés delà même manière, c'esl-à-dire dans le sens d'un développemenl exlréme de l'ar- ticle basilaire. Pour terminer ce qui concerne les rames pédieuses, je ferai remar- (juer qu'à de forts grossissements (objectifs à immersion de Martnack) on voil parfois leur surface décharger une multitude de petits bâtonnets lectilignes qui restent tout autour, immobiles et entrecroisés en sens divers. J'ai déjà signalé ce phénomène (follicnles bacillipares) chez beau- coup d'aulres Annélides. Le segment anal se termine par quatre cirres: deux courts, ventraux, et deux longs, dorsaux et multi-arliculés. Le système digestif frappe immédiatement par la singulière armure de la trompe. Celte armure maxillaire a paru à M. Keferslein composée d'un nombre de pièces bien faible pour des Euniciens; M. Fritz Mûller, qui a mieux vu, indique au contraire une centaine de pièces. Enfin, ' Dans son doniiei' travail ri'latil au Sldiirocipliahis iiilirovil talus, M. Grulie indique rainiurc phaiyu- ijipnno comme l'ormcc de quatre rangées de petites mâchoir es dentées en scie, tandis que chez YAniso- ceras rubj-a, il ne parie que de deux mâchoires allongées et dentées en scie. Je ne doute pas que ces deux traits continus ne se fussent résous à un grossissement suffisant en inie série de pièces. (429) 120 ANNÈLIDES CHÏÎTOPODES M. de (^)ualrerages, accordant en général peu de conliance aux données de M. Millier, malgré la scrupuleuse exactitude de cet observateur, né- glige cette indication et se contente d'attribuer aux Ânisoc^ras deux paires de mâchoires. En réalité, l'armure maxillaire des Staurocéphales est composée coimiie celle de tous les Euniciensde deux parties, l'une occupant la région in- férieure ou ventrale de la trompe, l'autre les régions supérieure et laté- rales, l^a première est formée de deux pièces symétriques, noires, se touchant sur la ligne médiane et crénelées sur le bord antérieur (lig. 2, c). C'est le labre habituel des Euniciens, à peine modifié. La seule exis- tence de cette pièce aurait déjà dû détourner M. de Quatrefages de ran- ger les Anisoceras parmi les Syllidiens où ils sont placés comme une orange sur un peuplier. La partie supérieure de l'appareil maxillaire est formée de quatre bandes noires arquées se réunissant deux à deux en V (2 N). Déjà à l'aide d'un objectif de de pouce de Smith and Beck, on peut s'assurer que chacune de ces bandes est composée d'un très-grand nombre de pièces distinctes. A l'aide d'un objectif de 7s t'e pouce anglais ou de len- tilles à immersion de Hartnack,on constate que chaque bande est formée de deux séries de mâchoires crochues, denticulées et fort rapprochées (2 0). Ces pièces sont colorées en noir comme le labre. Elles sont ac- compagnées de chaque côté d'une rangée de petites pièces brimes (2N, 6). Ce sont des denticules, soit paragnathes, rappelant par leur forme la dent carnassière des mammifères carnivores (2 P). En somme, cette in- dication de M. Fritz Mûller, méprisée par M. de Quatrefages, que l'apjta- reil maxillaire des Anisoceras est formé d'une centaine de pièces, l'esle même au-dessous de la vérité, au moins pour l'espèce de Naples. Ce nombre peut être triplé, sans danger d'exagération'. L'intestin hépatique commence dès le huitième segment. ' Le grand iioinlire des mâelioires (« maxillio niiinciosissiniii; ») est aussi signalé |iar M. Kinltei'y, (|ui en t'ail le caraclère de sa famille des Stniirocepliulea dans l'ordfe des Euniciens. (Voyez Oefrersigt af Koni/I. yplnisk. Ahdd Forli(in(llitif/(ir l'or l^&i, p. blLj (430) m COI.FE Mi XAÏM,I<:S. 121 Le sysiènie vasciilaire csl très-reinarqiiîible cl loin d'èlie aussi siiiiplc (liic M. Kel'erstein l'a vu chez le Slaurocephal us ciliatus (Prionoçjnafhus KelVst.). Nous avons déjà esquissé sa distrihulion Tort complexe dans les pieds, les cirres el les antennes. Considérons maintenant les parties centrales du système. Celles-ci du moins ont été fort bien vues parM. Ke- ferstein qui signale deux vaisseaux laléi aux, et un vaisseau ventral, mais ne mentionne aucun vaisseau dorsal. Chez le Si. Chiaji, les trois gros vaisseaux longitudinaux sont tous au-dessous de l'intestin, et, par consé- (pient, ventraux. Mais il est facile de reconnaître ici une simple exagéra- tion du type de la famille des Euniciens. Dans toute cette famille, le vaisseau dorsal est dédoublé, comme on le sait, c'est-à-dire, rempl.cé par deux vaisseaux latéraux plus ou moins écartés l'un de l'autre. Chez le St. Chiaji, cet écartement atteint son maximum, au point que les vais- seaux s'écarlant de la ligne médiane dorsale, leur écartement a fini par devenir négatif, c'est-à-dire, par se transformer en un rapprochement, vers la ligne médiane ventrale. Ces deux vaisseaux latéraux sont con- tractiles, chassant le sang d'arrière en avant comme un vaisseau dorsal. Chacun d'eux donne naissance dans la partie antérieure de chaque seg- ment à trois anses. ï^a première est en même temps la plus grosse; elle est contractile, côtoie la paroi ventiale tlu corps el entre dans le pied, où elle fournit le réseau respiratoire de la rame et du cirre. A la base de ce cirre, un vaisseau reprend une partie du sang oxygéné, et va le jeter dans le vaisseau ventral à la partie postérieure du segment, mais en dé- crivant une grande sinuosité dont la convexité est tournée vers l'avant. Les deux autres anses sont beaucoup plus petites, contournent l'intestin et vont sur le dos former un réseau cajiillaire dans la paroi de cet organe. L'intestin reçoit aussi une branche qui lui amène du sang et qui provient directement du réseau respiratoire. Je suppose que le sang du réseau intestinal va se jeter directement dans le vaisseau ventral appliqué contre l'intestin. Toutefois, je n'ai pu m'en assurer. llelativemenl à l'appareil reproducteui , j'ai constaté seulement que les éléments sexuels chez les deux sexes remplissent la cavité périviscérale (431) 122 ANNÈLIDES CHÈTOPODES et ses proloniiemenls pédioiix. Chez les mâles, les zoospermes lemplis- senl la cavité dès le dixième segmenl. Ils soiil filiformes avec une lèle globuleuse. Parfois, cliez les femelles mures, j'ai aperçu vaguemenf dans la cavité des pieds un boyau sinueux que je suppose appartenir à l'or- gane segmenlaire, toutefois je n'en ai jamais vu l'ouverture externe. TRIBU DES KUNICIDES (S.hmari)a, Genre DIOPATRA Aud. et Edw. La caractéristique du genre Diopatra, lelle qu'elle a été admise par M. de Quairefages dans son manuel, devra être modifiée en ce sens que l'existence de deux yeux n'est point générale. La cécilé de la D. cuprea Bosc a déjà été indiquée par Bosc. Diopatra neapolitana '. iY(';r/,s ciifma Dollc Cliiaje («o« Bosc), Mcmorie sn gli Anim. senz. vcii. Il, i2'i, Inv. XXA'Il, lig. 9-lH. Diopalrn cuprm Aud. et Eilw., Ann. des Se. naliir., t. XXVII, p. 231. !\'eiris cM/iw/ (!rnl)e Art., l<]cIiinod. und WinTnei', p. 80. Diupalm ncnpnlitaim Délie Ghiaje, Desci izione e notom. III, p. 97 el V, p 104, (av. 07, lig. 12. Dinpatm irid'color A. Costa, Annuario del Museo zoolog. d. r. Univ. di Naptdi, I, 1862, p. 32. Diopatra cuprea Qtrfg., Histoire natur. des Annelés. I, p. 344. PI. VI, fig. 4 La Nereis cuprea D. Ch., quoique l'une des Annélides les plus com- ' hclle Clii.ijo, ipii avait d'abord ci'ii son espèce identique avec la Nervis ciiprcu l5osc d Aniériquc. re- coinuil plus tard son erreur. Il échangea donc sa première dénonnnation contre celle de Diupatra nenpo- litarin. Ce nom doit être ado|ité, bien que celui de II. raprea soit familier aux naturalistes napolitains, car la A', cuprea de Bosc élant commune dans la rade de Charleslon [Voyez Histoire nalinelle des vers par L.-A.-G. Bosc, l 1, Paris, an X, p. 143) pourra facilement être identifiée M. de Ouatrefages croit, il est vrai, devoir assigner à la N. cuprea Bosc une place parmi les Eunices (Hisl. nul. des Annelés, 1, p 331); mais il suffit de jeter un coup d'œil sur la ligure de Bosc et d'y reconnaître les nntennrs à articles basi- laires plissés transversalement, les branchies verticillées, <'tc., pourvoir qu'il s'agit d'une véritable Dio- pàlre très-voisine de la D neapolitanu. ' C'est à tort que M. de Quairefages idi'utilic avec cette Diopatre la D. Pxin i Crulir de l'alerme. (432) DU GOLFE DE NAPLES. inuiies (lu golll" tic Naples, n'a pas été étudiée jusqu'ici d'uni' manière sutîisante. M. de Quatrefages, sans hésiter précisément à la considérer comme une Diopatre, pense cependant, d'après les descriptions des au- teurs, qu'elle doit être bien dillerente des auti'es espèces. Elle en est au contraire fort voisine. Cette magnifique espèce atteint jusqu'à douze centimètres de long sur un de large. Elle habite des tubes plongés dans un sable (in et ressem- }»lant beaucoup à ceux d'espèces voisines, surtout de la D. Baeri Gruix'. Ces tubes sont eu effet ( omparables à des fourres de larves de Phryga- nides, formées par les matériaux les plus divers. Quelquefois ce sont des débris de coquilles assemblés d'une manière irrégulière ; plus souvent ce sont des lambeaux d'algues, de fibres végétales, agglutinés de manière à ce que leurs extrémités fassent saillie à la surface. La couh^ur du dos est d'un beau bi(3u d'acier, tirant sur le cuivreux violacé avec d(3s rellets irisés. La base annelée des antennes est d'un brun clair. C'est aussi la couleur des pieds et de la surface ventrale du corps, avec l'exception des segmciils ant érieurs qui sont bleu d acier dans le milieu. Enfin, les branchies sont vertes. — Cette coloration n'est pas parfaitement constante. On trouve çà et là des individus entièrement ferrugineux. Le premier individu que je rtjncontrai avec cette coloration exCKptionnelle avait la première paire de branchies au 5""' segment et non au G'"'', comme c'est la règle. Cependant il ne s'agissait sans doute que d'une anomalie, car je trouvai plus tard d'autres exem;)laires f uTugineux dont le cinquième segment était de^poui'vu de branchies. Le lobe céphalique est bilobé en avant. Il porte cinq antennes occipitales dont la médiane est la plus longue. Toutes ont la base annelée comme les autres Diopatra. C'est à tort que M. de Quatrefages la suppose lisse ; les figures de Délie Chiaje l'ont induit en erreur. Les deux petites antennes frontales sont coniques et lisses. Les antennes sont colorées seulnmriut sur la surface dorsale. Du côté V(MUral elles s(tnl blanches. Leur épaisse cuticule (0"ii'i,008) est percée de rangées de pores très- singuliers (4 L, a), qui n'existent pas sur le reste de la surface du corps. Ces pores se présentent sous la forme de stigmates elliptiipu^s dont le (433j Iâ4 ANNÈLIDES CHÈTOPODES grand axe mesure 16 niicrom, et le petit 3. Ils sont distribués en ran- gées longitudinales ibrt régulières, niais n'existent que sur la partie lisse des antennes, c'est-à-dire celle dont l'animal peut se servii' pour palper. La base annelée en est dépourvue. Dans chaque pore pénètre une substance granuleuse qui ne s'élève cependant jamais au-dessus du niveau de la surface de la cuticule. Peut-être iaut-il y voir une termi- naison nerveuse. Les yeux t'ont défaul. On trouve, il est vrai, à leur place deux régions convexes et lisses^ derrière les antennesde la paire moyenne, mais ces régions ofifrent le même éclat métallique que le lesle du corps^ et ne sauraient être des organes visuels. Le segment buccal porte deux tentacules dorsaux assez courts. Du côté ventral il est à peu près entièrement recouvert par le segment suivant et n'apparaît que sur les côtés : le bord postérieur de la bouche est donc formé par le second segment. Les segments 2 — 5 (fig. 4) ont chacun un cirre ventral (b) et un ciire dorsal (a) coniques, renflés à la base ; en outre, la rame pédieuse se termine par une espèce de prolongement cirriforme (c). Chacun de ces pieds paraît donc poi'ter trois cirres. Le sixième segment est le premier branchié. A pai'tir.de ce point le cirre dorsal apparaît comme né de la base de la brancliie, bien plus grande que lui. La rame pédieuse continue d'être prolongée en forme de cirre, mais le cirre ventral se modifie profon- dément. Au sixième segment il existe encore, mais il est devenu beaucoup plus court, plus large, plus épaté. A partir du septième il cesse, à proprement parler, d'(^xisler. ou du moins n'est-il plus représenté que par une saillie en foi'me de bourrelet sur la partie ventrale des segments. Les pieds passent pour uniramés chez les Euniciens en général el les Diopalra en particulier. Cependant, en y regardant de pi'ès, je trouve chez la D. neapolitana comme chez beaucoup d'autres Euniciens, les tra- ces de deux rames. Le prolongement cirriforme terminal, dont j'ai déjà parlé, appartient à la rame ventrale. Celle-ci porte un groupe de soies que je décrirai tout à l'heure, et renferme un faisceau de nombreux aci- cules, à la pointe desquels correspond souvent un gros tubercule de la surface. Au-dessus de ce faisceau on trouve constamment \\\\ second groupe d'acicules un peu plus courts, dont la poijite pénètre dans le petit (434) nV GOI.FE DE NAPLES. 12o mamelon portant le rirre dorsal (4 d). Ce mamelon est donc le lepré- sentant de la rame supérienre. C'est ainsi du moins que les choses se passent dans les sea^ments les plus antérieurs. Mais, en arrière, ces aci- cules dorsaux deviennent plus minces et moins nombreux, el Ton ai rive t)ientôt à des segments où ils n'existent plus que sous la forme de deux ou (rois minces soies capillaires (4K,a). En revanche, ces soies pénè- trent jusqu'à l'extrémité du cirre, sans que leur pointe en sorte pourlaid jamais. Les branchies s'étendent du sixième au cinquante-neuvième ou soixan- tième segment environ. La tigurede Délie Chiaje est part'ailemeni exacle sous ce rapport, et ne permet pas de doute sur l'identitication de la Ne- reis cuprea. Les branchies de la première paire sont encore relativemeni petites, mais les suivantes atteignent rapidement le maximum de la gran- deur. Il n'est point vrai, comme M. de Quatrefages le suppose d'ajtrès la figure insuftisante de Délie Chiaje, que les branchies soient relative- ment peu rameuses. Elles le sont au moins autant que chez tout autre espèce à branchies bien développées. Leur tronc très-fort porte un grand nomi)re de rayons disposés en spirale tout autour. L'artère et la veine branchiale décrivent toutes deux une spirale dans l'intérieiu' du tronc, mais ces spirales sont inversos l'une de l'autre. Elles se reconnaissent immédiatement à leur belle couleur verte, rappelant celle de certains sels de cuivre'. Le sang est d'ailleurs rouge' et la couleur verte provient d'un pigment qui entoure les vaisseaux. Ce pigment est accompagn(* «l'une autre matière colorante, brune, moins abondante. Chaque rayon branchial présente la structure typique des branchies, c'est-à-dire (ju'il renferme une artère et une veine, mises en communication par deux * Chez certains individus, sciiddaljles d aillfuiis, les liraiic-liies soiii (•oniplétenienl lei rutçinenses, sfin> Irnce de pigment vert. * J'insiste tout jiarliculièi'enieiit sur celte coloration /owyc du sang, parce tjiie M. Kr. iVlidIei' {Arcliif fur Nalimj. XXIV, 1858, p. ^21 2) attribue aux l)io|)atres un sang vert. Si l'auteur n'a pas été induit eu erreur par rexi$tence d'un pigment semlilable à celui de la IJiopatre de Naples, celte coloralio[i verlc du sang doit èire considérée comme une exception parmi les Euniciens en général el les Diopalres en parti- culier. (43S) '1 ' 126 AXNÈLIDES CHÉTOPODES rangées d'anses très-nombreuses. La surface des branchies est complè- tement dépourvue de cils vibratiles. Les branchies de la région antérieure sont de beaucoup les plus gran- des. En arrière elles décroissent rapidement et se simplitient en même temps. Les dernières sont réduites à des espèces de cirres bifides ou sim- plement filiformes. Dans les premiers pieds branchifères, le cirre dorsal, étant relative- ment fort petit, apparaît comme un appendice de la base de la branchie. Plus en arrière, ce rapport se modifie graduellement et finit même par se renverser, non-seulement parce que les branchies deviennent plus petites, mais encore parce que les cirres dorsaux deviennent plus grands. Aussi les dernières branchies ont-elles bien plutôt l'air de petits appen- dices des cirres dorsaux. Ceux-ci paraissent d'ailleurs revêtir, à mesure qu'ils deviennent plus grands, des fonctions respiratoires. En effet, l'ar- tère et la veine qui forment une anse dans la base des premiers cirres, pénètrent beaucoup plus avant dans les cirres suivants, et finissent même par en atteindre presque rexlrémité. En même temps, de nombreuses anastomoses s'établissent entre les deux troncs vasculaires (4 M). Aussi les cirres finissent-ils par présenter une structure qui rappelle celle des branchies, avec une richesse vasculaire, il est vrai bien moindre. Je ne doute pas que ces cirres ne revêtent les fonctions respiratoires dans la dernière partie du corps, dépourvue de branchies proprement dites. Les soies sont de foriiK^s variées. Nous avons déjà mentionné les acicules, qui ne sont d'ailleurs point partout semblables, car ceux des premiers segments sont homo- gènes, ceux des suivants striés en long (4 K) sauf à la pointe. Le faisceau de soies saillantes se divise dans les trois premiers segments en deux groupes: D'abord les soies que j'appellerai imparfaitemenl composées. En efîet, ces soies (4 D), arquées vers fextrémité, présentent bien un article terminal, mais cet article se continue dans to ite sa largeur avec la hampe. I^a séparation entre la hampe et l'article n'est effectuée que par une diminution peu marquée de l'épaisseur '. L'ar- ' Il est clair (jiie toutes les soies composées sont au fond ronformées de la même manière, seulement ramincissement de la soie entre la hampe et l'article est ici moindre que d'ordinaire. — .l'ai entendu (436) Dli GOLFE \)E NAPLKS. 127 ticle Psl divisé a rcxtréinité un deux parties par un sillon. Il poric en oiilie souvent □ne aiguille terminale, qui a servi à la jeune soie à percer les tissus du pied et qui finit par se briser. Les soies du second groupe sont simples, en tnr de lancn, munies de deux ailerons (i G, vue de face el 4 C de profil). Leur surface, examinée à un fort grossissement, présente un pointillé résultant de la terminaison des minces fibres chitineuses qui les constituent. — Oans le quati'ième seguKMit sétigère et les suivants, les soies du second groupi^ restent les mêmes, mais celles du prf^mier subissent une modification. L'article terminal- se distingue un peu plus clairement de la hampe. En même temps, son extrémité se recourbe de manière à constituer une véritable serpe (4 E). Chez quelques individus cette serpe est bidentée. Encore ici, tant que la soie est jeune, on la trouve surmontée d'une lame tranchante et très-acérée qui a servi à lui frayer un chemin à travers les tissus. A partir du 1 6"^" ou 1 8'"'' segment, on voit s'associer aux soies que je viens de décrire de deux à quatre vigoureux crochets bifides (4 F, et 4 (î) qui occupent toujours la partie inférieure du faisceau. Dans le principe tous ces crochets sont aussi surmontés par la lame tranchante qui leur a servi à se découper une roule. Toutefois cette lame finit souvent par se briser. Enfin, le faisceau se complique dans la région moyenne du corps d'une dernière forme de soies, dont j'ai longtemps méconnu l'existence. Je la découvris lorsque par hasar'd je transpor tai un très-jeune individu in tolo sous le microscope '. Il n'en pos- sédait encore qu'une par pied (4 H). C'est une soie simple droite, se terminant par un peigne de petites dents, dont une plus longue que les autres. Chez les adultes ces soies (4 1) sont nombreuses et accompagnent le faisceau supérieur. Elles s'étalent en une spatule pectinée, dont toutes les dents sont égales. M. de Quatrefages a décrit des soies analogues chez VEunice Roussaei. Des soies semblables ont d'ailleurs été figurées chez beaucoup d'Euniciens par MM. Williams, Schmarda, Kinberg ft d'autres. Le tube digestif à mâchoires de Diopatre normales n'offre rien de particulier. L'intestin biliaire, reconnaissable à sa coloration, ne commence qu'au 'i9'"*' segment, mais la région précédente de l'intestin est déjà étranglée en patenôtre. Le corps est terminé par quati e cn-res, deux longs et deux courts. (îritiquer très-viveiiieul en Anglutene les ubsei vations tie M. Williams sur les suies des Annélides t fie- port, p. 210). Cependant elles sont part'aitemenl justes : ee savant a raison de dire qu'il n'y a jamais dans les soies d'Annélides de véritable articulation, el il expose d'une manière très-exacte le mode d'union des deux parties de la soie. Mais tout en admettant que le mot iVarliridation est employé ici dans un sens un peu abusif, je ne vois pas grand inconvénient à le conserver. ' Cet individu ne comptait encore que 5 paires de branchies. (437) 128 ANNÉLIDES CHÈTOPODES Genre ONUPHIS Aud. et Edw. (Kinb. rec) {non Qualrefages.) Les Oniiphis, (|ui oui pour lype l'O. eremila Aud. cl Kdvv., se distin- •juent (les Diopatres par la conlormalion des brauchies; ces organes sonl pecliiiés ou simples, mais leurs rayons ne sont jamais disposés en spi- rale. Onuphis Pancerh. Pl. VIII, fig. 1. Corpus loiif/ittidhie 12"^"^ latitudinc 4-5""", scçpncntis circft 130. Dorsimi antice, vio- laceo-chalybmim, ^fosteriora versus yradatim paUidius. Anteiimt pallidœ basi unnidatith violacea. Branchiœ usque ad segmentnm iS""'™ simplkes, postea pedinatœ ad apicem cor- poris usqtie persistentes. Celle Onuphis esl forl commune dans le goHe de Naples, où elle a élé pourlant méconnue jusqu'ici. Dès que j'en eus signalé l'existence à mon ami M. le prof. Panceri, il la trouva conservée en assez grand nombre au Musée de Naples, mais confondue avec la Diopafra neapolifana dont-elle se rapproche par la coloration. L' 0. Panceni est d'un blanc nacré en dessous, mais colorée eu dessus d'un violet métallique. Le pigment coloré n'occupe, il est vrai, que le milieu de chaque segment, les bords antérieur et postérieur restant incolores. Dans la région antérieure ces bords incolores sont fort étroits et la coloration violette paraît générale. Toutefois, plus en arrière, ils deviennent plus larges et finissent même par restreindre la région colorée à une sorte de bande transversale. Enfin, chez les jeunes individus tout au moins, la partie tout à fait postérieure du corps est incolore. En tout temps les pieds sont aussi ilépourvus de pigment. Le lobe céphalique porte sur sa partie supérieure cinq antennes (fig. 1), dont deux naissent un peu en arrière du bord frontal, tandis que les trois autres, un peu plus grandes, sont dispo.sées en une rangée transversale derrière les premières. Ctiaqne (438) DU (jOLKE de \Al»LES. 129 antenne est formée de deux parties, l'une terminale:, cotiique, lisse et d'un brunâtre pâle; l'autre basilaire, plus large, cylindrique et ornée en dessus de 10 â 12 côtes transversales en relief, colorées en violet. Cette partie basilaire est complètement inco- lore en dessous. Ces antennes sont donc identiques à celles de beaucoup de Diopalres. La cuticule de la partie terminale est percée de pores (1 I) comme celle de la Diopatra neapolitana, seulement ces ouvertures sont ici ovales, et au lieu de former des rangées longitudinales elles sont distribuées en quinconce irrégulière. La couche chilinogène de cette partie de l'an- tenne renferme un pigment brun, granuleux, en rangées longitudinales. Sni' le bord frontal, enfin, s'élèvent deux petits tubercules incolores, coniques, com- plétant le nombre de sept antennes que les auteurs attribuent au genre Onuphis. Mais pas plus que chez les Diopatres, ni que chez les autres Onuphis, ces appendices ne méritent d'être assimilés aux vraies antennes avec lesquelles ils n'ont aucun rapport. Je serais bien plutôt tenté de les comparer aux palpes des Lycoridiens. Immédiatement au-dessous de ces antennes frontales apparaît ont! petite tache brune sur la ligne médiane. Serait-ce un organe visuel ? Le lobe céplialiiiue est d'ailleurs blanchâtre, sauf une bande arquée violette derrière la base de l'antenne impaire. Les deux cirres tentaculaires du segment buccal sont implantés exactement sur le bord antérieur du segment et tout à fait en dehors. Ils sont siibulés, renflés à la base et entièrement incolores ou blanchâtres. Le second segment est porteur de la première paire de pieds. Ceux-ci, de même que, les suivants, ont la forme de procès coniques (1 B) et frappent immédiatement par la multiplicité de leurs cirres. Ils en portent en effet quatre, tous subulés et renllés â la base. L'un est implanté très-près de la base du pied : c'est le cirre ventral (d); un autre à l'extrémité même, c'est un cirr'e supplémentaire (e) comparable â l'appendice cirriforme terminal de la Diopatra neapoUiana ; les tieux derniers enfin naissent, accolés l'un h l'autre, d'un article basilaire commun situé un peu en arrière de l'extrémité de la l'ame, du côté dorsal. De ces deux cirres, riiii est le cirre dorsal (a), l'autre la branchie (c) qui, théoriquement, n'est qu'un rameau du cirre dorsal. En effet, déjà dans les segments antérieurs les vaisseaux pénètrent dans la base du cirre branchial; dans les segments suivants, ils s'étendent davantage. Enfin à partir du Ki"'" segment ce cirre branctiial commence â se ramifier et finit par constituer une véritable branchie peclinée avec la distribution typique des vaisseaux. Le nombre des rayons de la bran- (A39) 130 ANNÈLIDES CHÉTOPODES chie ne parait jamais s'élever au-dessus de cinq ou six. Dans la pai'tie postérieure dn corps, il diminue de nouveau, toutefois la branchie persiste jusqu'à l'extrémité anale. Nulle part ces branchies ne présentent de cils vibratiles. Le second et le troisième segment (les deux premiers sétigères) ne sont point semblables aux autres, au point de vue des soies. Ils en portent deux faisceaux. L'un sort de l'extrémité même de la rame. Il ne compte que des soies composées (1 G), à serpe bidentée ou tridentée et à hampe légèrement incurvée. Ces soies sont dans leur jeunesse surmontées de la longue lame acérée qui leur sert à se découper un chemin dans les tissus du pied (i D). Le second faisceau sort entre le cirr-e dorsal et l'extrémité du pied, il ne contient que des soies simples, homogènes, qui se rétrécissent subitement vers l'extrémité pour se terminer par une pointe molle et flexible (I E). Enfin, il existe un faisceau de soies capillaires dont l'extrémité pénètre dans la base du cirre dorsal et qui doivent être considérées comme les acicules d'une rame dorsale virtuelle. A partir du quatrième segment les soies composées disparaissent et sont remplacées par de simples soies subulées (i F) auxquelles s'associent du côté ventral du faisceau, dèsle iO""' segment, deux ou trois vigoureux crochets bifides (1 G et l H) semblables à ceux qu'on observe chez les autres Euniciens. G'est aussi dans cette r'égion qu'ap- paraissent les soies en spatule pectinée (1 K) si communes dans cette famille. De foutes les Onupliis, jusqu'ici décrites, la Diopatra longissima Grube' est celle qui se rapproche le plus de VOnnphis Pancern.¥A\e s'en distingue toutefois par divers caractères, dont les plus saillants sont la longueur des antennes et la position toute différente des tentacules du segment buccal. Ils sont, en etlet, latéraux chez VO. Pancerii, Irès- rapprochés de la ligne médiane chez VO. longissima. Genre HYALINŒCIA Malmgren. (ONUPHIS Otrig. non Aud. et Edw.) I.e geme Oniiphis Aud. et Kdw. a pour ly|)e VOnnphis eremila Aud. et Edw. Toutefois, au mépris de toutes les règles de taxonomie, V Histoire • Àrchiv fur Natury. \\[, 1855, p. 94, pl. III, lig. «. (440) BU GOLFE DE NAPLES. 131 nalurelle des Annelh \)\diQ,(d celle espèce type parmi les Diopaires el em- ploie le nom û'Oniiphis clans un tout autre sens que ne l'avaient fait Au- douin et M. Edwards. Je ne puis que donner raison à M. Malmgren, lorsqu'il proteste contre cette manière de faire'. Il conserve VO. eremila comme type de genre Onuphis, et crée le nom de Hyalinoecia pour les Onuphis dans le sens de M. de Quatrefages. l/espèce ci-dessous con- corde avec tous les trails principau.v de la diagnose de ce genre, telle que la donne M. Malmgren. Elle s'en éloigne par quelques caractères secon- daires, tels que la conformation des soies et l'absence des yeux, caractères auxquels je ne puis accorder d'importance générique. Hyalinoecia rigfda. Pl. VIII, fig. 2. Corpus loiigltiidhie 5-6"^"\ latitudine segmeafis circa 120. colore lif/iii inahao'oni didi. Macula fusco-violacea prope hasin hranchianmn simpUcimv. Cette HyaliiKEcie se reconnaît immédiatement à sa grande rigidité comparable à celle des vers nématodes. Aussi w peut-elle se fléchir qu'en formant des courb(;s à très-grand rayon. Cette rigidité est due à l'épaisseur de la cuticule, extraordinaire même pour un Eunicien. Chaque segment présente sur le dos une bande blanche à son bord antérieur (fig. 2). Cette bande n'est que la coupe optique de la cuticul(^ qui se repUe pour passer d'un segment à l'autre. Le lobe céphalique incolore, sauf le bord frontal à teinte d'acajou clair, porte cinq antennes principales dont les trois postérieures sont de longueur inusitée. Comme chez les Diopatres, ces antennes ont un article basilaire orné en travers de côtes saillantes colorées. Le reste de l'antenne est incolore. Les deux antennes antérieures n'atteignent pas le tiers de la longueur des trois postérieures. Enfin, il existe sur le bord frontal ces mêmes palpes coniques et dépourvus d'article basilaire qu'on retrouve chez les autres Hyalinœcies, les Onuphis et les Diopatres. Dans la règle le lobe céphalique est complètement dépourvu d'yeux. Cependant, chez quelques exemplaires, on trouve de chaque côté une petite tache oculiforme, noire, en dehors de la grande antenne ex- terne. Les premiers segments sont très-convexes du côté tergal, mais cette convexité va * Annulata polycliœla, etc., p. 65. (/an 132 ANNftUDES CHÈTOPODES diminuant rapidement dans les segments suivants et le corps finit pai' être très-aplati. Au second segment commencent les pieds (2 A), incolores, uniramés, portant un cirre dorsal (à) qui repose par sa partie inférieure et renflée sur nn article basilaire. Un petit cirre conique terminal (2 A, b) parait correspondre plutôt au cirre supplémentaire des Diopatres qu'à un cirre ventral. A partir du 8™" segment (7""' sétigère) on voit un cirre supplémentaire (2 B, b) naître côte à côte avec le cirre dorsal (a). C'est la branchie, qui excède notablement en longueur le véritable cirre. Pour le moment ce n'est, il est vrai, qu'une branchie virtuelle, en ce sens qu'une anse vasculaire pénètre seulement dans sa partie basilaire. sans s'y ramifier. Vers le 17"^" segment ce cirre branchial prend la structure normale d'un organe respiratoire (2 G, b), c'est-à-dire qu'd est parcouru dans toute sa longueur par une artère et une veine mises en com- munication l'une avec l'autre par deux séries d'anses vasculaires très-rapprochées. En même temps la branchie se raccourcit au point de ne pas même atteindre la longueur du cirre dorsal. Dans la partie postérieure du corps cependant, le cirre branchial excède de nouveau en longueur le cirre dorsal. Chaque pied, en outre de ses acicules, porte un seul faisceau de soies. Dans les six premiers segments sétigères, la partie supérieure du faisceau est formée par des soies simples, bordées à l'extrémité (2 D) : la partie inférieure, par des soies composées à serpe bidentée et trapue (2 E). La surface de cette serpe est pointillée, et son extré- mité armée de la lancette qui lui sert à se découper un chemin dans les tissus. A par- tir du 8'""^ segment (7""^' sétigère) les soies composées disparaissent et il ne reste plus que les soies simples, bordées. Au neuvième apparaissent en outre, dans la partie infé- rieure du faisceau, les vigoureux crochets bifides (2 G) avec leur lame tranchante terminale; ils sortent chacun par une ouverture spéciale. Dans les segments suivants ces crochets augmentent de nombre. Ils finissent bientôt par devenir prépondérants, car en même temps les soies subulées deviennent moins nombreuses et aussi plus minces et moins fortement bordées (2 F). Enfin, comme chez les autres Euniciens, les cirres dorsaux renferment quelques acicules capillaires (2 G, a). A la base de chaque branchie se trouve une tache semi-circulaire d'un violet foncé (2 C, c) dans laquelle on pourrait être tenté de soupçonner un organe visuel. Je ne lui ai reconnu cependant ni cristallin, ni nerf spécial. Ces taches apparaissent en général vers le dixième segment et se répètent dans tous les suivants. J'ai vu cepen- dant un échantillon qui en était muni dès le cinquième. L'armure de la trompe, qui ne s'écarte d'aiUeurspas de la forme typique, est figurée pl.YIK, 2H. (442) DU GOLFE DE NAPLES. 133 Genre EUNIGE Guv. (Qtrfg. rec.) EUNICE VIÏTATA Nereis vittata Délie Chiaje, Memorie su gli. Anim senz. vert. IV, 195. — Desrr. e noiom., pl. 1GG, fig. 12. Eunice vittata Délie Chiaje, Descrizione e notom., V, p. 101. Pl. VI, fig. 3. Corpus tercs, longitudine 5"°', latitudiiw 4""", segmentis 80-90. Segmenta tcemis travs- versis mbro-lnfeis dorsualihis ternis vittata. Branchiarum paria 22., pmmo pari seg- menta quarto insidente. La coloration fort caractéristique de cette Eunice est déjà signalée par Délie Chiaje: moquoque annula vittis luleis tribus. Chaque segment porte en etïet sur le dos trois bandes transversales d'un rouge brunâtre pâle, dont les deux premières sont beau- coup plus larges que la troisième*. Elles sont séparées par des bandes blanches dont la première, plus large que la seconde, s'élargit sur le milieu du dos, grâce à une échancrure des deux bandes rouges voisines, de manière à former une tache médiane blanche et ovale. Dans la région postérieure du corps, les bandes rouges sont complètement interrompues sur le milieu du dos. Du reste, dans toute sa longueur, le dos de l'animal offre des reflets irisés intenses. La face ventrale est blanchâtre, variée de rouge-brun dans le tiers antérieur. Le lobe céphalique est bilobé ou même indistinctement quadrilobé. Les cinq antennes sont vaguement annelées. Derrière leur base, sont deux yeux. Les deux cirres tentaculaires du segment buccal sont fixés sur le dos. Le segment buccal est aussi long que les trois suivants. Les branchies commencent au 5'"« segment (3""^ sétigère). Elles sont pectinées (3 A, a) le nombre de leurs branches ne dépassant pas six ou sept. Elles offrent la structure normale des branchies d'Euniciens ' , mais leur surface ' Bonne espèce omise par M. de Qualrefages dans sa compilation. * J'ai rencontré un individu chez lequel celle troisième bande faisait entièrement dél'aut. Ce caractère est, comme je l'ai dit dans les Prolégomènes, de présenter dans chaque branche deux vaisseaux axiaux réunis ensemble par une double série d'anses vasculaires. M. Williams qui, en son genre, a compris les branchies des Euniciens aussi mal que M. de Quatrefages, les représente comme formées par des rameaux vasculaires nus, exposés directement au contact de l'eau. Il répèle d ailleurs cette erreur poui' les Amphinomiens, les Téléthusiens, etc. (443) ^ 134 ANNÉLIDES CHÉTOPODES est couverte de cils vibratiles. Cette circonstance mérite d'être relevée, car elle est exceptionnelle dans la famille des Euniciens, Les pieds ont la forme d'un cône tronqué court. Leur cirre dorsal (3 A, b) relati- vement long, naît à la base conjointement avec la branchie. Le cirre ventral (3 A, c), très-court, est implanté à l'extrémité même du pied. Les soies, comme chez les autres Eunices, sortent du pied uniramé en un double faisceau formé par des soies simples, subulées (3 B), et des soies composées à serpe bidentée (3 G), dont la lame terminale temporaire, destinée à disséquer les tissus, est fort courte quoique très-acérée (à). Enfin, sauf dans la région antérieure du corps, la partie inférieure des faisceaux est occupée par deux ou trois vigoureux crochets (hami) trirostres, munis d'une lame dissectrice dont le tranchant est ondulé (3 D). Le dernier segment se termine par quatre cirres (3 E) dont deux forts longs sont supérieurs et deux autres beaucoup plus courts sont inférieurs. L'anus {a) est dorsal et compris entre deux papilles surmontées chacune d'une petite pointe. EUNICE CINGULATA. Pl. Vil, fig. 1. Corpus latitucUne 5-6'"'", longitudine 7-8°""\ violaceiim, segmento quinto cingulo albo vel flavescenti instructo. Antennarum cirrorimque tentacularium annuli vicissim violacei albiqtie. Cirri dorsuales violacei apice albo. Branchiœ a segmento nono incipientes, pri- màm simplices, filiformes, a segmento duodecimo aiitem xiectinatœ. Cette belle espèce, colorée d'un violet sombre superbe, se reconnaît facilement d'après les caractères delà diagnose, auxquels je n'ajouterai que peu de détails. Le lobe céphalique est profondément bilobé en avant. C'est une de ces espèces qui permettent à peine de douter que les prétendues antennes frontales des Diopatres soient autre chose qu'une exagération des lobes frontaux des Eunices. Le segment buccal est au moins aussi long que les trois suivants. Il est biannelé, l'anneau postérieur, porteur des tentacules dorsaux, étant à peu près trois fois moins long que l'antérieur. Les cirres tentaculaires sont moniliformes comme les antennes. Les pieds, larges et courts (1 A), portent un long cirre dorsal (a), renflé à la base, à pointe blanche, et un cirre ventral beaucoup plus court, large, épaté, brusquement rétréci à l'extrémité (c). Les premières branchies, savoir celles du 8'"" au il'"" seg- ment, se montrent sous la forme de petits filets violets assez courts {b), naissant de la base des cirres dorsaux. Dès le lâ™" segment, ces branchies grandissent rapidement tout en devenant pectinées, mais elles conservent une belle couleur violette. {Ui) DU GOLFE DE NAPLES. 135 Les soies sortent de l'extrémité de la rame unique en deux faisceaux ; le supérieur formé par des soies simples, subulées et bordées, l'inférieur, par de très-fortes soies composées, à serpe courte et bidentée (1 G), quelquefois unidentée (1 B). En outre, comme chez les autres Eunices, il existe au côté ventral du faisceau inférieur, sauf dans la région antérieure du corps, quelques crochets birostres très-vigoureux (1 D). Dans la région moyenne on voit s'ajouter à toutes ces formes une nouvelle espèce do soies, savoir, une soie mince, droite, qui s'élargit brusquement à l'extrémité en une palette terminale à bord crénelé se terminant par une longue dent (1 E). Ces soies rappellent celles d'autres Eunices et de quelques Diopatres, mais surtout de cer- tains Serpuliens. Celte espèce doit ressembler beaucoup à XEunice torquata Quatref. de St-Jean-de-Luz. Toutefois celle-ci n'a que huit rayons aux branchies, tandis que ce nombre peut devenir bien plus considérable chez l'^". cin- gulata. En outre la bande nacrée est au quatrième segment chez VE. torquata^ et non au cinquième. La ressemblance avec 1'^. Claparedii Quatref. de Port-Vendres est encore plus supertlcielle. La couleur sutht déjà à distinguer les deux espèces à première vue. EUNICE Ï^NIA. Eunice Tœnia Claparède, Glaiiiires, p. 120 (580). Celle espèce m'a été apportée une seule fois en plusieurs fragments par un pêcheur. De très-légères différences dans la conformation des soies ne m'ont pas paru suffisantes pour la distinguer de l'espèce de Porl-Vendres. TRIBU DES LYSARETIDES ,kinberg). Cette tribu est caractérisée par l'existence de branchies foliacées à tous les pieds. (445) 136 ANNÊLIDES CHÉTOPODES Genre H ALLA Ach. Costa. (LYSARETE Kinberg.) Antennee très, cirriformes, labium inferius (labrum) antice et postice bifidam ; parla maxillaruin 5, paragnathis circa 8 ; segmenta buccalia bina appendicibus carentia ; bran- chiœ filiosœ, compressée^ integrœ; setœ simplices limbatœ ; cirri ventrales pinniformes. Le genre Halla fut établi dès 1844 par M. Achille Costa pour la Lysi- dice parthenopeia D. Ch. Toutefois^ la note publiée par le savant napo- litain' passa complètement inaperçue. Elle paraît même avoir été oubliée de son auteur, à en juger par l'ancien nom de Lysidice qu'il restitue à ce ver dans un ouvrage récent'. La diagnose qu'avait donnée M. Costa était pourtant parfaitement juste^ sauf une erreur relative au cirre ven- tral, et je suis obligé d'adopter le nom de Halla, bien que M. Kinberg^ ait créé récemment le nom de Lysarete pour une espèce brésilienne appar- tenant incontestablement au même genre. Les figures que le savant Suédois publie de la L. brasiliensis* rappellent même la Lysidice parthe- nopeia D. Ch. à un degré tel qu'on pourrait presque les croire appartenir à cette espèce". Aussi la diagnose ci-dessus n'est-elle guère qu'une repro- duction de celle de M. Kinberg. Ce savant indique, il est vrai, comme M. Costa, une absence complète de cirres ventraux. Toutefois^ le lobe pinniforme que je trouve aux pieds des Halla est sans aucun doute un cirre ventral modifié. ' Cenni inlorno aile osservazioni zoolocfiche faite durante i Ire niesi vernali del 18M, da A. Costa. — Ann. dell' Accadem. degli aspiranti naturalisti, II, 28 Marzo 1844. - Anmario del Museo zoologico d. r. Univ. di Napoli, I, 1862, p. 32. ^ Atmulata nova. — Oefversvjt af k. Velensk.-Akad. Forhandlingar, 1864, |j. 170. * Fregattens Eugen. resa ; Zoologi, Annulater, tab. XVII, fig. 30. * Dans les Prolégomènes j'ai désigné par erreur le genre Halla sous le nom de Lysarete, qui n'a qu'une valeur de synonyme. HU) DU GOLFE DE NAPLES. 137 H ALLA PARTHENOPEIA. Lysidice parthenopeiu Délie Chiaje, Memorie su gli Auim. senza vert., III, 1 75, et Descri/ione e noloiii., III, p. 98; V, p. 104, pi. 95. » » Aufl. et Edw, Ann. des Sciences natur., XXVIII, p. 337. Hnlla parlhempeia Ach. Costa, Aiinaii d. Acc. d. Aspiranti natiiraiisti, II, 1844. Lysidice parlhempeia Grulje, Famiiien der Anneiiden, p. 45. » » Qtrfg. (sp. incert. sedis), Hist. natiir. des Annelés, I, p. 381, pl. VII, lig. 3. Pl. VII, fig. 3, et pi. XXXI, fig. 4. Corpus longitudme 80-8.5"°"*, latitudine 12-14"'"\ aiirantiacimi, segmentis usque ad 780, stdco cervicali anfennas recipienti. Segmentmn anale quatuor cirris prœdikim. Celle magnifique Aniiélide n'est point très-rare dans le golfe de Naples, où elle a été (étudiée avec grand soin par Délie Chiaje. Malgré la description anatomique Irès-détaillée et les nombreuses figures publiées par ce savant, la position naturelle de cette Annélide est restée un peu incertaine. Délie Chiaje lui avait attribué des branchies, ce qui est en désaccord avec la caractéristique du genre Lysidice. Audouin et M. Ed- wards, d'après les hgures du savant napolitain, admirent que les pré- tendues branchies n'étaient que des cirres dorsaux, et qu'il s'agissait bien d'une vraie Lysidice. M. de Quatrefages place ce ver parmi les espèces incertœ sedis. Dans ce choc d'opinion, tout le monde avait raison. Les Halla ont bien des branchies comme l'a dit Délie Chiaje, mais des branchies qui n'ont aucun rapport avec celles des Eunices ou des Diopatres. D'un autre côté ces branchies sont bien les cirres dorsaux comme le veulent Audouin et M. Edwards. En efîet,le cirre dorsal, se reconnaissant comme chez tous les Euniciens à ce qu'un faisceau d'acicules pénètre dans sa base, est dilaté de manière à constituer un épais feuillet. Dans ce feuil- let les vaisseaux sanguins viennent formel' un réseau (3 D) plus serré et plus riche peut-être que nulle part ailleurs chez les A^jmélides. Dans ce réseau c'est la direction transverse des vaisseaux qui domine, mais il est à peine possible d'y distinguer une artère et une veine principales. (447) 138 ANNÉIJDES CHÉTOPODES Que roxygénation du sang ait lieu dans ce cirre modifié, c'esl ce dont personne ne doutera, quand même la surface de l'organe est entièrement dépourvue de cils vibratiles. Le lobe céphalique de l'animal porte trois antennes qui paraissent aussi jouer un rôle respiratoire, au moins chacune d'elles est parcourue par six ou sept vaisseaux longitudinaux, qui se réunissent à une petite dislance du sommet (3 E). Ces troncs sont mis en communication les uns avec les autres par de nombreux rameaux anastomotiques. Il en ré- sulte un réseau vascnlaire fort riche, quoique moins serré que dans les branchies, réseau comme il n'en existe dans les antennes d'aucune autre Annélide à moi connue. L'animal porte en général ces antennes respiratoires rejetées en ar- rière, serrées les unes contre les autres et appliquées contre la surface dorsale. Celle-ci porte une fosse triangulaire sur les deux premiers seg- ments, fosse qui loge exactement les antennes dans cette position; l'an- tenne médiane, plus longue que les externes, atteint précisément le som- met du triangle. La Lysarele brasiliensis présente, selon M. Kinberg, la même particularité. Le corps est Irès-atténué en avant; il augmente graduellement de diamètre en arrière, mais ce n'est guère que vers le soixante et dixième segment qu'il atteint sa largeur maximum. Les pieds uniramés sont coniques. Le cirre ventral, dont Délie Chiaje a méconnu Texistence, est court, épais, en forme de cône très-comprimé (3 C, h) et dépasse l'extrémité de la rame. Dans la région postérieure du corps il s'allonge beaucoup. Le cirre dorsal respiratoire (3 C, c) est implanté à l'extrémité même du pied; il se recourbe en général vers le dos du ver. Le pied est soutenu par 7 ou 8 gros acicules, fort longs (3 A), qui sont d'ailleurs très-flexibles. Le faisceau d'acicules de la branchie est formé par des soies plus minces, mais du reste semblables. Entre tes trois grosses papilles obtuses qui terminent la rame, sort un faisceau unique de soies simples. Ces soies, qui se terminent en pointe fine, sont bordées dans leur moitié terminale de deux marges striées (3 B). Le système nerveux, dont les grands, traits sont semblables à ceux des (448) DU GOLFE DE NAPLES. 139 autres Eimiciens, m'a présenté une particularité liistologique que je ne connaissais pas encore dans cette famille. Les deux moitiés du cordon nerveux ventral, intimement unies, sont formées par des fibrilles ondu- lées à peine commensurables, mais sur leur surface supérieure reposent trois fibres tubulaires gigantesques, rappelant celles des Oligocliètes. Sur les coupes transversales elles se distinguent très-nettement comme trois cercles larges de 0'""',04 (4, q). Le diamètre du cordon nerveux lui-même est de 0'''™,4. Les mêmes sections verticales, colorées par du carmin et conservées dans du baume de Canada, permellent encore au bout de six mois de reconnaître les coupes de ces trois fibres avec autant de netteté qu'au premier jour. Ces sections me paiaissent présenter en outre un faisceau de quatre ou cinq fibres tubulaires, un peu plus minces, de cha- que côté de la chaîne nerveuse, aux deux extrémités de l'axe transversal de la section. Je n'ai pas reconnu l'existence de ces fibres-là dans les préparations fraîches, mais je pense néanmoins devoir attirer l'attention des anatomistes sur cette apparence. Grâce à sa taille, la Halla parlhenopeia est éminemment propre à permettre des sections minces du corps en sens divers, .l'ai fait ces coupes de même que celles de nombreuses autres espèces d'Annéli- des, sur des individus que j'avais jetés vivants dans de l'alcool absolu, d'après le conseil de M. 0. Schrôn, professeur d'analomie pathologique à l'Université de Naples. Ces coupes qu'on peut colorer à l'aide d'une faible dissolution de carmin dans l'ammoniaque, el conserver dans du baume de Canada, après les avoir privées de toute leur eau, ces coupes, dis-je, se font avec une régularité extrême, et sont d'une grande utilité pour la connaissance de la position relative des organes. Je les crois préférables à celles faites sur des individus desséchés. J'ai représenté (pl. XXXI, fig. i) une section traiisvers;ile de la H. par- lhenopeia, pour les détails de laquelle je renvoie à l'explication des plan- ches annexées à ce IMémoire. J'insisterai ici particulièrement sur la distribution des muscles, parce qu'elle est à peu près la môme dans la majeme pai tie des Annélides errantes, et que celle ligure pourra servir (449) liO ANIVÉLIDES CHÈTOPODES fie type. Elle est d'ailleurs assez neuve, et mérite par conséquent d'attirer l'attention. En effet, les coupes d'Annélides publiées jusqu'ici par diffé- rents auteurs, tels que M. de Quati efages et moi-même, sont plus ou moins schématiques et idéales. Seuls peut-être Rathke' et M. Schneider- nous ont donné de véritables coupes dessinées d'après nature. Toutefois la section de la Nereis jmlsatoria^ telle que nous la devons au premier de ces savants, a été figurée sur une trop petite échelle pour avoir permis l'indication de certaines particularités remarquables. Quant aux coupes de M. Schneider, faites dans un but déterminé, elles ont laissé de côté une foule de détails d'organisation qui n'avaient rien de commun avec le but poursuivi par l'auteur'. Chez la H. parlhenopeia les muscles longitudinaux forment quatre bandes: deux supérieures (pl. XXXI, fig. 4, a) et deux inférieures (6), Les premières ont la forme de laiges gouttières, dont la concavité regarde la cavité périviscérale. Les secondes forment des gouttières plus profondé- ment creusées, de sorte que leur section ressemble à un u . Dans leur concavité repose un lacis de vaisseaux sanguins. Les fibres musculaires sont groupées en faisceaux de forme lamellaire, que M. Schneider a été, à ma connaissance, le premier à signaler chez les Annélides. Ces lames ont une direction perpendiculaire à la surface du corps. Elles donnent à la section des muscles longitudinaux une apparence striée très-parli- ' De Bopyro et Néréide. Rigae et JJorpali, 1837, tab. Il, fig. 12. - Monographie der Nemoioden. Berlin, 1866, p. 328, tabl. XXVll, fig. 3-8. 5 M. Schneidei', dans rouvi age précité, a tenté de classer les vers d'après l'organisation de leur sys- tème musculaire. Cet essai, fort digne d'attention et révélant des points de vue nouveaux, me paraît présenter les avantages et les inconvénients habituels de toute classification artificielle. Les divisions qui en résultent sont fort claires sur le papier. Mais on ne larde pas à rencontrer des animaux qui ne peuvent être logés dans aucun com|)artimenl du cadre. M. Scinièldcr conserve la division des vers en deux groupes, l^latyi;lntintlies et Nemalclniinllies, telle qu'elle a été proposée par M. Vogt. Mais, pour lui, les Platyelminthes, c ompi'enant lesïréinalodos, les Dendrocèles, les llii udinées, les Onychopliores, les Cestoïdes et les Rhabdorèles, sont caractéi isés par la cir constance que les fibres nmsculaires sont logées dans la peau, tandis que chez les Nématelminthes, conqirenant les Nématodes, les Chétognatbes (Sagittes), les Gytnnotomes (Ramphogordius), les Chétopodes, les Acanlhocéphales et les Géphyriens, la peau et les muscles forment des couches distinctes. Toutefois, même celle division primordiale souffre des exccsplions. Les Telepsavus, par exemple, ne présentent point les caractères musculaires attribués aux Nématelmin- thes. Les divisions secondaiies nie paraissent également mal délinutéts dans plusieurs cas. (m) DU GOLFE DE NAPLES. 141 ciilière, car elles ne sont point planes, mais légèrement ondulées. Les fibres qui les composent sont linéaires et complètement dépourvues de nucléus. M. Schneider a déjà relevé ce fait II est difficile d'apprécier leur longueur. Elles s'étendent dans tous les cas à travers un très- grand nombre de segments^ peut-être même d'une extrémité du ver à l'autre. M. de Quatrefages, à l'exemple de Cuvier (réfuté cependant Irès- expressément par Meckel), n'accorde aux fibres longitudinales rpie la longueur du segment auquel elles appartiennent. Par leurs deux extré- mités, elles sont censées s'insérer sur des raphés cartilagineux inter- segmentaires. Il sulïit de considérer une coupe longitudinale ou tangen- tielle, telle que la tig. 4 A, pour s'assurer que ces raphés n'existent point. La méprise des savants qui en ont admis l'existence s'explique toutefois sans peine. Les bandes musculaires sont légèrement plus épaisses dans les segments, plus minces au contraire dans les constrictions interseg- mentaires. Il est facile de s'assurer que dans les segments les faisceaux de fibres sont entièrement indépendants les uns des autres, simplement juxtaposés comme les fibres musculaires des insectes. Au contraire, au niveau des constrictions intersegmentaires, tous les faisceaux adhèrent entre eux, grâce à l'existence d'une masse interfibrillaire peu abondante qui joue le rôle de ciment. Néanmoins les fibres passent sans inter- ruption d'un segment à l'autre. C'est sans doute la région d'adhésion ré- ciproque des fibres qui aura donné lieu à l'illusion d'un raphé. Les fibres transversales sont plus variées dans leur disposition que les fibres longitudinales. Elles sont d'ailleurs connue celles-ci linéaires et dépourvues de noyau. On en trouve une couche plus ou moins épaisse immédiatement au-dessous de l'hypoderme ((ig. 4, c). Une gaine mus- culaire (e) enveloppe le vaisseau ventral sans adhérer aucunement à sa paroi (l). Une autre gaine de fibres transversales forme un tube {[) autour du système nerveux central '. Enlin, de gros faisceaux de fibres (d) ' On voit (ju'il n'existe aucun tronc vasculaire longitudinal sous le système nti veux. Je ne sais poui- quoi M. Williams apfielie le vaisseau ventral siib-ij(i)i(jlionic Irunk ou svb-iieural irunk chez les AnntMides l, voyez Report on l.lie british Annelida, p. 186 . Il est au contraire toujours placé sur la chaîne ganglion- naire. (451) 19 142 ANNÊLIDES CHÉTOPODES naissant de la paroi latérale du corps, forment une espèce de plancher à claire-voie qui sépare la chambre supérieure de la cavité périviscérale(0 des deux chambres inférieures (u et u'). Ces libres s'accolent à la gaine du système nerveux et se continuent en un système de fibres circulai- res (g) disposées tout autour de chaque chambre périviscérale inférieure, et du muscle longitudinal inférieur. Les muscles moteurs des soies sont formés par une partie des fibres de ce plancher. Dans les sections lan- gentielles (4 A), le plancher musculaire est toujours distordu (é), ou même enlevé par suite de l'absence de connexion avec les parties voi- sines. Les trois chambres de la cavité périviscérale sont les homologues de celles que j'ai décrites en détail chez les Polyophthalmes dans mes Gla- nures. Elles existent chez beaucoup d'Annélides, en particulier chez la majorité des Annélides errantes. Cette distribution n'est pourtant point constante. Nous verrons en particulier plus loin une exception constituée par les Glycères. Je renvoie pour d'autres détails anatomiques au Mémoire de Délie Chiaje. Le savant napolitain a déjà remarqué que lorsque la Halla pàrlhe- nopeia est en voie de mourir, elle émet un liquide brun-violacé fort abondant. Ce liquide teint aussi falcool dans lequel on conserve l'ani- mal. Son activité colorante est très-intense et se communique à tous les objets. Dans l'alcool la H. parthenopeia perd du reste sa belle couleur orangée et devient noirâtre avec des rellets irisés. (452) DU GOLFE DE NAPLES. 143 TRIBU DES LOMBRINEHEIDES (schmarda). Genre LYSIDICE ' Savigny. (l'ALOLO (Giay) Mac-Donald.) LVSIDICE MARGARITACEA. Pl. VIII, lig. 3. Corpus hiif/itndine 7-5'°"% latitudine 1,5""" flavo-margarifaccunt, segmciitis iilfra 200. Lohus cephalkus marg'me frontali profiiiide uiciso, antennls hrevlhus, hasin versus timii- dis. Acicida nigra, apice pallido. Celte Lysidice, la seule que j'aie rencontrée dans le golfe de Naplfis est colorée d'un jaune pâle à reflets nacrés. Toutefois les femelles, lorsqu'elles sont pleines d'œnfs, prennent dans toute la région occupée par ceux-ci une teinte rose, à travers la pielle on aperçoit la couleur brunâtre de l'intestin. Chez les mâles la région occupée par les zoospermes est d'un blanc laiteux. Le lobe céplialique est bilobé. Les antennes sont plus courtes que lui, et renflées à la base, En avant et en dehors des antennes externes sont les yeux, sous la forme de taches noires, semi-lunaires, avec un cristallin en dehors. Le segment buccal est presque aussi long que les deux suivants, en supi)Osanl que le second anneau, privé de pieds, soit un segment distinct \ Les pieds uniramés sont courts, coniques (fig. 3 D), avec une proéminence termi- nale dans laquelle pénèti'e la pointe de l'acicule. Cette proéminence sépare l'un de l'autre les deux faisceaux de soies. Ces dernières sont des soies normales de Lysidice: au faisceau supérieur des soies simples (3 A) dont l'extrémité est recourbée en faucille, et au faisceau inférieur des soies composées à serpe bidentée (3 B). A ce faisceau s'ajoutent, sauf dans les segments antérieurs, quelques soies simples sous la forme de vigoiu'cux crochets bidentés (3 C). Le cirre dorsal, subulé, implanté sur la ' iM. Willinms ), je trouve une paire de petits renllements ganglionnaires (c), dont ( liaciui entoure l'une des commissures. 3. LUMBRICONEREIS NaRDOMS. Liiinliriœncreis l\anlunis Griibe, Act. Ecliinotl. luul Wiiriner, p. 79. l'I. 1\, lig. :■!. Corpus longitudine 5-6'""'\ ïatitiidine 1"'"\5, flavo-carneitm, iridescens. Fedes parvnu anteriormn festmis falcatis, parkmi poster iornm setis simpHcibus hamatis apice serrafo instructi. Cette espèce est vraisemblablement identique avec celle de M. Grube. Ce savant considère, il est vrai, tous les pieds comme étant armés de soies semblables, ce qui est inexact, et il ne distingue que deux espèces de soies en outre des acicules, tandis que j'en compte trois. Toutefois ces différences s'expliquent facilement en admettant que M. Grube n'a étudié qu'un nombre de pieds insuffisants. Les pieds de la région antérieure, c'est-à-dire ceux (|ui Innt immédiatement suite aux deux aimeaux apodes, comptent, en outre des acicules incolores, cachés dans l'intérieur, deux espèces de soies saillantes : à la partie supérieure du faisceau des soies simples, géniculées (fig. 3), pointues et marginées vei's l'extrémité, et, à la partie inférieure, des soies composées à serpe cotn'tc, bidentée on tridentée, avec la lame protectrice habi- tuelle (3 A). Ce sont les soies connues de M. Grube. Leur nombre est peu considé- rable dans les deux premiers segments, mais il augmente rapidement dans les suivants. Toutefois le nombre des segments armés de cette manière est assez restreint. Les soies composées ne tardent pas à être remplacées par des soies simples à crochet multi- denté (3 B), dans lesquelles la dent inférieure est beaucoup plus grosse que les autres. Ces soies sont Ibrt comprimées vers l'extrémité qui est enfermée entre deux valves convexes. Le segment auquel a lieu ce changement de soies n'est point constant. Chez un individu je trouve que c'est le onzième, chez un autre le quatorzième, chez un troisième, plus jeune, le septième. Quoi qu'il en soit, h partir d'un segment dont le numéro d'ordre est variable, on trouve les soies géniculées et pointues, associées aux (457) 148 ANNÉLIDES CHÉTOPODES soies simples en crochet dans chaque pied jusque vers le 37'"'^ segment environ. Puis les soies géniculées disparaissent à leur tour, et la région postérieure n'est plus armée que de soies simples en crochet. Parmi ces dernières quelques-unes subissent une variation de forme. On en trouve en particulier d'isolées dans lesquelles les valves terminales sont rejetées en arrière comme un capuchon tombant sur la nuque (3 C, a et b). La L. Nardonis présente dans le tissu sous-cuticulaire ces mêmes corpuscules jaunes que j'ai fait connaître ailleurs, chez d'autres espèces. Sous le rapport des poches occipitales, de la forme des pieds, des deux cirres terminaux, cette espèce n'offre rien d'exceptionnel. La L. Nardonis Gi b. est certainement très-voisine tie la L. Grubiana Ciaprd. (Zygolobus) de Porl-Vendres. Toutefois, cliez celle-ci le change- ment de crochets n'a lieu qu'à partir du vingt-cinquième segment, et, ce qui est plus important, la forme des crochets est différente. Genre NOTOCIRRUS Schmarda. Pour les Notocirrus aussi, M. de Quatrefages considère l'absence d'yeux comme caractéristique. Ce caractère secondaire devra être rayé/car les deux espèces ci-dessous sont loules deux munies de quatre yeux. En outre, l'existence du cirre dorsal n'est pas le caractère ditïerentiel le plus important des Notocirrus compai és aux Lombrinères. Ce cirre est en effet souvent fort petit, l éduit à un tubercule minime, qui peut être difficile- ment appréciable, surtout pour les amateurs d'Annélides à l'alcool. En revanche, à ce tubercule correspond toujours un groupe de nombreux acicules, plus petits, il est vrai, que ceux delà rame ventrale, mais faci- les à trouver. Ces acicules font entièrement défaut, de même que la papille correspondante, à toutes les Lombrinères. (458) DU GOLFE DE NAPLES. 149 1. NOTOCIRRUS GENICULATUS. Pl. VI, flg. 6. Corpus longitudine 17-18°'"'*, latitudine 4.4-5''""' flavo-carneum, iridescens, oculis 4 prœditimi. Cirri dorsuales pedtim anteriorum consjncui, posterionim evanescentes. Fes- tucœ mdlœ. Setœ geniculatce., aliœ limho instructœ, aliœ simplices. Ce Notocirrus peut facilement être confondu au premier abord avec la Lumhriconereis impatiens., dont il offre la couleur et à peu près les di- mensions. Cependant, il est proportionnellement un peu plus large et n'est point fragile. Tout son aspect est d'ailleurs celui d'une Lombrinère'. Le corps cylindrique s'atténue, soit en avant, soit en arrière, et atteint son diamètre maximum dans la région médiane. La cuticule est partout fort épaisse. Le lobecépbalique, semlMable à celui d'une Lombrinère, porte sur la partie postérieure quatre yeux disposés en une rangée transversale. Les pieds, relativement courts, ont leur processus inférieur en forme de lèvre (cirre de plusieurs auteurs) rempli par un lacis de vaisseaux fort riche, ce qui me conduit à supposer à cet appendice des fonctions respiratoires, comme chez les Lombrinères. Dans la région antérieure du corps, le cirre dorsal se dresse à l'extrémité même de la partie dorsale du pied, au point d'émergence des soies. Sa base, fort large, se rétrécit subitement d'un côté pour passer à l'extrémité recourbée , beaucoup plus étroite. Dans sa totalité, ce cirre rappelle la forme d'un bonnet phrygien (fig. 6, c). Plus le segment que l'on considère est éloigné de l'extrémité céphalique, plus le cirre devient petit et recule en même temps vers la base du pied. Dans la région moyenne du corps, il est réduit à une très-petite papille, qui conserve cependant la forme pri- mitive (6 A, c). En revanche, le groupe supérieur d'acicules correspondant au cirre, et représentant virtuellement la rame dorsale, conserve partout le même développement (6, d; 6 A, d). Il est toujours accompagné d'une glande (6 A, h). Le faisceau de soies pédieuses est unique. Dans la région antérieure ces soies ne sont que d'une espèce, savoir, des soies pointues, géniculées et bordées près de l'extrémité d'un limbe peu développé (6 D). Dans la région moyenne et postérieure, ' La Lumhrincris Hohnnli Délie Chiaje (Mcmorie, lU, p. 178, tav. XLII, fig. 2; Descriz enotomia, tomo m, p. 83 ;tomo V, p. 97 et tav. 96, fig. 2) est évidemmenl un Nolocirriis. Toutefois la longueur de son cirre dorsal m'empêche de l'identifier avec le N. (jeniculatus. (439) 20 150 ANNÉLIDES CHÉTOPODES ces soies subsistent, mais il s'y associe dans chaque pied d'autres soies également géniculées, à limbe strié plus large. Ce limbe se dilate pour former immédiatement au-dessus du genou un aileron crénelé sur le bord (6 D). Je n'ai pas vu ce Notocirre au moment de la maturité sexuelle. Seu- lement j'ai reconnu près de la base des pieds des vaisseaux entourés d'un tissu de larges cellules (6 B), à nucléus mesurant 0"°"\005 en diamètre. La comparaison avec les Lycoridiens, les Hésioniens, les Ammoclia- riens, etc., permet à peine de douter que ce tissu soit le lieu de forma- tion des éléments sexuels. 2. NOTOCIRRUS HiLAIRII. Lumbrinerus S^-Hilairii Délie Chiaje, Meniorie, 111, 179, tav. XLII, 4. — Descrizione, III, p. 83 et V, p. 97, tav. 96, fig. 4. Lumbriconereis quadristriata Grube, Act. Echinod. und Wûrmer, p. 79, Oenone maculata Edw., Règne animal illustré, pl. II, fig. 4. Lumbriconereis {Arabella) quadristriata Grube, Fam. der Annel., p- 45. Lumhriconereis {Zijgolohus) quadristriata Clprd.,Glanures, p. H6 (576), pl. IV, fig. 5. Lumbrineris maculata Quatrefages, Hist. natur. des Annelés, tome I, p. 365. Lumbrineris quadristriata Quatrefages, Idem., tome I, p. 366. Pl. IX, fig. 4. Je doute à peine que l'espèce du golfe de Naples soit identique avec celle que les différents auteurs ont eue entre les mains, cependant sa coloration est un peu plus complexe que ne l'ont indiqué ou figuré MM. Grube et Milne Edwards. Selon le premier, la couleur serait d'un rose-chair pâle avec quatre lignes noires, longitudinales, sur le dos, lignes qui prendraient un cours en zigzag pendant la contraction de l'animal. M.Edwards figure aussi quatre lignes longitudinales légèrement ondu- lées. Telle est bien en effet à peu près l'apparence pour l'œil nu. Toute- fois, dès qu'on emploie un grossissement, ces lignes se résolvent en séries de taches, ainsi que je l'ai représenté. Dans chaque segment la tache postérieure de chaque rangée interne est réunie à la tache correspondante par une Hgne transversale noire, de manière à former une figure carac- téristique de la forme suivante L— I (voyez tig. 4). (460) DU GOLFE DE NAPLES. 151 Cette espèce a été un peu promenée de genre en genre, parce qu'elle n'est pas en effet une franche Lumbriconereis. J'avais moi-même essayé de la rattacher au genre Zygolobus de M. Grube. Toutefois, j'ai montré plus haut que ce genre doit être abandonné. Aujourd'hui, après un examen attentif des pieds qui n'avait pas encore été fait d'une manière suffisante, je ne puis pas hésiter à lui assigner une place dans le genre Notocirrus. Le cirre dorsal est, il est vrai, très-rudimentaire, et l'on ne peut s'étonner que les observateurs l'aient méconnu. Il est réduit à un simple mamelon arrondi, très-peu saillant (i A, a). Mais dans ce ma- melon pénètre la pointe du second faisceau d'acieules (b), caractéristique du genre Notocirrus, Comme chez le N. genicidatus, ces acicules sont accompagnés d'une glande piriforme (c). Les soies, dès le premier segment sétigère (troisième anneau), sont semblables dans tous les segments et d'une seule espèce. Ce sont des soies géniculées et bordées déjà décrites par MM. Grube et Quatrefages, mais point encore figurées. L'appareil maxillaire (4 C) concorde assez bien avec la figure donnée par M. Edwards Celle de Délie Cliiaje est inférieure. Le nombre des mâchoires classerait cette espèce dans la tribu des Laidiens de M. liinberg \ Le lobe céphalique n'offre rien d'anormal. Genre NEMATONEREIS Schmarda. Nematonereis unicornis. Lumhricunercis unicornis Grube, Act. Ecliiiiod. iind Wûrmer, p. 80. Lumbriconereis unicornis Clprd., Glannres, p. 112 (57'2). Nematonereis Grubci Qtrfg., Ilist. natur. des Annelés, 1, p. 373. ,ï'ai renconlté deux fois à Naples celle espèce dont j'ai fourni une étude détaillée dans mes Glanures. Les l^ombrinères à une antenne une fois élevées an rang de genre à part, il est évident que la Lumbriconereis ' Loc.cit., pl. XI, fig. 4., C. - Descrizione c notomia, tav. 96, fig. 16. 5 Oefuersiijt nf konf/l. Svenska Vetenskaps-Akadcniiens Furhnndl. for 186i, p. 571 (461) 152 ANNÉLIDES CHÉTOPODES unicornis Grube devait y prendre place en première ligne. Aussi ne puis-je admettre, avec M. de Quatrefages, que le nom spécifique de M. Grube doive être changé. Le nouveau baptême doit être réservé pour la Nematonereis unicornis Schmarda. Famille des LYCORIDIENS Grube. (NEREIDIENS Quatrefages.) La famille des Lycoridiens est très-homogène. L'Histoire naturelle des AnneUs n'y distingue que quatre genres : Lycastis, Nereis, Nereilepas et Heteronereis, Depuis cette publication, M. Malmgren ' a divisé le genre Heteronereis en quatre, et le genre Néréide en sept. Toutefois je ne puis admettre la légitimité de ces genres basés sur des caractères futiles et d'appréciation difficile. Je reconnais néanmoins l'opportunité de subdi- viser le genre Nereis, vu le nombre de ses espèces, en un certain nom- bre de groupes secondaires. Je conserverai donc les noms de M. Malm- gren, mais en ne leur accordant qu'une valeur de sous-genre. L'anatomie des Lycoridiens a fait l'objet de nombreux travaux, et nous voyons chez ces vers certaines particularités décrites périodiquement comme des choses nouvelles. C'est ainsi que M. Edwards^ a décrit aux côtés de la trompe quatre paires de glandes vasculaires. M. de Quatre- fages' en les étudiant avec soin fut conduit à les considérer plutôt comme des réseaux admirables. Mais Rathke' leur avait déjà longtemps auparavant reconnu cette signification, et M. Keferstein" en confirmant ' Annulata polyriiœta Spetsberfjiœ, Grœnlandiœ , Islandiœ et Scandinavice hactenus cogniln , auct. D' Malmrjren. HelsingforsiEe, 1867, p. 46. 2 Ann. des Se. nat., 1838. ^ Hist. nat. des Annelés, t. I, p. 496. * De Bopyro et Néréide, commentât iones anat. pliys. duce. Rigae et Dorpali, 1837, p. 46-55. * Untersuchungen iiber niedere Seetliiere, p. 96. (462) DU GOLFE DE NAPLES. 1 .')3 les observations do llallike a montré Fimportance physiologique de ces réseaux pour l'extroversion de la trompe. Des réseaux analogues existent d'ailleurs chez les Nérines, comme nous le verrons plus loin, etTréviranus en connaissait déjà de semblables chez les Pleiones. Malgré les nombreux travaux anatomiques provoqués par les Lycori- diens, il reste bien des faits importants à glaner. Les pages suivantes en fourniront la preuve'. Genre NEREIS Linn. sens. str. Sous-genre LEONTIS Malmg. Les caractères essentiels du sous-genre Leonlis Malmgr. sont le chan- gement graduel de la forme des pieds en arrière, la rame supérieure dépassant un peu l'inférieure, la grande longueur des tentacules, l'échan- crure de la base du lobe céphalique, la distribution des paragiiathes . L'espèce ci-dessous décrite ne l'épond qu'en partie à ces caractères. Elle olfre bien le changement de forme des pieds, la longueur des tentacules et l'échancrure de la base du lobe céphalique, plus marquée même qui dans le Leonlis Dimerilii MIgrn. (Nereis Aud. et Edw.). En revanche, le léger excès de la rame supérieure sur l'inférieure est à peine appré- ciable, et les paragnathes sont limités à l'anneau antérieur de la trompe. ' Les soies si l)ien coiiiiiies des Lycorifliens on( donné lieu récemment ;i une méprise singulière. M. le D' Ernst Eheriiard décrit la radula de la Plciirnlmna tii/riiia, des mers delà Chine, comme entièremeni différente de celles de tous les mollusques voisins. Or, il n'est pas difficile de reconnaître dans le dessin qui accompagne celle description l'armure de soies de la rame supérieure d'une Néréide. Les débris de l'Annélido dévorée par le mollusque ont été pris pour la langue de celui-ci. Les acicules sont décrits comme des dents noires comparables aux piquants du porc-épic, les soies falcigères comme des verges articulées à l'extrémité avec une pièce en forme de faucille! Voyez Ueber die Schnerkenzunficn v.Dkector D"" Ernst Eberhard. Profjraiiini der lierwrjl. Ftealsrliiilr zn Cnhurr/. Coburg, 1865, p. 13, fig. 105. ^ Tel esl le nom foi't convenable adopté par M. Maimgren pour |es denlicules qui existent à la li on)po des Lycoridiens en outre des mâchoires proprement dites. (463) 154 ANNÉLIDES CHÊTOPODES Nereis (Leontis) COCCINEA'. Spio coccineus Délie Ghiaje, Memorie su gli Anim. senza verteb. II, 4-26. Spio coccineus Délie Ghiaje, Descrizione e notom. tav. 102, fig. H. Nereis coccinea Délie Ghiaje, Descrizione e not. III, p. 96 el V, p 103. '^Nereis Diimcrilii Grube, Act. Echinotl. und Wiirmer, p. 73. Nereis cuccinen Qtrfg., Histoire natur. des Annelés, I, p. 532. Pl. X, fig. 4. Nereis longitudine latitudine 5-6"'"\ colore coccineo aurantiaco vivido^ cirris fentacîdaribus ïongissimis. Festucarum f'alces a segmenta primo usque ad sextum sequen- tihus multo longiores, gracilioresque. Cette espèce paraît n'avoir été étudiée par personne depuis Délie Ghiaje, bien qu'elle soit citée par divers auteurs. M. de Quatrefages pense qu'il est à peu près impossible de la reconnaître d'après ce qu'en dit et en figure le savant napolitain. Je vois néanmoins que les natura- listes napolitains n'ont aucune peine à l'identifier. En effet, la longueur exceptionnelle de ses tentacules et la vive couleur rouge, tirant sur l'o- rangé, en font une des plus belles Annélides du golfe de Naples, qu'on ne peut confondre avec aucune autre. Elle ne paraît point fort com- mune. Je ne l'ai reçue qu'une seule fois d'un pêcheur; il est vrai, en grand nombre. On excusera par suite les lacunes dans la description zoologique de fanimal, son étude anatomique ayant absorbé mon temps. Les antennes frontales se distinguent déjà par leur longueur, car elles dépassent notablement les palpes biarticulés, à article terminal conique (fig. 4). Mais cette exa- gération de longueur est bien plus manifeste encore dans les cirres tentaculaires, surtout dans les quatre supérieurs. Les quatre yeux sont gros, mais les antérieurs seuls sont munis de cristallin. Le segment buccal est à peine plus long que le suivant. Son bord dorsal antérieur est très-sinueux, de manière à former trois processus en avant. Le processus médian, plus saillant que les latéraux, empiète sur le lobe céphalique et fait paraître celui-ci ' La Nereis coccinea Renier (Osservazioni posinme, p. 29, pl. 10) n'est pas synonyme de celle de Délie Ghiaje. Ge n'est pas même un Lycoridien. M. iVleneghini la désigne avec raison sous le nom de Lumbriconereis coccinea. (464) DU GOLFE DE NAPLES. 155 émarginé à la base. Les pro(îessus latéraux empiètent à leur tour sur les points d'at- tache des articles basilaires des cirres tentaculaires supérieurs. Dans la partie antérieure du corps, les rames sont peu séparées l'une de l'autre, larges et trapues (4 A). Leurs languettes sont également courtes et obtuses; le cirre supérieur dépasse beaucoup la lance de la languette supérieure. Plus en arrière, les rames (4 B) se séparent davantage tout en s'allongeant. 1/élongation des languettes est relativement encore plus frappante, surtout à la rame supérieure. Le cirre dorsal ne dépasse plus que très-peu la languette supérieure. La rame supérieure prend aussi un plus grand développement, au moins au temps de la maturité sexuelle par suite de l'accroissement des deux glandes en tubes sinueux {a' , a") logées dans son intérieur. Ces glandes fixent une plus grande quantité de pigment rouge orangé que les autres tissus. Les boyaux sinueux qu'elles renferment sont bourrés de globules sphériques (4 M). Dans la plus grande partie des segments, les soies du faisceau supérieur et des deux groupes du faisceau inférieur sont des soies en arête à tranchant denté en scie (4 E), auxquelles s'associent dans le faisceau inférieur des soies en serpe (4 C), très- crochues, à pointe obtuse. La lame tectrice est très-développée vers le bas de la serpe, mais la base seulement de celle-ci est dentée en scie. Dans les six premiers segments sétigères cette dernière forme de soies fait défaut. Elle est remplacée par des soies composées à serpe extrêmement longue (4 D), dentée en scie sur toute la longueur du tranchant et à peine recourbée à l'extrémité. Sans ce petit bec on serait plus tenté de les appeler soies en arête que soies en serpe. Les denticules des mâchoires sont extrêmement petits. Les paragnathes manquent au côté dorsal ' de l'anneau antérieur de la trompe. A la face ventrale, ils forment de chaque côté quatre lignes obliques brunes. Leur petitesse est extrême. La loupe n'est pas suffisante pour résoudre ces lignes dans leurs éléments constitutifs. Toutefois le microscope montre que chaque ligne est pectinée, c'est-à-dire formée par une série de paragnathes fort petits et très-rapprochés. L'anneau postérieur de la trompe est entièrement dépourvu de paragnathes. Celte Néréide tut la première chez laquelle je fus frappé de la singu- lière conformation des organes de la génération. Avant l'époque de la maturité sexuelle on trouve les vaisseaux de la base des pieds et de la cavité périviscérale entourés d'un tissu particulier, que je ne puis consi- ' M. apube note aussi cette absence des paragnathes sur le côté dorsal de la trompe chez sa iV. Dume- rilii qui n'est point identique avec la N. Duinerilu Aud. et fcidvv., mais qui coïncide vraisemblablement avec la iV. curcinvn Ueik Cliiaje. (463) 156 ANNÉLIDES CHÉTOPODES dérer que comme une sorte de tissu connectif chargé de gouttes d'ap- parence huileuse. On pourrait être tenté d'y voir une espèce de corps graisseux. Ce tissu est formé par l'agrégation de cellules pâles (-4 H) larges de 27 à 28 micr., auxquelles je n'ai pas réussi à reconnaître de membrane. Le protoplasma, homogène et incolore, renferme un nucl 'us ovale, long de 4 micr., une vacuole pleine d'un liquide aqueux et une gouttelette très-réfringente offrant l'apparence d'une goutte d'huile, mais que je n'ai pas examinée au point de vue chimique. Ce tissu se déve- loppe chez les individus approchant de la maturité au point de remplir à peu près complètement la cavité péri viscérale. A celte époque appa- raissent au sein de cette masse celluleuse les ovules chez les femelles (4 G), et les cellules de développement des zoospermes chez les mâles (4 K). Évidemment la formation des éléments sexuels a lieu aux dépens de ce tissu particulier, mais de quelle manière? C'est ce qu'il est difficile d'étabhr. A l'époque du développement des éléments sexuels, les cellules constitutives de ce tissu paraissent entrer dans une activité inaccoutu- mée, du moins le nombre des gouttelettes graisseuses se multiplie-t-il dans leur intérieur (4 I). Les ovules mûrs se reconnaissent immédiate- ment à une opacité due à la grande abondance de gouttelettes accumulées dans leur protoplasma (4 G). Les jeunes ovules au contraire sont trans- parents, et se confondent facilement avec les cellules du tissu au sein duquel ils apparaissent. Les gouttelettes peu nombreuses qu'ils renfer- ment sont en effet identiques à celles des cellules de ce tissu; leur pro- toplasma est également pâle et homogène. Seules la vésicule germinative et la tache de Wagner distinguent par leur grandeur l'ovule des cellules ambiantes. L'adjonction d'acide acétique faitnaîlre un précipité granuleux (4 N, a) dans le protoplasma tout auiour de la vésicule germinative, le reste du protoplasma (6) restant homogène '. Dans les cellules ambiantes l'acide fait apparaître le précipité dans toute l'étendue du protoplasma. « Cette couche de protoplasma granuleux envoie des prolongements dans le protoplasma homogène. Elle est comparable au protoplasma linement granuleux qui, d'après Mi\J. Hensen el Kneullinger, nnloure le noyau des corpuscules du sang chez les grenouilles et envoie des prolongements en sens divers. (46G) DU GOLFE DE NAPLES. 15*7 Il est difficile de ne pas croire que chaque ovule résulte de la transfor- mation d'une des cellules du tissu connectif, soit graisseux. Je n'ai cepen- dant pu acquérir une certitude parfaite à cet égard. Compare-l-on un jeune ovule avec une cellule de ce tissu, la ressemblance est certes fort grande, la vacuole de celte dernière ressemblant beaucoup à la vésicule de Purkynje. Toutefois la cellule possède en outre son petit nucléus (4 I), dont on ne trouve jamais trace en outre de la vésicule germinative dans l'ovule bien caractérisé. Quant à croire que la vacuole disparaisse et que le nucléus se transforme en vésicule germinative, c'est ce que j'aurais facilement fait a priori, mais l'observation enseigne le contraire; du moins n'ai-je pu trouver d'intermédiaires entre les vésicules germinali- ves et les nucléus'. Le seul fait établi d'une manière incontestable est donc que les ovules apparaissent isolément au sein du tissu adipeux. Il en est exactement de même chez les mâles des masses framboisées (4 K), formées par des ag- glomérations de nucléus larges de 4 microm. , masses aux dépens des- quelles se forment les zoospermes. Pour les deux espèces suivantes je laisse de côté la question du clas- sement dans les sous-genres de M. Malmgren. Il me manque en effet certains éléments pour leur assigner avec quelque sécurité une place dans les sous-genres. 1. NeREIS PERITONEALJS. Pl. IX, fig. 5. Corpus longititdine 45"'"\ latittidine 2'""\5, segmcntis 65, diliite violaceum, cellidis x)i(j- menti peritoneo insidentibus^ etiam intra hasUarem artimlum antennarum païpormnqiic conspicuis. MaxïUœ denticulis miuimis vcdde armatce. Fedum paria quatuor anteriora festucts spinosis cœtera falcatis instructa. ' Ralhke a vu ce tissu très-imparfaitement chez la iV. puhatoria {De Bopyro et Néréide, p. 39-40). Il décrit les œufs mûrs entourant l'intestin, mais il suppose qu'ils se forment dans le principe un à ini dans les organes segmentaires. (467) 21 158 ANNÉLIDES CHÉTOPODES Cette Néréide présente la particularité, rare chez les Annélides, de devoir sa coloration non à un pigment répandu dans la couche chitino- gène, soit sous-cuticulaire {derme Qtrfg.), mais à des cellules pigmentai- res du péritoine. Cette particularité permet de reconnaître cette Néréide, assez commune d'ailleurs, à tous les âges. En effet, les jeunes individus ne comptant encore que cinq ou six segments présentent déjà ce caractère remarquable. Les téguments sont à peu près incolores, sauf quelques granules colo- rés extrêmement petits qu'on aperçoit à l'aide de très-forts objectifs dans la couche chitinogène. Les nucléus hypodermiques sont fort voisins les uns des autres, surtout dans les cirres*. Les couches musculaires sous-jacentes sont également incolores, et c'est à la surface interne des faisceaux de fibres musculaires longitudinales qu'on trouve les cellules pigmentaires. J'ai taxé ces cellules de péritonéales. Je dois dire cepen- dant que dans ces petites AnnéHdes, je n'ai jamais réussi à isoler le péri- toine comme chez les grandes espèces. Seulement les cellules pigmen- taires occupent précisément la place du péritoine chez les grandes Annélides, et leur présence même me permet d'inférer l'existence de cette membrane. Ces cellules sont d'un beau violet, éloilées à nucléus arrondi, incolore, large de 19 à 20 micr., et contenant en général un nucléole vio- let (5 E). Çà et là, à de rares intervalles, entre les cellules violettes, se trouvent semées quelques cellules toutes semblables, mais formées par du pigment brun. J'ai nommé ces cellules étoilées, mais le terme n'est pas très-exact. Le corps même de la cellule est très-irrégulier et orné de nombreux prolongements linéaires, toujours parallèles entre eux. Ces prolongements suivent dans la règle la direction des fibres musculaires sur lesquelles ils reposent; c'est dire qu'ils sont longitudinaux. Il semble que les cellules se moulent sur la surface de la couche musculaire, et ' Pour le dire ea passant, chez les Néréides, comme chez beaucoup d'autres Annélides, je n'ai pas réussi à isoler de cellules dans la couche chitinogène, qui m'a paru consister en une couche granuleuse continue dans laquelle sont semés les nucléus. Cette conformation sei ait donc identique à celle de la couche chitinogène telle que M. Baur l'a décrite chez certains crustacés et d'autres arthropodes. (468) nu GOLFE DE NAPLES. 159 envoient leurs prolongements dans les sillons qui séparent les fibres voi- sines. Le péritoine porte son pigment dans les articles basilaires des pal- pes et des cirres tentaculaires. Il y pénètre en effet des diverticules de la cavité périviscérale. Les cellules pigmentaires sont surtout nombreuses sur les côtés du corps, mais il est rare qu'elles s'étendent jusque dans la cavité des pieds; ceux-ci sont incolores. Enfin^ il est à noter que ce pigment est exclusivement dorsal. La paroi ventrale de la cavité périvis- cérale en est entièrement dépourvue. Les cirres tentaculaires (fig. 5) sont longs, bien moins pourtant que ceux de la Leontis coccinea , et à peu près incolores, sauf l'article basilaire, moucheté de violet. Les yeux antérieurs seuls sont munis de cristallin. Lobe céphalique non émarginé à la base. Le segment buccal est à peine plus long que le suivant. Son bord antérieur est dépourvu de sinuosités. Les pieds ne varient que faiblement de forme dans la série des segments. La lan- guette supérieure de la rame dorsale (5 A) n'est que peu renflée sur le dos. Le cirre dorsal en dépasse notablement l'extrémité; le point d'émersion du faisceau supérieur ne se prolonge pas en languette accessoire marquée. Les acicules sont noirs, à base pâle. Les soies en arête (5 D) ont l'article terminal recourbé de manière à constituer plutôt une longue faucille dentée en scie (|u'une véritable arête. La serrature est pi'o- tégée dans toute sa longueur par une lame tectrice. Dans les deux groupes du faisceau inférieur on voit s'ajouter à cette première forme de soies des soies falcigères uni- rostres normales (5 B). Dans le groupe supérieur la proportion est en général de quatre soies falcigères pour quatre spinigères (en arête); dans le groupe inférieur de trois spinigères pour douze f;\lcigères. Toutefois dans les quatre premiers segments sétigères, les soies falcigères normales font défaut et sont remplacées par des soies à article terminal beaucoup plus long, cultriforme, un peu arqué, à tranchant dentelé en scie et protégé par une lame tectrice sur toute la longueur (5 G). Les languettes des rames pédieuses renferment une foule de corps allongés (5 K ), renllés en massue à l'extrémité qui présente toujours une espèce de noyau clair, larges de 4 à 5 microm., sans doute des follicules glandulaires. Les boyaux contournés des deux glandes mucipares pédieuses (5 A, a a') et de la glande dorsale piri forme sont remplis de granulations sphériques. La dernière de ces glandes est toujours pigmentée de violet ou de brun. Des boyaux analogues, mais plus (469) 160 ANNÈLIDES CHÉTOPODES minces, sont entassés dans l'article basilaire globuleux des deux cirres terminaux du segment anal (5 L), Les mâchoires sont fortement arquées et munies de huit ou neuf denticules peu saillants. Les paragnathes, fort petits, paraissent absents au premier abord. A l'aide de grossissements un peu forts, on les trouve sous la forme de petits denticules pointus brunâtres longs de 10 microm., disposés en deux groupes latéraux sur trois rangées transversales. Je n'ai pas noté de groupe médian. Le système vasculaire se distingue par l'existence d'un grand nombre de cœcum contractiles dans la cavité du pied. Il existe aussi deux ou trois cœcum vasculaires pénétrant dans l'article basilaire des tentacules (5 F). Cette disposition mérite d'être rapprochée de la conformation remarquable des antennes des Staurocéphales décrite plus haut. Les terminaisons nerveuses libres à la surface des tentacules, des palpes, des rames pédieuses se présentent sous la forme de petits cylin- dres larges de 0'°'",0022, et en maximum deux fois aussi longs que larges. Ils sont formés par de petits bâtonnets verticaux disposés en cercle. Aussi ces organes, vus de face, se présentent-ils avec l'apparence d'un cercle de cinq ou six petits points. Du milieu de ces bâtonnets s'élève une mince soie tactile (5 I). Enfin, cette espèce m'a présenté comme la précédente un tissu con- nectif, soit corps graisseux intimement lié aux phénomènes de repro- duction. Déjtà chez des individus relativement très-jeunes et loin d'être aptes à se reproduire, les anses vasculaires sont entourées de cellules nucléées renfermant un globule d'apparence graisseuse (5 G). L'ouver- ture interne, fortement vibratile, de l'organe segmentaire (5 à) est aussi entourée de ce tissu. Chez les adultes, ces cellules graisseuses (5 H) sont encore plus abondantes. Leur diamètre varie de 5 à 19 micr., - avec un nucléus large de deux ou trois. Le protoplasma incolore est peu abondant par suite de l'existence d'une vacuole pleine d'un liquide inco- lore qui occupe la plus grande partie de la cellule. Le nombre des goutte- lettes augmente h cette époque dans le protoplasma. C'est dans le sein de ce tissu que les ovules apparaissent. Les plus jeunes ovules (5H, e) (470) DU (.OLFE HE NAPLES. que j'nic observe avaient à peine le diamètre des cellnles ambiantes (5 H, 6, c, d). Leur ressemblance avec elles était tVappante. 11 aurait sutïi de faire apparaître une tache germinative dans la vacuole d'une de ces cellules, et de faire évanouir son petit nucléus pour la transformer en un ovule avec toutes ses propriétés. Est-ce bien ainsi (|ue les choses se passent? Les cellules du tissu en question ne sont-elles que dé jeunes ovules, ou bien doit-on les considérer comme des réservoirs élaborant les matières nécessaires à la nutrition des ovules? Je n'ose le décider. Les œufs mûi s (5 H, f ) ont un diamètre de 20 à 30 microm., et sont rem- plis de gouttelettes entièrement semblables à celles des cellules du tissu adipeux. 2. Nereis perivisceralis. Pl. XII, fig. 1. Corpus dilU'te brunnemn, antrorsiim palliclum, jngmenti ceïlulis perifoneo insidentibiis. Ffoboscis paragnathis scparatis arcucdini et greçjatlm dispositls pnedita. Paraguatlit inferiorcs articuli apicicdis prohoscidis latercdes numerosi, med'd perpami^ saperioribus lateralïbus aggregatis, medio imico. ArticuU basalis paragnathi superiores medii nidU, latercdes numerosi, mferiores seriem transversam efficientes imicam. MaxUlœ pectincdœ. Cirri tentaculares brèves. le n'ai rencontré que deux individus de cette espèce, ne dépassant guère la longueurd'un centimètre. Ils n'étaient évidemment point adultes, et je ne les aurais point mentionnés ici, n'était la circonstance intéres- sante qu'ils offrent parmi les Néréides un second exemple de coloration péritonéale. Je ne doute pas qu'il ne soit possible de déterminer l'adulte, car l'expérience m'a enseigné qu'il est très-facile de rattacher les plus jeunes Néréides à leur espèce. Grâce à la brièveté de ses tentacules, la N. périviscérale ne ressemble nullement à la N. pcritoneah's et je ne songerais pas à, rapprocher ces deux espèces sans la locali- sation remarquable du pigment. Ici la partie antérieure de l'animal est à peu pi'ès incolore, sauf les bords et les parties latérales des segments qui sont légèrement variés d'orangé (coloration superficielle). Les sept ou huit premiers segments sont complè- tement dépourvus de pigment péritonéal. Dans les segments suivants apparaissent (471) 162 ANNi<:Lll)ES CHÈTOPODES quelques cellules pigmentaires, conformées comme dans l'espèce précédente, mais toutes de couleur brune. Ces cellules deviennent de plus en plus nombreuses en arrière, et la coloration atteint par conséquent son maximum d'intensité dans la région posté- rieure du corps. Chez la N. peritonealis c'est précisément l'inverse. Le ventre est dépourvu de pigment. Les pieds ressemblent beaucoup à ceux de l'espèce précédente. Les acicules sont noirs, à base incolore. Les mâchoires (1 A et 1 B) sont relativement longues et étroites. Leurs dents, au nombre d'une douzaine, sont fort allongées, au point de faire paraître la mâchoire pectinée. En dessus (1 A), les paragnathes forment deux groupes latéraux avec un petit paragnalhe médian, isolé, à l'anneau antérieur, et deux petits groupes de quatre à l'anneau postérieur ; en dessous ('1 B), deux petits groupes latéraux et une rangée transversale médiane courte, à l'anneau antérieur, et une ceinture monostique à l'anneau postérieur. Sous-GiîNRii LIPEPHILE Malmg. Le caraclère essentiel du sous-genre Lipephile de M. Malmgren esl d'avoir en-dessus, de ciiaque côté de l'anneau postérieur de la trompe, un paragnathe transversal isolé, plus grand que les autres, avec un petit groupe de paragnathes médians, et en-dessous une double rangée de paragnathes coniques. Ce sous-genre me paraît clairement établi. L'espèce ci-dessous y rentre entièrement. Nereis (Lipephile) cultrifera. Nereis cullrife.ra Gnibu, Act. Echinofl. uncl VViirmer, p. 74. Pl. XI, fig. 2. Lipephile longitiidine 8"'"', latitudine 5-6"'"% fulvo-iiuirijaritacea simul ac viridescens. Articidi proboscidis bascdis paragnatJii medii très minimi, inter duos latérales elongato- oblovgos transversos validosque siti. Pedam par primum secundumque imperf eduni, setis raini superioris deficientibus. Cette Néréide est une des plus communes aux environs de Naples. C'est (472) DU GOLFE DE NAPLES. 163 elle qui reçoit le plus parliculièremenl des pécheurs le nom tVesca. Elle a certainement été connue de Délie Chiaje'. Mais, parmi les dix espèces de Néréides distinguées par ce savant, il n'y en a guère que deux dont les diagnoses puissent être utilisées, et les autres sont méconnaissables. En revanche, il s'agit bien cerlainement de la N. cullrifera de Grnbe. Je n'insisterai donc pas sur les caractères que ce savant a bien connus. Sur le dos, la couleur dominante de cette espèce est habituellement d'un jaune nacré, légèrement verdâtre, qui passe graduellement m avant au vert grisâtre. Cette dernière teinte l'emporte même seule à l'exclusion du jaune dans la région antérieure, c'est-à- dire à la tête et dans les '12 ou 15 premiers segments. En dessous le ver est d'un rose jaunâtre à reflets nacrés plus forts qu'en dessus, passant au blanchâtre dans la région antérieure. L'intestin biliaire, orangé, apparaît par transparence à travers les tissus ; il en est de même de la couleur rouge des principaux vaisseaux. Les pieds des deux premiers segments sétigères (2 D) offrent la particularité d'être dépourvus de soies et d'acicules à la l'ame supérieure^. Cette rame est d'ailleurs rudi- mentaire, car elle ne possède qu'une seule languette. La seconde languette apparaît pour la première fois au quatrième segment avec l'acicule et le faisceau de soies supérieurs (2 E). Les pieds restent à peu près identiques pendant les vingt premiers segments, mais plus en arrière ils subissent un léger changement de forme, surtout la languette supérieure de la rame dorsale, dont la forme se rapproche un peu de celle de la languette homologue chez les Néréilepas. Les acicules sont noirs ; les soies en arête (2 C, h) des deux rames, et les soies en serpe (2 C, a) de la rame inférieure sont finement dentées en scie, mais dans les deux premiers segments ces dernières ont la serpe un peu plus allongée que dans les suivants. Le lobe céphalique a été bien décrit par M. Grube. .l'ajouterai que les palpes sont jaunes à bord interne vert, et que la surface de leur article terminal est couverte de larges papilles cii'culaires (2 B) hérissées d'une multitude de petits bâtonnets très- courts, facilement perceptibles à l'aide d'objectifs à immersion. Ce sont là, sans doute, les terminaisons nerveuses du nerf du palpe, t^es terminaisons des nerfs, à la surface ' Peut-être sa Nereis Raiiz.ani. Mais cela est l)ien diflîeile à établir. Cette particularité paraît exister chez beaucoup de Néi'éides, sinon chez toutes. Ratlike l'a déjà men- tionnée chez la N piilsuloyid (Voyez De Bopjjvo et ISrreide, p. 28), iriais elle semble avoir échappé à tons les autres auteurs. ^ Nerf déjà vu et figuré par Rathke chez la N. pulsatoria (Voyez De Bojnjro et Néréide, p. 4.3, t. IJ, (473) 1G4 ANNÈLIDES CHÉTOPOUES des antennes et des tentacules, sont toutes différentes. Ce sont de petits cylindres formés par des bâtonnets verticaux comme chez l'espèce précédente. Toutefois, je n'ai pu voir de soie centrale. La trompe a déjà été bien vue par M. Grube. Je la figure cependant avec ses six groupes de paragnathes à l'anneau antérieur ; la double ceinture de paragnathes ven- traux à l'anneau postérieur, et les deux grands paragnathes cultriformes accompagnés du petit groupe intermédiaire au côté dorsal du même (V. fig. 2 et 2 A). Ce sont là, en effet, les caractères du sous-genre Lipephile ' . Les deux glandes du ventricule sont élégamment ramifiées (2 G). Comme chez les espèces précédentes, les éléments sexuels se déve- loppent dans un tissu périvasculaire propre. Ici, les cellules de ce tissu sont remplies de granules très-fins qui leur donnent une apparence gri- sâtre. Le vilellus des ovules est aussi finement granuleux^ Encore dans cette espèce, les deux glandes pédieuses et la glande dorsale mucipares augmentent beaucoup de volume à l'époque de la maturité sexuelle. Sous-genre CERATONEREIS Kinberg. Le sous-genre Ceralonereis (genre Kinberg) n'est connu que par une • M. Elilers {Nachricliten v. d. k. Ges. dcr Wiss. u. d. G. A. Univ. zu Gôttingen, 1867,11" 11, p. 9) considère la Nereis cuUrifera Grube comme identique avec la N. margaritacea Aud. et Edw. La chose est fort douteuse. Audouin et M. Edwards déclarent les paragnathes de leur espèce disposés comme chez la iV. pulsatoria Sav., chez laquelle rien jusqu'ici ne permet de supposer une Lipephile (voyez Ann. des Se. nat., 1834, t. 29, p. 218). L'opinion de M. Ehlei's se base sans doute sur les figures du Régtte animal il- lusti-é{\>]. 