N TABLEAU dd REGNE VÉGÉTAL, t(j£c{ (Æ . 3 E E O M . LA MÉTHODE DE JUSSIEU; PAR E. P. VENTENAT, De l'Institut national de France, l’un des Conservateurs de la Bibliothèque du Panthéon. Providendum est ne plantas cognatœ separentur , dissimiles et aliéna consocientur. ÜAt, Method. 5. TOME SECOND. A PARIS, DE L’ IMPRIMERIE DE J. D R I S O N N I E R. AN VII. * *\) -f \ \ • » * J r **< r- * A \ * I. PLANTES ACOTYLÉDONES. j Embryon? de la Semence , dépourvu, de lobes ou cotylédons. Xi es plantes Acotylédones sont celles dont l’embryon s’étend dans la germi- nation , et ne se partagé point en co- tylédons ou lobes' séminaux. ( vofi pi. i ,Jig> i ) Cependant , quoique l’em- bryon soit simple ou indivisible , il ne se développe pas toujours de la même manière. Tantôt , après avoir poussé une foible racine , il s’élève insensiblement , et s’accroît dans son pourtour ; tantôt son premier accrois- sement est sous la forme de tige, dont la base pousse plusieurs radicules la- térales. 2. A 2 PLANTES ACOTYLÉDONES. Obs. Les piaules Acotylédones doivent être re- gardées comme les productions organiques végétales les moins parfaites. Aucune d’elles ue présente celte richesse d’organisation que nous admirons dans les familles des autres classes. Si l’on considère leur subs- tance , leur forme et leur structure interne , plusieurs d’entr’elles ne paraissent pas avoir de grands rapports avec les autres végétaux, et il semble même qu’elles en dillerent toutes essentiellement par la nature des organes qui contribuent à leur reproduction. Il est difficile d’établir des divisions dans les plantes de cette classe. L’insertion des étamines , employée avec tant de succès pour remplir ce but dans le6 plantes Monocotylédones et Dicotylédones , ne peut être proposée pour fournir des coupes tranchées dans les Acotylédones. En effet, les organes sexuels de ces plantes , ou ne sont pas visibles , ou sont peu ap- pareils et très difficiles à distinguer ; aussi les plus célèbres Botanistes ont-ils pris, pour organes mâles, ceux que d’autres considéraient comme organes fe- melles , et vice versa. Les développeinens divers de l’embryon pourraient peut-être fournir des caractères importans dans l’éta- blissement des divisions secondaires. Mais le moyen d’établir des divisions sur les différences que peut pré- senter l’embryon, puisque le flambeau de l’observa- tion ne nous a point encore éclairé sur son développe- ment dans toutes les plantes Acotylédones! D’ailleurs, ne pourroit-il pas se faire, comme le pense Gtertner, que la plupart de ces plantes fussent Asexuelles , et ne se reproduisissent que par le moyen des gemmes? En attendant que les Botanistes soient eu état do- LES CHAMPIGNONS. 3 prononcer sur les caractères qu’il faut préférer pour l’établissement des ordres de celte classe , sur le3 genres qui doivent appartenir à chacun de ces ordres, et sur h affinité ou les rapports que ces ordres peuvent avoir entr eux , nous nous bornons , à leur exemple, à réunir en diîFérens faisceaux, les genres qui se res- semblent le plus par leur port, L’œil le moins exercé ne confondra pas les Champigxows, les Algues, les Hépatiques , les Mousses et les Fougères. CLASSE PREMIERE. ORDRE I. LES CHAMPIGNONS, F U N G I. Les Champignons, dont l’analogie avec les animaux zoophyles fi) paraît si frappante , commencent la chaîne et la série des végé^- taux. Les uns peuvent être regardés comme parasites ; les autres sortent du sein de la terre tantôt nus , tantôt renfermés dans une coiffe qui ne tarde pas à se déchirer. La substance des uns est subéreuse ou ligneuse ; dans les autres, elle est molle, charnue, quelquefois (') An,maux aquatiques qui n'ont point Je sang, et dont quelques-uns ont le port du vcgétkl. 4 CLASSE I, ORDRE T. mucilngincuse. Il est des Champignons qui sont simples, d’autres rameux : la plupart sont couverts d’un chapeau stipitéou sessile, tantôt orbiculaire et pelté, tantôt semi-drbiculaire et attaché par le côté. . Les Champignons diffèrent sur-tout des végétaux Phanérogames, par l’absence des feuilles et de la corolle, parce qu’ils ne sont ja- mais de nature herbacée, et parce qu’ils sont plus simples dans leur forme et dans leur or- ganisation ; mais ils s’en rapprochent par leur manière de croître et de se reproduire. Théophraste, Dioscoride , Pline et en gé- néral tous les anciens , attribuoient l’origine des Champignons à une certaine viscosité pro- venue des végétaux par la putréfaction. Ce sentiment fut celui de leurs commentateurs. L’Écluse prétendit le premier, que les Cham- pignons naissoient de graines. Bocçone , Ment- zel , Tourncfort , Michcli , et de nos jours Gleditsch, Haller , Hedwig , Linneus, Beau- vois et sur-tout Bulliard, se sont déclarés les défenseurs de cette opinion. La découverte des animalcules donna oc- casion à plusieurs savans , tels que Butner , yV eis , Muller , Scopoli , etc. de penser que les Champignons a voient une origine ani- 5 jt .... , ï3 LES CHAMPIGNONS, male ; et récemment Neker et Meclicus , Na- turalistes allemands, ont regardé les Cham- pignons, l’un, comme une nouvelle réunion du tissu cellulaire des végétaux qui se dé- composent ; et l’autre, comme une décompo- sition de la moelle et du suc des plantes, qui se transforment en Champignons au moyen d’une certaine quantité d’eau et de chaleur , ou, pour me servir des expressions propres de l’auteur, les Champignons sont une ci'ys- tallisation végétale. Il étoiit réservé à Bulliard de lever les doutes des Naturalistes, en démontrant que les Cham- pignons sont absolument organisés à peu près comme les végétaux staminifèr'es ; qu’ils ont des fibres , des vaisseaux, des racines, une floraison, des attributs mâles et femelles , des semences, sans le concours desquelles la ré- génération ne peut avoir lieu ; un premier développement, un accroissement et un dé- périssement qiti lie s’effectuent dans tous les corps organisés , qu’après avoir laissé , en mourant , des êtres semblables à eux , et qui éprouvent les mêmes révolutions (1). (i) Le sentiment de Bulliard sur la reproduction des Cham- pignons , est si ingénieux, ctparoitsi conforme aux vues de la nature , que nous avous cru devoir l'adopter. 11 n'est ccpcn- A 3 c CLASSE I, ORDRE T. En effet, un Champignon quelconque ne peut exister, dit Bulliard, s’il n’est le pro- duit de la graine d’un individu de la même espece ; et ce que Ion appelle vulgairement blanc de champignon , n’est autre chose que sa graine agglutinée à divers corps. Pour obtenir les graines de la plupart des Cham- pignons, il suffit de les exposer dans leur fraîcheur sur un verre plan : la superficie de la glace ne taide pas à se couvrir de leurs graines. Ces graines varient, comme celles des autres végétaux , dans leur nombre, dans leur situation, leur insertion, leur dimen- sion, leur forme, leur couleur, etc. Les unes sont faciles à distinguer sans le sec ours de la loupe, comme dans les Nidulaires, etc. ( vov. pi. i); les autres sont si fines, qu’il faut la lentille microscopique n°. x (1), pour les appercevoir avec une certaine net- teté. Ces graines, transportées par les vents, s’attachent à différens corps, au moyen du dant pas démontré que les graines des Champignons soient de véritahtes sentences. Gsertner tes regarde comme des espèces de gemmes. Meridiano sole clarius, dit ce célèbre observateur , juod graoula fungorum , de vero semine niiil f rater Jormeem ex- terxtrn habcant. (i) Du micioscopc dc’Dcltebare. Les champignons. 7 / gluten dont leur surface est humectée; les pluies les précipitent sur la terre, et si des circonstances favorables secondent leur dé- veloppement, de vastes surfaces sont bientôt couvertes de Champignons. Il est des Champignons qui parviennent dans l’espace de /5- 6 heures à leur état para- fait; il en est d’autres à qui l’espace d’un an suffit à peine pour atteindre le terme de leur développement complet. L’accroissement se fait par intus-susception , c’est-à-dire que les Champignons, au moyen de leurs racines ou des organes qui en font les fonctions, tirent de la terre ou des corps sur lesquels ils ont pris naissance, un suc lymphatique qui, distribué selon certaines mesures jus1- qu’aux plus fines divisions des fibres char- nues qui les composent , augmente dans tel ou tel espace de temps la longueur et la largeur de ces fibres, et leur donné plus ou moins de solidité. A l’égard des Champi- gnons dont la substance est subéreuse , ils ont un rapport très marqué avec les végé- taux à tige arborescente; c’est ce que prouvé le Bolet qui fournit l’amadou : il augmente chaque année d’un rang de tubes , et donne de nouvelles semences, comme les arbres 8 CIASSE I, ORDRE r. donnent de nouvelles fleurs et de nouveaux fruits. Dans les Champignons dont la substance est comme ligneuse, l’accroissement est su- bordonné aux divers mouvemens de la sève, et il y a élaboration de la lymphe nutritive qui est reçue dans les vaisseaux capillaires, de même que les sucs propres; mais, dans les Champignons fugaces, la liqueur lym- phatique s’infiltre entre les mailles de la substance du Champignon comme de l’huile dans du coton, tandis que les sucs propres circulent dans les vaisseaux capillaires. Les Champignons se reproduisent, ainsi que tous les êtres organisés , par le rapproche- ment des attributs sexuels; mais comme les animaux n’ont pas tous les mêmes organes de la génération , il .n’est pas non plus étonnant que les végétaux diffèrent par les organes de leur fructification. Vouloir trouver dans tous les végétaux, des étamines, des styles, etc. c’est se fermer pour jamais la véritable route qui peut conduire à la connoissance des divers moyens que la nature emploie avec tant de succès, pour que chaque espèce ait en égale portion, la puissance reproductive. Lu J lia rd distingue l’agent immédiat de la LES CHAMPIGNONS. 9 fécondation, le seul qui soit vraiment essen- tiel; savoir, le fluide spermatique d’avec les agens secondaires et médiats, tels que les filets, les anthères, etc. qui ne sont pas d’une nécessité immédiate et absolue. Ces agens secondaires n’ont pas été découverts dans les Champignons , mais tous les végétaux de cette famille contiennent l’agent immédiat de la fécondation, c’est-à-dire, qu’ils ont le fluide spermatique dans de petites vessies, qui, de même que les globules fécondans, crèvent dans le voisinage des graines, et portent un esprit de vie, un principe de ressort dans le germe. Ces vésicules sperma- tiques, tantôt fixes, tantôt errantes, sont plus ou moins faciles à appercevoir. Les unes sont visibles à une lentille de deux ou trois lignes de fojer; les autres ne peuvent être distinguées qu’avec des lentilles d’un tiers ou d’un quart de ligne : il en est même beaucoup qu’on ne verrait jamais, si elles ne brilloient comme des crystaux, ou si elles n’étoient d’une forme et d’une couleur d i f Fé- rente des graines. Ce sont ces vésicules fé- condantes qui font paraître pendant un cer- tain temps la surface des Clavaires, des Ilydnes, des Auriculaires, saupoudrée d’une IO CLASSE I , ORDRE T. farine glauque semblable à celle que l’on remarque sur les prunes el le raisin. Les vésicules spermatiques n’existent pas clans tous les Champignons : il en est, comme les Lyco perdons , les Truffes, les Nidulaires, dont les graines sont immédiatement entou- rées du fluide qui doit les féconder. C’est ainsi que la fécondation , loin d’être plus dif- ficile à mesure qu’elle devient plus obscure, s’opère au contraire par des moyens plus simples et plus certains. Bulliard, après avoir porté le flambeau de l’observation dans toutes les parties de l’organisation et de la fructification des Champignons, a profité de ses découvertes pour applanir les difficultés dont leur étude est hérissée. Jusqu’à présent les Naturalistes ne possédoient que des ouvrages très incom- plets sur les Champignons. Plusieurs auteurs avoienl décrit séparément différentes espèces; quelques-uns avoient donné des fascicules. Battara, Sterbeck , Schaeffer, avoient écrit avec plus de soin et d’étendue sur ces pro- ductions intéressantes ; mais leurs figures sou- vent mauvaises, leurs descriptions inexactes ou insuffisantes, laissoient une lacune im- mense. Bulliard, après avoir démontré dans L'ES CHAMPIGNONS. It son Discours préliminaire, dont nous venons de présenter un extrait, que si les Cham- pignons n’ont pas des fleurs semblables à celles des végétaux statninifères , ils sont pourvus d’organes qui en tiennent lieu, et que ces. organes sont constats dans leur forme, leur proportion respective, leur si- tuation, etc. conclut que ces organes peuvent être employés avec succès pour classer mé- thodiquement les Champignons. Il s’est atta- ché principalement aux caractères généraux que fournissent Jes graines par leurs diverses situations, et il a établi quatre ordres très distincts. Parmi les Champignons, quelques-uns sont employés dans les arts, plusieurs servent à la nourriture, et il en est qui sont suspects. Comme les analyses et les épreuves que l’on a faites n’ont encore fourni aucun moyen sûr de distinguer ceux qui sont utiles de ceux qui sont dangereux, il est prudent de s’abstenir des espèces dont la bonté et la sa- lubrité ne sont pas bien constatées. Il faut encore observer que les espèces les plus agréa- bles au goût ne doivent point être cueillies trop long-temps après qu’elles sont parvenues à leur développement complet : à mesure 12 CLASSE I , ORDRE I. qu’elles s’éloignent de ce terme, leur orga- nisation s’altère, la fermentation change leur nature , et aloi’s elles sont dangereuses. Les auteurs à consulter pour l’étude des Champignons, sont, Sterbeck , Marsili , Mi- eheli, Battara, Schaeffer, Batsch , Bulliard, Persoon. §. I. Semences dans l'intérieur du Champignon. TUBER , Bull. Herb. de la France , pl. 356, etc. Truffe. Substance toujours ferme et charnue. Semences ne sortant jamais sous la forme de poussière , et toujours fixées à la terre pour y propager leur espèce. — Les Truffes naissent sous terre, et y restent tout le temps de leur existence. Tubkr dérive du mot latin turnert, et signifie tout ce qui s’élève au dessus de la surface d’un corps , un tubercule. Obs. Il y a des Truffes qui n’ont ni racines visibles, ni base radicale : il y en a d’autres qui ont une base charnue qui leur tient lieu de racines ; d’autre%ont des racines fibreuses fort longues. — La Truffe co- mestible se trouve dans presque toutes les forêts de la Francy : on donne la préférence à celle qui croît dans les départemens de la Corrèze et de la Charente — La Truffe parasite s’attache aux végétaux viyans , pour s’en approprier les sucs. Elle attaque -sur-tout les oi- LES CHAMPIGNONS. l3 gnons de Safran , et elle ravageroit en peu de temps les champs où cette plante est cultivée, si l’on ne se dépêchoit d’arrêter les progrès du mal, en cernant d’une tranchée de i5-i8 pouces de profondeur, les endroits où est la mort du Safran ( nom que les cul- tivateurs donnent à cette Truffe). RETICULARIA, Bull. pl. 424, etc. Réti- culaire. Substance d abord mollasse, de- venant ensuite très friable. Semences rete- nues, soit par des cloisons membraneuses, soit entre les mailles d’un reseau chevelu, soit dans des espèces d’étuis coriaces , et s’échappant sous la forme d’une poudre très fine. — Les Réticulaires naissent sur la terre ou sur les végétaux. Lorsque leurs semences ont pour enveloppe générale une membrane , cette membrane se fend irré- gulièrement , et , pour l’ordinaire , de plu- sieurs côtés en même temps. Reticulaiua, du mot latin rete, qui signifie Ré- seau. MUCOR , Bull. pi. 504 , etc. Moisissure. Semences libres ou sans réseau , tantôt nues et isolées, tantôt disposées sur des lignes divergentes , tantôt renfermées dans un pé- ricarpe diaphane. — Les Mucors sont en général extrêmement petits , nombreux et très fugaces. O 14 CLASSE I, ORDRE I. Mucor , formé peut-être du mot latin mucere, être moisi, se corrompre ; peut-être du mot grec mephitis , et ainsi nommé à cause de la mauvaise odeur qu'il répand. Obs. La duree de la vie des Mucors semble pro- portionnée à leur délicatesse : quelques heures suffi- sent pour les conduire à leur parfait accroissement , et pour les mettre en état de propager leur espèce. Rien de plus délicat que ces plantes fugaces : un léger attouchement les offense, et un zéphir est pour elles une tempête. — Le Mucor SpliérocepTiale , B. est l’es- pèce la. plus commune du genre. Il- se trouve sur toutes sortes de substances organisées qui commencent à se corrompre , ou qui retiennent un peu d'humidité. Il y forme de larges touffes. Ses pédicules sont simples , fort greles, très alongés. Il n’y a jamais qu’un seul péricarpe au sommet de chaque pédicule. Ce péri- carpe est sphérique, fort régulier, blanc d’abord, et diaphane : peu à peu il devient opaque et d’un brun noirâtre. Ses semences , rondes et transparentes, ont une odeur forte qu’elles communiquent à toutes les substances sur lesquelles on les trouve. Comme l’eau et 1 humidité favorisent le développement de ces se- mences qui flottent dans l’air , et qui sont répandues sur toutes les substances , il faut faire subir un degré de cuisson suffisant, aux confitures , aux herbes cuites et autres prépai alions qu’on veut préserver de la moi- sissure; les mettre ensuite dans des, vases bien essuyés, et les déposer dans des lieux secs. Bull. TRICHIA, Bull. pl. 477, etc. Clathrüs, L. Capilline. Péricarpe turbiné ou cylin- LES CHAMPIGNONS. i5 drique, diaphane, d’une consistance mol- lasse et d’une blancheur de lait , devenant insensiblement opaque , et se prolongeant en une petite colonne formée à l’intérieur d’un réseau filandreux, et à l’extérieur de fibres chevelues enlacées les unes dans les autres , d’abord très rapprochées sous la forme d’une enveloppe membraneuse, en- suite lâches et disposées en forme de treil- lage. Semences s’échappant par toutes les petites ouvertures qui se trouvent à la sur- face de leurs péricarpes. — Les Capillines sont de petits Champignons pédiculés qui ont ordinairement une membrane coriace pour base commune. TnjCHjA vient d’un mot grec, qui signifie cheveu. . Obs. Les Capillines ont dans leur adolescence beaucoup de rapport avec certaines espèces de Réti- culaires et de Moisissures ; mais elles en diffèrent dans la suite, par leur forme cylindrique , et par leur réseau chevelu , qui est persistant. SPHÆRQCARPUS^oll.^/. 387, etc .Sp/ié- rocarpe. Péricarpe d’abord charnu , deve- nant ensuite très friable, et s’entr’ouvrant irrégulièrement- Semences insérées à des filameas. — Les Sphérocarpes sont en gé- néral fort petites , et elles ont presque toutes I G CLASSE I, ORDRE I. une membrane pour base commune à plu- •• sieurs individus. Sphærocarpus vient de deux mots grecs, qui signi- fient sphère, fruit , c’est-à-dire , fruit sphérique. LY COPERDON , Bull. pl. 5o3 , etc. V esse- Loup. Globe nu ou entouré d’un volva épais qui s’ouvre en forme d’étoile , sessile ou rarement stipité, lisse ou rugueux , d’a- bord charnu et solide intérieurement , en- suite creux, et lançant par une ouverture qui se fait au sommet , une poussière sé- minale très abondante. — Les Vesse-Loups viennent sur la terre ou sur d’autres végé- taux ; ils sont ordinairement solitaires, et n’ont jamais une base membraneuse com- mune à plusieurs individus. Ltcoperdon , dé deux mots grecs qui signifient vesse. de loup. Ods. Tous les Lycoperdons qui ont leur base alon ’ gée en pédicule, peuvent fournir de l’amadou. NLDULARIA , Bull. pi. 488 , etc. Nidu- laire. Substance coriace, en forme de ca- lyce ou de cupule. Semences pédiculées fort larges , entourées d’un suc glaireux , situées au fond du calyce. — Les Nidulaires se trouvent souvent sur la terre. Nidularia, du mot latin nid us , parce que les se- mences sont comme nichées au fond du calyce. HYPOXYLON , LES CHAMPIGNONS. 17 HYPOXYLON , Bull, pl. 444 , etc. Subs- tance coriace ou presque ligneuse. Semen- ces mêle'es à un suc glaireux , et renfermées dans de petites loges. — Les Hypo xylons naissent sur le bois ou sur son écorce , qu’ils recouvrent ordinairement. Hypoxylon , de deux mots grecs qui signifient autour du bois. Obs. Parmi les espèces de ce genre , les unes sont à une seule loge , les autres en ont plusieurs. VARIOLARIA , Bull. pl. 492 , etc. J^ario- laire. Mêmes caractères que l’Hypoxylon. — Les Variolaires ne viennent que sur les écorces des arbres; et au lieu de les re- couvrir, elles y restent enchâssées comme dans un chaton. Variolaria, du mot latin varioli, à cause d’une certaine ressemblance avec les boutons de la petite vérole. CLATHRUS , Bull. pl. 441 , Clathre. Ra- meaux charnus, cylindriques, disposés en treillage , et formant une espèce de voûte. Clathrus , d’un mot grec qui signifie grille. Obs. On ne connoît qu’une seule espèce de ce genre. En naissant, elle est renfermée dans un vol va blanc comme de la neige. Ce volva se dé- chire à son sommet, et l’on voit paroître le Cham- pignon, dont les rameaux, d’un rouge vif , se crgi- I- B l8 CLASSE T, ORDRE I. sent, et forment de larges mailles remplies d’une substance déliquescente, qui se résout en eau fétide, et entrante dans sa chute la poussière séminale. §• 1 1. Semences sur ions les points de la surface du Champignon. CLAVARI A , Bull. pl. 220, etc. Clavaire. Substance coriace ou subéreuse, quelque- fois tendre, charnue et fragile, tantôt tail- lée en massue , tantôt divisée en rameaux qui s’élèvent dans une direction verticale. Clavaria, du mot latin clava , massue, à cause de la forme de quelques espèces. Ubs. Dans la plupart des Champignons, et no- tamment dans les Clavaires, Tremelles, Pezizes, etc. on 11’appercevroit jamais les semences, si on n’ex- posoit sur une glace les Champignons dans leur état de fraîcheur. — Thuillier , auteur de la Flore des environs de Paris , .regarde l’ergot dont nous avons parlé (vol. i ), comme une espèce de Cla- vaire. TREMELLA , Bull./?/, 284, etc. Tremelle. Substance gélatineuse , cartilagineuse ou charnue, qui s’étend ordinairement phts en largeur qu’en hauteur. Tremella , du mot latin tremere , trembler O bs. Plusieurs espèces de Tremelle sont douées d’un mouvement d’irritabilité très marqué. — La Tremelle, connue sous le nom de Nostoc, se trouve sur la terre LES C H A M R I GNONS; le) après les pluies, en été et en automne; elle dis- paroit dans les temps secs, ou n’est pas visible. Elle est beaucoup vantée dans les ouvrages des charla- tans, où il est question de, secrets médicinaux contre les coliques, les cancers , les fistules , les ul- cères, etc. — La Trei.nelle mézentériforme-violgite formée de plusieurs lobés minces, diversement plis- sés, qui imitent par leur aggrégation ce qu’on ap- pelle en Auatoniie, le mezentërë , mériferoit d’être connue de cèux qui s’occupént de la teinture. Çetté plante, mise en infusion dans dé l'eau simple, donne une couleur d’un beau bhtre rougeâtre. g. III. Semences dans la -partie supé- rieure du Chàriïpignon.' PEZIZA , Bull. pi. 5oo , etc. Pezize's Subs- tance le plus, souvent fcllarnue , transpa- rente et fragile, creusée dans sa partie su- périeure, en soucoupe pu en grelpt. Peziza , d’ün mot grée qui signifie. soutenu, syr. un pied. On lit Pezita dans Pline. i . Obs. Parmi les différentes espèces de Pézizes , les unes sont sessiles; les autres opt une forme tu r- binée ; d’autres' ont letir base- amincie en: pédi- cule ; quelques - unes ont un pédicule proprement dit. Il en est qui ne. viennent que sur la' terre ; celles-ci se trouvent, tantôt sur le bois, tantôt sur les fruits, tantôt sur la fienle des animaux. PHALLUS, Bull./?/. 2 18 ^ etc. Morille. Subs- tance charnue et fragile. Pédicule nu , pu B 2 20 CLASSE I, ORDRE I. reçu à sa base dans un volva. Surface ex- térieure du chapeau, creusée de cellules d’où sortent les semences. Phallus , nom de l’organe mâle des animaux , en grec. Obs. La Morille comestible est un des Cham- pignons dont on fait le plus généralement usage. On peut employer avec la même sécurité toutes les variétés de celte espèce : il faut seulement prendre une légère précaution, lorsqu’on en fait la récolté ; c’est de ne jamais les arracher , mais d’en couper sur place le pédicule d’une main , pendant qu’on tient le Champignon de l’autre ; sans cette précau- tion, la terre, attachée à la racine de la Morille, s’introduiroit dans ses alvéoles. Bull. Il faut aussi avoir l’attention de ne pas cueillir les Morilles trop peu de temps après la pluie , ou quand il y a de la rosée , ou quand elles sont trop vieilles. Toutes les espèces de ce genre, qui croissent aux environs de Paris , n’ont pas été connues de Bul- liard , ou n’ont pas été déterminées avec assez d’exactitude. Voy. une dissertation sur le genre Phallus , imprimée dans le premier volume des Mémbires de l’Institut national. §. IV. Semences dans la surface in- férieure du Champignon. AURICULARIA, Bull. pi. 290, etc. Au- riculaire. Substance ordinairement nient- 21 LES CHAMPIGNONS, braneuse ou coriace , d’abord appliquée par tous les points de sa surface inférieure , sur des troncs d’arbres ou sur 3a terre, se renversant ensuite à mesure qu’elle se dé- veloppe ; de sorte que la surface qui étoit la supérieui’e , devient alors l’inférieure. Auricularia, diminutif d’azmcu/fi,petiteoreille, ainsi nommé de Informe de quelques espèces. HELYELLA , Bull. p/. 498 , etc. Hehelle. Substance charnue et mollasse, quelque- fois transparente et fragile comme de la cire; toujours dans une direction verticale. Surface inférieure, tantôt unie, tantôt re- levée de nervures plus ou moins saillantes. Chapeau rarement applati ou voûté, plus souvent creusé en entonnoir , quelquefois divisé en plusieurs lobes réfléchis ou di- versement contournés. Heevella signifie, en latin , ce que nous appelons menues herbes ou petits légumes : c’est un diminutif A'ulus , que les Anciens prononçoient helus. Les La- tins se servoient aussi du mot helvus , pour désigner une certaine nuance de couleur jaune. Uvœ helvolæ. CoLUMELLE. Obs. Les Helvelles ont, pour l’ordinaire, un long pédicule central ; celles qui sont sessiles, ou dont le pé- dicule est latéral, sont en petit nombre ; la plupart ont aussi leur pédicule listuleux d’un bout à l’autre. B 3 4 22 CLASSE I, ORDRE T. HYÏTNUM, Bull. pl. 481, etc, Urchiu. Substance rarement charnue, tendre et fragile, plus souvent coriace. Surface in- férieure du chapeau hérissée de pointes dirigées vers la terre. 0 Hydnum, gi-ec. Sens obscur. Obs. Lasalle, jardinier de l’Ecole centrale de Fontainebleau, nous a envoyé un Bolet, dont la plus grande partie des tubes est saillante. Cet indi- vidu, ‘que nous avons reconnu être une variété du Boletus Betulinus, et dont aucun Botaniste n’a fait mention, établit une transition parfaitement naturelle entre le genre Hydnum et le genre Bo- eetus. — Quelques espèces d’Hydne sont sessiles: il en est d’autres qui sont pédiculées. Il s’en trouve aussi qui n’ont point de chapeau proprement dit ; ce n’est qu'une membrane assez mince, à laquelle sont insérées leurs pointes, ou bien c’est un assem- blage de rameaux dont la surface inférieure et les sommités sont munies d’aiguillons. FISTULINA , Bull. pi. 464 et 497, Fistu- line. Surface inférieure garnie de petits tuyaux isolés dans lesquels sont contenues les semences. Fistueina, du mot latin fistula, tuyau. Obs. La Fistuline ou le Bolet hépatique de quel- ques auteurs, a la chair épaisse, veinée et rougeâtre : quand on la coupe, il en découle une eau sangui- nolente, semblable à celle dans laquelle on auroit Javé de la viande. 20 les champignons. BOLETUS , Bull. pl. 33a , etc. Bolet. Sur- face inférieure garnie de pores ou de tubes réunis, tantôt collés, tantôt adhérens à la ■chair du Champignon. — Parmi les es- pèces de ce genre, il y en a qui ont tou- jours un pédicule, et il y en a d’autres qui sont constamment sessiles. La chair est tantôt tendi’e et fragile, tantôt molle et co- riace, tantôt subéreuse, presque ligneuse. Boletus, d’un mot oriental qui signifie promi- nere , quia prominet arboribus. Cels. Hierobot. ou peut-être d’un mot grec auquel répond le latin gleba ; ainsi nommé à cause des crevasses dont la superficie est parsemée, comme dans les mottes de terre. Micheli. Ons. Le Bolet comestible (Bull. pl. 494 et 6o ) , connu vulgairement sous le nom de Cèpe , Cyrole , etc. se trouve dans les bois pendant l’été. Il se plaît dans les lieux couverts. Son pédicule est plein, fort gros. Son chapeau est large, voûté, or- dinairement d’une couleur ferrugineuse. Il a quel- quefois jusqu’à dix, onze pouces de diamètre. Sa chair est blanche, ferme, très épaisse, souvent d’une légère teinte vineuse' sous la peau, quelquefois un . peu colorée de jaune. Les tubes sont blancs dans leur jeunesse : en vieillissant, ils se colorent , et ils prennent avec l’âge une teinte jaunâtre, — Le Bolet ongulé (Bull. pl. 491 et 401 ) est une des espèces les plus intéressantes du genre. Il est coriace, ses- sile. Son écorce, quand on l’a un peu frottée, ou 24 -«LASSE I, ORDRE I. quand on en a enlevé la superficie, est noire comme de l’ébène. Sa chair, d’abord mollasse et filan- dreuse, prend à la longue la dureté du bois. Ses tubes sont étroits et réguliers. Ce Champignon, qui est vivace, donne chaque année de nouvelles graines, comme les arbres donnent de nouveaux fruits. On fait de l’amadou avec sa substance, après l’avoir battue, détirée, et trempée dans une eau où l'on a fait, dissoudre du salpêtre ou de la poudre à tirer. Pour obtenir l’agaric chirurgical, il faut, après avoir coupé par tranches la chair du Bolet ongulé, la battre, la détirer et la frotter entre les mains, jus- qu’à ce qu’elle soit douce et moelleuse. Bull. AGARICUS , Bull. p/. 537,394, etc. Sur- face inférieure , doublée de lames ou de feuillets disposés comme les rayons d’une roue ou comme les branches d’un parasol. — La plupart des espèces de ce genre sont d’une consistance charnue et solide : il y en a aussi qui sont coriaces, ou dont la chair est subéreuse. Quelques espèces sont sessiles ; mais le plus grand nombre ont un pédicule latéral ou central, fistuleux ou plein, tantôt nu, tantôt muni d’un collet ou d’un volva, tantôt pourvu de ces deux organes. Agarïcus ( Dioscor. ) de Avaria , ou Agria , contrée de la Sarmatie, où cette espèce de Cham- pignon croissoit abondamment. iss CEAMflGNOSfS. 25 Obs. Les Agarics coriace , labyrinliforme et quelques autres, sont d’abord simplement tubulés ou poreux à leur surface inférieure ; ils deviennent lamelleux à mesure qu’ils prennent de l’accroisse- ment j ce qui prouve qu’il n’y a qu’une nuance entre les Bolets et les Agarics. Mais le parfait dévelop- pement d’un être organisé étant le but vers lequel tend la nature , il faut rapporter ces espèces au genre des Agarics. On trouve dans le genre Agaric, plusieurs especes bonnes à manger. Une des plus recherchées est l’A- garic oronge ou le Jaseron ; mais il faut prendre garde de confondre çe Champignon avec l’Agaric fausse-oronge, qui lui ressemble sous bien des rap- ports. Cette fatale erreur a coûté la vie à un grand nombre de personnes. En effet, l’Agaric oronge est un excellent aliment, tandis que la fausse-oronge est un poison violent. Pour éviter les méprises dange- reuses auxquelles la conformité de ces deux Cham- pignons peut donner lieu , il suffit d’observer que le volva est complet dans l’Agaric oronge, tandis qu’il est incomplet dans la fausse-oronge : de plus , le cha- peau de celte dernière espèce est parsemé de verrues blanches ou lambeaux du volva. On prétend que les Russes mangent l’Agaric fausse- oronge sans en être incommodés. On assure aussi que dans le département de la Vienne, les habitans peu fortunés mangent sans distinction de toute espèce de Champignons : ils ont seulement la précaution de les laver d’abord deux ou trois fois , de les faire cuire ensuite dans plusieurs eaux qu’ils jettent, à mesure que les Champignons acquièrent différens degrés de 26 CLASSE I, ORDRE I. cuisson; ils ont encore soin de les presser, et d’ex- pr imer leur suc avant de les assaisonner. Ces pré- cautions peuvent alFoiblir la qualité déléterre des Champignons. Le genre Agaric renferme un si grand nombre d’espèces, qu’il seroit impossible de nommer la plu- part de celles que l’on trouve, sans le secours des divisions et des subdivisions établies pour en rendre l’étude plus facile. Nous croyons faire plaisir à nos lecteurs en leur présentant le tableau de celles qui ont été introduites par Bulliard. PREMIÈRE DIVISION. Agarics sessilcs , ou dont le pédicule est inséré sur le côté du chapeau. SECONDE DIVISION. . i I. Pdfliculc central fistuleux. II. Pédicule central, plein, nu; £ lactescents, feuillets curvilignes. i non lactescents. III. Pédicule central, plein, nu; feuillets libre}. IV. Collet sans volva. V. Volva sans collet. VI. Collet et volva. LES ALGUES. 2? ORDRE IL LES ALGUES, A L G Æ. • l Ce nom dérive, selon Yossius , du mot latin alligcire. En effet , plusieurs plantes de cette famille se roulent autour des corps qu’elles rencontrent , et semblent s’j attacher. Les Algues, de même que les Champi- gnons, ont quelques rapports physiologiques avec les animaux. Plusieurs d’eutr’elles sont très irritables : leurs semences 11e se dévelop- pent point à l’extérieur , mais dans leur pro- pre substance ; elles ne prennent point leur accroissement par couches extérieures , mais par l’intus-susceplion des liqueurs ou vapeurs qu’elles s’assimilent; enfin, et cette remarque est importante , l’analogie qui se trouve entre leurs principes et ceux des animaux, doit les faire regarder comme formant , avec les Cham- pignons , le lien qui unit les deux espèces d’êtres organiques. Plusieurs Physiciens ont prétendu, et il en est qui soutiennent en- core, que les Conferves appartiennent aux productions animales, et que plusieurs plan- tes de cette famille sont des espèces de Poly- 28 CLASSE I, ORDRE II. pi ers. Voy. le n.° 6 du Bulletin de la So- ciété philomatique. Les Algues diffèrent entr’elles, non-seu- lement par leur port , mais encore par leur texture et leur substance. Les unes sont fila- menteuses, comme les Conferves; les autres sont coriaces, comme les Varecs : celles-ci sont pulvérulentes , comme quelques Byssus, ou coriaces crustaeées, comme quelques es- pèces de Lichen. Lichen dérive , selon certains auteurs , d’un mot grec qui signifie en latin , lin go , lambo , parce que les Lichen , au moyen de leurs racines , pompent les sucs humides de la terre ou des plantes sur lesquelles ils croissent. Le genre Lichen de Linneus renferme un grand nombre d’espèces qui ne paroissent point congénères. Une simple observation de la forme extérieure de ces plantes suffit pour démontrer qu’elles ne peuvent appartenir au même genre. En effet , si l’on compare les Lichen scriptus , suhfuscus , acetabulum , fuciformis , pulmonarius , pustulatus , pyxi- datus , rangiferinus et jubatus , L. on sera frappé de la différente manière d’être de ces plantes, et on sera porté à les regarder comme autant d’espèces de genres distincts. LESALGUES. 29 Nous avons donc cru pouvoir diviser le genre Lichen en autant de genres, que Linneus avoit établi de sections. Le nom de chaque nouveau genre, dérivé du grec , exprimera le caractère des espèces qu’il doit renfermer. L’approbation donnée par la Société d’His- toire naturelle de Paris, à une Monographie que nous lui avons présentée en 1793, sur les plantes licheneuses , nous détermine à in- sérer dans cet ouvrage l’extrait de notre tra- vail. Les plantes licheneuses qui croissent sur l’écorce des arbres, 11e peuvent pas être re- gardées comme de véritables parasites. En effet , elles ne vivent pas aux dépens de la sève des arbres , puisqu’on les trouve assez souvent sur des morceaux de bois pourri. Il paroît qu’elles se nourrissent principalement par leurs expansions , qui aspirent l’humidité de l’air. Il est néanmoins probable qu’elles fatiguent les arbres auxquels elles s’attachent en trop grande quantité, soit par la retraite qu’elles fournissent aux insectes , soit par l’eau qu’elles retiennent. Plusieurs Algues offrent dans le cours de leur existence , le phénomène singulier d’un état de vie et de mort successif. On a vu des 3o CLASSE I, ORDRE IL espèces de Lichen desséchées depuis plus de vingt ans dans des herbiers , végéter de nou-1 veau lorsqu'on les arrosoit à l’air libre. La fructification n’est pas également appa- rente dans tous les genres de cette famille. Il est même des Botanistes qui prétendent que les organes auxquels on attribue cette fonc- tion , n’y contribuent nullement. Gærtner pense qu’un grand nombre d’Algues se re- produisent principalement par le- moyen des gemmes. Les ressources que les plantes de cette fa- mille pourraient fournir aux arts, ne sont pas aussi généralement connues qu’elles de- vraient l’être. Un grand nombre peut être employé dans la teinture, et quelques-unes peuvent être utiles en médecine , et même servir à la nourriture. Les auteurs qu’il faut consulter pour l’é- tude des Algues, sont, Gmelin , Micheli , Dillenius , Vaillant , Sclnnidel , Hoffmann etc. g. I. 1 Fructification inconnue ou douteuse. FUCUS, Tour. Linn. Juss. GuwL.pl. x , etc. Act. Paris. 1711 et 1712, Varec. Expan- LES ALGUES. 3l sions membraneuses ou coriaces , la plu- part ramifiées en petits arbrisseaux , or- dinairement parsemées de vésicules assez remarquables , dont les unes , hérissées dans leur intérieur de poils entrelacés , passent pour contenir les organes males , et les autres, gonflées d’une matière gélatineuse dans laquelle sont nichés des globules per- forés et i -spermes , sont regardés comme les organes femelles. — Plantes marines. Fucus (Théophr.), nom grec adopté parles La- tins, et désignant une plante marine employée à la teinture. Obs. On retire des cendres des Varecs , un sel appelé soude.— Les habitans de l’Islande font cuire le Fucus Saccliarinus, L. avec du lait, et en font une 'bouillie qui sert à leur nourriture : les Irlan- dais peu fortunés mangent ce Fucus comme légume. U L V A , L. J. Dill. Musc. pl. y } fi g. 6 3 7 , etc. Substance membraneuse , trans- parente, quelquefois tubulée ou vésicu- leuse. — Plantes aquatiques, Les Latins se servoient du mot Ulva , p.our dé signer une espèce de plante aquatique' qui n’a pas été encore déterminée par les Modernes. Peut-être comme l’observe Gels. Hiérobot. on donnoit le nom de Ulva a toutes sortes de plantes aquatiques. Profiter tiqua rivum , viridi firocumbil in ulvâ. t • « f * 1 Vruc. Giiorg. iij. 32 CLASSE I, ORDRE IL CONFERVA, L. J. D. Musc. pl. z , 3,4. Confeive. Filamens capillaires , simples ou rameux , articulés; articulations nom- breuses et souvent inégales. — Plantes aqua- tiques. Conferva, Pline, liv. 27, cliap. g. Obs. Quelques auteurs avancent qu’on peut re- tirer du fil du Conferva bullosa, L. pourvu que cette plante soit desséchée avec précaution. BYSSUS, L. J. D. Musc. pl. i,Jig.^} i5, etc. Tissu filamenteux, court , ordinairement coloré. — Plantes fugaces qui naissent dans des lieux humides. Byssus , nom oriental , adopté par les Grecs et les Latins. Obs. Les Anciens donnoient, selon Dillenius , le nom de Byssus au duvet qui entoure les semences du Cotonnier , Gossypium. §. 1 1. Fructification apparente. Plantes Licheneuses. CONIA , * Byssus , L. J. D. Musc. pl. 1 , Jig. 3,4, etc. Croûte pulvérulente , éten- due sur la terre , sur les pierres ou sur l’écorce des arbres. Conia, d’un mot grec qui signifie pulvérulent. LEPRONCUS , * Lichen , L. J. D. Musc, pl. 18 , jig. 1,2,3,4,5,8,9,11, H y 1 LES ALGUES. 33 • 14, etc. Poussière épai'se sur une croûte ’ lépreuse ( organe mâle * selon les Mo- dernes). Tubercules ordinairement con- vexes , sphéroïdes , rarement linéaires- oblongs ( organes femelles ). Leproncus, formé de deux mots grecs qui signi- fient en latin, lepra, tuber, c’est-à-dire, plantes lé- preuses tnberculiferes. LEPROPïNACiA. * Lichen, L. J. D. Musc, pl. iti,Jlg. 10, 12, 16, 17, etc. Croûte lé- preuse. Cupules en forme d’écusson, mu- nies druu rebord rarement entier. Lepropinacia , formé de deux mots grecs qui si- gnifient en latin, lepra , scutella, c’est-à-dire, plantes lépreuses sculellifères. Oss. Le plus grand nombre des Lichens crusta- cés peut servir à la teinture. Celui qu’011 appelle parelle. est un objet de commerce pour le dépar- tement du Puy-de-Dôme, où il se trouve en abon- dance. H croît sur les rochers. Lorsqu’on le fait ma- cérer dans l’urine pendant un temps suffisant, pour lui faire subir un certain degré de fermentation, il donne une teinture rouge ou violette. GEISSODEA. * Lichen , L. J. D. Musc, pi. 24 , Jig. 70 , 74 , 75 , 76 , 79 , 80 , 83 , etc. Croûte adhérente , foliacée 5 fo- lioles imbriquées, libres vers la circonfé- rence. Sculelles sessiles ou légèrement sti- pitées. 2. C >Â, 34 CLASSE I, ORDRE II. G eissodea , formé de deux mots grecs qui signifient enferme de tuiles , parce que les feuilles, par leur disposition, représentent en quelque sorte les tuiles d’un toit. PLATYPHYLLUM. * Lichen, L. J. D. Musc. pl. 20 , fig. 45 , 46 ; pi. 2 1 , fig. 52 , 55; pl. 22 , fig. 59, 61; pl. 23 , Jig. 62, 63. Expansions foliacées , libres, non crus- tacées. Scutelles sessiles ou légèrement sti- pitées. Platyphyllum, formé de deux mots grecs qui signifient feuille étendue. O BS. Le Lichen d’Islande L., croît naturellement en Europe, sur la terre, dans les lieux arides, sté- riles ou pierreux. On le réduit en poudre, et on en fait une espèce de gruau que l’on met dans le potage. Bouilli dans le lait, il offre un aliment qui n’est point désagréable, et qui, par le mucilage qu’il con- tient, peut être fort utile aux poitrinaires et aux per- sonnes menacées de phthisie. DERMAPODEA. * Lichen, L. J. D. Musc, pl. 27 .Jig. 102, io3; pl. zQ,Jig. 104, io5, 106, 107, 109, etc. Expansions coriaces ou membraneuses , élargies , rampantes , scutellifères. Dermatodea signifie en grec, qui a la consistance du cuir. Obs. Le Lichen pulmonaire convient pour la jau- nisse opiniâtre et la toux invétérée. On s’en sert avec avantage dans les hémorragies. On lui a attribué LES ALGUES. 35 des succès clans le traitement des ulcérés des poumons et du crachement de sang. Les Anglais l’emploient contre la phthisie. CAPNIA. * Lichen, L. J. D. Musc, pl . 3o, Jig. 117, 127, 129, i3o, i3i , etc. Expan- sions presque cartilagineuses, ombiliquées, d’une couleur enfumée , adhérentes aux rochers par le centre de leur surface infé- rieure. Capnia vient d’un mot grec qui signifi e fuligineux. SCYPHIPHORUS. * Lichen, L. J. D. Musc, pl. i\,Jg. 6, 7, 8, 10, etc. Croûte écail- leuse ou foliacée, produisant des tiges pres- que simples, dilatées à leur sommet en forme d’entonnoir dont les bords sont sou- vent tuberculifères. Sctpbiphorus , formé de deux mots grecs qui signifient porte-coupe. O BS. Le Lichen pyxidatus, L. est employé contre les coqueluches. Lightfoot, savant Botaniste et célèbre Médecin écossais, révoque en doute les vertus attri- buées à cette plante. THAMNIUM. * Lichen, L. J. D. Musc. pl. Jig. 21, 22, 29, 3o; pl. 17, Jig. 34, 35 , 39 , etc. Tiges ramifiées en forme d’ar- buste. Tubercules fongueux colorés. Thamnxüm, arbrisseau, eu grec. O bs. Le Lichen rangiferinus L, , est commun en C a 36 CLASSE I, ORDRE II. Europe sur la terre, dans les lieux secs et monta- gneux. Les Rennes en font leur principale nourriture dans le nord pendant l'hiver. — Le Lichen roccella L. , qui se trouve dans les îles de l’Archipel, aux Canaries et ailleurs, fournit une teinture purpurine ou violette. USNEA,D. Musc.pl. n, 12 et i3. Lichen, L. J. TJsnée. Tiges filamenteuses, ramassées en touffe ou pendantes. Sculelles planes, quel- quefois radiées ou ciliées sur les bords. Usnea, nom donné par les Arabes aux Mousses des arbres. Sérapion, Obs. Plusieurs plantes de la famille des Algues peuvent être regardées comme le principe de la végé- tation. Les rochers se recouvrent d’abord de Byssus ou de Lichens tuberculeux, auxquels succèdent des Lichens coriaces cpii par leur détritus forment une couche mince de terre végétale. Alors on voit pa- roilre une foule de Mousses qui , en vieillissant et se détruisant, augmentent insensiblement la quantité du terreau : les semences, transportées par les vents, germent, et les plantes croissent de toutes parts. C’est ainsi qu’après la révolution de plusieurs siècles ,. la surface des rochers se trouve couverte d’une multi- tude de végétaux. — Quoique nous pensions que les deux sections de cette famille doivent former deux ordres distincts, nous les avons néanmoins réunies en un seul , pour ne pas nous écarter du plan tracé dans la Cryptogamie par les Botanistes. — Les Li- chens gélatineux 11e seroient-ils pas des individus de Nostoc qui auroient changé de forme ? LIS HÉPATIQUES. 3? ORDRE III. LES HÉPATIQUES, HEPAT1CÆ. . .. . I Ce nom dérive d’un mot grec qui signifie joie , parce qu’on employoit autrefois quel- ques plantes de cette famille pour guérir les maladies de cet organe. La famille des Hépatiques comprend de petites plantes herbacées , rampantes , qui croissent principalement sur la terre , et qui sont garnies en dessous de fibres radicales. Dans les unes , les expansions sont planes , simples , entières ou lobées ; dans les au- tres , les expansions ou les jets sont munis de folioles souvent distiques , rarement im- briquées. Leur fructification , que plusieurs Botanistes regardent comme apparente , est formée , selon eux , d’organes qui s’ouvrent à l’époque de leur maturité , pour laisser échap- per , ou des poussières fécondantes , ou des semences. Ces organes sont tantôt des sachets globuleux, pédicules, s’ouvrant à leur som- met en quatre parties, Jungermannia ; tan- tôt des espèces de bonnets ou de calottes pa- reillement pédiculées, et chargées en dessous C 3 38 CLASSE I, ORDRE III. de globules qui s’ouvrent en plusieurs valves, Marchanda ; tantôt des tubes plus ou moins simples , Blasia ; tantôt enfin de longues cornes profondément bifides , Anthoceros. Les Botanistes ne sont pas d’accord sur la nature des organes sexuels des Hépatiques. Michcli, Schmidel, Hedwig, ete. se sont dis- tingués par les recherches qu’ils ont faites pour déterminer leur existence , leur forme et leurs fonctions. Gsertner ne paroît pas avoir eu une grande confiance dans les découvertes de ces auteurs, puisqu’il n’admet dans la plupart des plantes de cette famille, ni organes sexuels, ni semences. Cet observateur al tentif prétend que les organes de diverse forme qu’on y décou- vre, sont des gemmes de différente espèce. BLASIA, Mich. pi. 7; L. J. Monoïque, rarement Dioïque. Fl. M. Un point gra- nulé, plongé dans l’expansion, et fugace. Fl. F. Caljce sessile, monophylle , ventru à sa base, s’alongeant en tube, à limbe entier, rempli de petits grains qui, poussés du fond du tube , restent agglutinés sur ses 'bords pendant un certain temps. — Ex- pansion plane , divisée en lobes traversés par une nervure longitudinale au bout de laquelle se trouve ordinairement la fleur tis HÉPATIQUES. '39 femelle. Les fleurs mâles sont disposées sur une même ligne , le long des bords laté- raux des lobes. Blasia, du nom d’un Botaniste italien. RICCI A , M. pl 5y; L. J. Monoïque, ra- rement Dioïque. Fl. M. Petit cône saillant , sessile, tronqué, ouvert au sommet, rem- pli d’une masse granuleuse. Fl. F. Cap- sule sphérique à demi-plongée dans l’ex- pansion , surmontée d’une pointe courte, polysperme. — Expansion plane, souvent lobée; lobes disposés en forme de rayons. Fleurs femelles centrales; fleurs mâles sur les bords ou dans les sinus de l’expansion. Riccia, du nom d’un Botaniste de Florence. ANTHOCEROS , M. pl. 7 ; L. J. Monoïque ou Dioïque. Fl. M. Calice à demi-plongé dans l’expansion, d’abord fermé, ensuite urcéolé, à six divisions ouvertes. Fl. F. Gaine sessile , cylindrique , entière ou den- tée à son limbe , portant une capsule lon- gue, siliquiforme , bivalve et polysperme. Semences attachées par le moyen de filets courts à un axe central et filiforme. — Ex- pansions planes, lobées. Capsule naissante recouverte d’une coiffe, selon Hedwig. Amthocïros , Jleur cornue, en grec. 4° CLASSE I, ORDRE III. TARGIONIA, M. pi. 3; L. J. Monoïque. Fl. M. Corps globuleux, situés tantôt sur la surface de l’expansion , tantôt sur ses bords. II. F. Capsule sphérique, polysper- me, situee au fond d’un caljce renflé, ses- sile et bivalve. Targionia, du nom d’un Botaniste de Florence. JUNGERMANNIA , M. pi. 5 ; L. J.Schmid, pi. 22. Monoïque, rarement Dioïque. Fl. M. Vésicules pulvérulentes, ordinairement solitaires et sessiles, nues ou renfermées dans une membrane, cachées quelquefois dans l’expansion ou dans ses sinus. Fl. F. Gaine sessile, tubulée, à limbe dilaté et irrégulier, contenant un ovaire recouvert d’une . membrane arilliforme , stylifère , s’ouvrant différemment, et laissant alors enti'evoir une capsule d’abord sessile, en- suite pédiculée, parfaitement quadrivalve et remplie de filets élastiques séminifères. — Petites plantes terrestres ou parasites. Expansions tantôt simples, monophylles, diversement découpées , florifères à leur surface ou sur leurs bords ; tantôt polj- phylles, à folioles imbriquées ou distiques, et à fleurs axillaires ou terminales. Jungermannià, du nom d’un Botaniste allemand. les hépatiques. 41 MÀRCHANTIA , M. pi. ï , 2 ; L. J. Schmtd, pi. g. Hépatique . Monoïque ou Dioïque. Fl. M. Petits plateaux, tantôt sessiles, tan- tôt stipités, à limbe inégal ou siuué, quel- quefois écailleux en dessous, creuses en dessus d’alvéoles, dont chacune renferme une vésicule ovale et faiblement acummée. Fl. F. Chapeau ombelli forme, d’abord ses- sile, ensuite porté sur un long pédicule; tantôt étoilé et fendu en 5-io parties, tan- tôt conique et sinueux à son limbe. Sous les rayons ou les sinus de ce chapeau sont situées alternativement des loges membra- neuses , souvent bivalves , et renfermant 1-6 fleurs très petites et penchées. Chacune de ces fleurs a une gaine turbinée, 4-6 dentée à son limbe. Au fond de cette game est un ovaire arrondi , recou ver t d’une mem- brane arilliforme, stylifère, qui, s’ouvrant au sommet en 2-3 parties, laisse à décou- vert une capsule d’abord sessile , ensuite stipitée, urcéolée , multivalve, polysper- me. Semences insérées à des filets élas- tiques. — Expansions membraneuses et rampantes. Marchantia , du nom d’un Botaniste fiançai . O SS. Outre les deux organes de la fructification 42 CLASSE I, ORDRE III. décrits dans le caractère généric/ue, on trouve encore dans certaines espèces, un troisième organe en forme de petite coupe., sessile, denté à son limbe, t*t rempli de petits grains qui sont de véritables gemmes. Marchant est le premier des Botanistes qui ait parlé des organes sexuels des Hépatiques. Il les découvrit , après une longue suite d’observations, dans l’espèce à laquelle Lataarck a donné dans sa Flore française, ainsi que dans le Dictionnaire, le 110m de Marchanda stellcta. Cette plante, qui forme des expansions membraneuses, planes, d’un vert foncé, rampantes, ramifiées, longues souvent de plus de deux pouces, ponctuées sur leur surface supérieure, et munies en dessous, principalement le long de leur nervure, de petites racines capil- laires , avoit été jusqu’alors confondue avec le Lichen. Marchant prouva, par la description des organes de la fructification, qu'elle devoit en être séparée, et il en forma un genre nouveau qu’il crut pouvoir consacrer à la mémoire de son père. Il reconnut aussi que les semences étoient insé- rées à des filets élastiques. «Au même temps, dit-il , » que la fleur s'épanouit, on découvre au dedans •» une toulle de filets soyeux, très fins, de couleur » jaune dorée, fort serrés entr’eux, et qui, s’alon- » géant peu à peu, laissent échapper une infinité de » très petites particules jaunes, à peu près rondes, qui sortent par bouffées d’entre les filets soyeux, » et se répandent dans l’air, ainsi que feroient les >3 étincelles d’un tison enflammé qu’on frapperoit 33 coup sur coup. Ces particules jauues, qui par leur » extrême finesse s’évanouissent aux yeux et se LES MOUSSES. 43 » perdent dans l’air , sont vraisemblablement les » graines de la plante, puisqu’on en voit naître un j) million de jeunes aux environs des anciennes. >> ( Voyez Mémoires de l’Académie des Sciences , an. 1715, pag. 23o, pl. 5.) Parmi les auteurs qui se sont occupés de la re- cherche des organes sexuels de PHépatique, nous de- vons encore citer Michel i (pl. 1 et 2), Dillen (pl. 76 et 77 ), et Sclimidel {pl. 9, 29, 5i et 54)- ORDRE IV. LES MOUSSES, M U S C I. Les Anciens don noient en general le nom de Mousses au plus grand nombre des végé- taux cryptogames qui n’appartiennent ni à la famille des Champignons , ni à celle des Fougères; les Modernes ont restreint ce nom aux plantes qui composent l’ordre présent. Les Mousses sont presque toutes de petites plantes herbacées, toujours vertes, toujours prêtes à se revivifier, parce qu’elles se nour- rissent plus par les pores absorbans des feuilles, que par les sucs pompés par leurs racines. Elles forment des gazons, tantôt sur la surface de la terre, tantôt sur l’écorce des 44 CLASSE I, ORDRE IV. arbres. Leurs feuilles membraneuses , simples et sessiles, sont distiques, éparses ou imbri- quées. Leur fructification est assez apparente; cependant elle n’est point encore démontrée avec autant d’évidence que dans les végé- taux phanérogames; aussi les Botanistes sont- ils partagés d’opinion sur la nature et sur les fonctions des parties qu’ils regardent comme sexuelles. Avant d’exposer leurs différens sentimens , nous croyons devoir faire con- noître quels sont en général les organes des Mousses. x.° On trouve sur un grand nombre de Mousses , tantôt des rosettes , espèces d’étoiles écailleuses , sessiles , quelquefois axillaires , plus souvent placées au sommet des jets ; tan- tôt des globules sessiles ou pédicûlés , égale- ment axillaires ou terminaux. Les rosettes , vues au microscope , présentent dans leur in- térieur , selon Hedwig, des corpuscules cy- lindriques (anthères), parmi lesquels se trou- vent des fila mens articulés et rapprochés (JM succosi ) (i). (i) Debcre autan et in his spenna virile adesse , r/uum vera cl fcecunda in plurimis reperiantur semina , nerno prudens in dubium vocaverit ; sed undenam illud procédât et c/uibus debeatur partibus P Id c/uidcm ferax est dubii LES MOUSSES. 45 2.0 Toutes les Mousses ont une capsule ou urne ( anthère , Linn. ) , rarement sessile , presque toujours stipilée , axillaire ou termi- nale, i-loculaire, dans le centre de laquelle est un petit sachet membraneux appelé Co la- melle , rempli d’une poussière séminale. L’urne, de forme différente , sphérique , ovale ou oblongue , est souvent surmontée à son atque litis materics. Alii ncmpè in hiscc planlis , p crin de distincta et a feminis separata statuunt organa mascula , sicut in perfectioribus , adcàque quidquid in eis occurrit glandulosi , globulosi , apiculati , pulvcrulcnli , verbo , ab aliis parlibus diversi , id ferè omne in masculoruni genitalium numeruni passirn receperunt , ut vel ipsa se- rnina, ovariu , gemmas , crines , selulas adductorias et quœvis alia pro staminibus aut polline uinditata repe- riatnus. Gaertn. p. xxxj. On ne peut douter qu’il n’existe dans les Mousses, quelque organe qui fournit le pollen ou fluide vivifiant, puisque plusieurs d’entr'elles produisent de véritables semences parfai- tement fécondées. Mais d’où vient ce fluide vivifiant, et quel est l’organe qui le fournit î T el est le point sur lequel il s’élève tant de doutes et tant de disputes parmi les Botanistes. Il en est qui prétendent que les Mousses sont pourvues , ainsi que les autrcS plantes plus parfaites, d’organes mâles entièrement dis- tincts et séparés des organes femelles. Pour soutenir leur asser- tion, ils ne craignent pas de mettre au rang des organes mâles tout ce qu’ils rencontrent de globuleux, de glanduleux", de pulvérulent , en un mot , tout ce qui paroit distinct des autres paities connues; ils donnent même le nom d’étamines et de pollen aux semences, aux ovaires, aux gemmes, aux poils, ayx soies et à une foule d’autres parties. 46 CLASSE I, ORDRE IV. sommet d’un Opercule plus ou moins acu- miné; ordinairement elle ne s’ouvre point, quelquefois néanmoins elle se divise en deux ou plusieurs valves. Lorsque l’opercule est tombé ou lorsqu’il a été détaché, on apper- coit sur le limbe de l’urne , nommé Péris - tome , un ou deux rangs de cils souvent ré- fléchis en dedans, et alors peu visibles. L’urne est presque tou jouis recouverte dans sa jeu- nesse, d’une coiffe lisse ou velue, plus ou moins acuminée , entière ou frangée à sa base. Cette coiffe se dégage, s’élève, et tombe ordinairement à mesure que l’urne approche de la maturité. Le pédoncule qui porte l’urne, et qu’on nomme communément Soie , sort d'un tubercule ou d’une gaine {P erichætiurn) mono - poljphjlle. Sa partie supérieure , quelquefois renflée ( Apophyse ) , semble faire corps avec l’urne. Beauvois a observé le premier que cette soie éloit fistuleuse, et qu’elle contenoit un filament qui soutient la columelle. Il est facile de vérifier cette obser- vation , en disséquant adroitement une urne et un pédoncule du Polytrichum commune , du Mnium hygrometricum , etc. Les rosettes et les urnes contribuent- elles ensemble à la fécondation ? LES MOUSSES. 47 Plusieurs Botanistes ont pensé que les Mousses portaient des fleurs hermaphrodites renfermées dans les urnes (i). L’organe mâle ou le fluide fécondant existait, selon quel- ques-uns d’entr’eux,dans les cils des capsules; selon d’autres, dans le péristome et il en est qui ont cru qu’d était situé entre l’urne et la columelle dans laquelle sont les ovules. D’autres Botanistes ont regardé les Mousses comme des plantes Monoïques ou Diotques , sans être d’accord sur les fonctions des or- (i) Multo pfopius ad verilatem accessisse videtur Hil~ lius , (juando intrà ipsas Muscorum capsulas spcriua mas— ëulinum gcncrari statuit. Ni h il enim hdc doctrinâ simpli - dus est, et explicandis omnibus plicenomenis aplius : dtun- modo loco pollinis et staminum , tjuee Hillius in eiliis capsularuin quevsivit, fluidum spcnna a vegelis operculis secerni , et pcristomalum ope ad ovula deferri dicas. Ita enim cuncla fient plana , etc. Gaektn. p. xxxv. Hill est, de tous les Botanistes, celui qui paroit s’être le plus rapproché de la vérité, lorsqu’il avance que la poussière fécondante réside dans les capsules des Mousses. Iticn de plus simple que cette doctrine . de laquelle semlde découler natu- rellement l’expliéation des phénomènes qui concernent la fé- condation de ces plantes cryptogames, pourvu qu’à la place du pollen et des étamines qu’Hitl chcrchoit dans les cils des capsules, on admette un fluide spermatique sécrété par les opercules parvenus à la maturité , et pénétrant jusqu’aux ovules par le moyen des péristomes. Alors tout devient clair , et l’on conçoit comment la fécondation peut s’opérer dans les Mousses. 4-3 CLASSE I , ORDRE IV. ganes qui , selon eux , concourent à la fécon- dation. En eflet , ceux-ci ont cru que les pistils étoient placés dans les rosettes ou dans les globules , et que les anthères étoient ren- fermées dans les urnes ; ceux-là ont prétendu que les globules et les rosettes renfermoient les anthères , et que les pistils résid oient dans l’urne. Iledwig est celui qui a fait le plus d’efforts pour faire prévaloir cette dernière opinion , et il l’a appujée d’une foule d’ob- servations qui sont peut-être plus curieuses que solides et concluantes (i). Le moyen de croire que les globules ou les rosettes con- tribuent à la fécondation, lorsque plusieurs mousses en sont totalement privées! Ne pa- roît-il pas plus convenable de considérer ces organes comme des bourgeons, puisque de nouvelles tiges s’élèvent dessus , comme on peut le voir dans le Polytrichum commune , ( i ) Fcminœis parlibus non annurnerandos esse istosfol- liculos cerLissimum est ; utruin vero mascula sint organa, uti \Hcdwigius speciosissimis argumentis adstrucre an- nisus est , id quidem nonduin plane eviclum videlur. Gaertn. p. xxiij. Il est tris certain que ces follicules ne doi- vent point être regardés comme des parties femelles; mai» doit-on les prendre pour des organes mâles , comme Hcdvvig s’est efforcé de le prouver par les raisonuemens les plus spé- cieux! C’est ce qui n’èst point encore évidemment démontré. dans LES MOUSSES# 49 dans le Ly copodium aunotinum , etc. Il sort même quelquefois du centre des rosettes, des soies qui portent des urnes , comme on le voit dans 1 eSplachnum mnioides DlKS. figuré par Dill. pl, 44 , fig. 5, B, et dans le Spla - chnum ampullaceum , fig. 3 , C. De plus* il est des Mousses qui fructifient dans l’eau * où elles passent tout le temps de leur vie : mais si les organes sexuels ne résident pas dans la même enveloppe , comment la poussière mâle peut-elle parvenir jusqu’à l’organe femelle? Et en supposant qu’elle y parvienne , le fluide fécondant qu’elle renferme, ne doit-il pas être altéré et devenir nul pour la fécondation? Les auteurs à consulter pour l’étude des Mousses, sont, Micheli, Dillenius , Vaillant, Hillius, Koelreuter, Hedwig, Weis, Weber* etc. §* I. Urne munie d’une coiffe* BüXBAUMIA , L. J. Sphagnum, D . 'pl.$2, Jig> i3. Urne radicale, presque sessile * oblongue et gibbeuse. Péristome ciliq. Opercule conique. Coiffe lisse, caduque. feuilles radicales ou nulles. Büxbaumia , du nom d’un Botaniste allemand , ne a Mersbourg en Saxe. Obs. Le Buxbàumia foliosa , L. est la première 5o CLASSE I, ORDRE IV. mousse dans l’urne de laquelle les Botanistes ont dé- couvert la columelle, ou le sachet qui renferme la poussière séminale. PHASCUM , L. J. Sphagnum, D. pi. 3 z , Jig. io, ii, 12. Urne terminale , presque sessile. Péristome cilié. Opercule acu- miné. Coiffe lisse très petite. Rosettes non apparentes. — Tige simple, courte, presque nulle. Phascum , ce nom a été donné par les Grecs , selon Paborinus, à une espèce de mousse qui croit sur les Chênes. übs. Ce genre a beaucoup de rapport avec celui du Bryum. . SPLACHNUM , L. J. Bryum , D. pi. 44 , Jig. 3, 4, 5. Gaine polyphjlle. Urne ter- minale, stipitée , ordinairement ventrue à sa base , rétrécie au sommet, en forme de carafe. Péristome 8-denté. Opercule nul. Coiffe lisse , caduque. Rosettes termi- nales. — Tige simple , i-flore. Splachnum ou Splanchnon ( Dioscor. ) , nom donné par les Grecs, à une espèce de mousse. BRYUM, D. ^.45-49. L. J. Gaine nulle; un tubercule à sa place. Urne terminale , stipitée , rarement sessile. Péristome an- nulé, cilié. Opercule plus ou moins acu- miné. Coiffe lisse , rarement velue. R.O- LES MOUSSES. 5r SETTES non apparentes. — Tige simple ou rameuse , quelquefois nulle. Bryum, d'un mot grec qui signifié germer. Obs. Les urnes paraissent quelquefois axillaires; mais il faut observer que dans ce cas, elles terminent de vieux rameaux , quoique placées à la base des jeunes. — Les espèces de Bryum , dont la Coiffe est velue, et qui sont souvent dépourvues de tiges, cons- tituent le genre Pogonatum de Beauvois. FONTINALIS , D. pl. 33. L. J. fontinale. Gaine écailleuse , en godet. Urne axillaire , sessile ou presque sessile. PÉRISTOME cilié. Opercule acuminé. Coiffe lisse. Rosettes nulles ou point visibles. — Herbes aqua- tiques rameuses. I'ontixalis , du mot latin ,fo ns , fontaine. Obs. Linneus nous apprend que les Suédois entas- sent une espèce de ce genre entre les cheminées et les cloisons, afin d’arrêter la communication du feu; c’est ce qui a fait donner à cette espece le nom d 'Antipy- relica. HYPNUM , D. pl. 3+-43. L. J. Gaine pol/- phylle. Urne axillaire, stipitée , oblongue. Péristome cilié. Opercule souvent acumi- né. Coiffe lisse. Rosettes axillaires, ses- siles , distinctes. — Plantes ordinairement rameuses. Hypnum , synonyme de Sphagnum , Splanchnum . Bryum. Ætius, serin, ta, cap. D 2 52 CLASSE 1, ORDRE IV. MNJ.UM , D. pl. 3i ,Jig. i -6. L. J. Gains petite, monopbylle, tubuleuse. Urne termi- nale, stipitée, ovoïde. Peristome annulé, cilié. Opercule acuminé. Coiffe lisse. Ro- settes ou globules au sommet de quelques individus. — Tige simple ou rameuse. Mnium, mot que les Lexicographes traduisent par Mousse. POLYTRICHUM, ~D.pl. 54 et 55 L. J. Gaine monophylle tubuleuse. Apophyse très sen- sible. Urne terminale ou axillaire , stipitée, oblongue , quelquefois anguleuse. Péris- • tome cilié, couvert d’une membrane ( Epi - phragme , Hedw. ) Opercule acuminé. Coiffe velue. Rosettes solitaires , termi- nales. — Tige simple ou presque simple. Polytrichum , de deux mots grecs qui signifient , beaucoup, cheveux ; ainsi nommé à cause de la coifl'e qui est très velue. Obs. Le Polytrichum commune , L. passe pour exciter la sueur, et faciliter la guérison des pleu- résies. §. 1 1. Urne dépourvue de coiffe. SPHAGNUM , D. pl. 32 ,fig. i , 2, 3, 6, L. J. Sphaigne. Gaine nulle ou point visible. Apophyse assez sensible. Urne axillaire ou terminale , presque sessile. Opercule LES MOUSSES. 53 court. Coiffe caduque ? — Plantes herba- cées , rameuses , marécageuses. Sphagnum, employé par Pline, liv. 12, chap. 23 , pour désigner la mousse qui croît sur les arbres.. Obs . On croit généralement que la tourbe est formée en partie par le détritus du Sphagnum palustre , L. Les Lapons se servent de cette plante pour faire des cou- chettes à leurs enfans. LY COPODIUM , D. pl. 58, L. J. Lycopode , Urnes ou Capsules sessiles, presque ar- rondies ou réniformes, dépourvues d’oper- cule et de coiffe, i-loculaires , ordinaire- ment bivalves et remplies d’une poussière abondante. Lycopodium, de deux mots grecs qui signifient Pied de Loup. Obs. C’est dans le genre Lycopode qu’on trouve les plus grandes espèces de la famille des Mousses. Les Lycopodes sont des herbes rameuses , ram- pantes ou droites, souvent dichotomes. Leifr feuil- lage est simple, imbriqué circulairement, quelque* lois applati et comme distique. Leur fructification, soit éparse dans les aisselles des feuilles , soit disposée sur des épis écailleux et terminaux, est formée de cap- sules remplies d’une poussière très inflammable qui, dans le Lycopode en massue, Lycopodium cia vatum y L. a la propriété de s’enflammer, et porte le nom de souffle végétal. Cette.-poussière est employée sur les théâtres et dans les feux d’artifice. O11 lui attribue plusieurs vertus eu médecine. D 3 54 CLASSE I , ORDRE - V. Le Lycopodium, qui nous paroil avoir plus d’nfïmhé avec les Fougères qu’avec les Mousses, fournit une transition naturelle entre ces deux ordres. ORDRE V. LES FOUGÈRES, FI LICE S. Le mot Fougère vient , selon quelques Ety- mologistes , d’un vieux mot français, Feu- chières , comme si l’on avoit voulu dire plantes du feu , à cause de la vertu qu’on leur attribuoit pour guérir les brûlures. Les Grecs ont donné à ces plantes le nom de Pteris ou Pterion ( aile ) , parce que leurs feuilles ressemblent aux ailes déployées des oiseaux. Les Latins les ont nommées Filix , mot qui , selon les Elymologistes , est presque le même que celui de Jelix , comme si on avoit voulu marquer , en employant cette expression , que les Fougères sont vérita- blement des plantes heureuses , non - seule- ment par rapport à leurs grandes propriétés, mais encore à cause de leur fécondité sur- prenante , puisqu’elles produisent des mil- lions de semences. Plum. Traité des Fou- gères d' Amérique. Les Fougères qui croissent dans nos cli- IES FOUGÈRÎS. 55 mats sont herbacées; leurs feuilles roulées, dans leur première jeunesse , du sommet à la base en forme de crosse , sont alternes et souvent écailleuses dans leur partie inférieure. On trouve dans les deux Indes , des Fou- gères qui , par leur port et par leur orga- nisation, ressemblent à des Palmiers, Leur racine , en s’élevant hors de terre , forme in- sensiblement une tige Çcaudex) droite, sans branches et garnie à son sommet de plu- sieurs feuilles. Cette tige , coupée transversa- lement , présente , selon l’observation de Plu- mier , une substance blanche, ferme et en- tourée d’un aubier dur , et presque noir comme l’ébène. Les feuilles , en naissant, ressemblent à la volute d’un chapiteau Ionique : elles sont hérissées d’écailles mem- braneuses, roussâtres , et elles prennent , en se développant, une direction droite. Leur longueur est d’environ dix pieds, et ordi- nairement elles sont plusieurs fois ailées. C’est sur les folioles que sont presque tou*- jours situés les organes de la fructification. Les Botanistes ne sont pas plus d’accord sur la détermination des organes sexuels des Fougères, que sur celle des organes sexuels des autres végétaux Cryptogames. Les seuls 5 6 CLASSÉ I, ORDRE V. organes de fructification que l’on découvre dans les plantes de cette famille, sont de petites coques , de petites capsules , ou plutôt des follicules i - loculaires recouverts par une membrane , et s’ouvrant presque tou- jours transversalement en deux valves sou- vent réunies par un anneau élastique ou cordon à grains de chapelet , quelquefois nues, c’est-à-dire, dépourvues d’anneau élas- tique. Ces follicules sont tantôt situés sur la surface inférieure du feuillage où ils af- fectent des formes différentes , tantôt ils sont distincts, et séparés du feuillage. Par exemple, dans les Polypodes , les follicules sont situés sur la surface postérieure des feuilles, et leur ensemble présente la forme de tubercules arrondis : dans les Scolopendres , les folli- cules , situés également sur la surface pos- térieure des feuilles, sont disposés en lignes parallèles : dans les Pteris, les lignes sont contiguës sous le rebord replié des feuilles : dans les Capillaires , ces mêmes lignes sont coupées et interrompues: dans les Acroslics, toute la surface postérieure des feuilles est recouverte de follicules : dans l’Ophioglosse , dans l’Osmonde , dans la Pilulaire, les fol-* licules sont distincts et séparés du feuillage. LES FOUGERES. Ilà forment un épi simple dans l’Ophiogldése, un épi rameux dans l’Osmonde ; ils sont situés dans la Pilulaire près de la racine , et ils ont la forme de petites houles. Selon certains Botanistes , les follieules , dont nous venons de parle!1 , contiennent le fluide spermatique et sont de véritables an- thères : d’où il résulte que l’organe femelle reste encore à découvrir. Selon d’antres Bo- tanistes , les follicules sont des capsules qui contiennent une poussière séminale ou des graines : mais alors quel est lorgane qui four- nit le fluide fécondant ? Ne pourroit-on pas peiisér que les organes de la l’eproduclion existent ensemble sous la membrane? La fructification bien connue de la Pilulaire qui contient d’une manière &vix dente dans ses globules les organes mâle et femelle , semble nous autoriser à adopter cô sentiment. Si l’on examine avec une forte loupe, la fructification d’un grand nombre de Fou- gères j après avoir enlevé la membrane qui la recouvre, on appercevra , d’une manière assez distincte dans son intérieur , les mêmes organes que Bulliarda trouvés dans les Cham- pignons , savoir , des vésioules fécondantes 58 CLASSE I, ORDRE V. reconnoissables à leur état crystallin , mêlées parmi les follicules. Ces organes sont tantôt entassés confusément , tantôt ils sont situés les uns près des autres. D’après cette obser- vation, il s’ensuivroit que lu fructification peut s’opérer dans les Fougères de la même manière que dans les Champignons. Duhamel, qui a fait des recherches fort curieuses sur l’objet que nous traitons, n’éloit pas d’un sentiment fort différent du nôtre. En effet, après avoir observé et décrit avec soin dans sa Phys, des Arb. p. 289, divers follicules de Fougères, il dit : «Comme dans l’examen de toutes ces plantes capillaires, j’ai apperçu , outre les parties que je viens de décrire , d’autres corps dont il n’est guère possible de donner une idée juste , on pour- roit soupçonner que ces capsules contien- droient , ainsi que les Figues, les organes des deux sexes, et que la fécondation se fe- roit clandestinement. » On ne peut douter que les follicules ne contiennent de véritables semences; le fait suivant le prouve d’une manière évidente. Marchand , de l’Académie des Sciences, avoit laissé sur une fenêtre d’un appartement au rez-de-chaussée, différentes espèces de Fou- LES FOUGÈRES. 5cj gères; l’année suivante, la graine qui étôit tombée, avoir donné naissance à un grand nombre d’individus de la même espèce que ceux qui a voient été placés sur les fenêtres. Les Fougères sont employées dans les arts; quelques espèces peuvent servir à la nourri- ture de l’homme et des animaux, et le plus grand nombre fournit des remèdes à l’huma- nité souffrante. Les cendres des Fougères étant lessivées, donnent un sel qui, ajouté au sable quart- zeux , entre dans la fabrique de certains verres. — Les corrojeurs font tremper les peaux des animaux qu’ils préparent, dans la décoction de la Fougère femelle (Plcris aquilina, L.) (i). Le sel qu’on retire des cendres de cette plante, peut être employé pour faire du savon. On prétend que les Chinois composent le vernis de leur porcelaine avec ce sel mêlé au borax et à la chaux. Gunner, qui nous a donné un Traité sur les plantes de la Norwège, d’autant plus pré- (i) Cette espèce est nommée A-juilina , parce que sa tige, coupée obliquement , présente deux lignes de couleur bi une, disposées en croix , et figurant ; comme certaines personnes sc 1 imaginent , un aigle double ou les armas de l'Empire. 60 CLASSE I, ORDRE V. cienx qu’il fait connoître tous leurs usages économiques, dit que les habitans de ces contrées font cuire les jeunes pousses de l’Os- munda struthyopîeris, L. et qu’ils s’en nour- rissent. Il nous apprend aussi que les brebis et les chèvres les broutent avec plaisir. Les racines de cette plante et celles de plusieurs autres Fougères crues ou cuites procurent', dans les années où le foin manque, une nour- riture saine aux bestiaux. Aussi les Norwé- giens ont-ils coutume d’en faire de grandes provisions. Il est peu de plantes qui , selon le rapport des Anciens , aient autant de vertus que les Fou- gères appliquées extérieurement ou prises in- térieurement. Il paraît même , dans la longue énumération qu’ils font de leurs propriétés, que nous ne pouvons donner une entière confiance à toutes celles qu’ils leur attribuent. Selon eux, les Fougères sont propres à guérir les blessures, les inflammations, les obstruc- tions, les hernies, les rhumes, le calcul , les maladies de poumon, les fièvres, les asthmes, etc. Le Capillaii'e commun deMontpellier étoit pour eux une panacée universelle , et on peut juger des vertus admirables qu’ils attribuoient à celte plante , par celles qu’expose Rai , liv. 3 , LES FOUGÈRES. 6 1 cliap. 6. Les Modernes ont réduit toutes les propriétés des Fougères , à celles d’incisives, de pectorales et de légèrement astringentes. Plumier nous a donné un excellent Traité des Fougères de l’Amérique ; Bolton a figuré et décrit celles qui croissent en Angleterre. Pour rendre l’étude des Fougères plus fa- cile , on pourrait les diviser en Fougères vraies, telles que les Acrostichum , Poly- podium , Asplénium , Pteris , Adianthum , Trichomanes , Ophioglossum , Osmunda ; et en Fougères fausses, telles que les Pilu- laria, Lemma , Salvinia , Ecjuisetum, etc. Nous avons cru devoir préférer les divisions établies par Jussieu, et fournies par la situa- tion des organes de la fructification. §. I. Fructification disposée en épi. OPHIOGLOSSUM, Tourner, pl. 325. L. J. Ophioglosse , Langue de serpent. Epi oblong, linguifonne, comprimé. Follicules nus , distiques , presque globuleux , trans- versalement bivalves, poljspennes. Ophioglossum, langue de serpent, en grec; ainsi nommé à cause de la forme de l’épi. Obs. Tes espèces d Ophioglosse mentionnées par Lmneus, paroissent devoir constituer deux genres. 62 CLASSE I, ORDRE V. Les unes , comme Y Ophioglossum vulgatum, etc. n’ont qu’une feuille radicale, qui n’est point convo- ïutée dans sa jeunes .e, qui est presque toujours sim- ple, sans nervures, et de laquelle sort un épi ordinai- rement simple et pédonculé : les autres, comme l’O- phioglossum scandens, etc. çnt leur feuillage rameux, plusieurs fois pinné, couvoluté dans sa jeunesse, et garni ensuite dans son pourtour d’épis sessiles. — Hedwig. Théor. pl. 4, fig. 2i-25, pense que chaque capsule renferme les deux organes sexuels. OSMUNDA , T. pl. 324 , L. J. Polypodium, T. Osmonde. Epis nombreux disposés en grappe. Follicules nus, presque globuleux, transversalement bivalves , polyspermes. O SS. On ne doit pas regarder comme congénères de YOsmunda, les espèces dont les follicules sont entourés d’un anneau élastique. Smith. §. II. Fructification située sur la surface inférieure du feuillage. ACROSTICHUM , L. J. Rut a mtr aria , T. pl. 317, sicrostich. Fructification re- couvrant toute l’étendue de la surface in- férieure du feuillage. Follicules entourés d’un anneau élastique. Acrostichum, rang le plus haut , en grec. O SS. La fructification est quelquefois si abondante, que les feuilles eu sont presque totalement défor- mées. 63 LES FOUGÈRES. POLYPODIÜM, T. pl. 3i6, L. J. Lon- CHITIS, T. pl. 3 14, Polypode. Fructifica- tion disposée par points ou paquets ar- rondis, séparés, et épars sur le dos des feuilles. Follicules entourés d’un anneau élastique. 'Pozypovivm , plusieurs pieds, en grec; ainsi nommé à cause de la forme des racines. OBS. Comme ce genre renferme un grand nombre d’espèces, Linneus l’a divisé en plusieurs sections qu’il a établies d’après le port des plantes, et d’après les di- vers degrés de composition que présente le feuillage. Pour l’intelligence des phrases spécifiques, il faut savoir que le Botaniste suédois nomme fructifications solitaires , celles dont les points sont disposés en deux séries longitudinales , séparées par la nervure ou côte moyenne de la feuille ; fructifications sériales , celles dont les points sont placés dans une seule rangée, située entre deux nervures transversales ; et fructifi- cations éparses, celles dont les points forment plu- sieurs rangées entre les nervures transversales. — Les follicules du Polypodium vulgare, 11e sont point re- couverts par une membrane, comme dans les autres espèces du genre. ASPLENIUM, L. J. Lingua 'cervina, T. pl. 3 19, Trichomanes, T. pl. 3i5, a, b. CéLerach, Scolopendre , Politric , Sauce- vie. Fructification disposée par paquets oblongs, ou petites lignes presque parai- 64 CLASSE I, ORDRE V. lèles, éparses sur le disque de la surface inférieure des feuilles. Follicules entourés d’un anneau élastique. Asplénium, d’un mot grec qui signifie Rate; ainsi nommé, à cause des propriétés qu’on lui at- tribuoit. HEMIONITIS, Plum. Fil. pi. i5i, L. J. Hémionile. Fructification disposée en lignes qui se croisent de différentes manières , et qui sont décurrentes sur les nervures du feuillage. Follicules entourés d’un anneau élastique. Hemionitis, moitié âne qu mulet, en grec; parce que les mulets recherchent les èspèces de ce genre. Moriss. 5 , p. 56o. BLECHNUM , L. J. Lonchitis , Plum. Fil. pl. 6z , Jig. B. Fructification disposée en deux lignes longitudinales , parallèles , rap- prochées de la côte ou nervure moyenne du feuillage. Follicules entourés d’un an- neau élastique. Blechnum , nom donné par Dioscoride à une espèce de Fougère. Obs. Smith regarde YOsmunda spicant, L. comme congénère du Blechnum. LONCHITIS, L. J. Filix, Plum. Fil. pl. 17. Fructification disposée en petites lignes lunulées, situées dans les sinus du feuillage. LES FOUGÈRES. 65 feuillage. Follicules entourés d’un anneau élastique. Lonchitis, Lance ou pique., en grec ; ainsi nom- mé, à cause de la forme des feuilles. PTERIS, L. J. Filix, Black, pl. 325; Fougère. Fructification disposée en une ligne marginale et continue. Follicules en- toui'és d’un anneau élastique. Pteris, aile, en grec; ainsi nommé, à cause de la forme des feuilles. MYRIOTHECA, J. Marattia, Swartz , prod. Smith, ic. pl. 47, 48. Fructification formée de capsules nombreuses , nues , ovales , s’ouvrant longitudinalement au sommet, en deux valves percées chacune intérieurement de plusieurs trous. — Feuil- lage bipinné ou presque tripinné. Myriotiieca , de deux mots grecs qui signifient étuis ou capsules nombreuses. ADIANTUM , T. pl. 317 , L. J. Capillaire. Fructification disposée en petits paquets ou grouppes presque arrondis , distincts , situés sous le bord replié des feuilles. Fol- licules entourés d’un anneau élastique. Adiantum, non mouillé, en grec ; parce que le Capillaire trempé dans l’eau ne prend point l'hu- midité. CÆNOPTERIS, Berg. Act. petrop. 1782; 2- E 66 CLASSE I, ORDRE V. Smith , icon. pl. 5o. Darea , J. Fructifi- cation formée de lignes courtes , solitaires , presque marginales , unilatérales et sail- lantes. Follicules entourés d’un anneau élastique. — Feuillage bipinné. Cænopteris , de deux mots grecs q i signifient nouvelle Fougère. DICKSONIA , I’IIerit. sert. Angl. pl. 4 3. Fructifications situées sous le bord du feuillage courbé en dedans, réniformes , bivalves : valve extérieure formée par la substance de la feuille; valve intérieure membraneuse. Follicules entourés d’un anneau élastique. — Feuillage surcom- posé, glabre ou velu. Dicksonia, du nom d’un Botaniste anglais qui a publié plusieurs fascicules sur les plantes crypto- games. TKICHOMANES , L. J. Polypodium , Plum. Jil.pl. 86. Fructifications solitaires, distinctes , insérées sur le bord du feuil- lage, contenues dans des involucres mo- nophvlles, turbinés ou urcéolés. Colu- melles saillantes , pistilliformes. Follicules entourés d’un anneau élastique. — Port membraneux , demi-transparent. Ttuthomanes , (Dioscor.) de deux mots grecs qui signifient cheveux, à foison; ainsi nommé selon les fougères. 67 C. B. à cause de la propriété qu’on lui aüribuoit de faire pousser les cheveux. O BS. Linneus a rapporté à ce genre quelques es» pèces, telles que les Trichoman.es canarienne, chi- nense , tunbridgense , etc. qui en different néanmoins essentiellement, selon l’observation de Smith, soit par la forme et la structure de l’involucre, soit par l’absence ou la brièveté de la Columelle. g. III. Fructification sur un spadix. Organes sexuels apparens et séparés. ZAMIA , L. J. Palmifolia ( fœmina ) Trew. Ehret. pl. 26. Dioïque. Spadix oblong, cylindrique, nu ou dépourvu de spalhe. Fl. M. Ecailles du spadix presque peltées , couvertes en dessous d’anthères nombreuses, 1 - loculaires , 2 -valves. Fl. F. Écailles peltées ; ovaires 2 , attachées en dessous de l’écaille sur chacun de ses côtés; stigmates ca pilés. Deux baies i-spermes; semences grandes, ovales-globuleuses. Zamia, d’un mot grec qui signifie , dommage , pré- judice. O BS. La tige des Zamia est simple, frutescente, rarement épineuse ; les feuilles sont alternes , en- gainantes , terminales et ailées. Le spadix sort du milieu des feuilles; il est simple et grand dans les in- dividus femelles, plus petit et multiple dans les individus milles. — On retire de l’espèce appelée E 2 65 C L A S S E ï , ORDRE V. Z&m'ia Cycùdis-parAïr. Z ami a coffra par Gærtner, et connue vulgairement sous le nom clé pain des Hottenta'ts , un sagou très nourrissant. 