y i fat-» 2.» S c * « I Z* W* o- si. /y/"* TABLEAU T7 5 * D U REGNE VÉGÉTAL, SELON LA MÉTHODE DE JUSSIEU; PAR E. P. VENTENAT, De l’Institut national de France, l’un des Conservateurs de la Bibliothèque du Panthéon. TOME PREMIER. A PARIS, DE L’IMPRIMERIE DE J. DRIS'ONNIEII, AN VII. » - • * 'v \ ' ‘ ■ A * î V N * f ’ W'KJl - - ■' 2 - ) • x ♦ 4 t # -i 'JL f- ./ .1 , * * W r : «"«p (f •> ■ v' ■■r # ’ V •U ' X . rt" & > « :*•’ r-* :y O ;..■ }>*•''' ï .fl J I /. il tl a ; ;j -J I ;J -; ; J j a ' \ .1 ,, A * r DISCOURS SUR L’ÉTCJDE DE LA BOTANIQUE. J e me propose , dans celle dissertation , i de prou- ver que Pélifde des rapports naturels a occupé dans tous les temps plusieurs célèbres Botanistes; 2.0 de rechercher quels sont les organes des plantes qui , par leur universalité et par les considérations les plus importantes qu'ils fournissent, méritent d’être préférés dans l’établissement des ordres naturels ; 5.° d’examiner si la disposition des ordres naturels, selon une série continue , est parfaitement conforme au plan de la nature. I. Pour déterminer la marche que l’on doit suivre dans l’étude des connoissances humaines, il faut établir d’une manière claire et précise quel est le but que chaque science se propose. Il semble , au premier aspect, qu’il n’est pas possible de se trom- per sur un objet de cette importance. L’Astronomie , la Chimie, la Médecine, etc. ont un but parfaite- ment distinct et facile à saisir; mais les diverses branches de l'Histoire naturelle ne présentent pas le même avantage. Ceux qui se livrent à l’étude des pro- ductions répaudues sur la surface du globe ou renfer- mées dans son intérieur , se flattent qu’ils auront ij discours sur l’étude fait de grands progrès, lorsqu’ils seront parvenus à leur assigner la dénomination qui leur convient. Jls ignorent que le vrai Naturaliste doit considérer les êtres bruts et organisés dans lesdifférens états où ils passent successivement depuis leur formation ou leur naissance jusqu’à leur destruction j étudier la nature des élémens ou des organes dont ils sont composés y observer les différences qui résultent du nombre, de la forme, etc. de leurs parties, afin de pouvoir sé- parer ceux qui offrent entr’eux des dissemblances , et réunir ceux qui sont liés par le plus grand nombre d’affinités. Ce n’est point d’après ces principes qu’ont été dirigés les travaux des savans qui se sont occupés pres- que exclusivement depuis un siècle et demi , de l’éta- blissement de méthodes nouvelles. La facilité plus ou moins grande que présentoient les distributions arbitraires pour classer et pour nommer les plantes, a séduit non-seulement leurs auteurs , mais encore ceux qui , voulant étudier la Botanique à leur école , ont confondu le but réel de la science avec son but apparent. Cependant lorsque l’on compare l’instabi- lité et les écarts perpétuels des distributions systéma- tiques , avec la marche constante , simple et uni- forme de la nature, alors tout esprit judicieux est porté à abandonner ces routes où le génie de l’homme a pu répandre quelques traits de lumière , mais où l’on doit nécessairement s’égarer, parce qu’on n’y est conduit que par des principes incertains. Quoique plusieurs philosophes pensent que les di- verses productions de la nature sont unies entre elles par des nuances imperceptibles , et qu’on peut DE LA BOTANIQUE. iij descendre par des degrés presque insensibles , de l’être le plus parfait jusqu’à la matière la plus informe, de l’animal' le mieux organisé jusqu’au minéral le plus brut , il est néanmoins certain que ces produc- tions présentent dans leur texture des différences très-marquées qui doivent servir k les séparer dans l’étude. Les unes sont formées de parties intégrantes, dont la structure n’oil're aucune apparence d’orga- nisation j les autres naissent, se reproduisent , et la durée de leur vie dépend de la durée de leurs organes. Nous trouvons dans chacune de ces deux grandes dis- tributions, de nouvelles divisions quisont également tranchées , et qui sont elles-mêmes susceptibles de subdivisions; de sorte que, pour connoître la marche de la nature, il paroît suffisant de réunir les séries qui ont entre elles de l’affinité, et d’établir ensuite de nouveaux rapprochemens conformes aux modèles frappans que nous fournissent ces séries. La Botanique, qui offre des objets d’utilité aussi nombreux que variés, ne doit pas être uniquement considérée comme une science qui apprend à nom- mer les végétaux. Sans doute il est agréable de pouvoir désigner chacun d’eux par le nom qui leur est propre ; mais la connoissance des organes dont chaque plante est composée, et surtout la consi- dération des rapports que les organes établissent, doivent être regardées comme le but principal qu’il faut se proposer dans l’étude de la Botanique. Je suppose qu’on présente une espèce nouvelle à deux Botanistes , dont l’un n’est dirigé que par des prin- cipes arbitraires, tandis que l’autre envisage dans les végétaux l’étude des rapports : le premier, se a 2 IV discours sur l’étude bornant a un petit nombre de caractères, reron- noitra sans peine la classe et l’ordre qui convien- nent à la plante dans le système qu’il adopte, et il pourra même déterminer le genre auquel il faut la rapporter; mais comme la plante peut fort bien convenir par le nombre des étamines et des styles, par la structure de la corolle , du fruit, etc. et diffé- rer par d autres considérations plus importantes , ordinairement négligées dans l’énumération des ca- ractères génériques, telles que l’insertion de la co- rolle et des étamines, l’attache des semences, la présence ou l’absence du périsperme, la structure de l’embryon, la situation de la radicule, etc. il s’en suivra que la plante aura été classée, que l’ordre et le genre auxquels elle appartient auront été déterminés, et que néanmoins Ja plante ne sera pas connue dans toutes ses parties. Le Botaniste au contraire, attaché à la considération des rapports naturels, observera tous les orgaues de la plante , ainsi que les différentes considérations que ces organes présentent ; il calcu- lera la valeur des caractères , comparera leurs degrés d’affinité, et déterminera avec sûreté la place que l’espèce nouvelle doit occuper dans la série des êtres : semblable au Géographe habile , qui ne se borne pas à lever le plan d’un pays nouvellement découvert, niais qui détermine avec précision les degrés de lon- gitude et de latitude, pour mieux üxer ses rapports avec les pays déjà connus. Il est facile, en parcourant les fastes de la Bota- nique , d’assigner l’époque où le but réel de la science a été confondu avec son but apparent. Les anciens, qui ne connoisboient qu’un petit nombre de plantes, T DE LA BOTANIQUE. et qui se bornoient , en les étudiant , à, la recherche de leurs vertus et de leurs propriétés, suivoient la méthode qui leur paroissoit la plus propre à attein- dre le but qu'ils se proposoient. C’est ainsi que Théo- phraste, Dioseoride et tous les auteurs qui ont paru jusqu’à la renaissance des lettres, ont distribué les plantes d’après leurs qualités et leur grandeur. Sans doute ils s’éloignoient de la route que la nature semble nous avoir tracée, pour nous conduire à la connois- sance de ses productions ; mais ne peut-on pas avan- cer qu'ils s’efforçoient de la suivre à la lueur d’une foible lainière? Ne devoil-on pas même regarder comme une découverte importante, dans ces temps où l’on n’étudioit point les organes des végétaux, et où l’on n’avoit aucune idée des caractères que ces organes peuvent fournir, la division des plantes en Céréales, Potagères, Vineuses, etc. et la dis- tinction des végétaux nuisibles et salutaires. D’ail- leurs, comme les différences des vertus des plantes dépendent des différences qui existent dans leur or- ganisation , les anciens rapprochoient , sans le sa- voir, et autant qu’il étoit en eux, les espèces con- formes par le plus grand nombre de caractères. A l’égard de la division des plantes en herbes et en arbres, qui oseroil reprocher aux anciens des’y être attachés? Ne devoit-il pas paroître tout naturel à des hommes qui n’avoient aucune idée de genre, d’admettre une coupe que la nature sembloit avoir établie, en revêtant de fibres ligneuses et solides certain nombre de plantes dont la durée de la vie s’étend souvent au-delà d’un siècle, tandis que d’au- tres , n’ayant qu’une texture lâche et une consistance a 3 vj discours sur l’étude peu solide , survivent a peine à la durée de quelques mois ou de quelques jours ? N’est-il pas même pro- bable qu on crut , a cette époque , avoir fait un grand pas vers la perfection de la science, et que les con- temporains, loin de soupçonner que cette manière d’envisager les productions de la nature inlroduisoit une grande confusion , durent accueillir une opinion qui, quelque erronée qu’elle fût, a été néanmoins soutenue par les Caesalpin, les Rai, les Morison , les Tournefort, les Rivin, etc.? C’est ainsi que, dans différentes sciences, l’on a vu des hypothèses ingénieuses, des rêveries sublimes adoptées d’abord avec enthousiasme, ensuite rejetées et abandonnées pour jamais. A mesure que le domaine de la Botanique s’est agrandi , ceux qui cuilivoient cette science ont senti la nécessité de chercher dans les plantes des signes qui pussent servir à les distinguer les unes d’avec les autres. En conséquence ils ont imaginé des méthodes dont le but principal étoit de faciliter la connois- sance du nom de la plante que l’on cherchoit. Mais malgré l’avantage apparent que pouvoient présenter ces distributions arbitraires, des hommes d’un mé- rite supérieur , reconnoissant combien elles étoient défectueuses , se sont élevés contre l’erreur de prin- cipe qui leur étoit commuhe à toutes, et qui con- sistoit à vouloir juger d’un ensemble et de la com- binaison de ses parties, par la comparaison des dif- férences d’un seul organe , et ils n’ont cessé de ré- clamer en faveur des rapports naturels. Parmi les auteurs qui se cont proposé, dans leurs travaux , de suivre la marche de la nature , nous de la botanique. VI) pouvons , en remontant au siècle où 1 on s’est ap- pliqué sérieusement à l’étude des végétaux , en dis- tinguer plusieurs dont les noms seront à jamais cé- lèbres dans les fastes de la science. Cæsalpin , professeur de Botanique a Pise , dis- tribua les huit cent quarante plantes qu il décrivit, en quinze classes fondées sur- la considération de la durée de ces plantes , sur la situation de la radicule dans la graine , sur le nombre des fruits , des loges et des semences , sur les racines , sur l’absence des fleurs et des fruits. Cette méthode auroit présente un plus grand nombre de séries naturelles, si l’auteur, met- tant à profit l’idée de Gesner , qui le premier avoit démontré l’importance des organes de la fructifica- tion , eût su apprécier la valeur des caractères , et préférer, dans l’établissement de ses premières di- visions, ceux qui sont fournis par la structure du fruit et de la semence , à ceux qui résultent de la distribution des plantes en herbes et en arbres. Ce- pendant l’on ne peut douter que la recherche des rapports naturels n’ail été le principal objet des tra- vaux de Cæsalpin , puisqu’il dit expressément dans sa préface, que la véritable science est celle qui, réunissant les êtres conformes, sépare ceux qui diffè- rent par leur structure et par leurs organes (1) , et que la marche tracée par la nature est la plus sûre, la plus utile et la plus facile (2). (1) Cùm igitur scienlia omnis in similium collcctione et dissiinilium distinctione consistât Conalus suin id prœstare in univcrsâ plantarum hisloriâ. (2) Qui autem oido sccundiim naturarum societatem V1JJ DISCOURS SUR L’ÉTUDE L ouvrage que Guillaume Lauremberg publia à Rostoch (1) sous le nom de Botanothecu ^ prouve coin- bien ce Botaniste étoit pénétré de l’importance des 1 apports naturels. Cet ouvrage est divisé en douze livres qui contiennent trente-huit sections, dont plu- sieurs renferment des plantes liées enlr’elles par une grande affinité : telles sont les Liliacées, les Narcis- soïdes , les lridées et les Orchidées, que l'auteur désigne par le nom de plantes Bulbeuses (2) ; les La- biées et les Ombellifères (5); les Borraginées , les Rubiacées et les Solanées (4); les Légumineuses et les Cucurbitacées(5) 5 les Fromenlacées (6), les Saxa- tiles ou Fougères; (7) ; les Mousses et les Plantes Li- cheneuses (8) ; les Champignons (9) , les Conifè- res (10). On trouve à la vérité dans quelques-unes de ces séries, des plantes absolument disparates, comme le Polygonum Fagopyrum dans les Fromen- tacées, l 'Equisetum dans les Rubiacées, etc. Mais comment Lauremberg , qui vivoit dans un siècle où assignatur , omnium facillimus reperitur , tutissimus uli- lissimusque lion atl memoriam , lUm ad facultates con- templandas. (1) 1626 , in-12. (2) L. 1, §. 1. (3) L. 2 , §. 3 et 4. (4) L. 3, §.5, 6, 7. (5) L. 4 . §. 1 , 2. (6) L. 6 , §. i. (7) L.8, §.4. (8) L. y , §. 2. (9) L. 10. (10) L. 12 , §. 3, IX DE LA BOTANIQUE. la valeur des caractères n’éloit pas encore déterminée avec assez de précision , auroit-il pu éviter des im- perfections cjui se sont même «lissées dans les écrits de quelques auteurs plus modernes? Si nous passons à Morison , nous verrons que ce. célèbre Botaniste anglais s’est proposé de suivie la marche de la nature, dans l’ouvrage intitulé Historia universalis P/antarum , etc. (i). On peut juger du fondement de notre assertion , soit par le titre même de l’ouvrage (2), soit par les principes énoncés dans la préface. «Nous ferons tous nos efforts, dit l’au- « teur, pour disposer les sections ou familles de » manière qu’elles présentent , dans un corps com- n plet de Botanique , la marche tracée par la na- » lure La nouvelle doctrine que nous proposons « est fondée sur les caractères essentiels auxquels la » nature semble donner la préférence, et que nous » avons observé les premiers. » Nous devons néan- moins convenir que les promesses de Morison n’ont pas été entièrement remplies , puisque plusieurs de ses familles ne présentent point cette réunion de plantes conformes par les caractères les plus impor- tans, qu’il avoit annoncée. Mais il ne s’agit point ici de juger l’auteur par le succès de l’exécution : l’in- tention bien prononcée qu’il a eue de disposer les végétaux selon l’ordre de leurs rapports , ne suffit-elle pas pour le faire regarder comme un partisan zélé de la méthode naturelle ? (1) Oxonii , 1715, 1 vol. in-fol. (2) • Herbarum distribulio nova . per tabulas cognationis ci ajyiuitatis , « x libro natura: observata cl dctccla. X DISCOURS SUR L’ÉTUDE Rai, compatriote de Morison, paroît également ne s’être proposé d’autre but que la recherche et l’établissement des rapports naturels. «Ce savant mo- » deste, dit Haller (i), privé des ressources qu'offre » la propriété ou la direction d’un jardin de Bota- » mcfue, , traça d’une main timide la disposition des » plantes (2). » On trouve néanmoins dans sa mé- thode un grand nombre de classes naturelles , telles que les Champignons, les Mousses, les Fougères, les Composées, qu’il divisa en Planipétales , Dis- cordes , Radiées et Capitées ; les Ombelles, les Ver- ti i liées, les Borraginées, les Etoilées, les Multisi- liqueuses, les Crucifères, les Papillonacées, les Gra- minées, les Liliacées, les Orchidées, etc. 11 est ce- pendant quelques classes, telles que les Pentapé- tales , les Monospermes et les Anomales , qui ne sont pas parfaitement naturelles. Parvenu à l’âge de 70 ans , Rai donna une nouvelle édition de sa mé- thode (5). O11 voit , dans la préface , avec quelle ar- deur il cherchoil les rapports naturels, et combien il étoit convaincu que les distributions systématiques nuisoient aux progrès de la science; aussi s’éleva-t- il avec courage contre Hermann, Tournefort , Ri- vin , etc. en démontrant qu’aucune partie des plan- tes , quelle que fût son importance , ne devoit jamais être considérée à l'exclusion des autres, et regardée (1) Bibl. bot. vol. 1 , pag. 5o2 et 5o5. (2) Met/wdus plantarum nova , synoptica in tabulis ex- lùbila. Londini. 1682 , in-8°. (5) Mcthodus plantarum emcndala et aucta. Lcidce , i7o3 , in-8°. de la botanique. xj comme propre à fournir seule des raisons de sépara- tion ou de rapprochement dans l’établissement d une méthode. « Le Botaniste, dit-il , ne doit avoir d’autre ,, vue , dans ses travaux , que de réunir les plantes » qui ont de l’affinité , et de séparer celles qui sont » disparates. » L’époque où Bai florissoit, est remarquable par le nombre des hommes de génie qui cultivèrent la science des végétaux. La plupart d’entr eux étoient convaincus de l’importance des rapports natuielsj mais comme ils vouloient rendre l’étude de la Bota- nique plus facile , ils imaginèrent, chacun de leur côté, différentes méthodes dans lesquelles, en s’ef- forçant de conserver dans toute leur intégrité les groupes, évidemment assortis par la nature, ils in- troduisirent beaucoup d’arbitraire , soit en admettant la distinction des plantes en herbes et en arbres , soit en choisissant , pour fondement de leurs distributions systématiques , un seul organe qui, par ses diffé- rentes considérations, pût embrasser la généralité des plantes connues. Parmi ces différentes méthodes, celle de Tournefort mérite d’être distinguée. A la vérité l’organe auquel le Botaniste français donna la préférence, n’est pas un des plus importans parmi ceux de la fructification ; mais il leur est essentiel- lement lié , et , si je puis m’exprimer ainsi , il est l’indicateur du point d'insertion des étamines. Tour- nefort, comme l’a observé Jussieu (i), s’attacha, sans y penser, à un caractère de seconde valeur. Il n'est donc pas étonnant que sa méthode présente un (t) Juss. Procm. pag. 5o. XÎj DISCOURS SUR L’ÉTUDE plus grand nombre de séries naturelles, que celles des Botanistes qui, avant choisi un organe plus es- sentiel que celui de la corolle, se sont arrêtés aux considérations les moins importantes de cet organe , ou à des caractères de troisième valeur. Il semble que les Botanistes qui ont vécu du temps de Tournefort , aient été convaincus que la science de la Botanique consistoit à chercher une méthode générale, puisque la plupart de ses contemporains et un grand nombre de ceux qui l’ont suivi, tels que Hermann , Hivin , Boerliaave , Knaut, Ruppius , Pontedera , Ludwig , Siegesbeck , etc. s’en sont oc- cupés avec des peines et des travaux infinis. Mais comme ces auteurs s’éloignoient de la marche de la nature, leurs efforts n’ont pu aboutir qu’à donner des méthodes défectueuses qui ont été successive- ment détruités les unes par les autres, et ont subi le sort commun à tous les systèmes fondés sur des principes arbitraires. On a lieu de s’étonner que des hommes de génie, tels que les auteurs que nous avons cités, se soient écartés, dans l’étude des végétaux, de la marche qui seule peut conduire à la connoissance parfaite des plantes. Cependant l’exemple de ces hommes cé- lèbres ne fut pas généralement suivi. Magnol , dont le nom mériteroit plus de célébrité, s’appliqua d’une manière spéciale à l’exposition d’une méthode na- turelle, comme on peut le voir dans l’ouvrage qu il publia en 1689 (0- Hous convenons que celte mé- (x) Prndromus hist. gcn. plant, in quo fauiilus planta- rum per tabulas disponuntur, Monspel. in-S°. PE LA BOTANIQUE. XllJ thode, dans laquelle 'les vrais principes de la Bo- tanique sont exposés avec pureté, n’est pas toujours heureuse dans son exécution; et c’est probablement la raison qui la fit tomber dans l’oubli, presqu’au même moment où elle vit le jour. Il est néanmoins étonnant que les Botanistes n’aient pas été frappés des vues grandes et sublimes qu’elle présentoit, et que Linneus l’ait entièrement passéesous silence dans son ouvrage intitulé Classes plant arum. Choisissons quel- ques traits épars dans le discours préliminaire , afin de mettre le lecteur en état d’apprécier le célèbre Botaniste de Montpellier. « L’examen attentif que a j’ai fait , dit Magnol , des différentes méthodes » les plus accréditées, m’a convaincu que les unes, n comme celle de Morison , étoient insuffisantes et n très défectueuses , et que les autres , telles que celle n de Rai, étoient trop difficiles. Réfléchissant sur jj les moyens que je pouvois employer pour éviter jj de semblables écueils, j’ai cru apercevoir dans les » plantes une affinité , suivant les degrés de laquelle jj on pourroit les ranger en diverses familles , comme jj on range les animaux. Cette relation entre les ani- jj maux et les végétaux m’a donné occasion de ré- jj duire les plantes en familles; et comme il m’a jj paru impossible de tirer les caractères de ces fa- jj milles de la seule fructification , j’ai choisi les jj parties des plantes où se rencontrent les princi- jj pales notes caractéristiques , telles que les racines, jj les liges, les fleurs et les graiues. Il y a même jj dans nombre de plantes une certaine similitude, jj une affinité qui ne consiste pas dans les parties » considérées séparément , mais en total , affinité 3UV DISCOURS SUR I.’ÉTUDE » sensible qui ne peut s’exprimer , comme on voit » dans les familles des Aigremoines et des Quinte- » feuilles , que tout Botaniste jugera avoir entr’elles » les plus grands rapports , quoiqu’elles diffèrent n néanmoins par les racines, les feuilles, lés fleurs » et les graines. Je ne doute pas que les caractères » des familles ne puissent être tirés aussi des pre- » mières feuilles du germe au sortir de la graine. » Cinq ans après la mort de Magnol, ou en 1720, il parut un ouvrage de ce célèbre Botaniste, sous le titre de Character plantarum novus (1). L’auteur, sé- duit sans doute par l’accueil que le public fesoit aux méthodes systématiques , abandonna les principes qu’il avoit exposés dans son premier ouvrage , et il établit une nouvelle méthode, fondée sur le calyce et sur le péricarpe. «Il paroît extraordinaire, dit 33 Adanson (2) , que Magnol , qui avoit imaginé sa 3j méthode raisonnable des familles des plantes , ait 33 composé, trente-un ans après , celle-ci qui lui est 33 si inférieure , et où il semble même vouloir éviter 33 les classes naturelles en cherchant un calyce par- 33 tout, et prenant pour lui, lorsqu’il manque, l’en- 33 veloppe des graines. Quelque déférence que j’aie, 33 ajoute le même auteur, pour le jugement de M. 33 Linneus , qui regarde cette méthode comme une 33 des plus parfaites, je ne pense pas qu’elle mérite 33 les éloges qu’il lui donne, sur-tout en qualifiant 33 ses classes du nom de classes naturelles. 33 Parmi les auteurs qui s’adonnoient à l’étude des (1) Monspel. 1720, in-40. (2) Fum, des plantes, pag. xxxvij. XV DE LA BOTANIQUE. plantes sur la fin du siècle dernier, nous devons dis- tinguer Burckard, i\ qui toutes les sciences physi- ques étoient également familières, mais dont les travaux ont été plus, spécialement dirigés vers la médecine. Ce savant, quoique très instruit en Bo- tanique, a néanmoins fort peu écrit sur cette science. Nous ne connoissons de lui qu’une simple lettre écrite, à Leibnitz en 1702 (1) , mais qui contient plus de faits qu’un grand nombre d’ouvrages publiés dans le mèms temps. Je laisse. à d’autres le soin de prou- ver que la découverte du sexe des plantes et que le système fondé sur cette découverte sont clairement exposés dans la lettre de Burckard ; je me bornerai à citer quelques traits qui prouvent combien sou auteur étoit attaché à la méthode naturelle. « Celui, » dit-il, qui veut pénétrer dans le sanctuaire de la » science, doit faire choix d’une méthode, pour ne » pas être accablé par la multitude des objets qu’il » veut connoitre. Mais cette méthode n’est pas celle » qui est fondée sur des principes arbitraires , quel- » que ingénieux qu'ils puissent être ; c’est la dispo- » sition tracée par la nature , qui réunit tous les êtres « conformes, et qui sépare ceux qui n’ont aucune » affinité. A la vérité le nombre des plantes est im- (1) Epistola ad Leilmitium , quA caracterem plantarum naturalem ncc a radicibus , etc. peti posse ostendit , si- mulque in comparationem plantarum quam partes earuni génitales suppeditant paucis inquirit autor Jo. Henr. Burckard, cura Heistcri , in -8°. Hemstadii , ty5o. — Leibnitz a donné un extrait de cette lettre. Voy. vol. 1, part. 1 , pag, i73 , édit, de Genève, 6 vol. ia~40. 176S. xvj discours sur l’étude » mense ; mais si nous Pesons attention que l’auteur » de l’univers les a réunies par familles qui se lient » les unes aux autres , nous sentirons alors l’impor- » tance de l’ordre naturel. Un des grands avantages » qu’il présente est de nous conduire sûrement à la » connoissance des vertus des plantes , puisque celles » qui se rapprochent par leurs caractères sont le » plus souvent conformes par leurs propriétés. » Quoique l’application que l’on portoit à la recher- che d’une méthode générale fut contraire aux prin- cipes de la Botanique, il faut néanmoins convenir que les travaux des Botanistes qui s’en occupoient , ont contribué beaucoup à accélérer les progrès de la science. En effet, les organes des plantes furent étu- diés avec plus de soin : on s’appliqua davantage à connoitre leurs véritables fonctions : 1 instabilité que l’on observa dans certains caractères , tandis que d’autres ne varioient que très rarement, prouva qu’ils n’avoient pas tous la même valeur , et il fut dé- montré que les caractères fournis par les organes de la fructification étoient en général les plus constans. Ce fut dans ces circonstances que parut Linneus. Nous ne parlerons pas des travaux importans de cet homme de génie. Nous les exposons en présentant le sommaire de sa vie dans le premier volume de cet ouvrage : nous observerons seulement qu’après avoir confirmé par un grand nombre d’observations et d’expériences , que les étamines et les pistils étoient les véritables organes sexuels des plantes , il choisit quelques-unes des considérations que fournissent ces organes, pour construire son sj^stème, qui est le plus ingénieux de tous ceux qui ont paru , et dont les divisions DE LA BOTANIQUE. xvij divisions semblent propres à embrasser l’universa- lité des plantes. Ce système a eu ses partisans et ses critiques. Les uns ont dit , d’après Royen (1) : Si quid liaient veri pâtis præsagia , floræ Structa super lapident. no/t ruct hcec-ce domus. Les autres n’ont pas craint d’avancer, avec Alston, que le système sexuel étoit rempli de difficultés , et qu’il étoit le moins naturel de ceux qui ont été ima- ginés pour classer les plantes (2). Aujourd’hui que l’expérience nous met à même d’apprécier sa valeur , et que l’envie et l’adulation n’ont plus d’intérêt à se faire entendre , nous croyons pouvoir avancer , sans crainte d’être soupçonnés de partialité, que Linneus a reconnu lui-même les inconvéniens que présentoit le système sexuel. Cet homme de génie 11e s’est point laissé séduire par les illusious de l’amour-propre, et il a avancé avec franchise que ses principes l’avoient quelquefois forcé de s'écarter de la marche de la nature (5). Mais n’attachons pas à la méthode sexuelle plus d’importance que son auteur ne lui en donnoit. Ceux qui ont lu ses ouvrages doivent savoir qu’il ne considérait les méthodes artificielles que comme un acheminement à la méthode naturelle. En effet, ( i ) Flora Leidensis. ( Préface ) . Leidœ , 1 7^0 , in-S». . (>i) McLhodus plantarum seocualis , omnium quotijuot sunt est maori, nè involuta ac non naturalis. Tirociniuin Etlinburgense , pag. ^. Edinburgi , ly5? , i„_4o. (o) Melhodo incd court us , secundiim assumpta princi- ptu sjrstemalica , etc. Yoy. Adass. vol. , , p:lg. 4*. ** ' b XVÜj DISCOURS SUR L’ÉTUDE le célebve Naturaliste d’Upsal a été toute sa vie uu défenseur zélé des rapports naturels , comme le prouvent, i.° dilFérens axiomes répandus dans ses ouvrages (i) ; 2.° l’éloge qu’il a fait des Botanistes qui se sont appliqués à conuoitre la route tracée par la rtature (?) ; 3.° les fragmens des ordres na- turels qu’il nous a laissés , et à la perfection des- (i) Mcthodus naturalis ultimus finis Botanices est et eut. Phil. Bot. n.o ^09, pag. i3g. Methodi naturalis fragmenta studiosè quœrcnda surit. Prirnuni et ultimuin hoc iri botanicis desideratum est. Ratura non facit saltus. Plantœ omncs ulrinque affnitatem monstrant , uti ter- ritorium in Mappâ gcogj-aphicâ. Phil. Bot. n.° 80 , pag. 28. Arlifciales classes succedaneœ surit naturalium , usque dùrn naturales omnes sint detectœ , quas plura généra nondùin détecta , revelabunt. Pliil. Bot. n.° itrô, pag. to3. Dëfectus riondùin detcctorurn in causa fuit, quàd me- tliodus naturalis dcfciat , quant plurirnutn cognitio perf - ciel. Phil. Bot. n.° 80, pag. 3y. Naturales dari classes ita creatas palet ex plurirnis : Unibellatis , Verticillatis , Siliquosis , Legurninosis , Com- positis , Grarninibus , etc. Phil. Bot. n.° iô5, pag. ioô. Nulla hic valet régula a priori , ncc una uel altéra pars friictifcationis , sed soliitn simplex symmetria omnium ' parlium , quant notœ sœpè propriœ indicant. Class. PI. pag. 4S7. (3) ALLIONIVS naturalem methoduni curn corollœ struc- turé , prœsentid ac absentid elegaiitissiniè combinavit. Phil. Bot. u.° 71 , pag. 26. Naturalem methoduni in cotylodonibus , corollâ , ca - lyce , sexu , aliisque Ko venus pulchrè , Hallerus eru - dilè , IFachESDOREIVS griecè , quiesi verunt. Phil. Bot. ».° 73, pag. atà. XIX DE LA BOTANIQUE. quels il n’a cessé de travailler. « Je me suis occupé » long-temps , dit-il , de la recherche de la métlioda » naturelle. J’ai beaucoup ajouté aux travaux de ceux jj qui m’ont précédé dans la carrière, mais je ne puis » me flatter d’y avoir mis la dernière main. Je les j> continuerai pendant toute ma vie et je ferai con- jj noitre mes découvertes. Celui qui pourra déter- » miner les différens ordres auxquels il faut rap- ». porter les plantes qui restent à classer , sera » pour les Botanistes, ce qu’Apollon étoit pour les » Poètes ( i ). » Il est même remarquable que ce grand homme, après avoir démontré les plantes dans ses leçons publiques, d’après le système sexuel, déve- loppoit dans des entretiens particuliers , à ses disci- ples les plus distingués , les principes qui l’avoient dirigé dans l’établissement de ses ordres naturels , et leur frayoit par de savantes dissertations la route qui conduit à la corinoissance parfaite des productions végétales. Quoique la plupart des contemporains de Linneus eussent adopté le système sexuel , il est néanmoins un grand nombre de Botanistes , tels que Adrien Van- Royen, Guettard , Scopoli , Gérard , Jean Gmelin, et sur-tout Haller , Bernard de Jussieu et Adanson, qui n’ont jamais voulu lui sacrifier l’importance des rapports naturels. « J’aurois pu, dit l’auteur de VHis- (i) Dia et ego circà melhoduni naturalem invenicndam laboraui . benè niu.Ua quœ adclerem obtinui , perficere non potui , continuaturus dtim vixero ; intérim quœ novi pro - ponam : qui paucas quœ restant benè absoluit plantas , •mnibus inagnus erit Apollo, Clas». Pt, pag. 4S5. b i xx discours sur l’étude w tona stirpium incligeiiariuu Helvetue , m'épargner » un travail pénible en adoptant la méthode de Lin- »} neusj mais je n’ai pu me résoudre à placer dans » différences classes les Graminées, à séparer les » plantes qui ont entr’elles la plus grande affinité, à » raison de quelques considérations fournies par les « organes sexuels1, et à déchirer et mettre en pièces » les classes parfaitement naturelles. J ai fait mes w efforts pour enrichir mon ouvrage du plus grand » nombre posdblè d’ordres naturels, et je crois que » mon travail n’a pas été sans succès. Je pense que » la perfection d’une méthode consiste à réunir les j) plantes semblables, et à séparer celles qui sont » disparates. Je persiste dans les principes que j'ai » toujours soutenus; savoir, qu’on bouleverse tout » en Botanique lorsqu’on sépare les végétaux unis sj entre eux par un grand nombre de rapports , parce jj qu’ils diffèrent dans un seul caractère (1). jj Je crois qu’il est inutile de prouver que le célèbre Botaniste qui disposa, dans le jardin de Trianon, les végétaux selon les différens degrés d’affinité qui (i) Linncanam potuissem sequi melhoilum , mihique inulli laboris faccrc compendium : nunquam lumen potui a me ohlincre , ut Gramina divellerem , ut ex sexus ra- tione simillimas plantas separarem , aliasvè classes na~ turales lacerarem. Quœsivi , ut quàm plurimos ordines naturales in opus meum referrem , et puto esse non paucos. In eo haclenùs perfectionem methodi pono ut simileS plantœ cum similibus ponanlur , dissimiles separcnlur quarè priora mea engilata in eo tucor , ut oh unicam ali-w quant notant plantas cceterà similcs non divcllam. Pra-f. pag. xxij. DE LA BOTANIQUE. xxj les unissent , doit occuper le premier rang parmi ceux qui ont le plus insisté sur l’importance des ordres naturels. L’auteur des Familles des Plantes marcha sur les traces de B. de Jussieu dont il étoit l’élève, et il pu- blia eu 1765 un des plus savans ouvrages qui aient été écrits sur la Botanique. « La vraie physique des 3) plantes , dit Adanson (1) , est celle qui considère 3) les rapports de toutes leurs parties et qualités, sans 33 en excepter une seule. Elle réunit toutes les plantes 33 en familles naturelles et invariables , fondées sur 33 tous les rapports possibles , et elle facilite l’étude 33 de la Botanique, en présentant les eonnoissances 33 sous des points de vue plus généraux, sans les 33 borner La méthode naturelle 11’est donc pas 33 une chimère, comme le prétendent quelques au- 33 teurs, qui confondent sans doute avec elle la mé- 33 tliode parfaite ; et si elle exige la connoissance 33 d’un plus grand nombre d’êtres que nous n’en pos- 33 sédons , elle n’exige pas , comme on le croit ,- la' 33 connoissance de tous. On ne réussira pas tant qti’oiÿ 33 cherchera à désunir les êtres , en ne considérant 33 qu’une ou un petit nombre de parties; mais elle 33 ne sera pas chimérique , dès qu’on voudra les unir, : 33 en saisissant dans toutes leurs parties tous les rap- 33 ports possibles. Nous dirons plus , c’est que s’il 33 existe des classes, des genres et des espèces, ce 33 11e peut être que dans la méthode naturelle : elle >3 seule peut les fixer, et par conséquent donner cette b 3 (0 Vol. 1 , J)ag. 1 55 et J 66. Xxij DISCOURS SUR L’ÉTUDE » perfection que l’on cherche dans la Botanique et » l’histoire naturelle. » Tel étoit l’état de la science lorsque parut le Gé- néra plantarum secundüm ordines naturate.s dispo- sita. Tous les Botanistes accueillirent avec transport cet ouvrage , éternel monument du génie de son au- teur. Mais comment leur admiration est-elle restée, pour ainsi dire , stérile? Jussieu, qui ne s’est point borné à établir des ordres naturels, mais qui a dé- veloppé les principes sur lesquels il pense qu’une méthode naturelle doit être fondée, qui n’a pas dissimulé les obstacles qu’il avoit rencontrés et les difficultés qu’il avoue ingénuement n’avoir pas tou- jours vaincues , avoit invité les Botanistes à porter leur attention sur certains points qui tiennent au développement de la marche de la nature Mais la plupart de ceux qui cultivent la Botanique ont été plus jaloux d’étendre ses limites en décrivant des espèces nouvelles, que de contribuer à sa perfection en cherchant la solution des problèmes qui leur étoient proposés (1). Je pourrois encore ajouter qu’un grand nombre se bornant, soit dans leurs descrip- tions , soit dans leurs figures à l’exposition de cer- tains caractères, et négligeant ceux qui sont recon- (i) A laquelle des deux insertions , liypogyne ou périgyne, doit-on rapporter les plantes dont les étamines sont attachées dans le point où le support du pistil et la base du calyce contrac- tent adhérence î — Pourquoi certaines corolles monopétales ne sont-elles point starainiféres! — Pourquoi les plantes apé- tales et polypétales se trouvent-elles plus souvent réunies dans la périgynie des étamines , que dans leur hypogynie ? etc. S 4 DE LA BOTANIQUE. XX11J mis aujourd’hui comme les plus importons , u’out fait qu’augmenter le nombre des genres ou des es- pèces, et n’ont point contribué à affermir la science sur des bases solides. Aussi peut -on avancer que ceux qui nous suivront dans la carrière de la Bota- nique , regretteront de ne pas trouver, dans plu- sieurs ouvrages modernes, ces détails précieux qui donnent une connoissance intime de la nature du végétal. Il résulte des détails dans lesquels nous sommes entrés, i.° qu’il ne faut point confondre le but ap- parent de la Botanique avec son but réel; 2.0 que depuis l’époque où la Botanique a été distinguée de. la matière médicale et regardée comme une science fesant partie de l’histoire naturelle, il a existé plu- sieurs célèbres Botanistes qui se sont principalement occupés de la recherche des rapports naturels. II. Pourquoi les anciens , qui se proposoient de suivre la marche de la nature ,s’en sont-ils néanmoins si fort écartés? Pourquoi la plupart des modernes, dont le but des travaux a été si clairement désigné par- le titre de leurs ouvrages , ont-ils néanmoins réuni dans une même famille, des plantes disparates? Il est facile de répondre à ces deux questions, qui se rapprochent et qui semblent se confondre, en ob- servant qu’une science ne peut s’élever à la perféc- tion dont elle est susceptible , que par l’étude ap- profondie des principes qui doivent lui servir de base. Les anciens, qui ne connoissoient qu’uu petit nombre des organes des végétaux , et qui n’envisa- geoient point toutes les considérations que ces or- XXIV discours sur l’étude ganes peuvent fournir (i) ; les modernes , qui, con- noissant un plus grand nombre de parties dans les plantes, n ont pas fait usage de tous les caractères que. ces parties peuvent fournir, et n’ont pas déter- miné les signes qui sont les plus importans, et aux- quels , si je puis m’exprimer ainsi, la nature paroît avoir donné une préférence marquée, ont du néces- sairement, privés d’une règle sûre pour se conduire dans leurs travaux, introduire des objets dissembla- bles dans les séries qu’ils établissoient , et contrarier ainsi les vues de la nature. Il est donc absolument nécessaire, pour ne point s’écarter de l’ordre naturel , de rechercher quels sont les organes des plantes qui , par leur universalité et par leurs plus importantes considérations, méritent d’être préférés daus l’établissement des familles na- turelles. Les organes des végétaux se divisent en organes conservateurs et en organes reproducteurs. Les organes conservateurs, envisagés uniquement quant à leur extérieur , sont, du consentement una- nime des Botanistes, moins propres à fournir des ca- ractères essentiels que les organes reproducteurs (?.). Ainsi nous ne croyons pas devoir nous arrêter à la considération de ces premiers organes , quoique (1) Veteres t empare B AV VIH OKU M . arc là classibus natii- rplibus adhœrcbanl , scd dejiciebat cliaracter nondiim rilé deteclis fru.ctiJicaLion.is partihus, Linn. Gen. Plant. in-8°. Hohniœ , 1764 . Pag- b. (2) Dispositio vcgctabilium primaria à snlâ fruclifica- tiône dcsumendà est. Linn. Fundam. Bot. 11.0 it'4. XXV DE LA BOTANIQUE. néanmoins l’observation démontre qu’ils ne doivent point être négligés, et qu’il est des circonstances oit ils présentent des signes plus constans que certaines considérations fournies par les organes de la fructi- fication : nous en trouvons une preuve frappante dans les Labiées , les Rubiacées, etc. dont les feuilles sont constamment opposées, tandis que le nombre des étamines est sujet à varier. Les organes reproducteurs sont les étamines , le pistil et le fruit ou le péricarpe et la semence , aux- quels on réunit le calvce et la corolle, en distinguant ces deux organes par le nom d’accessoires. Nous allons examiner les diverses considérations qui résultent de tous ces organes dans un grand nom- bre de familles, et sur-tout dans celles qui sont re- connues comme étant parfaitement naturelles. Cette recherche nous conduira à la connoissance des ca- ractères qui offrent le moins d’exceptions ou qui sont les plus constans, et qui doivent être préférés, soit dans les divisions générales, soit dans la cons- truction des familles. Calyce. Le calvce, qui est une prolongation de l’épiderme du pédoncule, et dans lequel les trachée* ne sont point aussi nombreuses et aussi faciles à apercevoir que dans l’enveloppe intérieure appelée corolle (i) , présente quatre considérations qui ré- (i) Dans un ouvrage intitulé Philosophies Botanicæ novœ Prodromus , in-8.°, Goltingcc , 1798 ,' l’auteur, M. Link , professeur à Rostoch , dit (pag. 88 ) , en parlant du ralyce : •> Nullas habere Iracheas uu.lt Ventenat ( Magas. enrycl. » ann. III , p. 3oa ) , fais à , nam nervi eas habenl. ■> Nous xxvj DISCOURS SUR I.’ÉTUDE Sultent de sa présence ou de son abseuce, de sa si- tuation par rapport à l’ovaire , de sa structure et de la régularité ou de l’irrégularité de son limbe. 1. ° Le calyce que la nature semble avoir destiné à protéger les organes sexuels , existe dans presque toutes les fleurs. Il en est néanmoins quelques-unes dans lesquelles on ne découvre aucune trace de cet organe. C’est ainsi que, dans la famille des Renon- cu lacées , le Clematis , le Thalictrum, 1 ’Hydrastis, 1’ ‘Anemone et le Caltha en sont dépourvus; dans la famille des Guttifères, le Rheedia en est privé; et dans les ordres appelés Amentacés et Conifères , plu- sieurs genres ont, à la place du calyce, une écaille qui paroît suppléer au défaut de cet organe. 2. ° Le calyce étant un prolongement de l’écorce n’avons jamais avancé une semblable proposition. On peut consulter le Magasin encyclopédique , première année, vol. 3 , depuis pag. 5o3 , jusque pag. 3i5 ( et non pag. 3oa) , on verr* que la langue française n’est pas sans doute très familière à j 'auteur de la Nouvelle Philosophie Botanique. En effet, nous disons formellement ( voy. pag. 5o8 ) : •• Puisque le » calyce est une prolongation de l’épiderme, et que la corolle >• est nne continuité du liber, la présence des trachées ne » doit pas être aussi sensible dans les calyces que dans les » corolles. « Ainsi nous n’avons jamais nié l’existence de» trachées dans le calyce ; nous avons seulement prétendu qu’el- les n’étoicnl pas aussi nombreuses et aussi faciles à apercevoir dans cet organe que dans la corolle.' Nous sommes portés à croire ,' même d’après l’autorité de M. Link , que le caractère assigné dans notre dissertation, pour distinguer le calyce de la corolle , a quelque valeur et ne doit pas être entièrement rejeté. En effet , le professeur de Rostoch dit , en parlant de la corolle : « Tota ferè e duclibus pneumato -chyliferis dï la botanique. xxrij (3e la tige , et servant d’enveloppe aux parties essen- tielles de la fleur , commence toujours au support du pistil. Assez ordinairement la partie inférieure du calyce ne contracte aucune adhérence avec l’ovaire , quelquefois néanmoins elle est adnée à une portion de cet organe ou même à l’organe entier qu’elle re- couvre alors entièrement. La situation du calyce , par rapport à lYvaire, est en général assez constante, et il n’existe qu’un très petit nombre de familles, telles que les Smilacées, les Narcissoïdes , les Hi- lospermes, les Bicornes, les Saxifragées , les Fi- coides , les Mélastomées et les Rosacées,' où le calyce soit tantôt libre et tantôt adhérent. 5.° La structure du calyce présente un grand nom- bre d’exceptions. Cet organe est monophylle ou po- lyphylle dans les Berbéridées , les Tiliacées, les >• composita est , qui in calyce multà rariôrcs conspi- » ciuntur ( pag. qâ ). » Ce passage ne prouve-t-il pas claire- » ment que M. Link , qui ne nous a pas bien entendu lorsqu'il parle du calyce , s’est néanmoins approprié nos observations dans la définition qu’il donne de la corolle. Je ne suis pas le seul auteur dont les principes aient été «Itérés dans l’ouvrage de M. Link. On lit à la page 88 : " Continuatio in cuticulam ( epidcnnidem ) pcdunculi , « concrementum cu/n gerinine infero , unguibus basi. sta— » miniferis charactercs calycis sunt , secundUm Jussievi » placita. At reperiuntur veri calyces disere/i; et page " ioi : S lamina , quœ petalis aut calyci imposita sunt , » Jussieu vocal perigyna , etc. » Comme l’ouvrage de Jus- sieu est entre les mains de tous ceux qui étudient la Bota- nique , nous ne croyons pas devoir relever des erreurs qui ne sont certainement pas celles du Botaniste français, Voy. Gen. Plant. ( Introduct. ) pag. 12, 47 et 48. ■ XXViij DISCOURS SUR L’ÉTUDE Capparidées , les Saponacées , les Gutlifèrcs , les Géranioides, etc. Il est simple on double, nu ou muni quelquefois de bractées, quelquefois d’iin se- cond calyce dans les Palmiers, les Dipsarées, les Caprifoliacées , les Malvacées , les Tulipifères, etc. Il est entier ou divisé dans les Ruhiacées, les Ara- liacées , les Ombcllifères , etc. Les divisions de cet organe sont plus ou moins profondes dans les Li- liacées , les Cary ophy liées , les Solaïiées, les Mé- liacées, les Malvacées, et elles varient en nombre dans les Primnlacées , les Rhinantlioides , les Suc- culentes, Ira Rhamnoides , etc. 4-° La régularité ou l’irrégularité du limbe du ca- lyce n’est point un caractère constant dans les mêmes familles , comme on peut le voir dans les Palmiers , les Narcissoïdes , les Iridées , les Rhinanthoides , les Labiées, les Légumineuses, etc. Ainsi , de toutes les considérations que présente le calyce, celles qui résultent de la présence ou de l'absence de cet organe, et de sa situation par rap- port à l’ovaire , sont les moins sujettes à varier. Corolle. Quoique la corolle ne soit qu’un or- gane accessoire, elle a néanmoins, dans quelques circonstances, une si grande affinité avec les éta- mines, qu’elle semble partager leur immutabilité, et fournir comme elles un caractère de première va- leur. La distinction de cette enveloppe d’avec celle qui est plus extérieure , ou le calyce , nous paroît aujourd’hui démontrée d’une manière si précis.e , qu’il n’est plus à craindre que ces deux organes puis- sent être confondus. Nous 11e parlerons ni de sa cou- leur , ni de sa proportion relativement au calyce .et XXIX DE LA BOTANIQUE. aux étamines , ni du nombre et de la nature des parties dont elle est quelquefois pourvue, comme les glandes, les sillons, les 'éperons, etp.; ces caractères peuvent être coustans dans quelques genres , mais ils soûl sujets à varier dans les ordres ou familles. Nous considérerons seulement sa présence ou son absence, son insertion , le nombre de ses parties et leur régularité ou leur irrégularité. i.° Il existe des familles de plantes entièrement apétales. Cette vérité ne sauroit etre contestée ; elle est meme le fondement d’une grande division établie parmi les végétaux. Ainsi, en considérant la pré- sence ou i absence de la corolle , nous nous proposons seulement d’examiner s’il est des familles composées de plautes dont les unes soient apétales, tandis que les autres sont pourvues de pétales. La corolle existe dans la plupart des familles où elle est indiquée ; il est néanmoins des genres dans ces familles où elle manque quelquefois. C’est ainsi que les lleurs du Sluanea en sont dépourvues dans les Tiiiacées ; celles de 1 ’ürtegia, du Mollugo , du Minuartia , du Queria et du Phurnaceum dans les Caryopby liées ; celles du Chrysosplenium et de Y Adoxa dans les Saxifragées; celles du Scleranthus , du Triauihema et du Guekia dans les Porluiacées j celles du Sesuvium , de YAizoon et du Tetragonia dans les Ficoides j celles de YIsnardia et du Glaux dans les Calycanthèmes ; celles du Poterium , du Sanguisorba , du CliJJbrtia et de 1 ' Alçhimilla dans le» Rosacées ; celles du Ceratonia dans les Légumi- neuses ; celles du Terebinthus , du Dodonœa et du ■Yuglans dans les Térébintacées. Nous pouvons eucorg XXX discours sur l’étude ajouter qu’il est quelques genres , comme le Fraxi- nus , le Cardarriine , le Lepidium , ['Acer, le Pen- thorum , YAmmannïa, le Mimosa et le Rhamnus dont les espèces sont les unes apétales et les autres pourvues de corolle. Mais les exceptions que nous venons de rapporter, infirment-elles la valeur du caractère fourni par la présence de la corolle ? Il nous semble qu’on peut distinguer les plantes qui sont réellement apétales, de celles qui ne paroissent l’être que par avortement , et qui doivent être placées à côté des genres ou à côté des espèces dont elles se rapprochent par leur affinité. Si l’on com- pare la structure des fleurs des Urticées, des Cliéno- podées, etc. avec celles du Cercitonia , du Juglans , de YOrtegia, etc. on sera convaincu qu’il existe entre ces fleurs une grande différence. Dans les pre- mières , c’est-à-dire dans les vraies apétales , on n’observe aucun rudiment de corolle j dans les autres, au contraire, on découvre presque toujours un disque qui entoure l’ovaire , et qui peut être considéré comme la base persistante de la corolle dont le limbe est avorté. Cette observation , que nous sou- mettons aux lumières des Botanistes, ne pourroit- elle pas concourir à résoudre une question que Jussieu a proposée dans plusieurs endroits de son ouvrage , et notamment à la page 87 (1) ; savoir , pourquoi les plantes apétales se trouvent plus com- munément dans les ordres polypétales à étamines périgynes , que dans ceux dont les étamines sont > ■ ■ - (1) Cur in staminibus bypogynis mullô rarior quàrn in peiigynis Apetalarum ad Polypetalas acctssioê \ DE LA BOTANIQUE. XXX) hypogynes? Ne pourroit-on pas avancer que, dans le premier cas, la corolle qui tire son origine du même point que le calyce, est plus disposée à con- tracter adhérence avec cet organe ? Aussi paroît-elle le tapisser intérieurement dans le Tetragonia , 1 Ai- zuon, YAlchimilla , 1 ’Aphanes, le Scleranthus , Y A- doxa , le Sesuvium (i) , etc. tandis que , dans le se-r coud , naissant dans le point de séparation qui existe entre le calyce et l'ovâire, il ne se présente point d’obstacle pour arrêter son développement , et le dé- faut de végétation semble s’opposer seul à ce qu’elle parvienne au terme de sa croissance. Parmi les preuves que nous pourrions alléguer en faveur de celte opinion, nous nous bornerons à celle que pré- sente le Minuartia. Les espèces de ce genre sont pourvues d’une corolle, selon Linneus; elles sont simplement munies d’un disque pétaliforme et crénelé à son limbe , selon Loëflling et Cavanilles , et elles sont entièrement apétales, selon Murrai et Jussieu. Mais n’est-il pas probable que les différences obser- vées dans les Heurs de celte plante, par les Botanistes que nous venons de citer, dépendent de quelques circonstances qui influent sur la végétation , et qui favorisent ou qui arrêtent le développement de la corolle? Ajoutons encore que, dans les plantes dont la corolle paroit si évidemment adnée à la surface intérieure du calyce, ce dernier organe est mono- phylle et présente une grande disposition à l’adhé- rence ou à la réunion des deux enveloppes de la fleur. (i) Culyx Sesuvii constare vidctur « corolld ealjcvyue connutis. Jacq. Amer. yag. i55. xxxij discours sur l’étude 2°. L’insertion de la corolle ne présente aucune exception. Cet organe est constamment liypogyne dans les Labiées , les I’ersonées , les Caryopkyllées , etc. ; périgyrie dans les Ebcnacées , les Rosacées , les Légumineuses, etc.; épigyne dans les Dipsa- cées , les Composées , les Ombellifères , etc. 11 est cependant quelques familles où l’insertion de la corolle est équivoque , comme dans les Bicornes , les Saponacées , les Alalpigliiacées , les Hespéridées , les Térébintacées et plusieurs Rhanmoides. 11 est difficile de prononcer si le disque, qui porte la corolle dans ces familles , tire son origine du support du pistil ou de la base du calyce. Peut-être seroit-il avantageux d’établir , comme l’a déjà proposé Jus- sieu , de nouvelles classes auxquelles on rapporterait toutes les plantes dont l’insertion des étamines est douteuse. 5.° La corolle est presque toujours nionopétale ou polypétale dans la même famille, comme on peut le voir dans les Labiées, les Personées, les Composées, les Renonculacées, les Crucifères, les Rosacées, etc. ; elle présente cependant quelques exceptions , non- seulement dans certains ordres , tels que les .Tasmi- nées, les Rliodoracées , les Bicornes , les Capri- foliacées , les Succulentes , les Portulacées et les Rhamnoides , mais encore dans quelques genres , tels que le Saponarin, le Sempervivum , le Mimosa , le Trifolium , etc. Ces exceptions n’infirment point la valeur du caractère fourni par la corolle , consi- dérée comme monopétale ou polypétale , si Ion observe, selon la remarque de Jussieu, que les corolles polypélales ne deviennent monopétales que dans DE LA BOTANIQUE. XTxiij dans les genres dont les étamines en nombre déter- miné sont alors soumises à la loi générale, changent de situation ; et de périgynes qu’elles étoient, devien- nent le plus souvent épipétales. Ne pourroit-on pas encore ajouter que peut-être n’existe-t-il point de corolle réellement polypélale dans le plan de la nature? En effet, toutes les corolles appelées mono- pétales et polypétales ne paraissent différer. entre elles que par la division plus ou moins profonde de leur limbe. Les unes sont entières ou simplement crénelées, les autres sont découpées ou divisées. On peut remarquer que , dans ces dernières, tantôt les divisions ou laciniures tombent toutes à la fois , tantôt elles se détachent l’une après l’autre, et sem- blent ne point faire corps à leur base. Mais lorsqu’on réfléchit que la partie la plus inférieure de la corolle est portée sur un disque plus ou moins saillant et très apparent dans la famille des Caryophyllées , dont les petales sont en général portés sur un onglet fort long , ne peut-on pas soupçonner que ce disque est réellement la base de la corolle , et qu’alors toutes les corolles sont d’une seule pièce , qui est divisée plus ou moins profondément? Si celte opinion , qui n est pas dénuée de preuves , étoit rigoureusement démontrée, on ne serait plus alors surpris de trou- ver, soit des plantes polypétales ou à corolle profon- dément divisée , parmi les plantes monopétales dont la corolle est seulement découpée, comme le Saro- thra dans la famille des Gentianées ; le Rhodora , le Ledu.ni, l 'Itea dans la famille des Rhodoracées ; le C/e.thia , le Pyrola dans la famille des Bicornes; le Symplocos , l'Hopea dans l’ordre des Ébénacées; le XXXÎV DISCOURS SUR L’ÉTUDE Laranthus , le Vis mm , le Rltizophora , le Cornus et l 'Hedera dans les Caprifoliacées ; soit des corolles peu divisées parmi celles qui le sont profondément , comme VI /ex , le Cassine et le Schrebera dans l’ordre des RliamnOïdes. 4-° De tous les caractères que présentent les diffé- rentes considérations de la corolle , un des moins constans est celui qui est fourni par la régularité ou l’irrégularité du limbe de cet organe. Il suffit, pour s’en convaincre, de parcourir les familles ap- pelées Primulacées, Rhinanthoidés, Acanllioides , Pyrénacées , Personées , Solanées , Borraginées , Bignonées, Campanulacées , Caprifoliacées , Ombel- lifères , Crucifères , Légumineuses, etc. Nous pou- vons encore ajouter que la corolle est souvent régulière ou irrégulière dans les espèces d’un même genre, comme dans les Scabiosa , Valeriana , Géra- nium , etc. et que la corolle étant régulière, les pétales sont quelquefois irréguliers , comme dans plusieurs Renonculacées. On peut concl ure des observations que nous venons d’exposer au sujet de la corolle, que parmi les consi- dérations qu’elle présente , les unes , telles que la présence ou l’absence , l’inserlion, la structure ou le nombre des parties , fournissent un caractère eu général- assez constant, tandis que la régularité et l’irrégularité du limbe de cet organe ne peuvent tout au plus être employées que dans la détermination des genres. Examines. Les étamines destinées à féconder le pistil et à vivifier les ovules renfermés dans l’ovaire, par le moyen de l’émission du pollen contenu dans XXXV DE LA BOTANIQUE. les anthères, sont une partie essentielle de la fleur. Cet organe présente quatre considérations ; savoir, l’insertion, la connexion , le nombre et la propor- tion. < . i.o L’insertion des étamines , dont Bernard de Jussieu a le premier senti l’importance,' et dont ses élèves ont fait usage après lui , se trouve constante , non-seulement dans les genres et les familles, mais encore dans les grandes divisions appelées Classes. 11 faut cependant convenir qu’il est quelques familles où l’insertion des étamines est obscure et difficile à reconnoitre. Telles sont celles que nous avons déjà citées en parlant de l’insertion de la corolle. Mais dans ces cas extrêmement rares , l’analogie doit éclai- rer le Botaniste, et l’aider à déterminer quel est le véritable point d’attache des étamines. Les corolles monopétales , qui sont presque tontes staminiferes , semblent présenter encore une nouvelle difficulté ; mais si l’on réfléchit que la corolle et les étami- nes tirent leur origine du même point , on recon- noîtra aisément que l’insertion des étamines est déterminée par celle de la corolle. Il nous semble qu’il est facile , d’après l’opinion que nous avons émise touchant la structure de l’en- veloppe colorée, de prononcer pourquoi les corolles , appelées monopétales, sont presque toujours slami- nifères, tandis que les corolles polypétales le sont si rarement. Ne peut-on pas présumer que , dans les premières, la base de la corolle élanL plus prolongée, les Elamens des étamines,' qui tirent leur origine du meme point que la corolle , s’identifient, pour ainsi dire , avec elle , et sont adnés à sa partie inférieure, C 2 xxxvj DISCOURS SUR L’ÉTUDE comme paroissent le prouver les nervures plus ou moins saillantes que l’on découvre àu dessous des étamines dans les corolles monopélales ; tandis que , dans les corolles appelées polypélales , dont la basa est peu prononcée , les pétales s’écartant les uns des autres dès le point de leur origine , il n’est pas éton- nant que les étamines soient distinctes de la corolle, et n’adhèrent point à cet organe? 2.° La connexion ou réunion des étamines est souvent constante dans les genres ; mais elle varie infiniment dans les familles. En effet , les filamens sont tantôt distincts et tantôt réunis dans les Pal- miers, les Narcissoïdes , les Iridées , les Amaran- thoides , les Ebénacées , les Guttifères, lesHespéri- dées, les Tiliacées, les Légumineuses, les Cucurbi- tacées, les Conifères. La réunion des anthères varie ■également dans les Campanulacées , les Cueurbita- cées, etc. et quoiqu’elle se montre en général assez constante dans les Composées, on trouve néanmoins quelques genres dont les anthères sont seulement rap- prochées, tels que YEncelia, Y Eclypta , quelques espèces d’ Arteniisia , ou même tout-à-fait distinctes , comme l’Lva et le Parthenium. 5.° Nous n’insisterons pas sur la valeur du carac- tère qui résulte du nombre des étamines. Personne n’ignore que cette considération n’est absolument d’aucune importance. 4.0 La proportion des étamines est assez cons- tante dans les genres ; mais elle varie dans plusieurs familles, telles que les Rliinanthoides , les Acan- thoïdes , les Pyrénacées , les Solanées , les Eigno- nées , etc. DE LA BOTANIQUE. XXXVI) Ainsi , de tons les caractères que fournissent les différentes considérations des étamines , celui qui résulte de leur disposition, relativement au pistil, exprimée par le mot Insertion, est le seul qui soit constant. Pistil. Le pistil , qui est un organe aussi essen- tiel que les étamines , et qui concourt avec elles à la fécondation , est ordinairement composé de trois parties ; savoir , de l’ovaire , du style et du stigmate. 1.0 Parmi les différentes considérations que pré- sente l’ovaire ou cette partie inférieure du pistil , dans laquelle sont contenus les rudimens des semences, il en est deux qui sont en général assez constantes. L’ovaire est libre dans les Primulacées , les Labiées , les Personéss, les Crucifères , les Caryophy liées , les’ Légumineuses , etc. et adhérent dans les Tridées, les Elæagnoules, les Campannlacées, les Composées , les Rubiacées , les (^mbellifères , les Epilobiènes, les Myrtoi'des, etc. Il est aussi constamment simple dans les Graminées, les Amaranthoides, les Sola- nées, les Convolvulacées, les Bicornes , les Hespé- r idées , les Tiliacées , les Rutacées , etc. et multiple dans les Alismoïdes, les Tulipifères, les Glvptosper- mes,les Ménispermoides , les Succulentes, etc. Néan- moins il est quelques familles qui présentent des ex- ceptions. C’est ainsi que l’ovaire est libre ou adhérent dans les Smilacées , les Ebénacées , les Bicornes , les Saxifragées, les Ficoïdes, les Mélastomées, les Ro- sacées, etc. et simple ou multiple dans les Palmiers, les Apocinées, les Renonculacées , les Rosacées , les lérébin lacées, les Amentacées et les Conifères. 2.0 Les considérations les plus importantes du c 3 , xxxviij DISCOURS SUR l’ÉTUDE styîe, qui résultent de la présence ou de l’absence , du nombre, ne fournissent point de caractère cons- tant , comme on peut le voir , soit dans les Aroïdées, les Liliacées , les Polygonées, les Chénopodées, les Caprifoliacées, les Henonculacées, les Papaveracées, les Crucifères, les Capparidées , les Guttifères , les Sarmentacées , les Tulipifères , les Glyptospermes , les Berberidees , les liliacées, les Portulacées , les Térébintacées et les ürticées ; soit dans les Grami- nées , les Palmiers, les Asparagoïdes , les Snvila- cées , les Joncacées , les Amarantboides , les Plom- baginées, les Apooinées, les Rubiacées , les Sapo- nacées , les Malvacées, lés Tiliacées , les Caryophyl- lées, les Portulacées, les Rosacées , les Térébintacées, les Rhamnoïdes, les Tithymaloïdes , les Cucurbi- tacées, les Ürticées, les Amentacées et les Conifères. 5.° Le stigmate est sujet à un si grand nombre dè variations , qu’à peine peul-if fournir un caractère générique. Il suit de ces observations sur le pistil, qüe , dé tous les organes dont il est formé, l’ovaire est lé seul dont les considérations présentent descaractères assez constans. Fruit. Pour déterminer les considérations les plus importantes des organes reproducteurs , il ne reste plus qu’à examiner le fruit ou l’ovaire fécondé et parvenu à sa maturité. Lés Botanistes distinguent dans le fruit l’enveloppe qu’ils appellent péricarpe, . et la semence qui est formée de l'embryon presque toujours solitaire et souvent accompagné d’un corps de nature différente , connu sous lé nom de Përi- spenne ou à’ Albumen. xxxix de la botanique. Péricarpe. Le péricarpe peut être envisagé , relativement à sa présence , à son absence, à sa con- sistance et à sa structure intérieure. 1 Avant de déterminer quel est le degré de va- leur fourni par la présence ou l’absence du péricarpe, il faudrait auparavant démontrer qu’il existe réelle- ment des plantes Gymnospermes. Nous convenons qu’il est# certaines familles, quoiqu’eu petit nombre, telles que les Graminées , les Labiées , etc. dans lesquelles les semences sont regardées comme unes par un grand nombre de Botanistes. iVIais peut-on dire que les plantes de ces familles soient dépour- vues de péricarpe? Cet organe n’est-il pas représenté dans les Graminées parles valves calycinales qui ren- ferment assez long-temps la graine, et dans les La- biées , soit par le ealyce qui persiste , soit peut-être par une pellicule, très apparente dans plusieurs Sau- ges , dans le Prasium , etc. , qui recouvre d’abord le» semences , qui se dessèche et qui disparoît ensuite ï comme dans les Verveines ? D’ailleurs, la nature a-t-elle posé des limites réelles entre les semence? appelées recouvertes et les semences appelées nues ? Ne trouve-t-on pas un grand nombre de fruits qui présentent entr’eux des nuances graduées, et qui lourr nissent une transition insensible entre les péricarpes dont l’écorce est la plus épaisse , et les semences dont la tunique extérieure estla plusmince? Aussi plusieurs célèbres Botanistes , tels que Knaut (i) , Ludwig (#) , (1) Voy. Linncus , Phil. Bot. pag. 23. (2) Inst, regn, veget. pag. 45. xl DISCOURS SUR jl’ÉTUDE Vaillant (t), Gartner (2) , etc. ont -ils avancé ({u’on 11e devoit point admettre la distinction établie entre les semences nues et les semences recouvertes. Ces savans ont pensé que cette distinction n’étoit point fondée, et qu’elle étoit rejetée par la nature; néanmoins ils ont jugé à propos de la conserver dans leurs écrits , afin de se conformer à l’usage reçu. 2.0 La consistance du péricarpe ne sauroit four- nir aucun caractère constant, puisqu’elle varie, non- seulement dans un grand nombre de familles, telles que les Aroides, les Thyphoïdes, les Smilacées, les Narcissoïdes , les Scitaminées, les Asaroïdes , les Elæagnoides , les Daphnôïdes, les Polygonées, les Chénopodées , les Nyctaginées , les Primulacées ,les Solanées , les Sebesteniers , les Bignonées, les Ebé- nacées,les Bicornes , les Campanulacées , IesRnbia- cées , les Capri foliacées , les Araliacées, les Renon- culacées , les Tulipiferes , les Glvptospermes , les Berbéridées, les Capparidées , les Saponacées, les Malpighiacées , les Hrpéricoides, les Guttifères, les Hespéridées , les Méliacées , les Malvacées , les Tiliacées, les Eicoidées, les Mélaslomées , lesEpi- îobiènes , les Mvrtoïdes , les Rosacées, les Térébin- tacées , les Rhamnoides , les Tithymaloides , les Cucurbitacées , les Urticées , les Amentacées et les Conifères, mais encore dans plusieurs genres , tels que les Chironia , les Hypericum , etc. (1) Act. gn.ll. 1718. (2) Introducliogcneralis ad cognitionem partiuinfruc- tificationis , pag. S8. DE LA BOTANIQUE. xlj 5.° La structure intérieure du péricarpe est assez généralement constante dans les apétales herma- phrodites , ainsi que dans les monopétales à corolle hvpogyne ; mais elle présente un grand nombre d’exceptions , non-seulement dans les monopétales à corolle périgyne et épigyne, dans les polypétales et apétales diclines , mais encore dans plusieurs genres, tels que les Campanula , les Hypericum , les Arbutus , les Ruta , plusieurs Caryophyllées , etc. Ainsi, de toutes les considérations que présente le péricarpe, la seule qui, dans quelques circonstances puisse être employée avec succès , non-seulement pour distinguer les familles , mais encore pour régler la série dans laquelle les ordres doivent être disposés, est fournie par la structure du péricarpe. La huitième classe de-la méthode de Jussieu fournit une preuve frappante de cette assertion : le nombre des loges est constant dans les ordres de cette classe, et les cloisons , ainsi que les placentas , ont une situa- tion qui ne varie jamais. Périspekme. On trouve dans le plus grand nom- bre des semences , lorsqu’on a enlevé les deux tuniques dont elles sont ordinairement recouvertes, un organe que Grew a observé le premier , et au- quel il a donné le nom d’ Albumen (i). Cet organe est formé dans la maturité de la semence par la liqueur condensée de l’amnios , et il persiste sous une forme plus ou moins solide, jusqu’à ce que la semence ait été déposée dans le sein de la terre. C est alors qu’excité par la vertu germinative , il se (i) Anat. of plants , pag, 202. Xlij DISCOURS SUR L’ÉTUDE résout insensiblement en une espère de liqueur ou de mucilage , afin de contribuer à la nourriture de la jeune plante. Cet organe n’est pas toujours apparent dans les semences , soit peut-être parce que la liqueur de l’amnios n’y étoit pas très abondante, soit peut-être parce que cette liqueur a été entière- ment pompée et absorbée par l’embryon. II. n’est donc pas étonnant qu’il existe des familles dans lesquelles on n’en découvre aucune trace, telles que les Fluviales , les Dapbnoi'des , les Protéoides , les Laurinées , les Acanthoides, les Pyrénarées , les Labiées, les Borraginées, les Eignonées, les Com- posées, les Crucifères, les Saponacées , les Malpig- hiacées , les ITypériroides , les Guttiferes , les Hes- péridées , les Sannentacées , les Mélastomées, les Calycanthèmes , les Epilobiènes, les Myrtoides , les Cncurbilacées et les Âmeutacées. Mais s’il est des plantes où les vestiges du périsperme ne sont plus appareils , il en est plusieurs où ils sont très sen- sibles : par exemple , cet organe paroît suppléé dans quelques Sebesfeuiers, Capparidées, Rosacées et Lé- gumineuses, par une lame charnue, plus ou moins épaisse, qui tapisse la membrane intérieure des se- mences ; et dans la famille des Malvacées , des Convolvulacées , il existe par petites portions dis- tinctes et situées entre les plis que forment les lobes de l’embryon , qui sont froncés et comme chiffonnés. i .° Puisque .la présence ou la disparition du pé- risperme semble tenir aux fonctions vitales de la plante , il suit que cet organe doit , ou exister , ou être nul dans les ordres parfaitement naturels. Eu I de la botanique. xïiij effçt , les semences sont pourvues d’un périspermè dans les Graminées , les Rubiacées , les Ombelli- feres, etc. et elles en sont absolument privées dans les Labiées, les Composées, les Crucifères, etc. A la vérité, il est quelques familles qui renferment des genres dont l'embryon est albuminacé ou exal- buminacé , telles que les Joncacées , les Elæag- noides, les Jasminées, les Méliacéès, les Rutacées, les Térébintacées et les Urlicées; mais ne peut-on pas douter de l’affinité des genres que renferment ces ordres, et soupçonner qu’ils doivent être rap- portés à d’autres familles, on les considérer comme les rudimens d’ordres nouveaux? 2.0 Si l’on peut élever quelques doutes sur la va- leur du caractère fourni par la présence ou l’absence du périsperme dans certaines familles, il n’en est pas de même de celle qui résulte du caractère que l’on tire de la position de cet organe. En effet , la position du périsperme est constante dans tous les ordres où ce corps est apparent : ordinairement il entoure l’embryon , quelquefois néanmoins il en est entouré, c’est-à-dire qu’il occupe le centre de la semence, comme on peut le voir dans les Chéno- podées, les Amaranthoides , les Nyclaginées , les Plombaginées , les Caryophyllées, les Portulacéeset les Ficoides, dont l’embryon est courbé ou annulaire ou roulé en spirale. 5.° Les différentes considérations que fournit la nature du périsperme , sont en général constantes dans les familles ; et si l’on excepte les Aroides, les Thyphoïdes et les Cistoides , dans lesquels elle varie , on trouve que cet organe est constamment xliv discours sur l’étude farineux dans les Cypéromes , les Graminées, le* Polygonées, les Chénopodées , les Amarantho'des , les Plombaginées , les Caryophyl lées , les Porlulacées et les Eicoides ; mucilagineux dans les Convolvula- cées; amylacé dans les Nvct agi nées ; ligneux dans les Araliacées et les Ombellifères ; charnu ou carti- lagineux dans les Palmiers , les Asparagoides , les S mi Iacees , les Joncacées , les Liliacées, les Narcis- soides , les Iridées , les Orchidées , les Asaroules , les Planlaginées , les Primulacées, les Orobhnchoi- des, les Rhinanthoides, les Lilacées , les Personées, les Solanées, les Polémonacées , les Gentianées , les Apocinées , les Hilospermes , les Ébénacées, les Rhodoracées, les Bicornes , les Campanulacées , les R-ubiacées , les Capn foliacées , les Renonculacées , les Tulipifères, les Glyptospermes , les Ménisper- moules , les Berbéridées,lesPapavéracées, les Tilia- cées , les Succulentes, les Saxifragées , les Rhamnoi- des , les Tilhvmaloides et les Conifères. Embryon. L’embryon (i) , qui est l’abrégé du vé- gétal , et qui concentre , pour ainsi dire, en lui seul tous les organes , mérite de fixer spécialement l’at- tention du Naturaliste. Observons d’abord la position et la direction de cet organe essentiel , et nous exa- minerons ensuite la valeur des différentes considéra- tions que présentent les parties dont il est formé. i.° Lorsque l’embryon est dépourvu de péri- sperme , sa situation est toujours la même, c’est-à- dire que , renfermé seul dans les tégumens de la (i) Cor seminis Cæsaltin , Corculum Jussieu, Embrj» Gxutner. DE LA BOTANIQUE. x!v semence, ou, ce qui revient au même, constituant à lui seul la semence entière, il 11e peut être con- sidéré dans sa position , par rapport à aucune autre partie intérieure de la semence; mais lorsqu’il est aibuminacé , sa situation présente plusieurs diffé- rences. Il entoure le périsperme dans les Cliéno- podées , les Amaranthoides , les Nyclaginées , les Caryophyllées , les Porlulacées ;il est placé au centre de cet organe dans les Aroidées, les Typhoïdes, les Asparagoides , les Joncacées , les lridées , les Dry- myrrhizées, les Elæagnoides , les Plantagiuées , les Primulacées , les R limant hordes , les Lilacées , les Jasminées, les Personées, les Polémonacées , les Apociuées, les Hilospermes , les Ebénacées , les Rhodoracées , les Bicornes, les Campanulacées , les Dipsaeées, les Rubiacées, les Berbéridées , les Pa- paveracées , les Rutacées , les Succulentes , les Saxi- fragées, les Rhamnoides, les Tithymaloides et les Conifères ; il est excentrique dans les Orobanchoi- des; adnéau côté du périsperme dans les Graminées et les Cypéroides ; situé dans une cavité pratiquée au sommet du périsperme dans les Capri foliacées , les Araliacées , les Ombellifères et les Ménisper- moides ; et enfin , il réside à la base de cet organe dans les Orchidées, les Hydrocliaridées , les Asaroi- des et les Tulipifères. Ces différentes situations de l’embryon , consi- déré par rapport au périsperme , sont constantes dans les familles que nous avons énoncées, et elles ne présentent des exceptions que dans un petit nom- bre d’ordres, tels que les Palmiers , les Gentianées et les Renonculacées. ïlvj DISCOURS SUR L’ÉTUDE 2.° L’embryon, considéré quant à sa direction, est droit dans le plus grand nombre des familles, sur-tout dans celles dont les cotylédons sont épais, telles que les Duphnoïdes, les Protéoïdes, les Lau- rinées, les Acanthoïdes , les Li lacées , les Jasmi- nées , les Pyrénacées , les Labiées , les Borraginées , les Polémonacées , les Bignonées , les Hilospermes, les Ebénacées , les Composées, les Dipsacées , les Rubiacées , les Caprifoliacées , les Bèrbéridées , les Crucifères, les Guttifères , les Hespéridées, les Sar- mentacées, les Rutacées , les Calycan thèmes , les Epilobiènes, les Rossées , les Rhamnoides , les Cncurbilacées et les Amentacées. Tl est courbé dans les Plornbaginées, les Crucifères , les Capparidées , les Mélastomées , etc. ; mais il est quelques familles où il est tantôt droit et tantôt courbé , comme dans les Alismoïdes , les Lilacées , les Solanées , les Méliacées , les Tiliacées , les Myrtoïdes et les Ur- ticées. Amsi le caractère fourni par la direction de l’embryon , n’est pas aussi constant que celui qui résulte de sa position ou de sa situation. Les parties qui constituent l’embryon sont la plumule, la radicule et les lobes ou cotylédons. Plumule. La plumule, que l’on peut considérer comme le premier bourgeon de la nouvelle plante, ne paroît point fournir de caractères constans. En effet , cet organe manque , selon Gærtner (i), nou- (i) Non modo in omnibus seminibus monocolylcdoni- l>us . si pauca forsan grnniina excipias , constantissimè déficit , scd et in ipsis dicolylcdoni bus sœpissimà desi- derutur , vel sallèm iutrà scapum peuilus absconditu est; DE LA BOTANIQUE. xlvij seulement dans le plus grand nombre des plantes monocotyledones , mais encore dans plusieurs plan- tes dicotylédones. On peut encore ajouter , continue Je même auteur, que souvent la plu mule n’est point visible dans les semences dicotylédones où elle existe , et que , pour s’assurer de sa présence, il faut écarter les lobes qui la recouvrent. Radicule. La radicule, qui existe dans toutes les semences , et qu’il est toujours très facile d’aper- cevoir , peut être considérée sous le rapport de sa direction et de sa situation. 1 .° Considérée relativement à sa direction , elle est courbée sur les lobes dans les Crucifères , les Cap- paridées , les Saponacées , les Malpighiacées , les Géranioïdes, les Malvacées , les Cistoides , les vraies Légumineuses, les Térébintacées, et elle est droite dans tous les autres ordres connus. 