12, fig. 1), qui représentent en effet, sous le nom de N. margariiacea, une Lipephile extrê- mement voisine de la N. cuUrifera. Mais ces figures sont dues à M. de Quatrefages, qui les a reconnues plus tard appartenir à une espèce distincte décrite par lui sous le nom de Nmis bilineata (Hist. nat. des Atmelés, I, p. 535) et citée ailleurs {Ibid., Atlas, pl. 12) sous celui de incerla Quelle que soit la res- semblance de cette dernière espèce avec la N. cuUrifera, je la tiens pour distincte, non-seulement à cause de la forme différente des grands pai'agnathes, mais encore par suite d'autres caractères. Les indi- vidus mûrs de l'espèce de Naples, par exemple, ne comptent que 65 à 70 segments, ceux de l'espèce Océanique, d'après M. de Quatrefages, 170, etc. ^ C'est une chose remarquable, chez les Lycoridiens, que le contenu des cellules du (issu connectivo- graisseux ou sexuel soit toujours identique à celui des ovules. Lorsque les cellules renferment des goutte- lettes, les ovules en contiennent de semblables ; lorsque les cellules sont finement granuleuses, les ovules offrent la même apparence. (474) DU GOLFE DE NAPLES. 165 diagnosc publiée dans les Fôrhandlingar de Slockliolm' el par un dessin du voyage de la frégate Eugénie^ dont l'explicalion n'a pas encore vu le jour. D'après la diagnose, l'anneau basilaire, soil postérieur, de la trompe, est entièrement dépourvu de paragnathes, mais le dessin en- seigne en outre que les paragnatlies médians de l'anneau antéi iem* font entièrement défaut. L'espèce ci-dessous décrite présentant à la fois les caractères de la diagnose et de la figure de M. Kinberg, je n'hésite pas à la placer dans le sous-genre Géralonéréis. Nereis (Ceraïonereis) guttata. V\. IX, lii;. G; pl. X, lig. Ceratonereis longltudiue 36'""\ latitudine 3''"'°,5, scgnientis circa 55, pidchre viridis. Vorsum seriébus macularmn orhicidarium nigranmi duahus notatimi. Lohi cephidici margo posterior sive occipitalis emargitiatiis. Artimli hasilaris palporum apex vix a tte- nuatus. La coloration de cette Néréide est d'un vert d'eau un peu varié de brunâtre, qui. vers le tiers de la longueur chez les femelles pleines d'œufs, passe à un vei't-pré fort lendre (3 C). Dans la région moyenne, chaque segment porte une ou deux taches noires de manière à constituer sur le dos deux rangées longitudinales irrégulières. Ces taches n'existent que sur une douzaine de segments environ. Dessous du corps irisé. Le lobe céphalique, triangulaire (fig. 3), est très-fortement échancré sur les côlés par l'insertion des palpes. Ceux-ci ont un article basilaire très-large et long, à peine atténué au sommet. L'article terminal, ou du moins sa partie non-invaginée dans l'ar- ticle basilaire est très-petite, hémisphérique. Les tentacules sont relativement coin ls. le plus long n'atteignant i)as deux fois la longueui' du palpe. Le segment buccal est un peu plus long que le suivant. Les pieds (pl. IX, lig. 0 B) ont leurs rames peu divisées, à languettes médiocres. Le cirre dorsal dépasse nota- blement l'extrémité de la languette supérieure. Les soies en serpe et en arête (pl. X, fig. 3 A) sont distribuées comme chez les autres espèces. Jusqu'au sixième segment sétigère, les soies en serpe sont plus grêles et ont un article terminal plus long que celles des segments suivants. Les mâchoires sont étroites et longues, armées tle huit fortes dents. Les païa- ' Annululii uovu, rcci'imuil .I.C.ll. Kiiiberg. — Oefcem. uf k. Vf/. Akud. i'diiutiidl., 1805, n" 11, p. I7U, * Frtgattens Eiujen. rem oinhilni/ Jonlcii. Zoulogi, pl. XX, fig. 5. 106 ANNÉLIDES CHÉTOPODES gnathes forment en dessus comme en dessous, à Tanneau antérieur de la trompe, deux groupes latéraux. Le groupe médian est réduit en dessous (6 A), à quatre très-petits paragnathes, en dessus (fig. 6) il fait entièrement défaut. L'anneau postérieur est inerme. Oeufs d'un beau vert. Sous-genre NEREILEPAS (Blnv.) Johnsï. Mlmgr. Nec Œrsted, nec Kinberg, negue Uualrefages. (Inclus. TOiV/CE Malmgr.) Le genre Néréilépas, établi dans le principe par Blainville pour quatre espèces du genre Lycoris de Savigny, a depuis lors été modifié dans les sens les plus divers par les auteurs (Oersted, Grul)e, Kinberg, Qualre- t'ages, etc.). A laquelle de ces acceptions faut-il accorder la préférence? C'est une question qui vient d'être discutée avec soin par M. Malingren, et il est arrivé à une conclusion à laquelle je suis obligé de me ranger, à moins de donner les mains à l'arbitraire le plus complet. Il est permis, dit-il, de modifier la diagnose générique primitive, mais encore faut-il qu'au moins l'une des quatre espèces typiques de Blainville reste dans le genre. C'est fort juste. Or, deux de ces quatre espèces ont déjà été démembrées par M. JOersted pour former le genre Hétéronéréide ; la troisième (Lycoris folliculata Sav.) est indéterminable, el son exem- plaire original est détruit; reste^ par conséquent, la quatrième (Xycom fucata Sav.), comme seul type du genre. Or, jusqu'ici, Johnston est le seul qui ait pris cette espèce comme type des Néréilépas, et la pluj)arl des autres auteurs l'excluent du genre auquel ils donnent ce nom. M. Malmgren suit l'exemple de Johnston, et je ne puis qu'adopter l'avis de ces deux zoologistes. Le caractère principal du sous-genre ainsi com- pris, c'est d'avoir la languette supérieure de la rame dorsale dans une grande partie du corps plus longue et surtout beaucoup plus haute que les autres; un second caractère est d'avoir des paragnathes discrets dis- posés en ceinture et en groupes. M. Malmgren admet sous le nom de (476) n(T GOLFE DE NAPLES. 167 Stralonice un aulie sous-geiire se distinguant des Néréilèpes, [tarée que la languette dorsale se niodilie peu à peu en arrière et n'arrive que graduellement à la l'orme que nous veïions d'indiquer. Nous ne pensons pas que pratiquement ees deux sous-genres puissent être séparés l'un de l'autre. 1. Nereis (Neueilepas) pauallelogkamma. JScreis pulsaloria Gnihc, Act. Ecliiriod. iind Wûrmer, p. 73. Pl. IX, lig. 7; X, lig. 2. Nereilepcis Jongitad'me 5,5""', latihidineS"'"', fasco-œrurjinosa, seginentornm dorso val- Icmla creherrime pmictalata ins'ujm. Articulas pcdporum retraddis long'msmlus. Pro- boscidis articulus basalis iitrinque paragnathos superiores quatuor majores, ad instar parallelogrammi dispositos verrucœqiie insidentes, prœbens. Cette Néréilèpe est évidemment distincte de la N. pidsatoria Mont. (Sav.), avec laquelle M. Grube l'a confondue. La seule proportion des cirres sutfirait déjcà j\ la différencier, car ils dépassent notablement la languette supérieure chez notre espèce, tandis qu'ils sont plus courts qu'elle chez la N. pulsatoria. La couleur de cette espèce est en avant d'un bronzé verdâtre assez homogène, dans lequel le microscope montre cependant des rangées transversales de petites taches claires sur le dos des segments (pl. X, fig. â). En arrière on trouve le dos semé de petites taches brunes superficielles. Chaque segment présente sur le milieu une tache rougeâtre allongée, due au vaisseau dorsal vu par transparence. La dépression ponc- tuée sur le dos de chaque segment est déjà visible à l'œil nu et fort caractéristique. Le lobe céphalique présente dans sa région occipitale, deux éminences un peu pro- tractiles (fig. 2, a) qu'on retrouve chez quelques autres espèces. Les deux paires d'yeux sont fort rapprochées. Les antennes sont courtes, ne dépassant pas le sommet de l'article basilaire des palpes. Ceux-ci, de couleur foncée, sont semés de petites taches claires. Leur forme est ovoïde. L'article terminal est relativement long, mais peut se rétracter entièrement. Les tentacules sont courts. Le plus long d'entre eux égale à peine deux fois la longueur du palpe. Dans son article basilaire pénètrent trois cœcum vasculaires. La rame supérieure des pieds (pl. IX, fig. 7 B) dépasse sensiblement la rame inférieure ; (477) 168 ANNÈLIIJES CHÈTOPODES elle porte iiiimédiatement en arrière de l'insertion du cirre doisal,le renflement carac- téristique du sous-genre. Les soies en arête (pl. X, 2 A, b) sont finement ciliées. Ce sont les seules qu'on trouve au premier segment. Aux segments suivants on voit s'ajouter à elles, dans les deux groupes du faisceau inférieur, des soies en serpe (fig. 2 A, a) dont l'article terminal devient plus court et plus trapu dans les régions moyenne et postérieure du corps. Les mâchoires (pl. IX, 7 A) sont longues et étroites, armées de denticules dont le nombre s'élève jusqu'à 12. L'article basilaire de la trompe est renflé sur le dos en deux éminences portant quelques paragnathes plus gros que ceux des autres groupes. Us sont en général au nombre de quatre, disposés en parallélogramme (pl. [X,fig. 7), La face inférieure porte une zone de petits paragnathes (7 A) qui remonte sur les côtés et se prolonge sur le dos jusqu'à la base des éminences susdites. Aucôt ■ ventral (7 A) de l'anneau antérieur, les paragnathes très-nombreux forment une zone arquée en avant, mais interrompue de manière à former trois groupojs. Cette zone se continue sur les côtés et se prolonge sur le dos en deux petites bandes obliques, concaves en avant et en dehors. Sur la ligne médiane de ce côté dorsal (7) sont encore deux ou trois très-petits paragnathes disposés les uns derrière les autres. Cette description s'accorde assez bien avec celle de M. Grube. 2. Neheis (Nereilepas) caudata. Spio cniidaliis Dellc Cliiajc, Mcmoric su gli Anim. scnza vcrl., II, 426. Spio raiidalus Dellc Cliiaje, Dcscrizione c nolom., pl. 102, fig. 10 et 15. Nereis camhila Délie Cliiaje, Descrizione c notom., !II, p. 96, et V, p. lO.'î. Nercis caudaln Qlrfg., Histoire naliir. des Annelés, I, p. IM. .\, 11^. 1 : pl. XI. lii;. ;{. jSci'eilcpcis loiujitudinc 40-50""", latitudmc o'""", i>e(jincidis 65-70, anfrorsuni roseo-car- nea, postcriora versus pallida, lobo superiore ramoriim dorsualiuni maxinio. ProboscAdis articidiis basalis paragnathis piermidtis cingulim latum efficientibus pra ditiis. Acicula pallida. Celle espèce, lorl eoinmime dans la vase du goH'e de Naples, reiili frail dans le sous-genre Slralonice de M. Malmgren, que je n'ai pas juge opporlun de séparer des Néréilèpes. La couleur est d'un rose-chair parfois un peu brunâtre dans la région antérieure (pl. X, fig. 1). Mais cette couleur pâlit rapidement, à partir du tiers de la longueur (478) DU GOLFE IW NAPLES. 169 environ. L'animal deviendrait presque incolore, n'était l'intestin hépatique jaune orangé qui se montre par transparence. Les yeux sont portés sur la partie postérieure du lobe céphaliqne, les deux posté- rieurs plus rapprochés que les deux antérieurs. Immédiatement en dehors de chacun des premiers est un bouton (a) protractile (organe sensitif ?) beaucoup plus distinct que dans aucune autre espèce du golfe de Naples. L'article terminal du palpe est entiè- rement rétractile. L'article basilaire est rempli de corpuscules sinueux semblables à ceux que je décrirai chez les Syllidiens. La partie dorsale de la rame supérieui'e des pieds et la languette supérieure prennent un développement très-considérable dans la région moyenne et postérieure du corps (1 C). En outre, la papille qui, chez presque toutes les Néréides, correspond au point d'émergence des soies du faisceau supérieur, se développe en une languette supplémentaire, si bien que la rame supérieure se trouve posséder en réalité trois languettes comme le sous-genre Hedtste Malmgr. L'extrémité de la rame inférieures!' prolonge aussi en une papille saillante entre les deux languettes typiques. Le faisceau supérieur ne renferme dans la région antérieure que des soies en arête, à tranchant denticulé. M. de Quatrefages n'indique cette serrature que vers le tiers de la longueur, mais cette différence apparente ne tient sans doute qu'à la puissance des objectifs employés. Les soies felcigères accompagnent en grand nombre les soies en arête dans les deux groupes de la rame inférieure, et en très-petit nombre dans le faisceau supé- rieur. Elles ont la serpe fort longue et denticulée dans toute la longueur. Leur forme est la même dès le premier segment sétigère. Le développement extiaoïdinaire de la partie dorsale de la raine supérieure chez cette espèce, et, en général, chez les Néréilèpes, est sans doule lié aux fonctions respiratoires. C'est du moins ce qui semble résulter du développement fort riche des réseaux sanguins dans cet organe. Dans la rame supérieure de chaque pied pénètre un vaisseau (jui se rélléchil vers la base du cirre dorsal pour former une anse. Le côte externe de cette anse vasculaire donne naissance à un réseau capil- laire assez lâche et irrégulier qui remplit toute la languette dorsale (1 C). Le côté opposé donne naissance à un certain nombre d'arbres vascu- laires qui vont prendre part à la formation d'un réseau très-élégant, occupant toute la partie dorsale et dilatée delà rame, caractéristique des N('réilèpes. Ce réseau est formé par un très-grand nombre de rameaux (479) 1 170 ANNÉLIDES CHÈrOPOOES vasculaires très-fins et parallèles les uns aux autres, dont la direction est presque perpendiculaire à celle de l'axe de la rame. Ces rameaux se jettent en définitive dans deux branches qui vont rejoindre la circula- tion générale. Cette espèce de réseau admirable est tout à fait superficiel^ et ses fonctions respiratoires sont d'autant plus vraisemblables qu'un champ de cils vibratiles, occupant tout le côté dorsal de la base de la rame, produit à sa surface un renouvellement d'eau continuel'. Cet organe revêt sans doute d'autres fonctions encore. Dans certaines conditions favorables, et à l'aide de forts grossissements, j'ai trouvé dans cette partie de la rame une longue fente, dont les lèvres sont couvertes de cils vibratiles. Je suppose que ces ouvertures servent à la sortie des éléments sexuels. Les mâchoires ont jusqu'à une quinzaine de denticules. La zone caractéristique de paragnathes à l'anneau basilaire de la trompe (1 A et 1 B) est fort large. Les para- gnathes de l'anneau antérieur forment trois groupes, soit en dessous (1 B), soit en dessus (1 A). Les deux groupes latéraux supérieurs (1 A) ont une forme semi-lu- naire, convexité en arrière. Le groupe médian supérieur est moins nombreux que l'inférieur. L'intestin biliaire est remarquable par l'élégance de ses réseaux vas- culaires. Ceux-ci sont formés par des rameaux transverses (1 D), exacte- ment parallèles les Uns aux autres et séparés par des intervalles larges de 0""",049. Ces vaisseaux sont reliés entre eux par une multitude de petits rameaux perpendiculaires à leur direction et distants seulement de 9 à 10 micr. les uns des autres. Le résultat est, comme on le voit, un treillage fort élégant. Le pharynx a la particularité de se laisser très-fa- cilement décomposer dans ses éléments histologiques constitutifs. La couche musculaire est formée par des fibres-cellules (1 E) munies d'un noyau ovale. Le centre de ce nucléus est finement granuleux. La base des pieds offre un tissu particulier (pl. XI, fig. 3) qui pénètre ' M. Milne Edwards a plus que tout autre étudié les réseaux des régions latérales du corps chez les Lycoridiens et insisté sur leur fonction respiratoire. M. Williams a de son côté consacré à ce sujet une attention toute spéciale. (480) DU (iOLFE DE NAPLKS. 171 dans les langueltes de la rame supérieure cl en remplil la cavilé. Ce lissu est formé par des cellules dont la grandeur esl variable, mais doni le diamètre atteint jusqu'à 75 microm. Le protoplasma de ces cellules est périphérique, une vacuole occupant la plus grande partie de la cellule. A l'aide d'acide acétique on démontre facilement dans ce protoplasma un nucléus avec un ou plusieurs nucléoles. C'est évidemment là l'homo- logue du tissu connectif adipo-sexuel que j'ai décrit chez d'autres Néréi- des. Seulement il ne renferme jamais aucune trace de graisse chez cette espèce. Je n'ai pas davantage pu reconnaître ses rapports avec les vais- seaux. Au milieu de ce lissu se trouvent, chez les femelles, les ovules dont le diamètre atteint jusqu'à 0mm,o9, la vésicule germinative ne me- surant que 0'"'",033. Les ovules mûrs sont opaques, entourés d'une membrane très-évidente. L'acide acétique les rend transparents, et montre le vitellus rempli de sphérules larges de 17 microm., entre les- quelles sont disséminés de petits granules larges seulement de 2 micr. Sous l'inlluence de l'acide, la vésicule de Purkinje, primitivement très- transparente, se trouble par suite de la formation d'un précipite; puis elle pâlit de nouveau et Unit par s'évanouir aux regards. Elle ne ren- ferme pas de tache germinative. Le système nerveux est facilement isolable. On reconnaît que les commissures se renllent en traversant les ganglions (pl.X, fig. 11 et 1 F), et que l'excès de diamètre de ceux-ci sui' les commissures ne tient pas uniquement aux cellules nerveuses. Ces dernières sont réparties dans cliaque ganglion en groupes, accumulés surtout sur le côlé dorsal du système nerveux. Toutes les cellules que j'ai léussi à isoler paraisseni bipolaires, au moins fusiformes, ou apolaires, jamais multipolaires (1 C). Leur nucléus fort grand (diam. 9 microm.) esl exactement circulaire, ei présente en son centre un amas de fines granulations (acide acétique). Sur le trajet des nerfs, formés de fibrilles ondulées à peu près incom- mensuraldes, on aperçoit çà et là quelques nucléus. Les cellules ganglionnaires sont distinctement groupées dans chaque ganghon en masses ari'ondies ou i)iriformes au point de l'aire ressembler (481) 172 ANNÈLIDES CHfilOPODES le ganglion à un groupe d'acini d'une glande composée. C'est là une structure très-voisine de celle que M. Leydig a décrite chez les Hiru- dinées sous le nom de structure folliculeuse du système nerveux, et qu'il considérait comme caractéristique de cet ordre '. Genre HETERONEREIS Œrsted. M. Malmgren a fait faire un pas immense à notre connaissance de ce singulier genre, par la découverte de différences sexuelles qui paraissent se répéter chez toutes les espèces. Il a en même temps émis l'idée que les Hétéronéréides ne sont point des formes indépendantes. Elles seraient, selon lui, reliées à certaines Néréides par voie de génération alternante. Une ressemblance frappante de certains organes (surtout la trompe) de la N. (Leontis) Dwnerilii^ avec VH. (Iphinereis) fucicola, le conduisirent d'abord à cette hypothèse. Plus tard il dut, il est vrai, abandonner l'idée de parenté entre ces deux espèces, sans renoncei' pourtant à l'opinion (jue toutes les Hétéronéréides sont les formes sexuées de certaines Né- réides asexuées. M. Ehlers s'est emparé de cette idée en la modifiant quelque peu. Il ne pense pas que des Néréides asexuées engendrent des Hétéronéréides sexuées, mais il suppose que toutes les Néréides, ou au moins une partie d'entre elles se transforment en Hétéronéréidiens au moment de la ma- turité sexuelle. Quelque séduisantes que soient ces hypothèses, elles me semblent ne reposer jusqu'ici que sur des bases bien peu solides. J'ai vu arrivera maturité sexuelle toutes les espèces de Néréides que j'ai étudiées dans le golfe de Naples% et j'ai décrit leurs organes générateurs. Quelques-unes même pondent sans difficulté dans les aquarium, sui tout la Nereis gid- lata fCeralonereisJ , mais jamais aucune de ces esj)èces ne m'a montré la * Voyez Leydig, Vom huu des tliierisclien luirpcrs, Tiil)irig('ii, i8(j4, p. 141 et suiv., el Tufcln zur veryl. Analomie, taf. 11, fig. 1, 2, 5 el 6. * Sauf pourlanl la N. perivisceralis. (482) DU GOLFE DE NAPLES. 173 moindre modification qui pût faire présumer une métamorphose pro- chaine en IIéléronéréide,ni un bourgeonnement postérieur.En revanche, la seule espèce d'Hétéronéréide que j'aie rencon trée à Naples n'était pas encore arrivée à maturité, et seule la comparaison avec les travaux de M. Malmgren a pu me faire reconnaître que j'avais eu entre les mains des mâles et des femelles. Cette espèce est plus petite qu'aucune des Néréides jusqu'ici connues dans le golfe, et ne peut résulter de la trans- formation d'aucune d'elles arrivée au terme de sa croissance. Bien plus, cet animal n'est pas un habitant du golfe de Naples. Les exemplaires que j'ai observés, ainsi que d'autres recueillis par M. le prof. Panceri, ont été poussés au printemps par ces mêmes courants qui amènent entre Capri et Sorrente des myriades d'animaux de la haute mer, visiteurs de pas- sage. L'Hétéronéréis ci-dessous décrite est évidemment un animal péla- gique, comme cela résulte non-seulement de la rapidité extraordinaire de sa natation, mais encore de l'extrême déhcatesse de ses tissus, déli- catesse qu'on ne retrouve chez aucune vraie Néréide. La rapidité avec laquelle elle meurt et se décompose dans les aquarium est totalement étrangère aux Néréides. J'estime, en somme, que la liaison génésique entre les Néréides et les Héléronéréides est encore à démontrer, et je ne la liens point pour vraisemblable. Heteronereis Malmgreni. Pl. XI, fig. 1 . Corpus longitudine 55""", latihidine 5"'", pallide flavum, macuUs violaceis obsoletis pundatum. Cirrorimi tentacularmm longissinms segmenta decem anteriora longitudine œquans. Mas : Begio thoracica segmentis 15, pedum fahrica in aliis alia; cirri anales Uni, conici, brèves, appendicihus cylindraceis Jiorridi. — Fœmina : Begio thoracica seg- mentis 22, in duas x^cirtes pedïbus dissimilïbus distinctas divisa ; regionis ahdominalis segmenta circa 65, cirris dorsualïbus lœvibus, segmenta anali appendicihiis cirrorum haud horrido. La grande ressemblance des pieds de cette espèce avec ceux de VEete- ronereis fucicola OErsted, me fait supposer qu'elle doit rentrer comme (483) 23 174 ANNÉLIDES CHÉTOPODES celte dernière dans le sous-genre Iphinereis Malmgr. Toutefois, ne trou- vant rien dans mes notes sur la distribution des paragnathes, je suis obligé de laisser cette question indécise. Une particularité remarquable de ce ver, qui lui enlève au premiei- abord toute ressemblance avec le type des Lycoridiens, c'est que le bord frontal (fig. 1), l'animal en pronation, porte bien deux antennes, mais point de palpes. Toutefois il suftit de placer le ver dans la supination pour reconnaîti-e que ces organes ne lui font point défaut. Seulement il les porte habituellement recourbés en dessous (1 L, a) et appli- qués contre la face inférieure du lobe céphalique, tellement que l'article terminal arrive au contact de la lèvre inférieure. Je n'ai jamais vu aucun autre Lycoridieii porter les palpes de cette manière. Des cellules pigmentaires violettes sont semées sur la partie dorsale de tous les segments, le bord antérieur du lobe céphalique et l'article basilaire des tentacules, l^es antennes, la partie terminale des tentacules et les cirres en sont dépourvus. Les mâchoires très-arquées ont de cinq à dix dents. Les segments thoraciques sont armés de soies falcigères et de soies en arête, avec appendices finement denticulés, semblables à celles des Néréides. Comme chez ces dernières, les soies falcigères ont la serpe plus allongée dans les deux premiers segments que dans les suivants. A l'abdomen toutes les soies sont rémigères (i K, a). La palette terminale n'est point plane, mais en forme de large cueilleron (1 K, b). Lorsque l'animal nage, ces palettes forment des nageoires à grande surface, en s'im- briquant les unes sur les autres. La surface concave de la palette est tournée ver-s le bas et l'arrière. Les irisations très-vives que présentent ces nageoires pendant la natation ne sont pas dues seulement aux raies produites par la succession des bords des lames imbriquées les unes sur les autres, mais aussi et surtout à un système de stries longitudinales extrêmement fines qui orne chaque palette et qu'on ne peut recon- naître qu'à l'aide de bons objectifs à immersion ou d'un éclairage oblique conve- nable. Le tube digestif est entièrement semblable à celui d'une Néréide. Les glandes du ventricule (Rathké) existent aussi. Il en est de même des deux glandes pédieuses (1 H, a, a') et de la glande dorsale (a") de chaque segment que nous avons considé- rées comme mucipares chez les Néréides. Femelles. Le premier et le second segment sétigère (1 G) n'ont qu'un seul acicule, celui de la rame inférieure. La rame supérieure est en outre privée de soies. Cette rame porte une sorte de cirre dorsal, biarticulé,, et une languette. L'article basilaire (484) DU GOLFE DE NAPLES. il H du cirre est à peu près semi-lunaire, la concavité regardant le bas ; l'article terminal est droit et subulé. La languette est arquée, sa concavité tournée vers le haut. A la rame inférieure on trouve deux petites languettes un peu obtuses et un cirre ventral renflé à la base. Les pieds conservent à peu près la même forme jusqu'au 6"'" segment (5"'° sétigère) inclusivement, si ce n'est que l'acicule et le faisceau dorsal de soies apparaissent dès le quatrième. Au septième segment la forme change brusquement (1 H). Le cirre dorsal si particulier des segments précédents fait place à un cirre simplement subulé. Les deux rames s'écartent notablement l'une de l'autre ; la supé- rieure porte, au lieu de languettes, deux boutons globuleux. Les soies du faisceau supérieur et du groupe supérieur de la rame inférieure sont en arête ; celles du groupe inférieur seules sont falcigères. Dans les segments thoraciques suivants, les boutons de la rame supérieure prennent peu à peu la forme de languette, la forme générale du pied restant du reste à peu près la même. Au 23'"'' segment apparaissent les pieds abdominaux (1 1) avec leurs soies rémigères. Ils sont caractérisés par le développement foliacé de toutes les languettes. Un lobe foliiforme apparaît aussi en dessus du cirre dorsal et le cirre ventral naît lui-même de l'échancrure d'un petit lobe foliacé presque cordiforme. Ces pieds singuliers se simplifient rapidement à l'extré- mité postérieure où les cirres deviennent relativement fort longs. Enfin, le segment anal se termine par une double série de palettes superposées qui lui donnent une apparence feuilletée (1 A). Ce sont sans doute des segments en voie de formation. Mâles. Les pieds des mâles sont singulièrement différents de ceux des femelles. Jusqu'au 1^" segment (6™° sétigère) le cirre dorsal biarticulé a la forme d'une massue (1 C) portée par une base très-étroite sur l'extrémité même de la rame dorsale; l'article terminal conique naît latéralement du côté inférieur de la massue. Ce singulier cirre va croissant de taille dans les segments successifs; au 8""^ segment (T™** séti- gère) il s'allonge subitement et apparaît, par exagération de sa forme première, comme bifurqué à l'extrémité (1 D). Sa branche inférieure est arquée et comme crénelée du côté convexe. Les petites languettes de cette partie antérieure du thorax n'ont rien de bien particuUer. En revanche, le cirre ventral dans les quatre premiers segments séti- gères est formé d'une pièce basilaire arquée, concave vers le haut, fort large, et d'un petit article terminal conique (1 C). A partir du 6™" segment, ce singulier cirre est remplacé par un cirre subulé simple. Dès le 9™" segment thoracique, les pieds changent totalement d'aspect (1 E), le cirre dorsal devenant subulé, semblable au ventral. Les languettes de la rame inférieure qui, dans le segment précédent^ avaient la forme de boutons arrondis, deviennent semblables à celles de la rame supérieure. Au 1 6""'^ segment commencent les pieds abdominaux (1 F) qui se distinguent de (485) 176 " ANNÈLIDES CHÈTOPODES ceux des femelles non-seulement par la crénelure du cirre dorsal, mais encore par le développement excessif de toutes les parties foliacées. Seule la languette inférieure de la rame ventrale n'est point foliacée, mais présente la forme d'une bande arquée avec une dent au milieu de sa concavité. L'acicule de la rame supérieure, mais de celle-là seulement, est très-dilaté à la base (1 M, a). Le segment anal porte deux gros cirres terminaux coniques (1 B), hérissés d'un grand nombre de processus cylindriques qui s'entre-croisent d'une manière bizarre. Cette intéressante Annélide est fort voisine de Y Heteronereis OErstedii, Qtrfg. de Palerme. L'individu décrit par M. de Qiiatrefages est évidem- ment un mâle. Sa région abdominale comptait deux cents segments et plus, tandis que j'en ai trouvé seulement soixante-cinq chez le plus grand individu observé par moi. Mais cette différence n'a pas d'importance, puisque mes Hétéronéréides n'étaient pas adultes. En revanche, les pieds de la région thoracique sont entièrement différents chez les deux espèces. Enfin, YH. OErsledii se termine par un cirre impair bi-articulé^ hérissé d'ailleurs des mêmes prolongements cylindriques que j'ai signa- lés sur les deux cirres terminaux de Y H. Malmgreni. Famille des NEPHTHYDIENS Griibe. Genre NEPHTHYS Guvier. Nephthys scolopendroïdes. Neplilh)is scolopendroïdes Delle Chiaje, Memorie, II, p. 424. — Uescrizionc, III, p. 99 et V, p. 106, lav. 99, fig. 11 et tav. 102, fig. 8. Nephth)js ncapolilana Grube, Act. Echinod. iind Wurmer, p. 71. Pl. XVI, fig. 1. M. de Quatrefages considère cette espèce comme difficile à caracté- riser. Cela tient à ce que la description brève, mais bien faite, de Grube (486) DU GOLFE DE XAPLES. 177 lui a échap[)é. Je m'en réfère à celle descriplion que je complélerai seulement par quelques détails anatomiques. La cuticule des segments est fort épaisse et l'on peut y distinguer deux couches, l'une superficielle fort mince (1 G, c), l'autre interne beaucoup plus épaisse. Comme chez beaucoup d'autres Annélides, celle cuticule présente deux systèmes de stries Irès-fmes, se coupant à angle droit. Ils appartiennent à la couche superficielle. De distance en distance se mon- trent les pores clair-semés (1 G, a), dont l'ouverture elliptique (h) atteint une longueur de 8 à 9 micr. A la trompe, dont la cuticule (1 F) offre d'ailleurs une apparence identique, ces pores font défaut, excepté sur les papilles où la cuticule s'amincit graduellement vers l'extrémité, et se montre percée d'un très-grand nombre de pores tubulaires. Papilles de la trompe. Les papilles qui bordent l'ouverture de la trompe portent des terminaisons nerveuses, très-remarquables, qui font défaut aux cercles de papilles plus extérieurs. Ces papilles sont trian- gulaires et de deux espèces : les unes larges et les autres minces. Ces deux formes alternent régulièrement l'une avec l'autre. La première seule porte les organes en question, sous la forme d'une véritable forêt de longues soies délicates, ondulées, tort ténues (1 D). Elles sont situées à la base de la papille. Quelques faisceaux de nombreuses soies semblables (a) se voient encore vers le milieu de la papille. En revanche, le sommet de celle-ci en est dépourvu et ne présente que quelques petites éminences striées à peine appréciables, rappelant les organes tactiles des palpes des Néréides. Les soies que je viens de décrire ne sont reconnaissables qu'à l'aide de forts objectifs, La question de savoir si ce sont des éléments nerveux est sans doute indécise. Le nerf de chaque papille s'épanouit en un pinceau dont les fibres viennent aboutir sous la cuticule fort amincie. 11 est par suite facile de supposer une conti- nuité entre les libres et les soies ondulées de la surface. Toutefois, je reconnais que cette continuité ne peut guère être un fait d'observation. Le pinceau nerveux est semé de nucléus ovales (acide acétique) dont le diamètre va en diminuant de l'axe de la papille à la périphérie; les plus (487) 178 ANNÉLIDES CHÈTOPODES superficiels se conlbiident avec les niicléus de la couche chitinogène (1 D, c). Cette couche ne peut d'ailleurs se distinguer du tissu qui remplit la plus grande partie de la papille, et qu'on doit sans doute considérer comme une forme de tissu connectif. C'est une trame aréo- laire (1 E), formée par des traînées d'une substance granuleuse, renfer- mant des espaces pleins d'une masse homogène. Dans la substance granuleuse sont disséminés des nucléus larges de 5 à 6 micr. Je n'ai pu reconnaître aucune limite de cellules. Pieds, soies et branchies. Les pieds ressemblent beaucoup à ceux qu'x\udouin et M. Edwards décrivent et figurent chez la N. HombergiiK Ils présentent en particulier le même petit appendice à la base de la brancbie, appendice que M. de Quatrefages n'a pas trouvé chez sa N. (Portelia Quatrefages) rosea ^. En revanche, les soies déjà décrites, mais à un grossissement insuffisant, par M. Grube, sont très-différentes. Elles sont de deux espèces. Les unes géniculées (1 B) ont une barbelure extrêmement déli- cate. Ce sont de beaucoup les plus nombreuses. Elles dominent dans les deux faisceaux de tous les segments. Les autres apparaissent comme striées grâce à une sculpture particulière (fig. 1 C) qui paraît exister aussi chez les soies de la Portelia rosea Qua- trefages. Ces soies forment un petit groupe supérieur dans le faisceau de chaque rame. Elles font entièrement défaut à la rame inférieure du premier segment. Dans chaque rame, la pointe de l'acicule vient butter contre une espèce de chapeau corné (1 A, b, b') dû à un épaississement local de la cuticule. Les branchies des Nephthys ont été vues par les auteurs, mais trois d'entre eux seulement, M. de Quatrefages, M. Williams et M. Schmarda, ont abordé la question de leur structure. La description que le premier en a donnée^ est radicalement fausse. Il considère la branchie comme occupée par une vaste lacune sans paroi, image produite sans doute par l'action intempestive d'un compresseur. Chaque branchie renferme en réalité une artère et une veine qui se résolvent en un réseau fort com- ' Classification des Annélides, etc., Ann. des Se. ml., 1834, t. XXIX, p. 257, pl. XVII, fig. 4 ot Règne animal illustre., pl. XV, fig. 2. ' Hist. nul. des Annelés, Atlas, pl. VII, fig. 13. * Sur la respiration des Annélides. — Annales des Se. natur., 1850, t. XIV, p. 292. — Reproduit en substance dans l'Histoire naturelle des Annelés. (488) DU GOLFE DE NAPLES. 179 plexe de vaisseaux. La surface est frangée de longs cils vibraliles disposés en deux rangées et non en une seule, comme le pense le savant analo- miste. M. Williams* et M. Sclimarda' ont bien vu l'anse vasculaire formée par la réunion de la veine et de l'artère, mais le réseau leur a échappé. La première paire de branchies appartient au troisième seg- ment. Muscles. Le système musculaire de cette espèce est fort singulier. Il diffère de la plupart des autres Annélides. En effet, chaque fibre (1 K) large de 0™"",0055 a son axe occupé par un cordon d'une substance granuleuse (graisse?) blanche et opaque. La belle coloration d'un blanc crayeux, à reflets nacrés, particulière à ce ver est due essentiellement à la substance axiale des fibres musculaires'. Le système nerveux central ressemble beaucoup à celui que M. de Quatrefages figure de la Nephthys bononens{s\ seulement le cerveau (1 a) est plus allongé et profondément bilobé en arrière. En outre, il m'a été impossible de constater l'existence des masses ganglionnaires supplémentaires que le savant français a cru apercevoir dans le bord frontal du lobe céphalique, et desquelles il fait naître les nerfs anten- naires'. Ceux-ci naissent directement du cerveau. — En arrière des deux yeux noirs j'ai trouvé quelquefois sur le cerveau deux corps parfaite- ment circulaires, que j'ai pris dans le principe pour des capsules audi- tives. Cependant, je ne réussis à les trouver que chez un petit nombre ' Report on the british Annelida. — Loc. cit., p. 200. ' Neuc ivirbeUose Tliiere, II, 2, p. 89. Celte conformation n'est, il est vrai, pas unique en son genre. J'avais moi-même, dès l'année 1858 (De la formation et de la fécondation des œufs chez les vers Nématodes. Genève, 1858, p. 21, pl. II, fig. 1 et 2), fait connaître chez certains Nématodes des fibres musculaires à moelle granuleuse. Ce sujet a été depuis lors étudié avec un soin extrême par M. Schneider. Mais ce fut surtout M. Guido Wagener qui fit connaître un axe médullaire granuleux dans les fibres musculaires de divers Insectes, Céphalo- podes, Gastéropodes, Acéphales et Hirudinées {Ueber die Muskelfaser der Evertebraten, Archiv f. Anal. u. Phys. 1863, p. 21 1). Enfin, M. Leydig fit des observations analogues chez une Annélidc oligochète {Ueber Plireoryctes Meukeanus, Archiv f. mikr. Anat. I, 1865, p. 263). Chez les Annélides polychètes, cette conformation des muscles n'était pas encore connue. Sur le système nerveux des Annélides, Ann. des Se. nat., 1850, t. XIV, p. 352, pl. IX, fig. 2. " Il paraît d'ailleurs s'exprimei' lui-même avec un certain doute à ce sujet, sinon dans son Histoire des Aanelés, du moins dans son mémoire primitit. (489) 180 ANNÊLIDES CHÈTOPODES d'individus. Les caractères essenliels d'un organe de l'ouïe leur font d'ailleurs défaut. Ovaires. Les ovaires forment sur la paroi ventrale de chaque segment des masses sphériques ou ovoïdes (1 ï, h) à droite et à gauche de la chaîne ganglionnaire. Ils ont été déjà vus et figurés par Délie Chiaje. Ils sont de couleur rosée, à contours parfaitement délimités. A la loupe, leur surface se montre sillonnée d'un réseau rouse de vaisseaux san- guins (1 H). Au moindre attouchement avec les aiguilles de dissection, les ovules sphériques se détachent et tombent dans la cavité périviscé- rale. En eftet, les ovaires n'ont pas de parois propres. Les œufs sont seulement retenus par un lacis de vaisseaux, à la surface desquels ils naissent sans doute comme chez tant d'autres Annélides. Famille des OLYCERIENS Grube. A M. Williams* appartient la découverte d'une particularité physiolo- gique remarquable des Glycériens : le liquide coloré par des globules rouges tenus en suspension et pénétrant dans la cavité des branchies, c'est la lymphe périviscérale. Ce savant admet, en outre^ l'existence d'un sang proprement dit incolore et dépourvu de corpuscules. Sur ce point, il est dans l'erreur. L'auteur de YHistoire naturelle des Ânnelés, tout en se montrant disposé à accepter les observations de M. WiUiams, ne peut se décider à jeter par-dessus le bord ses propres indications plus an- ciennes relatives à la circulation d'un sang rouge dans des vaisseaux chez les Glycères'-. De là un compromis obscur entre des espèces à vais- seaux et des espèces dans lesquelles les vaisseaux se distinguent moins ' Report OH brilish Annelida, loc. cit., p. 172. ' Et pourtant, dans l'intervalle, l'anangie des Glycères avait été affirmée et démontrée par U. firube, M. Kefersiein et moi-même. (490) Dl GOLFE DE NAPLES. 181 h'm\ el où le liquide rouge, a qui pourrait bien être celui de la cavilé générale, » s'accumule par places irrégulières'. Le compromis n'esl pas admissible, et il l'aul, d'une pari, donner pleinement raison à M, Wil- liams', pour le liquide de la cavité périviscérale et, d'autre part, recon- naître la complète anangie de ces Annélides. Quant à la méprise première de M. de Quatret'ages, elle peut fort bien s'expliquer: je le montrerai, à propos du Rhynchoboliis siphonostoma. La famille des Glycériens est peu nombreuse en genres. Généralement les auteurs n'en ont admis que deux : Glycère et Goniade, auxquels M. Malmgren en a ajouté un troisième, le genre Eone Toutefois, le premier de ces genres est peu homogène, et M. de Qualrefages vient déjà de le restreindre en démembrant sous le nom générique d'Hémipode les espèces à pieds uniramés. Le genre Glycère, ainsi restreint, comprend encore des espèces fort diverses, qui sont les unes branchiées, les autres abranclies, les unes pourvues de mâchoires, les autres dépourvues de ces organes. Cette dernière différence surtout me semble avoir une valeur générique incontestable. Dans aucune autre famille d'Annélides on ne reucontrei'ait réunies dans un seul et même genre des espèces maxillées et des espèces dépourvues de mâchoires. Je n'hésite donc pas à scinder le genre Glycère. L'espèce typique du genre, la Gl. unicornis Sav., étant privée de mâchoires, d'après les déclarations identiques de Savigny, d'Audouin et M. Edwards et de M. de Quatrefages, le nom générique de Glycère devra être conservé pour les espèces émaxillées. Les autres for- meront le genre Rhynchobolus ' Histoire naturelle des Annelés, p. 167-168. ' Malgré les travaux nombreux sur ce sujet, des erreurs grossières sur l'organisation des Glycères continuent à se glisser dans les ^lanuels de Zoologie, même les plus récents. C'est ainsi que M. Victor Carus fait circuler les globules rouges des Glycères dans des vaisseaux sanguins. (Voyez Handbucit der Zoologie, 1863, p. 430.) ^ Le genre Glycinde Fr. Mùller rentre probablement aussi dans cette famille. * De p^v/cî, bec, trompe, et (iaXXo), je lance. (491) 24 182 ANNÊLIDES CHÉTOPOUES Genre RHYNGHOBOLUS. Lohus cephalicus conico-acuminatus, annulatiis, apice antennis quatuor brevissimis. F/ oboscis exsertïlis maxïUis quatuor aduncis armata Rhynchobolus SIPHONOSÏOMA. Liiinhnciis si/pliunosluiita Uelle Chiaje, Mem. su gli Anim. senza vert. II, 4^28. •f Glyrera HoiixH, Aud. et Edw. Ann des Se. naliir.. 1834, XXIX, p. 264, et XXVII, pl. 14, lig. 5-10 Glyceru sypIiundUmna Délie Chiaje, Descrizioiie e notom., III, p. 84. Lumbricun siphunualuma Délie Chiaje, Descr. e noiom., tav. 101, fig. 21-24. Glycera si/ijhuiioslvmu. Délie Chiaje, Descriz. e notom., V, p. 98. (ilyceia rouvululu KIVst. (pro parte), LJnters. iiher nied. Seethieie, p. 100, pl. IX, tig. 28 el 29. Pl. XVI, lig. 2, et pl. XXXI, fig. 5. Corpus latitudine 9-10""", long, ultra 33"'"^ seymeiitis usquc ad MO, pallide roseum vel lacteum. Lobus cephalicus coiiicus, segimidis spuriis 14 sulco transoerso aiuiulatis. Fedurn linyalw posteriores a}deriùrd)HS i)tuUo brcviores. BraurJum' iiullœ. Verinis iiunquam spi- raliter contractus. Les pieds de cette espèce sont lai'ges et courts, mais varient d'apparence dans la longneur de l'animal. Leur caractère constant est d'avoir les mamelons pédieux anté- rii^urs plus longs que les postérieurs. Ces derniers sont [lour ainsi dire soudés en une lame charnue, échancrée au milieu de son bord. Dans la région postérieure du corps (fig. 2), les mamelons antérieurs sont plus allongés que dans la région moyenne (2 A). Le cirre ventral {b), renflé à la base, est soudé à la rame inférieure dans la plus grande partie de sa longueur. Sa pointe libre ne dépa.sse pas l'extrémité du pied dans la région moyenne, mais l'excède notablement dans la région postérieure. Ce cirre est hérissé à sa base de petits cils roides et courts. Le cirre dorsal (a) est orné à son .sommet de cils semblables mais plus longs. ' Dans le genre li/iyncliobolus l'entrent les espèces suivantes : Glycera Meckelii Aud. Edw., Gl. Houxii Aud. et Edw., Gl. relraclilis Qlrfg., Gl. lupidum Qlv(§., Gl. ulbu Rathk., Gl . MullerH)U'(g., Gl. peruviunu (Jtrfg., Gl. dubia Qlrfg., Gl. decurula Qtrfg., Gl. brnnclii(dis Olrfg., Gl. ijujanlm Qtrtg., G/, albkaiis Qtrlg., Gl. danini Qlrfg., Gl. siphmosloma d. Ch., Gl. convoliita Kl'rsl., Gl. ui)k/era Schnird., Gl. Lancadivœ Schnn-d., Gl. spliyrobiaiiclia Schnn'd., Gl. Iridaclylu ScInnrd., (//. ximplex Grube, Gl. tessellata Gruhe. Au contraire, les Gl. uiiicurnis Sav., Gl. mpiluta Œrst., el peut-être Gl. sduau Œrst. restent dans le geure Glycère Les auti'es espèces décrites uni une position incertaine, la li onipe n'ayant pas été étudiée. (492) DU GOLFE DE NAPLES. 183 Les acicules sont incoloi es. Les soies de la rame supérieure sont simples, celles de la rame inférieure composées (2 E). Chaque pseudosegment du lobe céphalique (moins le premiei- porteur des quatre antennes) est divisé en deux anneaux, l'antérieur long, le postérieur très-court. Ce dernier est hérissé de petits cils roides. On trouve donc autour du lobe céphalique quatorze zones de cils non vibratiles'. La trompe^ est couverte de papilles fort singulières, longues de 0""",10 et très- rapprochées. Les unes sont coniques, les autres renflées en massue (2 D). Toutes sont semées à leur sommet de petites verrucosités circulaires, percées d'un pore tubu- laire. Ces organes paraissent comparables aux organes tactiles des Néréides\ li'ompe esl entièrement libre dans la cavité du corps, où elle décrit des sinuosités d'nn beau rouge, contrastant avec la couleur lactée de l'animal. Cette coloration est due à un pigment granulaire rouge déposé entre les fibres musculaires. Au quarantième segment commence Tin- lestin hépatique de couleur jaune (2 B, 6), jamais étranglé entre les segments. On ne trouve d'ailleurs dans aucune région du corps de cloi- sons intersegmentaires. L'intestin est maintenu en position par un mésentère vertical (2 B, d) qui s'attache, d'une part, à la ligne médiane dorsale de la paroi du corps, d'autre part, à la ligne dorsale de rinlestin. Ce mésentère déjà connu de Délie Chiaje " et figuré par lui, mais ignoré de tous ses successeurs, est de nature musculaire et divisé en un grand nombre de petites bandelettes parallèles, au point d'avoir l'air d'une ' Cette espèce (et vraisemblablement toutes les autres) porte à la base du lobe céphalique ces deux boutons à peine saillants et rélractiles que M. Ivel'erstein (Untcrsucliuiirjm, p. 106 a dcci'its chez la G. lapidum Quatrefages (G. capitala) sous le nom de lentacules verruciformes , et dans lesquels il a dé- couvert des terminaisons nerveuses intéressantes. Je dois dire que, par suite sans doute d'une mé- prise du graveur, la (Igure qui accompagne la description de l'auteur donne une idée tout à fait fausse de ces tubercules. Je les trouve représentés d'une manière beaucoup plus vraie dans une ancienne figure d'Audouin et M. Edwards relative à la G. Meckelii {Ami. des Se. nat., 1832, t. XXVI, pl. XIV, fig. 2). C'est dire en même temps que ces organes n'étaient pas restés inaperçus de tous comme le pense M. Keferstein. ' Pour l'armure de la trompe, voyez Dellc Chiaje, Istit. di Anal., comp., tav. XXXVll, fig. i. " M. Williams a déjà mentionné des papilles sur la trompe de la Gl. nllm {Report on british Annelida, loc. cit., p. 235) et M. Grube sur celle de la Glifcera tessellata, mais sans en étudier la structure. Voyez Arch. f. Naturg., XXIX, p. 41. * Istit. di Anal, comp., 2"'<' édit., t. III, tav. XXXVII, fig. 4. (493) 184 ANNÉLIDES CHÉTOPODES échelle dont les échelons seraient larges et Tort rapprochés. L'intestin présente dans sa paroi un cordon musculaire suivant la ligne d'insertion du mésentère. Ce cordon (2 B, c) est d'une belle couleur rouge sem- blable cà celle delà trompe. C'est lui que M. de Quatrefages a pris pour un vaisseau dorsal. Toutefois, il sutfit de transporter ce prétendu vaisseau sous le microscope pour s'assurer qu'il s'agit d'un cordon musculaire sohde, coloré par des granulations rouges. Les muscles du mésentère sont, en revanche, incolores. La cavité périviscérale est séparée en deux chambres par une cloison incomplète. Cette cloison est formée par des bandes ou solives muscu- laires, colorées en rouge, qui, partant de la base d'un pied, vont s'attacher à celle du pied correspondant, en passant sous l'intestin. Lorsqu'on ouvre une Glycère par le dos et qu'on enlève l'intestin, on aperçoit la succession de ces solives rougeâtres former comme une échelle (2 F, h) sous laquelle est placée la chaîne ganglionnaire. La lymphe rouge passe librement de l'une des chambres à l'autre par les travées. Cette dispo- sition est comparable jusqu'à un certain point aux subdivisions de la chambre périviscérale qu'on connaît chez d'autres vers (Aphroditiens, Polyophthalmiens, etc.). Le système nerveux' forme chez cette espèce une bandelette ventrale d'un beau rouge à bords parfaitement parallèles. Soit la coloration, soit le parallélisme des bords ne sont dus cependant qu'à une gaine protec- trice (2 C, c). Il est facile de la déchirer et d'en extraire le véritable système nerveux. Celui-ci est incolore (2 C, a h). La couleur rouge est inhérente à une substance granuleuse, délicate, qui remplit tout l'inter- valle entre la gaîne et la chaîne ganglionnaire. Cette dernière est formée par deux cordons de fibres très-fines, ondulées (2 C, a), cordons qui conservent un diamètre constant, dans toute la longueur de l'animal. Chacun d'eux est large de 0mm^l32 et séparé de l'autre par un intervalle d'environ 0"™,06. Vers le milieu de chaque segment, chacun des cor- ' Poui- ([uc'liiut's remarques liistot iques relatives au systènie nerveux des Glycères, voyez la G. con~ volula. (494) DU r.OlJF- HE NAPLKS. 185 (Ions nerveiiv s'eiilouie (rime couche riisilornic de cellules ganglion- naires (h), ilonl le gros imclcns circulaire est granuleux au centre (acide acétique, carminate d'ammoniaque, etc.). En ce point naissent de chaque côté de la chaîne ganglionnaire quatre rameaux nerveux dont on peut poursuivre les racines à travers les cellules ganglionnaires, jusqu'au cor- don central. Les deux moitiés du système nerveux restent complètement isolées, même aux points des renflements ganglionnaires, les cellules de l'une des moitiés n'arrivant pas au contact de celles de l'autre moitié. Aussi ne puis-je m'empécher de penser que la substance rouge fmenicnl granuleuse (comparable peut-être à la Punktsuhsfanz de M. Leydig) joue un rôle important dans la réunion des différentes parties du système nerveux. Gomme je l'ai déjà indiqué plus haut, la cavité périviscérale des (Ilycériens est divisée en deux chambres secondaires seulement, et non PU trois comme celle de la majorité des Annélides errantes. Cette mo- ditication de la disposition habituelle parait résulter de l'anangie de ces vers, l^a fig. 5 (pl. XXXI) représente une section verticale du corps du Wiipichoholus siphonosloma au niveau de la région postérieure de la trompe. Cette section Trappe immédiatement par une disposition i)arti- culière des fibres longitudinales. Les deux bandes musculaires supé- rieures habituelles sont, en effet, réunies sur la ligne médiane, et n'en constituent en réalité plus (junne seule ((ig. 5, c). Les deux bandes infé- rieures (d) se rapprochent aussi sur la ligne médiane et enserrent étroitement le système nerveux (i). Les muscles transversaux que nous avons vu former comme une échelle dans la cavité du corps, ouverte longitudinalement, se présentent, dans la coupe, comme une bande arquée (q), naissant des deux bords latéraux du muscle longitudinal supérieur (c). Cette bande sépare la chambre supérieure (l) de la cavité périviscérale de la chambre inférieure (m,). En réalité, chez les autres Annélides errantes, cette bande transversale existe également, seulement elle vient s'appuyer sur la gaine du vaisseau ventral, avec laquelle elle contracte une adhérence intime. La chambre inférieure se trouve alors (495) 186 ANNfiLlDES CHÉTOPODES divisée en deux par une cloison suivant la ligne médiane. Les Glycé- riens auxquels le vaisseau el sa gaine font défaut ne sauraient parti- ciper à Texistence de cette cloison. La fig. 5 A (pl. XXXT) représente une section transversale de la trompe dans la région maxillaire. On y remarque la disposition des muscles de chaque mâchoire, qui forment comme des annexes indépendantes de la trompe proprement dite. Je ne sais s'il faut identifier avec cette espèce la G. Rouxii Aud. et Edw., qui en est dans tous les cas très-voisine. Les auteurs indiquent dans leurs figures les quatre languettes pédieuses comme semblables, ce qui impliquerait une différence spécifique. CependantM.de Quatrefages ', qui pense avoir étudié la même espèce, décrit les mamelons antérieurs comme coniques, les postérieurs comme comprimés et aplatis. Le fait que la diagnose de ce savant donne deux faisceaux de soies à la rame supérieure, n'a pas d'importance, car la suite de la description contredit formellement cette assertion. ± Rhynchobolus convoluïus. Crlycern convnhitn Kfrst., Unlers. iibei- nied. Seetlieire, p. i06, taf. IX, fig. 28-29 (pro parte). i> » Qtrfg., Histoire natur. des Annelés, I, p. 551. Pl. XVI, fig. 3. Corpus longitudine 4-6""\ latitiidinc 2'""\ ruhrum, hranchifermn. Lobus cephalicus conictis segmentis spuriis 14 sulco transverso biaunulatis. Fedmn ligidœ triangtdares très, quarta obsolefa, trimcata. Vermis agilissimus, molestatus spiraliter contrahUwr. Lorsque M. Iveferstein découvrit cette espèce à Naples il parait n'a- voir pas connu les descriptions et les figures de la Gl siphonnsloma que nous devons à Délie Chiaje. Il se laissa par suite induire en erreur en ' Hisl. mil. (Ips Annelés. I, p. 176. M. de Qunlreiages parle aussi de quatre cirres du segment buccal qui seraient quelque chose de bien exceptionnel chez les Glycères el qui n'ont point été vus par MM. Au- douin et fldwards. ' M. de Quatrefages, en citant l'espèce de M. Keferstein, l'indique comme trouvée par l'auteur à S'- Vaast en Normandie. C'est une erreur. M. Keferstein l'a obsei'vée à Naples. (496) DU GOLFE DE NAPLES. 187 considérant tous les Glycériens du golfe de Naples, les grands et les petits, comme appartenant à une môme espèce. Toutefois sa description fut faite d'après les petits individus seuls, comme il est facile de s'en convaincre, et s'applique exclusivement à l'espèce que je décris ici. Une seule donnée concerne une autre espèce, sans doute le Rhynchobolus siphonostoma, savoir l'indication de la longueur que l'auteur porte à dix-sept centimètres. Le véritable Rh. conoolulus ne dépasse pas six cen- timètres et son agilité est extrême. Les individus plus grands sont moins vifs, leur couleur est plus paie, ils ne s'enroulent jamais en spirale, enfin ils sont dépourvus de branchies et se distinguent facilement comme espèce à part. Les pieds sont très-caractéristiques (fig. 3). Les deux mamelons pédieux antérieurs (c et d) et le postérieur supérieur (e) sont allongés en languettes triangulaires; le postérieur inférieur est au contraire court et tronqué; le cirre inférieur répète à peu près la forme des languettes, aussi M. Keferstein l'appelle-t-il la cinquième lèvre du pied. Sa base (6) est hérissée de cils roides comme chez le Rh. siphonostunia. Le cirre doi'sal, en forme de mamelon cylindrique, porte un faisceau de cils tout sem- blables (a). Il est creux à l'intérieur et les globules de la cavité périviscérale pénètrent dans son calibre. Les acicules sont incolores et les soies conformes à la description de M. Keferstein. Il faut seulement ajouter que le premier segment sétigère n'a qu'un seul acicule et qu'un faisceau de soies, toutes composées. L'aciciile supérieur et le faisceau dorsal apparaissent seulement au segment suivant. L'anneau postérieur des pseudo-segments céphaliques est conformé comme chez le Rh. si'phonostoma, c'est-à-dire qu'il est beaucoup plus couit que l'antérieur et hérissé de cils roides sur tout son pourtour. Je ne vois apparaître les branchies qu'au 22""^ segment. Les premières sont fort courtes, mais les suivantes s'allongent rapidement. Elles ne sont point rétractiles comme celles de la Gl. fallax Quatrefages. Leur implantation n'est jamais aussi rap- pr-ochée de l'extrémité de la rame qu'on pourrait le croire d'après la figure de M. Keferstein. Cette petite espèce a l'avantage d'être assez transparente pour per- mettre l'élude de la cavité périviscérale sans lésion. On peut s'assurer que les courants déterminés par les cils qui tapissent cette cavité ont (497) 188 ANNÉLIDES CHÉTOPODES lieu de la manière suivante: à parlir de la ligne médiane ventrale, les globules lymphatiques se dirigent vers les côtés en rasant la paroi ventrale; une partie entrent dans les pieds; ils pénètrent dans les bran- chies' le long de la face externe, redescendent le long de leur face interne, et se dirigent en rasant la paroi dorsale de la cavité périviscé- rale vers la ligne médiane. Au milieu du courant général qui atïlue des côtés vers la ligne médiane, le liquide revenant des branchies forme des traînées d'un rouge foncé: cette couleur provient d'une plus grande richesse en globules de ces courants partiels. Les globules une fois arrivés à la ligne médiane dorsale, redescendent le long de l'intestin vers leur point de départ. Cette circulation normale est troublée à chaque instant par le transport subit de masses considérables de liquide d'avant en arrière ou vice versa. Ces mouvements-là sont indépendants des cils vibratiles et résultent des contractions de la paroi du corps. Le système nerveux des Clycériens a été décrit à deux reprises par M. de Quatrefages (1850 et 1866) chez la Gl. albicans Qtrfg. et la Gl. f'allax Qtrfg. il a été en outre étudié dans l'intervalle par M. Keferslein (1862) chez la Gl. lapiduin Qtrfg. (6r. capitata Kksl.) '. Ces deux obser- vateurs paraissent ignorer chacun les travaux de l'autre. M. Kelerstein ne figure que le cerveau et l'anneau œsophagien, mais cette ligure est très-supérieure à celle de M. de Quatrefages', si ce n'est que l'anneau œsophagien est représenté beaucoup trop petit. ' La circulation branchiale d'une Glycère a déjà été décrite en détail par iM. de Ouatrei'ages (Avn. des Se. iiiU., XIV, 1850, p. 294); toutefois la description de l'auteur est embrouillée de l'hypothèse d'Une cii'culation vasculaire dont il n'a jamais pu se défaire à l'égard des Glycères. Ce mouvement du liquide dans la branchie a aussi été fort bien vu par M. Keferstein. J'ajoutei'ai que la circulation est un peu compliquée par l'existence dans la cavité de la branchie de diaphragmes obliques, incomplets, qui obligent chaque globule à décrire une spirale ascendante, puis une spirale descendante. La régulai'ité de ce mouvement est parfois interrompue par des stases momentanées ijui ne durent cependant jamais plus de deux ou trois secondes et donneni quelque chose de saccadé à la circulation. Il est facile de discerner les cils dans l'intérieur. La surface externe de la branchie est, au contraire, glabre. M. Wil- liams l'a vue ciliée chez d'autres espèces. -' Annales des Se. nat , 1850, t. Ll, p. 358, pl. IX, fig. 6, et Hist. nat. des Anndés, t. I, p. 168. ilnters. ùber niedere Seethieie, p. lOti, pl. IX, lig. 17. * 11 va de soi ijue je ne veux pas taxer la ligure de i\l de Quatrefages d'inexacte, puisqu'elle est faite (498) Dl' (lOLFE DE NAPLES. 189 Chez notre espèce, le cerveau (fig. 5, A) est prorondément divisé, soit en avant, soit en arrière. En d'autres termes, il est formé de deux gan- glions réunis par une commissure transverse. De sa partie antérieure naissent les deux nerfs antennaires, qui, peu après leur naissance, se renllent chacun en un gros ganglion resté inconnu à M. de Quatretages, mais déjà signalé par M. Keferstein. La masse du cerveau est formée par des cellules ganglionnaires; mais elle est traversée par une large commissure librillaire transversale (b) qui n'est que la continuation des connectifs œsophagiens, et par deux troncs librillaires longitudinaux (h'j naissant de cette commissure: les racines des nerfs antennaires. Dans les ganglions antennaires, le centre est occupé par le nerf, la périphérie par les cellules ganglionnaires. La chaîne ventrale est constituée comme chez l'espèce précédente, si ce n'est que les renflements ganglionnaires sont légèrement accentués, même lorsque la gaine est intacte. La distri- bution des cellules et des fibres est celle que j'ai indiquée pour le Rh. siphonostoma. J'ajouterai seulement que les premiers ganglions sont fondus en un seul, les cellules ganglionnaires entourant sans interruption les deux cordons nerveux, et s'accumulant surtout en grande quantité au point où ces deux cordons s'écartent l'un de l'autre fc'J pour former les connectifs œsophagiens. La gaine et la substance rouge finement granuleuse existent comme chez l'espèce précédente, enveloppant la chaîne ventrale, les connectifs, le cerveau et les ganglions antennaires. 4 Rhynchobolus Meckelii. GUlceia Meckdi, Aud. ol Edw , Aun. des Se. nul., 1834, t. XXIX, p. 26o, et t. XXVll, pl. XIV, (ig. 1-4. » >' Cinibe, Arcliiv fiir Nalurif. XXI, 1855, p. 101. Je ne cite ici cette espèce (pie pour mémoire. Je ne l'ai, en effet, étu- d'après une autre espèce. Seulement la ligure que je livre au public repr ésente sans doute mieux le type des Glycères, car elle est vraie non-seulement de l'espèce en question, mais encoie du Hh. siplioiiu- aluma. Elle s'applique aussi à d'autres espèces, si j'en juge par un ancien croquis d'un Rhyncho- bolus de Normandie, (499) 25 190 ANNÉLIDES CHÉTOPODES diée que superficiellement, et n'en rapporte qu'un dessin représentant un pied à doubles branchies; ce dessin coïncide à peu près entièrement avec celui d'Audouin et M. Edwards. Famille des SYLLIBIENS (Grube) Elil., Clprd. J'ai publié précédemment un essai de révision des genres de la famille des Syllidiens'. Cette publication fut immédiatement précédée d'une tentative toute semblable de M. Ehlers, qui n'est point en désaccord avec la mienne, bien que les caractères utilisés par nous soient différents. Je ne doute pas que ceux sur lesquels j'ai surtout appuyé n'obtiennent en grande partie la préférence à cause de leur netteté. Le nom de Poiymas- tus Clprd. devra seulement faire place au nom (VEurysyllis Ehl., auquel la priorité est acquise. M. de Quatrefages a entrepris aussi une révision des Syllidiens, dans laquelle il porte le nombre des genres à environ quarante-cinq'. Mais ce nombre sera singulièrement réduit lorsqu'on aura séparé le métal des scories. Ainsi l'auteur admet les genres loida, Polyboslrichus, Saccone- rets, Diplocerœa, Amytis, Polynice, Macrocliaela, Trichosyllis, etc., qui sont en partie synonymes les uns des autres et qui ne comprennent que des formes sexuées de Syllidiens asexués déjà décrits dans d'autres genres. L'auteur introduit aussi dans celte famille des types qui ne peuvent y faire que triste figure, ainsi les Syllidia Qtrfg. et les Kefersteima Qtrfg. qui sont des Hésioniens ; ainsi les Staurocephalm Gr., les Anisoceras Gr., les Prionogmithus Kfrst. (trois genres d'ailleurs synonymes) qui sont des Euniciens; ainsi les Cirroceros Clprd.' Quant aux genres Sphœrodorum ' Glaniires zooUmiques, p. 63 (523). - Le tableau des genres n'en porte, il est vrai, (|iie trente-deux, les autres (Hant considérés comme Incertœ sedis. ^ Je suis très-disposé à penser que M Merzuikow avait parrailenient raison en me suggérant l'idée que (500) DU GOLFE DE NAPLES. 191 OErst., Pollicilu JuliiisL, Ephesia Rathke, la question de synonymie mise à part, je pense que M. Malmgren a raison d'en faire une famille distincte, celle des Spliérodoriens. Cela fait déjà, tout bien compté, dix-sept à dix-huit genres à éliminer de la famille telle que M. de Quatrefages l'a comprise. Les Syllidiens de M. de Qualrefages ainsi restreints renferment encore bien des genres mal caractérisés. 11 est regrettable que dans sa classifi- cation cet auteur n'ait pu se décidera tenir compte de l'armure pharyn- gienne qui fournira dorénavant les caractères les plus importants des genres dans celte famille. Il me fait à ce propos un reproche singulier : « M. Claparède, dit-il, semble indiquer que pour lui les stylets des Syl- « lidiens répondent aux mâchoires des Néréides ou des Eunices. Or en « appliquant la même appellation aux parties dures qui arment la région « antérieure de la trompe chez les premiers et la région moyenne du « même organe chez les seconds, il provoque une confusion qu'il me « semble utile de faire disparaître. » Pour ma part, je n'ai jamais fait la comparaison que M. de Qualrefa- ges m'impute', et si j'en faisais une, j'assimilerais les stylets des Sylli- diens aux paragnathes des Lycoridiens et des Euniciens. D'ailleurs les homologies des dilférentes régions de la trompe, telles que les comprend M. de Quatrefages, sont très-contestables. Dans l'extroversion complète de cet organe chez les Lycoridiens et les Euniciens, les mâchoires et les paragnathes appartiennent à la région extroversée. Dans l'extroversion de la trompe des Syllidiens (voir plus loin Autolytus, Procerœa, etc.), lé tube à cuticule épaisse contenant les stylets est seul poussé au dehors. Au contraire le proventricule, que M. de Quatrefages appelle assez arbi- cc genre a été établi à la suite d'une méprise. La ressemblance de cette Annélide avec l'extrémité jios- téi ieure d'une Néréide est, en effet, frappante. ' Cbose bizarre : le reproche de M. de Qualrefages, reproche qui ne m'atteint pas, vient frapper di- i'ectement son auteur. En effet, si je n'ai jamais qualifié l'armure pharyngienne des Syllidiens de mâ- dioires (péché que je considérerais d'ailleurs comme véniel), d'autres l'ont fait à ma place. C'est le cas en particulier pour M. de Quatrefages lui-même, qui donne expressément le nom de mâchoires à l'ar- mure pharyngienne des GnalJmylUs {Ilist. nul. des Annclés, t. 11, p. Ifi). Cuiipie siiiim. (501) 192 ANNÉLIDES CHÉIOPODES Irairemenl la région denlaire, n'est jamais extioversé, el ne peut être assimilé à la trompe des Néréides. M. de Qualrefages déclare, il est vrai, que dans un petit nombre de genres ce proventricule est armé de den- ticules qui peuvent être en petit nombre ou très-nombreux, et il me cite comme caution de cette observation '. Mais il doit y avoir méprise de la part de l'auteur-: il n'est pas possible de trouver dans un seul de mes mémoires une phrase qui ressemble de près ou de loin à cela". .l'avais espéré pouvoir compléter à Naples les études commencées à Port-Vendres sur la reproduction des Syllidiens. Mon attente a été déçue. Sauf de rares exceptions, les Syllidiens du golfe de Naples n'étaient pas en voie de reproduction. La saison d'hiver paraît être pour la grande majorité des espèces de cette famille celle du repos des organes généra- teurs*. Genre SYLLIS Sav. , sens. str. Indus. lALAGE Fr. Millier. En appliquant aux Syllidiens les règles que MM. Kinberg et Malmgren ' Hixtoire naturelle des Annelés, t. II, p. 4. - l*eut-ètre M. de Qiiatretages a-t-il eu en vue les Gnatliosyliis chez Icsiiuclles M. Schmardn décrit les papilles des l'ollicules du proventricule comme de petits deiilicules. ^ M.deOuatrefages m'accuse aussi de ne pas distinguer les antennes des tentacules, soit cirres lenlacu- laires. Je ne puis lui répondre qu'en le renvoyant à mes mémoires et lui rappelant que l'expression Fiilikr iind Fiihhrrirren se traduit en français par antennes et cirres lentaculaires. Je n'admets d'ail- leurs pas que des genres puissent être caractérisés par des phrases comme les suivantes : « Antennes et tentacules indéterminables, » ou bien « 5 antennes et deux tentacules pouvant être déterminés. » Cette dernière est la phrase caractéristique du genre CInparedia Qualrefages, qui devra être rayé de la nomenclature, car le nombre de cinq antennes signifie en réalité ici : trois antennes bien déterminées et deux cirres lentaculaires mal déterminés Je ne puis m'empècher de répondre encore ici ;i un reproche mal fondé de M. de Qualrefages. 11 m'accuse d'employer dans la distinction des genres un caractère physiologique, la présence ou l'absence de la génération alternante. Il serait impossible de citer un seul cas où j'aie établi un genre de cette manière. J'ai, au contraire, blâmé expressément la formation du genre Pseudosyllis Grube d'après ce caractère (voyez Glanure-'), comme les glandes mucipares des Néréides : l'une esL placée tout près de la base du cirre dorsal, l'autre est plus rapprochée de la ligne médiane Un troisième corps d'appa- rence glandulaire, piriforme (e) est placé entre les deux premiers. Son contenu est granuleux, .le n'ai su reconnaître d'ouverture à aucun de ces organes. Les articles des cirres dorsaux sont remplis de corpuscules courbés en croissant ou en S (3 A, a), comparables sans doute aux follicules que je décrirai chez d'autres espèces. Enfin, je signalerai dans la couche sous-cuticulaire des fibres minces à parcours sinueux, se terminant en massue (3 A, d) immédiatement sous la cuticule. Peut-être faut-il y voir des terminaisons nerveuses. vSvLÎJS HAMATA. Pl. XV, fig. 2. , Corpus longifMdine gracile, segmentis î>5-50 (spee. immatura), cirris dorsualibm temiihîis brevibiis(juf. Festacœ nullœ. Pedes seMs simpUcibus instructi alris birostribus, aliis subnlatis apice pcmluUmn incurvo. Segmenti analis cirri longiores bim, impari mdlo. Froboseidis stratmn piginentosmn contimmm, ammlo palUdo mdlo. Cette Syllis ressemble beaucoup à la précédente par son port s^racile et la brièveté des cirres dorsaux qui n'atteignent jamais une longueur égale au diamètre du coips. Toutefois, l'examen des soies suffit à la différencier immédiatement. Nulle part, en effet, chez la S. hamala il n'existe de soies semblables à celles des autres Syllidiens. Dès le premier segment sétigère chaque pied est armé d'un faisceau de soies simples (2 A, a), vigoureuses, recourbées en deux crocs à l'extrémité. A ces soies s'en ajou- tent quelques rares autres à crochet simple (h). Peut-être ces soies sont-elles liées au genre de vie de l'animal qui circule dans des galeries creusées dans les roches ou dans les tests de ba- lanes. L'espèce précédente paraît mener une vie analogue et l'existence des soies ^iiiormales chez ces deux Syllis à genre de vie un peu exception- (5ÛS) 196 AWRI.IDES CHÈÏOPODES nel est an moins frappante. Je n'ose d'aillenrs décider si ces Syllis per-* forent elles-mêmes le calcaire, ou si elles utilisent les i'aleries creusées par des Polydores et d'autres Annélides. L'animal est en général incolore. J'en ai pourtant rencontré d'un orangé pâle. Dans le tissu sous-cuticulaire sont semés une foule de corps arï'ondis (2 B, a) ornés d'une petite tache. La tache est un pore de la cuticule et le corps arrondi lui-même doit être considéré comme un follicule cutané. Entre ces follicules se trouvent disséminés de petits bâtonnets rectilignes (2 B, b, et 2 C) visibles seulement à l'aide de forts objectifs. Ils paraissent plus abondants à la surface ventrale des segments qu'à la surface dorsale; mais on les trouve aussi au lobe céphalique et dans les palpes. Je n'ose faire aucune hypothèse sur ces éléments histo- logiques. Le lobe céphalique est très-court. Il porte quatre petits yeux principaux dépourvus de cristallin et disposés en trapèze sur le vei tex. Deux autres points oculaires, faciles à reconnaître, ornent le bord frontal. Les palpes sont fort larges. Leur tissu renferme, outre les bâtonnets déjà indiqués, une foule de fibres sinueuses (2 A, a) qui se ter- minent sous la cuticule par un léger renflement. Peut-être des organes nerveux? La trompe et le proventricule sont à peu près égaux en longueur et occupent les douze ou treize premiers segments. Cela implique une longueur assez considérable, i-ar chez les Syllis à forme gracile, les segments sont relativement beaucoup plus longs que chez les autres. Le pigment de la trompe ne présente aucune solution de conti- nuité. Le proventricule compte de 80 à 90 rangées de glandes. Sa partie antérieure est doublée d'une espèce d'anneau corné a), qui semble faire suite à l'épaisse cuti- cule de la trompe. Le ventricule et ses glandes en T occupent les deux segments à la suite du proventricule. Puis commence l'intestin bihaire étranglé en patenôtre. Dans la partie postérieure du corps (7 ou 8 derniers segments), l'intestin biliaire passe subitement à l'intestin urinaire. Ces deux régions sont séparées par une ligne de dé- marcation brusque. Les cellules de la paroi de l'intestin urinaire sont remplies de concrétions sphériques et jaunâtr-es. La plupart sont formées de trois secteurs, comme le cristallin des animaux supérieurs. A la base du cirre dorsal je trouve un appai eil glandulaire (2 F, c) sous la l'orme d'un sac rempli de boyaux transparents semblables à des larmes bataviques. (506) nu r.OLFE DE NAPLES. 197 La S. hamata ne pourrait se confondre qu'avec la S. spongicola Grube', qui offre, comme elle, la particularité de n'avoir que des soies simples bidentées; ou du moins ne présente-t-elle de soies composées qu'au stolon en voie de gemmation à sa partie postérieure. Toutefois les proportions des deux espèces sont très-différentes. Dans la S. spongicola les palpes frontaux (tores) sont à peine plus longs que le lobe céplialique, les antennes latérales dépassent à peine les palpes, l'antenne impaire ne compte que neuf articles, etc. Dans la S. hamala les palpes sont deux fois aussi longs que le lobe céplialique; les antennes dépassent de moitié les palpes, l'antenne impaire compte de 18 à 20 articles, etc. D'ailleurs la coloration et la forme des soies bidentées sont différentes. SyLLIS SIMILLIMA. Sijllh simiUima Claparède, Glanures, p. 77 (537), pl. V, fig. i. Pl. XIl, fig. 5. Corpus lougitudine 35-40""", kditudine '/a'""'; gracile, seymentis 85, cirris dorsualibus temiïhus hrevibitsque. Pcdes festucis falcatis 'mstructi. Segmenti analis cirri longiores Uni, tertio impari hrevissimo. Oculi quatuor lente destituti. Proboscidis stratum pigmen- tosum anmdopallido interruptum. Cirris folliadi bacillipari dcsunt. Je complète ici la description que j'ai précédemment donnée de cette espèce en y joignant une figure de faciès. La S. simiUima est aussi gracile (|iie les deux précédentes, car le diamètre indiqué dans la diagnose n'est vrai (jue pour la partie antérieure du corps et diminue rapi- dement en arrière. La ressemblance avec la S. gracilis et la S. hamata est si grande que je ne l'aurais probablement pas distinguée d'elles sans la conformation toute dif- férente des soies. Cependant, en y regardant de près, on s'aperçoit que les cirres sont un peu plus épais et les antennes un peu plus courtes que chez la hamata. Les palpes sont aussi plus amincis à l'extrémité que chez la S. hamata et la S. gracilis. Le lobe céphalique, arrondi en avant, porte quatre petits yeux noirs dépourvus de cristallin. Deux fosses ovales (fig. 5, a), creusées sur son bord occipital, sont garnies de ' Archiv f. Natury. XXI, 1855, p. 104. (507) 26 198 ANNÉLIDES CHÉTOPODES cils vibratiles. Les segments sont toujours dépourvus de cils vibratiles sur les côtés, même à la base du cirre dorsal. Celui-ci a ses articles remplis de petits granules. Deux glandes à boyaux enroulés se voient auprès de son point d'insertion. L'acicule de chaque pied est obliquement tronqué et boutonné à l'extrémité (5 B, d). La serpe des soies est finement bidentée à l'extrémité et ciliée à la base (5 B, a et b). Aux segments de la partie postérieure il existe en outre une ou deux soies subulées et courtes, (5 B, c) qui font défaut aux jeunes individus. La trompe très-allongée a sa cuticule épaisse et entourée d'une couche pigmentaire d'un brun violâtre. Le pigment fait défaut à une zone annulaire située un peu en ar- rière du milieu de la longueur (fig. 5, c). Le proventricule, qui occupe trois segments complets, compte jusqu'à 70 rangées transversales de glandes. Le ventricule qui lui fait suite et reçoit les glandes en T, est sinueux et coloré d'un brun rougeâtre. Enfin, l'intestin biliaire, d'abord pâle, acquiert graduellement en arrière une teinte d'un brun foncé. Syllis bacilligera. Pl. XIV, fig. 4. Corpus longitudine 35'"'", gracile, setis omnibus f alcalis. Oculormn paria duo, antico lente orhato. Stratmn pigmentosimi proboscidis anmdo 2^cdlido Jiaud interniptum. Cir- rorum dorsualiimi articuli foUiculos bacilUparos includunt. Cette espèce est bien plus -voisine encore de la S. simiUima que la S. gracilis, cai- ses soies sont identiques. Toutefois elle s'en distingue constamment par une série de caractères, il est vrai peu apparents, dont les plus importants concernent les cirres dorsaux. Ceux-ci, dans lesquels on distingue toujours un cordon (nerf) courant sui- vant l'axe (fig. 4, c), ont leurs articles remplis de petits granules comme l'espèce pré- cédente, mais chacun d'eux renferme en outre un ou deux follicules bacillipares (o, a') semblables à ceux que j'ai fait connaître chez tant d'Annélides. Ces follicules ont constamment la forme de boyaux plus ou moins arqués. L'article basilaire (b) du cirre, plus grand et plus large que les autres, n'en renferme jamais. Il est, en revanche, tou- jours coloré en jaune par un pigment particulier. La région latérale des segments tout autour de la base du cirre est couverte de cils vibratiles (d). La région correspondante de la S. similUma est, au contraire, tou- jours parfaitement glabre. Les autres caractères différentiels .sont suffisamment indi- qués dans la diagnose. (508) nu GOLFE DE NAPLES. 199 Syllis aurita. Syllis aurita GlprtI., Glaiiures, p, 79 (539), pl. V, fig. 5. • Pl. XIV, fig. 5. Corpus longUndine 5""', laUtndine T'^'"\5, haud gt acile, palpis divergentibus. Dorsmn vittis transversis notatum violaceis. Segmenti ancdis cirri longiores articidati hini, tertio impari brevissimo J'ai déjà étudié celte espèce avec soin dans mes Glanures. Je complé- terai ce sujet par quelques détails sur la position de l'organe segmen- taire, détails élucidés par une figure. Sur les limites des segments la chambre périviscérale est cloisonnée par un dissépimenl musculaire (fig. 5, /), dont l'attache à l'intestin est située plus en arrière que l'attache à la paroi du corps. Ce dissépiment présente en général sa convexité en arrière, sa concavité en avant'. Entre les fibres qui le constituent sont ménagées des ouvertures à travers lesquelles on voit circuler les corpuscules de la lymphe (kj. Immédiate- ment en avant du dissépiment passe l'anse vasculaire fgj, qui du vaisseau dorsal se rend au vaisseau ventral. Elle est remplie d'un sang limpide, parfaitement incolore. Dans sa paroi sont semés de distance en distance des nucléus. En arrière du dissépiment apparaît l'organe segmenlaire frnj formé d'une cavité ovale pleine de liquide; ses parois sont épaisses. Une bride l'empêche d'osciller avec les courants de la lymphe qui l'en- toure. Un large canal cilié fnj part du côté externe de cet organe et se dirige en avant et en dehors pour pénétrer dans la base du pied. Je n'ai pu discerner son ouverture externe. L'ouverture interne de l'organe m'a ' Il existe à Naples une Syllis très-voisino de la S. aurita, mais que je n'ai pas assez étudiée pour lui don- ner ici le baptême. La coloration est la même que celle delà S. 0Mn/«, mais les palpes sont un peu moins larges et surtout le segment anal porte, en outre de la longue paire de cirres terminaux, un cirre impair ventral très-court. Chez les plus grands individus observés, la trompe ne s'étend que du troisième au huitième segment et le proventricule du huitième au onzième ; l'intestin biliaire commence au seizième ; l'inter- valle est occupé par le ventricule et les glandes en T. Chez les individus plus jeunes, l'intestin biliaire commence déjà dès le treizième segment. L'intestin urique occupe les 20 derniers segments. '- Sa réversion est pourtant possible. (509) 200 ANNÉIJDES CHÈTOPODES également échappé. Cependant j'ai réussi parfois à voir battre un groupe de cils sur la parlie de l'appareil qui regarde l'intestin. C'est en ce point que je suppose l'orifice interne, La S. aurita présente la particularité d'être couverte de cils vibratiles sur la plus grande partie de sa face dorsale. Çà et là des mouchets de cils (d) plus grands se distinguent au milieu des autres. Les soies de la région antérieure ont la serpe beaucoup plus allongée que celles de la région postérieure La chaîne ganglionnaire ventrale (5 A) a les rendements ganglion- naires peu accusés. Les connectifs interganglionnaires, formés de librilles ondulées très-fines, semblent au premier abord séparés dans toute leur longueur. Ce n'est là qu'une apparence résultant de l'existence sur la ligne médiane d'une grosse fibre tubulaire (5 A). Syllis aurantiaca. Pl. XIV, fig. .3, et pl. XIII, fig. 5. Corpus longitudine 5""', latitudine 2""'\ aurantiacuin, cirris dorsmdibus elongatis, palpis longiuscidis, arcuatis, apice attenuato. FesUicœ omnes falcatœ apice bidentato. Cirri ventrales cylindracei longiusculi. Segmenti analis cirri duo brèves, tertio impari mdlo. Proboscidis stratum pigmentosum annulo pallido interruptum. Cette Syllis (fig. 3) se reconnaît immédiatement à sa belle couleur orangée, due à un pigment qui imprègne tous les tissus, même le système nerveux. Le lobe cépha- lique tronqué en avant et presque hexagonal (une fois et demie aussi large que long) porte sur sa partie postérieure quatre petits yeux dépourvus de cristallin. I^es palpes en forme de cuillerons se touchent à leur base, puis s'éloignent l'un de l'autre. Les parties latérales du lobe céphalique portent de chaque côté un mouchet de cils vibra- tiles. Les antennes, bien que comptant chacune 35 à 40 articulations au chapelet, dépassent à peine les palpes. Les pieds (pl. XIII, fig. 5) sont coniques et portent tout près de l'extrémité de la ' La forme plus allongée et plus gracile des serpes dans les segments antérieurs comparés aux sui- vants est un caractère assez fréquent chez les Syllidiens. J'ai déjà remarqué qu'il est à peu près général chez les Lycoridiens. (510) DU GOLFE DE NAPLES. 201 rame une gfossu papille conujiie, dorsale (a). Le cirre ventral (ej liait près de la base du i)ied. Il est à peu près cylindrique et relativement long. Le cirre dorsal (c) est implanté sur le dos même du segment, près de la base de la rame. Ses articles sont remplis de petits corps en forme de boyaux contournés (follicules). Près de la base du cirre est fixée dans chaque segment une grappe de très-nombreux petits follicules (a), entièrement semblable à celle que M.Edwards décrit* chez sa Syllis inaculosa Eùw. (Isosyllis Eh\., Exogone Qtrfg.), et que M. de Quatrefages'^ interprète bien à tort comme un organe segmentaire. Le bord postérieur latéral de chaque segment est couvert de cils vibratiies. Les deux cirres terminaux du segment anal sont relativement courts. Chez les adultes la trompe s'étend du second au quatorzième segment, son large denticule est placé à l'extrémité antérieure même. Le pigment orangé qui forme une couche sous la cuticule de cet organe présente une interruption annulaire vers le milieu de sa longueur. Le proventricule occupe les segments 15 à 22 et compte 50 rangées régulières de glandes en outre des glandes de la région diffuse'. Le ventricule et les glandes en T s'étendent dans les segments 22-24. Les soies sont en serpe bidentée (3 A). La base de la serpe porte des cils très-fins, couverts par une lame tectrice. Le système nerveux (5 B) est coloré par un pigment orangé accumulé surtout entre les cellules ganglionnaires. La coloration forme par suite trois bandes, sur la ligne médiane et sur les bords. Les ovules forment une grappe (lig. 5, b) dans la partie antéro-latérale de chaque segment, la région antérieure du corps exceptée. Genre ODONTOSYLLIS Clprd. En décrivant ici une quatrième espèce du genre Odontosyllis, je dois faire remarquer combien ce genre fort nalurel est clairement délimité, ' Bégne animal illustré, pl. 15, fig. 1, e. Hist. nat. des Annelés, II, p. 6, et p. 646. ' Chez la plupart des Syllidiens, les follicules sont en ellct arrangés d'une manière un peu confuse aux deux extrémités du proventricule, tandis qu'ils forment des rangées très-régulières dans la plus grande partie de l'organe. (511) 202 ANiNÊLIDES CHÈTOPODES non-seulemeni par Tarmure exceptionnelle de sa Ironipe, mais encore par la singulière gibbosité dorsale qui recouvre une partie du lobe cé- phalique et donne à tous ces Syllidiens un faciès très-particulier. Odontosyllis ctenostoma. Pl. XII, lig. 4. Odontosyllis longitudine J'""', segmentis 31-36 (specimina haud matura) palUda. Palpi complanati, basi latissima, apice angulato. Antemiœ cirriquc onmes lœvcs, haud monili- formes. Prohoscis carnosa hrevis, tiibo chitinoso interno ovo-cylindraceo, antice dilatato; aperturœ prohoscidalis margo scmi-orhicularis arcuatus, dentibus validis pectinatus. Le lobe céphalique, arrondi en demi-cercle en avant, est fortement écliancré en ar- rière parla gibbosité du second segment, qui le recouvre en grande partie. Les deux paires d'yeux bruns sont très-rapprochées l'une de l'autre, presque coalescentes. Les antennes naissent par une partie basilaire très-amincie. Les palpes ont le bord interne rectiligne, le bord externe très-convexe, et le sommet anguleux hérissé de cils. Le segment buccal est bien visible dans la supination avec ses deux paires de cirres tentaculaires. Dans la pronation on n'en voit aucune trace. Les cirres apparaissent alors comme naissant du lobe céphalique ou du premier segment sétigère, illusion facile à corriger". Le second segment, comme chez les autres espèces du genre, présente une gibbo- sité dorsale très-développée, qui, non-seulement recouvre entièrement le segment buc- cal, mais encore cache une grande partie du lobe céphalique. La bouche conduit dans un tube à parois charnues (c) très-souples qui, au sixième segment, aboutit à la trompe. Celle-ci est courte, conique, et s'ouvre en avant par une longue fente (a) comprise entre deux lèvres saillantes. Dans l'intérieur est l'épaisse cuticule formant un véritable squelette chitineux. C'est une espèce de tube ovo-cylin- drique qui se rétrécit en avant pour s'élargir brusquement en une sorte d'embouchure sémicirculaire (bj. Le côté rectiligne de cette embouchure est parfaitement inerme. Le bord arqué porte l armure caractéristique du genre sous la forme d'un peigne ou d'un râteau de six fortes dents coniques dont les externes sont les plus petites. Le pro- ventricule qui suit ne m'a pas paru présenter les follicules ordinaires. Les stries trans- versales sont dues à une quarantaine de bandes musculaires. Comme chez les autres Odontosyllis, le ventricule est rudimentaire et dépourvu de glandes annexes. Les soies ont, comme chez les autres espèces du genre, une serpe extrêmement courte et trapue (4 A). (512) GOLFE DE NAPLES. 203 Genre TRYPANOSYLLIS Clprd. ' ÏRYTANOSYLLIS COELIACA. ['I. XIII, fig. 3. Tnjpanosyllis longihidine latitudine 0"™ J ^ segnientis 65 (speciminibus haudma- turis) pcdlida, intestino fusco-flavo translucmte. Cirri dorsuales moniliformes articuUs corpusGula sulpkurea sparsa includentihiis. Intestinimi appjendicem tubulosam cœcam sub ventricido sitam prœbens. Segmentimi anale cirris duobiis breviusculis moniliformi- biis instrucUm, tertio impari mdlo. Cirri ventrales pinniformes. Cette Trypanosyliis se distingue, à première vue, de la 2\ Krohniiûe Port-Vendres' par l'absence de la belle coloration particulière à celle-ci, mais elle s'en rapproche par le port général, la largeur relative du corps, la brièveté des antennes et des cirres. Le lobe céphalique, arrondi en avant, est légèrement échancré en arrière par une proéminence de la partie dorsale du segment buccal. Son bord antérieur est tapissé de cils vibratiles (flg. 3, d). Il en est de même de deux fosses qui ornent sa région oc- cipitale (c), fosses que j'ai déjà signalées chez plusieurs autres Syllidiens. Les yeux de la paire postérieure sont un peu plus petits que les antérieurs. Le segment buccal est aussi visible en dessus qu'en dessous. 11 porte deux paires de cirres tentaculaires. Dans les segments suivants les pieds sont conformés comme ceux de la T. Krohnii. Les soies ont aussi une serpe bifide. Les cirres se distinguent par leurs granules jaunes. Un moucliet de cils vibratiles se voit sur le dos du segment, en ari'ière de la base des cirres. La trompe est conique, beaucoup plus large en arrière qu'en avant. Elle s'étend du second au huitième segment. La cuticule fort épaisse est amincie de place en place. L'ouverture antérieure est garnie du cercle de dents égales caractéristique du genre. .Le proventricule qui occupe le 9'"'' et le 10'"'' segment est relativement fort court et compte vingt-deux rangées transversales de glandes. Le ventricule ovoïde et dé- pourvu de glandes en T s'ouvre dans l'intestin biliaire au i l"" segment. Cet intestin, comme celui de la T. Krohnii, est beaucoup plus fortement étranglé que ceux des autres Syllidiens. Il forme de véritables poches latérales, rappelant celles des Aphroditiens. » Il ne me paraît pas improbable >[ue la Sijllis zébra Gv. ( Ardiiu f. Naluiy. XXVI, 1860, p. (Sli, lal'. JIl, (ig. 7) dont le port (>t la coloration rappellent beaucoup la T. Krulniii, soit une Trypanosyliis. L'auteur ne nous apprend malheureusement rien sur son armure pharyngienne. ' Voyez Glunures, p. 98 (558), pl. Vil, fig. 2. (513) '20i ANNfllJDES CHÉTOPODES Mais la particularilé la plus remarquable de ce tube digestif, c'est que l'intesliu biliaire se prolonge eu avant de sou point d'uuiou avec le ven- tricule, sous le ventricule lui-même, le proventricule et la trompe, pour se terminer en cœcum au 6'"*' segment. Dans les cinq segments occupés par ce prolongement de l'intestin, celui-ci continue de former des poches latérales. Dans le lO'ifif^ et le 9'"'' segment^ le cœcum (6, b') con- serve la couleur brun-jaune de l'intestin biliaire, mais dans les segments 8-6 (a, a', a") il présente une coloration grisâtre. Peut-être cette région revêt-elle les fonctions des glandes du ventricule si répandues dans d'autres genres. Cette singulière conformation de l'appareil digestif ne paraît connue chez aucun autre Syllidien'. Il serait intéressant d'étudier de nouveau la T. Krohnii, pour voir si elle présente quelque chose d'analogue. Genre SPHJEROSYLLIS Clprd. (nec Qtrfg. neque Ehl.) SylUdœ palpis maximis coaliiis, snlco medio ventrali profundo separatis. Fharynx rectiis amleo uno pneditus. Froventriculiis folUmlosiis ventricnlo hrevi. Antemue très, segmenta Ituccali par unum cirrorum tentacularimu sohmmodo prœbente, cœteris seg- mentis cirris dorsualihiis et ventralibiis prœditis. Antemue eirriqne haud moniliformes basi tnmidiuscula. Generatio alternans deest. Je répète ici la diagnose du genre publiée dans mes Glanures, en y introduisant une modification. J'ai remplacé les mois * des cirres ten- taculaires » par ceux-ci : « une seule paire de cirres tenlaculaires au segment buccal. » J'avais en elîel décrit dans le genre Sphaerosyllis des espèces à une paire, d'autres à deux paires de cirres tenlaculaires. Or, depuis cette époque, MM. Ehlers et de Quatrefages ont introduit la règle, fort opportune à mon avis, de ne jamais laisser dans un même genre ' Je dois dire pourtant que M. Malmgren ligure chez sa Si/Il is j'uackUa une disposition qui nne sennble jusquà un certain point analogue. (Voyez Anntilalu jmlycltœta Spitzliergim, etc., p. 44, tab. Vil, tig. 47 C) Il s'agit d'ailleurs d'une véritable Syllis et point d'une Trypanosyllis. DU GOLFE DE NAPLES. 20ô que des espèces à nombre d'appendices identique au segment buccal. J'ai dû restreindre en conséquence le genre Sphyerosyllis', mais en y conser- vant l'espèce type, S. Hystrix, décrite dès 1863 dans mes Beobachtungen. La répétition de la diagnose était d'autant plus nécessaire que les caractères génériques donnés par moi dans le principe ont été modifiés, soit par M. de Quatrefages, soit par M. Ehlers, d'une manière que je ne puis admettre. Le premier indique comme caractère essentiel du genre l'existence d'antennes et de tentacules indéterminables. Or ce n'est point le cas. Quoique le lobe céphalique et le segment buccal soient intime- ment soudés, il est toujours facile de reconnaître que le dernier porte une paire de cirres tentaculaires, et que les trois autres appendices sont les antennes. De son côté, M. Eblers donne au lobe céphalique cinq antennes, et indique le segment buccal comme portant des pieds tout semblables à ceux des segments suivants. Il y a évidemment là une confusion. M. Ehlers a méconnu le segment buccal, et ne Ta pas distin- gué du lobe céphalique. Il a par suite considéré comme buccal un seg- ment qui est en réalité le second segment. Sph^rosyllis pirifera. Pl. XIV, fig. 2. Sphœrosyllis longitudine 4"°"', segmentis 26-35 (speciminibus maturis) grisea, cute pa- pillosa, antennis cirrisque dorsualibiis brevissimis, piriformibus. Stratum pigmentosum proboscidis cingido pallido interruptum. Le faciès général de cette espèce rappelle beaucoup celui de la S.Hystnx.Touleîois les cirres et les antennes sont relativement beaucoup plus courts, plus fortement ren- flés à la base et leur extrémité est toujours un peu crochue ou au moins arquée. En outre les palpes sont plus largement soudés au segment buccal. La cuticule est toujours encroûtée de substances étrangères qui viennent se loger entre les petites papilles coniques. La couleur grisâtre de la peau tient essentiellement à ces incrustations. L'animal paraît d'ailleurs incolore. ' Par suite de cette restriction, la S. lenuicirrata Ciprd., la S. clavata Clprd. et la S. pusilla Clprd. (Exogom pusilla Duj.) cessent de faire partie du genre Sphœrosyllis. Elles rentreront dans le genre Grubea décrit ci-après. (515) 27 206 ANNÉLIDES CHÉTOPODES Le lobe céphalique, porteur de quatre yeux tous munis de cristallin (regardant en avant dans la paire antérieure, en arrière dans la postérieure), est intimement soudé au segment buccal, dont il ne peut se distinguer en-dessus. En-dessous les limites sont plus claires, et l'on peut s'assurer que les tentacules appartiennent bien au seg- ment buccal. Les pieds (2 A) sont cylindriques, portant quelques petites papilles à l'extrémité, d'autres plus grandes à la base. Le cirre ventral (b ) est tout à fait sem- blable à ces dernières, et ne se distingue d'elles que par sa plus grande longueur. Les soies sont armées de serpes unirostres (2 B, c), sur le tranchant desquelles on ne peut apercevoir la serrature qu'à l'aide de très-forts grossissements. La serpe est plus grêle, plus longue dans les segments antérieurs (c) que dans les postérieurs (b). Dès le 5"^'' ou le 6"" segment on voit s'associer à chaque faisceau de soies falcigères, comme chez beaucoup d'autres Syllidiens, une soie légèrement courbée en S (oj et pointue à l'extrémité (ne pas la confondre avec les acicules). La trompe est plus large en arrière qu'en avant. Son ouverture est entourée d'un cercle de papilles. Le bord de son revêtement cuticulaire interne est entier, non réfléchi. La couche pigmentée qui l'entoure subit une interruption annulaire (fig. 2, à) un peu en arrière du milieu de la longueur. A droite et à gauche de la trompe et sans aucune connexion avec elle on aperçoit deux corps (d) jaunes (glandes ?), semblables à ceux que je décrirai chez les Paedophylax. Le proventricule compte dix rangées de glan- des en outre de la région diffuse. Le ventricule occupe avec ses deux glandes annexes le T™*^ segment. Au 8""' commence l'intestin hépatique. Chez les individus en voie de reproduction les ovules existent dès le 10"" segment (fig. 2, c), mais jamais au nombre de plus de deux par segment. La couleur des œufs est d'abord d'un rose pâle, mais à maturité complète elle devient d'un beau bleu-violet. Genre GRUBEA Qtrfg. Char. em. Syllidœ palpis magnis ad apicem usque coalitis, sulco niedio ventraldprofundo sepa- ratis. Proboscidis aculeus imims. ¥roventriculi paries follknlosm, ventriculo brevissimo glandidis sacciformibus binis viunito. Antennce haud mouiliformes très. Cirrorum tentacularium paria bina. Cirri dorsuales et ventrales haud mondiformes longiores, basi tumidiuscula, apice attenuato. (Generatio alternans deest.) En apparence cette diagnose s'éloigne singulièrement de celle que M. de Quatrefages a donnée de son genre Grubea. Je ne doute cependant nullement que nous n'ayons en vue exactement les mêmes Syllidiens, et (516) DU GOLFE DE NAPLES. 