'Cels cultive une nouvelle espèce de Zamia qui a beaucoup de rapport avec le Zamia Cycadis , Ait. mais qui en diffère par ses feuilles obtuses , crénelées à leur sommet, glabres et même très luisantes. CYCAS, L. J. Toddà-paNna, Rheed. Mal . 3. p. 9 ,pl. i3-2i. Dioïque. Fl. M. Chaton slrobiliforme, imbriqué d écaillés serrées , spatulées , charnues , recouvertes en des- sous d’anthères arrondies, i-loculaires , 2-valves , disposées sur plusieurs rangs , Fl. F. Spadix ensiforme ; ovaires nom- breux distincts , situés dans les angles du spadix , et enfoncés dans sa substance ; styles courts , stigmates simples. Drupes en nombre égal à celui des ovaires, i-spermes, — Tige simple, arborescente; feuilles al- ternes, engainantes, ailées, terminales. Cycas, nom donné par Théophr. à une espèce de Palmier. Obs. L’ordre auquel on doit rapporter les Zamia et Cycas , ne nous paroit pas encore définitivement arrêté. Ln effet , si ces deux genres se rapprochent des Fougères par l’enroulement des feuilles naissantes, ils ont aussi beaucoup d’affinité avec les Palmiers, soit par leur port, soit par leurs fleurs dioiqnes, soit par la nature de leur fruit. Peut-être doivent-ils cons- tituer un ordre nouveau, intermédiaire entre celui des LES FOUGÈRES. 69 Fougères et celui des Palmiers ? Cels cultive les Cycas circinalisy L. et revoluta , Thunb. Les fruits de ces deux espèces sont bons à manger , et on retire de leur tronc un sagou qui est très nourrissant , mais qui est moins estimé que celui qui est fourni parle P aima Sagu. Rumph .Amb. 1 . pl. 18. §. IV. Fructification située dans les ais- selles. des feuilles , ou près de la racine. Organes sexuels contenus dans le meme involucre. PILULARIA , B. de J. Âlct. paris. 1789. pl. 11. L. J. Bull. Her-b. pl. Fi lulaire. Involucre sessile , sphérique , pisiforme , coriace x velu , 4-loculaire , 4- valve. Fl. M. dans les deux loges supérieures. Fl. F. dans les deux loges inférieures. Semences tuniquées. — Tiges rampantes ; feuilles semblables à celles des Graminées; invo- lucres dans les aisselles des feuilles. PilulariA, ainsi nommé, à cause de la forme des involucrçs. LEMMA , B. de J .Act. par. x'jàp.pl. i5. J. Marsilea , L. Involucre ovoïde , pédi- cellé , transversalement multiloculaire; or- ganes sexuels entassés confusément sur le Wême réceptacle et contenus ensemble dans chaque loge. — Tige rampante; feuilles E 3 7° CLASSE I, ORDRE V. quaternées, portées sur de longs pétioles. Involucres situés à la base des pétioles. XiEmma , d’un mot grec qui signifie écaille. §• V. Fructification peu connue. Plantes ayant de l’affinité avec les Fougères. Feuilles non convolutées. SALVIMA, Mien. pl. 58, J. Marsilea, L. Azolla, Lam. Dict . i pag. 34-3. Mo- jstoique. Fl. INF Verrues nombreuses, ses- siles, surmontées chacune de quatre filets roulés en spirale (anthères, L.), situées sur les nervures des feuilles. Fl. F. Follicules presque solitaires dans chaque faisceau de racines , globuleux, i-loculaires, polpsper- mes. — Plante herbacée, rameuse, étalée , flottante sur l’eau ; rameaux articulés; arti- culations garnies en dessus de deux feuilles, et poussant en dessous des touffes de ra- cines. S a x. vi \ xa , du nom d’un sénateur de Forence. EQUISETUM , T. pl. 3oy ; L. J. Prêle. Epi dense ou cône solitaire , terminal, imbriqué d’écailles élargies et arrondies au sommet , creusées sur leur surface intérieure , de cellules qui contiennent de petits globules, munis chacun de 2-4 les FOUGÈRES. 71 appendices sétiformes , articulés et élasti- ques. _ Plantes herbacées ; tige fistuleuse , striée, simple ou rameuse , nue ou gar- nie de feuilles (rameaux?) verlicillées, arti- culée ; articulations entourées d’une gaine dentée. Eqttisetum , queue de cheval , en latin. O BS. Adanson a rapproché ce genre des Ephe- dra et Casuarina ; h la vérité, il leur ressemble par le port, mais il en différé sur-tout par la fructifica- tion. — Haller nous apprend que chez les Romains, le peuple se nourrissoit de Y Equisetum jluviatile, L. En Laponie, les Bœufs et les Rennes recherchent celte plante. — Toutes les espèces de Prêle sont em- ployées pour polir les vases de métal ; on préfère néanmoins l’ Equisetum hyemalet L. à cause de sa grande rudesse. CH ARA, Vaill. Act. Par. 1719,7»/. 3; L. J. Charagne. Noix crustacée, recouverte ex- térieurement d’un irivolucre membraneux qui lui est adhérent , striée transversale- ment, i-loculaire, poljsperme. O villes ou semences nichées dans une pulpe. — Herbes aquatiques; tige aphylle, rameuse; rameaux verticillés , articulés , dentés dans leurs ar- ticulations, qui sont presque toujours uni- flores. Chara , joie ou plaisir de l’eau , en grec; parce que 72 CLASSE I, ORDRE V. les espèces de ce genre se plaisent dans l’eau, et y croissent abondamment. Obs. Plusieurs Botanistes regardent le Chara comme Monoïque, et pensent que les globules jau- nâtres ou rougeâtres situés près des ovaires , sont des organes mâles. Ce sentiment n’est pas celui du célèbre G-ærtner qui s’exprime en ces termes : « C’est avec raison qu’Haller refuse à ces globules les fonc- tions d’organe mâle. En effet, à quoi bon une anthère loculamenteuse qui ne s’ouvre jamais? A quoi bon un pollen qui ne se disperse point, et qui, quand même il se disperseroit , ne pourroit jamais séjour- ner dans l’ovaire à cause de sa légèreté et de sa nature oléagineuse, mais devroit aussitôt s’élever à la sur- face de l’eau? Enfin , à quoi bon un fluide spermati- que , qui par le défaut de stigmate , et à cause de la tunique entière de l’involucre, ne pourroit jamais parvenir jusqu’à l’ovaire, et encore moins pénétrer jusqu’aux ovules? Il est donc évident que ces globules ne sont rien moins que des anthères , mais qu’on doit plutôt les regarder comme des vésicules flottantes ou comme des ovaires avortés; et il n’est pas moins cer- tain que la poussière qu’ils renferment n’est pas du pollen, mais qu’elle doit être considérée comme des ovules absolument vides (i). (i) Globulis istis mascula tjficia rectissim'e denegat Hallerus , nam cui bono antbera loculament osa , qul. 292. Arundo, T. Canne. Gl. 2 valves ( ou o ) extérieurement laineuses à leur base. Cal. 2 valves arislées ou nautiques. — Fleurs en panicule. Saccharum: (Dioseor. Pl.), mot persan qui si- gnifie la même chose. L’Emery prétend que Saccha- rum vient du mot allemand Kast qui signifie caisse, parce qu’on a coutume de transporter le sucre dans des caisses. OBS. Le Saccharum ditfère de l 'Arundo par la Glume , toujours i -flore et laineuse extérieurement à sa base. — Le Saccharum ojjicinurum , L. ( canne ;\ sucre) est originaire de l’Inde. On le transporta à St. Domingue, lors de la découverte du nouveau inonde. La température de celte île fut si favorable à sa cul- ture , que le sucre qu’on en obtint , ne tarda pas à être préféré à celui des autres contrées. Du trône a publié un excellent ouvrage sur la canne , dans lequel il in- dique un nouveau procédé pour en extraire le sel es- sentiel. ior US GRAMINÉES. Cazaucl, habitant de la Grenade , a observé dans les Mémoires de la Société royale de Londies, que le temps le plus propice pour obtenir le suc de la canne éloit celui où vingt -deux nœuds de la tige étoier.t dépouillés de leurs feuilles. Deux espèces d’Erable fournissent du sucre cftraà le Canada, et il paroit que l'on pourroit aussi en, extraire de plusieurs Graminées. MargrafF, célèbre Chymiste prussien , en a retiré de quelques plantes potagères. §• III. Styles deux . Etamines trois. Glutne uniflore. Fleurs Polygames. HOLCUS, L. J. Schreb. • Gram. pl. 20, fis- 12; Gramen, T. Gl. 2-valve , quel- quefois 2-llore. Cal. 2 valves persistan- tes; valve extérieure aristée à son sommet. Fleurs mâles dépourvues de caijce et de pistil, mêlées parmi les hermaphrodites, et plus petites. — Fleurs en épis.- pani- culés. Holcus (PL), d’un mot grec qui signifié tirer, parce que, dit-on, la plante à laquelle on adonne ce nom , fait sortir les pailles oupetits corps étrangers qui seroient entrés dans la peau. -ANDROPOGON , L. J, Jacq. 'f/. Aust. v°l* 4 , Pl- 384i Gramen, T. Gr,. 2-valve. (>AL. 2 valves inégales , plus petites que celles de la glurae; l’extérieure plus grande 3 munie à sa base, d’une longue arête G 3 I 02 CLASSE II, ORDRE V. presque en spirale dans les fleurs herma- phrodites et sessiles , nue dans les fleurs mâles pédonculées. Andropogon , Barbe d'homme , en grec. §• IY. Styles deux. Etamines trois. Glume bi-triflore. Fleurs Polygames. TRIPSACUM , L. J. Lam. pl. 75o. Mo- noïque. Fl. M. Gl. 2-valve , 4- flore. Cal. 2- valve, membraneux. Fl. F. Gl. 2 ou 4-partite, i-flore, perforée à sa base. Cal. comme dans la fleur mâle. — Fleurs en épis-digités , les femelles à la base de l’épi mâle. Une espèce est hermaphrodite. Tripsacum, obscur; ce mot pourroit venir du grec Uyo , qui signifie percer. En effet, la glume de la fleur femelle est perforée à 6a base. ; mais alors il faudroit écrire Trypsacum. CENCHRUS , L. J. Scitreb. Gram. 2 p. 9 , pl. 23, Jîg. 1. Gramen. T. Racle. Gl. 2-valve, 2-flore ; une fleur hermaphrodite et l’autre mâle. Cal. 2-valve. — Fleurs disposées en épi ; involucre lacinié , hérissé, renfermant trois glumes. Cenchrus (Tlréopbr. Dioscor.), nom du Milium , en grec, OBS. L’involurre est nul dans le Cenchrus race- mosus , E, dont les valves sont hérissées d'aspérités. LES GRAMINÉES. Io3 ÆGILOPS , L. J. Cav. H isp. pi. go ; Gra- men, T. Egilope. Gl. 2-valve, coriace, aristée , tri flore ; une fleur mâle entre deux fleurs femelles. Cal. 2-valve; valve extérieure 2 ou 3-aristée. — Fleurs en épi; pistil sujet à avorter clans la fleur mâle. Ægilops ( Théophr. Dioscor. PI. ) , regard de chè- vre , en grec. L’espèce à laquelle on a donné d’abord ce nom, a été ainsi appelée' suivant Pline, parce qu’elle guérit l’égilops, espèce d’abcès formé entre les narines et le grand angle de l’œiL O BS. Dans Y Ægilops Squarrosa , L. les deux fleurs ex'érieures sont hermaphrodites , et celle du centre est mâle. Cav. ROTTBOLLIA , L.S. J. Lam. pi. 48, Cav. Hisp. pl. 2i3; Ægilops, L. Gl. cartila- gineuse, ou 1 -valve 1- flore, fleûr her- maphrodite; ou 2-rjartile 2-flore, une fleur mâle et l’autre hermaphrodite. Cal. 2-valve plus court que la glume. — Fleurs en épi; axe linéaire, un peu flexuetix , articulé , creusé au dessus de ses articu- lations , de cavités oblongues et alternes ; fleurs situées dans les excavations. Rottbollia , du nom d’un Botaniste danois. Obs. Cavanilles décrit dans ses Plantes d'Es- pagne une nouvelle espèce de Rottbollia , qui est 1110- nandre. CLASSE II, ORDRE V. 104 §• V. Styles deux. Etamines trois. Glume bi ou trijlore. Fleurs hermaphrodites. AIRA , L. J. Lam. pl. 44; Fl. Fan. Gramen , T. Canche. Gl. 2~valve, 2-flore; valves aiguës , membraneuses , luisantes , presqu’égales. Cal. 2-valve , mutique ou aristé. — Fleurs en panicule. Atra (Hippoc. Théophr. Pl.). Ce nom désignoit VIvroie chez les Grecs. MELICA, L. J. Lam. pl. 44 ; Cav. Hisp. pl. 175 ; Gramen , T. Mêlique. Gl. 2- valve , membraneuse , triflore ; fleur du milieu avortée et pédonculée. Cal. 2- valve, mutique. — Fleurs en épis-pani- culés. Melica, peut-être de Meline, nom que Théo- phraste donnoit au Panicum. Cæsalp. liv. 4, chap. 5a et 53. g. VI. Styles deux. Etamines trois. Glumcs mullijlores glomérées. J.) À CT Y LIS , L. J. Lam. pl. 44, Fl. dan. pl. 743. Gramen, T. Gl. 2-valve, multi- jlore ; valves carinées , inégalés. Cal. 2 valves concaves, mucronées, inégales. — / LES GRAMINÉES. Ib5 Gluine du . Dactylis glomerala , L. quel- quefois i -flore. Dactylis, digital, en grec. §. V IL Styles deux. Etamines trois. Glumes mulliflores , disposées en un épi serré. Épi ordinairement simple. CYNOSURUS , L. J. Lam. pi. 47, FI. dan. ■ pi. 233. Gramen, T. Cretelle. Gl. 2-valve, mulliflore ; valves linéaires, acuminées, presque égales. Cal. plus long que la glume , 2-valve ; valves inégales. — Eleurs détournées, portées sur un réceptacle pro- pre, 1 -latéral , foliacé, ou muni de brac- tées pinnées. CrTfosuRUS, queue de chien , en grec; à cause de de la forme de son épi. LOLTÜM , L. J. Lam. pl. 48, Fl. dan. pl. 160. Gramen , T. luroie. Gl. i-valve , op- posée à l’axe de l’épi, îuultiflore*,. persis- tante. Cal. 2-valve; valves lancéolées , acu- minées , concaves, inégales, mutiques ou a listées. Axe de l’épi linéaire et un peu flexueux ; épillets alternes , sessiles , dis- tiques. Lolium , ds l'allemand Lülch. ELYMCJS, L. J. Lam. pl. 49, Fl. dan. pl. 106 CLASSE II, ORDRE V. 847. Gramen , T. Gl. 2-3 sur chaque dent de 1: axe, 2-valves( valves milles dans 1 ’Ely- mus hystrix ) , 1 ou 2-flores ou plus souvent multiflores. GAL.de chaque fleur, 2-valve. — Gluines représentant par leur réunion, un involucre ou line glume à 4-6 folioles. ELYMUS, cVE/ymony synonyme de Panicum dans Théophraste. HORDEUM, T. pl. 295. J. Lam. pi. 49. Orge. G lûmes 2-3 sur chaque dent de l’axe, 2- valves, i-flores. Cal. 2-valve. — Glume pouvant être considérée comme 6-phylle, 3- flore, à fleurs distinctes. Juss. Hordeum (PI.) vient peut-être, selon Vossius, de horreo ; parce cpie les épis sont hérissés d’arêtes rudes au toucher. Obs. On ignore le pays natal de l’orge. Celui d’hiver doit être semé le double plus clair cpie celui du printemps, parce cju’il a le temps de se fortifier, et parce qu’au retour de la belle saison, il pousse un grand nombre de tiges. L’orge peut servir à faire du pain : on l’emploie aussi à la fabrication de la bierre. L’Orge perlé est le grain dépouillé de son écorce. TRITICUM , T. pi. 292 et 293 ; L. J. Lam. pl. 49. Froment. Gl. solitaire sur chaque dent de l’axe , 2-valve , multiflore ; fleurs opposées à l’axe ainsi que la glume. Cal. de chaque fleur, 2-valve, mutique ou aristé. t, E g GRAMINÉES. 107 Trïticuui (PI.) , du mot tritus , parce qu’on bat les épis pour faire sortir les grains. O bs. Le froment cultivé, dont il existe plusieurs variétés, est originaire de l’Asie. On le sème tantôt à l’entrée du printemps, tantôt pendant l’automne. Celui qui est semé dans cette dernière saison tâle davantage ; il pousse au mois de floréal un plus grand nombre de tiges mieux nourries et plus fortes. On dit qu’en Angle- terre, les habitans de quelques provinces sont dans l’usage de planter et même de repiquer le froment. SEC ALE, T. pl. 294; L. J. Lam. pl. 49. Seigle. Gl. solitaire sur chaque dent de l’axe, 2-valve , 2-flore ; fleurs distinctes. Cal. de chaque fleur, 2-valve; valve ex- térieure aristée. Secale (Pl.), de seccire, couper. . Obs. Les valves du Seigle cultivé sont garnies de cils rudes. — Le Seigle se plaît dans les terres légères et sablonneuses. Il n’est pas sujet au charbon et à la nielle, comme le Froment; mais dans certaines années iLest attaqué d’une maladie appelée Ergot. La rouille, qui paroit dépendre d’une transpiration sup- primée ou interrompue, est moins à craindre pour le Seigle que pour le Froment, l’Orge, l’Avoine, etc. non-seulement parce que le Seigle transpire moins, mais encore parce que ses tiges, déjà fortes dans la saison où la rouille fait plus de ravages, sont moins exposées à ce'té maladie. — Le pain que l’on fait avec la farine de Seigle , est pesant; il ne convient qu’à des estomacs vigoureux. — On distingue dans quelques déparlemens deux sortes de Seigle , l’un ïo8 CLASSE II, ORDRE V. appelé Seigle d’hiver, et l’antre Seigle de Mars. Le premier doit être semé en automne, et le second au printemps. §• VIII. Stylés deuxi Etamines trois. G lû- mes mulli/lores , éparses ou peu rappro- chées. Fleurs ordinairement en panicule. BROMUS , L. J. Lam. pl. 46 , Fl. dan. pl. 293 , Gramen , T. Droue. Gl. 2-valve. Cal. oblong , 2-valve ; valves aristées au dessous du sommet. Bkomus (Théoph. Dioscor. Pl.), nourriture, en grec. Obs. Les Bromus rubens et scopcnius , L. sont une seule et même espèce, selon Lam. et Cavan. FESTUCA , L. J. Lam. pl. 46, Fl. dan. pl. 848, Gramen, T. Fétuque. Gl. 2-valve. Cal. 2 valves, oblongues, inégales, hcu- minées ; l’extérieure plus longue et ordi- nairement aristée à son sommet. Festuca vient de fenum , selon Perot, parce que plusieurs espèces du genre fournissent un bou four- rage. Obs. Le Festuca myurus, L. est quelquefois mo- nandre. — Les semences du Festuca Jluitans , L. bouillies dans le lait, sont employées dans le nord de l’Europe, comme aliment. La plante fournit un bon fourrage aux chevaux. POA , L. J. Lam. pl. 40 , Fl. dan. pl. , LES GRAMINÉES. 109 Gramen, T. Paturin. Gl. 2- valve. Cal. 2 valves ovales, concaves, presque obtuses , à bord scarieux. P°a ( lliéophr. ), mot grec qui signifie herbe ou pâturage. BRIZA, L. J. Lam. pl. q.5, Fl. dan.pl. 258, Gramen, T. Amourette. Gl. 2 valves con- caves , ordinairement obtuses. Cal. 2 val- ves ventrues, arrondies à leur sommet, et inégales. — Panicule très étalée. Briza, d’un mot grec qui signifie onerare, char- ge/ , parce que le pain fait de sa farine est pesant. AVENA, T. pi. 2g-j-7 L. J. Lam, pl. 47, Avoine ou Aveine , Avevon. Gl. 2-valve. Cal. oblong, 2-valve; valves aiguës; l’ex- térieure plus grande, presque ventrue, munie sur le dos d’une arête torse qui. avorte dans l’Avoine cultivée. — Fleurs en panicule lâche ou serrée. Avena. C'est à une espèce de ce genre que Théo- phraste a donné le nom d'Ægilçps , Car la vraie Avoine etoil appelée, chez les Grecs, Bromos. Avena parmi dériver de l’allemand, Haber, qui a la même signification O bs. Le gruau qui nous vient des départemens de 1 » mire et Loire, de l’Is le et Vilaine, n’est autre chose que 1 Avoine réduite, sous la meule, en poudre grossière. r A IIO CLASSE II, ORDRE V. ARUNDO, T. L. J. Lam. pl 46, Fl. dan. pl 280; Gramen, T. Roseau. Gl. 2-valve, i-multiflore. Cal. 2-val»ve , laineux à sa base. — Fleurs en épis-pan icul’és. Arundo (Fl.), latin radical. §• IX. Styles deux. Etamines six. ORYZA, T. pl 296; L. J. Lam. pl 264, Riz. Gl. 2-valve, acuminée, i-flore. Cal. 2 valves: naviculaires, inégales ; l’extérieure striée et aristée. Pist. Ovaire turbiné, muni à sa base, de deux écailles opposées. Fr. Une semence oblongue , obtuse , striée , renfermée dans le caljce. — Fleurs en pa- rticule. Oryza (Tlréoplir. Dioscor. Fl.), mot arabe et chaldéen, devenu commun à toutes les langues de l’Europe. Obs. Le Riz cultivé ( Orysa saliva , L.) se plaît dans les lieux aquatiques. Il est originaire de l’Inde ou de l'Ethiopie. Il y en a une autre espèce connue sous le nom comparatif de Riz sec, dont la culture n’exige qu’un terrain peu humide. Le périsperme de cette nouvelle espèce a un volume considérable. Elle croît naturellement à la Cochinchine. Foivre l’intro- duisit à l’Isle-de-France , où il la cultiva avec succès. Il seroil à souhaiter qu’un végétal aussi intéressant pût être transporté et aclimaté dans toutes les Colo- nies de la République. III LES GRAMINÉES. §. X. Style unique. Stigmate simple . Etamines trois. NARDÜS , L. J. Lam. pi. Sg ; Cav. PL Hisp. pl. 204. Gramen , T. Gl. o. Cal. 2 valves acuminées, inégales. Fr. Semence recou- verte par le calyce. — Fleurs en épis. Nardus (Théophr. Dioscor. Pl.), mot arabe et hébreu , adopté par les Grecs et les Latins. ZEA , L. J. Lam. pl. 749. Mays , T. pl. 3o3, 304, 3o5. Mays y Mahiz. Monoïque. Fl. M. Glume 2-valve, 2-flore. Cal. 2-valve; deux petites écailles intérieures très visibles. Fl. F. Spadix simple , long , charnu , cy- lindrique , chargé d’un grand nombre de fleurs très rapprochées. Chaque fleur est composée d’une glume 2-valve, 1- flore, persistante; d’un calyce 2-valve, persis- tant; d’un style très-long terminé par un stigmate pubescent. — Fleurs mâles dispo- sées en une panicule terminale , formée de plusieurs épis; fleurs femelles situées au dessous de la panicule et portées sur des spadix axillaires , entourés de feuilles ou de spathes, terminés par les styles réunis en faisceaux et saillans. Zea (Dioscor. Pl.). Le» Grec* doanoient ce nom à VEpeautre. 112 CLASSE II, ORDRE V. Obs. Le Mays, appelé aussi blé d’Inde, blé de Turquie , blé d’Espagne, est cultivé dans les quatre parties du Monde. Il se pla t dans les terres fortes et grasses. Le suc de sa tige est sucré. Le pain qu’on fait avec sa farine ne convient pas à tous les estomacs. On retire de ses graines, par la fermentation, un esprit ardent. — Les épis mâles du Zea deviennent quel- quefois Androgynes. §. XI. Style unique ; Stigmate divisé. Etamines trois. COIX , L. J. Lam. pl. j5o. Lacryma Job , T. Catriconda, Rheed. Mal. 12 , pl. JO. Larmille , Larme de Job. Monoïque. Fl. M. disposées en épi. Gl. 2-valve, 2-flore. Cal. 2-valve. Fl. F. situées en petit nom- bre à la base des épis mâles. Gl. i -flore , 3-valve; valve extérieure plus grande, épaisse, coriace, luisante. Cal. 2-valve, plus petit. Style 2-fide; stigmates 2 , sail- lans, pubescens. Fr. Une semence presque globuleuse , renfermée dans la glume exté- rieure, arrondie à sa base, pointue à son sommet, devenue très dure, presque os- seuse, luisante comme une perle, et d’un blanc bleuâtre. — Epis comme fascicules ou' sortant plusieurs ensemble de la gaine des feuilles supérieures ; fruits traversés dans LES GRAMINÉES. il3 dans leur jeunesse, par l’axe qui porte les fleurs mâles. Coix, nom d’un Palmier chez les Anciens. Voyez Théophr. Hist. i, cliap. 16, el Pl. JiV. xiij, secte 9, p. 685. Obs. La famille des Graminées diffère de celle des Cypéroïdes , par la gaine des feuilles qui n’est pas entière, par les fleurs entourées d’une double en- veloppe glumacée , par l’ovaire ordinairement dis- lyle , et par la semence que la valve intérieure du calyce recouvre quelquefois, mais qui n’est jamais arillée. Les Graminées qui constituent une famille parfai- tement naturelle, sont faciles à distinguer, soit par leur port, soit par letir fleur glumacée, soit par l’unité de la semence , soit par la presence du périsperme farineux , soit par la situation de 1 embryon , soit enfin par la manière dont s’opère la germination. Le péris- perrne qui forme la plus grande partie de la semence, recouvert d’une double membrane , est souvent sil- lonné longitudinalement sur un de ses côtés, tandis qu’il est convexe de l’autre , et creusé à sa base d’une fossette, dans laquelle réside l’embryon caché sous les membraues. Cet embryon, à demi-entouré par le périsperme, ne fait point corps avec lui -, ilparoit ne lui être uni que par le moyeu des membranes placées tout autour, ou peut-être par le moyen des vaisseaux imperceptibles situés a sa partie inférieure. Au mo- ment de la germination , la semence se gonfle ; les deux membranes éclatent vis-à-vis de l’embryon j Je périsperme s’amollit ; le lobe de l’embryon , eu se di- H , 114 CLASSE II, ORDRE V. . / latant, fait une fente dans l’endroit opposé au péris- perme ; la plumule, qui a puisé dans le périspemie et dans le lobe des sucs analogues à l’état de sa foiblesse, s’échappe par la partie supérieure de la fente, ren- fermée dans une petite gaine qui lui est propre, et la radicule pénétre dans la terre. On observe souvent trois ou même un plus grand nombre de radicules, munies chacune à1 leur origine d’un petit collet. Une de ces radicules s’enfonce verticalement, et devient bientôt une racine rameuse, tandis que les autres, prenant une direction horizontale, rampent sur les côtés (c’est ce qu’on appelle ta/er), et deviennent culmifères. Juss. ) CLASSE TROISIEME. PLANTES MONOCOTYLÉDONES. ÉTAMINES PÉRIGYNES. Fleurs hermaphrodites ou diclines. Ca- lyce monophylle , libre ou adhérent, 6-fide ou 6-parlite , quelquefois nu , quelquefois ac- compagné d’une spathe uni-multiflore , ra- rement muni d’un involucre représentant un ealyce extérieur. Corolle nulle. Etamines presque toujours en nombre déterminé , in- sérées à la base ou vers le sommet du caljce , et opposées à ses divisions ; filamens distincts, rarement connés ; anthères biloculaires, va- cillantes, s’ouvranl longitudinalement sur les côtés, excepté dans le Ruscus. Ovaire quel- quefois multiple , plus souvent unique , libre ou adhérent. Dans les fleurs à ovaire mul- tiple, nombre des styles ou des stigmates et des capsules, égal à celui des ovaires ; capsules uniloculaires , monospermes, ou polyspermes intérieurement bivalves, les semences étant attachées aux bords des valves : dans les fleurs H 2 II d CLASSE TROISIÈME, à ovaire unique , style simple, rarement triple ou nul; stigmate simple ou divisé; fruit, baie ou capsule, triloculaire tri ou polvs- perme ; deux loges quelquefois sujettes à avorter , et quelquefois même une seule se- mence persistante, ou fruit monosperme. Semences attachées dans les baies à l’angle interne des loges ; insérées dans les capsules qui sont ordinairement 3-valves sur le bord central des cloisons , et souvent disposées sur une double rangée. Cloisons placées sur le milieu des valves , .se réunissant dans le centre du fruit pour former les loges , et fesant les fonctions de placenta ( excepté dans les sistroëmeria et FF achendorfin). Embryon presque toujours entouré d’un périsperme, et situé ordinairement près de l’ombilic de la semence. Radicule inférieure. OBS. Lapérigynie des Etamines dans les plantes monocotylédones , prescrit le calyce monophylle; elle admet le nombre détermine ou indéterminé des étamines, l’ovaire libre ou adhérent , simple ou mul- tiple. L’absence de la corolle annonce l’insertion absolument immédiate. Juss. Le» Liliaeées de Tournefort, qui forment presque tout l’ensemble de cette classe, présentent une série parfaitement naturelle. Les genres nombreux de cette série ont été divisés en plusieurs coupes ou familles, dans lesquelles on a bâché de rapprocher les végé- plantes monocotylédones. 117 taux unis entre eux par les rapports les plus naturels. Les caractères- qui ont. servi à établir ces distribu- tions , sont , la présence des deux organes sexuels dans la même enveloppe ou l’absence d’un de ces or- ganes, le nombre des étamines, la situation de l’o- vaire, la nature du fruit, la disposition des semences et la présence ou l’absence du périspenne. Mais comme ces caractères ne sont pas toujours conformes dans les genres quiont le plus d’affinité , il en résulte quelque léger froissement dans les rapports naturels. Pour tracer exactement la marche de la nature dans la distribution des Liliacées , il faudrait, comme l’observe Jussieu, s’attacher aux différences que fournit la germination ; mais le moyen d’employer ce caractère , lorsque la manière dont germent la plu- part des plantes de cette série, ne nous est pas connue! Le Botaniste qui s’occuperait à compléter les observa- tions déjà commencées, rendroitsans doute un service signalé à la science; mais ce travail important est au dessus des moyens du plus grand nombre de ceux qui la cultivent. Nous divisons cette classe en huit ordres, dont quelques-uns sont liés par une si grande affinité , qu’il est très difficile d’assigner des caractères tranchés pour les distinguer. Ordre i , Premiers. Fruit drupacé , i-loeulaire, i-5-sperme ; semences osseuses. Fructification sur un spadix ; feuilles ailées oufabellifornies. Ord. 2 , Asparagoides. Fleurs hermaphrodites. Baie 5-loculaire. Ord. 5 , Smilacéfs. Fleurs diclines. Fruit 3-lo- «ulaire. Ii8 CLASSE. III , ORDRE I. Ord. 4 > Joncacées. Fleurs hermaphrodites. Cap-1 suie 3-loculaire ; semences insérées aux parois des valves, ou attachées confusément à l’angle interne des loges. Onn. 5, Alismoides. Ovaire multiple. Capsules i-loculaires. Périsperme nul. Ord. 6, Liliacefs. Fleurs hermaphrodites. Cap- sule 3-loculaire ; semences attachées au bord central dçs cloisons , presque toujours disposées sur deux rangs. Ord. 7 , Narcissoides. Fleurs hermaphrodites. Ovaire adhérent. Etamines 6. Ord. 8, Jribées. Fleurs hermaphrodites. Ovaire adhérent. Etamines 3. ORDRE I. LES PALMIERS, PALM Æ . Ïj e S Palmiers tiennent un des premiers rangs parmi les productions végétales (i). 71s sont remarquables par la hauteur à laquelle ils s’élèvent , par le feuillage toujours vert dont leur cime est ornée, par l’abondance de leurs fruits, et par les ressources nonr- breuses qu’ils fournissent. Leur lige, qui (i) Falmic principes, Gramina pleleii, etc, LiNrf. Rcgn. ve- [itab. « LES PALMIERS. Ilÿ prend en sortant de terre, toute la grosseur qu’elle doit avoir, et qu’on peut considérer comme, une racine moulante, est simple., cylindrique, fruliqueuse ou arborescente; tantôt écailleuse, lorsque la base des feuilles persiste; tantôt sillonnée circulaircment ., lorsque la base, des feuilles , en se détachant et en tombant , laisse les empreintes de la place qu’elle pçcupoil' .Elle est revêtue d’une écorce composée. .de. plusieurs feuillets, dont les fibres. ne sont point entrelacées. Son in- térieur est un assemblao-e.de grosses fibres solides , flexibles , qui se prolongent ordi- nairement sans interruption , depuis la base jusqu’au sommét. La coupe transversale ne présente ni couches, concentriques , ni ca- nal, ni productions médullaires. Les fibres ligueuses , placées irrégulièrement les unes à côté des autres , et enveloppées par la moelle qui en remplit tous les intervalles, sont d’autant plus solides et compactes , qu’elles sont plus extérieures (t). Le sommet est couronné de feuilles, nombreuses, vivaces, rangées circulairement et par étage, engai- nantes à leur base, entourées d’un réseau , les 120 CLASSE III, ORDRE7 I. unes /label liformes et les au /rés ailées. Leur nombre' est toujours constant' dtùls chaque individu, parce qu’il en renaît de nouvelles à mesure que les plus anciennes se dessè- chent eL tombent. Ces feuilles nouvelles s’é- chappent d’un gros bourgeon qui termine la tige. Ce bourgeoiv est formé d’écaillès persis- tantes, qui se recouvrent les unes Tés 'autres, et qui sont d’ifbor'd d’un tissu' Serré, lequel devient plus lâche à mesure que les feuilles se développent. Oii toit sortir d’entre les feuilles , un spadix rarement simple , plus souvent rameux , fnülfi'flore, entouré com- munément cl’une : grande spathè' qui est tan- tôt simple et tantôt poljphjllëi Les fleurs, munies chacune de déux spathes courtes , sont ordinairement dioïques ou monoïques (par l’avortement d’un des organes sexuels?); é’est-à-dire que les étamines et les pistils ré- sident, ou séparément sur le même spadix , ou sur dek spadix distincts dans le même individu, ou sur dés spadix distincts dans dilférens individus. L’ensemble de toutes ces fleurs forme une paniêülesqüi est plus ou moins étalée. Fr uctitic attott. Caljce 6-partite, souvent persistant; 3 121 LES PALMIERS. divisions extérieures ordinairement plus cour- tes, et 3 intérieures (corolle, Linn.) plus longues. Etamines presque toujours au nom- bre de 6 , insérées à la base des divisions du cal j ce ( peut-être portées sur un disque hvpogyne glanduleux?). Filamens souvent réunis à leur base ; pollen composé de grains ovoïdes , jaunâtres et transparens. Ovaire libre, simple, rarement multiple, uni ou tri loc u la ire ( deux loges avortées d ans la ma- turité ) ; style unique ou triple ; stigmate sim- ple oit trificle. Fruit, ordinairement un drupe sec, dont l’enveloppe extérieure ( -C 'aire ) est formée de libres nombreuses très serrées ; noyau ligneux , sujet à varier dans sa forme, et sur- tout dans sa grosseur, qui approche quelquefois de celle de la tête d’un homme; uniloculaire, uni ou trisperme. Semences os- seuses insérées à la base du noyau. Embryon très petit , situé dans une cavité pratiquée, ou sur le dos, ou sur les côtés, ou à la base d’un périsperme d’abord mou, souvent liquide, bon à manger, prenant peu à peu de la consistance, et devenant même dur comme de la corne. Oss. Les Palmiers viennent de graines, ou s’élè- vent de drageons. Ceux cjue l’on cultive dans nos 122 CLASSE III, ORDRE I. climats, y croissent très lentement; mais leur ac- croissement n’est guère plus rapide dans leur pays natal. Il n’est point de famille de plantes plus générale- ment utile que relie des Palmiers. On se sert de presque toutes les parties de ces végétaux. Les fruits de quelques-uns fournissent un aliment agréable et sain. La plupart des tiges contiennent un suc doux, sucré, qui passe facilement à la fermentation. On mange le bourgeon (connu vulgairement' soûls le nom de Chou) qui s’élève du centre des feuillès et du sommet du caudex, et l’on retire du périsperme de plusieurs es- pèces, de l'huile , et même du beurre,. . La noix du Cocotier sert à faire des ustensiles. La bourre qui entoure la base des feuilles fournit , ainsi que les feuilles elles-mêfues, des filasses plus ou moins fines. Les feuilleta du Lataitier servent d’éventail , et celles du Corypha umbraculifera forment des parasols assez grands pour ombrager 10-12 personnes.: on s’en sert aussi pour faire des chapeaux. L’histoire des Palmiers est liée à une des décou- vertes les plus importantes qui aient été faites en His- toire naturelle. C’est à une plante de cette famille , c’est au Dattier que nous devons les connoissances.. acquises sur le . sexe des plantes : découverte impor- tante qui a changé la face de la Botanique , et qui a fai faire à celte science les progrès les plus rapides. > : ’ t 1 §. I. F/eurs hermaphrodites. CALAMUS , L. J. Gærtn. pi. i3<) ; Lam. pi. 770. Zalacca , Rumpk. Amb. 5 ,,p. 1 13 , pl. LES PALMIERS. 12^ , fig. 2, Rotajig. Spathe universelle o. S pallies partielles éparses. Spadix axillaires, grêles, très ratneux , couverts d écaillés im- briquées. Cal. 6 divisions, dont trois exté- rieures plus courtes. Et. 6. Ovaire i ; style conique, trifide; stigmates simples. Fruit turbiné ou globuleux, couvert d’é cailles imbriquées et luisantes, d’abord pulpeux , se desséchant ensuite, et devenant ferme et coriace, i-loculaire, 3-sperme. CalAMOS, roseau, en latin. OBS. Le Calamus qui se rapproche par son port de l’ordre précédent, lie, selon l’observation de Joss. la famille des Graminées à celle des Palmiers — Le Calanius zalacca croît naturellement dans la par- tie orientale de L’i le de Java. On le cultive dans le Malabar. C’est un Palmier de petite taille, hérissé d’épines nombreuses , sur-tout dans la partie infé- rieure de son tronc. Ses feuilles sont ailées, épineuses sur leurs bords , ainsi que sur le pétiole, et fort grandes. Les fruits de ce Palmier sont bons à man- ger. Ils ont une saveur agréablement acide. Les voya- geurs qui s’embarquent ont coutume d’en faire des provisions, et ils lej conservent en les mettant dans des vases avec de la saumure. — Le port du Cala- mus rotang ressemble beaucoup à celui du Calamus zalacca. Le bourgeon qui termine son tronc con- tient unesubstance blanche, solide et d’un goût agréa- ble. Il découle des incisions faites à ce Palmier , une 124 CLASSE III, ORDRE I. liqueur claire et limpide , qui s’épaissit insensible > ment, et qui devient gommeuse et roussâtre. LICUALA , Rumph. Amb. i p. 44, pl. 9, Thun. AcL Holm. 1782, p. 284, J. G. pl. i3 9. Spathe universelle o. Spathes partielles éparses. Spadix rameux. Cal. 6 divisions , dont 3 extérieures velues en dehors , et 3 in- térieures alternes, pétaloïdes. Et. Filamens connés en un tube court , tronqué au som- met et portant 6 anthères. Ovaire 1 ; style unique; stigmates 2. Drupe pisiforme, 1- sperme. Licuala. Nom que les habitans de Macaçar don- nent à ce Palmier. Obs. Le Licuala spinosa croît spontanément dans Pile des Célèbes. Ce palmier ne stélève qu’à la hauteur de 4 pieds. Ses feuilles palmées et multiparlites sont portées sur des pétioles épineux, longs de 20-24 pieds. On s’en sert, selon Ruinphe, pour faire des pipes à fumer. CORYPHA , L. J. G. pl. 7 , Codda-Pana. Rheed. Mal. 3 p. 1, pl. 1-12. Spathe po- ly phi lie. Spadix rameux. Cal. 6 divisions, presque égales. Et. 6. Ovaire 1; style 1 ; stigmate simple. Drupe sphérique ou ovale, i-sperme. Corypha, d’un mot grec cjui signifie , faite. Obs. Le Corypha umbraculifera croît au Malabar, dans Pile de Ceylan , etc. Rheede nous apprend que ce LES PALMIERS. 125 Palmier, qui s’élève jusqu’à 70 pieds de hauteur, ne commence à porter des (leurs et des fruits qu a 1 âge de 40 ans. Ses feuilles palmées-pinnatifides , en forme d’éventail, sont si grandes, qu’une seule sulfit pour met- tre 1 5-ao hommes à couvert de la pluie. Les livres de Malabar sont faits avec ces feuilles, sur lesquelles les habitaus gravent leurs caractères avec un stylet de fer. Le spadix qui sort du milieu des feuilles, s’élève sou- vent à la hauteur de 5o pieds ; il se divise en une fo'ule de rameaux ou de panicules nombreuses , dont l’ensemble représente en quelque sorte un candélabre. §. 1 1. Fleurs polygames. CHAMÆROPS, L. J. Ciiamæriphes , G. pi. 9. Phœnix, Cavan. PI. Hisp. vol. 2 ,pl. Ii5. Hermaphrodite ou mâle sur un indi- vidu distinct. Spathe i-phylle, 2-fide. Spa- dix rameux. Cal. 6 divisions , dont 3 ex- * térieures plus courtes. Et. Eilamens réu- nis en un godet muni à son limbe de 6 dents anthérifères. Ovaires entourés par le godet; styles 3 ; autant de stigmates. Drupes 3 , petits , globuleux , 1 -spermes. — Feuilles profondément palmées ou digitées: pétiole épineux sur les côtés. Chamærops (Théophr.), arbrisseau petit, en grec. Obs. Le Chamcerops humilis , L. croit naturelle- ment en Espagne et en Italie. Quoique ce Palmier soit ordinairement acaule ou presque acaule, néau- 126 CLASSE III, ORDRE I. moins Cavanilles nous apprend qu’il a vu près de Dé- nia, dans le royaume de Valence , plusieurs indivi- dus dont le tronc avoil pieds de hauteur ; il en a meme îemarqué un qui avoit 5o pieds. La partie inférieure de ce Palmier contient une substance feime, blanchâtre, dune saveur douce et lionne à manger. Ses feuilles servent à faire des corbeilles, des nattes, des balais et autres ustensiles employés dans le ménage. §. III. Fleurs monoïques. i ARECA, L. J. G. pl. 7; Caunga, Rheed. Mal. 1 ,p. 9, pl. 5-8. Spalhe 2-valve. Spadix ratneux , monoïque. Cal. 6 divisions à peu près égales. Fl. M. Et. 9. Fl. F. Ovaire 1 ; style 3; stigmates simples. Drupe fibreux, i-sperme , entouré à sa base par le calyce persistant. Arecca, nom que leshabitans du Malabar donnent aux fruits de l’espèce de ce genre, appelée Catechu par LlNN. Obs. Lam. a rapporté à ce genre le Pinanga glo- bosa de Rumph. ( Arecca spicata , Dict.). Gærtner a fait de cette espèce un genre auquel il a donné le nom (VEuterpe. — U Arecca Catechu croît naturelle- ment dans l’Inde, dans les îles Moluques, etc. Ce Palmier, de moyenne grandeur , vit environ 5o ans. Il commence à donner des fleurs et des fruits à l’âge de 5 ou 7 ans. La cime de son tronc est couronnée par 6-8 feuilles ailées , longues d’environ i5 pieds. LES PALMIERS. 127 Le bourgeon qui sort du centre des feuilles, n’est pas recherché comme celui des autres plantes de cette famille, à cause de la saveur austère de la subs- tance qu’il contient. Les fruits ont à peu près la forme et la grosseur d’un œuf de poule. Les Indiens en man- gent la chair extérieure, ainsi que l’amande avec le Betel (P/per bette, L.); et ils sont dans l’usage d’en présenter à ceux qui leur rendent visite. — L 'Arecca oleracea , L. croit naturellement aux Antilles. Ce Palmier est un des plus élevés de ceux qui crois- sent en Amérique. Ses feuilles sont ailées, et elles ont environ dix pieds de longueur. Son bourgeon , appelé Chou palmiste y a un goût fort délicat. ELATE , L. J. Katou-Indel , Bheed. Mal. 3 , pl. 22-25. Spathe 2-valve. Spadix fa- meux, monoïque. Cal. 6 divisions, dont 3 extérieures très courtes. Fl. M. An- thères 6 , sessiles. Fl. F. Ovaire 1 ; style subulé; stigmates 3. Drupe presque ovoïde , acuminé , i-sperme. Elate , synonyme de Spatha , selon Dioscor. liv. 1 , chap. i5o. O BS. L’ Elate sylvestris , L. croît naturellement dans le Malabar. Ce Palmier s’élève environ à qua- torze pieds de hauteur. Ses feuilles sont ailées, et portées sur un pétiole qui est muni vers sa base d’épines longues et roides. Ses fruits ressemblent , pour la forme et la grosseur, à ceux, du Prunier sauvage. Les Indiens peu fortunés les substituent à ceux de Y Arecca catechu . * 128 CLASSE III, ORDRE I. COCOS, L. J. G. pi. 4, 5 , 6; Tenga , Khf.kd. MuI. i , p. 1 , pl. 1-4. Cocotier. Spathe i-phjlle. Spadix raraeux , mo- noïque. Cal. 6 divisions, presqu’égàles. l' L. ]\1. i*. r. 6. Ovaire avorte. l'L. P1. Ovaire j j style o; stigmate 3-lobé. Drupe très grand , coriace , fibreux ; noyau r-sperme , très dur, osseux, d’une seule pièce, mar- qué de 3 sutures saillantes sur les. côtés , et creuse à sa base de 3 trous inégaux. Cocos , nom indien. O BS. Le Cocos nucifera croit naturellement dans les deux Indes et en Afrique. Sun tronc, qui s’élève jusqu’à soixante pieds de hauteur, est couronné par un faisceau de dix à douze feuilles ailées , dont les unes sont droites et les autres horizontales. Quoique le bourgeon , qui se trouve au centre de ces feuilles, soit d’une saveur agréable , on s’abstient néanmoins de le manger , parce qu’on a observé qu’en le cueil- lant, le Palmier ne tardoit pas à mourir. Les fruits d’un volume considérable , à peu près delà grosseur de la tète d’un homme, sont formés d’une écorce extérieure filamenteuse , épaisse d’environ un pouce. Sous cette écorce est un noyau dans lequel est con- tenu une liqueur claire, agréable, rafraîchissante , qui acquiert insensiblement de la consistance , qui sg coagule, se durcit, et forme une espèce d’amande à chair blanche et ferme comme celle de la noisette, dont elle a le goût. Le Cocotier des Indes, ou Cocos nucifera , est un des LES PALMIERS. 12g des Palmiers les plus utiles que l’on connoisse. Il n’est presque point de partie dans ce végétal, qui ne eoit d’une grande ressource pour les usages de la vie. Rkeede nous apprend qu’on se sert de ses feuilles, soit pour couvrir les maisons, soit pour tresser des nattes. — Il découle des incisions ou des coupes transversales que l’on fait aux spalhes , une liqueur blanche , douce et agréable à boire , connue sous le nom de vin de Palmier. On en retire par la distil- lation, une eau-de-vie d’assez bonne qualité. — Si l’on verse cette liqueur dans une bassine, et qu'on la fasse bouillir avec un peu de chaux vive , elle s’épaissit en cou istance de miel, et après une longue ébullition , .elle acquiert la solidité du sucre. — L’é- corce extérieure du fruit, appelée Caire , est formée de filameus dont on fait des cables , des cordages , et dont on se sert pour calfeutrer les vaisseaux. CARYOTAjL. J. G. pi. 7; Schunda-pana, Rheed. Mal. 1 , p. i5 , pl. 11. Spalhe poly- phylle. Spadixrameux , monoïque. Cal. à 6 divisions, dont trois extérieures, courtes, peu profondes. Fl. M. Et. environ 24. Fl. F. Ovaire 1 ; style acuminé ; stigmate simple. Baie i-loculaire , 2-sperme ; se- mences oblongues , planes d’un côté , con- vexes de l’autre. Cakyota, nom queDioscoride donnoit aux datte» sèches. O bs. Le Caryota urens , L. croît dans les llesMo- iuques , etc. Il s’élève environ à quarante pieds de 2. I l3o CLASSE III, ÔRDRÉ I. bailleur. — Son tronc, qui a près de quatre pieds de diamètre , et que deux hommes peuvent à peine embrasser, selon le rapport de Rheede , est cou- ronné par une cime ample , composée de quelques feuilles extrêmement grandes et deux fois ailées. On fait avec la moelle qu’il contient, une farine sem- blable à celle du sagou, mais moins estimée. Lors- que la spathe s’ouvre, on voit paroitre une panicule, dont les rameaux longs de deux à quatre pieds , sont couverts dans toute leur longueur d’un nombre con- sidérable de fleurs sessiles, les unes mâles et les autres femelles. Les fruits, environ de la grosseur de ceux du Prunier sauvage , d’un pourpre foncé et luisant, ne sont pas recherchés. Leur pulpe est même si caustique, qu’elle cause des démangeaisons très cuisantes à la bouche. NIPA, Rumph. vol. i , p. 69, ph 16. Thunb. jiov. gen. J, Spathe polyphylle. Spadix médiocrement raraeux, monoïque. Fl. M. Chatons au sommet des rameaux latéraux du spadix , environ de la longueur et de la grosseur de l’index. Cal. à 6 divisions O presqu’égales. Et. 6 ; anthères oblongues , droites , conniventes. Fl. F. rapprochées en une tête sphérique terminale , portée sur le rameau qui est au centre du spadix. Ovaire 1 , creusé sur chaque côté d’un sillon. Drupes nombreux , rapprochés en tête, anguleux, ordinairement de la gros- LES PALMIERS. ï3l seur d’une noix , quelquefois de la gros-* seur du poing, i-loculaires , i-2-spennes. Nipa , nom que les Malais dorment à ce Palmier. Obs. Le Nipa , qui croît naturellement aux îles Moluques, aux Philippines, etc. ne s’élève jamais au-delà de six pieds. Son sommet est terminé par Une touffe de feuilles droites, ailées, longues de 4-5 pieds, dont les Indiens se servent pour couvrir leurs maisons, pour faire dés chapeaux, des parasols, etc. On retire de ce Palmier, une liqueur qui est plus estimée lorsque les individus qui ia fournissent, sont à une certaine distance de la mer. SAGUS , Rumph. Amb. vol. i , p. 72 , pl. 17 ; G. pl. 10; Lam. pl. 771, Sagoutier. Spathe universelle coriace, hérissée extérieure- ment de plusieurs rangs d’épines. Spathes partielles, squaraiformes , éparses. Spadix ti-ès rameux. Cal. à 6 divisions, dont trois extérieures très courtes. Fl. M. Et. 6. Fl. F. Ovaire 1; style 3-fide; stigmates sim- ples. Fruit turbiné ou globuleux, ac.uminé au sommet, couvert d’écailles imbriquées et luisantes, d’abord pulpeux, se dessé- chant ensuite, et devenant ferme, coriace; monosperme. Sagus, nom que les habilans d’Amboine donnent à l’espèce la plus intéressante du genre. ( Sagus Jari- nifera, Gæutn. ) Obs. Le Sagus diffère du Calarnus , avec lequel I 2 l3i CLASSE III, ORDRE I. il a beaucoup d’a(Eiiilé; par ses fleurs monoïques, par la présence de la spathe universelle , selon Rumpji. par son fruit 1 -sperme, et pàr la situation latérale et horizontale de l’embryon dans la se- mence, selon Gærtner. Le Sagus farinifera croît à Amboine, à Sumatra, au* îles Moluques, etc. dans les lieux fangeux et marécageux. Ses racines, minces } fibreuses, ram- pantes, s’étendent à de grandes distances, et pous- seut des rejets nombreux. Il n’est pas rare, selon le raport de Rumphe, de voir des parties du terrain sur lequel ce végétal intéressant croit en abondance, minées sans cesse par les eaux, être entraînées par les torrens, et flotter sur les bords (le la mer, sem- blables à des portions d’iles qui auroient été déta- chées de leur fond. Il s’élève des racines du Sagoutier, une grande quantité de feuilles ailées, réunies à leur base, longues environ de vingt pieds. Ces feuilles sont portées sur des pétioles armés de touffes d’épines, qui protégenL le tronc naissant contre les insultes et les attaques de toutes sortes d'animaux, mais sur- tout des sangliers, qui sont très friands (le la subs- tance qu’il contient. Le tronc s’élève à la hauteur de dix à douze pieds. ■Son écorce, formée de fibres épaisses, recouvré une substance médullaire, blanche, humide, fongueuse, qui supplée abondamment au défaut du Riz, du Blé, et avec, laquelle on fait du pain. Le Sagoutier jie donne des fruits que lorsqu’il est parvenu a son dernier développement , et lorsqu’il approche de l’âge de retour. Comme la fructification n’a lieu LES PAL RI IER S. i33 qu’aux dépens de la substance précieuse que ren ferme Je Palmier, les habitans arrêtent et retardent cette époque, après laquelle on soupire pour les autres productions végétales. C'est du milieu des feuilles que s’élève la spaths, sous la forme d’un trait ou d’une flèche. Lorsque eette enveloppe coriace s’ou- vre, ou voit paroi Ire un snadix très rainent, couvert de fleurs sessiles , auxquelles succèdent des fruits arrondis, marqués d’un ombilic à leur base, terminés en pointe à leur sommet , et communément de la grosseur d’un petit œuf de poule. De tous les Palmiers qui croissent dans les Indes, le Sagou lier est un des plus intéressons. Son tronc contient , comme nous l’avons déjà dit , une substance médullaire qui est d’une grande ressource. On recon- noit que cette substance a acquis la qualité conve- nable pour en faire du pain, lorsque les feuilles se couvrent d’une poudre blanchâtre, qui paroit n’être qu’une transsudation de la moelle. Quelquefois aussi on fait un trou dans le tronc; et après en avoir retiré quelques parcelles de substance médullaire, on les broie dans la main, et l'on juge par la qualité de la far ne, si la moelle est parvenue à son point de ma- turité. Rumphe expose dans le plus grand détail, les procédés employés par les Indiens, pour obtenir la fécule (ou sagou ), qui est très blanche et très fine. Il nous apprend que la terre sur laqup.lle on répand le rë -idii employé ordinairement à la nourriture des animant , se couvre bientôt de champignons d’un goût exquis, et qu’une foulo d’insectes y déposent leurs œufs , dont on voit sortir, de même que du bois du Palmier lorsqu’il se pourrit, des vers blanchâtres, à I 3 J 34 CLASSE III, ORDRE I. tête très brune, presque noire, qui, après avoir passé k l’état de nymphes, deviennent Coléoptères , et appar- tiennent au genre Charanson. C’est à ces vers auxquels on donne le nom de Cossus (i). Les Asiatiques les re- gardent comme un mets très exquis. LesEtiropéens les dédaignent d’abord; mais ils ne tardent pas'à approu- ver le goût des habitans parmi lesquels ils se trou- vent, et iis recherchent les occasions de le satisfaire. La fécule qu’on a retirée de la substance médul- laire du Sagoulier se conserve très fraîche pendant quelques mois, si on a soin de l’arroser de temps à autre. On fait avec cette fécule, des pains de gran- deur et de forme différentes. On en attache dix ou douze ensemble, et on les vend ainsi dans les rues d’Amboine. Le Sagou est quelquefois employé et préparé comme le Riz, l’Orge, le Vermicelle; il est alors peu nourrissant , mais il convient mieux aux per- sonnes qui sont en convalescence, et dont l’estomac est foible. Le Palmier Sagou est utile dans presque toutes ses parties. Il découle, des incisions que l’on fait à son tronc, une liqueur qui passe promptement à la fermentation ; mais comme l’expérience a appris que la liqueur qu’il fournit est toujours aux dépens de la quantité de farine, on se prive volontiers.de cette boisson. Son tronc , ses feuilles, sont d’une grande ressource dans la construction des maisons. ' fi) Ces Cossus uc scroicnt-ils pas ceux que les Romains fc- soient venir à grands frais de l'Asie , 'pour satisfaire leur sen- sualité? y'oy. l’r. liv. *7 , thap.' 24. 'LES PALMIERS. l35 Le tronc fournit le bois de charpente qui soutient l’édifice , et les planches qui forment les cloisons : les feuilles sont employées à couvrir le toit du ba- timent, et elles sont disposées avec*tant d’intelli- gence, qu’elles 11e laissent passer aucune goutte d’eau entre leurs joints, quoique les orages soient frér quens dans le pays. Pour démontrer l’utilité du Sagus farinifem , il suffit d’observer que les Asiatiques, aussi ingénieux et aussi ardens à se nuire que les Européens , brû- lent les Sagoutiers du pays ennemi qu’ils veulent ravager. Quelquefois ils- se contentent de faire des en- tailles au Palmier, ou de lui donner quelques coups de hache , afin que le sue, par son écoulement, arrête la formation de la farine , et s’oppose ce qu’elle acquière la qualité qui lui est nécessaire. §. I V. Fleurs dio'iqucs. PHŒNIX, L. J. G. pl. 9; Kæmpf. Amœn , exot. p. 673 , 697 , pl. 1,2, Dattier. Spalhe monophylle,s’ouvrant]atéraleinent.Spadix rameux, axillaires. Cal. à 6 divisions , dont trois extérieures plus petites. Fl. M. Et. 6 ; fdamens courts ; anthères adnées à la partie intérieure des Clamens, Fl. F. Ovaire 1 ; (3 , dont deux avortent cons- tamment, Càv. pi. Idisp, vol. 2, p. 12 ); style peu apparent ; stigmate simple ( 3 , Cav. ). Drupe charnu, ovale-cylindrique, l36 CLASSE III, ORDRE I. entouré par la base du calj’ce qui per- siste , i-sperme ; noyau membraneux , fibreux; st'mence oblongue, convexe d’un côté, sillonnée de l’autre. — Dans la ger- mination , le lobe de la semence est por- té sur le sommet de la première feuille. Kæmpf. Phœnix ( Théophr. Dioscor. ). Ce mot dérive, selon quelques auteurs, du nom de i’oiseau mer- veilleux qui vivoit à Memphis j mais il est plus vraisemblable , comme l’a observé Kæmpfer , que c’est le Dattier qui a donné naissance à 1 histoire du Phénix de la fable. Obs. Le Dattier croit naturellement en Espagne, dans le Levant , dans l’Afrique , dans les Indes orientales , etc. On le cultive depuis long-temps en Provence. Il s’élève ordinairement à vingt-cinq qu trente pieds de hauteur. Son tronc, droit, cylin- drique, e t hérissé, dans sa jeunesse, d’écailles for- mées par les bases persistantes des pétioles, et dis- posées circulaivement. Il est terminé par un ample faisceau de feuilles ailées, longues environ de dix pieds. Celles qui sont dans le centreront droites, ou presque droites, tandis que les extérieures sont plus ou moins ouvertes, et même courbées en arc. La base des pétioles est munie sur chaque côté de fibres qui , par leur entrelacement , forment imé espèce de réseau ou de toile grossière. Le Dattier Ùéiiiit rarement avant l’âgé de dix ans. Dans le détail que Kæmpfev nous donne, sur les usages économiques LES PALMIERS. ï%7 auxquels est employé ce végétal précieux, 11 nous apprend que, dans les Indes orientales, on se sert du tronc à la place de pieux et de poutres, soit pour sou- tenir les toits des chaumières , soit pour former leur charpente. Tout le reste de l’édifice est fermé grossièr renient avec les feuilles. On fait des balais avec le spadix , des vases avec les spathes , etc. On se nour- rit de la moelle du tronc ; mais ce sont sur-tout les fruits appelés Dattes, du mot latin dactyli, qui four- nissent un aliment sain et agréable. Ceux qui désirent connoitre parfaitement 1 his- toire du Dattier, peuvent consulter non-seulement Kæmpfer, mais encore l’ouvrage que nous avons cité de Cavanilles. Ce savant Botaniste , après avoir fait la description de ce végétal intéressant , expose avec autant d’élégance que d’intérêt, ce qui con- cerne les soins qu’exigent sa culture et la récolte de ses fruits. ELÆIS , Jacq. Amer, pl 172 ; L. J. G. pi. 6.' Spathe universelle o. Spathes partielles ventrues, striées, acuminées. Spadix axil- laire , très raraeux. Fl. M. Cal. double: l’extérieur 6-partile; l’intérieur 6~fide. Et« 6. Fl. F. Cal. double : l’extérieur 3-partile ; l’intérieur 6 - fuie. Ovaire 1 ; style épais , triquètre; stigmates 3, réflé- chis. Drupe coriace, fibreux; noyau i-lo- culaire, marqué de 3 trous à sa base , ne contenant qu’une seule semence. Embry ou J 38 CLASSE III, O K DRE I. situé à la base ‘de la semence, dans une cavité qui lui est propre. Elæis, ainsi nommé parce qu'on retire de I’huii* de son fruit. Obs. Le Palmier auquel Jacquin a donné le nom d 'Etais, est originaire de la Guinée, d’où il a étâ transporté à la Martinique. L’individu observé dans cette île , et âgé d’environ dix ans, avoit trente pieds de hauteur. Son tronc droit étoit hérissé dans touta sa longueur, d’une partie considérable de la base per- sistante des pétioles. Il portoit à son somme* un fais- ceau de feuilles ailées, longues env iron de quinze pieds , et munies sur chaque côté du pétiole , d’épines subulées. Les rameaux du Spadix éloient couverts de fleurs petites et odorantes. Les fruits de l 'Etais varient dans leur forme, dans leur couleur et dans leurs dimensions. Il suffit de les serrer dans la main, pour exprimer l’huile qu’ils con- tiennent en grande abondance. LONTARUS , Rumph. Amb. i , p. 40 , pl. 10 ; J. G. pl. 8, Carim-pana et Ampana, Rheed. Mal. 1 , p. 11 et i3, pl. 9 et 10. Borassus , L. Rondier , Lontar. Spathe polyphylle. Fl. M. Spadix axillaires, di- visés epi un petit nombre de rameaux , dont le sommet, simple, ou 2-lide , ou 3- fide, est amentacé et imbriqué d’écailles serrées. Cal. à 6 divisions presque égales. . Ét. 6. Fl. F. Spadix axillaires , rameux, LES PALMIERS. i3c) Cal. comme dans les fleurs mâles, persis- tant. Ovaire i ; styles 3; stigmates 3 , per- sistans. Baie fibreuse arrondie- trigone, de la grosseur de la tête d’un enfant, conte- nant 3 osselets hérissés de fibres capillaires, anguleux d’un côté, convexes de l’autre; une semence 3-lobéc dans chaque osselet; lobes latéraux arrondis, le moyen conique et einbryonifère. Gærtn, Lontarus, de Lontar, nom que les Malais don- nent au Pqlqjier que nous décrivons. O SS. Le Lontarus dômes! ica. Rompu, croît natu- rellement dans la partie orientale de Pile de Ccylan, sur la côte du Coromandel, à Java, etc. Il s’élève de vingt-cinq à trente pieds de hauteur. Son tronc, creusé de distance en distance d’impressionscirculnires, a en- viron un pied d’épaisseur. Il est couronné à son som- met d’un faisceau de feuilles palmées, dont les unes droites, et les autres plus ou moins horizontales, for- ment une cime ou tête arrondie. Les pétioles de ces feuilles sont munis d’épines sur chacun de leurs côtés , . et leur écorce, qui se détache aisément, est employée cà diKérçns usages. L’individu mâle du Lontarus ressemble assez exac- tement par son port, à l'individu femelle. lien diffère néanmoins par la qualité desonbois qui est plus dur, et sur-tout par sa fructification. Ses spadix sont ter- minés par des chatons longs et cylindriques, compa- rés par Rumphe à ceux du Typha. Ceux de l’individu femelle se divisent en plusieurs rameaux qui sont 140 CLASSE III, ORDRE I. couverts de fleurs dans toute leur étendue, et ik ne donnent des fruits qu’une seule fois dans leur vie. II semble que la fructification soit le dernier effort de la nature , et qu’elle annonce le terme du développe- ment de ce Palmier, puisqu’après celte époque il languit et dépéril insensiblement. Le Lontar est d’une aussi grande utilité dans les pays où il croit, que le Cocotier. On retire également de sesspathes, qu’on coupe d’abord par moitié, et dont on enlève successivement de nouvelles zones jusqu a ce qu’on soit parvenu à leur base, une liqueur d un goût agréable, susceptible de fermentation, et avec laquelle on fait du sucre d’une qualité inférieure à la vérité a celui de la Canne, mais généralement plus estimé que relui des autres Palmiers. La liqueur que fournit l’individu mâle, est moins abondaute. On Y emploie avec succès en médecine, contre la .Phthisie, la Dyssenterie, etc. Les Européens atta- qués de ces maladies à Ceylau , ont souvent rétabli leur santé en fesant usage de cette boisson. Le bois du Lontar est d’une belle couleur noire, parsemée de veines jaunâtres. Il est employé pour la construction .des bâtiinens, pour faire des meubles et différens ustensiles. Les feuilles sont aussi employées à un grand nombre d’usages. Les Indiens s’en servent pour couvrir le toit des maisons, pour se garantir des ardeurs du soleil , pour se mettre à couvert de la pluie , etc. Leur écorce supplée au défaut du papier, etc. Les Palmiers ont beaucoup de rapport avec les Fougères çt avec les Graminées. Ils se rapprochent par leur nature extérieure, des Fougères arbores.- LES ASPARAGOIDES. 141 rentes; mais ils en sont très distincts par les carac- tères de la fructification. Ils diffèrent aussi par la structure de leurs fleurs et par celle de leurs fruits, des Graminées, quoiqu’ils aient quelque analogie avec cette famille, par leurs fleurs paniculées et par la situation de l’embryon. La semence du Dattier ressemble assez parfaitement, quant à l’extérieur, à celle du Blé. La famille des Palmiers précède celle des Aspa- fagoùles. Ces deux familles semblent liées entr'elles par plusieurs caractères , et sur-tout par ceux de la fructification. Le Dracæna , qui commence 1 ordre des Asparagoides, aune conformité si frappante avec les Palmiers, que si sa fructification n’étoit pas connue, on n’hésiteroit pas à. le placer parmi ces végétaux. — Les Palmiers diffèrent sur-tout des autres fa- milles de cette classe, par leur fruit bacciforme ou drupacé, î-loculaire, et par la disposition de leurs fleurs. ORDRE IL LES ASPARAGOIDES, ASPAKAQOIDEÆ. Les Asparagoides ont une tige souvent her- bacée, rarement fruliqueuse. Leurs feuilles sont alternes ou verticillées, quelquefois ter- minales. Les fleurs, munies chacune d’une spathe, affectent différentes dispositions; tan- tôt elles forment une panicule terminale très 142 CLASSÉ fil 9 ORDIIE ïî. rameuse; tantôt elles sont disposées en une grappe simple , terminale ; quelquefois elles ton t solitaires et axillaires ; quelquefois une seule fleur réside au sommet d’une tige scapi- forme. Fructification. Calyce communément sexlide ou scxpar- tite, égal. Etamines le plus souvent six, insé- rées à la base, quelquefois sur le milieu du calyce. Ovaire libre, simple; styles trois et stigmates trois , ou un seul style avec un stig- mate tantôt simple, tantôt trifide. Fruit; Baie triloculaire , loges mono-oligospermes, rare- ment polyspermes; semences attachées à l’an- gle interne des loges* Périsperme charnu ou cartilagineux ; embryon droit. DPvACÆNA, L. J. G. pl. 16; Lam. pi. 24g; Draco, Blackw. pl. 358, Sang-dragon. Cal. connivent. Et. Filamens épaissis dans leur partie moyenne. Style 1 ; stigmate 1. Baie à loges monospermes ( deux sujettes à avorter). — Port des Palmiers; tige cau- diciforme ; feuilles simples, terminales; pa- nicule terminale très rameuse ; rameaux et divisions des rameaux, munis , ainsi que les fleurs, de deux spathes à leur base. Dracæna, de Draco, nom cjue Clusius a donné LES ASPARAGOIDES. 148 lé premier à l’espèce intéressante qui fournit le Sang-dragon ( Sanguis-dfaconis ). Obs. Le Draccena draco , L. croît aux îles Cana- ries. Sa tige caudiciforme, s’élève à la hauteur de hui,t à douze pieds. Les filamens de ses étamines ne sont pas épaissis dans leur milieu, d’une manière bien apparente. Il découle de son trôné, qui se fend en plusieurs endroits, une ligueur qui 11e tarde pas a se condenser, et qui est connue sous le nom de Sang- dragon, C’est le véritable Sang-dragon des boutiques. On l emploie intérieurement et extérieurement en médecine. — Le Dracana draco n’est pas le seul végétal dont il découle un suc propre, rouge comme du sang, et auquel on donne également le nom de Sang-dragon. Voy. Valent. Hist. Simpl. refor m. p. ■ 265; Dale, Pharm. p. 297; Pomet, Traité des Drog. p. 25p. ASPARAGUS, T. pl 154; L. J. G. pl 16; Lam. pl. 249, Asperge. Cal. campani- forme, 6-partite; trois divisions intérieures réfléchies au sommet. Stjle 1 ; stigmate trigone. Baie à loges dispennes. — Tige rameuse, herbacée ou frutescente; feuilles ordinairement sétacées et fasciculées; fleurs souvent solitaires et axillaires ; spathe 2- valve; une épine située, quelquefois sous chaque rameau et sous chaque faisceau de feuilles. Quelques espèces dioïques. Asparagus ( Téoplir. Dioseor. ), de deux mots grecs qui signifient non semences, parce que, sui- 144 CLASSE IÏI, ORDRE II. vaut Athénée, les plus belles Asperges uc sont pa» celles qui viennent de seineuces. Obs. L’Asperge commune devient dioïqiie par la culture. — On donne. le nom d’Asperges aux jeunes pousses qui s'élèvent des racines. Ces jets sont ter- minés par un bouton qui renferme les rudimens des rameaux de la plante. MEDEOLA, L. J. Lam. pl. 266 ; Lai rus, etc. Till. pis. pl. 12. Cal. ouvert. Styles 3; stigmates 3. Baie 3-sillonnée; loges 1- spermes. — Tige herbacée, droite ou grim-ï pante, simple ou rameuse;' rameaux mu- nis de spethes à Jeur base , ainsi que les feuilles; fleurs solitaires, axillaires. Medeola, du mot latin medere, guérir, à causa de ses vertus en médecine. OBS. Le Medeola virginica, L. dont les feuilles sont verticillées, et dont les fleurs sont terminales, paroit devoir se rapporter à un des genres suivans. «Tuss. TRILLIUM , L. J. Lam. pl. 267 ; Catesby , Carol. 1 , pl. 5o. Cal. ouvert; 3 divisions extérieures alternes plus étroites. Styles 3; stigmates 3. Baie presque arrondie; loges pol y spermes. — Tige ou hampe 1 -flore au sommet, 3-phylle dans le milieu; leunles verticillées. Trillidm , probablement d’un mot la1 in crut LES A S P A R A G O I D E S. signifie trois, parce que plusieurs parties de çette plante sont au nombre de trois. PARIS, L. J. G. pl. 83; Lam. pi. 3r9 ; Herba paris, T. pi. 117, Parisette. Cal, ouvert, 8-pavlite; 4 divisions alteniedkplus étroites. Et. 8. Anthères adnées au milieu • des filamens. Styles 4; stigmates 4. Raie 4-loculaire; loges oligospermes. — Hampe munie dans sa partie moyenne de 4 feuilles verlicillées , i-llore à son sommet. Quel- quefois une cinquième partie est ajoutée à la plante, quelquefois une quatrième par- tie en est supprimée. Paris vient, selon quelques auteurs, du mot latin par, c’est-à-dire, pair en tout: savoir, 4 feuilles, etc. et selon d’autres, de Paris, fils de Priant, qui con- nut celte plante et la mit en usage. Cette dernière étymologie paroit préférable, puisque les Anciens déclinoient Paris , Paridis, de herbâ Paride; Dodon. pempt. 444. CONVALLARIA, L. J. G. pl. 16; Lam. pl. 248; Lilium convallium, T .pl. 14. Poly- GONATUM , id. pl. 14. Smilax, id. pl 421, l\IugueL , Sceau de Salomon. Cal. 6-ficîe tubuleux dans le Pplygonatum r T. ou glo- buleux dans le Lilium convallium , T. ou 6-partile ouvert dans le Smilax, T. Et. insérées au tube. Stjle 1 ; stigmate 3-gône. 2. K 1+6 CLAUSE III, ORDRE III, Baie tachetée avant la maturité ; loges i- spci mes. Fleurs axillaires, ou terminales disposées en épi; feuilles sessiles alternes, verticillées au nombre de 6 dans Je Con- voi l aria verticillata , radicales engainantes spathacées dans le CoTu>allaria majalis.' Une troisième partie de moins dans le Coh- vallaria b folia. Convallaria , ainsi iiomnié parce qu’on trouve quelques espèces de ce genre dans les vallées. Obs. Les Aspnragoides se distinguent des Pal- miers, parleur fruit triloculaire; des Smilacées, par leurs fleurs hermaphrodites; des Narcissoides , par leur ovaire libre; des Joncacées, des Alismoides, des Liliacées , par la nature de leur fruit, qui est une baie; des Iridées, par leur ovaire libre et par le nom- bre des étamines. ORDRE III. LES SMILACÉES, S M I L A C E JE. ' Les Smilacées peuvent se distinguer parleur port, des autres plantes de cette classe. Elles ont une racine fibreuse ou tubéreuse. Leur tige souvent su (Frutescente , quelquefois ra- meuse, droite ou voluble, porte des feuilles alternes, rarement opposées, communément LES SMI LACÉE S. 147 entières et Jamais engainantes. Leul’s fleurs sont dioïques (par avortement), et presque toujours disposées en corjmbes , en grappes ou en épis axillaires. Fructification. Calyee sexüde ou sexparlile, égal. Étamines six; filamens presque toujours libres, rarement réunis, et imitant alors un tube. Ovaire sim* pie, libre ou adhérent; styles trois et stigmates trois , ou un seul style avec un stigmate simple ou trifide. Fruit , baie ou capsule triloculaire ; loges mono- oligospermes. JPéris- perme cbarnu ou cartilagineux. §. T. Ovaire libre. RÜSCUS , T. pl. i5 ; L. J. G. pl. 1 6, Fra- gon. Cal. 6-partite ouvert , ou rarement glo- buleux 6-fide. Fl. M. Ét. Filamens comtés en un petit tube (corolle T. , nectaire , R. ) ventru , anthérifère à son sommet. Anthères s’ouvrant au sommet. Fl. F. Tube nu à son sommet. Style 1 ; stigmate 1. Baie glo- buleuse ; loges mono-dispermes. — Tige sullrutescente , rameuse, rameaux munis de spathes , ainsi que les feuilles ; fleurs dioïques, 6-partites, portées sur les feuilles dans plusieurs espèces; hermaphrodites, K 2 I4& CLA.SSE ilili, ORDRE IÎT. glctbuleusfcs , disposées en grappes ^ el ter- ■ miira-jas dans lt; iiuscus raaemopuy. Il use us, (PI.)., ujot radical eii/latin, kI qui semble l'orme par Onomatopée, pour exprimer la dprelé de son port. Horridior rusco , Virg. Peut-étrfe Ruscus est-il un diminutif de rusticus ? Obs '. Les racines dé ' l'Asperge officinale et celles du Rusctis aciileatus, L. sont diurétiques, Ff pincées parmi les cinq. racines apéritives majeures., r ' SM1LAX, T. L. J. G. pl. 16; Trew. Herb. Blackjy. /?/. 3c)3, Salsepareille. Cal. eam- pan u lé: ouvert.' Fl. M. Et. 6. Fl. F. Styles 3;, stigmates 3. Baie à loges mono-disper- mes. — Tige souvent sufFrutescenle ; pé- tiole muni de deux vrilles; fleurs en co- rymbes axillaires. . S-mil ax (Dioscqr. Pl.) , ainsi nommé de Sinilax , jeune fille qui , éprise d’amour pour Crocus , fut changée , selon la fable, en cet arbuste. Obs. Gels Cultive plusieurs Sinilax dé L. parmi lesquels se trouvent les: Sarsaparilla , lautifoiia , ca- duca . bona.no x , herbacea, lanceolala . pseudochyna, etc. et deux espèces indéterminées. — Lps racines du Smilax Sarsaparilla n’ont pas, dans nos climats, les mêmes vertus que dans les pays où celte plante croît spontanément. Il paroît que le nom de Sarse- pnreille est donné en Amérique, à différons Végétaux qui sont de puissans sudorifiques. DJOSCOIlEA , L. J. G. pl. 17, Igname. Cal. campanule ouvert. Fl. M. Et. 6'. El. L E S J S M I- ïi A C É E S. J 149 F. Ovaire 3-gi^he ; àtj'les 3; stigmates 3. Capsule comprimée , triangulaire.,' 3-vpl ve ; ■ loges diâpermes ’ sénient:es' compi'imécs , muiiicè' d’un-' •! àrgé ‘rebarcf. — Tige vbîitble à gauché'j: fleUvsierl épis' où en gtap|ies axillaires ; feuilles (juelquefois^ oppbse'èÿ et digitéès: Racine ordinairement fubéréùse. Dioscorea,’ genre’ cohàïicré à la:jnéinbire de Dios- poride. • ’ ;■ . ; . f. , . ;t O BS. Les espèces dont l’ovaire est adhérent, -ne doivenl-elle&pJis constituer un genre nouveau? — Le Dioscorea sali.ua , Pr. uaïtuc: pi. t' 1-7 , Jig. 't $ est l’esj- pèce la plus-intéressante du genre.' Sa racine tubéreuse, très grosse, et longue quelquefois de trois pieds, four- nit un aliment très sain et d’une saveur agréable. O11 cultive ccTégétal précieux' clans les deux IndcTërcn Afrique, où il est d’un.ç grau, dp qtilitç*. §. I I. Ovaire adhérent. TAMUS , L. TAMNUS , T. pi. 28 ; J. Ta- biinier , Sceau notre Dame. Fl. M. Cal. campanule ouvert. Et. 6. Fl. F. Cal, câm- panulé ouvert , resserré au dessus de Fo- vaire. Style ü.; stigmates 3. Baie à loges 2-3-spermes. — Racine tubéreuse; tige vo- luble à gauche ; pétiole -souvent- muni de deux glandes su.bulee.s-; fleurs en épis. axil- laires. r : . * r » - . .1 . Tamus (c’est ainsi qu’éçr'it, Columelle ) , latin, ra- K 3’ . JÜO CLASSE III, ORDJRE IV. dirai.- Si l'on écrit T h uni u us , alors* Ce mot grec , et il signifie Arbrisseau, RAJANlA , L. J. JANRAJA , Plum. icon. \i5$ , Jîg. 1 _et 2.- Différence du Tamus. Sfjlçs 3 capsule comprimée, munie d’une aile membraneuse, i-sperroe (deux loges et deux sepaences sujettes à avorter. Juss.). *■— Feuilles quelquefois digitées. Rajania , mot composé des noms de Jean Rai, célèbre BolaniBle anglais» ObS, Les Smilacéesse distinguent des Palmiers, pari leur fruit li iloculaire; des Alismoides, par leur ovaire simple , par la présence du périsperme; et des autres ôrdres, par leurs fleurs dioiqués. ORDRE IV. LES JONCACÉES, JONCACF.Æ. v .L : <>s: . . / - -.i : ■- - r. IjÉS .plantes qui appartiennent à. cette fa- mille, sotit toutes herbacées. Leur tige est tan- tôt simple, mie ou presque nue; tantôt ra- meuse et feuillée. Les feuilles ressemblent, dans quelques genres, à celles des Graminées ; lès radicales et les caulinaires inférieures sont alternes,, engainantes ; les floréales et les cau- linaires supérieures sont communément spa- thi formés et sessiles. Les fleurs , presque tou- les joncacées. 1 5 1 jours munies deapatlies, sont hermaphrodites, et présentent plusieurs différences dans leur disposition. Fructification. Calje sexpartite , tantôt égal glumacé ou pétaloide , tantôt , inégal à trois découpures intérieures alternes plus grande-s et; péta- loïdes. Etamines six , insérées à la base «du calyce. Ovaire libre, simple, Cjuelcjuefois tri- lobé au sommet; style unique ou triple; stig- mate simple ou trifide. Capsule triloculaire, s’ouvrant , ou en trois valves , ou au sommet ; quelquefois trilobée, et s’ouvrant alors inté- rieurement dans la longueur de chaque lobe. Semences attachées confusément à' l’anale interne des loges , ou insérées aux parois des valves. Périsperme charnu ou cartilagi- neux. §. I. Calyce glumacé. Semences* attachées confusément à C angle interne des loges. APHYLLANTHES , T. pl. 43o ; 1 . J. Lam. pl. 2Ô2 , Bragalou des Languedo- ciens. Cal. connivent à sa base ; ouvert a son limbe. Style i ; stigmate 3-lobé. Capsule 3-locuIaire, 3-valve, polysperme. — Tiges ou hampes effilées, presque nues, a* J 52 CLASSE III, ORDRE IV. terminées par une tête oblongue , pauci- flore, entourée d’écailles imbriquées. Port du Juncus et du Dianthus prolifer. Juss. Aphyllantbes , fleur sans feuilles, en grec. JUNCUS , T. pi; 127 ; L. J. G. pl. i5 ; X/A U. pl. 25o. Cal. ouvert ou conniverit. Stiyle’ r; stigmates 3, filiformes , velue. Capsule recouverte par le calyce , 3-lo- culaire , 3 -valve, pôlysperme clans les espèces glabres; r-îociilaire ( par la con- traction des cloisons dans la maturité ? ) 3-Sperme dans les especes velues. Semences attachées au fond de la capsule. ( Gærtn. ) — Tige graminée simple , aphylle sans nœuds, ou noueuse à feuilles engainantes dans les nœuds; fleurs- terminales ou la- térales, disposées en corymbe ou en pa- nicule ; rameaux spathacés à leur base. JüNCys^ri. ) , pcut-êtrç du mot latin j un gère , cause de ses usages, ■ . ' g, IL Calyce senü - pétaloïdc. Semences insérées aux parois des values. . . . _o.- . •• ■ -• • >V ■ , COMMELTNA , L. J. G. pl. i5; Lam. pl. 35, Dill. El/h. pl. 78 ,Jig. 89. Com- vièline. Cal. égal ou illégal; divisions 2 ou 3 intérieures pétaloïdes. Et. 6 , quelquefois LES JONCACÉE.S. l53 tnules ferliles, ordinairement 3-q stériles ( nectaires L. ). Style i ; stigmate simple. Capsule 2-3-loculaire. Semences attachées aux valves près de l’insertion des cloisons, Gærtn. — Herbes exotiques ; feuilles por- tées sur une gaine qui ne tarde pas à se fendre ; rameaux spathacés à leur base ; pédoncules axillaires ou terminaux, uni- multiflores ; fleurs renfermées en naissant dans des bractées cordiformes , pliées en deux, comme spathacées. Commelïna , du nom d’un Botaniste hollandais. Oss. Kæmpfer, Japp. 888, nous apprend qu’on se sert des fleurs du Commelina coin munis , L. pour faire l’outremer. TRADESCANTIA , L. J. G. pl i5; Lam. pl. 226 ; Ephemerum , T. pi. ig3 , Ephé- mère. Cal. inégal; divisions 3 intérieures pétaloïdes. Et. 6. Filamens hérissés de poils articulés. Style 1 ; stigmate simple tubulé. Capsule 3-loculaire, 3-valve , oli- gosperme. Semences attachées par leur ombilic aux parois internes des valves. Gærtn. T radesc axtia , d’un nom d’un Anglais , amateur d’JIistoîre naturelle , et auteur du Musœuni Lrades- ca'ntianum. Oss. Ce genre a la plus grande affinité avec le ï^4 CLASSE III, ORDRE IV. précédent. — Le Trade^cantia virginica , L. fleurit successivement pendant tout l’été. Ses fleurs naissent au sommet de chaque tige , disposées en une ombelle inégale, accompagnée d’une couple de feuilles qui tiennent lieu d’involucre. * • §• III. Cal j ce pélaloïdc . Semences insérées aux parois des valves. NARTHECIUM , J. Lam. pl 268 ; Pha- langium, T. Antiierjcum , L. Fl. dan. pl. 42. Cal. 6-parlite, égal, persistant. Ov aire relevé de 3 angles obtus , sillonné ; style o ; stigmate très petit , plane. Cap- sule ovale-oblongue , acuminée , sillonée , s’ouvrant au sommet en trois parties , 3-loculaire , pobysperme. Semences nom- breuses dans chaque loge, munies à leurs deux extrémités d’un filament mince, atta- chées à la base des loges. Caract. de Moerh. A. N. C. 1742 , p. 386. — Fleurs dis- posées en épi ; hampes presque nues ; feuilles semblables à celles des Graminées. * NarthEcium ( Théophr. Pl. ), mot grec qui si- gnifie en latin ferai a, bacillus-, baguette, en français. VERATRUM, T. pl. i45; L. J. G. pl. 18, V araire , Hellébore blanc. Cal. 6-pavtite , égal. Ovaire 3-lobé ; styles courts ; slig- Les joncacées. i 55 ii mates simples. Capsule S-lobée , polys- perme , s’ouvrant dans chaque lobe par une suture intérieure. Semences entourées d’un large rebord membraneux , dis- posées sur deux rangs dans les bords des sutures. — ‘Feuilles ovales, nervées, à gaine oblongue , entière ; fleurs en panicule. Veratrum. Quelques auteurs dérivent ce mot de vêrtere : quia vértit me.ntem , disent-ils. Obs. On trouve quelquefois des fleurs stériles mêlées parmi les hermaphrodites. — Le Veratnirn album est une des plantes dont les anciens peuples de l’Europe se servoient pour empoisonner leurs flèches. Voy. Hali, . stirp hdv.V o'I.a, p. 975 et Bull, de la Soc. phil. n.° n, an f, COLCHICÜM, T. pl. 181 ; L. J. G. pl. 18; LaM. pl. 267, Colchique. Cal. tubuleux très long ; limbe campanulé , corolli- forme, 6-pariite. Et. 6, insérées vers le sommet du tube. Ovaire 3-gône; styles 3 ; stigmates simples. Capsule 3-gône ou 3- lobée , polysperme s’ouvrant dans chaque lobe par une suture intérieure. Semences attachées confusément sur le milieu des bords de la suture intérieure. Colchicum (Dioscor. ). Nom donné par les An- ciens, à une plante qui croissoit abondamment dans la Colchide. Obs. Le Colchicum a le port du Crocus j mais il 1 56 CLASSE III, ORDRE IV. a une plus grande affinité avec lç Veratrum. II fleurit eu automne, et ses fleurs naissent immédia- tement de la racine; les feuilles Reparaissent qu’au printemps suivant, de même que les fruits, qui sont presque sessiles. I *■ -* .'iii'ti J LES AL1SM0IDES. loj ORD R E V. LES ALISMÛIDES, ALISMOIDE Æ. Cette famille, qui est un démembrement de celle des Jonc^de Juss. renferme des plantes herbacées , dont les unes croissent dans les eaux, tandis que les autres s’élèvent dans les lieux simplement inondés. La tige, dépour- vue de feuilles ou scapiforme, est munie à sa base de feuilles simples, engainantes, tantôt semblables à celles des Graminées et sessiles, tantôt ovales ou lancéolées, et portées sur un pétiole souvent très long. Les fleure, munies de spathes, ordinairement hermaphrodites et presque toujours terminales, sont disposées , ou en épi, ou en ombelle, ou en verticilles; les ombelles étant entourées, ainsi que les verticilles , d’un involucre 3-phylie. Fructification. • Laljme sexpartite; divisions, ou égales et pétaloides , ou inégales et semi-pétaloïdes. Éta- mines six, rarement neuf, quelquefois en nombre indéterminé , insérées à la base du calyce. Ovaires trois, ou six, ou un plus grand nombre; autant de styles et de- stigmates. â 58 CLASSE III, ORDRE V. Capsules en nombre égal à celui des ovaires, uniloculaires , munosperines , ne s’ouvrant pas ordinairement, ou polyspermes et inté- rieurement bivalves. Semences attachées com- munément aux bords des valves. Périsperme nul; embryon souvent courbé. §. T. Fleurs ombellées ou verLicillées. BUTOMUS, T. pl. 14.3 ; L. J. G. pl. 19; Lam. pl. 324. Butome , Jonc-fleuri. Cal. / presque égal. Et. 9. Ovaires 6. Capsules polyspermes ; semefices attachées aux pa- rois des capsules. — Fleurs en ombelles; feuilles semblables à celles des Graminées. Bütomus ( Théoplir. ) , bœuf, couper, en grec; parce que les bœufs recherchent cette plante. DAMàSONICJM, T. pl. i3z; J. Alisma ' L. Fluieau. Cal. semipétaloïde. Et. 6. Ovaires 6. Capsules acuminées, disposées en étoile , 1-2-spermes, évalves. — Fleurs en ombelles ; feuilles lancéolées ou ovales. DAMAScraiüM (Dioscor. ); d’un mot grec qui si- gnifie dompter ; sans doute à cause de quelque vertu médicinale. ALISMA , L. J. G. pl. £4 ; Lam. pl. 272 ; Fl. dan. pl. 56i ; Ranuncülüs , T. Plan- tain d’eau. Cal. semipétaloïde. Et. 6. LES ALISMOIDES. l59 Ovaires nombreux, agrégés. Capsules rap- prochées en tête, i -spermes , évalves. Se- mence attachée par un petit cordon ombi- lical au fond de la capsule. — Fleurs en ombelles ou en panicules; rameaux ternés et verticillés; feuilles lancéolées. Alisma (Dioscor. PI.), grec radical; nom donné par les Anciens, à plusieurs plantes différentes. SAGÏTTARIA , L. J. G. pl. 84; Lam. pl. Jj6‘, Sagitta, Vaill. u4cl. paris. 1719. Fléchière. Monoïque. Cal. semipétaloide. Fl. M. Et. nombreuses. Fl. F. Ovaires nombreux, portés sur un réceptacle glo- buleux ; styles o. Capsules presque en forme de croissant, comprimées, acumi- nées , rapprochées en tête , 1 - spermes , évalves. Semence attachée par un petit cordon ombilical au fond de la capsule. — Fleurs verticillées, les supérieures mâles, les inférieures femelles et en petit nombre ; feuilles sagittées. Sagittaria, du mot latin sagitta, flèche , à cause de la forme des feuilles. §. 1 1. Fleurs en épi. SCHEUCHZERIA, L. J. Lam. pl. 268; FL dan. pl. 76. Cal. égal, Et. 6 ; anthères i6o CLASSE III, ORDRE V. . plus longues que les filamens. Ovaires 3, quelquefois 4 , 5, 6; autant dé stigmates adnés extérieurement aux ovaires. Cap- sules distinctes, comprimées, renflées, 2- valves, i-2-spermes. — Feuilles semblables à celles des Graminées; catyce d’un vert jaunâtre. Sc.beuchzeria, dil nom d’url Botaniste suisse. TRIGLOCHIN, L. J. G. pl. 84; Lam. pi. 270; Juncago, T. pl. 142. Cal. semipé- talotde. Et. 6, très courtes. Ovaires 3-6, connivens ; styles o. Capsules rapprochées , droites, aiguës, i-spermes. Semence atta- chée par un petit cordon • ombilical , au sommet de la capsule — Feuilles sem- blables à celles des Graminées. Triglochin , trois pointes , en grec ; parce que chaque capsule est ordinairement surmontée de trois pointes. * Oss. La famille des Alismoïdes se distingue sur-tout des autres familles de cette classe, par l’ab- sence du périsperme. ORDRE . i6’i t E S LILIÀCÉESj \ ORDRE VL LES LILIACÉES, L I L I A C F. Æ. Les plantes de celle famille, doiit les fleurs commencent la plupart à s’épanouir dès les premiers jours du printemps, semblent des- tinées par la nature à faire l’ornement detnos jardins* D’une racine tubéreuse, bulbeuse ou fibreuse, rarement fasciculée , s’élève une tige tantôt nue, scapif’orme, à feuilles simplement radicales et presque toujours engainantes ; tantôt pourvue de feuilles en général succu- lentes , fistuleuses ou planes, communément sessiles, rarement engainantes, le plus sou- vent alternes , quelquefois verticillées, Les fleurs nues ou spathacées , toujours herma- phrodites, affectent différentes dispositions. Fructification. Calyce coloré, sexpartite ou sexfide; divi- sions ou découpures ordinairement égales et régulières. Etamines six, insérées à la base ou au milieu du calyce. Ovaire simple, libre; style unique , quelquefois nul; stigmate tan- * tôt simple, tantôt trifide ou trilobé.1 Capsule triloculaire, trivalve, polysperme. Semences L 2. 1Ô2 CLASSE III, ORDRE VL planes ou anguleuses, insérées au bord central des cloisons / presque toujours disposées sur deux rangs. Périspenne charnu ou cartilagi- neux. Embryon tantôt droit, tantôt courbé. §. T. Les Asphodei.oides. Feuilles engainan- tes, presque toujours toutes radicales. Ca- lyce sexpartite. Etamines insérées à lu base du calyce. Style unique ; stigmate simple. ANTHERICUM , I, J. Lam. pi. 240; Jacq. Hort.v. 2, pl. 181. Aspiiodelus, T. Cal. ouvert ou connivent.Filamens desétamines, filiformes et velus. Semences anguleuses. — Racine fibreuse; feuilles ILtuleuses, ou suc- culentes imbriquées; fleurs jaunes, dispo- sées en épis terminaux ou axillaires, souvent rameux. Lobe de la semence attaché dans la germination au côté de la première gaine, suspendu à un fil. Juss. Anteiîmcum (Théoplir. Dioscor. PU)» Je deux mots grecs, dont l’un signifie Fleur , et l’autre F.pi. PHALANGIUM, T. pl. ig3 ; J. Lam. pl-. 