2.0 Considérée relativement à sa situation, elle est supérieure, c’est-à-dire que sou extrémité inférieure est opposée au point d’attache de la semence dans les Dapliuoides , les Laurinées , les Borraginées , les Apocinées , les Dipsacées , les Caprifoiiacées , les Araliacées , les Ombellifères , les Tulipifères , les Ménispermoides , les Hespéridées , les Tithymaloïdes et les Ainenlacées. Elle est inférieure , c’est-à-dire que son extrémité inférieure est dirigée vers le point d’attache de la semence dans les autres familles, à / ità ut non nisi diductis cotyl-cdonibus , in con speclutn vcuire qucat. Proem. p. 168. — A la vérité la plumule ne de- vient sensible dans beaucoup de plantes, qu’au moment de la ■germination ; mais peut-on avancer qu’elle n’y existoit pas ! xlviij DISCOU II S SUR l’étude l’exception des Élæagnoïdes , des Lilacées , des Jasminées, des Sebesteniers , des Gentianées , des Ebénacées , des Rhodoracées, des Bicornes , des Rubiacées , des Renonculacées, des Mélîacées, des Tiliacées, des Rutacées , des Épilobiènes , des Myr- toïdes et des Rosacées, où elle est tantôt supérieure et tantôt inférieure : d’où il suit que le caractère fourni par la situation de la radicule n’est pas aussi constant que celui qui résulte de la direction de cet organe. Lobes ou Cotylédons. Les lobes tirent leur ori- gine de l’embryon dont ils sont une partie intégrante. Leur forme est assez constante dans les familles na- turelles. En général ils sont elliptiques ou à peu près hémisphériques dans les Labiées et les Borraginées; oblongs dans les Composées; semi-cylindriques dans les Personées , lesSolanées , les Campanulacées , etc. ; recourbés dans les Saponacées ; contournés dans les Malpighiacées ; plissés dans les Convolvulacées, les Géranioides , les Malvacées, etc. Quoique la forme des cotylédons soit ordinaire- ment la même dans chaque famille , il paroit néan- moins c|ue leur présence ou leur absence , et que leur nombre fournissent un caractère beaucoup plus constant. En effet, il est des plantes où l’œil de l’ob- servateur n’a découvert encore aucune apparence de lobes; telles sont les Algues et lesHépatiques,qui,au moment où elles sortent de terre , ont une forme parfaitement semblable à celle de la plante qui les a produites (1). Dans quelques végétaux, comme dans (1) Planta auleni acotylcdonca dicitur , quce al/srjue les de la botanique. xfix le? Liliacées, les Palmiers , les Graminées , etc. on ne trouve qu’un seul lobe qui paroît formé par la simple extension du premier point médullaire , et qui ne paroît être autre cliose , selon Gærtner, que la liainpe de l’embryon plus ou moins distincte de la radicule. Mais dans le plus grand nombre des végé- taux , l’embryon est formé de deux lobes séparés par une fente qui divise en deux parties égales la portion du Corculum opposée à la radicule. Ces lobes ressem- blent, dans le principe,. t des tubercules, et il est plu- sieurs semences où ils conservent cette forme; il en est d’autres où ils s’amincissent en lames qui s’écar- tent insensiblement , nagent dans la liqueur de l’am- nios , se rapprochent ensuite , et sont appliquées plus ou moins étroitement par leur face interne, à mesure que la semence approche de sa maturité. Le caractère fourni par la présence ou l’absence et par le nombre des Cotylédons , étant le plus cons- tant de ceux qui résultent des différentes considéra- tions de l’embryon , on ne doit pas être étonné que plusieurs Botanistes attachés anx rapports naturels , tels que P«.ai , Boerhaave , Heis.ler , Magnol , les Jussieu , etc; en aient fait usage dans l’établissement de leurs méthodes. Cependant Gærtner prétend que la division des plantes en Acotyledones, Monocoty- ledones et Dicotylédones ne peut point établir de classes naturelles , et qu’elle présente même de gran- des difficultés , puisqu’on ne peut s’assurer du nombre prœgrusso vu ri folioli vesligio , statim fronde varia et matri suce siinillima c terra emicat , ut Fungi , Lichencs , Confervœ , etc. Gæktm. Introduct. P“g. i54- I. d I DISCOURS SUR L’ETUDE des Cotylédons que par la germination , et qu’on courroit risque de se tromper en voulant déterminer leur nombre par la structure de la semence. C’est ainsi, dit-il , que la Cuscute et le Melocactus , dont la semence est monocotyledone, produisentdes plan- tes qui ressemblent parfaitement aux dicotylédones, et que les semences du Nelumbiuin et du Trapa , qui sont dicotylédones, ne présentent néanmoins qu’un lobe dans la germination. L’autorité de Gærtner est certainement d’un grand poids ; mais ne peut-on pas répondre à ce célèbre Botaniste que, d’après la défini- tion qu’il donne- d’une semence monocotyledone (i), il suit que la Cuscute, le Melocactus, le Nelumbiun z et le Trapa sont réellement dicotylédones ? Peut-on dire , en effet, que l’embryon de ces plantes est par- faitement entier , et qu’il ne présente aucune appa- rence de divisions? D’ailleurs, les Botanistes sont partagés de sentiment sur la structure de l’embryon dans ces plantes ; et quand même l’objection de Gærtner seroit fondée , on devroit seulement en couclure que, dans l’immense quantité des végétaux connus , il en est quatre dans lesquels il est difficile de prononcer , d’après l’inspection de la semence , si l’embryon est monocotyledone ou dicotyledone. Cette conséquence affoibliroit tant soit peu la valeur du caractère fourni par le nombre des lobes , mais elle (i) Monocolyledoneum sernen est , quod embryonein. integerrimum , nulld perceptibili rima incisum, e unique •vel penilUs liberum, vel cerlè sud extreinilate radiculte oppositd a reliquo nucleo solutum , intra se claudit. In- troduct. pag. i54- DE LA BOTANIQUE. Ij Be diminuèrent point la supériorité qu’il doit obtenir sur toutes les considérations que présentent les orga- nes les plus importans. Quelques Botanistes ont aussi prétendu qu’il exis- tait des plantes polycotyledones ; mais doit-on regar- der comme des parties distinctes , celles qui appar- tiennent évidemment à un tout , et qui n’en sont que des divisions ? Si nous observons avec attention les embryons regardés comme polycotyledones , nous verrons que les deux lobes sont réellement divisés. Dans les uns, les divisions sont égales, comme dans quelques Conifères; dans les autres, elles sont iné- gales , comme dans le Theobroma , dans le Lepidium saturnin, dans le Mcingifera domestica , dans le Ci t rus decumana , etc. où il est évident , même d’après Gært- ner, qui admet des plantes polycotylédones, que tou- tes ces petites bractées dont l’embryon est formé, n’adhèrent point entr’elles, et doivent être regardées comme un effet de la surabondance de la nourri- ture (i). D’ailleurs, il semble que nous trouvons dans d autres plantes une progression insensible entre les lobes entiers et les lobes multifides , puisqu’il est des embryons dont les lobes sont dentés sur leurs (0 Unique etiamnotandum, cjuàd vera semina dico - tyledonea c,uandàc,ue mentiri ijueant polycotyledonea , cUmnempè nucléus per alundantiam nutriment!, in Va- nos lobas irrcgulares , ut in Mangiferà domeslicà , aut in b.acteolas par vas inter se non cohérentes , ut in Citro ’ PartTr ' SU kœcfaL'i™ * natœ ; celles qui sont attachées sur le côté ou sur la partie moyenne des filamens , et qui y 8 ADO adhèrent clans toute leur longueur, comme dans le Paris quadrifolia. ADONISTES , nom donné à ceux qui ont fait le catalogue des plantes exotiques, culti- vées dans quelque .jardin. On yddonide le jardin dans lequel on cultive des plantes exotiques, et près' duquel se trouvent des bâ- timens ,( serres ou orangeries) propres à les recevoir et à les préserver pendant l’hiver des rigueurs du froid. AGRAFFES, voy. Crochets. AGRÉGÉ, ée, i’oy. Fleurs. AIGRETTE, pappus , espèce de plumet ou de panache qui surmonte la plupart des semences des fleurs composées. L’aigrette est appelée simple, lorsque les poils dont elle est formée, n’ont aucune divi- sion sur leur longueur, comme dans la Laitue; on la nomme plumeuse , si les poils sont rarneux , comme' dans la Scorsonère. On consi- dère encore si l’aigretteest sessile, c’est-à-dire, si elle repose immédiatement sur le sommet de la semence , comme dans le Laitron , ou si elle est stipitée, c’est-à-dire, portée sur un pivot, Comme dans la Laitue. L’aigrette ne doit pas être confondue avec AIL 9 la chevelure, coma , ni avec la queue, cauda. voy. ces mots. AIGU; ue, feuille, folium acutum ; celle qui est terminée par un angle aigu ou par une pointe, comme dans l’ Arcnaria tri - riervia ; la pointe est quelquefois en bec ou courbée, comme dans les Phyiolacca. AIGUILLONNÉE, feuille, folium acu- lealum ; celle dont le disque est parsemé de pointes roi dos , piquantes, comme clans VUr- tica iaccifera , etc. AIGUILLONS , aculei , productions dures, terminées par une pointe fragile et ai- guë. Gommé les aiguillons se détachent avec l’écorce , il paroît qu’ils sont une prolongation de cet organe. La plupart des Rosiers sont munis d’aiguillons. AILES , alœ ; nom que l’on donne aux deux pétales latéraux d’une corolle papilio- nacée. voy. Corolle. On s’en seit aussi pour exprimer les membranes saillantes sur la tige , sur les rameaux et sur les semences. F AILE , ée , alatus ; la tige ailée est celle qui est munie longitudinalement de mem- branes, qui débordent sa superficie, et qui sont IO A I R ordinairement un prolongement de la base des feuilles, comme dans le Carduus nuians , le Verbesina a/ata , le Gïadiolus alalus, etc. Les fruits ailés sont ceux qui portent à leur sommet ou sur leurs côtés des membranes saillantes en forme d’ailes , comme ceux des Erables, des Triopteris , etc. Les semences ailéessont celles, qui sont mu- nies sur les côtés d’une membrane saillante plus ou moins ferme, comme celles des Dios>- corea. Les feuilles ailées, etc. voy. PiNNÉ. AIR. L’air est un fluide aussi nécessaire à la vie des végétaux qu’à celle des animaux. Nous ne considérons point ici l’air comme les physiciens, pour en reconnoitre les pro- priétés ; ni comme les chymistes, pour l’ana- lyser : nous nous bornons à démontrer son existence dans les plantes, et à rapporter les sentimens des physiologistes sur la manière dont il les pénètre. Les plantes contiennent de l’air; la pompe pneumatique le démontre pour toutes leurs parties. Si l’on place sous le récipient de la machine pneumatique un morceau de bois verd plongé dans de l’eau purgée d’air, on en voit sortir quantité de bulles qui s’échappent II A I R à mesure qu’on pompe l’air contenu dans le récipient. — Personne n’ignore que les fruits qu’on a placés dans le vide donnent une grande quantité d’air , et qu’une pomme très- ridée ne tarde pas à se gonfler prodigieuse- ment par l’action de l’air intérieur et élastique qu’elle renferme. D’où vient cet air qu’on observe clans les plantes? — Grew croyoit que, non seule- ment l’air passoit dans les plantes par les ra- cines, mais encore qu’il pénétrait au travers de l’écorce et des feuilles. — Malpighi, en avouant que ses recherches pour la solution de cette question ont été infructueuses , con- jecture cependant que l’air entre dans les plantes par les racines avec la sève. — Le sentiment de Haies est, qu’il passe dans les plantes, non-seulement un air élastique , mais encore de l’air qui y acquiert cette propriété. — Senebier, éclairé par les découvertes de la chymie moderne , est porté à croire que l’air n’a pu entrer dans les plantes que par le moyen de l’eau qui les pénètre. Ce physicien observe que l’air est plus ou moins dissous dans toutes les eaux , et que cet air peut passer avec l’eau dans les plantes et y circu- ler avec abondance. Dans cette supposition. 13 A I R si les plantes reçoivent peu d’air atmosphé- rique, parce que les eaux n’en contiennent pas beaucoup, il peut y entrer de l’air fixe ( gaz acide carbonique ) que l’eau dissout en grande quantité. Cet air est sucé avec l’eau par les racines ; il pénètre jusqu’aux feuilles, qui en reçoivent encore avec l’eau contenue dans l’air qui repose sur elles. Cet air fixe se décompose dans les feuilles, par l’action de la lumière du soleil. Elle en dégage une partie de 1 ’air pur formant un de ses composa ns j tandis que le reste de cet air pur fournit aux sucs propres de la plante, aux huiles, aux acides végétaux, le principe qui résinifie les premières et qui forme l’acidité des autres. L’air circule dans les vaisseaux tournés eu spirale , connus sous le nom de trachées. Il n’est pas démontré que ces trachées ne con- tiennent que de l’air; plusieurs physiciens y ont observé des fluides aqueux. ]Ne pour- roit-il pas se faire , comme l’observe Sene- bier , que les trachées fussent plus ou moins remplies d’un air fixe non entièrement dé- gagé de l’eau sucée par les feuilles ou ap- portée par les racines, tandis que la partie élaborée de l’air qui doit servir aux progrès A M A i3 de la végétation est conforme dans le vide formé par les spires des trachées? AISSELLES des feuilles, des rameaux, etc. oxillœ 1 angles formés par les feuilles, par les rameaux, à l’endroit de leur insertion sur la tige. ALBUMEN , voy. Péri sperme. ALTERNE, allemus. On nomme ra- meaux alternes ceux qui sont placés autour de la tige, tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, et qui s’élèvent l’un après l’autre connue par autant de degrés, tels que les rameaux du Pommier, etc. Cette définition convient aussi aux feuilles dites alternes. — Les pétales sont appelés alternes avec le calice, lorsque cha- cun d’eux répond à l’intervalle qui se trouve entre deux divisions ou deux folioles calici- nales, comme dans les Pxosacées. On dit dans le même sens, que les étamines sont alternes avec les pétales ou avec les divisions de la corolle. , r r ALVEOLE, voy. Réceptacle. AMANDE , semence , graine. On se sert ordinairement du mot amande pour désigner les semences des drupes ou fruits drupacés. L’amande est renfermée dans un noyau ou H A M A boîte ligneuse , formée le plus souvent de deux battans ou valves solides, plus ou moins étroi- tement fermées. Duhamel croit que le nojau est formé d’abord par une enveloppe glanduleuse. Si l’on fait macérer, dit- il, des nojaux dans l’eau, ils se divisent en petits grains sem- blables à ceux de la capsule pierreuse des poires ; il est meme des nojaux qui se dé- grainent sans macération préalable. Les nojaux paroissent unis à la pulpe qui les recouvre, ün voit clairement, dit Duhamel, dans la pêche une quantité de fibres qui lient cette pulpe au nojau. On les observe de même dans les Abricots, et l’on voit sur-tout dans la rainure où les deux battans s’unissent, une très-grosse fibre qui j est engagée ; celte fibre s’échappe et se divise en plusieurs fais- ceaux ou troncs principaux, lesquels se sub- divisent encore, et forment plusieurs rameaux particuliers garnis d’un duvet très fin, qui constituent dans la suite la pulpe oM enve- loppe succulente. Les amandes et les nojaux parviennent à leur grosseur avant que la pulpe du fruit soit formée. Si l’on examine alors les noyaux, on verra qu’ils sont remplis d’une humeur AMP i5 glaireuse, transparente, qu’on peut comparer à la glaire des œufs ; dans celte glaire est enchâssée une petite vessie qui contient une autre liqueur pareillement transparente , com- parée au jaune de l’œuf. A mesure que le fruit se forme, on voit paraître au sommet de la petite vessie un point blanc, lequel paraît n’adhérer à la vessie que par une espèce de vaisseau; tandis que la communication qui existe entre la vessie et l’humeur glaireuse est rendue sensible par les vaisseaux nom- breux qui semblent lier l’une à l’autre. Le petit point blanc qui est l’amande, grossit, et la vessie croît avec lui : celle-ci s’appro- prie la substance glaireuse, et l’amande se nourrit ensuite aux dépens de la vessie, en consommant la matière qu’elle contient. AMENTACÉ , wr. Inflorescence. AMPLEXICAULE , amplexicaulis. On appelle feuille amplexicaule, celle qui étant sessile, embrasse par sa base le tour de la tige ou des rameaux , comme dans le Lamiutn amplexicaule. Le pétiole est aussi appelé amplexicaule, lorsque sa base enveloppe une grande partie de la tige. Les feuilles des Orn- bellifères ont leurs pétioles ainplexicaules. ' 1 6 A N G ANALOGIE. Rapport ou convenance d’un objet avec un aulre. On ne doulera pas de l’analogie que les plantes ont entr’elles , si l’on compare celles d’une même famille, par exemple , des Labiées. Les végétaux ont de grands rapports avec les animaux; mais l’a- nalogie entre ces deux productions organiques est quelquefois en défaut, et ne se soutient pas toujours. i>oy. Hybrides. ANALYSE d’une plante, ou recherches que l’on fait pour découvrir le nombre, la Texture , la proportion , la forme et la situation de ses organes. Le cit. Lamarck a aussi donné ce nom à la méthode de dissection , au moyen de laquelle, on descend del’ensemble de toutes les plantes connues à chacune d’elles en par- ticulier, n’ayant par-tout à choisir qu’entre deux caractères qui s’excluent réciproque- ment. La Flore française nous offre un beau v J modèle de cette analyse. ANDROGYNE,mêmesensqueMonoïque. ANGIOSPERMIE , angiospermia ; de deux mots grecs, qui signifient semences re- couvertes. L’angiospermie est le second ordre de la classe du système sexuel, appelée Djdinamie. Elle A N T i7 Elle renferme les plantes dont les fleurs Her- mapln-Qcll tes ont quatre étamines, deux grandes' et deux petites , et dont le fruit, appelé sln- giosperme , est un péricarpe contenant plu- sieurs semences. ANGLES, anguli; parties saillantes dans quelques-uns des organes du végétal. ANGULEUX, ses; feuilles, folia angu- losa ; celles dont le nombre des angles qui sont à la circonférence, n’est point déterminé, comme dans le T ussila go farj ara. ANNEAU, voy. Collet. ‘ :o- ANOMALES, fleurs, Jlores anomali ; Tournefort a donné ce nom aux corolles po- 1}- pétales irrégulières , différentes des papi- lionacées , et ordinairement qipnies d’un ,ou de plusieurs éperons. • ANTHERE , anihera ,* petite bourse ou capsule rarement sessile et presque toujours soutenue par un filament, qui contient dé petits globules ou une poudre fine, colorée, de nature résineuse , appel ée.pç//an ou pous- sière fécondante. L’Anthère constitue l’essence de l’étamine ou! de l organe male des fleurs. Dans presque tous les végétaux elle est divisée en deux loges , ou J- B i« A N T composée de deux petits sachets adossés l’un contre l’autre , et distingués en général par une rainure qui marque leur séparation. - Lorsque l’Anthère est parvenue à sa matu- rité , les sachets qui la composent extérieu- rement s’ouvrent d’eux -mêmes, tantôt par- le côté , comme daqs le Leucoimn tantôt de bas en haut, comme dans XEpimedium , le Laurus , le Berberls , etc. tantôt à leur som- met, comme dans le $olan um. La, poussière qui s’échappe jaillit souvent par une espèce d’explosion , et tombe sur le stigmate du pis- til, qui en absorbe insensiblement la partie là plus subtile , et la transmet dans l’intérieur de l’ovaire. L’Anthère change alors de cou- leur , parce qu’une partie de la poussière qu’elle contenoit reste sur les sachets , et les peint de la couleur qui lui est propre; enfin elle se déforme entièrement. Un rayon de soleil un peu vif accélère l’ouverture des anthères, et Duhamel pense que cette ouverture s’opère par un raccour- cissement subit des fibres, et par une méca- nique presque semblable à celle qui fait jaillir les semences de la Balsamine et du Concom- bre sauvage ( Momordica e fa 1er i um ). Ce qu’il y a de certain , ajoute le même auteur, A N T 19 c’est que les sommets ou anthères s’ouvrent par une espèce de secousse qui donne une prompte issue à une grande quantité de pous- sière. On peut la voir Comme un brouillard , au lever du soleil , dans les champs de blé qui entrent en fleur, et elle sort en si grande abondance des cyprès , qu’on l’a quelquefois prise pour de la fumée. Les grains de cette poussière, tantôt sphé- riques , tantôt ovoïdes, tantôt anguleux, etc. et toujours d’une forme constante dans cha- que espèce , sont organisés. On peut s’en as- surer avec le microscope , et se procurer en même temps un spectacle amusant. Si l’on met certaines poussières d’étamines , par exemple, de Valériane, sur une glace posée au foyer d’une forte lentille, on en appercevra quelques-unes qui crèveront par le bout comme une petite bombe , et l’on en verra sortir une liqueur qu’on peut comparer à de la salive , dans laquelle on découvre obs- curément de petits grains. Les globules de plusieurs anthères sont doués d’un mouvement élastique. Si vous placez sur un morceau de papier des an- thères d’ Equiseturh , vous verrez au moment où elles se crèveront, les grains s’échapper, B 2 20 A N T s’agiter , se rapprocher , s’écarter, bondir et paraître doués d’un mouvement d’irritabilité qui leur est propre. Bernard de Jussieu , eu mettant des glo- bules de certaines anthères sur l’eau , les voyoit courir sur ce fluide, se fendre par le coté , et laisser échapper un jet de liqueur qui nageoit , et s’étendoit sur la surface de l’eau sans s’j mêler , comme une goutte d’huile. Il vit après cette opération les globules vides, semblables à des vessies crevées et sans mouvement. Cette observation prouve que la partie essentielle de l’étamine est cette liqueur qu’on peut appeler esprit vital, esprit vivi- fiant ( aura vitalis ). Les différentes considérations qui résultent du nombre, de la forme et de la disposition des anthères, fournissent des caractères pour distinguer les végétaux. L’anthère est appelée simple , si le filament n’en porte qu’une seule : on la nomme didyme si elle est formée de deux globes adossés l’un à l’autre, ou mieux si deux anthères n’ont qu’un même point d’insertion , comme dans les Mercurmles , le Dianlhera , etc. Dans le Fumaria , les deux filamens portent chacun trois anthères ; dans les Abroma et Guaicuma , 2 X A N T on trouve cinq filamens 3-anthériferes; dansla Bryonne , cinq anthères sont portées sur trois filamens. voy. Fam. des Cucub.bitacées,vo1, 2. Les anthères sont oblongues , oblongœ , dans les Lys, les Graminées , etc; arrondies ou glo- buleuses, subrotundœ , clans les Asperges, les Sureaux , etc ; sagittées ou en fer de flèche , sagitlcitœ , dans les Safrans , etc; en cœur, cordalœ, dans le Chionanthus, etc; fourchues ou à deux cornes, bicornes , dans les Andro- mèdes, les Bruyères, etc; en forme de brosse, stri gilif ormes , dans les Acantes ; roulées en spirale, spiraliler contorlœ , clans le Chiro- nia , le Gcntiana centaurium , etc; composées de lignes qui serpentent côte à côte, in lineam bis jlexam excurrentes , clans plusieurs Cu- curbitacées, etc. Les Anthères sont appelées réunies ou connées, coalitœ, connatœ, lorsqu’elles sont tellement adhérentes , qu’elles forment une gaine traversée par le pistil, comme clans les véritables composées ou syngénésiques : on les nomme conni ventes, conniventcs , lors- qu elles sont simplement réunies sans adhérer entr’elles, comme dans les iVIorelles. Les Anthères dont la base repose sur le sommet clu filament, sont appelées droites, B 3 21 A P H erectœ : on les nomme pellées , peltatœ, si elles sont portées dans le milieu de leur surface par le sommet du filament ; mobiles ou vacil- lantes, incumbentes, si, étant peltées, elles sont en équilibre et se balancent facilement, comme dans les Graminées , etc ; versatiles, versatiles , si, étant mobiles, elles tournent ai tout sens sur leur pivot sans se détacher , comme dans l’Agavé , etc. Les Anthères qui sont attachées sur le côté ou sur la partie moyenne de leurs filamens , et qui j adhèrent dans toute leur longueur, comme dans les Balisiers , la Parisette , etc. sont appelées adnées, adnaiçe, voy. Fleur, Etamine. APÉTALES, fleurs, fores apetali ; fleurs dépourvues de corolle. Tournefort a distingué dans sa méthode trois espèces d’apétales ; savoir , les apétales ou fleurs h étamines sans pétales, comme le Froment; les apétales sans fleurs ou sans étamines , comme le Poiypode; et les apétales sans fleurs ni graines , comme les Champignons. APHYLLE, tige, caulis aphyllus ; celle qui ne porte point de feuilles , comme dans le Cuscuta, le Veronica aphylla ,\e Psoralea çphylla , etc. voy. Hampe. Quelquefois des A RR 28 écailles tiennent lieu de fouilles, comme dans le Monotropa. APPENDICES médullaires , voy. Moelle. APPLIQUÉ , ées, feuilles , folia adpres- sa. On nomme ainsi les feuilles qui sont dans une direction parallèle à la tige, et qui la touchent dans toute leur longueur , connue dans les Prolea corymbosa et proliféra. APOPHYSE , apophysis^ nom donné au renflement qui se trouve à la hase de l’urne des mousses ou au sommet de leur soie, voy . POLYTHRIC , vol. 2. ARBRE, arbor ; plante ligneuse dans toutes ses parties , qui s’élève à de grandes hauteurs , et qui vit long- temps. ARBRISSEAU , frutex ; arbre de petite taille, dont les jeunes branches produisent ou portent des boutons. ARÊTE , barbe , arista ; espèce de filet grêle, plus ou moins long, quelquefois barbu , qui surmonte souvent les valves de la glume ou du calice des Graminées. ARILLE. voy. Semence. ARRONDI , es , feuilles , folia rotun - data y subrçtunda , celles qui approchent 24 ATT de la figure orbicùluire, comme dans la Sol- dan elle des Alpes, dans 1 z Malva rolundi- Jo/ia. — Une Anthère, une Baie, etc. sont appelées arrondies , lorsque leur forme ap- proche de la figure sphérique. ARTICULATION , articulus ; espace compris entre deux nœuds. Les articulations sont quelquefois renflées comme dans le Ge- ranium carnosum. ARTICULE , ée , tige , caulis arlicula- ius ; celle qui est entrecoupée par des nœuds de distance en distance, comme dans le Ca- calia articula ta, dans le Piper, etc. — Le pé- doncule articulé est celui qui est muni d’une seule articulation comme dans VOxalis , le Sida , Y Hibiscus. - Dans le Cactus opuntia , les feuilles naissent successivement du sommet les unes des auges , et sont appelées articulées. — Dans plusieurs légumineuses, les folioles sont articulées avec le pétiole commun, qui lui- même est articulé avec les branches. ATTACHE des feuilles. C’est en considé- rant la base des feuilles, qu’on' détermine les différences que présente leur attache. On examine alors si elles sont sessilef, pctiolées. A U B 25 peltées, confluentes, perfoliées, amplexicaules , connées, engainées , décurrentes. AUBIER , alburjium ; partie de l’arbre placée entre l’écorce et le bois. Le nom d’au- bier vient probablement du latin albus ; en effet , la couleur de l’aubier tire communé- ment sur le blanc. L’aubier diffère de l’écorce , en ce qu’il est plus blanc , plus dense et plus dur. 11 diffère du bois, par sa pesanteur qui est moin- dre , par sa couleur qui est moins brune, par l’eau et les fluides qu’il contient en plus grande abondance. L’aubier est un bois imparfait , destiné à devenir bois parfait lorsque des couches nou- velles par succession de temps , l’auront en- veloppé. Duhamel et Buffon ont observé que les arbres vigoureux ont leur aubier plus épais que ceux qui languissent , quoique ceux-ci aient néanmoins un plus grand nombre de couches dans cet aubier. Cette remarque, flûte sur quantité d’arbres, semble prouver que l’aubier se convertit plus promptement en bois dans les arbres vigoureux , que dans ceux qui sont languissans. L’aubier n’est pas également sensible dans tous les arbres, en général il est peu appa- 16 . A V O rent , et on douteroit presque de son exis- tence dans le Peuplier et les autres arbres appelés vulgairement Bois blancs , tandis qu’il est très visible dans le Chêne , l’Orme , etc. La raison de cette différence vient de ce que l’aubier est d’autant plus distinct du bois , que les couches ligneuses sont plus den- ses , plus -compactes, plus serrées. L’aubier est formé , de même que le bois , de vaisseaux lymphatiques, de tissu cellu- laire , de vaisseaux propres et de trachées. Ses fib res ligneuses j sont disposées par couches , ainsi que dans le bois , dont l’aubier ne dif- fère point essentiellement, puisqu’il est des- tiné à devenir bois parfait. En effet, comme il n’existe aucune production entre le bois et l’aubier , il faut nécessairement conclure, de ce que le bois parfait augmente en grosseur , que cet accroissement s’opère par la conver- sion de l’aubier en bois. AVOB.TÉ. Ce mot est employé en Bota- nique pour désigner tout organe qui ne parvient pas à son développement complet. On s’en sert aussi pour exprimer une cer- taine maladie du froment, que Tillet a fait connoître le premier, et à laquelle il a donné le nom de bled avorté ou bled rachitique. A V O 27 Les grains du bled rachitique sont portés sur des épis maigres; ils noircissent , se des- séchent, et sortent de leurs baies aussitôt qu’on y touche pour les observer. Leur forme irré- gulièrement arrondie se termine brusquement en pointe, et leur écorce , différente de celle des grains ordinaires, ne renferme point de farine. On reconnoît aisément les pieds qui doivent produire du bled avorté. Leurs tiges sont mol- lasses , jaunâtres , tortueuses , nouées ; elles ne s’élèvent jamais au-delà de 18 pouces; leur couleur d 'abord verte, devient ensuite bleuâtre, et leurs feuilles sont contournées en forme d’oubli ou de tire-bourre. Les grains avortés sont presque toujours entremêlés avec de bons grains dans un même épi; quelquefois le même épi présente des grains avortés et des grains cariés. Dans ce cas , la tige est droite et les feuilles sont développées , ce qui indique le rapport du bled avorté avec le bled carié. Il pourroit se faire que la cause de ces deux maladies fut la même; mais ce sentiment n’est pas celui de Tillet , qui croit que les insectes ont beaucoup de, part à la cause du bled avorté. Cette maladie , aussi nuisible aux cultivateurs que la carie et le 28 A V 0 charbon, est commune dans les environs dé Troyes : elle est rare dans d’aulres contrées, puisque le citoyen Tessier n’a pu la rencontrer dans les vastes plaines de la Beauce. Ce phy- sicien nous apprend dans la nouvelle Encyclo- pédie,quec’estdanslebled rachitique qu’il faut chercher ces petits corps organisés que Buffon et Dupaty ont cru trouver dans l’Ergot. Ils ressemblent parleur figure , dit le Pline fran- çais, à des anguilles. Pour les observer au microscope , il n’y a qu’à faire infuser le grain pendant dix à douze heures dans de l’eau, et séparer les filets qui en composent la sub- stance, on verra qu’ils ont un mouvement de flexion et de tortillement très marqué , et qu’ils ont en même temps un léger mouvement de progression qui imite en perfection celui d’une anguille qui se tortille. Lorsque l’eau vient à leur manquer, ils cessent de se mou- voir; en ajoutant de nouvelle eau, leur mouvement recommence, et si on garde cette matière pendant, plusieurs jours, pendant plusieurs mois , et même pendant plusieurs années, dans quelque temps qu’on la prenne pour l’observer , on y verra les mêmes petites anguilles en mouvement , dès qu’on la mêlera avec de l’eau ; ensorte qu’on peut faire agir A U R 29 ces petites machines aussi souvent et aussi long-tems qu’on le veut, sans les détruire et sans qu’elles perdent rien de leur force ou de leur activité. Néedham est le premier qui ait fait cetteobservation; elle a été depuis renou- vellée par un grand nombre de physiciens; nous avons cru devoir la rapporter , quoi- qu’elle soit plus curieuse qu’utile à l’agri- culture. AVORTEMENT , abortus. Si par un accident quelconque, la poussière fécondante des étamines ne parvient pas jusqu’aux ovules pourles féconder, les semences Avortent. — Il est des plantes qui sont Dielines par avor- tement, c’est-à-dire, que l’un des organes sexuels n’atteint pas son parfait dévelop- pement. On en trouve des preuves dans quelques Graminées, Liliacées etc. qui ont la plus grande analogie avec les plantes Herma- phrodites des mêmes familles: de plus, presque toutes ces plantes ainsi Dielines par avor- tement , contiennent les rudimens de l’organe sexuel avorté. — Il est encore dans les plantes d’autres parties sujettes à avorter; quelquefois ce sont les pétales , etc. AURICULEjÉes, feuilles, \folia auriculala; "VI r\ • •* . ni. 3o B JA L celles qui sont munies à leur base d’appendices en forme d’oreillettes, comme dans le Smilax auriculala , le Salix auriculala , etc. AXILLAIRE, fleur, Jlos axillaris ; celle qui naît dans l’angle formé par l’insertion d’une feuille sur la tige ou sur les branches. B Baie, bacca ; péricarpe mou dans sa maturité , renfermant une ou plusieurs se- mences éparses dans une pulpe succulente, tantôt sans aucune apparence de loges, tantôt divisé en un plus ou moins grand nombre de cavités. Quelquefois plusieurs petites baies sont rapprochées et portées sur un réceptacle commun, comme dans le Rubus. La Baie a quelquefois beaucoup de rap- port avec le Drupe mou; mais elle en diffère alors par le nombre des noyaux ou osselets qu’elle contient, voy. Drupe, Noyau. BALE, ou Glume, gluma ; enveloppe glumacée qui entoure le ealicect la fleur dans les Graminées, et qui est ordinairement com- posée de deux valves terminées quelquefois par un . blet pointu appelé barbe ou arête. Linnéus regardoit la Bâle comme une espèce 3i B I I fle calice, voy. Calyce, vol. 2, fam. des Graminées. BARBE, voy. Arête. BATTANS, voy. Valves. BERCEAU des feuilles, voy. Foliation. BIC APSULAIRE , fruit , Jructus bicap- sularis ,* celui qui est forme de deux cap- sules, comme dans l’Erable. BIDENTÉ, bidendatus. Tout organe dont le limbe ou sommet est muni de deux petites pointes ou dents, est appelé bidenté. BIFIDE, bifidus, fendu jusqu’à moitié en deux parties, ou deux découpures. BIFLORE , bi/lorus. Le pédoncule qui porte deux fleurs, comme dans plusieurs es- pèces de Géranium, , est appelé biflore. BIFURCATION, bifurcatio. On donne ce nom au point où une tige se divise en deux et fait la fourche. BIGÉMINÉ, ée; feuille, folium bige- minotumÿ celle dont le pétiole dichptotne réunit quatre folioles à son sommet, comme dans le Mimosa un guis Cati , L. BIJUGUÉ, voy. Pinné. BILOBE , bilobatus , à deux lobes. BILOCULAIR.E, péricarpe, pericarpium BIT 32 biloculare ; celui qui est divisé in lérieurement en deux loges formées par une cloison , comme dans les Personées, etc. voy. Péricarpe. BINÉE, ées. On appelle feuilles binées, folia binala ; celles qui sont simplement composées, et dont le pétiole commun porte à son sommet deux folioles insérées sur le même point, comme dans le Cynometra. La feuille binée diffère peu de la feuille conju- guée. Dans la feuille conjuguée, les deux folioles sont sur les côtés du pétiole; tandis que dans la feuille binée, les deux folioles sont portées au sommet du pétiole commun. BIPARTITE, biparti tus , fendu jusqu’à la base en deux divisions profondes. BIPINNÉE , feuille, folium bipirma- tum. voy. Pinné et Recomposé. Les feuilles sont appelées bipinnées ou deux fois ailées , quand elles portent sur u U pétiole comùiun des pétioles particuliers sur lesquels les fo- lioles sont insérées et disposées en manière d’ailes, comme dans le Mimosa arborea. BISANNUELLE, racine > radix biennis; celle cpii dure deux ans. voy. Racine. BITERNÉE , feuille , folium biterna- tum , celle dont le pétiole commun se divise en B O I 33 en trois pétioles, qui portent chacun trois folioles , comme dans V Epimedium. BIVALVE, bivaMs ; qui s’ouvre en deux valves, voy. Péricarpe. BOIS, corps solide qui donne du soutien et de la force aux arbres. Le bois doit son existence a cies paquets de libres longitudi- nales réunies étroitement, et agglutinées par le tissu utriculajre qui leur est interposé. Si l’on coupe un tronc d’arbre horizontalement, on reconnoît que le bois n’est pas d’une égale consistance dans le centre et dans la circonfé- rence. Le bois de la circonférence peu solide , potte le nom d’aubier ou de bois imparfait; celui du centre , plus assimilé, plus dur, plus dense, est appelé bois parfait, ou bois pro- prement dit. Le bois, ou corps ligneux, est formé de couches qui s’enveloppent, s’emboîtent, ou se recouvrent les unes les autres, et dont les plus internes sont constamment les plus dures. On croit communément que chacune de ces couches est le produit de l’accroissement du corps ligneux pendant une année. Duhamel ajant détaché une plaque d: 'écorce, fit glisser entr’elle et l’aubier une lame danubien G x. 34 B O I Laitue.; il réitéra plusieurs fois cette opération pendant la durée de la sève. Au Lout de quelques années, il lit abattre l’arbre, et ayant cherché les lames d’argent, il les trouva sé- parées les unes des autres par un réseau ligneux; ce qui fit conclure à ce savant phy- sicien , que chaque couche annuelle étoit formée de plusiéurs autres couches. Les couches ligneuses ne sont pas toujours eoncentriqüès à l’axe ; ce qui dépend, selon l’observation de Duhamel et de Buffon, de la sève qui est déterminée à couler avec plus d’abondance dans certaines parties du végé- tal , soit par l’éruption d’une racine , soit par l’insertion d’une braUche. On ne sauroit douter que les couches li- gneuses ne soient formées par les vaisseaux lymphatiques, le tissu ulriculaire, les vais- seaux propres et les trachées. L’existence des fibres longitudinales est démontrée par la facilité avec laquelle tous les bois se fendent ou se séparent suivant la direction de ces fibres , ou, comme disent les ouvriers, suivant le fil du bois. Ces fibres sont rassemblées en faisceaux ainsi que dans l’écorce. Dans cer- tains arbres, elles paroissent placées paral- lèlement les unes aux autres, et on les croiroit B O I 35 « disposées comme les fils d’un écheveau ; mais dans d’autres arbres ou arbusles , par exemple, dans le Groseiller, il paroît qu’elles forment une espèce de réseau, qu’elles s’in- clinent et qu’elles s’écartent les unes des autres, comme dans l’écorce. Cette disposition réti- culaire existe sans doute dans toutes sortes d’arbres; mais la finesse des réseaux, la dureté du bois, l’identité de la couleur des fibres et du tissu cellulaire, étant peu favo- rables aux observations, il s’en suit que la disposition réticulaire des fibres doit être peu perceptible dans le bois. Néanmoins, comme le tissu cellulaire traverse les couches li- gneuses, ainsique les couche^ corticales, il faut nécessairement que les faisceaux ligneux ne se touchent pas les uns les autres dans toute leur étendue , et qu’ils forment un ré- seau ou quelque chose d’équivalent. Le corps ligneux n’est pas seulement formé de l’entrelacement des vaisseaux lymphatiques avec le tissu cellulaire, on y reconnoît aussi l’existence des vaisseaux propres qui se ma- nifeste par l’effusion des sucs qu’ils con- tiennent. Si l’on coupe transversalement des branches de. Pin, on en voit suinter de la C 2 36 B O I résine; il sort des branches du Figuier une liqueur blanche , etc. Pour être convaincu de l’existence des tra- chées dans le bois , il suffit de rompre de jeunes branches, et de les tirer ensuite en sens contraire; alors on découvre un grand nombre de trachées dans la partie qui doit devenir li- gneuse. Si on coupe longitudinalement et obliquement un morceau de bois de Chêne, on apperçoit sur l’aire des ouvertures nom- breuses , qui sont les orifices d’autant de trachées. L’organisation intérieure du végétal que nous venons de décrire, convient gépérale- ment aux plantes Dicotylédones arbores- centes ; mais dans les plantes Acolylédones et Monocotj lédones , l’organisation du bois pré- sente des différences sensibles. Plumier, dans son excellent traité des Fougères d’Amérique, nous a fait connoître la structure et la disposition des organes in- térieurs des Fougères arborescentes. Ce savant Botaniste a découvert que leur tronc étoit formé de fibres longitudinales plus rappro- chées , plus dures et plus solides vers la cir- conférence que dans 1 intérieur. B O I 37 Daubenton nous apprend dans un Mémoire imprimé parmi ceux cte l’Académie des Scien- ces, 1790 (1), qu’en examinant! là coupe trans- vei’sale d’un tronc de Palmier Dattier, il a vu, au lieu de couches annuelles et de prolonge- mens médullaires , des taches noires disper- sées sans ordre sur un fond blanchâtre. Les plus grandes de ces taches n’a voient qu’un, tiers de ligne en diamètre , et les autres étoient de plus en plus petites, à mesure qu’elles se trouvoient placées plus près de la circonfé- rence. Le tronc du même arbre fendu longi- tudinalement , lui ayant offert des filets de même couleur et de même diamètre que les tachés de la coupe transversale, et en même nombre , il a conclu , i.° que les traits qu’il avoit aperçus sur la coupe transversale , étoient formés par des filets longitudinaux , parmi lesquels se trouvoit une substance blanchâtre qui les enveloppoit, et qui paroissoit sur la coupe transversale , entre les taches noires ; 2.0 que ces filets longitudinaux et que cette substance blanchâtre correspondoient au ré- seau ligneux , à la moelle et aux prolongemens (1) Observations sur l’organisation et l’accrois- sement du bois. G 3 38 B O I médullaires que l’on observe dans les autres arbres. Une singularité remarquable dans les Pal- miers, c’est qu’ils ne croissent pas à la ma- nière des autres arbres, qui grossissent chaque année par l’addition d’une nouvelle couche annuelle, laquelle se forme entre le bois et l’écorce. Les observations les plus exactes ap- prennent qu’ils cessent de grossir dès qu’ils ont acquis le port et le volume d’un arbre ordinaire, quoique leur tronc néanmoins con- tinue de s’élever , sans rien perdre de sa forme cylindrique. Daubenton donne une explica- tion extrêmement ingénieuse de ce mode d’accroissement. Lorsque le Palmier, dit-il, a environ six mois ou un an, on apperçoit au centre de la jeune plante , un tubercule ou bourgeon ( v. Kempf. yîmœnil. exot. Jascic. iv. ) formé par les rudimens de feuilles serrées les unes contre les autres, et contournées en rond. Ces feuilles se développent ensuite suc- cessivement l’une après l’autre, pendant toute la durée de la vie de l’arbre. Tous les ans le Palmier produit environ sept feuilles-nouvelles, et il s’en dessèche sept des plus anciennes, dont les restes forment sur le tronc, au lieu d’une vraie écorce , une enveloppe d’abord 33 0 I 39 écailleuse, ensuite raboteuse, et enfin unie, lorsque l’arbre est parvenu à l’état de décré- pitude. Les feuilles ne sont qu’une extension ou un prolongement des filets ligneux et de la substance cellulaire qu’on remarque dans le tronc, et c’est par leur développement suc- cessif qu’elles opèrent l’accroissement du vé- gétal. Mais comme les filets ligneux, ainsi que la substance cellulaire , s’étendent toujours du centre à la circonférence , ils déplacent et portent en dehors les feuilles précédentes par un phénomène à peu près analogue à ce qui arrive à l’écorce des arbres Dicotylédones , que les nouvelles couches formées entr’elle et l’aubier rejettent constamment en dehors. Daubenton fait remarquer que, dans ces der- niers , cette sorte de recul n’a pas de limites. Il en donne pour raison qu’il se forme chaque année de nouvelles couches corticales très flexibles, et que les anciennes qui ont perdu leur flexibilité, se fendent et se détruisent. Ceci ne peut avoir lieu dans le Palmier Dat- tier. En effet , la substance dont le tronc de ce végétal est formé, est d’autant plus suscep- tible d’acquérir un certain degré de compa- cité , qu’elle est plus voisine de la circonfé- rence. L’arbre ne pouvant plus céder à 4^ B O I l’action des parties intérieures par l’effet de la densité survenue à la fois dans tous les points de sa hauteur et dans son épaisseur , il doit cesser de grossir, et ses dimensions doivent etre les mêmes à son sommet et à sa base. D après ces observations , le célèbre profes- seur d’histoire naturelle conclut, qu’on ne de- vrait peut-être pas donner le* nom d’arbre au Palmier Dattier. En effet, ce végétal, ainsi que les autres qui appartiennent à la même- famille, tels que le Rotang, le Jonc, etc. n’a pas de bois proprement dit; il est dépourvu de branches, et il n’a pour écorce que les restes des feuilles desséchées et presque entiè- rement détruites. Sa substance n’étant pas organisée comme celle des autres arbres, il faudrait désigner par un nom particulier, ce qu’on a coutume d’appeler son bois. Dau- benton pense qu’on pourrait peut-être le dé- nommer bois en faisceaux ( lignum fascicu- latum ) , pour le distinguer du bois ordinaire, qui est par réseaux ( lignum reticulatwn'). Desfontaines s’est aussi occupé avec beaucoup de succès , de l’organisation des plantes Acotjledones et Monocotyledones. Il a reconnu que la tige des Palmiers , des Graminées qui deviennent ligneuses avec le BOT 41 temps, et des Liliacécs frutescentes, étolt un assemblage de grosses fibres solides , lisses , flexibles, légèrement comprimées , et se pro- longeant ordinairement sans interruption de- puis la base jusqu’au sommet. La coupe trans- versale d’un tronçon de tige de Palmier n’a présenté à ce savant physicien aucun vestige de couches concentriques, de canal et de pro- ductions médullaires. Les fibres ligneuses placées irrégulièrement les unes à côté des autres , étoient enveloppées par la moelle qui en remplissoit tous les intervalles. Nous dési- rerions pouvoir présenter un extrait du beau travail du célèbre professeur de Botanique au Muséum d’Histoire naturelle de Paris; mais ses observations sont contenues dans différens Mémoires qui ne sont pas encore imprimés. BORD ou marge , margo ; pourtour ou lisière des différentes parties des plantes. Les feuilles, considérées quant à leur bord, sont très entières, crenele'es, dentées, serrées, épi- neuses, gaudronnées, ciliées, déchirées, etc. BOTANIQUE ou Phytologie , res her- baria , Phytologia. Nom que l’on donne à cette partie de l’Histoire naturelle , qui a pour objet la connoissance des végétaux. 42 BOT La Botanique n’est point une science de noms , de mots , de petits détails , comme l’ont répété plusieurs fois ceux qui ne la connois- sent pas. A la vérité sa nomenclature est très étendue , puisque les objets dont elle s’occupe sont très multipliés : la connoissance en est même nécessaire, puisque, comme le dit J. J. Rousseau , « admettre l’étude de la Botanique » et rejeter celle de la nomenclature, c’est » tomber dans la plus absurde contradiction ». Néanmoins la nomenclature n’est point le dernier terme où tendent les Botanistes. C’est un mojen important dont ils se servent pour acquérir des connoissances plus solides; c’est, comme le dit Duhamel , un vestibule qu’il faut nécessairement traverser, avant de par- venir aux apparteniens qui font l’utilité immé- diate de la maison qu’on se propose d’habiter. La Botanique n’est pas non plus la science qui apprend à donner aux plantes le nom qui leur convient. Son but est infiniment plus relevé et plus digne du philosophe. En effet , celui qui se plaît à contempler la nature , celui qui veut l’étudier dans les végétaux nom- breux qui couvrent la surface du globe , est tenu de rechercher tous les caractères qu’ils peuvent fournir , de pénétrer dans leur BOT 43 organisation la plus intime ; de oonnoître la nature, la forme de leurs parties, leurs déve- loppemens, leur manière de croître, de se reproduire , et de saisir leur affinité. Telles sont les considérations qui forment réellement l’objet de la Botanique, «science qui appro- « fondit la nature des végétaux, c’est-à-dire, 5) qui détermine le nombre, la texture, l’ac- » tion réciproque, la situation, la figure et 3) la différence de leurs organes , et qui en j) tire des caractères pour distinguer et définir 3) les plantes 33. JüSS. Ce n’étoit pas sous ce point de vue que les anciens avoient envisagé la Botanique. Uni- quement occupés de la recherche des remèdes qu’ils avoient besoin de trouver , ils ne s’at- tachoient à connoître ni l’organisation des plantes , ni les caractères essentiels qui les distinguent les unes des autres ; aussi leurs savantes observations sont la plupart absor 1 ument perdues pour nous , par la grande difficulté de connoître les plantes dont ils font mention , et qu’ils n’ont point caractérisées. Sans doute le Botaniste doit s’occuper des propriétés des' végétaux ; sans doute il doit faire connoître ceux qui sont propres à soulager 1 humanité , ceux qui peuvent 44 B O U servir à noire nourriture , ceux qui peuvent contribuer à la perfection des arts ; mais comment transmettre à la postérité ces dé- couvertes précieuses , sans l’exposition des caractères propres à faire reconnoître les végétaux ? BOURGEONS , surculi ,• boutons à feuilles qui se sont épanouis ou dévelop- pés. Le printemps , dit l’auteur du Dict. d’u4gric. voit naître l’œil ; l’œil devient boulon vers le solstice; il se nourrit pendant l’automne ; il est bourgeon au printemps suivant. BOURRELET , grosseur formée dans la partie supérieure de l’écorce qui environne les plaies des arbres, et qui s’étend autour d’elles pour les fermer, voy. Boutures. BOUB.SE des Champignons, volva. On donne le nom de bourse à l’enveloppe radicale que l’on observe dans plusieurs espèces de Champignons. C’est une membrane plus ou moins épaisse , qui tire son origine de l’ex- trémité inférieure du pied du Champignon à qui elle appartient , et qui recouvre entière- B 0 U 45 nient ou seulement en partie son chapeau , dans l’état de jeunesse. Bulliard distingue deux espèces de volva, le complet et l’incomplet. Le volva complet est celui qui renferme le Champignon dans son entier, et qui fait exactement l’office de tunique propre. Ce volva est obligé de se fen- dre comme celui de l’Agaric oronge (vraie), pour faciliter le développement du Champi- gnon qu’il renferme; et lorsque le Champi- gnon en est sorti , ce volva reste ordinaire- ment attaché au pied ou pédicule , sous la forme d’une membrane diversement plissée. Le volva incomplet est celui qui ne recouvre point le Champignon dans son entier, qui n’est point obligé de se fendre pour lui livrer passage. C’est sur-tout dans l’état de jeunesse qu’il faut observer le Champignon , pour s’as- surer de la forme de son volva. L’œil exercé pourrait cependant le distinguer encore après le développement du Champignon, parceque la membrane qui compose le volva complet , duquel le Champignon est sorti, est presque toujours persistante et a ses bords très élevés; au lieu que le volva incomplet n’est composé que d’un petit rebord , qui disparaît ordinai- rement peu de temps après que le Champi- gnon est développé, 46 B O U BOUTONS, gemmœ , oculi, hiberna- cüla, turiones. Petits corps ordinairement conoïdes , qui se forment peu à peu pendant Pété dans Paisselle des feuilles. On les apper- coit en hiver sur les jeunes branches, quel- quefois sur les grosses, mais rarement sur le tronc. Les boutons se montrent alors sous des formes différentes , suivant les différens genres d’arbres qui les portent ; ils sont attachés par un pédicule fort court sur un bourrelet ou boursouflement de la branche, assez sem- blable à une console , et qui , l’été précédent, fournissoit une attache à la feuille dans fais- selle de laquelle s’est formé le bouton. Les boutons ontdes formes différentes, non- seulement dans chaque genre d’arbre, mais souvent même dans les différentes espèces d’un genre. La connoissance de ces diffé- O renies formes suffit ordinairement aux culti- vateurs pour distinguer les arbres qu’ils élèvent en pépinière. On distingue trois espèces de boutons. Le boulon à bois ou à feuilles , est celui qui ne doit produire que du bois et des feuilles; ee.boulon est ordinairement mince-, alongé et pointu. Le bouton à fleurs ou à fruit renferme les rudimens d’une ou de plusieurs fleur§ ; ce B 0 ü 47 boulon est plus gros , plus court que celui à bois. Le bouton mixte est celui qui doit donner en même temps des fleurs et des feuilles. Ces boutons sont ordinairement composes d’écailles creusées en cuilleron., lesquelles, en se recouvrant les unes les autres , forment une enveloppe capable de protéger pendant l’hiver , les parties intérieures qui sont extrêmement tendres et délicates. Les rudimens des branches et des fleurs contenus dans les boutons, peuvent être ap- perç.us dès l’automne, et ces différentes par- ties croissent même pendant l’hiver. C’est dans cette saison , où le mouvement de la sève paraît suspendu , que les différentes parties des fleurs se forment, pour ainsi dire, clan- destinement, et qu’elles se disposent à paraître au printems. En effet , dès que le mouvement delà sève devient plus sensible, les boutons s’ouvrent , les écailles extérieures tombent les premières ; les intérieures acquièrent alors de l’étendue; mais bientôt elles se desséchent, se détachent , tombent à leur tour , et la fleur paraît. Le citoyen Ramatuel ( i ) a observé que C1) Le citoyen Ramatuel , né à Aix , en Rio- 43 B O U les plantes exotiques qui ont des boutons écailleux aux aisselles des feuilles, et qui en ont aussi au sommet des tiges , peuvent vivre en pleine terre, tandis que celles qui en ont seulement aux aisselles des feuilles périroient, si on ne les élevoit dans les serres. Les boutons n’existent pas seulement sur les branches des arbres ; on en trouve souvent sur les racines bulbeuses et tuberculeuses ; vence, fut renfermé successivement dans différentes prisons pendant le gouvernement révolutionnaire. L’étude de la Botanique adoucissoil les horreurs de sa captivité , mais cette distraction innocente lui ayant été interdite , le désespoir et le chagrin s’emparèrent de son ame ; sa santé s’altéra de jour en jour, et il mourut quelques mois avant le q Thermidor, an III. Il s’était livré avec succès à l’étude des arbres, et pour en rendre la connois- sance plus facile , il travailloit à une méthode fondée sur les caractères que présentent les boutons. Il s’étoit aussi beaucoup occupé de physique végé- tale, et il avoit fait plusieurs observations impor- tantes sur cette partie de la Botanique. Le citoyen Ramatuel étoit laborieux et bon observateur. Ceux qui l’ont connu regardent sa mort comme une perte pour les Sciences, et ils font des vœux pour que les dépositaires de ses manus- crits ne tardent pas à les publier. c’est B 0 ü 49 c’est par le moyen de ces boutons que se repro- duisent souvent certaines espèces de plantes , telles que les Orchis , le Colchique , etc. voy. Boubgeons. BOUTURES , talece. On donne ce nom h de jeunes branches garnies de boutons, que l’on sépare du tronc et que l’on met en terre, après les avoir préparées par des entailles con- venables , faites à l’extrémité dont on veut obtenir des racines. Quelquefois on courbe la branche , et on l’enterre par les deux bouts , qui reprennent également : on coupe ensuite à l’endroit de la courbure, et l’on a deux arbres au lieu d’un seul. I.am. L’idée de faire des boutures, dit le savant auteur du Dictionn. de Phys, vegét. dont nous croyons devoir extraire le beau travail sur cet article, fut sans doute, comme un grand nombre de découvertes utiles, le produit du hasard. Des pieux plantes en terre formèrent des arbres; des tuteurs donnés à des plantes précieuses se couvrirent de feuilles. La philo- sophie a éclairé ce sujet , et les expériences de Duhamel ont levé le voile dont la nature sem- bloit vouloir se couvrir , pour nous dérober le secret d’une opération aussi importante. Une suite d’observations a appris que des 5o B O U branches privées de leur écorce et mises en tçrre , ne fesoient aucune production ; qu’une branche privée de la moitié de son écorce et enfoncée dans la terre, ne produisoit des ra- cines que dans la partie pourvue d’écorce ; qu’il se formoit une tumeur sur les bords de cette écorce , et que cette tumeur ou bourrelet donnoit naissance aux racines qui s’échap- poicnt. On a aussi reconnu que la partie de la branche qui est hors de terre, devoit avoir des boutons. On a conclu de ces observations , qu’il falloit, pour le succès des boutures, i.° que la partie de la branche mise en terre fût revêtue d’écorce ; 2.0 que cette écorce tumé- fiée formât un bourrelet; 3.° que la partie de la branche qui est hors de terre , lût couverte de boutons. i.° Il faut que la branche mise en terre soit pourvue d’écorce. L’existence de l’écorce est absolument nécessaire pour le succès des boutures. L’écorce est la partie la plus essen- tielle du végétal, et plusieurs Physiologistes la regardent comme l’ame de la plante. On y trouve l’appareil des vaisseaux ou des moyens nécessaires à son entretien et à sa vie : les arbres écorcés languissent jusqu’à ce qu’ils aient repris leur écorce, et souvent ils péris- B O U Si sent totalement par cette privation. Il y a dans l’écorce tous les moyens reproducteurs de la plante , tous les élémens de la tige et de ses branches. Les plaies faites aux arbres ne se ferment que par l’écorce ; c’est dans l’écorce que les sucs s’élaborent , qu’une foule de sé- crétions s’opèrent ; c’est l’écorce qui , comme le pensent certains physiciens , forme le bois ; en un mot , l’écorce est la partie la plus active de la .plante. 2.0 Il faut que cette écorce se tuméfie et produise un bourrelet. Les plaies et les liga- tures faites aux arbres occasionnent un bour- souflement , une tumeur qu’on appelle boui’- relet. Dans le premier cas , la sève descen- dante est arrêtée par la section de l’écorce ; elle gonfle les sucs du liber par son abon- dance; elle fournit une nourriture considé- rable aux parties qu’elle baigne ; et ces par- ties , chargées de nourriture , s’étendei>t et forment un bourrelet. Les ligatui’es produisent également des bourrelets , puisqu’en compri- mant l’écorce, elles gênent le passage de la sève dans les vaisseaux du parenchyme. Cette sève retenue nourrit plus abondamment les parties où elle coule plus lentement , et il se forme une protubérance d ecorce , d’aubier D a 52 BOü et de bois par l’affluence de la sève nourri- cière qui devoit se répandre dans toute la plante. Le bourrelet qui se forme dans ces deux cas est plus propre à la production des racines et des branches , que les autres par- ties de l’arbre. En effet, si l’on enveloppe ce bourrelet de terre ou de mousse humide, on en voit sortir des racines , et si le bourrelet reste exposé à l’air , il s’en échappe une grande quantité de rejetons. Bonnet, en étudiant les boutures , décou- vrit à leur bout de petits tubercules blan- châtres, d’une grosseur inégale, à peu près, en général , de celle d’une lentille. Ils sor- toient de l’épaisseur de l’écorce , et formoient autour du bois placé au centre , une espèce de couronne. Ces tubercules étoient fort dé- licats , leur forme varioit , et ils sembloient attendre, pour se développer, qu’ils fussent abreuvés d’une nourriture suffisante. Ces tu- bercules ou boutures auroient produit des branches ou des racines , suivant le milieu dans lequel ils eussent été placés ; c’est-à-dire que, plantés dans la terre, ils eussent produit des racines, et , exposés à l’air, ils se fussent couverts de boutons. En effet, il est prouvé par une foule d’expériences, que les bour- BOÜ 53 relets produisent dés branches ou des racines, selon le milieu clans lequel ils se trouvent, c’est-à-dire que la terre ou l’air détermine l'a nature de leur produit. Les bourrelets ou tumeurs doivent donc être considérés comme un amas de bulbes composés de fibrilles et de mammelons, qui n’ont besoin que d’une certaine humidité^pour se développer. 3.° Il ne suffit pas que la bouture soit pourvue d’écorce et qu’elle forme des bour- relets , il faut encore qu’elle soit garnie de quelques boutons dans la partie qui est hors de terre. En effet , dit Duhamel, les boutons renferment, de même que la graine, le ru- diment du végétal : les boutons croissent de même que la graine, lorsqu’ils sont séparés delà plante; enfoncés en terre et soignés, ils prennent racine , et donnent naissance à une plante semblable à celle qui les a nourris. Leur existence sur la branche est donc abso- lument nécessaire pour qu’elle fasse des pro- ductions. D’après ces observations , il est évident que le succès des boutures dépend de leur facilité à prendre racine , de la formation du bourrelet et du développement des boulons. D 3 54 B O ü Ces connoissances sont de la plus grande uti- lité dans la pi-atique , puisqu’elles nous in- diquent les meilleurs moyens de faire réussir les boutures. La manièi’e de faille les boutures dépend de la nature des plantes : il y en a , comme les Saules et les Peupliers , dont les boutures se font sans préparation. Il suffit de choisir des branches vigoureuses , couvertes de bou- tons ; mais dans le plus grand nombre , il est utile et souvent nécessaire d’y former des bourrelets, soit par le moyen des ligatures, en serrant fortement les branches avec plu- sieurs révolutions de fil de laiton recuit ou avec de la ficelle cirée , soit par une incision pi’atiquée dans l’écorce. Quoique les boutons soient nécessaires au succès des boutures , leur nombre ne doit pas être trop grand , de peur de les épuiser. Il faut veiller à ce que la partie de la bou- ture qui s’élève de terre , n’ait environ que trois à quatre pouces de hauteur. Pour planter les boutures , il faut leur donner une bonne terre passée à la claie , appliquer cette terre contre les parties de la bouture qu’on y place, et procurer à cha- cune d’elles les circonstances nécessaires aux B R A 55 arbres qu’elles doivent produire. Ainsi, par exemple , on plantera les Saules dans une terre humide; mais comme les boutures péris- sent souvent , ou parcequ’elles se dessèchent , ou parceque l’humidité les fait pourrir , il faut habilement ménager le degré de chaleur et d’humidité qui leur convient, en les ga- rantissant de l’action immédiate du soleil, et en les arrosant discrètement en forme de pluie. Le temps de faire les boutures est déterminé par la nature des arbres et par le climat. BRACTÉES, bracteœ ; petites feuilles qui sont placées dans le voisinage des fleurs, et qui diffèrent des autres feuilles de la plante par leur couleur, et quelquefois par leur forme, comme dans le Salvia sclarea. BRANCHES , rami ; divisions du tronc ou de la tige. Les branches ont une grande conformité avec la partie du végétal qui leur sert de support ; elles sont composées d’un épiderme , d’une enveloppe cellulaire , de couches corticales et de couches ligneuses, dont la plus intérieure renferme la moelle j elles ont des vaisseaux lymphatiques, des vaisseaux propres et des vaisseaux aérophores ; on_y trouve aussi le tissu cellulaire ; en un mot. 56 B R A les grosses branches seraient de vrais troncs , si elles étoient garnies de racines par le bas. On appelle branches de faux bois, celles qui percent à travers l’écorce , et qui ne sont pas sorties d’un bouton. L’on donne le nom de branches gourmandes à celles qui absorbent toute la nourriture des branches voisines. Les divisions des branches portent le nom de rameaux. Une des questions les plus importantes au sujet des branches , est celle qui concerne leur insertion sur le tronc. Pour s’en former une idée , il ne faut pas croire , dit Duhamel , que des faisceaux de fibres ligneuses se séparent cà et là pour former deux ou trois branches , comraesi l’on séparait en deux ou troisparfies, les filamens d'un écheveau de fil. Cette idée serait peu exacte , puisque les branches ont un centre d’où émanent les productions mé- dullaires, et puisqu’elles ont des couches qui en se recouvrant les unes les autres , forment le corps ligneux que l’écorce enveloppe pré- cisément comme elle recouvre le tronc. Si l’on coupe un arbre divisé en deux branches à un pied au dessus de la bifurcation , l’aire de la coupe ne présente autre chose que l’aire de deux troncs coupés horisontalement. Si en- B R A 57 suite on coüpe les mêmes branches dans le fourehet tout près du tronc, on apperçoit un nombre dé couches ligneuses concentriques à l’axe de ces branches, ainsi qu’on les voit dans la première coupe ; mais les couches ligneuses de ces branches sont enveloppées par d’autres couches qui forment une enve- loppe commune. Si l’on coupe encore de l’ex- trémité de ce tronc une tranche de trois ou quatre pouces d’épaisseur , on voit que les couches qui appartiennent à chaque branche sont alors en moindre nombre , tandis que les couches générales ou communes aux deux branches sont plus nombreuses; ainsi, à mesure que l’on retranche du bois de l 'extrémité de ce tronc , le nombre des couches particulières à chaque branche diminue, et celui des couches communes augmente, jusqu’à ce qu’ènfin les couches propres à chaque branche aient dis- paru. On peut conclure de ce que nous venons de dire , que les couches ligneuses propres aux branches lorment dans le tronc un cône ren- versé , dont le sommet est dans l’intérieur de l’arbre , et dont et la spathe , Spatha , ne sont point des calyces, puisque les enveloppes plus intérieures sont regardées par plusieurs Botanistes , comme de vrais calyces. L’mvo- lucre et l’involucelle ne doivent pas non plus porter le 119m de calyces , puisque les fleurs des ombellileres ont réellement un petit ca- lyce qui est plus ou moins apparent. La considération de la durée , de la forme , de la nature et de la situation du calyce , fournit aux Botanistes , des caiacteies qui servent à la distinction des plantes. Le calyce, considère quant a sa duree , est appelé caduc , caducus , si sa chute piecede celle des pétales , comme dans le Pavot ; tom- bant, deciduus, si sa chute a lieu en même- temps que celles des pétales , comme dans le Chou , etc. persistant , persistens , lorsqu’il survit à la fleur , et qu’il entoure le fruit en tout ou en partie , comme dans les Labiées , les Borraginées , etc. Le calyce est tantôt d’une pièce, Mono- ph.yj.lus , comme dans le Pommier ; tantôt de deux pièces , Diphyllus , comme dans la 62 CAL Pavot; tantôt de plusieurs pièces, Polyphyl- lus , comme dans les Crucifères. Lorsque le calyce est d’une seule pièce , il a des formes différentes , et alors il représente une cloche , un tube , une toupie , etc. campanulalus , iubulosus , turbinatus , etc. Le limbe du calyce est ou entier , ou cré- nelé , ou denté , du lobé , ou plus ou moins divisé. Si les divisions s’arrêtent au milieu du calyce, il est appelé découpé , Jidus ; il peut être alors bifide, trifide , quinquefide, etc. selon le nombre des découpures. Si les divi- sions se prolongent jusqu’à la base, on dit qu’il est divisé , parLitus : on compte alors le nombre des divisions , et on le nomme tri- partie , quadripartite, etc. On distingue le calyce propre du calyce commun. Le calyce propre, calix proprius , est celui qui ne renferme qu’une seule fleur , comme dans l’Œillet , etc. Ce calyce est simple ou double; il est simple lorsqu’il n’est com- posé que d’une seule enveloppe ; il est double lorsqu’il est composé de deux enveloppes très distinctes de la corolle , comme on le voit dans plusieurs Malvacées. — Le calyce commun est celui qui renferme plusieurs fleurs por- tées sur le même réceptacle , et souvent pour- 63 CAL vues chacune d’un calyce propre, comme dans les Scabieuses , etc. Le calyce com- mun est tantôt d’une seule pièce , comme dans le Souci, et on l’appelle simple; tantôt il est composé d’écailles ou de folioles qui se recouvrent par gradation , comme les tuiles d’un toit , et on le nomme Imbriqué , comme dans l’Artichaut ; tantôt le calyce commun est simple , mais muni à sa base de petites écailles qui représentent un second calyce , comme dans la Lampsane, et on le nomme Calyculé. Les Botanistes doivent observer avec soin la situation du calyce par rapporta l’ovaire, puisqu’elle fournit des caractères non -seu- lement essentiels pour distinguer les genres , mais souvent très importans pour distinguer les familles. Le calyce , comme le dit Jus- sieu, étant un prolongement de l’écorce de la tige, et servant d’enveloppe aux parties essentielles de la -fleur, commence toujours au support du pistil. C’est de ce point qu’il s’écarte ordinairement pour former une partie distincte; quelquefois cependant le calyce fait corps avec la base du pistil, ou même conti- nuant plus haut son adhérence, il le recouvre en tout ou en partie : d’où il suit que les 64 CAL expressions de calyce supérieur et de calyce inférieur, employées par Linneus , ne pré- sentent pas un sens bien déterminé, et ne paroissent pas définies avec cette exactitude rigoureusement nécessaire pour établir les principes d’une science. En effet , lorsque Linneus dit que le calyce est supérieur, il est certain que cet organe recouvre alors dans sa partie inférieure le pistil, qu’il contracte même avec lui une union intime, et qu’il en est , pour ainsi dire, la peau. La seule partie qui dans ce cas puisse être considérée comme supérieure , est seulement celle qui cesse d’adhérer, c’est-à-dire, le limbe (i); mais il est évident qu’on ne peut pas attribuer à l’or- gane entier, ce qui ne convient tout au plus qu’à sa partie supérieure. Aussi nous avons cru devoir changer ces deux expressions , ca- lyce supérieur et calyce inférieur , et leur substituer celles de calyce adhérent et de ca- lyce libre , qui expriment , sans aucune es- pece d’obscurité, la position du calyce par (i) CaLijx nonabit in J'ruclum , ut ait Tourne- fortius , nec ipso verè superus est re/e rente Linnœo , sed ipsum, a basi obtegit integrum simui concrescens. Juss. prœm. p, 12 . rapport C A N 65 rapport à l’ovaire, et qui de plus sont con- formes à celles qui désignent également la position de l’ovaire par rapport au caljce. Ainsi toutes les fois que le cafyce est adhérent à l’ovaire, il est évident que ce dernier doit lui être adhérent; et toutes les fois que les deux organes ne font pas corps ensemble, en tout ou en partie, l’un et l’autre sont également libres. r CALYCULE, calyculaius ; le cal pce est nommé caljculé, s’il est muni k sa hase de petites écailles qui représentent un second caljce, comme dans la Lampsane. CAMPANULE , campamilatus , qui re- présente une cloche, voyez Calyce, Co- rolle. CANALICL LE , ée , tige, cduli's cand- lîculaius , celle dont la superficie est creusée d excavations longitudinales , profondes et élargies, comme dans le Beta vuigdris. ■— Une feuille est appelée canaliculée, lorsqu’il règne dans toute sa longueur un sillon en forme de canal, comme dans la Tubéreuse, dans quel- ques Asphodèles, dans le Juncus Lulbosus . etc. J. E 66 CAR CAPILLAIRE , capillaris ; mince, fin comme un cheveu. CAPITÉ , capitalus , rapproché en tête. On appelle fleurs capitées, celles qui sont ras- semblées en une tête globuleuse ou presque arrondie, comme dans le Poterium, le P lata- nus , etc. — Le stigmate est capité dans Y Erica cinerea , etc. CAPSULE, capsula; péricarpe sec, creux qui s’ouvre d’une manière déterminée, voy. Péricarpe. CAPUCHONÉES, feuilles , folia cucul- lata ; celles dont les bords se rapprochent vers la base et s’écartent vers le sommet , comme dans les Géranium cucullatum , co- tyledonis , etc. CARACTÈRES , characteres. La con- noissance parfaite et bien établie de toutes les parties des végétaux et de leurs différences, fournit des signes ou caractères , par le moyen desquels on parvient à distinguer non seule- ment les plantes -entr’elles , mais encore les diverses sortes de divisions qu’on est obligé' d’établir dans leur ensemble , pour en ren- dre l’étude plus facile. On doit donc entendre par caractères en Botanique , des marques CAR 67 distinctives qui servent à faire connoître les végétaux et les divisions établies dans leur ensemble. Linneus a distingué quatre espèces de ca- ractères; savoir : le caractère factice ou arti- ficiel, le caractère essentiel, le caractère na- turel et le caractère habituel. Le caractère factice est celui qui se tire d’un signe de convention; tels sont les carac- tères employés dans la plupart des méthodes. Ce caractère suffit pour distinguer les genres d’un ordre d’avec ceux d’un autre ordre ; mais il ne distingue pas entr’eux ceux du même ordre. w J . . . : ■ { .* • • l Le caractère essentiel est un signe qui con- vient tellement aux plantes qui le portent, qu’il les distingue de toutes les autres. Ce ca- ractère distingue essentiellement , et les genres, dans tous les ordres, et les genres du même ordre. ■ ' ' ’ •>' . (•' ‘ > • i i • « 1 , Le caractère naturel est celui qui se tire de tous les signes que peuvent fournir les plantes. Il sert à distinguer les classes , les, genres et les espèces. Le caractère habituel résulte de la confor- mation générale d’une plante : il peut être comparé à la physionomie , qui se compose E 2 68 CAR de toutes les modifications des traits du visage. ... O Quoique Linneus ne l’ait employé qu’à la dis- tinction des espèces , il pensoit néanmoins qu’il pouvoit servir à faciliter celle des genres. Jussieu , regardant les caractères comme le seul et le véritable but des recherches du Botaniste, pense qu’ils doivent être unique- ment considérés quant à leur nombre , quant à leur valeur et quant à leur affinité. i.° Quant à leur nombre. Les caractères les plus simples , réunis plusieurs ensemble , for- ment des caractères composés. De l’aggréga- tion des caractères composés résultent les ca- ractères généraux , et de l’ensemble des ca- ractères généraux se compose le caractère universel. C’est ainsi qu’on parvient à saisir la physionomie propre du végétal , son port ou sa nature extérieure. 2.0 Quant à leur valeur. Lés organes des plantes n’ont pas tous des fonctions aussi es- sentielles et aussi importantes à remplir. Par exemple, les fonctions de la plupart des or- ganes conservateurs sont moins importantes que celles des organes qui concourent à la reproduction; et parmi les organes de la re- production, les fonctions des étamines, des pistils, et sur -tout de l’embryon de la se-' CAR 69 mence , sont plus essentielles que celles du calyce et de la corolle : d’où il résulte que généralement, les premiers caractères tirés des étamines et des pistils ont plus de valeur que ceux qui sont fournis par le calyce et par la corolle , de même que les principaux carac- tères tirés du calyce et de la corolle l’empor- tent sur ceux que fournissent les racines, les tiges, les feuilles. 3.° Quant à leur affinité mutuelle. Il est des caractères inséparables , réunis par l’affinité la plus étroite; tels sont principalement ceux que i’on tire de la fleur et du fruit. C’est ainsi que l’ovaire inférieur ou adhérent suppose toujours le calyce supérieur ou adhérent et monophylle ; que l’ovaire supérieur ou libre nécessite le calyce inférieur ou libre; que la corolle monopétale indique presque toujours qu’elle porte les étamines , et que ces étamines sont en nombre déterminé , etc. voj. Mé- thode NATURELLE. Lorsque l’on connoît le nombre et la valeur des caractères , on s’en sert pour déterminer ceux qui conviennent aux Espèces, aux Gen- res , aux Ordres et aux Classes, voyez ces mots. CARENE, carina ; nom donné au pétale E 3 7° CAR inférieur d’une corolle papilionacée , parce qu’il imite l’avant d’une nacelle, voy. Co- rolle. — La feuille est aussi appelée en ca- rène, folium carinatum, lorsqu’elle est relevée longitudinalement dans le milieu de sa surface inférieure, par une saillie anguleuse et un peu tranchante , comme dans l’Asphodèle rameux, dans VHyacinlhus racemosus , etc. CARIE. On distingue, en agriculture, deux espèces de carie ; l’une attaque les arbres, et l’autre s’attache à certaines plantes ' herbacées, sur-tout au Froment. La carie des arbres est cette espèce de moisissure du bois qui le rend mou et d’une consistance peu différente de la moelle ordi- naire. Quelques auteurs prétendent qu’elle vient sur-tout de la pourriture des racines, causée par le séjour de l’eau ou par l’écor- chement. Selon d’autres auteurs , les causes qui produiraient un engorgement considé- rable, donneraient naissance à la carie. Les liqueurs engorgées s’altèrent, deviennent cor- rosives, l’abcès crève, la gomme s’extravase , -et un grand nombre d’arbres à nojaux pé- rissent de Gelte manière. Pour arrêter les suites funestes de cette maladie, il faut couper jusques dans le vif CAR 71 la partie cariée, et recouvrir soigneusement la plaie. La carie du Froment est appelée, en cer- tains pays, bosse ,* dans d’autres, on lui donne le nom de cloque , cliambucle. Le blé carié a une forme un peu oblongue et inégalement arrondie. Sa longueur est d’une ligne et demie jusqu’à trois; sa largeur est d’environ une ligne : il est colore en gris- brun. Son écorce aride et sèche renferme une poudre noire, fine, grasse au toucher, sans saveur, mais d’une odeur forte et désa- gréable. Il paroît, d’après les recherches des Physiciens qui se sont occupés de cette ma- ladie, qu’elle présente des phénomènes en- tièrement différens de ceux du charbon. Elle n’arrête point les progrès de la végétation ; la tige du Froment qui en est attaquée est droite et élevée; les feuilles sont sans défaut; mais à peine la floraison est-elle établie, que les épis cariés se font reconnoître’ par une couleur verte, par leur forme qui est plus étroite, et par les baies qui sont plus serrées. Les épis cariés mûrissent plus tôt que ceux qui ne le sont pas : les grains sont alors très légers; et un demi- litron qui contiendrait environ dix onces de Froment, est rempli par quatre onces et un gros de grains cariés. 