207 que les divergences apparentes résultent seulement d'interprétations fautives. M. de Quatrefages attribue, par exemple, aux Grubées deux antennes seulement, tandis que pour moi ces Annélides sont impariten- taculées, azygocérées comme disait Blainville, de même que l'immense majorité des Syllidiens. Cette différence s'explique de la manière sui- vante. M. de Quatrefages donne à tort chez les Grubées le nom de lobe céphalique aux palpes soudés; le lobe céphalique et le segment buccal deviennent alors pour lui un segment buccal biannelé. Il attribue l'antenne médiane au soi-disant premier anneau de ce segment buccal, et lui donne par suite le nom de tentacule impair, tandis qu'il adjuge les an- tennes latérales à son prétendu lobe céphalique, et leur conserve par conséquent le nom d'antennes. Au premier coup d'œil jeté suruneGrubée, cette interprétation semble plausible, mais il suffit d'examiner le ver avec un peu d'attention, pour s'assurer que les trois appendices appar- tiennent au même segment, à savoir à celui que M. de Quatrefages con- sidère comme l'anneau antérieur du segment buccal, mais qui est en réalité le lobe céphalique. Seulement les antennes latérales s'insèrent au bord antérieur de ce segment, l'antenne médiane à son bord postérieur. Les caractères très-anormaux ' que M. de Quatrefages attribue au genre Grubea perdent de cette manière toute leur étrangeté. Dans ce genre doivent rentrer ' : 1- Grubea tenuicirrata ^ = Sphœrosyllis temicirrata Clprd., Glanures, p. 87 (547); 2" Grubea pusilla = Sphœrosyllis pusilla Clprd., ibid., p. 89 (549) ; 3" Grubea clavala — Sphœrosyllis clavala Clprd., ibid., p. 90 (550) ; Syllts davata Clprd., Beobachtungen , p. 46. ' L'existence de cinq dires tentaculaires, en particulier, est entièrement étrangère à la famille des Syllidiens — Le genre Pagenstecheria Qtrfg. a été démembré du genre Syllis par suite d'une méprise analogue à celle dont je viens de parler. ' Le genre ['ionosijllis Malmgren {Amiulata polychwlu, p. 38) est très-voisin des Grubea, mais il s'en distingue par la non-coalescence des palpes. Le genre Eusyllis Malmgr. (Ibid. p. 40) est également fort voisin, mais se différencie par la singulière armure de la trompe. Cette espèce est commune à Naples, où elle vit dans la vase du port avec les Girratules. Elle compte jusqu'à 32 segments. L'intestin urinaire commence dans ce cas dès le vingt-septième. La différence de longueur entre les cirres dorsaux et les cirres ventraux m'a semblé moins marquée que chez les indivi- dus de Port-Vendres. (517) 208 ANNÉLIDES CHÉTOPODES Grubea LIMBATA. Pl. xm, fig. 4. Corpus longikidine 5'"'", segmentis 27 (speciminibiis maUiris) palUdtmi, segmenta hue- cali superiie haiid distincto, suhtus conspicuo, cirro dorsiiali segmenti secundi cœteris non longiori. Proboscis recta, cuticida antrorsum incrassata limhum cremdatum effi- ciente. Strattm pigmentosum prohoscidis annido pallido tdtra secundam partem longitu- dinis {scilicet in partes très divisœ) sito interniptum. Cette espèce est très-voisine de la G. temicirrata de Port-Vendres, mais chez cette dernière le segment buccal est bien visible en-dessus et le cirre dorsal du second segment sensiblement plus long que les suivants. Le lobe céphalique, deux fois aussi large que long a l'antenne médiane insérée au bord occipital extrême, tandis que les latérales naissent près du bord frontal. Les quatre yeux principaux de couleur brune sont munis de cristallin, regardant en avant dans la paire antérieure, en arrière dans la postérieure. Il existe en outre comme chez la G. temiicirrata. deux petites taches oculaires dépourvues de cristallin sur le bord frontal. Les antennes et les cirres présentent à leur base un renflement fusiforme ; la base proprement dite est par conséquent étroite. Les pieds n'ont rien de particulier. Dans chacun les soies (4, a) forment une série graduée quant aux dimensions de l'article en serpe. La trompe occupe les segments 2-5. Son bord antérieur ne présente aucune trace de papilles. Le revêtement cuticulaire est très-épais ; son bord antérieur est légère- ment crénelé. La couche pigmentaire présente une solution annulaire (4, b) placée exactement comme chez la G. temiicirrata. Tout autour sont disposés des boyaux d'apparence glanduleuse. Le proventricule occupe les segments 6-8 et compte une vingtaine de rangées de glandes. La partie antérieure est tapissée intérieurement d'une espèce d'anneau corné (d), qui paraît être une continuation de la cuticule de la trompe. Le ventricule et ses glandes annexes (c) occupent le 9'"* segment, puis commence l'intestin biliaire. Chez un mâle adulte, j'ai compté dix-sept paires de faisceaux de longues soies ca- pillaires dorsales. La première paire était au 9'"'' segment, la dernière au pénultième. m DU GOLFE DE NAPLES. 209 Genre SYLLIDES Œrst. (Clprd. em.) SyLLIDES PULLIGER. Sullis pullulera Kroliii, Arcliiv fur Naturg., XVIII, 1852, p. 251. Sijllides pullificr Clprd., Glanures, p. 81 (541), pl. VI, fig. 6. Je ne cite cette espèce que pour mémoire, n'ayant rien à ajouter à rétude publiée dans mes Glanures'. Les individus de Naples sont pres- que tous marqués d'une bande jaune transverse sur les premiers seg- ments, coloration que j'avais aussi rencontrée, mais exceptionnellement, à Port-Vendres. ' J'ai montré (fi/a»»m\ p. 81 (5-41) que M. Pagenstecher avait eu tort de mettre en doute l'exactitude des observations de M. Krolin sur la reproduction de cette espèce. La formation des gemmes sur les côtés des segments de certains Syllidiens, telle cpie M. Pagenstecher l'avait décrite, est devenue par suite fort improbable. M. de Quatrefages a daigné accorder dans son Histoire des Annelés (tome II, p. 646) une place à quelques observations anatomiques d'importance minime que j'ai faites sur le S. pulliger, mais il a ou- blié le seul point important, la réhabilitation des observations de M. Krohn, sur le développement de l'espèce. Ce silence est regrettable, puisque, en accordant une place [Hist.nat. des Annelés, I, p. 123) aux conclusions de M. Pagenstecher sans l'aire la même faveur aux arguments décisifs qui leur ont été opposés, M. de Quatrefages peut paraître continuer de révoquer en doute les excellentes observations de M. Krohn. Je ne pense pourtant point que telle ait été son intention. Les observations de M. Pagenstecher ont trouvé récemment une sorte d'appui dans les faits curieux observés, malheureusement d'une manière fort incomplète, par M. Léon Vaillant chez une Annèlide de la baie de Suez (Voyez Anu. des Se. nat.., 1865, t. lU, p. 245). Il est peu probable que M. Vaillant ait eu, comme il le croit, à faire à un exemple de bourgeonnement. Il s'agit plus vraisemblablement d'un cas de parasitisme ou de gestation des petits. A première vue, le dessin de l'auteur semble représenter une Sacconéréide portant ses petits éclos. L'apparence générale du ver ne peut, en effet, être comparée qu'à celle d'un stolon sexué de Syllidien ou à celle d'une Nerilla. Un examen plus attentif montre cependant bientôt l'impossibilité d'une telle comparaison. D'abord M. Vaillant indique un gésier, organe qui fait toujours défaut aux stolons sexués de Syllidiens. Il est vrai que le dessin de cet observateur n'indique point dans ce prétendu gésier la structure si caractéristique de celui des Syllidiens. Puis les pieds n'ont aucune ressemblance avec ceux des Syllidiens ; le mode d'implantation des soies est très-exceptionnel et la struc- ture même de ces soies ne trouve d'analogie que dans la famille des Aphroditiens. Enfin le lobe céphali- que porte un faisceau de tentacules qui rappelle celui des Térèbelliens ou des.\mphicténiens. Impossible, d'après cela, de rapprocher ce curieux ver d'aucune famille connue. Remarquons d'ailleurs que les jeu- nes individus, chez lesquels le nombre des segments paraît être quelquefois bien plus considérable que celui de leur mère supposée, n'ont aucunement l'apparence de jeunes chétopodes. Rien donc dans ces intéressantes et surprenantes observations qui ne demande à être revu, confirmé, peut-être corrigé. (519) 210 ANNÉLIDES CHÉTOPODES Genre PiEDOPHYLAX. Palpi niaximi coaliti, suïco tanien medio ventraîi proftmdo separati Froboscis amleo unico armata. Proventrimli paries glandidosiis, ventrimlo hrevissinto, glandulis latera- libus hinis saccatis. Antennœ très. Oculoriim paria duo aïiiid lobo cephalico aliud seg- menta buccaïi insidens. Cirrorim tentacidarium par unum. Oirri dorsuales et ventrales fere ohsoleti. (G-eneratio alternans deest. Feminœ ova ad eclosionem usque gerunt.) Ce genre est très-proche voisin des Exogone (Œrst.) Ehl. et des Exo- tokas* Ehl., toutefois le premier n'a point de tentacules au segment buccal, et le second, muni d'une paire de cirres tentaculaires comme les Pi3edophylax, est en revanche dépourvu de cirres ventraux. 11 est remarquable que tous ces genres, si voisins au point de vue anatomique, soient formés par des espèces portant leurs petits jusqu'à l'écloison des œufs et au delà. Les Oophylax Ehl. sont dans le même cas, mais s'écar- tent des précédents par l'absence de l'antenne médiane, si les observa- tions de M. Kôlliker ne sont pas entachées d'erreur sur ce point. Je dois rappeler en effet que ce savant a observé les Oophylax à Naples, où les Pcedophylax chargés de leurs œufs appartiennent aux produits les plus communs de la pêche littorale. Je ne puis donc étouffer entièrement le soupçon que M. Kôlliker ait eu entre les mains des Pœdophylax dont l'antenne impaire se serait soustraite à ses regards. ' Ce genre Exotokas Ehl. {Die Borstenwiirmer, etc., l'<^ Abth., p. 251) est synonyme du genre Sylline (Grube), Clprd. {Glaniires, p. 90 [550]). La publication de M. Ehlers a précédé quelque peu la mienne. En outre il est douteux que la Sylline suhruhropimdata Grube, (ju'on doit considérer comme l'espèce- lype du genre Sylline, puisse rester dans le même genre que ma S. brevipes et les autres Exotocas. Elle s'en éloigne en effet par tout son faciès, la longueur de ses antennes et de ses cirres, le grand nombre des segments de son corps (liO-124.) ; enfin, rien ne fait supposer jusqu'ici qu'elle participe à la singulière habitude répandue dans ce groupe de Syllidiens de porter les petits avec soi. .le pense donc devoir adopter le genre de M. Ehlers, et n)a Sylline brevipes devra porter dorénavant le nom à'Exotocast brevipes. (520) DU GOLFE DE NAPLES. 211 P^DOPHYLAX CLAVIGER. Pl. XIII, lig. "2. Corpus longitudine 5""", segnientis 28 (speciminibus maturis) gnseuni, antennis lobo cephalico muUo lougiorihis clavatis, média etiam apicetnpcdpommsiiperante. Stratumpig- mentosiim prohoscidis annido pallido circa dimidiam pjartew longitudinis sito hderntp- tnm. Provenir ic(dm hrevis, doliolo forma similis, seriehis folUcnlorum transversis circa duodecim. Le lobe céphalique est intimement soudé au segment buccal et ne s'en distingue dans la pronation que par un léger sillon transversal (2 F) à peine appréciable. Ce sillon passe exactement entre les deux paires d'yeux d'ailleurs extrêmement rappro- chées, de telle sorte que la paire antérieure munie de cristallin appartient au lobe céphalique, la postérieure dépourvue de cristallin au segment buccal. J'ai déjà décrit une disposition toute semblable chez V Exotokas Kefersteinii Eh\.\ l' Exotokas {o\m Syllme) brevipes Clprd.^ et la Spermusyllis tomlosa Clprd. ' Les antennes sont insé- rées en avant des yeux et un peu renflées dans leur partie inférieure ; elles diminuent gra- duellement jusqu'au sommet. Les palpes forment une masse charnue lisse, en-dessus, divisée en-dessous par un sillon médian. Leur longueur équivaut au segment buccal et au lobe céphalique pris ensemble. Dans la supination (fig. 2), on n'aperçoit pour ainsi dire pas le lobe céphalique qui se confond avec les palpes, ou plutôt qui est entièrement recouvert par une production du segment céphalique. Celui-ci porte sur les côtés les cirres tentaculaires sous la foiiiie de deux petits boutons (fig. 2, /) à peine saillants. Immédiatement en avant de chacun des yeux se trouve une petite fossette (b) pleine de cils vibratiles*^ semblable à celle que j'ai décrite ailleurs chez les Exotokas et d'autres Syllidiens. Dès le second segment apparaissent les pieds avec leur cirre dorsaP fort court (d), et leur cirre ventral (e) plus court encore. Le premier naît d'ailleurs moins du pied lui-même que de la surface même du segment au-dessus de la base du pied. Les soies (2 E) sont semblables à celles des Exotokas, c'est-à-dire de deux espèces : les unes falcigères (a) à article en forme de crochet très-court, les autres, composées • Beobaclitunyen, taf. XII, fig. 3. 2 Glanures, p. 91 (551), pl. VI, fig. A-. s /6i(/.,p. 93, pl. VI, fig. 5. En dehors de ces Ibssetlos, on ne trouve de cils vibraliles nulle part à la surface du corps. * Le dernier individu étudié par moi avait le troisième segment dénué de cirres dorsaux. Est-ce exception ou règle? (521) 212 ANNÉLIDES CHÉÏOPODES aussi, mais à article en forme d' alêne fine (b). Ces dernières sont beaucoup moins nombreuses. Dans la région postérieure du corps une troisième forme de soies fcj s'associe aux deux premières. Ce sont des soies simples légèrement recourbées à l'extrémité. Le segment anal (2 G) porte deux ciri'es terminaux étranglés au point d'insertion. L'ouverture de la trompe est entourée d'un cercle de papilles. Son denticule est très-rapproché de l'extrémité antérieure. L'intestin hépatique commence au 6™^ seg- ment. Les autres caractères du tube digestif, tels que la forme de baril du ventri- cule, etc., sont donnés dans les diagnoses du genre et de l'espèce, A droite et à gauche de la trompe, dans le second segment, on remarque un corps piriforme (fig. 2, o), jaune (glande ?), tout semblable à ceux que j'ai décrits chez la SphœrosylUs pirifera. Chez les Ç les ovules se inonlreul dès le iOm. 1U7 (507) et suivanles) sous le nom de Sli'iàammjllis un sous-genre des Autoiytus qui présente précisément ce caractère. La publication de M. Elilers ayant précédé quelque peu la mienne, le nom de Procerœa a une priorité ac(iuisc. Cependant le type que j'ai décrit présentant encore d'autres caractères remarquables que j'ai indiqués, je pense devoir conserver le nom de Stepha- nosyllis connue sous-genre des Procerœa. L'espèce décrite dans les Glanun's devra donc porter doréna- vant le nom de Pruccirea (s. g. Slephanosyllis) pictu. (r.29) 220 ANNÊLIDES CHÉTOPODES Pour l'œil nu, celle Procomea se reconnaît facilement à sa couleur orangée; à son apparence filiforme; au mouchet formé à l'extrémité an- térieure par les grandes antennes et les cirres du second segment. Elle atteint son diamètre maximum dans la partie antérieure, et s'atténue très-rapidement en arrière. Le lobe céphalique est arrondi en avant, orné de cils vibratiles à son bord frontal et sur les côtés auprès des yeux. En dessus on n'aper- çoit rien de comparable à des palpes, mais en dessous (1 A) on re- connaît deux mamelons saillants ne dépassant pas le bord frontal et hérissés de longues soies tactiles. Ce sont évidemment des palpes rudi- mentaires. Les deux paires d'yeux, placés sur l'occiput sont munis de cristallin. Les antennes sont extrêmement longues et d'une conlractililé vrai- ment exceptionnelle, de même que les cirres des trois premiers segments. Tous s'enroulent en spirale, se déroulent, se recourbent dans tous les sens avec une agilité rare. Aussi n'est-il pas étonnant de leur trouver une structure différente de celle des cirres dorsaux des segments suivants, qui ne participent point à cette grande conlractililé. Les antennes et les cirres tentaculaires des trois premiers segments, de même que les cirres anaux présentent en effet la structure remarquable que j'ai décrite à propos des antennes et des cirres de \Aulolytus Hespcridum. Ils offrent tous en particulier la couche de fibres musculaires annulaires fort distincte (1 D, h). Cette couche fait entièrement défaut aux cirres des segments suivants. Tous les cirres sont remplis de granules de couleur orangée pâle, mais les extrémités des cirres tentaculaires sont bourrés de granules d'un orangé très-intense. La surface de tous les cirres est hérissée de soies tactiles. Les deux paires de cirres du segment buccal, surtout la ventrale, sont beaucoup plus courtes que les antennes. En revanche, le cirre du second segment est plus long même que les an- tennes; il les surpasse aussi souvent en diamètre, ce qui paraît d'ailleurs ne résulter que d'un étal de contraction momentané. Le cirre du troi- sième segment est à peine deux fois plus long que ceux des segments i;;30) Dî GOLFE DE NAPLES. 221 suivants, mais il est cylindrique, et non fusiforme comme ceux-ci. [1 a d'ailleurs la structure des antennes. Les pieds (1 C), dès le second segraent, sont semblables à ceux des Aulolytes. Une tache louge fbj distingue leur face inférieure dès le lO"*" segment. Les soies (1 E) sont de trois espèces, toutes compose^es à article terminal fort petit, comme chez les Autolytes. Ce sont des soies falcigères à petite serpe bidentée (1 E, «), des soies droites à article ter- minal en bouton fc) et des soies droites à article en alêne fhj. Ces der- nières sont toujours isolées et n'existent que dans la région postérieure du corps. La trompe est extrêmement longue et sinueuse. On peut y distinguer les trois mêmes régions que chez VAutolytiis Hesperidum. J'ajouterai que la région antérieure est enfermée dans une gaine membraneuse orangée (fig. 1, è), fixée par l'une de ses extrémités aux lèvres de l'orifice buccal et par l'autre à la ligne circulaire (c' ) qui sépare la région antérieure de la région moyenne de la trompe. Cette disposition entraîne le résultat suivant : lorsque la trompe se déroule et se projette hors de la bouche, la région antérieure seule se montre à nu au dehors; la gaine se ren- verse et forme une enveloppe protectrice autour de la région moyenne. La cuticule de la trompe s'épaissit en avant pour former un cercle d'une dizaine de dents un peu crocliues (1 B). Chaque dent a une base fort large et un peu échancrée. Le proventricule occupe les segments 10 et 11; il a la forme d'un petit baril. Ses glandes sont imprégnées d'une plus grande quantité de substance colorante orangée que le reste du tissu. Elles forment une trentaine de rangées distinctes, indépendamment de la région dilfuse. J'ai rencontré des individus de 85 segments sans indice de reproduc- tion prochaine. Un individu stolonifère ne comptait en revanche que 60 segments, dont trente appartenaient aux stolons (deux stolons de 15 seg- ments chacun). (531) 29 22*2 ANNÈLIDES CHÉTOPODES Genre MYRIANIDA M. Edw. (Ehlers rev.) M. Edwards n'avait pas donné de diagnose générique de sa Myrianida fasciata. Celle lacune a été suppléée par M.Elilers d'une manière qui me paraît très-satisfaisante, en distinguant les Myrianides soit des Autolytes soit des Procersea parla forme foliacée si remarquable des cirres. M. de Quatrefages a aussi tenté de caractériser le genre Myrianide, mais d'une manière très-insuffisante, car sa diagnose s'applique tout aussi bien aux Autolytes et aux Procerfea '. Myrianida maculata. Pl. XIII, fig. 1 . Myrianida (spécimen hand maturum) longitwdine 5, segmentis 54^ antice dilu- tissime brunnea, posteriora versus palUda^ maculis nonnuUis dorso insidentibus, magnis, rubris insignis. Antemue externœ haud foliosœ. Falpi coaliti, marginem frontaletu lohi cephcdki panlnm siiperantcs. Oculoriim paria dm coalescentia . Les Myrianides passent comme les Autolytes et les Procerœa pour dépoiuTus de palpes. Cependant cliez tous, ces organes existent en réa- lité à l'état rudimentaire sous le lobe céphalique', cl chez la M. maculala ils dépassent même légèrement le lobe frontal. Les grandes taches rouges caractéristiques de l'espèce sont de forme assez irrégulière. La première occupe la partie médiane des trois pre- miers segments; j'ai trouvé la seconde au 9'"*' segment, la troisième au 12™*' et les suivantes de i en 4 segments. ' (le Quatrefages n'accepte, il est vrai, pas le genre Prorerm Elil. qu'il fusionne avec les Myria- nides. En revanche, il accepte bien le genre Aulolylus qui, flans son idée, se distinguerait des Myrianides par la présence d'un cirre ventral. J'ai déjà montré que M. de Quatrefages est sur ce point dans l'erreur et que les Autolytes sont tout aussi bien dépourvus de cirre ventral que les Myrianides. * C'est ce que M. Grube a déjà remarqué pour son Autolylii<< prolife.r. {r.32) D! (.OLKK DE NAPLES. 223 Le lobe cépliali(|iie, légèrement émarginé en arrière, porle deux gros yeux sui' la région occipitale, munis cliacun d'un cristallin en avant. Toutefois chaque œil a la forme d'un 8 et doit être considéré comme résultant de la fusion de deux. L'antenne médiane, à base étroite, est fort longue, semblable à un ruban festonné sur le bord. Les antennes latérales atteignent à peine la moitié de sa longueur et ne sont que peu aplaties. Il en est de même du tentacule inférieur du segment buccal, tandis que le tentacule supérieur et les cirres de tous les segments suivants sont foliacés. La ressemblance avec une feuille est d'autant plus grande que le nerf de chaque cirre se ramifie dans l'intérieur et simule le système des nervures de la feuille. Le plus grand de tous ces appendices est le cirre dorsal du second segment, à peu près aussi long que l'antenne impaire. Les antennes et les cirres sont tous hérissés de soies tactiles très-serrées et très-courtes. Chaque cirre repose sui' un article basilaire conique, court dans les segments antérieurs, mais deve- nant graduellement beaucoup plus long vers la région moyenne. Les soies sont des soies d'Autolyte à serpe rudimentaire. La trompe est longue et sinueuse ; elle offre la môme division en trois régions et la même structure que chez la Procerœa aurantiaca et VAu- (olyfus Hesperidum. Le bord antérieur de la cuticule ne présente à pro- prement parler pas de cercle de dents. 11 est simplement évasé, épaissi et divisé par quelques stries en un certain nombre de créneaux juxtapo- sés. Le proventricule de couleur violâtre compte 54 rangées de glandes et occupe les segments lo et 14 Le ventricule et les glandes annexes font défaut comme chez les Autolytes et les Procenea. L'intestin biliaire en rosaire commence dès le 15™*' segment. Il est de couleur jaune, semé de taches brunes. (533) 224 ANNÈLIDES CHÉTOPODES Genre PTEROSYLLIS Ciprd. (mCOTIA Ach. Costa. GATTIOLA Johnst.) J'ai établi le genre Pterosyllis dès l'année 1863 ' pour une espèce de la Manche (Pt. formosa Clprd.) et j'en ai décrit depuis lors une seconde espèce la Pt. dorsigera - de Port-Vendres. En 1864 M. Ach. Costa" sans connaître mes observations, décrivit sous le nom de Nicotia lineolata une espèce du golfe de Naples appartenant évidemment au même genre. Il l'étudia avec beaucoup de soin, et accompagna son mémoire de nom- breuses figures. Cette belle espèce, que je n'ai pas rencontrée moi-même, devra porter dorénavant le nom de Pterosyllis lineolata. En 1865, dans l'ouvrage posthume de Johnston *, nous voyons appa- raître une quatrième espèce du genre sous le nom de Gatliola speclabilis, l'éditeur, M. Baird, n'ayant eu connaissance ni des Pterosyllis ni des Nicotia. Enfin en 1867 M. MalQigren en nous enrichissant d'une cinquième espèce, essaie de conserver à la fois les genres Pterosyllis etOattiola, en plaçant dans le premier genre les espèces dans lesquelles les serpes des soies falcigères sont bidentées à l'extrémité et dans le second celles dont les serpes sont unidentées. Je ne pense pas qu'on puisse donner à ce caractère une valeur générique. La valeur spécifique est même très-dou- teuse^ car chez beaucoup de Syllidiens les serpes sont bidentées dans une partie des segments, unidentées dans les autres. En tout cas, la dis- tinction de M. Malmgren dût-elle être adoptée, le nom de Nicotia Costa aurait la priorité sur celui de Gatliola Johnst. " ' Beobachtungen uber Anal. u. Entw. \). 46. - Glanures parmi les Annélides de Port-Vendres, p. 100 (560). Genève, 1864. Annuario del Miiseo zoologico délia r. Universilà di Napoli. Anno II, Napoli, 1864, p. 160. * A Cataln(/ue of tlie british non purasitical Worins, p. 195. ^ Annulata polycliœta Spetsbergiœ, Grœnlandicc, etc., p. 38. " Les espèces du genre Pterosyllis sont donc aujourd'hui les suivantes: Pt. formnsa Ciprd. des côtes (534) DU GOLFE DE NAPLES. 225 Famille des HESIOÎilENS Grube (Sars, Schmr.) M, de Quatrelîiges reinai'que que la famille des Hésioiiieiis est peu connue analomiqueineul. J'avais pouiianl, de même que M. Keferstein, étudié avec soin au point de vue anatomique une espèce du genre Psa- matlie. Mais YHisloire des Annelés distrait cette espèce du genre Psa- mathe et la classe sans raison dans la famille des Syllidiens. Quoi qu'il en soit, on trouvera ci-dessous un examen anatomique de divers types de cette famille. Genre PSAMATHE Johnst. (Keferst. rec.) Lorsque Johnston établit son genre Psamathe il en donna une diag- nose, dans laquelle les caractères cardinaux sont l'existence de 8 paires de cirres tentaculaires et l'absence de mâchoires. Plus tard" il reconnut que son espèce {Ps. fusca .lohnst.) possède bien réellement deux mâ- choires et, l'identifiant avec la Caslalia punctata QErst. , il la décrivit de nouveau sous le nom de Psamathe punctata; procédé blâmable, puis- que l'auteur aurait dû abandonner son nom générique de Psamathe pour celui de Caslalia Sav. qui date de 1817. Aussi M. Malmgren^ a-t- il eu parfaitement raison de ne pas admettre la rectification insuffisante de Johnston, et d'annuler le genre Psamathe Johnst. de Normandie; dorshjcru Clprd. de Poit-Vendres ; Fl. Uneolata (sp. A. Costa) du golfe de Naples; Pt. spectabilis (sp. Johnst.) des côtes de Grande-Bretagne et Pt. fmmarchica (sp. Malmgr.) du Fin- mark. ' Lond. Mafj. of nal. History, IX, 1836, p. 15. ^ Catalogue of the non parasitical Worms, etc. 1865, p. 181, 5 Annulata polyrliœta Spdshmjiœ, etc. 1867, p. 31. (u35) AWÈLIDES CHËTOPODRS Dans riiitervalle cepeiidanl, M. Keferstein ' avait décril sous Je nom de Psamalhe cirrata un ver qui correspond entièrement à la caractéris- tique première de Johnston. C'est une Castalie complètement privée de mâchoires, différant d'ailleurs des Castalies proprement dites par son port. C'est en effet un ver filiforme à segments nombreux (polyméré comme disait Blainville) et point court et épais (oligoméré BInv.) comme les vraies Castalies et les Hésiones. Ce genre excellent doit donc être con- servé et la Psamathe cirrata Kefrst. en devient le type ". M. de Quatrefages^ qui ne connaissait les Psamathe de Johnston que par les travaux du savant anglais, leur donna une caractéristique l'ausse en ne leur attribuant que 8 cirres tentaculaires en tout. Cette erreur provient d'une expression incorrecte de Johnston, qui parle en effet de quatre paires de cirres tentaculaires. Mais il suffit de lire attentivement sa description et de comparer ses figures pour voir qu'il veut dire par- tout quatre paires de cirres tentaculaires de chaque coté. Par suite de cette méprise, M. de Quatrefages en vient à distinguer les Psamathe à 8 cirres tentaculaires de celles qui en ont 16. A ces dernières, dont il prit comme type la Ps. cirrata Kefrst. en la dédoublant artiticiellement en deux espèces, il donna le nom de Kefersteinia ' et il mit le comble au désordre en assignant à ces espèces une place parmi les Syllidiens, tan- dis que ce sont des Hésioniens pur sang ^ ' Reubachtuiifjen iihcr nieilere SeeUiiere, p. 187. ' Les Cirrosyllis de M. Schmarda, à en juger par les ligures de cet auteur, doivent former un genre distinct. Hist. nat. des Annelés, II, p. 93 et lOi. ' Hist. nat. des Annelés, 1866, II, p. 41. ' On sait que le nom de Haliniede Ratlike a la priorité sur celui de Psamathe Johnst. Mais en outre des raisons qu'on a déjà fait valoir contre cette dénomination, je ne suis pas certain que l'identification qu'on a faite de \H. venusta Rathke avec les Psamathe Jolmst., soit pleinement justifiée. Rathke ne parle dans tous les cas que de six paires de cirres tentaculaires et point de huit. Le fait que le nom de Psamathe ait été déjà donné en 1814 à un crustacé, par Rafinesque, ne me semble pas suffisant pour faire rejeter celte dénomination. (536) DU GOLFE DE NAPLES. PSAMATHE CIKRATA. ['fiairuUlie cirnila Ivfi'st. Unters. iiber nit'il. Seethiere, p. 107, IX, (ig. 32-36. » » Glprd. Beobaclitungen, etc., p. 55, pl. XIV, fig. 1-7. Kt'ferslciiiiti cirrala Qtrfg. Hist. natur. des Aiineiés, II, p. 41. » Claparedii Otrlg. ll)id.. p. 42. Cette Psamathe que j'ai reiicoiUrée une seule lois dans le golfe de Naples, est identique de tous points avec celle des côtes de Normandie et je crois impossible de la distinguer même comme variété. Une mi- nime différence dans les proportions de la serpe des soies ne me paraît du moins pas suffisante pour cela. Elle est très-décidément privée de mâchoires et ne doit point être confondue avec les Castalies. La division de celte espèce en deux, que M. de Quatrefages a tentée après un coup d'œil rapide sur les dessins de M. Keferstein et sur les miens, est insoutenable. Les i premiers segments extrêmement conden- sés, ne sont séparés que par de très-légers sillons, indiqués dans mes figures, laissés de côté dans celles de M. Keferstein. Ces sillons peuvent être d'ailleurs plus ou moins marqués selon les individus. Dans tous les cas chacun des cirres tentaculaires reni'erme un acicule dans son article basilaire. Genre TYRRHENA '. Hesionidœ segmentis hand numerosis compositœ, loho cephalko antennas qui» que tu- hercidtimqiie froutale prwlxndc. Pcdii.m ramus supfrior setis capillaribus, inferinr fes- twis imfriwfns. Cirrorni)/. tcntcwidnr'mm parla ocio. Froboscidis maxdlce dm'. Ce genre est voisin des Caslalia (Sav.)Œrst. Il s'en distingue, comme on le voit, par l'existence d'une antenne impaire et d'un lubercnle fron- tal. ' D'après la dut Tvnin' nifiinc iprii.iiiili' ri'sprci^-lyjie 228 AWÈLinF.S CHftTOPODF.S Tyrrhena Claparedii. Castnlin CInpnredii Ach. Costa, in litl. (Anmiario dt'l iMiiseo zoologico ili Napoli). Pl. WIII, (Ig. 3. Tyrrhena longitudine 45""", Intitvdive 4'""\ scgmentis 21, roseo-carnea, mdescens, antemm occipital} impari ferc obfiolefd. Bannis dorsiialis ventrali nmlto hrevior te- nuiorque. Ce ver que M. le prof. Achille Costa veut bien me dédier n'est encore décrit par lui que dans son manuscrit du tome IV de l'Annuaire du Musée zoologique de Naples. Celte description aura sans doute reçu le baptême de l'impression avant la mienne. Je liens à bien établir que le ver décrit ici est le même que M.Achille Costa a eu entre les mains. Je m'en suis convaincu au Musée de Naples. Toutefois l'étude cursive que M. Costa a dii faire de cette Annélide ne lui a pas permis de constater l'existence de quelques caractères imporlanls, tels que l'antenne impaire, la rame dorsale des pieds, etc. Celle déclaration était nécessaire pour expliquer comment je donne sous le nom de Tyrrhena Claparedii une description qui s'éloignera beaucoup de celle que M. Costa va publier de sa Castalia Claparedii. La figure représente un individu géant rlo notre Tyrrliena. La plupart des échan- tillons sont d'un tiers plus petits, reconnaissables toujours à leur grande brièveté et à leur belle couleur rose qui n'exclut point la transparence. Le corps convexe en des- sus est aplati en dessous. Le lobe céphalique est arrondi. Son bord frontal porte quatre antennes (3 K), deux supérieures (a) et deux inférieures (e). Les premières sont minces, filiformes, les se- condes larges et composées de deux articles cylindriques, l'un basilaire presque aussi long que les antennes supérieures, l'autre plus court, s'invaginant en partie dans le premier. Ces antennes inférieures sont donc très-semblables à celles des Psamathes, et peut-être devraient-elles être comparées aux palpes des Lycoridiens. Entre les an- tennes, sur le bord frontal extrême, s'élève un tubercule cylindrique (3 K, h) se ter- minant par un petit cône. La limite du cône et du cylindre porte un cercle de cils vibratilesCcj. La cinquième antenne (3 K, d), beaucoup plus petite que les autres, est Dtl GOLFE DE NAl'I.ES. 229 implantée sur la partie postérieure du vertex, oîi elle échappe facilement à l'observa- tion. Les yeux antérieurs, plus grands que les postérieurs, sont seuls munis de cris- tallin. Les quatre premiers segments sont très-condensés et mal séparés les uns des autres (fig. 3). Encore un cas où il est facile de discuter sans résultat la question de savoir si ces quatre anneaux peu marqués doivent être considérés comme autant de seg- ments ou comnK! un segment buccal quadriannelé. La première opinion me semble la plus vraisemblable ! Quoi qu'il en soit, chacun de ces anneaux porte deux paires de longs cirres tentaculaires indistinctement moniliformHS, dont chacun renferme un aci- cule dans l'article basilaire. Au segment suivant commencent les pieds, formés d'une rame principale inférieure et d'une rame accessoire supérieure. La première est cylindrique, ornée de sillons annulaires et couverte de cils vibratiles à la base (3 A, e). cils qui paraissent d'ailleurs se continuer sur la plus grande partie du corps de l'animal. Un gros acicule noir lui sert de soutien (f), et se termine dans une papille saillante de l'extrémiti'. do la rame. Au-dessous de cette papille sort le faisceau d(^ soies falcigères d'un jaune doré vif. Les serpes (3 I) sont birostres, dépourvues de serrature sur le tranchant et surmontées, au moins pendant leur jeunesse, de la longue lame très-acérée (a) qui leur a servi à se frayer une route à travers les tissus du pied. Le cirre ventral cylindrique (3 A, g) naît vers le milieu de la longueur de la rame; il n'en dépasse pas l'extrémité. La rame supérieure nail de la base de la rame inférieure comme un petit appen- dice cylindrique. Elle renferme un gros acicule (3 A, h) noirâtre et donne issue par son extrémité k un faisceau de trois ou quatre soies simples (b), fines, aiguës, parais- sant striées en travers à un fort grossissement (3 H). Le cirre dorsal (3 A, d) naît à côté de la rame dorsale par un article basilaii-e, au moins aussi large que la rame elle-même. Cet article est annelé et renferme un acicule noirfc). Le cirre proprement dit est fort long, plus mince que l'article basilaire et vaguement moniliforme. Un pig- ment brun est accumulé dans ses articles. Le segment anal porte deux longs cirres terminaux, semblables aux cirres dorsaux. La trompe très-charnue est dentelée en papilles à son bord. En l'ouvrant on y trouve deux petites mâchoires (3 B) faciles à méconnaître. Elles sont en effet noyées dans les muscles (3 B, a) de l'organe, et leurs pointes seules sont à découvert, comme deux petits tubercules durs. Vue de profil (3 B), chaque mâchoire est fortement arquée, à pointe très-obtuse, sans aucune dentelure. De face (3 G) elle laisse voir une sorte de gouttière (a), courant tout le long d(! la concavité. (539) 30 â30 ANNÉLIDES CHÊTOPODKS Le système nerveux cenlral (3 D) est formé d'un cerveau et d'une bande nerveuse ventrale, large en avant de près d'un millimètre et ne laissant voir aucune trace de rentlement ganglionnaire Les cellules ner- veuses sont distribuées uniformément sur la ligne médiane et sur les deux bords. Le'cerveau, bilobé en arrière, est relativement petit. De son bord frontal naissent quatre nerfs destinés aux antennes frontales. De chaque conneclif œsophagien naissent cinq nerfs, dont les quatre pre- miers (a, b, c, d) se rendent chacun à une paire de cirres lentaculaires. M. de Quatrefages verrait dans ce fait la preuve que ces cirres appar- tiennent tous au segment buccal. Ce dernier serait par conséquent qua- driannelé. Malheureusement pour sa théorie, le premier segment sétigère l'eçoit aussi ses nerfs (e) des connectifs œsophagiens et le second tire ses rameaux nerveux du premier nerf issu de la bandelette ventrale. — Les cellules nerveuses de cette espèce sont généralement bipolaires (5 E) et se laissent isoler avec de longs prolongements. Elles sont en outre pig- mentées de brun. Leur nucléus ovale est incolore, mesure 11 microm. en diamètre, et présente un amas nucléolaire granuleux au centre. Sous la chaîne nerveuse est une épaisse couche de follicules bacilli- pares. J'en ferai connaître plus en détail une toute semblable chez les Telamone. La formation des éléments sexuels, que j'ai étudiée chez les mâles, est fort remarquable. Toute la paroi ventrale de la cavité périviscérale est tapissée d'un plexus vasculaire, avec de nombreux appendices en cœcum. A l'époque de la maturité tous ces vaisseaux s'entourent d'une couche de cellules (5 F), les cellules d'évolution des zoospermes. La paroi ven- trale est alors couverte d'un lacis de boyaux cylindr iques, dans l'axe de chacun desquels est placé un vaisseau. Trail/'s par l'acide acétique, ces boyaux (3 G) laissent reconnaître au contact immédiat du vaisseau (v) une couche de gros nucléus ovales (w) et tout autour les cellules (z) de développement des zoospermes, à noyau fort petit. Quelques-unes de ces dernières apparaissent comme pédicellées (3 F, a'). Les relations génésiques entre la couche de grands nucléus et bss cellules de dévelop- nr (,OI,FE DE NAPLES. 231 ppnienl des zoospeniies me sonl leslées inconnues. Dans Ions les cas ces organes mérileni le nom de leslicules. Genre TELAMONE Corpus segnicntis pmieis coitqjositiini , aiitemiis dnahiis. Cirronini fciifarularium paria sex. Pedes unirenies, festucia arinafi. Prohoscis inennis. Ce genre, voisin des ISésiones, s'en dislingue facilemeni par l'exis- tence d'une seule paire d'antennes. 11 se difl'érencie des Fallacia Qlrfg. par 12 cirres tentaculaires au lieu de 16. TeLAMONE SICILA. Hpsiune siciihi Di'llr Cliiaje, Memorie, tav. LXXXIl. — Descrizioiir, ill. p. 95; V, p. '\02; tav. 103, fig. 2. e(. lav. 155, fig. 24.. Hesinne Snviiiitiji Gabi-. Costa, Anii. des Se. natiir., 1841, lome XVI, p. 2Hfi, pl. XI, (ig. 2. ? V (jabr. Costa, Faima del regno di Napoli, Anellidi, tav. VIll, fig. 1 (texte non publip). Hn.siiinc siriili Qlrl'ç., Hist natiir. des Annales, 11, p. 111. Pl. XVIIi, fig. 4. Corpus ïmiffitudine .V"'"'. lalitndnw 10°"". oittis loiifjitudiiKilih/is fiiscD-r/ibris ivterrupHs oruatuni. Pcdiirii paria 16-T7. Atifcrvuœ fnsif ormes, hrevisshtue, vix conspieure. Délie Clîiaje a déjà tîguré la Telamone sicula d'une manière très-re- connaissable et sa description renferme beaucoup de choses exactes. M. Gabriel Costa, qui paraît avoir ignoré les observations de son prédécesseur, nous a donné aussi une assez bonne ligure de faciès. Toutefois plusieurs des caractères les plus importants de celte belle Annélide n'ont pas été vus ou ont été mal compris par ces observateurs. Ni l'un ni l'autre, par exemple, n'ont entrevu les antennes. M. Costa indique les cirres tentacu- laires au nombre de six seulement; landis que Délie Cbiaje en a bien vu el figuré douze, nombre exact. ' D'après Télamon, l'époux d'Ilésione. (541) 232 ANNÉLIDES CHÉTOPODES La couleur est en dessus d'un brun rougeâtre, grâce à des lignes longitudinales interrompues qui font taxer de tigrée l'apparence de l'animal par DcUe Cliiaje. Les segments, plus larges à leur bord antérieur qu'à leur bord postérieur, sont séparés les uns des autres par de forts étranglements. Une dépression très-marquée se voit de chaque côté, sur le dos, à la limite des segments. Toutes les dépressions d'un même côté étant réunies par une espèce de sillon, la surface dorsale se trouve divisée en quelque sorte en trois régions parallèles. C'est d'ailleurs là ce qui existe chez d'autres Hésiones. La face ventrale est divisée en trois bandes longitudinales. Les deux latérales, lisses et d'un blanc nacré, correspondent aux bandes musculaires ventrales. La bande mé- diane, d'un blanc un peu rosé, est finement plissée, et dans sa partie postérieure elle est tigrée de taches brunes un peu plus pâles que celles du dos. En outre, au niveau de chaque paire de pieds, elle présente une tache brunâtre. Le corps se termine en avant par une sorte de lobe arrondi formé par le segment buccal avec ses six paires de tentacules. Peut-être faut-il considérer ce segment comme résultant de la soudure de trois, mais il est certain que les limites de ces segments ont totalement disparu. Les cirres sont très-longs, très-contractiles et indistinctement annelés. Leur couleur rouge est due à de fines raies longitudinales de pigment (4 H) dans la couche sous-cuticulaire. Celle-ci est suivie en dedans d"une couche de fibres musculaires annulaires. Sur les limites des articulations successives des cirres on aperçoit de petits mouchels de cils roides très-courts (4 H, a). L'article basilaire ren- ferme plusieurs petits acicules (4 G, à). Sur la partie dorsale médiane du segment buccal repose comme sur un coussin le lobe céphalique, dont le bord frontal n'atteint pas le bord antérieur du segment. 11 est cordiforme (4 C) et porte deux paires d'yeux très-rapprochées, déjà signalées par Délie Chiaje, et confondues en une seule par M. Costa. En avant des yeux antérieurs (les plus gros) sont implantées les deux antennes fusiformes (4 C, a). Elles sont fort petites. Aussi ne peut-on guère s'étonner que les auteurs les aient méconnues. Le premier segment sétigère et tous les suivants poilent de chaque côté une rame cylindrique (4 B) ornée de plis circulaires et couverte de cils vibratiles fej à sa base, du côté dorsal. A l'extrémité de la rame une petite papille conique (d) s'élève en dessus du gros faisceau de soies falcigères dorées, dont les serpes fort longues (4 A) sont tridentées à l'extrémité. L'acicule (4 B, b) du pied est noir. Le cirre dorsal et le cirre ventral sont fort longs, cylindriques et reposent chacun sur un article basilaire. Celui du cirre dorsal renferme un ou deux acicules noirs Ca); \[ est couvert de cils vibratiles. .Te compte en tout seize paires de pieds sétigères. Délie Chiaje ci M. Costa en indi- (542) DU GOJ.FE DE XAPLKS. 233 qu(3iit dix-si'[)t. Toiilrlois nous sommes tous d'accord poui' compler dix-iicuT segments en tout (le lobe antérieur porteur des cirres tentaculaires compté pour un), mais je trouve le pénultième segment apode, orné seulement de deux longues paires de cirres. Le segment anal est réduit à un petit mamelon portant les deux cirres terminaux, fort longs, mais du reste semblables aux cirres dorsaux (fig. 4). La large trompe nacrée s'étend eoinrae un ruban jusqu'au 12"^*^' seg- ment. Sa consistance cartilaginoïde rappelle la trompe des Aphrodites. Le péritoine forme un repli mésentérique qui la fixe à la face ventrale. Un tube incolore fort court la met en communication avec l'intestin très-large, de couleur orangée paie, qui n'est nulle part étranglé par des dissépiments. L'intestin est fixé de chaque côté par une série de brides musculaires. J'ai rencontré quelques bulles de gaz dans le tube diges- tif. Le vaisseau dorsal, dans sa partie postérieure, repose sur l'intestin où il suit un cours très-sinueux. L'intestin compte en outre cinq autres vaisseaux longitudinaux, l'un inférieur, les autres disposés par paires sur la ligne latérale de l'intestin. Les brides musculaires qui fixent l'in- lestin et forment comme deux ligamments latéraux de cet organe, s'in- sèrent toutes entre les deux vaisseaux latéraux, du reste fort rapprochés l'un de l'autre. Le vaisseau ventral {aorle Qtrfg.) est double; il accom- pagne de chaque côté la chaîne ganglionnaire. Dans chaque segment j'ai trouvé deux anses vasculaires. L'une part du vaisseau latéral infé- rieur et va se jeter directement dans le vaisseau ventral du même côté. L'autre naît du vaisseau dorsal et se rend dans le pied où elle fournit les cœcum ovariques. Sous la chaîne nerveuse ventrale se trouve une couche épaisse formée par un certain nombre de groupes de vésicules et de boyaux. Examinés à un grossissement suffisant, ces boyaux (4 E) et ces vésicules se mon- trent remplis de petits corpuscules bacillaires, quelquefois fusiformes, ' J'aurais considéré ce lait comme le résiillal criiu siiiiiile acciilenl, si M. de Oiialielages n'avait lait une observation loute semblable cbez VHifsioue panllicrina. Voyez Ann. des Se. uni. XIV, 1850, p. 299.) (54a) 234 AXNÉIJDIiS CHÈTOPODES le plus souvent arqués ou courbés en S. Ils atteignenl une longueur de 11 à 22 microm., sur une largeur de 2 à 5. Les dimensions des vési- cules et des boyaux sont très-variables. Tantôt les vésicules sont fort petites faj,ue renfermant qu'un ou deux corpuscules, et dans ce cas il n'est pas difficile d'y reconnaître un nucléus révélant leur nature cellulaire, tan- tôt elles sont beaucoup plus grandes et contiennent des centaines peut- être des milliers de corpuscules bacillaires. On trouve toujours dans les préparations une multitude de ces corpuscules en liberté. Si l'on exa- mine la surface externe du corps sur la ligue médiane ventrale, c'est-à- dire la région correspondant à ce singulier tissu, on lui trouve une tout autre apparence que partout ailleurs. La cuticule y présente en effet deux rangées de plaques ou d'îles formées par des pores ovales (4 D, à) à bords plissés, longs de 6 à il micr. Chaque plaque compte de 20 à 60 pores groupés les uns près des autres. Entre elles la cuticule présente la même apparence que dans le reste du corps. Elle est ornée de deux systèmes de fines stries à angle droit l'un sur l'autre, et présente des pores très- clair-semés fbj, beaucoup plus petits que ceux des groupes que je viens de décrire. Chaque groupe de gi ands pores correspond à un amas de vésicules et boyaux à corpuscules bacillaires de la paroi du corps. Il est par suite à peine permis de mettre en doute que ces ouvertures servent à l'expulsion des bâtonnets. Il ne faudrait cependant point entendre cette description de telle manière qu'à chaque pore ovale correspondrait un boyau ou follicule dont il serait l'ouverture externe. Non, dans chaque groupe le nombre des boyaux et des vésicules bacillipares est très-supé- rieur à celui des pores. Boyaux et vésicules paraissent d'ailleurs fermés de toute part. Ce sont des folHcules clos. Il est probable qu'à un moment donné ils éclatent, et que les corpuscules mis en liberté glissent au dehors parles pores. Sans aucun doute les capsules à bâtonnets que j'ai fait connaître depuis plusieurs années chez une foule d'Annélidcs, doi- vent être également envisagées comme des follicules glandulaires. Mais le rôle de ces follicules dans l'économie du ver est encore tout problé- matique. (544) UU (.OLFK DE NAPLFS. 235 Lu soiile Tt^lamono que j'aie- éludiéo élail une lemelle, ï^es ovaires iléjà vus par Délie Cliiaje' se [trésenlaient à la base de chaque pied à parlir du S""* segment sous la forme d'une riche grappe violette '-, [.'axe de chacun des éléments de la grappe est occupé par un cœcum vascu- laire (4 F, «). Tout autour de cet axe est un tissu dont la trame est semée de petites cellules larges de 5 à 6 micr. seulement, et d'ovides bien caractérisés. Il est probable que les ovules résultent d'une méta- morphose des cellules en question, mais je n en puis fournir la preuve. Fendant la croissance, le vilellus de chaque ovule prend graduellement une belle couleur violette. La vésicule germinative reste incoloi e. L'acide acétique fait p sser la couleur violette à un orangé assez vif. La simili- tude de structure entre ces grappes ovai iques et les testicules de la Tyr- rhena Claparedii n'échappera à personne. Famille des PÏTYLLOBOCIENS {U\ (Qtrfg-. rev.) Genre PHYLLODOCE Sav. (Ehlers. rev.) (iiiciiis. i:\nimi À oii-rg. genetyllis Mimg.) M. Ehlers attribue au genre Phyllodoce quatre [taires de cirres tenta- culaires portés par les deux premiers segments. Ce caractère est juste, et doit être conservé de préférence à ceux que M. de Quatrefages et M. Malmgren ont voulu lui substituer, et siu' lesquels les zoologistes ne s'entendront jamais ' Dcscv'rJtine e notomia, elc, t. III, [i. 101. ■■' iVl. Scliiiinrda iiuliquc les oi'gniies sexuels ilaiis les l'égioin ial.éi'ales du coriJS rluv son Heniune imclodiona (Ni'iir ivirbellim Titien', I, II. p. 79), mais sans rien nous apprendre sur leui' struclure. ' Ainsi, iVI, Maiiiig'rcn l'ail u.iîfn^ la prc iiii'i-e paire de cirres lenlarulaires de la pailie inférieure du (54S) â36 ANNÈLIOES CHÈÏOPODES PhYLLODOCE COUNICULATA. Pl. XVII, fig. 1. Corpus longituÂme 7""', latitndine maxmia .T''",5, segmcntis ultra 145, obscure viride, aiitcmiis crassissimis, hi-articulatis, oculis ovalihus magiiis iiigris. Cirrl foUacei, dorsua- lihts maximis, ventralïbus parvis. CArri anales dao. Celte Pliyllodoce se distingue à première vue de toutes les espèces jusqu'ici dé- crites par ses antennes corniculées, à petit article terminal très-nettement séparé de l'article basilaire. Les yeux, fort grands et ovales, ont chacun un cristallin. Sin* les limites du lobe céplialicfue et du segment buccal on trouve de chaque côté un petit mamelon exsertile (fig. 1, a), semblable à celui que j'ai décrit chez certaines Néréides. Le segment buccal est nettement délimité et porte deux paires de cirres coniques, dont la supérieure est plus longue que l'inférieure. Le second segment est dans le même cas et, bien que privé de rame pédieuse proprement dite, il donne déjà à re- connaître son indépendance en tant que segment par l'existence d'un faisceau de soies. Ce faisceau surgit de chaque côté entre le cirre supérieur et l'inférieur. Dès le troisième segment commence la forme foliacée pour le cirre dorsal aussi bien que pour le ventral, et les dimensions de ces cirres vont croissant rapidement de même que le diamètre de l'animal. En effet, celui-ci offre son maximum de largeur vers le milieu de la longueur du corps: h partir de ce point, il s'atténue graduellement jusqu'aux deux extrémités. Chaque cirre dorsal est porté par un gros article basilaire. Ses dimensions excèdent celles de la rame proprement dite. La cuticule du cirre foliacé présente tout le long de sa ligne d'insertion à l'article basilaire une rangée très-régulière de pores, larges seu- lemi^.ntde 0"''^'',7. Les follicules des cirres sont très-clair-semés; les granules aux- quels est due la coloration verte sont disséminés entre eux. Les soies (1 B) sont des soies composées de Phyllodoce à article ensiforme, muni d'une très-fine serrature. L'extrémité de la hampe est finement crénelée autour de l'insertion de l'article. Dans les acicules, surtout vers la base (1 E) on peut distinguer deux couches: l'une externe, homogène (a), l'autre interne, granuleuse (bj. lobe céphalique, les deux suivantes du segment buccal et la dernière du second segment. M. de Quatre- fages fait naître tontes les quatre paires du segment buccal qu'il considère comme biannelé on triannelé chez certaines espèces. Aucune de ces deux intei'prètalions ne pourrait s'appliquer à la Plii/llodocr cfiniir.nlald que je décri.-; ici et chez la(iuelle cliacuu des diMix premiers segments porte deux paires de cirres (enlaruiaires DU GOLFE DE NAPLES. 237 La trompe est garnie de papilles (1 F) sur le pourtour enlier. Ces papilles sont molles, larges de 2 mior. et remplies de follicules glanduleux. Le système nerveux (1 D) s'éloigne beaucoup de celui que M. de Quatrefages^ décrit et représente chez la Phyllodoce clavigera. 11 se rap- proche bien plus de celui de la Ph. lamelligera, tel que M. Ehlers- l'a figuré. Le cerveau est très-gros et les yeux reposent immédiatement sur sa face dorsale. Les connectifs œsophagiens sont courts. Les quatre premiers ganglions de la chaîne ventrale sont beaucoup plus larges que longs et très-rapprochés les uns des autres. Les connectifs très-courts qui les unissent sont assez distants l'un de l'autre. Plus en arrière les ganglions s'éloignent davantage et prennent une forme ovale, mais les commissures restent toujours très-écarlées l'une de l'autre. Elles traver- sent les ganglions de part en part, en s'y renflant quelque peu (voyez rig.ic). Genre ANAITIS Mlmgr. M. Malmgren^ a fondé le genre Anaïlis pour des vers voisins du genre Phyllodoce, et ne s'en distinguant guère que parce que trois des quatre paires de cirres tenlaculaires seraient portées par le segment buccal et la quatrième par le second segment. C'est bien aussi comme cela que se présentent les choses chez l'espèce ci-dessous décrite. Toute- fois je ne suis pas parfaitement certain que le prétendu segment buccal ne résulte pas de la fusion de deux segments. Cette question peut d'ail- leurs rester indécise, puisque, même dans ce cas, les Anaïtis ne pour- raient se confondre avec les Phyllodoces, les quatre paires de cirres ten- laculaires se répartissant alors sur trois segments et non sur deux. ' Ann. des Se. nat. 1850, tome XIV, p. 357. pl. IX, fig. 5. * Borslentvurmer, taf. VJ, fig. 14. ' NurJiska Hafs-Anmilaler. Oefversiyl, etc. 1865, p. 94. (547) 31 238 ANNÉLIDES CHÉÏOPODES Le segment porteur de la dernière paire de cirres lenlaculaires pré- sente en outre chez VAmïtis cephalotes une paire de petits cirres ventraux en palette. M. Malmgren n'indique rien de semblable chez l'espèce étudiée par lui. Je n'ai cependant pas voulu pour ce seul fait établir un genre nouveau au risque de compliquer encore la synonymie déjà si embrouillée de cette famille. Anaïïis cephalotes. Pl. XVII, fig. 3. Corpus longitudine P""', latitudine 2'^'^, segmentis circa 295, palUde flavo-viridescens, loho cepJialico crasso, elongato, antrorsum lato. Ocidi niaximi duo. Cirri foUacei, dorsmles cordiformes, ventrales dorsmlibus nwlto minores. La forme du lobe céphalique est très-caractéristique de cette espèce, d'ailleurs assez commune. En arrière il est échancré sur la ligne médiane de manière à prendre un contour cordiforme; en avant il s'allonge en une espèce de large museau à cannelure médiane, et porte un peu en arrière de son extrémité arrondie les quatre petites an- tennes subulées. Chacune de celles-ci repose sur un article basilaire large et court, couvert de cils vibratiles du côté dorsal. Les yeux sont vaguement piriformes, pointe en avant. Sur les côtés de la région occipitale surgissent une paire de mamelons exsertiles (3 F, b), semblables à ceux que j'ai décrits chez la PhijHodoce corniculata. Le segment buccal porte trois paires de cirres tentaculaires subulés, reposant chacun sur un article basilaire. Deux paires sont à peu près égales en longueur, savoir envi- ron deux fois aussi longues que le lobe céphalique; la troisième, l'inférieure, est de moitié plus courte, et ne renferme pas, comme les autres, d'acicules dans son article basilaire. Deux points noirs sur le dos de ce segment paraissent n'être pas constants. Le second segment porte un cirre tentaculaire dorsal long, avec acicule dans l'article basilaire, et un petit cirre ventral en palette, mais point de rame pédieuse. A partir du 3"^ segment apparaissent les pieds avec leurs deux cirres foUacés. Chaque segment du 1" au 15™^ est biannelé, avec des plis longitudinaux des tégu- ments. Au 16'"'' segment le corps s'élargit brusquement, les segments deviennent lisses et cessent d'être biannelés. A partir d'un point que j'ai trouvé varier entre le 32'°^ et le 40'"^ segment, chaque cirre dorsal porte une bande de cils vibratiles (3 A, b) semblable (548) DU GOLFE DE NAPLES. 239 à celle que M. Williams a été le premier à faire connaître chez la Ph. lamelligera', où elle a été retrouvée par M. Ehlers'. Ce dernier la suppose en relation avec l'appareil générateur. Je crois plutôt que les cils sont destinés à renouveler l'eau à la surface du cirre foliacé;, fort propre à jouer le rôle d'organe respiratoire. Dans le principe la bande de cils s'étend de la base du cirre jusqu'à sa pointe, mais dans la région posté- rieure du corps la direction de la bande (3 B, a) devient de plus en plus oblique, si bien qu'elle finit par se restreindre à l'angle basilaire du cirre. Les cirres dorsaux et ventraux sont, comme chez tant d'autres Phyllo- dociens, bourrés de foUicules bacillipares, distribués en éventail d'une manière régulière (3 B). Les granulations vertes des cirres auxquelles ces organes doivent leur couleur, sont logées dans la couche dorsale superficielle. Là se trouve une espèce de tissu alvéolaire (3E) offrant tout à fait l'apparence d'un épithélium de cellules hexagonales, larges de Qmm Qj j Toutefois je n'ai pu y découvrir de nucléus. La matière colo- rante est déposée çà et là dans quelques-uns des alvéoles. Les soies ont un appendice ensiforme, obliquement et finement strié. La trompe qui, rétractée, s'étend jusqu'au 29°"^ segment, présente à sa base, de chaque côté, 7 à 8 rangées de petites papilles. Ces papilles sont charnues et obtuses comme les grosses papilles de la couronne ter- minale de la trompe. Le système nerveux (3 C) ressemble à celui de la Phyllodoce cornicu- Ma. Le cerveau légèrement bilobé donne naissance en avant à deux très- gros nerfs qui se rendent aux deux paires d'antennes. Les connectifs œsophagiens convergent vers le premier ganghon de la chaîne ventrale, qui est profondément divisé en avant et occupe le second segment. Les quatre premiers ganglions ventraux sont très-rapprochés, plus larges que longs, mais les suivants s'éloignent, au contraire, beaucoup les uns ' Report on british Annelida, hc. cit. p. 198. Encore une excellente observation de ce savant trop systématiquement condamné, à cause de quelques erreurs manifestes, par bien des hommes qui n'ont pas pris la peine d'étudier ses mémoires exubérants de faits. ' Borslenwiirmei', p. 143. (549) 210 ANNÉLIDES CHÈTOPODES des autres. Les nerfs naissent de la surface inférieure de la chaîne, et l'on peut s'assurer que les connectifs longitudinaux en traversant les ganglions restent toujours sur le côté ventral de ceux-ci, de telle sorte que les cellules nerveuses les enveloppent en dehors et en dessus, mais pas en dessous (voir la coupe verticale 5 D). Les nerfs naissent direc- tement de la partie intraganglionnaire des connectifs. La chaîne nerveuse ventrale est enveloppée d'un névrilemme formé par un tissu connectif fibrillaire ondulé très-élégant, entièrement dépour- vu de nucléus. Les cellules nerveuses sont restreintes aux ganglions : on n'en voit jamais de semées sur la racine des nerfs. Genre ETEONE Sav. (Œrst. rev.) (Inclus. MYSTA MImgr.) Les espèces ci-dessous ne concordent pas entièrement entre elles au point de vue de la conformation des pieds. Aussi quelques zoologistes me blâmeront-ils de ne pas les avoir réparties dans plusieurs genres. J'estime toutefois provisoirement assez inutile cette multiplication des genres pour des animaux aussi proches parents les uns des autres. 1. EtEONE a RM AT a. Pl. XVII, fig. 5, Eteone longitudine 6'"°"', latitudme maxima 2""", segmentis circa 140. viridescens, dorso mactdis violaceis sparsis notato. Prohoscis papïllis numerosis apice uncinulos chitinosos gerente obsita. Segmenti secundi cirrm dorsmlis nulhis. Cette Eteone présente sa largeur maximum un peu en avant du milieu de la lon- gueur. A partir de ce point le corps s'atténue rapidement vers les deux extrémités qui sont très-fines. La couleur générale est d'un vert pâle, mais elle est rehaussée par des taches d'un violet bleuâtre assez vif. La première tache est au segment buccal sous la forme d'une bande transversale (fig. 5), légèrement concave en avant et épâtée aux (550) DU GOLFE DE NAPLES, 241 extrémités. Chacun des segments suivants porte une tache trilobée, dont la forme rap- pelle quelque peu celle du profil d'une couronne royale. Plus en arrière (5 A) cette tache se résout en trois : l'une médiane circulaire, les autres latérales et semilunaires. Une tache accessoire se montre en outre sur la base des cirres dorsaux. La couleur violette est due à de petits amas étoilés de pigment, très-rapprochés les uns des autres. La couleur verte générale résulte au contraire de petites gouttelettes. Le lobe céphalique est conique à antennes courtes. Il porte sur sa région occipitale deux yeux munis de cristallin. Les deux paires de cirres tentaculaires du segment buc- cal sont subulées, renflées à la base. La première paire de pieds est au troisième seg- ment, mais elle n'a qu'un cirre ventral et point de cirre dorsal. Les cirres dorsaux caractéristiques, à article basilaire cylindrique et article terminal en palette cordiforme, (5 A, a) ne se montrent qu'à partir du troisième segment. Les soies (5 E) sont des soies d'Eteone normales, c'est-à-dire à hampe munie d'un crochet à l'extrémité et à article ensiforme très-flexible. La trompe est ornée de chaque côté de rangées de papilles larges de 1 1 micr., et armées de petits crochets durs. La cuticule de ce ver est semée partout de pores d'une grande exilité, dont un grand nombre sont les ouvertures de petits boyaux (5D) en cul- de-sac, à contenu homogène. Ce sont là sans doute des follicules cutanés. Les follicules bacillipares n'existent que dans les cirres. Enfin j'ai noté à la surface des antennes et des cirres tentaculaires de petits bouquets de cils non vibratiles très-courts (5 G). 2. Eteone siphonodonta. Lumbricus syphodonta Délie Chinje, Memorie, tav. LXXXII, 3, 7,8. Lumbrinereis syphonodonta ' Dalle Chiaje, Descrizione, III, p. 82. Lumbrinercis syphodonta Délie Chiaje, Ibid. V, p. 98, et tav. 98, fig. 3 à 8. Eieone siphodonta^ Griibe, Fam. der Annel., p. 57. Pl. XIl, ilg. 5. Corpus longitudine 15-16°"'"', segmenta buccali lato, média longitudinis parte S-P""" latum, violaceum, iridescens, cirris dorsualihtis ac ventralibus flavis. Lobus cephalicus de- pressus, segmenta buccali latior, sulco Yformi in areas très divisus. * Délie Chiaje écrivait, comme on le voit, iantôl sypIiodunUi, [sniàl syphonodonta ; y ai aAoï^lé siphono- donta comme plus correct. (551) 242 ANNÈLIDES CHÈTOPODES Malgré (|uelque.s don les élevés par M. de Quatrelages, il est impossible d examiner les ligures de Délie Cliiaje relatives à sa Lumhrinereis sypho- nodonla sans emporter la conviction qu'il s'agit d'une Eteone. C'est déjà ce qu'avait reconnu avec beaucoup de tact M. Grube. Il suffit de jeter un coup d'œil sur sa figure 7 pour y reconnaître un pied d'Eleone très- exactement figuré, car la division du faisceau de soies unique en deux groupes par la pointe de l'acicule n'a rien d'inexact, et n'aurait pas dû surprendre M. de Quatrefages. Délie Chiaje, il est vrai, n'a pas figuré les quatres petites antennes, qui sont en effet minimes. En revanche, il re- présente bien les deux paires de tentacules au segment buccal, que M. de Quatrefages interprète à tort, d'après la figure, comme des antennes occipitales. D'ailleurs tous les doutes tombent à l'examen de cette magnifique Annélide, qui n'est point rare dans le golfe. Je dis magnifique, car la coloration d'un violet bleuâtre, rehaussée par une bordure jaune soufre due aux cirres, est d'une vivacité remarquable. Cette coloration n'est d'ailleurs point restreinte à la surface dorsale, mais s'étend au ventre. La forme du corps est celle de beaucoup de Phyllodociens : très-atténué en avant il augmente peu à peu de diamètre pour atteindre sa largeur maximum vers les 73 de la longueur. Les deux derniers cinquièmes s'atténuent de nouveau graduellement. Le lobe céphalique est légèrement plus large que le segment buccal, très-aplati, comme divisé en plaques par un sillon en Y, tellement que le nom à' ophicéphale serait très- approprié à l'espèce. Délie Chiaje indique deux yeux que je n'ai jamais aperçus. En revanche, les quatre antennes frontales qu'il a négligées existent bien réellement, mais elles sont de petite taille. Les tentacules du segment buccal sont relativement grands, et l'animal les porte normalement dirigés en arrière. Les pieds (4 A) sont tels que Délie Chiaje les représente. L'article basilaire (b) cylindrique du cirre est violet; seul l'article terminal (a) en palette cordiforme est d'un beau jaune. La distribution des couleurs est la même au cirre ventral. Les soies (4 B) ont tous les caractères des soies d'Eteone : la hampe se termine par un croc, dont la base est entourée d'un cercle de petites dentelures; l'appendice est ensiforme, strié obliquement et muni d'une fine serrature sur le tranchant de la lame. (552) DU GOLFE DE NAPl ES. 243 3. Eteone lactea. Pl. XVII I, fi g. 2. Corpus Jongit'udinc W"*, latitudinc maxima 2'""', 5, segmnttis circa 230, lacteum, ma- ctiUs nonmdlis violaceis minimis a segmeiito tertio iKisslm sparsis. Lohus cephcdicus clon- gatus, antrorsum vix attenuatus. Cette belle espèce, très-atténuée aux deux extrémités comme ses congénères, se reconnaît immédiatement à sa couleur d'un blanc laiteux, semée de quelques points violets sur le dos de chaque segment, à partir du troisième. Le lobe céphalique, large en avant, rappelle un peu la forme du lobe céphalique de VAnaïtis cephalotes. Les quatre petites antennes frontales qu'il porte sur les côtés sont courtes, coniques, subulées. Sur la partie occipitale se trouvent deux yeux noirs, forts petits, mais munis cependant chacun d'un cristallin. Le segment buccal, nettement séparé du second segment, porte deux paires de tentacules courts et coniques. Le second segment est apode et achète, mais offre cependant de chaque côté un cirre unique, cordiforme. Au 3™*^ segment commencent les pieds uniramés avec tous les caractères de pieds d'Eteone. L'article terminal en palette (2 B, a) du cirre dorsal est moins exactement cordiforme et plus large que chez les espèces précédentes; le cirre ventral est en forme de pinnule aplatie. Les soies sont toutes semblables à celles de V Eteone siphonodo?ita. Deux ciri-es terminaux au segment anal. Le système nerveux (2 A) central rappelle celui desPhyllodoces et des Anaïtis. Le cerveau est bilobé et porte directement les yeux sur sa face supérieure. De son bord antérieur naissent les deux nerfs antennaires renflés chacun en un bulbe ganglionnaire à la base. Chacun de ces nerfs se divise plus tard en deux branches pour fournir les quatre antennes. Les conneclifs œsophagiens aboutissent directement au premier ganglion de la chaîne ventrale. Ce ganglion est semilunaire, convexité tournée en arrière. Son bord postérieur est touché immédiatement par le second ganglion, deux fois aussi large que long. Les deux ganglions suivants sont encore très-rapprochés, mais, dès le cinquième, les commissures inlerganglionnaires s'allongent rapidement. La commissure droite est (S53) 244 ANNÉLIDES CHÉTOPODES très-distante delà gauche comme chez les autres Phyllodociens. T.eurs rapports de position avec les cellules nerveuses dans l'intérieur des gan- glions sont les mêmes que chez les autres membres de la famille. Genre EULALIA Sav. (Œrst. rec.) (Inclus. EUMIDA MImgr. ERACIA Qlvfg.) Le genre Eulalia Sav., tel que nous l'adoptons avec la diagnose modi- fiée par M. CErsted, est une coupe générique parfaitement claire, caracté- risée par cinq antennes et par quatre paires de cirres tentaculaires fixés aux segments antérieurs qui peuvent porter des pieds ou en être dépour- vus. Le vague de cette définition en fait précisément l'avantage, par suite de l'impossibilité pratique pour les zoologistes de se mettre d'accord sur la numérotation des premiers segments du corps, si condensés chez beaucoup de Phyllodociens. Cependant le genre Eulalie n'a pu échapper au sort de tant d'autres : il a été à son tour découpé artificiellement en plusieurs groupes dont la raison d'être est peu évidente. C'est ainsi que nous trouvonsdans l'ouvrage de M. de Quatrefages un genre Eracia, caractérisé par l'existence de trois paires de tentacules implantés sur un segment buccal simple ou multiple. Comparé à la diagnose du genre Exdalia Qtrfg., qui énumère quatre paires de tentacules, ce nouveau genre peut paraître excellent. Toutefois le genre Eracia est établi sur des figures d'Eulalies de l'ouvrage de M. Ehlers. Or ce dernier, et M. de Quatrefages néglige de nous le dire, attribue à ces prétendues Eracies bel et bien quatre paires de cirres ten- taculaires, portées la première par le segment buccal, les deux suivantes par le second segment et la dernière par le troisième segment. En comptant ce cirre tenlaculaire passé sous silence par M. de Quatrefages, le nombre des appendices tentaculaires est de quatre paires dans les deux genres, et la clarté du livre ne se retrouve plus dans la nature. En (554) DU GOLFE DE NAPLES. 245 somme la tliffércnce entre ces deux genres se résume donc à ceci: chez les Eulalies il existe, dans l'opinion de M. de Qualrefages, quatre paires de cirres tentaculaires {lentacules ()lrfg.), tous portés par un segment buccal, qui peut, il est vrai, être unique, biannelé ou triannelé; tandis que chez les Eracies, trois paires sont portées par un segment buccal biannelé et la quatrième par le second segment. )3ans les deux cas les cirres tentaculaires sont donc portés par trois anneaux, mais M. de Qua- trefages considère ces anneaux comme résultant tous d'une multiplica- tion du segment buccal chez les Eulalies, tandis (ju'il accorde ce privilège à deux d'entre eux seulement chez les Eracies. Pourquoi? C'est ce qu'il ne nous dit pas. Ce genre Eracie coïncide parfaitement avec le genre Eumida ; établi un peu antérieurement par M. Malmgren qui envisage d'ailleurs les anneaux de la partie antérieure du corps un peu autrement que M. de Quatrefages. 11 attribue en eOet la première paire de cirres tentaculaires à la base du lobe céi)halique (ce seraient donc des antennes), les deux suivantes au piemier segment, et la dernière au second. Mais dans les deux manières de voir il subsiste toujours cette particularilé, que la dernière [»aire de cirres tentaculaires appartient à un segment oiné en outre d'un petit cirre ventral lamellaire normal. Cette circonstance re- marquable n'est, il est vrai, mentionnée ni par M. Malmgren chez ses Eumides, ni par M. de Quatrefages chez ses Eracies. En revanche, on la trouve très-bien décrite par M. Ehlers chez les espèces dont M. de Qua- trefages a fait ses Eracies, et ligurée par M. CErsted cliez YEulalia san- guinea que M. Malmgren prend pour type des Eumides. C'est là, selon moi, le seul caractère positif par lequel les Eumides se distinguent des Eulalies génuines. Et encore qui sait si un examen plus ai)profondi des Eulalies ne fera pas découvrir chez plusieurs d'entre elles, même chez l'espèce-type, une disposition semblable? Dans tous les cas, je ne puis admettre pour le moment les Eumida Malmgi'. {Eracia Qtrfg.) que comme un sous-genre des Eulalies. (555) 32 246 ANNÉLIDES CHÉTOPODES Sous-GENRE EUMIDA Mlmgr. 1. EULALIA (EuMIDA) PALLIDA. Pl. XVI, fig. G. Eumida longitudine i""', scgmentis 56 ( speciniine haud maturo ) dihite flavescens, dorso trium segmentorum anticormn pigmentoso, candido. Oculi magniduo lente cristalUna prœ- diti. Segmenti analis cirri terminales dm, crassi, brunncei. Le lobe céphalique cordiforme porte quatre antennes frontales cylindriques, assez longues, et une antenne impaire, à base renflée, implantée en arrière du milieu du vertex. Les deux grands yeux occipitaux sont munis de cristallin. Le segment buccal, dont la face tergale est réduite à une bdnde très-étroite, porte une seule paire de cirres tentaculaires. Le segment suivant en porte deux, la supé- rieure beaucoup plus longue que l'inférieure. Ce segment est déjà muni d'une rame pédieuse rudimentaire avec faisceau de soies. Le troisième segment porte une paire dorsale de cirres tentaculaires aussi longue que la précédente. L'article basilaire de ces cirres renferme un acicule. Je n'en ai pas trouvé dans les articles basilaires des autres. La rame de ce segment est la première à porter un petit cirre ventral foliacé. Le pigment d'un blanc crétacé qui colore les deux premiers segments et le bord antérieur du troisième, ainsi que la base de tous les cirres tentaculaires paraît bleu- noirâtre à la lumière transmise. Les pieds ont la forme ordinaire cbcz les Eulalies, avec un cirre dorsal foliacé en forme de palette allongée. Nulle part je ne les ai vus porter de bandes de cils vibra- tiles semblables à celles des Phyllodoces et des Anaïtis. Les soies sont des soies d'Eulalies normales, à article ensiforme dont le tranchant ne laisse apercevoir une One serrature qu'à l'aide d'objectifs puissants (obj. 0 à immersion de Hartnack). Le segment anal est terminé par deux grands cirres coniques, deux fois aussi larges que les cirres tentaculaires et pigmentés de brun. La trompe est très-allongée, sinueuse, plissée longiludinalement, et à ce qu'il m'a paru (je ne l'ai point vue extroversée) couverte de papilles intérieurement. A sa suite vient un long lube cylindrique cliarnu (c), recliligne, orné d'une couronne de papilles en avant, tube dont la paroi se distingue surtout par une épaisse couche de fibres musculaires Irans- (556) DU GOLFE DE NAPLËS. 247 versales. De petils follicules y sont distribués en rangées longitudinales régulières. Cette partie de l'appareil est appelée par M. Ehlers chez les Phyliodociens la région antérieure de Testomac. C'est à n'en pas douter l'homologue du proventricule des Syllidiens. A ce proventricule succède une petite poche (d) ilont la paroi est incolore dans sa plus grande épaisseur, mais revêtue d'une couche interne (épilhéhale?) noirâtre. C'est l'homologue indubitable du ventricule des Syllidiens et des Lycori- diens (2°"^ région de l'estomac Ehlers). Enfin au 5o""^ segment débute l'intestin biliaire en patenôtre, de couleur brunâtre. 2. EULALIA (EuMIDA) MICROCEROS. Pl. XVI, fig. 4. Eumida longitudine 5"°"", loMtiicUne maxinia 3'""', segmentis circa 300, cœruleo-viridis, antennis hrevihiis, cirris dorsuaUhis cordiformihus. Cirrus tentacularis segmenti buccalis unicm, segmenti secundi inferior crasstis, basi Umiida. Le lobe céphalique cordiforme a les cinq antennes de taille médiocre, l'impaire im- plantée sur le vertex. Les deux yeux fort grands, ovales et munis de cristallin sont placés sur l'arrière de l'occiput. Le segment buccal très-étroit porte une paire de cirres subulés, renflés à la base. Au cirre ventral du second segment, ce renflement est encore plus accentué, et, en outre, unilatéral, conformation qui rappelle à l'état rudimentaire le cirre caractéristique des Pterocirrus. Le cirre dorsal de ce segment est beaucoup plus mince et plus long que le ventral. Celui du troisième segment lui est tout semblable pour l'apparence et la longueur. Tous ces cirres tentaculaires renferment un acicule dans leur base. Déjà au troisième segment on trouve un petit cirre ventral en palette rudimentaire. Au quatrième segment commencent les pieds normaux avec le cirre dorsal en pa- lette cordiforme, lancéolée, et cirre ventral également en palette, mais fort petit. Les soies sont semblables à celles des autres Eulalies et des Ptérocirres. Chez les femelles adultes les œufs pénètrent comme chez tous les Phyliodociens dans la trompe extroversée. J'ai rencontré un individu un peu plus large que les autres, d'un vert bronzé et comptant 320 segments. 11 se distinguait par une plus grande (557) 248 ANNÈLIDES CHÉTOPODES élongalion des cirres dorsaux dont le contour ressemblait à celui d'une feuille de saule. \JEulalia microceros est évidemment fort voisine de VE. macrocer os Gruhe\ mais elle s'en distingue, comme son nom l'indique, par une proportion tout autre des antennes. Sous-GENRii PTEROCIRRUS. Les trois espèces suivantes méritent à plus juste titre que les Eumides d'être érigées en un petit groupe à part, caractérisé par la conformation singulière du cirre tentaculaire ventral du second segment. Ce cirre est en effet composé d'une partie principale cylindrique ou conique, et d'un limbe membraneux, soudé au cirre proprement dit suivant une gé- nératrice inférieure du cône ou du cylindre. Ce limbe peut se développer en une véritable membrane qui fait ressembler le cirre à une voile la- tine fixée à son mât. Le maintien parmi les Eulalies de cette forme ex- trême, telle que nous la rencontrerons chez XEulalia velifera, me fera taxer par les amateurs actuels de la multiplication des genres d'une ti- midité exagérée dans l'érection de genres nouveaux. Cependant comme les espèces que je décris forment une série graduée depuis XEulalia microceros, (\\\\ n'est pas encore un Plerocirrus, jusqu'à l Eulalia velifera, je ne pense pas qu'on puisse attribuer à ce groupe une autre valeur que celle d'un sous-genre. 1. EULALIA (PlEHOClURlIs) LIMBATA. Pl. XXVII, lig. 6. Pterocirriis longittidine S-â""", segmentis 20-30 (speciminibus hatul mahiris) dilute viridis, segmenta buccali stiperne nec non sttbtus conspicuo. Cirrus tentactdaris inferior secundi segmenti piriformis, limhum membranaceum infcro-posteriorem latitudinc fere undique eadem prœbcns. Cette Eulalie est d'un verdâtre Irès-pàle, couleur devenant peut-être plus foncée ' Archiv f. Naltinj., mO, Bd. XXVI, p. 82, taf. III, fig. 4. (558) DU GOLFE DE NAPLES. 249 avec l'âge. Le lobe céphalique subcordiforme est Iroiiqiié en avant. Les cinq anten- nes, siibulées, sont à peu près de la même longueur que lui. L'antenne impaire offre une insertion presque frontale, en avant même des antennes latérales inférieures. Les yeux ovales et grands sont placés sur la partie postérieure du vertex. Le segment buccal, visible dans toute sa largeur en dessus, porte une paire de ten- tacules très-renflés à la base, mais à partie terminale cylindrique aussi longue que la partie renflée. Le cirre tentaculaire supérieur du second segment est cylindrique, atté- nué à l'extrémité, plus de deux fois aussi long que le précédent. C'est le plus long des cirres tentaculaires. L'inféi'ieur est court renflé, au point de paraître piriforme, et rempli de larges granules. Son limbe membraneux est irrégulièrement strié comme par une sorte de plissement de la cuticule (G R). C'est le seul de tous les cirres ten- taculaires dont l'article basilaire renferme un acicule. Le cirre tentaculaire supérieur du troisième segment est semblable à celui du second, mais un peu plus court. Il est accompagné d'un cirre ventral en palette lancéolée, très-développée. Entre les deux surgit un pied rudimentaire armé d'un faisceau de soies. Tous les pieds suivants ont une rame un peu conique portant un cirre dorsal en palette lancéolée, et un cirre ventral do forme analogue mais plus petit. Ces cirres sont remplis de granulations et de boyaux fusiformes bouri'és de bâtonnets (6 A). Ces follicules bacillipares sont llxôs par l'une des extrémités aux téguments du cirre, mais je n'ai pas aperçu leur ouverture. Les soies (G C) ont un article ensilbrme relativement court. Le segment anal porte deux longs cirres terminaux. La trompe, ornée d'un cercle de papilles en avant, s'étend du premier au cinquième segment, le proventricule du 6""'^ au 8'"". Ces proportions changeraient sans doute chez des individus plus âgés. 2. EULALIA (PtEROCIUKUS) JVIARGINATA. tM. XVlIi, lig. 1. Pterocirrus lovgifadine W"""", segmeutis 65, ixtllide violaœus. Lobus ceplialicus ovatus, antenna média ininima. Segmenti seamdi cirrus tenfaœlaris inferior tmnidus, limbatus. Pars lateralis segmenti hiiccalis superne hmid conspicua. Cette Eulalie a le corps coloré par un pigment violâtre disséminé à la surface ter- gale des segments. Toutefois le lobe céphalique, les pieds, les antennes et les cirres ne participent pas à cette coloration. Le lobe céphalique présente un contour en forme d'ellipse régulière. Il est incolore (559) 250 ANNÉLIDES CHÉTOPODES avec un secteur violet en arrière. Toutefois un examen attentif montre que ce secteur ne lui appartient point. C'est en réalité la partie tergale du segment buccal, Les qua- tre antennes latérales sont coniques, larges à la base, et graduellement atténuées jus- qu'au sommet qui est fort pointu. L'antenne impaire, insérée tout à fait en avant, est beaucoup plus mince et plus courte que les autres. Les grands yeux ovales latéraux sont munis de cristallin. Le tentacule du segment buccal a son insertion cachée en-dessus par les parties latérales du second segment. On ne peut la découvrir (pie dans la supination. Il est cylindrique, atténué à l'extrémité, comme les ciri es tentaculaires supérieurs du second et du troisième segment, mais moins long qu'eux. Le cirre tentaculaire inférieur du second segment a le corps renllé à la base et s'atténue graduellement vers l'extrémité. Son limbe est relativement plus développé que chez ['Eidalia limhala; il atteint sa largeur maximum vers le milieu de la longueur du cirre. Tous ces cirres, à l'exception de ceux du segment buccal, ont un acicule dans leur article basilaire. Le troisième porte en outre de son cirre tentaculaire un petit cirre ventral foliacé, mais pas de rame pédieuse proprement dite. Dès le quatrième segment apparaissent les pieds normaux avec cirres dorsaux en forme de feuilles lancéolées, à peu près égales en longueur à la largeur des segments. Les cirres ventraux sont de petites palettes beaucoup plus courtes. Les soies (1 A), comme chez les autres Eulalies, ont la hampe terminée par un processus obtus ; elle supporte un appendice ensiforme, à serraturo à peine appréciable^ protégée par une lame tectrice délicate. 3. EuLALiA (Ptekocihrus) velifeua. Pl. XVII, lig. 2. Corpus longihidine 8"°', latitudinc maxima 5""", serpmntis circa 130, fusco-violaceum viridescens, cirris dorsimlihus viridi-œneis. Antennœ longissimœ. Cirri tentaculares longi; cirrus ventralis segmenti secundi limbo latissimo instrudus. Cirri dorsuales lamellosi nuwcimi. Lobus cepludicus in mamillas occipitales ciliatas dims producUis. Le lobe céphalique arrondi en avant, fortement échancré en arrière, porte grou- pées à son extrémité frontale les cinq antennes qui sont à peu près deux fois aussi longues que lui. Le bord occipital, bordé d'un limbe blanchâtre, se relève sur les côtés en deux protubérances ciliées. Les grands yeux ovales et noirs sont recouverts d'une cornée convexe bien distincte. Le segment buccal présente sur le dos une sorte de large carène longitudinale, qui (560) DU GOLFE DE NAPLES. 251 se prolonge en avant entre les deux protubérances occipitales du lobe céphalique. Vi- sible dans toute sa largeur pendant la pronation, il porte deux tentacules cylindriques, atténués au sommet, à peine plus longs que les antennes. Les cirres tentaculaires su- périeurs des deux segments suivants sont semblables de tous points, si ce n'est que celui du second segment est beaucoup plus long. Le cirre inférieur du second seg- ment a une forme analogue, mais il porte en outre un limbe développé, surtout vers la base du cirre, en une large et vigoureuse membrane à laquelle l'espèce doit son nom. C'est le seul de tous les cirres tentaculaires dont j'aie vu l'article basilaire ren- fermer un acicule. Le troisième segment porte déjà un cirre ventral en forme de pa- lette foliacée bien développée, mais il n'a pas encore de rame pédieuse. Les pieds normaux commencent au quatrième segment. Ils portent dès l'origine des cirres dor- saux lamellaires de très-grande taille. Toutefois ces cirres prennent des dimensions bien plus considérables à mesure qu'on s'approche de la région moyenne. C'est en partie à ces lames imbriquées que cette Eulalic doit d'être d'une largeur exagérée dans cette région, comparativement à l'extrême atténuation des régions antérieure et pos- térieure. Les cirres ventraux sont aussi foliacés, mais bien plus petits. Dans l'axe de chaque cirre court un cordon (nerf?) donnant nais- sance à tout un réseau de branches qui vont se terminer dans Ln couclie sous-cuticulaire. Celle-ci, riche en nucléus incolores, présente une appa- rence aréolaire, due à une distribution régulière de granules sphériques, d'un vert brun, larges seulement de 0'"'",0011, A de rares intervalles, disséminés dans l'épaisseur du cirre, apparaissent de gros corps fram- boisés incolores. Ne seraient-ce pas là des glandes composées, sécrétant le mucus que je vois produit par celle Eulalie en plus grande abondance el plus rapidement encore que par la plupart des autres Pbyllodociens? Je n'ai jamais vu ces grandes lamelles porter la bande de cils vi bra- illes particulière aux cirres de diverses Phyllodoces. Le segment anal est orné de deux cirres terminaux très-épais, de cou- leur verte. Les soies sont semblables à celles des autres Eulalies. La trompe extroversée montre sa surface couverte de papilles coni- ques (2 A), Irès-serrées, longues de 0'iim,lG. Elles ne forment pas de rangées régulières. Ces papilles sont Ijourrées de boyaux bacillipares (2 B), le plus souvent très-allongés et sinueux, parfois globuleux. Tous (561) 252 ANNtLIDES CHÈTOPODES solU fixés par l'une de leurs extrémilés à la pointe de la papille, dont les légumenls sont fort amincis. Certaines papilles sont très-distendues et pleines d'un liquide incolore dans lequel (lottent les l'oUicules, toujours fixés par l'une de leurs extrémités à la pointe delà papille. Les bâtonnets sont les uns cylindriques et droits, les autres, et c'est le plus grand nombre, en forme de virgule ou de croissant très-étroit. Leur longueur est de 11 microm. La couronne de grosses papilles à l'entrée du proventricule est com- plètement dépourvue de follicules bacillipares. L'intestin hépatique com- mence au 55me segment. FamiUe des ALCIOPIENS Elilers. Les Alciopiens du golfe de Naples, surtout ceux dont M. Achille Costa a formé ses genres Liocapa* et Rhynchonerella', sont bien dignes d'alleu- lion. Je n'ai pas eu le bonheur de les rencontrer. Deux espèces pourlant, la Liocopa verlehralis Costa et la L. Cantrainn (Najades Canlraimi DeWe Chiaje% Liocapa vilrea Costa) ont pu être étudiées par moi d'a])rès des exemplaires conservés dans l'alcool, grâce à l'obligeance de M. le pro- fesseur Panceri. J'ai cru apercevoir deux tubercules représentant chez ces espèces une paire d'antennes rudimenlaires en outre de celles décri- tes par M. Costa, mais je ne puis ajouter aucune importance à une semblable observation faite sur des individus conservés dans l'alcool. En revanche, je puis relever une particulaiité lelalive aux soies qui a échappé à M. Costa. Les soies de la L. Canlramii sont toutes simples, sétacées, se coudant brusquement à la moindre pression et se rompant ' Annuario del Museo zoulogico delki renie Univcrsilà di Napolt, I, p. 87, et II, p. 164. 2 Ihid. Il, p. 168, lav. IX, iig. 13-45. ^ Descrizione e Nuloniia, lav. 155, lig. 14, 18 et 21. (562) DU GOLFE DE NAPLES. 253 facilement au point coudé. Au contraire, laZ. vertehralis a des soies tou- tes compose^es, à article mince, allongé, très-caduque. M. Costa ne tigure que les soies de la L. Cantrainii, mais il les figure composées. Il y a eu évidemment une petite méprise dans le choix de ses dessins. Les soies figurées comme appartenant à la L. Cantrainii sont celles de la L. verte- hralis. En revanche, j'ai rencontré, au mois de mars 1867, dans des condi- tions fort singulières un Alciopien qui fut étudié à la même époque par mon ami M. le prof. Panceri. Nos observations concordant parfaitement entre elles et se complétant réciproquement sur quelques points, nous nous décidâmes à les publier en commun. Genre ALCIOPINA Glap. et Pane. ' Alciopida antennis quatuor, tentacuïis huccalihus duolms; segmenta anteriora triapedes minores setis destitutos gerentia Alciopina parasitica Alciopina parasitica Clprd. et Pane. Memor. délia Soc. Italiana di Scienze naturali , vol. III, 1867. (Pl. XXXII.) Les observations suivantes concernent les métamorphoses d'un Al- ciopien. Elles sont neuves, puisque jusqu'ici la science n'a enregistré aucune donnée positive sur le développement de ces vers*. Elles nous ' Nota sopra un Alciopide parassito délia Cydippe densa Forsk. di R.-E. Glaparede e di P. Panceri. Memor. d. Soc. Italiana di Scienze naturali, vol. 111. Milauo, 1867. * Peut-être ce genre devra-t-il tomber, s'il est démontre plus tard que la Liocape vertehralis a en réalité quatre antennes, dont deux rudimenlaires. ^ Tout ce paragaplie est traduit du mémoire italien précité, avec l'autorisation de la Société italienne des Sciences naturelles. Il a donc été rédigé en collaboiation avec M. Paolo Panceri. * Une larve d'Alciopien semble avoir déjà été vue par M. Leuckarl {Archiv fiir Natury. XXI, 1855). Cependant, d'après la figure, nous sommes disposés à ne voir dans ce ver qu'une Alciope jeune, mutilée, et en train de reproduire son extrémité postérieure. (563) 33 254 ANIVÉLIDES CHÉTOPODES font, en outre, connaître un cas d'endoparasitisme, phénomène dans tous les cas fort rare parmi les Annélides Parmi la multitude d'animaux pélagiques que les courants entraînent dans le golfe de Naples, où ils font les délices des naturalistes tant na- tionaux qu'étrangers, abondent les Ciliogrades et, en particulier, les Bé- roïdes. L'une des espèces les plus élégantes est sans contredit une Pleu- robrachia, que nous croyons correspondre à la Cydippe densa Forskal, récemment décrite avec grand soin par M. Gegenbaur' sous le nom de C. hormiphora. Certains individus de cette espèce se distinguent par l'existence de petits corps blanchâtres, disséminés irrégulièrement en divers points de la masse gélatineuse du corps, même dans la région la plus périphérique. Au premier abord, nous crûmes avoir à faire à ces larves de Distomes à queue armée qui furent décrites dans l'origine par Joh. MùUer^, sous le nom de Cercaria setifera, puis par M. Gralfe", sous celui de C. thau- mantiatis. En effet, ces parasites se trouvent parfois en nombre considé- rable cà la surface externe de presque tous les Acalèphes de l'Océan et de la Méditerranée. Toutefois la coexislence de ces taches avec la présence de petites Annélides dans l'estomac des Pleurobrachia nous conduisit à soupçonner en elles des larves d'Annélides. L'observation directe con- firma bientôt cette liypothèse, et nous fit reconnaître dans ces petits vers de véritables Alciopiens. * En outre d'un grand nombre d'Hirudinées, des Stylaria, des Chretociaster et d'autres Naïdes, on ne peut énumérer parmi les Annélides connues, que deux cas d'ectoparasitisme. L'un est celui de l'Amplii- noniien découvert par M Fritz IMiiller dans la cavité respiratoire de la Lepas anatifera (Fiir Dnrwin, 1864, p. 29 et 30). Le second est celui des Myzoslomes. En effet, M. Mecznikow a démontré par une étude embryogénique, que la position naturelle de ce parasite des Antedon (Goniatules) est parmi les Annélides {Zeitsch. fur wiss. Zooloy., XVI, 1866). '■^ Studien iiher Oryanisation und Systeinalik der Clenoplioren. Arcli. f. Nalurg., XXII, 1856. ^ Ueber eiue eigenlhumliche Wurmlarve. Archiv f. Anat. 1850, p. 497. * Beobacfilmfjen iiber Radiaten und Wiirmer in Nizza. Denkschriflen dei" Scbweizerischen Naturf. Gesellschaft, XVII, 1858. Pour plus ample connaissance de ces larves on peut consulter : Claparède, Beobacht. iiber Anat. und Entwick. wirbelloser Tlriere an der Kiisle von Normandie anç/estellt, 1863, p. 12, et les études sur ce sujet de M. le prof. Acli. Costa : Rendiamlo d. r. Accad. di Scienze fisiclie e matematiche di Napoli., fasc. IV, aprile 1864. (564) DU GOLFE DE NAPLES. 255 Les plus jeunes larves, que nous appellerons celles du premier stade, alleignent à peine la longueur d'un millimètre. Leur tête n'est pas en- core distincte du reste du corps; elle est dépourvue de toute trace d'ap- pendices. Les yeux ne font point saillie. Ils sont cependant formés d'un petit cristallin, à peu près sphérique, entouré en arrière et sur les côtés d'une couche de pigment. Le corps, allongé et semé de petites taches pigmentaires ne révèle sa division en segments que par la présence de trois paires de pieds coniques, munis chacun de deux soies saillantes et courtes. Des cils vibra tiles se voient, soit en avant depuis la bouche jus- qu'au milieu de la face ventrale, soit en arrière à l'extrémité caudale. La bouche s'ouvre en forme de fissure ; elle est suivie d'une trompe muscu- laire et d'un large sac gastro-intestinal qui s'ouvre à l'extrémité posté- rieure. Dans les larves du second stade la tête se développe; les yeux devien- nent saillants, et autour du cristallin et de la couche de pigment on aperçoit les traces d'une enveloppe. Le segment buccal se distingue par l'apparition de deux appendices rudimenlaires, et la trompe commence à se projeter de temps à autre par l'ouverture buccale. Le corps s'est allongé, a perdu ses cils et, à la suite des trois premiers segments mu- nis de pieds sétigères, on en voit une série d'autres encore mal diffé- renciés. Les larves du troisième stade atteignent déjà la longueur de 2 à 3mm et les plus grandes sont ornées de quatre tubercules, rudiment des an- tennes. L'œil augmente encore de volume et la choroïde s'enrichit de pigment. De nouveaux pieds, à la suite des trois primitifs, se munissent de soies et peu à peu leur nombre s'élève jusqu'à seize, et même davan- tage. Dans les premiers segments surgissent déjà des proéminences re- présentant les cirres dorsaux et les taches pigmentaires correspondant aux futurs tubercules dorsaux. Les cirres et les taches deviennent encore plus manifestes dans le quatrième stade, pendant lequel les antennes s'allongent et les yeux se renflent, tandis que le nombre des segments s'élève jusqu'à dix-neuf, et (565) 256 ANNÉLIDES CHÉTOPODES que le corps atteint une longueur de quatre millimètres. Mais ce n'est que dans le cinquième stade que la structure des yeux devient parfaite- ment évidente : ils sont alors formés de plusieurs couches de cellules dont les nucléus absorbent énergiquement la laque de carmin et d'am- moniaque. La nature de ces cellules est sans aucun doute nerveuse. Elles correspondent au stratum rétinien extérieur à la choroïde, bien connu chez les Alciopiens adultes et chez beaucoup de mollusques, soit céphalopodes, soit gastéropodes. C'est aussi à cette époque que nous aperçûmes, pour la première fois, le vaisseau dorsal plein d'un sang lim- pide et entièrement incolore. Dans le sixième stade les quatre antennes sont encore plus saillantes, et l'on reconnaît que le pigment de la choroïde est disposé en séries de granules très-régulières Autour de la couche de cellules rétiniennes extra-choroïdiennes apparaît un stratum encore plus externe, entourant tout le bulbe, stratum composé de cellules qui ressemblent beaucoup à celles de la rétine, mais qui ne sauraient être interprétées que comme une sorte de sclérotique'. Le cristallin a augmenté de volume : il est formé de couches concen- triques. Les larves en question ont une longueur de cinq millimètres, et comptent de 20 à 50 segments. Les trois premiers pieds, correspondant aux pieds primitifs des larves du premier stade, sont plus petits que les suivants, et sont formés par un moignon qui a perdu ses soies, mais qui renferme pourtant dans l'intérieur des acicules très-ténus. Chacun est muni de deux cirres : l'un dorsal et conique, l'autre ventral court et re- lativement plus large que le premier. Les autres pieds sont bien plus grands, coniques, munis d'un cirre dorsal en forme de lame ovale et pédonculée, d'un cirre ventral plus petit et d'un tubercule dorsal semé de cellules pigmentaires, dont les prolon- gements s'entre-croisent en sens divers. Les soies sont de deux espèces : ' Tout en employant le (orare tle srlémf'i(]iic, nous somîTnes parfaitement d'accord avec M. Hensen, que cette membrane n'est point l'homologue de la sclérotique des vertébrés La même remarque s'applique à la clioroïde. (566) DU GOLFE DE NAPLES. 257 les unes nombreuses, capillair es, simples, flexibles ; les autres plus gros- ses au nombre de deux seulement et hérissées de spinules extr(''mement petites'. L'une de ces dernières fait iortement saillie hors du pied, l'autre reste à l'intérieur comme une sorte d'acicule; l'extrême pointe fait pour- tant saiUie à l'extérieur. Les larves du dernier stade observé par nous, ont déjà une lon- gueur d'un centimètre et comptent environ trente-six segments. Au lobe céphalique, les antennes supérieures se sont allongées et dépassent le bord frontal, tandis que les inférieures sont restées à l'étal de tubercule. Les yeux plus développés ont déjà la forme de ceux des Alciopes adul- tes; la direction de leurs axes peut varier par suite des mouvements des parties latérales du lobe céphalique. Sauf les trois premiers seg- ments et les derniers encore rudimentaires, tous les autres sont munis de soies. Chez toutes ces larves il existe, outre les taches des tubercules dor- saux, d'autres cellules pigmentaires plus ou moins brunes, à rameaux ténus, dans les téguments du lobe céphalique et dans la partie dorsale des segments. Ces cellules n'ont d'ailleurs pas la même régularité de distribution que chez certaines autres larves d'Annélides (Polydores, etc.). Les larves de 5 à 10™™ furent trouvées par nous dans l'estomac de la Cydippe; aussi aurions-nous incliné à les croire avalées par accident, si nous n'avions extrait des larves plus jeunes des tissus périphériques de l'animal. Il faut donc les considérer comme des parasites vivant pro- bablement dans les canaux gaslro-vasculaires. Sans doute les œufs, tombés des tubercules dorsaux de la mère, auxquels ils paraissent adhé- rer quelque temps chez les Alciopes, sont avalés par la Cydippe et pas- sent avec le chyme dans les quatre canaux principaux naissant du fond de l'estomac; de là dans les canaux des cotes longitudinales, puis dans les canaHcules plus petits. Plus tard les larves, augmentant de volume, ' L'un lie nous a déjà décrit des soies semées de spinules fort petites chez la larve d'un Dorsibranche qui, par quelques caractères, présente une certaine analogie avec les nôtres. Glaparède, Beobacht. p. 11, pl. VL (S67) 258 ANNÉLIDES CHÉTOPODES reviennent dans les canaux de gros calibre et dans l'estomac d'où elles sortent ou sont expulsées facilement. Il est possible aussi que les œufs se développent au sein des Ilots, et que les jeunes larves pénètrent acti- vementdans la Cydippe et, dans ce cas, les cils du premier stade auraient une grande importance pour le phénomène de la migration. Quoi qu'il en soit de ces deux possibilités, le faible développement de l'habit ciliaire et sa prompte disparition paraissent se lier au genre de vie parasite de ces larves. La longue durée des cils chez les larves nageuses et leur persistance dans certaines parties du corps chez une quantité d'adultes, même dans la famille des Alciopiens, confirment l'importance de ce caractère et sa liaison intime avec le genre de vie particulier de ces larves. Il peut sembler singulier au premier abord que des Annélides pélagi- ques, munies d'yeux aussi développés et de pieds aptes à la progression, passent par une phase parasite, phase que l'on pourrait plutôt attendre chez des Annélides informes, aveugles et dégradées. Toutefois il nous semble probable que ces larves, comme peut-être aussi celles d'autres Alciopiens, passent par cette phase d'endoparasitisme précisément pour fournir aux yeux et aux pieds le temps et des conditions favorables à leur développement et à leur croissance. Il est important de déterminer la position zoologique de nos larves dans la série des Alciopiens. Arrivées au dernier stade étudié par nous, elles ne peuvent être placées dans aucun genre connu ; et même, soit que les tentacules du segment buccal restent courts, soit qu'ils s'allon- gent par suite du développement, ces vers devront constituer un genre à part. Ce genre est caractérisé principalement par l'existence de quatre antennes et de deux tentacules du segment buccal, et, en outre, par une conformation des pieds des trois premières paires différente de celles des suivants, sans compter quelques autres caractères résultant de la description ci-dessus. Nous avons donné à cette espèce le nom ô'Alciopina parasitica, que nous croyons justifié, malgré les lacunes d'une caracté- ristique basée sur l'élude d'individus jeunes. (568) DU GOLFE DE NAPLES. 