240. Liliastrüm, T. pL 194. Aspiiodelus, T. Anthericum , L. Différence du genre pré- cédent : fila mens des étamines, glabres. — Racines fibreuses dans le Phalangium T. , fasciculées dans le Liliastrüm T.; feuilles l ï s 1 1 v r a c É'f & t63 planes , ordinairement tadicailes ; fleurs blanches ou purpurines , disposées en un épi terminal quelqùefôis rameux. Germi- nation comme dans l’Asphodèle. JüSS. Piialangium (Dioscor. ), ainsi nommé, parce qua la plante à laquelle on a donné d’abord ce nom, passoit pour gtférif \d morsure d’une araignée ap- pelée Phàlangium , èn grec. ASPHODELUS, T. pl. 178; L. J. G. pl 17; Lamt. pl. 241. Asphodèle. Cal. ouvert. Filamehs des étamines dilatés à leuL base, et recouvrant l’ovaiée en formé de voûte. Semences anguleuses. — Racines fibreuses ou fasciculées ; feuilles planes ; épi quel- quefois rameux. Lobe de la semence sus- pendu dans la germination au sommet pen- ché et aminci comme un fil., 1 de là pre- mière feuille. Juss. Asphodelus (Dioscor. Pl.), Hasta regia ou scap- tre, en grec. RASILÆA , J. Law. pl. 23p. CoRottA re- ' GALis DIll. Elîkam. 1 pl. tfîr. Frïtil- laria , L. ËueOMis, L’HéRit. Sert. angl. pl. 18. Cal. campanule; divisions oblon- gues. Filamens des étamines dilatés et cdn- nivens cà leur base. Sémènces o va lès. — Radine bulbeuse ; feuilléS TddièaleS^ fl'éurs L 2 164 CLASSE III, ORDRE VI. de couleur verte, disposées en épi ÿ hampe feuillet? au dessus de l’épi. . Basilæa, royale, p» grçc. O BS, Les feuilles du sommet de la hampe peuvent . être considérées comme des sputh.es , dont les fleurs sont avortées. PHORMIUM , Forst. Nov. Gen. pl. 24; J. Lam. pi. 237. Lachenalia, JaCq. lcon m Slirp. rar. vol. 2, pi. 90-95. Cal. 6 divi- sions conniventes en tube; 3 extérieures plus courtes. Semences membraneuses sur leurs bords. — Port du Hyacinthus. Phormium, ainsi nommé, parce qu’on se sert dans la. Nouvelle Zélande de l’espèce qu’on y a trouvée, pour fabriquer des nattes. Aristote avoit déjà donné ce nom à une plante employée aux mêmes usages dans la Grèce. CYANELLA , L. J. G. pi. 17; Lam. pl. 239 ; Jacq. Hort. vol. 3 pl. 35. Cal. ouvert ; 3 divisions extérieures pendantes. Filamens des étamines courts, connivens; un infé- rieur décliné, plus long que les autres. Se- mences oblongues. — Port du ScibLA. Cyanella, d’un mot gi'ec qui signifie bleu ; ainsi ijommé à cause de la couleur de la fleur. ALBUCA, L. J. Lam. pl. 241 ; JAcq. lcon. vol. 1, pl. 63, 64. Cal. 3 divisions inté- rieures conniventes , à sommet un peu LES L ï L I A C É E S. 1 1 l65 épiais.; 3- extérieures ouvertes. Étamines 3 , stériles. Stjle en pyramide renversée ; stig- mate entoure' de 3 pointes. Semences pla- . ^.nes. — Racine bulbeuse ; fleurs en épis. Germination comme dans l'Asphodèle. Éta- mines toutes fertiles, dans YsLlbuca vis- coisa.j.THüMB. ■ Albuca, dérivé d 'Albus, qui signifie blanc. SGILLA, L. J. Lam. pl. 238. Ornitîîoga- ïiüîvfc , T. pl. 2o3 ; b , n, e , F. Lilio-Hya- çenthus •; T. pl. <\c)6. Scille . Cal, entière- ment ouvert , .tombant. Filamens des éta- ;mi qes , lil ifcrçmes. Semences oVales. — P\a- 1 ■ cinè bulbeuse; bulbe du Lillo- Ilyacinthus T. écailleux ; fleurs bleues disposées en épi. Germination comme dans l’Asphodèle. JüSS. Scilla ( Téoplir. .Dioscor. ), inet ïadical en grec. ORNITHOGALÜM , T. pl. 2c3 ; a , n ; i , k ; L- J- O- pl ij ; Lam. pi. 242. Omithogale. Cal. connivent à sa base , ouvert à son sommet , persistant. Filamens alternes des étamines dilatés à leur base. — Racine bul- --beuse ; fleurs en épi , presque disposées en ombelle darfs V Ornithogalum luteum. Ger- mination comme dans l’Asphodèle. Juss. Ornithogalum (Dioscor. M. ), lait d’eiseau , en grec;. «U ... . G.*-. L . . ; -■ * L 3 l66 CLASSÏ III, O II DR K Vf. O BS, L* 1 Ornithogci/uin umbellatum ,,L. est ap- pelé vulgairement Dame de onze heures , parçe que ses fleurs, q i commencent à s’épanonir sur les dix heures , sont très ouvertes une heure après. ALLTUM , T. pl. 206 ; I, J. G. pt; i 6; Lam. pl. 242. Cf.pa, T. pi. 2o5. Pôrrum, T. pl. 204. Ail, Oignon , Poireau. Spathe membraneuse, 2-valve, renfermant plu- sieurs fleurs qui, dans leurdévelop.pement , sont disposées en une. ombelle. lâche ou très serrée. Cal. ouvert. Fibmens des étamines .quelquefois .dilatés et munis de trois pointes, la moyenne anibérifère. — Racine bul- beuse; bulbe du Cepa T. sphérique, celui du Porrurn T. cy litldrique , et celui de VA Ilium T. composé ; feuilles fistuletises ou planes. Allium (Pf. ). Latin radical, Obs. Plusieurs espèces d'Allium donnent de? bulbes au lieu de fruits. — L’Ail est une plante, po- tagère ant i pestileirt iel le 'et vermifuge. Lès Ejp’p- tiens l’adorôient (ji)> IeS GrrecS Pavdiént éii horreur; les moissonneurs et les soldats romains s’eii nour- rissoient (2). 1 /; / ■-.Tü- ;.iu ! : 1 j —-77TT t i (l) Porrum et cepe nejas violarc p Cran^erç mfrsft./ 0 s'anctas génies ? «Mi lus fiàc nascuniur in hojtis Numiria !- " ■ jl/^TN. Sat. xt. Q dura messOTum ilia t ’ Quid hm Viixni savit in pracordiis ? Hor. Ep«4j l2) LES LILIACÉES. 167 §. II. Les Superbes, Gloriosæ. Feuilles caul mairies sessiles ; feuilles radicales ordi- nairement sessiles , rarement engainantes. Calvce 6-partite. Fleurs souvent -penchées. Style plus long que les É Lamines toujours insérées à la base du calyce. Stigmate triple. TULIPA } T. pl. 199 , 200; L. J. G. pl. 17 ; Lam. pl. 244. Tulipe. Gal. cam- panule; divisions droites. Style o; stigmate sessile , 3-lobé. Capsule oblongue , obscu- rément3-gône. Semences planes. — Feuilles radicales engainantes (1); hampe i-flore, droite , presque aphylle. Tulipa, mot turc d’origine. On lit Dulipcin clans Cæsalpin. ERYTHRONIUM , L. J. Lam. pl. 244. Dens Canis , T. pl. 202. Cal. campa- nule; divisions acu minées , réfléchies dans leur partie supérieure; 3 intérieures mu- nies à leur base interne de deux callosités. Capsule globuleuse , rétrécie à sa base. Semences ovales. — Feuilles radicales en- gainantes; hampe 1 -flore ; fleur penchée. (i)Les feuilles radicales engainantes annoncent une racine bulbeuse. l68 CLASSE III, ORDRE VI. Erythuonium ( Dioscor. ) , d’un mot grec qui si- gnifie ronge; parce que les sommets des divisions du c.alyce ressemblent en quelque sorte aux crocs d’un'chien. METHONTCA , T. Act. Paris. 170 6. J. Men- DONI , PvlIEED. Mal. 7 , pag. 107, pi. 57. Gloriosa, L. G. pi, 18; Lam. pl . 247. Cal. ouvert ; divisions ondulées , très lon- gues , réfléchies. Capsule turbinée , coriace ; cloisons formées par les rebords rentrons des valves, Sejnences globuleuses. — Tige grimpante, ranieuse; feuilles terminées par une vrille en spirale ; pédoncules i-flores, axillaires et terminaux. Racine tubéreuse, Methonica, nom du Malabar, Obs. Le Methonica est une des plus belles plantes de la famille des Liliacées. Ses feuilles oblongues - lancéolées , finement striées et d’iin vert luisant, se terminent en un filet grêle qui se roule en spirale, et par le moyen duquel la' piaule s’ac- croche au* corps voisins. Les fleurs sont pendantes , et faiblement colorées avqnt leur développement ; mais aussitôt qu’elles s’épanouissent, chaque divi- sion du cnlyce élégamment ondulée sur ses bords , se réfléchit , et présente alors dans son intérieur le contraste frappant d’une couleur d’1111 jaune intense \\ sa base, pendant que la partie supérieure est d’un rouge de feu très vif. Cette superbe Liliaçée est cul» pvée chez Cels. LES LILIACÉES. 169 TJVULARIA , L. J. Lam. pi. 247. Titulaire. Cal. campanule; divisions droites, creusées à leur base d’une fossette oblongue. Stig- mates réfléchis. Capside ? ovale 3-gone. Semences presque arrondies, comprimées. — Racine fibreuse ; feuilles sessiles ou am- plexicaules ; pédoncules 1-2-flores , axil- laires. TJvularia , ainsi nommé, parce que les fleurs sont disposées en petites grappes. OSs. Ce genre a le port du CoXvallaria , et doit en être rapproché si son fruit est une baie. Juss. FRITLLLARIA , T. pi. 201; L. J. Lam. pi. 245, fi g. 1. FriLillaire. Cal. campa- nule; divisions droites, creusées à leur base d’une fossette oblongue. Stigmates obtus , écartés. Capsule oblongue , obs- curément 3-gone. Semences planes. — Ra- cine 2-tuberculée ; fleurs terminales, so- litaires nues , ou spathacées et disposées , en un épi lâcbe. F RiTH-LÀRiA , de frit Mu s, cornet ê jouer aux dez ; probablement à cause des petites taches carrées, dont l’intérieur du calice est parsemé, et qui re- présentent en quelque sorte un damier. IM PERI A LIS , J. Corona imperialis , T. pi. 197 et 198. Fritillaria. L. G. pi. 17; LAM.pl. 240, f g. 2. Impériale ou Couronne 170 CLASSE III, ORDRE VI. impériale. Cal. campanulé ; divisions droites, creusées à leur base d’une fossette arrondie. Capsule munie de 6 angles aigus, très saillans. Semences planes. — Racine tubéreuse tuniquée; tige simple, nue dans la partie moyenne , feuillée à la base et au sommet , florifère au dessous des feuilles du sommet; fleurs comme verticillées j ren- versées; capsules droites. Imperialis, ainsi nommé, à cause d’une pré- tendue ressemblance avec la couronne de l’empire. O BS. La Couronne impériale est originaire du Levant. On la cultive depuis long-temps en France. Ses Heurs ornent les parterres dans les premiers jours du printemps. On la regarde comme véné- neuse dans toutes ses parties. Wepfer, qui nous a donné un excellent traité sur les poisons, prétend que sa racine, prise intérieurement, produit les mêmes effets que la Ciguë. LTLIUM . T. pi. i95 ; L. J. G. pl. 83; L/m. pi. 246. Lis. Cal. campanulé; divisions droites ou roulées en dehors, conniventes à leur base et creusées d’un sillon longi- tudinal quelquefois cilié sur ses bords. Capsule oblongue , creusée de 6 sillons , 3-gône. Valves souvent réunies par des poils en forme de grille. Semences planes. — Racine tubéreuse , recouverte par les bases LP.' S. LÎLIACÉES. 171 ....jmkn'iquées des ffeuilles ; tige leuillée sim- ple; feuilles alternes, ou ver licillées; fleurs spat.ligcées,,’, disposées en. épi ou presque en paniculè , ordinairement renversées. ,, ( Pi. :Vjrg.|); L®bion (Dioscor. b Ops. Toutes, les de ce genre sont remar- quables par l’éclat et la Jieauté de lçur$ fleurs.. Te Lis blanc, originaire du. tevant, est le seul qui ré- ]bande-tme odeur sYiàVéi'Sa racine est employée pour hâter la suppuration etda résolution des tumeurs. yXJGCA, L. J. G. pi. 8$ ; L-am. pi. 247; . Tapw. . Ehret; pi. 3j. Cal. comme dans la Tulipe.' Fi la mens des étamines dilatés à .leur sommet. Style o; stigmate sessile, £ creusé de trois sillons. Capsule oblongue, obscurément drgônev Semences planes. — Tige presque nulle, ou caudiciforme et fmïiqueusè ; feuilles ramassées, terminales, « ensifbrmes, a somméf épineux ; fleürs db- 1 posées en épi ou en panicule, terminales , 2-Spatbacécs. , - ... X,u,cça , mot péruvien. §. I Les Al, OïDÉps. Feuilles engainantes , Atrdiuâir.ement. toutes radicales. Calyce 6- û&èï-'Style unique) Stigmate simple ou Irifide. T. pi. 197 , ,c, L. J. G. pl. 17 ; Lam. e nV' && \dMh ,ÇAb.. tubulé, presque cy- 172 CLASSE r I I , ORDRE VI. lindrique; divisions plus ou moins pro- fondes , droites ou roulées en dfchors à leur sommet. Et. insérées à la base du ca- ljce. Stigmate obscurément 3-lobé. Cap- sule 3-gtjne. Semeirefes membraneuses sur leurs bords. — .Racine fibreuse; tige fru- tescente ët feuillée dans quelques especes; feuilles succulentes, imbriquées, souvent épineuses sur leurs bords et sur leur sur- face ; fleurs disposées en épis .axillaires ou terminaux, quelquefois rauteux. Lobe de la semence , sessile, et appliqué au côté de la première gaine, dans la germina- tion. JüSS. Aloe (Dioscor. PI.), môt grec, dont l’origine est orientale. • ■ ■ Obs. Les Aloes qui croissent dans les pays chauds, fournissent, non-senlerne,ni des fils de. boni , mais encore des. sucs utiles. On distingue, djgts le commerce, trois espèces de sucs d’Àloës ; l’un appelé Aloes Succotrin, substance gomm'o-résineusé , d’uu noir pourpre, brillante, cassante, ti’un goût amer, purgative et tonique , retirée des feuilles de ï’es^èèa nommée Succotrina , Mus. d'Hist: nat. . lieu deux autres, savoir VAloës Hépatique et l' Aloes CuhklMu , sont fournis par Y Aloe vu/caris. Le premier.,, f^lus résineux que YAloès Succotrin, est lp suç.pucÿq feuilles dê'l 'Aloe vulgûrls ; 1e5 Second est'ld lie des- séchée de ce Inçme Aloe.- Cet extrait est mbins pur, LES L’ T L. I A C'ÎTE S. > l'jZ et il n’est employé que .pair les maréchaux. — Les A/ae americana et pi'rfôliata sont cultivée en Es- pagne, où ils fleurissent et fructifient. Voy. Cav. Pl‘. Hisp. vol. 2. ALETRIS, L. J. G. pl i5; Lam. pi. 237. Cal. inftmdibpliforme,. souvent rugueux; divisions quelquefois roulées en dehors. Et. insérées au milieu du calyce. Stigmate 3-fide. Capsule 3-gone. — Racine fibreuse; tige caudiciforme ou scapiforme ; fleurs disposées en épi. Aietris, d’un mot grec, qui signifie meunière; parce que les fleurs d’iirie éspèce sont blanches, et chargées d’un duvet qui les fait paroitre farineuses. Obs. Les espèces à’Alçttis mentionnées par les Botanistes, sont-elles congénères? Elles paroissent différer, soit par leur calice, qui est tantôt rugueux, tantôt lisse ; soit par leur fruit, qui est tantôt une baie, tantôt une capsule ; soit par les loges du fruit, qui sont tantôt monospermes, tantôt pôlyspermes. HYÂCI'NTHÜS , T. pl 180 ; L. J. G. pl 12 ;• Lam. pl 238. 'Muscarï' T.1, pl 180. Hyacinthe. Cal. globuleux, ventru dans le Muscari T. , tubuleux presque tou- jours 6-fide, rarement 6-partite dans le Ilyacinthus T. Ovaire marqué de trois pores au sommet; stigmate simple. — Ra- cine bulbeuse; fleurs en épi. Germination comme dans l’Asphodèle. Jüss. 174 CLASSE IÎI ,1 OHDftE VL Hyacinthus ( Théophr. ‘ Rioscor. Pl.) , nom propre, très connu dans la trthle. BULBOCODIÜM, L. J:‘Lam .pl. 23o. Cal. Infundibuliforme; onglets des divisions, étroirsf colin 'ive ns. Et.. insérées au milieu du caldce. Sligmaté 3- lîcïe. Capsule 3- angiildire. — Racine bulbeuse; fleur ra- dicàlè',' solitaire , s’élevait à peine au des- sus du niveau dé là terre, d oit elle sort, comme 'délié du Sa Ira ri entre les feuilles qui raccompagnent. Quelquefois une troi- sième partie de la fructification est sup- primée. Bülbocodïüjæ (Tbéophr.), Bulbe - Laine en £rec; parce que la raoüie est veluè. HEMEROGAELIS , L. J. G-. fl. 83 ; Lam. i| pl. 234. LîLro-ASPlIORELüS, T. pl. 179. Lis- Asphodèle'. Cal. infundibuliforme à sa base, campanule à son limbe ; divisions réfléchies an sommet; ;Ét. déclinées.- Stig- mate 3-gône. Capsule 3-gône, recouverte par le calj/ce. — Racines fùsciculjées ; fleurs en cory.inbe, Hemebocaxi,^ (Rioscor, Pl. •>, Beauté d' un jour , en grec; à cause du peu de durée de ses fleurs. Obs. iÀe.rnérdcallîs, corJala fleurit tous les ans chez Cels. AGAPANTHÜS, L’HkRfp. -Sert. cmgi. p. 17. LES N ARCISSOIDES. iy5 POLYANTIIES , MlLL. Icon. 140, pl. 210. Crinum , L. J. G. pl. 83 ; Lam. pl. 234. Cal. infundibuliforme ; limbe à 6 divisions ouvertes. Et. insérées à la partie supé- rieure-du tube; fiiamens ‘déclinés; an- thères peltées. Stigmate presque capité. Capsule 3-angulaire. Semences ailées. — Spathe polyphylle; Heurs en ombelle. Agapanthus, jleur aimable , belle fleur, en ^rec. O BS. L’Héritier rapporte à ce genre, le Crinum africanum. Linn. On distingue les Liliacées des Palmiers et des Asparagœdes, par leur fruit capsulaire ; des Smila- cées, par leurs fleurs hermaphrodites ; des Joncacées , par la disposition des semences ; des Alismoides, par leur ovaire simple ; des Narcissoides , des Iridées, par leur ovaire libre. ORDRE VIL LES N ARCISSOIDES , N A R C I S S O I D E Æ . On trouve dans cette famille des plantes dont la hauteur .est presque égale h celles des Palmiers. D'une racine fibreuse ou bul- beuse, s’élève une tige souvent herbacée sca- pilorme, quelquefois su [frutescente , caudi- cifornie , toujours munie à sa base de feuilles 176 CLASSE III, ORDRE V 1 1. alternes engainantes , ordinairement succu* lentes, rarement Icrmes et coriaces. Ces feuil- les , dans plusieurs genres , tels que VHœ~ manthus, l’ Amaryllis , \eNarcissus , le Pan- cralium , le Galanthus , etc. présentent, lors- qu’on les casse , sur-tout après la dessicca- tion , un nombre prodigieux de lilamens roulés en spirale, blancs comme neige, qui sont autant de trachées. Les Heurs toujours hermaphrodites et spalhacées affectent diffé- rentes dispositions; tantôt elles sont solitaires et terminales; tantôt elles forment un épi, une panicule, un corjmbe ; tantôt munies à leur base d’une spathe commune , simple ou divisée , elles représentent une Ombelle. Fructification. Calyce ordinairement tubuleux à sa base et partagé à son limbe en six découpures presque toujours égales; quelquefois doublé intérieurement d’un second tube entier ou divisé, qui a une apparence de corolle , mais qu’on ne doit pas prendre pour cet or- gane , puisqu’il accompagne le fruit jusqu’à sa maturité. Etamines six, le plussouvent atta- chées au tube , rarement insérées nu sommet du calyce, ou portées sur une glande caly- cinale qui recouvre l’ovaire ; lilamens dis- tincts , LES NARCISSOIDES. 177 tjncts , quelquefois réunis à leur base ; an- thères vacillantes. Ovaire simple, adhérent; style unique; stigmate simple ou trjfkie. Fruit, ordinairement une capsule triloculaire , tri- valve , polysperme ; semences attachées à l’angle interne des loges : quelquefois une baie triloculaire, évalve ; une ou plusieurs semences contenues dans chaque loge. Péris- perme presque toujours charnu. Embryon droit. §. I. Racine fibreuse. BROMELIA , Plum. noa. gen. pl. 8; L. J. Lam. pl. 223. Karatas , Plum. pl. 33. Ananas , Plum. T. pl. 426, 427, 428; G. pl. 11. Ananas. Cal. double ; l’exté- rieur tabulé 3-fide, court; l’intérieur 3-par- tiie plus long, divisions conni ventes , mu- nies chacune à leur base d’une écaille parti- culière. Et. insérées au sommet du calyce , ou sur une glande calycinale qui recouvre 1 ovaire •( paraissant alors épigynes ?) ; an- thères droites , sagittées. Stigmate 3-fide. Baie ombiliquée ; loges polyspermes. Se- mences nichées dans des cellules propres. — Plantes herbacées, quelques-unes para- sites ; feuilles radicales canaliculées , à bords 2. m 178 CLASSE III, ORDRE VII. souvent dentés-épineux ; fleurs du Brome- lia Pl. disposées en épi ou en panicule lâche , fruits à peine bacciformes ; fleurs du Karatas Pl. disposées en corimbe radi- cal et serré, baies ovales ; fleurs de V Ana- nas Pl. disposées en épi serré sur une hampe feuillée à son sommet , fruit bon à manger , formé de baies rapprochées , dont les loges sont à peine sensibles , et dont les semences avortent presque toujours , du moins dans nos climats. Bkomelia , du nom d’un Botaniste suédois. Obs. Le Bromelia Ananas , L. ou l’Ananas à couronne qui croit naturellement dans l’Amérique méridionale , et qui se trouve aussi dans les Indes orientales et en Afrique , est cultivé depuis plu- sieurs années en Europe. On distingue plusieurs va- riétés de cette plante : celle qu’on appelle Ananas blanc, est la plus commune. Il suffit, pour la mul- tiplier , de planter la couronne de feuilles qui sur- monte d’abord la fleur, et ensuite le fruit. PITG AIRNIA , L’Hérit. Sert. angl. pl. 1 1. Hepetis , Swartz , prodr. 56. Cal. à 6 divisions, dont 3 extérieures conniventes plus courtes, et 3 intérieures linéaires rou- lées en dedans , très longues. Et. insérées sur une glande cafycinale qui entoure l’ovaire. Style creusé de 3 sillons ; stig- les ^aAcissoides. 179 mate 3-fide , roulé en spirale. Capsule 3- gone , presque à 3 coques, s’ouvrant in- térieurement en 3 parties. Semences ailées. — Feuilles ensiformes , épineuses à leur base , quelquefois ciliées dans la partie, supérieure ; lleurs en grappe simple ter- minale. Pitcairnia, dunomd’un Anglais qui s’inléressoit aux progrès de la Botanique. Obs. Le Pitcairnia angustifolia , Ait. est cul- tivé chez Cels. Ses fleurs, de couleur écarlate , sont disposées en une grappe simple terminale, et ont presque deux pouces de longueur, FURCRÆA , * Agave , L. J. Lam. Jacq. Icon. vol. 2, pi. 114. Cal. campanule 6-partite ; divisions égales. Et. insérées sur une glande caljcinale qui recouvre l’ovaire; filamens applatis dans la partie inférieure , subulés dans la supérieure , non saillans. Style épais à sa base; stigmate obscuré- ment 3-lobé. — Plante bulbifère; feuilles radicales canaliculées , disposées sur plu- sieurs rangs , dentées-épineuses sur leurs bords ; hampe très élevée garnie dans presque toute sa longueur de rameaux alternes , plusieurs fois divisés , couverts de fleurs , et munis à leur base d’une spathe presque conforme aux feuilles. M 2 l8o CLASSE III, 0HD11E VIT. Fvrcraja, du nom dvi Professeur (le Chimie, au Mus. d’Hjst. nalnr, de Paris, OBS. Le Furcraa , qui esf la plus grande et la plus belle des plantes de celle famille, a fleuri sur la fin de vendémiaire , an 2 de la R. F. dans le jar- din du Mus. d’IIist. natur. de Paris. ( Voy. la Des- cription qui en a été donnée dans le Bulletin de la Société philomatique de Paris, n.° 28). La hampe qui CFoi$6oit de 4-7 pouces par jour, s’éleva à la hauteur de trente-deux pieds; et il est probable qu’elle se fût élevée davantage , si la plante n'eût été saisie par le froid qu’il ijt sur la fin du mois de fructidor. AGAVE , L, J. Lam. pi. 235 ; Jacq. Icort. vol. 2 , pl. n3. Aloe , T. pi. 191 , A. Cal. infundibuliforme ; limbe 6-partite, divisions égales. Et. insérées au sommet du calyce , saillantes. Stigmate 3-Iide. Cap- sule amincie aux deux extrémités , obs- curément 3-gone. — Tige presque nulle ou caudiciforme ; feuilles radicales cana- liculées , roides , épineuses à leur sommet, et souvent sur leurs bords; hampe s’élevant du centre des feuilles , ornée à son sommet d’un grand nombre de fleurs disposées en particule pyramidale. Agave, admirable , en grec. Obs. U Agave americana , L. est naturalisé dans nos départemens méridionaux : on en forme des haies qui deviennent impénétrables à cause des LES NARCISS O I D E S. l8l épines dont les feuilles sont armées. — T*' Agave virginica , qui fleurit chez Gels . a une hampe très simple, chargée à, son sommet de fleurs sessiles , verdâtres et odorantes. — On retire des feuilles des Agave ei du Furcrau , une filassé employée à faire des cordes , dès t tri les , ètc. §. II. Racine bulbeuse. LEUCOIUM, L. J. ~LAu.pl. z3o. Narcisso- LeüCOIUM, T. pl. 208, A , D , E, F. G AL. Tube court; limbe campanule, égal; divi- sions du limbe un peu épaissies à leur som- met. Et. insérées sur une glande caljoi<- nale qui recouvre l’ovaire; anthères droi- tes, déhiscentes ait sommet. Stigtnate olft- ■ viforme, — Spathe i-phylle, comprimée , s’ouvrant sur le côté, 1 bu rïtultifldre. Leueoium (Théophr. ), Violette blanche, en grec. • ! GALANTHUS , L. J. Lam. pl. 23o. Nar- gisso-Leücoium , T. pl. 208, b. Perce- neige. Cal. Tube court ; limbe inégal ; 3 divisions intérieures plus courtes , échan- crées. Et. insérées sur une glande caljci- nale qui recouvre l'ovaire ; anthères conni- ventes. Stigmate aigu. — Spathe comme daiis le Lieucoïum. Galanthüs , jleuY éè lait , en grec ; à cause âè sa blancheur. M 3 t 182 CLASSE III, ORDRE VII. HÆMA1STHUS, T. pl. 433 ; L. J. G. pi. 11; Lam. pl. 228. Cal. Tube court ; limbe 6-partite ; divisions égales. Et. insérées au tube, saillantes. Stigmate simple. Baie 3-loculaire, 3-sperme. — Spathe 6-partite, campanulée, colorée, multiflore; fleurs pédicellées , disposées en ombelle ; deux feuilles radicales presque opposées. • Hæmanthus, fleur de sang, en grec; à cause de sa couleur. Obs . Les feuilles sont alternes à leur sortie du bulbe; mais elles s’écartent insensiblement sur les ..côtés, et paroissent opposées. -EUSTEPHIA, Cav. Pl. Hisp. pl. 238. Cal. tubuleux , à 5 divisions rapprochées en cylindre; Et. insérées chacune dans une : fossette située à la base des divisions du calyce ; filamens planes , divisés vers le sommet en 3 laciniures, dont deux laté- rales très courtes, et une moyenne trois fois plus longue et anthérifère. Stigmate épaissi. — Spathe 4-partite ; fleurs de cou- leur écarlate , disposées en ombelle et ren- versées. Eüstephia , de !deutf mots grecs qui signifient pulchrè coronatus ; ainsi nommé, parce que les dé- coupures des filamens des étamines forment une cou- ronne dans l’orifice du calyce. LES tf AR C I S S O I D E 3. l83 AMARYLLIS , L. J. Lam .pl. 227 ; L’Hérit. Sert. angl. pl. 18-17. Lilio-Narcissus , T. pl. 207. Cal. inlundibuliforme; orifice muni de 6 squamules ; limbe égal ou iné- gal, quelques divisions réfléchies. Et. insé- rées au lube ; filamens déclinés ou iné- gaux. Stigmate 3-fide. — Spathe i-phylle, s’ouvrant sur le côté, 1 ou multiflore. Amaryllis, nom poétique. Obs. La plante connue vulgairement sous le nom de Lis Saint-Jacques, est l’ Amaryllis forma - sissima , L. Elle est originaire de l’Amérique méri- dionale. — La Grenezienne, ou V Amaryllis sar~ niensis L. , dont le bulbe est un des plus gros que l’on connoisse dans les Liliacées, croît au Japon , et se trouve naturalisée dans l’île de Guernesey. — Plu- sieurs espèces de ce genre , remarquables par l’éclat et par l’odeur suave de leurs fleurs, sont cultivées dans les jardins. CRINUM , L. L’Hértt. Sert. angl. pag. 8. Mill. le. 73, pl. 1 1 o. Bulbine, G. pl. i3. Cal. infundibuliforme ; limbe à 6 divi- sions égales. Et. insérées vers le sommet du tube; filamens droits. Stigmate presque 3-fide. — Spathe 2-partite, multiflore. Crinum (Tliéophr. Dioscor. Pl. ). Nom que les Grecs donnoient au Lis. NARCISSüS , T. pl. i85 ; L. J. Lam. pl. 229. Narcisse. Cal. infundibuliforme; limbe 184 CLASSE III, ORDRE VII. double , l’extérieur 6-frde, l’intérieur en- tier ou divisé. Et. insérées à la base du limbe intérieur, et plus courtes. Stigmate 3-fide. — Spalhe comme dans V Ama- ryllis. Narcissus (Théophr. Dioscor. PU); d'un mot grec qui signifie sommeil ; à cause dé sa vertu assou- pissante; peut-être de Narcisse dont parle la fable. PANCRATIUM , L. J. Lam. pl. 228 ; Gav. Plant. Hisp. pl. 56 et 207. NarcissuS, T. Cal. infundibuliforifie ; limite double , 1 ’ex- lérieur à 6 divisions aiongeés, l’intérieur plus court 12-fide. Et. insérées au sommet des 6 divisions alternes du limbe intérieur. Stigmate obtus. Spathe cotnme dans V Amaryllis. Pancratiui* (Dioscor. Pl. ), toute-puissance , en grec; ainsi nommé , à cause des vertüs qu’bh lui attri- buait. ... V . , ; GETHYLLTS, L.S, ScHREB.GAL.’.Tube fili- : forme, très long; limbe plane-buvert , à 6 divisions oblongues. Et. ihsérées à l’orifice du tube; fdamens courts , souvent divisés au dessus de leur base, chaque division étant alors ûnthe'rifère ; antKerës en spirale. Stigmate capité. Baie en thassite, presque charnue, i-loculaire ( 2 logés avortées ? ). Semences globulëbseâ , imbriquées sur 3 LES narcissoides. i85 rangs. — Fleur radicale, solitaire; spatlie simple, persistante; port du Crocus. Gethvllis (Théophr. ). Nom que lès Grecs don- noicnt au Poireau. §. III. Genres rapprochés des Narcissoïdes. H1POXIS, L. J. G. pl. n; Lam. pl. 229; Dill. Elth. pL 220 , Jig. 287. Cal. in- fundihuliforme; tube court; limbe 6-par- tite, égal, persistant. Et. 6, insérées sur une glande calycinale qui recouvre l’o- vaire; filamens capillaires; anthères oblon- gues vacillantes. Ovaire adhérent ; stjle 1 ; stigmate simple. Capsule 3-loculaire, éval- ve, couronnée par le caljce; loges oli- gospermes. Semences sur une simple ran- gée, attachées à l’angle interne des loges. — Racine fibreuse; feuilles semblables à celles des Graminées, radicales ou alternes; fleurs spâthacées, terminales, solitaires ou ■ fasciculées ou corjmbiformes. Hypoxts, de der.:ï rrïots grecs qui signifient pres- que. aigu ; aiitsi nonimé A causé de la forme des feuilles. PONTEDÉRIA , L. J. Lam. pl. 22.1}. Rtieed. Mai 1 r 1 , pl. 3q. Cal. iiifundibulifdrme ; limbe souvent 2-labié, à 6 découpures iné- 1 86 CLASSE III, ORDRE VII. gales ; quelquefois 6-partite , divisions pres- que égales. Et. 6 , dont 3 insérées dans le tube à différentes hauteurs, et trois atta- chées ù la base du limbe. Ovaire adhérent ; stjle i ; stigmate obtus. Capsule charnue, 3-loculaire ; loges polyspermes. — Herbes aquatiques; racines fibreuses; feuilles ra- dicales et caulinaires engainantes, souvent sa'gittées ; fleurs spathacées , disposées en épi ou en ombelle , terminales ou sortant de la gaine fendue des feuilles. Pontederia , du nom d’un Botaniste de Pise. Obs. Les espèces dont l’ovaire est libre , doivent .se rapporter à quelqu’un des genres de la famille des Joncacées. Juss. POLYANTHES , L. J. Lam./?/. 243. Rumph. Amb , 5 , pï. 98. Hyacinthus , T. Tubé- reuse. Cal. infundibuliforme; tube arqué; limbe à 6 divisions ouvertes. Et. insérées au sommet du tube , non saillantes. Ovaire pa- roissant adhérent, mais étant simplement recouvert ; stjle 1 ; stigmate 3-fide. Cap- sule obscurément 3-gone, entourée à sa base par le calyce , 3-loculaire ; loges po- lyspermes. Semences planes , disposées sur deux rangs , et attachées à l’angle interne des loges. — Racine tubéreuse- bulbeuse ; LES NARCISSOIDES. 187 feuilles radicales longues, feuilles cauli- naires squcfmiformes ; fleurs disposées en épi, spathace'es solitairement ou deux à deux. Polyanthes, plusieurs fleurs , en grec. ALSTROEMERIA , L. J. G. pl. i3; Lam. pl. 23 1 ; Jacq. Hort. pl. 5o ; Gav. Plant. Hisp. pl. 7 6. Cal. à limbe 6-partite , pres- que 2 - labié; 3 divisions extérieures cunéi- formes , quelquefois inucronées ; 3 intérieu- res alternes, lancéolées, dont deux tubu- leuses ou convolutées à leur base. Et. 6, insérées à la base des divisions du calyce; filamens inégaux , déclinés ; anthères oblon- gues , droites. Ovaire adhérent, 6-gone; style 1 ; stigmates 3f Capsule sphérique , mucronée , marquée de 6 nervures, 3-locu- laire, 3-valve ; loges poljspermes. Semen- ces globuleuses placées sans ordre , et atta- chées par de petits cordons ombilicaux à un placenta central , conné avec les cloisons. — Racine fibreuse ; tige feuillée , droite ou voluble ; feuilles alternes , sessiles , obliques; fleurs terminales presque solitaires ou dis- posées en corymbe , dépourvues de spathe. Aestroemeria , du nom d’un Botaniste suédois. O bs. L’ Alstro'émeria pelegrina est une des plus l88 CLASSE III, ORDRE VII L belles pTan,tes de celte famille. Feuillée, qui l’a dé- crite el figurée , ainsi que les Alstroëmeria iigta et sa/silla, soupçonne qu’elle inéritoit d’avoir une place dans les jardins des Jncas, \iar la beauté de ses fleurs longues de près de deux pouces, larges de treize lignes, marquées de plusieurs taches jaunes et rouges ^ semées régulièrement sur tout leur plan , à l’exception i du milieu où se trouvent quelques zones d’un rouge plus ou moins vif. Les genres de celte section n’ont pas une affi- nité parfaite avec les Narcissoides : ils ne sont pas même liés enlr’eux par une grande analogie -, néan- moins l’ordre des Narcissoides est celui avec lequel ils ont le plus de convenance, et auquel ils doivent ' être rapportés, jusqu’à ce que la véritable famille ' à laquelle ils appartiennent soit déterminée. JuJs. Les Narcissoides se distinguent des Palmiers , des Asparagoides , des Joncacées, des Alismoides et des Liliacées, par leur ovaire adhérent ; des Smi- I lacées , par leurs fleurs hermaphrodites , et des Iri- dées , par le nombre des étamines. ORDRE VIII. LES ir idées, irideæ. Les végétaux de cette famille, aussi inté- ressants par l’éclat et la beauté de leurs fleurs , que ceux des ordres précédens, ont une ra- cine fibreuse, tubéreuse ou bulbeuse. Leur LES IRIDÉES. 189 lige rarement nulle , presque toujours her- bacée , comprimée ou applalie par les côtés , porte des feuilles alternes, engainantes, sou- vent ensiformes. Les fleurs, ou solitaires au sommet des tiges , ou disposées en e'pi et en co- rymbe terminal, sont renfermées en naissant, dans des spathes membraneuses, souvent bi- valves ; quelquefois elles sont accompagnées d’écailles spatliacées. Fkuctjfication. Calyce coloré , tubuleux à sa base ; limbe sexfide ou sexpartite , égal ou inégal. Éta- mines trois, insérées dans le tube du calyce , et opposées aux trois divisions alternes de son limbe; filamens distincts ou rarement çonnés en un tube traversé par le style. Ovaire adhé- rent; style unique; stigmates trois. Capsule triloculaire , trivalve, polysperme. Semences 1 souvent presque arrondies , disposées ordi- nairement dans chaque loge sur deux rangs , et attachées au bord central des cloisons. Périsperme charnu ou cartilagineux. F.m- [ bryon droit. §. I. Étamines à Jilamens connés. SISYRINCHIUM , L. J. Lam. pl 5 69 ; Cav. Diss. 6, pl. 190 -192. Bermüdiana , T. 190 CLASSE III, ORDRE VIII. pl. 208 ; G. p/. ii. Bermudiène. Cal. Tube court; limbe 6-parlite , plane, égal. Fi- lamens des étamines connés en tube dans toute leur longueur. Stigmate 3-fide. — Ra- cine fibreuse , traçante ; tige comprimée, gladiée , rameuse : fleurs terminales ou axillaires , disposées en épi ; spathes com- pri mées-cari nées , multiflores. Sisyrinchium ( Théoplir. Pl .), grouin, cochon , en grec -, soit à cause de la forme de la racine , soit parce que les codions la déterrent pour s’en nourrir. TIGRIDIA , J. Ferraria , L.S. Cav. Dis- sert. 6 , pl. 189 ; Lam. pl. 569. Cal. Tube court ; limbe grand , plane, 6-partite ; 3 divisions extérieures ovales ; 3 inté- rieures plus petites, rétrécies à leur onglet , et au dessous de leur sommet. Filant ens des étamines réunis dans toute leur longueur en une gaine tubuleuse. Stigmates 3, 2- partites. — Plante originaire du Mexique ; racine tubéreuse tuniquée ; tige cylindri- que , légèrement flexueuse , peu rameuse ; fleurs d’un rouge vif sur un fond d’un blanc jaunâtre , au sommet de la tige et de chaque rameau. Tigridia , ainsi nommé , parce que le disque de la fleur est agréablement tacheté, comme tiÿré. LES IRIDÉES. 19! FERRAIUA, L. J. Cav. Diss. 6 , pl. 190. Cal. Tube court ; limbe 6-partite ouvert ; divisions presque égales, frangées ou on- dulées sur leurs bords. Filarnens des éta- mines réunis à leur base. Stigmates 3 , 2- fides, frangés et en capuchon. — Racine tubéreuse tuniquée ; fleurs spathacées , ter- minales, disposées en épi. Ferraria, du nom d’un Botaniste de Sienne. §. II. Étamines à filarnens distincts. IRIS, T. pl. 186, 187, 188; L. J. G. pl. i3; Lam .pl. 33. Xiphion, T. pl. 189. Hermo- DACTYLUS , T. SlSYRINCHIUM , T. Iris > Flambe. Cal. Tube de la longueur de l’o- vaire; limbe grand 6-partite; 3 divisions alternes droites , 3 alternes réfléchies bar- bues intérieurement ou imberbes stamini- fères à leur base. Style court ; stigmates 3 pétaloïdes , oblongs , grands , penchés sur les étamines , creusés antérieurement d’un sillon longitudinal. — Tige souvent com- primée ; spalhes 1 ou multiflores ; fleurs terminales , solitaires ou en épi. Racine du Xiphion T. bulbeuse, simple; celle du Sisyrinchium T. bulbeuse double, bul- bes situés l’un sur l’autre; celle de YHer- 192 CLASSE III, ORDRE VIII. modactylus T. tubéreuse ; celle de Y Iris T. charnue, oblongue, traçante. Feuilles de Y Iris T. ensiforra.es , planes , engainantes par leurs bords ; celles de 1 ’ Ilermodac- tylus T. létragones ; celles des Sisyrin- chium et Xiphion T. canaliculées. Iris ( Théopkr. Dioscor. ) , ainsi nommé, parce que les couleurs variées des fleurs imitent en quelque sorte celles de l’arc-en-ciel. Obs. La racine de l’Iris de Florence a une odeur agréable qui approche de celle de la Violette. On s’en sert pour parfumer la poudre. — On retire des fleurs de l’Iris germanique , une fécule connue sous le nom de vert d 'iris , dont les Peintres se servent pour peindre en miniature. 3VI0RÆA , L. J. G. pl. i3 ; Lam. pl 3i. Dif- férence du genre précédent : limbe du calyce très ouvert; divisions égales. Moræa. Dioscoride donnoit ce nom au Mûrier. Obs. Ce genre paroît artificiel. Une partie de ses espèces pourrojt être rapportée au genre Iris , et l’autre partie au genre suivant. IXIA , L. J. G. pl i3 ; Lam. pl 3i ; Jacq. Icon. vol. 2,pl 14-21. Cal. Tube oblong ou court ; limbe campanule , 6-partite , éo-al. Stitrmate 3-fide. — Racine fibreuse , O o ou tubéreuse tu niquée; feuilles planes en- gainantes par leurs bords, ou canaliculées, ou LES IRIDÉES. 193 ou nerveuses et semblables à celles des Graminées; tige souvent comprimée, quel- quefois presque nulle; fleurs terminales, solitaires,, ou en épi, ou en panicule, ou ramassées en tête; spathes presque i-flores. Lobe de la semence attachée clans la ger- mination au dos de la première gaine des feuilles et presque sessile. Juss. Ixia ( Dioscor. Pl.)> d’un mot grec qui signifie glu ; parce qu’on en trou voit souvent autour de la racine de la plante à laquelle on donnoit ce nom. GLADIOLUS , T. PL 190 ; L. J. G. rl. xi ; Lam. pl. 3 2. Antholiza , L. J. Glayeul. Cal. infundibuliforme, tube quelquefois courbé; limbe inégal, 2-ldlrié ; lèvre supérieure à 3 divisions rapprochées ou conniventes , lèvre inférieure à 3 divisions plus ou moins ouvertes. Et. situées sous la lèvre supérieure. Stigmate 3-tide. Se- mences arillées , ou membraneuses sur leurs bords. — Racine tubéreuse tuniquée; tige simple; fleurs en épi ; spathes i-flores. Germination presque semblable à celle de J l 'Ixia , lobe de la semence absolument sef4- sile. JüSS. Glatiiolus , petit glaive ; ainsi nommé, à cause de I la forme des feuilles. '' tl 2. N 194 Classe ïii, ordre vrir. Obs. Dans le G/adiolus commuais L. , la lèvre supérieure du calyce e^i à une seule division, et la lèvre inférieure est à cinq divisions abaissées. CROCUS, T. pl i83 , 184; L. J. Lam. pl. 3o. Safran. Cal. Tube grêle ; lirube dilaté, 6- par lite , égal. Anthères sagiltées. Stigmates 3 convolutés, en forme de crête. — Racine formée de deux tubercules si- tués l’un sur l’autre; l’ancien s’épuise en donnant de la nourriture au nouveau. Spathe i-phylle, i-flore; fleur radicale , presque solitaire. Crocus ( Hippocr. Théophr. Dioscor. PL). Ce mot paroît dérivé de l’hébreu KarJtom , qui signifie la même chose. Peut-être est-ce un nom poétique , comme le pensent quelques auteurs ? Obs. Le Safran employé en médecine et dans les arts , ne fleurit qu’en automne. Ce sont les stigmates qui fournissent la partie colorante, dont la beauté dépend sur-tout des procédés qu’on emploie. Le Sa- fran est souvent attaqué d’une maladie pestilentielle. ( Voy. Truffe). Le Safran des Indes est fourni par la plante appelée Curcuma rotunda, L. Voy. Rumph. Amb.5yp. 162, pl. 67. Quelques genres de cette famille paraissent avoir été rapportés mal à propos par Linneus à la Gynan- drie, puisqu’ils sont réellement Monadelphes. Cav. Les Iridées se distinguent des autres familles de cette classe , par leur ovaire adhérent , et par le nombre des étamines. — ■ - — CLASSE QUATRIÈME. PLANTES MONOCOTYLÉDONES. ÉTAMINES ÉriGYNES. Calyce monophylle, adhérent, divisé plus ou moins profondément. Corolle nulle (l’or- gane auquel Tournefort et Linneus ont donné le nom de corolle, est un vrai caljce. Voy. vol. i , Corolle. ). Etamines presque toujours en nombre déterminé, épigjnes, c’est-à-dire, portées sur l’ovaire ou sur le style. Ovaire simple adhérent; style Unique ou nul ou ra- rement multiple ; stigmate simple ou divisé. Fruit adhérent uni ou multilofculaire , ordi- nairement polysperme. Embryon rarement engainé dans un vitellus, et presque toujours situé à la base du périsperme qui l’entoure. Obs. L’insertion épigyne des étamines annonce que leur nombre est ordinairement déterminé, que le calyce est monophylle , et que l’ovairé est simple et adhérent. Juss. r Cette classe est divisée en quatre ordres distingués par les caractères suivans : Ohd. .. Sgitamin.ées. Étamines 6. Fruit 5-locu- laire polysperme. N 2 196 CLASSE IV, ORDRE I. Ord. 2. Drymyrrhizées. Étamine 1. Fruit 3-lo- culaire polysperme. Ord. 5. Orchidées. Étamine 1. Fruit i-loculaire polysperme. Ord. 4* Hydrocharidées. Étamines 9 ou un plus grand nombre. Fruit multiloculaire. ORDRE I. LES SCITAMINÉES, SCITAMINEÆ. Les plantes de cette famille, désignées par Lmneus, ainsi que celles de la famille sui- vante, sous le nom de Scitamineœ (1), ont une tige herbacée ou arborescente, souvent couverte par les gaines des pétioles. Leurs feuilles sont alternes, engainantes, convolu- tées dans leur jeunesse, traversées par une nervure longitudinale qui les coupe en deux parties égales , et de laquelle s’échappent, à droite et a gauche, une foule de petites ner- vures obliquement parallèles. Les fleurs, munies chacune d’une spathe, sont disposées par paquets alternes et spathacés, autour (1) Ce mot peut signifier plantes qui fournissent un mets délicat, ou plantes d’un aspect agréable. LES SCITAMÏNÉES. 197 d’un axe ou spadix qui sort du milieu des feuilles. FjaCTIFICATIOK. Calyce bipartite; divisions simples ou lo- bées. Etamines six, portées sur l’ovaire; quelques-unes stériles ou sujettes à avorter. Ovaire adhérent; style simple; stigmate sim- ple ou divisé. Fruit triloculaire, loges mono ou polyspermes. Embryon dans la cavité d’un périsperme farineux. MUSA, T. L. Mus. Cliffl Trew. Ehret. pl. i8-23 ; J. G. pl. 11. Bala , Bheed. Mal. 1 , pog. 17, pl. 12, i3, 14. Bananier , Figuier d' A.dam. Cal. profondément 2- partite, lobe supérieur et extérieur 5-denté, lobe inférieur et intérieur cordiforme , con- cave. Fl. herm. stér. Ét. 6, dont une stérile ou sans anthère. Ovaire avorté. Fl. Herm. fert. Ét. 6, dont cinq stériles. Ovaire oblong; stjle cylindracé; stigmate capité muni de 6 angles peu saillans. Baies ob longues, cucumériformes , amin- cies aux deux bouts, à loges peu sensi- bles, et à semences presque toujours avor- tées. — Tige herbacée, droite, recouverte dans toute son etendu° par les gaines des feuilles, qui sont d’une grandeur extraor- N 3 198 CLASSE IV, ORDRE T. dinaire. Fleurs disposées sur un axe soli- taire penché ou pendant ; celles de la partie inférieure de Taxe ou épi, fructifères ; celles de la partie supérieure, stériles. Musa (Serapion), du mot arabe Mauz, qui dé- signe la même plante. Oss. Le pédoncule ou l’axe qui porte les baies est appelé Régime. — Le Bananier croit dans les climats chauds des Tndes et de l’Afrique, où 011 le cultive à cause de l’excellence et de l'utilité de ses fruits. Lorsque la tige a fructifié, la plante périt; mais elle se perpétue par les rejets qui naissent constam- ment de sa racine, un peu avant sa mort. Gærtner soupçonne que le Musa Troglodytarum , L. est congénère du Ravenala , Adans. STRELITZIA, Banks, Aiton, Hort.Kew. vol. 1 , pl. 2; Lam. pl. 148. Heliconia , L.S. Spathe universelle, terminale, 1- phvlle, cymbiforme , acuminée, horizon- tale, multiflore. Fleurs sortant successive- ment de la spathe, munies chacune d’une spathe partielle lancéolée très courte. Cal. à 6 divisions; 3 extérieures grandes, pres- que égales , de couleur jaune , et lon- gues environ de 3 pouces : deux d’entre elles plus rapprochées, oblongues, con- caves, acuminées et droites, formant une lèvre supérieure; la troisième écartée, ca- LES SCITAMINÉES. igg naliculée, élargie et réfléchie sur les côtés, munie sur le dos d’une nervure longitu- dinale, rétrécie et terminée en pointe dans la partie supérieure : 3 divisions intérieu- res alternes avec les extérieures, de cour leur bleue, et inégales; l’une d’elles très courte, conformée en capuchon, conte- nant une liqueur mielleuse, et cachée au fond de la fleur entre les deux divisions extérieures rapprochées ; les deux autres sortant du même plan que le calyce exté- rieur entre les interstices des 2 lèvres , presque de la même longueur que la di- vision extérieure écartée qui les embrasse par le haut, rétrécies à leur base, cana- liculées et ondulées sur un bord, munies vers leur milieu d’un appendice, élargies toujours ondulées en dessus , tronquées à leur sommet , agglutinées , presque réunies d’un côté dans leur longueur, et formant une gaine dans laquelle sont renfermés les organes sexuels. Et. 5, attachées dans la partie rétrécie et canaliculée des deux di- visions intérieures , se prolongeant avec elles , recouvertes , savoir 2 , par le bord d’une division , et les 3 autres par le bord de la seconde division; fertiles, composées 200 CLASSE IV, ORDRE T. de filamens filiformes et d’anthères li- néaires, droites, très longues. Pist. Ovaire oblong, obscurément 3-gone; style fili- forme situé sous le bord de la division intérieure qui ne renferme que 2 éta- mines; stigmates 3, subulés, un peu con- tournés , agglutinés et saillans. Péric. Capsule presque coriace, oblongue, ob- tuse, obscurément 3-gone, 3-locûlaire, 3 - valve. Semences nombreuses disposées sur deux rangs , et insérées sur un pla- centa central (Ait.). — Feuilles radicales, pétiolées, oblongues, coriaces, d’une tex- ture à peu près semblable à celle des Ba- naniers , persistantes , longues d’un pied ; pétioles engainants , droits, longs de 3 pieds ; hampe recouverte de gaines alternes acu- minées , plus longue que les pétioles. II n’existe point de sixième étamine ; mais on trouve dans le milieu de l’intérieur de la division, conformée en capuchon, une nervure saillante, qui paroit être le rudiment de cette étamine avortée. Strelitzia, du nom de la reine de la Grande- Bretagne. Obs. Nous avons cru devoir donner une descrip- tion complète du Strelitzia , pour démontrer les rap- LES SCIfAMI^ÉES. 20T ports de ce genre avec celui du Bananier, dont il reproduit les mêmes parties, quoique conformées 'différemment; savoir, la spalhe générale, renfer- mant plusieurs fleurs munies chacune d’une spatlie particulière; 6 divisions du calyce, dont quelques- unes plus intérieures ; 6 étamines, dont i stérile; un ovaire adhérent , un seul style et un fruit à 5 loges polyspermes. Svvarlz observe que VHeliconia alba, L.S. est congénère du Strelitzia. Celte plante, a presque le port du Musa paradisiaca , L. Elle a fleuri à Kew en 1796. Aiton , directeur de ce jardin, a recueilli une certaine quantité de la liqueur contenue en assez grande abondance dans la cavité de la divi- sion intérieure du calyce, qui est la plus courte ; et, en employant les procédés, ordinaires, il est parvenu à en obtenir du sucre. Les Scilaminées hexandres et .triloculaires ont de l’affinité avec les Liliacées. Elles ressemblent aux Drymyrrhizées par leur port, elle» se rapprochent même de cette famille par leur fruit 5-loculaire ; mais elles en different siir-tout par le nombre des étamines. 202 CLASSE IV, ORDRE II. ORDRE IJ. LES DRYMYRRIIIZÉES, DRY MX R RH J Z Æ. Le nom de Drymyrrliizées a été donné aux plantes de cette famille, à cause de l’odeur aromatique de leur racine, qui est ordinai- rement tubéreuse et rampante. Leur tige herbacée, et couverte par les gaines des pé- tioles, porte des feuilles simples, alternes, convolutées ou roulées en cornet lorsqu’el- les se développent , tantôt multinerveuses , tantôt munies d’une seule nervure ou côte longitudinale , de laquelle s’échappent , à droite et à gauche, des nervures fines et pa- rallèles. Les fleurs, entourées d’écailles spa- thacées , et quelquefois vivement colorées , naissent le plus souvent sur un spadix cau- linaire ou radical. Frdgtifica tion. Calyce coloi’é, divisé en plusieurs laciniu- res pétaloïdes ( le plus souvent six ) , ordi- nairement inégales et irrégulières ; quelque- fois accompagné de trois autres divisions extérieures , plus petites, imitant un calyce extérieur. Une seule étamine; filament inséré l LES DRYM YRRHI 2ÉES. 2o3 à la base du style , souvent plane pétaloïde ; anthère linéaire, tantôt simple, tantôt mais plus rarement géminée, adnée au filament dans toute sa longueur. Ovaire adhérent ; style simple , souvent filiforme ; stigmate simple ou divisé. Capsule adhérente trilo- culaire, ordinairement trivalveetpol ysperme. Embryon dans la cavité d’un périsperme fa- rineux ou corné , quelquefois engainé par un vitellus. Obs. Plusieurs plantes de celte famille ont un goût piquant etune odeur plus ou moins aromatique, qui se manifeste sur-tout dans leurs racines et dans leurs semences. CANNA , L. J. G. pl. 12 ; Lam. pl. i. Rheed. Mal. ii, pl. Cannacorus, T. pl. 192. Balisier. Cal. double ; l’extérieur court 3-fide persistant , l’intérieur à 6 divi- sions, dont 5 droites, et 1 réfléchie. Fila- ment de l’étamine 2-fide , portant une an- thère adnée au bord de la division supé- rieure. Style pétaloïde ensîTorme, cohérent au calyce dans sa partie inférieure ; stig- mate linéaire adné. Capsule scabre, munie de trois sillons, couronnée par le calyce extérieur; loges oligospermes. Semences « globuleuses insérées sur un axe central et 204 CLASSE IV, ORDRE ÏT. disposées horizontalement. — Fleurs termi- nales disposées en un épi lâche. Canna (Arist.), mot grec dérivé de l’hébreu Ccineh , qui signifie Roseau. OBS. Le Balisier croit en Asie, en Afrique et en Amérique; ses feuilles sont employées à couvrir les maisons ; ses semences donnent une belle couleur pourpre , qu’on n’est pas encore parvenu à fixer. AMOMUM , L. J. Lam. pi. 2 ; Sonner. Voy. aux lud. tom. 2, p. 240 et 242 , pl. i36 et i3y. Zingiber, G. pi. 12. Gin- gembre , Cardamome. Cal. double ; l’ex- térieur 3 -denté, l’intérieur tubuleux à limbe 4-partite et inégal. Stigmate obtus. Capsule coriace, couronnée par le calyce extérieur ; loges poljspermes. Semences nichées dans une pulpe fongueuse. Em- bryon engainé par un vitellus. — Fleurs en épi radical dans les Gingembres, et en panicule dans les Cadamomes. Amomum (Hippoc. Théoplir. Dioscor.). Grec ra- dical. Obs. II faut consulter pour les usages et les vertus des Amo muni , Geoffroy, Mat. Médic. COSTUS , L. J. Jacq. le. vol. 1 , pl. r. Amo- mum, Lam. pl. 3. Cal. double; l’extérieur tubuleux semi-trifide persistant, l’intérieur 3-partite presque égal, entourant un tube LES DRYMYRRHIZÈES. 2o5 renflé porté sur l’ovaire et 2 -labié ; lèvre inférieure très large arrondie ondulée sur ses bords , lèvre supérieure simple lan- céolée plus courte anthérifère. Anthère li- néaire, géminée , adnée longitudinalement à la partie antérieure et supérieure de la lèvre. Stigmate capité, 2 -lobé. Cap- sule anguleuse , coriace , couronnée par le calyce extérieur, s’ouvrant sur les an- gles ; loges polyspermes. Semences presque sur deux rangs, dans une pulpe fongueuse. — Fleurs très serrées, disposées en épi ter- minal. Costus (Tliéoplir. Dioscor. Pl.). Grec radical. Obs. On trouve dans le commerce , trois espèces de racines connues sous le nom de Costus : non-seu- lement on ignore quelles sont les plantes auxquelles on doit les rappor’er , mais on doute encore que les Costus des Modernes soient les mêmes que ceux des Anciens. , KÆMPFERÏA , L. Hort. Clifflpl. 3 ; J. Lam. pL 1. Zédoaire. Cal. tubuleux grêle ; limbe grand 6-partite; découpures 3 al- ternes lancéolées, deux ovales, et une in- férieure plus grande 2 - pariite. Filament membraneux , bicorne , enveloppant le style; anthère géminée latérale. Stigmate 20Ô CLASSE IV, ORDRE III. obtus 2 lamelle.— Fleurs presque solitaires, radicales, sortant du milieu des feuilles. Kæmpferia , du nom d’an célébré voyageur à qui uous,devons la description exacte de plusieurs plantes du Japon. Obs. Le Kœmpjerici Galanga fleurit tous les ans chez Ceb. Les Drymyrrhizées se rapprochent des Orchidées par le nombre des étamines, qui est le même dans les deux familles. ORDRE III. LES ORCHIDÉES, ORCH1DEÆ Les Orchidées, dont les Heurs semblent se prêter aux formes qu’enfante l’imagination frappée par leur structure irrégulière et bi- zarre , se plaisent dans les bois et dans les lieux frais et ombragés. Elles ont une racine quelquefois fibreuse , et formée le plus souvent de deux tubercules entiers ou divisés. Leur tige est ordinairement simple, herbacée , sca- piforme, rarement grimpante. Les feuilles ra- dicales sont engainantes nerveuses, et les cau- linaires sont alternes sessiles souvent squami- forrnes. Leurs fleurs spathacées , ordinaire- LES ORCHIDÉES. 207 ment disposées en épi et rarement solitaires , naissent au sommet des tiges ; elles sont en général d’un aspect agréable , et quelquefois même vivement colorées. Fructification. Calyce souvent coloré, à six divisions , dont cinq supérieures et une inférieure (Nec- taire L. ) ordinairement plus grande et d’une structure différente. Ovaire adhérent ; style unique , montant , souvent adné à la base de la division supérieure , quelquefois très court ou presque nul ; stigmate dilaté , n’étant pas tout à fait terminal , mais étant comme appliqué à la partie antérieure du stjle. Une seule anthère sortant du sommet du style sous le stigmate , biloculaire , à loges dis- tinctes ( quelquefois même distantes ) , tan- tôt adnées aux deux côtés du style et ses- siles, tantôt portées sur un filament court, bivalves , gonflées d’une poussière fécon- dante agglutinée en une pente masse. Cap- sule uniloculaire , trivalve , déhiscente à sa base, relevée de six nervures saillantes, dont trois adnées longitudinalement sur le milieu des valves et tombant avec elles , et trois autres situées dans la jointure des valves et persistantes. Semences nombreuses, ordinai- 208 CLASSE IV, ORDRE III. rement très fines, souvent arillées ( Gærtn.), portées sur un placenta adné longitudina- lement au milieu de chaque valve. Embryon très petit situé à la base d’un périsperme charnu. Oss. On fait usage des racines de quelques plantes Orchidées. Le tubercule qui doit produire la nou- velle tige est farineux , nutritif et restaurant. ORCHIS, T. pl. 247 ; L. J. Lam. pl. 726. Limodorum , T. pl. 25o. Or chis. Divi- sion inférieure du calyce simple ou di- versement lobée , éperonnée à sa base. — Fleurs en épi. Orchis ( Théophr. Dioscor. ), testicule , en grec; ainsi nommé, à cause des deux tubercules de la racine. SATYRIUM , L. J. Lam. pl. 726. Orchis , T. Vaill. Bol. Par. pl. 3o ,fîg. 6, a. Hall. Hdv. n. pi268, pl. 25. Division inférieure du calyce alongée , étroite , munie cà sa base d’un éperon très court, arrondi en forme de bourse. — Fleurs en épi. Satyrium (Dioscor. Pl. ) , de satyrus. OPHRYS , T. pl. 200 ; L. J. Lam. pl. 727. Nidus-Avis, T. pl. z5o. Orchis, T. Di- vision inférieure du calyce pendante , simple ou lobée , creusée postérieurement en forme de carène. — Fleurs en épi. Ophrys (Pl. ), sourcil , en grec. SERAPIAS , LES ORCHIDÉES. 209 SERAPIAS , L. J. G. pl. 14; Lam. ph 728. Helléborine , T. pi. 249. tielléborine. Di- vision inférieure du calyce entière , con- cave intérieurement, gibbeuse en dehors. — Fleurs en épis. Serapias (Dioscor. ), de serapis , nom d’une di- vinité chez les Egyptiens. LIMODORUM, L J. Peu u.Spec. 9 ,pl. 189; Ait. Hort. Kepv.pl. 12. Trois divisions ex- térieures du calyce ouvertes, étroites; trois intérieures , dont une inférieure concave, plus larges conniventes. — Fleurs en épi, ou eu grappe. Limodorüm, présènt de la faim,e n grec. OSS. Le Limodorüm Tankervilliœ , qui croit natu- rellement à la Chine , est cultivé chez Cels. C’est une des plus belles plantes que l’on commisse. Ses feuilles, presque radicales , sont ovales lancéolées, nerveuses , et longues environ d’un pied. Les fleurs, disposées en grappe au sommet d’une hampe , ont cinq de leurs divisions lancéolées , roussâtres inté- rieurement, d’un beau blanc en dehors; la sixième division, qui contient les organes sexuels, eslconcave, à bords courbés en dedans , e! d’un brun foncé. CYPRIPEDIÜM L. J. Lam. pl; 729. Cal- ceolus , T. pl. 249. Sabot. Cal. à 6 divi- sions; une supérieure ovale ; une inferieure concave , obtuse , renflée comme calcéi- forme; et 4 extérieures plus étroites, plus 2. ü 210 CLASSE IV, ORDRE II 1. longues , dispqsées en croix. — Fleur pres- que solitaire terminale. Cyth'II’Edium , chaussure de Venus , en grec. VANILLA, Plüm. n ov. gen. pl. 28 ; J. Vanille. Cal. à 6 divisions; 5 extérieures, grandes, égales, ouvertes , ordinairement ondulées ; une intérieure, roulée en cornet, à limbe inégal. Capsule alongée siliqui- forme, bivalve, intérieurement pulpeuse. Semences non arillées. — lige grimpante, rameuse; rameaux alternes, axillaires; (leurs axillaires et terminales, disposées en un épi lâche et flexueux. Vanilla, nom donné à celte plante par les Es- pagnols qui habitent l’Amérique. Obs. Le Vanilla diffère sur - tout d ëVEpiden- drum L. par ses semences non arillées , Gæîitîc. — On fait usage de la Vanille dans la préparation du chocolat. Elle fortifie l’estomac, aide à la diges- tion , etc. ; mais on ne doit en user qu’avec modé- ration. Les Orchidées diffèrent sur-tout des Drymyr- rhizéespar leur fruit 1 -lacunaire. Le limbe du calyce dans les Orchidées , est tou- jours 6-partitej mais il varie dans la forme et dans la situation des laciniures : tantôt cinq sont, supé- rieures, presque égales et conniventes, tandis que la sixième, d’une structure differente , située un peu plus. intérieurement , est comme renversée; tantôt 2 1 1 LES ORCHIDÉES. trois sont extérieures, et trois au'res alternes sont intérieures, une étant toujours de figure dissem- blable ; tantôt deux sont intérieures , l’une supé- rieure et l’autre inférieure, imitant presque une co- rolle bilabiée, et les quatre autres qui les entourent , sont extérieures et disposées en forme de croix. Les Orchidées ont une organisation particulière dans lés étamines. Haller regardait le style comme le filament de l’étamine1, et ce célèbre Naturaliste a tiré les principaux caractères de ses genres , soit de la forme de ce filament prétendu , soit des deux loges de l’anthère rapprochées ou distantes, sessiles ou pédicellées. On trouve dans chacune de ces loges, un organe en forme de petite massue ( anthère , Linn.Hall. ) souvent porté sur un pivot ou support propre , dilaté à sa base et visqueux. Cet organe simple ou géminé, se détache du support dans son parfait développement ; il s’échappe tout entier de la loge, et s’agglutine au stigmate ou aux parois in- ternes du calyce ; quelquefois il tombe en dehors de la fleur. Si on cherche à l’alonger , il présente une série de sphérules qui se rapprochent aussitôt qu’on cesse de l’étendre. On doit donc conclure , comme nous l’a appris B. de Jussieu, que cel or- gane n’est pas une anthère, mais une masse de pol- len , dont les globules adhèrent et sont comme en- chaînés les uns aux autres par un gluten élastique. Aiusi les Orchidées ne sont point Diandres, comme l’ont peûs'é Linneus et Haller ; mais on doit les regar- der comme Monandres à anthère bilôculaire. Cette opinion est aussi celle d’Adanson. L’extrême ténuité des semences n’a pas encore O 2 2 1 2 CLASSE IV, ORDRE IV. permis d’étudier la germination des Orchidées ; mais l’analogie porte à conclure que leur embryon est unilobé, et les observations de Gærtner confirment cette opinion. — La Racine , dans plusieurs espèces , est bitubéreuse, comme didyme : les tubercules sont lout-à-fait distincts; le plus ancien , situé inférieu- rement, s’alonge en lige et dépérit insensiblement, tandis que le plus jeune, situé latéralement, s’ac- croît de jour en jour. Ce nouveau tubercule prend naissance à la base de la tige sous les feuilles radi- cales , et pousse le rudiment de la tige qui doit pa- roître, dans le point de la fente du ligament par n lequel il tient supérieurement à la base de la tige. J uss. ORDRE IV. LES HYDROCHARIDÉES , II Y DROCH ARIDE Æ . Les plantes qui appartiennent à cette fa- mille, sont toutes herbacées et aquatiques. Leur racine fibreuse ou tubéreuse , porte sou- vent les feuilles et les parties de la fructifi- cation; quelquefois elle pousse une tige ram- pante , noueuse et garnie de feuilles dans ses nœuds. Les feuilles communément radicales, sessiles et engainantes , ou munies de pétioles à demi-engainans , sont enfoncées dans l’eau ou flottent sur sa surface. Les fleurs, ordinai- LES HYDROCHAEÏDÉES. 2l3 rement situées sur une hampe ou sur des pédoncules scapiformes, renferment dans la même enveloppe les organes sexuels , dont un est quelquefois sujet à avorter. Fructification. Calyce monophylle, divisé en six ou en un plus grand nombre de laciniures disposées sur deux ou sur plusieurs rangs, les intérieures ordinairement pélaloïdes. Etamines neuf ou en nombre indéterminé , insérées sur le pistil. Ovaire simple adhérent ; style multiple ou nul ; stigmate simple , ou multiple. Fruit ad- hérent , six ou multiloculaire ; loges rarement monospermes. Embryon situé à la base d’un périsperme charnu ou farineux. Obs. Quelques genres de cette famille prouvent que les étamines épigynes ne sont pas toujours en nombre déterminé. STR.ATIOTES, L. J. G, pl. 14; Lam. pl. 489 ; Œd. Fl. dan. pl. 33 7. Spathe 1- flore, 2-partite , comprimée, persistante; divisions carinées , conniventes. Cal. 6-par- tite; 3 divisions extérieures vertes, 3 in- térieures plus grandes colorées. Ét. environ 2°, épigynes ; filamens très courts ; anthères dioites, oblongues. Styles 6, 2-fides; stig- mates aigus. Baie amincie à ses deux ex- O 3 2 14 CLASSE IV, ORDRE IV. trémités , 6-gone , 6-loculaire; loges po- lyspermes. Semences presque anguleuses, attachées aux parois des valves. — Feuilles radicales, engainantes, très serrées; ham- pes axillaires, i-llores. Stratiotes, Soldat , en grec. Nom donné par les Anciens, à la Millefèuille commune ( Achillea mil- le.folium ) , qui étoil employée pour guérir les bles- sures des soldats. HYDROCHARIS , L. J. FI. dan. pl . 878. Morsus Ranæ , T. Act. Par. 1705, pl. 4. Morrène. Dioïque. Fl. M. Spathe oblon- gue, diphylle, 3-flore. Cal. 6-parlite; 3 divisions intérieures plus, grandes , colorées. Et. g, portées sur un ovaire qui avorte , disposées sur trois rangs. Fl. F. Fleurs so- litaires non spathacées. Cal., comme dans la fleur mâle. Styles 6, 2-fides; stigmates acuminés. Capsule coriace presque arron- die, 6-loculaire , polysperme. — Racine .ou tige rampante , noueuse, feuiüée et flori- fère dans les nœuds ; feuilles spathacées , fasciculées; fleurs pédonculaes. Hydrocharis , ornement de Veau , en grec. NYMPHEA, T. pl. i37 et i38; L. J. G. pl. 19, Fl. dan. pl. 6o3 ; Lam. pl. 453. Nénuphar. Cal. mullipartite ; divisions disposées sur LES H YDROCH ARIDÉES. plusieurs rangs, les plus extérieures vertes en dehors, les intérieures (Pétales T. L. ) colorées pétaloïdes. Ét. en nombre indé- terminé, attachées sur plusieurs rangs aux côtés 'de l’ovaire; filamens extérieurs plus larges et pétaloïdes; anthères oblongues , adnées. Style o; stigmate sessile, pelté , radié. Baie sèche , ovale , multiloculaire , polysperme ; nombre des loges égal à celui des rayons du Stigmate cftti persiste souvent. Semences attachées aux cloisons , JüSS. , ni- chéesalans une pulpe , 'Gærtn. — Racines tubéreuses fort longues; feuilles alternes, portées sur des pétioles longs à demi-engai- nans à leur base , flottantes ; pédoncules longs, scapiformes, i-flores; fleurs grandes s’élevant au dessus de la surface des eaux , à mesure que le soleil monte sur l’horizon , et s y plongeant , à mesure que cet astre s’a- baisse. Nymphéa ( Théophr. DioScor. PI.), plante ainsi nommée , parce qu’elle croît dans les eaux, selon Dioscoride^ ou peut-être, parce qu’elle naquit, 'sefop Pline, de la jalousie qu’une Nymphe avoit conçue contre Hercule. O bs. Le Nénuphar paroît avoir beaucoup de rap- port avec le Pavot ; mais il en différé sur-tout par l'embryon de sa semence, qui -est unilobé. Il «dt , 210 CLASSE IV, ORDRE IV. employé en médecine comme somnifère et rafraîchis- sant j il passe pour calmer l’impétuosité du sang. NELUMBTUM , J. Nelumbo, A dans. G. pl. 19. Nymphæa,L. Taratti, Rumph. Amb. b,p/. 73. Tamara , Rhekd. Mal. 1 1 , pl. 3i. JSelumbo. G AL. et Ét. comme dans le A ym~ phæa ; divisions du cal v ce insérées, ainsi que les lilamens des étamines, vers la base d’un ovaire turbiné, tronqué à son sommet , et surmonté de plusieurs styles simples. Fruit conique ou présenté hémisphérique , creusé sur sa surface supérieure de i2-3o fossettes, dans chacune desquelles est con- tenue une semence ovoïde ou arrondie. — Racines , feuilles , inflorescence , comme dans le genre précédent. Nelumbium , nom que donnent à cette plante les habitans de Ceylan. O BS. Le Nelumbo, qui tient, pour ainsi dire, le milieu entre les Monocotylédones et les Dicotylé- dones , fournit une transition naturelle entre ces deux divisions de plantes. En effet, comme l'observent Gærtner et Jussieu , le Nelumbium se rapproche des Dicotylédones par la structure de sa semence ; mais on est porté à le placer parmi les Monocotylédones , lorsqu’on réfléchit que, dans la germination, il ne sort constamment qu’une seule foliole qui est parfai- tement développée, et même qui flotte sur les eaux lorsque la seconde commence à paroitre. LES H YDROCHARIDÉES. IV) Genres ayant de l'affinité avec les Hydro- charidées. VALLTSNERÏA , Mien. nov. gen. pl. io; L. J. Lam. pl. 799. Vallisnérioides , Mich. pl. 10. Dioïque. Fl. M. ( V allis- nérioïdes M. ) Spadix conique , petit , en- touré d’une spathe 2-4-partite , recouvert de fleurs sessiles , et porté au sommet d’une hampe courte. Cal. 3-parlite. Et. 2, insé- rées sur un ovaire qui avorte. Fl. F. ( V al- lisneria M. ) Hampe en spirale , longue , i-flore; spalhe tubuleuse, 2-fide. Cal. plus grand que celui de la fleur mâle ; limbe 6-partite ; divisions alternes linéaires. Ovaire adhérent ; style o; stigmates 3, semi-bifides , munis d’un appendice dans leur partie moyenne. Capsule adhérente, cylindrique, 3-dentée , i-loculaire , polysperme. Se- mences insérées sur les parois de la cap- sule. — Herbes submergées ; feuilles radi- cales; hampes axillaires. Voy. vol. 1, Fé- condation. Vallisneria , du nom d’un Médecin de Padoue. O BS. Il nous semble que le Vallisneria présage l’existence d’un nouvel ordre qui tiendra le milieu entre les Orchidées et les Hydrocliaridées. Il est 2l8 CLASSE IV, ORDRE IV. certain qu’il diffèrebeaueoup de cette dernière famille par le nombre des étamines et par son fruit î-locu- laire. Le Vallisneria croit abondamment aux environs d’Arles et de Tarnscon, département des Rouches- du-Rhône. HIPPURIS , L. J. G. pi. 84; Lam. pi. 5; Fi. dan. pi. 87; Limnopeuce, Vaill. Act. Far. 171g. Fesse. Cal. entier, peu appa- rent. Et. x ; filament court ; anthère oblon- gue, sillonnée d’un côté. Ovaire adhérent, bordé à son sommet par le calyce; style 1, engainé dans le sillon de l’anthère qu’iL surmonte ; stigmate aigu. Noix i-loculaire, x -sperme. Embryon droit dans le centre d’un périsperme charnu. — Tige cylin- drique, simple; feuilles verticrllées ; fleurs axillaires. ifiPPUEis (Dioscor. PI.), queue de chevaine ngrec. Obs, En restreignant l’ordre des Hydrocharidées aux genres que nous avons décrits, il semble que cette famille soit assez naturelle. On la distingue des Scitaminées, des Drymyrrhizées et des Orchi- dées, soit par son port, soit par la forme du ca- lvee , soit par lenombre des étamines, soit par le fruit multiloculaire. L’absence du périsperme dans le Teapa, nous a déterminé à placer ce genre , vraiment Dicotylédoue , dans la famille des Épilobiènes. Jussieu avoit soup- çonné la possibilité de ce rapprochement. III. PLANTES DICOTYLÉDONES. Embryon de La Semence , Jormé de La Radicule, de La PLumule, et de deux Lobes ou cotylédons. Xi es plantes Dicotylédones se dis- tinguent des Monocotylédones , par le nombre et par la situation des parties, par un développement qui leur est propre , et par un certain habitus ou nature extérieure que l’œil saisit aisément , mais qu’il est difficile de décrire et de déterminer d’une manière précise. Au moment de la germination {voy. pi. i ,Jig. 3.), L’embryon, dont la radicule pénètre et plonge dans la terre, tandis que la 220 PLANTES DICOTYLÉDONES, plumule s'élève au dessus de sa sur- face, pousse sur ses côtés, dans des points opposés, les deux lobes ou cotylédons qui lui sont adnés. Ces deux lobes se détachent insensible- ment, et tombent lorsque la plante, devenue adulte, peut se suffire à elle- même, en pompant , soit dans l’air, soit dans la terre, les sucs qui lui conviennent. Ces lobes sont constam- ment au nombre de deux, et presque toujours entiers : néanmoins dans le Pin, et dans quelques autres genres de la famille des Conifères, ils sont découpés ; aussi , quelques auteurs ont -ils regardé ces plantes comme Polycotylédones. Dans le plus grand nombre des végétaux Dicotylédones, la plumule sort de terre accompagnée de deux lobes. A mesure qu’elle prend de la force1, les deux lobes se développent, s’étendent et se changent en feuilles PLANTES DICOTYLÉDONES. 221 primaires, toujours opposées, aux- quelles on donne le nom de feuilles séminales. Dans quelques autres plan- tes, mais en plus petit nombre, telles que le Phaseolus , le DolLchos , etc. les lobes restent en terre, et l’on ob- serve au dessus, à quelque distance sur la tige, deux feuilles séminales opposées. Les lobes présentent des différences dans leur plicature, dans leur contexture et dans leur dévelop- pement; mais chaque conformation différente est généralement uniforme dans les genres qui ont entr’eux de l’affinité, et elle l’est toujours dans les espèces congénères. Juss. Obs. Quoique les lobes de l’embryon suffisent seuls pour établir un caractère tranché, une diffé- rence sensible entre les plantes Monocotylédones et les plantes Dicotylédones, il est néanmoins plu- sieurs autres considérations que nous croyons utile d’exposer et de rapprocher, pour faciliter la dis- tinction des végétaux qui appartiennent à ces deux divisions. Les racines des plantes Monocotylédones sont bul- 222 PLANTES DICOTYLÉDONES. beuses, tubéreuses ou fibreuses; celles de. Dicoty- lédones sont constamment tubéreuses ou fibreuses, jamais bulbeuses. # , , 1 La texture ou la composition interne du végétal, présente de grandes différences entre les plantes Monocotylédones et Dicotylédones , comme 1 ont ob- servé Daubenton et Desfoutaines. Dans les premie- rs même dans celles qui sont le plus frutescentes, comme les Palmiers, etc. les tiges, toujours d une coriaislance peu solide, ont, en sortant de .erre, “ul0 la grosseur à laquelle l'indmdn dm. par- venir ; les fibres dont elles sent lormées . placées Wm lièremen. les unes a colé des autres , dtsposte par faisceaux (,), plus compactes à la en-conférence eue vers le centre, sont enveloppées par la moelle 1 • en remplit tons les intervalles. Dans les se- condes au contraire, les liges ont le plus souvent 'ne consistance ferme, solide t et lorsqu'elles son «escen.es, l'accroissement se en grossenr p;at l’addition ■^■^^“’lL in.éri.mre» , ou lAi-îpnres ont moins de dureie que disposée, en réseaux q "»•> utriculaire ,u, leur es. rn.erposê, et l rttrvÏXoVeïle e^enfermée comme daie:«Ues, dans les plantes Monoco.ylédones, (.1 Lignum fasciculotum , Daubent. W Li£num rcticulotum, Daubent. FL ANTES DICOTYLÉDONES. 223 sont presque toujours simples, et munies de nervures longitudinales, droites, non flexueuses, générale- ment parallèles entr’elles; dans les Dicotylédones, an contraire, elles sont tantôt simples, tantôt com- posées; et elles sont ordinairement marquées ou re- levées de nervures flexueuses , qui se croisent et s’anastomosent. La nature, qui semble avoir réuni par des grada- tions insensibles tous les êtres vivans, a placé, pour ainsi dire, entre les végétaux dont l’organisation est la plus parfaite, et ceux en qui elle est si diffi- cile à déterminer, des individus intermédiaires qui sont le lien et le terme moyen des deux extrêmes. Les végétaux Monocotylédones qui présentent un appareil d’organes dont les Acotylédenes sont pri- vés, se trouvent liés aux Dicotylédones, plus riches dans leur organisation, par une subdivision facile à saisir, et qui se présente naturellement. En effet, les Dicotylédones sont, ou apétales, ou monopétales, ou polypétales. Les Dicotylédones apétales suivent immédiatement les Monocotylédones, qui sont tous dépourvus de corolle. Viennent ensuite les Dicoty- lédones monopétales dans lesquels existe une co- rolle d’une seule pièce, mais en qui on remarque moins rarement ce grand nombre des parties de la fructification que nous découvrons dans les Dico- tylédones polypétales. C’est dans les plantes de cette dernière sous-division que l’organisation végétale est la plus parfaite , relativement au nombre et au complément des organes ; c’est presque uniquement parmi elles qu’on observe les phénomènes surpre- naus de l 'irritabilité, du sommeil, etc. qui semblent 224 PLANTES DICOTYLÉDONES. prouver que le principe de la vie est plus développé dans ces végétaux. Les plantes Dicotylédones fournissent, comme nous l’avons exposé en développant la méthode de Jussieu, dix classes en raison, soit de l’insertion absolument immédiate ( Plantes Dicotylédones Apétales ), soit de l’insertion médiate ( Plantes Dicotylédones Monopétales ), soit de l’insertion sim- plement immédiate ( Plantes Dicotylédones Po/y- pétales). Chacune de ces trois insertions est consi- dérée quant à sa situation respective par rapport au pistil , ou ce qui revient au même , chacune des trois insertions est considérée comme épigyne, pé- rime et hypogyne ; déplus, dans l'insertion mé- diate épigyne , ou les étamines sont i-éunies parleurs anthères, ou elles sont libres. Cette uouvelleconsidé- ration établit encore deux divisions qui , réunies aux précédentes, ainsi qu’à celles des Monocotylédones et des Acotylédoues , constituent quatorze classes. Enfin , la quinzième classe renferme les plantes qui sont presque essentiellement Diclines, et non par l’avortement de quelqu’un des organes sexuels, il est évident que cette dernière classe ne peut pas être soumise aux mêmes divisions que les précédentes, puisque les deux organes sexuels qui n'existent pas ensemble dans la même Heur , rendent impossible la détermination de la situation respective des éta- mines et du pistil, CLASSE C L A S S E CINQUIÈME. PLANTES DICOTYLÉDONES apétales. ÉTAMINES ÉPIGYNES. Calyce adhérent, monophylle.' Corolle nulle. Etamines en nombre déterminé, épigynes , c’est-à-dire, portées sur le pistil. Ovaire adhérent; style nul on unique; stigmate di- visé. Fruit adhérent, multiloculaire. 0bs’ Le ca,yce adhérent est toujours monophylle. Le calyce adhérent non staminifère indicfue le pistil adhérent et staminifère (.). L’absence d'e la corolle , qui n’est annoncée par aucun caractère, détermine I insertion absolument immédiate. (x) Jussieu ajoute : Et Us étamines en nombre déterminé. Cette observation ne nous paroit pas touoà-fait exacte , puisque plu- sieurs genres de l’ordre précédent, dont le pistil est certaine- ment staminifère , ont néanmoins leurs «tam.ncs en nombre indéterminé. 2. P 226 CLASSE V, ORDRE T. ORDRE I. LES A S A R O 1 D E S , A S A II O I D E Æ . On ne connoît qu’un très petit nombre de plantes Dicotylédones Apétales à étamines épigynes. Ces plantes désignées sous le nom d’Asaroïdes , sont herbacées ou ligneuses. Leur tige , ordinairement voluble ou droite ou rampante , quelquefois nulle ou presque nulle, porte des feuilles simples et alternes. Les fleurs, souvent d’une forme singulière, presque toujours solitaires , résident dans les aisselles des feuilles ou naissent du collet de la racine : quelquefois elles sont terminales et rapprochées en tête. Fructification. Calyce adhérent , monopbylle , entier ou divisé. Etamines en nombre déterminé. Ovaire adhérent ; style unique ou presque nul ; stig- mate divisé. Fruit multiloculaire, évalve ou s’ouvrant à la base , polysperme. Embryon situé à l’ombilic ou à la base d’un périsperine cartilagineux. ARISTOLOCHIA , T.;;/. 71 ; L. J. G. pi. 14; Lam .pi. 778; L’Hêrit. Stirp.pl. 7. Ans- LES ASAROIDES. 227 toloche. Cal. coloré tubuleux, ventru à sa base , dilaté vers le sommet et pro- longé en forme de languette. Anthères 6 presque sessiles , situées sous le stigmate. Style presque nul; stigmate 6-partite. Cap- sule hexagone, 6-loculaire , s’ouvrant à la base ; loges polyspermes. Semences dispo- sées horizontalement les unes sur les autres , et attachées à l’angle central des loges. — Plantes herbacées ou ligneuses ; lige droite ou voluble; feuilles alternes; fleurs axillaires ; tube calycinal quelquefois arqué ou courbé en dedans. Aristoloctii v (Dioscor. PI. ), Lochies meilleures , en grec; ainsi nommé, parce que la première espèce à laquelle 011 a donné ce nom, étoit employée dans les lochies. Obs. L'Aristolochia clematitis , L. a une odeur forte et une saveur âcre et très amère. Cette plante passe pour sudorifique, vulnéraire, etc. — La racine de Y Aristolochia anguicida , L. a une odeur forte qui fait fuir les serpens venimeux d’Amérique , selon .Tacquin. On se guérit des morsures de ces reptiles avec lestic de cette racine, pris à l’intérieur ou appliqué extérieurement. — I.a racine de Y Aris- tolochia serpenta ria , L. est très aromatique. Cette espèce est cultivée chez Cels. A S ARUM, T. Pl. 286 ; L. J. G. P/. 14; Lam. pi. 394. Asbrel , Cabaret, Cal. cmn- P 2 228 CLASSE V, ORDRE T. panulé 3-lide, persistant. Ét. 12, posées circulairement sur l’ovaire; anthères oblon- gues , adnées au milieu des filamens. Style court; stigmate étoilé , 6-partite. Cap- sule coriace , 6-loculaire , évalvre ; loges oligospermes. Semences attachées au bord central des cloisons. — Racine tubéreuse pro- duisant plusieurs petites tiges terminées par une paire de feuilles , dans la dichotomie ou point de séparation desquelles naît une Heur pédonculée. Asarum (Dioscor. PI. ), sans ornemens ou je n'orne, pas , en grec; parce que, selon Pline, cette plante n’étoit jamais employée à faire des couronnes ou des guirlandes. CYTINUS , L. J. Lam.^. j3j; Cavan. pl. Hisp. vol. 2, pl. 171. HirPOcisTis,T./?/. 477. Hypocisie. Monoïque. Cal. tubuleux-cam- panulé, 4- 5- lobe, coloré, persistant. Fl. M. Et. environ 12; anthères sessiles , atta- chées au sommet de l’ovaire qui avorte. Fl. F. Style presque de la longueur du ca- lyce; stigmate étoilé, 8-fide. Baie couron- née, coriace, 8- loculaire ; loges polysper- mes. — Plante parasite, naissant sur les raci- nes des Cistus libanoLis , racemosus , etc.; feuilles squamiformes , sessiles , très rap- LES ASÀROÏDËS. 22g prochées et imbriquées; fleurs terminales , munies de deux bractées à leur base, rap- prochées en tête , et monoïques , selon l’ob- servation de Cavanilles. Cytinüs. Ce nom , sous lequel les Anciens dési- gnoient les fleurs du Grenadier, a été donné l’Hy- poeiste , à cause d’une certaine ressemblance entre les fleurs et les fruits de ces deux genres. Obs. Les Asaroides diffèrent par l’épigynie des étamines, des autres plantes Dicotylédones apétales. Elles se rapprochent, par leurs fleurs dépourvues de corolle et par leur fruit adhérent , soit des Hydro- charidées dont la semence est i -lobée, soit des Elæagnoides dont la semence est 2-lobée ; de sorte qu’elles semblent tenir le milieu entre ces deux fa- milles , et former un passage naturel de l’une à l’autre. CLASSÉ SIXIÈM E. PLANTES DICOTYLÉDONES APÉTALES. ÉTAMINES PÉRIGY NES. (j al yc E monophylle, adhérent on libre, entier 011 divisé. Corolle nulle , paraissant quelquefois représentée par de petites écailles situées an sommet du calyce. Etamines péri- gynes ou insérées au calyce, en nombre dé- terminé ou indéterminé; filainens distincts, de même que les anthères. Ovaire simple , libre ou adhérent, quelquefois recouvert seu- lement par le calyce; style unique, ou mul- tiple en nombre déterminé, ou nul ; stigmate simple ou multiple. Fruit , tantôt une semence nue, libre; tantôt un péricarpe libre ou ad- hérent, souvent monosperme, rarement po- h sperme. Embryon muni ou dépourvu de périsperme , et différemment situé dans la semence. Organes sexuels, quelquefois sé- parés. Juss. Oss. La périgynie des étamines prescrit le calyce monophylle j elle admet le nombre déterminé ou in- CLASSE SIXIÈME. 23f déterminé des étamines, l’ovaire libre ou adhérent, simple ou multiple ; elle ne statue point sur le nombre des styles et des stigmates ; elle indique souvent la corolle polypétale on nulle : dans ce der- nier cas, l’insertion périgytte est absolument immé- diate. La classe des plantes Dicotylédones apétales il étamines périgynes, est divisée en six ordres, que l’on peut distinguer par les caractères suivons : Ord. i. Ei.æ vgnoides. Etamines au sommet du tube du calyce. Ovaire adhérent. Périspernie charnu. Ord. 2. Daphnoides. Etamines au sommet du tube du calyce. Ovaire libre. Périspernie nul. Ra- dicule supérieure. Ord. 5. Protéoides. Etamines au sommet des divisions du calyce. Ovaire libre. Périspernie nul. Radicule inférieure. Ord. 4. Lvurixées. Etamines à la base du calyce. Ovaire libre. Périspernie nul. Radicule supérieure. Ord, 5. Polygoxèês. Étamines à la base du ea- tyce . Ovaire libre. Périspernie farineux entourant l’embryon. Radicule supérieure. Ord. 6. Chênopodées. Étamines à la base du calyce. Ovaire libre. Périspernie farineux entouré par l’embryon. Radicule inférieure. Outre les genres rapportés à ces six ordres, il en est encore d’autres également apétales à éta- mines périgynes, cpii sont dispersés dans différeus ordres polypélales de la classe XIV , tels que les Succulentes , les Saxifragées , les Calyranthèmes , les Rosacées, les Légumineuses, les Térébintacées et les Rliamnoïdes, parce qu’ils ont plus de rapport 232 CLASSE VI , ORDRE I. avec ces ordres , et parce qu’ils n’en diffèrent uni- quement que par I absence de la corolle. En par- lant de cet organe , nous avons observé que son exis- tence n'étoit point essentielle, lorsqu'il ne porte pas les étamines ; il peut donc, sans conséquence man- quer dans une plante ou famille polypélale à co- rolle ordinairement non staminifère : d’où il suit que les plantes apétales ont quelquefois une ana- logie frappante avec les plantes polypélales. Juss. ORDRE I. LES ÉLÆAGNOIDES, EIÆJGNOIDEÆ . Les plantes qui appartiennent à cette fa- mille sont, pour la plupart, des arbres ou des arbrisseaux en général tortus et assez touffus. Les feuilles, qui sortent de boutons coniques nus sans écailles, sont simples, com- munément alternes , et persistent dans quel- ques espèces pendant tout l’hiver. Les fleurs, presque toujours hermaphrodites , rarement dicliucs, affectent différentes dispositions. Fructification. Calyce monophjlle, tubuleux, adhérent. Corolle nulle. Etamines en nombre de'te.rminé , insérées au sommet du tube du calyce. Ovaire adhérent; stjle unique; stigmate or- LES ÉLÆAGNOIDES. 