73 CAR Duhamel et Tillet ont trouvé des grains remplis en partie de farine noire , et en partie de farine blanche. Us ont aussi trouvé des épis sains sur des pieds qui portoient des épis malades; et de plus , ils ont vu souvent dans le même épi, des grains sains et des grains malades. Il paroît que c’est le Périsperme qui est le plus attaqué dans cette maladie. En elfet , le grain carié, soumis à l’analyse chimique, ne fournit aucune partie glutineuse, et les produits qu’on en obtient, soit par la voie humide , soit par la voie sèche , paroissent plutôt , selon l’observation de Parmentier , ap- partenir aux huiles grasses, qu’aux substances farineuses Tillet et Tessier se sont convaincus que la carie ne dépendoit ni des différens en- grais, ni de la nature du sol, ni des brouil- lards. Il résulte des expériences de ces célè- bres Physiciens, que la carie se communi- que par contagion ; que cette voie la mul- tiplie beaucoup et avec une grande facilité ; que , pour peu que les laboureurs soient inattentifs, leurs semences en contractent le principe, soit en retenant la poussiè-re qui voltige dans les granges ou clans les greniers , soit parce que les pailles infectées , converties CAR 73 imparfaitement en fumier, altèrent le germe du grain pur qu’on jette sur les sillons. La facilité avec laquelle la carie se com- munique, explique très bien comment cette maladie se propage^ mais elle ne fait pas connaître quelle en est la cause primitive. Ne pourrai Lon pas penser, comme le soup- çonnoit B. de Jussieu, que les grains cariés sont une espèce particulière de Lycoperdon ou plutôt de Réticulaire, puisqu’ils sont for- més, ainsi que les Champignons, d’une en- veloppe membraneuse , et d’une substance Irès friable qui se réduit en une poussière fine? Cette opinion, conçue par un des plus célèbres Naturalistes de son siècle, a été adop- tée par Adanson, Bulliard et plusieurs autres sa vans Botanistes. Les effets de la carie ne sont pas aussi dangereux que ceux de l’ergot; néanmoins cette maladie fait un tort considérable en diminuant l’abondance des récoltes. L’intérêt des cultivateurs, auquel est lié celui de leurs concitoyens ou de la nation entière , doit les engager à pratiquer les méthodes préserva- tives de la carie, découvertes par des savans qui méritent à juste titre le nom de bien- faiteurs de l’humanité. Tessier en indique 74 CAR quatre dans son Traité des maladies des grains. Celle qui consiste à laver les blés dans une eau chargée d’une quantité de chaux vive ou d’alkali caustique, est géné- ralement adoptée dans plusieurs départe- mens. On conçoit comment f en employant cette méthode, les causes de la contagion sont anéanties. L’alkali caustique , qui a une grande affinité avec Pair fixe ou acide car- bonique, détruit la combinaison de cet air fixe avec la poussière noire , et s’en empare. CARRIÈRE des fruits. On observe des parties dures dans l’intérieur de certains fruits, comme dans les Poires sauvages, Saint-Germain, etc. On donne le nom de pierres aux parties qui sont les plus dures, et celui de carrière à la masse qui résulte de leur réunion. Nous devons à Duhamel toutes les connoissances que nous avons sur cette matière curieuse, voy. Fruit. Si l’on enlève l’épiderme et le corps mu- queux cl’une poire qui commence à pourrir, on trouvera une grande quantité de petits corps solides arrangés assez régulièrement sur toute la superficie de ce fruit. Leur ensemble forme une enveloppe générale que Duhamel nomme enveloppe pierreuse. On trouve en- v CAR 75 core de pareilles pierres en d’autres endroits que sous le corps muqueux. Ces pierres, qui sont répandues dans toute la substance de la poire, n’y sont pas jetées au hasard. Elles sont amoncelées auprès de l’ombilic, où elles re- présentent une espèce de roche . Le long de l’axe du fruit jusqu’au centre, elles forment par leur disposition une espèce de canal que Duham 1 nomme canal pierreux. Les pierres qui se trouvent vers le centre sont plus grosses et sont écartées les unes des autres ; elles en- veloppent les pépins, et Duhamel les consi- dère toutes ensemble comme formant une cap- sule ou boîte pierreuse , qui a quelque ana- logie avec les noyaux. Ces pierres se rappro- chent ensuite au dessous des pépins, et for- ment une gaine dans laquelle passent les vais- seaux de la queue ou pédoncule. Ces prétendues pierres n’ont aucun rapport avec les pierres proprement dites, puisque, jetées au feu , elles répandent l’odeur du pain grillé, et qu’elles se dissolvent par une forte ébullition , lorsqu’elles ne sont pas trop en- durcies. Ces pierres végétales paroissent orga- nisées , et elles semblent croître comme les corps organiques. Duhamel pense qu’elles sont formées par des pelotons de glandes ou 76 CAR de vaisseaux ; leur tissu le fait au moins sup- poser, et leur disposition permet de le croire. La greffe des Poiriers pierreux sur eux- mêmes suffit pour ôter aux fruits toutes leurs pierres. Cette observation a été faite sur des Poiriers Saint-Germain, entés successivement plusieurs fois sur eux-mêmes. Ne pourroit- on pas en conclure que les pierres sont pro- duites par les sucs qui passent dans les fruits, et que la nature de ces sucs dépend du calibre des vaisseaux qui les filtrent? On voit alors pourquoi les sauvageons donnent des fruits cassans , tandis que les arbres greffés pré- sentent des fruits moins pierreux et plus suc- culens. Les pierres, des fruits ne sont pas seulement des glandes qui concourent à la nutrition des pépins , mais elles sont encore des osselets qui soutiennent la pulpe des fruits. CARTILAGINEUX, ses, feuilles , folia carLilaginea ,* celles dont le bord est d’une substance cartilagineuse , comme dans le Saxifraga colyledonis. CARYOPHYLLÉES ; nom donné par Tournefort aux fleurs polypétales régulières, dont l’onglet est attaché au fond d’un caljce GAU 77 cylindrique formé d’une seule pièce, sur le bord duquel les lames s’évasent et sont dis- posées en roue , comme dans l’Œillet, voy . tom. 2 , Caryofhyllées. CASQUE , galea ; ce mot désigne la lèvre supérieure d’une corolle labiée ; cette lèvre est comprimée, et ordinairement avancée sur la lèvre inférieure , en manière de casque , comme dans le Phlomis. CASTRATION. Opération par laquelle on s’oppose à la fécondation des ovules , en retranchant et coupant les anthères des éta- mines. CAUDEX ou tige caudiciforme. Racine élevée, continue sous la forme de colonne cy- lindrique , couronnée d’une touffe de feuilles rangées cireulairement et par étage , sil- lonnée transversalement d’impressions cir- culaires formées par les feuilles qui se sont détachées. Cette espèce de tige , en sortant de terre, a toute la grosseur qu’elle doit avoir, et son accroissement ne se fait plus qu’en lon- gueur. voy. Bots; et vol. 2 , Palmiers. CAULESCENTES , plantes , plantcn eau - les ce nies $ celles qui ont des tiges. CA ULIN AIRES , feuilles , folia eau -, hua } celles qui sont attachées à la tice. O 7® CHA GAYEU ou Caïeu , bulbulus ; on donne ce nom aux peliles bulbes et aux boutons que l’on trouve sur les racines bulbeuses et tubé- reuses. vny. Boutons. CENTRAL , qui occupe le centre. CHAIR. On désigne par ce mot la sub- stance plus ou moins ferme de certaines plantes , comme des Champignons ou de certaines parties des plantes , comme des fruits. CHALAZA, chalaza; petite tache colorée ou petit tubercule qu’on apperçoit sur la sur- face extérieure de la membrane interne de la semence, et qui est formée par l’extrémité des vaisseaux ombilicaux internes. Le cha- laza se trouve à l’opposite de l’orabilic. dans diverses graines , comme dans le Citvus , dans le Slaphylea , etc. CHALEUR , voy. Végétation. CHANCRES ou ulcères coulans ; ouver- tures plus ou moins grandes répandues çà et là sur les arbres, desquelles suinte une sève altérée, sous la forme d’une eau roussâtre, corrompue et très âcre. Cette sanie corrosive endommage les parties voisines, et fait que le mal se communique de proche en proche. G H A 79 Les chancres ne doivent pas être confon- dus avec les abreuvoirs dont nous parlons à l’article pourriture , desquels il ne s’écoule que de l’eau de pluie et non de la sève cor- rompue. Plusieurs Physiciens pensent que les chan- cres doivent être attribués à l’eau putride et infecte des terres marécageuses, ou à des fu- miers trop abonda ns. Si une seule branche étoit attaquée de cette maladie , il suffirait de la couper ; mais si un arbre entier en est attaqué, on ne peut le sauver qu’en le transplantant dans un terrain moins gras et moins humide. Peut-être que dans les commencemens de la maladie on au- rait dû avoir recoins au fer, en pratiquant des incisions jusqu’au vif tout autour de l’ul- cère , et en couvrant les plaies, afin de les sous- traire au contact de l’air. CHAPEAU , pileus ; on donne ce nom à la partie supérieure d’un Champignon , quand elle est évasée , et quand elle a plus de diamètre que le pédicule ou le pied qui la porte. On remarque dans le chapeau d’un Champignon , sa forme, sa situation , sa con- sistance, son épaisseur , sa couleur, sa su- perficie , ses bords , etc. 8o C H A CHARBON. Le charbon , appelé vulgaire- ment nielle , attaque plusieurs plantes de la famille des Graminées, et sur-tout l’Avoine. Lorsque les épis sortent de leur fourreau , on en voit qui paraissent noirs comme s’ils a voient été brûlés par le feu. Il ne subsiste de leurs baies et de leurs ai êtes, que des débris informes de couleur blanchâtre qui s’entre- lacent dans des amas de poussière. Cette pous- sière, examinée de près, dit Tessier dans son Traité des maladies des grains , est d’un brun verdâtre , quoiqu’elle paroisse noire. On la trouve placée confusément silr le support de l’épi, et non par petits amas distincts comme dans l’Orge. Son adhérence est peu considéra- ble , puisqu’elle s’attache aux jambes des per- sonnes qui parcourent les champs d’Avoine. Cette poussière est inodore, quand elle est ré- cente ou desséchée; dans ce dernier état, elle se conserve long-temps ; mais si on l’enferme avant de l’exposer à un air sec , elle se moisit et contracte une odeur putride. Les Physiciens ne sont pas d’accord entre eux sur la cause primitive du charbon. Parmi ceux qui ont cherché à l’expliquer , les uns ont reproduit les opinions adoptées sur les au- tres maladies des grains, et ils l’ont attribuée aux C H A 81 aux engrais , aux brouillards, à l’humiditii du sol , aux insectes, à un défaut de fécon- dation, etc. D’autres ont cru que cette ma- ladie provenait d’un ulcère imperceptible à l’œil, mais visible à l«a loupe, et paroissant aux yeux de l’observateur sous la forme d’une petite moisissure. Tessier , en convenant que la cause primitive de cette maladie nous est inconnue, assigne pour causes accessoires, les semences provenues des champs où il y a eu un plus grand nombre d’épis charbonnés , et la profondeur à laquelle on enterre le9 se- mences. Bulliard , dans son Histoire des Chain.- ' pignons, soutient que le charbon n’est point une maladie ; il le regarde comme un amas de petites graines d’une plante de la famille des Champignons et du genre Réticulaire , genre dont la plupart des espèces s’attachent aux végétaux vivons et leur causent prom pa- iement la mort. Ces graines rondes, extrême- ment fines, insérées à de petits blets élastiques, sont portées par les vents sur les épis encore dans leur fourreau : au moment où les baies s ouvrent, elless insinuent entre les valves dont organes de la fécondation sont entourés; elles pénètrent jusqu’aux! grains encore tendres et mucilagineux, s’j enracinent, s’en appro- I-‘ F 82 c H E prient les sucs nutritifs , s’y développent , et donnent ensuite naissance à une prodigieuse quantité de graines d’un brun noirâtre et extrêmement fines. Ainsi le charbon doit être considéré, selon Bulliard , comme une suite de générations d’individus organiques végétans. Les moyens qui réussissent pour empêcher la carie de se former dans le Froment, s’oppo- sent également à la production du charbon , et le chaulage est employé avec succès pour préserver les moissons de cette maladie. CHATON , Amenlum , Juins ; voy. In- florescence. Linneus regardoit le Chaton comme une espèce de calyce. voy. Calyce. CHAUME , culmus ; tige herbacée , fislu- leuse , simple et garnie de plusieurs nœuds. CHAUVE , calvus ; Gaertner emploie cette expression pour désigner les semences qui ne sont ni aigrettées , ni chevelues , et que les Botanistes nomment ordinairement nuesv CHEMISE, voy. Volva. CHEVAUCHANTES , feuilles , fol# equi- tantia ; celles qui , renfermées dans le bouton, sont en recouvrement les unes sur les autres , de manière que les deux bords de la feuille CIR 83 inférieure sont embrassés par celle qui la recouvre, comme dans l’Iris. CHEVELURE, coma ; la chevelure a quelque ressemblance avec l’aigrette | mais elle en diffère , en ce que les poils naissent de l’enveloppe extérieure de la semence. De plus , les semences chevelues sont toujours renfer- mées dans un péricarpe , comme on le voit dans Vyisclépias. — On donne aussi le nom de chevelure à la touffe de feuilles qui termine le fruit de l’Ananas et la tige de la Couronne impériale. CHEVELUS. Nom donné aux petites fibres qui tapissent ou terminent les racines. r CILIE , ciliatus > bordé tout autour dè poils soyeux et parallèles. Les feuilles sont ciliées dans le Drosera. La corolle est ciliée , dans le Nymphoïdes. CILS , especes de poils , ainsi nommés , parce qu’on les compare à ceux qui bordent nos paupières. CIME. voy. Sommet. CIRCONSCRIPTION , ou périphérie des feuilles, circumscriplio ; contour de la feuille, abstraction faite des sinus et des angles. Les feuilles , considérées quant a leur circons- E 2 CLa- cripliün , 'soiit or U! cil lai t'es, àrfttttdiè's, ôvlé§, ovales ou elliptiques, oblôngües, lanûéôlées, linéaires, subulées, paraboliques ^spatuléte.s, cunéiformes. La circonscription d’une fbuille détermine sa figure oü structure; et si cette structure n’est pas bien tranchée, si elle par- ticipe egalement de deux, alors les Botanistes emploient un nom composé, comme feuilles ovale3 - oblongues , feuilles linéaires - iàn*- ' véolées , etc. . ... À CIRRHIFERE , cirrhosus ; qui porte une vrille, voy. Vrille, Eeüille. CLASSE, cia s si S'. On entend par classe, clans les méthodes artificielles , la réunion des ordres qui ont un seul ou un très petit nombre de caractères uniformes et communs, choisis arbitrairement par les auteurs des Méthodes , parmi les caractères qui avoient servi à réunir les genres en ordres : mais dans la Méthode naturelle, on doit entendre par classe , un rassemblement ou rapprochement d’ordres, fondé sur les caractères primaires et uni- formes , ainsi ‘déterminés par des principes naturels et nullement arbitraires. C’ést ainsi que Jussièü, après avoir pris les caractères constitutifs des ordres parmi les caractères gé- coq m niques priucipawx „ a également çhpisi les car&fitènÇ? pgpsjitulifs des, classes ppr.wi les caractères lgs plus irnportans des ordres, ypy. Jps§ti?u Méthode. CLAVIFORME, clapatus ; en forme de massue. _ } • * /• • ) CLOISON , disscpimeuLuin ; me^Japane plus ou moins épaisse qui coupe ou traverse la cavjlé du péricarpe. Les Botanistes qb- servent avec soin dans les fru its biJoçulaires, la position de la cloison ou des cloisons par rapport aux valves. La cloison est appelée parallèle , si ses deqx bords s’insèrent dans lés sutures des valves , connue dans la Lu- naire — On la nomade opposée ou contraire, si ses deux bords répondent au indien des valves , .comme dans le Thlaspi , etc. — Le Plar centa fait quelquefois les fonctions de. cloison f comme dans la Scrôphulairç , etc. — r Les cloir s.ous sont cjnelquefois formées par les rebords restreins des valves, comme dans le Lysiqn- tlïus ? le Chironiq , etc. . t .mo inm > • > sr""r ' ■ CLOCHE , en clqcbe, voy. Qjw'FAflflbh COCHLÉIFORME. Les feuilles sont apr peléc^cq.chléiformes ou recoqu idées, folia. cir- çitiçtlÏQ , lorsqu’elles s’enveloppent spiralement F 3 86 COL en dessous , de manière que leur sommet oc- cupe le centre , Comme dans les Fougères. • COEFFE , calypLra^ espèce de membrane qui recouvre l’urne des mousses, voy. vol. 2 , Mousses. ; Linneus regardoit la coè IFe comme une espèce de calyce. voy. Calyce. COLLET des Champignons 3Annulus\ es- pèce de couronne membraneuse qu’on trouve attachée à la partie supérieure du pied ou du pédicule des Agarics. Tantôt c’est une pro- duction membraneuse: tantôt c’est un anneau • • h • charnu et épais ; tantôt c’est un tissu filamen- teux ; quelquefois ce n’est qu’une espèce de rebord. Bulliard distingue le collet , propre et le collet impropre. Le çollél propre est celui qui tapisse toujours la tranche des feuillets, et qui sert de voile aux organes de la fructi- fication. Le collet impropre est celui qui ne tapisse jamais la tranche des feuillets , mais qui sert seulement à lutter les bords du cha- peau contre le pédicule , afin d’empêcher la communication de l’air extérieur avant qu’elle soit nécessaire. Il y a des Champignons qui n’ont que le collet propre ; quelques-uns ont seulement COM 87 le collet impropre ; et il en est qui ont à la fois ces deux espèces de collet. Dans les Cham- pignons pourvus des deux espèces de collet , on remarque assez ordinairement que le collet impropre disparoît peu de temps après le dé- veloppement du Champignon. On donne aussi le nom de collet à une espèce d’étranglement ou de rebord qui sé- pare une tige d’avec sa racine. COLORÉ, coloratus ; cette expression est employée pour indiquer qu’une partie du vé- gétal a une couleur différente de celle qui lui est propre : c’est dans ce sens qu’on dit feuilles colorées , comme dans V Arnaran- tlius tricolor ; calyce coloré , comme dans plusieurs espèces de Daphné. COLUMELLE , columella ; corps ordi- nairement cylindrique , creux , rempli de poussière séminale , contenu dans l’urne des Mousses, voy. vol. 2, Mousses. COMMUN, communis ; on donne le nom de commun au calyce, s’il renferme plusieurs fleurs; au pétiole, s’il soutient plusieurs feuil- les ; au pédoncule, au réceptacle, s’ils portent plusieurs fleurs. COMPLET, te. voy. Volva, Fleur. 88 C O N COMPOSE, compositus ; cette expression qui est le contraire de celle de simple , désigne çn général , toute partie du végétal qui a un plus ou un moins grand nombre de divisions. — La tige composée est celle qui se divise en branches. — La ieudle composée est celle dont le pétiole est tantôt terminé par deux ou plu- sieurs petites feuilles appelées folioles , tamôt muni dans sa longueur , sur ses deux oôtés , de folioles disposées en manière d’ailes. Toutes ces folioles ne coustituent qu’une seule feuille , puisqu’elles tombent toutes ensemble avec le pétiole qui les supporte. La feuille composée est ou articulée, ou binée, ou ternée, ou digi- tée,ou pédiaire,.ou pinnée,etc. Elle est aussi susceptible de différens degrés de composition ; et on la nomme alors recomposée, surcom- posée. voy. ces mots. — La fleur composée est celle qui est formée de l’aggrégation de plu- sieurs petites fleurs portées sur un réceptacle commun. Elle sc divise en Syngénésique et A'ggrégée. voy. Fleur. COMPRIMÉ, cpmpressi/s , plus ou moins applati sur les côtés; par exemple., là tige est comprimée dans le Potamogeloh com- pressum , dans le Poa compressa , etc. CONCAVE ; tiiàe feuille est appelée con- C O N 89 cave, lorsque son disque est enfoncé , tandis que ses bords sont relevés, comme dans le Sedurn kybridum. CONDUPLIQUÉES , feuilles , folia con- duplicala ; celles qui étant renfermées dans le bouton, ont leurs bords rapprochés paral- lèlement l’un de l’autre, comme dans le Chêne, le Cerisier, le Noyer , etc. CONE , slrobilus ; espèce de péricarpe com- posé d’écailles ligneuses, appliquées les unes contre les autres, fixées par leur hase, sur uu axe ou pédoncule commun qu’elles en- tourent , comme dans le Piu , etc. Sous chacune des écailles, on trouve une ou deux semences anguleuses et ordinairement gar- nies d’une membrane ou espèce d’aile, voy. vol. 3 , Conifères. Le Cône, dans le temps de la floraison , est ‘fui vrai chaton , sur lequel sont disposées de petites fleurs incomplètes. . . CONFLUENT, tes, feuilles , folia con- flueruia ; celles qui se joignent ensemble par leur base , comme les feuilles supérieures du Poleniilla bifurca. CONGÉNÈRES. On appelle plantes con- gédierez toutes les espèces d’un mê'Àre 'genre. go C O N Par exemple. les V eronica spicata et offi- cinal is , qui ont tous les caractères du genre y eronica , sont des plantes. congénères. CONJUGUÉ, ée , folium conjugalum; celle dont le pétiole porte sur les côtés , et presque à son sommet , une paire de folioles, comme dans le Zygophyllum Jabago. voy. Biné et Pinné. CONNÉ, connalus , coali lus. On appelle feuilles connées celles qui sont opposées et réunies par leur base, de manière que les deux feuilles ne paraissent en former qu’une seule, comme dans le Silphium connalwn. On donne le nom d’anthères connées à celles qui sont tellement adhérentes, qu’elles for- ment une gaine traversée par le pistil , comme dans la Laitue, le Chardon, etc. CONNIVENT , connwens. Nom donné aux parties du végétal , qui sont rappro- chées, et qui n’adhèrent point ensemble. Par exemple , les anthères des Morelles sont con- ni ventes. CONSERVATEURS, voy. Organe CONSISTANCE, voy. Nature. C ONTRJUI'JÉ, contiguilas. On se sert de COQ gi eette expression en Botanique , pour indiquer que deux organes se touchent , mais qu’ils ne tiennent pas ensemble. Par exemple, les aiguillons sont contigus aux tiges ; le péris- perme est contigu à l’embryon. CONTINUITÉ, coniinuilas ,* expression employée pour désigner l’adhérence de deux organes. Par exemple , les épines sont conti- nues aux tiges; le vitellus est continu à l’em- bryon. CONVEXE , convexus ; ce mot , opposé à celui de concave , se dit de la surface exté- rieure de tout ce qui est courbé. CONVOLUTE , ée , feuille , folium con- volulum ; celle qui est repliée dans le bouton , de manière que le bord d’un côté , enveloppe l’autre côté de la même feuille, comme dans le Prunier. ; " *■ COQUE , coccüm ,• péricarpe formé de deux ou de plusieurs enveloppes sèches , élas- tiques , qui portent également le nom de coques, cocculi. Ce péricarpe se distingue principalement de tous les autres par la ma- nière dont il s’ouvre. Les coques partielles se séparent d’abord de l’axe du fruit , et chacune d elles se rompt ou s’ouvre avec élasticité, le 9« G 0 R long de sa suture interne, en deu* valves ordinairement réunies à leur base. Les coques. sont le plus souvent au nombre de trois; cependant il n?eu existe que deux dans la Mercuriale; on en trouve quatre dans le Jatrophq glçbosa, et un grand nombre dans le Sablier. ' ■ ■ 1 ' ■ ■ ; : * Ij ! *•.* 1 ) *; î ; ; >t ; u ; • 1 • i ‘ * CORDIFORME , ou eu forme de coeur, cordatus. On donne le nom de Çordiformes aux feuilles dont la structure approche ■. de celle de la .feuille pyée , .et dont la base çrrpn- die sur ses bords , est creusée ou fortement échancrée dans son milieu, .comme dans }ç Géranium cor di folium. r ■ . -< ’ , . • \\'\ \ f . • . . ■ • i r • ] COROLLE , corolla. Nom que l’on donné en Botanique, à cette enveloppé de la fleur, qui est ordinairement colorée , souvent- bdo^- rante , d’une texture délicate , et qui envi- ronne immédiatement les organes sexuels , c’est-à-dire, les étamûies et le pistil. La corolle est composée (Lune écorce , d’un réseau, d'un parenchyme et de trachées,' _ Les Botanistes ont çrw pendant long-temps que la corolle n’étpit enveloppée que par une membrane simple, à laquelle ils .donnaient lé nom d’épiderme •; mais M, de Saussure a COR 93 démontré que cette membrane étoit une vraie écorce , dans laquelle on distipguoit un réseau cortical recouvert par Un épiderme, voyez Écorge. Dans lès fleurs complètes , la détermination de la corolle n’éprouve aucune diiiicullé : il n’én est pas de même lorsque les fleurs sont incomplètes. Il paroît que Tournefort et Lin- neus n’avoient point une idée précise de la différence qui doit exister entre le calyce et la corolle. Tournefort, après avoir donné le nom de corolle à l’enveloppe de la Tulipe et de la Hyacinthe , appelle calyce l’enveloppe du Narcisse et de l’Iris. Linneus donne le nom de calyce dans le Rumex , à la même partie qu’il appelle corolle dans le Rkeum. De plus , il emploie souvent dans la descrip- tion de ses genres, les expressions suivantes: 'Coràlla , ni calyctni ni avis , la corolle, si Vous n’aime2 mieux le calyce ; ce qui prouve tpie , dans ces circonstances , il éloit incertain si l’organe qu’il décrivoit étoit un calyce ou tme corolle. Il étoit réservé à Jussieu de dé- terminer avec précision les différences qui existent entre ces deux enveloppes. Après avoir observé l’origine de la corolle, après avoir remarqué sa -grande affinité avec les 94 COR étamines , son usage et sa chute prompte après la fécondation , il la définit en ces termes : « La corolle est cette enveloppe » de la fleur, qui , rarement nue , et presque » toujours recouverte par une enveloppe ex- j) térieure ( calyce ) , est une continuité du 3) liber du pédoncule , et non de son épi- 33 derme; ne dure point au-delà d’un cer- 33 tain temps j mais tombe ordinairement avec 33 les étamines, dont elle n’est qu’un appen- 33 dice ; entoure et couronne le pistil , mais ne 33 fait jamais corps avec lui , et présente le plus 33 souvent ses divisions disposées alternati- 3> veinent avec les étamines , quand leur noin- >3 bre est le même. Lorsqu’il se trouve quelque >3 difficulté dans l’examen de ces parties, alors >j l’observation des plantes analogues donne 3) la solution du problème. 33 Il suit de cette définition , que la principale différence qui existe entre le caljce et la corolle, vient de ce que le caljce tire son origine de l’épiderme du pédoncule, tandis que la corolle est une continuité du liber. Des raisons physiologiques se présentent à l’appui de cette vérité. Nous avons observé un grand nombre de pétales dans des plantes de genres et d’ordres différens , et nous y avons toujours COR 95 reconnu, en les déchirant obliquement, la présence des trachées. Dans les uns , comme dans, ceux des Malvacées , des Rosacées et sur- tout de la Rose', nous avons distingué à la vue simple les vaisseaux aérophores ; mais il falloit avoir recours à la loupe pour les recon- noîlre dans ceux des Borraginées , des Caryo- phy liées, etc. Nous avons soumis aux mêmes recherches les prétendus pétales des Cucur- bitacées, des Liliacées, desNjctages, etc. et jamais nous 11’avons pu découvrir la moindre apparence de vaisseaux en spirale (1). Ainsi Jussieu a eu raison de ranger parmi les Apé- tales , non-seulement plusieurs plantes qui n’ont qu’une seule enveloppe colorée , mais encore plusieurs autres qui , étant munies de deux enveloppes , pourraient passer pour avoir un calyce et une corolle. Il paraît que la principale fonction de la corolle est de garantir les organes essentiels de la fructification, de tout ce qui pourrait les endommager , et de favoriser leur dévelop- pement. Lorsque la fécondation a eu lieu , la corolle se flétrit et tombe ; alors les sucs qui l’abreu voient se reportent sur l’ovaire, CO Voyez Magasin Encycl. , année, tom. XI. 96 COR qui prend de l'accroissement et devient un iruit parfait. Les expériences qui ont été faites par les Chimistes sur la végétation , donnent lieu de croire que la lumière se combine avec quel- ques parties des plantes, et que c’est à cette combinaison qu’est due la variété des cou- leurs que nous admirons dans les corolles. La - couleur des fleurs est quelquefois très cons- tante ( voy. Couleur ) ; et lorsqu’elle offre des variations , elle a souvent des limites bien décidées. Lamarck pense qu’elle doit être citée dans toute description botanique, et que même , dans certains cas , on peut l’employer comme un bon caractère dis- tinctif. On considère dans la corolle , sa forme y sa régularité , ses divisions , le nombre de ses pièces et le lieu de son insertion. . Ou désigne ordinairement sous le nom do pétale y les pièces tout-à-fait distinctes dont est composée la corolle d’un grand nombre de fleurs ; ainsi une corolle formée de quatre pièces , comme dans le Choux , est dite ài quatre pétales : d’où il suit que le mot pétale peut exprimer même la corolle entière , lors- qu’elle est d’une seule pièce. C’est pourquoi l’ott COR 97 l’on nomme Monopétale toute corolle qui est formée d’une pièce unique } c’est-à-dire, dont les divisions , si elle en a, ne sont point pro- longées jusqu’à sa base, de manière qu’on puisse l’enlever en entier du lieu de son in- sertion; telle est la corolle du Liseron. Aclan- son et quelques autres Botanistes donnent aussi le nom de monopétale à la corolle dont les divisions , prolongées jusqu’à la base , tom- bent toutes ensemble, en se tenant légèrement entr’elles , comme dans le Cornus , etc. La partie inférieure d'une corolle monopélale porte le nom de tube : on donne celui de limbe au bord supérieur de la corolle , et l’on désigne parle mot évasement, orifice, faux , l’entrée ou la gorge de la corolle. Le tube est plus ou moins long , plus ou moins renflé. L’évasement est libre ou très ouvert dans le Liseron , et il est fermé par des écailles dans plusieurs Borraginées. Le limbe est en- tier, deuté , crénelé , fendu ou découpé. Ainsi dans le Lilac, la corolle est monopétale, le tube est cylindrique, et l’orifice est ouvert. On donne le nom de polypétale à la corolle qui est composée de plusieurs pièces, que J’on peut détacher les unes après les autres du Heu de leur insertion, sans déchirer la i. G 98 COE. Corolle; Celle qui est composée de deux pé- tales est appelée dipétaie , comme dans le Circœa. On nomme tripétale , celle qui est à trois pétales; tctrapétale , celle qui est à quatre pétales , etc. La partie qui termine inférieurement chaque pièce d’une corolle polvpétale, s’appelle onglet ( un guis ) , et la partie supérieure s’appelle lame {lamina). La lame est presque toujours entière; néan- moins elle est quelquefois dentée , comme dans l’Œillet; quelquefois fendue en deux ou bifide, comme dans le Stellaria , etc. Les corolles monopétales et pofypétales sont régulières ou irrégulières. On entend par co- rolle régulière , celle dont toutes les parties correspondantes sont conformes et également distantes du centre. On appelle irrégulière celle dont les parties , d’une structure diffé- rente, ne présentent qu’un ensemble irré- gulier. La corolle monopétale régulière , consi- dérée relativement à sa forme, se nomme : Campanulée, lorsqu’elle ressemble à une cloche , comme celle du Liseron ; Infundibuliforme, lorsqu’elle ressemble à un entonnoir , comme celle de la Prime- Vère; Tabulée , lorsqu’elle est formée par un COR 99 tuyau un peu alongé , qu’on nomme tube } comme celle du Phlox , du Lilac j Hypocratéri forme, lorsqu’elle ressemble à la soucoupe des anciens, c’est-à-dire , qu’elle s’évase supérieurement en manière de sou- coupe , et qu’elle se termine par un tube, comme dans Y Androsace ; En roue , rotala , lorsqu’elle ressemble à une roue ou à une molette d’éperon , c’est-à- dire, qu’elle est applatie supérieurement et qu’elle n’a point de tube bien sensible , comme dans la Bourrache. La corolle monopétale irrégulière est celle dont le limbe est tantôt partagé en divisions inégales , comme dans le Bouillon-Blanc , la Véronique ; tantôt fendu transversalement en deux parties, l’une supérieure et l’autre in- férieure , qui imitent en quelque sorte une gueule plus ou moins ouverte. On donne à ces parties le nom de lèvres , et la corolle est appelée labiée , comme dans la Sauge. La lèvre supérieure représente souvent un cas- que : on lui donne alors le nom de galea. On trouve quelquefois , presque sur le sommet de la lèvre inférieure, une éminence convexe qu on appelle palais , palatum. La corolle labiée est aussi munie quelquefois à sa base G 2 IOO COR dun éperon ou d’une protubérance obtuse: on la nomme alors éperonnée, calcarata , comme dans la Linaire, etc. voy. Didyna- mie ; et vol. 2 , Labiées. On dit d’une corolle polypétale régulière, qu’elle est : Ci ucj forme , si elle est composée de quatre pétales disposés en croix, si ses étamines sont au nombre de six, et si son fruit est une silique voy. vol. 3 , Crucifères; Rosacée, lorsque les pétales égaux sont in- sérés sur le calyce , et disposés symétrique- ment, comme ceux de la Rose. voy. vol. 3, Rosacées. Quant à la corolle polypétale irrégulière , on la nomme papillonacée , lorsqu’elle est composée de quatre ou cinq pétales qui res- semblent en quelque sorte par leur disposi- tion , à un papillon qui prend son vol , comme celle du Genêt, etc. Le pétale supérieur qui est placé en dos-d’âne , ou quelquefois tout- à-fait relevé et étendu, porte le nom d’éten- dard , vexillum. Le pétale inférieur, qui re- présente l’avant d’une nacelle , qui est tantôt d’une seule pièce, tantôt divisé en deux, qui renferme presque toujours les étamines et le j oistil , se nomme carène , carina. On donne IOI COR I le nom d’ailes, alæ , aux deux pétales laté- raux qui sont unguiculés, et qui portent or- dinairement d’un côté , près de leur base , une oreillette qui les fait paraître bifides infé- rieurement. voy. vol. 3 , Légumineuses. On donne le nom d’Anomales à toutes les corolles polypétales irrégulières qui ne sont: pas papillonacées. On remarque souvent dans ces fleurs , des productions étrangères à la corolle, comme des glandes, des sillons, des éperons , etc. Linneus donnoit à ces parties le nom de Nectaire ; mais les Botanistes mo- dernes les désignent chacune par un nom conforme à la chose qu’elles représentent. La corolle fait son insertion de trois ma- nières ; tantôt elle s’insère sur l’ovaire , et on la nomme Epi gy ne , comme dans les Rubia- cées , les Ombellifères , etc. tantôt elle s’insère sous l’ovaire , et on la nomme Ilypngyne , comme dans les Labiées , les Crucifères , etc. tantôt elle s’insère sur le calyce , et on la nomme Périgyne. Dans ce cas, elle est rare- ment monopétale , comme dans les Bruyères , les Campanulacées , etc. mais presque tou- jours polypétale, comme dans les Rosacées, les Légumineuses , etc. La position de la corolle, par rapport à G 3 ici G O T l’ovaire , ne paroi t pas déterminée avec assez d’exactitude dans les écrits de Linneus. Ce célèbre Botaniste ne reconnoît que deux po- sitions de la corolle, l’une supérieure et l’autre inférieure : mais il est évident qu’il confond alors l’insertion de la corolle sous l’ovaire , avec l’insertion de la corolle sur la base du calyce ; de même qu’il confond l’insertion de la corolle sur l’ovaire , avec l’insertion de la corolle au sommet du calyce, lorsque celui-ci fait corps avec le fruit. Pour éviter cette con- fusion , il faut reconnoitre avec Jussieu , trois positions diffe'renles de la corolle, par rapport à l’ovaire ; savoir , Yépigyne , la périgyne et Vhypogyne. CORYMBE. voy. Inflorescence. COSSE, voy. Légume. COTE. Nom quéVon donne ordinairement a la nervure inférieure qui coupe longitu- dinalement une feuille en deux parties égales ou presque égales. COTONNEUX, voy. Tomenteux/ COTYLEDONS , lobes séminaux , coty- ledones , /obi. Nous faisons connoître aux ar- ticles Semence et Germination, la nature, les fonctions, etc. des Cotylédons ; nous ajou- G 0 T io3 terons seulement que leur présence ou leur absence , ainsi que leur nombre , établissent trois grandes divisions parmi les plantes. Les unes sont Acotyledones , c’est-à-dire que l’em- bryon est dénué de lobes; les autres sont Mo- nocotyledoncs, c’est-à-dire , que l’embryon n’a qu’un lobe ; enfin , le plus grand nombre est Dicotylédones , c’est-à-dire que l’embryon est muni de deux lobes. On parvient, avec un peu d’habitude, à distinguer facilement les plantes Acotyle- dones, Monocotyledones et Dicotylédones. Pour s’assurer à quelle division il faut rap- porter une plante , il n’est pas plus nécessaire d’être témoin de sa germination , que de faire l’anatomie, d’un quadrupède qu’on n’a jamais vu , pour s’assurer si son cœur est à deux oreillettes et à deux ventricules. En effet , dans les plantes Acotyledones , les organes sexuels sont peu apparens et difficiles à dé- couvrir ; aussi ces plantes sont-elles nommées Cryptogames. Les Monocotyledones renfer- ment un petit nombre de familles faciles à distinguer par leur port. voy. Monocotyle- dones ; et les Dicotylédones sont remarqua- bles par une organisation plus parfaite, voy. Dicotylédones. io4 COU Senebier ayant répété les expériences cu- rieuses de Bonnet sur les fonctions des Coty- lédons, observa, i.° que si on les coupoit avant la germination, la graine ne germoit pas; 2. 9 que si on les coupoit avant que la plumule eût une ligne, la plante périssoit ; mais que, dans tous les autres cas, la plante réussissoit, soit qu’on lui eût coupé les deux Cotylédons, soit qu’on n’en eût coupé qu’un seulou meme une partie : la grandeur de la plante étoit alors proportionnelle à la quantité retranchée. COUCHES. Les cultivateurs ont recours aux couches pour faciliter la germination des graines et hâter la végétation des plantes. L’art de préparer les couches exige des soins et de d’habileté. On les forme communément avec du fumier de cheval , tel qu’on le ramasse dans l’inférieur des écuries, c’est-à-dire, mé- langé de crotin et de litière; on les fait aussi avec de la tannée, des feuilles sèches , etc. soit qu’on emploie ces substances ensemble ou séparément ; enfin, on peut les faire avec tout ce qui est susceptible d’acquérir de la chaleur par la fermentation. Après avoir remué plus ou moins les matières employées , on les place ensuite ou dans des fosses creusées -et quelquefois revêtues de maçonnerie, ou sur COU io5 un espace très abrité , et on est attentif à les remuer , et à les étendre également sur toute la longueur du terrain qu’on leur destine. Ces substances ne doivent être ni trop sèches , ni trop humides ; et comme il faut qu’elles concentrent le calorique , on a soin de les comprimer suffisamment. Le grand art pour retirer beaucoup d’avan- tages des couches, consiste à empêcher qu’elles ne se refroidissent trop vite, ou qu’elles ne s’échauffent considérablement. Il importe de ne pas trop les couvrir dans le commencement, afin que le caloriquè surabondant s’évapore. Dans la suite , au contraire , les couches venant à se refroidir , il faut avoir recours à du fumier neuf pour renouveler la chaleur ; il faut aussi les abriter avec des paillassons. Parmi les différentes espèces de couches, celles qui sont faites uniquement avec de la tannée , paraissent devoir mériter la préfé- rence ; elles seules ont la propriété d’entretenir un degré de chaleur plus égal et plus durable. On comprime légèrement la tannée avec un instrument quelconque ; et aussitôt qu’elle a acquis un degré de chaleur convenable, on y plonge les vases dans lesquels sont déposées les semences ouïes plantes. Quand on s’apper- io6 COU çoit que la chaleur diminue , on remue la tannée, et on en ajoute de nouvelle. Les châssis qui recouvrent les couches doi- vent être proportionnés à la grandeur des plantes que l’on veut y conserver , et à la quantité de chaleur qu’il est nécessaire d’y entretenir, voy. Jardin potager de dï COMB E. COUCHES corticales , voy. Ltber. COUCHES ligneuses, voy. Bois et Ac- croissement. COUCHE , prostralus ; on dit que la tige est couchée , lorsqu’elle s’étend horizonta- lement sur la terre, comme dans le Convol- vulus sic u /us , le Lotus arabicas , le Gyp- sophila prostrata , etc. COUDÉ, voy. Flexueux. COULEUJA. Les racines, 1 ecorce , l’au- bier , le bois , les feuilles , les fleurs , les fruits, en un mot toutes les parties des vé- gétaux sont colorées. Cependant la couleur n’est pas la même dans tous ces organes , et elle varie même dans chacun, selon les diffé- rentes époques de son existence. Nous ne chercherons point à développer quels sont les principes et quelles sont les- causes de la coloration des végétaux. Nous. COU 107 renvoyons le lecteur aux explications ingé- nieuses que Fourcroy et Bertholet en ont données dans les Annales de Chimie , tom. V et VI. Nous dirons simplement avec M. de Saussure , que c’est à l’écorce qu’appartien- nent quelquefois les taches des feuilles que l’on nomme panachées , comme celles de la Citrouille. D’autres fois , et l’écorce et le parenchyme contribuent à la coloration des feuilles , comme dans le Chardon - Marie ; d’autres fois enfin , la variété des couleurs et des feuilles dépend entièrement du paren- chyme, comme on peut le voir dans le Houx, dans plusieurs Géranium , dans les Alater- nes , etc. L’écorce , selon le savant Physicien que nous avons cité , contribue encore beaucoup plus à la coloration des pétales qu’à celles des feuilles. Les vives et riches couleurs de la Pensée, de la Balsamine, du Laurier-Rose sont dues à leur écorce , puisque le paren»- chyme de toutes ces fleurs est blanc. Les fleurs qui sont blanches ont une écorce transparente et sans couleur. La nature, qui ne fait rien en vain , n’a pas voulu mettre une écorce blanche sur un parenchyme blanc.' Il y a cependant quelques plantes dont les pétales io8 COU ont un parenchyme coloré , comme la Bour- rache , etc. Linneus prétcndoit que la couleur des fleurs n’olïroit que des caractères très va- riables , dont on ne devoit faire aucun cas. 11 est vrai que dans beaucoup de plantes , par exemple dans les Œillets, les Prime-Vères , les Hjacinthes , la couleur des fleurs , sujette à varier, ne peut être citée comme caractère dis- tinctif ; mais aussi , selon l’observation de La- marck , elle est très constante dans les Fenouils, les Férules, les Buplèvres, les Aulnées, et souvent elle fournit un caractère certain. De plus , ajoute le même auteur , les varia- tions des couleurs ont dans certaines plantes des limites bien tranchées, que l’on peut as- signer pour caractère. Par exemple , dans ■ l’Anémone des bois, la couleur peut se nuan- cer du blanc au rouge ; mais jamais on ne la verra dégénérer en jaune; jamais, à force de tentatives , on n’obtiendra un Bouton-d’or à fleurs bleues , et on ne réussira point à convertir en jaune les demi-fleurons d’un Pister , ni en bleu ceux d’un SoUdago. La fleur du Pêcher , celle du Cerisier ne se sont jamais colorées en jaune. La couleur des fleurs n’est donc pas assez variable, pour C R E 109 qu’on doive la proscrire , comme 11’étant pas dans le cas de fournir un caractère dis- tinctif. COURBÉ , incurvus , infiexus. Toute partie du végétal qui se penche en devant et forme quelquefois l’arc, est appelée cour- bée : par exemple, les feuilles du Mesem- bryanthemum siipulaçeum sont courbées. CRAYONNÉES , feuilles , folia lineata ,* celles qui sont marquées de lignes longitu- dinales peu saillantes ou de petites nervures, comme dans les Trifolium procumbens , spa- diceum , filiforme , etc. CRÉNELÉ ,crenalus. On appelle feuille crénelée , celle qui est garnie sur ses bords de dents arrondies , qui ne sont tournées vers aucune de ses deux extrémités , comme dans les Sa/via horminum , pratensis , etc. dans le Spiræa crenata , etc. CRÉPU ou Frisé , feuilles crépues , folia crispa ; celles dont la circonférence , plus grande que ne comporte le disque , est forcée de se contracter en replis nombreux , irré- guliers , chiffonnés , comme dans le Malva crispa. CREVASSE, rimosus ; parsemé de fentes I lO G R Y ou crevasses. L’écorce , clans les vieux arbres , est presque toujours crevassée. CROCHETS ou Agraffes, hami; divi- sions crochues que l’on trouve quelquefois au sommet des poils, comme dans certaines Borraginées. Les poils qui ont ces divisions sont nommés Glochides , Biglochides , Tri- glochides , selon le nombre des divisions ou des crochets. CROCHU, uncinatus ; on appelle crochu , un poil, un aiguillon, une arête, en un mot toute partie dont l’extrémité est courbée en hameçon, comme les arêtes des semences du Geum , le stigmate des Viola , Lantana , etc. CROISÉ, cruciatus , decussatus ; opposé en croix, voy. Opposé. CROISSANT , feuilles en croissant, voy. Lunülé. / CRUCIFORME , corolle; celle qui est polypétale, régulière et dont les pétales, au nombre de quatre , imitent la disposition des branches d’une croix, voy. Corolle. CRYPTOGAMIE , de deux mots grecs qui signifient noces cachéest La Crypto- gamie, qui est la vingt-quatrième classe du 111 C R Y système de Linueus , renferme les plantes dont les organes sexuels ne sont pas visibles ou sont difficiles à découvrir. Les plantes de cette classe sont appelées Cryptogames ; Jussieu les regarde comme Acotylédones , c’est - à - dire que , dans la germination, leur embryon s’étend et ne se partage point en Cotylédons ou lobes sémi- naux. voy. vol. 2 , classe i.re Plusieurs Naturalistes ont pensé , et il en est encore qui paroissent persuadés qu’un grand nombre de plantes Cryptogames doi- vent appartenir au règne animal. Daubenton a présenté à la Société philo- manque, un mémoire imprimé dans le Ma- gasin encyclopédique, An. 2, tom.3,p. 8, dans lequel il examine si les êtres organisés qui passent pour être des végétaux ou des animaux , ont les caractères essentiels à ces deux règnes. Il pense que les Moisissures, les Lichens, les Champignons, les Conferves, etc. ne sont pas de véritables plantes , et il pro- pose d’en faire une classe à part. Il propose aussi de faire une section particulière des insectes et des vers qui présentent dans leur économie de très grandes différences avec les quadrupèdes vivipares, les cétacées , les 112 eus oiseaux , les quadrupèdes ovipares , les ser- pents et les poissons , qu’il regarde comme possédant seuls les caractères propres aux véritables animaux. CUISANT , te , tige , caulis urens , pru - riens ; celle qui est parsemée de poils piquans qui excitent des démangeaisons, des inflam- mations , comme l’Ortie, les Maïpighia et Jatroplia urens , etc. CUNÉIFORMES , feuilles , folia cunei- formia ; celles qui plus longues que larges se rétrécissent insensiblement du sommet à la base, comme dans le Sedum slnacampseroS , VHermannia yHnijolia , et dans les folioles du Robinia Holodendron , etc. CUPULES ; parties orbiculaires planes ou concaves, quelquefois infundibuliformes , sessiles ou stipitées , etc. qu’on trouve sur quelques plantes licliéneuses. Plusieurs Bota- nistes les regardent comme un des organes de la fructification, voy. Lichen , tome 2. CUSPIDEE } feuille, folium cuspidatum ; celle qui est terminée par une pointe un peu roide , comme dans le Quercus cuspidatus, comme dans les folioles du Robinia Holoden- dron. La pointe est quelquefois recourbée en bec , DÉC 1 13 bec, comme dans toutes les espèces de Phy~ ioJacca. CUTICULE, voy. Épiderme. CY LINDRÏQUE , tige , caulis teres ; celle qui est arrondie dans toute sa longueur et sans angles , comme dans les Hypericum mon - tanum , hirsutum , pulchrum , etc. — On nomme feuilles cylindriques celles qui, e'pais- ses ou charnues, sont arrondies dans toute leur longueur , quand même leur sommet se terminerait en pointe, comme dans plusieurs espèces d’Ail , dans le Mesembryanlhemum hispidum , etc. , CYMBIFORME, en forme de nacelle, comme la carène des fleurs papillonacées. CYME. voy. Inflorescence. D DÉCANDRIE , de deux mots grecs qui signifient, dix maris. La Décandrie est la dixième classe du système sexuel. Elle ren- ferme les plantes dont les fleurs hermaphro- dites ont dix étamines; et elle se divise en .cinq ordres, savoir : Monogynie, Digynie, Trigynie , Pentagynie et Décagynie. DECHIRE , lac crus. On appelle feuilles. I • TT ii4 D É H déchirées, folia lacera , celles dont le bord est composé de segmens de grandeur et de figure différentes, comme dans le Géranium lacerum , Gmel; le Fucus laceratus , X lles- peris lacera , etc. — La corolle et les stig- mates sont aussi quelquefois déchirés, comme dans le Soldanella , XAdetia , etc. r r DECLINEES ; étamines , stamina decli- nata ; celles qui, étant abaissées, se relèvent dans leur partie .supérieure , et forment un peu l’arc , comme dans l’Hémérocalle. — Les rameaux sont déclinés dans Y Asparagus de- clinatus. DÉCOUPÉ , fidus. Cette expression est em- plojée pour désigner les divisions du caljce ou de la corolle, qui ne se prolongent pas jus- qu’à la base. On compte le nombre des dé- coupures , et c’est dans ce sens que l’on dit : Caljce bifide , trifide ; Corolle quadrifide , quinquefide, etc. DÉCURRENT, tes, feuilles; celles dont la base se prolonge sur la tige ou sur les rameaux , comme dans le Centaurea glas- tifolia et dans plusieurs espèces de Chardon. DÉHISCENCE. Manière dont s’ouvre le Péricarpe, voy. Péricarpe. D E N n5 DELTOÏDE, es, feuilles; celles qui ont à peu près la forme du delta des Grecs, c’est- à-dire d’un triangle équilatéral , comme dans le Peuplier noir , dans le Chenopodium alri- plicis , etc. DEMI- AMPLEXTCAULES ou Sémi- Amplexicaules , feuilles , folia semi-amr plexicaulia ,• celles dont la base n’environne pas entièrement la tige, comme dans V Aster novœ Angliæ. DEMI-CYLINDRIQUE, feuille, folium semi-cylindricum ; celle qui , considérée dans le sens de sa longueur, est arrondie sur une face et applatie sur l’autre , comme dans les Mesembryanthemum crassifolium , rosira - tum , etc. DEMI-FLEURON, ligula. voy. Corolle. DENDROIDE , qui a des ramifications semblables à celles d’un arbre, ou qui res- semble à un arbre, comme les Hypnum den- droïdes , Alopecurum. DENTÉ , dénia tus. On appelle feuille den- tée, celle dont les bords sont garnis de pointes horison taies, séparées les unes des autres, et de la même consistance que les feuilles , comme dans les Salvia syriaca , Epilobium montanum. ( Feuille dentée en scie, voyez H 2 1 16 DÉS Serré. ) Le cal y ce est appelé denté, si son limbe est garni de pointes ou divisions peu profondes ; et on compte alors le nombre des dents. — Les anthères sont dentées dans l’If. DEPOT. Le dépôt est une extravasation du suc propre des plantes dans les vaisseaux lymphatiques op dans le tissu cellulaire. Les arbres qui abondent en suc propre , tels que les Cerisiers , les Pruniers , etc , des- quels il sort une grande quantité de gomme; les Pins, les Sapins , les Térébjnthes, d’où il suinte naturellement de la résine liquide, sont sujets à des évacuations ou à des hémorra- gies qui leur sontsquyent plus utiles que nui- sibles. Mais si le suc propre s’introduit dans les vaisseaux lymphatiques ou dans le tissu cellulajre , il y occasionne des inflammations végétales , des obstructions , qui font péril- toute la partie qui e§t au - dessus de ce dépôt. Si le mal n’a pas fait de grantjs progrès, il suffit d’avoir recours à la serpette. DEPRIME; pltjspu moins applati du som- met à la base. On appelle feuille déprimée, folium depressum , celle qui est pulpeuse et plus applatie sur le disque que sur les bords, comme dans le Sedl/m jubçns. DESCRIPTION des plantes. Exposition t) É Ê ïi7 détaillée des principaux cafactères que pré- sentent les or gd liés des plantes, afin de pou- voir les distinguer de celles avec rpli on pour- roit les confondre , et alin de faire appcrcevoir leurs rapports naturels avec celles qui appar- tiennent au rriêtne genre et à la métne fatriille. Cette partie essentielle de la Botdniqüe , qui doit peindre à l’itildgifidtion le Végétal par rémunération des traits qui le caractérisent, étoit absolument négligée par les Anciens. Linneus fut le premier qui , en introduisant une réforme générale dans la Botanique, fit connoître les principes sur lesquels doit être fondée une description exacte. D’après les lois établies par ce célèbre Naturaliste, la descrip- tion ne doit être ni trop longue , ni trop courte. La description est trop longue , lorsqu’on' emploie un style prolixe , ou lorsqu’on dé- taille des minuties sujettes à Varier. Elle est trop courte, lorsqu’on passe sôus silence les parties essentielles de la plante. Les modèles de descriptions que Linneus nous a laissés , et qui ont été adoptés par les Botanistes j nous apprennent qu’on doit d’a- bord exposer les noms dit genre et de' l’éspèce , ensuite ajouter une phrase spécifique et courte qui exprime les caractères les plus tranchés H 3 n8 DES (1e l’espèce qu’on décrit , c’est-à-dire , ceux par lesquels elle est éminemment distincte de toutes les autres espèces du genre. Après avoir cite les synonymes ou les différens noms qui lui ont été donnés , après avoir fait connoître les auteurs qui en ont parlé, on indique si la plante est herbe, sous-arbrisseau, arbrisseau ou arbre; quelle est son élévation et quel est son pays natal. On décrit ensuite successive- ment et par ordre toutes les parties du végétal; savoir, la racine, la tige, les rameaux, les feuilles, l’inflorescence , lecalyce, la corolle» les étamines , le pistil , le péricarpe et la se- mence. Tous ces organes doivent être consi- dérés quant à leur présence ou leur absence, quant à leur nombre, leur situation , leur forme, leur direction et leur proportion. Le voyageur, ou celui qui décrit une espèce nou- velle doit faire connoître l’odeur, la saveur , la couleur et les autres détails que l’herbier ne peut plus présenter. On termine la des- cription de la plante, en désignant le nom vulgaire sous lequel elle est connue, l’usage auquel elle est employée et le sol qui lui con- vient. Les exemples étant plus instructifs que les préceptes, nous renvoyons le lecteur aux descriptions de plantes faites par Linneus, D I A 119 Jacquin , Cavanilles, Smith, l’Héritier, etc. etc. La description dont nous venons de parler est appelée universelle ; c’est celle qu’em- ploient les monographes , les voyageurs et ceux qui décrivent des espèces nouvelles. Mais il en est une autre qu’on appelle par- tielle , et dans laquelle on se contente d’expri- mer les caractères principaux. Il faut alors porter toute son attention sur le choix des ca- ractères, 11 'employer que ceux qui sont bien tranchés, et sur-tout ne point omettre ceux qui sont essentiels. DESSICCATION des plantes, voy. Her- bier. DÉTEPvMINE nombre , dejinitus ,• les Bo- tanistes emploient cette expression pour désig- ner le nombre des étamines , lorsqu’il ne s’élève-pas au-delà de douze. t 1 r DETOURNE, secundus. voy. Inflores- cence. DIADELPHIE , de deux mots grecs qui signifient deux frères. La Diadelphie est la dix-septième classe du système sexuel. Elle renferme les plantes dont les fleurs herma- phrodites ont leurs étamines réunies par les filumens en deux corps ; et elle se divise en 120 D I D trois ordres , qui sont fournis par le nombre des étamines; savoir, Hexandrie, Octandrie et Décandrie. DIANDRIE, de deux mots grecs qui signi- fient deux maris. La Diandrie est la seconde classe du système sexuel. Elle contient les plantes dont les fleurs hermaphrodites ont deux étamines; et elle se divise en trois ordres, savoir Monogynie, Digynie , Trigynie. PICHOTOME. Nom donné à la tige qui se bifurque, et se divise toujours en deux par- ties, comme dans le Gui. DI C LINE , deux lits , en grec. voy. Fleur. DICOTYLEDONES, plantes ; celles dont l’embryon est pourvu de deux lobes, voy. Semences , et préambule de la cinquième classe, vol. 2. DIDYME , ES. On désigne par ce mot , le rapprochement de deux organes qui ont une insertion ou une origine commune. Les anthères sont didymes dans la Mercuriale. DIDYNAMIE, de deux mots grecs qui signifient deux puissances. La Didynamie est la quatorzième classe du système sexuel. Elle renferme les plantes dont les fleurs her- maphrodites ont quatre étamines, deux gran- des et deux petites. La Didynamie se divise D I f 12 I en deux ordres nommés Gymnospermie et Angiospermie. DIFFUS, rameaux , rami diffus i ; ceux qui sortant de tous côtés de la tige s’étendent hori- sontalement , comme dans le Trachelium diffusum, dans 1 e Boerhaavia diffusa , etc. — Linneus appelle panicule diffuse , celle dont les pedicelles des fleurs sont écartés , comme dans les Poa pratensis , trivia lis, etc. DIGITE , ÉE , feuille, folium digi latum ; celle qui est composée de cinq folioles , ou même davantage , qui prennent naissance dans le même point du pétiole , comme dans le Marrônier , dans le Slerculia fœtida , etc. DIGYNE. La fleur digyne est, selon Lin- neus , celle qui a deux styles ou deux stig- mates, et, selon Jussieu , celle qui a deux ovaires, voy. Pistil. — La Digynie , deux femmes en grec , constitue le second ordre dans les treize premières classes du système sexuel. DIOECIE , de deux mots grecs qui signi- fient deux maisons. La Dioécie est la vingt- deuxième classe du système sexuel. Elle ren- ferme les plantes dont les fleurs ont les or- ganes sexuels séparés sur différens indivi- dus, comme dans le Chanvre. Les ordres dçj 122 D I s la Dioécie sont fournis par la Monandrïe , la Diandrie, la Triandrie , la Tétrandrie, la Pentandrie , l’Hexandrie , l’Octandrie , 1 Ennéandrie, la Décandrie , la Dodécandrie, la Polyandrie , la Mouadelphie , la Syngé- nésie et la Gynandrie. Les plantes de la Dioé- cie sont appelées Dioïques ; c’est-à-dire que les fleurs mâles sont portées sur un pied , et les fleurs femelles sur un autre. DIOIQUE , es, fleurs; flores dioici. voy. Dioécie et Fleur. DIPHYLLE, qui est de deux pièces dis- tinctes. voy. Calyce. Ce nom est employé aussi quelquefois pour désigner les plantes dont les feuilles sont géminées ; par exemple , Solarium diphyllwn. DIRECTION ; ligne selon laquelle une partie du végétal est dirigée. Les différentes directions des parties du végétal fournissent des caractères pour distinguer les plantes. Par exemple, la racine est quelquefois perpen- diculaire , quelquefois horisontale , etc. Les feuilles sont droites , ouvertes, renversées, etc. DISPERME , qui contient deux semences. voy. Péricarpe. DISPOSITION ou Arrangement. Il ne suffit pas, comme l’observe Linneus, d’avoir DIS 123 égard au nombre et à la forme des parties qui composent les plantes ; il faut encore s’atta- cher à en saisir la disposition. Ce mot dis- position , paroît plus spécialement consacré pour désigner l’arrangement que les fleurs affectent sur les tiges et les rameaux, voy. Inflorescence. DISQUE signifie en Botanique la super- ficie d’un corps , les bords en étant exceptés ; ainsi le disque d’une feuille est toute la surface de la feuille, à l’exception des bords. Le disque de la fleur radiée est toute la surface qu’occu- pent les fleurons. DISSÉMINÉ ; ce qui est répandu çà et là ; ce qui est clair-semé. DISSIMILAIRE , es. voy. Organes. DISTIQUE ; expression employée pour désigner les directions latérales qu’affectent quelquefois certaines parties des végétaux ; par exemple, les feuilles sont appelées disti- ques , lorsque , naissant sur tous les points de la tige ou des rameaux , elles se rejettent sur les côtés, comme dans l’If, le Sapin. — Les fleurs distiques sont celles qui se trou- vent sur deux rangs opposés , etc. DISTYLE ,es, fleurs; celles qui ont deux styles, comme la plupart des Graminées. i24 D O Ü DIVERGENT , ens. On appelle ainsi les pédoncules qui partent d’un point commun , et qui s’écartent ensuite , comme dans les Ombellifères. DIVISE. L’organe qui se divise profondé- ment ou jusqu’à sa base, en plusieurs par- ties, est appelé parUtus. On compte alors le nombre des divisions, et c’est dans ce sens que l’on dit : Calyce bipartite , triparti te , etc. DODÉCANDRIË , douze maris , en grec. La dodécandrie est la onzième classe du sys- tème sexuel. Elle renferme les plantes dont les fleurs hermaphrodites ont de douze à dix- neuf étamines , et elle se divise en cinq ordres; savoir : Monogynie, Digynie,Trigynie, Pen- tagynie , Poly'gÿnîè. DOLABRIEORME , en forme de doloire ( instrument dont se serrent les tonneliers ). On nomme feuilles cîôlabriformes , fdlia do- labriformia , celles qui , étant cylindriques dans leur partie inférieure , ont la partie su- périeure élargie, épaisse d’un côté et tran- chante de l’autre, comme dans le Mesem- bryanthemum dol abri forme. DOUBLES, fleurs; celles dont les étamines se sont converties en pétales, de sorte que la fécondation ne peut avoir lieu. DRU 125 DRAGEONS ou rejets, stolones ; bran- ches qui tiennent au pied d’un grand arbre, et qui ont la faculté de prendre racine quand on les transplante. Les grands arbres donnent communément peu de drageons; cependant l’Orme pousse des jets qu’on peut lever, et qu’on cultive en pépinière. DRAPE, voy. Tomenteux. DROIT, ereetus;. qui s’élève dans une di- rection perpendiculaire à l’horison.Les feuilles droites, folia erecta seu stricta , forment un angle très aigu avec la tige, comme dans le Tragopogon pratense. DRUPE ; péricarpe charnu ou coriace , renfermant un seul noyau ou un seul osselet ordinairement adhérent à la pulpe qui les entoure. t Les drupes diffèrent entr*eux par leur écorce et par leur nojau. D’écorce , qui ne s’ouvre presque jamais d’elle-même , est tantôt molle , tantôt sèche , tantôt fibreuse. Le drupe mou a beaucoup de rapport avec la baie; mais il en diffère, parce qu’il ne contient qu’un seul noyau ou qu un seul osselet qui adhère fortement à 1 écorce qui le recouvre , comme on le voit dans le Prunier, dans le Lantana , etc. 126 Dru Le drupe sec est celai dont l’écorce est mem- braneuse , comme dans YHallesia ; coriace ou fongueuse , comme dans le Noyer , l’Aman- ; dier. — Le drupe fibreux ressemble au drupe mou dans sa jeunesse, et au drupe sec lors- qu’il est parvenu à sa maturité ; mais il diffère de l’un et de l’autre , en ce que son écorce est formée en grande partie de fibres fortes et roides qui tirent leur origine du noyau , comme dans le Cocotier, le Manguier, etc. Les noyaux sont ordinairement de nature ligneuse ou osseuse. Quoiqu’on découvre dans un grand nombre , des traces évidentes de valves qu’on peut séparer avec le couteau , mination. — Les noyaux sont presque toujours i - loculaires , quelquefois 2 -3- loculaires ; mais il est rare d’en voir qui soient divisés intérieurement en un plus grand nombre de loges. — Les noyaux varient beaucoup dans leur forme. Leur surface extérieure n’est ja- mais aussi glabre et aussi unie que celle des osselets et des semences osseuses; tantôt elle est creusée de fossettes, ou relevée de petites saillies ; tantôt elle est striée longitudinale- ment, comme dans le Chionanthus ; tantôt elle est munie de lames osseuses en form» ECO 127 d’ailes, comme dans le Tetragonia ,* tantôt elle est divisée en lobes par des sillons pro- fonds, comme dans le Gueltarda. C’est prin- cipalement cette forme extérieure des noyaux qui contribue à les distinguer des osselets avec lesquels ils ont beaucoup de rapport, voy. Osselet. E Ecailles , squamæ. Productions min- ces , applaties , souvent sèches , coriaces , quelquefois colorées. On trouve* des écailles sur les tiges, les rameaux, les pédoncules, et même dans l’intérieur des fleurs , comme dans le Samolus. Les écailles qui servent d’enveloppe aux boutons des arbres et des arbrisseaux , sont creusées en cuilleron. / / ECARTES , rameaux, rami divaricati ,* ceux qui sont séparés , éloignés , à angles (droits , comme dans l’ Aster dwaricatus , YUrtica dwaricata , etc. ÉCIîANCRÉ, ée , feuille , folium emar- ginatum; celle dont le sommet est marqué d’un sinus ou d’une entaille profonde et élar- gie , comme dans 1 ' Amaranthus albus , le Géranium emarginatum. ÉCONOMIE. L’économie organique, prise 128 EGO dans le sens le plus étendu , est le sjstème des lois suivant lesquelles les fonctions vitales s’opèrent dans les corps organisés. Considérée sous un point de vue général , l’économie organique présente deux classes d’objets. La première comprend la structure , l’arrange- ment et le jeu des différentes parties du corps organisé ; la seconde embrasse les effets divers qui en résultent , tels que la nutrition , etc. ECORCE, cortex ; partie végétale qui en- veloppe les Racines , les Tiges , les Branches, les Pétioles, e(ç. de toutes les plantes, soit herbacées , soit ligneuses. La structure de l’écorce n’est pas la meme dans les plantes arborescentes et dans les plantes herbacées. Dans celles-ci, l’écorce n’est formée que d’un épiderme qui recouvre un tissu cellulaire plus ou moins épais et suc- culent. Dans leé arbres, l’écorce est formée de fibres et de rangées d’utricules distinctes et presque parallèles. C’est une peau épaisse, composée de diverses couches. La plus exté- rieure est l’épiderme : on trouve ensuite l’en- veloppe cellulaire ou le parenchyme, puis les couches corticales ou le liber. ( ’yoy. . chacun de ces mots. ) On observe aussi dans l’écorce de quelques vieux arbres , tels que le Chêne , * le ECO le Peuplier, etc* des corps durs , d\uie figuré cubique. Malpighi , qui en a parlé le pre-» mier, a cru qu’ils étoient formés par une sub- stance tartàreüse ; mais ces corps , qu’on peut considérer comme des partions du tissu cellu- laire tin peu plus sérré et engorgé , ne sont point essentiels à la: végétation , puisqu’ils né se trouvent point dans tous les arbres , et puis* qu’on ne les observe danséeux où ils existent qu’au moment où la végétation est moins vU gouréusé, et où les alimens Sont moins abOii-1 dans. Non-seulement l’écoree des plantes herbe-» céès ne rassemble pai entièrement à celle dëS plantes ligneuses^ mais on petit encore avan-i cer qu’elle n’est pas là même dans les diffip rens organes où on Foiservej Nobs en atfOhi un exemple frappant pour les feuilles et pouê les pétales. Les Botanistes ont Cru pefrdant long -temps que ces deux organes n’éfdiént enveloppés que par une membrane simple ; à laquelle ils donnoient le nom depidër£H& M. de Saussure est le premier qui, ddftsr vrage intitulé : Observations kir l’écorce 'des feuilles et des pétales , ait démontré c|ue cétfè membrane éfoit une vraie écôrce. Si l’oit dé- chire , dit-il , une feuille d’ Estragon , dé Pof- *• I i3o EGO reau, de Jasmin , de Digitale ou un pétale de Rose, on verra , en examinant le bord ex- térieur de la déchirure, une membrane ou pellicule d’un gris tirant sur le blanc , fort fine, demi- transparente: or, cette membrane constitue véritablement l’écorce de la feuille ou d'n pétale. En effet , si on l’observe, soit au microscope simple , soit au microscope composé , en y adaptant successivement des lentilles de différentes portées, on verra que, dans les feuilles d’un grand nombre de plantes qui appartiennent à des classes , à des genres et à des climats différens, cette membrane est for- niée djfcjn réseau auquel le savant Physicien de Genève donne le nom de réseau cortical , de corps oblongs qu’il, appelle glandes cor- ticales , et d’une membrane extérieure ou épiderme. Les découvertes de M. de Saussure sont si * importantes , que nous croyons devoir pré- senter l’analyse des observations qu’il a faites sur chïjcpne des parties dont l’écorce des feuilles ou dés pétales est formée. i.° Les mailles dü réseau cortical varient, quant à leur forme, non-seulement, dans dif- .férentes feuilles, mais -encore dans les diffé- rentes' parties d’une seule et même feuille. Eu EGO i3i général elles sont moins irrégulières dans le réseau du dessus de la feuille , que dans celui du 'dessous. Elles sont aussi constamment plus étroites et plus alongées auprès du pétiole , que vers le milieu et vers L’extrémité de la feuille , et leur plus grand diamètre est tou- jours auprès du pétiole dirigé parallèlement à la principale nervure. Il paroît dont que le réseau qui constitue l’écorce proprement dite des feuilles, est produit par l’extension ou plutôt par l’épanouissement de l’écorce de leur pétiole. Les filets de ce réseau , observés à un jour favorable avec une lentille qui grossit beau- coup , paraissent sans couleur et transparens dans leur axe : ils s?anaslomosent parfaite- ment les uns avec les autres par-tout où ils se rencontrent; ils ne se croisent point, et ils ne se nouent en aucune manière ; de sorte qu’on doit les regarder plutôt comme des vaisseaux que comme des fibres : il paroît même que ce sont des vaisseaux lympha- tiques. Le réseau cortical des pétales ressemble à beaucoup d’égards à celui des feuilles. Ses mailles , alongées et étroites auprès du pé- doncule, se raccourcissent et s’élargissent à I a 132 ECO mesure qu’elles s’en éloignent; mais elles ont presque toujours des figures plus régulières. Elles présentent tantôt un hexagone, comme clans 1 Alcea , la Rose , la Balsamine , etc. tantôt un rectangle , comme d'ans le Pavot etc. Tl est cependant quelques pétales , comme ceux de plusieurs espèces de Mauve, de Souci , où elles sont alongées et irrégulières. Le petale de la Bourrache est très remar- quable. Les fréquens et réguliers replis des vaisseaux qui forment son réseau cortical , donnent à ces vaisseaux l’apparence de tra- chées à demi -déroulées. Cette ressemblance est si parfaite , qu’on ne peut se persuader qu’elle est illusoire , qu’après avoir vu un grand nombre de fois ces vaisseaux privés de l’élasticité et des mouvemens des trachées. Les vaisseaux corticaux des pétales parois- sent toujours sans couleur, quelque coloré que soit le pétale même. On les voitpresque toujours distinctement s’anastomoser les uns avec les autres par- tout où ils se rencontrent. Il pa- roi t donc que les vaisseaux corticaux des pétales sont destinés , comme ceux des feuilles, à remplir les fonctions des vaisseaux lympha- tiques. 2.° M. de Saussure donne le nom de ECO x33 glandes corticales à ces corps oblonge qui sont adliéreus au réseau cortical des feuilles. Ces glandes sont constamment embrassées par une fibre ou vaisseau, dont la figure est à-peu- près celle que présente la circonférence de la glande. Ce vaisseau ne rampe jamais immé- diatement sur la glande; mais il y a entre eux un intervalle sensible. La figure des glandes est un ovale plus ou moins alongé ; elle est presque circulaire dans quelques plantes; ainsi la figure du vaisseau qui en- vironne la glande dans toutes ces espèces , est à peu près elliptique. Ce vaisseau paroît être de la même nature que les vaisseaux du réseau cortical ; son calibre est à-peu-près égal au leur, et il paroît comme eux transparent ou demi-transparent. Il j a des plantes où l’on peut voir les glandes corticales à travers l’épiderme de la feuille. A l’aide d’une loupe de quelques lignes de foyer , on les voit comme des points blancs. Grew et après lui Guettard les y ont observées; mais le premier ne les a point regardées comme des glandes; il a cru que ces points blancs n’étoient que des trous qui servoient aux plantes ou pour admettre ou pour évacuer quelques matières. Le second I 3 i34 ECO les a considérées à la véri té comme des glandes ; il a décrit avec beaucoup de netteté et d’exac- titude leur arrangement sur les feuilles d’un grand nombre de plantes : mais comme il ne s’est pas donné la peine de détacher l’écorce des feuilles, pour observer les corps qui y adhèrent, il a pensé que ces glandes qu’il appelle miliaires ne se trouvent que sur un certain nombre de plantes , tandis qu’il est probable qu’elles existent dans toutes. Quel peut être l’usage de ces glandes répan- dues avec tant de profusion sur le réseau cor- tical des feuilles? Il semble qu’on peut con- jecturer , d’après leur position constante au- près de la surface de la feuille et même d’après leur organisation , qu’elles sont des- tinées à séparer les sucs qui doivent faire la matière de la transpiration , ou à préparer et à assimiler aux végétaux les vapeurs et les exhalaisons qu’ils absorbent par leurs feuilles. Ce qu’il y a de certain , c’est que dans beaucoup de végétaux, il y a un rapport constant entre l’état de ces glandes et l’état de santé ou de maladie des feuilles. Lorsque les feuilles sont vertes et bien portantes , les glandes sont toutes, ou à-peu-près toutes, parfaitement transparentes; quand les feuilles ECO i35 commencent à jaunir, les glandes deviennent, pour la plupart, les unes moins transparentes, les autres entièrement opaques; et quand les feuilles sont tout-à-fait jaunes et prêtes à tom- ber, il est rare que l’on trouve une seule de ces glandes qui ne soit tout-à-fait opaque, ou du moins fort obscure. Au reste , il est probable que ces glandes servent à plus d’un usage. En effet , comme les feuilles des arbres et des arbustes pom- pent incomparablement plus d’humidité par leur surface inférieure que par la supérieure , ne peut-on pas soupçonner que les glandes corticales ordinairement plus abondantes dans la surface inférieure des feuilles que dans la supérieure , font les fonctions de vaisseaux absorbans? Cette conjecture acquiert un nou- veau poids , lorsqu’on réfléchit que le degré d’aptitude à pomper les sucs est dans les surfaces des feuilles , à peu près en raison de la quantité des glandes corticales de ces surfaces. On peut penser encore que les glan- des corticales font aussi quelquefois l’office de vaisseaux excrétoires. 11 y a même plu- sieurs faits qui viennent à l’appui de cette opinion. bonnet a prouvé par un graud nombre *35 K oa cl’f-vp.érîences que la surface inférieure des feuillçs ti-au.spire ordinairement plus dans un fepips donné que la surface supérieure. Or, à quoi peut-on attribuer cette différence, si çe n’est à la quantité de glandes corlicales, toujours plus considérable dans la surface inférieure que dans la supérieure ? Les feuilles du Nénuphar ne peuvent trans- pirer que par la surface supérieure qui est seule exposée à l’air, puisque l’inférieure est appliquée immédiatement sur l’eau ; mais cette surface supérieure est lisse , brillante et dépourvue de toute éminence que l’on puisse prendre pour un organe excrétoire ; sans d,oute, c’est pour suppléer à l’absence des poils et autres organes excréteurs que la nature a pourvu cette surface d’un nombre prodigieux de glandes corticales , tandis qu’il n’en existe pas dans l’inférieure. Les glandes corticales répandues avec tant de profusion sur le réseau cortical des feuilles, et sur-tout sur celui de la surface inférieure, n’existent point dans les pétales; mais aussi les pétales dans plusieurs plantes ont en échange un autre organe qui ne se trouve point dans les feuilles. II est des pétales dont chaque maille du résea^ cortical est occupée ECO i37 par une espèce c|e vésicule semblable à un mamelon conique qc’on voit saillir sur la furfaee du pétale : c’est ce qu’on découvre dans les pétales de la Pensée , du Laurier-* Pose, de l’Œillet, etc. Cette vésicule est tou- jours transparente, et presque toujours co- lorée. C’est à l’amas de ces petits corps que sont dues, les vives couleurs et le beau ve- lours de la Pensée, qui, vue au microscope, offre le spectacle le plus agréable. 3.° Le réseau cortical est recouvert par l’épiderme, espèce de membrane extrêmement pne, toujous transparente et sans couleur, dans laquelle on ne peut appercevoir aucune fibre, aucun, pore, en un mot aucune orga- nisation. Cette membrane paroît bien plus propre à s’acquitter des fonctions de première enveloppe des végétaux , que le réseau au- quel les Phjs.iciena qui ont précédé M. de Saussure attribuoient cet emploi. Son tissu serré la rend propre à empêcher que les pe- tits corps qui voltigent dans l’atmosphère , ne pénètrent dans l’intérieur de la feuille, dont iis ponrroienfc arrêter le développe- ment. Forte et élastique , malgré son extrême finesse , elle contient dans leur place et dans i38 ECO leur juste grandeur toutes les parties inté- rieures des feuilles; elle sert à défendre les vaisseaux délicats du parenchyme, des chocs qui , sans son secours , les auroient brisés à chaque instant. Sensible à l’action de la chaleur et de l’hu- midité , elle est un de ces organes qui changent, pour le bien de la plante , la forme et la position des feuilles relativement à l’état de l’atmosphère et à la nature des corps au- près desquels la plante est située. Telles sont les observations de M. de Saus- sure, sur l’écorce des feuilles et des pétales. On doit regretter que ce célèbre Physicien ne se soit pas occupé plus spécialement de la Physiologie végétale ; sans doute , il eût fait jaillir sur cette partie intéressante de la Botanique, quelques-uns de ces traits de lu- mière, dont il a éclairé les sombres profon- deurs de la Géologie. L’écorce est un des organes les plus impor- tuns du végétal. On y trouve les vaisseaux qui contiennent les sucs nécessaires à la con- servation et à l’accroissement de l’individu. L’arbre dépouillé de son écorce périt ordinai- rement , ou , s’il résiste à cette cruelle épreuve, il souffre et languit jusqu’au moment où une E C H i3<) nouvelle écorce recouvre la nudité de son tronc. C’est principalement dans l’écorce que résident ces germes nombreux, ces sources de vie qui , en se développant avec autant de facilité que de profusion , annoncent les res- souixes inépuisables de la nature pour la conservation de l’espèce. C’est dans l’écorce que les sucs s’élaborent , qu’une foule de sé- crétions s’opèrent. C’est l’écorce qui contribue seule à la formation du bois, selon le senti- ment de quelques Physiciens ; c’est elle qui empêche le dessèchement de l’Aubier , en s’opposant à l’évaporation des sucs qu’il con- tient. L’écorce est aussi d’une grande utilité dans les arts. Les fibres corticales du Lin, celles du Chanvre servent à faire de la toile. Le li- ber d’un assez grand nombre de plantes sert à la fabrication du papier; celui du Lageita. fournit un tissu employé en Amérique à la place de la dentelle. L’écorce du Tilleul se lord pour fabriquer des cordes ; c’est avec l’écorce du Chêne, du Sumac, etc. qu’on prépare le tan. Enfin, la médecine trouve des secours efficaces dans l’écorcè du Quinquina , dans celle du Drimys rrinteri , Forst. ( Corlcx jvinteranus officin. ) etc. etc. ECHINE. Péricarpe; celui qui est armé de 140 E L E toutes parts d’aiguillons ou d’épines, comme dans le Bignonia echinala. ÉCUSSON, voy. Greffe. EGAL , æqualis. Dans la comparaison que l’on fait de la grandeur ou delà grosseur respective de certaines parties , on dit qu’elles sont égalés , s’il y a eutr’elles une propor- tion exacte. C’est dans ce sens que l’on dit, Etamines 'égales ; Pétales égaux , etc. ÉLECTRIQUE. Malgré les recherches multipliées de plusieurs Physiciens célèbres sur ce fluide si universellement répandu dans le système de l’univers, il faut avouer que sa nature est encore parfaitement ignorée, et nous sommes en quelque sorte contraints de nous borner à la contemplation de ses phé- nomènes et de ses effets. Les lois qu’il observe dans ses mouvemens , dans ses communica- tions, dans ses attractions, dans ses répulsions, Oint donné naissance à une multitude d’hypo- thèses qu’il serait superflu de rapporter. Un auteur moderne , le docteur Lafon , a beau- coup insisté dans ces derniers temps sur les avantages que procureroit une étude appro- fondie de cette substance indécomposée jus- qu’à ce jour. Il la recommande particuliè- rement à l’attention des Chimistes, et il pro- E L E 141 pose lui-même à ce sujet dans sa Philoso- phie médicale quelques apperçus qui peuvent donner l’éveil sur des expériences , dont ce fluide sera quelque jour infailliblement l’objet. « L’électrique , ou fluide, ou fixé , dit cecé- » ièbre médecin, seroit-il le principe eom- » bustible, le phlogistique de Stahl, c’est-à- » dire , la substance qui , dissoute par le calo- î> rique en expansion , ofFriroit le pbénomèn » de l’ignition ? L’électrique dissout par du 3) calorique ne seroit-il pas la lumière? celle-ci » ne fournirait- elle pas ce combustible , cet » électrique aux substances végétales et ani- î) males? La chaleur que produit le soleil, ne seroit-elle pas l’effet de la décomposition , n ou plutôt de la séparation des deux radi- )> eaux constitutifs de cet astre ? Les corps in- 33 candescens lumineux offriraient - ils dans 33 leur combustion l’union de l’électrique et » du calorique qui forme la lumière? Ne peut- 33 on pas diminuer celte lumière en dégageant 33 séparément de ces corps incandescens ou 33 de l’électrique ou du calorique ? Le soleil 33 seroit-il ainsi une fabrique , un réservoir, 33 un fojer dé lumière, qui, lancée sur la 3) terre , s’y décompose pour fournir le calo- 33 rique et l’électrique , dont tant de corps 142 E L E » divers sont les produits primitifs ousucces- 3) sifs , soit sur la surface éclairée, soit dans » les profondeurs opaques de notre globe ? 