259 Durant le mois do mai 1867, M. Buchholz de l'Université de Greifswald rencontra à Naples, dans la même Gydippe, des larves appartenant au même genre que les nôtres. Elles en diffèrent cependant par les grosses soies qui sont au nombre de quatre au lieu de deux et dépourvues de spinules, et par la présence d'un acicule. Si ces observations ont rapport, comme on pourrait le supposer, à une autre espèce d'Alciopiens, le phénomène du parasitisme du jeune âge ne serait pas isolé dans cette famille'. Famille des TOMOPTÉRIDIENS Grube. Genre TOMOPTERIS Eschsch. Je n'ai rencontré qu'une seule fois une Tomopteris mutilée dans le golfe de Naples. Cet individu était en trop mauvais état pour permettre une étude qui n'aurait pas manqué d'un certain intérêt en face des nom- breuses distinctions spécifiques tentées par M. de Qualrefages ' dans ce genre. Il est probable qu'il s'agit de la même espèce que M. Keferslein ^ a rencontrée à Messine. M. de Quatrefages a sans doute eu raison de supposer que les diffé- rents auteurs qui se sont occupés des Tomoptéridiens, n'avaient pas eu tous la même espèce entre les mains. Cependant je ne saurais admettre qu'il ait eu la main heureuse en tentant une subdivision des Tomopté- ' Le nombre des soies chez des individus encore en voie de croissance ne saurait avoir de valeur spécifique. Quant aux spinuies, elles ne sont perceptibles qu'à l'aide de très-forts grossissements et d'uu bel éclairage. D'ailleurs, il n'y a rien d'improbable à ce que les premières soies n'aient (ju'inie existence provisoire. La dilFéreuce spécifi((ue des individus observés par M Buchliolz est donc loin d'être établie. E. C. ^ Histoire naliirelle des Annelés, 11, 219. ' Bemerkiiiiyeu iiber Toinupteris. Ai'cliiv fiir Anatomie und Physiologie, 1861, p. 360. (569) 260 ANNÈLIDES CHÉTOPODES ridiens en deux genres, Tomopteris elEschscholtzia' . En effet ce dernier genre est censé se distinguer du genre Tomopteris par l'existence d'une seconde paire d'antennes. Or il a été montré ailleurs- que ces an- tennes de la seconde paire sont essentiellement caduques et qu'elles n'existent que dans le jeune âge. Il me semble donc difficile de baser sur ce caractère une distinction générique ^. ' M. de Qualrefages écrit, il est vrai, Escitoitzia, mais il est évident qu'il a voulu dédier ces Tomop- léi'idiens à Eschscholtz, le zoologiste voyageur dont il défigure le nom par un lapsus perpétuel, l/aban- don de ce terme générique sera d'autant moins regrettable que le nom d'Eschscliohzia est déjà employé dans le règne animal pour des Cténophores, et dans le règne végétal pour des Papavéracées. ^ Voyez sur ce sujet : On Tomopteris onisciforniis, by Will. Carpenter. Transact. of the Linnean Society, vol. XXII, 1859, p. 353, et Further Rcsearclies m Tomopteris onisciformis, by Will. Carpenter and Ed. Claparède. Ibid., vol. XXIII, 1860, p. 59. ^ M. de Quatrefages paraît n'avoir pas eu connaissance du mémoire de M. Keferstein. Il aurait fait sans cela du Tomoptéridien de Messine une troisième espèce de son genre Eschsclioltzia. (570) ORDRE II ANNÉLIDES SÉDENTAIRES lAUD. et Edw.) Famille des CIRRATULIENS Viet. Carus. Genre CIRRATULUS Lam. (Qtrfg. rev.) M. de Qiiatrefages a subdivisé le genre Cirratulus en plusieurs, et les deux espèces les mieux connues, le C. horealis Lam. et le C. La- marchii Aud. et Edw,, ont été en particulier attribuées par lui, la pre- mière au genre Cirratulus^ la seconde au genre Audouinia. Ces deux genres sont caractérisés de la manière suivante. Chez les Cirratules les branchies latérales el dorsales se montrent à la fois ou presque en même temps et l'extrémité postérieure du corps en est dépourvue; en outre les pieds ne portent que des soies capillaires aux deux rames. Chez les Audouinies au contraire, les branchies latérales se montrent avant les branchies dorsales ' et persistent jusqu'à l'extrémité posté- * Nous verrons plus loin qu'il s'agit là tie deux catégories d'organes à fonctions distinctes. ( i ) 34 ê 262 ANNÉLIDES CHÉTOPODES rieure ; de plus les pieds portent des soies capillaires à la rame su- périeure et des acicules à la rame inférieure au moins, et parfois aux deux rames. Ces deux genres peuvent être adoptés, mais les carac- tères tirés des branchies sont seuls bons, encore le presque est-il un peu choquant. Quant aux caractères tirés des soies, ils ne signifient rien. Lorsque M. Grube découvrit les crochets aciculiformes chez les Cirratuliens, c'était chez le C. Lamarckii, c'est-à-dire chez une Au- douinia dans le sens de M. de Quatrefages. Mais depuis lors ces crochets aciculiformes ont été revus et figurés chez bien d'autres espèces, en particulier par M. Keferstein chez le C. borealis Lam., et le C. bioculalus Kfrst. dont M. de Quatrefages ne fait pourtant point des Audouinies, puisqu'il prend le premier pour type du genre Cirialule restreint et le second pour type du genre Cirrineris. CiRRATULUS CHRYSODERMA. Pl. XXIII, fig. 4 Corpus longitmline 20 — 22"""% latitudine 0,4 — 0,'""5, scgmentis circa 150, filiforme, ocu- lis nullis, setis omnibus capïllarihus. Cutis hyalinu, grantdis aaratis undique sparsis. Fila dorsualia tentacularia a segmenta quarto incipientia, lateralïbus hranchialihus stnictura haud similia. Ce Girratule habite constamment de petites quantités de vase accumulées entre des balanides. Les quatre premiers segments sont toujours dépourvus de filets dits bran- chiaux. Ceux-ci apparaissent, pour la première fois, au nombre de deux à trois paires sur le dos du cinquième (4'"" sétigère). Chacun des segments suivants en porte une paire seulement, dont l'implantation ést aussi dorsale, mais recule graduellement en dehors, si bien que dès le 10'"" segment elle est complètement latérale. Le nombre des segments branchiés est très-inconstant. Les filets naissent d'une manière irrégu- Uère, deviennent de plus en plus courts, et cessent en général complètement vers le milieu de la longueur du corps. ' Ce caractère assignerait une place à ce Cirralulien clans le genre Timare.te Kinberg. Mes études sur les Cirratuliens portent sur un trop petit nombre d'espèces pour que j'ose porter un jugement sur les nombreux genres nouveaux proposés par M Kinberg. {Anniilata nova nrensuil ,1,-0. -H. Kinberg.— Oefvers. afK. Vet. Akad. Fôili. m5, n» 4, p. 253.) ( 2 ) DU GOLFE DE NAPLES. 263 Cette espèce, vu sa petitesse, est plus commode que d'autres pour déterminer avec certitude la naissance de chaque filet branchial et le mode de distribution des deux catégories d'organes qui ont été confon- dues sous le nom de branchies. Certains filets ont en effet une circula- tion complexe, d'autres une circulation très-simple. Je réserve le nom de branchies aux premiers, je donne celui de filets tentaculaires aux se- conds. Les véritables branchies (4 B) sont des cylindres un peu comprimés, revêtus à l'extérieur d'une cuticule mince, qui repose sur une épaisse couche de parenchyme. Cette couche renferme sans doute des fibres musculaires, comme chez les Audouinia, toutefois je n'ai pas réussi à y reconnaître de différenciation de tissu. L'axe de la branchie est occupé par une cavité (e) communiquant librement avec la chambre periviscé- rale. Les faces comprimées de la branchie sont ornées dans toute leur longueur d'une gouttière large et peu profonde. Ces deux gouttières sont couvertes de cils vibratiles très-courts {d) et reconnaissables seulement dans une position favorable. Ces cils entraînent les particules suspen- dues dans l'eau de l'extrémité de la branchie vers la base '. La cavité axiale de la branchie renferme deux vaisseaux longitudinaux (4 B,a et h) dont l'un est constamment plus large que l'autre. M.deQuatre- fages et Johnston n'ont su en voir qu'un seul. Us auraient pu trouver cependant la duplicité du vaisseau branchial mentionnée par divers au- teurs, entre autres par M. Grube^ M. Williams' et M. Schmarda*. Ces vaisseaux sont réunis par deux séries d'anses très-fines. Celles-ci arrivent presque jusqu'au contact de la cuticule et doivent par suite facilement subir l'action de l'oxygène dissous dans l'eau. La projection de l'arc de ' Le fait que ces cils fort courts et fort ténus sont logés dans deux gouttières, en rend la recheiclic difficile. Aussi ne puis-je m'étonner de voir certains auteurs, comme M. Williams, insister éneigique- menl sur l'absence de cils aux branchies des Cirratuliens. Cependant je dois les contredire d'une manière positive. ^ Zur Allât, u. Physiol. der Kiemenwiirmer , p. 33. * Report on brilish Annelida, loc. cit. p. 200. * Neue wirbellose Tliiei-e, II, p. 56. ( 3 ) 264 ANNÉIJDES CHÉTOPODES l'anse apparaît comme une lâche d'un rouge plus l'oncé (c) sur le bord de la branchie. C'est là ce que M.deQualrefages a pris pour une ampoule contractile. En y regardant de plus près, il aurait trouvé sur chaque vaisseau deux séries de taches semblables produites par la projection des courbes des anses vasculaires à leur naissance des vaisseaux longi- tudinaux. Tous ces vaisseaux de la branchie ont des parois fort minces et sont dépourvus de contractilité, ou du moins de pulsations rhyth- miques. Sous l'influence d'une pression exercée sur l'animal, les bran- chies peuvent se gorger de sang et dans ce cas les anses latérales se distendent beaucoup. Mais dès ce moment elles restent distendues et ne se contractent point. A sa base, la branchie est fortement étranglée avant de s'insérer à la paroi du corps, et les vaisseaux longitudinaux prennent part dans une certaine mesure à cet étranglement. Les filets tentaculaires sont, pour l'œil nu ou armé de faibles grossis- sements, entièrement semblables aux branchies. Toutefois, une étude approfondie à l'aide de grossissements plus forts enseigne que chacun d'eux ne renferme qu'un seul vaisseau longitudinal (4 C, a) se termi- nant en cœcum à l'extrémité. Les anses latérales font complètement dé- faut. Une autre particularité qui frappe l'observateur, c'est que la paroi de ce vaisseau, au lieu d'être mince, incommensurable même comme celle des vaisseaux branchiaux, est fort épaisse (4 C, b), incolore et plissée en travers. Enfin cette paroi est éminemment contractile et le vaisseau pré- sente des pulsations rliythmiquesqui font circuler le sang alternativement dans un sens et dans l'autre. En un mot, la circulation des filets tenta- culaires chez les Cirratuliens est entièrement semblable à celle des ten- tacules chez les Spiodiens, les Amphicténiens et les Phérusiens, ou à celle des antennes latérales des Staurocéphales. Les fdets tentaculaires sont placés en avant des branchies. Cependant je ne suis pas certain qu'ils soient restreints au quatrième segment sé- tigère '. Il m'a semblé parfois que les trois ou quatre segments suivants ' Déjà Audouin et Edwards ont songé à établir une distinction fonctionnelle entre les filaments latéraux ( i ) DU GOLFE DE NAPLES. 265 avaient encore des tentacules et pas de branchies. Ceux qui répéteront ces observations, impossibles sans Taide d'assez forts grossissements, excuseront cette incertitude. Il n est, en etï'et, pas toujours facile dans l'enchevêtrement des filets branchiaux et tentaculaires qui souvent ne sont favorables à l'étude que dans une partie de longueur, il n'est pas facile, dis-je, de déterminer exactement l'origine d'un tentacule donné. Chez quelques individus, certains filets tentaculaires prennent un dia- mètre supérieur à celui des branchies, mais ce n'est point le cas chez tous et il m'a été impossible d'attribuer à ce caractère, à cause de ses variations mêmes, une valeur spécifique. Parfois la prépondérance d'un ou deux tentacules (qui se creusent en même temps d'un sillon longi- tudinal très-profond) devient si frappante qu'on serait tenté de classer l'animal dans le genre Helerocirrus. Le vaisseau dorsal renferme les mêmes organes bruns que je décrirai plus loin chez rAudouinia filigera. Ces organes ne se prolongent pas en avant au delà du neuvième segment sétigère. D'ailleurs le vaisseau dor- sal s'arrête en ce point, ou du moins ne se prolonge-t-il en avant que sous la forme d'un petit rameau fort mince. La masse du sang se dé- verse en cet endroit dans deux vaisseaux latéraux qui se recourbent immédiatement en arrière. Après avoir cheminé d'arrière en avant jus- qu'au neuvième segment sétigère, le sang retourne donc d'avant en arrière dans les vaisseaux latéraux sans pénétrer dans la région antérieure du corps. J'ai remarqué cette disposition chez tous les Cirratuliens du golfe de Naples, et elle est sans doute générale dans la famille. M. Kefer- stein l'a constatée chez le Cirratulus ftliformis des côtes de la Normandie, seulement les vaisseaux latéraux naissent chez cette espèce au troisième et non au neuvième segment. Chaque branchie latérale reçoit son artère du vaisseau latéral et sa dorsaux. Ils proposaient d'appeler les premiers des cirres et les seconds des branchies. Nous venons de voir que ce dernier nom conviendrait bien plutôt aux premiers. M. Kinberg a été mieux inspiré en appelant les filaments dorsaux des « branchies tentaculaires. » ( ë ) 266 ANNÉLIDES CHÉTOPODES veine ou artère épibranchiale va se jeter dans le vaisseau ventral. On comprend dès lors que, dans tous les segments situés en avant du neu- vième, la circulation doive s'opérer d'une autre manière. En effet le vaisseau latéral faisant défaut, ne peut plus fournir l'artère bran- chiale. Aussi la partie antérieure du ver n'a-t-elle plus de véritables branchies, mais seulement des tentacules à vaisseau unique. Ce vais- seau aveugle paraît provenir du vaisseau ventral; je n'en suis pourtant pas certain. Le C. chrysoderma, comme tous les Cirratuliens, n'a qu'une seule paire d'organes segmentaires débouchant au second segment (l®*^ sé- tigère) par une ouverture ovale (fig. 4, e) située en dedans de la rame ventrale. L'organe est enroulé en spirale anguleuse. Sa partie externe est étroite, mais bientôt elle s'élargit brusquement en un tube cilié large de 0™™,1L L'ouverture interne m'a échappé. Les tissus de la paroi du corps de ce petit Cirratulien offrent une apparence très-particulière. L'épaisseur de cette paroi est de 13™'•'^ Je n'ai pas réussi à y découvrir les couches musculaires habituelles. Elle est formée essentiellement par une substance homogène traversée par des fibres (fig. 4 A, c) dirigées normalement à la surface. Au point où chaque fibre arrive sous la cuticule, elle s'élargit en une sorte de massue renfermant un noyau de couleur jaune d'or (d). En réahté, chacune de ces fibres n'est qu'un prolongement d'une cellule étoilée de la couche chitinogène. La cuticule forme une petite saillie, au-dessus de chaque granule doré. Le sang du C. chrysoderma^ comme celui de tous les Cirratuliens que j'ai examinés sous ce rapport, est chargé de globules fusiformes aplatis, qui ne pénètrent cependant pas dans les anses latérales des branchies. J'ai rencontré à Naples deux autres espèces de Cirratules filiformes et jaunes, que je n'ai pas étudiées assez bien pour autoriser une descrip- tion dans ce Mémoire. ( 6 ) DU GOLFE DE NAPLES. 267 Genre AUDOUINIA Qtrfg. AUDOUINÏA FILIGERA. Lumbrineriis filigerus Délie Chiaje, Memorie, III, 178, t. XLV, 1. CirniUilm filiyenis Délie Gliiaje, Descn'zione, III, 85 ; V, 99 ; tav. 91, tig. 1-2; lav. 80, lig. 1 , Cirratulus Lamarckii, var. Grube, Ad. Echinod. iind Wûrmer, p. 70. Pl. XXIII, lig. 3. Ce ver est très-proche parent de VAudouinia Lamarckii, dont il n'est peut-être qu'une variété. La seule différence entre les deux espèces est, en effet, la suivante : Chez VAudouinia filigera le faisceau de fdaments dorsaux est porté par le cinquième segment sétigère', chez VA. Lamarckii par le septième ^ Quant aux paires de bran- chies latérales, elles naissent dès le premier, quelquefois seulement dès le second seg- ment sétigère. Je ne puis affirmer que cette espèce n'ait pas, comme le Cirratulus chrysoderma, de tentacules distincts des branchies. Cependant, je n'ai réussi à reconnaître dans aucun filament la structure des filets tenlacu- laires. Tous ceux que j'ai examinés étaient de véritables branchies avec deux vaisseaux dans l'axe et deux rangées d'anses. Leur surface paraît aussi toujours creusée de deux sillons longitudinaux couverts de cils vi- bratiles. Cependant, il n'est pas impossible que les tentacules m'aient échappé au milieu de la forêt de branchies. Je suis d'autant plus dis- posé à l'admettre, que les grands traits de la circulation sont les mômes chez les Audouinies que chez les Cirratules. Le vaisseau dorsal ne se continue pour ainsi dire en avant pas au deLà du septième au hui- tième segment, lieu où le sang se divise dans les deux vaisseaux laté- ' M. Grube (Arcliiv fiir Nuttmi., XXI, 1855, p. 100) a identifié le CÂrralulus jilifjerus Délie Gliiaje avec le (lirratiilus Blainvillei Gr. de Trieste (cette espèce doit rentrer dans le genre Cirrinneris Qtrfg., bien que M. de Quatrefages, ignorant la description de M. Grube, ait décrit de son côté une Cirrliineris Hlainvilhi), qui n'a pas de fdaments dorsaux. Les dessins imparfaits de Délie Ghiaje semblent, il est vrai, donner raison à M. Grube. Toutefois, fextrême abondance à Naples de l'espèce que je décris ici, met pour moi hors de doute qu'elle est bien le véritable Cirraitilus filigerus de Délie Chiaje, ^ M. Kinberg les placerait donc toutes deux dans son genre Timurelc. ( i 268 ANNÉLIDES CHÉTOPODES raux', et revient en arrière. En avant de ce point le vaisseau dorsal n'est plus qu'un mince filet. En arrière, c'est-à-dire dans sa partie large et con- tractile , il est accompagné de trois cordons d'une substance brune gra- nuleuse. Ils ont été déjà vus et figurés par Délie Chiaje, et M. Keferstein les mentionne comme trois bandes de pigment brun chez le Cirralulus filiformis. Aucun autre auteur ne paraît s'en être occupé. Ces corps sin- guliers existent chez tous les Cirratuliens et leur liaison avec le vaisseau dorsal est intime. Ce dernier est enveloppé d'une tunique musculaire (3 B, b) de laquelle dépendent ses mouvements rhythmiques. Les fibres annulaires qui forment cette tunique ont une largeur de 5"''*"',5 et s'anastomosent quelquefois les unes avec les autres. Les cordons bruns sont placés en dedans de la tunique et prennent part aux mouvements ondulatoires du vaisseau. Sont-ils placés entre la tunique musculaire et la paroi propre du vaisseau ou dans l'intérieur même de ce dernier? C'est une question que je n'ai pu résoudre. On réussit bien à isoler les cordons par la préparation, mais alors on déchire toujours le vaisseau. Dans la partie postérieure du corps, les gouttelettes brunes qui remplis- sent les cordons sont moins abondantes et moins foncées. Les cordons deviennent alors indistincts. La circulation des Audouinia et même des Cirratuliens en général est mal connue. M. de Quatrefages la résume dans son Histoire des Annelés en quelques traits entièrement erronés , empruntés à un travail de M. Grube. Mais M. Grube n'avait étudié que des Cirratuliens conservés dans l'alcool, et l'auteur de V Histoire des Annelés aurait eu la main plus heureuse en profitant des travaux plus récents de M. Keferstein et même des anciennes recherches de Délie Chiaje, puisque ces deux savants ont examiné et disséqué des individus vivants. En somme, la description de M. Keferstein est exacte et s'accorde avec les quelques détails que j'ai donnés. Je complète ceux-ci par une coupe ' Ce sont sans doule ces deux vaisseaux latéraux que M. Schinarda a en vue, lorsqu'il attribue aux Cirratuliens des mers d'Europe un double vaisseau dorsal [Nam wirhellose Tliiere, p. 50). I.e vérilable vaisseau dorsal lui aura échappé sous les cordons bruns que je vais décrire. ( 8) DU GOLFE DE NAPLES. 269 du ver indiquant les troncs principaux (fig. 5). On y voit le vaisseau dorsal (a), le vaisseau ventral (6), les vaisseaux latéraux (d) principaux que j'ai déjà décrits et une seconde paire de vaisseaux latéraux (c) placés un peu plus bas. Les vaisseaux latéraux sont réunis entre eux et avec le vaisseau dorsal par de nombreux rameaux anastomotiques. Les uns et les autres sont animés de pulsations rhylhmiques. En outre, il existe des vaisseaux inférieurs de l'intestin. Tout cet appareil vasculaire a été par- faitement connu de Délie Cliiaje, qui figure tous les troncs principaux et leurs anastomoses'. Je ne diffère de lui que sur un point. Il représente le vaisseau ventral comme double. Je l'ai toujours vu simple. Les segments antérieurs ne sont ornés que de soies capillaires, auxquelles se joi- gnent plus en arrière des crochets aciculiformes. L'apparition de ces derniers à un segment plutôt qu'à un aulre ne peut fournir de caractères spécifiques. Chez les indi- vidus de grande taille, je vois paraître les premiers crochets isolés, à la rame supé- rieure, vers le 40™" ou iâ""" segment, et leur nombre commence à l'emporter sur celui des soies capillaires vers le 65'"" segment environ. A la rame intérieure les crochets aciculiformes apparaissent dès le 23'"" segment et deviennent vite prédominants. Tels sont les chiffres pour un individu comptant environ 200 segments. Mais, chez les in- dividus plus jeunes, l'apparition des crochets a lieu relativement bien plus vite: j'ai vu par exemple un individu de petite taille chez lequel les crochets apparaissaient dès le 26""^ segment à la rame dorsale et dès le lO""" à la rame ventrale. Les ouvertures de la paire unique d'organes segmentaires sont au premier segment sétigère, en dedans de la rame ventrale. Chez quelques individus elles sont entourées d'un cercle de pigment noir et peuvent être distinguées par suite à l'œil nu. Les corpuscules du sang (5 A) sont fusiformes, longs de 0'""',033 à 0™'",55, dépourvus de nucléus. Leur couleur paraît identique à celle du liquide rouge dans lequel ils flottent. ' Voyez Délie Cliiyje, Descrizinite e nulumia deyli aiiimali sema uerlehre, lav. 91, lig. 1 et "2. 35 270 ANNÉLIDES CHÉTOPODES Famille des CAPITELLIENS Grube \ Genre CAPITELLA Blnv. LUMBRICONAIS ŒrsU, VALLA Johnston, ANCISTRIA Qlifg. « Capitella capitata. Lumbricus cnpitntus Fabr. Fauna Grônl., p. 279. CapMIa fninV// Blnv. Dicl. des Sc.natur., lomo 57, 1828, p. 443. Lumbrimiais marina Œrst. Krôyei 's Naturh. Tiilsskrift, 1842, p. IS'i. lab. III, lig. 6, 11 et 12 Lumhrimnnh c.apitala Frey et Lenrk, Beilrage z. Kenntn. wirbellosor Tbierc, 1847, p. 151. » » Leuckarl, Arcliiv f. Naturgescbichle, XV, 1849, p 163. Capitella capilata Van Ben. Bull. Acad. de Belg., 1857 ; III, n» 9 el 10, et pl. « » Clprd. Becb. Anat. Annélides des Hébrides, 1861 , p 42, pl I, lig. 9 à 14. Valla ciUata .lobnst Llatalog of non paras. Worms, 1865, p. 67. Var. mm, PI. XXVII. fig. 1. La Capitella capilala paraît jouir d'une circonscription géographique très-étendue. Dans toutes les mers du Nord, du Groenland au Spitzberg, des Hébrides à la Baltique el aux côtes de France, c'est une des Anné- lides les plus communes. A Naples elle fourmille dans le port, quoi- ' Je ne saurais donner, avec M. Malmgren, la préférence au nom de Halelminthes Carus. M. Victor Carus n'a ni saisi, ni même entrevu la famille des Capilelliens. Au mT'pris de toutes les affinités, il a élevé les Gapitelles avec les Polyophtbalmes en un ordre des Haloscolecina parallèle aux Polychètes, aux Onycbopliores, aux Oligochètes el aux Discopliores. Dans cet ordre malheureux, le seul genre Capitelle forme la famille des Halelminthes, tandis que d'autres Capilelliens, comme les Dasybranches, par exemple, sont placés parmi les Polycbètes. Mon ami M. Haeckel {Generelle Morphologie (1er Organismen. Berlin 1866. Band II, p. LXXXIII) a poussé à l'extrême le point de vue faux de M. Carus en créant sous le nom de Drilomorpltex une classe à part pour l'ordre des Oligochètes et celui des Haloscolecina. Pour ma pari, je ne saurais voir dans le mot Halelmintliea qu'un synonyme du genre Capitelle. La famille des Capilelliens a été fondée, en réalité, par M. Grube. En fait de genres bien caractérisés, elle renferme les Gapitelles, les Notomastes et les Dasybranches, mais il est probable qu'il faudra lui incorporer, en outre, les Hy- boscolex Schmrd. el les Oneoscolex Schmrd., rangés par M. Schmarda parmi les Anciens el jusqu'ici Irès- imparfailement connus. ^ Le genre Ancistria Qtrfg. est établi sur une véritable Capitelle. (10) DU GOLFE DE NAPLES. ' 271 qu'elle n'ait pas encore été signalée avec certitude dans la Méditerranée. Je crois impossible, malgré les vues théoriques de M. de Quatrefages sur la circonscription géographique des Annélides, de séparer spécifique- ment l'espèce napolitaine de l'espèce ordinaire. Sa taille excède, il est vrai, rarement 5 centimètres pour les cf et 5 pour les 9, tandis que j'ai rencontré des individus de 14 centimètres dans les Hébrides. Toutefois M, van Beneden trouve sur les côtes de Belgique lescf longs de 5 à 6 centimètres, les 9 de 10 à 11 ; M. CErsted parle de 10 à 12 lignes pour les individus du Sund; Johnston dit que les individus observés par lui étaient longs de 3 pouces, mais susceptibles de s'al- longer jusqu'à 6; enfin M. Frey et Leuckart attribuent une longueur de 7 pouces aux individus de la mer du Nord. Tout cela parle pour une grande variabilité de la taille de l'espèce suivant les localités, plutôt que pour des différences spécifiques. Du moins il m'est impossible de distinguer les individus de Naples de ceux que j'ai étudiés dans les Hébrides par d'autres caractères que par le suivant: dans les Hébrides j'ai toujours vu les soies en forme de crochet simple, comme le figurent aussi MM. Œrsled et van Beneden ; les individus de Naples au contraire ont souvent le crochet bifide (1 A), le rostre supé- rieur, plus court que l'inférieur, étant lui-même bidenté. Mais baser là- dessus une distinction spécifique, sans être certain que cette différence apparente ne résulte pas seulement de la puissance des objectifs employés, c'est ce que je n'oserais faire. Il est d'ailleurs certain que chez les Ca pi- telles de Naples ce caractère est inconstant. Mes observations ne font que confirmer sur tous les points importants, en les étendant, les résultats obtenus précédemment par M. van Bene- den et moi-même. Les petits yeux que le savant belge attribue aux seuls embryons existent bien toute la vie durant, comme M. Œrsted le savait déjà. Cependant ils sont rudimentaires et difficiles à voir chez l'adulte tandis que chez les jeunes individus ils sont relativement plus grands et même munis de cristallin. Le lobe céphalique présente la particularité de laisser surgir à sa (11) 272 ANNÈLIDES CHÉTOPODES base et de chaque côté comme chez les Nolomaslus, une paire d'organes vibraliles dont les cils engendrent de très-vifs tourbillons dans l'eau (1, « et 1 G, a). Dès que le ver est inquiété, il les rétracte et l'on n'en voit plus aucune trace à l'exlérieur. L'ouverture même par laquelle l'organe est rentré s'efface aux regards. Mais lorsque l'Annélide est abandonnée en sécurité à elle-même, elle étale fréquemment ses appareils rotatoires. La surface du lobe céphalique est en outre couverte de larges papilles circulaires, mesurant Hm'^r diamètre, percées chacune d'un canal dans l'axe et hérissées de petits poils roides, fort courts. Relativement à la distribution des soies, il y a quelques divergences entre les au- teurs. M. OErsted attribue des soies subulées aux faisceaux externes seulement des segments 4 à 6. M. van Beneden indique des soies toutes subulées aux faisceaux in- ternes et externes des six premiers segments ; dans le 7"" et le S""" chaque faisceau serait composé de six soies subulées et de deux crochets ; enfin, à partir du 9™" seg- ment on ne trouverait plus que des crochets. Moi-même j'ai indiqué chez les Capi- telles des Hébrides rien que des soies subulées à tous les faisceaux des sept premiers segments, et rien que des crochets à tous les suivants. A Naples, je trouve régulière- ment pour les adultes la distribution suivante : Chez les Q les six premiers segments (buccal compris) ont quatre faisceaux de soies subulées chacun. Au 7™" segment les faisceaux externes n'ont que des soies subulées, mais le faisceau interne est formé dans sa moitié externe par des soies subulées, dans sa moitié interne par des crochets. Dès le 8™" segment on ne trouve plus que des crochets. Chez les les six premiers segments n'ont que des soies subulées à tous les faisceaux. Au 7™^ segment le faisceau externe est formé de huit à dix crochets, suivis en dedans d'une soie subulée et le faisceau interne compte à peu près autant de soies subulées (en dedans) que de cro- chets (en dehors). Le S™" et le 9""^ segment n'ont que des crochets aux faisceaux externes, les faisceaux internes sont modifiés pour former l'appareil copulateur; dès le lO""" segment les quatre faisceaux sont formés exclusivement de crochets. Toutefois cette description n'est vraie que des adultes. Les embryons, dont je décrirai le développement dans une autre occasion, n'ont pas de soies au sortir de l'œuf, mais au bout de quelque temps les soies se forment dans une série de segments et cela au nombre d'une seule par (12) DU GOLFE DE NAPLES. 273 faisceau. Je lus Irès-étonné de voir chez lous ces jeunes individus les trois premiers segments seuls munis de soies subulées, et les crochets apparaître déjà au quatrième. Il ne pouvait y avoir de doute sur l'iden- tité spécifique des jeunes et des adultes, car les embryons étaient éclos, dans mon aquarium, d'œufs pondus sous mes yeux. Cette restriction des soies subulées aux trois premiers segments se maintient pendant une longue période de la croissance du ver, même à l'époque où les soies de chaque faisceau sont devenues nombreuses. Le ver a déjà acquis plus du tiers de sa taille définitive lorsque les soies en crochet du quatrième au sixième segment tombent successivement pour être rem- placées par des soies subulées, et l'on trouve à cette époque une foule de variations dans la distribution des soies des segments 5 à 7 '. Si j'insiste si longuement sur ces détails, c'est qu'ils prouvent ample- ment qu'on ne saurait, chezlesCapitelles, établir de différences spécifiques basées comme chez les Serpulacés sur le numéro des segments où le changement de soies a lieu. Au moins la comparaison devra-t-elle être faite seulement entre des adultes. Ainsi la Capitella filiformis Clprd. est bien une bonne espèce, car ses soies n'ont pas de ressemblance avec celles de la C. capUata, cependant un des caractères sur lesquels j'in- sistais le plus dans la description de celle espèce^, l'existence des soies subulées au quatrième segment seul se trouve n'avoir plus qu'une valeur très-douteuse. M. van Beneden a été le premier à nous faire connaître l'appareil copulateur des mâles, et la figure donnée par lui des soies extrêmement vigoureuses qui le constituent ' est assez exacte. Il en est de même de celle de Johnston\ Toutefois ces savants paraissent n'avoir pas bien vu l'appareil dans sa totalité el n'en pas avoir saisi les homologies. L'appareil n'est point formé comme le pense M. van Beneden d'un ' Les chiffres de M. Œrsted, cités plus haut, comme aussi sa figure, la grandeur des yeux qu'il repré- sente, tout indique que le savant danois n'a eu sous les yeux que de jeunes individus. ■ Voyez Glanures zoolomiques, p 49. * Loc. cil., fig. 3. Catalogue, p. 68, (ig. 4. (13) 274 ANNÉLIDES CHÉTOPODES demi-cercle de lames cornées, mais bien de quatre groupes distincts de larges soies recourbées (1 F) dont les pointes convergent vers l'ouver- ture génitale par laquelle les plus longues d'entre elles font saillie. Cette ouverture est placée en effet sur la ligne médiane entre le 8™^ et le 9""^ segment ', et les quatre groupes en question ne sont que les fais- ceaux de soies internes et transformés de ces deux segments. Les rames pédieuses sont devenues ici un appareil accessoire de la génération Entre les deux groupes postérieurs de soies copulatrices on trouve la poche que M. van Beneden interprète comme testicule. J'avoue n'avoir jamais trouvé de zoospermes dans l'intérieur. Elle me semble d'ailleurs bien petite en regard de fonctions si importantes. Je crois plutôt qu'il s'agit d'une poche sécrétant un liquide propre à diluer la semence. (( C'est par la partie postérieure du corps que les œufs se frayent (( un passage à travers la peau et c'est par l'extrémité caudale que la « ponte s'effectue. » Ainsi s'exprime le savant belge à propos des Capi- telles femelles. Sur ce point il est décidément dans l'erreur. Les pores sexuels des femelles sont en réalité au nombre de deux et il est facile de les trouver sous la forme de fentes transversales, sur le ventre, entre le T™*" et le 8me segment, un peu en dedans de l'alignement des faisceaux de soies externes. A l'époque de la maturité sexuelle le pourtour de ces deux ouvertures se renfle et prend une apparence qui rappelle le cli- tellura des Oligochètes. Il en résulte, lorsqu'on observe l'animal à la lumière transmise, deux grandes taches opaques dans lesquelles les pores sexuels apparaissent comme des fentes claires Les pores sexuels des femelles sont donc situés d'un segment plus en avant que le pore sexuel des mâles. J'en ai pu faire souvent l'étude, les Capitelles ayant pondu chaque jour pendant près de deux mois dans un de mes aquariums. Les ovaires ont été déjà très-bien vus par MM. Frey et Leuckart et ' M. van Beneden dit, il est vrai, entre le Q^e et le lO™», mais il figure bien l'ouverture entre le S^^ et le 9™«, où elle est placée réellement. * Voilà une analogie indubitable avec certains Oligochètes, auxquels on a si souvent tenté de réunir les Capitelles. (U) DU GOLFE DE NAPLES. 275 par M. van Beneden. Ce sont dans chaque segment, sauf les premiers, deux poches situées de chaque côté de la chaîne ganglionnaire. Leur paroi incolore (1 E, a) est très-épaisse, et presque tous les ovules qu'ils renferment paraissent mûrir simultanément. C'est en quelque sorte une exception lorsqu'on aperçoit un ovule en relard de croissance (1 E) entre deux œufs arrivés à maturité. Les œufs mûrs sont mis en liberté, pro- bablement par déchirure de la poche ovarique, et Uottent dans la cavité périviscérale. Le système nerveux (1 D) ne m'a pas présenté à la chaîne ganglion- naire la grosse libre tubulaire que j'ai signalée chez d'autres Capitel- liens. Les commissures interganglionnaires sont intimement accolées et dans chaque ganglion les cellules se distribuent tout autour. Le cerveau est échancré en arrière (6) ; son bord antérieur décrit exactement un demi-cercle, les parties latérales donnant naissance à deux gros nerfs destinés au lobe céphalique. Le plus gros rameau de chacun de ces nerfs aboutit à l'un des yeux (a), bien plus petit que le diamètre du nerf lui-même. Les globules rouges de la cavité périviscérale atteignent un diamètre de là""'*" et renferment de nombreuses petites granulations. L'acide acétique fait naître un précipité dans chaque vésicule et fait ressortir un nucléus circulaire parfaitement distinct. J'insiste de nouveau sur ce fait qui a été contesté, mais à tort, par M. Reichert. CaPITELLA COSTA NA. Pl. XXVII, lig. 2. Corpus longitudine lO"""', latitiidine 0,6 ( specimina vix matiira ) teres, filiforme, fusco- rubrum, oculis pluribus. Setarum species très; segmevta setis destituta nulla. Cette Capitelle ' est remarquable par la très-grande élongation des anneaux cylin- driques de la région moyenne de son corps (2 A) et par la forte saillie de ses mame- lons pédieux, surtout dans la région postérieure. ' Je me lais un plaisir de la dédier à M. le prol. Achille Costa. (15) V 276 ANNÉLIDES CHÉTOPODES Le lobe céphaliqiie est conique (fig. 2), tt ès-pointu et porte sur les côtés un groupe de taches ocnliformes dont j'ai vu le nombre varier de deux à huit selon les individus. Auprès des yeux sortent les deux organes vibratiles (a). On peut s'assurer, lorsque l'animal les a fait saillir, qu'ils renferment un prolongement de la cavité périviscérale dans lequel pénètrent les globules l ouges. Cette espèce présente la particularité rare chez les Capitelliens ' de posséder trois sortes de soies au lieu de deux. Les deux premiers segments (buccal compris) sont armés de soies simples subulées et bordées (2 B) à tous les faisceaux. Dans les neuf segments suivants ces soies sont remplacées par d'autres (2 D), simples aussi, mais à extrémité large, tronquée, s'étalant en une mince et large palette, tronquée elle-même suivant une ligne parfaitement droite. Enfin, au 12""' segment commencent les cro- chets (2 C) qui sont très-finement tridentés, et divisés en deux par-ties par un étran- glement, comme c'est fréquemment le cas chez les Capitelliens. Capitella major. Pl. xvn, fig. 3. Corpus latitudine 5""", longitudine iguota, fusco-ridmmi, antrorsmi rigidmn, lobo cepha- lico minimo. Segmenta antica setis destituta qmtuor. Regio antica sulcis in areas polygo- nales divisa. Organa segmentalia distinda. Setarum species duce. Je n'ai obtenu de cette espèce que deux fragments qui ne me permettaient pas de fixer la longueur de l'animal. La largeur autorise cependant à conclure à une espèce bien plus grande que toutes les Capitelles connues. Le lobe céphalique, très-petit, sort en avant comme une petite languette conique de l'anneau charnu formé par le segment buccal. Ce dernier est aussi large que les sui- vants. Les quatre premiers segments sont achètes. A partir du 5'"^ chaque segment porte quatre faisceaux de soies, très-distants les uns des autres. Jusqu'au H""® seg- ment ce sont des soies subulées, à partir du 12"'" des crochets. Toute la région anté- rieure du corps présente des sillons qui la divisent en une espèce de carrelage hexa- gonal rappelant celui de divers Notomastes, mais à partir du sixième ou septième seg- ment ce carrelage devient indistinct. Jusqu'au neuvième, tous les segments sont biannelés, mais à partir du dixième cette division en deux anneaux secondaires cesse : en même temps les segments de- viennent de moitié plus courts. Ces neuf premiers segments constituent d'ailleurs une ' Elle n'était connue jusqu'ici que chez la Capitella filiformis Clprd. (16) DU GOLFE DE NAPLES. 277 région à part qu'on pourrait appeler thoracique. Cette région est très-charnue, résis- tante et colorée en rouge-brun par un pigment. Au dixième segment, le corps de- vient tout à coup flasque, flexible, et la coloration est due, à partir de ce moment, presque exclusivement aux globules du liquide périviscéral, vus à travers la paroi semi-transparente. Au thorax, dès le segment buccal, on voit sur les côtés de chaque segment une ouverture circulaire placée au centre d'un carreau de la cuticule. Ces larges ouvertures disparaissent plus loin. En revanche, dès le dixième segment se mon- trent les organes segmentaires recourbés, semblables à ceux des Notomastus. Je ne puis pas me dissimuler que cette espèce fait par tout son ha- bitus une grande disparate avec le genre Capitelle. La consistance diffé- rente des diverses régions du corps, les ouvertures thoraciques, le grand développement des organes segmentaires, tout cela se retrouve chez les Notomastes, mais paraît étranger aux Capitelles Cependant, si l'on s'en tient aux caractères génériques adoptés jusqu'ici, la C. major est bien une Capitelle et point un Nolomaste. Le système nerveux de cette Capitelle est fort approprié à l'étude, les ganglions de la chaîne ventrale atteignant un diamètre de O"'",^. A l'œil nu la chaîne ventrale paraît entièrement double en avant, les deux cor- dons longitudinaux s'accolant l'un à l'autre vers le milieu de la longueur de l'animal seulement. Toutefois ce n'est là qu'une apparence due à l'existence d'un cordon médian plus transparent que les latéraux. Dans chaque ganglion les cellules nerveuses forment trois amas (5A,rf,e),run médian, entre les deux cordons nerveux, les deux autres externes. Les cel- lules ganglionnaires y sont, les unes grandes, à nucléus large de 12™**", les autres petites, à nucléus mesurant seulement 5'"''=^ Les grandes sont beaucoup moins nombreuses que les petites et paraissent occuper géné- ralement la périphérie. Les cordons longitudinaux sont formés comme ' Les Notomastes sont peut-être de toutes les Annélides celles chez lesquelles les organes segmen- taires sont le plus faciles à voir. Ces organes ne sauraient échapper aux regards de quiconque les re- cherche. Au contraire, malgré des tentatives répétées, je n'ai jamais réussi à en découvrir la moindre trace chez la Capitella capitula. Ce serait là une étude à poursuivre, en regard peut-être de l'appareil générateur. Il ne faut pas oublier que jusqu'ici personne n'a vu chez les Notomastes d'appareil copula- teur semblable à celui des Capilelles. (17) 36 278 ANNÉLIDES CHÉTOPODES chez tant d'Annélides par de minces fibrilles ondulées, seulement ils sont ici semés de nombreux petits nucléus (acide acétique) ovales, dont le grand axe est dans le sens des fibres. Ces nucléus sont tout semblables à ceux du névrilème. Chaque cordon est composé lui-même de deux faisceaux ou colonnes (h, c). Quant au cordon transparent médian (a), il prend sous l'influence du carminate d'ammoniaque, suivie d'une ma- cération dans de la glycérine, une apparence parfaitement semblable aux autres. On ne peut donc l'assimiler aux grosses fibres tubulaires, de quelques autres Capitellacés et des Oligochètcs. Dans fintérieur des ganglions les fibres des cordons nerveux deviennent indistinctes, noyées qu'elles sont dans une substance finement granuleuse, identique sans doute à la fibrillàre Punklsubstatiz de M. Leydig. On peut cependant s'assurer de l'existence dans cette région, au cœur même du ganglion, de nombreux nucléus ovales dont le grand axe est perpendiculaire à la direction de la chaîne nerveuse. Des noyaux semblables existent dans les trois paires de nerfs qui naissent de chaque ganglion, au moins dans la partie de leur trajet. Genre NOTOMASTUS Sars. {AHENIA Qtrfg. SANDANIS Kinberg NOTOMASTUS LINEATUS. Pl. XVII, fig. 4. Notoniastus longitudine tiltra 12"'"", latitîidme2"'"\5, antrorswn teres, fusco-ruber,ahclo- mine albido, depresso, linea dorsuali rubra notato. Ahdominis segmenta ntrwque macula nigra insignia. Tori uncinigeri in branchiam ligulatam superne prodmti. ' L'espèce pour laquelle M. de Quatrefages a établi son genre Arenia (A. cruenta Qtrfg.) est à n'en pas douter le ^otomaslus rubicundus {CapitellaKfysl.), nom qui a pour lui la priorité. * M. Kinberg (Oefvers. afK. Vet. Akad. Forli. 1866, n"9, p. 343) sépare le Notomasius rubicundus (Ca- pitella Kfrst.) des autres Notouiastes à cause de ses tentacules rétracliles. Mais ce caractère est commun à tous les Notomastes et probablement à tous les Capitelliens. La position que M. Kinberg assigne à ce genre Sandanis, parmi les Ammochariens, est injustifiable. Ce savant ne paraît, du reste, point avoir étu- dié lui-même ces vers, ( 18) DU GOLFE DE NAPLES. 279 Le N. lineatiis compte dix segments à la région thoracique. Le premier (buccal) est achète, les suivants portent chacun quatre faisceaux de soies simples (4 G), bor- dées d'un limbe étroit. La paroi de cette région est charnue et pigmentée de rouge- brun. Chaque segment y est divisé par un sillon en deux anneaux secondaires. Toute cette région présente un carrelage hexagonal de la cuticule. Les trois derniers seg- ments thoraciques ont, dans le sillon transversal médian du segment et dans l'aligne- ment de la rangée dorsale de soies^ une ouverture de chaque côté'. Au 1 1"" segment commence la région abdominale, caractérisée par des crochets aviculaires (4 H) dont le bec principal est surmonté de deux denticules accessoires. L'extrémité du crochet est enfermée dans une espèce de large gaîne, percée d'une ouverture ovale par laquelle sort le bec. La tige du crochet est renflée en son mi- lieu et coudée près de la base. La région abdominale a des parois musculaires d'une épaisseur extrême, sauf an dos. Il en résulte qu'elle présente en général la couleur blanchâtre des muscles (le pigment fait ici défaut), mais que la ligne médiane dorsale est rouge. En effet, le long de cette ligne la couleur rouge des globules de la cavité périviscérale apparaît à travers la paroi amincie. Les crochets sont implantés à chaque segment de la région abdominale sur un bourrelet (4 B, d), qui naît très-près de la ligne médiane ventrale et remonte sur les côtés jusqu'au dos. Le nombre des crochets disposés en une seule rangée sur l'un de ces bourrelets s'élève parfois à 130 et au delà. Au point où le bourrelet cesse sur le dos, il donne naissance à une languette (4 B, a; 4 C, a), dans l'intérieur de laquelle pénètrent librement les corpuscules rou- ges de la cavité périviscérale. Ces languettes à paroi mince doivent sans doute être considérées comme des branchies lymphatiques. Leur surface est, il est vrai, dépourvue de cils vibra tiles, mais l'organe lui-même est éminemment contractile et par ses mouvements irréguliers de systole et de diastole permet le renouvellement constant de la lymphe rouge qui le remplit^. Le l'aisceau dorsal est réduit, comme chez les autres espèces du genre, à 3 ou 4 petites soies implantées dans un ma- ' Comparez la Capitella major (ci-dessus, page 277). " Bien des zoologistes actuels, amateurs de la multiplication des genres, me blâmeront d'avoir laissé cette espèce branchiéc parmi les Notomastes. Je rappellerai toutefois que les branchies ne peuvent pas toujours fournir un bon caractère générique, témoin les Glycères. Dans le cas particulier, je considére- rais rétablissement d'un genre pour les Notomastes branchiés comme entièrement lautif. Chez plu- ie urs espèces, en effet [N. Sarsii (]l[ird. ; N. Benedeni Clprd.), le bourrelet ventral se renfle en un ma- melon très-appréciable à son extrémité dorsale. La languette branchiale du iV. lineatus n'est que l'exa- géi alion de ce mamelon et une limite serait impossible à tracer. ( 19) 4 280 ANNÉLIDES CHÉTOPODES melon à peine appréciable (4 B, d). Entre la languelte branchiale et le mamelon dorsal s'élève un bouton comprimé, large, de 0™™,17, hérissé d'une forêt de soies très-délicates, mais roides (4 C, b). J'ai déjà fait connaître cet organe chez divers autres Notomastes. Le corps de ce Notomaste est très-attenué en avant, grâce à l'étroi- tesse du lobe céphalique. Les organes vibratiles exsertiles qui surgissent parfois sur les limites de ce lobe et du segment buccal, ont l'apparence de gros tubercules mamelonés (4 A) comme ceux du Not. riibicundus Kfrst. de la Manche. Les taches noires signalées dans la diagnose comme caractérisant chaque segment abdominal, sont dues à la coloration sombre des organes segmentaires. Ces boyaux qui ont une position presque transverse, sont très-larges dans la partie tournée vers la paroi externe du segment, très- amincis au contraire à l'extrémité opposée (4 D, è), où paraît être la communication avec la cavité périviscérale. Le canal excréteur naît du milieu de la partie renflée. Il est cylindrique et va s'ouvrir en droite ligne à l'extérieur sur une petite papille (a) de la surface dorsale du segment. Le système nerveux (4 F), comme celui d'autres Notomastes, se dis- tingue par l'existence d'une large fibre tubulaire reposant sur la ligne médiane de la chaîne ganglionnaire. Le cerveau est formé de deux lobes principaux, et de deux autres postérieurs plus petits. Les nerfs naissent non-seulement des ganglions, mais aussi des connectifs inter- ganglionnaires, commeje l'ai déjà signalé chez d'autres espèces du même genre. Les globules rouges (4 E) de la cavité périviscérale, larges de 20""'«'% traités par l'acide acétique, permettent toujours de reconnaître, en outre de quelques granulations, un nucléus circulaire, large de 8'"'''^ (20) DU GOLFE DE NAPLES. 281 Genre DASYBRANGHUS Grube. Dasybranchus caducus. Dasijhranchus caducus Gruhe, Arcli. fiir Naturg., 1864, p. 166, lab. V, fit;. 3-4. Dasybranchus caducus Clprd. Glanures zoot., p. 56 (516), pl. VIII, fig. 8. Pl. XXVll, lig. 5. J'ai rencontré rarement ce Dasybranche à Naplcs. Les plus grands individus (mûrs) comptaient 1 20 segments. Le segment buccal est constamment achète et suivi de treize segments à soies subulées. Le premier segment hamifère est donc en réalité le 15™" et pas le li"", comme je l'avais indiqué dans mes Glanures. La figure 5 B repré- sente l'un des crochets qui ressemble beaucoup à ceux des Notomastes. Chez les mâles approchant delà maturité, le liquide de la cavité péri- viscérale m'a présenté des caractères fort remarquables. Il tient en sus- pension deux natures d'organites: d'une part des cellules rouges (5 A), larges de SG*"'", dans lesquelles lacide acétique fait naître un préci- pité et permet de reconnaître le nucléus rond, large de 8™'*"^ ; et^ d'autre part, des disques formés par l'agrégation d'une très-grande quantité de nucléus larges de 8™'*"", à peine séparés par une substance granuleuse peu abondante. Sur tout le pourtour de ce disque (5 E) est une auréole de grandes cellules pâles atteignant un diamètre de 26"'<^^ Les nucléus correspondent aux corps framboisés des autres Annélides. Ils se trans- forment en régimes de zoospermes. Si l'on compare ces disques et leur couronne aux testicules que j'ai décrits chez les Néréides, l'analogie ne peut échapper, et il faut considérer ces organes comme de véritables testicules flottants. Les cellules de la couronne sont les homologues du tissu connectif sexuel des Lycoridiens. Ces testicules circulent avec la lymphe rouge dans la cavité périviscérale. Les branchies lymphatiques des Dasybranches sont parfaitement transparentes et on peut les obser- ver sous le microscope chez un ver non mutilé. On voit alors les lesti- (21) 282 ANNÈLIDES CHÉTOPODES Cilles pénétrer dans les branchies el en ressortir avec les corpuscules lymphatiques. La structure de ces branchies (fig. 5) est d'ailleurs fort remarquable. Malgré leur extrême contractilité, elles ne renferment aucune fibre mus- culaire. Sous la cuticule (5 D, a) fort mince et dépourvue de cils vibra- tiles, on trouve un seul tissu dans toute l'épaisseur de la paroi. C'est une trame aréolaire (5 D), formée par des sphéroïdes d'une substance amorphe et incolore, serrés les uns contre les autres. Dans les intersti- ces sont semés de petits nucléus ronds (c) et çà et là des amas de gra- nules bruns (b). Cette trame paraît contractile comme du sarcode. Chaque organe segmentaire (5 C) forme une anse qui court paral- lèlement à la rangée de crochets ventraux. L'une des branches s'ouvre à l'extérieur non loin de l'extrémité de la rangée, du côté dorsal, l'autre se prolonge vers la partie tergale de l'animal. Toutefois je n'ai pu re- connaître sa terminaison. L'organe est jaune avec des taches claires dis- posées très-régulièrement et résultant des nucléus des cellules qui le constituent. Famille des OPHELIENS Grube (Mlmgr. Qtrfg.) (Inclus. POLYOPHTHALMIENS Qtrfg.) La réunion des Ophéliens aux Polyophlhalmiens peut surprendre au premier abord. L'organe vibratile et le genre de vie errant des Po- lyophthalmiens semblent devoir les éloigner entièrement des Ophélies. Cependant on verra plus loin que les Ophélies sont munies d'organes ciliés, rélractiles, homologues des appareils ciliés des Polyophthalmes, organes dont la présence fait disparaître l'absurdité du nom d'Ophelia hicornis donné par Savigny à une espèce de cette famille par suite d'une méprise. L'objection tirée du genre de vie n'a qu'une valeur Irès-secon- (22) DU GOLFE DE NAPLES. 283 daire. A ce point de vue la différence entre les Ophélies et les Polyoph- Ihalmes est moins grande que celle qui sépare les Néréides des Hétéro- néréides \ Le rapprochement des Ophélies et des Polyophthalmes n'est du reste point nouveau. Il a déjà été fait, soit par F. de Filippi ^ soit par M. Grube". M. de Quatrefages ne le mentionne même pas, mais les mémoires dans lesquels ces auteurs ont exprimé leur opinion parais- sent lui être restés inconnus \ Les pages qui suivent, seront une ample justification de la fusion des deux familles Genre OPHELIA Sav. (D, Chiaje, Œrsted rev.) On sait que Savigny prit la tête des Ophélies pour la queue, et que sa diagnose en a été rendue méconnaissable. M. Œrsted ' a dû la refaire telle qu'elle est aujourd'hui généralement adoptée, et M. de Quatre- fages" revendique en faveur du savant danois l'honneur d'avoir délivré la science d'une grande erreur. Il n'est cependant que justice de rappeler que longtemps avant Œrsted, soit Délie Chiaje^ soit M. Sars'", soit M. Gabr. Costa" avaient très-explicitement réfuté l'erreur de Savigny. ' M. de Quatrefages représente les Polyophthalmes comme nageant à l'aide de leur appareil cilié. Je ne les ai jamais vus en faire un semhlable usage. Les Polyophthalmes nagent comme des anguilles par le mouvement ondulatoire de leur corps. ^ Arckivio per la Zooloijia, l'Anatomia e la Fisiologia. Genova, 1861, p. 315. Ausflufi nacli Triesl und Qaamern, p. 49 et Arcliiv fiir Nalury., XXIX, 1863, p. 51. " S'il en eût été autrement, M. de Quatrefages n'aurait point passé complètement sous silence le geni-e Armandia Fil. dans son Histoire ml. des Atmelés. ^ Les nombreux genres nouveaux établis par M. Kinberg dans la famille des Ophéliens ne sont connus jusqu'ici que par des diagnoses fort brèves. Il m'est impossible d'en apprécier la valeur. Système des Annélides, p. 38. ^ Grônland's Annulata dorsibmnchiala,]>. 51. ^ Histoire naturelle des Annelés, 11, p. 270. ^ Mmone, etc. Napoli, 1825, II, p. 414 e( Descrizione e Noiomia, etc. Napoli, 1841, 111, p. 86. Sur quelques animaux invertébrés des côtes de Norwége. Comptes rendus de l'Acad. de Paris, t. V, 1837, p. 97, et Ann. des Sciences natur., t. VII, 1837, p. 246. " Annali dell' Accademiu defjli Aspirunli ituturalisti, vol. 11, fascic. 3, Napoli, 1843, (23) 284 ANNÉLIDES CHÉTOPODES Ophelia RADIATA. Lumhricus radiatus Délie Chiaje, Meinorie, II, 329, lav. XXIX, fig. 1-4. Lumbricus radiatus Délie Chiaje, Descrizioiie e notomia, lav. 93, fig. 1 -4. Op/iilia hkornis Délie Chiaje, Descriziono, vol III, p. 86 et vol. V, p. 99 ; tav. 100, fig. 1-5. Neomeris uropliylla Gab. Cosla Annali d. Accad. d. aspir. iialiir., Il, 81 . Ophelia neapolilana Qtrfg. Hist. nat. des Annelés, II, p. 275. Lumbricus radiatus Qlrfg. sp. incertœ sedis fam. Opiiel. Ibid , p. 279*. Pl. XXVI, fig. 1 et pl. XXIX, fig. 1. Corpus longitudine 33""", latitiidiiie 4""" carneum, iridescens; regio thoracica segmentis decem setigeris composita; regio ahdoininaJis supra convexa, suhtus plana, sulco Jongitudi- • ncdi ormta, e segmentis circa 20 constans, quorum anteriora quatuordecim branchifera. ï'apUlarum analium paria octo, inferiori ceeteris crassiori. Celte espèce, exlrêniemenl commune à Naples, est jusqu'ici la seule Ophelia connue du golfe. La scinder en deux espèces comme le fait M. de Quatrefages d'après les deux noms employés par Délie Chiaje esl impossible dès qu'on lit le texte du zoologiste napolitain. En effet, ce texte dit positivement que le nom (VOphilia bicornis doit remplacer ce- lui de Lumbricus radiatus par suite de la priorité du nom de Savigny appliqué à la même espèce. Aujourd'hui qu'il semble douteux que l'es- pèce de Naples puisse être identifiée avec l'espèce-type de Savigny, il faut revenir au nom premier de Délie Chiaje ' Je ne sais en vertu de quels principes de législation zoologique M. Gabriel Costa a créé ce nom de Neomeris urophijHa. En effet, rautciu' n'ignore nullement qu'il s'agit d'un animal appartenant au genre Ophelia et spécifiquement identique avec le Lumbricus radiatus de Délie Chiaje, comme son Mémoire en fait foi. " Pour compléter cette synonymie, il faudrait peut-être ajouter l'O. coarctala Edw. (Règne animal il- lustré. Annélides, pl. 17, fig. 2.) Le peu qu'on dit et figure M. Edwards est, en efi'et, applicable à l'O. radiata. M. de Quatrefages {Annelés, II, p. 273), indique bien, dans une diagnose faite d'après les figures de M. Edwards, les papilles anales comme égales entre elles, tandis que les deux papilles inférieures sont beaucoup plus grosses que les autres dans l'espèce napolitaine. Toutefois la diagnose de M. de Qua- trefages est sur ce point en contradiction avec la figure de M. Edwards. L'O. coarctata est des Antilles. ' Pour ma part, je ne suis point convaincu que les deux espèces soient différentes. L'espèce type de Savigny est très-mal connue. Nous en devons une diagnose fort brève à M. de Quatrefages, d'après des individus de la collection du Muséum de Paris, qui proviennent de la Rochelle. Cette diagnose s'applique de tous points à l'espèce napolitaine, sauf que le nombre des papilles anales est de quinze au lieu de seize, ce qui impliquerait l'existence d'une papille impaire. Mais est-ce là un caractère bien certain chez des Annélides conservées dans l'alcool, et bien important? Il est vrai que la taille est indiquée comme bien supéi ieure à celle de la moyenne des individus de Naples. (24) DU GOLFE DE NAPLES. 285 Le lobe céphalique est fort petit, en forme de cône très-atténué et séparé du seg- ment buccal par un étranglement marqué. L'animal s"en sert pour fouiller le sable. Cet organe paraît n'avoir été considéré par la plupart des auteurs que comme un appen- dice conique de la tête, mais c'est bien le lobe céphalique dans sa totalité. Il renferme, en effet, le cerveau (flg. 1, c et 1 B, d), et, à la surface de celui-ci, deux petits yeux noirs, faciles à méconnaître ' . Le segment buccal est conique, relativement fort long et divisé en un grand nombre d'anneaux par des crêtes de la cuticule (1 B). La bouche (1 B, a), au côté ventral, est largement béante et comprise pour ainsi dire entre quatre lèvres. La lèvre antérieure et la postérieure, doucement arrondies, sont, en effet, comme emprisonnées entre deux lèvres latérales à bord tranchant et dentelé par les crêtes de la cuticule. De chaque côté de la bouche se voient les deux premiers laisceaux de soies. Le segment buccal est donc sétigère. Immédiatement en avant de ces soies est de chaque côté une grande fosse (1 A, b, b'), dont la profondeur est sujette à variations. Celte fosse est, en effet, déterminée par la traction du point d'attache de muscles qui vont se fixer par l'autre extrémité à l'angle externe des lèvres. La partie antérieure du segment buccal paraît d'ordinaire entièrement dépourvue d'appendices, et je ne pensais pas qu'il pût y avoir d'erreur à ce point de vue. Aussi grand fut mon étonnement le jour où je vis pour la première fois une Ophélie faire surgir de chaque côté une espèce de petit boulon cilié (1 A, a, a'), tout à fait semblable à celui des Capitel- liens. Les cils engendrent des courants rapides dans l'eau. Ces courants cessent subitement dès que l'animal rétracte les organes qui en sont la cause. On reconnaît là sur une petite échelle les organes vibratiles si bien connus chez les Polyophthalmes. La région antérieure comprend neuf segments en outre du segment buccal. Ils ne sont point délimités par des sillons, et leur existence n'est trahie que par une série de dix faisceaux géminés de soies simples, de chaque côté. Le double faisceau représente deux rames rudimentaires, ' Délie Ghiaje se félicitait d'avoir détruit l'erreur de Savigny, lequel avait attribué des yeux aux Oplié- lies. Il serait étonné de voir la vue rendue à ces prétendus aveugles. Il ne faut d'ailleurs pas oublier que les yeux mentionnés par Savigny sont bien différents de ceux que je décris, puisqu'il les plaçait près de l'anus (pour lui, la buuclie). M, Sars signale aussi des yeux chez une Ophélie du Nord. ;286 ANNfiLIDES CHÈTOPODES mais la surface du corps ne se relève pas même en papilles à leur nais- sance. A l'extrémité postérieure de cette région, les parties latérales du corps font saillie sous forme de deux gros tubercules qui délimitent les deux régions. La forme de la région abdominale est très-remarquable. Elle ressemble de tous points à celle que j'ai lait connaître chez les Polyophthalmes. Le corps comprimé est extrêmement convexe en dessus; en dessous il est déprimé en une sorte de plante ou de sole canaliculée sur la ligne médiane, et les bords de celle sole forment deux carènes latérales très- accentuées. Cette forme remarquable est due aux mêmes causes que chez les Polyophthalmes. La cavité périviscérale des Ophélies est en effet partagée, pour ainsi dire, en trois parties par deux planchers musculaires obliques dont les ais sont disjoints. Les bandes musculaires qui constituent les ais de chaque plancher s'attachent d'une part à la paroi latérale de la cavité du corps, en dessus de la carène latérale, d'autre part à la paroi ventrale, auprès de la chaîne ganglionnaire. Les planchers délimitent, par conséquent, sur les côtés du ver deux chambres longitudinales prismatiques à trois faces, la face interne étant formée par le plancher musculaire, les deux autres par les parois de la carène. A chaque segment correspondent cinq bandes musculaires pour chaque plancher'. Une jeune Ophélie assez transparente pour laisser voir ces muscles, présente sa face ventrale comme divisée en une série de bandes parallèles. Il sufïit de comparer la fig. 1 F avec celle que j'ai publiée d'un Polyophthalme dans mes Glanures (pl. I, fig. 19), pour se con- vaincre que l'identité est complète. Cette similitude a même donné lieu dans les deux cas aux mêmes erreurs. Dujardin, chez le Polyophthalmns pictus, avait pris chaque bande musculaire pour un segment du ver; chez les Ophélies, Délie Chiaje fait naître les branchies de cinq en cinq segments : il a, par conséquent, considéré aussi chaque bande comme un ' Ces muscles ont d'ailleurs élé forl bien vus et figurés par Rallike chez les Amniolrypanes, qui appar- tiennent à la famille des Ophéliens. Voyez Beitray zur Fauna Norwef/cns dans Nova Acla Acad. Uop. Curiusurum naturœ, tome XX, pl. 1, 1843, p. 202. (26) DU GOLFE DE NAPLES. 287 segnu'iU à part. — La contraction des planchers musculaires a pour effet d'augmenter la profondeur du sillon ventral. Les segments abdominaux portent de chaque côté deux faisceaux de soies capillaires, naissant très-près l'un de l'autre comme au thorax. Les quatorze premiers segments sont ornés en outre d'une branchie ligulée, naissant par une base un peu étranglée immédiatement au- dessus de ces faisceaux. La surface de la branchie est couverte de cils vibratiles extrêmement fins (1 G), visibles seulement avec des objectifs puissants. La structure de l'organe est d'ailleurs celle d'une branchie normale. Il renferme, en effet, une anse vasculaire (a, a') dont les deux branches sont réunies par une double rangée de rameaux transversaux (6, b'), larges de 6™'<". Le sang des Ophéhes, comme celui de quelques Térébelles, est fort riche en globules sanguins circulaires (d), dont le diamètre dépasse quelque peu celui des petits vaisseaux branchiaux. Aussi lorsqu'on examine la circulation dans une branchie intacte sous le microspe, on voit les globules passer à Ilot continu de l'artère branchiale dans la veine branchiale (soit artère épibranchiale), mais pas un seul ne s'engage dans les anses latérales à circulation purement plasmatique '. Le liquide de la cavité périviscérale offre des caractères fort remar- quables. 11 tient en suspension des corpuscules de deux espèces. Les uns sont des disques circulaires (pl. XXIX, fig. 1 a, 6, c), mesurant en dia- mètre lia 28"'''% dont tout le pourtour donne naissance à des prolon- gements filiformes, quelquefois bifurqués ou trifurqués. Soit le disque, soit ses prolongements sont très-granuleux. Au premier abord on croit avoir sous les yeux des milliers d'Actinophrys, mais c'est en vain qu'on croirait surprendre le moindre mouvement dans les prolonge- ments pseudopodiques D'ailleurs la constance de ces éléments exclut ' M. Williams (Reporl on brh. Annelides, p. 175) a doue été trop loin en aflirmanl que ciiez aucune An- nélide, sans exception, il n'existe de corpuscules sanguins. Sans doute, quelques auteurs, comme MM. de Ouatrefages, Milne Edwards, Wliarton Jones et d'autres, ont pris, dans certains cas, les corpuscules de la lymphe pour des corpuscules du sang. Mais il n'en est pas moins certain que chez plusieurs espèces il existe des corpuscules plasmatiques en suspension dans le sang proprement dit. ( 27 ) 288 ANNÉLIDES CHÉTOPODES ridée d'un parasitisme. Beaucoup de disques renfermeul une ou deux vésicules claires, peu distinctes, mais d'autres ne présentent rien de semblable, et aucun réactif n'a pu me révéler l'existence d'un nucléus dans ces singuliers organites '. Les corpuscules de la seconde espèce ont une certaine ressemblance avec ceux de la première, mais ils sont incomparablement plus gros, leurs processus plus larges, leur contenu est souvent rendu comme aréolaire par la présence d'un grand nombre de vésicules, mais ce qui les caractérise avant tout, c'est la présence d'un corps dur dans leur in- térieur (1 A, 1 B, 1 C). Ce corps, dont la couleur varie d'un brun clair à un noir intense, représente une sorte de baguette cylindrique rec- tiligne ou arquée, quelquefois sinueuse, dont les deux extrémités se renflent en massue comprimée ou en palette. On en trouve de toutes les longueurs, depuis 0™™,25 jusqu'à 0'"",03. Les plus grandes font tou- jours saillie par les deux extrémités hors du corpuscule de protoplasma dans lequel ils se sont formés. Cependant ces extrémités ne sont jamais à nu ; une mince couche de protoplasma les revêt toujours. Il est évi- dent que ces corps s'accroissent par apposition à leurs extrémités. Les parties nouvellement formées sont toujours plus claires que les parties médianes de la baguette plus anciennes. La valeur physiologique de ces singuliers corps est très-problématique. Peut-être doit-on y voir des substances excrétionnelles. Leur apparence est celle de la chitine, mais leur insolubilité dans l'acide acétique et l'acide azotique étendus ou con- centrés est complète. Je ne veux point d'ailleurs m'attribuer la découverte de ces étranges organites qui ne peuvent guère échapper à quiconque étudie les Ophélies, car les plus gros se distinguent à l'œil nu. M. Gabr. Costa ^ a été le premier à les voir et à les décrire. Seulement, par une singulière méprise, il se figure les avoir vus dans les vaisseaux sanguins, et il les ' Tel est, du moins, le résultai de mes observations sur les individus frais. Sur d'autres conservés dans l'alcool, je crois distinguer Irès-ciaii^menl un nucléus circulaire Loc. cit., p. 84. (28) DU GOLFE DE VAPLES. 289 représente cliemirianl dans le vaisseau dorsal, tantôt dans un sens, tan- tôt dans l'autre, enlin il les fait s'accumuler dans le cœur (distinct pour M. Costa du vaisseau dorsal), où ils apparaissent sous la forme d'un caillot noir. A une époque plus récente M. Kowalewsky ' en a fait aussi brièvement mention. La bouche conduit directement dans un tube digestif cylindrique qui s'étend en ligne droite jusqu'à l'anus. Sur ce point je suis d'accord avec Délie Chiaje, comme aussi avec les résultats publiés par M. OErsted au sujet des Ophélies du Nord (0. borealis Qtrfg., et 0. mamillaia Œrsted) tandis que la ressemblance avec les Ammotrypane de M. Rathke est moindre Toutefois il est un point sur lequel je dois contredire M. Œr- sted de la manière la plus formelle. Il décrit et figure sur le dos de la partie antérieure du tube digestif un cœcum, s'ouvrant au fond de la cavité buccale, et considéré par lui comme une glande salivaire '.L'organe existe bien réellement. Il a été vu déjà par Délie Chiaje et par M. Gabr. Costa, mais tous ces anatomistes se sont mépris sur sa signilication. Délie Chiaje y voit une double vésicule respiratoire animée de mouve- ments rhylhmiques et pleine d'un liquide aqueux * ; M. Gabr. Costa en fait un cœur charnu, comparable à celui des vertébrés et rempli de sang noir. M. Gabr. Costa est certainement celui qui a étudié cet organe problé- ' Enlwkkelunijsijeschkhle der Ripperxjiialle.n, p. V|. — Mênioiirs île l'Acad. uiip. des Sciences de Sainl- Pétersbouiy. Vll^ série, lomeX, p. 404, 1866. Ces deux notices bibliogi apliiques ont passé coniplétemenl inaperçues, au moins la première qui ren- fermait déjà pourtant les caractères essentiels de ces singulières productions. J'ai su, en outre, de M. Mecz- niliow que ces organiles ne lui étaient point inconnus. "Ml y a d'ailleurs une grande variation du tube digestif chez les Aminotrypanes. D'api'ès Rathke, ce tube, chez fA. oeutnudes, est très-tortueux et muni de deux cœcum stomacaux semblables à ceux des Arénicoles; chez 1'^. anlofiuslpr, il est droit et muni de cœcum; chez VA. limaciim, enfin, il est droit et dépourvu de cœcum. ' M. de Quatrefages, qui pai'aît avoir examiné les figures d'Gîrsted sans avoir jiris connaissance du texte, prétend que le savant danois aurait décrit une I rompe dé|)assant la bouche en avant et commu- niquant avec cette ouverture par un canal étroit évidemment dilatable au gré de l'animal. Libéralités pures à l'endroit de M. Œrsted, car le texte ne dit pas un mot de tout cela. Il ne parle que de Sitylte- kjertel (glande salivaire) et l'explication des planches de Blindtarm {boyau aveugle). M. Sars en revanche signale bien une trompe. * Descrhione e Notomi'i, etc. ; vol. III, p. 89. (29) 290 ANNÉLIDES CHÉTOPODES matique avec le plus de soin et qui l'a le mieux vu, malgré les singulières divagations physiologiques qui accompagnent sa description analomique- Et d'abord il a raison, de même que Délie Chiaje, contre M. OErsted en séparant entièrement cet organe du tube digestif, avec lequel il n'a que des connexions de voisinage. Sa nature est essentiellement musculaire. Il est formé (pl. XXVI, 1 B, 6) de deux sacs ou cœcum coniques, em- boîtés l'un dans l'autre et réunis par une série de dissépiments. L'ex- trémité atténuée du double cœcum est libre au-dessus de l'œsophage. L'autre extrémité s'élargit et va se fixer sur le pourtour de la paroi du corps. La partie antérieure du tube digestif se glisse sous cette base du double cône en en soulevant la paroi pour atteindre la bouche. L'organe forme donc en réalité une double cloison musculaire ' qui sépare complè- tement la partie céphalique de la cavité périviscérale d'une part, de la partie principale de celte cavité d'autre part, seulement celte double cloi- son envoie un prolongement conique tubuleux en arrière. Le corps des OphéHes présente presque continuellement des ondes successives de contraction; courant pour l'ordinaire d'arrière en avant, quelquefois aussi en sens inverse. Ces ondes ont pour effet d'entretenir une circu- lation constante dans la lymphe périviscérale. Or, chez les jeunes indi- vidus, la transparence permet de suivre sous le microscope les mouve- ments des corpuscules de la lymphe, surtout de ceux qui renferment des baguettes noires. On voit alors que leur mouvement est complè- tement arrêté en avant par la double cloison musculaire. Souvent la lymphe est embarrassée par une multitude de corpuscules à baguettes en arrière de la cloison, sans qu'un seul se voie en avant d'elle. Par exception, cependant, on voit parfois quelques corpuscules passer subi- tement à travers la première cloison dans sa région périphérique et s'accumuler entre elle et la seconde; quelquefois aussi ils traversent celle-ci pour pénétrer dans la région céphalique de la cavité périvis- cérale. Il faut en conclure nécessairement que la double paroi est per- ' M. Costa a déjà reconnu la duplicité de cette paroi, comme aussi sa natuie musculaire (Loc. cil., p. 83). La paroi externe est, à ses yeux, le péricarde. (30) 1)1 GOLFE DE NAPLES. 291 cée d'une ou plusieurs ouvertures conlracliles, fermées pour l'ordi- naire, mais susceptibles de se dilater dans certaines circonstances pour permettre le renouvellement du liquide lymphatique de la région anté- rieure. Voici maintenant quelle est la fonction de ce singulier appareil. 11 est, comme nous l'avons dit, de nature musculaire, et l'épaisseur des couches de libres est surtout considérable dans le prolongement aveugle conique. Ce prolongement est animé de contractions déjà vues par Délie Chiaje qui les taxe de systole et de diastole, et par M. Gabr. Costa qui les appelle rhythmiques. Elles sont en définitive assez irrégulières. Dans tous les cas la systole a pour eftet de diminuer la cavité du cône, et le liquide ne pouvant s'échapper qu'en avant dans la chambre céphalique, dilate celte chambre et donne une grande rigidité à ses parois, en par- ticulier à celles du lobe céphalique. Or ce lobe est évidemment doué d'un sens tactile délicat. Le ver s'en sert continuellement pour Ibuiller à droite et à gauche et se frayei' un chemin à travers le sable. Tout cela n'est possible que grâce à une certaine rigidité de la pointe du lobe céphalique et l'expérience enseigne que cette rigidité est bien autre- ment considérable qu'on ne pourrait le supposer chez un organe dé- pourvu de squelette dur. Cette rigidité provient de la grande tension intra-céphalique, tension déterminée par la contraction de cet organe singulier (ju'on a interprété tour à tour comme un organe respiratoire, un cœur, une glande salivaire et une trompe. C'est en réalité un appa- reil injecleur du lobe céphalique, appareil rigidi fiant si l'on veut Le système circulatoire des Ophélies est à proprement parler resté inconnu jusqu'ici. Délie Chiaje l'a brièvement décrit, mais les caractères les plus remarquables lui ont échappé. Quant à M. Gabr. Costa, il en traite fort longuement, mais tout ce qu'on peut conclure de sa descrip- ' Cfl appareil paraît faire dôfaut aux Ammotrypanes, à en juger par les dessins de Rathke. Toutefois ce savant nous représente la cavité périviscérale de l Ammolrypane anlot/usler comme pourvue de deux cloisons très-rapprochées l'une de l'autre. Ces cloisons sont certainement l'homologue de l'appareil injecleur des Opiiélies. (31) 292 ANNflLIDES CHÉTOPODES lion obscure, c'est qu'il n'a absolumenl rien vu du système circulatoire véritable*. Les deux principaux troncs vasculaires, le vaisseau dorsal (pl. XXVI, lîg. 1, g) et le ventral (h) sont tous deux accolés à l'intestin, le premier dans la région abdominale tout au moins. Au neuvième segment deux grosses anses (i), contractiles comme le vaisseau dorsal, se détachent de celui-ci et se dirigent obliquement en arrière sous un angle très- aigu, en embrassant le tube digestif, pour aller se jeter dans le vaisseau ventral. La grande masse du sang poussée en avant par la systole du vaisseau dorsal s'engage dans ces deux anses et revient en arrière dans le vaisseau ventral. Une faible partie seulement du liquide sanguin s'en- gage plus en avant dans la partie antérieure du vaisseau dorsal qui de- vient subitement d'une grande ténuité de même que la partie corres- pondante du vaisseau ventral. Le vaisseau dorsal (1 B, g) continue sa marche en avant, traverse l'organe injecteur, passe dans la chambre cé- phalique et atteint le cerveau ; de là le sang revient en arrière par deux troncs latéraux qui convergent l'un vers l'autre pour se réunir en arrière de la bouche et former le vaisseau ventral. Sur tout ce parcours le vais- seau dorsal et le vaisseau ventral sont mis en communication par une série d'anses. Le caractère le plus remarquable de cet appareil, c'est que tous ces vaisseaux, surtout le dorsal et les anses, sont munis de centaines d'appendices aveugles, contractiles, dont le jeu alternatif de systole et de diastole est fort curieux à observer. Ces appendices sont surtout nombreux dans l'intérieur de la chambre périviscérale céphalique. En arrière de l'organe injecteur ils sont relativement rares. Au dernier seg- ment Ihoracique est une paire de cœcum sanguins se distinguant de tous les autres par leur grand diamètre. Dans chaque segment de la région abdominale les vaisseaux ventral • Nous avons déjà vn ce qu'il avait pris pour le cœur. Dans le vaisseau dorsal, il fait circider tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre des grumeaux noirs formés par des agglomérations de corpuscules à baguettes. Évidemment il a en vue les ondulations irréguliéres de la lymphe dans la cavité périviscérale. Quant aux véritables vaisseaux à sang rouge, pas un mot. 132) DU GOLFE DE NAPLES. 293 et dorsal sont réunis par une paire d'anses qui fournissent en même temps les vaisseaux branchiaux. Au moment d'entrer dans la branchie, chacun de ces vaisseaux porte un riche pinceau de cœcum contractiles (fig. 1, A', k\ k"), nageant librement dans la cavité périviscérale, cœcum dont le jeu doit contribuer à activer la circulation branchiale. C'est la seule partie de tout ce singulier appareil contractile que Délie Chiaje paraisse avoir vue. Il signale en effet l'anse respiratoire avec un fiocchetlo vasculare. — Les corpuscules du sang ont été déjà mentionnés plus haut. Le système nerveux paraît avoir été aperçu par Délie Chiaje, qui si- gnale son extrême ténuité ; par OErsted, qui l'a trouvé sur le côté consi- déré comme dorsal par Savigny ; peut-être aussi par M. G. Costa qui, à l'inverse de Délie Chiaje et de la vérité, le taxe de svilupatissimo. Personne cependant n'a relevé ses caractères les plus remarquables. Le cerveau (pl. XXVI, fig. 1 E, a) est minime, légèrement bilobé ; il porte les deux petits yeux sur sa surface supérieure et fournit en avant deux nerfs au lobe céphalique. Les deux connectifs œsophagiens sont très-grêles et longs : ils vont se réunir en arrière de la bouche au premier ganglion de la chaîne ventrale. Ce ganglion est simple, de même que le suivant ; chacun d'eux donne naissance à trois paires de nerfs. Mais à partir de là, chaque ganglion (6) s'allonge beaucoup et se divise par deux étran- glements en trois parties, de sorte que chaque segment semble renfer- mer trois ganglions, donnant chacun naissance à une paire de nerfs. Les Ophélies mâles se distinguent facilement des femelles à leur cou- leur blanchâtre, comme Délie Chiaje et M. Costa l'ont déjà su. Les ovules (pl. XXVI, fig. 1 H), de couleur verdàtre, sont longs de 77 microm., en forme d'ellipsoïde allongé et aplati. Les vésicules germinatives sont très- grandes et dans le vitellus granuleux on aperçoit toujours quelques ta- ches claires, multilobées, de forme très-caractéristique. Les organes segmentai res (1 D) existent dans toute la région abdo- minale et rappellent ceux des Oligochètes L'ouverture externe se ' Halhke a déjà connu les organes segmentaires des Amniolrypanes, et les a considérés comme des glandes mucipares. C^S) 38 294 ANNÈLIDES CHÉTOPODES montre tout auprès des soies de chaque segment sous la forme d'un pore triangulaire (b). Elle conduit dans un tube cilié, sinueux, dont la paroi est colorée en brunâtre. Le tube (d) est dilaté dans la partie la plus voisine du pore externe. L'ouverture interne de l'appareil a la forme d'un entonnoir cilié (e), fixé à la paroi du corps au niveau des soies du segment précédent. Tout à côté se voit le pinceau de vaisseaux contractiles (f) situé à la base de la branchie. Genre POLYOPHTHALMUS Qtrfg. Après avoir étudié de nouveau avec soin une espèce de Polyophlbalme différente du P. piclus de Port-Vendres, je ne puis que coulirmer les ré- sultats anatomiques publiés dans mes Glanures et maintenir énergique- ment les points nombreux et importants sur lesquels je suis en désa- cord avec M. de Quatrefages. POLYOPHTHALMUS PALLIDUS. Pl. XXXI, lig. 7. Corpus longitudine 16""", miteriora versus dilute hrwnnemn, postice pallidius, segmentis setigeris 27. Ocitli cerehro iiisidevtes très. Mamlarnm ocnliforininm latcralimii parm de- cem a segmenta setigero sexto incipientia. Pedes obsoleti ad instar mamillœ rider setarum fasciculos siti. Ce Polyophthalme se distingue immédiatement de l'espèce de Port-Vendres, par l'absence des taches qui ont fait donner à cette dernière par Dujardin le nom spécifique de pictus. D'ailleurs la structure anatomique est à peu près identique dans les deux espèces, et je m'en tiendrai ici aux quelques différences que j'ai constatées. D'abord, cliez le P. piclus, les faisceaux de soies naissent en deux groupes très-rap- prochés, de chaque côté de chaque segment, sans aucune trace de rames pédieuses. Chez le P. pallidus il existe, au contraire, entre les deux faisceaux un tubercule ar- rondi (fig. 7), surmonté d'une petite papille qu'on doit peut-être considérer comme un rudiment de pied, avec son cirre dorsal. Une seconde petite papille à peine appré- ciable représenterait le cirre ventral. (34) DU GOLFE DE NAPLES. 295 Les papilles anales sont, en général, un peu renflées immédiatement au-dessus de leur base, quelques-unes sont bifarquées à l'extrémité. Mais, en somme, elles sont très- inconstantes quant à la forme et au nombre, et ne sauraient être utilisées comme carca- tère spécifique. .l'en ai compté jusqu'à dix-sept, mais souvent bien moins^ et même une fois j'ai constaté leur absence totale. Quatre ou cinq petits mamelons à peine appré- ciables en étaient les seuls représentants. Les bandes musculaires des deux planchers obliques n'offrent point l'extrême ré- gularité que j'ai signalée chf^z le P.pictus. On on compte, en général, cinq par segments, toutes de largeur égale ou à peu près. Sur ces cinq bandes, une ou deux se subdivi- sent parfois de manière à porter le nombre total en apparence à six ou à sept. Dans les cinq premiers segments sétigères, leur nombre est seulement de trois. Les paires de taches oculaires latérales commencent seulement au sixième segment. 11 y en a dix paires, qui paraissent toujours dépourvues de cristalhn'. Dans la région antérieure, les segments sont quadriannelés sur le dos; leur couleur est en même temps brunâtre par suite de Texislence de deux ou trois bandes trans- verses de pigment. La cuticule est fort épaisse, criblée de petits pores, mais dépourvue de cils vibratiles. Famille des TÉLÉTHUSIENS Savigny (Mlgr. rev.) (DORSALÉES Lam. pr. parte. AREN ICO LIENS Qtrfg.) M. Malmgren a restreint, peut-être avec raison, la famille des Téléthu- siens en en éloignant les Eumenia Œrst. et les Scalihregma Rthk,, dont il l'orme la famille des Scalibregmidœ. Le premier de ces genres mériterait surtout une étude analomique approfondie. M. Malmgren ' Il me semble me souvenir d'avoir eu entre les mains, dans les premiers temps de mon séjour à Naples, un Polyoplithalmc ù cristallins latéraux. Peut-être appartenait-il aune autre espèce. - M. de Quatrefages a hauni le genre Emienia Œrsted de son Histoire, rics Annelés,, ou du moins en a-t-il échange le nom contre celui de Poii/physia Qtrfg. Cette substitution, comme le fait remarquer M Malmgren (Anuukila polficliceta, 77), repose sur une méprise. M. de Quatrefages croit, en etïet. (juu Risso aurait déjà employé le nom (YEumenin pour des Phyllodociens. Or, Risso s'est, en réalité, servi du nom bien différent dCEunomia, terme qu'il faut substituer à celui à'Eumenia à la page 161 du tome se- cond de y Histoire des Annelés. (35) 296 ANNÊLIDES CHÉïOPODES trouve dans chaque pied des Euménies un cerlain nombre de soies courtes et profondément bit'urquées qui avaient échappé à M. Œrsted aussi bien qu'à M. Sars. Ce caractère serait entièrement nouveau dans ce groupe. Genre ARENICOLA Lamarck. 1. Arenicola Grubii. Arenicola sp. Grube, Zur Aiiat. u. Phys. der Kiemenwiirmer, p. 3. Pl. XIX, fig. 2. Corpus longikidine 6-7'""'\ latitudine 3-4""", nigrum, obscure viridiscens, segmcntis anti- cis branchiis destituais decem, posterioribus branchiatis viginfi, cauda fere nulla. On pourrait songer au premier abord à identifier cette espèce avec VA. branchialis (Aud. et Edw.) de la Manche, qui est d'ailleurs bien plus grande. Toutefois Audouin et Edwards indiquent la première paire de branchies au treizième ou quatorzième sétigère. Johnston, qui paraît décrire la même espèce sous le nom de A. ecaiida, l'in- dique même au quinzième ou seizième. Dans l'espèce napolitaine, la première paire de branchies est toujours au dizième sétigère. Je n'ai pas rencontré un seul individu qui présentât d'exception à cet égard. M. Grube a déjà recueilli cette espèce à Catane en 1838 et Ta reconnue comme distincte des autres. Ce n'est donc que justice de lui donner son nom. Ce savant lui accorde, il est vrai, jusqu'à vingt-sept paires de bran- chies, tandis que je n'en compte que vingt. Cependant les branchies se continuant jus- qu'à l'extrémité du corps, il est naturel que leur nombre soit sujet à varier avec l'âge. Les crochets (2 I' de cette espèce sont renflés en leur milieu, géniculés à la base, et bidentés à l'extrémité. Les travaux anatomiques sur les Téléthusiens ont été si nombreux depuis Meckel, Home, Cuvier, Rud. Wagner, Johannes Mùller, jusqu'à M. Grube, M. Edwards et tous les auteurs récents^ que je n'insisterai ici que sur certains points où mes observations s'écartent des opinions au- jourd'hui généralement accréditées. Relativement au système vasculaire^ je n'ai pu me mettre d'accord ni (36^ DU GOLFIÎ DE VAPl.ES. 297 avec Home, ni avec Cnvier, ni avec Joliannes Mùller. En revanche je puis confirmer erilièremenl les recherclies de M. Grube el de M. Ed- wards. Mais je renvoie pour ce sujet à l'espèce suivante, chez hiquelie le système circulatoire peut s'étudier avec beaucoup plus de facilité. Tous les auteurs depuis Oken, Home et Cuvier, décrivent sur la pa- roi latérale du corps une série de sacs qu'on a généralement rapportés à l'appareil générateur, tantôt sous le nom d'ovaires, tantôt sous celui de testicules'. Home en faisait le foie. L'auteur le plus récent^ les men- tionne brièvement sous le nom d'organes génitaux. Déjà M. Grube s'était assuré qu'on ne peut y chercher des ovaires, car il avait vu les ovules se former sous la paroi de vaisseaux aveugles dans la cavité périviscé- rale ^. Mais il paraissait incliner à y voir des testicules. Cette interpréta- tion dût être abandonnée par lui le jour où il reconnut que les Aréni- coles ont des sexes séparés. Ces organes problématiques sont en réalité des organes segmentaires de structure très-particulière. Ils ne sont en tous cas liés aux phénomènes de reproduction que comme organes eflerents. J'en compte toujours cinq paires, placées du quatrième au huitième segment sétigère. On peut distinguer dans chacun de ces organes trois parties: l'entonnoir, la glande et le réservoir vasculaire. L'entonnoir (fig. 2, b) est trilobé et comprimé. L'un des lobes est beaucoup plus grand que les autres et leur est opposé. Sa structure n'a aucun rapport avec la leur. C'est une membrane mince, dont le bord libre, sémicirculaire, renferme un gros vaisseau (2 A, b). Ce vaisseau porte une rangée d'appendices aveugles (c), les uns simples, les autres ' M. Scliniarda revendique encore récemment en leur faveur le nom de testicules, oubliant que les Arénicoles ont très-décidément des sexes séparés. Voyez Neue ivivbdlosi: Tliierc, p. 52. '- Histoire naliirclle (1rs Annelés, tome II, p. 261. ' On trouve, en effet, une partie de ces vaisseaux enlourés il'une couche de cellules (.i A), dont les ovules pourraient fort bien dériver. Je pense (pie M. de Oualretages a aussi vu cette couche. Il parle du moins de petits cœrim très-rapprochés et présentant ras|iect de villosilés aux branches vasculaires de la partie inférieure du corps. Il ne peut, en effet, avoir en vue des cœcum vasciilnires, puisqu'il les com- pare au chlorafiofiénc des Lombrics. (Voyez Ti/pes inférieurs de i embranchcmml des Annelés, par A. de Quatrefages. Ann.dessc. nat., XIV, 1850, p. 284.) (37) 298 ANNÉLIDES CHÉTOPODES divisés en deux ou trois branches Le vaisseau marginal el ses appen- dices sont couverts par une membrane délicate, formant un grand nombre de replis et couverte de petits cils vibratils (e). — Les deux pe- tits lobes (fig. 2, c; 2 A, d) sont opposés au premier. Chacun d'eux est à peu près semi-circulaire, membraneux, à bord libre, formé par un bourrelet épais et pigmenté de brun, qui ne renferme pas de vaisseaux. Le reste de la membrane recèle en revanche un réseau capillaire assez riche. Dans l'épaisseur de la membrane est une couche de grandes cel- lules hyalines, qu'on prendrait au premier abord pour le tissu d'une corde dorsale de poisson. Cependant leur paroi n'est pas très-épaisse et les lobes ne perdent pas pour cela de leur flexibiHté, Les plus grandes cellules atteignent un diamètre de 55 micr. L'intérieur de l'entonnoir est cilié partout. La glande a une forme virgulaire (fig. 2, d). Elle est colorée par un pigment brun, très-abondant. Sa partie la plus large aboutit au fond de l'entonnoir dont la cavité se continue sous la forme d'un tube cilié dans toute la longueur de la région glanduleuse. L'extrémité étroite s'ouvre dans le réservoir vasculaire (fig. 2, e). C'est une partie vésiculeuse de l'appareil, à paroi fort riche en vaisseaux sanguins el pigmentée çà et là de brun. Les dimensions de ce réservoir sont très-variables, selon qu'il est distendu par une quantité de liquide plus ou moins abondante. Il débouche directement à l'extérieur par une ouverture (g), près des soies ventrales. Il est probable que la grande abondance de vaisseaux dans ces or- ganes leur permet d'entrer dans une sorte de turgescence érectile à l'é- poque où ils saisissent les éléments sexuels pour les conduire au de- hors'. Ils sont d'ailleurs conformés de la même manière dans les deux ' Ce vaisseau a été, en réalité, découvert par Délie Cliiaje qui le figure d'une manière assez exacte, bien que son dessin ait passé inaperçu. (Voyez, en particulier, Dcsrrizione, lab. 91, fig. 5.) M. Grube le décrit aussi assez exactement comme un peigne d'appendices du rameau envoyé pai' le vaisseau dorsal aux organes générateurs. - Soutenir, comme le fait M. Williams (Report on britisli Annelida, p. 171), que chez les Arénicoles les véritables ovules ne pénètrent jamais dans la cavité du corps est une erreur manifeste. (38) I DU GOLFE DE NAPLES. 299 sexes. Je n'ai jamais vu d'ovules dans rinlérieur. Une seule fois j'ai surpris quelques zoospermes engagés dans l'entonnoir. Ces zoospermes sont remarquables par la forme de leur tele^, qui ressemble à une urne (2 C) avec deux lâches sur le bord antérieur. Le système nerveux de VA. Grubiiesl aussi digne d'intérêt. Ce système, chez les Arénicoles en général, a été étudié par bien des observateurs, mais avec des résultats divers. On a été jusqu'à contester l'existence du cerveaU; que Ralhke et MM. Frey et Leuckart ont cependant bien su voir. M. de Qualrefages a donné de ce cerveau un dessin que M. Mettenhei- mer ' trouve avec raison peu exact. Le cerveau (2 II, a) est en réalité fort petit, à peine plus large que les conneclifs oesophagiens, mais formé de deux lobes bien distincts. La chaîne nerveuse ventrale est une bande- lette, partout de largeur égale. Elle n'offre, malgré la description con- traire de M. de Qualrefages, aucune trace de renflements ganglionnaires, circonstance déjà connue de M. Meltenheimer. Considérée en dessus, elle ne permet pas de voir de cellules nerveuses. Elle est formée de fi- brilles à peine commensurables, légèrement ondulées, et de deux larges libres tubulaires (2 E, a), dont le diamètre est de 15 micr. Ces deux grosses fibres- cheminent parallèlement l'une à l'autre et chacune d'elles pénèti'e dans l'intérieur d'un connectif œsophagien pour se perdre vers le cerveau. Si l'on considère le système nerveux de profil (2 F), il est facile de s'assurer que ces deux grosses fibres tubulaires sont dor- sales (a) et tout à fait superficielles, comme c'est aussi le cas pour les grosses fibres des Oligochèles d'après la découverte de M. Leydig. Elles paraissent remplies d'un liquide dont l'indice de réfraction ne doit pas s'éloigner beaucoup de celui de l'eau de mer. Dans cette position du système nerveux, on peut aussi s'assurer que la couche inférieure de la bandelette nerveuse est colorée en brun par un pigment. Celte couche colorée est formée par les cellules ganglionnaires. Quelquefois cepen- ' beohiiclihiwn'ii iihcr iiiedure Sect.liieir. — Altlidiitll . ™,008 en diamètre) est de couleur brune foncée, avec une couche périphéricjue jaune. 2. ÂRENICOLA MAHINA '. Lumbricus mariuus Linii., iVltill., Rallike, Fabr. Arenicola piscaloruni Lmk Syst. desAniin. s. vert. 1802, p. 324. Arenicola marina Mlgr. Annulata polycliœta, p. 78. Pl. XIX, fig. 3. Je crois inutile de citer ici toute la bibliographie relative à X Arenicola marina, d'autant plus que cette synonymie pourrait ne pas être à sa place. L'Arénicole de Naples que j'ai étudiée, correspond aux principaux caractères de l'espèce type. Elle possède en particulier six segments séti- ' Le nom (ï Arenicola piscalonim Lmrck est acloplc'- si géïK'^ralcmenl, que j'aurais à peine osé réta- blir le nom spécifique de l.iuné, si M. Maimptren ne m'en avait donné l'exemple. Il est incontestable pourtant que ce nom spécifique de Linné a la priorité, et je ne sais comment il a été peu à peu détrôné par celui de Lamarck. (40) Dr r.OLFK I»E NAPLES. 301 gères abranches, suivis de treize segmenls brauchiés, el d'une région (;audale achète, couverte de [)apilles jaunâtres. Mais ce sont de véritables pygmées relativement aux Arénicoles du Nord. La longueur moyenne des adultes mûrs est de six à sept centimètres '. Le plus grand que j'aie rencontré, mesurai! douze centimètres, y compris un appendice caudal assez long. Ce dernier n'a pas de valeur spécifique, car il varie d'une manière extraordinaire, jusqu'à disparaître entièi ement. Une étude com- parée plus approfondie ne révélera-t-elle pas des ditlerences spécifiques entre les individus de la mer du Nord ou de l'Océan et ceux de la Médi- terranée '? Les auteurs qui oui déjà étudié l'Arénicole des pêcheurs méditerra- néenne, sont d'abord Délie Chiaje qui l'a désignée tantôt sous le nom de LumbricHs marinns'^, tanl(M sous celui d'Arenicola piscatorum, puis M. Grube, enhn M. S<'hmarda. M. Grube indique pour la longueur des Arénicoles des côtes de Sicile treize centimètres. Il ajoute en outre qu'il a eu entre les mains un individu long de vingt-trois centimètres. La taille de cette Annélide est donc sujette à des variations considérables. La coloration des individus de Naples est remarquable. Ils sont ro- saires et d'une transparence admirable qui permel avec facilité l'étude des vaisseaux. Quelques individus pourtant sont comme enfumés, sur- tout dans la partie antérieure. Les branchies ollVent une apparence que je ne vois signalée nulle part chez l'A. marina. Toutes les branchies sont disposées dans un même plan, comme les nervures d'une feuille, et ne forment pas de buisson toullu. Ce caractère a été relevé chez une Arénicole des Antilles par M. Liitken qui a fondé pour elle, d'après ce caractère, un sous-genre Pteroscolex ' . ' L'Aréiiicolo ilu Nonl niesni i' ius(|u'à vingl-ciii(| centimètres * M.rie Qiialrefage>; ci-oit |ioiivoii- se haser sur une ancienne et mauvaise figure Délie Cliiaje, où une partie fies liranrliies muiit|uent, pour lormei' un nouveau geuri; sous li' nom de d^liurmilinuicliun . Délie Ciliiaje a e.e|jenilaul cité celle ligure (Voyez lJc!Srriiioiii!,\o\. V, p. 100) parmi les synonymes de VA. piscatoruin, reconnaissant implicitement pai' là l'incorrection de son ancien dessin. ^ En ny veslinilisk Samlorin, Aienic ilu {l'iP-roscolex) antillensis, buskreuen iif D'' CItr. Luiken. Viihitskub. Meddelelser ('. d. nul. Furminq i Kjobenhuvn, 25 nov I8(j4. Espèce omise dans VHtsl. nul. di's .^niielés. J'attire surtout l'attention de-; naturalistes sur cette conformation des branchies. Les branchies de la (41 j 39 302 ANNftl.lDES CHÉTOPOnES Chaque rameau branchial est Uibulaire et ne renferme qu'une artère et une veine passant l'une à l'autre à l'extrémité, sans aucune anse la- térale. Le réseau vasculaire mentionné par M. Grube est donc absent. Sous l'influence de l'eau douce, la couche sous-ciiticulaire se rétracte et se sépare de la cuticule à l'extrémité de la branchie (5 B). Au point de vue de la circulation, je dois donner raison à M. Grube et à M. Edwards contre tous leurs devanciers et leuis successeurs. Ce n'est qu'à partir du septième segment brancliil'ère qu'on voit les pieds recevoir des anses vasculaires normales, c'est-à-dire formées par une branche portant le sang du vaisseau ventral au pied et à la branchie et par une branche ramenant le sang de la branchie au vaisseau dorsal. Plus en avant, celte seconde branche, au lieu de se rendre au vaisseau dorsal, va se jeter dans le vaisseau médian inférieur de l'intestin '. Aussi lorsqu'on examine l'animai par dessous (lig. 3), croit-on voir l'anse partir du vaisseau ventral et y revenir. H y a donc deux modes bien dis- tincts de circulation branchiale. Dans les six premiers segments bran- chifères, l'artère nail du vaisseau ventral poui' se rendre directement à la branchie, et le sang en revient par une \ (une accolée pour ainsi dire à cette artère, veine qui va le déverser dans le vaisseau ventral de véritable Areniculu marina ne sont, en général, pas repn'seriléi's ave<- o'tlc strucliUL' peiiiiéi'. La (igun; la plus grande que je connaisse (Tlw powers uf t!if Creator displtiyud m tlic Creulion,!)