233 dinairement simple. Fruit, drupe ou noix ou baie, monosperme. Embryon droit; radi- cule supérieure ou inférieure. Périsperme charnu. THESIUM, L. J. G. pi. 86; Lam. pi. 142; Jacq. FL Auslr. pi. 416. Alchimii.la , T. Cal. presque campanule , coloré inté- rieurement , 4-5-fide. Et. 5, opposées aux découpures du calyce. Noix crustacée, for- mée par la partie inférieure du caljce qui s’est endurcie, et couronnée par sa partie supérieure. Radicule supérieure. — Plantes herbacees ou su (frutescentes ; fleurs diffé- remment disposées, munies chacune à leur base de deux ou de trois bractées, quelquefois 3-4-andres. Thesium. Théophraste écrit Tesion. OSJRIS , L. J. Casia, T. pi. 488. Rouvet. Dioïque. Cal. turbine, 3-fkle. Fl. M. Ét. 3, courtes. Fl. F. Stigmates 3. Drupe glo- buleux, ombiliqué à son sommet, renfer- mant un noyau i-sperme. — Arbrisseaux rameux ; fleurs en grappes à l’extrémité des rameaux, quelquefois hermaphrodites. Osiris (Dioscor. Tl.), brancha ou rameux, en grec. HIPPOPIIAE , L. J. G. pl. 42 ; Pall. Fl. 234 CLASSE VI, ORDRE I. Ross. pl. 68. Rhamnoides , T. pl 481. Argoussier . Dioïque. Fl. M. Cal. 2-par- tite. Et. 4 ; anthères oblongues presque sessiles. Fl. F. Cal. lubulé, 2-fide. Slîg- in ! te épais , saillant. Baie globuleuse. Ra- dicule inférieure. — Arbrisseau épineuxx; feuilles ponctuées; fleurs axillaires. IIippophae (Dioscor. ), splendeur du cheval, en grec; ainsi nommé, parce que la gomme que fournit cet arbrisseau, éloil employée dans l’art vétérinaire. ELÆAGNUS, T. pl. 48g; L. J. Lam. pi j3; Pall. Fl. Ross. pl. 4,5. Clwlef , Oli- vier de Bohème. Cal. campanule, 4-fide , coloré intérieurement. Ét. 4, alternes avec les divisions du calyce; anthères presque sessiles. Drupe contenant un noyau 1- sperme. Radicule inférieure. — Arbris- seaux ; fleurs axillaires , quelques-unes sim- plement mâles. Elæagxus (Tliéophr.) , parent de l’olivief, en grec. O bs. On retire des fleurs de 1 ’Elcragnus, une li- queur aromatique et cordiale, employée avec succès contre les fièvres putrides et pestilentielles. 2SIYSSA, L. J. Catesb. Car. 1, pl. 41. Tu- pelo. Cla. 5-fide. Et. 5. Drupe contenant un noyau sillonné, anguleux, irrégulier et 1 -sperme. — Arbres; fleurs axillaires , po- lygames ; fleurs mâles 10-andres et à calyce LES DATHNOIDES. 235 5-parlite, situées sur des individus différens de ceux qui portent les fleurs hermaphro- dites. jVyssa, Nymphe; nom emprunté delà Mythologie: parce que les espèces de ce genre croissent dans les eaux. O as. Linneus paroi t avoir confondu sous le nom de Nyssn ciquatica, deux plantes distinctes. — Cels cultive trois espèces de ce genre; savoir, les Nyssa iategri folia, denticulata de VHort. Kew. , et une troi- sième qui est indéterminée. L’ordre des Elæagnoides a beaucoup de rapport avec les Daphnoïdes et les Protéoides; mais il en cl i flore par l’ovaire adhérent. — Le Termina lia et quel ques-au très genres de cette famille, décrits dans le Généra de Jussieu, paraissent devoir constituer une nouvelle famille. Ils different sur-tout desÉIœag- noides par les lobes de l’embryon , qui sont con- volutés. ORDRE II. LES DAPHNOÏDES, daphnotdeæ. L’enveloppe calycinale de plusieurs Daphnoides est quelquefois si vivement co- lorée, qu’on seroit tenté, au premier aspect, de la prendre pour une corolle. Les plantes de cette famille ont en général une lige fru- N. 236 C L A S S V. VI, ORDRE IL tescente et rameuse. Quelques-unes ressem- blent par leur pnrl , à celles de l’ordre pré- cédent; tandis que d’autres ont leurs ra- meaux droits effilés , et s’élèvent avec grâce. Les feuilles qui sortent de boutons coni- ques couverts d’écailles , sont simples , or- dinairement alternes, quelquefois opposées, les fleurs axillaires ou terminales, toujours hermaphrodites, sont ou solitaires, ou rap- prochées par petits paquets, ou disposées en épis. Fructification. Calyce monopbylle, tubuleux, libre. Co- rolle nulle; écailles pélaloides situées quel- quefois à l’orifice du calyce, et imitant une corolle polypétale. Etamines en nombre dé- terminé, insérées à l’orifice du calyce, le plus souvent en nombre double de ses divi- sions; une moitié des étamines étant alors opposée aux divisions du calyce, et l’autre moitié étant alterne avec elles. Ovaire libre,, simple; style unique; stigmate presque tou- jours simple. Fruit , une seule semence re- couverte par le calyce, ou renfermée dans un péricarpe. Périsperme nul. Embryon droit;, radicule supérieure. Oss. Les graiues et l’écorce de plusieurs plantes LES DAPïïNOIDES. 287 de cetle famille, sont en général des purgatifs vio- lens et souvent émétiques. Les fruits du Daphné mezereum , L. causent des douleurs très vives dans les entrailles. DIRCA, L. J.'Duham. Arb. 1, pl. 212; Lam. pl. 293. Cal. coloré, turbiné, à bord inégal. Et. 8, saillantes, inégales. Style filiforme. Baie 1 - sperme. — Ar- bustes; rameaux glabres, articulés; fleurs paraissant avant le développement des feuil- les, et sortant au nombre de 3 , des bour- geons axillaires. Dirca , peut-être d’un mot grec qui signifie source; parce que la plante à laquelle on donne ce nom croit dans les lieux humides et marécageux'. Oss. Le Dirca palustris fleurit tous les ans chez CeL. Son écorce est employée, comme celle du Tilleul, pour faire des cordes. L AGETTA , J. Lam. pl. 289 ; Nicols. Hist. de St. Dom. pl. 1. Lagetto , Bois dentelle. Cal. coriace, tubuleux, resserré à son orifice et muni de quatre glandes , 4-fide à son limbe. Et. 8, sessiles. Noix pisiforme, velue, i-sperme , recouverte par le calyce qui persiste et qui s’ouvre horizontalement à sa base. — Arbre dont le liber est formé de couches qui présentent un réseau très fin, semblable à de la dentelle; feuilles 2.38 CLASSE VI, ORDRE II. alternes ; fleurs terminales , disposées eu épi. Lagetta , nom de pays. Le Lagetlo croit à la Jamaïque et à Saint-Domingue. DAPHNE , L. J. Lam. p /. 290; Fl. dan. pi. 268; Smith. Icon. pl. 34. Tiiymelæa, I. pl. 3 66; G. pl. 3g. Garou , Sainbois , Lauréole. Cal. coloré , 4-fide. Ét. 8, dont 4 au milieu du tube, et quatre ù son som- met. Sljle court; stigmate capilé. Baie 1- sperme. — Fleurs axillaires ou terminales , solitaires ou rapprochées par paquets. Bour- geons du Daphné mczeieum , 3 - 4 - 5 - llores; ileurs vivement colorées, tube du caljce doublé. Daphné ( Théophr. Dioscor. ) , nom que les Grecs donnoient au Laurier. Obs. Cels cultive toutes les espèces de Daphné qui sont mentionnées dans Y Hart. Kew. : il possède encore une autre espèce qui a beaucoup de rapport avec le Daphné villosa , mais qui paroi t en différer , 1 par ses feuilles ovales-oblongues , rétrécies en pétiole à leur base , obtuses et échancrées à leur sommet , à bords roulés en dehors, presque glabres, rugueuses , d’un vert foncé sur leur surface supérieure, velues et blanchâtres sur leur surface inférieure; 2.0 par ses fleurs ramassées, très velues et d’un violet tendre. PASSERINA , L. Dort. Cli(}'. pl. 1 1 ; J. Lam. pl. 291. Thymelæa , T. Passérine. LES DAPHNOIDES. z3g Cal. ventru dans son milieu, 4-fide et ou- vert il son limbe. Ét. 8. Style filiforme, laté- ral; stigmate capité , hispide. Semence re- couverte parlecaljce. — Fleurs axillaires ou terminales; feuilles quelquefois opposées. Passerina , du mot latin passer; ainsi nommé, selon Linneus, parce cpie le fruit représente eu quelque sorte la tète d’un moineau . STELLERA , L. J. G. pl. 39 ; Lam. pl. 2r)3; Jac q. lcon.pl. 80. Thymelæa , T. Cal. infundibuliforme coloré ; itibe souvent alongé, filiforme; limbe 5-fide. Et. 8 ; fila- mens presque nuis; 4 anthères au sommet du tube, et 4 dans son milieu. Stigmate ca- pité. Noix recouverte par le cal y ce, terminée en pointe recourbée. — Fleurs axillaires ou terminales. Stellera, du nom d’un Botaniste allemand, né à Winshem dans laFranconie. STRUTIILOLA , L. J. Lam. pl. 78. Cal. inlundibulilorme ; tube filiforme; limbe 4- fide. Squamules 8 au sommet du calyce. Et. 4, courtes. Style filiforme; stigmate capité. Baie sèche, 1 -sperme. — Feuilles opposées; Heurs solitaires axillaires. Struthiola signifie petite Autruche. LACHNEA , L. J. Lam. pl. 292. Cal. infun- dibuliTorme; tube renflé à la base; limbe 24O CLASSE VI, ORDRE II. 4-Hde, inégal. Et. 8, presque saillantes. Style filiforme , latéral ; stigmate capité , hispicle. Semence presque bacciforme , re- couverte par le calyce. — Fleurs aggré- gées, terminales. Lachnea, d’un mot grec qui signifie laine ; ainsi nommé , parce que, dans la première espèce connue , les groupes de fleurs sont entourés d’une laine blan- châtre. DAIS , L. J. G. pl. 89; Jacq. le on. vol. 1 , pl. 177 ; Lam. pi. 368. Cal. alongé , fili- forme; limbe 4-5-fide. Et. 8-10, insérées par moitié les unes un peu au dessus des autres. Ovaire adné inférieurement nu ca- lyce; style filiforme, stigmate capité. Noix recouverte par le calyce. — 'Feuilles oppo- sées dans quelques espèces ; fleurs en fais- ceau terminal et muni à sa base d’un in- volucre polyphylle OSS. Ce genre , dont l’Ovaire adhère au calyce par sa base, et' dont l'embryon est entouré d’un pé- risperme charnu, selon Gcertner , 11e devroit-il pas être placé dans l’ordre précédent ? — Le Dais co- tinifolia est cultivé au Muséum d’Hist. natur. GN1DTA , L. J. Lam. pl 291. Cal. alongé, filiforme; limbe 4-fide. Squamules 4, al- ternes avec les divisions du calyce. Et. 8- *0 , sur deux rangs. Style filiforme la- téral; LES PROTÉOIDES. 241 téral ; stigmate capité , hispide. Semence recouverte par le calyce. — Feuilles rare- ment opposées; fleurs terminales, distinc- tes, quelquefois rapprochées. G-nidia , peut - être d’un mot grec qui signifie piquer , et ainsi nommé, à cause des feuilles qui dans quelques espèces sont subulées. Obs, Le Gnidia pinifoüa, que nous avons vu en fleur chez Cels , a le tube du calyce muni à son ori- fice de 8 squamules. Les Daphnoides ont une grande affinité avec les Elæagnoides ; mais elles en different sur-tout par l’absence du périsperme et par l’ovaire libre. ORDRE III. LES PROTÉOIDES, PROTEOJDEÆ. I_iES Protéoides, remarquables en général par la beauté et l’élégance de leur feuillage, sont toutes exotiques. Leur tige frutescente ou arborescente s’élève quelquefois à une grande hauteur. Les feuilles, qui sortent de boutons coniques et écailleux , sont simples , alternes ou ramassées et presque verlicillées. Les fleurs , communément hermaphrodites, affectent dif- férentes dispositions. Fructification. Calyce quatre à cinqpartite, ou tubuleux 2+2 CLASSE VI, ORDRE III. et quatre à cinqfide, quelquefois muni à sa base de poils très courts ou de squamules. Etamines en nofnbre égal aux divisions du calyce, et insérées à leur sommet ou presque à leur sommet. Ovaire simple, libre; style unique; stigmate ordinairement simple. Fruit , péricarpe ordinairement monosperme , rare- ment disperme. Périsperme nul. Embryon droit ; radicule inférieure. PROTE A, L. J. Lam. pl. 53; G. pl. 5i. Glo- bularia , T. Cal. 4-fide ou 4-partite, co- loré ; divisions conniventes au sommet et sillonnées intérieurement , la supérieure fendue quelquefois profondément. Et. 4 , insérées vers le sommet des divisions; fila- mens courts; anthères oblongues , plongées dans le sillon des découpures calycinales. Stigmate 1 , rarement 2-fide , oblong , sou- vent articulé avec le style. Noix recouverte par le calyce, i-loculaire, 1 -sperme. — Feuilles alternes; fleurs quelquefois distinc- tes , disposées en épi , et monoïques; le plus ordinairement hermaphrodites , et aggré- gées sur un réceptacle commun , tantôt nu , tantôt hérissé de poils ou de paillettes, en- touré d’éeailles ou imbriquées en cône et distinguant les fleurs, ou disposées en forme LES PROTÉOI n ES. 248 d’involuere ; têtes de fleurs terminales bu plus rarement axillaires. Fruits souvent en forme de cônes. Protea, de Protéej dont parle la fable; soit à cause des différences que l’on observe dans les espèces de ce genre, soit à cause des nuances variées que présente le feuillage de la première espèce connu© (Protea argentea , L.). Obs. Les espèces du genre Protea sont presque toutes originaires du C. B. E. Le Protea argentea , figuré dans Comm. Hort. 2. , pl. 26, est remarquable par la beauté de ses feuilles satinées et argentées. Cette plante., qui s’élève jusqu’à 60 pieds de hauteur, est une des plus belles que l’on commisse; elle est cultivée avec le plus grand succès dans le jardin de Gels,. Ses pousses de chaque année sont distin- guées par un étage de branches horizontales, parce que le boulon terminal est entouré de plusieurs bou- tons latéraux, comme dans les Pins. Les espèces de Protea , qui diffèrent ent;r elles par plusieurs caractères, paroissent, selon l’observation de Jussieu , devoir former différens genres. Consul- tez , pour l’étude de ce genre , Boerhaave , Inde. r Plantarum , etc. pag. 180-207, ainsi que la Mono- graphie publiée par Thunberg. BANKS! A , L.S. J. G. pl. 47 , 48 ; Lam. pl. 54. Cal. tube court; limbe 4-partite; di- visions longues, linéaires-lancéolées. Et. 4 ; anthères sessiles insérées dans une ca- vité pratiquée au sommet des divisions ealj- Q 2 244 CLASSE VI, ORDRE III. cin.iles. Style filiforme ; stigmate pyramidal. Gaj jsule souvent ligneuse, 2-sperme, i-lo- culaire ou 2-loculaire. Semences quelquefois séparées par une cloison mobile. — Feuilles éparses ou ramassées , souvent obliques ; fleurs portées sur un chaton écailleux ; écailles coriaces, disposées sur deux rangs, les unes grandes, 2-flores, les autres plus petites ne contenant aucune fleur. Fruits quelquefois rapprochés en tête, plus sou- vent situés dans les écailles d’un cône , presque à la manière de ceux du Pin. Banksia. Genre consacré à la mémoire du Prési- dent de la Société royale des Sciences de Londres. Obs. Toutes les espèces connues de Banksia sont Originaires de la nouvelle Hollande. Les Banksia spicata Gæ.RîN. , et strrata Lixir. sont cultivées dans le jardin de Cels. Le Banksia de Forster a beaucoupde rapports avec le Pass6tina L. ; Eanks et Gœrtner en ont fait un genre sous le nom de Fîmelea. Les Protéoides se distinguent sur-tout des Daph- fao’des, par la radicule de l’embryon qui est infé- rieure, et par les étamines qui sont situées presque au sommet des divisions calycinales. La Globulaire se rapproche des Protéoïdes. par ses fleurs aggrégées , par son fruitinonosperme; maL elle s’en éloigne par la présence de la corolle, par la situation de ses étamines, et par le périsperme charnu qui entoure l'embryon. LES LAÜRINÉÎS. 245 ORDRE IV. LES LAURINÉES, Lj4ü AI N Æ. La plupart des plantes de cette famille sont aromatiques, précieuses par leur utilité, et remarquables par l’usage qu’on en fait, soit dans les arts, soit dans l’économie domes- tique , soit en médecine. Leur lige frutescente ou arborescente , est garnie d’un grand nom- bre de rameaux. Les feuilles sont simples , alternes, rarement opposées, et toujours dé- pourvues de stipules. Les fleurs hermaphro- dites , ou diclines par l’avortement d’un des organes sexuels, affectent différentes dispo- sitions. Fructification. Calyce sexfideou sexpartite, persistant. Éta- mines six, insérées à la base des divisions caly» cinales ; quelquefois douze étamines dont six plus intérieures; anthères adnées aux filamens, s ouvrant de la base au sommet. Ovaire libre ; style unique*? stigmate simple ou divisé. Drupe ou baie uniloculaire , monosperme. Péris- Q 3 246 CLASSE VI, ORDRE IV. penne nul. Embryon droit ; lobes très grands ; radicule supérieure. LAURUS , T. pi. 367; L. J. Qt. pl. 92; Lam. pi. 32i. Laurier. Cal. 6-partite ou 6-fide, égal , caduc ou persistant. É'r. Filamens 12 , situés sur deux rangs concentriques , plus courts que le, calvce ; 6 extérieurs fertiles ; 6 intérieurs ,- dont trois fertiles munis à leur base de deux glandes , et trois siériles alternes avec ceux qui sont fertiles. Stigmate capilé. — Feuilles ordi- nairement entières: fleurs axillaires ou ter- minales , solitaires .011 rapprochées par pa- quets, quelquefois disposées en panicule; calyce persistant lobé ou cupuliforme ; drupe ordinairement semblable h une olive ou à une cerise , quelquefois py riforme. , très grand et bon à manger, comme dans le Laurus persea ; nombre des étamines sujet à varier dans quelques espèces, selon LlNN. ; 6-8 dans le Laurus sassafras, 8-14 dans le Laurus nobitis qui est dioj- que et dont le calyce 'est 4-fide, 9 dans le Laurus camphora. ( Voy. Jacq. Collecî. vol. 4 , pag. 22 , pl. 3 , fg. 2. ) LiURUS (Gai.). Latin radical, peut-être de Iaiis, laudis ; parce qu’une couronne de Laurier éloit la LES L A U R I lï É ï S. 247 récompense des belles aclions.Les généraux romains étoient couronnés de Laurier dans leurs triomphes. — Théophraste donnoit le nom de Daphné au Lau- rier, et Pline I’appeloit Mustax. Oss. Les espèces de Laurier sont presque toutes aromatiques. Celle qu’on nomme Laurus camphora, laisse couler naturellement , ou donne par les différens procédés dont on se sert, une résinç ou plutôt une huile essentielle concrète appelée camphre. Les feuilles du Laurus hobïlis'et celles(du Laurus cinnamomum s’em- ploient comme épices. —O11 trouve chez Cels, une col- lection intéressante de Lauriers; savoir , les Laurus nobilis , camphora , indien , borbahia, œstivalis, ben- zoin, sassafras L,.,fàtens H. Kew-.', et une espèce qui est peut-'être le véritable Laurus œstivalis de L. ; en effet, la phrase du célèbre Botaniste suédois lui convient- mieux qu’à l’espèce à laquelle 011 donne communément le nom di œstivalis , et qui est proba- blement le Laurus genicu lata de Michaux on le Lau • rus melisjgfolia de Walter. Cels. Genre ayant de ? affinité avec les Laurinées. MYRTSTICA, L S. J. G. pl. 41 ; Lam. Act. G a II. 1788 , et Dict. Rumph. Amb. 2 , p. 24 , fl. 5. Muscadier. Di 01 que. Cal. urcéolc , 3-fide. Fl.M. Et. 12 , rarement 9; filamëns réunis en un cylindre central , court ; an- thères longues, 2-loculaires , droites , con- niventes. Fl. F. Ovaire libre; style o; stigmates 2. Baie drupacée , pyriforme , 24C CRA SSE VI, ORD R ï IV. i - sperme. Semence grande , solide , par- semée à l’intérieur de veines différemment colorées, recouverte extérieurement d’un arille ( Macis ) , ou membrane multilide a découpures linéaires , ilexueuses , ra- meuses. — Arbres dont le suc de l’écorce est rouge ; feuilles alternes , entières ; pé- doncules presque axillaires, i-3-mul- tiflores; (leurs pédicellées , munies d’une bractée. Myuistica , d’tin mot grec qui signifie parfum. Obs. Le Muscadier aromatique qui croît natu- rellement aux-Moluques , est cultivé maintenant avec beaucoup de succès aux îles de France et de la Béunion. — Ou retire de la Noix muscade par distil- lation ou par expression , ainsi que du Macis , une huile aromatique. — La Muscade fortifieet réchauffe l’estomac, aide à la digestion; mais sonjisage im- modéré devient très-dangereux. Les Laurinées , regardées comme polypétales par Linneus , sont vraiment apétales , puisque leur en- veloppe persiste et entoure souvent le fruit à sa base. Elles diffèrent des Protéoîdes, par la situation des étamines, par la nature du fruit, et par l’embryon dont la radicule est supérieure. LES POLYGONÉES. ; “ ORDRE V. 249 LES POLYGONÉES, POLYGONE Æ. Les Polygonées sont ordinairement her- bacées, et quelquefois sarmenteuses. Leurs feuilles , à bords roulés en dehors jusqu’à la côte moyenne dans leur jeunesse , sont alter- nes, engainantes à leur base ou adnées à une gaine intrafoliacée. Les fleurs , presque toujours hermaphrodites , affectent différentes dispositions. Fructification. Calyce monophylle divisé. Étamines en nombre déterminé, insérées à la base du calyce ; anthères marquées de quatre sillons longitudinaux, s’ouvrant en deux loges par les sillons latéraux. Ovaire simple, libre; style nul ou multiple ; stigmate multiple. Fruit, une semence nue ou recouverte par le calyce. Embryon courbé , plongé dans un péris- perme farineux; radicule supérieure. COCCOLOBA , L. J acq. sîmer. pl. y3 , 77 , 78; J. G. pi. 45; Lam .pl. 3i6. Raisinier. Cal. 5-partite. Ét. 8. Styles 3; stigmates 3. Noix 1 -locu-1 aire , recouverte par le calyce 25o CLASSE VI, ORDRE V. devenu succulent. — Tige frutescente ; fleurs en grappe. Coccoloba, de deux mot3 grecs qui signifient ye- mence lobée. Oss. Les fruits de plusieurs espèces de Coccoloba sont bons à manger. ATRAPHAXIS, L. J. G. pl. 119; La ~s\.pl. 265. L’Hérit. Sdrp.pl. 27. Cal. 4-partite, égal ou inégal. Et. 6. Si vies o; stigmates 2- Semence recouverte par le calyce. — Tige frutescente; fleurs axillaires ou terminales. Atraphaxis , nom que Dioscoride donnoit à Y A triplex. POLYGONUM , T. pl. 290 ; L. J. G. pl. 119; Lam./p/. 3i5. Renouée. Fagopyrum, G. pl. 1x9. Sarrazin. Persicarta, T. pl. 290; G , pl. 11 9. Persicaire. Bistortà, T. pl. 291. Bislorle. Cal. 5-parhte. Et. 5-9. Styles 2 ou 3 ; autant de stigmates. Se- mence recouverte. — Fleurs du Polygonum T. axillaires 8-andres, 3-gynes; semence arrondie : fleurs du Fagopyrum en co- rymbeouen panicule, 8-andres, 3-gynes; semence triangulaire : fleurs du hislorla en épi terminal, 9-andres, 3-gÿnes; se- mence triangulaire; racine deux fois tor- due : fleurs du Persicaria en épis et pa- niculées , axillaires et terminales, 5-6~7-8- LES POLYGONÉES. 2oI andres , 2-gynes ou rarement 3-gjnes ; se- mence ovale. Polygonum (Dioscor. PI.) , plusieurs genoux , en grec; à cause des géniculations de la tige. RUMEX, L. J. G. p/. 1 1 9 ; Lam. pl. 271. Acetosa, T. pl 287. Oseille. Lapathüm, T. Patience. Cal. 6-partite; 3 divisions intérieures plus grandes et rapprochées. Et. 6. Styles 3 ; stigmates multifides. Semençe triquètre, nue ou recouverte par le calyce. — Fleurs en particules axillaires ou termi- nales ; 3 divisions du calyce , glanduleuses dans le Lapathüm T. ; feuilles a'uriculées et acides dans V Acetosa T. Quelques espèces diclines. Rcmex (Pl.). Latin radical. RHEUM, L. J. G. pl. 119; Lam. pl. 324. Trew. TJerh. Blaclc'. pl. 600. Rhabarba- rüm, T./;/. 18. Rhubarbe , Rapontic. Cal. 6-fide; 3 divisions alternes plus petites. Et. q.Stydeso; stigmates 3. Semence triquètre , nue , à bords membraneux. — Fleurs pani- culées terminales. « Rheum (Dioscor.) , d’un mol grec qui signifie couler ; .ainsi nommé, à cause de sa propriété pur- gative. Ods. La partie de la Tartarie qui est soumise à la domination chinoise, doit être regardée comme 2$2 CLASSE VI, ORDRE V. la vraie patrie de la Rhubarbe. On y trouve les Rheum undulatum , pal mat um et compactum. Mais quelle est celle de ces espèces qui fournit la Rhu- ] barbe des boutiques? Gerber et plusieurs Botanistes ont cru que c’étoit le Rheum undulatum ; Miller pen- j soit que c'étoit le Rheum compactum ; Trew et Rumens le fils, Fasc. i , p. j,pl. 4? soutiennent que i c’est le Rheum palmatum. Ce sentiment, qui est aussi celui d’Aiton , est aujourd’hui le plus généra- lement adopié. CALLIGONUM, L. J. Lam. pl. 410. Poly- GONOIDES , T. pl. 478. Pallasja , L. J. Pall. hlor. Ross. pl. yg , 80. Ptero- coccus. Voy. de Pall. tom. 2, p. 473, pl. 16. Cal. 5-partile; divisions arrondies, inégales. Et. environ 12. Styles 3 courts, rarement 2-4; stigmates capités. Capsule pyramidale, munie de 3-4 angles, i-sper- me , souvent couverte de soies rameuses et croisées. — Arbrisseaux presque aphylles; rameaux souvent dichotomes , articulés ; articulations membraneuses , monophylles ou nues, florifères; feuilles linéaires pres- que cylindriques ; port de YEphédra. Calligonum , beaux penoux , en grec j à cause des géniculations de la tige et des rameaux, Oss. Les racines fraîches du Ptérococcus Pall. coupées horizontalement, donnent une gomme claire, qui a les propriétés de la gomme adragante. LES CHÉNOPODÉES. 2,53 | KŒNIGIA, L. J. Fi. dan. pi. 418; Lam. pi. 5i; G. pl. 128. Cal. 3-par(ite. Ét. 3. Styles o; stigmates. 2-3. Semence nue. — Petite plante à tige noueuse ; Feuilles termi- nales quaternées ; fleurs terminales fasci- culées. Kœjiigia , du nom d’un Botaniste allemand qui voyagea en Islande. O BS. La famille des I’oÏ3,gonées , qui est parfai- tement naturelle, a peu de rapports avec les ordres précédens; elle se rapproche davantage des Cliéno- podées, soit par le port, soit par la présence du périsperme farineux; mais elle en différé par la situa- tion de l’embryon, par ses feuilles engainantes et à bords roulés en dehors jusqu’à la côte moyenne dans leur jeunesse. Joss. a O R R D E V I. s; LES CHÉNOPODÉES, CH E NOPODÆ. ■i ï i | 1 !• : J-j ES plantes de cette famille , ordinairement herbacées , quelquefois frutescentes , ont des racines fibreuses , en général tortueuses et très longues. Leur tige, presque toujours droite, rarement grimpante ou voluble , porte des Feuilles qui sont le plus souvent alternes. Les fleurs , communément hermaphrodites, affec- teut différentes dispositions. 2^4 CLASSE VI, ORDRE VI. Fructification. Cal) ce monophylle , souvent divisé pro- fondément. Etamines en nombre déterminé, insérées a la base du ealyce. Ovaire simple , libre ; style ordinairement multiple en nom- bre déterminé , quelquefois simple ou nul ; un stigmate pour chaquestyle, rarement deux. Une seule semence (multiple dans le Phyto- lacca , double dans le Gulenia') nue, ou re- couverte par le calyce , ou renfermée dans un péricarpe. Périsperme farineux, central, en- touré par l’embryon qui est circulaire ou roulé en spirale. Radicule inférieure. Oss. Les plantes de cette famille sont, en général, émollientes; quelques-unes sont potagères, et ser- vent il la nourriture. Les fruits du Basel/a et du Phytolaccci pourraient être employés , dans la tein- ture. • §. I. Fruit , Baie. PHYTOLACCA, T .pi. 104; L. J. G. pl. 77; Lam. pi. 393 ; L’Hérit. Stirp. pi. 143, 140. Cal. 5-partite. Et. 8-20. Ovaire strié; styles 8-10. Baie orbiculaire creusée de 8- 10 sillons, 8 - 10 - loculaire ; loges 1- spermes. Semences luisantes. — Tige fru- tescente; fleurs en épis; épis ordinairement opposés aux feuilles , rarement axillaires: LES CHÉNOPODÉES. 2$5 sommet des feuilles terminé par une pointe recourbée. Une espèce dioïque. Phytolacca, -d’un mot grec qui signifie plante, et de lacca, laque; ainsi nommé, parce qu’on pour- Toit retirer de ses fruits une couleur qui approche de la laque. RIVINIA, PlüM. nov. gen. pl. 39; L. J. Lam. pl. 81 ; G. pl. 77; Jacq. Obs. 1 , pl. 2. Cal. 4-partite. Et. 4-8. Stjde 1. Baie 1- ♦ sperme. Semence ordinairement scabre. * — Tige suflfrutescente ; fleurs en épis axil- laires ; feuilles aeuminées. Rivinia, du nom d’un Botaniste de Léipsic. SALVADORA, L. J. Lam. pl. 81. Cal. 4-fîde; lobes roulés en dehors. Et. 4. St_yle 1. Baie 1 -sperme. Semence arillée. — Ar- brisseau à feuilles opposées; grappes pani- culées terminales. Salvadora, du nom d’un Botaniste espagnol. BOSEA, L. J. G. pl. 77; Lam. pi. 182. Cal. 5-partite. Et. 5. Stjle o; stigmates 2. Baie globuleuse i-sperme. — Arbrisseau à feuilles aeuminées ; fleurs en grappes axillaires. Bosea, du nom d’une famille de Léipsic, qui s’intéressoit aux progrès de la Botanique. 2.56 CLASSE VI, O R D U E VI. §. 1T. Fruit , Capsule. PETIVERIA, Plum. nov. gen. pl. 3g; L. J. G. pl. 75 ; Lam. pl. 272 ; Trew. Plant, select, pl. 67. Cal. 4-partite. Et. 6-8. Styles 4 , persistans. Capsule 1 - sperme , évalve, recouverte par le cabyce. Juss. (Une semence nue, recouverte par le calyce surmonté des quatre styles devenus roides spinescens'. Lobes de l’embryon roulés au- tour de la radicule. Gærtn.) — Feuilles acuminées ; fleurs terminales, disposées en épis lâches. Petiveria, du nom d’un Botaniste anglais. POLYCNEMUM, L. J. G. pl. 128; Lam. pl. 29; Jacq. Fl. Aust. pl. 365. Cal. 5- partite. Et. 3. Stjle 2-fide. Capsule 1- sperme, ne s’ouvrant point. (Périsperme charnu, Gærtn.) — Fleurs axillaires et sessiles dans le Polycnemum aivense L. et munies de deux bractées acuminées divergentes. Genre réuni au suivant par Adanson. Polycnemum (Dioscor. Pl.), à plusieurs jambes, en grec; à cause des géniculations de la tige. CAMPHOROSMA , L. J. Lam. pl. 86. CamRHORATA, T. Act. Par. 1705. Cam- phrée. LES C1IÉN0P0DÉE5. 2 5y phree. Cal. urcéolé, 4-partite; divisions alternes plus grandes. Et. 4 saillantes. Style 2-lide. Capsule 1- sperme, recouverte par le calyce. — ; Tiges rameuses, e'talées ; feuilles linéaires, très serrées ; fleurs axillaires. CampHorosma, c’est-à-dire, odeur de. camphre. Obs. L’HsfUTiEii a fait un genre du Campho- rosma Pteranthus , L. ; il l’a appelé Louichea, du nom du célèbre Professeur de Botanique au Mus. d’Hist. naît, de Paris. P§, III. Sentence recouverte par le calyce. Etamines cinq. BASELLA, L. J. G. pl. 126; Btieed. Mal. 7. pl. 24; Lam. pl. 21 5. Basell e. Cal. ur- céolé 5-7-fi.de’; découpures inégales. Styles 3 ; stigmates adnés aux stjles. Semence re- couverte par le calyce devenu mou, bac- ciforme. — Tige voluble à droite; fleurs en épis axillaires., . ... BxsEttA , nom que les habitans du Malabar don- nent à une espèce de ce genre. SALSOLA, L. J. G. pl. 75; Lam. pl. 181 ; Gava*n. PL Hisp. 284-291. Kalt, T. pl. 128. Soude, Barille , Salie or. Cal. 5- partite. Style 2-3-fide; stigma tés 2-3, Se- mence en Spirale, recouverte par le calyce endurci et resserré à son limbe. — Tige 2. Il 258 CLASSE VI, ORDRE VI. frutescente ou herbacée; feuilles opposées ou alternes, cylindriques ou planes'; fleurs terminales ou axillaires, munies, dans quel- ques espèces, de trois bractées. Salsola, ainsi nommé, parce cjn’on en retire par incinération, un sel appelé soude, qui est em- ployé comme fondant pour les verreries, et qui entre clans la fabrique du savon, etc. etc. SPINACIA , T. pl. 3o8; L. J. G. pl. 126; Blackw. pl. 4g. Epinars. Dioïque. Fl. , M. Cal. 5-partite. Fl. F. Cal. 4-fide, inégal. Styles 4. Semence recouverte par le calÿce qui s’çst endurci ,,.et qui, est nu ou muni de 2-4 pointes épineuses. — Fleurs axillaires rapprochées par paquets. Spinacia, corrompu de Spaiiachia , qui, dans le grec moderne, signifie la même chose. Quelques auteurs le dérivent de spina , à cause de son fruit souvent épineux. BETA, T. pl. 286; L. J. G. pl. 7 5-; Lam. pl. 182. Bette, Poirée. Cal. à 5 divisions en forme de carène. Ovaire un peu adhé- rent ; styles 2. Semence réniformc , enfoncée dans la base du calyce qui tient lieu de cap- sule. — Tige sillonnée ; fleurs' 2-3-q , ramas- sées en paquets sessiles et axillaires , dont l’ensemble forme des épis ou des panicules. Beta (Tl.). Latin radical. LES CHÉNOPODÉES. 2^9 Obs. Ou cultive dans les jardins potagers, plu- sieurs variétés de l'espèce appelée par L. Beta vul - garis. — MargrafF, célébré chimiste, a retiré du sucre des racines de la B^tte, et de celles de quelques autres plantes potagères. — La Bette est employée comme émolliente. CHENOPOU1UM , T. pl. 288; L. J. G. pl. y5 Lam. pl. 181 ; Fl. dan. pl. 879 , 489. Anscrine , Patte-d'oie. Cal. 5-parlite , connivent dans la maturité , recouvrant entièrement la semence, et anguleux. Style 2-3- fuie. — Fleurs rapprochées par paquets disposés en particules. Chewopodiom (PL), Patte-d’oie, en grec. ATRIPLEX, T. pl. 286; L. J. G. pl. 75 ; Fl. dan. pl. 3oq. Arroche. Poly game. Fl. Herm. Cal. 5-partite. Style 2-lide_; stigmates 2. Semence recouverte par le caly ce fermé, anguleux et denté. Fl. F. Cal. 2 partite comprimé. Style, stigmates, semence, comme dans la Fl. Herm. — Fleurs ja- massées en petits paquets paniculés; feuilles quelquefois presque opposées ; tige rare- ment su [Frutescente. Atriplex (PL), dérivé du grec Atraphaxis , qui signifie la meme chose. Obs. Lecalyceest4-partite, et les étamineâ sont au nombre de 4 dans V Atriplex siBirica L. Gœrlner a fait de celte espece, un genre sous le nom d Obioue. R 2 260 CLASSE VI, ORDRE VI. !-"• §. IV. Semence recouverte par le caly ce. Etamines une-deux . BLITUM , L. J. G. pl. 12 6 ; Lam. pl. 5. Blcte. Cal. 3-partite. Ét. i. Styles 2. Se- mence recouverte par le caljce devenu suc- culent. — Fleurs petites, sessiles , rappro- chées en groupes axillaires ou terminaux; fruits baeciformes , et disposés en têtes pres- que semblables à des fraises. Br.iTQM (Dioscor.), dérivé d’un mot grec qui signifie Stolidus ; ainsi nommé, à cause de l’insipi- dité dès espèces connues, SALICORNIA, T. pl. 485; L. Fl. dan. pl. 3o3 ; J. Lam. pl. 4; G. pl. i2~j. Sali- corne. Cal. tétragône, ventru , entier. Et. 1-2. Style 2-fide. Stigmates 2. Semence au fond du calyce renflé. — Tige herbacée ou frutescente, aphylle , garnie de rameaux opposés , cylindrique et articulée ; articu- lations 2-dentées à leur sommet, les supé- rieures florifères. Fleurs très petites, ses- siles , ternées de chaque côté. Salicornïa, de deux mots latins, dont l’un si- gnifie Sel. et l’autre Corne; ainsi nommé, parce qu’on retire du sel de quelques espèces de ce genre, et parce que les articulations sont surmontées de deux pointes. LES C II É N.O POSÉES. 261 §. V. Semence nue. CORTSPERMUM, L. J. G. pl. 7S ; Lam. pl. 5. Corisperme. Cal. 2-parlite. Et. i , rarement 2 , 3 , 4 ou 5. Styles 2. Semence elliptique, comprimée, entourée d’un re- bord aigu. — Fleurs axillaires solitaires sessiles , les supérieures monandres. Cobispekmum, de deux mots grecs qui signifient Semence, punaise; c’est-à-dire, Semence semblable à une punaise. Oss. Le caractère essentiel des Chénopodées con- siste dans les fleurs apétales, dans les étamines in- sérées à la base du calyce , dans le fruit qui est une semence nue ou recouverte, et dans le périsperme farineux, central, entouré par l’embryon. Cette fa- mille est diviséè en cinq sections; la première pré- sente une série naturelle, qui se lie avec les Ché- nopodées par la nature du périsperme et par la- si- tuation de ~ l’embryon , mais qui paroît en différer par son fruit mou et bacciforme. La seconde section renferme des genres qui sont peut-être étrangers aux Chénopodées, soit par le fruit capsulaire, soit par les lobes de l’embryon roulés autour de la radicule, soit par le périsperme charnu. Les trois antres sec- tions constituent véritablement la famille des Ché- nopodées: A la vérité , le Spinacia parolt avoir quel-' ques rapports avec les Orties , mais la présence du périsperme prouve qu’il se rapproche davantage des Chénopodées, Juss-, R 3 CLASSE SE P T l È M E. PLANTES DICOTYLEDONES APÉTALES. ÉTAMINES HYPOGYNES. CiALYCE libre, mono ou polyphylle. Co- rolle nulle , paraissant supplée tantôt par de petites écailles hypogynes , pétaloïdes , staminifères ou alternes avec les étamines; tantôt par un tube pétaloide , hypogyne , non staminifère et ordinairement marcescent, ou staminifère et formé par la réunion des filamens. Etamines hypogynes, c’est-à-dire, insérées sous le pistil, en nombre déterminé; filamens distincts , rarement monadelphes. Ovaire libre, simple ; style unique , quel- quefois multiple en nombre déterminé, quel- quefois nul ; stigmate simple ou multiple. Fruit, une seule semence, ou une capsule uni-biloculaire , mono- poly sperme. JüSS. Obs. L’irfsertion lrvpogyne des étamines admet le calyce mono-polyphylle, et les étamines en nom- bre détermiué on indéterminé; elle néces.-ite 1 ovaire libre; mais elle 11e donne aucun indice au sujet de l’absence ou de la présence de la corolle. CLASSE SEPTIEME. î63 Nous avons observé, clans la classe précédente, cpie plusieurs plantes apétales à étamines péiigynes avoient été placées parmi les polypétales , avec cpii elles ont plus d'affinité, ta mèmè observation a lieu pour les plantes apétales à étamines hypogynes, quoique celles-ci soient en plus petit nombre. Quelle peut être la" cause de cette différence ? Pourquoi d'ailleurs les plantes de cette classe sont-elles eh général pourvues d'un périante intérieur , imitant une corolle ? Cé périante qui Se présente sous la formé de squamules dans les Amafantoides, qui s’alongeert forme de tube dans les Plantaginées , et dont le limbe s’étend , s’évase dans les Nyctaginées et dans les Ploinbaginées, semble confirmer, par son dé- veloppement progressif, les rapports qui ex stent entre les ordres de cette classe, et fournir en même temps une transition naturelle des Apétales ati£ Mo- nopétales. Juss. Les plantes , qui appartiennent à cette classe , sont divisées en quatre ordres, que l’on peut distinguer par les caractères suivans : Ord. i . AmarantoÎdes. Périante intérieur nul, ou formé cl’écailles distinctes et pélaloides. Périsperme farineux, entouré par l’embryon. Ord. 2. PlantaGinéeS. Périante intérieur mono- phylle , alongé , tubi forme , pétalcnde. Périsperme corné , entourant l’embryon. Ord. 5. Nyctaginées. Périante intérieur très développé , corolliforme. Périsperme médu lfacé , entouré par l’embryon. Ord. 4. PtoMBAGiNÉEs. Périante intérieur corol- liforme. Périsperme farineux entourant l’embryon. 264 CLASSE VII, ORDRE T. O R D P, E I. LES AMARANTOIDES , AMAKANTHOIDF.Æ. J_iES plantes de celle famille sont remar- quables par leurs fleurs, presque toujours vivement colorées, scarïeuses, luisantes, et dont l’éclat, subsiste long-temps après qu’elles ont été cueillies. Leur tige, presque toujours herbacée , porte dns feuilles ordinairement entières et acuminées, alternes ou 'opposées, rarement garnies de stipules. Les fleurs, quel- quefois diclines , sont petites, nombreuses, rapprochées par paquets axillaires , ou dispo- sées soit en grappes , soit en épis terminaux. Fructification. Calyce découpé ou divisé , souvent en- touré d’écailles à sa base , persistant. Eta- mines ordinairement au nombre de cinq , tantôt libres, tantôt monadelphes-et formant un cylindre à leur base, quelquefois munies de squamules alternes avec leurs filamens. Ovaire simple , libre ; style ou stigmate simple , quelquefois double , quelquefois triple. Capsule uniloculaire , s’ouvrant soit LES AMA-RANTOIDES. 265 au sommet , soit horizontalement , quelque- fois évalve, mono-polysperme. Placenta cen- tral libre, plus ou moins saillant. Perisperrne farineux , entouré par l’embryon qui est courbé en anneau ; radicule supérieure ou inférieure. g. I. Feuilles alternes , nues. AMARANTHUS, T. pl. 118; L. J. G. pi. 128 ; Lam. pî. 767. Amarante. Mo- noïque. Cal. 5 ou 3-ph'ylle. Fl. M. Ét. 5 ou 3 distinctes. Fl. F. Styles 3 persis- tans; stigmates 3. Capsule surmontée de 3 pointes, s’ouvrant transversalement, 1- sperme. — Tifee souvent striée; fleurs ou axillaires et rapprochées par paquets, ou terminales et disposées en panicule. Amaranthus ( Dioscor. PL), Fleur immarces- sible,e 11 grec; à cause de sa longue durée. Obs. Les feuilles de V Amaranthus spinosus, sont munies à leur base de deux épines. CELOSTA , L. J. G. pl. 128 ; Jacq. Icon. 2 , pl. 76; Lam. pl. 168. Amaranthus, T. Passe-velours. Cal. 5-phylle , muni de 2- 3 petites écailles en dehors. Et. 5, réu- nies à leur base en forme de petite coupe hémisphérique. Style 1 , persistant ; stig- 266 CLASSE VIT, ORDRE I. mate simple. Capsule s’ouvrant transver- salement , polysperme. — Fleurs rappro- chées en épis ou particules , quelquefois comprimées et en forme de crête. Celosia, peut-être de cceluni ; planta cœlestis , ou immortelle. t Obs. Gærtner a observé qu’on trouve souvent dans les capsules mures des Celoiia , des semences monstrueuses' et avortées , méléés parmi les se- mences parfaites. §. I I. Feuilles opposées , nues. IRESÏNE , L. J. Sloan. Jam. i , pl. go. Dioïque. Cal. 3-phylle, muni en dehors de deux écailles. Fl. M. Et. 5 distinctes, alternes avec 5 squamules qui leur sont interposées. Fl. F. Style o ; stigmates 2. Capsule polysperme. — Fleurs paniculées , axillaires et terminales. Iresixe, d’un mol grec qui signifie Laine; ainsi nommé , parce que les semences sont enveloppées d’un duvet ou laine très fine. ACHYRANTHES , L. J. G. pl. 128 ; Lam. pl. 168. Cadelari. Cal. 5-phyIle, muni en dehors de 3 écailles. Et. 5 , réunies à leur base en un petit tube entier ou frangé. Style 1 ; stigmate simple. Capsule monos- perme , évalve. — Tige frutescente ou lier- LES AM A R AN T 01 DES. 267 bacée , rameuse ; épis terminaux ; fleurs réfléchies. Actttrvnthes, Fleur de paille, en grec; ainsi nommé à caïue de la couleur des fleurs. GOMPHRENA , L. J. G. pl. 128 ; I’Herit. Stirp. pl. 3; Lam. pl. 180. Amaran- thoides , T. pl. 429. Amaranline. Cal. prescpie 5-phyl.e , muni en dehors de deux grandes écailles colorées , conniventes. Fi- lament des étamines réunis dans toute leur longueur, formant un tube denté, 5-anlhérifère à son orifice. S t^y le 2-partite; stigmates 2. Capsule i-sperme , s’ouvrant horizontalement. — Fleurs en têtes termi- minales et axillaires. Gomphrena ( 1 1. ). O BS. Doit-on regarder comme congénère le Gom- phrena interrupta , dont le calyce est tubuleux, 5-fide ; dent les fleurs sont di-posées en épis latéraux, com- munément opposés par paires à chaque étage. Juss. ILÏ.Ef EBRUM, L. J. L’Hérlt. Stirp. pl. 37. Cal. 5-phylle, muni en dehors de trois écailles. Et. 5 , réunies à leur base en un tube urcéolé. Style très court ; stigmate aplati. Capsule 5 -valve , 1 -sperme. — * Tiges étalées ; fleurs rapprochées en pa- quets axillaires et terminaux. Illeclbjium , peut-être dumot latin illicere, attirer. \ ) 268 CLASSE VII, ORDRE I. §• III. Feuilles opposées , stipulacèes. PARONY CIITA , T. pl. 288; J. Lam. pi. 180; G. pl. 128. Illecebrum , L. Fanarine. Cal 5-phylle ; folioles acuminées un peu au dessous du sommet , colorées intérieure- / ment. Et. 5, alternes avecôsquamules liné- aires qui leur sont interposées. Style 2-fide ; stigmates 2. Capsule 1 -sperme , 5-valve ( évalve, G. ), recouverte par le calyce con- nivent. — Tige rameuse; fleurs rapprochées par paquets axillaires et terminaux. Paronychia, (Dioscor.), d’un mot grec cpii si- gnifie Panaris , à cause de son usage en médecine. HERNIARIA , T. pl. 228 ; L. J. Fl. dan. pl. 529; Lam. p/. 180. Turquette , Ilerniole. Cal. 5-partite, coloré intérieurement. Et. 6, alternes avec 5 squamules filiformes qui . leur sont interposées. Styles 2 ; stigmates 2. Capsule 1 -sperme, évalve, recouverte par le calyce.- — Tige rampante , rameuse; fleurs rapprochées en paquets axillaires. Herxiaria ; ainsi nommé, à cause des vertus qu’oti attribue aux espèces de ce genre. Obs. L’insertion périgyne qui se fait à la base du calyce , et l’insertion liypogyne , diffèrent peu entr’elles et semblent quelquefois se confondre : d’où il suit que les Amaranloides ont de l’affinité LES PLANT AGINÉES. 269 avec les Chénopodées. Celte affinité est encore con- firmée par la conformité de l’embryon qui , dans les deux familles, entoure également un périspenne farineux. Il existe aussi une grande affinité entre la famille des Amarantoïdes et celle des Caryophy liées, quoi- que dans l’une la corolle soit nulle, et qu’elle soit presque toujours polypétale dans l’autre. Cette affi- nité est fondée principalement sur la présence du périspenne farineux, sur la situation de l’embryon, sur l’insertion hypogyne, sur le port des genres à feuilles opposées et garnies de stipules : d’où il suit que la présence ou l’absence de la corolle ne fournit pas toujours un caractère essentiel, et qu’on ne doit peut-être pas regarder comme très naturelle la dis- tinction établie entre les ordres apétales et .ceux qui sont pourvus de corolle. Juss. ORDRE IL LES PLANTAG1NÉES , PLANT AGINEÆ. Les plantes de cette famille, dont quelques- unes croissent dans les lieux aquatiques, sont toutes herbacées. Elles ont une tige rarement rameuse, plus souvent simple , nue et scapi- forme. Leurs feuilles, toujours simples, sont communément radicales, quelquefois oppo- sées. Les fleurs , rarement diclines , et presque I 270 CLASSE VII, ORDRE IT. toujours munies de bractées, sont le plus sou- vent disposées en longs épis , ou rapprochées par paquets terminaux. FKüdTIflCATIüN, Calyce ordinairement quadripartite. Tube pétaloïde, hypogyne, resserré au sommet et souvent quadrifide, imitant une corolle, mais se flétrissant et persistant. Etamines quatre ; filamens saillans, insérés à la base du tube. Ovaire simple , libre; style unique; stigmate simple. Capsule s’ouvrant horizontalement, uni ou biloculaire ; loges mono ou polys- permes. Embryon droit, situé dans l’axe d un périsperme charnu dur presque corné ; radi- cule inférieure. > PSYLLIUM, T. pl. 49; J. Plantago, L. Black, pi. 412. PuUcaire. Capsule 2-loc.u- laire, 2 -sperme. — Tige trichotome; feuilles opposées; fleurs en têtes terminales; chaque fleur munie d’une bractée. Psyllium ( Dioscor. ) , d’un mot grec qui signifie Puce; ainsi nommé, parce qu’on lui attribuoit la propriété de faire périr cet iusecte. PLANTAGO , T. pi. 48; L. J. Fl. dan. pi. 461 , 58 1 ; Lam. pl. 85 ; G. pl. 5i. Coro- NOPüs , T. pl. 49. Plantain. Capsule 2- loculaire, polysperme. Placenta adné aux LES NICTAGINÉES. 27 1 deux côtés d’une cloison membraneuse et libre dans la maturité. — Feuilles radicales; fleurs en épis serrés au sommet d’une ham- pe; chaque fleur munie d’une bractée. Plantago (] lin. ) , formé de Planta. LITTORELLA, L. J. Lam. pi. 758; Fl. dan. pi. 170. Plantago , T. Monoïque, Fl. M. Cal. 4-partiie. Tube 4-fide. Et. 4. Ovaire avorté. Fl. F. Cal. 3-partite. Tube 3-fide. Ét. o. Ccapsule i-sperme. — Feuilles radicales; fleurs mâles sur des hampes 1- . flores; fleurs femelles cachées parmi les feuilles, et presque sessiles. Littorella , de Littus ; parce que. l’espèce qui constitue le genre Littorella , croit sur le bord des eaux. Obs. Les Plantaginées diffèrent sur-tout des Ama- rantoides par le tube saillant et staininifere à sa base, par la situation de l’embryon et par la nature du périsperme. f ''ËÊi’î i* ' ORDRE III. LES NYCTAG1NÉES, NYCTAGTNEÆ. Les Nycfaginées, ainsi nommées parce que les fleurs s’épanouissent dans quelques espèces pendant la nuit, ont une tige frutescente ou herbacée qui porte des feuilles simples, op- 272 CLASSE VII, ORDRE III. posées ou alternes. Les fleurs presque toujours hermaphrodites, axillaires et terminales, sont remarquables par leur calyce intérieur qui est vivement coloré , et auquel Tournefor.t et Lin- neus ont donné le nom de corolle. Fructificaii on. Calyce tubuleux, pétaliforrne , nu exté- rieurement ou calyculé. Ovaire simple; style unique ; stigmate simple. Etamines en nombre déterminé, insérées sur un disque écailleux qui tire son origine du réceptacle , et qui entoure l’ovaire. Une seule semence recou- verte par le disque écailleux , et par la base du tube du calyce. Périsperrae de nature amy- lacée, entouré par l’embryon. NYCTACO, J. Jalapa, T. pl. 5o. Mira- bilis, L. G. pi. 127; Lam. pi. io5. A7lc- tage , Belle-de-nuit. Cal. double; l’exté- rieur à 5 divisions profondes , inégales ; l’intérieur grand, pélaloïde, globuleux à sa base et resserré au dessus, ensuite tubu- leux se dilatant insensiblement, campani- forme et ouvert à sou limbe qui est presque entier, ou 5-denlé. Et. 5, insérées sur un disque globuleux écailleux entier; filamens distincts à leur base, adnés au tube ca- lycinal dans leur partie inférieure , libres dans LES NYCTAGINÉES. 2y3 dans leur partie supérieure ; anthères droites, presque arrondies. Ovaire entouré par le disque staminifère. Semence glo- buleuse, recouverte par la base du calyce intérieur qui s’est endurcie. — Racine tu- béreuse ; tige hei'bacée cylindrique , sou- vent trichotome ; feuilles opposées; fleurs terminales presque disposées en corjmbe. Nyctaco, Belle-de-nuit, en grec; parce que les fleurs vivement colorées, s’épanouissent pendant la nuit, et répandent une odeur agréable. Obs. Ce genre, qui a de l’affinité, soit avec les Amarantoides et les Caryophyllées , par la situation de l’embryon qui entoure le périsperme, soit avec les Dipsacées par son port et par son calyce double , différé néanmoins de ces familles par plusieurs ca- ractères. Juss. — Le Jalap, employé en médecine comme purgatif, est la racine d’une espèce appelée par L. Mirabilis Jalappa. — D. Ant. Turra a fait du Mirabilis viscosa , Cavan. PL Hisp.pl. ip, un genre nouveau sous le nom de Vitmania. ARRONIA, J. Lam. pl. io5. Cal. simple, tubuleux alongé , renflé à sa. base , resserré dans sa partie moyenne, dilaté au som- met; limbe hypocratériforme à 5 décou- pures-échancrées. Et. 5; filamens réunis à leur base en une gaine hypogyne très courte, ad nés dans leur partie moyenne au tube calycinal, et libres dans leur partie 2. S n *74 CLASSE VII, ORDRE III. supérieure ; anthères oblongues droites. Ovaire entoure a ssl hase par la game Mammifère. Semence recouverte par la 3)ase du calyce. — t- Herbe étalée; feuilles opposées simples ; pédoncules solitaires axillaires , très longs multijlores ; fleurs rapprochées en tête, munies d’un invo- lucre pojyphylle. Abronia, d’un mot grec qui signifie beau , déli- cat; ainsi nommé, à cause de l’aspect agréable de la plante. Obs . Les graines de V Abronia , récoltées sur les bords de la Californie, furent envoyées au Mus. d’Hist. nat. de Paris, par Colignon, employé en qualité de jardinier, dans le voyage de l’infortuné Lapeyrouse. BQERHAAVIA, L. J. G. pl. 127; Lam. pl. 4; Jacq. Hort. pl. 4, 7. Cal. simple, resserré dans sa partie moyenne, campa- nule à son limbe. Et. i-3. Semence un peu anguleuse , recouverte par la base persis- tante du calyce. Tige herbacée ou frutes- cente , quelquefois grimpante; feuilles op- posées, dont une souvent plus petite. Fleurs disposées en ombelles , grêles , axillaires , pédonculées, quelquefois rameuses, munies d’un involucre simple ou polypbylle. Borrhaavia. Genre consacré à la mémoire du cé- lèbre Borrhaavç. LES N Y Ô Tl A G I N É ES. 1 £7$ ÀLLTONIA, L. J. I/Hérït. Slirp. pl. 3i ; Lam. pl. 58. ïnvoîuére commun 3-phylle, 3-flore. Cal. ihlûnâibuiilbrHiy^ tube res- serré nu sommet; 'orifice. dilaté; limbe oblique 4-lobé, lobes inégaux. Ét. 4, Style 1 , stigmate un peu épais , presque pelté , ombiliqué. Semence recouverte , obscuré- ment tnquètre. — Herbés à feuilles oppo- sées, dont une plus ‘petite. Fruit de YÆ- honia mcarnala , L. garni sur deux côtés d’une petite aile bordée de soies roides. Allïokia, du nom d\m Botaniste piémontais. Obs. Cest d’après les observations de Richard , rofesseur de Botanique à l’École de Santé , crue nous avons rapporté VAllionia à la famille des Nyc- SONIA , Plum. nov. gen. pl.11, et Icon. pl. 227^ L. J. G. pl. 7 6. Cal. ( Corolle, Pl. -L- C. ) campanulé ou infundibuliforme presque 5-fide ou entier, nu à sa base ou entoure de 2-5 écailles. Ét. ordinairement 6, rarement 5-8, saillantes. S tjle 1 ; stig- mates 1-2. Péricarpe ( formé par la base persistante du calyce?), tantôt une baie oblongue, cylindrique, obtuse, i-sperme: tantôt une capsule 5-gone, coriace, munie SUr SGS an?les d,aiguilIons en agrafïe et S 2 276 CLASSE ORDRE IV. visqueux, évalye, t-sperme. — Arbrisseaux inermes ou épineux ; rameaux réclinés ; feuilles alternes ou presque opposées; fleurs, tantôt hermaphrodites , tantôt mâles ou fe- melles par l’avortement d’un des organes sexuels, portées sur des individus distincts, et disposées en grappes corymbiformes axillaires ou terminales. Pisonia, du nom d’uu Botaniste de Leyde, qui voyagea dans le Brésil. Oss. Les espèces rapportées au Pisonia sont-elles réellement congénères? Les plantes de cette famille ont été placées parmi les Apétales. A la vérité, leur enveloppe colorée porte le norn de corolle dans les écrits de plusieurs auteurs ; mais l’observation et les principes ( voy. tom. 1, Corolle) prouvent quelle participe de la nature calycinale. ORDRE I Y. LES PLOMBAGINÉES , PLU MB AGI N E Æ. La famille des Plombaginées renferme des herbes, et des arbustes dont les feuilles sont simples et alternes , souvent toutes radicales. J^es fleurs hermaphrodites sont terminales , tantôt rapprochées en tête , tantôt disposées LES FLOMBAGINEES. ±77 en épis nombreux qui forment une ample panicule. Fructification. Calyce double, persistant ordinairement; l’extérieur monophylle , tubuleux , entier ou denté; l’intérieur ou monophylle et découpé , ou à cinq divisions profondes , hj'pogyne. Etamines en nombre déterminé, tantôt insé- rées à la base du calyce intérieur, tantôt in- sérées sous le, piçtil ou hypogynes. Ovaire simple , libre; 'style unique ou multiple; stig- mate muliiplç.; Capsule monosperme. Em- bryon oblong , comprimé , entouré par un périsperme farineux. PLUMBAGO, T. pl 58; L. J. G. ,pl 5o; Lam. pl io5. Denlelaire. Cal. extérieur hérissé, glanduleux, 5-denté , persistant. Cal. intérieur, i-phylle, infundibuli- forme, 5-fide, coloré. Et. 5, hypogynes; filamens élargis à leur base et entourant l’ovaire. Style i ; stigmates 5. Capsules’ou- vrant au sommet en. 5 valves; placenta fili- forme, naissant à la base de la capsule, droit dans toute son étendue , recourbé à son extrémité supérieure, et inséré au som- met de la semence qu’il tient suspendue dans la capsule. Gært. — Tige herbacée S 3 CLASSE VU y ORDRE IV. ou frutescente; feuilles semi -amplexicau- les ; fleurs disposées en épis terminaux. Plumbago, Ac Plum-bus ; ainsi nommé, à cause (lç la couleur -clc, 1 espèce appelée Fin mbago Euro- paa. Obs. La racine fin P lumbago Europæa , qui croît dans le midi de la France, peut être employée avec succès pour guérir la gtfle. Mém. de la Soc. roy. de Médéç,: 1 7,7$. . STATICE , T. pl. 177; L. J. G. pl. 44 ; Lam. pl. 2x9. Lim onium, T. pl. Ï77. Cal. ex- térieur monophylle , entier , à limbe plissé , scarieux, persistant. Cal. intérieur 5-par- tite , coloré', persistant ; divisions adhé- rentes à leur base , et quelquefois dans presque toute leur étendue. Et. 5 , insé- l'ées à la bas.e des divisions cafycinales. Styles 5»; stigmates 5. Capsule évalve, en- tièrement recouverte par le double calyOe ; l’intérieur étant eafyptriforme et 5-fide à sa base ; placenta filiforme naissant du som- met de la capsule , se prolongeant jusqu’à la base de la semence qu’il soutient dans une situation droite. Gært. — Dans le Li- jnanium T. , fleurs disposées sur une longue file , fasciculées et entourées d’écailles : dans le S/aiice T. ,, feuilles radicales-; ham- pes nombreuses fleurs, terminales , aggré- L ES' plombaginées. 279 gees dans un caljce commun , imbriqué, scarieux , et se prolongeant sur la hampe en forme de gaine. Statice, peut-être du mot latin stare ; parce que l’espèce la plus ccrmqrune est employée pour orner les plate-bandes. Obs. On regarde communément Pertveloppe in- térieure des Plombaginées comme une corolle ; cependant si l’en observe que celte ctivelôppc est marcescente, qu’elle persiste souvent, et qu’elle ne présente jamais les trachées ou vaisseanx aérôphores que l’on découvre dans les corolles ( Voy. tom. 1 , Corolle ) , on ne sera paâ surpris que nous Payons considérée comme un caljce. Il suit de cette ob- servation, que Pdxionie suivant, là corolle monopé- tale est en même teiiips stami nifkre , présenté ïcïuné exception de moins ,) puisque l’énvelôppe Colorée des Plombaginées est de naitu'r.e caljcinale. On pour- roit faire la même observation au sujet des Bruyères ét des Campanules, dont l’enveloppe colorée , quoi- que regardée comme une corolle, paroît être de même nature cfné celle dés Plûmfeagfnéés. Oji trouve dans les Plombaginées l’insertion hj-- pogyne et l’insertion périgjne à la base du calyce ; mais on ne doit pas perdre de vue , comme- nous Pavons déjà dit, que ces deux espèces d’insertions diffèrent peu entr’elles , et qu’elles se rapprochent beaucoup. CLASSE HUITIÈME. PLANTES DICOTYLÉDONES MONOPÉTALES. COROLLE HYPOGYNE. CjALYCE monophylle. Corolle monopétale , hypogyne ou insérée sous le pistil , régu- lière ou irrégulière. Etamines en nombre dé- terminé , insérées sur la corolle , et ordinai- rement alternes avec ses découpures, quand leur nombre est le même. Ovaire libre, sim- ple , quelquefois 4-lobé ( rarement double) ; style unique ( rarement nul ou double ) ; stigmate simple ou divisé (rarement double). Fruit libre, simple (rarement multiple), quelquefois gymnosperme, plus souvent an- giosperme, et alors uni-multiloculaire. Obs. La Corolle, considérée commè lvypogyne , nécessite l’ovaire libre ; considérée comme mono- pétale, elle annonce que le catyce est ordinairement monophylle ; que les étamines sont en nombre dé- terminé , que l’ovaipe et le style sont le plus sou- vent simples , et que les étamines sont presque tou- jours insérées sur elle. Juss. CLASSE HUITIÈME. 281 La méthode de Tournefort, chtns laquelle les plantes monopétales sont distinguées des apétales et des polypétales , a paru, pour cette raison , être assez généralement plus simple , plus facile et plus con- forme à la nature, que les autres distributions arbi- traires. Mais lorsque ce Botaniste célèbre séparé les corolles régulières des corolles irrégulières , les corolles infundibuliformes des corolles cainpani- formes ; lorsqu’il rapproche et réunit les corolles in- sérées sous le pistil, portées dessus ou autour de cet organe; alors, s’écartant de la route tracée parla nfipire, il bouleverse des séries parfaitement con- tinues, dans lesquelles la situation de la corolle est toujours conforme, tandis que la figure de celle enveloppe colorée est très sujette à varier. Juss. La Corolle, considérée quant à sa situation , étant Ilypogyne, Pérygyne ou Epygyne, les Plantes Mo- nopétales sont divisées par Jussieu, en trois classes; savoir, Corolle Hypogyne, Corolle Périgyne et Co- rolle Epigyne. Dans les Monopétales à Corolle Hy- pogyne., dont nous nous occupons en ce moment , on trouve plusieurs ordres qui, à la vérité, se pré- sentent naturellement pour remplir cette division , mais qu’il est difficile de lier ensemble , et de dis- poser de manière à former une série non inter- rompue. Leurs caractères primaires sont fournis par la semence bilobée et par l’Hypogynie de la Co- rolle Monopétale et staminifère. Quels sont mainte- nant les caractères secondaires qui doivent servir a ies distribuer, et a désigner le rang que chacun d'eux doit occuper ? L’observation démontre-, i.° qu’0/1 ne peut avoir recours à la situation de l’ovaire 282 CLASSA HUITIÈME. comparée avec celle du calyce, puisque la Corolle Hypo^yne nécessite l’ovaire libre ; a.° qu’on ne peut pas employer exclusivement les caractères four- nis par les diverses considérations du Périsperme , puisque cet organe , absent dans plusieurs ordres , varie quant à sa nature dans ceux où il existe, et même manque souvent dans quelques genres, comme on peut le voir dans la famille des Jasminées, des Hilospermes, etc. La position de l’embryon ne peut pas non plus fournir un caractère pour la distri- bution des familles, puisque celte positron varie dans des ordres d’ail leurs parfaitement naturels, tels que les Rhinanthoules, les Jasminées, les Personées , les Solanéds, etc. O11 peut faire la même observation touchant la forme des lobes de l’embryon , la na- ture du* fruit, etc. d’on il suit qu’il rr’est aucun signe secondaire qui puisse être employé exclusivement pour caractériser les familles de cette classe, el servir à leur distribution. Il faut donc avoir re- cours indifféremment aux caractères secondaires et tertiaires, en faire un choix , les réunir , afin qu’en! se prêtant mutuellement de la force , ils puissent servir à l’établissement des ordres. Nous allons présenter le tableau des caractères qui sont les plus cooslans dans chaque ordre de Gette classe. Au moyen de l’opposition' que ces ca- ractères présentent , il sera facile de rapporter toute plante dont la Corolle est Monopétalê Hypogyne , à la famille qui lui convient. OitD. 1. PRTMutACÉEs. Corolle régulière. Eta- mines opposées aux divisions de la Corolle et eu nombre égal avec- elles. Capsule ou baie uailo- CLASSE HUITIÈME/ culaire. Placenta central , libre. Semeftces nom- breuses. Onn. 2. QhoSanchoides. Corolle irrégulière. Étamines didynames. Capsule uniloculaire. Pla- centas adnés longitudinalement sur le milieu des valves. Semences nombreuses. Ord. 3. Rhinanthoides. Capsule biloculaire. Cloison séminifère opposée et continue aux valves. Semences nombreuses. Périsperme charnu. Oild. 4* AcAXTHormts. Corolle irrégulière. Cap- sule biloculaire. Cloison opposée et continué aux valves, se divisant du sommet à la base avec élasti- cité; divisions de la cloison munies de placentas sous la forme de filamens crochus, . Ord. 5. Lilacées. Corolle régulière. Etamines deux. Capsule biloculaire. Cloison opposée aux valves. Semences une-deux, dans chaque loge. Ord. 6. Jasminées.: Corolle régulière; Etatnines deux. Baie tantôt bilocalaire , disperme ; tantôt uniloculaire , inono-tëtrasperriie. Ord. 7. Pyréjtacées. Etamines didymtmes. Fruit, ordinairement un péricarpe charnu contenant ira ou quatre osselets, rarement deux ou quatre semences agglutinées par un tissu utricu taire. Ord. 8. Labiées. Corolle irrégulière. Ovaire O | quadridobé. Semences quatre, attachées pur leur base j sur un placenta situé au fond du ealyce. Ord. gr. Personnes. Corolle irrégulière. Éta- mines didynamea. Capsule biloculaire, quelquefois uniloculaire par la contraction de la cloison. Cloison 1 sémirjifere, parallèle, tantôt simple et continue aux valves qui ne se séparent pas entièrement , ^ tantôt I 284 CLASSE HUITIÈME. double, formée par les rebords rentrans des valves qui s’ouvrent entièrement, et simplement conti- guë à l’axe du fruit. 'Périsperme charnu. Ord. 10. Solanées. Etamines cinq. Fruit, ou de même nature et de même structure que cel 11 i des Perso- nées, ou Baiebiloculaire, quelquefois presque multilo- culaire par la saillie des cloisons. Périsperme charnu. Ord. 11. Sebesténées. Corolle régulière. Éta- mines cinq. Ovaire simple. Péricarpe charnu ou capsulaire renfermant un petit nombre de semences. Ord. 12. Borraginées. Corolle régulière. Éta- mines cinq. Ovaire quadrilobé. Deux Noix dis- permes , ou quatre Noix monospermes , appliquées latéralement contre la base du style. Ord. i5. Convolvulacées. Corolle régulière. Étamines cinq. Fruit capsulaire. Angles du Pla- centa central sepliformes , correspondans aux su- tures des valves qui sont libres. Ord. 14. Polémonacées. Corolle régulière. Éta- mines cinq. Capsule triloculaire. Cloisons élevées sur le milieu des valves, et correspondantes aux an- gles d’un placenta central et triquètre. Ord. i5. Bignonées. Corolle irrégulière. Capsule biloculaire. Cloison parallèle ou opposée aux valves , tantôt simplement contiguë , tantôt continue et mu- nie alors d’ailes qui divisent les loges. Péris- perme nul. Ord. 16. Gentianées. Corolle régulière. Cap- sule uni-biloculaire. Valves formant par leurs rebords Tentrans une demi-cloison , quelquefois une cloison entière. Semences insérées sur les bords ou sur les parois des valves. LES PRIMULACÉES. 285 Ord. 17. Apocinées. Corolle régulière. Éta- mines cinq. Ovaire double. Deux follicules mem- braneux, quelquefois charnus. Ord. 18. Hilospermes. Corolle régulière. Baie ou drupe uni-multiloculaire. Loges inonospermes. Semences grandes , osseusses , luisantes , marquées d’un ombilic latéral , très long. ORDRE I. LES PRIMULACÉES, PRI MU LAC EÆ. IjES Primulacées ont été ainsi nommées à cause de leurs rapports avec la Prime-vère. Linneus les avoit divisées en deux ordres; l’un désigné par le nom de Rolaceæ , parce que les fleurs ont une corolle en roue, et l’autre appelé Preciæ , parce que les fleurs , en gé- néral hâtives, annoncent le retour du prin- temps. Les plantes de cette famille , la plupart vivaces par leurs racines, ont quelquefois une tige herbacée qui porte des feuilles sim- ples, (opposées ou alternes; quelquefois il s’élève de la racine une hampe ou tige nue, munie simplement de feuilles à sa base. Les fleurs, toujours complètes, monopétales et régulières, souvent d’un aspect agréable, af- fectent différentes dispositions. Dans les tiges 286 classe vrir, iîkdre i. feuillées, elles sont axillaires ou terminales , solitaires ou disposées en épi, en coryinb'e: dans les tiges nues , elles sont toujours ter- minales , rarement solitaires , plus souvent disposées en ombelle munie d’un involucre polyphylle. Fructification. Calyce divisé plus ou moins profondé- ment, persistant. Corolle presque toujours ré- gulière , à limbe ordinairement fendu en cinq lobes. Étamines en nombre déterminé, le plus souvent cinq, rarement plus ou moins, oppo- sées aux lobes de la corolle et en même nom- bre. Ovaire simple libre; style unique; stig- mate simple ou rarement bifide. Fruit uni- loculaire polysperme , souvent capsulaire; placenta central libre. Périsperme charnu. Embryon droit ; radicule inférieure ; cotylé*- dons semi-cylindriques. §. I. Fleurs -portées sur une tige. CENTUNCULUS , L. J. G. pi. 5o ; Part. pi. 83; Vaill. Bot. par. pl. 4, fig. 2. Centenille. Cal. 4-fide. Cor. en roue, 4-lobée. Et. 4. Stigmate simple. Capsule globuleuse , s’ouvrant horizontalement. — Feuilles opposées et alternes ; fleurs soli- LES PRIMULACEES. 287 taires, axillaires, quelquefois 5 -fuies, 5- andres, et alors congénère de YAnagallis. J uss, Centuvcuxüs (PI.). Ce nom, qui signifie une guenille, un objet vil, auroit-il été donné à la plante parce qu’elle est très commune? ANAGALLIS , T. pl 59 ; L. J. G. pl 5o ; Lam. pl. 101. Mouron. Cal. 5-fide. Cor. / en roue, 5-lobée. Et. 5. Stigmate simple. Fruit, comme dans le Çentunculus. — Tige tétragone ; feuilles opposées ; fleurs soli- taires, axillaires. ' Anasallis (Dioscor. Pl.), d’un mot grec qui signifie Hyacinthe ; ainsi nommé , selon Martinius , à cause de la belle couleur de ses fleurs. Obs. Les filamens des étamines sont velus dans VAnagallis arvensis , L. LYSIMACHIA , T. pl. 59 ; L. J. G. pl 5o ; Lam . pl. 101. Lisimachie , Corneille. Dif- férence du genre précédent : capsule s’ou- vrant en 5-io valves. — Feuilles opposées ou verlicillées; fleurs axillaires ou termina- les , solitaires ou disposées en épi , ou en co- rymbe; étamines quelquefois réunies à leur base. Lysimachia, du nom de Lysimaque , ami et dis- ciple de Calisthène. HOTTONIA , L. J. Lam. pl. ioo. Plumeau. 288 CLASSE VIII, ORDIIE I. Cal. 5-partite. Cor. iïypocratériforme ; lube court; limbe plane 5-lobé. F/r. 5. Stigmate globuleux. Capsule globuleuse, aeuminée. — Plantes aquatiques; feuilles verticillées , pinnées ou dentées; fleurs so- litaires axillaires , ou verticillées, et formant un épi terminal; verticilles munis d’invo- lucres polyphylles. Hottonia, du nom d’un Botaniste hollandais. CORIS, T. pl. 423 ; L. J. Lam. pi. 102. Corise. Cal. ventru, 5-denté; soies épi- neuses situées à la base des dents. Cor. tubuleuse, 5-lide, inégale. Et. 5. Stigmate simple. Capsule 5-valve. — Tige petite, très rameuse , suffrutescente à sa base ; feuilles linéaires alternes, ciliées ; fleurs ter- minales disposées en un épi court. Coris (Dioscor. Pl.), Punaise, en grec; ainsi nommé de la forme des semences. TRIENTALIS , L. J. G. pl. 5o ; Lam. pl. 275. Trientale. Cal. 7-partite. Cor. en roue,7-fide. Et. 7. Stigmate simple. Baie sèche, évalve. — Nombre des parties sujet à varier. Feuilles verticillées à la partie supérieure d’une lige simple et petite ; fleurs terminales , portées sur de longs pé- doncules. Triçntalis. LES PRIMULACÉES. 289 Trientajlis. Mot latin qui exprime une mesure de hauteur, 4 pouces ou 1 1 centimètres. ARETIA, Hall. L. J. Auricula-Ursi, T. Androsace, Lam. pl. 98 yjîg- 3, 4. Cal. 5— fi.de. CüR. Hypocraleriforme ; tube res- serré au sommet; limbe 5-partite. Et. 5, courtes. Stigmate capité. Capsule 5-vulve, oligospenne. — Petites plantes rampantes, couvertes de feuilles; fleurs axillaires pres- que solitaires. \ Aretia, du nom d’un Botaniste suisse. §. 1 1. Fleurs portées sur une hampe , rarement solitaires , plus souvent dispo- sées en ombelle et munies d'un im>o~ lucre polyphyllé. Feuilles radicales. ANDROSACE , T. pl. 4 6 ; L. J. C. pl. 5o ; Lam. pl. 98 , fig. 1 , 2. Auricula-Ursi , T. Androselle. Cal. 5-ficle. Cor. hjpo- cratériforme , 5-lobée ; orilice resserré , glanduleux. Et. 5. Stigmate simple. Cap- sule globuleuse , s’ouvrant au sommet en 5 valves. — Hampes nombreuses. Androsace (Dioscor. Pl. ), repos ou guérison d'homme , en grec ; ainsi nommé, à cause des ver- tus médicinales que les Anciens lui atlribuoient. PRIMULA, T. pl. 47 ; L. J. G. pl. 5o ; Lam. pl 98. Auricula-Ursi , T. pl. 46. T o 290 CLASSE VIIl } ORDRE I. Prime-vère , Oreille d'Ours. Cal. tubu- leux, 5-denté (plus court que la corolle dans V Auricula-Ursi T. ). Cor. tubuleuse , 5-lobée; orifice libre. Ét. 5. Stigmate simple. Capsule s’ouvrant au sommet en io dents. — Nombre des parties sujet à varier par ' la culture. • Primula ( Pl. ), -c'est-à-dire , première fleur du ■printemps. COR.TUSÀ , L. J. G. pl. 5o ; Lam. pl. gg. Adricdla-Ursi , T. Cortuse. Cal. 5-fide. Corolle en roue, 5-lobée; orifice un peu renflé et saillant en dehors. Et. 5 ; anthères adnées 2-lamellées. Stigmate simple. Cap- sule 2 -valve dans le Corlusa Mallhioli , 5- valve dans le Corlusa Gmelini. — Feuilles portées sur de longs pédoncules. Cortusa , du nom d’un Botaniste de Padoue. SOLDANELLA, T. pl. 16 ; L. J. Lam. pl. gg. Soldanellc. Cal. 5-partite. Cor. campa- nulée , multifîde comme déchirée à son lim-be. Et. 5 ; anthères sagiltées , adnées au dessous du sommet bifide des filamens. Stigmate simple. Capsule multivalve au - sommet. Solt>ant;i.la , peut-être du mol soi du in ou soli- dum , un sou; "ainsi nommé à cause de la -Forme de ,ses feuilles. ~ . LES OROBANGHOIDES. igt Ü ODE CA THEO N , L. J. G. pl 5o ; Lam. pl. 99. Giroselle. Cal. 5-fide; découpures réfléchies. Cor. en roue, 5-fide; tube court ; découpures longues, réfléchies. Et. 5 ; an- thères sagittées, Connivences. Stigmate sim- ple. Capsule presque cylindrique, s’ouvrant au sommet en 5 parties. — Fleurs penchées. Dodecathèon , douze, divinités , en grec ; à cause des fleurs qui sont au nombre de douze au sommet de la hampe. Obs.Ou ne connoît qu’une espèce de ce genre , appelée Meadia , du nom du docteur Méad. CYCLAMEN, T. pl 68; L. J. Lam .pl 100. Ciclame , Pain de Pourceau. Cal. 5-fide. Cor. 5-fide; tube globuleux, court; orifice saillant; découpures réfléchies. Et. 5 ; an- thères conni ventes. Stigmate simple. Baie globuleuse , 5-valve. — Hampes i-flores; (leurs penchées. Cyclamen (Théophr. Dioscor.) , du tpot cercle , en guec;'à cause de la ligure arrondie de la racine qui est tubéreuse et très grosse. O BS. Lé caractère des IJ ri mu lacées consiste dans les étamines opposées aux divisions de la corolle et en nombre égal , dans- le fruit uniloculaire , dans le placenta central libre, dans le périsperme charnu et dans l'embryon droit. CeLte famille se rapproche de la suivante par son fruit uniloculaire. T 2 2C)2 CLASSE VIII, ORDRE II. . I ORDRE IL LES OROBANCIIOIDES , O RO B AN C HO / DE Æ. Les Oiobanchoïdes, souvent parasites des racines des arbres , sont remarquables par leur tige ordinairement herbacée , presque succu- lente ou charnue, simple ou rameuse, garnie d’écailles plus ou moins serrées qui semblent tenir lieu de feuilles. Leurs fleurs , rarement solitaires , plus souvent disposées en épi , sont munies de bractées. FlTJCTinCATIOS. Calyce quadri ou septifide, quelquefois nul et suppléé par des bractées ; persistant. Corolle ordinairement labiée. Etamines didynames. Ovaire simple; style unique; stigmate simple ou bifide. Capsule uniloculaire, bivalve, po- ljsperme. Placentas adhérens au milieu des valves. Périsperme charnu, dur, presque corné. Embryon très petit, excentrique. Obs. La connoissance de la structure intérieure du fruit est absolument nécessaire pour déterminer l’ordre auquel il faut rapporter les plantes dont la corolle est monopétale hypogyne irrégulière , et dont les étamines sont didynames. En effet, les vé- LES OROBAN CHOÏDES. 2C)3 géfaux,qui constituent les familles appelées Oroban- choides, Rhinantboides, Acanthoides, Pyrénacées, Labiées, Personées el Bignonées, se ressemblent à peu près tous par la structure de la corolle , ainsi cjue par leurs étamines qui sont au nombre de quatre, et dont deux sont plus courtes : mais en considérant l’or- ganisation intérieure du fruit, on trouve des carac- tères importans, qui déterminent d'une manière pré- cise l’ordre auquel chacun doit être rapporté. - HYOBANCPIE, L. J. Cal. 7-partite; divi- sions linéaire?. Cor. tubuleilse, labiée j lèvre inférieure nulle, lèvre supérieure en voûte, échancrée. Stigmate échancré. — Plante de couleur de sang; tige très simple, ligneuse ; épi terminal aussi long que^ la tige et trois fois plus large; bractées i- flores, imbriquées Hyobanche, peut-être de deux mots grecs, dont le premier signifie Cochon, et le second, je svjfoque , j'étrangle; comme si l’on disoit: Plante nuisible aux cochons. OBOLARIA , L. J. Cal. 2-partite, brac- téiforme. Cor. campanulée à 4 découpures 2-ficles. Stigmate 2-lidc. — Tige simple ; feuilles opposées; épi terminal; fleurs d’un rouge pâle. Obolaria , û'obolus ; ainsi nommé , è cause de la petitesse et de la forme des feuilles. OROBANCHE, T. /;/. 81; L. J. Eam. pi. T 3 ig 4 C.LASSE VT II, ORDRE IT. 55 r. Orobanche. Cal. muni de 3 bracle'es , on tubuleux 5-lide inégal , ou nul , les brac- tées fesant les fonctions de calvce. Cor. •r tubuleuse, 2-labiée; tube ventru; lèvre supérieure concave écbancrée , lèvre in- férieure réfléchie 3-fide inégale. Ovaire glanduleux à sa base; stigmate 2-lobé. — Herbes presquë charnues, roussâtres, pa- rasites et naissant ordinairement sur les ra- cines des plantes; racine tubéreuse cou- verte d’écailles imbriquées; tige simple ou rameuse ; fleurs disposées en épi terminal, ou solitaires nu sommet d’une hampe. OroéanChe (Théophr. Dioscor. Pl.) , étrangle o robe, en grec. Obs. Les espèces d’Orobanche dont la tige est une hampe nue , uniflore , ont beaucoup d’affinité avec les espèces du genre suivant, qui sont uniflores. Juss. LATHRÆA, L. J. G. pl. 5s; Lam. pl. 55i. Clandestina , T. pl. 424. Phelypæa, T. pl. 479. Amblatum , T. pl. 481. Clandes- tine. Cal. campanulé, 4-fide. Cor. tubu- leuse ( grande, ventrue dans le Phelypæa , T.) 2-labiée; lèvre supérieure concave , en casque ( 2-fide dans le Phelypæa ) , lèvre inférieure réfléchie 3-fide ( entière dans V Amblalum , T.). Ovaire glanduleux à sa LES RHINANTHOIDES. 2^0 base; stigmate tronqué. Capsule s’ouvrant avec élasticité , oligosperme. — Plantes herbacées, les unes presqu’tentièrement ca- chées dans la terre, naissant sur les racines des arbres, et produisant des fleurs sail- lantes hors de terre solitaires ou disposées en épi ; les autres élevées sur la surface de la terre , et semblables à l’Orobanche. Lathræa, d’un mot grec qui signifie clandestine. Oss. Les Orobanclioïdes diffèrent sur-tout, des Primulacées, par leurs placentas adnés au milieu des valves. Elles se rapprochent des Rhinanthoides par leur corolle irrégulière, par le nombre et la propor- tion des étamines. De plus, on apperçoit dans le§ Orobanchoides les rudimens de la cloison qui divise en deux loges la capsule des Rhiuantliaides. ORDRE III. LES RHINANTHOIDES , RH I N AN THO I DF. Æ . : ; : : - ! J l fd T. Les plantes de cette famille ont une tige ordinairement herbacée , qui porte des feuilles opposées ou alternes. Les fleurs, munies de bractées , sont quelquefois solitaires , axil- laires ou terminales , plus souvent disposées en épi terminai. 296 CLASSE VIII, ORDRE III. FbüCTIFICA T I O N . Calyce divisé plus ou moins profondément, ordinairement tubuleux , persistant. Corolle presque toujours irrégulière. Étamines en nombre déterminé. Ovaire simple ; style uni- que ; stigmate simple, rarement bilobé. Cap- sule biloculaire , polysperme, 2-valve; cloi- son séminifère de chaque côté, opposée et continue aux valves qui s’ouvrent par leurs bords. Périsperme charnu. Embryon droit; cotylédons semi-cylindriques. §. I. Étamines deux , cinq ou huit. POLYGALA, T. pl. 79; L. J. G. pl. 62; Lam. pl. 598. Cal. à 5 divisions, dont deux beaucoup plus grandes, en forme d’ailes, souvent colorées. Cor. tubulée ; tube fendu supérieurement ; limbe 2-labié ; lèvre supérieure 2-fIde , l’inférieure con- cave, multifide ou entière. Et. 8, recou- vertes par la lèvre inférieure; filamens réunis en deux paquets; anthères i-locu- laires. Stigmate un peu épais, 2-fide. Cap- sule comprimée, en cœur renversé. — Her- bes .ou arbrisseaux ; feuilles ordinairement alternes; fleurs en épi terminal, Polygala (Dioscor. Pl.), beaucoup de lait, en LES EHTNANTHOIDES. 2<)7 grec; parce que, dit-on, les vaches qui broutent cette plante donnent beaucoup de lait. Obs. Dans le Polygala spinosa , le fruit est une baie , et les rameaux sont piquans. — Dans le Poly- gala Heisteria , le calyee est à 5 divisions égales, le tube de la corolle n'est pas fendu , et l’ovaire est eurmçnté de 4 pointes. Jcss. VERONICA , T. pl. 60; L. J. G. pl. 54; Lam. pî. i3. Véronique. Cal. à 4, rare- ment à 5 divisions. Cor. en roue, 4-lobée, ine'gale. Et. 2. Capsule échancrée au som- met. — Plantes herbacées, rarement suf- frutescentes ; feuilles opposées ou verticil- lées , et fleurs disposées en épis terminaux ou axillaires dans un grand nombre d’es- pèces; cpielcptefois , feuilles alternes et fleurs axillaires, solitaires. V> ro vie 4., du nom d’une princesse, selon Miller ; corrompu de Betonica , selon d’autres auteurs. CALCEOLARIA, Fecjill. Peruv. vol. 3, pl. 7 ; L. J. G. pl. 62; Lam./?/. i5; Smith, Icon. Plant, pl. 1-4. Calcéolaire. Cal. à 4 divisions égales. Cor. tubuleuse, 2-labiée; tube très court; lèvre supérieure petite, lèvre inférieure fort grande concave cal- céifortue. Et. 2 , courtes. Stigmate un peu obtus. Capsule conique, 4-valve à son sommet. — Herbes exotiques; feuilles près- 298 CLASSE VIII, ORDRE III. que toujours opposées; pédoncules i-multi- flores , axillaires ou disposés en corymbes terminaux. Calceolaria , de çalceolus , petit soulier; ainsi nommé, à cause de la forme de la lèvre inférieure. O BS. Nous avons cru devoir rapporter ce genre il la famille des Rhinantlioides , parce que la cloison est opposée aux valves. — Parmi les espèces *de Calceolaria découvertes par Commtîrs. , il en est quelques-unes dont Iesfeuiiles sont radicales, et dont les liampes sont uni ou billores. Voy. Smith, pl. 1 , 2. DISANDRA, L. J. Lam, pi. 270. Cal. 5-8 partite. Cor. en roue, 5-8-lobée, égale. Ét. 5-8. Stigmate simple. Capsule ovale. — Nombre des parties sujet à varier, celui de 7 plus constant. Feuilles alternes; fleurs axillaires, de couleur jaune. Disandra, de deux mots grecs, dont le premier est une particule qui exprime le doute , et le second signifie mari ; comme si l’on disoit, nombre des maris ou des étamines douteux, parce qu’il estr sujet à varier. g. II. Étamines didynames. SIBTHORPIA , L. J. G. pl. 55 ; Lam. pl. 535. Cal. turbiné, 5— parti te. Cor. en roue , 5-partite , égale. Ét. 4 , écartées par paires. Stigmate capilé. Capsule comprimée, orbi- culaire. — Plante herbacée rampante; feuil- LES RHI NANTHOIDES. 299 les alternes; Heurs axillaires, presque soli- taires , pédonculées , de couleur jaune. S.ibthorpia , du nom d’un Botaniste anglais. CASTILEIA, L.S. J. Lam. pl. 519. Cal. comprimé , fendu d’un côté. Cor. tubu- leuse , comprimée, 2-labiée ; lèvre supé- rieure canaliculée , lèvre inférieure très courte 2-fîde, divisions glanduleuses tubu- lées. Capsule ovale comprimée. — Feuilles alternes ; fleurs en épi terminal. Castireia , du nom d’un Botaniste espagnol. EUPHRASIA , T. pi, 78; L. J. G. pi. 5q; Lam. pl. 5i8. Pedicularis, T. Evfraise. Cal. 4 - fide. Cor. tubuleuse 2-labiée ; lèvre supérieure ordinairement écbancrée , lèvre inférieure 3-lobée , lobes égaux. An- thères épineuses à la base d’un de leurs lobes, dans les deux étamines plus courtes. Capsule ovale comprimée. — Feuilles op- posées ou alternes. Euphrasia , joie, en grec. 1 PEDICULARIS , T. pl. 77 ; L. J. G pl. 53 ; Lam. pl. 517. Pédiculaire. Cal. ventru , 5-fide. Cor. tubuleuse , 2-labiée ; lèvre supérieure en casque échancrée compri- mée très étroite , lèvre inférieure plane ouverte presque à 3 lobes , le moyen 3oO CLASSE VIII, ORDRE II T. v plus étroit. Capsule arrondie, mucronée, comprimée , souvent oblique au sommet. — Feuilles opposées ou alternes, quel- quefois simples , plus souvent ailées; fleurs en épi terminal. Pedicularis (PI.), c’est-à-dire, herbe, aux poux ; à cause de la vertu qu’on lui attribuoit pour détruire ces insectes. RHINANTIIUS , L. J. G. pl. 54 ; Lam. pi. 517. Pedicularis , T. pl. 77 ,fig. B, F , M , N , O , P. ElEPIÎAS , T. pl. 482. T3artsia , L. J. Cocrête , Crête de cocq. Cal. ventru, 4-fide. Cor,, tubuleuse , 2- labiée; lèvre supérieure en casque échan- crée ou entière étroite , lèvre inférieure ouverte ou réfléchie 3-lobée , lobe moyen plus large. Capsule ovale, comprimée. Se- mences quelquefois entourées d’un rebord membraneux. — Feuilles et fleurs opposées. Calyce 2-labié et lèvre supérieure en alêne ou en trompe d’éléphant dans 1 ’Elephas , T. Rhinanthus , de deux mots grecs qui signifient fleur, nez ; ainsi nommé , à cause d’une prétendue ressemblance entre la fleur de cette plante et le nez d’un homme. MELAMPYRUM , T. pl. 78; L. J. G. pl. 53; Lam. pl. 5r8. Mélampire , Blé- vache. Cal. tubuleux, 4-flde. Cor. tubu- / LES ACAtfTüOIDES. 3oi leuse, comprimée à son limbe, 2 -labiée ; lèvre supérieure en casque échancrée re- pliée sur les bords , lèvre inférieure plane droite sillonnée 3 -lobée , lobes presque égaux. Capsule oblongue , oblique , acu- minée , comprimée; loges 1 -spermes. — Feuilles opposées ; fleurs disposées en épi terminal; bractées très grandes. Melampyrum (Théoplir.), c’est-à-dire, blé noir , en grec j parce que les semences , qui -ont noires, ont en quelque sorte la forme d’un grain de Froment. Obs. Les Bdiinanthoides différent sur -tout des Gi'obanckoïdes par la capsule biloculaire. Elles -se rapprochent des Acantlioides par la corolle éga- lement irrégulière, par les étamines didynames , par la capsule biloculaire à cloison opposée aux valves. Nous avons rapporté à la famille des Personées les Manulea et Erinus, parce que la cloison de leur fruit est parallèle aux valves. ORDRE IV. LES ACANTHOIDES, A CA N T H O I D EÆ. On trouve dans cette famille, des plantes dont la tige est herbacée ou frutescente, ordinairement simple, et quelquefois garnie 3o2 CLASSA V I I r , ORDRE IV. d’épines. Les feuilles presque toujours op- posées, rarement verticillées, plus rarement alternes, sont simples et communément en- tières. Les fleurs qui naissent dans les aisselles des feuilles ou au sommet des tiges et des rameaux, sont tantôt solitaires, tantôt dis- posées en épi. Fructification. Calyee divisé, persistant, muni souvent de bractées. Corolle ordinairement irrégu- lière. Etamines 2 , ou 4 didyuames. Ovaire simple; style unique; stigmate bilobé, ra- rement simple. Capsule biloculaire , s’ou- vrant élastiquement en deux valves ; cloison séminifère opposée et adnée au milieu des valves , se fendant du sommet à la base en deux parties qui sont continues aux valves, et qui sont munies de quelques filamens cro- chus dans les aisselles desquels résident les semences. Périspermc nul. Cotylédons foliacés. g. I. Étamines quatre didynames. ACANTHUS , T. pl 80; L* J- G. pl 5q ; Lam. pl. 55o. Acanthe. Cal. 4 -parti fe; 2 divisions intérieures latérales, courtes;’ 2 extérieures très longues, opposées et LES ACANTHOIDES. 