33 L’électrique ne seroit-il pas la base de l’air » inflammable, de l’hydrogène ? n’entreroit- 33 il pas ainsi dans la constitution de l’eau ? 3) l’eau qui en est le plus puissant conduc- 33 teur, ne le soutireroit-elle pas de la lumière 33 solaire pour le répandre , le porter dans tous 33 les corps qu’elle touche , qu’elle pénètre ? 33 Ne serait - ce pas là le principe de cette 33 grande influence de l’eau et de la lumière 33 sur la végétation ? 33 En attendant que des expériences précises et bien constatées don- nent quelque réalité à des questions problé- matiques , que le docteur Lafon ne présente que comme des doutes ou de simples soup- çons : nous devons nous contenter d’envi- 3 ' sager le fluide électrique dans ses rapports avec la matière qui nous occupe spécialement dans ce traité. Le fluide électrique exerce-t-il une influence marquée sur la végétation? Des Physiciens célèbres tels que Nollet, Jallabert, Achard , Mainbrai , Gardini , Cavalli , etc. ont suivi avec beaucoup de soin ce phénomène , et se sont décidés pour l’affirmative d’après des E L E 143 succès réitérés. Il seroit trop long de rapporter ici les nombreuses expériences de Berlholon qui sont consignées dans son ouvrage sur l 'électricité des végétaux. On peut voir aussi clans le journal de Physique celles qu’il a faites en 1787 , en 1788 et en 1789 , d’après lesquelles il s’est assuré de nouveau que l’in- fluence électrique accélère très sensiblement la germination des graines et l’accroissement des végétaux. L’abbé Dormoy a donné aussi à ce sujet un Mémoire qui a pour titre : De l'Influence de l'Electricité sur la Végéta- tion , et il en résulte qu’il a obtenu les mêmes succès. Quoi qu’il en soit , nous ne devons pas oublier de placer ici l’opinion du doc- teur Ingen-houzs, qui est entièrement oppo- sée à celles des Physiciens dont nous venons de faire mention. Cet auteur fit des recherches multipliées au printemps de 1781. Il mit quelques Jonquilles et quelques Hyacynthes sur un isoloire, et il les tenoit constamment électrisées pendant le jour; il mit d’autres plantes semblables à quelque distancé des premières sans les électriser; mais n’ayant pu remarquer aucune différence dans l’accrois- sement de ces plantes , ces essais ne lui ap- prirent rien de positif. Regardant alors les 144 Ë L Ë plantes bulbeuses comme peu propres à fi*et son jugement, il employa en 1782, lèsgrairiés de Cresson et de Moutarde. Il les électrisa de différentes manières ; il les placé près dé là machine électrique sur un isOloire , en les électrisant Constamment par unë Communi- cation électrique : or, les plantes électrisées ne croissoient pas avec plus dé rapidité c|ue celles qui né l’étoieiit pas; en Un mot, mal- gré toutes les expériences qu‘il pouroit imagi- ner , il étoit évident que la force électrique n’àvoit aucune influence sur la végétation. Il lui parût meme plus d’tlne fois^ qué lès plantes qui avoieût été électrisées , étaient un peu moins avancées que les autres, qui ne l’avoient pas été du tout* On a cru , dît-il , que les pluies versées pàr les nuages fulrrii- nans très chargés d’électricité ranimoierit là nature végétale. Mais si lés pluies font plü& d’elfet que l’arrosement artificiel , c’est sans doute, parce qu’elles pénètrent la térfe plus également de toutes parts , plus profondément et plus ltmg - temps. A l’appui de cé qu’il avance, il cite l’Egjpté où il pleut très râ'-fe-*- ment , et où le sol est fertilisé par le seul dé-*- bordcrhent du Nil. D’ailleurs, ajouté- 1 -il , l’atmosphère est en général plùs électrique en E L E i45 en temps serein dans l’hiver que dans l’élé, comme l’a remarqué M. de Saussure. Or, si la nature avoit destiné l’électricité à l’ac- croissement des plantes, elle l’auroit rendue plus forte en été qu’en hiver. Malgré la manière ingénieuse dont le doc- teur Ingen-houzs cherche à étayer son sys- tème , nous ne pensons pas qu’on puisse mé- connoître le rôle important de l’électricité sur la végétation. L’accroissement rapide des plantes , après certains orages , ne laisse aucun doute sur cet objet. Cette vélocité d’accroissement est même funeste dans quel- ques circonstances, et il est alors utile d’en modérer les progrès. Daubenfon connoît un cultivateur qui ne manque jamais d’arroser son jardin après les pluies orageuses de l’été, pour empêcher ses Laitues , etc. de monter. Ce même cultivateur a également soin , si le ciel, pendant la nuit, se couvre de nuages, d’arroser les légumes qu’il a disposés dès le soir dans des hottes, afin de les transporter de grand matin à la halle; il s’est apperçu que lorsqu’il n’avoit pas recours à ce moyen , le chicot des Laitues poussoit considérable- ment. Quoique ce jardinier n’établisse au- cune théorie à cet égard , il tient néanmoins i. K ' 146 E M O à cette pratique, parce qu’il en retire cons- tamment des avantages. Il est évident que l’eau dont il se sert pour arroser, absorbe le /laide électrique, et qu’elle modère les pro- grès d’une végétation qui deviendrait trop forte et trop rapide. Sylvestre a présenté à la Société philoma- tique un mémoire contenant les résultats d’un grand nombre d’expériences faites pour cons- tater les effets de l’électricité artificielle sur la végétation. Il suit des expériences de ce savant Physicien , que l’électricité artificielle agissant sur les végétaux par la qualité répulsive qui dilate les vaisseaux, accélère quelquefois leur premier développement ; mais qu’elle leur devient bientôt nuisible , sur-tout lorsque les plantes sont délicates. ÉLEUTIiÉROGYNES , fleurs ; celles dont l’ovaire est libre et n’adhère point au calyce. voy. Ovaire. ELLIPTIQUE, voy. Ovale. . EMBRYON, voy. Semence. ÉMOUSSÉ , retusus. Une feuille est ap- pelée émoussée, lorsque son sommet est très obtus , presque écrasé et échancré , comme dans le Sida retusa , le Salix retusa , le Viper retusum , etc. E î) T 147 - EMPAN, voy. Mesure. ÉNERVES , feuilles ; celles sur la surface desquelles on 11’apperçoit aucune nervure , comme dans la Tulipe, dans les Ceanolhus asiaticus et af rie anus , Laurus benzoin , etc. ENGAINANT , ante., feuille , folium vaginans ,* celle dont la base forme un tube cylindrique qui engaîne la lige, comme dans les Graminées. — • Les feuilles radicales en- gainantes annoncent une racine bulbeuse, comme on le voit dans la Tulipe et dans plu- sieurs Liliacées. ENNÉANDRIE , neuf maris , en grec. L’Ennéandrie est la neuvième classe du sys- tème sexuel. Elle renferme les plantes dont les fleurs hermaphrodites ont neuf étamines , et elle se divise en trois ordres, savoir ; M0110- gynie , Trigynie , Hexagynie. ENSIFOR.ME. voy. Gladié. ENTASSÉES , feuilles , folia conferta ; celles qui sont en si grand nombre et si rap- prochées les unes des autres, qu’elles cachent presque la tige, comme dans YEuphorbia cyparissias. ENTE. voy. Greffe. ENTIER, re, feuille , folium inlegrum • celle qui 11’a sur ses bords ni angles , ni sinus, K 2 » 148 E N V comme dans les Salvia officinalis , Scabiosa intcgrijolia , Primula integrifolia , etc. — On appelle feuille très entière , folium in- tegerrimum , celle dont les bords sont parfai- tement unis, sans crenelures et sans dents, comme dans le Spiræa lœvigata. ENTONNOIR, corolle en entonnoir ou infundibuliforme. voy. Corolle. ENTREE , ou orifice de la corolle , faux corollce. L’entrée de la corolle est quel- c[uefois fermée par des poils , ou par des écailles disposées en voûte {faux fornicibus clausa ), comme dans la Consoude. Lors- qu’il n’j a ni écailles ni aucun autre corps, on dit qu’elle est nue , comrùe dans la Vipérine. ENVELOPPE cellulaire. Substance suc- culente , d’un verd foncé , placée immédia- tement sous l’épiderme. Duhamel ayant fait macérer pendant long- temps un morceaü d’enveloppe cellulaire , l’observa ensuite au microscope. Cette subs- tance lui parut semblable à celle de la moelle; il vil par-tout un entrelacement de fibres en tous sens , et avec une lentille plus forte , il crut appercevoir de petits corps globuleux ou fragmens de moelle. EPA 149 L’enveloppe cellulaire n’est pas également abondante dans tous les végétaux, et on a observé que dans ceux où elle est en grande quantité , comme dans le Sureau , elle étoit plus succulente et moins adhérente à l’épi- derme dans le temps de la sève, qu’en hiver. Duhamel soupçonne que l’enveloppe cel- lulaire est produite par une extension du tissu utriculaire qui se comprime sous l’épi- derme. Pour ce qui concerne les usages de cette enveloppe succulente , 011 peut conjecturer qu’elle concourt à l’élaboration des sucs et des matières qui pénètrent la plante , et qu’elle sert à la transpiration. Il pourrait se faire aussi, qu’elle fût la source de l’épiderme, et qu’elle contribuât à sa formation. En effet, si nous détachons une plaque d’épiderme, nous verrons qu’il ne se répare point par le rap- prochement de ses parties, mais par la for- mation d’une plaque intérieure qui se soude et se lute avec les parties persistantes. Ne peut- on pas conclure de cette observation de Du- hamel, que Malpighi a eu raison de regarder l’enveloppe cellulaire comme la source de l’épiderme ? / EPAIS ; crassus ; qui est d’une substance K 3 i5o EPI ferme , solide. C’est dans cesens que les feuilles de l’Aloès sont appelées épaisses. ÉPANOUISSEMENT des fleurs. La fleur est appelée épanouie, lorsque toutes ses par- ties sont parfaitement développées. EPARS , sparsus ; placé çà et là sans aucun ordre. Les feuilles sont éparses dans plusieurs espèces de Lis , dans le Passerina capitata , dans YHyeracium sabaudurn. EPERON, calcar. Production étrangère a la corolle , qu’on observe quelquefois à sa base, comme dans la Linaire , le Pied- d’Alouette , le T^iola calcarata , etc. EPI. voy. Inflorescence. EPIE , spicaius , disposé en épi. ÉPIDERME, cuticula. Membrane sèche et aride, quelquefois luisante, presque tou- jours transparente. La comparaison qu’on fait de cette membrane avec celle qui recouvre la peau des animaux, lui fait donner indiffé- remment le nom de Cuticule, Surpeau, Épi- derme. L’épiderme se détache aisément dans le temps de la sève, des parties qu’il recouvre. Duhamel a observé que celte membrane étoit souven I composée de plusieurs couches, comme dans le Rouleau, le Cerisier, etc. Sa couleur EPI i5i varie iion-seulement sur les arbres de diffé- rente espèce , mais encore sur les différentes parties d’un même arbre. Il est aussi proba- ble que sa nature varie égdletnent , suivant les différentes parties qui en sont recouvertes. L’épiderme qui s’alonge et qui ne souffre aucune solution de continuité pendant les premières années du végétal , n’existe plus que par lambeaux desséchés sur les vieux troncs. En effet , cette membrarie sèche , aride, étant tendue sur un cylindre qui grossit continuel- lement, doit se rompre et s’écarter à mesure que l’arbre augmente eil grosseur. Malpighi crojoit que l’épiderme étoit formé par les vésicules desséchées de l’enveloppe cellulaire. Grevv dit expressément que l’épi- derme tire son origine de la graine même, et qu’il est un développement de la cuticule qui recouvre la plumule dans le temps de la ger- mination. Rai compare l’épiderme des plantes à la dépouille des serpens. On donnoit autrefois le nom d’épidërme à l’enveloppe des feuilles et des pétales; mais M. de Saussure a démontré que l’enveloppe de ces organes étoit composée, voy. Ecorce. On ne connoît pas encore parfaitement la nature et les usages de l’épiderme , et tout i5a E Q U ce qu’on a écrit sur la manière dont cette membrane se reproduit, ne peut satisfaire le Physicien qui cherche la solution des ques- tions importantes , plutôt dans les faits que dans les hypothèses. ÉPIGYNE. Jussieu emploie cette expres- sion pour désigner l’insertion de la corolle ou des étamines sur le pistil. ÉPILLETS, spiculce. Petits épis portés sur le même axe ou rachis , et formant ensemble un épi composé, comme dans le Froment. EPINES, spinæ. Productions dures, pi- quantes , adhérentes au corps ligneux. La cul- ture et la vieillesse font souvent disparoître les épines. EPINEUX, spinosus ; muni de pointes piquantes. Le Prunier et le Poirier sauvages sont épineux. — La feuille épineuse est celle qui est munie sur ses bords de pointes dures , roides, piquantes, comme dans Vllex Aqui- jolium , dans plusieurs espèces de Chardon, etc. — Le fruit est épineux dans plusieurs espèces de JDatura. ÉPIPHRAGMF. Nom donné par Hedwig à la membrane qui recouvre le péristome de l’urne dans plusieurs mousses. ÉQUINOXIALES , plantes, voy. Florai- son. ERG i53 ERGOT. Maladie ainsi nommée, à cause de la ressemblance de la graine qui en est le produit , avec l’ergot d’un coq. Plusieurs vé- gétaux de la famille des Graminées , et sur- tout le Seigle , sont sujets à l’ergot. Les grains qui en sont attaqués se prolongent en une pointe dure , comme cartilagineuse , tantôt droite, tantôt courbe, longue quelquefois de 18 à 19 lignes sur deux ou trois d’épaisseur: ils sont d’un violet sombre ou noirâtres à l’ex- térieur , et leur surface est raboteuse. Souvent on y aperçoit trois sillons qui se prolongent d’un bout à l’autre. Si l’on essaie de rompre un grain d’ergot , il casse net comme une amande sèche. On trouve dans son intérieur une substance d’un blanc terne et d’une con- sistance ferme qui se sépare difficilement de l’écorce violette qui le recouvroit. Un grain isolé n’a pas d’odeur; mais un grand nombre de grains réunis , sur-tout s’ils sont nouvel- lement récoltés , en ont une très sensible et réellement vireuse. Le grain n’est pas toujours entièrement attaqué de l’ergot. Tessier nous apprend dans le Traité des Maladies des Grains , qu’il a vu sur beaucoup d’épis de Seigle, des grains formés de Seigle et d’ergot. La portion i54 ERG ergotée fait tantôt la moitié, tantôt le tiers ou le quart du grain. Elle est la plus voisine du support de l’épi, et elle occupe dans la bâle la place de l’ovaire, tandis que la partie du grain qui n’est pas dénaturée, se trouvé au sommet ou plus éloignée du support. Par-tout où il croît du Seigle, il peut y avoir de l’ergot; mais il n’y en a point ou presque point dans certains cantons , tandis que d’autres y sont plus exposés. Tessier a fait , à ce sujet, plusieurs observations con- firmées par des expériences noinbreuses. Il a remarqué, i.° que plus un terrain étoit hu- mide, plus il avoit produit d’ergot; 2.0 que les champs les plus élevés eh avoient peu , à moins que les sillons ne fussent disposés 'de manière à ne pas laisser écouler facilement les eaux ; 3.° que la partie la plus basse d’une pièce de terre en offroit une plus grande quantité que la partie la plus haute ; 4.0 qu’il en paroissoit bien plus sur le bord des che- mins et autour des pièces de terre , qu’au milieu et dans les endroits où le sol étoit meuble ; 5.° enfin , qu’à humidité égale, les champs les plus infectés d’ergot éloient ceux qu’on avoit nouvellement défrichés. Ces observations semblent devoir conduire ERG i55 à la connoissance de la véritable catise de l’ergot. Les Physiciens ont été partagés de sentiment sur cette question importante. Leurs opinions peuvent se réduire à quatre. La pre- mière, la plus ancienne et la plus générale, attribue la cause de l’ergot à l’humidité de l’air; la seconde à des piqûres d’insectes; la troisième à l’humidité du sol, et la quatrième regarde l’ergot comme un mole occasionné par un défaut de fécondation. Tessier observe que la première et la troisième de ces opinions peuvent rentrer l’une dans l’autre, parce que l’air n’est jamais aussi humide que dans les pays où le sol l’est habituellement; la qua- trième, qui n’est que cause immédiate, en suppose ou une des trois premières , ou une autre inconnue. Ainsi ces opinions se rédui- sent à deux , savoir : à celle qui regarde les piqûres d’insectes , et à celle qui regarde l’hu- midité du sol, comme causes de l’ergot. Les partisans de la première de ces deux opinions n’ayant pas vu d’insectes sur la plupart des ergots , et les papillons qui en sont provenus i n’ayant pas produit des insectes semblables, il s’ensuit que leur opinion n’a que de la vraisemblance, tandis que celle des Physiciens qui attribuent l’ergot à l’humidité du sol, a i5 6 ERG des degrés de probabilité de plus. En effet, les pays où il croît le plus d’ergot, sont en même temps les pays les plus humides; les années les plus pluvieuses sont les plus fé- condes en ergot, et Tessier assure avoir obtenu d’autant plus d’ergot qu’il arrosoii davantage le terrain dans lequel il a voit semé du Seigle. Les Physiciens ne sont pas plus d’accord entr’eux sur les effets de l’ergot , que sur la cause qui le produit. Il en est plusieurs qui ont essayé de prouver que l’ergot n’étoit point dangereux; néanmoins il n’est personne, qui après avoir lu les expériencs nombreuses faites avec le plus grand soin par Tessier, ne soit convaincu qu’il est très funeste, et qu’on doit même le regarder comme la cause des épidémies gangreneuses qui ont ravagé plu- sieurs dépar terne ns , dans les années où les habitans s’étoient nourris de pain fait avec la farine de grains ergotés. C’est pour remé- dier aux ravages de ce fléau destructeur, que le Physicien déjà cité conseille aux laboureurs d’élever davantage les sillons dans les pays humides, de procurer plus d’écoulement aux eaux, et de ne semer du Seigle que dans les champs dont la terre aura été labourée plu- sieurs fois et suffisamment ameublie. Il pense / ESP 157 aussi qu’il seroit avantageux de commencer par semer dans une terre nouvellement défri- chée, de l’Avoine, du Sarrasin, ou quelque autre grain, et de n’y mettre du Seigle qu’aux semailles suivantes ; mais si la qualité du terrain , dit-il , ne permet pas qu’on y cul- tive rien avant le Seigle , il vaudrait mieux peut-être défricher une année d’avance. Cet auteur estimable , qui semble n’avoir fait des recherches sur les causes des maladies qui attaquent les Graminées , que pour trouver d’efficaces moyens d’y remédier, engage en- core les laboureurs à séparer les grains de Seigle des grains d’ergot, lorsque ces derniers sont en assez grande quantité pour craindre qu’ils n’incommodent : cette séparation se fait, soit en employant des cribles dont les trous donnent seulement passage aux grains de Sei- gle plus petits que les ergots , soit par le moyen du van , soit en mettant le Seigle dans des baquets remplis d’eau qu’on agiterait ; les grains d’ergot s’élèveraient à la surface à cause de leur légèreté, et il serait facile de les ôter avec des écumoirs : on ferait ensuite sécher le Seigle. ESPECE , species. Succession non inter- rompue d’individus parfaitement semblables. i58 ESP qui renaissent et qui se perpétuent par une gé- nération continue. Par exemple, tous les pieds ou individus de l’Asperge cultivée, qui exis- tent sur le globe, ne forment qu’une seule et même espèce , puisqu’ils se ressemblent dans toutes leurs parties , puisqu’ils proviennent d’un individu semblable , et qu’ils doivent en reproduire un semblable. Les travaux des Botanistes doivent tendre à déterminer et à assurer la connoissance des espèces, puisqu’elles seules sont le produit de la nature. En effet, les grouppes ou divisions particulières d’espèces, auxquelles on donne le nom de Genre , d’Ordre , etc. etc. sont des distinctions artificielles, utiles à la vérité et même nécessaires pour faciliter l’étude de la science , mais dont l’origine ne doit jamais être méconnue, voy. Genre. Si les Botanistes ont vu quelquefois s’évanouir la plupart des distinctions qu’ils avoienl reconnues dans les espèces , c’est sans doute parce qu’il leur est arrivé de donner le nom d’espèces à de simples variétés. En effet , les semences d’une même plante, cultivées dans un sol et dans un cli- mat différent, produisent au bout de quel- ques années., des plantes qui diffèrent dans leur aspect; c’est-à-dire que les unes sont ETA ii>9 vigoureuses , succulentes , d’un verd foncé , etc. tandis que les autres sont maigres, d’un verd pâle, etc. Mais ces légères différences ne doivent point constituer des espèces, puis- que les individus reviennent aisément à leur première forme, lorsque les graines sont dé- posées dans le sol qui leur convient. Ainsi le seul principe qui doive guider le Botaniste pour caractériser les espèces , est celui-ci : « Les » plantes parfaitemement semblables dans » toutes leurs parties, et qui se reproduisent » toujours sous les mêmes formes, sont autant » d’individus qui appartiennent tous à une «seule et même espèce; ou ce qui revient au » même , l’espèce doit renfermer les individus » qui se ressemblent par le caractère universel.» Jussieu. r ETAMINE, stamen. Partie essentielle de la fleur, absolument nécessaire à la fructifi- cation. L’étamine est regardée, avec raison , comme l’organe mâle des fleurs, parce que la poussière que laisse échapper son anthère a la propriété de féconder le pistil et de vivi- fier les ovules renfermés dans l’ovaire, voy. Fleur , Fécondation , Style. L’étamine est formée de deux parties ; savoir, du filament et de i’anthèçe. Le fi- 160 ETA lament ou filet, est une espèce de support plus ou moins alongé , dont l’existence n’est pas absolument nécessaire. L’anthère est une petite bourse à une ou plus souvent à deux loges distinctes, qui renferment la poussière fécondante, ou pour mieux dire, de petits glo- bules dans lesquels est contenu le fluide sper- matique. C’est l’anthère qui fait seule l’essence de l’étamine, voy. Ftlamens, Anthères. Les étamines sont ordinairement réunies avec le pistil, dans la même fleur; quelque- fois elles sont séparées de cet organe , et alors les fleurs à étamines et les fleurs à pistil rési- dent ou sur le même individu ou sur des in- dividus distincts, voy. Monoïque, Dioïque, Fleur. Les étamines qui sont , conjointement avec le pistil , les organes essentiels de la fleur , four- nissent des caractères plus importans que le Calyce et la Corolle , qui ne sont que des organes accessoires, et dont l’existence n’est pas absolument nécessaire. Il faut cependant observer que les différentes considérations que présentent les étamines , et qui sont fournies par le nombre , la proportion , la réunion et l’insertion , ne sont pas toutes de la même importance. La ETA ifa La nature n’a pas donné à tous les végétaux le même nombre d’étamines. Ge nombre est appelé déterminé , dejinilus , lorsqu’il ne s’é- lève pas au-delà de douze; et on le nomme indéterminé, indéfini tus , s’il s’élève au-delà de douze. Les plantes dont les Heurs n’ont qu’une étamine , sont appelées Monandres , comme dans la Blette. On les nomme Diandres, si elles en ont deux, comme dans le Jasmin; Trian- dres, si elles en ont trois, comme dans les Graminées; Tétrandres, si elles en ont quatre, comme dans le Cornouiller; Pentandres , si elles en ont cinq, comme dans la Bourrache; Hexandres, si elles en ont six, comme dans la Tulipe; Heptaèdres, si elles en ont sept, comme dans le Marronier; Octandres, si elles en ont huit, comme dans la Bruyère ; En- néandres, si elles en ont neuf, comme dans la Capucine; Décandres, si elles en ont dix, comme dans l’Œillet ; Dodécandres, si elles en ont douze, comme dans l’Aigremoine. Les plantes dont les fleurs ont des étamines en nombre indéterminé , sont appelées Icosan- dres , si les étamines sont portées sur le cal vce ; et on les nommme Polyandres , si les étamines ne sont pas portées sur le calyce. Le caractère fourni par le nombre des éla- u \ ' L i6z ETA mines peut quelquefois servir à la distinction des genres; mais on ne peut l’employer avec succès pour établir les grandes divisions ap- pelées Classes; puisque l’observation apprend que le nombre des étamines varie, non-seule- ment dans les espèces d*un même Genre , comme dans la Valériane, mais encore sur la même plante , comme dans la Rue. La proportion est le rapport que les éla- * mines ont entr’elles*, considérées quant à leur longueur. On a observé que souvent , parmi les fleurs à quatre étamines, il y en avoit deux grandes et deux petites , comme dans presque toutes les Labiées; et que, parmi les fleurs à six étamines , il s’en trouvoit souvent quatre grandes et deux petites, comme dans les Crucifères. Linneus a donné aux premières le nom de. Didynames , et aux secondes celui de Tétradynames. — La proportion ne peut fournir un caractère constant , puisqu’on trouve dans les Labiées , des plantes qui n’ont que deux étamines, comme la Sauge ; et puis- que les fleurs des Crucifères ont aussi quelque- fois moins de six étamines , comme on le voit dans quelques espèces de Lepidium. Les étamines sont ordinairement libres dans toutes leurs parties ;- quelquefois elles sont ETA io3 réunies, ou parleurs filamens, ou par leurs anthères. On appelle Monadelphes les plantes dont les étamines réunies et adhérentes par les filamens, dans une plus ou moins grande partie de leur étendue , ne forment qu’un seul corps qui imite tantôt un anneau , tantôt un tube, tantôt un cylindre, comme dans le Gé- ranium , dans les Mauves, etc. — On donne le nom de Diadelphes aux plantes dont les fleurs ont les filamens des étamines réunis en deux corps , comme dans un grand nombre de Légumineuses. Ces plantes ont dix étamines, dont neuf sont réunies dans leur partie inle- rieure , en une gaine membraneuse, tandis que la dixième est libre. — Le nom de Po- lyadelphes est donné aux plantes dont les fila- mens forment plusieurs corps par leur réu- nion, comme dans 1 Oranger, le Millepertuis, etc. — Les plantes dont les étamines sont réu- nies par leurs anthères, sont appelées Syngé- nésiques. Les anthères forment alors un tube cylindrique traversé par le style, comme dans le Chardon , dans la Laitue , etc. — La réu- nion des étamines ne fournit pas un caractère plus constant que le nombre et la proportion , puisqu'il est des Légumineuses dont tous les filamens des étamines sont libres, comme L 2 164 ETA dans la Casse, et des Syngénésiques dont les étamines ne sont pas réunies par leurs an- thères, ou dont les anthères sont seulement rapprochées, comme dans Ylva. L’insertion des étamines est leur point d’at- tache , considéré par rapport au pistil. Cette insertion est Epigyne , Hypogyne ou Péri- gyne. L’insertion est Epigyne si les étamines sont insérées sur le pistil , comme dans les Ombellifères ; elle est Hypogyne si les éta- mines sont insérées sous le pistil , comme dans les Crucifères , et elle est Périgyne si les éta- mines sont insérées sur le calyce , comme dans les Rosacées. Chacune des insertions dont nous venons de parler , est médiate ou immédiate. L’in- sertion médiate, appelée aussi Epipétale, est celle qui se fait par le moyen de la Corolle ; c’est-àrdire que la corolle qui porte les éta- mines est alors insérée ou sur le pistil , ou sous le pistil , ou autour du pistil ; de sorte que l’insertion de la corolle indique celle des étamines. L’insertion immédiate est celle qui a lieu dans un des trois points désignés , sans la participation de la corolle. Cette seconde espèce d’insertion est ou absolument immé- diate, ou simplement immédiate. Jussieu. E T 0 i65 De toutes les considérations que présentent les étamines , l’insertion est la seule vraiment importante ; la seule qui fournisse un carac- tère constant. En effet, l’insertion des éta- mines supposant toujours la position relative du pistil, ces deux organes se trouvent asso- ciés et considérés en même temps ; et comme ils n’ont de puissance dans l’économie végé- tale que par leur réunion ; de même , dans l’emploi des caractères , ils n’ont de valeur que par leur disposition respective qui est exprimée par le mot Insertion. Ce caractère, quoique négligé par la plupart des Botanistes , et même par Linneus , qui ne s’est attaché dans son système qu’à des caractères tertiaires, est placé par Jussieu , parmi ceux qui sont primaires , toujours uniformes et essentiels. ETENDARD ou Pavillon , vexillum. Nom donné au pétale supérieur d’une corolle papillonacée. ETOILE , stellatus. On donne ce nom à différentes parties du végétal , tantôt d’une seule pièce à plusieurs divisions disposées en étoile , comme le stigmate du Pavot ; tantôt de plusieurs pièces également disposées en étoile, comme les feuilles qui terminent certains ra- meaux du Polytrichum. — Les poils sont ap- L 3 i66 ETI pelés étoilés , lorsqu’ils partent plusieurs en- semble d’un point commun , et lorsqu’ils di- vergent ensuite en formant une étoile , comme dans plusieurs espèces d ’Alyssum. ÉTIOLEMENT. Altération qu’éprouvent les plantes qui sont privées de la quantité de lumière qui est nécessaire à leur végétation. Les plantes étiolées sont plus foibles , plus grêles , plus élancées et toujours moins co- lorées que les individus de la même espèce qui vivent dans des lieux suffisamment ex- posés à la lumière. Lorsque les plantes sont fort serrées les unes contre les autres , on s’ap- perçoit que celles qui sont moins hautes lan- guissent, qu’elles prennent un port effilé qui ne leur est point naturel, et qu’elles tendent, s’inclinent vers les espaces vides. On dit com- munément que ces plantes recherchent l’air; mais il seroit plus exact de dire qu’elles re- cherchent particulièrement la lumière , qui est non-seulement nécessaire à leur végétation, mais qui paraît encore, d’après les décou- vertes de la Chimie moderne, être la cause essentielle de la formation de leur principe colorant. L; Céleri , la Chicorée } la Laitue , etc. de- viennent plus tendres , et acquièrent une sa- E X F Ytfy veur douce, par l’étiolement artificiel que l’on produit, en privant de lumière ces plantes, ou celles de leurs parties dont on veut faire usa^e. ETRANGLEMENT, isthvius. On se sert de çette expression pour désigner les parties étroites , plus ou moins alongées, qui réunis- sent les articulations dans un légume inoni- liforme , comme dans quelques espèces de Coronilla , de Sophora E VALVE, péricarpe; celui qui ne s’ouvre pas. Evalve est opposé à déhiscent. La noix est un péricarpe évalve. EVASEMENT , ouverture plus ou moins grande de la corolle. EXFOLIATION , maladie occasionée par un dessèchement de l’écorce et du bois. L’exfoliation volontaire qui prive les arbres des principaux organes de la transpiration et de l’inspiration est souvent très dangereuse ; mais elle est moins nuisible que celle qui est une suite des contusions et des meurtrissures occasionées par la grêle. Le seul remède à employer dans ce second cas, consiste à éla- guer les arbres avec intelligence, et à retran- cher les jeunes branches trop endommagées. On procure par ce moyen assez de vigueur i68 E X 0 % aux branches que l’on laisse subsister, pour que la force de la sève puisse produire promp- tement de nouvelles couches. Quant aux ar- bres fruitiers , il laut les tailler sur le vieux bois. EXOSTOSE , loupe. On donne ce nom aux excroissances , aux tumeurs que l’on ap- perçoit souvent sur le tronc des arbres, quel- quefois sur leurs branches et rarement sur leurs racines. Si l’on examine l’intérieur de ces excroissances , on voit qu’elles sont for- mées d’un bois très dur, dont les fibres se croisent et ont des directions très bizarres. Il paroît qu’elles proviennent d’un dévelop- pement de la partie ligneuse qui s’est fait avec plus d’abondance dans ces endroits qirail- leurs. Ce développement peut être produit ou par un coup de soleil vif, ou par une forte gelée, ou par l’introduction d’une pointe qui, traversant l’écorce et pénétrant dans le bois, en altère les couches nouvellement formées et dérange l’organisation des fibres. Duhamel a occasioné des exostoses semblables , en fesant avec la pointe d’une serpette des incisions longitudinales qui traversoient l’épaisseur de Pécorce , et qui pénétraient dans le bois. Adanson a observé que les arbres des F A M 169 grands chemins étaient sujets aux exostoses, sur -tout du côté où les racines a voient été écorchées, usées et endommagées considéra- blement, de manière à devenir elles-mêmes l'enflées et comme exostosées. EXOTIQUES , plantes ; celles cjui sont étrangères au climat où elles sont cultivées. EXPANSION. Terme qui exprime la con- sidération de la superficie des feuilles, quant à leur disque et quant à leurs bords. Les feuilles considérées quant à leur expansion sont planes , concaves, plissées , ondées, cré- pues. voy. ces mots. EXTRA - AXILLAIRES , fleurs; celles qui naissent à côté de l’aisselle des feuilles, comme dans Y Alropa 3 le Physalis et plu- sieurs Solanées. EXTRAA ASATION. Epanchement de la sève ou du suc propre, voy. ces mots. F F AISCEAU les , de fleurs longueur. ,fasciculus. Paquet de feu il- , etc. rapprochées suivant leur ï AÎYIILLES naturelles. Gronppe ou série i7° F A S de genres qui se ressemblent dans un grand nombre de caractères , sur-tout dans ceux qui sont regardés comme les plus constans. La nature offre un grand nombre d’exemples de ces assemblages dans les Graminées , Li- liacées , Labiées , Composées , Ombellifères , Crucifères, Légumineuses, etc. L’observateur doit déduire de l’étude de ces familles, ou de l’analyse des principaux points qui carac- térisent l’affinité des genres qu’elles contien- nent , les règles générales qui doivent servir à en former de pareilles, voy. Ordres. FASCICULE , ées , feuilles ; celles qui, sortant plusieurs ensemble d’un même point, forment un petit faisceau , comme dans le Melèse. — Fleurs fasciculées, celles qui , nais- sant plusieurs ensemble d’un point commun, sont droites, parallèles et rapprochées en ma- nière de faisceau , comme dans le Dicmlhus barbaius , le Crassula coccinea. FASTIGIE, fastigiatus. Expression sou- vent employée pour désigner la tige qui est terminée par des rameaux égaux en hauteur et au même niveau , comme dans le Gypso- phi/a fastigiata. On dit aussi cpie les fleurs sont fastigiées , lorsque portées sur des pédon- cules, elles s’élèvent au même niveau, comme F É C 171 dans quelques espèces de Dianihus , de 67- lene . etc. FÉCONDATION. Acte par lequel les ovules contenus dans l’ovaire sont vivifiés. Cet acte , qui a lieu lorsque la fleur est ou- verte, et quelquefois dans l’instant même de son épanouissement , s’opère par le moyen de la poussière fécondante des étamines , qui , versée sur le stigmate du pistil, traverse le style, pénètre jusqu’aux ovules et leur trans- met la vapeur vivifiante ou Y aura vilalis. voy. Sexe, Etamines, Pistils. La fécondation est souvent sensible à l’œil qui voit , au temps des fleurs , la poussière voler et s’attacher aux stigmates. Cela est particulièrement sensible dans la Pensée. A peine les fleurs de cette plante sont-elles épa- nouies , que le stigmate s’ouvre et représente un globe creux, blanc et resplendissant. Cinq étamines qui sont autour de lui n’ont pas plu- tôt jeté leur poussière , qu’il devient tout pou- dreux, et qu’il se rembrunit. Quelle que soit la disposition relative des organes sexuels , la nature semble avoir pris toutes les précautions , pour que la fécondation s’opère d’une manière assurée. Lorsque les éta- mines et le pistil s’élèvent à la même hauteur, la 372 F É C poussière fécondante atteint facilement les stig- mates; mais si le pistil est plus long cpie les éta- mines , les fleurs sont alors renversées, comme clans l’Impériale , et le pollen tombe sans peine sur le stigmate. On 11e sauroit attribuer cette situation de la fleur à sa pesanteur , puisque les fruits qui succèdent aux fleurs, quoique plus pesans , croissent néanmoins dans une situation verticale. Lorsque le pistil est plus court que les étamines , les filamens s’inclinent cle manière cpie l’anthère est au niveau du stigmate, comme on peut le voir dans la Rue, dans la Frâxinelle, dans l’Epine-vinette, etc. et aussitôt que chaque anthère a fait l’émis- sion cle sa poussière fécondante, alors les fila- mens s’écartent du pistil. Si l’on observe la Pariétaire, dans la ma- tinée, lorsque le soleil est déjà élevé sur l’ho- rison , on verra cpie les anthères se rompent avec explosion, et lancent leur poussière sur les pistils : on peut même avancer ce moment , en irritant avec une aiguille le filament qui porte Panthère. Si, après avoir cueilli une Tulipe rouge, l’on coupe ses anthères avant la dispersion de leur pollen , et si l’on secoue sur ses stigmates la poussière fécondante d’une Tulipe blanche. F É C i73 on aura des graines qui donneront naissance à des Tulipes de trois sortes de couleur , les unes rouges, les autres blanches, et les troi- sièmes mélangées de blanc et de rouge, comme il arrive dans l’accouplement de deux ani- maux de couleur différente. Les plantes Hébrides démontrent évidem- ment que la fécondation s’opère par le moyen des organes sexuels. Les Botanistes appellent Hybrides , les plantes qui naissent de deux espèces, tantôt du même genre , tantôt de gen- res différens. Le père, c’est-à-dire, la plante qui féconde , n’est pas la même espèce que la mère ou la plante fécondée. Par exemple, la Véronique bâtarde décrite dans le troisième volume des Amœn. acad. est provenue de la Véronique maritime fécondée par la Ver- veine officinale. Elle ressemble à sa mère par la fructification , et à son père par les feuilles. De même , le Pié-d’alouette Hybride a le plus grand rapport par les feuilles avec son père, qui est l’Aconit Napel, tandis qu’il ressemble à sa mère le Pié-d’alouette élevé , Delphinium elalum , par ses parties internes ou par la fructification. Les pluies abondantes qui surviennent dans le temps de la fleur , font couler les fruits et i74 F É G particulièrement ceux de la Vigne ; ce qui pa- ïoît provenir de l’humidité qui , en altérant les poussières , les met hors d’état de se porter où il convient. La plupart des plantes aquatiques s’élèvent à la surface de l'eau au moment de la flo- raison, et quelques-unes s’y replongent aussi- tôt que leurs fruits sont noués. Parmi ces plantes , le Nénuphar et le V alisneria , méri- tent de fixer l’attention. Le Nénuphar paroît tous les matins hors de l'eau, ctses fleurs s’épa- nouissent. Vers le milieu du jour, la fleur est élevée au moins de trois pouces au dessus de l’eau; vers les quatre heures du soir, la fleur se referme entièrement, et se replonge dans l’eau pour y rester toute la nuit. Le Va/isneria porte des fleurs mâles sur un pied et des fleurs femelles sur un autre pied. La tige qui porte les fleurs femelles est très alongée, roulée en spirale , et douée d’une certaine élasticité, afin de se prêter à l’élévation des eaux , et de n’êlre jamais submergée. Les fleurs mâles au contraire , portées sur des tiges courtes, résident constamment sous les eaux; mais dès qu’elles sont parvenues à leur développement et prêtes à s’épanouir, elles se détachent de la tiée . s’élèvent sur la surface des eaux , TEC i s’approchent clés fleurs femelles, voltigent, si je puis m’exprimer ainsi, autour d’elles, et semblent se disputer la priorité dans l’acte de la fécondation. Aussitôt que le vœu de la nature-est rempli , les Heurs femelles rentrent dans le sein des eaux , afin de soustraire à toute espèce d’accident, l’espoir de la nouvelle pos- térité contenue dans les ovules fécondés, qui s’accroissent et deviennent des fruits parfaits. Les plantes appelées Diclines fournissent une preuve convaincante que la féconda- tion s’opère par le moyen des étamines et des pistils. Dès le temps d’Alexandre-le-Grand , le liabitans de la campagne qui cultivoient des Palmiers, s’étoient ap perçus qu’il étoit impor- tant pour la fructification , que l’individu mâle fût rapproché de l’individu femelle. Ils ne comprennent pas comment le Palmier femelle pouvoit être fécondé par le Palmier mâle, et ils en attribuoient la cause à la sympathie de ces arbres , sans expliquer comment cette .sympathie produisoit des fruits. La Fontaine leur eût dit: Les mystères de leur amour Sont des objets d’expérience ; Ce n’est pas l’ouvrage d’un jour Que d’épuiser cette science. 176 FÉC Hérodote rapporte que dans l’Orient où l’on fait un grand usage du fruit du Palmier, les paysans attachent des branches de Palmier mâle aux branches de ceux qui portent le fruit. Ce fait se trouve confirmé par les ob- servations de Tournefort, quoique ce célèbre Botaniste n’ait jamais voulu reconnoître l’exis- tence des organes sexuels dans les végétaux. Prosper Alpin nous apprend que l’abon- dance des récoltes de dattes que produisent les déserts de l’Arabie, ne dépend d’aucune cul- ture particulière , mais qu’elle est occasionée par les poussières des étamines que le vent transporte des fleurs du Dattier mâle sur celles du Dattier femelle. Geoffroy rapporte dans sa matière médi- cale, qu’on attache en Sicile les fleurs des Pis- tachiers mâles sur les Pistachiers femelles, pour en féconder les fruits. Duhamel raconte qu’il y avoit dans un jardin situé rue Saint Jacques , un Pistachier femelle qui fleurissoit tous les ans sans four- nir aucun fruit capable de germer. Le parti- culier à qui l’arbre appartenoit , étoit désolé de ne pouvoir le multiplier. Nous jugeâmes , M. de Jussieu et moi , dit le célèbre Physi- cien, qn’on pourrroit lui procurer cet avan- tage , F É C 177 tage, en faisant apporter un Pistachier mâle. Nous lui en envoyâmes effectivement un qui ëtoit fort chargé de fleurs, et qu’on pouvoit transporter aisément parce qu’il éloit en caisse. Ce Pistachier mâle fut placé tout auprès du Pistachier femelle qui étoit en espalier. Dans la même année, le propriétaire recueillit une grande quantité de fruits bien condition- nés, et qui germèrent à merveille. Le Pista- chier male fut ensuite renvoyé, et les années suivantes , le Pistachier femelle 11e donna au- cun fruit capable de germer. FÉCONDITÉ des végétaux. La fécondité des végétaux est un de ces grands phéno- m< nés ^lc la nature dont la cause est encore voilée à nos yeux, malgré les efforts de plu- sieurs habiles Physiciens, pour en percer 1 obscurité. Pline nous apprend que l’on en- voya à Néron 340 tiges provenues d’un seul grain de blé. Rai rapporte qu’un seul pied de Maïs a donné jusqu’à 2000 graines; un pied à’Inula 3ooo ; un pied d -Helianthus 4000 ; un pied de Pavot 32, 000 ; un pied de Massette 40,000, et un pied de Nico- tiane 36o,ooo. Duhamel dit qu’un seul grain d’Orge produisit , en 1720 , ,55 épis qui donnèrent 33oo grains; ces grains semés M 1. 178 Ê É C l’année suivante , produisirent un boisseau, qui donna * en 172a, quarante-cinq autres boisseaux et uh quart* Mais pour prendre une juste idée de Timiüènse fécondité des plantes , il faut suivre par le calcul ce qu’une semence peut produire après la ré- volution de plusieurs années. En supposant, par exemple, que toutes léS graines produites pâr un Orme durant sa vie, qui s’étend au-delà d’un siècle, mises én terre, eussent produit chacune Un arbre aussi fécond, et ainsi successivement de générations en géné- rations, on en pouvroit conclure qu’une seule de ces semences pour no il , après la révolution de plusieurs siècles, fournir de quoi couvrir la terre des seuls arbres de son espèce. ( Do- dart, Mérn. de l’ Acad, dès Sc. 1720. ) Mais ce n’est ici qu’une bien petite partie des ressources de la nature. Les végétaux lie se, .multiplient pas seulement par Tordre naturel des semences ; le plus grand nombre renferme clané toutes ses parties une foule de germes invisibles qui se développent avec autant de facilité que de profusion. A peine les rameaux d’un ' arbre ont-ils été coupés, que des germes nombreux , intercutanés , profilant de la ftouriritur'e ‘qui servoit à la F É C 179 branche retranchée, se développent et donnent naissance à de nouvelles branches. Celles-ci sont également pourvues de germes qui n’at- tendent que des circonstances favorables pouf produire de nouveaux jets. Nous pouvons donc dire avec Bonnet, que chaque plante, chaque rameau , chaque feuille , sont des ar- bres en petit , détachés du grand arbre planté en terre ; et qu’avec de certaines précau- tions ils peuvent y végéter par eux-mêmes et y Faire de nouvelles productions. Les or- ganes essentiels à la vie sont répandus dans tout le corps de la plante. Il seroit curieux de conudîtl’e quelle peut être la source de cette reproduction. Doit-on l’attribuer aux fibres, au parenchyme, aux fluides, etc.? Sénebler pense que les germes Contenus dans les végétaux sont semblables aux graines, et qu’ils ont la même origine; mais, comme il faut, dit-il, des conditions particulières pour développer les graines , de même il en faut pour développer les germes qui donnent naissance aux branches. Les retranchemens qu’on fait à une planté fournissent ces circonstances, en inondant les environs des parties retranchées, d’un suc nourricier qui développe ces êtres imperccp- M 2 z8o FEU tibles, qui les étend, et qui les met en état de remplir leur nouvelle carrière. FEMELLE, fleur ■, Jlos fœmineus ; celle qui, dépourvue d’étamines, ne porte que le pistil, voy. Pistil, Fleur, Fécondation. FENDU, voy. Découpé. FEUILLAISON , frondescentia ,• époque de l’année où chaque espece de plante pousse ses premières feuilles. Les végétaux, dont la sève n’a besoin que d’un foible degré de chaleur pour entrer en mouvement, ne tardent pas à se couvrir de feuilles; tandis que ceux dont le mouvement de la sève exige une chaleur plus considé- rable , poussent leurs feuilles beaucoup plus tard. La feuillaison ne se fait pas exactement tous les ans pour la même espèce, à la même époque; cette variation dépend de la diversité des températures, qui, selon le de- gré de chaleur ou de froid, avancent la vé- gétation , ou lui -causent un retard sensible. La feuillaison précède constamment la floraison dans le plus grand nombre des vé- gétaux ; quelquefois néanmoins elle lui suc- cède, comme dans plusieurs Tussilages, dans le Colchique, le Bois-gentil, le Cornouiller \ F EU i8r mâle, l’Orme, l’Abricotier, etc. qui fleu- rissent avant de pousser leurs feuilles. FEUILLE , es. Productions minces , or- dinairement applaties, qui garnissent prin- cipalement les jeunes branches, et qui, par leur couleur, la variété de leur forme et leur nombre, contribuent à la décoration des arbres." Les feuilles qui nous préservent pen- dant l’été, de l’ardeur des rajons du soleil, et dont l’ombrage salutaire nous invite à goûter les douceurs du repos , sont absolument né- cessaires à la vie du végétal. Leur utilité s’étend même sur l’économie animal, e, puisque les torrens d’oxigène qu’elles répandent dans l’atmosphère, réparent les pertes qu’éprouve la base de l’air pur par la combustion des végétaux et par la respiration des animaux. Les feuilles sont d’abord contenues dans des boutons ou petits corps plus ou moins arrondis, qui naissent en été sur les branches des arbres, des arbustes, et qui sont formés d’espèces d’écailles creusées en cuilleron et se recouvrant les unes les autres. Si l’on examine les boutons dans tous les mois de l’hiver, mais sur-tout au commencement du printemps, on apperçoit que les parties qui y sont contenues se développent clandesli- M 3 i&z FEU nement, et qu’elles se disposent à paraître aussi-tôt qu’ils commencent à s’ouvrir. C’est alors que les écailles extérieures tombent, et que l’on voit s’échapper de petites feuilles, dont la disposition varie selon les différentes espèces de plantes. Dans tous les arbres observés par Duha- mel , les feuilles , soit simples , soit composées , avoient, au sortir du boulon, la même forme qu’elles ont quand elles sont entièrement développées. Toutes les nervures, toutes les dentelures étojent placées dans les plus pe^ tites, de la même manière que dans celles qui étoient parvenues à leur développement complet. On peut donc conclure que les feuilles de la plupart des arbres s’étendent dans toutes leurs parties. Il n’en est pas de même de celles de quelques plantes herba- cées, comme de beaucoup de Liliacées et de Graminées, qui ne s’étendent que par la partie qui tient à la racine. Le savant Phy- sicien que nous avons cité, fit, avec du ver- nis coloré, des marques placées à deux lignes de distance sur des feuilles d’Hyacinthe qui n’étoient parvenues qu’au qu%rt de leur gran- deur; lorsque ces feuilles eurent pris leur dernier c]egré d’accroissement, les marques FEU ï83 qui étaient auprès dç lu pointe, eonser voient leur position respective , pendant que celles qui étoient plug bas, s’écartoient d’autant plus, qu’elles s’approçhoient davantage de la racine. Les Botanistes ont cru pendant long-temps que les feuilles n’étoient enveloppées que d’une membrane simple, à 'laquelle ils don- nqieut 1 lorsqu’elles ressemblent à de petites lames circulaires, qui ont l’aspect de petites écailles j comme celles qu’on découvre à la base exté- rieure du pistil dans plusieurs Joubarbes, Orpins, etc. Globulaires , celles qui repré- sentent des globules ou petits corps sphé-e< riques , comme dans lès Arroches, les An- sérines, etc, Lenticulaires , lorsqu’elles ont la forme de petites lentilles , comme dans lè Psoraled glandulosa et dans les jeunes branches de beaucoup d’arbres. Cyati •* formes ou en godet , lorsqu’elles sont dppla»- ties ou Goncaves en dessus , qu’elles ont la forme de petites cupules, comme dans plu- sieurs Casses, et quelques Cliicoracées, Considérées quant k leur support , les glandes sont sessilês, c’est-à-dire, sans pivot', comme celles que l’on remarque à la base des feuilles OU au sommet du pétiole dans les Cerisiers , les Pruniers, etc . — S/ipitées , c’est-à-dire , portées sur uü pivot, comme P 2 228 GLA dans plusieurs Croion , dans cpielques Son - chus , Andryaila , etc. Considérées quant à leur situation , les glandes existent sur les pétioles des feuilles, comme dans quelques Pcissijlora; dans les dentelures des feuilles, comme dans le Saule blanc; à la base des feuilles, comme dans l’Amandier commun; sur les bords des ca- Ijces, comme dans quelques Millepertuis; sur les étamines , comme dans la Fraxinelle; sur le réceptacle, comme dans la plupart des Crucifères, etc. Guettard a employé les diverses considé- rations que nous venons d’exposer, ainsi que celles qui sont fournies par .les poils, pour caractériser les ordres dont il a fait mention dans l’ouvrage intitulé : Observations sur les Plantes. Nous croyons que les glandes pré- sentent quelquefois d’assez bons caractères pour la distinction des espèces, et même des genres, comme on peut le voir dans les Cas- tanea et Fagus ,* néanmoins ces caractères ne sont ni aussi solides, ni aussi importans, ni aussi faciles à observer que ceux qui sont fournis par les organes de la fructification. GLAUQUE; qui est d’une co.uleür de vert de mer ou de vert bleuâtre, comme V Ervnginm GRE 229 maridmum , le Seseli glaucum , les feuilles du Géranium glaucum , et la surface infé- rieure des feuilles du Magnolia glauca. GLOBULEUX, qui est d’une forme sphé- ■rique , comme les chatons du Platanus } du Sparganium , etc. GLOMÉRÉ , ou Glomérulé , ou Con- gloméré. Les fleurs qui sont rapprochées et serrées à l’extrémité d’une tige ou d’un pé- doncule commun , sont appelées glomérées, comme dans le Bobartia indica , dans le Dactylis gl orner a ta , etc. GLUME. voy. Bale. GLUT1NEUX. voy. Visqueux. GORGE de la corolle, voy. Entrée. GOUSSE, voy. Légume. GOUTTIÈRE , creusé en gouttière, voyez Canaliculé. GRAINE, voy. Semence. GRANDEUR, voy. Mesure. GRAPPE, voy. Inflorescence. GRAS, se, carnosus , pulposus , qui est d’une substance charnue, succulente, comme les feuilles du Portulaca , des Mesembrian- ihemum , etc. GREFFE ou Ente, insitio. Opération par laquelle on détache une petite branche, ou P 3 23o GRE un bourgeon , ou une bande decorce munie d’un bouton, de l’arbre qu’on veut multi- plier, pour les substituer à la tige ou aux branches de l’arbre qu’on veut greffer. L’ar- bre , sans cesser d’être Prunier ou Amandier dans ses racines et dans sa base , devient par cette opération , ou un Pêcher ou un Abri- cotier dans la partie supérieure de la tige et dans ses branches. On donne le nom de greffe à la portion de la plante qu’on unit avec la plante entière, et le nom de sujet à la plante sur laquelle se fait l’union. L’opération de la greffe est fort ancienne. Virgile l’a décrite ; et les beaux vers du poêle latin ont été ainsi traduits par Delille. Cet art a deux secrets dont l’effet est pareil. Tantôt dans l’endroit même où le bouton vermeil Déjà laisse échapper sa feuille prisonnière, On fait avec l’acier une fente légère : Là, d’un arbre fertile on insère un bouton De l’arbre qui l’adopte utile nourrisson. Tantôt des coins aigus entr’ouvrent avec force Un tronc dont aucun nœud ne hérisse l’écorce: A ses branches succède un rameau plus heureux ; Bientôt ce tronc s’élève en arbre vigoureux , Et se couvrant des fruits d’une race étrangère. Admire ces enfaus dont il croit être père. GRE a3i La nature apprit sans doute aux hommes part de greffer. Des branches d’arbres diffé- rent , soudées enlr’elles dans les forêts ; des feuilles greffées les unes avec les autres: des fruits doubles entés dans le bouton même de la fleur, avant d’être noués et ensuite unis par le moyen de leur parenchyme , donnèrent l’idée de cette opération utile. La greffe s’opère par des procédés qui ten- dent tous au même but, et qui diffèrent plus en apparence qu’en réalité. Ces procédés sont la greffe en fente , en couronne, en flûte, en écusson et par approche (i). i.Q En fente. Lorsqu’on veut greffer en fente , il faut cueillir les greffes en Janvier, avant que les boutons aient grossi ; il faut aussi choisir des branches saines , vigoureu- ses, dont l’écorce soit fine , et qui portent de gros boutons. Pour conserver les greffes jus- qu’à la .saison où l’on doit en faire usage, il est des cultivateurs qui les couvrent entière- ment de terre ; d’autres ne les enterrent que fort peu , ayant soin de les couvrir quand il survient des gelées un peu fortes. On ne peut plus greffer en fente au mo- (r) Les détails suivans sont en général extraits da la Phys, des Arbres, par Duhamel. a3s GRE raenl où les arbres sont en sève, parce qu’a- lors l’écorce se détache aisément du bois, et n’adhère pas avec assez de force, pour que l’union soit intime entre la greffe et le sujet. Les greffes peuvent être appliquées à la naissance des branches, ou au sommet de la tige , ou à sa base. Le sujet sur lequel on veut enter, doit être coupé transversalement, dans un endroit où il 11’y a point de nœuds : on fait ensuite une incision longitudinale, et on in- troduit dans la fente la greffe ou petite bran- che garnie de deux ou trois boutons , et taillée en coin par le bas. La grosseur des greffes doit être proportionnée à celle des sujets. Pour que la greffe réussisse, il faut sur- tout que le liber de la greffe réponde exacte- ment au liber du sujet. 2.° En couronne. La greffe en couronne se pratique ordinairement sur de gros arbres. Lorsque le sujet est en pleine sève, ou le; coupe transversalement dans l’endroit où l’on veut greffer : on éoarte par intervalles l’écorce du bois, et on y insinue de petites greffes taillées en cure-dent.- Ces greffes, ainsi disposées au- tour du tronc ou de la tige, forment une es- pèce de couronne. Il faut pour le succès de cette espèce de GRE 233 greffe , i.° que l’écorce de la greffe ne se détache pas du bois , lorsqu’on l’introduit entre le bois et l’écorce du sujet; 2.0 que le sujet soit scié dans un endroit où il ne se ren- contre point de noeuds; 3.° il faut que la plaie soit recouverte , de même que pour la greffe en fente; 4.0 que les jeunes pousses qui crois- sent rapidement , soient assujetties avec- des baguettes , pour éviter que le vent ne les renverse. 3.° En flûte. Dans le temps que les arbres sont en pleine sève, on coupe la tige d’un jeune arbre, et l’on enlève à son extrémité un anneau d’écorce. Ayant choisi pour la greffe une branche de même grosseur que la tige qu’on veut écussonner, on fait avec la ser- pette une incision circulaire : on tord l’écorce qui n’est point encore adhérente au bois, afin d’en enlever un petit tuyau qui doit être garni d’un bouton. Tl faut placer ce tuyau sur le morceau defbois écorcé , de sorte que l’écorce étrangère se trouve substituée à l’é- corce naturelle du sujet. On Couvre le tout d’un mélange de cire et de térébentine. Quand 1 operation a été bien laite, le bouton s’ouvre et fournit une branche. Lorsqu’on ne trouve point de branche de 234 ‘ GRE la même grosseur que le sujet , il y a moyen d’y remédier. Si l’anneau cortical est trop grand pour s’ajuster exactement à la place qu’on lui destine, on le fend à la partie op- posée au hou ton , et on retranche un peu d’écorce; si l’anneau est trop petit, on peut ôter un peu de hois du sujet. Duhamel a vu de pareilles greffes qui, malgré la sous- traction du bois, ont très-bien réussi. 4.0 En écusson. On entaille l’écorce du su- jet en manière de T, et l’on détache de la gi-effe un morceau d’écorce garni d’un bouton. Après avoir taillé ce morceau en écusson ou en triangle alongé, on l’introduit dans la fente faite au sujet , de manière que les lèvres de la fente le recouvrent ; on lie le tout avec de la laine. Cette greffe faite au printemps se nomme à œil poussant, parce que si elle prend , le bouton se développe sur le champ : on la nomme à œil dormant, si onia pratique au déclin de la sève, parce que le boulon ne s’ouvre qu’au printemps qui suit. La greffe à écusson est plus fréquemment pratiquée que toute autre dans les pépinières, non-seulement parce qu’elle se fait aisément, mais encore parce qu’elle convient très-bien pour les jeunes arbres. •GRE 235 Un grand avantage de l’écusson à œil dor- mant est que, s’il ne reprend point, le sujet n’en reçoit aucun dommage , puisqu’on n’étctô au printemps que les arbres où le bouton de l’écusson pai’oît disposé à s’ouvrir. Plus les greffes en fente , en couronne , en écusson poussent avec force, plus il y a lieu de craindre qu’elles ne se décolent. Ces jeunes branches, qui acquièrent souvent dans une année trois et quatre pieds de longueur, et qui sont chargées de larges feuilles , ne tiennent au sujet que par une couche ligneuse qui n’a pas acquis encore beaucoup de solidité; ainsi elles sont exposées à être détachées de l’arbrô par les pluies et par le vent : on doit donc avoir l’attention de les soutenir avec des tu- teurs. 5.° Par approche. On pratique la greffe par approche de plusieurs manières, La plus [ordinaire est d’étêter le sujet , et de pratiquer une entaille triangulaire sur les bords dé la section. On taille ensuite en forme de coin la tige ou la branche que l’on veut greffer, de manière que le coin remplisse le creux de l’entaille, et que les deux libers coïncident parfaitement. On assujettit la greffe et le sujet dans cette position avec un lien , et quand les 236 GRE deux arbres sont bien soudés , on coupe la branche qui forme la greffe près du point de réunion. Une manière encore plus simple de greffer par approche, consiste à couper la tige du sujet en forme de coin , et à fendre la tige de l’arbre qu’on veut multiplier, de façon que les deux côtés s’appliquent exactement sur le coin , et que les libers coïncident. La greffe par approche ne fait aucun tort à l’arbre qu’on veut multiplier, puisqu’on ne lui retranche qu’une branche. La reprise est même plus certaine, parce que la branche tenant à son propre pied , ne laisse pas d’en tirer de la nourriture jusqu’à ce que l’union soit parfaite. On pratique ordinairement cette greffe sur des arbres rares qu’on élève en pot ou en caisse , parce qu’alors on a la facilité de les transporter auprès du sujet. Tels sont les différens procédés employés par les Cultivateurs qui cherchent, tantôt à améliorer les espèces , tantôt à se procurer promptement et plus sûrement les plantes dont les graines sont sujettes à avorter, ou sont plusieurs années à lever. Dans toutes ces opérations les parties greffées sont deve- GRE - 237 • nues parties intégrantes du sujet qui les porte. Mais comment est-on parvenu à pro- duire cet effet? C’est une connoissance dont nous sommes redevables aux belles expé- riences de Duhamel. Cet habile Physicien enleva une bande d’é- corce d’un Prunier, à laquelle il substitua celle d’un Pêcher ; l’écorce se souda et la greffe réussit. Quelques années après ayant enlevé .celte écorce, il reconnut par la couleur du bois, qu’il s’étoit formé une lame ligneuse de Pêcher, et que celte lame ligneuse n’éloit point adhérente au bois de Prunier. Cette expérience, et plusieurs autres aussi con- vaincantes , lui apprirent que le bois ne contracloit aucune espèce d’union avec le bois dans les arbres; que l’aubier ne s’unis- soit ni avec le bois ni avec l’aubiei'.; ou que .si l'aubier s’unissoit avec l’aubier, ce qui étoit fort rare , l’adhérence étoit extrême- ment foible. Mais , dans toutes ces expé- riences, Duhamel vit toujours que l’écorce de la greffe pourvue de son liber , s’unissoit étroitement avec l’écorce et le liber du sujet. * ..D’oii il conclut que c’étoit par l’écQfce que les parties greffées deveuoient parties inté- grantes du sujet qui les portoit. 238 GRE Maintenant, si l’on observe que les boutons existent entièrement dans l’écorce , on conce- vra qu’ils doivent se développer et suivre les différons périodes de leur vie , soit que l’écorce à laquelle ils tiennent soit enlevée de dessus l’arbre qui la porte , pour être appliquée sur un autre; soit qu’elle n’ên soit point détachée. Ainsi , le phénomène de la grelFe n’est autre chose , comme l’observe Adanson, que l’ap- plication latérale de la partie qui est entre l’écorce et le bois de la greffe, à là partie qui est entre l’écorce et le bois du sujet. C’est la raison pour laquelle il faut que dans toutes les Opérations de la greffe, les libers coïn- cident exactement. L’uniOtl de la greffe avec le sujet se fait par le moyen de cette substance gélatineuse ap- pelée Cambium , dont nous avons parlé à l’article accroissement. Cette substance pro- vient également du sujet et de la greffe. A la vérité, on a peine à concevoir qu’un mor- ceau d’écoree qui n’a encore contracté aucune union avec l’arbre sur lequel on l’applique, ' puisse faire quelques productions; mais si on examine un écusson de Pêcher appliqué sur un Prunier, la différente couleur de ces deux bois prouvera que l’écusson ainsi que le sujet GRE iSç ont contribué à la formation de cette sub- stance qui cimente dans la suite leur union. On trouve dans les anciens livres d’agricul- ture plusieurs sortes de greffes extraordinaire?, telles que celles du Poirier sur*le Cbênè , de la Vigne sur le Cerisier, etc. qui dévoient, selon leurs auteurs, produire des fruits singuliers. . Duhamel ajant essayé pendant plusieurs an- nées de suite, sieeS greffes pou voient réussir, a été convaincu que les auteurs qui les avoient proposées n’étoient point fondés en expérience, et il a reconnu qu’il est néces- saire pour le succès des greffes, i.° qu’il j ait un certain rapport d\)rganisation entre la greffe et le sujet; c’est-à-diré, qu’il faut que la greffe et le sujet soient de la même Camille > souvent du même genre et même d’espèces très voisines; z.° qu’il doit y avoir une ressem- blance assez exacte entre les grains de leur bois, entre leur pésânteur relative, leur du-* reté, leur force, etc. 3.° qu’il doit y avoir de grands rapports entre leurs vaisseau*, et quq le temps de la floraison doit être à peu près le même. * : a: - Quelques auteurs ont cru que l;v greffe pou voit eha nger les espèces ; D uhamel corn bat cette assertion ; et il résulte de ses observa* 240 G Y M lions , que la grelfe est plus propre à conserver les espèces qu’à les changer, et qu’elle con- tribue seulement à leur donner quelque per- feclion, par 1 élaboration que subissent les sucs en passant des organes du sujet dans ceux de la greffe. Sënebier, en parlant de la greffe, rapporte un fait dont la connoissance peut être très utile en agriculture. Pour accélérer, dit-il, la fructification des arbres paresseux , il faut enlever circulairement sur la tige un lambeau d’écorce de quatre à cinq lignes de largeur , et lui substituer, un lambeau égal d’une es- pèce différente d’arbre portant les mêmes fruits. Ce nouveau lambeau se greffe parfai- tement , il se forme un bourrelet comme dans toutes les greffes, la sève descendante est ar- rêtée , elle rellue vers les branches et elle déve- loppe les germes des fruils par la nourriture surabondanté qu’elle fournit.- GRIMPANT , s cnn de ns. La tige grim- pante , est cellequi grimpe sur les corps voi- sins auxquels elle s’attache par des vrilles, comme dans les Passiflora , dans plusieurs Cucurbilacées , etc. GYMNOSPERMIE, semences, nues; en grec. La Gjmriospermie est le premier ordre de de la classe du sjstème sexuel , appelée Di- dynamie. Cet ordre renferme les plantes dont les fleurs hermaphrodites ont quatre éta- mines , deux grandes et deux petites , et dont le fruit appelé Gymnosperme , consiste en quatre semences qui sont nues et situées au fond du calyce persistant* GYNANDRIE , femme , mari; en grec* La Gynandrie est la vingtième classe du sys- tème sexuel. Elle renferme les plantes dont les fleurs hermaphrodites ont l’organe mâle porté sur l’organe femelle, et elle se divise en sept ordres fournis par le nombre des étamines, savoir, Diandrie, Triandrie, Té- trandne, Pentandrie, Hexandrie, Décandrie et Polyandrie. H HaMPE, scapus. Tige herbacée t dépour- vue de rameaux et de feuilles, terminée pai- es parues de la fructification, comme dans la Tulipe dans le Butane, dans plusieurs especes d Epervières , etc. HASTÉ, ou en fer de pique. On nomme emlles hastees , celles qui sont triangulaires echancrees à leur base, et dont les échan- Q 242 HER crures se rejettent un peu en dehors, comme dans le Rutnex acetosella , dans Y Arum maculatum , etc. HÉLIOTROPES. On appelle plantes hélio- tropes , celles qui ont le disque de la fleur tou- jours tourné du côté du soleil, de manière qu’il semble le suivre dans son cours sur l’horison, comme dans Y Helianihus annuus, etc. HEPTANDRIE , sept, maris ; en grec. L’Heptandrie est la septième classe du sys- tème sexuel. Elle renferme les plantes dont les fleurs hermaphrodites ont sept étamines; et elle se divise en quatre ordres, savoir, Mo- nogynie, Digynie, Trigynie, Heptagynie. HERBE ou Plante herbacée; celle qui est tendre, molle, dont les fibres sont peu serrées, et qui périt dans l’hiver , soit que ses racines soient vivaces, soit qu’elles soient annuelles. Quoique les plantes herbacées diffèrent beaucoup des arbres dans leur structure , elles ont néanmoins des parties ligneuses. On voit, sous leur écorce qui est tendre , un cy- lindre d’une matière moins colorée , plus dure , différemment organisée , composée * principalement de fibres longitudinales vrai- ment ligneuses, qui donnent à la plante la force de résister aux vents , de porter ses HER 243 feuilles et ses fruits. Celte partie ligneuse est évidente dans le Chanvre, et même dans les tiges des plantes annuelles les plus tendres et les plus herbacées, voy. VÉGÉTAL , Tige. Il est des herbes qui s’élèvent à plus de dix pieds de hauteur, comme quelques Férules, quelques Hélianthes, le Chanvre, etc. Il en est d’autres qui ont à peine six lignes de hauteur, comme le Subularia et un grand nombre de Mousses. On distingue deux sortes d’herbes , savoir les herbes annuelles et les herbes vivaces. Les premières périssent entièrement au bout de l’année, et ne se reproduisent que par leurs semences. Les secondes perdent leur tige tous les hivers ; mais leur racine qui subsiste pen- dant un certain nombre d’années, en repousse de nouvelles au printemps. HERBIER. Collection de plantes sèches. Un herbier dont les échantillons, specimina , ont été choisis avec goût j desséchés avec soin , éti- quettes sans erreur, avec la citation du lieu d’où ils proviennent et de l’année dans laquelle ils ont été cuèillis, et dont les espèces sont dispo- sées dans un ordre convenable , est un objet in- dispensable pour celui qui, se livrant à l’é- tude de la Botanique, se propose de travailler 244 HER à perfectionner la connoissance des plantes. L’utilité d’un herbier 11e peut être révo- quée en doute. A la vérité les plantes y sont presque toujours dans un état d’imperfection; leurs parties sont comprimées , applaties ; les couleurs ont souvent disparu ; et les fleurs n’exhalent plus de parfum. Mais ces défauts sont bien compensés , comme l’observe La- marc-k , par la facilité qu’offre l’Herbier de voir et d’examiner les plantes dans tous les temps, dans toutes les saisons; de les avoir sous sa main et à sa disposition ; de pouvoir rapprocher toutes celles qu’on veut comparer ; en un mot , de pouvoir y essayer ou y établir l’ordre général , et les distributions particu- lières que l’on juge convenables. Les jardins et la campagne ne présentent pas les mêmes avantages; car on n’y peut voir qu’un cer- tain nombre de plantes à la fois, dans l’état propre à être observées; et ce nombre n’est pas bien considérable k cause des diverses époques du développement et de la floraison des plantes. Le choix des plantes ou des parties des plantes destinées à former l’herbier , exige la plus grande attention. Celui qui récolte ne doit pas prendre au hasard le premier indi- HER 245 viclu qui tombe sous sa main ; il doit donner la préférence à ceux qui , n’étant point en- dommagés ou déformés par quelque accident , ont véritablement le port et les caractères naturels de la plante. Si c’est une petite plante herbacée que l’on cueille , par exemple , le Draba , YHolosteum , etc. il faut choisir un individu dont les feuilles soient en bon état , dont la floraison soit développée, et même assez avancée pour qu’on y trouve déjà quelques fruits. La plante doit être arrachée avec sa racine, puisqu’elle peut être conte- nue toute entière dans l’herbier. Si la plante herbacée est un peu grande ; si elle s’élève à la hauteur de deux pieds, comme le Linum usi- tatissimum , on peut aussi l’arracher tou te entière, et on la courbera dans la dessication, de manière qu’elle puisse être contenue dans une feuille de papier. Mais si la plante herba- cée est très grande, comme quelques espèces d 'Aster , ou si elle est frutescente , comme le Lilas, le Troène, alors il faut couper, de la longueur du papier , la sommité d’une branche garnie de rameaux , de feuilles , de fleurs et de fruits : si les fruits n’existent pas encore, il faut attendre qu’ils soient développés, et cou- per alors un nouvel individu. Q 3 246 HER Les plantes doivent être cueillies, autant qu’il est possible , dans un temps sec , et lors- que le soleil élevé sur Fhorison a pompé toute la rosée. Lorsque le Botaniste est revenu de sa course ou de son herborisation , il doit, si le temps le lui permet, s’occuper sur-le-champ de la des- sication. S’il est forcé de la remettre au len- demain, il doit déposer dans un lieu frais la boîte de fer-blanc qui contient la récolte , et avoir soin de laisser cette boîte entr’ouverte , après avoir aspergé légèrement ses plantes. Les Botanistes ont recours à dilférens procé- dés pour dessécher les plantes : je crois devoir me borner à faire connoître celui qui est le plus généralement adopté. O11 étale séparément sur une table les plantes qu’on a récoltées; on met à côté de chaque espèce, uiie étiquette qui indique l’endroit où elle a été cueillie, ainsi que les noms générique et spécifique donnés par le professeur. Il faut avoir du papier gris peu collé et quelques planches de deux lignes environ d’épaisseur, et de la longueur du pa- pier. On met d’abord sur une planche deux feuilles de papier gris renfermées l’une dans l’autre; on ajoute ensuite une seule feuille de papier dans laquelle on étend la plante, en HER 247 observant de ne point forcer son port , de développer ses feuilles, d’ouvrir quelques- unes de ses fleurs , et d’y joindre l’étiquette. Il est encore avantageux de détacher une ou deux fleurs, de les ouvrir avec précaution, de les mettre dans un morceau de papier blanc doublé , et de les fixer par le moyen de quel- ques épingles , afin de se procurer par la suite un moyen facile d’observer les organes de la fructification. On doit aussi, lorsque les feuilles et les fleurs sont rapprochées et serrées, les séparer par le moyen de quelques morceaux de papier qu’on interpose. Lorsque la plante est bien préparée, on ferme la feuille, et on met dessus deux feuilles de pa- pier gris , puis une seule feuille dans laquelle on place une* nouvelle plante avec les pré- cautions indiquées. On ajoute ainsi successi- vement deux feuilles de papier vides, et une qui contienne la plante, jusqu’à ce que le monceau s’élève environ à la hauteur de qua- tre pouces : alors il finit mettre une petite planche sur laquelle on placera deux feuilles de papier, puis une seule pour contenir la plante; et ainsi de suite, jusqu’à ce que le volume soit assez considérable pour être mis sous presse. La dernière feuille, qui est double. 