!/ sir Jolin Grtiltam Dalyell, vol. Il, London, 1853, pl. XIX, lig. 3) représente décidément uiw branchie en buisson. Il en est de même de la figure de VArenicohi Luiieni, publiée avec grande élégance par M. Kinberg. ('ependant je vois M, Williams déclarer inexacte la description laite par tons les auteiu's de la l'orme des braiicliies el représente!' (Heporl un hritisli Anueluhi, \\. 195) les blanchies de WAreniniln jimniluriim des côtes d'Angleterre, comme se ramilianl tlau.s un jitau ei ne l'ormant pas de buisson. A moins tpte ce savant n'ait commis une ei reur dans la détermination de l'espèce, il serait permis d'en conclure que les Arénicoles se comportent toutes comme celles de Naples au point de vue de la c.onl'ormation des branchies, et le sous- genre Pteroscolex devrait être rejeté. — Du reste, M. Williams représente les branchies comme formées par les vaisseaux à nu, ce qui est décidément erroné. ' Oken (Isis, 18171 est en réalité le premier qui ait vu ce singulier mode de distribution des vaisseaux. Seulement il a fait erreur en l'étendant à tous les segments Home, doni les ligures sont d'ailleurs excel- lentes (Voyez Lectures Oh coiiiparatnut Aiialumy, vol. IV, pl. XL), a commis, comme Joh. Mùller, l'erreur inverse en faisant jeter toutes les anses dans le vaisseau dorsal ; cependant son dessin accuse beaucoup moins la branche dorsale des premiers segments branchifères que celle des suivants, montrant par là que le parcours de cette branche n'a pas été aussi évident pour l'observateur dans les premiers que dans les seconds. \ j Dr ftOLFK DK NAPLKS. 303 rintestil). Dans loiile cette région, le vaisseau dorsal ne reçoit que des ramuscules intestinaux. Mais à partir du septième segment, le sang mené par l'artère ventrale à la branchie revient par la veine (soit artère épibranchiale) se jeter dans le vaisseau dorsal. Les anses vasculaires de la région antérieure (piébranchiale) suivent un parcours tout sem- blable. M. Sehmarda ' contredit implicitement MM. Edwards et Grube par son exposition n'cente de la circulation de l'Arénicole. ïl la décrit exactement comme Oken, en étendant à tous les segments le mode de circulation spécial que nous avons vu cesser au septième segment bran- chifère. ïl est certainement dans l'erreur sur ce point ^ De chaque anse vasculaire uait, dans loutes les régions, un cœcum contractile, dirigé en dedans et en arrière. Soit ce cœcum, soit les anses elles-mêmes sont recouvertes d'une épaisse couche celluleuse, jouant sans doute un rôle dans la formation des éléments sexuels \ Les vaisseaux cutanés sont aussi contractiles. Les organes segmentaires ont une grande analogie avec ceux de VÂreiiicola Gruhii. Le système nerveux et les organes de l'ouïe me sont restés inconnus. ' Neuc wirbe.llose Tltieic, II, p. U'i. ' .le ne saurais tio|i insisler ici sur- l"iiii|iorlance riii Mémoire fie M. Grube, surUml à Pégarfl rlu système vasculaire des Arénicoles. Il mérilei-a loujours d'être consulté en première ligne. ' Parmi les auties auteurs qui se sont occupés du système vasculaire de l'Arénicole, Délie Chiaje mé- rite une mention spcci.Tle. Il a vu, eu effet, le trajet des vaisseaux aussi liien i|ueM. Gmbe et M. Edwards. Seulement, poui comprendre sa description, il ne faut pas |)erdre de vue qu'il a pris le dos pour le ven- tre et vice versà. — Voyi-z Isliliniimi 'li anatoinia i omiinrata édit., tome 11, p. ''fiel 77. — La confu- sion qui règne dans la science à l'endr^oil du système vasculaire de l'Arénicole est d'ailleurs inouïf . IT est ainsi que M.Oweij {Lectures on llie aim/Hiral. Antiloinii und ^'ll^jsioloi|l| nf invertebmle anhuah, Lonilon. tS't.3, p. 139), tout en reproduisant la ligure très-exacte de M. Milne Edwards, l'accompagne d'un texte en con- tradiction formelle avec cette ligure, texte (^ui ne lait (|ue répéter les idées erronées de .loh. Mûller et de Home. — M, Williams (Report on britisli Annelidu, lor. cit., p. 188, lig. 10) cite également le tra- vail de M. Edwards avec les paioles les plus élogieuses, disant qu'il ne reste rien à ajouter à la descrip- tion de ce naturaliste. (Jela ne rem|)êche pas dépasser outre immédiatement et de décrire la circulation de l'Arénicole d'une manièi e fort inexacte et en complète contradiction avec les paroles de M. Edward.'». Dans cette description, ladicalemeut fausse, M. Williams paraît prendre souvent, comme Délie Chiaje, le dos du ver pour le ventre. (43) 304 ANNÈLIDES CHÉTOPODES Fam. des ARICIENS Aud. et Edw. (Sars, Mlgr. rev.) La l'aniille des Anciens, telle qu'Âudouin el Edwards l'ont comprise", renfermait des types assez hétérogènes. M. CErsted " sentit le premier la nécessité d'y établir denx tribus, celle des Ariciœ verœ el celle des Ariciœ naidinœ, tribus qui furent adoptées par M. Grube, la seconde sous le nom de Spiodea '. M. Sars insista à son tour dès Tannée 1856 sur cette distinction et sur la convenance (|u'il y aurait à ('lever les Spionea au rang d'une famille distincte '. Enlin, en 1861, il caractérisa cette famille d'une manière parfaitement claire, sous le nom de Spiomdœ\ en la purifiani des éléments hétérogènes que M. Grube avait encore laissés dans sa tribu des Spiodea. M. Schmarda arrivait en même temps au même résultat'. On peut dire que, depuis ce moment, la famille des Anciens el celle des Spiodiens sont aussi claii'ement délimitées que possible. M. de Quatrefages ' ne tini aucun compte de celte constitution lente et sûre de deux familles naturelles. Vainement j'attirai" son iillention sur les travaux de M. Sais. Son Histoire naturelle des Annelés " distingue de la façon la plus malencontreuse trois familles : ( elles des Anciens, des ' Uiiiules des Srieiiir.x nalurellix, loiiii' XXIX, \H'M, p. :^88. - Auilmiin el Edwards, tout i^ii iiili'odui- s;ml lies élf^ments liétérogène.s dans celle t'duiille, n'v placèrenl point les Spiodiens qui leur élaienl incon- nus. I>'s l'olydoies el les Spio furent laissés provisnireineiil par eux aux geni'es inrrriœ sedn. - AiiiiulalDriiiii (luiiicoruin i iin.spfrlui . Hàl'nife, I SK!, p La lamille des Ariciens, lellt; qu"(Erslcd la conipreiid, englobe rellp des Arénicolieiis d'Aiidonin el Edwards. ' Die Fiuniiien der Arineli/'/ pour les Ariciens uu peu liypotbétiques auxquels M. de (juatrel'ages donne le nom d'Orbinia, et crée les genres l'Iiylo, Licides. Lcudamas, Labolas pour les Ariciens dépourvus d'antennes [(Ej'vers. af K. Vet. Akad. Fôrh., 1865, n" 4, p. 251). Toutefois l'espèce ci-dessous décrite, pas plus que \'Ariria Cuvieri .\ud. et Edw., ne répond exactement à la diagnose d'aucun de ces genres. Je [iréfèie donc, plutôt que de créei uu gi'Di e noM\eau, nie ranger à l'aN is de M. MaliiignMi. (46) DU (iOLFE DE NAPLKS. 307 vasculaire pénètre dans l'intérieur et son bord externe est frangé i\f cils vibratiles. Aux trois premiers segments, ce cii re est l udimentaire et à l'état d'un simple mamelon ; mais, dès le quatrième, il présente la forme branchiale. La rame inférieure formi^ une crête saillante, très-régulièrement découpée en pa- pilles liguliformes (a), subitement atténuées vei's le milieu de la longueur. Ces papilles sont formées par une gerbe de follicules bacillipares Çà G), revêtue seulement de la cuticule. Chaque papille, dans sa totalité, a un diamètre de 0"'",12, celui des follicules n'est que de 5'"''^''; les bâtonnets (i C, b) sont longs de 1 Par une longue fente, placée sur la face antérieurti de la rame ventrale, soi t un éventail de soies très-parti- culières (2 B, b). L'éventail est triple ou quadruple : les soies, juxtaposées très-régu- lièrement, forment trois ou quatre couches superposées, dont chacune est un peu en retrait de la précédente, de manière k ce que les terminaisons des soies s'échelonnent les unes derrière les autres. Os soies sont simples (2 I), comprimées, coudées à une petite distance de l'extrémité. Cette extiémité, fort obtuse, est fendue dans un sens pai'allèle à la surface de la soie, et son bord est légèrement crénelé du côté correspon- dant à la convexité du coude. Les (ixtrémités de toutes ces rangées de soies forment comme un pavé régulier qui ne s'avance pas même jusqu'à la base des papilles de la rame. Entre les soies de la rangée la plus avancée, surgissent à desintei valles réguliers des soies d'ime forme très-diiïérente. Ce sont des soies simples, coudées aussi, mais se terminant en une pointe très-acérée qui dépasse l'extrémité des papilles. Elles ressem- blent donc à celles de la rame supérieure. Du coté convexe ces soies sont très-distinc- tement annelées. Enfin, cet éventail complexe est accompagné d unesoie unique, brune, beaucoup plus grosse que les autres, en forme d'épieu (d). On pourrait, sans doute, la considérer comme un acicule, mais cet acicule fait saiUie hors de la rame de près de la moitié de sa longueur. Il manque aux premiers segments. Au 22°"' segment sétigère l'apparence des pieds change brusquement. Les deux rames ne portent plus qu'une seule forme de soies (en outre de l'acicule saillant du pied), savoir des soies capillaires rectilignes et fort ténues. X un fort grossissement, toutefois, elles se montrent annelées (2 H), comme for mées par une série de cornets emboîtés obliquement les uns dans les autres. Les pieds de cette région postérieure (2 Ë) sont d'ailleurs forts complexes. La rame supérieure se prolonge en une sorte de languette lancéolée (6), à la base de la- quelle sort le faisceau supérieur de soies, (^ette languette renferme un plexus san- guin (g) fort riche; elle est en outre frangée de grands cils vibratiles à son bord su- périeui'. 11 n'est donc pas permis de douter qu'elle ne remplisse des fonctions respira- toires. Immédiatement au-dessus de cette languette pédieuse nait, de la surface {Al) 308 ANNÉLIDES CHfiïOPODES dorsale el latérale du segment, la branchii- proprement dite (a). Elle est ciri iforme et renferme une anse vasculaire, dont les dinn branches sont mises en communication par une double série de petites anses sanguines tort nombreuses. Cette branchie est convexe d'un côté, un peu aplatie de l'autre, et ce cùte aplati porte une double rangée de franges vibratiles. C'est donc une branchie de la forme typique. La rame inférieure est très-comprimée, pr^sipie réduite à rni lobe membraneux (c); son extrémité se divise en deux languettes, dont l'une, savoir la supérieure, plus grande que l'autre. L'anse vasculaire (h) qui pénètre dans l'intérieur y forme bien deux circonvolutions, mais pas de réseau, et la surface ne porte pas de franges vibratiles. Au-dessus de cette partie principale de la rame est un appendice cirriforme {d) assez long; un autre tout semblable, mais plus court (e) se voit en dessous. Ce dernier peut être considéré comme le cii're ventral. A la base, de chaque rame de la région poslérieure on Irouve un grand sac (K) d'un blanc crélacé, (|ui parait s'ouvrir au dehors à \n base de la rame inférieure. La trompe exsertile (!2 A) de celle espèce olTre une slruclure assez curieuse. Elle fait saillie en formant deux cercles de lobes ampulli- formes, dont les extérieurs,- au nombre de six seulemenl, sont les plus grands'. Chacun de ces lobes, vu par-dessus, montre une figure vascu- laire très-conslanle. Lin gros vaisseau (2 D, b) entre dans la paroi supé- rieure du lobe, décrit un orbe à peu |)rès ovale et ressort tout auprès du point où il est entré. L'espace ainsi délimité (a) est complètement anan- gien. En revanche, du côté externe de l'orbe vasculaire, naissent une foule de petites blanches, (|ui se dirigent en rayonnant el se ramifiant vers la périphérie du lobe ampulliforme. A la l'ace opposée du lobe tous ces vaisseaux convergent vers la base, mais sans laisser subsister d'es- pace anangien. La cavité du lobe est lemplie par le liquide de la cavité péri viscérale. Le système nerveux (2 (V) rappelle celui des Spiodiens. La chaîne nerveuse ventrale paraît, comme chez ceux-ci, divisée en deux moitiés complètement distinctes. Cependant, cette apparence est due à la pré- ' Savigny (Syst. des Aiuiélides, p. \i) dit posiliveineiU que les Aricies n'ont pas de leutacnles à la trompe. Il est possible que les lobes que je décris lui aient paru liiqj insigniliarits pour niéritei' te nom. (48) DU GOLFE m VAPLKS. 309 sence d'nne grosse fibre lubiihiire sur la ligne médiane. A chaque seg- inenl correspondent deux ganglions, doni l'anlérieur, qui est d'ailleurs le plus gros, donne naissance à trois paires de nerfs et le postérieur à une seule. Dans chaque ganglion, les cellules nerveuses (a) sont accu- mulées principalement au coté interne des connectit's. Chez les l'emelles, les ovaires l'orment des grappes à la hase des pieds à peu près comme chez les iNérines. Les œufs n'ont pas de chorion. La couche sous-cuticulaire renferme, dans plusieurs régions du corps, des follicules hacillipares semblables à ceux des rames pédieuses. On trouve, en parti<'ulier, ces follicules disposés très-régulièrement sous la chaîne nerveuse ventrale, et s'ouvrant au dehors par de petits pores très-distincts. La région antérieure du corps et surtout la partie dorsale du lobe cé- phalique renferment, dans la couche sous-cuticulaire, semés à de grands intervalles, d'autres oi'ganes qui doivent peut-être se relier au système nerveux. Ce sont de petites baguettes ("2 F) renflées à l'une des extré- mités, parfois à toutes les deux, mais alors l'un des renllements est plus gros que l'autre. L'axe de la baguette est marqué d'une ligne distincte. Tout l'organe est entouré d'ime substance linement granuleuse. La lon- gueur des baguettes varie de 27 à 66'"''". M n'é( happera à personne (jiie ïAncia fœlida est très-voisine de VÀ- ricia Cumeri Aud. et Ldw. Moi-même, j'ai longtemps pensé que les dif- férences dans la forme des pieds et dans bien d'autres (h'dails provenaient uniquement de ce (jue, venu après Aiidouin et M. Edwanis et m'appuyant sur leurs recherches, j'avaisdù Unir par voir plus qu'eux. Cependant, la somme de ces petites différences est considérable. En outre, les savants français disent positivement que leur Àricia Latreiliii (bien distincte de la nôtre) « a les soies de la rame supérieure annelées vers le bout, dis- position qui n'existe pas chez l'Aiicie de Cuvier. » Or les anneaux des soies de ïAricia fœlida sont d'une observation trop facile pour avoir pu échapper à ces excellents microscopistes. ( 49 ) 40 310 ANNÈLIDKS CHfi TOPODKS Genre THEODISGA Fr. Mûller (Glprd. ' rev.) Theodjsca liriostoma. Pl. XXIV, fig. -2. Corpus longitiidine 6°°"*. lafitiidiui' .2'""\4 supra d('j)ressnni siihhis rnnveximi, segmentis circa 210. Proboscidis imrgo ipmupœ-lobatas. Sdœ pedani anteriomm spinif ormes. Aper- tura anal'is in dorso segmeidonmi quatuor uUimonmi patem. cirris anoUhis qimhior mi- nimis. Cette Theoflisca de couleur brunâtre est voisine de la T. anserina, que j'ai décrite dans mes Glanures '. Elle s'en distingue toutefois Facilement non-seulement par sa grande taille, mais encore par les soies en baïon- nette au lieu de soies en lancette aux rames inférieures. Le lobe céphalique (3 A) est plus large que long, arrondi en demi-cercle au bord frontal, étranglé en arrière. Il porte en son milieu deux petits points noirs oculifor- mes, reposant directement sur le cerveau. Il n'y a aucune trace d'antennes. Le segment buccal, apode, présente de chaque côté une fossette ovale (3 A, a) à bords proéminents, remplie de cils vibratiles. Elle rappelle celle (|u'on voit à la même place chez certains Syllidiens et Euniciens. Les pieds (3E) sont biramés'. La rame supérieure est un court cylindre qui donne passage au faisceau de soies, et qui se prolonge au-dessus de ce faisceau en une lan- guette cirriforme (b) contenant un vaisseau sanguin. Au-dessus de la base de cette rame dorsale naît la branchie (a), entièrement semblable à celle des Aricies. La rame ventrale est divisée en deux lèvres verticales, entre lesquelles sort un éventail de soies. En-dessous on voit un petit cirre ventral cylindrique (c), La languette de la rame supérieure n'est bien développée qu'à pai tir du quatrième segment. Aux deux précédents elle existe, mais à l'état rudimentaire. La première ' Les Antliosluma Schmarda, qui ont aussi la trompe digil.ée, se rapprochent beaucoup plus par la conformation des rames pédieuses du geni'e Aricie que du genre 'l'heodisca. ' Voyez Glanures, p. 44, pl. IV, fig. 6. A la base de chaque pied l'anse vasculaire du segment se renfle en un large sinus très-rouge. Cette disposition rappelle les glomérules vasculaires qu'on trouve à cette place cliei! les Spiodiens, d'ailleurs si pi'oche> voisins des Ariciens. ( KO i DU <;OIFE DE NAPLES. 311 paire de branchies est au septième segment. I^es neuf on dix derniers segments en sont dépourvus. Les soies de la rame supérieure sont très-ténues (3 C), légèrement coudées sur leur trajet (^t a'intilées à partir du coude. Celles de la rame inférieure (3 B ) sont semblables, mais relativement plus fortes, plus courtes, beaucoup plus coudées et ressemblent par suite à une baïonnette. Du r'este, cette légère différence entre les soies des deux rames n'existe ijue dans les segments antérieurs. Plus en arrière, les soies de la rame inférieiu'e deviennent de tous points semblables à celles de la rame supérieure. Par-tout la rame inférieure renferme, dans son éventail, en outre des soies annelées, quelques soies courtes et obtuses (3 D), légèrement crochues à l'extrémité. En revanche, il n"y a pas d'acicules. Le dernier segment (3 K) se termine par deux paires inégales de cirres coniques. La plus longue est la supérieure. L'anus se présente comme une large fente bordée de lèvres renflées en bourrelet, l'ente qui parait occuper les quatre derniers segments. Il est, cependant, facile de se convaincre que ce n'est là qu'une apparence, et que le dernier segment chevauche sur les précédents dont la position est oblique'. La trompe exseiiile (lig. 3) se lerniine p;ir cinq digilatioiis très-souples, qui la tout lessemhler à une lleur à corolle très-divisée. Chaque digita- lion renferme deux vaisseaux principaux, mis en communication l'un avec l'autre par un léseau ca|)illaire t'oi t riche. L'oesophage rectiligne va s'ouvrir dans l'intestin élrangié en patenôtre au 24'"** segment; toutefois il se continue sous la forme d'un i'a|»lié sur la paroi de l'intestin jus- qu'au 56fne segment. Comme en même temps l'intestin est vert dans cette région, tandis qu'il devient jaun(; dès le 36*"**, on peut facilement prendre la partie verte pour deux cœcum, placés à droite et à gauche de l'œsophage et venant s'ouvrir dans l'intestin au 36'"*' segment. Mais ce serait une illusion "-. Les organes segmentaires forment un peloton à la base des pieds, avec un appendice cilié (ouverture interne). La paroi renferme une mul- titude de cellules (5 1), larges de 8™'*"", et remplies de petits corps sphé- riques. ' La rjiv)ie iiihivr.inrln, cUei laquelle M. Sors indiijue un anus ocrupani les dix ou treize derniers segments, otl're peut-être une disposition analogue. De même les Eiiclinne Malmgren. ' J'ai décrit dans mes Glanures (,p. 43^ deux cœcum offrant exactement cette position chez \'Arina Œrstedii Ne s'agii'ait-il point là aussi d'une apparence devant s'interpréter comme ci-dessus? (51 ) 3i2 ANNftLIDKS CIlÈTOl'ODKS Les ovaires loi inent des grappes de cliaqiie coté de cluKpie segmeiil. Chacun d'eux amène cinquante à soixante œul's à développement si- multané. Ils sont enserrés dans un lacis de vaisseaux. Il est facile d'iso- ler un ovaire à l'aide de fines aiguilles, mais alors on en voit pendre en tous sens les vaisseaux qu'on a dû rompre. Les oi'ganes segmentaires ci- dessus décrits sont tout à côté, d'un grisâtre opaque à la lumière trans- mise. Il est possible que ces organes servent à conduire les œufs au dehors. Mais ils doivent avoir encore une auli'e l'onction. (]ela me semble résulter du fait qu'ils existent aussi dans la région antérieure du corps où les ovules ne pénètrent jamais. Les zoospermes (3 H) ont une téte corniculée', longue de 5™'*"',5. Leur juxtaposition très-régulière dans les régimes (3 G) doime à ceux-ci une apparence très-élégante. Le système nerveux (3 F) présente sur la ligne médiane dorsale une libre (d) tubulaire claire, laige de 5'"''", qui le fait paraître comme chez les Aricies divisé en deux moitiés entièrement distinctes. Les renlle- menls ganglionnaires se touchent tous; chaque segment en compte trois (ff;, 6, f^), correspondant chacun à la naissance d'une pairede nerfs. Comme chez les Aricies, les cellules ganglionnaires (^) sont accumulées au côté interne des cordons nerveux longitudinaux. Famille des SPIODIENS Sars. Comme je l'ai déjà fait remarquer ailleurs, tous les Spiodiens, sans ' Malgif' la longdeiir relative (Je celte tète, je n'ai pas pu me convaincre qu'elle présentât une con- Iraclibililé appréciable. Je ne voudr ais point par là infii irier les observations, d'ailleurs chaudement con- lestées, de .M. Grohe {Uebcr die Rcwe./diifi dcr Sumcnkorper. Arcliiv I'. patliol. Anat. und Physiol Baiid XXXII, 1865, p. 401) sur les (;ontraclions de la tête de certains zoospernies, car j'ai décrit dès 1861 la locomotion des /oopermes de la Convolulu panidoxa Œrsl., à l'aide des contractions delà tête fort allon- gée. Ces zoospei'mes cheminent, il est vrai, à reculons, (Voyez Recherches 'i'i. " On tite youiHj slur/cs of u few Aiinelide!^ |j\ Alex. Agassiz. — Aiinah of lliv Li/ceiiiii uf New-\ork, vol. VIII, .lune l'866,'p. 323. (53) 314 ANNftLini'S cil fnOI 'ODES je considère comme un devoir, en l'ace du dédale laxonomique qui règne dans celle l'amille, de rétablir le nom primitif de Bosc'. I. POKYDORA AgASSIZII. Pl. XXII, lii;. 1 Corputi hiigitudine circa 2'"" (Icpresaani. Lobtt.-i ccpliaikitit iiiarginc froïikdi t'aide emar- ginato, angtdis externis ad instar antennarum productis. Segmentum quintum setis aliis validissimis. aliis tenuiorihus. Mufatio setarmii in segninifo se])fi')no. Branchies immero- sissimœ. Haint ubique similes. Cette espèce' est très-commune dans la vase noire du porl,où elle se construit des tubes délicats cl friables à l'aide de lines particules de cette vase. Le lobe céplialique est dans sa partie postérieure aussi large que les anneaux sui- vants. Mais, en avant, il se rétrécit l)rusquenient pour former un prolongement cliarnu, étroit, simulant une trompe. Ce prolongement est bifide à l'extrémité (fig. 1), donnant lieu par là à ce que M. de Quatrefages nomme les antennes. Ici, toutefois, ces papilles méritent peu ce nom, leur tissu ne se distinguant en rien de celui du reste du lobe céphalique. Cette soi'le de trompe se continue en arrière sous la forme d'une carène aplatie et à bords parallèles, sur le dos du lobe céphalique et du segment buccal, et jusqu'au milieu du troisième segment (fig. 1, d). Cette carène, dans sa partie anté- rieure, présente une paire d'écbancrures, colorées en noir par un pigment granuleux. Plus en arrière, à la région occipitale, elle porte deux lacties oculaires rondes, qui ne sont pas parfaitement constantes. Parfois on en compte quatre. ' .M. lie Qualrel'ages (Hial. uni. 'les Aiinclés, II, p. -2H(i cl 303) Irouvc inoyoïi de conserver, soit le '^iinre l'olijilora Bosc, soil le genre Leiicndoir .lolinsl., mais c'est en allrilmant au [ireinier, ce qui esl (léeiilénieut ei roné, des biaucliies iiifcnciin's, el non siipéneinr.s connue celles du second. Je sais qu'on [teul à la rigiieui' donner ce sens à une phrase l'orl endirouillée de liosc (Hisl. mit. tirs m;.v, lomc I, l'aris, an .\, 15!2), niais ceUe inlerprétalion est cerlainenient liiusse. — C'esl à ce genre Polydore qu'i] faut rapporter la Nereis conlortu de Dalyell (The Powers of llieCrealoi; vol. Il, p. 156, pl. XX, fig. 19-20). ^ Il est difficile de dire si la Leucndore ciliota, imr. miitiitn Grube, de Villafranca, appartient à cette espèce ou à une autre, M. Grube ayant négligé certains caractères, importants pour la distinction des espèces, comme le numéro du segment on a lieu la mutation des soies. Chez la véritable Polydorn ciliata, cette nnitalion a lieu au septième segment sétigére ; les branchies conmiencent au septième segment el cessent subitement au douzième (Keferstein). La var. minulii, dont les branchies s'étendent jusqu'au trente-huitième segment, en paraît spécifiquement différente. (54) DU r.OLFE DE XAPI.RS. 315 Lesegment buccai, intimement soudé an inbe céphaliqiie, porte déjà une rame dor- sale, nn cirre dorsal et des soies comme chez les antres Polydores. l^es tentacules dorsaux sont implantés aux deux côtés de la carène, pourvus d'une gouttière et de cils vibratiles du côté interne Ils sont annelés de jaunn de distance en distance, et les papilles de la surface, dont nous devons la première description chez les Spiodiens à M. Strethill Wright, sont très-développées. Chaque papille a la forme d'un petit cylindre large de l"""',!, du haut duquel s'élève un poil roide. court, ténu, semblable aux soies tactiles de tant d'Ânnétides. [.a longueur des tentacules est variable: elle égale en moyenne celle des dix à douze premiers segments. La structure de ces organes no s'écarte pas de celle des tentacules typiques de la famille. Dès le second segment les pieds sont biramés. Ceux des .segments "à, 4 et 6 sont entièrement .semblables. Chaque rame .se présente sous la forme d'un mamelon un peu déprimé, armé d'un lai.sceau de soies simples, subulées. La supérieure porte le cirre dorsal en-de.ssus. l'inférieure le cirre ventral en-dessous. Ces deux cirres sont cylindriques et courts. Au cinquième segment qui est, à proprement parler, apode comme chez les autres Polydores, le faisceau inférieur de'soies reste pourtant normal. Quant au supérieur, il est transformé poin* constituer l'appareil de crochets caractéris- tique du genre. Dans ce faisceau très-lai ge on voit alterner régulièrement un crochet unirostre, à tige fort large, avec une soie lancéolée très-mince (1 D). [1 y a en moyenne sept crochets accompagnés de sept lances. A partir du septièmi; segment apparaissent les branchies (fig. i, e,f). En même temps la rame inférieui'e perd ses soies subulées, ipù sont remplacées par des cro- chets birostres (1 E), encapuchonnés d'une lame proh^cti'ice. Le rostre supérieur de la soie, quoique plus petit que l'inférieur, est toujours bien marqué et aigu. Les branchies ont la forme de cirres épais et charnus : elles renferment une anse vasculaire', et sont frangées en dedans de deux rangées de cils vibratiles fort longs. Leur nombre est inconstant, mais on en compte une trentaine de paires environ, ce qui dislingue suffisamment cette espèce de la Polijdora ciliala, qui n'en compte que six paires (Keferstein). De la base de chaque branchie part un bourrelet saillant qui se dirige en travers de la surface dor.sale du segment jusqu'à la base de la branchie correspondante. Le trajet du bourrfilet n'est point direct, mais décrit une espèce de V ' .Sans insister de iKniveaii sur la cle.s(;riplion eiUièrenienl erronée que M. de (Jualrel'ages donne des branchies des Spiodiens, je rappellerai que Williams a élé le pi-einier à décrire exactement l'anse vasculaire dans les branchies de la l^uliidoru ciliala (Learudori' .lohnst.). Ce savant connuel mallieiux'u- senient plusieurs erreurs uianifesles dans la description de ces branchies. G'iist ainsi qu'il leui- attribue M\ axe. cloisuiiné, formé par un i-arlilaije semblable à celui des Serpuliens : qu'il iudique la h ange de cils vibratiles disposée en spirale, conime chez les Sabellaria, etc. (55) 316 ANiXftLIDIÎS CHftroponES sur le rtos du segment. Cet organe (fig. 1 . 6) porte deux rongées de cils vibratiles beaucoup plus courts que ceux des branchies, fl a, vraisemblablement, pour rôle de contribuer au renouvellement de l'eau autoui' des branchies et de la surface dor- sale de l'animal, surface (|ui participe, sans doute, aux fonctions respiratoires. Cette disposition m"était déjà connue chez les larves dn la côte de Normandie que j'avais attribuées à des Leucodores (Polydores), mais que M. Alex. Agassiz a montré ap- partenir à des Nérines (ou des Spio ?). D'ailleurs elle n'était point étrangère à Johnston, sinon chez les Polydores, du moins chez les Nérines, à en juger par ime de ses figiu'es relatives à la Nerim oiilgaris. Le bourielet nst,. en elTet, très-répandu chez les Spiodiens. Peut-être existe-t-il chez tous. Les branchies diminuent de taille dans la partie postérieure du corps, f.a ventouse anale est semblable à celle des autres espèces du genre. J'ai édulié avec soin, chez la P. AgassIzH, les singulières poches glan- duleuses (les parties latérales des segnienls, |ioches que j'ai déjà signa- lées, il y a quelques années, che/ une antre espèce, (d (jui paraissent caractériser le genre dans son entier. Ces poches (1 B) apparaissent dès le septième segment, c'est-à-dire en même temps que les branchies et les crochets ventraux. Elles sont piritormes et s'ouvrent à l'extérieur à la rame pédieuse inférieure. On les Irouve dans les segments 7, 8, 9 et 10, où elles sont tort larges. Puis elles cessent, ou du moins ne les relrouve-l-on plus que rudinn^ilaires dans quelques-uns des segments qui suivent immédiatement. (^iia(|ue poche recèle un Faisceau de boyaux aveugles, incolores, en forme de larmes bataviques (1 B, a), qui sont sans doute des follicides glandulaires. La partie renflée de chaque folli- cule renferme une sphère homogène (h), (jui, sous le microscope, offre une couleur faiblement rosée, et dont le pouvoir réfringent ne s'écarte guère de celui de l'eau. C'est là sans doute la substance sécrétée. Entre les follicules sont disséminées quehjues cellules (c), larges de 16™'*^', à gros noyau sphérique. Elles ressemblent à s'y méprendre aux vésicules germinatives de jeimes ovules. Je n'entends point dire cependant ({u'il faille en faire dériver les œufs, car les ovules germent, comme dans tout le reste de la famille, à la snr- (56) DU GOLFE DE NAPLES. 317 face des vaisseaux conleiius dans la base des pieds, el forment des grap- pes ovariques accolées aux organes segmentaires. Les organes segmentaires [\ A) ont une forme assez complexe. Leur ouverture interne est intundibuliforme (6) el engagée comme chez les Oligochèles dans un dissépiment, de telle sorte que l'organe s'ouvre dans le segment qui précède celui auquel il appartient. Cette ouverture est garnie de longs cils vibratiles(6'), qu'on trouve dans les segments à po- ches lolliculeuses, immédiatement derrière celles-ci (h). L'entonnoir que je viens de décrire, après s'être rétréci en un tube étroit, se continue en un tube qui se dilate bientôt (c), en décrivant une courbe dont la con- vexité regarde la ligne médiane. Puis le tube se rétrécit de nouveau et se dirige en ligne droite vers le bord latéral du segment, où il arrive, en avant de la rame pédieuse, jusque sous les téguments. J'ai cru d'abord qu'il fallait chercher là l'ouverture de l'organe. Mais il n'en est rien. Le tube revient sur lui-même en décrivant ime courbe assez complexe (d) et monte sur le dos de l'animal, en restant toujours sous les téguments; il parcourt transversalement en ligne droite (/') le dos du segment et se termine, à une faible distance de la ligne médiane, par une petite ouver- ture (e), autour de laquelle on voit parfois une sorte de sculpture étoi- lée. Dans tout cet appareil les cils vibratiles sont continuellement en mouvement et poussent quelquefois de petits granules vers l'ouverture extrême, où je les ai vus pendant longtemps présenter un mouvement gyratoire, mais jamais gagner l'extérieur. Ces organes servent évidem- ment à conduire au dehors une partie du contenu de la cavité périviscé- rale ; leur paroi est en outre glanduleuse et pigmentée de brun dans la légion dilatée. A l'époque de la maturité sexuelle, les organes segmentaires prennent une apparence différente dans toute la région occupée par les éléments sexuels, mais leur étude devient aussi plus difficile, et je ne l'ai pas menée à bonne lin. Je dois me borner à dire que l'appareil augmente de volume et que la paroi devient plus épaisse, plus charnue, au point que je n'ai plus réussi à distinguer le calibre intérieur. Chez les mâles la ( 57 ) 41 318 ANNÈLIDES CHtlTOPODES paroi paraît comme formée de longs corps elliptiques, juxtaposés, inco- lores, noyés dans du pigment brun (1 C). Je ne doute pas que ces or- ganes ne servent à l'élimination des éléments sexuels, malgré l'extrême dilatation à laquelle doit être soumis le tube dont le diamètre n'est nor- malement que de 11 micr., et surtout l'ouverture externe qu'on ne peut reconnaître qu'à l'aide de très-forts grossissements. Toutefois, ce n'est point là le seul rôle des organes segmentaires. J'en ai la preuve dans le fait qu'ils existent aussi dans la région antérieure du corps où les élé- ments sexuels ne pénètrent jamais. Us ne subissent d'ailleurs aucune transformation dans cette région-là à l'époque de la maturité sexuelle. 2. POLYDORA HOPLI RA. H. XXII, tig. 2. Corpus longitudim 35°"", latihidinc l""",/', segmentis circa 132. Mutatio setarmn ventra- (ium in segmenta septimo. Cum V. Agâssizii valde affims, segmentis tamen uïtimis 15 hamis dorsucdibus validissimis instnietis, ah ea diff'erf. Cette Polydore a des mœurs bien différentes de la précédente. C'est une espèce perforante qui creuse ses galeries dans les tests de Balanides. Par toute la partie antérieure du corps on la distinguerait à peine de la P. Agassizii. Les tentacules renversés en arrière s'étendent jusqu'au 12"""' segment; les branchies commencent au 7""=, ainsi que les poches tblliculeuses et les crochets de la rame ven- trale. Toutefois les soies du groupe dorsal au 5""' segment sont beaucoup plus larges que dans l'espèce précédente. Ce sont des crochets obtus (2 IJ), bidentés, tous à peu près semblables. Les crochets des rames ventrales sont aussi peu diflér-ents de ceux de la P. Agassizii. Ils sont un peu plus arqués, et leurs rostres plus puissants (2 A), plus acérés. D'ailleurs, comme eux, ils sont comprimés à l'extrémité et encapuchonnés d'une gaîne bivalve (2B). Mais le cai-actère le plus saillant de l'espèce, caractère lié sans doute à la locomotion de l'animal dans ses galeries à pai'ois dures, c'est d'avoir dans les quinze derniers seg- ments du corps (fig. 2) une armure toute particulière des rames dorsales. Celles-ci portent, en effet, une ou deux soies subulées noitnales, accompagnées d'une lame cornée (2 C, b) unique, striée, recourbée k l'extrémité pour loi mei' un grand croc DU GOLFE DE NAPLES. 319 extrêmement aigu. Les soies en crocs, dont le diamètre est de 19™'''" dans la partie large, sont constamment dirigées en arrière. Les soies de la rame ventrale ne subissent pas de modification dans cette région. La ventouse terminale est très-petite, à paroi mince, e(. dépourvue de follicules bacillipares. Le système vasculaire offre aussi une particularité très-caractéristi- que. Dans toute la région occupée par les éléments sexuels, on voit dans chaque segment, du côté ventral, quatre espaces d'un circuit bizarre (2 E, c et d), enceints d'un vaisseau. La forme de ces circuits vasculai- res se laisse plus aisément figurer (voyez 2 E) que décrire. Il m'a paru que chacun d'eux est formé par un vaisseau naissant de l'anse vascu- laire du segment, et revenant s'y jeter tout auprès de son point de départ. J'ai lieu de croire que ces vaisseaux sont liés à la production des élé- ments sexuels, cependant mes observations sur ce point ne sont pas suffisantes. Les vaisseaux respiratoires forment à la base de la branchie une espèce de peloton ou de glomérule (2 E, e). Toutefois ce n'est point une particularité de l'espèce. On trouve un glomérule ou un plexus vascu- laire à cette place chez toutes les espèces du genre. J'ai figuré les cellules (2 F) de l'épithéUum cylindrique de l'intestin pour montrer que leur substance colorante (bile?) est accumulée surtout dans la partie périphérique de la membrane épithéliale. La couche in- terne, portant les cils vibratiles, est formée par un protoplasma homo- gène et incolore. L'organe segmenlaire rappelle celui de la P. Agassizii. Seulement, au point où nous avons vu l'organe s'ouvrir à l'extérieur chez cette dernière^ je vois, chez la P. hoplura, son tube excréteur se replier et revenir pa- rallèlement à lui-même vers le bord externe du segment. L'ouverture externe m'a échappé. L'organe est pigmenté de brun dans sa plus grande étendue. La première paire d'organes segmentaires est au neuvième segment. (o9) 320 AiNNÉLlDES CHÉTOPODES 3. POLYDORA ANTENNATA. Pl. XXI, fig. 3. Corpus longitiidine ?, loiittidine 0""^,9, depressimi, lobo cephalico antemiis genuinis qim- ttior prœdifo. Setarum ventralium mutatio in segmenta octavo, branchdis a septimo inci- pientibm. Setee validiores quinti segmenti ventrales. J'ai trouvé cette espèce dans les galeries d'un morceau de bois habité par des tarets. Cette Polydoren'a pas seulement de fausses antennes, comme les précédentes, c'est- à-dire de simples expansions plus ou moins cirriformes du lobe céphalique, mais de véritables antennes, séparées du lobe céphalique par une articulation, et formées d'un tissu distinct (fig. 3). La carène aplatie qui existe ici. comme chez les autres espèces, sur la ligne médiane du lobe céphalique et des premiers segments, se termine en avant par une espèce d'épatement pentagonal. Le côté antérieur du pentagone porte les deux antennes frontales, cylindriques et indistinctement annelées. Les côtés adja- cents portent les antennes latérales, coniques, beaucoup plus larges que les précé- dentes et presque aussi longues qu'elles. Les branchies commencent au T"" segment et sont remplacées dans les précédents (5™® excepté) par de petits cirres dorsaux cylindriques. Par ces caractères, comme aussi par les soies et la conformation des rames pédieuses, l'identité avec les espèces voisines est complète. L'armure du 5'"" segment est, en revanche, caractéristique. Les soies (3 A) qui la composent sont toutes à peu près de même diamètre; elles se renflent à l'extrémité en un bulbe coupé obliquement par une troncature concave et oblique qui se termine par une pointe acérée. Ces soies sont disposées en peigne, de manière à ce qu'une partie d'entre elles fassent saillie, tandis que les autres sont en retrait, et les premières alternent régulièrement avec les secondes. Celles qui font saillie se distinguent, d'ailleurs, par leur pointe très-obtuse (3 A, a), ce que je pense devoir rapporter à l'usure, aux ruptures, plus qu'à la conformation originelle. Le nombre de ces soies est, d'ailleurs, beaucoup plus considérable que dans les espèces précédentes, car il s'élève jusqu'à trente-quatre. Ce faisceau de soies modifiées est ventral. Les soies du faisceau dorsal ne difl'èrent pas de celles des segments voisins. L'inverse a lieu chez la P. Agassizii, où le faisceau dorsal est modifié, tandis que le faisceau ventral est normal. Le changement des soies de la rame ventrale a lieu au 8'"'= segment, c'est-à-dire (60) nu GOLFE DK NAPLHS. 321 plus en arrière d'un segment que chez les autres espèces. Il existe, par conséquent, un segment, le sixième, portant à la fois des soies subulées aux deux rames et des bran- chies, ce qui ne se voit ni chez la P. Agassizii, ni chez la P. hoplura. Le sixième el le septième sei»menl ont les orjuitles poehes l'olliculeuses caractéristiques du ijienre Polydorr, mais cliacun d'eux en possède deux paires, ce (jui n'est connu d'aucune autre espèce. Les segments 8-12 en ont aussi chacun une paire, mais Tort petite ou même rudimentaire.Dès le treizième segment on n'en trouve plus trace. Je représente une coupe de la hranchie (5 C), figure qui est valable d'ailleurs pour la l'amille tout entière. On voit que la cavité (d) de l'or- gane est limitée par une paroi très-épaisse d'un côté, très-mince de l'antre. Elle renferme une anse vasculaire dont l'une des liranches (b) offre une surface de section bien moindre (jue l'autre (a). Enlin, les deux langées de cils vibratiles (c), destinées au renouvellement de l'eau, sont implantées sur le côté à paroi mince, au travers duquel ont lieu les phé- nomènes de diosmose respiratoire. Genre SPIO Otto Fabr. (Œrsted rev.) (COLOBRANCIIUS Sclimaida ; MALACOCEROS Qtrtg. ; UNCINIA Qliig.) Les Spio ont eu une destinée bizarre. Ils ont été vus de tous el mé- connus de tous. Cependant les Spio typiques de Eabricius sont déter- minables, au moins généri(|uemenl, et M. Œrsted en a renouvelé la description d'une manière très-suffisante '. Nous lui devons une diag- nose générique parfaitement claire. Cela n'a pas empêché même les auteurs les plus récents d'embrouiller singulièrement la synonymie. Ainsi M. Schmarda ' a fait pour de véritables Spio le genre Colobran- ' En revanche, le prétonilu Spio seticonns (ii;nré par Ulaiiiville dans le Dicliouvaire des Sciences valu- relles est nne Polyilore. ' C'est ce que M. iVlecznikow a iléjà relevé. ( 61 ) 322 ANNÉMDES GHÉTOPODES che', et M. de Qualrefages fait figurer successivement ce malheureux genre dans la famille des Nériniens sous les noms de Malacoceros', d'Uncinia el de Colobranche, sans compter qu'il le laisse subsister sous son véritable nom de Spio dans la famille des Leucodoriens''. A propre- ment parle)', le genre Nerine Johnst. devrait encore être réuni aux Spio, comme je le montrerai plus loin ; mais ce mauvais genre étant généralement reconnu, nous le conserverons provisoirement'. Spio fulkiinosus. Pl. WIU, fig. I. Corpus loufjit'udwe lidltudiiic (mteriora versus fidiginosmn, sefjmentis cirai 90. Bronddce a segmmtoprmio setigero incipicntes. lobo culitato basilari lanceolafo. Lobiis œ- phcdicm in processus duos ) fiUribue aux S|)io deux leulaciiles l'I aux Colobranches quatre. Mais il emploie ici le tei iiie tentacule dans deux acce|)tions très-différentes. I>a |)rélen(lue seconde paire de tentacules des Colobranclies se résout en une proéminence des angles latéraux du lobe céphalique. - M de Qualrefages a établi son geine Mulameios dès l'année \Wù'> (MdtjusM de Zouloyie de Guerin; année 1843, p. 8). M. Lcuckarl montra plus tard (Archiv fur Natury., 185"!, XXI, p. 77) que ce genre n'a qu'une valeur de synonyme. M. de Qualrefages le maintient dans son Histoire des Annelés sans mentionner les objections parl'aitemenl fondées de M. Leuckarl. Une même espèce paraît figurer à plusieui's reprises sous ces noms génériques dillérenis. ' Lorsque .lohnslon ( C(italu;iue, p. 20*2) caractérise les Spio par des soies simples seulement à la rame inférieure, et des soies simples accompagnées de soies à crochets à la rame supérieure, il est évidemment victime d'une méprise qui lui fait renverser les rapports vrais. Quant aux elliptical bodies, qu'il figure avec les soies, ce sont les follicules bacillipares. M. Williams {Report, p. 208) commet la même erreur relativement à la position des soies à crochets chez les Polydores. (62) 1)1 fiOLFE DE !VAl»LES. 323 Les tentacules sont de longueur très-variable. Recourbés en arrière ils atteignent, chez certains individus, le 10"'" ou le 1 1 ""' segment. Chez d'autres, adultes aussi, ils ne dépassent pas le quatrième. Ces tentacules ont, d'ailleurs, la même apparence que chez les autres membres de la (amillH. Ils n^nl'erment uno cavité parcourue par un vaisseau aveugle, contractile, ;ï trajet régulièrement spiral (i P, a). La paroi du vais- seau est incolore, semée de gros nucléus de distance en distance. La cavité elle-même est remplie d'une sorte de tissu mobile (c), formé par une multitude de gouttelettes homogènes, d'apparence sarcodique. Cette cavité est limitée par une paroi, mince du coté externe, extrêmement épaisse du côté interne qui correspond à la gouttière ciliée. Ce côté interne est hérissé d'un grand nombril de petites soies roides (/"). Le côté op- posé n'en porte que très-peu. Dès le second segment commencent les branchies (1 E, b) qui sont conformées comme celles des Polydores, si ce n'est qu'elles portent à leur base, du côté externe, un lobe membraneux de forme largement lancéolée {a). Un second lobe foliacé (c) re- couvre la rame inférieure. Dans la région antérieure du corps les deux rames ne por- tent que des soies simples, subulées (1 B). Mais, à partir du 32""^ segment, on voit apparaître, dans chaque faisceau ventral, un fort crochet (1 C), dont le l'ostre porte sur son vertex une petite dent. L'extrémité très-comprimé(! du crochet est enfermée entre deux valves. Plus en arrière le nombre de ces crochets s'élève à deux par rame, et il s'y associe encore une forte soie simple, cnitriforme, à pointe acérée (i D). Les organes segmentaires (1 A) se présenlenl sous la rorme d'une anse lubuiaire («), placée transversalement à droite et à gauche de chaque segment. La branche antérieure de l'anse a son extrémité enga- gée dans le dissépimenl où se trouve l'ouvertme interne de l'organe; la branche postérieure vient s'ouvrir au dehors (6) entre deux pieds con- sécutifs. On aperçoit à ce point un mouchel de cils vibraliles. La paroi de l'organe est très-épaisse et pigmentée de brun vers la courbure de l'anse. On voit d'ailleurs facilement vibrer les cils dans l'intérieur. Les tissus du Spio fuliginosus sont très-riches en follicules bacillipa- res, dans certaines régions au moins. On en trouve déjà dans les bran- chies proprement dites, sous la forme de boyaux virgulaires (1 I, b) donl la pointe s'attache à la cuticule. Là se trouve un pore servant à l'émis- sion des bâtonnets. Mais ce sont surtout les lobes foliacés des rames pé- (63) 324 ANNÈLIDES CHÊTOPODES dieuses, et les antennes (1 K), qui sont littéralement bourrés de ces folli- cules. On les trouve aussi, mais de l'orme beaucoup plus cylin(b'ique(l L) et rectiligne, dans les papilles anales'. La couleur enfumée de ce ver est due à un pigment granuleux dis- posé assez irrégidièremenl, mais laissant toujours subsister certains espaces blancs de forme constante. C'est ainsi qu'on trouve sur le dos de cliaque segment, jusqu'au onzième inclusivemeni, une figure blanche en forme d'anse (voyez tig. l). Les œufs mûrs sont ovoïdes, longs de O^m^l^, et lloltent dans la cavité périviscérale. Ils sont enveloppés d'un chorion mameloné, épais de 4"''%4. Pendant leur croissance ils sont emprisonnés dans un stroma aux côtés de la chaîne nerveuse ventrale. Les zoosperines ont une tête corniculée, longue de 4 micr. Malgré sa grande ressemblance avec les Polydores, cette espèce est privée des poches folliculeuses que nous avons décrites chez ces Anné- lides. Spfo Mecznikowiamis. Pl. XXlll. li^. -2. Corpus Jongitidine H""", latitudinc 0""",5, se(jmcntis circa Sfi, depresmm, lobo cephalko antemtis destitnto. Tentacnla vittis mmnlarilms flnoo-fums ivsignia. Brmichke loho folia- ceo destitutœ, primi paris obsoletœ. Je dédie cette espèce à M. Elias Mecznikow, qui l'ut le premier à la rencontrer et à découvrir chez elle de très-curieux spermalophores, que nous espérons décrire plus tard dans un travail commun sur l'embryo- génie des Ânnélides. Le lobe céphalique se prolonge en avant en forme de trompe cylindrique, très-lé- gèrement échancrée à l'extrémité, mais dépourvue de processus antenniformes. Ce lobe ne se continue pas en arrière sous formf^ de carène sur les premiers segments. L'occiput porte régulièrement quatre yeux, les deux antérieurs plus grands et plus es- pacés que les deux postérieurs. ' On trouve d'ailleurs ces follicules bacillipares semés dans loule la peau, mais à des intervalles plus grands. DU GOLFE DE NAPLES. ^325 Sur le dos de chaque segment un pigment brunâtre est disposé en forme de o. Les branchies commencent au second segment sétigère. Au précédent elles n'exis- tent du moins qu'à l'état rudimentaire, sous la forme d'une paire de mamelons. Ces branchies sont entièrement semblables à celles des Polydores, et sont, par conséquent, dépourvues du lobe membraneux caractéristique des autres Spio. Elles subsistent jusqu'à l'avant-dernier segment. Les rames pédieuses (2 A) ne portent que des soies simples, bordées (2 C, c'), jusqu'au septième segment sétigère. Mais, à partir du 8'"% je vois s'associer à chaque faisceau ventral le crochet encapuchonné (2 D), qui existe chez toutes les espèces. Le segment anal se termine par une paire de papilles. Les tissus de celle espèce, surtout les branchies (2 A) et les rames pédieuses (2 B), sont bourrés de follicules bacillipares bien plus grands que ceux du S. fuliginosus. L'intestin hépatique, de couleur verte, commence au 8me segment. Cetle espèce présente à la rame ventrale des poches folliculeuses, très- semblables à celles des Polydores. Les éléments sexuels remplissent la cavité périviscérale dès le IS""^ segment. Genre NERINE Johnst. (Sars rev.) M. Sars fait remarquer, avec raison, que si Johnston avait eu connais- sance des Spio de Fabiicius, il n'aurait jamais créé le genre Nérine; en effet, quelques etTorls que Ton fasse pour modifier et compléter la carac- téristique première de Johnston, on n'arrive jamais qu'à faire une carac- téristique de Spio. M. Sars, après avoir étudié le sujet avec beaucoup de soin, parvient cependant à conserver les deux genres, tout en laissant sentir combien la distinction lui semble artilicielle. En elïel, le seul caractère dilîérentiel est le suivant: chez les Nérines, chaque pied est muni d'une lamelle, soit lèvre foliacée, tandis que chez les Spio cette lèvre n'est plus représentée que par un petit lobe ou un mamelon. Mais où tracei' la limite enire le petit lobe et la lèvre? M. Sars a raison : la (65) 42 326 ANNÉLfDES CHÉTOPODES distinction est artificielle, et je crois bien qu'un jour il faudra réunir les Nérines aux Spio. Dans la pratique j'ai interprété la distinction telle que l'exprime M. Sars de la manière suivante : J'ai laissé dans le genre Spio les espèces où la lèvre membraneuse de la rame supérieure ne constitue qu'un lobe soudé à la base de la branchie ou même disparaît complètement (S. Mecznikowianus). En revanche, j'ai placé parmi les Nérines celles chez lesquelles celte lèvre membraneuse borde la bran- chie à peu près jusqu'à son extrémité, du moins dans les segments an- térieurs. Il y aurait peut-être eu un moyen de subdiviser d'une manière plus simple ce groupe homogène. Certaines espèces, en effet, ont le segment anal terminé par un cercle de papilles, d'autres par une petite ventouse rappelant celle des Polydores, ou même par un simple mamelon. Éta- blir des coupes génériques nouvelles sur celle base m'eiil obligé à bou- leverser toute l'économie du groupe. En etfel, soit les Spio typiques de Fabricius, soit les Nérines typiques de Johnslon ont des papilles lermi- nales, et M. Sars classe parmi les Nérines des espèces à papilles et des espèces sans papilles. J'ai donc préféré conserver les coupes établies, quelque imparfaites qu'elles soient. 1. Nerine Cirratulus. Lumbricus Cirratulus Délie Chiaje, Meiri. su gli Anim. s. vert., IV, i96. Lumbricus Cirratulus Délie Chiaje, Descrizione, pl. fig. 16. Cirrathuius Lamarckii Délie Chiaje, Descrizione, 111, p. 84 et V, p 99. Nereis foliatu Dalyell, The powers nf ihe creator, etc., vol. II, p. 155. Plate XX, fig. 11-18. Pl. XXIV, fig. 1. Corpus longitîtdine â-ô'""*. latitiidine 2'°'^,5,depressuin, lobn cephalico conico, acttminato. Hami ramormn ventraliuni apire valde recnrro. Sangnis roseo-néer. Par une méprise singulière, Délie Chiaje considéra cette Annélide comme un Cirratule. Il suffit cependant de jeter un coup d'œil sur sa figure pour voir qu'il s'agit bien d'une Nérine. Que ce soit exaclemenl celte espèce qu'il ait eue entre les mains, c'est ce dont on ne peut douter DU GOLFE DE NAPLES. 327 en songeant que la N. Cirratulus est une des Annélides les plus com- munes du golfe de Naples, où elle pullule dans le sable fin, en société des Ophélies. Le lacies est tout k lait celui de la N. coniocephala, à eu juger par les figures de Johnston. Toutefois, taudis que celle-ci se termine par un cercle de papilles anales, la N. Cirratulus porte à son segment anal un appendice semi-circulaire, membraneux et bilobé, en dessus duquel s'ouvre l'anus. Cet appendice rappelle la ventouse anale des Polydores. Il a déjà été vu et figuré par Dalyell. Le lobe céphalique est très-acuminé, et le nom (ï oxycepliala, que M. Sars a déjà at- tribué à une espèce norwégienne, conviendrait parfaitement à la nôtre. Ce lobe cépha- lique se termine en une espèce de carène ou de mamelon sur le dos du segment buccal Sur le bord occipital de la carène se voient quatre petits yeux presque rudimentaires, disposés en une ligne transversale. Les tentacules sont semblables à ceux des autres Spiodiens. Toutefois, ils sont rela- tivement peu contractiles, et l'animal l(!s porte, en général, dirigés en arrière. Les branchies (1 A) apparaissent au second segment sétigère, et semblent être un prolongement de la rame dorsale. Leur bord postérieui' est boi dé d'une lèvre membra- neuse (c), qui s'étend de la base presque jusqu'au sommet. L'intérieur de la branchie renferme une seule anse vasculaire^, dans les parois de laquelle on dislingue, même sans l'emploi de réactifs, des cellules fusiformes (1 D, c), obliques, à noyaux arrondis, qui sont vraisemblablement de nature musculaire. Les rangées de cils vibratiles (b) sont placées sur le côté de la branchie opposé à la lèvre membraneuse. Dans la région antérieure on ne trouve que des soies simples, subulées, aux deux rames. Même le premier segment, qui est, à propi'ement parler, apode, a déjà ses deux faisceaux de soies. Ces faisceaux sortent en éventail |)ar deux fentes placées l'une à la base de la bi'anchie (1 A, d), l'autre à la base du feuillet membraneux se- mi-circulaire de la rame inférieure (1 A, e). A partir du 40""' segment environ, on voit apparaître les ciochcts (1 B) au faisceau ventral, ils sont légèrement courbés en S, et leur extrémité forme un bec extrêmement obtus, à surface pointillée. Cette ex- trémité comprimée est renfermée dans une gaine ouverte en avant (i C), de manière à paraître bivalve, et à laisser passer la pointe du crochet. ' M. Sars attribue à plusieurs de ses espèees une HUleune iiMi)aire i iidiineiilaire {letitaciih' Sars). — A en juger par les figures de Joliuston, cette anleime ne serait que ce niameion, très-peu accusé dans l'es- pèce de Naples, mais dans Icfjuel je ne puis voii' autre cliose qu'un lioniologue de la carène des Polydoi es. - Johnston et M. Williams l'ont déjà vue et bien vue, malgré les données de M. de Quatretages. Voyez surtout à ce sujet la description de M. Williams {liepurl un ilie britlsh A nnelidu , lue. cil., p 199, fig. 18). (67) 328 ANNÈLIDES CHÊTOPODES Le segment buccal et le lobe céphalique renferment des réseaux vas- culaires contractiles fort élégants (fig. 1). Au second segment sétigère, le vaisseau dorsal donne naissance à une paire de grosses branches (déjà connues de Délie Chiaje'), qui se rendent obliquement en dehors jusqu'à la base du cône céphalique terminal. Là elles se recourbent en- dessous, reviennent en arrière et vont se réunir l'une à l'autre en ar- rière de la bouche pour former le vaisseau ventral. Les deux branches de chacune de ces anses sont réunies entre elles par un grand nombre de vaisseaux à peu près parallèles. Tout ce réseau est animé de contrac- tions rhythmiques. Un autre réseau assez ('omplexe (1 A, f) se voit à la base de la branchie, sur le trajet du vaisseau qui revient de la branchie au vaisseau ventral. C'est l'homologue du glomérule (jui se voit à celte place chez les Spio et les Polydores. Délie Chiaje, qui connaissait déjà ces glomérules, les appelait des cœurs. L'œsophage a dans la partie antérieure du corps une forme de ruban ; toutefois, à partir du 24™® segment, il commence à s'étrangler en pate- nôtre. L'intestin biliaire commence au 38™® segment. La chaîne nerveuse ventrale paraît au premier abord divisée sur toule sa longueur en deux moitiés distinctes. C'est ainsi, du reste, que M. de Quatrefages l'a repi'ésentée chez ses Nériniens. Mais cette apparence provient de l'existence sur la ligne médiane dorsale du système nerveux d'une large libre (1 M, a) tubulaire, semblable à celles (|ui sont déjà con- nues chez les Oligochètes^ les Téléthusiens, et certains Capitelliens. Ce tube incolore paraît rempH d'un liquide dont la réfringence ne s'éloigne guère de celle de l'eau. Son diamètre est de 48 micr., c'est-à-dire équi- vaut au moins à la moitié de la largeur des connectifs interganglion- naires. Cette grosse fibre tubulaire est accompagnée de deux ou trois autres toutes semblables, mais ne mesurant que 8 micr. en diamètre. Les fibrilles des connectifs sont, en revanche, pour ainsi dire incom- mensurables. Les renflements ganglionnaires sont à peine marqués. Je n'en ai pas étudié les cellules. ' Istituzioni di amlomiu cvînpaiulu, t' édil., loiiie 11, p. 74. (68) DU GOLFE DE NAI'LES. 320 Les ovules irinrs (1 F et 1 G) IVappeiil iiiiinédialemenl les regards par leur conformation exceptionnelle. Ils ont la forme de disques ovales et sont entourés d'un chorion' incolore («), épais, revêtu de papilles. Le vitellus est granuleux et l enlerme une énorme vésicule germinative (c). Tout autour du disque, dans l'intérieur du vitellus, apparaît un cercle de vésicules spliériques et incolores (b). Chacun reconjiaîlra une très-grande ressemltlance entre ces œufs et ceux que j'ai décrits chez ïAonides aiiricularis Clprd. de Port-Vendres^. Seulement, chez cette espèce, j'ai constaté que les vésicules sont en communication avec l'extérieur par un petit tuhe qui traverse le cho- rion. M. Mecznikow, auquel je lis part de mes ohservations, étudia aussi avec grand soin les œufs des Nérines, et reconnut que vers la fin de la croissance les vésicules contractent une adhérence intime avec le cho- rion. Pour ma part, je n'ai pu ac(|uérir de conviction complète à cet égard. Voici quel a été le résultat de mes ohservations persormelles sur ce sujet : Les ovaires se présentent sous la forme de grosses grappes, situées à la base des pieds et accolées aux organes segmentaires dont elles ren- dent l'étude difficile. Le centre de la grappe (1 E, a) est occupé par les plus petits ovules; à partir de ce point, les ovules se succèdent en aug- mentant de diamètre jusqu'à la périphérie, où les œufs mûrs se déta- chent pour flotter dans la cavité périviscérale. Les jeunes ovules ont un vitellus clair et seulement peu granuleux. Toutefois, de très-bonne heure déjà, on voit apparaître à leur périphérie un cercle de taches, plus claires que le reste de la masse, et peu définies. A mesure que les ovules croissent, le vitellus se remplit de granulations, devient opaque, et les taches se laissent de mieux en mieux reconnaître comme des vésicules ' J'emploie parlout, tiaiis colle laniillc, le leniir île (.lioi ion |>our désigner la iiierniirane (rès-éj)aisse el couvoi le de 'papille:^ ipii cnrcrnie i'ond. 'l'oulprois, il est cei faiii (]iie c'esl en réalité la membrane vi- telline. Celle membi'ane joue d'ailleurs un rôle impoi taiU dans l'évolulion de plusieurs espèces, comme M. Mecznikow et moi-même nous nous en sommes assuré ; car elle devient la peau de l'embryon et se charge de cils vibratiles. Glanures, p. 45, pi. III, lig. 'à. Ili9 ) 330 ANNÉLIDES CHÊïOPODES incolores. Au moment on les œufs se détachent de l'ovaire, le cercle de vésicules occupe exactement la périphérie du vitellus discoïdal. A ce moment, le vitellus subit une contraction lente qui a pour résultat l'ac- cumulation d'une couche de liquide (1 H, c) entre sa surlace et celle du chorion. Les vésicules t'ont alors légèrement saillie au-dessus de la sur- face du vitellus qui devient concave dans les intervalles (1 I).Plus lard, la contraction augmentant encore, les vésicules sont comme rejetées au dehors du vitellus (1 K), et la surface de celui-ci apparaît convexe dans les intervalles. Les vésicules paraissent donc à ce moment libres dans la couche de sérosité qui sépare le vitellus du chorion. Si l'on écrase les ovules, le vitellus s'écoule, mais les vésicules restent toujours em- prisonnées dans la membrane de l'œuf. Cependant, je dois avouer que je n'ai point réussi à voir de cormexion organique entre les ovules et la membrane. Les téguments de la N. Cirratulus sont remplis de follicules bacilli- pares, surtout les rames pédieuses et leurs appendices. 2. Nekine Sahsiana '. Pl. XXI, lig, 4. Nerine longitudine ?, latitudine 6""", lobo cephalico conico obtuso. Ramonm, ventralimn hami vix recurvi. Sanguis riiberrinms. La N. Sarsiana, beaucoup plus rare que la N. Cirratulus^ en est au fond très-voisine, bien qu'elle s'en distingue à première vue par sa plus grande largeur et surtout par la couleur de son sang. Le lobe céphaliquc est beaucoup moins aigu que celui de la /V. Cirratulus, et pa- raît complètement dépourvu d'yeux. Toutefois, le microscope y fait découvrir de très-petits points oculaires, disposés entre les bases des tentacules k peu près dans l'ordre suivant : . . :. Le nombre ordinaire est six, quelquefois il n'y en a que quatre. Le dos des segments présente un relief assez particulier (4 A), dans la région an- ' Je me fais un plaisir de dédier celte espèce au savant norwégien, (|ui a compris les affinités réci- proques des Spiodiens mieux que personne. ( 70 I Dll GOLFE DE NAPLES. 331 térieure au moins. D'abord un bourrelet transversal cilié (c) s'étend de la base d'une des brancbies à la base de l'autre, comme chez les Polydores et les Spio. Puis, dans le sillon (jui sépare deux segments l'un de l'autre, se voient deux mamelons ovales (6) peu élevés, autour desquels le sillon circule en se bifurquant, si bien que les mame- lons apparaissent comme deux îles dans les sillons intersegmentaires. Les branchies ligulées rappellent celles de l'espèce précédente, seulement la lèvre membraneuse en atteint le sommet (4 G). L'anse vasculaire branchiale est formée d'une branche très-large et d'une branche ti'ès-étroite. Toutes deux ont un cours spiral. Les quarante premiers segments ont k chaque rame un éventail de soies simples, brunâtres, orné(is près de l'extrémité d'un double limbe incolore. Le corps de la soie est élégamment strié en long et en travers. Dans clia(|U(^ éventail des soies minces (4 D) alternent régulièrement avec des soies épaisses (4B, 4 C). A partir du 41"" segment, l'armure de la rame inférieure change. On y voit alterner des soies (4 F ) subulées (une large toujour-s accompagnée d'une mince) avec des crochets légère- ment courbés en S (4 E). Cependant, ces soies ne méritent le nom de crochets que par leur homologie avec les ci'ochets des (Espèces voisines. En elï'et, la pointe obtuse ne porte ni bec ni dent. Elle n'en est pas moins encapuchonnée dans une gaîne à l'extré- mité. Les follicules bacillipares sont beaucoup plus abondants que chez l'espèce précé- dente. Le lobe céphalique, en particulier, en est chargé. Sous tous les autres rapports la ressemblance avec la N. Cirratiilus est parfaite. 3. Nerine auriseta. XXIV, lig. 2. ♦ Corpus longitudine Y, latihidine 5-6'""\ depresmm, lohi) cephalico coniro, vdde obtuso, apice tumklo. Labium membranosum brmçliiarum apiccm siipermis. Hami ventrales- înfi- di. Setar mn flabeUa aurata, nitentia. Je dois dire, dès l'abord, que je ne place qu'avec une certaine hésita- tion celle Annélide peu connue parmi les Nérines. En effet, les trois ou quatre individus que j'ai reçus des pêcheurs étaient dépourvus de ten- tacules. Toutefois, si l'on songe que ces organes sont éminemment caduques chez les Spiodiens, que plusieurs espèces ont déjà été décrites comme dépourvues de tentacules par les auteurs, quoique ce caractère (71 j 332 ANNÉLIDES CHÉTOPODES fût le résultat d'une mutilation, on ne me blâmera pas trop de n'avoir point formé de genre à part pour la N. auriseta. En effet, à tous les autres points de vue, cette espèce est une Nérine génuine, au point que le genre qu'on créerait pour elle, devrait avoir pour diagnose: « Nérines sans tentacules. » Cette espèce a le cône céphalique (fig. 2) encore plus obtus que la iV. Sarsiana, et sur son sommet s'élève un petit bouton terminal. Les pieds et les branchies (2 A) sont aussi semblables à ceux de la N. Sarsiana, sauf que la lèvi-e adnée à la branchie est beaucoup plus large, et se prolonge au delà du sommet de celle-ci. En revanche, les soies, dorées comme les palées des Pectinaires, sont différentes. Dans la partie antérieure du corps les éventails sont formés aux deux i-arnes par des soies rectilignes très-pointues (2 C), bordées de deux limbes fort étroits. A partir du 20'"'^ ou du 30'"" segment on voit s'associer à l'éventail de la rame inférieure un long crochet (2 B) qui se coude en S à peu de distance de son extrémité, et se termine par deux dents à peu près égales. Cette extrémité est encapuchonnée d'une gaîne. Plus en arrière le nombre des crochets va croissant, et finit par l'emporter sur celui des soies subulées. Le nombre des paires de branchies n'est guère que de quatre-vingts. Au delà elles deviennent entièrement rudimentaires. L'intestin biliaire commence vers le ÏO""" segment. Le système vasculaire et le ner- veux semblables à ceux des autres Nérines. Téguments remplis de follicules bacili- pares. La particularité la plus remaï quable de l'espèce est relative aux œufs. Les ovules mûrs ont la forme de disques elliptiques (2 D, 2 E), dont le grand axe est long de 0""'°,14. Le vilellus, linement granuleux, con- tient une énorme vésicule germinative. Le chorion, épais de 7 microm,, est couvert de petites papilles. Enfin le vilellus renferme les mêmes vésicules que chez les espèces voisines. Seulement, au lieu de former une simple couronne, elles constituent sur tout le pourtour de l'œuf une large zone, formée de trois rangées irrégulières (2 D), Ces vésicules, larges de 11 microm,, paraissent se comporter relativement au vitellus comme celles de la Nerine Cirralulus. L'action d'une faible solution de carminate d'ammouiatjue les modifie d'une manière remarquable. Elles I>U r.OLFE DE iNAPLES. 333 se colorent assez rapidement en rouge intense, tandis que le vitellus ne se teint (ju'en rouge pâle, et que le cliorion reste parfaitement incolore. Je ne puis m'empècher de supposer que ces vésicules (ou peut-être mieux ces sphères protoplasmi(iues) jouent un rôle important dans la formation du blastoderme. Genre PRIONOSPIO Mlmgr. (Char, em.) Spionidœ antennis tevtan disque destitutœ, hravchiis cdiis pemiatis aliis shnplU llmft hi antica corporis parte taiituiii-iimlo sitis. Pedum (tiiteriorum rami distindi lobo meiuèra- )ioso margincdi, posterionini ad instar eristce fraiisversce coaliti. Je conserve le genre Prionospio de M. Malmgren mais j'en abrège beaucoup la diagnose : c'est dire que j'en étends les limites. En elfet, dans la diagnose très-circonstanciée du savant finlandais, je vois beau- coup de caractères qui n'ont à mes yeux qu'une valeur spécifique, ainsi le nombre des yeux, celui des branchies, la présence d un denticule au rostre des crochets, etc. ; d'autres appartiennent à la famille des Spio- diens tout entière, comme l'existence aux deux rames de la région antérieure de soies capillaires seulement et l'apparition de crochets à la rame inférieure dans la région moyenne et la postérieure. Prionospio Malmchent. Pl. XXII, fig. 3. Corpus longitudàte 11-12"'"' vel ultra, latiPudine <)"'"'/>. segmentis; ultra 50, pallidum, lobo cephalico latissimo, ocidis quatuor. Branchiœ alire. penvatœ, aliœ mnpl/ires nsqne ad paria mvem. Hamorwn rostrmn superiie bideittatwii. Je me fais un plaisir de dédier cette espèce à l'observateur scrupu- leux qui, le premier, nous a fait connaître le genre remarquable des Prionospio. Elle n'est point fréquente dans la baie de Naples, où j'en ai ' Voyez Anniilola piiliichœtii Spt'lftln'riiiff'. (irœiilandiw., Islamiiœ et Scuitdimvitp liarle.nmt vuijuila, aiic- ture IJ'' A. J. Malingrcn. Helsinwlnrs, 18(17, p. 93. 334 ANNÉLIDES CHÉTOPODES reçu des pêcheurs, cinq ou six fois seulement, des individus isolés et incomplets. Ce chifîre peut paraître suffisant pour permettre une étude approfondie de ce curieux type. Il n'en est rien cependant, grâce à la fra- gilité de l'animal et à l'extrême caducité de tous ses appendices. Le caractère sans contredit le plus remarquable de cette Annélide, ce sont les branchies pennées. Cependant je n'ai pu acquérir de certitude quant au nombre normal de ces organes. Ils paraissent alterner plus ou moins régulièrement avec des branchies simples, mais j'ai rencontré tous les chiffres entre zéro et quatre paires pour les branchies composées, et en maximum le nombre neuf pour l'ensemble des branchies simples et composées. Pendant qu'on étudie l'animal, les branchies se détachent avec la plus grande facilité, et je ne puis m'empêcher de croire que des accidents semblables doivent arriver fréquemment dans la mer. De là l'idée très-naturelle que les branchies simples, toujours plus courtes que les autres, pourraient bien n'être que des branchies composées en voie de régénération. Cette hypothèse acquiert une vraisemblance très- grande, si l'on réfléchit que les segments porteurs de branchies compo- sées ne paraissent pas présenter un numéro d'ordre constant. Dans le Pnonospio Steenslrupi Malmg., espèce-type rapportée d'Islande par M. To- rell, M. Malmgren indique des branchies pennées au premier et au qua- trième segment, et des branchies filiformes au deuxième et au troisième; mais a-t-il eu entre les mains un nombre d'individus assez considérable pour que la constance de ces chiffres soit hors de doute? Les branchies simples sont semblables à celles des Polydores. Les branchies composées (fig. 3 et 3 H) sont formées d'un axe cirriforme portant plusieurs rangées de rayons cylindriques. Deux de ces rangées sont très-complètes et régulières ' et donnent à la branchie une apparence pennée ; les autres, en général au nombre de deux, sont moins com- plètes. Toutes sont placées sur le côté interne ou dorsal de la branchie. Les deux rangées de cils vibra tiles existent comme sur les branchies ' Le PrioHospio Sleenslriipi iVIlmg. paraît ne posséder que ces deux-là, du moins la figure de M.Malm gren représenle-t-elle les rayons branchiaux coninie rcgulièrcnienl diÈ.;;Ljues. (74) nu GOLFE DE NAPLES. 335 des jiulres Spiodieiis ; ell(3s sont d'ailleurs reslreinles à l'axe branciiial el ne s'ëlendeiil point sur les rayons. L'extrémité de l'axe est nue, entiè- rement dépourvue de rayons. L'absence de cils pourrait faire douter qne les rayons participent aux fonctions respiratoires. Il m'a cependant semblé voir pénétrer un vaisseau dans l'intérieur. Le lobe céphalique est très-large, à bord fi'ontal arrondi. Son tissu présente une structure aréolaire très-particulière. Sur l'occiput existent quatre taches oculaires, les deux antérieures circulaires, les postérieures obliquement allongées et un peu irré- gulières. ■ Dans les segments de la région antérieui-e, branchifère, les deux rames pédieuses sont bien distinctes, même au premier segment, où elles sont pourtant plus petites qu'aux suivants. Chacune d'elles se prolonge en un lobe foliacé (3 H, a). Plus en ar- rière, elles semblent se fondre pour former une sorte de crête membraneuse (3 A), qui passe comme une ceinture autour du segment, car la crête de droite se soude sur le dos avec celle de gauche. Cette crête est bordée de cils vibratiles. Les faisceaux de soies restent néanmoins toujours séparés. Dans les neuf premiers segments les deux rames poitent exclusivement des soies simples en forme de sabre (3 D), dont la moitié dorsale est rugueuse, tandis que le bord tranchant est lisse. A partir du lO"" segment se mêlent à chaque faisceau des soies (3 G), assez semblables aux autres, mais plus courtes et coudées à la base, de manière à ressembler à une baïonnette munie de sa douille. Au 1 5""' segment et à tous les suivants, la rame ventrale porte, en-dessous des soies précédentes, quelques crochets encapuchonnés d'une gaine (3 E), à rostre armé en-dessus de deux petites dents. Enfin, dans la partie postérieure du corps, les soies simples deviennent pure- ment capillaires. La trompe est exsertile, courte, couverte de cils vibratiles. Un organe segmentaire brun, rappelant celui des Polydores, existe aux segments 3, 4 et 5. Le système vasculaire est remarquable par l'existence d'une foule d'appendices contractiles et aveugles. Sang rouge pâle. Chez les femelles, les ovules forment dans chaque segment à partir du quinzième une grappe orangée de chaque côté de l'intestin. Les téguments renferment beaucoup de follicules. On en voit en par- ticulier deux rangées transversales au milieu de chaque segment (5 C) ( 75) 336 ANNÊLIDES CHÊIOPOKES du côlé venlial. ClKicun d'eux est large de 2 micr., cl aboulil à uu pore Irès-distiuct de la cuticule. La crèle membraneuse qui réunit les pieds d'un même segment, est remplie de longs follicules hacillipares, cylin- driques (5 B), qui se terminent en pointe sur le bord de la crête. Il existe même en général une petite proéminence à cet endroit, peut-être un corpuscule bacillaire en voie de sortir. L'extrémité postérieure du ver m'est inconnue. Fainille des CHÉTOPTÉRIENS Aud. et Edw. " Les auteurs qui ont le mieux compris les affinités naturelles des Chéloptériens, sont sans contredit M. Rud Leuckart et .VL Sars. Dès 1849, le premier ' rapprochait ces Annélides des Ariciens, et en 1856, le second " leur assignait une place tout auprès des Spiodiens. Soit M. Schmarda soit iVl. de Quatrefages* ont depuis lors méconnu les affinités si bien reconnues par leurs devanciers et éloigné les Chétoplé- riens, soit des Ariciens, soit des Spiodiens. M. Sclimarda les place dans son ordre des Annélides abranches qui est inadmissible en face des pro- grès modernes de la science. M. de Quatrefages les érige en un sous- ordre à part sous le nom Annélides aberrantes. Chose étrange, à propos de la formation de ce sous-ordre, cet auteur s'exprime de la manière suivante: « Il me semble que les résultats dus au savant norwégien con- firment entièrement celle manière de voir. » M. Sars a dû être étonné de cette appréciation, car il s'était exprimé textuellement de la manière suivante : « Après la découverte des Spiochœtopterus, la famille Chœtop- terea n'est plus isolée, et pour ainsi dire étrangère dans celte classe d'a- ' Ueber Cliecloptenis jier/jamcnlai eus Cuv. Arcliiv T. Naturg., 1849. XV, p. 340. " Faum littoratis Norwegice, 2« livr., p. 7. ' Neue Turbellarien, etc., II, p. 16. ' Histoire iialurelle des Aiinelés, 11, p. 20'. ( -(3) nu GOLFE DK NAPLKS, 337 iiimaux, mais elle se trouve en liaison intime avec les formes, depuis longtemps connues, de la famille Spionea » En effet, les genres Spiochœtoplerus, Phijllochœtopterus et Telepsavus ont entièrement le faciès des Spiodiens, et ne s'en distinguent que par la conformation des rames pexlieuses et l'absence complète du système vasculaire, caractères qu'ils partagent avec les Chétoptères. L'affinité avec les Polydora Bosc et les Disoma Œrst. est surtout très-frappante. Ces deux genres se distinguent de tous les autres Spio- diens par l'existence d'une armure de soies très-particulière à l'un des segments de la région antérieure. Ce caractère paraît également com- mun à tous les Chétoptériens. Le segment porteur de cette armure spéciale est le cinquième sétigère chez les Polydores, c'est le troisième chez les Disoma et le quatrième chez les Chétoptériens. Les affinités de ces Annélides entre elles sont si grandes, qu'on pourrait désirer une nouvelle élude des Disoma, avant d'être parfaitement certain qu'il s'agit de Spiodiens et pas de Chétoptériens. Le caractère le plus remarquable des Chétoptériens, celui par lequel ils se distinguent de toutes les autres Annélides, c'est la duplicité de la rame ventrale, que M. Leuckart a comparée ingénieusement à la bifur- cation si fréquente des appendices ventraux chez les crustacés. Celte duplicité existe dans toute la région postérieure, et aussi, commeM.Sars^ a été le premier à le montrer, dans une partie de la région moyenne. Ce caractère singulier, le seul sur lequel M. de Quatrefages eût pu pa- raître fondé cà établir un sous-ordre pour les Chétoptériens, a précisé- ment été laissé de côté par ce savant'. Il était pourtant déjà connu d'Audouin et Edwai'ds ' qui l eprésentent la rame ventrale comme for- mée, à la région postérieure, de deux tubercules charnus bien distincts. Ces observateurs ne connaissaient, il est vrai, pas l'existence de crochets ' Loc. cit., p. 7. - Uddrag af en med Al'bildnin(/cr ledsiiyel Beskrivclsc uver Chœluplei us Sursit, etc. — Vidensk. Forh. i Christiania, 1860 (Sârskill Aftryk, p. 3). ' Du moins ne le mentionne-t-il (jii'en passant chez une espèce de la famille. * Annales des Sciences naturelles, XXX, 1834, p. 416. 1 338 ANNÉLIDES CHÈTOPODES pecliniformes à la surface de ces lubercules. Il élail réservé à MM. Sars, Leuckarl et Schmarda de les découvrir chez quelques espèces. Nous verrons qu'ils existenl dans toute la famille. L'absence complète de vaisseaux chez les Chéloptériens n'avait été constatée jusqu'ici que par M. de Qualrefages chez le Chœtopferus Valencinii. Toutes les espèces que j'ai étudiées à Naples sont aussi complètement anangiennes. Cependant Pienier a décrit fort en détail le système vasculaire du Chœtoplerus variopedatus dans son Prodromo délia Classe dei Venni, ouvrage qui n'a point vu le jour, mais dont M. Meneghini a extrait une longue citation relative à ce sujet. Je ne puis, il est vrai, accepter comme entièrement probante la description du savant vénitien. Du moins certaines particularités très-exceptionnelles, signalées par lui, mériteraient-elles confirmation? C'est ainsi qu'il attri- bue aux Chétoptères un cœur placé du côté gauche, et formé d'une oreillette et d'un ventricule, cœur qui, séparé de l'animal, continue de présenter des pulsations rhylhmiques. Une telle conformation s'éloigne- rail certes bien de tout ce que nous connaissons chez les autres Anné- lides. Genre CH-^TOPTERUS Cuvier. TRICŒLIA Kenier '. Ch^topterus variopedatus. Tlicœtia variopedala Renier, Osservazioni posluine di Zooi. Adrialica, p. 35. » » Meneghini, ibid., p. 38. Chœtoptcnis peifiamentaceus VVill, Archiv fur Naturg., 1844, (. X, 328. » » Leuckart, Archiv fûi- Naturg. (non Cuv ), t. XV, p. 340. > Leuckarlii Qtrtg., Histoire natur. des Annelés, U, p. 216. » pergamentus Kowalewsky, Entwick. d. Rippenquallen, p. vi. ' .Je ne voudrais certes point laire toi l à Renier, cependant je n'ose me ranger du côté de M. Mene- ghini, lorsque ce savant relègue au rang de synonyme le nom si généralement adopté de Cliœtopterus et le remplace par celui de Tricœlia, pour obéir aux exigences de la loi de priorité, le nom de Renier datant de 1804. Or, à cette époque, comme M. Menegliini nous l'apprend. Renier préparait un travail [16 j DU GOLFE DE NAPLES. 339 Je ne cite ici guère cette espèce que pour rétablir le nom spécifique de Renier et de M. Meneghini, ignoré de tous les auteurs récents. Je n'ai pas eu en elîet le bonheur d'examiner vivante cette magnifique Annélide, et si j'ai pu en étudier quelques individus conservés dans l'alcool, soit à Naples, soit à Genève, c'est grâce à la libéralité de mon ami M. Panceri. Cependant l'examen de ces individus me prouve sur- abondamment que l'espèce de Naples est bien la même que celle de Venise et de Trieste, localités où elle paraît avoir été étudiée, non-seule- ment par Renier et M. Meneghini, mais encore par MM. Nardo et Koch. Les beaux dessins de Renier sont très-exacts. Une légère différence dans le nombre des pieds de la région antérieure n'a pas en effet l'importance qu'on pourrait être tenté de lui attribuer. M. Meneghini porte ce nombre à huit paires, mais tous les dessins de Renier en indiquent nette- ment neuf. Deux individus du golfe de Baja que j'ai sous les yeux en comptent l'un neuf paires, l'autre dix. Peut-être s'agit-il d'une différence sexuelle. Dans tous les cas, c'est la quatrième paire de pieds qui présente une armure spéciale. Je ne veux pas en dire davantage après des recherches faites sur des animaux conservés dans l'alcool. Le mémoire annoncé par M. Kowa- lewsky sur ce sujet, comblera sans doute bientôt cette lacune *. intitulé : Prudromo ikfjli Aninuili délia classe dei Verini, ouvrage que l'auteur ne put mener à bonne fin et dont il n'imprima qu'une partie : Prospettu dei Verini. Dans ce Pruspetlo fut établi le genre Tri- cœlia longtemps avant que Cuvier eût l'ondé son genre (jho^topterus. Mais le Prusiiellu imprimé de fîe- nier fut-il distribué ou vendu ? Je ne le pense pas, du moins ne I ai-je vu cité nulle part, el dans ce cas la seule impression ne saurait suliire à établir la priorité du nom de Renier. Les paroles mêmes de M. Me- neghini ne sont pas [larfailement claires sur ce point. La Plnlosophia zoolof/ica de M. van der Hoeven ne renferme aucune règle décisive pour un point douteux de cette nature. En revanche, dans les Lois delà nonienclalnre boluniijne, telles qu'elles ont été proposées par M. Alpli. de Candolle au congrès des bota- nistes réuni à Paris en I8C>7, je trouve deux articles ainsi conçus: Arl. il. La date d'un nom ou d'une combinaison de noms est celle de leur publication effective, c'est-à-dire d'une pubhcité irrévocable. Art. 42. La publication résulte de la vente ou de la distribution dans te public d'imprimés, de planches, d'aulographies ou seulement d'étiquettes accompagnant les échantillons d'heibier. ' M. Panceri m'écrit que la mucosité sécrétée par les (Ihétoptères est phosphorescente, (j'est une con- firmation des données de VVill. (79) 340 A NNÊ 1. 1 1) ES 0 H Ê r OPODES Genre TELEPSAVUS Gabr. Costa. (Char, em.) Chœtopteridœ quatuor tentaculis aUis hrevibus, aliis longissimis stdcoque longitudinali orncdis munitce. Corpus e région ibus cojistcms duabîis : anferiori depressa^ subtus convexa, pedibus siniplicïbus conipressiSy flabello setariini imico ; posteriori pedibus eompositis instruda, ramo dorsimli foliaceo ac verticali, setis simplicihns, ramo ventrali dnplici un- cinis permîdtis armato. Lorsque M.Gab. Cosla décrivit le curieux Chéloptérieu que nous allons étudier, il ne connaissait pas le genre Spiochœlopterus, établi plusieurs années auparavant par M. Sars. Sans cela, il lui eût sans doute rapporté sa trouvaille, et n'eût point l'ormé de genre Telepsavus'. Cependant à tout prendre, après avoir mis de côté tout ce qu'il y a de fautif dans la description de M. Costa, il subsisie des divergences assez considérables pour permettre aux deux genres de coexistei' l'un à côté de l'autre. La distinction principale est la suivante: Chez les Spiocbéloptères les lobes foliacés, que nous verrons être des branchies, ne se trouvent qu'aux segments onze et douze, tandis que chez les Telepsavus ils existent à tous les segments du corps dès le onzième', Telepsavus Costaium \ Telepsavus sp. Gabr. Costa, Al re d'Ilalia, otc, p. 53. Pl. XX, (ig. 1. Corpus, longitudine 5 ad 6"^""* (absque tentamUs), latitttdine 1""",?, segmentis idtra 100, antice roseo-violaceum, posticc, viridescens , loho cephalim conieo, octdis duobus ornato, branchiis a segmenta undecimo incipientibus usque ad. caudam ultimam persistmtibus. Segmenta 11 ad 14 seriebus dorsualibus verrucarum depressarum granulosarumque ins- tructa. Tentacula 3 cent, longa. Tubiis vitreus, annvlatus. ' Di un nuovo ç/enere di Anellide ilell nidinc dei Tuhicolnrii f délia famifiliu dei Cliclopterirn, scoperto ne! mare di Napoli, dei prof. Oronzio Gabriele Cosla. — Al re dlltiliu Villnrio Einmanuele, imiaimio dell' Ar.rademia Pontoniana, ia-i". Napoli, 1861, p. 53. * La diagnose que j'ai donnée ci-dessus ne icssemhie guère à ce que serait celle de M. Costa, s'il venait à la formuler. Toutefois, il ne faut pas oublier que je l'établis d'après l'espèce-lype de ce zoologiste. ^ L'espèce est dédiée uon- seulement à M. Gabriel Cosla, l'ondalinir du genre Telepsa Vus, mais encore (80) DU GOLFE DE NAPLES. 341 Les tubes de cette espèce sont très-fréquents dans la baie de Naples. On les trouve surtout en grande abondance dans le sable habité par les Oivenia (Ammochares Grube). Ces tubes sont cylindriques, incolores, par- faitement diaphanes^ et comme régulièrement articulés. A chaque arti- culation correspond une petite dilatation annulaire. Ces tubes résistent énergiquement à la décomposition, ce qui explique leur fréquence. Les vers sont en effet beaucoup plus rares que leurs habitations. L'animal se voit très-bien par transparence dans Tintérieur du tube, et l'on distingue en particulier facilement les deux longs tentacules sortant par l'ouver- ture antérieure du tube, et semblant palper lentement au dehors. Le lobe céphalique est conique et repose sur la partie dorsale du segment buccal. Il présente deux taches noires, sans doute oculaires. Le segment buccal est cylindrique, et son extrémité antérieure s'ouvre en large entonnoir pigmenté de violet: la bouche avec ses lèvres charnues. En dessous (1 A), ce segment présente une sorte de ceinture pigmentaire d'un violet plus intense à son bord postérieur. En dessus s'attachent les deux longs tentacules, semblables à ceux des SpiodiensV Ils sont jaunâtres, tachetés de pigment brun de chaque côté de la gouttière ciliée qui en parcourt tout le bord interne \ Ces organes sont évidemment préhensiles. Ils contribuent aussi à la respi- ration, en aidant à entretenir un renouvellement constant de l'eau, lorsque l'animal est retiré au fond de son tube. Les neuf segments^ suivants constituent une région à part, thoracique si l'on veut, à M. Achille Costa qui longtemps avant son père avait reconnu dans cette Annélide un Chétoptère. (Voyez Cenni intorno aile osservnzioni zoologiche faite durante i tremesi vernali del 1844, da A. Costa. — Avnali d. Accad. d. Aspiranti natnralisti, II, 28 marzol844.) Les tubes de ce ver auraient été pris pré- cédemment, selon cet auteur, pour des Tubulaires. ' M. Gabriel Costa [toc. cit. p. 54 ) fait naître ces tentacules de la face inférieure du ver, aux côtés de la bouche. Cette erreur s'explique lorsqu'on examine la figure 4 du zoologiste napolitain. Ce que l'auteur appelle « una specie di labbro inferiore, » est, en effet, le lobe céphalique. L'auteur a renversé l'animal et pris le ventre pour le dos. * M. Gabriel Costa fait courir tout le long du bord supérieur du tentacule un vaisseau qui, arrivé à l'extrémité, se bifurque pour former deux branches ramenant le sang en arrière. Je conteste de la ma- nière la plus positive l'existence de ces vaisseaux. Je ne m'accorde guère avec M. Gabriel Costa quant au nombre des segments, mais cela lient à ce que ce savant n'a point su reconnaître les limites des zoonites. C'est ainsi qu'il attribue une paire de pieds à chacun des deux pi-emiers segments, plus une paire intermédiaire entre les deux; le troisième segment porterait trois paires de pieds, etc. Tout cela ne résiste pas à la critique. Toutefois, sur le point essentiel, le nombre des paires de pieds (9) de la région thoracique, je suis parfaitement d'accord avec M. Costa. (81) ^4 342 ANNÉLIDES CHÉTOPODES très-aplatie ou même concave en dessus, fortement convexe en dessous. Dans la pro- nation (fig. 1), on aperçoit de chaque côté du segment un amas de très-petites taches violettes, et l'œsophage apparaît par transparence d'un hrun violâtre. Mais le reste de la surface est incolore. En dessous (1 A), les segments trois à sept présentent une sorte de bouclier ou de plastron violet, à raie transversale mitoyenne plus foncée. En dehors du plastron, la coloration est nulle, sauf trois taches violettes de chaque côté. Des taches semblables se voient au côté des segments neuf et dix. La surface ventrale du huitième segment (septième sétigère) est d'un rose pâle. Tout le tissu de ce seg- ment semble offrir une structure particulière. A la lumière incidente, il ne se diffé- rencie guère de ses voisins, mais à la lumière transmise, il devient entièrement opaque, tandis que les précédents et les suivants sont transparents. Chez tous les autres Chétop- tériens de la baie de Naples, on trouve au thorax un segment caractérisé par ces mêmes propriétés. Vue à un fort grossissement, la surface ventrale de ce 8™^ segment est ornée d'un pavé très-régulier de carreaux en forme de parallélogramme. Les seg- ments suivants sont à peu près incolores. Tous les pieds de la région thoracique, sauf ceux du 5'"" segment (4'°'' sétigère), sont semblables. Ce sont des palettes (1 B) triangulaires, portant un éventail oblique de nombreuses soies simples, dorées et lancéolées. La forme de ces soies se modifie un peu de l'une des extrémités de l'éventail à l'autre. A l'extrémité la plus saillante, le fer de lance de chaque soie est à peu près équilatéral ; à l'autre extrémité, l'un des côtés du fer de lance est rectiligne, l'autre fortement convexe. La série des soies pré- sente dans chaque éventail un passage graduel de l'une des formes à l'autre'. Le 5"^ segment a, de chaque côté, une rame pédieuse bien plus large et bien plus courte que les rames voisines. Il ne compte qu'un très-petit nombre de soies semblables à celles que je viens de décrire. En revanche, il est armé d'une soie, gigantesque (1 D) par sa largeur, renflée à l'extrémité en une grosse massue et tronquée brusquement par une surface plane et oblique. Au 11™^ segment (10™<^ sétigère) commence la région abdominale, ' M. G. Costa (/oc. cit., p. 54) mentionne déjà et figure exactement ces soies. Mais il ajoute que chaque segment en renferme une autre d'apparence très-différente, élargie et iiilobée à l'extrémité et servant de soie de soutien, c'est-à-dire d'acicuie. Or, cet aciculc n'existe pas. Un coup d'œii jeté sur la planche de M. Costa, rend vile compte de cette divergence. La figure (Costa, fig. 10) est, à n'en pas dou- ter, celle du feuillet branchial bilobé que nous décrivons plus loin. Sans doute, M. Costa a rédigé son travail longtemps après avoir fait ses dessins, et, par un lapsus de mémoire, il a interprété comme une soie le dessin d'une branchie fait sur une petite échelle. M. Costa représente cependant les cils de cette bi'anchie, ce qui aurait dû le prémunir contre cette malencontreuse interprétation. («2) DU GOLFE DE NAPLES. 343 caractérisée par un grand allongement des segments et des étranglements intersegmentaires très-accusés. A la partie postérieure de chaque seg- ment, au niveau par conséquent de l'étranglement, s'élèvent de très- singuliers appendices foliacés, qui doivent être considérés comme des rames pédieuses transformées et revêtues de fonctions branchiales. De chaque côté de la ligne médiane dorsale, s'élève en effet un feuillet ver- tical, étroit à sa base, mais s'élargissant au sommet pour former deux lobes très-divisés, de forme constante. En dehors de ce premier feuillet en surgit un second , réuni d'ailleurs à la base du premier par une sorte de bourrelet. Ce second feuillet s'élève verticalement, mais à une hauteur moindre que le précédent. Il se prolonge sur les côtés du segment comme un croissant membraneux et va se perdre dans la rame ventrale (1 C, b). Tous ces lobes membraneux sont minces, mais se ren- flent sur le pourtour en un bourrelet charnu, couvert de cils vibratiles. Ces cils prennent les proportions de franges très-vigoureuses dans les parties de chaque lobe qui regardent les lobes voisins. Enfin il est digne de remarque que le premier feuillet décrit ci-dessus, renferme toujours un faisceau de longues soies capillaires (a), entièrement noyé dans les tissus. L'extrémité des soies pénètre dans le lobe interne du feuillet, mais dans celui-là seulement. L'existence de ce faisceau permet, ce me semble, d'interpréter les feuillets membraneux du dos des segments comme des rames pédieuses, supérieures^ modifiées. Je pense en outre qu'on doit les regarder comme remplissant des fonctions respiratoires. Elles ne renferment, il est vrai, pas de vaisseaux, puisque l'animal est entièrement dépourvu de système vasculaire. Ce seraient donc des bran- chies lymphatiques (Qtrfg.). La vigueur des franges vibratiles, propres à entretenir un courant d'eau continuel à la surface, est favorable à cette manière de voir. La plus grande partie du corps de l'animal est, il est vrai, couverte aussi de cils vibratiles, mais ce sont des cils très-courts et très-faibles, comparés aux franges énergiques des lobes foliacés. La rame pédieuse ventrale est double (1 C, b, c), c'est-à-dire divisée en deux palettes ou bourrelets très-saillants, placés l'un derrière l'autre. ( 83 ) 344- ANNÈLIDES CHÉTOPODES Leur crête est couverte de très-petits crochets, fort nombreux, disposés en plusieurs rangées et très-semblables à ceux que je figurerai chez les Phyllochétoptères. Le dos des segments 11-14 est entièrement couvert par deux séries de mamelons, très-allongés dans le sens transversal, et d'apparence succu- lente (fig. 1, f). Ces mamelons ont déjà élé aperçus par M. Costa, mais il les représente comme existant à tous les segments de la région abdo- minale. Chaque mamelon, couvert de cils vibratiles, est formé lui-même par l'agglomération d'une foule de papilles, larges de 8 à 22 micr Ces papilles sont bourrées de petits corps sphériques incolores, larges de 4 micr. La bouche conduit directement dans un œsophage pigmenté de vio- làtre. Il est rectiligne et inerme, bien que M. Costa lui attribue une armure complexe. Au onzième segment l'œsophage passe à une partie brunâtre et cylindrique du tube digestif, qui décrit une série de sinuo- sités (fig. i, d; 1 A, a) dans ce segment et le suivant, pour aller s'ouvrir au treizième segment dans l'intestin hépatique. Celui-ci est beaucoup plus large, de couleur verte, teintée de brun. C'est à lui que la région posté- rieure doit sa coloration. Genre PHYLLOGH^TOPTERUS Grube (Char, emend.). Corpus in très regiones divisum. Eegio antica pedibus simplicihus, compressis, flabello setarum simplicimn instrudis prcedita ; média ramis pedwn ventrcdïbus duplicibus, unci- nigeris, ac ramis dorsuaïibus, verticalïbus, foliaceis, midtilobatis, flahellum setarum capil- lariiim includentihus insignis ; postica ramis ventraUbus sicut in regione média duplicibus, ramisqiie dorsuaïibus cylindraceis setas acicidares tenuiores includentihus prœdita. Lobus ceplialicus minimus segmento buccali insidens. Tentacidorum paria duo, incequalia, altero Spionidarum tentacidis simiUimo, altero nmlto breviori acicula capillaria tefiuissima in- cludente. Cette diagnose s'écarte de la caractéristique primitive de M. Grube, d'abord par la suppression de quelques caractères secondaires qui me semblent n'avoir qu'une valeur spécifique et non générique, comme [ 84 ) DU GOLFE DE NAPLES. 345 l'existence des taches oculaires, puis par la mention des deux grands tentacules semblables à ceux des Spiodiens et surtout à ceux des Telep- savus et des Spiochétoptères. Déjà M. Grube s'est posé la question si le Phyllochœtopterus gracilis qu'il avait trouvé à Crivizza, près de Lussin piccolo^ n'avait pas perdu accidentellement ses grands tentacules. Celte question, il la résolut par la négative, parce que cette Annélide portait deux petits tentacules rudimentaires, qu'il supposa être les homologues des grands tentacules des Spiochétoptères. Toutefois cette homologie n'existe pas, et la question aurait dû être résolue en sens inverse. Les Phyllochétoptères possèdent les petits tentacules en outre des grands, et la structure des premiers est tout autre que celle des seconds. Ils offrent en particulier le caractère très-remarquable de renfermer toujours quel- ques soies capillaires, sorte de fins acicules perdus dans les chairs. Ce caractère, rare chez les Annélides, se retrouve pourtant chez les Tomo- pteris. Celte seconde paire de tentacules suffit à distinguer générique- ment les Phyllochétoptères des Spiochétoptères, avec lesquels ils oifrent d'ailleurs une fort grande ressemblance. L'existence de ces grands tenta- cules a été constatée déjà par M. Kowalewsky Phylloch^etopterus socialis. l'iijjllocltœtuplcrus ap. Kowalewsky, Enlwickl. der Rippeii(|uallen, |i. vi l'I. XXI, fig. I. Corpus circa 2 cent, longivm. Regio antica sive thoracica e segmentis 13 (prœter seg- mentum buccal) constans ; mcdia hranchiata e segmentis 9 quorum tria anteriora hrevis- sima, ccetera prœsertim septimum octaimmque longiora ; postica segmentis ultra 35 cf- formatur. Cette Annélide est probablement l'espèce la plus abondante dans le golfe de Naples, où ses tubes juxtaposés, grisâtres, papyracés et enche- vêtrés les uns dans les autres par leur extrémité postérieure, paraissent ' Enlwickcliiuijsijrsehkhle ilcr liipiJCiujiiulU'n, p. vi. — Mémuiras de l'Académie imp. de Sainl-Péttrs- bourij, tome X, n» 4, 186G. ( 85 ) 346 ANNÉLIDES CHÈTOPODES former d'immenses prairies. Du moins les pêcheurs apporlent-ils à pre- mière réquisition, sous le nom de ceppa grande des pièces, qu'on pren- drait pour de grands quartiers de gazon, et qui sont formées presque exclusivement par les tubes de ce Phyllochétoptère. L'étude de cette Annélide a fait surgir quelques curieux problèmes physiologiques. Les ceppe grandi qu'apportent les pêcheurs sont formées exclusivement par des individus d'un même sexe, généralement des mâles, les femelles étant à ce qu'il semble beaucoup plus rares que les mâles. En outre, chaque tube est régulièrement habité par deux ou trois individus, tous adultes et mûrs. Le tube est cependant si étroit, que seul l'individu antérieur peut faire sortir ses tentacules par l'ouverture, tandis que les suivants sont emprisonnés derrière lui. Dans de pareilles conditions, on doit supposer tout naturellement que ces derniers ont été engendrés par bourgeonnement postérieur à l'extrémité du premier, et que peut-être même tous les individus d'une même ceppa sont nés par gemmation. Toutefois je n'ai pas réussi à vérifier l'exactitude de cette hypothèse. Je ne suis pas même très-certain des rapports des tubes entre eux. Ces petites habitations cylindriques, larges à peine d'un milli- mètre et longues parfois de 8 à 10 centimètres, sont irréguHèrement con- tournées dans leur partie postérieure, soudées les unes aux autres, et ne peuvent se séparer sans déchirures. Il m'a semblé qu'elles s'anastomo- saient parfois, cependant j'éprouve quelque hésitation à affirmer ce point. Il y a donc, on le voit, encore bien des questions à vider au sujet de ces *vers. Le lobe céphalique (1 A, d) est conique, obtus et repose sur la partie dorsale du segment buccal, comme celui des Telepsavus et des Spiochétoptères, En arrière, très- distants l'un de l'autre, les deux petits tentacules contenant les soies aciculaires sur- gissent du segment buccal aux côtés du lobe céphalique, tellement qu'on pourrait les prendre au premier abord pour des antennes. Le nombre de leurs soies (1 A, c) est en général d'une ou de deux. Chacun de ces tentacules est comme étranglé à la base et légèrement renflé immédiatement au-dessus. Leur surface antérieure est ciliée (6), la postérieure glabre. Le segment buccal est cylindrique, et la bouche s'ouvre en avant (86) DU GOLFE DE NAPLES. 