3o3 imitant deux lèvres , dont une supérieure concave légèrement échancrée, l’autre in- férieure plus large 2-lide à son sommet. Cor. tubulée , labiée ; tube très court fermé par des poils ; lèvre supérieure o , lèvre inférieure très grande, plane, droite, 3-lo- bée , obtuse, de la longueur de la lèvre supérieure du calyce. Anthères conniven- tes , oblongues, droites, velues antérieure- ment , strigiliformes. Stigmate 2-fide. Cap- sule ovale. Semences i ou 2 dans chaque loge. — Feuilles souvent grandes et pinna- tifides ; fleurs disposées en épi terminal ; calyce garni de trois bractées oblongues acuminées, la moyenne bordée de dents épi- neuses ; quelques espèces frutescentes épi- neuses , à feuilles entières et garnies sur- leurs bords de dents épineuses. Acanthus ( Théophr. Pi. ) ; ainsi nommé du jeune Acanthe dont parle la fable. O BS. Les, Acanthus ilici/olicics et Maderaspatensis diffèrent du caractère générique , soit par la struc- ture du calyce et des bractées , soit par les écailles qui ferment l’orifice du tube , soit par le stigmate qui est simple. Jussieu en a fait deux genres sous le nom de Dilivaria et Blepfiaris. BARLERÏA , Pl. nov. geh. pJ. 3i ; L. J. G. pl. S4 ; Lam. pi. 549. Barrelièrc , Co- 3c>4 CLASSE VIII, ORDRE IV. lasseau. Cal. à 4 divisions inégales , dont deux latérales très étroites, muni de deux bractées quelquefois spiniformes. Cor. in- fundibuliforme , 5-fide ; cinquième décou- pure plus profonde. Stigmates 2 , rare- ment 1. Capsule presque 4-gone; loges 2-spermes. — Herbes ou sous-arbrisseaux; aisselles des feuilles munies quelquefois d’épines simples ou géminées ; fleurs axil- laires ou terminales. Barleria. Genre consacré à la mémoire de Bar- relier , Botaniste français. RUELL1A , Pl. nov. gen. pl. 2; L. J. C. pi. 54 ; Lam. pl. 55o. Crustolle. Cal. 5-partite, muni souvent de deux bractées. Cor. infundibuliforme ; tube insensible- ment dilaté; limbe plane, 5-lobé , inégal. Stigmate 2-fide. Capsule oblongue , amin- cie à ses deux extrémités. Semences 3 - 5 , dans chaque loge. — Herbes ou sous-ar- brisseaux; fleurs axillaires ou terminales. Ruellia, du nom d’un Botaniste français, tra- ducteur et commentateur de Dioscoride. O BS. Tues Ruellia ovatci el/actea, Cav. Pl. Hisp. vol. 3 , pl. 254 et 255 , ont le stigmate simple. §. II. Étamines deux. JUSTICIA , L. J. G. pl. 54; Lam. pl. 12. Aphatoda , LES A G A N T H 0' 1 D E S. 3o5 Adhatoda , T. pi. 79. Di antheka , L. J. G. pl. 5r. Carmaniine. Cal. 5-partile ou 5-fide, souvent muni de 3 bractées. Cor. tubulée , 2-labiée ; lèvre supérieure échan- crée ou 2-fide, lèvre inférieure 3-fide ou 3- partile , lobe moyen plus large. Et. Fila- mens à une seule anthère dans le Justicia , à deux anthères dans le Dianthera. Cap- sule oblongue souvent amincie à sa base; loges mono-oligospermes. — Herbes ou ar- brisseaux ; feuilles rarement verticiilées , plus rarement alternes , quelquefois épi- neuses dans leurs aisselles; fleurs solitaires ou en épis , axillaires ou terminales. Jtjsticia , du nom d’un lîolaniste écossais. Obs. Les Acanthoides constituent une famille par- faitement naturelle ,et remarquable par la cloison de la capsule qui se fend élastiquement en deux parties, auxquelles sont attachés des filamens crochus qui soutiennent les semences. Cet ordre a de l’affinité avec le précédent , par les genres qui sont à 4 éta- mines, et il se rapproche des Lilacées parle Justicia qui n’a que deux étamines. Les fleurs qui naissent dans les aisselles des feuilles , sont ordinairement munies de deux bractées; tandis que les fleurs dis- posées en épi , sont toujours garnies de trois bractées , dont une se présente sous la forme de feuille florale. 2. y 3o 6 CLASSE VIII, ORDRE V. O R D R E V.. LES LILACÉES, LILACEÆ. Le nom de Lilacées a été donné aux plan- tes de cette famille, à cause du rapport qu’el- les ont avec cet arbrisseau connu de tout le monde, dont les fleurs précoces, d’un violet pourpré et bleuâtre, sont disposées en pani- cule pyramidale, et répandent une odeur si douce. Ces plantes ont une tige frutescente ou arborescente, garnie de rameaux opposés. Les feuilles qui sortent' de boutons écailleux souvent très gros , sont ordinairement sim- ples, rarement ailées. Leur situation est la même que celle des rameaux. Les fleurs , près- i que toujours complètes , forment communé- j ment une panicule , quelquefois elles sont • disposées en grappes ou en corymbes. Fructification. Calyce entier ou divisé. Corolle tubuleuse | régulière, à quatre ou cinq divisions plus ou i moins profondes, rarement nulle. Étamines deux. Ovaire simple; style unique; stigmate bilobé. Capsule bilocwlaire ; cloison opposée i LES LILACÉES. 30^ aux valves. Périsperrae charnu. Embryon droit; cotylédons foliacés; radicule souvent supérieure. NYCTANTHES , L. J. Lam. pi. 6. Pari- lium , G. pl. 5i. Cal. tubuleux entier. Cor. tubuleuse; limbe à 5 lobes obliques , échancrés au sommet. Anthères presque sessiles dans le tube. Capsule cordiforme, renflée sur le dos , comprimée sur les côtés , se séparant en deux valves. Une semence au fond de chaque loge. Radicule infé- rieure. — Rameaux tétragones; pédoncules axillaires et terminaux, multiflores ; pédi- celles 3 -flores munis de deux bractées, ou 5 -flores et munis de 4 bractées ; plusieurs fleurs sujettes à avorter. Nyctanthks , fleur de nuit, en grec. Ainsi nommé parce que les fleurs de l’espèce appelée Arbor tristis , s’puvrent pendant la nuit, et se referment dès que le jour commence à paroître. Obs. J ussieu a rapporté au genre Mogorium , toutes les espèces de Nyctanthes L., dont le fruit est une baie. LTLAC , T. pl. 372 ; J. Lam. pl. 7. Syringa, L. G. pl. 49. Lila ou Lilas. Cal. petit, 4-denté. Cor. infundibuliforme; tube cy- lindrique; limbe 4-partifp. Et. (quelque- fois 3 dans la variété du Lilac persica ) Y 2 3o8 CLASSE VlTI, ORDRE V. dans le tube. Capsule ovale- lancéolée , comprimée. Semences deux dans chaque , loge, entourées d’un rebord membraneux, attachées à la partie supérieure de la cloi- son qui se divise comme dans les Aean- toïdes. Lilac , nom arabe. Obs. Les espèces de ce genre sont toutes exo- tiques. Le Lilac vulgaris est originaire du Levant, etc. FONTANESIA, La Billard. Icon. PL Syr. pl. i ; Lam. pi. 22. Cal. 4-partite. Cor. à 4 divisions dont deux plus profondes. Et. insérées à la base de la corolle. Stigmates 2, aigus, courbés en dedans. Capsule presque ovale, comprimée, membraneuse, échailcrée, ordinairement 2-loculaire dans le centre; loges 1 -spermes. — Arbrisseau ; rameaux 4-goiies dans leur jeunesse; feuil- les toujours vertes ; fleurs en grappes axil- laires. Fontanesia . Genre consacré à In mémoire duPro- fesseur de Botanique au Mus. cl’Hist. Nat. de Paris. Gbs. Michaux qui, dans ses longs et pénibles voyages , ne s’est point borné à observer simple- ment les caractères des plantes, mais qui s'est ap- pliqué sur-tout à connoiti e leurs usages économiques, nous a appris que le Fontaneiia est un arbrisseau LES L I L A C É E î. 3og très abondant aux lieux bas et tempérés entre les liaules montagnes de la Syrie, particulièrement ù la proximité du rivage de la mer près Alexandrette, petit port où les navires de Marseille débarquent les marchandises destinées pour Alep. C’est le port où les Anglais vont faire des rhargemens de son bois, dont ils se servent pour la teinture en jaune. D’après les rapports de climat et de température, il est très probable que le Foiitanesia peut < tre natu- ralisé et se multiplier dans les déparlemens méridio- naux, et même dans les lieux maritimes où la rigueur des hivers est tempérée par l’air de la mer. Mich. FRAXINÜS, T. VL- 343 Jig a, h; L. J. G. pi. 49. Ornus , Dalèch. T. ibid.f/g. 1', K., l. Fresne ou Frêne. Cal. o et Con. o; ou Cal. 4-pavtite et Cor. à 4 divisions alon- gées linéaires. Et. ltypogynes ; anthères scssiles dans les fleurs apétales , portées sur un long filament dans celles qui sont pourvues de corolle. Stigmate 2-fide. Sa- mare ovale-oblongue , comprimée, termi- née par une aile membraneuse et échan- crée au sommet; loges i-spermes (une loge sujette à avorter ou s’oblitérant dans la maturité). — Tige arborescente ; feuilles opposées, rarement simples, presque tou- jours ailées avec impaire ; fleurs en pani- cules terminales , paraissant avant les feuilles. Fleurs de l 'Ornus à 4 pétales, ou Y 3 3lO CLASSE VTII, ORDRE V. monopétales à 4 divisions profondes , her- maphrodites ; fleurs du Fraxinus apétales et polygames , c’est-à-dire, hermaprodiles sur un individu, et simplement femelles sur un autre. Fraxinus. Obscur. Quelques auteurs prétendent qu’il vient d’un mot grec qui signifie cloison, parce qu’on se sert quelquefois du Fresne pour faire des clôtures de haies. O BS. Le Fraxinus et VOrnus ne devroient-ils pas former deux genres? Peut-être faudroit-il les rapprocher des Erables , • quoique ceux-ci soient dépourvus de périsperme. Juss. Le Fraxinus excelsior, L. croît naturellement dans nos forêts. Son écorce , cendrée et unie sur le tronc, est lisse et verdâtre sur les petits rameaux. Ses boutons , composés de 4 écailles, sont ovales-obtus et constamment noirâtres. Son bois dur, très liant, est employé pour les pièces de charronnage qui doivent avoir du ressort et de la courbure. C’est sur cet arbre de haute futaie que se plaisent les mouches cantha- rides. L’usage continué de la décoction de son écorce passe pour guérir les fièvres intermittentes. — L’es- pèce de Fresne nommée dans le Dict. Rotundifolia , croit en Italie et en Calabre. Il découle naturellement du tronc et des branches de cet arbre une liqueur très claire qui s’épaissit en grumeaux, et qu’on ap- pelle manne, en larmes. Celle qui découle par le moyen des incisions est la manne grasse. Les Lilacées diffèrent des Acanthoides par leur corolle régulière et par la présence du périsperme. LES JASMlSÉES. 3n ORDRE VI. LES JASMINÉES, JASMIN EÆ. Plusieurs plantes de cette famille, re- marquables, soit par l’élégance de leur feuil- lage, soit par le parfum suave qui s’exhale de leurs fleurs, sont cultivées pour contribuer à l’ornement de nos jardins. Leur tige est fru- tescente ou arborescente. Les feuilles qui sor- tent de boutons coniques et écailleux , sont presque toujours opposées , ordinairement simples, rarement ternées ou presque ailées. Les fleurs, disposées en coryrnbe ou en pa- nicule , terminent les rameaux , ou sont situées dans les aisselles des feuilles. Fructification. Calyce à quatre ou huit divisions plus ou moins profondes. Corolle tubuleuse régulière. Etamines ordinairement deux. Ovaire simple; style unique ; stigmate bilobé. Péricarpe charnu , biloculaire disperme , ou unilocu- laire et contenant une , deux ou quatre se- mences. Semences quelquefois arillées. Péris- perme oléagineux, ou charnu, ou cartilagi- neux, quelquefois nul. Embryon droit; coty- 3l2 CLASSE VIII, ORDRE VI. lédons foliacés ; radicule souvent supérieure. CHIONANTHUS , L. J. G. pl. 39; Lam. pi. (j . Cal. 4-parlite. Cor. Tube très court; limbe 4-partile, divisions longues linéai- res. Anthères presque sessiles , insérées dans le tube. Drupe contenant un noyau strié, 1 -sperme. Périsperme o. — Ar- bres; feuilles simples; fleurs semblables à celles du Fraxinus ornus L. , disposées en corymbes axillaires et terminaux, quel- quefois triandres. Chionanthus, fleur de neige, en grec; ainsi nom- mé, parce que les grappes de fleurs dont il est char-; gé, le font paroUre confine couvert de neige. Obs. Le Thou in IA de Th unb. est congénère de Chionanthus. Jyss. OLE A , T. pi. 3yo ; L. J. G. pi. 93 ; Lam. pl. 8. Olivier. Cal. petit, 4 -denté. Cor. infundibuliforme; tube court ; limbe 4-fiwe. Stigmate un peu épais à deux divisions échancrées. Drupe renfermant un noyau i-loculaire et i-sperme dans la maturité ( 2-loculaire et a-sperme, avant la matu- rité ). Périsperme oléagineux. — Feuilles toujours vertes , ordinairement opposées ; fleurs en panicules axillaires ou terminales. OfEA ( I’I. ) vient du mot grec Elaia , dont se ser- voit Théophraste pour désigner la même plante. LES JAS MINÉES. 3l3 Obs. Ij'O/ea europœa croît naturellement dans le midi de l’Europe. L’huile qu’on retire de ses fruits est infiniment supérieure à celle que fournissent plusieurs autres végétaux. — Dans VOlea a meri ca- ria , les fleurs sont polygames et disposées en grap- pes courtes, les découpures de la corolle sont réflé- chies, et le style est presque nul. Cette plante est cultivée dans le jardin de Gels, ainsi que les Olea capensis undulata Ait. , fragrans Thunb. etc. PHILLYREA , T. pi. 3 67 ; L. J. G. pi. 92 ; Lam. pl. 8. Filaria. Cal. très petit, 4-denté. Cor. courte, 4-fide. Baie 2-loculaire; loges 1- spermes ( une loge sujette à avorter). Périsperme charnu. — Feuilles toujours vertes; fleurs ramassées clans les aisselles des feuilles. Stigmate simple et un peu épais, Linn. Phillyrfia (Dioscor. ). Les Grecs ont donné ce nom au Tilleul; les Latins l’employoipnt pour dé- signer l’écorce de cet arbre (1). MOGORIUM , J. Lam. pl. 6. Nyctanthes , L. G. pl. 106. Mogori. Cal. 8-fide. Cor. tubuleuse; limbe 8-partile, ouvert. Ét. dans le tube. Baie ordinairement didvme , 2- loculaire Juss. ( 1 - loculaire , Gærtn. ) 2 -sperme. Semences aritlées. Périsperme (1] Displiceni nexa ptilyra coronnr. H or . Ode 33 , liv. 1 . 3l4 CLASSE VIII, ORDRE vi. cartilagineux. Radicule inférieure.— Fleurs terminales ou axillaires , presque en co- rj'inbe, quelquefois io-i2-üdes. Mogorxum , nom de pays. JASMINUM , T. pl. 368; L. J.Lam. pi. 7. Jasmin. Cal. 5-denté ou 5-fide. Cor. tubu- leuse; limbe plane à 5 divisions obliques. Et. dans le tube. Baie 2 -loculaire 2-sper- me ( une semence sujette à avorter). Se- mences arillées. Périsperme peu sensible. Radicule inférieure. — Feuilles rarement simples , plus souvent ternées ou presque ailées , quelquefois alternes ; pédoncules axillaires ou terminaux multiflores. I , 1 * ' J s . * Jasmin dm , mot turc. Obs. Le Jasmin commun qui est originaire des Indes, ne donne point de fruits dans nos climats; mais on le multiplie facilement de marcottes , et même de boutures. — Alton rapporte à ce genre les Nyclanihes sambac et glaucum , L. LIGUSTRUM, T. pl. 36y; L. J. G. pl 92 ; Lam. pl. 7. Troène. Cal. très petit , 4- denté. Cor. Tube court ; limbe ouvert , 4- fide. Baie 2-loculaire, 4-sperme. Semences deux dans chaque loge, ou plus rarement une seule, par l’effet de l’avortement. Pé- risperme presque cartilagineux. — Feuilles LES PYRÉNACÉES. 3l5 simples; fleurs disposées en panicule termi- nale, quelquefois 3-andres. Ligustrum ( Virg. PI. ) ; ainsi nommé , parce que le Ligusb-um vulgare croissoit en abondance dans la Ligurie , contrée d’Italie. OBS. Les Jasminées ont une grande affinité avec les Lilacées, soit par leur corolle régulière, soit par le nombre des éiamines; mais elles en diffèrent, sur-tout par la nature du fruit. Elles se rapprochent des Pyrénacées par le péricarpe qui est charnu ou bacciforme dans un grand nombre de genres de cette famille. ORDRE VIL PYRÉNACÉES, P Y MENACE Æ. Les plantes que renferme cette famille , ont été nommées Pyrénacées à cause de la nature J de leur fruit. Elles sont placées entre les Jasminées et les Labiées, parce qu’elles ser- vent, pour ainsi dire , de lien à ces deux familles. En effet, les premiers genres dont le fruit est une baie, ont un rapport mar- qué avec le Troène, le Jasmin , etc. ; tandis que la Verveine , dont les semences sont presque nues, a une grande affinité avec les Labiées qui sont gymnospermes. La tige 3l6 CLASSE VIII, ORDRE VIL des Pyrénacées est presque toujours frutes- cente. Les feuilles sont souvent simples, et ordinairement opposées. Les fleurs varient dans leur disposition ; tanlôt elles sont por- tées sur des pédoncules rameux , très longs et opposés, dont l’ensemble forme un co- rymbe ou une panicule; tantôt leurs pédon* culessont simples , courts et alternes sur l’axe d’un épi ou d’une grappe. Fructification. Calyce tubuleux, souvent persistant. Co- rolle tubuleuse , à limbe communément irré- gulier. Etamines quatre , presque toujours di- dynames , rarement deux ou six. Ovaire sim- ple, style unique; sligmatesimple ou bilobé, quelquefois coudé. Fruit, péricarpe charnu contenant 1-4 osselets, rarement semences nues et agglutinées par un tissu utriculaire. Périspçrme nul. Embryon droit; cotylédons presque foliacés; radicule inférieure. §. I. Fleurs disposées en corymbe. Péricarpe charnu. CLERODENDRUM, L. J. G. pi. 57; Lam. pi. 544. Cal. campanulé , 5 - fuie. Cor. infundibuliforme ; tube grêle cylindrique ; limbe 5-partite presqu’égal ouvert, divi- LES PYRÉN ÂGÉES. 817 sions presque unilatérales. Ét. très saillan- tes. Stigmate simple. Baie recouverte par le calyce , i-Ioculaire, contenant quatre osselets x - spermes , s’ouvrant souvent en quatre parties dans la maturité. — Ar- brisseaux ; pédoncules axillaires ou ter- minaux , multiflores. CtERonENDRüM , arbre heureux , en grec. OVIEDA , L. J. G. pl 5y ; Lam. pl 538. Valdia, Plum. tiov. gen. pl 24. Cal. campanule, ouvert, 5-fide. Cou. infun- dibuliforme; tube grêle, très long, dilaté au sommet; limbe court, 3-lobé , pres- qu’égal. Et. tressaillantes. Stigmate simple. Baie recouverte par le calyce, i-loculaire,. contenant 4 osselets i-spermes (deux sujets à avorter), se desséchant dans la maturité, et s’ouvrant en 4 parties. — Arbrisseaux; pédoncules multiflores , axillaires ou ter- minaux. Ovieda , du nom d'un Espagnol qui a fait con- noîtve plusieurs plantes d’Amérique dans son his- toire générale des Indes occidentales. VOLK AMERI A , L. J. G. pl. 56 ; Lam. pl. 544. Cal. turbiné, 5-fide ou. presque entier. Coït, tubulée; tube long, cylindracé; limbe 5-partite presqu’égal ouvert , divisions près- 3l8 CLASSE VIII, ORDRE VII. que tournées d’un seul côté. Ét. unilatérales saillantes. Stigmate 2-fide, inégal. Baie con- tenant deuxo.sselets2-loculaires, 2-spermes. — Arbrisseaux ; base des pétioles souvent persistante; pédoncules 3-llores, terminaux et axillaires. Volkameria, du nomd’un Botaniste allemand. ÆGIPHILA, L. J. Lam. pl. 70. Cal. petit,, campanulé, 4-denté, persistant. Cor. in- fundibuliforme; tube alongé; limbe plane,, 4-fide, égal. Et. de grandeur égale, sail- lantes. Stigmates 2, oblongs. Baie conte- nant quatre osselets 1 -spermes , dont quel- ques-uns sujets à avorter. — Arbrisseaux;; pédoncules trichotomes , multiflores, supra- axillaires. Ægiphila, aimée des boucs, en grec. CALLICARPA, L. J. G. pl. 94; Lam. pl 69. Cal. campanulé , 4-lide. Cor. tubulée limbe 4-fide, égal. Et. de grandeur égale saillantes. Stigmate simple. Baie i-loculaire contenant quatre osselets 1 -spermes. — Arbrisseaux tomenteux; fleurs axillaires presque verticillées , pédoncules dichoto- mes, mlillinores. Cali,icari>\ , beau fruit, en grec. Obs. L’embryon du Callicarpa est entouré, seloi LES PYRÉNACÉES. 3l<) Gœrtner , d’un périsperme charnu , et sa radicule est supérieure. VITEX , T. pl. 373 ; L. J. G. pi. 56 ; Làm. pi. 541. Gattilier. Cal. court, 5-denté. Cor. tubuleuse, 2-labiée; tube grêle, cy- lindracé; limbe plane à 5-6-lobes inégaux. Stigmate 2-fide. Drupe mou , contenant un osselet 4-loculaire, 4-sperme. — Arbris- seaux ; feuilles ordinairement digitées, rare- ment simples, ternées ou ailées; fleurs ver- ticillées , disposées en panicule , souvent terminales , péduncules presque toujours 3-flores. Vitex , dérive de l’allemand wyd , qui désigne le Viburnum , d’où ont été formés les mots latins Vitilis et Vitex. CORNUTIA, Plum. nov. gen. pl. 17; L. J. Lajvt. pl. 541. Cal. petit, 5-denté, persis- tant. Cor. tubulée, 2-labiée; tube cylin- drique; lèvre supérieure 3-fide presque égale, lèvre inférieure 3-fide, lobes latéraux très courts. Quelques étamines saillantes. Stigmate 2-fide. Drupe 1 -sperme. — Arbris- seaux; tige 4-gone ; fleurs axillaires ou terminales disposées en panicule , pédon- cules trichotomes. Cornutia , du nom d’un Botaniste français. GMELINA, L. J. G. pl. 56; Lam./?/. 642. 320 CLASSE VI fl, ORDRE VII. Cal. liés petit, 4-denté. Cor. tubuleuse , dilatée et ventrue à son orifice ; limbe 2- labié ; lèvre supérieure en voûte , lèvre inférieure plus courte 3 -lobée. Stigmate simple. Drupe mou, contenant un osselet 3-loculaire ; loges latérales i-sperines, l’in- férieure stérile. Gærtn. — Arbres très épi- neux ; fleurs presque semblables à celles de la Digitale. Gmelinà , du nom d’un Botaniste allemand, né à Tubingue, ville de Souabe. ? §. 1 1. Fleurs disposées eu cpi. Péricarpe charnu. CITHAREXYLUM , L. J. G. pi. 56 ; Lam. pi. 545. Bois de GuilLare. Cal. campanule, 5-denté ou presque entier. Cor. infundi- bulilorme ; tube insensiblement dilaté ; limbe plane ouvert , à 5 lobes presque égaux. Et. non saillantes. Stigmate capité. Baie contenant deux osselets a-loculaires ; loges 1 -spermes. — Arbrisseaux; feuilles quelquefois presque alternes ; fleurs dis- posées en épis lâches , terminaux ou axil- laires. Cftharexyi. um , bais de Guitare, en grec. DURA N TA , L. J. G. pl. 07; Lam.;)/. &4S. Cal- LES PYBÉNÀCÉES. 321 Cal. tronqué, presque 5-fide. Cor. infun- dibuliforine ; tube un peu arqué; lin be à 5 lobes presque égaux. Et. non sail- lantes. Stigmate simple. Baie i-loculaire, entièrement recouverte par le calyce per- sistant et resserré à son sommet , conte- nant quatre osselets 2-loculaires ; loges i— spermes. — Arbrisseaux; rameaux 4-gones; fleurs disposées en épis lâches , axillaires ou terminaux. Epines axillaires dans quel- ques espèces. Duranta, du nom d’un Botaniste italien. LANTANA , L. J. G. pi. 56; Lam. pi. 5qo. Camara , Plum. tiov. gen. pl. 2. Cal. 4- denté, court. Cor. hypocratériforme; tube grêle , courbé ; limbe plane à 4 lobes iné- gaux. Et. dans le tube. Stigmate coudé- Drupe mou, contenant un osselet 3-locu- laire; deux loges supérieures 1 -spermes t l’inférieure stérile. — Plantes frutescentes , rarement herbacées; tige4~gone; rameaux quelquefois chargés d’aiguillons crochus ; fleurs rapprochées en paquets ombellifor- mes axillaires et pédonculés , munies cha- cune d’une bractée. Lantana , synonyme de Viburnum , dans les écrit» des Anciens. ' 2. X 322 CLASSE VIII, ORDRE VIL SPIELMANNIA , J. Lam. pl. 85. Lantana , L. Cal. 5-fide.CoR. lijpoeratériforme; tube de la longueur du calyce; orifice velu; limbe plane à 5 lobes presque égaux. Et. dans le tube. Stigmate coudé. Drupe con- tenant un osselet 2-loculaire , 2-sperme. — Arbrisseau ; feuilles supérieures alter- nes; Heurs solitaires axillaires. Spielmannia, du nom d’un Naturaliste alsacien. §. III. Fleurs en épi. Semences nues. VERBENA, T. pl. 94; L. J. G. pl. 66 ; Lam. pl. 17. Cal. à 5 dents , dont une comme tronquée , persistant. Cor. infun- dibulif'orme courbée; limbe 5-fide inégal. Et. 4, non saillantes. Stigmate obtus. Qua- tre semences nues , agglutinées par un tissu utriculaire. — Herbes ou arbrisseaux ; feuilles opposées ; fleurs munies d’une brac- tée , disposées en épi court ou alongé. Veubena (Pl.) , c’est-à-dire,' venerisvena. On sait que cette plante étoit en grande vogue chez les magi- ciennes, qui l’employoient sur-tout pour tachei de rallumer les feux d’un amour prêt à s’éteindre. ZAPANIA, Lam. pl. 17. Verbena, L. J. Blairia, G. pl. 56. Cal. 4-denté, court. Cor. tubuleuse ; tube cylindrique ; limbe les PYRÉNACÉES. 323 r ouvert, 5- lobé, inégal. Et. 2 ou 4, non saillantes. Stigmate coudé. Deux semences recouvertes par le calyce changé et devenu comme 2-valve. — Feuilles quelquefois ternées. Zapanïa , du nom d’ün Botaniste milanois. §. IY. Genres qui ont de V affinité avec les Pyrénacées. SELAGO , L. J. G. pl..^i ; Lam. pi. 521. Cal. tubuleux 4-5-fide inégal. Cor. hypocra- tériforme; tube court ou alongé filiforme; limbe plane 3-5-fide égal ou inégal. Et. 4 didjnames. Stjle 1 ; stigmate simple. Semences 1-2 recouvertes par le calyce* Périsperme charnu ; radicule supérieure. — Herbes ou arbrisseaux ; feuilles alternes ; fleurs en épis ou en corymbes. Seeago, du mot latin Selipo, parce que les Drui- des fesoient grand cas de cette plante. Obs. Les espèces dont la corolle est régulière, appartiennent peut-être à un autre genre, et même à un autre ordre. Juss. HEBENSTRETIA, L. J. G. pt 5i; Lam. pl. 521. Cal. spathilorme échancré, fen- du profondément en dessous. Cor. tubu- leuse irrégulière ; une seule lèvre supérieure •324 CLASSE VIII, ORDRE VIT. 4-fide. Ét. 4. didynames. Style 1 ; stigmate simple. Capsule i-loculaire, 2-valve, 2- sperme. Semences au fond de la capsule; tunique intérieure de la semence renflée, charnue et imitant en quelque sorte un pé- risperme ; radicule supérieure. — Plantes herbacées ; feuilles alternes linéaires; Heurs munies de bractées , presque verticillées , disposées en épis. Hebenstretia , du nom d’un Naturaliste, Pro- fesseur de Médecine à Leipsic. Obs. La famille des Pyrénacées est divisée en quatre sections. La première et la troisième sont liées ensemble par le moyen du Lantana, qui est placé dans la seconde , et qui a autant de rapport avec le Verbena qu’avec le Vitex. Les genres de la qua- trième section ont quelque affinité avec les genres jprécédens , mais ils s’en éloignent par plusieurs ca- ractères : le Selago paroît en différer sur-tout par la présence du périspenne, et V Hebenstritia par la na- ture de son fruit. Les Pyrénacées diffèrent sur-tout des Jasminées, par la nature du fruit et par le nombre des étamines ; elles se rapprochent des Labiées par les semences qui sont nues dans quelques genres, par l’absence du périsperme, et par les étamines souvent didy- names dans l’une et l’autre famille. 1 i ) LES LABIÉES. 325 ORDRE VIII. LES LABIÉES, LA B I AT Æ. Les Labiées présentent un groupe de plan- tes évidemment rapprochées par la Nature. Il est facile de rapporter ces plantes à la famille qui leur convient; mais il est sou- vent très difficile de déterminer le genre au- quel elles doivent appartenir. En effet, les végétaux qui constituent une famille parfai- tement naturelle, étant conformes dans un grand nombre de caractères, sur-tout dans ceux qui sont les plus importans, les genres ne peuvent être fonde's que sur les différen- ces, souvent très légères, que présentent les organes de la fructification. On peut même avancer, comme l’ont déjà observé plusieurs Botanistes, que les genres sont d’autant plus artificiels , que les familles dont ils font par- tie, sont plus naturelles. La famille des La- biées n’est pas la seule qui vienne à l’appui de cette vérité ; les Ombellifères , les Cruci- fères, les Légumineuses, etc. en fournissent également une preuve frappante. X 3 3^6 CLASSE VIII, ORDRE VIII. Les Labiées ont une racine presque tou- jours fibreuse, rarement tubéreuse. Leur tige communément herbacée, est létragone, ra- meuse, à rameaux opposés. Les feuilles sim- ples, et le plus souvent entières, ont une situation semblable à celle des rameaux. Les fleurs, ordinairement munies de bractées ou de soies, sont presque toujours disposées en anneau ou verlicillées, terminales ou axil- laires. Ces fleurs ont communément une co- rolle bilabiée, c’est-à-dire, que le limbe forme deux lèvres plus ou moins rapprochées. La lèvre supérieure en général moins large que l’inférieure, recouvre les étamines. Elle est si Courte dans quelques espèces, qu’elle paroit entièrement nulle. Il arrive quelquefois que la corolle est renversée ou naturellement ou par l’effet de la torsion du tube; dans ce cas , la lèvre qui est située inférieurement est réel- lement la supérieure, puisqu’elle est ordinai- rement plus petite, et puisque les étamines sont penchées sur elle. Fructification. Calvce tubuleux quinquefide ou bilabié, persistant. Corolle tubuleuse irrégulière, or- dinairement bilabiée. Étamines quatre ( deux quelquefois sujettes à avorter), didjnumes, LES LABIÉES. Sz'J insérées sous la lèvre supérieure de la co- rolle. Ovaire simple quadrilobé, libre; style unique, naissant du réceptacle entre les lobes de l’ovaire; stigmate bifide. Fruit, quatre semences nues, droites, situées au fond du calyce qui persiste, et attachées par leur base à un placenta commun peu saillant. Em- bryon droit dépourvu de périsperme; coty- lédons planes; radicule inférieure. O bs. Les végétaux de celte famille ont, selon l’observation de Jussieu , une vertu stomachique et cordiale, qui paroît provenir d’un principe amer et aromatique qu ils contiennent. Ces deux dernières substances étant réunies se corrigent mutuellement, et forment un mixte salutaire qui réside dans presque toutes les Labiées , mais avec des proportions diffé- rentes. Par exemple , l’aromate domine dans la Sauge , l’amertume dans la Germandrée ; aussi ces plantes ne doivent pas être employées indifférem- ment l’une pour l’autre. La Sauge remédie aux gran- des affections des nerfs ; elle rappelle la vie et le mouvement dans ces organes : la Germandrée ranime le ton afFoibli des fibres de l’estomac. / §. I. Deux Etamines fertiles , et deux avortées. LYCOPUS, T. pl. 89; E. J. Lam. pl. 18. Cal. tubuleux 5-fide. Cou. tubuleuse 4- 328 CLASSE VIII, ORDRE VIII. lobée presque égale, lobe supérieur plus large échancré. Et. écartées. — Herbes; feuilles sinuées ou pinnatifides ; fleurs axil- laires verticillées sessiles. Lycopus, Pied de loup , en grec. AMETHYSTEA , L. J. G. pl 66 ; Lam. pl. 18. Cal. campanule 5-fide. Cor. tu- buleuse presque 2-labiée; lèvre supérieure à deux lobes ouverts , lèvre inférieure à 3 lobes, le moyen plus long concave. Style courbé en dedans à son sommet. — Fleurs en corymbes axillaires et terminaux. Amethystea, ainsi nommé, à cause de la cou- leur des fleurs. CCJNILA, L. J. Lam. pl 19. Cal. cylin- drique 10-strié 5-denté. Cor. 2 - labiée ; lèvre supérieure droite plane échancrée , lèvre inférieure 3-lobée. Semences au fond du calyce dont l’orifice est fermé par des poils. — Fleurs en corymbes ou en verticil- les axillaires et terminaux. Cuniea (Pl.), nom que les Anciens donnoient à une espèce de Sarriete. ZIZIPHORA, L. J. G. pl 66; Lam. pl 18. Cal. presque cylindrique strié 5-denté, barbu à son orifice. Cor. 2-labiée; lèvre supérieure réfléchie entière, lèvre inférieure LES LABIÉES. 329 3-lobée. — Fleurs en paquets axillaires ou terminaux. Port, du Thiin. Ziziphora, qui porte le Zizi; de deux mots, dont l’un est indien et l’autre grec. MONÀRDA , L. J. G. pl 66; Lam. pi. 19. Cal. cjlindrique strié 5- denté. Cor. cy- lindrique 2-labiée; lèvre supérieure droite étroite entière enveloppant les étamines, lèvre inférieure réfléchie plus large 3-lobée , lobe moyen plus long. Anthères oblongues , vacillantes. — Fleurs axillaires verticil- lées , ou capitées et terminales. Monarda , du nom d’un Botaniste espagnol. ROSMARINUS , T. pl 92 ; L. J. Lam. pi. ig. Romarin. Cal. comprimé au sommet et 2-labié; lèvre supérieure entière, lèvre inférieure 2-fide. Cor. tubuleuse 2-labiée ; tube plus long que le calyce ; lèvre supé- rieure 2-partite , lèvre inférieure 3-fide, di- vision moyenne fort grande concave. Et. saillantes; filamens subulés, arqués, dentés latéralement à leur base. — Sous-arbris- seau; fleurs verticillées en épi terminal. Rosmarinus , rosée de la mer. Obs. Les fleurs du Romarin , distillées avec l'eau-de-vie , donnent la liqueur connue sous le nom d’Eau de la Reine d’Hongrie. / 33o CLASSE VIII, ORD 11E VIII. SALVIA , T. pl. 83 ; L. J. G. pl. 66 ; Lam. pl. 20. Horminum et Sclarea , T. pi. 82. Sauge , Sclarée , O/va/c , Ormin. Cal. presque campanule strié 2-labié; lèvTL’e su- périeure i-3-dentée, lèvre inférieure 2-lide. Cor. tubuleuse 2-labiée; tube insensible- ment dilaté, comprimé à son sommet, plus long que le calyce; lèvre supérieure envoûte entière ou échancrée, lèvre infé- rieure 3-lobée , lobes latéraux étroits, lobe mojen plus grand et arrondi. Filamens des étamines arqués, portés chacun transver- salement sur un pivot et versatiles , libres dans toute leur longueur , connés à leur base, munis à leur sommet d’une anthère oblongue i-loculaire. — Herbes ou sous- arbrisseaux; fleurs i-3, sortant de l’aisselle d’une feuille ou d’une bractée , souvent disposées en épi. Salvia ( Pl. ) , de salvare , à cause des grandes vertus cju’oii lui attribue. Oss. On trouve souvent dans les corolles des Sauges deuv petits rudimens d’étamines stériles, sous la forme de glandes pédicellées. — La lèvre supérieure est concave , en forme de cuiller dans l 'Horminum , T. — Dans le Salvia cretica , L. le calyce est diphylle, l’ovaire est surmonté de deux styles , et les semences avortent. J uss. LES LABIÉES. 33 1 COLLINSONIA , L. J. G. pl. 66 ; Lam. pl. 2r. Cal. 2- labié ; lèvre supérieure 3 -dentée , lèvre inférieure 2-lide. Cor. infundibuli- forme , irrégulière; tube très long; limbe comme 2-labié; lèvre supérieure très courte 4-lobée, lèvre inférieure très longue mul- tifide ou frangée. Semence x (3 avortées ), globuleuse. — Fleurs en panicule termi- nale. Collinsonia, du nom d’un Membre de la Société rpyale de Londres. §. II. Quaire Étamines fertiles. Corolle unilabiée , lèvre supérieure presque nulle. BUGULA , T. pi. 98; J. Ajuga. L. Lam. pl. 5oi. Bugle. Cal. 5-fide presque égal. Cor. tubuleuse labiée; lèvre supérieure très petite 2-dentée, lèvre inférieure 3-lobée, lobe moyen grand en cœur renversé. — Tige rampante stolonifère; fleurs verlicil- lées, disposées en épi terminal; corolle du Bugula Orienlalis , L. renversée. Bugula, vient j à ee que l’on croit, d’un ancien mot lranrais Bugle, qui signifie la mêjne plante. TEÜGRIUM , T. pl. 98 ; L. J. Lam. pL 5oi. Chamædris, T. pl. 9-7. Cham^pitis, T. pl. 98. ' POLIUM , T. pl. 97. ScORDIUM , 33 2 CLASSE VTII, ORDRE VIII. Cav. Plant. Hisp. pl. 3i. Germandrêe , Ivette. Cal. 5-fide, ordinairement tubu- leux. Cor. tubuleuse labiée ; tube court ; lèvre supérieure à deux découpures réflé- chies sur les côtés, lèvre inférieure 3-lobée , lobe moyen plus grand ( ou corolle i -labiée , lèvre inférieure 5-lobée ). Et. saillantes, si- tuées dans la scission de la lèvre supé- rieure.— Plantes ordinairement herbacées ; fleurs du Polinm capitées terminales ; fleurs des Teucrium et Chamcedris axillaires ou terminales éparses; fleur terminale du Teu~ crium campanutatum campanulée régu- lière 5-6-lobée et 5-6-andre. Juss. Teucrium (Dioscor. Tl.), du nom de Teucer , prince Troyen. §. III. Quatre Étamines fertiles. Corolle bilabiée. Calyce quinquefide. SATUREIA , T. L. J. Lam. pl. 504. Cala- mintiîa , T. Thymbra , T. Thymus , T- Sarriete. Cal. tubulé strié. Cor. tubu- leuse 2-labiée ; lèvre supérieure droite ob- tuse légèrement échancrée, lèvre inférieure ouverte 3-lobée , lobes obtus pi%sque égaux. Ét. écartées. — Fleurs verticillees dans le Thymbra T. , capitées terminales dans le LES LABIÉES. 333 Thymus T. , axillaires portées sur des pé- doncules i-3 flores dans le Salureiâ T. , multiflores dans le Calaminthâ T. ; feuilles ponctuées dans quelques espèces ; tiges quel- quefois suffrutescentes. Satureia, du mot arabe Satar, qui désigne, dans celtelangue , la plus grande partie des Labiées. HYSSOPUS, T. pl. 95; L. J. Lam. pl. 5o2. Hysope. Cal. oblong légèrement strié. Cor. tubuleuse 2 -labiée; tube cylindrique de la longueur du calyce ; lèvre supérieure droite plane courte échancrée , lèvre in- férieure 3 -lobée, lobe moyen grand, en coeur renversé crénelé. Et. écartées. — Pé- doncules multiflores axillaires; corolle de V Ilyssopus lophantus , L. renversée. Hyssopüs (Dioscor. PI.), d’un mot oriental qui signifie la même chose ; Ezob en hébreu , Zoujfa en arabe. NEPETA, L. J. Lam. pl. 5o2. Cataria, T. pl. 95. Tube de la corolle alongé cour- bé ; orifice ouvert ; limbe 2-labié ; lèvre supérieure droite échancrée , lèvre infé- rieure 3- lobée, lobes latéraux très courts réfléchis , le moyen plus grand concave et crénelé. Et. rapprochées. — Fleurs verticil- lées, disposées en panicules ou en épis ter- 334 classe vin, ordre viii. minaux; pédoncules multiflores. Bractées larges dans quelques espèces, et placées sous les verticilles. Nepeta (PL), du nom d’une ville d’Italie. BYSTBOPOGON , L’Hérît. Sert. Artgl. pl. 22 , 23. Nepeta, Ballota , Mentha , L. Cal. 5-aristé , barbu à son orifice. Cor. 2- labiée ; lèvre supérieure 2-fide, lèvre in- férieure 3-lobée, lobe mojen plus grand. Et. écartées. — Arbrisseaux et sous-arbris- seaux; feuilles rarement ponctuées; fleurs en têtes ou en corjmbes axillaires ou ter- minaux ; pédoncules quelquefois dicho- tomes. Bystropogoï? , clôture , barbe. , en grec ; à cause de l’orifice barbu du calyce. O BS. L’Héritier rapporte à ce genre les Nepeta pectinata , Ballota suaveolens et Mentha canarien - sis , L. Parmi les autres espèces qu’il décrit, il en est deux qui fleurissent tous les ans chez Cels, sa- voir, les Byst~opogon plumosum et punctatum. PERILLA , L. J. Law. pi. 5o3. Découpure supérieure du caljce , très courte. Cor. presque semblable à celle du Nepeta; lobe mojen entier. Et. écartées. Stjle 2-partite.. — Fleurs disposées en épis axillaires. Perilla , du nom d’un Médecin français? HYPTIS, Jacq. Icon. rar. vol. 1 , pi. ii3 LES LABIÉES. 335 et 114; Lam .pl. Soy. Cal. turbiné; dé- coupures droites presque égales. Cor. (ren- versée ) tubuleuse 2 -labiée; tube insen- siblement dilaté; limbe ouvert; lèvre su- périeure droite 2-lide , lèvre inférieure 3- lobée , lobes latéraux planes, le moyen plus grand concave. Et. penchées sur la lèvre inférieure. Stigmate simple ou 2-fkle. — Arbrisseaux ou sous-arbrisseaux. Dans YHyptis sertie illata , fleurs petites, axil- laires, distinctes, presque sessiles , comme verlicillées; dans YHyptis .capitata ( Cli- hopodium rugosum L. ) , fleurs en une tête portée sur de longs pédoncules, et entourée d’un involucre polyphylle. . Hyptis , renverse , en grec; ainsi nommé, à cause 1 de la situation de la corolle. LAVAIS DUE A , T. pi. 93 ; L. J. G. pi. 66 ; Lam. pl. 5oq. Stæchas , T. pi. q5. La- vande , Spic , Stœchas. Cal. strié obs- curément denté, muni d’une bractée à sa base. Cor. renversée ; tube cylindrique plus long que le calyce ; limbe obscuré- ment 2-labié , partagé en 5 lobes arrondis presque égaux. Et. dans le tube. — Herbes et sous-arbrisseaux; fleur en épis terminaux. Epi du Stcachas T. court, serré , surmonté 336 CLASSE VIII, ORDRE VIII. de plusieurs bractées oü feuilles grandes et colorées. Lavandula, du mot lavare , parce qu’on l’em- ployoit dans les bains. SIDERITIS , T. pl. 9o; L. J. Lam .pi. 5o5. Staciiys , T. Marrubiastrum , T. Cra- paudine. Cal. tubuleux oblong. Cor. tubu- leuse, 2-labiée ; tube ordinairement plus long que le calyce; lèvre supérieure 2-I0- bée , lèvre inférieure 3-lobée , lobes laté- raux courts aigus , le moyen plus grand presque arrondi crénelé. Et. dans le tube. Deux stigmates inégaux , le supérieur cylin- drique concave tronqué , l’inférieur plus court engainant l’autre à sa base. — Plantes heibacéesousuffrutescentes, ordinairement tomenteuses ; fleurs verticillées disposées en épi terminal ; verticilles souvent munis de bractées concaves et ciliées. Corolle du Mar- rubiastrum T. à peine égale au calyce; lèvre supérieure droite dans le Sideritis T. , pres- qu’en voûte dans le Stachys T. Sideritis (Dioscor. Pl.), d’un mot grec qui si- gnifie fer; ainsi nommé, parce qu’on s’en servoil pour guérir les blessures. MENTHA , T. pl. 89 ; L. J. Lam. pl. 6o3. Menthe. Cor; un peu plus longue que le calyce , LES LABIÉES. 33y ealyce , 4 -lobée presque égale ; lobe su- périeur plus large échancré. Et. écartées. — Herbes très odorantes ; fleurs verticil- lées axillaires , ou disposées en épis termi- naux. Mentha ( Théophr. ) , on conuoît ce que dit la Fable sur cette plante. GLECOMA , L. J. Lam. pi. 5o5. Calamin- tha , T. Lierre terrestre. Cal. oblong tu- buleux strié. Cor. tubuleuse 2-labiée; tube insensiblement dilaté, plus long que le ca- lyce ; lèvre supérieure 2-fide , lèvre infé- rieure 3-fide, division moyenne plusgrande éehancrée. Anthères rapprochées par paire ( en forme de croix double ) avant l’émission du pollen. — Herbe rampante; fleurs axil- laires. Glecoma (Dioscor.) , d’un mot grec qui désigne la plante nommée vulgairement Pouliot. LAMIUM , T. pi. 85 ; L. J. Lam. pl. 5o6. La- mier , Ortie blanche. Cal. tabulé 5-denté aristé, ouvert au sommet. Cor. tubuleuse 2-labiée ; orifice dilaté muni de chaque côté sur ses bords de dents réfléchies ; limbe ouvert, lèvre supérieure en voûte souvent entière, lèvre inférieure plus courte 2-lobée. — Feuilles florales souvent sessiles ; 338 CLASSE VIII, ORDRE VIII. fleurs axillaires sessiles presque verticil- lées ; bractées sétiforraes ; corolle ordinai- rement pubescente, quelquefois crénelée à son limbe. Lamium (Pl.), du mot latin Lamia; ainsi nommé, à cause de la forme de ses fleurs. GALEOPSIS, T. pl. 86; L. J. Lam. pl. 5o6. Cal. 5-denté arislé, quelquefois piquant. Cor. tubuleuse 2 -labiée; tube court ; ori- fice un peu dilaté, muni sur chaque côté d’une dent acuminée; limbe ouvert ; lèvre supérieure en voûte légèrement crénelée , lèvre inférieure 3-lobée, lobes latéraux pe- tits, le moyen glus grand échancré crénelé. — Fleurs verlicillées axillaires ; bractées su- bulées. Corolle du Galeopsis Galeobdolon , dépourvue de dents. Juss. Galeopsis ( Dioscor. ) , figure de Belette , en grec ; à cause de la forme de ses fleurs. BETONICA, T. pl. 96 ; L. J. Lam. pl. 5o7. Béloine. Cal. tubulé 5-aristé. Cor. tubu- leuse 2-labiée; tube cylindrique courbé, plus long que le calyce ; lèvre supérieure 1 plane arrondie droite entière, lèvre infé- rieure 3-fide, division moyenne plus large échancrée. — Tiges souvent simples ; fleurs vertici liées disposées en épis terminaux. ëetonica, corrompu de Vetonica, mot formé du nom d’un peuple qui liabitoit la partie sud-ouest de l’Espagne. ( Quia Veton.es eam invenerunt , Tl. lib . a5 , cap. 8 )'. STACHYS , T. pl. 86 ; L. J. Lam. pi. 5o 9. Gaiæopsis, T. Betonica, T. Marrubias- trum , T. Sideritis , T. Cal. tubulé an- guleux. 5-denlé acuminé inégal. Cor. tu- buleuse 2-labiée; tube court; orifice gib- beux en dessous à sa base ; lèvre supé- rieure droite en voûte souvent échancrée ( sa forme varie selon les espèces ) , lèvre inférieure réfléchie sur les côtés 3-lide, division moyenne plus grande échancrée. Et. rejetées sur chaque côté après la fé- condation. — Fleurs axillaires ou verticil- lées en épis; verticilles rapprochés ou écar- tés , munis de bractées. Plusieurs espèces frutescentes , drapées ou cotonneuses. Stachys (Dioscor. Pl. ) , Épi, en grec. BALLOT A , T. pl. 85 ; L. J. Lam. pl. 5o8. Bail ote. Cal. 5-gone 10 -strié 5- denté, ouvert au sommet. Cor. tubuleuse 2-labiée, souvent velue; tube delà lon- gueur du calyce ; lèvre supérieure droite concave crénelée , lèvre inférieure 3 -lo- bée , lobe moyen plus grand échancré. — Y 2 340 CLASSE VIII, ORDRE VIII. Fleurs axillaires munies de bractées étroi- tes , sessiles ou pédouculées ; pédoncules multiflores, fleurs tournées d’un même côté. BàLlota, d’un mot grec qui signifie oreille, parce que les fleurs forment comme des oreilles autour de la lige. MARRUBIÜM, T. pi. 91 ; L. J. Làm. pl. 5o8. PSEUDODICTAMNUS , T. pl. 89. Mar- rube. Cal. io-strié, rarement 5-denté,plus souvent 10-denté, dents alternes plus pe- tites. Cor. semblable à celle du B allô ta , à l’exception de la lèvre supérieure qui est droite linéaire et sémi-a-fide. — Fleurs verticillées sessiles; bractées linéaires nom- breuses. Dans le Marrubium T., lèvre su- périeure droite et feuilles ovales; dans le Vseudodictamnus T. , lèvre supérieure en voûte, feuilles en cœur, ealjce resserré au dessus des semences et très ouvert à son limbe. Maruübiüm, d’un mot hébreux qui signifie suc amer. LEONURUS , L. J. Lam. pl. 5og. Cardiaca, T. pl. 87. Marrubiastrum, T. pl. 89. Agripaumc. Cal. 5-gone 5- denté acu- miné. Cor. tubuleuse 2-labiée ; tuberenfe - mé dans le calj.ce ; lèvre supérieure velue LES LABIÉES. 341 entière concave, lèvre inférieure réfléchie 3-fide , divisions presque égales. Anthères parsemées de points brillans. — Fleurs axillaires verticillées sessiles ; verticilles sou- vent nombreux, insensiblement plus petits vers le sommet, garnis d’un grand nombre de bractées. Corolle sujette à varier dans la forme du limbe. Leoîîorus, Queue de Lion , en grec ; ainsi nommé, à cause des verticilles nombreux qui forment l'épi. PHLOMIS, T. pi. 82, L. J. G. pi 66; Lam. pi. 5io. Leonurus, T. pl. 87. Cal. oblong anguleux o- denté. Cor. tubuleuse 2-labiée ; tube dilaté à son orifice ; lèvre supérieure velue en voûte comprimée pen- chée presque 2-fide, lèvre inférieure 3- fide , division moyenne plus grande 2- lobée. — Herbes ou sou s- arbrisseaux ; ra- cines quelquefois tubéreuses; fleurs verti- cillées axillaires ; verticilles sessiles , garnis d’un grand nombre de bractées, égaux ou quelquefois inégaux vers le sommet. Calyce du Leonurus T., 7-dente'. Phlomis (Dioscor. ), d’un mot grec qui signifie brûler , parce qu’on s’en servoit, dit-on, pour faire des mèches. MOLUCELLA, L. J. Lam. pL 5io; G. y 3 842 \CLASSE VIII, ORDRE VIII. ■ph 66. Molucca, T. pi. 88. Molucelle. Cal. très grand iurbiné, limbe campa- nule denté-épineux , dent supérieure écar- tée. Cor. petite, 2-labiée; lèvre supérieure entière concave, lèvre inférieure 3-Iide, division moyenne alongée échancréc. — Fleurs axillaires verticillées sessiles; brac- tées subulées épineuses. Calyce clu Molu- cella spinosa , armé de 8 pointes épineuses , la supérieure droite et plus grande. Mol uc ella j ainsi nommé, parce qu’une espèce est originaire des îles Moluques. §. IV. Quatre Etamines fertiles. Corolle bilakiée. Calyce bilabié. CLINOPODIUM , T. pl. 92; L. J. Lam. pl. 5ii. Clinopode. Lèvre supérieure du limbe calycinal 3-fide, lèvre inférieure 2- partite. Tube de la corolle plus long que le calyce, insensiblement dilaté; lèvre supé- rieure droite éckancrée, lèvre inférieure 3- fide , division moyenne plus grande échan- crée. Stigmate simple. — Fleurs axillaires verticillées , garnies de plusieurs bractées sétacées en forme d’involùcre. Clinopodium (Dioscor. Pl.), c’est-à-dire, pied de Ht , en grec. Oss. Dans le Clinopodium rugosum L., rapporté LES LABIEES. 343 par Jaoquin au genre Hyptis , les fleurs sont rappro- chées en paquets arrondis, axillaires et pédoncules. ORIGANUM , T. pl. 94 ; I.. J. Lam. pi. 5 1 1 . Marjorana , T. pi. 94 , fig. x. Origan , Marjolaine. Cal. inégal sujet à varier, tantôt 2-labié ou 2-partite , tantôt presque 5- clenté. Cor. tubuleuse 2-labiée; tube com- primé plus long que le ealvce ; lèvre supé- rieure droite échancrée , lèvre inférieure 3- jfide presque égale. — Fleurs en épis ser- rés; bractées ovales , imbriquées, 1 -flores, colorées; plusieurs épis portés sur le même pédoncule axillaire ou terminal, plus alou- gés dans VOriganum T. , plus courts et 4- gones dans le Marj orana T. Origanum ( Tliéophr. Dioscor. PI.), joie des montagnes , en grec. THYMUS, T. pl. 93 ; L. J. Lam. pi. 5x2. Serpillum, T. Thymbra, T. Clinopo- dium, T. Thim, Serpolet. Cal. tubülé; orifice fermé par des poils ; limbe 2 -labié (muni de 5 soies dans le Thymbra T.); lè- vre supérieure 3-dentée , lèvre inférieure 2- fide. Lèvre supérieure de la corolle, plane droite échancrée; lèvre inférieure 3-lol)ée , lobe moyen plus large ( éehancré dans le Clinopodium , T. ). — Plantes petites odo- 3.J4 CLASSE VIII, ORDRE VIII. \ rantes ; fleurs rapprochées en paquets axil- laires ou terminaux. Thymus ( Théophr. Dioscor. ), c’est-à-dire , ccu- rage ou cœur , en grec, parce que le Thim ranime les esprits vitaux. THYMBRA, L. J. Lam. pl. 5 12. Cal. sem- blable à celui du Thim , mais glabre inté- rieurement , et marqué extérieurement , sur chaque côté, d’une rangée de poils. Lèvre supérieure de la corolle, 2-fide; lèvre infé- rieure à 3 lobes presque égaux. Style senii- 2-fide. — Fleurs verticillées disposées en épis terminaux. Port du Thim. Thymbra, dérivé de Thymus. MELISSA, T. pl. 91; L. J. Lam. pl. 5i2. Calamintha, T. pl. 92. Mélisse, Citro- nelle , Calament. Cal. oblong presque scarieux ; lèvre supérieure plane 3-dentée , ' lèvre inférieure 2-fide. Cor. tubulée, 2-la- biée; tube cylindracé; orifice dilaté; lèvre supérieure presque en voûte 2-fide , lèvre inférieure 3-lobée , lobe moyen en cœur renversé. — Plantes herbacées , rarement suffrutescentes; fleurs axillaires , portées sur des pédoncules courts dans le Melissa T. , et sur des pédoncules longs multiflores dans le Calamintha , T. LES LABIÉES. 345 MelisSA ( Dioscor. PI. ), Abeille , en grec; ainsi nommé , parce que l’abeille recherche la fleur de la Mélisse. Obs. Le calyce du Calamintha T. est fermé par des poils, ainsi que celui du Thymus , selon l’obser- vation deLamarck. Jussieu pense qu’on devroit peut- être rétablir le genre Calamintha. DRACOCEPPIALUM , T. pi. 83 ; L. J. G. pl. 66; Lam. pl. 5i3. Moldavica , T. pi. 85. Dracocéphale , Moldavie. Cal. 2- labié clans le Moldavica T., 5-fide pres- que e'gal dans le Dpacoc ephalum T. Cor. tubuleuse 2-labiée ; tube insensiblement dilaté et renflé à l’orifice ; lèvre supérieure en voûte , entière clans le Dracocephalum T. , échancrée dans le Moldavica T. ; lèvre inférieure 3-lobée, lobes latéraux courts droits , le moyen plus grand alongé ou 2-fide. — Plantes rarement suffrutescentes ; fleurs verticillées disposées en épi terminal , ou pédoncules axillaires i - muftiflores ; bractées larges , quelquefois ciliées , étroites et très petites dans le Dracocephalum virginiamnn. L. Dracocephalum, Tète de Dragon, en grec. HORMINUM , L. J. Lam. pl. 5i5. Cal. tur- biné strié; lèvre supérieure 3-dentée , lèvre inférieure 2-fide. Tube de la corolle cy lin- 346 CLASSE VIII, ORDRE VIII. drique, deux fois plus long que le calyce; lèvre supérieure concave 2-fide, lèvre in- férieure 3-lobée , lobe moyen plus large écliancré. — Tiges simples; feuilles presque toutes radicales; fleurs disposées en verti- cales lâches dont l’ensemble forme un épi. Horminum signifie, en grec, porté avec impétuo- sité ; ainsi nommé, parce que l’on a cru que les plantes auxquelles on donnoit ce nom, fesoient naître des passions violentes. MELITTIS , L. J. Lam. pi. 5i3. Melissa, T. Cal. campanule, plus large que le tube delà corolle; lèvre supérieure aiguë entière, lèvre inférieure plus courte 2-fde aiguë. Tube de la corolle cylindrique, plus long que le calyce ; lèvre supérieure plane arrondie droite, lèvre inférieure 3-lobée, lobes grands inégaux entiers ou crénelés. Anthères conni ventes par paire. — Fleurs ï-3 axillaires, dépourvues de bractées. Melittis , synonyme de Melissa , dans Pline. PLECTRANTHUS, L’Hérit. Fasc. 4, Vl 41 , 42. ’Germanea, Lam. pi. 514. Cal. petit, 5-lide inégal ou 2-labié ; lèvre supé- rieure grande ovale, lèvre inférieure 4-fide, divisions linéaires inégales. Cor. renver- sée ; lèvre supérieure éperonnée à sa base LES LABIÉES. 847 3-lobée , lobes latéraux courts , le mojen échancré plus long; lèvre inférieure petite concave , entière ou ondulée. Anthères presque 4 - go nés , s’ouvrant transversale- ment. — Fleurs en verticilles peu serrés dis- posés en épis terminaux. Plectrantiïus , Jleur à ergot, en grec ; ainsi nom- mé, à cause de l’éperon de la fleur. OOTMUM , T. pl. 96; L. J. Lam. pl. 5 14. Basilic. Lèvre supérieure du calyce, large orbiculaire ; lèvre inférieure 4-fide aiguë. Cor. renversée ; tube court ; lèvre supé- rieure 4-lobée égale , lèvre inférieure plus longue entière crénelée. Filamens des deux étamines plus courtes , munis d’un petit appendice à leur base. — Herbes ou sous- arbrisseaux d’une odeur agréable; Heurs en verticilles peu serrés disposés en épis terminaux et axillaires. Ocimum ( Hippocr. Théoplir. Dioscor. Pl. ), peut-être d’un mot grec qui signifie prompt, parce que Ses semences lèvent promptement. TRICHOSTEMA , L. J. Lam. pl. 5i5. Lèvre supérieure cl u calyce 3-fide , lèvre inférieure plus courte 2-fide. Tube de la corolle court ; lèvre supérieure comprimée falci- forme , levre inférieure 3-lobée } lobe moyen 348 CLASSE VIII, ORDRE VIII. oblong. Filamens des étamines très longs; courbés en dedans, — Pédoncules axillaires et terminaux, dichotomes multiflores. Trichostema , filament , cheveu, en grec ; ainsi nommé, à cause de sa racine qui est fibreuse et munie de beaucoup de chevelus. Obs. Doit-on regarder comme congénère le Tri- chostema brachiata , dont les étamines ne sont point saillantes, dont la lèvre supérieure de la corolle est droite quadrifide , et dont la lèvre inférieure est entière , plus longue et rejetée sur le côté ? Juss. BRUNELLA , T. ph 84; J. Lam. pi. 5i6. Prunella , Cleonia , L. Brunelle. Lèvre supérieure du calyce , plane tronquée 3- dentée; lèvre inférieure 2-fide plus étroite. Tube de la corolle, cylindracé, de la lon- gueur du calyce; lèvre supérieure concave entière ou 2-lobée, lèvre inférieure 3-lobée, lobe moyen plus grand échancré. Filamens des étamines terminés par deux dents, l’une nue, l’autre anthérifère. Stigmate 2-fide, ou rarement 4-fide. — Tiges ordinairement simples; fleurs verticillées très serrées, ver- ticilles formant un épi terminal ; bractées grandes , ciliées ou laciniées. Brunilla, vient, selon C.B. , de die Br aune , qui signifie en allemand certaines maladies de la gorge, pour la guérison desquelles on emploie avec succès la Brunelle commune. LES LABIÉES. 349 OSS. Lamarck a réuni au Brunella le Cleonia qui n’en diffère que par son stigmate quadrifide , et par ses bractées laciniées. SCUTELLARIA , L. J. Lam. pl. 5i5. Cas- sida , T. pl. 84. Toque. Cal. très court ; lèvres supérieure et inférieure entières ; une squamule oi’biculaire concave , pen- chée sur la lèvre supérieure. Tube de la corolle alongé , insensiblement dilaté, re- courbé à sa base; orifice comprimé; lèvre supérieure comprimée en voûte munie à sa base de deux dents , lèvre inférieure plus large échancrée. Semences au fond du calyce fermé par l’écaille penchée sur sa lèvre supérieure. — Plantes herbacées , quelquefois ligneuses ; fleurs solitaires axil- laires nues, ou disposées en épi terminal et munies de bractées. Scutellaria, de scutum; ainsi nommé, à cause de l’écaille en forme de bouclier, qui accompagne le calyce. PRASTUM, L. J. Lam. pl. 5 16. Galeopsis, T. Lèvre supérieure du caljce , large 3- fide ; lèvre inférieure 2-fide. Tube de la co- rolle, cylindracé , plus long que le calyce; lèvre supérieure concave échancrée, lèvre inférieure plus large 3 - fide , division 3jO CLASSE VIII, ORDRE VIII. moyenne pins grande. Semences recou- vertes d’une tunique molle. — Arbris- seaux; fleurs 1-2 axillaires dépourvues de bractées. Pjiasium ( Dioscor. PI.), peut-être d’un mot grec qui signifie allumer, parce que Ja plante est échauffante. ÛBs. Les genres sont d’autant plus difficiles à distinguer et à distribuer , que la série à laquelle ils appartiennent est plus naturel le. C'est ce que l’on peut remarquer dans la famille des Labiées. — Tournefort avoit établi ses sections sur les différences que pré- sente la forme de la corolle ; Linneus a préféré la forme du calyce, et Adanson s’est attaché à la pré- sence ou à l’absence des bractées. Ce dernier carac- tère seroit peut-être celui auquel il conviendroit de s’arrêter; mais il faudrait auparavant changer plu- sieurs genres de Linneus, et observer de nouveau toutes les espèces. Juss. Les Labiées se rapprochent des Personées par la structure de la corolle, et par les étamines didy- names. LES PERSONÉES. 35 1 ORDRE IX. LES P ERS ON É ES, PEKSONATÆ , T ournefoRt a donné aux plantes de cette famille le nom de Personées , parce que leur corolle bilabiée prend la forme d’un masque, au moyen de ses plicatures ou rides transversales. Ces plantes ont une tige communément herbacée , rarement fru- tescente, qui porte des feuilles opposées ou alternes , quelquefois verticillées. Les fleurs , munies de bractées , sont axillaires ou ter- minales, souvent disposées en épi, en pani- cule , ou en corymbe. Fructification. Calyce divisé , souvent persistant. Corolle ordinairement irrégulière à limbe divisé. Etamines presque toujours au nombre de quatre, communément didynames, rarement deux. Ovaire simple; style unique; stigmate simple ou bilobé. Capsule hiloculaire , s’ou- vrant ou simplement au sommet, ou presque entièrement en deux valves (quelquefois bi- partites ) concaves et nues intérieurement. 352 CLASSE VIII, ORDRE IX. Axe du fruit tantôt dilaté sur ses bords et constituant une cloison simple, parallèle , continue aux valves qui ne s’ouvrent pas entièrement (cette cloison se contracte quel- quefois dans la maturité, et la capsule pa- roît alors uniloculaire); tantôt contigu aux bords rentrans des valves qui forment une cloison double , et qui se séparent entièrement. Placentas adnés au milieu de chaque côté de la cloison, ou adhérens à la cloison par le moyen d’une lame entière , et saillans dans les loges. Semences ordinairement nombreu- ses et très petites. Périsperme charnu. Em- bryon droit; cotylédons semi-cylindriques. Obs. Les Personées ont , en général , une saveur acerbe; elles sont nauséabondes, purgatives, fon- dantes, incisives. Employées à l’extérieur, elles sont résolutives et émollientes. §. I. Deux 'Étamines. PÆDEROTA , L. J. Lam. pi. i3. Eona- ' rota. Mien, noa.gen.pl. i5. Cal. pres- que campanule, 5-lide ou 5-partite. Cor. tubuleuse 2 -labiée; lèvre supérieure en- tière ou échancrée, lèvre inférieure 3-fide. Stigmate simple. Capsule 2-loculaire 2- valve , valves 2-lides; cloison simple.; placentas LES PERSONNES. 353 placentas adnés aux deux côtés de la cloi- son. — Herbes; feuilles opposées; fleurs axillaires, ou terminales et disposées en épi. Pæoerota, nom substitué par Linneus à celui de Boxarota. Bonarota étoit uji membre de l'Aca- démie Botanique de Florence. O BS. Jussieu rapporte à ce genre le JVulfenia Jacq. , dont les feuilles radicales spnt grandes ramas- sées, et les caulinaires petites écartées , dont les fleurs sont unilatérales disposées en épi terminal, l’orifice de la corolle barbu , et les étamines non saillantes. UTRICULARIA , L. J. Lam. pt. 14. Ulricu- . Jairr. Cal. 2-pariite, caduc. Cor. 2-iabiée; tube à peine sensible; lèvre supérieure droite entière staminifère , lèvre inférieure plus grande entière , îiiùiïie intérieurement d’un palais cordifohne saillant , éperonnée à sa base. Stigmate simple. Capsule globu- leuse i-loculaire, ( par la contraction de la cloison séminifère? ) — Herbes aquatiques ; feuilles souvent parsemées d’un grand nom- bre de vésicules; fleurs peu serrées , dis- posées en grappe , quelquefois presque so- litaires, portées sur une hampe munie de quelques écailles. Eperon peu sensible dans YUtricularia minor , L. Utricularia; ainsi nommé, à cause des vésicules ou utricules dont les feuilles radiciformes sont parsemées, 2. Z 354 CLASSE VI-II, ORDRE I X. PINGUICULA , T. pl 74 ; L. J. G. pi. ii2; Lam. pl. 14. Grassetlc. Cal. cam* panulé, 5-üdé. Cor. 2-labiée, éperonnée; lèvre supérieure 3-lobée , lèvre inférieure 2 -lobée, plus -courte. Stigmate 2-lamèllé. Capsule i-loculaire ( par la contraction de lacldison sériïinîfère? ) — Feuilles radicales grasses succulentes ; hampe i-flore; fleur renversée. . j . J 1 .il. 1 . - • • ; Pingi/icol A , de pinguis; ainsi nommé, parce que ses feuilles sont gras;es au loucher. Obs. La famille à laquelle on doit rapporter les Vtricularla- et Pinguicula, ne paroit pas encore exactement-déterminée. Ces genres ont de l’affinité avec les' Primulacées par leur capsule uniloculaire et. par leur placenta central, mais ils en diffèrent par leur corolle irrégulière , et par le nombre des étamines. Ces caractères ne semblent-ils pas devoir les rapprocher des Personées ? ni tmilosvi .. §-.-j IL É lamines didynames. Capsule uni- - : 1 oculaire dans la maturité. LIMOSELLÀ, L. J. G. pl. 5o; Lam. pl. 535. Cal. 5-fide. Cor. campanulée, 5- fide , presque égale. Ét. rapprochées par paires. Stigmate globuleux. Capsule ovoide, 2-valve. — Petites plantes herbacées, sîo- lonifères , qui croissent dans les lieux où LES PERSO NÉE S. 355 l’eau a séjourné; feuilles radicales, fasci- culées; fleurs axillaires. Limosella. , de limus ; ainsi nommé, parce que le Limosella croît dans les lieux fangeux. VANDF.LL1A, L. J. Lam. pl. 522. Cal. 4- partite. Cor. tubuleuse 2-labiée ; lèvre su- périeure entière, lèvre inférieure 2-lobée. Stigmate 2-fide. Capsule 2- valve; valves entières. — Herbe; feuilles opposées ; fleurs solitaires axillaires, dépourvues de bractées. Vandellia , du nom d un Botaniste portugais LINDER.NIA, L. J. Lam. pl. 522. Cal. 5- partite. Cor. tubuleuse 2-labiée; lèvre su- périeure très courte échancrée , lèvre infé- rieure 3-fide inégale. Filamcns des deux étamines plus courtes terminés par deux dents, dont une nue et l’autre anthérifère. Stigmate échancré. Capsule 2-valve; valves entières. — Herbe; feuilles opposées; fleurs axillaires presque solitaires. Lixdernia , du nom d’un Botaniste allemand. BROWALLTA, L. J. G. pl. 53; Lam. pl. 535. Cal. tubuleux , 5-denté. Cor. hypo- cratériforme ; tube cylindrique , plus long que le calyce; orifice plissé; limbe 5- lobé, lobe supérieur un peu plus grand. Stigmate 4-lobé. Capsule ovale-oblongue, Z 2 356 CLASSE V 1 T I , ORDRE Ix recouverte par le calyce , s’ouvrant au sommet en 4 parties. — Herbes; feuilles alternes ou opposées ; fleurs extra-axillaires. Browai.lia , du nom d’un Botaniste suédois. Obs. La -situation des Heurs du Browallia n’indi- queroit-elle pas que ce genre doit être rapporté à la famille des Solanées ? §. III. Etamines didynames. Capsule bi- loculaire. ERINUS , L J. G. pi. 55 ; Lam. pi. 621. Agé- ratum , T. pi. 422. Cal. 5-partite. Cor. tu- buleuse; limbe 5-partile presque égal, divi- sions obtuses , échancrées. Stigmate 2- lobé. Capsule ovale , 2-valve; valves 2-fides jus- qu’à leur partie moyenne dans la maturité du -fruit; cloison double. — Feuilles ordi- nairement alternes; fleurs axillaires ou ter- minales , disposées en épi , munies d’une bractée. Erinus (Dioscor.), d’un mot grec qui signifie laine; parce que l’espèce nommée Africanus est toute velue. MANULEA, L. J. G.pl. 55; Lam. pi. 520. Nemia. Berg. Cal. 5-partite. Cor. tubu- leuse; tube grêle filiforme, plus long que le calyce; limbe à 5 divisions subulées ou- vertes , l’inférieure écartée. Capsule comme LES PERSONÉES. 357 dans 1 ’Erinus, — Feuilles opposées ou al- ternes; fleurs munies de bractées, disposées en grappe. Manulea; ainsi nommé, à cause de l’écartement des divisions de la corolle, qui imite en quelque sorte celui des doigts de la main. BUDLEIA , L. J. G. pl. 49 ; Lam. pl. 69. Cal. petit 4-fide. Cor. tubuleuse 4-fide, égale. Et. 4 , de grandeur égale. Stigmate simple. Capsule oblongue, 2-valve ; valves entières ou 2 -parûtes; cloison double. — Arbrisseaux; rameaux opposés, ainsi que les feuilles ; fleurs terminales, disposées en épi ou en corvmbe ou en tête. Budleia , du nom d’un Botaniste anglais. SCOPARIA , L. J. G. pl. 53; Lam. pl 85. Cal. 4-fide. Cor. en roue ; tube court ; orifice velu; limbe 4-lobé, égal. Ét. 4, de grandeur égale. Stigmate simple. Capsule sphérique, 2-valve ; valves entières ; cloison simple. — Arbrisseau ; feuilles verticillées 3-4 ; fleurs axillaires. Scop \v.ix, Balayeuse, en latin ; ainsi nommé, parce qu’on fait des balais avec le Smparia dulcis. CAPRAR1A , L. J. G. pl. 53; Lam. pl. 534. Cal. 5-partite. Cor. hjpocratériforme ; tube plus long que le cafyce; limbe 5-fide, presque égal. Stigmate 2-lobé. Capsule acu- Z 3 353 CLASSE VIII, ORDRE I x. minée, 2 valve; valves quelquefois 2 partites dans la maturité du fruit ; cloison double. —-Herbes ou arbrisseaux; feuilles veriicil- lées 3, ou opposées, ou alternes; fleurs axillaires. Capraria ou Cavritta des Portugais; ainsi nom- mé, parce que les chèvres recherchent l’espèce nomméé bijlora. HALLERIA, L. J. Lam. pi. 546. Cal. petit, 3-lobé, inégal. Cor. grande infun- dibuliforme; orifice ventru; limbe obli- que 4-fide inégal, division supérieure plus grande échancrée. Sty le persistant ; stig- mate simple. Capsule presque charnue , en- tourée à sa base par le calyce. — Arbris- seau ; feuilles opposées ; pédoncules 1-2 axillaires i-flores. Halleria. Genre consacré àla mémoire du célèbre Haller. SCROPHULARIA, T. pi. 74; L. J. G. pl. 53 ; Lam. pi. 533. Scrophulaire. Cal. court, 5-lobé. Cor. tubuleuse 2-labiée, renversée selon l’observation de Linneus; tube globuleux renflé ; lèvre supérieure droite 2-lobée munie souvent d’une squa- mule dans son intérieur, lèvre inférieure plus courte 3-lobée, lobes latéraux ouverts, I LES PERSONÉES. 359 le moyen réfléchi. Et. penchées sur' la lèvre inférieure. Stigmate simple. Capsule acuminée presque arrondie, 2-valve-; valves entières ; cloison double. — Herbes ou sous- arbrisseaux ; tige 4-gone ; feuilles ordinaire- ment opposées; pédoncules 2- multiflores , munis de 2 bractées dans le point de leur division , opposés axillaires, ou terminaux et formant un épi ou une panicule. Scrophulatiia ; ainsi nommé, parce qu’on a cru que le Scrophularia nodosa guérissoit les écrouelles. DODARTIA, T. pl. 478; L. J. G. pi. 53; Lam. pl. 53o. Cal. campanule court angu- leux 5-denté. Cor. tubuleuse 2-labiée; tube cylindrique ; lèvre supérieure droite échan- crée, lèvre inférieure plus large plus longue 3-fide, réfléchie. Stigmate 2-fide. Capsule globuleuse, recouverte par le calyce, s’ou- vrant rarement ; cloison simple. — - Racine rampante; tige ligneuse à sa base; feuilles rares, petites, distantes, les inférieures op- posées, les supérieures alternes; rameaux axillaires ; fleurs disposées en épis lâches terminaux, munies de bractées. Dodaktia, du nom d’un Botaniste français. SCHWALBEA, L. J. G. pl. 55; Lam. pl. 52o. Cal. campanule- ventru ; limbe obli- 36o CLASSE VIII, ORDRE I x. que à 4 divisions inégales, la supérieure courte, l’inférieure plus grande échancrée. Cor. tubuleuse 2-labiée; lèvre supérieure entière en voûte, lèvre inférieure 3-lobée, lobes égaux. Stigmate simple. Capsule ova- le-acuminée, 2-valve; cloison double. — Herbes; tige simple; feuilles alternes; fleurs axillaires. Schwaxbea, du nom d’un Médecin hollandais. LINARJA, T. pl. 7 6; J. Antjrriiinum , L. G. pl. 53; Lam. pl. 53 1 ,Jig. 3, 4. Lin a ire. Cal. 5-partite. Cor. tubuleuse 2-labiée, éperonuée à sa base; tube renflé; lèvre su- périeure 2-fcde réfléchie , lèvre inférieure 3fide, «munie presque toujours à sa base d’un palais saillant dans 1 orifice de la co- rolle. Et. didynames. Rudiment d’une cin- quième étamine, à peine visible. Stigmate simple. Capsule ovoïde, s’ouvrant au som- met en 3-5 ou plusieurs découpures courtes réfléchies; cloison simple. Semences mu- nies souvent d’un rebord membràneux. — • Feuilles ordinairement alternes, les infé- rieures quelquefois opposées ou verticil- lées; fleurs axillaires, ou plus souvent dis- posées en épis terminaux, et munies de bractées. LES PERSONNES. 36l Linabia; ainsi nommé, à cause de la forme des feuilles du Linaria vulgaris. Oss. On trouve souvent, sur plusieurs espèces de Linaire, des fleurs différentes de celles qui sont propres à ce genre; quelquefois toute la plante en est couverte , quelquefois on remarque les deux sortes de fleurs sur le même individu. L’ Antirrhi- num Linaria L. est la première espèce sur laquelle on ait observé cette singulière métamorphose. Les Botanistes de Suède crurent d’abord avoir découvert un genre nouveau, et ils lui donnèrent le nom de Peloria. Voy. Amoen. Acad. vol. i,p. 55. Rams- peck, Comm. Gcctt, p. 55 1 , pl, i5,fîg. /\ , el Stehelin, Act. Helvet. 2,p. 25, pl. 4, observèrent que Y An- tirrhinum spurium L. se couvroit de fleurs de Pé- lore de même que V Antirrhinum Linaria L. Nous en avons vu une grande quantité sur plusieurs in- dividus de ['Antirrhinum purpureum L. Cette sin- gulière métamorphose doit -elle être attribuée à une fécondation hybride , ou à une trop grande abondance de sucs qui , augmentant le nombre des parties de la fleur , leur donne une forme régu- lière? Coquebert, auteur du Journal des Mines, a remarqué des fleurs de Pélore sur quelques indi- vidus de Rhinanthus crista galli L. Leers et Trat- tinick ont fait la même observation, l’un sur la Vio- lette de mars , et l’autre sur le Dracocephalum aus- triacum L. ; ce qui nous feroit présumer que les fleurs de Pélore peuvent se rencontrer dans toutes les plantes dont la corolle est anomale. La Pélore a un calyce court, 5-fide ; sa corolle est infundibu- liforme , à tube cylindrique, aminci vers sa base où 36a CLASSE VITI, ORDRE I X. l’on remarque 5 éperons subulés, creux dans leur intérieur et presque de la longueur du tube ; le limbe de la corolle est ouvert , à 5 divisions obtuses égales. Les étamines, au nombre de cinq, ne sont point portées sur la corolle. Les semences avortent, et la Pélore ne peut être multipliée que de boutures. ANTIRRHINUM , T. pl. 75 ; L. J. G. pl. 53 ; ~LAu.pl. 53i ,fig. i , 2. Asarina, T. pl. 76. Muflflicr , Mujjle de Veau. Ce genre diffère du précédent par les caractères suivans. Corolle simplement gibbeuse à sa base; cap- sule oblongue ou arrondie, gibbeuse à sa base , s’ouvrant au sommet par quelques petits trous, ordinairement trois. Antirrmnum ( Tbéopbr. Dioscor. ). Pline écrit Anthirrhinum, formé de deux mots grecs qui signi- fienl fleur en nez ; ainsi nommé , à cause de la forme de ses fleurs, appelées vulgairement Mulîles de Veau ou Gueules de Lion. CHELONE, L. J. G. pl. 54; Lam. pl.628. Cal. 5-partile, muni de 3 bractées. Cor. tubuleuse 2 labiée; tube renflé à l’oriUce; lèvre supérieure échancrée, lèvre inférieure 3-fIde. Et. didynames; un cinquième fila- ment stérile ^ plus court que les autres. Stig- mate simple. Capsule ovale globuleuse; cloi- son double. Semences membraneuses sur leurs bords. — Feuilles opposées fleurs LES FERSONÉES. 363 terminales en épis ou en panicules; pédon- cules munis quelquefois de bractées à leur base ; filament stérile très long et velu dans le Chelone Pensthemon. Chelone, Tortue, en grec. Obs. Ce genre a été placé par Jussieu, dans la famille des Bignonées j mais il semble se rappro- cher davantage des Personées, soit par la struc- ture de son fruit, dont la cloison est forineé par les rebords rentrans des valves, comme dans les Digita- lisa Scrophularia , etc., soit par la présence d’un péris- perme charnu. DIGITALIS , T. pi. 73 ; L. J. G. pi. 53 ; ' Lam. pl. 5a5. Digitale. Cal. 5-partite , iné- gal. Cor. campaniforme; limbe à 4- lobes obliques inégaux. Et. didjnames. Puidi- ment d’une cinquième étamine à peine vi- sible. Stigmate simple ou 2-lobé. Capsule ovale-acumînée ; cloison double. — Feuilles alternes, fleurs en épi terminal. -Digitalis , ainsi nommé , parce que la fleur a quelque ressemblance avec un dé à coudre. GRATIOLA, L. J. G. pl. 53; Lam. pl. 16. Digitalis, T. Gratiole. Cal. 5-partite, muni à sa base de deux bractées. Cor. tubuleuse striée presque 2 - labiée ; tube .cylindracé ptlis long que le cal vce ; lèvre supérieure 2-lobée ou échancrée ; lèvre in- 364 CLASSE VTI1, ORDRE I X. férieure 3 - fide é^ale , quelquefois barbue intérieurement. Et. filamens 4 , 2 ferti- les, et 2 ordinairement stérileé. Rudiment d’une cinquième étamine. Stigmate 2-I0- bé. Capsule ovoïde ; valves souvent 2 fides au sommet ; cloison simple. — Herbes ; feuilles opposées ; pédoncules solitaires axil- laires i-flores. Gratiola , du mot Gratia , qui signifie Faveur , Bienfait; sans doute à cause de ses vertus. Voy. Al- lioni , Flore du Piémont , tom. t, pag. 71. TORENIA , L. J. Lam. pL 523. Cal. tabulé anguleux 2 -fide , division supérieure sur- montée de trois pointes. Cor. tubuleuse 2- labiée ; lèvre supérieure entière , lèvre in- férieure 3— fide inégale. Filamens des deux étamines plus courtes , simples fertiles ; fila- mens des deux étamines plus longues, 2- fides , une division anthérifère et l’autre nue ; anthères rapprochées par paires. Stig- mate 2-fide. Capsule oblongue 2-valve ; val- ves entières ; cloison simple. — Herbes ram- pantes; feuilles opposées ; fleurs solitaires , terminales ou axillaires. Torenïa , du nom d’un Botaniste suédois. Oss. Les caractères qui distinguent la famille des Personées , se tirent de leur corolle souvent irré- gulière, de leurs étamines communément didv- / LES solan'ées. 365 naines , et sur-tout de leur fruit qui est une capsule biloculaire, bivalve, à cloison parallèle aux valves. Cet ordre renferme , dans le Généra àe Jussieu , plu- sieurs genres à cloison opposée aux valves, selon l’observation defrærtner, tels que les Stemodia, Cytn- baria , Calceo/aria . Mimulus , etc. qui paroissent devoir se rapporter aux Rhinauthoïdes, ou peut- être constituer un ordre nouveau. — L’espèce à'A- chimenes Brow. , dans laquelle lecalyce et l’ovaire adhèrent ensemble à leur base, comme l’a observé l’Héritier , qui en a formé un genre nouveau sous le nom de Cyril/a, paroît devoir être rapprochée du Gesneria, Les plantes de cette famille sont divisées en trois sections, qui devroient peut-être former autant de familles di ;tinctes, à raison des différences que pré- sente la structure du fruit. ORDRE X. LES SOLANÉES, S O L A N F. Æ. La plupart des Solanées présentent un as- pect triste et sombre que saisit promptement un œil exercé, et qui seul peut suffire pour distinguer les plantes de celle famille. Leur tige est herbacée ou frutescente , rarement nulle, quelquefois grimpante, munie , dans un petit nombre d’espèces, d’épines axillaires 366 CLASSE VIII, ORDRE X. ou terminales. Les feuilles, qui sortent de Louions coniques dépourvus d’écailles , sont toujours alternes; il est néanmoins quelques genres où l’on trouve deux feuilles florales qui tirent leur origine du même point. Les fleurs affectent différentes dispositions ; le plus sou- vent elles sont extra-axillaires, c’est-à-dire, qu’elles naissent hors des aisselles des feuilles. Fructification. Calyce ordinairement quinquefideou quin- quepartite, presque toujours persistant. Co- rolle le plus souvent régulière et quinque- fide. Etamines communément cinq , insé- rées presque toujours à la hase de la corolle. Ovaire simple, libre; style unique; stigmate simple, ou rarement formé de deux lames, quelquefois creusé de deux sillons. Fruit, tan- tôt une capsule bi (oculaire bivalve, à cloison parallèle aux valves , comme dans les Per- sonnes ; tantôt une baie biloculaire, ou mul- tiloculaire par l’écartement des placentas, et par leur saillie dans les loges. Périsperme charnu. Embryon courbé en demi - cercle , ou annulaire, ou roulé en spirale, rarement droit ; cotylédons semi-cylindriques. Obs. Les plantes de cette famille sont en géné- ral suspectes. Elles produisent la stupeur, le délire. lES SOLANÉES. 36? pt excitent les convulsions. Gærtner, en parlant de la baie de VAtropa Bel/adona, observe qu’on ne sau- roit trop recommander aux enfans , et aux personnes qui ne la connoissent pas , de se défier des fruits qui ressemblent à des cerises noires , lesquelles , au lieu de renfermer un noyau , contiennent plusieurs pe- tites graines. Les émétiques, et sur-tout les acides sont indiqués pour rémédier aux terribles effets oc- casionés par l’imprudence ou par l’ignorance. Malgré la qualité mal-faisante de la plupart des Solanées, on les emploie en médecine, soit inté- rieurement, soit extérieurement. Leur application extérieure est plus sûre que leur usage interne, et elles fournissent les résolutifs les plus puissans que l’on connoisse. On mange les racines des Solarium tuberosum (pommes de terre) et Lycopersicon L. , de même que les feuilles du Solarium Dulcamara L. §. I. Fruit , Capsule. CELSIA , L. J. G. pi. 55; Lam. pl. 532. Verbascum , T. Cal. 5 - partite. Cor. en roue , ouverte , 5-lobée , inégale. Ét. didy- names; filamens barbus. Stigmate simple. Capsule ovoide; cloison simple. Embrjon droit dans l’axe du périsperme. — Herbes; feuilles simples ou ailées ; fleurs situées cha- cune dans l’aisselle des feuilles supérieures ou d une petite bractée, et formant un épi 368 CLASSE VIII, ORDRE X. lâche terminal. Deux lilamens glabres dans le Celsia crelica. Celsia , du nom d’un savant suédois. VERBASCUM, T. pl. 61 ; L. J G. pl. 55 ; Lam. pi. 117. Blattarià , T. Molêne , j Blatlaire. Cal. 5-parlite. Cor. en roue, ouverte , 5-lobée , inégale. Et. 5 , inégales ; filamens inclinés, barbus à leur base. Stig- mate simple. Capsule ovale- acuminée ou globuleuse, 2-valve ; valves souvent 2-fides dans la maturité ; cloison double. Em- bryon droit dans l’axe du périsperme. — Herbes ordinairement tomenteuses; feuilles quelquefois décurrentes ; pétiole muni d’ap- pendices dans certaines espèces ; fleurs en épis dans le Blatlaria T. , en épis panicu- lés, et munies de bractées dans le V erbas- cum T. Hampes i-3-flores, corolle à 5 découpures égales dans le Verbascum My- coni L. Yehbascum (Fl.), corrompu , selon quelques Au- teurs , de Barbascum , qui est formé du mot latin barba ; ainsi nommé, parce que la plupart des espèces de ce genre sont cotonneuses. O BS. Les fleurs du Verbascum Thapsus sont pec- torales et vulnéraires. HYOSCYAMUS , T. pl. 42 ; L. J. G. pi. 76 ; Lam. pl. 117. Jusquiame. Cal. tubuleux , 5-fide. LES SOLANÉES. 869 5-fide. Cor. infundibuHforme ; limbe ou- vert, fendu obliquement en 5 lobes iné- gaux. Et. 5. Stigmate capité. Capsule oblongue-obtuse , ventrue à sa base, légè- rement comprimée et creusée d’un sillon sur chaque côté , s’ouvrant horizontale- ment vers le sommet. Embryon semi-circu- laire , situé près des bords du périsperme. — Herbes; feuilles florales souvent gémi- nées; fleurs solitaires axillaires, tournées souvent d’un seul côté. Hyoscyamus (Dioscor.), Fève de cochon, en grec. NICOTIANA T. pl. 41 ; L. J. G. pl. 55 ; Lam. n3. Tabac. Cal. urcéolé 5-fide. Cor. infundibuliforme ; tube insensible- ment dilaté, beaucoup plus long que le ca- lyce ; limbe ouvert 5 - fide égal. Stigmate capité. Capsule ovale-conique , creusée de quatre stries , s’ouvrant au sommet en 4 parties. Embryon courbé , situé dans l’axe du périsperme. — Plantes ordinairement herbacées ; fleurs terminales , disposées en épi ou en paniculè. Nicotiana, du nom d’un habitant de Niâmes; mbassadeur en Portugal, qui , eu i55c), fit passer n France les semences du Tabac commun qu’un ‘'latnand avoit rapportées de la Floride. A a o 370 CLASSE VIII, ORDRE x. DATURA , L. J. Lam. pl. 1 13. Stramonium, T. pl. 43 ; G. pi. i32. Slramoine. Cal. grand tubuleux ventru 5 -angulaire 5- fide à son sommet , persistant seulement à sa base qui se renverse. Cor. très grande infundibuliforme ; tube insensiblement dilaté, plus long que le calyce ; limbe à 5 angles , 5 plis et 5 dents acuminées. Stigmate épais obtus 2-lamellé. Capsule hérissée ou glabre, 4-loculaire inférieu- rement , 2-loculaire dans la partie su- périeure. Semences réniformes. Embryon presque circulaire , situé dans le milieu du périsperme. — Herbes , ou plus rarement arbres de moyenne grandeur , ou arbris- seaux quelquefois grimpans ; feuilles gémi- nées dans quelques espèces ; fleurs et petits rameaux extra-axillaires v, solitaires. Datura , mot turc d’origine. §. II. Fruit, Baie. MANDRAGORA , T. pl. 12 ; J. G. pl. i3i. Atropa , L. Lam. Mandragore. Cal. tur- biné 5-fide. Cor. campanulée 5-fide, environ deux fois plus longue que le ca- lyce. Filamens des étamines dilatés à leur base et connivens, filiformes à leur sommet LES SOLANÉES. 871 et écartés. Ovaire 2-glanduleux à sa base; stigmate capité sillonné. Baie globuleuse; placentas saillans intérieurement. Embryon en spirale, situé près des bords du péris- perme. — Herbes à grosses racines ; feuilles radicales; hampes nombreuses 1- flores, naissant d’entre les feuilles. Mandragora (Théophr. Dioscor. Pl. ). Quelques Auteurs pensent que ce nom est formé de deux mots grecs, qui signifient ressemblance d'homme ; ainsi nommé , à cause du rapport prétendu de ses ra- cines, lorsqu’elles sont fendues, avec les cuisses d’un homme. Obs. Les placentas appliqués entièrement sur la cloison et confondus avec elle , font disparoitre par leur renflement, les loges intérieures dont on ne retrouve de trace, que par l’existence des graines nichées dans une pulpe à la circonférence du fruit. ATROPA, L. J. G. pl. i3i ; Lam. pl. 114. Belladona , T. pl. i3. Belladone. Cal. presque campanule 5-fide. Cor. campa- nulée 5-fide , deux fois plus longue que le calyce. Filamens des étamines filifor- mes ; anthères courtes. Baie presque globu- leuse , portée sur le calyce persistant, 2-I0- cu laite ; placentas adhérens à la cloison par le moyen d’une lame membraneuse. Em- bryon presque circulaire, situé vers le mi- A a 2 372 CLASSE VIII, ORDRE X. lieu du périsperme. — Arbrisseaux ou her- bes caulescentes; feuilles ordinairement gé- minées ; fleurs extra-axillaires, presque so- litaires ou disposées par petits paquets. Atropa., du nom d 'Atropos , une des trois parques; ainsi nommé , parce que ses baies sont un violent narcotique. O bs. Le docteur Rimarus , Professeur de méde- cine à Hambourg , ayant observé que l’extrait de V Atropa Belladona , dissous dans l’eau , et appliqué sur l’œil, produisent une paralysie momentanée , pendant laquelle la pupille se dilatoit extraordinai- rement , s’est servi avec avantage de ce procédé , pour préparer les yeux à l’opération de la cataracte. La grande dilatation de la pupille permet alors à l’oculiste d’entamer la cornée, et de parvenir jusqu’à la capsule du cristallin , sans crainte de blesser l’iris. NIC ANDRA , Adans. J. G. pl. i3i. Atro- pa, L. Lam. Cal. 5-gone, profondément 5-fide; divisions en cœur hasté , conni- ventes , recouvrant le fruit. Cor. grande campanulée obscurément 5-fide. Filamens des étamines filiformes, dilatés à leur base, connivens dans leur partie supérieure et recouvrant l’ovaire. Baie desséchée, 5-lo- culuire par la saillie des placentas. Embryon en spirale , situé dans le milieu du péris- perme. — Herbe caulescente (Atropa phy- LES SOt ANÉES. 373 salodes L. ) , très rameuse ; quelques feuil- les géminées ; fleurs extra -axillaires soli- taires. Nicandra, du nom d’un célèbre Grammairien et Poète grec, qui s’acquit une grande réputation par ses ouvrages, dont il ne nous reste que deux, in- titulés Theriaca et Alexipharmaca. PHYSALIS , L. J. Qf.pl. i3i ; Lam. pl. n 6. Alkekengi , T. pl. 64. Coquerel. Cal. 5-fide , renflé véeiculeux dans la matu- rité et renfermant le fruit. Cor. en roue , 5-fide. Anthères oblongues droites con- inventes. Stigmate obtus. Baie globuleuse contenue dans le calice, 2-loculaire ; pla- centas adnés à la cloison. Semences réni- formes. Embryon presque en spirale, situé sur le milieu du périsperme. — Arbrisseaux ou herbes ; feuilles géminées dans quelques espèces ; fleurs extra-axillaires solitaires , ou rapprochées plusieurs ensemble. Physalis ( Dioscor.) , d’un mot grec qui signifie Vesicarici; ainsi nommé, à cause du calyce vésiculeux. SOLANUM, T. pl. 62; L. J. G. pl. i3i ; Lam. pl. 11 5. Lycopersicon, T. pl. 63. Melongena , T. pl. 65. Morel/e, Tomate, Mélongène. Cal. 5-fide. Cor. en roue; tube court ; limbe grand ouvert plissé 5- fide. Anthères oblongues conniventês, s’ou- A a 3 574 CLASSE VIII, ORDRE x. vrant au sommet par deux pores. Stigmate obtus. Baie le plus souvent arrondie, suc- culente, ou 2-loculaire avec un placenta adrié à la cloison dans le So/anum T., ou multiloculaire à loges semi-divisées dans le Lycopersicon T. Périsperme peu sensible. Embryon en spirale. — Tige herbacée ou frutescente, inerme ou aiguillonnée ou ra- rement épineuse, quelquefois grimpante ; feuilles simples , ordinairement géminées , ailées avec impaire dans quelques espèces; pédoncules solitaires ou nombreux , uni ou multiflores , extra- axillaires ou épars ou terminaux. Soi/anüm (Pl. ), formé , selon quelques Auteurs, d esolari , qui signifie consoler, soulager; ainsi nom- mé, à cause de la vertu calmante attribuée à quelques espèces de ce genre par les anciens. CAPSICUM, T. pl. 66; L. J. G. pl. i3z ; Lam. pl. 116. Piment. Différence du So- lanum. Anthères s’ouvrant longitudinale- ment ; baie sèche, multiflore, quelquefois 3-loculaire à sa base. Embryon semi-cir- culaire , situé près des bords du péris- perme. — Herbes ou sous - arbrisseaux ; feuilles géminées; fleurs extra-axillaires solitaires; semences poivrées. Capsicum, peut-être d’uu mot grec qui signifie LES SOLANÉES. 