248 HER doit être couverte par une planche , sur la- quelle on pose une ou deux pierres de la même longueur , ou quelque corps qui ait un poids assez considérable. Cette manière de presser les plantes est plus avantageuse et plus convenable que la presse ordinaire à vis, dans laquelle les parties du végétal se crispent, si la presse n’est pas assez serrée , ou s’écrasent et sont mutilées , si elle l’est trop. Il faut ensuite , au bout de douze heures , changer les plantes ; c’est-à-dire , qu’il faut substituer du papier sec au papier humide: ce qui se pratique en changeant seulement les feuilles doubles , et en conservant les feuilles simples dans lesquelles les plantes sont pla- cées. On doit renouveler le changement du -papier tous les jours , et même dans les com- mencemens , deux fois par jour ; autrement l’humidité excitant une fermentation , expo- serait les plantes à se moisir. Pour bâter la dessication , on peut mettre le monceau de plantes dans un lieu exposé au soleil ; on peut aussi , au bout de deux ou trois jours de presse , étendre dans un appar- tement parquet té ou sur des tables , les feuilles simples , en les tenant ouvertes pendant trois HER 249 ou quatre heures , afin que l’humidité des plantes s’évapore plus promptement. Lorsque les plantes sont parfaitement des- séchées , ce que l’on connoît , soit à leur rigi- dité , soit à la cassure nette des feuilles qu’on veut plier, il faut les retirer du papier où elles ont été desséchées ; les mettre dans unefeuille de papier blanc qu’on renferme dans une feuille de papier gris ; les fixer avec une petite bande de papier attachée parle moyen d’une épingle ; placer l’étiquette à la base de la feuille et l’attacher également avec une épin- gle. On avoit autrefois l’habitude de coller les plantes; mais cette méthode qui ne permet point au possesseur de l’herbier d’enlever l’échantillon pour l’observer , en hâte la des- truction , puisque la colle attire les insectes. Il n’y a qu’une seule circonstance où il faut absolument coller les plantes ; c’est lorsque leurs feuilles sont sujettes à se détacher , comme dans les Bruyères , les Pins , les As- perges, etc. Lorsque les plantes ont été préparées de la manière que nous avons indiquée, on attache une seconde étiquette vers l’extrémité du dos des feuilles de papier gris , qui servent d’en- veloppe à celles dans lesquelles les plantes sont 250 HER contenues ; et afin de les trouver promptement lorsqu'on veut les consulter, on écrit sur cette étiquette non-seulement le nom du genre et de l’espèce, mais encore celui de la classe et de l’ordre, d’après la méthode que l’on a adoptée pour l’arrangement de son herbier. Les plantes doivent être ensuite renfermées dans des boîtes. L’expérience semble prouver qu’elles s’j conservent bien, et qu’elles sont moins sujettes à être attaquées par les in- sectes. Le procédé que nous venons d’exposer , doit être pratiqué par ceux qui veulent faire des progrès dans la Botanique. En desséchant des plantes , on étudie leurs caractères , on prend une idée de leur port , et leur figure se grave dans l’esprit. Les amateurs , qui n’ont ordinairement un herbier que pour en faire parade, ont recours à des guirlandes, à des cadres pour donner du relief à leurs plantes: ils oublient que la nature est assez riche de ses propres attraits , et que la propreté et la présence des parties essentielles de la plante doivent faire tout le mérite d’un herbier. HÉRISSÉ , hirlus , hispidus. Ce nom est donné aux parties des végétaux, dont la sur- face est munie de poils rudes plus ou moins H E X 25i écartés les uns des autres, comme dans le Ga- itum aparine , etc. HERISSONNÉ, ée , feuille, folium stri - gosum ; celle dont la surface est parsemée d’aiguillons lancéolés , roides , comme dans VEchinops sLrigosus. HERMAPHRODITE', fleur ; celle qui réunit les deux sexes dans la même enve- loppe. voy. Fleur. HÉTÉRODOXES. Nom donné par Lin- neus aux auteurs qui n’ont point établi leurs méthodes ou systèmes sur les organes de la fructification ; comme les Alphabétiques ou ceux qui ont suivi l’ordre de l’alphabet ; les Rhizotomes et les Phyllophiles ou ceux qui ont choisi, soit la racine , soit les feuilles pour base de leur méthode. HORIZONTAL. Expression employée pour désigner une partie quelconque du végétal qui est parallèle à l’horizon dans toute son éten- due. La feuille horizontale est celle, qui forme un angle droit avec la tige , comme dans la Laitue sauvage , etc. HORLOGE de Flore, voy. Floraison-. HEXANDRIE , six , maris ; en grec. lTIexandrie est la sixième classe du système sexuel. Elle renferme les plantes dont les flou rs 252 H Y B hermaphrodites ont six étamines; et elle se di- vise en cinq ordres , savoir , Monogynie , Di- gynie , Trigynie, Tétragynie , Polygynie. HYBRIDES, plantes; celles qui naissent de deux espèces tantôt du même genre, tantôt de genres différens. Le phénomène de la forma- tion des plantes Hybrides n’offre rien qui soit différent de celui de la fécondation des plantes ordinaires, voy. Fécondation. Il nous ap- prend seulement que la nature produit une nouvelle espèce , lorsque toutes les circons- tances favorables sont réunies; par exemple, lorsque le Pollen d’une espèce a les plus grands rapports avec les pistils d’une autre espèce, et lorsqu’il fournit à leurs ovules le stimulus qui développe en eux les principes de la vie. Les anciens Botanistes regardoient les plantes Hybrides, comme des variétés de l’es- pèce de la mère ; mais lorsque le sexe des plantes eut été démontré , on soupçonna que des plantes d’espèces différentes pouvoient se féconder, et que la semence qui résultoit de cette fécondation devoit donner naissance à des plantes nouvelles. Ce soupçon fit faire des recherches , des expériences qui prouvèrent aux Botanistes , que de nouvelles espèces pou- H Y P 253 voient naître d’une union adultérine parmi les végétaux, comme parmi les animaux. Marchand fit le premier cette observation en 1715 sur la Mercuriale. Gmelin la renou- vella sur le Delphinium en 1749. Voyez la dissertation de Linneus , intitulée , Plantce HybricLœ , et les Mémoires de l’Académie de Pétersbourg , 1782 et 1786, cp.fi contiennent les belles expériences de Koëlreuter , sur les Digitales, les Lobélies , les Mauves, etc. On ne peut douter qu’il n’existe une grande analogie entre les animaux et les végétaux; cependant cette analogie ne se soutient pas toujours parfaitement, et nous en trouvons une exception frappante dans les végétaux hybrides , qui ne sont point stériles comme la plupart des animaux qui proviennent d’es- pèces différentes. HYPOCRATÉRIFORME, corolle; celle qui ressemble à une soucoupe, ou qui en a la forme, voy. Corolle. HYPOGYNE. Jussieu emploie cette ex- pression pour désigner l’insertion de la Co- rolle ou des étamines sous l’ovaire ou sur le réceptacle du pistil. Il est très-difficile, dans certaines circonstances , de prononcer sur cette espèce d’insertion; par exemple, dans 254 ICO les Savoniers , dans les Erables , dans les Mal- pighies, dans les Orangers, dans les Azeda- rachs , dans plusieurs Térébintacées , etc. dont les étamines sont portées sur un disque. Il est évident que dans ce cas , c’est l’inser- tion du disque qui doit déterminer celle des étamines ; mais le disque prend naissance à la base du support de l’ovaire dans les mêmes points d’où sort le calyce , et il paroît autant être attaché à l’un de ces organes qu’à l’autre : il est donc très-difficile de prononcer si l’in- sertion est hypogyne ou périgyne. Cette ob- servation n’a point échappé à Jussieu , qui pense qu’on pourroit peut-être établir une nouvelle classe de polypétales , désignée par l’insertion ambiguë des étamines. I ICHNIOGRAPHIE, figure des plantes. Les figures qui parlent aux yeux, contribuent beaucoup à l’avancement de la Botanique, quand elles sont exactes , correctes , et sur- tout lorsqu’elles contiennent les détails de la fructification. ICOSANDRJE , vingt , maris; en grec. L’icosandrie est la douzième classe du système sexuel. Elle renferme les plantes dont les I N D 255 fleurs hermaphrodites ont vingt étamines ou un plus grand nombre, portées sur le calyce. Elle se divise en cinq ordres, savoir, Mo- nogynie , Digynie, Trigynie, Pentagynie, Polygynie. IMBRIQUÉ ou Tuile, imbricatus ; re- couvert de parties disposées à peu près comme des tuiles sur un toit. — On dit que les feuilles renfermées dans le bouton sont im- briquées , lorsqu’elles se recouvrent parallèle- ment, de manière que les deux bords d’une feuille aboutissent aux deux bords de la feuille opposée, comme dans le Troène, dans le Néflier. — Les feuilles considérées hors du bouton , sont aussi appelées imbriquées , lorsqu’elles sont disposées de manière que les unes recouvrent la moitié des autres, comme dans le Diosma imbricata , dans plusieurs espèces de Cupressus et de Juni- perus , dans le Passerina filiformis , etc. — Le calyce est appelé imbriqué, lorsqu’il est composé d’écailles ou de folioles qui se recouvrent par gradation, comme dans les Aster, Carduus, Inula , etc. INCOMPLET, te. voy. Fleur. INDÉTERMINÉ , nombre, numerus Inde - finitus. Les Botanistes emploient l’expression I N F 256 indéterminé , pour désigner le nombre des étamines quand il s’élève au-dessus de douze» INDIGENES , plantes ; celles qui croissent naturellement dans nos pays. INDIVIDU. Être composé de parties qui concourent à former un tout. voy. Espèce, Variété. INEGAL , inæqualis. Dans la compa- raison que l’on fait de la grandeur ou de la grosseur respective de certaines parties, on dit qu’elles sont inégales, s’il y a entr’elles une disproportion sensible. INERME, c’est-à-dire, dépourvu d’épines ou d’aiguillons. INFÉRIEUR, voy. Calyce, Corolle, Ovaire. INFLORESCENCE. Disposition des fleurs et des fruits dans les plantes. Les fleurs sont la parure la plus brillante des végétaux. La disposition régulière et constante que la na- ture a donnée à un grand nombre , augmente encore leur éclat, et semble ajouter à l’intérêt qu’elles inspirent. Les fleurs résident tantôt sur la tige, tantôt sur les rameaux; quelquefois elles s’élèvent immédiatement de la racine, comme dans le Colchique. Dans INF 2S7 Dans plusieurs plantes, les fleurs sont ter- minales, c’est-à-dire, placées au sommet des tio-es et des rameaux, comme dans le Rosier: O dans d’autres, elles sont axillaires, c’est-à- dire, qu’elles prennent naissance entre la feuille et la tige, comme dans l’Hysope , le Lierre-terrestre , etc. quelquefois elles sont éparses, c’est-à-dire, qu’elles naissent en grand nombre et sans aucun ordre, sur la tige ou sur les rameaux, comme dans V Eric a meditei'- ranea ; quelquefois elles sont placées sur un seul côté ou unilatérales , comme dans le Cy- no surus , dans le Nardus , dans l’Héliotrope; quelquefois , fixées sur tous les points du pé- doncule, elles se détournent et se rejettent, ou du même enté ( flores secundi ) comme dans le Serapias latifolia , ou sur plusieurs côtés, et elles sont alors roulées en spirale loribus spirali-secundis ) , comme dans les Ophrys spiralis et æstwalis. Il est des fleurs qui sont portées sur une espèce de queue ou de support, qu’on ap- | pelle pédoncule , comme dans XA.naga.llis ; d’autres en sont privées, et on les nomme sessiles , comme dans la Cuscute. Plusieurs végétaux ont leurs fleurs solitaires, « est-à-dire , isolées dans le lieu de leur in- 1. R 258 I N F sertion , comme le Çentunculus , Y Anagallis, etc. Il en est d’autres qui ont leurs fleurs réunies deux à deux, ou dont les pédoncules sont biflores, comme dans plusieurs espèces de Géranium , etc. Quelquefois les fleurs sont rapprochées en petits paquets ( congesti ) comme dans les Eric a lutea et cqff'ra ; quelquefois elles sont ramassées en tête ( cu- fitali ) comme dans le Budleia globosa , dans le Dipsacus , etc. quelquefois elles sont redressées et réunies en manière de faisceau ( JasçiculQti ) comme dans le Juncus nweus, YErica fascicularis , etc. La Menthe, la Sauge, le Marruhe, etc. ont leurs fleurs disposées en verticilles ou en anneaux autour des tiges et des branches, {flores verticillati ) voy. tom. 2 , Labiées. Dans la Carotte, dans le Panais, etc. les pé- doncules des fleurs partent tous d’un même point, d'où ils divergent ensuite comme les rajons d’un parasol. L’ensemble de toutes ces fleurs porte le nom d’Ombelle générale. On appelle Ombelle partielle ou Ombellule, l’assemblage des petits rajons qui partent de l’extrémité d’un rayon de l’ombelle générale. L’ombelle générale est plane, convexe, ou concave. On trouve souvent à sa base, ainsi INF 4 25gt qu;à celle des ombellules , un plus ou moins grand nombre de petites feuilles auxquelles on donne le nom d’Involucre pour l’ombelle générale, et celui d’Involucelle pour î’ora- bellule ( Flores umbeUati ). voy. to'm.„ 2 , Ombelltferes. Les fleurs de la Mille-feuille imitent uii covymbe, c’est-à-dire, que les pédoncules, placés comme au hasard le long de l'extré- mité de la nige ou des rameaux, arrivent néanmoins à la même hauteur , ( Flores co ^ rymbosi ) . Le Sureau , les Viormeô ont leurs fleurs disposées en une ombelle corymbiforme ; c’est-à-dire, qu’elles participent également de l’ombelle et du corymbe, ( Flores umbellato- corymbosi ), Dans une espèce d’Epervière, dans le Spircea ulmaria , etc. les fleurs sont portées .sur des pédoncules fastigiési Les inférieurs ou composés. partent du même centre, tandis que les supérieurs ou partiels sont épars et divergeas ( Flores cymosi )» Les fleurs du Lilas, du Marronnier, for- ment une pyramide ovale appelée Thyrse; les pédoncules inférieurs s’étendent horizon- talement et sont les plus longs, tandis que R 2 26 O INF les supérieurs sont plus courts et presque droits. ( Flores thyrsoidei ) Il arrive souvent que les pédoncules divi- sés plusieurs fois et de différentes manières, s’élèvent inégalement. Cette disposition de fleurs est appelée Panicule. ( Flores panicu- lali'). La panicule est tantôt lâche, ouverte ( patula ) comme dans Yslgroslis spica- venti , tantôt elle est serrée ( coarctata ) comme dans l’ Agroslis sylvatica ; tantôt elle est diffuse ( diffusa ) comme dans le Poa pralensis ; tantôt elle est unilatérale, comme dans le Juncus effusus ,* tantôt elle est écartée ( divaricala ) comme dans les Briza; tantôt elle est fasciculée, comme dans le Bromus riibens. Dans la plupart des Graminées , les fleurs sont disposées en epi ( flores spicati ) c’est- à-dire, qu’elles sont sessiles ou presque ses- siles, et éparses sur un axe ou filet commun. L’épi est simple ou composé. Dans l’épi simple , les fleurs sont solitaires dans toute l’étendue de l’axe, comme celles de YAlope- curus ; dans l’épi composé, l’axe porte de petits épis particuliers appelés Epillets , comme dans le Triticum. On donne le nom de Grappe aux fleurs I N I 2.6 i pédonculées et portées sur un filet commun ( Flores racemosi). La grappe est simple ou composée. La grappe simple est celle qui porte des fleurs dont les pédoncules ne sont nullement divisés, comme dans les Ornitho - galurn pyrenaïcum , narbonense } longi-brac- te aluni , dans V Hyacinthus racemosus , etc. la grappe composée porte des fleurs dont les pédoncules sont divisés , comme dans la Vigne. Les fleurs du Saule, du Noyer, etc. sont appelées Amentacées (Amenlacei) , c’est-à- dire, qu 'elles sont incomplètes, ordinaire- ment unisexuelles , et portées sur un récep- tacle mou , pliant , qu’on nomme Chaton ( Amentum , Julus ). voy. tom. 2 , Amenta- cées. Les Aroïdes, les Palmiers ont leurs fleurs en spadix ( Jlores spadicei), c’est-à-dire, qu’elles sont portées sur un axe simple ou rameux (spadix) ordinairement entouré d’une spathe ou membrane qui est quelquefois co- lorée, tantôt entière, tantôt divisée. INFUNDIBULIFORME , corolle ; celle qui ressemble à un entonnoir. On examine dans la corolle infundibuliforme, la longueur et la forme cîu tube, l’ouverture plus ou moins R 3 S6* I N S grande de l’orifice , et le nombre des divisions du limbe. Inhalation. voy. Inspiration. INSERTION- On se sert souvent de ce mot pour désignjer l’efldroit de la plante auquel les feuilles sont insérées. Ainsi les feuilles, considé- rées quant au lieu de leur. insertion , sont nom- rnée?; radicales, ;.oàulinaires , ramé al es et flo- rales : mais on entend .plus généralement par Insertion , le point d’attache de la Corolle et des Étamines, voy . Corolle , Étamines , Jussieu. Le ' mot ^Insertion }étoi t* employé par les anciens pour désigner les prolongemens- mé- dullaires, ^oy.Mô -s*m INSPIRATION inr Inhalation' ; 'faculté dopt jpu/çsent.les plantes', ou leurs différentes parties , de se pénétrer des fluides dans- les- quels telles iont^piongées,! t h ' . 'ile6-fégétâu.N ne se nourrissent pas seule- ment des sucs pompés par les racines , prë- pareT-par cet organe, et élevés ensuite f)ar la tiga , .J usqu’àux iderriières ramifications; ils se nourrissent encore des vapeurs qui flottent daiis 1| atmosphère VcLdè celles qui s’élèvent du sein de la terre. En1 reflet , nous voyons des arbres grands et vi go créant croître sur des ro- çfoçrs-qui ne sont recouverts qile d’une simple I N S *63 couche de terre. Il faut donc que des organes différent de la racine concourent , par le moyen de l’inspiration ou de l’inhalation, à entretenir la vie végétale : mais cette grande abondance de sucs deviendrait nuisible au ve'gétal, si une partie n’étoit évacuée. La na- ture a obvié à cet inconvénient , en donnant aux végétaux la faculté d’émettre par la transpiration les sucs surabondant. Haies a prouvé par des calculs exacts , qu’à masses égales, la plante appelée vulgairement Soleil, transpirait dix -sept fois plus que l’homme. On ne sera pas surpris de cette dis* proportion, si l’on réfléchit que la nature a donné aux animaux plusieurs conduits ex- crétoires , tels que la bouche, les narines, etc. etc. dont les plantes sont privées. Plusieurs parties du végétal contribuent à la transpiration et à l’inspiration; mais ces deux fonctions s’exécutent principalement; par le moyen des feuilles. On trouve dans cet organe deux couches ou surfaces , qui au premier aspect diffè- rent sensiblement l’une de l’autre. La surface # > supérieure des feuilles ou celle qui regarde le éiel , est ordinairement lisse, lustrée, et ses nervures sont peu saillantes. La surface 264 I N S inférieure , ou celle qui regarde la terre, est couverte de petites aspérités et garnie de poils. Ses nervures sont saillantes , et sa couleur , toujours plus pâle que celle de la supérieure, n’a pas beaucoup de lustre. La disposition de ces deux surfaces est constante et invariable. E11 effet, si l’on renverse une branche pour changer l’aspect des deux surfaces des feuil- les, on verra qu’elles ne tardent pas à re- prendre leur première situation. Ces deux surfaces sont parsemées de pores de deux espèces. Les premiers, que l’on ap- pelle exhalans ou excrétoires , sont destinés à transpirer , c’est-à-dire , à évacuer les sucs surabondans. Les autres , appelés inhalans ou absorbans, sont construits de manière qu’ils peuvent inspirer ou pomper les vapeurs qui s’élèvent du sein de la terre , pour les trans- mettre dans l’intérieur de la plante, et les faire refluer jusques dans la racine. Les pores exhalans sont ordinairement très abondans à la surface supérieure , et les inhalans se trou- vent en plus grande quantité sur la surface inférieure; ce qui explique le résultat de l’ex- périence suivante faite par Bonnet. Si vous placez sur l’eau une feuille de Mû- rier blanc par sa surface supérieure , la feuille I N S 265 ne tardera pas à se flétrir, parce que la trans- piration sera arrêtée; si au contraire vous la placez par sa surface inférieure , elle se con- servera très verte pendant plusieurs mois , parce que les pores inspirans exécutent libre- ment leurs fonctions. Les feuilles doivent donc être regardées comme les principaux organes de la transpi- ration et de l’inspiration des végétaux. On est d’autant plus porté à admettre cette consé- quence, qu’on trouve souvent sur les feuilles, de petits corps vésiculeux arrondis ou ovales, appelés glandes, qui contiennent une liqueur plus ou moins visqueuse , et qui sont proba- blement les organes de quelque secrétion. Puisqu’il est démontré que les végétaux tirent l’humidité ou la nourriture par leurs feuilles; puisqu’il n’est pas moins évident qu’il y a une étroite communication entr’elles , et que cette communication s’étend à tout le corps de la plante, nous pouvons donc dire avec Bonnet : «Les végétaux sont plantés dans Pair, à peu près comme ils le sont dans la terre, i Les feuilles sont aux branches , ce que les che- velus sont aux racines. L’air est un terrain fertile où les feuilles puisent abondamment 'des nourritures de toute espèce. La nature a 266 1 N S donné beaucoup de surface à ces racines aé- riennes, afin de }es mettre en état de rassem- bler plus de vapeurs et d'exhalaisons. Les poils dont. elle les a pourvues arrêtent les sucs, ou sont peut-être eux-mêmes des espèces da suçoirs. ,, «Dans les espèces dont les feuilles sont si étroites qu’elles ressemblent plus à de petits tuyaux qu’à de véritables feuilles, la peti- tesse des surfaces paroît avoir été compensée par le nombre des feuilles. Ces espèces ont plus de feuilles dans un espace donné, que n’en ont dans le même, espace celles qui por-, tent tes plus grandes, feuilles; «Ainsi le suc nourricier qui passe pendant le .jo.ur , des raçjnps dans le tronc par les fibres ligneuses, aidées, de L’action des trachées , est por^ç .principalement à la' surface supérieure des 'feuilles,,,, où se U couvent en plus grand nombre Les' ouvertures qui lui permettent de s’échapper.;, . . ■ ; a «A l’époque de la nuit, la chaleur n’agis- sant plus sur les feuilles et sur l’air contenu dans les trachées, la sève retourne vers les racines : alors la surface intérieure commence à exercer son autre fonction. La rosée, s’éle- vant lentement de la terre , rencontre cette I R R 26? surface; elle y est condensée par la fraîcheur de l’air. Les petits poils et les inégalités de cette surface retiennent la vapeur. Des tuyaux ménagés à dessein la pompent à l’ins- tant , et la conduisent dans les branches t d’où elle passe ensuite dans le tronc.» INTERRUPTION , feuilles piunées avec) interruption, roy. PiNNÉ. INYO LUCRE et Involucelle. Petites feuilles placées à la base de plusieurs om- belles et de plusieurs ombellules. vo\. Ca- lyce, Inflorescence; et tom. 2 , Ombelt.i- FÈRES. INVOLUTÉE , feuille ; celle qui est repliée dans le bouton , de manière que ses bords l&té-* raux sont roulés sur eux-mêmes en dedans-^ comme dans le Nerprun , dans lé- Poirier; etc. IRRÉGULIER.; . qui n’a pas une forme symétrique, voy. Corolle , Pétales. ' > IRRITABILITÉ. Propriété que la nature a donné à .certains corps de se contracter , sur-tout lorsqu’on les touche. L’irritabilité et la sensibilité sont deux fa- cultés très-distinctes et même indépendantes^ Dans lesi animaux les moins parfaits , comme 1 observe Lamarck , la sensibilité est presque nulle; mais l’irritabilité est très-remarcjuable. 268 I R R Dans l’homme , au contraire , la sensibilité est exquise; mais l’irritabilité a moins d’étendue. On en a une preuve frappante dans la gre- nouille éventrée , dont les principaux viscères donnent, long-temps après leur extraction du corps, des signes sensibles d’irritabilité; tandis qu’après la cessation parfaite de la circulation des fluides dans l’homme et dans les grands animaux, c’est-à-dire, environ une à deux heures après leur mort , l’irritabilité ne subsiste plus dans leurs muscles. Il est probable que les végétaux sont privés de sens et entièrement dépourvus de sensi- bilité; il est probable qu’ils n’éprouvent au- cun sentiment de douleur , quand on re- tranche quelques-unes de leurs branches: mais ils ont des mouvemens qui ressemblent en quelque façon à ceux des animaux , et on ne peut leur refuser le phénomène de l’ir- ritabilité. D’où vient, dit Bonnet, «Que la ti- mide Sensitive fuit la main qui l’approche ? Pourquoi se replie -t- elle promptement sur elle-même ? Tout ce qui peutproduire quelque effet sur les organes des animaux , agit sur cette plante délicate. Une secousse, le froid , des odeurs pénétrantes excitent une contrac- tion dans toutes ses parties. Ses feuilles s’ou- I R R 26g vrent pendant le joui- et se ferment aux ap- proches de la nuit, comme si la plante voû- tait goûter les douceurs du sommeil. » Un grand nombre de plantes de la famille à laquelle appartient la Sensitive , participent plus ou moins aux phénomènes dont nous venons de parler ; mais il en est une où ils sont encore plus frappans. C’est une espèce de Sainfoin auquel on a donné le nom d 'He- disarum gyrans. Les feuilles de cette plante sont formées, comme celles du Treille, de trois folioles. Les deux folioles latérales décrivent une ellipse autour de la foliole terminale. La rapidité et la lenteur du mouvement de ces folioles paroit dépendre de l’état de l’atmos- phère. Linneus fils , Broussonet , Halle , ont cherché à expliquer la cause de ce phéno- mène singulier. Voyez Bulletin de la Soc. philomatique, n.° 29. Les végétaux de la famille des le'gumi- neuses ne sont pas les seuls qui excitent notre étonnement et qui attirent notre admiration. Il est une plante de l’Amérique septentrio- nale connue vulgairement sous le nom d’at- trape-mouche , Dionæa muscipula , qui se saisit des insectes vivans, précisément comme le feroit un animal qui vit de proie. C’est , *7° I R R comme l’observe Bonnet, par le moyen de seé feuilles formées de deux lobes et couvertes d’aiguillons , que s’exécute ce mécanisme cu- rieux. a A peine une mouche s’est-elle posée sur une de ses feuilles, dit cet éloquent Natu- raliste, que les lobes se rapprochent à l’instant, saisissent le malheureux insecte , le serrent de plus en plus, le transpercent de leurs épines. En vain l’insecte fait des efforts pour se déga- ger, la plante ne lâche point prise. La feuille , semblable à une bouche armée de longues dents pointues, demeure exactement fermée; et si l’on vouloitla forcer à s’ouvrir pour aban- donner sa proie , elle se romprait plutôt que de céder. » Nous avons en France deux plantes ( Dro- sera rotundifolia et Ion gi folia ) qui, dans l’or- dre naturel, paraissent voisines de l’attrappe- mouche , et qui présentent également des phénomènes intéressans. Roth a fait plu- sieurs expériences sur leurs feuilles héris- sées de poils glanduleux, pour s’assurer si elles étoient irritables. Après les avoir tou- chées, soit avec la pointe d’une aiguille, soit avec une soie de cochon , il vit que non- seulement tous les poils des feuilles se cour- Jboient , mais encore que les feuilles chan- î R» R 571 geoientde position : cé né fut qu’au bout d’un certain temps que les poils et les feuilles re- prirent leur premier état. Les belles expériences de Bonnet prouvent que les feuilles se meuvent d’elles-mêmes , qu’elles présentent toujours leur surface à l’air libre, et qu’on ne saurait déplacer les branches d’un arbre, sans faire prendre aux feuilles de nouvelles positions. Linneus , dans sa dissertation qui a pour titre , Somnus plantarum , a fait connoître les mouvemens journaliers des feuilles d’un grand nombre de plantes , et il prouve que ees mouvemens sont indépendans de l’état de l’atmosphère. Tous les végétaux cherchent la lumière ; ils languissent et s’étiolent quand ils en sont absolument privés. lien est plusieurs, qui sem- blent suivre l’astre du jour dans son cours sur l’horizon. Les tiges ne sont pas les seules parties qui s’inclinent vers cet astre; les fleurs participent aussi à leur mouvement. Celles de V Helianthus annuus regai'dent l’orient dans la matinée; à ruidi elles sont tournées vers le sud , et le soir vers l’occident. Un grand nombre de fleurs s’ouvre assez régulièrement à certaines heures du jour; et cette obser- 27a I. B. B. valion a fourni à Limieus l’idée aussi agréable qu’ingénieuse de faire une espèce d’horloge , qu’il a nommée horloge de Flore. Voyez. Floraison. C’est sur-tout dans les organes sexuels que les mouvemens contractiles sont les plus mar- qués, et que l’irritabilité se manifeste d’une manière plus universelle. Koëlreuter a ob- servé que les pistils se contractent lorsqu’ils sont irrités. Gmelin a prouvé que les éta- mines des Orcbis , lorsqu’elles sont fraîches , se contractent et se relâchent, si on les irrite. Ce phénomène est encore plus frappant dans les étamines du Chardon, de la Jacée , de la Centaurée; et l’irritabilité est plus apparente, selon le même observateur, lorsque les fleurs sont prêtes à s’épanouir. Smith a fait voir dans le soixante-dix- huitième volume des Transactions philoso- phiques , que l’irritabilité des étamines du Berberis (i) avoit son siège dan^ le filament. (i) Dort-on donner le nom d’irritabilité au mouve- ment des étamines du Berberis ? Il nous semb le que le mouvement qui a lieu lorsque les filets se déga- gent d’entre les deux glandes des pétales, est pure- ment élastique. Qt I R R 273 et sur-lout dans celle partie du filament qui adhère à l’ovaire ; il a montré de même qu’on appercevoit cette irritabilité dans les étamines de tout âge, et qu’il 11’étoit pas nécessaire d’attendre le moment où les poussières étoient prêtes à s’échapper. Linneus avoit observé l’irritabilité des or- ganes sexuels dans le Berberis vulgaris , dans le Cactus opuntia , dans le Cistus he~ lianthemum , et dans quelques autres espèces dont il fait mention dans la dissertation in- titulée, Sponsalia plantarum. Desfontaines , Piofesseurde Botanique au Muséum dH’istoire naturelle de Paris, a présenté à l’Académie (an. 1787), un Mé- moire sur l’irritabilité des organes sexuels d’un grand nombre de plantes. Cet habile observateur , dont nous désirerions pouvoir transcrire le Mémoire dans son entier, pense que l’irritabilité se manifeste d’une manière plus universelle et plus marquée dans les or- ganes sexuels que dans les autres parties des plantes. Il établit cette vérité, en exposant les observations qu’il a faites sur les sexes d’un très-grand nombre de végétaux. Le Mémoire est divisé eu deux parties. 'Dans la première , l’auteur traite des moüvemens des étamines S 1. 374 I R R qui peuvent être accélérés à volonté , lors- qu’on irrita cet organe avec la pointe d’une- épingle. La came de ce& raouvemens est at- tribuée à l’action des pistils mêmes, qui excite dans chaque étamine un orgasme analogue en quelque sorte à celui que l’on connoît dans les animaux; aussi chaque étamine s’approche du style lorsque les anthères vont s’ouvrir, et elle s’en éloigne aussitôt que les poussières sont répandues. L’auteur remarque ensuite qu’il faut distinguer les mouveraens excités par l’irritabilité , de ceux qui sont les effets d’un simple mécanisme, comme dans la Pariétaire, dans les Mûriers, dans les Orties, etc. mais ce mécanisme qu’il décrit ne se trouve pas dans les fleurs où l’irritabilité est la cause du mouvement des étamines. Il observe enfin qu’il y a plusieurs espèces de plantes dont les fleurs ne laissent appercevoir aucune espèce d’irritation. Dans la seconde partie, l’auteur parle des raouvemens qu’il a découverts dans les styles , et même dans quelques stigmates. Ces raouvemens sont moins universels et moins appareils en général que ceux des étamines , comme si la loi qui porte presque tous les mâles des animaux à rechercher les femelles, s’éten- doit aussi jusqu’au sexe des plantes. Il montre î R R 27$ que les étamines se meuvent vers le pistil lorsqu’elles sont aussi longues que cet organe, tandis que c’est le pistil qui s’abaisse du côté des étamines si celles-ci sont fixées au des- sous de lui. Les fleurs du Passiflora cæra - Ica , du Nigella dtvensis , fournissent des preuves à ces assertions. Il apprend que les trois stigmates de la Tulipe des jardins sont très-dilatés avant la fécondation. D’après les faits que nous avons rapportés , on ne peut révoquer en doute l’irritabilité des plantes ; mais quelle est la cause de ce phénomène ? Bonnet soupçonne que l’irritabilité pour- roit être produite par les trachées, Cfu’il re- garde comme des corps élastiques susceptibles de contraction. Lamarck présente à ce sujet , des idées neuves qui méritent d’être favorablement ac- cueillies. Il pense que la cause qui occasionne l’irritabilité dans les animaux est interne, tan- dis que cette même cause est externe dans les végétaux. — Selon cet auteur, les utri- cules du tissu des plantes , sur-tout celles qui sont situées dans les noeuds ou articulations , se remplissent dans les temps chauds et pen- dant l’influence de la lumière, d’un fluide S 2 276 I R R particulier très subtil , qui occasionne dan3 certaines plantes une tension qui se trouve opposée à l’effet de la contraction naturelle des fibres : de là le redressement et l’expan- sion des feuilles, le déploiement de leurs fo- lioles, l’épanouissement des fleurs, etc. mais lorsque, par les suites du contact d’un corps quelconque ou d’une privation considérable de lumière, le fluide subtil vient à se dissi- per, alors la tension particulière de la partie du végétal qui contenoit ce fluide ne subsiste plus, et sur le champ la contraction natu- relle des fibres du végétai se fait librement, et opère un raccourcissement qui donne lieu , soit au mouvement de plication des feuilles dont les folioles se ferment, soit au resserre- ment des corolles. Peut-être que les mouvemens particuliers observés dans les organes sexuels des plantes, continue le même auteur, sont dus aussi à une cause, analogue à celle qui a été indi- quée , mais qui est modifiée ou déterminée par un certain état de développement de ces parties , et par leur conformation. Selon Desfontaines, les divers mouvemens des feuilles, des pétales et des organes sexuels paroissent tenir essentiellement à l’organisa- J A R 277 îion particulière des plantes, à leur vie pro- pre. Les lois physiques et mécaniques con- nues, dit ce célèbre Professeur, ne rendront jamais mieux raison de ces mouvemens, que de l’action musculaire des animaux. Ces deux phénomènes paraissent dépendre de causes analogues qui nous seront inconnues à ja- mais. J Jardin Botanique. De tous les mojens qui peuvent contribuer à l’avancement de la science des végétaux, celui qu’offrent les jardins de botanique est un des plus avan- tageux et des plus commodes. Le spectacle d’un grand nombre de productions végétales réunies de toutes les parties du globe, élève l’ame de ceux qui les contemplent , la rem- plit d’admiration; et souvent à un vain motif de curiosité qui seul avoil conduit clans un jardin pour voir quelques plantes rares, suc- cède une passion ardente pour cette belle partie de l’Histoire naturelle qui apprend à les connoître. Ne doit-on pas attribuer une partie des progrès rapides que la Botanique a faits depuis un siècle en Europe , au grand S 3 *78 JUS nombre de jardins, tant publics que parti- culiers, eprichis continuellement par les dé- couvertes importantes des voyageurs natu- ralistes ? Un jardin botanique destiné à l’instruc- tion publique , doit avoir une école ou espace de terrain dans lequel on cultive un grand nombre de plantes, tant indigènes qu’exo- tiques, étiquetées avec exactitude, placées chacune dans leur genre, et disposées suivant une certaine méthode. Il doit encore être composé d’une serre chaude , d’une orange- rie, d’un lieu pour les sentis, etc. voy. ces mots. JET , surculus ; bourgeon développé. .JUSSIEU ( Antoine de ) , né à Lyon en 1686, embrassa dans sa jeunesse, comme Tournefort, l’état ecclésiastique. Il éloit sujet à plusieurs infirmités; mais les courses qu’il faisoit souvent pour satisfaire le penchant qui l’entraînoit impérieusement vers l’étude des plantes, raffermirent sa santé. Bientôt les environs de Lyon ne purent plus suffire à la curiosité du jeune Botaniste; il parcourut les provinces voisines, et revint chargé d’une collection de plantes. Pour mettre de l’ordre dans cette immense récolte, il étudia les Élémens de Botanique que venoit de publier JUS 279 Touruefort. La lecture de ce savant ouvrage enflamma son génie; la nature réclama ses droits, et il crut devoir renoncer à un état qui exigeoit en partie le sacrifice de ses goûts , et dans lequel son inclination pour la Bota- nique devoit être continuellement un obstacle h vaincre. Ses parens approuvèrent sa réso- lution, et il partit pour Montpellier afin de sj livrer à l’étude de la médecine. Les Chirac, Chicoyneau , Magnol , la Peyronie , secon- dèrent avec zèle les heureuses dispositions d’un élève qui devoit bientôt partager leur gloire. Son unique délassement éloit de par- courir les environs de Montpellier, et djr étudier les diverses productions de la nature, mais sur-tout les végétaux. La méthode de Tournefort, qu’ Antoine de Jussieu étudioit soigneusement, l’avoit fait passer , de l’admiration qu’elle lui avoit donnée pour son auteur, au désir le plus vif de le connoître personnellement, et de pro- fiter des leçons de ce savant Botaniste. Il partit dans ce dessein pour Paris en 1708; mais en arrivant dans cette capitale , il trouva celui qu’il desiroit avec tant d’ardeur voir et entendre, attaqué de la maladie dont il mourut. Ne pouvant tirer de son voyage le 280 JUS fruit qu’il en attendoit, il résolut de se le rendre utile d’une autre manière. 11 partit pour aller herboriser dans la Bretagne, dans la Normandie, et principalement sur les côtes maritimes de ces provinces. Au retour de ces voyages, Antoine de Jussieu fut jugé digne d’être le successeur de celui dont il ambilionnoit d’être le disciple; à peine âge' de vingt-quatre ans , il fut nommé Professeur au Jardin du roi. Quelque temps après il entra dans la Faculté de médecine, et l’Académie des Sciences le reçut au nombre j de ses Membres en 17x2. Pour procurer à l’établissement confié à ses soins, un plus grand nombi’e de végé- taux, le nouveau Professeur entreprit un voyage dans les provinces méridionales de France. Au retour de cette savante expé- dition, il donna une nouvelle édition des Instituts de Tournefort, et publia les plantes que le P. Barrelier avoit ramassées dans les voyages qu’il avoit faits en France , en Italie, en Espagne, et dont la plupart n’avoient été encore ni décrites, ni figurées. Le travail auquel Antoine de Jussieu venoit de s’adon- ner, lui avoit inspiré le désir de voir et de naturaliser dans sa patrie les plantes qu’il JUS 281 venoit de faire connoître au public. Le Gou- verneraenî, frappé de l’utilité qui devoit ré- sulter de l’exécution de ce projet, l’accueillit, et seconda les vues de son auteur. Le Pro- fesseur de Botanique partit pour visiter l’Es- pagne et le Portugal, accompagné de Bernard de Jussieu son frère. Quoique ce voyage n’ait duré tout au plus qu’une année, An- toine de Jussieu parcourut néanmoins un grand nombre de provinces ; il rapporta une quantité immense de végétaux et plusieurs autres objets d’Histoire naturelle, et il lit des observations et des découvertes importantes consignées la plupart dans les Mémoires de l’Académie. C’est dans ce savant recueil qu’Antoine de Jussieu a donné la description de plusieurs plantes intéressantes, soit indi- gènes, soit exotiques. On y trouve l’histoire du Café, celle du Ivali ou Soude d’Alicante, celle du Cachou , etc. etc. Antoine de Jussieu, né avec un génie ar- dent, ne se borna pas aux travaux qu’exi- geoient de lui la place d’Académicien et celle de Professeur; il pratiqua la médecine avec un grand succès. Les citoyens les moins fa- vorisés de la fortune étoient principalement l’objet de ses soins; et sa mort, arrivée en *8 2 JUS 1758, fut autant honorée par les larmes du pauvre que par les regrets des Savans. Bernard de Jussieu, né à Lyon en 169g, vint à Paris en 1714 pour y achever ses études. Il accompagna son frère Antoine en Espagne et dans le Portugal. Ce fut dans ce voyage , que la Botanique obtint sur toutes les autres sciences auxquelles son génie étoit également propre, une préférence marquée. A son retour il observa les plantes du Lyon- nois, d’une partie des Alpes, et se rendit à Montpellier pour suivre les études de mé- decine. Mais la grande sensibilité de Bernard de Jussieu, qui lui faisoit partager d’une manière trop vive les maux auxquels il cher- choit à appliquer des remèdes, lui fit aban- donner la pratique de l’art de guérir, et il se consacra entièrement à la Botanique. Les vastes connoissances qu’il avoit acquises dans cette science , lui méritèrent la place de Dé- monstrateur clés plantes à Paris, vacante par la mort de Vaillant. Bernard de Jussieu se montra cligne d’un choix qui houoroit ses talens. Il recueillit les premiers matériaux, et jeta les premiers fondemens du Cabinet d’Histoire naturelle, ou de cette collection précieuse , immense , que le zèle et les soinsdes JUS 283 Réaumur, BufFon et Daubenlon ont rendue si célèbre , et qui , par la réunion de la collec- tion stathoudérienne , est devenue comme le sanctuaire de la nature et le plus vaste dépôt de ses productions. Bernard de Jussieu veilloit lui-même à la culture des plantes du jardin , à leur distri- bution dans les serres, et aux détails de pré- cautions nécessaires pour les conserver. Dans les courses qu’il faisoit aux environs de Paris, il ne se bornoit pas à nommer les plantes; il faisoit connoître leur utilité, la manière de les cultiver, le terrain qui leur convenoit , et il insistait principalement sur les rapports qu’elles avoient entr’ elles. Lorsqu’on lui pré- sentait des plantes mutilées , il montrait en riant le caractère subsistant qui les lui faisoit reeonnoître. Dans un voyage que Linneus fit en France, il assista à une des herbori- sations du Botaniste français, et répondit à ses élèves, qui vouloient tenter envers lui la supercherie dont ils usoient souvent envers leur maître : « Il n’y a qu’un Dieu ou votre maître qui puisse vous répondre : » slut Deus , aut Dominus de Jussieu. Les connoissances de Bernard de Jussieu embrassoient toute l’Histoire naturelle, et on 284 JUS assure même qu’il avoit étendu ses observa- tions microscopiques jusqu’aux liqueurs des animaux. Cependant, quoique son érudition fut immense, il a laissé peu d’écrits; sans doute parce qu’il comparaît sa science à l’immensité des objets de la nature, et que, plein de zèle pour les progrès de l’Histoire naturelle , il étoit indifférent à l’honneur d’y avoir contribué : mais s’il a peu écrit , il a parlé, et d’autres ont écrit d’après lui. Il avoit fait deux ouvrages pour l’instruction de ses élèves; l’un, resté manuscrit, contenoit les vertus connues des plantes; l’autre est une édition du livre de Tournefort , sur les plantes des environs de Paris. L’Académie des Sciences avoit adopté Ber- nard de Jussieu en 1725. Le premier Mé- moire qu’il présenta fut une dissertation savanle sur la Pilulaire. L’auteur apprit aux Botanistes, où résidoient les organes sexuels de cptle plante, et il fraja le premier la route qui paraît la plus sure pour nous conduire à la découverte des organes sexuels des plantes cryptogames. Un second Mémoire a pour objet le Lemma , plante dont la fructification étoit inconnue, de même que celle de la Pilulaire. JUS 285 L’auteur compare ces deux plantes, les l’ap- proche de la famille des Fougères, et an- nonce qu’elles doivent avoir des vertus ana- logues. Quelque temps après, Bernard de Jussieu donna la description d’une plante regardée comme une espèce de Plantain, et qui cons- titue un genre dans les écrits des Botanistes modernes , sous le nom de' Littorella lacus- tris , et il en fit connoître la fructification. Un voyage que ce savant Académicien fit sur les bords de la mer, est devenu une époque importante dans l’Histoire naturelle. Les Coraux, les Madrépores ont appartenu successivement aux trois règnes de la nature. Pejrssonel avoit annoncé que ces corps ma- rins étoient l’ouvrage d’un grand nombre de petits insectes, qui se bâtissoient des loges avec une substance pierreuse qu’ils tiraient d’eux-mêmes. Les expériences et les obser- vations de Bernard de Jussieu confirmèrent la découverte de Peyssonel, et l’origine de ces corps marins fut démontrée. Dans un autre voyage fait en Angleterre , pour y étudier les richesses de l’Histoire na- turelle que le commerce et la protection écla- tante accordée aux sciences y faisoieut affluer 286 JUS de toutes les parties du monde , Bernard de Jussieu se procura le Cèdre du Liban qui manquoit au Jardin du roi. Deux pieds de ce végétai intéressant furent apportés dans le chapeau du zélé Naturaliste, et plantés en 1734. L’un de ces individus subsiste encore sur le penchant de la butte, du côté qui re- garde le jardin , et il est le plus ancien de ceux cultivés en France. L’étude approfondie que Bernard de Jus- sieu avoit faite des plantes, la découverte des rapports qui, puissant entr’eux les végétaux, constituent des grouppes ou familles particu- lières, avoient convaincu ce célèbre Natura- liste , que la seule marche à suivre en Botani- que étoit celle que la nature sembloit avoir tracée. Aussi fit -il répondre à l’auteur de l’Emile, qui vouloit savoir de lui quelle étoif la méthode de Botanique qu’il devoit suivre: « Aucune; qu’il étudie les plantes dans l’ordre 5) que la nature lui offrira , qu’il les classe d’a- » près les rapports que ses observations lui » feront découvrir entr’elles; il est impossible, »ajoutoit-il avec modestie, qu’un homme -n d’autant d’esprit s’occupe de Botanique, et » qu’il ne nous apprenne pas quelque chose.» Ce fut à Trianon qu’on vit pour la première JUS 287 fois les végétaux disposés dans un ordre na- turel. Louis XV desiroit avoir un jardin de plantes : Bernard de Jussieu fut chargé de présider à l’arrangement; et, au lieu d’une méthode systématique , le philosophe crut pouvoir y consigner le résultat de ses observa- tions et le fruit de ses longues méditations. L’insouciance a laissé dégrader ce monument précieux des connoissances humaines ; mais elles n’en parviendront pas moins à la pos- térité la plus reculée. Bernard de Jussieu a eu le bonheur de compter parmi ses élèves un neveu digne d’un tel oncle, et il l’a rendu dé- positaire de ses découvertes; il lui a exposé toutes ses vues, toutes ses idées, l’ensemble du vaste plan qu’il avoit formé, les incertitudes qui lui restoient encore, et les vides qu’il n’a- vait pu remplir; de sorte qu’en payant tribut à la nature, il pouvoit dire comme Horace : Non omnis moriar , muliaque pars mei ritabit Ubitinam. Ce célèbre Naturaliste mourut en 1777. Joseph de Jussieu naquit à Lyon en 1704. Son penchant le povtoit à suivre la carrière dans laquelle ses frères , Antoine et Bernard, s’étoient déjà rendus célèbres; mais son iina-j gination vive lui fit bientôt changer l’objet 288 JUS de ses études. Il s’adonna successivement aux mathématiques, à la médecine, au génie, et acquit des connoissances que dans la suite il eut souvent occasion d’employer. Les charmes de la Botanique ne tardèrent pas à le rappeler vers l’étude de cette science aimable, et il préféra des occupations qui lui étoient com- munes avec des frères qu’il chérissoit. En 1735, il fut choisi comme Botaniste pour accompagner au Pérou les astronomes de l’Académie, qui y étoient envoyés pour mesurer un degré du méridien. Dans ce voyage célèbre, Joseph de Jussieu profitoit des relâches les moins longues pour envoyer à ses frères les plantes et les graines qu’il re- cueilloit. Pendant le temps employé aux tra- vaux astronomiques auxquels il concourut souvent avec succès , il observa les diverses espèces de Quinquina ; il étudia les degrés de vertu de chacune , et prouva que l’extrait pouvoit être substitué avec avantage , et sans crainte de fraude, à l’écorce que l’on envoie ordinairement en Europe. Lorsque les Astronomes eurent rempli l’objet de leur voyage, Joseph de Jussieu, dont le zèle ne s’étoit point affaibli par sept an- nées de travaux pénibles , ne put se résoudre u JUS 289 à retourner avec eux en France, et à quitter le Pérou sans avoir parcouru ces contrées inconnues. Il sentoit la difficulté de tirer des secours de l’Europe dans les voyages qu’il méditoit ; mais l’amour de l’histoire naturelle l’emporta sur les obstacles qu’i) pre'voyoit, et même sur les dangers auxquels il alloit s’ex- poser. Il parcourut plusieurs pays sauvages et inhabités ; il traversa des déserts où la ri- gueur du froid avoit détruit toute végéta- tion ; il marcha au milieu des précipices dans des pays incultes , et parvint jusqu’aux con- fins du Paraguay. Enfin , après avoir ob- servé tout ce que les provinces éloignées de? côtes pouvoient lui offrir d’objets nouveaux , il se retrouva en iy5o au Potosi. Ce fut dans une des vallées des Cordillères qu’il, trouva le premier cette belle espèce d’ Héliotrope d’une odeur si suave, répandue maintenant dans toute l’Europe , et connue sous le norp. à' Héliotrope du Pérou. 11 visita plusieurs mines d’argent, et décrivit les procédés em- ployés dans la mine de Mer'cure de Guanjpa- veliea. Ses travaux ne se bornèrent point à l’histoire naturelle , il chercha à les complétée eu y ajoutant les cartes des pays qu’il avoit parcourus. Il rendit son séjour dans le Potosi 1. T 2go JUS extrêmement utile à ses kabitans , soit eft exerçant la médecine , soit en leur apprenant à connoître les vertus des plantes, à lever des cartes , à exploiter leurs mines , soit en cons- truisant des ponts. Aussi une pyramide fut élevée aux dépens du public pour transmettre a la postérité le souvenir de ses nombreux services. Les peines et les fatigues que Joseph de Jussieu avoit essuyées, le désir de revoir sa patrie, d’embrasser sa famille, les contrariétés qu’il éprouva sans cesse de la part de ceux qu’il avoit le plus obligés , altérèrent sa santé. Ses véritables amis sentirent combien son dé- part devenoit nécessaire ; et ce départ fut regai-dé par le peuple comme un malheur public. Joseph de Jussieu î-evint à Paris en 1771 , après tx-ente-sixans d’absence. Le voyage avoit rétabli sa santé , mais sa tête s’affoiblissoit de jour en joui\ Ce martyr de la Botanique trouva au sein d’une famille vertueuse tous les secours qu’il pouvoit en altendi’e. Sans doute , que celui de ses neveux qui a fait connoître les vues profondes de Bernard de Jussieu sur l’histoire naturelle, donnera un journal détaillé du voyage de son oncle Jo- JUS 291 seph , et publiera ceux de ses travaux que les naufrages et les accidens ont épargnés. Joseph de Jussieu termina sa carrière en 1779; il aroit été nommé Botaniste-adjoint à l’Académie en 1743. Antoine-Laurent de Jussieu naquit à Lyon en 1748. Héritier des talens et des vertus de ses oncles * il s’adonna comme eux dans sa jeunesse à l’étude de la médecine , de la Botanique, et se distingua également dans cette double carrière. Il fut choisi en 1770 pour professer la Bo- tanique, et l’Académie l’adopta en 1779. Les talens prématurés d’Antoine-Laurent de Jussieu n’étoient pas seulement l’ouvrage de la nature; ils étoient encore le fruit des soins que prenoit pour le former le célèbre Bernard de Jussieu son oncle, qui l’avoit ap- pelé près de lui. Ce respectable vieillard , en développant à son neveu le plan de sa mé- thode , les principes sur lesquels elle est fon- dée, les observations qui l’avoient conduit à la découverte de ces principes, en un mot, sa philosophie et sa manière d’étudier la na- ture, le regardoit comme l’architecte qui de- voit achever la construction de l’édifice dont il avoit posé les fondemens. L’espoir de Ber- T 2 2q2 JUS nard de Jussieu n’a point été trompé, et les désirs impatiens du public , mais sur-tout de ceux qui cultivent la Botanique, sont enfin satisfaits. Antoine-Laurent de Jussieu a publié, en 1789 , un ouvrage dans lequel il trace non- seulement les affinités de tous les végétaux connus , mais où il développe encore dans toute leur étendue , les principes qui l’ont guidé, soit dans ses recherches, soit dans les rapprochemens qu’il a jugé conformes à la marche de la nature. On peut juger du mé- rite de cet ouvrage par le témoignage qu’en ont rendu les Botanistes français et étrangers. Smith, dans ses Plantarum icônes , etc. Fas- cicule 2 , pag. 36 , s’exprime en ces termes : Celeberrimus Ant. de Jussieu librum nuper edidit sub titulo , Généra plantarum secun- dàm ordines naturaïes disposila , quo doclio- rem vix unquam videbit orbis botanicus. C’est dans cet ouvrage qu’il faut étudier la méthode naturelle. Il est difficile de présenter dans un extrait les développemens qui se- roient nécesssaires pour en faire connoître tout le mérite. Nous nous bornerons simple- ment à exposer la manière dont les caractères ont été envisagés , les principes sur lesquels JUS 293 la méthode est fondée, et les diffe'rens organes qui ont fourni les divisions. 1. ° Les caractères employés dans la mé- thode naturelle , sont puisés dans la nature , et ne sont point arbitraires comme ceux qu’erh- ployent les auteurs systématiques. Jussieu re- garde les caractères comme étant le seul et le véritable but des recherches du Botaniste, et il pense qu’ils doivent être considérés uni- quement quanta leur nombre, leur valeur et leur affinité, voy. Caractères. 2. ° Quand on connoît le nombre et la va- leur des caractères, il faut déterminer ceux qui conviennent aux espèces , aux genres , aux ordres et aux classes. Mais quels sont les principes qui doivent diriger dans cette dé** termination ? Le premier principe qui a paru devoir servir de base à la science , est celui-ci : « Rap- » procher les êtres qui se ressemblent dans le 3) plus grand nombre de leurs parties.» Ce principe n’a besoin que d’être énoncé pour être compris et pour être reconnu vrai et naturel. Déjà on en a fait une application en réunis- sant dans l’espèce, tous les individus sem- blables dans toutes leurs parties. En s’élevant graduellement, on a de même rapproché les T 3 294 JUS espèces semblables clans le plus grand nombre de leurs parties. Mais la nature qui a doué les végétaux de divers organes qui servent à leur conservation et à leur reproduction , n’a pas donné à ces organes un degré égal d’importance. Les uns sont plus essentiels , les autres le sont moins. De plus , il existe dans chaque organe diverses considérations d’un intérêt majeur ou d’un intérêt moindre. Jl en résulte qu’il doit exister une valeur dif- ferente clans les caractères tirés des divers organes ou des diverses considérations de chaque organe. Delà , ce second principe : « Dans l’énumération ou l’addition des carac* « tères , chacun d’eux doit être calculé ou ad- « ditionné, non comme une unité, mais suivant « sa valeur relative , de sorte qu’un caractère « d’un ordre supérieur èquivaille à plusieurs « caractères d’un ordre inférieur. Ce second principe très -certain a peut-être besoin de quelques exemples pour être bien compris et de quelques preuves pour être confirmé. Ces exemples et ces preuves se trouvent dans les genres que tout le monde reconnoît comme très-naturels , lesquels sont fondés plus spé- çialement sur certains caractères que la na- ture semble préférer à d’autres. Tels sont en JUS 295 général les caractères de la fructification; et parmi ceux-ci elle fait encore un choix. Ce même principe s’applique non-seulement à la formation des genres, mais encore à celle des ordres et des classes; en calculant tou- jours la valeur relative des caractères , on est conduit naturellement à réserver ceux qui ont une plus grande valeur pour former les plus grandes divisions , et l’on parvient à établir, si je puis m’exprimer ainsi, plusieurs rangs de caractères qui ont une valeur diffé- rente. D’après l’analyse des genres et clés familles reconnues comme très naturelles, on peut distinguer quatre divisions principales de caractères. Dans la première, on mettra ceux qui sont essentiels, invariables, toujours uniformes, tirés des organes les plus importans. Tels sont la structure de l’embryon , et la position res- pective des organes sexuels , que l’observation démontre conformes dans les familles avouées généralement comme très - naturelles. C’est ainsi que, dans les Graminées, l’embryon est toujours à un lobe, et que les étamines sont constamment hypogynes. La seconde division présentera les carac- tères généraux presque uniformes, et varia- 2 96 JUS blés seulement par exception , tirés des or- ganes non essentiels. Ces caractères sont la présence ou l’absence du périsperme, du ca- lyce et de la corolle qui ne porte pas les éta- mines, la structure de cette corolle considérée comme monopétale ou comme polypétale, la situation respective du calyce et du pistil, et la nature du périsperme. C’est ainsi que la corolle est presque toujours conforme dans le même ordre. Elle est nulle dans les Grami- nées et les Liliacées , monopétale dans les Labiées et les Composés , polypétale dans les Ombellifères , les Crucifères, les Légu- mineuses ; cependant elle est quelquefois monopétale dans les Légumineuses , nulle dans les Crucifères, comme on peut le voir dans quelques espèces de Trèfle, de Mimosa et de Lepidium. De même le calyce est su- périeur à l’ovaire dans les Ombellifères et les Composées; il est inférieur dans les Grami- nées, dans les Labiées: tandis que dans les Liliacées , il est tantôt inférieur et tantôt supérieur. La troisième division offre les caractères constans dans une famille, inconstans dans une autre , et ne présentant en quelque sorte qu’une demi- uniformité. Ces' carac- JUS 297 tères sont tirés, soit des organes essentiels, soit de ceux qui ne le sont pas. Tels sont le calyce monophylle ou polyphylle, l’ovaire simple ou multiple, le nombre, la proportion et la réunion des étamines, la manière dont le fruit s’ouvre et le nombre de ses loges, la situation des fleurs et des feuilles, la nature de la tige qui est ligneuse ou herbacée, etc. Ces caractères tertiaires n’acquièrent de va- leur que par leur réunion ; tandis que les secondaires ont par eux-mêmes une certaine importance, et que les primaires en ont une très grande. La quatrième division qui est la plus nom- breuse , renferme les autres caractères tou- jours inconstans , jamais uniformes dans une famille , propres seulement à distinguer les espèces , et quelquefois à concourir aux dis- tinctions génériques. Il est facile de suivre dans une famille l’application de ces différens ordres de ca- ractères. Par exemple, dans les Crucifères, les caractères primaires et uniformes sont l’embryon à deux lobes et les étamines hy- pogynes. Les caractères secondaires, presque uniformes, sont l’absence du périsperme , l’existence du calyce inférieur à l’ovaire, la 198 J ü s corolle hypogyne et polypétale , et les se- mences insérées à un double placenta la- téral et opposé. Les caractères tertiaires , demi - uniformes , sont le calyce tétra- phylle et caduc , quatre pétales alternes avec les folioles du calyce, six étamines té- tradynames, l’ovaire simple, le fruit sili- queux, biloculaire, bivalve, les feuilles al- ternes et les fleurs terminales. Ces caractères peuvent varier chacun séparément ; ainsi il arrive quelquefois que le calyce persiste, que des étamines avortent, que le fruit uni ou triloculaire ne s’ouvre point, que les feuilles soient opposées et que les fleurs soient axil- laires. En examinant de même les autres familles bien connues, on trouvera la même progression de valeur dans les caractères. C’est ainsi qu’en calculant la valeur rela- tive des caractères, on suit la marche de la nature, sans la contrarier en aucun point; et l’on parvient , en l’étudiant perpétuelle- ment dans les rapprochemens qu’elle pré- sente, à en former de nouveaux suivant le même, modèle, et à saisir l’ensemble de ce qu’on nomme la méthode naturelle. D’après les principes énoncés et la classi- fication des caractères déterminée par l’ana- JUS 299 lyse précédente, il est évident que les carac- tères les plus généraux et les moins variables des plantes doivent être tirés des organes les plus essentiels et de la modification la plus importante de ces organes. La racine, la tige et les feuilles , souvent dissemblables dans des plantes évidemment analogues, ne peu- vent fournir des caractères principaux. Le calyce et la corolle qui sont des organes accessoires, manquent dans plusieurs plantes; on ne peut donc s y arrêter pour former un premier caractère. Les étamines et le pistil formant le complément de la fleur, sont des organes essentiels, mais ils se flétrissent après avoir rempli leurs fonctions importantes ; tandis que l’ovaire croît, se développe, et devient un fruit parfait renfermant une ou plusieurs semences destinées à reproduire une nouvelle plante. C’est donc à la se- mence ou à l’embryon qui en est la partir la plus importante , que l’on doit s’attacher, pour établir les caractères principaux sur lesquels sont fondées les premières divisions des végétaux. En effet, c’est pour l’embryon qu’a existé tout le riche appareil de la fruc- tification; c’est lui qui par -tout est l’objet des soins les plus recherchés de la nature; 3oo JUS c’est lui qui est l’abrégé de la plante; et c’est en lui qu’est concentré l’ensemble de tous les caractères , puisqu’il contient les rudi- mens de tous les organes. L’embryon est composé de la plumule , de la radicule, et des lobes ou cotylédons ( voy . Semence). Il est hors de doute que la plumule et la radicule constituant plus essentiellement la jeune plante, sont aussi les organes qui doivent offrir les premiers ca- ractères. La différence constante observée par le Professeur Desfontaines, dans la struc- ture intérieure des monocotylédones et des dicotylédones adultes, doit exister également dans la plumule et dans la radicule; mais la petitesse des organes ne permet pas d’y saisir ou d’y démontrer celte différence d’or- ganisation interne. Alors on se sert d’un ca- ractère plus apparent, qui, tenant aux pré- cédens et les accompagnant toujours, devient un indicateur exact de leur existence. Ce ca- ractère est celui du nombre des lobes de l’embryon qui offre trois grandes différences toujours uniformes, soit dans les familles con- nues, soit dans celles qui sont faites sur leur modèle. En effet l’embrvon . est rarement dénué de lobes, quelquefois il n’en a qu’un JUS 3c* seul, mais le plus souvent il est à deux lobes. Cette différente manière d’exister de cet organe important établit trois grandes divisions parmi les végétaux; savoir, les Acotylédones , les Monocotyle'dones et les Di- cotylédones. C’est ainsi que dans les pro- ductions organiques animales , les oreillettes et les ventricules du cœur qui varient en nombre, fournissent les principaux carac- tères qui distinguent les quadrupèdes, des poissons , etc. Les organes qui après l’embryon tiennent le premier rang, sont les étamines et les pistils ; mais comme ces deux organes n’ont de puissance et de valeur dans la reproduc- tion végétale qu’en réunissant leurs forces; de même dans la détermination des plantes, ils ne peuvent fournir aucun caractère cons- tant , lorsqu’ils sont pris séparément. On doit donc conclure que de tous les caractères fournis par ces deux organes , le seul vrai- ment important est celui qui est commun aux deux II se tire de leur disposition res- pective; caractère qui est exprimé par l’in- sertion des étamines, laquelle suppose tou- jours la position relative du pistil. La posifciou des étamines est sujette à trois 3ô2 JUS différences, qui dépendent de la situatioîi de ces mêmes étamines à l’égard au pistil Ainsi les étamines sont portées sur le pistil ( epigynes ) , ou insérées sous cet organe (hypogynes ) , ou attachées autour de cet organe, c’est-à-dire, au calyce (péri gy ne s ). Ces trois insertions très distinctes ne sont ja- mais confondues dans le même ordre. L’in- sertion est constamment épigyne dans les Ombellifères, hypogyne dans les Crucifères, périgyne dans les Rosacées. Il est encore une autre insertion appelée épipéiale ou sur la corolle : tantôt elle existe seule dans des ordres entiers, tels que les Labiées et les Composées; tantôt èlle se ren- contre, quoique très rarement, avec les trois autres insertions dans le même ordre, dans le même genre et jusque sur la même fleur. C’est ainsi que les étamines périgynes dans les Légumineuses, sont épipétales dans quel- ques espèces de Mimosa et de Trefïle : c’est ainsi que dans la fleur de l’Œillet il y a sou- vent cinq étamines épipétales et cinq hypo- gynes. On n’est point surpris de ces diffé- rences, lorsqu’on réfléchit sur l’affinité de la corolle et des étamines ; lorsqu’on observe que la corolle, espèce d’appendice des éta- JUS 3o3 mines, doit, dans le cas de cette insertion, être regardée comme un simple support in- termédiaire , dont l’insertion détermine celle des étamines. De cette observation dérive naturellement le principe suivant : « Les étamines insé- » rées à la corolle, sont censées avoir leur » insertion sur la partie qui sert de support » à la corolle. » La corolle donne donc lieu à deux modes d’insertion : l’un immédiat, lorsque les éta- mines sont attachées immédiatement à quel- qu’un des trois points ci-dessus énoncés; l’autre médiat , lorsque les étamines sont portées sur la corolle, qui dans ce cas ré- pond à quelqu’un des trois points. Ces deux insertions réunies quelquefois dans le même genre et dans la même fleur, n’infirment point la valeur du caractère essentiel , pourvu que l’origine de l’insertion soit la même pour les étamines et pour la corolle staminifère. Il j a donc trois insertions principales enr fièrement distinctes les unes des autres, et jamais réunies dans les ordres, quoiqu’elles paraissent l’être quelquefois. L’insertion des étamines étant démonti'ée invariable et les lois qui la concernent étant 3o4 JUS établies , on en déduit facilement la première sous-division des trois grandes distributions faites par la nature dans les plantes en Aco- tylédones, Monocotylédones et Dicotylédones. Les Acotylédones n’offrant point d’organes sexuels appareils, et contenant un moindre nombre d’ordres et de genres, 11e forment qu’une seule classe. Les Monoeotylédones privées toujours de corolle , se divisent en trois classes, à raison des trois espèces d’insertions. La même division a lieu pour les Dicotylé- dones; mais chacune de ces divisions renferme l’insertion immédiate et l’insertion médiate. Voilà donc sept classes établies d’après des caractères uniformes } fournis parles organes les plus essentiels. Cette seconde distribution des végétaux est remarquable par sa conformité avec celle des animaux. Toutes les deux sont établies sur les principaux caractères que fournissent les organes essentiels. Les quadrupèdes et les oiseaux, semblables par la structure de leur cœur , qui est à deux ventricules et à deux oreillettes , diffèrent dans la conformation de leurs organes sexuels , qui déterminent la génération vivipare dans les uns , et la géné- ration ovipare dans les autres. Une différence aussi 3o5 JUS aussi frappante existe également dans les or- ganes sexuels des reptiles et des poissons, dont le cœur est uniloculaire et uniauriculé. Enfin , dans les insectes coléoptères , hémiptères , etc. le cœur n’est autre chose qu’un long vaisseau simple qui règne le long du dos, et auquel on ne remarque qu’un certain nombre d’é- trangîemens sans veines ni artères. Les pro- ductions organiques animales et les produc- tions organiques végétales peuvent donc être comparées à des ruisseaux qui sortent de la même source, ou à deux rameaux produits par le même tronc. Les végétaux et les ani- maux sont donc sujets , dès leur naissance , à des lois constantes et invariables : il étoit donc nécessaire que , dans leur classification , les divisions primaires et secondaires fussent tirées des organes correspondans et les plus essentiels. Dans le plan des divisions secondaires que nous venons de tracer, et qui est celui d’a- près lequel Bernard de Jussieu avoit distribué ses ordres ou familles dans le jardin de Trianon ; celle des plantes dycotylédones , quoique partagée en trois classes , étoit trop nombreuse pour ne pas exiger de nouvelles sous-divisions. Mais comment parvenir à ca- x. V 3o6 JUS ractériser de nouvelles coupes, après avoir épuisé les caractères primaires? Une connois- sance profonde , raisonnée et ingénieusement combinée des caractères et de leur valeur a a pp la ni toute difficulté. Les caractères secon- daires ont été employés sans enfreindre les lois de la nature et sans rompre les liens qui unissent les ordres qu’elle a manifestement grouppés. Parmi ces caractères , il en est qui tien- nent de si près aux essentiels , qu’ils semblent partager leur immutabilité : tels sont l’exis- tence et l’insertion de la corolle staminifère. A la vérité , lorsque la corolle ne porte pas les étamines , elle ne fournit aucun caractère important; mais si les étamines sont insérées sur cet organe , alors il fournit un caractère vraiment essentiel. Les autres caractères voi- sins des primaires et ne participant qu’à demi à leur immutabilité , réputés carac- tères généraux, quoiqu’ils varient quelquefois par exception , sont la corolle considérée comme monopétaie ou comme poljpétale, et sa situation lorsqu’elle ne porte pas les éta- mines. On a observé que la corolle monopé- tale est presque toujours staminifère , tandis que la polypétale ne l’est presque jamais, et JUS 307 que son insertion est ordinairetnent la même que celle des étamines. Ainsi , à quelques ex- ceptions près , on peut déduire l’insertion des étamines , de l’insertion et du nombre des parties de la corolle. La corolle, qui est un organe si appro- chant des étamines , peut donc fournir de nouveaux caractères essentiels ou du moins généraux , au moyen desquels on détermine de nouvelles divisions de classes. Cette obser- vation explique pourquoi le système de Lin- neus est moins naturel que celui de Tourne- fort. Le Botaniste suédois ne l’ecueillit d’un -organe essentiel ou primaire, que des carac- tères de troisième valeur , tandis que le Bo- taniste français , en distinguant les plantes apétales , monopétales et polypétales , ne s'at- tacha à la vérité qu’à un organe secondaire, mais fit choix de caractères de seconde va- leur. Le sexe des plantes n’étant pas géné- ralement adopté de son temps , il avoit né- gligé les étamines et leur rapport avec la co- rolle. L’auteur de la méthode naturelle a fait valoir les caractères que Tournefort avoit pas- sés sous silence , et il a trouvé dans la corolle un moyen simple de multiplier les classes , sans s’écarter des lois de la nature. Y 2 3o8 JUS C’est ici qu’il faut rappeler les deux modes d’insertion des étamines , savoir , l’insertion médiate et l’ihsertion immédiate, qu’il ne faut plus confondre comme dans la seconde divi- sion , mais qu’il faut distinguer avec le plus grand soin. L’insertion médiate, comme nous l’avons vu, suppose l’existence de la corolle, c’est-â-dirë , du support des étamines. L’in- sertion immédiate est celle qui a lieu dans les trois points désignés, sans la participation de la corolle. Mais cette insertion est ou essentiel- lement ou simplement immédiate ; elle est es- sentiellement immédiate , lorsqu’il n’existe pas de corolle; et elle est simplement immédiate, si la corolle existe ; parce que dans ce dernier cas , la corolle ayant une origine commune avec les étamines, et ces deux organes étant rapprochés par leur base, il est évident qu’ils peuvent quelquefois contracter entr’eux de l’adhérence. L’observation fait connoître que générale- ment, lorsque la corolle porte les étamines, elle est monopétale ; d’où il résulte qu’à quelques exceptions près , corolle monopé- tale et insertion médiate sont deux caractères qui marchent ensemble, et que l’un suppose l’autre. L’insertion est essentiellement immé- JUS 3og diale, lorsque la coi'olle n’existe pas; d’où il suit encore que cette insertion et la fleur apétale sont deux signes toujours liés , et qu’pu peut substituer l’un à l’autre. L’insertion simplement immédiate suppose une corolle, et l’expérience démontre que la corolle qui ne porte pas les étamines est ordinairement poljpétale ; d’où il suit que corolle po- lypétale et insertion simplement immédiate sont des caractères unis entre eux. On peut donc substituer avec succès aux termes ou caractères d’insertion médiate , d’insertiou simplement immédiate et d’inserf ion absolu- ment immédiate, ceux de corolle monopé- tale, poljpétale ou nulle, qui sont leurs re- présentons et qui annoncent généralement leur existence. Ces nouvelles considérations présentent un plan plus divisé que celui qui avoit été tracé dans le jardin de Trianon; elles offrent un moyen démultiplier les classes, et conservent en entier les familles naturelles. C’est ainsi qu’Antoine Laurent de Jussieu a lié ensemble les principaux caractères que Tournefort avoit tirés de la corolle, avec le caractère solide et immuable que fournit l’insertion des éta- mines. Y 3 3io JUS En revenant sur toutes les divisions que fournissent les caractères ci-dessus énoncés, on voit que les plantes sont d’abord divisées en Acotylédones , Monocotylédones et Dico- tylédones. Les Acotylédones sont et resteront indivi- sibles, jusqu’à ce que leur organisation soit parfaitement connue. Les organes sexuels sont peu appareils et difficiles à appercevoir dans la plupart des plantes que renferme cette di- vision ; et quelques Botanistes pensent qu’ils sont souvent séparés et qu’ils sont portés cha- cun sur des individus différens. Il est donc impossible d’observer leur insertion : aussi l’on s’est borné à ranger les genres analogues dans différens ordres. Les Monocotylédones privées de corolle ne peuvent avoir qu’un mode d’insertion , savoir l’insertion absolument immédiate : mais cette insertion étant ou byp'ogyne, ou périgyne, ou épigyne, il s’ensuit que les Monocotylédones fournissent trois classes. Les Dicotylédones qui sont dix fois plus nombreuses que les Acotylédones et les Mo- nocotylédones ensemble , exigent un plus grand nombre de classes ; et ce nombre est fourni par la corolle considérée comme non JUS 3i i existante, comme monopétale et comme po- lypélale. Les Dicotylédones apétales étant plus sim- ples , suivent immédiatement les Monocotylé- dones qui sont toutes apétales. Elles sont éga- lement divisées en trois classes , en raison de leur insertion qui est épigyne , périgyne et hypogyne. Viennent ensuite les Dicotylédones mono- pétales dont les étamines sont presque toujours épipétales, et changent à peine leur insertion propre : mais on leur substitue l’insertion de la corolle qui est hypogyne, périgyne ou épigyne. De plus, il faut remarquer que dans l’insertion épigyne, ou les anthères sont réunies comme dans les Composées, ou elles sont parfaitement libres. Ainsi les Dicotylédones monopétales fournissent quatre classes; savoir, i.° celle où l’insertion de la corolle est périgyne ; 2.0 celle où l’insertion est hypogyne ; 3.° celle où l’insertion est épigyne, les anthères étant réunies; 4.0 celle ou l’insertion est également épigyne, les anthères étant libres. Les Dicotylédones polypétales sont encore considérées par rapport aux trois points d’in- sertion, et elles fournissent trois classes , savoir, les polypétales épigynes, les polypétales pé- 3 1 2 JUS rigynes et les polypétales hypogynes. Il faut remarquer que dans ces trois classes, les étamines sont rarement portées sur les pé- tales, et que si elles y sont insérées, alors le point d’insertion des pétales est censé être celui des étamines. Enfin, l’ensemble de la méthode est ter- miné par les plantes Dicotylédones Diclines, qui ne peuvent être soumises à la loi des insertions, puisque les organes sexuels sont séparés et résident dans différentes fleurs. Ces plantes ne doivent pas être confondues avec celles qui ne sont Diclines que par acci- dent ou par avortement, et qui doivent être placées à côté des Hermaphrodites dont elles sont congénères. Ces onze classes des Dicotylédones réunies à celle des Acotvlédones et aux trois four- J nies par les Monocotylédones, forment en tout quinze classes parfaitement distinctes; et dont aucune, si ce n’est dans des excep- tions très rares, n’interrompt la suite des ordres naturels. Telle est la méthode tracée par Antoine- Laurent de Jussieu; elle est fondée sur les mêmes bases que celle qui fut établie à Trianon par Bernard de Jussieu son oncle. Ces deux JUS 3i3 méthodes, qui sont également dirigées vers le développement de la marche de la nature, ne diffèrent qu’en ce que la nouvelle, dans le dessein d’applanir les difficultés de la science, a élevé à onze, les divisions des plantes Dicotylédones, portées seulement à trois dans celle de Trianon. Chaque classe de la nouvelle méthode est divisée en un plus ou moins grand nombre de familles. Mais quels sont les caractères qui ont présidé à la distribution de ces fa- milles ? En rappelant les deux grands principes qui servent de base à la méthode naturelle, on a vu que , suivant la règle qui en dé- rive , les caractères essentiels et invariables ayant une valeur plus grande que tous les autres, ont dû nécessairement servir à déter- miner les premières grandes divisions. On a vu ensuite qu’en observant la même règle, qu’en calculant la valeur des caractères , ceux que l’on nomme généraux et qui tiennent le premier rang après les essentiels , sont impérieusement désignés par la nature pour présider aux premières sous-divisions. Ces ca- ractères du second ordre sont, comme nous l’avons déjà dit, l’existence ou l’absence du 3i4 JUS périsperme , du calyce et de la corolle lors- qu’elle 11e porte pas les étamines ; la struc- ture de cette corolle, considérée comme mo- nopétale ou polypétale; la situation mutuelle du calyce et du pistil; et la nature du péris- perme quand il existe. On a montré que ces caractères généralement constans , varient cependant par exception , ce qui diminue leur valeur et les place au second rang. Mais lequel de ces caractères doit passer le premier dans l’ordre naturel ? Comme il existe une liaison , un rapport entre l’existence de la corolle staminifère qui tient un rang supérieur et la structure de cette corolle considérée comme monopétale, polypétale ou nulle , on a employé ce ca- ractère pour les premières sous-divisions. 