347 comme un large entonnoir à bords très-charnus. Les grands tentacules, semblables d'ailleurs à ceux des Telepsavus, sont relativement un peu plus courts et munis de la gouttière ciliée habituelle. La région thoracique est composée de treize segments sétigères. Elle est très-con- vexe en dessous, plane et même canaliculée sur la ligne médiane en dessus. Les pieds sont dirigés vers le haut, coniques, plus courts que chez les Telepsavus ; leur éventail de soies présente d'ailleurs à peu près la même forme que chez ces derniers, mais les soies sont moins nombreuses (1 B). Encore ici c'est le 3'"" segment (4'"" sétigère) qui, en outre d'un petit nombre de soies normales, porte une soie cylindrique, colossale par son diamètre, tronquée et irrégulièrement dentée à l'extrémité. Quelquefois on compte deux de ces soies, mais alors l'une est plus courte ; c'est une soie de rempla- cement en genèse. Au quinzième segment commencent les lobes foliacés. Les segments 15 à 18 sont forts courts, et leurs feuillets presque appliqués les uns contre les autres. Mais les segments suivants s'allongent, surtout le 22"™*' et le 25'"'', et les feuillets placés à l'extrémité de chacun d'eux se trouvent très-distants les uns des autres. Comme chez les Telepsavus et les Spiochétoptères, on trouve (1 E) de chaque côté de la ligne médiane un feuillet vertical, étroit à la base, large au sommet qui est profondé- ment divisé en deux lobes inégaux (l'externe est le plus petit). En de- hors de ce premier feuillet vertical, s'en trouve un second, intimement uni avec le premier par sa base; il se prolonge sur les côtés du segment en forme de croissant, pour aller se confondre avec la rame ventrale (d). Tous ces lobes ont le bord renflé en bourrelet charnu et cilié. Les cils qui garnissent les intervalles entre les lobes, intervalles qui ont la forme d'un 0 ouvert en haut, acquièrent des proportions (1 E, b) bien plus considérables que les autres. Le faisceau des soies aciculaires (composé souvent de vingt à trente soies) aboutit au lobe interne du feuillet médian. La dernière paire de ces rames branchiales est au 23^^ segment. Dès le 24°"'' segment, les rames dorsales prennent une apparence tout autre, semblable à celle que M. Sars figure de la région postérieure de son Spiochœtopterus hjpicus. Ce sont des cylindres (1 C) un peu ren- (X7) 348 AIVNÉLIDES CHÉTOPODES fiés en boulon à l'extrémité et couverts de petits cils vibratiles au moins à leur surface supérieure et postérieure. Des soies tactiles sont semées çà et là. De légers étranglements à des intervalles réguliers font paraître les rames comme indistinctement annelées. Ces cylindres renferment une cavité, prolongation de la chambre périviscérale. l^a paroi est relati- vement mince dans la plus grande partie de cette rame pédieuse, mais à l'extrémité, elle s'épaissit beaucoup (b). L'axe de la rame est occupé par une soie (a), en général unique, se terminant par une palette en forme de fer de lance. La pointe, mais la pointe seulement, traverse les tégu- ments et fait saillie au dehors. Cette soie n'est d'ailleurs point libre dans la cavité de la rame, mais recouverte d'une couche (d) d'un tissu inco- lore, homogène, semé de nucléus. Au point où la soie perce le paren- chyme du pied, ce tissu se réfléchit pour venir tapisser toute la paroi de la cavité, où on le retrouve avec les mêmes caractères. Enfin de nombreuses brides (e) s'étendent de la gaîne molle de la soie, à travers la cavité, jusqu'à la paroi de la rame. Quelquefois au lieu d'une soie, on en trouve deux, dont l'une est évidemment une soie de remplace- ment. Soit dans la région moyenne branchifère, soit dans la région posté- rieure dépourvue de branchies, la rame inférieure est double, comme chez tous les Chétoptériens. Elle se présente en effet sous la forme de deux bourrelets, soit tores uncinigères (1 F, d, e). Le tore postérieur est le plus long des deux ; il arrive presque jusqu'à la ligne médiane ven- trale, et va se confondre, sur les côtés, avec le lobe foliacé qui descend de la rame dorsale. Le second tore est placé un peu en avant et en dehors de l'autre. Il est beaucoup plus petit. Chacun d'eux est chargé d'une multitude de petites palettes chitineuses, transparentes, disposées en plusieurs rangées qui empiètent les unes sur les autres | | | | | Vl'l'l'l Ces palettes, iincim modifiés, étant très-semblables à celles du Phyllo- chœtopterus fallax, j'en renvoie la description à cette espèce. (88) DU GOLFE DE NAPLES. 349 Le dernier segment du P. socialis est simplement arrondi sans trace de cirres terminaux. L'œsophage, d'un brun rougeâtre, parcourt en ligne droite toute la région Ihoracique. Dans les trois premiers segments abdominaux, il est suivi d'une partie brune et cylindrique du tube digestif^ qui décrit un grand nombre de sinuosités. Au 18ine segment commence l'intestin hépatique, d'un vert foncé, presque noirâtre, qui se renfle dans chaque segment, et donne sa coloration à la région moyenne et postérieure du ver. Dans chaque segment de la région moyenne et de la postérieure, il existe une paire de boyaux glanduleux (1 F, h) fort longs (organes seg- mentaires'?). Ils s'étendent du côté ventral dans toute la longueur de chaque segment. Aussi pourrait-on, au premier abord, jirendre la série de ces boyaux pour un seul organe, traversant toute une suite de seg- ments, tandis qu'il s'agit d'une succession de boyaux distincts. L'ex- trémité antérieure de ces organes (celle où doit se trouver l'ouverture interne que je n'ai pas pu distinguer), est plus large que l'autre et d'ap- parence grisâtre. A partir de là, le boyau diminue graduellement de diamètre jusqu'au niveau de la rame pédieuse, où il se recourbe brus- quement pour remonter vers le dos, et venir s'ouvrir à la base du feuillet branchial externe. Celte portion recourbée (/) est de couleur jaune brunâtre. Dans les deux régions, la grise et la brune, on distingue facilement le calibre interne de l'organe et les cellules opaques de la paroi glanduleuse avec leurs nucléus plus clairs. Les tissus de cette Annélide, comme en général de tous les Chétopté- riens que j'ai étudiés, sont d'une délicatesse extrême, et, malgré l'emploi de divers réactifs, je ne suis pas arrivé à en fture une étude satisfaisante. Toute l'extrémité antérieure de l'animal (segment buccal et tentacules) jouit de la propriété, lorsqu'on l'irrite, d'émettre une multitude de très- longs filaments (1 A, g) aussi ténus que des cils vibratiles, et légèrement ondulés. Je n'ai jamais surpris ces filaments in situ, ni assisté directe- ment à leur émission. J'inclinais môme dans l'origine à penser que cette (89) 45 350 ANNÈLIDES CHÉTOPODES forêl de filaments, surgissant au bout de peu de temps autour de l'ex- Irémité antérieure de l'animal examiné est le résultat de la coagulation d'un mucus sécrété par la région antérieure Toutefois cette opinion a cédé devant l'examen du Ph. fallax, où, comme nous le verrons^ ces fila- ments sont plus gros et plus faciles à étudier. Des follicules glandulaires, bacillipares et non bacillipares, sont répan- dus un peu partout dans l'animal : ainsi un groupe de follicules sphé- riques à la base de la rame supérieure dans la région postérieure (1 C, /" et^); ainsi encore des follicules cylindriques, beaucoup plus pe- tits, dans la paroi interne et ciliée des lentaculeS; bien plus épaisse que l'externe, etc. Les tentacules^ en dedans de la couche glanduleuse que je viens d'in- diquer, présentent une couche de fibres circulaires et une couche de fibres longitudinales. La cavité axiale est remplie par une matière sar- codique, groupée en gouttelettes qui se mettent en mouvement et s'é- coulent à la moindre compression. Je n'ai pu reconnaître dans ce tissu de cellules proprement dites. 2. PHYI.LOCHiETOPTERUS FAI.LAX. Pl. XXI, fig. 2. Phyllocliœtopterus circa 3 cent, lovgus, T'"'.7 latus, tuhimi inroleiis vifrnmi, nmmlatmn, tuho Telepscwi similUmum. Regio antica e 19 segmentis ( segniento huccali incluso ) cons- tans ; regio média segmentis hrancMatis 13, postica ramis dorsmlibus cylindraceis insi- gnis. Tentacida maxima, flam, aiirata, minulis bnmnceis. Je donne à cette espèce le nom de fallax, parce qu'elle habite im tube vitreux, incolore et annelé, très-semblable à celui du Telepsavus Coslarum, seulement l'animal qui habile ce tube n'est point unTelepsave, mais bien un Phyllochétoptère. Du reste, avec un peu d'habitude, on parvient à distinguer les tubes des deux espèces avec assez de certitude. Les tubes du P. fallax sont un peu plus larges, un peu plus solides, et souvent enfumés ou même encroûtés çà et là d'une substance noirâtre étrangère. En outre, j'ai toujours trouvé ces tubes engagés parleur par- l 90 ) DU GOLFE DE NAPLES. 351 lie postérieure dans des éponges, conditions dans lesquelles je n'ai jamais rencontré les Telepsavus. Ces vers vivent en société et l'on en reçoit des pécheurs dix à vingt à la fois, mais point des milliers comme cela arrive pour le Pli. socialis. Sauf les tubes entièrement différents, la plus grande taille et quel- ques différences de coloration, la ressemblance est grande entre le P. fallax et le P. socialis. Toutefois la confusion entre eux est impos- sible à cause du nombre tout différent des segments à chaque région. Les caractères de coloration les plus saillants sont : la teinte jaune d'or des grands tentacules, interrompue çà et là par des taches transversales brunes; l'existence d'une raie d'un brun violàtre entre le l"'' et le 2'"'^ segment sétigère; enQn une coloration analogue au bord du sixième. Au point de vue des rames pédieuses des différentes régions et des feuillets bran- ctiiaux bilobés, l'identité avec l'espèce précédente est complète. La grosse soie du 4me segment sétigère a une forme un peu différente. Elle se renfle à quelque distance de l'extrémité en une massue cylindrique, tronquée obliquement par une surface con- cave, à bords crénelés (2 D). Deux des crénelures se développent en dents vigoureuses, mais obtuses. Les deux crêtes de la rame pédieuse sont couvertes d'un grand nombre de rangées de petites palettes chitineuses, très-serrées, qui ressemblent entièrement à celles du Ph. socialis et des Télepsaves. Leur forme est à peu près triangulaire (2B); le côtéadné est concave; le côté recouvert par l'imbrication de la palette voisine est légèrement courbé en S; enfin le côté libre est convexe, avec une petite échancrure, très-profonde, près de l'angle antérieur, échancrure qui transforme cet angle en une dent crochue. Le limbe de ce côté du triangle est strié, grâce à une série de petites dentelures, visibles seulement à un fort grossissement'. De chacune de ces dentelures part d'ailleurs une strie très-fine qui traverse la palette entière en ligne droite. La longueur des palettes est de 19 à 20"'". Il n'est pas difficile de reconnaître dans ces petits organes cuticulaires de véritables uncini, comparables à ceux des Térébelliens. Leur nombre varie de 80 à 200 et davantage dans un seul des tores ventraux. L'œsophage, de couleur violàtre, s'étend en hgne droite jusqu'au IS™" segment. A sa suite vient, comme chez les autres espèces, la partie contournée du tube digestif, qui occupe trois segments, et, enfin, l'intestin bihaire. ' Les plaques onciales du genre Chœtoptcras sont relativement bien plus grandes, fortement dentées, et ressemblent davantage à celles des Térébelles. { 91 ) 352 ANNÉLIDES CHÉTOPODES Chez cette espèce, comme chez les précédentes, la partie antérieure du corps, surtout le lobe céphalique et le segment buccal, déchargent pendant la manipulation des milliers de filaments. Ces éléments sont beaucoup plus gros que chez le Ph. socialis, et il est facile de s'assurer qu'il ne s'agit pas seulement de stries dans un mucus coagulé, car on peut les isoler facilement. Leur longueur varie de 0°™™,!! à 0,19. Le diamètre moyen est de 0^111,0011, mais l'une des extrémités est tou- jours un peu renflée, l'autre au contraire très-ténue. Ces fils gisent épars en tous sens autour de l'animal, formant des anses et des boucles. L'extrémité renflée paraît être la dernière à sortir de la peau. Il ne faut pas les confondre avec les follicules fusiformes disséminés çà et là dans le tissu des tentacules. Ces follicules sont eu effet simplement ba- cillipares. Le tissu des branchies peut être facilement étudié, en traitant ces or- ganes, d'abord par l'alcool absolu, puis par une faible solution de carmi- nate d'ammoniaque. On voit alors (2 A) que le bourrelet périphérique est formé par une agglomération de petites cellules sphériques, portant le revêtement de longs cils vibratils. La surface de la partie membra- neuse de l'organe est formée par un pavé assez régulier de cellules larges de 22 microm. Chacune d'elles renferme un grand nucléus de forme irrégulière, qui ne se colore point par la solution de carmin. Vu à la lumière transmise, le corps du ver présente au thorax, comme celui des autres espèces, une région à tissu opaque. Elle occupe les segments 6 à 15. Le maximum d'opacité est du onzième au quin- zième. 3. PHYLLOCHiETOPTERUS MAJOR. Pl. XIX, fig. 1 . Phyïlochœtopterus 25-30 cent, longus, latitiidine maxima 4-5"^"% regione antica média que flava, postica obscure violaceo-purpurea. Tentacida majora tœniis cluahus violaceis instructa. Begio antica e segmentis 11 constans, média e segmentis tribus quorum duo branchia gerunt, postica segmentis circa 160. Tubus corneus. (92) DU r.OLFE DE NAPLES. 353 Cette magnifique espèce hnbite des tubes cylindriques cornés, fermés en dome à l'extrémité postérieure; le milieu de ce dôme étant percé d'une petite ouverture circulaire. Une seule fois, par l'intermédiaire de M. Mecznikow, je reçus un tube habité, renfermant deux vers femelles l'un derrière l'autre. Deux autres fois des tubes vides me furent appor- tés par les pêcheurs. Ces tubes ont un diamètre de 4 à 5™™ et une lon- gueur de près d'un mètre. Le lobo coplialiqiie est petit, arrondi, orné de taches oculaires vagues, comme celui du Phyllochétoptère social. Il repose sur une dépression dorsale du segment buccal. Celui-ci est plus large relativement que chez les autres espèces; il se dilate en avant pour former un vaste entonnoir buccal. Los grands tentacules sont pâles et ornés de deux raies longitudinales d'un beau violet. Les tentacules courts sont à peu près inco- lores et renferment une ou deux soies aciculaires. Toute la région thoracique est jaune, très-convexe en dessous, concave en dessus; la section transversale en est, par conséquent, semi-lunaire. Elle est composée de onze segments sétigères. Les palettes pédieuses ressemblent à celles des autres espèces. Les soies, à extrémité obliquement lancéolée, sont coudées avant la dilatation terminale (1 B). La grosse soie (1 A) du 4""" segment sétigère est parfaitement droite, à peine sensi- blement renflée à l'extrémité. Celle-ci est tronquée obliquement par une surface con- cave, finement crénelée sur le bord. A la région moyenne, plus étroite que la précédente, commencent les doubles rames ventrales avec leurs plaques onciales en palette. Tandis que les segments de la région antérieure sont très-condensés, ceux de la région moyenne sont allongés. Chacun d'eux est plus long que celui qui le précède, si bien que le troisième égale en longueur les deux précédents, soit à peu près sept ou huit segments thoraciques. Les deux premiers portent à leur extrémité postérieure les rames foliacées verticales (branchies). Au pre- mier de ces segments, ces feuillets rappellent beaucoup ceux des espèces précédentes: le feuillet principal est bilobé, seulement celui de droite est beaucoup plus largement soudé à celui de gauche que chez les autres espèces. Au segment suivant l'appendice membraneux rappelle davantage les « poches dorsales » des Chétoptères, seulement cette « poche » est ici bilobée par une profonde division sur la ligne médiane. Cette modification intéressante du type des Phyllochétoptères permet de supposer que les poches des Chétoptères ne sont que des branchies. Le troisième segment porte déjà des rames dorsales, cylindriques, blanches, avec soie axiale, comme celles de la région (93) 354 ANNÉLIDES CHÉTOPODES postérieure. Je ne classe cependant pas ce segment dans cette région, parce que soit par sa couleur, soit par sa grande longueur, soit enfin par le sillon médian de sa sur- face dorsale, et par l'étranglement qui le sépare de la région postérieure, il se rattache évidemment à la région moyenne. La région postérieure se distingue des précédentes non-seulement par ses rames dorsales cylindriques, blanches, mais encore par sa forme générale et sa coloration. Immédiatement à la suite de l'étranglement qui la sépare de la région moyenne, elle se renfle rapidement et atteint un diamètre presque égal à celui de la région antérieure; elle s'atténue ensuite graduellement jusqu'à l'extrémité. Cette région est à peu près cylindrique. Sa couleur est d'un beau violet pourpre, très-foncé, sur lequel se déta- chent en blanchâtre les rames supérieures et les inférieures, la ligne dorsale et la ven- trale, ainsi que les intervalles des segments. La coloration violette appartient, à pro- prement parler, cà l'intestin biliaire qu'on perçoit à travers la paroi semi-transparente du corps. A la base de chaque rame dorsale est une tache rose, produite par l'ovaire. Les ovules mûrs ont en effet une belle couleur rose. Fam. des STERNASPIDIENS V. Carus (Mlgr. rev.) (ANNULOSA TlJALASSEAIiCA Délie Cluaje, i>ro parte.) J'ai déjà félicité M. Malmgren, dans les Prolégomènes de ce Mémoire, d'être revenu à l'opinion de Délie Ghiaje, de M. de Siebold et de M. Max MûUer, qui assignaient aux Sternaspis une place parmi les Annélides. Ce sont en effet des Annélides pur sang, et je ne sais comment M. Carus et M. de Quatrefages pourraient justifier la place qu'ils ont assignée à ces vers parmi les Géphyriens. J'ai déjà dit que le dernier de ces au- teurs était retombé dans l'erreur autrefois commise par Oken et par Otto, en prenant la tête des Sternaspis pour la queue. Les recherches anato- miques de M. Krohn et de M. Max MûUer ' dont il n'a sans doute connu ' x Jam de Slernaspide, dit M. M. Mùller, quarii et ipsani inulli in nosliain familiam (i. c. Thalasse- j niaceoruni) l'otulerunt, eoium sequor seutenliam, qui Sternaspidem non ad Echiuridas vel Tiialasse- (94) DU GOLFE DE NAPLES. 355 que les titres, auraient pu l'éclairer entièrement sur ce sujet. Dans tous les cas, les Sternaspidiens sont encore plus déplacés parmi les Ecliino- dermes, où les reléguaient Otto, Meckel el Cuvier. Quant à la position à assigner aux Sternaspidiens dans la série des Annélides, elle paraît fort discutable. M. Malmgren les place auprès des Phérusiens, ce qu'avait déjà fait Délie Chiaje. Bien que celte opinion ne me satisfasse pas entièremenl, je m'y range, vu l'impossibilité pour moi, de faire mieux. Genre STERNASPIS Otto. Sternaspis scutata '. Menitihi eiiciirbilncca Pl.ineiis, De Concliyl. minus nolis. Hniiire CIDl;iCCLX, p. 110; t;il». V, /), /<;. Ecliitwrlijpiclniii scKluliis, vel di/jii'ntita lieu. Tav. per servire alla classif. degli Aiiimali; Nov. AcL Acad. Cm-. Nal., XI, 531. Tliainssriiia snitiiliim Ranzaiii, Memorie di Stor. nat. I, fav. 1, 10-12. - Isis, XF, p 1457. Stcnidspis IlinlasseiiHn'Ie.s Ollo, IS21, Nova Acta Acail. Cxs. I^eopold. Nat. Cur. X, pars 2, p. Gl 9, lab. 50. >i » Hii(lol|iiii, Eiitozoorum Synopsis, 573. » » Cuvier, Règne animal, 111, p. 245. » » Délie Chiaje, Memorie su gli Anim. senza verL. IV, 204, lab. XLll, fig. 18, el Descrizione, 111, p. 7G ; V, p. 90, tav. 43, fig. 4; lav. 94, lig. 1 à 5; el lav. 106, fig. 18. » » Guérin-Méneville, Iconogr. du règne animal, t. H; Zoopli.. tab. VI, fig. 4et4r/. Schrciltcriiis Breinsii Pionicr'^ (fidc Ottonis, Nova Art. Acad. Ca:'s. Leop. Nat. Cur. X, p. 178). « maceos perlinere, sed ad Chastopodes exislimani, quorum in numéro de Siebold nominare sufficial, « quum pmesertim eliam aiialogia selarum analium Krobnii observalionibus refutata sit, alque quem « anuin bucusque habuerunt, ut oris oi ificium cognovei'inl » — Ohsmi. analoni. de Vmiiibns quibiis- dam maritimis. Berolini, 1852, p. 17. ' M. Malmgien rejette le nom spécifique de (hdhissp.indïilt's, aujourd'luii généralemeni accrédité, pour reprendre le nom de .sciitiilu déjà employé par Renier et Ranzani. A propi'cment parler, la loi de priorité devrait faire revenir au nom de Riaucbi et, dans ce cas, l'espèce de Naples porlei ait le nom de Sienuispis cucurbitacea. Les figures de Bianchi sont d'ailleurs fort reconnaissables. ^ Ce nom de Schreiberiiis Brcmsii ne m'est connu que par une citation d'Olto (Animainm maritbn. nondum editorum yenera duo. - Nova Acln Acad. Cœs. Cur. Nat. X, pars 2, p. 626) laite de mémoire, ainsi que ce savant le remarque expressément. Je ne sais cependant si ce nom, cilé également par Délie Chiaje, mais sans doute siu' la foi d'Otto, est bien au(henli(|ue. Je suis porté à croire plutôt qu'il esl le résultat d'un défaut de copie du mémoire de Chamisso et Lysenhardt (Aoeu Acta Acad. Cœs. Lru/i. Ciir. Nat. X, p. 351), dans le((uel je trouve à propos tlu genre Sternaspis la phrase suivante : « Sccunda liujus generis species ea est cui Benierus olim nomen Echinorhyiiclii scuLaii, dein Scfireihersius, Breinsi'rius et Hninidiiiis nomen Tlmhissnnnlis sciitali mdidere. » (95) 356 ANNÉLIDES CHÉTOPODES Sli'iHdsi/is lliulassemuïilcs Ijamnrck, Hist. ilcs nnimaux sans verl., V, p. 535. » » Gi'ul)e. Ecliinoil. Ad. iind Wiirniei-, p. (i7. » » Krolm, Miiller's Arcliiv lïir Anal, inul Piiys., 1842, p. 426. > » Max Mùller, Observai, anal, de Verm. quib. maritimis, 1852, p. 1, lal) I » » Quatrelages, Histoire nalui' des Annelés, I. II, p. 590. » sriilala Mlmgr. Annuiala poiych Speisb. Gi'œnl., elc , p. 85. Pl. XXXI, llg. 9. Je n'ai disséqué que trois Slernaspis pendant mon séjour à Naples, mais ce nombre a été suffisant pour me convaincre de la parfaite exacti- tude des recherches, soit de M. Krolin, soit de M. Max Mùller. Sans insister sur les faits que ces savants ont déjà fait connaître, qu'il me soit permis d'attirer l'altenlion sur une particularité anatomique assez remarquable de l'appareil respiratoire. Dans la partie postérieure du corps des Sternaspis, on trouve deux houppes vasculaires, placées sous les écussons branchiaux. Ces houppes frappent les yeux dès qu'on ouvre la cavité du corps. Elles ont été dési- gnées par M. Mùller sous le nom de vaisseaux branchiaux. Ces houppes ne sont point formées par des rameaux vasculaires isolés. Chaque vaisseau (fig 9, b) est au contraire accolé à un axe solide, élastique et cylindrique, dont le diamètre est à peu près égal à celui du vaisseau qu'il supporte. Cet axe (fig. 9 a), de consistance cartilagineuse^ est formé par une substance finement fd3rillaire, dont les fibrilles sont disposées dans le sens de la longueur. Il est entouré d'une gaine formée par de petites bandelettes obliques à l'axe. Chacune d'elles présente un gros noyau avec nucléus (c); tous ces noyaux sont placés le long de la ligne de contact du vaisseau et de l'axe sohde. Le vaisseau et l'axe sont en- fermés dans une tunique musculaire commune. Celle-ci est formée moins par une gaîne continue, que par une série d'anneaux musculaires (rf), indépendants les uns des autres, et de largeur variable. Je n'ai malheureusement pas poursuivi mes recherches sur la sin- gulière conformation de ces houppes vasculaires, et je n'ose hasarder d'hypothèse sur le rôle des divers éléments que je viens de décrire. D'autres combleront cette lacune. (96) DU GOLFE DE NAPLES. 357 Famille des PHÉRUSIENS Grube. (CHLORÉMIENS Qtrfg.) Genre STYLARIOIDES Délie Ghiaje. TlUJPriONn Edw.; PHERUSA Blnv. ; LOPHIOCEPHALA Costa. Pour ce genre, qui a reçu tant de noms divers , M. de Quatrefages a adopté celui de P/ierusa Blnv. dans son Histoire naturelle des Ân- nelés. M. Malmgren le rejette, parce qu'il a déjà été attribué en 1815 par Leach à des crustacés, et en 1816, par Lamouroux à des polypes, et il le remplace par celui de Trophonia Edw. qui a d'ailleurs l'avan- tage de la priorité. Mais alors la justice demande qu'on fasse un pas de plus et qu'on revienne au nom de Stylarioïdes D. Ch., antérieur à celui de Trophonia*. Je le fais d'autant plus volontiers que Délie Chiaje a connu ces vers mieux qu'aucun de ses successeurs, et que nous lui devons des figures nombreuses et exactes, et surtout une étude anato- mique fort soignée, à laquelle il y a peu de chose à réformer. Le caractère essentiel du genre Stylarioïdes, c'est d'avoir l'appareil branchial porté par un large pédicelle membraneux, et les soies des deux premiers segments développées d'une manière exceptionnelle pour former la cage céphalique. Le corps ne sécrète pas de mucus d'une manière appréciable. M. Gabriel Costa, auquel nous devons une étude anatomique de l'es- pèce déjà disséquée pnr Délie Chiaje, mais qui paraît n'avoir pas connu les travaux de son prédécesseur, en a fait, sous le nom de Lophiocephala, un genre à part, parce qu'il a méconnu l'une des paires de faisceaux de soies des segments qui suivent les deux premiers. ' Je conserve (Vailleurs le genre Trupliotiia en restreignant un peu ses limites, comme on le verra plus loin. (97) 46 1 358 ANNÉLIDES CHÉTOPODES StYLARIOÏDES MONILIFER. Siylaridides moniliferus Délie Chiaje, Memorie, IV, p. 178, tav. LUI. Descrizione e Nolomia, III, p. 75- V, p. 96; tav. 94, fig. 6, et tav. 134, fig. 5. Siphonosloma papillosum Grube, Echiiiod., Act. und Wûrmer, 1840, p. 68. Lopitiocepliala Edwardsii Gab. Costa, Annales des Sciences nalur., 1841, t. XVI, p. 276, pl. 12, fig 2. Trophoiiia barhala Aud. et Edw., Règne animal illustré, pl. 22, fig. 1. Stylaridides moniliferus Qti'fg. spec. incert. sedis. Histoire natur. des Aunelés, I, p. 487. t'Iierusa barbota Qlrfg., Histoire natur. des Anneiés, 1. 1, p. 481. Pl. XXV, fig. i. Comme figure de faciès, celle de M, Gabr. Costa (loc. cit., fig. 2) est sans contredit la meilleure. L'étude anatomique que nous devons à ce savant, est au contraire très-imparfaite. En revanche, les dessins analo- miques de Délie Chiaje sont généralement fort exacts, quoique sché- matiques, et me permettent de supprimer la plus grande partie des miens. Je me référerai souvent, dans la description qui va suivre, aux planches de ce grand anatomiste'. Laçage céphalique de cette espèce est très-incomplète. Elle est formée par les soies (fig. 1, f) des rames pédieuses supérieures et inférieures des deux premiers segments sétigères. Ces .soies sont dirigées en avant, fort longues et au nombre de deux à quatre seulement par rame. Dans l'espace qu'elles enserrent peut saillir l'appareil céphalique rétractile. Ces deux segments sétigères sont en réalité, comme nous le verrons, le se- cond et le troisième. Le premier ou segment buccal est achète, plissé en travers et susceptible de s'invaginer dans la partie antérieure du corps. Souvent, cependant, l'appareil branchial se rétracte seul et le segment buccal reste visible sous la forme d'un entonnoir évasé, transparent (1 I). Tous les segments suivants sont armés de soies ' Voici encore un des exemples oîi M. de Quatrefages fait le pins grand tort à Délie Chiaje: « Ce genre, dit-il, a été établi par Délie Chiaje pour une Annélide appartenant bien eei tainenicnt à celle fa- mille, mais qui se distingue aisémeut de toutes les espèces précédentes ];:ir l'absence de branchies (?) » — (Le point de doute api)artient à M. de Quatrefages) Or, si M. de Quatrefages, non content d'examiner les figures (dans lesquelles les branchies auraient d'ailleurs dû le frafiper), avait recouru au texte du savant napolitain, il aurait trouvé la phrase suivante: « Ma nello stilai ioïde pella disposizione rassomi- gliano le branchie ad una corona imbutiforme, essendo anche semplici e terminale ne' due tronchi late- l ali » (Descrizione, III, p. 78), ce qui est, en effet, le caractère des br anchies chez les Stylat ioïdes. " La description de M. Grube, quoique très-concise, est fort exacte. Mais elle ne s'attache qu'à quel- ques caractères externes, et ne nous enseigne rien sur l'anatomie de l'aimnal. i 98 ,) ' DU GOLFE DE NAPLES. 359 tétrastiques, mais dépourvus de mamelons pédieux. Ces soies sont bien pins courtes que celles de la cage céptialique, et, en outre, celles des rangées dorsales sont plus fines et plus petites que celles des rangées ventrales. Voilà pourquoi M. Costa ne les a pas aperçues. Moi-même, j'ai douté quelque temps de leur existence. Les soies de la cage céphalique sont subulées, larges de 44 micr., et régulièrement annelées (1 E), comme si elles étaient composées de segments superposés à l'instar d'un pédoncule d'encrinite. On peut y distinguer deux couches: l'une axiale, d'apparence fibreuse, l'autre corticale, homogène. Les soies courtes (1 D) des segments suivants ne dépas- sent pas un diamètre de '19 micr. Elles sont légèrement recourbées à l'extrémité, mais présentent d'ailleurs la même structure que les précédentes. , La peau est grisâtre et offre chez les adultes la même apparence dans toute la longueur du corps qui mesure jusqu'à 18 centimètres, et compte au delà de 140 segments. Mais chez les jeunes individus (1 1), la moitié antérieure du corps est rosâtre et très-évidemment striée en travers. La moitié postérieure est plus pâle, un peu moins large, et à peu près lisse. Les derniers segments sont parfois beaucoup plus étroits que les autres, et simulent un appendice caudal. La couleur grisâtre, terreuse, est due à une substance incrustante, sans doute de provenance étrangère. La peau est hérissée de nombreuses papilles, déjà connues de Délie Chiaje et de M. Costa. Elles offrent, pour l'ordinaire, la forme d'un cylindi e (1 C, a), mais cette forme est due à la substance incrustante, agglutinée sans doute par une quantité de mucosité inappréciable. Lorsqu'on les en dépouille, on voit que leur forme véritable est celle d'un bouton sphérique, à l'extrémité d'un pédicule (1 C, b). Soit le pédicule, soit le bouton, sont formés de deux couches, l'une externe, homogène, qui n'est qu'un prolongement de la cuticule (c), l'autre interne, finement granuleuse. Celle-ci est en communication avec la couche sous-culicu- laire par un pore étroit (d) qui perce la cuticule générale sous la papille. Aucun réactif n'a réussi à me faire découvrir de nucléus dans la couche granuleuse ' . ' M. Costa considère ces « tubercules cylindriques» comme vasculaires, ce qui est erroné. La belle couleur verte des vaisseaux sanguins ne pourrait pas se soustraire à l'observation dans ces organes ( 99) 360 ANNÉLIDES CHÈTOPODES Le segment buccal porte en avant un entonnoir membraneux, fendu sur la ligne ventrale. C'est le lobe céphalique avec le pédoncule branchial (fig. 1). Les limites entre le lobe céphalique et le segment buccal ne sont d'ailleurs point tranchées. Dans tous les cas, l'entonnoir qui nous occupe, renferme dans sa paroi dorsale le cerveau (e). Les branchies sont disposées sur tout le bord de l'entonnoir, sous la forme de lanières parallèles. Un sillon se prolonge de chaque espace interbranchial sur la partie supérieure de l'entonnoir membraneux. Cet appareil branchial en fer à cheval présente par suite une certaine ressemblance avec celui d'une Serpule. Toutefois, cette ressemblance n'est qu'extérieure, car le bord de l'entonnoir ne porte pas seulement une rangée de rayons bran- chiaux, mais plusieurs (trois au moins). Si l'on compte les branchies à la rangée externe, on n'en trouve guère que 28, tandis que le nombre total est d'environ 90. Chaque rayon branchial' est couvert de cils vibratiles, sauf une bande glabre sur la ligne médiane externe. Dans l'intérieur sont deux vais- seaux, auxquels les branchies doivent leur couleur verte, tempérée d'ail- leurs par un pigment brun, qui accompagne les anses latérales (b). Les branchies ont une cuticule beaucoup plus mince et délicate que celle du pédoncule infundibuliforme. En dessous de l'appareil branchial sont deux tentacules^, naissant aux côtés de la bouche. Ces tentacules charnus (fig. 1, a), déjà fort bien transparents. Le même savant place au sommet de la papille une ouverture par laquelle transsuderait le mucus. Cette ouverture n'existe pas, ou, du moins, M. Costa n'a-t-il en vue que la solution de conti- nuité de la substance incrustante au sommet du cylindre, à travers laquelle on voit surgir le haut de la papille comme un dôme incolore. C'est ce dôme qu'il a pris pour du mucus. La véritable papille, privée de la substance incrustante, lui est restée inconnue. ' Les cirres de la plupart des auteurs ; les ovaires pour Otto Fr. Millier. M. Fritz Millier, en revendiquant pour les branchies le rôle respiratoire que beaucoup d'auteurs ont semblé leur dénier (puisqu'ils les ont appelées des antennes ou des tentacules supérieurs), semble con- tester aussi le nom de tenlucules aux deux organes que nous considérons ici (Voyez Archiv f. Nutmy., XXIV, 1858, p. 218). Leurs fonctions sont pourtant bien préhensiles. Au moins les cils vibratiles qui garnissent leur gouttière conduisent-ils à la bouche les particules nutritives. — M. Edwards les considère comme des branchies lymphatiques. Peut-être jouent-ils accessoirement ce rôle. Le savant académicien ignorait d'ailleurs l'existence d'un vaisseau dans leur intérieur. (Voyez Leçons sur l'anatomie et la physio- logie, tome II, p 105.) (100) DU GOLFE DE NAPLES. 361 VUS par Dellc Chiaje, sont formés d'une partie axiale et de deux limbes latéraux. Les limbes sont bien plus longs que l'axe, ce qui les oblige à se raccourcir en formant un grand nombre de replis très-caractéris- tiques. Ces replis ' sont placés de manière à transformer la face infé- rieure des tentacules en une large gouttière, couverte de cils vibratiles (1 A). Grâce à cette organisation, les tentacules conduisent sans cesse des particules nutritives à la bouche. Dans l'axe de chaque tentacule est un vaisseau aveugle, à paroi celluleuse et épaisse, dépourvu de ramifi- cations. La bouche est une large ouverture entre les tentacules ciliés et la lèvre inférieure, bilobée, et non ciliée. Souvent on voit saillir de l'ou- verture buccale jusqu'à trois languettes ciliées (tig. 1, b), remplies d'un réseau de vaisseaux sanguins. Elles doivent prendre part à l'ingurgita- tion des aliments. Ce sont les trois antennes de M. Costa. L'oesophage conduit dans un estomac de couleur orangée ^ qui se pro- longe, en avant, en un large cœcum ' de même couleur, mais plus foncé. Le cœcum est désigné par Délie Chiaje sous le nom de « bourse biliaire aveugle*. » La couleur orangée appartient à la couche interne de l'es- tomac; l'externe est incolore. Cette disposition est rare chez les Anné- lides'. L'intestin forme une grande anse qui remonte sous l'estomac, et qu'on trouve en général vide d'aliments (duodénum Délie Chiaje)*. Au delà, le trajet du tube digestif est recliligne. Ce tube est en général distendu par du sable lin, comme Délie Chiaje et M. Costa l'ont déjà remarqué. Auprès du tube digestif, la cavité générale renferme dans sa partie antérieure, trois organes qui ont échappé à M. Costa, ou ont été mal ' Ils paraissent exister chez tous les Phérusiens, et ne sont point un résultat de raction de l'alcool, comme l'a cru Rathke {Heitv. z. veri/l. Anat. u. f'Iiys. — Reisebemerk. aus Skandinavien, p. 86). - Voyez Délie Chiaje, Descriziotie, pl. 94, fig. 6, q. Ibid., fig, 6, II. * La même qu'Otto appelle vesira sucloria chez les Siphonostomes. ^ Chez les Polycirrides, les Thysanopka Schmdt {Ctcnodrilus Clprd.) et quelques autres. Délie Chiaje, loc. cit., fig. .6, i. (lun 362 ANNÉLIDES CHÉTOPODES compris par lui, mais que Délie Chiaje a fort bien vus. C'est d'abord un boyau aveugle, d'un noir intense, tirant parfois sur le verdâtre'. 11 s'étend en arrière jusqu'à l'estomac, à la paroi duquel il adhère par son extrémité aveugle. Ce tube paraît s'ouvrir en avant au plancher dorsal de la cavité buccale. C'est ce que Délie Chiaje appelle « la bourse aveugle gastro-œsophagienne. » La structure de cette glande est remar- quable. Elle est formée de deux couches. L'externe, très-épaisse, est in- colore, musculaire, riche en réseaux sanguins. La couche interne est un épithélium d'un noir intense. Les cellules (fig. 1 G), larges de 5 à 11 micr., doivent leur couleur à une foule de granules complètement insolubles dans l'acide acétique. Sous l'influence de l'acide azotique froid, les granules dégagent lentement quelques bulles de gaz; à chaud, ils se dissolvent rapidement, et la couleur noire disparaît pour faire place à un jaune brunâtre. Les fonctions de cette glande, confondue par M. Costa avec le vaisseau dorsal, sont entièrement problématiques. C'est l'organe qu'Otto paraît avoir considéré chez les Siphonostomes comme un se- cond œsophage. Les deux autres organes sont symétriques. Ce sont des glandes tubu- laires^ qui s'ouvrent au dehors, près de la bouche. Elles se terminent en cul-de-sac aux côtés de l'estomac dans le 8™^ segment. Ces glandes sont d'un beau blanc, grâce à de nombreuses concrétions sphériques et dures, déjà mentionnées par Délie Chiaje. Rathke les a fort bien décrites chez son Siph. plumosum^. M. Kôlliker % sans connaître les observations de ses prédécesseurs, a retrouvé ces concrétions dans les mêmes glandes, chez un Siphonostome des côtes d'Écosse, et il compare ces organes pour leur structure à des reins (de Gastéropodes). Il ajoute seulement qu'il n'a pu en obtenir de cristaux d'acide urique. En réahté, la ressem- blance avec les reins de certains mollusques est grande. La glande est ' Délie Chiaje, loc. cit., fig. 6, //. - Ibid., fig. 6, d. ■' Reiscbemerk. aus Skandinavicn, p. 87. Les concrétions lui étaient aussi connues. * Kurzer Berichl. etc. — Wuribarf/er nalurwisamuchaf'tlirhe Zeitsr.lirifl , 1S64 (Separat-Abdruck, p. 10). (102) DU GOLFE DE NAPLES. 363 remplie de corps sphériques (1 F), ressemblant à des cellules, mais dans lesquels je n'ai pu découvrir de nucléus. Chacun renferme une seule concrétion sphériquc ou plusieurs (diam. = 2 à 11 micr.). L'action de presque tous les réactifs a pour effet immédiat la destruc- tion de la sphère organique, dans laquelle il n'y a d'ailleurs aucune vacuole comparable au Sekretblàschen de Meckel de Hemsbach. Quant aux concrétions, elles sont insolubles dans l'acide acétique, mais se dissolvent avec effervescence dans l'acide azotique, ce qui permet de supposer de l'oxalate de chaux'. Délie Chiaje représente faussement la chaîne nerveuse comme une bandelette à bords parallèles, sans aucun renflement. Cette fois, M. Costa a mieux vu les ganglions et les a mieux figurés. Je trouve (1 II) le cer- veau oblong, relativement petit, et les connectifs œsophagiens longs et grêles. Le premier ganglion de la chaîne ventrale est trois fois aussi long que large, épaté en avant, atténué en arrière. Les suivants sont plus petits et ovoïdes. Dans tous, les cellules nerveuses occupent les parties latérales. Les connectifs interganglionnaires sont étroitement soudés l'un à l'autre. De chaque ganglion naissent trois paires de nerfs. D'après M. Costa, le système vasculaire s'écarterait beaucoup de ce- lui des autres Annélides céphalobranches, étudiées par M. Edwards. Les dilïérences me paraissent minimes ou nulles. Le vaisseau dorsal et le vaisseau ventral sont simples tous deux et suivent le cours habituel chez les espèces à intestin non rectiligne. Les anses latérales de chaque segment offrent la particularité de ne pas naître du vaisseau ventral exactement au même niveau du côté droit et du côté gauche. L'intestin ' Dello Chiaje a donné à ces deux glandes excrémenlitielles, malgré leur structure, le nom de vési- cules contractiles. Il les considérait comme un appareil accessoire de la respiration. M. Costa les passe sous silence, bien que je croie reconnaître l'une d'elles dans une de ses figures. — Nous verrons plus loin, en parlant des Ampliicténiens, (jue ces glandes doivent être considérées comme des organes segmen- taires. Je n'ai pas reconnu en elles, il est vrai, la forme typique de ces organes, mais je ne doute pas (|u'on ne finisse par la conslaler. Déjà Rallike, chez la Troplionia pliunosa (Ampliitritc plumosa Millier; Siplmiuslomum pluimsiim Ratlike), a constaté dans cette glande l'existence d'une cloison longitudinale, la partageant en deux moitiés. Je pense que cette o])sei vation (dont l'exactitude semble, il est vrai, contestée par iM. Kolliker) est Irés-juste. Elle établirait une conlormilé entière avec les organes segmentaires des Amphicténiens et des Térébelliens. (103) s S6A ANNÉLIDES CHÉTOPODES est accompagné de deux vaisseaux enlériques inférieurs juxtaposés. Délie Chiaje n'en figure à tort qu'un seul. Les organes générateurs sont intimement liés à l'appareil vasculaire. Délie Ghiaje les a étudiés au moment du repos fonctionnel, et il repré- sente les ovaires' comme quatre petites glandes piriformes et granu- leuses, situées par paires aux côtés de l'estomac, et réunies au vaisseau ventral par des pédoncules vasculaires. C'est parfaitement juste. Le pédoncule de chaque glande est un vaisseau large de 17 micr., qui se continue dans l'axe de la glande et se termine en cœcum à l'extrémité opposée. Ce vaisseau axial donne naissance à une multitude de ramifi- cations aveugles et contractiles, qui forment une grappe vasculaire verte, très-élégante. Les rameaux sont réunis en une seule masse par une trame cellulaire, dans laquelle sont disséminés quelques petits ovules. A l'époque de la maturité sexuelle, les quatre ovaires se déve- loppent énormément, prennent une couleur brunâtre, qui est celle des œufs mûrs, et enveloppent complètement l'estomac et une partie de l'intestin. C'est l'état dans lequel ils ont été vus par M. Costa. Les Stylarioïdes ne sont point hermaphrodites comme le pense M. Costa. Chez les mâles, les testicules sont attachés au même point du vaisseau ventral que les ovaires chez les femelles, mais il n'y en a qu'une seule paire. Ce sont deux bandes, longues de 20 à 25"™, et larges de 1™™ à 1^5. L'axe est occupé par un vaisseau, duquel naissent des cen- taines et même plus d'un millier de cœcum renflés en ampoule à l'ex- trémité. Tous ces vaisseaux sont animés de pulsations rhythmiques. La couleur verte du sang est en partie masquée par des granulations brunes, placées dans la paroi des vaisseaux. Les régimes de zoospermes se développent entre les cœcum. La cavité périviscérale est divisée en deux parties par une cloison verticale, placée à peu près à la fin du premier tiers de la longueur totale de l'animal. Une cloison toute semblable existe chez le Siphonos- tomum diplochaïlos, où elle a déjà été fort bien vue par Otto. ' Loc. cit., fig. 6. (104 DU GOLFE DE NAPLES. 365 Genre TROPHONIA Aud. et Edw. (sensu str.) Syn. PME RUSA Bluv. Ce genre Trophonia^ soit Pherusa, comme la plupart des auteurs l'ont entendu^ renferme des types assez divers. Aussi, après en avoir séparé les Stylarioïdes Délie Ghiaje, voyons-nous rester un certain nombre d'espèces qui ne sont point absorbées par le genre Stylarioïdes, et pour lesquelles il me semble convenable de conserver le nom de Trophonia. Le genre ainsi restreint ' renferme des animaux dont le faciès est tout autre que celui des Stylarioïdes. Ceux-ci sont des vers nus, à soies fort petites, tellement qu'on peut au premier abord les croire absentes, sauf dans les deux premiers segments, où elles prennent des propor- tions colossales, et forment la cage céphalique. Chez les Trophonies, au contraire, les soies sont bien développées, et celles du faisceau supé- rieur, filiformes, se redressent sur le dos pour former une véritable forêt de poils. Dans les segments antérieurs, les soies s'allongent quel- que peu, et se dirigent en avant, de manière à former une sorte de cage céphalique. Toutefois celte cage n'est point clairement déhmitée comme chez les Stylarioïdes, et il n'est point possible de dire que les segments antérieurs soient armés d'une manière particuhère. TUOPHONIA ERUCA. Pl. XXV, fig. 2. Corpus longitiidine 5""',5, ïatitudine 5°"", liispidum, arenulis mcrustahmi, papilîis cu- taneis cmtrorsum tmdique sparsis^ posteriora versus in pedihus tantum occurentibus. Anus inter tubercula quatuor ciliata situs. ' Je ne me dissimule pas que l'espèce-lype d'Audouia et Milne Edwards {Trophonia barbaia) ne reste plus le type du genre tel que je le comprends ici, car elle est identique au Styliarioïdes monilifer. Celte espèce exclue forcément du genre Trophonia, je pense pouvoir néanmoins conserver cette dénomination pour des espèces qu'on a classées généralement dans le même genre, lors même que la définition restreinte de ce genre ne puisse désormais plus s'appliquer à la Trophonia barbata. (105) 47 366 ANiNÈLIDES CHÉTOPODES Je ne saurais mieux comparer le faciès de ce ver qu'à celui d'une chenille de Bombycide à poils hérissés. Celle apparence est due aux soies du faisceau supérieur, qui sonl normalement dressées sur le dos. La peau est incrustée de petites pierres, abondantes surtout à la face tergale'. Malgré ces différences dans le faciès, si grandes qu'on ne se douterait guère avoir à faire à des vers de la même famille, la T. Eruca est par toute son organisation très-proche voisine des Stylarioïdes. L'appareil branchial forme un fer à cheval, ouvert au côté ventral. Chaque moitié de cet appareil ne porte qu'une douzaine de rayons semblables à ceux des Stylarioïdes, Il n'est porté par aucun pédoncule appréciable. En dessous, insérés auprès de la bou- che, sont les deux tentacules ciliés, à gouttière ventrale, épais et médiocrement longs. Dans toute la longueur du corps, les rames pédieuses (fig. 2) sont représentées par deux éminences, très-distantes l'une de l'autre, de chaque côté de chaque segment. La rame supérieure porte un faisceau de soies simples, annelées, pointues à l'extrémité, comme chez la plupart des autres Phérusiens. Les soies de la rame ventrale sont beaucoup plus robustes (2 B), plus courtes et terminées par un crochet unirostre, avec une dent ou aiguille sous-rostrale. Elles sont d'ailleurs annelées et striées en tra- vers. En outre, chaque pied renferme huit à dix acicules, très-larges à la base, à pointe acérée G). Le corps est couvert de papilles cylindriques (2 A) ; quelques-unes d'entre elles, plus longues que les autres, forment sur le ventre trois lignes longitudinales, l'une médiane, les autres latérales. Dans la région postérieure, les papilles sont plus rares et restreintes aux rames pédieuses. D'ailleurs leur organisation rappelle celle des pa- pilles homologues chez les Stylarioïdes. Leur apparence cylindrique tient à une ma- tière incrustante, ferme, laissant percer seulement le sommet de la véritable papille, comme un dôme incolore (2 A, a). Celle-ci est un bouton sphérique à long pédicule, avec substance centrale granuleuse (h). L'appareil digestif est semblable à celui du Si. monilifer, seulement ' La collection du Muséum de Paris possède, conservé dans l'alcool, un Phérusien à corps rugueux, que M. de Quatrefages a baptisé du nom de ['Iterusa incrustata. Serait-ce peut-être la même espèce? La courte diagnose que donne M. de Quatrefages devrait pourtant être contredite à chaque mot, si j'acceptais l'identité spécifique des individus en question. Mais ce n'est pas une raison pour que cette identité n'existe pas. L'avenir nous montrera peut-être que la Pli. incrnslnta n'est que la variété alcoolique delà Tr. Eruca, (106) DU GOLFE DE NAPLES. 367 l'estomac est d'un rouge brun intense, et son cœcum antérieur est beau- coup plus long. Les ovaires et leur grappe vasculaire n'ont rien de spécial, si ce n'est la couleur brun-rougeâtre des œufs, qui, sous l'in- fluence de l'acide acélique, passe à l'orangé. Les ovaires, à l'époque de la maturité, enveloppent complètement l'estomac. La glande noire impaire et les deux glandes excrémentitielles à con- crétions blanches, sont semblables aux organes homologues des Styla- rioïdes, et se comportent de la même manière qu'eux à l'égard des ré- actifs. Genre SIPHONOSTOMA Otto*. Syn. FLABELLIGERA Sars, Mlmgr. CHLORAEMA Duj., Qtrfg. On est généralement d'accord pour reconnaître les Chlorèmes de Du- jardin comme synonymes des Siphonostomes d'Otto. Toutefois M. de Quatrefages vient de maintenir les deux genres l'un à côté de l'autre, en maltraitant, il est vrai, le genre Siphonostome d'une manière qui équivaut à le bannir de la science. En effet, il admet que les Siphonos- tomes se distinguent des Chlorèmes par l'absence des papilles de la peau ' Otto écrivait Sipliostoma, mais j'adopte l'orthographe Siplionostotna, comme plus correcte. ^ M. Malmgren (Annulata polychœta, etc., p. 83) rejette le nom de Sipliostoma Otto, parce qu'il a été employé déjà précédemment pour un genre de poissons. Il le remplace par celui de Flabelligera Sars, qui date de 1829. M. Maimgreu, je le sais, ne fait en cela qu'obéir aux principes de la Pliilosophia botanica : « Nomen genericum unum idemque, disait Linnée, ad diversa designanda gênera assumtum, altero loco 8 excludendum erit )> {Pfiil. botan.. Ed. IV, Sprengel, § 217, p. 259). Je ne pense cependant pas devoir le suivre dans cette voie. Le nombre des genres homonymes est devenu si considérable que la plupart des zoologistes jugent opportun de se départir de la règle établie par le législateur Suédois. On ne rejette aujourd'hui un homonyme que lorsque d'autres raisons militent contre lui, en outre de l'homonymie; pourvu, du moins, que les deux genres homonymes n'appartiennent pas à un seul et même embranche- ment. Il convient d'éviter les homonymes autant que possible, mais les extirper partout où ils se présen- tent bouleverserait la science. J'ai moi-même suivi un certain temps le principe de Linné aussi stricte- ment que M. Malmgren. C'est ainsi que j'ai rejeté par la seule raison d'homonymie le nom à'Ervilia, formé par Dujardin pour un genre d'infusoires ciliés, et que je l'ai remplacé par celui d'Aegyria Clprd. Lachm. Plus tard, M. Stein n'a pas trouvé ce remplacement amplement justifié, et il a reconnu la priorité du nom Ervilia Dujardin. Je pense aujourd'hui, tout bien considéré, que M. Stein a eu raison. Je fais comme lui, et je conserve la dénomination Siphonosloma Otto, d'ailleurs consacrée par l'usage. (107) 368 ANNÉLIDES CHÉTOPODES et du mucus. Or c'est entièrement inexact. La description de l'espèce- type par Otto est, il est vrai, en partie insuffisante, mais le fait que ce zoologiste pécha son ver dans le golfe de Naples et insiste sur son extrême transparence, sans parler de nombreux autres détails, n'a jamais laissé de doute sur son identification. Il n'est d'ailleurs point vrai que le mémoire d'Otto soit obscur ' comme le pense M. de Quatrefages. Ce travail et celui de M. Max Mûller sont au contraire les meilleurs que nous possédions sur le genre Siphonostoma. Otto a même connu cer- tains détails d'organisation qui ont échappé à tous les auteurs plus récents, sauf Délie Ghiaje. Quant à la mucosité, elle a été vue et décrite par lui. Tout lecteur impartial devra le reconnaître; seulement Otto considère cette mucosité comme formant une couche de la peau : « Integumenta communia, dit-il, duabus constant lamellis, quarum (( exterior s. vera cutis, tenera, pellucida, sed respecta tenuitatis satis (( ^rma, interior vero, seu peritona3um, multo adhuc tenuior et subti- « lissima, laxe tantum priori adhseret". » Pour les douleurs incorrigibles qui hésiteraient encore à voir dans la cutis vera tenera la couche de mucus, et dans la lamella interna, sive peritonœum les véritables téguments, je recommanderai l'examen de la figure 4 d'Otto et de l'explication qui l'accompagne. La couche désignée dans cette bonne figure sous le nom de cutis externa, est le mucus, celle désignée sous celui de cutis interna, la paroi du corps. Les deux couches sont en effet traversées par les soies, et la première présente une épais- seur qu'on ne trouvera dans la paroi somatique d'aucune AnnéHde, sur- tout d'aucun Siphonostome, mais qui est parfaitement exacte dès qu'il s'agit de la couche de mucus. Déjà Délie Chiaje, dont M. de Quatrefages ignore, il est vrai, les des- criptions et les nombreux dessins, Délie Chiaje dis-je, n'a jamais éprouvé de difficulté dans sa détermination. Les observateurs postérieurs sont ' Plusieurs de ses dessins sont pourtant excellents. ^ Animalium maritimorum nondum editorum gênera duo. De Sternaspide et Siphonostomate. VratislavicB, 1820. (10«) DU GOLFE DE NAPLES. 369 dans le même cas, et tous ont vu le mucus et les papilles'. Le nom de Chlorœma doit donc rester au rang de synonyme. SiPHONOSTOMA DIPLOCHAÏTOS. Siphonostoma diplochaïtos Otto, De Sternaspide et Siphostomate. Loc. cit. » » Blnv., Dict. des Sciences natur., t. LVII, p. 494, t. Il, p. 21. )•> » Cuvier, Régne animal, t. III, p. 196. » » Guérin, Iconographie du règne animal de Cuvier. Annélides, pl. III, fig. 2. Figure copiée d'Otto Chlorœma Edwardsii Duj., Ann des Sciences natur., 2'i><^ série, XI, 298, pl. VIII, 4. Siphomsloma diplochaïtos Délie Ghiaje ^ Descrizione, III, p. 74, 98 etsuiv. ; V, p 96 ; II, p. 75, tav. 99, fig. 8; tav. 100, fig. 6; tav. 109, fig. 1-5. 9 » Gab. Costa, Ann. des Sciences natur., 1841, XVI, p. 272, pl. 12, fig. 1. I) » Edwards, Règne animal illustré, Annélides, pl. V, fig. 3 (copié d'après Otto). ? Siphonostoma uncinata Edwards, Règne animal illustré, pl. VII, fig. 4. » diplochaïtus Max Mûller, Observationes anatomicse, p. 7. Siphonostomum diplochaïtus Grube, Familien der Anneliden, p. 72. )) Edivarsii Grube, Familien der Anneliden, p. 72. Chlorœma Edwardsii. Qtrfg. ; Chlorœmn duhiim Qtrfg. ; Siphostoma diplochaïtum Qtrfg. ; S. mcinatum Qtrfg., Hist. natur. des Annelés, I, p. 475-478. Pl. XXV. fig. 3. Cette espèce est aujourd'hui fort bien connue, grâce au beau travail anatomique que lui a consacré M. Max Mïdler, et que M. de Quatre- fages passe entièrement sous silence dans son Histoire naturelle des Ànnelés\ Il me sera donc permis d'être concis et de me borner à quel- ' Toute cette question des Cblorèmes et des Siphonostomes est restée pour M. de Quatrefages enve- loppée d'un nuage; de là maintes contradictions dans son ouvrage. Ainsi le S. diplochaïtos d'Otto a été étudié anatomiquement par M. G. Costa, qui a vu le mucus et les papilles. M. de Quatrefages en conclut que M. Costa n'a pas étudié le véritable Siphonostoma diplochaïtos, mais bien un Ghiorème qu'il introduit dans la science sous le nom de Chloraema dubium Qtrfg. [Histoire naturelle, des Annelés, tome 1, p. 475). Cela ne l'empêche pa^, deux pages plus loin {Ibid., p. 478), de citer le S. diplochaïtos Costa (avec renvoi au même texte et aux mêmes figures) parmi les synonymes du S. diplochoitos Otto. - M. Schmarda (JSeue wirbellose Thiere, p. 20) dit que les plus anciennes descriptions et figures de Siphonostomes sont celles de Délie Ghiaje {Memorie, IV, p. 178), bien que ce savant se soit refusé à leur assimilation aux Siphonostomes. Délie Chiaje n'avait pas si tort, car il s'agit de ses Stylarioïdes qu il comprenait être génériquement distincts des Siphonostomes. Cela est si vrai que dans sa Desc-izione il sait fort bien employer le nom de Siphonostomum diplochaïtos pour le véritable Siphonostome d'Olto. ^ Le Mémoire de iVI. Mùller n'était point inconnu à M. de Quatrefages ; il le cite dans la bibliographie imprimée à la fin de son volume. En revanche, lorsqu'il s'agit des Phérusiens, il en ignore totalement l'existence. Le zoologiste français aurait cependant pu améliorer beaucoup ses généralités de la famille des Chlorémiens en tenant compte des travaux de M. Max Mùller. (109) 370 ANNÉLIDES CHÉTOPODES ques remarques historiques, ainsi qu'à un petit nombre de rectifications anatomiques. Une partie des figures de Délie Chiaje, restées ensevelies dans l'oubli, sont d'entre les meilleures publiées jusqu'ici. Les recherches anato- miques de ce zoologiste, sans pénétrer aussi avant dans les détails que celles de M. Max Mùller, renferment peu d'inexactitudes. Je représente l'extrémité antérieure du ver, vue en pronation (fig. 3) et en supination (3 A), pour remédier aux figures de quelques auteurs récents, qui ont été exécutées d'après des Chlorémiens comprimés. Remarquons que le segment porteur des deux éventails de soies qui forment la cage céphalique, reçoit ses nerfs du premier ganglion de la chaîne ventrale. Chaque éventail compte plus d'une centaine de soies, et chaque moitié de l'appareil respiratoire inclus plus de quarante filets branchiaux. Les deux glandes tubulaires (fig. 36), que Délie Chiaje appelle «vési- cules contractiles, » sont aussi figurées par M. Max Mûller. Cet anato- miste, suivant l'exemple de M. Leuckart, combat l'opinion d'Otto, Rathke, etc., qui prétendent voir dans ces organes des glandes sali- vaires. Celte opinion, insoutenable aujourd'hui, est encore représentée par M. de Qualrefages (Annelés, I, p. 471). Et pourtant M. Mùller montre déjà, comme Délie Chiaje, que ces organes ne s'ouvrent point dans la bouche, mais se prolongent au delà du cerveau, jusqu'à la base des branchies. Il a vu également les concrétions qu'ils renferment, mais il les interprèle à tort comme des nucléus de cellules. Une grave erreur a cependant été commise par M. Max Mûller à l'instar de M. Gabr. Costa erreur à laquelle Délie Chiaje est le seul à avoir échappé jusqu'ici. Le S. diplochditos renferme dans sa région antérieure ce même boyau impair de couleur noir verdâtre (fig. 3, a) que nous avons décrit chez les Slylarioïdes et les Trophonies, boyau que Délie Chiaje a connu sous le nom de « bourse gastro-œsophagienne, » ' Rathke a commis la même erreur pour la Trophonia plumosa. (110) DU GOLFE DE NAPLES. 371 et qu'Otto avait pris pour un « second œsophage'. » Je reconnais à n'en pas douter cet organe dans le gros vaisseau aveugle que M. Mùller décrit comme placé sur lœsophage et adhérant par son extrémité aveugle à l'estomac. L'erreur dans laquelle ce savant est tombé ainsi que M. G. Costa, s'explique par la couleur de la glande qui se rapproche de celle des vaisseaux sanguins, tout en étant bien plus foncée. Les éléments histologiques de cet organe sont semblables à ceux que j'ai décrits chez le Stylarioïde monilifère. Les rapports des ovaires avec le vaisseau ventral ont déjà été connus de Délie Chiaje, comme aussi plus tard de M. Max Mûller. Les singuhères papilles disséminées dans la mucosité ont été vues et figurées par tous, mais interprétées de manières bien différentes. Du- jardin en faisait les glandes qui sécrètent la mucosité. Délie Chiaje y vit des parasites pédicellés qu'il décrivit sous le nom d'animalcules boiryoïdes. M. Leuckart crut y voir pénétrer des vaisseaux sanguins, dont M. Mûller nia avec raison l'existence, tout en reconnaissant à ces organes la pro- priété de sécréter le mucus. M. Costa les appelle des glandes conglobées, M. de Qualrefages des poils. Mais celui qui a le mieux vu et à mon avis le mieux compris ces organes, c'est M. Kôlliker "'. Il les décrit comme des papilles du toucher de taille colossale. Mes observations sur ce sujet sont une confirmation complète des siennes. Chez le S. diplochaïtum, les papilles sont toutes longuement pédicel- lées, mais pourtant de deux formes bien distinctes. Les unes (o C) sont restreintes exclusivement aux rames pédieuses, et s'accolent aux soies comme des plantes grimpantes au tronc d'un arbre. Les autres (3 D) sont disséminées sur toute la surface du corps. Dans les premières, le ' Otto, dans la description de son aller œsophaf/iis qui lui a valu tant de critiques, avait en somme bien mieux vu que ses successeurs Dujardin, Costa, Mùller, Quatrefages etc. Seul Délie Chiaje a saisi cette organisation mieux que lui. Otto mentionne deux ouvertures placées l'une auprès de l'autre au lobe céphalique. Elles existent réellement. Il décrit ensuite deux tubes mettant en communication ces ouvertures avec l'estomac ; l'un incolore est l'œsophage, l'autre est la glande tubulaire noire : « Alter vero œsophagus, dit-il, semper materia brunnea uti latus canalis intestinalis repletus fuit.» Cette méprise est excusable en ce sens que l'extrémité aveugle de la glande noire est intimement unie à la paroi stomacale. ^ Kurzer BerictU, etc. — Wiivib. naturw. Zeilsch., Band V (Separat-Abdruck, p. 17). (111) 372 ANNÉLIDES CHÉTOPODES pédoncule se dilate en une massue très-allongée qui s'atténue à l'extré- mité et se termine par une sorte de renflement hérissé de soies sem- blables aux soies tactiles des autres Annélides. Le pédoncule est formé d'une enveloppe cuticulaire et d'une couche axiale granuleuse, distri- buée en fibres longitudinales, mal accusées. L'acide acétique y révèle de nombreux nucléus elhptiques (3 E), dont le grand axe est parallèle à l'axe du pédoncule. La base de la massue est remplie de masses globu- leuses, finement granuleuses, qui ne présentent aucune structure cellu- laire. Au delà;, la substance centrale reprend son arrangement vague en fibres, et aboutit dans le bouton terminal à plusieurs corps piriformes^ de couleur jaune soufre (c). Quelques autres corpuscules jaunes, sou- vent irréguliers, sont disséminés dans le reste de la massue. Dans les papilles de la seconde espèce, la massue est beaucoup plus large, plus courte et remplie de masses finement granuleuses, bien plus grosses que les corpuscules décrits plus haut. L'extrémité des papilles de cette seconde forme n'est jamais terminée par des soies tactiles. — Chez une autre espèce de Siphonostome du golfe de Naples, dont la mucosité est en général souillée de substances étrangères, mais dont je n'ai pu faire une étude suffisante, à cause de sa rareté relative, les papilles ont une forme un peu différente. Leur pédoncule se renfle en une sphère très-régulière, surmontée d'un appendice cylindrique. Leur organisation est du reste la même'. Entre les papilles et la mucosité au sein de laquelle elles sont plon- gées, il subsiste toujours une mince couche d'eau (3 C, e), couche, qui existe également autour des soies (3 B, a). Le grand développement de ces papilles du tact me semble en rapport évident avec la quantité de mucus sécrétée par la surface de l'animal. Grâce à cette épaisse couche protectrice, très-molle, l'animal serait inaccessible aux sensations tactiles, si les papilles n'allaient pas jusqu'à la périphérie du mucus chercher le contact médiat ou immédiat des corps extérieurs. Aucun vaisseau ne * M. de Quatrefages décrit dans les « poils » des Chlorémiens des cloisons cellulaires Je n'ai rien vu de semblable chez les Siphonostomes du golfe de Naples. (112) DU GOLFE DE NAPLES. 373 pénètre dans les papilles. Chez les individus de grande taille, le mucus prend dans la région postérieure du corps, une teinte d'un bel azur. Cette couleur est due à un dépôt de granulations bleues dans les pa- pilles. Famille des AMPHICTÉNIENS Grube (Carus % Genre PECTINARIA Lamarck (Mlmgr. rev.) M. Malmgren a restreint le genre Pectinaria aux espèces qui ont le bord du plan céphalique charnu entier (tnteger), et dont le tube est en- tièrement droit. La Pectinaria helgica {Amphitrite belgica Pallas) est le type du genre ainsi conçu. J'entre dans la manière de voir de M. Malm- gren, bien que les différences entre le genre Pectinaria et le genre Am- phictène me semblent d'ordre très-secondaire. Pectinaria neapolitana. Amphitrite auricoma Délie Ghiaje, Memorie, tav. LXXXVllI. — Desciizione, tav. XXXIX, fig. 5-7 et fig. 10. Pectinaria auricoma Délie Chiaje, Descrizione, III, p. 74. Ibid., V, p. 95. Pl. XXVIII, fig. 1. Corpus speciminum maturontm longitudine 12-30'^'^, latitudine 5-7'"'^, carneo-paUidum, tvbo arenaceo, 30-42'^'° longo. Scaplia ancdis jmstice tnmcata, in appendicem onembrano- sani vcdde contractilem margine papilloso desinens, paria cirrorimi lateralium cyïindrico- rum, irevissimormn tria prœbens. Uncini pectinif ormes, dentibus suhœqimlihus, parte pos- teriore dentiadis minimis armata. Cette Pectinaire est extrêmement voisine de la P. belgica Lam. (Âm- phitrite belgica Pallas), et je l'aurais décrite sous ce nom, si M. Malm- gren ne figurait, pour la véritable P. belgica, des plaques onciales diffé- ' M. Malmgren indique le nom à'Amphicténiens comme dû à Savigny. Toutefois il doit y avoir erreur à cet égard, puisque Savigny classait les Amphictènes parmi ses Amphitritiens. (113) ^'-8 374 ANNÉLIDES CHÉTOPODES rentes de celles de l'espèce napolitaine. Le savant Finlandais a montré que dans toute la famille des Amphicténiens, ces plaques sont extrême- ment caractéristiques, et cette ditîérence mérite par conséquent d'être prise en considération '. Nous n'avons d'ailleurs sur la P. helgica aucun travail correspondant aux exigences modernes. La forme de la scaphe et celle de ses appendices sont inconnues. Il n'est donc pas improbable qu'une étude plus approfondie montre bien d'autres différences entre l'espèce du Nord et celle de la Méditerranée. Les variations de taille chez cette espèce sont fort remarquables, la grandeur des individus mûrs des deux sexes variant du simple au double et davantage. Cette différence est surtout frappante dans les tubes, car par suite de leur forme régulièrement conique, l'ouverture d'un tube deux fois plus long qu'un autre offre une surface quatre fois plus étendue que celle de l'ouverture de ce dernier, La longueur moyenne est de IS""" environ, et l'on peut estimer approximativement, que pour trente individus, dont la taille varie entre 12 et 20mm^ on en obtient tout au plus un dont la longueur atteint 25 à 50"™. Le limbe du plan céphalique charnu est entier, sans aucune trace de dentelures. Les palées (palmidœ Pallas), au brillant éclat métallique, sont très-inconstantes quant au nombre. On en compte de 7 à 14 par éventail chez les individus mûrs. Elles jouent le rôle d'organes préhen- siles. Chez les Pectinaires captives, on s'assure facilement que l'animal sort de temps à autre en partie de son tube, pour harponner et tirer à lui les objets voisins à l'aide de ces palées. La manière dont se comportent les Pectinaires en captivité a d'ailleurs été décrite d'une manière si exacte par Pallas ^ qu'il est inutile d'entrer ici dans des détails à ce sujet. • M. Malmgren fait même rentrer les petits détails de dentelure des crochets dans la caractéristique des genres. Ainsi par ses crochets la Pectinaria neapolilam devrait l'entrer dans le genre Cistenides iVllmgr. ; mais par son tube non courbé elle rentre dans le genre Peclinaire. Créer un nouveau genre pour ce cas intermédiaire me semble superflu. Je pense bien plutôt que les genres de VI. Malmgren sont quelque peu artificiels et ont tout au plus une valeur de sous-genres. * Miscellanea zoologica. Hagœ comilum 1766, p. 124 et suiv., et Dierkundiy Mençielwerk verlaald en met Aanmerkmyen \oorzicn duor I'. i'uddaert, IV Sluk, bevatlende de Zeeduizendbeenen en Zee/iiasebedden. Ulrecht, 1769, p. 14 et 15. (1U) DU GOLFE DE NAPLES. 375 Le voile céphalique que M. de Quatrefages considère comme une an- tenne transformée, est frangé sur le bord. Sa structure singulière est assez complexe. Il est formé d'une série de couches membraneuses. La couche médiane est réticulée ou alvéolaire, les limites des alvéoles (1 l,a) étant formées par une substance assez réfringente qui se prolonge en une série de petites lanières, inclinées sur le plan du voile. Cette substance que j'aurais crue au premier abord fort résistante, se détruit avec la plus grande facilité; et a complètement disparu dans les préparations que j'ai conservées du voile des Pectinaires. Les alvéoles sont remplis d'une substance homogène, gélatineuse, renfermant parfois de larges boules incolores. Sur cette couche médiane repose tout un réseau très- complexe de fibres granuleuses (1 1,6), larges de 3 à 11 micr., dont les dernières ramifications sont fines et homogènes. Bien que ces fibres diffèrent notablement de l'apparence normale des fibres nerveuses des autres Annélidcs, j'incline pourtant à les considérer comme étant de nature nerveuse. Cette opinion ne repose pas seulement sur la forme du réseau du voile, mais encore sur le fait qu'un faisceau de quatre ou cinq fibres, provenant de ce réseau, pénètre dans chacune des franges du bord. Or ces oiganes sont de nature vraisemblablement tactile. En- fin le voile est tapissé de chaque côté d'une couche hypodermique pleine de nucléus, et d'une cuticule fort mince. Les deux antennes filiformes {antennulœ minores Pallas) sont placées à droite et à gauche du voile, et parfaitement semblables aux cirres tentaculaires du second segment {antennulœ majores Pallas). Ces quatre appendices renferment chacun un vaisseau contractile aveugle, comme les tentacules des Spiodiens et des Phérusiens. Les six premiers segments du corps sont extrêmement courts et condensés, et pour- raient être considérés comme une région à part. Le S™", le 4'"^ le 5™'' et le G"" se distinguent par l'existence d'écussons ventraux. Le premier ou segment buccal porte de cliaque côté de la bouclie un faisceau de tentacules en nombre très-variable. Le second présente sur sa partie externe une paire de cirres tentaculaires renfermant (IIS) 376 ANNÉLIDES CHÉTOPODES chacun un vaisseau, dont je viens déjà de parler'. Le 3"" et le 4™" sont branchifères ; ce dernier est muni, en outre, sur la face ventrale de deux dents charnues, ou papilles de couleur jaune, l'une à droite, l'autre à gauche de l'écusson médian. Le cinquième et le sixième ont un faisceau de soies dorsal, mais pas encore de crochets ventraux. Ceux-ci se montrent dès le septième segment qu'on peut, par conséquent, considérer avec M. de Quatrefages, comme le premier segment abdominal. A partir de ce point les rames pédieuses prennent une forme de croissant, concaves en avant, convexes en arrière. Les crochets y sont distribués en une longue rangée (comprenant jusqu'à cent cinquante ou même deux cents crochets). Comme chez tous les Amphicténiens, le nombre des segments sétigères est de dix-sept. Les tentacules buccaux fort contractiles, ne renferment pas d'anse vasculaire, et Rathke s'est décidément trompé lorsqu'il en mentionnait une dans les tentacules de VAmphictene auricoma. Leur forme est celle d'un ruban, un peu plus épais sur la ligne médiane que sur les bords, et plié suivant cette ligne médiane, de manière à former une gouttière. La figure l G représente une coupe d'un de ces tentacules. La face con- cave seule est couverte de cils vibratiles; la face dorsale porte des soies tactiles, rares et courtes. Chaque tentacule est creux, renfermant un prolongement de la cavité périviscérale (1 F, c); la paroi dorsale est beaucoup plus mince que la paroi ventrale ou concave. On peut y dis- tinguer, surtout à l'aide de l'acide acétique, les couches suivantes: Une mince cuticule; une couche de fibres musculaires transversales (1 H, a); enfin une couche de fibres musculaires longitudinales (1 11,6). Les deux couches musculaires n'ont aucune ressemblance entre elles. La première est formée de fibres extrêmement minces, à peine commensurables, sur lesquelles sont disséminés de nombreux nucléus, larges de 5 micr. Ces nucléus constituent évidemment la couche hypodermique ou matrice de la cuticule, qui ne paraît par suite pas très-distincte de la couche de fibres transversales. Les fibres longitudinales sont au contraire de larges rubans sinueux, dont le diamètre varie de 4 à 11 microm. Les fibres ' Je ne suis pas très-certain que ce segment soit distinct du segment buccal. Dans ce cas les branchies seraient portées par les segments 2 et 3. (116) DU GOLFE DE NAPLES. 377 même ne m'ont pas montré de nucléus. En revanche on trouve dissé- minées entre elles de petites masses granuleuses brunâtres^ dont chacune renferme un nucléus allongé et clair, large de 8 micr. La cavité du ten- tacule est traversée par une multitude de brides contractiles (1 F, e), dont chacune a son nucléus, large de 1 microm. Ses régions latérales renferment beaucoup de globules non cellulaires. Enfin dans toute la longueur du tentacule courent deux faisceaux de fibres pâles (1 F, c), larges chacune de 11 microm., devenant sinueuses lorsque le tentacule se raccourcit. Seraient-ce \h les nerfs du tentacule? Dans tous les faisceaux dorsaux je trouve les soies de deux espèces, les unes simplement subulées (1 D, a) et bordées, les autres coudées en outre à fexlrémité (1 D, b). Les unes comme les autres présentent dans la région bordée une structure pointillée élégante. Cette apparence est produite par les fibres constitutives de la soie, dont les extrémités se redressent pour former une fine mosaïque à la surface. Dans le limbe de la partie coudée, ces fibres se groupent souvent en faisceaux distincts, de manière à faire paraître ce limbe comme discontinu (1 D', a). Les soies dorées (1 C) de la scaphe sont peu nombreuses^ je n'en compte ordinairement que six de chaque côté, dont les externes sont les plus grosses et les plus fortement recourbées à l'extrémité. Ce sont en réalité les soies dorsales du dernier segment abdominal, c^st-à-dire de celui qui précède immédiatement la scaphe. Ce segment n'a pas de soies ventrales; le précédent n'a ni soies ventrales, ni soies dorsales. La scaphe, convexe en dessous (tîg. 1), a ses bords externes à peu près parallèles. Elle est distinctement divisée en cinq segments, dont les trois premiers portent chacun une paire de cirres dorsaux (b). Ces cirres (1 A) sont courts, cylindriques, larges de 0'"'°,05, et portent à fextrémité trois ou quatre petites fossettes hérissées de cils courts, raides et très-fins. Le bord postérieur de la scaphe vue par-dessous, est presque rectihgne, et passe aux bords latéraux par des angles arrondis. Du milieu de ce bord postérieur, naît du côté dorsal un appendice membraneux (fig. 1, a), très-contractile, se terminant par un bord 378 ANNÉLIDES CHÉTOPODES arqué et hérissé de petites papilles. Cet appendice porte en dessus une papille cirriforme (1 A, a). La scaphe est traversée par l'intestin, qui s'ouvre à son dernier seg- ment. On doit donc la considérer comme un poslabdomen achète, formé de cinq segments. Relativement au système digestif, je ne puis que confirmer l'excellente description de Rathke. Je suis aussi d'accord avec lui pour les grands traits de la circulation du corps. Je trouve en effet un vaisseau ventral et deux vaisseaux dorsaux (presque latéraux); le troisième vaisseau dor- sal (médian), indiqué par Rathke, fait défaut. Les deux vaisseaux intes- tinaux et les anses latérales sont conformes à la description du grand anatomiste, mais les nombreux appendices aveugles contractiles qu'il signale chez YÂmphictene auricoma n'existent point chez notre Pectinaire. Voilà pour les différences anatomiques. Les divergences physiologiques sont plus frappantes encore. Rathke indique le sang comme se mouvant d'arrière en avant dans le plus gros des deux vaisseaux intestinaux et le vaisseau dorsal; au contraire d'avant en arrière dans le vaisseau ventral. Ce mouvement, dit-il, est la règle; parfois cependant il l'a vu se renverser pour quelques instants. Mes observations m'ont conduit à un résultat bien différent. Le sang se meut en effet d'arrière en avant dans le gros vais- seau intestinal, mais c'est aussi là sa direction dans le vaisseau ventral; au contraire, les deux vaisseaux dorsaux le poussent d'avant en arrière. Je sais tout ce que celte assertion a d'invraisemblable. Mais ce n'est point à la légère que je contredis un observateur comme Rathke, et que j'assigne aux Pectinaires une circulation inverse de celle des autres Annélides. L'observation peut être répétée à satiété, et avec la plus grande facilité, parce que chez notre Pectinaire, tous les gros troncs vasculaires, et même toutes les anses latérales et leurs subdivisions dans les pieds, sont contractiles. J'ai bien vu quelquefois le mouvement se renverser pour quelques secondes, mais seulement chez des indivi- dus placés sous le compresseur, et partant dans des conditions anor- males. (H8) DU (ÎOLFE DE NAPLES. 379 • Le vaisseau ventral n'est cependant contractile que dans sa partie postérieure, à savoir depuis la scaphe jusqu'au neuvième segment. Là il reçoit le gros vaisseau intestinal, dont le diamètre dépasse le sien. A partir de ce moment sa contractilité disparaît. Son diamètre devient en même temps bien plus considérable. 11 aboutit aux branchies auxquelles il porte le sang veineux. Les vaisseaux dorsaux en ramènent le sang artériel. C'est un véritable renversement de la circulation normale des Annélides. Le gros vaisseau intestinal est accompagné dans toute sa longueur par un cordon jaune (1 K) irrégulier, adhérant à sa paroi, et formé de cellules (1 L) larges de 11 micr, , et pourvues d'un nucléus clair. Cet organe est sans doute comparable aux boyaux celluleux qui adhèrent au vaisseau dorsal chez tant d'Annélides. J'insiste sur ce fait, parce que ce vaisseau dorsal de l'intestin joue chez les Pectinaires le rôle d'un vaisseau dorsal véritable. Les branchies des Pectinaires ont été déjà décrites d'une manière assez satisfaisante par Rathke, mais il n'en existait jusqu'ici aucune figure (V. fig. 1 P). Ces organes remarquables sont formés d'un axe sur lequel est implantée toute une série de feuillets membraneux. Je trouve l'axe occupé par deux vaisseaux, une artère et une veine, se ré- unissant à l'extrémité. L'artère fournit une branche à chaque feuillet branchial; cette branche fait tout le tour du feuillet pour venir se jeter dans la veine. L'aire qu'elle enserre ainsi, et qui est la partie principale du feuillet, est une membrane fort mince, traversée par un réseau respiratoire très-riche. Sa surface est couverte de cils vibratiles. Le voile céphalique ne participe point à la respiration, car il n'y pénètre aucun vaisseau sanguin. Une partie du mémoire de Rathke, qui, dans l'état actuel de la science, doit être profondément modifiée, est celle concernant une série de glandes de la région antérieure du corps. L'auteur les rattachait aux fonctions sexuelles. Il regardait les plus antérieures de ces glandes comme des ovaires de couleur blanchâtre, remplis d'œufs, dans les- (119) 380 ANNÈLIDES CHÉTOPODES quels il crut reconnaître une tache gerrainative. Les plus postérieurs étaient à ses yeux des testicules de couleur jaune doré. Rathke ne faisait d'ailleurs en cela^ pour les ovaires tout au moins, que répéter l'opinion de Pallas'. Les Pectinaires ont des sexes séparés, et les glandes vues par Pallas et Rathke ne sont point sexuelles. J'en compte trois paires : la première, beaucoup plus grande que les autres, paraît déboucher à l'extérieur au second segment, les deux autres piriformes s'ouvrent au quatrième et au cinquième segment au-dessous des faisceaux de soies. Toutes offrent la même structure. Ce sont des sacs tapissés de cils vibra- tiles à l'intérieur, sacs dont les parois renferment une multitude de corps d'apparence cellulaire, formés d'un protoplasma homogène ren- fermant une concrétion sphérique dure d'un beau jaune d'or (1 0). Ces éléments sont entièrement semblables à ceux des glandes excrémen- titielles (glandes salivaires des auteurs) des Phérusiens. Pas plus que chez ces derniers on ne peut découvrir de nucléus dans le protoplasma très-destructible des corps pseudo-cellulaires. Les réactions chimiques sont les mêmes. Souvent un grand nombre de ces boules protoplasma- tiques sont enfermées dans une membrane commune, offrant ainsi l'image d'un groupe de cellules-filles dans une cellule-mère. Nous avons évidemment à faire aux homologues des glandes excrémentitielles des Phérusiens. Nous pouvons faire un pas de plus et reconnaître dans ces glandes des organes segmentaires. C'est ce dont je me suis assuré pour la se- conde paire de glandes, mais je suppose que les autres doivent se com- porter de la même manière. Au niveau de la base de la première bran- chie on découvre, avec un peu d'attention, chez les individus assez petits pour être observes par transparence, un large entonnoir vibratile à pa- rois incolores (1 N). Cet entonnoir est béant dans la cavité périviscérale, mais l'un de ses côtés est adhérent à la paroi du corps. Les cils qui en tapissent l'intérieur s'étendent même quelque peu sur cette paroi, et leur mouvement engendre parmi les corpuscules de la cavité périviscé- ' Miscdlanea zooloyica. Hagae Comitum, p. 130, et Uierknndiij Metigelwerk,lV Stuk, p 20 (120) DU GOLFE DE NAPLES. 381 raie un tourbillon qui est le guide le plus sûr dans la recherche de l'en- tonnoir. L'entonnoir se continue dans le boyau jaune doré constituant la seconde paire de glandes décrites ci-dessus. Ce boyau est recourbé, comme Rathke l'a déj'à fort bien représenté. L'ensemble est identique aux organes segmentaires que je décrirai plus loin chez les Térébelles. Les glandes excrémentitielles sont donc des organes segmentaires, et je pense que les glandes correspondantes des Phérusiens sont dans le même cas. Je ne conteste point d'ailleurs que ces glandes excrémentitielles ne puissent être liées indirectement avec les phénomènes de reproduction^ à savoir comme organes eflérents. Cela expliquerait l'assertion de Rathke qui déclare avoir trouvé des œufs dans l'intérieur. Il est vrai que ces œufs pourraient bien n'être que les sphères à concrétions, et j'insisterai moins sur cette indication que sur celle de Pallas, qui a vu les organes en question augmenter beaucoup de volume au printemps, c'est-à-dire à l'époque de la ponte'. Quoi qu'il en soit, ces organes sont identiques chez les deux sexes, et leur entonnoir vibra tile est fort bien constitué pour saisir des corps flottants dans la cavité périviscérale. Dans les cir- constances ordinaires, le mouvement des cils est tel que les granules du liquide périviscéral, attirés d'abord dans l'entonnoir, en sont immédia- tement repoussés. Le lieu même de formation des éléments sexuels n'est pas facile à reconnaître. On trouve ces éléments llottant dans la cavité périviscérale à des degrés de développement fort divers. Il m'a semblé pourtant que les plus jeunes ovules sont constamment logés dans la cavité des pieds sous les petits muscles qui servent à mouvoir les plaques onciales. C'est peut-être là leur lieu de formation. Il ne faut cependant pas oublier que les très-jeunes ovules peuvent se glisser jusque-là en venant de la cavité périviscérale, tandis que les ovules plus âgés ne peuvent prendre cette route à cause de leurs dimensions. ' * Primo vere autem, dit-il, adolescunt in magna ovaria seu massas e granuiis albis, arenulo liaud majoribus, coacervatas, anlicani cavi corporis parlem effarcienles.» (121) 49 38:2 ANNÉLIDES CHÉTOPODES Les régimes de zoospermes ont élé déjà figurés par Rathke, qui les considéra d'abord comme des zoospermes isolés de forme bizarre. Ciiaque zoosperme est, en réalité, lilil'orme, avec une tète sphérique, large de 2 micromètres. Mes observations sur le système nerveux sont une confirmation et une extension de celles de llatlike. Dans la région tlioracique ce savant a vu un seul ganglion par segment. 11 en décrit, en revanche, deux, un grand et un petit dans chaque segment de la région abdominale. C'est très- juste. Cependant les segments abdominaux comprennent^ en réalité, trois gangUons, le gros ganglion antérieur de Rathke étant histologiquement double (fig. 1 M). Les deux cordons nerveux sont juxtaposés dans les connectifs inter- ganglionnaires. Ils s'écartent l'un de l'autre dans l'intérieur des gan- glions, et, dans l'intervalle, viennent se loger des cellules ganglionnaires. Les parties latérales des ganglions sont aussi formées par les cellules nerveuses. Chacun des trois ganglions donne naissance à une seule paire de nerfs. Genre AMPHICTENE Sav. (Mlmgr. rev.) M. Malmgren a rétabli le genre Amphiclene de Savigny comme dis- tinct du genre Pectinaria en prenant pour type ïAmphilrile auricoma de Mûller, et en restreignant le genre aux espèces qui ont le Hmbe du plan céphalique charnu découpé en petites dents cirriformes et le tube aré- nacé légèrement incurvé. Amphictene auricoma. Ampliitrilr nurimma Millier, Zoologia danica, vol. I, p. 26, tab. XXVI. » f H. Rathke, Beitr. z. v. Anat. — Reisebem. a. Skandin., p. 5(3, taf. V. ,) » Sars, Reise i Lofotea og Finm. 1849, Nyt Mag. for Nalur. 1850, VI, p. 86. Pcriiinria auricoma Grube, Familien der Anneliden, p. 138. » » Danieissen, Norsk. Vid. Selsk. i Trondhjem, 2. p. 27 (fide Malmgr.). » ifranulata Johnst., Gatalog of Worms of Brit. Mus., p. 245. (122) DU GOLFE DE NAPLES. 383 Ampliictene auricomn Malmg., Oefvers. af k. Vet. Akad. Fôrh., 1865, n°5, p. 357, taf. XXVIII, fiç;. 41. Pedinaria helyira (pro parle) 'Jlrfg., Ilist. rial. des Annelés, 4866, II, p. 332. » auricoma Qlrfg., Hist. nal. des Annelés, 1866, II, p. 335. PI XXVlli, fig. 2. Les auteurs ont fait une confusion perpétuelle entre Y Amphiclene au- ricoma et la Pedinaria helgica, confusion qui dure encore. M. de Qua- trefages attribue à M. Grube le mérite d'avoir, le premier, distingué clairement ces deux espèces, malheureusement il n'a pas su lui-même mettre à profit ce mérite de son prédécesseur. M. Grube avait;, en effet, distingué les deux espèces par les mêmes caractères sur lesquels M. Malm- gren base sa distinction des genres Ampbictene et Pedinaria. M. deQua- trefages oublie ces caractères dans rétablissement de sa synonymie, et attribue à la Pedinaria belgica le meilleur travail que nous possédions sur VÂmphidene auricoma, celui de Rathke. Loin de moi, d'ailleurs, l'idée de jeter un blàine sur les auteurs de cette confusion. Je m'en suis moi-même rendu coupable pratiquement pendant longtemps. Je croyais, dans le principe, n'avoir à faire, pour mes recherches anatomiques, qu'à une seule Pectinaire dont la scaphe va- riait, il est vrai, beaucoup de forme, ce qui pouvait être une différence sexuelle. Je me convainquis bientôt qu'il n'en était rien, et qu'il s'agis- sait de deux espèces distinctes'. L'Amphictène auricome est bien plus rare que la Pedinaria neapoli- tana dans le golfe de Naples, et je crois n'en avoir reçu en tout que qua- tre ou cinq individus. La forme de son tube permet de la reconnaître au premier coup d'œil. La structure anatomique paraît coïncider de tous points avec la P. neapolitana. Une seule chose peut permettre de douter que cette Amphictène de la Méditerranée soit identique avec celle du Nord. C'est un détail de la ' Cette confusion a sans doute été faite à chaque instant. Dalyeii {Tlir l'owcrs oftlie Creiilor, vol. il, p. 180) rapporte, par exemple, à propos de sa Sahella behjkn (Pedinaria belgica) que les tubes sont ré- gulièrement coniques, mais qu'il en l'encontra une fois un exemplaire recourbé comme une défense d'élé- phant. C'était sans doute une Amphidene auricoma. (123) 384- ANNÉLIDES CHÉTOPODES description de Rathke qui attribue des cœcum vasculaires contractiles à Y A. auricoma. Ils existent aussi peu chez l'Amphictène de Naples que chez la P. neapolitana^ Mais, à tous les autres points de vue, l'identité avec ce que nous savons de la véritahle A. auricoma, est complète. La scaphe (fig. 2) qui semble fort caractéristique n'a pas, il est vrai, été étudiée d'une manière suffisante dans l'espèce septentrionale. Chez les individus de Naples, la scaphe est entièrement dépourvue de cirres latéraux. En revanche, ses bords membraneux sont découpés de chaque côté en quatre languettes de forme très-constante, toujours re- courbées sur le dos. L'extrémité postérieure se prolonge en un appendice triangulaire. Une papille cirriforme (fig. 2, a), cylindrique, est placée en avant de l'anus. Enfin les soies de la base de la scaphe (2 A) sont beau- coup plus nombreuses et plus minces que chez la Pectinaria neapoli- tana^. Il existe quelques autres caractères différentiels de VA. auricoma com- parée à la P. neapolitana. Les segments 3-6 forment des bourrelets ven- traux beaucoup plus marqués. Le quatrième segment porte aux côtés de l'écusson ventral, au lieu de deux grosses dents charnues, deux appen- dices membraneux très-minces. L'écusson ventral du sixième segment est divisé en deux par un sillon longitudinal, etc. Je n'ai pas vu les pâ- tées céphaliques dépasser le nombre de 9 dans chaque palmule. ' Les anatomistes devront diriger leur attention sur ce point important. L'abondance des cœcum vasculaires contractiles chez certaines espèces, comme l'Amphictène en question d'après Rathke, la Pro- tula Dijsleri d'après M. Huxley, un Ammocharien du Brésil d'après M. Fr. Mùiler, VOpkelia radiata, la Dasychom tucuHana, le Prionospio Malinjreni, le Lumhriculus varier/atus d'après mes propres observa- tions, cette abondance, dis-je, doit avoir une signification physiologique. Faut-il y voir avec M. Huxley un appareil destiné à pomper une partie des éléments dissous dans la lymphe ? ^ Le ver que M. Williams a identifié avec { Ampinctene auricoma {AmpliHrilQ Mùll.) doit appartenir à une tout autre espèce, à moins qu'il n'y ait eu une confusion dans ses dessins. Les soies qu'il décrit et qu'il figure {Report on british Annelida, p 208, fig. 28) n'ont rien à faire avec celles des autres Amphic- téniens et rappellent bien plutôt celles de certains Polynoïdes. (124) DU GOLFE DE NAPLES. 385 Famille des TÉRÉBELLIENS Gnibe (Qtrfg. rev.) La famille des Térébelliens, (elle que l'ont délimilée en dernier lieu M. Quatrefages et M. Malmgren, forme un tout très-naturel. \J Histoire des AnneUs y distingue trois tribus : les Térébelliens branchiés, les Téré- belliens abranches et les Hétérolérébelliens. Les deux premières sont très- naturelles; la dernière ne l'est pas, chacun de ses genres ayant beau- coup plus d'affinité avec certains genres déterminés de Térébelliens branchiés qu'avec les autres Ilétérotérébelliens. Je ne distinguerai donc que deux tribus, celles des Térébellides (T. branchiés, Qlrfg-) et celle des Polycirrides (T. abranches, Qlv^g.). Les dénominatioas de M. de Quatre- fages ne peuvent être conservées. En effet, M. Malmgren vient de faire connaître plusieurs genres qui, bien que dépourvus de branchies, of- frent toute l'organisation des Térébellides et nullement celle des Poly- cirrides. En outre de ces deux tribus, M. Malmgren en admet trois autres: celle des Arlacamides, celle des Trichohranchides et celle des Ca- néphorides. Comme elles reposent sur des types qui me sont inconnus, je ne puis guère les juger. Elles ne me semblent pourtant point équiva- lentes aux premières. Les espèces de Térébelliens jusqu'ici décrites sont fort nombreuses. Beaucoup d'entre elles sont toutefois mal caractérisées et à peu près in- déterminables. Certains caractères d'observation facile et d'une fixité assez remarquable, comme ceux tirés des plaques onciales (uncini), soit crochets ventraux, n'ont pas été utilisés comme ils auraient pu l'être. M. Malmgren a été, je crois, le premier h faire entrer en ligne de compte d'une manière conséquente, non-seulement la forme des plaques oncia- les, mais encore le nombre de rangées qu'elles forment sur chaque tore uncinigère. En effet, le nombre de Térébelliens portant une seule ran- (125) 386 ANNÉLIDES CHÊTOPODES gée de plaques onciales sur chaque tore est minime. La plupart en por- tent une sur les premiers segments (sauf les deux premiers de tous qui en sont dépourvus dans la règle) et deux sur tous les suivants, ou au moins sur une partie d'entre eux. Le plus souvent les sept premiers segments sétigères ont une rangée simple de plaques, mais à partir du huitième la rangée devient double Un examen attentif des tores uncinigères m'a fait trouver dans les plaques onciales d'autres caractères importants jusqu'ici restés inaper- çus. Ces plaques n'ont point toujours la même direction, ainsi que je l'ai déjà fait remarquer chez une espèce de la Manche, et cette direction peut varier, soit dans les différentes rangées, soit dans les dilïérentes plaques d'une même rangée. En effet, les petits crochets qui arment le bord des plaques onciales ont leur pointe dirigée tantôt en arrière, tan- tôt en avant. Leurs fonctions sont inverses dans les deux cas. Les pla- ques dont les crochets ont la pointe recourbée en arrière, servent à l'ani- mal à cheminer en avant dans son tube, celles dont les crochets ont la pointe dirigée en avant favorisent au contraire la marche à reculons. Je désigne par suite les premières sous le nom de plaques progressives, les secondes sous celui de plaques réir agressives. Il y a des rangées entière- ment progressives, d'autres entièrement rétrogressives_, d'autres, enfin, dans lesquelles des plaques progressives alternent régulièrement avec des plaques rétrogressives. Un degré intermédiaire entre cette dernière forme et les deux précédentes est formée par le cas où deux rangées, l'une progressive, l'autre rétrogressive, sont très-rapprochées l'une de l'autre, sur un même tore, et où les éléments de l'une se glissent en partie entre les éléments de l'autre, c'est ce que j'appelle les rangées en- grenantes. Enfin, il peut arriver que les plaques onciales forment une rangée continue qui se recourbe pour former une parabole dans laquelle l'une des branches est progressive, l'autre rétrogressive. C'est ce que j'appelle une rangée parabolique. Les différents cas sont donc les suivants: ' Ce fait a aussi été relevé par M. Williams. (126) DU GOLFE DE NAPLES. 