3j5 je mords, à cause de la saveur poivrée et brûlante des semences; peut-être du mat latin Capsa , parce q e les semences sont renfermées dans une espèce d’étui. LYCIUM, L. J. G. pl. i32; Lam. pl. n 2. Jasminoides , T. Liciet. Cal. tubuleux court, 5-fide ou 5-denté. Cor. infundibu- liforme; tube cylindrique; limbe droit 5- lobé, ou plane et 5-partite. Filamens des élamines velus à leur base, insérés vers le milieu du tube, quelquefois saillans. Stig- mate 2-fide ou sillonné. Baie arrondie , 2- loculaire; placenta adné à la cloison. Em- bryon courbé crochu , situé presque sur le milieu du périsperme. — Arbrisseaux ordinairement épineux ; rameaux pointus et piquans à leur sommet ; feuilles quel- quefois fasciculées ; fleurs axillaires, soli- taires ou géminées. Lycium (Dioscor. ), du nom de la Lycie, où croissoit la première espèce connue. Obs. Le Lycium fætidum L.S., qui est la même plante que le Spermacoce fruticosa H. P. , constitue le genre iSt;m.sa Juss. §. III. Genres ayant de V affinité avec les Solanées. NOLANA , L. J. G. pl. i32; Lam. pl. 97. X. 376 CLASSE VITI , ORDRE Cal. turbiné à sa base, 5-gone , ouvert à son limbe et 5-partite. Cor. campanuiée, plissée, ouverte, obscurément 5-lobée, égale. Et. 5. Filamenssubulés, droits, égaux , plus courts que la corolle ; anthères droites. Ovaires 5 ; style cylindrique de la lon- gueur des étamines; stigmate capilé. Dru- pes 5, un peu charnus, 3 ou 5-loculaires , portés sur un disque au fond du calyce; lo- ges 1 -spermes. Embryon annulaire, situé près des bords d’un périsperme charnu. N 01 an A, du mot latin nota, qui signifie son- nette (1). Oss. Quoique l'ovaire soit multiple dans ce genre , néanmoins son port , ses fleurs extra-axil- laires, la présence d’un périsperme charnu, l’em- bryon annulaire situé presque sur les bords du pé- risperme, paroissent devoir le rapprocher des So- lanées. G-ærtn. CESTRUM, L. J. G. pl. 77; Lam. pl. 112. Jasminoides , T. Cal. urcéolé court 5- denté. Cor. infundibuliforme ; tube grêle, insensiblement dilaté; limbe plissé, 5-fide. (1) Avienus dit, en parlant d'un chien : hune dominus , ne ijuem jirobitar simulata laieret , Jusserat in ral/itlo gutture ferre nolam. C'est à Noie , ville d’Italie , qu'on commença à faire des sonnettes. LES SOLÀNÉES. Z"J'] Et. 5. Filamens insérés au milieu du tube, nus à leur base ou munis de dents courtes, non saillans. Stigmate obtus, quelquefois 2- lobé. Baie ovoïde 2-loculaire Adans. et JüSS. , 1- loculaire Linn. et Gærtn. Embryon droit , situé dans l’axe d’un périsperme charnu; cotylédons orbiculaires, foliacés, Gærtn. — Arbrisseaux; feuilles quelque- fois persistantes ; pédoncules axillaires mul- tiflores. Cestrum ( Dioscor. ). Il est probable que les Grecs clonudient ce nom à la Bétoine. Obs. La forme de la corolle, et la structure de l’embryon paroissent devoir rapprocher le Cestrum des Jasminées. BONTIA , Plum. 7iov. gen. pi. 23 ; L. J. Lam. pl. 546. Cal; petit 5-fide persistant. Cor. tubuleuse 2 -labiée; tube long, in- sensiblement dilaté; lèvre supérieure droi- te échancrée , lèvre inférieure semi-3-fide roulée en dehors velue. Et. didvnames. Stigmate 2 -lobé. Drupe renfermant un osselet 2-loculaire; loges 2-partites par la saillie de la cloison, chaque demi-loge 1- 2- sperme. — Arbrisseau ; feuilles alternes; fleurs solitaires axillaires. Bojîtia , du nom d’un Botaniste hollandais. Obs, Si l’embryon du Bonlia est dépourvu de X. 3j8 CLASSE VIII, ORDRE périsperme, il paroit que re genre doit être rap- proché des Pyrénacées. BRUNSFELSIA , Plum. n oi\ gen. pl. 22; L. J. Lam. pl. 548. Cal. campanule 5- denté court. Cor. infundibuLiforme; tube très long; limbe plane 5-lobé, lobes pres- que inégaux. Et. didynames. Rudiment d’une cinquième étamine. Stigmate en forme de massue. Baie presque sphérique 2-loculaire Juss. , i-loculaire LlNN. , polys- perme ; placenta central, grand, charnu. — Arbre de hauteur médiocre ; feuilles al- ternes; fleurs solitaires axillaires, ou nom- breuses et terminales. Bsunsfelsia , du nom d’un Botaniste allemand. CRESCENTIA, L. J. Lam .pl. 547. Cujete, Plum. nov. gen.pl. 16. Couis , Calebassier. Cal. à deux découpures concaves égales caduques. Cor. grande presque campa- nulée ; tube court ventru courbé ; limbe à 5 découpures inégales dentées et ondu- lées. Ét. didynames. Stigmate capité, 2-la- mellé Jacq. Baie semblable à une courge , d’une écorce solide, i-loculaire. Semences nombreuses presque en cœur , nichées dans la pulpe que contient la baie , 2-loculaires. Arbrisseaux; feuilles grandes, alternes LES SOLANÉES. 879 . ou fasciculées ; fleurs presque solitaires, naissant sur le tronc ou sur les rameaux. Crescentia, du nom d’un Italien qui a écrit sur l’agriculture. Obs. La pulpe du fruit du Crescentia cujete L. , est employée en médecine, et l’on fait avec son écorce plusieurs ustensiles de ménage. La famille des Solanées présente une série par- faitement naturelle. Quoique les genres qu’elle con- tient aient pour fruit, les uns une capsule et les autres une baie , ces genres néanmoins ne sauroient être séparés, puisque la plupart ont une corolle ré- gulière pentandre, un fruit biloculaire, un péris- perme charnu, un embryon courbé en demi-cercle ou roulé en spirale, des feuilles alternes et des fleurs extra-axillaires. Les genres dont le fruit est une capsule bilooulaire à cloison parallèle aux valves , ont du rapport avec les Personées ; ceux dont le fruit est une baie paroissent se rapprocher des Se- bestenier®. Jtrss. Les genres de la troisième section ont de l’affinité avec les Solanées, mais ils semblent s’en éloigner par quelques caractères. L’embryon des Bontia, Crescentia et Brunsfelsia est-il muni d’un péris- perme ? Les Solanées diffèrent sur-tout des Personées par le nombre des étamines ; elles se rapprochent , par ce caractère et par leur corolle régulière, de l’ordre suivant. 38o CLASSE VIII, ORDRE si. ORDRE XI. LES SEBZSTENIERS , SEBESTENÆ. La famille des Sebesteniers comprend des plantes exotiques, communément arbores- centes ou frutescentes, rarement herbacées. Les feuilles qui sortent de boutons coniques, dépourvus d’écailles, sont alternes, quelque- fois rudes au toucher. Les fleurs , ordinai- rement terminales, affectent différentes dis- . . positions. Fructification. Calyce presque toujours à cinq divisions plus ou moins profondes, ordinairement per- sistant. Corolle régulière. Etamines le plus souvent cinq, rarement quatre. Ovaire sim- ple; style unique, presque toujours entier; stigmate simple ou bilobé ou multiple. Fruit, péricarpe charnu ou capsulaire renfermant un petit nombre de semences. Membrane intérieure de la semence un peu renflée et charnue, imitant en quelque sorte un pé- risperme. Embryon droit; cotylédons semi- cylindriques ou planes, rarement plissés; ra- dicule souvent supérieure. LES S E B E S T E N I E R S. 38 1 §. I. Capsule. HYDROPHYLLUM , T. pl. 1 6; L. J. G. pl. iio;Lam. pl, 97. Cal. 5-partite. Cor. campanulée 5 - fide , creusée intérieure- ment de 5 stries mellifères. Et. 5, insérées vers le milieu de la corolle ; filamens su- bulés, engainés dans les stries , plus longs que la corolle ; anthères oblongues pen- chées. Stigmate 2 - fide. Capsule globu- leuse, i-loculaire , 2-valve; placenta cen- tral charnu se divisant en deux parties , et portant 4 semencês dont 3 sujettes à avorter. — Herbes ; feuilles palmées ou presque ailées ; fleurs disposées en corjmbes pédoncules , terminaux ou presque opposés aux feuilles. Hydrophyli,u ta, feuille d'eau , en grec. Ce nom est impropre, selon l’observation de Tournefort, puisque les espèces du genre Hydrophyllurn se plai- sent dans les terrains gras , frais et ombragés. ELLISL\ , L. J. Lam. pl. 97. Cal. pro- fondément 5-fide. Cor. petite infundibu- liforme 5-fide. Et. 5, dans le tube. Stig- mate 2-fide. Capsule coriace , 2-loculaire, 2-valve, portée sur le caljce qui est ouvert étoilé; loges 2-spermes, une semence au 382 CLASSE VIII, ORDRE XI. dessus de l’autre. — Herbe étalée , dicho- tomie ; feuilles pinnatifides ; pédoncules i - flores , souvent opposés aux feuilles. Ellisia , du nom d’un Naturaliste anglais. §. I I. Baie ou Drupe. CORDTA , Plum. nov. gen. pi. 14 ; L. J. Lam. pl. 96. Sebestena , G. pi. 76. Sebes~ lier. Cal. tubuleux denté à son sommet. Cor. infundibuliforme ; tube à peu près ; de la longueur du calyce; limbe 5-par- tite, rarement 4-8-partite. Et. 5, rare- ment 4-8, insérées vers le milieu du tube, non saillantes. Style deux lois 2-fide ; stig- mates 4. Drupe contenant un noyau 4-I0- culaire , 4-sperme ; loges 2 ou 3 sujettes à avorter. Cotylédons charnus , plusieurs fois plissés dans leur longueur. — Arbres ou arbrisseaux; feuilles rudes au toucher, ordinairement parsemées dequelques points blanchâtres; fleurs en panicules ou eu co- rymbes axillaires et terminaux , sujettes à varier dans le nombre et la forme des parties. Cordia , du nom d’un Botaniste allemand. EHRETIA , L. J. Lam. pl. 96. Cabrillet. Cal. 5-fide. Cor. tubuleuse ; limbe 5-lo- LES sebesteniees. 383 bé. Ét. 5 , insérées au milieu du tube , saillantes. Stigmate 2 - lobé. Baie se sépa- rant en deux hémisphères ; chaque hémis- misphère a-loculaire, 2-sperme. — Arbres ou arbrisseaux; Feuilles quelquefois sca- bres ; fleurs disposées en panicules termi- nales et axillaires. Ehretia, du nom d’un Peintre anglais. Obs. Le fruit de P Ehretia Bourreria L., se divise en 4 parties , dont chacune est biloculaire , di- sperme. Jtrss. VARRONIA , L. J. Lam. pl. 95. Cal. tubuleux 5-denté; Cor. tubuleuse, à limbe 5 - parfite ouvert. Et. 5 , insérées vers le sommet du tube, saillantes. Stigmates 3-4. Drupe recouvert par le calyce , contenant un nojau 4-loculaire 4 -sperme. — Ar- brisseaux ; feuilles ordinairement rudes au toucher , quelquefois presque opposées ; pétioles quelquefois persistans et alors spi- niformes ; pédoncules axillaires ou termi- naux multi.flores, fleurs en paquets ou en épis. Varronia, du nom d’un Romain qui a écrit sur l’agriculture. TOURNEFORTIA, L. J. G. pl. 76; Lam. ! pl. 95. Pittonia , Plum. nov. gen. pl. 3. Cal. petit 5 - partite. Cor. i-nfundibuli- 384 CLASSE VIII, ORDRE XI. forme ; tube globuleux à sa base ; limbe ouvert 5 - fide. Et. 5 , insérées vers le sommet du tube, non saillantes; anthères conniventes. Stio-mate entier. Baie conte- O liant 2 ou 4 nojaux 2-loculaires 2 -sper- mes. Cotylédons oblongs presque loliacés ; radicule inférieure. — Arbrisseaux ; tiges quelquefois volubles de droite à gauche ; feuilles ordinairement rudes au toucher; fleurs disposées en cyme, et i-latérales. Tournefortia , genre consacré à la mémoire du célèbre Tournefort. MESSEPvSCHMIDIA , L. J. G. pi. iog; Lam. pl. g5. Arguze. Cal. 5-partite. Cor. infundibuliforme ou hypocratériforme ; tube court , un peu dilaté à sa base; limbe 5-fide , plissé ou plane. Ét. 5, insérées au sommet du tube, non saillantes. Stigmate capité. Baie sèche se divisant en 2 hémis- phères, dont chacun contient un noyau 3-loculaire ; loges latérales i- spermes, la moyenne stérile. Cotylédons oblongs pres- que cylindriques. — Herbes ou arbris- seaux; pédoncules axillaires et terminaux multiflores. MiîSSERSCRMtDlA , du nom d’un Botaniste polo- nois , né à Dantzic. Oss. Ce nouvel ordre , indiqué par Jussieu et par Lamarck , LES BORRAGINÉES. 385 Lamarck, diffère sur-tout des Solanées, par son fruit, oligosperme , et par la structure de l'embryon ; il s’éloigne des Borraginées par la nature de son fruit et par le renflement de la membrane intérieure de la semence. — La structure des lobes de la semence du Cordia n’indique-t-elle pas que les Sebesteniers de- vroient être placés après les Borraginées, et former le passage de cette famille à celle des Convolvu- lacées ? Cette remarque nous paroit d’autant plus fondée, que plusieurs Borraginées semblent se rap- procher des Solanées par leurs feuilles géminées et par leurs fleurs extra-axillaires. ORDRE XII. LES BORRAGINÉES j BORRAGIN EÆ. Linneus avoit donné aux plantes de cette famille, le nom d ' ^Lsperifoliœ ; mais comme ce nom convient également à plusieurs Se- besteniers, Campanulacées , Composées, Ur- ticées , etc. nous avons cru devoir préférer celui de Borraginées , qui" indique les rap- ports très marqués que les plantes de cette famille ont avec la Bourrache. Les Borrasi- O nées sont en général herbacées et vivaces par leurs racines. Les tiges munies de ra- meaux alternes, portent des feuilles simples, sessiles , rarement opposées, communément couvertes de poils durs ou d’autres aspérité* ^ Bb 386 CLASSE VIII, ORDRE XII. qui les rendent rudes au toucher. Les fleurs, souvent d’un aspect agréable, affectent di- verses dispositions; quelquefois leur pédon- cule commun ou ses principales ramifications sont roulées en queue de scorpion , d’une ma- nière plus ou moins remarquable. Fructification. Calyce quinquepartite ou quinquefide, per- sistant. Corolle presque toujours régulière. Eta- mines cinq , attachées un peu au dessus de la base du tube; anthères marquées de quatre sillons longitudinaux , s’ouvrant en deux loges par les sillons latéraux. Ovaire quadrilobé ; style unique persistant ; stigmate simple ou bi- fide. Fruit formé presque toujours de quatre noix uniloculaires monospermes, appliquées latéralement contre la base du style, et ordi- nairement entourées par le calyce persistant. Semences attachées aux parois ou à la base de la noix par un placenta filiforme ou ca- pillaire. Périsperme nul. Embryon droit; co- tylédons foliacés; radicule supérieure. Obs. La plupart des Borraginées contiennent du nitre tout formé dans leur substance. Plusieurs sont mucilagineusés. Leurs graines sont un apéritif puis- sant. La racine de la Consolide est employée contre la phthisie, le crachement de sang, les fluxions d« poitrine , etc. I LES BORRAGINÉES. 38 7 §. I. Fruit } deux, noix bilocuhnres dispermes . GERINTHE , T. pi. 56 ; L. J. G. pi. 6j ; Lam. pl. g3. Melinet. Cal. 5-partite. Cor. cylin- drique-campanulée , 5-dentée; orifice nu. Stigmate simple. Une semence dans chaque loge. — Feuilles glabres, ponctuées- glan- duleuses; fleurs solitaires , axillaires et ter- minales. ' Cerinthe ( Théophr. Dioscor. ) vient d’un mot grec qui signifie Cire; ainsi nommé, selon Pline, liv. ai , ch. 12 , parce que l’on a cru que les espèces de ce genre fournissoient aux abeilles la matière dont elles font la cire. Obs. La conformité qui existe entre l’ovaire du Cerinthe et celui des autres Borraginées , semble an- noncer que le fruit de ce genre est formé de quatre noix fortement rapprochées deux à deux. §. 1 1. Fruit , quatre noix uniloculaires monospermes. Orifice de la corolle nu . HELIOTROPIUM , T. pl. 57; L. J. G. pl. 68; Lam. pl. gi. Héliotrope. Cal. tubu- leux 5 -denté. Cor. hypocratériforme 5- fide. Stigmate échancré. Noix quelquefois recouvertes d’une écorce. — Fleurs unila- térales disposées en épi. Tige suffrutes- Bb 2 388 CLASSE VIII, ORDRE XII. cente clans YHch otropium Peruvianum. Feuilles presque opposées dans VHeliolro- pium parviflorum. Cinq petites dents pla- cées, entre les divisions du limbe dans les Heliolropium supinum et Europceum. Heliotropium (Dioscor. Fl. ) , de deux mots grecs qui signifient Je tourne vers le soleil. ECHIUM , T. pi. 54; L. J. G. pl. 67; Lam. pi. 94. Vipérine. Cal. 5-partite. Cor. tu- buleuse-campanulée ; tube court ; limbe droit, insensiblement dilaté, fendu oblique- ment en 5 lobes inégaux. Stigmate 2-fide. — Plantes quelquefois suffrutescentes; fleurs unilatérales disposées en épis simples ou pa- niculés. Corolle régulière dans les Echium lœvigatum et italicum L. Echium, d’un mot grec qui signifie Vipère ; ainsi nommé, parce que les semences de l'espèce la plus commune ont quelque ressemblance avec la tète d’une vipère. Ü3S. On trouvgdans le jardin du citoyen Cels, trois espèces dû Echium à tige frutescente, et originaires des Canaries; savoir, Echium candiccins L.S. , feuilles lancéolées nervées hérissées ainsi que les rameaux; divisions du calyce oblongues lancéolées aigues; épis nombreux, formant, au sommet des rameaux, une pauicule conique ; fleurs unilatérales , de couleur bleue, petites; styles hérissés. — Echium giganteum L.S. , feuilles lancéolaires velues ; bractées et calyces LES BORRÀGINÉES. 38g hérissonnes ; épis nombreux disposés en forme de pyramide au sommet des rameaux; Heurs unilaté-' raies, blanchâtres; étamines plus longues que la co- rolle. — Echiutn strictum L.S. , feuilles oblongues* lancéolées, velues; épis rapprochés en tète; fleurs petites, de couleur bleue; corolles presque campauu- lées; étamines plu3 longues que la corolle. LITHOSPERMUM , T. pl 55 ; L. J. G. pl 67; Lam. pl 91. G remil. Cal. 5-parfite. Coh. infundibulifortne; tube grêle; limbe 5 -lobé. Stigmate 2-fide. Noix osseuses , quel- quefois luisantes. — Fleurs solitaires axil- laires, ou disposées en épis terminaux et munies de bractées; feuilles florales quel- quefois géminées. Une espèce seulement 2- sperme, une autre frutescente. Lïthospkrmum (Dioscor. Pl.), pierre , semence, en grec ; ainsi nommé , à cause de la dureté des noix qui renferment les semences. PULMONARIA , T. pl 55; L. J. Lam. pl 93. Pulmonaire. Cal. 5-gone , 5-fide. Cor. infundibuliforme ; tube cylindracé, quel- quefois plus long que le calyce; limbe à 5 lobes droits, presque ouverts. Stigmate éehancré. — Fleurs en corymbes termi- naux , disposées en épis dans le Pulrnonaria mûrit ’i ma. Feuilles presque lisses dans cer- taines espèces. Bb 3 ogo CLASSE VIII, ORDRE XI L P u L mon aria (PI.), de pulmo , poumon; ainsi nommé, à cause des vertus qu’on attribuoil à l’espèce la plus commune pour guérir les maladies de dé viscère. ONOSMA , L. J. G. pl. 6j ; Lam. pl. T. EcHIOl- des, T. Cal. 5-fide. Cor. infundibuli- forme ; tube tors , plus long que le calyce ; limbe court , 2 -lobé ; écailles convexes conniventes. Stigmate 2-flde. — Fleurs so- litaires ou presque en épi, axillaires ou terminales. Tube droit dans le Lycopsis vesicaria L. Lycopsis ( Dioscor. Pl. ) , Figure de Loup , en grec. MYOSOTIS , L, J. G. pl. 68 ; Lam. pl. 91. Lithospermum , T. Scarpionc. Cal. 5-flde. Cor. hypocratériforme; tube court ; limbe plane, à 5 lobes échancrés; écaillés con- vexes, conniventes. Stigmate simple. Noix: glabres ou hérissées. — Fleurs souvent dis- posées en épis terminaux et unilatérales ; feuilles quelquefois calleuses à leur sommet. Myosotis ( Dioscor. Pl. ) , Oreille de Souris , en grec -, ainsi nommé , à cause de la forme de3 feuilles. ANCHUSA , L. J. Lam. pl. 92. Buglos- SUM , T. pl. 53. Buglose. Cal. 5-partite. Cor. infundibuliforme ; tube cylindrique , droit, de la longueur du calyce ; limbe plus ou moins ouvert, à 5 lobes obtus; écailles saillantes, convexes, conniventes. Stigmate échancré. Noix gibbeuses, creu- 392 CLASSE VIII, ORDRE XII. sées à leur base. — Fleurs axillaires ou ter- minales , rapprochées en paquets ou dis- posées en épis simples et unilatérales, ou disposées en épis paniculés. Anchusa ( Hippocr. Théophr. Dioscor. ) , d’un mot grec qui signifie suffoquer-, parce que, selon Martinius , la décoction de la racine de l’espèce com- mune suffoque les cousins. Oss. L’écorce de la racine AeV Anchusa tinctoria ou de l’Orcanette , donne une couleur rouge em- ployée dans la teinture. — Ca vanilles, Pl. Hisp. vol. 1 , pag. 5o , pense que le Myosotis et Y Anchusa doi- vent être réunis en un seul genre. BORRAGQ, T. pi. 53; L. J. Lam. pl. 94. Bourrache. Cal. 5-parlite. Cor. en roue, 5-fide , ordinairement ouverte ; écailles obtuses, échancrées. Stigmate simple. Noix rugueuses , recouvertes par le calyce con- nivenf. — Pédoncules axillaires ou termi- naux, 1 ou mulliflores. Borrago. Les habitans de la Lucanie nommoient Çorrago la Bourrache ; parce qu’elle fortifie le cœur. Obs. Cans le Boirago offcinalis, les anthères sont oblongues et appliquées à la base intérieure des fila- mens qui sont conuivens. — Dans le Barrage indica , les feuilles inférieures sont opposées , le calyce est anguleux droit muni de cinq oreillettes à sa base, le limbe de la corolle est peu ouvert, et les filameus des étamines sont connés. Juss. ASPERUGO , T. pl 54; L. J. Lam. pl. 94. LES BORRAGINÉES. 3g3 Rapette. Cal. à 5 découpures inégales, dentées. Cor. infundibuüforme; tube court; limbe à 5 lobes arrondis ; écailles convexes , conniventes. Stigmate simple. Noix recou- vertes par le calyce plié en deux et com- primé (ventru dans l’ Asperugo Ægyp- tiaca ). — Fleurs axillaires; feuilles florales géminées. Asperugo, du mot asper ; parce que les feuilles sont très rudes au toucher. CYNOGLOSSUM , T. pl 57 ; L. J. G. pl 67; Lam. pl CjZ. Omphalodes,T. pl 58. Rinde- ra. Pal. Voyag. vol 1 ,pl 10. Cynoglosse. Cal. 5-partite. Cor. infundibuliforrae; tube court; limbe à 5-lobes obtus ; écailles con- vexes, conniventes. Stigmateéchancré. Noix déprimées, adhérentes au style persistant par leur côté intérieur, planes scabres ou rarement lisses dans le Cynog/ossum T. , en forme de corbeille , lisses , à bord courbé en dedans et denté dans l’ O mphalodes T. — Fleurs axillaires ou terminales, dispo- sées en épis ou rapprochées en paquets ; feuilles lomenteuses ou glabres. CynoÔlossum ( Dioscor. ), Langue de Chien , en grec ; ainsi nommé , h cause de la forme des feuilles. Obs. La Cynoglosse officinale est stupéfiante et aarcolique; prise à petites doses, elle est utile ; mais 394 CLASSE VIII, ORDRE xïii. elle devient dangereuse si elle n’est pas administrée avec beaucoup de prudence. Les Borragiuées diffèrent sur-tout des Sebesteniers par la nature du fruit et par la membrane inté- rieure de la semence qui n’est pas renflée. Elles s’é- loignent des Labiées avec lesquelles on leur suppo- soit dePaffinilé, par leur corolle régulière, par le nombre de leurs étamines, parleur fruit formé de quatre noix appliquées latéralement contre la base du style qui persiste. Elles se rapprochent des Con- volvulacées par leur corolle régulière quinquefide pentandre, et par leurs feuilles alternes. ORDRE XIII. LES CONVOLVULACÉES , CONVOLVUEACEÆ. Les Convolvulacées se distinguent de toutes les plantes, dont la corolle est monopétale hypogjme , par la structure particulière des lobes de leur embryon. Ce caractère , que Jussieu a saisi le premier , n’éloit pas sans doute connu des Botanistes qui ont rapporte les plantes de cette famille, soit aux Perso- nées , soit aux Campanülacées. De nom de Convolvulacées indique les rapports que les végétaux de cette famille ont avec le Liseron, dont la plupart de es- pèces s’élèvent en se roulant autour des corps LES CONVOLVULACÉES. 3g5 qu’elles rencontrent. Leur tige communé- ment herbacée, et rarement frutescente , con- tient souvent un suc propre de couleur blanchâtre ou laiteux. Leurs feuilles , tou- jours simples , sont ordinairement alternes ou très rarement presque opposées. Les Heurs en général grandes et d’un aspect agréable, ter- minales ou axillaires , affectent différentes dispositions. Fructification. Calyce quinquefide ou quiuqueparlite, or- dinairement persistant. Corolle régulière, à limbe presque toujours quinquefide. Étamines ordinairement cinq , insérées à la base de la corolle, et alternes avec ses divisions. Ovaire simple; style unique et stigmate simple ou divisé, ou style multiple et stigmates toujours simples. Capsule souvent triloculaire , rare- i ment bi-quadriloculaire , s’ouvrant en autant de valves ; placenta central triangulaire ; angles septiformes correspondons aux sutures’ des valves qui sont libres. Semences presque osseuses, ombiliquées à leur base, insérées sur ; les faces ou côtés du placenta. Périsperme ! mucilagineux , pénétrant dans les sinus des «cotylédons qui sont contournés ; radicule inférieure. 396 CLASSE VIII, ORDRE XIII. §. I. Style unique ; Stigmate simple ou divisé. CONVOLVULUS, T. pi. 17; L. J. G. pl. 134; Lam. pl. 104. Liseron. Cal. 5-par- tite. Cor. campanulée ou rarement infun- dibuliforme; limbe 5-plissé presque toujours entier anguleux , angles aigus ou dentés. Et. inégales ; lîlarnens rapprochés. Ovaire entouré d’une glande à sa base; sligmate 2-fide. Capsule ordinairement 3-loculaire, rarement 2-4-loculaire; loges i-^-spermes. — Herbes lactescentes, communément volu- bles; pédoncules axillaires ou terminaux, i-flores munis de deux bractées, ou mul- tiflores. Quelques espèces suflrulescentes. Convolvulus (PL); ainsi nommé, parce que plusieurs espèces se roulent autour des corps voisins. O BS. Dans le Convolvulus tricolor, le stigmate est le plus souvent 3-fitle. IPOMŒA , L. J. Lam. pl. 104. Quamoclit, T. pl. 3g. Ce genre diffère du précédent par le sligmate capité, par la capsule tou- jours 3-loculaire, oligo-polysperme. IroMŒA signifie en grec, semblable au Liseron. §. II. Style multiple ; Stigmates simples. EVOLVÜLÜS, L. J. Lam. pl. 216. Cal. 5- LES CONVOLVULACÉES. ZiJJ partite. Cor. en roue, 5-fide. Styles 4. Capsule 4-loculaire 4-valve. — Deux styles 2-fides, et point de suc propre laiteux dans 1 ' Evolvulus nummularius L. Evolvülus, même signification que Convolvulus. CRESSA , T,. J. Lam. pi. i83. Quamoclit, T. Cal. 5-partite, muni de deux petites bractées. Cor. à peine plus longue que le calyce, tubuleuse, 5-fide. Styles 2. Capsule i-loculaire 2 -valve, s’ouvranl à la base, 1 - sperme. — Herbes petites rameuses ; fleurs au sommet des rameaux , rappro- chées par paquets; périsperrae presque corné; radicule réfléchie sur les lobes. JüSS. Cressa ; ainsi nommé, parce que l’espèce connue -croit abondamment dans l’ile de Crète. OSS. Le Cressa a peu d’affinité avec les Convol- yulacées, s’il est réellement raonosperme ; mais peut- être est-il disperme, comme l’observe Jussieu, une semence étant sujette à avorter. Les Convolvulacées, qui different sur -tout des Borraginées par la nature de leur fruit et par la présence du péyisperme , se rapprochent des Polé- monacées par leurs fleurs, dont la corolle est régu- lière pentandre, et par leur fruit, qui est commu- nément une capsule à 5 loges. Quelques genres de cette famille ont le style mul- tiple. Ce caractère, qu’on observe rarement dans les uionopétales hypogynes, distingue les genres des 3^8 CLASSE VIII , ORDRE XIV. Convolvulacées inonoslyles, d’avec celles qui sont polystyles; niais il ne permet pas de les détacher de la même famille. Au surplus, comme le re- marque Jussieu, le style est-il réellement multiple? Peut-être que, simple à sa base, il se divise ensuite dans sa partie supérieure. — La conformité de la structure des lobes de l’embryon dans les Convol- vulacées et dans les Malvacées, n'indiqueroit-ella pas une certaine affinité entre ces deux familles ? Gærtn. ORDRE XIV. LES POLÉMON ACÉES, POLEMON ACE Æ. Plusieurs plantes de celte famille con- tribuent, par la beauté de leurs fleurs, à la décoration des parterres. Leur tige herbacée ou frutescente , ordinairement rameuse , porte des feuilles presque toujours simples , alternes ou opposées. Les fleurs, d’un aspect agréable , forment souvent au sommet des tiges ou des rameaux un corymbe terminal. Fructification. Calyce divisé. Corolle régulière quinquelo- bée. Etamines cinq , insérées vers le milieu du tube de la corolle. Ovaire simple ; style unique ; stigmate simple ou multiple. Capsule LES POLÉMONACÉES. 899 recouverte par le calyce persistant, trilocu- laire, trivalve, polvsperme ; valves munies intérieurement sur leur milieu, d’une ner- vure ou crête longitudinale saillante septi- forme; axe central trigone, appliqué par ses angles contre les nervures des valves. Une ou plusieurs semences souvent ombili- quées, insérées dans l’angle interne des loges, ou portées sur l’axe du fruit. Embryon droit dans le centre d’un périsperme charnu; co- tylédons elliptiques, foliacés; radicule infé- rieure. §. I. Stigmate simple. LOESELT A , L. J. G. pl. 62 ; Lam. pi. $z-j. Cal. tubuleux 5-denté , muni de deux bractées épineuses sur leurs bords. Cor. Tube court ; limbe à 5 divisions oblon- gues, ciliées, égales. Et. de grandeur iné- gale. — Plante herbacée; tige 4-gone ; rameaux opposés de même que les feuilles; fleurs munies de bractées, disposées en un épi court serré. Loiselia, du nom d’un Botaniste prussien. DIAPENS1A, L. J. Lam. pl. 102. Andro- sace, T. Cal. 5-partite, muni extérieure- ment de trois écailles. Cor. hypocratéri- 400 CLASSE VIII, ORDRE XIV. forme; limbe plane, 5-fide. — Plante herbacée; feuilles radicales; pédoncules seapiformes, i -flores. Diapensia ( nomen antiquum et vacuum vagum- que, Linn. Fl. Lap.). OSS. Le Diapensia se rapproche de VAretia par son port; mais il en diffère par son fruit 5-locu- laire , et par ses étamines alternes avec les divisions de la corolle. J uss. Les Loeselia et Diapensia ont été placés par Jussieu, parmi les plantes qui ont de l’affinité avec les Convolvulacées : nous avons cru pouvoir les réunir aux Polémonacées, soit à cause des cloisons élevées sur le milieu des valves , soit à cause de la structure de la semence. §. II. Stigmate multiple. PHLOX, L. J. G. pl. 62; Lam. pi. 108. Cal. 5-fide ou 5-partite, connivent, per- sistant. Cor. infundibuli forme; tube long; limbe plane, 5-partite. Et. de grandeur inégale; filamens adnés au tube de la co- rolle dans une grande partie de leur éten- due; anthères sagittées. Stigmate triple. Une seule semence dans chaque loge. — Herbes; feuilles opposées simples , feuilles florales quelquefois alternes. Phlqx (Théophr. Pl. ) , flamme, en grec; ainsi nommé, à cause de la couleur des fleurs. PÜLEM0N1UM , LES POLÉMOÏfÀCÉES. 40* JPOLEMONIUM , T. pl. 61 ; L. J. G. />/. 62 ; Lam. pl. 106. Polémoine. Cal. urcéolé, 5- fide, persistant. Cor. en roue; tube court; limbe 5-lobé. Filamens des étamines dila- tés à leur base et velus; anthères vacillantes. Stigmate triple. — Herbes; feuilles alternes, ailées. Polemonium (Dioscor. ), formé, selon quelques auteurs , de deux mots grecs , dont T un signifie beaucoup, et l’autre seul; ainsi nommé, parce que l’espèce la plus commune a plusieurs folioles qui ne forment qu’une seule feuille. CANTUA , J. Ipomæa, L. Cal. urcéolé, 3-5-fide. Cor. infundibuliforme ; tube cy- lindrique, plus long que le calyce; limbe dilaté, ouvert, 5-lobé. Et. de grandeur égale, quelquefois saillantes. Stigmates 3. Semences munies à leur sommet d’une aile membraneuse. — Arbres de moyenne gran- deur ou arbrisseaux ; feuilles alternes , or- dinairement simples. Cantüa , nom péruvien. O BS. L’ Ipomæa rubra L. est congénère du Cantua. JüSS. COBÆA, Cav. PI. Hisp. pl. 16, 17. Cal. 5-gone, à 5 divisions ouvertes. Cor. infun- dibuliforme ; tube très long , insensiblement dilaté ; limbe campanule, à 5 divisions ou- 3. Ce 4<>2 CLASSE VIII, ORDRE XV. vertes crénelées. Ét. adnées à la partie inférieure du tube; filamens déclinés; an- thères oblongues , vacillantes. Ovaire en- touré à sa base d’un disque 5-gone ; stig- mates 3-5, subulés. — Plante grimpante; feuilles alternes, ailées sans impaire, ter- minées par une vrille dichotome; fleurs so- litaires, axillaires, aussi grandes que celles du Bignonia radicans L. ou Tecorna J. , de couleur violette. Cobæa , du nom d’un Jésuite espagnol qui a écrit sur l’Histoire naturelle de l’Amérique, où il avoit séjourné plus de 5o ans. Obs. Les Polémonacées, qui se rapprochent de l’ordre précédent par plusieurs caractères, en diffe- rent par les cloisons du fruit opposées aux valves, et par la structure de la semence. Le Cantu du Pérou et le Cobæa ont quelques rapports avec les Bignonées; mais ils s’en éloignent par leur corolle régulière parfaitement pentandre, et par leur fruit triloculaire. ORDRE XV. LES BIGNONÉES, B I G N O N E Æ. Les plantes de cette famille sont en général remarquables par la grandeur et par la .LES BIGNONÉES. 4o3 beauté des fleurs qu’elles produisent. Leur tige quelquefois herbacée, plus souvent fru- tescente et môme arborescente, porte des feuilles simples ou conjuguées ou ternées ou deux fois ailées avec impaire, fréquemment opposées et rarement alternes. Les fleurs, quelquefois solitaires et axillaires, plus sou- vent disposées en panicule terminale, ont la forme d’une cloche, d’un tube ou d’un en- tonnoir. FRUCTIFICATION. Calÿce divisé. Corolle presque toujours ir- régulière, quadri ou quinquelobée. Etamines communément cinq, dont une souvent stérile ou sujette à avorter. Ovaire simple; style unique; stigmate simple ou bilobé; Fruit bi- loculaire, tantôt capsulaire polysperme en- tièrement bivalve, ayant une cloison sérui- nifère opposée ou parallèle aux valves et s’en détachant, c’est-à-dire, simplement con- tiguë; tantôt coriace ligneux, s’ouvrant seu- lement au sommet , oligosperme, ayant une cloison séminifère continue aux valves et munie presque toujours sur ses côtés d’ailes saillantes qui divisent les loges. Périsperme nul. Embryon droit; cotylédons planes; ra- dicule inférieure. C c a 404 CLASSE VIII, ORDRE XV. §. I. Fruit capsulaire bivalve. SESAMUM, L. J. G. pl. 110; Lam. pi. 828. Digitalis, T. Sesame. Cal. à 5 divisions, dont une supérieure plus courte, persis- tant. Cor. Tube court ; orifice campanule grand obliqüfe 5 limbe 5-fide, division inférieure plus longue. Et. didynames. Rudiment d’une cinquième étamine. Stig- mate 2-lamellé. Capsule oblongue presque 4-gone, creusée de quatre sillons, 4- loeulaire ; cloison double , l’une formée par les rebords rentra ns des valves, et l’autre représentée par une nervure longi- tudinale saillante sur le milieu de chaque valve. Placenta central, grêle, contigu aux deux cloisons. — Herbes; feuilles opposées ou plus souvent alternes; pédoncules axil- laires solitaires uniflores , munis, à leur base, de deux glandes et de deux bractées. Sesamum, Sesamon (Dioscor. PL). Ce mot, in- dien d’origine, a été adopté par les Grecs et les La- tins, qui l’eniplôÿoient 'souvént eh métaphore pour désigitér ce qui leur pnrtnssbil parfait (i). JACARANDA, J. Bignoniâ, L. Cal. 5- ( r ) O'mni-a dicta fhctacm juaii ftpèvWc ci- scsama sparsn. l’ETRON. JL £ S B I G K O N É | S. 40S denté. Cor, tubuleuse à sa base, dilatée à son orifice, divisée à son ljinbe en 5-lobes inégaux. Et. 4 fertiles; un cinquième fi- lament stérile plus long et velu à son som- met. Stigmate 2-lamelié. Capsule compri- mée orbieulaire ligneuse, s’ouvrant sur les bords en deux valves; cloison charnue opposée aux valves qui sont orbiculaires. Semences membraneuses sur leurs bords. Arbres; feuilles opposées bipinnées avec impaire; fleurs disposées en panicule. Jacâ-randa, nom de pays. Obs. Jussieu rapporte à ce genre le Bignonia carulea JL. figuré dans CAïEspy, Car. pi. 42 ? <4 le Jacaranda 2, Pis. Bras . , CATALPA, J. IJignonia, T. L. Dup^M. Arb. pag. 104 ,pl. 41. Catalpa. Cal. 2-parr tite. Cor. campanulép ; tube ventru ; limbe à 4 lobes inégaux , .ondulés sur leurs bopds. Et. 2 fertiles ; filaroeus 3 stériles. Stigmate 2-lamelJé. Capsule en forme de siliqye, alongée, cylindrique, g^vulye; cloison op- posée aux valves. Semences munies, à leur sommet ,et à leur base,, d’une aife mem- braneuse aigretlée sur ses bords, rrp Ar- bres; feuilles simples ternées verticijlées ; fleurs en panicule. Catalpa , nom de pays. Ce 3 406 CLASSE VIII, ORDRE XV. Obs. Jussieu rapporte à ce genre les Bignonia Catalpa L. et longissima Jacq. TECOMA, J. Bignonia, T. pl. 72; L. Lam. pl. $2.6,Jig. 1. Cal. à 5 dents iné- gales. Cor. infundibuliforme ; tube très long, rétréci à sa base, insensiblement di- laté ventru; limbe ouvert, presque 2-la- bié, à 5 lobes inégaux. Et. 4 fertiles; un cinquième filament stérile. Stigmate 2-la- mellé. Capsule, comme celle du Catalpa. Semences garnies sur leurs bords d’une aile membraneuse. — Arbres ou arbris- seaux ; feuilles opposées ailées avec im- paire ou digitées ; fleurs en panicule. Tecoma, nom de pays. Obs. Jussieu rapporte à ce genre les Bignonia stans , radicans et 5~phylla L. BIGNONIA, -T. L. J. G. pl. 5s; Lam. pl. 526 ,Jig- 2. Bignone. Différence du genre précédent : capsule longue plane, ou ovale et courte; cloison plane parallèle aux val- ves. — Arbres ou arbrisseaux ; feuilles op- posées ailées avec impaire ou ternées, quel- quefois conjuguées, le pétiole commun se terminant souvent en vrille; fleurs en pa- nicule. Bignonia, du nom d’un Français connu de tous les liommes de lettres. LES BIGNONÉES. 407 Obs. Il faut rapporter à ce genre toutes les es- pèces dont la cloison du fruit est parallèle aux val- ves. Le Bignonia semper virens L. appartient à la famille des Apocinées, et constitue le genre Gelse- mium. Juss. ' * î . . 4 1 §. 1 1. Fruit coriace -ligneux s'ouvrant au sommet . rr "T* TOURRETIA , Dombey ; J. Lan: pl. 5îj. Do.mbeta, L’Hérit. Stirp. pi. 17. Gal. tubuleux 2-labié; lèvre supérieure; étroite acuminée, lèvre inférieure plus large 4- crénelée. Cor. tubuleuse 1 - labiée ; tube cylindrique de lu longueur du çalyce ; lèvre supérieure alongéeen capuchon, lèvre inférieure o. Et. didynames, situées sous la lèvre supérieure,; anthères 2 -lobées. Ovaire porté sur un réceplaclei; concave presque 4-fide; stigmate simple,; ;Ca,p$ule oblongue, hérissée d’épines, crochues, 4- loculaire , 2-valve au sommet , oligosperine ; cloison prismatique .centrale séminifère adnée au milieu des valves, saillante sur chaque côté en une aile qui coupe les loges en deux. Semences, comprimées , mu- nies d’un petit rebord. — Herbe ram- pante ou grimpante ; tige 4-gone , dicho- 4o8 classé Vïiî, ordre xv. tOmC , ' fertgaiftée par des stipules ciliées ; feuilles Opposées , pétioles dichotomes , fo- lioles ternées ; vrilles Rameuses sortant du point de dichotomie; fleurs disposées eu e'pis terminaux, munies chacune d’une pe- ■.b’te bractée , celles du sommet de l’épi plus grandes eh stériles* Tourhetia, du nom d’un Botaniste français. MÂRTYNIÀ , Xj. J. G. pi. i io ; Lam. pl. 53 7. ÊiCôrne. G AL. 5-fidè, muni à sa base de 8 bractées. OôL. h^éguhère presque cam- pâhulée , gibbeuse 'dt metlifère à sa base ; limbe divisé en 5 lobes inégaux. Et. didy- Wa&es , le plus souvent fertiles. Rudiment d*uftè cinquième étamine. Stigmate 2-la- melié. Capsule oblotigue , ligneuse , ru- gueuse , recouverte d’une écorce coriace loitfïéntéUse caduque, 4-ailëe à sa base, tetrmfinëe à sôn sommet par une pointe plus ;ëU "longue recourbée et 2- fidc , Télfevée dans le milieu -de 4 angles •' arrondis et séparés chacun par un' sillon déprimé, 5 -l'oculaire dans la maturité', s’oüvrant longitudinalement par shn côté antérieur qui est ‘Concave et muni d’une frange déchirée. Semences 'Ovales , chagri- nées , disposées sur deux rangs dans la loge LES BIGKONÉES. 40^ centrale, moins nombreuses dans les loges latérales. — Herbes ; feuilles opposées ou rarement alternes; fleurs axillaires ou ter- minales disposées eu épi; stigmate doué d’une irritabilité très sensible. Martynia , du nom d’un Botaniste anglais. OüS. Le fruit dli Martynia annua L. èsl quîn- quelocnlaire dans la maturité. On y trouve deux cloisôns distinctes qui sont adnées longitudinale- ment dans leur milieu aux parois des valves, et qui s’insèrent par leurs bords dans les sutures de ces mêmes valves : d’où il résulte deax loges dpns chaque valve. Déplus, l’espace qui sépare les cloi- sons forme une cinquième loge moyenne ou cen- trale. — Toutes les parties du Martynia annua sont couvertes de poils fius , déliés , terminés par un® goutte de liqueur transparente , visqueuse et odo raate. <' . ■ ■.■■■' --i/q PJEDALIUM, liiJ.ij.pl 58; Lam. pl. 538. Cal. 5-partite. COR. tubuleuse ; limbe cara- panulé, à 5 lobes inégaux. Et. dîdynames; filatnens velus à leur base ; a «ibères rap- procîiees par paires en forme de croix. ü.udinîent d’une cinquième étamine. Stig- mate 2-ïide. Drupe 4-gone , armé à la base de chaque angle d’une épine horizon- tale; noyau 3-loculaire ; loges supérieures fertiles disperses , loge inférieure stérile. Semences aiiüées,iariiles a- valves. — Herbe 410 CLASSE VIII, ORDRE XV. trichotome ; feuilles opposées ; fleurs axil- laires presque splitaires; fruit presque sem- blable à celui du Trapa. Port du Martynia. Pedaliüm , peut-être du mot latin pedalis, et ainsi nommé, parce que l’espèce connue ne s’élève qu’à la hauteur d’un pied. Obs. La place que les Bignonées doivent occuper dans la série des Monopétales ne paroît pas encore déterminée avec assez de certitude. D’un côté, les plantes de cette famille sont attirées vers les ordres tétrandres , par leur cinquième étamine avortante , et par leur corolle irrégulière. Les genres à fruit biloculaire qu’elles renferment , semblent convenir aux Personées et aux Acanthoides, par leur cloison parallèle ou opposée aux valves, quoiqu’ils en dif- fèrent néanmoins par cette même cloison toujours simplement contiguë aux valves , et ne leur étant jamais adnée. D’un autre côté, en ne considérant point l’avortement de la cinquième étamine,. les Bignouées paroisseut devoir se rapprocher des Po- lémonacées , des Gentianées et des autres ordres à corolle régulière et pentandres. Elles ont même beaucoup d’affinité , par leur port , par leur fruit en forme de silique et comme folliculaire, ainsi que parleurs semences ailées, avec les Apocinées; mais elles diffèrent de tous ces ordres , par plusieurs ca- ractères qu’il est facile de reconnoitre, en jetant les yeux sur le tableau placé au commencement de la classe. Le Bignonia L. renferme des espèces qui ne sont point congénères. Jussieu lia divisé en plusieurs LES GENTIANÉES. 4I I genres qu’il a établis, sur-tout d’après les différences que présente la position de la cloison. Ces genres nouveaux paroissent devoir constituer seuls la véri- table famille des Bignonées. Les Sesamujii , Tour~ relia, Marty nia et Pedalium en diffèrent par quel- ques caractères, et il est même probable qu’ils for- meront par la suite des ordres distincts , quoique voisins de celui des Bignonées. J uss. ORDRE XVI. LES GENTIANÉES, GENTIANE Æ. IiES Gentianées , qui se distinguent de toutes les plantes de cette classe par les caractères que fournissent la corolle régulière et l’at- tache des semences, ont une tige herbacée ou rarement suffrutescente. Leurs feuilles sont constamment opposées, presque toujours en- tières et sessiles. Les fleurs, en général d’un aspect agréable , terminales ou axillaires , souvent entourées de petites feuilles qui se présentent sous la forme de bractées, af- fectent différentes dispositions. m Fructification Çalyce monophylle divisé persistant. Co- rolle régulière, souvent marcescénte; limbe à divisions égales en nombre à celles du ca- 4IZ CLASSE VIII, ORDRE XVI. iyce, ordinairement cinq, quelquefois obli- ques , rarement très profondes et représen- tant une corolle polypdtale, Étamines pres- que toujours cinq, insérées au sommet ou au milieu do la corolle ; anthères vacillantes. Ovaire simple , quelquefoisdidyme; style uni- que , rarement bi-tripartite ; stigmate simple ou lobé. Capsule, simple, ou didyme , polys- perme, communément bivalve, uni ou bilo- culaire ; valves à bords rentrans rejetés sur le côté et presque involutés dans le fr,uit uni- loculaire, planes et septiformes dans le fruit biloculaire. Semences très petites, insérées le plus souvent su? les bords, quelquefois sur des parois des valves. PeriSpcrrne charnu. Embryon droit , placé souvent dans l’axe du périsperme ; cotylédons semi -cylindriques , «ourts ; radicule presque toujours inférieure. Obs. Plusieurs (pliuites de cette famille oat une vertu toeique , pt .fébrifuge- ■ . ‘ : b n ; )f ..ol;!' ;r ; !i r i ,;n'i : > - §. I. Capsule simple uniloculaire. «* MENYANTHES , T, pl. i5; L. J. Lam. pi. ioo , jig. i: Méniante. Cal. 5 — fide. Cor. infundibuliForme ; tube plus long que le caly.ce; limbe ouvert, à 5 découpures ovales et barbues intérieurement. Et. 5. LES GENTIANÉE3. 4l3 Stigmate capité sillonne. Semences attachées le long du milieu de9 valves. Radicule su- périeure. — Plante herbacée aquatique ; feuilles radicales simples ou ternées, por- tées sur un long pétiole ; fleurs disposées en épi, ali sommet d’une hampe. MÈîtŸANïliÊâ (Théoplu1. Dioscor, ). Fleur des mois , en grge. Obs. Le Menyanthes ovatu L. a fleuri cette année chez le citoyen Cels. Les feuilles de cette espèce sont aussi amères que celles du Menyanthes trifoliata L. Cette Considération ne foulmit-elle pas une nouvelle preuve que le genre Menyanthes doit être réuni aux Gentianées , qui sont fébrifuges ? NŸMPHOIDES , T. pl. 67. Menyanthes , L. J. G. pl. 114; Lam. pi. 100 , Jrg. 2. Nymphéa u. Cal. 5-Rde. Cor. en roue ; tube très court; limbe à 5 découpures arrondies et ciliées» Et. 5. Stigmate com- primé, à 2 lobes crénelés. Semences mem- braneuses et ciliées sur leurs bords , atta- chées le long des sutures des valves. — Feuilles arrondies cordi formes , flottantes ; fleurs disposées en ombelle, portées sur de longs pédoncules. Nymphoides ; ainsi nommé , parce que l’espèce connue croit dans les eaux. GENTIANA , T. pl. 40; L. J. G. pl. 114; 4*4 CLASSE VIII, ORDRE JVI. Lam. pl. 109. Centaurium minus , T. pl. 48. Gentiane , petite Centaurée . Cal. pres- que 5-partite. Cor. le plus souvent cara- panulée ou infundibuliforme, rarement en roue; limbe à 4-6 divisions obtuses ou aiguës , entières ou ciliées , plus ou moins ouvertes. Et. 4-5. Style 2-partite. Semences insérées aux parois de la capsule dans les Genliana acaulis , aquatica , marilima. — Fleurs axillaires ou terminales, solitaires ou fasciculées, ou verticillées , quelquefois 6-partites et hexandres dans le Genliana. lutea , dont le calyce est spathacé. Gentiana ( Dioscor. Pl. ), du nom de Gentitis, roi d’Illyrie. O SS. Jussieu pense que le Gentiana L. doit être divisé en plusieurs genres. — Le Gentiana cen- taurium , dont les anthères sont roulées en spirale , ne doit-il pas être rapporté au Cliironia ? SAROTHRA , L. J.G.pl. 114; Lxu.pl 21 5. Cal. presque 5-partite. Cor. 5 découpures profondes ou 5 pétales linéaires. Et. 5. Style 3-partite. Semences attachées le long des’ sutures des valves. — Herbe presque tricho- tome; feuilles linéaires, très petites; fleurs axillaires, solitaires, sessiles. Sarothra, d’un mot grec qui signifie Balai. SWERTIA, L. J. G. pl 114; Lam. pl 109. LES GENTIANÉES. 41S Gentiana, T. Cal. presque 5-partite. Cor. en roue; tube très court; limbe plane, à 5 découpures lancéolées et munies chacune à leur base intérieure de deux glandes ci- liées. Et. 5 , plus courtes que la corolle. Style court ; stigmates 2. Semences insérées, sur deux rangées longitudinales , aux bords épaissis des valves. Embryon ‘très petit, situé dans l’extrémité du périsperme, oppo- sée à l’ombilic de la semence. — Fleurs axil- laires et terminales ; pédoncules souvent multiflores; corolle 4-fide dans le Swertia. dichotoma , 4-fide et munie à sa base de 4 éperons presque de la longueur de la corolle, dans le Swertia corniçulata. Swertia, du nom d’un Botaniste hollandais. CHLORA , Adans. L. J. Lam. pi. 296. Centaurium minus, T. Cal. 8-partite. Cor. hypocratériforme; tube court; limbe 8-partite. Et. 8 , très courtes , insérées à l’o- rifice de la corolle. Style 1; stigmate 4-fide. Semences ayant la même insertion que celles du Swertia. — Fleurs terminales. Une espèce 12-fide et dodécandre; une autre à feuilles verficillées quatre à quatre. Cttlora , Jaune , eti grecj ainsi nommé, à cause de la couleur de la fleur. 416 CLASSE VIII, ORDRE XVI. 1 1. Capsule simple , biloculaire. EXACUM, L. .J. G. pl. 114; Lam. pl. 80. Gentianelle. Cal. 4-pariite. Cor. infundi- bulifor me ; tube globuleux , d e la longueur du calice; limbe à 4 découpures droites ou ouvertes. Et. 4. Style 1 ; stigmate 2-fide. — Fleurs axillaires ou terminales et dispo- sées en un corymbe diehotome , 1 - flore dans le point de dichotomie. Exacum (Dioscor.), formé d’un mot grec qui signifie medeor, j’apporte du remède ; ainsi nommé, à cause des vertus qu’on lui attribuoit. Oss. Doit-on regarder comme congénère YExa- cum cordatum L.} dont la corolle est 5-fide, et dont les étamines sont au nombre de 5 ? LISIANTHUS , Brown. L. J. Lam. pl. 107. Cal. à 5 découpures carénées, membra- neuses sur leurs bords. Cor. infundibuli- forme; tube très long, resserré dans le ca- lyce: orifice dilaté: limbe ouvert , 5-fide. Et. 5. Style 1 ; stigmate capité, 2-lobé. — Fleurs 1-2, terminales ou axillaires. Ei-ianthus ou peut-être Eysianthus , formé de deux mots grecs qui signifient jleur qui dissout. CHIRONIA , L. J. G .pl. 114; Lam. pl. 108. Cal. à 5 divisions plus ou moins profondes. Cor. infundibuliforme ; tube de la lon- gueur LES GENTIANÉES. 417 giieur du calyce; limbe grand ouvert 5- partite. Ét. 5 courtes; anthères roulées eu spirale après la fécondation. Sty le 1, sillonné antérieurement , décliné ; stigmate capité 2-lobé. — Fleurs axillaires ou terminales. Quelques espèces suffrutescentes. Fruit , quelquefois une baie uniloculaire. Chironiâ , du nom du centaure Cliiron. Obs. La plupart des espèces de ce genre sont originaires du C. B. E. Les suivantes sont cultivées chez le citoyen Cels; Chironiâ baccijera L.,. plante frutescente remarquable par la nature de son fruit ; Chironiâ Linoïdes L. , plante herbacée à feuilles liné- aires, et dont les fleurs, d’un rouge agréable, sontsoli- taires au sommet des rameaux; Chironiâ jrutescens L. , feuilles lancéolées presque tomenteuses, calyce cam- panule, fleurs grandes, d’un violet rougeâtre , dis- posées en bouquets au sommet des rameaux. On trouve encore dans le jardin du célèbre cultivateur que nous venons de citer, une variété du Chironiâ fru- tescens, que l’on distingue par ses feuilles plus larges. {5. III. Capsule didyme biloculaire. SPIGELIA , L. J. Lam. pL. 107. Arapa- baca, Plum. nov. gen. pi. 3i. Cal. 5- fide. Cor. infundib,uliforme; tube plus long que le calyce; limbe ouvert à 5 divisions égales. Et. 5. Ovaire didyme ; style 1, per- sistant ; stigmate simple. Capsule didyme 2. Dd 418 CLASSE VIII, ORDRE XVI. 2-locuIaire, 4-valve, poljsperme.— Herbes; feuilles opposées ( feuilles florales verticil- lées au nombre de quatre dans le Spigelia slnthehmd ); fleurs terminales munies de petites bractées , disposées en épi et 1 -laté- rales , .quelquefois disposées en cyme. Spigelia, du nom d’un Botaniste flamand. OPHIOUKHIZA , L. J. G. pi 55; Lam. pi. 107. Gal. 5-fide. Cor. infuudibliliforme; tiibè court ; limbe ouvert à 5 divisions égales. Et. 5. Ovaire 2-fide; style Juss. (styles 2, Sw. ); stigmates 2. Capsule 2- lobée, polyspenne. — Herbes; feuilles op- posées; fleurs disposées en épis panieulés terminaux ou axillaires, munies de petites bractées, unilatérales. Ophiorrhiza, Racine de Serpent, en grec; ainsi noqimé, à cause de, In tonne de la racine. Obs. La foi-jne et la structure du fruit diffèrent dans les deux espèces d’ Ophiorrhiza . Dans l’une, Mitreolçi , la capsule^ en forme de mitrç ou-à deux lobes droits écartés à leur sommet, est uniloculaire; elle s’ouvre, intérieurement , et le placenta est adné: au milieu de chaque valve (Swartz): dans l’autre, Mungos, la capsule est à deux lobes horizontaux, bi- ldcuhiire ; elle s’ouvre par le bord supérieur, et la cloison séniinif u-éhïf b'][)p'oséé âtix values. (xÆrtner. ~ Les 'Geutianoes o’nt beaucoup de rapport avec les Apociuées; maisi elliesotn dill'erent par leurs valves, LES APOCINÉES. 4I() qui se rapprochent en uqç sçule capsule, et qui ne s’écartent point pour former deux follicule^. Ju^s. .^ J — ORDRE XVII. nru nos. LES APOGÏN-'ÉES; APüCINEÆ. .. . 1 j là-n ab XiES plantes qui appartiennent à la famillé des Apociuées , ont été désignées dans lei ordres naturels de Linneus ,. par le nonr de Conlortœ. Ces plantes, en général ligneuses ou vivaces, contiennent la plupart un àic laiteux, souvent âcre et caustique! Leurs racines, rameuses fibreuses, sont ordinaires ment pivotantes , ..et; leurs tiges, quelquefois charnues et supcu, lentes , se roulent dans plusieurs espèces, de droite a gauche, ■ic’ftst- à-dire, contre ie mouvement diurne du solëib Les feuilles, qui sortent de 'bou torts co- niques nus sans écailles, sont simples et entières, alternes ou opposées, quelquefois croisées ou vertiçillées, munies ordinairement,' dans leurs aisselles , de deux ou; trois Stipulas petites sétiformes , quelquefois peu appü^ rentes. Les fleurs terminales ôii axiIlaireL,‘So- litaires ou disposées en ombelle en coryrribe/ ont une conformation si extraordinaire dans Dd 2 420. CLASSE VIII , ORDRE XVII. quelques genres, qu’il est très difficile de prononce!* sur l’üsdg'e de certaines- parties , et _ même de concevoir comment s’opère la fécondation. Tournefort, Koëlreuter, Adan- son , Jacquin, Beslbntàines , Pvichard, La- marck , Cavanilles , etc. se sont occupés de celte recherche intéressante ; mais ces Botanistes ne sont pas d’accord entr’eux sur la détermination des organes qui concourent à la- fécondation. •J" . F R U C T ï F I C A TXO N. :;Galjce à cinq divisions plus ou moins pro- fondes. Corolle régulière à cinq lobes pfësqué toujours obliques , Utrë bu munie intérieure- ment d’appendicfes dont la forme est diffé- rente. Étamines cinq , insérées à la hase de la corolle, et alternes bvee seS lobes ; filaxnens ordinairement cdurts , distincts ou plus ra- rement réunis bn un tubé qui entoure l’o- vaire, et qui lui est étroitement uni ; anthères biloculaires , membraneuses du sétiformes à leur sommet. Ovaire géminé, porté com'mü- n étaient sur un récep ta oie glanduleux, mo- nostyîe ou distyle; stigmate rarement bifide. Fruit bifotficulairey follicillès eb h j ligués , Sou- vent gonflés ou ventt'Us dans leur parité mojenne , uniloculaires ; s’obvrant chacun LES APOCINÉES. 421 d’un seul côté par une fente lorigitudinale , polvspentaes. Semerlces quelquefois chauves, quelquefois planes et membraneuses tu leur Sommet ou sur leurs bords r, le plus souvent chevelues, imbriquées sur plusieurs rangs, et attachées à un placenta latéral libre, sémini- fère d’un côté, et appliqué de l’autre à la paroi intérieure du follicule, dans la partie où il s’ouvre. Périsperme charnu. Embryon droit; cotylédons planes ou cylindriques ; ra- dicule supérieure. O bs, J?hfêi?t«rs plantes de cette famille saut, re- gnr.c|ées eonjroe d’e^ryllens fjéfuôfpgps. C’çst sur-Jout dans les graines, les racines et l’écorce que réside leur vertu. Leur infusion à froid est purgative, émé- tique, ou même stupéfiante/ Ne pourroit-on pas se servir utilement c]ans les arts, de l’aigrette joyeuse ou du duvet qui surmonte les semences de plusieurs Apocinées? Dans le Le- vant, on garnit les habits, et l’on fait des couchettes avec l’aigrette de Y Asclepias Syriaca L. Oq est même parvenu à en fabriquer des étoffes, en la mê- lant avec du coton ou avec de la soie. §. T. Semences chauves. YINCA , ,E. J. Ç. pl. 1 17 ; Lam. pl. 172. Fer- Vïnca, T. pl. 45. Pervenche. Cal. 5-par- tile, pet'ÿistput. COR. bypoçjqtéril'orme; tube djh'ùé au sommet, plus long que le Dd 3 422 .CLASSÉ: VIII', ORDRE XVII. caïj.ce ; limbe .plane à 5 découpures obli- ques, tronquées ou obtuses ; orifice muni d’un rebord saillant, arrondi velu dans le JTincarosea,fr labre 5-gone dans les Vinca jnajor et minoi. Et. 5, renfermées dans le tulie; filàmens aplatis; anthères membra- j rieuses droites conniventes. Ovaires munis chacun à leur base d’une glande ; sfvle simple; stigmate capité déprimé concave, glabre ou velu , garni à sa base d’un re- bord saillant et annulaire. Follicules cy- lindriques acUminés droits connivens. Se- mences oblongueS. ; — Sous - arbrisseaux ; tiges droites ou couchées et sarment eu ses ; feuilles opposées ; Heurs axillaires. Suc i propre verdâtre. Vin c'a peut venir , selon les Lexicographes , ou cl è'vincire, parce que l’espèce la plus commune s’at- tache aux corps voisins, ou de vincere , parce qu’elle triomphé de la rigueur des hivers. TABERNÆMONTANA , Plum. nov. gen -i pl. 3o; L. J. Lam. pl. 170. Cal. 5-ficle ou 5-parlite. CoR. infündibuliforme ; tube plus long que le calyce; limbe plane à 5 décou- pures obliques; Ét. 5 , renfermées dans le tube; anthères acumirtées conniventes. Ovaire muni à sa base de 5 glandes 2-fides; I LES' AFOCINÉES. 423 style i; stigmate capité(muni d’un rebord annuitaire dans le Tabcnuumovtand sltn- sonid L. ). Follicules écartés horizontaux ventrus acuminés, pulpeux intérieurement. Semences rugueuses plongées dans la pulpe. — Arbres de moyenne grandeur ou sous- arbrisseaux; feuille? opposées ou rarement alternes; pédoncules multiflores,. axillaires ou terminaux. Calvce du Taberncemon- tand grandijbra à 5 divisions, dont deux extérieures plus grandes ét qn coeur. Xab^A-^xùïîtAîîA , du nonrd’iin Botaniale alle- mand. . *•. . itirjf. ... A; / fi.ÜOI i » 4 CAMERAB.IA , Plum. :.ov. gen.pl. 29 ; L, J. Lam. pt. 173. Cal. 5jfide, très petit. Cçr. infundibuliforme ;: tqbe ventru à la bgse et au sommet; limbe plane à 5 divisions obliques. Filamens des® étamines munis d’un appendice à leur base ; anthères con- niventes , terminées par deux soies. Style court; stigmate capilë 2-fide. Follicules éçartés horizontaux comprimés, obscuré- ment 3-lobés , presque haslés ; lobes laté- raux courts, le mpyen beaucoup plus; long. Semences comprimées , membraneuses à leur sommet. — Arbres ou arbrisseaux à rameaux dichotomes ; feuilles opposées 424 CLASSE VIII, ORDRE XVII. ( striées transversalement dans le Came- rarid la Lifo lia ) ; fleurs axillaires ou ter- minales. Cameraria , du nom d’un Botaniste né à Nu- remberg, PLUMEB.IA , T. pi. 43g ; L. J. Lam. pl. it3. Frangiponier. Cal. petit à 5 découpures obtuses. Cor. infundibuliforme ; tube long , insensiblement dilaté; limbe à 5 divisions obtuses ouvertes ( droites dans le Plumerid pudicâ L.). Anthères conniventes. Style presque nul; stigmate 2-fkle. Follicules abaissés longs ventrus. Semences bordées ■ d’une aile membraneuse. — Arbres ou arbrisseaux ; feuilles alternes entières gran- des'; fleurs presque disposées en corymbes terminaux , plusieurs sujettes à avorter, Prumeria , genre consacré à la mémoire d’un Botaniste français. : §. II. Semences chevelues. NERIUM-, T. pl. 874; L. J. G. pl. 117; Lam, pl. 174. Laurier-Rose. Cal. 5-partite petit , persistant. CûR. infundibulilôrtne ; tube insensiblement dilaté; limbe ouvert à 5 divisions obtuses obliques, munies à leur base interne d’appendices souvent 2-mul- LES APOCÏNÉES. 428 tifîdes et saillans hors du tube en forme de couronne. Anthères sagittées connivcntes, terminées par un filament barbu. Style sim- ple; stigmate tronqué, porté sur un rebord annulaire. Follicules cylindriques acutui-* nés droits connivens. — Arbres de moy enne grandeur ou arbrisseaux ; feuilles opposées ou verticillées trois à trois ; fleurs disposées en corymbes. ^ Neritjm (Dioscor. Pl.), d’un mot grec qui si- gnifie humide; parce que l’arbrisseau aiusi nommé, croissoit autour des eaux. Obs, Le Nerium oleander n’est, point lactescent. Jvss. ECHITES, Jacq. L. J. Lam. pi 174. Cal. 5^partite petit. Cor. infundibuliforme; tube cylindrique; limbe plane 5-fide. Anthères roides acuminées convergentes. Réceptacle de l’ovaire muni de 5 glandes. St vie simple; stigmate capité 2-lobé. Follicules très longs , communément grêles et comme articulés. — ~ Arbrisseaux ; plusieurs espèces à tige voluble, quelques-unes non lactescentes; feuilles opposées; pédoncules axillaires ou terminaux, uni ou multiflores ; fleurs en ombelle ou en corymbe ou en épi. Fprine de la corolle sujette à varier; tube quelquefois 426 CLASSE VIII, O II D 11 E XVII. ventru ; découpures du limbe alongées en languette dans V JE c hiles caudatd. Ecrites (Dioscor.), d’un mot grec qui signifie Viper e. CEROPEGIA,L. J. Lam. pl. 17g. Apocy- num , T. Cal. 5-fide , persistant. Cou. tu- buleuse ou campanulée, quelquefois ren- flée à sa base; limbe petit, 5-fide ou 5- denté, connivent ou peu ouvert. Anthères hastées. Style à peine apparent ; stigmates 2. Follicules droits cylindraeés très longs. — Plantes volubles; feuilles opposées; pé- doncules axillaires et terminaux, 2-3-flores ou tnultiflores , fleurs disposées en ombelle.. Ceropegia. Ce nom, formé d’un mot grec, a été donné à ce genre, parce que l’ensemble des fruits ressemble, dans plusieurs e.spèces, à un Can- délabre. > PERGULAPJA, L. J. Lam. pi. 17 6. Cal. 5-fide, persistant: Cor. hypocratéri.forme; tube cylindrique; limbe plane obtus -5- partite; Squamules 5 semi-sagittées , mu- crouées à leur sommet , dentées à leur base. Anthères sessiles. Style o ; stigmate grand, tronqué. Follicules droits ventrus amincis vers le sommet. • — Arbrisseaux volubles: LES APOCINÉES. 427 feuilles opposées; fleurs presque disposées en corvmbes axillaires. Pebgülaexa, du mot latin perçu! a , qui signifie treille; ainsi nommé, à cause de la tige grimpante. STAPELIA , L. J. Lam. pi. 178. Asclepias, T. Cal. 5-ficle petit, persistant. Cor. en roue, grande, plane; divisions élargies à leur base, rétrécies au sommet. Organes sexuels entourés d’une double étoile, l’une et l’autre 5-fide. Filamens des étamines planes; anthères adnées aux filamens. Sty- les o ; stigmates 2 peu appareils. Follicules oblongs subulés. — Plantes succulentes ou grasses; tige anguleuse aphylle, parsemée d’éminences ou tubercules coniques; pé- doncules 1-2, sortaHt des aisselles des tu- bercules, 1 -flores. Etoiles quelquefois por- tées sur un rebord circulaire pla tie. Stapelia, du nom d’un Botaniste hollandais. PERIPLOCA , T. pi. 22 ; L. J. Lam. vl. 177. Apocynum , T. Cal. 5-hcle tiès petit, persistant. Cor. enroue, plane , 5 pàrtite* orifice entouré d’une couronne urcéolée 5-ficle, surmontée de 5 arêtes ou de 5 soies. Filamens des étamines connivens, velus. Style simple ; stigmate capité 5- gone, muni de 5 petites glandes slipitées. 4*8 CLASSE VIII, OflDRE XVII. Follicules ohlongs ventrus. — Arbrissequx ordinairement grimpais ; feuilles opposées ; fleurs presque disposées en corjmbe , axil- laires ou terminales. F-eriploca , de deux mots grec? qui signifient p utcur, lien; parce que la lige se roule autour des plantes et des corps qu’elle rencontre. • APOGYNUM, T. pl. 20; L. J. Lam. pi. 176. Cal. 5-fide très petit , persistant. Cor. campanulée semi-5-fide , lobes réfléchis ou roulés en dehors à leur sommet. Ovaire entouré de 5 corpuscules glanduleux. An- thères conniventes , 2 - fides à leur base. Stjle à peine apparent; stigmate 2-lobé. Follicules longs ncuminés. — Arbrisseaux ordinairement droits ; feuilles opposées ; fleurs disposées en corpmbeou en panicule, axillaires ou terminales. Apocynum (Dioscor. PL), formé d’un mot grec qui signifie chien ; ainsi nommé, parce que les An- ciens ont cru qu’il y a voit une espèce d’Apocip qui fespit mourir les chiens. Obs. Il existe pu fond de la fleur de VApocynuin Androsœmifolium , et de plusieurs autres plantes de cette famille, une liqueur mielleuse dont les mou- ches sont très avides. Mais à peine ces insectes ont-ils satisfait leur appétit, qu’ils se trouvent pris, peur .ainsi dire, comme dans un piège. Leur trompe, LES APOCINÉÈS. 429 enduite du suc glutmeux, s'attache aux corpuscules placés autour de l’ovaire, et telle s’y engage à mesure qu’ils font de nouveaux efFoi ts pour la retirer. CYNANCHUM, L. J. G. pl. 117; Lam. pl. 177. Apocynum, T. Periploca, T. Cal. 5-denté très petit, persistant. Cor. presque en roue; tube fort court; limbe plane à 5 divisions longues linéaires. Centre delà fleur occupé par un corps cylindracé oblong droit et denté. Organes sexuels, comme dans Yylsclepias. Follicules oblongs acu- minés. — Arbrisseaux ou sous-arbrisseaux ordinairement volubles; feuilles opposées; fleurs terminales ou axillaires, disposées en épis ou en corymbes ou en petites ombelles. Cynancham viminale L. aphylle. Cynanchum (Dioscor.) , étrairgle-chiën, en grec. ASCLEPIAS , T. pl. 22; L. J. G. pl. 117; LAM.p/. 175. ArocYNüW, T. pl. 2r. Cal. 5- fidé petit, persistant. Cor. 5-partité, plane ou réfléchie; 5 corps calleux ordinairement roulés en forme dé cornet , du fond des- quels sort souvent un filet incliné vers le milieu de la fleuk-, alleï'nes avec les divi- sions de la corolle, attachés à un corps 5- gone situé au centre de la fleilr, troncjué à son som'mét, creusé dans les angles de 5 43o CLASSE VIII, ORDRE XVII. sillons, et recouvrant entièrement l’organe femelle. Autour de ce corps 5-gone sont placées 5' anthères ou filets aplatis divisés chacun en deux loges. Au sommet de ce même corps, dans le contour de son pla- teau , sont cinq petites fossettes alternes • avec les anthères, et contenant chacune un corpuscule noir qui se prolonge en deux filainens plus ou moins longs (an- thères, selon quelques Botanistes), quel- quefois coudés élargis à leur sommet en forme de spatule. Ces filamens s’enfoncent dans les loges voisines des anthères, de sorte que chaque anthère correspond par cette réunion à deux corpuscules, et chaque corpuscule à deux anthères. PiST. entière- ment recouvert par le corps 5-gone; ovaire double; styles 2 très courts; stigmates sim- ples. Follicules ob longs acu ruinés, ordinai- rement ventrus. — Plantes frutescentes ou herbacées et droites; feuilles opposées ou alternes; pédoncules solitaires axillaires, multiflores ; Heurs disposées en ombelles entourées d’un involucre polyphylle. AscLiîtirs ( Dioscor. PL), du 110m d’EscuIapc , auquel ce genre a été consacré. Obs. ÏJApqçynum. vincetoxicum .n’est point fac- LES APOCINÉES. 48* tesc.ent. Haller doute de l’elîicacité des vertus c[ii on attribue à cette plante, et il la regarde même comme suspecte. Les corps calleux que l’on trouve dans ses fleurs, 11e sont pas roulés en cornet j ce sont de simples tubercules. §, III. Genres ayant de V affinité avec les Apocijs'êes. RAUVOLFÏA, Plüm. nov. gen. pi. 40; L. J. G. pi. 5s ; Lam. pi. 172. Cal. 5 -denté très petit, persistant. Cor. tubulée, globu- leuse à sa base, 5-partite à son limbe. Et. très courtes. Ovaire simple ; stylé i , court , stigmate capilé. Baie didyrae renfermant deux osselets bi ou semi-biloculaires. Se- mences solitaires.' — Arbrisseaux droits ; feuilles verticillées quatre à quatre; fleurs souvent terminales disposées en corymbe. Aauvolfia, du nom d’un Botaniste allemand. Obs. Les osselets sont semi-biloculaires dans le Rawvolfia nitida , et biloculaires dans le Rauvolfia canescens. Gærtii. CARISSA, L. J. Lam. pi. 118. Ardüi-na, L. Calao. Cal. 5-fideou 5-partite petit. Cor. itifundibuliforme ; tube renflé au sommet; litribe plane 5 - fide. Et. qon saillantes. Ovaire simple; style i ; stigmate-simple ou presque 2-fîde. Baie petite sphérique 2-lb- 432 CLAS-SK VIII, O II DR F. XVII. culaire , loges 1-2-Spermes oü polyspermies. Semences comprimées, alléchées à la cloi- son. — Arbrisseaux épineux; rameaux di- cholomes; épines opposées , quelquefois flo- rifères et lésant les fonctions de pédoncu- les; feuilles entières, opposées en croix avec les épines; pédoncules r-2-flores ou mulli- flores, axillaires ou terminaux. Carissa vient peut-être du Inol Carandas, dont les Indiehs se servent pour désigner une espèce de ce genre. GELSEMIUM, J. Catesb. Car. 1 , pl. 53. Bignonia , L. Cal. 5 - denté petit. Cor. infundibuliforme ; tube très long ; limbe ouvert 5-lobé presque égal. Et. 5. Style unique. Capsulé ovale , comprimée-plane , sillonée dans le milieu , 2-loculaire , 2-valve ; valves cannées formant une cloison par leur rebord rentrant, et se séparant diffici- lement. Semences nombreuses , planes , membraneuses au sommet, attachées aux bords des valves. — Arbrisseau ( lactes- cent ? ); feuilles opposées ; glandes très petites ciliées axillaires, selon l’observation de Ra- matuelle ; fleurs axillaires et terminales , de couleur jaune ; pédoncules munis de bractées. GelsemicM , corrompu de Jasminum. Obs. LES HILOSPERMES. 433 Obs. Jussieu rapporte à ce geure le Bignonia sempen irens L. , et il observe que le Gels'emium qui se rapproche des Bignonées par la structure de son fruit , a encore une plus grande affinité avec les Apo- cinées. Les Apocinées se distinguent de tous les ordres de cette classe, par leur ovaire double, par leur fruit bifolliculaire et par le limbe de leur corolle souvent oblique. — Les genres de la troisième section ont beaucoup d’affinité avec les Apocinées, dont ils se rapprochent sur-tout par la conformité du port. Ils en different néanmoins, soit par l’ovaire simple tou- jours monostyle, soit par la nature et la structure du fruit j mais il n’est aucun ordre pentandre auquel on puisse les associer plus convenablement. ORDRE XVIII. t v LES HILOSPERMES, HILOSPERM Æ. N o u 3 avons cru pouvoir donner aux plantes de celte famille qui sont lactescentes, ainsi que les Apocinées , le nom d’Hilos- permes , parce que leurs semences ont en général un ombilic très grand. Leur tige, frutescente ou arborescente, porte des feuilles toujours alternes, ordinairement entières, et quelquefois remarquables par le duvet doré ou argenté qui les recouvre. Les fleurs, petites 2. Ee '434 CLASSE VIII , ORDRE XVIII. et pe'donculées, dispose'es par petits faisceaux, naissent dans les aisselles des feuilles, ou sont quelquefois situées au dessous de la partie feuillée des rameaux. Fructification. Calybe divisé persistant. Corolle régulière; divisions du limbe égales en nombre avec les divisions du calyce et munies intérieu- rement d’autant d’appendices alternes , ou en nombre double des divisions du calyce et dépourvues d’appendices. Etamines oppo- sées aux divisions de la corolle , en nombre égal avec elles , ou en nombre double , les appendices étant alors anthèrifères. Ovaire simple; style unique; stigmate presque tou- jours simple. Fruit, baie ou drupe, uni ou multiloculaire ; loges monospermes. Semences osseuses luisantes, marquées d’un ombilic la- téral qui est très grand. Périsperme charnu. Embryon droit ; cotylédons foliacés ; radi- • cule inférieure. JACQUINIA, L. J. Lam. pl. 12 1. Cal. 5- partite. Cor. campanulée-ventrue ; limbe I à 10 découpures , dont 5 alternes et in- ternes plus courtes. Ét. 5. Baie i.-sperme. Semence arrondie cartilagineuse. — Arbres de moyenne grandeur ou arbrisseaux (lac- LES H I L O S E E R M E S. 435 tescents?); feuilles presque opposées ou verticillées. Jacquinia, genre consacré à la mémoire d’un cé- lèbre Naturaliste né en Hollande, Professeur de Botanique à Vienne en Autriche. SIDEROXYLUM , L. J. Lam. pl 120. Ar~ gan> C ALi 5-fide. Cor. en roue, 5-Iide, munie de 5 appendices. Et. 5 (quelquefois 10, les appendices étant alors anthérifères). Drupe renfermant un noyau i-sperme(5- sperme? JüSSi ). — Arbres ou arbrisseaux, quelquefois à rameaux contournés, quelque- fois épineux , quelquefois toujours verts ; co- rolle 10-fide pentandre ou 5-fide décandre, selon la stucture différente des appendices. SiDERoxYLUM, bois de fer , en grec. Obs. L’écorce de l’espèce connue sous le nom de Sideroxylum inenne L. , est regardée comme ànti-vénérienne et anti-scorbutique. — Svvartz rap- porte les Sideroxylum tenax et fetidissimum L. à son genre Bumelia. BASSIA , L. Ji G. pl 104; Lam. pl 3c)8. lllipé. Cal. 4-partite coriace. Cor. cam- panule; limbe 8-partite. Et. 16, sur deux rangs. Baie 5-loculaire, 5-sperme. Semen- ces presque trigones oblongues. Périsperme nul, Gærtn. Bassia, du nom d’un Botaniste italien. E e 2 436 CLASSE VIII, ORDRE XVIII. t IMRICARIA , J. Lam. pl. 3oo. Natte , Bois de Natte , Bardottier. Cal. à 8 divisions coriaces , disposées sur deux rangs. Cor. en roue, à 8 divisions multifides. Appen- dices 8, filiformes courbés. Et. 8. Pomme 8-loculaire 8 -sperme; plusieurs loges et plusieurs semences sujettes à avorter. Se- mences irrégulières. Imbricaria , d 'imbrex ; ainsi nommé , parce qu’on s’en sert pour couvrir les maisons. CHRYSOPYLLUM , L. J. Lam. Pl. 120. Cainito , Plum. nov. gen. pl. 9. Caïmitier. Cal. 5-partite. Cor. campanulée 5-par- tite ou 5 -lobée; limbe ouvert. Et. 5. Stigmate presque 5 - fide. Baie grande globuleuse, 10-loculaire , 10-sperme. Se- mences comprimées. — Arbres et arbris- seaux ; feuilles alternes sojeuses sur leur surface inférieure. Chrysophyllum , feuille d'or , en grec. Obs. Nicolson nous apprend , dans son Hist. nat. de Saint-Domingue, que les feuilles du Chryso- phyllum Cainito , appliquées sur une plaie par le côté qui est vert , atténuent les humeurs , et procu- rent une suppuration abondante ; tandis qu’elles en arrêtent le flux immodéré , et qu’elles resserrent les fibres , si on les applique par le côté soyeux et rougeâtre, LES IÏILOSPERMES. 487 ACHRAS , L. J. Lam. pl. 255. Sapota , Plum. noi>. gen. pl. 4; G. pi. 104. Sapo- tillier. Cal. à 6 divisions, dont 3 plus in- térieures. Cor. campanulée; limbe 6-denté ou 6‘fkle ; orifice muni de 6 squamules échancrées. Et. 6. Pomme globuleuse , charnue , io-12-loculaire , 10-12-sperme. Semences comprimées. — Plusieurs loges et plusieurs semences sujettes à avorter. Achras, nom du Poirier sauvage, chez les Grecs. Obs. Les semences de VAchras sapota sont apéritives : on les emploie avec succès contre les rétentions d’urine et contre la gravelle. — Swartz rap- porte VAchras Salicifolia L. à son genre Bümelia. Genre ayant de l'affinité avec les Hl LO S PE RM ES. MYRSINE , L. J. G. pl. 59; Lam. pl. 122. Cal. 5-partite petit , persistant. Cor. tu- bulée, à 5 découpures conniventes. Ét. 5 , courtes , épi pétales, opposées aux décou- pures de la corolle. Style unique ; stig- mate saillant. Baie renfermant un noyau 5-loculaire , 5-sperme. — Sous-arbrisseau lactescent; feuilles alternes, presque dentées en scie; fleurs nombreuses axillaires. Myrsine. Théophraste donnoit ce nom au Myrte, Ee 3 438 CLASSE VIÏI, ORDRE XVIII. Obs. Les Hilospermcs terminent la huitième classe. Cet ordre a du rapport , non-seulement avec celui des Apocinées cpii le précède, mais encore avec celui des Ebénacées qui est placé à la tête de la neuvième classe. Il se rapproche des Apocinées,et sur-tout des genres de la troisième section, dont le fruit est une baie, par la tige lactescente, par la co- rolle monopétale régulière souvent pentandre , par la présence et la nature du périsperme; mais il en diffère par les feuilles constamment alternes , par le fruit multiloculaire à loges monospennes, et par la radicule de l’embryon qui pointe vers la terre. Il convient aussi avec les Ebénacées, par les feuilles alternes , par les fleurs axillaires , par la corolle régulière monopétale staminifère , par le fruit qui est une haie multiloculaire à loges monospermes , par la présence et la nature du périsperme -, mais il s’en éloigne par l’insertion de la corolle. Les Hilospermes ont quelque affinité avec certains genres de la famille des Rhamnoides. Voy. l'obser- vation qui termine cette famille. CLASSE NEUVIÈME. PLANTES DICOTYLÉDONES MONOPÉTALES. COROLLE PÉRIGYNE. Calyce monophylle , à divisions plus ou moins profondes. Corolle périgyne , c’est-à- dire, insérée sur le calyce, monopétale ou quelquefois divisée profondément et comme polypétale , régulière ou très rarement irré- gulière. Etamines insérées sur la corolle ou sur le calyce, presque toujours en nombre déterminé. Ovaire simple , libre ou adhérent; style souvent unique; stigmate simple ou di- visé. Fruit libre ou adhérent , uni ou multi- loculaire. Périsperme charnu. O BS. La corolle, considérée comme monopétale et comme périgyne, prescrit doublement le calyce monopliylle. Considérée seulement comme périgyne, elle admet l’ovaire adhérent simple, lorsque le calyce est adhérent, et l’ovaire libre simple ou multiple, lorsque le calyce est libre. Elle varie aussi dans le point de son insertion depuis la base du calyce jus- qu’au sommet de cet organe ; ce qui la fait paroitre ou supérieure à l’ovaire ou inférieure. Considérée seu* 44° CLASSE NEUVIÈME. lement comme monopétale , elle annonce l’ovaire ordinairement unique, le style presque toujours sim- ple, les étamines communément en nombre déter- miné et épipétales. Nous avons vu que, dans la huitième classe, c’est- à-dire, dans les Monopétales hypogynes , la corolle étoit toujours inférieure à l’ovaire , et qu’elle portoit les étamines ; il n’en est pas de même dans la neu- vième classe, c’est-à-dire, dans les Monopétales pé- rigynes, où la corolle est indifféremment supérieure et inférieure , staminifère et non staminifère. En effet, dans cette classe, la situation de la corolle et l’attache des étamines sont sujettes à varier. Tantôt la corolle est insérée au fond du calyce, près de la base de l’ovairé, et alors elle est regardée comme inférieure et même comme presque hypogyne ; les Diospyros , Ka/mia , Erica , etc. en fournissent des exemples : tantôt insérée au sommet du calyce , elle est supérieure, presque épigyne ; et dans ce cas, la partie inférieure du calyce adnée à l’ovaire, prend de l’accroissement avec lui, comme on l’observe dans les Camp a nul a , Vaccinium , Halesia , etc. Cette in- sertion de la corolle est constante dans quelques familles , tandis qu’elle varie dans d’autres. C’est ainsi que la corolle périgyne est toujours inférieure dans les Rhodoracées, supérieure dans les Campa- nulacées ; tandis qu’elle est en partie supérieure et en partie inférieure dans les Ebénacées et dans les Bicornes, qui établissent une progression entre les corolles hypogynes, et par cela même inférieures, et les corolles épigynes certainement supérieures. La situation des étamines varie aussi dans les CLASSE NEUVIÈME. 44I forolles périgynes. En effet , tantôt ces corolles sont staminifères conformément aux lois ordinaires, tantôt elles ne portent pas les étamines qui sont alors insérées sur le calyce , an dessous de la co- rolle, près du point où le calyce et l’ovaire se dé- tachent l’un de l'autre , et cessent d’adhérer en- semble : d’où il résulte que, dans ce cas, il est dif- ficile de prononcer sur cette insertion qu’on peut re- garder comme obscure et équivoque , puisqu’elle paroit autant appartenir à l hypogynie qu’à la péri- gynie. L’observation des plantes analogues , dans lesquelles il fest facile de prononcer sur l’insertion des étamines, peut seule dissiper les doutes et éclai- rer sur la véritable insertion des étamines dans les plantes où elle est difficile à déterminer. Si nous cherchons pourquoi la loi générale des insertions, qui établit que la corolle monopétale est presque toujours staminifère, se trouve si souvent enfreinte dans les Monopétales périgynes , nous croyons en trouver la raison dans la nature même de l’enveloppe colorée , lorsqu’elle est rnarcescente. En effet, cette enveloppe, qui persiste avec le fruit, ne peut pas être considérée comme une corolle : elle est purement calycinale; et pourquoi seroit-elle sou- mise aux lois qui concernent l’enveloppe à laquelle séule convient le nom de corolle? Il est encore une autre loi qui paroit enfreinte dans les Monopétales périgynes ; c’est celle qui éta- blit que les étamines sont le plus souvent en nombre déterminé , lorsque la corolle est monopétale. On trouve en effet un grand nombre d’étamines dans les Hopea , Symplocos , etc. ; mais si l’on considère que, 442 CLASSE NEUVIÈME. dans ces genres , la corolle découpée profondément est presque polypétale, comine dans les Malvacées, et que de plus les étamines sont ordinairement mo- j nadelphes (i), alors on verra qu’une légère atteinte est seulement portée à la loi , mais qu’elle n’est point enfreinte. On trouve aussi , dans les Rhodoracées , les Bi- cornes et les Campanulaeées, quelques plantes pseu- do-polypélales qui ont la plus grande affinité avec ces ordres , qui ne doivent pas en être séparées , et qui indiquent seulement une certaine analogie entre les Monopétales et les Polypétales. Juss. La neuvième classe est divisée en 4 ordres , qu’il est facile de distinguer, d’après les différentes con- sidérations que présente la structure du fruit: Ord. 1. Ebénacées. Fruit multiloculaire; loges 1 -spermes. Ord. 2. Rhodoracées. Fruit multiloculaire ; loges polvspermes ; cloisons formées par les, rebords ren- irans des valves ; placenta central. Ord. 5. Bicornes. Fruit multiloculaire ; loges po- lyspermes; cloisons adnées longitudinalement sur le milieu des valves; placenta central. Anthères four- chues ou bicornes. Ord. 4- Campanulacées. Fruit multiloculaire s’ouvrant par des trous situés* ou au sommet, ou à la base, ou sur les côtés ; loges polvspermes. Semences attachées à l’angle intérieur des loges. (1) Les étamines en nombre indéterminé dans les corolles monopé talcs , sont toujours mouadelphes. Juss. LES ÉBÉNACÉES. 443 O R D ?, E T. LES ÉBÉNACÉES, EBE N ACE Æ. Les rapports que les plantes de cette famille ont avec l’arbre qui produit la véritable ébène, nous ont déterminés à leur donner le nom d’E- bénacées. Ces plantes sont toutes exotiques, à moins que l’on en excepte le Styrax , qui est acclimaté depuis plusieurs années dans nos départemens méridionaux. Leur tige frutes- cente ou arborescente pousse un grand nom- bre de rameaux. Les feuilles, toujours sim- ples et alternes, sortent de boutoirs coniques, ordinairement couverts d’écailles. Les fleurs, qui paraissent avant les feuilles dans VHalesia et 1 ’Hopea , sont en général axillaires et pres- que toujours hermaphrodites. F nue t in CATION. Cafyce monophvlle divisé à son sommet. Corolle insérée à la base ou au sommet du ca- lyce , monopétale régulière , lobée ou pro- fondément divisée. Etamines épipétales , tan- tôt en nombre déterminé , égal à celui des di- visions de la corolle ou double ; tantôt en nombre indéterminé , filamens souvent mo- 444 CLASSE IX f ORDRE I. nadel plies ou polyadelphes à leur base. Ovaire simple, ordinairement libre; style presque toujours simple et unique ; stigmate simple ou divisé. Fruit rarement adhérent, capsule ou plus souvent baie , multiloculaire ; loges monospermes. Périsperme charnu. Embryon droit ; cotylédons planes; radicule supérieure ou inférieure. §. I. Étamines en nombre déterminé. DIOSPYROS, L. J. G. pl. îjg. Guaiacana , T. pi. 371. Plaqucminier , Èbénier. Cal. 4-6-fide, souvent urcéolé, persistant. Cor. insérée à la base du calyce, urcéolée, 4-6- fide. Et. 8-16 courtes, insérées à la base de la corolle ; anthères quelquefois stériles. Ovaire libre ( quelquefois un simple ru- diment d’ovaire); style court, 4-fide; stig- mates 4, quelquefois 2-fides. Baie portée sur le calyce ouvert, ou entourée à sa base du calyce en forme de cupule, 8-12-locu- laire, 8-12-sperme. Semences comprimées, amygdaliformes ; radicule supérieure? — Arbres ou arbrisseaux ; fleurs axillaires presque sessiles; un des organes sexuels fer- tile sur un individu et stérile sur l’autre ; quelques loges du fruit sujettes à avorter. LES ÉBÉKACÉES. 