11 n’est cependant pas démontré que ce carac- tère soit le premier parmi ceux du second ordre. La liaison intime avec un caractère du premier ordre est seulement une induc- tion en sa faveur; on peut lui accorder la primauté jusqu’à nouvel ordre , jusqu’à ce que de nouvelles observations aient fixé un rang invariable à chacun des caractères du second ordre. Mais après lui, quel est le caractère que les observations présentent t JUS 3i5 comme le plus important, comme celui qui doit présider aux divisions du troisième ordre ou de la distribution des familles dans les classes? Est -ce la situation respective du calyce et du pistil, ou l’existence et la nature du périsperme ? Le premier de ces caractères est toujours uniforme dans plusieurs classes, et il n’offre des différences que dans le cas des insertions périgynes. Alors il varie dans une même famille, comme on le voit dans les Rosacées, les Narcissoïdes, les Ficoïdes, les Mélasto- mées, et en général dans les familles où le calvce tubulé 'recouvrant le pistil , tantôt contracte avec lui une adhérence, tantôt lui est seulement superposé sans adhérence. Le caractère tiré du périsperme, l’un des plus constans , est généralement uniforme dans tous les ordres ; cependant il offre des variations remarquables. Dans quelques fa- milles qui paroissent très naturelles, telles que les Jasminées, les Azedarachs, les Lé- gumineuses, une partie des genres manque de périsperme, une autre est munie d’un périsperme charnu, si toutefois on doit don- ner ce nom à un renflement charnu de la 3x6 JUS membrane intérieure appliquée immédiate- ment sur 1 embryon. Le vrai périsperme est celui qui existe indépendamment des deux membranes qui recouvrent habituellement l’embryon , et qui est renfermé avec lui sous ces mêmes membranes. Le vrai périsperme est ordinairement de même nature dans toute une famille , et des rapprochemens heureux faits par son moyen semblent prouver qu’il mérite de présider aux divisions du troisième : ordre, et que le caractère qu’il fournit a une grande valeur. C’est celui qu’a emplpjé Jus- sieu dans ses diverses polypéjales , dans ses apétales péri gy nés , dans ses apétales diclines ou irrégulières; et l’on a pu observer que plu- sieurs de ses rapprochemens sont très naturels. Il l’a négligé comme caractère supérieur dans ; ses monopétales hypogynes ; mais il dit dans son Généra , pag. g5, que la structure inté- rieure de la graine dans cette classe n’étoit pas encore suffisamment connue; et il paroit; que, lorsqu’un examen attentif aura complété les connoissances sur ce point , cette structure pourra devenir la base de la distribution des- monopétales. Les observations précieuses fai- tes par Gaertner seront d’un grand poids dans-i J U S 3i7 ce travail digne d’occuper les véritables Na- turalistes. La Carpologie ou le Traité des Fruits, publié par ce célèbre Allemand, tend à perfectionner la méthode naturelle , et l’on doit souhaiter que la structure des fruits et des graines qu’il n’a pas examinées , soit dé- crite par un Botaniste aussi bon observateur et également laborieux. Si maintenant on veut connoître comment Jussieu a employé le caractère tiré de la structure intérieure de la graine pour la dis- tribution des familles, on verra que , dans la classe des polypétales périgynes, les ordres qui ont un périsperme farineux ou presque farineux, passent les preiniers pour établir une affinité avec le dernier ordre de la classe pré- cédente : tels sont les Joubarbes , les Saxifra- ges, les Cactes, les Portulacées, les Ficoïdes. A leur suite paroissent les ordres dénués de péris- perme , tels que les Onagres, les Myrtes , les Mélastomes, les Salicaires, les Rosacées, les Lé- gumineuses, les Térébintacées. L’ordre des Nerpruns se distingue de tous les précédens, par un périsperme charnu qui le rapproche des Euphorbes, premier ordre delà classe sui- vante. Lesgrouppes d’ordres ainsi formés sont 3x8 JUS très naturels; et plus on les observera avec attention , plus on reconnoîtra qu’il serait dif- ficile de les décomposer, et qu’on peut tout au plus, dans chaque grouppe , faire une autre distribution partielle; ( voy. Généra Juss. p. 3o6. ) Cette importance du périsperme est encore confirmée par les propriétés résultantes de sa présence ou de son absence ( Generà Juss. p. 392 ). Lorsque l’embryon est enveloppé d’un périsperme charnu, il acquiert une pro- priété délétère et éminemment purgative ; au contraire , il est beaucoup moins actif, ou plutôt il 11e l’est point du tout , lorsqu’il est dénué de périsperme. Ainsi les observations du Médecin et celles du Naturaliste concourent à appeler l’attention sur la structure intérieure de la graine , et à prouver l’importance du caractère qu’elle fournit ; caractère qui tient un des premiers rangs dans l’ordre naturel. Le tableau que nous venons de présenter de la méthode naturelle, a été tracé d’après les grandes vues que renferme le Prœmium placé à la tête du Généra de Jussieu. C’est dans cette soui’ce pure et féconde que nous invitons le lecteur à puiser la connoissance L AB 3ig des vrais principes de la science, et à suivre l’application qui en a été faite pour la forma- tion des familles. TABLEAU DE LA MÉTHODE KATÜRELLI, AcotylÉdones Classe I Etamines hypogynes 2 périgynes 3 épigynes 4 MONOCOTYLÉDONES. Dicotylé- dones, Apétales, ou /Etamines épigynes. insertion absolu ■ ment immédiate. I Monopétales, [ou insertion mé-< diate. I Polypétales, |ou insertion sim- plement immé- diate. perigynes. . hypogynes 7 Corolle hypogyne 8 périgyue 9 \ anthères adhérentes. 10 \ anthères distinctes. . II Etamines épigynes la hypogynes i3 périgynes 14 Diclines irrégulières iS L Labié , ée ou bilabiÉ, ÉE, corolle ; celle qui est monopétale, irrégulière, fendue trans- versalement en deux lèvres, l’une supérieure et l’autre inférieure. La lèvre supérieure a souvent la forme d’un casque, comme dans /■ vn vo 320 L A M la Sauge , et la lèvre inférieure est quelque- iois munie à l’entrée de la corolle d’une proé- minence appelée palais, comme dans la Li- naii-e. Lorsque la corolle labiée est renversée , resupinala , comme dans le Basilic, etc. on distingue aisément la lèvre supérieure de l’in- férieure, parce que c’est toujours vers la pre- mière que sont dirigées les étamines. — La corolle qui n’a qu’une seule lèvre , comme dans VHebenslretia , dans la Bugle , dans la Germandrée , est appelée Uni-labiée. — Le calyce est Labié ou Bilabié dans le Thim, dans l’Origan, dans le Basilic, etc. LACTNIÉ , ée, feuille ; celle dont les bords sont découpés en lanières , comme dans une espèce de Vigne, de Scorsonère, de Sureau, de Bryone, etc. — Les pétales sont aussi quel- quefois laciniés , comme dans le Mitella. LACUNEUX. On appelle feuilles lacu- neuses, celles dont le disque est enfoncé entre les ramifications des nervures , comme dans la surface inférieure des expansions des Li- chen pustulatus et pulmonarius. LAME, Lamina ; partie supérieure d’une pièce de la corolle polypétale. voy. Corolle. LAMELLE , paleaceus. Le réceptacle des fleurs composées est appelé lamellé, s’il est muni L É G Sut muni de paillettes , eomme dans la Camomille , dans la Mille-feuille , etc. LANCÉOLAIRE , feuille ; Celle qui * plus longue que large, est rétrécie à ses deux extrémités qui se terminent insensiblement eil pointe, comme dans le Troène , dans le Lau- rier commun , dans l’Olivier d’Europe, etc. LANCÉOLÉ, ée, feuille. Celle dont la largeur diminue insensiblement de la basé au sommet, et qui représente un fer de lance , comme dans la Gratiole , dans le Kiggella-* ria africdna , etc* LANGUETTE, Ligula. voy. Fleuron. LATERAL. Les feuilles, les stipules, etc. sont appelées latérales, si elles ont leur point d’insertion sur les côtés de la tige ou des ra- meaux; — Le style qui prend naissance à la base ou sur le côté de l’ovaire , est nommé latéral, comme dans les Nyctaginées, dans les Rosacées , etc. r LEGUME ou Gousse. On donne ce nom à un péricarpe sec qui est formé de deux valves ou cosses, et dont les semences ne sont attachées que le long d’une seule su- ture. Le légume est ordinairement unilocu- laire et rarement biloculaire , comme dans l’Astragale. i. X 322 L I B LENTICULAIRE , qui approche de la forme d’une lentille. LÈVRE, voy. Labié. LIBER ou Couches corticales. Subs- tance comprise entre l’Enveloppe cellulaire et l’Aubier, formée de différentes couches qui constituent, à proprement parler, l’écorce. On trouve dans le Liber des fibres lon- gitudinales ou des vaisseaux dont les uns contiennent la sève , et les autres renfer- ment le suc propre. Il est probable que les vaisseaux aéropkores ou trachées y résident aussi , quoique leur existence ne soit pas démontrée d’une manière rigoureuse. On y découvre encore le tissu utriculaire, ou le parenchjme. * Les différentes couches du Liber sont toutes organisées de la même manière , et la seule différence qu’on observe entr’elles, consiste en ce que le réseau est d’autant plus fin qu’il est plus intérieur, et que les mailles deviennent d’autant plus petites et plus ser- rées qu’elles sont plus voisines du bois. Les mailles des réseaux des différentes couches sont correspondantes; ou ce qui re- vient au même , les fibres longitudinales se recouvrent les unes les autres, et les rpailles L I L 3*3 de tous les réseaux sont placées de manière que leurs alvéoles forment par leur assem- blage des espèces d’entonnoirs dont l'ouver- ture la plus évasée est du côté de l’enve- loppe cellulaire, tandis que la plus étroite se trouve du côté du bois. On peut conjecturer que le nombre des couches corticales est proportionnel à celui des années du végétal, puisqu’il se forme une couche corticale , en même temps qu’une couche ligneuse est produite ; mais comme les injures de l’air et les crevasses qui existent sur l’écorce occasionnent un dérangement dans l’organisation des couches, il est évi- dent qu’on ne peut plus compter le nombre des années du végétal qui est parvenu à un certain âge, par le nombre de ses couches corticales, voy. Fibres, Vaisseaux. LIBRE , qui n’a aucune adhérence avec les corps voisins. — Les étamines sont appe- lées libres, si elles n’adhèrent point entr’elles, ni par leurs tilamens , ni par leurs anthères. — L’ovaire libre est celui qui n’adhère point au calyce, et vice versa. LIGULE , ée , fleur, voy. Corolle , Fleuron. r LILIACEES. Tournefort donnoit ce nom X 2 3^4 LIN aux plantes dont les fleurs polypéfales régu- lières e'toient composées ordinairement de six pétales, quelquefois de trois, ou même d’un seul, divisé en six parties à son limbe, et dont le fruit consistoit en une baie ou en une capsule triloculaife , tri valve, voy. vol. 2 , LlUACÉESV LIMBE. Contour, du sommet d’un calyce ou d’une corolle, voy. ces mots. LINEAIRE, feuille; celle qui est étroite et d’une largeur presque égale dans toute sa longueur, comme dans le Lin, dans les Sapins, dans l’ Eupliorbia exigua , etc. LINGUIFORME , feuille, folium lingu- latum ; celle qui est linéaire , charnue et convexe en dessous , comme dans le Me - sembry antliemum lin gui forme. LINNECJS (Charles), né en 1707 dans la province de Smolande en Suède , apprit dès la plus tendre enfance, à l’école de son père , à aimer et à étudier les plantes. Cette éducation conforme au goût et au penchant que lui avoit donné la nature', fut suivie des plus grands succès. A l’âge de 23 ans , il obtint dans l’université d’Ûpsal la chaire que le savant Rudbeck, accablé d’années et de travaux , étoit obligé d’abandonner. Quelque L I N 3a5 temps après , il parcourut la Laponie , la Dalécarlie el la plupart des provinces de la Suède. Il voyagea en Danemarck , en Alle- magne , en France , en Hollande , en An- gleterre (i), examinant non - seulement les productions qui croissent dans ces royaumes ; mais étudiant, dans les herbiers et dans les jardins, les plantes que la nature a refusées à l’Europe; consultant les plus savans Bo- tanistes, dont il devoit bientôt être le rival et partager la gloire. La Botanique, car nous ne croyons pas devoir parler des autres par- ties de l’histoire naturelle que Linneus a également éclairées du flambeau de son gé- nie; la Botanique, cette science devenue im- mense dans ses détails, avoit besoin qu’une main réformatrice y produisît une de ces grandes révolutions souvent nécessaires aux (i) Linneus partit d’Hollande pour se rendre en Angleterre. Le célèbre Boerhaave , qui connoissoit le mérite du Botaniste suédois , écrivit à ce sujet à Sloaue , président de la Société royale : « Qui fias tlbl tradet Lltteras j unice ex omnibus anus est dignusj qui te vident unice 3 quia te videaturj qui vos simuL ocuiis cernet , hominum par in- tuebitur , cui simi/e in toto terrarum orbe vix reperias. » X 3 320 L I N sciences de meme qu’aux empires. I.inneus avoit reçu de la nature tout ce qui étoit né- cessaire pour l'opérer; cette activité d’esprit qui ne permet point de repos, tant qu’il reste quelque chose à voir ou à découvrir; ce coup- dœil prompt et juste qui, abrégeant le tra- vail de là discussion , présente toujours l’objet sous son véritable point de «vue; cette force de tête nécessaire pour rassembler des faits épars , et ne former qu’une grande vérité d’une foule de vérités isolées. Ce fut en 1707 qu’après s’être fait connoître par plusieurs ouvrages, et après avoir démontré par une foule d’expériences , que les étamines et les pistils étoient les organes sexuels clés plantes, il se servit des caractères que ces organes peuvent fournir, comme d’une base solide, pour élever un système ingénieux dans lequel tous les végétaux viennent, pour ainsi dire, se placer d’eux-mêmes. Les fonctions des éta- mines et des pistils bien connues fournirent au célèbre professeur d’Upsal des caractères de plus grande valeur qu’îl préféra dans l’éta- blissement de ses genres. Il rejeta les genres secondaires deTourncfort,et travailla de nou- veau ceux du premier ordre; ajoutant aux uns et aux autres les caractères tirés des Ela- LIN 327 mines, du Pistil, de même que ceux du Ca- lyce, de la Corolle et du Fruit, lorsqu’ils avoient été négligés, ayant toujours égard au nombre, à la forme, à la proportion et à la situation de ces organes. Alors parut cette belle suite de genres ou nouveaux ou retou- chés, travaillés d’après un plan uniforme, qui assurent à leur auteur l’estime et la re-, connoissance des races futures, et qui seront à jamais un fondement solide sur lequel re- posera sûrement la science des végétaux. Le Botaniste suédois ne se borna pas à établir un système, et à donner aux genres toute la perfection dont ils étoient susceptibles ; il porta ses regards sur tout ce qui concerne la Botanique, et par- tout il introduisit des réformes salutaires. Il créa, pour ainsi dire, la langue de cette science ; il établit une no menclature infiniment supérieure à celle des anciens, et rendit par là l’étude de la Bo- tanique moins pénible et moins rebutante; il ajouta aux travaux des Bauhins dans l’emploi de la synonymie , et il détermina la marche que devoit suivre le Botaniste dans la des- cription des plantes. Linneus a publié un grand nombre d’ou- vrages sur toutes les parties de l’Histoire na- LIN turelle. Comme cet homme de génie songeoit plutôt à former des Naturalistes qu’à amuser des lecteurs oisifs, son style est souvent très laconique. Il pouvoit cependant l’embellir de tous les charmes de l’élocution , comme il l’a prouvé dans son Flora lappnica , où les des- criptions, soit des plantes, soit de la vie et des mœurs des Lapons, sont dignes du pin- ceau des meilleurs écrivains. Linneus mourut en 1778, après avoir vu la reforme qu’il avoit introduite dans la Bo- tanique, accueillie du plus grand nombre des Savans et de la plupart des écoles de l’Eu- rope. A la vérité le système sexuel a été sou- t vent combattu, et même plusieurs des dis- ciples de Linneus ont cru devoir v faire des change mens : mais ce n’est point sur ce sys- tème qu’est fondée Ja gloire du célèbre Bo- taniste suédois; elie repose plus sûrement sur ses découvertes nombreuses, sur ses savantes observations, sur l’établissement de ses genres, sur la précision de sa nomenclature, etc. Linneus distingue dans son système sexuel les plantes dont les fleurs sont visibles, d’avec celles dont les fleurs sont invisibles. Les plan- tes à fleurs visibles sont hermaphrodites ou unisexuelles ; les fleurs hermaphrodites va- L I N 329 rient par le nombre, la situation, la propor- tion et la réunion des étamines ; les -fleurs unisexuelles sont monoïques ou dioïques ou polygames. Telles sont les considérations d’après les- quelles le système sexuel est divisé en vingt- quatre classes désignées chacune par un nom dérivé du grec. Fleurs visibles, hermapkro-J 14 Didynamie. dites : proportion des étamines.\ i5 Tétradynamie. Fleurs visibles, hermaphro- dites : nombre des étamines. Fleurs visibles, hermaphro- dites : nombre et situation des étamines. 1 Monandrie. 2 Diandrie. 3 Triandrie. 4 Tétrandrie. 5 Pentandrie. 6 Hexandrie. 7 Heptandrie. 8 Octandrie. g Ennéandrie. 10 Décandrie. 1 1 Dodécandrie. 12 Icosandrie. i5 Polyandrie. Fleurs visibles, hermaphro- dites : réunion des étamines dans quelques*- unes de leurs parties. 16 Monadelphie. 17 Diadelphie. 18 Polyadelphie 19 Syngénésie. 20 Gynandrie. 33o LOB Pleurs visibles , unisexuelles) ou Diclines. 21 Monoécie. 22 Dioécie., 23 Polygamie. PleurS difficiles à voir, ou peu connues. aperce { 24 Cryptogamie. Ces vingt -quatre classes du système de Linneus sont divisées chacune en plusieurs ordres, voy. le nom de chaque classe. Le système est terminé par un Appendix dans lequel l’auteur range quelques plantes dont il n’a pu suffisamment déterminer les caractères. LISSE, tige, caulis Icevis ; celle dont la superficie est par-tout égale et unie, comme dans le Phaseolus -nanus. — Les feuilles lisses, folia lœvia, sont celles dont la surface ne présente aucune inégalité remarquable, comme dans l’Epinard potager. — Les mots lisse et glabre ne doivent pas être regardés comme synonymes. En effet, la tige glabre est celle qui est dépourvue de poils et d’autres excroissances ; tandis que la tige lisse est celle qui ne présente dans sa surface aucun sillon, aucune strie, etc. : d’où il suit qu’une tige peut être glabre sans être lisse, comme on le voit dans YHypockæris glabra. LOBES, lobi ,* parties saillantes qui se L U M 33 1 trouvent sur le limbe d’un calyce, d’une corolle , sur les bords d’une feuille et qui sont occasionées parles sinus ou échancrures. Les Botanistes comptent le nombre des lobes. Par exemple , ils appellent feuilles bilo- bées, trilobées, etc. celles qui sont à deux, à trois lobes, comme dans le Bauhinia , dans l 'Acer monspessulanum , etc. — Les feuilles ont des noms différens selon la forme , la position des lobes et des sinus ou échan- crures qui existent entre ces lobes. On les nomme alors Réniformes, Lunulées, Cordi- formes, Sagittées, Hastées, Pmi du ri formes, Palmées, Lyrées , Pinnatifîdes, Runcinées. — Lobes séminaux, voy. Cotylédons. LOGE , es. On donne ce nom à la cavité ou aux cavités d’un fruit, et l’on dit qu’il est uniloculaire, biloculaire, multiloculaire-, selon le nombre de ses cavités. LUISANT, lucidus , nitidus. On appelle feuille luisante , celle dont la surface est lustrée , vernissée et qui semble avoir le poli de l’acier, comme dans 1’ Ajigclica lucida , dans VArabis lucida , etc. LUMIERE. La lumière est une subs- tance qui nous vient du soleil, de la ré- flexion opérée par la lune et les étoiles 332 LÜM fixes, du frottement des corps étincelans, tels que la silice, le fer, etc. de l’émana- tion et de la détonation électrique, de la combustion des corps, etc. Elle est encore inconnue dans les principes qui la cons- tituent (1). Les Physiciens ont beaucoup disputé sur sa vitesse qu’ils ont soumise au (i) Tout porte à croire que la lumière est une subs- tance complexe ; tout porte à croire qu’elle sera un jour décomposable, quoique jusqu’à ce jour elle ait résisté à tous nos moyens. Un Chimiste a prétendu qu’elle étoit le résultat de la combinaison du calo- rique et de l’électrique mêlés , et joints de molécule à molécule sans être étroitement unis. La chaleur, ajoute le même Chimiste , qu’on regarde communé- ment comme un effet immédiat de l’action du soleil, est uniquement produite par la décomposition de ses rayons, qui, s’élançant du vide, pénètrent dans le milieu résistant de notre atmosphère : or, comme les, couches d’air sont évidemment plus denses à mesure qu’elles sont plus voisines de la terre, la lumière, en les traversant , doit éprouver une décomposition , et partant , causer une chaleur incomparablement plus forte que dans les zones tout-à-fait supérieures. I[ doit doue faire en tout temps un froid excessif à d’énormes hauteurs : on y trouvera toujours le con- traste du plus brillant soleil éclairant des glaces éter- nelles. votj. l’ouvrage qui a pour titre : Théorie de la Nature , par Jean- André Ca&alet , 1796. LUM % 333 calcul, sur la direction de ses rayons, sur la manière dont elle se comporte dans les objets qui la reçoivent, et sur la décomposition qu’elle subit pour produire le merveilleux phénomène des couleurs. Tl n’est pas de notre sujet de l’envisager ici dans ses rapports va- riés avec les dillérens systèmes dont se com- pose l’univers; son influence sur la végétation doit seule nous occuper. La lumière agit à chaque instant sur les productions du plus aimable règne de la nature. Elle crée, anime et vivifie les tableaux. Les fleurs qui dé- corent nos campagnes, lui doivent toute leur parure et toute leur beauté. Ne sait-on pas en effet que leurs couleurs sont plus riches, plus vives, plus variées dans les climats où elle darde ses rayons avec plus d’intensité? Cette influence est rendue encore plus sen- sible si l’on a égard aux altérations que subissent les végétaux que l’on transporte des pays chauds , sous un ciel plus doux et plus tempéré. Le Géranium fulgidum d’Afrique, par exemple, s’étiole à la longue dans nos contrées européennes. Mais ce qui est sur-tout important à con- sidérer dans la lumière, c’est la manière dont elle influe sur la saveur, sur l’odeur 334 LU M et sur la maturité des fruits, par les compo- sitions et les décompositions qu’elle ne cesse d’opérer. De-là suit une loi constante poul- ies Cultivateurs qui ne doivent pas trop rap- procher les arbres dans les plantations, de peur qu’ils ne s’ombragent mutuellement, et ne se dérobent ainsi aux irradiations salu- taires du soleil bienfaisant. Il paroi t du reste que la lumière dégage et met en élasticité l’oxigène, l’une des bases constituantes de l’eau contenue dans la plante, tandis qu’elle accumule l’hydrogène qui concourt à la for- mation de la substance verte et des sucs ré- sineux. Nous renvojons ici nos lecteurs aux belles et ingénieuses considérations de Ber- tholet sur cet objet. Voyez Leçons de l’Ecole normale , loin. 2. La lumière qui , comme nous l’avons déjà vu, est si favorable aux plantes adultes, est très nuisible au développement des semences et à l’accroissement des plantes très jeunes, suivant l’opinion du docteur Ingen-houzs. C’est pourquoi les graines de Moutarde et de Cresson, et probablement de toute autre plante, se développent plutôt étant placées au fond d’une chambre, que lorsqu’on les met près des fenêtres. Bcrtholon n’attribue L Ü M 335 pas ce phénomène au défaut de lumière; il croit que si les graines lèvent plus rapide- ment à l’ombre, c’est parce que l’humidité nécessaire à leur germination s’y conserve plus long-temps. Il est clair que l’évaporation doit être plus grande dans celles qui sont exposées aux rayons directs du soleil. La lumière agit manifestement sur l’irri- tabilité des végétaux, et sur le système entier de leurs sécrétions; elle introduit même un changement très sensible dans leur état cons- titutionnel. Senebier, à qui la physiologie végétale est redevable d’un grand nombre de découvertes , a prouvé que la couleur des liqueurs extraites des plantes étiolées étoit moins foncée, et que ces plantes fournissoient moins d’huile, moins d’alkali volatil. Il a montré qu’elles étoient plus aqueuses que les plantes vertes, qu’elles donnoient de l’acide carbonique et presque un tiers moins d’air inflammable, la moitié moins de matière fixa et beaucoup plus de matières vaporisables. Mais ce qui atteste sur- tout la nécessité de cette influence de la lumière sur les plantes, c’est l’avidité avec laquelle elles ne cessent de la rechercher. Le célèbre Charles Bonnet avoit déjà remarqué ce phénomène. 336 L Y M Tessier l’a prouvé par les expériences les plus curieuses. Voy. Mém. de l’Acad. des Sci'en-* ces, 1783. L’abbé Vassali a prétendu que l’actioii de la lumière de la flamme sur les végétaux, produisoit des effets pareils dans leur nature à ceux de la lumière du soleil, voy. Végé-* TATION. LUNULE, éé, feuille; celle qui est eu forme de croissant* c’est-à-dire, qui, appro- chant de la figure orbiculaire, est creusée à sa base et munie de deux pointes , comme dans l’ jdristolochia bilobata , et dans les Pas^ siflora rubr-a , murucuia * Vespertilio. — Les anthères , les semences sont aussi quelque- fois lunulées. LYMPHE ou Sève. La ljmphe ou cette humeur qui existe dans tous les végétaux en plus ou moins grande abondance , et qu’on peut retirer au renouvellement de la saison de plusieurs espèces d’arbres , particuliè- rement de l’Erable, du Bouleau , du Nojer , du Charme , etc. est une liqueur simple , sans couleur , sans odeur et peu différente de l’eau. C’est au moment où le soleil com- mence à réchauffer le sein de la terre , et où la nature bienfaisante se dispose à nous prodiguer L Y M 337 prodiguer ses dons, que ce suc vivifiant coule à grands flots dans le tissu interne du végé- tal, que les ceps de la Vigne répandent beau- coup de sève, lorsqu’on les coupe, ou que la Vigne pleure, pour me servir de l’expression des Cultivateurs, La lymphe ne coule pas aussi abondam- ment dans toutes les saisons. Si on coupe l’extrémité d’un sarment en hiver, lorsque la Vigne est dépouillée de ses feuilles , ou en été, lorsqu’elle en est garnie, on ne voit sortir aucune liqueur. Le cours de la sève paroît même interrompu sur la fin du prin- temps. En effet, si l’on presse alors avec force un sarment coupé transversalement , la li- queur ne tardera pas à suinter ; mais elle rentrera dans les vaisseaux aussitôt que la pression n’aura plus lieu. ■Quoique la sève ne se manifeste d’une ma- nière sensible qu’au commencement du prin- temps ; quoiqu’elle ne paroisse être eu mou- vement qu’à cette époque; néanmoins il est certain qu’elle est balancée avec plus ou moins de vitesse dans le végétal durant toutes les autres saisons de l’année. Pendant l’été , les transpirations abondantes, occasionnées par les chaleurs, ralentissent son mouvement, et 1. Y 338 L Y M ne laissent clans l’individu que la quantité de sève nécessaire à sa nourriture. Pendant 1 automne, les transpirations sont moins fortes, aussi son mouvement est plus apparent. Pendant l’hiver, il paraît suspendu, mais on ne saurait révoquer en doute son exis- tence, puisque les boutons prennent alors de l’accroissement. On ne doit pas être surpris que le mouvement de la sève soit moins sen- sible durant les trois saisons dont nous venons de parler , puisque la sève change alors de nature. Elle étoit sans couleur, sans odeur et semblable à de l’eau dans le commencement du printemps; tandis que dans les autres sai- sons, elle contracte un goût herbacé assez désagréable , elle s’épaissit et devient dans les plaies assez semblable à de la gelée. Si ce nouvel état n’est pas propre cà faciliter son effusion , il est certain que c’est du moins celui qui paraît le plus favorable aux pro- ductions du végétal. Duhamel (i) voulant éprouver si les ceps de Vigne étoienl sensiblement fatigués de l’écoulement forcé de la lymphe , choisit (i) Les détails que nous présentons dans cet ar- ticle , sont en général extraits de Haies , de Duhamul ot de Bonnet. L Y M 33$ pour cët effet plusieurs ceps à peu près égaux, et il retira le plus de lymphe qu’il lui fut possible de la moitié de ces ceps. Il ne remar- qua aucune différence pendant le cours de l’été et de l’automne, entre les ceps dont l’é- coulement avoitété forcé et ceux dont l’écou- lement avoit été naturel, soit dans la pro- duction du bois , soit dans celle des fruits. Ainsi , il ne paroi t pas que l’effusion plus ou moins abondante de la lymphe produise un effet sensible sur les plantes. Le même Physicien a observé que l’effu- sion de la lymphe étoit subordonnée à quel- ques circonstances. i.° Si l’on n’entame que l’écorce, sans pé- nétrer dans le bois , on n’aura point ou presque point de liqueur. 2,0 La lymphe ne coule jamais plus abon- damment que lors qu’après une forte gelée , il survient un grand dégel. C’est aussi dans ce temps favorable , qu’on retire , en Amé- rique, le suc des Erables. 3.° Dans le temps que le suc coule abon- damment, l’écorce est adhérente au bois et les boutons n’ont pris aucun accroissement : quand les boutons commencent à s’ouvrir , la lymphe coule alors avec moins d’abondance Y 2 340 L Y M et elle change de nature : enfin , lorsque les feuilles se déroulent et commencent à paraître , l’effusion cesse totalement. 4.0 La lymphe ne transude point ou pres- que point des vaisseaux de l’écorce; elle ne s'écoule pas non plus de la partie située entre le bois et l’écorce ; mais elle s’échappe du corps ligneux, et l'effusion paraît propor- tionnée à la profondeur de l’entaille dans le bois. A la vérité, sous la zone torride, les Palmiers donnent leur sève pendant toute l’année , quoique les incisions soient peu pro- fondes ; mais il faut observer que la liqueur qui s’écoule n’est pas une lymphe pure , puis- qu’elle passe facilement à la fermentation. Une des questions les plus importantes que présente la sève est celle qui concerne le mouvement de cette liqueur : avant de nous en occuper, nous croyons devoir ob- server que plusieurs Physiciens ont prétendu que ce mouvement de la sève n’exigeoit pas qu’elle fût contenue dans des vaisseaux par- ticuliers. Un grand nombre d’expériences prouve incontestablement , selon eux , que les bois , même les plus durs, peuvent être traversés par les liqueurs , suivant la direc- tion de leurs fibres. LYM 341 i.° L’esprit de vin s’évapore très-promp- tement , quand ou le met dans un étui de bois, quoique néanmoins cet étui soit exac- tement fermé. — 2. 0 Camus , de l’Académie des Sciences, ayant fait aboutir un tuyau de trois cents pieds de longueur et rempli d’eau , à un gros bloc d’Orme dont le bois étoit très-sain ; la charge de cette colonne d’eau la fi; passer à travers les fibres, comme si elle fut sortie d’un arrosoir. — 3.° Si l’on place un vase de bois, dans lequel on aura mis du mercure, sous le récipient d’une ma- chine pneumatique , on verra bientôt un fluide métallique tomber en forme de pluie dans le récipient , dès que l’on aura assez pompé l’air, pour que le poids de l’atmos- phère exerce sa pression sur le mercure. Il est donc incontestable , selon ces Physiciens , que les liqueurs traversent la substance du bois, quand elles y sont déterminées par une pression assez forte ; ainsi les fibres doivent être comparées plutôt à des mèches de co- ton , qu’à des filets creux. Les Physiciens qui croient que les fibres des plantes sont fistuleuses, s’appuyent sur les observations suivantes : x.° Ils ont remarqué que les sucs nourri- y 3 342 L Y M ciers doivent être portés avec force vers cer- taines parties , et suivant certaines directions, et que par conséquent des vaisseaux sont bien plus propres à remplir ces fonctions, qu’un simple parenchyme ou une substance cotonneuse. — 2.0 Il y a dans le corps li- gneux, dans l’écorce, dans les feuilles, dans les fleurs , etc. etc. des liqueurs fort diffé- rentes les unes des autres; mais comme ces liqueurs ne doivent ni se mêler ni se con- fondre , il paroît très - raisonnable d’en conclure que des vaisseaux seuls sont pro- pres à opérer cette séparation. — 3.° La chair d’un coin ou d’une poire cassante , ne répand point son eau quand on coupe ces fruits ; cette chair paroît même assez sèche : cependant elle fournit beaucoup de liqueurs quand on la râpe , ou lorsqu’on la pile , parce qu’alors on a rompu et déchiré les vaisseaux qui contenoient la liqueur. Il faüt donc conclure , selon ces Physiciens , que les liqueurs circulent dans les fibres fistuleuses ou dans des vaisseaux. Duhamel, après avoir rapporté les preuves qui peuvent être favorables aux deux opi- nions que nous venons d’exposer , n’a point esé décider une question qui a partagé jus- L Y M 3^3 qu’à présent les Physiciens. Il croit néan- moins qu’il y a dans les plantes ou de vé- ritables vaisseaux ou des organes qui en lont les fonctions. La sève a un double mouvement qu’il n’est pas possible de révoquer en doute, sa- voir } le mouvement d’ascension et le mou- vement de descension. Le mouvement d’ascension est démontré par la force énorme de succion, dont toutes les parties des végétaux sont douées. Haies fit fouiller dans le mois d’Août d’une année fort sèche le pied d’un Poirier ; il coupa le bout d’une de ses racines qui avoit un de- mi-pouce de diamètre, et il l’introduisit dans un tuyau d’un pouce de diamètre et de huit pouces de longueur ; il joignit à ce premier tuyau un autre de dix-huit pouces de lon- gueur et d’un quart de pouce de diamètre. Il tourna en haut l’extrémité inférieure de ce dernier tuyau , il le remplit d’eau ; puis il le remit dans sa première situation , en sorte que son extrémité trempoit dans le mercure qui étoit dans un vase. La racine tira l’eau avec tant de vigueur , qu’en six minutes, le mercure étoit monté a la hauteur de huit pouces. Le mercure avoit donc rem- «44 LYM t placé les huit pouces d’eau aspirée par la racine. Le même Phjsicien coupa des branches de Poirier, de Pommier, de Coignassier, d’un pouce de diamètre et de trois ou six pieds de longueur; il arracha les feuilles de quelques-unes de ces branches et il conserva les autres. 11 pesa chacune de ces branches, et il les fit ensuite tremper par leur gros bout dans un vase où il y avoit une quantité d’eau connue. Les branches garnies de leurs feuilles tirèrent, dans l’espace de douze heures, depuis quinze onces d’eau jusqu’à trente, suivant qu’elles avoieut plus ou moins de feuilles. Les branches entièrement effeuillées ne tirèrent qu’une once d’eau. La force avec laquelle les pleurs de la vigne s’élèvent quand ils sont retenus dans des tuyaux que l’on adapte aux ceps, est aussi une preuve convaincante de l’ascension de la sève dans les rameaux. Bonnet a fait aussi des expériences qui prouvent que les feuilles ont une grande force pour attirer la sè:vc. Ayant mis des feuilles d’Abricotier détachées de, l’arbre, tremper par leur pétiole, les unes dans de Peau com- mune, d’autres dans du vin rouge et dans LYM 345 de l’eau-de-vie ; les feuilles attirèrent ces différentes liqueurs dans des proportions dif- férentes que nous crojons inutile de rap- porter. On ne peut donc douter que les liqueurs ne soient fortement attirées par les racines, par les branches, par les feuilles, et que la sève ne soit portée à la cime des arbres par une force expresse qui constitue leur vie: mais, comme l’observe Duhamel, tout ce que l’on avance pour expliquer la cause qui détermine la lymphe à s’élever, ne doit être regardé que comme de simples conjectures. Le désir de parvenir à cette découverte a , depuis long -temps, excité les Physiciens à chercher s’il pouvoit y avoir quelque cause extérieure de son mouvement, et quelques-uns se sont flattés de l’avoir trouvée dans les vicis- situdes de l’atmosphère, voy. Végétation. seroit curieux de connoître la route que svrit la sève. en s’élevant dans les plantes. Les Anatomistes sont parvenus. à acquérir des connoissances certaines sur la distribution des vaisseaux, eu introduisant dans les veines et les artères des animaux, des cires et des liqueurs colorées. Avec le secours de ces in- jections, ils ont reconnu que des parties 346 L Y M qu’on ne soupçonnoit pas d’être vasculeuses, n’étoient cependant qu’un tissu de vaisseaux. Cette industrie , si utile aux Anatomistes, ne peut être employée avec le même succès sui- les végétaux, puisqu’il n’est pas possible d’ajuster des tuyaux à l’extrémité des vais- seaux des plantes. 11 étoit donc nécessaire d’avoir recours à d’autres moyens, et ces moyens ont été fournis par la force de suc- cion dont les différentes parties des plantes sont douées. Bonnet, Duhamel et plusieurs autres Phy- siciens ont laissé tremper pendant quelques jours, dans une infusion d’encre, des bran- ches de Sureau et de Figuier. Après avoir coupé l’extrémité qui avoit plongé dans la liqueur, ils ont remarqué, i.° qu’on n’ap- percevoit aucun trait noir dans l’écorce ; 2.0 que le bois seul étoit coloré sur-tout vers le bas , et que la couleur sembloit s’être rassemblée vers les nœuds en plus grande quantité qu’ailleurs ; 3.° que la moelle ne paroissoit point avoir été traversée par l’encre. Les mêmes Physiciens, après avoir plongé diverses espèces de branches d’arbres dans d’autres infusions, ont toujours eu à peu près les mêmes résultats j d’où ils ont conclu que L Y M 347 la sève ne s’élevoit que par les vaisseaux du corps ligneux, qu’elle ne s’élevoit point par l’écorce, et qu’il en inontoit fort peu entre le bois et l’écorce. En vain, pour combattre cette vérité, ob- jecterait-on qu’on trouve de vieux Ormes et de vieux Saules qui produisent des rameaux vigoureux, quoique ces arbres soient creux dans leur intérieur, ou quoique le bois de leur tronc soit pourri : ce qui semblerait dé- montrer que la sève s’élève presque totale- ment par l’écorce. Cette objection n’a aucune solidité; et si l’on examine avec attention les arbres qui sont dans cet état, on trouvera entre le bois pourri de leur tronc et l’écorce, plusieurs couches ligneuses par lesquelles la sève peut être portée aux rameaux qui se développent. ‘De plus , il est de fait que de gros Chênes écorcés et que l’on lient à cou- vert des ardeurs du soleil, subsistent pendant plusieurs années et reproduisent une nou- velle écorce; mais comment ces arbres ainsi mutilés pourraient - ils vivre, se couvrir de feuilles, se revêtir d’une nouvelle écorce, si la sève ou le suc nourricier ne s’élevoit par les libres du bois ? Coulomb a présenté à l’Institut national 348 L Y M des observations neuves sur la question que nous traitons. Les expériences de ce célèbre Physicien le portent à croire que la sève s’élève dans les végétaux par l’intermède de la moelle. En effet, ayant percé au prin- temps quelques arbres, comme des Peupliers et autres, les sucs séveux ne commencèrent a sortir qu’au moment où la tarrière eut pénétré jusqu’à la moelle ou dans son voi- sinage ; il s’échappa en même temps une grande quantité de bulles d’air ou de quelque gaz qui se précipitoient en fesant un bruit considérable. Que la sève monte dans les plantes par une pression quelconque, ou par le moyen des vaisseaux du corps ligneux, ou par l’in- termède de la moelle, toujours est-il certain qu’elle a un mouvement réel d’ascension. Mais ce mouvement est-il le seul qui existe dans la sève? et doii-on penser qu’elle puisse uniquement s’élever, et qu’à l’exception des parties vraiment nourricières qui se fixent dans la plante, qui s’assimilertt aux différeus organes qu’elles abreuvent, toutes les autres parties soient inutiles ou se dissipent par la transpiration? Un grand nombre de faits et d’expériences prouve qu’une partie de celle L Y M 349 sève s’écoule des branches jusqu’aux racines, ou, ce qui revient au même, que la sève a encore un mouvement de descension. Duhamel ayant greffe un jeune Orme sur le milieu de la tige d’un autre Orme plus gros qui étoit près de lui , coupa , quand l’union fut bien formée , le plus petit de ces deux Ormes tout près de la terre. Loin de périr, il continua pendant plusieurs années à pousser des feuilles sur les rameaux, et même il acquit de la grosseur. Mais com- ment le jeune arbre, qui ne recevoit plus de nourriture par ses racines, puisqu’il en étoit séparé, pouvoit-il végéter, à moins qu’on ne suppose qu’il ne fût nourri par la sève descendante ? Si l’on fait une entaille sur un tronc, l’hu- midité qui borde les lèvres de la partie supé- rieure de la plaie, ne prouve-t-elle pas le mouvement descendant de la sève? Qu’on fasse une forte ligature à une jeune tige, il s’établira deux bourrelets, l’un au- dessus de la ligature et l’autre au-dessous.. Le bourrelet supérieur sera même plus gros que l’inférieur, parce que le volume de la sève qui setoit élevée, a été augmenté par les sucs aspirés par les feuilles. Mais comment 35o L Y M concevoir la formation de ces deux bourrelets, à moins qu’on ne suppose dans la sève le double mouvement d’ascension et de des- cension ? Si on plie une branche et qu’on en fasse tremper l’extrémité supérieure dans l’eau, la succion ne tardera pas à s’établir, et l’on verra diminuer la quantité d’eau contenue dans le vase. La sève suit-elle la même route dans son double mouvement? Nous avons vu que la sève ascendante s’élevoit ou par les fibres ligneuses ou par la moelle : il est probable que la sève descendante s’écoule par les fibres corticales les plus voisines du bois. En effet, dans l’expérience des injections, la liqueur colorée s’étant élevée le long des fibres li- gneuses, commençoit à redescendre par l’é- corce, ou, ce qui revient au même, la co- loration du bois commençoit par le bas, et celle de l’écorce commençoit à se manifester a par le haut. Il est plus facile de démontrer le double mouvement de la sève que de découvrir la manière dont il s’opère et quelle peut en être la cause. Toutes les opinions sur cette matière peuvent se réduire à deux. Parmi L Y M 35 1 les Physiciens, les uns admettent la circu- lation de la sève, et les autres la rejettent; quoique ceux-ci reconnoissent que les li- queurs des végétaux ont divers mouvemens selon différentes directions, qu’ils expliquent chacun à leur manière. Les Physiciens qui admettent la circula- tion de la sève , prétendent que l’humidité dont les plantes sont nourries monte au sortir des racines dans la tige, dans les branches, dans les feuilles, dans les fruits, etc. où elle dépose ce qu’elle a de propre pour la nour- riture et pour l’accroissement de ces organes. La partie surabondante ou inutile de cette humidité redescend dans les racines pour y recevoir une nouvelle cochon et une nou- velle préparation ; elle s’unit aux nouveaux sucs que les racines ont tirés de la terre , et elle remonte avec eux dans les parties supé- rieures des plantes. Les Physiciens qui nient la circulation de la sève, conviennent néanmoins qu’elle est tantôt ascendante, tantôt descendante; mais en admettant l’existence de ce double mou- vement, ils ne l’attribuent pas à la même cause. Dodart pensoit que la sève ascendante étoit 35i L Y M différente de celle qui retournoit vers les ra- cines, et que ces deux espèces de sève éloient contenues dans des vaisseaux de différente structure ; ainsi il ne lui manquoit plus , comme l’observe Duhamel , pour admettre la circulation de la sève , que de convenir qu’il y avoit quelque communication entre ces deux sortes de vaisseaux. Bonnet , dont les sublimes découvertes ont éclairci tant de points obscurs de la Phy- siologie végétale , pense que le double mou- vement de la lymphe dans les végétaux doit se faire d’une manière plus simple, et exiger moins de préparations que la circulation du sang dans les animaux. C’est une vérité, dit ce célèbre Naturaliste, prouvée par l’inspec- tion des organes : « En effet, les plantes n’ont point de parties qui répondent par leur struc- ture , ou par leur jeu à celles qui opèrent la circulation du sang dans les grands ani- maux; elles n’ont ni cœur, ni artères, ni veines : leur structure est simple et uni- forme. Les fdjres ligneuses , les utricules , les vaisseaux propres , les trachées , compo- sent le système entier de leurs viscères , et ces viscères sont répandus universellement dans tout le corps de la plante. On les re- trouve L Y M 353 trouve jusque dans les moindres parties. Les vaisseaux séveux n’ont point de valvules des- tinées à favoriser l’ascension de la sève, et à en empêcher la rétrogradation. Quand les val- vules échapperaient au microscope, l’expé- rience prouverait assez qu’elles n’existent pas, puisque les plantes que l’on plonge dans l’eau, ou que l’on met en terre par leur extrémité supérieure, ne laissent pas de végéter. «Il est si vrai que la sève monte et des- cend librement par les mêmes vaisseaux , que si, après avoir coupé dans une belle saison une branche, on adapte au tronçon tut tu bd de Verre qui contienne du mercure, on verra la sève élever le mercure pendant le jour, et le laisser tomber à l’approche de la nuit. La marche de la sève dans la belle saison ressemble donc assez à celle de la liqueur cl’un thermomètre. L’une et l’autre dépen- dent également des alternatives du chaud et dll froid. m Enfin, les divers phénomènes botaniques qu’on a regardés comme de fortes preuves de la cM’oulàtion de la sève , ne la suppo- sent point nécessairement. Tous ces phéno- mènes s’expliquent de la manière la plus heureuse par -un principe fort simple1, fondé Z i. 354 L Y M sur l’observation. C’est qu’il y a une étroite communication entre toutes les parties d’une plante. Elles sont toutes à l’égard les unes des autres dans un état de succion; la nour- riture que prend une de ces parties se trans- met aux autres. Les feuilles se nourrissent ré- ciproquement ; la racine pompe le suc de la tige; la tige pompe le suc de la racine : ainsi du commerce mutuel qui est entre le sujet et la greffe, résulte cette communication ré- ciproque de leurs bonnes ou mauvaises qua- lités , qu’on allègue en preuve de la circula- tion. Le suc nourricier passe alternativement du sujet dans la greffe et de la greffe dans le sujet. » On ne peut disconvenir qu’il n’y ait des rapports entre les plantes et les animaux ; mais ces rapports ont leurs limites, et on ne doit user de l’analogie qu’avec une extrême sobriété. Si la nature a prodigieusement va- rié les formes extérieures des corps organisés, elle n’a pas moins varié les moyens qu’elle a choisis pour les faire vivre , croître , multi- plier. Parmi les animaux même , combien en est-il dans lesquels la circulation ne suit pas les mêmes lois qu’elle observe dans l’homme ! N’y a-t-il pas encore des animaux L Y M 355 dans lesquels on ne découvre point de cir- culation ? N’en existe-t-il pas même dans les- quels les alimens paroissent simplement bal- lotés de haut en bas et de bas en haut? » Une partie du suc nourricier qui s’élève par les fibres ligneuses, passe par les feuilles et les fleurs dans l’écorce, de là dans la ra- cine. Une autre partie de ce suc retourne par les mêmes vaisseaux vers la racine, d’où elle repasse encore dans la tige. Par ce balance- ment qui se répète plus ou moins , le suc grossier l'eçoit déjà une sorte de préparation, il se perfectionne dans des vaisseaux plus dé- liés et dans les utricules; le superflu s’échappe par les feuilles.» voy. Transpiration. Quoique le sentiment de Bonnet sur la cause du mouvement de la sève soit généralement adopté ; néanmoins Duhamel croit qu’il ne faut pas encore regarder cette question comme décidée, et que les Physiciens doivent faire de nouveaux efforts pour l’é- claircir de plus en plus. Coulomb pense qu’on peut conjecturer d’après les expériences qu’il a faites, et dont nous avons déjà parlé, quç la seule circulation qui ait lieu dans les ar- bres se fait par les parties qui avoisinent le canal central, et par cette infinité de rayons Z 2 356 MAL médullaires horizontaux, à l’extrémité des- quels on voit se former et éclore- les bour- geons, et s’établit- successivement une com- munication , dont le diamètre augmente à mesure que le bourgeon grossit et qu’il passe à l’état de branche. / L \ U LES, feuilles; celles qui sont découpées latéralement en lobes dont les inférieurs sont plus petits et plus écartés, tandis que les supé- rieurs, et sur-tout le terminal, sont plus grands, comme dans les Brassica crue a , S al via Lyraia, Centaurea vioschata , nigra , etc. r:r;;: AI ÎVTaCÉRATION. Opération par laquelle on facilite la séparation et l’examen des or- 'ganes du végétal, en le fesant séjourner quelque temps dans l’eau ou dans une autre liqueur. MAINS, voy. Vrilles. MALADIES des Végétaux. Les végétaux, dit Tessier, ( Traité des maladies des grains) composés de parties solides et fluides, qui ont une action réciproque les unes sur les autres , exercent comme les animaux cer- taines fonctions dont le dérangement cons- M A lk . 357 titue l’état de maladie.' 11 n’est donc pas éton- nant que parmi les végétaux , ainsi que par- miles animaux, les uns traités favorablement par la nature, suivent sans trouble le cours d’une vie .plus ou moins longue; tandis 'que les autres nés plus frêles et plus délicats , ou exposés au choc d’un grand nombre d’agens nuisibles, éprouvent dans leur santé des alté- rations qui les détruisent, et qui les empêchent de parvenir à un âge avancé. Les dérangemens qui surviennent dans l’économie végétale, se rendent sensibles par des symptômes qui annoncent que les plantes qui les éprouvent sont dans un état de souf- france. Les plantes ont continuellement besoin de nourriture : si ce secours vient à leur man- quer , ou si elles éprouvent une trop grande transpiration , leurs feuilles se fanent , se des- séchent et tombent. Si au contraire la nour- riture est trop abondante , ou si la transpi- ration est diminuée , les feuilles , quoique vertes et éparses , se détachent des arbres ; et les fruits sans goût se pourrissent avant de parvenir à leur maturité. Les coups de soleil, les gelées, les animaux, les insectes altèrent ou détruisent l’organisa- Z 3 358 MAL tion des végétaux , ej les empêchent souvent de parvenir à leur développement complet. On voit assez fréquemment des arbres tués subitement , s’il est permis de se servir de cette expression , par des coups de soleil. Une transpiration trop abondante tarit la sève , et dessèche le végétal. L’arbre paraît pendant quelques jours comme languissant , les feuilles subsistent encore, mais les sources delà vie sont épuisées, et l’on ne trouve, ni sur les racines, ni sur les tiges, aucun germe qui , en survivant à l’individu , puisse aider à réparer sa perte. Lorsque les gelées sont extrêmement fortes, quelquefois les arbres sont attaqués mortel- lement , quelquefois les branches seules sont endommagées, quelquefois le tronc périt; tandis que les racines survivent et poussent des jets nombreux. Les arbres pendant l’hi- ver éprouvent souvent des altérations qui sub- sistent tant que dure le végétal : tantôt ce sont des gerses ou géhvures qui suivent la direction des fibres; tantôt c’est une portion de bois mort , géli vitre entrelardée , renfer- mée dans l’intérieur du bon bois ; tantôt c’est un double aubier ou une lame de bois imparfait recouverte par du bois parfait. MAL 359 Nous entrerions dans une discussion trop étendue , si nous voulions faire connoître , dit Duhamel , tous les dommages que causent aux arbres plusieurs animaux, et un très- grand nombre d’insectes. Les lapins fouillent la terre auprès des racines, ils mangent l’écorce du pied des arbres , lorsque dans le temps de neige ils ont peine à trouver ail- leurs d’autre nourriture. Les lièvres, dans les mêmes circonstances, font au moins autant de dégât que les lapins. Les bêtes fauves et le bétail broutent les jeunes pousses , et rendent les arbres rabougris et difformes. On trouve dans la terre de gros vers blancs ( larves du Alelolontha vulgaris ) appelés vulgairement turcs , taons , qui rongent l’é- corce des racines , et font périr les jeunes arbres. Dans les années où les chenilles sont très- abondantes , celles qu’on nomme livrées et les communes dévorent Les feuilles et les jeunes pousses : elles attaquent même les bou- tons ; ce qui fait que, l’année suivante, les arbres donnent peu de fruits. Les hannetons ( Melolontha vulgaris') s’at- tachent particulièrement cà différentes espèces d’E râbles , au Marronnier d’Inde , à la Char- 36o M A Z mille, et si ces arbres leur manquent, ils se jettent indifféremment sur les autres et même sur la Vigne. Les cantharides ( cantharis vesicatoria ) dépouillent quelquefois en peu de jours les Frênes de leurs feuilles. Les pucerons désolent les Pêchers , les Chèvrefeuilles et presque toutes les plantes ; il en est même qui en sont tellement cou- vertes qu’on n’ose presque les toucher. Les Ormes et les Saules sur lesquels la phalène, appelée Cossus, a déposé ses œufs, sont, pour ainsi dire, dès cet instant, voués à la mort. Les chenilles, qui sortent de ces œufs, vivent deux ans avant de se changer en chry- salides. Durant ce long espace de temps, elles rongent avec leurs mandibules dures et cor- nées tout le bois imparfait ; l’écorce se dé- tache insensiblement du tronc par grandes plaquas , et l’arbre périt promptement. Les maladies les plus ordinaires des plantes peuvent se distinguer, de même que les causes qui les produisent, en maladies externes et en maladies internes. Les maladies dues à des causes externes , sont la Rouille , la Nielle ou le Charbon, l’Avortement, l’Ergot, l’Exfo- liation et l’Etiolement. Les maladies dues à M A R 36 1 des causes internes, sont la Phyllomanie , le Dépôt, l’Exostose, la Pourriture, la Carie et les Chancres ou Ulcères coulans. Les auteurs à consulter, pour connoître la cause des maladies des végétaux et les moyens qu’on peut employer pour les prévenir ou pour en arrêter les progrès, sont : Duhamel, las Mémoires de l’Académie des Sciences 1705 , Adanson , Senebier, Rosier, Thouin , Tillet , Tessier , etc, etc. Nous avons profité des lumières que ces savans auteurs ont ré- pandues sur celle matière importante , et nous avons présenté un extrait de leurs observa- tions, en traitant chaque maladie en par- ticulier. voy. Rouille , etc. MALE, fleur; celle qui porte simplement des étamines, et dans laquelle on ne trouve point de pistil, voy. Étamines, Fleur. MAMELONÉ , papillosua. On nomme feuilles mamelonées, celles qui sont couvertes de points relevés, charnus, comme la surface inférieure du Lichen pullus. MARCESCENT, te. Expression employée pour annoncer que la seconde enveloppe de la fleur, celle qui est colorée, se dessèche long-temps avant de tomber, comme dans les Bruyères, les Campanulacées, etc. Il semble 362 MAR que cette enveloppe ne devrolt pas être re- gardée comme une corolle , puisqu’un des caractères de la corolle est de ne pas sur- vivre à la fécondation. MARCOTTES. Les marcottes different des boutures, en ce que les boutures sont des branches absolument séparées de la plante à laquelle elles appartiennent; tandis que les marcottes sont ces mêmes branches mises en terre, pendant qu’elles tiennent encore à la plante. Il est des plantes qui viennent facilement de boutures, telles que les Saules, et en gé- néral les bois blancs : il en est d’autres qui reprennent moins aisément et qui se mul- tiplient plus sûrement par les marcottes : en- fin il en est qui ont tant de dispositions à produire des racines, qu’il suffit de passer une de leurs branches dans une caisse , dans un mannequin rempli de terre , pour qu’elles se garnissent promptement de racines. Les principes établis pour le succès des bou- tures s’appliquent également aux marcottes: aussi, pour favoriser la formation des mar- cottes , il faut y occasioner des bourrelets , soit par des ligatures, soit par des plaies. C’est pour cela que les plantes à tiges arti- MAT 363 culées, comme les Œillets, se reproduisent si facilement par marcottes. Leurs nœuds offrent autant de bourrelets qui renferment des germes prompts à se développer. Lorsqu’on veut avoir beaucoup de mar- cottes, il faut, selon le langage des cultiva- teurs , faire des mères. On coupe le tronc avant la sève, il en sort une grande quan- tité.dé branches qu’on couche en terre dès la seconde année , et qui à la troisième, ayant produit suffisamment des racines, sont en état d’ètre transplantées en pépinière. Une mère bien ménagée peut fournir du plan pendant douze ou quinze ans. MARGINÉ , ée , feuille; celle dont le bord est creusé d’échancrures peu profondes, comme dans le Sofa?mm marginatum. MATURITE. On appelle communément ainsi cet état où les fruits sont arrivés à leur développement complet. Quoique cette défi- nition convienne en général aux fruits Cap- sulaires, Drupacés, Légumineux, etc. nous ne parlerons néanmoins ici que des fruits Pomacés. Le phénomène de la maturité se manifeste chez ces derniers, par leur déta- chement de l’arbre qui les a produits : ce qui se fait par une oblitération complète des 364 MAT vaisseaux du pédoncule. Quelques frui iSj il est vrai , quoique parvenus au dernier degré de leur accroissement , ne tombent point , mais finissent par se dessécher sur les branches ou sur les rameaux qui leur servent de support. Il paroît que c’est en partie dans les bour- relets du pédoncule, et en partie dans la substance même du fruit, que les sues nu- tritifs sont diversement modifiés et combinés. Quoique le phénomène de la maturité ne soit pas encore bien connu, nous possédons néanmoins quelques données dont la Chimie moderne profitera pour nous conduire à des découvertes ultérieures. L’anatomie des fruits commencée avec tant de succès par les Grew, les Malpighi , les Duhamel, etc. a aussi ré- pandu beaucoup de lumières sur le méca- nisme des sécrétions végétales. Les travaux de Duhamel ont démontré, par exemple, dans l’intérieur de la poire, une quantité prodigieuse de pierres ou glandes disposées dans un ordre très régulier , où viennent aboutir des canaux fibreux qui eharient une liqueur douce, et d’autant plus abondante, que la chair du fruit approche davantage de sa perfection. Le changement de volume qu’é- prouvent les canaux distendus par cette li- MAT 365 queur , écarte les pierres les unes des autres , les attendrit , et communique à la chair du fruit ce degré de mollesse qui en fait un ali- ment aussi agréable que salubre. Les combinaisons chimiques' qui se succè- dent dans les diverses époques de la vie du fruit , ne sont pas moins importantes à consi- dérer. La saveur des fruits, qui est d’abord acerbe , a été attribuée par Bertholet , à une combinaison imparfaite de l’oxigène. A me- sure que le principe se fixe , le fruit devient décidément acide ; et cet acide , selon Sene- bier, devient sucre en s’unissant à la partie huileuse. A l’égard de ce dernier principe , le même auteur cite l’opinion ingénieuse de M. Rigby, sur son origine et sa formation. Ge savant pense que le sucre est un acide mas- qué par l’hydrogène. Cet acide est formé par la décomposition de l’eau ou de l’acide car- bonique , qui fournit l’oxigène au sucre et qui le change en acide , comme oii le voit dans la préparation de l’acide saccharin. C’est à la promptitude et à la facilité avec laquelle l’hydrogène sé combine avec l’acide végétal pour former le sucre dans les pays, chauds , qu’il faut attribuer la saveur douce et sucrée des fruits qui en proviennent. 366 MAT Mais le développement de la matière sac- charine, qui dans certains fruits paraît être une des conditions de la maturité, n’a pas lieu dans beaucoup d’autres; et il en est un grand nombre que la nature retient cons- tamment à l’état acerbe. Tels sont les fruits du Cormier, du Sorbier, du Coignassier, etc. La Physiologie s’est en général peu occu- pée jusqu’à ce moment des causes qui pou- voient influer sur ces diverses modifications; nous croyons cependant ne pas devoir ter- miner cet article, sans rendre un compte suc* cinct d’un mémoire sur le fruit du Coignas- sier (inséré parmi ceux de la Société médi- cale d’émulation de Paris ) par le citoyen Alibert. Les idées qu’il y propose, nous ont paru jeter quelque lumière sur cette partie encore neuve de la physique végétale. L’au- teur s’étaie d’abord de la disposition parti- culière des organes du fruit. Après avoir éta- bli comme un principe général que les con- crétions nombreuses dont sa substance est parsemée ne sont pas des pierres , puisque la chimie a démontré le contraire, il pense avec Duhamel que ce sont des corps glan- duleux traversés par une quantité innom- MAT 3 67 Lrable de vaisseaux, où s’élaborent les sucs destinés à nourrir les pépins reproducteurs du végétal. Dans les poires et dans les pommes, dont les loges de la capsule ne contiennent tout au plus que deux semences, le mucilage, après avoir d’abord servi à la nutrition et au développement des pépins, reflue dans le parenchyme du fruit pour s’y convertir en sucre par une nouvelle élaboration , et constitue ainsi le dernier période de la ma- turité. Or le citoyen Alibert remarque que le coing diffère essentiellement des autres fruits , puisque chacune des loges de sa cap- sule centrale contient huit pépins disposés sur une double rangée. La nature a donc trois fois plus de pépins à nourrir dans les coings que dans les poires; aussi dans le fruit dont il s’agit, tout le mucilage est employé à leur nutrition; ce qui, du reste, est confirmé par l’analyse chimique qui démontre que cette substance y est excessivement abondante. D’autres obstacles, ajoute l’auteur, s’oppo- sent encore au reflux et au développement du corps sucré dans le parenchyme du coing. On sait que le Coignassier ne se plaît que dans un sol aride et sablonneux , tandis qu’il languit dans les terrains gras et humides, où 368 MES viennent communément les fruits les plus fondans et les plus sucrés. Aussi tardif que les poires d’hiver, il est en outre privé delà quantité de calorique et des autres influences atmosphériques, qui facilitent la combi- naison muqueuse et saccharine. Tel est le concours des différentes causes que le citoyen Alibert rapporte comme étant lès plus propres à produire l’âpreté dominante dans le coing, et à s’opposer au phénomène qui se passe dans la plupart des autres fruits pomacés. MEMBRANE, ée, tige, caulis memhra- natus ; celle qui estapplatie à la manière des feuilles , comme dans quelques Cierges. MEMBRANEUX. Ce qui est mince et presque dénué de substance intérieure, ou ce qui est composé de plusieurs membranes ap- pliquées les unes sur les autres. — On ap- pelle feuilles membraneuses celles qui sont sèches , et qui n’ont presque pas de pulpe entre les membranes , comme dans les Mousses, dans les Graminées, etc. MESURE , mensura. Le Botaniste , en don- nant la description d’une plante, doit faire eonnoître ses dimensions et celles de chacune de ses parties. La mestil’e , qui est propor- tionnelle M E S 369 tionnelle entre les divers organes des végé- taux , et leurs dimensions comparées avec des objets connus, mérite sans doute la pré- férence. C’est ainsi que la longueur du pé- tiole est comparée à celle de la feuille ; la longueur du stjle à celle des étamines ou de la corolle; la grosseur de la tige à celle du pouce , d’une plume d’oie , etc. Mais dans les circonstances où le Botaniste ne peut avoir recours à ces sortes de mesures comparatives, alois les proportions de la main ou de la grandeur de notre corps, peuvent fournir une échelle pour déterminer les dimensions du végétal. Voici celle que Linneus a donnée dans sa Philosoph. Botan. Le Cheveu , capillus. Diamètre d’un crin , ou douzième partie d’une ligne , c’est-à- dire , environ un quart de millimètre. La Ligne, linea. Hauteur du blanc qui s’apperçoit à la racine de l’ongle , ou deux millimètres et demi. L’Ongle , unguis. Longueur de cette partie ou un demi-pouce , c’est-à-dire , un centimètre et demi. Le Pouce, pollex. Longueur ou diamètre de la dernière phalange du pouce, c’est-à- dire, trois centimètres. A a x. 370 MET Le Palme , palmus. Diamètre de quatre doigts en travers et parallèles , sans y com- prendre le pouce , ou huit centimètres. L’Empan , dodrans. Espace compris entre le sommet du pouce et du petit doigt , la main étant ouverte, ou deux décimètres. Le Spithame , spilhama, Étendue com- prise entre l’extrémité du pouce et l’index, la main étant ouverte , ou quatorze centi- mètres. Le Pied , pes. Distance de la lle'chissure du coude à la base du pouce , ou trois dé- cimètres. La Coudée , cubitus. Distance de la fié— chissure du coude à l’extrémité du doigt du O milieu , ou quatre décimètres. La Brasse , brachium. Distance depuis l’aisselle jusqu’à l’extrémité du doigt du mi- lieu , ou six décimètres. La Toise , orgya. Hauteur du corps hu- main, savoir, tantôt cinq pieds et demi, ou dix-huit décimètres ; tantôt six pieds , ou dix-neuf décimètres et demi. MÉTÉORIQUE, es, plantes, voy. Flo- raison. MÉTHODE. On entend généralement par méthode en Botanique , une disposition des M ET 37i plantes, fondée ou sur une ou sur plusieurs de leurs parties , mais principalement sur celles de la fructification. Il suit de cette définition , i.° qu’on peut établir autant de méthodes , qu’il y a de combinaisons propres à nommer les plantes, dans les différentes considérations de leurs organes. On ne doit donc pas être surpris qu’Adanson ait imaginé soixante-cinq mé- thodes, dont quelques-unes même sont pré- férables à celles qui ont eu le plus de vogue dans leur temps; 2.0 que, dans l’établissement des méthodes , les organes de la fructification ou de la reproduction doivent l’emporter sur ceux de la conservation. Si le but qu’on se propose en étudiant la Botanique, consistoit uniquement à trouver avec facilité le nom d’une plante, il suffirait, pour compléter cet article , de présenter l’histoire des méthodes. Mais la connoissance des rapports qui lient les végétaux, étant ce qu’il y a de plus utile et de plus intéressant dans la science , nous devons ajouter qu’il faut considérer la méthode sous un double point de vue. Ou l’on se propose de connoître les rap- ports des plantes, ou l’on cherche seulement Aa 2 372 M Ë T ù les nommer. Le premier point est la ve'ri- table science. Il consiste à lier les connois- sances acquises sur toutes les parties des vé- gétaux et sur leur organisation générale. C’est cet ensemble de parties et d’organes , c’est leur action réciproque qui constitue vérita- blement la nature du végétal. Pour parvenir à ces connoissances importantes, le Botaniste doit saisir les rapports qui existent , soit entre les diverses parties d’un meme végétal, soit entre les parties correspondantes de divers végétaux. Il doit ensuite lier ces rapports par une méthode unique et la seule naturelle, qui rapproche les êtres semblables dans le plus grand nombre de leurs parties, 'en cal- culant pour cet effet la valeur des organes et des caractères, afin de suivre pas à pas la marche de la nature , qui a établi entre les organes certains degrés de prééminence. Cette marche , qui est la seule digne du Philosophe, à l’imagination duquel elle offre un champ vaste , est néanmoins difficile à suivre ; aussi a-t-elle été méconnue ou négli- gée par le grand nombre de ceux qui se sont attachés à l’étude des plantes. Les anciens ne s’occupoient que des vertus et des propriétés des végétaux. Ceux qui les ont suivis, n’ayant MÉT 373 pas nne grande quantité de plantes à déter- miner , ne connoissant pas même tons les organes et sur- tout les plus essentiels, s’atta- choient principalement à nommer les objets qu’ils possédoient. Ils vouloient trouver une plante au milieu de leurs jardins ou de leurs collections , comme on trouve un soldat dans une armée divisée en régimens , en ba- taillons et en compagnies. Pour y parvenir, ils avoient recours à des distributions fondées sur la saison où les végétaux fleui’issent , sur les lieux qu’ils habitent , etc. etc. Telles sont les méthodes données successivement par Tra- gus , Lonicer , Dodoëns , Lobel , l’Ecluse , etc. Cæsalpin imagina le premier une distribu- tion des végétaux , basée en grande partie sur les caractères fournis par les organes de la fructification. Celte découverte importante frappa vivement les Mousson , les Raï , les Knaut, les Magnol , les Rivin , etc. qui s’ap- pliquèrent à établir différentes méthodes sur les caractères qui leur paroissoient les plus solides. Mais, de l’aveu de tous les Eota- nistes, Tournefort est le premier qui ait in- troduit dans la science , l’ordre , la pureté et la précision , en développant des principes sages pour l’établissement des genres et des Aa 3 374 MET espèces, et en fondant sur ces principes, la méthode la plus facile et la plus exacte qui eût encore paru. D’après l’exposé que nous venons de pré- senter , il est évident qu’il faut distinguer, en Botanique, deux sortes de distributions; l’une arbitraire ou artificielle, et l’autre naturelle. La distribution arbitraire est ainsi nommée, parce qu’elle choisit indifféremment parmi toutes les parties du végétal , mais sur-tout parmi les organes de la fructification , les ca- ractères qui doivent lui servir de ba et qui lui sont étran- gères. voy. Corolle. NERVÉ, ée§, feuilles, folia vervosa; celles qui ont des nervures saillantes qui s’étendent i. Rb 336 N O I de la base au sommet sans se ramifier, comme dans le Plantain, dans le Cornouiller. NERVURES. Petites côtes plus ou moins saillantes , qu’on rencontre principalement sur les feuilles. Les nervures sont longitu- dinales dans les Orchidées , transversales dans le F a gus , etc. voy. Fougueux, Veiné, Tri- Nervé, etc. NIELLE, voy. Charbon. NŒUDS ou Genoux , nodi , genicula. Renflemens qui distinguent d’espace en es-,\ pace les tiges de quelques plantes, par exemple, des Graminées. Les nœuds sont quelquefois très renflés et même charnus , comme dans le Géranium gibbosum , dans le Ga/eopsis tetrahil , dans P Asplénium jiodosum , etc. NOIX , nux. Péricarpe d’une substance plus ou moins dure, ne s’ouvrant point en- tièrement, et ne se séparant, lorsqu’on l’ou- vre, qu’en deux valves, presque toujours nu , rarement recouvert d’une enveloppe membraneuse à laquelle il n’est point adhé- rent. La noix se distingue des capsules ligneuses et coriaces, soit par sa base qui est souvent raclée ou ra tissée , soit parce qu’elle ne se N 0 I 387 sépare point spontanément ou d’elle-même en valves distinctes. Elle diffère aussi des noyaux et des osselets qui sont entourés d’une écorce coriace ou succulente à laquelle ils adhèrent (1) ; enfin, on ne peut la confondre avec les semences osseuses , par exemple , avec celles de la Vigne, du Cissus , dans l’intérieur desquelles on n’apperçoit aucun cordon ombilical. Le fruit est formé, tantôt d’une seule noix monosperme , comme dans le Ceratophyl- lum , ou oligosperme , comme dans le Najas ; tantôt de plusieurs noix , comme dans le Myriophyllum , dans plusieurs Borraginées , etc. Les noix sont presque toujours nues. Leur surface extérieure est ordinairement glabre, quelquefois même brillante et très lisse , comme dans le (Irémil. Il en est cependant qui sont, tantôt recouvertes par une écorce membraneuse qui s’alonge souvent en forme d’ailes, comme dans le Pin, le Charme; tantôt munies d’un involucre, comme dans (0 Les noyaux du Jugûans et de l’Amandieru’ad- li ère lit point à l’écorce qui les entoure. Bb 2 388 NO ï le Châtaignier, le Hêtre, le Noisetier, le Chêne, etc. (i). La substance des noix est en générai sèche, ferme et dure; quelquefois elle est coriace, comme dans le Châtaignier; crustacée, comme dans plusieurs Borragine'es ; osseuse, comme dans le Pin; pierreuse, comme dans les Myosotis, Onosma , etc. Les noix ont une structure intérieure très simple. Elles sont ordinairement unilocu- laires, quelquefois biloculaires , comme dans le Mélinet , et elles se divisent rarement en plusieurs loges. Il faut observer que, dans ce dernier cas, les cloisons ne sont apparentes que dans la jeunesse du fruit, et qu’elles se détruisent et disparoissent à mesure qu’il ap- proche de sa maturité. On trouve quelquefois des involucres ou ca- lyces qui, survivant à la fleur, forment en quelque sorte des noix qu’on doit regarder comme fausses ou bâtardes : on les distingue aisément , soit par la déhiscence qui a lieu à leur sommet , soit par le style persistant , (x)- Hururti arborum perLcarpia nb incautls cum capsula vel bacca con/undc soient. Gaertx. ( Frœm. p. xcj. ) NOM 38g comme dans la Laîclie , dans l’Ambroisie , dans la Lampourde. Il suit de ce que nous venons d’exposer au sujet du péricarpe appelé Noix, qu’on ne doit pas donner ce nom au fruit du Noyer. A la vérité, Gaertner, qui s’est occupé spé- cialement de l’étude des fruits, a rapporté celui du Juglans à la Noix; mais ce célèbre Botaniste observe ( Prœm . p. xcj') qu’il se rapproche beaucoup du Drupe, et qu’on l’en distingue avec peine; il remarque aussi ( ibid . p. x cw') que les limites qui séparent les Noix des Drupes secs, sont absolument arbitraires. NOMBRE , numerus. Les Botanistes ob- servent et décrivent le nombre des parties les plus essentielles du végétal; par exemple, des étamines , des styles , etc. Quoique le nombre ne fournisse, pas un caractère essentiel et in- variable, il est cependant très utile pour dis- tinguer les plantes. Les treize premières classes du système de Linneus sont fondées sur le nombre des étamines , et les ordres de ces classes sont établis sur le nombre des styles. NOMENCLATURE. On doit entendre par nomenclature , non-seulement les noms don- nés aux plantes, mais encore ceux dont les Botanistes se servent pour désigner les Bb 3 or-r I 390 NOM ganes des plantes et les différentes considé- rations de ces organes. Une bonne nomenclature est nécessaire à toutes les sciences , sur-tout à celles dont les objets sont extrêmement multipliés. A la vérité , les noms sont indifférens aux choses; ils peuvent être arbitraires, mais ils ne doi- vent pas induire en erreur par l’indication de certains rapports qui n’existent nullement, comme la plupart des noms vulgaires donnés aux plantes, par exemple , Laurier-rose , Fi- guier d’Inde , Rose de la Chine , Rose de Jéricho , etc. Les anciens se servoient, pour nommer les plantes, de longues phrases descriptives. Plu- kenet, voulant indiquer une plante graminée de la Caroline, s’exprime en ces termes : Gramen myloïcophorum carolinianum seu gramen altissimum , paniculci maxima spe- ciosa , è spicis maj oribus compressiuscutis it trinque pinnatis blaltam molendariam quo- dammodo referenlibus , composite 1 , foliis convolutis , mucronatis , pungentibus. C’en étoit fait de la Botanique , dit J. J. Rousseau , si ces pratiques eussent été suivies : devenue absolument insupportable , la nomenclature ne pouvoit plus subsister dans cet état , et il NOM 39i falloit de toute nécessité qu’il s’y fit une ré- forme , ou que la plus riche , la plus aimable , la plus facile des trois parties de l’Histoire naturelle fût abandonnée. Rien n’étoit plus maussade et plus ridicule , continue le même auteur , lorsqu’une femme ou quelqu’un de ces hommes qui leur ressemblent , vous de- mandoient le nom d’une herbe ou d’une fleur dans un jardin , que la nécessité de cracher en réponse une longue 'enfilade de mots latins qui ressembloient a des évoca- tions magiques ; inconvénient suffisant pour rebuter ces personnes frivoles, d’une étude charmante offerte avec un appareil aussi pé- dantesque. Tournefort avoit tâché de remédier à ce grave inconvénient , en rendant les phrases beaucoup plus courtes; mais il étoit réservé à Linneus d’introduire dans cette partie de la Botanique, de même que dans les autres, une réforme salutaire. Cet homme de génie brisa , si je puis parler ainsi , les entraves dont les plantes étoient embarrassées par les phrases botaniques. Il substitua à ces longues pé- riodes , deux noms , l’un substantif ou le nom du genre , et l’autre adjectif ou le nom de l’espèce , comme par exemple , la Véro- 39a NOM nique épiée , Veronicci spicala ; la Véro- nique paniculée , Veronica panieulata ; la Véronique aphylle , Veronica aphy/ia ; la Véronique fruticuleuse , Veronica fruti- cu/osa. Le mot Véronique est le nom géné- rique; c’est celui qui convient à toutes les espèces du genre. Les mots épiée , paniculée , aphylle y Jruticuleuse 5 sont des noms spéci- fiques, par le mojen desquels une espèce est distinguée d’une autre. Ainsi la plante de Plukenet est désignée par le nom d 'Uisiola. paniculata. D’après les lois établies par Linneus , le nom générique doit être immuable , simple • il ne doit être ni ampoulé, ni barbare, ni d’une consonnance désagréable (1), et il ne doit jamais être formé d’un autre nom par l’addition ou par le retranchement d’une ou de quelques syllabes (2). Les meilleurs noms gé- nériques , ajoute le savant Professeur d’Upsal , sont ceux qui transmettent à la postérité les uoms des Botanistes célèbres (3) ou ceux qui, (1) Comme Hijppopkyllocarpodendrou , Sta- çfiL/arpagophora j Jabot, apùta eic. (2) Comme Lcnagrostis , Pseudodictamnus , J>lantagLnella , ALscnastrum , etc. (3) Comme Gesncria , Ualleria , BauhinLa3 etc. N 0 Y 393 dérivés du grec ou du latin', expriment le caractère essentiel ou le port de la plante (i). Le nom spécifique doit être pareillement simple, facile; il faut qu’il soit signifiant , et sur-tout qu’il soit tiré du caractère le plus tranchant de l’espèce (2). Au défaut de ce caractère , on y substitue un nom trivial , c’est-à-dire , un nom fourni par le lieu , Ve~ ronica arvensis ; par le pays , Circcea lutc - tiana ; par la saison, Leucoïum vernum; par la durée, lva armua ; par la couleur, Lamium album; par la saveur, Mentha piperita; par l’odeur, Viola odorata, etc. etc. NOUEUX, se, tige, caulis nodosus ; celle qui est entrecoupée de nœuds, comme dans les Graminées. La lige dans laquelle on n’apperçoit aucun nœud ou qui est continue, comme dans la plupart des Joncs, elc. est ap- pelée enodis. NOYAU , putamen. Les noyaux font par- tie de certains fruits, comme des Drupes, des Baies. Il n’y en a qu’un seul dans les Drupes, et on en trouve plusieurs dans les Baies, voy. Drupe, Baie, Osselet. (1) Comme ArgolasLa 3 DLdelta , CnestLs , etc. (2) Comme Fumaria vesicaria 3 Fuinaria bul- basa j Pyrola umbellata , etc. 394 NUT NU. On donne en général le nom de nu à tout organe privé des appendices dont il est ordinairement ou souvent pourvu. Ainsi la tige nue est celle qui n’a point de feuilles, comme la Cuscute. — Les feuilles nues sont , selon Jussieu, celles qui n’ont point de sti- pules , comme le Lilas, l’Olivier; et non pas celles qui sont dépourvues de poils ou de soies, selon plusieurs auteurs. Ces sortes de feuilles doivent être appelées glabres. — Le réceptacle nu est celui dont la surface ne pré- sente ni poils ni paillettes, comme dans la Laitue, dans le Séneçon, dans le Doronic , etc. — Les semences nues sont celles que le calyce ne recouvre point , ou qui ne sont point contenues dans un péricarpe, comme dans le Souchet. — Le verticille est aussi ap- pelé nu , lorsque les fleurs ne sont ni munies de bractées, ni entourées par un involucre , comme dans plusieurs plantes de la famille des Labiées. NUL, le, qui n’existe pas. Lorsque la fleur est dépourvue de corolle , on dit que cet or- gane est nul , ou o. NUTATION. On désigne communément par ce mot, un certain mouvement que l’on remarque dans les feuilles, dans les fleurs et NUT 3g5 même dans les tiges de quelques plantes. Par- exemple , les tiges du Draba , du Trientalis , etc. s’écartent, aux approches de la nuit, de la ligne verticale, et se courbent en dehors. Les fleurs des Semi-flosculeuses de Tournefort ou des Chicoracées de Vailla'nt se tournent et s’inclinent du côté du soleil. Le changement de direction que l’on observe dans ces der- nières plantes, doit être attribué, selon quel- ques Physiciens , à l’action de la chaleur, qui occasionne l’évaporation des fluides et le raccourcissement des fibres. NUTRITION. Les êtres qui ne doivent leur augmentation de volume qu’à l’adhé- rence plus ou moins forte des molécules ho- mogènes, et qui subsisteraient à jamais sans le choc ou sans l’action des corps qui peuvent les détruire, n’ont aucun besoin de nourri- ture. U n’en est pas de même des êtres orga- nisés, dont l’accroissement s’opère par intus- susception. Les végétaux , par exemple , qui souffrent une continuelle déperdition de subs- tance par la transpiration , ont besoin , soit pour parvenir à leur développement complet, soit pour leur entretien , de recevoir sans cesse des atimens qu’ils convertissent en leur pro- pre substance par le moyen des organes dont 396 NUT ils sont pourvus. Il est très-difficile de con- clure quelque chose de positif sur la nature du suc nourricier des plantes. Plusieurs ex- périences , plusieurs observations semblent prouver que c’est la terre ou les matières qu’elle renferme qui contribuent à leur nour- riture, tandis que d’autres expériences prou- vent que l’eau et l’air suffisent pour qu’elles fassent de grandes productions. En elfet , il est prouve que les excrémens des animaux, que le mélange des terres, que le résidu des plantes pourries excitent prodi- gieusement la végétation. Tout le monde sait , dit Duhamel, que les 'vignes trop fumées donnent une mauvaise qualité au vin, qui participe alors de la na- ture des engrais. — Les goûts de terroir qui sont quelquefois sensiblement différons dans des vignes assez voisines, semblent propres à prouver que quelques parties du terrain pas- sent dans les fruits. — Les légumes trop fumés n’ont pas une saveur aussi agréable que ceux qui sont cultivés dans une terre franche. — Les plantes qui croissent au bord de la mer con- tiennent quantité de sel marin , ou Muriate de Soude ; celles qui s’élèvent dans les terres rouges et ferrugineuses , abondent en sels NUT 397 sulphuriqües ; et celles qui viennent dans les marais contiennent divers phosphates ou sels phosphorigues : ce qui sembleroit indiquer 1 que les parties du terrain solubles dans l’eau ' passent dans les plantes. Mais d’autres expériences rapportées par Duhamel donnent lieu de douter que les plantes doivent leur accroissement à la terre. Boyle, ayant but sécher au four une cer- 1 taine quantité de terre, et l’ayant pesée, y J sema de la graine de Courge. Quoique cette terre n’eût été arrosée qu’avec de l’eau de pluie ou de source , elle produisit, dans une pre- mière expérience , une plante qui pesoit près de trois livres ; et dans une seconde expé- rience, elle en produisit une autre cpii pesoit plus de quatorze livres ; cependant la terre, pesée de nouveau , n’avoit pas perdu sensi- i blement de son premier poids. Vanhelmont rapporte qu’après avoir pesé cent livres de terre , il y avoit planté un Saule pesant cinquante livres ; il arrosa cette terre avec de l’eau distillée, et il mit dessus un couvercle d’étain pour empêcher qu’au- cune autre terre ne pût s’y mêler. Au bout de cinq ans , il tira cet arbre de la terre pour le peser avec toutes ses feuilles , et il vit que 398 NUT son poids étoit de 169 livres trois onces, quoique la terre n’eût perdu que deux onces de son propre poids. O11 voit dans les Mémoires de l’Académie de Berlin , qu’on a élevé plusieurs plantes sans terre, en les semant dans de la mousse qu’on arrosoit au besoin. Bonnet, Duhamel et plusieurs autres Physiciens , frappés de la singularité de ces expériences , les ont répé- tées ; et de plus , ils ont fait la comparaison de la végétation des plantes de même espèce , élevées les unes dans de la terre, et les autres dans de la mousse , dans des éponges et même dans du verre pilé. Il résulte de leurs obser- vations , qu’à certains égards et dans certaines circonstances , la mousse est plus avantageuse pour la végétation , que la terre. Ces expériences n’ont pas été seulement ten- tées sur des plantes herbacées. Duhamel a fait germer dans des éponges humides , des noix, des amandes , des marrons. Les plantes qui en sont provenues ont poussé comme si elles eussent été en pleine terre , et plusieurs même ont été replantées dans un jardin où elles ont très bien repris. Tillet sema des graines de différentes es- pèces herbacées , les unes dans de la terre or- N ü T 399 dînaire, [et les autres dans de la terre lessivée et même dans du verre pilé. Les plantes qui provinrent de ces graines s’élevèrent presque à la même hauteur, et fructifièrent dans le même temps , quoique ces dernières n’eussent été arrosées qu’avec de l’eau distillée. Le sa- vant académicien soumit ensuite les unes et les autres à l’analyse chimique, et il obtint des résultats à peu près semblables. Ainsi plusieurs expériences, plusieurs ob- servations semblent prouver que c’est la terre ou les matières qu’elle renferme qui contri- buent à la nourriture du végétal , tandis que d’autres expériences paroissent prouver le contraire. Il est facile de lever cette contra- diction , qui .11’est qu’apparente , en observant que l’eau et que les influences atmosphé- riques fournissent de l’aliment aux végétaux , quoique néanmoins la végétation devienne plus vigoureuse lorsque l’on emploie les fu- miers, les engrais, ou lorsque les plantes croissent dans des terrains qui abondent en substances de même nature que celles qui sont un résultat de leur organisation. C’est ainsi que la Soude, le Varec prospèrent sur le bord de la mer; c’est ainsi que l’Hélianthe, la Pariétaire , la Bourrache, etc. réussissent 4oû N U T dans les terrains amendés par les plâtres ou par les décombres des vieux Lâlimens. Avant les connoissances f[ue nous avons acquises, dit Chapial (Elém. de Cliiin. vol. 3) sur Les principes constituons de l’eau , il étoit impossible de concevoir la nutrition et l’ac- croissement de la plante par ce seul aliment. En effet, si l’eau est un élément , un principe indécomposable, en entrant dans la nutrition de la plante , elle ne doit donner que de l’eau , et le végétal 11e nous doit présenter que ce liquide. Mais en considérant l’eau comme formée par la combinaison des gaz oxigène et hydrogène, on conçoit sans peine que ce composé se réduit en principes. L’oxigène est dégagé par l’action delà lumière , tandis que l’hydrogène devient principe du végétal; aussi la plante est-elle presque entièrement formée d’hydrogène. Les huiles, les résines, le mu- cilage , n’en sont presque que des aggrégés. L’air fixe ou l’acide Carbonique , qui est dis- sous en plus ou moins grande quantité dans l’eau, fournit aussi à la plante un principe nutritif. L’oxigène, qui est un de ses com- posons, se dégage par l’action de la lumière, tandis que le carbone ou la base de l’acide carbonique s’incorpore dans le végétai. On ne NUT 401 ne peut clouter de la décomposition de cct acide , puisque les plantes que 1 on arrose avec l’eau qui en est imprégnée, transpirent beaucoup de gaz oxigène. L’air est nécessaire à la vie dü végétal ; mais celui dont il a besoin, n’est pas le même que celui que l’homme s’approprie. Priestley, Ingen-houzs et Senebier ont prouvé que c’étoit sur-tout le gaz nitrogène ou l’azote qui lui servoit d’aliment. De là vient que la végétation est doutant plus vigoureuse, qu’on présente au végétal une plus grande quantité de corps qui fournissent ce gaz par leur décomposition , tels que les animaux et ■les végétaux en putréfaction. Ainsi l’hydro- gène., le carbone et l’azote sont les principes nutritifs des piaules. Mais comment ces principes peuvent-ils se transformer en bois, en écorce, en huiles, en sels? etc. Voilà un champ bien vaste pour exercer la sagacité des Chimistes. C’est «ici, comme l’observe Senebier, que les té- nèbres les plus épaisses couvrent le mystère de la nutrition végétale ; c’est ici que la chimie de la nature surpasse les conceptions du Chimiste opérateur. Nous savons seule- ment que les sucs nourriciers des plantes 1. C c 402 NUT s’élaborent différemment dans leurs organes, et qu’ils j prennent des qualités différentes. Si l’on greffe un jeune citron, gros comme un pois, dit Duhamel, par la queue, sur une branche d’Oranger , il grossira, il mû- rira; mais il conservera sa qualité de citron, sans participer en rien à celle de l’Oranger : preuve incontestable qu’il est nécessaire que les sucs de l’Oranger se soient modifiés dif- féremment en passant dans les organes du Citronnier. 