387 [° Rangée progressive : 2° Rangée rétrogressive: 3" Rangée alterne: J ) ) î i ) I ) J I ) J I I I I I I I I I I I I ) I J U I J I ) IJ I ¥ Rangées engrenantes : Ij Ij Ij Ij Ij I 111111/ 5« Rangée parabolique : L l U L l ^ En tenant compte de ces différents modes de distribution des plaques onciaies, et du numéro d'ordre des segments où ils font leur apparition, la détermination des Térébelliens se trouve singulièrement facilitée. Les jeunes individus ne ressemblent aux adultes dans cette famille ni par leurs proportions, ni par leur couleur. Mais en tenant compte de tous les caractères tirés des plaques onciaies, je n'ai jamais éprouvé de diffi- culté à rapporter les jeunes individus du golfe de Naples aux formes adultes de la même espèce. Un autre caractère, trop souvent négligé dans la description des espè- ces, est celui de l'existence ou de la présence de soies de soutien dans les palettes de la région abdominale. Chez beaucoup de Térébelliens, en effet, les tores uncinigères de l'abdomen s'allongent beaucoup et méri- tent le nom de palettes. Ils ne cessent point pour cela de porter les pla- ques onciaies sur leur bord ; mais ces plaques s'articulent par chacune des extrémités de leur base avec une soie chitineuse rectiligne. Ces soies, dont le nombre est, par conséquent, dans la règle double de celui des plaques onciaies, forment un faisceau au centre de la palette, faisceau qui confère à celle-ci une certaine rigidité et facilite ses fonctions d'or- gane moteur. Souvent ces soies internes paraissent n'être que les ten- dons chitinisés des muscles qui servent à mouvoir les plaques onciaies. On peut les désigner sous le nom de soies de soutien ou de soies-tendons. M. Williams, qui a déjà reconnu très-exactement la liaison de ces soies avec les mouvements des plaques onciaies', les appelle tensores hamulo- ' Report on britisk Aimelidu, loc. cit., p. 206. (127) 388 ANNÉLIDES CHÊTOPODES rum et laxatores hamulorum; mais ces noms devraient être réservés aux muscles même qui agissent sur les tendons. I. TRIBU DES TÉRÉBELLIDES. Genre HETEROTEREBELLA Qtrfg. ' Syn. LEPRiEA Malmgr. HETEROTEREBELLA SANGUINEA. Pl. XXX. tig. 1, et pl. XXIX, fig. 3. Corpus (tentaculis exdusis) îongitudine 30-35""", latitudine maxima 6""", ruberrimmn, disco ventrali thoradco pcillidiore, tentaculis rubris. Setce dorsuales segnientoriim setigero- rum duodecim anticorum voliibiles, cœterœ ccdycigerœ. Uncini scriem unicam progressi- vam in segmentis 3 ad 8, duplicem vero a segmenta nono, seilicet anticam progressivam, posticamgue retrogressivam efficientes. Corpuscula lympliœ perivisceralis rubra. Ce Térébellien est de tous le plus commun à Naples, où il abonde dans la vase du port. Il s'y construit ses tubes entre les Phallousies. On le reconnaît immédiatement (pl. XXX, fig. 1) à sa couleur rouge foncé, au corps large dans la région thoracique, rapidement atténué dans la région abdominale, c'est-à-dire dans celle où les soies dorsales changent de forme. Les jeunes individus qui n'ont encore que quelques millimè- tres de long sont, il est vrai, à peu près incolores, mais la conformation et la distribution des soies permettent toujours de les reconnaître. La coloration n'est du reste point due uniquement aux corpuscules rouges delà cavité périviscérale', mais aussià un pigmentde la paroi du corps. ' Le nom de Leprœa est, il est vrai, antérieur à la publication de YHistoire naturelle des Annelés. Toutefois M. de Quatrefages avait lait connaître dès le mois de mars 1865, c'est-à-dire un peu avant la publication de M. Malmgren, une diagnose concise du genre Heteroterebella {Comptes rendus de l'Acadé- mie des Sciences de Paris, séance du 'il mars 1865). La priorité lui est donc acquise. La Terebe.lla madida Frey et Leuck. (Beitràije zur Kenntn. wirbelloser Tliiere, p. 154), omise dans ï Histoire natur. des Annelés, doit rentrer dans le genre Heteroterebella. * C'est, je crois, le premier exemple d'un ver chez lequel la coloration rouge des corpuscules de la ca- (128) DU GOLFE DE NAPLES. 389 Le lobe céphalique a la forme d'une lèvre semi-circulaire, derrière laquelle sur- gissent les tentacules. Ceux-ci sont encore très-peu nombreux chez les individus (pl. XXIX, fig. 3) qui ont déjà atteint une longueur de deux centimètres. Le seg- ment buccal est achète comme chez tous les Térébelliens, et porte de nombreuses petites taches oculaires dans le jeune âge. Le second segment est le premier porteur d'une pharètre avec soies dorsales': au troisième commencent les tores uncinigères. Les soies pharétrales des douze premiers segments sétigères sont ibrraées d'une hampe très-forte (pl. XXX, 1 C), bordée dans la dernière partie de sa longueur de deux limbes étroits qui vont en mourant et disparaissent avant d'atteindre l'ex- trémité. A partir de ce point la hampe s'aplatit au point de devenir membraneuse, s'enroule en une spire allongée, tinement denticulée sur l'un des bords, et se ter- mine en une pointe acérée. C'est ce que j'appelle des soies simples à extrémité voluble. Elles se rapprochent de celles de la Terebella pterocliœta Schmrd. du Cap'. A partir du li""^ segment, ces soies sont remplacées par d'autres (1 B), dont l'extré- mité se dilate en une sorte de calice à paroi striée, finement denticulé sur le bord ; celui-ci se prolonge sur un point (quelquefois sur deux) en une longue épine. Les plaques onciales (^l D) sont partout semblables, de forme aviculaire, unirostres, avec deux dentelures au sommet; elles reposent sur des tores peu saillants et dépourvus de soies-tendons. Dans les tores de la région postérieure, la rangée antérieure des plaques onciales (progressives) devient graduellement plus courte, et dans les deux ou trois derniers elle disparait même complètement; la rangée rétrogressive persiste alors seule. J'ai même vu chez un individu de 70 segments les 16 derniers n'avoir que la rangée rétrogressive. On voit donc que si les premiers segments ne sont munis que de crochets progressifs, les derniers ne portent m revanche que des crochets rétro- gressifs, et ([ue seule la région moyenne a les deux sortes d'instruments de progres- sion. L'anus est terminal, entouré de six papilles à peine marquées. Les branchies arborescentes sont au nombre de trois paires, qui vont en décrois- sance d'avant en arrière, mais les jeunes individus n'en possèdent qu'une ou deux paires. L'époque de l'apparition de ces organes paraît sujette à de grandes variations. J'ai rencontré un individu de 74 segments, long déjà de 18"™, qui n'avait encore qu'une seule paire de branchies bien développées, et une seconde paire représentée vilé périviscérale coexiste avec une circulation sanguine. Chez les Capiteliiens, les Glycériens, les Polycir- rides, enfin chez les Glycinde Fr. Mùll., où il existe des corpuscules rouges de la cavité périviscérale, le système vasculaire fait défaut. - J'ai dt\jà remarqué dans les Prolégomènes que la duplicité du vaisseau axial des branchies, ignorée de M. de Quairefages, avait été indiquée depuis longtemps par M. Grube, puis par M. Williams. (129) 50 390 ANNÉLIDES CHÊTOPODES par un petit tubercule vasculaire à peine appréciable. En revanche, j'ai vu des indi- vidus de 60 à 70 segments posséder déjà les trois paires de branchies, la première à peine plus grande que les autres. La première branchie paraît portée par le premier segment (achète), les deux autres par les deux suivants. Les branchies très-contractiles et dépourvues de cils vibratiles comme celles des autres Térébelliens, sont continuellement parcourues en sens alternatif par un flot de disques rouges, qu'on peut être lenlé au pre- mier abord de considérer comme des corpuscules du sang. Cependant un examen attentif enseigne que ces corpuscules (1 A, d) sont exlra- vasculaires. Ils appartiennent à la lymphe périviscérale. Les vaisseaux (1 A, a, b, c) renferment un liquide rouge dépourvu d'éléments cellu- laires et sont disposés comme dans les branchies des autres Térébelliens. Chaque rameau branchial renferme, en effet, une veine (a) et une artère (6), mises en communication par deux séries d'anses vasculaires trans- versales (c). La circulation du sang dans cet appareil vasculaire est en grande partie sous l'influence des mouvements systoliques et diastolibues du vaisseau dorsal. Les contractions de la branchie même sont efficaces surtout pour la circulation de la lymphe rouge. Il est, en effet, probable que les branchies servent à la fois à la respiration sanguine et à la lym- phatique. Le système vasculaire est semblable à celui des Térébelles si bien connu, grâce aux beaux travaux de M. Milne Edwards. Lorsqu'on a à faire à de jeunes individus susceptibles d'être étudiés par transparence, on est frappé, dans certaines positions, d'une image très-particulière présentée par la région abdominale. Je veux parler d'une série de parallélogrammes (3 A, c) incolores, placés entre l'intestin et la paroi ventrale. Le liquide de la cavité périviscérale forme des torrents rouges (d) entre ces parallélogrammes. J'ai déjà représenté ailleurs une apparence très-semblable des Polyophthalmes. L'explication est la même dans les deux cas. Il s'agit de deux séries de bandes musculaires qui s'attachent d'une part à la ligne latérale de la paroi du corps, d'autre part à côté de la chaîne nerveuse. Elles constituent deux sortes de plan- 1130) nu GOLFE DE NAPLES. 301 chers à ais disjoints qui séparent la cavité périviscérale en trois chambres. La chambre supérieure ou principale renferme l'intestin (3 A, e) et les brides qui le fixent à la paroi dorsale. \] Heteroterehella sancjuinea possède une seule paire d'organes seg- mentaires (3 B) qui paraît s'ouvrir au dehors à une petite distance de la bouche. L'organe est formé, comme dans toute la famille, de deux bran- - ches tubulaires de largeur très-inégale, soudées l'une à l'autre dans toute la longueur, mais ne communiquant ensemble par leur cavité qu'à l'extrémité postérieure. L'ouverture interne de l'appareil (3 B, a) se trouve à la base de la première paire de branchies, sous la forme d'un entonnoir vibratile adhérant à la paroi du corps. Les cils de l'entonnoir entretiennent un tourbillon dans les corpuscules rouges de la lymphe, qui sont continuellement attirés et repoussés par lui, sans que jamais aucun d'eux s'engage dans la cavité de l'organe segmentaire. L'entonnoir conduit dans la branche étroite, colorée d'un brun orangé et ciliée à l'in- térieur. Cette branche (6) flotte librement dans la cavité périviscérale du l*^'" au 8'"<^ segment; là elle se recourbe pour former la branche large (c), de couleur plus pâle, qui s'accole à elle. Cet organe segmentaire est l'homologue évident de ceux des Amphicténiens dont nous avons re- connu les fonctions excrétoires. Il est possible qu'il serve aussi d'appa- reil eiférant pour les éléments sexuels, toutefois je n'ai jamais vu de zoospermes ni d'ovules pénétrer dans l'intérieur. Genre TEREBELLA Linn. (Qtrfg. rev.). SE:CTIO]\r. Tcrébelles à soiei^ de soutien (soies-tentloiis) tlans les pinniiles abdominales. \. Terebella Meckelii. Amphitrile Meckelii Délie Cliiaje, Mcmorie, 111, p. 180, lav. XLV, 10. — Descrizione, III, p. 70, etV, p. 94, tav. 80, fig. 10. Terebella nebulosa M. lidvv. (non iMoiilagu), Ann des Sciences nalur., 3'"" série, III, p. 147, pl. 8. (131) 392 ANNÉLTDES CHÉTOPODES Terebella nebulosa Gvuhe, Archiv fiir Nalurg., 1855, XXI, p. 115. Ainphilritoides rapax Ach. Costa, Annuario zool. cl. r. univ. di Napoli, anno l», 1862, p. 32. Pallonia rapax Ach. Costa, Annuario zool d. r. univ di Napoli, anno 1°, 1862, p. 89. Terebella nebulosa Qtrfg. {pro parte), Histoire natur. des Annelés, II, p. 389. Pl. XXVIII, fig. 3. Corpus longitudine 4-5°°'^\ latitudine antrorsum usque ad ritfo-brunncum, pundis albis imdique sparsis, tentactdis rufîs. Pharetrarum dorstiaUum paria 17. Unèinonm sé- ries unica progressiva a segmenta tertio usq-ue ad octavum ; a segmento riono usque ad ;lQmnm serîcs utrinque bince, anterior progressiva, posterior retrogressiva. • Les auteurs n'ont pas réussi jusqu'à présent à identifier VAmphilrite MrckeliiheWe Chiaje. Cependant, pour quiconque étudie les Annélides du golfe de Naples à l'état vivant, l'hésitation n'est pas possible une seconde. La multitude de petites perles blan- ches semées sur le fond rouge brun, que Délie Chiaje a déjà décrite est trop caracté- ristique pour que l'incertitude trouve encore de la place. Il est vrai que ce caractère de coloration disparaît dans l'alcool. Les taches blanches s'étendent même aux bran- chies qui en sont toutes piquetées. Il est incontestable que la T. Meckelii est voisine de la T. nebulosa Montagu de la Manche (T. tuberculata Dalyeil), cependant il est à peine douteux qu'elle doive en être distinguée, comme M. Grube et M. de Quatrefages l'ont du reste supposé. La T. ne- bulosa atteint une taille de six à sept pouces, c'est donc un géant, comparativement à laT. Meckelii. En outre ses tentacules sont blancs*, tandis que ceux de la T. Meckelii sont toujours d'un rouge de brique tirant sur l'orangé, quelquefois piqueté de blanc. Je ne doute pas qu'une étude plus approfondie ne révèle encore d'autres différences. Les soies subulées sont des soies de Térébelles normales, à limbe entier. Les pla- ques onciales (3 A) sont aviculaires, av^ec deux dentelures au vertex. Les six premiers tores uncinigères n'en portent qu'une rangée, mais les suivants en portent deux, en- grenées l'une dans l'autre, jusqu'à l'extrémité du thorax. Dès le '1 9™^ segment, c'est- à-dire le premier abdominal, les tores se transforment en palettes ou pinnules qui ne portent plus qu'une seule rangée de crochets. ' M. Costa indique une taille supérieure, mais je suppose qu'il comprend les tentacules dans sa mesure. " Telle est au moins la description de M. de Qualrefagcs. Montagu {Description of five briUsIi species of the Genus Terebella of Linné. Transact. of the Linnean Society, vol. XII, 1818, p 343) indique, il est vrai, les tentacules comme d'un orangé pâle piqueté de blanc. Cette coloration doit être dans tous les cas bien plus pâle que chez la T. Meckelii, car Dalyell (Tliepowers of the Creator, etc., vol. II, p. XXIX) représente les tentacules de la T. tuberculata (identiijue avec la T. nebulosa) complètement incolores, comme M. de Quatrefages. Il s'agit dans tous les cas de deux espèces représentatives, jouissant toutes deux d'une mobilité extrême, quittant leurs tubes coquilliers pour y rentrei' ou les échanger contre d'autres, etc. (1321 DU GOLFE DE NAPLES. 393 Chaque palette renferme un large faisceau de soies-tendons (3 A, a, a'), dont le nombre est double de celui des plaques onciales. En effet, la base élargie du crochet porte une dent à chaque extrémité, et cette dent sert de point d'attache à une soie-tendon. Le tissu de ces palettes (3 B) est remarquable. Il est formé d'une masse homogène dans laquelle sont disséminées d'abord des cellules granuleuses, fusiformes ou étoilées, à petit nucléus (6), puis des capsules (c) sphériques ou ovoïdes, dont la paroi épaisse montre toujours un double contour très-accusé et une pe- tite ouverture (5 C). Au premier abord, j'ai pris ces dernières pour des vé- gétaux parasites. Cependant, comme elles existent chez tous les indivi- dus de cette espèce, non-seulement dans les palettes, mais aussi dans le reste du corps, en moindre abondance il est vrai, et comme, d'autre part, on ne les rencontre jamais chez d'autres Térébelles, je pense devoir les considérer comme une particularité histologique de cette espèce. Ce sont sans doute de petites glandes. Les tentacules sont extrêmement nombreux et contractiles. Ils servent non-seulement d'organes de préhension, mais encore d'organes de pro- gression lorsque l'animal quitte son tube pour aller faire une excursion, ce qui lui arrive assez souvent. Chaque tentacule contient un prolonge- ment de la cavité du corps, mais point de vaisseaux'. La paroi est très- mince du côté dorsal (3 D, (3), fort épaisse au contraire du côté ventral {a). Au côté dorsal se succèdent de dehors en dedans la cuticule (a), une couche sous-cuticulaire granuleuse {b) et une couche de fibres muscu- laires longitudinales (c), portant de distance en distance des cellules étoilées {g) qui constituent une sorte d'épithélium discontinu de la cavité du tentacule. Dans la paroi ventrale, à peu près sept ou huit fois plus épaisse, la couche granuleuse {h') sous-cuticulaire est remplie de folli- cules fusiformes, et la couche musculaire {c') renferme des granulations ' Il semble à peine nécessaire fie menlionner celle anangie des tentacules qui est générale dans la famille des Tcrélielliens. Cependant M, Williams est lomlié ici dans la même erreur que Rathke à pro- pos des Ampliicléniens. Il décrit dans l'intérieur des tenlacules des Térébelliens un vaisseau sanguin, il est vrai fort mmce. Ce vaisseau n'existe point (Voyez Report un british Annelida, p. 194). (133) 39i ANNÉLIDES CHÈTOPODES de pigment el une foule de petites capsules à paroi épaisse ( unispira Grube, Zur Anat. und Phys Kiemenwiirmer, p. '24. » unispira Edwards, Règne animal illustré, Annélides, pl. 4. ? » Josepliinœ Grube, Archiv fur Naturgescli., 1846, p 53, taf. II, fig 6. X Ventilabrum Grube, Familien der Anneliden, p. 88. » Spallanzanii, Grube, Ibid., p. 88. Spiro(jraphis Spallanzanii Qtrfg , Histoire naturelle des Annelcs, II, p. 427. » elegans Qtrfg., Ibid , p. 430. t brevispira Qtrfg., Ibid., p. 430. Sabella Ventilabrum Qtrfg., Ibid., p. 554. ? Spirographis lonyispira Qtrfg., Ibid., p. 429. l'I. \\X, fiL!. 2. L'abondance de celte magnifique Annélide dans le golfe de Naples m'a permis d'en étudier de riches séries et de débrouiller sa synonymie fort confuse. Les auteurs l'ont partagée en plusieurs espèces, d'après divers caractères que l'étude comparée d'un grand nombre d'individus, montre dépourvus de toute valeur taxonomique. Je vais les examiner les uns après les autres. Chez les Spirographes, l'une des branchies est constamment plus développée que l'autre. C'est tantôt la droite, tantôt la gauche indilFé- remmenl*. Sans doute à ce point de vue il y a des races plus ou moins ' Dalyell (The Poivers of the Creator, vol. II, p. 228), sans doute par une erreur de copie, écrit Spino- graphi s au lieu de Spirographis, et cite à l'appui ces prétendues paroles explicatives de Viviani: « Spino- grnphis, id est penicillus in spinam depictus. » Celte phrase ne serait point dépourvue de sens. En effet, j'ai rencontré souvent des Spirographes qui ont perdu les barbules des branchies et dont les rayons, ou du moins leurs axes cartilagineux restent seuls sous la forme de longues épines. Mais ce caraclùre est purement maladif, comme le fait remarquer Dalyell, auquel il n'avait point échappé. D'ailleurs la phrase de Viviani, inexactement citée par l'illustre Écossais, est textuellement: « Penicillus in spiram effictus. » * Ce fait n'est point nouveau. Il a été déjà affirmé de la manière la plus positive par M. Grube (Zur Anal. u. Phys. d. Kiemenwiirmer, p. 25) dès 1838 Cela n'em[)êche pas M. de Quatrefages d'établir en (156) DU GOLFE DE NAl'LES. 417 permanentes. J'ai tout au moins remarqué que dans le produit de la pêche d'un seul pêcheur, faite généralement dans une seule et même lo- calité, l'atrophie frappe la môme branchie chez la majorité des individus. Le nombre des tours de spire de la branchie développée est très-in- constant. Je l'ai vu varier de un à six et demi. En général, les plus gros individus ont aussi le plus grand nombre de tours de spire. La longueur et la finesse des barbules des rayons branchiaux est également sujette à variation. La coloration des branchies varie tellement que, sur une douzaine d'individus, on en trouve difficilement deux chez lesquels elle soit parfai- tement semblable. Quelques-uns ont les branchies pâles et entièrement monochromes. D'autres ont les rayons de la branchie jaunes, avec une série d'anneaux blancs et violets ou bruns; les anneaux blancs sont en général restreints à la base de la branchie. Ces anneaux colorés, étant pla- cés à la même hauteur dans tous les rayons, forment en apparence des bandes spirales parallèles très-élégantes, dont le nombre peut s'élever jusqu'à six pour une seule couleur (violet). Entre ces deux colorations extrêmes, on rencontre tous les intermédiaires, soit sous le point de vue du nombre des anneaux colorés, soit sous celui de l'intensité de la colo- ration ^ Le seul des caractères prétendus spécifiques, qui m'ait semblé très- constant, c'est celui du nombre des segments thoraciques. Je l'ai trouvé toujours de huit. M. Grube affirme, il est vrai, le contraire'. Il dit l'avoir vu varier de la manière la plus positive. S'il en est ainsi, il devient im- possible de distinguer la Sabella Josephinœ Gr., et le Spirographis lon- gispira Qtrfg. du Sp. Spallanzanii. Lorsque je communiquai le résultat de ces recherches à mon ami, M. le professeur Panceri, il me dit que le musée de Naples possédait 18G5 des espèces de Spirographes basées uniquement sur ce caractère variable. Ellis décrit la grande branchie comme étant toujours la gauche ; et ce cas est peut-être au moins le plus fréquent. ' Celte grande variabilité dans la coloration des branchies des Sabelles est déjà relevée par 0 Fabri- cius chez la Tubulann Fcmcillus du Groenland. (Voy. Fauna Grœnlandica . Uainiod etLipsiœ, 1780, p. 440.) ■ Airhiv fiir NaturijcscJi., 18i6, XII, p. 55. (157) 418 ANNÉLIDES CHÉTOPODES une riche série de Spirographes et qu'il n'avait jamais eu de peine à distinguer \eSp. Spallanzanii de la Sabella Ventilabrum. Toutefois, ayant à ma demande revu ses bocaux, il acquit la conviction que tous les in- dividus de grande taille avaient été attribués au S p. Spallanzanii et tous les individus plus jeunes à la Sab. Ventilabrum ou la Sab. Josephinœ. Il est en effet impossible de trouver de jeunes individus dont la bran- chie fasse six tours de spirale {Sp. elegans Qtrfg.), ou même seulement trois à quatre (Sp. Spallanzanii Qtrfg.), tandis que ces chiffres sont très- fréquents pour les individus de grande taille. Chez les individus qui n'ont encore que 5,5 centimètres de long sur 3 à 4 mm. de large, indi- vidus dont les branchies sont aussi longues que le corps et fort grêles, c'est à peine si la base de l'une des branchies commence à s'enrouler en spirale. Je n'ai compté dans ce cas que vingt-cinq rayons à la grande branchie contre vingt-deux à la petite. Sans le secours de la numéra- tion on ne se douterait pas que l'une des branchies soit plus développée que l'autre. Les jeunes Spirographis sont donc de vraies Sabelles. Le tube des jeunes individus a d'ailleurs la même apparence que celui des adultes, sa surface externe grise, paraissant formée d'un limon très-fin. Mais les couches internes, nombreuses, incolores sont purement organiques, comme Ellis et Viviani le savaient déjà, et fort extensibles. Je ne doute pas qu'elles ne soient susceptibles d'une extension considé- rable pendant la croissance en diamètre de l'animal*. Nous devons à M. Grube une monographie anatomique de cette espèce (Sabella unispira Grube) à laquelle il n'y a que peu de chose à changer. C'est chez elle qu'il fit la découverte du cartilage branchial des Serpuliens cartilage qui a été vu depuis lors par MM. Schmidt, ' On ne saurait trop recommander, pour l'étude de la formation du tube des Sabellides, la lecture de Dalyell. Chez des Sabella PenirJllus (Amphilrite Ventilabrum Dal.) eu captivité, il a pu suivre pas à pas rédification du tube pendant des mois entiers (Voyez The powers of the Creator, vol. II, p. 212-235). La régénération des branchies tombées par accident y est suivie avec beaucoup de soin. * M.Edwards attribue la découverte des cartilages branchiaux chez les Serpuliens à M. deQualrefages {Leçons sur Vanat. et la physioL, II, p. 103). Toutefois M. Grube les avait déjà signalés bien plus tôt, et, à une époque où le nom même d'histologie était encore à créer, Viviani écrivait : « Horum filamentorum (i. e, branchialium) pariîcu/a microscopio subjecta tubum exhibet cartilagineum, tolum in annulas seclum, etc.y< (138) DU GOLFE DE NAPLES. 419 Quatrefages,Leydig, Huxley, Williams' et d'autres, mais qui a fait sur- tout l'objet d'une étude histologique soignée de la part de M. Kôlliker". M. Kôlliker paraît n'avoir eu entre les mains que des Spirographes conservés dans l'alcool, de là certaines erreurs qui seraient impossibles chez les individus frais. Il décrit très-exactement la cuticule, la couche sous-cuticulaire, les muscles longitudinaux occupant le côté dorsal de la branchie et l'axe cartilagineux. Je ne puis que confirmer entièrement sa description en ajoutant que le cartilage est toujours enveloppé d'une épaisse gaine hyaline (lig. 2, e), que M. Kôlliker paraît d'ailleurs avoir vue quelquefois ". Le reste de l'organisation lui a échappé. Le côté convexe de l'axe cartilagineux est adjacent à une cavité tubulaire qui s'étend d'un bout à l'autre de la branchie, et dans laquelle pénètre le liquide périvis- céral. Cette cavité est tapissée d'un épithélium pavimenteux (lig. 2, f). Elle renferme le vaisseau sanguin (^), adhérant dans toute sa longueur à la tunique hyaline (e) de l'axe cartilagineux (c). Ce vaisseau unique* pousse le sang alternativement en avant et en arrière, comme M. Grube le savait déjà en 1838. Les mouvements de systole sont dus à une couche externe de larges libres musculaires. Quant à la diastole, elle paraît due à la simple élasticité des parois, du moins n'ai-je pu découvrir aucune fibre longitudinale dans la paroi du vaisseau. Chez les individus conser- vés dans Falcool, ce vaisseau a été vu par M. Kôlliker, qui fa tenu pour un corps solide et l'a considéré comme un nerf. A ses côtés, il figure deux cordons celluleux qui n'existent pas, ou du moins ne sont que la ' M.Williams représente le squelette branchial comme formé par un cartilage ilexible, dont les clutiiibres, remplies par un fluide limpide, sont en c.ommuni cation avec la cavité périlonéale! 2 Unlersuchuiifjeii zur vergleicJiendm Gewebelehre, angestellt in Nizza im llerbste 1856 von A. Kôlliker. — Wurzhurijer Verhandlungen, p. 114 du tii'age à part. En dépit des travaux sur le cartilage branchial des Sabelles, Johnston décrit encore dans son « Ca- talogue » les fdaments branchiaux des Sabelles comme cloisonnés à la manière des Conl'erves ! * J'ai déjà remar(jué ailleurs (voyez i'ruléyuinèiu's, p. 21) que les Serpuliens seuls, dans toute la classe des Annélidcs, ont un vaisseau branchial unique, aveugle et contractile dans chaque rameau branchial, mais sont dépourvus du système d'ampoules contractiles que leur attribue M. de (Juatrefages. M. Wil- liams, qui paraît ignorer les observations de M. Grube, décrit et figure chez les Serpuliens (lie/mit on british Annelida,^. 192, iig. 11, B) le vaisseau branchial comme double (artère et veine). C'est une er- reur manifeste. (159) 420 ANNÉLIDES CHÉTOPODES lymphe de la cavité branchiale coagulée aux deux côtés du vaisseau La collerette du Sp. Spallanzanii est d'un beau violet et porte sur les lobes ventraux plusieurs papilles digitiformes (2 B), assez longues. Entre ces lobes ventraux sont les deux tentacules inférieurs, également violets, charnus, convexes en dehors, concaves en dedans. Leur surface concave est couverte de cils vibratiles (2 A, a). Les tentacules supérieurs, soit antennes, sont beaucoup plus longs, en forme de lanières trian- gulaires, jaunes, ciHés sur toute la surface. Le mouvement de leurs cils est tel, que les substances étrangères montent le long du côté ventral de l'organe et redescendent du côté dorsal. Le sillon copragogue' est ventral dans toute la longueur de l'animal, seulement sa profondeur diminue dans les segments thoraciques anté- rieurs. M. Grube n'a point réussi à se former une idée exacte des organes générateurs. Il a considéré comme testicules les glandes antérieures que chacun a, depuis cette époque, rattachée à l'appareil sexuel. Ce sont en réalité des organes segmentaires dans lesquels les éléments sexuels ne prennent certainement point naissance. A l'époque de la maturité sexuelle, la cavité périviscérale se remplit de cellules flottantes (2 G), renfermant de petits granules oranges et des gouttelettes pâles, d'apparence huileuse'. Le nombre de ces der- nières varie d'un (a) à une vingtaine et au delà {b, c). Ces cellules sont ' M. Kôlliker remarque, d'ailleurs, lui-même que ces cordons lui ont semblé parfois absents et rem- placés par une vaste lacune sanguine autour du nerf. S'il eût parlé d'une lacune lympliatique autour du vaisseau, sa description eût été tout à fait juste. Les erreurs d'interprétation de M. Kolliker proviennent de ce qu'il n'avait pas une connaissance suffisante de la circulation de labranchie chez l'animal vivant. Il paraît avoir considéré les branchies comme purement lymphatiques, erreur partagée par M. ftlilne Edwards (Leçons sur Fanai, d la phys., tome 11, p. 103). Ce serait donc à tort, semble-t-il, que j'ai rangé, dans les Prolégomènes, M. Kôlliker parmi les auteurs qui ont connu exactement la circulation branchiale des Sabelles. Toutefois ce savant décrit ailleurs (Zeitschr. fur wiss. Zool., IX, p. 339) le vaisseau bran- chial et contractile chez les Dasychones d'une manière parfaitement exacte. * Voir pour l'explication de ce terme les généralités de la famille. ' Ces cellules qui paraissent exister avec quelques modifications chez tous les Térébelliens et Serpu- liens ont été déjà signalées par M. Williams (Report on lUe liritish Annelida, loc. cit., p. 170) sous le nom de smoothredged aval cells chez la Terebella nebulosa, mais il leur dénie tout nucléus. Chez toutes les es- pèces examinées par moi, ces cellules sont nucléées. (160) DU GOLFE DE NAPLES. 421 sans doute destinées à élaborer les substances nécessaires à la formation des éléments sexuels. Entre elles apparaissent en effet chez les femelles les jeunes ovules (2 D, a), chez les mâles les cellules aux dépens des- quelles se forment les régimes de zoospermes. Peut-être ces éléments se forment-ils dans le principe à la surface de la paroi de la cavité péri- viscérale. Dans ce cas ils s'en détachent de très-bonne heure, car des ovules de fort petite taille flottent déjà dans le liquide périviscéral. La tache germinative présente d'ordinaire plusieurs zones d'apparence dilfé- rente (2 D, b). Genre SABELLA Linn. (Sars em.). M. Sars a rendu un service réel à la zoologie, comme je l'ai déjà remarqué ailleurs' en restreignant le grand genre Sabelle de Linné à l'aide d'un caractère important et bien défini. Il a réservé en effet ce nom aux Sabelles dépourvues de pinnules dorsales aux branchies et por- tant sur chaque tore uncinigère thoracique une rangée de crochets et une rangée de soies en pioche. M. de Quatrefages n'a pas admis cette nouvelle délimitation du genre Sabella dans son Histoire naturelle des Ànnelés, et le genre Dasychone n'y a, par conséquent, pas trouvé place. Sous ce rapport, M. de Qwatrefages ne s'est pas élevé au niveau de la zoologie moderne. Le genre Sabelle est subdivisé aujourd'hui en plu- sieurs, à bien plus juste titre que tant d'autres dont les débris ont trouvé place sous des noms divers dans XHistoire naturelle des Ànnelés. En revanche, je ne puis donner entièrement raison à M. Sars, quant à la dénomination de Dasychone '^ qu'il a créée en 186L Déjà en 1858 M. Kôlliker' a formé le nom de Branchiomma pour des Sabelles munies ' Glaniires, p. 33. - Bidrag til Kundskabcn om Non/es Annelider ; fjerde Afhandliny. — Vidensk Selsk. Forhandl. f. 1861 {Saerskill Aftryck, p. 28 et 33). ' Ueber Kopfkiemer mit Augen an deii Kiemen. Zei(sclir. fur wiss. Zool,, IX, p. 536. (161) 54 4i22 ANNÉLIDES CHÈTOPODES d'yeux sur les branchies \ et il prit pour type de ce genre VAmphitrite Bombyx Dalyell. Lorsque M. Sars créa son genre Dasychone, il insista surtout sur les pinnules des branchies. Or, le Branchiomma Bombyx {Branchiomma Dalyelli Kôll.) est une véritable Dasychone. On peut diffi- cilement admettre que l'espèce-type du genre Branchiomma passe ainsi dans un autre genre. M. Sars aurait dù se contenter de modifier la diagnose du genre Branchiomma, en plaçant le caractère des pinnules en première ligne, d'autant plus que ce caractère n'était point ignoré de M. Kôlliker. Il a sans doute été détourné de cette marche régulière par la pensée qu'il existe peut-être des Dasychones dépourvues d'yeux. Quoi qu'il en soit, le nom de Dasychone a pris place dans la science, et celui de Branchiomma est à peu près oubhé. Je pense pourtant pou- voir ressusciter celui-ci, en tenant compte des scrupules de M. Sars, et sans proscrire le nom de Dasychone. Dans son mémoire sur le genre Branchiomma, M. Kôlliker décrit en outre de la Dasychone Bombyx une autre espèce qu'il n'a étudiée que d'une manière très-cursive, il est vrai, dans le golfe de Naples, et qui est caractérisée par des yeux à l'extrémité des branchies. Cette espèce que j'ai retrouvée n'est point une Dasychone. Elle pourra rester dorénavant l'espèce-type du genre Branchiomma. Il existe dans le golfe de Naples plusieurs espèces du genre Sabelle proprement dit. Toutefois, mes études sur ces espèces, très-voisines les unes des autres, sont trop imparfaites, pour que je les relate ici, et que j'enrichisse de quelques descriptions imparfaites le dédale inextricable de mauvaises espèces cataloguées dans la science. Genre BRANCHIOMMA Kœllkr. char. em. SabelUdce toris ventrcdibus thorackis série duplici setarum, aliis imcinatis aïiis jaculi- formihus (soies en pioche, Qtrfg.) munitœ, brmichiis oculis compositis svbtermindilus ornatis. ' La première indication d'yeux sur les branchies des Sabeiles est due à M.Leuckart. Après lui et an- térieurement à M. Kôiiiker, M. de Quatrefages et M. Krôyer ont fait aussi de nombreuses observations sur ce sujet. (162) DU GOLFE DE NAPLES. 423 Le fait que des yeux composés existent chez d'autres Serpuliens ne m'arrête pas dans le maintien de ce genre. En etîet, les yeux des Bran- chiomma sont beaucoup mieux localisés, beaucoup plus développés. Leur position est caractéristique. Les tubes de ces animaux sont aussi très-diflférents de ceux des Sabelles, étant recouverts d'une épaisse couche de sable agglutiné '. 1. BrANCHIOMMA KÔLLIKERI. Pl. XXII, llg. /(.. Corpus longittidine 4-5'"''^\ latitudine 2""",5-3, palïide flavescens, segmmtis 80, hrancMis fusco-violaceis, hrunneo cmnulatis. Filcmenta branfMalia dorsualia duo ocidis majorihus prœdita, fere semper creda, ventralia omlis destitida duo. Segmenta thoracica octo. Ce Branchiomma est très-remarquable par la manière dont il étale son panache branchial (fig. i), et par sa sensibilité aux impressions visuelles. Dès qu'il sort de son tube arénacé, ses filaments branchiaux retombent en courbe douce tout autour de l'extrémité antérieure. Seuls, les deux filaments dorsaux médians, porteurs des deux yeux un peu plus gros que les autres, se redressent comme deux antennes. Au moindre mou- vement dans l'air, mouvement de la main par exemple, à plus d'un mètre de la surface de l'eau, tous les Branchiomma de mon aquarium se retiraient avec la rapidité de l'éclair dans leurs tubes, tandis que les Sabelles aveugles restaient parfaitement indifférentes et immobiles. Les yeux (4 A) sont piriformes, adnés au côté concave de la branchie à une petite distance de l'extrémité. On compte jusqu'à trente cristallins dans la section optique d'un seul œil. Ils sont piriformes, la pointe cachée dans le pigment central violet. Leur diamètre est de 0""",015. Celui de la cuticule pellucide ' qui les recouvre atteint 0'°'°,004. ' Je ne sais si la Sahella candelu Grube devra rentrer dans te genre. 11 semble toutefois peu proltable que les appendices terminaux portés par les branchies soient des yeux. (Voyez Archiv fiir Naturf/psch., XXIX, 1863, p. 60, taf. VI, fig. 8 ) - Je pense, avec M. Ilensen, qu'il convient de ne pas étendre le nom de cornée à la membrane pellucide des yeux de la plupart des invertébrés. (163) 424 ANNÈLIDES CHÈÏOPODES Les deux branchies ventrales les plus rapprochées de la ligne médiane sont plus courtes que les autres et dépourvues d'yeux. Les tentacules sont au nombre de deux paires, toutes deux ciliées. Les inférieurs sont les plus grands et s'étendent en dehors en un lobe membraneux discoïdal, renfermant un réseau vasculaire, fort riche. Les supérieurs ont un axe cartilagineux'. Tous renferment un très-grand nombre de follicules bacillipares qui déchargent leur contenu avec une extrême facilité (4 B). La collerette du segment buccal est profondément divisée en six lobes; l'échancrure dorsale est la plus profonde. Le corps est cylindrique, d'un gris jaunâtre, pâle, très-fmemenl piqueté de blanc. Les taches blanches sont dues à un pigment diffus, disséminé dans la couche sous-cuticulaire, qui ne renferme point de follicules bacillipares. Les boucliers ventraux sont blancs; le sillon copragogue seul est brun. Ce sillon est ventral dans toute la longueur de l'abdomen, mais, à sa base, il passe au côté droit sur la face supérieure et se continue le long de la ligne dorsale du thorax. Je doute à peine que cette espèce soit la môme que M. Kôlliker a eue sous les yeux. Elle n'est en effet point rare dans le golfe de Naples. M. Kôlliker n'indique, il est vrai, que huit filaments branchiaux, tandis que j'en ai compté jusqu'à trente-deux. Mais cela peut ne tenir qu'à une différence d'âge. 2. Branchiomma vesiculosum, var. NeapoUlana. Amphitrile vesiculusa Montagu, Linn. Trans., XI, p. 19, tab. v, fig. i. » » Lamarck, Animaux sans vert , 2"'^ édition, p. 610. Sabetla vesiculosa Johnst., Ann. and Mag. of Nat. Hisl , XVI, p, 449. » )> Edwards, Règne animal illustré, pl V, fig. 3. )' 9 Grube, Familien der Anneliden, p. 88. » » Williams, Report of Brit. Assoc, 1851, p. 205, et Ann. and Mag., XII, p. 295. » »> Jolmstun, Catalogue ol'Worms, p. 259. B » Qlrfg., Histoire naturelle des Annelés, II, p. 450. Pl. XXII, fig. 5. ' M. Kôlliker a déjà décrit un axe cartilagineux dans les tentacules de la Basydwm Bombyx {loc. cit., p. 539). (164) DU GOLFE DE NAPLES. 425 Corjnis ii""' loiigum^ latUudine obscure vinosmn, cdho tenuissime punctatuin, col- lari aïhicaiite, hrmchiis albo anmiïatis, toris tmciiiigeris thoracieis sternum versus macula rubra minuta ornatis. Segmenta thoracica octo. Coïlare bïlobum. Il ne m'est pas possible de différencier les individus de la mer de Naples de ceux que les auteurs ont décrits de l'Océan. Leur taille est un peu supérieure, mais là se borne la différence. Je ne puis, en effet, attribuer une grande importance à la coloration des branchies (olive green, mottled with gray Montagu); ces organes offrent en général peu de fixité de couleur parmi les Sabellides. La couleur de l'abdomen tirant un peu sur le violet dans l'espèce d'Angleterre, ne peut également caractériser qu'une variété locale'. Le corps est à peu près semblable par son diamètre à celui du Spirographis Spallanzanii, mais la brièveté des branchies, longues seulement de 2^^'^^ à 2 Vî*'*^"'? 6t groupées en un entonnoir conique, brun, à quatre zones blancheS;, détruit toute ressem- blance. Chacune des moitiés de la collerette a le bord entier, mais ces deux moitiés sont séparées l'une de l'autre, du côté dorsal, par un large inter- valle concave, au fond duquel se voient deux lobes membraneux, bruns (iig. 5), qu'on pourrait peut-être considérer comme deux autres lobes de la collerette, bien qu'ils soient tout à fait indépendants des premiers. Les filaments branchiaux sont au nombre d'environ trente-deux de chaque côté et leurs barbules d'une longueur très-remarquable. L'extré- mité de chaque filament (5 A) dépasse l'œil beaucoup moins que dans l'espèce précédente. L'œil lui-même est à peu près hémisphérique, large de 0'"'",19, c'est-à-dire relativement beaucoup plus petit que celui du Br. Kollikeri. La largeur des cristallins est de 13 microm.; l'épaisseur de la membrane pellucide 4 microm. ' En revanche, c'est par erreur que M. Leuckart (Archiv fiir Noturg., 1860, Rericht [Separatabdruck, p. 3]) rapporte à la S. vesiculosa Y Atnpliitrite floscula Dulyell (The powers of the Creator, etc., vol. Il, p. 245, pl. XXXI, fig. 9). Cette magnifique espèce ne peut rentrer que dans le genre CZ/owe Kroyer, mais elle se distingue de toutes JcsCliones jusqu'ici décrites par un œil à l'extrémité de chaque lllet branchial. L'Histoire naturelle des Annelés la passe sous silence, comme toutes les espèces de Dalyell, les ouvrages de cet auteur étant restes inconnus à M. de Quatrefages. (165) 426 ANNÉLIDES CHÈTOPODES Les boucliers ventraux sont entiers au thorax, divisés à l'abdomen par le sillon copragogue. Celui-ci (5 B, b) passe au dos du côté droit', en se divisant en deux branches, dont l'une passe entre le dixième et le onzième, l'autre entre le neuvième et le dixième segment. Ces deux branches confluent en dehors du bouclier ventral du dixième segment, et la partie droite de ce boucher, d'ailleurs bien plus petite que la gauche, se trouve comprise entre elles, comme entre les bras d'un fleuve. Puis le sillon copragogue continue obliquement sa marche sur le côté du neuvième segment et atteint la ligne médiane dorsale au huitième. A partir de là, il continue son chemin sur la ligne médiane dorsale, jusqu'à l'extrémité antérieure. Le tube du ver est encroûté d'un sable très-fin. D'après Montagu, l'espèce des côtes de la Grande-Bretagne aurait son tube couvert de pe- tits cailloux. Cette ditïérence tient peut-être uniquement à une nature autre du fond de mer sur lequel vivent les individus dans les deux loca- lités. Cependant il est possible qu'une étude plus approfondie conduise à établir une diff'érence spécifique entre ces deux variétés. Je ne suis pas parfaitement certain que le Br. Kollikeri ne doive pas être considéré comme le jeune âge du Br. vesiculosiim., d'autant plus que les deux seuls exemplaires que j'aie reçus de ce dernier étaient en état de maturité sexuelle, et le Br. Kollikeri pmais. La coloration, bien que très-différente, offre ce trait commun que l'une des formes comme l'autre est finement piquetée de blanc. Les circonstances qui m'ont em- pêché de les réunir sont l'absence d'intermédiaires, la forme de la colle- rette, le port tout autre des branchies, l'absence des deux filaments branchiaux à position spéciale et le manque de follicules mucipares dans les antennes chez le Br. vesiculosum. ' Montagu ditaw côté gauche, mais il a pris le dos pour le ventre. Cette erreur s'est perpétuée pour toutes les Sabelles jusque dans le Catalogue de Johnston (1865); M. Williams l'étend à tous les Serpu- liens chez lesquels il représente les plaques onciales thoraciques comme appartenant à la surface dor- sale. il 66) DU GOLFE DE NAPLES. 4-27 Genre LAONOME Mlmgr. M. Malmgren a séparé du genre Sabelle sous le nom de Laonome les espèces qui ne portent sur chaque tore uncinigère qu'une seule rangée de soies, à savoir des crochets très-semblables à ceux des vraies Sabelles. Les soies en pioche leur font totalement défaut. Laonoaje Salmacidis Pl. XXIV, fig. 4. Corpus latitudine 3'"'''\ flavum, segmentis 50, hranchianmi penicillo longo, tenui, fusco annulato ; coïlari ohsoleto ; maculis oculiformihas parimi conspicuis duohiis. Segmenta tho- racica octo. Tubm pallidus translucidus, ut cartilagimsiis. — 8pecies hermaphroditica. M. Mecznikow m'apporta un jour cette Annélide en me l'annonçant comme un nouvel exemple d'hermaphrodisme parmi les Serpuliens. Il ne s'était point trompé. Chez les deux seuls individus que j'aie eus entre les mains, la cavité du corps était rempHe d'ovules et de zoospermes. Les jeunes ovules (4 C), larges de O^^jOâ^, étaient parfaitement trans- parents, munis d'une vésicule et d'une tache germinative, fort grandes. Les œufs adultes (4 D), larges de 0'"'",07, avaient le vitellus opaque rempli de petites granulations. Les régimes de zoospermes présentaient toutes les phases d'évolution habituelles chez les Annéhdes (4 E, 4 F). Les zoospermes mûrs ont une tête tronquée en avant, de grandeur assez variable. La forme de cette tête est celle d'une urne large et ventrue. Dans chaque moitié de l'appareil branchial, j'ai compté jusqu'à seize branchies pectinées, dépourvues d'yeux, puis de cliaque cùté, auprès des tentacules, un lilet simple, sans barbules, mais renfermant un vaisseau comme les branchies. Le premier segment thoracique n'a que les soies dorsales, qui sont de deux espèces, comme dans le reste du corps. Les soies supérieures du faisceau sont en arête, à peine • Dédiée à la nymphe Salmacis, qui, éprise d'Hermaphrodite, obtint des dieux de ne faire qu'un seul corps avec lui. (167) 428 ANNÈLIDES CHÈTOPODES géniculées et finement dentées (4 A) sur le bord de l'arête ; les inférieures sont relati- vement plus grosses (fig. 4) et bordées à l'extrémité d'un large limbe qui s'atténue brusquement pour former la pointe acérée, mais molle, de la soie. Au second segment thoracique commencent les crochets aviculaires (4 B), très-semblables à ceux des Sa- belles. L'interversion des soies a lieu aux segments '/s- Bien que le sang soit vert comme dans la majorité des Serpuliens, les anses vascn- laires latérales paraissent brunes par suite d'un vêtement de cellules pleines de pig- ment. Genre DASYCHONE Sars*. (? CLYMENEIS H. Rathke.) Dasychone Lucullana. Sabella Lucullana Délie Chiaje, Memorie, III, p. 226, tav. XLii, p. 23. — Descrizione, III, p. 72, et V, p. 94, tav. 96, fig. 23. Sabella Lucullana Grube, Arcliiv (ïir Nalurg , 1846, XII, p. 46, lut', ii, fig. 3, etFam. der Annel., p. 88. (Non Sabella Lucullana Sars, Reis. i Lof. og Finm. Nyt Mag. for Nalurv., 1849, p 82.) Sabella potyzonos Grube, Archiv fiir Naturgescli. XXIX, 1863, p. 63, taf. vi, lîg. 5. Sabella Lucullana Qlrfg., Histoire naturelle des Annelés, II, p. 442. Pl. XXX, fig. 4. Je ne puis que confirmer les recherches de Délie Chiaje et de M. Grube sur cette espèce ^ .l'ajouterai que le nombre des pinnules dorsales aux branchies est soumis à de nombreuses variations même chez les adultes (huit à douze paires). Les yeux pré- sentent naturellement les mêmes variations, puisqu'une paire d'yeux accompagne régulièrement une paire de pinnules. Ils sont composés comme ceux de la Dasychone Bombyx et ceux des espèces étudiées par M. Sars, mais bien moins développés que • C'est dans ce genre que rentre YAmpiiilrile B'^mbyx Dalyell, dont la synonymie doit être établie de la manière suivante : DASYCHONE BOMBYX. Amphitrite Bombyx Dalyell, The powers of the Creator, etc., 1853, p. 236-244, pl. XXXI, fig. 1-7, et pl. XXXH, fig. 1-13. Branchiomma Dalyelli KôUiker, 1858, Zoitscli. fiir wiss. Zool,, IX, p. 536. Dasijchone Argus Sars, 1861, Bidrag til Kundsk. om Norges Annelider, loc. cit., p. 34. Dasychone Argus Mlmgr., 1865, Nordiska Hafs-Annulater, loc. cit., p. 403. Dasychone Dalyelli Mlmgr., 1867, Annulata polychaeta Spetsbergiaî, etc., p. 115. • La couleur de cette Dasychone étant assez variable, je ne puis reconnaître la Sabella polyzonos Grube comme en étant spécifiquement distincte. (168) DU GOLFE DE NAPLES. 429 ceux des Branchiomma. Quant aux taches violettes qu'on voit aux côtés des segments, elles ne renferment pas de cristallin. Sur le dos du premier segment sont constam- ment deux petites taches allongées, semblables aux taches oculaires dépourvues de cristallin de tant d'Annélides. Les cellules du cartilage branchial renferment une figure étoilée, due à des traînées de protoplasma granuleux, qui partent du nucléus. Un prolongement du cartilage pé- nètre dans chaque pinnule dorsale. Le système vasculaire présente quelques particularités clignes d'in- térêt : d'abord une gaine vasculaire enveloppant l'intestin comme chez la plupart des Serpuliens; puis des anses latérales portant toute une série d'appendices contractiles aveugles. Une disposition semblable n'existe, à ma connaissance, parmi les Serpuliens que chez la Protula DysteriUuxL, où M. Huxley l'a décrite. Une partie des appendices contractiles sont simples, d'autres ramiliés. Les anses transversales ont leur paroi recou- verte d'une couche multiple de cellules (tig. 4, b), qui fait entièrement dé- faut aux appendices aveugles. Est-ce peut-être la couche dans laquelle se forment les éléments générateurs? Je n'ai pas d'observations sur ce point. Les femelles portent leurs œufs fécondés comme un collier autour de la partie antérieure de leur tube, ainsi que Délie Chiaje et M. Grube l'ont déjà vu. Les figures 4 A, 4 B et 4 C représentent les soies. ' Genre DIALYCHONE. Sabdlidce regione tJioracica hamis mamibrio longo armata insignes; hranchice mem- hrana palmari pinnisque dorsualibus omnino destitutce. Coïlare integrum. Ce genre est très-voisin des Chone Krôyer (Àrripasa Johnst.) et des Euchone Mlmgr. Il partage avec eux le caractère remarquable de cro- chets à long manubrium, crochets qui paraissent exister aussi dans le genre Bispira ' Kroyer (Distylia Qtrfg.), à en juger par les recherches de ' Ce genre a été établi dès l'nnnée 185G par M. Krôyer {Meddelelsev om Ormeslâciten Sabella, isaerdens (169) 55 430 ANNÉLIDES CHÉTOPODES Ralhke sur la Bispira volutacornis (Amphitrite volutacornis Montagu). Toulefois l'un des caractères essentiels des Chones et des Euchones, savoir la membrane interbranchiale, lui fait défaut. Je ne le trouve mentionné du moins nulle part dans mes notes et mes dessins, et j'ai de la peine à croire qu'un tel organe eût pu m'échapper. DiALYCHONE ACUSTICA. Pl. XXX, fig. 3. Corjms longitudinc latitudine ^"™,5, flavescens, branchiis néro anmdatis, l'""'\4 longis. Segmenta thomcica 8, primo ociiîis dorsudïbus duobus mimito. Vesicula auditivce duce. Les adultes comptent une douzaine de branchies de chaque côté. Elles sont d'un jaunâtre pâle, ornées de sept à dix anneaux rouge cinabre; leur base présente en outre cinq ou six anneaux d'un blanc crétacé, dus à un dépôt de granulations blanches dans l'intérieur des cellules du cartilage. Le pigment rouge est, au contraire, sous-cuticu- laire. Chaque branchie se termine par un filament incolore long de 2'"",5, qui apparaît comme un fouet à l'extrémité de la partie barbelée. Le cartilage axial pénètre dans cet appendice. Le corps du ver est d'un jaune très-pâle, souvent presque incolore, transparent, à boucliers ventraux à peine appréciables. Le segment buccal porte une collerette en- tière, fendue seulement sur la ligne ventrale jusqu'à la bouche, mais entièrement dépourvue d'échancrure sur le dos. Les tentacules ciliés sont élargis et rouges à la base. En outre de leur vêtement ciliaire serré, court et se mouvant avec ensemble, ils portent quelques cils épars, beaucoup plus gros et battant isolément. Les deux taches oculaires sont dorsales, placées en avant de la collerette. En arrière des soies, le seg- ment buccal présente une ceinture blanche, opaque, qui paraît noire à la lumière transmise. Les soies des faisceaux dorsaux, aux segments thoraciques, sont de deux espèces: les supérieures plus longues, atténuées à l'extrémité et bordées d'un long limbe strié (3 A) ; les inférieures plus courtes, mucronées à l'extrémité et bordées de deux limbes inégaux (3 A'). Les tores uncinigères dans tous les segments thoraciques, sauf le NordUke Arter, dans Oversiijl af Kum/l. dariske, Sclskab. Forliandlimjer, 1856, p. 13). L'Histoire naturelle des Annelés ne le mentionne point et crée à sa place le genre Uisltilui (tome 11, p. 421), qui ne saurait avoir qu'une valeur de synonyme. Le même Mémoire de M. Krôyer établit le genre Sabellastarte pour les Sabellœ astartœ de Savigny. (170) DU GOLFE DE NAPLES. 431 premier, portent une série de crochets à long manubrium (3 B) et extrémité avicu- laire, denticulés sur le vertex. A l'abdomen, les tores dorsaux portent des plaques on- ciales en forme de lames pectinées (3 D), ordinairement à sept ou huit dents, avec la dent inférieure plus forte que les autres. Les soies ventrales sont géniculées (3 C), à hampe beaucoup plus courte que l'arête qui fait suite au genou. Cette arête est bordée d'un limbe finement denticulé. Le premier segment renferme une paire d'organes segmentaires, sous la forme d'un tube cilié contourné, très-si'mblable à ceux des Amphiglènes et des Dasychones. Tout auprès sont les organes auditifs, consistant en deux capsules entourées d'une couche de larges cellules (fig. 3). L'otolithe est unique, lenticulaire, large de 0""",02 et orné de stries rayonnantes. L'œsophage est pour ainsi dire nul, car l'intestin biliaire commence aux segments '/„. Le premier des étranglements qui lui donnent une apparence moniliforme, est au niveau des segments A partir de là, les dissépiments échancrent de plus en plus l'intestin et sa gaîne vasculaire. Celle-ci est le véritable cœur et présente des mouve- ments alternatifs de systole et de diastole. Le sang est d'un vert rougeâtre. Les zoospermes (3 E) ont une tête ovoïde, surmontée en avant d'une petite pointe conique, qui réfracte la lumière d'une manière spéciale. 2. TRIBU DES SEUPULIDES. Genre PROTULA Risso (Phil. rec.) Protula Intestinum. Serpula Intestinum Lamarck, Animaux sans vertèbres, l'd. 1>e, tome V, p. 363; éd. 2""', tome V, p. 619. Snbella Protula Cuv., Iconographie de Guérin. Annélides, pi. I, fig. 5. Protula Radulphii Risso, Europe mcrid., tome IV, p. /1.O6. Sal)ella rjrœm Brullé, Expédition de Morée. Entomologie {fuie Qtrfg). Protula Intestinum Phil., Arcliiv fiir Naturg., XIX, 1844, p. 196. » » Grulie, Familien der Anneliden, p. 89 et 145. » » Môrch, Revisio critica serpuiidarum (fide Qtrfg.). » Rudolphii Môrch, Ibid. id. » grœca Miirch, Ibid. id. » Rudolphii Qtrfg., Histoire naturelle des Annelés, II, p. 468. Pl. XVI, fig. 4. Le seul individu de cette magnifique Annélide que j'aie eu entre les mains mesurait (171) 432 ANNÉLIDES CHÈTOPODES sept centimètres, sans les branchies ; le diamètre interne du tube 8"™, celui de l'ani- mal avec la membrane thoracique étalée 12""". Son tube était enroulé en 8. Nous devons à M. de Quatrefages' une nouvelle description de cette Protule, d'après un individu conservé dans l'alcool. Je ne puis que la confirmer entièrement, sauf pour ce qui concerne la collerette qu'il indique comme trilobée, tandis qu'elle est en réalité profondément quadrilobée, à lobes ventraux triangulaires. Cette différence n'a pas grande importance, puisque les parties membraneuses sont toujours raccor- nies et déformées par l'alcool. Je compléterai la description de M. de Quatrefages par quelques détails empruntés à l'animal vivant. Les branchies sont orangées, avec base commune jaune. Les filets branchiaux, fort nombreux, s'enroulent volontiers en spirale. Dans le tiers inférieur de chacun d'eux on aperçoit des taches rouges que le microscope montre être des yeux composés. Ces yeux (4 C) sont au nombre de quatre paires. Ceux de chaque paire sont réunis entre eux par une bande brune sur le dos de la branchie. Il s'agit, du reste, moins d'yeux composés proprement dits que de groupes d'ocelles, tant les éléments composants sont séparés les uns des autres. Chaque cristallin est sphérique, entouré d'un amas de pigment rougeâtre. Le thorax est d'une teinte orangée tirant sur le jaune soufre. La membrane thoraci- que et le dos sont variés de stries rouge-cinabre en sens divers. Les plaques onciales font entièrement défaut dans cette région, et leur absence n'est point due, comme le supposait M. de Quatrefages, à une chute des téguments superficiels. L'abdomen porte, en revanche, des séries de plaques onciales, pcctinées, de forme très-caractéris- tique (fig. 4). Les soies subulées sont bordées au thorax (4 A), en baïonnette oblique à l'abdomen (4 B). Genre PSYGMOBRANCHUS Phil. PSYGMOBRANCHUS PROTENSUS. ? Serpula protensa Rumph, Thesaur., p. 41. , )> » Gmelin, Linn., Syst. natur., ed. XIII, t. 1, pars. vi. p. 3744. ' M. de Quatrefages, tout en reconnaissant l'identité de la Protula Rudolpfiii Risso et de la Serpula Intestiiiim Lam , donne la préférence au premier de ces deux noms spécifiques, ce qui est contradictoire aux droits de priorité. Donner rang à Lamarck, d'après la date de la seconde édition des Animaux sans vertèbres, c'est faire tort à l'auteur. Il est vrai que M. de Quatrefages considère plus loin la S. Intestinum de Lamarck comme une vraie Serpule, mais alors il ne peut guère l'identifier à la Protula Rudolphii. (172) DU GOLFE DE NAPLES. 433 Serpula protensa Scacchi, Catalog. concliyl. regni ncapolitani, 1836, p. 18. Prolula protensa Grube, Familien der Anneliden, p. 90 et 141. Psijfimohranchus protensus Phil., Archiv fur Natnrg., X, 184.4, p. 196. » » iVlorch, Revisio critica serpulidarum, p. 13 (fide Qlrig.). » » Qtifg., Histoire naturelle des Annelés, il, p. 471. Pl. XXV, fig. 7. M. (le Quatrefages fait justement remarquer que l'espèce de Piumph, provenant d'Amboine, n'est sans doute pas la môme que celle de Pliilippi, de la Méditerranée. Toutefois, comme il serait difficile d'identifier l'espèce de Rumph, on peut, sans inconvénient, conserver le nom de Pliilippi pour l'espèce méditerranéenne, facile à reconnaître malgré la brièveté de la diagnose de l'auteur. Les individus mûrs atteignent une longueur de 3""^-4,5, sur une lai^geur de 4™", membrane thoracique non comprise. .Te compte jusqu'à 45 branchies dans chaque moitié de l'appareil respiratoire, dont les filets sont ornés de 5-7 anneaux orangés. La partie basilaire, enfermée dans la palmure commune, est complètement incolore. A partir du point où il quitte la palmure, chaque filet branchial porte une double ran- gée d'yeux simples, rouges, piriformes, munis chacun d'un cristallin conique et rappe- lant ceux de la Sabella stichophtlialmos Grube*. Ces ocelles sont d'abord très-rappro- chés, surtout les '1 2 ou 1 8 premiers, puis ils s'espacent toujours davantage. La moitié terminale de la branchie en est complètement dépourvue. Le corps compte environ 55 segments sétigères dont 7 appartiennent au thorax. Le premier segment porte, soit en dessus, soit en dessous, une paire de petites taches rouges, dans lesquelles je n'ai pu trouver de cristallin. Les pieds thoraciques .sont ornés d'orangé vif au bord antérieur et à la pointe. Cette coloration se continue, sous forme d'une bande transversale, jusqu'au bord externe de la membrane thoracique qui recouvre et dépasse les pieds en dessus. Le ix^ste de cette membrane est incolore, sauf son bord postérieur qui est très-saillant et bordé d'oi\angé. La collerette est entière, peu développée. Le thorax même est verdâtre et sa paroi ventrale si transparente que la double chaîne ganglionnaire frappe immédiatement les regards. L'abdomen est de couleur orangée. Au thorax, les soies subulèes (7 C) sont rectilignes et largement bordées de chaque côté dans leur partie terminale. A l'abdomen, elles sont larges (7 E), aplaties, sinueu- ses, courbées en faucille à l'extrémité, faucille dont le tranchant est denté en scie. A ' Voyez Archiv fiir Naturrj., tome XXIX, 1863, p. 62, taf. VI, fig. 3. (173) 434 ANNÈLIDES CHÈTOPODES l'extrémité postérieure les segments portent de très-longues soies capillaires. Les soies en faucille coexistent d'abord avec elles. Plus tard les soies capillaires existent seules. Les tores uncinigères commencent seulement au S"" segment sétigère. Les plaques onciales (7 D) ont une forme bizarre : elles ne sont nullement crochues et conservent la même apparence dans toute la longueur de l'animal. On n'en trouve d'abord que 40 à 60 dans une rangée, mais plus tard ce nombre s'élève à 230 et même au delà. L'extrémité postérieure du corps est carénée en dessus. La carène, d'un blanc de neige (fig. 1 , a), est formée par des cellules (7 A, a) remplies de granules, larges de Qmm^QQI Q'^^^OOS. Cliacun de ceux-ci (7 A, h) renferme une grande vacuole, et le plus souvent une ou deux autres plus petites. C'est vraisemblablement un organe glandulaire. Le système nerveux est fort remarquable. Ainsi que Pvudolph Wa- gner', M. Grube' et tous leurs successeurs l'ont vu chez d'autres Serpu- liens, les deux moitiés de la chaîne ganglionnaire sont très-distantes l'une de l'autre et les ganglions réunis entre eux par des commissures transversales^. La chaîne prend par suite, pour employer l'expression de Rud. Wagner, l'apparence d'une échelle de corde. Mais cette double chaîne nerveuse offre la particularité de présenter trois paires de gan- glions dans chaque segment thoracique (7 B). La paire médiane est la plus grosse et très-rapprochée de la paire antérieure; la postérieure est beaucoup plus éloignée. Dans la région abdominale (7 B, c, rf,e, /"), il n'existe plus qu'une seule paire de ganglions par segment et les deux moitiés de la chaîne se rapprochent beaucoup. Cette disposition remar- quable n'est sans doute pas isolée chez les Serpuhens. « La commissure (( qui réunit les premiers ganglions, dit M. de Quatrefages' à propos de « sa Protula desiderata, est forte, et m'a semblé présenter dans son m'i- (( lieu un ganglion allongé; ce fait, s'il est exact, serait tout à fait excep- ' Verijleickende Anatomie, tome II, p. 38t. * Zur Anat. u. Phys. der Kiemenwiirmcr, p. 30. ' C'est avec raison que M. Leydig considère cette forme du système nerveux comme caractérisant des types inférieurs. Chez la plupart des larves d'Annélides les deux moitiés du système nerveux sont bien plus séparées l'une de l'autre que chez les adultes. * Annales des Sciences naturelles, tome XIV, 1850, p. 375. (174) DU GOLFE DE NAPLES, 435 (( lionnel, aussi je ne le présente qu'en faisant les plus amples réserves.» Le savant académicien avait sans doute parfaitement bien vu. Les ovules mûrs pénètrent jusque dans l'intérieur des tores abdomi- naux. L'intestin forme des sinuosités dans sa gaine vasculaire à l'abdomen. Le tube est très-semblable à celui du Ps. simplex Qtrfg., mais la partie postérieure est en général plus tordue. Cette partie adhère à des coquilles d'acéphales ou à des fragments de bois. L'animal sorti de son tube fait des soubresauts très-brusques au moindre attouchement. PSYGMOBRANCHUS MULTICOSTATUS. Pl. XXX, fig. 6. ' Corpus â"""^ longmn, segmentis circa 77, tuho calcareo costis longitudinalihis numerosis ornato. Segmenta thoracica septem. Uncini pediniformes. Oaili mmierosissimi in tota parte branchiarum pennata occurentes. Les branchies de ce Psygmobranche, longues de T-S™™, sont d'un beau rouge orangé très-vif, annelé çà et là de zones d'une teinte plus pâle. L'extrémité de chaque filet branchial est incolore et dépourvue de rameaux secondaires (fig. G). Dans toute la région colorée, l'axe porte de chaque côté une double rangée d'ocelles très-rappro- chés (6 6 et 6 A), à cristallins coniques, longs de 0"™,022, dont la pointe est noyée dans un pigmentorangé très-foncé. Chaque moitié de l'appareil branchial compte vingt filets, dont un libre de la palmure basilaire. Le corps est d'un rose pâle, tirant sur le brun. La collerette est grande, entière. Sur le dos du premier segment se voient deux taches diffuses de pigment noirâtre, dépourvues de cristallin. Les soies subulées sont bordées d'un double limbe. Les plaques onciales des tores uncinigères commencent au second segment et ne ressemblent point à celles du P. prolensus. Elles sont pediniformes (6 B) et comptent en général une douzaine de dents pointues, plus une treizième inférieure, obtuse ou même échancrée à l'extré- mité. On compte jusqu'à 60 de ces plaques pectinées sur un seul tore, ce qui fait plus de 1 400 petites dents pour un seul segment. Les ovules larges de 0'"™,i2 ont une très-grande vésicule germinative, dépourvue de tache de Wagner. Le vitellus est formé d'une substance homogène d'un orangé (175) 436 ANNÈLIDES CHÉTOPODES pâle, augmentant d'intensité d'un des côtés de l'ovule. Dans cette substance sont dis- séminées des gouttelettes sphériques à pouvoir réfringent tout autre. Les tubes calcaires sont enroulés autour de ceux des Vermets. Genre SALMACINA'. SerpuUdœ membrana thoracica instrucke, branchiis œqualïbus basi circulari, opercido destitutis. Segmentum thoracicmn primtm utrinque fascicido setarum dorsualiuni sequen- tibus nmlto majonm, formaque distinctanmi munitum. Tuhus calcarem. Le genre Salmacina se distingue des Prolules par les soies Irès-gros- ses du premier segment. Ce caractère les rapproche des Serpules et des Filigranes. L'absence complète d'opercule le distingue amplement de ces deux genres. La parenté avec les Filigranes est cependant incontes- table, d'autant plus que les Salmacina se reproduisent comme les Fili- granes par bourgeons postérieurs. La Protida Dysteri Ilxl. que M. de Quatrefages a réunie aux Filigranes devra probablement être placée parmi les Salmacina, car on ne peut guère donner le nom d'opercules aux renflements qui terminent ses branchies'. Salmacina incrustans. ? Serpula intricata (Linn.) Grube, Echinod. Actin. und Wurmer, p. 62. ? Serpuia /iloyrana Scacchi, Catalog. concliyl. regni neapolitani, 1836, p. 19. Pl. XXX, fig. 5. Corpus ^""""-^"""jS longmn, mirantiacum, segmentis thoracicis octo, setis dorsmïibus tri- fariis, uncinis pecùiniformibus. Ttéus flexuosus calcareus, posteras aliaque corpora ma- rina incrustans. Species hermaphroditica. Les branchies de cette espèce sont fort simples, incolores. .le n'en ai jamais vu plus de quatre de chaque côté. Elles sont renflées au niveau de la naissance de chaque • D'après la nymphe Salmacis, unie à Hermaphrodite. Le nom de Snimacis a déjà été employé par M. L. Agassiz pour des Echinides. * Si l'on donnait au nom d'opercule une extension pareille, il faudrait classer bien des Sabellides Qtrfg. parmi les Serpulides Qlrfg. Les yeux des Branchionima ont tout autant de droit que les massues ter- minales de la Protula Dysleri à être identifiées avec des opercides. (176) DU GOLFE DE NAPLES. 437 barbule, soit rameau secondaire, par la présence de chaque côté d'un petit coussinet charnu, formé d'un paquet de cellules granuleuses. Le premier segment présente deux taches oculaires sur le dos. Il est dépourvu de tores uncinigùres, mais porte de chaque côté un faisceau de grosses soies géniculées (5 A). Le genou de la soie est armé de quatre ou cinq fortes dents; au delà, l'extré- mité de la soie est bordée d'un limbe étroit. Dans les segments suivants les soies subulées sont bien plus petites et de deux espèces dans chaque faisceau. Les unes sont presque capillaires, mais bordées d'un limbe près de l'extrémité (5 B) ; les autres sont recourbées en faucille (5 D) dans leur partie périphérique et leur tranchant est dentelé en scie. Il n'existe jamais qu'une seule soie de cette dernière forme dans cha- que faisceau. A l'abdomen, les soies subulées sont toutes capillaires (5 C). Les tores uncinigères commencent dès le second segment. Les plaques onciales pectiniformes (5 Ë) n'ont qu'une longueur de U""",011. L'espace achète entre le thorax et l'abdo- men paraît équivaloir à deux ou trois segments. A la partie antérieure du ver sont deux organes segmentaires recourbés (fig. 5), formés d'une branche incolore mince, et d'une branche plus large pigmentée de brun. La première est dorsale et s'ouvre dans la cavité périviscérale par un entonnoir vibra- tile (a) peu large. La seconde se recourbe vers le bas et paraît déboucher à l'exté- rieur à la région ventrale du premier segment. L'hermaphrodisme de celte espèce avait déjà été constaté avant mon arrivée à Naples par MM. Mecznikow et Kowalewsky. Il en est de même du bourgeonnement postérieur. J'ai rencontré une fois chez cette espèce une monstruosité qui mé- rite d'être signalée, laut ces cas sont rares chez les Annélides. L'extré- mité postérieure était double et l'intestin bifuiqué aboutissait à deux anus (5 F). Peut-être cette anomalie s'était-elle formée à la suite d'une lésion. M. Grube a déterminé des tubes calcaires rampant sur des Millépores du golfe de Naples comme la Serpida inlricala Linn. Ne s'agirait-il pas de notre Salmacina 1 (177) 56 438 ANNÉLIDES CHÉTOPODES Genre SERPULA Linn. 1. Serpula Philippii. Serpula vermicularis Phil. (non Linn.), Archiv fiir Naturg., 1844, p. 191. Serpula Philippii Môrch, Revisio critica serpulidarum (fide Qti fg.). Serpula interrupla Qtrfg., Histoire nalur. des Annelés, 11, p. 502. Serpula Philippii Qtrfg., Ibid., p. 505. Pl. XXXI, fig. 2. M. de Quatrefages en signalant l'exlrenrie ressemblance de la S. inter- rupla avec la S. Philippii, remarque que l'opercule esl cependant tout différent. Il doit y avoir quelque méprise, car la description de M. de Quatrefages répond exactement à la figure de M. Pliilippi. Les individus adultes ont une longueur de 2 centimètres sur une largeur de 2,5 à 3""" et comptent environ 110 segments. Le corps est orangé, la membrane Ihoracique est bordée d'un liséré à teinte rouge orangée plus foncée, surtout au bord postérieur. Chaque moitié de l'appareil branchial compte de vingt à vingt-trois filets. Ceux-ci sont d'un violet pourpre dans toute la partie où ils sont réunis par la palmure; au delà ils sont blancs avec un large anneau rouge pourpre. L'appareil branchial est fort court, car il n'atteint pas la longueur du thorax. L'opercule a le centre blanchâtre et couvert de papilles; tout autour il est d'un rouge pourpre, avec les rayons intercostaux incolores; le bord est blanc. Le nombre des crénelures du bord est très-variable. Il augmente avec l'âge. En considérant l'o- percule par la face supérieure (fig. 2), on peut toujours reconnaître le point où une côte s'est divisée dans sa croissance pour en former deux. J'ai compté en moyenne 40 à 50 côtes à l'opercule. Le premier des sept segments thoraciques porte deux taches oculaires brunes. La grosse pharètre du premier segment se termine par un cercle de papilles. lien sort un faisceau de soies de deux espèces, groupées par paires, les unes simplement filiformes, les autres renflées à l'extrémité. Le renflement se termine par trois dents dont deux courtes et obtuses, et une fort longue, arquée et aiguë. Dans les seg- ments suivants, les soies subulées sont plus minces, légèrement coudées et bordées. A l'abdomen elles font défaut et sont remplacées par des soies rectilignes, élargies à (178) DU GOLFE DE NAPLES. 439 l'extrémité en une sorte de spatule dentée sur le bord. En outre, l'extrémité posté- rieure porte, comme chez tant d'autres Serpulides, de longues soies capillaires. Les plaques onciales sont, dans tout le corps, de forme pectinée. Elles ont cinq dents, dont l'inférieure est plus grande que les autres. Le tube est épais, rosâtre, cylindrique bien que légèrement aplati du côté adhé- rent. Il est muni d'une seule carène interrompue, représentée par quelques dents irrégulières sur le dos. Ce tube est donc identique à ceux que MM. Philippi et Quatre- fages ont eus entre les mains. 1. Serpula aspera. Serptila aspera Philippi, Archiv fur Naturg , 1844, X, p. 191. » » Grube, Familien der Anneliden, p. (Jl et 142. » » Qtrfg., Histoire natur. des Annelés, II, p. 805. » octocostata Qtrfg., Ibid., p. 496. Pl. XIX, fig. 4. M. Philippi indique comme caractère de la S. aspera de la Méditerra- née un tube blanc cylindrique, orné décotes crénelées au nombre d'en- viron sept. M, de Quatrefages attribue à sa S. octocostata du golfe de Biscaye huit côtes. Les individus du golfe de Naples que j'ai étudiéS;, paraissent tellement identiques à la description de M. de Quatrefages, que je ne puis les considérer comme une espèce distincte de celle de l'Océan, Seulement le nombre des carènes crénelées du tube ne s'élève en général qu'à sept ou même souvent à cinq, les carènes latérales in- férieures devenant indistinctes. Les adultes comptent une centaine de segments et atteignent une longueur d'un centimètre ou un peu plus. Le nombre des branchies varie de 8 à 12 dans chaque moitié de l'appareil respiratoire. La partie basilaire palmée est pourpre; la partie libre, d'un jaune intense, annelée de rouge dans la moitié inférieure^ de blanc dans la moitié terminale. Cette coloration est d'ailleurs peu caractéristique, car chez les indi- vidus plus jeunes, les branchies sont complètement incolores ou munies seulement d'une tache rouge à la base de chaque filet branchial. Le nombre des côtes de l'opercule membraneux (fig. 4) est variable; il augmente avec l'âge, mais ne paraît pas dépasser une vingtaine. Le pédoncule operculaire est annelé de rouge chez les adultes. (179) 440 ANNÉLIDES CHÉTOPODES Les sept segments thoraciques sont très-condensés. Les soies (4 A) de la grande pharètre du premier segment sont telles que les décrit M. de Quatrefages. Il en est de même des soies subulées (4 B) des autres segments thoraciques et des soies capillai- res des derniers segments abdominaux. Dans toute sa longueur, l'abdomen porte à la place des soies subulées du thorax, des soies droites, élargies à l'extrémité en une spa- tule pectinée (4 E). M. de Quatrefages représente ces soies, qu'il a fort bien vues, comme remplacées dans la partie postérieure du corps par les soies capillaires. Il n'en est pas tout à fait ainsi. Les soies capillaires (4 C) se trouvent dans les trente derniers segments environ, où elles coexistent avec les soies à spatule pectinée, mais ne les remplacent point. Cette coexistence est, d'ailleurs, la règle chez les Serpules. Toute la région antérieure de l'abdomen est achète. Les plaques onciales (4 D) des tores uncinigères sont pectinées ; les deux dents inférieures sont plus fortes que les autres. M. de Quatrefages ne les mentionne pas. Le sang est rouge, opalisant en vert. Dans chaque segment abdominal, il existe une anse profonde et une superficielle ; cette dernière passe dans les tores uncinigères. De chaque côté de l'œsophage il existe une grosse poche (organe segmentaire?) renfermant un liquide granuleux orange et opaque, qui ne développe pas de gaz lors- qu'on le mélange à de l'acide acétique. Genre EUPOMATUS Phil. {POLYPHRAGMA Qtrfg.) M. de Quatrefages a annulé le genre Eupomatus Phil. en le fondant dans le genre Galeolaria Lam. Mais, chose incompréhensible, il admet un genre Polyphragma auquel il attribue exactement la diagnose que M. Philippi avait donnée de son genre Eupomatus. En effet, d'après l'honorable académicien, les Polyphragmes sont des Serpules dont l'o- percule corné est comme doublé par une pièce surnuméraire, tandis que lesGaléolaires seraient des Vermilies (c'est-à-dire des Serpuliens à oper- cule calcaire), dont l'opercule est souvent composé de plusieurs pièces juxtaposées, surmontées d'un grand nombre d'épines fort variables. Or, c'est par méprise que les Eupomatus ont dii être placés dans le genre Galéolaire ainsi conçu. Il suffit, en effet, de jeter un coup d'œil sur le (180) DU GOLFE DE NAPLES. 441 texte de M. Philippi, pour voir que ce savant attribue à ses Eupomatus un opercule corné (c'est lui-même qui souligne le mot), et qu'il indique les pièces qui le surmontent comme cornées aussi et flexibles, mais point comme des épines calcaires. Eupomatus lunulifer. Pl. XXXI, fig. 8. Corpus 12-14""" longmn, segmentis thoracicis septem, ahdominalihus circa 60. Opercu- lim infundibidif'orme, cahjce quadam ex imo infundihido surgente, margine laciniato, ap- pendicïbus lunuUferis ornato. Tuhidi cretacei, cylindracei, agglomerati, flexmsi. J'ai reçu cet Eupomatus une seule fois, mais en nombre très-consi- dérable. Il avait été trouvé fixé à la coque d'un bâtiment en radoub. Les branchies sont pâles, annelées de jaune brunâtre, au nombre d'une dizaine seu- lement de chaque côté. Les opercules sont en général au nombre de deux dont un seul complètement développé. Souvent aussi l'on n'en voit qu'un seul. Leur forme est très- caractéristique. La partie inférieure est infundibuliforme, élégamment crénelée sur le bord. Du milieu de l'entonnoir s'élève une urne de forme élégante, dont le bord est découpé en lanières, ctalées en un croissant à l'extrémité. La couleur de ce bel opercule est d'un vert opalisant en rouge. Elle est due aux vaisseaux sanguins. Ceux-ci forment en effet un premier plexus très-serré^ soit glomérule, dans Tentonnoir inférieur, et un second dans la base de la coupe. Du glomérule supérieur part une anse vasculaire pour chacune des lanières lunulifères. Les bras flexibles de la coupe operculaire paraissent avoir pour fonction de retenir les corps étrangers à l'aide de leur croissant terminal. On trouve, en effet, un grand nombre d'individus chez lesquels tout l'espace entre l'entonnoir et les croissants termi- naux est rempli par un manchon cylindrique de vase noire. Ce manchon sert à fermer le tube, bien mieux que l'opercule lui-même. On voit, d'après ce qui précède, que la duplicité de l'opercule ne saurait être un caractère spécifique, comme M. Schmarda ' l'admet pour son Eupomatus dipoma, à plus forte raison pas un caractère générique; aussi le genre Codonytes Qtrfg. ^ doit-il ' Neue wirbellose Thiere, tome II, p. 29. Histoire nalurelle des Annelés, tome II, p. 493. (181) 442 ANNÉLIDES CHÈTOPODES être rayé. Cuvier il y a plus de 60 ans, savait déjà que le second opercule est un oper- cule de remplacement, en voie de formation plus au moins avancée. Le premier segment thoracique porte une paire de petites taches oculaires trian- gulaires sur le dos. La grande pharètre renferme de grosses soies groupées deux à deux : une soie filiforme avec une soie à renflement terminal tridenté, dont l'une des dents se prolonge en une longue épine. Les soies subulées des autres segments thora- ciques sont bordées d'un limbe étroit. A l'abdomen elles sont remplacées par des soies droites à spatule terminale finement dentelée. Les plaques onciales sont pectinées, à sept ou huit dents, soit au thorax, soit à l'abdomen. Leur nombre ne s'élève pas à plus de 60 ou 70 à la plus longue rangée thoracique. Genre POMATOCEROS Phil. POMATOCEROS TRIQUETROIDES. Serputa vermicularis Cuv. (non Linn.), Règne animal. Édit. de 1830, tome III, p. i91. s triquetrodes Dalle Chiaje, Memorie su gli Anim. senza verteb., IV, 208, tav. XLii, p. 23. » triquetroides Délie Chiaje, Descrizione, III, p. 71 ; V, p. 94. ? Serpula triquetra, Scacchi, Catalog. conchyl. regni neapolitani, 1836, p. 18 Pomatoceros tricuspis Phil., Archiv fur Naturg., Band X, 1844, p. 194. Serpula tricuspis Grube, Familien der .^nneliden, p. 92 et 143. Pomatorerus tricuspis Môrch, Revisio critica serpulidarum (fide Qtrfg.). Vermilia trifida Qtrfg., Histoire natur. des Annelés, II, p. 582. Vermilia tricuspis Qtrfg., Ibid., p. 530. Pl. XX, fig. 3. La Vermilia trifida Qtrfg., de la Manche, à en juger d'après les descriptions de M. de Quatrefages, ne peut être distinguée spécifiquement du P. triquetroides du golfe de Naples, déjà clairement décrite par Délie Chiaje. La forme de l'opsrcule est sujette à d'assez grandes variations, sur lesquelles il n'est pas possible de baser des espèces. Le cône calcaire (3 A) est tantôt plus surbaissé, tantôt plus allongé. Il porte au som- met tantôt trois branches ou dents, tantôt seulement deux. Les deux ailerons mem- braneux au-dessous de l'opercule sont en revanche très-constants, de même que la carène que je vois courir tout le long de son pédoncule. Celui-ci est annelé tantôt de brun, tantôt de bleuâtre. Les adultes ont sept à huit branchies de chaque côté, sept segments thoraciques et ' Bulletin de la Soc. Philomatliique, thermidor, an X de la République, p. 130. (182) DU GOLFE DE NAPLES. 443 environ cinquante abdominaux. Les soies subulées thoraciques sont légèrement bor- dées; celles du premier segment ne sont pas plus grandes que les autres. A l'abdomen elles sont remplacées par des soies qui s'élargissent au sommet en une sorte de cor- net comprimé (3 B, 3 C), dont le bord se prolonge d'un côté, suivant le pli de com- pression, en une longue aiguille. Le bord du cornet est épaissi et finement denticulé. Près de l'extrémité postérieure, ces soies deviennent fort longues, mais ne changent point de forme. Elles remplacent les soies capillaires qu'on trouve à cette place chez tant d'autres Serpulides. Les plaques onciales des bourrelets uncinigères sont pectinées; elles comptent dix ou douze dents dont la plus inférieure est obtuse (3 D). La membrane thoracique est couverte de cils vibraliles comme chez les autres Ser- pulides. Chez les femelles la cavité périviscérale est remplie d'ovules discoïdaux, roses, larges d'environ 88 micr. Chez les mâles leur place est occupée par des zoospermes (3 E) à tête ovoïde, longue de 2 micr. et ornée d'un granule fortement réfringent à la base de la queue. La coloration de l'animal est fort bien décrite par M. de Quatrefages. Elle souffre d'ailleurs certaines variations. Genre SPIRORBIS Lmrck. Spirorbis Pagensïecheri. ? Serpula Spirillum Scacchi, Catalog. conchyl. regni neapolitani, 1836, p. 18. Spirorbis Spirillum Pgstch. (an Pallas?), Zeitsclir. fur wiss. Zool., XII, 1863, p. 486, pl. 38. Spirorbis Pugensteclieri Utrfg., Histoire naturelle des Annelés, II, p. i9\. Je n'ai rien à ajouter au sujet de celte intéressante espèce au curieux travail de M. Pagenstecher. Je me suis convaincu de l'exactitude des faits remarquables découverts par ce savant. Le Sp. Pagensïecheri est, en effet, hermaphrodite, et les larves se développent dans la cavité du pé- doncule operculaire. Genre PILEOLARIA. Serpulidce membrana thoracica munitœ, branchiis paucis, opercuïo compressa, calcareo, dentato. Tuhus cretacms spiralis. (183) 444 ANNÉLIDES CHÊTOPODES Les Pileolaria sont aux Spirorbis ce que les Eupomalus sont aux Ser- pules, les Galeolaires et les Pomatoceros aux Vermilies. Ce sont des Spirorbis, dont l'opercule, au lieu d'être formé par une plaque unie, est hérissé d'un certain nombre de dents calcaires. Pileolaria militaris. Pl. XVI, fig. 5. ? Serpula Spirorbis Scacchi, Calalog. conchyl. regni neapolilani, 1836, p. 19. Pileolaria hermaphroditica, segmentis thoracicis tribus. Pars calcarea operculi pileo milittim forma haud dissimilis, apice carenaque frontali dentata. Cette Piléolaire vit dans les mêmes conditions que la Spirorbis Pagenstecheri. Elle s'en distingue cependant à première vue par la taille un peu plus grande de son tube spiral. La forme de l'opercule calcaire (fig. 5) est fort caractéristique. Je la compare à un bonnet de police. Toutefois le nombre des dents, leur diamètre, leur courbure sont autant de caractères variables. Le premier segment thoracique a une grosse pharètre avec soies spéciales (5 G): d'une part des soies filiformes géniculées, d'autre part des soies beaucoup plus fortes, également géniculées, mais échancrées sur le genou. L'échancrure est entourée de pe- tites dents ; la partie terminale de ces grosses soies est munie d'une fine serrature. Les deux autres segments thoraciques ont des soies dorsales beaucoup plus petites, géniculées, à limbe entier. Ces soies sont remplacées à l'abdomen par d'autres (5 B), comparables aux soies abdominales des Vermilies; seulement la spatule pectinée n'est étendue que d'un côté de l'axe'. Les plaques onciales des tores uncinigères sont, au thorax, dès le second segment, de forme pectinée et comptent jusqu'à vingt-six dents. Elles atteignent une longueur de 0™",05. On en compte environ soixante dans une seule rangée. Les crochets de l'abdomen sont tout semblables, mais ne dépassent pas une longueur de 0°"°,02. L'hermaphrodisme des Pileolaria est entièrement semblable à celui des Spirorbis. L'incubation des œufs a lieu sous le bonnet calcaire qui ' M. Meczoikow a décrit, chez un Spirorbis de la mer du Nord, des soies qui concordent entièrement avec celles de la partie antérieure du corps de la Pileolaria militaris. Mais il ne mentionne pas les soies en spatule pectinée à l'abdomen, qu'il connaissait pourtant chez les Vermilies. Lui ont-elles échappé ou manquaient-elles réellement? (Voyez Zeitschr. fur wiss. Zool., XV, 1865, p. 331.) (184> DU GOLFE DE NAPLES. 445 forme le sommet de l'opercule. On y trouve constamment des larves à tous les degrés de développement. Ne seraient-ce point les tubes de cette espèce que M. Grube' a déter- minés comme le Spirorbis nautilotdes Lmrck? Famille des AMMOCHÂRIENS Malmgr. (Gen. SANDANIS Kinberg excludemhim.) Lorsque M. Malmgren' sépara les Ammochariens des Maldaniens, soit Clyménions, il tut certainement bien inspiré. Je dis inspiré, parce qu'il ne paraît pas avoir étudié anatomiquenient ce singulier type, et qu'il semble avoir été guidé par celle justesse de coup d'œil dont il a fait preuve plus d'une fois. La cause déterminante de cette séparation a été sans doute la singulière armure de crochets ventraux, si différente de celle des Maldaniens. Mais, à ce caractère remarquable viennent s'en ajouter bien d'autres, tellement que, tout bien considéré, les Animocha- riens n'ont de commun avec les Maldaniens que l'allongement extraor- dinaire d'une partie des segments et l'habitation dans un tube. L'inclu- sion de l'intestin dans un vaisseau est, en particulier, un caractère remarquable^ complètement étranger au type des Maldaniens, et qui ne trouve d'analogie chez les Annélides que parmi les Scrpuliens. Il en est de même des branchies céphaliques. On peut donc considérer les Am- mochariens comme un type intermédiaire entre les Maldaniens et les Serpuliens. M. Sars' a déjà émis l'idée, il y a plus de quinze ans, que les Ammochariens devaient être réunis aux SerpulienS;, mais cette opi- nion paraît avoir passé inaperçue. ' Echinod. Act. u. Wurmer, p. 65. ' Œfveraiyl. afK. Vet. Akad. Fôrli., 18G5, n« 2, p. 185. ' Nyt Mayas, for Naturvidcnshaberne. Sjelte Bind, 1851, p. "202, (185) 57 446 ANNÉLIDES CHÉTOPODES Genre OWENIA Délie Ghiaje. Syn. AMMOCHARES Grube. Lorsque M. Grube établit en 1846 son genre Ammochares pour une Annélide tubicole de la Méditerranée, il ignorait qu'un ver appartenant au même genre^ peut-être à la même espèce, avait déjà été figuré quatre ans auparavant par Délie Ghiaje sous le nom d'Oivenia filiformis. Le zoologiste napolitain n'a, il est vrai, laissé aucune description de cette Owenia, mais les bonnes figures que nous lui devons sont bien préfé- rables pour la fixation du genre et de l'espèce à tant de diagnoses insuf- fisantes qui embarrassent la bibliographie, et qu'on fait peser lourdement dans la balance lorsque la Thémis scientifique doit décider des questions de priorité. En fait, Délie Ghiaje paraît avoir connu les Ammochariens aussi bien et mieux qu'aucun de ses successeurs. Gela se conçoit facile- ment si l'on réfléchit qu'il les étudia vivants et que tous les autres, sauf M. KôUiker, paraissent n'avoir vu que des individus conservés à l'alcool. Aussi pensé-je bien faire de tirer le nom d'Owenia filiformis de l'oubU injuste dans lequel il est tombé. Le nom générique d'Owenia a été, il est vrai, attribué par M, KôUiker' à des Gténophores et plus ancienne- ment par M. Prosch' à des Géphalopodes. Mais ces noms sont posté- rieurs à celui de Délie Ghiaje et doivent lui céder le pas \ OWENIA FILIFORMIS. Owenia filiformis Délie Ghiaje, Descrizione e notomia, tav. 175, fig. 1-6. Ammochares Ollonis Grube, Archiv fur Naturg., Band XII, 18i6, p. 63. Pl. XXVI, fig. 5. Il est à peine douteux que l'espèce de M. Grube soit identique avec celle de Délie ' Zeitschrifî fur wiss. Zoologie, VI, p. 315. ^ Kongle danske Vidensk. Selsk. Skrifler, 5'« Reekke, 1847. ' Ils appartiennent d'ailleurs à d'autres embranchements et ne peuvent par suite provoquer aucune confusion. (186) DU GOLFE DE NAPLES. 447 Chiaje. Cependant ce zoologiste attribue aux deux segments antérieurs du ver une paire d'appendices charnus en forme de massue, que ni Délie Chiaje, ni moi, nous n'avons vus dans l'espèce napolitaine. M. Grube dit, il est vrai, qu'il a rencontré quel- ques individus qui en étaient dépourvus, ce qui fait penser à la possibilité de boutons rétractiles comme ceux des Ophélies et des Capitelliens Les limites des segments ne sont guère indiquées chez ce ver cylindrique que par les bourrelets ou tores ventraux sur lesquels les petits crochets sont implantés. Les deux premiers segments ne portant pas de crochets, mais seulement quatre faisceaux de soies capillaires, forment un cylindre non interrompu jusqu'au premier bourrelet qui est celui du 3""^ segment (voir fig. 5). M. Kôlliker remarque, chez une Owenia du Frith of Clyde, qu'il y a encore une autre paire de soies capillaires avant le bourrelet, et qu'il faut, par conséquent, compter un segment de plus. La même apparence s'observe chez l'espèce napolitaine, toutefois le faisceau en question est le faisceau dorsal correspondant k la première paire des tores ventraux. Les segments suivants augmentent rapidement de longueur, comme tous les auteurs l'ont signalé. Le troi- sième segment est déjà deux fois aussi long que les deux premiers pris ensemble; le quatrième est une fois et demie aussi long que le troisième; les suivants gardent à peu près les mêmes dimensions. Mais à partir du huitième les segments diminuent rapi- dement de longueur, et, dans la région postérieure, ils sont fort courts. Les soies capillaires qui constituent les faisceaux dorsaux de tous les segments et les faisceaux ventraux des deux premiers ne sont pas simplement filiformes comme les auteurs les représentent, mais très-élégamment pennées à l'extrémité (5 A). Les cro- chets ventraux sont distribués en rangées longitudinales, très-régulières ^ Leur rostre est fort acéré (5 B); je compte jusqu'à 35 crochets dans une rangée longitudinale et environ 150 rangées sur un seul tore. Cela fait en tout 5,250, soit plus de 10,000 crochets pour un seul segment. Si l'on réfléchit que 18 ou 20 segments sont armés de cette manière, on voit que chaque Ow^enia peut s'accrocher aux parois de son tube par plus de 150,000 crocs'. Aussi l'adhérence de ces vers à leur tube est-elle réel- ' Une circonstance me fait encore garder par devers moi le soupçon que YAmtnochares Ottonis Gr. pourrait bien èlre une espèce à part, c'est cpie 1' \mmochnres nssimilis Sars, de la iMer Glaciale, porte en effet les lobes en question, qji sont les petits pieds porteurs de soies des deux premiers segments. Voyez à ce sujet iMalmgren, Aiinulala puli/rlicEta, p 101, tab. XI, fig. 65 A'. - IVI. Kôlliker l'a déjà vu très-exactement, mais la description de M. Grube était très-différente. ^ Malmgren insiste tout particulièrement à piopos de son genre Myriochele sur cet arrangement des crochets en plusieurs rangées (« selae uncinalae inferiores, minutissimœ, niultiserinles » ). Jlais, on le voit, ce caractère n'a aucune valeur différentielle. Le vrai caractère des il/yr/oc/îf/e, c'est d'être des Owe- nia dépourvues de branchies, à supposer que ces organes n'eussent point été enlevés par accident. (187) MS ANNÈLIDES CHÉTOPODES lement extraordinaire. Ils résistent très-fortement à la rupture, mais finalement se rompent plutôt que de lâcher prise. L'extrémité antérieure du ver porte une élégante membrane laciniée constituant, au dire de M. Grube, environ six arbuscules diebotomique- ment ramifiés. Je ne trouve pas que le nombre en soit parfaitement constant, mais en moyenne il faudrait quadrupler le chiffre de M. Grube. La membrane laciniée forme un vase élégant, fendu longiludinalement sur le ventre. Elle repose sur une espèce de petit segment cylindrique fort court, en avant du premier segment sétigère. Est-ce là comme un lobe céphalique ou le segment buccal? La question me semble indécise. Que la membrane laciniée doive être considérée comme un faisceau de branchies céphaliques, c'est ce dont il est à peine permis de douter. En effet, non-seulement toute la surface interne de l'appareil est revêtue de cils vibratiles, comme M. Kôlliker l'a fort bien vu', mais encore son tissu est parcouru par un réseau capillaire sanguin d'une richesse extraordinaire. Les branchies en paraissent parfois complètement rou- ges, mais le plus souvent la couleur du sang est masquée par un pig- ment brun ou même noirâtre, accumulé dans la couche sous-cuticulaire. Ce même pigment se retrouve d'ailleurs, mais en bien moindre abon- dance dans le reste du corps, qui lui doit sa couleur d'acajou pâle. Le système vasculaire est fort singulier. L'œil est immédiatement frappé par le vaisseau ventral (fig. 5, e) et par le grand nombre d'anses parallèles qu'il émet et qui se dirigent vers le dos. Le nombre de ces anses s'élève jusqu'à 35 paires et davantage dans un seul des grands segments. Immédiatement après avoir quitté le vaisseau ventral chaque anse se renfle en une espèce d'ampoule peu marquée. Toutes ces anses vont se jeter dans un vaisseau dorsal d'une largeur extraordinaire, dans lequel on voit des séries d'ondes de contraction se succéder d'arrière en avant. Ce gros vaisseau renferme le canal alimentaire, qui ne se voit très-bien que lorsqu'une contraction diminue sur une partie de son par- ' M. Fr. Millier les décrit aussi chez une espèce bi'ésilienne. (188) DU GOLFE DE NAPLES. 419 cours l'épaisseur de la couche de fluide rouge qui l'enveloppe. Cette gaine vasculaire de Tinteslin ne s étend pas en avant au delà du premier tore uncinigère. En ce point le vaisseau dorsal se résout en une série de rameaux qui portent le sang au réseau branchial d'où il est ramené par d'autres branches au vaisseau ventral \ Le tube intestinal ainsi renfermé dans sa gaîne vasculaire est parfai- tement rectiligne, sans armure pharyngienne, sans ventricule. Tl prend un peu en avant de la troisième paire de tores uncinigères une belle couleur verte (fig. 5, g). C'est la région hépatique. Les Owenia possèdent des glandes assez particulières dont la fonction est de sécréter le tube. Dclle Chiaje les a déjà connues et figurées. Il en représente une seule paire s'étendant à travers plusieurs segments. M. Kôlliker,le seul qui paraisse les avoir revues depuis lors, en attribue une paire à chaque segment. Pour l'espèce de Naples tout au moins, la vérité est entre ces deux extrêmes. Elle en possède quatre paires de lon- gueur très-inégale. La première (fig. 5, a) s'ouvre auprès des soies ca- pillaires ventrales du premier segment, et son extrémité s'étend jusqu'à l'arrière du second segment. La seconde (b) s'ouvre aux soies capillaires ventrales du second segment et s'étend, en arrière, jusqu'au même point que la première paire. Elle est, par conséquent, bien plus courte qu'elle. La troisième paire (c) est de toutes la plus longue : elle s'étend dans toute la longueur du troisième segment, et s'ouvre auprès de l'extrémité dorsale du premier tore uncinigère. Enfin la quatrième (d) est fort courte et s'ouvre au second tore uncinigère. Les segments suivants en sont dé- pourvus. Toutes ces glandes (5 C) sont des tubes cylindriques, larges de 0"",17, formées par une membrane homogène, tapissée d'épithélium. Les cel- lules de l'épithélium (5 C, d) sont dépourvues d'enveloppe et formées par un protoplasma rempli de granules sphériques mesurant 2 microm. ' Chez un Ammocliarien du Brésil, M. Fr. Mùller indique une foule de cœcum vasculaires floltant dans la cavité périviscérale {Arcliiv fur Naturg., XXIV, 1855, p. 218). Il n'existe rien de semblable chez VOwenia filiformis. (189) 450 ANNÉLIDES CHÉTOPODES en diamètre. Leur niicléus (13microm.) vésiculaire est parfaitement in- colore et dépourvu de nucléole. Le calibre du tube est occupé par une substance filamenteuse ressemblant à s'y méprendre à des faisceaux de zoospermes. Toutefois, cà la rupture de la glande, on reconnaît qu'il s'agit d'un liquide fort dense, coulant avec difficulté', et dans lequel des stries sont produites sans doute par des différences de densité dans les diffé- rentes couches du liquide sécrété (5 C, c). La formation des éléments sexuels est d'une étude plus facile que chez toutes les autres Annélides. Chez les 9 les ovaires forment une épaisse couche sur la paroi ventrale de la paroi viscérale. Ce sont en réahté des cordons d'ovules dont l'axe est occupé par un vaisseau (5 D, a), Un de ces cordons transporté sous le microscope, présente l'apparence suivante : au contact même du vaisseau on ne voit qu'une couche de nucléus (5 D, 6), entièrement semblables à ceux qu'on trouve dans beau- coup d'autres organes. A mesure qu'on s'écarte du vaisseau, les nucléus deviennent plus grands et s'entourent d'une couche de protoplasme, d'abord homogène, puis quelque peu granuleux. L'apparence de ces cel- lules est déjà entièrement celle d'un ovule avec tache germinalive. S'é- loignant toujours davantage du vaisseau, on arrive jusqu'à la périphérie du cordon occupée par les ovules mûrs, larges de 0""°,12. Ces ovules (/") ne sont point libres, mais enfermés chacun dans une sorte d'alvéole ou d'ovisac, à paroi épaisse de 5 micr. et semée çà et là de nucléus (e) bien distincts, à sa face interne. On retrouve cet ovisac également dans des couches plus profondes de l'ovaire. Mais sa paroi devient graduelle- ment plus mince à mesure qu'on se rapproche de l'axe du cordon, si bien qu'on ne réussit plus à la distinguer déjà longtemps avant d'arriver au vaisseau axial. Comment faut-il considérer ce tissu alvéolaire d'ovisacs? Peut-être comme une sécrétion des ovules. Mais dans ce cas d'où vien- nent ses nucléus? Comme les ovules eux-mêmes, je suppose, de la ' Cette substance est destinée à agglutiner les particules arcnacées avec lesquelles l'animal construit son tube. Elle durcit dans l'eau, « like the Aberlhaw lime » ainsi que du ciment romain! comme s'écrie M. Williams, à propos du tube des Sabelles. (190) DU GOLFE DE NAPLES. 451 couche de nucléus périvasculaire. Toutefois je ne puis pas en fournir la preuve positive. Pour terminer ce sujet, je dirai que les ovules arrivés à maturité, les ovisacs se déchirent et les mettent en liberté. Du moins trouve-t-on les ovules mûrs circulant librement avec la lymphe périvis- cérale et pénétrant même dans la cavité des branchies. Les zoospermes sont filiformes^ avec une petite tête ovoïde, large de 2 micr. Je n'ai pas observé leur genèse, mais je ne doute pas qu'elle ne soit périvasculaire comme celle des ovules. Le système nerveux est d'une étude ditficile. Je trouve la chaîne ner- veuse ventrale sous la forme d'une bandelette, large de O'^'^^SO, à bords parfaitement rectilignes, et par conséquent sans traces de renllemenls ganglionnaires;. L'axe est occupé par un cordon (largeur =0'°'",05) de fibres à doubles contours, un peu sinueuses, très-différentes par consé- quent des fibres nerveuses de la plupart des autres Annélides. A droite et à gauche de ce cordon est une bande (largeur =0'"™,16) d'une sub- stance finement granuleuse, et en même temps délicatement striée en long, semblable par conséquent à ce que M. Leydig appelle la jibriUdre Punctsubslanz. Une matière colorante détermine dans chacune de ces deux bandes une série de zones transversales brunes. Nulle part je n'ai réussi à découvrir de cellules ganglionnaires. J'ai été frappé par la fréquence dans le golfe de Naples d'Owenia aussi larges que les autres^, mais n'ayant que trois ou quatre segments nor- maux et un segment terminal conique fort court. Je ne sais s'il s'agit d'individus en voie de réparer une mutilation ou peut-être d'une espèce distincte. (191) 452 ANNÉLIDES CHÉTOPODES FamiUe des MALDAIVIENS Savigny. CLYMENIENS Qtrfg. Genre PRAXILLA Mlmgr. M. Malmgren, en publiant une diagnose étendue de son genre Praxilla, dit qu'il a dû le séparer des Clymènes, parce que le genre Clymene Sav. a pour espèce-type la Cl. amphistoma Sav. Or celle-ci doit former dans sa pensée un genre à part. Il est regrettable que le zoologiste finlandais n'ait pas donné une diagnose du genre Glymène dans ce sens restreint. En comparant, en effet, la description et les figures de Savigny avec la diagnose de M. Malmgren, on reconnaît qu'il s'agit de types fort voisins. Pour ma part, laissant de côté certains caractères auxquels je ne puis accorder avec M. Malmgren de valeur générique, comme le nombre des segments, celui des denticules aux crochets ventraux, etc., je ne vois subsister que la crénelure du lobe céphalique qui fait défaut aux Praxil- les et donne une apparence, il est vrai très-particulière, aux véritables Clymènes. Il aurait été peut-être préférable de n'attribuer aux Praxilles qu'une valeur de sous-genre parmi les Clymènes. Praxilla simplex. Pl. XXVII, fig. 7. Corpus ^5""°° longum, segmentis 22, truncaUira cephcdica minima, rJiomboidali, non lim- bata, uncinis segmentorim anteriorum duorimi setigerorum cœteris haud similihts. Seg- mentum nonum decimumque cœteris multo longiora. Segmenta iiltima setis destituta tria. Comme beaucoup de Clymènes cette Praxille est ornée d'un certain nombre d'anneaux d'un rouge vif. M. de Quatrefages indique cette colo- ration comme distribuée chez les Clyméniens autour des bourrelets unci- (192) DU GOLFE m NAPLES. 