445 Diosptros (Théophr.), Blé de Jupiter, en grec. O BS, On donne , dans le commerce, le nom d 'Ebène (1) à différerites sortes de bois, qui tous, en général, sont pesans, compactes, très durs, et susceptibles d’un beau poli, quoiqu’ils varient néan- moins dans leur couleur, qui est verte, rouge, jaune, etc. Il paroît cependant que le nom d ' Ébène devroit être restreint , et qu’il ne convient qu’au bois du Diospyros Ebenus, qui est remarquable par sa couleur d’un beau noir ou noir foncé (2). — Le fruit du Lotos, d’où est venu le nom de Lotophages , pour désigner le peuple qui s’en nourrissoit, n’est pas celui que produit le Diospyros lotus L., comme on l’a cru pendant long-temps. Le Professeur de Botanique au Mus. d’Hist. nat. de Paris, a prouvé que le véritable Lotos des Anciens provenoit du Ziziphus lotus. Voy. Ziziphus. B.OYENA, L. J. G. pi. 94; Lam. pl. 370. Cal. urcéolé, 5 -denté, persistant. Cob. insérée à la base du calyce, urcéolée, 5- lobée. Et. xo, courtes. Ovaire libre; styles 2 ; stigmates 2. Baie 4-loculaire ; loges 1- spermes. Semences cartilagineuses ; radi- cule supérieure. — Arbrisseaux plus ou moins velus ; fleurs axillaires souvent pé- (1) Ebenus vient du mot hébreu Ebtn , qui signifie pierre. (2) Sola India nigrum Fert ibtnum. Yl R S. G eorg. 1. ij. 446 CLASSE IX, ORDRE I. donculées , quelquefois simplement femelles par la stérilité des anthères; deux loges et deux semences sujettes à avorter. Royena, du nom d’un Botaniste hollandais. STYRAX, T. pi. 36q; L. J. G. pl. 59; Lam. pl. 3 69. Alibousier. Cal. ürcéôlé, entier ou 5-denté , persistant. Cor. infundibuli- forme, insérée à la base du caljce; tube court; limbe 3-7-partite. Et. 6-16; fila- mens réunis à leur base en forme d’anneau ; anthères oblongues droites. Ovaire libre ( 3- loculaire, contenant 6-12 ovules Adans.); style 1 , persistant ; stignlate simple. Drupe coriace, renfermant un noyau 1- sperme sphérique, ou deux noyaux planes d un côté et convexes de l’autre; radicule supé- rieure. — Arbres ou arbrisseaux; fleurs axillaires ou terminales , solitaires ou fasci- culées. Styrax (Th'éophr. Dioscor. ). Racine grecque, peut-être syriaque, d’où est venu lé mot latin stina, qui signifie en français, goutte d eau qui tombe. Obs. Le Styrax officinale, qui croit dans les dé- partemens méridionaux, ne donne que très peu de résine: on en retire beaucoup de celui qui vient dans les pays plus chauds , tels que la Syrie, etc. Cette résine est employée contre la toux, les ulcérés internes, etc. La substance appelée Benjoin, est LES ÉBÉtfACÉES. 447 fournie, selon l’observation de Dryander , par une espèce de Styrax , et non par le Laurus-benzoin. HALESIA, L. J. G. pl. 3 2; Lam. pl. 404. Cal. très petit, 4-denté. Cor. campanuiée, 4-lobée à son limbe. Et. 12-16; blamens réunis en tube à leur base; anthères oblon- gues droites. Ovaire adhérent; style 1, per- sistant; stigmate simple. Drupe sec, ovale- oblong , 4-gone à angles ailés , acuminé par le style persistant ; noyau vide dans le centre , ou rempli d’une substance fon- gueuse , 4-loculaire à la circonférence , 4- sperme; deux ou trois loges sujettes à avor- ter; radicule inférieure. — Arbrisseaux; . pédoncules 2-4, axillaires 1 -flores. Ailes du fruit égales dans VHalesia Letraptera , deux opposées plus petites dans VHalesia diptera. Halesia , du nom d’un Botaniste et Physicien anglais. §. II. Étamines en nombre indéterminé. CAMELLIA , L. J. Jacq. le on. vol. 2 , F asc. 2, pl. 18; Lam. pl. 594. Rose du Japon. Cal. 5-partite coriace inégal muni , à sa base, de plusieurs écailles petites imbri- quées. Cor. insérée dans le point où le ca- lyce se sépare de l’ovaire, campauulée , à 4+8 CLASSE IX, ordre I. à 5 divisions réunies par la couronne que forment à leur base les füamens des éta- mines nombreuses et monade! phes. Ovaire libre; style 4-5-fide; stigmates +-5. Cap- sule ligneuse, turbinée , 3-sillonnée, 3-lo- culaire ; loges i -spermes. — Arbre; feuilles alternes, coriaces; fleurs axillaires et ter- minales , presque sessiles, sujettes à devenir pleines par la culture. Camet,lia, du nom d’un Jésuite qui a décrit plusieurs plantes des îles Philippines. Obs. La fleur du Camellia est souvent représen- tée dans les peintures chinoises. HOPEA, L. J. Areor, etc. Catesb. Car. i, pl. 5+. Cal. campanule 5-fide, persistant. Cor. 5-partite , ou d pétales réunis par les 5 faisceaux que forment les filamens des éta- mines nombreuses. Ovaire adhérent; style i, insensiblement dilaté, persistant; stig- mate simple. Drupe sec , oblong, couronné par le calyce; noyau 3-loculaire , deux loges sujettes à avorter. — Arbre employé pour teindre en jaune; fleurs axillaires dis- posées en un épi très court. Hopea, du nom d’un Botaniste écossais. OBS. Le Diospyros se rapproche des Hilospermes par sa tige frutescente, par ses feuilles alternes, ses fleurs axillaires , sa corolle monopétale , ses éta- . mines LES RHODORACÉES. 449 mines en nombre détermiué, son ovaire libre, son style unique, son fruit qui est une baie multilocu- laire à loges monospermes , et par ses semences munies d’un périsperme. Ce genre démontre l’affi- nité qui existe entre les Hilospermes et les Ëbéna- cées, et il unit par un lien naturel la huitième et la neuvième classe. Le Styrax rapporté à la famille des Ebénacées , attire VHalesia, l'Hopea et les autres genres Polyandres, que quelques caractères sem- blent repousser dans les Polypétales près des Aze- darachs. Juss. ORDRE II. . V LES RHODORACÉES, RHODORACEÆ. L’observation de la structure du fruit des plantes de cette famille, a déterminé Jussieu à les séparer de l’ordre des Bruyères , dont elles fesoient partie dans les écrits des Botanistes qui se sont occupés de rapports naturels, et à les réunir dans une série dis- tincte. Ces plantes, remarquables en général par la beauté de leur feuillage , par l’éclat et par la disposition de leurs fleurs, ont une tige frutiqueuse ou sufFrutescente. Les feuil- les qui sortent de boutons coniques écailleux, terminaux dans plusieurs espèces de Rhodo- 2. ' F f 400 CLASSE IX, ORDRE II. dendrum , etc. sont presque toujours alternes, rarement opposées, et assez souvent à bords roulés en dehors lorsqu’elles commencent à se développer. Les fleurs, d’un aspect agréa- ble et quelquefois vivement colorées, sont ordinairement disposées en corymbes axil- laires ou terminaux. Fructification. Calyce divisé persistant. Corolle insérée à la base du calyce, monopétale et lobée, ou comme polypélale à limbe profondément di- visé. Etamines en nombre déterminé, dis- tinctes, insérées sur la corolle dans les genres ruonopétales, et attachées immédiatement à la base du calyce dans les genres presque po- lypétales; anthères s’ouvrant au sommet par deux pores. Ovaire libre; style unique; stig- mate simple, souvent capité. Capsule multi- loculaire, muhivalve ; chaque valve formant une loge par ses deux bords rentrans et ap- pliqués contre l’axe central ou placenta. Se- mences nombreuses très petites. Périsperme charnu. Embryon droit; cotylédons semi- cylindriques ; radicule presque toujours infé- rieure. Obs. La culture des plantes de cette famille et de celles de l’ordre suivant exige un sol frais, un peu LES RHODORACÉES. 45 1 humide , facile à pénétrer , comme le terreau de Bruyère, et en partie ombragé. §. I. Corolle monopélale. KALMIA, L. J. G. pi. 63; Lam. pi. 363; Ait. Hort. Keiv. pl. 8. Cal. 5-partite. Cor. campanulée ouverte; contour du limbe droit, presque 5-fide, muni intérieure- ment de io fossettes , et extérieurement de 10 mamelons saillans. Et. io, insérées à la base delà corolle; filamens recourbés; an- thères plongées dans les fossettes avant la fécondation. Capsule 5-loculaire ; placenta central 5-lobé ; lobes saillans dans les loges. — Fleurs en épis ou presque en corjmbes f axillaires ou terminales ; pédicelles longs i-llores, munis à leur base de 3 bractées. Feuilles presque verlieillées dans 1e Kalmia, angustifoliâ. Kalmia, du nom d’un Botaniste suédois. Obs. Ce genre, qui paroît artificiel , a été réuni au suivant par Adanson. — Toutes les espèces connues du genre Kalmia sont cultivées chez Cels. Celle qui a été nommée par Linneus Latifolia, est originaire du nord de l’Amérique. C’est un arbrisseau toujours vert , qui fleurit dans nos climats pendant une grande partie de l’été, et qui est remarquable par ses feuilles ovales - elliptiques éparses très entières fermes F f 2 452 CLASSE IX, ORDRE IL coriaces lisses et d’un vert foncé , par ses Heurs d’un rouge vif et un peu pourpré qui forment, au sommet des rameaux, des corymbes d’un aspect agréable. RHODODENDRUM , L. J. G. pi. 63 ; Lam. pi. 364. Ciiamærododendros , T. Rosage. Cal. 5-partile. Cor. presqu’infundibuli- forme; limbe ouvert 5-lobé. Et. 10, insé- rées à la base de la corolle; filamens dé- clinés ; anthères oblongues droites. Cap- sule, etc. comme dans le Kalmia. Rhododendrum (Dioscor. ), Arbre de Rose, en grec; ainsi nommé , parce que les fleurs ressemblent en quelque sorte à celles du Rosier. ODS. Les espèces du Rhododendrum ne sont pas moins intéressantes par la beauté de leur feuillage et par l’éclat de leurs fleurs, que celles du Kalmia. — Cels cultive une nouvelle espèce de ce genre, qui est originaire de l’Amérique septentrionale, et qui semble tenir le milieu entre le Rhododendrum ferru- g ineum et le Rhododendrum Ponticum. EPIGÆA , L. J. Lam. pl. 36y. Mém. de VInst. Nat. vol. 1. Memecylum, Mitch. gen. i3. Cal. campaniforme 5-partite, persistant. Cor. hypocratérifortne, insérée sur un disque glanduleux adnc au fond du calyce; tube cylindrique , hérissé intérieu- rement de poils blanchâtres ; limbe ouvert, 5-lobé. Ét. xo, insérées à la base du tube, LES R 8 O D Û R A C i E Se 453 non saillantes; filamens filiformes , droits; anthères (sujettes à avortêr) linéaires-oblon- gues, adnées à la partie supérieure des fila- mens. Style persistant ; stigmate presque urcéolé , 5-fide en son bord , surmonté dans le centre de q-5 mamelons de forme cylin- drique. Capsule presque sphérique , 5-lo- culaire, 5-valve; placenta central à 5 côtes comprimées, saillantes dans les loges. — Sous-arbrisseau rampant , toujours vert , hé- rissé dans presque toutes ses parties de poils subulés, roussâlres; feuilles alternes; fleurs disposées en grappes courtes serrées axil- laires et terminales , munies chacune de 3 bractées situées à la base du pédoncule. Epigæa , probablement de deux mots grecs qui signifient sur la terre; ainsi nommé, parce que ce sous-arbrisseau est rampant. Obs. Comme nous avons eu occasion d’observer cette plante , soit dans le jardin du citoyen Cels où elle est cultivée , soit dans l'herbier de Michaux, nous avons reconnu qu’elle devoit appartenir à la Polyga- mie dioécie du système sexuel; en effet , les étamines sont fertiles sur certains pieds , et stériles sur d’autres. Cette observation n’avoit point échappé à Michaux, qui a trouvé V Epigæa depuis la Baie d’Hudson , en suivant la chaîne des monts Allégany jusqu'en Géor- gie , et qui a remarqué que les individus qui croissent dans les parties méridionales des États-Unis ont les Ff 3 4^4 CLASSE IX , ORDRE II. feuilles plus grandes que ceux qui croissent en Ca- nada. AZALEA , L. J. G. pi. 63; Lam. pi. no. Ciiamærodendros , T. pl. 3y3. Azalée. Cal. 5-partite. Cor. infundibuliforme ou campanulée, 5-lide, inégale. Et. 5 , in- sérées sous le pistil. Capsule 2-3-5-loeulaire. Placenta central cylindrique -aeuminé. — Fleurs axillaires ou terminales , presque solitaires ou disposées en grappe, munies de bractées. Feuilles de V Azalea procum- lens opposées , à bords roulés en dehors. Azalea, d’un mot grec qui signifie être sec. §. 1 1. Corolle presque polypélale. RHODORA , L. J. L’Hérit. Stirp. pl. 68 ; Lam. pl. 364. Cal. très petit 5-denté. Cor. tubulée, 3-partite ou 2-labiée, insérée sur un disque adné au calvce; tube renflé , très court; lèvre supérieure oblongue - obtuse , 3-fide dans sa partie supérieure ( quelque- fois simplement 2 - fide ) droite ou pres- que réfléchie ; lèvre inférieure à 2 divi- sions oblongues-obtuses, pendantes, de la longueur de la lèvre supérieure. Et. 10, ayant la même insertion que la corolle; filamens écartés, déclinés, presque égaux ; LES RHODORACÉES. 455 anthères didymes. Style décliné ; stigmate capité 5-sillonné. Capsule oblongue-ohluse , surmontée par le style persistant, 5-silion- née , 5-loculaire, 5-valve. Semences mar- ginées. — Arbrisseau ayant le port d’un Azalée.^ fleurs de couleur pourpre, fasci- culées , terminales , paraissant avant les feuilles. Rhodora (PL). Nom hybride formé, par con- traction, de deux mots, dont l’un grec, signifie Rose , et l’autre latin, signifie odeur; parce que les fleurs ont une odeur de rose. OBS. Il paroît que Pline donnoit le nom de Rho- dora au Spirrca Aruncus L. — Le Rhodora cana- densis fleurit tous les ans dans le jardin du citoyen Cels. — LEDUM , L. J. G.pl. 1 1 2 ; Lam. pl. 363. Cal. très petit 5-denté. Cor. à 5 divisions pro- fondes ou 5 pétales. Et. 5-io, insérées à la base du calyce , presque saillantes ; an- thères oblongues droites. Capsule acuminée par le style persistant , s’ouvrant à la base , 5-loculaire ; 5 placentas filiformes adhérens au sommet de l’axe central, et penchés chacun dans une loge. Radicule supérieure. — Feuilles à bords, roulés en dehors, cou- vertes sur leur surface inférieure d’un du vet roussâtre ; fleurs disposées en corymbes 4^6 CLASSE IX, ORDRE i r. terminaux; pédicelles longs i -flores, munis de bractées à leur base. Le-dum ou Lebon. Nom que Dioscoride dounoit à. une espèce de Ciste. Obs. Le Ledum Latifolium L\m. , connu vulgai- rcmentsogsle nom deThé deLabrador, est originaire du nord de l’Amérique. On fait avec ses feuilles une infusion théi forme qui est odorante , agréable et pec- torale. Cette espèce se distingue du Ledum palustre qui croît dans le nord de l’Europe, par. s'es feuilles pétiolées, plus larges, et par ses étamines, qui ne sont qu’au nombre de 5-ft. Toutes les espèces connues du genre Ledum sont cultivées chez Cels. BEFÂRIA , Mütis. Amer. vol. i , pi. 7 et 8 , L. J. Cal. campanuléy-denté. Cor. beau- coup plus grande que le calyce , y-partile ou formée de 7 pétales insérés dans le point où l’ovaire et le calyce se séparent. Et. 14, ayant la même insertion que la corolle, 7 alternes plus courtes; filamens droits, velus dans leur moitié inférieure, plus courts que la corolle ; anthères oblongucs , vacil- lantes. Style de la longueur des étamines; stigmate capité , 7-lobé. Capsule globu- leuse , acuminée par le style , entourée à sa base par le calyce, s’ouvrant en 7 valves 2-dentées à leur sommet, 7-loculaire; loges formées par les rebords rentra ns des valves ; LES HHODORACÉES. 457 axe central dilaté à son sommet et divisé en lobesqui pénètrent chacun dansuneloge. — Plantes d’une saveur amère ; fleurs ter- minales ramassées ou disposées en grappe; péd icelles du Befaria œstuans munis sur leur milieu de deux bractées opposées. ( Ca- ractère observé dans un échantillon donne par Michaux. ) Befaria , nom d’homme ? ITEA , Swartz , Obs. Bot. L’Hérit. Slirp. pl. 66; L. J. Lam. p/. 147. Cyrtlla, L. J. Cal. 5-fide. Cor. profondément 5-partite, ou formée de 5 pétales. Et. 5 , insérées à la base du calyce , non saillantes ; anthères penchées. Style persistant ; stigmates 2 , obtus. Capsule mucronée, 2-loculaire, 2- valve. — Feuilles serrées dans Y Itea , très entières dans le Cyrilla ; fleurs en épis ter- minaux , munies de bractées. Style 2-flde, et capsule non déhiscente dans le Cyrilla L. Itea , nom que les Grecs donnoient au Saule. Obs. Les étamines sont insérées dans ce genre, ainsi que dans le précédent, au point où le calyce et l’ovaire se détachent l’un de l’autre, et cessent d’ad- hérer ensemble. •*— Les loges du fruit de Y Itea sont formées par les rebords rentrons des valves. Les Rhodoracées diffèrent des Ebénacées par leur fruit capsulaire toujours libre, multivalve, à loges ‘4Î>8 CLASSE IX, ORDRE III. polyspermes, Elles ont beaucoup d’affinité avec les Bicornes; niais on les distingue par leurs anthères, cjui ne sont point surmontées de deux pointes, et par les valves du fruit dont les bords sont rentrans. Les genres a corolle profondément divisée ou polypétale, rpii ne peuvent être séparés de cette famille, prouvent la grande affinité des Monopétales avec les Polypô- tales. ORDRE III. LES BICORNES, BICORNES. JLes plantes de eette famille , aussi belles et aussi recherchées que celles de l’ordre pré- cédent, ont été nommées Bicornes par Lin- neus, à cause de leurs anthères, qui sont ordinairement surmontées de deux pointes. Leur tige rarement herbacée , plus souvent ligneuse , forme dans la plupart , des touffes basses ou des arbrisseaux très rameux. Leurs feuilles, toujours simples, sont ou alternes, ou opposées, ou rassemblées 8-4 à chaque nœud, en manière de verticilles. Les fleurs quelquefois munies de bractées , et souvent de couleur de chair ou blanchâtres avec une teinte de rouge plus ou moins vif, affectent différentes dispositions. LES BICORNES. 4Î>9 Fructification. Calyce monophylle persistant, ordinaire- ment libre et profondément divisé. Corolle monopétale, quelquefois profondément divi- sée , rarement insérée au sommet du calyce , plus souvent attachée à sa base ou portée sur une glande calycinale , communément mar- cescente et persistante. Etamines en nombre déterminé , distinctes, ayant la même insertion que la corolle, quelquefois, mais très rarement, attachées à sa partie inférieure ; anthères souvent échanchrées ou bifides à leur base, comme fourchues ou à deux cornes. Ovaire simple, libre ou plus rarement adhérent; style unique; stigmate ordinairement simple. Fruit libre ou adhérent, multiloculaire, polys- pernie , presque toujours capsulaire muiti- valve ; valves septifères sur leur milieu et at- tachées par leur hase à l’axe ou placenta central. Semences en général très petites. Pé- risperme charnu. Embryon droit ; cotylé- dons semi-cylindriques, quelquefois presque foliacés ; radicule ordinairement inférieure. t §. I. Ovaire libre. BLÆRIA , L. J. Lam. pi. 78. Cal. à 4 divisions linéaires. Cor. tubulée; tube 460 CLASSE 1 X , OB DRE III. cylindracé ventru; limbe 4-lobé. Et. 4; anthères oblongues , droites, échan crées , ordinairement saillantes. Capsule 4-angu- laire, 4-loculaire, s’ouvrant sur les angles, olygosperme. — Sous-arbrisseaux ayant le port d’une Bruyère; feuilles petites, verti- cillées au nombre de quatre ; fleurs en tète terminale, oujéparses. Blæria , du nom d’un Botaniste anglais. ERICA , T. pl. 2>~jd> ; L. J. G. pi. 63 ; Lam. pl. 287. Bruyère. Cal. 4-partite, quelque- fois double. Cor. campanulée , quelquefois ovale ou cylindrique, souvent ventrue, 4-fkle , marcescente. Et. 8 , saillantes ou renfermées dans la corolle ; anthères sim- plement échan crées , ou fourchues. Stig- mate tétragone, quelquefois 4-fide. Cap- sule 4-loculaire , 4-valve , entourée par le calyce. Radicule supérieure. — Sous- ar- brisseaux; feuilles très petites, opposées ou vertieillées ou éparses ; fleurs axillaires ou terminales , disposées ordinairement en grappes. Erica ( Theophr. ) , d’1111 mot grec qui signifie briser ; parce que les Anciens lui supposoient la vertu de briser ou de dissoudre le calcul de la vessie. Oss. La plupart des Bruyères mentionnées dans Ait. Hort. Kew. sont cultivées dans le jardin du LES BICORNES. 46 T citoyen Gels. O11 y trouve aussi quelques espèces nou- velles rapportées d’Angleterre où elles sont désignées par les noms suivaus : TaxiJ'olia , versicolor , sessili- Jlora, Banksii. ANDROMEDA, L. J. G. pl. 63 et 178; Lam. pi. 365. Erica T. Andromède. Diffé- rence du genre précédent ; un cinquième de plus dans chaque partie , et radicule inférieure. — Feuilles presque toujours al- ternes , rarement opposées , à bords roulés en dehors dans quelques espèces. Andromeda, nom poétique. Obs. Nous croyons faire plaisir aux Botanistes, en leur indiquant les espèces de ce genre que l’on trouve chez le citoyen Cels, savoir , les Andromeda mariana et ses 2 variétés, Ferruginea , polifolia et ses 3 variétés ? , Daboecia , paniçulata , arborea , race- mosa , axillaris , coriacea également connue sous les noms- de lucida et de nitida , acuminata appelée autrefois lucida ou serratifblia ou populijblia, caly- culata , et mernbranacea. Cette dernière espèce a beaucoup d’affinité avec Vacuminata ; mais elle en diffère , selon l’observation de Cels , par ses feuilles entières plus planes , et par son bois qui est vert. Voy. Ait. vol. 2, pag. 67. ARBUTUS , T. pi. 368 ; L. J. G . pi. 5g ; Lam. pl. 366. Uva Ursi , T. pl. 3yo. Ar- bousier, Busserole. Cal. très petit 5-par- tite. Cor. ovoïde ou globuleuse; limbe à 5 462 CLASSE IX, ORDRE III. découpures courtes, roulées en dehors. F,t. 10, non saillantes. Baie 5-loculaire ; doges pofyspermes dans X Arbulus T. , monosper- mes dans XUva Ursi T. Radicule supé- rieure ; cotylédons foliacés. — Arbrisseaux ou sous-arbrisseaux ; feuilles alternes , fleurs axillaires ou terminales , presque disposées en grappes. Réceptacle de l’ovaire marqué quelquefois de 10 points. Baie de X Arhutus Unedo , hérissée de petits tubercules, sem- blable à une fraise. Akbutus (PL ), latin radical. CLETHRA , L. J. G. pl. 63; Lam. pl. 36g. Cal. 5-partite. Cor. 5-parlite, ou formée de 5 pétales élargis à leur base. Et. 10, non saillantes. Stigmate presque 3-lobé. Capsule globuleuse, entourée par le calyce , creusée de trois sillons, 3-loculaire, s’ouvrant au sommet en 3 valves. Cotylédons foliacés. — Arbrisseaux ; feuilles alternes ; fleurs disposées en épis axillaires et terminaux , munies de bractées linéaires. Ci.ethra ( Théoplir. ). Ce nom étoit celui de l’Aune, chez les Grecs. O BS. Les trois espèces de ce genre, mentionnées dans Ait. sont cultivées chez Cels. PYROLA , T. pl. i32 ; L. J. G. pl. 63; Lait. pl. 367. Py rôle. Cal. très petit, 5-partite. LES BICORNES. 463 Cor. 5-partitc, ou 5 pétales connivens élargis à leur base. Et. io , nou saillantes. Stigmate capité, surmonté de deux pointes ou entouré de 5 crénelures. Capsule 5-lo- culaire, 5-val ve. — Herbes ou sous-arbris- seaux ; feuilles alternes ou presque verti- cillées, ordinairement radicales ; fleurs mu- nies d’une bractée , terminales , disposées en épi, rarement en ombelle ou solitaires. Pyrola, de Pyrus ; ainsi nommé, à cause de la ressemblance des feuilles. GAULTHERIA , L. J. G. pl. 63; Lam. pl 3 67. Cal. campanulé 5-fide ( muni exté- rieurement de deux écailles ou folioles dans le Gaultheria procumbens ) , persistant. Cor. presque en grelot; limbe k 5 décou- pures courtes, roulées en dehors. Et. 10, insérées à la base de la corolle; filamens velus; anthères fourchues à leur sommet. Ovaire déprimé, entouré de 10 squamules alternes avec les filamens des étamines. Capsule 5-loculaire, 5-valve, entourée par le caljce persistant bacciforme coloré et ouvert à son sommet. — Sous-arbrisseaux très petits; feuilles alternes ou fasciculées; fleurs axillaires, presque solitaires ou dis- posées en grappes. 464 CLASSE ÏX, ORDRE lit. Gaultheria, du nom d’un Naturaliste français, qui exerçoil la médecine dans le Canada. O BS. JDombey a rapporté du Pérou, une nouvelle espèce de GauUheria qui fleurit tous les ans chez Cels. Cette plante, que nous croyons pouvoir dési- gner par le nom à'erecta , diffère du Gaultheria procumbens L. par sa tige droite , par ses feuilles ovales-oblongues à bords roulés en dehors, par ses 'fleurs disposées en grappes, par son calyce nu, et par son ovaire qui est entouré de glandes remplies d’une humeur visqueuse. Les écailles des boutons persistent, dans cette espèce, à la base des rameaux. < , V f §. TI. Ovaire adhérent ou presque adhérent. VACCINIUM , L. J. G. pl 28 ; Lam. pl. 28 6. VlTIS IDÆA, T. pl. 377. OxYCOCCUS , T. pl. 43 1. Airelle, Myrtille, Canneberge. Cal. 4-denlé ou entier. Cor. campanulée, à 4 divisions plus ou moins profondes et réfléchies. Et. 8, non épipétales, quelque- fois saillantes ; anthères fourchues, 2-aris- te'es sur le dos. Baie globuleuse ombiliquée , 4-5-loculaire, oligosperme. — Arbrisseaux ou sous-arbrisseaux; écailles des boutons souvent persistantes à la base des rameaux; feuilles alternes, toujours vertes dans quel- ques espèces; Heurs pédicellées , solitaires axillaires, ou rapprochées et terminales, munies LES BICORNES. 465 munies (1e bractées, quelquefois 5-lides et io-andres avec un caljee 5-lobé dans les Vaccinium Myrtillus , amænum , etc. Vaccinium ( Virg. PL Gai. ), formé, selon Varron, de Vaccâ pro Baccâ, quasi Baccatus Jru- tex, arbrisseau chargé de baies. Obs. On peut faire des pains de confiture avec les fruits du Vaccinium Myrtillus , en suivant le ' procédé qu’erhploient les Sauvages du Canada , pour faire leurs gâteaux de baies de Vaccinium corym~ bosum. Ces confitures sout très agiéables au goûtg et l’on pourroit en préparer d’abondantes provi- sions dans quelques départemens. Voy. Bull, de la Soc. Philom. n.°4'- — Les espèces les plus rares du genre Vaccinium , sont cultivées dans le jardin de Gels. Les Vaccinium stamineum, corymbosum et frondosum L., resinosum et amænum Ait., y fleu- rissent tous les ans. Genre ayant de Vafflnilé avec les Bicornes. EMPETRUM , T. pi. 421 ; L. J. G. pi. 10 6. Camarine. Dioïque. Fl. M. Cal. 3-partite. Cor. Pétales 3, marcescens. Ét. 3 ; jfila- mens longs ; anthères courtes 2-partites. Fl. F. Cal. et Cor. comme dans la fleur mcâle. Ovaire libre, déprimé; stjle o ou 1res court; stigmates 9, réfléchis-ouverts. Baie orbiculaire déprimée, entourée à sa 2. G pr 466 CLASSE IX, ORDllE III. base par le calycë persistant, i-loculaire, 0-9-sperme. Semences osseuses. Périsperme charnu. Embryon droit; radicule infé- rieure. — Sous-arbrisseaux ; feuilles ramas- sées, alternes ou presque verlicillées, pe- tites, à bord entier et roulé en dehors ; fleurs presojue sessiles , axillaires ou terminales. Fleurs de V EmpeLrum tiigrum jamais uni- quement mâles, quelquefois femelles avec 3 étamines stériles, plus souvent herma- phrodités avec un seul filament fertile. Juss. Empetrum, formé, selon Pline, liv. 27. g, de deux mots grefcs qui signififent in saxo; parce que l’espèce à laquelle les Anciens dotinoient ce tiom •, croissoit dans les lieux pierreux, sur les plus hautes montagnes. O SS. L’Empetrum se rapproche des Bicornes par son port et par un grand nombre de caractères ; mais il paroît s’en éloigner sur-tout par la structure de son fruit. Les plantes de cette famille sont divisées en deux sectibnë. Lâ première a dé l’affinité avec les Rho- dordëéés par son oVftirè libre ; mais elle en diffère par ses anthères fourchues j et par les cloisons atta- chées au milieu des valves. La seconde se rapproche - des Gatnpanulacées par l’ovaire adhérent; mais elle s’en éloigne par son port, par sa tige qui n’est point In'clescentè, pdr la strüctuVé de ses anthères, et par sdn fruit qui ne s’ouvre point sur les côtés. — Les genres qui sont Polypét'dles , et qu’il n’est pas pos- LES CAMPANULACÉES* 467 sible de séparer de la farrtilledes Bicornes* prouvent que le nombre des parties de la corolle est de peu de valeur dans l’établissement des ordres. ORDRE IV. LES CAMPANULACÉES, CAM PANU LACE Æ . La famille des Campanulacées ne doit pas être confondue avec la série que Tournefort avoit désignée par le nom de Plantes Campa- niformes. Dans l’une, les végétaux sont rap- prochés d’après la conformité d’un grand nom- bre de caractères, et sur-tout de ceux qui sont le plus importans; tandis que dans l’autre, la seule considération d’une ressemblance plus ou moins parfaite dans la forme de la corolle, avoit suffi pour réunir dans la même coupe une foule de végétaux, dont la plu- part 11’étoient liés entr’eux par aucune es- pèce d’affinité. Les plantes de cette famille en général her- bacées et vivaces par leurs racines, rarement frutescentes ou suffrutescenies , contiennent un suc laiteux. Leurs tiges cjlindriques et rameuses, portent des feuilles simples, or- dinairement alternes , quelquefois sinuées , Gg 2 4 68 CLASSE IX, ORDRE IV. plus souvent garnies de dents terminées, selon l’observation d’Adanson, par un petit tuber- cule blanchâtre. Les fleurs distinctes, ou plus rarement aggrégées dans un calyce commun, affectent différentes dispositions. T7 RUCTIFICATION. Calyce adhérent , divisé à son limbe. Corolle insérée au sommet du calyce, ordinairement régulière, à limbe divisé, souvent marces- cente. Etamines insérées un peu au dessous de la corolle, presque toujours alternes et égales en nombre avec ses divisions, com- munément cinq; fila mens souvent élargis, squamiformes , connivens autour du style; anthères distinctes ou quelquefois réunies. Ovaire simple, adhérent au calyce dans toute son étendue, ou quelquefois seulement dans sa partie inférieure, glanduleux à son som- met; style unique; stigmate simple ou divisé. Capsule adhérente au calyce, ou rarement serai - adhérente , très souvent triloculaire , quelquefois divisée en deux ou cinq ou six loges, presque toujours polysperme et s’ou- vrant sur les côtés. Semences attachées à l’angle intérieur des loges. Périsperme charnu. Embryon droit; cotylédons semi-cylindriques; radicule inférieure. I E S CAMTANTJLACÉES. 469 §. I. Anthères distinctes. MICHAUXÏA, L’TÏérit. Monog. A it. HpvL Keir; Lam. pi. 2g5. Minimum, J. Cal. 8-fide, persistant. Cor. campanulée, -à 8 , découpures qui se renversent insensible- ment et se roulent à leur sommet. Et. 8 ; filamens courts, élargis en forme d 'écailles; anthères linéaires, droites , très Iongÿes. Style cylindrique; stigmate 8-üde, étoilé. Capsule turbinée, anguleuse, 8-loculaire, polysperme , couronnée par les découpures du calyce. — Herbe hérissée de poils courts et/roides dans toutes ses parties ; tige div.isce supérieurement en rameaux simples , al- ternes, paniculés, courbés à leur sommet ; . feuilles fortement si nuées ou pinnatifides et presque semblables à celles de. la Chi- corée, les supérieures , moins divisées et amplexicaules; fleurs solitaires, parlées sur les rameaux, une terminale et les autres axillaires, presque sessiles, penchées, de couleur blanche et grandes à peu près comme celles de la Grenadille. Michauxia , genre consacré à la mémoire d’un Naturaliste français, célèbre par les voyages qu’il a entrepris pour les progrès de la science , et qui est sur Gg 3 47° CLASSE IX, ORDRE IV; le point de publier ses observations et ses décou- vertes. CANARTNA, L. J. Lam. pl. 259. Campa- NüLA, T. Cal. a 6 découpures lancéolées, recourbées, persistantes. Cor. campanulée, 6- fi de'. Et. 6 ; filamens élargis à leur base; anthères oblongues, droites. Stigmate à 6 divisions aiguës. Capsule globuleuse, hexa- gone, 6-Ioculaire. — Feuilles opposées ou ternées, hastées; fleurs terminales solitaires penchées, situées dans la dichotomie des rameaux. Canaiu>ta; ainsi nommé, parce que l’espèce -que l’on connoit , est originaire des îles Canaries. CAMPANULA , T. pl. 87; L. J. G. pl. 3i ; Lam. pl. 123. Campanule. Cal. ou 5Jfide, ou 10 fide à 5 découpures réfléchies. Cor. campanulée, 5-fide. Et. 5 ; filamens élargis à leur base; anthères oblongues, droites. Stigmate 3-partite. Capsule 3-loculnire, rarement 5-loculaire, sujette avarier dans sa forme. — Herbes ou quelquefois sous- arbrisseaux ; fleurs munies de bractées , tantôt axillaires solitaires ou fasciculées, tantôt terminales disposées en épis ou en panieules, ou plus rarement solitaires. Campanula, e’est-à-dii ; filaxoens élargis à leur Lase. Stigmate 2-fide. tCapsule .cylin- drique, a-loculaire, couronnée par les di- visions du oalyoe jjslouyrflnt au sommet par un large trou.,— Feuilles ciliées , ramassées UU tour d.e lia heur ,en Forme de Lractées ; fleuns axillaires .ou terminales , soUuhtes. 472 CLASSE IX, ORDRE IV. Roella, du nom d’un* Professeur d’Anatomie à Amsterdam. PHYTEUMA, L. J. G. pl. 3o; Lam. pl. 124. Rapunculus, T. pl. 38. Cal. 5-fide. Cor. en roue; tube très court; limbe à 5 divi- sions linéaires , aiguës, recourbées. Ét. 5; filamens un peu élargis à leur base; an- thères oblongues droites. Stigmate 3-parlile. Capsule 3-loculaire, s’ouvrant par un trou latéral. — Fleurs munies de bractées, quel- quefois éparses , plus souvent terminales , rapprochées en têtes ou disposées en épis. Stigmate 2-partite et capsule 2 -loculaire dans le Phyteuma spicala L. Phyteuma (Rioscor: Pl. ), d’un mot grec cpii'si- gnifie engendrer; ainsi nommé, à cause des vertus qu’on lui atlribuoit. SCÆVOLA, L. J. Lam. pl. 124. Lobelia, Plum. nov. gen. pl. 3i, et lcon. pl. i65, Jîg. 1 ; G. pl. 25. Cal. 5-fide. Cor. irré- gulière tubuleuse; tube fendu longitudi- nalement en dessus ; limbe imitant une lèvre inférieure , à 5 divisions presque sem- blables aux doigts d’une main ouverte et membraneuses sur leurs bords. Et. 5; fila- rnens capillaires ; anthères oblongues , droi- tes. Style épaissi à son sommet , sortant par LES CA M-P ANULACÉES. 478 la fente du tube, et courbé vers le limbe; stigmate aplati , velu. Drupe arrondi , strié (couronné par les découpures du calyce dans le Lobelia taccada , Gærtn. ) , conte- nant un noyau tuberculeux, ridé, 2-locu- laire , 2-s^eraie. — Arbrisseaux non lactes- cens ; leuilles un peu épaisses , caduques , et formant, par leur chute, des cicatrices ou empreintes sur la tige et sur les rameaux ; pétioles hérissées à leur base d’une petite touffe de poils; fleurs munies de deux brac- tées , disposées en coiymbes axillaires et dichotomes. Scævot, A signifie en latin, gaucher; ainsi nommé, à' cause de l’abséhcè de la lèvre supérieure. supposée semblable à l’inférfeure. !.. .<»'»; Ofi ’.IU ÏV. v) f)[ hlij.tl • ’-'J GOUDENIA, Curt. * Mém. de. V Inst. Nat. vol. 1. Cal. oblong anguleulx ; limbe à 6 divisions linéaires très. ouvertes. Cor. irré- gulière, 2-labiée , marcescente ; lèvre su- périeure réfléchie, à deux divisions un peu - écartées l’une, de l’autre; lèvre inférieure renversée à 3 découpures. Ét. 5. Filamens arqués, saillans entre les deux divisions de la lèvre supérieure; anthères adnées au sommet des filamens, terminées chacune par 3-4 petits poils, Style cylindrique, pu- 474 CLASSE IX, 0£DRE IV. bescent, ayant la même direction que les étamines; stigmate dilaté, velu. Capsule — Herbe non lactescente; feuilles alternes 3-nervées, un peu rudes au toucher; pé- tioles hérissés à leur base interne d’une petite touffe de poils; pédoncules trichoto- mes; fleurs jaunes munies de bractées. Goudenïa, nom d'homme? Obs. Ce genre a une grande affinité avec le Scw- vola , soit par la forme de sa corolle , soit par le nombre et la direction des étamines, soit par la con- formation du stigmate, soit par la division triclio- tome du pédoncule floral , soit par la touffe de poils situés à l’aisselle des feuilles; mais il en diffère par son fruit qui paroît devoir être une capsule, tandis que le fruit du Scœvola est un drupe. Ce caractère semble isoler le Scœvola dans la fainjlle des Cam- panulacées ; mais le Goudenïa se présente fort à .propos pour l’y fixer -plus fortement, en servant de passage et de lien entre ce genre >et le suivant. §. II. Anthères réunies. -U3 or. 1 * < ’ ■ ■' ■ • LOBELIA , L. J. Lam. pi. 724. &afdntium, T. pi. 5i ; G. pl. 3o. Cal. 5-denté, persis- tant. Cor. tubuleuse, irrégulière; tube cy- lindracé., plus long que le calyce , fendu longitudinalement en dessus; limbe 2-la- bié; lèvre supérieure 2 -parti te , lèvre infé- rieure plus grande 3-bde. Éx. 5; Clamens LES CÀMf> AïfüLÀ Ci ES. 478 de la longueur du tube; anthères réunies en cylindre. Stigmate simple , rarement 2- fide, velu. Capsule pjvpide, avâ-loculaire , s’ouvrant au sommet. — Tige droite oH êbi - cirée, quelquefois suffirtutesoenie; fleurs mu- nies de deux braciééS , solitaires et axil- ' 1 aires , ou inUnies fié. trois bractées , et dis- 1 • posées en épis lâches terminaux. Ï.03ELIA , du nom d’un Botaniste flamand. Os s. Dans jè'Lbb&ïm sip'kiliticn 4.,' la lèvre iri- férienre de la corolle b fFre rrn palais a 'deux -gibbo- sités , la oap3tile eSt a-vcüve,' la cfbrsoii'ë'sit opposée •aux valves, tft le placfenfït feat adué 'aux deux côtés de la cloison. Cette plàritè est -einplcrfëè Cn Amé- rique, pour guérir les irAlâdies ' ' V&n541trtirii?s.’* ' — X’Héritier Sert. Angl. , rapporte à son genre Ligftt- footia , le Lobelia tenella Linn. Mant. JASIONE, L. J. Lam. pi. 724; G. pl. 3o. Rapunculus , T. Fleurs aggrégées dans un caljce commun polyphylle, et portées sur un réceplacle qui est nu. Cal. 6-fide, persistant. Cor. en roue; tube très court; limbe à 5 découpures longues, linéaires. Et. 5; anthères réunies en tube. Stigmate 2-fide. Capsule 5-gone , 2-loculaire, cou- ronnée par le caljce, s’ouvrant par un trou ait sommet. — Tiges ordinairement simples. Fleurs ramassées en tête solitaire. 476 CLASSE IX, OïlDEE TV. terminale; celles clu centre sujettes à avor- ter, le stigmate étant. alors simple. Jasione ( Théophr. PI. ); nom donné, par les Grecs, à une espèce de Campanulei < O BS. Les Campanuiacées diffèrent -des Bicornes .par leur tigp lactescente, par leurs, anthères.- qui ne sont point échancrées ou fourchues, et par la déhis- cence latérale de leur fnnt'TElles se rapprochent des Chicoracées qui constituent i’orifré 1 de là classe suivante, par leur tige lactescênteypar leursTeiiilIes alternes, par leur ovairp adhérent, par les ■flétirs aggrégées . et les anthères réunies ddns quelques genres; rpais elles en sont, très, distinctes ipar la forme de leur„corolle , par l’insferUon périgyne , par leurs étamines non épipétale^, et par leur 'fruit cap- sulaire polysperme; Jo^s. ' h1 •; , no- . oqqr't « .V^V, . ••> )V> .»fi ?' 1 nîT i . j. f 3uu üdt'îïaH •q to . ail 'ji ioq rtü.rnrrtoo c 1 ‘53 ÏIU , b -d ..T/ irtp alors tqj yi r: j 'J j 3 iuoWtî oHnt : s’jox m . ftcO . ! I • «il . . - *-1 ' f . H r • -• • • ' ■ ' d , àOUe.ii'I *yifjqi-c.. • * • f . - r • t r iMdo .odoJ ; : ! □ '1 T r"V mL2 .. — mu . o'rrr-iuor'i-s crto£ c omeqt II 7RC r t.-rr.’’ - Ut) . 'rvth .o r i " : • • fi Of»T în 1 .ouï. 'no - f .* : I . r*- ■ OlÔi ÜJ ..'isBitl CLASSÉ DIXXÈM E. PLANTES DICOTYLÉDONES monopétales. COROLLE ÉPIGYNE, ANTHÈRES RÉUNIES. Fleurs tubuleuses, aggrégées ordinaire- ment en grand nombre dans un ealyce com- mun, et portées sur le même réceptacle qui est tantôt nu , tantôt hérissé de paillettes ou de poils. Calyce propre nul ( peut-être doit- on donner le nom de calyce à la cuticule de la semence qui est souvent surmontée d’une aigrette , ou aux paillettes du récep- tacle qui sont ordinairement concaves, et qui embrassent l’ovaire). Corolle monopétale tu- buleuse, épigyne, c’est-à-dire, portée sur le pistil, tantôt llosculeuse ou à limbe régulier ordinairement quinquefide, tantôt ligulée ou à limbe alongé en une languette latérale en- tière ou dentée à son sommet. Etamines en nombre déterminé, presque toujours cinq: filamens distincts et insérés à la corolle; an- thères réunies en tube ( seulement rappro- chés dans la dermere section des Corvm— 478 CLASSE DIXIÈME. bifères). Ovaire adhérent simple, porté sur un réceptacle commun; style unique, traversant le tube formé par la réunion des anthères; stigmate ordinairement bipartite, rarement simple. Fruit , une seule semence nue ou surmontée d’une aigrette. Périsperme nul. Embryon droit; cotylédons planes; radicule inférieure. Fleurs renfermées dans le même calyce, ou toutes ligulées, ou toutes floscu- leuses , ou toutes radiées, c’est-à-dire, flos- culeuses dans le centre et ligulées à la circon- férence. Juss. Oss. La corolle, considérée comme monopétale, annonce le style unique, les étamines épipétales et en nombre déterminé; considérée comme épigyne , elle prescrit l’ovaire adhérent ; mais elle 11e statue rien sur la présence ou sur l’absence du calyce propre. Si cet organe existe comme dans la classe suivante, alors il est mouophylle, et il fait corps avec l’ovaire : s’il est nul , comme il paroît l’être dans cette classe, alors la corolle existe nécessai- rement, et de plus, elle est monopétale, épigyne et staminifère. Juss. Les plantes de cette classe ont été appelées Com- V sées (1), parce qu’elles ont de petites lleurs ras- semblées en tête dans un calyce commun. Ce sont en général des herbes annuelles ou vivaces, cou- (1) Voy. vol. 1 , Fleur et Syngskésif. CLASSE DIXIÈME. 479 vertes souvent de poils quelquefois fourchus ou fen- dus en deux branches, comme dans le Leontodonhis- pidum L. , quelquefois cylindriques et articulés , comme dans plusieurs espèces de Sonchus , quelque- fois subulés, rudes au toucher, comme dans plusieurs Helianthus , Silphium , etc. Les racines sont ordi- nairement rameuses fibreuses , rarement tubéreuses, Comme dans Y Helianthus tuberosus L. Les tiges, Souvènt cylindriques et rameuses , rarement scapi- formes, sont quelquefois ailées, comme dans plus sieurs espèces de Carduus , dans 1 ’Helenium autum- nale L. ; quelquefois elles sé roulent de gauche à droite, comme dans YEupatorium scandens L. Les feuilles qui sortent de boutons axillaires, coniques nus ou sans écailles, sont ordinairement alternes, rarement opposées ou verticillées , entières ou lo- bées ou ailées , quelquefois épineuses sur leurs bords. Les fleurs sont hermaphrodites dans toutes les plantes Semi - flosculeuses et dans une partie des Flos- culeuses ; dans l’autre partie des Flosculeuses , de fnême que dans les Radiées , elles sont presque tou- jours hermaphrodites dans le centre , et femelles- fértiles ou femelles-stériles à la circonférence. L'Am- brosia et le Xantliium sont les seuls genres où les fleurs soient réellement diclines ; mais ces plantes, qu’on pourroit regarder comme apétales , et dont l’ovaire est libre, paroisseht, selon l'observation de Jussieu, devoir être placées dans la famille des Urticées. Les étamines, presque toujours insérées sur le milieu de la côrolle, surmontent rarement cet or- gane; les filamens sont capillaires, distincts; et les ànthères biloculaires sont réunies ensemble par leur 480 CLASSE DIXIÈME. côté. Cette réunion des anthères, qui fournil le prin- cipal caractère de la classe , n’est pas également parfaite dans tous les genres : il en est où elles sont tantôt simplement rapprochées, comme dans P-Ehce- lia, YEclypta , et quelques espèces d 'Artemisia , tantôt tout à fait distinctes , comme dans les Parthenium et Iva. , qui ont été placés à la fin de la classe, parce que ces genres, tenant pour ainsi dire le milieu entre les Composées et les Dipsacées, sont le lien de ces deux familles . La série des Composées , ù raison du grand nombre de plantes qu’elle renferme , est aussi une des plus difficiles à diviser en ordres. Tournefort avoit emprunté de la forme de la corolle les carac- tères de ses divisions; Vaillant s’étoit attaché à la disposition des fleurs ; Liuueus avoit considéré la présence et l’absence des organes sexuels. Quelle est celle de ces divisions qui est la plus naturelle ? Il est évident qu’en admettant les coupes de Lin- neus fournies par les différentes espèces de polyga- mie, les genres qui ont le plus d’affinité, tels que le Filage), le Cnaphaliun i, etc. sont écartés les uns des autres; tandis que ceux qui n’ont aucune affinité, tels que les Coreupsis , Gorteria , Ce.ntaurea, etc.se trouvent rapprochés. De plus, il est des genres dans Linneus, dont les espèces ne présentent pas la même sorte de polygamie, comme l 'Arctotis dont lesdemi- ileurons sout, ou femelles-fertiles , ou femelles -sté- riles. Parmi les Botanistes attachés à la méthode natu- relle , les uns ont adopté la division de! ournefort, les autres ont préféré celle défaillant. CccélebreBo- taniste, disciple et successeur de Tournefort, et même son CLASSE DIXIÈME: 481 son émule , avoit divisé les Composées en Chicora- cées , Cinarocéphaîes et Corymbifères (1). Les Chi- coracées répondent parfaitement aux Semi-flescu- leusesdeTournefort. Les Cinarocéphaîes contiennent une partie des Flosculeuses du même Auteur , ou les Capitata: de Linneus, c’est-à-dire, celles dont le calyce commun est grand globuleux ou cylindrique, dont les corolles sont longues , dont le stigmate est articulé avec le style , et dont le réceptacle est garni de poils , de soies ou de paillettes , telles que les Car - thamus , Carduus , etc. Les Corymbifères embras- sent, non-seulement l’autre partie des Flosculeuses de Tournefort que Linneus nommoit Discoideœ , c’est - à - dire , celles dont les fleurs sont petites , les corolles courtes , et dont le réceptacle est tantôt nu, tantôt garni de soies ou de paillettes; mais elles con- tiennent encore toutes les plantes appelées Radiées, c’est-à-dire, celles qui ont des fleurons dans le centre et des demi-fleurons à la circonférence. Ces trois di- visions des Composées ont été adoptées par Jussieu , qui les a encore sous-divisées chacune en plusieurs sections , d’après les différentes considérations que présentent l’aigrette et le réceptacle. Les Chicoracées ont une qualité incisive dépen- dante probablement du suc laiteux qu’elles contien- nent. Les Cinarocéphaîes sont en général apéritives et échauffantes. Les Corymbifères paroissent douée# d’une propriété amère et tonique. •(.*) j Voy. Mém. de l’Acad. des Sciences, 1721, 2. Hh 482 CLASSE X, ORDRE I. ORDRE I. LES CHICORACÉES, CICHORACEÆ. Les plantes qui appartiennent à cette pre- mière division des Composées , sont herba- cées et lactescentes. Leur tige, quelquefois scapiforme , porte des feuilles alternes sou- vent pinnatifides ou roncinées. Les fleurs or- dinairement de couleur jaune , affectent dif- férentes dispositions. On a observé qu’elles s’épanouissent le matin , et qu’elles se fer- ment vers le midi ou peu de temps après. Fructification. Caljce commun sujet à varier dans sa forme et dans sa structure. Fleurs toutes en languette et hermaphrodites; languettes entières ou den- tées à leur sommet. Stigmate à deux divisions roulées en dehors. Semences nues ou surmon- tées d’une aigrette. Réceptacle ordinairement nu , quelquefois couvert de poils ou de paillettes. §. I. Réceptacle nu. Semences sans aigrette. LAMPSANA , T. pi. 272 ; J. Lam. pi. 655. Lapsana , L. G. pl. 157. Lampsane. Cal. LES CUICORACÉES. 483 8-phjlle connivent droit , caljculé ou muni à sa base d’écailles courtes , multiflore. Se- mences libres. Lampsana (Dioscor.). Lapsana (PI. ), peut-être d’un mot grec qui signifie évacuer, parce que l’es- pèce à laquelle on a donne le nom de Lampsana , relâche le ventre. O BS. L 'Hyoseris fœtida L. , dont le calyce est 8- pliylle et dont les semences sont chauves , est congé- nère du Lampsana , selon l’observation d’Haller et de Gærtner. RHAGADIOLUS , T. PL 272 ; J. Lam. pi. 655; Qr.pl. 157. Lapsana, L. Ragadiole. Cal. oblong 5-8-plvylle caljculé, 8-12- flore, persistant. Semences extérieures re- couvertes par les folioles calycinales; se- mences du centre sujettes à avorter. Rhagadiolus, de Ragaggiolo ; parce que les fo- lioles calycinales, qui n’enveloppent pas entièrement les semences , forment sur leur côté antérieur une espèce de gersure ou fente appelée en italien Ragag- giolo. O BS. Les Lampsana stellata et Rhagadiolus L., appartiennent à ce genre. §. 1 1. Réceptacle nu ; semences aigretlées ; aigrettes simples. PRENANTHES , Vaill. Act.Par. 1721, pl. 2 , fig. 18; L. J. G. pl. i58. Chon- Hh 2 484 CLASSE X, ORDRE I. DRILLA , T. Lactua , T. Cal. cylindracé 4- 5-phylle connivent calyculé, presque 5- flore. Aigrettes sessiles. Prenanthes , jleur penchée , en grec. CHONDRILLA, T. pl'. 268; L. J. G. pl. i58; Lam. pl. 65o. Cliondrille. Cal. cj- lindracé presque 8-phylle connivent caly- culé , io-12-flore. Aigrettes stipilëes. Chondrilla (Dioscor. Pl.), d’un mot grec qui signifie grumeau ; parce que le lait qui découle du Chondrilla juncea se grumelle facilement. Obs. Gasrtner rapporte à ce genre le Prenanthes muralis L. , dont l’aigrette est stipitée. LACTUCA , T. pl. 267 ; L. J. G. pl. i58 ; Lam. pl. 649. Laitue. Cal. oblong poly- phylle imbriqué ; écailles inégales acumi- nées, scarieuses sur leurs bords. Aigrettes stipitées. Lactuca, de lac; ainsi nommé, à cause de la couleur du suc propre. SONCHUS, T. pl. 268; L. J. G. pl. i58; Lam. pl. 649. Lactuca , T. Laitron , La- ceron. Cal. polyphylle imbriqué inégal , ventru à sa base. Aigrettes presque toujours sessiles. Sonchus (Théophr. Dioscor. Pl.), vient, selon Martinius, d’un mot grec qui signifie creux; ainsi nommé, parce que les tiges sont fisluleuses. BBS CPICOBAQÉBS. 48S JIIERACIUM , T. pl 267 ; L. J. G. pl i58 ; Lam. pl. 65a. Dens Leonis , T. Epewière. Cal. polvphylle imbriqué ; écailles liné- aires -qblongues , inégales. Aigrettes ses- siles f dç cquleur roussâtre. Hieracium (Dioscor. ), Epervier , en grec; ainsi nommé , selon Pline , parce que l’épervier prévient la cécité, en se frottant lesyeuxavecle sucdela plante à laquelle Dioscoride donnoit le nom à'Iiieraciuiq. Obs. Gærtner rapporte à ce genre le Leontodcn, aureum et V Hypochœris pontana , dont l’aigrette est simple; et il en sépare les Hieracium Taraxaci ,spren~ gçrionum et Pyreaaicum L., dont l’aigrette est plu- meuse. CREPIS, L. J. G. pl. i58 ; Lam. pl. 65 r. JIieraciüm et Chonprilla, T. Crêpide. Cal. pqlyphylle sur une seule rangée , ven- tru clans la maturité , muni à sa base de plusieurs ^cailles quvertes. Aigrettes d’uns blancheur éclatante, sessiles qu stipitées. Crépis signifie en gr ez , chaussure. Oss. Les espèces de Crépis L., dont l’aigrette est plumeuse, paroissent devoir être rapportées au genre Picris. DREPANIA , J. CpEPis ( barbata ) L. Tol- pis, Adans. G. pl. 160; Lam. pl. 65 1. Hieracium, T. Cal. polyphylle sur deux rangs, entquré à sa base d’écailles sétacées éparses cnurbées en faux dans la maturité. Hh 3 '486 CLASSE X, ORDRE T. Semences du centre surmontées de 2-4 soies très longues ; semences de la circon- férence terminées par une aigrette très courte. — Fleurs de couleur de soufre, noirâtres dans le disque ; pédoncule creux ; réceptacle alvéolé. Drepania , faux, en grec; ainsi nommé, à cause de la forme des écailles extérieures du calyce. HED’ïPNOIS , T. pl. 271 ; J. G. pi. 160; Lam. pl. 654. Hyoseris , L. Zacintha, T. Cal. poljphylle sur une simple rangée, caljculé, renflé dans la maturité. Semences extérieures ciliées à leur sommet ou presque nues , enveloppées dans les folioles calyci- nales qui sont concaves intérieurement et gibbeuses en dehors, tantôt rapprochées en tôle , tantôt ouvertes en étoile ; semences du centre libres, surmontées d’une aigrette formée de poils ou de soies et sessile. IIedypnois, souffle doux ou odeur agréable , en grec. Obs. Jussieu rapporte à ce genre le Crépis rha- gadioloides L. , le Lampsana zacintha L., et toutes les espèces d1 Hyoseris L. , qui sont caulescentes. ARNOSÈRIS, G. pl. i5y. Hyoseris (M- nima ) L. Différence du genre précédent : , semences striées et couronnées d’un rebord coriace, droit, entier. Arnoseris, Laitue d' Agneau, en grec. LES CHICORACÉES. 487 HYOSERIS , L. J. G.pl. 160; Lam .pi. 654. Dens Leonis , T. Cal. polyphylle sur une simple rangée, calyculé. Semences cylin- dracées scabres ; les intérieures presque droites; les extérieures courbées et à peine enveloppées dans les folioles calycinales. Aigrettes formées de paillettes connées à leur base; quelques-unes de ces paillettes plus longues et aristées. Hyoseris (PI. ), Laitue de Cochon , en grec. Oss. Gærtner rapporte à ce genre les Hyoseris cretica , virginica , scabra, lucida, Heaypnois L , et il observe que le Leontodon hirtum L. , dont les se- mences de la circonférence sont garnies à leur soin- m t d’un rebord court et denté, dont les semences du disque sont terminées par une aigrette sessile , tandis que celles du centre sont couronnées d’une aigrette légèrement stipitée formée de 26 rayons, savoir, i5 plumeux et 1 5 alternes simples plus courts, doit appar- tenir à l’ Hyoseris , ou constituer un genre nouveau. T ARAXACUM , J. Lam. pl. 653. Dens Leo- nis , T. pl. 266. Leontodon , L. G. pl. 1 58 ; Pissenlit. Cal. oblong, polyphylle; fo- lioles intérieures droites égales , folioles ex- térieures ouvertes ou . réfléchies inégales; les unes et les autres renversées dans la ma- turité. Aigrettes stipitées. — Feuilles radi- cales; hampes i-flores. Taraxacum, nom qu’ Avicenne et Sérapion don- 488 CLASSE X, ORDRE I. noient à la Chicorée. Il est formé, selon quelques Auteurs, de deux mots grecs, dont l’un signifie désordre , et l’autre pointe ; ainsi nommé, à cause de l’inégalité des laciniures des feuilles. §. 1 1 1. Réceptacle nu ; semences aigrettées ; aigrettes plumeuses. LEONTODON , L. J. Lam. pl. 653. Virea , A dans. G. pl. 159. Dens Leonis , T. Cal. polyphylle sur une simple ou sur une double rangée, presque égal et calyculé , quelquefois presque imbriqué. Aigrettes sessiles. — Feuilles radicales et hampes 1- flores. Réceptacle quelquefois légèrement velu. Semences de la circonférence cou- ronnées dans quelques espèces d’un rebord membraneux. Leontodon, Dent de Lion, en grec; ainsi nommé, à cause de la forme des feuilles. Obs. Jussieu pense que le Leontodon automnal 4. — Ne devroit- on pas. rapporter au genre suivant le Çqntaurea veru- LES GI'NAROCÉÏBALÜS. 5<âi tum L. , dont les écailles du fcalÿce Sont rfilïriiSs feur les côtés de quelques dents spiniformes ? CALCITRAPA, V. J, G. pi. i63. Centau- rea, L. Carduus et Gnigus , T. V. Cluws- sttrape. Cal. formé d’écailles imbriquées, cartilagineuses , terminées par une épine ciliée ou épineuse sur ses côtés. Fleurons du disque hermaphrodites ; fleurons de la circonférence neutres. Réceptacle garni de soies roides ou de paillettes. Aigrettes ordi- nairement simples , rarement nulfes. — Feuilles simples oii piniiatifides, quelque- fois décurrentes. Calcitrapa, composé du mot latin calx , dessous du tçilon en fiançais, et d’un mot grec qui signifie je. tourné ; ainsi nommé, parce que le calyee du Cen- tauteà icüléitrapa ressemble en quelque sorte a la machine de guerre, appelée chausse-trape , qui fait tourner le pied quand pu. marche dessus. O bs. Jussieu rapporte à ce genre les espèces de Centaurée 45-55 Linn. Syst. édit. i/(. — L’aigrette est nulle dans les Centaurea calcitrapa et calcitra- poideS L. — Allioni a Observé que les semences de la circonférence du Calcitrapa solstitialis sont nues. — Gfœrtner a rétabli le genre Cnicus de Vail- lant, auquel il rapporte le Centaurea benedicta L. , dont tous les fleurons sont hermaphrodites, selon l’observation d’Adanson, et dont le calyce laineux eSt entouré d’un involucre polyphylle. SERIDIA, J. Centaurea, L. Carduus, T. Ii 3 5oZ CLASSE X, ORDRE II. Cyanus, etc. Barr. 504. Cal. Formé d’écailles imbriquées , cartilagineuses, épi— neuses-palmées à leur sommet. Fleurons du disque hermaphrodites ; fleurons de la circonférence neutres. Réceptacle garni de soies roides. Aigrettes courtes^ quelquefois ciliées. ■— Feuilles simples ou rarement pin- natifides, quelquefois décurrentes. Seridia. Nom donné par les Anciens, à l’espèce de Centaurée appelée montana par Linneus. Obs. Jussieu rapporte à ce genre les espèces de Centaurée 38-44 Linn. Syst. peget. édit. 14. §. IL Cinarocéphales vraies. Écailles du calyce inermes. JACEA ,T. J. Centaürea, L. Fl. Dan.pl. 520. Jacée. Cal. formé d’écailles imbriquées , cartilagineuses, ciliées à leur sommet, Fleu- rons du disque hermaphrodites; fleurons de la circonférence ordinairement neutres ( hermaphrodites dans le Centaürea nigra L. ). Réceptacle garni de soies roides. Ai- grettes sétacées , quelquefois ciliées ( très courtes dans le Centaürea phrygia L., mil- les ou peut-être caduques dans les Cen- taurea nigra et spinosa L. ). — Quelques espèces sufïrutescentes; feuilles simples ou pinnatifides. LES CINAROCÉPHALES. bo3 Jacea (Pl.) vient, dit-on, de jacere; ainsi nommé, parce que les tiges de quelques espèces de ce genre sont couchées. Oss. Jussieu rapporte à ce genre les espèces de Centaurée 7-26 Lin N. Syst. veget. édit. 14 , à l’exception des g, i5, 14, 1 5 , qui constituent le genre suivant. — Le Jacea nigra dont tous les fleu~ rons sont hermaphrodites, paroît devoir être rap- porté au Serratula. CYANUS,T. pl. 254; J. Centaurea L.Bluet, Barbeau , siubifoin . Cal. formé d 'écailles imbriquées , cartilagineuses , ciliées à leur sommet. Fleurons du disque hermaphro- dites ; fleurons de la circonférence plus longs que ceux du disque , neutres , irrégu- liers , à limbe multifide. Réceptacle garni de soies roides. Aigrettes courtes , légère- ment ciliées. — Feuilles simples. Cyanus (Pl. ), d’un mot. grec adopté par les La- tins, qui signifie bleu; ainsi nommé, parce que la première espèce qu’on a connue étoit à fleurs bleues. ZOEGEA , L. J. Ï/Hérit. Stirp. fasc. 3 , pl. 29. Cal. imbriqué ; écailles extérieures ciliées , écailles intérieures plus longues scarieuses entières. Fleurons du disque her- maphrodites ; fleurons de la circonférence neutres, irréguliers , alongés en languette. Réceptacle garni de soies. Aigrettes simples. — Fleurs jaunes: 504 classe x, ordre u. ZoEéEA, du nom d’un Botaniste suédois. Obs. L’Héritier a rapporté le Zoegea capetisis L.S. , au genre Relhania. Voy. Sert. Aagl. pag. 22. RIIAPONTICUM , V. J. Centaurea, L. FL Dan.pl. 519. Centaurium , T. Jacea, T. Cal. formé d’écailles imbriquées, des- séchées et scarieuses à leur sommet. Fleu- rons du disque hermaphrodites ; fleurons de la circonférence neutres. Réceptacle garni de soies roides. Aigrettes rarement simples , plus souvent ciliées. — Feuilles simples ou pinnatifi.des quelquefois décur- rentes. B.HAPorTTiCTTM (PaulÆgin.) tire son nom, se- lon quelques Etymologistes, de l’endroit où il croît : on le trouve , disent-ils, aux environs du fleuve Rha , qui coule au dessus du Pont- Euxin en Asie. Obs. Jussieu rapporte à ce genre les espèces de Centaurée 27-57 Uinn\ fyst. veget. édit. 14. — L’aigrette est simple et caduque dans le Centaurea jaeea L., et elle est formée d’un petit nombre de soies courtes , inégales dans le Centaurea splen- dehs L. CENTAUREA, L. J. Cèntauriüm Majus, T. pl. 256. CyanüS , T. Centaurée , Am- brette. Cal. formé d’écailles imbriquées, simples, entières. Fleurons du disque her- maphrodites ; fleurons de la circonférence neutres. Réceptacle garni de soies roides. LES CTNAROCÉPHALES. 5o5 Aigrettes ordinairement courtes, dentées ou ciliées. — Feuilles simples ou ailées. Centaurea ( Ilippocr. Théophr. Dioscov. PL), du nom du Centaure Chirdn , qui se guérit d’une bles- sure avec une espèce de ce genre. Oss. Jussieu rapporte à ce genre les espèces de centaurée 1-6 LiNk. Sy$t. veget. édit. 14. SERRATULA, L. J. G.pl. 162 ; Lam. pl. 666. Jacea, T.Stæhelina, L. J .Sarrète. Cal. oblong ventru où cylindrique imbriqué ; écailles muliques. Tous les fleurons herma- phrodites ; tube renflé au sommet. Anthères quelquefois appendiculées à leur base. S tig- mdtes deux, oblongs réfléchis. Réceptacle garni de paillettes. -Aigrettes simples ou plumeuses. — Herbes ou arbrisseaux. Serratula, probablement de se/rb ; «ainsi nommé, h càuse des feuilles dentées en scie dans plusieurs espèces. Qbs. Gærtnéi- rapporte à ce genre le Carduus cya- noides L. — Les fleurons de la circonférence sont femelles dans le Serratula coronata L. — Les Ser- ratula novœboracensis , prœalta, glauca , sq uarrosa , spicatà L. , dont lé réceptacle est nu , pàroissent être congénères du Chrysocoma. Gærtnèi; a formé dë ces espèces le genre Suprago. — Les espèces dont le ca- lycp.est grand , sphérique et sca vieux se rapprochent par ce caractère du Rhaponticum ou du Centaurea J u ss. j mais elles s’en éloignent par les fleurons de la circonféf-eiïce , qui sont hermaphrodites. 5o6 CLASSE X, ORDRE ÏT, §• III. Cinarocéphales anomales. Calyces uni ou pauciflores aggrégés. GUNDELIA , T. pi. 486 ; I, J. G. pl. i63; Lam. pl. rjzo. Cal. commun nul. Calyces propres turbines, obscurément tétragones, charnus à leur base , dentelés à leur limbe , 5-flores , rapprochés en tête , et portés sur un réceptacle commun sphérique chargé de paillettes concaves. Fleurs flosculeuses ; celle du centre hermaphrodite , celles de la circonférence simplement mâles. Aigrette monophjlle urcéolée , courte , ciliée à son limbe. — Plante herbacée lactescente ; feuil- les alternes épineuses , celles, du sommet de la tige décurrentes; fleurs terminales. Gundelia , -, du. nom d’un Botaniste allemand ( Gundelsheimer ) qui accompagna Tournefort dans son voyage du Levant. ECHINOPS , L. J. G. pl. 160 ; Lam. pl. 719. Echinopus, T. pl. 262. Echinope. Cal. commun quelquefois nul , quelquefois for- mé d’écailles subulées réfléchies sur le pédoncule de la fleur. Calyces propres oblongs anguleux, formés d’un grand nom- bre d’écailles inégales acuminées , hérissés de soies à leur base , i-flores. Fleur floscu- leuse hermaphrodite. Stigmates 2. Récep- LES CINAROCÉPHALES. tacle commun sphérique , nu. Semence oblongue, velue, ciliée à son sommet, en- tourée par le calyce persistant. — Plantes herbacées , quelques - unes très élevées ; feuilles alternes , épineuses , pinnatifides ; fleurs réunies en une tête sphérique sou- vent solitaire et terminale. Echinojps, Hérisson, en grec. SPHÆRANTUS , L. J. G. pi. 164; Lam. pl. 718. Cal. commun polyphylle court. Calyces propres 4-5-phylles multiflores. Fleurons du centre 2-3, hermaphrodites stériles , 5-fides , à stigma te simple ; fleurons de la circonférence 5-io, femelles-fertiles , subulés , tridentés , à stigmate double. Réceptacle. commun globuleux, hérissé de paillettes, creux intérieurement. Semences sans aigrette. — Plantes herbacées ; feuilles ordinairement décurren tes ; fleurs rappro- chées en têtes terminales ou axillaires. Sphæranthus , de deux mots grecs qui signifient sphère, fleur ; ainsi nommé, parce que les fleurs sont ramassées en têtes arrondies. *> F r ■ ' ' 1 ' . .. rft » ‘j .J. * Obs. Les Cinarocéphales ont beaucoup de rap- port avecla première section des Corymbîfères; mais elles en diffèrent par leur port, par la disposition de leurs fleurs, par leur stigmate ordinairement simple et articulé sur le style , etc. etc, 5o6 CLASSE X , ORDRE III. ORDRE II L LES CORTM BI F ÈRES, CORYMBIFÈRÆ. Y aillant a donné le nom de Corymbifères aux plantes de cette famille , parce que les fleurs forment au sommet des tiges et des ra- meaux ou dans les aisselles des feuilles, des Gorjmbes souvent très ouverts, quelquefois très rapprochés. Leurs tiges, Ordinairement herbacées, quelquefois frutescentes ou suffru- tescentes , presque toujours rameuses , portent dès feuilles souvent alternes , rarement oppo- sées.'Les fleurs sont ordinairement jaunes ou ^purpurines. Dans les fleurs flosculeuses., les fld urons: ont une couleur conforme; mais dans les fleui’S'radiées , les demi-fleurons sont quel- quefois d’une couleur différente de celle' des ffeurons.il, r - • l> -.h , h< - !■ FRUCTIFICATION. Fleurs ou entièrement flosculeuses , oü radiées. Fleurs flosculeuses ordinairement toutes hermaphrodites.; quelquefois fleurons seuls du centre hermaphrodites, et fleurons de la circonférence femelles-ferliles ou neu- LES CORYMBIFÈRES. £09 très; quelquefois, mais très rarement, fleu- rons du centre simplement mâles et fleurons de la circonférence femelles - fertiles. Fleurs radiées jamais toutes hermaphrodites; ordi- nairement fleurons seuls hermaphrodites et demi-fleurons femelles - fertiles , ou quelque- fois neutres; rarement fleurons simplement mâles ou hermaphrodites -stériles , et alors demi-fleurons femelles-ferliles. Galjce commun monophylle ou polyphy lie, simple ou caliculé ou imbriqué , ordinai- rement mulliflore. Fleurons le plus souvent quinquefides , rarement tri ou quadrifides. Demi - fleurons entiers ou dentés à leur sommet. Etamines nulles dans les fleurs femelles ou neutres , au nombre de cinq dans les fleurs hermaphrodites ou mâles ; anthères rarement distinctes ou rapprochées, presque toujours réunies en tube. Stigmate continu ou non articulé sur le style, double dans les fleurs hermaphrodites et femelles- fertiles, simple ou nul dans les fleurs neutres. Réceptacle commun nu ou hérissé soit de poils, soit de paillettes. Semences nues ou surmontées d’une aigrette. 5lO CLASSE X, ORDRE III. §. I. Réceptacle nu. Semences aigrctlêes. Fleurs Jlosculeuses . A. Ecailles du calyce non luisantes. C AC ALIA , T. pl. 258 ; L. J. G. pl. 166 ; Lam . pl. 6j3. Kleinia, L. Cacalie. Cal. simple cylindracé, entouré souvent à sa base de quelques petites écailles. Tous les fleurons hermaphrodites 5-fides. Aigrettes simples sessiles. Cacalia (DioscQr. ) , d’un mot grec qui signifie brûler, dessécher; ainsi nommé, probablement à cause des propriétés de l’espèce à laquelle on don- noit ce nom. Oss. Les espèces dont la tige est frutescente , ont les feuilles cylindriques et charnues ; celles dont la tige est herbacée, ont les feuilles planes non succulentes. EUPATORIUM , T. pl. 259 ; L. J. G. pl. 16 6 ; Lam. pl. 672. Eupatoire. Cal. oblong , formé d’écailles imbriquées iné- gales , ordinairement pauciflore. Tous les fleurons hermaphrodites 5 - fides. Styles profondément bifides , et souvent plus longs que les fleurons. Aigrettes simples ou ci- liées, sessiles. — Tiges frutescentes ou her- bacées y quelquefois grimpantes ; feuilles 5n LES CORYMBIFÈRES. ordinairement opposées, rarement verti- cillées ou alternes ; fleurs purpurines dis- posées en corymbes terminaux ou axil- laires. Eupatorium ( Dioscor. Pl. ) ; ainsi nommé de Mithridate , roi du Pont, surnommé Eupator. O BS. Lamarck regarde comme congénères du Cacalia , les espèces d’Eupatoire dont le calyce n’est pas imbriqué. AGERATUM, L. J. G .pl. i65; ~LAM.pl.6j2. Cal. ovale - cylindrique, polyphylle sur 2- 3 rangées; folioles presque égales, très ouvertes dans la maturité. Tous les fleu- rons hermaphrodites 4-fides. Aigrettes ses- siles, formées de 5 folioles aristées. — Feuilles inférieures opposées; fleurs de cou- leur bleuâtre disposées en corymbes termi- naux. Agératum (Dioscor. Pl. ) , c’est-à-dire , qui ne vieillit pas , en grec j parce que cette plante conserve long-temps son éclat. CONYSA , T. pl 259 ; L. J. G. pl. 166 ; Lam. pl. 697. Cal. arrondi ou ovale-cylin- drique , formé d’écailles imbriquées, ordi- nairement acuminées. Fleurons du disque infundibuliformes , 5-fides , hermaphrodi- tes; fleurons de la circonférence filiformes, 3- dentés , femelles-fertiles. Aigrettes sim- i 512 CLASSE X, ORDRE III. pies, sessiles. — Plantes herbacées ou fru- tescentes ; feuilles rarement décurrentes ; fleurs disposées en corymbes terminaux. Conysa vient , selon Ambrosinus, d’un mot grec qui signifie gale , démangeaison ; parce que les An- ciens se servoient de la Conyse pour guérir la gale. BACCHARIS , L. J. G. pl 166 ; Lam. pi 698. Conysa, T. Baccante. Ce genre est peu distinct de celui* du Conysa, dont il diffère seulement par le calyce très ou- vert dans la maturité, et par les fleurons femelles , à limbe presque entier , mêlés parmi les hermaphrodites. Baccharis ( DiosGor. Pl. ), du nom de Bacclius. CHRYSOCOMA , L. J. G. pl 166; Lam. pl 698. Conysa , T. Ghrysocome. Cal. hé- misphérique ou ovoïde, imbriqué; écailles oblonçues, convexes en dehors. Tous les fleurons hermaphrodites 5-fides. Style court. Aigrettes simples, sessiles, ordinairement ciliées. — Herbes ou sous - arbrisseaux ; fleurs souvent disposées en corymbes ter- minaux. Chrysocoma ( Dioscor. Pl. ), c’est-à-dire , che- velure d’or , en grec. Obs. Le Chrysocoma graminifolia L., dont les fleurs sont radiées , ne doit-il pas être rapporté au genre Solidago , ou au genre Erigeron? Juss. R. Écailles LES CORYMBIFÈRES. 5x3 B. Ecailles du calyce scarieuses , ou membraneuses luisantes. ELICHRYSUM , T. pi. 259; G. pi. i 66.; Lam. pl. 693. Gnaphalium, Filago , Xeranthemüm , L. J. Cal. imbriqué ; écailles obtuses, scarieuses, ordinairement colorées , inégales. Tous les fleurons her- maphrodites 5-fides. Aigrettes sessiles sim- ples, quelquefois dentelées ou ciliées. Elichrysum (Dioscor.), or des marais , çn grecj ainsi nommé, à cause de l’éclat des fleurs, Obs. II faut rapporter à ce genre les espèces de Gnaphalium, Filago et Xeranthemum , dpnt les fleu- rons sont tous hermaphrodites , dont l’aigrette est simple , et dont le réceptacle est nu , savoir , les Gnaphalium orientale, cymosum, Stœchas , teretifo- liurti , màrgaritaceum , dioicum (i) L. , patulum Berg., angustifbliunt, auricu/atum , retus um , cas - pitosum , serpil/ifolium , ericoides , e te. Lam. Dict. FILAGO, Vaill. G. pl. 166 ; L. J. Gnapha- (1) On trouve sur certains individus de cette espèce, des fleurs stériles qu’cm regarde njalù propps comme mùles, selon l’ol»servation de Pollich , puisqu’elles ne servent nullement h la fécondation des fleurs des individus fertiles; et on trouva sur d’autres individus , des fleurs fertiles composées de fleu- rons qui sont tous hermaphrodites. Les individus fertiles s’élè- vent plus que les stériles, et leur calyçe est moins vîvemçnt coloré. i Kk 2. 5l4 CLASSE X, ORDRE III. lium, Xeranthemum, L. J. Différence du genre précédent, selon Gærlner; fleu- rons intérieurs hermaphrodites ordinaire- ment stériles, fleurons extérieurs femelles et toujours fertiles. Filago, c’est-à-dire, herbe filamenteuse ou co- tonneuse. Obs. Ce genre qu’on peut diviser en plusieurs sections, d’après la forme du calyce, d’après la fé- condité ou la stérilité des fleurons du disque, d’après les écailles du calyce ouvertes en étoile ou serrées; enfin, d’après les fleurs solitaires ou rapprochées, renferme un grand nombre d’espèces . telles que les Filago germanica, montana, gallica , arvensis L. , Gnaphalium uliginosuni , sylvaticum , luteo album, undulatum L. , crispum Berg. , spatulatum , spica- tum, etc. etc. Lam. Dict. ARGYROCOME , G. pl. 167 ; Lam. pl. 6g3. Gnaphalium , Xeranthemum, L. J. Cal. formé d’écailles imbriquées scarieuses lui- santes, les intérieures plus longues colorées ouvertes en étoile. Fleurons hermaphro- dites et femelles-fertiles mêlés. Aigrettes pénicillées ou entièrement plumeuses. Argyrocome , chevelure d'argent , en grec. Obs. Gærtner rapporte à ce genre les espèces de Xeranthemum et de Gnaphalium Linn. , dont les écailles intérieures du calyce imitent un rayon , dont le réceptacle est glabre , et dont l’aigrette est plumeuse ou pénicillée. LES C O R Y M B I F È R E 3. 5l5 ANTENNARIA , G. pl. 167. Gnaphalium, Filago, L. J. Cal. arrondi, imbriqué; écailles scarieuses, obtuses, inégales. Fleu- rons hermaphrodites et femelles-fertiles mê- lés. Aigrettes sessiles, simples , pénicillées. Antennaria; ainsi nommé, parce que les rayons des aigrettes ressemblent en quelque sorte aux an- tennes de certains insectes. Oss. Nous avons rapporté à Y Elichrysum le Gnaphalium dioicum L., parce que les fleurons des individus fertiles sont tous hermaphrodites, et parce que les aigrettes nous ont . toujours paru simples dans les individus que nous avons observés. — Il semble que VAntennaria seroit plus distinct du genre précédent, s’il comprenoit toutes les espèces dont les rayons des aigrettes sont pénicellés; alors le ca- ractère essentiel de V Argyrocome seroit fondé sur les aigrettes plumeuses. — Il faut rapporter à VAn- tennaria de Gærtner le Filago leontopodium L. , les Gnaphalium seriphioides , mucrcnatum, muricatum , teretifolium, grand ijlorum Berg., crassifoliurn, dis- Colo/um F. , candidissimum Lam. Di et. §. II. Réceptacle paléacé. Semences nues ou ( très rarement ) presque nues. Fleurs flosculeuses. Ecailles du calyce souvent scarieuses. MICROPUS , L. J. Cav. PL Hisp. pl 35 ; Lam. pl. 694 ; G. pl. 164. Gnaphalodes Rkî 5l6 CLASSÉ X, ORÜRE III. T. pL &6t. Cal. double; l’un et l’autre 5-phylle. Fleurons du disque hermaphro- dites stériles ; fleurons de la circonférence femelles- fertiles ( dépourvus de corolle ? ). Semences comprimées, nues , renfermées dans les paillettes du réceptacle ou dans les écailles caljcinales dont les bords sont devenus connivens. — Fleurs axillaires. Micropus, petit pied, en grec. ÈVAX, G. pi. i65 ; Lam. pl. 694. Filago , L. J. Cal. presque globuleux imbriqué , muni de bractées disposées en forme d’in- volucre; écailles oblongues acuminées ser- rées, dégénérant insensiblement en paillettes du réceptacle. Fleurons du disque 7-10., infundibuliformes , 4-dentés, hermaphro- dites stériles; fleurons de la circonférence nombreux , filiformes , très courts, entiers, fertiles. Réceptacle subulé ou cylindrique , hérissé de paillettes formées par les écailles caljcinales. Semences nues. Evax. Nom d’un roi d’Arabie, qui a écrit sur les vertus des plantes. O BS. Gærtner rapporte à ce genre le Filago pyg- maa ou Filago acaulis L. Cette plante, selon l’ob- servation de Cavan. Pl. Hisp. p. 25, est tantôt dé- pourvue de tige et tantôt catiîescente. GNAPHALIUM, T. pl. 261; G. pl. i65- LES C0RYMBIFÈRE9. 5*7 Athanasïa ( maritima ) , L. J. Cal. hé- misphérique, imbriqué; écailles oblongues serrées tomenteuses. Tous les fleurons her- maphrodites, 5-fides, dilatés et comprimés inférieurement , creusés à leur base d’une échancrure dans laquelle est engagél’ovaire. Aigrettes nulles. &NAPHAI.ÏU5Î ( Dioscor. PI. ) vient d’un mot grec qui signifie duvet; ainsi nommé, parce que l’espèce rapportée kce genre est cotonneuse. Obs. Gærtner observe que le genre Gnaphalium T, doit être conservé, à çause de la structure sin- gulière dçs fleurons. XERANTHEMUM , T, pL 284 ; G. pi. ï65 ; L. J. Lam. pl. 692. Cal. formé d’écaijlfs imbriquées sqarieuses inégales , les intérieures plus longues colorées lui- santes ouvertes en étoile. Fleurons in- fundibuli formes, 5-fides; ceux du disque nombreux hermaphrodites fertiles , ceux de la circonférence en- petit nombre fe- melles et stériles. Semences du disque sur- montées d’une aigrette formée de cinq soies , celles de la circonférence avortées nues. XbriINThîmum , Jleur sèche , en grec; ainsi nom- mé, à cause du calyce qui est scarieux. Obs. Le caractère générique du Xeranthvmum L. 5 Kk 3 5l8 CLASSE X, ORDRE IIL ne convient , selon l’observation de Gærlner, qu’au Xeranthemum annuum ; les autres espèces de Xeran- themuni appartiennent, les unes au genre Argyro- coiue, et les autres au genre Eliclirysum. ATIIANASIA, L. J. G. pl. i65 ; Lam. pi. 670. Lonas Adans. G. pi. i65. Cal. ovoïde ou presque globuleux imbriqué ; écailles serrées. Tous les fleurons herma- phrodites. Semences surmontées d’une ai- grette 3 - polyphylle courte ( Alkanasia crUhmifolia L. ) , ou couronnées, d’un re- bord membraneux tronqué obliquement et denté ( Ailianasia annua L. , ou Lonas Adans. ). — Herbes ou sous- arbrisseaux ; feuilles entières ou multifides ; fleurs termi- nales disposées en corymbe ou très rap- prochées , rarement presque solitaires. ■AthA'Ttasia , immortalité , en grec; ainsi nommé, à pause do la durée des fleurs. SANTOL1NA , T,; PA 260; L. J. G. pl i65; Lam. pl. 671. Santoline. Cal. hémis- phérique imbriqué ; écailles oblongues ser- rées inégales. Tous les fleurons herma- phrodites. Semences nues. — Herbes et sous- arbrisseaux; feuilles simples tuberculeuses très petites, ou bipinnées; fleurs souvent solitaires et situées au sommet des rameaux. Santolina, de sanctas, c’est-à-dire, herbe .'■ointe ; LES CORYMBIFÈÊES. 5l9 ninsi nommé, selon les Auteurs, à cause de ses grandes vertus, ANACYCLUS, L. J. G. pl i65; Lam. pl. 700. Cotula , T. Cal. hémisphérique imbriqué ; écailles mucronées inégales. Fleurons du disque hermaphrodites ; fleu- rons de la circonférence femelles-fertiles , à limbe entier. Réceptacle conique. Semen- ces membraneuses sur les bords, crénelées ou simplement échancrées à leur sommet. — Feuilles multifides ; fleurs terminales. Port de Y Anthémis. Anacyclus, formé de- deux mots grecs qui signi- fient per circulum ; ainsi nommé , à cause de la forme des fleurs. §. III. Réceptacle paléacé. Semences nues ou non aigrettées. Fleurs radiées. ANTHEMIS , L. J. G. pl. 169 ; Lam. pl. 683. Chamæmelum , T. pl. 281 ; G. pl. 168. Buphtalmum , Cotula , T. Camomille. Cal. hémisphérique imbriqué ; écailles pres- que égales , un peu membraneuses sur leurs bords , quelquefois scarieuses. Fleurons hermaphrodites ; demi-fleurons nombreux lancéolés femelles-fertiles. Semences sou- vent couronnées d’un rebord presque entier. 520 CLASSE X, ORDRE III. — Feuilles ordinairement multifides; fleur* presque toujours situées au sommet des rameaux ; demi - fleurons blancs ou jau- nâtres , nuis ou sujets à avorter dans une variété de Y Anihemis nobilis L. Anttuïmis (Dioseor. Pl.), formé d’un mot grec qui signifie Jlaur. Obs. Le calyce est comme muni de bractées dans l’ Anthémis arabica L. — L’ Anthémis pyrethrum L., qui croit aux environs de Montpellier , est une es- pèce intéressante par la beauté de ses fleurs et par l’élégance de son feuillage. Sa racine, dont la saveur est âcre et brûlante, est employée contre les maux de dents, les catarres , etc. — L 'Anthémis tinctoria que l’on trouve dans les dépârtemens méridionaux de la France, et qui mérite d’être cultivée comme plante d’ornement dans les parterres , passe pour vulnéraire, apérilive et détersive. On s’en sert dans la teinture, et elle communique à la laine une belle couleur jaune. ACHILLE A , L. J. G. pl. 168 ; Lam. pl. 683. Millefoltum , Ptarmica , T. pl. 283. Mille feuille. Cal. ovoïde imbriqué ; écailles étroites inégales serrées. Fleurons herma- phrodites; demi-fleurçus 5-io, courts, tri- dentés, femelléS-fertilés. Réceptacle plane. Semences sans rebord à leur sommet. — Plantes ordinairement herbacées , rarement suffrutescentes ; feuilles multifides dans le LES CORTMBIPÈRES. 52* Millefolium T. , lancéolées serrées dans le Plarmica T. ; fleurs presque toujours dis- posées en corymbes terminaux; demi-fleu- rous jaunes ou blanchâtres, rarement pur- purins. AcHittiA (Théophr. Dioscor. PI.); ainsi nommé , parce que Achille employa la Millefeuille com- mune pour guérir une blessure de Télèphe. ERIOCEPHALUS, L. J. G. pl. 168; Lam. pï. 717. Cal. double ; l’extérieur 5-phylle , l’intérieur monophylle et 5-fide; un duvet faineux très épais situé entre les deux ca- Ivces. Fleurons peu nombreux mâles; demi- fleurons , environ 5, courts, trifides, fe- melles-fertiles. Paillettes du réceptacle ci- liées-lanugineuses. Semences velues. — Ar- brisseaux; feuilles un peu épaisses, liné- aires , entières ou divisées ; fleurs termi- nales, disposées en corymbe ou en panicule. Calyce 5-phylle et simple dans YErioce- phalus racernosus L. Eriocephalus , tète laineuse, eu grec. BUPHTALMUM , L. J. G. pl. 169; Lam. pl. 682. Astéroïdes, Asteriscüs, T. pl. 283. Cal. imbriqué ; folioles ou égales et plus courtes que les demi-fleurons dans 1 Astéroïdes T., ou inégales, les extérieures Ü22 CLASSE X , ORDRE III. plus longues que les demi -fleurons dans I’Asteriscus T. Fleurons hermaphrodites; demi-fleurous femelles- fertiles. Semences des fleurons et sur-tout des demi-fleurons presque membraneuses sur leurs côtés , or- dinairement surmontées d’un rebord plus ou moins incisé, quelquefois presque folia- cé. — Herbes ou arbrisseaux ; feuilles al- ternes ou opposées , presque toujours en- tières ; fleurs souvent terminales. Büphtalmum (Dioscor. PL), (EU de Bœuf, en grec ; ainsi nommé, à cause de la forme des fleurs. Obs. Les semences du Buphtalmum heliantoides L., ne sont point surmontées d’un rebord, selon Hal- ler. L’Héritier a donné une belle ligure de cette plante, Stirp.pl. 45. ENCELIA , Adans. J. Lam. pl. 70g. Cal. poljphylle simple ; folioles égales. Fleurons hermaphrodites ; demi - fleurons neutres. Semences ovales comprimées-planes , ci- liées sur leurs bords, échancrées à leur som- met, renfermées chacune dans une pail- lette membraneuse et condupliquée. — Tige presque ligneuse; feuilles alternes entières Innerves ; fleurs pédonculées axillaires ou terminales presque solitaires. Encei.ia , du nom d’un Chimiste allemand. MILLER! A , L. J. G.pl. 168; Lam.;;/. 710. Les corymbtfères. 5j23 Flaveria ( Chiloensis ) , J. Cal. simple, 2-3-partite. Fleurs à peine radiées; fleu- rons mâles ou hermaphrodites-stériles ; un seul demi-fleuron femelle-fertile. Semence glabre striée. — Herbes ou arbrisseaux ; feuilles opposées , tri ou quinquenerves. Mil le ri a , du nom d’un Botaniste anglais. Obs. Le Réceptacle est lamelleux dans le Mil - leria quinquejlorà L. , ou dichotoma C avais’ . PI. Hisp.pl. 82 ; mais il paroit nu dans le Milleria bi- Jlora L. , et dans le Flaveria Chiloensis Juss., ou Milleria contrayerva Cavan. PI. Hisp. pl. 4. En rapportant au Milleria le Flaveria Chiloensis Juss., nous ne pensons pas, comme le célèbre Botaniste espagnol, qu’il faille supprimer le geure Flaveria; nous croyons au contraire qu’on doit lui rapporter le Piqueria trinervia Pl. Hisp. pl. 255 , qui nous paroit être la même plante que le Flaveria Dombeyada J. , ou qui est au moins congénère. lYous devons cependant convenir que le nom de Flaveria est devenu impropre , puisque l’espèce de ce genre, qui est employée pour, la teinture en jaune , doit être rapportée au genre Milleria. SIGESBEGKIA , L. J. G. pl. 168.; Lam. pl. 687. Cal., polypbplle sur une simple range'e, entoiu’é de 5 folioles deux fois plus grandes que; le calice, ti-qs ouvertes , et hé- rissées de poils glandulifères. Fleurs jà dcini- radiées ; fleurons hermaphrodites ; demi- 5^4 CLASSE X, ORDRE Ilï. fleurons 3-5 , tournés du même côté , fe- melles-fertiles. Semences anguleuses sca- bres, enveloppées par les paillettes du ré- ceptacle. — Plantes herbacées; feuilles op- posées , pétiolées ou amplexicaules rudes au toucher , presque trinerves ; fleurs pé- donculées , terminales et axillaires. Sigesbeckia , du nom d’un Botaniste russe. O bs. Les corolles du centre et celles de la circon- férence sont presque uniformes dans l’espèce rap- portée du Pérou parDoinbey , et décrite par L’Héri- tier Stirp. pl. iy, sous le nom de Sigesbeckia Jloscu- losa. — L’espèce appelée par Linneus Sigesbeckia occi- dentalis, dont le calyce est imbriqué, dont les demi- fleurons sont presque toujours solitaires et 2'-dentés au sommet, dont les semences sont velues, etc. etc. , ne doit pas appartenir au Sigesbeckia. On ne doit pas non plus la rapporter au Milleria , à cause de ses fleurons hermaphrodites-fertiles, et de son réceptacle paléacé. Gærtner en a fait un genre sous le noni de Phaethusa. POLYMNIA , L. J. G. pl. 174; Lam. pl.yiu Cal. simple 5-phylle ouvert ; folioles oblon- gues acuminées, un peu plus grandes que la fleur. Fleurons mâles ou hermaphrodites- stériles; demi-fleurons 5-io, tridenlées ou échancrées, femelles-fertiles. Paillettes exté- rieures du réceptacle (calyce intérieur, L. ) ovales acuminées concaves , paillettes mte- LES COR.YMBI F t R E S. 5i5 rieures plus petites lancéolées amincies à leur base. Semences ovées à rebours. — Feuilles rudes au toucher , opposées ou al- ternes ; fleurs terminales. Polymnia , nom poétique. Oss. La plante appelée par Jacquin WeAelia , dont les semences sont aigrettées , etc. etc. ne peut pas être congénère du Polymnia. Juss. — Le Polym- nie. n’est jjas le seul genre où les paillettes dn récep- tacle soient d’une forme différente : le Chrysogonum , le Parthenium , etc. en fournissent des exemples. Gærtn. BALTIMORA , L. J. G. pl. 169 ; Lam. pl. 709. Cal. simple polyphylle cylindrique. Fleurons 10 -12 , hermaphrodites- stériles; anthères noires un peu saillantes. Demi- fleurons 5 , tridentés , femelles -fertiles. Se- mences triquètres. — Plante herbacée; tige tétragone ; feuilles opposées , rudes au tou- cher , trinerves ; fleurs terminales et axil- laires portées sur des pédoncules simples et inégaux. BAitiMORA, du nom d’une ville du Mariland. ECLIPTA , L. J. G. pl. 169; Lam. pl. 68 7. Bidens, T. Cal. poljphylle; folioles ova- les -acuminées , presque égales, disposées sur deux rangs. Fleurons 4-fides , 4-andres , hermaphrodites ; demi-ftaurons nombreux 5 2.6 CLASSE X, ORD 11 E II L linéaires, femelles-fertiles. Semences ellip- tiques comprimées. — Plantes herbacées ; feuilles opposées, rudes au toucher , presque trinerves; fleurs pédonculées, axillaires et terminales. Eclipta, formé du mot latin Ecliptica; ainsi nom- mé, parce que les liabitans de Ternate regardent cette plante comme un excrément que produit le soleil, au moment où il est éclipsé. Voy. Rumm. vol. 6, p. 44* IV. Réceptacle paléacé. Semences sur- montées de dents ou d’arêtes. Fleurs pres- que toujours radiées. A. Fleurs Jlosculeuscs. SPILANTHUS , L. J. G. pl. 167 ; Lam. pl 66 8. Cal. hémisphérique, polyphylle sur une double rangée , égal. Fleurons souvent 4-fides et 4-andres, hermaphrodites. Se- mences surmontées de deux arêtes sétacées glabres caduques. — Herbes à feuilles op- posées ; fleurs solitaires axillaires ou plus souvent terminales; réceptacle souvent co- nique. Spilanthus, de deux mots grecs qui signifient tache, fleur; aiusi nommé , à cause du contraste de la couleur des anthères et des corolles. Oss. La plupart des espèces de Spilanthus ont une saveur poivrée et brûlante. . \ M LES CORYMBIFÈRES. 