11 est probable , continue le meme auteur, que ce sont les organes intérieurs des plantes, qui donnent à la sève les modifications d’où résultent les différentes saveurs des fruits et des différentes parties d’un même fruit. On ignore, à la vérité, comment une même sève peut servir à la formation de la chair d’une pêche, de son n gata ,• celles qui sont nuancées de diverses couleurs. La panachûre est une maladie qui annonce que des feuilles entières ou que des parties de feuilles ne sont nourries qu’im- parfaitement. Aussi lorsqu’une plante à feuil- les panachées est mise dans un bon terrain pù elle pousse avec vigueur, elle reprend 425 PAR bientôt la couleur propre à son feuillage. On trouve des feuilles panachées dans le Houx, dans le Sureau, etc. — Les enve- loppes des fleurs sont aussi quelquefois pa- nachées, comme dans la Tulipe, dans l’A- nemone, dans la Pose, dans l’Œillet, etc. PANDUR1FORME , en forme de violon. On appelle feuilles panduriformes celles qui, étant oblongues, sont larges à leur base et rétrécies dans leurs flancs , comme dans YEuphorbia heterophylla , dans le Rumex pulcher , etc. La pandure étoit le nom du violon dans les bas siècles de l’empire grec. PANICULE. voy. Inflorescence. PANICULÉ, ée, tige; celle dont les ra- meaux sont différemment sous -divisés et dont les fleurs sont nombreuses, comme dans Y Erigeron canadense. PANNEAUX. On donne ce nom aux deux battans ou aux deux valves de la si- lique. PAPILLONACÉE , corolle ; celle qui est poly pétale , irrégulière et formée de quatre à cinq pétales, voy. Corolle, PARABOLIQUES, feuilles; celles qui, étant plus longues que larges, se rétrécissent insensiblement vers leur sommet toujours PAR 429 arrondi , comme dans le Tetragoma ex - pansa. PARASITES. Nom donné aux végétaux qui vivent aux dépens des autres, c’est-à- dire, qui se nourrissent de la sève d’autres végétaux actuellement vivans. Il suit de o cette définition, que les Mousses et que les Lichens, qui se nourrissent de l’humidité de l’air et des rosées qui pénètrent leurs expan- sions, ne sont point parasites, quoique néan- moins ces plantes soient souvent attachées à d’autres végétaux, voy. vol. 2, Viscum et C us eut a. PARASOL. Fleur en parasol, voy. Om- belle. PARENCHYME, ou Tissu utriculaire. Tissu cellulaire. Malpighi et Grew nous apprennent que le parenchyme est formé par des utricules ou vésicules qui, se touchant immédiatement, constituent des files ou des séries dont la direction est horizontale. Ces files de vésicules coupent à angles droits les fibres longitudinales ; ce qui fait un entre- lacement assez semblable à celui des brins de bois dont est composée une claie. Les fibres sont représentées par les morceaux de bois de la claie qui ont une dirêctîon Ion- 43 o PÉD gitudinale; tandis que les utricules qui sa touchent immédiatement, sont figurées par les morceaux de bois de celte même claie qui ont une direction horizontale, voy. TlSSU et Utricules. PARTIEL; voy. Pédoncule; PARTITE. voy. Divisé PAVILLON, voy. Étendard. PAVOISÉ, voy. Pelté. PÉDIAIRES , feuilles , folia pedata ; celles dont le pétiole bifide porte des folioles atta- chées uniquement .sur le côté intérieur de ses divisions , comme dans l’Hellébore noir , dans les Passi/lora pédala , Arum dracun- culus , etc. PÉDIGELLE. voy. Pédoncule. PÉDONCULE. Tronc partiel qui porte la fructification. Les fleurs sont quelquefois sessiles ou sur la tige et les rameaux , ou même sur les feuilles, comme dans quelques Rus eus ; mais elles sont le plus souvent por- tées, ainsi que les fruits, sur une espèce de queue à laquelle on donne le nom de pé- doncule. Le pédoncule est ou simple, ou composé, ou commun. Le pédoncule simple est celui qui ne se divise point et qui ne porte qu’une seule fleur. Le pédoncule com- P E N 43 1 posé est celui qui se ramifie. On donne le nom de pédoncule partiel ou pédicelle à chacune de ses divisions. Le pédoncule com- mun est celui qui, sans se diviser, porte plu- sieurs fleurs sessiles rassemblées, tantôt en têtes arrondies ou oblongues, comme dans le Ruban d’eau, dans le Platane , etc, tantôt en chatons, comme dans le Saule, dans le Peu- plier, etc. tantôt réunies dans un calyce commun, comme dans la Scabieuse, dans le Chardon , etc. Les Botanistes observent et décrivent le lieu de l’insertion des pédoncules, leur lon- gueur, leur forme, etCi PELTÉ ou Pavoisé. La feuille peltée est celle dont le pétiole s’implante dans le mi- lieu de sa surface, comme dans la Capu- cine, dans 1 ’Arum colocasia , etc. — L’an- thère peltée est celle dont le centre ou le milieu repose sur le filament, comme dans l’If. — Le stigmate est pelté dans les Pavots, Nénuphar, etc. PENCHE, nutans. La tige penchée est celle dont la pointe ou sommet s’éloigne de la ligne verticale et s’incline en dehors , comme dans les Suivra nutans , Melica nu- tans } etc. — Lorsque les Heurs sont pen- 43a P É P chées, le pistil est plus long que les étami- nes. voy. Fécondation. PENICILL1FORME , c’est-à-dire, en forme de pinceau. Les stigmates du milium sont peniciUiformes. PENTAGONE. Qui a cinq côtés et cinq angles remarquables, comme la tige du Cac- tus pentagonus. PENTANDRIE, cinq, maris; en grec. La Pentandrie est la cinquième classe du système sexuel. Elle renferme les plantes dont les fleurs hermaphrodites ont cinq éta- mines , et elle se divise en six ordres fournis par le nombre des styles , savoir, Monogy- nie, Digynie, Trigynie, Tétragynie, Pen- tagynie, Polygynie. PENT APÉTALE. Nom donné à la co- rolle formée de cinq pièces ou pétales dis- tincts, comme dans le plus grand nombre des Caryophyllées, etc. PENTAPHYLLE. Le calyce formé de cinq pièces ou folioles distinctes, comme dans les Cor chorus , Grerria , Adonis, Ra- nunculus , etc. est appelé pentaphy lie. PEPIN. Semence recouverte d’une tunique propre, épaisse , coriace, que l’on trouve dans le centre des pommes ou fruits pomacés. PÉPINIÈRE. Î>ËR 4§â PÉPINIÈRE. Terrain où sont plantés de jeunes ârbrèS* que l’on élève jusqu’à ce qu’ils soient eh état d’être transplantés: PERFOL1Ë, ée,- feuille; celle qui est tra- versée par la ligè , comme dans les CerasUuni perfoliatum et Buplearum ro lundi folium. PÉRIANTE , autour de la fleur } eîi grec. Espèce de calycé , selon Linneusi voy. Calyce. PÉRICARPE, de deùi mots grecs qiii signifient ; autour du fruit. Le péricarpe :esf la partie du fruit qui eliveloppe et qui défend les semences; , , j { . ' t r L’existertce du péricarpe n’est pas àbso- Iument nécessaire, puisqu’il est des plantes dont les sentences soiit quelquefois renfermées dans le caljcé qui persiste en sdn énti'èr, comme dans les Labiées; quelquefois une des divisions du calyce persiste et fait les fonc-1 tions de péricarpe , comme dans plusieurs Graminées ; quelquefois les semences parois- sent entièrement nues , coirime dans le Co- rispermum , déns les Oihbellifèrës , etc. maîi plus ordinairement le péfidarpe existe, et quelquefois même plusieurs péficdrpes s'ont réunis ^ comme dans la Pivoine } dans l’Ati- Colie , etc; • ' ’ ; ii Ee è§* ? i a i Le péricarpe vqrie, soit dans sa forme qui p$t ^phéfique , qvale., b|r}:>inée ? cylindrique, etc. soit dans sq. surface qui est glabre, velue } hérissée, anguleuse, etc. soit dans sa subs- tanopqpi est membraneuse, coriace, osseuse, charnue, etc. Le péricarpe est quelquefois indivisible, c.orqinç dans le Noisetier; quelquefois il s’ou- vre au sommet , soit par de petits trous comme dams.Je Pavot,, soit en plusieurs dents comme dans l’Œillet, dans la Morgeline; quelque- fois il s’ouvre à la, base, comme dans le Triglochln : mais le plus souvent le péricarpe s’ouvre entièrement de haut en f>as, ou en deux, ou en trois,, ou en plusieurs pièces ^ppplées yalves. Les Botanistes comptent alors le nombre des valves, et le péricarpe appelé Bivalye ,Trivalvè-, etc. Lorsque le péricarpe s’ouvre en deux valves, sa déhisr cenpp est quelquefois horizontale , pomme d aqs le Pourpier, dans la Cenjpnille, etc. Dans les Orchis , .dans les: Oplnys, etc. le péricarpe est formé de trois mputans., aux- quels adhèrent sur des côtés trois valves mu- nies. chacune dans leur pailieu d’une nervure longitudinale et saillante; les trois valves tom- bent et les trois montans subsistent. P É R 435 Les valves du péricarpe de plusieurs piaules, comme des Oxalis , Impatiens , Cardamine , Ilura , Rie inus , Tragia , Jatropha , Crolon , elc. s’ouvrent avec élaslicilé , et lancent au loin les semences ; ce qui paroît devoir être attribué au raccourcissement subit des fibres du péricarpe. Le péricarpe est ordinairement traversé dans son intérieur par une ou par plusieurs cloisons qui divisent sa cavité en cellules ou loges. On le nomme Uniloculaire, si sa ca- vité n’est coupée par aucune cloison , comme dans la Violette, dans les Primulacées, etc. Biloculaire , si elle n’est traversée que par une seule cloison , comme dans les Peisonées, etc. Il est évident que le noi.nbre des loges augmente en proportion de celui des cloi- sons. voy. Cloison. On trouve dans le centre de quelques péri- carpes un ave , appelé colunieUa cenlralis , qui est distinct de la cloison, et qui fait quel- quefois les fonctions de placenta , comme dans les Silene , Çucubalus , etc. Le péricarpe uniloculaire est appelé Mo- nospçrmé , s’il ne contient qu’une semence; Lisperme , s’il en renferme deux ; Oligos?- penne, s’il en contient un petit nombre , et E e z 436 P É R Pojysperme , s’il en renferme un grand nom- bre. Lorsque le péricarpe est Biloculaire ou Multiloculaire, on ajoute que les loges sont Monospermes , Dispeiunes , etc. Les semences sont portées sur un placenta r tecepLaculum seminiferum , qui est simple ou multiple, central ou latéral, libre ou ap- pliqué à la cloison, etc. voy. Placenta. On compte neuf espèces de péricarpes sous autant de noms difFérens, savoir, la Capsule, qui se divise, selon Gærtner, en Utricule, Samare et Capsule proprement dite, le Fol- licule, la Coque, la Noix, la Silique, le Légume, le Drupe, la Pomme, la Baie et le Cône. voy. ces mots. PERIGYNE. Expression employée par Jus- sieu pour désigner l’insertion de la corolle ou des étamines sur le calj.ce , ou sur la partie qui entoure le pistil.*’ Cette espèce d’in- sertion est difficile à déterminer dans deux circonstances; i.Q lorsque l’ovaire étant ad- hérent , les étamines sont insérées dans le point où le calyce et l’ovaire commencent à se séparer , comme dans les Campanula- cées ; 2.° lorsque l’ovaire étant libre, les étamines sont insérées sur le réceptacle qui est scarté du calyce et qui entoure la base / PER 437 de l’ovaire, comme dans les Rruyères. Il est difficile de prononcer dans le premier cas, si les étamines sont périgynes ou épigynes , et dans le second cas , si elles sont périgynes ou hypogynes. L’analogie et la confrontation avec les plantes qui ont de l’affinité, doit éclairer l’obscurité de cette insertion ambi- guë et équivoque. PÉRIPHÉRIE, voy. Circonscription. PÉRISPERME , perispermum , albumen. Petit corps de nature différente, tantôt li- gneux , tantôt farineux, etc. qui entoure, dans certaines plantes, l’embryon auquel il est simplement contigu , et qui en est quel- quefois entouré, voy. Semence. PÉRISTOME. ' Limbe de l’urne des Mousses. Le Péristome est garni ordinai- rement d’une simple rangée de cils plus ou moins nombreux. Ces cils dans lesquels on observe des mouvemens d’irritabilité, con- tribuent , selon les auteurs qui regardent l’urne comme contenant les deux organes sexuels, à déterminer et à faciliter l’acte de la fécondation. PERSISTANT. Ce qui dure au-delà du temps accoutumé. Par exemple, le calyce persistant est celui qui ne tombe pas avec la Ee 3 438 P É T corolle, qui adhère au fruit ou qui l’envi- roune , comme dans la plupart des Perso- nées , etc. — Les feuilles persistantes sont celles qui ne tombent point à la fin de l’au- tomne, et qui persistent jusqu’au printemps, comme dans les Chênes appelés Yeuse , Liège. PERSONE , du mot latin persona , qui signifie masque. Tournefort appeloit plantes personées , celles dont la corolle étoit mono- pétale , irrégulière , fendue transversalement en deux lèvres, et dont les semences étoient renfermées dans un péricarpe. Nous ajoutons à ces caractères , celui que fournit la cloison parallèle aux valves. PÉTALE, voy. Cobolle. PÉTIOLE. Nom que l’on donne à la queue ou au support des feuilles. Les Botanistes observent et décrivent la forme, la sur- face, etc. mais sur-tout la longueur du pé- tiole qu’ils comparent à celle de la feuille. Le pétiole est appelé simple , s’il est terminé par un seul épanouissement ou une seule feuille ; il est appelé commun , s’il porte à son extrémité ou sur ses côtés plusieurs fo- lioles , qui , prises ensemble , ne forment qu’une seule feuille, roy. Composé. — Dans P H Ÿ 439 Pétiole , le t se prononce comme le second t du mot pétition. PHANÉROGAME, formé de deux rhols grecs qui signifient , noces , visibles. On appelle Plantes Phanérogames , celles fldttt les organes sexuels sont appareris. Ges plàntéi sont ou Apétales, ou Monopétales, ou Po- \y pétales. PHRÀSE, Botanique. Description courté qui doit énoncer les caractères distinctifs dé l’espèce. C’est ainsi que le Jasmin dès Açoïëà est distingué de toutes les autres espècès éfui appartiennent ati genre Jasmin , par cè’ffé simple phrase : feuilles opposéês et ternëes. PHYLLOM ANIE. La phyllomanie est un développement prodigieux de feuilles, causé par une trop grande affluence de sucs. La plante, dans cet état, ne donne ni fleurs, ni fruits; il faut nécessairement recourir à là tàfiïle qui occàsionè l’éruption de branches plus menues et moins vigoureuses , dans les- quelles la sève circulant én moindre quan- tité , s’élabore avec plus de facilité , et ac- quiert plus de perfection. Aussi l’expérience démontre - 1 - elle que ce sont ces sô’ifles d'e branches qui produisent les fleurs et les fruits. PHYTOLOG1E , phytolàgia } Rés Her* 44® PIN baria , Phytologie est formée de deux mots grecs, qui signifient plante , discours, voy, Botanique, PIED , stipes. Nom donné au support ou pu pédicule des Champignons, voy. Cham- pignons, tom. 2. PIERRES, voy, Carrière, PINNATIFIDE , es, feuilles: celles dont les lobes presque égaux dans leur longueur pont disposés sur deux rangs , aux deux côtés d.es feuilles , et dont les échancrures se pro- longent à peu près jusque sur la nervure longitudinale ou côte moyenne, comme dans les Centaure a scabiosa , CaJcilrapa , dans le Carduus lanceo/atus , dans le Lepidium riudicaule , etc. P1NNE ou Ailé, On appelle feuilles pin- nées ou ailées , celles dont le pétiole porte sur ses côtés plusieurs folioles, comme dans l’Astragale, dans la Coronille, dans le Ro-^ sier , dans le Frêne, etc. Si le pétiole est ter- miné par une foliole impaire, la feuille est appelée ailée avec impaire, impari- pinnatum, pomme dans le Noyer. Si une vrille occupe }a place de la foliole impaire , la feuille est gommée ailée avec une vrille, cirrhoso-pin - HdlUïïl) pomme dans la Gesse, Si le pétiole P I N 441 commun n’est terminé par aucune produc- tion , on dit que la feuille est ailée sans im- paire, abrupte - pinnatum , comme dans la Casse. La feuille ailée est encore appelée, inlerruptè-pinnatum , ailée sans interruption , lorsque les folioles sont alternativement plus grandes et plus petites , comme dans l’Aigre- moine. On la nomme ailée avec articulation, çirticulalè-pinnalum , si le pétiole commun est articulé , comme dans le Mimosa inga ,• et on dit qu’elle est ailée - décurrente , de - cursivè-pinnalum , si les folioles se prolon- gent par leur base sur le pétiole , comme dans le Mimosa fagifolia. On compte dans la feuille pinnée le nom- bre des conjugaisons ou des folioles attachées par paire; et alors la feuille est appelée Con- juguée , s’il n’existe qu’une conjugaison , comme dans le Zygophyllum fabago ; Biju- guée, s’il en existe deux, comme dans plu- sieurs Orobes, etc. Les feuilles bipinnées , folia bipirmala , sont celles dont le pétiole, au lieu de porter des folioles , porte d’autres pétioles auxquels les folioles sont également attachées sur les côtés, comme dans un grand nombre d’es- pèces de Mimosa , de Polypodium . 44^ PIS Les feuilles tripinnées , folia tripinnata , sont celles dont les seconds pétioles, aü llëü de porter des folioles, se divisent en d’autres pétioles auxquels les folioles sont également attachées sur les côtés, comme dans V A.rdlid spinosa , L. dans le Cauca/is mdritima , Lam. voy. Folioles. PlRIFORME , qui a la forme d’une poire. PISTIL. Organe qui occupe le centre dé la fleur s et qui est ordinairement composé dé trois parties, savoir, de l’Ovaire , du Style et du Stigmate, voy. ces mots. Le Pistil ou l’drgané femelle est absolu-1 ment nécessaire à la fécondation, voy. Fleur, Fécondation. Linneus fait remarquer deux qualités parti- culières aux pistils. i.° Ils n’ont point d’épi- derme et d’écorce, comme lés autres parties des plantes. 2.0 IL sont toujours humides. On a dés exeniples de pistils surmontés d’une seconde fleur ou d’une touffe de feuilles. Les fleurs doubles de Cerisiers en fournissent fréquemment des exemplés. Linneus comptoit le nombre des pistils par celui' des stjles, ou par celui dés stigmates , lorsqü/e les s1yïeS; n’existoient pas. Pistillorurh numerufn a sfylis ( si adsinf) , aliàs a s Ligna- P L À 443 tibus desumpsi. Ainsi il employoit le nom de Monogyne, Digyne , etc. pour indiquer les fleurs dont le pistil étoit surmonté d’un ou de deux styles , etc. Cependant il ne s’est pas tou- jours conformé à ce principe établi dans sa Philosophie botanique, puisque nous'trouvons dans l’ordre Digynie de la classe appelée Pen- t and rie , le Perip/oca, dont l’ovaire bifide n’est surmonté que par un seul style terminé par lin stigmate pentagone. C’est donc d’après l’o- vaire bifide ou presque double que Linneus s’est déterminé à placer le Periploca dans la Penlandrie Digynie. Il nous semble qu’il est plus convenable d’employer , comme l’indique Jussieu, les noms de Monostyles, Dislyles, etc. pour désigner le nombre des styles, et de réserver ceux de Monogynes, Digynes, etc. pour désigner le nombre des ovaires. PIVOTANT, te. voy. Racine, PLACENTA , receplaculum seminife- rum. Nom que l’on donne à la partie sur la- quelle reposent immédiatement les semences , et qui leur transmet, par le moyen de petits cordons ombilicaux , les sucs nourriciers dont elles ont besoin pour leur subsistance. Dans l’Œillet , le placenta est un corps cy- lindrique , droit , libre et central ; dans la 444 P L A Linaire , dans la Morelle , le placenta est adn« à la cloison , et fait corps avec elle ; dans la Tulipe, le placenta n’est autre chose que le bord central des cloisons , auquel les semences sont attachées ; dans les Labiées, les semences sont insérées sur un petit corps glanduleux , central , placé au fond du calyce ; dans les Eorraginées , les semences sont appliquées de côté, contre la base renflée du style; dans les Crucifères , la cloison est séminifère sur chacun de ses bords ; dans les Composées , le réceptacle commun des petites fleurs de- vient le placenta des semences ; dans les Om- belliferes , le placenta des semences est cet axe central, filiforme, souvent fendu en deux parties , du sommet duquel semblent pen- dre les deux semences qui forment le fruit ; dans les Papavéracées , les placentas sont latéraux, c’est-à-dire que les semences sont insérées sur des nervures longitudinales ad- hérentes aux valves ; dans les Renoncula- cées , il n’existe qu’un seul placenta laté- ral , qui se partage en deux portions lors- que le fruit s’ouvre en deux valves , etc. voy. Semences. PLAIE, solution de continuité produite sur une plante par un accident quelconque. P L A 44S Les plaies ne sont pas toutes également dan- gereuses. Celles cpii ne déchirent pas l’écorce dans toute son épaisseur, sont bientôt fer- niées, et l’on n’observe guère de cicatrices; mais si l’écorce est fortement entamée , si le bois est découvert , alors la cicatrice est apparente et subsiste pendant toute la durée de l’arbre. Si la plaie a pénétré bien avant dans le corps ligneux , elle ne se cicatrise jamais complètement , et l’on voit suinter une humeur plus ou moins brune entre l’é- corce et le bois. Les plaies , en se fermant , forment un bourrelet qui , par le dévelop- pement des germes qu’il contient , assure le Succès des greffes , des boutures , etc. voy. ces mots. PLANE. On dit que les feuilles sont planes, lorsque leurs surfaces supérieure et inférieure sont égales, applaties et parallèles dans tonte leur étendue, comme dans le Ser- polet, dans les Juncus pilosus, niveus, cam- pes/ris , dans Y Anagallis tenella , etc. PLANTARD. Duhamel donne ce nom â la partie des boutures qui s’élève hors de terre. PLANTE, voy. Végétai.. PLANTULE. Nom que l’on donne à l’em- 446 roi bryon qui commence à germer. Plantule et Embryon sont synonymes dans les écrits de quelques auteurs. PLEINE, fleur, voy. Double. P LISSEES, feuilles. On désigne par cette expression, tantôt les feuilles qui , étant ren- fermées dans les boutons, sont plusieurs fois pliées longitudinalement, comme dans l’É- rable, dans le Bouleau , etc. tantôt les feuilles considérées hors du bouton, et dont les ner- vures baissent et élèvent alternativement le disque à angles aigus, comme dans 1 ’sllchi- miLla , dans YHermannia allhcvijo/ia , etc. — La corolle est plissée dans le Liseron. PLUMEUX. Garni de poils disposés- comme les barbes d’une plume. Le stigmate est plumeux dans les Graminées, dans le Ta- maris, etc. — L’aigrette, pappus , qui sur- monte les semences dans plusieurs composées, est plumeuse dans les Crépis , Scorzonera y Tragppogon , etc. PLUMULL. Partie supérieure de l’em- bryon qui est destinée par la nature à sortir de terre et à devenir tige. voy. Semence, Germination. POILS, Pili. Les poils que l’on regarde comme des tuyaux excréteurs , sont de petits P 0 L 447 filets qui se présentent sous des formes très .differentes. Tantôt ils sont cylindriques, comme dans plusieurs plantes Légumineuses; tantôt ils sont subulés , comme dans les Mauves; tantôt ils sont subulés et articulés, .comme dans l’Ortie; tantôt ils sont étoilés, comme dans quelques espèces d ' Æyssum , dans le Ciypeola jonlhlaspi ; tantôt ils sont .crochus, hamosi , comme dans la Lam- pourde ; tantôt ils sont à double , à triple crochet , glochides , Iriglochides , comme dans quelques Borraginées. Les poils sont plus ou moins longs, plus ou moins serrés, plus ou moins roi des. voyez Pubescent , Velu, Hérissé. Ordinairement ils sont dans une direction perpendiculaire, quelquefois néanmoins ils sont çouchés. Dans les Malpighies, les poils adhèrent à la feuille par leur partie moyenne, et ils spot libres 4 leurs deux extrémités. Guettard pense que les poils ppuyent fçjui'r nir un caractère botanique, voy. Méin. de l’Acad. des Sciences, 174S.1-.47 06:, et Obser- vations sur les plantes qui naissent . près d’Etauipes. POLLEN ou Poussière féconp^ntè. voy. Anthère. 448 P O L POLYADELPHIE , plusieurs, frères j en grec. La Polyadelphie est la dix -huitième classe du système sexuel. Elle renferme leà plantes dont les fleurs hermaphrodites ont leurs étamines réunies en plusieurs corps, et elle se divise en trois ordres fournis par le nombre des étamines, savoir, Pentandrie, Icosandrie, Polyandrie. POLYANDRIE, plusieurs, maris ; eii grec. La Polyandrie est la treizième classe 'du système sexuel. Elle renferme les plantes dont les fleurs hermaphrodites ont un grand nombre d’étamines portées sur le réceptacle* et elle se divise en sept ordres fournis par le nombre des styles, savoir, Monogynie , Di- gynie, Trigynie, Tetragynie , Pentagynie , Hexagynie , Polygynie. POLYGAMES , plantes. On donne ce nom aux végétaux qui portent sur le même indi- vidu , des fleurs hermaphrodites et des fleurs ufnisexuelles , soit mâles , soit femelles, voy. ‘Fleurs. POLYGAMIE, plusieurs, noces ; en grée. La Polvgamie est la viugt-troisièmè classe du système sexuel. Elle renferme les plantes qui ont des fleurs mâles ou femelles mêlées parmi des fleurs hermaphrodites, et elle P O M 449 elle se divise en trois ordres , savoir, Monoé- cie, Dioécie, Trioécie. Linneus a divisé la classe de son système, appelée Syngénésie, en plusieurs ordres four- nis par les différentes espèces de Polygamie. voy. Syngénésie. POLYGONE. Qui a plusieurs angles et plusieurs côtés très distincts. POLYGYNE, fleur; celle qui a plusieurs styles, selon Linneus, et plusieurs ovaires, selon Jussieu. La Polygynie constitue un ordre dans quelques-unes des treize premières classes du système sexuel ; par exemple , dans la Pen- tandrie, dans l’Icosandrie , etc. POLYPI1YLLE, calyoe; celui qui est formé de plusieurs pièces ou folioles dis- tinctes, comme dans les Renoncul'acées, Cru- cifères, etc. POLYSPERME, fruit; celui qui renferme plusieurs semencès , comme dans la plupart des Cary ophy liées , des Légumineuses, etc. POLYSTYLE , ovaire ; celui qui est sur- monté de plusieurs styles, comme dans le Mille-pertuis. POMME. Péricarpe charnu, dans le mi- lieu duquel ou trouve ordinairement des Ff 45o P 0 R loges membraneuses qui contiennent des se- mences appelées pépins, dont l’enveloppe est coi îace , comme dons les fruits du Pommier, du Poirier, du Coignassier, etc. PONCTUÉ, ée, feuille; celle dont la sur- face est parsemée de petits points nombreux , creux et transparens , ou de vésicules dans lesquelles est contenue ùne huile essentielle, comme dans le Mille-pertuis et dans plusieurs plantes de la famille des Myrtes. PORES. Tous les êtres organisés ont des pores doués de fonctions différentes. Les uns inspirent et absorbent l’air, ainsi que les li- quides ou fluides nécessaires à l’existence de l’être organisé; les autres expirent ou exha- lent l’air et les fluides dont la trop grande abondance seroit nuisible à l’économie. On donne aussi le nom de pores aux petits tubes que l’on remarque sur la superficie inférieure du. chapeau de quelques Bolets. Les uns sont simplement contigus avec la chair du chapeau; les autres sont continus avec cette chair, et quelquefois même ils le sont entr’eux; enfin, il en est qui sont en partie continus et en partie contigus. PORT , habitus. Physionomie propre du végétal ,ou ensemble de caractères qui consti- Î> R Ô 451 tuent sa forme habituelle. L’œil exercé saisit le port d’une plante, distingue la famille à laquelle il faut la rapporter, et parvient sou- vent à la reconnoître sans avoir recours à des caractères distinctifs. POUSSIÈRE fécondante oü Pollèn. vôyi Anthère. POURRITURE. Mode d’altération qui at- taque le bois du tronc des arbres , et qui le corrompt en se propageant insensiblement jus- qu’aux racines. Cette maladie survient prin- cipalement aux arbres qui ont eu quelque grosse branche cassée ou coupée. Les Saules * qu’on étête annuellement à la hauteur cle Cinq à six' pieds, y sont très sujets. Les chi- cots, en se pourrissant, forment des trous appelés abreuvoirs , gouttières , parce qu’ils retiennent l’eau des pluies. Pour prévenir cette maladie , il ne faut jamais laisser de chicots aux branches, soit coupées soit cassées ; de plus , la coupe des branches ou du tronc doit être toujours faite obliquement à l’horizon. PROLIFÈRE. La fleur est appelée pro- lifère , lorsqu’il s’élève de son centre un pé- doncide qui porte une autre fleur, comme dans le Dianthus prolifer. — La tige prolifère Ff 2 45a PUB est celle dont les rameaux naissent toujours aux extrémités , comme dans le Pin, dans le Sgpin, dans 1 ' Aster reflexus , etc. PROLONGEMENS médullaires. voyez. Moelle. PROPORTION. On entend par ce mot en Botanique, le rapport de grandeur que des organes semblables ont ou entr’eux, ou gye.c un autre organe. Par exemple , les éta- mines peuvent être considérées, relativement à leur grandeur proportionnelle , ou relati- vement à celle de la corolle. C’est sur la gran- deur proportionnelle des étamines ou sur la proportion des étamines entr’elles , que sont fondées la quatorzième et la quinzième classe du sjstème s.exu.eb voy. Etamines , Linneus. PROPRIÉTÉS, voy. Vertus. PROVIGNER. Multiplier les arbres et les g r bustes , en couchant dans la terre leurs branches sans les séparer du tronc. Les bran- ches prennent racine, et produisent de nou- veaux individus de la même espèce. On donne le nom de provins aux branches que l’on met en terre. PRUNETTE. voy. Drupje. PUBESCENT. Toute partie du végétal dont la surface est couverte de poils mous, foibles, Q Ü A 453 courts , qui imitent un léger duvet , est appelée pubescente. La plupart des plantes sont pu- bescentes clans leur jeunesse. PULPE. Nom donné à la substance char- nue des fruits , des feuilles , etc. etc. • PUSTULE, voy. Vésiculaire. Q QüADRANGULAIRE, lige; celle qui à quatre angles, comme dans les Hypericum canadense et quadrangulare. QUADRICAPSUL AIRE , fruit ; celui qui est composé de quatre capsules, comme dans le Rhodiola. QU A DMLOCUL AIRE , fruit; celui qui est divisé intérieurement en quatre lobes , comme dans 1 ' Evofaulus. QUADKIPHYLLE. Caljce, caîlcd feira- pJiyllus ; celui qui est formé de quatre pièces ou folioles distinctes , comme dans les Cru- cifères. QUADRIJUGUÉES , feuilles; celles qui étant composées portent sur un pétiole com- mun quatre paires de folioles opp'osé'es , comme dans le Cassia falcala. QUADRIVALYE. Capsule ; celle qui Ff 3 4S4 RAG s’ouvre en quatre valves, comme dansl’ü^oZ- vulus, QUEUE , couda. Nom donné par Gaertner au filament qui s’élève du sommet de quel- ques semences, et qui est velu dans toute son étendue, comme dans les démolis , sllra- gène , Dryas , etc. La queue de la feuille est appelée pétiole; cellé de la fleur ou du fruit est nommée pédoncule, II / \ Rachitique. voy. Avorté. RACINE ou Tige descendante. Oroane O situé à l’extrémité inférieure de la plante, s’enfonçant ordinairement dans la terre , re- couvert ou terminé par des fibres appelés chevelus, et doué éminemment de la faculté de pomper les sucs nécessaires à la nutrition et à l’açcroissement de l’individu. La racine est la première production des semences. Elle s’enfonce d’abord perpendi- culairement dans la terre, et elle devient pi- votante, s’il ne se trouve pas quelque banc pu quelque lit fort dur qui s’oppose à son filongement ; mais si, aune certaine distance RAG 455 de la superficie du terrain , quelque corps solide s’oppose à son alongement , alors elle cesse de croître , et elle se divise en plusieurs branches ou racines latérales. Il suit de ce que les racines sont la pre- mière production des plantes , qu’elles doi- vent être la partie qui s’alonge le plus dans les commencemens de la végétation. Duha- mel, ayant arraché de jeunes Chênes1 semés dans un sable gras qui s’étendoit à une grande profondeur, vit que les racines en pivot étoient longues de près de quatre pieds , tandis que les tiges n’avoient que six pouces de hauteur. Nous avons dit, en parlant de l’accrois- sement des plantes, que les tiges adultes ne s’alongeoient point dans toute leur étendue , mais seulement par' leur extrémité supérieure; Les racines, que l’on doit considérer comme des liges descendantes ou renversées , ne s’a- longent pas non plus dans toute leur étendue ; mais elles croissent seulement par leur extré- , mité inférieure. C’est une vérité que Duhamel a prouvée par l’expérience' suivante. Il en- toura une racine tendre de fils d’argent très fins, et il la plongea dans une caroffe de crjstal; il fit ensuite, sur cette çaraffe , des 456 RAC points avec du vernis coloré , qui répon- doient cliacun à une révolution de fil d’ar- gent. Tous les fils , à l’exception de ceux qui étoient à deux ou trois lignes de l’ex- trémité, répondoient toujours aux points de vernis marqués sur la caraffe, quoique la racine se fût beaucoup alongée. Il est donc évident que les racines ne s’alongent pas dans toute lfeur étendue, mais seulement par leur extrémité inférieure. Cette expérience souvent répétée , et donnant toujours le même ré- sultat , sert à faire connaître pourquoi les racines , soit ligneuses , soit herbacées , ne s’alongent plus, dès que l’on a seulement retranché de leur extrémité la longueur de trois à quatre lignes. Les racines s’alongent d’autant plus qu’elles se trouvent dans une terre plus légère et plus facile à pénétrer. C’est pour cette raison qu’elles sont ordinairement très longues et menues , lorsque les plantes croissent dans }a vase. On sait que, si un petit rameau de racine pénètre dans un conduit d’eau , il y pousse une quantité de filamens qui se multiplient à un tel point , que ces pro- ductions filamenteuses, connues sous le nom de queue de renard, ferment entièrement RAG 4$7 le passage à l’eau. Duhamel est parvenu à faire naître à volonté ces productions bi- zarres , en introduisant des racines dans des tuyaux de verre d’un pouce de diamètre et de trois pieds de longueur , qu’il tenoit toujours remplis d’eau. Il voyoit , au moyen de la transparence du verre, des tubercu- les mollasses se former sur les racines , et produire de longs filamens semblables à ceux qui tapissent les racines qu’on trouve dans les conduits. Les racines tendent ordinairement à gagner les terrains nouvellement remués, et où il y a plus de nourriture. Souvent meme elles se frayent un passage à travers des lits de tuf, pour arriver à un amas de bonne terre ; elles percent également les murs, et parviennent à les renverser en grossissant. Ces deux phé- nomènes sont aussi surprenans que difficiles à expliquer. Pour ce qui concerne le pre- mier, Senebier soupçonne qu’il y a quelque jeu particulier d’affinités, qui détermine le végétal à se porter vers ces terres ameublies , pour s’approprier les diffërens sucs qu’elles contiennent. A l’égard du second , on petit .en rendre raison jusqu’à un certain point , dit le Physicien que nous avons cité , en con- 458 RAC sidérant les racines comme une puissance active. Ses progrès sont à la vérité fort lents; mais comme ils sont continus , et qu’ils com- muniquent aux racines une force qui aug- mente sans cesse, ils doivent à la fin triom- pher de toute la résistance qu’ils éprouvent. M. de Saussure pense que les racines pous- sent des filamens très fins, qui vont beaucoup plus loin qu’on ne croit. Il seroil possible, dit-il, que ces filamens traversassent les murs par des fibres tortueuses et presque impercep- tibles ; alors, s’il j a de mauvaise terre der- rière le mur , la racine qui y a pénétré reste foible ; mais s’il y a du bon terrain , cette ra- cine prospère, se gonfle, fait les fonctions de coin, et l’on sait quelle est la force de ces pièces de bois, lorsqu’elles sont renflées par l’humidité. Après de rudes hivers-, les racines se dé- pouillent de leurs chevelus , à peu près comme les branches se dépouillent de leurs feuilles. Duhamel , pour, vérifier ce fait , fit arracher des arbres dans tous les mois de l’hiver; et il trouva qu’a près des gelées un peu fortes, beaucoup de racines étoient mortes , et qu’il s’en développoit de nouvelles, à mesure qua l’air devenoit plus doux. RAC 4^9 L’épiderme qui recouvre les racines est différemment coloré ; il est blanc dans la Rave .et dans la Fraxinelle , jaune dans la Chéli— doine et dans la Rhubarbe, rouge dans une espèce de Béte et dans la Garance , etc. On trouve sous l’épiderme l’écorce , qui est com- munément blanche et plus ou moins épaisse. Celte écorce est composée d’une partie pa- renchymateuse , très lâche , fort poreuse , presque semblable à une éponge : on y trouve aussi divers faisceaux de fibres ou vaisseaux. Ceux qui sont extérieurs cheminent d’unfe manière droite , tandis que les plus inté- rieurs forment une espèce de réseau. On peut dire généralement que les vaisseaux les plus extérieui’s sont remplis par le suc propre, et que les plus intérieurs contiennent la lymphe ou la sève. Les racines ont aussi des couches ligneuses formées , comme dans le bois , de vaisseaux lymphatiques , de vaisseaux pro- pres, de trachées et de tissu ütriculaire. En- jin , on observe de la moelle dans le centre ; ce qui démontre. la ressemblance et la con- formité des racines avec les tiges: Toutes les racines ne sont pas fixées dans la terre : il eu est qui sont attachées à d’autres plantes , et qui se nourrissent à leurs dépens , 460 K A G comme celles du Gui, etc. d’autres S’implan- tent sur les corps les pins durs , comme celles des Lichens , qui croissent sur les rochers ; enfin , il en est qui subsistent dans l’eau , comme celles de la Lentille des marais. On distingue ordinairement trois parties dans la racine, savoir, la partie supérieure ou le collet , la partie moyenne ou le corps, et la partie inférieure qui est plus ou moins a longée. Les Botanistes distinguent trois espèces- de racines, savoir, la racine Bulbeuse^ la raciné Tubéreuse et la racine Fibreuse. La racine Bulbeuse, appelée aussi Bulbe, Orgilorr, est un corps tendre , succulent , d’une forme arrondie ou ovale, composé de plusieurs tu- niques qdi se recouvrent les unes les autres , et terminé inférieurement par une portion charilué d’où partent de petites racines fi- breuses. Jussieu regarde cette portion char- nue , comme la véritable racinCÿ les tuniques doivent être considérées , selon cet autGur, comme un reniflement de la partie inférieure de la traîne des feuilles. — La racine Tube- n reuse est un corps arrondi, charnu^ solide, duquel par feih-t souvent latéralement et infé- rieurement! de petites racines fibreuses, comme RAG 461 dans la Pomme de terre, qui est la racine cju Solarium tuberosum. La racine Tubé- reuse est appelée globuleuse, si elle appro- che de la forme sphérique , comme dans lç Radis; écailleuse, si elle est recouverte par la base subsistante de quelques feuilles, comme dans le Lys; noueuse, si elle forme des nœuds réunis par des filets , comme dans la Filipendule; articulée, si elle est coupée de distance eu distance par des étranglemens ou articulations qui représentent souvent des nœuds, comme dans la Moschatelline ; fas- ciçulée, si un grand nombre de ses portions Sort du même centre en s’alongeant , comme dans l’Asphodèle ; grumeleuse, si elle est for- mée de grumeaux ou petites portions adhé- rentes, comme dans les griffes de Renoncule; ^crotiforme ou didyme, si deux tubercules presque arrondis sont très rapprochés ou ad- hérens, comme dans quelques Orchis ; pal- mée, si elle est divisée en iobes, commedans d’autres espèces d’Orchis. — La racine fi- breuse est composée de plusieurs jets longs , fibreux, filamenteux. Cette troisième espèce de racine, considérée quant à sa forme, est nommée simple , si elle ne se divise point , comme dans le Lin commun , dans le Si- 462 RAC Jene; rameuse, si elle se divise en plusieurs branches latérales , comme dans les arbres ; fusiforme , si elle est épaisse , alongée , et si elle va en diminuant , comme dans la Carotte; tronquée ou rongée , præmorsa , succisa , si elle ne se termine pas en pointe, et si son extrémité est tronquée ou rongée , comme dans VHieracium præmorsum , dans la Sca- bieuse appelée Succisa. La racine fibreuse , considérée quant à sa direction, est nommée pivotante, perpendicularis , si elle s’enfonce perpendiculairement dans la terre , comme dans le Panicaut; horizontale, si elle est cou- chée dans la terre, au lieu d’y être enfoncée , comme dans l’Iris ; et rampante , si , étant ho- rizontale, elle jette des brins de tous côtés, comme dans le Trilicum repens. Les racines n’ont pas toutes la même durée ; les unes sont vivaces-ligneuses , frulicosce , c’est-à-dire que leurs fibres sont difficiles à rompre, et qu’elles subsistent, avec la tige qui les surmonte, plus de trois ans; les autres sont vivaces - herbacées , perennes , c’est- à-dire qu’elles subsistent pendant quelques années , quoique leur tige périsse. Plusieurs racines sont bisannuelles, biemies , c’est-à- dire qu’elles subsistent deux ans avec leurs RAD 463 liges; enfin , il en est qui périssent avec leurs tiges dans l’année qui les a vu naître, et on les nomme annuelles , annuœ. La quantité de suc propre que contiennent les racines , leur fait souvent donner la préfé- rence en médecine, subies autres parties du végétal ; mais pour les employer avec succès , il faut les cueillir aussitôt que les feuilles de leurs plantes tombent , et avant qu’elles pous- sent de nouveau. C’est alors qu’elles ont plus de vertu , et qu’on peut s’en servir utilement. Le bois des racines est préféré , dans plu- sieurs arts, à celui du tronc, soit à cause de sa couleur , soit à cause des veines dont il est parsemé , soit à cause du poli dont il est susceptible, etc. RADICAL. îoute partie du végétal , qui part immédiatement de la racine , est appelée radicale. C’est dans ce sens qu’on dit feuilles radicales, comme dans les Prime -vères, et fleurs radicales, comme dans le Colchique, etc. RADICANTE , tige ; celle qui s’attache par des racines latérales , comme dans le Lierre , dans la Cuscute , etc. RADICULE. Partie de l’embryon, destinée par la nature à devenir la racine de la plante. Lorsque les Cultivateurs sèment des graines , I 464 RAP il arrive souvent que la partie de la semence où est située la radicule, soit en haut, c’est- à-dire, qu’elle regarde le ciel ; néanmoins, au moment de la germination, la radicule se renverse, et elle prend la direction qui lui est prescrite par la nature, voy. Semence, Germination. RADIE , ÉES , fleurs. Tournefort a donné le nom de radiées aux fleurs composées ou syngénésiques , qui ont des fleurons dans le centre , et des demi-fleurons ou rayons à la circonférence. RAMEAL, le. On appelle feuille ra- méale , celle qui est portée sur un rameau. PvAMEAUX, ramuli. Divisions des bran- ches, ou productions qui sortent des bran- ches , et qui leur sont tout-à-fait conformes. voy. Branches. RAMPANT, repevs. La racine rampante est celle qui , étant horizontale , jette des brins de tous cotés , comme dans le Triticum repens. — La tige rampante est celle qui , couchée sur la terre , s ;’_y attache par les pe- tites racines qu’elle pousse de distance en distance, comme dans la Nummulaire. RAPPORT des plantes. Conformité ou ana- logie entre les caractères que fournissent les organes RÉC 465 organes des plantes. La connûissance des rap- ports est un des objets les plus essentiels de la Botanique, voy. Famille , Méthode. RÉCEPTACLE. Nom que l’on donne à la partie sur laquelle repose, immédiatement la fleur ou le fruit. Le réceptacle se divise en réceptacle propre et en réceptacle com- mun. Le réceptacle propre est celui qui ne porte qu’une fleur simple^küune se’de fleur; le réceptacle commun est celui qui porte plusieurs fleurs , dont l’assemblage forme une fleur agrégée ou une fleur composée. Cç réceptacle est plane, convexe, conique, c’est-à-dire , cylindrique et s’amincissant in- sensiblement jusqu’au sommet , comme dans le Rudbeckia. Tantôt il est hérissé de poils , comme dans les Chardons , et on l’appelle velu ; tantôt il est muni de paillettes ou de lames aplaties et disposées entre les fleurs, comme dans Y Helianthus , et on l’appelle paléacé ; tantôt il est dépourvu de poils et de paillettes , comme dans la Laitue, et on l’appelle nu; tantôt il est creusé de cellules ou d’alvéoles plus ou moins profondes , comme dans Y Onopor- don , et on lui donne le nom d’alvéolé. Le réceptacle des semences porte le nom de placenta, voy. ce mot. 1. Gg 466 R É F RECUISE , ÉF, , feuille; celle qui se re- courbe, c’est-à-dire , qui forme un angle droit par son insertion sur la tige , et dont l’extré- mité supérieure se réfléchit ou devient plus basse que le point d’ihsertion , comme dans le Senecio reclinatus. — Les rameaux sont aussi quelquefois réclinés, comme dans le Ribes reclinata. — La tige est réclinée dans le F i'g p -tMjfp1 REC^SlPOSE-, ÉE , feuille; celle qui est deux fois composée, c’est-à-dire, que le pé- tiole , au lieu de porter des folioles, porte d’autres pétioles auxquels les folioles sont attachées, voy. Bigéminé , BiternÉ , Bi- PINNÉ. r RECOURBE , recurvatus , deflexus. Les rameaux recourbés sont ceux qui , ayant dans leur partie inférieure une direction perpen- diculaire , s’en éloignent dans leur partie su- périeure , se penchent en dehors et se cour- bent en arc. — Les feuilles recourbées sont celles dont la convexité de l’arc est tournée vers le haut , comme dans le Roè'Ila squar- rosa. 'T % REFLECHI, is, rameaux; ceux qui pen- dent perpendiculairement. — Les feuilles ré- fléchies sonL celles qui se renversent sur la R É V 467 tige sans aucune courbure, comme dans le Roël/ii muscosa , dans le Plantago indica. RÉGULIER , ière; voy. Corolle. RÉNIFORME. Les feuilles qui sont ar- rondies et qui ont un sinus à leur base, comme dans 1’ As arum europceum, dans VA* diantum ré ni forme , sont appelées réniformes. RENVERSÉ, ée, feuille, Jolium resu - pinatum ; celle dont la surface inférieure est tournée vers le ciel. — La corolle ren- versée est celle dont la lèvre supérieure, sur laquelle sont toujours dirigées les étamines, regarde la terre ou est placée en bas, comme dans le Basilic. R.EPRQDUCTION. Les plantes se repro- duisent par les semences, les drageons, les boutures, etc. voy . ces mots et celui de Fé- condation. RÉSEAU. Tissu formé par des fibres en- trelacées. REjUNION des étamines. Les classes 16, 17, 18, 19 et 20 du système de Linneus, sont fondées sur la réunion des étamine3 dans quelques-unes de leurs parties, voyez Etamines et Linneus. RÉVOLUTÉE, feuille; celle qui, étant renfermée dans le bouton , a ses bords laté- Gg 2 468 R O N raux roulés extérieurement en spirale des deux côtés, comme dans les Nerium, Ptelea. RHOMBOÏDES, feuilles ,Jolia rhombea ,* celles qui ont quatre côtés dont les opposés seulement sont égaux , et quatre angles dont deux sont aigus et deux sont obtus, comme dans les Cheno/Jodium viride , val varia, etc. RIDE. voy. Rugueux. RINGENT. Linneus a donné à plusieurs corolles monopétales irrégulières le nom de ringentes. Il n’est pas facile de détermi- ner le vrai sens de l’expression ringens. En effet, elle est employée pour désigner, tantôt les corolles irrégulières fendues trans- versalement en deux parties ou lèvres rap- prochées, comme dans leMufflier, etc. tantôt les corolles bilabiées, dont les lèvres sont écartées, comme dans la Sauge; tantôt les corolles simplement unilabiées, comme dans laBugle, dans la Germandrée, etc. Le sens de l’expression ringet/s n’est donc pas déter- miné d’une manière précise, puisqu’elle est employée à caractériser des corolles dont le limbe est d’une structure différente. RONDACHE , feuille en rondache. voyez Pelt i. RONGE, ée, feuille, folium erosum ; R 0 U 469 celle qui présente sur ses bords des sinus de grandeur et de forme différentes , comme dans le Sah’ia disermas , dans le Rumex roseus , etc. ROSACÉ , ée. Tournefort a donné le nom de Rosacées aux fleurs simples , polvpétales , régulières , composées d’un certain nombre de pétales disposés en roses. ROUILLE. La rouille est une poussière jaune, couleur d 'ocre, répandue sur les feuilles d’un grand nombre de végétaux, sur- tout du Rosier et d’une espèce d’Euphorbe, connue 6ous le nom d’Euphorbe à feuilles de Cy- près. Cette dernière plante, qui est très com- mune au bois de Boulogne , en est toute at- taquée sur la fin de l’hiver; et dans cet état, on la prendrait pour une espèce d’Acrostic , genre de la famille des Fougères. Plus les plantes sont tendres , plus elles sont sujettes à la rouille. Les plantes des forêts y sont rarement exposées. On ap- percoit d’abord sur les feuilles supérieures des plantes, ensuite sur toutes les autres, puis sur la tige, des petites taches d’un blanc sale , éparses , et pareilles à celles que fait une pluie fine sur une étoffe neuve. Ces taches s’étendent par degrés et prennent une teinte Gg 3 470 R O U roussâtre : bientôt il se forme, à l’endroit où elles paroissent, une poussière de couleur jaune, inodore , sans saveur, qui s’attache aux doigts. Cette poussière prend naissance sous lepiderme des parties malades; elle le ronge et ne tarde pas à se montrer au dehors. Examinée au microscope , elle paioît de forme ovoïde, et elle ne présente aucune trace d’organisation. Un grand nombre de végé- laux de la famille des Graminées, et sur-tout le Froment, sont sujets à la rouille. Des ré- coltes qui promettoient beaucoup ont été sou- vent détruites en un instant par cette maladie. Tant que la rouille ne se montre que sur les feuilles, elle ne fait pas grand tort à la plante; mais, lorsqu’elle se communique au tuyau et que l’épi est à peine hors du four- reau , si le soleil vient à paraître, le Fro- ment sur lequel il dardera ses rayons , se trouvera presque réduit à rien ; s’il arrive au contraire une pluie ou s’il survient du vent, les germes de la rouille sont détruits et le grain est sauvé. Les Physiciens ne sont pas d’accord en- tr’eux pour déterminer quelle est la cause de la rouille. Les uns l’attribuent à des brouil- lards , et Tillet , partisan de cette opinion , R 0 U 471 présume que leurs parties âcres agissent forte- ment sur la tige et sur les feuilles du Froment , qu’elles en brisent le tissu dans quelques endroits , et qu’elles occasionent l’extrava- sation d’un suc gras et oléagineux qui, en se desséchant , se convertit en une poussière rouge-orangée. Rosier croit que les fumiers contribuent à la rouille, et que la rosée en est la principale cause. D’autres Physiciens l’attribuent à l’abondance d’un suc nourricier résultant d’une végétation vigoureuse. Tessier, dans l’excellent Traité qu’il a publié sur les Maladies des Grains, d’accord avec Tillet sur la cause de la rouille , pense autrement que lui sur la manière dont les brouillards la produisent. Ce Physicien soupçonne que la rouille est occasionée par la suppression totale de la transpiration des plantes enveloppées par les brouillards; et les expériences qu’il a faites impriment un grand degré de proba- bilité à son opinion, puisqu’il a fait naître la rouille à volonté sur des feuilles de Froment, en les enduisant d’huile douce. La rouille fait souvent beaucoup de tort aux propriétaires des champs qu’elle at- taque. O11 évalue dans certaines années le dommage qu’elle cause à la moitié, ou au 47^ K O ü tiers, ou au quart de la récolte. Non-seule- ment les grains contenus dans les baies des tiges rouillées sont petits, retraits, sans poids, et ne donnent que peu de farine, mais en- core la paille est sale, brune, de mauvaise odeur, et elle déplaît aux bestiaux à qui on la présente, Tessier a trouvé, dans les circonstances qui accompagnent la rouille, des moyens d’en di- minuer les effets, Il observe d’abord que , puisque les terres dans lesquelles on a rendu trop considérable l’engrais du parcage, sont plus sujettes à la rouille que d’autres, il faut laisser les troupeaux moins de temps dans chaque parc, ou lui donner plus d’étendue, ou y renfermer moins de bêtes à laine. Par celte attention, dit-il , non-seulement on évi- tera la rouille dans les années où elle a lieu, mais on empêchera encore les grains de ver- ser, inconvénient aussi fâcheux que la rouille. Le même Physicien conseille encore aux cul- tivateurs de ne pas commencer la moisson par faire couper les blés qui ont souffert de la rouille, afin que, s’il vient à pleuvoir, la paille soit lavée, et que les grains atten- dris en deviennent plus ronds. Il s’est assuré de l’avantage que procure quelquefois ce re^ R U N 473 lard , en comparant entr’eux les produits des blés rouilles, dont les uns avoient été récoltés avant la pluie , tandis que les autres ne l’a- voient été qu’après avoir été arrosés, et, pour ainsi dire , lavés par les eaux du ciel. ROULE en dessus , iiwolutus ; en dessous , revolutus. Ces expressions s’appliquent aux parties des végétaux qui sont roulées à leur sommet. Si on vouloit désigner ces mêmes parties roulées par leurs bords , on ajouteroit margine ; par exemple, folia marginc re- yoluta , comme dans les V accinium vitis idœa , oxicoccos , etc. RUGUEUX ou Ridé, rugosus. Une feuille garnie de nervures qui se ramifient, qui com- muniquent les unes avec les autres, et qui. coupent sa surface en petites portions éle- vées ou rides, comme dans la Sauge, est ap- pelée rugueuse ou ridée. RUNCINE, retrorsum uncinatus , c’est- à-dire , crochu en arrière. On appelle run- cinées les feuilles ljrées qui ont le sommet des lobes pointu , et recourbé du côté de la base de la feuille, comme dans le Pissenlit, dans la Chicorée sauvage, etc, 474 S A R S Sabre , feuilles en sabre, voy. Acinàci- . FORME. SAGITTÉ OU EN FER DE FLECHE. On appelle feuilles sagittées , celles qui sont trian- gulaires et échancrées à leur base, comme dans les Sagittaria sagittijolia , Convolvu ■ lus arvemis , etc. SAMARE ( i ). Espèce de capsule co- riace-membraneuse ; comprimée , uni-bile* culaire, évalve et munie d’ailes sur ses côtés, ou terminée par une languette. Gærtner donne le nom de Samara aux fruits de / l’Orme, du Frêne , du Bouleau , de l’Erable, du Tulipier, etc. SAR.MENTEUX, SE, tige. Linneus ap- pelle tige sarmenteuse , celle qui est ram- pante, presque nue, et qui pousse des ra- cines à chaque nœud, comme dans V^4sa- rum europrewn. Il semble néanmoins qu’on devrait entendre par plante sarmenteuse , (i) Pliue, Hist. nat. L. xvj , sect. 29, p. 14, et X. xvij, sect. i5 , p. 59 , édit. d’Hard. s’est servi de IV xpression Samara pour désigner le fruit de l’Orme. Ce mot paroît venir de l’hébreu samar , qui signifie conserver. SEM 475 celle qui pousse de chaque nœud des sar- mens ou rameaux souples, plians, quelque- fois très longs , et qui s’élèvent le long des supports qu’on leur présente , comme la Vi- gne, la Clématite des haies. En effet, le mot sarmentum dérive, selon Festus , Vossius , etc. de sarpo , id est , pulo seu amputo ; undè vinea sarpta , est vinea putata. Tevtullicn appeloit sarmentitii , ceux qui étoient brûlés avec des sarmens de vigne. SCABRE. On donne ce nom aux parties du végétal, parsemées de tubercules roides qui rendent leur surface âpre au toucher. Les feuilles sont scabres dans plusieurs espèces de Campanules. SCAP1FORME. La tige qui est nue et qui imite une hampe, est appelée Scapiforme. SCAR1EUX; qui est aride, sec, sonore sous les doigts. SCROT1FORMF. ; qui a quelque ressem- blance avec les testicules d’un animal. SEMENCE ou Graine, Amande , semen, nucléus. Partie essentielle du fruit qui ren- ferme le principe d’une nouvelle plante de la même espèce que celle dont elle est une production. Les semences contenues dans un péricarpe. 476 SEM sont attachées immédiatement à un récep- tacle désigné par le nom de placenta , comme dans l’Œillet , etc. mais si les semences ne sont point renfermées dans un péricarpe , c’est alors le réceptacle du fruit qui devient le placenta des semences. Les semences sont parvenues à leur ma- turité , lorsque leur substance a passé de l’état gélatineux à celui d’une certaine con- sistance, et lorsqu’elles remplissent exacte- ment leur enveloppe, voy. Amande. Les semences varient infiniment quant à leur nombre, leur forme, leur surface, leurs accessoires, leur grandeur et leur couleur. i.° Le nombre des semences paroi t assez constamment le même dans quelques fa- milles naturelles. Par exemple , les fleurs des Graminées ne donnent qu’une seule se- mence : on en trouve deux dans celles des Ombpfiiferes , quatre dans celles des Labiées et de plusieurs Borraginées. Les fleurs de la famille des Orchis et de celle des Pavots en fournissent un très grand nombre. Il paroît en général que la capsule est de tous les péricarpes, celui qui contient le plus grand nombre de graines. Z,° La forme des semences est extrême- S E M 477 tneiit variée. Elle est réniforme dans le Ha- ricot, globuleuse dans le Pois, arrondie dans l’Orobe , triangulaire dans les Polygones , etc. quelquefois les semences sont si petites, qu’il est presque impossible de déterminer leur forme : on dit alors qu’elles ressemblent à de la poussière de bois , semina scobi/ormia , comme dans les Orchis, etc. 3.° Les semences, considérées quant à leur surface, sont velues, tomenteuses, glabres, lisses, sillonnées, tuberculeuses, ridées, etc. 4.0 La nature, toujours occupée de la con- servation des espèces , a pourvu les semences d’appendices ou accessoires qui servent à les défendre contre la voracité des animaux, ou à faciliter leur dispersion. Ainsi l’on ren- contre des semences dont les unes sont ar- mées d’une pointe à leur sommet; les autres sont couvertes de piquans et de poils rudes ; celles-ci sont munies de membranes saillantes, plus ou moins fermes, appelées ailes. Dans la Scabieuse , le calyce propre de la fleur persiste et forme une couronne au sommet de la semence. Dans les Composées un grand nombre de semences est surmonté d’une jolie aigrette quelquefois soyeuse et d’une blan- cheur éclatante, qui les fait voltiger de toutes 478 S E M parts ail gré des vents. Dans l’Épilobe , dans plusieurs Apocinées; les semences sont cheve- lues. Dans le Dry as, dans la Clématite, etc. les semences sont surmontées d’un filament souvent très long, velu dans toute son éten- due, auquel Gærtner a donné le nom de cauda , queue. 5. ° La grandeur des semences offre de grandes différences, depuis l’amande du Co- cotier, jusqu’aux graines des Mousses, des Fougères, qui ressemblent à de la poussière. 6. ° La couleur des graines paraît être sus- ceptible des mêmes différences que celles des fleurs et des fruits. Les semences de X Abrus precatorius sont d’un rouge-vif ou d’écarlate; celles du Coix ou de Larme-de-Job sont d’un blanc luisant ; celles du Croton cya- nospermum sont d’un bleu azur ; celles des Pivoines sont purpurines ou noirâtres; celles de l’Adonis printanier sont vertes. Il en est plusieurs qui sont bigarrées ou teintes de di- verses couleurs , telles que celles de la Gesse, du Lupin, du Haricot, etc. Les graines, considéréesà l’extérieur, présen- tent d’abord une partie très remarquable ap- pelée Ombilic, Cicatrice. Gærtner distingue deux espèces d’ombilic. , l’un extérieur et S E M 479 l’autre intérieur. L’ombilic extérieur, appelé JenesLra par Malpighi, hilum par Linneus , est cette partie de la graine qui forme l’ou- verture observée dans son enveloppe exté- rieure. C’est depuis cette ouverture que les vaisseaux nourriciers .se ramifient dans toutes les parties de la graine , et vont aboutir à la partie opposée où se forme vraiment l’om- bilic intérieur, voy. Chalaza. L’ombilic exté- rieur se ferme jusqu’à un certain point quand la gVaine mûrit; mais il reste toujours un petit passage par lequel l’eau s’introduit. Les graines qui doivent si fort influer sur la nature des plantes, puisqu’elles détermi- nent leur premier développement , offrent de grandes différences , non-seulement entre elles, mais encore dans toutes leurs parties: aussi l’ombilic, extérieur varie par sa forme , par le lieu qu’il occupe , etc. Pour s’en con- vaincre, il suffit de jeter les jeux sur les graines du Haricot , de l’Hellébore , du Mo- lutum, comme dans le Safran; quelquefois, lorsqu’il est bifide ou double, il se recourbe ou se roule en dessous, revoluium , comme dans plusieurs Composées. 3,° Le stigmate a diverses formes. Il est sphérique ou globuleux dans la Prime-vère, acuminé dans le Marronier, en tête ou ea- pité dans le JS'oIana , obtus dans l’Andro- mède, en cœur dans le Sumac, tronqué dans l’Asphodèle, échancré dans la Pulmonaire, en godet dans la Pensée, triangulaire dans le Lis, pelté ou en bouclier dans le Nénu- phar, étoilé dans le Pavot, en pinceau ou pénicilliforme dans la Pimprenclle, plumeux dans les Graminées, pétalilorjne dans les S T î S19 Iris , coudé , crochu , rejractwn , dans les Lanterna , Spveltnamrià. 4.q La surface du stigmate est sujette à varier. Le plus souvent elle est glabre; ce- pendant elle est quelquefois striée , sillonnée, velue, verruqueuse^ hvameloriée; quelquefois elle est criblée de pores nombreux et imper- ceptibles, qui sont probablement les orifices des vaisseaux intérieurs du 'stylé-, èf qui pompent ou aspirent le fluide spermatique. Le stigmate est caduc dans un gràntî nombre. de fleurs, et sa chute a ordinaire- ment lieu en même temps que celle de la corolle et des étamines, c’est-à-dire, après la fécondation; néanmoins il est persistant dans le Pavot, dans le Nénuphar , etc, STIPULACEES, feuilles; celles qui sont pourvues de Stipules, comme dans les Rosa- cées , dans les Légumineuses , etc. STIPULES. Productions membraneuses , foliacées, placées vers les points de la tige où les feuilles prennent naissance. Linneus appelle inlrafoliacêes , celles qui sont pla- cées sur la feuille ou sur le pétiole de la feuille;' extra foliacées , celles qui sont insé- rées sur la tige ou sur les raméaux , plus bas que l’inserlion des pétioles; latérales , celles 520 S T Y qui sont placées de chaque côté du pétiole ; et engainantes , celles qui embrassent le pourtour de la tige ou des rameaux. STOLONIFÈRE , tige; celle qui pousse de sa racine des rejets ou drageons qui sont quelquefois traçans , stolonibus reptantibus , comme dans les Viola odorata , VLjuga rep- ians , etc. STRIÉ. Toute partie du végétal dont la superficie est chargée longitudinalement ou transversalement de petites côtes nombreuses, séparées par des interstices ou stries , est ap- pelée striée. — La tige est striée dans le Hie- racium amplexicaule. — Les feuilles sont striées dans le Galega officina/is , dans le Trifolium filiforme , dans V ylsphodelus fiis- iulosus , etc. STRIGILIFORME , en forme de Brosse. Par exemple, les anthères des Acanthes. STYLE. Portion "moyenne du pistil , plus ou moins alongée, qui porte le stigmate , et qui est insérée ordinairement au sommet de Fovaire , quelquefois sur son côté ou à sa base. voy. Pistil. Le style est formé le plus souvent de la propre substance de l’ovaire ; quelquefois néanmoins il paroît naître de la substance S T Y 521 du réceptacle ; et dans ce cas , ou II fart corps avec l’ovaire, comme dans la famille des Légumineuses , ou il l’enveloppe seule- ment sans contracter aucune adhérence, comme dans la famille des Mauves. L’existence du style n’est pas absolument nécessaire , puisqu’on trouve des fleurs , comme la Tulipe, qui en sont dépourvues; le stigmate repose alors immédiatement sur l’ovaire, voy. Stigmate. Le style est appelé simple , s’il n’y en a qu’un seul, comme dans le Lis; on l’appelle multiple , s’il y en a plusieurs, comme dans la famille des Caryophyllées. Linneus donnoit le nom de Monogynes, Digynes , Trigvnes , etc. Polygynes , aux fleurs dont le pistil étoit muni d’un , de deux, de trois ou de plusieurs styles; Jus- sieu a réservé ces expressions pour désigner le nombre des ovaires; et il appelle Monos- tyles, Distyles , etc. les fleurs dont le pistil est muni d’un , de deux ou de plusieurs Styles. Les différences que présente le style sont fournies par la forme, la surface, les divi- sions, la direction, la proportion et la durée de cet organe. Ainsi on examine si le style 522 S U B est cylindrique , filiforme , capillaire , subulé , en massue, tétragone, ensiforme, etc. s’il est glabre, velu , glanduleux , etc. s’il est entier ou s’il est bifide , trifide , quadrifide , etc. s’il est droit , arqué , décliné , etc. s’il est plus court , aussi long ou plus long que les étamines, etc. s’il est tombant, c’est-à- dire, si sa chute a lieu immédiatement après la fécondation , ou s’il est persistant , c’est-à- dire, s’il subsiste après la fécondation , et s’il surmonte le fruit. La situation du style fournit aussi des dif- férences. Gærtner nomme style terminal, celui qui s’élève du sommet de l’ovaire , comme dans VAnagaUis ; style latéral, celui qui est placé sur le côté de l’ovaire, comme dans le Géranium , dans les Légumineuses; et style basilaire , celui qui est inséré à la base de l’ovaire , et qui est libre dans toute son étendue, comme dans le Fragaria , dans 1’ II ir tel la , etc. SUBÉREUX , d’une substance semblable à celle du Liège, suber en latin. — La tige subéreuse est celle dont l’écorce est molle et élastique, comme dans le Daphné dioica , le Quercus s uber. SUBMERGÉES, feuilles; celles qui sont SUC 5*3 plongées dans l’eau, et qui ne s’élèvent ja- mais à la surface. SUBSTANCE. Ce mot désigne en général la nature intérieure d’un être ou la matière dont il est formé. — Les feuilles considérées quant à leur substance , sont membraneuses , scarieuses, épaisses, grasses, etc. SUBULÉ, ée ou en Alêne, feuille; celle qui , étant linéaire , est terminée à son sommet en une pointe aiguë , comme dans Y Are- naria tenui folia. SUC PROPRE. Le suc propre est une li- queur qui réside principalement dans l’écorce du végétal , et que l’on peut distinguer de la lymphe par sa couleur , par sa substance et par sa saveur 'qui varient beaucoup dans les plantes. En effet , le suc propre est laiteux dans le Figuier, dans le Tithymale , dans les Ch i- coracées , etc. Il est rouge dans la Patience san- guine, jaune dans la Chélidoine , etc. verd dans la Pervenche , dans la Morille impu- dique , etc. — La substance du suc propre est gommeuse dans le Cerisier, dans le Pru- nier , dans l’Amandier, etc. elle est rési- neuse dans le Térébinte , dans le Pin, dans le Mélèze, etc. — La saveur du suc propre 524 SUC esl quelquefois douce, quelquefois caustique; tantôt elle a beaucoup d’odeur, tantôt elle est inodore. Plusieurs auteurs ont cru que chaque plante contenoit une liqueur qui lui étoit propre, et ils ont pensé que c’étoit proba- blement dans ce suc propre que résidoient les propriétés des végétaux. Plusieurs faits semblent venir à l’appui de ce sentiment. En effet , la liqueur blanche qui coule du Pavot est narcotique , celle du Tithjmale est cor- rosive. La vertu diurétique et balzamique du Sapin, consiste dans sa térébentine; la pro- priété purgative du Jalap réside uniquement dans sa résine. De plus, on reconnoîtpeu de vertus dans les plantes où la lymphe abonde , et dans celles dont le suc propre est peu dif- férent de la lymphe. Exposons , d’aprcs Duhamel , quelques ob- servations qui contribueront à mieux faire connoîtrela nature du suc propre. Quand les liqueurs propres des plantes s’extravasent , elles ne produisent ni écorce ni bois ; mais elles forment un dépôt contre nature, un amas de gomme, de résine ou d’autres sucs épaissis. On conçoit dès-lors SUC • 525 que les évacuations que l’on procure à diffé- reus arbres par le moyen des incisions , 11e leur sont point préjudiciables. L’éruption du suc propre dans les vais- seaux lymphatiques ou dans le tissu cellulaire occasione aux plantes des maladies qu’on peut comparer aux inflammations qui arri- vent aux animaux. Les Pêchers , les Pru- niers , etc. nous offrent de fréquens exemples d’inflammations végétales. Lorsque le suc propre qui dans ces arbres est gommeux , s’est répandu trop abondamment dans les vais- I seaux lymphatiques ou dans le tissu cellu- laire , la branche , à laquelle cet accident est arrivé, périt , à moins qu’on n’ait soin d’em- porter avec la serpette l’endroit où s’est fait ' l’épanchement. Le suc propre qu’on retire des arbres résineux s’écoule suivant certaines circons- tances qui sont étrangères à l’effusion de la lymphe. En effet , on a remarqué, i.° que ce suc suinte de toute l’étendue de la plaie ; 2.0 qu’il suinte plus abondamment dans le temps des grandes chaleurs, que quand l’air est frais; 3.