4o8 nigères. Ce caractère n'est dans tous les cas point général. Pour ma part, chez aucun Maldanien je n'ai vu les zones rouges liées aux tores. Leur position est variable avec les segments et avec les espèces, mais elle paraît fort constante chez une même espèce. Leur valeur physiologique ne paraît pas avoir été reconnue jusqu'ici. Ce sont, en effet, de véritables ceintures respiratoires, caractérisées par un arnincissemenl de la cuti- cule et un réseau sanguin d'une richesse remarquable; dans lequel les vaisseaux transverses dominent. Ce réseau appartient à la couche sous- cuticulaire. Chez la Pr. simplex chaque ceinture respiratoire (fig. 7) est , en même temps une constriction du corps de l'animal, due en partie à l'amincissement de la cuticule. Leur distribution est la suivante: la pre- mière ceinture, fort étroite, est en réalité double, formée de deux peli(s lisérés, l'un à l'extrémité postérieure du troisième segment, l'autre au bord antérieur du quatrième; la seconde ceinture est au bord postérieui' du quatrième segment; la troisième, plus large que les précédentes, au bord postérieur du cinquième; la quatrième, de même largeur que la précédente, au bord postérieur du sixième; enfin la cinquième, beau- coup plus large que les autres, occupe la moitié postérieure du septième segment. Le lobe céplialique el le segment buccal forment ensemble un cône obliquement tronqué par une surface presque rhomboïdale, sans limbe marqué. Le second seg- ment est le premier sétigère. Les soies dorsales sont, dans tous les segments sétigères, de deux espèces, comme chez les autres Praxilles : de grandes soies capillaires margi- nées (7 A) et d'autres plus petites, pennées. Les soies ventrales du 2""^ et du S™*" seg- ment, au nombre d'une seule ou de deux de chaque côté, sont des crochets (7 B) à peu près partout d'égale largeur, faiblement courbés en S, à rostre relevé et surmonté d'un ou deux denticules à peine appréciables. La première rangée de crochets carac- téristiques des Maldaniens (7 G) est au quatrième segment. Ils sont fortement courbés en S, se renflent graduellement de l'extrémité postérieure jusqu'au delà du milieu, puis se rétrécissent subitement et se terminent par un rostre oi'né de trois denticules au vertex. Les tores sur lesquels ils sont implantés deviennent très-saillants à partir du 7me grae segmout. Les huit premiers segments sont relativement courts, surtout le 4™% le 5""" et le 6""". Le neuvième segment et principalement le dixième sont très- (193) 58 I 454 ANNÉLIDES CHÉTOPODES longs. Les trois suivants sont derechef courts. A partir du li""", les segments rede- viennent longs et le restent jusqu'au pénultième. Le dernier est fort court. Le pénul- tième et l'antépénultième segments ont encore les tores ventraux, mais pas plus de crochets ventraux que de soies dorsales; le dernier ne porte ni tores ni soies. La cou- ronne anale est formée par un cercle de longues papilles presque filiformes dont le nombre le plus fréquent est de sept. Dans les intervalles qui séparent les longues pa- pilles anales, on en trouve quelques autres beaucoup plus courtes, en général au nombre de deux ou trois entre deux papilles longues consécutives. Les papilles cour- tes, mais celles-là seulement, se terminent par trois ou quatre dentelures. Chacun des segments 7, 8 et 9 renferme une paire de glandes (5 b, h, h), en forme de tube aveugle jaune, dont la longueur est proportionnée à celle du segment. Ces glandes s'ouvrent à l'extérieur auprès des tores ventraux. Elles sont sans doute desti- nées à sécréter le tube du ver. 2. Praxilla collaris. Pl. XXVI, fig. 2. Praxilla limbo cephalico maxhno ad instar collaris ornata, cingulis vasadarihus a seg- menta quinto lisque ad nontmi occurentihus. Segmenta anteriora setigera tria haniorum forma a cceteris differunt. Le lobe céphalique (2 A) se prolonge en une pointe conique portant deux petits points oculaires. Sa base se relève en une collerette très-développée, ouverte en ar- rière. Dans tous les segments sétigères les faisceaux dorsaux sont composés de deux groupes : l'un de soies capillaires très-fines et très-nombreuses qui ne m'ont pas paru barbelées, l'autre de soies marginées, plus grosses et moins nombreuses. Les soies ventrales des trois premiers segments sétigères, au nombre d'une seule de chaque côté, sont des crochets simples, semblables à ceux des deux premiers segments séti- gères de la Pr. simplex. Les crochets de Clymène ne commencent qu'au cinquième segment (4"^ sétigère). Ce cinquième segment est remarquable par sa forme (fig. 2). Non-seulement il est plus court que le précédent et surtout que les suivants, mais encore il est plus large qu'eux. Il porte deux ceintures vasculaires : l'une à son bord antérieur, l'autre à son bord postérieur. Les anneaux suivants, bien plus longs que les précédents, portent, du moins les trois premiers, une ceinture vasculaire dans leur partie postérieure; le 9"'^ segment présente une ceinture semblable dans sa partie antérieure. Toutes ces ceintures respiratoires sont moins distinctes que dans l'espèce précédente. Elles sont, en effet, colorées par un pigment brun très-abondant qui masque en grande partie les vaisseaux. (194) DU GOLFE DE NAPLES. 455 La Pr. collaris possède trois paires de glandes tubalaires pour la sécrétion du tube. On les trouve dans les segments 7'"^ 8™" et 9"^ mais leurs ouvertures sont au bord postérieur des segments G""", 7'"'' et 8""^ Genre AXIOTHEA Mlmgr. Le genre Axiothea, dont la diagnose donnée par M. Malmgren est fort claire, a pour caractères principaux d'avoir les quatre derniers segments achètes, et les crochets ventraux des premiers segments sétigères sem- blables à ceux des suivants, à savoir des crochets de Clymène, à rostre orné de plusieurs dents sur le vertex et à barbules sous-rostrales. Les véritables Glymènes ont au contraire, comme les Praxilla, les crochets des deux ou trois premiers segments sétigères différents des suivants. Enfin les Axiolhées n'ont pas de crénelure au limbe céphalique. AxiOTHEA CONSTRÏCTA. Pl. XWI, fig. "2. Axiothea ruhm, limho cephalico angmtisslmo, segmento bmcali longo, setis destituto ; segmenta penuUiino uUimum ad instar collaris compledente. Corona analis papillis cequa- lihus, uiia cœteris longiore excepta, formata. Regio postica inter segmenta profundè con- stricta. Cette espèce présente le même faciès que VAx.catenata Mlmgr. de la Mer Glaciale. Elle s'en distingue pourtant, sans peine, par la forme des trois derniers segments. Le lobe céphalique, intimement soudé au segment buccal, se prolonge en avant en cône obtus, à la base duquel, en dehors du limbe céphalique, se voient de chaque côté quatre à six petits points oculaires (fîg. 3, b). La troncature terminale est large, concave, et son bord forme de chaque côté du lobe céphalique un limbe étroit. Le segment buccal est irrégulièrement cylindrique, presque trois fois aussi long que large. Le second segment a déjà une série de crochets ventraux (3 C), avec un ren- flement médian et tous les caractères des crochets de Clyméniens. Les faisceaux dor- saux comprennent deux groupes: l'une de soies bordées, fines et courtes (3 B), l'autre de soies barbelées beaucoup plus grandes. Les segments de la région postérieure (3 A) sont à peu près campanuhformes; la (195) 456 ANNÈLIUES CHËTOPODES partie large, correspondant au bord de la cloche, porte les soies. Les quatre derniers segments sont achètes, toutefois les deux premiers conservent encore exactement la forme des précédents; le pénultième n'est plus qu'une étroite collerette, et le dernier, beaucoup moins large que les autres, est cylindrique, bordé à l'extrémité d'un cercle de papilles dont celle qui correspond à la ligne médiane ventrale est souvent beaucoup plus longue que les autres. Genre MALDANE Grube (Malmgr. rev.). CLYMENIA Œrst. ; PETA LOPHOCTUS Qlii§ Ce n'est qu'avec une certaine hésitation que j'admets le genre Mal- dane dans le sens que lui a donné M. Malmgren. M. Grube avait créé en 1860 son genre Maldane pour un Clyménien très-anormal, dont le ca- ractère le plus exceptionnel est le renversement des soies; les crochets sont en etTet indiqués comme dorsaux, les soies subulées comme ven- trales. Or, M. Malmgren admet que M. Grube aurait été victime d'une étrange méprise. Un prolapsus ani, ressemblant à une trompe, lui au- rait fait prendre l'extrémité caudale de son ver pour la céphalique. L'anus, dont la position est dorsale, une fois interprété comme bouche, M. Grube devait forcément prendre le ventre pour le dos. Cette opinion de M. Malmgren est fort séduisante, la méprise dont il s'agit fort pos- sible et excusable, lorsqu'on tient compte de la grande ressemblance entre l'extrémité anale et l'extrémité céphalique dans ce genre. Toutefois certains détails de la description de M. Grube sont propres à laisser pla- ner quelques doutes sur cette question. Ce zoologiste parle, en effet, d'un vaisseau dorsal se contractant d'arrière en avant; il mentionne aussi le système nerveux. Gomment ces observations peuvent-elles se concilier avec un renversement de l'animal? En tous cas, si M. Malmgren a raison, le genre Petaloproctus Qlrfg. devra descendre au rang de syno- nyme. (196) DU GOLFE DE NAPLES. 457 Maldàne Cristagai.li. Pl. XXVI, flg. 4. Cotyus loîigitudiiie 43'"''", latitudine 1""",5, antrorsum roseuni, dcin fiisco-rubrum, ré- gime postica anniilis lacteis insigni, lobo ccpIiaUco rotundato liaud trimcato. Segmenta setigera anteriora tria aculeis ventrdlïbus in loco hamorum, ccetera Jiamis instructa, quibus rostrum est crista dentata ornatimi. La couleur rose pâle de l'extrémité antérieure de ce ver s'étend jusqu'au milieu du 5me segment, où commence d'une manière brusque le pigment brun, rougeâtre, qui donne au reste du corps sa colaration (fig. 4). Dans la région postérieure chaque seg- ment est orné, près de son extrémité aborale, d'une large ceinture blanche en re- lief (4 A, a). Ces ceintures rappellent par leur apparence le cingnhim, soit ephippium des Oligochètes. Le bord antérieur de chaque ceinture est formé par une ligne circu- laire parfaitement franche; le bord postérieur est au contraire fort sinueux; la lar- geur maximum est au dos, où la ceinture forme une espèce de processus empiétant quelquefois sur le segment suivant. Au côté ventral, la ceinture présente un pro- fond sillon transversal qui remonte sur les côtés et se termine par une petite dilata- tion. Dans cette dilatation est implanté le faisceau de soies dorsal; dans le reste du sillon court la rangée de crochets ventraux. Les trois derniers segments n'ont plus de ceinture blanche, en revanche ils possèdent encore, sauf le dernier, des faisceaux de soies capillaires. Le dernier segment est embrassé par un limbe k pourtour ovale, comme par une large collerette. Les deux extrémités du limbe viennent mourir sur le dos, sans se rejoindre (4 A); la collerette est donc ouverte. Dans l'évasement de la collerette, le segment anal forme une protubérance conique, au sommet de laquelle l'anus se voit comme une fente, entourée d'une quinzaine de papilles à peine saillantes. Les soies des faisceaux dorsaux forment à tous les segments sétigères deux gi'oupes: l'un de soies fines et barbelées (4 C), l'autre de soies bordées, beaucoup plus grandes (4 D), Aux trois premiers segments sétigères, la rame ventrale est représentée de cha- que côté par une soie unique, forte, droite et atténuée à l'extrémité comme un épieu (4 E). Aux segments suivants on trouve des rangées ventrales de crochets deClymènes, comprimés, renflés en leur milieu, à rostre vigoureux et acéré, orné sur le vertex de six denticules qui décroissent régulièrement d'avant en arrière et ressemblent à une crête de coq (4 B). La barbule sous-rostrale est forte, longue et recourbée vers le haut. ^197) 458 ANNÉLIDES CHÉTOPODES Les ovules sont en forme de disque ovale. La Maldane spathulala {Clytnene spathulata Grube') est voisine de la M. Crista- galli. M. Grube ne mentionne, toutefois, pas les singuliers caractères de coloration que j'ai décrits ; il n'indique pas que les premiers segments aient des soies ventrales dif- férentes de celles des suivants. Enfin, il ne dit rien des singulières ceintures blanches qui ne lui auraient pas facilement échappé. ' ArcMv fur Naluryesch.,\\l, 1855, p. 114. (198) DU GOLFE DE NAPLES. 459 CATALOGUE riF.s ANNÉL.IDES GHÉTOPODES JUSQU'ICI OBSERVÉES DANS LE GOLFE DE NAPLES. N£. Les espèces que je n'ai pas rencontrées moi-même sont accompagnées ilu nom Je l'auteur sur la foi duquel je les cite. Ce nom est imprimé en lettres italiques. Un astérisque désigne les espèces que je considère comme indéterminables. Aphroditiens. Aplvrodiia aculeata Linn. Hermione hystrix {Halithea hystrix Sav.) Pontogenia chrysocomn ( Hermione rhryiocoma Baird). Polynoe (Evarne) Innulata Dello Chiaje. Polynoe extcmuda Grube. Polynoe (Harmothoe) areolafa Grube. Polynoe (Harmothoe) spinifera Ehl. Polynoe (Antinoe) torquata Clprd. Polynoe squamata Sav. — Gruhe. Polynoe plmnosa Grnbe. — Gruhe. Polynoe fasciculosa Grube. — Gruhe. Polynoe maculata Grube. — Grube. Polynoe eleyans Grube. — Gruhe. 'Polynoe astericola Délie Ch. — Belle Chiaje. Hermadion fragile Clprd. Plioloe synoplithalmica Clprd. Polyodontes maxillosus ( Phyllodoee viaxillosa Ranzani). Polyodontes Blainvillei (Sigalion Blainmllei Costa.). — Gabr. Costa. Sthenelaïs ctenolepis Clprd. Sthenelais fuliginosa Clprd. Sthenelais leiolepis Clprd. Sthenelais dendrolepis Clprd. Sigalion squaviatum Délie Chiaje. (?) Sigalion Mathildce Aud. Edw. — Gruhe. Psammolyce arenosa (Sigalion arenosum Délie Chiaje). Lepido2)leurus inclusits Clprd. Palmyriens. Cjhrysopetalmn fragile Ehl. Amphinomiens. Eup]i;)'osi/ne Audouini (Lophiocephnla Avdouini Costa). EUNICIENS. Staurocephalus Chiaji Clprd. Staurocephalm rubro-vitiatus Grube. Belle Chiaje ' . Biopatra neapolitana Délie Chiaje. Biopatra simplex Grube. — Gruhe. Onuphis Pancerii Clprd. Onupliis tuhicola Muller. — Gruhe'. * OmqMs fUicornisDeWe Chiaje. — Belle Chiaje. Hyalinœcia rigida Clprd. Eunice vittata Délie Chiaje. Eunice gigantea Délie Chiaje. — Belle Chiaje. Eunice cingvlata Clprd. Eunice Tœnia Clprd. Eunice sangvinea Délie Chiaje. — Belle Chiaje. Eunice Bertoloni Délie Chiaje. — Belle Chiaje. Eunice gallica Sav. — Gruhe. ' En admettant que la Syllis Rudolphiana Délie Chiaje, soit Nereis Rudolphii Délie Chiaje, soit identique avec le Staurocephalus rubruvittatus Grube, et dans ce cas le nom spécifique de M. Grube aurait à céder le pas à celui de Délie Chiaje. 2 Appartiendrait au genre Hyalinœcia Mhngr. si la détermination de M. Grube est exacte. (199) 460 ANNÉF.IOES CHÈTOPODES Eunice Harassii Aiid. Edw. — Grube. Halla pariJienopeia {Lysidice parthenopeia Délie Chiaje). Lysidice margaritacea Clprd. Lysidice torquata A. Costa.. — A. Costa. Lysidice commimis Délie Ohiaje'. Lumbriconereis Filum Clprd. Lumbriconereis impatiens Clprd. Lumbriconereis Nardonis Grube. Lumbriconereis coccinea (Lumbrinerus coccineiis Délie Chiaje). — Délie Chiaje. "Lumbrinerus nisidensis Délie Chiaje — Délie Chiaje. ' Lumbrinerus BolandiDeWe Chiaje. — Délie Chiaje. ^ Notocirrus genicidatus Clprd. Notocirrus Hilairii [Lumbrimrus Sancti-Hilairii Délie Chiaje). Nematonereis unicornis (Lumbriconereis imicornis Grube). Lycouidiens. Nereis (Leontis) coccinea Délie Chiaje . Nereis peritonealis Clprd. Nereis perivisceralis Clprd. Nereis (Lipephile) cultrifera Grube. Nereis (Ceratonereis) guttaia Clprd. Nereis CNereWeivAs) parallelogramma- Clprd. J\ereis (Nereilepas) caudata Délie Chiaje. Nereis imbecillis Grube, — Grube. Nereis splendida Grube — Grube. Nereis Costce Grube. — Gruhe. ' Nereis Ranzani Délie Chiaje. — Délie Chiaje. 'Nereis Edwardsii Délie Chiaje. — Délie Cliiaje. 'Nereis Ventilabrum Délie Chiaje. — Délie Chiaje. 'Nereis à-cornis Délie Chiaje. — Délie Chiaje. 'Nereis tJiethycola Délie Ch. — Délie Cliiaje. ' Nereis jiexuosa Délie Ch. — Délie Chiaje. 'Nereis 6-tentaculata Délie Ch. — Délie Qiiaje. ' Nereis delineata Délie Ch. — Délie Chiaje. ' Lycastia Blainvillei Délie Ch. — Délie Chiaje. ' Lycastis Ottonis Délie Ch. — Délie Chiaje. ' Lycastis Okenii Délie Ch. — Délie Chiaje. Heteronereis Malmgreni Clprd. Nephthydikns. Nephthys seolopendroides Délie (Jhiajo. Nephthys Hombergii Aud. Edw. — Grube. Glycériens. Rhynclwbolus siphonostom.a{Glycera siphonostovia Délie Chiaje.) Bhyncliobolus convolutus ( Glycera convoluta Kfi'st.) Bhynchobolus Meckelii {Glycera Meckelii Aud. Edw.). Sylltdiens. Syllis gracïlis Grube. ' Syllis gracilis Délie Chiaje. — Délie Cliiaje. Syllis hama.ta Clprd. Syllis sivnllirna Clprd. Syllis bacilligera Clprd. Syllis aiirita Clprd. Syllis aurantiaca Clprd. 'Syllis Tied.emanni Délie Chiaje. — Délie Chiaje. Odontosyllis ctenostoma Clprd. Trypanosyllis cœliaca Clprd. Sphœrosyllis pirifera Clprd. Grubea te«?(tcMToia Clprd, Grubea limbata Clprd. SylUdes puUiger (Syllis puMigera Krohn). Pœdophylax claviger Clprd. Pfcdophylax veniger Clprd. Oophylax Oersledii (Exogone Oerstedii Kollik.) — Kôlliker. Anoplosyllis edentula Clprd. Autolytus Sesperidum Clprd. Procerœa aurantiaca Clprd. Mijrianida maculata Clprd. Pterosyllis lineolata (Nicotia lineolata A. Costa). — A. Costa. Hésioniens. Psamatlie cirrata Kefrst. Tyrrliena Claparedii(Castalia ClaparediiA. Costa). Telamone sicula (Hesione si cula Y) elle Phyllodociens. Phyllodoce cornicidata Clprd. Phyllodoce Paretti Blnv. — Délie Chiaje. Phyllodoce Rathkii Grube. — Grube. Phyllodoce clavigera Anû. Edw. — Grube. Phyllodoce Geoffroy i Aud Edw. — Gruhe. Anaitis cephaïotcs Clprd. Eieone armata Clprd. Eteone siphonodonta (Lumbricus siphodonta Dalle Chiaje). Eteone lactea Clprd. Eulalia (Eumida) pallida Clprd. Eidalia (Eumida) microceros Clprd. Eidalia (Pterocirrus) Itmbata Clprd. Eulalia (Pterocirrus) marginata Clprd. Eulalia (Pterocirrus) velifera Clprd Alciopiens. Alciopa candida Délie Chiaje. — Délie Cliiaje. Alciopina parasitica Clprd. Pane Liocapa Cantrainii(Na jades CantrainiiD. Chiaje). Liocapa vertebralis A. Costa. Rhynchonerella gracilis A. Costa. — A. Costa. TOMOPTÉRIDIENS. Tomopteris sp. CiRRATULIENS. Cirratulus chrysoderma Clprd. ' Cette espèce n'est, dans tous les cas, point nn véritable Eunicitn. Je soupçonne fortement Délie Chiaje de 1 avoir établie sur un Hermadion privé de ses éîytres. Il dessine pourtant les cirres dorsaux à tons les pieds. (20œ DU GOLFE DE NAPLES. 461 Audoidnia filigera (Limibriciis fiUgerm Délie Chiaje). Capitelliens. Capitella capitata (Lumhricus caintatus Fabr.). var. Capitella Cosiana Olprd. Capitella major Ciprd. Notoniastus lineatus Clprd. Dasyhranchus caducits Grube. Ophéliens. Ophelia radiata{lAmihricusradiatus Délie Chiaje). ■ JVais (, Ophelia V) de Horatiis D. (Jh. — Délie Chiaje. ' iMiribricits (Ophelia, y) 2}usillus D. Ch. — D. Ch. Polyophthalmus pallidus (31prd . Téléthusiens. Arenicola marina (Lumbricm marinus Lhm.) var. minor. Arenicola Griibii Clprd. Ariciens. Aricia fœtida Clprd. Aricia LatreilUi Aud. Edw. ■ — Grube Tlieodisca liriostoma Clprd. Spionidiens. Polydora Agassizii Clprd. Polydora hoplura Clprd. Polydora antennata Clprd. Spiofidiginosus Clprd. Sp'io Mecsnikoivii Clprd. Nerine Cirratulm ( Lumbricus Girratulus Délie Chiaje). Nerine Sarsii Clprd. Nerine auriseta Clprd. Prionospio Malmgreni Clprd. Ch^toptériens. Chœtopterus variopedatus {Tricœlia variopedata Renier). Telepsavus Costarum Clprd Phyllocluetopteriis socialis Clprd. Phyllochcetopterus fallar Clprd. Phyllochœtopterus major Clprd. Pherusiens. Stylarioides moniliferus Délie Chiaje. Trophonia Eriica Clprd. Siphonostoma diplochaïtos Otto, Sternaspidiens. Sternaspis scutata (Echinwhynchus scutatus Re- nier). Amphicteniens. Pectinaria neapolitana Clprd. Amphictene auricoma (Amphitrite auricoma Pallas) Hermelliens. Sabellaria alveolata (Sabella alveolata Liuu.) — Panceri. Térébelliens. Heteroterebella sanguinea Clprd. Terebella MecJceliH^ Amphitrite Meckelii D. Ch.). Terebella flexuosa (Amphitrite jlexuosa U. Ch ). Terebella vestita Clprd. Terebella nmUisetosa Grube. Terebella Icevirostris Clprd. Terebella cirrata Sav. — • Grube. Terebella misenemis G. Costa. — ■ G. Costa. Heterophenacia nucleolata Clprd. Phenacia ambigrada Clprd. * Amphitrite Olfersii D. Ch. — Délie Chiaje. * Amphitrite neapolitana D. Ch — Délie Chiaje. 'Amphitrite nesidensis D. Ch.' — Dclh Chiaje. Poly cirrus Caliendrum Clprd, Serpuliens. Fàbricia Sabella {Amp)hicora Sabella Ehrh.). Oria Armandi (Amphicorina Armandi Clprd.) AmphigUna mediterranea [ Amphicora mediterra- nea Leydig). Spirographis Spallanzanii Viviani. Sabella latisetosa Grube, — Grube Sabella gracilis Grube. • — ■ Grube. " Sabella denudata D. Ch. — Dette Chiaje. * Sabella eiiplœa D. Ch. — Délie Chiaje. Branchiomma Kôllilceri Clprd. Branchiomma vesiculosmn (Sabella vesiculosa Mou- tagu). var. Laonomc Salmacidis Clprd. Dasychone lucullana (Sabella lucidlana D. Ch.). Dialychone acustica Clprd. Protida Intestinum (Serpula Intestinum Lam . ) . Psygmobranchus protensus ( Serpula protensa Rumph). Psygmobranchus intricatus { Serpula intricata Linn.). Grube. Psygmobranchus midticostatus Clprd. Salmacina incrustans Clprd, Eupomatus lunulifer Clprd. Eupomatus vermicularis ( Serpula vermicularis Linn.) • — Délie Œiaje. Vermilia Infundibulum {Serpida Infundibulum Gmel ). ■ — Délie Chiaje. * Vermilia fimbriala {Serpula fimbriata D. Ch.). Délie Chiaje. Serpula Philippii Môrch Serpula aspcraVhW. Serpida echinata. Gmel. — Scacchi. Serpida cristallina Scacchi. — Scacchi. Serpida Cereolus Gmel. ■ — Scacchi. Serpida tondosa D Ch. — Délie Chiaje. Serpula glomerata Linn. — • Grube. Serpula plicaria Lam. ■ — ■ Grube. Serpida proboscidea Gmel. ■ — ■ Grube. Serpula contm'tuplicata Linn. — Grube. (201) 59 462 ANNÈLIDES CHÈTOPODES Délie Chiaje). Spirorbis Pagenstecheri Qtrfg. Pileolaria militaris Clprd. Pomaioceros triquetroïdes {Serpula triguetroides Maldaniens. Owmia filiformis Délie Chiaje. Ammochariens. Praocilla simplex Clprd. PraxUla eollaris Clprd. * Clymene neapoUtana D. Ch. — Belle Chiaje. Axiotliea constricta Clprd. Maldane Oristagalli Clprd. LISTE DE NOMS VULGAIRES USITÉS PAR LES PÊCHEURS NAPOLITAINS POUR DÉSIGNER DIFFÉRENTES ESPÈCES DE VERS. Coracora = Serpules (et Vermets). Cazsettielli di mare — Phascolosomes. Esca canita = Glycères, Etéones, etc. Esea di arena = Owenia. Esca difango = Spiodiens divers, Capitelliens, Cirratuliens, Térébelliens, Néréides. Esca difango colla lana in coppa = Arénicoles. Esca di palo = Diopatra neapolitana. Esca di palo canita = Omiphis Pancerii. Esca di ponte = Ophélies. Esca rossa = Hësioniens. FioccJiettielli bianchi ~ Phoronis. Fiocchi = Sabelles. Lingua di love = Balanoglossus. MustacielU = Stylarioides et Sternaspis. Biccio = Chsetopterus. Bicci piccoli ~ Ampliicténiens. Sangmtte = Siphonostomes. Ti veggo = Aphrodites, Polynoés, etc. Ti veggo rosso senza spine = Euphrosyne Audouioi. Tremoline = Lumbriconéréides. Tremoline Manche = Nephthys. Vermidi ceppa = Hermelles, Phoronis, Phyllochsetoptère social. Verme di vromma = Alciope. Verme rosso = Halla parthenopeia. Verme solitario = Cérébratules, Némertes, etc. Zecca di raja = Pontobdella. Zecca di iremola = Branchellion. (202) DU GOLFE DE NAPLES. 463 INDEX N.B. La désinence idœ désigne les familles, la désinence ida les Iribus. Les synonymes sonl imprimes en italique. Pages ACOETIDA 81 Actinotrocha 409 ALCIOPIDyE 252 Alciopina 253 parasitica 253 Amœa 403 Ammochares 445 Ottonis 446 assimilis 447 Ammotrypane 293 aulogaster 291 limacina 291 œstroïdes 289 Amphicora 411 mediterranea .... 414 Sabella . 411 Amphicorina 413 Annandi 413 Amphictene 382 auricoma 376, 382 AMPHICTENID^E 373 Amphiglena 414 Armandi 414 mediterranea 414 Amphinome rostrata 25 AMPHINOMID^ 108 Aniphtlrite auricoma 373, 382 belgica 373 Bombyx 422, 428 flexuosa 394 floscula 423 Josephinœ 416 Pages Meckelii 391 Pemcillus 415 plumosa 363 Tondi 394 Ventilabrum 415 vesiculosa 424 volulacornis 430 Atyiphitritoïdes rapax 392 Amijlis 190 Anaitis 237 cephalotes 238 Ancistria 270 Anisoceras H 2, 190 vittata 116 ANNULOSA THALAS- SEMICA 354 Anoplosyllis 214 edentula 214 Anthostoma 310 Antinoe 279 Aonides auricularis 329 Aphlebina 403 aurantiaca 403 hœmatodes 405 pallida 405 Aphrodita 41 aculeata 41 borealis 42 heptacera ' 49 hijstrix 48 longa 77 minuta 77 Pages nitem 42 sericea 43 APHRODITIDA 41 APIIRODITIDvE 35 Apneumœa 403 Arabella quadristriata 150 Aracoda 144 Arenia 278 cruenta 278 Arenicola 296 antillensis 301 Grubii 296 Loveni 302 marina 300 piscatorum 300 ARENTCOLIDjE 295 Aricia 305 Cuvieri 306 fœtida 306 Latreillii 309 Oerstedii 311 sertulata 303 ARICID.E 304 Armandia 412 A rripasa. 429 ARTACAMIDA 385 Audouinia 261, 267 filigera 267 Lamarckii 267 Autolytus 191, 215 Ilesperidum 216 prolifer 222 Axiothea 453 1 Dans le texte, sous le nom de hoptaken •0, cité d'après Audouiri et Edwards; Otto écrivait on réalité heptacera, (203) 464 ANNÉLIDES CHÈÏOPODES Pages Pages Pages 455 .... 355 catenata 400 chrysoderma . . . 429 Ji, JOO volutacornis . . . 430 Branchiomma . . . 422 Lamarckii .... 361, 030 Ereutho 422 Lamorckii vcir. C)fi7 rjUlUhRA PHI DA ... 409 422 Cirrineris Ertica 423 vesiculosum . . . 424 Oft7 CANEPHORIDA . . . 385 bioculata . ... 262 270 Eschscholtzia capitata 2 /U Cirrosyllis 275 Fabricii 270 liliformis 273, 276 siphonodonta . . . . 241 major 276 spathulata .... 458 27 CAPITELLIDAE . . . 270 235 Castalia 227 228 punctata 225 Corallina sanguinea . .... 245 Ceratonereis . . . 164 tubularia melitensis . . 415 velifera . . . .... 250 guttata 165, 172 . . 361 CHiETOPTERID.E . . 336 Dasybranchus . . . . 281 Eumenia . . .... 295 Chœtopterus . . . 338 . . 281 .... 295 Leuckarti . . . . 338 Dasychone . ... 428 Eumida . . . . .... 244 pergamentaceus . . 338 microceros .... 247 pergamentiis . . . 338 Bombyx 422, 428 .... 246 variopedatus . . 338 428 Eumolpe Chlorœma 367 lucullana . . . . 384, 428 niaxima . . . .... 82 dubium 369 Dialychone .... . . 429 Edwardsii . . . . 369 acustica 430 .... 134 CHLOR/EMlDAi . . 357 Diopatra 122 Claparedii . . .... 135 Chone 425, 429 Baeri 123 Roussœi . . .... 127 floscula 4^0 122 Tsenia .... 53, 114, 135 311 1 135 Chorizobranchus . . 301 longissima . . . 130 .... 133 CHRYSOPETALIDjE 107 neapolitana . . . 122 Eunicida . . . . .... 122 Chrysopetalum . . 107 190 EUNICroTE . . .... 111 107 Disoma 337 .... 295 CIRRATULID^ . . . . 261 429 .... 108 261 DORSALES .... 295 .... 108 bioculalus . . . . 262 Echinorhynchus. .... 108 267 chjpeatus .... 355 mediterranea .... 108 (204) DU GOLFE DE NAPLES. Pages Pages Pages polybranchia . . . . m tenuicirrata 206 131 108 401 270 4.40 Halla 112, 136 Hystrix 441 lirasiliensis 136 marina . . . . 41 441 parthenopeia . 136 Idalia 394 86 HA LELMTNTHEA . . . 270 Hexuosa . . . 394 190 HA LOSCOLECINA ... 270 190 Eusyllis 207 . . . . 226 Iphinereis Evarne . , . . 226 172 66 Halitliea Isosyllis Exogone .... 210 (umleata . . . 42 rnaculosa . . . . 201 t)i(u-ulosa . . . . . 201 42 Kefersteinia . . . . 190, 226 205 . . . . 48 226 227 210 Harmothoe Claparedii . . 227 brevipes .... 210 . . . . 72 Labotas 306 Kefersteinii . . 211 spinifera . . . ... 68 Lacides . . . . ... 306 Fabricia 411 Hediste .... . . . . 169 Lo'tmonice 48 a f fil lis .... 411 Hemipodus . . . . . 181 La;tmatonice . . . . 48 Amphicora . . 411 Hermadion . . 72 Lalage 192, 194 413 fragile . . . . . . . 73 Lanassa 404 414 Hermione . . . 39, 47 427 quadriptmclala . . 411 clinjsocoma . . . . 38 427 Sabella .... 411 Inif^lricclla . . . . 48 Laphania . . . . 404 Fallacia 231 liystrix . . . 48, 58 Leaena 404 Filograna K'mherrji . . . . . . 43 Leanira 436 Hesione . . . . . . 12 toti'agona . . . ... 92 FlabeUirjera .... 367 piiiitheiina .... 233 Leodamas . . . . 306 Galeolaria .... 440 pi octorliona . . . . 233 Leontis 153 224 Savigiu/i . . . .... 235 coccinea . . . 134 224 sicula .... 231 Dumerilii. . . . 153, 172 Genefyllis 235 .... 231 Lepidoiwfii!^ . . . ... 72 Glycera 181 HESIONIDrE .... 225 Lepidopleurus . . . . 105 convoluta . . . . 182, 186 Heterocirrus .... 265 inclusus . . . . . . . 105 189 Heteronereis .... 172 Leprœa 128 Rouxii .... 189 Leucariste .... 405 siphonostoma . . . 182 Malmgieni .... 173 Leucodore .... . . . . 313 unicornis . . . 181 Oerstedii .... 176 ciliata .... 314 GLYCERID.E .... 180 Heterophenacia ... 401 ciliata, var. minuta . 314 fï-l*\rr»i n H p 181, 389 nucleolata . . .... 401 hovcndorum . . . . . . 313 Gnathosyllis . . , 191, 192 HETEROSABELLIDA . 408 . . . . 232 Goniada 181 Heteroterebella . . . 38!^ Cantrainii . . . . . . 232 Grubea 206 madida .... 388 ; vertébral is . . . . . . 232 clavata .... . . . 20fc San gui II ea . . .... m 252 linibata . . . . 2oe ( HETEROTEKEBELLIBA 38: . . . . 162 20t ) Hyalinœcia .... 13 . . . . 162 (205) 466 ANNÉLIDES CHÉTOPODES Pages Pages 1 "âges OKI 154 0 KO parthenopeia . . A on . . 137 122 Lophonota 162 / A6Î Dumei'ilii . . 153, 172 Lunibriconais Dumerilii 154 1 1 165, 172 marina 270 164 LUMBRICONEREIDA . lià margaritacea . 164 Lumbriconereis Ail peritonealis 157 coccinea perivisceralis . 161 Filiim 144 MALUANID^ .... pulsatoria . . 140, 157, 163 Mentula pulsatoria 167 163 MilTicsict Rudolphii 115 133 M^oyiocoÏGci Nerilla quadristriata . . 50 antennata 215 . . 322, 325 Lumbriculus fasciatti 331 Cirratulus 326 Lumbricus coniocephala 327 270 Mysta .... oxycepliala 327 Cirratulus .... 326 Najades 330 fragilis 145 Cantrainii . . . . . 252 316 Nematonereis . . . . . 151 224 Qt^ubei . . . Uneolata 224 i iK Notocirrus 148 siphonostoma . . geniculatus 149 Lumbrineris 150 maculata .... 150 Notomastus 278 quadristriata . . 150 NFPMTRvn s? Benedeni 279 Rolandi ^J^Tl Vl 'f* Vt 'Vro Liiys . 278 siphonodonta . . . . 241 bononensis rubicundus . ... 27, 278 Lumbrinerus Hombergii . . . . . . 178 279 267 neapolitana . . . . . 176 Odontosyllis 201 ctenostoma 202 150 1/0 Lycaretus NEREWAS .... 153 maculata 150 neocephalicus . . . . 31 Nereilepas . . , 166 Oncoscolex 270 143 28, 168 128 130 LYCORIDiE 152 parallelogramma . . 167 Eremita . . . . 128, 131 136 153 longissima . 130 136 164 128 LYSARETIDA .... 135 168 210 , , 143 coccinea 154 283 (206) DU GOLFE DE NAPLES. 467 Pages Pages Pages 366 190 289 pherusiDvî; .... 357 61 Pholoe 77 71 289 assimiUs .... 77 70 nGCtpolitOjTKX • 77 63 OO'-fr eximia 77 70 282 77 66 Ophilia 77 63 77 68 305 synopVithalmica 79 POLYNOIDA. 61 OUO PHOLOIDA 77 81 4,13 Phoronis, .... 20, 409 apJirodilœus 82 A l'iTi Qn n 1 413 Phyllochœtopterus 337, 344 Gulo 85 412 fallax 348, 350 maxillosus . . 82 gracilis 345 POLYOPHTHALMIDyE . 282 446 major 352 Polyophthalmus 294 447 socialis 345 paliidus . . . . 294 Il 1 1 1 ("irïYi ic 446 Phyllodoce .... 235 pictus .... 286, 294 PsBdopliylcix 9 1 n clavigera .... 237 Polyphragma . . 440 ZI 1 corniculata . . . 236 Pohjphysia . . . 295 Cl,l o lamelligera • . . 237 Pomatoceros 442 Pagemtecheria 207 maxUlosa . . . . 82 Ir'icuspis . . 442 Pallonia Phyllodocidse . . . 235 triquetroïdes 442 ^09 Phylo 306 Pontogenia . . 57 J / o 140 Phyaahs 42 clirysocoma 58 Pionosyllis . . . . 207 Portelia . . . . 178 il OfM 11 O lu/ Pileolaria 443 rosea . . . . 178 1117 militaris 444 Praxilla .... 452 1 n7 lu / Pleione 22 collaris . . . 454 Pcil7yiyf^opsis 22 simplex . . . 452 1 A7 lU / 191 Prionognathus . . 112 190 "Psi ti + Vi cili c oo 190 ciliata . . . . 113 121 373 POLYCIRRIDA . . . 385, 404 Prionospio . . 313 333 383 Polycirrus . . . . 405, 406 Malmgreni . . . 333 384 o8.} aurantiacus . . . 405 Steenstrupi 334 383 Caliendrum . . . 406 Proceraea . . . 191, 219 222 neapolitana ooo 405 aurantiaca . . 219 Pelo^enia . . . 105 Polydora .... 313, 337 219 456 314 Protula . . . . 431 Phenacia . . . 402 antennata . . . . 320 desiderata . . 434 ambigrada 402 314 Dysteri . . . 23, 384 409 403 cornuta 313 429 436 404 318 grœca . . . 431 337 , 365 POLYLEPIDA . . . . 105 Intestinura 431 358 190 protensa . . 433 (207) 468 ANNÉLIDES CHÉTOPODES Pag'es Pages 431 -Il »- ((JUlllUt tcu • 114 Psamathe .... H4, 225 53, 227 436 225 Sin n W n î c 978 225 102 arenosa . . . . 102 Se hvBih crsius Pseudosijllis .... 192 Psygmobranchus 432 Scolopendre multicostatus . . 435 41 432 i QQ 4oo 435 A QO 4ou Pterocirrus . . . 248 À'XR 4oD 248 40o 249 4o I 250 4oD 301 4oy 301 4oo 224 432 224 44o 225 444 fonnosa .... 224 442 liiiGolata .... 224 442 spectabilis . . . 224 tn (jiiBtToidcs 442 Hhynchobolus . . 181, 182 vcrïYiiculdvis , . zoo 442 convolutus . . 186 SKRPTTT THA 4u 1 189 SFRPTTT m iF 4Uo siplionostoma 182 41 U Sabella 421 iU2 belgica .... 383 lU-i 423 92 431 Ou Josephinœ . . . 416 Mathildsê 87 lOi 428 Penicillus .... 415, 418 OD polyzonos . . . 428 Si TVI Vl^Q OllJ dXllXJX d Protula . . . 431 114 Spallanzanii 416 Siphonostoma 367 stichophthalmos . 433 diplochaitos . . 369 Ventilabrum . . 416 Edwardsii . . . 369 vesiculosa . . 424 papillosum 358 wiispira . . . . 416 plumosum 263 Sabellastarte . . 430 uncinatum 369 SABELLIDA .... 408 411 367 Sacconereis .... 190 Spermosyllis (!208) Pages torulosa 211 SPH^RODORID^ .... 33 Sphserodorum .... IQQ Claparedii \^ Peripatus 16 Sphœrosyllis 204 clavata 20S, 207 Hystrix 205 pirifera 20S pusilla 205, 207 tenuicirrata . . . 205, 207 Spinographis 416 Spio 321 caudalus 168 coccineus 154 fuliginosus 322 Mecznikowianus . . . 324 seticornis 321 Spiochsetopterus . 337, 340 typicus 347 SPIODEA 304 SPIONEA 304 SPIONID/E 304, 312 Spirographis 415 brevispira 416 elegans .- 416 longispira 416 Spallanzanii 415 Spirorbis 443 nautiloides 445 Spirillum 443 Pagenstecheri .... 443 STAUROCEPHALIDA ... 112 Staurocephalus. . . 112, 190 Chiaji 115 ciliatus 121 erucœformis H'i rubrovittatus .... H 5 vittatus 116 Stephanosyllis .... 219 picta 219 STERNASPID^ . . .33, 354 Sternaspis 355 cucurbitacea .... 355 scutata 35b DU GOLFE DE NAPLES. 469 Pages Pages thalcLssBïïioldGS ... 3S5 HiidolphiciHCt 115 Thysanoplea . . . 361 Sthcnelsiis . , • ... 87 siïïiillima . 195 262 267 87 spoiigicola, . . . . 193, 197 TOMOPTERID/E 259 88 Telamone 231 Tomopteris , . . . 259 99 sicula • • • 231 TRICHOBRANCHIDA . . . 383 94 T6lGpsa.v"u.s .... 337 TrichosylUs .... . . . 190 96 Costa.ru ni 340 Trophonia 357, 365 limicola. . . 87, 91, 93, 98 TELETHUSID^ 295 barbala 358, 365 166 Terebella 391 363 357 flaVGSCGllS 396 plumosa .... . 363, 370 358 flexuosa 394 Trypanosyllis . . ... 203 SYLLID/E 190 gelatinosa . . . 27 203 Syllides 209 IsGvirostris 399 Ki'olinii 203 pulliger 209 388 T'ul)vilarîa Syllidia 190 391 Petiicilîus . . . . 417 Sylline 210 1X1 n l'i'ïcû'fncn 398 Tyrrhena . . 227 210 îiGbulosa . 392 420 Claparedii 228 subrubropuïictata ... 210 T\ + £iV/^/^ Vl "Tût O [JLcI ULlldctcl . 389 UncÎTiict 321 Syllis 192 C7 1 1 PI CTf^fCi 400 Valla 270 aurantiaca . . . 200 404 ciliata 270 aurita . . . ... 199 392 Vermilia . 440 198 TFRFRFT T 385 tvicuspis 442 TEREBELLIDA . . . 388 , 385 trifida , 193 Thalassema Ver mis 193, 195 355 ... 41 macidosa . . 201 401 Zygolobus . , , 27 310 ... 148 . , 216 310 . . , 53 ... 209 310 (-209) 60 EXPLICATION DES PLANCHES. Planche I. Fig. 1. Ajilkrodite aculeataWmè. Fragment du péritoine, réplié sur le côté gauche de manière à montrer la coupe optique : a Coupe optique ; b nucléus. Gr. 1 A. M. Fragment d'un tubeovarique à l'état de repos fonctionnel : «jeune ovule h nucléus; r. cordon axial pigmenté de brun. Gr. 1 B. Id. Cuticule de palpe : a couche externe; b couche interne; c pore; d poil. Gr. Fig. 2. Hermione Hijstri.x'. Soie de l'éventail dorsal. Gr. 2 A. Id. Extrémité de la même pour montrer le bouton terminal et les spinules Gr. 2 B. Id. Extrémité de la même pendant la croissance : a cône dissecteur. Gr. 2 C. Id. Soie pennée de la rame ventrale, empruntée à l'un des deux segments antérieurs. Gr. '^K 2 D. Id. Soie fourchue à nombreux andouillers, rame inférieure des segments suivants 2 E. Id. Soie fourchue à deux andouillers seulement, période de formation (rame ventrale): a capuchon dissecteur ; b gouttière de la lame dissectrice ; c tranchant de la même. Gr. ^. 2 F. Id. Soie en flèche bardée de la rame supérieure; a pointe dissectrice à l'extrémité des valves de l'écrin. Gr. 2 G. Id. Poil chitineux de la surface ventrale (chez quelques individus seulement). Gr. 2 H. Id. Extrémité d'un cirre dorsal: a Cylindres tactiles; h nerf; c cellules nerveuses; d rameaux nerveux se rendant aux cylindres tactiles ; e pinceau nerveux terminal. Gr. -f^. 2 1. Id. Partie d'un dissépiment péritonéal : a et b les deux membranes limitantes vues en coupe optique ; c cellules étoilées portant les mouchets de cils vibratiles de la surface supérieure; d cellules semblables de la surface inférieure vues par transparence; d réseau de fibres (nerveuses?) ; e tissu contractile. Gr. ^-f-^. 2 K. Id. Deux papilles cutanées; a cuticule, b pore ; c matière brune encroûtant la surface externe de la cuticule. Gr. 2 L. Id. Fragment de la cuticule du pharynx; a les deux systèmes de stries; b les îlots de pores. Gr. Fig. 3. Pontogenia chrijsocoma {Hemione chrysocoma Baird). Extrémité céphalique, pronation. Individu jeune. Gr. 3 A. Id. Soie fourchue (rame inférieure), Gr. 3 B. Id. Soie en scie (rame supérieure). Gr. 3 C. Id. Cinq papilles cutanées vues par-dessus; a tache centrale correspondant au pore du pédoncule. Gr. 3 D. Id. Une papille cutanée, profil : a pédoncule avec pore tubulaire. Gr. 3 E. Id. Extrémité d'un cirre dorsal. Gr. ^-f^. 3 F. Id. Partie moyenne du même plus fortement grossie; a cylindres tactiles. Gr. 3 G. Id. Extrémité du même : a coupole terminale à cuticule amincie; b épanouissement ner- veux. Gr. ^-p. (571) 472 ANNÉLIDES CHÉTOPODES 3 H. Id. Extrémité du palpe hérissé de poils cuticulaires ; a cuticule épaisse; b nerf; c cou- pole terminale à cuticule mince. Gr. -j^. 3 I. Id. Poil simple da feutrage de la rame dorsale. Gr. 3 K. Id. Poil articulé de la même localité. Gr. -^p. Planche II. Fig. 1 . Poltjnoe lunulata délie Chiaje. Extrémité céphalique, pronation. Gr. {. 1 A. Id. Une soie de la rame supérieure. Gr. 1 B. Id. Une soie de la rame inférieure. Gr. ^f^. 1 C. Id. Une élytre, pronation; a région recouverte par l'élytre précédente ; h bord posté- rieur. 'Gr. 1 D. Id. Pied dans la pronation; a cirre dorsal; b rame supérieure; c c, c' les quatre corps d'apparence crétacée ; d rosettes vibratiles. 1 E. Id. Partie antérieure du système nerveux, pronation; n nerf du second segment; a' son ganglion de renforcement; a" rameau nerveux du cirre dorsal; a'" rameau pédieux; b nerf du 3""^ segment; c id. du i"»; d traînée médiane de cellules nerveuses; e, e' traînées latérales de cellules nerveuses. Gr. -f . 1 F. Id. Partie ganglionnaire du système nerveux; n névrilemme; b grande cellule ganglion- naire ; c petite cellule ganglionnaire. Gr -^f^. Fig. 2. Pohjnoe cxtenuata Grube. Extrémité céphalique dans la pronation, la première élytre du côté gauche enlevée : a les deux soies du segment buccal ; b cirre ventral du second seg- ment; c cirre dorsal du 3°'« segment; d élytre du 4'°« segment (non dessiné). Gr. 2 A. Id. Bord antérieur du lobe céphalique, supination. Gr. Fig. 3. Polfjiioe torquata Clprd. Une élytre isolée. Fig. 4. Pohjnoe spuiifera Ehlrs. Une papille tactile du palpe. Gr. ^4^. 4 A. Id. Groupe ovarique de quatre œufs; a ovule atrophié; b ovisacs J-p. 4 B. Id. Groupe ovarique de 4 ovules mûrs et de deux ovules atrophiés. Gr. 4 C. Id. Groupe ovarique de deux ovules mûrs et d'un ovule atrophié; a, a' nucléus. Gr. 4 D. Id. Groupe ovarique d'un seul ovule mûr et d'un ovule atrophié ; a nucléus. Gr. 4 E. Id. Cellule de l'intestin urique avec concrétions. Gr. - . Fig. 5. Pohjnoe areolata Grube. Lobe céphalique dans la pronation. Gr. 5 A. Id. Une élytre isolée. Gr. f 5 B, Id. Partie du bord postérieur d'une élytre ; a franges encroûtées de pigment ; extré- mité des filets sensibles. Gr. Planche III. Fig. 1 . Pholoe synophthalmica Clprd. Extrémité céphalique, pronation ; a élytre droite de la pre- mière paire en voie de régénération ; b cirre ventral du second segment. Gr. 1 A. Id. Pied vu de profil; a cirre ventral; b rame supérieure. I B. Id. Soie cultrigère de l'un des premiers segments (rame ventrale). Gr. -|-^. 1 C. Id. Soie cultrigère de l'un des segments suivants (rame ventrale). Gr. i-J— . i D. Id. Soie en scie (rame dorsale). Gr, -î-p. (572) DU GOLFE DE NAPLES. 473 1 E. M. Portion d'une élytre, pronation ; ii. tache centrale claire répondant à l'insertion de l'élytrophore ; b zone de cellules pignnentaires ; c région aréolaire ; (/ papilles marginales avec filet nerveux dans l'axe. Gr. if^. 1 . F. Id. L'une des paires de mâchoires. Fig. 2. Poliioflontes ma.ùllosiis {PhfiHodoce maxillosn Ranzani) Partie antérieure, pronation. Gr. }. 2 A. Id. Pied vu de profil; a rame supérieure; b son acicule; e cirre dorsal ; d rame infé- rieure ; e soies subulées ; f soies en palette sétacée ; g soies à crête spirale ; /* acicule de la rame inférieure; i partie pédieuse de l'écheveau soyeux; k cœcum intestinal. Gr. 2 B. Id. Soie subulée (aux deux rames). Gr. 2 C. et G'. Id. Soie à crête spirale (rame inférieure). Gr, . 2 D. Id. Soie en palette sétacée (rame supérieure). Gr. -p-. 2 E. Id. Goupe verticale transverse de l'estomac Gr. | Fig. 3. Sigalioti squainatnin délie Ghiaje. Partie céphalique, pronation. 3 A. Id. Fragment du bord postérieur d'une élytre avec 3 papilles pennées. Gr. 3 B. Id. Branche d'une papille pennée avec axe granuleux. Gr. 3 C. Id. Pied vu de profil ; a branchie ; b cirre inférieur. Planche IV. Fig. 1. Sthenelaïs ctenolepis Clprd. Extrémité céphalique, pronation ; a antenne; b cirre supérieur de la rame ventrale du premier segment; e cirre de la rame dorsale du même; d palpe; e seconde paire d'élytres imbriquée sur la première et sur la troisième; /' acicules. Gr. 1 A. Id. Extrémité céphalique, pronation; le pied gauche du premier segment supprimé; a, /v, e, /' comme ci- dessus ; g cueillerons céphaliques ciliés; /< cirre inférieur de la rame ventrale du premier segment. i B. Id Pied de la région moyenne, profil ; d branchie; b cirre ventral; c bouton vibratile; d glomérule glandulaire ; e, e' papilles; /' soies sétacées ; g soies composées à crête spirale au sommet de la hampe ; / soies falcigères bidentées ; h soies simples à crête spirale ; k soies falcigères à serpe pseudo-articulée. 1 C. Id. Une élytre isolée. 1 D. Id. Soie sétacée de la rame supérieure. Gr. 1 E. Id. Soie composée à hampe munie de crête spirale faisceau supérieur de la rame ven- trale). Gr. -^1^. 1 F. Id. Soie simple à crête spirale (faisceau supérieur de la rame ventrale). Gr. ^-|^. 1 G. Id. Soie falcigère à serpe épaisse (faisceaux supérieur et moyen de la rame ventrale). Gr. ^2 1 H. Id. Soie falcigère à serpe grêle (idem). Gr. 1 I et 1 K. Id. Soies falcigères à serpe pseudoarticulée (faisceau inférieur de la rame ventrale). Gr. Fig. 2. Sthenelaïs fuHginom Clprd. Huit segments de la région moyenne dans la pronation. Gr. \. 2 A. Id. Pied vu de profil; a branchie lymphatique; b cirre ventral; r bouton vibratile ; d second bouton plus petit ; e, e' les deux coussinets vibratiles ; /' collerette membraneuse de la rame supérieure ; g rangée de papilles ; ii papille spathuliforme de la rame infé- rieure; collerette de papilles. (573) 474 ANNÉLIDES CHÉTOPODES 2 B. Id. Soie sétacée à crête spirale de la rame supérieure. Gr. 2 G. Id. Soie falcigére du faisceau supérieur de la rame ventrale. Gr. 2 D. Id. Soie falcigére grêle du faisceau inférieur de la rame ventrale Gr. 2 E. Id. Soie rectiligne à crête spirale (faisceau moyen de la rame ventrale). Gr. 2 F. Id. Base d'un cirre ventral; a article basilaire ; b expansion de la base du second article; c éventail de cils rigides. 2 G. Id. Coussinet vibratile de la rame supérieure, vu de profd ; a gouttière latérale. 2 H. Id. Elytre isolée; a bord antérieur. Fig. 3. Stiienelaïs leiolepis Clprd. Sept segments de la région moyenne, pronation. Gr. f. 3 A. Id. Pied vu de profil; a branchie lymphatique; b cirre ventral; c bouton vibratile; coussinet vibratile ; p papilles digitiformes ;/■ papille discoïdale surmontée d'un appen- dice cirriforme ; g collerette autour de la rame des soies falcigéres à serpe articulée ; h soies ' sétacées à crête spirale ; / soies falcigéres à serpe articulée ; k soies composées à article subuliforme multiarticulé ; / soies falcigéres à serpe pseudo-articulée. Gr. 3 B. Id Elytre de la région moyenne ; a bord externe. Gr. -j-. 3 C. Id. Soie composée à article subulé et multiarticulé. Gr. -f-. 3 D. Id. Extrémité céphalique, pronation; le pied droit du premier segment enlevé; a, ^, des trois cirres du premier segment (soies non dessinées); antenne ; e cueillerons ciliés; • /" base des palpes. Fig. i. Sthcnelaïs dendrolcpis Clprd. Dix segments dans la pronation. Gr. |. 4 A. Id. Pied de profil ; n branchie ; b cirre ventral ; c coussinet vibratile ; d couronne de pa- pilles de la rame supérieure ; e lèvres de la rame inférieure ; f boutons vibratiles. 4 B. Id. Extrémité d'une soie falcigére. Gr. -^-p. 4 C. Id. Extrémité d'un cordon ovarique. Planche V. Fig. 1. Stiienelaïs dendrolepis Clprd. Elytre isolée; a réseau nerveux; Houton réfringent près du bord postérieur. Gr. -l^. Fig. 2. Herinadion fragile Clprd. Extrémité céphalique, élytres enlevées, pronation; a acicule de la rame dorsale ; h bourrelet vibratile ; c région vibralile à la base du pied. Gr. 2 A et 2 6. Id. Soies de la rame ventrale. Gr. ^ . 2 C. Id Soie dentée de la rame supérieure. Gr. 2 D. Id. Fragment du bord externe d'une élytre ; a papilles piriformes ; b cellules pleines de pigment rosâtre. Gr. 2 E. Id. Cirre dorsal; a nerf du cirre ; b ganglion nerveux. Gr. 2 F. Id. Fragment du cirre plus fortement grossi ; a cuticule ; h matrice de la cuticule; c fibre tubulaire dans l'axe du nerf; d nucléus des cellules nerveuses; e nerf de l'organe tactile; /■faisceau de brides; g organe tactile. Gr. ^^-p. Fig. 3. Psamrnohjce arenosa(Sigalion arewosHm délie Chiaje). Région antérieure, pronation. Gr. ^. 3 A et 3 B. Id. Soies falcigéres à serpe épaisse de la rame inférieure. Gr. -f^. 3 C. Id Soie falcigére à serpe grêle de la même rame. Gr. -^p. 3 D. Id. Soies falcigéres à hampe ornée d'une crête spirale (faisceau inférieur de la rame ven- trale). Gr. ^p. (574) DU GOLFE DE NAPLES. 475 3 D'. Id. Serpe de la même encore munie de la lame dissectrice. Gr. 3 E. Id. Pied vu de profil; a, a' champs de cils vibratiles; b cirre ventral ; c papilles cylin- driques ; d soies sétacées à crête spirale ; e soies falcigéres sans crête spirale ; /' soies fal- cigères à hampe munie d'une crête spirale ; g collerette à la base de ces dernières. Gr. -f-. 3 F. Id. Pied du premier segment ; a cirre supérieur ; h cirre accessoire de la rame inférieure; c cirre ventral. Gr. -f^. 3 G. Id. Elytre isolée portant encore une partie de ses cailloux; a bord antérieur ; b manu- brium avec les petits calices. Gr. 3 H. Id. Un calice de l'élytre isolé. Gr. Fig. i. Lepidopleums mclusus Clprd. Partie antérieure, pronation. Gr. {. 4 A. Id. Soie falcigère à serpe épaisse. Gr. 4 B. Id. Soie falcigère à serpe grêle. Gr. 4 C. Id. Pied vu de profil; a branchie; b champ de cils vibratiles ; c cirre ventral ; d papilles incrustées de pigment; e rame dorsale à soies sétacées avec crête spirale; /"soie falcigère à serpe épaisse; g id. à serpe grêle. i D. Id. Elytre de la première paire; a processus supérieur recouvrant les antennes; b pro- cessus inférieur recouvrant les pieds de la première paire. Gr. j. 4 E. Id. Une des élytres suivantes; a bord antérieur recouvert par l'élytre précédente; b pro- longement médial. Gr. | . 4 E. Id. Partie d'un boyau ovarique renfermant des ovules mûrs ; n' nucléus du boyau. Planche VI. Fig. 1. Sthenelaïs leiolepis Clprd. Région antérieure, supination ; a cueillerons ciliés; b, b', b" les trois cirres des pieds de la première paire ; c antenne; d palpe ; e bouche. Gr. -lJ-. Fig. 2. Sthenelaïs ctenolepis Clprd. Partie antérieure du système nerveux; a cerveau; b traînée médiane de cellules nerveuses au ruban nerveux ventral ; c traînées latérales, i-iv les nerfs des quatre premières paires de pieds, naissant du connectif œsophagien ; v nerf de la cin- quième paire de pieds, naissant de la bandelette ventrale. Gr. Fig. 3. Eunice vittata délie Chiaje. Trois segments de la région moyenne du corps; pronation, Gr. 3 A. Id. Un pied isolé vu de profil ; a branchie ; b cirre dorsal; c cirre ventral. Gr. 3 B. Id. Soie simple sétacée. Gr. -^f-i. 3 C. Id. Soie falcigère ; a lame dissectrice. Gr. -^P-. 3 D. Id. Crochet de la partie inférieure du faisceau. Gr. 3 E. Id. Extrémité postérieure du corps, pronation; a anus. Gr. Fig. 4. Diopatra neapoUtana délie Chiaje. Pied de la région antérieure vu de profil; a cirre dor- sal ; b cirre ventral; c cirre accessoire ; d acicules du cirre dorsal (rame supérieure rudi- mentaire) ; e acicules du pied (rame inférieure). Gr. 4 A. Id. Pied de la région moyenne, profil; a extrémité cirriforme du pied; 6 cirre dorsal; c branchie spirale ; d acicules du cirre dorsal ; e acicules du pied ; f soies. Gr. 4 B. Id. Jeune branchie isolée, a, b artère et veine entourées de pigment vert; c cirre dorsal. Gr. 4 C. Id. Soie lancéolée de la partie supérieure du faisceau, vue de face. (575) 476 ANNÉLIDES CHÉTOPODES 4. C. Id. La même vue de profil. Gr. 4 D. Id. Soie semi-composée avec alêne dissectrice terminale. Gr. --p. 4 E Id. Soie semi-composée avec lame dissectrice terminale. Gr. 4 F et 4 G. Id. Crochets de la partie inférieure du faisceau. Gr. 4 H. Id. Soie pectinée d'un jeune individu. Gr. 4 I. Id. Soie pectinée d'un adulte. 4 K. Id. Acicule.-î-^^. 4 L. Id. Partie de la cuticule d'une antenne ; a pores en forme de boutonnière; b épaisseur de la cuticule vue en coupe optique. Gr. 4 M. Id. Cirre dorsal de la région post-branchiale; aacicules du cirre; b artère; c veine. Fig. 5. Diopntra neapolitam d. Ch. mr. ferrugiiiosa. Soie falcigère bidentée à lame dissectrice terminale. Gr. ^-p. 5 A.. Id. Extrémité d'une soie falcigère unidentée avec lame dissectrice. Gr. ij^. 5 B. Id. Acicule Gr. 5 C. Id. Crochet de la partie inférieure du faisceau. Gr. -p. Fig. 6 Notocirrus geniculaUis Clprd. Pied de la région antérieure ou de profil; a glomérule vas- culaire ; b anse vasculaire; c cirre dorsal ; d acicules du cirre dorsal ; e acicules du pied. Gr. 6 A. Id. Pied de la région moyenne ou de profil ; a réseau vasculaire; b glande piriforme; c cirre dorsal ; d acicules du cirre dorsal ; e acicules du pied. Gr. 6 B. Id. Tissu sexuel ; a vaisseau ; b les grandes cellules nucléées. Gr. 6 G et 6 D. Id. Les deux formes de soies. Gr. Planche VII. Fig. 1. Eunice cingulata Clprd. Région antérieure, pronation ; a, a', a" ses trois segments à bran- chies rudimentaires. Gr. \. 1 A. Id. Pied du neuvième segment vu de profil; a cirre dorsal; b branchie rudimentaire ; c cirre ventral ; d faisceau de soies sétacées ; e faisceau de soies falcigères. Gr. 1 B. Id. Extrémité d'une soie falcigère unidentée. 1 C. Id. » » » bidentée. i D. Crochet bifide de la partie ventrale du faisceau inférieur. i E. Id. Soie en spatule pectinée à dent latérale. 1 F. Id. Acicule du pied. Gr. 1 G. Id. Soie sétacée et marginée du faisceau supérieur. Gr. Fig. 2. Staurocephahis Chiaji Clprd. Extrémité antérieure, pronation; a antennes supérieures moniliformes ; b article basilaire de l'antenne latérale ; c article terminal ; d vaisseau con- tractile aveugle ; e poches cervicales avec boutons ciliés. Gr. 2 A. Id. La même, supination ; a fosse vibratile à laquelle aboutit la glande tubulaire b ; c bouche. Gr. ~. 2 B. Id. Pied vu de profil; a article basilaire branchial du cirre dorsal; b article terminal ; c acicule capillaire du cirre dorsal ; d cirre ventral ; e réseau vasculaire du pied ; f les vaisseaux du cirre Gr. ^-f^. 2 C. Id. Soie falcigère bidentée à serpe grêle. Gr. (576) DU GOLFE DE NAPLES. 477 Fig. 2 D. Id. Soie falcigère unidentée à serpe grêle. Gr. — p_ 2 E. Id. Soie simple à extrémité cultriforme, Gr. ^^ . 2 F. Id. Soie falcigère à serpe trapue. Gr. 2 G. Id. Deux serpes isolées avec appendice en alêne appliqué contre le rostre. Gr. ^-p. 2 H. Id. Deux serpes avec appendice détaché. Gr. ^^ . 2 I. Id. Soie aviculaire à mandibule supérieure aiguë. Gr. — f-*'. 2 K. Id. Soie aviculaire à mandibule supérieure obtuse. Gr. 2 L. Id. Soie simple barbelée, Gr. 2 M. Id. Soie simple lisse, à extrémité recourbée. Gr. 2 N. Id. Deux des quatre rangées de mcîchoires à la paroi dorsale du pharynx ; a mâchoires ; b paragnathes. Gr. 2 0. Id. Mâchoires fortement grossies. Gr. 2 P. Id. Un paragnathe isolé. Gr. 2 Q. Id. Labre. Gr. if'- Fig. 3. Halla parthenopeia {Lysidice parthenopeia délie Ghiaje). Partie antérieure dans la pro- nation. Gr. Y- 3 A. Id. Soie subulée simple. Gr. ^f . 3 B. Id, Soie subulée marginée. Gr. 3 C. Id, Pied vu du profil ; a acicules du cirre supérieur ; b cirre ventral. Gr. . 3 D. Id. Partie d'un cirre dorsal foliacé avec réseau vasculaire. 3 E. Id. L'une des antennes avec son réseau vasculaire. Gr. Planche VIII. Fig. 1. Omiphis Pancerii Clprd. Région antérieure dans la pronation. Gr. |. 1 A. Id Piedbranchifère,profil;fflaciculeducirredorsal;èpapilleterminale;f/branchie.Gr.^. 1 B. Id. Pied de la région antérieure non branchifère ; a cirre dorsal ; les acicules de son article basilaire ; c cirre supplémentaire représentant la branchie ; d cirre ventral ; e pa- pille terminale cirriforme. Gr. -p, 1 C. Id. Soie composée falcigère. Gr. 1 D. Id. Soie semblable encore jeune et surmontée de sa lame dissectrice. Gr. 1 E, Id. Acicule à pointe molle. Gr. 1 F. Id. Soie sétacée. Gr. 4^. -1 G et 1 H. Id. Deux formes de crochets de la partie inférieure du faisceau. Gr. 1 I. Id. Partie de la cuticule d'une antenne. \ K. Id. Extrémité d'une soie en spatule pectinée. ^-p. Fig. 2. Hyalinœcia rigida Clprd. Partie antérieure dans la pronation. Gr. f. 2 A. Id. L'un des sept premiers segments sétigéres ; a cirre dorsal ; b papille terminale. Gr. . 2 B. Id. Huitième segment sétigère; a cirre dorsal; b cirre accessoire représentant la bran- chie ; c cirre terminal. Gr. 2 C. Id. Deux pieds branchifères dans la pronation; a cirre dorsal renfermant ses acicules ; b branchie; c tache de pigment violet. Gr. 2 D. Id. Soie marginée vue de profil. Gr, 2 E. Id. Soie composée falcigère avec lame dissectrice. Gr. (577) 61 478 ANNÈFJOES CHÉTOPODES 2 F. Id. Soie marginée vue de face. Gr. 2 G. Id. Crochet birostre de la partie inférieure des faisceaux. Gr. 2 H. Id. Armure de la paroi supérieure du pharynx. Gr. Fig. 3. Lysidice margaritacea C\fTd. Partie antérieure dans la pronation. Gr. ^. 3 A. Id. Soie simple en faucille. Gr. 3 B. id. Soie composée falcigère. Gr. 3 G. Id. Crochet birostre à la partie inférieure des faisceaux. Gr. -^-f?. 3 D. Id. Pied vu de profil ; a acicule ; b groupe de soies simples en faucille ; c groupe de soies falcigéres; d crochet birostre. Gr. Planche IX. Fig. 1. Lumhriconereis Filnm Clprd. Extrémité antérieure, pronation Gr. Y- 1 A. Id. Pied vu de profil ; a grosse soie aciculaire; I) faisceau de soies marginées ; c languette à réseau vasculaire. 1 B. Id. Armure de la paroi dorsale de la trompe. Gr. ^. 1 C. Id. Les soies; a soie marginée ; b soie aciculaire. Gr. Fig. 2. Lumbriconereis impatiens Clprd. Pied vu de profil; a languette à réseau vasculaire; /; glomérule vasculaire. Gr. *-p. 2 A. Id. Soie simple marginée. Gr. -î-p. 2 B. Id. Crochet bordé et multidenté de la région antérieure. Gr. J-p. 2 C. Id. Crochet unirostre ailé des régions moyenne et postérieure; a profil; b pronation. Gr. -4-'* . 2 D. Id. Fragment de cuticule; a pore glandulaire; b rangées de petits pores tubulaires. 2 E. Id. Un ganglion isolé de la chaîne abdominale; a cordon nerveux; b masse ganglion- naire principale ; c masse ganglionnaire accessoire. Gr. 2 F. Id. Moitié de l'armure pharyngienne supérieure. Gr. ^. Fig. 3. Lumbriconereis Nardonis Grube. Soie simple marginée. Gr. 3 A. Id. Soie composée falcigère. Gr. 3 B. Id. Soie simple en crochet multidenté. Gr. '-p. 3 C. Id. Soie analogue mais avec capuchon renversé en arrière ; a profil ; b supination. Gr. J-p. Fig. 4. Notocirrus Hilairii (Lumbrinerus S. Hilairii délie Chiaje). Deux segments du corps dans la pronation. Gr. f. 4. A. Id. Pied, profil ; a mamelon représentant le cirre dorsal ; b acicules du mamelon ; c glande pirilbrme ; d acicules du pied ; e languette terminale. Gr. ^ . /t B. Id. Soie simple marginée Gr. ip. 4 C. Id. Moitié de l'armure pharyngienne supérieure. Gr. ^ . Fig. 5. Nereis peritonealis Clprd. Bégion antérieure, pronation. Gr. y-. 5 A. Id. Pied vu de profil ; a, a' glandes mucipares. Gr.^ . 5 B. Id. Soie composée falcigère à lame ciliée. Gr. 5 C. Id. Soie composée cultrigère à lame courte, ciliée, du premier segment sétigère. Gr. 5 D. Id. Soie composée cultrigère à longue lame ciliée. Gr. ^-p. 5 E. Id. Trois cellules pigmentaires du péritoine. Gr. ^^ . 5 F. Id. Article basilaire d'un tentacule renfermant trois cœcum vasculaires. Gr. Y- (578) DU GOLFE DE NAPLES. 479 Fig. 5 G. Id. Partie de la cavité périviscérale pour montrer l'origine du tissu sexuel ; (/ entonnoir vibratile constituant l'ouverture interne de l'organe segmeiitaire ; b anse vasculaire ; c in- testin ; (/ tissu cellul.iire sexuel. Gr. ^-f-° S H. Id. Eléments du tissu sexuel; a, b, c, r/ cellules normales du tissu renfermant toutes une vacuole, un nucléus et un nombre variable de gouttelettes réfringentes ; e jeune ovule ; /' ovule mûr. Gr. . 5 I. Id. Partie de la surface d'un palpe avec les organes tactiles. Gr. ^^ , 5 K. Id. Partie d'une languette pédieuse avec les follicules en forme de boyau. Gr. ^p. 5 L. Id. Base des cirres terminaux du segment anal, avec les follicules contournés dans l'ar- ticle basilaire. Gr. Fig. 6. Nereis (CenUonereisJ (jtiUata Glprd. Trompe extroversée, pronation. Gr. {. 6 A. Id. Trompe extroversée, supination. Gr.~. 6 B. Id. Pied vu de profil Gr. ^. Fig. 7. Nereilepas paridk'loyraiiiiiM Clprd. Trompe extroversée, pronation. Gr. \. 7 A. Id. Trompe extroversée, supination. Gr.|. 7 B. Id. Pied vu de prutd. Gr. V- Fig. 8. Eupkrosiiae Audouïiu (Lophomta Audouini Costa). Partie du réseau testiculaire, avec les régimes de zoospermes en voie d'évolution, placés de champ. Gr. -^-p. 8 A. Id. Régime de nucléus vu de face (origine des zoospermes). -^-f!? . Planche X. Fig. 1. Nereis (Nere/.lepas) caiidata délie Chiaje. Partie antérieure, pronation. Gr. -^î^. 1 A. Id. Trompe extroversée, pronation. Gr. |. 1 B. Id. Trompe extroversée, supination Gr. 1 G. Id. Pied de la région postérieure, vu de profil. Gr. . 1 D. Id. Partie du réseau vasculaire de l'intestin biliaire. Gr. ^. i E. Id. Deux cellules musculaires isolées, de la trompe. Gr. ^^ . 1 F. Id. Partie de la chaîne nerveuse ventrale pour montrer la structure folliculaire, supina- tion. Gr. 1 G. Id. Cellules ganglionnaires isolées et traitées par l'acide acétique. Gr. ^ . 1 H. Id. Partie du nerf du palpe. Gr. Li^. 1 I. Id. Le premier et le second ganglion de la chaîne abdominale. Fig. 2. Nereilepas parallelogramma Clprd. Partie antérieure, pronation. 2 A. Id. Soies: d en alêne ; b falcigère. Fig. 3. Nereis {Ceratoiureis) ijuttata Clprd. Extrémité antérieure dans la pronation. Gr. ^. 3 A. Id. Soie composée à article en alêne; a supination; b profil. 3 B. Id. Soie composée falcigère. 3 C. Id. Quatre segments dans la pronation. Gr. j. Fig. 4. Nereis (LeontisJ coccinea délie Chiaje. Lobe céphalique et segment buccal dans la prona- tion. Gr. f 4 A. Id. Pied de la région antérieure, profil. Gr. 4 B. Id. Pied situé plus en arrière; «, a', a" glandes mucipares Gr. if. 4 C. Id. Soie composée falcigère. ^579) 480 ANNÉLIDES CHÉTOPODES Fig. 4 D. Id. Soie composée cultrigére des premiers pieds. 4 E. Id. Soie à article en arête dentelée en scie. 4 F. Id. Une mâchoire isolée. Gr. 4 G. Id. Fragment de tissu sexuel, renfermant trois ovules mûrs. Gr. ^^ . 4 H. Id. Cellule normale du tissu sexuel. Gr. 4 I. Id. Cellule du tissu sexuel modifiée à l'époque de la maturité des éléments reproduc- teurs. Gr. 4 K. Id, Fragment de tissu sexuel renfermant deux régimes de nucléus(nucléus de développe- ment des zoospermes). Gr. 4 L. Id. Vaisseau entouré d'une couche de tissu sexuel. Gr. 4 M. Id. Fragment d'un tube tiré d'une glande pédieuse mucipare, fortement grossi. 4 N. Id. Jeune ovule traité par l'acide acétique; a protoplasma granuleux; b protoplasma homogène renfermant seulement quelques gouttelettes éparses. Gr. ^^ . Planche XI. Fig. 1. Heteronereis Malmgreni Clfrd. Ç. Partie antérieure, pronation. Gr. Y- i A. Id. Extrémité postérieure, 9- Gr. 1 B. Id. Extrémité postérieure, cf. Gr. 1 C. Id. Pied de la quatrième paire, profil, (/. Gr. ^. 1 D. Id. Pied de la huitième paire, proûl, çj'. Gr. i E. Id. Pied de la neuvième paire, profil, cf. Gr. 1 F. Id. Pied de la région postérieure, profil, Gr. 2p, 1 G. Id. Pied de la première paire, profil, 9- Gr- V- 1 H. Id. Pied de la sixième paire, profil, 9 5 glandes mucipares. Gr. ^. i I. Id. Pied de la région postérieure, profil, 9-Gr. ^. 1 K. Id. Soie composée rémigère de la région postérieure; a palette vue de face; b vue de profil. Gr. -4-*. 1 L. Id. Extrémité antérieure, supination ; a les palpes repliés en dessous. Gr. 1 M. Id. Les acicules: a de la rame supérieure; b de la rame inférieure. Gr. ^. Fig. 2. Nereis (Lipephilc) cultrifeva Grube. Trompe extroversée, pronation. Gr. |. 2 A. Id. Trompe extroversée, supination. Gr. f . 2 B. Id. Portion de la surface des palpes avec les papilles tactiles. 2 C. Id. Les soies : a falcigère; b en arête dentelée. 2 D. Id Pied de la première paire, vu de profil. Gr. 2 E. Id. Pied de la troisième paire. Gr. ^. 2 F. Id. Pied de la région moyenne. Gr. 2 G. Id. L'une des glandes du ventricule. Fig. 3. Nereis {Nereitepas) caudata délie Chiaje. Portion de tissu sexuel. Gr. Fig. 4. Terebella vestita Clprd. Un crochet d'un tore uncinigère. 4 A. Id. Portion de la surface du corps fortement grossie, profil; a faisceaux de cils roides; b faisceaux de cils vibratiles. 4 B. Id. Palette abdominale; a cirre rudimentaire ; b soies de soutien. Fig. 5. Terebella lœvirostris Clprd. Un crochet d'un tore uncinigère. (580) DU GOLFE DE NAPLES. 481 Planche XII. Fig. 1. Nereis periinsceratis Clprd. Pied vu de profil. 1 A. Id. Trompe, pronation. Gr. 1 B. Id. Trompe, supination. Gr. Fig 2. Xnoplosfillis edeiitulu Clprd. Région antérieure, supination. Gr, 2 A. Id. Cirre dorsal ; a cavité axiale. Gr. 2 B. Id. Soies composées ; a à article court ; b à article long ; c soie simple. 2 C. Id. Organe segmentaire avec les cellules à concrétions réfringentes. 2 D. Id. Segment terminal, supination; a cirre ventral impair. Fig. 3. Pœdojjlujidx venujer Clprd. Partie antérieure dans la pronation ; a sacs vibratiles ; b or- ganes jaunes ; c muscles rétracteurs de la trompe ; d solution annulaire du pigment de la trompe ; e anse du vaisseau dorsal; f ventricule; (/ intestin biliaire ; li antennes ; i cirre tentaculaire ; A: cirre dorsal. Gr. '-f^. 3 A. Id. Les soies ; (/, soie falcigère ; b soie composée à article en alêne ; c soie simple légère- ment crochue à l'extrémité ; d grosse soie de la région postérieure. Fig. 4-. OdoiUosijlUs clenostoma Clprd. Région antérieure dans la pronation ; a ouverture de la trompe; b son armure pectinée ; c sa gaîne. Gr. 4 A. Id. Soie falcigère. Fig. 5. SijlUs similliiiut Clprd. Partie antérieure, pronation; a poches vibratiles; vaisseaux ; c solution annulaire du pigment de la trompe. Gr. ^ A. Id. Segment anal, pronation; i cwliaca Glprd. Partie antérieure dans la pronation ; a, a\ a" prolongement aveugle du tube digestif, étranglé en plusieurs chambres et coloré en gris ; b, b', etc. in- testin biliaire coloré en jaune ; c fosses vibratiles ; d bord frontal vibratile. Gr. Fig. i. Grabea Unibata Clprd. Partie antérieure dans la pronation ; a limbe crénelé de la trompe ; // solution annulaire du pigment de la trompe ; c glandes du ventricule. 4 A. Id. Soies falcigères. Gr. ^. Fig. 5. S|//fe aurantiaca Clprd. Région latérale d'un segment chez une femelle, pronation; a glandes de la base du cirre dorsal ; b ovaire; r cirre dorsal à articles remplis de folli- cules; (/ papille à l'extrémité de la rame pédieuse; e cirre ventral. Planche XIV. Fig. 1. Autohftus Hespevidum Clprd. Partie antérieure, pronation; a gaîne de la trompe; b ré- gion antérieure de la trompe, à fibres annulaires ; c région moyenne de la trompe à fibres longitudinales ; (/ région postérieure dépourvue de fibres musculaires ; e anneau chitineux épais au sommet du proventricule. Gr. 1 A. Id Segment anal, pronation; ii cirres filiformes; b cirres spatulaires. Gr. I B. Id. Lobe céphalique et segment buccal, supination; (t bouche. Gr. 1 C. Id. Fragment d'une antenne; a cuticule; b couche de fibres annulaires ; c concrétions orangées ; (/ follicules glandulaires; e organes tactiles à soie axiale; /'cordon axial (nerf?) de l'antenne . Gr. ^ . 1 D. Id. Pied, supination ; a cirre dorsal ; b soies. Gr. \ F. Id. Soie falcigère. Gr. 1 G. Id. Soie à article en alêne, 1 H. Id. Partie antérieure de la trompe avec son armure cuticulaire. Gr. 1 L Id. Terminaison de la cuticule de la trompe dans la région antérieure du proventricule. Gr. 1 K. Id. Paroi de l'intestin ; a nucléus; b accumulations de pigment jaune et de concrétions. Fig. 2. Splieerosyllis pirifcra Clprd. Partie antérieure, pronation; a solution annulaire du pigment de la trompe ; b glandes du ventricule; c ovules roses Gr. 2 A. Id. Pied vu de profil ; a cirre dorsal ; b cirre ventral ; c, c, c papilles. Gr. 2 B. Id. Les soies : a simple incurvée; «falcigère à serpe trapue; c falcigère à serpe grêle. Gr. Fig. 3. Sijllis nnninUaca. Clprd. Partie antérieure, pronation. Gr. f , 3 A. Id. Soie falcigère. Gr. 3 B. Id. Partie de la chaîne nerveuse ventrale. Gr. (582) DU GOLFE DE NAPLES. 483 Fig. 4. Syllis bacilligera Clprd. Cirre dorsal ; a, a' follicules bacillipares ; b article basilaire à pig- ment jaune, dépourvu de follicules; c cordon axial (nerf?); ^/ revêtement de cils vibratiles. Gr. Fig. 5. Syllis aurita Clprd. Partie de la région latérale d'un segment, pronation ; a rame pédieuse; b base du cirre dorsal; c revêtement ciliaire ; il faisceaux de cils roides non vibratiles ; e acicules; /"soies falcigères; g anse vasculaire; h paroi de l'intestin hépatique; / face interne de la paroi du corps ; k corpuscules lymphatiques flottant dans la cavité périviscé- rale ; / dissépiment intersegmentaire ; organe segmentaire ; u son conduit excréteur ; 0 brides musculaires. 5 A. Id. Partie de la chaîne nerveuse ventrale ; a fibre tubulaire médiane. Gr. ^^ . Planche XV. Fig. 1 . Procerœa aurnntiacn Clprd. ii Région antérieure de la gaîne de la trompe ; h région pos- térieure; c région antérieure de la trompe à fibres annulaires ; c' anneau de soudure de la gaîne à la trompe; // région moyenne de la trompe avec fibres longitudinales ; c région postérieure de la trompe dépourvue de fibres musculaires ; /'proventricule ; // intestin hé- patique. Gr. 1 A. Id. Lobe céphalique, supination; a cils vibratiles; h soies tactiles. Gr. i-p. \ B. Id. Armure de la trompe. Gr. 1 C Id. Pied, supination; a cirre dorsal; b tache rouge. Gr J-p. 1 D. Id. Partie d'une antenne ; n cuticule ; b couche de fibres circulaires ; c cordon axial (nerO; d soies tactiles. Gr. ^ . 1 E. Id. Les soies; a falcigère; b à article en alêne; c à article en bouton. Gr. ^-p. Fig. 2. Syllis luimata Clprd. Partie antérieure, pronation; ii anneau chilineux à la partie supé- rieure du proventricule; b glandes du ventricule. Gr. Y' • 2 A. Id. Partie d'un palpe (tore frontal) ; */, ii' cordons de nature problématique (terminaisons nerveuses?). Gr. ^^ . 2 B. Id, Région tergale d'un segment; a follicules sphériques; b corps bacillaires. Gr. i-p. 2 C. Id. Un corps bacillaire de la peau, isolé. Gr. ^p. 2 D. Id. Les soies: a simple fourchue; b simple birostre. Gr. 2 E. Id. Partie latérale d'un segment, pronation ; u pied; // base du cirre dorsal ; c sac glan- duleux placé à la base du cirre. Gr. '-f—. Fig. 3, Syllis gril cil is Gruhe. Rpgion antérieure, pronation; a muscles rétracteurs de la trompe b solution annulaire du pigment de la trompe ; c anastomose antérieure des troncs vascu- laires principaux. Gr. 3 A. Id. Partie latérale d'un segment, pronation ; a base du cirre dorsal à articles pleins de follicules ; h b' glandes à tubes contournés ; c sac de nature problématique ; (/ fibres à terminaison claviforme (nerveuses?). Gr. J-^. 3 B. Id. Les soies: a fourchues ; b en bouton. Gr. Fig. 4. Protula hitestinum [Serpvla Intestinum, Lam.). Une des plaques onciales des tores ab- dominaux. Gr. A A. Id. Soie marginée tlioracique. Gr. 4 B. Id. Soie en baïonnette, abdominale. Gr. ^-p. 4 G. Id. Groupe d'ocelles branchiaux. (583) 484 ANNÉLIDES CHÉTOPODES DU GOLFE DE NAPLES. Planche XVI. Fig. 1. Nephtiiijs scolopendroïdes Délie Chiaje, Partie antérieure, pronation; a cerveau. Gr. ^. 1 A. Id. Pied, profil; a branctiie ; h, h' capuchons cornés contre lesquels viennent butter les pointes des acicules. Gr. ^. 1 B. Id. Soie sétacée à bord frangé. Gr. ^-p. 1 G. Id. Soie sétacée à sculpture en festons. Gr. 1 D. Id. Portion de l'une des papilles de la trompe ; a faisceaux de longues soies ondulées ; b faisceaux de soies tactiles très-courtes ; c nucléus de la couche sous-cuticulaire. Gr. \ E, Id. Tissu de la couche sous-cuticulaire de la trompe. Gr. ^-p. 1 F. Id. Fragment de la cuticule de la trompe. Gr. 1 G. Id. Coupe de la cuticule du corps ; a pore glandulaire; b ouverture du même vue de face; c couche externe de la cuticule. Gr. 1 H. Id. Un ovaire avec ses vaisseaux. Gr. 1 I. Id. Quatre segments ouverts par le dos, intestin enlevé; a ligne médiane ventrale; b ovaires de couleur rose. Gr. \ \ K. Id. Fibre musculaire isolée avec son axe granuleux. Gr. Fig. 2. Rhynchobolus siphonostoma {Glycera siphonostoma délie Chiaje). Pied de la région pos- térieure vu par derrière ; a cirre dorsal hérissé de cils roides ; b cils roides du cirre ven- tral; c languette antérieure supérieure; d languette antérieure inférieure. Gr. 2 A. Id. Pied de la région moyenne, même désignation. Gr. 2 B. Id. Coupe verticale du corps au point d'union de la trompe et de l'intestin ; a trompe ; b intestin bihaire; c raphé musculaire de l'intestin; d mésentère musculaire Gr. |. 2 C. Id. Fragment de ruban nerveux ventral; a connectifs; b cellules ganglionnaires; c gaîne rouge (enlevée dans la partie antérieure). Gr. ^. 2 D. Id. Deux papilles de la trompe avec leurs pores tubulaires. ^-LS, 2 E. Id. Soie composée. Gr. 2 F. Id. Treize segments consécutifs ouverts par le dos, intestin enlevé ; a les sacs renfermant les soies ; b les échelons musculaires ; c ligne médiane ; d paroi du corps rejetée sur le côté. Gr. j. Fig. 3. Rhynchobolus convolutus {Glycera convoliita Kfrst.). Pied vu par la face postérieure ; a, b, c, d comme dans la fig. 2; e languette supérieure postérieure; / branchie. Gr. ^. 3 A. Id. Partie antérieure du système nerveux; a nerfs du lobe céphalique avec leur renfle- ment ganglionnaire ; b, b', b", b'" cordons de fibres nerveuses ; c, c', c" cellules gan- glionnaires. Fig. 4. Eulalia microceros Clprd. Partie antérieure, pronation. Gr. f . Fig. 5. Pileolaria militans Clprd. Partie calcaire de l'opercule, profil. Gr. 5 A. Id. Crochet isolé de l'un des tores uncinigères. Gr. 5 B. Id. Soie simple pectinée. Gr. 5 C. Id. Les deux espèces de soies du premier segment. Gr. Fig. 6. Eulalia {Eimida) pallida C\prd. Partie antérieure, pronation; a segments tachetés de blanc; b, c trompe; d ventricule. Gr. ^. (584) nu GOLFE DE NAPLES. 485 Planche XVII. g. 1. Phijlloiloce eoniiculald CA'^rà Partie antérieure, proiiation ; a mamelon exsertile. Gr. 1 B. Id. Soie composée ensigère. 1 G. Id. Deux ganglions de la région médiane du corps ; a cordons nerveux ; b cellules gan- glionnaires ; € névrilème. Gr. --^ . 1 D. Id. Partie antérieure de la chaîne ganglionnaire. Gr, ^. 1 E. Id. Base d'un acicule; a couche périphérique homogène ; h masse axiale granuleuse. 1 F Id. Papille de la trompe renfermant des follicules. Gr. Fig. 2. Eukilia (Pterocirnis) velifem Giprd. Partie antérieure, pronation. Gr. ^. 2 A. Id. Deux papilles de la trompe avec les follicules bacilliparcs. 2 B. Id. Cellule bacillipare isolée et corps bacilliformes déchargés. Fig. 3. Anaïtis cepkalotes Glprd. Partie antérieure, pronation. Gr. -î^. 3 A. Id. Pied de la région moyenne vu de profil ; vitellus; c couche de liquide qui les sépare ; fi? vésicule claire. Gr. 1 I. Id. Le même dans lequel les vésicules commencent à faire saillie au-dessus de la surface du vitellus. Gr. '-^ . 1 K. Id. Le même après contraction complète du vitellus. Gr. ^4-"- 1 L. Id. Deux cellules bacillipares des téguments. Gr. 1 M. Id. Partie de la chaîne nerveuse ventrale; a grosses fibres tabulaires; b cellules ner- veuses. Gr. J-f^. 2. Nerine auriseta Clprd. Partie antérieure, pronation. Gr. }. 2 A. Id. Mamelon pédieux avec la branchie, profil. Désignations comme dans la fig. 1 A. Gr. ^. 2 B. Id. Crochet bifide de la rame ventrale (région postérieure). ^ . 2 G. Id. Soie subulée. Gr. 2 D. Id. Oeuf mûr, profil; «chorion; /y auréole de vésicules claires ; c vésicule germinative. Gr. ^-K 2 E. Id. Le même vu de face. Gr. ^f-^. 2 F. Id. Portion du même plus fortement grossie; n chorion. . 3. Tlieodùcn lirmloma Clprd. Avec la trompe extroversée, pronation. Gr. |. 3 A. Id. Lobe céphalique et segment buccal, pronation ; a fosses vibratiles. Gr. 3 B. Id. Soie en baïonnette courte et annelée (rame inférieure). Gr. 3 C. Id. Soie en baïonnette longue et annelée (rame supérieure). Gr. 3 D. Id. Soie simple en serpette (région postérieure). Gr. 3 E. Id. Pied vu de profil ; n branchie; b appendice cirriforme et vasculaire de la rame supé- rieure; c cirre ventral. Gr. 3 F. Id Partie de la chaîne nerveuse ventrale ; «, b et c les trois renflements appartenant à un même ganglion; d grosse fibre tubulairo. Gr. ^ . — e les accumulations de cellules ganglionnaires. Gr. ^ . 3 G. Id. Un régime de zoospermes. Gr. ^ . 3 H. Id. Une couple de zoospermes isolée. Gr. ^-f-^. 3 I. Id. Une cellule pleine de corpuscules sphériques, de l'organe segmentaire. Gr. ^ . 3 K. Id. Extrémité postérieure avec l'ouverture anale, pronation. Gr. 3 L, Id. Coupe verticale de la région antérieure du corps. Gr. \. Planche XXV. . 1. Stijlaridides moniUfcr délie Chiaje. Partie antérieure, profil ; a antennes soit tentacules ci- liés ; b papilles buccales ciliées exsertiles ; c papilles labiales ; d branchies ; e cerveau ; /"soies du premier segment sétigère. Gr. ^ . (217) DU GOLFE DE NAPLES. 493 1 A. Id. Fragment d'une antenne ciliée, supination. Gr. 1 B. Id. Base d'une branchie; «, «' les deux vaisseaux longitudinaux; danses vasculaires entourées de pigment brun; c vêtement ciliaire. Gr. 1 G. Id. Trois papilles cutanées ; a papille encore enfermée dans le cylindre d'incrustation; h papilles débarrassées de la couche incrustante ; c cuticule du corps ; d pore mettant en communication la papille avec les tissus du corps. Gr. 1 D. Id. Soie isolée. Gr. i-p. 1 E. Id. Fragment d'une des soies des segments antérieurs. Gr. ^-p. 1 F. Id. Eléments des deux glandes excrétoires (organes segmentaires?) Gr. 1 G. Id. Eléments de la glande noire impaire. Gr. i H. Id. Partie antérieure du système nerveux. Gr. f . 1 I. Id. Jeune individu, branchies rétractées. Gr. f. 2. Trophonia Eruca Clprd. Tubercule pédieux vu de profil ; a rame inférieure avec ses soies et ses papilles, b rame supérieure. Gr. ^. 2 A. Id. Deux papilles, l'une a encore enveloppée de la couche incrustante, l'autre b débarras- sée de ses incrustations. Gr. 2 B. Id. Soie crochue, rame inférieure. Gr. 2 C. Id. Acicule à base spatuliforme. Gr. i-p. 3. Siphonostoma diplochaïtos Otto. Partie antérieure, pronation; a glande noire impaire; b glandes excrétoires à concrétions (organes segmentaires?); c branchies ; d soies de la cage céphalique ; e mucosité renfermant les papilles. Gr. f. 3 A. Id. Partie antérieure, supination; a antennes soit tentacules ciliés. Gr. f. 3 B. Id. Soie crochue, rame inférieure ; a limite du mucus séparé de la soie par une mince couche de liquide. Gr. 3 C. Id. Quelques papilles tactiles des faisceaux de l'une des rames supérieures ; a, a' deux soies subulées ; b les corps granuleux ; c les corps jaunes ; (/ les soies tactiles ; e limite du mucus séparé des papilles par une mince couche de liquide. Gr. . 3 D Id. Deux papilles de la surface du corps; a corps jaunes; b corps granuleux. 3 E. Id. Fragment d'un pédoncule d'une papille (traité par l'acide acétique), avec ses nucléus. Gr, 4-*. 4. Laonome Salmacidis Clprd. Soie subulée à limbe. 4 A. Id. Soie en arête dentelée. 4 B. Id. Crochet aviculaire. 4 C. Id. Jeune ovule. Gr. ^ . 4 D. Id. Ovule mûr. Gr. ^^J. 4 E. Id. Corps framboisé (cellules d'évolution d'un régime de zoospermes). Gr. 4 F. Id. Zoospermes mûrs. Gr. i-^-*^ Planche XXVI. 1. Ophelia radiata {Lumbricm radiatus délie Chiaje). Partie antérieure du corps, profil; a bouche ; b appareil d'injection du lobe céphalique ; e cerveau ; d, d', d", d'" premières paires de branchies ; e œsophage ; f intestin ; g vaisseau dorsal ; h vaisseau ventral ; i la grosse branche de communication du vaisseau dorsal au vaisseau ventral ; k, k' , k" les grappes vasculaires à la base des brancliies. Gr. f . (218) 63 ANNÉLIDES CHÉTOPODES 1 A. Id. Extrémité antérieure, pronation ; a, a' les deux organes vibratiles extroversés ; b les fosses latérales. Gr. |. 1 B. Id. Partie antérieure profil; a bouche; b, b' paroi externe de l'appareil injecteur; c, c' paroi interne du même; d cerveau ; e commissure œsophagienne; /"vaisseau ventral; g vaisseau dorsal avec ses appendices contractiles ; h, h,' h" anses vasculaires avec leurs appendices contractiles; / œsophage. Gr. |. \ C. Id. Extréra. postérieure du corps, supination ; a la paire de grosses papilles ventrales. Gr. -f. 1 D. Id. Organe segmentaire; a, a' deux fragments de cuticule portant les groupes de soies de deux segments consécutifs ; b, b' pores externes de deux organes segmentaires ; c tube cilié à paroi glanduleuse ; d renflement vésiculeux de l'organe segmentaire ; e son ouver- ture interne infundibuliforme. Gr. 1 E. Id. Partie antérieure du système nerveux; a cerveau portant les deux yeux; b troisième segment de la chaîne ventrale composé de trois renflements. Gr. ^. 1 F. Id. Deux segments de la région abdominale, supination; a, a', a" les ais des planchers musculaires ; b pinceaux vasculaires contractiles vus à travers les parois du corps ; c vais- seau ventral. Gr. |. 1 G. Id. Fragment d'une branchie ; n, a' les deux vaisseaux longitudinaux ; b, b' les anses transversales ; c le vêtement ciliaire ; d les corpuscules sanguins. Gr. . 1 H. Id. Ovule avec sa vésicule germinative et ses taches claires. Gr. 2. Praxilln collaris Clprd. Partie antérieure, pronation; a, a', a" etc., les anneaux pigmentés de brun, à réseau vasculaire cutané fort riche; /y, b\b",eic., les glandes tubulaires. Gr.j. 2 A. Id. Extrémité antérieure, pronation. La trompe est extroversée. Gr. 3. Axiothea consirictaÇA'^vA. Extrémité antérieure, profil; «bouche; b groupe latéral d'yeux ; c, c anneaux à riche vascularisation. Gr.y. 3 A. Id. Extrémité postérieure, vue par le côté gauche. Gr. f. 3 B. Id. Soie sétacée à double limbe (rames dorsales). 3 C. Id. Crochet aviculaire, à vertex multidenté (rame ventrale). 4. Maldme Cristagall/ C]])rd. Partie antérieure, profil. Gr. f. 4 A. Id. Région postérieure du côté droit, extrémité en pronation ; a, a' les ceintures blanches. i B. Id. Crochets aviculaires à vertex en crête multidentée (rames ventrales). Gr. 4 C. Id. Soie barbelée (rames dorsales). 4 D. Id. Soie marginée (rames dorsales). 4 E. Id. Soie en pal (rame inférieure des segments antérieurs). 5. Owenia filifonnis Délie Chiaje. Partie antérieure dans la supination; a, b, c, d les quatre paires de glandes qui sécrètent le tube ; e vaisseau ventral ; f vaisseau dorsal renfermant le tube digestif; g intestin hépatique vert. Gr. j. 5 A. Id. Soie barbelée (rames supérieures). Gr. 5 B. Id. Crochet unirostre (rames inférieures). Gr. b C. Id. Extrémité aveugle de l'une des glandes sécrétrices du tube; a membrane homogène; b nucléus clairs ; e masse sécrétée visqueuse ; d cellules isolées ; e leur partie finement granuleuse; f leur partie à gros globules. Gr. ^f^. 5 D. Id. Partie d'un cordon ovarique; a vaisseau sanguin axial; b cellules qui l'enveloppent immédiatement ; c jeunes ovules ; d ovules plus âgés avec ovisacs déjà distincts ; e nucléus des ovisacs; f ovules mûrs. Gr, ^-f^. (219) DU GOLFE DE NAPLES. 495 Planche XXVII. Fig. 1. Capitellu capitata {Lumbricns capitatm Fabr.). Extrémité antérieure, pronation ; or- gane vibratile gauche extroversé; «'organe vibratile droit rétracté; h cerveau; c yeux; d muscles rétracteurs du lobe céphalique. . 1 A. Id. Crochet armé de deux dents au-dessus du rostre (région postérieure). Gr. 1 B. Id. Soie coudée avec limbe (région antérieure). Gr. ^-p. 1 G. Id. Région latérale du lobe céphalique; a organe vibratile extroversé; b, b' papilles per- cées d'un pore. Gr. 1 D. Id. Partie antérieure du système nerveux; a nerf optique; b échancrure postérieure du cerveau, c, c, c partie celluleuse des ganglions; d cordons de fibres. Gr. \- . \ E. Id Partie d'une ovaire comprenant deux ovules miirs et un autre plus jeune ; a paroi de l'ovaire. Gr. ^ . 1 F. Id. Armure de soies entourant l'ouverture du canal déférent chez les cJ" • Gr. Fig. 2 Capifelbi Costnna (]\'pri. Partie antérieure vue de profil; a organe vibratile gauche ex- troversé ; b trompe extroversée ; c cerveau ; d groupe de taches oculaires. Gr. 2 A. Id. Partie de la région postérieure du corps, pronation. Gr |. 2 B. Id. Soie sétacée, marginée (région antérieure). Gr. --f -. 2 C. Id. Crochet en S multidenté (région postérieure). Gr. ^-f-". 2 D. Id. L'une des soies particulières à la région moyenne. Fig. 3. Capitella major Clprd. Extrémité antérieure, côté droit. Gr. |. 3 A. Id. Partie de la chaîne ganglionnaire ventrale, traitée par l'acide acétique ; a cordon mé- dian; b, c les deux cordons latéraux; d amas latéral de cellules ganglionnaires; e amas médian de cellules ganglionnaires ; /" partie intraganglionnaire des cordons de fibres pre- nant une apparence ponctuée; g, h, i origine de nerfs chargés de iiucléus; k névrilème. Gr. i-p. 3 B. Id. Cellules ganglionnaires isolées, trois petites et une grande. Fig. 4. Notomastus Uneatus Clprd. Le ver à peu prés complet, trompe extroversée, Gr. \. 4 A. Id. Extrémité antérieure, pronation Les deux organes vibratiles sont extroversés. Gr. A B. Id. Coupe transversale d'un segment de la région abdominale; a branchie lymphatique ; mamelon hérissé de cils roides; c tore uncinigère ventral ; d soies dorsales. Gr. \. 4 C. Id. Partie de la même coupe, plus fortement grossie. Désignations semblables. Gr. ^ . 4 D. Id. Organe segmentaire; a pore externe; b extrémité interne. 4 E. Id. Deux cellules rouges de la lymphe périviscérale, traitées par l'acide acétique. Gr. ^f^. 4 F. Id. Partie antérieure du système nerveux central. Gr. '-p. 4 G. Id. Soie sétacée, marginée (région thoracique). Gr. 4 H. Id. Crochet unirostre, à vertex bidenté (région abdominale). Gr. ^-p. Fig. 5. Dasyhiwiclms caducus Gr. Fragment d'une branchie; ii nucléus de la couche sous-cuti- culaire, le lymphe rouge circulant dans l'intérieur. 5 A. Id. Corpuscules rouges de la lymphe périviscérale, traités par l'acide acétique. Gr. "4^. 5 B. Id. Crochet unirostre à vertex denté (région abdominale). 5 C. Id. Partie d'un organe segmentaire illustrant la position de cet organe; a rangée de cro- chets du tore ventral ; b extrémité dorsale enroulée de cette rangée (point de sortie de la branchie rétractilej; c branche de l'organe segmentaire se continuant vers le dos. (220) 496 ANNÉLIDES CHÉTOPODES 5 D. Id. Tissu d'une branchie; a cuticule ; b amas de granules bruns; c nucléus. 5 E. Id. Deux testicules flottants, l'un de face, l'autre de profil ; a auréole de grandes cellules pâles; b régime de nucléus engendrant les zoospermes. Gr. Fig. 6. Ëulalia Hmbata Clprd. Extrémité antérieure, pronation. Gr. 6 A . Id. Un cirre dorsal renfermant des follicules bacillipares Gr. 6 B. Id. Cirre tentaculaire inférieur du second segment; a son limbe. Gr. 6 0. Id. Soie isolée. Fig. 7. Praxilla simplex Clprd. Partie antérieure, pronation; a, a, a, a... les anneaux à réseau vasculaire riche ; b, b, h les glandes tubulaires. Gr. f. 7 A. Id. Soie raarginée (rame supérieure). Gr. 7 B. Id. Crochet à manche uniforme (premiers segments). Gr. 7 C. Id. Crochet à manche renflé en son milieu (segments suivants). Gr. Planche XXVIII. Fig. 1. Pectinaria neapolitana Clprd. Scaphe postabdominale, supination ; n appendice foliacé ter- minal ; b, b, b les cirres dorsaux des segments postabdominaux. 1 A. Id. Cirre dorsal de la scaphe avec deux des faisceaux de cils roides. Gr. î-p. 1 B. Id. Appendice foliacé terminal delà scaphe, pronation; a cirre impair. Gr. 1 C. Id. L'un des groupes flabelliformes de soies crochues dorsales à la base du postabdomen. Gr. H-"- 1 D. Id. Soies marginées des rames dorsales ; a forme subulée; b forme à extrémité coudée en baïonette. Gr. . 1 D'. Id. Baïonnette terminale de l'une des soies coudées ; a profil ; b supination. Gr. 1 E. Id. Plaque onciale des tores ventraux. Gr. \ F. Id. Extrémité de l'un des tentacules; a côté dorsal hérissé de soies tactiles ; b côté ven- tral cilié, creusé en gouttière; c groupe de fibres (nerveuses?); d gros granules margi- naux ; e cavité traversée par des brides musculaires. 1 G. Id. Coupe transversale d'un tentacule. i H. Id. Fragment de la paroi d'un tentacule , cuticule non dessinée ; a couche sous-cuticu- laire de minces fibres transversales avec nombreux nucléus ; b couche de fibres muscu- laires longitudinales; c nucléus entourés d'un protoplasme granuleux rougeâtrc. Gr. ^ . i I. Id. Partie du voile céphalique, cuticule et couche sous-cuticulaire non dessinées ; a les grands alvéoles; h faisceau de fibres se résolvant en un réseau de mailles. Gr. -^p. 1 K. Id. Boyau celluleux accompagnant le vaisseau dorsal. Gr. 1 L. Id. Trois cellules de ce boyau isolées. Gr. ^f^. 1 M. Id. Les trois ganglions nerveux successifs d'un seul et même segment; a amas externe; b amas médian de cellules ganglionnaires. Gr. 1 N. Id. Extrémité interne d'un organe segmentaire avec son entonnoir vibratile. Gr. 1 0. Id. Éléments celluleux à concrétions des organes segmentaires. Gr. ^-f^. 1 P. Id. Extrémité d'une branchie. Gr. ^-f^. Fig. 2. Amphictene auriconia {Amphitrite aiiricoma O.-F. Millier), var. Scaphe, soit postabdo- men, pronation ; a cirre impair; b groupes dorsaux de soies. Gr. 2 A. Id. L'un des groupes flabelliformes de soies de la base du postabdoraen. (221) DU GOLFE DE NAPLES. 497 2 B. Id. Plaque onciale des tores uncinigères. Gr. 3. Terebella Meckelii (Amphitrite MeckeliiXiûh Chiaje). Partie antérieure, profil. Gr. \. 3 A. Id. Crochet de l'un des tores uncinigères. Gr, 3 B. Id. Tissu de l'une des palettes abdominales; a cuticule; h cellules nucléées; c capsules. Gr. ^-f^. 3 C. Id. Capsules du même tissu, plus fortement grossies. Gr. ^ . 3 D. Id. Partie d'un tentacule; « côté dorsal; 8 côté ventral ; a a' cuticule; b h' couche sous- cuticulaire; c c' couche de fibres musculaires longitudinales; cl cavité du tentacule; e capsules à contenu granuleux ; f brides musculaires ; g cellules étoilées tapissant la paroi de la cavité du tentacule; /i cellules fusiformes. 3 E. Id. Capsule isolée du tissu des tentacules. Gr. -4--. 3 F. Id. Cellule musculaire d'un tentacule. Gr. Planche XXIX. 1 . Ophelia radiata (Lumbricus radiatus Délie Chiaje). Corpuscules de la lymphe périviscé- rale ; a, b, c vus de face; d de profil. Gr. ^j^. 1 A. Id. Corpuscule lymphatique renfermant un bâtonnet chitineux entièrement développé. Gr. H^. i B. Id. Autre corpuscule renfermant un bâtonnet plus petit. Gr. J-f-. 1 C. Id. Troisième corpuscule à bâtonnet encore fort petit. Gr. 2. Pohjcirrus Caliendrum Clprd. Jeune individu en pronation; a, a', a" organes segmen- taires; b anus. Gr. 2 A. Id. Crochet des rames ventrales. 2 B. Id. Pharètre (rame dorsale) de la région thoracique ; a ouverture de l'organe segmentaire. 2 C. Id. Palette abdominale de profil; a crochets; b bâtonnets chitineux; c muscles des crochets. 3. Heteroterebelia sanguinea Clprd. Individu jeune n'ayant qu'une paire de branchies bien développée et une seconde naissante, profil; «-cœur; b organe segmentaire; c vaisseau ventral. Gr. 3 A. Id. Partie de la région abdominale, profil; a tores uncinigères; b dissépiments interseg- mentaires ; c coupe optique des ais du plancher musculaire sous-intestinal ; d amas de corpuscules rouges de la lymphe périviscérale ; e intestin. Gr. Y - 3 B. Id. L'un des deux organes segmentaires ; a ouverture interne infundibuliforme ; /; bran- che mince colorée en brun orangé ; c branche large, pâle. Planche XXX. 1. Heteroterebelia sanguinea Clprd. Animal entier, supination. Gr. |. i A. Id. Fragment d'un rameau branchial; a, b l'artère et la veine branchiale; c les anasto- moses transversales •. d les corpuscules lymphatiques. 1 B. Id. Les soies infundibuligères de la région abdominale; a forme exceptionnelle ; i', c formes normales. Gr. 1 C. Id. Soie sètacée voluble (région thoracique). Gr. 1 D. Id. Crochet des tores uncinigères. Gr. (222) 498 ANNÉLIDES CHÉTOPODES Fig. 2. Spirographis Spallanzami Twa.m. Fragment d'un rayon branchial; n cuticule; 6 couche épithéliale sous-cuticulaire ; c couche musculaire , d axe cartilagineux ; e gaîne homogène du cartilage ; /'cavité branchiale tapissée d'un épithélium polygonal ; g vaisseau sanguin contractile avec ses fibres musculaires annulaires. 2 A. Id. Tentacule isolé de couleur violette ; a sa face interne ciliée. Gr. |. 2 B. Id. Lobe ventral de la collerette avec ses papilles. Gr. |. 2 C. Id. Éléments du tissu sexuel flottant; a cellule avec un seul globule graisseux; b, c cel- lules remplies de globules. 2 D. Id. Ovules: a jeune, h mûr. Fig. 3. Dialychone acustica Glprd. Capsule auditive. Gr. ^ . 3 A. Id. Soie marginée (rames dorsales thoraciques). ^ . 3 A. Id. Soies à ailerons (rames dorsales thoraciques). Gr. 3 B. Id. Crochet à long manubrium (rames thoraciques ventrales). Gr. ^ . 3 C. Id. Soie simple en baïonnette marginée (rames abdominales ventrales). Gr. 3 D. Id. Plaque en crochet multifide (rames abdominales dorsales). Gr. ^ . 3 E. Id. Une couple de zoospermes. Gr. . Fig. X. Dasfjciione lucullana {Sabclla hicidkma délie Chiaje). Fragment du système circulatoire ; a anse vasculaire latérale ; b son revêtement cellulaire ; c, c' appendices aveugles. Gr. ^^ . i A. Id. Soie marginée. Gr. 4 C. Id. Crochet aviculaire isolé Gr. -^-p. 4 D. Id. Plaque portant les crochets des tores uncinigères. Gr. Fig. .5. Salmacis ùicnistans Clprd. Organe segmentaire isolé; a ouverture interne; b ouverture externe. Gr. ■4^. 5 A. Soie géniculée à genou en crête dentée (premier segment sétigére). Gr. 5 B. Id. Soie bordée (rames dorsales thoraciques). Gr ^-p. 5 C. Id. Soie capillaire (rames ventrales abdominales). Gr. ^-p. o D. Id. Soie en faux dentée (rames dorsales thoraciques) Gr. 5 E. Id. Plaque onciale multidentée (rames dorsales abdominales). Gr. 5 F. Id. Extrémité postérieure d'un individu monstrueux; a, a' les deux anus. Fig. 6. Psggniobranclms itmlUcostatus Clprd. Extrémité d'une branchie à vaisseau contractile aveugle, profil ; b les ocelles. Gr. 6 A. Id. Ocelle isolé avec son corps cristallin piriforrae. Gr. ^ . 6 B. Id. Plaque onciale multidentée. Gr. ^ . 6 C. Id. Ovule mûr. Gr. 4^. Fig. 7. Psygmobranchus protensus Phil. Extrémité postérieure de l'abdomen, pronation ; a corps glanduleux d'un blanc crétacé. Gr. 4 . 7 A. Id. Éléments de ce corps glanduleux blanc ; a vésicule pleine de granules ; b granules isolés avec leurs vacuoles. Gr. . 7 B. Id. Partie du système nerveux en échelle; a et b chaîne nerveuse des deux derniers seg- ments thoraciques ; c, d, e, f chaîne nerveuse des quatre premiers segments abdominaux. 7 C. Id. Soie sétacée à double limbe (rames dorsales thoraciques). Gr. \. 7 D. Id. Plaque cornée (crochet rudimentaire). 7 E. Id. Soie simple en faux dentée. (223) DU GOLFE DE NAPLES. 499 Planche XXXI. 1. Terehella jle.mosa {Amplntnte flexuosa D. Ch.). Animal entier en supination, tentacules supprimés; n l'écusson rouge ventral. Gr. j. 1 A. Id. Plaque onciale aviculaire de l'un des tores uncinigères. 1 B. Id. Éléments flottants de la cavité périviscérale chez un cT ; a, b, e cellules pleines de granules verdàtres à divers degrés de croissance ; d régime discoïdal de nucléus, aux dépens desquels se développent les zoospermes. 2. Serpulu PlùUppii Mi)rch. Secteur de l'opercule vu par-dessus ; a centre de l'opercule, sous lequel se trouve le glomérule vasculaire ; b, b' vaisseau sinueux des côtes de l'opercule. Cette figure est destinée à montrer comment le nombre des créneaux de l'opercule augmente avec l'âge. Ce secteur compte six côtes, et par conséquent six créneaux ; mais lorsque son diamètre n'atteignait que le niveau c, il comptait seulement quatre côtes et quatre créneaux ; d et e les sillons surajoutés qui ont subdivisé deux des côtes primitives. 't A. Id. Soies du premier segment; n soie sétacée; b grosse soie à trois andouillers. 2 B. Id. Soie marginée thoracique. 2 C. Id. Soie en spatule pectinée (abdomen). 2 D. Id. Plaque onciale pectinée des tores uncinigères, 3. Eupomntus lumlifer Q'^yA. Opercule jeune, n'ayant pas encore le nombre complet d'appen- dices lunuligères; a vaisseau de l'opercule; b méandres vasculaires, formant une sorte de glomérule dans l'intérieur de l'opercule ; c vaisseaux sinueux des appendices lunuligères. 3 A. Id. Soies du premier segment; a soie subulée; b grosse soie à trois andouillers. 3 B. Id. Soie marginée de la région thoracique. 3 C. Id. Plaque onciale pectinée des tores uncinigères. 3 D. Id. Soie abdominale en spatule pectinée. 4. Coupe verticale transverse h travers le corps de la Hiilbi pnrtbmopcùi ; a bandes muscu- laires longitudinales supérieures ; b bandes musculaires lougitudinales inférieures ; c muscles annulaires ; d plancher musculaire horizontal à claire-voie et muscles des soies ; e gaîne musculaire du vaisseau ventral ; /' gaîne musculaire du cordon nerveux ventral ; (j fibres annulaires autour des chambres inféro-latérales ; // paroi musculaire de la poche vasculaire avec un caillot sanguin dans Tintérieur; ^ repli du péritoine supportant l'anse vasculaire transverse; k mésentère péritonéal ; / vaisseau ventral avec un caillot dans l'intérieur; m vaisseau dorsal ; n anse vasculaire transverse ; o vaisseau de la gouttière formée par les muscles longitudinaux inférieurs ; /) cordon nerveux ; q les trois grosses fibres de la partie supérieure de ce cordon ; r paroi de l'intestin ; s cavité de l'intestin ; t chambre princi- pale de la cavité périviscérale ; u, u' les chambres inféro-latérales de la cavité périviscé- rale ; /; soies pédieuses ; x vaisseaux du plancher musculaire ; (j vaisseaux de la face péri- tonéale des muscles longitudinaux supérieurs. 4 A. Halla parthenopeia. Coupe tangentielle verticale là travers quatre segments ; a cuticule ; b muscle longitudinal supérieur ; c muscle longitudinal inférieur ; d fibres musculaires transverses ; e muscle du plancher à claire-voie ; f sections de vaisseaux ; y groupes de soies ; h paroi des poches intestinales avec vaisseaux dans l'intérieur ; i couche interne des poches intestinales ; cavité des poches intestinales. 5. Coupe verticale transverse du Rhyncliobolus siphotmtoma. a cuticule; b couche de fibres (224) * M. '//. ■ ll('U-T(iiicrcis_,\'cr('is. ( Lipcplrilcj^ Tcrelwlla. FL.I5. Clafuve^U àtl. If^ffmjâUcbtr se. iVyri,! Il il/a _ rucdophytax Trypanosyllis Oriibca . _ ,V|-//^;^-. ' Aiitolyliis- 1 Prrrcraeâ.L Syllis.^ /'/■r/ii/a. P nyiio cil de top te rus. A reii ico ta . Serp ula . 1 Fl. 28. M . 2£>. Oplielia. _ Polycirrus.^ Ifeleroterchclla. Fl.32. vft- 10. 1 f 15. 11. h 14' Claparéàe Pt Panceri