627 BIDENS , T. pl. 262; L. J. G. pi 167; Lam. pl. 668. Chanvre aquatique. Cal. poljphjlle sur une double rangée; folioles inégales-, les extérieures ordinairement plus longues et ouvertes. Fleurons 5-fides , her- maphrodites ( ceux de la circonférence quelquefois alongés en languette et néan- moins souvent staminifères). Semences sur- montées de 2-5 arêtes scabres, persistantes. — Plantes herbacées ou rarement frutes- centes; feuilles presque toujours opposées, quelquefois ailées ; fleurs axillaires ou ter- minales. Bidens , fourchu ou à deux dents, en latin. B. Fleurs radiées. VERBESINA, L. J. G. pl. 171 ; Lam. pl. 686. Bidens , T. Cal. polyphylle sur une double rangée , presque égal ou rarement 1- phylle multipartite. Fleurons hermaphro- dites; demi-fleurons peu nombreux, fe- melles-fertiles. Semences surmontées de 2- 3 arêtes persistantes. — Plantes herbacées ou frutescentes; feuilles rudes aù toucher, opposées ou plus rarement alternes ; fleurs axillaires ou terminales, V srbesika ; ainai nomnjé , parce que la première î>28 CLASSE X, ORDRE III. espèce connue a les feuilles semblables à celles de la Verveine. O BS. Le Verbesina nodiflora L. a le réceptacle nu , et les semences des fleurons différentes de celles des demi-fleurons. Gærtner en a fait un genre Sous le nom de Synedrella. — Cavanilles rapporte au genre Galinsoga le Verbesina lijlora du Mus. d’Hist. Nat. de Paris. Voy. Pl. Hisp. vol. 3 ,p. l&,pl. 281. COREOPSIS, L. J. Qr.pl. iji ; Ram. pl. -704. Bidens , Corona Solis , T. Cal. poly- phylle sur une simple rangée , souvent ca- lyculé. Fleurons hermaphrodites ; demi- fleurons neutres. Semences comprimées , membraneuses sur les bords , munies à leur sommet de 2-3 arêtes. — Herbes droites ; feuilles ordinairement opposées , multifides dans quelques espèces ; fleurs axillaires et plus souvent terminales. CoREoPsrs , figure de punaise, en grec ; ainsi nommé , à cause de la forme des semences. S AN VIT ALI A , Güalteri ; Lam. Journ. d'Hist. Nul. ?i°. 17, et illust. pl. 686. Cal. hémisphérique , polyphylle sur une double rangée. Fleurons hermaphrodites ; demi- fleurons femelles-fertiles. Semences de forme différente ; celles du disque cunéiformes comprimées , velues et ciliées sur leurs bords , nues à leur sommet ; celles de la circonférence LES CORYMBIFÈÊES. 529 circonférence surmontées de trois dents su- bulées et divergentes. — Herbe à tiges cou- chées et étalées; feuilles trinerves, la plupart opposées ; fleurs terminales , solitaires , sessiles, munies à leur base de bractées dis- posées en forme d’involucre. Sanvitalia , du nom d’une famille de Parme. ZINNIA, L. J. G. pl. 172 ; Lam. pl. 685. Cal. oblong imbriqué; écailles arrondies, inégales, roides, serrées. Fleurons herma- phrodites; demi-fleurons entiers ou échan- crés femelles-fer tiles, marcescens et persis- tans. Semences comprimées; celles du dis- que surmontées de deux arêtes subulées, celles de la circonférence souvent nues. — Herbes à feuilles presque toujours opposées; fleurs solitaires terminales ; demi-fleurons jaunes, ou rougeâtres, ou purpurins. Zinnia, du nom d’un Botaniste allemand. O BS. Le Zinnia violacea Cav. PL Hisp.pl. 81 , mérite d’augmenter le nombre des plantes destinées à l’ornement des jardins. Cette belle espèce, origi- naire du Mexique, est cultivée dans le jardin du Mus. d’Hist Nat. Elle se distingue par sa tige haute de trois pieds , par ses feuilles ovales-aigues sessiles presque connées , par ses fleurs d’une belle couleur violette, grandes à peu près comme celles de l'ester çhinensis , et par les paillettes du réceptacle qui sont frangées à leur sommet. 2. . L 1 b'ào CLASSE X, ORDRE III. SILPHIUM , L. J. G. pl. 171 ; Lam. pi. 707. Cal. imbriqué raboteux ; écailles lar- ges. Fleurons mâles ou hermaphrodites- stériles ; demi - fleurons femelles - fertiles. Semences ovales-arrondies, comprimées- planes, échancrées au sommet ou bicornes. — Herbes ordinairement très élevées ; tige cylindrique ou anguleuse; feuilles presque toujours opposées , rarement alternes ou verticillées , rudes au toucher ; fleurs axil- laires et terminales, Silphium , nom que Théophraste, Dioscoride et Pline ont donné à une espèce de Lcuerpitium . Oss. Gærlner rapporte à ce genre le Polymnia Tetrcigonotheca Lixn. HELIANTHUS, L. J. G. pl 172; Lam. pi. 706. Corona Solis , T. pl. 279. Hé- lianthe, Soleil. Cal. imbriqué raboteux; folioles oblongues , ouvertes et même réflé- chies à leur sommet. Fleurons ventrus dans leur partie moyenne, hermaphrodites; demi- fleurons ovales-oblongs, très grands , neu- tres. Semences surmontées de deux paillettes acuminées , caduques. — Herbes souvent très élevées; feuilles opposées ou alternes; rudes au toucher , fleurs axillaires ou termi- nales; disquequelquefoisd’un noir pourpre. Helianthus ( Pl. ), Fleur du Soleil , en grec. LES CORYMBIFÈRES. 53l Obs. ~L' Helianthus annuus L. , cultivé depuis très long-tempsen Europe, est originaire du Pérou. Cette plante qui s’élève jusqu’à douze pieds de hauteur , et dont les^fleurs , d’un jaune soufre, sont des plus grandes que l’on connoisse , est employée' pour orner les parterres et les bosquets. On ne s’est pas encore beaucoup occupé de l’usage dont pourroient être ses différentes parties- dans l’économie domes- tique. On sait seulement que la piaule, contient du nitre tout formé, et que ses semences , dont on nourrit la volaille dans certains pays , sont de nature oléagi- neuse. — L 'Helianthus tuberosus L. , (le Topinam- bour) qui croît naturellement au. Brésil , est cultivé à cause des ressources que procurent ses racines for- mées de plusieurs tuberculçs charnus blancs inté- rieurement et rougeâtres en dehors , à peu près semblables à ceux de la pommé ‘'de terre ( Solarium tuberosum L.), mais moins npurrissans. On a ob- servé que ces tubercules multipli oient considérable- ment, et qu’un seul en produisoit plus de quarante* HELENIUM , L. J. Lam. pl. 688. Corona Solis,T. Helenia, G. pi. 169. Cal. simple multipartite ; divisions oblongues aiguës, presque égales. Fleurons hermaphrodites ; demi - ileurons 3-lobés , femelles - fertiles. Réceptacle nu dans le disque, garni de paillettes à la eirconférenoe. Semences ve- lues , surmontées de 5-paillettes. — Herbes ; feuilles alternes décurrentes ; fleurs termi- nales , solitaires ou disposées en corymba. Ll 2 53a CLASSE X, ORDRE III. Helenium (Dioscor. PI.) 5 du nom de l’épouse de Ménélas roi de Sparte; parce que, selon la Table, la plante que les Grecs uommoient Helenium na- quit de ses larmes. OBS. Dans l’Helenium qucidridentatum. La Bil- lard. Act. Soc. Hist. Natur. pag. 22, p/. 4, les fleu- rons sont quadridentés et tétrandres. RUDBECKIA , L. J. G. pl. 172 ; Lam. pl. 705. Corona Solis , T. Cal. poly- phylle sur deux ou trois rangées , ré- fléchi dans la maturité. Fleurons herma- phrodites; demi-fleurons oblongs pendans, neutres. Réceptacle conique. Semences oblongues , surmontées d’un petit rebord membraneux entier ou denté. — Herbes à feuilles alternes, rudes au toucher dans quelques espèces; fleurs ordinairement ter- minales ; disque quelquefois d’un non- pourpre; demi-fleurons de couleur pur- purine dans le Rudbeckiapurpured L. Rudbeckia, du nom d’un Botaniste suédois. GALARDIA , Fougeroux , Act. Paris. 1786. J. Lam. pl. 708. Cal. polyphylle sur une double rangée , presque égal et ouvert. Fleurons hermaphrodites; demi - fleurons élargis au sommet, 3-fides , neutres. Se- mences turbinées, surmontées de 5-8 pail- lettes dilatées et scarieuses à leur base , su- LES C ORYMBI PÈRES. 533 bulées à leur sommet. — Herbe rameuse à sa base ; feuilles alternes ; fleurs soli- taires terminales portées sur de longs pé- doncules ; disque de couleur brunâtre; languettes rouges à la base , jaunes au sommet Gala rdi a , du nom d’un Français qui , aux devoirs de la magistrature , réunissoit comme délassement , la culture des plantes et l’étude de la Botanique. ALCINA, Cav. PL Hisp. n°. 14 ,pl. i5. Cal. 5-phjlle plane ouvert, très grand. Fleurons hermaphrodites - stériles ; demi - fleurons presque en cœur ou ovales - échancrés , concaves , femelles-ferliles. Réceptacle hé- misphérique. Semences surmontées de 5 dents ou tubercules dont un est perforé. — Herbe à feuilles connées comme dans le Dipsacus ; fleurs solitaires dans la dicho- tomie ou terminales , portées sur de longs pédoncules. Alcina , du nom d’un Espagnol qui a écrit sur l’Histoire naturelle des Pliilipinnes , où il avoit fait un long séjour. O BS. L’espèce de ce genre décrite par Cavanilles croit naturellement au Mexique. Elle est cultivée depuis trois ans au jardin du Mus. d’Hist. FTatur. de Paris. AGRIPHYLLUM , J. Afuleja , G. pi 171. L 1 3 534 CLASSE X, ORDRE IX ï. Gorteria, L. Lam. jjI. rjoz. Cal. poly- phylle raboteux ; écailles dentées - épi- neuses, disposées sur une triple rangée, les extérieures réfléchies. Fleurons herma- phrodites ; demi - fleurons très longs 3- dentés , munis d’anthères stériles et dépour- vus de style. Réceptacle alvéolé; alvéoles i-flores et i-spermes, formées par les pail- lettes réunies à leur base. Semences tur- binées velues, surmontées de plusieurs pail- lettes courtes. — Arbrisseau incane; feuil- les alternes, dentées-épineuses comme celles du Houx ; fleurs au sommet des rameaux. Agtuphyllum , feuille de Houx, eu grec. O BS . Nous croyons pouvoir faire disparoître la confusion qui se trouve dans plusieurs Auteurs, au sujet du Gorteria fruticosa , en observant que Lin- neus et Bergius ont donné chacun à une espèce dif- férente le nom de Gorteria fruticosa. Plusieurs Bo- tanistes, tels que Reiclïard , Murray et Linneus lui- même Mant. pl. 477 j. ont cru, trompés sans doute par l’identité du nom, que ces deux plantes n’étoient qu’une seule et même espèce. Il est néanmoins évi- dent qu’elles sont très distinctes. L’une, savoir, le Gorteria fruticosa de Bergius, a les feuilles opposées ; et l’autre, savoir, le Gorteria fruticosa de Linneus Sp. Tl. ou Gorteria astéroïdes L.F.S. cultivée depuis long-temps dans le jardin du citoyen Cels, a les feuilles alternés. Ainsi le Gorteria fruticosa de Berg. LES CORYMBIFÈRES. 535 mentionné dans le Mantissa et dans Reichard sons le nom d ' Atractylis oppositifolia, est une espèce réel- lement distincte du Gorteria Jruticosa Linn. Sp. Pl. Voy. Ait. Hort. Kew. §. V. Réceptacle paléacé , rarement velu. Semences aigrettées. Fleurs radiées. • I f A. Réceptacle velu. ARCTOTIS , G. pl. 172 ; L. J. Lam. pl. yi5. Cal. hémisphérique imbriqué; écail- les inégales, les intérieures scarieuses au sommet. Fleurons mâles ou hermaphrodites fertiles; demi-fleurons 3-dentés, neutres ou femelles - fertiles. Réceptacle alvéolé. Se- mences velues, surmontées d’une aigrette simple 4-8-plrylle. — Feuilles simples ; fleurs terminales. Arctotis, d’un mot grec qui signifie Ours; comme si l’on disoit, plantes dont les semences sont velues comme un ours. Obs. Gærtner rapporté à ce genre toutes les es- pèces A' Arctotis L., dont le réceptacle est velu, et dont l’aigrette des semences est simple. B. Réceptacle paléacé. URSINIA , G. pl. 174; Lam. pl. 716. Arc- totis , L. J. Cal. hémisphérique imbri- qué; écailles coriaces, scarieuses sur leurs 536 CLASSE X , ORDRE III. bords et au sommet , inégales. Fleurons hermaphrodites ; demi - fleurons oblongs , entiers, femelles-stériles ou neutres. -Ré- ceptacle plane. Semences glabres, surmon- tées d’une aigrette composée , l’extérieure scarieuse et 5-phylle, l’intérieure 5-radiée et sétacée. — Feuilles mujtifides ; fleurs ter- minales. Ursinia. Du nom d’un Botaniste allemand. Obs. Ce genre renferme les espèces à'Arctotis L. dont le réceptacle est lamelleux, et dont l’aigrette des semences est composée. TRIDAX, L. J. Cal. cylindracé imbriqué; écailles ovales-oblongues, dj^pites. Fleurons hermaphrodites ; demi- fleurons 3-parti- tes , femelles-fertiles. Semences surmontées d’une aigrette simple, sétacée, formée de plusieurs rayons. — Plante herbacée ram- pante ; feuilles opposées; fleurs solitaires terminales. Tridax (Théophr. ), nom que les Grecs don- noient à la Laitue. AMELLUS , L. J. G. pl. i73 ; Lam. pi. 682. Cal. presque hémisphérique imbriqué ; écailles linéaires , serrées. Fleurons herma- phrodites ; demi-fleurons oblongs obscuré- ment 2 - 3 - dentés , femelles - fertiles. Se- mences aigrettées; aigrettes dé forme diffé- LIS CORYMBIFÈRES. 53-/ rente, celles du disque formées de 5 rayons sétacés ciliés sur leurs bords , celles de la circonférence formées de 4-6 folioles acu- minées très courtes. — Feuilles opposées; fleurs terminales ; demi-fleurons de couleur bleue dans 1’ \Amellus lychnitis L. Amellus (Virgile), du nom du fleuve Me.lla ou Mêla , selon Servius. Obs. Jussieu doute que Y Amellus umbellatus L. soit congénère. §. VI. Réceptacle nu. Semences aigreilées. Fleurs radiées ( Jlosculeuses dans quel- ques espèces de Senecio et de Tussilago). ER.IGERON , L. J. G.pl. 170 ; Lam. pl. 681. VlRGA AUREA, ASTER, T. CAL. oblong , formé d’écailles imbriquées étroites, iné- gales. Fleurons hermaphrodites ; demi- fleurons nombreux linéaires , femelles-fer- tiles. Aigrettes simples sessiles. — Demi- fleurons tantôt blanchâtres, tantôt purpu- rins, quelquefois jaunes à anthères munies de deux soies à leur bas#e .et alors congé- nères de Vlnula , selon l’observation de Jussieu. Erigeron (Théophr. Dioscor. ), vieillard, prin- temps, en grec. L'Erigeron des Anciens est notre 538 CLASSE X, ORDRE III. Séneçon , nommé vieillard du printemps, parce qu’il se couvre promptement d’un duvet blanchâtre. ASTER, T. pi. 274; L. J. G.pl. 170; Lam. pi. 68l. VlRGA AUREA , T. Aster. CAL. imbriqué ; écailles inférieures ouvertes. Fleurons hermaphrodites ; demi- fleurons lancéolés, femelles-fertiles. Aigrettes sim- ples, sessiles. — Fleurs disposées en panicu- les ou en corymbes ; demi-fleurons violets ou purpurins ou blanchâtres. Quelques es- pèces suffrutescentes. Tige simple 1- flore dans Y Aster alpinus L. Aster (Dioscor. PI.) , Etoile, en grec; ainsi nom- mé , à cause de la forme de la fleur. Obs. Le réceptacle des Aster nova angliœ et novi belgii L. est creusé de fossettes profondes dont les bords sonL saillans et dentés ou ciliés. SOLIDAGO , L. J. G. pi. 170 ; Lam. pi. 680. VlRGA AUREA , T. pl. 276. Verge- d'or. Cal. imbriqué ; écailles oblongues conni- ventes inégales. Fleurons hermaphrodites; demi - fleurons environ 5 ( 10- 12 dans le Solidago allissitna ) , femelles-fertiles. Aigrettes simples , sessiles. — Herbes dont la lige est souvent élevée ; fleurs en pa- nicule ; demi - fleurons ordinairement jaunes, blanchâtres dans le Solidago bi- color L. LES CORYMBIFÈRES. 539 Solidago ; ainsi nommé, à cause de ses propriété» en médecine. INULA , L. J. G. pl. 170; Lam. pl. 680, Jîg- i- Aster , T. Aulnée. Différence du genre Aster : demi fleurons plus nombreux et constamment de couleur jaune , anthères munies dans quelques espèces de deux soies à leur base. Inula (Dioscor. ). Les Anciens disoient Enula , qu’ils faisoient synonyme d’ Helenium , dont il n’est peut-être que l’inverse. PULICARIA, G. pl. iy3. Inula, L. J. Lam. pl. 680 , Jîg. 2. Cal. arrondi imbriqué ; écailles linéaires - acuminées , ouvertes au sommet , inégales. Fleurons hermaphro- dites ; demi- fleufons nombreux, étroits, linéaires, très entiers, femelles-fertiles. Ai- grettes doubles sur chaque semence; l’exté- rieure monophylle membraneuse en forme de cupule entière ou dentée ou profondé- ment divisée à son limbe, l’intérieure for- mée de rayons capillaires. Pülicaria, de Pu/ex, Puce ; ainsi nommé, à cause des propriétés qu’on atlribuoit à une espèce du genre pour détruire cet insecte. Obs. Gærtner rapporte à ce genre les Inula pu- licaria, dysentérfca , Oculus Christ i L. et Y Aster an~ nuus L. 540 CLASSE X, ORDRE HT. TUSSILAGO ÿ T. pl. 276 ; L. J. G. pî. 170; Lam. pl. 674. Petasites , T. pl. 258 ; G. pl. 166. Tussilage , Pétasite. Cal. poly- phylle sur une simple rangée ; folioles égales ( réfléchies au moment de la maturité dans le Tussilago T. ). Fleurs flosculeuses ou radiées. Fleurons des fleurs flosculeuses ( Petasites T.) ou tous yniformes et herma- phrodites , ou fleurons du disque infundi- buli formes 5-fides hermaphrodites, et fleu- rons de la circonférence filiformes à limbe 2-denté ou entier, femelles-fertiles. Fleurons des fleurs radiées ( Tussilago T. ) herma- phrodites ; demi-fleurons linéaires femelles- fertiles. Aigrettes simples , sessiles. — Feuilles ordinairement radicales ; hampes i-flores , ou tiges simples feuillées, à feuilles souvent squamiformes, uni-multiflores. Tussilago (PI.), formé du mot latin tussis; ainsi nommé, parce que les fleurs et les feuilles du Tussi- lage ordinaire sont employées contre la toux. O BS. Les fleurons filiformes, à limbe bidenté ou entier et femelles-fertilçs, que l’on trouve à la cir- conférence des fleurs dans certaines espèces, rap- prochent les Pétasites des Tussilages , et forment une transition insensible des espèces dont les fleurs sont toutes flosculeuses à celles qui sont radiées. SENECIO, T. pl. 260 ; L. J.G.pl. 1 66; Lam. *r LES CORYMBIFÈRES. £4! ; pl . 676. Jacobæa , T. pl. 276 ; G. pi. 170. Séneçon , Jacobée. Cal. polyphyllesur une simple rangée , calyculé à sa base , réfléchi dans la maturité ; folioles égales, noirâtres au sommet. Fleurs flosculeuses dans le Se- necio T. , radiées dans le Jacobæa T. : fleurs flosculeuses à fleurons tous herma- phrodites ; fleurs radiées à fleurons herma- phrodites , et à demi - fleurons femelles- fertiles. Aigrettes simples , sessiles. — Plan- tes rarement suffrutescentes ; feuilles en- tières ou pinnatifides ; demi - fleurons de couleur purpurine dans quelques espèdfes , fort courts et presque entièrement tubulés dans d’autres. Senecio (Pl.), de Senex , Vieillard; ainsi nom- mé, à cause des aigrettes des semences qui sont formées de poils blancs, CINERARIA , L. J. G. pl. 170 ; Lam. pl. 675. Jacobæa, T. Cal. simple polyphylle égal. Fleurons hermaphrodites; demi- fleurons femelles-fertiles. Aigrettes simples , sessiles. — Feuilles entières, rarement pinnatifides; plusieurs espèces tomenteuses; calyce muni quelquefois à sa base de 2-3 écailles ; ai- grettes plumeuses dans les Cineraria glauca et purpurala L. dont Gærtner a fait un genre sous le nom de Senecillis. 542 CLASSE X, ORDRE II I, Cineraria, de Cinis , Cendre; ainsi nommé, à cause de la couleur de quelques espèces. O BS. Jussieu doute que le Cineraria amelloides, dont les demi-lleurons sont de couleur bleue, et dont les feuilles sont opposées, soit congénère. — Gærtner rapporte au Jacobœa ou Senecio , toutes les espèces de Cineraria dont les feuilles sont pinnatifides. OTFIONNA , L. J. G. pl. 170; Lam. pl. 714. Jacobæa, T. Cal. simple monophyllé , à 8 ou plusieurs divisions plus ou moins profondes. Fleurons hermaphrodites sté- riles; demi -fleurons femelles-fer tiles. . Ré- ceptacle légèrement velu dans le disque, creusé de fossettes à la circonférence. Ai- grettes simples, sessiles. — Quelques espèces suffrutescentes ; feuilles simples ou ailées. OthoNNA , mot africain qui signifie Herbe dé- coupée. Voy. Mile. Dict. TAGETES , T .pl. 278 ; L. J. G. pl. 172 ; Lam. pl. 684. Œillet d'Inde. Cal. monoplvylle tubuleux, denté à son limbe. Fleurons her- maphrodites ; demi-fleurons en petit nom- bre , très larges, femelles- fertiles. Aigrettes 5-aristëes. — Herbes ordinairement d’une odeur forte et désagréable; feuilles presque toujours opposées, ailées , ponctuées; fleurs terminales sujettes à devenir pleines. Tagetes, corrompu de Tancicetuni. Voy. Fuchs, clwp. i3. LES COR.YMBIFÈRES. 543 PECTIS , L. J. Gr.pl. 17 1 ; Làm. pi. 684. Cal. très simple pentaphylle cylindrique connivent. Fleuronsen petit nombre, her- maphrodites ; demi-fleurons 1-6, entiers, femelles - fertiles. Aigrettes formées d’un petit nombre d’arêtes. — Feuilles opposées entières, souvent linéaires et ponctuées ou ciliées ; fleurs axillaires oü terminales. Pectis, formé d’un mot grec adopté par les Rq- mains, qui signifie Peigne; ainsi nommé, à cause des cils qui bordent les feuilles de la première es- pèce connue. BELLIUM, L. J. Làm. pi. 684. Bellts, T. Cal. simple poljphylle ; folioles égales , ouvertes. Fleurons 4-fides , hermaphrodites. Demi-fleurous io-i 2 , elliptiques , échan- crés, femelles - fertiles. Aigrettes doubles ; les extérieures 8-phylles, les intérieures 8- aristées. — Feuilles radicales ; hampes 1- flores, demi-fleurons blanchâtres. Port du Bellis. Bellium , voy. Bellis. DORONICUM , T. pl. 277 ; L. J. G. pl. 173; Lam. pl. 679, fig. 2. Boionic. Cal. poly- phylle sur une simple ou sur une double rangée ; folioles égales. Fleurons herma- phrodites; demi-fleurons 3-dentés, femelles- 1 544 CLASSE X, ORDRE HT. fertiles. Semences du disque aigrettées , celles de la circonférence nues. — Plantes herbacées, les unes caulescentes à fleurs terminales ou axillaires, les autres en plus petit' nombre à hampes i-flores et à demi- fleurons blanchâtres. r Doronicum (Dioscor. ), formé, selon quelques Auteurs , d’un mol arabe qui signifie poison de Léopard. ARNICA, L. J. G. pi. 173. Doronicum, T. Lam. pl. brjc),Jig. 4. Différence du genre précédent : demi-fleurons munis de 5 fila- roens dépourvus d’anthères , semences toutes aigrettées. — Tiges le plus souvent scapiformes. Arnica, corrompu de Ptarmica. Obs. Gærtner observe que le Doronicum Belli- diastrum, dont toutes les semences sont aigrettées, est congénère de l'Arnica. GOR.TEPJA , L. J. Cal. imbriqué ; écailles sétacées roides inégales. Fleurons herma- phrodites; demi-fleurons neutres. Aigrettes plus ou moins velues ou laineuses. — Herbes ou arbrisseaux; fleurs terminales. Gorteria , du nom d’un Botaniste , médecin de l’impératrice des Russies. Obs. Le genre Gorteria de Linneus renferme , selon Gærtner, plusieurs espèces qui ne sont point congénères. LES CORYMBIFÈRES. 545 congénères. — L’espèce appelée Gorteria fruticosa constitue le genre Agripkyllum Juss. — Lamarck a fait un genre, du Gorteria ri gens , et il lui a ‘donné le nom de Gazania. — Le Gorteria cernua est le Cuspi- dia araneosa de Gærtner. §. VIT. Réceptacle nu. Semences nues ou non aigreltées. Fleurs radiées. • OSTEOSPERMUM , L. J. G. pl. 168 L’Hérit. Siirp. pl. 6 ; Lam. pl. 714. Moni- lifeba. Vaill. Porlecollier. Cal. simple ou poljphylle sur une double rangée ; fo- lioles presque égales. Fleurons hermaphro- dites stériles ; demi-fleurons femelles-fer- tiles. Semences osseuses , quelquefois recou- vertes d’une enveloppe charnue. — Tige ordinairement frutescente; fleurs souvent terminales , presque solitaires ou disposées en corjmbe. Osteospermum , semences osseuses , en grec. CALENDULA, L. J. G. pl. 168; Lam. pl. 718. Caltha, T. pl. 284. Souci. Cal. simple polyphylle; folioles égales. Fleurons mâles dans le centre , hermaphrodites dans le disque ; demi-fleurons femelles-lertiles. Semences souvent membraneuses ; celles de la circonférence différentes des intérieures , courbées dans les Soucis d’Europe, planes 2. M m 546 CLASSE X, ORDRE II L et en cœur dans les Soucis d’Afrique. — Fleurs ordinairement solitaires terminales; demi- fleurons jaunâtres dans les Soucis d’Europe, d’un violet pâle ou blanchâtre dans les Soucis d’Afrique. Calendula ; ainsi nommé, dit-on, parce que l’es- pèce la plus commune fleurit à toutes les calendes (1). MADIA , Mol. J. Cal. simple 8-phylle pu- bescent; folioles linéaires. Fleurons herma- phrodites; demi -fleurons très longs 3 -den- tés, femelles-fertiles. Semences planes d’un côté, convexes de l’autre. — Plantes her- bacées droites; feuilles alternes ; fleurs ter- minales et axillaires , de couleur jaune. Madia , Madi du Chili . Oss. Les habitons du Chili font un grand usage de l’huile- exprimée des semences du Mâdia sativa. — L’éspèce nommée par Cavanilles Madia viscosa , a un calyce double; l’extérieur enveloppe les semences du rayon, et l’intérieur entoure les fleurons. Doit-on regarder cette espèce comme congénère ? CHRYSANTHEMUM , T. pi. 280; L. J. G. pi. 168. Matricaria, Lam. pl. 6y8 6. Cal. hémisphérique imbriqué ; écailles co- riaces , scarieuses sur les bords. Fleu- rons hermaphrodites; demi-fleurons ovales- (1) Premier jour de chaque mois chez les Romain*. LES CORYMBIFÈRES. Ô47 oblongs , ouverts , presque toujours tron- qués à leur sommet , fem&lles-fertiles. Chrtsanthemum (Dioscor. ) c’est-à-dire , Fleur d’or, èn grec. Obs. Le Chrysanthemu m jlosculosum L. est con- génère du Balsamita. — • Gærtner a observé que les demi - fleurons du Chrysanthemum coronarium L. étoient toujours stériles dans les jardins. — Les es- pèces dont les semences sont couronnées d’un rebord saillant doivent être rapportées au genre suivant. PYRETHRUM , Hall. G. pi. 169. Chry- santhemum , T. L. J, Différence du genre précédent : de?ni-fleurons 3-dentés, semen- ces surmontées d’un rebord un peu saillant et obscurément denté. Pyrethrum (Dioscor. ) , formé d’un mot grec qui signifié Feu. Ce nom a été donné à une èspèce du genre Anthémis, à cause de la saveur brûlante de sa racine. Obs. Gærtner rapporte à ce genre les Chrysanthe- mum frutescens, corymbosum , i no do ru m , alpinum, atratum , serotinum , arcticum , Myconis , bipinna- tum , l’ Achillea pubescens , et le Màtricaria asté- roïdes dont L’Héritier a fait un genre sous le nom de Boltonia. MATRICARIA , -T. pl. 28 1 ; L. J. G. pl. 1 68 ; Lam. pl. 678 , fig. 2. Matricaire. Cal. hé- misphérique imbriqué ; écailles herbacées aigues. Fleurons hermaphrodites ; demi- fleurons oblongs, femelles- fertiles. Mm 2 548 CLASSE X , ORDRE III. Matricaria ; aiusi nommé, à cause de ses vertus médicinales. O BS. Haller, Scopoli et Lamarck ont réuni les Chrysanthemum et Matricaria L. BELUS, T, pl.zQ o; L. J. G .pi. 168; Lam. pi. 677. Pâquerette. Cal. hémisphérique simple polyphylle; folioles égales. Fleurons hermaphrodites ; demi-fleurons nombreux lancéolés entiers, femelles-f'ertiles. Récep- tacle conique tubercule. — r Feuilles radi- cales; hampes i-flores; demi-fleurons blan- châtres ou pupurins. Be^lis (Fl.), à bello colore, comme si l’on dispit, belle fleur. CENIA , J. Cotula ( turbina ta ) L. Lan- cista , Adans. Cal. turbiné, creux sous le réceptacle, 8-fide à son limbe. Fleurons 4- fides, tétrandres, hermaphrodites; demi- fleurons très courts, femelles-fertiles. Ré- cëptacle convexe. Semences comprimées. — Petite plante à feuilles bipinnatifides ; pé- doncules terminaux longs i-flores. Cenia, formé d’un mot grec qui signifie Vide : ainsi nommé, à cause de la base ducalyee qui est creuse. LIDBECKIA, J. Cotula ( stricta ) L. Cal. hémisphérique, mullipartite ; divisions éga- les. Fleurons 4- fides, tétrandres, herma- phrodites; demi-fleurons alongé&échanorés, LES CORYMBIFÈRES. 549 femelles -fertiles. Semences anguleuses. — • Feuilles pinnatifides ; fleurs solitaires ter- minales. Lïdbeckia , du nom d’un Botaniste suédois. §. VIII. Réceptacle nu. Semences nues ou non aigrettées. Fleurs Jlosculeuses. COTULA , L. J. G. pl. i65 ; Lam. pl. 700. Cal. polyphylle, hémisphérique. Fleurons du disque 4-fides, tétrandres, hermaphro- dites; fleurons de la circonférence entiers, ordinairement peu apparens , femelles- fer- tiles. Réceptacle presque conique. Semences du disque sessiles ; celles de la circonfé- rence plus grandes et stipitées. — Feuilles ordinairement ailées-multifides ; fleurs ter- minales. Cotula , diminutif de Cota , nom que les Anciens donnoient à une espèce à' Anthémis. GRANGEA, Adans. J. Lam. pl. 699. Cal. imbriqué , ouvert. Fleurons du disque 5- dentés, hermaphrodites; fleurons de la cir- conférence 3-dentés , femelles-fei tiles. Ré- ceptacle hémisphérique. Semences munies à leur sommet d’un rebord denté. — Fleurs solitaires, terminales ou axillaires. Grakgea , du nom d’un Naturaliste français qui avoit voyagé dans le Levant, Mm 3 55o CLASSE X, ORDRE III. Obs. Jussieu rapporte à ce genre les Artemisia Maderaspatana et rninima L. CARPESIUM , L. J. G. pl. 164 ; Lam. pl. 696. Conyzoides, T. Cal. hémisphéri- que, imbriqué ; écailles extérieures longues, bractéiformes, ouvertes ; écailles intérieures membraneuses, obtuses, crénelées. Fleurons du disque 5-fides , hermaphrodites ; fleurons de la circonférence presque cylindriques, 5 -dentés , femelles- fertiles. — Fleurs soli- taires, terminales. Carpesium, formé probablement d’un mot grec qui signifie Fruit. TANACETUM , T. pl. 261 ; L. J. G. pl. i65 ; Lam. pl. 696. Ta/iaisie. Cal, hémisphé- rique, imbriqué ; écailles petites, pointues, serrées. Fleurons du disque 5-fides, herma- phrodites; fleurons de la circonférence 3- fides , femelles -fertiles. Semences couron- nées d’un rebord membraneux et entier. — Feuilles simples ou ailées; fleurs souvent disposées en corymbes terminaux. Tanacetum (Pl.), corrompu, selon J. Bauhin, à'Athanasia , qui signifie immortalité en grec -, ainsi nommé, à cause de la durée des fleurs. BALSAMITA, Vaill. Desf. A et. de la Soc . d'Hist. natur. pag. 1 , pl. 1. Cal. très ou- vert, imbriqué. Tous les fleurons 5-dentés , LES CORYMBÏFÈRES. 55t hermaphrodites. Semences ordinairement couronnées d’un rebord membraneux di- midié. Balsamita, formé du mot Balsamum; ainsi nom- mé, parce que la première espèce du genre Balsa- mila Vaill. a une odeur qui approche de celle du baume. ■: r Obs. Desfontaines rapporte au genre Balsùmita les espèces suivantes, savoir, Bcilsamila grandijlora , virgala ( Cotula grandis L. ) , ageratifolia ( Chrysan - themuni flosculosumTi.) , jnajcr (Tanacetuni- balsa- mita L.), annua ( Tanacetum annuum L.). ARTEMISIA, T. VL 260 ; L. J. G. pl. 164; Lam. pl. 6g5. Armoise. Cal. presque ovoïde imbriqué ; écailles, oblongues ser- rées. Fleurons du disque nombreux 5-den- tés hermaphrodites; lleurons de la circon- férence peu nombreux subulés entiers, fe- melles-ferliles. — Herbes. ou sous-arbris- seaux; feuilles souvent multifides; fleurs ordinairement paniculées. Artemisia (Hippocr. Dioscor. Pl.) , du nom <\'Ar- témise femme du roi Mausole; ou à' Artémis (Diane l’accoucheuse), et ainsi nommé, parce que l’ Armoise commune facilite les accouchemens. §. IX. Réceptacle velu. Semences nues ou non aigreLlées. Fleurs Jlosculeuses. AI3SIJMTHIUM, T. pl. 260 ; G. pl. 164 ; Lam. boa CLASSE X, ORDRE III. pL 695. Artemisia, L. j; Absinthe . DifFé- rence g.enre précédent : calice presque globuleux, ecailles-obtuses, réceptacle velu. — Feuilles incanes. Aesin-thium (ITippocr. Dioscor.), formé peut-être d’un mot grec qui signifie Bibo , et de la particule privative a; comme si l’on disoit, plante dont l’in- fusion n est pas agréable à boire , à cause de son amertume. Obs. G-ærtner rapporte à ce genre les espèces d’Ar- moise L. dont le réceptacle est velu, telles que les Artemisia arborescens , glacia/is , AbsiiithLuii , ru- pestris , tanacetifolia , etc. etc. TARCHONANTHUS, Vaill. L. J. G. pi. 166; Lam. pi. 671. Conyza, T. Tarco- Jiante. Cal. monophylle turbiné, environ 7-ficle. Tous les fleurons 5-fid es hermaphro- dites; corolles laineuses, continues avec la tunique extérieure des semenGes qui est également laineuse. — Arbrisseau incane; feuilles tomenteuses très entières; fleurs disposées en panicules terminales. Tharchonanthus vient, selon Vaillant, dé Tor- chon , nom primitif qu’Avicène a donné à l’Estra- gon, et d’un mot grec qui signifie fleur ; comme si l’on disoit , plante dont lajleur ressemble , quant à sa masse j à celle de l'Estragon. LES COHYMBIPÈRES. 555 §. X. Corymbifères anomales. Anthères distinctes. IVA, L. J. G. pl. 164; Lam. pl. 766. Co- nyza, T. Tarchonanthos, Vaîll. Cal. globuleux 3-5-phylle; folioles égales. Fleurs flosculeuses : fleurons du disque campanu- les -infundibuliformes, 5-dentés, mâles; fleurons de la circonfe'reuce semblables à ceux du disque et plus étroits, ou tubu- leux entiers et -peu appareils , environ au nombre de 5 , femelles-ferriles. Réceptacle paléacé. Semences nues. — Herbes ou ar- brisseaux; feuilles opposées oü quelquefois alternes, rudes au toucher, Innerves; fleurs disposées en épis ou en panicules. IvA , corrompu à'Ajuga. PARTHENIÜM , L. J. G. pl 168 ; Lam. pl j€6. Hysterophorus , Vaîll. Cal. hémisphérique simple 5-phjlle; folioles égales. Fleurs radiées : fleurons mâles ; demi-fleurons au nombre de 5, presque en eœur, courts, femelles-fertiles. Réceptacle paléacé; paillettes de la circonférence plus larges que celles du disque. Semences nues. — Plantes herbacées; feuilles alternes. 554 CLASSE X, OâDRE III. simples ou pinnatifides; fleurs disposées en corjmbes terminaux. Pauthekium (Dioscor. ), formé d’un inot grec qui signifie Vierge; ainsi nommé, parce que la p'ante à laquelle les Anciens donnoient ce nom, éloit em- ployée dans certaines maladies auxquelles les filles sont sujettes. O bs. L’ordre des Corymbifères renferme toutes les Radiées et plusieurs Flosculeuses de Tournefort. Ces plantes, selon l’dbservation de Jussieu , ne peu- vent être séparées les unes des autres, soit à cause de leur grande affinité, comme le Spilunthus et le Coreopsis , le Bidens et le Verbesina, YAnacyclus et l’ Anthémis , etc. etc., soit parce qu’elles sont quel- quefois congénères, comme le Senecio et le Jacobaa, le Petasites' et le Tussi/ago, etc. etc. : de plus , il n’est pas rare de voir des fleurs composées dont les demi-fleurons se changent en fleurons, par l'effet de la culture., ou dont les fleurons dégénèrent en demi-fleurons. La première section cie l’ordre des Corymbifères contient les génres qui ayant une grande affinité avec les Cinarocéphales par leurs semences aigret- tées, par leur calyce imbriqué, en different sur-tout par leur réceptacle dépourvu de soies, de poils ou de paillettes. On trouve, dans la dernière section, les Corymbifères- anomales à anthères distinctes, qui semblent se rapprocher des Dipsacées dont les fleurs sont aggrégées, et dont le réceptacle est souvent hé- rissé de paillettes. C L A S S E ONZIÈME. PLANTES DICOTYLÉDONES MONOPÉTALES. COROLLE ÉPIGYNE. ANTHÈRES , DISTINCTES. Calyce propre monophylle , adhérent. Co- rolle presque toujours monopétale , quelque- fois formée de plusieurs pétales dilatés et réu- nis à leur base , épigyne ou portée sur le pistil , ordinairement régulière. Etamines en nombre déterminé ; filamens insérés à la corolle; anthères distinctes. Ovaire simple, adhérent; stjle souvent unique, quelquefois multiple ou nul ; stigmate simple ou divisé. Fruit toujours adhérent, tantôt une seule se- mence couronnée par le calyce, tantôt deux semences nues et accolées , tantôt une cap- sule ou une baie uni-multiloculaire, mono- polysperme. Embryon entouré d’un péris- perme charnu ou corné. O bs. Cette classe, distincte de la précédente par les étamines à anthères libres, mais conforme par la situation de la corolle staminifère portée sur le 556 CLASSE XI, ORDRE I. pistil , présente les mêmes caractères généraux. ( Voy. l’observation placée après l’énoncé des ca- ractères de la classe X). Elle renferme Irois ordres que l’on peut distinguer par les caractères suivans. Ord. i. Dips\cées. Une seule semence couronnée par le calyce intérieur. Périsperme charnu entou- rant l’embryon. Feuilles opposées , dépourvues de stipules. Ord. 2. Rubtacées. Deux semences nues ou un péricarpe uni-multiloculaire. Embryon petit, en- touré d'un périsperme corné et très grand. Feuilles verticillées ou opposées et réunies, soit par une gain • ciliée , soit par des stipules intermédiaires . Ord. 3. Caprieoeiacées. Péricarpe uni-multilo- culaire. Embryon placé dans une petite cavité située au sommet d’un périsperme charnu. Feuilles quel - quefois alternes , plus souvent opposées, toujours dé- pourvues de stipules. Corolle presque polypétale dans certains genres. ORDRE I. LES DIPSACÉES, DIPSACEÆ. ' ... De tous les Botanistes qui se sont appliqués à la recherche des rapports naturels, Adanson est le premier qui , saisissant les caractères essentiels à la famille des Dipsacées, ait dis- tingué les végétaux que cette famille ren- ferme , soit de ceux qui ne s’en rapprochent LES DIPSACÉES. 557 que par leurs fleurs aggrégées, tels que les S ta tic e , Protea , Globularia , etc., soit de ceux qui ne ^eur ressemblent que par la co- rolle épigyne t par l’ovaire adhérent , tels que les Viburn i.n, Sumbucus, Lonicera, etc. Les plantes de cette famille, en général her- bacées, annuelles ou bisannuelles, ont une racine rameuse fibreuse et quelquefois tron- quée. Leurs tiges sont cylindriques, ordinai- rement creuses et garnies de rameaux opposés. Les feuilles simples ou pinnalifides , opposées ou rarement verticillées , sortent de boutons coniques et dépourvus d’écailles. Les fleurs , presque toujours hermaphrodites et termina- les , sont quelquefois distinctes , plus souvent aggrégées, c’est-à-dire, renfermées dans un calyce commun polyphylle, et portées sur un réceptacle ordinairement garni de poils ou de paillettes. Fructification. Calyce simple ou double. Corolle tubu- leuse, à limbe divisé régulier ou irrégulier. Étamines en nombre» déterminé ; anthères creusées de quatre sillons et biloculaires. Style unique; stigmate simple ou divisé. Fruit , rarement une capsule, plus souvent une seule semence recouverte ou couronnée par le ca- 558 CLASSE XI, O K DRE I. lyce. Périsperrae charnu. Embryon droit ; co- tylédons oblongs, comprimés; radicule su- périeure. Obs. On regarde les plantes de celle famille comme légèrement amères, apérilives et échauf- fantes. Quelques-unes sont employées extérieure- ment. §. I. Fleurs aggrcgées. MORINA, T. pl. 480; L. ,T. Lam. pi. 21. Cal. propre double; l’extérieur libre tubu- leux muni à son limbe de dents épineuses inégales, l’intérieur adhérent 2 -lobé per- sistant. Cor. tubuleuse 2 -labiée; tube très long, un peu arqué, dilaté au sommet; lèvre supérieure 2-lobée, lèvre inférieure 3-lobée. Et. 2, saillantes. Stigmate simple. Semence ovoïde couronnée par le calyce intérieur. — Herbe; feuilles verticillées au nombre de 4 , sinuées-épineuses ; fleurs dis- posées en verticilles dont l’ensemble forme un épi terminal. Morina, du nom d’un Médecin français, membre de l’Académie des Sciences. DIPSACüS , T. fl. 266; , L. J. G. pl. 86 ; Lam. pl. 56. Cardlaipe. Cal. commun po- fyphylle, multiflore. Cal. propre double, adhérent, presque entier, persistant. Cor. I LES DIPSACÉES. 55(} tubuleuse; tube court; limbe 4-lobé. Ét. 4, saillantes. Stigmate simple. Réceptacle co- nique , hérissé de paillettes roides , plus longues que les fleurs. Semence oblongue anguleuse, couronnée par le caljce propre. — Plantes herbacées, aiguillonnées ou ru- des au toucher ; feuilles quelquefois con- nées àleur base ; fleurs terminales , disposées en têtes coniques ou globuleuses. DiPSACUs(Dioscor.), d’un mot crée qui signifie ayant soif-, ainsi nommé, parce quereau des pluies et de la rosée se rassemble et séjourne dans la cavité que forment les feuilles en se réunissant à leur base. SCABIOSA, T. pi. 263, 264; L. J. G. PL 86 ; Lam. pi. 57. Scabieuse. Cal. commun formé de folioles disposées sur une simple rangée ou sur plusieurs rangées, multiflore; fleurs portées sur un réceptacle convexe et muni souvent de paillettes. Cal. propre dou- . ble , adhérent , persistant : l’extérieur court, membraneux ou scarieux, plissé; l’intérieur rarement plumeux, ordinairement 5-aristé. Cor. tubuleuse ; tube oblong; limbe à q-5 lobes souvent inégaux. Et. 4 , saillantes. Stigmate obtus , échancré. Semence ovale- oblongue , couronnée par le calyce propre. — Herbes ou sous - arbrisseaux ; feuilles 5Ô0 CLASSE XI, ORDRE I. simples ou pi nnatifldes ; fleurs ordinaire- ment terminales; corolles extérieures sou- vent plus grandes et irrégulières. Scabiosa, de scabies ; ainsi nommé, à cause des vertus qu’on attribue à l’espèce nommée arvensis , pour guérir la gale. Obs. Dans quelques espèces de Scabieuse , de même que dans le Morina , le calyce propre extérieur , quoique uni étroitement à l’ovaire , ne prend point d’accroissement avec lui , et pourroit être regardé comme libre. Juss. — Les trachées sont très visibles dans toutes les feuilles de Scabieuse qu’on déchire transversalement. KNAUTIA, L. J. G. pl . 86;Lam. pi. 58. Cal. commun cjlindracé, formé de folioles droites conniventes disposées sur Une simple rangée, pauciflore ; fleurs portées sur un ré- ceptacle petit et velu. Cal. propre double , adhérent, persistant: l’extérieur dentelé ou presque entier à son limbe ; l’intérieur ur- céolé plus court , cilié ou plumeux à son limbe. Cor. tubuleuse; tubeoblong; limbe 4-fide, inégal. Et. 4, non saillantes. Stig- mate 2-üde. Semence oblongue, tubercule'e à sa base , recouverte par le caljce exté- rieur et couronnée par le calyce intérieur. — Fleurs terminales. K.nautia, du nom d’un Botanise allemand. §• II. LES DIPSACÉE3. 56f §. 1 1. Fleurs distinctes. Genres ayant de V affinité avec les Diesacêes. VALERIANA , T- pl. 5z ; L. J. G, pi. 8 6 ; Lam. pl. 24, fi g. 1 , 2. Valériane. Cal. h bord presque entier, se développant dans la maturité en une aigrette sessile et plumeuse. Cor. tubuleuse; tube alongé, souvent épe- ronné ou gibbeux à sa base; limbe 5-fide. 0 . ' égal ou plus rarement inégal. Et. i-3. Stig- mates i-3. Semence recouverte par le ca- ljoe. Périsperme nul. Feuilles simples ou ailées ; fleurs disposées ordinairement en corymbes terminaux. ValeïÙa'K , formé du mot latin valere , qui si» gnifie avoir de grandes vertus. Obs. On trouve dans les fleurs mâles et femelles du Valériüna dioica , les rudi mens de l’organe avorté. La racine de dette plante est très odorante. FEDIA, Adans. G. pl. 86. Valerianella, T. pl. 52. Valeriana , L. J. Lam. pl. 24 , fig. 3,4. Mâche. Cal. 3-6-denté. Cor. tu- buleuse ; tube court ; limbe 5-fide , régu- lier ou irrégulier. Et. 2-5. Stigmates i-3. Capsule couronnée par le calyce , trilocu- laire ; deux loges ordinairement stériles , une seule fertile et monosperme. Périsperme nul. 2. Nn r 562 CRASSE XI, ORDRE T. F edi A , formé , selon Adunson , de phu , mot arabe qu’adoptèrent Dioscoride , Pline, etc. pour dé- signer la Valériane des jardins, appelée Valeriana phu par Linneus. Obs. Gfertner observe que l’embryon est dé- pourvu de périsperme dans toutes les espèces du genre Valeriana L. , à l’exception du Valeriana sibirica ; mais l’organe auquel le célèbre Bota- niste allemand donne le nom à' Albumen, ne pour- roit-il pas être considéré comme un simple renfle- ment de la membrane intérieure de la semence ? La famille des Dipsacées , qui se rapproche de la précédente par les fleurs aggrégées monopétales et épigynes, en diffère sur -tout par les étamines dont les anthères sont libres, par la présence du péris- perme, et par l’embryon qui est renversé. Elle a quelques rapports avec les Nyctaginées, mais elle s’en éloigne sur-tout par ses étamines épipétales, et par le périsperme qui entoure l’embryon. — Les genres de la seconde section, dont les fleurs sont distinctes , dont le fruit est souvent capsulaire et triloculaire , et dont l’embryon est dépourvu de périsperme, ont du rapport avec les Dipsacées; mais ils ne paroissent pas devoir appartenir à cette fa- mille. Ne peut-on pas conjecturer qu’ils constitue- ront par la suite un ordre distinct , qui tiendra la milieu entre les Dipsacées et lés Rubiacées ? J LES RUBÎACÉES; 563 ORDRE IL Les rueiacées, rubiaceæ »• Cette famille à laquelle il est facile, en considérant les caractères que présentent les feuilles , de rapporter les plantes qui la com- posent , même lorsqu’elles sont dépourvues de fleurs et de fruits * renferme des herbes, des arbustes et des arbres munis de rameaux en général axillaires et toujours opposés. Les herbes, annuelles pour la plupart ou vivaces par leurs racines, sont ordinairement droites* quelquefois couchées sur la terre et hérissées de poils crochus ou d’aiguillons qui s’atta- chent à tout ce qui les touche. Elles ont une tige tétrogone ou anguleuse. Les unes crois sent dans nos climats ; les autres so&feaux tiques , ainsi que les arbres ettie direction dont la tige cylindriqi£rtent de boutons droite: Les feuilles ^écailles , sont simples * coniques, fri- au „omWf trois .très enl et m cas fiïie î de dix , ou opposées : dans ce dernier elles sont réunies à leur base par une gaine ciliée , ou par des stipules mienne- 564 CLASSE XI -, ORDRE TI. diuir.es qu’on peut regarder comme les ru- dimens des feuilles qui manquent à ces plantes pour être vert ici liées". Les Heurs hermaphro- dites et quelquefois stériles par ravortement d’un des organes sexuels, affectent différentes disposions. F.R Ü QjT I F I C A T X O N. Çalyce simple mouophylle adhérent; limbe divisé ou plus rarement entier, caduc ou per- sistant. Corolle régulière, ordinairement tu- buleuse, à limbe divisé. Etamines en nombre déte'rmin.ér, communément quatre ou cinq, insérées presque Jtoujours au sommet du tube de la corolle, alternes avec ses divisions et en nombre égal; filarüens s’élevant tous à la mêr))é bouteur; anthères droites,, biloculaires. Ovaire adhérent ; style unique ou très rare- ment double ; stigmate presque toujours dou- ct> JFruit , tantôt deux semences accolées, re- " d’une tunicrue extérieure (i) plus (0 Plusieurs _ 1 v ' r vcloppe extérieure , lcsf£s donnent A cette tunique ou tn- de capsule : il nous semble nlign.iate simple. Capsule pyqle- globuleviÿg^, munie de *5 côtes saillantes, .é/n.puspée^ijt sommet , couronnée pap le limbe caljcinal , d’une structure semblable à cetle!Tcl,qs Açantlies. Arbre ailleurs grandes comme celles du Datura y pédon- cules axillaires souvent, 3-flores. ^ Portlandia , du norp d’un Anglais qui s’intéres- soit a,yx. progrès de la Botanique. O BS, Le Portlandia hexandra L., constitue le Oo 578 CLASSE XIÇ O.RD11E II. geinUt arfivani. — Jusereit'he regarde pas comme -çio^génère le P crrthindia tetrandra L.F.S. V. Fruit , Capsule biloeulaire poly sperme. Etamines six. Feuilles opposées ; tige fru- tescente ou arborescente. COÜTAB-EÀ , AuiiL.p/. 122 ; J. ^AM^/,,257. Portlandia, Jacq. L. Cal. 6-dide ; dér coupures subulées^ caduques. Cor. grande - nifundibuliforme ; orifice courbé ventru ; limbe 6-fide. Ët. insérées à la ba$è du tube,; anthères longues linéaires saillantes’. Stig- mate r, sillon né. Capsule ovéè à febours, corn pri m ée-pl aile a peine couronnée , 2- vâlve; mixtes en forme d'e câfène ; ‘dfôison formée par le rebord rentrant des vàlves, "■ auquel sont attachées des séméhces orbicu- lair‘es , membraneuses sur' Ieii^s bôrds , et • imbriquées. — Arbre; pédoncblés souvent 3-fIores, axillaires et terminaux'; fleurs rau- - niés à leur bdSe'de d'eux braCfé^è’,' qhélque- fois à corolle 7-fide, et à 7 éidrnines selon ';--Aublet. yrir' • i ■ • • • » ' ' Coutarea , du nom d’un habitant de Cayenne, à qui l’on doit la cennoissance1 des vertus de l'espèce qui constitue le genre Couhireti pouT guérir lès fièvres nilennitteitfes, , : LES RtJBIACÊES. 679 HILLIA, Jacq. L. J. Lam. pi. 257. Cal. oblong 6-fide ; découpures droites. Cor. tu- buleuse très longue; tubecylindracé; orifice un peu renflé; limbe ouvert grand aigu 5- parlile. Anthères insérées à l’orifice , pres- que sessiles, non saillantes. Stigmate capité. Fruit oblong comprimé. — Arbrisseau pa- rasite; fleurs solitaires terminales sessiles, longues de six pouces, d’un blanc jaunâtre , entourées de petites feuilles florales. Hillia , du nom d’un Botaniste anglais. §. VI. Fruit , Drupe ou Baie biloculaire disperme. Étamines quatre. Feuilles oppo- sées ; tige ordinairement frutescente. CHOMELIA, Jacq. Amer.pl. i3 ; J. Cal. tu- buleux petit4-fide. Cor. infundibuli forme; tube cy lin d racé grêle; limbe ouvert 4-fide. Anthères insérées à la partie supérieure du tube, linéaires, presque sessiles, non sail- lantes. Drupe couronné, renfermant un noyau 2-loculaire, 2-sperme. — Arbris- seau très ram eux et très épineux ; épines éparses sur les branches , axillaires sur les rameaux; feuilles situées à l’extrémité des rameaux; pédoncules solitaires, axil- laires, souvent 3-flores. Oo 2 5uO CLASSE XI, ORDRE II. Chomelia , du nom d’un Médecin et Botaniste français. Obs. Le Chomelia a été réuni au genre suivant par Lamarck. IXORA , Lam. pl. 66 ; J. G .pi. a5. Pavetta , L. J. G. pl. 25. -Cal. très petit 4- denté. Cor. infundibuliforme ; tube grêle; limbe ouvert, à 4 divisions aiguës ou obtuses. An- thères insérées à l’orifice, presque sessiles et saillantes. Baie globuleuse ou ovoïde , cou- ronnée , 2-loculaire ; une loge sujette à avor- ter. Semences planes d’un côté, convexes de l’autre. — Arbrisseaux; fleurs terminales rapprochées ou disposées en corymbe. Ixora, du nom d’une divinité du Malabar, selon Linneus. Obs. Jussieu rapporte au genre Ixora, le Lonicera cùrymhosa L. — Il Ixora coccinea , appelé par Rumphe, jlamma sylvarum . fleurit depuis deux ans 'chez le citoyen Cels.' Cet arbrisseau, originaire de l’Inde et de la côte du Malabar, s’élève environ à quatre on cinq pieds de hauteur. L’écorce de sa tige est d’un gris roussâtre ; celle des jeunes pousses ou des jeunes rameaux est d’un rouge assez vif. Ses feuilles ovales, entières, presque coriaces, sont mu- nies de stipules élargies à leur base et acuminées à leur sommet. Ses fleurs portées sur des pédoncules courts ramifiés en cyme, sont d’un rouge presque écarlate , et subsistent près d’un mois dans tout leur > t ES RUBIACÉE S. 88* éclat. — L 'Ixora alternifolia Jacq. Amer, est le Cestruru vespertinum de Linneus. ANTIRHEA, J. Malanea, Aübl . pl. 41; J. Lam. pl. 66. Cal. très petit 4- denté. Cor. tubuleuse; tube court; limbe ouvert 4-lobé. Anthères oblongues presque ses- siles , saillantes dans le Malanea. Drupe très petit, ovoïde, couronné, contenant un noyau osseux 2-loculaire 2-sperme. — Arbrisseaux ; feuilles 3-4 verlicillées dans YAntirhea ; fleurs disposées en épis axil- laires dans le Malanea ; pédoncules axil- laires et terminaux multiflores dans Y An - tirhea. Antirhea, formé de deux mots grecs qui signifient j'arrête le cours; ainsi nommé, parce que cet ar- brisseau est employé dans l’ile de la Réunion , contre les hémorragies. On l’appelle vulgairement Bois de Losteau, du nom de celui qui, le premier, fit con- noitre ses propriétés. VII. Fruits ordinairement une Baie bilo- culaire disperme. Etamines cinq. Feuilles opposées; tige frutescente ou arborescente. CHIOCOCCA, L. J. G .pl. 26; Lam .pl. 160. Cal. 5-denté. Cor. iufundibuliforme; tube cylindrique ; limbe 5-partite , aigu , réflé- chi. Et. insérées au milieu du tube, pres- Oo 3 583 CLASSE XI, ORDRE II. que sessiles; anthères linéaires, non sail- lantes. Baie couronnée arrondie compri- mée. — Arbres et arbrisseaux ; fleurs dis- posées en panicules terminales , ou en grappes axillaires. Chiococca, formé de deux mots grecs qui signi- fient neige, graine ; ainsi nommé , parce que les fruits du Chiococca racemo^a L. , sont blancs comme la neige. Obs. Browne nous apprend que la racine du Chio- cocca racemosa est employée avec succès dans la Ja- maïque, contre les rhumatismes, les maladies véné- riennes, etc. — Lè Chiococca nocturna Jacq. u4rner. , est le Cestrum nocturnum de Linneus. PSYCHOTRI A, L. J. G. e5 ; Lam .pi. 161. Cal. petit 5-denté. Cor. infundibuliforme; tube insensiblement dilaté ; limbe plane 5-fkle. Et. insérées au sommet du tube, presque sessiles , non saillantes. Baie ar- rondie coriace , couronnée , sillonée dans la maturité. Semences planes d’un côté , convexes de l’autre. — Arbrisseaux ou herbes rampantes; fleurs terminales, rap- prochées ou disposées en corymbe. Psychotria , formé de Psychotrophubj , qui si- gnifie en gr ec , fortifiant l'ame; parce qu’on fait avec les graines du Psyckotrophum herbaceum Broyv. , une boisson aussi agréable que celle du Caffé. LIS RÜBIACÉES. 583 O SS, Le Psyehotiia carLhaginerfSis JaCQ. Amer, fiag. 65, dont la baie est molle, uniloculaire , paroit être une espèce differente du Psychotria asiatica L. COFFEA, L. J. G. pV 25; Lam. pl 160. Cqffeyer, Caffé. Cal. très petit 5 -denté. Cor. infundibuliforme ; tube cylindrique. J orifice un peu dilaté; limbe plane 5-par- tite. Et. saillantes. Baie ovoïde ou arron- die , rarement oblongue , ombiliquée. Se- mences affilées , planes d’un côté, convexes de l’autre. — Arbrisseaux ; fleurs 2-4 axil- laires , presque sessiles. Coffea , nom arabe. Obs. Les Coffea occidentalis L. et paniculata Aub .pl. 58, dont la fleur est tétrandre , paroissent avoir plus d’affinité avec le genre Ixora Lam. — Le Coffea arabica est un arbrisseau toujours vert, qui s’élève jusqu’à vingt-cinq pieds de hauteur. Sa tige droite , environ de deux ou trois pouces de diamètre, est recouverte d’une écorce fine, grisâtre, qui se gerse en se desséchant. Ses feuilles ovales-lancéolées, très entières, sont d’un vert luisant sur leur surface supé- rieure. On trouve vers la’ base de leurs pétioles qui sont fort courts, sur la face nue des rameaux , deux stipules élargies à leur base, et terminées par une pointe en alêne. Les fleurs, de couleur blanche , ap- prochent par leur forme' de celles du Jasmin d’Es- pagne. Elles répandent une odeur douce et agréable. Les fruits qui leur succèdent, ressemblent en quel- que sorte par leur grosseur et leur couleur à nos Ce- 584 CLASSE XI, ordre II. rises. — L’usage du Caffé n’étoit pas connu avant le dix-septième siècle. Le Caffé Moka est le plus es- timé : on le reconnoîtà sa couleur jaune , à son odewr suave. Le Caffé Bourbon est blanchâtre , alongé, .ino- dore ; celui des Iles est verdâtre et a une odeur her- bacée. .Le Caffé fut transporté de Moka à Batavia, de Batavia à Amsterdam, et d’Amsterdam au jardin des plantes de Paris. Un seul pied qui y étoit cultivé fut transporté à la Martinique par les soins d’un nommé Declieux. On rapporte que ce zélé citoyen , pendant la traversée qui fut longue et pénible , réserva pour le dépôt précieux dont il étoit chargé , la portion d’eau qui lui étoit donnée pour sa boisson. PÆDERIA , L. J. Lam. pl. 1 66. Cal. petit 5 -denté. Cor. infundibuliforme 5-lobée, velue intérieurement. Et. situées à l’orifice ; anthères presque sessiles , non saillantes. Style 2-partite. Baie sèche arrondie ombi- liquée. — Arbrisseau sarmenteux, souvent dioïque par l’avortement d’un des organes sexuels; fleurs en grappes axillaires. Pæderia signifie en grec, aimé des Enfans. Obs. Le Danais Commers. , qui a été réuni par plusieurs Auteurs au Pæderia , paroît devoir être rapporté au §. IV. En effet, il diffère du Pæderia par ses anthères saillantes portées sur de longs fila- mens capillaires, par son style simplement 2-fide, par les loges de la capsule qui sont polyspermes, et par les semences garnies d’un rebord membraneux dans l’espèce originaire de Madagascar. 585 LES RUBIACÉES. g.VIIL Fruit, Baie ou Drupe multiloculairey loges monospermes. Etamines quutre ou cinq ou un plus grand nombre. Feuilles opposées; tige ordinairement frutescente. LAUGIER IA, Jacq. Amer. pl. \qj,Jig. 21; -L. J. Cal. très petit, à limbe presque entier. Cor. hypocratériforme ; tube grêle oblong; limbe 5 -lobé plane. Anthères 5, presque sessiles , non saillantes. Stigmate capité. Drupe pisiforme, contenant un noyau creusé de 5 sillons, 5-loculaire, 5-sperme. — Ar- brisseaux inermes on épineux ; fleurs dis- posées en grappes axillaires. Laugierïa, du nom du premier Professeur de Botanique au jardin des Plantes à Vienne en Au- triche. O BS. Le Laugierïa odorata, dont les individus sont, selon Jacquiu, tantôt inermes, tantôt munis d’épines opposées longues droites, est un arbrisseau rameux, haut de 10 pieds, remarquable par ses fleurs disposées en grappes paniculées, rougeâtres et très odorantes pendant la nuit. Les fruits, qui se dé- tachent et tombent au moindre choc, sont de cou- leur noire. ERITHALIS, L. J. G. pl. 26; Lam. pl. i5g. Cal. très petit 5 -denté. Cor. 5 - pavtiie ; tube court; divisions ouvertes ou réfléchies. 586 CLASSE XI, ORDRE II. r Et. 5, saillantes. Stigmate en massue. Baie pisiforme, couronnée, io-striée, io-locu- laire, io-sperme. — Arbrisseaux; fleurs dis- posées en corymbes axillaires et terminaux. Erithalis , fleur printanière, en grec. MYONIMA, J. Lam. pi. 68. Cal. très petit, à limbe presque entier. Cor. tubuleuse; tube court; limbe obtus, 4-partite. Et. 4; anthères oblongues saillantes. Stigmate un peu épais. Drupe sec, globuleux, dépri- mé , renfermant un noyau 4-loculaire 4- sperme. Semences concaves d’un côté, con- vexes de l’autre. — Arbrisseaux; pédon- cules i-3-flores, au sommet des rameaux. Myonima, formé de deux mots grecs qui signifient je suis utile aux Rats; parce que ces animaux re- cherchent les fruits des espèces connues de ce genre. PYROSTRIA, J. Lam. pl. 68. Cal. très petit 4-den té. Cor. presque campanulée, ouverte, 5-fide; orifice tomenteux. Et. 4. Stigmate capité. Baie petite , pyriforme , creusée de 8 stries, contenant 8 noyaux monospermes. — Arbres de moyenne gran- deur; pédoncules axillaires , i-multiflores. Pyrostria , formé de deux mots latins , Pyrus striatus ; ainsi nommé, à cause de la forme du fruit. VANGUERIA, J. Lam. pL 169. Vanguier. LES RUBIACÉES. 587 Cal. très petit 5-dente' ouvert. Cor. petite campanulée-globuleuse 5-fide, velue inté- rieurement. Et. 5; anthères oblongues, à peine saillantes. Stigmate simple , capité. Baie pomiforme ombiliquée, 5-loculaire, 5 -sperme. Semences arnygdaliformes. — - Arbre de moyenne grandeur; fleurs dis- posées en corymbes axillaires. Vangoeria, nom de pays. MATHIOLA , Plum. nov. gen. pl. 6 ; L. J. Cal. oblong , à bord entier. Cor. Tube grêle alongé ; orifice dilaté en forme d’en- tonnoir ; limbe entier ondulé. Et. 5, non saillantes. Stigmate un peu épais. Drupe cérasiforme déprimé couronné, contenant un noyau 6-loculaire 6-sperrae. — Arbre à rameaux feuillés à leur sommet; feuilles grandes , rudes au toucher ; pédoncules axillaires multiflores ; fleurs munies de bractées, disposées en cyme, plusieurs su- jettes à avorter. Mathiola , du nom d’un Botaniste de Sienne , commentateur de Dioscoride. GUETTARDA , L. J. G. pl. 36; Lam. pi. 154. Cal. tubulé, à bord presque entier. Cor. hypocratéi iforme ; tube cylindrique; limbe plane obtus 5-8-partite. Et. 5-8; an- 588 CLASSE XI, ORDRE II. tlières insérées au sommet du tube , oblon- gues, presque sessiles , non saillantes. Stig- mate en massue, sillonné. Drupe arrondi, émoussé au sommet, ombiliqué, contenant un noyau sinueux 6-loculaire 6-sperme. — Arbres; feuilles grandes; pédoncules longs axillaires solitaires multiflores au sommet ; fleurs disposées en cyme fourchue, munies chacune d’une bractée , quelques - unes stéi’iles. Guettarda, du nom d’un Naturaliste français. Obs. Jussieu et Geertner rapportent à ce genre le Nyctanthes hirsuta L. Ces deux célèbres Botanistes ne regardent point comme congénère du Guettarda , l’espèce appelée Coccinêa par Aublet. En effet, cette espèce paroit différer du caractère générique énoncé, par sa corolle dont le limbe peu ouvert est à 6 dé- coupures, par ses étamines au nombre de 6, par son stigmate à 6 rayons, et sur-tout par son fruit divisé en 6 loges tapissées chacune d’une enveloppe tes- tacée, fragile, remplie de semences menues. — Le Guettarda speciosa L. , est originaire du Malabar, etc. Cet arbre, de moyenne grandeur, porte des feuilles ovales, glabres, veinées en dessous, longues quel- quefois de 8 à 9 pouces, sur 4 à 5 pouces de largeur. Ses fleurs, de couleur blauche, assez semblables à cell,es du Mogorium, répandent une odeur extrême- ment douce et agréable. Gærtner a observé que l’embryon des semences étoit dépourvu de péris- perme. LES RUBIACÉES» 58() g. IX. Fruit , Baie multiloculaire , loges polyspermes. Etamines cinq ou un plus grand nombre. Feuilles ordinairement op- posées; arbrisseaux ou herbes, HAMELIA , L. Jacq. Amer. pl. 5o ; J. Lam. pl. i55. Cal. petit 5-fide. Cor. tubuleuse oblongue 5-gone; limbe 5-fide. Et. 5, in- sérées au milieu du tube; anthères oblon- ♦ gués. Stigmate obtus. Baie ovoïde sillonée, émoussée et couronnée au sommet, 5-lo- culaire. Semences très petites. — Arbris- seaux ; feuilles 3 verticillées ; fleurs dis- posées en cymes terminales , de couleur rouge. Hamelia , genre consacré à la mémoire de l’Au- teur de la Physique des arbres, du Traité des ar- bres et arbustes, etc. Obs, Le Guettarda coccinea Aubl. , est peut-être congénèi'e de V Hamelia. J ugs. g. X. Fleurs quelquefois réunies , plus sou- - vent aggrégées sur un réceptacle commun. Feuilles opposées ; plantes arborescentes ou frutescentes, rarement herbacées. MITCHELLA , L. J. Lam. pl. 63. Deux fleurs réunies. Calyces adnés par leur sur- face intérieure, 4-dentés. Cor. infundibu- CLASSE XI, ORDRE II. liforme ; tube cylindrique; limbe 4-parlile, ouvert, hérissé intérieurement. Ét. 4, à peine saillantes. Stigmate 4-fide. Baie glo- buleuse didyme 4-sperme. — Herbe ram- pante; tige poussant des racines dans ses articulations; fleur géminée, comme dans le. Xylosleon , terminale ou plus rarement axillaire. Mitchella, du nom d’un Naturaliste anglais qui exerçoit la Médecine dans la Virginie, et qui a dé- crit plusieurs genres de plantes de cette contrée de l’Amérique septentrionale, dans les Actes des Cu- rieux de la Nature , 1748. ïvlOBINDA, L. J. G. pl. 29; Lam. pl. i53. Royoc, Plum. nov. gen. pl. 26. Fleurs rapprochées eu tête, portées sur un récep- lacle sphérique ( nu ? ). Cal. propre à peine 5-denté. Cor. tubuleuse; tube cylindracé; limbe 5-flde ouvert. Anthères 5, insérées à l'orifice, linéaires, presque sessiles, non saillantes. Fruit formé de plusieurs haies rapprochées , 4-loculaires , 4-spermes ; cloi- sons s’oblitérant quelquefois par la matu- rité. — Arbres ou arbrisseaux; pédoncules axillaires, ou opposés aux feuilles, Morinda, formé de Morus et de Inda, comme si l’on disoit Mûrier d' Inde ; ainsi nommé, à cause de la ressemblance du fruit avec celui du Mûrier. I * LES R U B I A C É E S. Bgi Oss. Les racines et le bois du Morinda Royoc L. fournissent une teinture rouge. CEPHALANTHUS , L. J. G. pl 86 ; Lam. pl 59. Fleurs rapprochées en tête, porte'es t, sur un réceptacle sphérique velu. Cal. 4-Hde, Cor. tubuleuse grêle 4-fide. Et. 4, situées vers le sormnebdu tube; anthères presque sessiles, non saillantes. Stjle deux lois plus long que la corolle; stigmate glo- buleux. Capsules grouppées en boule , 4- loculaires et 4-spennes, ou 2-loculaires et 2-spermes par avortement. — Arbrisseaux; pédoncules alongés, terminaux ou axil- laires. Cephai-âîîthùs, de deux mots grecs qui signifient jleur en tète. Oss. On emploie contre les morsures des animaux venimeux, la décoction du bois ou des racines du Cephalanthus occidental is L. ; cette boisson passe aussi pour cire un bon spécifique contre les maladies vénériennes. §. XI. Genre appartenant à la famille des Ru BifcÉES. Fruit inconnu. SERTSSÀ , CoMmers. J. Lam. pl r5i. Sper- macoce (frulicosa J, H.P. Lyciüm (fee- tidum J } L.S. Cal. petit 4-5-fide. Cor. in- fundibuliforme ; tube cyliudracé ; limb* J 592 CLASSE XI, ORDRE II. ouvert 4-5-fide. Ét. 4-5; filaraens courts; anthères presque peltées. Pist. Ovaire adhé- rent ; stjle 2-fide ; stigmates simples. Fruit..,’. — Arbrisseau très rameux ^s’élevant envi- ron à 4 pieds de hauteur ; feuilles opposées , réunies à leur base par une gaine ciliée comme épineuse persistante, d’une odeur désagréable lorsqu’elles sont froissées ; fleurs souvent solitaires au sommet des rameaux. Serissa , peut-être cl’un mol clbaldéen qui signifie relâcher. Les .'Grecs avoienl adopté ce nom , pour dé- signer une espèce de Chicorép Obs. Les. végétaux de celte fainille.se distinguent par des caractères simples et faciles à saisir, Lorsque la Heur n’est pas encore développée, on peut recon- noitre la plupart dès plantes liérbaèêésà leurs feuilles verticillées., et les planlçs frutescentes à leurs feuillet opposées, très entières., réunies ou par des stipules intermédiaires, ou par uriê .gaine ciliée. La fructifi- cation présente également des' caractères tranchés. Toutes les ‘Rubîacées ont une corolle monopétile épigyne, staminifere, à étamines en nombre déter- miné et- à. anthères libres. Lç iruit^dops. les (herba- cées, est ordinairement formé de deux semences ac- colées : dans lés Triitescènces où arborescentes, il est rarmnenj mult.ijoçulairei, plus, .souvent biloculaire, contenant tantôjt qeiqc,, tantôt un grand nombre de semences insérées' sur un 'placenta central adhérent en tout ou- éb partie à la cioisoii j enfin , l’embijon est toujours : entouré d’un périspè^nje-éorné. La les capri foliacées. 5q3 La famille des Rubiacées est divisée en plusieurs sections, dont les caractères sont tirés des différentes considérations du fruit , formé de deux semences nues dans le Rubia, bacciforme, biloculaire et dis- perme dans le Ccjfea, capsulaire, biloculaire et poly- sperme dans le Cinchona , drupacé et multiloculaire dans le Guettarda, etc. Les genres de la première section se rapprochent de la famille des Dipsacées par leurs semences nues ; ceux de la dernière sec- tion ont une grande affinité avec'les Caprifoliacées, auxquelles ils ressemblent sur -tout par leur port. Juss. ORDRE III. LES CAPRIFOLIACÉES, CAPRIFOLIACE Æ. Cette famille, qui renferme des genres dont la corolle, est tantôt d’une seule pièce, tantôt formée de plusieurs parties, présente une transition assez naturelle des Monopé- tales aux Polypétales , et semble être le lien qui unit ces deux grandes divisions de la méthode. D’une racine rameuse et fibreuse s’élèvent des tiges frutescentes ou arborescentes, rare- ment herbacées, presque toujours droites, quelquefois rampantes ( Linnæa ) , quelque- 2. P p ï>94 CLASSE XI, ORDRE III. fois volubles ou se roulant de gauche à droite ( Caprijolium ). Les feuilles qui sortent de bou- tons coniques, écailleux dans le Cornus , sont le plus souvent opposées, communément sim- ples, et toujours dépourvues de stipules. Le pétiole qui les porte est très court; quelquefois même il est nul, et alors elles se réunissent à leur base pour ne former en apparence qu’une seule feuille enfilée par la tige, comme on le voit dans plusieurs espèces de Caprijolium. Les fleurs, ordinairement hermaphrodites, et rarement diclines ou stériles, affectent dif- férentes dispositions. Fructification. Galjce monophylle, adhérent, presque tou- jours divisé à son limbe, rarement entier, souvent caivcuié à sa base ou muni de deux bractées. Corolle ordinairement monopétale, régulière ou irrégulière, quelquefois formée de plusieurs pièces dilatées et réunies à leur base. Etamines en nombre déterminé, le plus souvent cinq, toujours épipéta les et alternes avec les divisions de la corolle dans les fleurs monopétales , épigynes et alternes avec les parties de la corolle , ou insérées sur la corolle et opposées à ses parties dans les fleurs poly- LES CAPRIFOLTACÉIS. 5g5 pétales; anthères droites, biloculaires. Ovaire simple, adhérent; style souvent unique, quel- quefois nul; stigmate simple, rarement triple. Fruit adhérent, baie ou capsule, uni ou mul- tiloculaire; loges mono ou polyspermes. Em- bryon placé dans une petite cavité située au sommet d’un périsperme charnu ; radicule supérieure. Obs. Les plantes de celte famille passent pour être en général astringentes. — L’infusion des fleurs de Sureau est employée pour exciter la transpiration: on s’en sert aussi extérieurement, en les appliquant sur les érysipèles. — Les fruits du Cornouiller et du Sureau sont regardés comme anti-dyssentériques. — Jje-Liwnœa fournit , selon l’observation d’Artédi, un excellent remède contre les rhumatismes. , - . : n . • i . . ; §. I. Calyce calyculè ou muni de bractées. Style unique. Corolle monopétale. LINNÆ A , L. J. FL Dan. pl. 3 ; Lam. pl. 536. Campanula, T. Cal. 5-fide, muni à sa base d’un petit calyce 4-partite, inégal, his- pide, persistant. Cor. campanulée ; limbe 5-fide, obtus, presque régulier. Et. 4, didy- names, non saillantes. Stigmate globuleux. Baie ovoïde, sèche, 3-loculaire ; loges 2- spermes. — Plante herbacée que l’on trouve dans le nord de l’Europe, de l’Asie et de &cj6 CLASSE XI, ORDRE II T. l’Amérique , rampante , toujours verte ; • feuilles opposées ; jets droits, aphylles dans leur partie supérieure ; deux fleurs termi- minales , penchées. Linnæa, genre consacré à la mémoire du célèbre professeur d’Upsal. TRIOSTEUM, L. J. G . pi. 26; LAm.pl i5o. Cal. à 5 découpures lancéolées, muni de bractées à sa base , persistant. Cor. tubu- leuse, à peine plus longue que le cal) ce; limbe à 5-lobes inégaux. Et. 5 , non sail- lantes. Stigrriate un peu épais. Baie ovale- globuleuse , couronnée, 3-loculaire, 3- ' sperme. — Herbes droites ; feuilles réunies à leur base ; fleurs nombreuses , axillaires , .• sessiles. Tkiosteumj ainsi nommé, à cause des trois se- mences osseuses que renferme le fruit. SYMPHORICARPOS,Dtll. Hort. Elth. pi. 278; J. Lonicera, L. Cal. petit, 4-denté, muni de bractées à sa base. Cor. tubuleuse, courte ; limbe à 5 découpures presque égales. Ét. 5, courtes, à peine saillantes. Stigmate globuleux. Baie ovale-globuleuse , couron- née , 4-loculaire (deux loges sujettes à avor- ter), 4-sperme. — Arbrisseau; pédoncules multiflores, axillaires; fleurs très petites. LES CAPRIFOLTACÉES. 597 Symphoricarpos , formé' da trois mois grecs qui signifient ensemble, portant , fruit ; ainsi nommé, parce que cet arbrisseau donne en même temps des fleurs et des fruits. Obs. Jussieu rapporte à ce genre l’espèce i3 de Lonicera du Syst. veget. edit. 14 , et il pense que le Lonicera corymbosa L. est peut-être congénère de YIxora , et que le Lonicera bubalina L.S. a de l’af- finité avec le Patabea Aubl. DIERVILLA , T. Act. Par. 1706, pl. 7, Jig. 1 ; J. Lonicera, L. Cal. oblong, 5- fide , muni de bractées à sa base. Cor. in- fundibuliforme; tube deux fois plus long que le calyce , dilaté à sa partie supérieure ; limbe 5-fide, ouvert , presque égal. Et. 5, saillantes. Stigmate capité. Capsule oblon- gue, aiguë, non couronnée, 4-loculaire; loges polyspermes. Semences très petites. — Arbrisseau ; pédoncules multiflores , axillaires et terminaux. ' y • Diervilla, du nom d’un Chirurgien français, versé dans la connoissance des plantes. Obs. Jussieu rapporte à ce genre l’espèce i5 de Lonicera du Syst. veget. edit. 14. XYLOSTEON , T. pl. Syg; J. Chamæce- rasus, T. pl. 379. Lonicera, L. Capri- folium, G .pl. 27. Camérisier. Deux fleurs insérées au sommet du même pédiceile. Calyces des deux fleurs } 5- dentés , munis Pp 3 5c)8 Classé xï, ordre m. de bradées, rapprochés l’un de l’autre ou ad nés l’un à l’autre. Cor. infundibuliforme ou cam pan niée; limbe à 5 lobes presque égaux dans le Xyfosleon T. , irrégulier et 2- labié dans le Chumæcerasus T. Ét. 5 , sail- la ntes hors du tube. Stigmate un peu épais. Fruit , deux baies tantôt connées à leur base, i-3-loculaires et poly spermes, tantôt réunies en une seule marquée au sommet de deux ombilics. — Arbrisseaux à tiges droites ; pédoncules 2-flores, axillaires, so- litaires. XÀlosteon , formé de deux mots grecs qui signi- fient Bois, Os; ainsi nommé, à cause de sa dureté. Obs. Jussieu rapporte à ce genre les espèces 7-12 de Lonicera du Syst. veget. edit. CAPRIFOLIUM, T. pl 378; J. Pericly- menum , T. pl. 378. Lonicera , L. Lam. pl. i5o , jig. 1. Chèvre- feuille. Cal. 5- denté, muni de bractées à sa base. Cor. tu- buleuse et à 5 divisions presque égales dans le Periclymemim T. , irrégulière et 2-la- biée dans le Caprijulium T. Et. 5 , de la longueur de la corolle. Stigmate globuleux. Baie 3- loculaire , poljsperme. — Arbris- seaux à tige voluble; feuilles connées à leur base dans quelques espèces ; fleurs sessiles , 1ES CAMIFOLIACÉES. Sqÿ rapprochées en tête et terminales , ou ver- ticillées et axillaires, verticiiles6-flores. Caprifolium, formé de deux mots latins qui si- gnifient Chèvre, feuille; ainsi nommé, parce que les chèvres broutent les feuilles de quelques espèces de ce genre. Obs. Jussieu rapporte à ce genre les espèces 1-6 de Lonicera du Syst. veget. edit. 14. §. II. Caly ce caly culé ou muni de bradées. Style unique. Corolle presque polype taie. LORANTHUS , L. J. Lam. pl. 258. Loni- cera, Plum. noi>. gen. pl. 87; G. pl. 27. Cal. très court, presque entier comme tronqué , muni à sa base d’un petit caly ce à peu près de même forme. Cor. à 6 di- visions , ou à 6 pétales connivens et quel- quefois réunis dans leur partie inférieure, écartés dans leur partie supérieure. Et. 5- 6 , opposées aux divisions de la corolle , in- sérées vers leur sommet et presque de la même longueur. Stigmate obtus ou arrondi. Baie non couronnée, i-spermc. Embryon monocotyledone , selon Gaertnér. — Ar- brisseaux ordinairement parasites; feuilles épaisses dans la plupart des espèces, sou- vent opposées, rarement alternes; fleurs 600 CLASSE XI, ORDRE III. terminales ou axillaires, disposées en co- rymbes ou en épis, quelques-unes à 5 pé- tales et à 5 étamines , quelques-unes réelle- ment monopétales, communément herma- phrodites , dioïques dans le Loranthus Europæus. Loranthus, de deux mots grecs qui signifient lanière , Jleur ; parce que la fleur est comme décou- pée en lanières dans plusieurs espèces de ce genre. Obs. Le sommet de la semence, ou plutôt du périsperme, est recouvert, selon Jacquin, d’une substance glutineuse dans laquelle pénètre la radi- cule qui est saillante. — Gærtner a trouvé dans la cavité du périsperme des baies qu’il a analysées, une substance résineuse, crystallisée, blanchâtre , sem- blable au camphre, mais inodore. — Jussieu pense que le Loranthus pourroit être divisé , à raison du nombre des étamines. Les espèces hexandres appar- tiendroient au Lonicera Plum. , détruit mal à propos par Linneus, et les espèces pentandres seroient rap- portées au Loranthus. ,VISCUM , T. pl. 38o ; L. J. G. pl 27. Trew. IJerb. Black.pl. 184. Gui. Monoï- que ou Diotque. Cal. à bord entier , à peine sensible. Cor. ( calyce L. ) à 4 pétales courts, dilatés et réunis à leur base. Fl. M. Et. 4; anthères sessiles, insérées sui- le milieu des pétales. Fl. F. Ovaire muni d’un rebord à son sommet ; style très LES CAPRÏFOLIACÉES. 6oi court; stigmate obtus. Baie globuleuse, non couronnée , i- sperme. — Arbrisseaux ou sous-arbrisseaux parasites, aphjlles, a rameaux comprimés comme articulés, ou garnis de feuilles épaisses le plus souvent opposées; fleurs axillaires, presque sessiles ou disposées en épis; baie à pulpe visqueuse dans quelques espèces. Viscum (Pl. ), dérivé du grec ixos , dont les Eoliens firent biscos , et les Latins viscum. Obs. L’insertion des étamines et l’analogie prou- vent que l’organe appelé calyce par Linneus, est une vraie corolle. Joss. — Le Viscum album L. est une plante parasite qu’on trouve sur les brandies d'un grand nombre d’arbres différens. Sa graine s’attache d’abord à l’écorce de l’individu sur lequel elle doit végéter, et la radicule s’y enfonce insensi- blement : alors la sève de l’arbre s’extravase , et elle forme un bourrelet à l’endroit de l’insertion. C’est une greffe naturelle. Le Gui pousse en tout sens et dans toutes sortes de directions. Les Anciens lui at- tribuoient de grandes propriétés , et ils avoient une grande vénération pour ce végétal. — Les baies du Gui , prises intérieurement, purgent avec violence ; appliquées à l’extérieur , elles sont résolutives. L’écorce de cette plante, macérée et pourrie dans l’eau, broyée et réduite en pâte, forme une excel- lente glu. B.HIZOPHOR A , L. J. G. pl. 45; Lam. pl. 3 56. Mangles , Plum. nov. gen. pl. i5. 6oZ ' CLASSE XI, ORDRE III. Mangium , Rumph. Amb. 3, pl. 68-72. Palétuvier 3 Man glier. Cal. 4- 12-fide , muni de deux bractées à sa base. Cor. Pé- tales 4-12, planes ou condupliqués , dilatés à leur base, alternes avec les divisions du calyce. Et. en nombre égal à celui des pé- tales ou en nombre double, insérées, une à une ou deux à deux , sur les onglets des pétales. Stigmates 2. Capsule i-loculaire, 1- sperrne, d’abord fermée, s’ouvrant ensuite au sommet. Semence commençant à ger- mer dans le fruit. Radicule s’alongeant en forme de massue après avoir forcé et brisé les tuniques de la semence. — • Arbrisseaux maritimes, très rameux; rameaux presque toujours opposés, alongés, pend ans , s’en- fonçant dans la terre et poussant des raci- nes; feuilles entières , coriaces, ordinaire- ment opposées , convolutées dans leur jeu- nesse , selon Rumphe , et entourées , comme celles du Figuier, de stipules ou écailles caduques; pédoncules axillaires ou termi- naux, sou vent dichotomes et biflores; fleurs monopétales dans le Mangles Plum. ; pseu- dopolypélales dans le Rhizophora g)rni- norhiza , etc. etc. Rhizophora signifie, en grec , qui porte racine. LES CAPKIFOLIACÉES. 6o3 Oss. Le Rhizophora caseolaris L. doit être rap- porté, selon Jussieu, au Sonneratia, genre de la famille des Myrtoides. — Les Palétuviers ont une germination qui leur est propre. La radicule com- mence à germer dans l’intérieur de la semence. Lorsque le fruit s’ouvre, cette radicule s’alonge et s’élève sous la forme de massue. Ne pouvant se sou- tenir dans cette position, elle se renverse, se dégage du fruit dans lequel sa base étoit enfoncée ; elle tombe, et alors la partie qui étoit supérieure s’en- fonce dans le limon, tandis que celle qui étoit in- férieure, destinée à devenir la tige, s’élève accom- pagnée de deux petits cotylédons caducs. r ... IIT. Calyce muni de bractées. Style nul ; stigmates trois. Corolle monopétale. VIBURNUM, T. pl. 377; L. J. G. pl. 27; Lam. pl. 21 1. Tinüs, T. pl. 377. Opulus, T. pl. 3j6. Viorne , Mancienne , Obier , Laurier-Tin. Cal. petit, 5-fide, muni de bractées à sa base. CoR.campanulée, 5-lide. Et. 5 , alternes avec les découpures de la corolle. Baie i-sperme, couronnée dans le Tinus T., nue dans les Viburnum et Opu- lus T. — Arbrisseaux; feuilles opposées; fleurs disposées en ombelles- corymbifor- mes et terminales, toujours hermaphrodi- tes, excepté celles de la circonférence de C04 CLASSE Xi , ORDRE III. 1 ’Opulus T., qui sont neutres, irrégulières et beaucoup plus grandes. Viburnum (Virg.) vient, dit-on, d eviere, qui signifie en français , lier; ainsi nommé, parce que les nouveaux jets de la Viorne, souples et flexibles comme ceux de l’Osier, peuvent servir de lien. SAMBUCUS , T. pl 376 ; L. J. G. pl 27 ; Lam. pl. 2 11. Sureau, Iiièble. Cal. petit, 5-lide. Cor. en roue, 5-lobée. Et. 5 , alternes avec les lobes de la corolle. Baie arron- die, i-loculaire, 3-sperme , à peine cou- ronnée. Semences oblongues, rugueuses, attachées chacune par leur sommet à un placenta filiforme, situé dans l’axe du fruit. ; — Arbrisseaux ou arbres de moyenne gran- deur ; feuilles opposées, simplement ailées ou deux fois ailées avec impaire , garnies de 2 stipules dans un petit nombre d’espèces, ou munies à leur base, dans un plus grand nombre , de 2 glandes stipitées ; fleurs dis- posées en ombelles -coryinbiformes et ter- minales. Sambucus vient d’un mot arabe qui signifie pur- ger. Obs. La mesure appelée anciennement Pied-de- Roi étoit faite avec le bois du Sureau , que l’on tei- gnoit en jaune. LES CAPIUFOLIACÉES. 6o5 §. IV. Calyce simple. Style unique. Corolle polypétale. CORNUS , T. pl. 410 ; L. J. G. pi. 26 ; Lam. pl. 74. Cornouiller. Cal. 4 -denté. Cor. Pétales 4, petits, dilatés à leur base. Et. 4, alternes avec les pétales. Stigmates obtus. Drupe ovoïde ou globuleux, non couronné, contenant un noyau 2-loculaire, 2-sperme. — Arbrisseaux ou arbres de moyenne gran- deur; feuilles communément opposées, al- ternes dans une seule espèce , terminées en pointe , relevées en dessous de nervures saillantes qui partent de la côte moyenne et vont aboutir circulairement à la pointe. Cornus (Pl.) vient du mot latin cornu; ainsi nommé , à cause de la dureté du bois. Obs. On divise vulgairement les Cornouillers en mâles et femelles ; les mâles conservent le nom de Cornouiller, et on donne aux femelles celui de San- guin, parce que leurs jeunes branches sont rougeâ- tres. Les fleurs paroissent avant les feuilles dans les Cornouillers mâles , et elles sont disposées en om- belles munies chacune d'un involucre 4-phylle et souvent coloré. Dans les Cornouillers sanguins , les fleurs paroissent après le développement des feuilles, et elles sont disposées en corymbe , sans involucre. — Le genre Cornus renferme deux espèces herbacées, savoir, les Cornus suecica et canadensis, 606 CLASSE XI, ORDRE III. HEDER A , T. pl. 384 ; L. J. G. pl. 26 ; Lam. pi. 148. Lierre. Cal. 5-denté, persistant à sa base. Cor. pétales 5 , dilatés à leur base. Et. 5 , alternes avec les pétales; anthères vacillantes, 2-fIdes à leur base. Stigmate simple. Baie globuleuse, à peine couron- née, 5-loculaire; loges 1 -spermes; cloisons minces, s’oblitérant et disparoissant quel- quefois dans la maturité. — Arbrisseaux sarmenteux , dont les rameaux s’attachent aux arbres ou aux murailles par les ra- cines qu’ils poussent de distance en dis- tance; feuilles alternes, toujours vertes; pétioles dilatés à leur base; fleurs disposées en ombelles terminales; involucre très court et multidenté; quelques semences sujettes à avorter. Hedera ( Pl. ) vient , selon les Etymologistes , du mot latin adhœrere ; ainsi nommé, parce que VHedera hélix grimpe et s’attache aux corps qu’il rencontre. O BS. Les baies du Lierre sont purgatives et émé- tiques.— Il découle du tronc des plus gros Lierres, dans les pays chauds , un suc résineux de saveur âcre et aromatique. — L’ Hedera quinquefolia L. est con- génère du Vitis. J uss. Les plantes de cette famille, qui diffèrent entre elles par plusieurs caractères, tels que la corolle moijopélale ou polypétale, régulière ou irrégulière, LES CAPRIFOLIACÉES. 6oj le nombre des étamines et des loges du fruit, etc. etc. ont été divisées en 4 sections, qui pourront, selon l’observation de Jussieu , constituer par la suite 4 ordres distincts. — Les genres de la première section ont beaucoup d’affinité avec les Rubiacées , et le Lierre , qui termine la dernière section , se rap- proche des genres de l’ordre suivant par ses feuilles alternes, par sa corolle polypélalo, par la structure de son fruit, et par la situation de l’embryon dans le périsperme. FIN DU SECOND VOLUME. ERRATA. Pag. 49, lign. 1 , aunotinum, lisez : annotinum , Pag. 54, lign. 1 4 , nommés, liiez .' nommées Pag. ii 5, lign. 5, 6-fide, lisez : ordinairement 6- fide Pag. 124? lign- 25, Drupe, lisez : Baie Pag. m5, lign. 2 t et 22, Drupes 5, petits, globu- leux, lisez : Baies 5, petites, globuleuses , Pag. 241 , lign. 8, pinifolia , lisez : simplex , Pag. 272, ligû. 16, NICTAGO, lisez : NICTAGO, Pag. 275, lign. 9, Nictaco, lisez : Nictago, Idem, lign. 19, Mirabilis Jalappa, lisez : Convul~ vulus Xalapa. Pag. 284, lign. 8, Sebesténées, lisez: Sebeste- niers. Pag. 5g8, lign. 1, celles, lisez: ceux Pag. 457, lign. 22, Baie, lisez : Drupe Pag. 497, lign. 21 , Vaill. lisez : Vile. Pag. 577, lign. 27, d’un Anglais, lisez : d’une An- glaise