° que son cours est enchaîné du- rant les rigueurs de l’hiver. Il paraît que le suc propre descend plutôt fia6 SUR des branches vers les racines, qu’il ne monté des racines vers les branches. Si, après avoir arraché un Tithymale, on le coupe transver- salement par la moitié, et qu’on renverse les deux parties coupées, en les tenant suspen- dues ; on observera au bout de quelques heures, que les vaisseaux propres de la moi- tié supérieure, se sont entièrement vuidés, tandis que ceux de la moitié inférieure sont encore presque pleins. SURCOMPOSÉ, ées , feuilles; celles dont les seconds pétioles , au lieu de porter des folioles , se divisent en d’autres pétioles aux- quels les folioles sont attachées. Les feuilles sont alors trigéminées , Internées, tripinnées* roy. ces mots. SURFACE , superficies. Partie la plus ex- * térieure d’un corps. On observe deux sur- faces dans les feuilles ; savoir la surface su- périeure et la surface inférieure. La surface supérieure ( pagina superior ) est celle qui est tournée vers le ciel ; la surface inférieure ( pagina inferior ) est celle qui regarde la terre. Ces deux surfaces diffèrent dans leur texture, et dans ‘les fonctions qu’elles ont à remplir, voy. Feuilles. — La surface des parties du végétal fournit un grand nombre S Y N 527 de différences; les feuilles, par exemple, sont colorées , visqueuses, glabres, luisantes , pubescentes, velues, hérissées, tomenteuses , piquantes, scabres , mamelonées , ponctuées, énerves, nervées , trinerves, trinervées , tri- plinervées , rugueuses , veinées , etc. voy. ces mots. SURPEAU. voy. Épiderme. * SYMPHYTOGYNES, fleurs ; celles dont l’ovaire adhère en tout ou en partie au calyce. Syraphytogyne est formé de deux mots grecs , dont l’un signifie unie et l’autre , femme ; I comme si l’on disoit ovaire uni au calyce , ou adhérent au calyce. voy. Ovaire. SYNGÉNÉSIE. Formé de deux mots grecs qui signifient ensemble , génération. La syn- génésieest la dix-neuvième classe du système sexuel. Elle comprend toutes les plantes dont les fleurs composées ont cinq étamines réunies en forme de cylindre par les anthères , et' elle se divise en autant d’ordres qu’il y a de dif- férentes espèces de polygamie dans les fleurs composées. Premier ordre. Polygamie égale ; tous les fleurons ou tous les demi - fleurons her- maphrodites , comme dans le Chardon , dans la Laitue. $28 S Y N Deuxième ordre. Polygamie superflue. Fleurons hermaphrodites dans le centre; fleu- rons ou demi-fleurons femelles fertiles à la circonférence , comme dans la Tanaisie, dans l’Aster. Troisième ordre. Polygamie frùstranée. Fleurons hermaphrodites dans le centre ; fleu- rons ou demi - fleurons neutres ou femelles stériles à la circonférence, comme dans la Centaurée , dans l’Hélianthe. Quatrième ordre. Polygamie nécessaire. Fleurons du centre simplement mâles ou her- maphrodites stériles; fleurons ou semi-fleu- rons de la circonférence femelles fertiles , comme dans le Fllago , dans le Souci. Cinquième ordre. Polygamie séparée. Fleurons ou demi-fleurons formant comme plusieurs petits groupes environnés d’écailles ou de paillettes qui les distinguent , comme dans le Sphœranihus , etc. Sixième ordre. Monogamie. Fleurs qui , sans être composées de fleurons, c’est-à-dire, qui, étant simples, ont leurs étamines réunies en cylindre par leurs anthères, comme dans la Violette, dans la Balsamine, etc. Cet ordre est principalement distingué des précédens par les fleurs qui sont simples , et dans les- S Y N 529 quelles il n’y a qu’une noce, d’où est venu le nom de Monogamie. SYNGÉNÉSIQUES. voy. Fleur. SYNONYMIE. Concordance générale des noms qui ont été donnés aux plantes par différens auteurs, sur-tout par ceux qui en ont parlé les premiers. Les faux principes qui ont guidé la plu- part des Botanistes dans la détermination des noms à donner aux plantes, et le peu d’accord qui a régné à ce sujet entre leurs opinions, a été cause que les noms ont été tellement multipliés à l’égard du même objet, que maintenant la synonymie de chaque plante est devenue le sujet d’un travail fastidieux et très difficile. Ce travail est néanmoins né- cessaire pour entendre les auteurs dont les ouvrages offrent quelque intérêt. Le tableau exact de la synonymie est un fil d’Ariadne qui , en nous conduisant dans la discussion des ouvrages des anciens, nous fait connoître les noms différens donnés à une même plante , et nous fait éviter beaucoup d’erreurs. Les deux frères Jean et Gaspard Bauhin se sont occupés les premiers d’un tableau exact de synonymie, et leur travail continué par les Tournefort , les Linneus , les La- 53o /* T E T raarck , etc. etc. etc. se perfectionne de jour en jour. SYSTÈME voy. Méthode. T J^ERGEMINÉ. Linneus appelle feuilles tergéminées, celles dont le pétiole est divisé en deux parties qui soutiennent chacune deux folioles à leur sommet, et qui , en outre, portent aussi chacune une foliole située en dehors près de la bifurcation du pétiole com- mun, comme dans le Mimosa tergeminà. TERMES , Botaniques. On désigne par ce mot, les noms donnés aux parties des plantes. TERNE. On nomme feuilles ternées, celles dont le pétiole porte trois folioles , comme dans le Trèfle. TÉTR ADYNAMIE , quatre , puissan- ces; en grec. La Tétradjnamie est la quin- zième classe du sjstème sexuel. Elle ren- ferme les plantes dont les fleurs hermaphro- dites ont six étamines ; savoir , quatre grandes et deux petites, et elle se divise en deux ordres appelés Tétradjnamie siliculeuse et Tétradjnamie siliqueuse. I T I G 53î TÉTRAGONE. Qui a quatre angles et quatre côtés égaux. La tige est tétragone dans toutes les Labiées. TETRANDRIE, quatre, maris; en gre^ La Tétrandrie est la quatrième classe dit système sexuel. Elle renferme les plantes dont les fleurs hermaphrodites ont quatre étami- nes, et elle se divise en trois ordres fournis par le nombre des styles ; savoir , Monogy-, nie, Digynie, Tétragynie. TÉTR APÉTALE, corolle; celle qui est Formée de quatre pétales distincts, comme dans les Grüciferes» TÉTRAPHYLLE, calyce; celui qui est formé de quatre pièces ou folioles distinctes, comme dans les Crucifères. TEST , oïi Enveloppe testacée. Gærtner donne ce nom à la tunique extérieure de la semence, voy. Semence. TÊTE, fleurs en tête* voy. CapîtÉ; THYRSE. voy. Inflorescence. TIGE ou Tronc, cau/is vel trüncus. La partie du végétal qui s’élève de la racine, qui porte les feuilles et la fructification, est appelée Tige dans les herbes et dans les sous* arbrisseaux ; on la nomme Tronc dans les arbrisseaux et dans les arbres.' C’est une L 1 2 T I G- 53a purûa organique composée elle r- même de plusieurs parties distinctes, telles que l’Épi- derme, les Couches corticales ou le Liber, l’Aubier ou le Bois imparfait et le Bois par- fait, dans le centre duquel est renfermée la moelle, comme dans un canal. C’est par l’qlongenqent des fibres que s’opère son ac- croissement en longueur, et c’est par l’addi- tion successive des couches ligneuses que se fait son accroissement eu largeur, voy. Ac- croissement. ( La tige est de la plus haute importance dans la nutrition du végétal. Elle renferme les canaux pu passe la sèv.e nourricière ; et l’on conppît , comme l’observe Duhamel , l’élaboration que çette sève reçoit quaqd, elle traverse une tige terminée par une greffe. Cette différence , ajoute le même auteur , devient si considérable, que si l’on enterre la greffe et qu’elle produise des racipes, on perd le bénéfice de cette opération ; parce que la tige de la greffe enracinée, élabore elle-même ses propres sucs, et qu’ellq de- vient semblable à une tige qui n’auroit point été greffée. Les sucs ne lui sont pas transmis par le sujet sur lequel elle est insérée, mais par les racines qu’elle a poussées, voyez Greffe. T I S 533 Presque tous les végétaux herbacés ont des tiges ; il en est néanmoins qui en sont dépourvus ou qui paraissent l’être : on les appelle plantœ acaules , comme le Car- duus acau/is , le Carlina acaulis , etc. alors lés fleurs et les feuilles partent immédiate- ment du collet de la racine. La tige change de nom dans quelques cir- constances ; on l’appelle Chaume dans les Grariiinées, Hampe dans plusieurs LiliacéeS, Pied dans les Champignons, Cnudex dans lés Palmiers, voy. ces mots. Les différences les plus frappantes que présente la tige, sont fourbies par sa consis- tance, për sa direction, par sa forme, pat sa superficie, par sa grandeur, etc. Il est dés plantes qui n’ont qu’une seulô tige; il en est d’autres dont la racine pousse plusieurs tiges. La tige est appelée simple si elle ne sè divise point; mais lorsqu’elle se divise, on donne le nom de Branches à ses divisions, et celui de Bdmeaux à ses sous-divisions où aux divisions des branches. TISSU Réticulaire. Réseau formé pâl- ies fibres qui se croisent de differ'ehteS ma- nières, et doht les ùlailles ou alvéoles sont L1 3 034 TOü traversées horizontalement par des séries d’u- triculcs. . Tissu utrtc.ulaire. Le tissu utriculaire est aussi appelé , par les Botanistes , tissu cellulaire, tissu vésiculaire, parenchyme: de sorte que tissu utriculaire, tissu cellu- laire , tissu vésiculaire et parenchyme sont synonymes. TOMBANT. On dit que la tige est tom- bante, lorsque, trop foible pour se soutenir, elle se renverse sur la terre , comme dans le Trèfle filiforme. — Le calyce est appelé tom- bant, si sa chute a lieu en même temps que celle des pétales , et s’il ne persiste pas pour entourer ou pour couronner Je fruit. — Les feuilles qui tombent dans le courant de l’automne, sont nommées tombantes. TOMENTEUX ou Drapé. Expression employée pour désigner les parties, des vé- tgr'ituv dont ia surface est recouverte de poils tellement entrelacés les uns dans les autres, qu’on ne peut les distinguer séparément , et que leur abondance donne à la plante un aspect cotoneux, comme dans plusieurs es- pèces de Stachis , de Verbascum, TORTUEUX, voy. Fuexueüx. TO.URNEEüRT (Joseph Pitton de) rc- / T O U 535 eut le jour à Aix , clans la ci-devant Pro- vence, aujourd’hui département des Bouches- du-Rhône , l’an i656. Dès sa plus tendre jeunesse, un penchant irrésistible l’entraîna vers la science qu’il cultiva dans la suite avec tant de succès et de gloire. On rap- porte que, pour satisfaire ses goûts les plus chers , il se déroboit souvent à l’œil vigilant de ses instituteurs , s’e'garoit dans la cam- pagne et s’y livroit avec volupté au spec- tacle ravissant des- merveilles de la nature. Il touchoit à peine à l’âge d’adolescence, lorsque ses parens, qui le destinoient à l’état ecclésiastique, le placèrent dans un séminaire. Mais les sciences naturelles le réclamoient; et il ne tgrda pas à en reprendre l’étude, dès qu’il fut libre de suivre ses penchans et sa vocation. Il partit en 167g pour Montpellier, et en peu de tegaps il y devint anatomiste et mé- decin. Cependant ses nouvelles occupations ne purent le distraire entièrement de son étude chérie. Le jardin'des plantes de cette ville et les campagnes qui l’environnent, furent un nouveau théâtre pour ses recher- ches et ses observations. Les environs de Montpellier ne pouvant plus satisfaire à sa curiosité et alimenter son génie, il se dater- 536 T O ü mîna à faire un voyage à Barcelone; il fit des excursions dans les montagnes de la Catalogne, il parcourut les Pyrénées, et re- vint dans sa patrie, chargé d’une grande quan- tité de plantes, parmi lesquelles il s’en trou- voit beaucoup de nouvelles. A cette époque Fagon l’appela à Paris, et le fit nommer professeur de Botanique au Jardin du roi. Tournefort remplit celte place avec la plus grande distinction. Quel- que temps après, son goût dominant poul- ies voyages le rappela en Espagne ; et ce fut en parcourant les forêts de l’Andalousie qu’il surprit les Palmiers dans leurs amours encore mystérieux. Il visita aussi le Portugal, d’où il partit pour se rendre en Hollande et ensuite en Angleterre , dans le dessein d’y interroger non- seulement les végétaux indigènes, mais encore les plantes exotiques cultivées avec soin dans plusieursgardins pu- blics et particuliers. Tournefort s’acquit l’estime et l’amilié de tous les sûvans qu'il eut occasion de voir dans ses voyages. Le célèbre Hermann lui off’iit sa place de professeur à Levde; mais le Botaniste francois résista aux sollicitations JH J les plus avantageuses et les plus pressantes, et il préféra le séjour de sa patrie- A son T 0 ü 537 retour en France, il fut appelé à l’Académie des Sciences. Il publia ses Etémens de Bo- tanique en 1694. Jean Rai, Botaniste an- glais , attaqua sur quelques points la doc- trine qui j étoit exposée, ce qui n’empêcha pas Tournefort de rendre justice au savant étranger, et de faire plusieurs fois son éloge. En 1698, il fit paroitre l’histoire des plantes qui naissent aux environs de Paris. Il donna en 1700 une édition latine de ses élémens de Botanique sous ce titre : Insiituliones rei herbariai. Ce second ouvrage renferme plu- sieurs genres qu’on ne trouve pas dans l’édi- tion française, et il contient un nombre plus considérable d’espèces. L’introduction qui se trouve à la tête, renferme un exposé aussi simple qu’éloquent des principes les plus purs de la science. L’auteur y passe en re- vue tous ceux qui ont écrit sur la Botanique , et il apprécie leurs travaux avec autant de goût que d’équité. Qu’on ne pense pas que Tournefort né- gligeât les autres parties de lTIistoire natu- relle : il les étudioit aussi avec beaucoup d’ardeur; mais, en s’occupant de minéraux, de madrépores, etc. il étoit encore Botaniste. Il changeoit tout en ce qu’il aitnoil le mieux , co lu me l’a dit un philosophe moderne, et il 538 TOU voyoit des plantes jusque dans les pétrifica- tions et dans les sels crystallisés. La même année que Tournefort publia ses I. R. H. il fut envoyé par Louis XIV, dans la Grèce et dans l’Asie, pour y obser- ver les productions naturelles de ces contrées. Il a prouvé dans la relation de ce voyage combien son érudition étoit universelle. Le politique peut sy instruire en méditant les divers tableaux des mœurs, des lois et des coutumes des peuples. Le minéralogiste peut y contempler la nature dans ses laboratoires les plus secrets, en pénétrant avec Tourne- fort dans la grotte d’Antiparos. L’Antiquaire voit avec plaisir les points les plus obscurs de l’histoire expliqués par les médailles, par les monumens qui ont survécu aux ravages des conquêtes et du temps, et il est étonné de se trouver dans l’ancienne Grèce en parcou- rant la Grèce moderne. Le voyage de Tournefort ne dura que deux mis. La peste qui ravageoit les contrées qu’il visitoit , l’obligea de retourner en France, où il rapporta i356 nouvelles espèces de plantes et 25 genres inconnus alors. Le nom de ces plantes et les phrases qui les distin- guent, se trouvent dans le Corollarium, etc. Nous ne parlerons pas des mémoires inté- TOU 539 wtssans lus à l’Académie des Sciences depuis 1692 jusqu’en 1707, et imprimés dans la collection de cette compagnie savante. On y trouve la description complète du Tamarin (ann. 1699) , l’établissement de plusieurs gen- res (ann. 1705 et 1706), etc. Quel malheur pour la science , qu’un homme né pour l’illustrer lui ait été ravi au milieu de sa carrière ! Un accident fu- neste causa sa mort. On raconte qu’en sor- tant d’une des séances de l’Académie, il fut heurté, dans la rue saint-Victor, par le timon d’une voiture , et qu’il mourut des suites de ce coup violent. Quoique la méthode de -Tournefort , qui a été long-temps suivie dans les écoles , soit aujourd’hui presque généralement abandon- née, nous croyons néanmoins devoir en pré- senter le tableau. 'Tournefort posa les fondemens de sa mé- thode sur la corolle , ou la fleur , comme il l’appeloit. Il donna la préférence à cet organe , qui est le plus frappant , et qui fournit un grand nombre de caractères fa- ciles cà observer. Il rapporta les 10146 es- pèces ou variétés qu’il connoissoil , à 698 genres, qui furent distribués dans les vingt- deux classes de sa méthode. Les plantes y sont $4° T 0 Ü considérées relativement à leur grandeur et à leur durée (Herbes ou Arbres); à la pré- sence ou à l’absence de la corolle et de la fleur ; à la disposition des fleurs, couime sim- ples ou composées ; au nombre des pétales de la corolle, et à la figure régulière ou irrégu- lière des corolles. PREMIERE DIVISION. Cldsscs. à corolle simple, monopole , régulière | * liére.-j^ Herbes et Sous- Arbrisseaux 3 Personéès. 4 Labiées. 5 Cruciformes. 6 Rosacées. 7 Ombellifères. 8 Caryophyllées 9 Liliacées. Papillonacces Anomales. ''12 Flosculeuses. Jà corolle composée J i3 Semi-flosculev (14 Radiées. Jsans corolle i5 Apétales ( flei étamines ). I sans corolle , sans calyce 16 Apétales sans f (point d’étami sans corolle , sans caly ce et sans fruit. . . 17 Apétales sans! et sans ftuit. là corolle simple , monopétale, irrégul là corolle simple, polypétale, régulière. corolle simple , polypétale, irrégulière. <| 10 ^aP* f " SECONDE DIVISION. Arbrisseaux et Arbres. (sans corolle. . 18 Apétales. ! sans corolle et sans calyce , ou à écailles. . 19 Amentacées. 3 cofolle mono’p'étale 20 Monopélales. à corolle polypétale régulière 21 Rosacées. [à corolle polypétale irrégulière 22 Papillonarées TOU 541 Il est probable que si Tournefort eût vécu plus long-temps , il eût perfectionné sa mé- thode , en refondant ses dix-huitième et dix- neuvième classes dans la quinzième ; la ving- tième dans les quatre premières, la vingt- unièrne dans la sixième , et la vingt-deuxième dans la dixième. Tournefort , après avoir tiré de la corolle les distinctions générales des classes, a établi celles des ordres auxquels il donne le nom de sections , principalement sur le fruit , qu’il considère comme provenant du pistil ou du calyce , comme étant mou ou sec , formant unesilique, une capsule, etc. étant à une ou plusieurs loges, etc. A l’égard de la distinction des espèces d’un même genre , Tournefort l’a empruntée de ce qui se présente de particulier dans la structure de quelques-unes de leurs parties , comme les tiges , les feuilles , les raci- nes, etc. ce qui lui a servi à construire ses phrases , qui sont ordinairement courtes, et qui exposent clairement les caractères dis- tinctifs. Par exemple, corona solis , tube - rosa radie e ( Helianlhus luberos,us, LlNN. ) ; corona solis , rapunculi radice ( Helianlhus strumosus , Lin N. ) ; corona solis, alalo caule ( Uslenhim aulinnnale, Lixn. ). 542 TUA TRAÇANT , reptans. voy. Stolonieèîie, TRACHÉES, voy. Vaisseaux aéro- phores. TRANSPIRATION. Les plantes trans- pirent, c’est-à-dire, qu’elles rendent une humeur qui s’échappe de leur intérieur par leur surface. La transpiration des plantes est sensible ou insensible. La transpiration sensible est celle qui donne naissance à une humeur assez épaisse qu’on recueille sur la surface de quelques plantes; telle est celle de la Fraxinelle, dont les feuilles sont souvent cou- vertes d’une substance résineuse ; telle est celle du Martynia , dont les poils laissent échapper une humeur visqueuse ; telle est celle du Cistus ladanifcrus , etc. La transpiration insensible est une hu- meur aqueuse très abondante, qui transude de l’intérieur de la plante sans donner des marques perceptibles de sa sortie, à moins qu’on n’emploie des. moyens propres à mettre cette transpiration sous les sens. La liqueur qui s’échappe des plantes par la transpira- tion insensible, paroît n’être qu’une ligueur lymphatique. En effet, nous avons déjà ob- servé, en parlant de la lymphe, qu’au mo- ment d’une grande transpiration, les plantes TRI 543 né fesoient aucune production ; mais comme G’est par la sève que s’opèrent toutes les productions, il est évident que la liqueur évacuée par la transpiration est de même nature que la liqueur lymphatique, voyez Inspiration. ! • nTR APÉZIFORME , ES, feuilles; celles qui ont quatre côtés qui ne sont ni égaux, ni parallèles, comme dans X Adiantum tra- pezifçrme. Les stipules sont trapéziformes dans le Salix aJnygdalina. TRIANDRIE, trois, maris ; en grec. La triandrie est la troisième classe du système sexuel. Elle renferme, le^ plantes dont les fleurs hermaphrodites ont trois étamines , et elle se divise en trois ordres fournis par le nombre des styles ; savoir , Monogynie, Di- gynie, Trigynie. TRIANGULAIRE, qui est remarquable par trois angles saillans. voy. Feuilles , Tige. TRIJUGUÉ. voy. Pinné. TRINERVÉES, feuilles; celles qui ont trois nervures, lesquelles se réunissent au- dessous de la base de la feuille sur son pé- tiole, comme dans les Heiianthus annuus , indicus. 544 T R I TRINERVES , feuilles ; celles qui ont trois nervures, lesquelles se réunissent à la base de la feuille, comme dans les Cistus gutta- tus , sirenaria trinervia , Ceanothus ameri*- canus, Laurus cinamomum , etc. TRIP1NNÉ. voy. Pinné. TRIPLINERVÉES , feuilles; celles qui ont trois nervures , lesquelles se réunissent au-dessus de la base de la feuille, comme dans les Laurus cassia , Camphora , CuU- labari , dans les Hélianthes tuherosus , deca- petalus , etc. TRIQUÈTRE, OU A TROIS FACES. Oll nomme feuilles triquètres celles qui ont dans leur longueur trois faces planes et qui se terminent en pointe, comme clans l’Aspho- dèle jaune , dans X Allium trique Irutn , etc. La tige est triquètre dans un grand nombre de Souchets , de Scirpes , etc. TRITERNÉE , feuille; celle dont le pé- tiole se divise en trois parties , lesquelles se subdivisent encore en trois autres parties, chargées chacune de trois folioles , comme dans les PauIIinia polyphy/la et triternala. TRIVIAL. Lorsque la plante ne présente point un caractère spécifique tranché, qui puisse la distinguer des autres espèces du genre , T Ü B £4$ genre, alors le Botaniste emploie les noms fournis, soit par le pays où croît la plante , soit parla saison où elle fleurit, soit par son odeur , soit par sa couleur, etc. Ce sont ces noms spécifiques que Linneus appelle tri- viaux, comme Malva capensis , Colchicu/n autumnale , Viola odorata , Asphodelus lu - leus. voy. Nomenclature. TRONC, voy. Tige. TRONQUÉE , feuille ; celle dont le som- met est terminé par une ligne transversale, comme dans le Liriodendrum tulipijera , dans Y Adiantum Iruticatum , etc. TROPIQUES, voy » Floraison. TUBERCULES. On désigne communé- ment par ce nom , les excroissances ou points saillans que l’on observe sur quelques plantes Lichéneuses. TUBERCULE , muricatus. Cette expres- sion est employée dans Linneus, tantôt pour désigner une tige parsemée de points saillans, coniques , comme dans 1 ’Œnothera mûri - cata ; tantôt pour désigner un fruit hérissé de pointes courtes, plus ou moins roides, et quel- quefois recourbées , comme dans YAnona mû- rie ata. TUBÉREUX. voy. Racine. 1. M m 546 ü R N r TUBULE , qui imite un tube. TUNIQUE: Membrane qui recouvre cer- taines parties des végétaux. TURBINÉ. L’organe qui a la forme d’une toupie , ou qui ressemble à une poire, est ap- pelé turbiné. U XJnI-CAPSULAIRE , fruit; celui qui est formé d’une seule capsule, comme dans la Véronique, dans la Digitale, etc. UNI-FLORE, pédoncule; celui qui 11e porte qu’une seule fleur, comme dans la Centenille, dans la Violette, etc. r UNI-LATERAL, voy. Inflorescence. UNI -LOBE, embryon; cel. i qui n’a qu’un seul lobe ou cotylédon, voy. vol. 2, Monocotylédones. UNI-LOCULAIRE, péricarpe; celui qui n’a qu’une cavité, ou dont l’intérieur n’est séparé par aucune cloison , comme dans la Centenille, dans i’Androselle, dans la Gen- tiane , etc. UR.NE. Espèce d’involucre ou d’enve- loppe qui contient , selon plusieurs Bota- nistes, les organes de la fructification des £ I U T R 547 Mousses. L’Urne est surmontée d’un Oper- cule, et recouverte par une Coiffe. Elle varie dans sa forme, qui est ou ovale, ou conique, ou cylindrique, etc. Tantôt elle est sessile, comme dans le P hase uni ,* tantôt elle est portée sur une soie ou pédoncule filiforme, comme dans VHypnum. voy. vol. 2 , MoüsSES. ü TR IC U LES. On donne communément ce nom aux vésicules dont est formé le pa- renchyme ou le tissu utriculaire. Senebier regarde leS utricules comme des vaisseaux transparens et remplis de sucs verts, qui s’anastomosent dans toutes leurs rencontres, et se gonflent dans leurs inter- valles. Ces utricules sont liés entr’eux, selon l’observation de Duhamel , par des vaisseaux très fins; de plus, ils sont liés avec les gros vaisseaux, par des vaisseaux plus petits, comme l’a remarqué Hitl. Les utricules ne sont pas tous de meme grosseur ni de même figure; aussi Grew les a-t-il comparés à l’écume qui se forme sur le vin doux dans le temps de la fermen- tation. La direction des utricules est horizontale, et la file ou série qu’ils forment , coupe h an- gles droits les fibres longitudinales. Mm 2 548 ü T R Les utricules existent dans toutes les par- ties du végétal, voy. Moelle, Parenchyme. Gærtner a aussi donné le nom d’Utricule à l’espèce de capsule qui est uni-loculaire , monosperme, ordinairement très mince, et presque diaphane, constamment évalve, et d’une forme ovoïde ou globuleuse. Toutes les semences appelées nues pourroient, d’a- près cette définition, être considérées comme autant de capsules utriculaires ; mais l’au- teur que nous 'avons cité a cru devoir res- treindre le mot Utricule , en l’appliquant seulement aux enveloppes qui se détachent des semences par une légère pression , comme dans l’Ansérine , dans l’Arroche , dans la Bette , ou qui sont munies dans leur cavité d’un cordon ombilical , comme dans l’Ado- nide , dans le Pigamon , ou dans lesquelles la semence est renversée, c’est-à-dire que la radicule de l’embryon est placée au som- met de la semence , dans la partie qu’occu- poit le style , comme dans les Callitriche , Zanichellia , Zostera , etc. V A I 549 V Vacillant, voy. mobile. VAISSEAUX. Tuyaux de différentes té*- nuités, qui existent dans tous les organes des végétaux, et qui sont destinés à transmettre d’une partie à l’autre les divers fluides né- cessaires à l’existence et à l’accroissement des plantes. Notre intention n’est point de discuter quelle est la texture des vaisseaux. Il nous paroît évident qu’ils sont composés de mem- branes; que ces membranes sont elles-mêmes formées d’autres vaisseaux plus petits, et liés entr’eux par quelque tissu cellulaire ou utri- culaire.Nous nous proposons seulement d’exa- miner la structure des vaisseaux, savoir, si les vaisseaux qui frappent notre vue lorsque nous considérons la coupe transversale ou longitudinale d’un végétal , et qui contiennent les fluides, sont formés par le rapprophement de fibres roides et solides, de sorte que les li- queurs s’élèvent comme l’huile dans une mè- che formée de plusieurs fils de coton ; ou si les fibres sont réellement creuses, de sorte que chacune d’elles fasse les fonctions de vaisseau. Mm 3 ’5oo V A I Nous convenons qu’il nous a été impossible de découvrir si les libres des plantes arbores- centes étoienl fistuleuses, puisque ces fibres, -quelque simples qu’elles fussent , nous ont paru encore susceptibles d’être divisées ou séparées; mais dans les plantes herbacées nous avons observé des fibres qui sont réel- lement creuses, et qui paraissent contenir le suc lymphatique. Si l’on coupe transversale- ment une tige de Souci , on découvrira un grand nombre de vaisseaux disposés circu- lairement à quelque distance de l’écorce. On peut faire la même observation sur les tiges de plusieurs Cueurbitacées , mais sur-tout sur celle de la Courge , dans laquelle on trouve , non-seulement une rangée de vais- seaux sous l’écorce, comme dans le Souci, mais dans laquelle on voit encore sept pa- quets de vaisseaux d’un calibre assez consi- dérable, situés presque vers le centre de la tige. L’existence de ces vaisseaux est encore O plus apparente, lorsqu’on examine la coupe d'une lige desséchée.- On ne peut douter que les filets longitudinaux qu’on observe ne soient de véritables vaisseaux, puisqu’on voit clairement leur orifice, et puisqu’on pressant la tige, on peut faire monter la liqueur V A 1 55i qu’ils contiennent. Ces observations, qui pa~ roissént prouver que les fibres dés plantes herbacées sont creuses ou fistuleuses, ne doi- vent-elles pas faire conclure par analogie, que les vaisseaux dans les plantes frutescentes ne sont point formés par le rapprochement de fibres roides et solides , niais que chaque fibre est réellement vasculeuse , quoique ce- pendant cette structure échappe à nos re- gards? Ne pourrions-nous pas encore ajouter que, le suc propre du végétal étant contenu évidemment dans des vaisseaux ou fibres creuses, il est permis de conjecturer que la sève doit être également chariée dans des vaisseaux de semblable structure? Les Botanistes distinguent trois espèces de Vaisseaux dans les plantes; savoir, les Vais- seaux séveux ou lymphatiques, les Vaisseaux propres et les Vaisseaux aérophores ou Tra- chées. Lès Vaisseaux séveux contiennent la lymphe ou la sève ; ils ont une direction loneitudi- nale , et sont disséminés circulairemenl dans le végétal, voy. Lymthe. Comme il est très vraisemblable què cha- que espèce de végétal contient un suc par- 55a y A I ticulîer qui lui est propre, on a appelé Vais- seaux propres ceux dans lesquels ce suc est contenu. Cps vaisseaux, dont la direction est longitudinale, ont des positions différentes. Dans certaines écorces , comme dans celle du Sapin , on apperçoit d’assez gros troncs de vaisseaux propres , qui rampent sous l’en- veloppe cellulaire. Dans VEpicæa, ils sont situés auprès du corps ligneux : il en est qui sont voisins de l’épiderme , et il s’en trouve souvent dans l’épaisseur de l’écorce. voy. Suc PROPRE. Les vaisseaux aérophores ou Trachées sont roulés en spirale, et doués d’une certaine élas- ticité. Ces vaisseaux, vus au microscope, pa- roissent comme des bandes brillantes, argen- tées et roulées en vis. Pour se former une idée juste des Trachées, il faut, comme l’ob- serve Duhamel , imaginer un ruban roulé sur un très petit cylindre. Plusieurs Physiciens ont regardé les Tra- chées comme servant de poumons aux plantes; néanmoins Grew dit formellement qu’il n’est point du tout prouvé que ces vaisseaux ne contiennent que de l’air, et il semble croire qu’ils charient quelquefois des liqueurs. Ce V A I 553 sentiment est aussi celui de Reichel , dont les observations sont consignées dans le Traité des Semis et Plantations de Duhamel. Il est probable que les Trachées se trou- vent en plus ou moins grand nombre dans toutes les parties du végétal. On les observe aisément dans l’aubier , dans les corolles , dans les feuilles, et sur-tout dans celles de la Scabieuse; cependant il est des organes où leur existence n’est pas encore démonti’ée d’une manière rigoureuse; par exemple, dans l’écorce. Daubenton a soumis aux recherches les plus attentives l’écorce de plusieurs vé- gétaux ; celle du Chêne est la seule dans la- quelle il ait observé quelques points brillans, qu’il soupçonne appartenir aux Trachées; mais ce célèbre Naturaliste n’a jamais pu parvenir à en dérouler une partie assez con- sidérable , et convertir par ce moyen ses soupçons en certitude. Les Trachées ne sont pas non plus visibles dans les cal y ces, qui sont un prolongement de l’écorce du pédoncule. L’absence ou le défaut d’appa- rence de ces Vaisseaux dans un organe con- o fondu souvent avec la corolle, nous a paru présenter un moyen aussi simple que certain, pour constater si l’enveloppe des fleurs , qui 554 V A R est unique et en même temps colorée, comme clans les Liliacées , les Orchidées , etc. doit être prise pour un culvce ou pour une co- rolle. voy. Magas. encycl. année n.Q XT , tom. 3. VALVES, valvule®. Pièces ou parties de la capsule, qui se séparent plus ou moins pro- fondément, ou qui se détachent presque tou- jours entièrement lorsque ce péricarpe s’ou- vre. Alors la capsule est appelée Bivalve , Trivalve , etc. selon le nombre des valves. voy. Péricarpe. VARIÉTÉS. Individus de l’espèce aux- quels il est survenu quelque léger change- ment ou quelque accident. Les Variétés sont des jeux de la nature , un effet du hasard ; et le Cultivateur, par des procédés ingénieux, a trouvé , non-seulement le moyen de les en- tretenir , mais encore celui de les faire naître et de les multiplier. La température, le sol , l’exposition, les maladies, la culture , chan- gent souvent la physionomie propre des vé- gétaux ; c’est alors que les feuilles se pana- chent, que les fleurs deviennent pleines, etc. mais ces variétés reviennent aisément à leurs premières formes, lorsque leurs graines sont déposées dans le sein de la terre , et V É G 555 lorsque aucun accident , aucun obstacle ne vient contrarier de nouveau les lois de la nature, VÉGÉTAL. V egetabilia , planlœ. Corps organique vivant , dépourvu de sentiment et privé des principaux phénomènes du mou- vement spontané. Le végétal n’a pas toujours la même con- sistance; aussi les plantes ont-elles été distin- guées en Herbes , Sous-arbrisseaux , Arbris- seaux et Arbres. Nous avons parlé séparément de toutes les parties qui composent les végétaux. Après avoir fait connoître la nature de leurs or- ganes, et après avoir développé leurs prin- cipales fonctions , nous avons examiné les différences qu’ils présentent , et qui sont fournies par l’insertion, le nombre, la con- nexion, la forme, la direction , la propor- tion, etc. Nous nous proposons maintenant de rassembler tous ces membres épars , d’ex- poser les organes du végétal dans l’ordre qui leur convient , et de tracer un plan métho- dique qui , en rappelant les articles cités , puisse diriger dans l’étude de la Botanique, et offrir un apperçu de nos connoissances ♦■sur l’économie végétale. 556 V É G Les végétaux sont des êtres organisés. Les organes des végétaux se divisent , de même que ceux des animaux, en organes similaires et en organes dissimiiaires. Les organes si- milaires sont composés de parties simples , homogènes, du moins en apparence. On en distingue de deux sortes ; savoir, les Fibres et les Utricules. Les Fibres sont de petits filets ligneux, regardés par le plus grand nombre des Botanistes , comme des tujaux ou vais- seaux dans lesquels circulent les fluides des végétaux : leur direction est longitudinale. On en distingue de trois espèces; savoir, les Vaisseaux séveux , les Vaisseaux propres et les Vaisseaux aérophores ou trachées. Les Utricules sont de petites bourses, de petites vessies qui, se touchant immédiatement , for- ment des files ou séries, dont la direction est horizontale. Les Fibres et les Utricules , par leurs différentes combinaisons ou par leurs diverses contextures, donnent naissance à l’Ecorce, au Bois et à la Moelle. L’Ecorce est formée de Fibres et de rangées d’Utricules distinctes et parallèles. C’est une peau épaisse, composée de diverses coucbes d’une nature différente. La plus extérieure est l’Épiderme, c’est-à-dire, cette membrane y É G 557 mince qui sert d’enveloppe aux. différentes parties des plantes , et qui est diversement colorée. On trouve immédiatement au-dessous de l’Epiderme , une substance succulente et herbacée, appelée Enveloppe cellulaire. Cetta substance est très abondante dans le Sureau, où elle est de couleur verte , et elle paroît , pour ainsi dire, toute formée d’utrieules. On apperçoit sous l’Enveloppe cellulaire , des plans défibrés longitudinales, qu’on appelle Couches corticales. On leur donne aussi le nom de Liber, parce que ces couches , macé- rées dans l’eau , se détachent comme les feuil- lets d’un livre. Ces couches sont formées de fibres qui s’étendent de bas en haut , mais qui ne suivent pas des lignes droites ; elles s’écartent, se rapprochent , se touchent en différens endroits , et forment une sorte de réseau fort irrégulier, dont les mailles ou espaces vides sont remplis par les utricules qui coupent à angles droits les fibres longi- tudinales; ce qui fait un entrelacement assez semblable à celui des brins de bois dont une claie est composée. On distingue dans l’Ecorce les Vaisseaux séveux, c’est-à-dire, ceux qui contiennent la Sève, ou cette liqueur simple qui coule avec 558 V É G abondance dans le végétal pendant le prin- temps, et qui monte, s’élève durant le jour , tandis qu’elle s’abaisse et descend aux ap- proches de la nuit. On y observe sur-tout les Vaisseaux propres, ainsi appelés, parce qu’ils contiennent une liqueur ou suc propre à chaque végétal. Ce suc propre varie quant à sa substance, quant à sa couleur , quant à son odeur et quant à sa saveur. Pour ce qui concerne les Vaisseaux aérophores ou tra- chées , c’est-à-dire , ceux qui sont roulés en spirale, et qui contiennent l’air aussi néces- saire à la vie des végétaux qu’à celle des animaux , leur existence n’est pas encore démontrée d’une manière rigoureuse dans l’Écorce. On trouve sous l’écorce le Bois, corps so- lide qui donne du soutien et de la force aux arbres. Le Bois est formé de paquets de fibres longitudinales, réunies étroitement, et agglu- tinées par le tissu utriculaire qui leur est in- terposé. Il se distingue en Bois imparfait ou Aubier, et en Bois parfait ou Bois propre- ment dit. L’Aubier, dont l’organisation est la même que celle du corps ligneux , est un bois qui n’a pas encore acquis toute sa soli- dité. Le Bois parfait ou le corps ligneux dans V E G 55g lequel existent les vaisseaux séveux, les vais- seaux propres et les vaisseaux aérophores, est formé de couches qui s’enveloppent et se re- couvrent les unes les autres. On trouve dans le centre une substance spongieuse , formée de Vaisseaux très lâches et d’Utricules très larges, connue sous le nom de Moelle. Cette subs- tance , pressée par les couches ligneuses qui se forment successivement, tend à s’échap- per , parvient jusqu’à l’écorce, et forme sur l’aire d’une coupe transversale ces lignes qui, partant du tronc, aboutissent à l’écorce, et auxquelles on donne le nom d’insertions ou de prolongemens médullaires. La structure de la tige des plantes herba- cées diffère de celle du tronc des arbres ; elle varie même selon les différentes espèces d’her- bes. En général , les tiges herbacées sont com- posées d’une écorce sous laquelle est un tissu cellulaire plus ou moins épais et succulent : on trouve ensuite les fibres ou vaisseaux qui donnent de la consistance à la plante, et l’in- térieur de la tige est rempli par un tissu utri- culaire ou par la moelle. Si l’on coupe trans- versalement une tige de Souci , on apperçoit une rangée circulaire de vaisseaux sous l’é- corce, et le tissu utriculaire occupe ensuite 56û V Ê G tout l’intérieur de la tige. La conformation de la tige de la Citrouille est différente de celle du Souci. O11 observe à la vérité sous son écorce, une rangée de vaisseaux; mais l’on remarque presque vers le centre , sept paquets de vaisseaux d’un calibre assez considérable, qui sont rangés circulairement. Chacun de ces paquets est formé de huit à douze vais- seaux qui non-seulement contiennent de la lymphe , mais qui paraissent encore faire les fonctions de trachées. Les interstices des pa- quets de vaisseaux sont remplis par le tissu utriculaire. Dans plusieurs plantes de la fa- mille des Joncs et de celle des Cypéroïdes, l’intérieur de la tige est rempli par la moelle ou par un tissu utriculaire , qui est plus spon- gieux et moins aqueux que dans beaucoup d’autres plantes. Les organes dissimilaires formés par le concours des organes précédens , se divisent en organes conservateurs et en organes re- producteurs. Les organes conservateurs sont la Racine, la Tige et les Feuilles. Les or- ganes reproducteurs sont la Fleur et le Fruit. La Racine prépare les différens sucs que les libres ou chevelus dont elle est munie, ont puisés dans le sein de la terre; la Tige reçoit V É G 56 1 reçoit ces sucs , et les distribue dans les di- i vers organes dont elle est le support. Les feuilles , que l’on ne doit pas regarder comme un simple ornement des plantes , exhalent par leur surface supérieure, le superflu des liqueurs , tandis qu’elles pompent par leur surface inférieure les vapeurs de l’atmosphère, qui, refoulées dans le végétal, augmentent la quantité de la sève et concourent à la nour- riture de l’individu. Les fleurs qui s’échap- pent des boutons , présagent une postérité nom- breuse. Bientôt on voit paraître les organes sexuels , ordinairement entourés d’une double enveloppe. L’extérieure, ou le Calyce qui est une continuation de l’écorce du pédoncule, sert de berceau à la fleur ; et l’intérieure, ou la Corolle qui est une continuation du liber, est comparée au lit où se célèbrent les noces. La Corolle n’existe pas dans toutes les fleurs; tantôt elle est d’une seule pièce; tantôt elle est formée de plusieurs parties qu’on nomme pétales. Elle environne et défend les organes sexuels , qui sont les Etamines et le Pistil. Les Etamines dont l’insertion se fait sous l’Ovaire , sur l’Ovaire ou autour de l’Ovaire , sont le plus souvent composées chacune d’un Filament et d’une Anthère. Le Filament est Nu i. 5.62 Y É G une espèce de support dont l’existence n’est point absolument nécessaire. L’Anthère est un petit sachet rempli de globules qui contiennent le fluide fécondant. Les parties du Pistil sont l’Ovaire, qui renferme les ovules ou rudimens des semences; le Style, qui prend ordinaire- ment naissance sur le sommet de l’Ovaire, et le Stigmate, qui termine le Style. Lorsque le moment de la fécondation approche , les fleurs s’épanouissent; les globules fécondans, lancés de l’anthère , parviennent jusqu’au stigmate ; pénétrés par le suc visqueux dont la surface de cet organe est humectée, ils s’entr’ouvrent, le fluide vivifiant qu’ils contenoient s’échappe, s’insinue dans les vaisseaux du style, parvient jusqu’aux ovules , et leur communique le principe de la vie. C’est dans ce moment que la Corolle, les Étamines et le Style se flétrissent. La nour- riture que ces organes retiraient de la plante, se porte sur l’ovaire fécondé, qui prend son accroissement et devient un Fruit parfait. Le Fruit consiste quelquefois en une ou en plusieurs semences, tantôt nues, tantôt ren- fermées dans le calyce qui persiste; mais le plus souvent il est formé d’une enveloppe plus ou moins solide , de nature différente, appelée V É G 1563 Péricarpe, et il contient un plus ou moins grand nombre de Semences. La semence, considérée à l’extérieur , est enveloppée d’une double membrane , dont la plus intérieure est souvent peu apparente. On remarque ordinairement sur un de ses côtés, un Ombilic auquel est attaché un blâ- ment court qui tient au Placenta. La semence, considérée dans sou intérieur, renferme l’Em- bryon qui, dans les plantes Phanérogames, est tantôt formé de la Radicule , de la Plu- mule et de deux Lobes; tantôt de la Radi- cule, de la Plumule et d’un seul Lobe : on y trouve aussi quelquefois deux corps ou or- ganes qui entourent l’embryon ; l’un est ap- pelé Périsperme ou Albumen , et l’autre est nommé Vitellus. La semence, déposée dans le sein de la terre , germe aussitôt que l’humidité , l’air et la chaleur ont donné un premier mouvement aux tendres organes de la Plantule. Les lobes, fesant les fonctions de mamelles, entretien- nent et augmentent les principes de la vie vé- gétale; des sucs abondons puisés dans l’inté- rieur de la terre par la radicule, circulent dans la jeune plante; le végétal s’accroît in- sensiblement; la tige se forme, les rameaux Nn 2 564 V É G se développent, un feuillage verdoyant com- pose leur parure; les fleurs s’épanouissent, les organes de la génération remplissent le but de la nature , l’ovaire est fécondé, et le fruit ne tarde pas à paroître. La durée de l’existence des végétaux pa- roît proportionnée à leur nature. Il en est qu’on peut réellement appeler éphémères. Le même jour qui voit naître plusieurs Crypto- games, les voit également mourir. Le Draba subsiste à peine quelques mois, tandis que le Chêne survit à plusieurs générations. Les végétaux ne parviennent pas toujours au terme fixé par la nature. Ils sont sujets , de même que les animaux , à un grand nombre de maladies qui dérangent leur économie , et qui abrègent le cours de leur existence. La plupart des végétaux ne se reproduisent pas seulement par la voie naturelle des se- mences ; mais ils se multiplient encore par le développement des germes nombreux répan- dus avec profusion dans toutes leurs parties. Quoique le nombre des espèces que l’on a observées, et qui sont très distinctes, s’élève à plus de vingt mille, nous ne devons pas néanmoins nous flatter de connoître toutes les plantes qui croissent sur la surface du globe. V É G 565 Les voyages que des Naturalistes éclairés en- treprennent tous les jours pour étudier les vé- gétaux des contrées les plus reculees ou des pays nouvellement découverts , enrichissent sans cesse le domaine de la Botanique. Le génie le plus vaste ne parviendrait jamais a saisir l’ensemble des productions végétales, si elles ne fournissoient dans leurs différons or- ganes et dans les différentes considérations de ces organes , des moyens ou Caractères pour les distinguer. C’est à la recherche de ces caractères, c’est sur-tout à la connoissance de leur valeur et de leur affinité , que les Botanistes doivent s’appliquer , puisque les meilleures méthodes sont fondées sur les ca- ractères les plus essentiels, les moins varia- bles que fournissent les organes les plus im- portans. VÉGÉTATION. Vie végétale, ou plutôt preuve sensible de la vie végétale. Les effets de la végétation ayant été développés dans les articles Germination, Nutrition, Sève , Accroissement, Fructification, nous céoyons devoir nous borner à examiner quelques-unes des causes qui influent sur la vie des végé- taux. Ces causes sont principalement la cha- Nn 3 566 V É G leur, la lumière et l’électrique, voy. Élec- trique. Il n’est pas douteux que la chaleur ne soit très propre à exciter la végétation, tandis que le froid la ralentit si fort, que le mou- vement des liqueurs paroît suspendu en hi- ver, et qu’il faut toute l’industrie des Physi- ciens pour découvrir les productions que les plantes fournissent en cette saison, où les arbres semblent morts à ceux qui ne les examinent pas avec assez d’attention. Pour prouver que cette langueur des végétaux dé- pend principalement de la privation de la chaleur, il suffit, comme le dit Duhamel, d’observer qu’on force les plantes à faire en hiver des productions semblables à celles du printemps, en leur procurant une chaleur artificielle. C’est ainsi que les couches de tan et de fumier excitent puissamment la végé- tation. Les fourneaux et les poêles, avec lesquels on entretient dans les serres chaudes 18 , 20 et z5 degrés de chaleur, font pousser les Vignes, les Pêchers, etc. de sorte qu’au milieu de l’hiver, on voit d’abord des arbres garnis d’une belle verdure, puis chargés de fleurs , et enfin de jeunes fruits qui sont V E G 56y déjà parvenus à leur maturité, dans le temps que ceux qui sont en plein air commencent à peine à développer leurs feuilles. Ceux qui, pour leur plaisir, continue le même auteur , élèvent pendant l’hiver des Plyacinthes, des Narcisses dans des caraffes remplies d’eau , peuvent avoir remarqué que les fleurs se montrent bien plutôt dans les chambres toujours habitées et où l’on entre- tient un feu continuel , que dans celles où l’on ne fait du feu que de temps à autre. Il est néanmoins certain qu’il ne suffit pas de tenir les plantes dans un air suffisamment échauffé , pour qu’elles végètent parfaite- ment ; elles ont encore besoin de l’action immédiate du soleil. Semez, sur une couche, des graines de Pourpier ou de Laitue; cou- vrez les plantes qui ne tarderont pas à pa- roître, d’une cloche de verre , il est prouvé qu’elles y réussiront très bien. Mais si, à une cloche de verre, vous substituez un pot de terre, ces mêmes plantes, quoiqu’elles soient aussi échauffées par leurs racines et par leur tige , que sous une cloche, ne s’élèveront alors qu’en filamens déliés, terminés par de pe- tites feuilles, et elles ne pourront subsister long-temps. 568 V É G Si vous semez des graines dans une cave, les plantes, en s’élevant, se tourneront tou- jours du côté où pénètre le moindre jet de lumière. Si vous placez quelques pois de fleurs dans un appartement où se trouvent deux croi- sées, l’une au nord et l’autre au midi, les plantes se tourneront du côté de la croisée que vous aurez laissée ouverte. Bonnet a fait quantité d’expériences qui prouvent le salutaire effet de la chaleur et de la lumière sur les plantes. Ce Physicien fit à un des côtés d’une caisse carrée , une ouver- ture fermée d’une vitre; soit qu’on tournât cette vitre du côté du midi ou du côté du nord, les tiges des plantes qui étoient recou- vertes de cette caisse, s’inclinoient constam- ment du côté de la vitre, ou, ce qui revient au même , du côté de la lumière. — Il fit ensuite fabriquer des caisses , dont trois des côtés étoient clos avec des planches épaisses de deux pouces , et le quatrième étoit fermé par un panneau qui n’avoit que trois à quatre lignes d’épaisseur ; foutes les tiges qui y étoient renfermées se tournoient vers le côté le plus mince, parce qu’il étoit plus aisément traversé par la chaleur du soleil. V É G 569 Ces expériences et une foule d’autres que nous pourrions citer, prouvent l’action du soleil sur les plantes, c’est-à-dire, l’influence que la chaleur et la lumière ont sur la vé- gétation. voy. Lumière. Les circonstances les plus favorables à la végétation se présentent, lorsqu’après une pluie assez abondante, il survient un temps couvert accompagné d’un air chaud et dis- posé à l’orage; en un mot, de cet état de l’air qu’on appelle communément lourd , pesant, parce qu’alors on a peine à suppor- ter le travail. Dans une pareille circonstance où les va- peurs s’élevoient en si grande abondance, que la terre paroissoit fumer, Duhamel me- sura un brin de Froment épié, un brin de Seigle et un sarment de Vigne. Dans trois fois vingt -quatre heures, le premier s’étoit alongé de près de trois pouces, le second de six pouces, et le troisième de près de deux pieds. La terre pouvoit alors être comparée aux couches chaudes d’ou il s’échappe pa- reillement beaucoup de vapeurs. « Quel problème à résoudre , dit Senebier en parlant de la végétation ! Il n’y a dans la nature, ni huile, ni sels, ni aucun produit 57o VER végétal , et voilà pourtant ce que la végéta- tion forme tous les jours. Quoi qu’aucun ar- tiste ne puisse produire des huiles, changer les unes dans les autres, etc. néanmoins les plantes réalisent tous les jours cette opéra- tion au moyen de leurs organes, et de l’im- pression des corps qui agissent sur ces or- ganes. » VEINE , venosus. On appelle feuilles vei- nées, celles dont la surface est relevée par de petites nervures très ramifiées, qui ne s’en- foncent point, et qui communiquent les unes aux autres, comme dans les Salix myrsinites, Rhododendrum maximum , etc. — Les feuilles qui ne sont pas veinées sont appelées Ave- nia , sans-veines , comme dans le Protea glabra. VELU. On emploie celte expression pour désigner les parties des végétaux, dont la sur- face est couverte de poils mous , rapprochés et alongés , comme dans les Juncus pilo - sus , nia eus , campestris , etc. VERGETÉ, ée, tige, caulis virgalus ; celle qui pousse des rameaux foihles et iné- gaux , comme dans plusieurs espèces de Vasserina. VERSATILES, voy. Anthères. VER 57i VERT, te; couleur ordinaire des feuilles. — On appelle feuilles toujours vertes , celles qui conservent leur couleur verte pendant toutes les saisons de l’année, comme dans l’If, le Pin , le Sapin, etc. VERTICILLE. voy. Inflorescence. VERTICILLE , ce qui est disposé en forme d’anneau. Les rameaux sont verticillés dans v ' J le Protea argentea , dans quelques espèces de Sapin. — Les feuilles sont verticillées dans la Garance, dans le Caillelait. — Les fleurs sont verticillées dans la plupart des Labiées. VERTUS des plantes. La connoissance des corps de la nature n’intéresse pas seu- lement l’homme par la noble curiosité que lui inspire le spectacle des objets qui l’en- vironnent, mais encore par l’influence que ces objets peuvent avoir sur son existence , sur son bonheur et sur sa conservation. Les végétaux nous fournissent des alimens , des médicamens et des substances employées dans les arts. La substance nutritive préparée dans les organes des plantes, reçoit en eux sa pre- mière forme ; et un grand nombre de subs- tances médicamenteuses sont le résultat des combinaisons opérées par les instruments de la 572 VER végétation. II semble donc naturel qu’il y ait une liaison entre les propriétés des végétaux et leur organisation, ou ce qui revient au même, que les rapports fondés sur l’assemblage des caractères , indiquent avec précision , non- seulement la nature de chaque plante , mais encore les propriétés qui dérivent de cette conformité dans l’organisation. La méthode naturelle qui classe les plantes d’après les rapports fondés sur l’assemblage des caractères , présente donc de grandes fa- cilités pour connoître leurs vertus. Elle fait marcher ensemble, ou plutôt elle place sur la même ligne la conformité dans l’organi- sation , avec la conformité dans les vertus’ ; avantage précieux qu’on ne trouve point dans les méthodes artihci elles, qui placent la Rhu- barbe à côté des Mauves , le Chêne à côté de la Pinprenelle , le Poivre à côté du Jas- min , etc. et qui , pour exposer les vertus des végétaux , exigent , pour ainsi dire, autant d’examens particuliers qu’il y a de plantes. Les individus d’une même espèce , parfai- tement semblables dans toutes leurs parties , doivent avoir la même propriété , à moins Y E R 573 qu’elle ne soit altérée par des causes acci- dentelles dépendantes du terrain , de l’expo- sition , de la culture , etc. C’est ainsi que la Chicorée des champs , dont le principe domi- nant n’est point délajé dans une grande quan- tité d’eau de végétation , est préférable pour l’usage de la médecine , à la Chicorée des jar- dins , qui , plus succulente , sert à la nourri- ture. Les espèces d’un même genre ont aussi la même conformité dans les vertus. Les Mauves sont émollientes ; les Pavots , narcotiques ; les Gentianes, fébrifuges; les Courgès, raflraichis- santes; les Cochléaria , antiscorbutiques; les Rhubarbes, purgatives; les Absinthes , ver- mifuges , etc. Si quelques espèces paroissent s’éloigner de la vertu commune au genre , on doit attribuer cette différence à celle qu’elles présentent dans leur organisation. Le Ranunculus ficaria , Linn. qui n’est pas caustique comme les autres espèces de Re- noncules, en fournit un exemple. Les genres rapprochés par la nature , of- frent dans leurs usages les mêmes rapports que les espèces voisines. La Bourrache et la Buglose, l’Anémone et la Renoncule , le Serpolet et l’Origan , la Rhubarbe et l’O- 574 VER seille, etc. etc. en sont une preuve. Celui qui exerce la profession honorable de soulager l’humanité, peut donc, en suivant l’analogie des caractères , substituer quelquefois avec succès les plantes du pajs aux plantes exo- tiques. • ' ' Cette identité de vertus , qui paroît dé- pendre de l’identité de l’organisation , se retrouve dans les assemblages nombreux de genres, connus sous le nom de familles. Mais comme les plantes de ces grouppes, con- formes dans les caractères principaux , va- rient néanmoins dans quelques caractères moins essentiels, de même leurs vertus pré- sentent quelques différences, quoiqu’elles se rapportent à une propriété principale dont elles dérivent. C’est ainsi que, dans les La- biées , les propriétés dominantes sont l’amer et l’aromatique ; mais de la réunion plus ou moins combinée de ces deux propriétés , il doit résulter des vertus différentes qui ne permettent pas au médecin d’employer indis- tinctement les végétaux de cette famille; par exemple, l’aromate domine dans la Sauge, l’amertume dans la Germandrée , etc. En examinant ainsi les propriétés des familles reconnues comme très naturelles, on con- VER 575 dura, dit Jussieu dans un Mémoire lu à la Société de médecine, année 1786, et dont nous venons de présenter un extrait , que les propriétés des plantes d’une même famille sont analogues, et que cette analogie est en raison de l’affinité des plantes elles-mêmes. Les famjles les plus naturelles , comme les Graminées, les Labiées, les Crucifères, ont des propriétés plus égales que les Liliacées, les Composées , les Légumineuses , dont les caractères sont moins uniformes. La même analogie se retrouve dans les Malvacées , dans les Myrtoïdes, dans les Borraginées [ dans les Rosacées et dans les autres ordres qui sont aussi naturels. ( Voyez les observa- tions placées après l’exposition des caractères dans plusieurs familles, tom. 2 et 3.) Avant de terminer cet article, nous croyons devoir faire eonnoître les principes erronés de certains médecins , appelés par Linneus Signatores , parce qu’ils s’imaginoient que les vertus des plantes dépendoient de la res- semblance entre quelque partie du végétal et la partie malade du corps humain* Ces prétendus médecins Botanistes emploient ™ ictériq*^ les C****, Curcuma , Chelidomun, etc. Les Jüracœna-draco 576 VIS Tormentilla , Rum ex sanguin eus , etc. leur fournissoient des remèdes contre la dyssen- terie. Quelquefois ils s’allachoient à la forme extérieure de certaines parties. C’est ainsi que , selon eux , les racines de plusieurs Or- chis étoient un puissant stimulus dans l’acte de la génération : le fruit de VAnacardium orientale raffermissoil le cœur; celui de VA- nacardium occidentale forlifioit les reins ; le Brassica capitata soulageoit les maux de tête, et le Ranuncu/us Jicaria étoit em- ployé contre les hémorroïdes (i). Les lu- mières qu’une sage philosophie a répandues, ont dissipé depuis long-temps l’obscurité de celle doctrine ténébreuse , et ont mis en évi- dence les erreurs nombreuses dont elle étoit la source. VÉSICULAIRE, feuille , folium papulo- sum ; celle dent la surface est couverte de points transparjsns , vésiculaires, comme dans la Glaciale, dans plusieurs espèces de ftle- sembryanthemum. VISQUEUX. On donne ce nom à la partie (t) Ceux qui sont curi.eux de connoîlre les rêveries de l’esprit humain sur cette matière , peuvent con- sulter la Phy tognomonique de J. B. Porta. du V I V 577 du végétal , dont la surface est enduite d’une O 7 humeur tenace; par exemple, aux feuilles du Senecio viscosus , du Géranium viscosum , etc. VITAL, principe. Les plantes ont , ainsi que les animaux , un principe vital. Ce prin- cipe existe dans l’ovaire aussitôt qu’il a été fécondé ; mais il ne se développe que par l’ac- tion du stimulus qui produit la germination. Ne doit-on pas attribuer à ce principe vital, qui semble être le même que celui de l’orga- nisation , toutes les fonctions des plantes, leur formation, leur accroissement, leurs sécré- tions , etc. ? VITELLUS. Organe que Gærtner a ob- servé dans certaines semences , notamment dans celles de quelques Graminées. Le Vitellus est placé dans ces plantes, entre le périsperme et l’embryon , et il adhère à ce dernier. voy. Semence. VIVACE , perennis. On donne ce nom aux parties du végétal , qui subsistent pendant plusieurs années. Parmi les plantes vivaces, les unes perdent leurs tiges tous les hivers, et leur racine reproduit tous les ans une tige nouvelle ; les autres conservent leurs tiges en hiver, voy. Racine. O o i. S78 V R I VOLUBLE. La tige est appelée voluble, lorsqu’elle se roule en spirale autour des corps qu’elle rencontre, tantôt de gauche à droite, comme dans le Houblon ; tantôt de droite à gauche, comme dans le Liseron. VOLVA. voy. Bourse. VRILLES, cirrhi , capreoli. Productions filamenteuses, simples ou rameuses, nues, ordinairement roulées en spirale , par le mojen desquelles les plantes grimpent et s’ac- crochent aux corps voisins. Ne pourroit-on pas soupçonner que les vrilles sont des ra- meaux avortés? C’est ce que semblent prou- ver les vrilles de la Vigne, qui portent quel- quefois des fleurs et des fruits. Les vrilles sont tantôt opposées aux feuilles, comme dans la Vigne; tantôt elles sont axil- laires , comme dans la Grenadille ; tantôt elles terminent les feuilles , comme dans les Glo- riosa f Flagellaria ; tantôt elles terminent le pétiole , comme dans la Gesse; souvent elles sont bifides , trifides , etc. FIN PU PREMIER VOLUME. nomenclature M É T H O D I Q U E. VEGETA B ILIA SCU PL AN T Æ. , ' ÎVrfii» 1 .3 • ' -J ’ 1» L PLANTES OU VÉGÉTAUX. . , , , ' 1 Consistance , durée ^eleyatiçn des plantes . A rb o R j Arbre. Frutex, Arbrisseau. Sujfrutex , sous-Arbnsseau. Herba, Herbe. Pays qu'allés habitent. Exoticce, Exotiques. Indigente, Indigènes. Lieu oh elles croissent. t ' j 1 1 \Ti • Vi w Campestres, des champs incultes (i). • Arvenses, des terres en jachère (?). Agrestes, des champs cultivés (5). Cultæ, des Jardins. Ruderales, parmi les décombres* Dumosœ s. Sepiariœ , des Haies. A ( i ^ Campus, inquil l’alla, l. 4, est planities terra ampla et [tandis : idcoque spatiale platca , areaque , campi nomen acce- perunl. (2) Arvum dicimus agrum necdum satum. Fest. (3J Agcr, locus in rare qutm colimus , sive arando , sive conse- rendo. Fest. Titi pampineo gravidus autumno ,Jloret ager. HoR. Oo 2 c -€1 i>8o NOMENCLATURE Arenosœ, (3es lieux sablonneux. Pratefàès , des Ptairiès.' Montana des Montagnes. Sylvatica’, des Forêts’. Nemorosa >} des Bois (i). Paiudoxr, des Marais."" ' Lacustres, des.JÇ,açÿet: Eoux-jtorœaiitçs, : • Littorales , des bords des Fleuves. Marititîiœ-; qui naissent sur les 'bords de la hiêr ou dans la mer. . , .Vf/ !A . ft 4> V. . Présence ou absence, et nombre des lobes. ."('.V- nu . ! ■ ••{ • Acotyledones , Aeotylédones. Monoco'tyledone&i Monocotylédones. Dicotylédones , Dicotylédones. Présence ou absence de la tige. Caulescentes, Caulescentes. Acaules , Acaules. Présence ou absence de la corolle, et nombre des pétales. Apetalœ, Apétales. Monopetalœ , Monopétales. Polypelaiœ , Polypétales. , ( i ) N émus propriè dicitur quoi voluptatis causî comparatum est et plénum amanitatis. Quint, liv. io, cep. 3.DiJfert auctorc Valla , a sylvâ quee ctrdua est; a luco qui religiosus • est , et a saltu in quo jument a pascunlur. .méthodique,.. 58r Organes sexuels cachas ou apparents , réunis • vn»n»> • s\ ou. séparés. Cryptogames , Cryptogames. Phanérogames , Phanérogames. Hermaphrodites , Hermaphrodites. ... j Mono'icœ. Monoïques. . Viennes, JJiclines. •>„. .. ( Dioices , Dioiques. Polygames , Polygames. 1 s U ) Ovaire libre ou adhérent. \ * » , •. Eleuterogyncs , Eleutérogynes. Symphytogynes , Sy inphy togynes. §• I. RADIX, RACINE. Sa Durée. Annua, Annuelle. Biennis, Bisannuelle. Perennis, Vivace. Fruticosa, Fruticjueuse. Sa Substance. Bulbosa, Bulbeuse. Tuberosa, Tubéreuse. Fibrosa, Fibreuse. Sa Structure .. . • . • > • Simplex, Simple. Ramosa, Rameuse. O o 3 * Î58i nomenclature Sa Direction. Perpendicularis , Pivotante. Horizontalis , Horizontale. Repens, Rampante. Sa Forme. Globosa, Globuleuse, Prœmorsa vel succisa, Tronquée ou Rongée. Fusiformis, Fusiforme. Articulata, Articulée. Granulata, Granulée. Squamosa , Ecailleuse. Fasciculata, Fasciculée. Palmata , Palmée. §. II. CAULISj tige. Espèces. Culmus, Chaume. Scapus , Hampe. S^ipes, Pié. Caudex, Tige caudiciforme ou Racine montante. Nature et durée de la tige. Herbaceus , Herbacée . Sujfnitieosus , Suffrutiqueuse ou Su ffrulescente. Fruticosus , frutiqueuse ou frutescente. Arboreus , Arborescente ou Tronc. Sa Consistance. Solidus , Solide. Succulentus , Succulente. 583 méthodique. Suberosus, Subéreuse. ( Quercus suber , L.') Inanis s. Medullosus , Spongieuse ou contenant une substance fongueuse. Fistulçsus, Fistuleuse. Rigidus, Roide. Debilis, Foible. Sa Direction. Erectus, Droite, qui appi'oche de la ligne perpendi- culaire. Strictus, parfaitement Perpendiculaire. Obliquus, Oblique, s’écartant de la ligne perpendicu- laire ou de la ligne horizontale. Ascendens , Montante. Geniculatus , Géniculée. Flexuosus , Flexueuse. Declinatus , Déclinée, Nutans, Penchée. Procumbens , Tombante. Prostratus, Couchée. Repens , Rampante. Reptans, Traçante. Sarmentosus , Sarinenleitse. Scandons, Grimpante. Volubilis, Voluble. Sa Forme. Teres , Cylindrique. Sent itérés , demi-Cylindrique. Compressus , Comprimée. Anceps, Gladiée. Angulatus , Anguleuse. Triqueter, Triquètre, 584 nomenclature Tetragontis, Tétragone. Membranaceus , Membraneuse. ( Cactus phyllan- thus, L .) Articu/atus , articulée. ( Lathyrus sylvestris, L.) Sa Couverture, Nudus, Nue. ( Cuscuta Europaa , L.) Aphyllus, Apliylle. Folia tus, Feuillée. Sguamosus , Ecailleuse. Vapinatus , Engainée. Jmbricatus, Cachée par les feuilles qui la recouvrent. A/utus, Ailée. Sa Surface. La vis , Lisse. S riatus , Striée. Su/catus, Sillonnée. Cana/iculatus , Canaliculée. Glaber, Glabre. Pubescens , Pubescente. Pi /osas, Velue. Hirtus, seu Hispidus, Hérissée. Tomentosus , Tomenteuse. Seaber , Scabre. Muricatus, Tuberculée. Ureas , seu pruriens , Cuisante. Aculeatus , Aiguillonnée. Spinosus, Épineuse. Rimosus, Crevassée. Sa Composition. Simplex, Simple. Enodis, Continue ou sans noeuds. 585 MÉTHODIQUE. Nodosus, Noueuse. Articulatus , Articulée. Ramosus, Branchue. Dichotomus , Dichotome. Stoloniferus , Stolouifere. Virgatus -, Vergetée. Prolifer, Prolifère. Paniculatus , Paniculée. ( Cramle tatarica, £.) Fastigiatus , Fastigiée. Ramosissimus , Très-rameuse. §. III. DIVISIONS Kl SOU S-Dl VI S I O N S DE LA TIGE. Rami, Branches. Ramuli, Hameaux. Situation des rameaux. Alterni , Alternes. Oppositi, Opposés. Decussati, Croisés ou Opposés en croix. Verticillali, Verticillés. Distichi, Distiques. Sparsi, Epars. Conjerti, Entassés. Leur Direction. Erecti , Droits. Patentes, Ouverts. Horizontales , Horizontaux. Incurvati, Courbés en dedans. Recurvati, Recourbés ou Courbés en dehors. Rejlexi, Réfléchis ou pendans perpendiculairement. 586 nomenclature Declinati, Déclinés. Divaricati, Ecartés. Dijfusi , Diffus. Fastigiati , Fastigiés. ( Chrysanthemum Corymbo- sum, L .) §• I V. FOLIA, FEUILLES. Considérées dans leur bouton. Involuta , Involutées. Revoluta , B-évolutées. Obvoluta , Obvolutées. Convoluta, Convolutées. Imbricata, Imbriquées. Equitantia , Chevauchantes. Conduplicata , Condupliquées. Plicata, Plissées. Circinalia, Cochléiformes. Considérées quant au lieu de leur insertion. Radicalia , Radicales. Caulina , Caulinaires. Rainea , Raméales. Floralia , Florales. Quant à leur situation. Alterna, Alternes. Opposita , Opposées. Decussata s. cruciata , Croisées. Gemina, Géminées. Verticillata s. stellata, Verticillées. MÉTHODIQUE. Disticha, Distiques. Sparsa, Eparses. Conferta, Ramassées. Imbricata, Imbriquées. Fasciculata, Easciculées. Quant à leur attache. Adnata, Adnées. ( Xeranthemum vestitum , L.) Sessilia , Sessiles. Petiolata, Pétiolées. Pe/tata s. umbilicata , Peltées ou Ombiliquées. Confluentia , Confluentes. Perfoliata , Perfoliées. Semi-amplexicau/ia , tlemi-Amplexicaules. Amplexicaulia , Amplexicaules. Cannata, Connées. Vaginantia , Engaiuantes, Decurrentia , Décurrentes. Quant à leur direction. Adpressa , Appliquées. Erecta , Droites. Patula , peu Ouvertes. Patentia, Ouvertes. Patentissima , très-Ouvertes. Horizontalia , Horizontales. Jnjlexa , Courbées en dedans. Recurvata, Recourbées ou Courbées en dehors. Reclinata , Reclinées. Refl ex a y Réfléchies. ResupiutUa , Renversées. Involuta , Roulées en dedans. 588 Nomenclature Revoluta, Roulées en dehors. Obliqua , Obliques. Submersa , Submergées. ( Hottonia palustris , L.) Natantia, Flottantes. (Nymphéa , L . ) Emena, Emergées, s’élevant hors de l’eau. ( Sagit - taria, L. ) Quant à leur circonscription. Orbiculata, Orbiculaïres. Subrotunda, Arrondies. Ouata , Ovées. Obovata s. obverse ovata, Ovées à rebours. Oualia s. elliptica, Ovales. Oblonga , Oblongues. Lanceolaria , Lancéolaires. Lanceolata, Lancéolées. Parabolica , P araboliques. Spatulata, Spatulées. Cuneiformia, Cunéiformes. Linearia , Linéaires. Subulata , Subulées. Acerosa , Acéreuses (1). Setacea, Sétacées. Ovato-ob/onga , Ovales-oblongues. Lineari-lanceolata , Linéaires-lancéolées. ( i ) D’après la définition que Linneus donne de folia eccrosa , il paroît qu’il dérive accrosa à' a eus , aeûs. Ne doit-on pas plutôt croire qu'il faut le dériver d'iuur , aceris ? En effet, on remarque à la base des feuilles du Mélèze , du Cèdre et de plusieurs Pins et Sapins , des paillettes qui sont les débris des bourgeons. Il est probable que les Anciens oiit employé dans ce sens folia accioso. 589 MÉTHODIQUE. Quant à leurs angles. Integra , Entières. Angulosa, Anguleuses. , Tria ngu laria, Tria n gu 1 aires. Deltoïdea , Deltoïdes. Rhombea, Rhomboïdes. Trapczifbrtnia , Trapeziformes. Quant à leurs sinus et leurs lobes. Cordàta, Cordiform.es. Reniformia , Kéniforcdesl Lunata , Lunulées. Sagittata , Sagillées. Hastata, Hastées. Runcinata , Roncinées. Lyrata, Lyrées. Panduraformia , Panduriformes. ( Euphorbia hete- rophylla , L. ) , Pinnatifida , Pinnatifides. Sinuata, Siniiées. Laciniata , Laciniées. Lobata, Lobées. Palmata, Palmées. ■r, Quant à leurs bords. Integerrima, Très-Entières. Crenata , Crenelées. S erra ta , Serrées. Dent ata , Dentées. Cil lata , Ciliées. Spinosa, Épineuses. Cartilaginea , Cartilagineuses. 590 NOM EN CLATURE Revoluta ( margineî) ^ à bords roulés en dehors. Repanda, Gaudronnées ou Festonnées. Erosa , Rongées. ( Sal-via Æthiopica , L .) Lacera, Déchirées. Quant à leur sommet. Acuta, Aiguës. Acuminata, Acuminées. Cuspidata, Cuspidées. ( ficus religiosa , L.) Mucronata , Mucronées. Cirrhosa, Vrillées. ( Melhonica , Juss.) Obtusa, Obtuses. Emarginata, Echancrées. Retusa, Emoussées. Truncata , Tronquées. t Prœmorsa , Mordues. Quant à leurs appendices. Stipulacea, Stipulacées ou accompagnées de sti- pules. Exstipulacea s. nuda, Nues ou dépourvues de sti- pules. Quant à leur surface. Glabra, Glabres. Pubescentia, Pubescentes. Villosa, Velues. Tomentosa , Tomenteuses. Sericea, Soyeuses. Hispida s. hirta , Hérissées. Scabra , Scabres. Aculeata, Aiguillonnées. Strigosa , Hérissonnées. 591 MÉTHODIQUE. Lee via , Lisses. Lucida , Luisantes. V .casa , Visqueuses. Co/orata , Colorées. ( Arum pictum , L. ) Enervia , Enerves. Nervosa , Nervées. y rinérvia , T rinerves. Trinervata , Trinervées. Triplinervia , Triplinervées. Lineata , Crayonnées. Striata , Striées. Su/cata, Sillonnées. Venosa , Veinées. Rugosa, Rugueuses ou Ridées. Bullata y Btillées ou Boursouflées. Lacunosa , Lacuneuses. Punctata, Ponctuées. C/anduIosa , Glanduleuses. Papillosa , Mamelonées. Papulosa, Vésiculaires ou Pustulées. Quant à leur expansiçn. Plana , Planes. Canaliculata , Canaliculées. Concava, Concaves. Cucullata , Capuchonnées. Convexa, Convexes. Plicata, Plissées. Undulata, Ondées. Crispa , Crépues. Quant à leur substance, Membranacea , Membraneuses. Scariosa , Scarieuses, 592 NOMENCLATURE Crassa, Épaisses. Çarnosa s. pulposa , Charnues. Quant à leur forme. Teretia, Cylindriques ou sans angles.. Gibba . Gibbeuses. Depressa , Déprimées. Compressa , Comprimées. Triquetra, Triquètres. Ensiformia , Gladiées. Lingulata s. Linguiformia, Linguiformes, Acinaciformia , Acinaciformes. Dolabriformia , Dolabriformes. Quant à leur durée. Caduca, Caduques. Decidua , Tombantes. Sempervirentia , Toujours Vertes. Persistentia , Persistantes. Quant à leur composition. Composita , Composées. Articulata , Articulées. Conjugata , Conjuguées. Binata , Binées. Digitata , Digitées. Pedata, Pédiaires. Ternata , Ternées. Pinnata , Pinnées ou ailées. Bijuga, Bijuguées. Trijuga, etc. Trijuguées, etc. Impari-pinnata , Ailées avec impaire; Abrupté-pinnata , Ailées sans impaire. Leur T iSV» l. .,4'Tt MÉïHObiQU Ê. / 5^3 Leur recomposition. Decomposita, Recomposées. d- • TJ" ' • c ’i ' Bigemma , Bigeminées. Biternata , Biternées. Bipinnata , Bipiunéés, ou deux fois ailées. Leur surcomposition. Supra-decomposita , Surcomposées. Tergemina , Tergéininées. . l Triternata, Triternées. Tripinnata, Tripinnées, ou Rois fois ailées. : Leur sommeil. Conniventia, Conui ventes. Includentici ; Renfermantes. Circum-sepientia , Environnantes. . Mu nient ia , Préservantes. ^ , Conduplicantia , Condupliquantes; Jnvolventia , Recouvrantes. Divergentia , Divergentes. Dependentia, Pendantes. Invertentia, Retournées dans une situation ren- versée. • * J Imbricantia, Retournées dans une situation hori- zontale. S- Y»; ?, ;; •' y • ; SUPPORT DES FEUILLES. P E T J O Z US y ï É TI ot E. Forme. > Linearis , Linéaire. Alatus, Ailé. (Citrus Aurantium). Clavatus , Dilaté à son sommet^ ou pn piassue. ( Caca lia suaveolent), '' PP ...SIKsO ,ï 594 nomenclature Compressais , Comprimé. ( Populus tremula). Teres, Cylindrique. Triqueter, Triquètle. Canaliculatus , Canaliculé. Spinesceus , Spinescent. (.Rhamnus catharticus). Direction. Erectus , Droit. Patens, Ouvert. Recurvatus , Recourbé. Surface. Glaber , Glabre. Aculeatus , Aiguillonné* Nudus , Nu. Articulatus , Articulé. Grandeur. Brevissimus , beaucoup plus court qüe la feuille. Brevis, un peu plus court que la feuille. Mediocris , de la longueur de la feuille. Longus, un peu plus long que la feuille. Longissimus , beaucoup plus long que la feuille. Division.. Simplex , Simple. Compositus , Composé. [Robinia pseudo-Acacia). ■ "’i'î ' ■ . * in:rn:.v §• VI. ÏARTIES ACCESSOIRES DES FEUILLES. STIPUXÆ, STIPULÉS. Nombre. Solitariœ , Solitaires. Gerninœ , Géminées. W.S , Situation. Latérales , Latérales. [Lotus Tetraphyllus). MÉTHODIQUE. 5g5 Ëxtra-foliaceæ , Extra-foliacées. ( Astragalus Ono- brychis). Intra-foliaceœ , lntra-foliacées. ( Motus nigra ). Oppositifoliæ , Opposées aux feuilles. ( Trifolium pra- tense ). Intermedice , Intermédiaires. ( Rubiacex ), Attache . Sessi/es , Sessiles. Adnatxt , Âdnées. * rr Decurrentes , Décurrentes. imaginantes, Engainantes. ( Polygonum Y ; . . .vna>L Structure. Subulat*, Subulées. Spinescentes , Spinescentea. . Lanceolatæ ; Lancéolées. Sagittal*, Sagittées. (Pisum maritimum >. Lunatce , Lunulées. • . . ' ■' •' O Direction , , . . Erectœ , Droites. Patentes, Ouvertes. ' y 1 i-': Refexœ, Réfléchies. . o vy ,,.p Bords , at \ ■ ■ -■ Integerrimee , Très-entières. Ciliatœ, Ciliées. “ Serrât æ, Serrées. Dentatœ , Dentées. Pinnatifdœ, Pinnatifides. ( PWa tncolor). • ' -lU-ûtljCL •T , 'irr/.r.-.A .v. ■\V. V Durëe. Caduc ce, Caduques. Deciduœ, Tombantes. Persistentes , Persistantes. . v-. •-ii itnVv.\\3 r,Vhn-,,Æ Pp 2 <* 596 nomenclature Grandeur. Brevissimœ , plus courtes que le pétiole. Médiocres, de la lougüeur du pétiole. Longie, plus longues que le pétiole. §• VII. INFLORESCENTIA , INFLORESCEN FLORÈS, PLEURS. Insertion. Radicales , Radicales. Caulini, Caulinaires. Ramei, Raméales. Situation sur la tige et sur les rameaux . Terminales , Terminales. Axillares , Axillaires. Supra-ax il lares, Supra-axillaires. Extra-axillares , Extra-axillaires. Oppositi, Opposées. Altérai , Alternes. Sparsi , Éparses. Attache. Sessiles, Sessiles. Pedunculati, Pédonculées., Direction. Erecti, Droites. Horizontales , Horizontales. Cernui, Penchées. Resupinati , Renversées. Distichi, Distiques. Unilatérales , Unilatérales. Secundi, Détournées d’un seul côté. Nombre. Solitarii, Solitaires. Bini, Deux. MÉJHOPIQVE- 897 Terni, Trois. Conferti, Entassées. Fasciculati , Fasciculées. Situation mutuelle. 1. Verticillati , Verticillées. VERTICILIiri , VERTIClLLr. Sessilis, Sessile. Pedunculatus , Pédonculé. Nudus, Nu. Involucratus , Muni d’un involucre. Bracteatus , Muni de bractées. Sexflorus, etc. Sexflore, ete. Confertus , Pédoncules rapprochés. Distans, Pédoncules écartés. a. Capitati, Capitées ou en tête. Capituzum , Tête. Pedunculatum, Pédonculée. Sessile, Sessile. Terminale, Terminale. Axillare , Axillaire. Subrotunduin, Arrondie. Globosum, Globuleuse. . Conicum, Conique. Dimidiatum, Dimidiée ou arrondie d’un côté, et plane de l’autre. ( Trifolium lu- pinaster ). Foliosum, Eeniljée. Nuduni , Nue. 5. Spicati, Epiées ou en Epi. Spica, Épi. Terminalis , Terminal. Pp 3 598 Nomenclature Axillaris , Axillaire. Simplex, Simple. Composita, Composé. Glomerata, Gloméré. Ovata, Ovoïde. ( Sanguisorba ojjieinalis ). Ventricosa , Ventru. Cylindrica , Cylindrique. Spiralis, en Spirale. Interrupta, Interrompu. Ramosa, Rameux. Articulata, Articulé,. ( Salicornia herbacec ). Foliosciy Feuillé. ,( Ballota suaveolens). Çomosa , Chevelu. (Lavaudula, stvchas)* 4. Amentacei, Amentacées. Amentum , Chaton. Globosum , Globuleux, Ovatum, Ovoïde. Çylindricum, Cylindrique. Filiforme, Filiforme. (Fagus pumila). Squamosum, Ecailleux, Nudum , Nu, 5, Racemosi, en grappe. Racemvs ,, Grappe. Simplex , Simple. Compositus , Composée, Uni/ateralis, Unilatérale. Secundus, Détournée. ( Andromeda race -• mosa). FTudus, Nue. Foliatusy Feuillëe, ( Thesiitm Alpinum ). MÉTHODIQUE. 5i Erectus , Droite. Pendulus , Pendante. ( Cytisus Labiii num 6. Thyrsoïdei , en Thyrse. 4 Thyrsus, Thyrse ou Bouquet. , Foliotas, Eeuillé. Nudus, Nu. Oblongus , Oblong. Ovatus , Ovoïde. 7. Corymbosi, en Corymbe. Corymbus , Corymbe. Simplex , Simple. ( Thlaspi arvense ). Compositus , Composé. .( Gnaphalinm chas). 8. Paniculati, Paniculées. Pan icuza , Panicule. Coprctata , Serrée. Diffusa, Diffuse ou Etalée. Unilateralis , Unilatérale. Divaricata , Écartée. g. Umbellati, Ombellées. Umbezza , Ombelle. Sessilis, Sessile. ( Sium nodiflorum). P edunculata , Pédonculée. Simplex, Simple. Composita , Composée. Universalis , Universelle. Partialis , Partielle où Ombellt/le. Involucrata , Munie d’un involucre. Nuda , Dépourvue d’involucre. Clobosa, Globuleuse. Convexa , Convexe. Plana, Plane. $09 NOM $ N ÇLATüRï Depauperata, Appauvrie. (SisonÇanademe). Iv, murucuia. Vcspertilio , lisez: murucuia , vespertilio. Pag. 400, lign. 1, plâtres, lisez: plâtras Pag. 4'6, lign. 14, constitution, lisez : construction Pag. 420, lign. 25, qu’il fournisse, lisez: qu’il fournit Pag. 5i5, lign. i5 , jonth/apsi, lisez : jonthlaspi. Idem y lign. i4-, dichotoma etplicata, lisez : dicho- tonia et plicata, "j. A*1: